QUE RAD TE T2 LS HAS COEE RON à AE Le Division of Mollusks Sectional Library a ÿ'ov. a : ( Late os Me | 7 | D : JE 4 là se | de A | 1F L M : La , L j [l LL NU Lt A L 1 C TOURA [l L x | "4 LA L4 à 'H à LT \ DE M ht ii JOURNAL CONCHYLIOLOGIE. PARIS IMPRIMERIE DE L. TINTERLIN ET C:, AUE NEUVE-DES-BONS-ENFANTS, de JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE PUBLIÉ Sous Ia direction de MM. FISCHER ct BERNARD, TOME VI. 2* série. — Tome IX. A PARIS, CHEZ M. BERNARDI, RUE LEPELLETIER, 19. Juillet 1858, DER ES ES à à Le re 7 Le INTRODUCTION. Le Journal de Conchyliologie commence aujour- d'hui son VII: volume, et la durée de cette œuvre. témoigne certainement de l'intérêt qu’on lui a porté. Nous remercions donc de nouveau, nos collabora- teurs et souscripteurs de leur concours, qui nous a permis d’affermir une publication dévouée aux pro- grès de la science. Nous avons cherché à donner aux articles publiés dans le journal une direction qui témoignât des. véritables principes philosophiques de la Conchylio- logie. C’est dire qu’on y trouvera abordées les ques- tions les plus importantes et en même temps les plus variées, les plus discutées. Un journal qui ne renfer- merait que des diagnoses d'espèces, ne serait, en somme, qu'un Catalogue, ou un vaste compendium. dont la lecture deviendrait impossible. En histoire SG naturelle, la nomenclature n’est pas tout, et l'étude des mœurs des animaux, des lois qui régissent leur vie ou règlent leur distribution géographique, de leur organisation, de leurs usages, doit être mise en ligne de compte, et dépasser même en intérêt l’examen simple et minutieux des caractères spécifiques. Il faut donc établir ici un juste équilibre, et donner autant à chaque partie. C’est ce que nous avons cherché à faire, et c’est ainsi que notre prédécesseur avait com- pris le véritable rôle du Journal de Conchyliologie. Des améliorations importantes sont introduites chaque jour dans l'exécution du journal et le tien- dront à la hauteur des meilleures publications scienti- fiques de notre époque. P. Fiscrer. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGELE. Juillet 19558. Goquilles terrestres du Kamtchatka, Par M. ARTHUR MORELET. Parmi les grandes régions du globe dont la faune malacologique est encore peu connue, on peut citer le versant septentrional de l’Asie, depuis les monts Ourals jusqu’au Kamtchatka. Assurément ce vaste espace, cou- vert de pâturages d’une monotonie infinie, entrecoupé de steppes arides, refroidi d’ailleurs par de longs et ri- goureux hivers, se présente dans des conditions peu favo- rables à la multiplication des Mollusques ; cependant on sait qu’il en existe, et cette certitude suffit pour éveiller la curiosité. Déjà nous connaissons un petit nombre d’es- pèces sibériennes, recueillies par 58 degrés de latitude, et nous savons que le lac Baïkal, qui baigne le pied de V’Altaï, nourrit, outre des Lymnées, une Valvée singulière ; mais toute la région orientale et septentrionale de la Sibé- rie demeure, pour le conchyliologiste, une terra ignota. On lira donc avec quelque intérêt la description d’un CP 4 petit nombre de coquilles recueillies dans ces lointains parages, aux environs de l’établissement russe de Pétro- polowski, qui a acquis une certaine célébrité dans l’his- toire contemporaine. Les espèces se réduisent à six, ap- partenant à quatregenres ; après les avoir fait connaître, nous chercherons comment on peut expliquer la co-exis- tence, sur un point aussi éloigné, de celles qui vivent dans l'Europe tempérée. 4. ViTRINA ExILIS, Mort. T. subperforata, convexiusculo-depressa, tenuissima, pellu- cida, hyalina, tenerrimè distanter striatula; sutura impressa, marginata; anfr. 3 celeriter crescentes, ultimus infernè latus, planulatus; apertura obliquè ovalis, marginibus peristomalis membranaceis, columellari supernè breviter reflexiusculo, per- forationem punctiformem fingente. Diam. maj, 7 4/23; min, 5; altit. 3 mill. Cette Vitrine est excessivement mince et fragile : nous l’'avions prise d’abord pour une variété de la V. pellucida; mais, en l’examinant avec plus d’attention, nous avons reconnu que la spire était moins saillante et que le bord columellaire, en se réfléchissant brièvement, laissait sub- sister une perforation punctiforme à la base de la co- quille, caractère que l’on ne retrouve chez aucune de nos espèces d'Europe. La suture, nettement accusée, est bor- dée d’une marge étroite, blanchâtre, quelquefois légère- ment crénelée, ou plutôt traversée par des stries rayon- nantes, 2, Herix FLoccuLus, Morlt. T. aperte umbilicata, depresso-turbinata, tenuis, sub lente costulato-striata, fulvo et griseo variegata ; anfr. h convexius- id: QU culi, ultimus ad peripheriam subangulatus ; apertura obrotunda; peristoma simplex, rectum, acutum, margine columellari su- vernè paululum dilatato. Diam. maj. 2; altit. vix À mil. Petite coquille qui vient se placer dans le voisinage des H. rupestris et placida. Elle se rapproche surtout de la la dernière, avec laquelle on la confondrait facilement sans un examen attentif. 3. HELIX FULVA, Mull. h. HELIX RUDERATA, Stud. 5. GLANDINA LUBRICA, Mull. Les spécimens de ces trois espèces sont identiques à ceux de l'Europe. 6. Pupa BorEaLis, Mornit. T. rimata, ovato-oblonga, nitida, diaphana, fulvo-cornea, sub lente regulariter striata ; anfr. 6 convexiusculi, ultimus basi compressus, exCavationem mediocrem formans; apertura sub- rotundato-ovalis, mediocris, quadridentata ; dente À profundo, pliciformi, in pariete aperturali; 4 columellari; reliquis mino- ribusin palato; peristoma simplex, rectum,margine columellari supernè breviter dilatato. Longit. 3 ; diam. 4 1/2 mill. Gette coquille n’est peut-être qu’une variété du Pupa nitida, Ant. que l’on rencontre dans les Alpes. Cepen- 9 . . 4 dant elle n’a point la forme conique que M. Kuster donne à cette dernière espèce dans sa Monographie (Chemn., t. 6, f. 17, 18); l’ouverture est aussi moins grande et d’une forme un peu différente. me AO En parcourant la liste précédente, où les Mollusques de l'Europe tempérée figurent pour une moitié, on se de- mande comment des animaux d’habitudes sédentaires, pourvus de moyens de locomotion très-bornés, se re- trouvent, en dépit des obstacles, à une distance aussi considérable. Se sont-ils répandus de l’une à Pautre extrémité par voie de propagation naturelle, ou sont-ils indigènes sur plusieurs points du globe à la fois? Y a-t- il enfin des origines multiples, en d’autres termes, la nature, au lieu d’avoir produit des types uniques, aurait- elle multiplié les mêmes germes, en les disséminant d’a- près certaines lois, sur une circonscription plus ou moins étendue? Cette question n’intéresse pas moins le botaniste que le zoologiste, mais nous ne croyons pas qu'aucune bran- che du règne animal fournisse, pour l’éclaircir, d'aussi bons éléments que celle dont nous nous occupons. I. Nous commencerons par établir que la théorie des ori- gines multiples n’est nullement contredite par les faits existants, et qu’elle ne choque pas la raison. Quelle que soit l’idée que nous nous formions du fait mystérieux de la création, il est tout aussi rai- sonnable d'admettre que plusieurs germes de la même es- pèce ont été répandus simultanément sur le globe, que de borner ces germes à l’unité. Nous nous représentons même plus volontiers les premières terres qui ont verdi, couvertes de gazon, que dotées strictement d’un brin d’herbe, destiné à couvrir, par une progression insensi- ble, des prairies comme celles de l’Amérique ou du nord EE de l'Asie. D’ailleurs si, comme on doit le supposer, les conditions de l’existence n’ont pas subi de modifications essentielles sur le globe, la Providence eût compromis l'intégrité de son œuvre, ce qui n’est pas possible, en con- fiant à un germe unique la conservation de lespèce. La raison ne repousse donc point cette opinion que les mêmes types ont été plus ou moins multipliés dans Pori- gine, et les faits actuels ne la contredisent pas davantage ; en effet, nous ne pouvons suivre la filiation des êtres vivants, de manière à prouver que les individus de même espèce descendent tous, par voie de générations succes- sives, d’un type unique et primordial. La possibilité des origines multiples étant ainsi démon- trée, examinons les bases que la Conchyliologie nous fournit pour établir ce système. Ici nous ne raisonnerons plus sur des hypothèses ; mais nous nous appuierons sur des faits bien constatés. IL. Nous allons essayer de prouver qu’il est impossible d’atiribuer, dans un certain nombre de cas, aux effets d’une propagation directe ou indirecte, la présence d’es- pèces identiques sur des points différents du globe, et nous en conclurons que ces espèces, sur les différents points, sont nécessairement indigènes. On a largement usé de la voie de propagation indirecte pour expliquer la présence de certains Mollusques dans des lieux où l’on est surpris de les rencontrer. Tantôt ils y ont été transportés par le fait de homme, et tantôt par celui des agents naturels. On a même supposé que des îles avaient adhéré dans le principe aux continents, ce qui aplanissait bien des difficultés. Gette thèse à été soutenue CAT par un savant de nos amis, dans ce même recueil, dont on lui doit la création (1) ; mais, bien que son opinion nous paraisse fondée, dans le cas particulier qu’il exa— mine, nous pensons qu'il s’est trop hâté de généraliser ses conclusions. Nul doute que l’homme n’ait contribué à la dispersion des Mollusques, en transportant quelques petites espèces sur des points éloignés de leur station ori- ginaire ; mais ce sont des faits isolés, que nous considé- rons même comme de rares accidents. Pour dégager la question de toute complication acces- soire, nous choisirons un lieu d’observation circonserit par l’Océan, éloigné de toute autre terre, et dont la faune conchyliologique nous sera bien connue. L’archipel des ÂAcores, situé à cent lieues de Madère et à une distance double de l’Europe, nous paraît réunir les conditions que nous cherchons. Personne, sans doute, ne considérera l’Océan comme un véhicule favorable à l’émigration des Mollusques ter- restres : ils y périraient promptement, de même que leurs œufs, par le seul fait de Pimmersion. Si la mer ne constituait pas un obstacle invincible, les échanges se se- raient multipliés entre les rivages peu éloignés, comme ceux de la Méditerranée par exemple, et les espèces qui les habitent montreraient aujourd’hui une grande confor- mité. Or, il n’en estpoint ainsi : à l'exception de quelques- unes que l'on peut appeler sporadiques, parce qu’elles sont disséminées sur un large rayon et semblent n’appar- tenir à aucun site particulier, les deux rives de la Médi- terranée présentent, sur toute leur étendue, une faune malacologique distincte. L'élément salé élève entre (4) Journal de Conchyliolonte, 4856, p. 87. LR de elles une barrière tellement insurmontable, que les Mollusques ne sauraient la franchir, quelle que soit la briè- veté de l'intervalle. Ainsi, pour nous borner à un exemple, on chercherait vainement les espèces de la Sicile sur le littoral voisin de l’Afrique, et même sur les côtes de la Gaiabre, dont cette île n’est séparée que par un détroit de deux lieues. Il faut donc admettre, qu’excepté dans un très-petit nombre de cas produits par le concours de circonstances exceptionnelles, les Mollusques de même espèce que Von rencontrera sur des points différents, séparés par une certaine étendue de mer, ou seront indigènes sur chacun de ces points, ou auront été distraits de leur sta- tion originaire par le fait seul de l’homme. INA. Avant d’aborder aux îles Acores, que nous avons choisies comme centre d'observation, et où nous trouverons un en- semble de faits qui nous paraît très-concluant, il convient de jeter un coup d’æil sur les deux archipels voisins, ceux de Madère et des Canaries. Les Mollusques terrestres et fluviatiles du premier de ces groupes forment un total de 118 espèces, dont 21 se retrouvent en Europe : c’est plus du sixième de la totalité. Aux Canaries, la propor- tion ne s'élève qu’au septième, les espèces considérées comme européennes par leur origine, étant au nombre de 45 sur 105. La différence peut s'expliquer par létat de nos connaissances, moins complètes sur la faune ca- narienne que sur celle des Madères. Si maintenant nous envisageons les deux archipels dans leur ensemble, en distinguant les Mollusques qui leur sont — A propres de ceux qui vivent également en Europe, nous trouverons que la somme des premiers monte à 187 et celle des seconds à 36, c’est-à-dire presque au cinquième de la totalité : 36 Mollusques, parmi lesquels les espèces nues et fluviatiles figurent pour près de la moitié, se trou- vent donc à la fois en Europe et sur ces terres isolées par POcéan. Faut-il croire qu’ils ne sont point ici sur leur propre terrain, et leur présence n’est-elle qu’une intrusion dont l’homme aurait été l’agent? Cette opinion est géné- ralement accréditée, cependant nous ne saurions la par- tager. Comment expliquer, en effet, que les mêmes causes n'aient pas produitdes résultats identiques, c’est-à-dire que l’Europe n’ait recu des îles Madères et Canaries aucune espèce de Mollusque en échange de ceux qu’elle y aurait introduits? Les communications ont été réciproques ; on peut même assurer qu’elles ont été plus favorables à l’é- migration des espèces insulaires qu’à limportation de celles du continent. Effectivement, Lisbonne a tiré pendant longtemps des bois de construction des îles Madères ; au- jourd’hui même elle en reçoit des fruits, des plantes, des céréales, productions naturelles du sol, dont le transport semble favoriser plus efficacement la propagation des Mollusques que celui des produits industriels, recus par ces îles en échange. L'Espagne entretient avec les Cana- ries des relations analogues ; et cependant, à l’exception de la Parm. Valenciennii, nous ne connaissons aucun Moliusque propre à l’un des deux archipels qui se soit naturalisé en Europe (1). (4) La question pouvait sembler douteuse pour la Tesé. Maugei, avant les recherches de MM. Gassies et Fischer, qui nous appreanent, dans leur excellente Monographie, que ce Limacien est répandu sur tout le littorai és WT RSS Assurément la température du Portugal et celle du midi de l’Espagne répondent à toute objection fondée sur le climat; mais on supposera, peut-être, que des espèces originairement placées sur un sol volcanique, s’accommo- deraient difficilement de la constitution minéralogique des environs de Lisbonne et de l’Andalousie, où les calcaires sont dominants. Nous croyons, en thèse générale, et nous nous fondons ici sur nos propres observations, que les Mollusques testacés, quelle que soit leur station habi- tuelle, se trouveront toujours placés, sur les terrains cal- caires, dans les conditions les plus favorables à leur mul- tiplication ; et, pour montrer l'influence que cette consti- tution du sol exerce à leur profit, nous prendrons un exemple dans l’archipel même de Madère. Les îles Madères présentent un phénomène géologique fort singulier, que l’on retrouve sur une moindre échelle aux Canaries, et que les savants, jusqu'ici, n’ont point ex- pliqué d’une manière complétement satisfaisante. On re- marque sur plusieurs points de ces îles (dont l’origine volcanique est bien connue) des couches minces de cal- caire, qui revêtent la pente des montagnes, s’épaississent à leur base et finissent par former une roche de struc- ture oolithique, puissante quelquefois de deux mètres, ressemblant assez à la formation calcaire du Jura. Cette couche recouvre ordinairement des basaltes stratifés, souvent décomposés à leur surface, ou des tufs volca- niques. de l'Océan, depuis le Portugal jusqu'aux îles Britanniques .Nous n’avons donc aucune raison pour l’attribuer à un site plutôt qu’à un autre , et comme d’ailleurs on le retrouve aux Açores, nous le considérons comme une espèce sporadique. Quant à la Parmacelle, l’espèce dont il s'agit n'ayant été signalée jusqu'ici qu'aux Canaries et en Portugal, la question d’origine demeure fort incertaine, — 16 — | À Madère, on peut l’observer à la pointe de San-Lou- renco, où elle enveloppe des sables superposés aux ro- ches basaltiques ; à Porto-Santo, elle suit la déclivité des montagnes qui accidentent la partie méridionale de l’île, en augmentant graduellement d'épaisseur jusqu'au bord de la mer, où elle se termine par un escarpement abrupte; mais on la retrouve à l’ilheo Baixo, fragment détaché des mêmes terres, et sur d’autres îlots voisins dont elle revêt entièrement la surface. L'origine de cette formation hétérogène a été attribuée par un savant géologue, M. Lyell, à la décomposition des roches pyroxéniques, dont l’élément calcaire, extrême- ment divisé, aurait été entraîné et déposé par les eaux. Toutes les portions du territoire placées dans ces condi- tions sont tellement arides, que le sol, à quelque dis- tance, paraît entièrement nu; seulement, en approchant, on remarque des touffes maigres de graminées, entremé- lées de rares et chétifs arbustes. Ces parages n’en sont pas moins un site d'élection pour les Mollusques terres- tres, qui semblent déserter les autres cantons de l’île pour s’y réunir en nombre prodigieux. Un pareil exemple rend suffisamment manifeste la pré- dilection de ces animaux pour les terrains calcaires, quelle que soit la nature du sol auquel ils ont été attachés dans le principe. IV. Ainsi, ni le climat, ni la composition minéralogique du sol n’ontété un obstacle à la naturalisation des Mollusques terrestres des îles Madères et Canaries dans la Péninsule; ce qui paraît certain, c’est que les espèces propres à ces PRE GE îles ne sont point parvenues à s’y introduire. Comment admettre alors, au milieu de circonstances beaucoup moins tavorables, la transplantation de celles de l'Europe dans les deux archipels? Le doute est d'autant mieux per- mis que les coquilles le plas abondamment répandues aux alentours de Lisbonne, telles que les Hélices caperata, inchoala, barbula, ponentina, manquent précisément aux Madères, de même qu'on ne retrouve point aux Canaries les Hélices marmorata, variabilis, apicina, conspurcata, qui se multiplient dans l'Espagne méridionale. D'ailleurs, les ruisseaux de ces îles nourrissent des espèces de Physe, d’Ancyle, de Lymnée, également communes en Europe,et dont l’émigration est encore plusdifficile à expliquer. Ajou- tons que des faits du même ordre se reproduisent à des distances encore plus considérables, sur des points où l’in- tervention de l’homme ne saurait plus être invoquée sainsi la Lymn. minula pullule dans les ruisseaux de Cuba et dans ceux du Pérou, avec des physes qu’il est impossible de distinguer des nôtres ; les Lymn. stagnalis, auricularia, reregra, habitent le lac de Cachmyr, où Jacquemont les a rencontrées; le PL. marginatus a été trouvé récemment dans l’Oued-Mzi, sur la limite du Sahara; plusieurs co- quilles du Nil vivent dans les eaux du Sénégal, etc. On pourrait multiplier les exemples. En résumé, nous sommes disposé à croire que les Mollasques terrestres et fluviatiles répandus à la fois en Europe et dans les îles Madères ou Canaries, sont indi- gènes de ces deux archipels, au moins pour la plupart, de même que les espèces dont l’origine insulaire n’est point contestée. Cette opinion ne nous appartient pas exclusivement, car avant nous l’auteur de la Malaco- graplhia Maderensis, avant remarqué que les Hélix ) Me lenticula et Pisana se trouvaient fossiles à Madère, ainsi que le Bul. decollalus aux Canaries, en avait tiré les mêmes conclusions relativement à ces coquilles (1). V. Ârrivons maintenant aux Acores. Iei nous abordons œne terre complétement isolée. On ne peut supposer qu’à aucune époque eile ait été rattachée au continent; tout indique qu’elle à surgi librement du sein des eaux. Découverte postérieurement aux Madères et aux Ganaries, de 1431 à 1453, elle ne possédait point d'habitants, et sa population actuelle n’entretient encore aujourd'hui que des relations bornées avee l’Europe. Nous devons donc nous attendre à rencontrer ici une faune indigène, dont l'originalité n’aura été altérée par aucun mélange. Cependant, quel sera notre étonnement, lorsqu’en énumérant les Mollusques terrestres de ces îles, nous constaterons que les deux cinquièmes se retrouvent éga- lement en Europe? En présence d’un fait aussi considérable, qui d’ailleurs n’est point isolé, car il embrasse toute la création des Acores, le doute n’est plus permis. Il est impossible d’at- tribuer à une cause purement accidentelle la conformité des deux faunes; il faut reconnaître une loi dont les effets ont été généraux ; la nature seule a pu opérer un rapprochement aussi intime, en reproduisant large- ment les mêmes types et en les répaudant sur tous les points de Parchipel. (4) Albers, Malacogr. Maderensis, D. 7. PRE UE On remarque ici, comme aux Madères et aux Cana- ries, qu'aucun Mollusque propre aux Acores ne s’est in- troduit en Portugal, et que la plupart de ceux qui vivent aux alentours de Lisbonne ne se retrouvent pas dans les îles (1). Certaines coquilles, telles que l’'Æelix cellaria, la Balea perversa, etc., manifestent si clairement leur origine indigène, qu’elles pullulent partout, jusque sur les îlots lointains de Florès et de Gorvo, qui n’entretien- nent avec le reste de l’archipel que des relations rares et précaires. Ainsi, les Acores nous offrent, dans l’ordre des Mol- lusques, l'exemple incontestable d’une création partielle identique à celle de l’Europe, ce qui montre que la na- ture, au moins dans certains cas, ne s’est point bornée à produire des types isolés, mais qu’elle en a multiplié les germes, soit pour mieux assurer la conservation de l’es- pèce, soit pour enchaîner l’ensemble de ses productions par une loi de transition et d’härmonie. VI. En effet, si nous promenons avec réflexion nos regards sur le globe, nous y observerons une multitude de petits centres de création, dont la physionomie varie selon les Heux et les climats. Mieux définis dans les îles que sur les continents, où la dispersion par la voie des agents na- turels ne rencontre pas les mêmes obstacles, on peut les comparer à des cercles de grandeur variable, dont les points de contact soit plus ou moins multipliés. Le cen- (1) L'Helix barbula, répandue dans toutes les îles sans exception, pour- rait faire naître quelque doute; mais ce mollusque vit aussi dans les localités les moins fréquentées du Portugal, par exemple au centre de: l'AISArveS ' LL ES tre est occupé par des types qui se maintiennent avec persévérance dans leur circonscription ; mais si l’on s’en éloigne, 6n voit d’autres espèces, distribuées sur un rayon de plus en plus étenda, finir, en approchant de la circon- férence, par se confondre avec {a création des cercles voi- sins. Ce phénomène nous parait général ; mais il est parti- calièrement sensible chez les êtres qui nous occupent, car nous pouvons le constater dans tous les lieux dont la faune malacologique nous cst suflisamment connue. A côté de Mollusques spéciaux, covfinés dans des limites restreintes dont ils s’écartent peu, qui viveat et meurent souvent au pied de la même plante, sur les parois du même rocher, on en observe d’autres que lon pourrait appeler sporadiques, disséminés sur une étendue plus où moins considérable. Sont-ils doués d’une activité supé- rieure, de facultés locomotrices plus énergiques, comme d’autres animaux dont les migrations lointaines s’expli- quent par la conformation (1)? On ne remarque rien de semblable ; pourvus des mêmes organes et remplissant les mêmes fonctions, partout ils mènent une existence analogue. D’ailleurs, on les rencontre sur des points où l'instinct le plus impérieux, servi par les meilleurs orga- nes, n’aurait jamais pu les conduire. Le mystère àe peut donc s'expliquer qu’en admettant des origines multi ples, théorie dont la faune des Acores nous a fourni la démonstration. (4) Croira-t-on, par exemple, que les Clausilies laminata, bidens, ni- gricans, plicata, plicatula, etc., qui peuplent toute l'Europe et se retrou- vent méme fen Asie, jouissent d'un besoin de locomotion supérieur à celui que ressentent les nombreuses espèces de cette famille, fixées, dans des limites étroites et rigoureuses, sur les rochers de la Grèce et de fa Dalmatie ? QE Lu Quart à Ja loi qui a présidé au phénomène que nous avons essayé de constater, c’est-à-dire à la répartition otiginaire d’un même type sur des points différents du globe, l’état actuel de nos connaissances ne nous permet pas encore de la saisir ; mais nous avons l’espoir d'y par- venir un jour, lorsque la science sera pourvue d’un en- semble de faits suffisants. On comprend, d’après ce qui précède, qu’il importe peu de rechercher maintenant si les Mollusques qui ont donné lieu à cet article se sont propagés directement ou non, depuis les Alpes jusqu’au Kamtchatka ou du Kamt- chatka jusqu'aux Alpes, à travers les steppes de l'Asie, ©- Mollusques terrestres et fluviatiles communs l’Europe et à l’un des trois Archipels. Bles Naderces, 24 sur 145. ARION rufus. Heuix Pisana. Limax antiquorum. — puichella. — gagales. — _ pyramidata. — variegatus. — siriata. TEsTACELLA haliotidea. GLANDINA acicula. — Maugei. — folliculus. Hezix candidissima. — lubrica. — cellaria, BALEA perversa. — crystallina. LYMNEA minuta, — Jenticula. Iles Canaries. PARMACELLA Valenciennii, TESTACELLA haliotidea. — Maugei. HEuix cellaria. — lJactea. — lenticula. — maritima. — Pisana. Iles ARrION fuscus. — rufus — subfuseus. Ermax agrestis. — cinereus. — gagates — variegatus. TESTAGELLA Maugei. HEezix aculeata. — apicina. — aspersa. — barbula. — cellaria. — crystallina. — f5 sur 105. Bucimus decollatus. pupa. ventrosus. PxysA acuta. fontinalis. ANCYLUS striatus. CycLosroma elegans. Acores., 28 sur 76. Herix fulva. lactea. lenticula. lucida. Pisana. pulchella. pygmæa. rotundata. BuLimus decollatus. solitarius. ventrosus. G£ANDINA lubrica. BALEA perversa. Pupa pygmæa, M. De lutilité de certains Mollusques marins pour l'alimentation. Par M. PErir DE LA SAUSSAYE. Le Journal de Conchyliologie a été fondé par nous (en 1850) dans le but de concourir aux progrès de cette branche de lhistoire naturelle. C’était donc une œuvre toute scientifique ; mais c’est aussi une œuvre complexe, et dont il ne faut pas trop circonscrire les limites, ce qui imposerait à cette étude un caractère d’aridité qui en dé- goûterait les adeptes. Tout se tient, dailleurs, dans Pé- tude des Mollusques ; et ce qui, au premier abord, peut paraîtreétranger à la science, s’y rattache souvent par des considérations d’une valeur non contestable. C’est en vertu de ce principe qu'ont été admis, dans les six pre- miers volumes du recueil, divers articles concernant la recherche des Coquilles, les moyens de conserver les Mollusques, les causes qui président à leur destruction, certaines particularités de leurs mœurs, cic., ele. Par suite de cette manière de voir, la pensée nous est venue qu’il ne serait pas sans intérêt de faire connaître les ressources que l’homme avait su trouver, sous divers rapports, dans une classe d'animaux répandus parfois en très-grand nombre sur les rivages de la mer, et placés par la Providence sous la main des populations du littoral. Qui pourrait, par exemple, nier aujourd’hui que celui là qui le premier à eu le courage de manger trois huîtres HU, Die: une’ après l’autre a rendu un éminent service à la s0- ciété ? Or, nous avons toujours eu la conviction que ben nombre d’autres Mollusques pouvaient aussi bien servir à l'alimentation, et nous avons même admis, dans le corps du journal, des articles ayant pour objet d’appeler latten- tion de nos lecteurs sur le parti que lPon tire, sous ce rapport, dans diverses contrées, de plusieurs espèces d’Hélices. Poursuivant donc cette idée, nous avons prié nôtre ho- norable ami, M. le commandant Beau, qui réside actuelle- ment à la Martinique, de nous donner une notice sur ceux des Mollusques, propres à nos Antilles, qui sont utile- ment employés à des usages .domestiques. Cet bsbile collecteur, avec le zèle qui le distingue, s’est empressé de répondre à notre appel en nous adressant un petit tra- vail, dont la communication initiera lelecteur aux mysières gastronomiques si bien appréciés par les populations de nos colonies. Si les espèces particulières aux parages dont il s’agit ne se retrouvent pas sur &’autres points, ils'y ren- contrera du moins des espèces analogues et très-voisines, qui doivent offrir les mêmes avantages; et M. Beau, en si- gnalant les premières, aura provoqué «utiles investiga- tions. N'oublions pas de dire encore, qu’en stimulant ainsi la sensualité des gourmets, nous les amènerons, sans qu’ils s’en doutent, à mieux explorer les rivages lointains, et à faire des découvertes dont la science profitera. Cette con- sidération seulc suffirait pour démontrer aux plus exclu- sifs qu’il n’était pas tout à fait inutile de consacrer dans ce journal une petite place à l’article qu’on va lire. S.. PErTir. 95e De l'utilité de certains Moïlusques marins vivants sur les côtes de {& Guadeloupe et &e {a :) artinique, Par M. Beau. Introduire, dans un Recueil purement scientifique, la revue de certaines espèces malacologiques servant à l’a- limentation des populations, ou pouvant être consacrées à satisfaire seulement le goût de quelques gastronomes émérites, c’est être un peu hardi sans doute, et il n’y au- rait point lieu d’invoquer une excuse pour ce procédé, si nous n’avions la conviction que, en faisant connaître aux abonnés du Journal de Conchyliologie les espèces co- mestibles des Antilles françaises, nous nous trouvions appelé à rendre un petit service aux pauvres chercheurs de coquilles qui, à la suite de courses aussi pénibles que dangereuses, ne seront peut-être pas trop contrariés de trouver dans l’excédant de leur moisson, la matière d’un repas agréable et substantiel. C’est done sans prétention, et en toate humilité, que nous exposons ici le résultat de notre expérience et de nos observations sur ce sujet. Les palais n’ayant pas tous la même délicatesse, et les estomacs se montrant plus robustes les uns queles autres, nous commencerons par donner la nomenclature des es- pèces réputées édules, vous réservant d'indiquer ensuite celles qui sont plus dignes que d’autres de figurer sur les tables somptueuses. La faune malacologique des deux îles, en ce qui con- cerne les coquilles comestibles, étant identique, à une exception près, la liste que nous dressons ici peut être LG regardée comme commune à la Martinique et à la Gua- deloupe ; elle signale exactement les espèces qui sont journellement vendues sur les marchés des villes, el plus particulièrement pendant la saison du carême. Parmi les univalves, nous citerons : Strombus gigas. Turbo pica. Neritina punclulata. Les bivalves édules sont plus nombreux et deviennent l’objet, surtout à la Pointe-à-Pitre, d’une véritable indus: trie pour les femmes, qui se livrent spécialement à leur recherche. En voici les noms : Ostrea parasilica. Lucina £i'gerina. — Jamaicencis. — edentula. — Pensylvanica. Venus cancellata. — granulala. — albida. — maclroides. — Beauït. Anomalocardia flexuosa. Capsa rugosa. Donax denticulata. Il y aurait à ajouter à cette liste plusieurs autres espèces que les pêcheurs mangent volontiers, mais qui, en raison de leur peu d’abondance, ou à cause de la mauvaise qua- lité de leur chair, re figurent par sur les marchés. Ge sont, dans les univalves, l'animal de PAmpullaria effusa, que certains noirs des quartiers de la Grand’Terre, 2 gi et principalement du Gozier et du Morne-à-l'Eau, mangent cuit dans l’eau et le sel, accommodé d’une sauce de jus de citron, fortement pimentée; celui du Purpura patula, qu’ils font rôtir dans sa coquille, et qui doit être détesta- ble, si l’on en juge par l’odeur alliacée qu’il dégage, en répandant, lorsqu’on cherche à le saisir, une liqueur lai- teuse, qui colore en pourpre tous les objets soumis à son action; ceux des Nerita peloronta et versicolor; Turbo crenulatus ; Trochus tuber, cælatus et autres de ces der- niers genres, dont la chair a un très-bon goût et ne manque pas de délicatesse, mais qui ne sont point exposés en vente publique vu leur rareté. On peut ajouter à cette dernière nomenclature les animaux des Strombus pugilis, bitu- bercularis, gallus et accipitrinus, dont la chair vaut au moins celle du Lambis commun (Strombus gigas), mais qui sont trop peu nombreux, le Strombus pugilis excepté, pour devenir l’objet d’une spéculation. Parmi les bivalves, nous citerons l’animal de l’Arca Deshayesii, que certains individus de la Guadeloupe mangent sous le nom de moucle ; mais nous doutons qu’ils rencontrent des imitateurs auprès des gens dont le palais est moins perverti. Ceci peut s'appliquer à la chair du Capsa rugosa (San- guinolaria). Nous avons vu cette coquille figurer pendant toute une saison sur le marché de Fort de France : ce n’est point un aliment malsain ; mais il a un goût désa- gréable, et nous supposons qu’il ne trouve acheteur qu’en raison de l’abaissement de son prix, qui le met à la portée des plus pauvres. Maintenant, il est permis d’ad- mettre qu’en matière culinaire comme en toute autre, les goûts varient selon les localités.: ainsi, à nos yeux, ceux qui, à la Pointe-à-Pitre, mangent l'animal de lArca Des- Li agées hryesti, ne valant guère mieux que celui de toutes les espèces d’Arches que comptent la Guadeloupe et la Mar- tinique, pourraient très-bicn s’accoimmoder du Capsa ru- gosa, dont on a tant de facilité à se procurer la coquille, puisqu'il suffit, sur un littoral de plus de mille mètres, de fouiller le sable avec une truelle de macon, pour en ra- masser un plein panier pendant l’espace de moins d'une heure. Mais ceux qui se livreraient à cette facile pêche ne trouveraient point d’acquéreurs, ce qui explique le peu de goût que l’on a pour ce coquillage, qui, nous le con- fessons, n’est sans doute pas plus mauvais que certaines espèces du genre Pullastra, exposées sur les marchés des ports de France. Si les besoins de la population dite pauvre des colonies étaient plus impérieux qu'ils ne le sont réellement, et surtout si la paresse des gens du littoral était moins grande, il existe un bon nombre d’autres espèces marines dont il deviendrait possible de populariser l’usage : nous placons dans cette catégorie les animaux de certains Murex com- muns; du Pyrula morio, qui abonde sur plusieurs plages vaseuses ; des ÂNerila versicolor, peloronta, tessellata, ainsi que ceux de quelques ZLittorina, qui pullulent sur tous les points du rivage de nos îles. Mais n’ayant à nous occuper dans cet article que des espèces édules, qui deviennent réellement un objet d'industrie, en rai- son de la consommation presque journalière qu’on en fait sur la table du riche comme sur celle du pauvre, nous allons les indiquer une par une, afin de hien édi- fier nos lecteurs, plus ou moins gastronomes, sur le parti qu’il est possible d’en tirer. Le Lambis commun (Strambus gigas), dont la pêche se fait plus particulièrement pendant la saison de carême, RS outre qu’il constitue une précieuse ressource pour les cuisinières créoles, qui savent tirer un exceilent parti de sa chair, est l’objet d’une double industrie, à laquelle done lieu la vente de sa coquille. Nous la mentionnerons pour mémoire, à l’occasion du parti qu’on en peut tirer dans la confection de certains camées à bas prix; car son objet principal est sans contredit la fabrication de la chaux vive, employée dans toutes les usines à sucre. Les coquilles du Lambis, après avoir été exposées sur les places, où les marchandes de poissons en retirent l’animal à l’aide d’une ouverture plus où moins large, pratiquée vers le rilieu de la spire, sont ramassées avec soin, mises en parc, et vendues aux chaufourniers, qui préfèrent de beaucoup la chaux qu’elles produisent à celle que leur fournissent lesmadrépores dits Gingembres. Le prix du millier de ces coquilles varie entre 40 et 50 fr. ; quant à l'animal, il se vend, selon sa grosseur, de 20 à A0 centi- nes chaque. Sa chair, légèrement sucrée et un peu lourde, ne con- viendrait guère à des estomacs malades, mais après avoir été bien battue, frottée de cendre, afin d’en enlever le imucilage, lavée à plusieurs eaux, la dernière saturée de jus de citron, et ‘cuite avec du beurre et des condiments qui la relèvent, elle constitue un mets agréable, très- nourrissant et d’une facile digestion. S'il convient d’en juger par la prodigieuse quantité de sujets pêchés chaque année daus nos colonies de la Mar- tinique et de la Guadeloupe, on peut déclarer que le Strombus gigas forme’des bancs considérables, et se dé- veloppe avec une merveilleuse: facilité. Néanmoins, si les moyens employés pour la pêche de ce coquillage ressem- laient, par le plus petit côté, à,ceux dont les Français et en ie les Anglais font usage sur les côtes de la Manche et de l'Océan, il est hors de doute que ces bancs, qui nous pa- raissent si productifs, s’épuiseraient ou finiraient par dis- paraître complétement au bout d’un très-petit nombre d'années. Aussi, dans nos colonies des Antilles, la pêche ces Mollusques n’étant pas réglementée, est exercée sans contrôle de Pautorité et sans discernement de la part de ceux qui s’y livrent, Get état de choses, qui pourrait avoir des inconvénients en Europe, n’en présente point ici, où il n’existe aucun bateau de pêcbe, et où l’usage de la drague est pour ainsi dire inconnu. Il est certain que si, au lieu de pêcher {en plongeant) le Lambis un par un, sur des bancs dont la profondeur variable est de cinq à quinze brasses environ, on les ramassait à l’aide de ces puissantes dra- oues en usage sur les côtes de France, les bancs où ils se trouvent s’épuiseraient fort vite ; car, en admettant que, dans un moment donné, ce coquillage devint trop com- mun, dépassant les besoins de la consommation, il serait toujours un puissant appât pour les fabricants de chaux vive. Sans trop nous écarter de noire sujet, nous signalons aux collecteurs les vieux Lambis, sur lesquels ils auront l'espoir de trouver, outre l’Ostrea cristata, plusieurs belles espèces de Cames,etentre autres, les Chama venosa, radians, sarda et florida. Nous leur conseillons donc de s’armer d’un petit ciseau et d’un léger marteau, et d’aller religieusemeut, pendant la durée du carême, visiter cha- que matin les marchés de Saint-Pierre, Fort de France, la Pointe-à-Pitre et la Basse-Terre. Nous donnons le même conseil aux amateurs d’algues ; le Strombus gigas sert de support à certaines espèces ra- res, qu’on chercherait en vain ailleurs, ds Af Se Le Lambis est donc estimé pour sa chair, utile par son énorme et lourde coquille, que l’on convertit en chaux vive d’une excellente qualité ; employé dans les arts à la confection de certains camées d’une modeste valeur ; servant aux jardiniers créoles pour entourer et soutenir leurs plates-bandes ; faisant l’ornement des cabinets, tant à cause de ses dimensions que pour la beauté de son émail et la vivacité de ses couleurs; et enfin, précieux, quand le hasard met sous la main de celui qui lexploite, celle charmante perle rose, à reflets chatoyants et squam- meux, demeurée si rare jusqu’à ce jour dans les écrins les plus aristocratiques. , La perle du Lambis affecte plutôt la forme ovoïde que la forme sphérique ; sa coloration varie comme celle des parties de la coquille que recouvre ordinairement le man- teau : tantôt d’un rose excessivement tendre, tantôt d’un rose vif tirant sur le rouge. Quelques-unes sont teintées d’un jaune très-clair. Les plus grandes dimensions de celles que nous avons été à même d’examiner n’excédaient pas 10 à 41 millimètres ; un bijoutier de la Pointe-à-Pitre nous en à montré une qui pouvait avoir cette grosseur, et qu'il avait, disait-il, acquise d’un pêcheur moyennant la somme de 250 fr. Le Turbo pica figure assez souvent sur les marchés de la Pointe-à-Pitre et de la Basse-Terre ; mais cette coquille est peu recherchée, et ne se montre que très-rarement dans les maisons où il existe la moindre aisance : sa chair est lourde, indigeste, et d’une saveur peu agréable; elle n’est réellement supportable qu’accompagnée d’une sauce fortement pimentée, et Dieu sait si tous les gosiers sont disposés à s’accommoder d’un pareil condiment. Le Turbo prea, presque aussi commun à la Martinique he Ho qu'à la Guadeloupe, n’est jamais exposé en vente pubii- que dans la première de ces colonies. Il est présumable que trouvant peu d’acheteurs, on ne se donne pas la peine de le porter sur les marchés des villes, ce qui n’empêche sans doute pas les pêcheurs de le consommer dans quel- ques quartiers du littoral. Gette coquille ne constitue donc point ici un objet d'industrie. Le Neritina punctulata, que lon rencontre dans pres- que tous les ruisseaux et torrents des petites Antilles, paraît être aussi recherché par les gens du pays que l’est le Turbo litioreus par les habitants des côtes de la Basse- Bretagne, Ce n'est point un mets très-fin, mais on le mange avec plaisir, cuit simplement dans le sel et assai- sonné d’un jus de citron. Ge coquillage, qui se vend sous le nom vulgaire de vigneau, est d’une facile digestion. Le Neritina punctulata ne se montre jamais dans les rivières qui recoivent les eaux de certaines sources ther- males sulfureuses, Il existe à la Guadeloupe, dans les hauteurs de la Basse- Terre, un torrent qui porte le nom de Riviére-Rouge, à cause de la coloration des roches sur lesquelles il roule. Dans ce torrent viennent se jeter les eaux d’une ravine qui se trouve sur le versant nord de la Soufrière, à plus de 800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ces eaux sont chargées de soufre à ce point que le bassin naturel qui les reçoit à leur sortie de terre en est littéralement tapissé ; leur température, sur ce point, est dans la saison sèche de plus de 80°. Après avoir parcouru environ 600 mètres sur un sol inégal, elles viennent se jeter, par une échancrure de falaise, dans la Rivière-Rouge qui, par le fait de ce mélange, ne recèle aucun animal vivant. On y chercherait en vain un poisson, un coquillage où un crustacé depuis le point où cette union a licu jusqu’à la jonction des eaux de la Rivière-Rouge avec celles des àivières-Noires et Saint-Louis, un peu au-dessous du saut de Constantin. Les eaux de la Rivière-Rouge, bien qu’elles ne donnent asile à aucun être créé, sont excessivement salutaires : on en conseille l’usage aux personnes débiles, ou dont la santé est momentanément altérée. Elles contiennent une très-notable quantité de fer. Parmi les univalves, les espèces comestibles, dans les deux colonies des Antilles, se résument donc à trois seu- ment, etencore dans ce nombre n'en est-il qu’une seule, le Strombus gigas, qui soit consommée par la grande ma- jorité de la population, et qui par ce fait devient l’objet d’un véritable commerce. Dans les bivalves, nous avons placé en tête de cette notice la liste des espèces qui sont journellement recher- chées par les pêcheurs; toutes n’ont pas le même degré de délicatesse ; cependant, à part le Capsa rugosa, elles réunissent des qualités qui les feraient facilement appré- cier en France. Après l’Ostrea parasitica, qui rappelle la finesse de goût de l’huître d’Ostende, nous placerons en première ligne le Lucina pensylvanica, dont la chair blonde, grasse et savoureuse, est supérieure en délicatesse à tout autre coquillage connu. L'introduction de cette précieuse es- pèce sur les côtes de France serait un véritable trésor pour la gastronomie. Mais ceci rentre dans les attributions de la Société d’acclimatation, dont nous n’avons pas l'honneur d’être membre. Le Lucina pensylvanica ne se trouve point à la Guade- loupe, ou plutôtil y est d’une rareté telle, ques’ila figuré 3 Le) GS 2 au Catalogue des coquilles recueillies dans cette colonic, c’est parce qu'il en a été trouvé quelques spécimens sur la côte de Port-Louis, et sur le rivage du Marigot, île Saint-Martin, Il y a environ vingt ou vingtetun ans, le Lucina pensyl- vanica ne se rencontrait que sur un seul point de la Mar- tinique, dans la baie du Robert, où il en existe un banc considérable. Vers 1837 ou 1838, un officier de marine, M. Raoul, aujourd’hui capitaine de frégate, à la sollicita- tion d’un honorable habitant de la commune voisine, M. Brière de l'Isle, membre de plusieurs Sociétés savantes, fit draguer cette coquille au lieu où elle se trouvait, et la transporta dans la baie du François où elle s’est prompte- ment multipliée. Actuellement on pêche donc indifféremment le Lucina pensylvanica dans la baie du Robert et dans celle du François. Il serait à désirer que cet exemple fût suivi par d’autres personnes qui, poussant plus loin cette première expérience, réussiraient sans doute à doter les colonies voisines de cette précieuse espèce. Gette coquille semble se plaire sur les fonds de sable blanc, où la vase n’entre qu’en très-faible proportion. Aussi son animal baigne-t-il toujours dans une eau propre, ne dégageant jamais cette odeur d'hydrogène sul- furé que l’on reproche à plusieurs espèces du même genre, et particulièrement au Lucina Jamaicensis, qui vit dans les sables excessivement vaseux, et même dans les boues. C’est du moins ce que nous avons été à portée de constater durant notre séjour à la Pointe-à-Pi- tre, où les Lucinia Jamaicensis et edentula abondent. L'animal du Lucina pensylvanica se mange ordinaire- ment cru, comme lhuître, assaisonné seulement d'un = M peu de gros poivre ou d’un jus de citron, selon le goût du consommateur. Sans être d’un prix positivement élevé, cette coquille se vend encore 25 à 30 centimes la dou zaine sur.le marché de Saint-Pierre, où il en arrive par- fois des quantités considérables. Le renseignement qui précéde est de nature à prouver que, en général, les bancs de Mollusques n’éprouvent guère le besoin de se déplacer ou d’émigrer. Les bancs du Robert et du François sont limitrophes ; néanmoins, durant les quelques années que nous avons passées à la Pointe- à-Pitre, il nous a été facile de constater la disparition, non partielle, mais complète, de quelques espèces. Ainsi, par exemple : le Turbo crenulatus, dont nous faisions d’amples récoites sur le banc de l’Ilet-à-cochons, et sur celui qui se trouve vis-à-vis, entre le Fort-l’Union et l’I- let-à-Rats, a disparu tout d’un coup, sans qu’il nous fût possible d’en expliquer la cause. Nous avons en vain cherché cette espèce durant les années 1851, 1852, 1854 et 1855. En suivant l’échelle des qualités gastronomiques, né- gligeant pour un moment les Lucina tigerina, Jamaicen- sis et edentulu, dont on ne mange les animaux que farcis et cuits dans leurs valves, à la manière des coquilles Saint-Jacques, nous parlerons du Donax denticulata, très- commun sur plusieurs plages de la Guadeloupe, et parti- culièrement à la Grande-Baie, au Petit-Bourg, à la Goyave ainsi que sur quelques points de Marie-Galante. Ce sont les enfants qui, plutôt par plaisir que comme objet de spéculation, se livrent à la pêche de cette char- mante petite coquille. C’est un travail exigeant d’autant plus d’attention et de patience que lanimal, muni d’un pied assez long, fuit son ennemi avec une rapidité prodi- D gieuse, en fouillant dans le sable, au lieu où la lame vient mourir, un sillon qui, étant imédiatement recouvert, le cache aux yeux du chasseur. C’est donc en apposant les mains sur le fond, que l’on parvient à en saisir un bon nombre. Aussi se borne-t-on, le plus souvent à s’asseoir dans l’eau, et à tâter à droite et à gauche, ramassant tout ce qui se présente entre les doigts, qui font alors lof- fice du râteau. Quand le temps est favorable, c’est-à-dire lorsque la lame ne bat point trop la côte, on parvient, au bout de deux ou trois heures de cette occupation peu fa- tigante, à réunir environ un demi-litre de ces coquilles. Cette quantité suflit pour confectionner un potage dont quatre ou cinq personnes peuvent largement manger, el qui est pour le moins aussi agréable et aussi substantiel que le serait un consommé fait avec une bonne poule ou un chapon. Ce potage aux Chobettes, nom donné par les gens du pays au Donax denticulala ainsi qu’à toutes les petites espèces de Vénus, n’est pas long à préparer, et n’exige pas d’autres soins que ceux que lon prend pour un po- tage maigre ordinaire. Après avoir lavé les coquilles à plusieurs eaux, afin d’enlever complétement le sable qu’elles peuvent conte- nir, on se borne à les faire bouillir pendant dix à douze minutes, dans un volume d’eau équivalant à la quantité de liquide que l’on veut convertir en potage. Après avoir passé ce bouillon dans un tamis fin, on y jette un morceau de bon beurre et des aromates; il se fait au riz ou au pain, selon le goût des personnes. Les animaux sont susceptibles d’être accommodés à part, avec du beurre ou de l’huile et des fines herbes ; mais ils présentent un si petit volume après leur cuisson, qu’il en SH ÈN CS faudrait une quantité considérable pour satisfaire F'appé- tit de trois ou quatre convives. Quelques cuisiniers pilent les animaux du Donax denti- culata et les convertissent.en purée qu’ils mêlent à leur bouillon ; mais ce mélange a pour inconvénient de rendre le potage beaucoup trop substantiel, et par conséquent un peu lourd pour l’estomac. Les Vénus canceilata, granulata, albida, Beautr, mac- troëdes, ainsi que lAnomalocardia fleæuosa paraissent en vente sur le marché de la Pointe-à-Pitre, et sont em- ployées par les ménagères créoles, comme la coquille du Donax denticulata, à la préparation de potages maigres, dont on varie la forme selon l'intelligence ou le talent du cuisinier. Ges divers coquillages sont fort bons; mais le bouillon qu’ils produisent ne saurait rivaliser, pour la finesse de goût et les principes nutritifs, avec celui fait de notre Donax, dont on ignore sans doute les qua- lités à la Martinique, puisqu'il n’y est pas du tout re- cherché, Parmi les autres Lucines servant à l’alimentation, et faisant l’objet d’une pêche presque continuelle, qui est exclusivement exercée par les femmes, nous avons cité les Lucina J'amaicensis, edentula et tigerina : cette dernière espèce est la moins estimée. C’est surtout aux environs de la Pointe-à-Pître que la recherche de ces espèces ali- mentaires a lieu avec le plus d’esprit de suite, sinon avec le plus de discernement ; car les chercheuses qui s’éta- blissent, pendant la basse marée, sur le banc compris en- tre la crique Pouillol et l’extrémité sud du fort l'Union, ramassent impitoyablement tous les sujets, qu’ils soient adultes ou non. Il est heureux que les moyens employés pour la pêche de ces utiles mollusques aient si peu de BEM es puissance, car les bancs sur lesquels ils vivent seraient promptement épuisés. Les femmes qui se livrent à cette recherche n’ont d’au- tre instrument qu’une longue tringle de fer, ou un bâton en bois dur, avec lequel elles sondent le sable vaseux et le déplacent quand elles le jugent à propos. Ordinairement dans l’eau jusqu’à la ceinture, parfois un peu plus haut, elles font agir les doigts des pieds, qui saisissent la co- quille et la retiennent jusqu’au moment où elles se bais- sent pour la prendre avec l’une des deux mains et la placer dans un sac en toile ou dans un panier d’écorce de bam- bou. Cette pêche, si simple par la facon dont on lexerce, ne laisse pas que d’être assez pénible, puisqu’elle a lieu à la basse marée, qui se produit aussi bien quand le soieil a le plus d’ardeur, que le soir avant son coucher ou le matin avant son lever, instants de la journée durant les- quels, au milieu des palétuviers, on est assailli d'une nuée de moustiques et de maringouins, qui font éprouver d’a- troces souffrances aux malheureux chercheurs de co- quilles. Outre que cette industrie est pénible, nous dirons même dangereuse pour ceux que le climat n’a point encore adoptés, elle a encore le désavantage de n’offrir que de faibles gains. Ainsi l’une de ces femmes, après être restée quatre, cinq et six heures dans l’eau, exposée à l’action du soleil, à celle de la pluie, aux exhalaisons délétères des plages vaseuses momentanement découvertes,revient à la ville avec un lot de palourdes (c’est le nom vulgaire donné aux diverses espèces de Lucines) dont la valeur excède rarement deux francs. Cette pêche est encore plus pénible lorsqu'on lentre- prend sur les immenses plages couvertes de mangliers et tr de palétuviers, qui se montrent à l’embouchure de la ri- vière Salée, et sur une partie du littoral de la baie Mahaut, du Morne-à-l Eau et du Petit-Ganal. Dans ces parages, ce ne sont plus des sabies vaseux, mais bien des boues noires, infectes , qui dégagent des miasmes putrides. Les espèces édules provenant de ces bancs, outre l’o- deur d'hydrogène sulfuré qu’elles exhalent, baignent dans une eau sale, qu’il convient de purifisr en plaçant les co- quilles dans un vaisseau contenant de belle eau de mwer, qu’on doit renouveler au moins deux fois chaque jour. Grâce à cette simple précaution, l’animal du Lucina Ja- maïcensis, au bout de deux ou trois journées, redevient aussi délicat et d’aussi bon goût que s’il avait été pêché sur les points les plus favorisés de la baie de la Pointe-à- Pitre. L’Ostrea parasitica, dont on fait une si grande con- sommation, se fixe ordinairement sur le tronc et sur les branches des mangliers et des palétuviers que baigne la mer : chaque coquille est rarement isolée; on la rencon- tre plutôt par groupes ; lessujets, au nombre de deux, trois, quatre et même cinq, adhérent si bien les uns aux autres, que souvent la valve supérieure de l’un sert de valve in- férieure à l’autre. Il résulte de ces accouplements, de ces sorles de soudures, qu’on éprouve de grandes difficultés pour ouvrir celte huître, et qu’il faut être à la fois habile et patient pour en avoir plusieurs centaines. L'Ostrea parasihica vit en société avec le Mytilus exustus et le Perna obliqua : ces deux espèces, à l’aide de leur byssus, se fixent également par groupes au tronc et sur les branches noyées des mangliers. Nous nous résumerons en signalant la Guadeloupe comme étant beaucoup plus favorisée que la Martinique. ET ro non sous le rapport du nombre des espèces comestibles, mais bien au point de vue de leur abondance, ce qui tient essentiellement à la différence existant dans la constitu- tion du littoral de ces deux pays. Quant à l'identité des deux faunes marines, elle peut être affirmée, à quelques rares espèces près; et, dès à présent, il nous est possible de déclarer que nous avons déjà noté plus de 400 espèces communes aux deux jles qui font l’objet de cette notice. | Nous espérons, du reste, que le Journal de Conchylio- logie voudra bien donner accès, lorsqu'il nous sera pos- sible de le produire, au Catalogue des coquiiles propres à la Martinique. Saint-Pierre, 26 juin 1658. BEA. Note sur le genre Volutharpa l'ischer, D Par M. Morcu. M. P. Fischer (Jour. Conch., t. V, p. 85) a décrit, dans la famille des Buccins, un nouveau genre dont l’es- pèce typique me paraît être la même coquille que M. Mid- dendorff a désignée sous le nom Buzria ampullacea, dans le Bull. de l'Académie scientifique de Saint-Pétersbourg, VII, n° 46; dans le Sibirische Reise, 2 theil, Worbello- ser Thiere 1851, et figurée pl. 17, fig. 4-3 (animal) et pl. 8, fig. 3-4 (coquille). = he M. Middendorff décrit ainsi son espèce : « Testa ovata, internè purpurea; spira brevissima, anfracti- « bus convexiusculis, ultimo permagno ; suturis abruptè subca- « naliculatis; labio lævigato; apertura dilatata, intus testudi- « nea, violacea, nilida; canali brevissimo; lato, emarginato ; « epidermide tenui, griseo-viridi, ciliata. » Long. 33 mill. Hab. Tugur-Bay et le Grand-Schantar, île au côté sud de la mer d’Okhotsck. L’épiderme montre le long des stries d’accroissement de petits plis transversaux qui, à des intervalles réguliers, portent de petits lobes triangulaires comme chez le Tri- TONIUM ciliatum Fabr.), ce qui donne à la coquille l’ap- parence d’un têt strié longitudinalement. La figure de la coquille de M. Middendorff paraît plus ventrue que celle du Journal de Conchyliologie; mais cette différence peut s’expliquer par une moins bonne exécution du dessin ; supposition qui devient probable si on examine les figu- res de quelques espèces bien connues, représentées par M. Middendorff; par exemple, le TropxeN craticula- lum, etc. La description de l'animal lui attribue un pied grand et bien circonscrit; la branchie est semi-lunaire, com- posée de séries de lamelles triangulaires, Un organe est dé- crit comme un annexe à l’appareil respiratoire : il se com- pose de plis transversaux espacés mais élevés, et qui, évi- demment, sont les lames muqueuses de Cuvier (anat. du Buccin ondé). Au côté interne de cet organe on remar- que une suite de petites verrucosités, dont l’auteur ignore l'usage, mais qui, probablement, n’est autre chose que la petite branchie ( Cuvier), rétrécie par l'alcool. Les yeux, les tentacules et l’opercule ne sont pas mentionnés. pole L'auteur renvoie, pour la description du genre, au Vogage de Beechey (1839, p. 125); mais aucun des ca- ractères donnés dans cet ouvrage, par le docteur Gray, au genre Bullia, ne se retrouve pour le B. ampullacea. Ainsi les figures montrent ici des yeux situés à la base extérieure des tentacules, tandis que les Pullia sont tout à fait aveugles. Les tentacules sont situés près de la tromperétractile, exactement comme Cuvier la figuré chez le Buccin ondé. Le pied ne montre pas les deux pointes postérieures qui se voient chez presque toutes les espèces des genres Bullia et Nassa. I semble qu’il y ait dans le dessin l'indication légère d’un opércule vu de profil. La même circonstance se reproduit dans un grand nombre de dessins du Voyage de l’Astrolabe ( Purpura, Triton, Turbinella), où l’opercule manque, quoique ces genres en soient pourvus ; et c’est probablement d’après une in- dication ainsi fautive que le docteur Gray a décrit un genre nouveau pour le CassipuLA tuba (Pyrula) Gmel. figuré dans le Voyage de la Bonite. M. Middendorff appuie son opinion, au sujet de la clas- sification de son espèce dans les Bullia, sur l’existence dans la mer du Nord, d’une autre espèce du même genre, figurée par Pontoppidan (/istoire naturelle de Norwége). Cet auteur, plus topographe que naturaliste, a donné deux planches avec figures de coquilles, qu’il avait recues de Norwége, mais dont la plupart avaient été rapportées de l’Inde par des matelots. Ainsi l’on trouve figurés les Carpita antiquata, L.; BuzciA lœævissima (reconnu par Chemnitz comme espèce du cap de Bonne-Espérance ); RanELLA margaritula, Dh.3; RANELLA rana, L.; Ortva tspidula, L.; NaticA mamilla. L.; CoMiNELLA porcala, Brug., etc. Des erreurs analogues ont été faites pour Îcs en | FO poissons, et des naturalistes ont cité cet ouvrage comme autorité, pour l'habitat norwégien de plusieurs poissons exotiques. Il est évident que le genre VoLuTHARPA ne peut pas être réuui aux Bullia, Gray ; mais il a les plus grands rapports avec le genre Buccinum, Lk. ( Tritonium Muller ), par l’épiderme, la forme de la tête, la position des yeux, des tentacules, enfin par l'organe respiratoire ; autant qu’on en peut juger d’après les renseignements fournis sur les branchies. Deux espèces de Tritonium ont des rapports avec les Volutharpa, ce sont les Buccixum Dalei Leathes ( Sou. Min. Conch., tab. 186, fig. 1-2) et BuccINuM tenerum, Sow. Dans l'expédition américaine du Japon, du capitaine Parry, M. Jay a décrit une grande espèce sous le nom de BuziA Perryi (p. 295, pl. V, fig. 13-15). « T'esta ovato-globulosa, tenuicula, basim versus inflata, « spira brevi, acuta; suturis tmpressis ; anfractibus lævigatis, « flavido-cinercis ; apertura rubiginosa. » Hab. Bay of Yedo. Enfin, il existe une coquille de la formation tertiaire de Paris, qui a quelques rapports avec les VOLUTHARPA, c'est le BucciNuM stromboëides que Swamson regardait comme une Volute de son sous-genre Scappella (pas de pli à la columelle ). Gette coquille me semble avoir les plus grands rap- ports avec le genre Harpa (Cythara, Klein), mais ses côtes sont oblitérées ; comme nous avons des Scalaires sans côtes. Elle doit néanmoins constituer un sous-genre pour lequel je propose le noi de Cryptochorda (zprrres et LEE x°e9n ), et qui fait le passage des Volutes (Fo’utihithes aux Harpa. 1 se rapproche surtout du Harpa mulica de Grignon. En résumé, voici les espèces vivantes de Volutharpa. VozuraaRpA. Fischer (1856). 4. V. ampullacea (Bullia) Middendorff. Sibirische, Reise 2. Theil. Wirb:lloser Thiere (1851), pl. XVIL fig. 1-3 (animal); pl. VIIL, fig 3-A (coquiile)—et Bull. class. phys. math. Acad. S. Petersh. VII n° 16. 14. V. Deshayesiana Fischer. Journ. Conch. t. V, p. 85, pl. IL, fig. 8-9 (1656.) 3. V. Perryr Jay. Expéd. cap. Perry au Japon. p. 295, pl. V, fig. 43-15. M. Wote sur la prétendue introduction d'un Moïllusque dans la coquille d’un autre. Par M. GaAssies. En 1853, M. Petit publia dans le Journal de Conchy- liologie, dont il était alors directeur, la description d’une Hélice introduite dans la coquille d’une Limnée. M. Petit paraissait adopter le fait comme pouvant avoir : —" 5 eu lieu naturellement par l'intrusion volontaire de Pani- mar de l’Hérix aspersa dans la coquille abandonnée du Linea stagnalis. Ce fait me paraissait douteux, car sur la grande quantité de coquilles recueillies soit par moi, soit par mes amis depuis plus de vingt années, rien de semblable n’avait pu me mettre sur la voie d’un phénomène tout au plus admissible comme un hasard d’hivernation. L'année dernière, notre collègue M. F, Cailliaud, direc- teur du Musée de Nantes, me fit voir également des Hélico-Limnées parvenues à un état fort satisfaisant d’ac- croissement, et qu’il avait obtenuesartificiellement, comme il l’avait dit à M. Petit. J'avais moi-même fait quelques essais avec des coquilles de Bulimus sebra, Achatina fulica, Helix pomatia, etc., toujours avec l’{Z. aspersa, mais mes expériences n’a- vaient pas été concluantes. Plus heureux cette année, j’ai pu obtenir plusieurs de ces monstruosités artificielles par les procédés suivants. Après avoir choisi des coquilles un peu solides, j'en brise l’intérieur, surtout la volute columellaire, j'enduis de colle forte, à froid, les parois intérieures de l’ouver- ture et, proportionnant le contenu avec le contenant, j'y glisse un {{elix aspersa, la plus rustique de nos espèces terrestres. Je fatigue l’animal pour qu’il se contracte et ne sorte que tard de sa coquille, que j'ai forcée et brisée en cer- tains endroits afin de la faire entrer davantage, et procu- rer une plus forte adhérence aux parties visqueuses que la transsudation doit réparer. Le Mollusque, malade, harassé jar la perte du mucus, reste assez habituellement un où deux jours sans sortir, surtout si on à le soin de faire l'expérience pendant un li temps sec et chaud ; lorsque, privé de nourriture et dé mucus, il cherche à sortir pour réparer ses forces, il faut lui présenter une nourriture sèche, comme le son, la fa- rine, afin qu’il puisse, au moyen de l’eau, ramollir la colle qui doit avoir alors un certain degré d’adhérence, L'animal, après avoir mangé, se repose, et c’est pen- dant ce repos de digestion que l’épithélium du manteau transsude le calcaire destiné à l'accroissement du têt ; une fois la soudure commencée, elle ne s’arrête plus; elle tend, au contraire, à s’élancer hors de la prison qui la gêne, aussi le fait-elle dans des conditions anormales déviant de son axe columellaire par des soubresauts brusques et inégaux qui privent la coquille des parties épidermiques qui la parent habituellement de couleurs plus ou moins agréables, J’ai obtenu d’assez bons résultats comme taille et ad- hérence, mais je n’ai pu avoir de coquille nouvelle, frat- che et parée de ses couleurs habituelles. Leur aspect est toujours sordide, malade; les Mollasques eux-mêmes sont loin d’être vigoureux comme leu?s congénères, ce- pendant ils s’accouplent et pondent des individus parfai- tement normaux qui ne se doutent guère de la gêne qu'ont éprouvée leurs parents. J’ai fait des essais nombreux sur des Hélix carthusiana, limbata et nemoralis, sans obtenir un heureux résultat ; est-ce la faute à ces Mollusques? où bien n’ai-je point su faire mes expériences? C’est ce que je me propose d’étu- dier une autre année. En attendant, je livre cette petite note au Journal de Conchyliologie, afin que nos confrères soient édifiés sur ces prétendues infractions aux lois naturelles, GASSIES. se Hits Études sur les Pholades, Par P. Fiscuer. $ 1. Le genre Pholas de Linné a longtemps conservé son intégrité ; mais à mesure qu’une analyse rizoureuse a été appliquée à l'étude de ses caractères, les auteurs ont dé- membré lagglomération des espèces comprises jusqu’a- lors sous un même nom. II faut dire aussi que les décou- vertes de nos voyageurs modernes ont singulièrement augmenté le nombre et la variété des formes connues. Les XyLopHaGA de Turton vinrent combler le vide qui semblait exister entre les Tarets et les Pholades, et don- ner raison à l'opinion si rationrelle d’Adanson, qui com- prit le premier les véritables affinités du genre Teredo. Les MarresiA et PHorADIDEA de Leach (1819) appri- rent aux naturalistes qu’il existait des Pholades complé- tement closes. Une découverte plus curieuse encore est celle des Jouannetia faite par M. Ch. des Moulins (1828). Ces cu- rieuses Pholades, connues d’abord à l’état fossile, ont été trouvées vivantes par Quoy et Gaimard (PH. globosa), puis par H. Cuming. Leurs coquilles inéquivalves, la vaste plaque calcaire qui les clôt antérieurement, leur don- nent une physionomie remarquable. Depuis cetie époque, de nouveaux genres n'ont été créés qu’assez récemment; mais leur nombre est considé- since rable, puisque le genre Pholas de Linné se décompose en dix genres. Telle est du moins la classification adoptée par MM. Gray, Morch, Adams, etc. Nous empruntons à ce dernier le tableau des Pholadaires. Ordo. PROLADAGEA, Fam. Pholadidæ. 4. Genus PHoras. Linne. Siphons simples à leur base; coquille allongée, cylin- drique; échancrure antérieure toujours ouverte; deux valves accessoires dorsales; l’antérieure simple, centrale et lancéolée, la postérieure petite et transverse. La plaque cardinale réfléchie sur les crochets appliqués étroitement, sinus paliéal long et profond. Puoras costata, L. — crucifera, SOW. — lalissima, Sow. — palula, Gould. — truncala, Say. 2. Genus DAacryLiNA Gray. Siphons nus à leur base; l’orifice du siphon branchial garni de cirrhes; l’orifice anal simple ou crénelé à ses bords. Coquille oblongue, ovale; valves ayant toujours une échancrure antérieure, deux valves accessoires dor- sales lancéolées ; placées côte à côte ; la plaque cardinale réfléchie sur les crochets, partagée au-dessous en petites loges. On trouve, en outre, une petite pièce transverse derrière les deux pièces dorsales accessoires ; et Pespace compris en arrière, entre les deux valves, est rempli par une longue pièce, impaire, maintenue en place par une membrane. 2 fs Dacrycina dactylus, L. — Campechiensis, Gmel. — orientalis, Gmel. 3. Genus BARNEA Risso. Siphons nus à leur base; les orifices anal et branchial garnis de cirrhes ; coquille ovale, oblongue ; échancrure antérieure toujours marquée. Pièce accessoire dorsale simple, lancéolée ; plaque cardinale réfléchie sur les cro- chets étroitement appliqués. BarNEA Australasiæ, Gray. — Bakeri, Desh. — Burmanica, Phil. — candida, E. — Erythræa, Gray. — fragilis, Sow. — Manillensis, Phil. — parva, L. — similis, Gray. h. Genus XyYLoPHAGA Turton. Siphons simples à la base, minces, munis de sillons pectinés et divisés à leur extrémité. Coquille globuleuse très-échancrée en avant, close en arrière; valves divisées par un sillon transverse. Deux pièces accessoires, semi- ovales, petites, divergentes. Aucun prolongement um- bonal, mais les bords antérieurs des valves sont réfléchis; prolongement pédal court et courbé. XYLoPHAGA dorsalis, Turt. — globosa, Sow. LE. dre. 5. Genus ZirpuÆa Leach. Coquille ôvale ; muscle umbonal couvert seulement par un épiderme corné ou coriace. Pas de valves dorsales ; plaque cardinale non réfléchie au-dessus des crochets. Échancrure antérieure toujours ouverte et non close chez les adultes par une plaque calcaire. ZirruæaA Beauiana, Récl. — constricta, SOW. — crispata, L. "se Julan, Adans. 6. Genus NavEA Gray. Coquille ovale, échancrure antérieure des valves non close chez les adultes par une plaque calcaire; une petite pièce accessoire transverse, postérieure, sous l’épiderme coriace existant derrière les crochets; plaque cardinale prolongée et réfléchie sur les crochets. NavEA nucifera, Fabr. — subglobosa, Gr. — tenuis, Gr. 7. Genus PHOLADIDEA Turlon. Siphon possédant des valves cornées ou calcaires à leur base; le branchial garni de cirrhes ; l’anal uni au branchial à son extrémité. Coquille ovale, échancrure antérieure large et close par une plaque calcaire, ca!- leuse. Deux petites valves dorsales. Le tube calcaire des siphons manque chez les jeunes. PHOLADIDEA melanura, Sow. — papyracea, Sol. — quadra, SOW- — spathulata, Sow. — sulcata, Brown. — tridens, Sow. — tubifera, Sow. 8. Genus TALoNA Gray. Siphons pourvus de valves calcaires ou cornées à leur base. Echancrure antérieure des valves close. Deux val- ves dorsales médiocres, divergentes. Ce genre diffère du précédent, parce que la partie antérieure de la coquille est naturellement close sans le secours d’une plaque cal- caire. TaLona explanata Spengl. 9. Genus JouannerIA Des Moulins. Siphons nus, coquille globuleuse, inéquivalve ; l’échan- crure antérieure close par une plaque calcaire. Valve droite, prolongée en arrière. Plaque dorsale simple ; pro- longement umbonal nul. JOUANNETIA Cumingii, SOW. — Darwinii, Sow. — globosa, Quoy. — pectinata, Gonr. 40. Genus ParAPpHoras Conrad. Coquille ovale, oblongue; léchancrure antérieure at RE close par une plaque calleuse. Valves égales avec deux sillons obliques s'étendant des crochets à la base, et des lamelles longitudinales en arrière. Deux pièces dorsales accessoires. | PararHorAs concamerala Desh. — Janellei, Desh. — ovoëdea, Gould. — quadrizonalis, Spengl. 11. Genus MarTesiA Leach. Siphons nus. Goquille ovale oblongue ; échanerure an- térieure close par une plaque calcaire. Valves égales, ré- gulièrement divisées en avant par un sillon étendu des crochets à la base. Pièce accessoire dorsale simple, lan- céolée ou peliée. MarTESIA aperla, SOW. — australis, Gr. — branchiata, Gould. — calva, Sow. — cuneiformis, Say. — curla, SOW. — mullistriata, Sow. — obtecta, Sow. — ovum, Gray. — rivicola, Sow. — : .siridlasl: $ 2. Les différences considérables que ce tableau permet de relever dans les genres démembrés des Pholades, ren- LR ie dent très-intéressante l’étude des coquilles et des ani- maux de ce groupe. Grâce aux communications bienveil- lantes de MM. Paz et Petit de la Saussaye, nous avons pu examiner des Pholades appartenant à presque tous les nouveaux genres, et nous consignons ici le résultat de nos recherches à mesure que nous avons eu des espèces à étu- dier, Un résumé final donnera nos conclusions sur la va- leur des onze genres de Pholadaires. Mais, avant de commencer tout travail un peu suivi, il importe de s’entendre sur la valeur des mots employés dans la description des Pholades; mots dont quelques- uns sont appliqués fautivement et dont d’autres sont trop vagues; nous avons déjà tenté de désigner spécialement toutes les parties de la coquille du Tarct ; nous allons en faire autant pour les Pholades. Les Pholades ont une coquille ordinairement équi- valve. Le Jouannetia seul fait exception, car la valve droite porte un prolongement postérieur considérable et qui manque sur la valve gauche. La forme de la coquille est dés plus variables, ainsi que son ornementation extérieure ; mais, en général, on trouve des stries ou des épines régulièrement disposées. A. En dessus, les valves sont chargées de pièces sup- plémentaires chez un- grand nombre d’espèces. Même chez celles qui en offrent le plus (Pholas dactylus), on remarque la disposition suivante : 4° En avant, au-dessus des crochets, deux pièces lon- gitudinales allongées, égales entre elles ; 2° Derrière les premières. pièces, une pièce transver- sale triangulaire, impaire ; 3° Tout à fait en arrière, entre les bords supérieurs des valves, une pièce impaire, longitudinale, étroite. ie Ces trois ordres de pièces se retrouvent dans des pièces analogues d’autres Pholades ; mais souvent les médianes ou les antérieures manquent, et il ne reste que des pla- ques calcaires représentant une de ces séries. On conçoit très-bien lutilité qu’acquiert l’étude des caractères des. Pholades, en homologuant sur des individus très-diffé- rents les pièces du même ordre. En avant et en dessous de la coquille, on remarque une échancrure très-considérable et par où passe le pied (Pholas dactylus). Gette échancrure pédale est com- blée chez plusieurs espèces par un dépôt calcaire ( cai- lum), souvent irrégulier, et qui amène la clôture com- plète de la coquille. Nulle part le callum n’est aussi développé que chez les Jouannetia. Entre les valves, inférieurement, on retrouvera (Mar- tesia, Parapholas, etc.) une pièce supplémentaire allon-— gée, analogue à la pièce postéro-supérieure. Enfin, l'extrémité postérieure des valves n’est pas tou- jours simple, on y voit un prolongement cartilagineux qui les réunit en un tube unique destiné aux siphons. Ce cartilage, ou plutôt ce ligament noirâtre est terminé (Pk. tubifera) par un tube calcaire plus ou moins long, ou bien par un simple renflement. En résumé, les parties accessoires des Pholades sont : 1° Pièce antéro-supérieure (protoplaxe) (1); 2° Pièce médio-supérieure (mésoplaxe) ; 3° Pièce postéro-supérieure (métaplaxe) ; h° Pièce inférieure (hypoplaxe) ; 9 Dépôt calcaire antérieur (callum); 6° Tube liganenteux et tube calcaire. 4) Racine : zha£. plaque. AUS À B. La surface extérieure des Pholades préseyte chez quelques espèces des stries diversement disposées (Mar- tesia, Parapholas).On trouve en avant, comprise entre un sillon vertical, étendu du crochet au bord inférieur de la coquille, et le bord antérieur de celle-ci, un espace cons- titué en haut par des stries épineuses, en bas par le cal- lum. La forme des stries circonscrivant un espace angu- laire où s’engage le callum (Martesia), rappelle beaucoup la coquille du Taret. Gette partie constitue l’area anté- rieure. L’area moyenne n’est rendue distincte de la postérieure que dans un petit nombre de Pholades (Jouannelia, Pa- rapholas }; elle est sillonnée par des stries transversales. Dans les Parapholas, l’'area postérieure porte une série d’écailles imbriquées, augmentant de dimension, à me- sure qu’elles s’approchent de l'extrémité postérieure. GC. L'interprétation des parties qui se voient à la face interne des valves de Pholade a présenté pendant long- temps des difficultés sérieuses, qu’on n’a pu surmonter qu'en comparant les coquilles à celles des genres voisins. La charnière se compose : 4° des crochets, cachés le plus souvent par des callosités, et dirigés en dedans, 2° des apophyses styloïdes. Ge sont ces longs prolongements improprement appelés crochets, et qui plongent dans l’in- térieur des viscères. M. Deshayes a démontré d’une ma- nière incontestable que ces apophyses sont l’analogue des dents cardinales des autres Acéphalés. Ce point important a été mis en lumière après des études comparatives sur les Pholas et Petricola ; 3° des callosités cardinales, si mar- quées chez certaines espèces (Pholas costata, etc.) Elles recouvrent les crochets et se renversent en dehors de la coquille. C’est sur elles que se trouvent les impressions = 56 musculaires du muscle adducteur buccal, qui devient pour ainsi dire extérieur au têt. La position de ce muscle lui donne une fonction singulière; il remplace le ligament et, par sa contraction, n’est plus adducteur des valves, mais plutôt sert à les entrebäiller plus ou moins, suivant les espèces. Chez les Pholades closes nous trouverons des compli- cations bizarres. Ainsi, le callum (Pholadidea, Jouanne- tia) remonte au-dessus des crochets et des callosités car- dinales, et laisse entre luiet celles-ci un espace vide souvent considérable. On trouve aussi (Martesia, Parapholas) une côteallant des crochets au bord inférieur de la coquille, à peu près verticalement, et terminée par un renflement souvent très- marqué. Cette partie de la coquille est constante chez les Tarets, et nous proposons pour elle le nom d’apophyse pariétale. Enfin, il existe (Jouannetia) en arrière des crochets, une lame élevée, large, formant cloison, et où s'insère le muscle adducteur postérieur, qui se trouve chez les autres Pholades placé très-près du bord supérieur de la coquille, en arrière. L’extrémité postérieure de la coquille est, chez beaucoup d'espèces, coupée verticalement par FPinsertion d’une membrane s’élevant pour compléter larrière-cavité des siphons. $ 3. Après ce coup d’œil général sur la disposition de la coquille, nous donnerons une idée des rapports de l’a- simal avec son enveloppe. La position des muscles est déjà connue; l'impression RS palléale est profonde, sinueuse. Le manteau est fermé partout, excepté en avant au niveau de l’échancrure an- térieure de la coquille, pour donner passage à un pied assez court, linguiforme, subtronqué. Les siphons sont réunis en un seul tube assez long, divisé le plus sou- vent à son extrémité ; les branchies étroites, allongées, se prolongent jusque dans le siphon branchial. Le manteau se renverse sur les callosités cardinales et les recouvre complétement; si celles-ci sont unies à la face externe de la coquille par de petites colonnes (Ph. dactylus), des appendices du manteau s’insinuent dans ces petites loges, et servent ainsi à fixer d’une manière plus solide Panimal à sa coquille. Ce manteau étalé au dehors de la coquille est protégé par un épiderme très-coriace et résistant (Ph. crispala). Toutes les fois qu’il existe des pièces &ccessoires, on trouve au-dessous d’elles un repli spécial du manteau, ayant exactement leur forme et servant à leur accroisse- ment. Sans l'existence de ce diverticulum du manteau, il eût été impossible d'expliquer la formation des pièces accessoires. I nous reste à rappeler un point capital dans l’histoire des Pholades, c’est celui de leur développement. Simple chez les Pholades à échancrure antérieure permanente, il est très-compliqué chez les Pholades closes et donne lieu à des changements considérables dans la coquille et l’ani- mal. On a pu se procurer de jeunes individus des Pholas papyracea, acuminala, melanura, et l’on a constaté des différences inattendues entre eux et les adultes. Aïnsi, il est hors de doute que le Pholas lamellata de Turton n'est autre chose qu’un jeune Ph. papyracea. Sous le nom de Pholas Darwinii. Sowerby (Thes. pl. 117, fig. 76-77) ER. ou décrit positivement un individa jeune d'une autre espèce. Nous avons eu nous-même de la peine à distinguer les Pholas meianura non adultes. Nous insisterons done sur l'étude du développement des Pholades qui donne lieu à des considérations philosophiques d’un haut intérêt, à propos surtout de l’atrophie des organes réduits à l’inac- tion (pied), Quant à la grande question de la perforation, nous nous abstiendrons de l’aborder. Faisons seulement re- marquer : que les Pholades closes n’ont aucun point de contact avec la pierre ou le bois ; que leur pied atrophié est recouvert d’une enveloppe semi-cartilagineuse qui em- pêche toule action ; que l’entrebâäillement des valves ne dépasse pas 2 à 3 millimètres, et est limité par cette membrane coriace qui isole si parfaitement lanimal. Celui-ci ne peut être guère comparé qu’à un Fistulana ou Aspergillum. P. Fiscner. (La suile prochainement). Note sur le Purpura undata, Par M. Gurcou. J’adresse au Journal de Conchyliologie une simple Notice au sujet d’une coquille, le Purpura undata (La- marck). Je me trouve en ce moment en face de deux ou- vrages contradictoires, l’un : Species général des coquilles vivantes, par M. Kiener ; l’autre, Histoire naturelle des ES animaux sans vertèbres de Lamarck, revue et augmentée par M. Deshayes (2° édition). Je dois citer successivement, par rang de date, l’opi- aiou de ces deux savants naturalistes. M. Kiener dit que le Mollusque en question a été dé- nommé par plusieurs auteurs sous des noms divers; que l’on à séparé, pour en faire des espèces différentes, le Bicarinata (de Blainville) et le Rustica (Lamarck), qui appartiennent, d’après lui, à la même espèce. Les figures (PL 84, F. À. B. C.) du Syecies de M. Kiener semblent être, d’après la judicieuse observation de M. Deshayes, en contradiction avec eette opinion. D'un autre côté (la question est un peu vieille et je ne sais si elle a été élucidée), M. Deshayes fait remarquer (ouvrage cité, Tom. X, p. 67) que ces espèces n’ont au- cune ressemblance, et il cite, comme je l'ai dit plus haut, la planche même où M. Kiener les a figurées. L’habitat indiqué par M. Kiener est ainsi désigné : Mers du Sud, Côtes de Sainte-Hélène. H n’est pas indiqué par M. Des- hayes. Il m’appartient peut-être de jeter quelque clarté sur ce désaccord. D'abord je ne sache pas que cette ou ces es- pèces (comme l’on voudra) habitent les localités que leur assigne M. Kiener. D’un autre côté, je sais pertinemment qu’elles se trou- vent en assez grande abondance aux Antilles, J’ai pu, pendant un séjour de trois ans dans ces pays, m’assurer par moi-même de ce que j'avance, et, en pré- sence d’une cinquantaine d'échantillons du Purpura un- data recueillis par moi et que j'ai actuellement sous les yeux, il m’est permis, je pense, d'émettre mon opinion. Les Antilles, chacun le sait, forment un archipel riche + ET ee en productions zoologiques et principalement malacolo- giques. La faune, soit botanique, soit conchyliologique, y prend une part assez large. Dans les diverses îles qui la composent, les coquilles changent presque complétement d'aspect, quoique appar- tenant à la même espèce et souvent au même genre. Par une série de gradations presque insensibles, l’on voit desgenres se substituer à d’autres ; je n’en cite qu’un : Il est impossible d’établir une ligne de démarcation exacte entre le Fusus morio (Lamarck) et le Pyrula melongena (Lamarck). La transition entre ces deux genres est telle- ment graduée, leurs caractères se confondent si insensi- blement que, malgré toute l'attention du naturaliste, on ne peut trouver le point de jonction. J’en suis parfaite- ment convaincu par la série d'échantillons que j'ai sous les yeux, échantillons recueillis par moi-même. Si nous continuons à nous occuper du même sujet, à propos des espèces vivantes, dans les contrées intertropi- cales, nous trouverons les ÆZelicina submarginata, qui, quoique ayant la même forme, ne présentent nullement la même grandeur ni la même coloration dans les divers points où nous avons pu les recueillir. Port-au-Prince, San-Ÿago. Havane. (Haïti. ) (Cuba) (Guba.) Les Helicina picta, les Cylindrella, sont aussi sujettes à de nombreuses variations de forme ou de couleurs. I! en est de même du Purpura delloides qui, d’après les localités où on le rencontre, prend des formes globu- leuses au lieu d’être triangulaires : beaucoup d’Hélices sont dans le même cas. Les Purpura patula (Lamarck) imitent quelquefois les Concholepas par leur aspect général, mais non par la dis- ON position de leurs plis columellaires. [ls diffèrent très-sou- vent d'aspect entre eux. Je dois citer, entre autres, le Purpura abbreviata, co- quille dont je possède un individu operculé et qui n’est point, comme le croyait Lamarck, une Pyrule. Les ca- ractères du genre Purpura, et surtout la forme de lo- percule sont tellement tranchés qu’il ne peut y avoir aucune hésitation à cet égard. Quant aux figures publiées par M. Kiener dans le Spe- cies (PI. 19.) sous les chiffres 56 et 56 À, elles me parais- sent appartenir à deux espèces tout à fait différentes. J’adopte complétement l’opinion de M. Deshayes à ce sujet. M. Kiener a raison, d’un autre côté, car cette coquille, dont les échantillons que j’ai entre les mains sont très-peu nombreux, présente des nuances de dégradation peu sensibles, mais cependant apercevables à un regard quel- que peu attentif, De la forme globuleuse et turbinée qu’elles présentent dans l’état d’adulte, il y a une diffé- rence notable avec celle qu’elles ont à l’état de jeunesse. Dans ce dernier état elles sont, en quelque sorte, fusi- formes ou pyruloïdes. Toutes ces considérations s’appliquent en grande partie au Purpura undata, qui fait l’objet de cette Notice. Cette coquille vit dans les mers des Antilles. Je crois, si mes souvenirs ne me trompent pas, ne l’avoir rencontrée, avec assez d’abondance, que dans l’île Saint-Thomas (archipel des îles Vierges, Antilles). C’est principalement dans les environs de la rade de la ville, que j'ai recueilli les individus que je possède ; leur nombre est assez consi- dérable pour que je puisse me former une opinion exacte sur la série de leurs graduations ou de leurs affinités. PET Or. je crois, malgré l'autorité scientifique de M. Des- hayes, que celle non moins scientifique de M. Kiener doit prévaloir. Je me base sur deux points principaux : d’abord, les figures représentées dans le Species sont d’une exactitude irréprochable ; la description ne Pest pas moins. Deuxièmement, ces coquilles vivent en société, ce qui me paraîl un argument assez puissant. Je n’ai plus qu’à ajouter une opinion personnelle, c’est que, malgré ioute l’attention que j'ai mise à distin- guer la différence de la première figure à la dernière, lesquelles ne semblent avoir aucune analogie, il m’a été impossible, vu les graduations insensibles des échantillons que j'ai sous les veux, d'établir une limite entre les sept figures de la planche 34 de M. Kiener. Pour terminer, je n’ai plus qu’un mot à ajouter ; mon opinion est absolument la même que celle de M. Kiener ; seulement, je doute encore de l’habitat que son ouvrage mentionne au sujet de ces coquilles (1). G. Note sur la rapidité du développement des Coquilles, Par P. Fiscxer. Le développement des coquillesterrestres est loin d’être toujours régulier, et à certaines époques, l’animal inactif et stationnaire semble reprendre une nouvelle force pour (t) L'habitat donné par Reeve, est Monfe-Christo. West-Columbra (Cuming). LH augmenter son têt. Tout le monde sait, par exemple, que, les jeunes Hélices, après avoir accru leur coquille jusqu’à l'hiver, tombent, à cette saison, dans un sommeil spécial ou hibernation, pendant lequel toute secrétion calcaire est suspendue. La formation de nouvelles couches du têt recommence au printemps. Nous avons déjà fait remarquer que la sécheresse trop prolongée amenait un résultat analogue. L'animal perd une partie de l’eau qui entre dans ses tissus, diminue de volume, se retire profondément dans sa spire, secrète un épiphragme, et attend le retour des pluies. L'été de 1858 a été très-sec, surtout dans le midi de la France, et, au mois d'août, les jeunes Hélices étaient en- core très-petites. Des pluies abondantes survinrent vers la fin d'août, et, dans l’espace de quatre à cinq jours, des Helix variabilis, pisana, aspersa, etc, que nous avions examinées, ont augmenté leur coquille de plus d’un centi- mètre. Les animaux mangeaient sans cesse pour réparer leur long jeune, étaient devenus très-gras et humides, et avaient pu former du calcaire en assez grande quantité pour s’accroître si rapidement. Depuis cette époque, la température égale de l'automne, dirige plus régulièrement augmentation de la coquille. PR Description d'espèces nouvelles, Par M. SOUVERBIE. HEeLzix MONTROUZIERI. Test. profundè latissimèque perumbilicata, subconoïdeo-orbi- culata, depressa, planorboidea, biconcava, tenuis, subdiaphana, im ÉO e—* paltlidè cornea, obliquè et minutissimè unduloso striatula; spira perdepressa, medio profundè immersa, perinfundibularis, apice levigato ; anfract. 8—$ 4/2, angustissimi, vix convexiusculi, om- nes, infra supraque in infundibulum immersi, scalares, carinati, (carina plicato-corrugala extüs intüsque marginala), ab an- fractu pærcedenti sutura profundè impressa separati ; apertura obliqua, teretiuscula, subfissurata (alt. 4 mill., lat. vix 2/3 mull.), infernèlatior quam supernè.—Perist. simplex, unduloso-sinuato, marginibus remotis, callo arcuato (tantum duplex) a margine dextro remoto junclis. Diam. maj. 8 mill. — min. 7 4/2. — Alt. À mill. — \ (Mus. Burdigalense.) Habitat in Artensis insula. (Archip. Novæ Caledoniæ). Coquille profondément et largement ombiliquée, orbi- cülaire, subconoïdalement déprimée, planorboïde, très- concave en dessus ainsi qu’en dessous (mais cependant plus en dessus), mince, subdiaphane, couleur de corne pâle, obliquement et très-finement striée par des stries onduleuses ; spire excessivement déprimée, très-profon- dément enfoncée, en forme d’entonnoir, à sommet de spire lisse, et ce dernier tour un peu incliné en bas à son extrémité. — Tours de spire, 8 à 8 1/2, très-étroits, visi- bles seulement en dessus et en dessous, enveloppés qu’ils sont par le dernier tour qui est à peine convexe. Tous noyés en dessus et en dessous dans l’entonnoir apical et ombilical ; presque tous (les deux premiers, qui sont lisses, exceptés) séparés du précédent par une suture étroite et enfoncée , et surmontés tant en dessus qu’en dessous d’une carène marginée en dehors et en dedans, et assez fortement crénelée par les stries du dernier tour qui s'é- paississent en franchissant la carène. Ouverture oblique, très-étroite surtout vers le haut, presque en forme de fente (haut. 4 mill., largeur à peine 2/3 de mill. dans sa ME pr partie la plus large. — Péristome simple à bord droit on- duleusement sinué, à extrémités éloignées de toute le largeur du dernier tour et réunies par une callosité un peu épaissie près du limbe demi-circulaire, quelquefois à bord double et placé un peu en avant de Paplomb du bord droit. Diam. maj. 8 mill., min, 7 1/2.— Haut. 4 mill.— Epais- seur à la circonférence 4 mill., au centre 1/4 mill. Coquille curieuse par sa forme anormale pour le genre, le sommet de la spire se trouvant en effet plus profondé- ment enfoncé dans le centre de la coquille que ne l’est le fond de l’ombilic, en sorte qu’il se trouve être plus près du plan inférieur de la coquille que du supérieur, J’ai recu six exemplaires de cette intéressante espèce, du Révérend Père Montrouzier, missionnaire apostolique à l’île Art ( Nouvelle-Galédonie), auquel j'ai l’honneur de la dédier, comme un bien faible hommage de ma grati- tude pour ses générosités si désintéressées envers le Musée de Bordeaux. HEruix REYREI. Testa late profundeque umbilicata, subluteo-cornea, subdiscoi- dea, perdepressa, regulariter oblique subonduloso-costato-stria- ta; spira plana, medio subdepressa ; sutura utrinque impressa; anfractus 5 convexi supernè regulariter crescentes, omnes basi conspicui; ultimus reliquis infernè perconspicuus, extus obtusè subcarinatus, infernè subdeflexus, propè aperturam transversè gibbosus; apertura obliqua, semi ovalis, anticè subprotracta, in fundo quadrituberculata; perist. continuum, subincrassatum, breviter reflezum, marginibus callo valido, dentiformi, trian- gulari (infernè triquetro impresso) junctis. Diam. maj. 5 mill,, min. 4 1/2., alt. 4 4/2 mill. = 66 2 Habitat Guayaquil (Columbia) ubi legit cum 1. heig- moidea Orb. CI. amic. Antonio Reyre. Coquille largement et profondément ombiliquée, sub- discoïde, couleur de corne très-légèrement jaunâtre, très-déprimée, régulièrement et obliquementstriée par de petites côtes serrées el un peu onduleuses ; sutures enfon- cées en dessus et en dessous; tours de spire au nombre de cinq, convexes, croissant régulièrement en dessus, tous visibles en dessous où le dernier est beaucoup plus apparent que les autres; celui-ci obtusément caréné en dehors, à terminaison légèrement déviée en bas et offrant, non loin de l’ouverture, un renflement transverse formant collier. — Ouverture oblique, demi-ovale, projetée en avant, à péristome un peu épaissi, brièvement réfléchi, continu et réuni par une callosité linguiforme, triangu- laire, un peu redressée; cette callosité est creusée en des- sous par un sillon également triangulaire, c’est-à-dire plus profondément et plus largement creusé à la base qu’au sommet de la callosité. Dans le fond de l'ouverture, au point correspondant au renflement transverse du der- nier tour, on aperçoit quatre tubercules, dont deux, en forme de dents égales et conniventes, sont implantées parallèlement dans la gouttière formée par ledit renfle- ment; les deux autres, sublamelliformes et presque oppo- sées aux deux premières, paraissent inégales (dans l’uni- que échantillon adulte que je possède), la supérieure étant la plus forte, plaeée un peu obliquement et située un peu plus en arrière que l’inférieure. Cette espèce a été recueillie par mon ami M. Antoine Reyre, à Guayaquil, vivant en compagnie de l’Aelix he- ligmoidea d'Orb. 5 = Qi — Description de Goquilles terrestres et fluviatiles de la Nouvelle-Calédonie ( 2° article), Par J.-B. Gassies. Depuis ma dernière pubiication sur les coquilles de la Nouvelle-Calédonie, rapportées par M. E. Magen, lieute- nant de vaisseau (1), j’ai reçu de divers amateurs des communications parmi lesquelles j’ai trouvé de nouveaux types à ajouter à cette faune intéressante, Le R. P. Montrouzier, missionnaire apostolique à Ba- lade et Art, vient d’envoyer une grande caisse de coquilles marines, terresires et fluviatiles, du groupe d’îles qui en- tourent notre colonie polynésienne, qu’il se réserve de publier, M. Béraud, conseiller à la cour impériale d'Angers, amateur zélé de Conchyliologie, m’a fait part des nom- breuses espèces qu’il a reçues de cette provenance et dont la plupart attendent le baptéme'scientifique. Avec tous ces documents et ceux qui me sont promis, j'espère pouvoir donner, sinon une monographie com- plète, du moins une liste générale assez intéressante et fort riche déjà. Après que les coquilles du R. P. Montrouzier seront publiées par les soins de notre confrère, M. le docteur Souverbie, directeur du Musée de Bordeaux, nous pour- (4) Voir le Journal de Conchyliologie, T. VI, pag. 270-278, 1857, cs RE rons mettre la dernière main au catalogue qui, de cette manière, aura pu mieux se compléter. J'aurais donné aujourd’hui ladi agnose de plusieurs Mé- laries, mais n’étant pas encore suffisamment édilié sur leur valeur spécifique, je préfère attendre mon travail gé- néral, persuadé qu’il ne pourra qu'y gagner. Au lieu de quatre espèces j'en avais décrit cinq; mais ayant appris que M. Souverbie faisait de mon Helix be- concava un H, Montrouzieri, j'ai voulu laisser mon ami payer une partie de la dette de reconnaissance que nous devons au savant et zélé naturaliste de notre loin- taine colonie. 4. HéLzice DE Béraub. Helix Beraudi. Gassies. Coquille orbiculaire, déprimée, subcarénée, largement ombiliquée, laissant voir le premier tour. Gouieur jaune doré en dessus, brunâtre en dessous; phases d’accroisse- ment nombreuses, inégales et brunes. Stries rugueuses, élevées, traversées par des sillons nombreux, plus visibles en dessous. Sommet écrasé, brunâtre. Six tours de spire pressés, mais se développant largement au dernier tour ; suture infléchie, crispée à l’insertion. Ouverture sub-ar- rondie, oblique, anguleuse au sommet, arrondie à la base et fortement inclinée vers la droite; péristome simple; intérieur rose-vineux, luisant. Hauteur : 10 millimètres. Diamèt. : 18 — Habite les environs de Balade, dans les bois. Communiquée par M. Béraud à qui je me fais un vif plaisir de la dédier. Obserr. Cette espèce est celle dont j'ai parlé dans ARGo une précédente notice (1) et que j'avais vue chez M. Deshayes. Depuis cette époque, j'ai eu l’occasion d’en voir plu- sieurs et je dois à M. Béraud l'individu sur lequel je fais ma description. Elle appartient au groupe des Helix anœæqualis Gaskoin et Helix Fischeri Gassies. C’est le même aspect général, mais il sera toujours facile de la reconnaître à ses tours plus pressés, à son sommet écrasé, son ouverture subtri- gone et surtout à sa striation si remarquable qui, vue à certaines expositions de lumière, lui donne un aspect métallique, enfin à ses sillons nombreux qui, en dessous, la font ressembler à l'H. multisulcala (2) de notre pre- mier Mémoire, si différente d’ailleurs par sa taille, son ouverture et sa conformation générale. 9. Héuice ViriLLoTE. Îelix Vetula. Gassies. Coquille petite, déprimée, lenticulaire, largement om- biliquée jusqu’au premier tour ; couleur de corne brunâ- tre, fortement et régulièrement striée; ces stries forment des rides élevées, moins fortes en dessous. Sommet aplati, un peu luisant. Six tours de spire pressés, le dernier à peine un peu plus grand et croissant lentement ; suture profonde. Ouverture semi-lunaire, anguleuse au som- (1) Voir le Journal de Conchyliologie, tom. VI, pag. 273, 1857. (2) À propos de l'H multisulcata, nous profiterons de cet, opuscule pour faire une rectification très-importante : les individus rapportés par M. Magen, décrits par moi, ne sont pourvus que d'une callosité columel- laire. Ceux de l'ile Art, du R. P. Montrouzier, possèdent cette callosité, mais plus forte et dentiforme. Il existe, de ce dernier envoi au Musée de Bordeaux, une variété de corne pâle et dont la suture n’a pas la couleur brune de ses congénères. De plus, les exemplaires de l'ile Art sont un pou plus grands que ceux de Balade. G. NP | ER met, aridés à la base ; péristome simple et Re. Hauteur : 2 millimètres. Diamèt. : A — Habite : Nouvelle-Calédonie (comm. M. Béraud ). Observ. Cette petite espèce se rapproche des Hélix ro- tundata Mull. d'Europe et H. perspectiva Say, des États- Unis ; elle est plus petite, sans carène ; son ouverture est plus oblique et plus surbaissée. 3. HÉLICE TourgircLon. Helix Volutella. Gassies. Coquille petite, également concave en dessus et en des- sous, très-arrondie au dernier tour, régulièrement enrou- lée sur son axe, comme les Planorbes, le dernier tour très-élevé et anguleux formant une marge aiguë. Couleur de corne jaune interrompue par des taches rougeûtres ; stries assez fortes et régulières. Sommet très-enfoncé jaune clair et luisant. Sept tours et demi de spire très- pressés et croissant graduellement ; suture peu profonde. Ouverture étroite surbaissée , écrasée presque sur le der- nier tour, saillant à angle aigu de chaque côté, supérieur et inférieur ; péristome simple et tranchant. Hauteur : 2 4/2 millimètres. Diamèt. : 5 1/2 — Habite les bois de Balade, Nouvelle-Calédonie (comm. M. Béraud). Observ. Gette espèce et celle que je nommais bicon- cava appartiennent au même groupe; elles ressemblent à certains Planorbes des États-Unis. L’H. volutella a, au premier abord, le facies de l'H. dissimilis D'Orbigny, du AY T S Chili ; mais elle en diffère par la biconcavité de ses par- ties supérieure et inférieure, l'élévation du dernier tour et l’étroitesse de louverture. * Elle diffère également de l’'H. Montrouzieri Souverbie, (H. biconcava Gass. in sched), par sa taille moinsgrande, sa striation plus forte, sa coloration et le moins de ren- {lement du dos. Je n’ai point d'idée sur ce que peuvent être les mollus: ques qui habitent ces coquilles, mais je crois qu'une fois connus ils pourront constituer une section fort intéres- sante, sinon un genre nouveau. h. NÉRITINE DE Paz. Neritina Pazi, Gassies. Coquille médiocre, oblongue, un peu ventrue, couleur jaune verdâtre avec des linéoles brun vineux interrom- pues, partant de la moitié de l’avant-dernier tour, se diri- geant vers le haut. Columelle noir bleuâtre jusque sur la callosité ; partie du bord columellaire bordé de noir. Som- met aplati et carié; carène couronnée de cinq à six tubes creux spiniformes, dirigés d’arrière en avant et d’avant en arrière. Trois tours de spire ; suture aplatie sur le tour qui la précède. Ouverture semi-lunaire, oblique, coupée à angle obtus par la callosité columellaire, très-arrondie à droite, vers la base. Columelle calleuse, concave, callosité aplatie, bord irrégulier avec une seule élévation denti- forme pour l’enchâssement de l’apophyse operculaire. In- térieur grisätre peu brillant. Opercule calcaire, reussâtre, demi-spiral, divisé en deux parties ondulées, bord infé- rieur corné rougeâtre, couleur générale de corne grise, luisante; apophyse bifurquée ; côtes de préhension caré- aées, formant un sinus au sommet où elles vont se joindre M ru à la callosité de l’insertion ; insertion inclinée en corne d’abondance très-élargie au sommet. Hauteur. 4% millim. Diamètre. 9492 — Habite : Nouvelle-Calédonie. (Comm. M. Béraud). Observ. Cette Néritine, que je dédie à mon honorable ami M. Patricio Paz, de Madrid, appartient à la section des épineuses (Glithon Montf.) ; elle se rapproche beau- coup du Ver. Oualaniensis Lesson, mais elle en diffère par ses tubes spinifères, sa taille plus grande et la rugosité du têt. G. Bordeaux, juillet 1858. Additions à la Faune calédonienne, Par M. P. Fiscuer. Nous joignons ici aux descritions d'espèces de la Nou- velle-Galédonie, présentées par MM. Souverbie et Gassies, les diagnoses de coquilles provenant de la même localité, et figurées récemment par Reeve. NAVICELLA sanguisuga, Reeve. (PI. IV, fig 17.) Testa elongato-ovata, subobliquè curvata, gibbosa, apice obso- leto, concentricè rudè annulato striata, nigricante-fusca; epi- ke nea, intüs cœrulescente, area columellari terminali, crassu fa , plus minusve erosa. miles NAVICELLA, haustrum, Reeve. (PI. IV, pag, 18). Testa ovata, subtüs excavata, gibbosa; apice rostralo, oliva- ceo-lutea, nigro densè reticulata, intàs albicante cœrulescente ; area columellari parviuscula, albicante. Enfin Reeve décrit un NertriNaA Novo-Caledonica, figuré planche XIV, n° 107. Tous les jours s’accroît la faune de nos possessions ca- lédoniennes, et nous connaissons encore un bon nombre d'espèces dont les descriptions seront plus tard livrées aux naturalistes. De même que nous le faisons pour toutes les colonies françaises, nous tiendrons nos lecteurs au courant des travaux modernes sur les Goquilles de la Nouvelle-Galédonie. D, Æ. Description de GCoquilles fossiles des étages supérieurs des terrains tertiaires. (Suite.) (1) Par M. C. Mayer. 43. CorBuLaA AQUITANICA Mayer, (PI. II, fig. 3). T. testa ovato-transversa, subrostrala, tenui, sublævigata, nitidula, inæquilatera; latere antico subrotundato, postico de- (1) Les personnes qui désirent de plus amples renseignements sur les couches d’où proviennent les fossiles que je décris, les trouveront dans mon Mémoire sur les terrains tertiaires, qui vient de paraître dans les Actes de la Société helvétique des Sciences naturelles. CT presse, carinato, subacuto ; umbonibus submedianis, altis, tumi- diusculis, retrotortis ; cardine normali. | Long. 8 mill. Eat. 14 — « Goquille ovale-transverse, équilatérale, peu épaisse, «à peu près lisse et luisante. Côté antérieur arrondi, « postérieur déprimé, séparé du dos de la valve par une « carène obtuse, et prolongé en bec à deux angles obtus. « Crochets élevés, renflés, recourbés en arrière. Char- « nière normale. » Cette espèce est caractéristique de l’étage aquitanien : elle est très-commune à Saint-Avit, près de Mont-de- Marsan, dans lassise n° 4, ou à Diplodonta; elle n’est pas précisément rare encore dans l’assise n° 6 du même étage à Larrieg, commune de Saucats, et à Cabannac, près de Bordeaux. Je crois qu’elle se trouve aussi à Mérignac. 1%. Lucia BroNni Mayer. (PI. II, fig. 5). L. orbiculato-unguiformi, convexo-plana, paululum incras- sata, solidula; lamellis concentricis tenuissimis, numerosis, plus minusve regularibus ; umbonibus minimis, acutis ; lunula ma- gna, lanceolata, pube prominenti ; cardine subbidentalo, denti- bus lateralibus nullis ; margine integro. Long, 17 mill. Lat. 18 — « Coquille orbiculaire, subanguleuse postérieurement, « plus large du bord palléal que du bord caräinal, peu « convexe, peu épaisse, mais assez solide, couverte de « petites lamelles concentriques assez rapprochées et ré- « gulièrement disposées. Crochets très-petits, recourbés « en avant et assez pointus. Lunule peu distincte, grande, « lancéolée ; corselet distinct, déprimé. Charnière com- ENS « posée de deux dents cardinales dont l’antérieure est la « plus forte et se prolongeen une courte lamelle, et d’une « lame ligamentaire allongée. Bord palléal complétement « lisse, » Cette petite Lucine, très-distincte de ses congénères, est du grand nombre des fossiles communs aux étages porto- nien et plaisancien. Le musée de Zurich en possède quatre exemplaires provenant des marnes bleues de Castel-Ar- quato, près de Plaisance ; une centaine, trouvés par moi dans le petit vallon du Molino di Passerano, près de Cas- telnuovo d’Asti, au même niveau géologique, et enfin une vingtaine d’exemplaires trouvés, en un jour, à Saint- Jean-de-Marsacq, près de Dax. Ces derniers sont en général de taille moindre et ont le têt plus épais et des lamelles plus fortes que les exemplaires italiens. 15. Lucixa Micuecorru Mayer. (PI. IIE, fig. 5). L. Testa orbiculato-subquadrata, paulum convexa, solidula, sulcis concentricis impressis, numerosis, irregularibus; umbo- nibus prominentibus, recurvis; lunula prominula, lanceolata ; pube prominenti, subcanaliculato, ad marginem lamelloso ; car- dine bidentato : margine crenulato. Long. 14 mill. Lat. 15 — « Coquille à peu près orbiculaire, sub-anguleuse an- «térieurement, sensiblement convexe, un peu épaisse et «assez solide, ornée de petits sillons concentriques peu « profonds, rapprochés, nombreux et peu réguliers, Cro- « chets proéminents, recourbés en avant. Lunule très- « distincte, lancéolée ; corselet proéminent, concave, « couvert de petites lamelles peu distinctes. Charnière RL 0 « composée de deux dents cardinales, dont antérieure est « la plus forte et se prolonge en une courte lamelle, et « d’une lame ligamentaire allongée. Bord palléal forte- « ment crénelé. » Voisin de l’espèce précédente, le £. Michelottit s’en distingue, comme on vient de le voir, par de bons carac- tères. Il est assez répandu dans les étages mayencien et helvétien et paraît manquer plus bas et plus haut ; il n’est pas rare au premier niveau, à Saucats et à Léognan, près Bordeaux ; il se trouve plus rarement au même étage, à Saint-Paul, près de Dax, ainsi qu’à Paulmy, Manthe- lan, etc., près de Tours; à Pont-Levov, près de Blois ; il se retrouve dans l'étage suivant à Szuskowie en Vol- hynie et aux environs de Turin, notamment au Rio della Batteria. 16. Lucia pENTATA BasréroT, 4825, Mém. de la Soc. d'hist. nat. de Paris, tome IL, pl. 4, fig. 20. — L. ne- glecta Bast. cod. loco, p. 88, pl. 4, fig. 18. — E. nivea Eïichwald, 1830, Naturhist. Skizze lithauens, etc., p. 206. — Dubois de Montperreux, Apercu géog. du plateau Volhyni-Podolien, ete.. p. 58, pl. 7, fig. 40- 42. — Eichw., lethœæa Rossica, édit. franc. L. testa parvula, plus minusve orbiculata, convexa, gibbosula, crassiuscula, solidula, striis incrementi irregularibus, aliquando sulciformibus ; umbonibus prominulis, acutis ; lunula parva, im- pressa; pube depresso, plus minusve distinctb ; cardine crasso, bidentato, fossula ligamenti majuscula, dentibus lateralibus crassiusculis ; margine crenulalo. Long. 7 mill. Lat. 7 — LL PT ee « Coquille de petite taille, de forme assez variable, « tantôt presque orbiculaire, tantôt allongée, onguiforme, « plus ou moins convexe, quelquefois sub-globuleuse, « assez épaisse et solide, couverte de stries concentriques «irrégulières, plus ou moins fortes. Crochets assezélevés, « pointus. Lunule petite, enfoncée. Corselet déprimé, « plus ou moins distinct et proéminent, Charnière forte, « composée de deux dents cardinales, d’une fossette liga- « mentaire profonde et deux dents latérales assez grosses. « Bord palléal finement crénelé. » La comparaison attentive des diagnoses que donne Bas- térot de ses L. dentala et neglecta, et des individus aux- quels se rapportent ces diagnoses et les figures qui y sont jointes, m'a donné la certitude que cet auteur, se laissant tromper par l'habitus particulier des individus que l’on trouve aux environs de Larrieg, à Saucats, et par quelques exemplaires chez lesquels les crénelures du bord palléal étaient effacées, a reproduit la même espèce sous deux noms. Le Z. neglecta, très-commun dans les couche: aquitantiennes, n° A et 6, à Larrieg a, en général, la taille plus forte, une forme moins globuleuse, le têt plus épais et la charnière plus lourde que le L. dentata. Gelui-ci est abondant à Léognan et surtout à Saucats, dans les sables jaunes ; du reste, il ne manque pour ainsi dire nulle part aux environs de Bordeaux, et varie sensiblement de taille et de forme. Cette espèce est encore assez répandue dans létage helvétien ; je la connais de Saucats, de la Weinhalde, près de Berne, des environs de Vienne et de Volhynie. J'ai retrouvé le L. dentata de Goldfuss à Gaas, près de Dax, dans les couches supérieures de l'étage tongrien, auquel appartiennent aussi aussi les localités dé Cassel et RCE de Bünde. Ge L. dentata se distingue du type, au moins comme race, par sa charnière plus oblique et ses stries régulières. S'il n’a pas encore reçu de nom particulier, on pourrait l’appeler L. præcedens. 17. Lirmopomus SaucatseNsis Mayer. L. testa elongata, subcylindrica, posticè compressa, cunei- formi, extremilate rotundata; sulcis incrementi latis, profun- dis, irregularibus ; stris transversis irregularibus undulatis. » Long. 78 mill. PAR dr « Coquille allongée, subcylindrique, comprimée et ar- « rondie postérieurement. Les accroissements des valves « marqués par des rides larges et profondes. La coquille « est en outre ornée de stries transverses, filiformes, ser- « rées et onduleuses. » Malgré de longues recherches, je n’ai jamais pu trou- ver cette coquille entière et en place dans le calcaire d’eau douce de Larrieg, sur lequel repose le falun qui la con- tient en grand nombre. Néanmoins, sa moitié postérieure suffit à la caractériser. Comparée au L. lithophagus vi- vant et à la même espèce fossile des couches aquilanien- nes de Saint-Avit, près de Mont-de-Marsan, elle se trouve être plus aplatie, plus carrée, et chargée de stries beau- coup plus fortes que la même partie chez Pautre cspèce, 18. PecreN SuzannÆ Mayer. (PI. IL, fig. 4). P, valva superiori suborbiculari, æquilatera, convexa, cras- siuscula, solidula; radiis 9 fornicatis, distantibus, in medio testæ crassis, ad latera minoribus ; interstitiis longitudinaliter sul- catis squamulosisque, linea dorsali latiuscula, spinifera, subbi- partilis ; auriculis parvis, transversim striato-squamulosis. PARU CS Long. 30 mill. Lat. 28 — « Coquille à valve supérieure presque orbiculaire, « équilatérale, médiocrement convexe, assez épaisse et « solide. Côtes au nombre de neuf, bombées, très-fortes « sur le dos de la valve, diminuant vers ses côtés, sépa- « rées par des interstices aussi larges qu’elles, et, comme « ceux-ci, découpées par de nombreux sillons superticiels, « séparés par une rangée de petites épines. Le sommet « des côtes est occupé par une bande étroite, portant « des épines assez fortes et distantes. Les oreillettes sont « fort petites, occupées par quelques lignes transverses « de petites écailles. » Ce joli peigne s’approche singulièrement du P. cica- trisatus des couches daniennes de Maëstricht ; ils’en dis- tingue cependant par sa forme plus large et plus régulière ainsi que par les détails de son ornementation. 11 provient des marnes bleues tortoniennes de Saint-Jean-de-Mar- sacq, près de Bayonne. Un exemplaire. 49. Denrarium DENs Muris Mayer. (PI. IV, fig. 3). D, testa minima, valdè arcuata, continua, acuminata, sub- quadricarinata, mullistriata; striis tenuibus, æqualibus, regu- laribus ; apice integra. Long. 410 mil. Lat. 1 SE à « Coquille très-petite, fortement courbée, étroite ct « pointue, légèrement quadrangulaire vers la pointe, « striée longitudinalement; stries nombreuses/ imper- « ceptibles à l’œil nu, égales et régulières, Sommet très- « entier, » Éosg dis Ce petit dentale est très-distinct de ses congénères ; comparé à de jeunes individus du D. fossile, il montre qu'il en diffère par sa forme plus étroite et plus courbée ainsi que par ses stries beaucoup plus fines et plus régu- lières. J'en ai trouvé deux exemplaires à Saint-Jean-de- Marsacq. 20. CANCELLARIA PATULA Mayer. (PI. II, fig. 8). C. tesla parva, ovato-acuta, longiludinaliler costata, trans- versim sulcata; anfractibus subscalariformibus ; ultimo per- maägno, obtusè angulato, costis crassiusculis, obtusis, cingulisque transversis laliusculis, subdecussata ; apertura lata patula; co- lumella biplicata; umbilico subnullo. Long. 145 mill. hat? CROSS « Coquille de petite taille, ovale-pointue, à spire sca- « lariforme, ornée de côtes longitudinales obtuses, assez « fortes, atténuées vers le bord du dernier tour, et de pe- « tits cercles transverses assez réguliers séparés par deux « stries et un filet intermédiaire. Ge système de rides dé- « coupe les côtes en faibles granulations oblongues. L’ou- « verture est très-grande relativement à la taille de la « coquille; son bord libre est mince et tranchant et fai- « blement sillonné à l’intérieur. La columelle porte deux « petits plis inégaux. Le canal est évasé. L’ombilic est à « peine indiqué. » Cette petite Cancellaire, semblable au premier abord au C. Westana, mais très-distinguée par ses sillons trans- verses, provient de l’assise n° 2 de l'étage mayencien. Je J'ai trouvée à la Gassagne, commune de Saucats, près de Bordeaux. 21. CanGELLARIA RauLiNt Mayer. (PI. II, fig. 7). CG. testa parva, ovato-acula, incrassata, longitudinaliter cas- trata, transversim sulcata; anfractibus convexo-planis, canali angusto separatis ; ultimo magno, costis distantibus, crassissimis, obtusis, rectis, canali suturali partim obtegentibus ; sulcis trans- versis irregularibus, alternantibus ; apertura angusta, columella subtriplicata; labro incrassalo, intus septemplicato; umbilico subnullo. Long. 18 mill. Dal LE « Coquille de petite taille, ovale-pointue, épaisse et so- « lide, à tours de spire sensiblement aplatis, séparés par « un canal étroit, découpés par des côtes longitudinales « assez saillantes et par des sillons transverses irrégu- « liers. Le dernier tour forme les deux tiers de la co- « quille; il porte six à sept côtes très-fortes, distantes, « obtuses et presque droites, qui se soudent au tour pré- « cédent en chstruant le canal sutural, Les sillons trans- «_verses sont assez forts, alternativement inégaux et peu « réguliers. L'ouverture est fort étroite, rétrécie encore « par les trois plis de la columelle et par des plis assez « élevés à l’intérieur du bord libre. Le canal est étroit. « L’ombilic est à peine indiqué. » Cette singulière espèce de Cancellaire, semblable à cer- tains petits Murex, provient du falun helvetien de Salles près de Bordeaux, où elle est fort rare. . 22. PreuroromA Heros Mayer. (PI. IT, fig. 6). PL, testa fusiformi-celevata, turgida ; anfractibus A0, subscala- riformibus, transversim striatis, anticè convexis, subcarinatis, spiniferis, ad suturam concavo-planis ; ultimo spiræ majori 6 ET ventricoso, medio subcarinato, tuberculis mediocribus, subpa- pillatis, instruclo, poslicè concavo, sublævigato , anticè rugis incrementi undulatis cingulisque transversis subregularibus , clathrato-muricato; canali mediocri, contorto, Long. 60 mill. Lat. 28 — « Coquille de la forme d’un fuseau ou d’une massue, « composée de dix tours presque scalariformes, striés en « travers; leur partie antérieure est convexe et ornée « d’une rangée de tubercules de taille médiocre, légère- « ment pointus et assez réguliers ; la partie postérieure « est aplatie. Le dernier tour, d’un tiers plus long que la « spire, est assez ventru, partagé en deux parties inégales « par une rangée de tubercules légèrement écailleux ; sa « partie postérieure est concaye et presque lisse ; sa par- « tie antérieure, prolongée en un canal assez court, large « et légèrement contourné, est couverte d’un réseau « grossier de rides longitudinales largement onduleuses « et de sillons transverses assez forts, presque réguliers, « formant des aspérités obtuses à leur rencontre. » Cette superbe espèce de Pleurotome appartient au groupe du P{ asperulala. Elle est à peu près intermé- diaire entre celui-ci et le PI. interrupta et se distingue d’eux ayant tout par sa forme plus raccourcie et massive. Elle provient des marnes bleues de Saint-Jean de Marsacq et n’est représentée que par un exemplaire. 23. Buccnum Escnert Mayer. (PI. IV, fig. 6). B. tesla magna, ovala, globosa; solida, transversim regulari- ter mulliplicata ; spira conico-depressa ; anfractibus 7, converis, subcanaliculalis, ultimo permagno, basi concavo, marginato; “fie aperlura Magna, subovata; canali dilatato: columetlla callosa ; labro lævi, acuto. Long. 55 mill. Lat. 40 — « Coquille de la grosseur et à peu près de la forme « d’un œuf de poule, globuleuse, assez épaisse et solide, « couverte de sillons transverses rapprochés et réguliers. « Spire conique, déprimée. Tours au nombre de sept, « convexes, séparés par une suture profonde; le dernier « est très-grand; il forme à lui tout seul plus des trois « quarts de la coquille; il est rétréci et concave vers la « base et séparé du canal par une carène. L'ouverture «_est grande, ovale-oblongue, terminée par un canal lar- « gement ouvert. La columelle est recouverte d’une cal- « losité assez large. Le bord libre est aminci et tran- « chant. » Ce grand Buccin, très-distinct de ses congénères, ap- partient au groupe du B. undatum ; il provient de Man- thelan en Touraine. Je n’en connais que deux exemplaires, dont l’un se trouve au musée de Madrid et l’autre à celui de Zurich. 2h. Conus BurpiGarEensis Mayer. (PI. IIL fig. 2). C. antediluvianus Graterour. Conchyl. foss. des terr. tert. du bassin de l’ Adour, pl. 45, fig. 2, a et b. non Bruguière. B. testa subfusiformi; spira celongata, conica; anfractibus medio obtusè carinatis, subscalatis, transversim strialis ; ultimo prælongo, basi undatim sulcato. Long. 70 mill. Lat. 29 — « Coquille à peu près fusiforme, à spire prolongée, co- — Sl, — « nique, formée de huit tours convexes divisés en deux « parties par une carène obtuse et striés Jongitudinale- « ment. Le dernier tour est très-long et forme plus des « deux tiers de la coquille; il est peu ventru et couvert à « sa base de sillons onduleux. » De trois espèces de Cônes, confondues par Grateloup avec le C. antediluvianus, celle-ei était encore à nommer. Elle a plus de ressemblance avec le €. Noæ qu’avec toute autre espèce, mais elle s’en distingue par sa forme plus élancée, par ses tours de spire non contigus et par le manque de stries sur le dos du dernier. Elle avoisine le C. ventricosus qui l’accompagne ; mais sa forme élancée et la longueur de sa spire l’en éloignent suffisamment. Le C. Burdigalensis n’est pas fort rare dans le falun bleu de Saucats et dans le falun jaune de Léognan qui lui correspond. Îlest très-rare, au contraire, dans lassise suivante, le falun jaune de Saucats. M. Grateloup cite en- core l’espèce de Saint-Paul, près de Dax. Elle doit y être fort rare. 25. PsamMoBiA AQUITANICA Mayer. (PI. IV, fig. 7). P. testa elongato-transversa, angusta, ferè æquilaterali, te- nui, fragili, polita, transversim tenuiter et irregulariter striata ; latere antico rotundato, postico paululum declivi, compresso, oblique truncato, obtusè angulato ; cardine bidentato, altero unidentato; nymphis prominentibus, crassiusculis, brevibus, sinu pallii profundo, elliptico. Long. 18 mill. Lat. 38 — « Coquille transversalement allongée, étroite, à peu « près équilatérale, mince et fragile ; légèrement luisante, « couverte de stries d’accroissement faibles et irréguliè- « res. CÔLé antérieur arrondi; postérieur légèrement « oblique, comprimé, tronqué obliquement et sensible- « ment anguleux. Charnière composée de deux dents sur « la valve droite et d’une seule sur la valve gauche. Nym- « phes proéminentes, fortes et courtes. Sinus palléal pro- « fond, elliptique. » Cette Psammobie n’est pas rare dans la couche in- férieure du falun aquitanien de Saint-Avit, près de Mont- de-Marsan. 26. VENUS AGLAURÆ BroNG. (PI. IV, fig. 4). (Gorbis?) 1823, Mémoire sur les terr. tert. calc.-trap. du Vicentin, p. 80, pl. 6, fig. 5. V. testa ovato-rotundato, tumida, crassa, solida, valdè inæ- quilatera, striis longitudinalibus crebris lamellisque concentricis allis, crassiusculis, granulosis, eleganter decussata; latere antico Lrevi, rotundato, postico obliquè subtruncato; umbonibus tumi- diusculis, lunula cordato-lanceolata; cardine crasso ; sinu pallii, profundo, ovato; margine crenulato. Long. 62 mill. Eat. 75 — « Coquille ovale-arrondie, très-inéquilatérale, assez « renflée, épaisse et solide, ornée de lamelles concentri- « ques élevées et plus ou moins épaisses, découpées en « granulations quadrangulaires par des stries longitudi- « nales assez serrées, larges et aplaties. Côté antérieur « court et arrondi, postérieur légèrement comprimé, « oblique et comme tronqué. Crochets assez forts. Lu- « nule cordiforne, allongée. Charnière forte. Sinus pal- « léal profond, ovale elliptique. Bord crénelé. » Cette Vénus n'ayant encore été décrite et figurée que d'une manière tout à fait insuffisante, j'ai cru bien faire Re ee en la décrivant de nouveau. Elle appartient au groupe naturel des V. reticulata L., V. puerpera L. et V. gran- dis Sow., et vient se placer entre ces deux dernières, à distance égale. Sa répartition dans les couches tertiaires est assez remarquable; elle est propre à la zone méridio- nale des étages tongrien et aquitanien ; elle est assez com- mune dans la partie supérieure du premier à Gaas, près Dax, et à Langon, Saint-Morillon, La Brède, Léognan et Gradignan, près Bordeaux; elle se trouve encore au même niveau géologique aux Diablerets en Suisse, el à Castel- Gomberto dans le Vicentin. Je ne lai rencontrée dans l’é- tage suivant qu’en un seul endroit, à Saint-Avit, près de Mont-de-Marsan, où elle n’est pas rare dans la couche n° 6, ou à Ostrea Aquilanica. 27. Venus Vinposonensis Mayer. (PI. IV, fig. 5). V. tesla subtrigona, subæquilaterali, compressiuscula, sulcis transversis numerosissimis, irregularibus, ornata; umbonibus altis, acutis; latere antico subrotundo, postico angulato ; lunula lanceolata; pube magno lanceolato ; cardine tridentato, dentibus crassiusculis, sinu pallii profundo, acuto ; margine crenulato. Long. 20 mill. Eat: 1:29: mille « Coquille à peu près triangulaire, presque équilaté- « rale, légèrement comprimée, ornée de petits sillons « transverses très-rombreux et irréguliers. Crochets éle- « vés, pointus. Côté antérieur légèrement arrondi, pos- « térieur un peu plus anguleux. Lunule lancéolée. Gor- « selet grand et allongé. Charnière composée de « deux dents assez fortes et d’une lame cardinale peu dé- « veloppée. Sinus palléal profond et aigu. Bord palléal « crénelé. » “ 920 Cette espèce a été prise jadis, par feu Partsch, pour le Cytherea Deshayesiana. Cependant c’est bien une Vénus et elle n’a de rapports qu'avec le V. casinoides. Elle pro- vient des sables de Grund en Moravie, sables qui, d’après leur faune, correspondent aux faluns bleu et jaune de Saucats, près de Bordeaux, et appartiennent ainsi à l'étage mayencien. Le VW, Vindobonensis n’est pas rare à Grund, à ce qu’il paraît. 28. MEroE Aturi Mayer. (PI. IV, fig. 8). M. testa ovata-rotundala, transversa, subæquilaterali, tumi- diuscula, crassa, solida; læviuscula, polita; latere antico de- presso, oblusè angulato, postico latiore, subtruncato ; umboni- bus tumidiusculis, acutis ; lunula lanceolata, impressa; nymphis magnis, ellipticis, infossis; cardine crasso, quadridentato ; sinu pallii profundiusculo, rotundato ; margine crenulato. Long. 20 mill. Lat, 25 — « Coquille ovale-arrondie, transverse, presque équila- « térale, légèrement renflée, épaisse et solide, lisse et « luisante. Côté antérieur déprimé, légèrement anguleux, « postérieur dilaté, subtronqué, arrondi. Crochets assez « forts, pointus. Lunule lancéolée, imprimée. Nymphes « grandes, elliptiques, creusées en fosse. Gharnière forte, « composée de trois dents cardinales rapprochées et d’une « dent latérale postérieure assez grosse. Sirus palléal as- « sez profond, arrondi. Bord palléal crénelé. » Le Meroe Aturi est, tant que je sache, la première es- pèce du genre trouvée à l’état fossile; ilest commun dans la couche n° 4 du falun aquitanien de Saint-Avit, près Mont-de-Marsan. — 66 — 29. GRATELOUPIA DIFFIGILIS Bast. (PI. IV, fig. 4). (Donax?) 1825, Mém. Soc. d’'Hist. nat. Paris, t. IE, p S4pl. 7, fe ur G. testa trigona, subæquilaterali, subcompressa, gibbosula, transversim irregulariter striata, subpolita ; lalere antico ro- tundato, postico depresso, subcarinato, angulato; umbonibus altis, acutis ; lunula convexa, ovato-elliptica; cardine sex vel septemdentato, dentibus posticis minutis; sinu pallii transverso, profundo, ovato-acuto. Long. 27 mill. Lat. 35 — « Coquille triangulaire, presque équilatérale, légère- « ment comprimée et gibbeuse, couverte de stries d’ac- a croissement irrégulières, plus ou moins superticielles, « faiblement reluisantes. Côté antérieur arrondi, posté- « rieur déprimé, muni d’une carène obtuse et anguleuse. « Crochets élevés, pointas. Lunule convexe, ovale-ellip- « tique. Charnière composée de six à sept dents, dont les « trois postérieures sont minimes. Sinus palléal trans- « verse, profond, ovale-pointu. » Le dessin grossier qu’a donné Bastérot de son Donax difficilis, représente, comme j'ai pu m’en persuader par la comparaison, une variété de jeune âge de l’espèce dont il s’agit actuellement. Avant de reconnaître ce fait, j'avais nommé cette coquille Grateloupia Aquitanica, et je l’ai citée plusieurs fois sous ce nom dans mon Mémoire sur les terrains tertiaires. L’on voudra bien corriger cette erreur. Le G. difficilis paraît être assez commun là où il se rencontre. Je l’ai trouvé dans l’étage aquitanien, à Léo- gnan, Martillac, Saucats et Cabannac, près Bordeaux, et dans l’étage mayencien, au moulin de Cabannes et à Mai- not, près Dax, d’où Bastérot le cite de son côté. EE = 30 GARDIUM AQUITANICUM Mayer. (PI. IV, fig, 9). C. testa ovato-rotundala, obliqua, subcordala, subæquilate- rali; tenui, solidula, polita, radiatim multi striata; striis æqua- libus, impressis; latere antico rotundato, obliquè sulcalo, pos- tico paulum compresso, obliquè subtruncato; cardine uniden- tato, dente laterali antico crassiusculo, postico minuto. Long. 37 mill. Lat. 40 — « Coquille ovale-arrondie, oblique, cordiforme, légè- « rement comprimée, presque équilatérale, assez solide « pour son peu d'épaisseur, luisante, couverte de stries « longitudinales nombreuses, égales et superficielles. « Côté antérieur arrondi, orné de sillons obliques assez « nombreux, postérieur légèrement comprimé, oblique- « ment subtronqué, lisse vers le bord. Charnière nor- « male; dent latérale antérieure beaucoup plus forte « que la postérieure. » Le Cardium Aquitanicum appartient au groupe na- turel des C. pectinatum L.. discors Lamk.. discrepans Bast., etc. Il est intermédiaire entre le C. discors et le C. anomale, et se distingue du premier par sa grande taille et par sa forme moins renflée, de l’autre par sa forme oblique et ses côtes longitudinales faibles. Je Pai trouvé à Saint-Avit, près de Mont-de-Marsan, et à Saucats près Bordeaux, dans la sixième assise de l’étage aquita- nien. Il est, du reste, assez rare. G M. (La suite prochainement). Description d’une espèce nouvelle, Par M. Lonrors. TEREBRA NEBULOSA (PI. I. fig. A). l'esta subulata, alba, nebulis pallidissimè fulvis; anfractibus levibus, concavis ; sutura supernè nodis et subtüs nodulis nume- rosis ornala. Columella contorta, canali recurvo, apertura sub- quadrata. Long. A6 mill. Larg. 89 — Observ. Cette espèce, dont je possède deux exemplai- res, est d’un blanc mêlé de nébulosités jaunâtres. Les tours sont très-excavés, lisses ; la suture est accompagnée en dessus et en dessous de deux rangées de tubercules ; ceux du dessus sont plus gros et plus élevés que ceux de la rangée inférieure. La columelle est contournée, le ca- nal recourbé, l’ouverture subquadrangulaire. Habitat inconnu. L. Description d’espèces nouvelles, Par M. BERNARDI. PectEN Swirt (PI. Let IT, fig. 1 .) Testa maxima, utrinque convexa, solidiuscula, nitida, elon- gata, valva superiore costis nodosis, majoribus 5, munita; nodis d'stantibus concentrieë dispositis ; interstiis longiludinaliter ra- = + diatis, minutissimè granulalis, costis concentricis 5 gradatim dispositis ; valva inferiore vix nodosa, regulariter radiatim sul- cata ; auriculis valdè inæquilateralibus ; suprà nodosis, infra sulcalis. Long. 405 imill. Larg. 90 — « Coquille grande, convexe, assez solide, allongée, « valve supérieure portant cinq grosses côtes, noueuses ; « nodosités éloignées, disposées sur des lignes concen- « triques au sommet ; interstices striés longitudinalement, « finement granuleux, sillonnés régulièrement et en « long ; auricules inégales, noueuses en dessus, sillonnées « en dessous. » Cette magnifique espèce appartient à la section des PEcren corallinus, pes-felis, ete. On compte en dessus 5 grosses côtes noueuses, à interstices radiés longitudinale- ment et finement granulés. La valve inférieure est à peine noueuse et régulièrement sillonnée. La coloration de la valve supérieure est rougeâtre, elle passe au lilas vers les crochets ; la valve inférieure est blanche, teintée ca et là de rose. Intérieur blanc avec quelques reflets jaunûtres. Hab. la baie Nicolas, dans la Manche de Tartarie. (Col- lection du Journal). Observ. Ce beau peigne, que nous dédions à M. Swift, amateur zélé de Saint-Thomas, provient du voyage de {a Sibylle. — Nous n’en connaissons que deux exemplaires : ils ont été pêchés à la ligne. PEcren Tissotir (PI. L, fig. 2). T'esla ovala, suprà convexa, rubra, el zonis Ur'ibus pallidiori- bus, concentricis, ornala; costis radiantibus 2, rotundis, ferè ET angulatis ; utrinquè costula angusta, munitis ; lamellis concen- tricis, in interstitits præsertim elevatis, decussantibus ; pagina interna alba, ad marginem rubra, dentata. Long. 24 mill. Larg. 25 — « Coquille convexe en dessus, rougeàtre, ornée de 3 « zones concentriques plus pâäles, 21 côtes longitudinales, « arrondies et presque anguleuses, garnies de chaque « Côté d’une côte plus étroite. On voit des lamelles con - « centriques, plus apparentes surtout dans les inters- « tices. » La coloration de cette petite espèce est un rouge ver- millon avec des zones concentriques, larges, plus pâles. L'intérieur est blanc et le bord interne est teinté de rouge. Hab.... ? (Collection du Journal). Observ. Nous sommes heureux d’imposer à cette es- pèce le nom d’un de nos souscripteurs, M. Tissot, à qui appartient le beau Conus Pazii, figuré dans le dernier numéro du Journal, el dont nous n’avons pas, par erreur, indiqué la provenance. Mactra Bonneaut (PI. I, fig.2). Testa ovalis, inflata, tenuis, alba subepidermide pallidè lu- tescente, sublævigata, propè margines concentricè sulcata; are antica et postica sulcatæ; carina obsoleta præsertim ad nates, munil®; apicibus incurvis, prominentibus ; pagina interna alba, obsoletè radialimque striata. Long. A0 mill. Larg. 35 — a Coquille ovale, renflée, mince, blanche sous un épi- ET « derme d’un jaune pâle, lisse; mais près des bords sil- « lonnée concentriquement, ainsi qu’en avant et en ar- « rière; sommets incurvés, carénés obtusément à leur « base, intérieur des valves blanc, » Coquille singulière par sa forme presque arrondie. Elle provient de la Manche de Tartarie, (Collection du Jour- nal). Nous la dédions à M. Bonneau, de Marseille, un des représentants les plus éclairés de la Conchyliologie dans celte ville. Hecix Marrinit (PI. [, fig.3). Testa umbilicata, ovalo-depressa, solidiuscula, obsoletè et partim carinala, epidermide fusco-brunnea induta, minutissimè granulata, et in anfractu ultimo malleato-striata. Anfractus 5 subglobosi ; sutura impressa; ultimus descendens; peristoma subcontinuum, crassum, reflezum, album ; apertura transversa, ovoidea, intus brunnea; dentibus 2 munita ; À ad peristoma, 1 ad columellam. « Coquille ombiliquée, carénée faiblement excepté « vers la moitié du dernier tour ; épiderme marron ; « surface finement granulée, et sur le dernier tour striée « et comme martelée ; 5 tours de spire sub-globuleux, « péristome presque continu, réfléchi, épais, blanc; ou- « verture ovoïde, transverse, brune intérieurement, mu- « nie de deux dents, une sur la columelle, l’autre vers la « moitié du bord droit, » Diam. maj. 32 mill. — min, 25 — Nous avons reçu cette hélice de Quito, et elle a bien l’aspect des coquilles de cette contrée. Elle provient de la riche collection de M. Paz. A à Son nom rappellera aux conchyliologistes, le capitaine Martin, de Marseille, qui a rapporté de magnifiques es- pèces de ses voyages. Elle n’a guère de rapport qu'avec l’'Helix Bourcieri Pfr. (Proceed. z0ol. soc. 1850. Reeve, pl. XCIX, fig 545); elle en diffère par son large ombilic, sa bouche plus ar- rondie, On y voit seulement une dent à la columelle, etc. Voici, du reste, la diagnose de Pfeiffer. Heuix BourcCiERI. Testa imperforala, globosa, subinflata, plicato-striata, intensè castanea ; apice obtusè depressa ; anfractibus k convexis, ultimo vix carinalo, rolundalo, basi medio impressa; apertura hori- zontalis, sutoblongo-quadrata; peristomate incrassato, breviler reflexo, albido et purpurescente; margine columellari dentibus parvis 2contiquis obtusis; basali dente parvo, unico, subobsoleto. B. BIBLIOGRAPHIE. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique, Par M. le docteur CHEnu. M. le docteur Chenu, connu depuis longtemps par ses nombreuses publications sur l’histoire naturelle, et en particulier sur la Conchyliologie, se propose de faire pa- Er raître prochainement un Manuel complet de notre science. Cet ouvrage formera deux volumes grand in-8°, con- tenant environ 5,000 vignetles noires ou coloriées, in- tercalées dans le texte. Nous avons pu examiner la première partie sous presse, et nous n’avons que des éloges à donner à la manière dont ce Manuel est exécuté. Les figures ont été remarquable- ment faites par un artiste de talent, et nous doutons qu’on puisse porter plus loin la perfection de la gravure sur bois. Par une innovation heureuse, M. Chenu a fait inter- caler dans le texte des figures gravées sur cuivre et colo- riées avec la plus grande finesse. Le nombre considérable de ces figures rendra aux amateurs un éminent service, en leur faisant connaître les principales espèces. Ils pour- ront ainsi classer la plupart des coquilles de leur collec- tion. Nous donnons pour exemple le chiffre des figures de quelques genres importants : PFUON, ANNE, En, NO ES fre PO EN ON, PE CORRE EL EN Porcelaine. *. . . . 81 — j 44 RCE OR TO A PRES: SRE Colombelle. . . . . . 22 — Marginelle. . . . . 2h — DEUTE. Le T AT L'ouvrage est imprimé avec luxe sur un magnifique papier. Après ces quelques mots consacrés à la partie maté- rielle de l'ouvrage, abordons maintenant la partie scien- tifique. Tout le monde connaît la multiplicité des genres adop- 1 ON tés par nos auteurs modernes, et qui nuit si étrangement à la propagation de la Conchyliologie ; M. Ghenu, rem- plissant dans son Manuel le rôle d’historien fidèle et scru- puleux, a reproduit tous les genres et sous-genres, tels que Pfeiffer, Gray, Morch, Albers Adams, les ont déli- mités, et a figuré par genre, au moins une espèce. Ge pro- cédé met à même les naturalistes de comprendre mieux la valeur des divisions qui sont présentées, et de juger de leur inutilité ou de leur légitimité. Mais tout en re- produisant les nombreuses coupes génériques, M. Chenu ne les adopte pas toujours et conserve les droits du eri- tique. Il admet, par exemple, un genre Murex, et énumère les divisions proposées pour des espèces qui ne sont à ses yeux que de vrais Murex. Il fait connaître ainsi dans un grand genre naturel toutes les formes un peu diverses qu’il présente. Les espèces figurées sont, soit les types proposés par les auteurs, soit des coquilles également typiques et provenant de la précieuse collection de La- marck, dont M. Chenu est depuis longtemps le conser- vateur. Le travail que M. Chenu a entrepris pour les coquilles vivantes, a été répété pour les coquilles fossiles, et ici l'utilité n’est pas moins grande. Un ouvrage de ce genre manquait complétement jusqu'ici, ou du moins n’avait été présenté que d’une manière incomplète, surtouten France. Les Traités de conchyliologie de Philippi et de Wood- ward, qui renferment l’énumération des principaux genres fossiles, n’ont pas été traduits. L'ouvrage du docteur Chenu est, comme on le voit, un travail énorme, et il n’a pas fallu moins de plusieurs an- nées d’un travail soutenu pour le mener à bonne fin. 1 6 de L'auteur fait appel aux conchyliologistes, et recevra avec reconnaissance leurs communications, soit sur les genres qu’ils ont créés, soit sur ceux qu’ils veulent pro- poser. Il reproduira la figure des coquilles d’après nature, sinon d’après un bon dessin, pour arriver à compléter scrupuleusement la liste des genres. Enfin, dans un sup- plément, il a l’intention d’accueillir les observations cri- tiques et les documents qui pourront lui être envoyés. C'est manifester clairement que son but est avant tout d’être utile à la science. Nous espérons, et nous ayons même la cértitude que le succès couronnera les efforts de M. Chenu; et que la reconnaissance des naturalistes ne iui manquera pas. (1) B:5F. Séries conchyliologiques, Comprenant l’énumération des Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis pendant le cours de diffé- rents voyages, ainsi que la description de plusieurs espèces nouvelles, Par A. Morezer. Pre livraison, grand in-8°, 34 p., 3 planches coloriées. Paris 1858. L'ouvrage dont M. Morelet vient de publier la pre- mière livraison, peut être considéré comme l’inaugura- (1) Le Manuel paraîtra par demi-volume, à partir du 4°" décembre prochain. Le prix de l'ouvrage est de 50 fr. 12 fr, 50 c. le demi-volume. Un dépôt est établi au Bureau du Jonrnal. 7 QE ‘tion d’un nouveau genre de travaux. L'auteur, en effet, se propose de donner des renseignements géographiques sur plusieurs régions, de rappeler sommairement l'itiné- raire du voyageur qui les a parcourues, et qui, au prix de fatigues prolongées, nous a fait part de ses découvertes. Il veut associer ainsi le nom de lexplorateur à celui du savant qui a mis ses recherches en lumière. M. Morelet, comme on le sait, réunit les deux mérites de l'explorateur et du naturaliste; ses voyages en Portu- gal, en Algérie, à Cuba, au Guatemala, aux Acores, ont fait, depuis longtemps, connaître son nom. Il peut donc, mieux que personne, donner à son œuvre le développe- ment et la précision qu’elle demande. La première livraison des Séries est consacrée à la côte occidentale d'Afrique (golfe de Guinée), explorée en 1846- h7, par M. de Folin, qui a surtout séjourné au Gabon, Grand-Bassan, Ile-du-Prince. Plusieurs des espèces nou- velles ont été publiées en 1848 (Revue zoologique), par M. Morelet. Plus récemment, M. Shuttleworth, dans ses Notitiæ, a augmenté le nombre des Bulimes et Agathines du Gabon, en démembrant plusieurs espèces bien con- nues. Ces nouvelles spécifications n’ont pas toujours été heureuses, et M. Morelet les rejette en partie. Les nouvelles espèces proposées par M. Morelet sont : Bur. ÆFolii pl. 4 fig. 5 Ile-du-Prince. Acu fusciduüla — 1 — 9 Gabon. Pupa sorghum — 3 — 10 Ile-du-Prince. NeriT. rubricata — à — 2 Sénégambie. Sous le nom de GALATEA Philippiana, l’auteur réunit les Ga. lœta et rubicunda de Philhippi. Nous n’avons pas besoin ici de parler de l'utilité de cet ef te ouvrage, utilité qui est incontestable ; nous souhaitons vivement que M. Morelet le continue avec persévérance et élève ainsi un monument remarquable à la géographie malacologique. DE Guide {0 (he systematic dist'ibution of mollusca ir the British Mluseurn, By J.-E. Gray. London, 1857. — 930 p. — Fig. sur bois. M. Gray a composé cet ouvrage pour faire connaitre l’arrangement qu’il a suivi dans la classification des Mol- lusques du British Museum, et exposer les caractères principalement tirés de l'examen de l’animal, caractères qu’on ne peut saisir et montrer dans une collection. C’est donc, en réalité, un arrangement systématique des Mol- lusques, et nous allons donner les coupes proposées par l’auteur. Les Mollusques se divisent en cinq classes : Brachiopoda. Ê Apoda. | Pleropoda. | Cephalopoda. 1. Gasteropoda. A Pedifera. 2. Conchifcra. Classe I. GASTErOPODA, deux sous-classes, Cténobran- chiata et Heterobranchiata. divisées elles-mêmes en cinq ordres. es : Des \#. Pectinibranchiala. Cténobranchiata. 12. Sculibranchiala. \ 3. 'Pleurobranehiala. Heterobranchiata. + 4. Gymmnobranchiuta. > Preumobranchiuia. — 100 — Ceci posé, l’auteur aborde l’étude de la sous-classe des CTÉNOBRANCHIATA. Le premier ordre, Pectinibranchiata, se décompose en trois-sous-ordres : 4° Subord. Toxifera; 29 ie Proboscidifera ; 8 — Rostrifera. 1° Les T'oxifera sont composés simplement de familles ct de genres (Conus, Pleurotoma, etc. ); mais les deux autres sous-ordres ont des divisions assez compliquées. . Hamiglossa (Murex). . Odontoglossa (Mitre). . Rachiglossa (Volute). . Tœænioglossa (Casque). . Ptenoglossa (Janthine) . Ptenoglossa (Acteon). Iniophthalma, Le. Tæœnioglossa (Cerithopsis). CG. Gymnoglossa(Pyramidelle). Edriophthalma. P>»EUOrz> 2° PROBOSCIDIFERA 3° ROSTRIFERA, quatre divisions. : Podophthalma (Ampullaires). A. Cryptocochlea (Porcelaine). s B. Cochlea (Cyclostome) Edriophthalma. {G. Teleobranchia (Planaxe). D. Plocamobranchia (Galyptrée). L E. Streptobranchia (Valvée). Opisophthalma (Geomélanie). B Protopoda (Vernet). 7 Leptopoda (Stombe). d Heteropoda (Garinaür'e). Le deuxième ordre : SGUTIBRANCHIATA, Comprend trois sous-ordres : Riphidoglossa, Heteroglossa et Pseudo- branchia. a Platypoda. A. Scutibranchia (Nérie). 1° Riphidoglossa. E Schismatobranchia (Haliotide). €. Dicranobranchia (Fissurelle). A. Cirrobranchia (Dentale). Ras ee. 4. B. Cervicobranchia (Fectur'e). 2° Heleroglossa. G. Cyclobranchia (Putelle). \D. Polyplacophora (Oscabrion). — 101 — 3° Pseudobranchia {Pr'oserpine). La sous-classe des HETEROBRANCHIATA est, comme nous l’avons va, composée de trois ordres : Pleurobranchiala, Gymnobranchiala et Pneumobranchiata, formant,avee les Pectinibranchiata et Scutibranchiata, les cinq ordres dans lesquels rentrent les Gastéropodes. 3° Pleurobranchiata (Aphysie). . Pygobranchia (Doris). . Inferobranchia (Phillidie). . Polybranchia (Tritonie). . Cerabranchia (Eolidie,. . Placobranchia (Elysie). . Pellibranchia (Lipamontie). k° Gymnobranchiata. ADO > Le cinquième ordre des Gastéropodes, les Pneumo- branchiata, n’est pas encore publié. En résumé, les caractères tirés du pied divisent les Mollusques en classes ; ceux que fournit l’étude des bran- chies, servent à délimiter les ordres des Pectinibranches et Scutibranches, qui sont subdivisés d’après la position des yeux, la constitution de la langue. la forme du pied et des branchies. Nous n’apprécieronsle système proposé par M. Gray, que lorsque l’ouvrage sera terminé ; mais si nous osons faire déjà un reproche, il portera sur le trop grand nombre de divisions formulées par l’auteur. Un exemple bien simple nous fera comprendre : un Gyclostome est un MorLUSQUE, division des Pedifera, classe des Gasteropoda, sous-classe des Cténobranchiata, ordre des Pectinibranchiata, sous- ordre des Rostrifera, division des Platypoda, subdivision des Edriophthalma, section des Cochlea, sous-section des Phaneropneumona, famille des Cyclophoridæ, genre Cy- clostoma. Ces nombreuses coupes sont un obstacle à l'esprit du — 102 — paturaliste qui cherche à se rendre compte, d’une ma- nière générale, des principes d’une distribution systéma- tique de Mollusques. Mais si un critique sévère peut blâmer cette disposition, il ne peut s'empêcher de reconnaître qu’il a fallu un temps énorme, une patience incroyable et un travail sou- tenu, pour faire rentrer dans un si grand nombre de sub- divisions les formes et les organisations si diverses des Mollusques. Nous doutons qu'après cet essai, on tente de nouveau un système conchyliologique, et l’on reviendra très-probablement à la méthode naturelle, L'ouvrage de M. Gray est accompagné de nombreuses figures représentant les détails sur lesquels le système est en partie basé, détails qu’on ne peut voir dans une collection publique. Les dessins des langues des Mollus- ques permettront aux naturalistes de juger définitivement de la valeur de leurs caractères dans la classification. Notre expérience personnelle nous fait beaucoup douter de leur importance ; les genres les plus disparates ont souvent la même constitution et les plus voisins diffèrent sensiblement. Dans tous les cas, ce n’est qu’en étudiant avec patience ces organes, comme le font Loven, Tros- chel et Gray, que ce point difficile de la science sera éclairé. M. Gray promet de donner prochainement la fin de son ouvrage, et nous apprécierons alors en détail son système de classification. BA F. — 103 — Diagnoses. Molluscorum novorum litoris Americæ occidentalis, x Auctore O.-A.-L. Morcy. ML. 24 HAE, Core, l'SEPR a SSP pet Les nouvelles espèces rassemblées dans cette brochure sont au nombre de cinq, dont deux ont été décrites dans le Journal de Conchyliologie. PLEUROTOMA (T'urris) Rombergii. Parromicus {T'ebennophorus) Gostaricensis, Limax (Krynickia) semitectus. Fusus (Volutopsius) castaneus. Fusus (Volutopsius) harpa. Ces espèces sont décrites avec soin par le savant natu- raliste de Copenhague. 2 Liste des Fossiles tertiaires du bassin de Cassel, Par M. J. LANDAUER, Cassel. — A p. Cette énumération de fossiles décrits par MM. Philippi, Beyrich, Deshayes, etc., est un simple catalogue des es- pèces que possède M. Landauer et qu’il tient à la dis- position des amateurs. Li — 104 — Du progrès de la Malacologie en France, et particulièrement dans le sad-ouest, depuis moins d’ur siècle. Par J.-B. GaAssies. 17 pages, 1855. Notre coliaborateur, M. Gassies, a rassemblé depuis longtemps des matériaux considérables sur l’his'oire des Mollusques terrestres et fluviatiles du sud-ouest de la France, matériaux dont une partie seulement a été livrée à l'impression. Dans cette brochure, après avoir énuméré les nombreux Catalogues départementaux publiés en France depuis Geoffroy (1767), il mentionne les travaux accomplis par les naturalistes du sud-ouest. Le Catalogue de M. Ch. Des Moulins (1827, Gironde), est le premier en date, il a été complété par de nombreu- ses additions faites à diverses reprises dans les actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Puis viennent les Gata- logues de MM. Grateloup (1829, Landes), Noulet (1834, Bassin sous-pyrénéen), Mermet (1843, Pyrénées-Orien- les), Moquin-Tandon (1843, Toulouse), Dupay (1843, Gers), Gassies (1849. Agenais). L'auteur rappelle, en outre, les travaux variés sur la Conchyliologie, insérés dans les Actes de la Société Lin- néenne de Bordeaux, et les noms des principaux ama- teurs de Conchyliologie de cette ville, qui est, avec Mar- seille, un des grands centres de la Gonchyliologie en province (1). (1) A propos de cette brochure, M. Gassies nous prie de mentionner la rectification suivante : « Il s’est glissé, page 2 de la Brochure, un para- graphe qui doit être retranché, car ce serait un anachronisme. C'est celui dans lequel, après avoir donné l'initiative à Geoffroy, Poiret et Drapar- naud, je les fais suivre de Réaumur, Valmont-Bomare, Brisson et Guet- tard morts depuis longtemps. Ainsi le paragraphe commençant par ces mots : les observations se multiplièrent, et finissant par : de rombreux imitateurs, doit être supprimé en entier. » G. — — Imp. de LL. Tinrerun et Ce, rue Ne-des-Bons-Enfants, 3. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. Gctobre 1958. Des migrations et de la dispersion de certaines espèces de Mollusques, Par M. PErIT DE LA SAUSSAYE. Ilest aujourd’hui bien peu de parties du globe qui n'aient été explorées, et les profondeurs de la mer elle- même n'auront bientôt plus de secrets pour nous : un courant nous apporte sans interruption le résultat des découvertes de chaque jour : les investigations sont plus intelligentes ; les observations plus précises et plus sûres ; aussi sommes-nous maintenant fort avancés dans la con- naissance de la distribution des races, des familles, et même des espèces sur la surface de la terre, et nous com- prenons que le moment est venu de chercher quelles conclusions on pourrait, dans l'intérêt de la science; dé- duire de cette multiplicité de renseignements qui nous arrivent de toutes parts. Ce genre d'étude, appliqué à la classe des Mollusques, ne pouvait manquer d’inspirer un 8 — 106 — vif intérêt aux naturalistes, ainsi que le prouve le zèle avec lequel plusieurs d’entre eux se sont occupés, depuis quelque temps, des faunes malacologiques locales, et des conséquences que l’on pouvait tirer du résultat des faits observés : toutefois, nous croyons qu’il y aurait inconvé- nient à y chercher, dès à présent, la justification d'idées systématiques hasardées et très-controversables , telles que l’admission de créations multiples, ou la probabilité de certaines perturbations géologiques. Nous pensons, au contraire, qu’il est plus prudent et plus rationnel de n’entrer qu'avec la plus grande réserve dans le champ des conjectures, de bien étudier. d’abord la nature, l’exactitude et la portée des faits, et de n’a- vancer sur un tel terrain qu'après s’être bien assuré de la solidité du sol sur lequel on marche. Ces réflexions pré- liminaires nous ont été suggérées par la lecture d’ouvra- ges dans lesquels nous avons vu exprimées des opinions un peu systématiques, ou qui du moins nous semblent établies d’après l’observation de faits isolés et incom- plétement étudiés. Avant d’entamer la discussion, et pour l’éclairer, nous nous permettrons de rappeler ici quelques principes gé- uéraux, qui, s’ils sont admis par notre lecteur, comme ils sont incontestables pour nous, le mettront à même de juger de la justesse de nos appréciations. Nous dirons donc d'abord que nous ne saurions ad- mettre, pour aucun des règnes de la nature, les créations partielles multiples ou successives. La création simultanée et localisée des races actuelles, difficilement contestable en ce qui concerne les animaux supérieurs, à paru moins évidente pour ceux des ordres inférieurs ; et des savants se sont montrés plus ou moins disposés à admettre, dans = 1: la classe des Mollusques, la possibilité et même la proba- bilité de plusieurs centres de création pour la même espèce. Les Mollusques, cachés à nos yeux dans la pro- fondeur des eaux, très-difficiles à étudier dans leur vie intime, ouvrent à la vérité un large champ aux conjec- tures ; mais ne trouvons-nous pas, par analogie, dans la connaissance plus complète que nous avons de certaines autres classes d'animaux terrestres, de puissants motifs de croire que la Providence, si une dans ses lois, n’a pas fait d'exception à l’égard de ceux qui habitent sous les eaux ? Ainsi, par exemple, on sait que chaque plante, crois- sant à l’air libre, sert en quelque sorte de pâture spéciale à telle ou telle espèce d’insectes, puceron, larve de lépi- doptère, diptère, coléoptère, etc. : que ces insectes eux- mêmes sont destinés à devenir la proie d’autres animaux, qui, à leur tour, servent d’aliment à des races plus fortes. Or, peut-on se refuser à admettre que ce qui se passe sous nos yeux à la surface de la terre, a également lieu sur le sol couvert par les eaux de la mer ? N'’est-il pas évident que les Mollusques phytophages, qui peuplent ces régions, n’y vivent aux dépens d’une végétation variée, que pour y devenir, à leur tour, la pâture d'espèces car- nassières ? N’est-il pas clair que dans ce monde sous-ma- rin il n’y a rien d’inutile, que chaque production du règne végétal ou animal y a une origine, une cause et une fin régiées par des lois uniformes et immuables ; que là aussi, toul se tient, s’enchaîne et forme un ensemble dont une seule partie ne saurait être absente sans entraîner la ruine de toutes les autres? Or, si ces lois magnifiques, que lon comprend sans pouvoir les définir, régissent réellement notre monde, n’est-on pas forcé de reconnat- "AB, tre qu’elles ont pour base la simultanéité de l'œuvre, au- trement dit, que toutes choses ont été produités à la fois dans les jours de la création ? Après ce rapide exposé de notre manière de voir dans une matière que l'esprit de l’homme n’aborde toujours qu'avec hésitation, nous allons mettre plus hardiment sous les yeux du lecteur d’autres considérations d’un or- dre moins élevé, mais qui ne seront pas sans quelque valeur, puisqu'elles auront pour objet de démontrer qu’on aurait tort de chercher dans un système de créations multiples et successives, explication de certains faits qui ne méritaient pas l’importance qu’on leur a donnée, et qu’il y aurait surtout danger à trouver dans ces mêmes faits une preuve inattaquable de la vérité de ce système. Nous voyons dans des observations publiées en tête de l’ouvrage de M. Binney, sur les Mollusques terrestres des Etats-Unis, que l’auteur de ce travail, M. le docteur Gould, frappé de cette circonstance que certains Mollus- ques avaient été rencontrés sur des points fort distants les uns des autres, s’est trouvé conduit, pour se rendre compte des faits, à admettre que ces espèces avaient été créées et établies à la fois ou successivement sur ces di- vers points. Examinons si la diffusion d’un très-petit nombre d'espèces de Mollusques a toute la portée qu’on lui donne, et si la rareté même de ces cas exceptionnels, n’était pas de nature à inspirer à cet égard beaucoup de doutes. Le fait qui a frappé le plus vivement le savant natura- liste de Boston, c’est la présence de l’Helix pulchella dans un grand nombre de contrées diverses, en Europe, dans le nord de l’Afrique, en Asie, aux Antilles, et dans l’intérieur même de l'Amérique du Nord, à une grande — 109 — distance des côtes. L’étonnement de M. le docteur Gould a dù être, en effet, d’autant plus grand, qu’il a cherché à sup- puter le nombre d’années, ou plutôtde siècles, qu’il aurait fallu à cette petite Hélice, pour se transporter d’un centre de création unique aux lieux où elle se trouve aujourd’hui bien établie. Il admet bien que le transport n’a pu être qu’accidentel en ce qui concerne les points isolés par la mer; mais la présence de cet animal à Council Bluffs, à 1,500 milles de la mer, sur le Mississipi, entraîne à ses yeux les conséquences les plus importantes ; et c’est prin- cipalement ce fait qu’il ne peut s'expliquer autrement que par la possibilité de plusieurs foyers de création. Est-ce bien fondé? Remarquons d’abord qu’il s’agit d’une des plus petites Hélices connues, d’une espèce très-vivace et très-prolifi- que : disons aussi que ce sont toujours, en fait de co- quilles terrestres, celles de petites dimensions qu’on ren- contre ainsi disséminées sur notre globe, telles que les Helix pulchella, Bulimus lubricus, Pupa bicolor; etc., que leur petit volume, leur légèreté rendent leur transport très-facile par une infinité de voies; que le simple enlè- vement de quelques feuilles par la tourmente, d’une bran- che destinée à entrer dans la composition du nid d’un aigle ou d’un oiseau voyageur ; que cent autres modes aussi simples suffisent pour expliquer létablissement de ces petites colonies de Moliusques dans des localités où ils pouvaient trouver un aliment convenable à leur orga- nisation : nous sommes même porté à croire, qu’outre ces points éloignés où l’on a constaté leur présence, il existe des stations intermédiaires qui simplifieraient en- core la question. : Ces réflexions viennent si naturellement à l'esprit, que — 110 — nous serions étonné qu’elles eussent échappé à la sagacité de M. Gould, si nous ne pensions que, séduit par Fattrait d’un système spécieux, celui des créations multiples, il y a volontairement rattaché, à titre de preuve, le fait de la diffusion des espèces, sans accorder une grande attention aux causes naturelles qui pouvaient expliquer ces cas évi- demment accidentels, Gependant, lui dirons-nous encore, si les lois qui pré- sident à la vie, à la marche de l'univers, sont hors de la portée de notre intelligence, si nous ne pouvons les défi- nir, nous devons néanmoins reconnaître qu’elles sont empreintes d’un caractère général d’uniformité et de sim- plicité qui satisfait la raison de l’homme, tandis qu’elle répugne instinctivement à voir cette régularité rompue par des voies restrictives et exceptionnelles. Comment se pourrait-il que la Providence divine, appliquant à l’im- mense majorité des êtres orgauisés un centre unique de création, eût modifié cette loi pour un très-petit nombre de Mollusques, qu’elle aurait, soit en même temps, soit successivement, établis sur divers points du globe? Dans quelles vues aurait-elle restreint à ce point ces foyers de création ? Pourquoi ceux-ci ? Pourquoi pas ceux-là ? Qu'il nous soit, en outre, permis de faire observer que la plupart des espèces ainsi dispersées, toutes peut-être, varient plus ou moins; que, par exemple, le Bulimus lu- bricus, le Vitrina pellucida, Y Helix hortensis d'Amérique, s’éloignent sensiblement du type européen, et qu’on trou- verait probablement que l'Helix pulchella des bords du Mississipi, et celui de l’Afrique ou de l’Europe, ne sont pas tout à fait identiques : or, s’il en est ainsi, on arrive à cette conclusion, que la Providence a créé en réalité deux espèces présentant des différences légères mais constan- er te tes, et qu’alors il n’y a pas eu création multiple des mêmes Mollusques. La présence de l’Helix dont il s’agit dans l’intérieur des États-Unis d'Amérique, à quelque distance que ce soit du rivage de la mer, ne saurait constituer un argument assez sérieux pour faire admettre un système qui romprait la sage harmonie des lois régulatrices de notre monde. Disons plutôt que chaque espèce du règne animal a été créée, et a eu son foyer primordial d’existence sur un point unique du globe, d’où elle a rayonné à des distan- ces plus ou moins éloignées, selon que son organisation se prêtait à cette expansion et que celle-ci ne contrariait pas l’ordre de choses établi; et si, de temps à autre, l’obser- vation nous fait découvrir un fait qui semble en désac- cord avec une loi aussi simple, cherchons-lui une expli- cation naturelle et gardons-nous de recourir pour cela à des hypothèses hasardées, à des théories vagues qui ne peuvent que détourner les esprits de la voie qui doit les conduire plus sûrement à la découverte de la vérité. C’est à cela que doivent tendre les efforts de ceux qui se li- vrent à l’étude de la distribution géographique des Mollus- ques, étude dont le résultat sera bien autrement profita- ble, si, comme nous le croyons, elle nous apporte des données sûres relativement à l'établissement précis des espèces. Si, dans les observations qui précèdent, nous avons combattu, non sans hésitation, les idées d’un savant aussi distingué que M. le docteur Gould, c’est que ce savant zoologiste, plus ami de la vérité encore qu’attaché à ses opinions, n’a présenté celles-ci que comme des sugges- tions (as suggestions), en ajoutant qu’il était désirable qu'une matière aussi grave fût approfondie avec soin. — 112 — C’est aussi sous l’empire de ce sentiment, c’est-à-dire avec le désir de concourir au soutien de ce que nous considérons comme les saines doctrines, que nous allons maintenant examiner et discuter quelques opinions émises par un autre Conchyliologue, que distinguent également son zèle, ses lumières et un grand talent d’observation. Dans le sujet que nous allons traiter, il sera plus parti- culièrement question des Mollusques marins, qui trou- vent dans l’élément dans lequel ils vivent un moyen na- turel de se transporter d’un point à un autre, mais dont les migrations néanmoins ont parfois assez embarrassé le zoologiste pour lui faire admettre des hypothèses plus ou moins controversables. M. Jeffreys, de Londres, qui connaît parfaitement bien les Mollusques propres aux côtes de la Grande-Bretagne, s’est livré, pour compléter ses études, et avec un zèle que nous avons déjà eu l’occasion de signaler dans ce journal, à la recherche de ceux de ces animaux qui vivent dans les eaux de la Méditerranée, notamment sur les côtes d'Italie. Le résultat de ses recherches et de ses observations l’a conduit à constater qu’un assez grand nombre d’espèces, qu’on pouvait regarder comme particulièrement propres aux plages de l’Angleterre, se retrouvaient dans la Médi- terranée, et vice versa. Ge double courant de migration, que nous ne contestons pas, a causé quelque étonnement à M. Jeffreys, qui a cherché à s’en rendre compte, et qui à consigné ses réflexions à cet égard, dans un travail très-intéressant sous beaucoup de rapports, qu’it a fait » insérer dans le recueil publié à Londres (1) sous le 4) Voir Annals and Magazine,etc….. février 1856. — 113 — titre : Annals and Magazine of Natural History. La première pensée du savant conchÿliologue a été que cette diffusion des espèces pouvait être attribuée à l’action de courants océaniques ; mais une objection grave s’est aussitôt présentée à son esprit, à savoir que cette hy- pothèse favorable, rigoureusement parlant, au passage des Mollusques des mers du nord dans la Méditerranée, n’expliquait pas la migration en sens contraire et la ren- dait même impossible. Notre auteur n’admet pas non plus, et nous sommes parfaitement de son avis, que le fait puisse être expliqué par l’existence de contre-courants, ou courants sous-ma- rins, différents des courants supérieurs. Il y avait aussi, comme solution du problème, la pro- pagation s’effectuant de proche en proche le long des côtes ; mais, là encore, M. Jeffreys s’est demandé com- ment des espèces de la faune britannique, telles que le Chiton Hanleyi (4), le Skenea planorbis, auraient pu se répandre sur les côtes occidentales de l’Europe, passer le détroit de Gibraltar, et arriver jusque dans la Méditerra- née. La longueur du trajet, la lenteur de la locomotion chez ces animaux, l’imperfection de leurs organes, les obstacles matériels qu’ils auraient eu à surmonter, jettent M. Jeffreys dans l’embarras qu'avait fait éprouver l’Helix pulchella au conchyliologue de Boston, et peu s’en est fallu qu’il n’ait, comme celui-ci, entamé une série de .(4) Nous croyons devoir consigner ici, à titre de simple observation, un fait qui nous à été signalé par M. Shuttleworth, à qui nous avions adressé une série de coquilles provenant des mers des Antilles: il a trouvé sur une valve d’un Cardium propre à ces mers, et qui faisait partie de notre envoi, deux exemplaires du Chiton Hanleyi. Il nous paraît difficile d'expliquer la présence de cette espèce dans les eaux de l'Amérique autre- ment que par un transport tout à fait accidentel. Sp: — 114 — calculs sur le temps qu’il aurait fallu à un Skenea pour accomplir un semblable voyage : M. Jeffreys n’a donc pas admis ce système. Dans son anxiété, ce savant, pour expliquer ce mélange d'espèces qui sembleraient appelées à vivre dans des eaux distinctes, s’appuie sur une hypothèse admise par divers géologues, et d’après laquelle une large ouverture de la baie de Biscaye au golfe de Lyon, aurait, à une époque plus ou moins reculée, relié l'Océan avec la Méditerranée. Par cette large communication, plus rapprochée des eaux de la Grande-Bretagne, les Mollusques auraient pu passer plus facilement d’une mer dans Pautre, et s’y établir à demeure toutes les fois qu’ils auraient trouvé les éléments favorables à leur existence. Examinons s’il était réelle- ment bien nécessaire de recourir, pour se rendre compte des faits, à une grande perturbation géologique qui peut être vraie, mais qui peut aussi être contestée. Avec la grande ouverture admise par M. Jeffreys, ce voyage de nos Mollusques eût été, à la vérité, moins long que par le détroit de Gibraltar : il aurait été, par consé- quent, un peu plus facile, en admettant toutefois qu’il n’eût point existé de courant dans ce passage, ce qui est peu probable ; mais, dans cettehypothèse, que deviennent les autres obstacles signalés par notre auteur, et qui tiennent à la nature même des animaux et à l’imperfection de leurs organes ? Ces obstacles qui s’opposeraient, selon M. Jeffreys, à la migration d'animaux aussi imparfaits, par le détroit de Gibraltar, ne seraient-ils pas les mêmes pour l’autre trajet, qui, quoique plus court, ne serait pas moins d’une assez grande longueur. Nous regarderions, quant à nous, ces difficultés comme insurmontables dans les deux cas, si nous les croyions réelles ; mais nous — 15 — pensons qu’il n’en est pas ainsi, que l’auteur s’en est trop préoccupé, et qu’il s'en est trop exagéré l’importance. Nous sommes même convaincu qu’il est très-facile de se rendre compte de la migration de ces Mollusques par des voies aussi simples que naturelles : c’est du moins ce que nous allons tâcher de démontrer. M. Jeffreys estime environ à 850 le nombre d’espèces de Mollusques vivants dans la Méditerranée, sur lesquelles près de 600 n’ont pas encore été rencontrées sur les côtes d’Angleterre : il pense aussi que la faune britannique comprend 500 espèces, dont la moitié se retrouve dans le bassin méditerranéen, Admettant ces chiffres comme exacts et nous repor- tant aux uomenclatures publiées, nous ferons remar- quer que le nombre des Mollusques marins propres aux deux mers, se compose, en général, d’espèces petites, légères, dont le transport, non pas d’un seul jet des pla- ges britanniques sur les côtes de la Corse, mais d’un point quelconque des côtes sud de lAngleterre sur un point opposé des côtes de France, est un fait dont la possibilité s’explique trop facilement pour qu’on puisse le mettre en doute; car là les distances sont courtes, la profondeur des eaux n’est pas considérable, et leur tem- pérature est la même. Ce point admis, nous disons que les mêmes causes produiront les mêmes effets, et que de proche en proche l'espèce s’avancera progressivement sur des côtes conti- nues, tant qu’elle y trouvera un milieu et des conditions favorables à sa conservation et à son développement, et cela aussi bien dans le sens du Sud au Nord que du Nord au Sud ; les choses ont dû se passer ainsi ; cette marche progressive a dû être lente pour beaucoup de ces animaux ; — 116 — mais la lenteur ne constitue pas un argument contraire à notre assertion ; elle lui est plutôt favorable, car devant elle disparaissent les difficultés qui ont effrayé M. Jeffreys, et l’on comprend qu’à l’aide de ce travail incessant et dans le cours des siècles, certaines espèces de Mollusques ont pu s’écarter de leur patrie primitive et atteindre même des régions éloignées, lorsqu’elles ont eu à suivre, pour y arriver, des côtes n’offrant aucune solution de continuité. Toutefois, une multitude de circonstances de natures diverses, doivent avoir encore favorisé beaucoup de mi- grations et les avoir rendues parfois plus rapides : c’est même pour mieux faire apprécier la possibilité de ces circonstances accidentelles, que nous avons fait remarquer un peu plus haut que les Mollusques existant à la fois dans les mers du nord et dans la Méditerranée sont pourvus de coquilles petites, légères, minces, que l’ac- tion des marées, des courants côtiers et des remous qui en résultent, jettent facilement, avec des masses de sable, d’un point sur un autre. On ne doit pas oublier non plus que les espèces phyto- phages ont dû se répandre le long des côtes avec les plan- tes dont elles se nourrissent, et que celles-ci, détachées des roches ou de la plage, ont été pour ces Mollusques un véhicule dont auraient profité aussi les espèces qui, adul- tes, et surtout jeunes, ont la faculté de s’attacher fortement aux corps étrangers. À cette occasion, nous ferons ob- server que, selon toute apparence, bon nombre de Mollus- ques à l’état jeune, en quelque sorte embryonnaire, jouis- sent, pour pouvoir changer de place, d’une organisation toute spéciale. Qui ne sait enfin que les navires qui, depuis des siècles, sillonnent les mers, et surtout celles de la vieille Europe, — 217 — ont toujours leur carène plus ou moins chargée de pro- ductions animales ou végétales, offrant aux Mollusques des moyens de transport d’autant plus favorables, qu’ils trouvent en même temps là un abri etun aliment. Ge qui tendrait à prouver l’exactitude de ces dernières considé- rations, c’est que parmi les espèces appartenant à deux faupes en apparence distinctes, on ne voit pour ainsi dire pas figurer les univalves un peu volumineuses, telles que certaines espèces des genres Fusus, Triton, Ranella, Murex, Buccinum, etc., comme si le poids de la coquille avait seul suffi pour empêcher ou limiter les déplace- ments de l’animal. Nous croirions maintenant tout à fait superflu de don- ner plus de développements aux considérations sur les- quelles nous nous sommes appuyé pour démontrer que les migrations des Mollusques s’opèrent par des voies simples et naturelles. Toutefois, nous ferons remarquer encore que l’on ne rencontre plus, sauf de rares exceptions, cette dispersion des espèces, lorsqu'il s’agit de ces portions du globe qu’isolent en quelque sorte une vaste étendue de mers, ou de grands promontoires baignés par des eaux dont la basse température arrête la marche des Mollus- ques. Ainsi, ceux qui vivent sur la côte occidentale de l'Afrique, ne sont pas les mêmes que ceux que l’on ren- contre sur la côte orientale de l'Amérique dont la faune elle-même diffère de celle de la côte opposée : l’Australie, Madagascar, les grandes Antilles, etc., ont des faunes spéciales et bien caractérisées ; or, ces faits incontestables ne sont-ils pas significatifs? Ne portent-ils pas avec eux la condamnation du système de ces créations partielles, multiples, qu’on ne rencontrerait que sur des points qui ont entre eux aujourd’hui, ou qui ont eu jadis, des — 118 — moyens de communication directs ou accidentels ? En discutant, comme nous venons de le faire, des idées émises par des hommes à qui nous reconnaissons une ex- périence et des lumières supérieures aux nôtres, en cher- chant à donner à certains faits anormaux une explication simple et plus à la portée de notre esprit, nous n’avons eu d’autre objet que d’appeler lattention des conchylio- logistes sur des matières peu controversées jusqu’à pré- sent, et de provoquer leurs observations dont nous serons les premiers à profiter. D’utiles enseignements, la solution de problèmes embarrassants, surgiront peut-être de l’é- tude des Mollusques observés au point de vue de leur dis- tribution sur la surface du globe, et nous nous empresse- rons de porter à la connaissance de nos lecteurs, ce qui, en dehors du journal, sera publié sur un sujet qui nous inspire personnellement un vif intérêt. Ds EX Nota. L'article qu’on vient de lire était terminé et remis aux mains de M. Fischer, lorsque nous avons lu, dans la livraison qui vient de paraître, le Mémoire dans lequel notre ami, M. Morelet, a émis une opinion diamé- tralement opposée à la nôtre. Nous aurions pu suspendre la publication de nos observations pour discuter en même temps quelques-unes des assertions de notre confrère ; mais notre article était déjà bien long, et comme nous n’aurions rien à y changer, nous le laissons tel qu’il est, nous réservant d'examiner à part les opinions de notre Savant collaborateur. S. P. — 119 — Note sur la distribution géographique de quelques Mollusques. Par M. Fiscuer. Dans deux articles publiés récemment dans ce Jour- nal, MM. Morelet et Petit de la Saussaye ont apporté des matériaux d’une grande valeur à la question de la distri- bution ou plutôt de la propagation des Mollusques. Nous venons ici mentionner quelques faits connus, il est vrai, mais presque passés sous silence par les naturalistes. En se plaçant au point de vue de l’hypothèse d’un cen- tre de création unique pour chaque espèce de Mollusques, on explique très-bien la propagation directe d’une espèce d’une contrée à une autre, fût-elle très-éloignée, dès que l’on trouve, pour ainsi dire, les chaînons qui relient les deux points extrêmes; mais que ces stations intermédiai-— res viennent à manquer, et l’on invoque aussitôt la pro- pagation artificielle. En Europe, on peut observer quel- ques particularités dignes d’examen, et dont l’explication n’est pas toujours certaine. L’Hezix Quimperiana, par exemple, a été découvert à Quimper, comme son nom lindique, puis mentionné encore à Brest. On ne le retrouve sur aucun autre point du littoral de la France. Tout autorisait donc à considé- rer celte forme comme indigène et bornée à ces seules lo- calités; mais ces prévisions ont été démenties par de nouvelles recherches, et l'Helix Quimperiana a été ren- contré en Espagne, à une distance considérable de son — 120 — autre habitat. Faut-il admettre ici une importation ou une exportation? Cette explication paraît probable, vu l’absence complète, jusqu’à présent, de stations intermé- diaires, et cette circonstance que Brest et Quimper sont des localités maritimes (1). Un fait, sans contredit, plus inexplicable, est la pré- sence simultanée d’une coquille d’eau douce à Brest et en Portugal, nous voulons parler de l’ANGYLUS strictus Morelet. Deux autres Mollusques ont longtemps attiré l’attention des conchyliologistes par la singularité de leurs stations ; ce sont les TESTACELLA Maugei et Herix ponentina. La Testacelle fut d’abord signalée dans les Canaries et en Angleterre. Ce n’est que plus tard que l’on a connu tous les points où elle se multiplie. M. Morelet l’a décou- verte dans le Portugal et les Acores, M. Lowe à Madère, M. Gassies et moi l’avons retrouvée à Bordeaux et avons rapporté à cette espèce la description d’une limace à co- quille, donnée par Dugué (voyez Mon. Tes. 1856). Ainsi se trouve établie la série des localités de cette espèce qui, partant de Madère, passe aux Canaries, aux Aco- res, en Portugal, en France (à Bordeaux, La Rochelle, Dieppe), et va terminer son ascension progressive en An- gleterre ; mais là encore, nous nous demandons si l’intro- duction du TESTACELLA Maugei n'a pas été artificielle ; son habitat maritime semblerait le faire penser, et le fait est hors de doute pour les individus d'Angleterre. Nous n’oserions l’affirmer pour ceux-des environs de Bordeaux, (1) Le Catalogue des espèces de Saint-Jean-de-Luz, publié plus loin par M. Mabille, fait connaître une station importante pour cette espèce, mais qui se rapproche trop de l'Espagne pour pouvoir être considérée comme franchement intermédiaire. P.F. n’abondant que dans des localités très-éloignées du lit- toral marin et fluvial. | Les mêmes difficultés se sont présentées d’abord pour V'HELIx ponentina. Gette espèce, décrite par M. Morelet, provenait du Portugal; elle fut retrouvée dans l’Agenais, puis à Bordeaux, où elle est très-commune. Les recher- ches de M. Dupuy ont démontré qu’elle n'était autre chose que l’'Hecix revelata de Férussac ; et depuis, elle a été mentionnée dans une foule de points : Paris, Angers, Niort, Nantes, Mont-de-Marsan, l'Espagne, etc. Les sta- tions intermédiaires sont donc venues donner raison à la théorie de la propagation directe. Cette théorie ne saurait être invoquée au sujet de l’HE- LIX relirugis, coquille commune dans le sud de l'Italie et décrite par M. Mauduyt sous le nom de Quinciacensis, de Quinçay près Poitiers, localité où elle habite en Fran- ce. Ici, il faut admettre une importation. Citons enfin, à la suite de ces faits curieux, les sui- vants : Hezix lenticula, habite la Provence, les Pyrénées et le Finistère; Herix Cantiana, habite la Provence et le littoral de la Manche; HELIx elegans, habite la Provence, les côtes de la Manche, la Gironde; Heuix fusca, habite Boulogne-sur-Mer et Dax; PARMAGELLA Valenciennit, ha- bite le Portugal et Arles. Parmi les moyens d'introduction des Mollusques, il en est un des plus singuliers et qui est bien connu des bota- nistes, Les laines envoyées du Levant et de lAfrique transportent avec elles, dans nos ports de la Provence et de l'Italie, bon nombre d’espèces de plantes et de Mollus- ques qui, plus tard, s’acclimatent dans leur nouvelle pa- trie. À Nice, à Gênes, et près de Montpellier, on a consi- gné plusieurs exemples de ce genre. — 122 — Enfin, nous avons gardé le souvenir de certaines inva- sions de Mollusques encore récentes. Le DREISSENA poly- morpha, par exemple, qui s’est avancé jusqu’à Paris (1); le PaLuDINA véviparu, qui s’est introduit, depuis peu, dans le Lot-et-Garonne et qui a été apporté dans la Gironde par le Canal. L'Hezix pomatia tend, dans ce moment même, à se porter vers le sud-ouest de la France. Mentionné dans l’Agenais à l’état vivant, il a été trouvé sub-fossile près de Bordeaux, sur le littoral de la Garonne. Des es- sais d’acclimatation tentés, aux environs de Bordeaux, par M. Coudert, ont été couronnés de succès, au détri- ment des vignobles sur lesquels ces Mollusques pouvaient exercer leur vigoureux appétit. Que conclure de ces observations, si ce n’est qu'il est très-difficile de distinguer la propagation artificielle de la propagation naturelle ; celle-ci pouvant arriver comme complément de celle-là. Au bout d’un certain nombre d'années, l’espèce acclimatée prend droit de cité,rayonne en tous sens, comble la distance qui la sépare de sa pa- trie primitive, et sa nationalité ne peut plus être distin- guée. Rien ne prouve que dans quelques siècles, la France ne possédera pas un nombre plus considérable d’espèces venues des pays voisins. Les grandes limites naturelles ue sont que des obstacles temporaires, et à quelques-uns des faits que nous avons cités, peuvent s’appliquer les pa- roles célèbres de Louis XIV : « Il n’y a plus de Pyré- nées. » P. Fiscaek. (1) Dans les égouts, dans les lacs du bois de Boulogne, dans les tuyaux du Jardin-des-Plantes de Paris, etc. — 125 — Enumération monographique des espèces du genre Dreissena. Par M. P. Fiscer. $ 1. Le Journal de Conchyliologie contient, depuis sa fon- dation, les diagnoses de plusieurs DREISSENA. Ce genre est intéressant à plus d’un titre, et nous allons faire con- naître les descriptions des nombreuses espèces qui le composent actuellement. On n’a longtemps cité qu’une seule espèce; c’est celle que Pallas décrivit en 1769 et qu’il rapporta du Volga. Les auteurs qui la mentionnèrent plus tard, lui conservè- rent le nom de MyTicus polymorphus, sans savoir si cette dénomination était bien rigoureuse. Voici, en effet, [a ca- ractéristique de Pallas : « MyTiLus polymorphus MaRINuS, ad summum mole nuclei, « pruni, marino eduli oblongior ; valvulæ præsertim versüs na- « tes magis carinat®æ, latere incumbente planiusculæ atque ex- « colores ; superiore verû parte circulis gryseo-fuscis, undulisve « variæ ; nates acutissimæ, subdeflexe. « FLiuviaricis, sæpè quadruplo major, subfuscus, latior, val- « vulis exactè semiovatis, argutè carinalis; latere incumbente « plano-excavatis; natibus acutis, deorsüm inflexis, cavum com- « mune testæ versüs nates obsoletè quinqueloculare, dissepimen- « tis brevissimis. » Pour peu qu’on examine, même légèrement, cette diagnose, il est évident qu’elle s'applique à deux coquilles différentes. Cette particularité ne devait pas échapper à — 12h — Lamarck, qui s'exprime en ces termes dans les notes qu’il inséra à la suite de l’Appendice au Voyage de Pallas (p. 211). « Pallas rapporte ici à une même espèce, une moule « marine et une autre d’eau douce, que je présume fort « devoir être distinguée, au moins comme espèce, si « toutefois elles sont du même genre. Les vraies moules, « jusqu’à présent connues, sont toutes marines. » Récemment, M. Bourguignat (1), qui nous a commu- niqué des documents importants relatifs au genre DREïIs- SENA, a démontré que le vocable polymorphus, qui suit le nom générique MyriLus, est un mot trivial qui n’a de va- leur qu’autant que les deux espèces marinus et /luviatilis sont réunies ; il doit donc être retranché de la nomencla- ture. On adoptera /luviatilis pour la Dreissène et ma- rinus pour la Moule, qui paraît très-voisine du MyTiLus minimus Poli. Chemnitz donna au Myrizus polymorphus de Pallas, un nom qui! indiquait qu’à ses yeux il était bien fluviatile : Myrius W'olge. Plusieurs espèces analogues furent connues depuis, sur- tout à l’état fossile, mais on ne songea point à les rassem- bler en un nouveau genre. Le comte Munster, en 1828, imposa à plusieurs co- quilles fossiles de sa collection, le nom générique d’Eno- CEPHALUS, qui resta inédit jusqu’en 1831. A cette époque, Charles Keferstein (Geogn. geol, Zeit. IX p. 92) adopta cette dénomination en l’attribuant à deux espèces fossiles : ENOGEPHALUS mytiloides et carditæformis, mais sans ca- ractériser le genre. (4) Ameénités, p. 163. —, > M. Deshayes (1833) cite le genre ENOCEPHALUS (Bull. soc. géol. Paris, t. IIT), qui ne fut réellement décrit qu’en 1836, par Goldfuss, et non en 1826, comme l'indique fautivement, Agassiz. Cependant l’espèce vivante se multipliait beaucoup en Europe ; on la retrouvait dans le Danube, le Rhin, les ma- rais du Palatinat et de la Prusse, les canaux et lacs des Provinces-Unies, l’Angleterre, la France enfin dans la Somme, l’Escaut, la Seine. En 1833, M. Dreissens, pharmacien à Mazeyk (pro- vince du Limbourg}, découvrit les moules d’eau douce dans un canal alimenté par la Meuse, qui conduit de Maëstricht à Bois-le-Duc. Il les communiqua à M. Stoffels de Malines, qui les soumit lui-même à l’examen de M. Van Bénéden. En 1854, M. Van Bénéden envoie à l’Académie de Bruxelles, une note qui annonce un Mémoire sur une nouvelle espèce de moule d’eau douce (séance du 4 jan- vier 1834, Bull. Acadéèm. roy. scien. de Prux. T. I, p. 105, et séance du 1°r février de la même année, même volume, p. 116). Dans cette note, il n’est pas question en- core du mot DREISSENA, qui à été imprimé pour la pre- mière fois dans le tome Ile (Bull. Ac. roy. sc. Brux., p. 25. — Extr. de la séance du 17 janvier 1835) et créé en l’honneur de M. Dreissens. Enfin, page Ah du même volume (Bull. 7 février 1835 , le secrétaire lit un extrait du Mémoire sur le DREISSENA polymorpha, Mémoire qui a paru dans les Annales des sciences naturelles (avril 1835). L’intéressant Mémoire de M. Van Bénéden contient une anatomie soignée du nouveau genre, qui conduit à ce résultat incontestable : que les DREISsENA s’éloignent des — 126 — Myricus par une foule de caractères de première valeur, tels que : la réunion des bords du manteau, la forme des siphons, des branchies, la disposition du système mus- culaire, etc. Les deux seuls points de contact entre ces deux genres sont : la forme extérieure de la coquille et la structure du pied byssifère,. Presque à la même époque (1835), Rossmassler créait le genre Ticxoconra pour le Myrius Wolgæ de Chem- nitz ; enfin, Partsch proposait de son côté le vocable CONGERIA. La synonymie du genre offre la liste suivante : DREISSENA V. Bénéden. Ænocephalus Herrmannsen. -Cœlogonia Bronn. Congeria Partsch. Drerssena (1) V. Bénéden. Dreissina Sowerby. Dreyssena Philippi. Driessena Bronn. Dythalnia Jay. Enocephalus (2) Munster , Keferstein , Gold- fuss. Mytilina Bronn. Mytilomia Cantraine. Mytilus Pallas, Chemnitz, Gmelin. Mytulina Cantraine. Tichogonia Rossmassler. Le genre DreisseNA fut l’objet de travaux anatomiques () Meliùs Dreissensa, (Moq.-Tandon). (2) Ce mot doits'écrire Ænocenhalus de «vos ingens et kepakn caput, et non de eç wncus et x5pxlm, — 127 — intéressants ; tels sont ceux de Cantraine, qui attaque cer- tains points du Mémoire de Van Bénéden ; de A. Muller, relatif à l’organe producteur du byssus ; de Marion de Procé, qui a décrit la manière dont les DREISSENA se comportent en filant leur byssus, etc. Ces divers Mémoires devaient faire ouvrir les yeux aux naturalistes qui s’obstinaient encore à rapprocher les DreisseNa des Mytilus. En 1840, M. Gray, cependant, crée une famille des Dreissenadæ ( Turt. man. p. 299) et avoue qu’elle a des affinités égales avec les Mytilus et Iri- dina. Gette famille fut adoptée par M. Deshayes (Tr. con- chy. p. 627) et placée entreles Cyclades etles Conques. L'article de M. Deshayes est le seul où l’on trouve une ap- préciation complète et lumineuse des rapports des Dreis- sena. Malgré ces travaux, les auteurs plus modernes, Morch, Philippi, Adams, etc., ont laissé les Dreissènes près des Moules, les réunissant même en une seule famille. L’ana- logie de la coquille a emporté leurs convictions ; analogie toute superficielle pourtant, car la structure microsco- pique en est tout à fait différente d’après Carpenter. Pour MM. Adams, la famille des DREISSENADÆ, composée des Dreissena et Septifer, se place entre les MoDIOLARCADÆ et VULSELLIDE. Une simple observation viendra justifier, en apparence, cette décision. Le genre SEeprTirer de Récluz est une co- quille marine semblable aux Dreissena, mais dont l’ani- mal ne doit pas différer des Mytilus. La présence du sep- tum apical chez les Septifer a fait conclure qu’ils n’étaient autre chose que le trait d’union entre les Drerissena et Mytilus, dont ils empruntaient à chacun quelques traits. Cette idée de rapports imaginaires, dans une nomencla- — 128 — ture dont l'anatomie est la base rigoureuse, est donc plus philosophique que vraie. En résumé, nous croyons que les DREISSENA sont tout à fait distincts des Moules, mais nous les rapprochons des Nayades et surtout des Iridines. Plusieurs Nayades ont un byssus le plus souvent caduc; chez d’autres, il persiste toujours. ( Byssanodonta D’Orb.) Disons, pour terminer ce qui a rapport au genre, que MM. Adams, d’après l’échancrure marginale du septum de la plupart des Dreissena exotiques, ont créé pour eux un sous-genre Praxis que nous ne saurions adopter. $ 2. Les espèces de Dreissènes se trouvent répandues dans le monde entier et leur nombre doit être très-considéra- ble. Les espèces fossiles sont très-nombreuses. Le seul travail complet relatif à ce genre, a été publié par M. Dun- ker (Marbourg 1855), le collecteur patient des Mytilacés. Les figures des principales espèces vivantes se trouvent dans les mémoires de Van Bénéden, le Journal de Con- chyliologte, et la Monographie des Mytilus de Reeve. D’après la distribution géographique, on peut les di- viser en trois groupes : « espèces d'Europe; 8 d’Afri- que ; > d'Amérique. « Espèces &’Europe. Ao DreisseNA fluviatilis, Pallas. « Testa convexa, ovato-trigona, carinata, concentricè striala ; « sub epidermide virescente vel atro-cornea, albida, zonis li- « neisve fulmineis fuscescentibus variè picta, area basali lata, — 129 — « plana, cordiformi, plerumque unicolore, in medio sæpè con- « cava, fissura ad byssum vel barbam emittendam obliqua; umbonibus parum incurvis ; facie interna cæruleo alba, parüm nitente vel opaca; septo regulariter sinuato; lineis obsoletis, margini parallelis, signato. » (D). _ ES = = A # Fig. Van Bénéden, fig. 1-4. — Dupuy, Moquin-Tan- don, Reeve, etc. Hab. presque toute l’Europe, surtout Est et Nord. 20 DrEISSENA Kusteri, Dunker. « Testa Dreissenæ fluviatili persimilis. Differt septo appendi- « culato. » Fig. Ghemnitz, fig. 4. (Ed. Küster). Tichogonia. Hab. Volga. Observ. Cette espèce est-elle bonne ? Jusqu’à présent elle n’est établie que d’après un détail de figure qui pourrait être fautif, Dans tous les cas, il serait bon d’exa- miner de nouveau les Dreissènes du Volga, pour savoir à quoi s’en tenir sur la valeur du caractère indiqué. 3° DREISSENA Cochleata, Kickx. « Tésta elongato-ovata, angusta, convexa, tenui, lævigata, at- « bida, colore fusco-cineraceo variegata ; epidermide cornea, te- « nuissima, pænè araneosa, induta: margine basali plus minusvè « recto; dorso parum fornicato, linea cardinali dimidiam ferè « longitudinem testæ occupante ; umbonibus parvulis subacutis ; « septo exiguo, cum appendiculo seu lamina cochleata ins- « truclo. » (D). Fig. Reeve, Myt. n° 50. Hab. Anvers. Eaux saumâtres. (1) (4) Reeve donne à cette espèce un habitat inconnu. Peut-être l'espèce qu’il décrit est-elle différente de la coquille d'Anvers. — 130 — B Espèces d'Afrique. L° DREISSENA Africana, V. Bénéden. « T'esta ovatè-trigona, irregulari, plus minusvè inæquivalvi, tenui, concentricè striata, albida, colore fusco et griseo varie- gata; epidermide rugoso, lamelloso vestila; statu integro « maxime in speciebus junioribus, squamularum erectarum « serie duplici insigni; apicibus incurvis, sæpè decorticatis; « septo parvo cum lamina exiqua conjuncto. » (D). Fig. V. Bénéden, fig. 12-13.— Reeve, n° A7. Hab. Haut du fleuve Sénégal. (Quoy). € A Le EN EN 5° DREISsENA cyanea, V. Bénéden. « Coquille oblongue, plus haute qu'épaisse, finement striée à l'extérieur. Son intérieur d'un bleu foncé. » (V. B.) Fig. V. Bénéd., Bull. acad. Brux., t. IV, fig. 1-3 (1837). Hab. Sénégal ( D’Orbigny). Observ. M. Récluz considère le DREISSENA cyanea, comme une simple variété de coloration du D. Africana. Nous n’adoptons pas entièrement cette opinion, parce que M. V. Bénéden, créateur des deux espèces, les a éta- blies sur des caractères tirés à la fois de la coquille et de l'animal. A # 7 Espèces d'Amérique. 6° DREISSENA recurva, Rafinesque. PE SET VUS — FILE RAAAA A LAURE id BAT è « Test obovale, cunéiforme, recourbé, à stries longitudinales de trois longueurs ; épiderme noirâtre, nacre violette ; becs — 131 — « obliques à un angle récurrent de chaque côté; bord inférieur « et intérieur strié, crénelé ; largeur 7 1/2 ; diamètre 5 1/2 de la « longueur ; longueur 1 à 2 pouces. Partie bdillante oblongue » latérale. « (R). Hab. Dans le Mississipi près de la Nouvelle-Orléans (Rafinesque). Observ. Il est assez difficile de se faire une idée de la coquille ainsi décrite par Rafinesque. Le fait capital est l'habitat fluviatile. 70 DREISSENA Americana, Récluz. « Testa trigono-ovala, tenui, convexa, concentricè striata, « olivacea, subsericea. » (R). Fig. Reeve. n° A5. Hab. Péninsule de la Floride. 8 DREISSENA Cumingiana, Dunker. « Testa ovata, convexa, carinata, concentricè striata et ru- « gosa; alba, colore atro-purpureo variegata ; epidermide vires- « cente, lamellosa; basi in medio subsinuata ; umbonibus pœnè « rectis ; septo simplici. » (D). Fig. Reeve, n° A6. Hab. Mississipi. Observ. Gette espèce, dont le nom a été changé par Reeve en celui de Myricus tenebrosus, paraît différer du Dr. recurva par sa coquille moins recourbée vers les crochets et par sa coloration. Il existe un SEPTIFER Cu- mingii Récluz, ce qui a déterminé Reeve à créer un autre nom pour la Dreissène. LS 2 A EN "= # _ = ES à — 132 — 90 Dreissena Roossmassleri, Dunker. « Testa ovatè-trigona, solida, 'paululum convexa, pœænè œqui- valvi, unicolore, albida, concentricè striala ; epidermide cor- nea, lamellosa, obducta : apicibus acutis, rostriformibus ; basi acuta; rima ad byssum emittendam longa, angusta; septo parvulo. » (D). Fig. Reeve, n° 45. Hab. Brésil (Dunker). États-Unis (Reeve). 10° DrelssENA Pfeifferi, Dunker. « Tesla ovato-subrhombea, tumida, inæquivalvi, interdum subtortuosa, alba, zonis irregularibus cineraceo- fuscescenti- bus picta, concentricè striata; epidermide tenui, lamellosa, oli- vacea vestila; valva dextra ad marginem prosiliente ; apicibus inclinatis extrorsum parum incurvis, subacutis, septo parvulo haud profundo ; fossula ad ligamentum recipiendum longa, di- midiam ferè valvarum longitudinem æœquante, basi valdè ventrosa ; rima bysso destinata parva et angusta. » (D). Hab. Cuba. 11° DreisseNa Gundlachi, Dunker, « Testa tenui, subtrigona, parum inæquivalvi, albida, colore fusco variegala, tenuissimè striata ; epidermide cornea, pre- parum lamellosa, pænè levi induta; latere ventralipænè recto, margine cardinali dimidiam ferè testæ longitudinem æquan- te; umbonibus parvis, incurvis ; sSepto parvulo, cum lamina magna emarginata conjuncto. » (D). Hab. Cuba. 42° DreissENA Morchiana, Dunker. « Testa paululum convexa, ovato-oblonga, interdumsubtrigona. et valdè inæquivalvis, concentricè striata, albida, zonis, a — _ À = A — 133 — inæqualibus variegata ; epidermide olivarii coloris rugoso- lamellosa, interdum pænè araneosa induta ; umbonibus acutis subarcuatis, sæpius decorticatis. » (D). Fig. Reeve, n° 51. Hab. Ile Saint-Thomas. 130 DREISSENA Rtiser, Dunker. « Testa parvula, tenui, ovatè-oblonga, parum inæquivalvi, cœæruleo-albida, maculis striisque nigrescentibus variegata, tenuissimè striata; epidermide parum cornea obducta; septo posticè cum lamina perspicua sed truncata conjuncto. » (D). Hab. Ile Saint-Thomas. 14° DreissENA Domingensis, Récluz. « Testa longitudinali, angusta, concentricè striata, fusca, sæpius lineis albo-lutescentibus longitudinaliter picta; dorso subangulata ; ventre recto, sinuato, vel gibboso, linea angusta, hiante notato; apicibus incurvis, robustioribus ; intüs cæruleo- nigrescente ; sepimento triangulari, cum posticè et subtüs la- mina elongata dentiformi instructo. » (R). Fig. Journ. Conch, PI. X, fig. 9, t. 3. press Hab. les environs de Saint-Domingue (Sallé). 45° DreisseENA Sallei, Récluz. « Testa ovato-oblonga, postice subtüsque inæquivalvi, natibus arcuatis ; valvulis convexiusculis, sub epidermide olivaceo ru- gosoque, albo-cretacea; intàs zonis nigrescentibus, inæquali- bus, concentricé picta. » (MR). Fig. Journ. Conch., pl. X, fig. 8,t. 3. /SSE p.is$ Ë Hab. le Rio-Dulce (Guatemala) dans les pierres qu’elle perfore, et où on la trouve agglomérée (Sallé). — 134 — J Habitat inconnu. 16° DREISSENA carinata, Dunker. « Testa ovato-oblonga, æquivalvi, subtrigona, interdum ferè « trapezoidea, parvula, solidula, intùs extüsque albida, subpel- « lucente, concentricè et acutè striata; plerumque nuda; epi- « dermide tenui pallidè cornea rarius obducta; dorso fornicato ; « basi plana, anticè subsinuata; carina valdè distincta, ab um- « bonibus acutis subincurvis ad latus posticum decurrente ; la- « mina parvula ut solet medio emarginata; fissura pro emit- tenda bysso angustissima. » (D). A : Description inconnue. 17° DREISSENA strigata, Hinds. MM. Adams (gen.) dans la liste des espèces du genre Dreissena, mentionnent ce nom dont j'ignore jusqu’à présent la provenance. Il a peut-être été attribué à un SEPTIFER ; il existe plusieurs exemples de cette dénomina- tion erronée. P. FiscHer. Note sur les genres Gapsa Prug, et Asaphis Modeer. Par O. A. L. Moercx. En 1797, Bruguière donna dans la planche 231 de l'Encyclopédie méthodique, les figures d’un genre de bi- Hs valve qu'il appela Capsa. Il est évident que c’est d’après le caractère de la dent cordiforme, qu’il rassemblait en un seul genre des espèces groupées aujourd'hui dans trois genres distincts. La première figure représente le TELLINA angulata, var. Born, qui appartient au genre GASTRANA Schum. (Fragilia Desh). La deuxième est le TELLINA Brugureri Hanley ; la troisième est le VENUS deflorata L., et la qua- trième, le GaRDIUM coccineum de Martyn; les deux der- nières ont été confondues par Lamarck sous le nom de GapsA où SANGUINOLARIA ugOsa. Il me semble que Bruguière regardait l'espèce qu'il avait placée en tête de la planche 231, comme la forme principale et le type du genre; et c’est ainsi que La- marck dans son Prodrome (1) (1799), donne le TELLINA angulata, L., Spgl., Hanley, comme type du genre. Il ajoute la diagnose suivante : « Coquille transverse, deux dents cardinales sur une « valve; une dent interposée ou intrante sur la valve « opposée. » C’est seulement à l’aide de l’espèce citée qu’il serait possible de savoir ce que l’auteur comprend par son genre ; ce qui prouve évidemment qu’un genre établi d’après une figure reconnaissable, vaut mieux qu’une description mé- diocre, qui ne fait même pas mention, dans le cas actuel, de l'impression palléale. Deux ans après, Lamarck reproduit ce genre dans son Système, p. 125; ajoutant à la diagnose générique « dent bifide» , omettant le mot « interposé, » et donnant la der- nière espèce de Bruguière ( Venus deflorata, L,) comme type. (4) Mém. Soc. Hist. nat. Paris. (1799). BG Dans ce changement, Lamarck suivit probablement cette règle de Linné. (Philosophica Botanica, $ 26) : «Si genus receptum secundum jus naluræ et artis, in plura « dirimi debet, tum nomem antea commune manebit vulgatis- « simæ et officinalis plantæ. » Cette règle est pourtant très-peu philosophique, car les espèces les plus communes, officinales ou édules, ne sont pas toujours les plus caractéristiques. Dans son Æistoire des animaux sans vertèbres (1818, p. 353), Lamarck change pour la troisième fois l’espèce de son genre, etles Capsa renferment des coquilles regar- dées par Bruguière et M. Deshayes comme des Donaces. La diagnose est essentiellement la même que dans son premier ouvrage. Ainsi : «_ Goquille transverse, équivalve, close. Charnière ayant « deux dents sur la valve droite, une seule dent bifide « et intrante sur l’autre valve. Dents latérales nulles. Li- « gament extérieur, » Lamarck a même oublié de changer l’expression trans- verse, qui ne s’accorde plus avec les caractères des espè- ces nouvelles ; celles-ci constituent le genre IPHIGENIA de Schumacher. Les Capsa du Système, étaient déjà nommés en 1793 (Acad. Sc. de Stockholm, p. 176) Asapnis par Modeer, qui avait donné pour type le VENUS deflorata, L. D’après la loi de priorité, le nom de Bruguièr® doit être conservé dans une nomenclature rigoureuse, ainsi que Lamarck l'avait fait dans son Prodrome de 1799, pour le genre GasrTranA Schum. (Fragilia, Desh.). Les deux derniers genres doivent peut-être former des sous-genres du genre CarsA. Dans le Catalogue de Yoldi, p. 11, j’ai adopté cette opinion. — 137 — Quant à la place systématique que le genre Asapis doit occuper, j'avais, dans le Catalogue de Yoldi, adopté la famille des Nymphacées comme M. Deshayes l’a cir- conscrite dans la nouvelle édition de Lamarck. Dans Exploration scientifique de l’ Algérie, M. Deshayes pa- raît porté à considérer ce genre comme appartenant à la famille des Donacides, idée qui me semble fondée, L’Asapais semble avoir beaucoup de rapports avec l’Am- PHIDONA Phul., qui est voisin des Sunerra Linck (Meroe Schum.). 11 a aussi certaines affinités de famille avec les GALATHEA, d’après M. Woodward, qui le premier a parlé des rapports de ce genre avec les Donacides, en exami- nant la figure et la description données par Rang. Déjà Rumph (Amboin. Rarit.) avait parlé de l’animal de lAsa- PHIS dichotoma Anton, et lui attribuait deux tubes sé- parés, portant des franges rouges à l'ouverture. (1) Des espèces du genre ASAPHIS Modeer. Ghemnitz distingua deux espèces de ce genre : le TeL- LINA anomala Born (Sanguinolaria rugosa Lamk.) et le TELLINA anomala Indiæ orientalis, qui est la variété de SANGUINOLARIA rugosa (Lamk. Hist.), à laquelle Anton, dans son Catalogue (1838), a donné un nom d’après les principes linnéens. | Je crois être le premier qui ait séparé les deux espèces de l’Inde et des Antilles confondues par Lamarck. Sous le nom de VENUS véolascens, Forskal a décrit une quatrième espèce très-voisine de l’Asapnis dichotoma Anton. () M. Dufo (Ann. sc. nat., p. 22, 1840), a donné quelques détails sur l'animal de l’espèce de la mer des Indes. 10 — 138 — Asapis Modeer (1793). (Moerch, Herrmannsen, Adams, etc.) Capsa (pars) Bruguière, 1797, Lamk. Syst. 1801 (non 1799, nec Humphrey), MM. Gray, Fischer. CarsuLa. Iwass, Schumacher (1817), Woodward. SANGUINOLARIA (pars) Lamarck (1818), Deshayes. Coreura Bolten (1798). IsarcHA Gastel. Psammogra Deshayes Proceed. (1853), p. 172. 1. Asarmis Dichotoma Anton. (1705) Tellina arenosa Rumph. Amb. t. A5, f. c. (1782) Tellina anomala Indiæ orientalis. Chem. VI. f. 83. (1789) Venus deflorata var £ Gmel. 3274, n° 24. (1818) Sanguinolaria rugosa var b. Lamk. V. p. 541. (1838) Sanguinolaria dichotoma, Anton. Verzeichn. p. 4, n° 125. (Excel. syn. Encycl. mélh. ) Hab. Amboine (Rumph.) Observ. J’ai vu seulement quelques exemplaires de cette espèce. Blanville (Düict. sc.) est le premier qui lait indiquée comme distincte. 2. Asarxis violascens Forskal. (1775) Venus violascens, ovalis, longitudinaliter stria- ta; margine integro, labris violaceais. Variat colore albo-flavicante vel violascente. Forskal. Descr. anim. p. XXXI, n° 28, lettre p. — 139 — (1853) Asaphis deflorata. var. Moerch. cat. Yoldi, p. 9, n° SA. Hab. Mer Rouge (Forskal.) Observ. On peut ajouter à la diagnose de Forskal : « Testa crassa, medio coarctata, posticè elongata; margine « dorsali anticè valdé declivi, costis dichotomis undulatis radia- « ta; striis confertis longitudinalibus decussatis; striis posticè « prominentioribus. » (M). Cette espèce est voisine de la précédente, mais plus épaisse et plus allongée. 8. Asarxis deflorata Linné (1). (1758) Venus deflorata L. Syst. nat. X. p. 687, n° 108. (1764) — — L. Mus. Ülr. (1767) — — L. Syst nat. XII, p. 1133, n° 132. (1778) Tellina anomala. Born. Ind. p. 20 (Excel. syn. Bornii). (1780) — — Born. mus. p. 22. (1782) — — Chemn. VI, fig. 82. (1685) Chama diffusior, intus violacea, striata, ex pur- pureo radiata. Lister. tab. 425, f. 273. (14789) Venus versicolor. Gmel. (Gualt. 86 c.) (2) (1798) Corbula rosea Bolten, 330 (Ch. fig. 82.) (1801) Capsa rugosa Lamk. syst. (Encyl. pl. 231, fig. 8. excl. var.) (1) J'ai examiné l'exemplaire type de Linné dans le Mus. Zool. soc. M. Hanley cite à tort la figure de Chemnitz. (2) Gmelin cite deux figures de Gualtieri dont la figure B. est l’espèce des Antilles. Mais l'expression « profundé sulcata » montre que c’est l’es- pèce de l’Inde. — 440 — (1818) Sanguinolaria rugosa Lamk. Hist. V. Li © is Hab. Tranquebar. Observ. Coquille légère, avec rides profondes; les pos- térieures écailleuses. h. Asapxis coccinea Martyn. (1784) Cardium coccinea Martyn. Univ. conch. n°135 (Ed. Chenu, pl. 44, f. 2). (1782) Tellina anomala Born. Ch. vol. VI, f. 79-81. (1798) Corbula — Bolten. n° 329. (1798) — radiata Bolten, n° 331 (Ch. f. 81). (1803) Venus deflorata L. Mont. Brit. shells, p. 54. (1801) Capsa rugosa var. Lamk. Syst. (1797) Gapsa . . . . Encycl. méth., pl. 231, f. A. (1825) Sanguinolaria rugosa Blainv. man. t. 77, f, 6. (1855) Asaphis coccinea Moerch. Cat. Yold. p. 9, n°85. (1857) — — Adams. gen. rec. sh. Monstrum? Chama rotundior, striata, alque ex purpureo radiata. Lister. t. 42h. — Venus purpurata Gmel. n° 100. Hab. Antilles. Observ. J'ai possédé une variété à peu près équilaté- rale, avec les stries oblitérées. 5. Asarxis T'ahitensis. Bernardi. (1852) Sanguinolaria Tahitensis. Bern. Journ. Con- chyl. p. 259, t. X, fig. 2. Hab. Tahiti (Bernardi). M. 26 AR 2 Monographie du genre Halia Risso (Priamus Beck). Par P. Fiscuer. S 1. La coquille rare, connue sous le nom de Priam, est ce- pendant décrite ou mentionnée depuis longtemps par les naturalistes. Toutefois, son histoire n’a cessé d’être très- obscure, et l’on peut dire, aujourd’hui même, que la clas- sification de cette singulière forme est encore une énigme. Diverses circonstances ont retardé l’apparition de notions précises à ce sujet; d’abord l'incertitude sur lhabitat exact du Priam et son mode d’existence ; puis sa ressein- blance avec des coquilles dont les Mollusques devaient en différer beaucoup. On conçoit qu'une des premières con- ditions nécessaires pour établir une hypothèse de quelque valeur au sujet de notre coquille, était de posséder l’ani- mal. C’est à quoi nous nous sommes attaché spécialement, et nous avons pu enfin réussir à posséder un exemplaire complet dans lalcool. Un botaniste, voyageant sur les côtes d’Espagne, M. Pi- card, avait envoyé au Muséum un dessin du Priam, qui est resté inédit. Nous avions nous-même reçu déjà un fragment d’animal ; mais il consistait seulement en débris de pied et de foie. Les organes principaux manquaient et avaient peut-être été dévorés par des crustacés ou d’autres mollusques. Ge n’est que plus récemment et à la suite de recherches assidues, que le naturaliste zélé à — 142 — qui nous devions un fragment a pu nous procurer l’a- nimal entier. Nous remercions ici M. de Elizalde, de son dévouement aux intérêts de la science. $ 2. La première description de la coquille du Priam est due à Meuschen (Cat. mus. Gronoviani, n° 1355), qui lui imposa le nom d’'Helix Priamus et en donna la diagnose suivante : < « Testa turrita, glabra, cornea, pellucida, tenuis, castanei seu hepatari coloris ; fasciis quatuor transversis è punctis obscurio- ribus quadratis remotissimis condecorata. » Ce nom générique d’'Hélix ne faisait rien présumer sur les conditions d’existence de l’animal ; car les Hélices de ce temps renfermaient bon nombre d’espèces marines. Gronovius, près de deux ans après la publication du Ca- talogue de sa Collection, donna la première figure connue de l’'Helix Priamus (1781). Schroter (1784) adopta le nom proposé par Meuschen ; mais Martyn, dans la même année, classa le Priam dans le genre Buccinum et le nomma Buccinum ficus. En 1786, Martini et Chemnitz adoptèrent la même opinion sans connaître toutefois l’ou- vrage de Martyn et figurèrent avec soin leur Buccrnum stercus pulicum. Nous arrivons enfin à Gmelin (1788). Ce compilateur ne se donna pas la peine de réunir l’'HE- uix Priamus au BUCCINUM stercus pulicum, dont la syno- nymie était cependant établie. L’Hezix Priamus, par suite d’un changement involontaire, d’une erreur d’impression ou d’une détermination nouvelle, devint l’Hezix Priapus ; tandis que le BucCiNuM stercus pulicum était, d’après les idées linnéennes, placé dans le genre Buzca. Nous verrons — 1435 — plus tard que ee nom de Burca resta longtemps au Priam et qu’il fut adopté par plusieurs auteurs. Bruguière devait, le premier, comprendre les rapports de notre coquille avec les Bulimus, et la désigna sous ce om. Bolten, guidé par les mêmes vues, la place dans sa division des Ampulla, au milieu de véritables Bulimes (1819). Malgré Dilwyn (1817) qui conservait la dénomination de Bulla, l'opinion générale des naturalistes de cette épo- que faisait considérer le Priam comme terrestre; et cette opinion devient évidente par les travaux que nous allons citer. Lamarck (1819) le range dans les ACHATINA; son exem- ple fut suivi par la plupart des auteurs : Swainson (18/1), Pfeiffer (1848), etc. Férussac (1821), en adoptant l’HELIx Priamus, le plaça dans le sous-genre Cochlicopa, groupe des Polyphêmes. Une nouvelle phase se dessine dès 1838, dans l’his- toire de l’ACHATINA Priamus. M. Deshayes, le savant au- teur de la 2° édition de Lamarck, annonce que Beck, conservateur de la collection du roi de Danemarck, lui à appris que le Priam était véritablement une coquille ma- rine, operculée. En conséquence, M. Deshayes pense qu’un nouveau genre pourra être créé sous le nom de Priamus et qu’il se placera entre les Struthiolaires et les Buccins. Sowerby (1842) adopte ce genre et le classe dans la fa- mille des Purpurifères, M. Ghenu laisse le Priamus près des Agathines, mais en ajoutant que ce pourrait être une coquille marine. (Hist. nat. Conch., p. 242, 1847). M. Jay le comprend dans la famille des Ailés, à côté des Struthiolaires et des Rostellaires (1852). Jusqu’alors les naturalistes avaient délaissé, à bon droit — All — peut-être, les travaux de certains auteurs, qu'ils consi- déraient comme déplorables. Tel était l’ouvrage de Risso; et l’on ne pensait pas que la science eût encore à s’en occuper. M. Herrmannsen (1846) eut la gloire de découvrir le genre Halia, établi par Risso pour une coquille fossile, considérée comme identique au Priam, par Lamarck et Férussac. En effet Brocchi, dès 1814, décrivait un fossile des ter- rains miocènes de Turin, sous le nom de Bucra helicoides. Bowdich (1822) cita cette espèce, que Risso (1826) éleva au rang de genre. Voici sa diagnose : Genre HaALïA. « Testa obovata, anfractus basilaris maximus, tumidus ; pos- « teriores parvi; sutura profunda, apertura subtrigona, posticè « ad dextram acutè sinuata, ad sinistram inflexa ; peritrema et « umbilicus nullis. » Quelque mauvaise que soit cette description, elle n’en constitue pas moins l’état civil du genre, quoique le nom de baptême soit encore contestable. Herrmannsen, d’une part, fait venir Æaha d'Aix nom mythologique ( Ficia Nerei) ; M Woodward lui attribue comme racines &x, (mer), &koc (marin) ; mais cette discussion n’est guère importante. Risso classait les Halia près des Bulles et des Acères ; M. Bronn (1849) ne s’éloigne guère de ce système re- nouvelé de Gmelin, et le genre AHalia devient un Poma- tobranche de Wiegmann, classe correspondant aux Tec- tibranches de Cuvier. Le genre Halia fut encore adopté par Philippi (1853), et placé entre les Achatina et Pupa; par Woodward — 145 — (1851), qui en fait un genre des BuCCINIDæ ; enfin, par H. et A. Adams. Ces auteurs le considèrent comme ap- partenant à leur famille des APORRHAIDÆ, qu’ils consti- tuent de compagnie avec le Struthiolaria et Aporrhaîïs. $ 3. Pour nous résumer, nous donnerons la synonymie suivante des genres dans lesquels a figuré le Priamus : Herix (Meuschen, Gronovius, Schroter, Gmelin). BucciNum (Chemnitz, Martyn). à Bucra (Gmelin, Dilwyn, Brocchi, Bowdich). Buzimus (Bruguière), AcHaTINA (Lamarck, Pfeiffer, Swainson). Cocuricopa (Férussac). AmpurLaA (Bolten). Hazra (Risso, Herrmannsen, Philippi, Bronn, Adams, Woodward ). Priamus (Beck mss. {este Deshayes, Sowerby, Chenu, Jay. PrYamus (Sismonda). Lamarck croyait son ACHATINA Priamus certainement terrestre, Gronovius pense que l’'Herix Priamus pourrait être fluviatile ; Beck, qu’il est marin et operculé. Ces divergences d’opinion ont eu une influence notable sur la place que le Priam a successivement occupée dans la méthode ; il appartiendrait aux : Heucnx, d'après Bruguière, Lamarck, Férussac, Pfeiffer. TECTIBRANCHES, d’après Risso, Bronn. Buccninz, d’après Herrmannsen, Deshayes, Wood- ward. — 146 — PurrurinÆ, d’après Sowerby. APORRHAÏDÆ, d’après Adams. AILÉS, d’après J. Jay. Enfin, et comme si tout devait être matière à diseus- sion dans l’histoire de ce genre, l’habitat a été longtemps méconnu. Chemnitz lui donne pour patrie la Guinée, les Indes orientales et occidentales ; Lamarck et Férussac ne men- tionnent que la Guinée ; Beck, cité par Deshayes, an- nonce que le Priam vit sur les côtes du Portugal et des îles du cap Vert; mais le roi de Portugal, savant et zélé naturaliste, à qui nous devons la découverte sur les côtes de son royaume de plusieurs espèces intéressantes, entre autres de la Panopée d’Aldrovande, y a vainement fait rechercher l’AcHaTINA Priamus. ILest bien singulier que la seule indication précise sur l'habitat soit à la fois et la plus ancienne et la moins ci- tée ou connue. En effet, Martyn (1784) donne l’Espagne pour patrie positive à son BuccINuM ficus, et nous devons ajouter que tous les individus que nous avons examinés, provenaient bien de cette contrée. Nous nous rallions en- core à l’opinion de ceux qui pensent que le Priam habite probablement la Méditerranée, puisque son fossile identi- que se trouve dans les terrains subapennins du Piémont. S 4. La synonymie du Priam présente peu d’erreurs de la part des naturalistes quoique, en général, elle soit assez incomplète. Chemnitz seul paraît s’être trompé en consi- dérant son BUCGINUM stercus pulicum comme synonyme du Buccin rare, dit la Chiure-de-Puce, de Favanne (Cat. — 147 — rais., p. 31, T. 2, n° 129). Cette faute, du reste, a été évitée par les auteurs subséquents. HALIA PRIAMUS. x COQUILLE VIVANTE,. Heuix Priamus Meuschen. Cat. Mus. Gronov. n° 4355 (1778). — — Gronovius. Zoophyll. pl. 19, fig. 10-11 (1781). _ — Schroter. Einleit. t. 2, p. 236, n° 212 (1784). Buccnum ficus Martyn. Univ. conch. (1784), p. 25, pl. 28, fig. 3. (Edit. Chenu). — stercus pulicum Martini et Chemnitz, t. 9, tab, 120, fig. 1026-1027 (1786). Buzza — Gmelin. p. 3434, n° A5 (1788). Heux Priapus Gmelin. p. 3654, n° 198 (1788). Buzimus Priamus Bruguière. Diction. n° 1041. p. 360 (1789-92). BuLLA — Dilwyn. Cat. t 4, p. 493, n. 51 (1817). AMPULLA — Mus. Boltenian. p. 78 (4819). ACHATINA —— Lamarck. anim. s. vert. t. 4, p. 131 (1819). Hecix (cochlicopa) Férussac. Tabl. syst, n° 355, p. 50 (1819). AGHATINA — Lamarck et Deshayes, t 7, p. 299 (1838). — maculata Swainson. Exot. conch. pl. 23 (1841). — Priamus Sowerby. Conch. man. 2e éd., p. 237, 312, fig. 545 (1842). — 148 — HaLIA stercus pulicum Herrmannsen Ind. gen. Moll., t. 1, p. A95 (1846). PriAM agathine Ghenu. Conchyl. fig. 903, p. 242 (1847). ACGHATINA Priamus Pfeiff. Hélic. t. 2, p. 278 (1848). — — Fér. et Desh. Hist. nat., p. 176, pl. 135, fig. 5 (?). HaLrA — Woodward. Man. Moll., p. 111 (1851). PriAMUS stercus pulicum Jay. Cat. shells., p. 338 (1852). Hazia Priamus Philippi. Handb., p. 249 (1853). — — H. and. A. Adams. gen., p. 282, nl 27,007) 8. VARIÉTÉ, unicolor, non maculata. y. COQUILLE FOSSILE. Buca helicoides Brocchi. Conchyl. foss. subap. tab, 1. fig. 9, a, b, p. 283 (1814). — — Bowdich. Elem. of Conch., pl 8, fig. 22 (1822). HaALIA — Risso. Histoire nat. prod. etc, t. A (1826). PRIAMUS — Sismonda. Syn. méth. invert. Pedem. foss. p. 30 (1847). R HaLra — Bronn. Ind. paléont., t. 2 (1849). Enfin, le genre HaLrA renferme, d’après quelques au- teurs, une autre espèce vivante; mais un examen plus sérieux a fait voir qu’on ne pouvait l’adopter, et qu’elle n’est qu’un individu jeune du Bucamum Dale de So- werby. M. Jeffreys a le premier rectifié cette erreur, et sa manière de voir est partagée par MM. Forbes et Hanley. — OL d. SPECIES EXCLUDENDA. HaziA Flemingiana. Macgilliv. Moll. Aberd., p. 189. — Copied, Brown. Ill. Conch. Gr. Br., p. 132. — Forbes et Hanley. Brit. Moll., t. 5, p. 408. — — (young) Teste Jeffreys. — — is, BuccrnuM Dalei. J. Sowerby. $ 5. L'animal du Priam annonce au premier abord une or- ganisation singulière, et ce n’est qu'après l’avoir examiné longtemps en détail, que l’on peut se faire une idée de ses affinités zoologiques. Le pied est large, volumineux, extrêmement épais, ovale-oblong. Il paraît arrondi en avant et en arrière, sans présenter en avant de trencature marquée, et en ar- rière, de prolongements déliés, si évidents chez les Nassa. Mais cette forme prise par le pied après la mort de l’a- nimal et son immersion dans l'alcool, ne peut pas être considérée comme tout à fait semblable à celle que l’or- gane avait pendant la vie, le tissu est grenu extérieure- ment, d’une coloration parfois assez foncée. Il n'existe aucune trace de lobe operculigère, ni d’o- percule. Ge fait important nous avait déjà frappé lors de l'examen d’un fragment de Priam constitué en grande partie par le pied. La partie supérieure du pied est très- convexe ; la partie inférieure est concave, mais cette cir- constance provient encore de la rétraction de l’animal. Le manteau large et bien développé, quoique assez — 150 — mince, arrive facilement jusqu'au bord libre de la co- quille, qu’il doit déborder légèrement pendant la vie. A gauche, il remonte sur la columelle qu’il recouvre en par- tie ; sur ce point on y voit une duplicature ; en outre, son bord libre est garni de fines papilles. En arrière le man- teau est très-ample, épaissi à son bord. Get organe est simple ; il n’existe qu’une seule échancrure, profonde il est vrai, au côté droit et au niveau des orifices du tube digestif et de l’appareil reproducteur. Les tours de spire ont l’apparence normale ; le muscle columellaire large, décrit un peu plus d’un tour de spire. La tête offre une constitution inattendue et qui m’a beaucoup surpris. En effet, au premier coup d'œil, on aperçoit deux énormes appendices se prolongeant de chaque côté et se terminant en pointe mousse ; à leur cen- tre, on trouve une ouverture : la bouche. Ces appendices sont les tentacules, et l’on peut considérer le Priam comme un des Mollusques où ces parties acquièrent le plus grand développement. Les tentacules sont donc très-longs, très-larges, apla- tis, coniques; leur extrémité libre n’est point effilée et mince, mais anguleuse. Le tentacule gauche était moins allongé que le droit. Chez l’individu conservé, ils s’éta- laient de chaque côté sur le pied dont ils recouvraient la moitié du bord. Les yeux sont placés vers le quart interne du bord pos- térieur du tentacule. Ils étaient inégaux ; l’un était porté par un petit mamelon développé sur le tentacule même ; l’autre ne faisait aucune saillie et ne pouvait être distin- gué que par sa coloration noire. Les yeux appartiennent bien aux tentacules, tandis que chez la plupart des Mollusques marins, ils sont placés à — 151 — leur base et adhèrent autant aux tentacules qu’à la sur- face cutanée de la tête. Le Priam peut, par conséquent, porter ses yeux dans différentes positions, en faisant mou- voir les tentacules dont ils sont tout à fait dépendants. Le bord antérieur de chaque tentacule, après l’inser- tion de celui-ci sur les côtés de la tête, se prolonge en dedans et se continue avec celui du côté opposé. On a, par conséquent, une ligne droite, saillante ; au centre, se trouve une fente transversale, linéaire, constituant l’ori- fice buccal, ne faisant aucune saillie; ce qui dépend en- core de la rétraction considérable de la masse buccale et de la trompe qu’elle contient. À droite de la tête, le manteau se prolonge pour for- mer le siphon. Cet organe s’engage dans la troncature de la base de la coquille et la dépasse de beaucoup pendant la vie. Il apparaît sous la forme d’une gouttière char- nue, épaisse, tronquée et s’élargissant à son extrémité libre. Le siphon est un simple repli du magteau qui naît de cet organe au niveau de la partie antérieure de la ca- vité branchiale. $ 6. Une incision, faite à la partie moyenne du manteau, d'avant en arrière, découvre : d’un côté le système respi- ratoire ; de l’autre, l’organe de la génération et l’anus ; au centre, le cou de l’animal. Le système branchial est semblable à celui des Buccins; ilest constitué par deux branchies adhérentes à la face in- terne du manteau qui complète la cavité respiratoire. La grande branchie, finement pectinée, est allongée et forme une bande semi-circulaire, étendue obliquement d'avant en arrière. Le bord interne, d’où partent les éléments — 152 — branchiaux, est concave, limité par un sillon très-fin, s'étendant jusqu’au cœur; le bord interne ou libre se confond insensiblement avec la muqueuse du manteau. Les peignes de la branchie sont dirigés transversalement de dedans en dehors. La petite branchie, ovale allongée, plus adhérente que la grande, est remarquable par sa forme acuminée aux deux extrémités et la direction des rayons branchiaux qui partent d’une ligne médiane saiilante, pour se diriger transversalement vers les bords latéraux de l’organe; on dirait les deux branchies d’un Acéphalé, étalées comme les feuillets d’un livre ouvert, et dont les fonds adhèrent, se touchent sur la ligne médiane. L’extrémité antérieure de la petite branchie correspond exactement à la naissance du siphon; l'extrémité posté- rieure, à l’appareil central circulatoire. | Le cœur n’offre rien de spécial, son ventricule est large, arrondi, à parois peu épaisses. J'avais malheureusement à examiner un individu fe- melle de Priam, ce que je regrette beaucoup, parce que les organes femelles de la plupart des Pectinibranches sont loin d’être aussi variés que les organes mâles. Les parties externes de la génération ont donc une structure semblable à celles des Buccins, des Littorines et même des Cyclostomes. Des lamelles épaisses, jaunâtres, plus ou moins étroites, transversales (feuillets muqueux de Cuvier), sont comprises dans un dédoublement du mantea.. De leur réunion résulte un organe très-volumi- neu\, conique en avant, où il aboutit à l’échancrure que nous avons signalée au manteau, et côtoyé par l’anus. Le cou correspond à la masse buccale et aux circonvo- lations de l'intestin, Ces parties sont enveloppées par la — 153 — peau du Mollusque, très-épaisse, puisque des tendons s’y iasèrent comme à une sorte de squelette externe. Le tissu cutané se continue en arrière jusqu’au foie et à l'ovaire, en s’amincissant brusquement, pour ne plus laisser qu’une petite ouverture destinée à l’intestin et à l’oviducte. Chez le Priam, la cavité du cou ou cavité splanchnique anté- rieure est très-développée ; nous verrons plus loin que la trompe et les circonvolutions intestinales occupent ce vaste espace. "7. En fendant les téguments du cou, on met à découvert le système digestif. Les glandes salivaires adhèrent à la peau en avant et sur les côtés; elles sont disposées tout autour de la poche linguale et descendent sur les côtés de celle-ci pour s’y aboucher en arrière. La poche linguale est énorme, ovoïde ; deux tendons aplatis, larges, résistants, s’y insèrent supérieurement de chaque côté et vont s’attacher aux téguments; ce sont les muscles rétracteurs, et leur force fait comprendre la puissance des organes dont ils sont antagonistes. On trouve, en outre, d’autres tendons plus petits se portant de la poche linguale aux téguments, en haut et en avant. L'organisation de l'appareil de préhension des aliments est ici très-simple. La poche externe est épaisse, formée par des fibres musculaires obliques, de haut en bas, de dedans en dehors, s’entre-vroisant sur la ligne médiane. Sa portion postérieure se recourbe comme un doigt de gant pour donner naissance à un nouveau canal contenu dans le premier et se portant directement d’arrière en avant. Cette deuxième portion, portion moyenne ou ré- fléchie, est assez régulièrement conique; son calibre a — 154 — diminue en avant où elle se termine par une petite tron- cature, Les parois sont très-épaisses. L’extrémité antérieure de la portion réfléchie de l’enve- loppe linguale aboutit à la bouche du Mollusque. Cet orifice, très -étroil, présente deux lèvres horizontales, une supérieure presque lisse, une inférieure garnie de papilles assez grosses, qui se prolongent dans la bouche sous forme de plis longitudinaux. Nous avons vu que la poche linguale donnait naissance à une portion réfléchie ; cette portion réfléchie elle-même se comporte d’une manière semblable. En effet, sa tron- cature antérieure est formée par la réflexion du canal; mais ici il change de nature, et la troisième portion de l'appareil n’est plus que le ruban lingual, très-étroit, porté sur quelques fibres musculaires et protégé par une enveloppe mince, fibro-celluleuse. Il est facile, maintenant, de comprendre la structure et les usages de la trompe du Priam. Les muscles pro- tracteurs de la masse linguale la portent en avant, la portion moyenne ou réfléchie se place entre les lèvres qui lui donnent passage ; elle s’allonge aux dépens de la première portion qui se retourne et peut acquérir une longueur considérable. L’animal peut donc manger, pour ainsi dire, à distance, et faire pénétrer sa trompe à de grandes profondeurs. On s’imaginerait difficilement quelle est la longueur de la trompe déployée chez les Mollusques Proboscidifères, et il faut avoir vu des Nasses à l’œuvre, pour s’en rendre compte. Nous avons examiné avec soin la langue du Priamus, car nous voulions savoir si son étude confirmait les rap- ports zoologiques que nous faisait prévoir la forme exté- rieure de l’animal. Get organe a une structure très-simple ; — 155 — il consiste en un ruban très-long sur lequel sont placées les spinules. On peut exprimer la disposition des denticula- tions par la formule (1.0.1.). En effet, au centre de la langue, se trouve une gouttière assez profonde, paraissant inerme, et de chaque côté descendent obliquement des spinules d’une structure très-simple, dirigées par consé- quent de haut en bas et de dehors en dedans. Il n’existe pas en dehors de ces deux rangées latérales d’autres ap- pendices. La largeur du ruban lingual est remarquable- ment minime, en comparaison surtout de sa longueur, puisqu’elle ne dépasse pas seize centièmes de millimètres. Nous n’avons point encore trouvé chez les différents Mol- lusques, des dimensions assez faibles, pour se rapprocher même relativement de celles-ci. L’æœsophage naît à la partie postérieure et inférieure de la langue ; à cause de la rétraction extrême de la poche linguale chez l'individu que nous possédons, il se portait d’arrière en avant, couché sous la face postérieure de la poche; arrivé au niveau du collier nerveux, il se dirige en arrière, se continue avec les intestins , et leurs nom- breuses circonvolutions réunies embrassent le cul-de-sac lingual en formant une masse considérable. Après un assez long trajet, l’œsophage aboutit à un gésier très-musculeux, réniforme, petit, à cavité à peine sensible. Trois conduits s’y abouchent : un supérieur, œsophagien ; un moyen et supérieur se continuant avec un très-long cœcum ayant les dimensions de l’œsophage; un inférieur, commencement de l’intestin. Tous les trois sont situés au bord concave de l’organe ; le bord convexe répond à la plus grande épaisseur des parois musculaires. L'intestin va se terminer à côté de l’appareil externe de la génération. ER De Le foie, très-développé, ne présente rien de particu- lier à noter. $ 8. Le système nerveux du Priam est analogue à celui des Buccins. Le collier nerveux n’embrasse point la poche linguale comme il le fait chez les Hélices, Testacelles, etc. ; mais il entoure seulement l’œsophage à sa naissance; il envoie de très-gros nerfs à la trompe. Nous avons examiné l’œil, afin de nous assurer si mal- gré sa position défavorable à la vision, il pouvait cepen- dant remplir cet usage. Sa coloration est brune, sa forme très-allongée, ovoïde; on y trouve les mêmes parties constituant l’œil des Murex, Gyclostomes, etc. Diam. maj. 0 millim., 9. — min 0 — 9. $ 9. Résumons maintenant les traits saillants de l’organisa- tion du Priam. La forme de ses tentacules et la position de ses yeux ne se rapprochent que de celles que lon a observées chez quelques genres démembrés des Pleuroto- mes, tels que les DricciA Cagayannensis Reeve; les De- FRANCIA et MANGELIA. Ces genres ont encore un rapport de plus, c’est l’absence complète d’opercule, constatée chez les Defrancia, Daphnella, Cythara, Mangelia. Is sont, du reste, pourvus d’une trompe. La bouche ne peut encore être rapprochée que de celle des Mollusques précédents. Elle n’a aucun rapport avec celle des Struthiolaires, qui est portée par un véri- table mufle. — 157 — Quant à la langue, nous ne connaissons de structure analogue que chez les Pleurotomes ; et, chose singulière, un dessin que nous avons fait, il y a cinq ans, du ruban lingual d’un vrai Pleurotome {s. g. Turris) est presque identique avec celui des spinules du Priam. Cependant les dimensions de la langue du Pleurotome étaient beau- coup plus considérables. Les branchies et les organes de la génération ressem- blent à ceux des Buccins ; nous ne connaissons pas ceux des Pleurotomes pour constater leur ressemblance. Il en est de même de l’appareil digestif, qui offre chez le Priam des caratères très-étranges, entre autres le long cœcum s’abouchant dans l’estomac et analogue à celui que Sou- leyet a décrit chez les Lophocercus. & 10. Nous croyons pouvoir conclure de notre examen, que le Priam se rapproche surtout des Pleurotomes par la plupart des traits de son organisation, et que parmi les Pleurotomes, les Defrancia et Mangelia sont ceux qui of- frent le plus de similitude. Nous classons, par consé- quent, le genre Halia dans la famille des PLEUROTOMACÉS. section des Defrancinæ, établie judicieusement par MM. Adams, pour les Pleurotomes privés d’opercule. Quant aux inductions que l’on peut tirer de lexamen de l’animal, au sujet de sa manière de vivre, elles sont très-bypothétiques. La fragilité de la coquille fait présu- mer que le Mollusque habite les bas-fonds tranquilles ; la longueur de la trompe, mais surtout celle du canal intes- tinal, la faiblesse de la langué, donneraient à penser que le Priam est phytophage, ou bien qu’il vit de matières ex- trêmement ténues, eten partie décomposées. PF Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. — 158 — Explication de la Planche W. Animal entier, retiré de sa coquille, grossi. a, manteau — b, échancrure du manteau au ni- veau de l’anus—c, tortillon —d, pied —e, ten- tacules — f, œil — g, bouche — h, siphon. a, Siphon — b, grande branchie — c, petite branchie. a, glande salivaire — b, poche liguale — c, ses tendons rétracteurs— d, circonvolutions du tube digestif. Intérieur de la poche linguale. a, bouche — b, poche linguale — c, ses tendons rétracteurs — d, portion réfléchie de la poche ou trompe. Plaque linguale. a, gouttière médiane — b, parties latérales. Notice sur les Mollusques observés à l'état vivant aux environs de Saint-Jean-de-Luz, Par M. J. MABILLE. Ayant eu occasion de faire un voyage à Saint-Jean de Luz dans le mois de septembre dernier, j’en ai profité pour me livrer à quelques études sur les Molluques de cette — 159 — contrée. J’ai été, eu égard au peu de temps dont je pou- vais disposer, beaucoup plus heureux que je ne devais m’y attendre : j’ai retrouvé là plusieurs espèces qui, à ce que je crois, n’y ont point encore été observées. Un tel fait m’a paru devoir intéresser les amateurs de la Conchy- liologie, c’est pourquoi j’ai pensé à faire connaître le ré- sultat de mes recherches. Parmi les espèces que j'ai pu recueillir, les unes sont communes et bien connues ; elles n’ont donc d’intérêt qu’au point de vue de la statistique et de la géographie ; les autres, mais en bien petit nom- bre, sont rares; et les avoir trouvées dans une localité où elles n’ont point encore été observées est un fait que je crois pouvoir être regardé comme important. Voici, du reste, la liste de ces espèces : 1. ArIoN rufus L. Habite les petits bois frais et humides des bords de la Nivelle, les haies et le bord des ruisseaux. 2. ArIoN albus Fér. Var. ; Elegans. Habite les bois frais et les prairies de la Nivelle, aux environs d’Ascain. Dans l’état de contraction, l’animal est d’un blanc jau- nâtre brillant; dans l'extension, il perd cette couleur et devient transparent et presque grisâtre ; les bords du pied sont d’un beau jaune orangé; le mucus est assez abon- dant, très-épais. 3. ArION subfuscus Fér. Habite sous les pierres, auprès des sources, dans tous les endroits humides. — 160 — h. Limax agrestis Linn. Habite les lieux humides, sous les pierres, le bois, les feuilles mortes ; s'élève assez haut sur les montagnes. 5. VITRINA Pyrenaica Fér. Très-rare. Habite les montagnes des environs de Saint- Jean, sous les pierres couvertes de mousses et de plantes; se tient de préférence dans les débris de pierres. L'animal est si grand pour sa coquille, que cette der- nière semble entièrement recouverte par le manteau. Le seul individu vivant que j'aie pu trouver, était sur le dos d’un beau gris d’ardoise, finement pointillé de petites ta- ches noires presque imperceptibles. Les côtés et le pied sont beaucoup plus clairs. 6. SUGCINEA longiscata Morel. Moll. Port. 1841. Habite le bord des ruisseaux, dans la vallée de Sarre, vit sur les pierres à demi submergées, sur les plantes aquatiques et sur les morceaux de bois. N’est pas com- mune. L'animal est très-lent et s’irrite avec peine ; il est d’une belle couleur noire ; le dessous du pied gris-noirâtre ; l’a- nimal est finement chagriné. C’est tout ce que je puis en dire ; car, ayant négligé d’entretenir cette espèce dans un état d'humidité constante, état dont elle semble ne pou- voir pas se passer ; elle sécha. et je ne trouvai plus qu’une très-mince pellicule dans mes coquilles. 7. ZoNITES olivetorum Gmel. Habite les bords de la mer, sous les rochers et les ajoncs, parmi les débris de roches schisteuses; les mon- tagnes de Saint-Jean, sous les pierres et les mousses, dans les lieux un peu humides; assez commune ; mais rare dans les vallées. 8. Zonites lucidus (Helix lucid Drap). Habite sous les pierres, dans les endroits frais, à As- cain, à Urrugne. 9. Zonites purus (Helix pura. Ald. Cal. 1830). Habite sous les pierres humides et les feuilles mortes, particulièrement sur les hauteurs des environs de Saint- Jean de Luz. 40. Hezix rotundata Müll. Se trouve au pied des arbres dans les forêts, sous les. pierres, au pied des murs. A1. Hezix constriclo Boubée, Écho du monde savant 1836. — Moquin-Tandon. Hist. Moll. 1855. PI. X, fig. 23. — Helix Pattori, Dupuy. Hist. Moll. (1). Voici assurément la plus curieuse, parmi les espèces que j'ai trouvées. Cette jolie coquille, qui fut rencontrée pour la première fois, en 1836, par le docteur Pittorre, à Saint-Martin d’Albérou, dans le pays basque, semble n’a- voir pas été retrouvée depuis. Je l’ai rencontrée, mais en (1) L'Heux constricta, espèce si longtemps rare a été découverte en 1836 à Saint-Martin d’Albérou par M. Pittorre. Récemment, M. Bouligny en a trouvé plus de quatre-vingts exemplaires aux environs de Lourdes. {Mog. Tand. Rev. zool. déc. 1858). La nouvelle localité mentionnée par M. Mabille, est donc la troisième connue jusqu’à présent, et où habite ce singulier Mollusque. P.F. — 16 — petite quantité, sur les montagnes de Saint-Jean de Luz, sous les pierres et la mousse ; mais là seulement où crois- saient des orties (Urticaurens), ce qui semblerait indiquer que cette plante forme sa nourriture. On ne la trouve qu’à une assez grande profondeur ; il faut, pour se la pro- curer, rechercher de préférence les monceaux de pierres les plus considérables, L'animal est petit, un peu vermi- forme, gris bleuâtre, très-finement chagriné. La coquille est déprimée, presque plane au-dessus et très-bombée en dessous ; elle est mince, glabre, mate, pres- que transparente, très-fragile ; sa spire, composée de six tours croissant progressivement, est un peu bombée., Le dernier tour n’est pas plus épais que le précédent, mais il est légèrement dilaté près de l’ouverture dans sa partie supérieure et un peu comprimé vers linférieure. La co- quille est toute couverte de petites côtes très-fines, très- minces, flexueuses, légèrement obliques par rapport aux tours de spire, surtout sur le dernier. Ges côtes viennent mourir dans l’ombilic qui, placé au centre de la coquille, est rond, étroit, très-profond et ne laisse apercevoir qu’une très-faible partie de l’avant-dernier tour de spire auprès de la bouche. Cette dernière offre assez bien la forme d’un croissant; le péristome est continu et tran- chant. Le bord columellaire sinueux, à peine réfléchi est, à l’extérieur, très-faiblement teinté de rose vers sa partie supérieure ; dans toute sa longueur, règne un sinus assez fort qui se termine à l’ombilic et commence près d’une carène obtuse, placée sur le dernier tour de spire. Le sommet est aplati. — Haut. de 4 à 5 mill. — Diam. de 7 à 8 mill. — 165 — 12. HeuIx Quimperiana Fér. (1). Habite dans les haies, sous les pierres, dans les herbes humides près des ruisseaux. Environs d’Ascain, pentes des montagnes de Saint-Jean. L'animal est très-timide, lent, peu irritable; il porte sa coquille légèrement inclinée dans la marche, il sécrète un mucus blanc, vitreux, très-brillant, mais peu abondant. Sa couleur générale est le noir : elle est assez foncée sur la partie antérieure, ou, pour mieux dire, sur le dos; la postérieure ou la queue, au contraire, est très-pâle ; elle est bien plutôt grise, légèrement carénée et se termine en une pointe assez aiguë. Le cou est grand, moins coloré que le dos; les côtés sont gris. Le pied, d’un gris pâle, est blan- châtre en dessous et presque transparent, les bords seuls présentent une légère teinte bleue. Les tentacules supé- rieurs sont médiocres, d’un gris bleuâtre assez foncé, gros et renflés vers la base; ils diminuent d’une manière sensible au sommet; leur bouton est blanc ; les yeux sont placés un peu de côté et dans la partie supérieure du bou- ton. Les tentacules inférieurs sont petits, concolores et presque de même grosseur partout. Le manteau est gris jaunâtre, inégalement parsemé de taches noires. L’ori- fice respiratoire se trouve caché dans le manteau à droite et presque dans l’avant-dernier teur de spire de la co- quille. (4) L'Herix Quimperiana se trouve sur plusieurs points rapprochés de Brest, Quimper, etc. Des individus recueillis à Brest, avaient été natura- lisés dans les Pyrénées-Orientales, par le docteur Companyo; ils s’y étaient même reproduits avec abondance ; mais une forte inondation du Têt les détruisit (Moq.-Tand.). — En 1839, M. Danthon, capitaine de frégate, re- cueillit cette espèce à Santogna (Espagne) sur une montagne voisine de cette ville (Petit de la Saussaye, Rev. zoo!., p. 121, 1840). P.F. — 164 — 13. 14. 15. Je ne citerai que pour mémoire, les HeLIX nemora- hs, horlensis et aspersa. Les deux premières sont assez rares ; la dernière est abondamment répandue partout. Je n'ai pu trouver un seul individu de l'Hezix pomalia; je ne crois pas qu’elle existe dans cette contrée. 16. H£rix limbata Drap. Commune dans les haies et sous les pierres, sur le flanc des montagnes. 17. HEux Carthusiana Müll. — Carthusianella Drap. Cette espèce est rare; on la trouve sur les gazons, dans les endroits secs, au port de Bidat. 18. Herix hispida Linn. Habite les endroits frais sous les pierres; n'est pas très- commune. 19. Hecix fasciolata Poir. Habite la route d’Espagne sur le corps des peupliers, sous les pierres ; n’est pas commune. 920. HELIX ericetorum Müll. Commune sur toutes les pelouses, surtout aux environs de Sainte-Barbe ; elle est en général de taille moyenne. 21. HeLix cespitum Drap. J’ai trouvé cette belle espèce sur la route d’Espagne, depuis le château d’Urtubie, jusqu’à près de deux kilo- mètres au delà du village d’'Urrugne, ainsi que dans un — 465 — petit bois auprès de cette même route; elle se tient parti- culièrement sur les arbres et les plantes sèches au bord du chemin. 29. Hezix Pisana Müll. Habite la baie de Saint-Jean de Luz où elle est com-— mune. Cette espèce, si abondamment répandue sur toutes nos côtes centrales, et notamment à Belle-Isle-en-Mer et à la Rochelle, où j'ai déjà été à même de l’observer, semble souffrir et ne venir qu’à regret à Saint-Jean, Elle est moins grosse et moins bien caractérisée dans cette dernière localité que dans les deux premières. 23. HeLix variabilis Drap. Vit avec l’Helix Pisana. L'observation faite pour cette dernière espèce peut très-bien s’appliquer à l’Helix va- riabilrs. 2h. Herx acuta Müll. Très-commune sur les pelouses ; mais ne s'éloigne pas beaucoup de la mer. 25, Burimus obscurus Drap. Est assez commun sous les pierres, dans les endroits frais ; rare dans les bois. 26. Burrmus subcylindricus Poir. Habite sous les pierres et les feuilles, route de Bayonne à Saint-Jean de Luz, environs d’Ascain. 27. CLausicrA Rolphii Gray. Cette coquille est assez rare; je l’ai trouvée sous les — 166 — pierres recouvertes de mousse, sur le flanc des monta- gnes, près d’Ascain. 28. CrausiciA parvula Stud. Commune dans tous les bois, sous les arbres, sous les mousses un peu fraîches, contre les pierres. 29. GrausiciA plicatula Drap. Coquille rare ; se trouve sous les pierres, sur les mon- tagnes des environs de Saint-Jean de Luz. 30. BALEA perversa Müll. Commune au long des murs du port, sous les parié- taires, les mousses et les perce-pierres. 81. Pupa umbilicata Drap. N'est pas très-commune ; habite au pied des murailles, dans les racines des plantes qui croissent dans les vieux murs. 32. Pura muscorum Beck. Habite avec le précédent ; très-commun. 33. PLANORBIS albus Müll. Habite les marais de Sainte-Barbe : petite coquille ex- trêmement rare. 34. Paysa acuta Drap. Commune dans presque tous les ruisseaux, vallée de Sarre, ruisseau de Sainte-Barbe. 39. LIMNÆA glulinosa Müll. Très-rarc ; habite le inarais de Sainte-Barbe. — 167 — 36. LimnæaA auricularia Linn. Commune ; même habitation que la précédente. 37. LiMNÆA limosa Linn. Assez commune; habite avec les deux autres. 38. LimNÆA glabra Müll. Commune dans les ruisseaux qui descendent des mon- tagnes vers l’Espagne, à environ deux lieues d’'Urrugne. 39. AnCyLus fluviatihs Müll. Très-commun ; habite tous les ruisseaux; s'élève jus- qu’à mille mètres environ. A0. GyccosroMa elegans Müll. Commun sous toutes les haies ; n’est jamais de grande taille. Al. Byrainia Ferussina Des Moul. Habite les ruisseaux des montagnes. sur les tiges des plantes aquatiques, surtout sur celle du cresson; n’est pas très-commune. h°. ByrriniA Leachii Shepp.—PaLuDINA ventricosa Gray. Rare; l’étang près d’Ascain. h3. ByrninrA tentaculata Linn. Très-commune ; habite avec la précédente. hh. VaLvara piscinalis Müll. Habite les eaux tranquilles, les petits marais ; à Sainte- Barbe, l’étang près d’Ascain. — 168 — L5. NERITA fluviatilis Linn. Tous les ruisseaux, les petites rivières, la Nivelle; ha- bite sur les pierres; très-commune, h6. CycLas cornea Linn. Habite les eaux tranquilles, Sainte-Barbe, étang d’As- cain. h7. Cyoras lacustris Müll. Mêmes lieux que la précédente. Telles sont les espèces que j’ai pu observer dans les environs de Saint-Jean de Luz; Ja faune est riche et in- téressante ; et je crois que de nouvelles recherches ne se- raient pas infructueuses ; car dans le peu de temps que j'ai eu à ma disposition, je n’ai pu fouiller à fond le pays. Ilen a été de même pour l'Océan. J'ai dû négliger les espèces marines, et je regrette vivement de n’avoir pu faire de recherches, d’autant plus que les côtes couvertes de rochers et de récifs presque toujours baignés par la mer, même à la marée basse, m’ont semblé des plus favo- rables. J. M. ER es Études sur les Pholades (Suite). Par P. Fiscuer. $ 4. Nous abordons maintenant l’étude spéciale de quelques Pholades. Le PHoLas acuminata de Sowerby est une des espèces les plus curieuses du genre. Elle abonde dans les roches calcaires de Panama; M. Paz en a rapporté un grand nombre d'exemplaires, et nous a offert un individu con- servé dans lalcool. Voici la diagnose donnée par Sowerby dans le Thesau- rus (Mon. des Phol.). « Testa subpyriformis, clausa, ventricosa, in partes tres obli- « què divisa ; parte antica propè marginem ventralem lævigata, « in medio et ad dorsum minutè radiatim scabra; parte media « latè plana, epidermide crassa induta ; parte postica acutè an-, « gulata, attenuata, fascia serrata marginata, epidermide la- < minis angulatis induta : margine ventrali integumento elon- « gato, integro ; margine dorsali integumento ad umbones ma- « gno, subquadrato, posticè altero elongato, propè umbones ro- « tundato, marginibus ventralibus valvarum unidentatis. » Fig. Individu adulte : f. 48-49. — jeune: f. 50. A Cette description, bien suffisante pour reconnaître l’es- pèce, est très-incomplète au point de vue de l'étude dé- taillée que nous avons entreprise. Nous allons donc pas- ser en revue les valves, les pièces accessoires, la coquille jeune et l’animal. 19 22 — 170 — A. Valves. Elles sont allongées, claviformes, arrondies en avant, acuminées en arrière, La structure de leur face externe les fait diviser en trois parties, limitées par deux sillons allant des crochets au bord libre de la coquille. 1° Area antérieure. Limitée en avant par le bord anté- rieur ; en arrière, par le sillon vertical antérieur. Elle est subdivisée elle-même par une ligne oblique d’avant en arrière et de haut en bas, en deux portions : une supé- rieure épineuse; une inférieure lisse ou callum. La surface épineuse est ici analogue à la partie antérieure des Pholades non closes et des Tarets ; elle est constituée par des lamelles obliques très-régulières, serrées, croisées par des sillons longitudinaux qui leur donnent un aspect denté ou festonné. Presque tous les naturalistes qui ad- mettent la perforation mécanique des Pholades, considè- rent cette partie comme jouant le rôle principal dans cet acte. Le callum, plus épais et plus mat, varie beaucoup chez les individus. Extérieurement, il semble avoir une struc- ture analogue à celle de la surface épineuse, mais les la- melles sont obsolètes; elles peuvent même disparaître complétement. Vue à un fort grossissement, la matière constituante du callum est amorphe; pas de trace dépi- derme. Nous avons vu déjà que la présence du callum était l'indice du développement complet de la coquille. 2% Area moyenne. Fortement épidermée, cette partie est triangulaire, à base inférieure ; lépiderme épais, la- melleux, est sillonné grossièrement en travers. ‘ 30 Area postérieure. G'est sur cette surface que sont implantés des prolongements épidermiques triangulaires, à sommet aigu, libre ; qui peuvent, à Pétat frais, se rele- — 171 — ver et former avec la coquille un angle de plus de 45° ; ces lamelles, très-nombreuses, sont imbriquées régulièrement et dépassent de beaucoup le bord postérieur. On les re- urouve chez quelques autres Pholades classées dans les Parapholas : PaoLas calva, Janellei, Incri, etc. La surface interne des valves est divisée en deux por- tions seulement par lPapophyse pariétale correspondant au sillon longitudinal antérieur de la face externe. L’apo- physe saillante, dans toute sa longueur, se termine par un renflement arrondi. À l'extrémité postérieure de la face externe de la co- quille, se voient les lamelles épidermiques imbriquées ; à leur base existe un diaphragme membraneux, séparant en deux portions l’arrière-cavité des siphons. Charnière. Apophyse styloïde mince, courte, peu re- courbée, aiguë au sommet ; crochets à peine recouverts par la callosité cardinale ; celle-ci se place plutôt en avant et fournit un prolongement anguleux au-dessus des cro- chets. Il existe un rudiment de fossette ligamenteuse. Impression musculaire antérieure interne, allongée ; postérieure très-longue ; impression palléale tout à fait marginale, peu profondément échancrée. B. Pièces accessoires. On ne trouve au premier abord chez cette espèce que trois pièces accessoires. 1° Protoplaxe. Le protoplaxe est formé par deux pièces soudées sur la ligne médiane ; leur réunion constitue une sorte d’écusson tronqué en avant, élargi et terminé en poiute en arrière ; concave en dessous, convexe en des- sus. Gette pièce, plus ou moins usée, encroütée, n’offre aucune apparence de’ siries, lamelles, ete. Sa structure microscopique n’a rien de régulier et paraît amorphe. Elle est très-remarquable en dessous ; de sa circonfé- == 90 rence part une lamelle constituant une deuxième paroi, percée à son centre et faisant un diaphragme à ouverture pyriforme. Le prolongement du manteau destiné au pro- toplaxe, est donc logé dans la cavité comprise entre les deux lames supérieure et inférieure du protoplaxe. Nous retrouverons une disposition semblable chez les Mar- tesia. 2 Métaplaxe. W semblerait au premier abord que le mésoplaxe manque; il existe réellement, mais soudé au métaplaxe. Nous décrirons donc ici la pièce résultant de leur réunion. Elle est allongée, subtronquée en avant, atténuée en arrière, légèrement bombée en dessus. Un examen atten- tif fait découvrir que sa portion antérieure, dont la sur- face forme presque un angle droit avec la portion posté- rieure ou horizontale, en est séparée par un sillon indice de la soudure. Le mésoplaxe n’est autre chose que la partie antérieure recourbée en bas verticalement, position qu’elle occupe dans les espèces où elle est distincte. Sa forme est triangulaire, à pointe en bas, à base en haut; un sillon longitudinal et vertical la sépare en deux moitiés symé- triques réunies sur la ligne médiane. Le métaplaxe proprement dit est également divisé en deux portions symétriques ; son extrémité postérieure est tricuspide. Le coloration de ces pièces est d’un jaune ambré plus ou moins pâle suivant les individus, et ayant le plus sou- vent une apparence cornée. La structure microscopique n’est plus amorphe, mais régulièrement constituée par des cellules d’un volume assez considérable, à peu près égales entre elles, arrondies ou polyédriques. On peut les aper- — 173 — cevoir même à un faible grossissement ; et ce fait surprend beaucoup à cause de la différence complète qui existe entre la structure du protoplaxe ct celle des mésoplaxe et métaplaxe réunis. Nous avons, du reste, retrouvé la même disposition cellulaire chez d’autres Pholades. Quant à la nature même des cellules, elles nous paraissent creu- ses, à cause des ombres portées par la lumière, de leur transparence et de la légèreté des parties dont elles de- viennent l’élément fondamental. 30 Hypopiaxe. La pièce inférieure est très-longue et étroite, pointue en avant, subtronquée ou bifide en arrière, où elle s’unit à deux pièces accessoires soudées sur la ligne médiane et ayant la forme d'un fer de lance. La portion antérieure a une structure celluleuse semblable à celle du métaplaxe. Elle est également composée de deux pièces réunies. Il n'existe aucune trace de tube calcaire ou ligamen- teux, qui est remplacé ici par les longues lamelles de l’area postérieure, lamelles comparables, jusqu’à un cer- tain point, aux palettes des Teredo. Nous reviendrons gur cette hypothèse. C. Coquille jeune. M. Deshayes a eu lobligeance de nous communiquer deux individus jeunes de cette es- pèce, dont l’étude nous intéressait particulièrement. Ils sont remarquables par l’absence complète de pièces accessoires en dessus et en dessous. Leur aspect les rap- proche beaucoup des vraies Pholades (PHoras dacty- lus, etc.), à cause de la largeur de Péchancrure antérieure ou pédieuse. La callosité columellaire est très-mince; l'espace compris entre elle et le sommet de la coquille n’est pas encore comblé. L’area antérieure ne comprend que la portion épineuse ; — 174 — par conséquent pas de traces de callum. Gette disposition rend léchancrure antérieure ovale; ses bords. coupés par un plan oblique, s’étendent, d'avant en arrière, jus- qu'aux renflements marginaux des apophyses pariétales, qui se touchent sur la ligne médiane. Il est à remarquer que les bords de léchancrure ne sont point taillés en biseau, mais carrément, ce qui Îles fait paraître épais et éburnés. Echancrure palléale moins profonde que chez l’adulte. Parties médiane et postérieure de la coquille minces et contrastant avec l’épaisseur de l’area antérieure. Les la- melles sont peu développées, à peine prolongées ; pas de diaphragme transverse. En résumé : chez les jeunes, pas de pièces accessoires, ni de callum ; chez les adultes douze pièces accessoires, savoir : 1° deux callum, 2° deux protoplaxes, 3° deux mésoplaxes, 4° deux métaplaxes, 5° quatre hypoplaxes. Ces douze pièces, par les progrès de l’âge, se réduisent à quatre ou cinq : un ou deux callum, un protoplaxe, un métaplaxe, un hypoplaxe. Ges considérations morphologiques montrent toute limportance des études comparatives entre Pholades d’une même espèce, mais d’âges différents, et nous les développerons à là fin de ce travail, à propos des rap- ports des Pholades avec des Mollusques de genrés voisins. D. Animal. Dans sa coquille, l’animal est clos de tous côtés, excepté en arrière, daps la cavité des siphons. Üne lame, ou prolongement épidermique, revêt toutes les parties extérieures à la coquille, et s’étend entre les bords des valves. Elle limite exactement lentrebäillement des valves qui ne peut avoir lieu qu’en avant, et ne saurait dépasser 2 ou 3 millimètres. ur Plusieurs circonstances s’opposent ici à l’entrebâille- ment de la coquille. Au premier rang nous devons citer la position du muscle adducteur antérieur. Nous avons déjà vu (p. 56) que ce muscle s’insérail sur les callosités cardinales, et que chez les espèces où ces callosités sont fortement renversées en dehors et ex- térieures pour ainsi dire à l’animal, le muscle adducteur, par sa contraction, agissait comme un véritable liga- ment, et faisait basculer les valves sur les crochets en les entr’ouvrant, Chez le Pholas acuminata, où les callo- sités cardinales sont à peine portées en dehors et où les muscles, par conséquent, sont intérieurs, leur action, dans lPentrebâillement des valves, est nulle ou presque nulle ; on peut conclure de cette disposition, qu’un simple examen des callosités cardinales suffit pour déterminer le degré d’entrebâillement des valves, et que cette action est en raison directe du renversement des callosités. Enfin, la présence des pièces accessoires inférieures vient encore s'opposer à l’écartement des valves. L'animal est moulé sur la surface interne de sa co- quille, claviforme, globuleux en avant, subtronqué en ar- rière. Le manteau, clos de toutes parts, se continue en ar- rière avec les siphons. On y voit en dessous et en avant un raphé médian correspondant à lPentrebâillement des valves. Du manteau partent divers prolongements destinés à la formation et à l’accroissement des pièces accessoires. Tel est, en dessus et en avant, le repli correspondant au pro- toplaxe. Il est pyriforme, lancéolé en arrière, arrondi en avant et surmonté d’une petite expansion arrondie. Sim- ple en dessus, où il s’applique sous la paroi supérieure du protoplaxe, il offre en dessous deux duplicatures re- = Me couvrant ja paroi inférieure de la pièce calcaire, et de plus une légère dépression médiane au niveau de la ligne le fusion des deux moitiés symétriques du protoplaxe. Les prolongements destinés au métaplaxe et à l’hypo- plaxe n’ont rien de spécial; leur forme est analogue à celle de la pièce qui leur est superposée. Muscle adducteur antérieur faible ; postérieur épais; muscle palléal très-fort, surtout en arrière. L’extrémité postérieure de l’animal est semi-cireulaire, à concavité tournée en arrière ; du centre de Ja conca- vité partent les siphons réunis dans toute leur longueur, assez courts et faibles ; leurs orifices externes sont situés sur le même plan et garnis de tentacules triangulaires. Les muscles rétracteurs des siphons semi-lunaires se ren- forcent en arrière. En fendant le manteau, dont la consistance, l’épaisseur et la couleur, rappellent celui des Mytilus, on met à dé- couvert les organes principaux de l’animal. Nous ne signa- lerons ici que les faits les plus saillants, en délaissant les détails d'organisation intime dont l’importance est peu considérable, et qui, d’ailleurs, seront rappelés plus tard, dans Ja comparaison des Pholades entre elles. La bouche, tout à fait supérieure, est entourée de ten- tacules assez développés. La masse abdominale renflée et volumineuse, est sphérique en avant, où elle est terminée par un petit mamelon rudimentaire et représentant le pied; en arrière, elle se prolonge en une pointe très- aiguë dont le bord supérieur donne attache à un prolon- gement cellulo-fibreux, très-mince, presque membra- neux, qui va s'attacher, en s’épanouissant, sur la coquille, à côté des muscles adducteurs postérieurs; il constitue le muscle rétracteur du pied réduit à sa plus simple ex- En pression, el il n’en saurait être autrement, en vertu de cette loi physiologique, que les muscles moteurs d’un or- gane primitivement actif et réduit à l'inaction ou atrophié, subissent une transformation spéciale, qui a pour effet de les atrophier eux-mêmes. Les branchies étroites, minces, à rayons assez gros, m'ont paru moins longues que chez les autres Pholades ; elles s’unissent entre elles, en arrière de la masse abdo- minale et au niveau de lorifice interne du siphon bran- chial. Elles ne se prolongent pas dans cet organe; mais on ne pourrait s’assurer pertinemment de ce fait qu'après un examen attentif de l’animal vivant. En résumant à grands traits l’organisation du PHoras acuminata, on voit qu’il diffère des vraies Pholades (Pao- LAS dactylus, costala, candida, etc.) par son manteau complétement fermé et l’absence ou l’état rudimentaire du pied; mais l’étude de la coquille jeune nous fait déjà présumer une structure différente de lanimal; car la vaste échaucrure antérieure des valves est incompatible avec un manteau fermé et suppose un pied de grande di- mension qui s'épanouirait au dehors. Ce que nous n’avons pu constater directement chez cette espèce, à cause du manque d'animaux jeunes, nous sera révélé par d’autres formes et l’on pourra se faire une idée des modifications morphologiques des Pholades closes. PSP (La suite prochainement). — 178 — Explication de Ia Planche VE Fig. 4. Coquille de PHoras acuminala vue par sa face externe. — a, portion épineuse de Parea anté- rieure ; b, callum ; c, area moyenne; d, area pos- térieure. Fig. 2. La même vue par sa face interne, — a, callosité cardinale ; d, apophyse styloïde ; e, apophyse pa- riétale; d, diaphragme membraneux postérieur ; e, impression musculaire antérieure ; f, impres- sion musculaire postérieure. Fig. 3. Protoplaxe vu en dessus. Fig. A. Le même vu en dessous. Fig. 5. Pièce postérieure. —a, mésoplaxe ; b, métaplaxe. Fig. 6. Hypoplaxe. — a, portion antérieure; b, posté- rieure. Fig. 7. Structure celluleuse du métaplaxe. Très-fort grossissement. Fig. 8. Animal. — a, manteau: b, muscle palléal; c, muscle rétractear des siphons; d, siphons; e, appendice du manteau recouvert par le méta- plaxe ; f, appendice recouvert par le protoplaxe. Fig 9. Le même; le manteau est fendu sur la ligne mé- diane, d’avant en arrière, et en partie enlevé. — a, masse abdominale ; D, palpes labiales ; 6, bran- chies. Appendice du manteau destiné au protoplaxe, vu par sa face inférieure ; grossi. Fig. 11, 12. Coquille jaune. LL Fig. 10. Note sur des Hélices servant de baromètre pour indiquer la pluie, Par M. C. Réc£uz. J'ai reçu par la poste la note suivante, qui m'a paru pouvoir intéresser les lecteurs du Journal de Conchylio- — 179 — logie, avec d'autant plus de raison, que les mœurs de beaucoup de Mollusques sont généralement peu connues. …. «Nous trouvons dans le Déngler's Polytechnischer Journal les détails suivants, donnés par M. B. Thomas, de Cincinnati (Ohio), sur des animaux et feuilles d’arbres dont la seule inspection peut aider à faire connaître l’état prochain de atmosphère. «Il faat mettre, dit-il, en première ligne les Hélices. Ces animaux ne boivent pas ; pendant la pluie ils ab- sgrbent l’humidité ; qu’ils rendent par la transsudation après la pluie, à des périodes régulières. Mais lÆelix alternata rend sur-le-champ toute son humidité; cela fait, sa couleur passe du rouge clair au rouge foncé, puis au jaune et enfin au brun foncé. D’ordinaire les escargots ne rendent pas plus d'humidité qu’il est nécessaire ; car s'ils transsudaient tout à la fois, ils s’épuiseraient. L’Helix alternata ne se rencontre jamais dehors, si ce n’est avant la pluie ; alors elle grimpe sur l’écorce des arbres et se place sur les feuilles. Les ZZelix clausa, ligera, pensylva- nica et elevata, montent sur les arbres, deux jours avant la pluie, si la pluie doit être abondante et continue; ces animaux se placent sur le côté de la feuille qui est à sec; sinon sur le côté extérieur. La Succinea a des mœurs semblables, et ne se distingue des autres que par sa eou- leur, qui est jaune avant, et bleue après la pluie. « Les Helix appressa, tridentata, folla et paliata, indi- quent la température, non-seulement par la transsudation, mais aussi par leur couleur. Sitôt après la pluie, animal prend une teinte sombre, et dès qu’il s’est débarrassé de l'humidité, il acquiert une teinte claire, tandis qu'immé- diatement avant la pluie, il était d’un blanc jaunâtre, On pourrait remarquer aussi sur son corps. avant la pluie, — 180 — depuis la tête jusqu’à la coquille, des raies qui apparais- sent, par exemple, aux tentacules et sur les côtés des enflures. « Ces escargots mettent seize jours et quatorze heures pour faire un trajet d’un mille anglais. Quand on les voit monter, on peut dire que la pluie va tomber. Ils vivent dans les crevasses de rochers. € G. R.» Un mot sur l’aitération des formes de certaines Coquilles. Dans la dernière livraison du Journal, M. Gassies a fait insérer une Note sur la prétendue introduction d’un Mol- lusque dans la coquille d’un autre, Note dans laquelle il dit que M. PErsT paraissait adopter le fait comme pouvant avoir eu lieu na urellement par l’intrusion volontaire d’une Hélice dans la coquille abandonnée d’une Lymnée. Notre confrère est chargé de travaux malacologiques trop nombreux et trop importants pour avoir eu le temps de lire avec attention la modeste page que j'ai consacrée, en 18538 (1), à l’objet dont il s’agit, sans quoi il n’eût pas commis la légère inexactitude que je ne puis me dispen- ser de relever. d’ai dit qu’il fallait, pour expliquer le fait, admettre qu’une HELIx aspersa, s’élant trouvée par hasard engagée et retenue dans l’intérieur de la coquille d’une Lymnée, l'animal avait continué d’y vivre, etc. J’ajoutai, d’après M. Cailliaud, qu’on obtenait facilement de semblables monstruosités par des moyens artificiels. (4) Journul “e Conchyliologie, L&. IV, année 185%, p. 509. 28. Qu’a fait M. Gassies, qui semble voulcir différer d'o- pinion avec moi? Il a remplacé le hasard : il à engagé une coquille dans une autre, et ly a retenue. Il à justifié, par la pratique, l’explication que j'avais donnée d’une anomalie de peu d'intérêt : je ne vois donc pas trop pour- quoi il me cite au sujet d’une prétendue introduction qu'il se permet lui-même, assez largement, aux dépens des Hélices : restait, il est vrai, le metleur moyen à employer pour fixer la coquille intruse : or, rien n’est plus facile, puisqu'il s’agit simplement ici d’une colle. M. Gassies, en indiquant sa composition, et la manière de s’en servir, met aujourd’hui tout le monde à même de se livrer avec succès à ce genre d'exercice peut-être un peu futile ; mais en même temps il rend un véritable service aux amateurs en leur montrant le peu d'importance et le peu de valeur qu’il faut attacher à cesaltérations de la forme des coquil- les. C’est aussi ce que je disais dans mon article de 1853; car, dans tout cela, M. Gassies et moi nous sommes com- plétement d'accord, et je suis trop heureux qu’il en soit ainsi pour ne pas le constater. S. PETIT, Note sur une monstruosité, Par P. Fiscxer. Nous avons fait figurer, pl. VIL, fig. 11, une singulière monstruosité de lHelix aspersa, qui nous à été commu- niquée par M. Coudert, de Bordeaux. Notre honorable confrère ignore la provenance de cette coquille, dont un seul exemplaire fait partie de sa collection. 2 BD Les tours de spire sont au nombre de 4 à 5 ; le dernier est comprimé, allongé, plane vers sa partie moyenne ; autour de la callosité columellaire existe une carène ob- solète, La bouche est également déformée et plus allon- gée qu’à l'ordinaire. Péristome épais, réfléchi. L’aspect de cette coquille est celui de certains Bulimes comprimés à la base, et se raproche, par sa déformation, des Gibbus. PF Descriptions d'espèces nouvelles. Par M. BERNARDI. CGonus RogirLarpi. (PI VIE, fig. 2-3.) Testa elongata, nitida; anfractus 9-10 subgradati et carinati, concentricé sulcati ; ultimus carinatus, anticè punctis excavatis approximalis, in series plures concentricè regulariterque dispo- silis, nolatus; posticè lævior, ad suturam sulcalus ; apertura recla, marginibus parallelis ; spira alba, maculis subquadratis brunneis ornala; anfractus ullimus fulous, fascia alba, trans- versa, media, maculis rufis interrupta, cinctus. Long. 27 mill. Lat 14 — « Coquille allongée, brillante ; 9 à 10 tours de spire, « presque étagés et carénés, sillonés régulièrement et « concentriquement; le dernier caréné , chargé de séries « concentriques de petits points excavés, existant en « avant et s’effacant en arrière ; on trouve aussi à l’ex- « mité antérieure 2 ou 3 côtes concentriques ; près de la — 183 — « suture le dernier tour porte des sillons transverses « comme sur les autres tours ; ouverture droite à bords « parallèles. La coloration de la spire est, dansies premiers « tours, d’un jaune soufré uniforme ; dans les derniers, « d’un blanc un peu teinté de violet avec des taches « brunes alternes ; le dernier tour est brun, ceint d’une « bande médiane dont les taches ressemblent à celles des « derniers tours de spire. Intérieur violacé. » Hab..….. (Collection du Journal.) Observ. Gette jolie espèce se rapproche du Conus Orion Sow., par sa coleration, et du CG. acuminalus par sa forme. L’exemplaire que nous possédons à la spire l6- gèrement anormale. Fusus BuLBAGEUS. (PI. VII, fig. 1.) Testa fusiformis, crassa, lutosa,apice obtuso, rotundo; anfrac- tus 6, obsoletè carinali et tuberculosi; striis incrementi irregqu- laribus notati; ullimus maxvimus ; sulura impressa; canali recurvo; columella concava, albo-lutescente ; peristomate erasso, non reflexo, posticè vix angulato, intüs luteo-roseo. Longit. 100 mill. Lat. 65 — AIt apert. 73 — « Goquille épaisse, fusiforme, d’un gris cendré, six « tours de spire à peine carénés et tuberculeux ; stries d’ac- « croissement grossières, irrégulières; suture enfoncée ; « dernier tour très-grand ; canal recourbé en haut, colu- « melle concave, d’un blanc jaunâtre ; bord droit un peu « anguleux en arrière, semi-circulaire, épais, non ré- « fléchi, d’un jaune rosé à l’intérieur, » Hab. Manche de Tartarie. (Coll. du Journal. ) Observ, Gette espèce mentionnée, mais sans descrip- — 18h — tion, par M. Valenciennes, appartient au même groupe que le Fusus arthritieus (Journ. Conchyl., p. 386, t. VD, et plusieurs coquilles décrites récemment par M. Dun- ker {Novitates Conch. marines. Liv. 1). Quelques no- menclateurs les rangent dans le genre Chrysodomus So- werby (Neptunea Bolten), qui paraît propre aux mers froides Boréales. Nous tenions à faire figurer cette espèce nouvelle comme un spécimen de la Faune de la Sibérie orientale et des mers du Japon. B. Descriptions d'espèces nouvelles, Se Par M. P. Fiscxer. Hezix ScHRammuL. (PI. VIL fig. 7-8.) Testa trochiformis, conico-elongata, imperforata, tenuis, pal - lide griseo-cineracea; anfractus 6 ; carinati, costis validis longi- tudinalibus muniti; carina denticulata ; ultimus infrà CONVETUS ; apertura subrotunda ; peristoma tenue, simplex. Longit. & will, Lat. . 3 — Alt. apert. 2 — « Goquille conique allongée, trochiforme, imperforée, « mince, d’une couleur gris cendré pâle, analogue à « celle du Pupa éinerea ; six tours de spire carénés, mu- « nis de fortes côtes longitudinales rendant la carène — 185 — « épineuse ; dernier tour convexe en dessous; ouverture « presque arrondie ; péristome simple et tranchant. » Hab. Guadeloupe (Schramm). Observ. Voici encore une espèce intéressante à ajouter au Catalogue de la Guadeloupe. Sa forme la rapproche du petit groupe d’Hélices désigné par Albers sous le nom de Crenea et dont l’'H. Caront peut être considéré comme type. L'ouverture et la base imperforée de l’Hecix Schrammii, lui donnent également l’aspect de petites es- pèces turriculées des Canaries. Aux Antilles, nous ne connaissons guère de ce groupe que quelques coquilles provenant de Cuba. ACHATINA SEMITARUM, Rang. (PI. VIT, fig.A-5.) Cette Achatine, rangée dans la division des Stenogyra, a été décrite assez incomplétement par les auteurs. Le commandant Beau, qui l’a recueillie récemment à la Martinique, nous en a fait parvenir quelques exemplaires. On peut alors constater que cette jolie espèce, à l’état frais, n’est pas toujours d’un jaune corné uniforme; le sommet, arrondi, papilleux, est rougeâtre; la suture est également bordée d’une ligne rougeâtre ; enfin, il existe de véritables flammules longitudinales, brunes, espacées, semblables à celles des Glandines de Cuba. Si cette remarquable variété doit plus tard constituer une espèce, nous proposons pour elle le nom de M. Beau; dans tous les cas, elle fait le passage entre les Achatines et les Glandines, par la coloration, le poli de sa coquille et la forme de sa columelle. ( Hab. les bois des hauteurs de Saint-Pierre. 43 — 186 — SOLENOMYA OCCIDENTALIS Deshayes. (PI. VIE tig. G. ) Testa transversa, elongata, cylindrica, tenuis, pallidè cornea, anticè transversim striata, poslicè lævigata; radiatim striata ; radiis distantibus ; apicibus minutissimis; epidermide vix pro- longato, integro. Long. 18 mill. Lat. 5-6 — « Coquille iransverse, allongée, cylindrique, mince, « d’un jaune corné pâle; striée concentriquement en « avant, lisse en arrière ; ornée de rayons espacés, d’une « teinte plus claire ; sommets petits; épiderme dépassant « peu la coquille, non frangé. » Hab. Guadeloupe (Schramm). Coll. du Journal. Observ. Gette espèce, mentionnée par M. Deshayes, (Journ. Conch., p. 138, t. VI) peut atteindre une taille plus considérable que celle que nous lui assignons, si nous en jugeons d’après des fragments existant dans la collection donnée par M. Schramm au ministère de la marine. Elle serait donc plus grande que le S. parvula Sow., et ses valves seraient moins aplaties. Nous possé- dons l’animal. ANOMALOGARDIA PazraANA. (PI. VII, fig. 9-10). Testa transversa, nitida, tenuis, inflata, anticè rotundata, posticè rostrata et fleæuosa; costis transversis latis, elevatis, et striis intermediis concentricis, minutis, notata ; lunula lanceo- lata ; apicibus inflatis, rugosis; pagina interna valvarum propè marginem brunnea; pagina externa grisea, et posticè fulva, li- neis angulatis, fuscis, litteratis, ornata. Long. 18 mill. Lat. 12-43 — — 187 — « Goquille transverse, brillante, mince, renflée, arron- « die en avant, rostrée et flexueuse en arrière ; ornée de « côtes transverses assez grosses, entre lesquelles se « voient des stries concentriques très-fines ; les côtes se « relèvent vers l’extrémité postérieure ; sommets renflés ; « surface interne des valves brune vers les bords, lisse, « brillante ; surface externe grisâtre, brune en arrière et « chargée de petits dessins anguleux. ; Hab. Panama (Paz). Coll. du Journal. Observ. La charnière de cette petite espèce est presque rudimentaire; sa coloration, sa minceur, la distinguent de toutes ses congénères. Pi Descriptions de Goquilles nouvelles des étages supérieurs des terrains tertiaires. (Suite.) Par M. C. Mayer. 31. CARDIUM præcedens Mayer. G. lesla ovato-rotundata, cordata, subobliqua, subæquila . terali; costis circiter 384, altis ; anticis angulosis, transversim crenatis, posticis rotundatis, ad latera depressis, aculeatis ; in- terstitiis angustioribus ; cardine crasso. Long. 42 mill. Lat. n0 — « Goquille ovale-arrondie, cordiforme, tant soit peu « oblique, presque équilatérale. Côtes au nombre de — 188 — « trente-quatre environ, hautes, un peu plus larges que « les interstices ; celles du côté antérieur sont carrées « et couvertes de petits bourrelets transverses ; celles du « CÔté opposé sont d’autant plus arrondies et déprimées « qu’elles s’approchent du bord postérieur ; leurs orne- « ments consistent en des épines penchées en arrière. La « charnière est remarquablement forte. » Ce Cardium appartient au groupe naturel des C. muri- calum, rugosum, etc. Il tient du premier par sa forme assez large et par ses côtes sensiblement arrondies, et de l’autre par la forme des aspérités qui ornent ses côtes. Il est du nombre des formes organiques qui relient les cou- ches tongriennes et aquitaniennes du midi de l’Europe. Je l’ai trouvé au premier niveau dans la marnière de M. Lesbarritz, à Gaas près Dax, et au second à Saint-Avit près Mont-de-Marsan, dans l’assise n° 5. Je le connais encore de Castel-Gomberto dans le Vicentin, et de Méri- gnac près Bordeaux. Il n’est pas précisément rare aux deux premiers endroits. 32. MyriLus Aquitanicus Mayer. M.testa maxima, elongata, arcuata, plus minusvè inflata, crassa, solida; striis incrementi irregularibus ; adulto ætate ru- gosa, juvenili ætate striis decussantibus subtilissimis, undulatis, ornala; latere antico dilatato, arcuato, compresso, in medio ob- tusè angulato, postico concavo, obtusè carinato ; umbonibus aculis. Long. 200 mill. Lat. 80 — « Coquille de grande taille, allongée, arquée, plus ou « moins renflée, épaisse et solide, couverte de stries « d’accroissement irrégulières et de stries longitudinales — 189 — « ondulées très-fines ; celles-ci s’effacent avec lâge, « tandis que les autres deviennent de plus en plus « fortes. Côté antérieur dilaté, arqué, comprimé, for- « mant un angle obtus en son milieu; côté postérieur « concave, élevé, séparé du dos de la coquille par une « carène obtuse. Crochets pointus. » Ce Moule très-remarquable a été confondu par Basté- rot avec le Mytilus antiquorum, qui n’est autre chose que le M. edulis à l’état fossile. Il se distingue éminem- ment de ses congénères des terrains tertiaires et des mers actuelles, par sa taille et par sa forme arquée. Il varie extrêmement de largeur, d'épaisseur et de cour- bure, mais les passages nombreux que l’on remarque entre ses variétés extrêmes empêchent d’en faire plusieurs espèces. Le Mytilus Aquilanicus est très-répandu dans les trois premiers étages des terrains tertiaires supérieurs ou néo- gènes; il y forme souvent des bancs entiers, comme à Saint-A vit et à Saucats, dans l'étage aquitanien ; et au der- nier endroit et à Gestas près Bordeaux, dans létage mayencien ; on en trouve en outre des valves isolées au premier niveau à Mérignac, Cabannac et Bazas, dans le département de la Gironde, et au second, dans la couche à Peignes et dans le falun bleu à Saucats; il devient rare, en revanche, dans l'étage helvétien : je n’en connais que quelques exemplaires provenant de Salles près Bor- deaux, de Munsingen près Berne et de la Chaux-de-Fonds. C’est vraisemblablement à cette espèce, qu’appartiennent les fragments de moules que l’on trouve de temps en temps dans les faluns de la Touraine, et les empreintes assez nombreuses d’un Mytilus de grande taille que recèle le calcaire à Littorinelles de Mayence et de Wiesbade. — 190 — 33. OSTREA Aquitanica Mayer. O. teslta ovato-rotundata, convexa, satis incrassala; valva inferiore paululum majore, costis circiter 14, altis, fornicatis, interstitiis minoribus, irregularibus, interdum divaricatis, irre- gulariter imbricato-squamosis; umbone mediocri, triangulo, acüto, inflexo, transversimstrialo ; canali lato, mediocriter pro- fundo ; valva superiore alteræ simili, parum convexa, lateribus reflexis ; umbone alteri minore; canali lato, parum profundo ; impressione musculi rotunda. O. undata (Lk) Delbos et Raulin, Bull. Soc. géol. France, 2e série, t. 12, p. 1163. (non Lamk. ) Long. 95 mil. Lat. 82 — « Coquille ovale-arrondie, convexe, assez épaisse. « Valve inférieure un peu plus grande que l’autre, ornée « d'environ quatorze côtes élevées et arrondies, plus « étroites que leurs intervalles, irrégulières, quelquefois « dichotomes, couvertes, à distances inégales, d’écailles a imbriquées; son crochet est médiocre, triangulaire, « pointu, légèrement infléchi en arrière, strié en travers « et muni d’un canal assez large et profond. Valve supé- « rieure semblable à l’inférieure, un peu moins convexe, « à bords réfléchis; son crochet est sensiblement plus « petit et son canal moins profond que celui de la valve « inférieure. L’impression musculaire est ronde, placée « au milieu de la moitié postérieure de la coquille. » Cette huître très-remarquable, et qui n’a rien à faire avec la diagnose que donne Lamarck de son O. undata, caractérise les couches aquilaniennes du sud-ouest de la France. Elle forme un banc entier. riche en coquilles — 191 — rares et belles, à Saint-Avit près Mont-de-Marsan ; on la trouve en outre, de temps en temps, à Larrieg, commune de Saucats, à Haux, à Léogats, à Bazas et à Sainte-Croix- du-Mont dans le département de la Gironde. 34. CERITHIUM Aquitanicum Mayer. G.testa conico-turrita, crassiuscula, solida, longitudinaliter plicata et varicosa, transversim quinque striata; anfractibus con- vexis, medio subangulosis, plicis, interstitiis angustioribus, ar- cualis, asperulis ; ultimo anfractu sutura granulosa, basi tri-vel quadrilamelloso ; apertura angusta, ovata, obliqua; canali brevi; labro denticulato. Long. 27 mill. Lat. 10 — « Coquille conique-turriculée, assez épaisse et solide. « Tours convexes, légèrement anguleux, ornés de plis « longitudinaux arqués, plus étroits que leurs intervalles, « épaissis en un bourrelet de distance en distance et « portant cinq bandelettes transverses étroites, formant de « petites aspérités obtuses à leur rencontre avec les plis « longitudinaux. Le dernier tour est orné de granula- « tions du côté de la suture et de trois à quatre lamelles « du côté de la base. L’ouveriure est étroite, ovale et « oblique. Le canal est court, légèrement réfléchi. Le « bord libre est dentelé. » | Ce Cerithium ressemble au C. lamellosum plus qu’à tout autre ; il s’en distingue par sa forme beaucoup moins élancée, par ses tours de spire plus convexes, pius nette- ment anguleux, par ses plis longitudinaux plus forts, plus obliques et plus profondément découpés, enfin par les granulations que forment les filets transverses supérieurs du dernier tour. — 199 — Le C. Aquitanicum n’est pas rare dans la couche n° 5 du falun de Saint-Avit près Mont-de-Marsan. 35. BuccINuM Aquitanicum Mayer. (pl. 4, fig. 2.) B. testa parva, ovalo-oblonga, crassiuscula, solida ; anfracti- bus complanatis, sutura profunda separatis, longitudinaliter costulatis; costulis crassiusculis, subrectis, interslitiis majo- ribus; ultimo anfractu varicoso, basi transversim striato, striis impressis, regularibus; apertura ovato-rotundata ; labro incrassato. Long. 10 mill. Lat. 5 — « Coquille de petite taille, ovale-oblongue, assez « épaisse et solide. Tours aplatis, séparés par une suture « profonde, ornés de côtes longitudinales assez fortes, « ordinairement presque droites, plus larges que leurs « intervalles. Le dernier tour porte régulièrement un « bourrelet; sa base est occupée par des stries trans- « verses, enfoncées et régulières. L’ouverture est ovale- « arrondie, le bord est épaissi. » Voisine du B. turbinellus, cette espèce s’en distingue par trois caractères constants, à savoir, par les deux va- rices que porte le dernier tour, par l’épaisseur des côtes longitudinales et par l’absence du sillon sutural que pré- sente le B. turbinellus. Elle est très-commune dans la couche n° 6, dite falun de Larrieg, à Saucats près Bor- deaux. 36. Conus Aquitanicus Mayer. C. testa conico-elongata, paululum angusta; spira elon- gata, turrila, scalata, acuta; ultimo anfractu prœælongo, trans- versim lineis fulvis, distantibus, cingulato, sutura angulato-con- cava, basi undulatim sulcato ; labro arcuato, acuto. — 193 — Long. 30 mill. Lat. A1 — « Goquille conique-allongée, un peu grêle. Spire allon- « gée, turriculée, scalariforme et pointue. Dernier tour « très-long, orné de lignes trausverses jaunes assez dis- « tantes et couvert, à sa base, de stries ondulées assez « rapprochées. Bord libre arqué et tranchant. » Le Conus Aquitanicus est une espèce très-distincte, voisine du C. antediluvianus plus encore que du C. canali- culatus (1), et différant des deux par sa forme plus élan- cée et par sa spire lisse à angle obtus. Il est jusqu’à pré- sent caractéristique de l’étage aquitanien et s’y trouve assez souvent à Léognan (dans la carrière de Menou), à Mérignac, et très-rarement à Larrieg, commune de Sau- cats, près Bordeaux. M. BIBLIOGRAPHIE. Gatalogue des Mollusques du département du Var, Par M. Gay. Nous avons insisté trop souvent, près des conchyliolo- gues qui habitent notre littoral, sur l'utilité des recher- ches et des collections locales, pour que nous ne nous (1) C. Dujardini, Desh. — 194 — empressions pas de signaler ceux d’entre eux qui répon- dent à notre appel : c’est ce que nous allons faire aujour- d’hui ee annonçant que M. Gay, secrétaire de la Société des sciences et des arts du Var, vient d'entreprendre la publication d’un Catalogue des Mollusques trouvés jusqu’à présent sur les côtes de ce département. Le rédacteur de ce Catalogue a déjà donné, dans le Bulletin de la Société (1857-1858) la liste des bivalves, dont le nombre s’élève à 116 espèces, chiffre un peu res- treint par suite, sans doute, de la difficulté qu’on rencon- ire pour ce genre de recherches, sur des plages où la ma- rée se fait peu sentir. Nous ne doutons pas que les collec- teurs de Ja localité, encouragés et guidés par la publication dont il s’agit, ne redoublent d’efforts et n’arrivent bientôt à découvrir les Mollusques qui ont échappé aux premières investigations : nous espérons aussi que M. Gay ne recu- lera pas devant les difficultés de la tâche dont il a bien voulu se charger, et qu’il accomplira celle-ci convenable- ment, c'est-à-dire en s’attachant à n’admettre, dans son catalogue que les espèces dont l’habrtat sur les côtes du département du Var aura été authentiquement constaté : c’est, SOUS ce rapport, par une sévére et rigoureuse exac- titude, qu’il pourra donner à son œuvre une valeur réelle- ment scientifique. Avant que M. Gay soit engagé plus avant dans son tra- vail, nous nous permettrons de lui soumettre une obser- vation relativement à l’opinion qu’il a émise au sujet des noms spécifiques. Nous partageons complétement son avis sur les incon- vénients qui résultent de la multiplicité, de la confusion des noms et de la complication des synonymies. Nous pensons comme lui quil est peu convenable, nous —#9ÿse dirons même impossible, de rejeter les désignations spéci- fiques empruntées à la forme, à la structure, à la dimen- sion et à la coloration des coquilles. Nous dirons encore, avec lui, que rien ne semble plus juste que de chercher, dans ce genre de désignations, -le moyen de rendre un modeste hommage aux personnes qui ont contribué d’une manière quelconque aux progrès de la science. Nous irions même jusqu’à accepter les noms un peu grotesques (suivant l’expression de M. Gray) qu’Adanson a donnés aux coquilles du Sénégal. Mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que notre auteur tienne à proscrire les noms empruntés à l’habrtat. Il nous semble qu’il y a là une sorte de contradiction avec les principes qu’il pose, le respect de la tradition et le besoin d'éviter la confusion; car, sous ce dernier rapport, le système de M. Gray, auquel il entend donner un effet rétroactif, ne tendrait à rien moins qu’à ajouter des noms nouveaux à plus de mille espèces désignées, dans la nomenclature malacologique, par des noms de localité. Ainsi, dans le Catalogue que nous annoncçons, il ap- pelle Solemya Lamarkir la Sol. Mediterranea, c’est-à- dire qu’il impose à l’espèce un nouveau nom, comme sil croyait possible de supprimer: par là complétement celui qui lui a été donné par Lamarck. Il en est de même de la Thecidea Mediterranea, qui devrait s'appeler Th. spon- dylea, alors que par un singulier hasard cette espèce ait, plus que toute autre, droit au nom que lui à donné M. Risso, puisqu'elle ne paraît avoir été trouvée jus- qu’à présent que dars les eaux de la Méditerranée. À côté du sacrilice que le rédacteur du Catalogue en question fait de désignations spécifiques, consacrées et — 496 — adoptées partout, il a cru devoir respecter le nom de Baltica, donné par Linné à une Telline qui vit dans les mers du Nord et qui aurait aussi été trouvée sur les côtes de Provence ; inadvertance que nous lui signalons toute- fois, non pour qu’il ajoute encore à la synonymie de les- pèce, mais pour l’engager à nous faire lui-même le sacri- fice d’une opinion dont il n’a pas, de prime abord, aperçu les fâcheuses conséquences. Nous trouvons, dans le Catalogue des coquilles du dé- partement du Var, la description de deux bivalves que l’auteur regarde comme nouvelles, une Venus et un Pec- ten. Pour l’une d’elles la Venus Giraudi, M. Gay n’indique pas les dimensions : il ne dit pas non plus si cette co- quille est globuleuse ou déprimée ; enfin, la description, qui n’est pas accompagnée d’une figure, nous paraît un peu incomplète : nous ne serions pas surpris que cette es- pèce, dont il n’a été trouvé que deux exemplaires, ne fût le jeune âge de quelqu une de nos Vénus connues, ou que ce ne fût même une de ces coquilles exotiques qu’on trouve parfois mêlées accidentellement à nos sables. Nous ne saurions trop engager M. Gay, ainsi que ceux qui s’occupent, comme lui, de notre faune malacologi- que, à se tenir en garde contre ces prétendues décou- vertes qui n’en sont pas, et à se livrer à une sérieuse vé- rification avant d'ajouter à la nomenclature un nom qu’il faut ensuite mettre de côté. C’est probablement ce qu’if sera obligé de faire pour la seconde espèce, le Pecten Foresti, qui, à en juger par la description un peu courte qu’il en donne, ne nous paraît être autre chose que le Pecten similis de Laskey. Cette coquille, selon M. Gay, n’est pas rare dans le voisinage de — 197 — la presqu'île de Gien, et elle doit se trouver sur d’autres points de notre littoral ; mais nous ne l’avons pas encore recue des côtes de la méditerranée, A ce sujet, nous nous permettrons cette observation (dût-elle même être regar- dée comme dictée par un intérêt personnel), que nombre de nos collecteurs se montrent un peu trop réser vés dans la communication des coquilles qu’ils gratifient, dans leur correspondance, des épithètes rarissime, probablement nouvelle. En résumé, si nos conjectures sont justes, la synonvmie du Peigne en question serait maintenant celle-ci : PEcren similis Laskey (1). — tumidus Montagu. — pullus? Cantraine. — Foresh Gay. Nous aurions bien encore quelques petites observations de détail à soumettre à M. Gay; mais il pourrait bien trouver, comme nous, que cet article est déjà un peu trop long, et nous nous arrêterons, en le remerciant de nou- veau toutefois, et en l’engageant à continuer un travail qui peut paraître facile au premier abord et qui, cepen- dant, exige bien des recherches et demande beaucoup de soin, S. PETIT. (1) Cette espèce fait partie d’un groupe intéressant de jolis Peignes, pe- tits, minces, fragiles, généralement orbiculaires, transparents, plus ou moins déprimés et brillants. À ce groupe appartiennent les PECTEN simi- lis, P. Testæ, Costa, P. Groenlandicus, Sow. P. inæquisculptus, Tiberi, P. orbicularis, Sow., et le P. pullus, Cantraine, qui nous paraît bien voi- sin, trop voisin peut-être, du P. similis. S. P. — 198 — Monographia Pneumonopomorum viventium, auctore Lun. PrEtFrEr, 1858. Monographie des Pneumonopomés, Par M. le Docteur Louis PrEIrFFER. M. Pfeiffer a publié, sous ce titre, en 1852, une mono- graphie des espèces appartenant à la grande famille des Mollusques terrestres operculés, dont il portait alors le nombre à plus de 730; mais ce chiffre s’étant notable- ment accru dans ces dernières années, l’auteur a pensé que le moment était venu de publier un supplément. Dans ce supplément, qui à paru depuis peu, M. Pfeiffer donne la description de plus de 300 espèces qui ne figuraient pas dans son premier travail, en sorte que le nombre des coquilles terrestres operculées décrites aujourd’hui, s’é- lèverait à plus de mille. Toutefois, il est évident que nous sommes encore loin de connaître toutes les espèces de cette famille qui vivent sur la surface de notre globe. Des contrées immenses, une multitude d’îles n’ont pas encore été explorées, et, vu la rapididé avec laquelle se font les découvertes, une longue série de jouissances est assurée au collecteur qui ne reculera pas devant la ri- chesse de cette intéressante famille. Ce nombre toujours croissant d’espèces nouvelles a conduit à découvrir des coquilles présentant des diffé- rences de formes et des caractères variés, qui ont servi de base à de nombreuses coupes. Il n’entre pas dans notre intention de procéder ici à l’examen de ces divi- sions génériques. Nous croyons que l’étude des animaux — 199 — apportera d’assez nombreux changements dans une clas- sification qui ne peut être solidement assise sans l’aide de l’investigation anatomique ; mais tout incertaine que peut être encore celle que M. Pfeiffer propose, elle a du moins l’avantage de former des groupes qui pourront venir en aide à la mémoire du conchyliologue, et lui rendre plus facile le classement méthodique de sa collection. Voici, dans l’ordre adopté par M. le Docteur Pfeiffer, la liste des genres qu’il admet dans sa monographie des Mollusques de cette belle famille. GENRE Acicula Hartmann. — Geomelania Pfeiffer. — Truncatella Risso. — Diplommatina Benson. — Cyclotus Guilding. — Opisthoporus Benson. — Pterocyclos Id. — Alycæus Gray. — Craspedopoma Pfeiffer. — Aulopoma Troschel. — Cyclophorus Montfort. — Leptopoma Pfeiffer. — Dermatocera A. Adams. — Megalomastoma Guilding. — Cataulus Pfeiffer. — Raphaulus 14. — Strepaulus Benson. — Pupinella Gray. — Pupina Vignard. — Registoma Hasselt. — Callia Gray. An GENRE Jamaïcia C. B. Adams. — Licina Gray. — Choanopoma Pfeiffer . — Ctenopoma Shuttleworth. — Adamsiella Pfeiffer. — Lithidion Gray. — Otopoma Id. — Cyclostomus Montfort. — Tudora Gray. — Leonia Id. — Cistula 14. — Chondropoma Pfeiffer. — Pomatias Studer. — Realia Gray. — Hydrocæna Pfeiffer. — Bourciera Id. — Stoastoma C. B. Adams. — Trochatella Swainson. — Lucidella Id. — Helicina Lamarck. — Schasicheila Shuttleworth. — Alcadia Gray. Ainsi il s’agit de quarante-trois genres pour une fa- mille dans laquelle on en comptait cinq ou six, ilya douze ans; ce qu’explique le grand nombre des découver- tes, et peut-être aussi la fécondité des auteurs. S. PETIT. — 201 — On Stoastomidæ as «4 family, and on seven pro- posed new genera, sixly-one new species, and two new varieties from Jamaica. By Epwarp Cuirry, 1857. GC. B. Adams décrivit en 1849 un nouveau genre, sous le now de Stoastoma, et y fit rentrer onze espèces, recueil- lies à laJamaïque ; M. Pfeiffer y ajouta une douzième espèce (Cyclostoma succineum Sow.) de l’île Opara; M. Petit de la Saussaye a, le premier en France, attiré l’attention des naturalistes sur ce petit groupe de coquilles, dans le Journal de Conchyliologie. T. I, p. 179 (1850). Depuis cette époque, et à part quelques autres espèces découvertes par GC. B. Adams, le genre ne s’est guère augmenté ; ilconstituait un groupe très-naturel, paraissant propre à la Jamaïque ; car nous doutons encore que l’es- pèce d’Opara se range dans la même division. Ce genre est composé de très-petites coquilles opercu- lées terrestres, se rapprochant beaucoup des Helicina, Trochatella, Lucidella, et appartenant à la famille des Cy- clostomacés. L'animal du S7. pisum a deux tentacules courts, aigus au Sommet, épais à la base; il semble s’aider du mufle dans la marche, et, par conséquent, appartenir à la classe des Mollusques arpenteurs, comme les Tron- catelles et certains Cyclostomes. M. Chitty, après avoir longtemps recueilli des Stoas- toma, les a étudiés avec soin et les classe de la manière suivante : Le genre Stoastoma est élevé au rang de famille et de- 1ù — 202 — vient famille des STOASTOMIDÆ ; celle-ci se divise en huit nouveaux genres : Lewisia Chitty h espèces. W'ilkinsonæa — 13 — Fadyenia — 3 — Stoastoma Adams 4 — Metcalfeia Chitty 11 , — Petitia — 12 — Lindsleya — 25 — Blandia — 9 — Huit genres et quatre-vingt-une espèces; tel est le ta- bleau de ce groupe, dont l’importance est devenue énorme au point de vue de la production limitée des mêmes for- mes. dans une seule localité ; de telle sorte qu’on pour- rait dire des Stoastoma qu’ils sont caractéristiques de la faune de la Jamaïque. M. Chitty décrit ces nombreuses espèces avec grand soin et donne à chacune, courtoisement, le nom d’un conchyliologiste. On ne peut qu’engager cet infatigable explorateur à continuer son œuvre et à compléter le catalogue de la Jamaïque déjà rendu si riche par les découvertes d’Adams. PEL Novitates Gonchologicæ. Figures et descriptions de coquilles nouvelles, Par L. Preirrer et Dunker. ( In-4°. — PI. col.) M. L. Pfeiffer a commencé, en 1854, la publication des Novitates, euvrage destiné à faire connaître les descrip- — 203 — tions et figures des coquilles nouvelles terrestres et fluvia- tiles. En présence de l'accroissement énorme que pren- nent les espèces, il a rendu un service signalé à la science, en dotant la couchyliologie de diagnoses exactes et com- plètes, ainsi que de bonnes figures. Nous félicitons en outre M. Pfeiffer d’avoir intercalé un texte français qui permette aux amateurs de notre pays une compréhen- sion facile des caractères énoncés. Une dizaine de livrai- sons ont déjà paru, et renferment les descriptions d’es- pèces des familles des Helicidæ, Auriculidæ, Limneadæ, Cyclostomidæ, Ampullaridæ, etc. M. Dunker s’est chargé récemment de combler le vide que laissait l’ouvrage de M. Pfeiffer ; en étudiant de sou côté les coquilles marines. Deux livraisons sont en vente. Ces deux publications réunies continueront ainsi l’ou- vrage iconographique de Philippi, et le talent des éditeurs les met à même d’être véritablement utiles aux conchylio- logistes. Pur, Observations sur le genre Gône et description de trois espèces nouvelles, avec un Catalogue alpha- bétique des espèces actuellement connues. 1358. 1 pe -cOL Note sur le genre Dibaphus et description d’une nouvelle espèce de Capulus. 1858, 1 pl. col. Par M. H. CROSSE. Notre ancien collaborateur, M. Crosse, vient de pu- blier deux notices intéressantes dont nous nous empres- — 204 — sons de rendre compte, et qui témoignent de son zèle éclairé pour la science, dans une époque où malheu- reusement le nombre des conchyliologistes semble di- minuer. Dans le premier Mémoire, après avoir donné quelques notions générales sur l’organisation et la classification des Cônes, rapprochés avec raison des Pleurotomes, Pau- teur s’élève contre la tendance fâcheuse des nomencla- teurs, à diviser et subdiviser en groupes génériques, un des genres les mieux caractérisés et les plus homogènes que l’on connaisse. Il passe ensuite à la description des espèces nouvelles, qui sont : Conus Cæœlinæ Nouvelle-Calédonie. — Daullei Ile Mayotte. — Chenui Nouvelle-Calédonie. Les deux premières sont figurées dans son travail; la troisième l’a été dans le Journal de Conchyliologre. Les observations critiques sur la nomenclainre des Cônes ont pour but de réunir des espèces établies sur de simples variétés, et d’appliquer les lois sévères de la priorité; ces remarques judicieuses forment une intro- duction naturelle au catalogue des Cônes. Le nombre des espèces vivantes s’est élevé rapidement dans ces dernières années ; Linné comptait 35 espèces, Bruguière 146, Lamarck 181, M. Deshayes (2° édit. de Lamarck) 219, M. Reeve 268, M. Kiener 324, M. So- werby 404. Le catalogue de M. Crosse n’en renferme pas moins de 450, et cependant il n’admet que des espèces bien caractérisées, rejetant dans un appendice les formes douteuses qui peuvent être rapportées à des variétés ; enfin, l’auteur énumère ‘es nombreux Cônes signalés à l’état fossile. — 205 — Dans son second Mémoire, M. Crosse étudie avec soin la singulière coquille décrite par Reeve sous le nom de Conus edentulus, considérée par Swainson comme un CoNoHELIx, et qui affecte également des rapports avec les genres Mitre, Strombe, Tarière et Pleurotome. M. Philippi a tranché la question en créant pour elle son genre Diba- phus, que M. Crosse regarde comme intermédiaire entre les Cônes et les Strombes. La seule espèce connue est le Drsaraus Philippii Cr., provenant probablement des îles Marquises. Quant au nouveau Gapurus : C. Danieli Cr., c’est une charmante espèce, remarquable par sa brillante colora- tion et rapportée de la Nouvelle-Galédonie. Cette contrée fournit en ce moment beaucoup d’espèces nouvelles, et nous devons à M. Crosse une notice intéressante sur les Bulimes qu’on y rencontre (1855). C’est là que se trouvent décrits les Bur. Alexander et Daniel. Le nom- bre des Bulimes calédoniens a augmenté depuis cette époque, et M. Grosse nous a promis, pour nos lecteurs, un travail critique sur ces belles espèces, travail dont l'actualité est incontestable en présence des additious continuelles que ne cesse de recevoir la faune de notre jeune colonie. P2F. PE — 206 — CURIOSITÉS BIBLIOGRAPHIQUES. Museum Boltenianum. On a reproché, avec quelque raison, aux auteurs du commencement de ce siècle, de s’occuper trop peu des travaux de leurs prédécesseurs, surtout en matière de dé- terminations spécifiques. Dieu merci, les naturalistes de l’époque actuelle ne peuvent encourir le même blâme, et s’ils pèchent, c’est bien par excès contraire. La réaction s’est dessinée dans ce sens; mais, comme toutes les réac- tions, elle a été trop violente et a dépassé son but. Nous n’avons pas ici à rechercher les causes du fâcheux état de la synonymie, à déplorer ces exhumations tardives, inu- tiles, sinon nuisibles, d'ouvrages justement oubliés ; notre rôle est plutôt d'examiner quelques-unes des sources où vont puiser les nomenclateurs dans l'espoir de rajeunir la science, qu’ils couvrent, au contraire, de vieux oripeaux indignes d’elle, et déguisant sa majestueuse simplicité aux yeux des nouveaux adeptes. Le Catalogue de la Collection du docteur Bolten de- vait être une trouvaille heureuse pour les amateurs du nouveau en vieux. Outre sa rareté assez grande, il renfer- mait une belle suite de noms génériques destinés à effacer les noms donnés par les conchyliologues sérieux. C’est ainsi qu’on voit adopter par quelques auteurs les dési- gnations suivantes : Bursa Bolten Ranella Lamarck. Busycon —— Pyrula Lamarck. Vasum — Turbinella Lamarck. Moruu _ Oniscia Sowerby. ARCHITECTONICA — Solarium Lamarck. CYPHOMA — Ovula Lamarck. ELLOBIUM pu Auricula Lamarck. Etc. Ces résultats nous ont porté à chercher si vraiment le — 207 — Museum Boltenianum était digne de l’honneur qu’on lui faisait. Cet ouvrage forme une brochure petit in-8°, de 156 p. et quatre pl. ; il a pour titre : MUSEUM BOLTENIANUM Verzeichniss der von dem verstorbenen Herrn Joacaim FriepricH, BOLTEN, M. D. und physicus in Hamburg, Hinterlassenen vortrefflichen Sammlung Conchylien, Mineralien und Kunstsachen, die am 26 april, d. j. Mongens, um 10 Uhr, offentlich verkauft werden sollen durch den makler, 3. Noopr, Hamburg, 1819. C’est donc simplement un catalogue de vente publié par le courtier ou expert J. Noodt, et renfermant l’énumé- ration des objets (coquilles et minéraux) de la collection du docteur Bolten. Cependant il faut dire que le catalo- gue a été longtemps travaillé et qu’il est loin de ressem- bler aux catalogues de vente, écrits le plus souvent à la hâte et dans un court délai. Le docteur Bolten recueillit des coquilles pendant presque toute sa vie ; il les étudia même avec un soin par- ticulier, car il élabora un nouveau système conchyliolo- gique qui devait être, dans l’avenir, le fondement ou le code de la science dont Bolten serait le Linné « propemo- « dum instar dictatoris vel alterius Linnæi, in hac parte « naturali regnaturus videretur» ainsi que le dit son pa- négyriste. Malheureusement Bolten mourut; son ami D. Schultze. qui avait livré à l’impression quelques pages du catalogue, . le suivit dans la tombe. C’est alors que les héritiers char- gèrent M. Lichtenstein d'ajouter une courte préface la- tine au catalogue, revu et complété par F. Rœding. La préface est datée de 1798 ; elle est imprimée sur le même papier que la première page qui porte le millésime 1819. Cette dernière date doit donc seule être adoptée, — 208 — Le catalogue renferme 1936 N°‘ d’univalves, 484 de bivalves, quelques rares synonymies, pas une seule dia- gnose de genres. La classification est fondée uniquement sur la forme de la coquille, la présence ou l’absence d’ombilic, de péristome, etc. À part quelques groupe- ments heureux, l'auteur semble s'être inspiré de Linné et Gmelin, et ne manifeste aucune tendance vers un but nouveau et profitable à la science. Si l’on adoptait ses genres (chose impossible, puisqu’ils sont sans diagnoses), on amènerait des perturbations singulières. Ainsi : Le genre JaNTHINA de Bolten renferme des Janthines, l’Helix pomatia, etc. Le genre POoMATIA, qui devrait être fait pour l’Hélice de ce nom, contient l’Helix hortensis. Le genre Herzix, en revanche, comprend des Bulimes, des Paludines, et des Limnées. Ces exemples suffisent, nous le pensons, pour détour- ver les nomenclateurs de leur enthousiasme pour un ou- vrage qui n’a jamais été considéré, même par son auteur, comme autre chose qu’un simple catalogue de collection. Dans un autre article, nous nous proposons de donner suite à nos études bibliographiques en examinant un au- ire catalogue aussi peu autorisé que celui de Bolten. P. FiscHEr. ämp. de L. Tire et Ce, rue Ne-des-Bons-Enfants, 3. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. Mars 1859. Des Anomalies chez les Mollusques. Par M. C. Réczuz. « La nature, a dit un savant, est comme le bon Homère, elle dort quelquefois et conséquemment elle rêve : déviant de ses lois, elle enfante des monstres; elle s’oublie, elle se trompe. » Lamarck répond à cela : « La nature étant une puissance qui produit, renouvelle, change, déplace, enfin, compose et décompose les différents corps qui font partie de l’univers, on conçoit qu'aucun changement, qu'aucune formation, qu'aucun déplacement, ne s’opère que confor- mément à ses lois. Et, quoique les circonstances fassent quelquefois varier ses produits et celles des lois qui doi- vent être employées, c’est encore. néanmoins, par des lois de la nature que ces variations sont dirigées. Ainsi, certaines irrégularités dans ses àctes, certaines monstruo- sités qui semblent contrarier sa marche ordinaire... sont 45 — 210 — cependant le produit de ses propres lois et des circons- tances qui yont donné lieu. Ne sait-on pas, d’ailieurs que le mot hasard n’exprime que notre ignorance des causes, » (Phalsoph. zoolog., t. 2. p. 465.) Quoi qu’il en soit, « on entend par anomalie toute dé- viation du type spécilique ; ou, eu d’autres termes, toute particularité du type organique que présente an individu comparé à la grande majorité des individus de son espèce, de son âge, de son sexe, constitue ce qu’on peut appeler une anomalie, (Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire générale et particulière des anomalies, 1. 1%, p. 30). » Les coquilles des Mollusques étant modelées sur la peau de ces animaux, il s’ensuit que toute déviation du type spécifique, dans ces enveloppes testacées, doit être considérée comme si c'était le Mollusque lui-même qui présente cette particularité. Dès lors, nous admettons au rang des anomalies ou monstruosités : 4° La sinistrorsité, lorsque les types d’où proviennent les individus sont normalement dextres, de même que la dextrorsité, dans le cas contraire ; ainsi le Bulimus citri- nus, var. dextrorsus, est une anomalie, parce que le type est normalement senestre; l'Helix aspersa, var. sinis- trorsa, l’Helix pomaria, Muller, est également une ano- malie, parce que le type est généralement dextre; 2° Nous y admettons aussi la scalariformité, quand les types ont leurs tours conjoints ordinairement, ce qui est le contraire dans la Scalaire précieuse ; 3° Nous y faisons participer l’élévation et l’abaissement de la spire, laugmentation de volume, laddition des bourrelets, des varices et toutes les autres anomalies qui sont le résultat d'accidents, et dont on ne voit point d'exemples se reproduire identiquement les mêmes na- — 211 — turellement, tels que la fracture d’une partie quelconque de la spire, réparée ou raccommodée par l’animal, etc. Le comte Porro a appelé le premier lattention des conchyliologues sur ce sujet intéressant, dans les premiers volumes de la Revue zoologique par la Société Cuvié- rienne ; mais il s’est borné à un ou deux exemples curieux et nouveaux. Il existait cependant, dans les ouvrages an- ciens et modernes, d’autres faits qu’il eût paru utile de rassembler, comme nouveaux exemples des déviations que subissent parfois les Mollusques ; ce travail n’ayant pas été fait, nous avons pensé qu’il ne serait pas dépourvu d'intérêt d’en présenter une esquisse, en rassemblant ici tous les faits qui nous étaient particulièrement connus, comme un cadre ouvert à l’attention de nos confrères pour qu'ils viennent y déposer les faits observés par eux et proposer même d’autres divisions. A.— Anomalies observées sur 1cs coquilles. L. SINISTRORSITÉ (Sinastrorsilas). Tendance de certains Mollusques à s’enrouler de droite à gauche quand leurs organes sont disposés dans ce sens, et d’autres fois par l'effet d’une cause inconnue. Lorsque les coquilles sont communément senestres comme lAmpullaire corne d’Ammon, les Tristomes ou Trifores, etc., la sinistrorsité est réputée normale, parce que la très-grande majorité des espèces est sinistrale; mais quand les espèces sont généralement dextres et qu’elles montrent quelques individus senestres, alors, dans ce cas, c’est une anomalie bonne à noter. Il en est de même. dans le premier cas, lorsqu'il existe des variétés dextres. Draparnaud, qui a l’un des premiers appelé lattention = D = sur cette particularité, s'exprime ainsi, dans son T'ableau des Hollusques de la France (1801), p. 141 à 142 : « Un des phénomènes les plus étonnants dans l'his- toire naturelle des animaux, c’est sans doute l’organisation des animaux Gastéropodes à coquille gauche, dans les- quels les organes intérieurs ont une disposition inverse de celle que présentent les autres Gastéropodes. Ce n’est que sur les Mollusques que l’on a observé jusqu’à présent cette singularité remarquable. » L’anatomie des Ampullaires sinistrales a confirmé ce fait, sous le scalpel du docteur Troschel ; mais il reste à démontrer s'il en est ainsi sur la variété senestre des es- pèces ordinairement dextres, et vice versd. À priori, on peut le croire, puisque parmi les hommes, dont la très- grande majorité est dextre, comme l’on sait, on remarque des individus gauchers de naissance, qui ont les viscères transposés, ceux de gauche à droite et ceux de droite à gauche, comme nous en avons été témoin sur une femme gauchère, morte à Necker en 1831. Il y a encore d’autres phénomènes non moins remar- quables; ainsi, d’après les observations de M. Charles des Moulins, l’animal du Planorbe est senestre et sa co- quille dextre ; on a également fait observer que le Mollus- que de l’Ancyle fluviatile estsenestre et sa coquille dextre; tandis que lanimal de lAncyle lacustre est dextre et sa coquille senestre. Draparnaud, contrairement aux faits connus de son temps, ainsi que Muller et Gmélin, niaient qu'il v eût des variétés senestres parmi les espèces dextres. Le second et troisième avaient converti ces monstruosités en espèces, Draparnaud ajoute : « Certains auteurs, et notamment Bruguière, pensent ET que les espèces de Gastéropodes à coquille droite, se pré- sentent quelquefois avec la coquille gauche. J'avoue, dit Draparnaud, que je ne crois pas à de telles variétés, et je regarde la sinistrorsité et la dextrorsité, chez les Gastéro- podes, comme un caractère constant et spécifique ( Ta- bleau, 1. c. ) » Cependant il faut que cet auteur soit revenu plus tard au sentiment de Bruguière, puisque, dans son grand ou- vrage, il cite en synonymie les variétés sinistrales des es- pèces dextres, figurées par Muller et décrites par cet au- teur comme espèces distinctes. Le nombre des espèces gauches était si rare autre- fois, que celles qu’on connaissait étaient réputées uniques, et les variétés dextres des espèces senestres étaient nommées contre-uniques. Parmi les coquilles sinistrales (Æeterostrophes, Mon- tagu, de ‘Exepoc, diffèrent, et de zrpopà, tour, révolution, ou contourné en sens inverse) normales génériquement, les conchyliologues comptent les Physes, Clausilies, Triphores, Mastonia, Ino, Sichar, Lanistes, Columna, etc., et parmi les espèces gauches normalement, les Pupa qua- dridens, tridentalis, Bulimus aureus, Gray; inversus, Lk.; interruptus, Lk.; Pyrula perversa, Lk.; Fusus sinis- tralis, Lk.; contrarius, Lk.; Pleurotoma sinistralis, Petit ; Achatina tricarinata, Lk.; Helix Senegalensis, Lk., et autres, qu’il serait fastidieux d’énumérer. Parmi les coquilles senestres anormales, on compte : 1. Anomalies d'espèces aquatiques. a. Marines. — Buccinum undatum, var. sinistrorsum, Brown, Conch. Illust. of Great Brit. and Ireland. PI. 49, fig. 9, 40. Marginella curta, var. sanistrorsa. (Cab. de M. Petit.) L __ TM Marginella nebulosa, var. sinistrorsa. (Cab. de M®° V° Dupont. ) Chama Petitir (Nobis), lœvigata, rubro dense lineata, var. sinistralis. Cette variété adhère, par un de ses côtés, au type dex- tre de la même espèce. (Cab. de M. Petit.) Ajoutez les autres variétés de Cames gauches. b. Fluviatiles. Planorbis vortex. var. sinistrorsus, Michaud, Gompl. à Draparnaud. PI. 16, fig. 10. Planorbis marginatus, var. sinistrorsus. Ib. PI. 16, fig. 11 et 12. Limnea Sandwichensis, var. sinistrorsa, Souleyet, Voy. de la Bonite. Cette variété, ainsi considérée pas Souleyet, nous pa- raît être une vraie Physe, vivant en société avec la Lim- née. Toutefois, en la présentant devant un miroir et com- parant alors la ressemblance avec cette dernière, on est étonné de leur identité. C’est ce qui a porté Souleyet à en faire une variété gauche de la Limnée desîles Sandwich. 2. Anomales sinstrales d'espèces terrestres. Helix Pomatia, var. sinistrorsa, Draparnaud, Histoire nat. etc. (Helix Pomaria, Muller, zool. dan.) N'est pas très-rare aux environs de Paris. Helix aspersa, var. sinistrorsa, — Très-connue à La Rochelle, où elle se perpétue dans cet état. Helix nemoralis, var. sinistrorsa.—Bouillet, Cat. Coq. Auvergne, p. 31, n’est pas rare en Bourgogne. On la trouve aussi aux environs de Paris et de Versailles. Helix Pisana, var. sinistrorsa. — Charles Porro, Re- vue zool. 1839. PI. 2, fig. 1. a. Je connais plus de dix autres exemples d’Hélices de RE ES cetie catégorie; mais, ne les ayant pas sous les yeux, je ne puis les citer. J’ai vu aussi deux Caracolles exotiques, également senestres. Bulimus su/tanus, var. sinistrorsus. Bulimus maculiferus, idem. Achatina vexillnm, var. sinistrorsa. Achatina wirginea, ibid. 3. Sinistrorsités relatives. Ce sont celles qui montrent autant d’individus senes- tres que dextres dans chaqu2 espèce, comme dans les Partules et les Agathinelles. IL Anomalies par déroulement plus ou moins grand des tours de spire, ou scalariformaté. La cause de cette anomalie n’est pas connue. On a supposé que les espèces dont un ou plusieurs tours inférieurs se détachent des autres, le devaient à quelque circonstance accidentelle; telle, par exemple, qu’à linterposition d'un fragment de paille, de boue sè- che ou de toute autre matière, entre la suture et le tour en état d’accroissement, et qui alors, pressant par dessus, continue ensuite son enroulement à cette même distance et perd ainsi son appui ordinaire. Il n’en est pas de même, sans doute, quand tous les tours sont séparés plus ou moins les uns des autres, parce qu’on a cherché à expliquer cette cause par les accouple- ments adultérins d'espèces normalement turriculées avec des espèces à spire convexe ou surbaissée d’une autre, par exemple, de Bulimes avec des Hélices. M. Gassies, sa- vant conchyliologue d’Agen, qui le premier a émis cette* opinion, a vu ces accouplements adultérins s’opérer sous ses yeux et en a étudié le produit. Les individus nés de x ces unions extraordinaires qu’il attribue à l’influence de — 216 — Pélectricité accumulée dans lPatmosphère pendant un temps orageux, avaient, les uns la forme des Hélices et les autres une forme plus allongée, pupiforme, et à tours par conséquent plus ou moins élevés, sans être tout à fait scalaires. Mais on peut supposer que les accouplements deces derniers entre eux peuvent produire, par la suite, des individus à tours encore plus détachés les uns des autres, à moins toutefois qu’on les regarde comme des animaux neutres ou mulets. Dans ce cas, il faudrait rechercher une toute autre explication. Des études nouvelles sont encore nécessaires pour pouvoir asseoir une opinion avec quel- que certitude, Si l’on peut, jusqu’à un certain point, donner une rai- son plus ou moins plausible sur la scalariformité, il n’est guère facile, autrement qu’en admettant une maladie de animal, d'expliquer cet état très-exagéré du déroulement complet de la spire de quelques coquillages. Say, savant Conchyliologue de New-York, figure, dans son ouvrage sur les Mollusques des États-Unis, une coquille marine en forme de trompe; Leach en donne également un autre exemple dans ses Mémoires de Conchvyliologie ; enfin, Draparnaud en figure un autre dans son Æistoire des Mollusques de France, qui a pour origine l’Hélice cha- grinée. Ces anomalies sont ici Fexemple d’un excès dans la tendance des Mollusques à se dérouler. La scalariformité existe normalement dans le genre Scalaire quien a tiré son nom générique, dont les tours sont détachés les uns des autres, comme l’on sait ; et dans une espèce de Purpura, de Pensacola, très-voisine du Lapillus et qu’on dirait même n’en être qu’une variété scalaire. La scalariformité est anormale dans les Gastéropodes pulmonés, qui y sont plus sujets que dans les autres or- dres, et parmi ceux-ci, cette tendance est plus prononcée dans les espèces terrestres que dans les fluviatiles et ma- rines. On connaissait autrefois peu d’exemples de coquilles scalaires; aujourd'hui les conchyliologues en comptent un certain nombre ; cela vient de ce que la rareté de ces phénomènes donnant du prix aux collections et augmen- tant leur intérêt, chaque collecteur, désireux d’en parer son cabinet, les recherche avec plus de soin. Les écrivains sur la matière les citent dans leurs Catalogues locaux, et la Gonchyliologie les inscrit dans ses annales. Peu d'exemples de coquilles marines scalaires ano- males sont connus; on ne cite guère qu'une variété de cette catégorie appartenant à la Columbella mercatoria et un cas de subscalariformité de la Columbella tringa, var. elongata, Philippi. Le premier exemple a été observé au- trefois par M. Philibert, naturaliste de Montpellier, Parmi les Mollusques terrestres, les Hélices en offrent de fréquents exemples. Helix pomatia, cité par Draparnaud, Hist. Moll. pl 5, fig. 21; Goupil, Moll. Sarthe, pl. 13 ; de Blainville, F. fr. pl. 24, fig. 5 ; Collard des Cherres, Test. Finistère. —On connaîl de cette espèce, une autre variété presque dé- roulée, citée du cabinet du prince de la Tour-d’Au- vergne. : Helix aspersa, var. scalaris, Moquin-Tandon, supplé- ment à la Fauñe Toulousaine ; Bouchard-Chantereaux, Cat. Moll. Boulonnais, n° 38; 1d. cabinet de M. Laugier, chirurgien à Agde, le nôtre, etc. Idem. var. subscalaris. — Nous l’avons recueillie dans M8 — un jardin de Vaugirard avec ja var. sinistrale de lHelix hortensis. Helix pisana, var. scalaris, Payr, Cat. Mell. Corse. pl. 5,.fig. 6, Moquin-Tandon, Ï. c. Helix nemoralis, var. scalaris, Noulet. Moll. Toulouse. Helix hortensis, var. scalaris, Bouillet, Moll. Auver- gne, p. 32. Bouchard-Chantereaux, Moll. Boulonnais, p. 56. Helix (caracolla) e/egans, Brown, Conch. ill. , pl. 40, fig. 28. Helix rufescens, var. subsealaris, Brown. 10. pl. 40, fig. 41 et A5. Helix (caracolla) a/bolabris, var. scalaris : anfracti- bus tribus infimis valdè carinatis. (Cab. de M. Petit.) Helix dentiens, Férussac, var. scalaris. Cette espèce prend fréquemment une disposition scalaire. (1b.) Clausilia bidens, var. scalaris, Bouillet, 1. c. p. 90. Dans les Pulmonés aquatiques ou Amphibiens, on trouve, quant à présent : Planorbis /eucostoma, Millet, var. scalaris. Moquin- Tandon, 1. c. Limnea stagnalis, var. scalaris, Noulet, I. e. p. 12,n° 4. Limnea palustris, var. scalaris, Moquin-Tandon, I. c. Il existe bien encore d’autres espèces; mais elles n’ont point été décrites par les auteurs ; nous en avons indiqué quelques exemples. En feuilletant d’autres ouvrages que ceux cités, il sera facile d'augmenter le catalogue des co- quilles scalaires. IV. Dernier tour de spire séparé seulement des autres. Helix lapicida, Bouillet, Cat. Auvergne, p. 38. Cyclostoma. . . .. Rapporté de Saint-Tho- mas, île danoise, par M. Hornbeck. (Cab. de M. Petit.) NÉS V. Turriculation. ou élévation de la spire en [orme de tour. Planorbis carinatus, var. conico-turritus, Brown, Concb. ill., pl. A1, fig. 38. Planorbis marginatus, var. conico-turritus. Le P/a- norbe en vis de Geoffroy, Coq. Paris, p. 99, pl. 3, fig. 47, 18. D’Argenville, Zoomorphose, pl. 8, f. 4. Turbo spiralis. Poiret, Coq. fluv. et terr., p. 31, n° 2. Helix variabilis, var. conico-turrita, Bouch.-Chant., Moll. boulonnais, p. 35. Helix pomatia, var. conico-elongata, Bouillet, 1. c. AIR Helix Mazulli, var. turrita vel bulimiformis, du Gibel ou mont Etna en Sicile. La raréfaction de l’air des montagnes nous paraît être une des causes de certains changements survenus à ces espèces originaires des plaines ; la mourriture que l’ani- mal y trouve, vient peut-être aussi concourir à ces chan- gements de forme. Quelle qu’en soit la cause, il est cer- tain que l’Helix pomatia, qui est globuleux dans nos plaines, acquiert une spire conique dans les montagnes de l'Auvergne, où il se maintient constamment dans cette forme et semble faire une espèce distincte. On ne peut admettre que le froid, qui règne dans ce pays en hiver, vienne concourrir à ce changement de forme, puisque la même espèce, recueillie dans le nord de l'Europe, en Allemagne et en Suède, ne diffère en rien des individus que l’on trouve à Lyon, limite de la station de cette es- pèce en France vers le midi, à Paris, et dans le reste de la France. | L’Helix aspersa, arrondie et légèrement chagrinée dans nos contrées tempérées, avec un épiderme luisant — 220 — change d'aspect vers le sud-est. Elle perd peu à peu son épiderme en avançant vers les climats très-chauds, de- vient plissée et à plis de plus en plus rapprochés à mesure qu'elle s’élève, en Sicile, sur le mont Etna, dont le point culminantest de 3237 mètres (1672 toises) au-dessus du uiveau de la mer. Elle y devient sensiblement ovoïde, conique et bulimiforme. Peut-être cette dernière forme est-elle due à un accouplement adultérin de cette espèce avec une Bulime. ss Les diverses variations de forme que subit cette espèce, dans cette localité, ainsi que sa sculpture, ont fait distin- guer quelques-unes en espèces distinctes, telles que l'Helix Mazulii, de Jan, l'Helix crispata, de Costa, et plusieurs autres par M. Rossmassler. A ce sujet, M. Philippi ne peut s'empêcher de dire, dans son Enumeratio Moll. Siciliæ, vol. 2, p. 103 : « Valdè cum claro Cantraine miror amicum Cl. Ross- masslerum qui tam subtiliter species distinguit, hanc speciem, sculptura, colore, apertura, divertissimam cum Helice aspersa conjungere. » Cette influence des hautes montagnes à fait donc pren- dre à ces espèces des formes variées. L’Helix arbustorum subit la même influence que les précédentes, de là la transformation d’une de ses deux variétés en espèce : celle des Pyrénées à été nomimée Helix Xatartü, par M. Farines, de Perpignan. V. Enroulement des deux tours en une sorte de peloton de fil. Planorbis marginatus, var. contortoplicatus ( Æelix contortoplicata de Gmélin, Syst. nat. p. 14h), Michaud, Compl. Draparnaud, pl. 16, fig. 11 et 12 ; Bouillet, L. c. p. A4. Anomalie peu rare en France ; nous en avons un — 291 — exemplaire recueilli à Aix, en Provence, et un autre aux environs de Paris (de Meudon). VL Coquilles gigantesques, comparativement à leur volume normal. Pline, le naturaliste, rapporte que les Romains étaient parvenus, en nourrissant certaines Hélices, à augmenter tellement leur volume qu’on s’en servait, de son temps, pour mesurer lhuile chez les marchands de ce produit. Il y en avait qui pouvaient contenir un conge (congius) ; espèce de mesure grecque et romaine. M. Bouillet, Cat. Moil. Auvergne, p. 38, cite une Hé- lice némorale, de ? centimètres de hauteur sur 3 de dia- mètre transversal. Clausilia dubia, var. inflata, Goupil, Moil. Sarthe, p. 34, pl. 2. lig. 5 et 6. Cyclostoma maculatum, Drap., var. major, magis sul- catum Potiez, Gal. Moll. Douai, t. 1, p. 239. ( Cycl. Te- pellatum Zicgler?) VIL Coquilles murines. Ce sont celles qui, dans certaines localités, sont tou- jours plus petites que dans Pétat où on les trouve géné- ralement ailleurs. L’Helix aspersa, du Boulonnais, citée par M. Bouchard- Chantereaux, est beaucoup plus petite que dans toute au- tre localité ; on en trouve, parfois aussi une variété fort petite aux environs de Paris. VIIL Coquilles dont le dernier lour de spire est devenu veniru. Physa acuta, var. anfractu infimo ventricoso. — Physa subacuta, Lk. 6(2) p. 157, n° 4. Noulet, Moll. Toulouse. IX. Coquilles à columelle devenue torse ou srnueuse. = Sms. ns Hélix carthusiana, Drap., var. columella sinuosa , Noulet, 1. c. X. Coquilles dont les côtes ou les stries se sont oblité- rees. Helix pulchella, Muiler, var, costis lamellosis nullis. Helix muralis, Muller, var. striis subobliteratis. Helix undulata, Michaud, Complém. à Drap., p. 21, n° 31, pl. 44, fig. 9-10. XI. Coquilles ordinairement opaques, trouvées crislal- lines dans certaines localités. La matière calcaire est nécessaire aux Mollusques tes- tacés, ce qui fait que ces animaux vivent généralement dans des milieux où la chaux carbonatée abonde. Quand, cet élément leur manque, la coquille qu’ils produisent s’en trouvant appauvrie et la matière muqueuse prédomi- nant, le tout est plus mince ei comme vitré. M. Lecoq a recueilli, dans les Pyrénées, sur un terrain généralement granitique, une espèce d’Hélice, dont le nom m'échappe, et qui était d’un aspect cristallin. XIT. Ouverture calyculée. On trouve fréquemment à l'île de France le Pupa sul- cata, à ouverture doublée, à l’intérieur, d’une autre ou- verture parfaitement détachée, simulant une coquille en- châssée dans une autre. ( Cabinet de M. Petit.) XIIL. Coquilles à double ouverture. Charles Porro, de Milan, a décrit et fait figurer, dans la Revue zoologique, 1839, pl. 2, une Clausilie ayant deux ouvertures, l’une à l’avant-dernier tour et l’autre au dernier, comme d’habitude ; circonstance fort rare et si- gnalée pour la première fois par cet auteur. Il ne faut pas comprendre, dans cette sorte d’anoma- — 293 — lie, ces coquilles, dont l'animal, après avoir terminé son têt, recommence un autre tour en laissant subsister à découvert l'extrémité du canal supérieur, ouverture qui, jointe à celle par laquelle sort le Mollusque et celle au canal de ce tour, donne trois ouvertures à la coquille, parce que ce caractère est propre au genre Tristoma ou Triphoris, de M. Deshayes. XIV. Une des valves devenue operculhiforme. Les Huîtres, quelques Peignes, Games, Spondyles, etc. ont, dans leur état normal, une de leurs valves plate et moins grande que l’autre ; mais il y a des espèces d’autres genres où les deux valves, constamment convexes et égales, montrent parfois l’une d'elles très-convexe et l’autre très-plate, operculaire et toujours plus petite. Voici les quelques exemples que nous connaissons : Venus Dombeyi — valve droite operculiforme, la gauche très-bombée. (Cabinet de M. Janelle.) Venus (Tapes) decussata — valve droite très-concave et la gauche operculiforme. (Cabinet de M. Delessert.) Venus (Tapes) papihionacea. — Elle présente la même anomalie que la précédente. — Nous en possédons un exemplaire. XV. Anomalies de la charnière. Venus macrodon, du Cap de Bonne-Espérance. Cette espèce, qui présente ordinairement trois dents sur chaque valve, s’engrenant ensemble, ne nous à offert qu’une seule dent longitudinale, élevée, dentelée en crête, sur une valve, et une cavité correspondante sur l’autre, longeant le bord cardinal, dans laquelle la dent en crête venait se loger. (Cabinet de M. Janelle.) Les espèces du genre Tapes ont la charnière formée de trois dents peclinées ou légèrement divergentes sur cha- nn que valve ; mais cette charnière est sujette à varier, car on en trouve plusieurs sur lesquelles une des dents est avortée, tantôt sur une valve et tantôt sur l’autre. Les Tapes aurea, texlurata et geographica, nous ont souvent présenté cette anomalie. EH. Amomnalies relatives aux atmHimAaux. I Un seul siphon; point de palpes labiales. Les Tellines ont deux siphons très-longs, annulés, et une paire de palpes labiales, lancéolées, &e chaque côté de la bouche. Üne espèce nous a présenté une singulière ano- malie de ce genre; c’est la Tellina incarnata de Linné, Syst. naturæ, non fauna suecica (Tellina depressa de Gmélin). Cette espèce, qui a ordinairement deux siphons à la cloison du manteau, comine ses congénères, n’en avait qu’un seul, bien conformé, égalant dans sa contraction les deux tiers de sa coquille ; l’autre siphon manquait, et la cloison palléale ne présentait, à sa place, aucune trace de perforation! La bouche de ce même Mollusque, assez grande et entourée de lèvres en bourrelets tout autour, n'avait aucune trace de palpes labiales sur ses côtés! Cependant l'individu observé était adulte et bien confor-- mé dans tous ses autres organes. IL. Branchies uniques, ou l’une des deux avortée. La Tellina (arcopagia) crassa, a deux branchies extrê- mement inégales et de forme carrée : l’interne est si grande, qu’elle enveloppe le corps de l’animal comme les lobes de son manteau; l’externe est si petite et si haute, qu’il faut relever en entier les lobes du manteau pour l’apercevoir. Ghaque paire est réunie si intimement — 225 — au CÔLÉ postérieur, qu’on ne voit aucune trace de suture, de sorte que les feuillets de droite semblent se continuer avec les feuillets de gauche comme ua ruban. MM. Valen- ciennes et Duvernoy n’ont vu qu'une seule branchie sur ce. Mollusque ; auraient-ils manqué de rechercler la se- conde, ou bien aurait-elle avorté sur leurs exemplaires ? La Tellina balthica ne nous a montré qu’une seule branchie, plus épaisse qu’on ne la voit d’habitude chez les Tellines, de chaque côté du corps ; mais comme nous n'avons pu examiner qu’un seul individu de cette espèce, peut-être que ce que nous regardons comme une anoma- lie, pour linstant, est un état normal pour cette espèce, comme dans la Tellinide de Timor. D’autres recherches viendront éclairer cette question. IL. Présence des tubercules oculifères sur des Mollus- ques qui n’en possèdent point habituellement. Les Peignes, les Spondyles, les Anomnies et quel- ques autres genres de Monomyaires, offrent, tout autour des lobes de leur manteau, des tubercules munis d’un point oculaire éclatant, interposé entre les tenta- cules ; les Huîtres n’en montrent jamais de traces : cepen- dant, en ouvrant quelques Huîtres au mois de mars 1854, nous fûmes surpris de voir sur l’une d’elles, beaucoup plus grosse que les autres, des mamelons assez gros, al- ternant avec deux ou trois tentacules, et portant un point oculaire à l’extrémité, très-brillant et d’un reflet bleu pâle, absolument semblable à ceux du Pecten maxi- mus : c’est le seul exemple qui se soit depuis présenté à notre observation. Peut-être a-t-il été remarqué par d’autres; mais comme nous ne lavons vu citer nulle part, nous rangeous ce fait dans la catégorie des ano- malies. GR. 16 Des monstruosités chez divers Mollusques, Par F. CaILLiAuD. Nous n’entendons pes citer ici tous les nombreux effets des monstruosités qui affectent souvent les Mollus- ques , ces résultats difformes, ces anomalies variées et répandues qu’éprouvent involontairement ces animaux. Ces désordres sont déterminés, soit par prédispositions na- turelles des êtres, soit par une foule d'accidents survenus dans le cours de leur existence, et qui, souvent encore, doivent agir même sur leur génération, Ges cas acciden- tels sont assez souvent produits par les brisures des coquilles, auxquelles sont plus spécialement exposés les Mollusques terrestres, et aussi par les attaques de nombreux petits animaux vermiformes etautres, qui s’in- troduisent dans les univalves malgré la défense des oper- cules, et parfois dans les bivalves ; ainsi, les Moules de cer- taines localités, comme celles du plateau du Four, près le Groisie, sont perforées par de petits Annélides qui, en ce cas, détruisent le Mollusque (1). D’autres maladies occasion- nent des difformités. Nous avons recueilli, en ce genre, (1) Sur cetécueil, où vivent isolés deux gardiens du Phare, des Moules seraient une resscurce incontestable, mais elles n’ont pas réussi, malgré les diverses tentatives faites pour les y introduire: ces Mollusques ont toujours été promptement détruits par les petits perforants abond2m= ment multipliés sur cet ilot, probablement en raison de sa nature cal- caire que recherchent les perforants, et où les Huitres, les Littorines (dites Bigorneaux), de même que les Moules ne peuvent prospérer. C. é — 9227 — une nombreuse collection provenant de bien des contrées, et où ces difformités sont quelquefois des plus bizarres. Nous citerons le PEGTEN varius. Lorqu’une maladie ou faiblesse du muscle adducteur des valves ne lui permet plus de les rapprocher assez pour fermer la coquille, dès lors celle-ci reste bâillante d’un demi-centimètre eni- viron ; dans ce cas, le besoin qu’éprouve le Mollusque de se clôturer, lobligerait à joindre les bords de la coquille par l’augmentation de son test, qu’il sécrète et prolonge également sur chaque valve, en formant un coude brus- que et rapide, jusqu’au point de contact (1). Neus pos- sédons plusieurs cas de cette monstruosité chez les PECTEN varius et polymorphus, l'UNGuLINA du Sénégal, le Car- piuM edule, et le MyTrcus edulis de nos côtes. Nous avons recueilli la Vénus croisée de Lamarck, ou Tapes decussala, fortement bistournée; ce fait provient fréquemment de la gêne dars laquelle le Mollusque a vécu. retenu entre des roches ou autres obstacles; dans cette circonstance, il en porte les empreintes; mais, le plus souvent, c’est une anomalie du Mollusque qui lui fait af- fecter la forme de l’ArcA distorta. Nous citerons la VENUS verrucosa dont la valve droite est très-bombée, et la valve gauche plate imitant une Cor- bule. Nous possédons encore le Tapes decussata déformé de la même manière. La Bucarde Gœur-de-Cérès { Lam.) CARDIUM monstro- sum (Chemn.), est citée par Lamarck comme étant une espèce constante, attendu, dit-il, que cette même forme se reproduit ; nous ne partageons pas cette opinion. Assez souvent les mêmes monstruosités se répètent, mais non (4) Nous avons recueilli dix exemplaires de cette difformité sur les côtes de la Bernerie (Loire-Inférieure) et celles de Ja Rochelle, C: » x ER avec des formes arrêtées et précises, au contraire tou- jours avec des différences entre elles qui ne peuvent pas caractériser une espèce. C’est ainsi que le CARDIUM mons- trosum nous a infailliblement montré les caractères de la Bucarde Cœur-de-Vénus, GarpiuM cardissa (Linn.), mais à l’état de monstruosité. Le Pnoras dactylus, variété callosa, est assez souvent difforme en raison des obstacles qu’il rencontre pour per- forer le gneiss ; car il est obligé de tourner dans son trou. Rencontre-t-il, sur son passage, un fragment de quartz trop résistant pour être détaché de la roche, cet obstacle, devenu invincible pour le Mollusque, fait bientôt saillie dans le trou par l'érosion de la partie schisteuse micacée et friable quil’entoure. Si en déviant son trou, le Mollus- que ne peut l’éviter, il continue à suivre sa marche, mais: en contournant sa coquille ; il la sécrète et y forme une échancrure qu’il moule dans cette partie { quelquefois au quart, au tiers de la coquille) sur le fragment de quartz; il produit alors, sur la circonférence de la coquille, une forte cannelure en creux, qui dès lors, en tournant, s’en- grène dans la pointe de quartz. Si celle-ci résiste, le Mollusque, retenu par cette sorte d’engrenage, et ne pou- vant plus continuer sa marche en profondeur, accroît encore, autant que possible, le diamètre de son trou et de sa coquille én tournant toujours dans cet engrenage qui peut acquérir une profondeur de irois millimètres. Plus tard, le Mollusque finit par employer la substance calcaire sécrétée pour l’épaissement de ses valves qui, dès lors, deviennent difformes, rabougries et simulent di- verses monstruosités. Nous avons rencontré six fois ce fait incontestable ; il démontre plus clairement le travail mécanique des Pholades, dont nous reconnaissons les — ‘229 — crénelures circulaires en examinant l’usure des roches. Cependant, ce nouveau fait a, ici, une cause contraire, puisque c’est la coquille qui supporte l'obstacle que pré- sente le gneiss. Les Unio sont sujets à des anomalies provenant des at- taques de divers annélides qui leur occasionnent des blessures agissant même sur leur test. Celui-ci, dans ces différents cas, devient irrégulier : et de diverses ma- ladies du Mollusque et de sa coquille, résulte la produc- tion des perles. On en rencontre presque toujours dans les Mulettes difformes. 72 Nos Huîtres comestibles ont encore leurs petites per- les ; mais on en trouve de grosses et d’un bel orient dans PUÜxto sinuatus du Rhin et de la Seine, dans l'Unro mar- garitiferus (Linn.) de la rivière de lOdet, près Quimper, et de toutes les rivières où vivent ces Mollusques. Nos Unio lttoralis, pictorum, rostratus de la Loire, produi- sent aussi quelques perles dues à la maladie de l'animal, qui, au lieu d'étendre avec homogénité la sécrétion na- crée dans sa coquille, et gêné peut-être par sa blessure, trouve plus facile de l’eurouler en boule; c’est cette forme qui contribue beaucoup aux brillants reflets de la perle. On réussirait infailliblement à faire produire des perles à ces Mollusques, en leur faisant volontairement des blessures. Dans les temps anciens et modernes, diverses tentatives ont été faites à ce sujet, mais sans la persévé- Trance voulue. On sait que c’est l’Avrcura margaritifera (Desh.), Pin- tadine mère-perle (Lamk.), si répandue dans les mers chaudes, qui produit généralement les plus nombreuses et les plus belles perles. Parmiles Gastéropodes marins, le Lrrrorsa littoralis, — 230 — de notre Océan, vulgairement nommé Bigorneau, et qui est communément vendu pour l’alimentation sur tout le Etioral et même dans l’intérieur à une certaine distance de la mer, affecte diverses monstruosités. On en trouve qui présentent la spire allongée, carénée aux sutures, ou fortement cannelée ; d’autres, sans être allongés, sont carénés. Cette dernière forme nous démontre encore jusqu’à quel point les mêmes monstruosités se répètent, sans qu’on puisse pour cela former des espèces, car nous en possédons plus de vingt exemplaires trouvés sur nos côtes, toujours avec des différences marquées, qui prou- vent bien leur disposition anormale. Le développement de la spire et son prolongement sont un fait assez commun ; chez les Cônes surtout. Nous avons recueilli à Messine plusieurs exemplaires où cette mons- truosité est des plus prononcées. Quelquefois les spires s’allongent, et les ‘tours sont plus ou moins disjoints ; dans les genres Fusus, PyrRuLA, STROMBUS, BUccINuM, TRocHUS, nous possédons diverses exemples de ces difformités. Parmi les Gastéropodes terrestres, une anomalie très- répandue est l’Hezix aspersa dont les tours de spire dis- joints se développent comme dans le ScALARIA preliosa. D’autres monstruosités encore ont leur point de dé- part dans l’embryon, au moment où il commence sa ro- tation. S'il tourne à gauche au lieu de tourner à droite comme d’ordinaire, il forme une coquille sénestre pré- sentant dès lors son ouverture à gauche. On a réuni des animaux sénestres, espérant les faire reproduire ; ils n’ont donné que des Hélices dextres. Un des plus curieux exemplaires de notre eollectior — 231 — est une CARAGOLLE voisine de la G. marginala ; au lieu de terminer sa coquille comme à l'ordinaire, le Mollus- que, par une-surabondance de matière sécrétante, a ré- pété deux fois la forme de sa coquille ; elle présente donc, avec une seule bouche, lapparence de trois coquilles soudées lune sur l’autre. Nous citerons encore une monstruosité rare et des plus remarquables que nous ayons rencontrées ; c’est une co- quille fluviatile provenant des environs de la Colinière (Loire-Inférieure), le PLanorBis leucostoma (Millet) qui, au lieu de se rouler à plat sur elle-même, a changé sa di- rection dès le premier tour de spire, et s’est contournée en forme de vis. Le PLanorgis corneus est souvent difforme par ses tours plus ou moins disjoints et contournés. On peut produire soi-même des anomalies remarquables, et tenter la sou- dure de deux coquilles. Ainsi, nous avons retiré l’Hecrx aspersa de sa coquille, en la brisant avec soin ; puis nous avons introduit l’ani- mal dans une coquille quelconque (préalablement bien vidée) soit celle des Herix nemoralis, vermiculata, pi- sana, ou de toute autre espèce légère : le Mollusque étant fixé dans cette coquille étrangère, au bout de quelques jours il s'attache à la columelle : dès lors, la nouvelle co- quille devient la sienne, il reprend son travail, sécrète son test qu’il continue pour remplacer celui qui lui a été en- levé, et pourvoir à son accroissement. La nouvelle sé- crétion calcaire est soudée à la coquille étrangère dans laquelle Panimal demeure en partie, en abritant son tor- tillon sous une fine enveloppe calcaire. Il habite ainsi les deux coquilles dès lors intimement liées entre elles par la nature et n’en formant plus qu’une seule pour le Mollus- — 232 — que. Dans cette condition, celai-ci prolonge sa coquille d’un ou deux tours pourvus de leurs couleurs aussi fraî- ches qu'auparavant, et la termine par son péristome or- dinaire, La durée de cetravail est subordonnée à la force vitale du Mollusque et à l’état de la saison. Sous une tempé- rature pluvieuse où humide, dès lors favorable, l’augmen- tation la plus rapide que nous ayons remarquée a été en 1848 (Hezix aspersa), de trois centimètres, dans la pre- mière quinzaine d'avril. De la contraction de divers Mollusques. Ce fait qui nous reste à citer, sera le plus intéressant, attendu qu'ici le Mollusque paraît agir de sa propre vo- lonté ; la difformité est donc toute naturelle; il s’agit principalement de l’ArcA barbata, commune dans la Mé- diterranée, et qui (lorsqu’elle en trouve l’occasion), s’in- troduit jeune dans les trous cylindriques abandonnés, creusés dans les roches (ici au secours de l’acide) par le Mopiora luthophaga (Lamarck.) | L’Arche n’est pas perforante, quoiqu’on l'ait dit encore dernièrement, et qu’on la rencontre souvent dans des trous creusés dans des roches. Il en est ainsi d’autres Mollusques que nous avons cités ailleurs (4); si elle était perforante, elle creuserait un trou proportionné à sa coquille, plutôtque la réduire à près de moitié, pour habiter à sa convenance des trous tout faits qui lui sont (4) Sur le plateau calcaire du Four, dans la quantité de trous perforés par les Saxicaves et les Pétricoles, nous retirons encore l’ArcA cardissa (Lamarck.) Lorsqu'elle habite quelque temps dans les pierres, comme l'Arche barbue, elle fait prendre à sa coquille la forme cylindrique du trou de la Saxicave. G: étrangers ; c’est ainsi que, pour plus de sécurité, en se réfugiant dans les trous cylindriques des Modioles, l’Arche est obligée de contracter tout son être, pour le réduire, ainsi que sa coquille, au diamètre du trou fixé par. la Mo- diole, qui souvent n’a guère que la moitié du diamètre qu’acquiert l’Arche barbue lorsqu'elle vit à l’état libre sur les rochers, où elle s’attache par un fort byssus. Le Mollusque ne change rien à la forme cylindrique de son habitation qu’il serait bien à même de quitter. Il faut donc en conclure que cette manière de vivre lui con- vient, puisqu'on l’y trouve jusqu’à son âge adulte. Ce fait, que nous avons constaté sur plus de vingt individus, dans les marbres des côtes de Gênes, de Villefranche près Nice, et dans le calcaire des côtes de Syracuse, n’é- tait pas connu : il nous démontre jusqu’à quel point un Mollusque peut rétrécir ses organes. En se rendant ainsi stationnaire dans ce trou, il doit attendre sa nourriture de la mer sans aller la chercher. Enfin, nous voyons qu’il ne faut pas prétendre, comme on nous le disait au sujet des Oursins et des Pholades, que chaque Mollusque ne dérogeait jamais à ses conditions (existence, puisqu’ici encore, comme chez les Oursins, dans la même espèce, les uns s’emprisonnent durant toute leur existence, et les autres restent libres. Le Tapes pullastra se renferme parfois dans les trous des Pholades, dans le gneiss, en° se conformant à l’éten- due de ces trous; par son accroissement, la coquille affecte une forme cylindrique. Elle se trouve encore fré- quemment dans les trous des Saxicaves et des Pétricoles du plateau du Four, où se rencontre aussi, mais plus rarement, le TEeLLINA fragulis (Desh.) (Petricola ochlo- reuca, Lamarck.), qui n’est pas perforant. — 254 — Un second rétrécissement de Moillusque se présente encore chez l’ANOMIA enigmatica des Philippines. L'Ano- mie s’attache (on le sait) sur les coquilles, sur les roches, sur les plantes marines et les différents corps qu’elle rencontre. En se fixant sur une surface qui lui laisse toute latitude pour se développer, elle acquiert trois cen- timètres d'extension ; le même Mollusque, à défaut d’une aussi large surface, trouve-t-il seulement la tige ronde d’une plante marine, d’un demi-centimètre de diamètre ; il s’y fixe et limite tout son être dans cet espace, sans dé- passer le diamètre de la plaute, c’est là une énigme qui lui a valu son nom. Nous voyons, non sans surprise, que tous les organes occupant un espace de trois centimètres dans les cas de liberté, se retrécissent d’autres fois à un demi-centimètre chez un individu supposé du même âge. Il faut nécessai- rement en conclure que les Mollusques n’éprouvent pas de difficultés graves à se contracter ainsi. La nature se prête donc, nous le voyons tous les jours, à des rétrécissements considérables des êtres. Nous ve- nons d’en constater des exemples remarquables chez nos Mollusques. | » L'espèce humaine, elle aussi, pourrait nous fournir quelques arguments, nous ne citerons que la déformation des pieds des Chinoises et les résultats obtenus par l’em- ploi des corsets. Espérofñs en terminant, que le temps nous débarrassera de ces redoutables usages. C. — 235 — Quelques mots sur la Tératologie conchyliologique, é Par P. liscuer. S 1. Ilest certaines questions, longtemps négligées, qui tout à coup prennent une importance réelle par les nombreux travaux qu’elles suscitent à la même époque ; telle est la question, encore obscure, des monstruosilés et anoma-— lies conchyliologiques. Nous avons voulu nous occuper de ce sujet, moins pour ajouter des faits nouveaux que pour exprimer quelques idées générales, qui domi- nent en quelque sorte cette partie de la science. Grâce aux nombreuses recherches de Porro et d’Hart- mann qui ont étudié spécialement les anomalies des co- quilles, grâce aux ouvrages de Férussac, Pfeiffer et Moquin-Tandon, qui les ont signalées dans une foule d'espèces, on peut déjà apprécier leur degré de rareté datis la série des Mollusuaes terrestres. Mais chez les Mollusques marins, il y a pénurie complète d’obser- vations, et à peine si les auteurs en mentionnent quel- ques rares cas. D’un autre côté, si les anomalies des coquilles ont été souvent signalées et figurées, il n’en est pas malheureusement de même pour celles des animaux qui, cependant, promettent d'être autrement intéressantes. Enfin, il m’a semblé qu’il existait à propos — 236 — des mots déformalion, monstruosité, anomalie, diffor- mité, etc., une véritable logomachie qu’ik serait utile de voir cesser, et qui appelle des distinctions précises. $ 2. + Les anomalies tiennent à trois grandes causes : la première, la plus importante, est celle qui réside dans l’organisation primordiale de lanimal, et qu'aucune cir- constance extérieure ne saurait produire. Ainsi, une Hélice chagrinée sénestre, est telle depuis que la vie l’a animée, et telle elle se développe, s’accroît et meurt. Nulle influence extérieure, nul artifice ne peut constituer un être pareil. Il serait impossible, sinon téméraire, de chercher une explication rationnelle et applicable à un ordre de faits qui touche de trop près à cette inconnue indéfinissable qu’on appelle la vie, la force vitale; et les auteurs anciens ont bien compris leur. impuissance, en donnant aux monstruosités la qualification d’erreurs de Ja nature ; Ambroise Paré considérait les enfants mons- trueux comme des effets de la colère divine; il mettait au moins une idée acceptée, celle de Dieu, à la place de cet être vague qu’on a nommé la nature. Quoi qu’il en soit, ces organisations particulières et in- nées doivent seules porter le 9m de monstruosités. Nous n’en connaissons qu’un bien petit nombre d’exemples chez les Mollusques. On a cité (mais le doute pour nous existe encore) de véritables bicéphales. La présence de tentacules supplémentaires est une circonstance plus commune ; nous l'avons constatée sur des Gastéropodes fluviatiles et marins, et nous avons même figuré dans ce Recueil une Subémarginule pourvue de quatre tentacules — 237 — et quatre yeux. Un fait aussi rare, sans contredit, est la soudure des deux tentacules supérieurs en un seul, chez une Limace. MM. Forbes et Hanley ont fait représeuter cette monstruosité dans leur bel ouvrage des Hollusques de la Grande-Bretagne; on peut ajouter à cette trop courte énumération la monstruosité signalée ci-dessus par M. Réeluz et consistant dans la présence d’un seul siphon chez le TELLINA incarnata. Nous arrivons à la sinistrorsité. Ici, il convient de faire une distinction importante entre la sinistrorsité normale et l’anormale. Ce mot sinistrorsité a, en effet, deux acceptions bien différentes, puisqu’il peut exprimer soit un caractère générique ou spécifique constant, soit une monstruosité. On considère à tort les Mollusques comme étant dex- tres. Il serait plus philosophique de les déclerer indifré- remment dextres ou sénestres ; car les exceptions à la règle sont trop nombreuses pour ne pas la modifier, Presque dans chaque famille, on pourrait signaler des genres et des espèces sénestres. Maintenant que les con- üunents et les îles de la mer des Indes sont mieux explo- rés, on sait que le genre Helix, dans ces contrées, possède à peu près autant d'espèces dextres que d’espèces sénes- tres. Les Bulimes, Agathines, Maillots, etc., ont un grand nombre de représentanis sénestres ; par contre, les Clau- silies, à part un très-petit nombre, sont normalement sénestres. Entre ces deux tyges vient se placer tout un groupe d’êtres dont l’étude amoindrit singulièrement l’im- portance de la dextrorsité ou sinistrorsité normales. Les Partules, Agathinelles, Spiraxis, les Bulimes de la section des B. inversus, inlerruplus, citrinus, etc., ont la même espèce indifféremment dextre ou sénestre. Que faut-il ? . — 258 — conclure de ce fait, si, ce n’est qu’il est impossible de distinguer le type de la monstruosité, et que celle-ci, de- venue trop commune, n’existe plus réellement. En poursuivant la constatation des coquilles sénestres normales, on trouve, dans la famille des Auriculacées, le genre Carychium qui en renferme un très-grand nombre, le genre Blauneria, etc ; dans la famille des Pulmonés fluviatiles, les genres Physa, quelques Amphipeplea, An- cylus ; dans la famille des Cyclostomacées, la plupart des Diplommatina; chez les Mollusques unisexués fluviatiles, plusieurs Ampullaria; enfin des Pleurotoma, Fusus, Pyrula, Chrysodomus, Trinhoris, Spirialis, ete. parmi les Mollusques marins. La sinistrorsité anormale se montre très-rarement chez une espèce constamment dextre ; la dextrorsité anormale a été également coustatée Mais la connaissance que nous avons de l'indifférence de certaines espèces pour la dex- trorsité ou la sinistrorsité, amoindrit l’étonnement que pourrait causer une transposition aussi complète des vis- cères. Un fait des plus curieux, sans contredit, est celui de la production, en grande quantité, de monstruosités sénestres dans une même localité; c’est ce qu’on a ob- servé à La Rochelle. Que penser de cette singulière coïn- cidence? Existerait-il une influence toute locale et due à la réunion de certaines conditions extérieures de la vie du Mollusque ? Mais, un phénomène plus inexplicable encore, et qui vient renverser toutes les notions acquises sur ce sujet, est ce qu’on observe chez les Chemnitzia et Odostomia; la coquille jeune, qui constitue l’apex ou nucleus est sé- nestre; les autres tours de spire sont dextres. L'animal, sénestre à l’état embryonnaire, serait devenu dextre à — 239 — l’état adulte ? En étudiant les nucleus de divers Mollusques dextres, on les trouve tantôt dextres, tantôt sénestres chez des espèces à animal dextre. Enfin quelques Planorbes et Ancyles ‘offrent une disparité complète entre la coquille et Fanimal. Il faut donc se garder de juger du Mollusque d’après la coquille, et attendre que l’anatomie nous ait pu rendre compte des modifications dues aux monstruosités sénestres. Nous nous sommes expliqué déjà au sujet de la pré- tendue sinistrorsité ou dextrorsité des Mollusques acé- phales (1). La symétrie parfaite de ces êtres rend ces dé- nominations illusoires. S 3. Les anomalies diffèrent des monstruosités parce qu’elles sont produites sous l’inflience des agents extérieurs : sol, lumière, température, altitude, stations géologiques, nourriture, cte, Ainsi la taille des Mollusques, comme celle de tous les animaux, n'a rien de fixe ; dans certaines localités on voit des individus gigantesques, et il est pro- bable qu’un régime approprié reproduirait cette anoma- lie. L’élongation de la spire reconnaît des causes analo- gues ; mais peut-être tient-elle plutôt à un obstacle apporté à l’enroulement régulier de la coquille. Les anomalies des coquilles perforantes n’ont d’autres causes que la nature et les accidents des corps perforés ; de même les Mollusques resserrés dans un étroit espace peuvent at- teindre l’âge adulte avec des dimensions beaucoup moindres que celles qu’ils comportent normalement. Que de fois avons-nous constaté cette loi, en examinant des "| (1) Journal de Conchyliologie, t. VI, p. 497. — 2h0 — bancs d’Huîtres, de Moules, etc. Il y donc aptitude ex- trême chez les Mollusques à se modifier sous l’action des agents qui sont en rapport avec eux. Il suflit de citer les formes et accidents des Anomia, Myochama, Chama, etc. , pour se convaince de ce qu’on peut appeler leur malléa- bilité. $. 4. Enfin, nous arrivons aux maladies et accidents. Les maladies nous sont bien peu connues; elles affectent sur- tout le manteau, et leurs effets se manifestent par des lésions diverses de la coquille. Ces maladies ont-elles leurs causes dans l’organisation même de lanimal, ou sont-elles une réaction morbide contre une blessure, un accident? Il est difficile de se prononcer. On sait très-peu de chose encore sur les cffets des petits animaux (ento- mostracés, vers, entozoaires) qui attaquent les Mollus- ques. à Les bivalves offrent quelques exemples de maladies. Ainsi les Unio sont souvent atteints du rachitisme de la substance nacrée ; les valves operculiformes des Tellina, Ostrea, Tapes, Venus, Amphidesmu, etc., témoignent d’une atrophie ou d’un arrêt de développement du man- teau. Reste le chapitre des accidents, qui est bien long et qui copstitue presque toute l’histoire des prétendues mons- truosités. Les univalves à double péristome, double ou- verture, à spire anormalement canaliculée, enfoncée, etc., ne sontquele résultat d'accidents ; les perles, dans certains cas, ont la même origine ; les fractures produisent, après leur réparation, des déformations considérables, etc. — AA — $ 5. On ne peut considérer comme des anomalies les effets de la vieillesse ou d’une sécrétion trop abondante de ma- tière calcaire, comme on le voit chez des univalves et bi- valves à coquille très-épaisse. La même observation s'applique aux modifications que les animaux apportent à leur habitaticn. Il est positif que plusieurs Mollusques ont la propriété de dissoudre des parties de la coquille; les Cônes, les Nérites, les Hélicines détruisent les cloisons calcaires enroulées autour de la columelle ; les Porcelai- nes se débarrassent parfois de leur péristome. $ 6. Il résulterait de ces observations, que tout ce qui n’est pas monstruosité peut être reproduit artificiellement en plaçant les Mollusques dans des conditions spéciales ; de plus, à cause de l’impressionnabilité de ces animaux par les agents extérieurs, et des modifications variées qu’ils peuvent en recevoir , l’anomalie la plus marquée se relie au type par une foule d’intermédiaires qui jalonnent la distance qui les séparent ; la monstruosité, au contraire, existe seule, et occupe un cadre à part, dont rien de régulier n’approche. EE 47 — 2h42 — Études sur les Pholades (Suite). Par P. Fiscner. S 5. À côté du PHoLas acuminata se range une espèce qui en est très-voisine, le PHoras calva de Sowerby ; ces deux Mollusques ont les mêmes mœurs, habitent les mêmes localités, et appartiennent à la même subdivision géné- rique. M. Sowerby a donné la diagnose suivante ( Thes. mon. des Pholas). « Testa subpyriformi, clausa, anticè ventricosa, in partes tres « divisa; parte antica propè marginem ventralem lævigata, in « medio et ad dorsum minutè radiatim scabra; parte media latè « plana, epidermide crassa induta; parte postica subrotundatim « angulata, attenuata; epidermide laminata, fascia serrata, « marginata, margine ventrali integumento subtestaceo super « umbones et latera, marginibus lobatis, expanso : posticè altero « elongato inter lobas tegumenti postici paululum intruso. » Fig. Individu adulte, fig. 51-53. Les principales différences qui séparent le PHoLas calva de l'espèce précédente, sont sa forme plus courte, et sur- tout le développement plus considérable du protoplaxe, muni de larges lobes latéraux. Dans le CATALOGUE des coquilles de Mazatlan, M. Car- penter fournit quelques renseignements curieux sur le PHoras calva. L'animal creuse dans les rochers et les coquilles, une — 9h35 — excavalion pyriforme, lisse. Une section perpendiculaire à son grand axe donne une circonférence parfaite ; l’ori- fice est circulaire. Lorsque l’animal continue à percer plus profondément, la portion de son trou qui était auparavant antérieure, devient postérieure et, par conséquent, trop large. L'espace vacant est alors comblé par un dépôt de couches calcaires superposées, d’autant plus épaisses que Pexcavation est plus profonde et l’animal plus âgé. La coquille très-jeune diffère beaucoup de l'adulte, elle offre deux larges ouvertures, l’une- dorsale, l’autre ven- trale, qui seront plus tard fermées par le callum et le pro- toplaxe. Le bord antérieur de la portion épineuse est très-épais, garni de denticulations régulières. Ghez un individu trouvé dans la période transitoire, l’ouverture antérieure de la coquille était partiellement fermée par un mince dépôt calcaire. Ainsi, nous retrouvons de nouveau les différences si ranchées que nous avions signalées à propos du PHOLAS acuminata, entre les coquilles adultes et les jeunes. L’é- tude de plusieurs autres espèces viendra confirmer encore ce fait capital_dans l’histoire des Pholades closes. $ 6. Les Pholadidea de Turton ont pour caractère la pré- sence d’un tube postérieur calcaire, uni à la coquille par- un prolongement corné ou cartilagineux. Trois espèces remarquables nous sont connues, les PHoL. tubifera, papyracea, melanura. | La première est assez commune à Panama, d’où M. Paz - nous en à envoyé quelques exemplaires. — 2h4 — Elle à été ainsi décrite par Sowerby : « Testa clausa, subovali, canali serrato divisa, partè antica « costata et lineata; margine ventrali inflato cum margine dor- « sali confluente ; margine dorsali tumido, diviso, ad umbones « transversè inciso; parte postica concentricè striata, ad termi- « num spathulis duabus subquadratis, corneis, ad tubam testa- « ceam plus minüsve elongatam afjixis, » Fig. Individu adulte, fig. 64-65. Une description sommaire de la coquille de cette es- pèce nous dispensera d’examiner avec soin les deux autres qui s’en rapprochent beaucoup. A. VALvESs. — La coquille adulte est ovale-allongée, close, arrondie en avant, subtronquée en arrière, mince, fragile, recouverte d’un épiderme brunâtre. La surface extérieure est divisée en deux portions, par un sillon presque vertical allant des crochets au bord libre. 410 Area antérieure. — Elle est assez étendue; on y trouve, comme chez les Pholades closes, une surface su- périeure épineuse, et une inférieure lisse, constituée par la callum ; la première n’offre rien de particulier à noter si ce n’est l’extrême régularité de ses lamelles élégam- ment festonnées ; le callum est mat, obliquement strié, très-mince. 2 Area postérieure. — Un simple sillon la sépare de antérieure (l’Area moyenne manque donc ici compléte- ment), sa surface est sillonnée transversalement par des lames épidermiques épaisses. Les valves à l’intérieur sont lisses, blanches. Une sail-. lie correspond au sillon vertical extérieur; de plus, vers leur sixième postérieur existe un diaphragme membra- neux servant de limite à la cavité des siphons. —, 245 — Charnière. Apophyse styloïde courte, aiguë ; crochets recouverts par la callosité cardinale, se terminant en ar- rière par un prolongement anguleux et portant en avant l'impression du muscle adducteur antérieur. Impression musculaire postérieure assez large. Impression palléale peu profonde. L’aspect des crochets est modifié par le prolongement du callum. Celui-ci, arrivé en avant et en haut, se place au-dessus du bord supérieur de la portion épineuse de l’Area antérieure et se termine au niveau des crochets en s’unissant aux pièces accessoires. Par suite de cette dis- position, il existe un espace assez considérable entre le bord supérieur de la coquille et le bord supérieur du cal- lum ; espace converti en une cavité close lorsque les val- ves sont rapprochées, et qui aété comparé à une chambre chez le PHoLAs concamerata. On pourrait l’appeler cham- bre pré-cardinale; elle loge un prolongement du man- teau, plus ou moins considérable d’après les espèces. A. Pièces Accessoires. — Elles sont ici en très-petit nombre, puisqu'on ne trouve que le protoplaxe et le tube calcaire. 1° Protoplaxe. — Placée en arrière de la callosité car- dinale, cette pièce, de forme quadrangulaire et percée au centre d’une ouverture cordiforme, se compose de deux parties symétriques ; chacune est tronquée en avant, cou- dée en arrière presque à angle droit, convexe en dehors, concave en dedans; le bord externe est prolongé par une mince crète ; les deux pièces ne se touchent que par leurs extrémités ; elles logent entre les deux parois supérieure el inférieure une expansion du manteau; mais la paroi supérieure, rendue incomplète par l’oùverture cordi- — 246 — forme que nous avons signalée, est fermée au moyen d’un prolongement épidermique. En somme, la composition primordiale du protoplaxe est semblable à celle du PHoras acuminala, surtout au point de vue de son usage. ni ; 2 Tube accessoire. — Du bord postérieur de la co- quille part un prolongement cartilagineux, ovalaire, noi- râtre, semi-lunaire, d’une longueur de 5 à 6 millimètres, se confondant avec l’épiderme des bords de la coquille dont il ne diffère que par une plus grande épaisseur ; il constitue l’analogue des lames cartilagineuses postérieu- res du Pholas acuminata ; mais en diffère par son tube ou ajutage calcaire. Le Pxoras tubifera est, sous ce rapport, une des es- pèces les plus caractéristiques. Qu’on se figure un long tuyau, épais, blanc, conico-cylindrique, pouvant attein- dre une longueur de 2 centimètres, échancré latérale- ment, acuminé en haut et en bas, à son insertion sur la partie ligamenteuse. D'où provient ce tube,. comment est-il formé? Il est difficile de répondre à cette quéstion. Il est tout à fait comparable au tube calcaire des Gastrochênes, et son développement donne la mesure des progrès de la Pho- lade dans son travail de perforation. Chez le PHoras cal- va, il reste adhérent au calcaire perforé et acquiert une épaisseur considérable; ici, il est plus dépendant de l’ani- mal puisqu'il s’unit médiatement à la coquille. Quant à sa formation, ce fait est une énigme. IL est incontesta- ble, pour tout naturaliste, que le manteau seul des Mol- lusques peut sécréter une partie calcaire ; ainsi je tube est bien l’ouvrage du manteau ; reste à savoir quelle est la partie de cet organe employée à ce travail, et quels furent — 2h17 — ses rapports avec les organes voisins. Il est probable qu’une expansion palléale pouvait environner et dépasser même les siphons dans leur extension complète. C. Antmar. Semblable à celui du PHoLAs acuminala.— Palpes labiales extrêmement larges et longues, à sommet mousse, entourant la masse abdominale. Leurs stries ne se voient bien qu'à la face externe de la palpe interne. La surface des palpes est environ double de celle du Paoras acuminata. Les branchies n’ont rien de spécial. Le manteau, parfaitement clos, est blanchâtre ; en bas et en avant existe une dépression formant rigole et cor- respondant à l’entrebâillement des valves. Un épiderme grisâtre la recouvre excepté sur un seul point situé en avant des crochets. Là se voit une petite ouverture arron- die, laissant communiquer la cavité branchiale avec l’ex - térieur. La masse abdominale est ovoïde, très-allongée, sphé- rique en avant, acuminée et comprimée latéralement en arrière, remontant jusqu’au niveau du muscle adducteur postérieur, sans fournir un crochet analogue à celui du Pxoras acuminala. Une membrane très-fine fixe la masse en baut. Non-seulement il n’existe pas de vestige de pied, mais la place qu’il devait occuper est indiquée par une légère dépression. Les siphons, unis dans toute leur longueur, sont bordés à leur extrémité libre par une membrane ou collerette dentée, festonnée, commune aux deux orifices; chacun de ceux-ci, en outre, à un de ses tentacules propres à sommet dirigé en dedans. Le muscle rétracteur des si- phons est très-faible. L’examen des organes internes montre que les viscères — 218 — occupent en totalité l’enveloppe de la masse abdominale et que celle-ci a partout une faible épaisseur, sans qu’on puisse distinguer aucun renflement musculaire : l’ovaire est si- tué en bas, au niveau du point où se montrerait le pied, il remonte de chaque côté. Le canal intestinal est plus compliqué et plus long que chez les Pholades ouvertes. Après un œsophage court, on découvre l’estomac assez ample, pourvu d’un long cœcum recourbé à son extré- mité ; le stylet cristallin, très-développé, est couché sur le bord inférieur de la masse abdominale. De l’estomac naît Vintestin qui se porte d’arrière en avant, en décrivant de nombreuses sinuosités ; puis il fournit une anse complète en longeant le bord supérieur de la poche viscérale, et revient près de la bouche; là, nouvelle anse eroisant la première ; enfin, le tube alimentaire, en bas et au niveau du cœcum, se relève, se porte d’abord en haut, puis en arrière pour se terminer dans le tube anal. ; Tous les individus que nous avons examinés étaient clos; nous ne pouvons, par conséquent, décrire ni les animaux pi les coquilles jeunes. $ 7. Le Pnoras papyracea de Turton est une espèce con- nue déjà depuis longtemps et plusieurs fois figurée. Elle diffère de la précédente par sa taille plus considérable et surtout par la large circonférence et la minceur du tube calcaire. La disposition des pièces accessoires est Ja même. M. Sowerby en a donné la diagnose suivante : | Testa subcylindrica, clausa, canali serrato divisa, parte antica costata et imbricata, margine ventrali lævi, inflato; margine dorsali confluente usque ad umbones reflexo, tumido ; parte — 2h9 — postica lævi, subtruncata, ad terminum appendice cyathiformi, lateribus subquadratis. Fig. Individu adulte, fig. 66. D’après les documents publiés en Angleterre sur cette espèce, l’animal est claviforme ; le manteau clos en avant, excepté une petite ouverture destinée à laisser passer un pied tronqué, en forme de ventouse; siphons réunis, al- longés, terminés par un disque garni de cirrhes et entou- rant.les ouvertures des siphons anal et branchial ; chacune de celle-ci est également pourvue de cirrhes rayon- nantes. Turton figure le PHoLas papyracea avec un manteau clos de toutes parts, sauf sur un seul point où l’on voit un très-petit trou, correspondant il est vrai au pied, mais ne pouvant l’admettre dans aucun cas. Du reste, tout ce que nous savons sur les Pholades closes fait repousser l’idée de la présence d’un pied tronqué chez les adultes. L’individu examiné devait être dans une période de transition. | Turton connut la coquille jeune du PaoLAs papyracea ; mais, trompé par sa physionomie singulière, il en fit une espèce distincte sous le nom de Px. lamellata. Il savait pourtant que plusieurs naturalistes la regar- daient comme un individu jeune du papyracea ; maïs il s'é- leva contre une pareille opinion, en assurant qu’il avait vu des coquilles de tout âge des deux formes, et que toujours les différences avaient été très-appréciables. Cédant ce- pendant et malgré lui aux affinités naturelles qu’il n’a pu reconnaître, il plaça le Pa. /amellata dans le genre PHoLa- DIDEA dont il n’offrait aucun des caractères. En effet, la coquille jeune du Paoras papyracea (Pu. lamellata) est largement ouverte en avant et en haut ; les — 250 — bords postérieurs se rejoignent en arrière; le bord infé- rieur de la portion épineuse est épais, garni de denticu- lations très-aiguës, Point de tube, de callum et de pièces accessoires. Tels sont les caractères de cette forme; nous avons pu les vérifier de rouveau sur un individu de la collection de M. Deshayes, et qui est semblable aux figures du Ps. lamellata données par Turton, Forbes et HanleY. Plus tard, l’opinion assez formelle de Turton fut battue en brèche; MM. Forbes et Hanley reconnurent que le Poras lamellala n'était qu’un exemplaire jeune du papy- racea; mais un observateur d’un grand mérite, M. Clarck, vint proposer une autre explication qui établirait le di- morphisme des Pholades closes. Üne citation de Forbes et de Hanley fera voir quel est l’état de la question en Angleterre (1). « M. Griffith nous a donné un dessin colorié des ani- maux des deux formes, et M. Batterly de bons exemplaires du PHoras papyracea dans Falcool. M. Griffith regarde les deux coquilles et les animaux de chacune d’elles comme indiquant des espèces distinctes ; mais les diffé- rences apparentes que présentent les figures semblent dé- pendre de l’état des animaux au moment où les dessins ont été faits, car les caractères indiqués comme distinctifs dans la forme lamellata, se retrouvent présents dans la forme papyracea, ainsi que nous nous en sommes CcOn- vaincu nous-mêmes en examinant les individus conservés, et comme M. Clarck l'avait d’abord observé sur le vivant dans chaque variété. M. Jeffreys nous à communiqué l’o- (4) Nous devons cette traduction à l'obligeance de M. Petit de la Saus- saye. CE pinion manuscrite de cet excellent naturaliste, opinion si complète, si claire, si importante dans cette question controversée, que nous ne pouvions mieux faire que citer RARE Ar à au risque de nous répéter. « L'animal, à cause des formes diverses de sa coquille, fut considéré comme une espèce distincte et nommé Pa. lamellata par Turton; alors qu’il n’avait pas formé la lame testacée qui clôt l'ouverture ventrale antérieure (callum) et le tube postérieur accessoire, tandis qu’il était nommé PHoLas papyracea, quand ces parties exis- taient. Ayant étudié l’animal sous ces deux formes, nous fûâmes porté à confirmer l’opinion de Sowerby, qui les con- sidère comme une seule espèce sous des aspects différents. Nous ne pensons pas, néanmoins, que la forme lamellata soit le jeune de la forme papyracea, mais plutôt que cha- cune conserve ses caractères respectifs. A l’appui de cette opinion, nous pouvons affirmer que nous avons vu le PH. lamellata égal en dimensions aux plus grands PH. papy- racea ; et d’un autre côté nous avons vu le PHOLAS papy- racea complétement formé avec le tube accessoire et la plaque calcaire ventrale (callum), n’ayant pas plus d’an quart de pouce de longueur, Nous croyons donc que dans des circoustances particulières tenant probablement à l’habitat et à l’économie animale, le Mollusque a le pou- voir de former le tube accessoire et la plaque ventrale. Le tube accessoire n'est autre chose pour nous qu’une dou- blure calcaire de la demeure de l’animal, et formé pour protéger quelque portion de ses tubes, probablement loritice cilié, plus complexe dans cette espèce que dans aucune autre. Cette doublure calcaire est analogue à celle des genres Teredo, Gastrochæna, etc. » « L’inspection des siphons semblables dans les dax for- — 252 — mes et si différents dans toutes les autres Pholades, con- vaipcra les plus sceptiques de leur identité. Les oritices des deux tubes sont placés en un cercle distinct et fine- ment frangé, semblable, par ce caractère, à celui des au- tres Pholades. Le tube branchial a, autour de son orifice, douze rayons avec un plus petit entre chaque. Le tube supérieur ou anal est simple et très-rapproché de l’autre ; tous deux sont placés au centre d’un cercle frangé de blanc. Le tube est d’un brun-rougeâtre, excepté vers l'extrémité où il devient d’un blanc de perle. Dans le cer- cle frangé de blanc, les rayons et les orifices sont d’un brun-rouge pâle. Pied petit, ovale, un peu pointu en avant et en arrière. Le ventre de l’animal est blanc, bi- garré de nombreux petits points comme dans le PuHocas candida. » Ainsi se trouve établie cette théorie, d’après laquelle deux animaux semblables, mais soumis à des influences différentes (influences que l’auteur ignore absolument), deviendraient très-dinstincts. L'un aurait un tube cal- caire, des pièces accessoires, un callum, serait elos presque complétement ; l’autre resterait privé de tous ces avantages qu’il ne saurait acquérir. M. Clarck compare le tube calcaire de ses Pholades, à celui des Ta- rets el Gastrochênes ; mais il oublie que le tube, dans ces deux genres, est constant, et ne saurait être assimilé à celui des Pholades closes, quine se forme qu’assez tard, lorsque l’animal ayant fini son excavation, et se trouvant éloigné de son point de départ, veut assurer la libre coim- munication de ses branchies avec l’eau de mer. Le cal- lum aussi, indique bien que le Mollusque veut arrêter son travail perforateur, il est analogue à la calotte calcaire qui termine le tube des Tarets. . LS — 253 — Un des arguments invoqués par M. Clarck pour re- pousser l’opinion qui fait du PnoLas lamellata un jeune in- dividu du Pnoras papyracea, est la taille.souvent bien plus considérable des prétendus jeunes. Get argument n’a malheureusement pas la valeur que lui attribue l’hono- rable naturaliste, car nous savons que les perforants cet les Mollusques fixés aux rochers peuvent être adultes et complétement organisés, en n’ayant qu’une taille fort au- dessous des dimensions normales, circonstance qui paraît tenir à la nature des corps perforés, à leur épaisseur, du- reté, etc. Rien ne prouve que les PHOLAS papyracea, com- plets, et ne mesurant pas plus d’un quart de pouce anglais de longueur, n’aient pas passé par l’état de Proras la- mellata. Enfin, nous ne saurions admettre que le PaoLas papy- racea adulte ait un pied, quelque petit qu’on le suppose ; l'anatomie des PHoLas acuminala, tubifera, nous fait for- muler cette opinion, et l’examen que nous allons faire des animaux du PHoLAS melanura aux différents âges, viendra apporter ici un témoignage irrécusable. La description du pied ovale, acuminé en avantet en arrière, du PHOLAS papyracea, a doncété faite d’après des individus du Pnoras lamellata. FN ( La suite prochainement. ) — 254 — Note sur les dents linguales du genre Golumbella. Lamarck, Par OA L'MDERCE $ 1. Le genre CoLumBELLA de Lamarck a été démembré en plusieurs genres, et sans doute avec raison; mais où a dispersé ces genres dans des familles différentes et très- éloignées, d'après des considérations tirées seulement de la position du nucleus de l'opercule, caractère d’une fai- ble importance. D’après l’inspection des denticulations linguales, les rapprochements ingénieux de Lamarck se trouvent, au contraire, pleinement confirmés. Quant à la forme extérieure des animaux, celle du pied, des tentacules, la position des yeux, etc., les Golom- belles diffèrent peu de la plupart des Mollusques pecti- nibranches siphonifères. De même que presque tous les Mollusques terrestres pulmonés n’offrent que deux ou trois types principaux, le même phénomène se reproduit chez les Mollusques marins. M. Clarck a réuni presque tous les pectinibranches siphonifères dans un seul genre, ainsi que Férussac plaçait la plupart des Mollusques terrestres dans son grand genre Helix. Malgré le peu de différences extérieures, les organes internes offrent des caractères de première valeur, qui se trouvent souvent exprimés par la forme de la coquille. $ 2. | M. Gould, dans son excellent Report, p. 312, f. 145, avait décrit une petite coquille sous le nom de Bucarnum rosaceum, mais en supposant qu’elle pourrait bien ap-— partenir au genre Colombelle. M. Lovén (/ndex, etc.) “classa cette espèce dans son grand genre hétérogène Tritonium; mais ayant étudié ses dents, il Pen retira, pour la placer entre les Ancillaria et Murex, sans oser déterminer d’une manière précise le genre auquel elle appartenait. Ilest vrai que la structure de ses denticula- tions n’était pas connue d’après celle d’autres Mollusques. Ayant eu l’occasion d'examiner les dents de plusieurs espèces de Golombelles appartenant à des sections diffé- rentes, j’ai trouvé bien fondée la supposition de M. Gould. Le caractère essentiel de cette forme de dents est une dent médiane, semi-lunaire ou répiforme, à bords sim— ples, sans denticulations ou pointes, circonstance qu’on ne retrouve chez aucun autre Mollusque. Les dents laté- rales ont, au contraire, beaucoup de ressemblance avec celles des autres RHACHIGLOSSATA | Purpura, Buccinum, Ancillaria, etc. ). $ 3. Voici les principales divisions du genre COLUMBELLA. 1° Pycmæa. Humphr. Cat. Calonn. 1797, p. 28. Ce genre est fondé sur les espèces suivantes : 1. P. ze- bra (China), 2. rustica L., 3. columbaria ( V. mercato- ria L.), 4. phasianus (West-Indies), 5. lævigata (B.) L., 6. variegata (Madagascar), 7. tuberosa (West-Indies ;. — 256 — Les espèces portant les numéros 1, 4, 6, 7, sont indé- terminables. Les dents latérales, dans cette section, diffèrent des autres par leur grande largeur en proportion de la lon- gueur, et le développement d’un appendice postérieur qui sert de support aux denticulations suivantes, en for- mant ainsi une chaîne articulée. C. rustica L. Uncinus avec un crochet apical aigu,s étroit; une dent subapicale, largement tronquée, séparée par des incisures étroites dont la postérieure est la plus ou- verte ; appendice ou aile très-grande, arrondie en arrière. GC. mercatoria, L. Crochet apical plus court, moins arqué et étroit ; dent subapicale arquée, obtuse, appen- dice articulaire arrondi en arrière, prolongé en pointe (lateral elongate, oblong, nearly equally broad, with two or three hooked teeth near the top. Gray. Guide, p. 14), Cette description est faite d'après nos dessins. C. major. Sow. Dent apicale courte, étroite, infléchie fortement; dent subapicale très-oblique, arquée, très- aiguë ; incisures qui divisent cette dent courbées au fond, qui donnent naissance à une petite dent; aile articulaire oblique, étroite. C. fuscata Sow. Diffère du GC. rustica par la dent sub- apicale tronquée, plus étroite et séparée en arrière par une incisure rectangulaire. C. punctata Lamk. Lateral hooked, hamate, with a large basale lobe nicked at the midle, and a subterminal tooth like the recurved tip. ( Gray. loc. cit.) 2e NirinecLa Sws. Treat. p. 313, fig. 17, c. (1840). Ce genre est fondé sur le CoLUMBELLA nitida Lamk. ; Je connais seulement trois espèces qui peuvent être rap- x portées à cette division. Ce sont les G. nitida Lamk. ; = 257 — C. Swainsoni Nob. figuré par Swainson sous le nom de C. nitida, et qui me semble constituer une bonne espèce, d’après les caractères tirés de la bouche ; enfin le C. Son- sonatensis, petite coquille nouvelle, assez voisine du C. nilida des Antilles, mais plus 1rapue ; un seul individu a été trouvé par le docteur OErsted à Sonsonate, près Pa- nawa. Les autres espèces rapportées à ce genre par MM. Adams et Gray, appartiennent plutôt aux divisions Anachis, Ati- lia, Mitsella et Alia. 3° ALrA. H. and. A. Adams. Gener. 1 p. 183. C. unicolor Sow. Uncus à dent apicale bifide; dent subapicale triangulaire, tranchante, très-longue, un peu sinueuse. Dans ce groupe se rangent les Cor lœvigata L., Lk., Mke, et C. concinna Sow. (gen.), qui en est bien dis- tincte. 4° Anacuis. H. and À. Adams gener. À p. 184. C. rugosa Sow. Dent médiane presque semi-circulaire. Uncus étroit avec trois forts crochets, régulièrement dis- tants, et dont l’externe est le plus petit. 5° AstTyris. H. and A. Adams. Gen. 1 p. 18h. C. rosacea. Gould. (Tritonium, Holbollii Lovén.) Voici la descrition des dents d’après Lovén : Dens lunatus, laminaceus, antrorsüm curvatus (?) ; uncinus apice bihamatus, antè basin rotundato-alatus. D’après Moller, l'animal est blanc, avec un pied étroit, tentacules courts, cylindriques, yeux à la base externe, un peu inclinés en bas. Siphon renflé, de la longueur des deux derniers tours. | ; 6 Mrrsecra. Risso. Hist. nat. , p. 247 (1826). 18 — 258 — L'auteur donne la diagnose générique suivante : Testa altè et gradatim turrila ; apertura elongata, posticè ad dextram angustata, acuminala, peritrema ad dextram et ad si- nistram internè denticulatum aut plicatum, externè inflexum. La description s’accorde très-bien avec la première es- pèce : G. scripta L. (B. Linnæi Payr. ) qui doit être re- gardée comme le type ; les trois autres sont des Mitres ; et une nouvelle espèce consignée dans le Supplément (p. 172)-est une Ricinule, C. ocellata (Voluta), Gmel. n° 72. (Bucc. parvulum, Dkr. veros, Antilles). Dent médiane étroite, semi-lunaire; uncus avec une dent apicale très-obtuse, dent subapi- cale obliquement tronquée ; tranchant court. Se rappro- che beaucoup du CG. (Anachis) rugosa Sow. M. Gray a rapporté cette espèce à la famille des Purpurina d’après l’opercule. (Guide, p. 20, Nitidella). 7° SrromBiNaA Moerch. Cat. Yoldi. p. 85. — H. et A. Adams. gen. p. 186. — Carpenter. Cat. p. 513. C. gibberula. Sow. Dent médiane étroite, semi-lu- naire ; uncus ave: une dent apicale très forte; dent suba- picale plus petite d’un tiers environ; tranchant sinueux ; aile articulaire étroite. La description de Gray (Guide, p. 14) est faite d'après notre dessin, L'animal est blanc ; siphon pointé de noir ; tentacules subulés, yeux noirs au-dessous de leur base externe. Pied arqué, auriculé en avant, arrondi en ar- rière; siphon de la largeur du dernier tour. Panama. Dessiné par M. OErsted. à & Aricia. H. and A. Adams. gen. p. 185. Parmi les sept espèces énumérées, une seule me sem- ble s’accorder avec la diagnose générique, c'est le G. puella Sow. Thes. 160.— Les autres sont plutôt des Ana- — 259 — chis et Astyris. On doit ranger dans le genre, les Co. subulata Duclos (Chenu. III. conchyl. tab. 9, fig. 15-16), GC. maculosa Duclos (ibid. fig. 7-8), et toutes les Colom- belles fusiformes de Bellardi (Mém. acad. roy., Turin, 1848, p. 238); Co. subulata Br., nassoîdes Bell., compta (Fusus) Bronn, tAara Bell., etc. 9° Pyrene. Bolten. Mus.,p. 95, 1798. Ad. gen. p. 485. Tab. 19, fig. 8. Ce genre est établi sur une seule espèce : P. rhomi- ferum (Vol. discors. Gm.). M. Gray (Guide, p. 14) dé- crit ainsi les dents : + an « Teeth 1.1.1, central transverse, oblong, quite simple ; late- ral hamate, versatile, with two curved apical teeth. » e 10° ConezLa Swainson. Tr., p. 312 (1840). Famille _ des Conidés. C. picta Sw. seule espèce du genre, probablement identique avec le C. ovulata Lamk. 44° Disapaus. Philippi. Wiegm. Arch., p. 63 (1847). L'espèce typique est le CONOHELIX edentula de Swain- son. Ce genre, ballotté entre les Matra et Conus, ne me semble pas différer essentiellement des Conella. La petite sinuosité qu’on voit à la base de la lèvre externe, ne se montre jamais dans les genre Conus ou Mitra, mais bien dans les Strombus et Columbella ; elle est surtout bien développée chez le G. obtusa Sow. (Thes., fig. 63-64.) J’ai possédé une espèce nouvelle, faisant aujourd’hui partie de la collection Cuming, et qui prouvait claire- ment l’affinité des Dibaphus et Conella. Su. Il me semble difficile de juger si toutes ces coupes ont une valeur générique ou sous-générique; mais on peut — 260 — dès à présent diviser le genre Columbella de Lamarck, de la manière suivante : Fam. COLUMBELLINÆ. — Genus Columbella, Lamarck. G. 1. Pyemæa Humphrey. Subg. 1 MNitidella Sws., Subg. 2 Alia Ad. G. 2. PyrenE Bolten. Subg. 4. Atlia Ad., Subg. 2 Pyrene Bolt., Subg. 3 Conella Sws., Subg. 4. Dibaphus Phil. G. 3. MrrsecLa Risso. Subg.1. Astyris Ad., Subg. 2 Anachis Ad., Subg. 3 Strombina Mærch. $ 5. Les espèces qui ont été rapportées fautivement au genre Golombelle sont : 4° CoLuMBeLLa Mendicaria L. MM. Sowerby et Reeve, à l’étonnement de plusieurs conchyliologistes, ont enlevé cette espèce au genre Ricinula. L’examen des dents mon- tre une dent médiane un peu infléchie en arrière, por- tant trois grandes dents coniques et pointues, rapprochées à leur base, dont la médiane est la plus grande; à la base se trouve une très-petite dent ; ce qui porte le nom- bre des denticulations à quatre. Les uncint sont très- courts, avec deux grandes pointes, l’externe atteignant plus du double de l’interne ; elles ressemblent à celles du CassipuLa (Murex) morto L., mais la base externe du GC. mendicaria est coudée en arrière et la pointe externe convexe. Cette espèce appartient au genre ENGINA Gray, sous-genre Pusiostoma Sws. La description de Gray (Guide, p. 14) est faite d’après mes dessins. . 2° COLUMBELLA zonala. Teeth1.1.1., central with five denticles the three middle larger, — 261 — central rather the largest ; lateral denticles very small; lateral teeth with a kneed apex with a conical basal tooth. Il est évident que cette espèce ressemble beaucoup, par ses dents à la précédente, et qu’elle est bien la même que l'ENGINA zonata Gray (Beechey. Voy., p. 112 et Guide, p. 15); ou bien est-elle prise, par erreur typo- graphique, pour le Cor. zonalis Lamk (Vol. nana Dw., Mart., fig. 459) qui, d’après la coquille, appartient aussi au genre Engina. La RicinurA zonata Reeve (fig. 33) est voisine, mais distincte de l’espèce de Gray. 3° Amycca Ad. gen. p. 186. (Excl. Sbg.) J’ai examiné les dents du type : Nassa corniculum Olivi, qui diffèrent très-peu de celles du Nassa incrassata, et seulement par les uncini qui ont trois ou quatre petites dents entre les deux grandes, au lieu d’une seule. Gette espèce doit donc conserver sa classification Lamarckienne. k° CoLumBELLA triumphalis Duclos (Mon. in Chenu. Ill.) Bucc. distortum Wood. Suppl. Cette coquille fut considérée comme Clavella par Gray (Fig. mol. anim. 1850). M. Fischer (Journ. Conch. t. 6, p. 168) a dé- montré qu’elle ne pouvait appartenir à ce genre. M. Gray (Guide, p. 15) vient d'établir pour elle un nouveau genre Triumphis, placé entre les Engina et Latruncu- lus. La dent médiane ressemble à celle du Fusus anti- quus (Lovèn), mais les trois pointes sont beaucoup plus longues, et leur échancrure en arrière est plus dévelop- pée. Les uncini ressemblent beaucoup à ceux du TRiTo- NIUM cyaneum (Lovén), mais la pointe externe est beau- coup plus grande. Il me semble que cette espèce diffère trop peu du Ganrarus Bolten (Po/ha Gray) pour être élevée au rang de genre. Ses affinités la rapprochent des Buccinum undosum, Tranquebaricum, etc. M. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig EU Res Explication de la Planche IX. . COLUMBELLA mercaloria. a. dents médianes, b. . dents latérales. . COLUMBELLA major. . COLUMBELLA unicolor. . COLUMBELLA rustica. . COLUMBELLA rugosa. . COLUMBELLA gibberula. . ENGINA mendicaria. . CANTHARUS distortus. De lhermaphroditisme complet chez les Gastéropodes, Par M. P. Fiscxer. Tout le monde connaît l’organisation singulière de la glande génitale des Huîtres, si bien étudiée par M. Da- vaine. Les éléments mâle et femelle se trouvent en con- tact dans la glande même, et la fécondation a lieu sans participation active de l’animal. Chez les Gastéropodes pulmonés, la glande génitale renferme également des ovules et des spermatozoïdes con- tenus dans des follicules invaginés, de telle sorte, qu’on comprend, à la rigueur, que la fécondation puisse s’opé- rer in silu ; mais, ep général, la glande génitale ne ren- — 263 — ferme que des cellules spermatiques, et les spermatozoai- res n'existent à l’état libre que dans le canal déférent; ce qui rend lhermaphroditisme complet de ces animaux presque impossible. On trouve pourtant deux autres points de contact où la fécondation pourrait se produire, 1° à l’entrée du ca- nal excréteur de la glande en grappe dans la glande al- buminipare; 2° à l’union de la verge avec la poche com- mune. Dans des circonstances spéciales d’isolement, et vers l’époque où l’acte génésiaque s’accomplit, l’excrétion des ovules et spermatozoaires se manifeste, et s’il y a ren- contre sur un des trois points que nous avons signalés, le Gastéropode, devenant semblable par cela même à P'Huître, pondra des œufs fécondés, sans qu’il y ait eu participation directe de sa part à la reproduction. Telles sont les considérations qui seules permettent d'interpréter les faits suivants consignés dans les Mé- moires de la Société de Biologie. M. Robin prit, en 1847, une Limnée des étangs, jeune, à coquille incomplète. Le Mollusque à vécu isolé dans un bocal, et a produit chaque année (1847-48-49) six à dix paquets d’œufs féconds. (Gompt. rend. Soc. Biol. 1849, 99 Un Limax flavus, tenu depuis longtemps en captivité et isolé, ne s’étant par conséquent pas accouplé, a pondu vingt-cinq œufs féconds. (Compt. rend. 1851, p. 333.) Enfin, nous citerons les observations de M. Gaskoin (Journ. Conchyl., p. 273, t. IV), où il est question d’un Hezix lactea qui pondit, plus de quatre ans après sa sé- questration, une trentaine d’œufs féconds. Je conserve cependant des doutes sur l’explication de ce fait ; l’Hélice — 264 — n'avait donné aucun signe de vie pendant très-longtemps, et il se pourrait qu’à son retour à l’activité, le sperme déposé dans la poche copulatrice eût fécondé les œufs, surtout si cette espèce possédait un spermatophore. Quoi qu’il en soit, les naturalistes doivent admettre la possibilité de la reproduction chez des Gastéropodes pulmonés complétement isolés. Leur hermaphroditisme normal est incomplet, puisque deux individus au moins sont nécessaires pour que la fécondation réciproque ait lieu; l’hermaphroditisme ‘complet, tel qu’il existe chez les Huîtres et bon nombre d’acéphalés, n’est observé chez les Gastéropodes que comme une très-rare exception il est vrai, mais dont on conçoit très-bien la possibilité. P. F. Note sur l'Helix Quimperiana, Par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. M. Fischer, dans une note sur la distrfbution géogra- phique des Mollusques, a rappelé dernièrement quelques faits relatifs à la propagation des Mollusques par voie naturelle ou artificielle, sans néanmoins toucher à la question des créations multiples, sur laquelle il garde une réserve qui ne nous permet pas de dire s’il partage ou non l'opinion que nous avons émise dans ce journal. Il se borne à citer divers Mollusques qu’on trouve dans des stations assez éloignées les unes des autres, en indi- — 265 — quant, pour quelques-uns, la voie par laquelle ils ont pu arriyer d’un point à l’autre. Au nombre des espèces qu’il désigne, nous voyons figu- rer l'HELIX Quimperiana, qu’on trouve en basse Bretagne ainsi que sar les côtes d’Espagne, et qui, d’après lui, au- rait été transportée d’un pays dans l’autre, sans qu’il dé- signe la patrie primitive de ce Mollusque. Nous avions été, à cet égard, plus explicite que M. Fis- cher, quand, il ya près de vingt ans, nous signalionsle fait aux naturalistes. L'Hélice en question avait été trouvée pour la première fois en France dans le département du Finistère, aux environs des ports de Brest et de Quimper, au point où séjournaient les navires, et sur un espace de terrain fort circonscrit. Nous nous expliquions fort diffi- cilement ces deux stations uniques et restreintes, lorsque, en 1839, nous recûmes d’un de nos amis, qui comman- dait un bâtiment en station sur les côtes d’Espagne, une certaine quantité d'exemplaires de cette Hélice, qu’il avait trouvée en abondance sur une montagne voisine du port de Santogna. Cette découverte nous mit sur la voie, et nous fit reconnaître que l’Herix Quimperiana était réellement originaire d’Espagne, d’où elle avait dù être transportée accidentellement, à l’époque où il exis- tait entre les deux pays un commerce très-actif en toile, grains et autres objets. Dans la petite note que nous pu- bliâmes à ce sujet en 1840, nous faisions remarquer que l'Hélice dont il s’agit avait d'assez grands rapports avec PHezix Pyrenaica, et que la chaîne des Pyrénées devait être la commune patrie de ces deux espèces , dont l’une avait été évidemment portée avec quelques denrées dans . les deux ports du Finistère où on la trouve aujourd’hui. Cette explication, dont il est bien difficile de contester — 266 — l'exactitude, vient encore à l’appui de l’opinion que nous avons émise relativement à la facilité avec laquelle les Mollusques peuvent être transportés, et se naturaliser sur différents points souvent très-éloignés. Admettre l’ex- plication pour un seul cas, c’est reconnaître qu’elle peut être invoquée avec raison pour les autres ; c’est abandon- ner un des arguments misen avant pour soutenir le sys- tème des créations multiples. S. PETIT. Note sur la transportation et la naturalisation au Bengale de l’ Achatina fulica de Lamarck, Par M. BENsox. Au mois de février 1847, pendant un court séjour à l’île Maurice, je trouvai partout cette Achatine sur les collines du quartier Moka, rampant sur les gazons, au bord des chemins, dans les bois et autour des maisons de campagne. En traversant le verger de mon ancien cama- rade, sir David Barclay, amateur et collecteur zélé, ce n’était qu'avec peine que je pouvais éviter d’écraser ces limaciens, qui, favorisés par l’humidité du matin, cher- chaient leur nourriture dans l’herbe, parmi les broussail- les et sous les feuilles mortes, qui se trouvaient éparses sur le sol, résultat d’un coup de vent récent. Quelques- uns de ces animaux grimpaient même sur les troncs hu- nides des arbres, — 267 — Ayant ramassé une assez grande quantité de ces co- quilles, tout en épargnant l’ACHATINA panthera, récem- ment transportée de Madagascar par les soins de mon hôte, et alors plus rare ; je les emportai vivantes au Ben- gale, et en partant de Calcutta, au mois d’avril, j’en confiai quelques-unes à l’un de nos amis pour être placées dans son jardin à Chouringhie, non loin du musée de la Société asiatique (1). | Depuis mon retour en Angleterre, on m’a écrit que l’Achatine s’est multipliée dans les propriétés adjacentes, bien que séparées par des murs; et dernièrement on a remarqué que ce Mollusque abondait dans le cimetière européen, situé à une distance assez considérable du lieu où avaient été placés les sujets importés ; on craignait même que les potagers n’en souffrissent; mais, vu l’ha- bitude qu’a cette espèce de préférer les lieux incultes, je crois que cette crainte ne sera pas fondée. M. le capitaine Hutton a transporté quelques exem- plaires vivants de Calcutta à Mussoorie, dans l'Himalaya occidental, où ils avaient commencé à se propager, lors- qu’un hiver extraordinaire, pendant lequel Ja neige des- cendit très-bas, les a détruits complétement. M. Hutton: aurait eu plus de succès s’il se fût contenté de déposer ses échantillons dans la grande vallée dite du Dhoon, au pied des montagnes. On dit que lPAchatina fulica n’est pas indigène de Maurice, et qu’elle y a été importée de Madagascar : je ne (1) Nous avons, dans les Annals of natural history, raconté le fait de l'éjection par l’Achatina fulica, d'une masse d'œufs serrés, revêtus d’une enveloppe cartilagineuse, en faisant remarquer le contraste que présen- tait le grand œuf solitaire à coque calcaire pondu par un de mes exem- plaires de l’Helix hæmastona provenant de l'ile de Ceylan. B. nn vois aucune raison pour nier le fait; mais on ignore jus- qu’à présent, à quel amateur l’île doit le don de la plus grande et de la plus abondante de ses productions testa- cées. M. Le Gentil l'aurait sans doute rencontrée dans scs explorations conchyliologiques, si l'espèce eût été alors aussi abondante qu’elle l’est aujourd’hui; mais il n’en dit rien, même en parlant de la distribution d’une co- quille identique ou analogue sur les côtes de Mada- gascar (1). B. Nota. — L’Achatina fulica se rencontre aussi mainte- nant à l’île Bourbon. On assure qu’elle y a été importée de Madagascar par un gouverneur de cette île, dont la femme était atteinte d’une affection de poitrine, pour la- quelle les médecins avaient recommandé l’usage du bouil- lon de limaçon. D D. (4) « Baie d’Antongil. — J'ai trouvé aussi l'espèce de limaçon Buccin « dont j'ai parlé à l’article du fort Dauphin : ce Limaçon est apparem- : ment répandu tout le iong de la côte; j'en ai vu à Foulpointe et à l'île « de Mayotte; on m'en donna dans la suite à l’île de France qui venaient « de Mozambique, ils étaient une fois plus gros que ceux que j'ai tirés de « Madagascar.» (Voyrge dans les mers de l’Inde, tom. II, pag. 412 et 471.) — 269 — Sur la distribution géographique des Mollusques récents et fossiles. Nous recevons de M. J. Gwix JErFREYs, de Londres, la lettre ci-dessous, qu’il nous prie d’insérer dans le Journal. F. et B. « Messieurs, « J’ai lu avec le plus grand intérêt, dans votre der- nière livraison (octobre 1858), un article remarquable de mon ami M. Petit de la Saussaye, ayant pour titre: Des migrations et de la dispersion de certaines espèces de Mollusques. Dans cet article, l’auteur fait allusion à une brochure que j'ai fait insérer, il y a trois ans, dans les Annals of history et qui était intitulée : On the marine Testacea of the Piedmontese coasts (sur les Testacés ma- rins de la côte de Piémont). Or, il me semble que M. Pe- tit n’a pas bien compris ce que j'ai voulu dire sur la répartition des Mollusques, et je vous demanderai, par conséquent, la permission de donner à ce sujet quelques explications. Il est aussi possible qu'il y ait, de part et d'autre, quelque méprise provenant de notre connaissance imparfaite de nos langues respectives ; et, à cet égard, je réclamerai l’indulgence de vos lecteurs si j’ai mal com- pris ce qu’il a voulu dire. « M. Petit (p. 112 du Journal) dit : « Ge double courant de migration, que nous ne con- « testons pas, a causé quelque étonnement à M. Jeffreys, « qui a cherché à s’en rendre compte, et qui a consigné « ses réflexions à cet égard dans un travail, etc. » « Or, je n’ai mentionné ni ce double courant, ni même = 910 — aucun courant de migration : ce que j'ai dit à ce sujet, traduit littéralement en français, serait ceci : (p. 13 de ma brochure. ) À « Ma première idée, en examinant les Testacés du « Golfe de Gênes, a été que la faune de la Méditerranée « était mélangée et non pas particulière à cette mer. « Bien des espèces que j'y ai trouvées m'étaient très- « connues, étant britanniques : il y avait-aussi d’autres « espèces propres aux mers méridionales et même tropi- «a cales. » « Et (p. 17) après avoir discuté et combattu les argu- ments d’une migration ou dispersion de certaines espèces, de ce qu’on appelle centre ou foyer de création, par le moyen des courants océaniques, j'ai dit : « Je suis donc persuadé que la migration ou la disper- « sion, au delà d’une étendue limitée, des Mollusques « marins, à l’aide des courants océaniques d’aujourd’hui, « est physiquement improbable, et qu’il n’est pas néces- « saire d’avoir recours à cette hypothèse pour expliquer « la répartition actuelle de ces animaux. » Et (p. 19-20). « Il me paraît plus probable qu’à une certaine période, « il y avait sur la terre une température uniforme, ac- « compagnée d’une diffusion générale des animaux, et « que, par suite des changements successifs de tempéra- « ture, produits par la formation ou l’élévation de cer- « tains terrains, par la submersion, ou dépression d’au- « tres parties, certaines espèces ont péri ou survécu à « proportion que les climats se sont réchauffés ou refroi- « dis dans les différentes parties de notre globe. » « Aussi, à l’égard d’une espèce cosmopolite (Saxicava arclica) je disais : — 211 — « Il me paraît plus probable qu’à la première création « de cette espèce, elle était répandue partout dans lO- « céan, et que sa sphère fut subséquemment bornée par « quelque circonstance accidentelle, telle qu’un dépôt de « vase qui aurait pu avoir étouflé et détruit la race dans « les districts voisins. » « En outre, relativément à ce qu’a dit M. Petit (p. 114) sur l'hypothèse d’une large ouverture de la baie de Bis- caye au golfe de Lyon, qui, à une époque plus cu moins reculée, aurait relié l'Océan à la Méditerranée, ouverture au moyen de laquelle on prétend que j’ai dit que les Mol- lusques auraient pu passer plus facilement d’une mer dans l’autre, je dois faire observer que ce que j’ai réelle- ment avancé (p. 17) était ce qui suit : « Et on ne présume pas trop en supposant qu’à des « époques passées, il y avait des courants marins par les- « quels des animaax auraient pu être transportés d’un « district à un autre, ou plutôt que dans ces périodes ils « étaient répandus sur une étendue plus large qu’à pré- « sent. » « Les remarques de M. Petit s'appliquent à l’état ac- tuel, et les miennes ont rapport à ce qui est passé et hy- pothétique. « M. Petit fait encore observer que le nombre des Mollusques marins propres aux deux mers (de la Grande- Bretagne et de la Méditerranée) se compose, en général, d'espèces petites et légères. Gette observation peut être vraie, en général, pour les espèces récentes ; mais comme je l'ai dit dans ma brochure, page 17 : « Les étendues (area) de là répartition géographique « proposées par feu le professeur Forbes, et d’autres, « sont trop bornées aux circonstances actuelles, eton doit — 2172 — « plutôt les rapporter à un système antérieur. Quant à « présent il nous faudrait infiniment plus de lumières et « de dates ( data) en ce qui concerne la disiribution géo- « graphique des coquilles récentes et fossiles, ainsi « qu’une détermination (discrimination ) beaucoup plus « exacte des espèces et des variétés, el une connaissance « des conditions par lesquelles sont influencées les transi- « tions de l’une à l’autre, avant qu’on puisse établir une « théorie satisfaisante. « Si l’on a égard à ces propositions, on verra que bien des espèces, qui survivent aujourd’hui dans l’une de ces mers, leurs restes gisant sur les côtes de l’autre, sont loin d’être petites ou légeres, telles que les Buccinum un- datum, et Mya truncata. Parmi les espèces récentes qui vivent dans les deux mers, se trouvent les Triton cuta-. ceus et nodiferus, le Cardium echinatum, et plusieurs grands Solen. Pas un de ces Mollusques n'est phyto- phage : ainsi ils ne peuvent s’être répandus par le moyen des plantes marines, comme M. Petit le suppose (page 116 de son article). Il dit aussi à la page suivante : « On ne voit pour ainsi dire pas figurer les univalves « un peu volumineuses, telles que certaines espèces des « genres Fusus, elc.» « Il se peut, ainsi que le-dit sir Charles Lyell, dans un nouveau supplément à son ouvrage intitulé Principles of geology; qu’à des périodes reculées de l’histoire cosmicale, il y ait eu des provices géographiques distinctes ; mais, avant d’admettre cette hypothèse, il faut aussi peser d’au- tres considérations ; à savoir, que chaque période était probablemennt d’une très-longue durée et devait avoir subi plusieurs changements intermédiaires ; que l’absence — 273 — apparente d’une espèce quelconque des couches (strata) analogues dans un autre quartier du globe n’est qu’un té- . moignage négatif dont on ne peut rien conclure ; et qu’on n’a pas encore assez étudié la critique des espèces fossiles comparées avec leurs analogues récentes. Prise au point de vue géologique, cette question présente le plus grand intérêt, il faut espérer que les paléontologistes cherche- ront à réunir de plus amples matériaux pour l’éclairer. « Le grand ouvrage de M. Alcide d’Orbigny, dont la ré- putation est européenne, nous démontre dans sa Paléon- tologie francaise, que les restes des animaux trouvés dans le terrain tertiaire des continents de l’ancien et du nou- veau monde, d’une formation contemporaine, sont iden- tiques, quoique la différence entre les espèces qui existent maintenant dans ces parties du globe, soit aussi grande que l’est leur position géographique. « J’ajouterai que la découverte que le Chiton Hanleyi estun habitant des mers des Antilles, de même que l’ou- vrage récent de M. Carpenter sur les Mollusques de la côte nord-ouest de l'Amérique, où il démontre que plu- sieurs espèces se trouvent également dans l’océan Pacifi- que et dans l’océan Atlantique, m'ont confirmé dans l’opinion que la répartition géographique des espèces est plus répandue qu’on ne le pense ordinairement, et qu’il faudra se livrer à bien plus de recherches avant qu’on puisse établir une hypothèse à cet égard. Agréez, Messieurs, etc. 1 J. GWIN JEFFREYS. 49 1 — 274 — Des migrations et de la dispersion de certaines espèces de Mollusques, Par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. (Deuxième article.) Si notre lecteur veut bien se reporter à la note qui ter- minait notre dernier article relatif aux migrations de certains Mollusques (p. 418), il verra que nous prenions l'engagement d’examiner quelques-unes des opinions nouvellement émises sur cette matière par notre honorable et savant confrère, M. Morelet. Nous allons remplir cet engagement, tout en reconnaissant, nous devons l'avouer, qu’il est bien difficile, sinon même impossible, d'entrer dans l'examen de semblables questions, sans être promp- tement arrêté par deux obstacles ; d’un côté la profondeur de certains mystères; de l’autre, la faiblesse de notre intelligence, Aussi, sentons-nous la nécessité de pro- céder avec unegrande réserve, de restreindre la discus- sion, et de nous attacher à ceile des points qui peuvent être controversés sans s’égarer dans le champ de l’in- connu. Après une lecture attentive de l'article de M. Morelet (p. 7), nous y avons plus particulièrement remarqué un certain nombre d'assertions au sujet desquelles nous ne sommes pas d'accord avec lui, et que nous allons discuter successivement, en citant textuellement ses expressions, ou en résumant exactement le sens de ses opinions. — 975 — « À° Trois Mollusques : les Helix fulva et ruderata, _« et la Glandina lubrica, animaux d’habitudes séden- « taires, el pourvus de moyens de locomotion très-bor- « nés, se trouvant en même temps établis à des distances « très-éloignées, ne peuvent être le produit de types uni- « ques, mais doivent leur origine à des germes multiples « et disséminés par la nature d’après certaines lois qui « uous sont encore inconnues. » Il nous est ici bien facile de circonscrire la discussion, en disant simplement que les Mollusques dont il s’agit se sont répandus par voie de propagation directe, ou qu’ilsont été transportés accidentellement du foyer primordial de création sur des points plus ou moins éloignés : nous ré- férant à cet égard à ce que nous avons dit dans notre pré- cédent article (p. 109 et suiv.), nous répéterons que, selon nous, M. Morelet, non plus que M. le docteur Gould, ne nous semblent pas avoir suffisamment tenu compte : | 4° De la petite dimension et de la légèreté de ces co- quilles à l’état adulte et surtout embryonnaire 2° De la rapidité avec laquelle ils multiplient, et des moyens que leur fournit leur organisation pour rencon- trer en beaucoup de lieux un milieu favorable à leur dé- veloppement et à leur existence; 3° De la multiplicité infinie des circonsiances, qui, dans le cours des siècles, ont pu et dû favoriser leurs mi- grations. ._ Nous n’admettons donc pas que les distances, qui semblent séparer les stations connues de quelques Mol- lusques terrestres, puissent être considérées comme ayant toujours été infranchissables pour ces animaux, Mais la distance, dirons-nous encore à nos contradicteurs, ne — 276 — serait pas seule à faire obstacle à leurs migrations : une chaîne de hautes montagnes, un fleuve, un simple bras de rivière suffisent pour intercepter la communication d’un point à un autre, pour des êtres aussi mal organisés au point de vue de Ja locomotion. Or, pour être consé- quent avec votre système, vous serez forcés d'admettre que la Providence a dû multiplier à l'infini ses centres de création, et semer, pour ainsi dire, partout les mêmes germes, ce qui conduit à quelque chose de trop confus pour pouvoir être vrai. # À C’est ici le lieu de mettre sous les yeux de nos lecteurs une autre observation qui ne nous paraît pas sans impor- tance. Comment l'esprit de nos adversaires a-t-il pu être frappé de la dispersion de quelques petites coquilles à ce point que, pour expliquer un fait aussi insignifiant en ap- parence, ils se soient crus obligés d'admettre un système de créations multiples, tandis qu’avec cette préoccupa- tion d’esprit, ils devaient éprouver une bien plus grande surprise en jetant un seul regard sur ce qui se passait dans les autres branches du règne animal? A côté de ces pe- tites espèces qu’ils appellent sporadiques, n’avaient-ils pas les autres membres de la nombreuse famille des Mol- lusques, ainsi que les races supérieures, chez lesquelles on chercherait vainement des traces de créations multi ples, et qui, au contraire, ont été parquées par la Pro- vidence dans des zones plus ou moins circonscrites? N°y avait-il pas à un enseignement de grande valeur et un avertissement suffisant pour les maintenir en garde con- tre l'adoption d’une idée purement systématique. Pour chercher à découvrir les lois qui régissent la marche des choses sur notre globe, il faut, selon nous, — 211 — embrasser et étudier l’ensemble des êtres organisés, rap- procher et comparer les faits généraux. Se laisser arrêter par des anomalies apparentes, admettre des lois pour chaque cas accidentel sans remonter aux causes, ce n’est pas procéder avec un esprit philosophique, c’est se laisser dominer par une préoccupation trop vive. « 2° Nous nous représentons plus volontiers les pre- « mières terres qui ont verdi, couvertes de gazon, que « dotées strictement d’un brin d'herbe destiné à couvrir, « par une propagatiôn inseusible, des prairies comme « celles de l'Amérique du nord, etc... » Nous ne pouvons voir dans cette phrase de notre ad- versaire qu’un appel aux botanistes, parmi lesquels il compte bien trouver quelques auxiliaires. Nous n’aurions osé, quant à nous, porter la discussion sur un terrain qui nous est inconnu; mais, loin de nous en plaindre, nous dirons que M. Morelet a parfaitement raison de le faire, car le système qui admet la possibilité de germes multi- ples, de créations partielles, successives, ne saurait s’ap- pliquer uniquement à quelques petits Mollusques : il doit s'étendre à toutes les races du règne animal, aux végé- taux aussi, enfin aux trois règnes de la nature. Nous ne pouvons que gagner à voir ainsi généraliser la question. Nous allons donc entrer, pour un instant, sur le domaine de MM. les botanistes, en demandant à ceux d’entre eux qui nous liront, de ne pas se montrer trop sévères pour les petites hérésies dont nous pourrions involontairement nous rendre coupable. D'abord est-il bien clairement démontré que ces gra- minées qui couvrent les vastes prairies du nouveau monde ne soient pas'le produit d’un type unique pour chacune des espèces bien caractérisées ? Il est sans doute — 278 — plus commode de se représenter les premières terres qui ont verdi, comme verdissant à la fois, à l’aide d’une mul- ütude infinie de germes primitifs ; mais la raison est-elle complétement satisfaite de cette action simultanée et un peu complexe de ia puissance végétale ? Ne peut-on, sans chercher à sonder et à découvrir les mystères de la créa- tion, trouver, dans ce qui se passe sous nos yeux, des faits propres à affaiblir la force apparente de l’argument qu’on nous oppose? Ainsi, par exemple, des montagnes, des îles entières ont été complétement dépouillées des plus riches forêts par la main imprévoyante, nous dirions vo- lontiers par la main sacrilége de l’homme. Or, la Provi- dence, qui avait si sagement couronné les lieux élevés d’une puissante végétation, a-t-elle songé à les en doter de nouveau? Non. Ces montagnes se sont couvertes d’un nombre assez restreint de plantes appartenant générale- ment à la famille des graminées. Ces plantes sont-elles le résultat d’une création nouvelle qui semblerait assez mal entendue? Non, encore. Ces herbes chétives sont évi- demment le produit de graines sommeillant dans le sol, ou apportées par les vents. Nous croyons, du moins; que c’est l’opinion admise. c D'un autre côté encore, comment concilier le système, à la vérité si commode, des créations multiples, avec cette prévoyance admirable que le Créateur a mise à donner aux végétaux les moyens de conserver, de disperser, de répandre, et de faire porter au loin les graines destinées à perpétuer l'espèce ? Qu'un champ, couvert aujourd’hui de riches moissons, soit ensuite abandonné sans culture, on le verra, dès Ja première année, se garnir insensiblement de plantes con- nues qui se multiplieront avec plus ou moins de rapidité, » — 279 — selon la nature du climat et du sol. Faudra-t-il voir à le produit de créations nouvelles ? Nous pourrions, sans de grands efforts, trouver d'au- tres moyens de combattre les arguments empruntés au au règne végétal; mais nous sommes resté trop longtemps sur un terrain qui n’est pas le nôtre, et nous nous résu- merons en disant à ceux des botanistes dont on pourrait avec succès invoquer l'appui : Non, vous ne tenez pas assez compte, parce que vous ne les avez pas encore assez étudiés, des moyens naturels et nombreux dont la Provi- vidence dispose pour porter au loin les germes des plau- tes. Non, vous ne comprenez pas toute la puissance du brin d'herbe sous la main de Dieu. « 3° La raison ne repousse pas cette opinion que les « mêmes types ont été plus ou moins multipliés dans « Porigine; et les faits actuels ne la contredisent pas da- « vantage, car nous ne pouvons suivre la filiation des êtres « vivants de manière à prouver que les individus de « même espèce descendent tous, par voie de gépération « successive, d’un type unique et primordial. » Nous ne pouvons accepter cette conclusion de notre contradicteur. On a dit, avec raison, que la création proprement dite, ou le tout produit de rien, était un mystère incompré- hensible, qui ne pouvait être du domaine de l’histoire naturelle positive. Aussi nous garderons-nous de rien dire qui puisse faire croire que nous cherchons à soulever ie voile; mais à côté du mystère, il y a le fait : Pobjet créé avec ses conditions d'existence. Or, nous ne voyons pas. quel que soit le nombre des créations d’un même type: que personne puisse suivre la filiation des êtres actuelle- ment existants, M. Morelet pas plus que nous. L’impossi- — 280 — bilité de suivre cette filiation ne peut être un argument ni pour lui, ni pour nous. Seulement il nous répugne moins de voir dans les générations actuelles les descendants d’un seul chef, c’est-à-dire des individus de la même fa- mille, qu’une multitude d’êtres d’origines diverses, et sans parenté, quoique identiquement semblables. Il nous semble même que la rigoureuse et constante uniformité d'organisation qui caractérise les individus de chaque es- pèce, justifie l'éloignement qu'éprouve notre esprit à les voir descendre de types différents. u « }° On ne peut supposer qu’à aucune époque les « Acores aient été rattachées au continent ; tout prouve « que ce groupe d'îles a surgi librement de l'Océan. On « y trouve mêlées à des espèces particulières au pays, « des Mollusques propres au Portugal; or, cette faune « mixte constitue un mystère qui ne peut s'expliquer « qu’en admettant les origines multiples. » Nous ne pouvons que répéter de nouveau que rien ne démontre que les petits Mollusques communs aux îles dont il s’agit, et à la partie occidentale du continent européen, a’aient pu être transportés dans ces îles par le fait des re- lations qui existent depuis longtemps entre les deux con- trées. M. Morelet (p. 12) rappelant un de nos articles précédents (1), admet que nous étions fondé à dire que la présence de l’Helix ventrosa aux Bermudes, et celle du Pupa bicolor à l’île Saint-Thomas, devaient s’expli- quer par un transport accidentel, et par le fait du mou- vement commercial ; mais ilajoute que nous nous sommes trop hâté de généräliser nos conclusions. Remarquons x que l’article cité a été écrit par nous à l’occasion d’un (1) Voir le Journal de Conchyliologie, 1856, tom. V, pag. 70. EU doute émis, sur la dispersion de ces deux Molluques, par- M. Redfield qui, cependant, convenait fort nettement que la colonisation européenne de Madère, des Canaries, des Açores, expliquait l'introduction accidentelle dans, ces iles de petites coquilles terrestres d'Europe. Ainsi, déjà, nous pourrions nous appuyer de l’autorité de notre con- frère de New-York, et l'opposer à M. Morelet; mais, sans insister sur ce détail, nous demanderons à celui-ci, pour- quoi il admet la possibilité d’une introduction acciden- telle pour deux petites coquilles de l'Inde et de l'Europe, retrouvées, l’une aux Antilles et l’autre aux Bermudes, tandis qu’il rejette cette possibilité de transport par les mêmes voies pour quelques autres espèces communes au Portugal et aux Acores. E’espèce de contradiction que nous signalons ajouterait, s’il était possible, à la fermeté de nos convictions ; mais alors même qu’il nous aurait été démontré que ce trans- port n’a pu avoir lieu, nous n’en serions pas plus disposé à reconnaître, pour expliquer le fait, la nécessité de créa- tions multiples, etnous verrions plutôt là une preuve que le groupe des Açores s’est trouvé, à une époque reculée, rattaché au continent européen. Cette opinion, nous l’é- mettons avec réserve, el non pour venir à l’appui de no- tre thèse, qui, selon nous, n’a nullement besoin de l'argument ; mais en fin de compte, le fait n’est pas com- plétement dénué de toute probabilité, quoi qu’on en dise, ou du moins la raison peut l’admettre sans subir de contrainte. Quant à nous qui, à la vérité, ne sommes pas géologue, nous serions moins porté à croire à un soulè- vement des Acores au-dessus des eaux de la mer, qu’à un abaissement des terrains qui les auraient jadis ratta- chées au continent européen. — 282 —- Quoiqu'il en soit, le second paragraphe, cité plus haut, de la note de M. Morelet, nous paraît soulever une ques- tion plus grave, sur laquelle il se s’est pas expliqué, il est vrai, d'une manière suflisamment explicite, mais que nous trouvons assez clairement indiquée, pour que nous soyons fondé à en faire l’objet d’une observation. En effet, notre collaborateur parle (page 11) de types plus où moins multipliés dans l’origine : it prétend, d’un autre côté, que ïes Acores ont surgi librement da sein de l’océan, autrement dit, qu’elles sont le résultat d’un sou- lèvement, postérieur sans doute à l’existence du continent européen ; puis il ajoute que ces îles nous offrent aujour- d'hui, dans l’ordre des Mollusques, Fexemple incontesta- ble d’une création partielle identique à celle du Portugal. Ainsi la puissance, à laquelle nous devons les êtres ac- tuellement vivants, aurait créé sur le sol des Açores, après leur soulèvement, une série de types particuliers à ces îles, en même temps qu’elle y aurait créé à nouveau et établi un certain nombre d’espèces qui existaient déjà sur d’autres points du globe. Peut-on réellement admet- tre ces types posthumes ? est-ce rationnel, est-ce proba- ble, est-ce possible? Il ne s’agit plus de germes maltiples créés dans l’origine des choses, mais de l'installation successive, continue, de nouveaux types d’espèces existan- tes : c’est, sans écrire le mot, revenir aux générations spontanées, système qu’ont parfois préconisé des hommes plus embarrassés encore que hardis, mais qui à été cons- tamment combattu et repoussé par les esprits sérieux. « 5°Ainsi la nature, au moinsdans certains cas, ne s’est « pas bornée à produire des types isolés ; mais elle en a « multiplié les germes, soit pour mieux assurer la con- « servation de l'espèce, soit pour enchaîner l’ensemble de en — 283 — “« ses productions par une loi de transition et d'harmonie.» La création de nouveaux types ne pourrait avoir pour objet de conserver espèce, mais de la multiplier, ou de la remplacer si elle était perdue. Le suprême auteur de toutes choses, pour assurer dans certaines limites la conservation des races, a donné aux animaux la faculté de se reproduire : or, qu’on veuille bien nous passer l'expression, il y aurait un vrai double emploi, s’il s'était en même temps réservé la faculté d'établir à toujours et partout de nouveaux germes. Il y aurait ainsi deux lois très-différentes, concourant en même temps, on ne sait pi comment ni pourquoi, à la conservation des familles : mais cette nécessité de conserver lespèce est-elle bien prouvée, et peut-elle être invoquée à l’appui du système des créations multiples? est-ce que beaucoup de races n’ont pas déjà disparu ? n’en voyons-nous pas d’autres s’éteindre presque sous nos yeux? ne devons-nous pas prévoir que d’autres disparaîtront encore. En ce qui concerne la nécessité où se serait trouvée la nature d’enchaîner l'ensemble de ses productions par une loi de transition et d'harmonie, nous devons avouer que nous avons moins compris ici la pensée, ordinairement si lucide, de M. Morelet. S'il ne s’agit que de multiplier les types d’espèces existantes, il n’y a pas de transition. D’un autre côté, l’extinction de certaines races semble rom- pre une loi d’harmonie, Au surplus, notre contradic- teur convient, lui-même, à la fin de son article, que l’état actuel de nos connaissances ne fui permet pas encore de saisir cette loi, bien qu’il conserve l’espoir d’y parvenir un jour. | Quant à nous, qui ne partageons pas cette illusion. nous aimons mieux croire qu’il y a plus d’unité, moins de — 284 — comj lications dans les lois qui régissent la marche des choses sur notre petite planète. Nous avons, dans ce rapide et très-incomplet examen de quelques-unes des opinions de notre savant collabora- teur, cherché à circonscrire la discussion dans les limites d’un ordre d’idées accessibles à notre esprit. Nous avons, autant que possible, évité de toucher à ces points obscurs et mystérieux que l’intelligence de Fhomme est impuis- sante à comprendre. C’est peut-être là qu’on ira chercher de nouvelles armes pour nous combattre. Il sera facile, en effet, de nous peser des questions embarrassantes, auxquelles nous ne pourrions répondre qu’à l’aide de suppositions hasardées, et en nous jetant nous-même dans le champ de l'inconnu ; mais nous ne nous laisserors pas entraîner à ce geure de discussion, qui n’aurait certainement pas pour résultat d’éclaircir ces questions. Nous pensons même qu’elles gagneraient peu en clarté, si elles devaient être traitées à un point de vue très-élevé de philosophie transcen- dante. Nous ne serions pas assez habile pour suivre de nou- veaux adversaires sur ce terrain; mais nous verrions néanmoins, avec grand plaisir, nos contradicteurs et nos partisans descendre dans Farène, formuler leur opinion, et jeter de nouvelles lumières sur la sérieuse controverse qu'a soulevée la dispersion de quelques petits Mollus- ques. S. P, 6 — 285 — Description d'une Goquille nouvelle, Par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. 4° CYLINDRELLA, Guigouana, Nobis. (PI. X, fig. 5). C. testaoblongo-cylindracea, medio ventricosiuscula, subsolida:; spira allenuata, apice decollato ; anfractibus 1013, tenuissimè et regulariter costulato-striatis ; superioribus roseo-albicanti- bus, inferioribus subrufescentibus ; ultimo anfractu ad basin carina obtusa munito : apertura subcirculari; peristomate albo, expanso, reflexiusculo. Long. 30 will, | Larg. 11 mill. Coquille oblongue-cylindrique, mais un peu ventrue au milieu, avec une spire en pointe, ce qui la fait res- sembler à certaines espèces du G. Megalomastoma (M. bicolor, apertum.). Elle est blanchâtre, nuancée d’une teinte rose aux tours supérieurs. Cette couleur prend une teinte plus foncée et devient légèrement fauve aux tours inférieurs, ce qui lui donne encore une autre ressem- blance avec ces mêmes Mégalomastomes. Notre coquille est mupie de stries fines et régulières, et le dernier tour présente à sa base une carène obtuse très-marquée. On aperçoit dans l’intérieur de ouverture deux bandes brunes, invisibles extérieurement, dont la supérieure sen- ble suivre la suture des deux derniers tours. L’exemplaire que nous possédons compte neuf tours de spire ; mais il est tronqué de manière à nous faire supposer qu’à l’état complet, la coquille pourrait en avoir environ douze. Nous dédions cette intéressante espèce à M. Guigou, chirurgien-major de la marine, qui l’a trouvée à Pile Saint-Domingue, où elle ne paraît pas commune. S. P. — 286 — Description d'espèces nouvelles (4), Par le R. P. MonTRoUzIER, Missionnaire apostolique en Calédonie. P 4 4° GyccoroMa artense, Montr. ( PI. VII, fig. 2.) Coquille discoïde, arrondie, fortement et largement ombiliquée jusqu’au premier tour ; couleur gris jaunâtre, un peu rougeâtre orangé vers l'ouverture, stries longitu- _dinales élevées en sillons nombreux, souvent réunis deux à deux; stries d’accroissement irrégulières ; 5 tours de spire, arrondis, croissant rapidement, le dernier formant la moitié du volume total; suture profonde, disjointe. Ouverture ronde, un peu oblique vers la droite; péris- tome continu, simple, à peine un peu calleux; intérieur jaune orangé brillant; sommet jaune de chrôme, lisse et luisant. ; Opercule polyspiré, corné, luisant, concave à l’exté- rieur, convexe au muscle d'attache, composé de tours pressés, convergents vers le centre, au nombre de 7 à 9. Diam. maj. 11 mill., min. 9 mill. — Hauteur 7 mill., Ouverture diam, maj. 5 1/2 mill., min, 5 mill. (Ma collection). (Musée de Bordeaux, trois exempl. ). Habite Fîle Art. Assez rare. On m’a apporté un individu qui a 28 mill. dans sa plus grande largeur (2). (1) Tous les types, relatifs aux descriptions qui vont suivre, ont été don- nés, par l’auteur au Musée d'Histoire naturelle de Bordeaux, où ùls sont déposés. S, (2) Le Musée d'Histoire naturelle de Bordeaux a reçu, du R. P. Mont- rouzier, trois de ces derniers individus ; ce n’est positivement pas la même espèce; elle sera publiée dans ce même Recueil, page 291, sous le nom de C. Montrouzieri, Nob. S. M. SOUVERBIE, Conservateur du Musée d’Hist. nat. de Bordeaux. — 287 — 2° HeuicinaA littoralis, Montr. (PI. VII, fig. 2.) Petite coquille suborbiculaire, un peu dépriméeen des- sus, à quatre tours de spire un peu convexes; limités par une suture un peu enfoncée et à dernier tour subcaréné. Toute la coquille est couleur de corne blonde, légèrement rougeâtre el transparente ; on y remarque, tant en dessus qu’en dessous, de très-légères stries d’accroissement très- obliques, croisées par de fines stries circulaires assez serrées et régulièrement espacées; ces deux ordres de stries ne sont perceptibles, du reste, qu’à l’aide d’une forte loupe et plus sensiblement en dessus qu’en dessous. Ouverture oblique et demi-ovale, à bord droit beaucoup plus clair que la couleur générale de la coquille dont elle paraît être une dégradation, épaissi et un peu réfléchi en dehors ; inférieurement, à sa jonction avec la columelle, il se redresse subverticalement dans sa direction, pour s'implanter en avant d’un petit empâtement postcolumel- laire que circonscrit, en partie, un sillon très-apparent. Diam. maj. 3 mill., min. 2 1/2 mill., haut. 4 3/4 mill. (Ma collection.) Musée de Bordeaux, 3 exempl.) Habit. L'île Art, près du rivage, sous les détritus de - végétaux. 3° BuLimus sinistrorsus, Desh. . Var. B. Caslaneo-fusciatus, Montr. (PI. VIT, fig. 3.) Coquille de couleur châtain plus ou moins clair, plus venirue et à ouverture plus ample que dans le type, jau- nâtre en dessous des sutures ainsi qu’en dessous du der- nier tour, en sorte que celui-ci paraît encerclé, dans sa — 285 — partie moyenne, d’une large bande de la couleur géné- rale; cette bande sur les deux tours précédents en oc- cupe les deux tiers inférieurs ; intérieur de louverture concolore à Pextérieur. Haut. 12 1/2 mill., diam. maj. 11 mill., min. 8 mill, Ouverture 7 mill. de long sur 5 4/2 de large. (Ma collection.) (Musée de Bordeaux, 3 exemplaires.) + Bucim. sinistrorsus, Desh. Dans Fér, Histoire nat.,t. 2,p. 24, n° 25, pl. 161, fig, 19-21. — — Pfr. Monogr. Hélic. viv. 1853, t. 3, p. 322, n° 166. Draparnaudia HMichaudi. Nobis. (Antea in Sched.) Habite, ainsi, que le type, l’île Art. Le nombre des tours de spire que les auteurs suscités indiquent, avec doute, comme étant de 6, est inexact; il est de 7, pour le type comme pour sa veriété. h° Pupa artensis, Montr. (PI. VIIL fig. 4.) Coquille largement ombiliquée, cylindro-conique, cou- leur de corne blanche, un peu luisante, transparente et lisse ; on y remarque cependant de très-fines stries d’ac- croissement obliques ; spire conique, graduellement atté- nuée, composée de cinq tours très-convexes, séparés par une suture très-enfoncée, et à dernier tour ventru et comprimé à sa base. Ouverture subarrondie ; péristome mince, réfléchi, à bord droit se retournant brusquement à son extrémité supérieure vers l’axe de la coquille pour se réunir au bord gauche, et former ainsi un péristome continu ; intérieur de l’ouverture muni de cinq dents, une pariétale, une columellaire et trois palatales ; la pa- — 289 — riétale, située près du bord droit, est sillonnée en dessus et bifide à la pointe. Gette dispositiontient à ce qu’elle est formée de deux dents inégales, juxtaposées, dont l’interne est la plus saillante ; la dent columellaire est placée trans- versalement à l’ouverture et implantée perpendiculaire- ment sur la columelle ; des troits dents pariétales, la su- périeure correspond par sa pointe à la bifurcation de la pariétale ; la suivante est presque directement opposée à la portion interne de la même dent pariétale, tandis que la troisième, enfin, est placée au milieu de l’espace com- pris entre la dent columellaire et la deuxième pariétale ; de ces cinq dents, la pariétale, la columellaire et la deuxième palatale sont les plus prononcées. Long. 2 mill., larg. 4 mill. (Ma collection). (Musée de Bordeaux). Habite l’île Art sous les feuilles et les cocos germés. M. Description d’espèces nouvelles, Par le docteur SOUvERBIE. HELIx Artensts. Testa umbilicata, orbiculato-depressa, tenuis, subpellucida, corneo-subfulva, undique subtiliter obliquè striatula, propè su- turam subplicatula, supernè spiraliter tenuissimè striatula ; spira vix elevata; sutura simplex, submarginata; anfr. l 1/2 20 — 290 — convexiusculi, regulariter accrescentes, ultimus subrotundatus, anticèé non descendens, peripheria oblusè subangulatus, basi convexior ; apertura obliqua, subcircularis, oblusè subangulata ; perist. simplex, tenue, rectum, marginibus remotis, dextro sub- sinuato, columellari arCuato, supernè subverticali, circa umbi- licum anguslissimum, pervium, in laminam fornicatim reflexo. Diam. maj. 7 1/2 mill., min. 6 4/2 mill., alt. 5 mill., apert. 4 1/2 lata, 4 mill. alt. (Mus. Burdigalense). Habitat. In insul. Art (archip. Novæ-Caledoniæ). Coquille ombiliquée, orbiculaire, déprimée, mince, presque pellucide et transparente, couleur de corne un peu fauve, obliquement striée, tant en dessus qu’en des- sous, par de fines stries obliques dont quelques-unes se dilatent près des sutures, de manière à simuler des plis; en dessus, ces siries sont croisées par des stries spirales ‘encore plus fines, visibles seulement à la loupe; suture submarginée; spire à peine élevée, composée de 4 1/2 tours, très-peu convexes en dessus, croissant régulière- ment, le dernier un peu arrondi, non descendant, obtu- sément subanguleux à sa périphérie, plus convexe en dessous. Ouverture oblique, presque circulaire, très-ob- tusément subanguleuse, plus large que haute; périst. sim- ple, tranchant et droit, à extrémités éloignées et non conniventes, le bord droit un peu sinueux, le gauche ar- qué en demi-cercle et un peu vertical supérieurement où il se renverse, sous forme d’une petite lame triangu- laire, au tour d’un ombilic très-étroit. Diam. maj. 7 1/2 mill., min. 6 4/2 mill, haut. 5 mill., ouvert. 4 1/2 mill. de large sur 4 de haut. Cette espèce a beaucoup d’affinité avec l’H. subfusca (Vitrina) Beck. que je ne connais que par la figure qu’en — 991 — donne M. Reeve (C. Je. PI. 189, fig. 4323). Si la figure en question est exacte, notre espèce paraît devoir s’en différencier par plus de dépression dans la spire, son ou- verture moins ample, l'extrémité supérieure du bord co- lumellaire moins brusquement et moins verticalement redressée, la réunion subpliciforme, près des sutures, des stries obliques, une taille moindre, une coloration plus claire, la présence d’une carène sur le dernier tour et surtout par celle des stries spirales. 2° Cyccosroma Montrouzierri. (PI. VIIL fig. 5.) Testa latè umbilicata, orbiculata, depressa, apice truncata, solida, obliquè striata, liris spiralibus elevatis, lirisque interja- centibus subobsoletis, undiquè sculpta, ad suturam attenuatis, sub epidermide ..…..? subflavido-rubella; spira obtusè depressa ; sulura profundè canaliculata ; anfr.5? quatuor superstes) omnes infernè conspicui), convexi, rapidè accrescentes, ultimus ventro- sus, rotundatus, circa umbilicum latè perspectivum convolutus ; apert. obliqua, rotundata, subpiriformis, intüs subflavo-rubella, nilida; perist. subsimplex, continuum, anfr. penult. supernè adpressum; marg. dext. subacutum; columellari incrassato, subduplicatum, apice cum margine dextro in angulum subpro- tractum desinente.— Operc. coïneum, concaviusculum, 8-9 spi- ratum, spiraliter minutè striatum. Diam. maj. 29 mill,, min. 24, alt. 18 mill., apert. 11 4/2 mill, lata, 13 mill. alt. (Mus. Burdigalense.) Var. 6. Spira magis depresso-pianulata ; liris inter- medis magis vmpressis; umbil. magis pervius. Diam. maj, 29 mill., min. 24, alt. 15. (Mus Burdig). Habitat, Cum var. 8 Ins. Art. (Archip. Novæ Cale- doniæ). — 292 — Coquille largement ombiliquée, orbiculaire, déprimée, à sommet tronqué, solide, obliquement striée, munie de côtes spirales entre lesquelles s’en intercale une autre presque obsolète ; bien qu’occupant toute la circonférence de chaque tour, comme on peut le voir dans lombilic, ces côtes sont plus saillantes et plus espacées à la péri- phérie ; en dessus, près de la suture, elles sont plus ser- rées et plus amoindries, principalement sur le dernier tour où elles finissent par disparaître en approchant de l’ouverture ; en dessous, elles sont presque effacées, si ce n’est près du bord gauche du péristome. La coquille est d’un jaune rougeâtre, cette dernière couleur étant plus prononcée en dessus, surtout près de l’ouverture, et recouverte, sans aucun doute, à l’état frais, d’un épi- derme dont il ne reste que des rudiments dans l’ombilic des trois échantillons que j’ai sous les yeux ; cet épiderme paraît avoir dû être d’un vert jaunâtre ? spire obtuse, dé- primée; suture profondément canaliculée ; 5? tours de spire, dont À seuls persistent, tous visibles dans l’ombi- lic; ils sont convexes, s’accroissent rapidement et le der- nier est ventru et arrondi : ombilic largement ouvert, 1/3 environ du petit diamètre. Ouverture oblique, ar- rondie, subpiriforme, luisante et d’un jaune rougeâtre à l'intérieur ; périst. presque simple, continu, appuyé en haut contre l’avant-dernier tour ; bord droit un peu iran- chant, double au sommet, bord gauche un peu épaissi, presque double etse réunissant au bord droit en formant avec lui un angle un peu saillant, subcanaliculé. Operc. corné, un peu concave, à 8 ou 9 révolutions, finement et spiralement strié. Diam. maj. 29 mill., min. 24, haut. 18 mill., ouvert. 41 1/2 mill. de large sur 13 de haut. . — 293 — Var. B. Spire plus déprimée, comme aplatie; côtes ob- solètes plus visibles; ombilic plus largement ouvert. Mêmes diamètres ; haut, 15 mill. J'ai reçu de l'île Art, du R. P. Montrouzier, six exem- plaires de Gyclostome avec l'étiquette C. artense. De ces six échantillons, tous adultes, trois étaient très-petits (grand diam. 11 mill.), et trois très-grands (grand diam. 29 mill. ); bien que la description du R. P. ait eu positi- vemeut en vue les premiers, comme l’atteste la dimen- sion qu’il donne à son espèce, il n’est pas moins vrai que son intention a été aussi de réunir les derniers, comme l’atteste encore la note qui suit sa diagnose : « On m'a apporté un échantillon qui a 28 null. dans sa plus grande largeur. » Cependant, après un examen très-attentif, il m'a été impossible de partager l’opinion de l’auteur, et je me suis décidé à séparer ces deux types qui, il faut le reconnaître pourtant, ont la plus grande analogie comme cela s’observe fréquemment, du reste, dans les provenan- ces d’une même faune. En conséquence, je prie le R. P. Montrouzier de vouloir bien agréer cette substitution, en quelque sorte forcée, et ne voir, dans ma dédicace, que l’expression de la continuation de ma reconnaissance de ses bontés pour moi. Le C. Montrouzieri (nob.) se distinguera donc du C. artense (Montr.) par une taille constamment plus grande (6 à 7 fois), par sa spire tronquée, son ouverture moins régulièrement arrondie, son ombilic proportionnellement plus ouvert, ses côtes spirales infra-suturales moins marquées surtout sur son dernier tour, enfin par son opercule beaucoup moins concave. — 29h — 3° CycLosTOMA Gassiest (PI. VIIL, fig. 6.) Testa umbilicata, solida, subturbinata, obtusè pyramidata, pallidè cornea, obliquè sublatè et sinuosè (præcipue in ultimo anfr.) costata, spiraliler inœquilirata; sutura profunda, ‘ple- rümque leeta; spira apice submamillata ; anfr. 5 1/2 rapidè ac- crescentes, convexi; primi lævigati, sequentes, fere usque ad ullimum, supernè turgiduli, inferne supra suturam depresso- subcanaliculati, distanterque bi-subcarinati ; ultimus subrotun- datus, obtuse subangulatus, vix descendens, infrà subplanulatus, radiatim obliquè sinuoso-costatus, circa umbilicum mediocrem, abruptè excavatum, plicato-carinatus ; apert.subobliqua, rotun- data, supernè subangulata, intus nitida, alba; Perist. simplex, rectum, subacutum, continuum, ad anfr. penult. appressum, marginibus in angulum brevem, subcanaliculatum junctis. — Operc.... ? Diam. maj. 10 mill., min. 9 mill., alt. 40 mill., apert. & mill. lata. 4 1/2, alt. ( Mus-Burdigalense). Habitat? C. ombiliquée, solide, un peu turbinée, obtusément py- ramidale, d’un jaune corné pâle, munie, principalementsur je dernier tour, de côtes un peu larges, obliquement si- nueuses, croisées spiralement par de petites côtes inégales; suture profonde, en plus grande partie recouverte ; spire à sommet submamilleux et composée de 5 4/2 tours; les premiers lisses et arrondis, les suivants, presque jusqu’au dernier, un peu renflés en haut et déprimés en bas au- dessus de la suture en forme de gouttière; celle-ci est située entre deux petites côtes, presque caréniformes, dont l’inférieure s’étale sur la suture ; dernier tour sub- arrondi, obtusément subanguleux, à peine descendant et un peu déprimé en dessous, où il est obliquement et si- nueusement rayonné par le prolongement des côtes obli- — 295 — ques qui se rendent à l’ombilic ; ce dernier est médiocre, profond, abruptement creusé ei entouré d’une carène plissée : les côtes spirales varient, quant au nombre et à la forme, suivant les tours qui les supportent ; plus nom- breuses, plus régulièrement espacées et un peu plus ob- tuses sur le dernier, elles s’amoindrissent sur le précé- dent à l'exception de deux, situées, l’une au tiers infé- rieur, l’autre à la base sur la suture (qu’elle recouvre en partie) qui s’exaltent, au contraire, de manière à deve- uir presque caréniformes; ces carènes limitent la gout- tière épisuturale dont nous avons parlé et se continuent ensuite seules avec elle, sur les tours précédents, où elles finissent par disparaître en se confondant avec la suture près du sommet. Ouverture un peu oblique, arrondie, subanguleuse supérieurement, blanche et luisante à l’in- térieur ; péristome simple, droit, un peu aigu, continu, appliqué sur le tour précédent et à bords réunis en haut en forme de petite gouttière raccourcie. Diam. maj. 10 mill., min. 9, haut. 10 mill., ouvert. h mill, de large sur 4 4/2 de haut. Le musée de Bordeaux possède un échantillon adulte et deux jeunes (Fig. 6, b,), qu’il üoit à l’obligeance de M. Antoine Reyre, qui n’a pu fournir aucun renseigne- ment sur leur provenance; ils lui avaient été donnés, à Guayaquil, par un officier de marine, sans désignation de patrie. Je dédie cette intéressante espèce à mon ami, M. Gas- sies, à titre de bien faible hommage rendu à ses nom- breux travaux malacologiques, ainsi qu'à sa généreuse participation à la création de la Faune conchyliologique (Girondine) de notre musée de Bordeaux. 5. ” — 296 — En faisant figurer les nouvelles espèces décrites par le docteur Souverbie, nous avons joint à ia planche les dessins de deux coquilles très-curieuses décrites par le même auteur dans le Journal de Conchyliologie, t. VIH, p. 63-65. Ce sont : l’'HEzix Montrouzieri Souverbie, p. 63, loc. cit. pl. VIIL fig. 7 (Ile Art), et lHezix Reyrei Souverbie, p. 65, loc. éit., pl VII, Fig. 8, adulte ; (Guayaquil). P. Fiscxer. ERRATA : Page 63 ligne 27 supprimez subconoïdeo. — 64 — 15 id. subconoïdalement. — 64 — 21 au lieu dece dernier, lisez : à dernier. Description de Goquilles fossiles des étages supérieurs des terrains tertiaires. (Suite.) Par M. C. Mayer. 37. PHoras Dujardini Mayer. P. testa elongata, subcylindriea, anticè non rostrata nec si- nuata; costis transversis striis radiantibus denticulatis ; callo cardinali prominulo, cellulis quadratis instructo. Long. 10 mill. Lat. 27 — « Goquille allongée, subcylindrique, ni rostrée ni si- « nueuse à l’extrémité antérieure, ornée de côtes trans- « verses découpées en petites écailles par des stries par- — 290 « tant des sommets. Sommets recouverts par une callo- « sité relevée, divisée en cellules carrées par de petites « lamelles transverses. » Cette jolie petite espèce de Pholade a exactement la ‘ forme du Ph. candida, mais elle en diffère notablement par la callosité qui recouvre ses sommets. Elle est com- mune à Pont-Levoy, près Blois. Ce fait est d’autant plus singulier, qu'elle manque aux autres localités du bassin hgérien. 38. Donax gibbosula Mayer. D. testa ovato-oblonga, transversa, inflata, gibbosula, radia- tim subtiliter striata, polita; latere antico brevi, dilatato, oblique subtruncato, subrostrato, postico attenuato, cuneato; umbonibus tumidiusculis, recurvis. Long. 11 mill. Lat. 20 — « Coquille ovale oblongue, transverse, renflée et gib- « beuse, polie quoique couverte de stries rayonnantes « superficielles. Côté antérieur court, élargi, légère- « ment tronqué et rostriforme; postérieur atténué et « cunéiforme. Crochets renflés, élevés et recourbés. » Voisin du D. venusta (D. transversa, Desh.), le D. gib- bosula s’en distingue par sa forme trapue, gibbeuse et renflée. Il est très-commun dans la couche F du falun jaune de Saucats, dans les vignes, entre la maison Capet et le ruisseau. Je ne l’ai jamais trouvé sur un autre point dans le falun jaune. Il se trouve encore, quoique rare- ment, aux environs de Manthelan en Touraine, en com- pagaie du D. venusla. — 298 — 39. VENUS Burdigalensis Mayer. V. Lesta ovato-rotundata, transversa, tumida, incrassata, læ- mellis transversis crebris, inæqualibus, subcrenulatis, ad latus anticum recurvatis, incumbentibus, ad posticum elevatis ; latere antico rotundalo, postico oblique subtruncato; lunula magna, cordata ; cardine crassissimo, dente sublunulari parvula; sinu pallii brevi, aculo; margine crenulato. Long. 90 mill. Lat. 100 — « Coquille ovale-arrondie, transverse, renflée et « épaisse, couverte de grosses lamelles concentriques « serrées, inégales, légèrement crénelées, recourbées et « presque couchées du côté antérieur, relevées de lPau- « tre. Côté antérieur arrondi, postérieur légèrement « tronqué en sens oblique. Lunule grande, cordiforme. « Charnière puissante, portant une dent sublunulaire peu « développée. Sinus palléal court et aigu. Bord palléal « crénelé. » Le Venus Burdigalensis, Pune des plus grandes es- pèces du genre, appartient au groupe du V. casina. Il dif- fère de cette espèce par sa taille beaucoup plus forte, sa forme transverse et ses lamelles plus nombreuses et plus serrées. Il est très-rare dans la couche F des sables jau- nes de Saucats et non rare au même niveau à Fourcq, commune de Cestas, près Bordeaux. Il n’est pas rare non plus dans les marnes à Cardita Jouanneti (étage helvétien) à la métairie de Casenave à Saucats. .s h0. TurriTELLA acuta Mayer. (PI. XI, fig. 4. T,testa parva, subulalo-turrila, acuta, tenui; anfractibus. — 299 — 45 imbricatis, convexis, spiraliter carinalis ; carinis5 ad 7, inœequalibus, acutis, supremis lævioribus; apertura ovalo-ro- tundata ; labro acuto, valdè sinuoso. Long. 25 mill. 5 Lat. 6 Pret? « Coquille de petite taille, allongée, turriculée, très- «“ pointue au sommet, assez mince mais non particulière- « ment fragile. Tours au nombre de quinze environ, sen- « siblement imbriqués, légèrement convexes, couverts de « cinq à sept carènes inégales, dont les premières sont « très-faibles et les deux ou trois inférieures élevées et « aiguës. Ouverture ovale arrondie, Bord tranchant et « très-sinueux. » Cette petite Turritelle, commune dans le falun jaune de Léognan et dans l’assise qui y correspond à Saucats, aura sans doute été confondue avec le T. turris qu’elle accom- pagne. Elle en diffère par sa taille, sa forme, et la forme et le nombre des carènes. Elle est plutôt voisine du T. communis; mais sa taille encore moindre, sa forme moins allongée, ses tours imbriqués, la disposition de ses carènes, etc., l’en éloignent suffisamment. M. (La suite prochainement.) Description d’une espèce nouvelle, Par M. P. Fiscner. Voruraarpa Morchiana. (PI. X, fig. 2.) Testa acuminata, ovalo-conica, concentricè Trugoso-Sulcala, anfractibus 5 1/2 violaceis ; apice subpapillato; anfractu ultimo — 300 — ventroso, sordidè griseo ; sutura impressa, columella arcuata ; callo tenui; peristomate simplici, semicirculari; canali brevi. Long. 26 mill. Lat. 16 — Al! apert. 47-18 mill. « Coquille ovale, conique, sillonnée fortement et trans- « versalement, 5 1/2 tours de spire violacés; sommet « Subpapilleux, dernier tour ventru, d’un gris sale; su- « ture enfoncée; columelle arquée et couverte d’une « très-mincé callosité; péristome simple, semi-circulaire, « canal court. » Hab. mers de la Sibérie. (Coll. du Journal. ) Obs. Cette espèce, que nous dédions à M. Moerch de Copenhague, est distincte par sa forme conique, l’allonge- gement des premiers tours, la largeur moindre du der- nier, sa suture non canaliculée, sa coloration, etc. Elle fait tout à fait le passage des Volutharpa aux vrais Buc- cinum. Le genre Volutharpa que nous avons proposé en 1856 a été adopté par quelques naturalistes; MM. Adams en font un sous-genre des Buccinum; M. Moerch un genre voisin compris dans la même famille. Nous avons de nou- veau étudié le Vor. Deshayesiana qui nous paraît distinct de l’espèce de Middendorff, par sa taille moindre, son épiderme lisse, non cilié, etc. Quant à la classification du genre, ce que nous savons sur l’animal nous confirme dans cette opinion que les Volutharpa ne sont autre chose que des Buccinum à spire courte et à coquille légère; par conséquent le vocable Volutharpa doit disparaître de la nomenclature. L’espèce nouvelle que nous décrivons au- jourd’hui montre bien l’état intermédiaire entre le Buc.- — 301 —_ GINUM undatum, par exemple, et le VoruTu. Deshayesiana dont la forme insolite nous avait d’abord induit à créer un nouveau nom. Ce petit groupe a une distribution géographique très- restreinte, puisque toutes les espèces connues viennent des mers de la Sibérie orientale; ce sont les Vor. Deshaye- siana Fischer : ampullacea Middendorf ; Perryi day, et Morchiana Fischer. (Voyez Journ. Conchyl. t V. p. 85, ett. VII p. 40.) F. Description d'espèces nouvelles, Par M. BERNARDI. Murex Cabritiü. (PI X, fig. 3). Testa elongata, longè caudata, roseo-fulva, spinigera, trifa- riam varicosa, varicibus elevatis, spinis 3 majoribus et 2 vel l minoribus, intermediis, armatis; anfractibus 7 convexis ; spira subpapillata ; anfractu ullimo ventricoso, inter varices radiis tuberculosis k ornato ; apertura ovata, columella lamelliformi, alba ; canali recto, longo, tenui, spinis in series 3 dispositis, elongatis, roseis, acutis, tenuibus, ornato. Long. 65 mill. Lat. 25 — Longit. can. etapert, 55 — Habit... Inconnu. (Coll. Paz). West ri Observ. Cette espèce est remarquable par la disposi- tion de ses épines longues, fines et rosées, ce qui l’éloigne de la plupart des formes voisines. Nous la dédions à — He — M. Cabrit, de Bordeaux, possesseur d’une très-belle collection de coquilles, où brille surtout une magnifique série de Murex. MaRGaARITANA Vignouana. (PI. X, fig: 1.) Testa clausa, complanata, transversa, subtrapezoïidea, anticè rotundala, posticè obliquè truncata et rostrata ; epidermide ni- grescente induta, extüs concentricè striata et tuberculis rugis- que angulatis posticè elevatis eleganter malleata, naticibus par- vis, decorticatis; cardine edentulo, in valva dextra anticè cras- siore; pagina interna valvarum viridula. Diam. ant. post. 62 mill. Altitudo — — 30 — Hab. Dans un lac voisin de la rivière Como. ( Haut- Gabon.) Rapporté par M. Vignou. (Coll. du Journal.) Obs. Cette belle coquille, remarquable par la struc- ture extérieure de son têt, est intermédiaire entre les Anodonta, Iridina et Monocondylæa. Nous la dédions au capitaine Vignou, de Toulon, qui en a recueilli plusieurs exemplaires. ANCILLARIA Laenardui. (PI. X, fig. 4.) Testa elongata, crassa, nitida, aurantiaca, anfractibus 5 ro- tundatis, apice obtuso papillato, sutura impressa, anfractu ulli- mo ventricoso, anticè sulco concentrico cincto; columella callosa, alba, umbilico sinuoso, aperto, perforalo ; margine dextro simplici, incrassato ; canali brevi, plicato. Longit. 30 mill. Lat. 15-16. Alt. apert. 18 Hab. Fernambuco. (Brésil.) (Collection du journal.) — 305 — Obs. La seule espèce dont se rapproche notre coquille est l'Anc. glabrata ; mais elle en diffère par ses tours plus globuleux, à suture très-enfoncée, à peine recouverte de callosité ; par sa spire plus courte, par la brièveté de l’a- vant-dernier tour, l’épaisseur de la columelle, la colora- tion générale, etc. Elle rentre dans la division des Ancil- laires à laquelle MM. Adams ont attribué le nom de Dis- pacus Klein. Nous dédions cette charmante espèce à M. Liénard de Maurice, zélé conchyliologiste et possesseur d’une belle collection. B. DIBLIOGRAPHIE. Description d’un Buccin (Vassa) trouvé sur les côtes de Sicile. M. le docteur Salv. Biondi a publié, à Catane, en 1855, Ja diagnose d’un Buccin qu’il avait nouvellement décou- vert à Aci-Trezze, Sicile. Comme le Mémoire de M. Biondi est très-peu répandu, nous avons pensé que la reproduc- tion de la description de sa coquille ne serait pas sans intérêt, surtout pour ceux de nos lecteurs qui s’occupent des espèces propres à la Méditerranée, Buccnum (Nassa) Gemmellari Biondi. B. Testa ovata, conica, flavescente; anfractibus septem con- — 304 — vexiusculis, ultimo magno, ad suturas subplanulatis, atqué transversè strialis, longitudinaliter plicatis, plicis parüm dis- Lantibus, obtusis, fleœuosis : striis impressis, ultima profunda; ore ovata; labro tenue, simplici. Long. 10 mill. Larg. 5 mill. « Coquille ovale conique ; les tours de spire, au nom- « bre de sept, sont presque planes près de la suture ; le « dernier assez renflé relativement aux autres, forme la « moitié de la coquille : les sutures sont subcanaliculées. « La coquille est longitudinalement garnie de plis « flexueux peu distants les uns des autres et obtus ; ceux- « ci sont en outre traversés par des stries, dont la der- « nière est assez profonde pour former une sorte de « bourrelet à la marge supérieure des tours, le long de « la suture. » « Ce Buccin, qui n’est pas cité dans la Monographie « de Kiener, ni par les autres auteurs, a été pêché sur les « côtes de Sicile à Aci-Trezza, et a été dédié par nous à « M. le professeur Gemmelaro. » Côserv. Gette espèce appartient au G. Massa et se rapproche de la N. marginulata; mais elle paraît plus petite, plus régulièrement granulée, à en juger du moins par la figure qui accompagne le mémoire de M. Biondi. Son bord droit aussi est mince, caractère qui nous porte- rait à penser que l'individu décrit n’était pas adulte. L’au- teur ne dit pas qu'il ait trouvé plusieurs exemplaires de celte espèce. | S. P. — 305 — Manuel de Gonchyliologie, Par le docteur CHENU, Tome Ier, [re partie, 1859. 218 pages, 1519 fig. Nous avons été un des premiers à annoncer lPimpor- tante publication du docteur Chenu (Journ. de Conchyl., t. VII, p. 94), et quelque temps après, a paru la première partie du tome I*, Nos lecteurs, qui ont maintenant ce vo- lume entre les mains, peuvent s’assurer que les éloges que nous adressions à M. Chenu sont dignement mérités. Nous allons donc rendre compte rapidement de cet ouvrage. Dans une Introduction conçue dans un excellent esprit, l’auteur expose les motifs qui l’ont engagé à composer son ouvrage et le but qu'il veut atteindre, Son Manuel doit faire apprécier et connaître les travaux étrangers disséminés dans un grand nombre de journaux et de mo- nographies, et qu’il est difficile aux amateurs de réunir pour se tenir au courant de la science. M. Chenu, et c’est justice, car il est conservateur de la collection La- marck, reproche à nos confrères de l’étranger d’oublier trop souvent, que Lamarck est le véritable fondateur de la Conchyliologie, et que ses noms génériques doivent faire autorité. Il a donc conservé, autant que possible, les noms et les coupes admises par ce célèbre naturaliste. L'auteur aborde ensuite le grand groupe des Céphalo- podes, devenu si riche par les découvertes des palévntolo- gistes. Il admet, en général, la classification proposée par A. d’Orbigny, qui a fait faire des progrès notables à cette partie de la science. La plupart des questions importantes relatives aux Céphalopodes, telles que le parasitisme de l'Argonaute, l’organisation des Hectocotyles, la nature des Aptychus, etc., sont examinées en détail, et les opi- nions les plus récentes sont soigneusement enregistrées. Pour les genres de Céphalopodes pea connus ou mal dé- 21 —- 306 — crits, M. Chenu donne de nombreuses figures qui pour- ront éclairer les recherches subséquentes. Le genre Am- monite, divisé en vingt et une sections, est illustré de soixante-dix-neuf dessins, dont plusieurs destinés à faire . comprendre les travaux de Léopold de Buch sur la struc- ture des lobes et des selles. La famille des Bellerophontidés, vient se placer avec un point de doute à la suite des Céphalopodes. , Les Ptéropodes constituent la deuxième classe, et ici Pauteur a mis à profit les ouvrages de d’Orbigny et sur- tout ceux d’Eydoux et Souleyet, qui nous ont douné de si savantes études sur ces animaux. L'auteur considère les Hétéropodes comme. formant une classe aussi distincte que celle des Ptéropodes. D’a- près les idées les plus récentes il range les Janthines dans cette classe. Nous arrivons enfin aux Gastéropodes. La méthode de MM. Adams a été suivie, en général, par M. Chenu pour la classification de ces Mollusques, à cette différence près que les genres sont beaucoup moins nombreux. L’auteur arrive ainsi jusqu’au genre Cône, où se termine la pre- mière partie du premier volume. Nous ne reviendrons pas sur les qualités qui recom- mandent cet ouvrage aux amateurs, telles que la repro- duction des diagnoses de presque tous les genres ou sous- genres proposés, l’abondance et la beauté des dessins, la magnifique exécution typographique, etc. ; chacun peut s’en convaincre facilement; nous pouvons assurer seule- ment nos lecteurs que la deuxième partie qui va paraître prochainement sera traitée avec autant de sollicitude. Nous espérons donc en rendre compte dans le prochain numéro du Journal. Pur. Nous rendrons compte, dansle prochain numéro, d'une importante brochure de MM. Michaud, sur les espèces fossiles des environs de Hautevive (Drôme). — 307 — Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, Tome XXII, 2° livraison. Novembre 1858. La Société Linnéenne de Bordeaux est, comme on le sait, un recueil très-estimé de tous les naturalistes, et qui a toujours renfermé des travaux nombreux sur la Con- chyliologie. Nous avons déjà signalé plusieurs Mémoires extraits de ses actes. La 2e livraison du tome XXIT renferme quelques no- tes malacologiques de deux de nos collaborateurs. M. Récluz (Note sur le genre Sphenia de Turton) a donné une bonne étude sur les Sphenia. Après avoir dé- crit les caractères tirés de la coquille et de l’animal, il discute les rapports des Sphénies avec les genres voisins, et mentionne l’existence de l’espèce typique, en France, à Saint-Servan près Saint-Malo, et sur le rocher du Four. Dans sa « Note sur une jeune Natice » M. Récluz si- gnale l’existence, sur un animal à l’état embryonnaire, de 4 tentacules ciliés, analogues au ve/um des Gastéro- podes marins très-jeunes. M. Gassies (Note sur deux Hélices et deux Ancyles du Djurjura) poursuit le cours de ses recherches sur les Mol- lusques de l’Algérie, en mentionnant les espèces rappor- tées du Djurjura par M. Debeaux. Ge sont : ANCGYLUS fluvialilis—(vivant à une hauteur de 1,500 m.) AncyLus costatus (1,600 mètres). Et deux espèces nouvelles du genre Herix, décrites d’a- près les animaux et les coquilles que notre savant colla- borateur a pu observer lui-même, Hecrx cedretorum Debeaux (2,200 mètres). Hezix Kabyliana Debeaux ( de 1,000 à 2,000 mètres). La première de ces espèces est voisine de l’H. villosa Stu- der ; la seconde se rapproche de l’H. oranensis Morelet. Enfin, M. Gassies donne la diagnose d’une nouvelle Li- mace (Limax argillaceus) recueillie aux environs de Bor- deaux. Nous sommes heureux de constater que nos confrères de Bordeaux conservent toujours les bonnes traditions conchyliologiques, qui ont fait aux actes de la Société Linnéenne une réputation si bien méritée. NE — 308 — Faune malacologique girondine, Par le docteur de GRATELOUP, Bordeaux, 1858. ju-8°, [re partie, 56 pages. M. le docteur de Grateloup, si honorablement connu des conchyliologistes par ses nombreux travaux, accom- plis depuis plus d’un demi-siècle, continue à s’occuper de la science à laquelle il a voué sa vie entière. Il est de ceux dont le zèle ne se ralentit pas, et qui trouvent toujours un nouvel attrait dans l'étude de l’histoire naturelle. L'ouvrage dont nous avons reçu la première partie, est conçu largeinent, puisque l’auteur, avant de signaler les Mollusques de la Gironde, s’occupe soigneusement de toutes les circonstances qui peuvent influer sur leur dis- tribution géographique. Le chapitre premier est consacré aux généralités géo- graphiques, hydrographiques, orographiques et climato- logiques qui intéressent l’étude des Mollusques girondins. Dans le chapitre IT, l’auteur s’étend sur la végétation de la Gironde fréquentée par les Mollusques. Les plantes les plus communes sont disposées d’après leurs princi- pales stations (maritime, fluviatile, dunes, landes, pe- louses, coteaux, forêts, prairies, etc.). Le chapitre IIT étudie les rapports qui existent entre les Mollusques et leurs stations. A chacune des divisions ou florules, correspond une petite faune malacologique. Enfin, dans un chapitre intitulé : Conclusions, sont dé- veloppées les lois qui président à la répartition géographi- que des Mollusques. 1 Nous espérons que M. de Grateloup ne s'arrêtera pas en si bon chemin et qu’il continuera bientôt la publication d’un ouvrage qui intéresse si vivement tous ceux qui s’0C- cupent de la géographie malacologique. P. FE. Paris, imp. de L. TINTERLIN, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 3. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGEIE. Juin 1959. Addition à la Note sur les monstruosités chez divers Mollusques, Par F. Carrrraun. Nous avons réuni plusieurs exemplaires des monstruo- sités citées dans notre précédent article (Journal de Con- chyliologie, t. VIT, p. 226.), et nous croyons rendre ser- vice aux amateurs en faisant figurer les plus remarquables dans la planche, La figure 1 représente un PECTEN varius de nos côtes. La figure 2 représente le CarDIUM monstrosum et prouve qu’il ne constitue qu’une monstruosité et non une espèce. Nous avons représenté, fig. 3, un PHozas dactylus, var. callosa, de nos côtes, rendu difforme par la présence, à la partie antérieure de son trou, d’une saillie de quartz. 22 — 310 — La figure 4 est celle d’un LiTrorina lttoralis de nos côtes, à spire élancée et fortement cannelée. Le Conus mediterraneus (fig. 5) de Messine, est une répétition à peu près analogue de la même monstruosité. Depuis la publication de notre dernier article, où nous parlions d’un Caracolla simulant trois coquilles super- posées, nous nous sommes procuré un nouvel exemplaire simulant quatre coquilles réunies, et qui est représenté fig. 6. Le PLanorgis leucostoma, que nous donnons fig. 7, est un exemple d’une coquille normalement plane et acci- dentellement contournée en pas de vis. Nous avons ren- contré cette monstruosité aux environs de la Colinière (une dizaine d’exemplaires). Enfin, la figure 8 représente une soudure parfaite que nous avons obtenue entre un HELIX aspersa et un BuLIME de l’Amérique du Sud. C. Cas d’albinisme et de monstruosité scalaire du Planorbe corné, Par M. Baupon. Je m’empresse de signaler aux Couchyiiologistes deux faits intéressants que j'ai observés en mai 1859, Il s’agit — 311 — de cas d’albinisme et de monstruosité scalaire sur le Pla- norbe corné. L’albinisme est rare chez les Mollusques aquatiques. Cependant à Belleville (environs de Bordeaux), M. Jau- douin a recueilli des P'anorbes cornés, blanc de lait, et M. Gassies en fait mention, page 48 de son excellent Catalogue des Mollusques de la Gironde (1859). Feu Barbié décrit et figure (Catalogue méthod. des Mollusques terrestres et fluviatiles du département de la Côte-d'Or, etc., 1854.) une monstruosité scalaire trouvée dans le canal, à Dijon, qui fait l’objet d’une note étendue. Il parle également d’un cas d’albinisme sur un unique individu. J’ai rencontré aussi dans les bois d’Angy (Oise) ces singulières conformations du têt. Le sol est tourbeux, presque marécageux, fort ombragé. Il semble dépourvu de sels calcaires. Quelques ruisselets, découlant de sources siliceuses, se dégorgent dans le fossé où vivent mes Planorbes. Son niveau d’eau est de 25 à 35 centi- mètres ; le fond se compose de limon doux, léger, épais et très-noir, jamais agité. J’y ai pêché des exemplaires sous divers états : 4° Les uns sont semblables au type pour la coloration et la solidité. 2° Les autres offrent une coquille roussâtre, mêlée de parties blanches opaques. 3 Un certain nombre sont entièrement blanc de lait, assez solides aux premiers tours, minces et fragiles au dernier. 11 semble que le Mollusque, parvenu à l’âge adulte, n’a plus assez de calcaire pour achever entière- ment sa demeure. h° Plusieurs ont une grande propension aux déviations. si MB L'un d’eux présente une large échancrure de l’ouver - ture à la partie supérieure, tandis que, dans l’état ordi- naire, C’esl toujours à la région inférieure qu’elle existe. La difformité la plus fréquente consiste en une déviation considérable des premiers tours qui sont très-obliques, le dernier restant dans le plan. Tous sont couverts d’une couche épaisse de Confins nuqueuses. Les jeunesindividus sont extrêmement ténus. Des Planorbis carinatus, complanatus, vivant dans les mêmes endroits, présentent de faibles traces d'albinisme. Le Limnæa limosa est abondant, -petit, fragile, sans altération aucune. Un mince filet d’eau sort lentement de ce fossé, coule au grand jour sur un fond blanc sablonneux, et contient encore quelques Planorbes frêles et blancs. A vingt mètres environ de ce lieu, on trouve un autre fossé stagnant, sans communication avec le premier, sur les limites d’un bois, Les eaux sont claires, ascez pre- fondes, le fond est vaseux et se trouve entièrement recou- vert, même surses bords, de longues Mucédinées gluantes. Ici, les Planorbes cornés sont en grand nombre, de fortes dimensions, et, tous sans exception, montrent l’albinisme le plus prononcé. Il est même facile de le remarquer quand l'animal nage renversé ou rampe sur les végé- taux. La coquille, dégagée de la couche verte qui la recou- vre, est magnifique. Elle est d’un blanc pur un peu transp rent, assez fragile, La minceur, la ténuité, aug- mentent à mesure que les tours approchent de leur ter- minaison, L'ouverture est translucide, semi-membraneuse à ses bords, chez les individus les plus grands et parvenus aux dernières limites de l’âge. — 313 — C’est dans ce fossé que j’eus le bonheur de recueillir deux monstruosités scalaires (1). L'une n’a pas de tours détachés, maisils sont tour- mentés en changeant de direction pendant l’enroulement, de facon à s’élever au-dessus du dernier. La seconde mon- tre les circonvolutions de sa spire extrêmement obliques, bien plus hautes que le reste du têt, tandis que les pénul- tième et ultime s’en isolent complétement par endroits. Elle n’a pas la forme tubaire décrite par Barbié, mais elle est réellement très-scalariforme. L'animal de tous ces Planorbes n’offre pas de modifica- tions dans sa conformation externe ou interne. Le sang est abondant, d’un beau rouge violacé. J’ai cherché à découvrir la cause de l’albinisme en cette circonstance. Quant à la disposition anormale de la spire, elle s’explique aisément par l’état de mollesse, de flexibilité de la coquille pendant le jeune âge. Il suffit du moindre obstacle un peu prolongé pour la faire dévier de sa direction normale. Aussi, malgré le calme de ces fos- sés, il n’est pas surprenant d’y rencontrer beaucoup d'individus dont le têt a cédé aux chocs, aux mouvements du corps, et a conservé, en s’épaississant, une conforma- tion devenu vicieuse par accident. L’albinisme est-il dû à une grande insuffisance de cal- caire? Je ne crois pas que la privation de cette subs- tance ait eu tant d’action. Assurément ce terrain contient fort peu de chaux carbonatée, et, près d’un vieux mur voisin de là, situé à l’ombre, j'ai recueilli plusieurs fois (1) Je cite celles-là seulement, parce qu’elles sont les plus remarqua- bles,'sans quoi beaucoup d'exemplaires présentent des vices de direction par rapport au plan. B. — 314 — lHelix aspersa vivante, également albinos, très-mince. L’on ne peut invoquer davantage l’absence de rayons lumineux. Ici le soleil pénètre, quoique faiblement. Puis, ne trouve-t-on pas des Planorbes cornés colorés, dans des lieux extrêmement sombres? L’encroûtement n’y estpour rien. La plupart des fluviatiles sont recouverts de limon fort épais, sans qu’il y ait diminution d’intensité dans leur couleur. Aucun composé de fer ne se voit sur ce terrain, ie sol en paraît absolument dépourvu. Ne pourrait-on admettre, comme l’une des causes du phénomène dont il s’agit, l’absence totale de sels ferrugineux et la pénurie de calcaire ? ou bien encore les Conferves qui forment la nourriture exclusive de ces animaux (puisque c’est l’uni- que végétation du deuxième fossé), ne fourniraient-elles pas la matière colorante ordinaire? On m’objectera que, dans les premiers réservoirs d’eau, j'ai rencontré des Limnéens semblables à ceux de toutes localités ; mais aussi, ce réservoir renferme une végétation plus variée : il ya des Sysimbrium, Heracleum, des Myosotis, Vero- nica becabunga. et les individus a/binos habitent tous les rives couvertes de Conferves et Mucédinées! les autres s’éloignent davantage et prennent des aliments de di- verses natures. J'ignore si cette explication est entièrement satisfai- sante ; seulement, je la crois rationnelle. B. Mouy, 16 mai. série —JA0— Deuxième Observation surles causes del Atbinisme. Une nouvelle observation d’albinisme, dans une autre localité, vient à l’appui de ce qui précède. Au milieu des bois sombres et fangeux de Coincourt, près Mouy, j'ai pêché trois Planorbis complanalus et deux Bythinia tentaculata moins albinos que mes Pla- norbes cornés d’Angy, mais presque entièrement blancs et plus solides. L'examen du fossé m’a montré un fond uniquement composé d’un lit de feuilles pourries, absolu- ment dépourvues de chlorophylle depuis bien longtemps, et de quelques fibrelles de mousses blanchâtres et gluti- neuses. Aucune lentille d’eau, pas une des plantes dont se nourrissent les Limnéens, n’apparaît. Un seul Caltha pa- lustris et un Carex avaient pris naissance à cet endroit, mais ces mollusques ne les attaquent jamais. J’ai donc conclu que cette alimentation presque identique à celle de mes Planorbes cornés, avaiteuicila même influence, quoi- qu’à un degré un peu moindre. Malgré mes recherches, je n’ai pu recueillir que cinq exemplaires développés là fortuitement, car les flaques et les fossés de ces bois ne sont guère habités que par quelques Gyclades minces et fragiles. B. Mouy, 10 juin 4859. NOTE ADDITIONNELLE. — J’ai eu quelques occasions de rencontrer des Planorbes cornés, à coquille blanche et transparente. J’observai ce fait il y a déjà longtemps, à — 316 — Mériguac (Gironde), dans une flaque d’eau voisine d’un lavoir ; on ne trouvait sur ce point que des albinos. L'animal, d’un beau brun, tranchait par sa coloration sur celle de la coquille. Depuis, j'ai pu retrouver la même anomalie sur une espèce terrestre, l’HELIX rotundata, à coquille parfaitement transparente et aduite, blanchâtre, sans taches; ici encore l’animal avait conservé son as- pect normal et était même d’une teinte très-foncée. Ces anomalies sont assez rares et doivent être distin- guées des accidents vulgaires qui font perdre aux co- quilles l'épiderme simplement. Dans le premier cas, le têt est complétement modifié, probablement par le man- que de la matière pigmentaire, que l'animal n’a pu s’assi- wiler et donner ensuite à sa coquille. et Des genres Gamptonyx et Valenciennesia, Par M. P. Fiscuer. Le supplément au GENERA de MM. Adams, contient la description et la figure d’un singulier Mollusque découvert récemment par M. Théobald :le CamPpronyx Theobaldi Benson. J’ai pu examiner deux individus de ce genre (1), et confirmer l’exactitude des descriptions qui en ont été données et que je me borne à citer. (4) Appartenant au Musée de Bordeaux. — 317 — FAM. OTINIDÆ. « Le docteur Gray a élevé la sous-famille des Oni- nidæ aù rang de famille, pour les genres Otina, Chi- lina, Camptonyx, et probablement Morvillia, qui diffèrent des Auriculidæ par leurs tentacules aplatis, et des Limneidæ par leurs yeux situés à la partie supé- rieure de la base des tentacules (au lieu d’être en de- hors de la base), et par leur coquille colorée. GENRE CAMPTONYx Benson (1). « Goquille piléiforme, obliquement conique, avec un sommet libre, subspiral, dirigé à droite. Surface ex- terne, présentant un pli longitudinal externe corres- pondant à une gouttière interne, et s'étendant du sommet de la spire au bord droit. Ouverture large, entière, ovale, à bords dilatés. « Ex. : Gampronyx Theobaldi. Benson. — Adams. pl. 138, fig. 10 a. « Obs. Ge genre a été découvert par M. W. Théobald jeune, sur le pic central du mont Jirnar, dans le Kat- tiwar, sur la péninsule qui sépare les golfes de Kutch et de Cambay. Les animaux adhéraient à la roche comme des Patelles, » à Cette découverte est réellement inattendue. Trouver une sorte de Cabochon terrestre, à tentacules oculés à leur base supérieure, est une bonne fortune pour la science. Et cependant il existe un autre genre, fossile il est vrai, mais dont la structure de la coquille est parfaite- went identique. (1) Ann. et Mag. Nat. Hist. 3rd. Ser. vol. 1. pl. 19, fig. 6, — 318 — En effet, M. Rousseau (1842) a créé, pour une coquille des couches tertiaires de Kamiouch-Bouroun, près Kertch en Crimée, un genre Valenciennensis, dont le nom a été changé en Valenciennius par l’auteur, en Va- lenciennia par M. Bourguignat, qui a consacré un bon article à cette coquille (Aménités, t. 4, p. 81), qui de- vrait enfin s'appeler Valenciennesia, si l’on suit rigou- reusement les lois de la nomenclature. Le VALENCIENNESIA annulata Rousseau, parfaitement figuré, pl. 5 et 6 des Aménités, ressemble à un immense Aucyle, à sommet fortement incurvé; sa surface exté— rieure est chargée d’anneaux concentriques très-pro- poncés ; du sommet part un pli longitudinal arrivant au bord droit, correspondant à un sillon interne; un deuxième pli, mais à peine marqué, existe à gauche, et entre eux on trouve une dépression. Long., 125 mill. ; larg., 72; épaiss., 77. Cette coquille à été rencontrée en compagnie d’es- pèces fluviatiles : LimNEA velutina Deshayes, LiMNEA peregrina Deshayes, PALUDINA casarelto Rousseau, PLA- Norgis rotella Rousseau, etc. Cet habitat vient encore fournir une nouvelle preuve à l’opinion, qui nous fait considérer le Valenciennesia comme terrestre. Le carac- ière capital du genre, la présence d’un siphon allant du sommet au bord droit, se retrouve également chez les coquilles vivante et fossile. La distance qui sépare aujourd'hui la Crimée de la Co- chinchine, où habite le Camptonyx, ne saurait être un ar- gument contradictoire. Nous avons déjà signalé un fait aussi insolite, celui d’un genre (Viquesnelia DH.) connu seulement par une espèce fossile (V. lenticularis) du ter- rain tertiaire lacustre de Balouk-Keni, en Roumélie ; et | — 919 — une espèce vivante (V. Dussumeri) provenant de Mahé, dans l’Inde (1). Depuis cette époque, les Viquesnelia ont été retrouvés aux Pyrénées, dans les couches inférieures du terrain nummulitique (d’Archiac), et une espèce vi- vante à été découverte aux Acores, par MM. Morelet et Drouët. Pour résumer ce qui est relatif au genre Valencienne- sia, il doit être ainsi présenté : GENRE VALENCIENNESIA. Valenciennensis, Valenciennius, Rousseau. — Valen- ciennia Bourguignat. — Camptonyx Benson. 1° VALENCIENNESIA annulata. Valenciennensis annulatus Rousseau. Voyage en Russie méridionale et en Crimée, par An. Démidoff. Atlas Moll. PI. 3; fig. 7 a, 7 b. (1842). Valenciennius annulatus. Rousseau. Description des princ. foss. de la Crimée in Voyage dans la Russie méri- dionale, etc. T. II, p. 791 (1842). Valeueiennia annulata Bourguignat. Aménités Malacol. T. I, p. 82, pl. 1v, 1, 2 et pl. v, 1. — In Rev. et Mag. zool. n° 4. (1855.) Hab. Fossile de Kamiouch-Bouroun. 2° VALENCIENNESIA Theobaldi. Camptonyx Theobaldi Benson. Ann. and Magaz. of nat. hist. 3rd. ser. v. I, pl. 12, fig. 6. — H. and A. Adams, gener. of rec. Moll. t. IIT (Supplément), p. 644, pl. 138, fig. 10. Hab. sur ie pic central du mont dirnar (W. Théobald Junior). | PE 4) Journal de Conchyliologie, p. 283—29N, PI. 7, fig. 44—18 (t. V.). Catalogue des Oscabrions de la Méditerranée, suivi de la description de quelques espèces nouvelles, Par J. CAPELLINI. 1. Cniton siculus, Gray. Gray. Spicilegia zoologica, pag. 5, n° 5, july 1828, Wood. Index testaceologicus. Supplem. Tab. 1, fig. 12, may 1828, Syn. — Chiton Polii. Deshayes, édit. 2, Lamarck, VIT, pag. 504. Chiton squamosus. L. Costa. Catalogo sistematico e ra- gionato dei testacei delle Due-Sicilie, Napoli, 4826. N° 1. Chiton squamosus. Payraudeau. Catalogue descriptif et méthodique des Annélides et des Mollusques de l’île de Corse, 1826. Cette espèce, répandue dans toute la Méditerranée, présente les caractères de la sculpture des valves et du nombre des apophyses dentaires constants, mais elle va- rie beaucoup pour la coloration. Dans la collection du J'ardin-des-Plantes et dans celle du célèbre Deshayes, j’ai observé des échantillons avec une bande parfaitement blanche de deux millimètres de largeur tout le long de la carène. Chez les autres échan- tillons, les valves extrêmes sont complétement noires, ou — 321 — bien on rencontre des taches disposées assez régulière- ment sur les valves médianes. Quelquefois la couleur, en général verdâtre, est remplacée par le brun rougeâtre aniforme. 2. Carron Pol. Philippi. Phailippi, vol. 1, pag. 106. Syn. Chiton cinereus. Poli. Testacea utriusque Siciliæ, 4791. Tab. II, fig. 3. Born. Index test. Musæi Cæsar, etc. Tab. I, fig. 3. Chiton cinereus Poli (non Gmel.) Costa ouv. cit. N° 3. Cette espèce concorde avec le Gn. siculus pour le nom- bre des dents qui sont : neuf à la valve antérieure, onze à la postérieure et deux de chaque côté des valves mé- dianes. Leur sculpture est analogue, elles diffèrent néan- moins par l’absence de carène et par la taille plus petite, du CH. Poli. Ph. Ne serait-ce pas une variété plutôt qu’une espèce distincte ? Le Cx. cinereus, Sow. Zoolog. Journ. 1. pag. 99, à les mêmes caractères que le CH. Polii, Ph., sauf pour la carène. 3, CGHITON cinereus, Linné. Linné Systema naturæ, édit. XII, tom. I, pag. 4107. — Costa —ouv. cit. Tab. I, fig. 4. La description donnée par Linné, s'accorde parfaite- ment avec les échantillons de Morée, qui se trouvent dans la collection de M. Deshayes. En examinant une longue série, on arrive à des extrêmes qui sont d’une grandeur — 322 — triple de celle indiquée par Linné, mais les principaux caractères sont constants. La couleur cendrée se change en verdâtre dans les échantillons plus développés. A la Spezia on trouve seulement cette seconde variété. Ah. GnitTon pulchellus, Philippi. Philipp Mollusea Siciliæ, vol. 2, pag. 106, tab. XIX, fig. 14. 5. CHITON lœvis, Pennant. Pennant, 200. brit. 4, tab. XXXVE, fig. 3.—Philippr, ouv. cit. tab. VIL, fig. 4. Syn. Chiton corallinus, Risso Prod. t. IV, pag. 268. Cette coquille a 5m — 9m de longueur, et se distingue par sa couleur d’un rouge assez foncé, et par quatre taches blanchâtres symétriquement disposées sur le bord. La valve antérieure porte vingt dents, la postérieure quinze, les médianes 3—4 de chaque côté. Elle diffère de l'espèce précédente par les écailles du bord et par le nombre des dents. 6. CHITON vartiegatus. Philippi. Philippi, ouv. cit. vol. I, pag. 107, tab. XIX, fig. 1%. Cette espèce se rapproche du CH. siculus par le nom- bre des dents, et du CH. /ævis par la sculpture de la coquille. 7. Cairon Rissoi. Payraudeau. Payraudeau. Catalogue cit. 1826, pag. 87. pl. 8, fig. 4-5. Philippi. ouv. cit. vol. I, pag. 107. — 323 — Grâce à la bienveillance de M. le professeur Valen- ciennes, j'ai pu examiner l’échantillon d’après lequel M Payraudeau a établi l'espèce. La coquille n’est jamais carénée; les aires sont indistinctes ; examinée à la loupe, sa surface présente des stries ondulées assez aplaties, distribuées concentriquement sur les valves extrêmes ; on compte sur chacune onze dents, Les valves médianes ont à chaque côté deux dents, et leurs stries sont longitudi- pales. La longueur de la coquille est de 12m—45n, Trois échantillons se trouvent dans la collection de M. Des- bayes. 8. CHitTon Cajetanus, Poli. Pol. Testacea utriusque Siciliæ. Tab. IV, fig. 4. Philippi. ouv. cit. vol. Il, pag. 83. 9. Citron Euplææ Costa. Costa, Oronzio-Gabriele. Gatalogo sistemaco e ragionato dei testacei delle Due-Sicilie, Napoli, 1826. Tab. 1 fig. 5. Chiton testa carinala subovali, fusca; anteriüs angusta, oculo nudo, lævi, margine eleganter squammuloso, aurantiaco. L’Oscabrion, qui recoit sen nom de la grotte Euplea (où il a été recueilli par M. Costa), ayant la valve anté- rieure un peu plus étroite que la postérieure, est presque cordiforme. Sa longueur est de 8. 10. CHITON sigma Costa. Costa, ouv. cit. Tab. 1, fig. 5. = 1h = Chiton testa minima, ovata, anteriüus dilatata, valvulis subar- cualis, l@vibus, margine. ciliato. Cette espèce a été trouvée par M. Costa, adhérente à la Zostera mediterranea, dans le cratère de Napoli. 41. CHiTON rubicundus Costa. Costa, ouv. cit. 1, fig. 2. Chiton testa carinata, rubicunda, valvulis extremis lævigatis, reliquis in areolas distinctis; areolæ laterales læves; medianæ longitudinaliter striatæ Long. 10m 12", Je ne sais si cette espèce n’est pas la même que le Ch. ruber de Linné, qui, trouvé en Algérie par M. Des- hayes, existe probablement dans d’autres endroits de la Méditerranée. Du reste, les caractères et la figure donnés par M. Costa s'accordent assez bien avec le Ch. ruber. Les échantillons d’Algérie sont au Muséum du Jardin- des-Plantes. 12. Criron fascicularis Linné. Philippi ouv. eit, vol. 4, pag. 108. Tab. VIT, fig. 2. Syn.. Chiton Danielli. Sow., Gonchol. illust, fig, 48. Acanthochites communis. Risso, Histoire nat, IV, p. 269. À. — carinalus. Risso, ouv. cit. À. — æneus. Risso, ouv. cit. Dans cette espèce, on distingue deux variétés, dites l’une, la variété grande; V’'autre, la petite. Sa couleur est — 325 — aussi un peu différente; mais tous les autres caractères sont constants. L’Ancanthochites æneus. Risso, correspond à la variété pelle. 13. CHITON Meneghinti. Mihi. PLACE LU 7 Chiton testaconvexa, roseo-rufescente, longitudinaliter et ele- ganter crenulata; valvulis extremis et areis lateralibus concen- ‘tricè et radiatim striatis, limbo minutim squammuloso. Oscabrion à valves bombées et dont les aires sont assez distinctes. Sa surface est finement crénelée, les valves extrêmes et les aires latérales sont rayonnées et ridées concentriquement. La valve antérieure a 10 dents, la postérieure 12. Celles du milieu en ont deux de chaque côté. Le bord, d'une largeur convenable et uniforme, est couvert d’un grand nombre de très-petites écailles or- biculaires, imbriquées. Couleur rosée-brunâtre, variable ; long. de 20m — 30", Localité. Golfe de la Spezia (Italie). Dans la collection du Museum du Jardin-des-Plantes, et dans celle de M. Deshayes, j'ai trouvé plusieurs échan- tillons de cette espèce, provenant de Sicile, et achetés de M. Caron. M. Deshayes en a aussi rapporté d’Algérie. Je l’ai dédiée à M. le professeur Meneghini, comme té- moignage de ma grande estime et considération. 14. CHITON Doriæ. Mihi. PI. XIL, fig. a”, 6”, c”. Chiton testa carinala, rubro-viridescente, oculo nudo lævi, 23 — 326 — valvulis medianis sub lente striis minimis concentricis ornatis, limbo sericeo, latissimo. Oscabrion à carène bien prononcée, et dont la surface, examinée à la loupe, présente de très-petits follicules et des stries concentriques, qui se continuent indistincte- ment sur les aires médianes et latérales, sans être inter- rompues par la carène, mais seulement y formant un sinus dirigé à la partie postérieure de la coquille. Les aires latérales sont séparées de celles du milieu par une légère dépression, et sur leur surface on en voit en- core deux, l’une moins distincte que l’autre, et conver- gentes avec la première. Sur les aires médianes on trouve de chaque côté cinq à six cicatrices linéaires longitudinales. La valve anté- rieure a seize dents, la postérieure quatorze, celles du milieu en ont de chaque côté trois, correspondant, à peu près, aux trois divisions opérées par les trois dépres- sions indiquées. Le bord est très-développé, et se compose d’une mem- brane qui résulte d’une immense quantité de petites fi- bres serrées les unes parallèlement aux autres, avec une direction normale à la longueur de la coquille. Les valves, à la base, sont d’une couleur rougeâtre de chair, le reste de leur surface est rouge-verdâtre variable. Longueur, 17m — 19m, Localité Golfe de la Spezia. Dédié à mon ami le marquis Jacques Doria de Gênes, qui est venu à mon aide, pour les recherches des Mollus- ques dans le golfe de la Spezia. — 321 — 45. GaiTon Algesirensis. Mihi. PL. XI, fig. a, be". Chiton testa ovali non carinata, albido-fulva; valvulis extre- mis et areis laleralibus plicis concentricis ornatis ; areis media- nis oculo nudo lœvibus, sub lente longitudinaliter striatis ; limbo squammoso mediocri. Oscabrion non caréné, à pourtour ovale assez régulier. La valve antérieure est plus étroite que la valse posté- rieure, et toutes les deux sont plissées concentriquement. Les valves médianes présentent des aires peu distinctes. Ïs ont des plis concentriques à la base des aires latérales, et tandis que le reste de leur surface apparaît presque lisse ; examinés à la loupe, ils présentent la sculpture du Chit. Cajetanus, c’est-à-dire, des stries longitudinales, découpée par de petites cloisons. En général, on peut dire que notre Oscabrion pré- sente le dessin de la sculpture, qu'on voit exécutée sur la surface du C. Capetanus. Toutes les valves sont dépourvues de dents, ce qui le rapproche encore de l'espèce avec laquelle nous l’avons comparé, sans la moindre crainte de pouvoir les con- fondre. Le bord est couvert de petites écailles orbiculaires. La couleur est fauve, très-claire sur le dos et foncée vers la base des valves. Longueur, 16", larg. 10m. Localité. Algésiras (province d’Andalousie). Cette espèce a été trouvée par M. Tarnier qui, par Pin- termédiaire de M. Deshayes, a bien voulu me permettre de la nommer et de la décrire. — 328 — 16. CniTon Hanleyi. Bean. Forbes et Hanley. À History of British Mollusca and their shells. PI, LXIL fig. 4, 14. M. J. G. Jeffreys, dans un Mémoire sur les Mollusques marins des côtes du Piémont (inséré dans les Annales et Magasin d'Histoire naturelle de Londres), a aussi signalé cette espèce, décrite dans l’ouvrage indiqué de MM. For- bes et Hanley, sur les Mollusques de l’Angleterre. M. Jeffreys n’avait pas indiqué l’exacte localité où il à rencontré le C. Hanleyi, qu’on trouve habituellement dans la mer du Nord; mais je sais de lui-même, qu’il en avait recueilli un seul échantillon à Sesti di Levante, entre Gênes et la Spezia. ce Explication de la Planche XII. Fig. 4. Chiton Meneghinii, grandeur naturelle. Les figures suivantes sont grossies trois fois. a’ valve antérieure avec portion du bord. b" moitié d’une valve médiane pour en apprécier la sculpture. c’ valve postérieure dépourvue du bord, afin de voir le nombre et la structure des dents, Fig. 2. Chiton Doriæ, grandeur naturelle. Grossissement quatre fois. a’ valve antérieure. b'" moitié d’une valve médiane sur laquelle on compte sept cicatrices. c'7 valve postérieure. Fig. 3. Chiton Algesirensis, grandeur naturelle. Grossissement quatre fois. a” valve antérieure. V0!" moitié de valve médiane sur laquelle on voit des cloisons qui découpent les stries longi- tudinales. c'’ valve postérieure. — 329 — Notes pour servir à la Faune malacologique de l’Archipel Calédonien. Par P. FiscHEr. S'il est un but véritablement utile à atteindre pour les Conchyliologistes français, c’est sans contredit, la con- naissance précise des Mollusques de leur pays et de leurs colonies. Malheureusement, les travaux relatifs à notre faune marine, sont encore bien peu nombreux; il ne se réduisent guère qu’à l’excellent catalogue publié par M, Petit de la Saussaye et qui recevra bientôt d’impor- tantes additions Les productions de nos colonies nous sontencore peu connues ; et nous devons déplorer sur- tout l’interruption du bel ouvrage commencé si brillam- ment par M. Deshayes. Nous avons essayé nous-mêmes, avec l’aide de nos collaborateurs, de réunir les indi- cations relatives aux coquilles de la Guadeloupe, et nous espérons que des ouvrages de même nature seront exécutés pour les îles Bourbon, Maurice, la Martini- que, etc. Mais, à côté de cette pénurie de travaux et d'observations sur les Mollusques marins, qui nous surprend davantage quand nous pensons aux magnifi-— ques monuments élevés par les auteurs anglais à la faune de leurs côtes, il faut dire que les recherches sur les Mollusques terrestres et fluviatiles ne sont nulle part au- tant en honneur que dans notre pays; et l’énumération — 330 — seule des ouvrages où elles sont consignées serait trop longue pour que nous puissions l’entreprendre. D’où vient donc l’espèce de discrédit qui frappe les études relatives aux coquilles marines ? On peut répondre hardiment que les difficultés à vaincre pour dresser les listes des Mollusques marins, sont plus grandes ; que les recherches sont pénibles et coûteuses, enfin, que le grand nombre des espèces que l’on peut rencontrer rend leur détermination très-laborieuse, sinon quelquefois im- possible. Aussi doit-on des remercîments sincères aux natura- listes intrépides qui consacrent de longues années à ces travaux ; que rien ne rebute, pas même la crainte de voir leur œuvre rester stérile, et qui finissent souvent par trou- ver la mort dans les contrées inhospitalières qu’ils explo- ‘rent. L’Archipel Calédonien, cette nouvelle colonie, rattachée depuis si peu de temps à la France, compte aussi un de ces hardis pionniers de la science, qui s’est donné la tâche de nous apprendre quels sont les trésors que la na- ture a dispensés à ce riche pays. Depuis longtemps, le Révérend Père Montrouzier, missionnaire apostolique, recueille des coquilles dans les nombreuses îles qui com- posent l’Archipel. Ces espèces ont été adressées à divers membres de la Société Linnéenne de Bordeaux, et spécia- lement à M. le docteur Souverbie, directeur du Musée d'histoire naturelle. Le Père Montrouzier a également envoyé à la Société Linnéenne un volumineux manuscrit comprenant les diagnoses des coquilles réputées par lui nouvelles. Une collection représentant la faune malaco- logique de la Calédonie, a été formée au Musée de Bor- x deaux et est aujourd’hui à peu près complète ; la science — 331 — et le zèle n’ont point manqué à mon honorable collègue et ami M. Souverbie, pour la déterminatiou précise des espèces. Telles sont les sources qui me permettent de commen- cer ce travail et surtout de lui donner un cachet d’exacti- tude nécessaire. Les habitat sont sûrs ; la détermination a été contrôlée avec le plus grand soin, et je m'abstiens de citer toute coquille litigieuse jusqu’à nouvel ordre. La faune de l’Archipel Calédonien est des plus riches ; le Révérend Père Montrouzier estime lui-même à plus de six cent cinquante le nombre des espèces qu'il possède dans sa collection, et ce chiffre ne me paraît nullement entaché d’erreur. Il était curieux de se faire une idée générale de la population malacologique de ces îles, et dès qu’on l’étudie un peu, on arrive à cette conclusion importante, que les quatre cinquièmes au moins des es- pèces, sont communes aux Philippines et à la Calédonie, etidentiques en tous points aux descriptions et aux figu- res publiées d’après les échantillons rapportés par M. Cu- ming. Quelques espèces cependant se sont écartées du type par la taille, la forine, la coloration ; et ces différen- ces accusent simplement des modifications dues aux mi- lieux qu’elles habitent et à la latitude. Enfin, plusieurs coquilles de l’océan Indien se retrouvent à la Calédonie, tantôt semblables, tantôt à l’état de variété. Quant aux coquilles terrestres qui commencent à être connues, grâce aux publications de MM. Morelet, Crosse, Gassies, Souverbie, Montrouzier, etc., elles constituentune faune bizarre bien accentuée, ne ressemblant en rien aux espèces des Philippines, et présentant un mélange étonnant de formes propres aux régions les plus éloignées. À côté de ces magnifiques Bulimes, dont on ne trouve les analo- — 332 — gues qu’en Australie, aux îles Salomon, etc., vienrent de petits Bulimes ayant des rapports avec ceux des Antilles. Les Cyclostomes et les Hélicines ressemblent à ceux de cette dernière provenance. Enfin, les Planorbes, Physes, Ambrettes, se rapprochent de ceux de l'Europe ou de l'Amérique du Nord; les Hélices ont toutes l’apparence de Drepanostoma ; et pour couronner l’œuvre, les Méla- popsides, qui y abondent, paraîtraient recueillies en Espa- gne. Joignez à tout cela quelques formes extraordinaires propres au pays, et vous pourrez vous faire une idée de cette richesse de types. Tous les genres sont homogènes, mais la réunion des genres est disparate et vient détruire nos idées les plus vulgaires sur la distribution géogra- phique des Mollusques. On n’est pas accoutumé à ren- contrer dans la même rivière une Navicelle, en compa- gnie d’un Planorbe, d’une Physe, d'une Mélanopside. En attendant qu’un travail complet soit publié sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de la Calédonie, nous commençons la liste des espèces marines. Des supplé- ments feront connaître, soit les nouvelles acquisitions de la faune, soit les déterminations restées aujourd’hui en suspens. On conçoit sans peine qu’il yait à décrire beau- coup d'espèces nouvelles ; MM. Montrouzier et Souverbie se sont chargés de ce soin et s’en acquitteront mieux que personne. Nous n’avons malheureusement presque aucun détail à donner sur les animaux, et cette lacune nous est pé- nible. Que de Mollusques intéressants à étudier dans cette région ? L'organisation des genres Corbis, Gæœcella, Cap- sella, Soletellina, Cypricardia, Septifer, Perna, etc., nous est à peine connue, et serait intéressante à dévoiler, aussi bien pour le nomenclateur que pour lanatomiste. Le Ré- — 9333 — vérend Père Montrouzier a recu l’expression de nos désirs à ce sujet et nous espérons qu’il les réalisera, au- tant qu’il est en son pouvoir de le faire. Nous terminerons ces quelques lignes en citant un passage d’une lettre du Révérend Père Montrouzier, re- latif aux espèces édules de la Nouvelle-Calédonie. « Vous désirez connaître quelles sont les espèces co- « mestibles parmi les Mollusques de ces îles. En général, « tout ce qui peut tomber sous la dent y passe : c’est un « effet de la disette habituelle de nos naturels, disette qui « provient elle-même de leur paresse. Mais voici quelles « sont les espèces qui fournissent une nourriture agréa- « ble et substantielle : les LuciNA tigerina, STRoMBuS « luhuanus, Trocuus nilolicus, TurBo argyrostomus, « chrysostomus et les espèces voisines ; les Arches, Tri- « dacnes, Hippopes, les Oscabrions, Patelles (PATELLA « lestudinaria surtout). Ces différentes espèces sont si « communes, qu’on peut dire qu’on n’a qu’à se baisser « pour les prendre » (1). Ilne me reste plus maintenant qu’à remercier M. le docteur Souverbie de l’obligeance qu’il a mise à me con- er les nombreux documents qu’il possède sur la faune Calédonienne, et sans lesquels ce travail eût été impos- sible. J’ai l’assurance que son concours éclairé ne me manquera pas pour mener ce travail à bonne fin. ES (4) Parmi les autres espèces dignes‘ d’être signalées comme utiles aux naturels de l'archipel Calédonien, on peut citer le MesopesmA striata, re- cherché comme nourriture délicate, et une espèce de Lucine à charnière édentule, qui se trouve dans les marais d’eau salée, à trois ou quatre pieds de profondeur, à Woodlark.Ses usages médicinaux paraissent bien établis, puisque les indigènes la considèrent comme une véritable pa- nacée. —. 89h — ACÉPHALES. GASTROCHÆNA gigas. Deshayes in Guvier, règne animal. , pl. 116, fig. 3. Hab. Ile Art. | SOLECURTUS albus (Solen) Quoy. Astrol., t. IE, p. 543, pi. 83, fig. 11-12. Hab. Ile de Pot. Obs. M. Deshayes a proposé pour cette espèce le nom de SocEcurTUS Quoyi, parce qu’il existe un Solecurtus can- didus Renieri. Quoique les épithètes candidus et albus, soient synonymes, nous pensons que le vocable proposé par Quoy doit être conservé. MacrraA aspersa Sowerby.—Reeve. Conch. Icon., pl. 14, fig. 65. Hab. Ile Art. R. Obs. Cette belle espèce atteint jusqu’à deux pouces de longueur, Nous avons pu vérifier la justesse de l’observa - tion faite par Reeve, au sujet des taches qu’elle porte. Celles-ci existent uniquement sur l’épiderme et disparais- sent avec lui. Macrra Reevei Deshayes. Proceed. Zoolog. soc., 1854. Reeve, pl. 16, fig. 85. Hab. Nouvelle-Calédonie, Art, Woodlark, CG. C. Obs. On trouve fréquemment cette belle coquille sur les rivages sablonneux, où elle sert de pâture aux hérons. Dans plusieurs îles, les naturels la nomment «nourriture de héron. » Macrra Artensis Montrouzier. Sp. n. « Coquilletransversalement ovale, renflée, subtrigone, — 339 — « comme rostrée postérieurement et très-inégalement « substriée en travers ; lunule et corselet lancéolés et « striés, rosés dans le milieu ; crochets petits, rappro- « chés, d’un pourpre rosé au sommet. Extérieur blanc de « chair, rayonné de fauve clair rosé; intérieur légèrement « sillonné en long et largement rayonné de rose vif. » Longueur, 27 mill. — Largeur, 36. — Épaisseur, 26. Hab. L’île Art, sur le rivage, après les forts coups de vent. Rare. (Ma Collection. — Musée de Bordeaux, deux exemplaires. ) Obs. Dans le prochain numéro du Journal, on trouvera une diagnose plus complète et une figure de cette char- mante Mactre. La description actuelle n’a pour but que de prendre date pour la publication. MEsopEsma striata Deshayes.—(Crassatella Lk.).—Reeve, G. Icon. , pl. 2, fig. 10. Hab. L'île Art, dans les sables. G, C. Obs. Les naturels recherchent ce Mollusque qui leur sert de nourriture. AmPHIDESMA crenulata Sowerby,—Reeve. G. Icon. pl. 2, fig. 8. Hab. Nouvelle-Calédonie, Uagap. TELLINA rugosa Born. — Lk, 38.° Hab. Ile Art. C. Tecra discus Hanley.—Thes. , pl. 64, fig. 228-232. Hab. Ile art. R. Tecuina scobinata L.—Lk, 34. Hab. Ile Art. C. TELLINA virgata L.—Lk, 5. — 30 — Hab. Ile Art. Psamvogra occidens (Sanguinolaria) Lk. 1.— Solen occi- dens Gmel. Hab. Numea, au sud de la Nouvelle-Calédonie, non à l’embouchure des rivières, mais dans les baies où crois- sent les palétuviers. À l'île Art, où il n’y a que des ruis- seaux, on la trouve aussi, surtout après les grosses mers. PsAmMMoBIA radiata Deshayes. Proceed. Zool. soc. — Reeve C. Icon. (Capsella}, pl. #, fig. 7. Hab. Ile Art. C. PsammogrA Lessonii Blainville. — Reeve, Conch. Icon., pl. 2, fig. 9. Hab. Ile Art. Capsa deflorata Z. Hab. Ile Art, C. Obs. Il m'est très-difficile de déterminer exactement cette espèce que je laisse provisoirement sous le nom de de- florata. À coup sûr ce n’est pas la coquille des Antilles (Asapuis coccinea), ni celle de l’Océanie décrite récem- ment par mon confrère M. Bernardi. D’après M. Moerch qui vient de publier dans le Journal de Conchyliologie un article sur ce genre, le véritable Capsa deflorata serait l'espèce des Indes, légère, à rides profondes, caractères que ne possède pas la coquille Calédonienne. Il n’y aurait donc plus qu’à se décider entre les Asapnis violescens et dichotoma dont je n’ai pas vu les types. Les principaux caractères de l'espèce Calédonienne sont : des valves très-épaisses, équilatérales, ovoïdes, très- obtuses en avant ; rides assez larges, écailleuses en ar- rière ; charnière extrêmement épaisse ; coloration exté- rieure bleuâtre sale ; intérieur bordé de bleu très-vif. nn Tres litterata (Venus) L. — Lk. 40. Hab. Ile Art. VENus reticulata L.— Venus Corbis Lk, 4. Hab. Ile Art, C. VENUS marica. L.—Lk, 16. Hab. Ile Art. Venus puerpera L.—Lk, 4, Hab. Ile Art. Devient très-grande. Venus (Chione) retroversa. Deshayes in Cat Brit. Mus. p.:423;n°.44, Hab. Ile Art. Commune dans l'Océanie. CIRCE pectinata. Lk, 63 (Cytherea). Hab. Ile Art. Cire gibbia. Lk, 64 (Cytherea). Hab. Ile Art. CiRCE dispar Chemnitz,—Cytherea musearia Lk, 59. Hab. Ile Art. Dosinia variegata ( Venus exoleta, variegata) Chemn. — (Artemis) Reeve, pl. 6, fig. 33. Hab. Ile Art. LuciNa punctata Deshayes. — L. (Venus). Hab. Ile Art. Lucia tigerina Desh.—L. (Venus).— Lk (Cytherea) 53. Hab. Ile Art. C. Edule. Lucina fibula Reeve. Conch. Icon. Hab. Ile Art, R. - Luca globularis Lk, 20 (Loripes). Hab. Ile Art, Balade. Corgis fimbriata Cuvier (Venus) L. — 338 — Hab. Ile Art. CARDIUM lyratum. Sowerby.—Reeve, pl. 2, fig. 42. Hab. Rare à l’île Art, plus commun à Balade. CARDIUM tenuicostatum Lk, 5. — Reeve. Conch. Icon., pl. 10, fig. 50. Hab. Ile Art. Carpium enode Sowerby.—Reeve, pl. 15, fig. 73. Hab. Ile Art. C. CarDiuM fragum L. — Lk, A1. Hab. Ile Art. CarDiuM Guichardii Bernardi. Journ. Conchyl., t. VE, p. 53, pl. 2, figure A (1857). Hab. Ile Art. CarDiuM subrugosum Sowerby.—Reeve. CG. Ic., pl. 11, fig. 55, Hab. Ile Art. CaRDIUM alternatum. Sowerby.—Reeve. G. Icon., pl. 13. fig. 65. Hab. Ile Art. C. CyPRIcARDIA angulata Lamk, 2. —Chama oblonga. Var. Chemnitz. Hab. Ile Art. R. ArcA Helblingii Bruguières — Arca candida Helbling. Hab. Ile Art. C. Obs. 1. Cette espèce vit attachée aux rochers et aux au- tres corps marins, au moyen d’un byssus tendineux, com- primé, court, verdâtre, inséré au milieu des valves. On trouve souvent à l’intérieur de la coquille des grains plus ou moins arrondis et de la grosseur d’un pois, qui pa- raissent de même nature que les perles des Avicules, / TT DE mais qui n’ont aucune transparence. Le têt des grands individus est assez ordinairement perforé par un petit Lithodome (M). Cbs. 2. La coquille Calédonienne est-elle identique avec l’Arca Helblingii, que nous avons inscrite au Cata- logue de la Guadeloupe? S'il en est ainsi, nous constatons simplement cette anomalie dans la distribution géogra- phique. Du reste, quelques autres espèces des Antilles se retrouvent àla Nouvelle-Calédonie, entre autres le LucINA tigerina. Dans tous les cas, l'Arche Calédonienne ne diffère que par son sommet très-inéquilatéral. ArCA zebra (Byssoarca), Sw. — Reeve G. Icon. PI. 11, fig. 69. Hab. Ile Art, dans les coraux. Obs. Le Byssus est large, comprimé, d’un brun clair, avec des lignes flexueuses rougeûtres. ArcAa decussata (Byssoarca) Sowerby — Reeve. C. Icon. pl. 12, fig. 81. Hab. Ile Art. Obs. Nous rapportons à cette espèce, une coquille Ca- lédonienne, identique sous tous les rapports, mais seu- lement différente par son côté antérieur très-obtus et très-obliquement tronqué. Pecruncuzus spadiceus, leeve, G. Icon. pl. 8, fig. A7. Hab. Ile Art. TripAcna elongata. LE. 9. Hab. Ile Art. Hippopus maculatus. Lk, 1. (Ghama hippopus. L. ) Hab. Ile Art. | Liræopomus obesus (Modiola) Philippi.—Reeve, C. Icon. , pl. 1, fig. 6. — 340 — Hab. Ile Art. , LITHODOMUS lævigatus. Quoy.—Voy. Astr., t. 3, p. 464, pl. 17-18. Hab. Ile Art. MonioLa vagina. Lk. 7. —Reeve, C. Icon., pl. 1 ne Hab. Ile de Pot. Moptocasubramosa. Æanley. —Reeve, C. Ic., pl. 8. fig. 43. Hab. Ile Art. C. C. SeeTirer bilocularis. Récluz. — (Mytilus) L. Hab. Ile Art. PERNa sulcata. Lk. 8. — Deshayes, in Encycl. méthod. , t. IL, p: 757, 0°. Hab. Ile Art et Balade. C. AvicuLa iridescens. Aeeve, G. Icon., pl. 13, fig. AS. Hab. Ile Art. AvicuLa malleolus. Reeve, G. Icon., pl. 12, fig. 46. Var. rufa. Hab. Ile Art. Pepum spondyloïdeum (Ostrea) Gmelin. Var. Hab. L’Archipel, en partie enfoncé dans les madré- pores. Obs. Variété intéressante, et qui pourra, peut-être plus tard, constituer une espèce. L’oreillette est plus re- levée, le sommet plus large, la valve inférieure (celle qui est plate), chargée d’épines courtes. Coloration blan- châtre. è PECTEN Janus. Montrouzier. — Pecten distans Reeve, C. Icon., pl. 13, fig. 49. — non Lk. Hab. Ile Art. CG. C. Obs. Cette espèce est certainement le Pecten distans / — 341 — de Reeve, mais non le Pecten distans de Lamarck (Mé- diterranée. Payr.), qui se distingue par son têt glabre, tandis que l’espèce des Philippines et de la Calédonie est fortement sillonnée en rayons. C’est ce qui nous porte à proposer le nom donné par M. Montrouzier dans son manuscrit. Du reste, le Pecten janus varie beaucoup dans sa taille et sa coloration, et quelques-unes de ses variétés se rapprochent singulièrement du Pecten vexillum Reeve (G. Ie, pl. 27, fig. A4ab). PecTen dissimilis Montrouzier. — Pecten serratus Sower- by.—Reeve, C. Ic., pl. 12, fig. 46. — Pecten hybridus Lk. 56? — Hab. Ile Art. C. C. Obs. Encore un nom à changer. Cette espèce, identi- que au Pecten serratus de Sowerby, doit perdre cette dé- nomination, à cause d’une coquille déjà décrite sous ce nom : Pecten serratus Nillsson. ( Cf. Deshayes, in Lk. vol. VIT, p. 167.) PECTEN pallium Lk. 28. Hab. Ile Art. C. C. PECTEN cristularis Adams et Reeve. — Reeve, C. Ic., pl. 25, fig. 99. Hab. Ile Art. R. PECTEN radula L. — Lk. — Reeve, pl. 21, fig. 83. Hab. Ile Art. C., mais rarement en bon état de con- servation. SPONDYLUS mus. Reeve. C. Ic., pl. 3, fig. 12. Hab. Art. Obs. Cette espèce, très-voisine du Spondylus ducalis, s’en distingue surtout par une rangée intermédiaire d'’é- pines, qui manque entre les grandes côtes rayonnantes 24 — 342 — du vrai Spondylus ducalis. Est-ce une bonne espèce ? SPONDYLUS barbatus Reeve. — C. Icon., pl. 4, fig. 12. Hab. Ile Art. TEREBRATULA erythroleuca Quoy. Voy. Astrol., t. III, p. 557, pl. 85, fig. 8-9. — Deshayes in Lk, 60, Hab. Ile Art. sur les coraux immergés. Per (La suite prochainement.) Études sur la famille des Vermets, Par O. A. L. Morcx. Les anciens conchyliologistes rassemblaient toutes les coquilles tubiformes dans un seul genre, que les natura- listes de notre temps reconnaissent comme appartenant à des différentes classes et mêmes embranchements du règne animal. Adanson (1) fut le premier, qui, après avoir découvert Panimal du Vermet, reconnut que les Tuyaux de mer comprenaient des vers (Pénicilles) et des limaçons (Ver- mets). Pallas (2) adopta le premier cette opinion ; mais ce (1) Histoire naturelle du Sénégal. () Pallas. Miscellanea. — 343 — n’est qu'après les travaux de Lamarck que ce fait est de- venu généralement compris. Il est encore très-difficile, en beaucoup de cas, de distinguer les tubes des Annélides de ceux des Mollusques. M. de Blainville (1) a avancé que les tubes des Annélides étaient toujours ouverts à chaque bout, et n’avaient pas de concamérations, en raison de l’ouverture anale; mais ce caractère est très-insuflisant, puisqu'on connaît des Annélides avec concamérations : par exemple, Gymospira madréporarum Schaw. Miscel, pl. 270, copiée de Home et Hunter (Philosophical Tran- sactions, vol. 75, p. 333, t. XI, f, 1. 2). Il est vrai que les Vermets possèdent, comme tous les Mollusques uni- valves-spirales, une coquille nucléo!aire ou fœtale, mais cette partie est très-difficile à observer et se trouve rare- ment conservée. La figure d’Adanson fut très-longtemps le seul bon détail qu’on possédât sur cet animal, jusqu’à ce que M. Philippi et les auteurs du Voyage de l’Astrolabe (2) eussent enrichi la science de plusieurs observations faites d’après les animaux vivants. Ges derniers auteurs trou- vèrent les Vermets si différents des autres Gastéropodes, qu’ils les regardèrent comme un ordre à part. Le docteur Gray a adopté cette opinion en donnant à cet ordre le nom de Protopoda (3). Les Vermets ont une tête à muffle court, quelquefois infléchi en avant. Les tentacules, qui portent les yeux à leur base externe, sont assez courts, excepté chez le Vermiculus eburneus, Reeve, qui a des tentacules très- longs et subulés. Le pied diffère de tous les autres Gasté- (1) Blainville, Dict. Sc. nat: (2) Voyage de l’Astrolabe, p. 985. (3) Gray, Guide, p. 196. — 344 — ropodes, et ressemble seulement un peu à celui des Strombus. Le Metapodium (Huxley) est surtout développé, cylin- drique, et portant un opercule, excepté chez les genres Serpulus et Cladopoda. Le sol du pied est très-petit, mais bien distinct, en forme de langue avec une rainure lon- gitudinale, et s’appuyant à angle droit contre le Metapo- dium ou lobe operculigère. Le seul dessin qui montre cette partie, est donné par MM. Quoy et Gaymard ( Voy. de l’Astrolabe,t. 67,f. 28, Tetranemia denhfera). Dans cette espèce, le pied se termine en arrière en deux fila- ments courts et distants, qui ne sont pas mentionnés dans la description. Le Propodium (Huxley), est indiqué chez le Vermetus roseus. Quoy (tab. 67, f. 20), et dans la figure de Sili- quaria par Audouin, dans les Illustrations de Chenu (4). En avant du pied se trouve une paire de filaments que Cuvier appelle «filaments ayant toute l'apparence des tentacules. » MM. Quoy et Gaymard les nomment «fila- ments antibuceaux. » M. Philippi les regarde comme une seconde paire de tentacules. Il est assez difficile encore d’expliquer leur homologie. Si on les regarde comme des tentacules, c’est avec la seconde paire non oculifère des Dorides qu’on doit les comparer ; mais alors leur place est un peu différente. Ils paraissent aussi avoir quelques rapports avec les tentacules courts au devant du pied de l'Ombrelle de la Méditerranée ( Philippi. Enumeratio, I. tab. VII f. 11. ) Les filaments des Trochoïdés sont si- tués tout autrement. Les filaments sont divisés à leur côté (1) Cuvier. Règne animal, 3. p.109. — Copié dans Chenu_ Leçons d'hist: nat. p. 182 (9) L’Astrolabe, p. 292. — 345 — interne par un sillon longitudinal, qui peut correspondre au sillon antérieur du pied de beaucoup de Gastéropodes. C'est alors avec les angles prolongés de plusieurs Gastéro- podes, comme Nassa, Dolium, etc., qu’on peut les com- parer ; cette opinion me paraît être appuyée sur la figure du Vermetus dentiferus (l Astrolabe, t. 67, f. 28). C’est aussi l’opinion du docteur Gray, Guide : « Front of foot produced in tentacula, » Chez les Bivonia les tentacules du pied sont courts; chez les Vermiculus et Cladopoda, ils manquent, ou du moins ils ne sont pas mentionnés. Entr’eux se trouve chez l’Aletes centriquadra, fune pe- tite papille perforée, qui, peut-être, est le pore aquifère. La bouche est très-insuffisamment connue. Bivona et Ruppel font mention de deux mandibules cartilagineuses. Quoy et Gaymard décrivent la langue comme ayant trois rangées de dents ; mais cette assertion est sans doute er- ronée, comme la plupart de leurs recherches sur les dents, qui sont faites d’après un grossissement trop fai- ble. J’ai examiné les dents linguales des Siphonium nebu- losum, Serpulus arenarius et Petaloconchus varians, qui ont sept rangées, ressemblant surtout à celles des Rissoa. La branchie est simple et très-longue : quelquefois, sur- passant le bord du manteau; parallèlement à la branchie, court un petit canal sinueux, que Philippi, Quoy et Gay- mard, regardent comme une branchie rudimentaire, mais qui est plutôt le canal urinaire. Le bord du manteau porte, dans quelques espèces, des nœuds ou filaments, mais en général il est lisse. Les œufs sont décrits par. M. Stimpson ( Shells of New England, p. 39. Vermiculus radicula) : « The eggs were deposited in July. The were soft, slightly cohering in the form of an elongated cone, bent into a half circle. Wheu — 346 — laid, the eggs were in an advanced stage of development, each containing from six to eight young animals; which had already commenced forming their shells. Philippi a décrit les œufs et la jeune coquille, dans les Archives de Wiegmann (1839, p. 128) et a donné une figure d’après Scacchi. J'ai trouvé dans un exemplaire desséché de Vermetus conicus Dilw. de Saint-Thomas, plus de cinquante jeunes exemplaires d’un tour et demi. La spire est vésiculaire et le canal un peu sinueux. Il paraît que cette espèce est vi- vipare. Carpenter compare le jeune aux Rissoa et Py- ramidella. | La jeune coquille se fixe sur différents objets et enve- loppe le tour fœtal avec le second et troisième. Avec l’âge, ils forment différentes divisions dont Gueltieri, tab. X, f. 3, a le premier donné une bonne figure. 1l y a quelques espèces, par exemple, le Siphonium nebulosum Dilw. qui croissent en spirale sur d’autres co- quilles, font trois à quatre tours et forment alors une cloison séparée du tortillon par une décollation, comme les Cœcum, Cylindrella, etc. Chez les Petaloconchus, l'intérieur est divisé longitu- dinalement en deux parties par deux lamelles qui se ren- contrent au milieu en laissant un petit espace ouvert, L'animal oceupe seulement la partie près de la columeile et paraît laisser l’autre partie vide. Il y a alors quelque ressemblance avec le siphon des Nautiles. L’opercule manque chez les Serpulus et Cladopoda. Sassi mentionne un opercule punciiforme chez le Vermetus gigas. Chez le Vermetus goreensis Gm., Adanson a décrit un opercule très-petit, placé dans un pli formé par le pied, qui est plié en deux. (Adans. Sén. p. 165.) Chez les Aletes, l’o- — 341 — percule représente à peine un tiers de l’ouverture. Chez les Siphonium il est très-grand et concave. Chez les Bivonia il est convexe. Les Vermiculus ont un opercule très-grand, à bord flexible (1), qui permet à l’animal de fermer la coquille aussi bien à l’entrée de la bouche que dans l’intérieur du tube. Chez le Vermetus conicus l’oper- cule est lobé au bord. Guvier (2) a le premier mentionné des opercules épineux. Quoy et Gaymard ont figuré un opercule semblable ( Voy. de l’Astrolabe, tab. 64, f. 24 et 23. Épine grossie de Vermetus roseus). J'ai observé une autre espèce avec des épines pinnées qui suivent les tours de l’opercule et deviennent plus grandes vers le bord. Les Vermets imitent non-seulement les Annélides par la coquille, mais aussi par l’opercule. La partie nucléolaire de l’opercule fait des impressions diverses sur le-lobe operculigère; chez les Vermiculuss elle est rugueuse, ondulée; chez les Aletes elle montre une ligne spirale réguiière. Les Vermets sont répandus dans toutes les mers tro- picales et subtropicales, fixés à la surface des pierres et des coquilles, formant des agglomérations sur les bran- ches des Gorgones. Plusieurs espèces se creusent profondément un trou dans d’autres coquilles ou coraux (Spiroglyphus). Ils for- mentdesrécifs au Sénégal (Adanson), en Sicile (Philippi, Quatrefages), à Christiansted (Sainte Groix), OErsted. Il est difficile d'indiquer leur âge géologique, parce qu'il est impossible deles distinguer desSerpules; mais il est probable qu’ils commencent leur apparition à la formation du Jura. L (1) Quatrefages, Souvenirs d’un naturaliste, vol. 2. (2) Cuvier. Règne animal, 3. pag. 109. On a douté de cette assertion > peut-être était-ce l’opercule d’une annélide. nie = Fam. VERMETEA Mke. TugisPiRATA Desh., 1830, Enc. méth. Siliquacea Anton. Vermetidæ d’Orb. 1830. Tubispiracea Reeve Proc. 1841, p. 75. Conch. Syst. 2, p. 43. Genres. Vermicucus Lister, 1688. Link, 1783. Index, p. 156. Meuschen, 1787, p. 236. SOLEN Rumph. 1703. SipHoniumM, Browne, 1757. SERPULA L. S. N. ed. X., 1758. Gen. 1. Cladopoda Gray, 1850. Fig. of Moll. p. 83. Guide, p. 127. Diffère des Serpulus par le manque de rayons au lobe operculigère et le manque de filaments au pied. La co- quille n’est pas suffisamment connue. 4. Ccaporopa grandis Gray, 1850. Fig. of Moll. IV, p. 85, tab. 56, fig. 9. Vermetus arenarius « Lamk.» Quoy et Gaymard. Voy. PAst., p. 289, tab. 67. Fig. 8-10 et var. (Les yeux sont probablement figurés non exactement.) Cladopoda arenaria Ad. gen., p. 359. T. 79, fig. 3. Cladopoda grandis «Q. et G. » Ad. gen. p. 860. Hab. Port du-Roi-Georges, à d’assez grandes profon- deurs, sur d’autres coquilles. Q. et G. 2. CLapopopA elegans Q. et G. 1 c. p. 293, t. Ü7 fig. 11-12. Vermetus elegans Gray. Fig. of Moll. 2. t. 56, fig. 8. Hab. ? Coquille inconnue. — 349 — 3. CLADoPopA zelandica (Vermetus) Q. et G. Vermetus zelandicus Q. et G. l'Ast., p. 293, t. 67, fig. 16-17. Vermetus Novæ-Zelandiæ Gray Moll. 2 p. 28, t. 56, fig. 6. Cladopoda Novæ-Zelandiæ Ad. gen., p. 360. Hab. Baie des Iles. Q. et G. h. GLapopopA Quoyi H. et A. Adams. Ad. gen. p. 359, tab. 39. Fig 3 a (coquille). Hab. ? Espèce seulement figurée, mais non encore dé- crite. Gen. 2. Serpulus Montf. Conch. Syst. 1810, p. 22. Serpulorbis Sassi Journ. Ligur. Gènes. 1827. Serpu- loides Gray. Fig. of Moll. 1850. IV, p. 83. Guide, p. 127. Hatina Gray, Cat. 1844, p. 62. Syn. Cat. Mus, 1842, p. 62, n° 90. Lementina Risso ? L SERPULUS arenarius, L. 1758. Serpula arenaria, L. S. N. X, p. 699, excl. syn. Rumphii. 1761. —— — LS. N. XII, 808. 1855. Vermetus arenarius, Hanley Conch. Lin. AAT. 1817. Serpula annularis, Dilw. 2. 1081. 1681. Tubuli vermiculares Buonani Recreatio, 20 C. 1780. La Tire-bourre annulaire Favanne, p. 662, t. 8, fig, 9, 2. (Copié). 4769. Vascera gallinacea Martini, I, p. 53, t. 2, fig. 16. (Gopié). | 1828. Serpula annularis, Wood. Index, fig. 28. (Gopié). 1811. Serpula variegata, Perry. Conch.,t. 53, fig. 1. West-India. — 300 — 1752. Vaginæ vermicalorum maris. Scilla de corporib. t. XII, fig. 3. (Copié). 1823. Vermelus gigas. Bivona. Gen.p. 9, t. 12, fig. 4,2, B var. 1836. — PhiippiEnumer, L p. 170. 1827. Serpulorbis polyphragma. Sassi Giorn. lig. 1850. Serpuloides gigas, Gray. Fig. Moll. I. 157, fig. 2. t. 56, fig. 6. y Var. gracilior. Vermetus dentiferus, Rousseau. Chenu. Ill, tab. 4, fig. 1. Non Lam. qui donne Timor comme patrie à cette espèce. Hab. La Méditerranée, Sicile, Naples, etc. 2. SerpuLus melitensis Gmelin. 1789. Serpula melitensis, Gm. 3746. 31. 4784. Schrot. Einl. 2. p. 570, t. 6, fig. 49. 4785, Schrot. Neue. litteratur, 2. p. 216. Hab. Fossile de Malie (Schroter). | Est regardé comme une variété du précédent, par les auteurs, mais il est surtout distinct par la grande soli- dité de la coquille. 3. Serpucus fuscatus. Humphrey. mss. Sow. 1825. Serpula fuscala, Sow. Tank. cat. p. 25. 1828. Serpula fuscata, Br.Mus. Wood. Supp. t. 8, Gg. 3. 1758. Scba Thesaurus. tab. 95, fig. 9. M. Sowerby décrit cette espèce ainsi : «T, irregulater contorta; lineis elevatis, interruptis, — 351 — « obsoletiusculis; color violaceo fusco. The tube being « very large being more than an inch wide in some parts.» Wood qui, probablement, a fait figurer le même exem- plaire, indique 7 pouces de long. La figure de Seba montre des impressions particulières qui sont des impressions de coraux. J’ai vu la même dis- position chez le V. ater Rous. -Hab. ? Inconnu. h. SERPULUS Masier Adanson. 1757. Le Masier Adans. Hist. Sénégal, p. 165, t. XI, fig. 5. Sa coquille est fort épaisse, longue d’un pied, large de huit à neuf lignes, marquée de vingt crénelures longitudi- nales extrêmement fines, et tournée sur elle-même en trois spires assez irrégulières , dont celle du sommet se trouve au-dessous des autres. Elle est gris fauve, ou couleur de chair au dehors et couleur de corne en dedans. Vermetus sipho « Lam.» Blv. Dict. sc. 1828. —Rouss. Chenu. Ill., t. 4, f. 3. min. ? Hab. Cap Vert, extrêmement rare (Adanson). Cette espèce est généralement donnée parmi les syno- nymes du n° 3. Je suis très-porté à la regarder comme une variété de l’espèce suivante. 5. SERPULUS colubrinus Bolten. 1758. Seba, t. 93, fig. 4, 5, 6, 7. 4771. Knorr V, p. 35, t. 22, f. 4. (typus). 1798. Serpula colubrina Bolten. Verz, p. 50. n° 884. 6. SErRPULUS alter Rouss. — 3)92 — Vermetus alter Rousseau. Chenn. Ellustr. Tab. 5 £ 5. Probablement une variété de la précédente. Hab, Inconnu. 7. SERPULUS brasiliensis Rousseau. Vermetus brasihensis Rouss. Chenu. Ill. V. f. 5. Hab. Brésil, d’après le nom spécifique. Grande et jolie espèce. Sbg. Hatina Gray, 1842. Syn. Brit. Mus. p. 62, 90 1844. 8. SERPULUS 2noperlus, Ruppel. Vermetus inopertus, Ruppel. Atlas. Africa, tab. XI, fig. 3. — — Gray. Fig. 4, tab. 57. fig. 1. Serpuloides inoperculata, Gray. Guide p. 127. = — Fig. of Moll. IV, p. 85. Cette espèce offre des particularités très-énigmatiques. Je la considère provisoirement comme un sous-genre. Sbg. Lementina Risso, Hist. nat. Europ. mér. p. 114. 1826. 9. SEerpuLus Cuvieri Risso. Lementina Cuvieri, Risso, Hist. nat. p. 114, fig. 16-18. Serpuloides arenaria, Gray. Fig. t. 57, fig. 3. IV. p. 83. Hab. sur les rochers peu profonds. Mars, avril, octo- bre. Ce genre est généralement regardé comme un Ver- metus gigas mal observé. Mais les figures de Risso mon- trent plusieurs particularités qu’on ne peut admettre comme inventées, telles que les filaments pinnés du pied, la forme du lobe operculigère et le muscle rétracteur. — 9323 — Sbg. Tetranemia, nob. Filaments du pied très-longs, le sol du pied en arrière pourvu de deux filaments courts. 10. SEerpuzus dentiferus Quoy et Gaymard. Non Lam. Vermetus dentiferus, Lam. Q. et G. Voy. l’Ast. p. 294, t. 67, fig. 27, 28. Serpuloides dentifera, Gray, Fig. t. 56, fig. 8. IV, p. 83. — _— Gray, Guide, p. 127. — — Ad. gen. p. 357, Hab. Nouvelle-Hoïllande. Baie des chiens marins, à la | terre d'Endracht, sur une Avicule, Q. et G. Gen. 3. Siphonium Browne, 1756. Nat. Hist. Jam, p. 396. Gray. Fig. of Moll. IV, p. 82. Vermetus, Gray, ASA4. Proc. 1847, non Adanson. Sous cette dénomination, Browne comprenait les mê- mes coquilles que Linné sous celle de Serpula. Parmi les cinq espèces énumérées, la deuxième est un Taret, la troisième est probablement le Vermiculus lumbricalis, L. Les autres espèces sont des coquilles vermiculaires, atta- chées à d’autres coquilles et à des pierres de la mer de Jamaïque. La première espèce est caractérisée ainsi : « Siphonium I. Subæquale angulatum et flexuosum. This «is very frequent on the surface of most stones and « other hard bodies taken out of the seas of Jamaïca. » Je pense que cette espèce est le Serpula nebulosa Dil- wyn, une des coquilles les plus communes aux Antilles. Mais l’opinion de M. Gray, qui adopte cette dénomina- tion pour cette division des Vermets, estun peu hasardée. L’opercule est grand, concave, avec un petit bouton central au côté interne, arctispiré ; limbe large et lisse. — 354 — Les filaments pédieux sont très-courts, mais non suff- samment connus. La dent rachiale porte une pointe très-longue au milieu. 1. SiPHONIUM maximum ( Serpula.) Sow. Serpula maxima, S0W. Tank. Cat. 1825, p. 23. Serpula maxima, Brit. Mus. Wood, supp. t. 8, fig. 2. Vermetus maximus, Gray. Spicilegia, 1, fig. 3a. Vermetus gigas, Gray. Fig. of Moli. IV, p. 28, : tab. 198, fig. 4. | Siphonium maximum, Gray, Fig. of Moll. IV, p. 82. Hab. Océan Pacifique dans des coraux. Stutsbury, Gray. « T, irregulariter contorta, læviuscula, carina dorsali « anticè in spinam nonnunquam desinente : apertura « expansa, testarum juniorum subtrigona, operculo cor- « neo. S0w. | «a The tubes being almost an inch wide. The aperture « in the older shells is round. » 2 SipHonIUM gigas, À. G. Chenu, t. 5, fig. 6, 6a avec opercule. C’est probablement cette espèce que Home a décrit. (Phil. Transactions, 1806. p. 276 et 287. Teredo gigantea Dw. 1088. « Second inclosure 3 inches up the tube, third inclosure two inches farther up and has mad the sides thicker and thicker, to diminish the canal in pro- portion to the diminution of its own size. » Gray et Woodward Proc. zool. Soc. 1857, p. 245. Il est encore une question à étudier, savoir : si le Ser- pula polythalamia Lin. S. N. ed. x11, 176/, p. 802, n’ap- partient pas à cette epèce. — 9300 — «Testatereti, diaphana, lævi, rectiuscula, polythalamia. Rumph. Tab. 41, Fig. E. Solen arenarius. — SgprarrA Lam. Hab. In indiis. «T, lactea, crassitie digiti, intus passim dissepimentis hinc convexis, indè concavis i ntercepta (1), sed non perforata. » M. Hanley pense que le Serpula po- lythalamia de Linné est le Septaria arenaria Lam. VI. p. 32, qui décrit ainsi les cloisons. « Septis fornicatis plerisque, incompletis internè subdivisis » ;etp. 33 : « Je n'ai vu que des cloisons rares, inégalement distantes et toutes incomplètes. » Le docteur Gray, qui a donné la figure et la descrip- tion d’un individu complet dans les Proceedings de 1857, ne fait pas mention de ces cloisons. C’est alors aux natura- listes da Jardin-des-Plantes, où se trouve l’exemplaire original, qu’on peut demander l'explication de cette question, Hab. Inconnu. La plus grande figure des Z{lustrations conchyl, porte plusieurs Polytrema mMminiacea, qui indi- quent un habitat tropical. Gette espèce forme des anneaux irréguliers avant la dé- collation. Les cloisons sont très-épaisses, bombées, pres- que globuleuses. C’est probablement la même que la pré- cédente : S. maximum. Peut-être, le nom d’auteur « A. G.» dans les Ill. Conch. est une erreur, pour Q. et G, C’est alors la coquille jusqu'alors inconnue du Vermetus giganteus. 3. SIPHONIUM giganteum Q. et G. Vermetus giganteus. Vermet géant, Q. et G., l’Ast. p. 294, t. 69. f. 13-15. (1) D'après Hanley, Linné à changé dans ses manuscrits, interrupta en 2ntercepla. — 300 — Siphonium maximum Gray. Fig. of Moll. 1850, IV. p. 82. | Vermelus giganteus, ib. T. 56, f. 5. Siphonium giganteum Ad. gen. p. 357. Tab. 38. f. 7. non testa f.7 a. Hab. Ile de Guam. Il fut trouvé sous le fort de gauche, en entrant à Umata. Q. et G. Coquille blanche et lisse, mais non suffisamment connue. Le docteur Gray regarde cette espèce comme la même que le Siphonium maximum, mais il y a quelques différences entre les animaux. h. SinoniuM Tonganum Q. et G. Vermetus tonganus Q. et G., l’Ast., p. 296, t. 67. f. 18. Siphonium tonganum Gray. Fig. IV, p. 82.Tab. 56, f. 7. — — Ad. gen. p. 357. Hab. Ile Tonga-Tabou. La figure ne montre pas des filaments pédieux. Co- quille inconnue. Peut être encore une variété de la pré- cédente. 5. SipHontuM reliculatum Q. et G. Vermetus reticulutus Q. et G., l'Ast., p. 297, t. 67, f. 19. Siphonium reticulatum Gray, Fig., 1850. p. 82, t. 56, 1,2 — Ad. gen. p. 357. Hab. Tonga-Tabou. Q. et G. Coquille adhérente, spirale. La figure ne montre pas de filaments. — 391 — 6. SipnonIuM nebulosum Dilwyn. 4817. Serpula nebulosa Dilwyn. 2 p. 1076, n° 19. Tuyaux de mer. Davila. Cat. rais. 1767. 4, p. 100, Tab. 4 f. H. Les Vermiculaires nommés intestins, Favanne. 1, p. 652. Tab. 6, f. 3. (copié). Serpula nebulosa Wood. Index. fig. 18. (copié.) Humphrey et Da Costa. Conchyliclogie. Tab. XI, f. 8, 9, 40. Serpula bicarinata Sow. Man. fig. 4. Vermetus dentiferus Sow. Gen. fig. 6. Humphrey et Da Costa, tab. XI, fig. 12. 12, exemplaire presque adulte. Var. « arenicola? Humphrey et Da Costa, t. XI. fig 414. AL. Var. B spiralis, d'Argenville, t. 29 H. — Martini, 1, Fig, 19. Hab. Les Antilles (Favanne). Saint-Thomas ( Com. Suenson, Riise, etc.) Sur des coquilles, par exemple Strombus gigas, L. Ghama sinuosa, Brod. Petaloconchus reniseclus, Garp. à la base de Rhipidogorgia flabellum, L. Heteropora, etc. - Dilwyn a fondé ceite espèce sur une figure de Davila, qui représente une agglomération de deux espèces appar- tenant à deux différents genres. En bas de la figure est donné un bon dessin de la bouche d’une des espèces les plus communes des Antilles. La coquille est, en général, contournée en spirale et attachée à la spire. Elle porte environ huit côtes spirales, dont les trois ou quatre plus proéminentes portent des dents squamiformes, distinctes ; le côté médian est le 25 — 358 — plus fort. En travers, elle est striée, et sur les vieux exemplaires le dernier tour est fortement ridé. Avec l’âge elle devient presque droite, et se sépare de la coquille spirale par décollation. Je possède deux tubes fermés d’une cloison convexe, faiblement contournés en $., dont le plus grand est de 80 mill., diam. de la bouche 10 mill. Les côtes longitudinales sont presque oblitérées, mais les concentriques sont très-fortes et annulées. La couleur est en général blanche, mais très-souvent nuagée de fauve- pâle. Sur le côté fixé on voil une fascie interne d’un noir ou bleu très-foncé. Quelquefois elle disparaît, mais il est très-rare qu’il ne reste pas une petite tache brune. Quelque- fois les jeunes sont corrodés comme un Spiroglyphe. L’o- percule est d’un rouge vif. Lamarck comprenait peut-être cette espèce sous le nom de S. dentifera, var.; mais M. Rousseau, qui sans doute a étudié l’exemplaire original dans le Musée, a donné une variété de S. gigas, B., comme cette espèce, avec laquelle l'expression de La- marck, « devieut assez grand,» s'accorde assez bien. — MM. Quoy et Gaymard, qui peut-être ont étudié la collec- tion du Musée, ont donné une espèce très-différente comme le dentfera. 7. SirnONiuM costale, Lam. Serpula costalis, Lam. 1818, Hist. V, p. 366, n° 23. — — Blainv. Dict. sc. 1828. Vermelus costalis, Lam. Chenu, III. tab. X, fig. 6, 7. « T. angulata, laxe contorta, basi subspirata, costellis « striisque longitudinalibus, inæqualibus, muticis. » Habit. — ? Tubes solitaires. Lam. M. Rousseau a fait figurer un exemplaire sur un Ostrea, cc — 399 — qui me paraît être l'O. folium, ce qui indiquerait alors les Indes-Orientales comme patrie. Je crois avoir vu cette espècesur les Pterocera chiragra, et Margaritifera inflata Schum. de Tranquebar. L’opercule . est très-lisse en dessous, le nœud central prononcé, ridé, de couleur rouge, divisé en deux par une fascie fauve. Côté externe multispiré, lamelleux. Diam. 6 millim. 8. SrrHonIUM Novæ-Hollandiæ Rouss. Vermetus ÂVovw-Hollandiæ, MRouss. Chenu. lIIL., pl. 1, fig. A5. Paraît être très-rapprochée de la précédente. Les fig. A et 5 représentent peut-être une espèce diffé- rente. 9. SIPHONIUM margaritarum Val. = Vermetus margaritarum Val. Voy. Vénus, pl. XI; f. 2. Le Grand. Vermetus margaritaceus Rouss. Chenu. Ill. t. 4, f, 2. (Copié). Aletes margaritarum Carp. Cat., p. 303. Hab. Panama (Val.) Mazatlan (Reigen, Carpenter.) L’opercule est inconnu, mais tout l’extérieur est celui des Siphontum, surtout du S. nebulosum. 10. SrrxoniuM ? Adamsii. Vermetus ?? Ad. mss. Gray. Fig. ofthe Moll. t. 82, f. 4. Siphonium Gray. Index. IV, 1850, p. 82. Hab. Bornéo (Adams.) Le dessin ne montre ni opercule ni filaments pédieux, -- 360 — Entre les tentacules on voit deux cornes obtuses comme chez les Crepidula. La coquille ressemble à un Delphi- nula. Gen. BivontA Gray. 1840 ubi? Proc. 1847. p. 156, n° 258. Bivina Gray. 1844. 62. 90. L’opercule convexe et les filaments pédieux rudimen- taires sont les plus importants caractères de ce genre’ fondé sur le Vermetus glomeratus Biv. Les trois autres espèces rapportées à ce genre par le fondateur, ne pos- sèdent pas ces caractères. « Operculum completum, convexum, rufum, supernè « cinereum, rugosum, secundum Bivonam spiratum, an- « fractibus laminosis, tenuibus, numerosissimis, confertis, «quod mihi nunquam videre contigit ; subtus medio con- « Cavum, margine nitidissimo, lævissimo, libero, non ad- « nato. » (Philippi Enumeratio 1. p. 171.) 1. Bivonra glomerala Bivona. Vermetus glomeratus Bivona Nov. Gen. p. 12, t. 2, f:10; — — Philippi Enumeratio 4. p. 171. f. 23, 23 a, tab. IX. Bivonia glomerata Bivona. — Gray. Fig. of Moll. 4. t. 158. f. 5. IV. p. A9. —— — Ad. Gen. p. 358. t. 3, f. 9,1, 1 a b. Operculum. Hab. Panormus (Philippi). M. (La suite prochainement. ) — 361 — Observations faites par M. J.-G. Jeffreys, sur l'animal du Skenea nitidissima. Nous croyons rendre service à'nos lecteurs, et notam- ment à ceux qui s’occupent des Mollusques de nos côtes, en reproduisant dans ce journal, les intéressantes ob- servations faites par M. Jeffreys, sur le Mollusque dont il s’agit, et consignées dernièrement par lui dans le recueil intitulé : Annals and Magazin of natural history. LS « Pendant un séjour que je fis à Storke, l’automne der- nier, dit ce sayant conchyliologue, j'eus la bonne fortune de pouvoir obtenir pendant quelques jours, à l’aide d’un excellent microscope, les formes et les mouvements d’un Mollusque, le Skenea nitidissima, en le comparant au Skenea planorbis, que je regardais comme pouvant ap- partenir au même genre, tandis qu’ils sont réellement tout à fait différents, aussi bien pour l’animal que pour la coquille. L'un et l’autre se trouvent partout en abon- dance sur les rochers de la côte, et spécialement sur le Codium tomentosum, plante qui paraît servir à la nourri- ture de ces deux Mollusques phytophages ; et il est extra- ordinaire que lanimal de ce Skenea ait échappé aussi longtemps aux regards de l’observateur : voici la descrip- tion de l'animal du S. nitidissima prise sur place : « Animal blanchâtre, presque hyalin, ne présentant aucune trace de-tentacules, ceux-ci étant remplacés par — 362 — un léger voile (velum) bilobé en avant, et dont le bord marginal est frangé de cils courts, serrés, mais irrégu- liers ; quelques-uns de ces cils sont plus longs que les autres. Il y en a aussi quelques-uns sur le bord du lobe qui porte l’opereule. Le voile est flexible ( probablement parce qu’il tient lieu des tentacules) et si transparent que, lorsqu'il s’étend au delà du pied, on peut encore très- bien voir ce dernier. Le pied est arrondi en avant, et se termine en pointe en arrière; il est fort et grand pour la dimension de animal : deux yeux proportionnellement aussi très-grands sont placés sur le voile, à peu près à égale distance du bord antérieur de la coquille et du lobe terminal; ils ne paraissent pas s’élever au-dessus de la surface du voile, et ne sont placés sur aucune espèce de pédoncule ou de protubérance. Quand lanimal est retiré dans sa coquille, ses yeux semblent vous regarder comme le feraient ceux d’un concierge de la fenêtre de sa loge. L’opercule est très-mince et paucispiral, avec stries obli- ques qui rayonnent de la suture et qui s’étendent jusqu’à la moitié de la largeur. Je n’ai observé aucun autre ac- cessoire. L'animal paraît d’abord inerte ; mais quand il a été laissé tranquille pendant quelque temps, il se met à ramper librement et avec assez de rapidité, comme un li- maçon avec sa coquille de côté, dans une position per- pendiculaire et tout à fait droite ; il nage aussi en flottant comme les Rissoa et d’autres Gastéropodes. Il semble se trouver mieux près du bord du vase de verre, vers le- quel il se dirige quand on le replace dans l’eau. J'ai ob- servé plusieurs individus d’âges différents, et tous m’ont offert le même aspect et m’ont paru avoir les mêmes ha- bitudes. » « Je crois qu'on peut, d’après cela, dire que lanimal —363— : dont il vient d’être question ne ressemble à aucun Mol- lusque connu. Il est vrai que les Bullidés n’ont pas de tentacules, et que quelques-uns ont des yeux ; mais je ne crois pas qu'aucun soit pourvu des cils particuliers qui, dans notre animal, bordent le voile ou la partie anté- rieure de la tête. Il est aussi bien certain qu'aucun d’eux n’a d’opercule, tandis que la coquille, qui a bien son im- portance, est totalement différente. Je ne vois non plus rien qui s’en rapproche dans les autres genres de Mol- lusques marins, en tant qu’il s’agit de la coquille, bien qu’elle ait, à plusieurs égards, la forme du genre Planorbis. Comme ce n’est évidemment pas non plus un Skened, il reste à voir s’il n’y aurait pas lieu d’en former un nouveau genre. Le capitaine Brown l’a placé dans son sous-genre Spira; mais l’un des principaux caractères assignés par lui à ce genre est celui-ci : « Coquille globuleuse où sub: ovale» lequel n’est nullement applicable à notre coquille; et, d’un autre côté, le G. Spira embrasse un assemblage hétérogène de coquilles petites ou embryonnaires de Walker (Helix globosa, tubulata et autres), de telle sorte qu’il est impossible d’y placer le Mollusque qui nous occupe. Toutefois, sans chercher à créer un nou- veau genre, je crois qu’on peut atteindre le but (au moins provisoirement) en adoptant pour lui le G. Evompha- lus de Sowerby, lequel, établi pour des coquilles de Mountain limestone, semble convenir parfaitement à la coquille en question. Les caractères génériques donnés par Sowerby dans son Mineral conchology sont les sui- vants : « Coquille univalve, enroulée, comprimée ; spire déprimée à la partie supérieure, concave au-dessous et largement ombiliquée ; ouverture ordinairement angu- leuse. » Ayant soigneusement examiné l’animal ainsi que e | m— 04 — la coquille, je fus frappé üe la ressemblance remarqua- ble de celle-ci, quoique sur une très-petite échelle, avec celle de lEvomphalus pentangulatus, et en examinant quelques autres fossiles appartenant au même genre (dont quelques-uns cependant ne présentent pas tous les ca- ractères indiqués par l’auteur), je me trouvai confirmé dans ma première opinion. Je pense donc que le Skenea nitidissima est, en petit, un représentant vivant de cet ancien genre, regardé comme éteint depuis longtemps : et ce serait là le plus intéressant, car il n’a, je crois, été rien trouvé d’analogue dans les terrains tertiaires, » « L’Evomphalus nitidissimus occupe une large place dans les mers d'Europe, depuis les îles Shetland jusque sur les côtes de la Sicile, et probablement encore au delà de ces limites : j'en ai trouvé dernièrement des individus parmi des coquilles de Sardaigne, et je l’ai mentionné comme se trouvant à la Spezia et sur d’autres points des côtes du Piémont. Je ne doute pas, du reste, que cette espèce ne soit le Truncatella atomus de Philippi.» Jd. Notes sur le Mollusque désigné sous le nom de Skenea nitidissima. La traduction que M. Petit de la Saussaye nous a don- née de Particle qu’on vient de lire, offre effectivement un véritable intérêt; et ce genre d’emprunt aux travaux — 309 — étrangers est souvent très-utile, surtout quand il s’agit d'observations faites par un savant aussi exercé que M. Jeffreys, qui poursuit avec zèle ses investigations sur les Mollusques des côtes de la Grande-Bretagne. Nous devons même au soin qu’il a mis à décrire ce qu’il a vu et à la lucidité des détails qu’il donne, de pouvoir à notre tour émettre une opinion ser le sujet dont il s’agit. Dans le tome VI du Journal de Conchyliologie, nous avons déjà appelé attention des naturalistes sur la com- position si hétérogène du genre Skenea des auteurs. D’a- près le petit nombre de notions relatives aux animaux, nous avancions que les Skenea semblaient se diviser en deux groupes, l’un voisin de certains Trochus, l’autre paraissant se rapprocher des ARissoa et Hydrobia. La connaissance des coquilles nous amenait à cette conclusion, que plusieurs des espèces décrites en Angle- terre, pourraient bien n’être que de jeunes Natica, Chem- nitsia, Cœcum, Odostomia, etc. L'étude de l'animal du Skenea nilidissima ne peut que confirmer ces présomptions. Et d’abord. Philippi, qui le premier a examiné ce Mollusque, la trouvé semblable à celui des Troncatelles et la nommé Truncatella atomus. Aujourd’hui, M. Jeffreys décrit un animal complétement différent, sans tentacules, pourvu d’un velum cilié, etc. Il faut donc admettre, ou deux êtres différents, ou des modifications dues à l’âge chez la même espèce. L'examen du travail de M. Jeffreys prouve, d’une ma- nière irréfragable, que son Skenea nitidissima n’est au- tre chose qu’un Moilusque à l’état de larve, puisque cette dénomination seule peut bien le caractériser, et qu’elle a été employée surtout par le célèbre naturaliste Lovén. Les raisons qui me portent à soutenir cette idée sont : — 366 — 1° L’extrême petitesse, la transparence, le petit nom- bre de tours de la coquille. 2° La présence d’un large velum bilobé en avant et dont le bord est frangé de cils courts, serrés, mais irrégu- liers. Qui ne sait, en effet, que le velum est le caractère certain de l’âge post-embryonnaire des Mollusques gasté- ropodes branchifères, et que cet organe qui les assimile aux Ptéropodes, a une durée temporaire? Sa forme bilobée est également constante chez tous les jeunes. 3° L’existence de long cils sur le velum, sur le lobe operculigère, établit l’affinité plus complète de lanimal du Skenea avec les larves, car les cils n’existent plus sur aucun Mollusque adulte. 4° La transparence parfaite des organes est encore une des particularités des jeunes Mollusques, particularité heureuse, puisqu'elle a permis aux naturalistes de suivre leur développement. C’est à elle encore que l’on doit de pouvoir apercevoir l’œil lorsque l’animal est clos dans sa coquille. Cet œil, toujours très-gros dans les premiers temps de la vie, se développe proportionnellement assez peu dans la suite. 5° L'absence de tentacules avec une coquille comme celle du Skenea, serait une singulière anomalie, si elle ne tenait simplement à l’existence du velum qui les remplace. Quand le velum tombe, les tentacules grandissent et se dégagent complétement. Ils peuventnéanmoins coexister, mais rarement. Je crois ces raisons suflisantes pour appuyer mon in- terprétation; mais quant à désigner le genre auquel ap- partient l’animal observé par M. Jeffreys, la chose me paraît presque impossible. Presque toutes les larves se ressemblent, par contre, elles n’ont aucun rapport mor- #87 — phologique avec leurs parents. Les Nudibranches ne pos- sèdent-ils pas, à l’état jeune, une coquille et un oper- cule? Les Chitons, les Bivalves, ne sont-ils pas pourvus d’une paire d’yeux ? Aussi faut-il rester sagement dans le doute. Cependant, en élevant avec soin ses Skenea dans un aquarium, M. Jeffreys pourrait plus tard nous donner les renseignements les plus précieux à ce sujet. Il n’est pas étonnant que M. Jeffreys ait déclaré que Panimal qu'il a étudié ne ressemble à aucun Mollusque connu. Quant à la coquille, elle est identique à celle des Planorbis, mais en faire un Ævomphalus est une ten- tative prématurée et qui ne paraît pas suffisamment jus- tifiée. Quoi qu’il en soit, on ne saurait trop louer M. Jeffreys de ses patients travaux, car ce n’est qu’en observant qu’6én peut soulever un coin du voile de la vérité et de la nature. P. FiscHEr. ‘ Nora. M. Deshayes a trouvé en Algérie un Mollasque exactement semblable à celui que décrit M. Jeffreys, et a pu en faire exécuter un dessin très-fidèle. Il en a con- servé quelques exemplaires, pendant plusieurs jours, sans remarquer de modifications notables dans leur ouverture. L'identité de la coquille avec celle du S. nitidissima de Philippi, qui habite les mêmes mers, est pour moi une preuve de plus pour croire qu’il a observé une larve. PL a — 3685 — RECUEIL DE DIAGNOSES DESPÈCES NOUVELLES PROVENANT DE L'ARCHIPEL CALÉDONIEN. ! Nous réunissons sous ce titre commun, plusieurs travaux qui nous ont été adressés, et qui font con- naître des espèces très-intéressantes de la Nouvelle- Calédonie et non encore décrites. Nous nous propo- sons de faire figurer prochainement les formes les plus curieuses. Les simples diagnoses présentées aujourd’hui, seront alors complétées et accompa- gnées de renseignements qui pourront mieux éclai- rer les naturalistes. Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel Calédonien, Par M. Gassies. (3e article.) 4. Herix testudinaria, Gass. Coquille orbiculaire, arrondie, régulière, sans carène, ombiliquée largement et profondément. Gouleur d’écaille rougeâtre. Trois bandes, une sur le centre et les deux au- — 369 — tres en dessous. Striée en travers, sillonnée en long, réti- culée; cinq tours de spire croissant régulièrement ; su- ture linéaire. Ouverture ronde un peu oblique. Péristome simple, membraneux. Haut, 6 mill. Diam. 9 mill. Hab. Les forêts de Balade (Nouvelle-Calédonie), rare. (M. E. Magen.) 2. Hezix rusticula, Gass., Coquille discoïde, lenticulaire, carénée, ombiliquée largement et profondément, couleur rouille foncée, sans fascies ; stries fortes, obliques et lamelleuses. Six tours de spire réguliers, le dernier déprimé; suture profonde, ca- rénée sur le tour précédent. Ouverture surbaissée, obli- que, triangulaire. Péristome simple, tranchant. Haut. 5 1/2 mill. Diam. 8 mill. Hab. L'île des Pins (Nouvelle-Caiédonie), rare. (M. E. Magen.) 3. Hezix gyrina, Gass. Coquille discoïde, lenticulaire, carénée, largement et profondément ombiliquée ; couleur corne brune, luisante; stries obliques, très-régulières; suture assez profonde, un peu carénée au tour précédent. Ouverture ovale ar- rondie. Péristome simple, tranchant. Haut. 3 mill. Diam. 5 mill. Hab. L'île des Pins, rare. (M. E. Magen.) —" 310 — h. Burrmus paletuvianus, Gass. D Coquille fusiforme, auriculée, assez épaisse, imper- forée ; couleur brune avec quelques linéoles plus foncées et longitudinales ; sommet jaune ou rosé. Cinq à six tours convexes, le dernier très-grand. Suture blanche, plissée ; ouverture grande, auriculée, plissée avec une lame denti- forme sur la columelle. Péristome réfléchi, épais et blanc. Haut. 65 mill. Diam. 30 mill. Hab. le sud de la Nouvelle-Calédonie, dans les palétu- viers. (Comm. par M. Lambertye.) 5. Bucimus diaphanus, Gass. Coquille turbinée, fusiforme, allongée, non ombiliquée, couleur corne jaune transparente; striée finement en long, sommet obtus. Sept tours croissant régulièrement, le dernier formant la moitié de Ja coquille, suture pro- fonde; ouverture ovale allongée; columelle peu épaisse. Péristome simple, tranchant. Haut. 7 mill. Diam. 2 1/2 mill. Hab. L’île Art, Nouvelle-Calédonie. (M. le docteur Souverbie. ) 6. CycLosromMa ammonis, Gass. Coquille discoïde, arrondie, solide, fortement et large- ment ombiliquée. Couleur jaunâtre un peu orangée. Stries fortes, irrégulières, onduleuses surtout vers les premiers tours, ce qui fait ressembler la volute à une corne de bé- lier. Cinq tours de spire arrondis, croissant rapidement; — 311 — le dernier formant presque la moitié de la coquille ; su- ture profonde. Ouverture ronde un peu oblique avec un léger bourrelet blanchâtre ; fente ombilicale carénée à la base par un cordon crispé. Opercule ? Haut. 40 mill. Diam. 15 mill. Hab. L'île des Pins, Nouvelle-Calédonie, rare. (M. E. Magen.) 7. MELaNopsis neriloides, Gass. Coquille ovale, conique, tronquée au sommet, imper- forée; couleur bronze brun enfumé. Striée finement en long, aux premiers tours; stries fortes, irrégulières el onduleuses sur le dernier. Deux tours de spire, le der- nier formant la presque totalité de la coquille; suture aplatie, frangée. Ouverture ovale arrondie, obliquée à droile, anguleuse au sommet; columelie blanche, épaisse et tronquée à la base; callosité supérieure large et épaisse. Péristome simple, tranchant. Opercule ? Haut. 12 mwniil. Diam. 8 mill. Hab. Les eaux douces des petits cours d’eau à Balade ; rare (M. E. Magen). 8. MeLanoprsis /ulgurans, Gass. Coquille ovale, conique, solide, presque toujours tron- quée ; imperforée, couleur olivacée sur laquelle se dé- tachent des linéoles jaunes, fulgurantes. Stries très-fines, ondulées en long; deux à trois tours, le dernier faisant à lui seul la presque totalité de la coquille; carène obtuse, suture linéaire. Ouverture ovale, flexueuse au sommet et au centre. Columelle arquée, blanchâtre; callosité épaisse, rosâtre. — 312 — Opercule corné, couleur d’écaille rougeûtre. Haut. 43 mill. Diam. 7 mill. Habite avec la précédente, et à l’île des Pins, Nouvelle- Calédonie ; commune. ( M. E. Magen.) 1 9. NeRITINA plicata, Gass. Coquille sub-conique, ventrue, oblique, brusquement tronquée au sommet, couleur verdâtre luisante avec des linéoles onduleuses, noires, qui partent de la suture se dirigeant vers la base ; deux tours de spire, le dernier formant la totalité de la coquille ; suture aplatie, plissée. Ouverture semi-lunaire oblique ; co'umelle calleuse; pé- ristome simple, tranchant; deux taches noir bleu sur la callosité columellaire, Opercule corné grisâtre, demi-spiral, apophyse forte- ment bifurquée. à Haut. 15 mill. Diam. 41 mill. Hab. L'île des Pins, Nouvelle-Calédonie : assez rare. (M. E. Magen.) 19. CyrenA regulata, Gass. Coquille orbiculaire, épaisse, régulière, fortement silonnée, noirâtre; ligament épais, court et élevé. Som- mets érodés, peu distants, bordsantérieurs arrondis ; pos- térieurs carénés, sub-tétragones. Intérieur blanc violacé. Charnière épaisses dents cardinales obliques; latérales allongées et petites. Larg. 80 mill. Diam. 30 mill. Hab. Nouvelle-Calédonie ; rare. (M. Lambertye.) G. Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel Calédonien, Par le R. P. MoNTROUZzIER. (2e article.) Â. ScaLariA Austro-Caledonica, Montrouzier. Coquille mince, turriculée, lamelleuse, à spire pointue, de huit à neuf tours arrondis et disjoints, réunis seule- ment par les lamelles ; celles-ci, au nombre de sept sur chaque tour, sont minces, recourbées en arrière, angu- leuses dans le haut et plus ou moins substriées parallèle- ment à leurs bords; leurs interstices offrent quelques rares stries spirales et une tache violâtre apparente inté- rieurement. Ouverture obronde. Opercule corné, brunâ- tre, de trois à quatre tours très-obliquement rayonnés. Long. 23 mill. Larg. 42 mill. en dehors des lamelles. Hab. L’île Art et Balade. Rare dans les deux localités. ( Ma Collection. Musée de Bordeaux. ) Assez voisine de la Sc. crispa Lk. dont elle se distingue par ses tours disjoints, ses lamelles franchement angu- leuses dans le haut et surtout par la présence de ses ta- ches violâtres. 2. Mrrra Boissaci, Montrouzier. | L Coquille allongée, fusiforme, turriculée, très-aiguë, neuf à dix tours despire avec des stries spirales espacées et 26 bre ponctuées. La plus voisine de ja suture est très-prononcée divisant les tours supérieurs en deux cordons égaux, sail- lants ; sur un fond blanc, couvert d’un enduit rougeûtre, toute la coquille est marquée de nombreuses taches fauves rougeàlres, presque carrées, disposées en quinconce ; ouverture étroite, blanche en dedans ; bord droit tran- chant, subondulé, quatre plis décroissants à la columelle. Long. 23 mill. Larg. max. 7 mill. Hab. L'île de Pot, (Archip. Caléd.) Très-rare. (Ma Collection. Musée de Bordeaux.) Dédiée à M. de Boissac père, de Bordeaux. 3. MiTRA Potensis, Montrouzier. - Coquille du groupe Conæhix de Swainson, ayant la forme de la M. dactylus Lk, mais à spire plus élancée et de huit tours aplatis ; toute la coquille est sillonnée en travers de stries ponctuées (trente à trente-quatre sur le dernier tour) croisées par des stries longitudinales plus fines ; co- loration générale roux-cannelle, avec une large zone blan. châtre près de la suture et des petites taches blanc de lait, transversalement carénées, diversement groupées sur le reste de la surface ; bord droit tranchant, obtus, crénelé sur ses bords par les stries transverses ; six plis graduel- lement décroissants à la columelle. Long. 25 mil. Larg. 12 mill. ( Ma Collection. Musée de Bordeaux. ) Hab. L'île de Pot { Archip. Galédonien), où est elle très-rare., — 315 — 4. JANTHINA capreolata, Montrouzier. Coquille subombiliquée, trochoïde, mince, luisante, de cinq tours de spire, d’un violet foncé luisant, devenant grisâtre sous la suture ; obliquement sillonnée en long par des stries très-saillantes et disposées en chevrons sur le dernier tour qui est subcaréné. Ouverture ample; bord droit profondément échancré; bord gauche prolongé et un peu tordu inférieurement. Haut. 17 mill. Larg. 45 1/2 mill. Ouvert. 11 miil. de long sur 8 1/2 de large, du fond de l’échancrure à la colu- melle. Janthina striata, nob. antea in sched. Hab. L’île Art et Numea. Assez rare. 5. VoLuTaA deliciosa, Montrouzier. Coquille ovale, subfusiforme, lisse, luisante, couleur de chair brune, ceinte de nombreux filets transverses roussâtres, quelquefois piquetés et au nombre de douze environ sur le dernier tour; sur celui-ci'on remarque, en outre, trois zones transverses, rembrunies, avec des ta- ches roussâtres espacées ; huit tours de spire, les pre- miers munis de côtes longitudinales, le dernier de stries spirales dans sa moitié inférieure. Bord droit, épaissi en dehors, le gauche avec un tubercule transverse dans le haut et trois plis inégaux dans le bas. Long. 30 mill. Diam. maj. 45, min. 43 mill. Marginella {riplicala nob. antea in sched. Hab. L'île Art. (Archipel Calédonien). Très-rare. (Ma Collection. Musée de Bordeaux.) M. ee pe £ Déco d'espèces nouvelles de l’Archipel Calédonien, Par M. SOouverBrE, (2 article.) A. RoteLLa Montrouzieri (Souverbie).. Tesla subumbilicata, discoidea, convexa, supra infraque obli- que unduloso striata, superne striis impressis spiraliter decus- sata, grisea, vittis albo rufoque chordiforme articulatis cincta, maculis diverse pictis ornata; anfr. 6 1/2 convexis ; ullimo infrà fascia subcinereo-alba, griseo-punctata, medio late albo-calloso. Alt. 43 mill. Lat. maj. 15 mill., min. 43. Rotella semi-striata. Aontrouzier, in sched. Hab. Insula Art. (Archip. Nov. Caledoniæ.) Mus. Bur- digalense.) 2. MARGINELLA suavis (Souverbie). Testa oblonga, lævi, nitidissima, opalino-alba, fulvo inæqui- trifasciata ; spira elongato-conica, apice obtusa ; labro medio incrassato, extus late varicoso; apertura alba, intus medio late fulvo-fasciata ; columella inæqui-quadri plicata. Long. 4 1/2. Lat. 2 mill. Apert, 3 mill. longa. Hab. Ins. Art ( Archip. Novæ Caledoniæ). (Mus. Bur- digalense.) S. — JT1 — Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel Calédonien, Par M. BERNARDI VoLuTA RossiNIANA. V. Lesta ovata, vix elongata; anfractus 8; primi 4 papillali, rotundati, obtusi, lævigati; 3 sequentes sensim accrescentes ,spi- nosi; ultimus peramplus, dilatatus, subcarinatus, 10-12 spinis brevibus, validis, armatus; costis longitudinalibus obsoletis lyra- tus ; albo-luteus, maculis rufis angulatis notatus; sutura vix impressa ; apertura semilunaris, posticè biangulata et callosa; peristoma 5 dentibus validis, aurantiacisque munitum ; margine dextro crasso, luleo. Longit. 180 mill. Lat. 100 — Long. apert. 145 — Hab. Nouvelle-Galédonie. — Nous en connaissons qua- tre exemplaires, dont trois appartiennent à la collection Cuming et un à la collection Cabrit de Bordeaux. Observ. Gette magnifique espèce n’a de rapports qu’a- vec le V. imperialis, dont elle diffère par la brièveté des épines, la coloration, la spire, etc. Conus Cabritii. (PI. XII, fig. 2.) Testa elongata, anfractus 9-10 subgradali, tuberculosi, apice acuto; anfractus ultimus 13-14 tuberculis coronatus, transver- sim lineis impressis, punctalisque cinctus, albo et nigro tinctus, anticè subrugatus ; apertura recta, intüs violacea. Long. 25-29 mill. Lat. 14-45 — à É TR Hab. Nouvelle-Calédonie. Observ. Cette jolie coquille diffère des espèces voisines par la disposition de ses taches noires et blanches et la sculpture du têt. Nous la dédions à M. Cabrit de Bor- deaux, qui nous à appris que le Murex Cabritii décrit par nous (p. 301, pl. X, fig. 3 de ce Recueil), provenait de la Nouvelle-Calédonie. B. Note sur deux espèces de l’Archipel Calédonien, Par M. Cross. Nous avons fait représenter, pl. XIV, fig. 2, une espèce du genre Solarium, habitant la Nouvelle:Calédonie et qui, décrite depuis longues années, a été passée sous si- lence par les nomenclateurs et n’a même pas été figurée. Nous croyons donc rendre service aux conchyliologistes en reproduisant la diagnose que M. Deshayes en a donné dans l'Encyclopédie méthodique : SOLARIUM trochoides, Deshayes. (PI. XIV, fig. 2.) Testa orbiculato-conica, elongata, undiquè granulosa, albido- grisea; umbilico minimo, tenuè crenata, intüs bisulcata. Long. 14 mill. Diam. à la base, 9 ill. 1/2. « Obser». Nous nommons ainsi cette coquille, à cause | — 379 — « de sa forme, qui se rapproche beaucoup de celle des « Troques, plus qu’aucure des autres que nous eonnais- « sons. La spire, composée de 6 tours aplatis, se termine « par un sommet aigu, Chaque tour est garni de quatre « rangs de granulations ; le rang inférieur, qui touche « aux sutures, est le plus élevé, et a les grains plus ar- « rondis ; la base est aplatie, granuleuse comme le reste, « et percée d’un ombilic étroit, crénelé et garni sur sa « paroi de deux cordons granuleux. L'ouverture est pe- « tite, Subquadrangulaire. La couleur de cette coquille « est uniformément grisâtre ; à la base des tours on aper- « coit des taches un peu plus foncées. » La figure 3 de la planche XIV représente une singu- lière espèce de Bulime, à laquelle le R. P. Montrouzier a donné le nom de Pseudo-Caledonius. Nous ne pouvons, aujourd’hui décider de la validité de lespèce, nous pro- posant d'étudier spécialement ce groupe de Bulimes ; mais la coquille figurée diffère du B. Caledonicus par sa colu- melle plus tranchante, d’un noir rougeûtre er l'absence de la dent postérieure. Elle est intermédiaire entre les B. Caledonicus et Scarabus ; et la grande quantité d’exem- plaires trouvés par le R. P. Montrouzier donne à penser que, si elle ne constitue qu’une simple variété du B. Ca- ledonicus, cette variété est assez tranchée et assez cons- tante pour être signalée à l’attention des naturalistes. C. — 380 — Descriptions de Coquilles nouvelles, Par M. Crosss. Fusus Pazi, Grosse. (PI. XIV, fig. 1.) T'esta fusiformi-turrita, brunneo-nigricans, transversim cos- tis binis, numerosis cincta, et longitudinaliter obtusè rugato- sulcata; anfractibus 7-8; columella rugoso-granulosa, supernè et infernè uniplicata ; labro sulcato, supernè et infernè-uniplica- to; apertura fusco-marginata, intàs livida, sulcata; cauda brevi, emarginala. Long. A0 mill. Diam. max. 45 mil). Hab.... (Coll. Crosse. ) Coquille fusiforme, assez éiancée, d’un brun noirâtre, pourvue transversalement d’un système de doubles côtes réunies l’une à l’autre et nombreuses; sillonnée longi- tudinalement de rides obtuses, moins nettement accusées que les côtes ; sept à huit tours de spire ; columelle ridée, granuleuse, présentant en haut et en bas un pli bien marqué; bord droit sillonné, dont le premier et le dernier sillon deviennent des plis pareils à ceux de Ja columelle auxquels ils correspondent; ouverture sillon- née, livide, bordée de brun ; canal de la base, court, échancré. Nous dédions avec plaisir cette coquille, qui fait partie. de notre collection, et dont l’habitat nous est inconnu, à M. Patricio Paz, de Madrid. Elle nous paraît bien distincte de ses congénères et appartient au groupe de Fuseaux dont on à fait le genre \ Pisania. — 381 — Conus Cecihæ, Chenu. (PI. XIV, fig. 5.) Testa turbinata, luteo-castanea, ad angulum spiræ et partem mediam albo fasciata et brunneo-maculata ; spira albo et casta- neo colore variegata; anfractibus 9; ultimo anfractu subcla- thralo et quasi pertuso, costis transversis, rugosis, et sulcis longitudinaliter impressis occurrentibus ; labro tenui, apertura albicante. Long. 36 mill. Diam. max. 21 mill. Habitat... (Coll. Delessert.) Coquille turbinée, d'un brun très-clair, presque fauve, avec une bande blanche, maculée de brun, à l'angle de la spire et à la partie médiane ; neuf tours de spire. Le der- nier tour semble treillissé et comme percé de trous d’é- pingle, par suite de la rencontre et de l'intersection de côtes ou rides transversales assez fortes, avec des sillons longitudinaux moins marqués; mais pourtant très-pro- noncés. Le bord droit est mince et tranchant, l’ouverture blanchâtre. Cette remarquable espèce a été figurée sans description par M. Chenu, dans ses Leçons élémentaires d'histoire naturelle, pl. IX, fig. 5 et 5 a, sous le nom de Cône de Cécile. Il ne faut pas la confondre avec une autre coquille très-différente, à laquelle Kiener à donné le nom de la- miräl Cécile, et qui est le CG. Cecile. Elle a été oubliée dans toutes les monographies que nous connaissons. Ni Kiener, ni Reeve, ni Sowerby, ne la mentionnent, et nous-même, dans notre récent catalogue des Cônes publié par la Revue Zoologique. nous avons à nous reprocher la même lacune, qui tient probablement à ce que l’espèce a été publiée sans description. 4 1pe— Ce beau Cône, qui présente un système de coloration très-voisin de celui des G. Capilaneus, Lk, et C. Mus- telinus, Bruguière, en diffère totalement par sa sculpture si caractéristique, qui le rapproche du G. Pertusus, Brug. dont il n’a, d’ailleurs, ni la forme ni la coloration. Nous devons la communication de cette précieuse co- quille à la bienveillance de M. Chenu, conservateur du musée Delessert. CoLumBEeLLa Deshayesii, Grosse. (PI. XIV, fig. 4.) Testa brevis, globosa, pallidè fulva, apice mucronato ; an- fractibus superis lævibus, anfractus ullimi supera parte lævi, media et infera, ad labrum imprimis, rugoso-sulcata, sulcis in vicino columellæ evanescentibus ; labro medio quinquedenticu- lato, reliquo edentulo; apertura labroque albis, columella intus biplicata, extüs subgranosa. Long. 12 mill. Diam. max. 8 mill. Var. « paulo minor, albo et [ulvo variegata. Habitat in Oceania? { Coll. Crosse. ) Coquille courte, globuleuse, d’un fauve pâle; sommet pointu ; tours supérieurs lisses, dernier tour lisse égale- ment à sa partie supérieure, mais présentant ensuite des sillons en forme de rides, très-fortement accusés dans le voisinage du bord droit, et qui diminuent brusquement, au point de ne plus former que des stries à peine visibles près de la columelle : l’ouverture et le bord droit sont blancs, le bord droit lisse, excepté dans la partie médiane qui présente cinq petites denticulations : la columelle, pourvue de deux plis intérieurs, est à l’extérieur légère- ment granuleuse. Nous possédons une varité un peu plus petite que le — 983 — type et dont la coloration générale consiste en un mé- lange de fauve et de blanc. Cette espèce se distingue de ses congénères par la sin- gulière disposition de ges sillons, qui forment des rides blanchâtres fortement accusées d’un côté de la coquille, pour se réduire à des stries à peine sensibles de Pautre côté. Elle fait partie du petit groupe des Colombelles, qui, comme les GC. Turturina Lam. et C. Bidentata Menke, ont deux plis à la columelle et se rapprochent ainsi de certaines Mitres colombelliformes. Nous donnons à cette coquille océanienne, à ce que nous croyons, le nom du savant éminent que tous ceux qui s’occupent de conchyliologie connaissent et appré- cient. CorumBecca Bourjotiana, Grosse. (PI. XIV, fig. 6.) Testa oblongo-pyramidalis, levissima, alba, lineis pallidè ful- vis, flexuosis, longitudinaliter undata; spira acuminata, anfrac- tuum sutura distincla; apertura subovali, supernè et infernè leviter coarctata, pallidè citrina, albo-marginata; labro medio obtusissimè unidenticulato, præterea edentulo, columella eden- tula, canali latiusculo. Long. 14 mill. Diam. max. 6. mill. Habitat... (Coll. Crosse.) Coquille oblongue, très-lisse, blanche, rayée longitudi- nalement de lignes ondées d’un fauve pâle ; spire acumi- née, sutures bien distinctés; ouverture à peu près ovale, légèrement resserrée en haut et en bas, bordée de blanc et d’un jaune pâle à l’intérieur. Canal assez large; colu- melle sans denticulations, bord droit de même, si ce n’est — 384 — à sa parlie médiane, où l’on en distingue une seule, à peine appréciable. Cette espèce, sous le double rapport de la forme géné- rale et de la dimension, se rapproche beaucoup de la G. Blanda Sowerby. Elle en a le bord droits calleux et subé- marginé à sa partie supérieure, renflé et légèrement porté en avant à sa partie inférieure. Seulement, les denticula- tions du bord droit, déjà peu marquées dans le C. Blan- da, mais pourtant parfaitement visibles encore, ont dis- paru dans notre espèce, sauf une, presque imperceptible. De plus, elle s'en distingue par sa coloration générale d’un blanc plus prononcé, ses lignes ondées plus pâles et plus en zigzag, son ouverture bordée de blanc, et inté- rieurement d’un jaune pâle; elle est aussi un peu plus courte à sa partie inférieure. Nous dédians cette espèce, qui fait partie de notre col- lection, mais dont nous ignorons la provenance, à M. le docteur Bourjot, membre de la Société géologique de. France. C. “ Description d’une espèce nouvelle, Par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. 4. AcHaTINA Hamillei. NObis. (PI. XIIT, fig. 3.) À. lesla conico-ovata, ad basim ventricosa, slrigis castancts undatis picla : spüra acuminala ; anfractibus 7-8, subrotundatis, — 385 — superioribus plus minüsve subliliter decussatis, ultimo sublævi- gato, ad suturam marginato : columella contorta, truncata; cœrulescente albida : labro simplici. Long. 90 mill. Larg. 50 mill. Coquille ovale conique, assez ventrue, avec une spire relativement courte et acuminée : les tours supérieurs légèrement treillissés ; la columelle et l'intérieur de l'ou- verture d’un blanc bleuâtre ; le bord droit mince. La coloration de cette espèce, fortement épidermée, se rapproche de celle de lAchatina marginata de Swainson; mais celle-ci a le bord droit épais et la spire obtuse, tandis que notre coquille a le bord droit mince et la spire plus pyramidale. La coloration de la columelle est aussi différente ; elle à un tour de spire de plus. Nous avons trouvé l’Ach. Hamillei au milieu d’un as- sez grand nombre d’exemplaires de l’Ach. marginala, avec laquelle nous l’avions confondue à la première vue. Elle présente aussi, au premier aspect, quelques rapports avec certaines variétés du Bulimus Kambeul, mais la troncature de sa columelle, sa forme plus ventrue, et sa plus grande pesanteur la font distinguer promptement de ce Bulime. L’A. Hamillei habite la côte occidentale d’Afrique, probablement dans le voisinage de Gambie, où se trouve V4. marginata. D À: — 380 — Descriptions d'espèces nouvelles, Par M. BERNARDI. LA PYRAMIDELLA Pratt. (Planche XIE, fig. 1.) Testa conico-elongata, acutissima, anfractus 17-20, sensim accrescentes, nitidi, radiatim striati, maculis pallidè fulvis or- nati; sutura profundè canaliculata et eleganter crenulata; an- fractus ultimus in medio canaliculatus, columella triplicata. Long. 29 mill. Lat 5 — Hab. Inconnu. (Coll. du Journal.) Obs. La présence d’un sillon très-régulier au milieu du dernier tour, les fines crénelures de la suture, caracté— ; risent si bien cette espèce, qu’elle ne ressemble à aucune autre du même genre. AsTARTE Rollandi. (PI. XII, fig. 4.) Testa crassa, subrotundata, costis concentricis latiusculis, obsoletis, ornata; epidermide brunnea, ad margines crassiore, induta ; apicibus minimis ; cardine crasso, latiusculo. Dian. ant. post. 37 mill. — vertical, 36 —— Hab. Pétropaulowski. Obs. La forme arrondie de cette espèce, sa grande taille, son aplatissement, la feront distinguer facilement de ses congénères. B. Descriptions de Goquilles fossiles des étages supérieurs des terrains tertiaires. (Suite.) Par M. C. Mayer. LL. PreurotomA Hernæsi. Mayer. (PI. XL, fig. 1.) PL. testa fusiformis, transversim striata; anfractibus subro- tundatis, anticè concavo-planis, tenuissime plicatis, costis longi- tudinalibus, crassiusculis, rotundaltis, oblusè angulosis, rectis, interstitits æqualibus ; ultimo anfractu dimidium testæ longitu- dinis efformante; canali paulum elongato, subrecto; apertura ovala. Long. 45 mill. Lat. hits « Coquille fusiforme, striée en travers, composée de « dix tours, assez étroits, arrondis, légèrement concaves « et finement plissés près de la suture. Ils sont ornés de « côtes longitudinales assez fortes, arrondies, droites et « obtusément anguleuses. Le dernier tour forme la moi- « tié de la coquille; il porte de petits plis onduleux for- « més par des stries d’accroissement. Le canal est un peu « allongé, à peu près droit. L’ouverture est ovale. » Cette espèce est voisine du PL. obtusangula; elle s’en distingue par sa forme moins allongée, ses tours plus convexes, ses côtes beaucoup plus fortes et ses stries transverses plus grossières. Elle provient des marnes {or- toniennes de Saint-Jean de Marsacq près Dax. Quatre exemplaires. — 388 — 42. Narica neglectu. Mayer. (PI. XI, fig. 2.) N. testa subglobosa, solida; anfractibus rotundatis, distinctis ; spira prominente, conica ; callo spirali medium umbilici occu= pante; apertura satis parva. Long. 23 mill. Lat. 21 ER « Coquille légèrement globuleuse, plus longue que « large, peu épaisse, mais particulièrement solide. Spire « plus ou moins allongée, conique, composée de quatre « tours très-convexes et distincts, légèrement aplatis « près de la suture. Ombilic médiocre, occupé en partie « par une petite callosité spirale. Ouverture un peu ré- « trécie. » Voisine du Narica helicina, cette espèce s’en distingue nettement par sa callosité ombilicale. Les deux espèces sont assez communes dans les couches aquitaniennes des environs de Bordeaux et de Mont-de-Marsan, surtout dans celle n° 6. N’ayant pas pu observer le passage de l’une à l’autre, quoique j’aie étendu mes observations à plus de cent exemplaires, je suis persuadé qu’elles doi- vent être séparées. h3. PLeuroroMA mutabilis. Mayer. (PI. XI, fig. 3.) PI, testa subfusiformi, elongaia, lævi vel tenuissime transver- sim striata, nitida ; anfractibus acute angulosis, costulis longitu- dinalibus obliquis, curvatis, pliciformibus, plus miniusve acu- tis, quadruplo interstitiis minoribus, canali latiusculo, subrecto ; apertura ovala. Long. 14 mill. Lat. 5 — — 389 — « Coquille à peu près fusiforme, allongée, paraissant « lisse à l’œil nu, couverte de stries transverses excessi- « vement fines, légèrement luisante. Tours anguleux or- « nés de côtes étroites, un peu obliques, courbes, plus « Ou moins aiguës. Canal assez large, à peu près droit. « Ouverture ovale. » ‘ Le Pr. mutabilis tient du Pr. obtusangula, tant par sa forme que par la nature de ses ornements ; il s’en distin- gue néanmoins suffisamment, par sa surface lisse et lui- sante, ses tours plus nettement anguleux et ses côtes plus minces. Il varie beaucoup, quoiqu’à un faible degré, quant à la longueur de la spire, à la convexité des tours et à l’élévation des côtes. Il est un peu moins abondant que lPespèce de Brocchi, à Saint-Jean-de-Marsacq. hh. Tecra corbis. Bronn. (PI. XI, fig. 4-5.) 1832. Naturhist. —OEkonom. Reisen, vol. 2, p. 602. T. testa rotundato-ovata, compressa,* inæquilaterali, lamellis concentricis, tenuibus, regularibus, crenulatis, striisque radian- tibus elevatis, cancellata ; latere antico longiore rotundato, pos- tico subtruncato, plicatura superficiali instructo; umbonibus acutiusculis ; cardine bidentato, dente laterali antico producto; lunula longissima, elliptico-lanceolata; sinu pallii elongato, obliquo, elliptico. Long. A0 mill. Lat. 49 — « Goquille ovale arrondie, comprimée, inéquilatérale, « ornée d’un réseau de lamelles concentriques minces, « régulières, légèrement crénelées, et de grosses stries « longitudinales. Côté antérieur un peu allongé, arrondi, « postérieur subtronqué, portant un pli superficiel. Gro- 21 — 390 — « chets assez pointus. Charnière composée de deux « dents cardinales et de deux dents latérales, dont l’an- « térieure est la plus forte. Lunule très-allongée, ellipti- « que-lancéolée. Sinus palléal allongé, oblique, ellip- « tique. » Voici, d’après mes observations, la distribution du P. corbis dans les terrains tertiaires. Il est très-rare dans les faluns de la Touraine, à Manthelan:; il est assez commun dans l’étage helvétien, à Saucats et à Salles près Bordeaux; il n’a pas encore été cité dans les marnes bleues torto- niennes, mais il faut bien qu’il se trouve dans cet étage, puisqu’il reparaît dans l'étage suivant, à Castel-Arquato, et passe jusque dans les sables de l’Artésan. 45. PLreuroToMA (enella. Mayer. (PI. XI, fig. 6.) PL. testa fusiformi, plicis longitudinalibus flexuosis, angustis, elevatis, striisque transversis minutissimis, crebris, inæqualibus ; anfractibus 6 convexis, propè suturam subcarinatis, subscalatis ; apertura oblonga, spiræ breviore. Long. 7 1/2 mill, Lat. 3 _ « Goquille fusiforme, ornée de plis longitudinaux, « flexueux, étroits et élevés, et de stries transverses très- « fines, serrées et inégales. Tours au nombre de six, « convexes, portant, près de la suture, une faible carène « qui les rend légèrement scalariformes. Ouverture « oblongue, plus courte que la spire. » Cette petite espèce est voisine du PL. decussata Phil. Elle en diffère par sa forme moins allongée, ses tours de spire en nombre moindre et plus convexes, ses côtes plus élevées et ses stries transverses excessivement fines. Elle provient de Saint-Jean-de-Marsacq. Un exemplaire. — 391 — 6. CancecLaRIA Beyrichi. Mayer. (PI. XI, fig. 8.) C. testa ovato-acuta, bucciniformi, in medio ventricosiuscula, utraque extremitate acuminata, longitudinaliter oblique costu- lata, transversim striata ; anfractibus convexo-planis, subconti- guis; ultimo permagno, 4/5 testæ efformante ; apertura magna, valdè obliqua, ovata; labro tenui, acuto; columella valdè exca- vata, biplicata. © Long. 42 » mill. Pate 2 La — « Goquille ovale pointue, de la forme d’un Buccin, un « peu ventrue au milieu, pointue des deux extrémités, « couverte de petites côtes obliques et de stries trans- « verses assez fines. Les tours sont sensiblement aplatis, « presque contigus. Le dernier est très-grand, il forme « plus des trois quarts de la coquille. Son ouverture est « grande, très-oblique, de forme ovale. Le bord libre est « mince et tranchant. La columelle est très-concave et « ne porte que deux plis. » La petite taille de cette coquille, sa forme particulière, la petitesse de ses côtes longitudinales, l’aplatissement des tours, la grandeur du dernier, la forme et l’obliquité de la columelle, etc., la distinguent nettement des C. contorta et evulsa dont elle est voisine. Je l’ai trouvé une seule fois à Saint-Jean-de-Marsacq. . h7. Narica plicatula. Bronn. (PI. XIE, fig. 9.) 1832. Naturhist. — OEkonom. Reisen, vol. 2, p. 580. N. testa subglobosa, tenui; spira retusa; anfractibus con- vexiusculis, ad suturam arcuato-plicatulis ; umbilico-aperto, callo spirali obstructo ; apertura magna. — 392 — Long. 13 mill. Lat. 12 — « Goquille légèrement globuleuse, assez mince, à spire « peu proéminente. Tours faiblement convexes, ornés «a près de la suture de petits plis arqués. Ombilic large- « ment ouvert, obstrué en partie par une callosité spirale « assez forte. » Le N. plicatula appartient au groupe du N. glauci- noîdes. Je l’ai trouvé à Saubrigues et à Saint-Jean-de- Marsacq; M. Bronn le cite de Castel-Arquato, et M. E. Sismonda, d’'Asti. A8. PLEUROTOMA Seguini. Mayer. (PI. XI, fig. 10.) PI. testa fusiformi, transversim tenue striata ; anfractibus medio subconcavis, ad suturas tumescentibus, nodulosis ; spira longe et acute conica; canali longo, læviter contorto, extus sul- cato ; labro fragili, anticè valdè producto. Long. A0 mill. Lat. 13 — « Coquille fusiforme, finement striée en travers. Tours légèrement concaves au milieu, relevés en forme de « bourrelets près des sutures. Ces bourrelets sont dé- « coupés en grosses granulations obliques, par les stries « d’accroissement. La spire est longue et pointue. Le « canal est assez prolongé et légèrement tordu ; il est « couvert de légers sillons obliques. Le bord libre est « très-prolongé et fragile. » Cette belle espèce de Pleurotome appartient à la sec- tion des Deltoïdées de M. Bellardi et vient se placer à côté du PL. semi-marginala, dont elle ne se distingue que par ses granulations et les sillons transverses que porte son canal. J’en ai trouvé six exemplaires à Saint- Jean-de-Marsacq, près Bayonne. C. M. = de 1909 NÉCROLOGIE. Un événement funeste est venu nous surprendre dou- loureusement. M. le commandant Beau a succombé, à la Martinique, des suites d’une chute de cheval. Nous regret- tons en lui, non-seulement un naturaliste dévoué et infati- gable, mais encore un homwe de bien et un cœur honnête et loyal, un caractère plein de franchise et de bonté. La mort a brisé une carrière militaire qui allait deve- unir plus brillante ; elle a interrompu des travaux scienti- fiques du plus haut intérêt. Nos lecteurs savent, en ellet» ce qu'a fait le commandant Beau pour la Conchyliologie, qui était chez lui l’objet d’une prédilection spéciale. Après avoir longtemps recherché les coquilles de la Guadeloupe, et avoir fourni d’utiles renseignements à d’Orbigny pour son ouvrage sur les Mollusques de Guba, il envoya le résultat de ses découvertes aux directeurs du Journal de Conchyliologie, et nombre d’espèces de notre colonie ont été décrites dans ce Recueil; nous ne cite- rous entre autres que le Pleurotomaire, trouvé à Marie- Galante. Ce qu’il avait mené à bonne fin pour la Guade- loupe {1), M. Beau allait le recommencer avec autant de succès pour la Martinique, lorsque la mort l’a implaca- blement atteint dans la force de l’âge, et lorsque sa santé robuste n’avait plus rien à redouter des influences meurtrières du climat des Antilles. Nous perdons là un ami et un correspondant que nous ne pourrons jamais remplacer, et dont le souvenir restera entouré de notre estime et de notre affection. P. FiscHer. (1) Catalogue des coquilles recueillies à la Guadeloupe et ses dépendances, par le commandant Beau, précédé d'une Introduction par P. Fischer. — Paris, Baillère (1858).—De l'utilité de certains Mollusques marins vivants sur Les côtes de la Guadeloupe et de la Martinique, — Journal Conchyl. t. VII (1858). — 9394 — BIBLIOGRAPHIE. Faune malacologique girondine, Par le docteur de GRATELOUP (Suite et fin,)— P. 56 —196. Nous avons déjà rendu compte (p, 308, t. VII), de la première partie de cet important travail, La fin vient de paraître, et constitue un document précieux pour l’his- toire naturelle de la Gironde. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur s’occupe de la Faune spéciale girondine, divisée par lui en cinq zones ou régions naturelles géographiques = 1° Région centrale ; 2° — des landes girondine; 3° —— littorale maritime; &° — du plateau diluvionnel du Médoc; 5° — montueuse de la Gironde. Puis vient l’énumération des espèces, dont chacune est suivie d’une synonymie et d’une courte diagnose latine. M. de Grateloup a ajouté à sa Faune une liste des Mollusques terrestres et fluviatiles fossiles du bassin de la Gironde. Il est à regretter que ces espèces aient été un peu délaissées par les paléontologistes, car le départe- — 395 — ment de la Gironde. avec ses riches calcaires lacustres de Saucats, ses faluns miocènes de Mérignac, Martillac, Léognan, promet de belles découvertes à ceux qui se mettront sérieusement à l’œuvre. Du reste, M. Lartet doit publier un ouvrage où nous comptons rencontrer bon nombre de fossiles girondins. La Faune aciuelle de la Gironde est très-riche, ce qui tient sans doute à la situation exceptionnelle de ce dé- partement ; arrosé par de larges fleuves et rivières, ayant la mer parmi ses limites, possédant des stations très-di- verses, il offre des conditions d’existence nécessaires à la vie de nombreux Mollusques. M. de Grateloup y signale : neuf familles et 27 genres dont les espèces se répartissent ainsi : 175 espèces vivantes. 10 — — douteuses. 24 — fossiles. Nous pensons cependant que le nombre des espèces vivantes est un peu trop considérable, à cause de lad- mission comme espèces, de variétés constantes, il est vrai, mais n’ayant pas un droit légitime à la spécificité. Après quelques pages consacrées à la distribution géo- orographique des genres, l’auteur a réuni en faisceau les titres de tous les ouvrages concernant la climatologie, la topographie, la géologie, la malacologie, la botanique, etc., de la Gironde. Cette partie du Mémoire de M. Grateloup sera très-utile à ceux qui voudront connaître les nom- breux documents relatifs à l’histoire naturelle de la Gironde, dans ses rapports avec l’étude des Mollusques ; et elle est d'autant plus précieuse que la plupart des ou- vrages cités sont publiés à Bordeaux et peu répandus dans les bibliothèques. PE, — 396 — Catalogue raisonné des Mollusques terrestres et d’eau douce de la Gironde, Par J.-B. GAssiEs, Bordeaux, 1859, grand in-8°. — 74 p. Le département de la Gironde est, comme on le voit, tout à fait privilégié, puisque, à la même époque, deux catalogues consciencieux viennent faire connaître sa Faune malacologique. De pareils travaux sont une bonne fortune pour les conchyliologistes ; les recherches se con- trôlent et se complètent; les observations sont multi- pliées, des idées nouvelles jaillissent. Le mémoire de M. de Grateloup offre des notes très-variées sur la distribu- tion géographique dans ses rapports avec les milieux des Mollusques: celui de M. Gassies est purement zoologique, et l’auteur n’a eu qu’un seul but, signaler toutes les es- pèces qui vivent dans la Gironde. et mentionner les lo- calités les plus importantes où on les a rencontrées. Trente-deux ans se sont écoulés depuis que M. Ch. des Moulins a fait paraître son excellent Catalogue des Mol- lusques terrestres et fluviatiles de la Gironde. Depuis cette époque, les recherches nombreuses et suivies des membres de la Société Linnéenne de Bordeaux, ont accru considérablement la liste des espèces signalées, et ont nécessité la publication de plusieurs addenda. Aujour-- d’hui l’on peut dire que la contrée est assez connue, pour ne plus offrir à l’activité des zoologistes qu’un nombre très-restreint de découvertes. Il était donc temps de tout — 9397 — résumer et de présenter un tableau complet dela Faune girondine. Après quelques pages pleines d'intérêt, consacrées à des notions préliminaires sur l’alimentation, la recherche, la conservation, l’acclimatation, l’utilité des Mollus- ques, etc., M. Gassies commence l’énumération des es- pèces recueillies dans la Gironde. Il donne pour chaque genre une caractéristique basée sur les notions anato- niques et conchyliologiques : de plus, il signale les va- riétés spécifiques et leurs habitats. Il faut savoir gré à l’auteur de n’avoir pas cherché à multiplier les espèces, et de n’admettre que celles qui méritent véritablement ce nom. En voici l'indication d’après les genres : Arion, 3 espèces. Cyclostoma, 2 espèces. Limax, 5 — Acme, 2 — Testacella, 2 — Planorbis, 12 — Vitrina, 3 — Physa, 3 — Succinea, 2 — Limnæa, 8 — Zonites, ge Ancylus, 2 — Helix, 24 — Paludina, À — Bulimus, 9 — Bythinia, Si Clausilia, k 2, — Valvata, 3 — Balæa, ü — Neritina, 4 — Pupa, 7 — Anodonta, KO — Vertigo, 5 — Unio, HE Carychium, 4 —— Cyclas, & — Pisidium, 9 , — Le catalogue renferme les diagnoses de deux espèces nouvelles : Limax argillaceus, G. « Animal allongé, caréné ; tentacules supérieurs noi- « râtres ou violâtres; point oculiforme très-noir, peu « visible; tentacules inférieurs courts, gris foncé, un peu Li — 398 — noirs vers le sommet; cuirasse double, séparée en deux parties inégales par l’orifice respiratoire qui se trouve placé en arrière. Carêne jaune de chrôme, partant brusquement de la cuirasse et se terminant en arrière en se relevant un peu. Peau chagrinée assez fortement de noir, sur un fond brun bien obscur ; bords du manteau et du pied jaunâtres; plan locomo- teur légèrement zébré à sa marge ; dessous jaune pâle ; mucus jaune-rouge, épais, peu abondant. Osselet ovale, inégal, un peu abattu à droite ; nucléus bombé, chagriné, sans apparence de spire. » ï Longueur, en marche, 90 mill. Hauteur, ° —, = 17 Longueur, contracté, 25 — HAUTE PE ONE « Hab. Les terrains argileux des plateaux élevés, à Lormont, où elle est difficile à trouver à cause de sa co- loration presque identique avec celle du terrain. » BYTHINIANA Baudoniana, G. « Goquille conoïde, ventrue vers la base, peu aiguë au sommet, mince, fragile, finement striée en long, cou- leur de corne rousse à peine transparente, souvent en- croûtée de limon ferrugineux; spire de quatre à cinq tours très-convexes, suture profonde; le dernier tour formant le tiers de la coquille, sommet mousse ; ombi- lic étroit et profond, non recouvert par la columelle ; ouverture ovale, arrondie, obtusément anguleuse au sommet; péristome continu, assez épais ; columelle calleuse, à bord un peu réfléchi, bord latéral tran- chant, un léger bourrelet blanchâtre ; opercule corné, — 399 — « mince, d’un beau rouge orangé, à spire complète. » Haut. 8-12 mill. Diam. 6- 7 — « Hab. Les fossés de la Grande-Lande voisine des « prés salés. Voisine du B. Leachii; en diffère par ses « tours plus nombreux, distincts et élancés; par la fra- « gilité du têt, la coloration, l’épaisseur plus considéra- « ble du péristome, l’ombilic plus ouvert, enfin, par son « remarquable opercule. Les animaux ont des babitudes « et un facies tout différents. » Parmi les espèces remarquables de la Gironde, nous citerons : TESTACELLA Maugei, ZonNITEs striatulus, n1- tens, hydatinus olivetorum; Hecix elegans, obvoluta, aculeata, incarnata, revelata;s Burimus aculus, ventri- cosus, decollatus ; Crausiu1A Rolphii ; VErTico Moulin- siana; AÂGME fusca, Simoniana; LIMNEA glutinosa ; PALU- DINA contecta; BYTHINIA Ferussina, viridis, brevis ; VALVATA minula ; ANODONTA Moulinsiana, Gratelupeana ; Unio Deshayesii; PisiDium éintermedium, Gassiesia- num, etc. Ces détails donnent une idée suffisante de l’ouvrage de M. Gassies et du soin avec lequel il a été traité. 4 P. F. = Nain =" Mollusques marins des îles Açores, Par H. DrouEr, 1848. — in-#°.— 53 p. 2 pl. col. Notre honorable collaborateur, M. Drouet, a déjà pu- blié, dans le Journal de Conchyliologie (t. VI, p. 148 ), en compagnie de M. Morelet, un prodrome des espèces terrestres nouvelles, recueillies aux Acores. Aujourd’hui, M. Drouet vient de faire paraître le Catalogue des espèces marines de cet Archipel, qu’il a exploré récemment. L’auteur fait observer, dans son préambule, que la Faune marine des Açores offre une certaine analogie avec celle de la Méditerranée et celle des Canaries, ce qui s’ex- plique par sa position intermédiaire. De plus, elle est extrêmement restreinte, puisqu'elle ne comprend que soixante-quinze espèces, tandis qu’aux Canaries, M, d’Or- bigny signale cent trente-neuf espèces. La Faune terres- tre, en compensation, est très-riche, et l’ouvrage spéeial que lui consacre M. Morelet ne comprendra pas moins de soixante-dix espèces, dont près de trente sont inédites. Quant à la Faune fluviatile, elle fait complétement dé- faut. M. Drouet n'a trouvé que peu d’espèces nouvelles, ce sont : Liriopa Gratelupeana D. PI. I, fig. 1-2, Nassa Deshayesii — PI I, fig. 3-4. PATELLA Gomes — PI. I, fig. 6-7. — Baudonti — PI. IL, fig. 8-9. — Moreletii — PI. IL, fig. 10-11. — A0! — En outre, M. Drouet à rapporté un certain nombre d’espèces fossiles, appartenant pour la plupart aux ter- rains tertiaires ; mais un de ses compagnons de voyage, M. Hartung, s’est occupé plus spécialement de ce sujet et doit faire publier le résultat de ses investigations. L'ouvrage de M. Drouet comble une lacune impor- tante, en nous faisant connaître une Faune sur laquelle nous ne possédions aucune notion précise; c’est à ce titre que les conchyliologues lui doivent de sincères remerct- ments auxquels nous nous associons de grand cœur pour notre part. de Catalogue des Mollusques vivants observés aux environs de Boghar (Algérie). Par M. O. DEBEAUX, Agen. — in-8°. — 15 p. (1857). Après avoir séjourné plus de deux ans à Boghar, M. Debeaux a pensé à donner un Catalogue des Mollus- ques de la contrée. Cette liste ne pouvait qu’être intéres- sante; Boghar, en effet, est situé à la limite extrême du. Tell de la province d’Alger, et a été rarement exploré. Malheureusement la Faune conchyliologique est assez res- treinte, malgré les accidents du terrain, qui offre des col- lines, des bois, des pâturages, des sables, enfin des ruisseaux transformés en torrents pendant l'hiver. M. De- — 402 — beaux donne pour cause à cette pénurie d'espèces, les variations extrêmes de la température et le manque d’eau pendant la plus grande partie de l’année. Les vingt-sept espèces indiquées sont réparties dans les genres suivants : Limax, À espèce. Pupa, 4 espèce. Helix, 18 — Limnea, A — Bulimus, 3 — Paludina, 41 — Agathina, 4 — Melanopsis, AU — Une seule est décrite comme nouvelle, c’est : Herx Boghariensis, Debeaux. « Testa solida, subdepressa, vel subglobosa, imperforata, al- « bida, tenuissimè striata, fasciis quinque fuscobrunneis ornata, « apertura angusta; peristomale simplici, latè reflexo, crassius- « culo, sinuato, albo-labiato, marginibus subremotis, columel- « lari intüs albo, extùs depresso, calloso, callo locum umbilicalem « Legente, anfractibus L4-5 convexis, sutura parum apparente « separalis. » Alt. 20-24 mill. Diam... 82-36. — « Habite les rochers escarpés dans la plaine du Ghéliff; « ne s'élève pas au-dessus de 800 mètres, abondante « dans plusieurs localités autour de Boghar, etc. » Elle appartient au groupe des H. lactea, Dupotetiana et Ciritæ. Nous avons annoncé (p. 307, t. VII du Jour- nal de Conchyl.) deux autres découvertes de M. De- beaux, celles des H. cedretorum et Kabyliana recueillies dans le Djurjura ; ces faits prouvent, et que notre hono- rable confrère s’occupe sérieusement de la recherche des Mollusques de l'Algérie, et qu’il. y a encore beaucoup à faire pour compléter la Faune de notre magnifique colo- Pa |: Ce Pr — 403 — Des Escargots au point de vue de l'alimentation, de la viticulture et de l’horticulture, Par le docteur EBRARD, Grenoble. — in-8°. — 13 p. (1859). M. le docteur Ebrard a donné, en quelques pages, un résumé relatif aux propriétés alimentaires des escargots, et à l’usage qu'on en fait dans la plus grande partie de la France. Il est évident, que des ennemis acharnés de nos récoltes, et qui, par une faveur spéciale du ciel, peuvent servir à l’alimentation, ne devraient pas exister en aussi grand nombre. En les dédaignant, nous en faisons une non-valeur, et en même temps nous leur permettons de multiplier sans cesse leurs dégâts. M. Ebrard prêche donc en homme convaincu, et engage les cultivateurs à utiliser ce produit. Nous avons nous-même soutenu la même thèse dans une brochure souvent citée par M. Ebrard (1); mais, l’avouerons-nous, l’animal de l’escargot nous offre bien peu de sympathie, à quelle sauce qu'on l’accom- mode, et aucun assaisonnement ne peut surmonter le dégoût que nous cause sa chair. Bien des personnes, malheureusement, pensent comme nous, et il faudra long- temps, peut-être, pour surmonter cette répulsion. Il est vrai que si l’hélicoculture (qu’on nous passe le mot), ve- nait à s'établir sérieusement, ainsi que les Romains la pratiquaient du temps de Fulvius Hirpinus et de Varron, (1) Un mot sur les Limaçons comestibles. Bordeaux, 1852. — À404 — on obtiendrait probablement des escargots de table, bien engraissés, d’un goût délicat et d’une saveur particulière. Mais qui aurait le courage de les nourrir de plantes aro- matiques, de feuilles de laurier, de son, de farine et de bon vin? L’espèce la plus estimée est l’HEzrx naticoïdes, mais à Paris, dans le Nord et l'Est, on ne mange guère que V’'Hezix pomatia; dans l'Ouest et le Centre, les HELIX as- persa et nemorahis sont les seules recherchées. Une Hé- lice vigneronne, à jeun, du poids de 22 grammes, après dix minutes de séjour dans l’eau chaude, se divise ainsi qu’il suit : Pied, h gr. 9 déc. Foie, À — 2 à 5 déc. Organe de la glaire, À à 3 — — Tube digestif, 0 — 3 à 5 — Organes génitaux, A — — Muscles et membranes, 41 — — Coquille, k — 5 — En résumé, il y a dix à douze grammes de parties molles. Il faudrait savoir maintenant ce que représente ce chiffre en parties assimilables et réparatrices, comparé au même poids de viande de boucherie. La proportion d’eau est si considérable dans les tissus des Mollusques, qu'on devrait en manger une quantité énorme pour se nourrir; en un mot, ils ne feraient qu’ouvrir l'appétit et non le rassasier. C’est là, du reste, une des précieuses propriétés de l’Huître. La brochure de M. Ébrard, conçue dans un but émi- nemment utile, sera consultée avec intérêt sur ces ques- tions, et ajoutera des détails curieux à ceux que rous connaissons déjà. BF — 405 — Description de Goquilles fossiles découvertes dans les environs de Hauterive (Drôme), Par M. Micaaup. Grand in-8°, 30 p. — 2 planch. lith. — Lyon, 1855. Nous sommes bien en retard avec M. Michaud; mais nous ne pouvons, cependant, passer sous silence le tra- vail remarquable qu’il a publié sur les coquilles de Hauterive. Ges fossiles sont tous terrestres et fluviatiles, et leur découverte vient enrichir la Faune française pa- léontologique, qui commence à prendre, pour ces Molius- ques, une extension remarquable, depuis les travaux de Marcel de Serres, Grateloup, Dupuy, Noulet, de Boissy, Matheror, Deshayes, Bouillet, etc. Les espèces trouvées à Hauterive sont ainsi réparties : Testacelle, L espèce. Carychie, 2 espèces. Hélice, 7 — Lymnée, 1 — Clausilie, 1] Æ Planorbe, h — Vertigo, 2 — Paludine, 2 — Valvée, li — Cyclostome,, 4 — Cyclade, 4 — La plupart sont nouvelles, et M. Michaud en donne la description. Parmi les plus remarquables, on doit citer des Hélices magnifiques par leur taille et leur forme : ainsi, les H. Chaixu, Collongeoni, Nayliesi, Gualinæi. Une Clausilie gigantesque, nommée CL. Terverir et qui n’a pas 28 — 406 — moins de 80 à 90 millimètres de longueur, me paraît plu- tôt appartenir au genre Balæa (Megaspira), ainsi que les CL. Maxima Grateloup, et CL. Lartetir Dupuy. La Tes- iacelle est l’analogue fossile du TEsr. Maugei. Sur les vingt-six espèces signalées, cinq ont leurs analogues parmi les fossiles des environs de Paris, trois vivent en- core dans les environs de Hauterive; une, enfin, a son identique dans l'Amérique du Nord. M. Michaud a rendu un véritable service à la science en faisant connaître un gisement aussi précieux. Ii se propose de donner prochainement la liste des espèces marines qu’il a trouvées, et nous tenons de bonne part que de nouvelles découvertes de Mollusques terrestres et fluviatiles ont été faites à Hauterive. Nous souhaitons voir publier ces addenda, qui seront accueillis avec un vif in- térêt par les conchyliologistes. L. LAFOoN. ST ADr-e LISTE des personnes qui ont coopéré à la rédaction du tome VIT du Journal de Conchyliologie. Baudon. Lorois. Beau. Mabille. Benson. Moerch. Cailliaud, Mayer. Capellini. Montrouzier. Crosse. Morelet. Gassies. Petit de la Saussaye Guigou. Récluz (C). Jeffreys. Souverbie. La LISTE DES NOUVEAUX SOUSCRIPTEURS. Damon ki. dede Weymouth. Michaud. à Eyon. Reaselt 5 Lust Sandwich. Ponchet. 1: "5.410" Rouen. SAR AA ANAL ra Paris. Unelh sat us CBivourne. Verany. Us ms veENAite: École des Mines. . . Paris. Société zoologique. , Amsterdam. hi Do is A À il {L ri 0 nes 1 Lan, à ae M ve (os a. Li DNA — 409 — TABLE DES MATIÈRES TOME Vi. Pages. Introduction, par M. P. FiscHER. . . . : V Coquillesterrestres du Kamtchatka, par M. Motebet 7 De lutilité de certains Mollusques marins pour l’a- limentation, par MM. P£rir DE LA SAUSSAYE et BEAU. . . OPA ES Note sur le genre Ro hate Fischer, par M. MoErcH. . . . ie 15, Note sur la ét a odibt ie Pet Mol lusque dans la coquille d’un autre, par M. Gas- SES UT, AN URI Études sur les hotel par P. PhsbdEss | 17-A69-249 Note sur le Purpura undata, par M. Gurqou. . . 58 Note sur la rapidité du développement des co- quiliespar MAR ISCEHER MANOIR 62 Description d’espèces nouvelles, par M. Sou- L42 11511 CAMP LL ER SPACE POI 209 Description de brratties terrestres et fluviatiles de la Nouvelle-Calédonie, par M. Gassies. . . . 67 Addition à la Faune Calédonienne, par M. P. Fis- CHER MAN DEN en Ne I 2 Description FPS ndiyeiles par M. LS 117 90 — 410 — Pages. Description d’espèces nouvelles par M. BERr- MARDI L AL APP . . . … 90-182-301-386 Des migrations et de la PRE de certaines es- pèces de Mollusques, par M. PETIT DE LA SAUS- SÂYE: “ohnl sopaiuet ti 002 Note sur la pere Renan de quelques Mollusques, par M. P. Fischer. . . . . . 4119 Énumération monographique des espèces du genre Dreissena, par P. FiscHer. . . : 123 Note sur les genres Capsa et Anh, par M. MoErcH. . . 154 Monographie du genre Halia n par M. P. Ein CHERL IA 4 à Be Al Notice sur les Mallnaines san es à l'état vivant, aux environs de Saint-Jean-de-Luz, par M. Ma- 11° E A À ONE . 4198 Note sur des Hélinep servant de res pour indiquer la pluie, par M. Réccuz. . . . . 178 Un mot sur l’altération des formes de certaines co- quilles, par M. PETIT DE LA SAUSSAYE. . . . 4180 Note sur une monstruosité, par M. P. Fiscaer. . 181 Description d’espèces nouvelles, par M. P. Fis- CHER RE US Hairse 1414842298 Des anomalies dns A M oes par M. C. Ré- LUZ. . 1.412208 Des Fe ren bes ere fast par M. GAILLIAUD. . . «ts 226808 Quelques mots sur la Éablone Le Ar M par M. P. Fiscer. . . . 235 Note sur les dents lingüuales fe genre Colt AbE pat M Monnet tan et 254 — AN — Pages. De lhérmaphroditisme complet chez les Gastéro- podes, par P. FIscHEr. ù 262 Note sur lHelix Quimperiana, par M. Pre DE LA SAUSSAYE. 5 ARE LEONE on 26! Note sur la transportation et la Rathratisatit au Bengale de lAchatina fuhica, par M. BENSON. 266 Sur la distribution géographique des Mollusques récents et fossiles, par M. Jeffreys. 269 Description d’espèces nouvelles, par M. PETIT DE ÉATSAUSSAYEUT 1 | JANET 40N NSP S0 7 Description d'espèces soërellés, par le R. P. Mowt- ROUZIER. . 286 Cas d’albinisme et de monstruosité 6 séisivé dé Pla- uorbe corné, par M. BauDoN. . . . . 310-315 Des genres Camptonyx et Valenciennesia, par P. FISCHER. 316 Catalogue des oéabiiohs de la Méditerranée, par M. CAPELLINI. 320 Notes pour servir à la Eéinié nalügiqne de l'archipel Calédonien, par M. P. Fiscxer. 329 Etudes sur la famille des Vermets, par M. MorrcH. 342 - Observations faites sur lPanimal du SKENEA niti- dissima, par M. JEFFREYS. 361 Note sur le Mollusque désigné sous le nom dé ges NEA nitidissima, par M. P. Fiscuer. 361 Recueil de diagnoses d’espèces nouvelles provenant de Parchipel calédonien, par MM. Gassres, MONTROUZIER, SOUVERBIE. BERNARDI, CROSSE. 368 Description d’espèces nouvelles, par M. Grosse. 380 Nécrologie. Mort de M. Beau. 393 — M2 — Paléontologie. L Pages, Description üäes coquilles fossiles des étages su— périeurs des terrains tertiaires ( Suite), par M. MAYER... . .: . . . . . 73-187-296-387 Bibliographie. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie con- chyliologique, par M. CHenu. . . . . . 94-305 Séries conchyliologiqnes, par M. Mor£LzET. . . 97 Guide to the systematic distribution of Mollusea in the British Museum, by E. Gray. . . . . . 99 Diagnoses Molluscorum novorum littoris Americæ occidentalis, auctore MoErcH. . . . 51408 Liste des Fossiles tertiaires du bassin de Cast .. 103 Des progrès de la Malacologie en France et parti- culièrement dans le Sud-Ouest, depuis moins d’un siècle, par M. Gassies. . . r 240% Catalogue des Mollusques du département du Var, par M ae Cat voire ais EEE 2 VEDA Monographia pneumonopomorum viventium, auc- tore L. PFEIFFER. . . . LE. OT RES On Stoastomidæ as a family, saisie on seven propo— sed new genera, sixty-one neW species, and two new varieties from Jamaïca, by E. CHiTry. . . 201 Novitates Conchologicæ, auctoribus L. PF£tFFER et DONKER 46 NE En Las Dei ED TR 2 Observations sur ie genre Cône et cite de trois espèces nouvelles, avec un Catalogue ai- phabétique des espèces actuellement connues. — — 413 — Note sur le genre Dibaphus et description d’une Pages. nouvelle espèce de Capulus, par M. CROSSE. 203 Museum Boltenianum. alffanté 26) to8 206 Description d’un Buccin (Nassa), trouvé sur les côtes de la Sicile, par M. Bionp1. 303 Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. 307 Faune malacologique girondine, par M. DE GRATE- MOLE UOS NCANN RA SAP AU TS SOS UE Catalogue raisonné des Mollusques terrestres et d’eau douce de la Gironde, par M. Gassies. 396 Mollusques marins des îles Açores, par M. DrouET. 400 Catalogue des Mollusques vivants observés aux en- virons de Boghar, par M. DeBEaux. : AO Des Escargots au point de vue de l’alimentation, de la viticulture et de l’horticulture, par M. Ebrard 403 Description de Coquilles fossiles découvertes dans les environs de Hauterive, par M. Micxaup. 405 Liste des personnes qui ont coopéré à la rédac- tion du tome VII du Journal de Conchyliologie. 407 Liste des nouveaux souscripteurs. Ka 107 — M4 — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. ACHATINA fulica, Lamarck.. —— Harmillei, Petit. —— semitarum, Rang. AxciLLaRIA Lienardi, Bernardi. ANOMALOCARDIA Paziana, Fischer . ASTARTE Rollandii, Bernardi. . Buccnum Gemellari, Biondi. Burimus diaphanus, Gassies. — paleltuvianus, —. . . .… 21 — pseudo-caledonicus, Montrouzier. . . . . . — sinistrorsus, Deshayes.. . . .. . . :. . BYTHiniA Baudoniana, Gassies. . . . . . . . ... Ciaeronve:. tés). 0. Loc CREME 1 I QU CS DANS PI SR NE EP PET 3 Gurron Algesirensis,.Capellini.” . /:. 26:40 DER, — Dorie, — — Meneghinii, — CoLumsELLA (G). Le — Bourjotiana, Crosse. . — Deshayesii, — Conus Cabritii, Bernardi.…. — Ceciliæ, Chenu. — Robillardi, Bernardi. MS <= s CycLosroma ummonis, Gassies. Artense, Montrouzier. Gassiesi, Souverbie. Montrouzieri, Souverbie CYLINDRELLA Guigouana, Petit. . . CYRENA regulala, Gassies. . TPREISSENA (CG) LEE, 1 Africana, V. Bénéden. Americana, Récluz. carinata, Dunker. . cochleata, Kickx. Cumingiana, Dunker. cyanea, V. Bénédeu. . Domingensis, Récluz. fluviatilis, Pallas. Gundlachi, Dunker. Kusteri, — Morchiana, — Pfeifferi, — ; recurva, Rafinesque. . Riisei, Dunker. Roossmassleri, Dunker. Sallei, Récluz. . Fusus bulbaceus, Bernardi. . . —". Pazi, Crosse.: 9.1: evil Hazra (G.). Hezicina littoralis, Montrouzier. . Heuix Artensis, Souverbie. . — Beraudi, Gassies. . rat fi — Boghariensis. Debeaux. . . . — Bourcieri, Pfeiffer- — _ flocculus, Morelet.. — _ gyrina, Gassies. . . . . . — Martinii, Bernardi. « . . . — Montrouzieri, Souverbie. — Quimperiana, Férussac. —. Reyrei, Souverbie.. … . 7, — 416 — Pages. Maure ruslioula. Gassiess 9.) EL ne nn AT USE — “SCATOMUAE NF ISCNET. 55: HPIRMQUNNNEN RTS NNENR ES EEE = ‘lesitudinaria, Gassies. ::,: 0000 EN NES — velula. — eo en OR MR, om cer EE — volutella, — AL LEE RER AA PTT, JanTHiNA capreolata, Montrouzier. . . . . . . . . 375 Eax argiloceus, Gassiesiur: SE LR NM RENMIR ST MacrtRA Artensis, Monirouziér..l sut. sure CONS És, MBonneis Bérnardi ir den MAÉ VIDE PEN MARGARITANA Vignouana, Bernardi. . . . . . . . . 302 MARGINELLA suauis, Souverbie. . .: . . . . . . . 376 MeLanopsis fulgurans, Gassies. . . . . . . . . . 871 — neruotdes ts = NAN Eee TSI Mirna Boissaci, Montrouzier. :,1 27422, 87m UCI — Potensis, — Sr STAR 20 AMEN SP cut AIRES Munex Cabrii:Bernardé “4: 2 LA Tout QAR TETE ETES NaviceLLA hanstrum, Reeves Te te ie ROUES — SROMEUTEN ES 122 is etes Me let Lelloee CIN Nehrrina Past, Gassiés.: 2,08 A REP TETE a) PROS ne. 5 0 una té 8 ARR ATAOr Ce es MEUO PaGreN Sole Bernard. 0:77. OLA ER ON TO NO — Tissoti, — Las relief ei TRS AO Bros lens 0 A EC Mo TE RAT, 2100100 PéanbRpis (Gi: HULL Palo Cao ANNE -21FRTR Brera. Ariensis, Montrouzier..": … TI NAT en CSS +. boréale.) Moreleti 560" SU a OPA Re 9 Poseuralundela Lamarcke-. MUR EME NA TC ETES PeramibEuLA Pratt, Bernardi.'. "A tee asus RO ae RoTELLA Montrouzieri, Souverbie. M Et Re 920 ScaLaria Austro-Caledonica, Monttouzidé! DR NEED ne 2 SRENEA nitidissima.," Adams. +: : MTL 801, -364 SorAnium trochoides, Deshayes. . . +. 4 : … .". 378 SoLenomya occidentalis, — ME | 5 ANUS PER MEREBRA ne Mos ts AL ONDIS LE 0 QUE ee PR NO VAPENCIENNESTA Grid. SE CU PATES NOTA RÉ Vire Tale bite en INTER pi AN Re EE a Vareinaeoe; Morelel..rch,.0 02 Rss OPEN 8 — AT — VoLura deliciosa, Montrouzier. — Rossiniana, Bernardi. . VoiurTHarpa (G.). Ne — ampullacea, Middendorf. VorurHarpa Morchiana, Fischer. = Perryi, Jay. Faléontologie. Buccinum Aquitanicum, Mayer. . — Escheri, — CANCELLARIA Beyrichi, — — patula, — — Raulini, —, CarDium Aquitanicum, — — _ præcedens — CeRITHIUM Aquitanicum, — Conus Aquilanicus, — — Burdigalensis, — CorBuLA Aquitanica, — DenrTaLiuM dens-muris, ET ACER Donax gibbosula, — GRATELOUPIA difficilis, Basterot. Lirmopomus Saucatsensis, Mayer. . Lucia Bronni, — — dentata, Basterot. . — Michelottii, Mayer. MEROE Aturi, — AH MyriLus Aquitanicus, — . . . NarTica neglecta. — — plicatula, — PP Osrrea Aquitanica, — se PECTEN Suzanne, — )\ve RUE Puoras Dujardin, ai Pages. 375 377 40 40 299 43 187 191 192 2 Aa Pages. PLEuROTOMA Hernæsii, Mayer. . . . . . . . . .°987 — heros, EE De ÉTAT EME NE Ée Lo De PA OL — MULOUETS, LE VO M TER Et Aer UT — Sequinit,: "= CORTE EURE ot RE — tenella, AE! PACS PO A UNE STAR TS LL TEELiNA corbts. BONNE M NE RE LE ete RS BURRITELLA aeutd, Mayer, “TT er ER et AE Venus. Aglaure: Bropeniant,: 20e Ms 1578 —. HBurdigalensis, Mayer... . ". 14 © 20. 11298 =)” PindobonEnstEs. UE FT Vue 2 MR MC IS ERRATA : Page 135. 1. 5. — au lieu de angulata var. Born. — lisez — angulata L. non Born. Vage 137. 1. 8. — au lieu de Amphidona, À mphichæna. Paris. -- Jmp. de L. TINTERLIN et Ce, rue Neuve-des-Bons-Enfants, 3. Journal de Conchiolofie . pe Z ith. Becquet frères. Æ Levasseur del et lith 1. Pecten Sofia . 3. Alelixr Martint, ?. OL SIL A. 4. Lerebra nmeôulosa, Z. À à PAL RQ PU NU “ t ali UR LA a: L j_ 10e. | dut = DUT Dora OR HCIROU Dr Journal de Conchi ologie el Æ. Levasseur, del et lité. z Pocten Soit À. Lith Becquet freres. 2. Mactra Ponneaux, À. = ur [ JE) L “si L A RE DUAL + RME : E . EvIE | AN FRcied | n PEN Fi ui L'raur LOAI [on ‘ LA 1e 11 MEN | } Un: ÿ CRT: - ds # 2} F Il LA | | A Li} ‘ de mn l 1 à Car L'URSS n* \UnE Pa ae | | Man LU : "dre è \F | à à ?T ce LA ( Pau, CET Fr Li LA ! if VEN " 2. N ; AN À fr.4 =" . LU 1+ L ROMA ANT S ° * 2 ALU 2 . 44 NN EU à sa à 1 & ": ‘y Journal de Conchiologie. FAR LE Levasseur, del et Lite. Lith. Becquet - freres. Lucna Michelotli. Fleurotomna heros. Cancellaria Aaulini. É E z. Lucin« Pronri, M. 2. Conus Durdigalensis. 3. Corbula AQUEaruc&, 4. Picler Suxanra. & NO S & Qu | JA NA MUNAN VU R # A FUEL RL (: " (A ] {, (PTS L { î | t LU : T Par ï ,’ LÉ l / Pi ll i To . Buy 1 Ta, Ab M 1 Ü | ï 1 { 1 IE FAO RU WrO ! nt | 4 ï nu ER NICE? NA Ù l TER P'ATRL TNT à l (M 4 LA, À SUIS ET UONT } PA on 0 1 AIIAUTT ne { AR 1 ; 1 fl ' 1! 1 ( À M ( l V ‘ { { PA ï l TRE ] l ro î tot L A { k [4 À ü 1} or hi ; 11 LCL { {l 4 10 fi | ds JAATILAA Journal de Conchiologie. PILE EE Levasseur del et lith. Lith. Becquet frères. . Vonus Aglaure, À. 3. Venus Vndobonenses. 2. Puccaum Aguitanecum, M 6. Pucca Aschert. 3. Dentalium dens-muris. 7, Prammoba Aguilaruca. 4. Grateloupia difjiclis. 4 Meroe Aturt. 9. Cardin Aguitanicaurt. ES ï A: QU VW ti sue he ne L Win th Ut 11 ï y = È A. | < ù J ste (2 A = EE == S È Ë E : e à = S = S EL | je du Priam. 1e Anatom voyez p.158. de Ro | nil D TA ES il EU f MN MA Dev ni WA ne Pi AA C l re 1) | Fe ANT LATE ji w. :g pa p ANA At 4 : ta 1 UMP tra FERA JL AINIIX Y je HO Journal de Conchyliologe. ÉMVIRS BLenasseur del et Ltr. LaithPecquet frères. Anatomie du Pholas acuminata. voyez P. 478. A LUN TAPER hf : Journal de Conchyliologie. Fig. 2. Fig. 6. Lith Becquet frères. E Levasser del et lt. 4. Pusus bulbaceus, V 6. Jolenomya occidentales, D. 2_3. Conus ARobilardi, P. 7_8. Âelix schrarmeni, 4-5 Achalina senitarum, Var R.9_10. Anomalocardea Paxana 7 7. Alelix aspersa, anormale. Ur LNCRI 0 ir, LR "rt L 1 à Ne | in [A ANA à L \ : 2Y y? Û) : Le , = ‘4 . UNI at VAN TS ; | \ 1? tt ; L à Ÿ AUTANT | 4 AC op y 0! Er à, l'A Pia Te ' WE, N ñ h ; pi DAC PA TRS 4 ue l : k LÉ EL di DATE LARG UIC Cr LS AR." vw 4 fe Fa 1 ru EAN? 1% ARE : Me FI dt n 1# va ÿ* de Journal de Conchyliolo sie. Æ Lepasseur del et luth. PAT ecquet fferes ; Lg. 7. Gyclostoma artenss. M. By. 5. Gcostoma znontrouuert. S. 2. llelicina littoralis. M. (108 PR 716007 à 3. Pulimus sUuusorsus D]. 7. lelix LOT OUXLETT S. 2. Zupa arlensis. M. VIT 2 Aleyres. A nr 1H + | nl d LE 4 V AR ( f DA HA “ \ Journal de Conchyliologie. b & & to EME ARORE ar UE FN n | MOIGLE 4 ss + RES D) 1 5 Re His. 2. iso | N ee \ ; ( f | des | | \ _ W)) i L 16. ae £ d Merck del. L Lith Becquet frères. Dents linquales des Colombelles voyex pP. 262. 1 mT. Ù { LaUl (] 1 Fra? } » ML LS {l il sn 7) ni PARTIR A IL) | V [ ' N Ü l UP FTP. "M 1 À : L Il 1F ! ; un [l "A \ { À Ney Tan #; { 1 Vo pl 1h 14 AA Mar RATE JT Û NU NOTES TL \ M PAT du NE NN QT CROIRE 2 a AUS La, AMC NAS" î (is NL MIT j LENS \dh RATER CPE uit Vi \ É PARA OT à j AA ARRET DANT. À f 1} Ne ] l Youpi Dune Que nr A au VA ATEN CET f! 1 Journal de Conchyhologie. B750 v @) Fig De 7:93 P = LU Bec quad JTÉTES Fig.1. Anadonta Vigrnouana.Z. Ag 3. Murex Cabrilii. ?. 2. lolutharpa Morchianc.r 4. Ancillaria Lienardi. P. Pig. 5. CGyhnarela guigauna.? È w " H [EE , où Ne Journal de Conchyliologie. Fis 0. nd LZLevasseur del et la. ; 7; tr Brcqueé L freres. Fig. 1. Pleurotorna Harnesii. M Fig. 6. Fleurotoma lerullx. 2. Waluca zeglec&. 7. Turrkla aculx. 3. Lleurotona rruitabtlis. #. Cancellaria Peyrichut. 4,5. Tellina corêc. 9. Natca plicatll. Fig, 10. Fleurotorna 07072772 SN) Fy ; [ du NV Tu Pure RUE (Pr | No LA A ù L re Sue Lith Becquet frères. 1 & Ê'c lion Meneghit Le DUB UC ORIOr te, Co: a"B" ce" C____ Algestrenst, ce 119 AR vu ' + » “ 1% 1x Û PE A TTE EF Levasseur, del et lit Lil Becquet. frères S Lyramitella Fratii, P. Conus Cabritii, D. 3. Achatna arillet, P 4. Astarte Rolland, P. àQ PL O ELevasseur del et lith. Lith Becquet frères 7. Pusus ( Pisania ) Pari Grosse. 2. Jolartum Trochordes , Deshayes. 3. Bulynus Prendo-Caledoricus, Montrouxer. 4... Colurmbclla Deshayest, Crosse. 5 Conus Cal, en. 6. Columnbella Bourjokana, Gosse. ni q mit LA ANRT INTERNE nil Ile LA CLR L, Lenasseur;, del et lith. Litl Becquet frères Monstruosites chez divers Mollusques. Dot7/ex P: 370. ; ha ile “ mie NH } | eu 110 A MH D , de a. jte fe Na Me ta NAT UN. | DE LE dl Lu dr 0 MB Tu 4 \ Mia {N NN | TU HAN LEE î DOI HN TE LL ORMNT DLL 3 9088 00836 6023