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Arnolld-Baltard. duvivier. Verlot(B.). Lepére, fils. Chargueraud . Lavialle. Ciré. MORAS. Lecocq-Dumesnil. Wacthieb. Courcier . DucniAKTRE fP.). Conseil d'Administration , MM. 1. Drouet. 'z. Appert. 3. Girard (Maurice) 4. Delamarre. 5. Borel^ père. 6. COTTIN (A.) MM. 7. Malet. 8. Truffaut, père. 9. Thiuaut. \0. Jamin (Ferdinand). 1 1 . Marggttin, père. 12. Carrière. Le Président et le Délégué de chacun des quatre Comités et des Commissions de Rédaction, de Secours et des Cultures expérimentales (Voir ci-après) , BUREAU HONORAIRE. Président MM. Chereai-. Vice -Présidents Andry, Orouart, Eugène Ti«- SKRA>D, LeFEBVRE DE SaINTE- M/RiE et Merruau. Trésorier " Corbay. Série 3. T. H. Cahier de janvier 1880 publié le 29 février 4880. COMPOSITION DES COMITÉS EN 1880. COMPOSITION DES COMITÉS EN 1880. Comité d Arboriculture fruitière. Président M.M. Chevallier (Charles). Vice-Président Boinnel. Secrétaire Michelin. Vice- Secrétaire Buchetet. Délégué au Conseil d' Administration Templier . Délégué à la Commission de Rédac- tion Pkeschez. Consenateurs des collections . . . . Michelin et Charollois. Comité de Cidturc potagère. Président MM. Laizier. Vice-Président Vincent (Ch.). Secrétaire Siroy. Vice-Secrétaire Pageot. Délégué aiiConseild Administration. Moynet. Délégué à la Commission de Rédac- tion Pailliel'x. Conservateur des collections .... Beurdeley. Comité de Floriculture. Président MM. Burelle. Vice-Président Baciioix. Secrétaire Df.lamarre. Vice-Secrétaire Jolibois (R.). Délégué au Conseil d ' A dmin istration . Ciiaté (Emile). Délégué à la Commission de Rédac- tion Bâillon (le docleur). Coi servuteiir des collections. . . . Veulot (B.). Comité des Arts et Industries. Président MM. Glatigny. Vice-Présideiit Héringer. Secrétaire Eorel, père. Vice-Secrétaire LEBœuF, lils. Délégué au Conseil dAdmiJiistration. Héringer . Délégué à la Commission de Pu'dac- tion Hanoteau. Conservateur des collections . . . . Appert. BIENFAITEURS DE LA fOCIÉTÉ. 7 COMMISSIONS PERMANENTES. — 18- 0. Commission de Rédaction. Président. MM. Teston (Eug.). Vice-Président Bâillon (le docteur) . Secrétaire Buchetet. Vice-Secrétaire Wauthier. Délégué au Conseil Hanotevu. Commission des Cultures expérimentales . Président MM. Verdier (Eug.). Vice-Président — Secrétaire Ponce (Isidore). Vice-Secrélaire -^ Délégué au Conseil Jolibois (R.). Commission des secours. Président MM. Dur-\.nd, aîaé. Vice-Président ^- Secrétaire Dumont (H.-R ). Vice-Secrétaire — Délégué au Conseil Demont (H.-R.). Commission des Expositions. Président : M. Teston (Eugène). Secrétaire ; M . Lavialle . Membres : MM. Cottereau, Arnolxd-Baltard, Delamarre, Siroy, Droiet^ Lefèvre (Eug,), le docleur Bâillon, Appert, Borel père, Courcier, Durand aîaé. Adjoiîits ; Le Secrétaire-général. — Le Secrétaire-géncral-adjoint. — Le Trésorier. — Le Trésorier-adjoint. — Le Secrétaire-rédacteur. — L'Architecte de la Société. BIENFAITEURS DE LA SOCIÉTÉ, AU l^"" JANVIER 1880. MM. Saillet père, premier bienfaiteur. Vaillant (le maréchal), ancien Président de la Société. Andry (le docteur Victor), Vice-Président honoraire de la Société Pellier (Alfred), Membre titulaire de la Société. Membres perpétuels. MM. Andry (Victor), Vice-Président honoraire de la Société. Andry (Edouard), Membre titulaire de la Société. BoucHARD-HuzARD, uncien Secrétaire-général de la Société. Guenot (Auguste), «ncï'en Secrétaire. 8 lijte des membres MM. Laurent, aîné, Membre titulaire de,la Société Chauviére, — — — — PiGEAUx (le docteur), ancien Bibliothécaire. JoLY (Charles), Membre titulaire de la Société. Dame patronnesse à vie. M""' BoucicAUT jeune, au château de Chamaraude (Seine-eUOise). Membre» ù vie. MM. Ai'BERT (Alberl). BiOLLAY (Paul). CoTTiN (Ernest), DuciiARTRE (Henri). TOURASSE (P.-L.). _ Membres fondateurs dex firux Sociétés. 40 DEVENUS HONORAIRES. MM. f841 Bachoux. 4841 CllÉREAU. 4844 Dufoy(A.). 4811 Margottin (J.-L.). 4844 Pelé (A.-P.). 4 841 Lévèque dit René. 2° RF.STÉS TiniAlRES. MM. 4 827 Bertin. 4 841 Thibaut, Liste des Membres de la Société admis en 1878 et 1879. DAMES PATRONNESSES AEMISESEH 1878 ET 1879. Mesdames. ISTS— Darlu (Edouard j, rue Laborde, oO, à Paris. 4878— Jourdain (Frédéric), boulevard Haussraann, oO, à Paris. 1878— Rousselle (Théodore), boulevard Haussmann, 13.1, à Paris EEÇUS EN 1878 ET EN 18:9. i> MEMBRES TITULAIRES (I) ADMIS EN 1878 ET 1879, A MM. 187 -' — Angiboust (Edouard), à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise). 1879 — Arthus (F.), négociant, rue Oicher, 23, à Paris. B 1879— Bachelet (H.), rue de la Ferme, o, à Billancourt (Seine). -1878 — Bachoux (Denis), pépiniériste, rue Audigeois, 8, à Vitry (Seine). 1879 — Baillet (Victor), vétérinaire, rue de Laborde, 40, à Paris. 1878 — Bailly (Edouard), jardinier, rue Peuin, IS, à Montreuil-sous-Bois (Seine). ^878 — Barbe, père, ancien maire, à Cannes (Alpes-Maritimes). 1878 — Barbou (Pierre), jardinier au château de Chennevièies, par Louvres (Seine-et-Oise). 1879 — Bardet (Georges), à Varsovie (Pologne), et chez Mwe Bar, faubourg Saint-llonoré, 34, à Paris. 1878 — Barre (Alexandre), pépiniériste, rueAudigeois (place Garnot), 9, à Vitry (Seine). 1879 — Barre notaire honoraire, boulevard Haussraann, 32 bis, à Paris. 1878~Bazelle, fleuriste-entrepreneur, boulevard Magenta, 95, à Paris. 1879— Beaufour (Charles), rue de la Boélie, 8, à Paris. 1878 — Beisoît (François), jardinier, à Cercy par Villecresne (Scine-et-Oise). 1879 — Bergounioux (Henri), rue Thérèse, 10, à Paris et au domaine de Gamot, par Saint-Céré (Lot). 1879 — Bertaut (Alphonse), cultivateur, rue de Noisy, 3, à Rosny-sous-Bois (Seine-et-Oise). 1879 — Birot (Henri), jardinier, rue de Longchumps, €0, à Paris. 1879 — Blanc (Jules;, jardinier chez M. Thomas, à Bue par Versailles (Seîne-ef (Oise)* 1878 — Bodson, père, successeur de Guillaume, fabricant de pompes, rue d'Angoulême-du-Temple, 94, à Paris. 1878 — Bolut (Charles), horticulteur-grainier, boulevard de l'Est, 17, à Chau- mont (Haute-Marne). 1878 — Bonnard (Louis-Ernest), pépiniériste, rue des Étroits, 31, à Vitry (Seine). 1879 — Bonherd (Joseph), jardinier-chef chez M. Perrier, à Épernay (Marne). 1878 — Bouchet (Gustave-Edmond), jardinier-chef chez M. Delahaute, rue Saint Cloud, 8, à Billancourt (Seine). 1878 — Boucicaut (Aristide), au château de Charaarande (Seine-et-Oise). 1878— Boyer (Louis), horticulteur, rue de Marseille, 24, à Bordeaux (Gi- ronde). . 1878 — Bréard (Alphonse-Pierre), propriétaire, rue de Turin, 22, à Paris. 1878 — Breton (Louis), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 22, à Paris. (1) Quelques Membres dont la date d'admission est antérieure à 1878 sont rentrés en 1878 ou 1879 dans la Société qu'ils avaient quittée temporairement. 40 LIïTE DES MEMBRES ■1866 — Bruneau (Débirc), arboriculteur, Grande-Rue, 107, à Bourg-la-Rcine (Seine). 4879— Bùchner (Michel), horticuUeur, Xheresenstrasse, 54, à Munich (Ba- vière). .j879_Castillon (L. -Justin), représentant de commerce, rue de Babylonc, 11, à Paris, 1878 — Chantrier (\lfred), jardinier-chef chez M. Bochcr, à Bayonne (Basses- l'yrénées). -1^74 — Chappellier (Firmin), i.igcnieur civil, avenue d'Aumcsnil, '■218, à Paris. 1879 — Charollois (Claude), pépiniériste à la Montée JSoire par le C,roi:zot (Saône-et-Loire). 1878— Chartier (Jules), garçon jardinier chez M. Worlh, à Suresnes (Seine). 1879 — Chaumeron (Louis), garde cl jardinier au château de Bataille par le Neiihourg (Eure). 1879 — Chevalier, architecLe-paysagisle, avenue Mac-Mahon, 7, à Paris. 1878 — Choiseul (le comte Horace de), rue Daguesseau, 9, à Paris. 1877 — Christen (Louis), horticulteur, rue Saint-Jules, 6, à Versailles (Seine- et-Oise). -1879 — Cirio (Francesco), à Turin (Italie). 1879 — Clasquin (Georges), jardinier à Dun-sur-Meuse (Meuse). 18*9— Colleu (P.), jardinier-chef du jardin des Plantes, à Rennes (Ule-et- Vilainc). 4 879 — Conchon, architecte, rue Monsieur, 19, à Paris. 1879— Cottiau (Edouard), rue de Rennes, 99 à Paris. D 4879 — Dafy, constructeur d'appareils de chauffage pour serres, rue de Bagno- let, 110, à Paris. 1879 — Dangueuger (Désiré), jardinier chez M. le marquis de Trévise, à Sceaux (Seine). '1879 — Dary (Jules), avenue Quihou, 27, à Saint-Mandé (Seine). 1879 — Dedouvre (Pierre-Louis), négociant, rue du Moulin-dc la-Pointc, 3, à Paris. 1S78 — Delabergerie (Désiré), horlicultcui', GiandeRue, CD, à Bourg-la-Reine (Seine). 4879— Delaluisant, aîné (P.l, tonnellerie d'art, avenue de YiUicrs, 111, à Paris. 1879 — Delavallée (Erncst\ rue de Lisbonne, '61, à Paris. 1878 — Delmas (le docteur Louis-ll.?, par M. le docteur Pichardo, rue O'Rcilly, 31, à la Havane (Ile de Cuba). 1879 — ^enis (Charles), pépiniériste à Angers (Maine-et-Loire). 1870— Dépinay (L.), rue du Coli-éc, 19, h Paris. 1879 — Desmoulins (Léon), jardinier chez M. de Soubeyran, à Decauvillc-sur- Mcr (Calvados). 1879 — Destouches (Adrien), rue du Luxembourg, 51, à Paris. 1879 — DoUey (Henri), propriétaire, quai de la Mégisserie, 8, à Paris. REÇUS EN 1878 ET EN 1879. M ' 'ISTS— Dubois .L.), entrepreneur de couvcrlures, avenue des Sycomores, -2 his, villa Montmorency, à Auleuii-Paris. •1S79— Dufour (Louis), rue du Sentier, lo, à P-iris et à Andrésy (Seinc-et- (Jise). 4878— Dugourd (Justin', jardinier chez son altesse le Khédive, au Caire (Egypte). 4879 — Duinoutier(Jean-Michel-Édouard), propriétaire, boulevard Voltaire, 13, à Paris. 4879 — Duplessis (Etienne), jardinier chez M. Evrard, boulevard de rÉglise, 3, à 13ourg-la-Reine (Seine). 4879— Du-Sert (Gabriel), associé de la maison Jacquemet-Bonnefont, à Annonay (Ardèche). E 4879 — Eberlé (Antoine), horticulteur, successeur de M. Pfersdorff, avtnue de Saint-Ouen, 446, à Paris. 48T9 — Elle (Alfred), jardinier, rue de Vaugirard, 74, à Paris. 4878 — Etchegaray (Etienne), entrepreneur de serrurerie, à Meulau-Nuredux (Seine-et-Oise). F 48Î9 — Faivre (Antoine), entrepreneur de monuments funèbres, rue Campa- gne-Première, 33, à Paris. 4879 — Faroult, aîné, jardinier au château de Groussay, à llontfort-Lamaury (Scine-et-Oise). 4879 — Fayard (Arlhème), éditeur, boulevard Saint-Michel, 78, à Paris. 4879 — Fleury (Denis-Jean), cultivateur, à Argenteuil (Seine-et-Oise). 4879 — Forey (Victor), jardinier, rue de Brancas, 89, à Sèvres (Scine-el-Oise). 4878 — Foulieron (François), négociant, à Clamecy (Nièvre). G 4879 — Gaillon (Pierre-Antoine), meubles de jardins, passage Mussard, 6, à Levallois'Perrct (Seine). 487S — Galle (Emile), Secrétaire-général de la Société d'Horticulture de Nancy, avenue de la Garenne, 2, à Nancy l'Mcurthe-el-Moselle). 4879 — Gando, propriétaire, place de la Fontaine, au Vcsinet (Scine-et-Oisc). 4878 — GarnoQ (Jean-Baptiste), jardinier chez M. d'Hubert, quai d'Asnières, 35, à la Garenne par Saint-Denis (Seine . 4879— Girardin (Jean-Jacques), cultivateur, rue des Gobelins. 6, àArgenleuil (Seine-et-Oise). 4879 — Gondouin .Frédéric), jardinier chez M. Alexandre, rue du Parc, 4, à Ivry (Seine). 4879 — Graillât (Louis), associé de la maison Jacquemet-Bonnefond, à .4nnonay (Ardèche). <878 — Granjon, mécanicien, à Chatonnay (If ère). 4879 — Grassi (Joseph), jardinier chez MtQ<= veuve Perrier, rue d'Erlanger, 23, à Auteuil-Paris. 4879— Gricourt, horticulteur, rue Colas, 7, à Boulogne (Seine). 4 2 LISTE DES MEMBRES 1879 — Guillouard (Alexandre), propriétaire, avenue du chemin Anglais, au Raincy (Seine-el-Oise). 1879 — Guinier (Tliomas), entrepreneur de plomberie, rue Jean-Jacqucs-Rous- seaii, 23, à Paris. H 1878 — Hachette (Georges), propriétaire, boulevard Sainl-Michel, 24, à Paris. 1879 — Harraca, élève à l'Ecole d'ilorliculture de Versailles, rue ilu Potnger, 4, à Versailles (Seine-el-Oi?e). 1878 — Kauchecorne, serrurier, à Louveciennes(Seinc-et-Oise). 1878— Hébrarcl ;Laurent), rue Marceau, 73, à Paris. 1878— Hémar i Honoré-Marie), avenue de Paris, 46, à Saint-Denis (Seine). ■1S79 — Hémar (Honoré-Jean), grainier-horticulleur, rue de la Co^sonnerie, 3, à Paris. 1879 — Hémon (Henri), propriétaire à VilJiers-sur-Marne (Seine-el-Oise). 1879 — Henry, tils aine, horticulteur, rue Saint-Lazare, 2, h Dijon (Cùte-d'Or). ■^^^9 — Houdart (François), jardinier à l'hospice temporaire, rue de Sèvres, 42, à Paris. ■•879 — Huard, propriétaire, rue Chauveau-Lagarde, 6, à Paris. 1879— Hugedé (Pierre-Louis), faubourg Saint-Honoré, 8, à Paris. 1879- Jamin, membre de llnstilul, rue Soufflet, 24, à Paris. •1879 — Jarry fJ.-F.), propriétaire, à Saumiir (Maine-et-Loire). 1878 - Jaux, architecte de parcs et jardins, roule de Paris, à Avallon (Yonne). 1878 — Jobort (Armand), jardinier-chef à l'asile Fénelon, à Vaujours (Seinc-et- Oise). 18.8 — Joset (Albert), capitaine au \f>^ régiment territorial d'infanterie, au château de la Vieille-Ferlé, par la Ferté-Léripièrc (Yonne^. 1878 — Junot (Charles), propriétaire, rue de la Faisanderie, 63, à Passy-Paris. L 1878 — Lachaume (Jules), directeur Ju Jardin d'Acclimatation de la Havane (île de Cuba). 1879 — Laisné (Omer), propriéiaire, rue de 1 Échiquier, 21, à Paris, et boule- vard du 4 septembre, 48, à Boulogne (Seine). 1878— Lajoie, fabricant, rue Notre-Dame, 44, à Caen (Calvados), 1879— Lambert (Mm-), rue de la Tour-des-Daracs, 4, à Paris, elaudomaine de Ferney-Voltaire (Ain). 1879— Langlade (E.), rue Berlin-Poirée, 9, à Paris. 1879- Leblanc (Salvador-Adrien), jardinier, rue Vavin, 37, à Paris. 1879— Leblond, fils, fabricant de serres, à iMontraorency (Seine et- Oise). 1878— tecœur (Victor), architecte-paysagiste, rue Montcssiiy, 2, à Paris. 1878— Le Gerriez, aîné, rue Thénard, 4, à Paris. 1878— Léguillier-Minel, père, cultivateur, rue de la Mairie, 32, à Deuil (Seine-et-Oise). 1878— Léon-de-Saint-Jean, propriétaire, président honoraire de l'Asso- ciation horticole Lyonnaise, à Collonges-sur-Saône (Rhône). IIEÇUS EN 1878 ET EN 1879. 13 1878 — Lerosier (Jean), jardinier au Luxembourg, rue Garancicre, 4, à Paris. 4879— Lescot (André), cuiUvateur, rue de la Liberté, 23, à Argenteuil{Seine- etOise). ■1879— Levesque (J.), négociant, place de la Fontaine, 8,. à Cherbourg (Manche). 1879 — Lichtenfelder, serrurerie artistique, avenue de la Grande-Armée, 45, à Piiris. •1878— Lunaret (Léon de), à Montpellier (Hérault). i818 — Maison (Louis', constructeur, aux Riccys (Aube). 1878 — Malaizé (Charles), propriétaire, rue des Petites-Ecuries, 44, à Paris. 1878— Mangin (Eugène), jardinier chez Mme Despomraiers, rue Saint-Romain, 4, à Paris. 1878 — Mathian fils, ingénieur-constructeur, rue de Sully, 54, à Lyon (Rhône). 1879 — Maume, rocailleur, rue des Balkans, 2, à Charonne-Paris. 1879 — Mayou (Eugène), jardinier chez Mni= Pia, rue de Paris, 71, à Enghien- les-Bains (Seine-et-Oise). 1879— Métivier (Narcisse-Gu-tave), jardinier chez M. Gallay, rue de la Ter- rasse, 9, à Bellevue (Scine-et-Oise). 1879 — Milinaire (Auguste), serrurerie, rue Polonceau, lo, à Paris. 1879 — Milinaire (Clément), serrurerie, rue Polonceau, 15, à Paris. 1878 — Mirande, entrepreneur de chaudronnerie, rue Trompette, 9. à Saint- Germain en-Laye (Seine-et-Oise). 1878 — Mousel, fils (Mathias), horticulteur à Sandweiler-lès-Luxembourg (Grand duché de Luxembourg). 1878 — Mulot (Désiré-Alexis), jardinier chez M. Guiiiier, à Maisons-Laffille (Seinc- et-Uise), N 1879— Niobey, maire, à Bayeux (Calvados). 0 1879 — Offrion (Oscar), chimiste, rue des Fossés-Saint-Jacques, 19, à Paris. 1878 — Olivier, père (Jean-Marie), jardinier, à Dinan (Côtes-du-Nord). 1879— Olof-Nilson, représentant de la maison J. Linden, rue /de la Paix, 5, à Paris. 1879 — Pean (Armand), architecte-paysagiste, rue Gérando, 20, à Paris. 1879 — Pelletier (E.), fabricant d'objets spéciaux pour l'horticullure, rue de 1.1 Banque, 20, à Paris. 1878— Pertuzès, horticulteur à Toulouse (Haute-Garonne). 1879-^Petit (Eugène-Etienne), quai de la Tournelle, 37, à Paris. 1879— Peujade (le docteur Clysse), à Caylus (Tarn-et-Garonnc). 1879 — Photius (le frère), directeur de l' Asile-école Fénelon,à Vaujours ^Seine- et-Oise). 1879— Pichoa, jardinier chez M. Blanc, à la Ghapelle-en-Serval (Oise). H LISTE DES MEMBKES 1878— Picoré (Jean-Joseph), arboriculteur, faubourg Sainte-Calherinc, 39 6ts, à Nancy (Meurthe-et Moselle). ^878 — Picot (Alexandre), jardinier chez M. Bidos, boulevard de l'Ouest, 85, au Raincy (Seine-et-Oise). ■1878~Pissot (Ferdinand), propriétaire, à Vassy (Haute-Marne). j^-jS — Plasse (Ernest-Louis), hydraulicien, quai Valmy, 3, à Paris. •18o9— Posth ('Jules), boulevard Saint-Michel, 37, à Paris. 4878 — Pottier (Albert), rue Lai lier, 4, à Paris. 4878 — Poupat (Pierre), jardinier chtz M. Coin, à Rully (Saône-et-Loirc). 1878 — Prunières (Jean), entrepreneur-rustiqueur, à Sannois (Seine-ct-Oise). R 1879 — Reveillac (A.), négociant, avenue des Amandiers, 3, à Paris. 1879 — Ridard (Augustin), jardinier chez M. Sacher, à Bellevue (Seinc-et-Oise). 1879 — Rigault (Ludovic), jardinier chez M. Bertrand, à la (jueue-en-Brie (Seine-el-Oise). 487,^ — Robat (Albert), propriétaire, à Rarécourt, par Clerraonl-en-Argonne (Meuse). 1879— Robcis (Gustave), marchand de verres, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 7o, à Paris. 4879— Robert-Couturier, jardinier-fleuriste, rue des Calèches, à Chalou (Seine-et-Oi^ei. 1878 — Robin (Albert), ingénieur des arts et manufactures, place d'Iéna, 3, à Paris, 1878— Rochereuil, horticulteur, à Dinan (Côtes-du-Nord). 1878 — Roesler (le professeur Léonard), directeur de la Station physiologique de Kloslcrneuburg près Vienne (Autriche). 1879 — Rouelle (Auguste), jardinier-fleuriste, à Fromenteau par Juvisy-sur Orge (Seine-et-Oise). 1879— Rouscel (Julien), champignonistc, à Argenteiiil (Seine-ct-Oisc). 1879 — Roux (Paul), jardinier au chAteau de Gouvieux par Chantilly (Oise). d878— Rouxel (Eugène), jardinier à Dinan (Côtes-du-ISord). 4878 — Saint-Prix (le comte Charles de), auchflteau de Trofunlcnion par Mor- laix (Finistère). 1879 — Salleron, conseiller-général de l'Aisne, Président de la Société d'Horti- culture de Soissons, à Soissons (Aisne). 4878— Salmon, fils (Paul), fabricant de loiJcs, sacs, etc., rue Saint-Nicolas, 31, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 4879 — Sigaut (J.), négociant, chemin des Prêtres, 8, à Gentilly (Seine). 1878 — Simon (Jacques), jardinier à Ecancourt, commune de Jouy-le-Moustier par Triel (Seine-et-Oise). 4879 — Solaro (Louis), jardinier chez M. Lcgendre, à Janville (Eure-et-Loir). 4879— Suireau, fabricant de pompes, rue Neuve-Popincourt, 44, à Paris. T 4S79— Tallué (J.-B.), jardinier ehcz M. Victor Beau, à Saint-Brice-sous-Forét (Seine-et-Oise). REÇUS EN 187S ET EN i879. 15 4879— Ta-Mien, marchand de porcelaine et de thé de Chine, avenue d'Eylau, 2o, à Paris. 1879 — Thiéry, fils (Alexandre), grainier-fleuriste, quai de la Mégisserie, 6, à Paris. 1879 — Thiriot, fontes d'ornement, boulevard Vollaire, 46, à Paris. 1879— Tournay, rue des Vignes, 28, à ^'ogcnt-sur-Marne (Seine). 1878 — Transon (Aimable), fabricant de coutellerie et d'instruments horticoles, rue Saint-Denis, 143, à Paris. 1879 — Triboulard (Louis), entrepreneur de jardins, rue du Levant, 24, à Vincennes (Seine). 1879 — Troussé (Baptiste), jardinier-chef chez M. le duc de Montpensier, au château de Piandan (Puy-de-Dôme). 1878— Van-Gorp (A.), boulevard Voltaire, 3, à Paris. 1878 — Van-Lennep (Arnoud), à Hanpad, Station royale près d'Amsterdam (Pays-Bas). 1879— Vauvel (Léopold), jardinier-chef aux pépinières du Muséum, directeur du Journal de Vuhjarisat-on de VHorticullure, rue de Buffon,4o, à Paris. 1878 — Villain, marchand de couleurs, vernis, produits chimiques, rue Vitruve, 17, à Charonne-Paris. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier pour les Pentstemon. PrixLaisné. . pour récompenser l'aptitude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Jmirnal, 3* série, I, p. 691). Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaillé du Conseil d'Administration^ pour l'introduction ou roblention de . plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, %^ série, XI, 1 877, p. 145). 16 circulaire et programme de la commission d enquete Circulaire annonçant l'envoi d'un Phogramme pocr l'iiNquête sur les effets produits pau le froid, en 1879-1880. Paris, 29 février 4880. M La Société centrale d'Horticulture de France s'est vivement émue des dégâts causés dans les cultures par la rigueur des gelées qui ont fait de l'hiver de 1879-1880 non seulement l'un des plus terribles, mais presque certainement le plus terrible de ceux qui ont encore désolé notre pays. Elle a pensé que, dans l'intérêt de l'horticulture et de ceux qui la pratiquent, il importait de cons- tater la nature et l'étendue de ces dégâts, les circonstances dans lesquelles ils ont été produits, enfin les pertes de toute nature qui en ont été la conséquence; mais, afin de parvenir à cette consta- tation, il fallait réunir un grand nombre de renseignements dont la comparaison et le classement permissent ensuite de tracer un tableau d'ensemble et probablement de tirer des conclusions géré- raies. Pour atteindre ce but, elle a nommé une Commission (I) qu'elle a chargée de rassembler le plus possible de faits et d'obser- vations et, à cet effet, d'adresser un appel direct aux Sociétés horticoles des départements, à tous ceux qu'elle compte comme ses Membres, ainsi qu'à divers propriétaires de grands établisse- ments d'horticulture. A sa première réunion, cette Commission a été d'avis que le? réponses aux demandes qu'elle se proposait d'adresser seraient d'autant plus précises et comparables qu'elles porteraient sur des points nettement déterminés, et que les données qui s'y trouve- raient réunies seraient rangées d'après un ordre méthodiquement établi. Elle a cru dès lorsqu'elle devait, avant tout, rédiger un programme qui serait adressé à toutes les Sociétés françaises d'Horticulture et à toutes les personnes dont elle espère obtenir le concours pour l'œuvre dont elle est chargée. C'est ce programme qui vous est adressé aujourd'hui. Il importe de vous faire observer (1) Cette Commission est composée de MM. Arnould-Biltard, Prési- dent ; Burelle, Vice-Président; Bergman (Fréd.) ; Bcurdeley -, Bonnet; Hérincq ; Jamin (Perd.); Keteleêr; Laizier ; Margoltin père; Pissol •, Prillieux; Quiliou ; P. Duchartre, Secrétaire. SUR LES EFFETS DU FROID, EN f879-18S0. 17 que ce n'est pas là un simple questionnaire auquel il s'agisse de répondre par oui ou par non, mais bien le relevé des points sur lesquels il est à désirer que se porte votre attention et autour de chacun desquels il est bon que soient groupés les renseignements que vous avez recueillis. C'est par conséquent un cadre que vous ê!es prié de vouloir bien remplir autant que cela vous sera possi- ble. Pour que ces renseignements soient absolument positifs, la Société centrale prie ses honorables correspondants d'attendre, avaut de les lui transmettre, que ie retour de la végétation ait montré, sans doute possible, quelles sont les espèces et les parties de végétaux qui ont succombé et celles qui n'ont été que plus ou moins atteintes. Elle pense que l'expérience sera complète dans la seconde moitié du mois de mai, et elle vous prie de lui trans- mettre, vers cette époque, les résultats de vos observations, en les adressant à son Secrétaire-général, rue de Grenelle, 84, à Paris. La Société centra'e, en s'adressant à sesîœars des départements, espère que chacune d'elles voudra bien centraliser les données qui pourront lui être fournies, et rendre ainsi moins difficile le travail d'ensemble dont elle a confié l'exécution à sa Commission spé- ciale. Elle leur offre par avance de vifs remerciements pour le précieux concours qu'elle attend d'elles en cette circonstance importante. PROGKAMME devant servir de GOIDE POUR LES RENSKIGNEMEISTS A DONNER SDR LES EFFETS DO FROID, EN 1879-1880. Questions générales. 1 . — Quelles ont été les températures les plus hautes et les plus ba?ses, dans la localité, pendant les mois de décembre 1879 et janvier 1880. État du ciel pendant les gelées (clair ou couvert). Durée de ces températures. 2. — Nature du sol et du sous-sol dans lesquels les plantes étaient cultivées. Exposition du terrain; son altitude (plaine, coteau, montagne); son degré d'humidité. A quelle distance se irouve-(-il d'un cours d'eau et quelle est l'importance de ce cours d'eau ? 3. — Indiquer quelle était l'épaisseur moyenne de la neige, l'époque à laquelle elle est tombée; faire connaître si la terre 1 8 PROGRAMME DE LA. COMMISSION d'eKQUÊTE était gelée avant qu'elle tombât, quelle a été son influence sur le degré de congélation du sol. Indiquer la profondeur à laquelle la gelée a pénétré dans le sol, soit en l'absence de la neige, soit pen- dant sa présence. 4. — Conditions dans lesquelles s'est opéré le dégel incomplet qui a eu lieu au commencement du mois de janvier 1880 (ciel clair ou couvert). 5. — Quels ont été les effets du soleil sur les plantes atteintes par la gelée, suivant les expositions? 6. — Apprécier aufsi exactement que possible, en argent, les pertes occasionnées par la gelée. Questions spéciales. 1" Arbres, arbustes et plantes herbacées d'agrément. 1 . ~ Faire connaître les plantes qui ont souffert de la gelée et le degré auquel elles en ont souffert. 2. — Indiquer l'âge et les dimensions des arbres et arbustes atteints. S'il s'agit de jeunes plants, dire par quel mode de multi- plication ils ont été obtenus (semis, greffe, bouture, marcotte). 3. — Quelles altérations a-t-on remarquées dans l'intérieur des tiges, particulièrement dans celles des résineux (Conifères)? 4. — L'action de la gelée s'est-elle fait sentir plus vers la base ou le milieu que vers la cime? 5. — A-t-on remarqué si les plantes transplantées à l'automne ou mises en jauge avaient souffert plus ou moins que celles qui étaient restées en place ? 6. — La gelée a-t-elle agi de manières différentes sur les végé- taux réunis en massif et sur ceux qui étaient isolés? 7. — Les arbres et arbustes avaient-ils été élevés dans la localité ou provenaient-ils de localités plus ou moins éloignées? Dans ce dernier cas, donner la date de leur importation. 8. — A-!-on remarqué si des arbres avaient été fendus par la gelée? Dans ce cas, indiquer les essences, leur âge, leurs dimen- sions, la position qu'ils occupaient et l'orientation des fentes. 9. — Faire connaître quels ont été les effets de la gelée sur les arbres en forêt. 10. — Quelles sont les espèces et variétés de Rosiers qui ont été le plus sérieusement atteintes et comment se sont comportés les SDR LES EFFETS DD FROID, EN 1879-1880. 19 Églantiers, soit greffés, soit non greff'es, selon les espèces et * ■varié lés ? 11. — Signaler les effets de la gelée sur les plantes herbacées vivaces. 2" Arbres fruitiers. 1. — Citer les essences qui ont le plus souffert: Abricotiers, Cerisiers, Pêchers et Brugnonniers, Pruniers, Poiriers, Pommiers, Cognassiers, Néfliers, Mûriers, Noyers, Amandiers, Groseilliers, Vignes. — Pour chaque essence, indiquer les variétés qui ont été atteintes mortellement, celles pour lesquelles le mal a été plus on moins grand, enfin celles qui ont été épargnées. 2. — Dire si les arbres en plein vent ont été atteints également, quelle que fût leur forme; par exemple, si ceux en pyramide ou en fuseau ont été plus épargnés que ceux en coatre-sspalier ou à haute tige. Indiquer si la partie de l'arbre regardant tel point car- dinal a plus souffert que telle autre regardant un autre point, et enfin si le tronc a moir.s souffert que les branches. 3. — Pour les arbres en espalier signaler le degré de mal selon l'exposition et la pente du terrain. Dire si le mal a été plus ou moins grand quand les murs étaient chaperonnés que dans le cas contraire; eofia si la partie du tronc et des branches qui regarde le mur a été plus ou moins atteinte que celle eu façade qui lui est opposée, et si l'enduit du mur est plus ou moins altéré par vétusté. 4. — Les boutons à fruit ont-ils parfois échappé au désastre et y «-t-il quelque apparence de récolte pour 1880 ? 5. — A-t-on remarqué des différences entre les effets éprouvés par ks arbres selon les sujets qui avaient reçu la greffe? 6. — A-t-on observé que la gelée eût agi de manières diffé- rentes ou à des degrés inégaux sur les bourgeons ou boutons, sot à bois, soit à fruit? 3° Plantes potagères. 1. — Quels dégâts a éprouves la culture potagère, soit pour les plantes restées en pleine terre sans abri, soit pour celles qui étaient protégées par des abris (cloches, châssis, paillassons) ou qui étaient cultivées sur couche ? 2. — A quel moment les dégâts sont-ils devenus manifestes? 20 COMPTE RENDU 3. — Les plants d'hiver onl-ils souffert et à quel deg;é? 4. — Y a-l-il dfs plantes potagères qui aient résisté sans cou- verture, et dans quelle proportion? 5. — A quelle exposition les dégâts ont-ils été les plus s'^rieux ? 6. — L3S graines en terre ont-elles souffert? Compte rendl" des travaux de la Société centrale d'Hoeticilture de Frange, en 1879; I^ai M. P. DrciiARTRE. Messieurs, Il y a vingt-cinq années révolues qu'une fusion opérée entre la Société impériale d'Horticulture de Paris et la Société nationale d'Horticulture de la Seine a donné nai.-sance à la grande associa- tion horticole qui s'appelle aujourd'hui la Société centrale d'Hor- ticulture de France. Il pourrait être intéressant de suivre cette association pendant cette période d'un quart de siècle, pour ré- sumer les travaux qui se sont effectués dans son sein ou sous son impulsion et en déJuire l'expression de l'influence qu'elle a exercée sur l'ensemble de l'horticulture française, pour tâcher de reconnaître en même temps si, par ses cçnseils et ses exemples, elle est parvenue à développer dans notre pays l'amour des plantes et de leur culture au point que, sous ce rapport, nous n'ayons plus à porter envie à nos voisins; mais ce serait là une œuvre ardue et assez longue pour ne pouvoir être comprise entre les limites forcément étroites d'un Compte rendu annuel. D'ail- leurs les éléments de ce travail considérable sont consignés avec les développements convenables dans deux ordres de documents qui occupent une place importante dans notre Journal, et dont les uns présentent le tableau détaillé de toutes les Expositions tenues jusqu'à ce jour par notre Société, tandis que les autres in- diquent et classent méthodiquement les écijts de tout ordre qui eut fourni la matière des vingt-cinq volumes dont se compose a îluellement la collection de cette publication. Je crois donc de- voir me borner ici à considérer un seul côté de cet historique DBS TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN I&T9. 21 complexe, et à rappeler quel a été le point de départ de notre Sociéié, quant à sa composition, pour le comparer à l'état dans lequel elle se trouve en ce moment et pour rechercher les consé- quences qui peuvent découler de cette comparaison. Les relevés consignés dans le premier volume du Journal qui indiquent le nombre des Membres de toutes les catégories dont étaient composées les deux Sociétés d'Horticulture existant à Paris, à la date du T' janvier 1835, ne distinguent malheureuse- ment pas ceux qui appartenaient à l'une et à l'autre; ils uous apprennent seulement que la Société d'Horticulture de Paris, dont les fondateurs avaient tenu leur première réunion le \ 1 juin Î827, n'était plus représentée, à la fin de 1854, que par43desMembrt8 qu'elle avait reçus jusqu'à la fin de l'année 1840. — C'est en 1841 que fut fondée la seconde Société à laquelle, après diverses appellations successives, resta définitivement le nom de Société nationale d'Horticulture de la Seine et, à partir de cette date, les listes des nouvelles admissions prononcées chaque année confon- dent en une seule série celles qui appartenaient à l'une et à l'autre des deux Sociétés horticoles parisiennes. Ce document nous laisse donc ignorer quels éléments de force et de richesse chacune d'elles vint apporter à l'association issue de leur fusion ; nous sa- vons cependant que la plus jeune des deux avait rapidement dé- passé son aînée, et que c'est elle qui contribua le plus puissam- ment à étendre la première liste commune. Quoi qu'il en soit à cet égard, dès le premier jour de son exis- tence, le l®"" janvier 1855, la Société fusionnée ne comptait pas moins de M 45 Membres titulaires, 168 Dames patronnesses, 30 Membres honoraires et 70 Membres correspondants. Elle entrait ainsi dans la carrière avec la somme considérable de connaissances, d'activité, de ressources en tout genre que créait pour elle le nombre, alors sans précédent parmi nos associations libres, de 1413 collaborateurs. Mais tout élevé qu'il fût, ce nombre ne fut qu'un simple point de départ qui bientôt fut laissé fortement en arrière. En effet, dès les premiers instants de son existence, la Société fusionnée arrêta le plan d'un Exposition horticole univer- selle, dont la durée devait égaler celle de la belle saison. Ce projet hardi fut mis à exécution avec un plein succès * sur une i% COMPTE RENDU vaste portion des Champs-Elysées alors encore non convertis en un parc permanent, en face du Palais de l'Industrie qui abritait, cette même année, une Exposition industrielle, elle créa un grand et beau jardin pourvu de serres et abris de toute sorte, dans lequel les produits les plus variés de l'horticulture, apportés par 555 exposants, se succédèrent sans interruption pendant cinq mois, et où l'on ne compta pas moins de Sot) 000 entrées payées. L'attrait que ne pouvait manquer d'exercer un pareil but de pro- menade en même temps que d'iostruction, peut-être aussi le fait même de la formation d'une Société rajeunie, amenèrent sans retard une énorme extension des cadres sociaux, et le nombre des Membres titulaires ainsi que des Dames patronnesses qui vin- rent y figurer, pour la première fois, dans le cours de l'année 1855, s'éleva au chiffre inespéré de 594. C'était donc avec les ressources importantes qui résultaient pour elle des cotisations payées par un peu plus de 2000 Membres que la Société devait aborder l'année 1856; et cependant la liste gé- nérale publiée cette même année ne donne à cet égard qu'un chiffre notablement inférieur, puisqu'il n'est que de 1750. C'est que, l'Exposition terminée, beaucoup de personnes qui n'avaient vu dans leur admission comme Membres de la Société qu'un moyen économique de jouir, pendant éinq mois entiers, d'une charmante promenade fréquentée surtout par le monde élégant, s'étaient empressées de se retirer aussitôt que cette promenade leur avait manqué; c'est, en outre, que dès cet instant, commen- çait à s'exercer cette versatiliié de goiits et d'humeur qu'on repro- che, non sans motifs peut-être, à notre nation el dont les ( ffels sont tels que, dès 1857, elle ne comptait plus que 1719 Membres payant la cotisation et qu'aujourd'hui même, après avoir admis, en mo- yenne, de 150 à 200 nouveaux Membres par année, de 18c9 jusqu'à ce jour, elle se trouve à fort peu près au niveau qu'elle avait atteint à cette date éloignée. Si nous consultons en effet la dernière liste générale qui ait été publiée et qui se rapporte au commencement de l'année 1878, nous y relèverons les noms de «568 Membres titulaires et de 73 Dames patronnesses, d'où nous voyons que le nombre des cotisations qui constituent la partie fondamentale du bulget de notre association était de 16i1 au DE5 TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. 23 commencement de l'annéri 1878. Ce chiffre est saus doute consi- dérable, mais de combien ne serait-il pas dépassé si une foule d'amateurs et de jardiniers, qui portent néanmoins un vif intérêt aux choses de l'horticulture, n'avaient fait de leur admission parmi nous l'objet d'un simple caprice fugitif? Il serait cependant inexact d'attribuer à un seul motif le ré- sultat assez étrange que je viens de constater, car il est en réalité Tefiet de causes diverses, dont quelques-unes méritent d'être si- gnalées. El d'abord, après dix années d'intervalle, notre Société ressent encore le contre-coup de nos désastres de 1870-1871. A cette époque, de lamentable mémoire, la crainte pour le présent, la dé- fiance pour l'avenir étaient devenues presque générales. Dans cette disposition des esprits^ ce n'était pas seulement pour la prospérité de hotre association, mais pour son existence. même qu'il y avait lieu de s'alarmer. Aussi nos pertes furent-elles alors effrayantes, et si beaucoup ont été plus tard réparées, beaucoup aussi sont restées définitives. Une autre cause de pertes annuelles tient à l'instabilité de la position qu'occupent un grand nombre de nos collègues praticiens. Au moment où ils abordent une position dans laquelle ils peuvent espérer que leur avenir est désormais assuré, leur amour de l'art éminemment utile qu'ils professent, leur vif désir d'ajouter à leur instruction et de concourir à l'œuvre commune les amènent en général à nous -, mais combien de fo'.s les voit-on nous retirer bientôt leur utile concours sous l'empire d'un changement fâcheux de circonstances auquel ils n'ont pu échapper! Il n'est pas jusqu'à noire règlement social qui, surtout dès cette année, ne vienne mettre un sérieux obstacle à l'accrois- sement numérique de notre association. En effet, le second para- graphe de l'article 4 porte que « tout Membre titulaire, qui a fait » partie de la Société pendant vingt-cinq années consécutives, » devient de droit Membre honoraire, sur sa demande écrite et a adressée à M. le Président ». D'un autre côté, l'article 3 des statuts affranchit les Membres honoraires du paiement de notre modeste cotisation sociale. La Société centrale d'Horticulture comptant aujourd'hui 25 années révolues d'existence, les Membres qui lui ont appartenu dès l'époque de la fusion, et ils sont ea 24 COMPTE RENDD grand nombre, ont tous droit à devenir honoraires et leur pas- sage parfaitement légitime à l'honorariat anéantit immédiatement pour notre caisse une partie importante de ses ressources. Déjà 20 d'entre eux ont usé de ce droit, en 1879, et il est certain que ceux qui suivront leur exemple seront, dès cet instant, de plus en plus nombreux, d'année en année. Heureusement quelquep-uns de nos collègues, inspirés par un dévouement sans bornes à notre Société, ont eu la généreuse pensée de marquer leur passage à l'honorariat par le don d'une rente perpétuelle équivalente au taux de la cotisation dont ils n'étaient plus débiteurs dès cet ins- tant; puisse leur noble exemple trouver de nombreux imitateurs! Enfin, Messieur.', comme toutes les réunions humaines, notre So- ciété est sans cesse en butte aux coupsde la mori ,et son étendue même explique les nombreuses et cruelles lacunes qu'elle voit, chaque année, se former ajnsi dans ses rangs. L'année qui vient de'linir ne lui a pas été moins funeste que la plupart de celles qui l'avaient précédée, et trente-sept de ses Membres lui ont été ravis dans ce .:ourt esp? ce de temps. Le Joirnul a déjà signalé ces trop nom- breuses pertes et il conserve l'expression des vifs regrets qu'elles nous causent à tous ; mais il est juste qu'elles soient encore rap- pelées dais ce Compte rendu où doit rester la trace de tout ce qui a marqué, en mal comme en bien, le cours de Tannée à laquelle il se rapporte. La liste des collègues qui ont été enlevés à notre affection, pen- dant Tannée \ 879, comprend deux Dames patronnesses. Mesdames Bartholoni, Edmond-Hubert; un Membre honoraire, M. Baltet, ^ père, de Troyes, arboriculteur justement renommé, dont le nom a conservé tout son éclat en passant à ses fils ; et les trente-quatre Membres titulaires dont voici les noms : MM. Armet de l'Isle, con- seiller à la Cour d'^pp^l; Armet de l'Isle, manufacturier ; comt»; A'exandre Bianicki ; Boucicaut (Aristide), chef de l'une des plus irri portantes maisons de commerce de Paris, que son goût pour l'horticulture avait amené à faire établir des cultures d'une grande importance sur sa propriété de Chamarande; Chaperon (Paul- Romain) ; comte de Clocheville; Corriol, chimiste instruit, con- verti à Tari hoiticole vers la fin de sa carrière et dont M. Michelin nous a retracé dernièrement la vie trèi-bien remplie ; Dorvault, à DES TRAVAUX DE LA S3CIÉTÉ, EN 18J9. 23 qui a été confiée, pendant une longue série d'années, la direction de la pharmacie centrale, à Paris ; Drappier ; Ducelj grand induâ- triel bien connu; DufFour (Ednaond), amateur distingué d'horticul- ture, à Beziers; Dupont (Achille); Fontaine (Jean-Pierre); Fournier (Eug<^.ne-Charles), jardinier de talent, qui avait dirigé ptndaat longtemps les importantes cultures du château de Roquencourt, près Versailles; Gervais (Antoine), à qui ses appareils de chaufF^ge pour serres avaient valu une grande et légitime réputation; Gil- lion ; Grisel (Pierre) ; Guenot (Auguste-Benjamin), qui avait rem- pli, pendant plusieurs années, avec autant de zèle que de compé- tence, les fonctions de Secrétaire de la Société ; Houssart (Jean-Baptiste), jardinier; Jolly (Prosper) ; Jouin (Léopold), de Juvisy; Laisné, qui pendant longtemps avait été placé comme Président à la îêlede la Société d'Horticulture d'Avranches; Lsjol- lioi (Frédéric), amateur zélé d'arboriculture; Lécuyer &îné, pro- priétaire; Le Collin (Nicolas), jardinier-chef au palais de Gora- piègne; comte Le Bourgeois du Cherray ; Levillain (Eugène); Mory père; Pellier (Alf.), grand industriel, qu', en fondant par tes- tament un prix à perpétuité, pour le perfectionnement des Pen- tstemon^ a donné une preuve non équivoque de son amour pour \es belles plantes ; duc de Périgord; Poisson (Loui£-3Iarie) ; Rouillot (J.-P. Edouard) ; Mme Sleiner-Pfersdorff, veuve d'un bort culteur qui a obtenu de nombreux succès dans nos Expositions, grâce à ses magnifiques collections de plantes grasses; Vuitry,père, qui, à la date île plusieurs années, a consigné dans plusieurs articles instructifs insérés au Journal les résultats de ses observations, notamment sur les Pommes de terre. Vous le voyez, Messieurs, nos pertes, en 1879, ont été aussi nom- breuses que cruelles ; pour en afTaiblir l'eflfetil aurait fallu que de nombreu ses admissions fussent prononcées pendant le rnèmeespace de temps; mais, sous ce rapport, l'année qui vient de finir n'a été que médiocrement satisfaisante, et le nombre des amateurs ou horticulteurs qui sont venus nous apporter leur précieux concours n'a.étéque de cent cinq, inférieur par conséquent à la moyenne des vicg!; dernières années qu'un calcul fort simple élève à envi- ron cent trente. Espérons que ce sera là un fait isolé, propre à une année qui a été funeste à toutes les branches de la culture, et que 26 COMPTE RENDU nous verrons bientôt l'afflaence de nouveaux collègues redevenir au moins égale à ce qu'elle a été dans presque toutes les années an- térieures. Toutefois ne nous berçons pas de trop riantes illusions, à cet égard ; la marche actuelle de l'horticulture ne semble pas très-favorable à l'existence d'une grande Société centrale, assez nombreuse pour devoir être regardée comme représentant bien réellement l'art horticole en France, possédant par cela même des ressources suffisantes pour être à même d'entreprendre sans diffi- culté toutes les œuvres qui doivent servir au progrès de cet art. Pour toutes les entreprises humaines, l'union fait la force ; on dirait qu'aujourd'hui , au contraire , l'horiiculture française cherche la sienne dans une division poussée presque à ses limites, tant ceux qui l'aiment ou qui s'y adonnent s'empressent d'en fractionner de plus en plus les élément'-, les ressources et par suite les moyens d'action. A cet égard, il est un terme que la piudence conseille de ne pas ciépisser, et on peut craindre qu'il ne l'ait été déjà, dans quelques circonstances. Travaux de la Société. — Les travauxdela Société centrale d'Hor- ticulture ont repris, peudantl'année 1 879, leur généralité à laquelle l'Exposition universelle avait apporté, en IS78, une importante restriction; leur ensemble a dès lors compris une partie extérieure et une partie intérieure. La première a consisté en une grande Exposition générale des produits de THoriiculture et des Industries annexes; l^a dernière a embrassé l'ensemble des travaux accomplis par la Société dans ses séances bi-hebdomadaires, par les Comités dans leurs réunions réglementaires, par les Commissions chargées de missions spéciales, enfin la publication du Jnwmal. Exposition de 1879. — L'Exposition de 1879 a eu lieu, comme la plupart de celles qui Tont |5récédée, dans la nef du Palais de l'Industrie. On avait par avance conçu louchant sa réussite quel- ques craintes basées sur l'épuisement que la grande exhibition de 1878 pouvait avoir causé à diverses cultures; mais, giàce à l'acti- vité infatigable de nos horticulteurs et aux richesses de tout genre réunies dans leurs établissements, ces craintes ne se sont nulle- ment réalisées, et la Société centrale a pu enregistrer un nouveau succès. Je n'ai pas à revenir ici sur cette grande et brillante ma- nifestation de l'Horticulture française, le Compte rendu circon- DES TRAYACX DE L\ SOCIÉTÉ, EN 4879- 27 stancié en ayant été à(^jà j^résenté, par M. P. Dachartre pour la partie horticole {Journ., p. 4i0-469), par M. Hanoteau pour la partie industrielle (p. 470-476) ; il mé suffit donc de l'avoir rap- pelée au souvenir de ceux qui en ont admiré la splendeur. Séances de la Société et des Comités. — Le» séances de la So- ciété ont eu lieu avec leur régularité habituelle, les second et qua- trième jeudis de chaque mois. Les procès-verbaux imprimés dans le Journal en ont donné un tableau filèle; par là ceux de nos col- lègues à qui leur éloignement de Paris ne permet pas de s'y rendre ont pu reconnaître le nombre et la variété des objets qui y ont été présentés pendant presque toute l'année, l'intérêt des observations que ces objets ont inspirées à MM. les Présidents ou Secrétaires des quatre Comités, enfin l'importance de diverses communications verbales qui y ont été faites et de quelques discussions destinées à élucider divers points du domaine horticole. Quant aux Comités, ils ont procédé avec autant d'attention que de compétence à l'examen des objets de toute sorte dont les séances publiques avaient amené le dépôt sur le bureau ; ils se sont même livrés, dans certains cas, à l'étude de questions qui rentraient dans leur spécialité. Les résultats de tous ces travaux vous ont été ex- posés dans quatre Comptes rendus rédigés, conformément aux prescriptions du Règlement, par MM. les Secrétaires de ces Go- mités, c'est-à-dire par M. Siroy pour la culture potagère (p. 1 13), par M. Michelin pour l'arboriculture, (p. 181), par M. E. Delà- marre pour la Floriculture (p. 266), par M. Borel pour les arts et industries horticoles (p. .'^07); ce dernier avait réuni dans le sien les années 1877 et 1878. Ccmmissions. — De nombreuses Commissions ont été chargées, pendant l'année 1879, de porttr un jugement motivé sur dés ou- vrages dont il avait été fait hommage à la Société, sur des cul- tures de genres fort divers, sur des outils ou des appareils destinés à des usages horticoles. La plupart d'entre elles vous ont exposé les résultats de l'examen auquel elles se sont livrées dans des Rap- ports dont vous avez entendu la lecture avec intérêt et qui ont fourni l'un des éléments les plus importants de notre publication mensuelle. La plupart y ont déjà trouvé place; deux seulement sont encore manuscrits et ne tarderont oas à être mis sous vos 2i COMPTE RENDU yeux. L'énumération de ces intéressants documents, au nombre de 28, va trouver sa place dans le relevé détaillé des nombreux articles que réunit le dernier volume du Journal. Journal. — Depuis l'année 1 855, date de sa création, le Journal de la Société centrale d'Horticulture de France a donné 25 vo- lumes in-8° qui forment deux séries de douze chacune, et dont le dernier, publié eu 1879, commence une 3^ série. Celui-ci, par suite de l'abondance des matières qui devaient y trouver place, a subi un agrandissement notable de son cadre habituel, et ne com- prend pas moins de 8.8 pegei, ou oO feuilles et demie. A ce su- jet, il n'est peut-être pas hors de propos de rappeler que, selon l'article 40 du Règlement, le Recueil de la Société « comprend ordinairement de 32 à 64 pages, » par cahier mensuel. Aussi les ' volumes qui en ont é(é publiés dans les années qui ont suivi la fusion étaient-ils loin de l'étendue que l'usage, surtout l'abon- dance des natériaux admis à l'impression par la Commission de Rédaction donnent à ceux qui paraissent maintenant. La division des matières est restée, celte année, telle que l'expé- rience l'a lait admettre depuis une longue série d'années. Elle amène, dans chaque cahier mensuel, deux parties distinctes : Tune comprend les procès-verbaux des séances, leurs appendices nécessaires (Listes des nominations et Bulletin bibliographique bi-mensuel) et les écrits de toute sorte qui émanent des Membres de la Société ou qui lui ont été présentés; l'autre, intitulée ^eywe bibliogra[jhique, se compose d'analyses ou d'extraits de publica- tions l'iançaises ou étrangères. Celle-ci, étant nécessairement suboi donnée à la première, ne forme que le compléiemenl de chaque cahier; aussi son étendue est-elle toujours en raison in- verse de celle de la première. En 1819, les écrits dus à des Mero- bes de la Société ayant été nombreux et importants, la Revue bi- bliographique est restée par cela même très réduite; néanmoins elle a pu faire conn ître aux lecteurs du Jowmal un assez grand nombre de plantes récemment introduites en Europe dont la des- cription et le plus souvent une figure venaient de paraître dans des recueils étrangers, principalement anglais ou allemands. Les articles publiés dans le volume pour 1879 du Journal de la Société centrale d'Horticulture de France se rapportent comme DES TRAVAUX DE LA. SOCIÉTÉ, EN 1879. 21^ toujours aux quatre catégories suivantes : hL'îttres; 2o Notes et mémoires , c'esl-à-dire écrits originaux ; 3° Rapports ; 4° Commîtes rendus d'Expositions. 1» Lettres. — Trois seulement, parmi toutes celles que le Se- crétariat a reçues pendant l'année 1879, ont été jugées par la Commission de Rédaction dignes d'être publiées en entier dans le Journal ; les autres ont été en général analysées ou repro- duites par extrait dans les procèi-verbaux des séances. Les trois qui ont été publiées en entier traitent de sujets d'un grand intérêt horticole. Dans l'une (p. 5M), notre collègue, M. Ed. André, le rédacteur bien connu de l'Illustration horticole, décii», selon les indications que lui a fournies un amaîeur distingué, M. le comte du Bjysson, la marche à suivre dans la préparation du sulfure de calcium, dont la solution est appelée vulgairement Eau de Gri tuyaux, DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. 33 dans les Ihermosiphons des serres, a été traitée en détail par M. Cil. Joly qui a joint à son texte plusieurs bonnes figures (p. 39). Cet honorable collègue ayant rappelé que le cuivre est meilleur conducteur de la chaleur que la fonte, s'éîant prononcé ensuite en faveur de ce métal pour les appareils de luxe, en faveur de la fonte pour les grandes installations, et ayant conseillé, en outre, l'essai du z"nc comme devant être beaucoup plus économique, deux de nos plfs habiles constructeurs d'appareils de chauffige, M. de Yandeuvre et P. Lebœuf se sont élevés (p. 305) contre ces assertions. Selon ces deux auteur?, la fonte l'emporte sur le cuivre pour la conductibilité ; les tuyaux à ailettes, auxquels M. Gh. Joly attribuait des avantages, n'offriraient guère que des incoûvénienis; enfin le zinc ne pourrait être employé, son extrême dilatabilité devant rendre sujets à d'incessantes réparations les tuyaux dont il fournirait la matière. Il n'est pas inutile de rappeler que, dans une lettre citée plus haut, M. Pynaert reconnaîi, au contraire, des avantages marqués aux tuyaux de zinc dont il fait lui-même usage et qui, dit-il, sont appliqués à beaucoup de tliermosiphons, en Belgique. L'histoire naturelle appliq^jéa à l'horticulture a fourni la ma- tière de plusieurs articles publiés dans notre Journal, pendant l'année qui vient de finir. M. le docteur Girard (Miurice), qui veut bien mettre au service de notre Société s\ profonde connais- sance de l'entomologie, nous a donné successivement quatre notes instruc'ives qui ont trouvé place dans notre publication mensuelle. La prr mière (p. 43) est relative à la Phalène hérissée {Biston hir- tarius L,), papillon de nuit, dont la présence en grand nombre sur des Poiriers avait beaucoup efiiayé notre collègue M. Gau- thier (R.-R), et qui cependant n'est que rarement nuisible; la seconde (p. 95) fait connaître les Bruches, pet'.ts Charançons qui vivent dans les graines des Légumineuses, et met les cultivateurs en garde contre l'arrivée probable de la Bruche du Haricot [Bruchuf obtectus Say) inconnue jusqu'à ce jour dans nos département» septentrionaux, mais qui existe déjà dans les Pyrené^is-Orientale? et qui, en outre, a été trouvée dan> des Haricots exposés en 1878, au Champ de Mars, par le Venezuela et par la République argen- ti'ue; la troisième, qui est succincte (p. 171), renferme la 3 34 COMPTE RENDU détermination d'un Kermès trouvé sur des Orange?, qui vit sur les^ Orangers de la Provence et de l'Algérie, mais non sur ceux qui sont cultivés en orangerie, dans le centre et le nord de la France; enfin par la quatrième (p. 696) M. Girard (Maur.) a montré que des galles envoyées par la Société d'Horticulture de Cholet (Maine-et- Loire) et qui s'étaient formées sur des feuilles de Poiriers, avaient été produites par la piqûre d'un insecte qui ne peut être déterminé sur un renseignement si vague. Les insectes ne sont malheureusement pas les seuls ennemis parasites des plantes de nos jardins; des végétaux cryptogames les attaquent aussi, même plus fréquemment encore et en se dé- veloppant, tantôt à la surface Je leurs organes, tantôt dans la profondeur de leurs tissus, ils en amènent raffaiblisseineuf, trop souvent aussi la mort. Plusieurs de ces parasites végétaux, grâce à leur facilité effrayante de propagation, sont devenus de re- doutables fléaux qu'on est quelquefois parvenu à conjurer, comme dans le cas de l'Oïdium de la Vigne, mais contre nombre desquels le cultivateur est resté désarmé jusqu'à ce jour. Au nombre de ces derniers est un Champignon microscopique {Peronospora ganglii- foi^mis Berk.) qui, en envahissant les Laitues, leur donne la ma- ladie vulgairement désignée sous le nom de Meunier. Les pertes qu'il cause annuellement aux maraîchers parisiens sont considé- rables; aussi y aurait-il très grand intérêt à découvrir une subs- tance ou un procédé qui permît de le détruire. C'est ce à quoi ont tâché de parvenir MM. le docteur Bergeret et Moreau qui nous ont exposé en détail (p. 2 S 8) les résultats des expériences faites par eux dans ce but. Ces résultats sont qu'on peut espérer détruire le Meunier ou tout au moins en atténuer fortement les effets en arrosant les plantes qu'il envahit avec de l'eau additionnée d'un peu de borax ou aiguisée d'acide ezotique. On peut rapporter à la nième catégorie d'articles deux notes de M. P. Ducharlre qui ont été insérées dans le volume du Jour- nal pour 1879; l'une (p. 171) donne la description de fleurs monstrueuses du Safran cultivé dans lesquelles des segments du périanlhe ont pris la forme et la couleur des branches stigmati- fères du style; ces Safrans à fleur monstrueuse ont pris nais- sance dans les cultures de notre collègue, M. Paul Chappellier DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN l879. 35 qui, les voyant se conserver depuis quelques générations, espère arrivera la création d'une race devant donner un produit double de celui qu'on obtient du Safran à fleur normale; l'autre (p. 568) résume une série d'observations faites sur des Marronniers d'Inde à développement hâtif, desquelles l'auteur croit pouvoir tirer des conclusions générales quant à la stérilité plus ou moins complète de ces arbres et aux différentes sortes de hàtiveté qu'on observe chez les végétaux. Enfin on peut établir une dernière catégorie pour les articles originaux qui se rapportent à l'horticulture considérée en général et dans son ensemble; elle ne comprend, dans le dernier volume du Journal, qu'une note dans laquelle (p. 535) une comparaison établie entre la marche suivie dans les Expositions étrangères et celle qui est généralement adoptée en France conduit M. Ch. Joly à proposer, dans notre manière de procéder, à cet égard, quelques modifications dont il espère des avantages marqués. Rapports. — Les Rapports qui ont été présentés à la Société centrale d'Horticulture de France et qui ont paru ensuite dans son Journal, pendant le cours de l'année 1879, sont très-nom- breux et prouvent de la manière la plus nette que pour elle la nomination de Commissions spéciales amène toujours le résultat désiré et n'est pas, comme pour beaucoup de Sociétés savantes, une simple apparence de satisfaction donnée à des demandes presque importunes. Comme toujours, ils oni eu pour objet, les uns des ouvrages, la plupart des cultures, d'autres enfiu des créations, des appareils ou des procédés rentrant dans le domaine de l'horticulture. Pour des motifs de convenance et de bonne confraternité, ces Rapports sont tous laudatifs et même la plupart concluent au renvoi à la Commission des Récompenses ; il est d'usage, en efi"et, que MM. les Rapporteurs gardent absolument le silence quand leur opinion, si elle était exprimée, ne pourrait se formuler que par des critiques ou par une complète désappro- bation. Les ouvrages qui, en -1879, ont été l'objet de Rapports spé- ciaux sollicités par les auteurs, étaient les uns imprimés, les autres manuscrits. Les premiers sont : /e.« Études historiques sur V adminit ration de V Agriculture en France, par M. Mauguin, qui 36 COMPTE RENDU ont été considérées (p. 187) dans leur portion relative à rhorti- culture ; le beau livre de M. Ed. André qui a pour titre : VArt des jardins (p. 328); les 5^ et 6' volumes du Dictionnaire de Pomo- logie, dont la publication commencée par André Leroy a été poursuivie et terminée par M. Donneserre de Saint-Denis (d. 385); le Cours pratique d Arboricultm^e fruitière publié à Rennes et spécialement pour la Brelagine par le frère Henri (p. 3^5). Les R^ppo^teurs qui nous les ont fait connaître sont MM. Chandèze, Gh. Joly, Buchetet et Michelin. Quant aux derniers, ils consis- tent en un bel album de plantes spontanées peintes d'après na- ture par M™e Garnier, sur lequel un Rapporta été fait (p. 333)' par M. P. Djchartre, et un grand mémoire de M. Jankow ki sur le Jirlin pomologique du gouvernement russe, à Varsovie, qui a été mélhodiquement analysé et lavorablement apprécié par M. Ch. Chevallier (p. 338). Il serait peu facile d'établir un cldssement rigoureux entre les cultures très diverses qui ont été, cett '. année, l'objet de Rapports spéciaux; on peut cependant rattacher : <° à la Culture potagère, un Rapport rédigé par M. Anould-Biltard, au nom de la Com- mission qui a été chargée d'étudier le? variétés aujourd'hui cul- tivées de Pommes de terre et d'en régulariser, autant que pos- sible, la classification ainsi que la synonymie (p. 132, 210); 2° à l'Arboriculture, le Rapport de M. Cottin (Alfc), sur la Figue dite Barbillonne que cultive et piopage M. Dp.fresne, d'Argenteïiil (p. 428); celui de M.Michelin (p. 403) sur un clos de Poiriers situé à Ecancourt, dont la conduite ei la culture sontconfiées à M.Sinun (Jacques) ; et celui du môme Membre sur les grands éîablisse- ments horticoles de M. Jacquemet-Bonnefoni, à Annonay (p. 713, 775); enfin ceux de M. Templier, qui se complètent l'un l'autre, touchant les cultures fruitières de M. Berlaut, à Rosny (p. rj9S) ; 3° à la culture d'agrément, l'important Rapport de M. le D' Elug. Fournji-r sur les Bégonias obtenus de semis p:ir M. A. Malet (d. 497, 275); celui de M. Verdier (Eug.) sur l'abondante fiorai;on des Rosiers à lo'iguris branches éialées, dans lo jardin de M. Cauthier (R.-R.) (p. 5'io); celui de M. Lesueur (Victor) sur les beaux Gloxinias de RI. Duval (Léon), à Versailles, 4° aux arts et industries horticoles, les deux Rapports de M. Boureiie *ur les serres construites par M. Dormois, dans le jardin de la DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 187^. -37 nouvelle École de pharmacie (p. 344), et sur les appareils de chauffage que M. Letœuf a établis dans ces serres (p. 348); celui de M. Lavialle sur un ihermosiphoa construit par M. de Vandeuvre pour chaufTcr les séries de M, Vallerand, à Asnières (Seine) (p. 599); celui que nous devons encore à M. Lavialle et qui a fait ressortir l'habileté et le goût avec lesquels r:otre col- lègue, M. Péan a opéré une complète trausfcrmation du parc de Robécourt près Ham (p. 708); enfin celui que M. le docteur Girard (Maur.) a rédigé au nom delà Commission dite des Insec- ticides, et qui est à l'avantage de la Poudre foudroyante de M. Ruseau, pour la destruction des Mollusques qui dévastent nos jardiis. Plusieurs des Rapports qui ont été présentés à la Société cen- trale, pendant l'année qui vient de finir, sont le résultat de visites de jardins faites par des Commissions nommée?!, sur la demande expresse des intéressés, dans ce but spécial; c'est ainsi que M. Lepère, fi's, a fait un juste éloge (p. 218) de l'habileté et du soin avec lesquels M. Picot cultive le jardin de M. Bidos, au Raincy; que M. Chatenay a fait ressortir la parfaite compétence que montre M. Venteclaye, propriétaire à Argenteui', en taillant et dirigeant lui-même les aibres fruitiers de son jardin (p. 594); que M. Urbain nous a appris comment, à force d'art, M. Mangin est parvenu à faire, en plein Paris, un lieu de délices de l'hô d qu'habite M""^ De?pommiers,rue Saint-Romain (p. 658);enfinque M. le docteur Eug. Fournier nous a appris et expliqué (p. 6i?j le succès complet avec lequel M. Lesueur (Victor) est parvenu àcrétr un véritable jardin tropical, pendant l'é'é tristement exceptionnel de 1879, en transportant en plein air les plantes qui en hiver, garnissent les serres, dans la belle propriété de W^& la baronne de Rothschild, à Boulogne-sur-Seinp, et en reproduisant aussi bien que possible autour d'elles les conditions qu'elles trouvent dans leur pays natal. J'aurai terminé l'énumération de ces nombreux et intéressants rapports quand j'aurai rappelé que M. Héiincq nous a donné l'his- torique animé du Congrès de Botanique et d'Horticulture qui a été tenuâ Paris, penclant l'Exposition universelle de 1878 (p. 312) et que le volume de 1879 a terminé la publication des Rapports sur l'Exposition universelle en ouvrant ses colonnes (p. 56,M8) 38 COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. à celui de M. Bretoa, organe de la 2® sous-Commission du Comité des Arts et Industries, l'abondance des matières à insérer au Journal n'ayant pas permis de le faire paraître avant la fia de l'année 1878. Comptes rendus d'Expositions. — Les relations cordiales qui existen entre la Sociélé centrale et ses sœurs des départenif-nts l'amèQenlàse faire représenter par des déléguésaux Expositions or- ganisées par celles-ci, toutes les fois qu'elles lui en expriment le désir. En rendant ensuite un compte détaillé de ces Expositions, nos délégués font profiter ces Sociétés de la vaste publicité qui résulfe du tirage considérable de notre /oMrna/ ; la publication de ces Comptes rendus tait, dans une certaine mesure, de notre re- cueil mensuel un organe commun à la grande famille lioiticole frarçaise. Cette année, le nombre de ceux qui ont été ainsi li- vrés à la publicité a été de <4, abstraction faite de ceux aux- quels a donné lieu la tenue de nctre propre Exposition et de celle qui a eu lieu à Tournai (Belgique), et qui nous a été dépeinte par M. Hélye fp. 726) et par Cb. Joly (p. 609). Les grandes assises horticoles dont ils tracent le tableau fidèle ont été tenues à Alen- çon, à Brie-Comte-Robert et Grisy-Suisnes,à Épernay, à la Feité- sous-Jouarre, à Lyon, à Nancy, à Nantes, à Nogent-sur-Seine, à Poitiers, à Pontoise, à Reims et à Troyes ; nous en devons la description à M. le docteur Boisduval (p, oi9); à M. Verdier (Eug.) (p. 603) ; à M. Delavallée (p. 408) ; à M. Bergman (Fréd.) (p. 673) ; à M. B. Veriot (p. <34 pour 1878, p. 728 pour 1879) ; à M. Ch. Joly (p. 666) ; à M. Hemy, père (p. 4H) ; à M. Cappe (p. 612) ; à M. Gougibus (p. 661) ; à M. Cottin (p. 720) ; à M. Carrière (E. A.) (p. 669) ; à M. Cottin (p. 787). Eu somme, toute rapide qu'elle ait été torcément, l'énuméra- tion qui précède prouve que l'activité déployée par la Société cen- trale d'Horticulture de France, pendant l'année 1879, a été fruc- teuse pour toutes les branches de l'art horticole, et que le volume qui réunit les fruits de cette activité est au moins aussi bien rem- pli que ceux qui l'ont précédé de matériaux choisis avec une im- partiale sollicitude par la Commission de Rédaction. Ce fait, dont nous avons tout lieu de nous féliciter, est de bon augure pour la série nouvelle qu'inaugure ce volume. PaOCÊS-VERBAUX, — fÉANCE DU 8 JANVIER 1880. 39 PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 8 JANVIER 1880. Présidence de M. Uard^r. La séance est ouverte à deux heures. Les Membres qui y assistent sont au nombre de 169. Le procès -verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire-général Duvivier donne lecture de la lettre sui- vante qui lui a été adressée de Cannes (Alpes-Maritimes) par M. Âlph. Lavallée, Président de la Société. a Retenu à Cannes par l'état de santé de l'un de mes enfants, » j'aurai le très vif regret de ne pas assister à notre prochaine » séance. J'avais un grand désir de remercier mes collègues du » précieux témoignage de sympathie et d'estime qu'ils ont bien » voulu me donner en me plaçant à la tète de notre Société. Veuil- » lez donc vous charger d'être l'interprèie de mes regrets et de ma profonde gratitude. — La Société, mon cher Secrétaire-gé- » néral, en vous appelant aux importantes fonctions qu'elle vous » a confiées, a bien compris quel zèle et quel dévouement vous .) apporteriez à les remplir. Permettez-moi de vous dire que je » m'appliudis de eon choix et que je suis sûr de pouvoir compter » absolument sur vous, comme sur les membres de notre bureau » pour maintenir et élever l'importance de notre Société, et coû- » tribuer à son rapide développement. Assurés des bons conseils de » notre excellent premier Vice-Président, M. Bardy, et de la ges- » tion aussi intelligente que dévouée de nos dignes Trésoriers, » certains de la bonne harmonie de tous, ne devons-nous pas es- )•> pérer un nouvel élan qui assurera une nouvelle grandeur à la » Société centrale de France ? C'est le but vers lequel doivent ten- » dre tous nos efforts. » La Commission de Rédaclion déclare laisser aux auteurs des articles publiés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Avis de la Commission de Rédaclion.) 40 PROCÈS-VERBAUX, M. le Secrétaire-général entretient la Compagnie de la visite qui a été faite p )r le Bureau, à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, à l'occabion du jour de l'an. M. le Ministre a rfçu les représentants de la Société centrale d'Horticulture de France, en leur exprimant autant de bienveillance que de sympathie pour notre nsbociaiion. Il a bien voulu les assurer de son appui dans lescircoDsiances cù il pourrait être nécessaire. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission de six nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et contre lesquels il ne s'est pas élevé d'opposition. >— Il annonce ensuite que le Conseil d'Administra- tion, dans sa. séance de ce jour, a admis à l'honorariat, sur leur demande écrite, conformément à l'article 4 du Règlement, les cinq Membres suivants qui appartiennent à la Société depuis vingt- cinq années révolues: MM. Bigot (J.), rue Gambon, 27, à Paris ; IzHmberf, boulevard Picpus, 87, à Paris; Lechevalier (L.), rue de Lauriston, 105, à Paris ; Vavin (Eug ), boulevard Bineau, 52, à Neuilly (Seine) ; Vtrdier (Charles), horticulteur, rue Baudricourt, 28, à Paris. Il annonce enfin à la Société qu'elle vient de perdre cinq de ses Membres par le décès de MM. le comte de Cardaillac, Bourgeois, propriétaire au Perray près de Rambouillet, de Montalivet,Sédilloa (Napoléon-Adolphe), et Tavernier. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1''. Par M. Vilette, jardinier au château de Polangis, près Joinville-le-Pont (Saine), une botte d'Asperges foi cées, produites par des pieds de trois ans, et une botie de racines de W'tloof ou. Chicorée belge. — Les Asperges de M. Vilette ont été forcées au fu- mier, d'après le procédé habituellement employé par les jardi- niers parisiens; elles sont très belles, pour la saison, mais blan- ches par suite du défaut de soleil. — Une prime de 2® classe est démandée pour ce jardinier, par le Comité de Culture potagère et accordée par la Compagnie. 2». Par M. Curé, jardinier-maraîcher, rueLecourbe, à Grenelle- Pdris, une botte d'Aspei^ges venues sur des pieds qui ont été cliauti'és au termosiphon. Elles sont plus belles et plus colorées que celles dont il vient d'être question ; aussi le Comité de Culture SÉANCE DU 8 JANVIER 1880. 41 potagère propcse-t-il d'accorder, pour celte présentation, une prime de \'^ classe. Celte propos-ilion est adoptée, mais M. Cuié renonce à recevoir la récompense dont il a été reconnu digue. fîl. Curé donne des renseignements sur sa culture d'Asperges au Ihermosiphon. Il pense être le premier qui ait fait usage du ihei- raosiphon pour cette culture, et il a tout lieu de se louer de cette importante modification apportée par lui à la méthode universel- lement adoptée. Il demande qu'une Commission soit chargée d'aller examiner cetle modificalioa et d'en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport à la Société. Il dit que les pieds sur lesque's il a re- collé ses Asperges OQt été semés par lui le 15 mars 1877, sur couche. Quand illes a transplanlé^, il l'a fait en motte, et il recom- maude ce mode de transplantation comme le plus avant ageui de tous. Il déclare aussi regarder comme excellente, d'après sa pra- tique, la p'antatioii faite au moisa'aoùt du plant qu'on se pi'opose de forcer; à cette époque de l'année, on fait en toute sûreté le choix des pit;ds qui donneront de beaux produits et par là on n'i^-st pas exposé à cultiver dispendieusen.ent des plantes qui n'ien valent ni la peine, ni les frais. L'an deri.ier, les Asperges qui de- vaient èlve chauffées au fumier en ont été couvertes dès que la gelée a commencé. Les turions ont mis trente-quatre jours à je montrer. Cette année, employant le thermoi^iphon, il a commencé de chauffer le 14 décembre dernier; au bout de qualoize jours, les asperges commençaient de se montrer. La différence entre les effets des deux procédés de chauffage devient ainsi nettement ap- préciable. M. Curé invite ses collègues à aller examiner chez lui sa culture d'Asperges au thermosiphon. M. H .rdy ne croit pas que iM. Curé ait eu le premier l'idée de chauô^îr des Asperges au thermosiphon. Il y a, dit-il, une dizaine d'anr.ées que M. Parent, de Rueil, a imaginé et employé un pro- cé'Jé du même genre. Seulement ce procédé était peu commode et revenait cher. Il espère mieux de la manière dont M. Gui é a coEÇ'i le .^ien. 11 fait observer que, comme rétablissent avec pré- cision les chiffres fournis par M. Curé, le chauffage au fumier, pour la plante dont il s'agit, est plus long et en réalité plus coùieux que celui au thermosiphon. 3° Par M. Chappellier ( Paul), un corps brun foncé ou noir et 42 PROCÈS-VERBAUX. déjà sec, qu'il croit être une Truffe. Cet objet a été trouvé dans le département du Loiret, à la date d'environ deux mois par la personne qui le lui a remis. Cette personne désirerait savoir si c'est réellement une Truffe et, dans ce cas, si cette Trufl'e est de bonne qualité. C'est dans ce but que M. Chappellier ( Paul) met cet objet sous les yeux de ses collègues, leur demandant leur ?.vis. 40 par M. Touchais, jeune, horticulteur, rue de Paris, à Bagneux (Seine), une potée de Muguet de mai {Convallaria maialis L.) en fleurs et feuille. — Celte présentation, qui est faite hors concours, a pour objet de montrer les progrès considéral>!es que ces plantes ont faits depuis le 1 8 décembre dernier. A cette date, les Muguets étaient bien fleuris mais ne portaient que des feuilles naissantes ou même ne portaient pas de feuilles ; au- jourd'hui, au contraire, leurs tiges sont garnies de feuilles larges et bien développées qui les rendent beaucoup plus beaux. Les fleurs elles-mêmes sont sensiblement plus amples, de telle sorte que, sous ces deux Rapports, il y a eu amélioration évidente. — Le Comité de Florioulture remercie M. Touchais de son apport et le félicite du résultat obtenu par lui; rarement, dit-il, on voit, à cette époque, des Mugjets garais de feuilles bien développées. M. le Président de ce Comité rappelle que c'est à la date d'une quinzaine d'années qu'on a commencé dd forcer le Mnguet à Paris. Depuis cette époque encore peu éloignée, celte culture a pris un développement innportant, et aujourd'hui la quantité de fleurs qu'on en obtient ainsi en hiver est réellement énorme. Il est même à remarquer que la saison actuelle, bien qu'étant excep- tionnellement rigoureuse et défavorable à la gérjéralité des cul- tures forcées, n'a pas influé défavorablement sur celle-là non plus que sur celle des Roses forcées et des LiUs blanchis, qui sont aussi abondants et aussi beaux que de coutume. Il faut attri- buer ce résultat remarquable à la bonté des procédés de culture et des appareils de chauffage auxquels recourent aujourd'hui les horticulteurs spécialistes. M. le Président remet les primes accordées. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : SÉANCE bu 8 JANVIER f880. 43 1» La lettre par laquelle M. le Conseiller d'État, Directeur du Cabinet et du •Personnel, au Ministère de l'Agriculture et du Commerce, annonçait que M. le Ministre recevrait M. le Président et MM. les Membres du Bureau de la Société centrale d'Horticul- ture, le mercredi 31 décembre 1879, à 10 heure?. 2^ Une lettre datée du Petit-Quincy près Brunoy ( Seine-et- Oise), et adressée à M. le Président par M. J. Bigot, Membre de la Société. Bien qu'elle ait été écrite le 13 décembre dernier, cette lettre n'a pu être communiquée plus tôt à l.i Société, la der- nière séance ayant été presque complètement consacrée aux élec- tions. — M. Bigot écrit que la plupart des jeunes Frênes qui, sur sa propriété de Quincy, sont plantés dans un sol humide et glai- seux, dirigé en pente vers le nord, à 150 mètres environ de la rivière d'Yerres et au milieu d'un taillis clair, ont été fendus par le froid, à peu près du haut en bas, la fente étant dirigée vers le nord. Ces arbres ont, en général , de 1 2 à 1 8 centimètre? d'épaisseur, à un mètre du sol, et ils étaient bien venants. — M. Bigot ajoute que, le 9 décembre, à 7 heures et demie du matin, un thermomètre à alcool muni d'une planchette en porcelaine, suspendu en plein air et du côté du nord, au tronc d'un arbre, bien que étant abrité de toutes parts, est descendu à — 28' o centig. Le lendemain, à la même heure, il marquait encore — 28* C. En même temps, un thermomètre à mercure avec planchette de porcelaine, étant sus- pendu le long de la fenêtre d'une pièce bien chaufiée, à l'Exposi- tion du Sad, à 6 mètres environ du sol et à l'abri de tout vent, marquait — 23° 5. Des températures semblables ont été observées dans les environs. L'épaisseur de la neige dans cette localité atteignait 45 à 80 cenlim., selon la direction du vent. M. Bigot craint et, ce semble, avec raison, que la plupart des treilles, cor- dons, arbustes, plantes vertes des jerdins ne soient gravement endommagés, sinon môme totalement perdus par l'action de tem- pératures si exceptionnellement rigoureuses, sous le climat des environs de Paris. A propos de cette lettre et sur l'invitation de M. le Président, M. Pissot, consevateur du Bois de Boulogne, communique les ré- sultats des observations qu'il a pu faire jusqu'à ce jour sur les effets des froids exceptionnels de cet hiver. Ces effets, dit-il, sont i 4 PROCÈS-VERBAUX. désastreux et malheureusement ils paraissent s'étendre à tor.te la France. L'administration municipale se préoccupant des moyens de réparer Us pertes qui ont eu lieu dans sf s plantations, àP.'-ris, a fait demander des arbres et arbustes dans les pays qu'on pouvait croire moins frappés, notamment à Angers et p'us au sud. Il lui a é'é répondu que là aussi le désastre avait été immense, et qu'on ne savait encore de quelles ressources on pourrait dispose. Il pense qu'il serait ut:le de nommer une Commission en lui donnant la mission de relever les végétaux ligneux et plus en général d'agré- ment, les arbres fruitiers et les plantes potagèi-es, qui ont soutïért du froid et de constater les difïerents degrés auxquels ils en ont souffert. Ceite proposition étant appuyée, M. le Président en confie la mise à exécution aux différents Comités, dont chacun, dans l'en- quête à faire, s'occupera des faits qui sont de sa compétence. Reprenant sa communication, M. Pissotdit que, dès cet in:- tant, ou peut considérer comme entièrement perdus tous les Lau- riers, les Hyper imm, les Spirées, et, parmi les Conifères, le Sé- quoia giganiea, le Pin maritime et le Pin Pignon, les jU'aucaj-ia, le Taxodium sempervirens, etc. Les Lauriers-amandes [Cerasus Lauro-Cerasvs Lois.) les plus vieux sont gelés. Les jeunes Platanes le sont également et on en a vu de très-vieux, âgés même de deux cents ans, se fendre sous l'action de la gelée. Les Magnolias sont aussi perduF,et il en ejt malheureusement de même pour beaucoup d'autres espèces. Se basant sur un article d'un journal quoti- dien, M. Pissot exprime un vif regret de ce que, comme l'auraient montré les observations de MM. Edm.et Henri Becquerel, la nnige, malgré l'épaisseur de la couche qu'elle formait, n'aurait pas pro- duit, celte année, l'effet d'abri préservateur qu'on lui attribue toujours et n'aurait pas empê:hé la gelée de se faire sentir éner- giquement dans la profondeur du sol. M. P. Duchartre dit que l'auteur de l'article auquel vient de faire allus'on M. Pissot n'a peut-être pas eu sous les yeux les chiffres exacts des températures ob:ervéts dans le sol par MM. Bec- querel, et que dès lors il s'est s'ex8géré,pour ce motif, les craintes que pouvait inspirer la pénétration de la gelée dans le f ol. MM. Bec- querel oi;t observé la température dans un sol abîolument dénudé SÉAACt; DU 8 JANVIER fSSO. 45 de végétation et sablé, à la surface duquel.se trouvait une couche de neige qui mesurait d'abord Om 23 et plus tard Om 19 d'épaisseur. Or, d'après les do.onées que ces savants physiciens ont consignées dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences (cahier du 15 décembre 1879), la température la plus basse qui ait été observée dans ce sol, à 0™ 05 seultment de prof jndeur, non pas après mais avant la chute de la neige, a été de — 3M7. A partir du 3 décembre, jour pendant lequel la neige est tombée en abondance, « malgré l'abaissement graduel de la température de » l'air, qui, d'abord de — 1 1°, le 3 décembre, a dépassé — 20" le -fO * décembre, la température à Qm 05, sous le sol dénudé et couvert » de neige, s'est relevée et a varié de — Oo 8 à — 1" 4. » Ainsi, par des gelées qui ont dépassé — 20°, la température, à la faible pro- fondeur de 0m05, dans un sol sans la moindre végétation et sablé, mais couvert de neige, n'est pas descendue tout à fait à \ degré et ■ demi au-dessous de zéro, il semble que la plupart des végé- taux cultivés à l'air libre n'aient guère à redouter une gelée si peu rigoureuse. Encore faut-il ajouter que, sous le sol ouvert de gazon, avant comme après la chute de la neige, la température mesurée à Om 05 de profondeur, « a été constamment au-dessus » de 0°, » et MM. Becquerel font observer avec pleine raison que » s'il existe sous la neige, à la partie supérieure du sol, des c la gelée. » On conviendra qu'il est rare que ces dernières condi- tions ne soient pas plus ou moins réalisées dans les endroits où exiâtent dt^s plantes cultivées qu'où ne place pas d'habitude dans un sol de remblai couvert d'un sable entièrement nu, comme était celui dans lequel ont été faites les observations de MM. Bâcquerel. M. Margottin fait observer que, si la neige avait été moins pré- servatrice, cette année, que de coutume, cela pourrait tenir à ce que, sous l'aclioa de températures extrêmement basses, elle était sèche et à particules mobiles comme du sable; néanmoins et malgré cet état particulier, elle a certainement produit un effet de préservation appréciable. On verra au moment de la pousse quel aura été oet efifdt. Pour le mornenf, les Rasiers semblent morts, et ce 46 " PROCÈS-VERBADX. qu'il y a de très fâcheux c'est que les Églantiers greffés sont tous gelés, sauf environ 0™ 20 de longueur qui se trouvait sous la neige. M. Groux, fils, croit que tous les Rhododendron sont perdus; il n'en restera guère que les petits pieds jeunes que couvrait la neige. Il confirme ce qui a été dit par M. Pissot quant à différentes espèces de végétaux ligneux; par compensation, il est porté à croire que les arbres fruitiers auront moins souffert qu'on ne le pense généralement, sauf les variétés de Poiriers à Lois tendre, comme la Duchesse, la Louise Bonne, etc. Il signale ce fait que les Pruniers vieux ont souffert plus que les jeunes. M. Hardy dit que, au Potager de Versailles, où le thermomètre est descendu à — 26", les arbres fruitiers paraissent avcir souffert horriblement. Les Groseilliers ont fait seuls exception sous ce rap- port. Des arbres déjà forts ou même vieux sont dans un tel état qu'il est probable que, après les avoir laissés végéter pendant un ou deux ans, on sera forcé de les recéper. Sur les Pêchers, les branches à fruit sont perdues et, quant à la Vigne, même les cultivateurs de Thomery pensent être obligés de la recéper au pied. En somme, le mal est très grand et les conséquences s'en feront sentir pendant quelques années. M. Chatenay, de Vitry, est d'avis que, relativement au» Poi- riers, il n'y a pas encore sujet de s'alarmer outre mesure. A la suite de l'hiver de 1871 , dans lequel la température a été^ pendant peu de tempe, il est vrai, presque aussi rigoureuse que cette année, beaucoup de rameaux de Poiriers, qui étaient noirâtres et qu'on aurait pu croire morts, ont repoussé au printemps. Il a fait subir à ces arbres la taille ordinaire et il a eu ensuite à se féliciter d'avoir agi ainsi. M. Aubrée pense également que les dégâts éprouvés par les Poiriers sont moins grands qu'on ne le dit généralement. M. le Président présente à la Société, pour sa bibliothèque, un ouvrage intitulé : Nouveaux légvmes d'hiver, expériences d'étiole- ment pratiquées en chambre obscure; par MM. A. Pailliecx et D. Bois (gr. in-i8 de 128 pages. Librairie agricole, rue Jacob, 26). Il charge M. Prillieux de faire un Rapport sur cet ouvrage. M. Laizier fait un Rapport verbal sur une brochure qu'il avait été chargé d'examiner et qui a pour titre : Culture industrielle et SÉANCE DU 8 JA.NYIER 1880. 47 hivernale de V Asperge, suivie de la manière d'en faire des conser- ves; par M. P. RoKCERAY (in-8° de 59 pages. Pari?, sans date ; chez Aug. Goin, rue des Écoles, 6^). L'aQteur de ce travail, dit M. Laizier, attribue à l'Asperge cultivée selon la méthode qu'il conseille un rendement tellement considérable qu'il semble diffi- cile d'en admettre la possibilité. Ainsi, avec 2 000 fr. de frais on obtiendrait, selon lui, une récolle d« 10 000 fr. par hectare; ainsi encore, avec un genre de culture tout nouveau qui a été imagiaé par cet auteur, dans une chambre de 1 2 mètres carrés, on ferait entrer la quantité de griffes de trois ans qui est suffisante pour un hectare, c'est-à-dire 18 000 grifïes; or, M. Laizier pense que même mises simplement en tas, ces i8 000 grifies feraient un volume plus grand que la capacité de celte chambre. Dans ces conditions, M. P. Ronceray dit qu'on aurait seulement \ 000 fr. de frais et on récolterait 17 500 fr. de produits ; or, dit M. Laizier, les maraîchers payent, en moyenne, 3 500 fr. les griffes d'Asperges qui leur sont nécessaires pour la plantation d'un hectare de terre. En somme, bien que familiarisé avec la culture ordinaire de l'As- perge, M. Laizier déclare ne pas se charger de juger les modes de culture tout extraordinaires que M. P. Ronceray conseille d'adopter pour cette plante; il est donc d'avis qu'il conviendrait de confier à une Commission l'examen et l'appréciation de ces modes de culture. M. le Secrétaire-général donne connaissance à la Compagnie des nominations qui ont été faites aujourd'hui, conformément aux prescriptions du Règlement, par les quatre Comités et par les Commissions permanentes. Le Comité du Culture potagère a nommé M. Laizier Président, M. Vincent Vice-Président, M. Siroy Secrétaire, M. Pdgeot Vice- Secrétaire, M. Moynet délégué au Conseil d'Administration et M. Paillieux délégué à la Commission de Rédaction. Le Comité d'Arboriculture a élu M. Gh. Chevalier Président, M. Bonnel Vice-Président, M. Michelin Secrétaire, M. Buchetet Vice-Secrétaire, M. Templier Délégué au Conseil d'Administration, et M. Preschez Délégué à la Commission de Rédaction. Dans le Ci>mité de Floriculture ont été choisis comme Président M. Burelle, comme Vice-Président M. Bachoux, comme Secrétaire 48 , PROCÈS-VERBAUX. M. Delamarre, comme Vice-Secrétaire M. Jolibois, coTime Délé- gué au Conseil d'Adrainistiation M. L Toy (ï.), comme Délégué à la C )mmission de Rédaction M. Bâillon. Le Comité des Arts et Industries a choisi pour Président M. Gliiiigny, pour Vice-Président M. Héringer, pour Secrétaire M. Bore), pour Vjce Secrétaire M. Lebœuf, pour Délégué au Con- seil d'Administration M. ^éringer, pour Délégué à la Commis- sion de Réiacîiou M. Hmoteau. La Commission des Galtures expérimentales a nommé M, Ver- dier (Eug.) Président, M. Ponce Secrétaire et M. Jolibois Délégué au C)nsei! d'Administration. La Commission des Secours a désigné comme son Président M. Durand, aîné, et comme sou Secrétaire M. Dumout(H,-R.)qui est en même temps son Délégué au Conseil d'Administration. Enfin M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que le Conseil d'Administration, adoptant les propositions des Comités, a nommé Conservateurs des collections : M. Beurdeley pour la Culture potagère, et pour la Pomologie M. Michelin à qui est adjoint M. Charollois. Il est fait dépôt sur le bureau du Compte rendu des travaux du Comité de Culture potagère, pendant l'année 4879; par M. SiRoY, Secrétaire de ce Cmiité. M. le Sîcrétaire-général annonce une nouvelle présentation; Et la séance est levée à quatre heures. SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 JANVIER 1880(1). Présiukisck de m. Oardy La séance est ouverte à deux heures. Le nombre des Membres qui y assistent est de 150 titulaires et 7 honoraires. (1)iV. jB. Par siute d'une circousunce i arliculière, le Rapport de la Commission de ComptabiUté, sur los comptes de l'exercice iS/O, bien qu'ayant élé lu au Conseil dAdininistralion et approuvé par lui, n'a pas élé communiqué à la Société, dans la 2" séance de janvier, ainsi que l'exige le 3' paragraphe de l'article 50 du règlement. 11 ne pourra doac paraître que dans le prochain cahior ia Journal. (Note de la Commission de Rédaction.) SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. 49 Le procèî-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission d'un nouveau Membre titulaire dont la présentation, faite dans la dernière séance, n'a soulevé aucune opposition. Il annonce ensuite que la Société centrale d'Horticulture vient d'éprouver u»e perte des plus cruelles, qui ne peut que lui causer d'unaniuies regrets. M. le docteur Boisduval vient de mourir, à l'âge de 81 ans, à Ticheville, en Normandie, où il s'était retiré depuis quelques années. Ce regretté collègue, dit !M. le Président, a montré à la Société centrale, peuilant une longue suite d'années, un dévouement sans bornes. Il a été plusieurs fois l'un de ses Vice-Présidents. Il a été aussi, pendant plusieurs années, Prési- dent de la Commission de Réd^iction dans les délibérations de laquelle il apportait, avec une parfaite compétence en matière d'Horticulture, des connaissances aussi variées que profondes qui lui permettaient, dans beaucoup de cas, de corriger des erreurs ou de faire disparaître des incertitudf s. Ea effet, il était à la fois médecin expérimenté, naturaliste instruit et amateur distingué d'horticulture, passionné surtout pour la culture des plantes bul- beuses et des espèces alpines dont il cultivait lui-même une riche collection. Dès l'année 1828, il avait publié, dans la collection des Manuels Roret, une petite Flore française, en trois volumes in-18, qui prouvait qu'il s'était beaucoup occupé de l'étude des plantes spontanées en France ; plus tard il s'est consacré plus spé- cialement à l'entomologie et il a fait paraître à ce sujet plusieurs ouvrages qui lui ontvalu une grande et légitime réputation. Quant aux plantes, il les a toujours aimées, et, s'il n'a plus publié à leur sujet d'ouvrage de longue haleine, il leur a cependant consacré plusieurs articles instructifs qui, pour la pCupart, ont trouvé place dans notre Journal. M. le Président annonce que M, le docteur Girari (Maurice ), qui est lui-même un entomologiste très-dis- tingué, a été prié d'écrire une notice biographique sur notre re- gretté collègue, M. le docteur Boisduval. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" Par M. Paillet (Louis ), horîiculteur-pépiniériste à Chatenay, près Sceaux (Seine), une collection de Pommes de terre qui ne comprend pas moins de ^ 02 variétés nouvelles, encore rares ou reconnues comme très-recommandab'es et d'origine, soit anglaise, 4 50 PaOCÈS-VEUBAUX. soit américaine. Les lub^rcules présentés sont tous plus beaux les uns que les autres, dit M. le Président du Comité de Culture po- tagère qui, selon l'avis de ce Comité, propose d'accorder à M. L. Paillet,pour cette magnifique présentation, une prime de 1 ''^ classe. Mise aux voix par M. le Président, cette proposition est adoptée. M. Paillet ( L, ) dorme à la Compagnie quelques renseignements sur les Pommes de terre qu'il a déposées sur le bureau Depuis quelques années, dit-il, beaucoup de nos Pommes de terre semblant dégénérer et, à peu d'exceptions près, nos cultivateurs paraissent ne passe préoccuper de l'avantage qu'ils trouveraient eux-mênif^s, soit à les régénérer, si cela est possible, soit à en obienir de nou- velles sortes, meilleures que celles quMs cultivent habituellement. En Angleterre, au contraire, et plus encore aux États Unis, plu- sieurs cultivateurs met ent tous leurs soins, depuis quelques années, à des semis de cette précieuse plante alimentaire, ei ils sont ainsi parvenus à en obtenir de nombreuses variétés parmi les- quelles il est démontré que beaucoup se recommandent au plus haut point, soit par la bonne qualité soit par Tabondance de leurs produits. Ainsi, sous ce dernier rapport, il en e^t pour les- quelles le chiffre de la récolte, pendant la saison dernière qui a été des plus (^favorables, a att'^int 30 000 à 34 0)0 kilog. à l'hectare. Dans cette collection sont réunies des variétés pour la grande cul- ture et d'autres pour la petite culture; quelques-unes aussi sont spéciales pour la féculerie ; il en est de bâtiv-is, de demi-bâtives et de tardives. Il en est aussi qui souffrent peu de la maladie ou qui même échappent, assure-t-on, à ses atteintes. M. Paillet ( I,. ) ne veut pas dire que, parmi les variétés de nos cultures il n'en existe pas d'aussi bonnes que la généralité de celles qu'il met sous les yeux de la Compagnie; mais il pense que l'introduction de celles-ci n'en a pas moins une importance considérable. M. Paillet appelle encore l'attention de la Société sur un échan- tillon à" Avoine de Californie qui, dit-il, ne produit pas moins de 100 p. 1 et qui a été nommée, par ce motif. La Prolifique. Le grain d'une bonne Avoine pesant ordinairement 50 ki|,og. à l'hec- tolitre, celui de la variété qu'il présente pèse habituellement 65 kilog. pour la même quantité. 2° Par M. Véniat (H.), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oiîe), divers objets présentés hors concours, savoir : SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. ti quelques fruits du Physalis peruviana ou Capuli du Pérou; un lot de Pe-tsai de Mongolie, variété hâtive et un autre lot de la même plante, variété tardive ; enfin de la poudre de Mélilot bleu {Mel'dotm cœrulea Lamk.). Dans une noie écrite qui est jointe à ces objets il est dit que les graines de Pe-tsai remises à M. H. Véniat pour son semis étaient mélangées et ont donné naissance à des plantes dont les unes ont mûri leurs graines quinza jours plus tôt que les autres; mais la distinction en une variété hâtive et une variété tardive est faite sous toutes réserves. Ces plantes se sont montrées toutes parfaite- ment rustiques; le semis ayant éié fait au mois d'août 1879, «lies ont résisté aux froids exceptionneliement rigoureux que nous avons subis, cette année; néanmoins elles ont pris moins de déve- loppement que l'an dernier. La variété tardive est meilleure que l'autre; mais elle a une végétation un peu moins vigoureuse. — Pour employer le Pe-tsai comme aliment, on en attache les feuilles par petites r-ottes ; on les fait blanchir et ensuite on les accommode au jus, comme des Laitues entières. — Les fruits du Physalis peruviana sont présentés en vue de montrer que cette plante, dont le fruit est bon à manger et peut, en outre, servir à faire des confitures, vient et fructifie bien sous le climat de Paris. — Quant à la poudre de fleurs du Mélilot bleu, elle est présentée comme fournissant le moyen de remplacer le Schabzieger, sorte de fromage fabriqué en Suisse, dans le canton de Claris, qui em- prunte à la même Légumineuse sa qaalitedistinciive.il faut mé- langer cette poudre au beurre frais pour lui donner l'arôme qui distingue le Scliabzieger. M. Véniat prie le Comité de Culture potagère de confier à Tun de ses Membres la mission de faire cet essai. 3° Par M. Va vin, propriétaire à Neuilly (Seine), trois Pommes de terre présentées par lui hors concours et dont il. dit qu'elles se cultivent de la même manière. Bien qie toutes soient fort recom- mandables, celle qu'il regarde comme la meilleure est la variété Champion d'Ecojsequi est, dit-il, une masse de fécule et qai d'ailleurs est moins sujette que les autres à la maladie spéciale. i" Pàv M. Fiqaet (Eugène), jiriinier chez M. Raspail (Emile), à Arcueil (Seine), route de la Place, 15, deux pieds fleuris de Pnmevère de Chine h fleurs sem'-loubles, qu'il a obtenus de semis. 52 PROCÈS-VERBAUX. L'une de ces plantes a la fleur rose glauque, pointée de blanc; l'au- tre a la sieiiue blanche teintée de rose. — Une prime de 2« classe est demandée pour M. Fiiiuet, par le Comité de Floriculture et accor- dée par la Compagnie. M. le Président de ce Comité dit que ces Primevères, Qulre qu'elles sont fort belles, sont très-raroifiées et ne s'emportent point. 5° Par M. Pescheux, entrepreneur de serrurerie, rue de Gre- nelle, 32. ù Paris, un tuteur rayonnant destiné principalement aux Rosiers et aux autres arbustes, ainsi qu'un abri pour les semis qu'il nomme Paragraine. Ce tuteur se compose de plusieurs gros fils de fer fixé> au bout d'une lige commune également eu fer ou bien à une douille en ferdjnlon peut coiffer un tuteur quel- conque et rayonnant tout autour de leur point d'attacLe. Comme la flt;xibililé de ces fils de fer permet de leur donner difiérentes direc- tions et formes, les branches qu'on y attache donnent ainsi à vo- lonté à la cime de l'arbuste la forme générale d'une boule, d'un v.tse, d'une table, etc. Quant au paragraine, c'est un demi-cylindre exhaussé, en treillis de fil de fer, qu'on pose sur les lignes où Von a f.iit un semis et qui les préserve des déprédations dts oiseaux. L? prix en est de 3 francs le mètre courant. — Le Comité des Arts et Industries horticoles propose d'accorder à M. Pescheux une prime de 3<= classe pour son tuteur rajonnant et il recom- mande le paragraine. — Celie proposition est mise aux voix et adoptée. M. Je Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. A la suite des présentations, M. Chevalier, aîné, de Montreuil- sous-Bois (Seine), met sous les yeux de la Compagnie diCFérents échantillons d'arbres au sujet desquels il fait une communication verbale. En 1877, dit-il, il avait un beau scion d'A-manùier qui mesurait environ deux mètres de hauteur ; il l'a garni d'une série de greffes de Pêcher qui, une fois développées, ont promptement constitué un arbre formé, 11 pense que celle manière de procéder peut être employée quand on se propose de combler rapidement un vide dans un espalier. Il estaussi d'avis qu'en divers autres cas, l'Amandier est un sujet avantageux pour les greffes de Pêchers. — Passant ensuite aux effets qu'ont produits les gelées rigoureuses de SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. S3 cet hiver, il montre des arbres dont la partie inférieure, qui se trouvait dans la neige, est restée verte, tandis qu'à partir de cette base tout le reste en est mort. Il rapproche ce fait d'une observa- tion faite par lui ^ans laquelle, la végétation d'un jeune arbre ré- cemment greffe étant très-vigoureuse dans le haut, il a fait au bas une entaille profonde. Au-dessous de cette entaille il est sorti deux bonnes branches. Il pense que, cette année, on pourra pro- céder de même pour regarnir les murs plus rapidement. — Il présente des rameaux de Pêchers qai se trouvent à l'exposition du couchant; on y voit beaucoup de noir, mais aussi un peu de vert qui laisse un peu d'espoir de les voir pousser, au printemps pro- chain. A cette exposition le mal est sensiblement moindre qu'à celle du Midi. — Il parle enfin de Pêchers qui sont appliqués contre des murs munis d'un chaperon vitré. Sous cet abri il n'est pas testé un bouton à fleurs et la charpente de l'arbre est elle- même perdue. En la coupant il a vu que le bois en est noir. Il a même trouvé au milieu de la masse de ce bois une gelivure qui a été produite par la rigoureuse gelée du mois de décembre 1871. — Enfin M. Chevalier montre à la Compagnie de jeunes Pêchers de trois ou quatre ans dont l'intérieur est noir et pour lesquels, dit- il, on ne peut compter que sur les parties qiii, s'étant trouvées au milieu de la neige, ont été garanties du froid le plus rigoureux. M. Lepère, fils, confirme ce que vient de dire M. Chevalier, que les Pêchers ont plus souSert à l'exposition du sud qu'à celle de l'ouest; il attribue cette différence à l'action du soleil qui frappe les arbres exposés au sud presque immédiatement après qu'ils ont subi l'action du froid. Il croit aussi que les abris en verre ont été nuisibles aux arbres qu'ils étaient destinés à protéger. En somme cependant, ayant parcouru hier même plusieurs jardins de Montreuil, il en a rapporté l'impression que le mal y est moins grand qu'on ne l'avait d'abord supposé. — Quant aux Poi- riers, il en a vu plusieurs parfaitement intacts sur le territoire de Vincennes. Il ajoute à leur sujet qu'il faut bien que ces arbres résistent à des gelées très-rigoureuses puisqu'il en a trouvé des pieds fort âgés jusque dans le nord de l'Allemagne. — M. Lepère, fils, déclare ne point partager l'opinion de M. Chevalier, aîné, quant aux avantages qu'offrirait l'Amandier en qualité de sujet pour recevoir la greffe du Pêcher, ou pour garnir prcmpteraent ti PROCÈS- VERBADX. les vides des espaliers. L'Amandier est notablement plus sen- sible au froid que le Pêcher, et cette antée, tous les Amandiers ont été tués. Il est d'avis que, lorsqu'il s'agit de garnir un vide, ce qu'il y a de mieux à faire c'est de recourir à une branche gourmande du Pêcher.— Le même Membre signale enfin co fait remarquable que certaines variétés de Pêchers qui étaient regar- dées comme rustiques, notamment la Reine des vergerg, ont été presque entièrement déttuites, cet hiver, tandis que d'antres, dans lesquelles on n'avait pas la même confiance, comme h Grosse-Mignonne hâtive, ont été beaucoup moins atteintes. M. Hardy insiste sur ce que vient de dire M. Lepère, fils, que, dans le nord de l'Allemagne, des Poiriers, qui semblaient forte- ment atteints par des gelées rigoureuses, repartent ensuite au printemps. Il voudrait pouvoir espérer que les nôtres se compor- teront de même ; mais il est évident que l'avenir peut seul pro- noncer à cet égard. M. Jamin rappelle que, après la gelée exceptionnelle de <87< qui, à la vérité, avait eu peu de durée, tous les bourgeons qui «valent gardé quelque apparence de vie, même sur du bois mort, se sont ouverts au printemps suivant; mais la condition efsen- tielle était que l'écorce fût restée verte. M. Aubrée dit que, à la date d'une quinzaine de jours, ses arbres fruitiers ne lui avaient point paru très-sérieusement frappés; mais, les ayant revus tout récemment, il a constaté qu'ils étaient en bien plus mauvais état qu'il ne l'avait cru d'abord. Il !es a sondés en y pratiquant des entailles, et il a ainsi reconnu que leurs racines sont seules restées vivantes. (1 devra dès lors rabattre, dans sa propriété, environ 200 Poiriers ; il n'y aura d'exception que pour ceux qui ont été plantés à la. date de deux ou trois ans. M. Arnould-Baltard donne ce triste renseignement que, eu Champagne, les gelées ayant élé plus fortes encore qu''à Paris et étant arrivées jusqu'à — 30», surtout dans les vallées et le long des cours d'eau, les Vignes paraissent avoir élé gelées. L'épaisse neige qui les aurait protégées ayant été fondue par le soleil, tout autour des ceps, il s'est produit autour de ceux-ci un espace vide par lequel le froid a pu les frapper librement. Les Vignes en co- teau sont celles qui ont le plus souffert par celte cause. Dans un SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. 55 bois, il a vu des Chênes qui se sont fendus de part en part; d'au- tres dont récorce est toute noire. Il est à remarquer que, au mi- lieu de ce désastre, quelques arbres exotiques ont été épargnés. Comme pièce de corrrspondance imprimée, M. le Secrétaire-gé- néral signale un ouvrage intitulé : Le Poirier^ sa culture et sa taille, avec la nomenclature l'es 100 meilleures espèces de Poires à cultiver dans la région du nord-ouest de la France; par M. J. Leveïque, professeur d'Arboriculture de la Société d Horticulture de Cheibouîg (in-lâ de ïii et 80 pages). Cherbourg; 1879. M. le Président apprend à la Compagnie que la Commission qui, sur la demande adressée par M. Curé, doit aller examiner la culture d'Asperges, à l'aide du thermosiphon, qui a été organisée par cet habile horticulteur, clans son établissement, rue Lecourbe, 315, sera composée de MM. Arnould-Baltard, Cattereau, Noblet, Prillieux, Siroy et Vauvel. Elle se rendra chez M. Curé le mardi, 5i7 janvier. * M. le Secrétaire-général dit que, dans sa séance de ce jour, le Comité de Cu'ture potagère a décidé que la médaille d'argent oôerte par M. Moynet comme devant être donnée pour les plus nombreux et les plus beaux apports de produits maraîchers faits dans le cours de cette anriée sera décernée à M. Fouillot, jardinier chtz M. Sueur, à Montreuil-sous-Bois, et que celle qui a été offerte par M. Vavin pour les plus beaux lots de Fenouil d'Italie, seia donnée à M. Henri Véniat, jardinier chez M. Feytux, à Crosnes (Seine-ei-Oise). MM. Moynet et Vavin désirent que les deux médailles dont ils font don soient remises aux dettinataires le plus tôt possible. M. le Président remercie, au nom de la Société centrale, M. Moynet et M. Vavin pour leur don généreux. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : i* Restauration et rajeunissement des arbres dépérissant de ma- ladies ou de vétu&té; vi^ite au jardin du Grand séminaire d'Autun ; par M. Michelin. A propos du rajeunissement des arbres, M. Aubrée dit que souvent les Poiriers ne paraissent malades ou mourants que parce que des insectes les fatiguent. En détruisant ces insectes, on rend la vigueur aux arbres. Ainsi lui-même avait, 56 NOTES ET MÉMOIRES. dans son jardin, des Poiriers envahis par le Tigre, qu'il était sur le point d'arracher, tant leur état était grave. Il eut alors l'idée de les traiter à l'eau bouillante, et il répéta ce traitement Tannée suivanie. Les arbres ainsi délivrés de tout insecte sont devenus \is plus beaux de sa propriété. 2" Note sur l'Horticulture en Angleterre; par M. Cu. Joly. 3° Note sur le Méiilot bleu ; par ft». Paillieux. M. le Secrétaire- général annonce de nouvelles présentatioDs; Et la séance est levée à quatre heures. NOTES ET MÉMOIRES. Note sur les Serres du Jardin Botamque de Copenuague; Par M. Ch. Joi.y. Toutes les villes du monde civilisé élèvent à l'envi des palais aux sciences et aux arts. L'Horticulture aura peut-être un jour son tour, chez nous, lorsque la ville de Paris déplacera les serres de la Muette, ou lorsqu'on en construira de nouvelles au Jar-lin des Plantes. Kew montre avec orgueil sa splendide serre aux Pal- miers; Gand a le jardin d'hiver de M. de Keichove; Latken, la la magnifique serre du roi Léopold; Pétersbourg, les serres du jardin botanique. La ville de Copenhague a voulu aussi élever un palais à l'horticulture et faire construire des serres monumentales dans le nouveau jardin botanique de l'Université. La ligure \ donne l'ensemble et la disposition générale des jardins : denière les senes et en avant des murs d'espaliers se trouvent le jarJin d'essai, les châssis de couches et l'aquarium, à gauche les carrés destinés aux plantes médicinales, annuelles, etc., el le musée; enfin, à droite, en bas, l'observatoire astronomique. La figure 2 représente, en élévation, les serres principales: ces figures sont réduites et tirées de la « Description officielle publiée à Copenhague, à l'occasion du 4® centenaire de l'Univeraiié, en juin dernier, par MM. J.-C. Jaccbsen et Tyge Rothe. » fcUR LES SERRES DD JABDLN BOTANIQUE DE COPEiNHAGUE. o7 58 NOTES ET MÉMOIRES. 'K. 5UR LES SERRES DU JARDIN BOTANIQUE DE COPEN'nAGUE. o9 La CDiitenance des jardins fstcie 9 hect. 76 : ils ont été disposés sur les anciennes fortifications qui offraient des surfaces très irré- gulières, propres aux différentes plantations que demande un jardin d'études. Lorsque la configuration du sol, au lieu d'être horizontale, B'^t accidentée, outre qu'elle a un aspect général plus pittoresque, elle permet de disposer des emplacements ouverts ou abrités, secs ou humides, et de satisfaire aux conditions de cul- ture et d'exposition les plus diverses. Le nouveau jardin botanique àf Gères offre en ce genre une disposition des plus remarquables où, sur un espace relativement restreint, on peut voir dans des sols et des expositions les plus opposés, des plantes de latitudes très différentes. A Copenhague, les allées des jardins sont larges et bien disposées; l'eau y est partout à profusion; les visiteurs sérieux y abondent ainsi qu'à Rtw ; à Kew, qui étant situé à plusieurs milles de Londres, a compté en 1878, jusqu'à o7 121 visiteurs en un jour 1 Les serres qui soct l'objet de celte note ont un intérêt spécial en raison des précautions paiticulières qu'exige le climat du Danemark. On les a établies sur un plateau protégé au nord par des constructions et des plantations appropriées. Leur superficie est de 2 400 mètres carrés : elles sont divisées en deux rangées parallèles, placées à un niveau différent, comme l'indique la fig. 2. Cette disposition procure un excellent abri aux serres basses, faci- lite le travail et la surveillance, permet de chauffer l'ensemble avec les mêmes foyers; enfin, la terrasse qui les sépare sert d'abris et de magasins indispensables pour un grand établissement. Dans la serre monumentale de Ktw, comme dans les autres constructions analogues, les toitures sont curvilignes et ont par conséquent une forme plus gracieuse : mais celte forme rend fort difficile et fort coûteux l'établissement et l'entretien des doubles vitrages si nécessaires dans le Nord. Pour obtenir une forme moins raide, on a élevé, au milieu et aux deux extrémités, des construc- tions circulaires dont les toi' s sont divisés en triangles. Les grandes serres, placées à l'étage supérieur, ont une longueur de 94- mètres sur une hauteur de 19 mètres. L'étage inférieur, consacré aux petites plantes, se compose de deux serres séparées par un esca- lier monumental qui relie l'ensemble des constructians ; elles 60 HOTES ET MÉMOIRES. ont chacune 30 mètres de long sur 4 mètres 40 de haut. Pour la facilité du travail, les deux étages communiquent en outre par des escaliers intérieurs. Comme dans la serre de M. le comte de Kerchove, à Gand, ou ri*a employé la fonte et le fer que pour les colonnes et les montants principaux : les barres métalliques nécessaires pour les châssis ont été renfermées dans des gaines en bois, pour les soustraire au contact de l'air et éviter la buée. Toutes les serres ont un double vitrage et pour empêcher les accidents provenant de l'accumula- tion des neiges en hiver, on a pris une mesure des plus intelli- gentes : En premier lieu , le bord des toits est muni d'une ornemeu- lation en fonte qui empêche le glissement des neiges des coupoles sur les parties inférieures et pai conse'quent le bris des verres; S" on a fait passer des tuyaux de vapeur dans la partie inférieure de la double capacité vitrée, d'abord pour empêcher le refroidissement des châssis intérieurs et la formation de la buée, puis, pour fondre les neiges au fur et à mesure qu'elles tombent sur les verres exté- rieurs. Le surcroît de dépense du chaufifage est bien inférieur aux frais qu'occasionnerait l'enlèvement des neiges à main d'homme par des galeries extérieures. Les souterrains des serres principales renferment les chaudières, les magasins à charî^on, les plantes d'orangerie, les outils, etc. Le mode de chauffage adopté est la vapeur : on sait que ce mode a été usité chez nous avant le chauffage à l'eau et que nous Tavons proscrit parce qu'il exige la présence continue d'un bomme spécial et expérimenté : il demande des soins particuliers d'instal- l lion, pour éviter les inconvénients de la condtnsa'jon dans les appareils; il donne un air trop chaud pour les plantes placées dans le voisinage des tuyaux ; enfin, à moins de dispositions particulières qu'où ne peut prendre que dans les grands établisse- ments, il n'offre pas la sécurité, la régularité ni la durée du chauf- fage à l'eau. On connaît, par contre, ses avantages principaux, qui sont d'employer des tuyaux moins gros, parce qu'ils sont à une température plus élevée; puis, la vapeur, sous pression, peut plus facilement porter la chaleur au loin ; enfin, en cas de besoin, on peut plus rapidement élever la température des appareils de circulation. SUR LES SERRES DU JARDIN BOTANIQUE DE COPENHAGUE. 6{ On a employé environ 1 200 mètres de tuyaux de Om 1 0 ; 400 mè- tres de tuyaux de û^ 05, enfin 30C mètres de tuyaux de Om 04 de diamètre. La ventilation générale de la grande serre en hiver et l'égalité delà température en haut et en bas, dans les grandes rotondes,- est obtenue par l'appel en contre-bas vers des orifices ouverts dans le sol et des canaux chauffés au contact des tuyaux de fumée des chaudières. De là, Tair se rend dans la double enve- loppe qui entoure le tuyau d6 fumée placé dans la cheminée principale : cette dernière remplit ainsi une double fonction. Quant à l'air neuf, il arrive par le dessous des terrasses et passe dans des capacités ménagées au-dessus des chaudières, puis sous les tuyaux de vapeur dans la serre : voilà pour la ventilation d'hiver. En été, on Tobtient naturellement par l'ouverture des lanternes des dômes, puis par de larges orifices ménagés dans les murs des soubassements extérieurs. J'arrive à la question capitale dans des constructions sembla- bles, celle de la dépense. D'après les comptes officiels que m'a obligeamment fournis M. Tjge Rothe, voici les chlfl^res : Le terrain actuel a été obtenu par voie d'échange : les installa- tions ont coûté : Serres, bâches et couches 509 7i8fr. 48 Maison d'habitation 99 823 03 Clôtures et espaliers 3i 563 25 Terrassements, eaux, égouts 215 5io 96 Plantations et divers . 45 457 28 Musée, bibliothèque et herbier 165 000 » 1 070 078 fr. » On voit que la dépense est relativement très modérée et que le nouveau jardin botanique, mis à la hauteur de la science mo- derne, fait honneur à la fois au gouvernement qui en a voté les fonris et aux hommes distingués qui ont fait les plans et suiveillé l'exécution de ces importants travaux. 62 RKVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTBANGÈRE. REVUE BIBLIOGRAPHÎQUE ÉTRANGÈllE. Gardeners' Chronicle. Quaqua Bottentotorum N.-E. Br., Gard. Chron.., 5 juillet 1879, • p. 8, fig. 1. — Quaqua des Holtentots. — Afrique australe. — (Asclépiadées) . En ciéant un genre nouveau pour cette plante grasse de la tribu «les Stapélii'es, M. N.-E. Browa lui conserve comme nom générique ia déQoniiuation vulgaire sous laquelle elle est désignée dans son pays natal. Il nous appren 1 que le type de ce nouveau genre a été envoyé au Jardin botanique de Kew par sir Henry Bark'y et que la figure qu'il en donne a été dessinée d'après une bouture enracinée qui a flriuri pour la première lois en septembre 4875. Le (Juaqua des Hottenlots ressemble beaucoup, pour le port et pour l'aspect général, au Boncerosia incamata, dans des proportions plus faibles. C'est une plante grasse, à lige dressée, ne paraissant pas dépasser 0™ \ 0-Om 20 au plus de bauteur, glabre, d'un vert grisâtre ou rougeâîre, relevée de quatre angles longitu- dinaux émousoés, mais qui forment chacun une série de grandes dents droites et piquantes. Ses fleurs sont très-petites et insigni- fiantes, pourvues d'un calyce court, à sépales triangulaires; d'une corolle monopétale, campanulée, à 5 lobes lancéolés et étalés, qui n'a pas nième un centimètre de largeur. — Celte plante n'aui-a guère, au point de vue horticole, d'autre mérite que d'ajouter une espèce aux collections de plantes grasses. fSlanhopea Iteiehenbachiaii.i RoEZX.— Gard. Chron., 12 juili.^879, p. iO. — Staahoi-ée de Reichenbach. — Amérique centrale. — (Orchidées). Cette belle Orchidée a été signalée par M. Roezl à M. Reichen- bach,en 1874; mais c'est seulement à unedate récente que l'origine en a été connue, grâce à M. F. Charles Lebmann, qai s'est rap- pelé l'avoir rencontrée sur la Cordillère, à trois ou quatre ctnts mètres d'altitude. Ses fleurs viennent par deux sur le même pé- doncule; elles sont d'un blanc délicat, qui passa au jaune d'ocie sur les sépales et les pétales; !a colonne est d'un vert foncé et la base du labelle est rosée. Ses pseudobulbas et ses f-;uilles ressem- blent à ceux du Stanhopea connata Klotzscq. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 63 Passiflora chelidonea Mast., Gard. Chron., 'I2jaill. 1879, p. 40, fig. 5. — Passiflore Hirondelle. — Ecuador sur le montCoraziQ. — (Passifloracées). Cette Passiflore est curieuse par la forme de ses feuilles ovales, à base arrondie, qui se termioent supérieurement par trois lobes, un médian très-petit entre deux latéraux beaucoup plus grands et triangulaires ; c'est de là qa'a été tiré son nom spécifique, parce q'ie M. Masters a comparé cette conformation particulière avec une Hirondelle dont les grandes ailes dépassent la tête. G'^s feuil- les sont un peu coriaces, d'un vert lustré eu dessus, un peu ve- loutées et colorées en violet pâle en dessous. Qaant aux fleurs, elles sont peu brillantes et n'offrent guère qu'un intérêt botani- que ; leur couleur est verd Être, et elles mesurent environ quatre centimètres de diamètre. Heterostalis Ilueg^eliana ScHOTT. — Gard. Chron., 19 juill. 18*9, p. 70. — Héléroslalide de Huçgel. — Himalaya. — (Âroïlées). Cette Aroïlée a le port et jusqu'à un ceriain point l'aspect d'un Arum, genre dont est voisin celui auquel elle appartient. Envoyée au Jardin botanique de Kew par le docteur Duthie, directeur du jardin des Plantes de Saharunpore, elle y a fleuri récemment. Elle a un petit tubercule souterrain arrondi, qii émet une ou deux feuilles; celles-ci ont un pétiole arrondi, long de Om 10-Om rJO, et un limbe très-variable de configuration, en fer de flèche, ou en fer de hallebarde, ou à 5 lobes. Sahampe courte et peu épaisse se termine par une spaths longue de Om lO-O"^ 175, qui forme dans le bas un tube un peu resserré à son extrémité, et se dilate plus hiut en un limbe oblong-lancéolé, acuminé, deux fois et demie plus long que le tube. Cette spathe est en dehors d'un vert foncé sur le tube et sur le dos du limbe; ses bords sont largement colo- rés en pourpre-brun foncé. La face interne de son limbe fst d'un beau pourpre-brun velouté, sur lequel 5.6 d^achent, à sa base et à son sommet, quelques larges bandes longitudinales vertes, p'us ou moins réticulées de pourpre-brun. Le spadice enfermé dans cette spathe est plus court qu'elle et offre des ovaires pourpres sur- montés de stigmates blancs, qu'un intervalle long de 2-3 centi- mètres, où se trouvent des fleurs avor.tées, sépare de l'ensemble 64 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. des fleurs raâ'es. G'3tte inflorescence exhale une mauvaise oJeur très-forte, comme celle de diverses autres Aroïdées. Arisseraa g^aleatam N.-E, Br , Gm'd. Chron , 26 juill. IS'O, p. 102. — Arisème à casque. — Sikkitn Himalaya. — (Aroïjée-). AroïJée dont le port et la feuille rappelleiit VAiHsxma speciosian, mais qui se distingue nettement de toutes ses congénères in'Jien- nes par sa curieuse spalhe capuchonnée en forme de casque, avec un lobe terminal pendaht et plissé. Elle a une seule fe':ilie à trois folioles elliptiques, avec le sommet brusquement et briève- ment cuspidé-acumiué, et la base aiguë, munies chacune d'un pétiolule, longues d'environ 0" 5, larges de OmOO-Omlo, les deux latérales un peu plus grandes que la médiane, toutes les trois portres sur un pétiole commun arrondi, qui mesure environ 0™ 30 de longueur ; cet e feuille est d'un beau vert, bordée de rouge-pourpre, avec la côte médiane blanchâtre. La hampe haute seulement de O"" 08-0"" 10, arrondie, porte une spathe longue de G™ 10, dont le tube cylindrique occupe la moitif^ de cette longueur, et qui est colorée extérieurement en vert clair, teiniée de rouge dans le bas, avec nombre de lignes longitudinales blanches, tandis qu'intérieurement elle a le tube pourpre et le limbe vert, marqué dj lignes longitudinales blanches. Les deux Aroïdées dont il vient d'être question sont des plantes de serre. L.»elia Philbrickiana (hybr.). — Gard. Chion., 26 juill. 1879, p. 102. — Laelia de Philbrick. —(Orchidées). Cette magnifique plante est un hybride qui a é!é obtenu en fé- condant le Cattleya Aclandiœ avec le pollen du Lxlia elogmis. Les fleurs en sout d'une rare beauté et d'une ampleur égale à celle d'anLœliaelegans soumis à une excellente culture. Leurs sépales et pétales sont brun-marron clair, avec des macules rouge-pour- pre ; le labelle a son lobe médian transversal, presque en cœur et échancré, coloré en très-beau pourpre foncé, marqué sur le mi- lieu de sa base d'un petit triangle blanc prolongé en ligne; ses lobes latéraux sont blanchâtres, bordés de pourpre clair. C'est cluz MM. Veitch que ce bel hybride a été obtenu. Il est dédié à M. Philbrick, amateur d'Orchidées. fe Secrètaire-Rèdacteur-Gérant : impr. de E. DONNaud, rueCassette, i , P. DUCHARTRE. MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE SOCIÉTÉ CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE EXPOSITION DES PRODUITS DE L'HORTICULTURE ET DES OBJETS D'ART ET D'INDUSTRIE EMPLOYÉS POUR LE JARDINAGE OU SERVANT A LA DÉCORATION DES PARCS ET JARDINS DU 5 AIJ 8 JLTl.V ±HHO CES EXPOSITIONS AURONT LIEU DAi\S Li NEF DU PALilS DE L'ii\DUSTRlE AUX CBAMPS-ÊLYSÉES A PARIS en même lemps que l'Exposition des Beaux-Arts. RÈGLEMENT § 1 . Objet et durée de T Exposition. Art. 1''^ — L'Exposition ouverte par la Société est destinoi à recevoir tout ce qui se rattache directement à l'art des jar- dins, produits et instruments. Tous les horticulteurs, jardiniers, amateurs, industriels, fa- bricants, etc., sont invités à prendre part à l'Expositioa et à Série 3. T. II. Cahier de février 1880 publié le 31 mars 1880. 3 66 PROGRAMME concourir pour les récompenses qui seront décernées à celte occasion. Art. 2. — L'Exposition principale des produits de l'horticul- ture est limitée à 4 jours, du 5 au 8 juin 1880 inclusivement {i). Pourront y figurer toutes les plantes utiles ou d'agrément, de serre ou de plein air, à quelque division horticole qu'elles appartiennent. ]° Les Plantes nouvellement introduites, comprenant: 1 ° Légumières ; 2° Plantes fleurissantes 6u non, desen^e ou de plein air. 2° Les Plantes obtenues de semis : 1° Légumières ; (1) AVIS IMPORTANT. — La Société centrale d'Horticulture de France ayant, sur la demande de radministration minisiérielie, accepté l'obligation de garnir de plantes diverses le jardin du Palais de l'Industrie, pendant toute la période de l'Exposition des Beaux- Arts, c'est-à-dire du 1" mai au 20 juin, 1880, recevra volontiers des horticulteurs et des amateurs, pendant la durée de ce temps, tous les végétaux fleurissants ou à feuillage persistant de plein air ou de serre, pouvant contribuer à la décoration de ce jardin, tels que: Rhododendrons, Aucubas, Houx, Conifères, Fougères arborescentes, Cycadées, Palmiers, etc., et, parmi les plantes herbacées, celles que la saison permettra de montrer en bon état. La déclaration d'envoi devra être faite quelques jours à l'avance; on y joindra l'indication du nombre de jours que les plantes pourront rester au Palais. — Ces apports ne donneront droit à aucune récompense; mais des pancartes placées au centre des lots porteront à la connaissance du public le nom des présentateurs qui auront ainsi contribué d'une manière gra- tuite à la décoration du jardin. Toutefois, selon le désir des exposants, les plantes de haut orne- ment devant rester dans le Palais pendant teute la durée de l'Exposi- tion deîBeanx-Arts^ets'y trouvant par conséquent le 5 juin, au moment du passage du Jury, seront examinées par lui et pourront valoir des récompenses, même de premier ordre, si elles en sont jugées dignes. Les personnes qui se proposeraient d'exposer des plantes dans ces con- ditions sont priées d'en prévenir la Commission des Expositions avant le A 5 avril et d'expédier leurs produits au Palais de l'Industrie au plus tard le 29 avril. La Commission d'organisation pourra autoriser le remplacement des plantes dont elle jugerait l'enlèvement opportun. DE l'exposition PaOCHAINE. 67 2» Fruitières. 3° D'agrément. 3° Les Plantes remarquables par leur belle culture, fleu- ries ou NON. 4° Les légumes variés de la saison et les légumes forcés. 5° Les fruits forcés ou conservés. 6° Les Plantes d'agrément de serre chaude. 7° Les Plantes d'agrément de serre tempérée et d'orangerie. 8o Les Plantes d'agrément de plein air : \° Arbustes ou arbrisseaux fleurissants; â° Arbustes ou arbrisseaux à feuillage persistant. 9° Les Plantes d'agrément herbacées, annuelles ou vivaces. \ 0° Enfin les bouquets et garnitures de fleurs. Art. 3. — Seront admis tous les instruments et appareils employés en jardinage, ou utilisés pour son enseignement: X" Outils, instruments à main, appareils mécaniques, etc.; 20 Les abris: serres, bâches, châssis, toiles, claies, etc., pour protéger les plantes ; Appareils de chauffage pour les serres ; Vases en bois et poteries, etc. ; 3° Pompes et appareils à'zxrQ?>Qm&!ii portatif s seulement; 40 Meubles de jardin : Objets d'ornementation pour les jardins: kiosques, fon- taines, etc. ; 50 Objets ayant pour but l'instruction horticole: Livres traitant particulièrement de sujets horticoles , dessins, peintures à l'aquarelle, gravures représentant des plantes 68 PROGRAMME d'ornement ou économiques, ayant été faits spécialement pour des publications horticoles; 60 Plans deldiràms exécutés, de constructions rustiques, etc. (1). § 2. Réception, ins' allation et enlèvement des plantes, produits et instruments horticoles. r Art. 4. — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre part à l'Exposition des produits de THoiticulture devront adres- ser, jusqu'au 31 mai 1880 inclusivement, à M. le Président de la Société, rue de Grenelle-Saint-Germain, Si, une demande d'admission accompagnée de la liste des objets qu'ils désirent présenter, ainsi que l'indication de l'espace superOciel qu'ils peuvent occuper. Art. 5. — Les plantes, fruits et légumes qui doivent être présentés à cette Exposition, seront reçus les 3 et 4 juin,»de 8 heures du matin à 2 heures de l'après-midi. Les fleurs coupées seront seules reçues le 5 juin, avant 8 heures du matin. Art. 6. — Les végétaux ne seront admis à l'Exposition que s'ils sont lisiblement et correctement étiquetés. Art. 7. — Le 5 juin, au matin, M\L les Exposants sont tenus de se trouver à l'Exposition avant le passage du Jury, pour terminer l'arrangement de leurs lots, s'il n'avait pu être fait la veille. Il est interdit aux Exposants de placer des pancartes indi- quant leurs noms et adresses avant que la décision du Jury leur ait été communiquée par le Secrétariat de la Société. Tout con- trevenant serait, par ce fait, déclaré hors concours. Art. 8. — Les produits de l'Industrie, spécialement appliqués à l'Horticulture et admis par la Commission, seront reçus de (1) Des récompenses pourront être altribuées pour tes livres, des- sins, peintures à l'aquarelle, gravures, etc. Il en sera de même pour les. outils, appareils, etc., relatifs à l'industrie horticole. Toutefois les livres, engrais et insecticides ne pourront être récompensés que s'ils ont été préalablement Tobjet d'un Rapport spécial. DE l'lXPOSITION PROCHAINE. 69 8 à 1 1 heures du matin; ceux dont rinstallation exige un temps plus long pourront être apportés dès le 1^' juin. Leur arrangement définitif devra être terminé la ^veille du jour de l'ouverture de l'Exposition. Art. 9. — L'enlèvement des produits exposés ne pourra se faire que sous la surveillance de la Commission d'Exposition, les 9 et 10 juin; pour les plantes, de 7 heures à 10 heures du matin; pour les objets d'art et d'industrie horticole, de 6 heures du matin à 4 heures du soir. § 3. Commission d'organisation et de surveillance de V Exposition. Art. 40. — Une commission d'organisation, nommée par le Conseil d'Administration de la Société et constituée en Jury d'admission, est chargée d'examiner préalablement tous les produits présentés. Cette Commission a le droit de refuser tous les objets qui ne lui paraîtraient pas dignes de figurer à l'Exposition. Elle fixera, en les modifiant, s'il est nécessaire, les dimen- sions de l'espace demandé. Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les me- sures d'ordre ou de disposition qui leur seront indiquées par la Commission d'organisation. Art. 11 . — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé de la surveillance de TExposition. Art. 12. — La Société donnera tous ses soins aux objets expo- sés ; mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât ne provenant pas de son fait. Les Exposants seront personnellement responsables des acci- dents qui pourraient arriver, par leur cause, dans le local de l'Exposition. § 4. Jury. Art. 43. — Le Jury sera composé d'horticulteurs et d'ama- teurs. Le nombre des Jurés est fixé à 18, dont o pour l'Industrie 70 FKOtiRAMME horticole. Ils sont désignés par le Conseil d'Administration, con- formément à l'article 58 du Règlement. Art. U. — L'acceptation des fonctions de Juré prive, sans exception, du droit de concourir, mais non du droit d'exposer. Art. \h. — Le Jury sera dirigé par le Président ou par l'un des Vice-Présidents de la Société. ' Art. 46. — Pour l'Exposition des produits de rHorticulture, les Membres du Jury se réuniront, le 5 juin, à 8 heures du matin, dans le local qui leur sera désigné par la lettre de con- vocation, au Palais de l'Industrie; mais ils ne devront pas péné- trer, sous quelque prétexte que ce soit, dans l'enceinte de l'Exposition (1) avant le moment où ils entreront en fonction, introduits par le Président, le Secrétaire-général de la Société et les Membres de la Commission désignés à cet effet. Les Jurés pour l'Industrie horticole se réuniront le môme jour et à la même heure. Art. 17. — Le Secrétaire-général de la Société remplira, près du Jury, les fonctions de Secrétaire; il sera assisté des Secrétaires de la Société et de deux Membres de la Commission d'Exposition qui seront seul "'shargés de donner les renseigne- ments dont le Jury pourrait avoir besoin. Art. 18. — Après le jugement rendu par le Jury, il sera placé au centre de chaque lot une pancarte individuelle in di- quant le nom et l'adresse de l'Exposant ainsi que la récompense obtenue. § b. Des Récompenses. Art. 19. — Les récompenses consisteront en médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze ; l'attribution en sera laissée (1) La Commission d'Exposition est composée de MM. Teston, Pré- sident, Lavialle, Secrétaire, Appert, Arnould-Baltard, D'. Bâillon, Borel Cotlereau, Courcier, Delamarre, Drouet, Dur and aîné, Lefebvre (E.), Quénat, Siroy, Membres, à qui sont adjoints MM. Duvivier, Secrétaire- général, B, Verlot, Secrétaire- général-adjoint, Moras, Trésorier, Lccocq- Duraesnil,Trésoriei -adjoint, Duchartre (P.), Secrétaire-rédacteur, Dutron, Architecte de la Société. DE l'exposition PROCHAINE. 71 à la complète disposition du Jury qui, dans chaque catégorie de produits, pourra donner tel ordre de médailles qu'il jugera nécessaire. Art. 20. — Ces récompenses se composeront : 1o D'un objet d'art provenant de la manufacture de Sèvres, donné par M. le Ministre de l'Instruction publique ; 2o De grandes médailles d'honneur en or, et spécialement : D'une grande médaille d'honneur en or donnée par M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce; D'une grande médaille d'honneur eo or donnée parM.le Préfet de la Seine, au nom du département de la Seine ; D'une grande médaille d'honneur en or donnée au nom de la ville de Paris ; D'une grande médaille d'honneur en or des Dames Patron- nasses de la Société ; D'une grande médaille d'honneur en or fondée par le Conseil d'Administration en mémoire de iM. le Maréchal Vaillant, ancien Président de la Société centrale d'Horticulture de France ; D'une médaille d'argent grand module donnée au nom de M""* Lusson, Dame Patronnesse, pour une Rose, ou un lot de Réséda. D'une médaille d'argent grand module donnée au nom de M. A. Pellier, pour des Pentstemon réunis en collection. 30 De médailles d'or de la Société ; 4o — de vermeil de la Société; 50 — d'argent grand module de la Société ; 6» — d'argent de la Société ; 70 — de bronze de la Société. Art. 21. — Les médailles d'honneur remplaceront toutes celles qui auraient été obtenues par le même exposant. Art. 2?. — Tout exposant, qui refuserait la récompense que le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à l'Exposition suivante. 72 PROGRAMME DE l'EXPOSITION PROCHAINE. Enfin, à l'occasion de cette Exposition, la Société décernera les récompenses qu'elle est dans l'habitude d'attribuer, chaque année, aux personnes qui s'en sont rendues dignes et qui ont obtenu des Rapports favorables émanant d'une Commission spéciale : aux jardiniers pour leurs longs services dans la môme maison: aux auteurs d'ouvrages spéciaux sur l'Horticul- ture, aux inventeurs d'instruments ou d'appareils nouveaux ; aux propagateurs de nouvelles méthodes, enfin à toutes les personnes qui ont contribué au perfectionnement de l'Art des jardins. Adopté en séance du Conseil, le 26 février 1880. Le Président de la Société, A. Lavallée. Le Secréiaire-général^ DCVIVIER. PROCÈS-VERBAUX. — EÉANCE DU i'i FÉVRIER 1880. 73 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA. SOCIÉTÉ, EN 1880. Concours peirmanents. Médaille PeUier pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptuude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Journal, 3« série, I, 1880, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction eu l'obtention de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2* série, XI, 1 877^ p. 145.) =-*« PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1880. Présidence de M. Alph. liavallée, PRÉsmENx de la Société. La séance est ouverte à deux heures. On y compte 167 Mem- bres titulaires et 5 Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. A l'occasion du procès-verbal, M. Chevalier, aîné, de Montreuil- sous-Bois (Seine), dit qu'il ne peut partager l'opinion qui a été exprimée, dans la dernière séance, par M. Lepère, fils, au sujet de l'influence que des chaperons vitrés doivent exercer sur les espaliers. M. Lepère, fils, a dit que ces arbris étaient nuisibles; lui les regarde, au contraire, comme utiles en diverses cir- constances. Il leur attribue notamment une action très avanta- geuse pendant les fortes chaleurs de rété, comme empêchant, par exemple, que les Pèches ne soient brûlées sur les arbres. Il ne peut non plus souscrire à ce que le même arboriculteur a dit La Commission de Rédaction déclare. laisser aux auteurs des articles publiés ) cela a lieu, dans bien des cas, pour le Phylloxéra, qui semblait » d'abord détruit et qui néanmoins reparaît ensuite. » M. Drouart donne lecture du Rapport rédigé par lui, au nom de la Commission de Comptabilité, sur les comptes de l'exercice de l'année 1879. M. le Président fait observer que ces comptes ayant été déjà soumis au Conseil d'Administration et approuvés par lui, il n'y a 86 NOMINATIONS. pas lieu de les soumettre à un vote de la Société. Il adresse de vifs remerciements à MM. le Trésorier Moras et le Trésorier- adjoint Lecocq-Dumesnil pour la sollicitude avec laquelle ils veillent aux intérêts de la Société et pour la parfaite exactitude qu'ils montrent dans tous les comptes de recettes et dépenses. Il remercie également MM, les Membres de la Commission de Comp- tabilité et particulièrement M. le Rapporteur Drouart. M. Arnould-Baltard lit un Rapport rédigé par lui, au nom d'une Commission, sur la culture forjtée des Asperges au thermo- siphon, telle que l'a établie et la pratique M. Curé (Charles), hor- ticulteur, rue Lecourbe, 315, à Paris. Les couclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont mises aux voix et adoptées. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 4° Rapport sur un ouvrage intitulé : Le reboisement par les essences résineuses, par M. Fillon ; M. Carrière (E.-A.), Rapporteur. — Les conclusions, qui tendent au renvoi à la Commission des Récompenses, sont adoptées par la Société. 2° Compte rendu du Traité pratique de Chimie et Géologie agricoles de M\l. Johnston et Cameron, traduit par M. Meunier (Stanislas) sur la 4 1'' édition decetouvrage; M. Arnould-Baltard, Rapporteur. . M. le Secrétaire annonce de nouvelles présentations; . Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. NOMINATIONS. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 18 8 0. MM. t, AuBRT (Joseph-Emile), fabricant d'instruments de jardins, chez M. Stoeckel, rue Vieille-du-Temple, 131, à Paris, présenté par MM. Willemotel J. Pagcot. 2. Bach (Paul), jardinier-chef aa châleau de Couremus, par Milly(Seine- et-Oise), présenté par MM. A. Barré et Duvivier. 3. Fontaine (Paul), garçon jardinier chez M, Guidou, à Fontenay-aux- Rosss (Seine), présenté par MM. A. Malet et J*" Fontaine. DU 26 FÉVRIER 4880. 87 ScHWARz (André), jardinier chez M. Lemercier, place de la Croix, à Bagneux (Seine), présenté par MM. A. Malet et J"" Fontaine. VuiTRY (Adolphe), membre de l'Institut, rue de Téhéran, 43, à Paris, et à Saint-Donain, par Montereau (Seine-et-Marne), présenté par MM. A. Lavallée et Duvivier, SÉANCE DU 56 FÉVRIER 1880. MM. i . Brécy (Henri), ancien architecte, rue Ménilmontant,i20,à Paris, pré- senté par MM. Hélye et Jolibois. 2. Chartier (Emile)^ jardinier chez Mme veuve Louvet, rue de l'Hermi- tage, 2, à Montmorency (Seine-el-Oise), présenté par MM. Dupuy et Parisot, 3. Crouzet (Joseph-Augustin), jardinier à Mouy-de-l'Oise (Oise), pré- senté par MM. Jamin et Lavialle. 4. DuMESNiL (Alfred), propriétaire, à Vascueil, par Crossy-la-Haye, pré- senté par MM. Chaté, Margottin père, et Léon Leroy. 5. EoN (L.-J.-H.), fabricant d'instruments de météorologie, rue des Bou- langers, 43, à Paris, présenté par MM. Pescheux et Débraye. 6. Jacob (Charles), horticulteur, au Petit-Colombe (Seine), présenté par MM. Pigny père et Robert. 7. JosT (Georges), pépiniériste, Grande-Rue, 84 , à Bourg-la-Reine (Seine), présenté par MM. Désiré Bruneau et Lapierre. 8. PiNGET (Auguste), rue Saint-Lambert, 18, à Paris, présenté par MM. Cottereau et Laignier. ADMIS A l'H0N0R\R1AT PAR LE CONSEIL, LE 4 2 FÉVRIER 4 880 : MM. •CouLOMBiER, pépiniériste, rue Audigeois, 44, à Vitry (Seine)» Lardy, jardinier, rue de Charonne, 476, à Paris. g8 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. MOIS D£ J-iNVIER ET FÉVRIER 1880. Annales agronomiques, àitigéts T^&T M. P. -P. Dehérain (décembre 1879). Paris-, iii-8. Annales de la Société d'Émulation de l'Ain (4« trimestre de 1879). Bourg; in-8. Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges (1879). Epiual ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault (no 5 de 1879'. Montpellier; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de TA u6e (décembre 1879 et janvier 1880). Troyes-, ia-8. Apiculteur (février et mars 1880). Paris; in-8. Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (a"' 9, 10, 11 et 12 de 1879). Riom; in-8. Bulletin de la Société botanique de France (a° 2 et Revue D de 1879). Paris ; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (décembre 1 879 ei janvier 1880). Nancy; in-8. Bulletin de la Société centrale ■ d'Horticulture de la Seine-Inférieure (2* cahier de 1879). Rouen ; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture Sciences et Arts de Poligny (janvier, 1880). Poligny; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement {décemhre 1879 et janvier 1880). Paris; in-4. Bulletin de la Société d'Encouragement de Bagnéres-de-Bigorre (3« et 4* trimestres de 1879). Bagnères ; ia-8. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France {n" 1, 2, 3, 4 de 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne (4« trimestre de 1879). Compiègne ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côtc-d'Or (n° 5 de 1879). Dijon ; in-8. Bulletin de la Société d' Horticulture de l'atrondissement d'Épernay (n" 4 de 1879). Epernay; ia-8. Bulletin de la Société d'Horticidture de Picardie (les 3 n»^ de 1879). Amiens ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Saint-Quentin (2e semestre de 1879). Saint-Quentin ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture de Soissons (nov.-déc. 1879). Sois- sons ; in-8. MOIS DE JANVIER ET FÉVRIER. 89 Bulletin de la Société (T Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir (décembre 4 879). Chartres ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges (n»* 27 et 28 de 1879). Epinal; in-8. Bulletin de la Société di' Horticulture pratique du Bhône (a" 3 de 1879), Lyon; in-S. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Silviculture de Reims (n» 13 de 4879). Reims; in-8. Bulletin de la Société pomologique de France {n° 6 de 1880). Lyon; in-8. Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de r arrondissement d'Yvetot (18:8-1879). Yvetot; in-8. Bulletin de la Société protectrice des animaux (novembre 1870). Paris; in-8. * . ^ Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France (novembre 1879). Paris; in-8. Bulletin d'insectologie agricole ^janvier 1880). Paris; in-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord (a"^ I à 12 de 1879). Lille; in-8. Bulletin du Comice agricole d'Amiens (15 janvier ; l»' et 15 février 1880). Amiens; feuille in-4. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (janvier et février 1880). Mantes; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (novembre 1879). Paris; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Var (décembre 1879 et janvier 1o80). Toulor. ; in-8. Bulletin mensuel de la Société départementale d'Agriculture des Bouches- du-Rhône (juin à décembre 1879). Marseille; in-8. Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (dé- cembre 1879; janvier, février 18S0). Tarbes; in-8. Bulletliiio délia R. Società toscana di Orticultura (Bulletin de la Société R. toscane d'Horticulture, cahiers de novembre et décembre 1879, janvier 1880). Florence; in-8. Catalogue do M. Crousse (février 1880), horticulteur à Nancy (Meurthe- et-Moselle). . Catalogue de MM. Jacquemet-Bonnbfont, père et fils, horticulteurs à Annonay (Ardèche). Catalogue des graines du jardin des Plantes de la ville de Toidouse, récollées en 1879. Chronique horticole de l'Ain (janvier et février 1880). Bourg; feuille in-4. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences n°' 1 à 8 de 1880). Paris ;in-4. Cultivateur (le Bon) (21 janvier, 7 et 21 février 1880). Nancy; in-4. 90 BULLETIN BIBLIOGRAniIQUE. Cultivateur (Le) de la région lyonnaise (n"» 159 à 465 de <879 et 7 et 8 de 1880). Lyon; iû-8. Beledus seminum (Choix de graines que le Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg offre en échange). Saint-Pétersbourg ; 1 879 ; in-8 de 38 pages. Gartenflora (Flore des jardins, recueil mensuel g^éral d'horticulture, édité et r-^digé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collaborateurs ; (cahiers de décembre 1879, janvier et février 1880). Stuttgart; in-8. Gemral-Sachregister (Table générale des travaux contenus dans le recueil de la Société silésienne pour la culture intellectuelle du pays, de 1804 à 1876 inclusivement (Breslau, 1878; in-8; cahiers 1 et 2 de 1880). Hambourg; in-8. Hamburger Garten- itnd Blumenzeitung (Gazette d'Horticulture et deFlo- riculture de Hambourg; cahiers 1, 2 et 3 de 1880). Hambourg; in-8. Jahresbericht des Prœsidenten des Gurtenbau-Vereins zu Darmstadt,\%'7Q (Rapport annuel du Président de la Société d'Horticulture de Darmstadt, pour 1879). Darmsladt, 1879; in-8. Journal d'Agriculture pratique du midi de la France (décembre 1879)- Toulouse; in-8. Journal de V Agriculture (n°* 561 à 568 de 1880). Paris; in-8. Journal de la Vigne (9 numéros jusqu'au 29 février 1880). Paris ; feuille in-4. Journal de la Société d'Horticulture du département de Seine-et-Oise (n"" 10, 11 et 12 de 1879). Versailles; in-8. Journal des Campagnes (nos 419 à 426 de 1880). Paris; feuille in-4. Journal de vulgarisation de l'Horticulture (décembre 1879). Paris ; ia-8. Lyon horticole (n°« 2, 3 et 4 de 1880). Lyon ; in-8. Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Tuin- en Landbouio (Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Hor- ticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, cahiers de janv. et fév. 1880). Maestricht; in-8. Maison de Campagne (La) (16 janvier, 1*"^ et 16 février 1880). Paris; in-8. Monatschrift des Vereines zur Befœrdening des Gartenbaues (Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture en Prusse et de la Société des Amate'irs des jardins d'j Berlin, rédigé par le D'' L.Wittmack (cahiers de janvier et février 1880). Berlin; in-8. Moniteur d'Horticulture [Le) (février et mars 1880). Paris ; in-8. Phylloxéra (Le) (11« fascicule, octobre 1879). Paris, in-8. Revue agricole et horticole du Gers (décembre 1 879,jan\ier et février 1 880). Auch; in-8. Revue des Eaux et Forêts (janvier et février 1880). Paris; in-8. MOIS DE JANVIER ET FÉVRIER. • 91" Revue horticole (du 1*' janvier au l^r mars 1880). Paris ; in-8. Revue horticole des Bouches -du-Bhône (décembre 1879, janvier 4 880). Marseille; in-8. Bévue géogrwphique (n«s 48 et 49 de 1879). Paris ; in-8. Bivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication officielle du Comice agricole de Rome, cahier de décembre 1879 et supplé- ment). Rome; in-8. Sechsundfùnfzi^ster Jahresbericht der schlesischen Gesellschaft (56« rap- port annuel de la Société silésienne pour la culture intellectuelle da pays, pour l'année 1878). Breslau, 1879; in-8. Sieholdia^ Weekblad voor den Tuinboiiw in Nederland (Sieboldia. Feuille hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n'>^ 1 à 9 de 1879). Leyde; ia-4. Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de yice et des Alpes-Maritimes (4^ trimestre de 1879). Nice; in-8. Société centrale d'Horticulture d'Ille-et-Vilaine (1879). Rennes ; in-8. Société d'Agriculture de l'Allier (n's { et 2 de 1880). Moulins; in-8. Société d'Horticulture de la Gironde (4^ trimestre de 1879). Bordeaux; in-8. Société d'Horticulture de l'arrondissement de SenUs{n°' 13 et 14 de 1880). Senlis; in-8. Société d'Horticulture de Limoges (n°» 1 et 2 de 1879). Limoges; in-8. Statut der schlesischen Gesellschaft fur vaterlsendische Cultur (Statuts de la Société silésienne pour la culture intellectuelle du pays) .Breslau, 1879; in-4. Sud-Est (Le) (décembre 1879 et janvier 1880). Grenoble -, in-8. The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans toutes ses branches ; cahiers des 10, 17, 24 et 31 janvier, 7, 14, 21, et 28 février 1880). Londres; in-4. The Gardeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hebdoma- daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 10, 17, 24 et 31 janvier, 7, 14, 21 et 28 février 1880). Londres; in-4. Vigneron champenois (Le), (S numéros du journal, du 7 janvier au 25 février 1880). Epernay; feuille in-4. Vignoble (Le) (septembre et octobre 1879). Paris, chez l'éditeur G. Masson; in-8. Wochenblatt des landwirthschaftlichen Vereinsim Grosshej'zogthum Baden (Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand- Duché de Bade, n"» 52 de 1879, 1 à 6 de 1880). Carlsruhe; in-4. ZHtschrift des landwirthschaftlichen Vereins in Bayern (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, février 1880). Munich; in-8. 92 KOTES ET MÉMOIRES. NOTES ET MÉMOIRES. Encore l'Auracarja imbricata. Revue des plus beaux exemplaires de cet arbre qui existent EN France. Recherches sur la répartition des 'Sexes dans ce VÉGÉTAL, SUR SA CULTURE, ETC. Par M. J.-H. Blanchard, Jardinier-Chef de la marine, à Brest. Depuis longtemps, en Europe, on s'occupe de V Araucaria im- bricata; les journaux d'agriculture et d'horticulture en font constamment mention : aussi les amateurs d'horticulture le re- cherchent-ils avec activité. Les économistes le recherchent égale- ment dans l'espoir de l'acclimater (t d'en employer le bois pour les constructions ; mais malheureusement, il n'est pas assez connu, et il ne pourra peut-être pas croître partout. Jusqu'ici on ne l'a rencontré encore en Europe qu'en Angleterre et en Bretagne, et il n'en existe jusqu'à ce jour que quelques exemplaires isolés dans chaque département. C'est Dombey, voyageur français au Pérou, qui, en 1777, si- gnala le premier celte esj èce et envoya au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris des échantillons secs que Lamarck décrivit dans sou Dictionnaire de Botanique (t. II, p. 301). Après Dombey, l'abbé Molina le signala de nouveau dans son Essai sur C histoire naturelle du CAz/i, publié en 17S9. Voici ce qu'il en dit : a Le Pchuen {Pinus foliis turbinatis. imbricatis, hinc mucrona- tm, ramis quaternis cruciatis). Les Espagnols le nomment Pinoterriere. Cet arbre ressemble plus au Sapin [Abi'es) qu'au Pin, quoique, à l'examen de pré?, il diffère de tous les deux ; c'est le plus bel arbre du Chili ; il croît naturellement dans la province des Arauques, mais on le cultive dans tout le reste du pays. Le tronc de cet arbre arrive souvent à 80 pieds de hauteur et sa circonférence porte au moins sur 8 pieds... » Bien qu'il fût connu des Européens depuis 1777, il ne vint que fort tard dans les cultures. M. Carrière, d'après Loudon et Sweet LES ARAUCARIA IMBRICATA DE l'ODEST DE LA FRANCE. 93 [Hort. Brit.), dit qu'il fut apporté en Europe en 1796 et qu' « il » doit avoir disparu de nos cultures, car les individus que l'on y » rencontre sont d'iniroduclion plus récente (I)». Il a raison ; mais ce qu'il ne dit pas, c'est l'âge exact qu'ont les plus anciens Araucarias de l'Angleterre. Les premiers Araucarias qiii apparurent à Paris sont venus d'Angleterre en 1837, d'où Mirbei, professeur de culture au Muîéum, les reçut d'une riche Anglaise, Mistress Mariyat, qui elle- même avait reçu, quelques années auparavant, des graines venant du Chili. Sur deux qui avaient été offerts au iMuséum, Neumann, qui était alors chef de culture de cet établissement, en mit en pleine terre, au bas du Labyrinthe, près du bureau de l'adminis- tration, un qui vécut jusque vers 1865. Ce n'est que dans la Revue horticole du \^ février 1873, p. 64, que nous trouvons des renseignements exacts sur un Araucaria planté au château du Colombier, commune de Moncontour (Gôtes- du-Nord), chez M. le comte de Lorgeril, qui a bien voulu nous communiquer, à ce sujet, les renseignements suivants, le 26 juil- let 1869 : « Les graines dont il provient furent apportées ea Fiance par M. de Courville, officier de marine, en 1829, et furent semées à leur arrivée ; sur un lot de \ 00 graines, trois seulement levèrent ; deux pieds furent détruits par les oiseaux ; un seul résista ; c'est celui qui existe en ce moment, que l'on considère comme le plus beau existant en Europe. Cet arbre mesure, au collet, près de 2 mè- tres de tour; sa hauteur est de 15"^ 30. 11 est un peu dégarni du côté du nord, possède toutes ses branches du cô,té du midi, et pré- sente une pyramide régulière. » Tous les ans il donne des cônes, mais, depuis leur apparition, les graines n'ont été fertiles que trois années seulement ; cela vient uniquement de ce qu'au moment de la formation des cônes, il apparaît deux ou trois chatons moles, plus allongés et donnant, au moment des chaleurs, un pollen assez semblable au pollen des autres Conifères. Les cônes fécondés ont la forme d'un gros artichaut et se séparent au mois d'août; une année (1) Carrière, Traité des Conifères, i" édit., p, 417. 94 NOTES ET MÉMOIRES. après la formation, ils laissent échapper des graines d'une couieur orangée. » D'une première récoite, j'ai obtenu trois Araucaria ; j'en ai donné deux, et le mien a dans ce moment 4 mètres d'élévation ; il est splendide. Dans ma seconde récolte, j'ai obtenu environ 50 jeunes plants; j'en possède encore 25, qui ont en ce moment quatre «ins et semblent dans d'excellentes conditions. » En nous donnant l'âge de son Araucaria, M. de Lorgeril nous guide et cous met sur la voie de l'introduction des premiers vé- gétaux de cette espèce en Bretagne. L'époque de rintroduclion de son arbre coïncide tellement avec celle de l'introduction du pre- mier qui fut planté au jardin de la Marine, que nous sommes porté à croire qu'ils proviennent du même voyage. Celui qui existe au jardin vient de graines apportées du Chili, en 1827, par M. Berdeiof, médecin de la marine, qui avait acheté des cônes à' Araucaria sur le marché de Yalparaiso, dans le but d'en manger les graines pendant la traversée; placées à fond de cale, ces graines entrèrent en germination. A son arrivée, M. Berdelot en donna une partie à ses amis et l'autre à M. Ncël, alors jardinier- chef du jardin botanique. Des exemplaires qui en provinrent, quelques-uns furent donnés à des amateurs des environs de Brest, et un fut planté dans le jardin ; c'était en 1834. Aujourd'hui celui- ci mesure S^i 40 de hauteur. Il existe cependant en Bretagne des Araucarias plus anciens, ce sont ceux qui existent au manoir de Pénan-Pénandreff. Le premier qui fit connaître ces arbres est M. Frédéric Haulin, horticulteur à Brest, qui avait lu dans la Revue horticole du 1^' janvier 1866, p. 205, que « le plus beau spécimen A" Araucaria » que possède l'Angleterre se trouve dans le vaste élabiisoement » de M. Mischeld, horticulteur àPiltdown, près Maresfield, comté » de Sussex. » C'est probablement de cet arbre que veut parler M. Carrière, lorsqu'il dit qu' « on en voit plusieurs en Angleterre qui mesurent y- 8 à 12 mètres». En supposant que'cet ylraiet arbre parait tronqué par le haut ; on croirait à le voir qu'il a perdu sa (1) Journal de la Société centrale d'Horticulture, novembre fS71 , p. 487. 66 NOTES ET MÉMOfRES. flèche ; mais il n'en est rien; cette dernière existe toujours; seule- ment, elle pousse moins que les branches horizonfales, et disparait dans la masse; c'est celui qui fructifia le premier. Le n^S mesure 20 mètres de hauteur et 1"^ 5.0 de circonférence, c'est celui des trois dont nous venons de parler qui fructifia le dernier. Le n» 4 mesure 22 mètres de hauteur et 1"^ 90 de circonf Jrence ; il est le plus haut du groupe et n'a pas encore fructifié, non plus que les numéros 5 et 6, qui mesurent chacun 15 mètres de hauteur et ] mè;re de circonférence. Ils sont tons régulièrement garnis de branches de la base au sommet. Nous en avons également mesuré les branches; les primaires, c'est-à-dire celles qui partent du tronc, atteignent 5"^ 50 à 6 mètres de longueur et les secoadaires 2"^ 50 à 3 mètres ; elles sont d'une verdure luxuriante. Malheu- reusement lorsque M. de Kersauzon planta ces arbres, il ne pré- voyait pas qu'ils dussent atteindre de si grandes proportions et que plus tard ils se gêneraient réciproquement. De cette gêoe il est résulté que ces arbres sont magnifiques au dehors, mais qu'à l'in- térieur, où les branches s'entrelacent,ilssont dégarnis jusqu'aux deux tiers ; en un mot, ce groupe est plutôt un aibre gigantesque, monstrueux et imposant à voir. La distance qui les sépare l'un de l'autre est de 5™ 20 et la superficie du terpain qu'ils couvrent est de 304 mètres carrés. Les Araucarias n'ont pas été répandus bien loin. Ceux de Pénan- drefi" sont les seuls de cette importation qui existent en France. Ceux de M. Berdelot n'ont pas été plus loin que la Bretagne; à part celui qae nous avons cité, nous n'en connaissons pas d'autres. Une troisième importation de graines, en petite quantité, fut faite de nouveau, en 1840, par M. Fournier (Jean-Pierre), capi- taine de vaisseau, qui les offrit à un horticulteur de Brest, nommé M. Jaoueo, établi à la cour Hollard, où est actuellement l'entrée du pont de Brest. Ces graines furent semées dès leur arrivée; elles germèrent et se développèrent très rapidement en raison de leur position sur le bord de la mer. Les quelques graines que M. Jiouen avait reçues de M. Fournier donnèrent des résultais auxquels on était loin de s'attendre. Leur vigueur et leur verdure engagèrent un commis^ LES ARAUCARIA IMBRICATA DE l'OCEST DE LA FRANCE. 97 saire de la marine, M. Birgevin, à en acheter quelques-uns pour plantera sa propriété de Kérourien-en-Ploumogues, qui est, après Ouessant, la commune la^plus éloignée du Finistère. Les Araucarias de M. Bergevin furent planlés dans une vieille carrière qui a été recomblée avec les détritus qui en étaient sortis. Sur 6 ou 7 qui y ont été plantés, il n'y en a que deux qui se soient bien développés.Le plus grand mesure environ 1 0 mètres de hauteur sur 1 mètre de circonférence, à 1 mètre au-dessus da niveau du sol. Il a commencé en 1 878 à montrer ses premiers cônes qui étaient au nombre de 7. A côté de ce bel arbre, il en existe un autre qui peut mesurer 7 mètres de hauteur ; quant aux autres, qui sont du même âge, c'est à peine s'ils atteignent 2 mètres. En même temps que M. Jaouen vendait des Araucarias à M. Bergevin, il en offrait aussi un pied à M. Paugam, pour l'école de Botanique du jardin de la Marice, qui fut planté pour mar- quer la place qu'occupe le genre dans la famille des Conifères. Au bout d'une dizaine d'années (en 1850) comme il était devenu embarrassant à la place qu'il occupait, M. Paugam, qui était alors jardinier en chef, le fit arracher et transplanter à la place qu'il oc- cupe, dans la troisième partie du jardin. Il fut planté sur un petit mamelon formé de pierres, terres et gazon et servant do lieu de repos, ce qui nécessita la suppression de quelques branches infé- rieures. Le mauvais terrain et la suppression de ces branches font que les branches supérieures ne pouvant se soutenir horizon- talement, fléchissent sous leur propre poids^se dessèchent, ensuite et rendent l'arbre défectueux. L'exemplaire en question mesure 7°^ 90 de hauteur et 0"^ 85 de circonférence. Un quatrième envoi de graines eut lieu à Brest, en 1859. Il fut fait par les soins de M. Blaize, capitaine de frégate, comman- dant r^/aéiae^e. Elles furent récoltées par lui-même aux envi- rons de Valdivia et transportées de là à Valparaiso, où elles furent stratifiées, emballées et expédiées directement à Brest, à M. Mar- chand, beau-père de M. Biaise, qui les offrit à ia Société d'Agri- culture pour être distribuées aux Membres qui en faisaient partie. Cet envoi, qui était considérable, répandit l'Araucaria dans 7 98 NOTES ET MÉMOIRES. une grande partie des jardins du Finistère. On en rencontre déjà quelques-uns mesurant 5 ou 6 mètres de hauteur. C'est le dernier envoi à notre connaissance qui fat fait à Brest par les soins des officiers de marine. II A partir de 1830, le commerce a introduit aussi un certain nombre d'Araucarias dans la Bretagne; ils ne sont pas aussi an- ciens que ceux qui avaient été apportés par des officiers de marine, mais ils n'en sont pas moins beaux. Le premier qui se présente à nos observations est planté à l'Hermitage en Lambézellec, près Brest, sur la propriété de M. Le Bihan. C'est le plus bel exemplaire que nous connaissions comme port, forme et verdure. Il fut acheté à l'établissement A. Leroy, à Angers, en 1862, et il compte par conséquent dix-sept années d'existence à l'Hermitage; il mesure 10 mètres de hauteur, 1 mètre de circonférence et montra ses chatons pour la pre- mière fois en 1879. Viennent ensuite ceux qui furent plantés, en 1847, chez M. de Lauzanne, dans son parc de Partz-en-Trez, à Morlaix. Ils sont au nombre de 20, très-beaux, alternant avec des Abies Morinda bor- dant une allée qui longe le quai. Ils produisent l'effet le plus pittoresque qu'on puisse voir. Les plus élevés mesurent environ 10 mètres de hauteur. La moyenne et majeure partie ont de 8 à 9 mètres ; ils sont d'une régularité parfaite et d'une très-belle verdure. Aucun d'eux n'a montré encore ni fleurs ni fruits. Après les Araucarias de M. de Lauzanne viennent ceux de M. Gowland, près Quimper, qui furent plantés vers 1853. Ils sont au nombre de quatre ; les plus élevés mesurent environ 9 mètres, les autres 6 et 7 mètres; deux donnent des chatons en abondance, depuis 1873. On voit encore, à une demi-lieue de Pont-l'Abbé, au château de Trébéoret, chez M. Layné, un autre Araucaria planté égale- ment en 1857 ou 1858, à Quimper; cet arbre au bout de quelques années, fut transplanté à la campagne où il reprit si facilement qu'il atteint aujourd'hui la taille de 9 mètres. Il montra pour la première fois ses chatons en 1878. LES ARAUCARIA IMBRXATA DE l'OUEST DE LA FUANCE. 99 Dans les Côtes-du-Nord, après l'Araucaria de Moncontour dont il a déjà été question, les plus remarquables existent au château de Saint-Léonard, près Guingamp. Ils ont été plantés en 1857 ou 1858, par des horticulteurs de Saint-Brieuc. Ils sont au nombre de deux, mesurent 9 mètres de hauteur et sont plantés isolément sur une pelouse. Ils produisent en abondance, depuis 1876, des chatons qui mesurent 0"^ 1 2 de long, sur 0"» 02 de large. Les environs de Rennes paraissent la localité la plus riche en Araucarias du département d'Ille-et-Villaine, et en même temps les dernières limites de ce végétal vers l'Est. On en rencontre assez dont la hauteur est de 3 à 4 mètres, et un entre autres, chez M. Marçais, à la Piquetière en Saint-Méeu, atteint 7 mètres de hauteur. Le plus remarquable a été planté en 4856, chez M. le marquis de Bréon, au château de Lampothe, commune de Govin. 11 a 8 mètres de hauteur et donne des chatons depuis 1876. Le département de la Manche est encore moins riche en végé- taux de cette espèce que celui dont nous venons de parler. Le seul et unique exemplaire remarquable que nous en connaissions est planté à Brix, près Cherbourg, dans la propriété de M. Herpin de Fiémont. Cet Araucaria signalé pour la première fois par M. Ternisien, dans la Revue horticole du 16 août 1866, fut donné par M. Decaisne à M. de Frémont, en 1848. 11 mesure 1 \ mètres de hauteur et l^a 10 de circonférence à 1 mèlre du sol; il donne des cônes depuis plusieurs années. Parmi les Araucarias cultivés aux environs du Havre, il en est un à Honfleur (Calvados) qui donne des chatons depuis 1874. Le deuxième est planté à Montivilliers ; il mesure 8 mètres de hauteur, donne des chatons depuis plusieurs années et fut planté en 1353. Le troisième et le plus fort se trouve à Criquetot-Lesneval. Il fut apporté en graines du Chili, par le capitaine d'un navire marchand de Fécamp qui en fit don au propriétaire actuel, en 1848. Il mesure 10°* 80 de hauteur ; il est garni de branches de la base au sommet, donne des cônes depuis 1875 et fut fécondé artificiellement en 1878, par M. Haugiel qui constata que la <00 NOTES ET MÉMOIKES. maturation des fruits de celte espèce est annuelle {1).Sur 53 cônes qu'il portait, on récolta environ 300 graines. Un quatrième se trouve à Saint-Romans de Colbos j il fut planté en 1843; il mesure 9 mètres de hauteur, donne des cônes depuis 4876 et fut aussi fécondé artificiellement en 1878. Sur 8 cônes qui ont reçu les influences de la fécondation, on récolta environ £00 graines paraissant fertiles. Cet exemplaire provient du commerce. Un cinquième, planté en 1848, chez M. Louvel, à Lillebonne, près de l'embouchure de la Seine, mesure 8 mètres de hauteur et montra des cônes pour la première fois en 1878. Étant planté dans un mauvais terrain, il n'est pas très vigoureux. Un sixième, planté à Sainte-Adresse, mesure environ 6 mètres de hauteur et donne des chatons depuis 1876. Enfin un septième, planté à Bolbec, en 1856, mesure 7 mètres de hauteur et donne aussi des chatons depuis 1876. Le département du Morbihan n'est pas beaucoup plus riche en Araucarias que celui des Côtes-du-Nord. On y en rencontre plu- sieurs mesurant 7 à 9 mètres. Le plus fort existe chez M. Chardon, au château de Kerscamp en Hennebon. Il est âgé de vingt-quatre ans, mesure 12 mètres de haut et donne des cônes depuis 1876. Uu très bel exemplaire existe au couvent de la Chartreuse d'Au- ray. Planté en 1854, il mesure 8™ 80 de hauteur, O"» 90 de cir- conférence et donne des cônes depuis 1 875. Dans le département de la Loire-laferieure nous trouvons, à Nantes, un magnifique exemplaire qui mérite d'être signalé ; ce bel arbre se trouve dans un petit jardinet de ville, situé rue de la Bastille, 56, où il a été planté vers 1833. Il est dépourvu de branches jusqu'à la hauteur d'environ 3 mètres, haut d'environ 13 mètres ; il paraissait porter, à l'époque où nous l'avons visité (1) Dans une leitrc adressée à M. Carrière, le 12 seplembre"1872, pu- bliée par la Revue Horticùle du 16 février 1873, M. de Lorgeril dit que ; « le chaloa mâle paraît en juillet et août, où se montrent de leur côlé les petits cônes femelles. Le printemps suivant, il laisse échapper le pollen et les cônes femelles s'ouvrent et éclatent au mois d'août. » Donc les observations faites par M. Hauguel viennent confirmer les remarques faites auparavant pat M. de Lorgeril, qui donne un an pour la durée des cônes à' Araucaria imbricata. . ■ , 2ÉS ABAUCARIA IMBRICATA DE l'OUEST DE LA FARNCE. lO'l (20 septembre 1878), un cône presq^ue desséché qui semble mon- trer qu'il est femelle. Nous avons également vu un assez joli Araucaiia planté en 18 51 , à la Gilardière, près Nantes; il mesure 7™ 20 de hauteur,Om 80 de circonférence et donne des chatons depuis 1876. Nous devons à l'obUgeance de M. Harmange, les renseignements suivants,sur trois Araucarias qu'il cultive depuis 1 846, dans sa pro- priété du Plessix, prèi Aigrefeuille. « Ces végétaux, dit-i), pro- viennent de l'établissement A. L ;roy, d'Angers, qui en avait reçu, trois ou quatre ans avant l'apnée ci-dessus, quelques graines d'An- gleterre. 11 sont au nombre de trois dont un femelle et deux mâles; l'individu femelle mesure 9 mètres de hauteur tt 1m 05 de circoc- férence ; les mâles sont un peu moins élevés. Ils fleurissent et fruc- tifient depuis 1 875, et les graines qu'ils ont produites ont donné de très bons résultats. Après les Araucarias de M. Harmange, viennent ceux qui sont cultivés dans la propriété de M. Léon Péquin, filateur à Hucheloup, commune de Cugand (Vendée). Ils sont aussi au nombre de trois, dont deux mâles et un femelle; ils furent plantés en 1833. Les mâles sont hauts de 8m 30, et leur tronc à Qm 70 de tour. Le pied femelle mesure 8"a 60 et a Om 92 de circonférence. Ce sont les mâles qui ont fleuri les premiers, en 1864; la femelle ne montra ses cônes que cinq ans plus tard. Depuis cette époque, elle donne annuellement des graines qui lèvent très bien. Ces Araucarias sont les plus forts que nous connaissions parmi ceux qui s'avan ■ cent vers le sud. L'Anjou paraît être le berceau des premiers végétaux de celte espèce que le commerce ait répandus sur le sol français ; cependant les plus forts que l'on rencontre dans celte localité ne sont pas aussi anciens que ceux que nous venons de citer, car ce ne fut qu'eu 1848 que ceux que l'on remarque au château de l'île Briant, près le Lion-d'Angers, furent mis en place. M. Giffard, ex-jardi- nier-chef de cet établissement, nous dit qu'ils proviennent de l'éta- blissement A. Leroy, qu'ils mesurent 7 mètres de hauteur, fleuris- sent et fructifient depuis 1871 . Il y en a deux, l'an mâlp, l'autre femelle ; ce dernier donna, en 1872, sa première récolte de cônes qui renfermaient environ 2 000 graines. M. Audusson-Hiron, '1 02 RAPPORTS. pépiniériste à Angers, en sema au moins \ 200 qui ont parfaite- ment levé et ont donné des sujets très vigoureux. La majeure partie des autres cultivés en Anjou ne dépassent pas 4 et 5 mètres. Nous terminons cette revue par l'indicationdesAraucariasquisont cultivés aux environs de Paris. Après celui du Muséum, les plus forts que nous connaissions sont ceux du jardin d'Acclimatation du bois de Boulogne. Ces végétaux, qui étaient cultivés en caisse et en serre, dans l'établissement de MM. Thibaut et Keteleêr, mesuraient 1m 50 en 1860, époque où ils ont été plantés à la place qu'ils oc- cupent. Le plus fort a fructifié en 1871. Leur nudité presque com- plète indique que le sol ne leur convient pas. Le résultat des recherches que nous venons de faire est : que nous avons trouvé dans les départements que nous venons d'ex- plorer 30 Araucarias produisant des organes reproducteurs; sur ce nombre, 15 sont mâles, 14 sont femelles et un seul est monoïque. Le département du Finistère en possède 8 à lui seul, dont 4 mâ^es et 4 femelles. Les départements du Nord 10, dont 5 mâles, 4 fe- melle? et celui qui est monoïque ; ceux du Sud 12, dont 6 mâles et autant de femelles. Il s'en trouve encore dans nos départements bretons beaucoup d'autres qui nous ont été indiqués comme étant remarquables; ils rivalisent peut-être en force avec ceux que nous venons de signaler, mais ils ne fructifient pas, ou les renseigne- ments qui nous ont été fournis ne nous ont pas paru suffisants ; d'autres enfin fructifient dans des conditions anormales, ce qui nous empêche de les citer. {A suivre.) '-s>8.0.t-gg-- RAPPORTS Compte rendu des Travaux du Comité de Culture potagère ■pExNDANT l'année 1 879; Par M. SiRoy, Sacre laire de ce Comité, Messieurs, Je viens vous rendre compte des travaux du Comité de Culture potagère pendant l'année qui vient de s'écouler. Nous avons eu la bonne fortune cette fois d'avoir 2 médailles à distribuer, affectées spécialement aux apports faits à ce Comité : premièrement celle TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. 103 qui est donnée tous les ans par M. Moynet au jardinier ou ama- teur qui, dans le courant de l'année, fait les plus nombreuses et les plus belles présentations; l'autre due à la générosité de M. Tavin. Celle-ci est attribuée aux plus beaux lots de Fenouil d'Ita- lie présentés pendant toute l'année. C'est afin d'encourager à la calture de cette plante que M. Vavin a offert cette médaille. On a souvent de la peine à s'habituer aux légumes nouveaux; celui-ci est très bon, d'une culture assez facile. Plusieurs concurrents se sont présentés : M. Véniat, jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), a eu les plus beaux ; ensuite venaient M. Pageot, propriétaire àMontrouge, et M. Alex- andre, jardinier chez Mme de la Renaudière, au château de la Herbellière près Vire (Calvados). M. Véniat a présenté cinq fois du Fenouil d'Italie et chaque fois il a dépassé de beaucoup les antres concurrents. Il avait sur eux l'avantage de l'avoir cultivé depuis plusieurs années ; les autres débutaient. Ils méritent pour cela des félicitations , car leurs lots étaient déjà beaux. Néanmoins la médaille revient de droit à M. Véniat. La médaille de M. Moynet a été obtenue par M. Fouillot, jardinier chez M. Sueur, à Montreuil, qui a faitdetrèsbeauxapporis de divers légumes pendant toute l'année. 5 primes lui ont été accordées: 2 de première classe, 2 de seconde et 1 de troisième. Si nous cherchons qui a mérité les autres primes de li'e classe, nous trouvons M JI. Lhérault (Louis) et Coltard, tous deux culiva- teurs àArgenteuil, pour apports de trèshelles Asperges; toutefois ces messieurs, satisfaits d'avoir acquis le suffrage de la Compa- gnie, ont renoncé à recevoir ces primes. M. Lhérault a rappelé en quelques mots, dans une séance, l'utilité du buttage de l'Asperge et le soin qu'il faut prendre de soutenir les tiges de cette plante lorsqu'elles ont pris un grand développement; car si elles vien- nent à se rompre, il ne pousse rien sur les griffes. M. Bain (Louis), jardinier chez M. R.-R. Gauthier, avenue de Suffren, à Paris, a reçu une prime de lr» classe pour un magnifique apport de onze Choux-fleurs de la variété obtenue, il y a quelques années» par M. Pageot; ces Choux-fleurs étaient parfaitement réussis. M. Véniat, en outre de ses 5 apports de Fenouil d'Italie, nous •a fait plusieurs présentations intéressantes : premièrement, au 104 RAPPORTS. mois de février, des Choux Pe-tsaï ou chinois, plante rustique, qui n'exige aucun abri pendant l'hiver. Celle-ci paraît consti- tuer une variété nouvelle ; ce n'est pas le Chou chinois que nous connaissons depuis longtemps. Secondement des racines de Chervi. Ce légume a un goût tout particulier; il a été d'un grand usage autrefois, mais il est très délaissé depuis longtemps. Il était employé dans les petits soupers du temps de Louis XV; c'est plutôt un condiment qu'un légume proprement dit. Les racines du Chervi prennent peu de développement et demandent beau- coup de temps pour répluchage ; toutefois la présentation est assez intéressante ; il se trouvera certainement quelques person- nes qui seront bien aises de connaître cet aliment oublié depuis longtemps. Troisièmement trois variétés de Fèves, une à fruits violets, dont la semence lui a été envoyée du Japon. C'est pro- bablement la première fois que cette Fève est cultivée en France; les graines en sont tendres, sucrées et de fort bon goût; une deuxième Fève à fleurs pourpres, variété très-productive, culti- vée en Angleterre sous le nom de Asper Baan ; la troisième est une Fève mange-tout du Yucatan, qui est aussi très recom- mandable. Quatrièmement deux Melons du Japon, l'un nommé Siro Ouri, l'autre Makowa ; ce dernier a la forme d'une Poire; ils feont tous deux très sucrés et seraient plutôt des Melons de des- sert. Cinquièmement des fruits du Physalis peruviana ou Coqueret comestible; c'est, à notre avis, un fruit très recommendable; pour la forme il ressemble h. l'Alkekenge lequel est employé comme plante médicinale et quelquefois comme comestible; M. Va- vin nous en a présenté, l'année dernière, confits au vinaigre comme des Cornichons. Le Physalis peruviana est bien préféra- ble. On ie mange sans aucune préparation ; il a un goût aci- dulé, très agréable dans l'été. Nous sommes étonné qu'il ne soit pas plus répandu ; la culture en est facile; c'est celle des Toma- tes. Au Pérou et dans l'Inde il s'en fait un grand usage. Différentes primes ont été accordées à M. Véniat pour tous ces apports dignes d'intérêt, car la plupart de ces produits sont peu ou pas connus. Dans les mêmes conditions nous pouvons citer M. Hédiard, négociant en fruits et légumes exotiques. Ses apports n'ont pas cependant pour nous tout à fait ie même intérêt, en ce sens que^ TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈUE. ItS la plupart de ces produits ne sont pas susceptibles d'être cultivés sous le climat de Paris ; mais, étant Société centrale de France, il ne doit pas être indifférent pour nous de savoir ce qui peut être cultivé dans le Midi ou en Algérie. Les Patates et les Ignames de la Guadeloupe et de la Martinique sont très bonnes, particulièrement les Patates qui sont peut-être meilleures que nos variétés anciennement connues ; mais c'est en vain que j'ai voulu essayer de cultiver celles qui m'ont été con- fiées par M. Hédiard -, je n'ai pu obtenir que de très petits tuber- cules, tandis que les deux variétés blanche et rose me donnent au contraire de très beaux résultats. Pour l'Igname de la Guade- loupe, qui est excellente, plus courte que l'Igname de Chine, je réussis encore moins bien. Nous devons aussi à M. Hédiard le Gombo, plante de la famille des Malvacées, qui demande beaucoup de soin, sous le climat de Paris. Le jardinier de M. Lavailée nous en a présenté quelquefois de très beau. Dans le Midi et principa- lement à Marseille, on l'obtient très facilement. Nous avons eu du même des Chayottes récoltées en Algérie ; afin que chacun pût les goûter, M. Hédiard en a fait préparer deux plats de différentes manières. Ces mets ont été trouvés très bons. Le goût delà Ghayotte rappelle beaucoup celui du Chou-fleur; c'est là une plante alimen- taire très recoramandable. Plusieurs variétés de Piments ont été aussi présentées par M. Hédiard : le gros Piment doux d'Espagne, le Piment du Chili, le Piment Corail, variété nouvelle peu connue, dont on fait une grande consommation " à Marseille. Plusieurs primes ont été votées pour M. Hédiard, mais il a l'habitude d'y renoncer, son but étant seulement de faire connaîire tous ces produits exotiques. Le 10 avril, M. Philippon, jardinier à Clichy, nous présentait des Navets hâtifs semés sur couche, le 12 janvier; une prime de 2^ classe lui a été accordée pour cet apport. Je dois faire remar- quer que la culture des Navets comme primeur a pris, depuis une vingtaine d'années, une importance extraordinaire. C'est M. Du- pont, qui, le premier, eut l'idée de semer des Navets sur couche et sous châssis. Comme il a bien réussi, un grand nombre de jardiniers l'ont imité, et aujourd'hui plus de trente maraîchers se livrent à ce travail sur une grande échelle ; quelques-uns en font annuellement plus de 600 panneaux. 406 RAPPORTS. M. Dudoûy et C'c, rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, a fiit plusieurs présentations de Pois, Fèves, Haricots secs et frais ; la plupart sont des nouveautés importées d'Angleterre ; tous sont en général très jolis, mais il est difficile et même souvent impos- sible de juger à première vue, sur un simple échantillon, du mérite de ces légumes ; c'est seulement par la culture comparée avec celle des variétés connues et déjà si nombreuses qu'on peut émettre un avis. Il importe peu qu'un légume soit nouveau s'il lie constitue pas un progrès sur les anciens. , Un légume que nous pouvons regarder comme nouveau, quoiqu'il soit connu depuis longtemps par les botanistes et même de quelques jardiniers, c'est le Soja hisptda. Il a fait son appari- tion à notre Société seulement celte année, mais il ne pouvait pas nous manquer. Un grand nombre de présentations nous en ont été faites; nous les citerons toutes, car tous les présentateurs ont droit à nos remerciements. Le premier a été M. Cof6n, jardinier au château de Brunehaut, chez M"»* Tutfeton,qui paraît l'avoir cultivé tout à fait en grand; le second notre honorable Président, M. La- vallée; le troisième M. Havenard (Jules), jardinier chez M™^ veuve Bordeauj à Sucy-en-Brie; le quatrième M. Dndoiiy et enfin M. Vavin, lequel nous en a seulement présenté un petit échan- tillon déjà sec. Nous aurons besoin d'étudier cette plante; d'abord il y en a plusieurs variétés; quelle sera la meilleure? M. Lavallée en a mis une assez grande quantité à la dispo- sition de la Société. 'Ga légume a un goût tout particulier qui ne peut se comparer à celui d'aucun légume connu. On le dit meilleur à l'état sec; dans tous les cas, il sera d'un emploi plus commode, car il est très difffcile à écosser à l'état tout frais. Au Japon, d'où il paraît être originaire, on en fait un très grand usage. L'analyse chimique nous apprend qu'il con- tient une très grande quantité de matières azotées et de matières grasses, deux propriétés importantes pour une plante alimen- taire. M. Melin (Charles), cultivateur, rue Dumontier, à Suresnes, nous a envoyé de la graine et de jeunes plants d'une plante qu'il nomme Soap root ou racine à savon. Aucune note explicative n'accompagnait l'envoi; nous ignorons et le mode de culture et la manière de l'utiliser ; du reste, le plant que nous avons eu sous les TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. 107 yeux offrait bien peu de développement; c'est pourtant un semis de deux ans. M. Curé, jardinier, rue Lecourbe, à Paris, a présenté, au mois de février, des Carottes nouvelles cultivées à la chaleur du ther- mosiphon ; c'est la première fois, croyons-nous, que cette expé- rience est tentée avec succès pour les plantes potagères. Cet essai a parfaitement réussi ; une prime de 2* classe a été votée pour M. Curé, lequel a pour habitude d'y renoncer. Nous avons reçu plu- sieurs apports de M. Cottereau, horticulteur, rue Javel, àParis : au commencement de juin, des Artichauts très beaux, surtout pour l'époque de l'année. Il nous a présenté aussi, à différentes reprises, des Fraises Quatre-saisons de toute beauté, puis des Haricots, dès le mois de juin, de la variété dite Flageolet d'Étampes ; ce Haricot est fort recomraandable pour sa qualité, sa précocité et a l'avan- tage de durer très longtemps. M. Cottereau nous a apporté, au mois de septembre, des cosses de ce Haricot cueillies sur les mêmes pieds qui avaient déjà produit au mois de juin. Plusieurs primes ont été accordées à M. Cottereau pour ces appDrts. La Commission des Pommes de terre continue son œuvre avec zèle ; cependant elle a encore beaucoup à faire. M. Arnould- Baltard a donné deux Rapports dans lesquels il rend un compte très détaillé de ce qui a déjà été fait ; il nous dit aussi que le but est encore loin d'être atteint. Plusieurs Membres ont déposé des tubercules dans le but de faciliter ce travail : c'est d'abord M. Mayeux, cultivateur à Villejuif, lequel prévoyant, à cause du printemps humide, la maladie des Pommes de terre hâtives, a arraché les tubercules de 5 variétés quand les tiges étaient encore vertes. Déposés au Comité depuis les premiers jours de juillet, ils sont,en ce moment encore, en très bon état, sauf quelques-uns. M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, 20, a fait un travail qui a du rapport avec celui de M. Mayeux. Sur un champ de Pommes de terre d'un hectare il aperçut des traces de maladie; il coupa, sur une moitié de son champ, toutes les tiges et ■laissa l'autre moitié intacte. Il s'est trouvé que tous les tubercules des tiges coupées étaient très sains, tandis que les autres étaient €n partie perdus, ce qui prouve une fois de plus que la maladie commence toujours par les tiges et que, si on les supprime à 108 TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE rOTAGÈRE, temps, on peut sauver le produit ; mais les tubercules prennent alors peu de développement, la végétation étant ainsi brusque- ment arrêtée. M. Rigault, cultivateur à Groslay, a donné aussi une belle collection de Pommes de terre pour servir d'étude, à la Commis- sion. Elles resteront au Comité jusqu'au printemps ; chacun pourra les visiter. M. Rigault est très connu pour ses cultures de Pommes de terre ; il expose, chaque année, aux concours agri- coles et obtient toujours les premières médailles ; c'est dire que sa collection est très intéressante. M. Rigault a publié, il y a quelques années, un petit traité très bien fait sur la Pomme de terre. M. Vavin en a déposé aussi plusieurs variétés peu connues ; nous en citerons une entre autres : c'est la Champion d'Ecosse qui est très belle; elle figurait l'année dernière dans les belles collec- tions des Anglais à l'Exposition du Champ-de-Mars. M. Welker, jardinier-chef au château de la Celle-Saint-Cloud, a présenté des Romaines Alphange à graines noires. Cette variété, présentée déjà plusieurs fois aux séances, convient surtout aux propriétaires, parce qu'elle monte difficilement ; quant aux. jardiniers-maraîchers , c'est différent; ils coupent toutes leurs salades le même jour, et ils ont besoin de variétés qui poussent très vite. M. Rémy, horticulteur à Pontoise, a présenté de très beaux Choux de la variété dite Chou Milan de Pontoise, et a offert aux Membres présents de la graine de ce Chou obtenu, il y a quelques années, par M. Chennevière ; ce croisement du Chou de Vaugi- rard avec le Chou frisé d3 Norwège est très dur à la gelée et peut se conserver longtemps pendant l'hiver. M. Ledoux, fils, nous a présenté différentes variétés dePraisiers en pots, et parmi eux une variété nouvelle qu'il a obtenue par un croisement des Fraisiers Docteur Nicaise et Marguerite Lebreton; le fruit diffère peu de celui de celte dernière variété, mais il en rappelle tous les caractères et ne lui est pas supérieur en qualité. Une prime de 2« classe a été accordée à M. Ledoux. M. Carrière nous a fait connaître un Fraisier à fleurs doubles. Cette plante n'a d'intérêt que par sa rareté ; c'est à ce point de vue SUR l'orshidophile de m. le comte du buysson. 109 qu'elle nous a été présentée. Elle appartient à la variété lu Fraisier des bois et ne donne qu'une seule fois. Pour finir, nous rappellerons que M. Pageot, propriétaire à Montrouge, nous a montré des Romaines d'une grosseur el d'une beauté tout à fait exceptionnelles ; une prime de 2® classe lui a été votée pour ses belles salades, prime à laquelle il a renoncé. Les Notes et Rapports concernant les plantes potagères ont été assez nombreux cette année. Au mois de février (page 87 du Jour- nal), une uotesur la culture du Cresson ; février (page 132) et mars (page 21 0), deux Rapports sur les Pommes de terre, par M. Arnould- Bdltard ; avril (page 247), note sur le Chou Milan de Pontoise, par M. Rémy, cultivateur à Pontoise ; avril (page 253), ncte sur la Courge de Siam, par M. Paillieux ; mai (page 21 8), note sur le Fe- nouil d'Italie, également par M. Paillieux; un article intitulé le 64^ concours à TËxposition de Brie-Comte-Robert, également de M. Paillieux en septembre (page 584). Pour clore ce Compte rendu, je risquerai un petite critique; non, je ne me permettrai pas cela; une simple observation : il me semble que M. Clievrier, l'obtenteur du Haricot toujours vert, a été peu récompensé. Nous n'avons pas, dans tous les Haricots connus comme les plus recommandable-, un seul qui puisse lui être comparé, car il réunit toutes les qualités des autres et lui seul reste entièrement vert après la cuisson, sans addition de sel de cuivre. Si ce pauvre Haricot eût été une fleur, il aurait ceriai- nement motivé une plus belle récompense; mais hélas! ce n'est qu'un Haricot! Notice sur VOrckidophile, Traité théorique et pratique de la ■ culture des Orchidées, ouvrage de M. le comte François du Buysson; Par M. BERGMA.N. Chargé par la Société centrale d'Horticulture de France de lui faire connaître un ouvrage de M. le comte du Buysson, nous venons aujourd'hui lui soumettre nos observations à cet égard. M. le comte François du Baysson a publié un traité théorique et pratiqua de la culture des Orchidées. • Nous ne saurions qu'ap. plaudir à la bDune idée qu'a eue l'écrivain d'écri re un livre utile 410 RAPPORTS. au botaniste et à riiorticulteur, mais surtout mis à la portée de l'amateur etdu jardinier. Nous devrions tous, amateurs et horticul- teurs, faire de notre mieux pour répandre en France la culture de ces plantes si remarquables à tous égards et dont beaucoup peuvent être cultivées en serre tempérée. Le goùl des plantes en général est malheureusement moins ré- pandu en France qu'en Angleterre et qu'en Belgique. A quoi cela tient-il? Beaucoup, croyons-nous, à l'apathie des amateurs et à leur nombre restreint. Nous avons en France de grandes fortunes; mais où trouverons-nous, pour ne pas sortir de notre sujet, des collections d'Orchidées aussi remarquables que celles de lordLon- desborough, de sir Trevor Lawrence, de M. Day, de M. Philbrick, à Londres; sans oublier les collections du duc de Devonshire, à Chatsworlh, et la belle serre d'Orchidées froides du duc de Sulher- land, à Trentham? Quiconque a vu cette serre au moment de la floraison ne l'oubliera jamais. Nous ne manquons pas en Fr-mce d'horticulteurs très intelligents qui, le jour où ils croiront pou- voir vendre des Orchidées, en auront des collections qui pourront avec le temps être aussi complètes, sinon aussi nombreuses, que celles des fameuses maisons anglaises Veitch, Williams et W. Bull, de Londres, sans oublier celle deM.Linden, à Gand. Un de nos horticulteurs français que nous engagions, à Londres, à ache- ter des Orchidées de 500 francs nous répondit ceci : « Pourquoi faire ? quand nous demandons 4 00 francs d'une belle plante à un amateur, il nous rit au nez; il faut donc avoir des plantes à très- bon marché, et, pour les Orchidées, il ne faut pas encore y songer.» Nous voilà loin des prix fabuleux auxquels on vend des Orchidées en Angleterre. Nous connaissons une maison de Londres qui a refusé 2 500 francs d'un bel exemplaire de Cattleya Exonlensis. La manière dont M. du Buysson a écrit son livre propagera, nous l'espérons, parmi nos amateurs, l'amour des Orchidées, si on peut s'exprimer ainsi. L'ouvrage dont nous nous occupons en ce moment est divisé par son auteur en quatre parties. La première partie contient des données générales de Botanique sur les Orchidées ainsi que sur les climats où elles végètent. Nous sommes de l'avis de l'écrivain qui recommande aux voyageurs horticoles de donner des notions SUR l'orchidophile de m. le comte du buysson. 1 1 1 exactes sur la température ainsi que les différents détails relatifs aux endroits où ils découvrent leurs nouveautés. N'oublions pas de mentionner, dans cette partie, les bonnes indications q\ienous y trouvons sur l'établissement et la construction d'une serre à Or- chidées. Une chose qui nous surprend c'est la division de la serre de M. du Buysson en trois compartiments ayant chacun une température différente. La division de ces compartiments entre eux a lieu au moyen d'un treillage garni de plantes grimpantes, sans portes. Nous ne comprenons pas comment il arrive de cette façon à un résultat aussi heureux que celui qu'il nous relate dans son livre. D'après notre expérience personnelle, nous avons supprimé les plantes grimpantes dans nos serres à Orchidées, parce que, malgré tous nos soins, ces plantes étaient de vraies fabriques d'insectes. Nous sommes heureux de voir que M. du Buysson n'en souffre pas. Nous engagerons aussi à arranger la serre à Orchidées avec le moins de symétrie possible et à intercaler des plantes à feuillage panaché, par exemple Bertolonia Van Houttei et autres, Fittonia Pearcei et argyroneura , Maranta Li'nden i, M. Massanyeana , Panicum variegatum, Adiantum et surtout quelques plantes en fleurs d'An- thurium Scherzeinanum dont la belle couleur rouge relèvera la monotonie d'une serre, quand les fleurs y sont rares. La deuxième partie est intitulée : « Gouvernement des serres à Orchidées. » Nous aimerions à donner des extraits des chapitres les plus intéressants, mais malheureusement nous sommes restreint par l'espace et obligé de passer sans nous arrêter. Cette pattie comprend différents chapitres sur la température des serres, les thermomètres ordinaires, àminima et à maxima, paillassons, hu- midité, lumière, ombr*age, ventilation, arrosage et engrais. M. du Buysson a obtenu de bons résultats en se servant de guano du Pérou. N'ayant jamais fait usage d'engrais pour nos Orchidées, nous ne pouvons donner notre expérience personnelle. Nous conseillons aux amateurs d'essayer à leur tour, mais avec prudence, et de communiquer à la Société les résultats qu'ils obtiendront. La troisième partie intéressera beaucoup le praticien. L'auteur y traite avec énormément de justesse du groupement horticole des Orchidées dans les trois compartiments de sa serre; nous engagerons 11^ RAPPORTS. en plus tout amateur qui ne tient pas à risquer la vie de ses plantes en les mettant dans les appartements (nous ])arlons par expérience) à faire construire, attenant à sa serre, un pavillon où il pourra exposer ses Orchidées, au moment de la floraison. Ea ayant soin de tenir cette partie à une température convenable et sans humi- dité, on y conservera longtemps des fleurs qui, laissées dans leur serre ordinaire, perdraient vite de leur beauté. Il est donné au chapitre xvi une description de serre à Odonto- glossum qui nous paraît répondre on ne peut mieux aux besoins des plantes de ce genre; nous conseillerons de ne jamais en faire con- struire sans y mettre au moins deux tuyaux de chauffcige, car il faut pouvoir les garantir contre les froids rigoureux. En parlant des matériaux de plantation, l'auteur dit se servir de paniers faits de bois de sapin raboté puis peint; nous préférons de beaucoup le bois naturel avec son écorce. Nous faisons usage depuis de longues années de branches d'Orme galeux ; on les coupe vivantes et on s'en sert Tannée suivante. Pour les Phahcnopsis, nous conseillons de les mettres sur bûchettes de Poirier ou de Pommier, coupées vivantes et que l'on emploie la deuxième année; on pose ces bû- chettes dans un pot avec du charbon de bois et du sphagnum. Les chapitres sur la multiplication, ainsi que ceux sur les mala- dies et sur les insectes, doivent être lus ayec soin par toutes les personnes intéressées. La quatrième partie, qui est la plus longue, contient une mono- graphie complète des espèces et variétés connues d'Orchidées. A chaque genre est joint l'exposé de la culture, puis la descrip- tion des différentes espèces. Cette description est faite avec beau- coup de soin et d'une façon fort claire. L'écrivain a eu raison de donner la traduction française de la phipart des noms latins (pourquoi pas tous?); c'est un grand point de répère pour les per- sonnes qui ignorent le latin ; par exemple : Odontoglosaum vexil' larium (porte-étendard) REicuENJBAcn ; Illustration, vol. XX., pi. 443; Flore, vol. XX, page 2058 » Suit la description de la plante et aussi, pour beaucoup, par qui elle a été découverte, où et quand elle a fleuri pour la première fois en Europe. Nous ne voulons pas terminer cette trop courte notice sans dire qu'à un point de vue au moins, nous ne sommes pas d'accord avec BÉGONIAS TUBÉREUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 113 l'honorable auteur. Dans sa préface, M. le comte du Buysson dit ceci en parlant des Orchidées: « Leur mode de végétation si anor- mal ferait croire qu'elles sont très-délicates et que leur culture présente de sérieuses difficultés. Il n'en est rien pourtant. Je ne connais pas de plantes plus robustes et de vie plus tenace : il faut les tuer pour les voir périr. » Tel n'est pris notre avis ; nous conti- nuerons à considérer, et cela avec beaucoup d'autres horticulteurs et amateurs, les Orchidées comme demandant beaucoup de soins et des connaissances spéciales. Pour beaucoup, comme par exemple pour des Cattkya, Saccolabiwn^ Vanda, Odontoglos- sum, etc., etc., nous avons failli perdre et nous avons même, dans certains cas, perdu des plantes qui étaient restées un jour ou deux dans les appartements, et cela malgré les plus grandes précau- tions. Souvent aussi une plante que l'on a cultivée avec succès dans un endroit dépérit ; on l'examine attentivement, on ne découvre rien ; on la change de serre, on lui donne un traitement différent et malgré tout la plante me^rt. L'ouvrage de M. du Buysson est un ouvrage éminemment utile, fort bien écrit et contenant 550 pages dont on ne devra passer aucune sans la lire. Par la modicité de son prix (6 fr.), il esta la portée de tout !e monde, et nous engageons toute personne qui pos- sède des Orchidées à se le procurer chez Téditeur, M. Goin, rue des Écoles, 62, à Paris. Nous croyons pouvoir prédire qu'après en avoir fait la lecture, elle augmentera sa collection dOrchidées. Rapport sua le> cultures de Bégonias tubéreux de MM. Kobert ET Couturier, horticulteurs a Chatoïï (Seine-et-0ise); M. Lequin, Rapporteur, Messieurs, A la suite d'une demande à elle adressée par MM. Robert et Couturier, horticulteurs, la Société centrale d'Horticulture de France a décidé, dans sa séance du 8 octobre dernier, qu'une Commission prise dans son sein se rendrait, le 12 de ce même mois, à Ghatou, à l'effet de visiter les Bégonias tubéreux que ces Messieurs cultivent sur une assez grande échelle. Celte Commission /H4 RAPPORTS. était composée de MM. Pigny, Lequin, Fontaine (Gaston), Bauer, Vincent, Fontaine (Joseph) etliouchet. A l'exception de ces deux derniers, dont la Commission a regretté l'absence, tous ces Membres se rendirent à Chatou, au jour fixé. M. Drouet, ingénieur et jardinier en chef de la ville de Paris, accompagné de M. Mathieu, horticulteur à Passy, ainsi que M. Drevault, jardinier en chef à l'École de pharmacie, se joignirent à eux. Tout d'abord, • votre Commission remercie vivement ces Messieurs de lui avoir fait l'honneur de l'accompagner dans cette visite horticole et de lui avoir apporté le concours de leurs lumières. A C'i sujet, le Rapporteur, au nom de la Commission, croit devoir rappeler qu'il est toujours utile que quelques Membres s'adjoignent librementaux Commissions chargées de visiterles cul- tures et participent à leurs travaux; car il arrive souvent que plusieurs Membres délégués se trouvent, par suite de circon- stancfis imprévues, dans l'impossibilité de remplir leur mandat. On ne saurait donc trop louer et remercier les Membres de notre Société qui se dévouent à ces intéressants travaux. A l'arrivée des Membres de la Commission à la gare de Chatou, MM. Robert et Couturier, qui les attendaient, les reçurent de la manière la plus gracieuse et les conduisirent ensuite dans leurs cultures. Avant de commencer ses travaux, la Commission se consti- tua ; elle nomma pour son Président M. Pigny et pour Rappor- teur M. Lequin ; puis elle procéda à l'examen" faisant l'objet de sa réunion et dont voici le résultat : L'établissement que dirigent MM. Robert et Couturier est divisé en deux parties parfaitement situées. Dans la première se trouve la maison d'habilatiqn ainsi que tout le matériel horticole. Ce matériel se compose d'une grande serre adossée à un mur d'une très-grande étendue ; au bout de celte grande serre se trouve un pavillon pouvant servir de rempotoir ou de logement pour les grandes plantes, local souvent nécessaire dans un établissement. A la suite de ce pavillon est une petite serre à multiplication indispensable à tout établissement d'horticulture. Presque en face se trouve une serre hollandaise tempérée, d'une assez grande lon- gueur ; le tout est d'une bonne construction, fait avec économie BÉGONIAS TUBÉIIEUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 415 et intelligence. Un carré de châssis de couche relié avec les serres complète ce matériel, qui constitue un très bel ensemble. L'autre partie du jardin nous a paru entièrement réservée aux plantes de pleine terre. Dans chacune des deux parties de cet établissement se trouvent placés ces jolis Bégonias dits erecta qui ont tout d'abord frappé nos yeux. Nous devons vous dire, Messieurs, que nous avons été émerveillés à la vue d'une culture si importante. Tous ces Bégonias sont cultivés en pleine terre, soit dans des bâches à l'air libre, soit en planches, soit disposés en plates-bandes ; ils sont tous en par- fait état, et. témoignent d'une culture bien entendue et parfaite- ment suivie. C'est ainsi que la Commission a pu les admirer dans toute leur beauté, car ils sont presque tous sortis de ce beau type connu sous le nom à'intermedia. Nos honorables collègues cultivent les Bégonias depuis plusieurs années, et ils sont arrivés, par le bon choix de leurs graines et par plusieurs semis successifs, à un grand degré de perfection comme forme de fleurs et tenue des plantes. Leur but, parait-il, serait d'obtenir des plantes bien fixées et se reproduisant très-exactement par la voie du semis, afin de pou- voir composer des massifs ou des plates-bandfs avec des plantes d'un même coloris. Nous avons donc, Messieurs, constaté un grand progrès dans la culture de ces Bégonias erecta et notamment, nous ne saurions trop le répéter, dans la bonne tenue des plantes. La cou- leur dominante est surtout le rouge, et la beauté de ces fleurs, qui sont d'une forme parfaite, produit dans son ensemble un effet ma- gnifique. Cependant, Messieurs, nous devons vous dire que, malgré le bon soin dans le choix aes graines que nos collègues ont dû ap- porter pour faire ce semis de Bégonias, nous avons été étonnés d'y trouver mélangées un certain nombre de plantes à petites fleurs très-ordinaires, ayant des coloris qu'il nous serait très-dif- ficile d'expliquer. Cela nous prouve, ce qui est d'ailleurs presque incontestable,que les Bégonias ont une tendance à retourner à leur type primitif. Il est donc de toute nécessité que MM. Robert et Couturier apportent le plus grand soin dans le choix de leurs porte-graines, afin d'éviter de retomber dans nos premiers types; car il ne suffirait que d'un mauvais choix de graines pour détruire tout le travail de plusieurs années de persévérance. Comme en 1 1 6 RAPPOBTS. culture et en améliorations le champ est très-vaste, ces Messieurs ont l'espoir d'obtenir un jour un rose et un blanc à grandes fleurs, se reproduisant aussi par le semi?, afin d'arriver à compo- ser les plus heureux contrastes dans la décoration de nos par- terres. Votre Commission a engagé ces habiles horticulteurs à poursuivre le but qu'ils se proposent et à tâcher que ces plantes soient un jour nettement fixées. Le nombre des Bégonias, que votre Commission a examinés attentivement, peut être évalué environ à 4 ou 5 Où 0, et, après un examen sérieux, elle a cru devoir en désigner spécialement quelques-uns qui lui ont paru dignes de figurer dans nos meilleures collections. Elle s'est arrêtée à quatre seulement. Ce nombre vous paraîtra sans doute bien restreint par rapport à la si grande quantité qui vient d'être indiquée ; mais nous avons cru devoir êtie sévères dans notre choix, ne voulant nommer que des plantes vraiment méritantes. Voici les noms et les descriptions de ces Bégonias : \° M. Lequin^ plante d'une bonne tenue, sortant bien ses fleurs du feuillage ; fleurs portées sur un solide pédoncule, d'un coloris vermillon foncé ; très florifère, plante extra. 2° M.Pignij, plante très vigoureuse, à très-grandes fleurs, d'une forme parfaite, d'un coloris groseille légèrement carminé ; bonne tenue. 3" M. Mathieu, plante très florifère, à grandes fleurs cerise^ centre légèrement lavé de blanc ; tenue parfaite. 4° M. Henri Couturier, plante d'une tenue irréprochable ; fleurs portées sur pédoncules courts, d'un coloris vermillon couleur orange ; assez florifère. Mais les Bégonias tubéreux ne sont pas le seul objet des cultures de MM. Robert et Couturier ; ils font encore plusieurs genres de plantes de serres, telles que les Dracxna rubra^ congesta et mdïvisa qui sont disposés dans des bâches ou en serre et parfaitement cul- tivés. Tous ces ûracsena, encore jeune?, sont rempotés par trois dans des pots à bords de <3 à 1 4 centimètres ; ils ne paraissent nullement soufl'rir de ce traitement, car ils jouissent tous d'une santé parfaite et poussent très vigoureusement. Cette manière d'opérer nous a paru commode et économique, surtout pour les jeunes plants. Nous avons aussi remarqué un semis d'Aralias et BÉGONIAS TÏÏBÉREUX DE MM. CODTUniEa ET ROBERT. 4^7 •de Phormium tenax ayant déjà de3 à 4 feuilles, ainsi que des plants de Palmiers dans les espèces ordinaires, le tout en bon état de culture. Une certaine quantité de Ficus placés dans une serre et disposés pour la multiplication ont été encore l'objet de notre attention. Mais ce que votre Commission a regretté de ne pouvoir juger, c'est une serre renfermant environ 1 500 Gloxi- nias, les fleurs de ces plantes étant malheureusement passées. Leur culture nous a paru parfaitement suivie et nous avons pu toutefois nous faire une idée de la beauté de leur floraison par la quantité de fleurs passées qui restaient sur chaque pied. Toutes ces plantes de serre servent à nos collègues pour la décoration des appartements, des serres, etc. Les plantes molles, telles que Pelargonium zonale, Pétunias, Coleus, etc., sont aussi d'une certaine importance dans cet établissement; elles servent à la décoration des massifs et parterres pendant la belle saison. La mo- saïculture s'y trouve également représentée par les AUemanthera^ Echeveria, Sedum, etc., ce genre de garniture étant très à la mode dans ce charmant pays. Joignons à cela quelques fleurs printanières, telles que : Pensées, Giroflées, Silènes, Myosotis, et vous aurez, Messieurs, une idée de la quantité de plantes que cultivent MM. Robert et Couturier. La totalité de ces produits trouve son écoulement dans Chatoa et aux environs. On peut dire que cet établissement est une véritable fabrique dont chaque atelier est parfaitement tenu. Tout y est bien compris comme matériel et culture, et votre Commission a pu constater qu'elle avait devant elle des travailleurs et des hommes inteUi- gents, méritant l'attention de notre honorable Société. Elle a donc l'honneur de solliciter en leur faveur le renvoi de €6 Rapport à la Commission des Récompenses. Elle gardera le meilleur souvenir de l'accueil sympathique qu'elle a reçu et de l'excellente impression qu'elle a rapportée de la visite de ces cultures. l'IS COMPTES EENDUS d'EXPOSITIONS. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société d'Horticulture autunoise, a autun, lis 7, 8 et 9 sept. 1879 ; Par M. Michelin. Messieurs, La Société Autunoise d'Horticulture avait organisé une Expo- sition qui, conformément au programme, a eu lieu les 7, 8 et 9 du mois de septembre dernier et à laquelle étaient conviés à prendre part tous les horticulteurs, amateurs ou commerçants sans dis- tinction de résidence; les Jurés devaient être rendus à Autun dès le 6 septembre. Ayant été désigné par M. le Président de notre Société, dans la séance du l'a juin, pour prendre part aux opérations du Jury, je me suis trouvé à Autun au jour indiqué. La Société de cette ville, Messieurs, remplit sa mission avec zèle et régularité ; dans des Expositions périodiques, elle cherche à entretenir l'activité des producteurs, et par l'attrait des belles plantes qui sont exhibées elle s'efforce d'entretenir le goût des consommateurs et desamateurs et de le développer le plus possible. L'Exposition avait lieu au collège, dans les salles du bâtiment, comme en plein air et dans le jardin, même sous une tente élevée à dessein : on profitait ainsi de l'absence des élèves en vacances. Avant de me rendre à la réunion du Jury, j'ai parcouru cette ville située à 287 mètres au-dessus du niveau de la mer, d'une population de 12 000 âmes, placée au centre d'un beau pays où la vue se prolonge agréablement jusqu'aux célèbres coteaux de la Bourgogne. La ville d'Autun est ancienne, paisible ; les habi- tants des grands centres agités la regarderaient peut-être même comme un peu triste. Elle donne beaucoup â réfléchir, à étudier et même à discuter sur son passé d'origine romaine, dont les preuves d'antiquité sont palpables, par les ruines apparentes, compae aussi par les vestiges que le sol recouvre et que les fouilles mettent par- fois au jour. Autun est une ville de nos jours laissée à l'écart et qui, aban- EXPOSITON d'autan. 1 t 9 donnée par l'industrie active, a vu successivement réduire des deux tiers le périmètre qui Tenveloppait du 'temps des Romains el dont les anciennes limites, encore très-appréciables, sont attestées par les anciens remparts et les deux grandes portes romaines, sortes d'arcs de triomphe d'Arroux et Saint-André, qui sont encore debout et solides. Les monuments du moyen âge se réunissent à ceux de l'époque gallo-romaine et parfois même se confondent avec eux. La cathédrale, remontant au xi® siècle, ancienne chapelle des ducs de Bourgogne, est un monument historique qui a été agrandi et remanié vers l'année 1463, et qui est sis au point culminant de la ville qui, elle-même, s'étend sur la déclivité d'un plan incliné. L'Évêché, l'un des édifices les plus imposants, est établi dans l'an- cien palais des ducs de Bourgogne et en partie sur une fondation romaine. Le petit séminaire est dû à Louis XIV et les jardins en ont été dessinés par Lenôtre; le grand séminaire occupe les bâti- ments d'un ancien hôpital et j'y ai vu un jardin fruitier dont j'au- rai l'honneur de vous entretenir dans une note spéciale. Je termi- nerai cet aperçu bien sommaire en vous disant qu'Âulun est le centre d'un important bassin houiller et qu'après en avoir parcouru .les divers quartiers, je siiis resté persuadé que les habitants doivent y vivre sous l'influence d'une vie paisible qui doit les porter tout particulièrement à la culture des jardins. J'arrivai à l'Exposition avec la pensée que j'en verrais lapnuveet, sous ce rapport, je ne fus pas trompé. D'après le programme, quatorze concours divers étaient ou- verts; un quinzième était réservé pour les cas imprévus; tous n'ont pas été remplis. Mes collègues du Jury étaient M. Chauvelot, professeur d'Horti- culture à Besançon; M. Heniy fils, de Dijon ; M. Gaillard, de Gbâlon ; MM. Sirdey et Beliœuf, tous deux horticulteurs-amateurs à Autun. Je ne citerai que les concurrents qui ont eu droit à des récom- penses d'une certaine importance. i®"" CONCOURS. — Légumes. Le premier concours, dit d'ensemble, avait pour objet la culture des légumes. Les lots dans cette partie n'ont pas été nombreux; mais ils ont été très-importants et méritants. 120 CCMPTES EENDUS d'eXPOSITIONS. W. Plks-t, maraîcher, placé au piemier rang, a obtenu une médaille d'cr pour un lot nombreux et tiès-bien assorti en fort beaux spécimens. Encore très satisfaisant a été le lot de M. Périgneux, autre ma- raîcher, auquel a élé décernée une médaille de vermeil. Enfin, au troisième rang, est arrivé M.Sarf,raarchandgrainier, qui a été récompensé au moyen d'une médaille d'argent. • 2^ ET 3e co^cou[lS. — Légumes. Djus des concours spéciaux pour les Choux et salades, puis pour les plantes tuberculeuses, les Pois et H.S1TI0-N d'aUTUN. 121 Une d'argent ordinaire à M. Bourgeois, fils, déjà nommé. Tout a élé embrassé dans le cadre qui précède à l'égard des horticulteurs de profession ; mais la Société, voulant encourager et récompenser tous les efforts, ceux des cultivateurs voués exclusi- vement à l'horticulture comme ceux des amateurs qui en satisfai- • sent leur goût soutiennent l'industrie des premirs, a ouvert un concours spécial pour les amateurs ou les jardiniers travaillant pour eux. Les subdivisions ont été les suivantes : 10* et 8* CONCOURS. — Plantes fleuries et ornementales; fleurs coupées. A M. Gonot (Gabriel), jaidinier à Dijon, une médaille d'argent petit module. A M.Thibaut, jardinier à Autun, une méJaille semblable. \\^ coscouRS. — Les meilleurs et les plus beaux fruits. M. Thibaut, à Autun, d'éjà nommé, une grande médaille d'ar- gent. M. Delhomme, jardinier à Autun, médaille du même ordre. M. Cottin, amateur à Autun, petite médaille d'argent. 42^ CONCOURS. — Ent?'e les Instiluteu7'S. M. Graillot, instituteur communal à Autun, s'applique à don- ner à ses élèves des leçons qu'il compose de telle sorte qu'elles profitent à l'horticulture, d'une manière qui est avérée. Une mé- daille d'argent a été oflerte à cet instituteur zélé en raison des services qu'il s'efforce ainsi de rendre à l'horticulture. CONCOURS IMPRÉVUS. Je termine en donnant une mention à la mosaïculture, cette fantaisie à la mode et qui joue en ce moment un rôle important dans l'ornementation des jardins. On peut ne pas en aimer les coquetteries apprêtées, mais cet art a une place dans la pratique et on doit tenir compte du talent qui s'y révèle. M. Pozieau ( Claude ), fils, a fait dans ce genre un travail dont le Jary a qualifié la réussite en décernant à son auteur une mé- daille d'argent grand module. Pour des lots de plantes propres aux suspensions, M. Poizeau, jeune, a obtenu une grande médaille d'argent et M. Poizeau (Claude), fils, une de petit module. — Ce dernier a présenté, à côté de ses autres plantes de suspension, quelques exemplaires d'un 12*2 COMPTES RENDUS d'ëXPOSITIOMS. Fuchsia pleureur, gain acquis par lui au moyen d'une semence, arbuste très-bien caractérisé, jugé propre aux suspensions et qui seul a valu à son obtenteur une médaille d'argent grand module. Celte plante a attiré l'attention du Jury. Il est dans les habitudes de la Société d'Autun de laisser aux lauréats le droit d'opter entre les médailles décernées et leur va- leur équivalente en numéraire. Je cite cette particularité sans commentaires, par cela même qu'elle révèle une mesure rarement appliquée et qui cependant aurait parfois de l'opportunité. 1 3° et 1 i® CONCOURS. Un treizième et un quatorzième concours faisaient appel aux ex- posants d'objet d'art et d'industrie horticole. Je ne m'attache pas à des instruments et objets de ferronnerie et de quincaillerie en assez grand nombre déjà signalés dans pres- que toutes les Expositions, ou légèrement modifiés ou même amé- liorés; je me renferme plus régulièrement dans mon sujet horti- cole en ne vous citant que des plants de parcs et jardins, dénotant de l'entente et du goût, qui ont été exposés par M. Jaux, architecte paysagiste à Avallon, et qui lui ont valu une médaille d'argent. En résumé, dftns cette Exposition, on remarquait des lots bien composés et bien assortis, de bonnes plantes et un ensemble dé- notant que l'horticulture est dans un état satisfaisant à Autun, ville qui avait fourni presque tout ce qui composait l'exhibition. Rien, Messieurs, n'étonne un Délégué de notre Société, quand, arrivant en votre nom pour remplir une mission, il est bien reçu par les membres d'une Société départementale qui a demandé notre concours; néanmoins, c'est un devoir de reconnaissance pour lui, devoir que je viens remplir aujourd'hui, de rendre un public hommage aux sentiments de bonne confraternité qui inspirent ces hôtes qui savent accueillir avec une si délicate cor- dialité ces collaborateurs étrangers, venus de loin pour prendre part à leurs fêtes horticoles. Quant à moi, Messieurs, m'étant trouvé pour la première fois au milieu des membres de la Société Autunoise, je puis dire en toute sincérité que j'ai été profondément touché de leur gracieux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 1*23 accueil, de l'affdbilité de M. le marquis de Saint-Innocent, leur honorable Président, membre de notre Société parisienne et que j'en conserverai un bien agréable souvenir. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Gardeners' Chronicle. Cypripedinm Sfastersiannm Reichb. t., Gard. Chron., 26 jnill. 4879, p. 102. — Cypripède de Masiers. — Iles delà Sonde. — (Or- chidées). Curieuse nouveauté dont les grandes fleurs rappellent celles du Cypripedium insigne^ tandis que ses feuilles ressemblent à celles des espèces du groupe du C. venustwn, seulement avec les ma- cules en damier beaucoup moins marquées. Comme espèce, elle est voisine du C. Bulhnianum. Son pédoncule floral est vigou- reux, allongé, rouge-pourpre foncé. L'ovaire de sa fleur est arqué, très-velu : le sépale supérieur est large, ovale, vert, avec une large bordure blanche j le sépale inférieur, formé par la con- fluence des deux latéraux, est beaucoup plus petit, vert, bidenté au sommet ; les pétales sont très-larges, obtus, de couleur de cuivre, avec de nombreux points de couleur foncée; le labelle est brun, bordé de jaune d'ocre, très-renflé. — Cette jolie espèce a été introduite par ME. Veitch.|j Pratia ang:nla.'tion aux tPrtVaux de ceux qui ont à y travailler; il faudra donc leur faire comprendre l'objet de ces travaux auxquels eux- mêmes ne sont pas appelés à prendre part. C'est là le but que l'on se propose et il y a lieu d'espérer qu'il sera atteint. M. Hardy dit que l'enseignement de l'horticulture existe déjà dans quelques écoles normales. Il cite comme exemple celle de Versailles dont les élèves se rendent une fois par semaine à l'Ecole nationale d'Horticulture: là il leur lait lui-même chaque fois une leçon d'une heure et demie sur l'arboriculture fruitière, dans le jnrdin et devant les arbres fruitiers. M. Michelin fait observer qu'un point fondamental, pour l'orga- nisation de l'enseignement horticole, c'est que chaque école ait son jardin; or, les choses sont encore bien loin d'en être arrivées là. Il a eu cependant occasion d'en voir une où tout était bien or- ganisé sous ce rapport; mais les élèves semblaient dédaigner cette nature d'enseignement. Il importera donc d'en développer le goût dans leur esprit. M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations; Et la séance est levée à quatre heures. NOMINATIONS. SÉANCE DU 11 MARS 18 8 0. MM. 1. BRiSAC(le généiaH, rue d'Hauteville, 5j!, à Paris, présenté par MM. Lecocq-Dumesnil et Dczobry. 2. Grandveau (Emile), jardinier chez M"^ la baronne Nathaaiel de Rothschild, à l'Abbaye-des-Vaux de Ternay, par lePerray (Seice-et- Oise), présenté par MM. F. Jamin et Duvivler. 3. Kaltenbach, négociant, rue des Petiles-Écuries, 46, à Paris, présenté par MM. Courcier et VVauthier. CORRESPONDANCE. — LETTRE DE M. DAUBIN. 147 4. Leguay (Paul), cultivateur, rue des Ouches, 36, à Argenleuil (Seine- ei-Oise), présenté par MM. A. Cottin et Lepère, fils. 5. RoBLiN, propriétaire, boulevard Magenta, 55, à Paris, présenté par MM. R. Jolibois et Duvivier. SÉANCE DU 25 MARS'ISSO. MM. 1. Mallet (Cyprien), fabricant de vases irrigateurs, à Moissac (Tarn-et Garonne), présenté par MM. Charies Joly et B. Verlot. 2. Mélage (Adrien), jardinier chez M. Hector Poiret, à Gonesse (Seine- et-Oise), présenté par MM. H. Poiret et Lecocq-Dumesnil. ADMIS A l'hONORARIAT PAR LE CONSEIL, LE H JIARS 1880. M. CouRCiER, rue Taitbout, 80, à Pads. CORRESPONDANCE. Lettre DE M. Daudin a M. P. Duchap.tre. Boissy près Chaumont (Oise), 10 mars 1880. MONSIEDR ET CHER COLLÈGUE, En attendant qu'i 1 soit possible de donner une réponse raisonnée aux différentes questions indiquées dans le programme que contient le dernier numéro du Journal de la Société, permettez-moi de faire connaître en peu de mots les effets les plus sensibles de l'hiver désastreux que nous venons de traverser. Dès les derniers jours de novembre, un refroidissement notable de la température s'était produit. Le 27 et le 28, le thermomètre, à 7 heures du matin, maiquait7 et 9 degrés de congélation, et le 30, la neige commençait à tomber. Dans la journée du 4 décembre, de nouveaux tourbillons de neige chassés par un vent impétueux ont couvert le sol, comblant 148 CORRESPONDANCE. — LETTRE DE M. DAUDIN. les fossés et les parties creuses des chemins. Jusqu'au 29 décembre, cette couche épaisse et glacée s'est conservée, sous l'influence d'une rigueur souvent excessive. Une circonstance remarquable, pendant cette longue période sibérienne, c'est que, du 6 décembre au 28, à l'approche du dégel, un calme absolu n'a cessé de régner dans l'atmosphère; la neige qui s'était attachée aux rameaux des arbres et arbustes à feuilles persistantes, n'étant pas chassée par le vent, y est demeurée fixée pendant plusieurs semaines. Voici les principaux eflets produits chez nous par cet état de choses exceptionnel. Presque tous les Rosiers, francs de pied ou greffés, sont entière- ment perdus ; il ne reste rien des Rosiers Thés, Noisettes, Ben- galfcs, remontants ; et j'ai vu à peine deux ou trois Rosiers Gent- feuilles ayant conservé une apparence de végétation. Je dois signaler un joli Rosier à fleur jaune, de la variété appelée Persian Yellow, franc de pied, qui ne paraît pas avoir soufTert. Tous les arbustes à feuilles persistantes, Lauriers, Genêts, Ma- honias sont atteints d'une manière irréparable; cependant quel- ques-uns repousseront du pied étant rabattus. C'est parmi les Conifères que les pertes les plus graves et les plus regrettables se sont produites. J'ai entièrement perdu les Araucaria imbricata, dont un sujet de 6 mètres parfaitement régulier et vigoureux. Tous les Cèdres Deodara, grands et petits, sont gelés sans res- source. Les Cèdres du Liban et de l'Atlas ont beaucoup souffert, même les plus vieux ; il est douteux qu'ils reprennent leur verdure. Les Séquoia gigantea sont gelés, surtout les plus jeunes ; quel- ques-uns des plus grands ont conservé verts leurs rameaux supé- rieurs ; ils sont roussis et comme brûlés dans les deux tiers infé- rieurs. Toutes les feuilles de ces rameaux tomberont. Le Séquoia sem^jervirens est encore plus maltraité. Parmi les Sapins, VAbies bracteata est entièrement gelé. Le Pinsapo, sans être trappe à mort, est tout roussi ; il perdra ses feuilles. VAbies Nordmanniana est dans le même cas. NOTES ET MÉMOIRES — SUR l'ARAUCARIA IMBRIGATA. 149 Parmi les Pins, le plus délicat, auquel il faut renoncer chez nous, est le Pinvs insignis. J'avais un superhe Pinus Lambertiana^ dont j'attendais la fructification; je le regarde comme mort. Pre?- que tous les Pins à longues feuilles : Pinus Sabiniana, Coulteri, Benthamiana^pinea, Finaster, disparsîiront de ma collection. Il en est de même des Cephalotaxus pedunculata et Fortunei ; ils sont tout à fait morts. Après ce martyrologe, je veux mentionner les espèces parfaite- ment rustiques et qui n'ont pas souffert. Ce sont d'abord les espèces anciennes, l'A è^es^^ce<^, VA. taxifoha\ puis je dois citer le bel Abies nobilis, VA. Douglasii, VA.canadensù. Parmi les Pins, nos anciens /^mMssîVyes^m, P. Laricio, P. aus~ triaca, P. Strobus, P. excelsa, sont intacts. Je veux mentionner aussi une charmante espèce, restée aussi verte qu'avant l'hiver, le Thuiopsis dolabrata. En ce qui concerne les arbres fruitiers et autres à feuilles tom- bantes, il faut attendre le premier mouvement de la sève pour ap- précier leur état. Recevez, etc. H. Daudin. NOTES ET MÉMOIRES. Encore l'Araucaria imbricata. Revue des plus beaux exemplaires de cet arbre qui existent EN France. Recherches sur la répartition des sexes dans CË VÉGÉTAL, sur SA CULTURE, ETC. {Suite et fin); Par M. J.-H. Blanchard, Jardinier-Chef de la marine, à Brest. L'Araucaria est assez connu pour que nous soyons dispensé d'en donner ici la description botanique ; mais le point sur lequel les au- teurs ne sont pas d'accord et sur lequel nous ne pouvons nous em- pêcher d'attirer l'attention des lecteurs, c'est la répartition des sexes dans ce végétal. 150 NOTES ET MÉMOIRES. Il est monoïque pour les uns et dioïque pour les autres. Cer- tains praticiens vont jusqu'à dire qu'ils se font fort de recon- nsître les sexes de l'Araucaria dans s^î jeunesse, comme on recon- naît les variétés de Poiriers ou de Pommiers. Tls donnent pour caractères distinctifs aux suj-its mâles, un port très élancé, des ver- ticilles très écartés et les branches presque simples ; les feuilles sont aussi assez éloignées les unes des autres et la plante en général est d'un vert clair. Les sujets femelles au contraire, sont, d'après eux, beaucoup plus trapus, à verticilles plus rapprochés, à branches plus courtes et en plus grand nombre ; la plante s'élève moins haut et le vert en est plus intense. Pour ces praticiens l'espèce serait dioïque. Ceci pouvait bien paraître vrai, lorsqu'on ne connaissait pas bien le moie de fructification de l'Araucaria, car le premier qui fruc- tifia à Pénandreff est très trapu et tronqué au sommet. Cette tron- cature, qui est due au peu de développement de sa flèche, le fait paraître différent des autres qui sont plantés à côté de lui. Lors de notre première visite à Pénandreff, en 1866, iln'y avait que lui qui donnât des fruits et pût en donner depuis longtemps. En voyant le spécimen dont nous parlons fructifier et n'en ayant jamais vu d'autres, nous avions cru nous-même qu'il était possible de distinguer les sexes de cette façon lorsque les sujets étaient jeunes ; mais plus tardnous avons pu constater, en en voyant d'au- tres fructifies, que cette troncature est due à une modification de l'individu plutôt qu'à l'indication d'un sexe ou aux suites d'un accident quelconque. En examinant l'espèce de près on trouve déjà plusieurs va- riétés différant tellement du type, par des caractères qui leur sont propres, qu'on serait tenté de prendre certains exemplaires rour des espèces particulières. Dans le plus grand nombre des cas, la tige est très grosse, les verticilles écartés et les branches simples et roides (A imb. rigida). D'autres fois ces branches sont courtes, faibles, pouvant à peine se soutenir horizontale- ment et donnant à l'arbre un air triste (A. imb. pendula). On en remarque un assez bel exemplaire de 5 mètres d'élévation dans le jardin de l'Hermiîage. Le parc de Partz-en-Trez, à Morlaix, en renferme aussi une variété excessivement curieuse, plantée à l'une SDR l'araucaria jmbricata. 151 des extrémités de l'allée dont nous avons jîarlé. Cet exemplnire, qui mesure environ 6 mètres de hauteur, diffère da type par ses branches excessivement abondantes et pas plus grosses que celles de nos Sapins ordinaires, par ses feuilles très fines et par son port rappelant plutôt celui de l'A. Bidivillii que celui de l'.4. imhricata [A. imb. intermedia). Il arrive aussi quelquefois que la tig;e de cer- tains individus pousse jusqu'à une certaine hauteur et s'atrophie ensuite; alors l'arbre s'étale et ne s'élève que très lentement (A. imb. truncata), comme celui de Pénandreff dont nous avons parlé, et un autre que nous avons remarqué chez M. Gillois, à sa pro- priété de Gramoire-en-Vertou. Notre jardin botanique en possède aussi u a exemplaire dont la tige s't^st trifurquée à la base, ce qui lui donne l'air de vouloir plutôt s'étaler que de s'élever; on aura alors un Araucaria nain (A. tmb. nana). M. Lanctzeur dit aussi qu'il en possède un dans son établissement, poussant 5 tiges sur • les racine.-', près du collet, comme le ferait un Prunier émettant des rejetons. Ce sont toutes ces formes plus ou moins caractérisées qui font dire aux praticiens que Ton peut reconnaître les sexes de l'Araucaria avant l'apparition des organes reproducteurs. Ils se figurent que les sujets mâles doivent s'élever plus haut que les sujets femelles, et cependant la preuve que l'élévation n'a aucun rapport avec la sexualité nous est fournie par ceux de Hucheloup et ceux du Plessis, parmi lesquelles sujets femelles sont plus élevés que les sujets mâles. Tous les caractères que présentent les formes ci- dessus exposées, ne sont que des modifications produites par la culture et non des caractères distinctifs pour faire reconnaître les sexes, qui ne se reconnaissent généralement chez tous les végétaux que par la floraison. Molina (/. c.) dit que a la fleur est amentacée et ressemble par- faitement à celle du Pin. » S'il en est ainsi pour lui, l'espèce est monoïque. Son traducteur, Gravel, dit qu'il est dioïque. Dans son traité des Conifères, M. Carrière dit aussi que cet arbre est dioïque. Plus tard, dans une lettre que j'ai reçue de lui, lé 1 8 août 1878, il dit « qu'il est monoïque; ce qui a pu faire croii e qu'il était dioïque, c'est que les deux sexes ne se montrent jamais sur un même arbre que quand il est très âgé. » Mais il ne dit pas qael est le sexe qui paraît le pr,emier. <52 NOTES ET MÉMOIRES. Sur quelle base M. Carrière fonde-t-il sa théorie de sexualité? Nous n'en savons rien, car tous les Araucarias que nous avons vus jusqu'à présent, à l'exception de celui de Moncontour, nous ont paru dioïques. Dans son Dictionnaire de Botanique, fasc. 4, p. 24R, M. Bâillon dit aussi, que : « Le genre Araucaria est caractérisé par des fleurs dioïques, rarement monoïques, n Pour peu qu'on examine les végétaux monoïques, on reconnaît de suite que leur floraison commence presque toujours par des fleurs staminées ; les pistillées ne viennent qu'en second lieu. Tous les genres qui composent la grande famille des Conifères produisent des fleurs unisexuées ; les staminées paraissent généralement un an ou deux, quelquefois même davantage avant les pistillées. Si VA. iinhricata est monoïque, pourquoi présente-t-il des individus portant des fleurs pistillées avant les fleurs staminées, et pourquoi ne montrerait-il pas, comme les autres végétaux de cette famille, des fleurs mâles avant les fleurs femelles ? Il IVrait donc exception à la règle générale des choses en produisant sur certains individus des cônes avant les chatons. Nous ne le pensons pas. Chez les végétaux dioïques, c'est encore l'individu mâle qui fleurit le premier et le plus jeune. Les Araucarias du Plessis et ceux du Lion-d'Angers provien- nent de l'établissement Leroy et paraissent ê're du même âge, quoique nous n'en soyons pas parfaitement sûr. Ces localités renferment chacune des Araucarias des deux sexes, mais aucune ne nous a montré des individus femelles ayant fleuri avant les individus itiâles. Le jardin botanique de Brest possède deux Chatnœrops exceha du même semis et par conséquent du même âge, plantés le même jour, l'un à côté de l'autre, dans les mêmes conditions. Ces Pal- miers qui sont bien dioïques prouvent que, chez ces végétaux comme chez ceux qui sont monoïques, les fleurs staminées appa- raissent toujours les premières. M. Eiig. Delaire, Secrétaire de la Société d'Horticulture d'Or- léans, publiait, en février 1873, dans la Revue horticole, p. 64, une note sur la fructification de l'Araucaria du château du Co- lombier dans laquelle il disait qu'il est monoïque. Le fait est in- SUR l'araucaria IMBRICATA. 1o3 contestable puisque chez M. de Lorgeril il n'en existe qu'an seul et que les graines qui ont été données par cet arbre ont fourni des sujets très vigoureux. Cet arbre paraît être jusqu'à pré-ent le seul exemplaire monoïque existant en France. Si l'espèce est vrai- ment monoïque, il est très étonnant que, depuis 1855, époque où M. Carrière signalait un Araucaria cultivé au jardin de Kew (Angleterre), dont les cônes n'ont pas atteint leur entier dévelop- pement, le même cas ne se soit pas représenté, et cependant, de- puis ce temps, il f n a fleuri ei fructifié plusieurs autres en Eu- rope. M. Rivière a observé, au Hamma, des Araucaria excelsa monoï- ques; mais cet Araucaria appartient à la section des ^wtoc^aENDL. plantes appartenant à l'Australie et connues sous le nom de Pin colonnaire ou de Norfolk. Cette section se distingue de la précé- dente section Co/î/rném Endl., à laquelle appartient l'i4rfli/mm imbricata, par ses feuilles cylindriques et quatre cotylédons épïgés. 11 en est de mêmedes Araucarias cultivés au jardin de l'École poly- technique de Lisbonne (Port'igal) dont parle M. Carrière, dans la Bévue horticole du 16 avril 1878, p. 145. En France, on n'a pas encore vu des Ai^aucaria imbricata de- venir mocoïquesf Le genre Araucaria n'est pas le seul qui renferme dfs espèces monoïques et des espèces dioïques. Dans sa séance du 7 juillet 1878, !a Société nantaise d'Horti- culture eut aussi à discuter la question de sexualité de YArau- caria imbricata. L'avis prédominant fut « qu'il devait être mo- noï:jue ; que chaque Araucaria, dans les conditions ordinaires, porte des fleurs mâles et des fleurs femelles sur diverees parties du végétal; que, lorsque les organes mâles et femelles sont séparés sur des sujets différents, il y a exception. » Tout ceci est très bien, mais où sont les sujets qui portent ces exemples? Pourquoi la Société nantaise ne les cite-t-elle pas? Laissant de côté les Araucarias de Pénandreô', de Ploumaguer et de Criquetot qui ont été semés sur place et dont on connaît sûre- ment l'âge, on peut dire que leur âge véritable date du jour de leur naissance que nous ne pouvons préciser; mais on peut bien admettre qu'ils n'avaient pas moins de 6 à 8 ans, lorsqu'ils ont 1 54 NOTES ET MÉMOIRES. été mis en place ; quelques-uns même devaient être plus âgés. S'il fallait aussi s'en rapporter au nombre de verticilles qu'ils portent, on n'en arriverait pas plus vite à connaîire leurs années d'existence, puisqu'on ea trouve qui poussent trois verticilles en 2 ans, comme celui de l'Hermitage, et d'autres qui sont âgés lie 40 ans qui n'ont que quelques verticilles et 1^50 ou 2 mètres d'élévation, comme la majeure partie de ceux de Plouma- guer. Pour faciliter nos recherclies, nous avons établi, dans le tableau ci-joint, l'âge de la plantation et celui de la floraison de ceux que nous considérons comme étant les plus remarquables et crois- sant dans les meilleures conditions possibles, sous notre climat, en ajoutant à chaque sujet une moyenne de 8 ans en plus, qui est supposée avoir servi à l'élevage. Ce tableau nous donne approxi- mativement l'âge qu'avait chaque individu au moment de sa pre- mière floraison ou fructification. z — o MALES § FEMELLES j| LOCALITÉS w 5 a. " -a 2 il '^ r oc ic'" c s 0 0 < c s 0 0 ! S a 1 L'HermiUige. . . 1862 1879 1 17 25 Quimper . . . . 53 73 2 20 28 Tiébéorel. . . . n 78 4 •i\ s9 Sl-Léoiiard . . . 58 76 2 18 se Liimpatte .... 5C 76 I 20 2s Gtierbourg . . . 48 1873 \ n 35 M'JiUivilliers . . 53 76 4 23 31 St-Humaiis . . . 43 76 33 41 Lillebouno . . . 48 78 30 38 Bolbec 56 76 \ 20 28 Heniicbonl . . . 55 76 22 30 La Cliaiireuse . 54 75 21 29. rSantes 33 78 46 La Gillardière. . 51 76 \ S5 33 Le Plessis. . . . 46 73 2 29 37 78 29 37 Hucheloup . . . ?8 64 % 11 19 69 16 24- Le Lion- d'Angers 48 71 ^ 23 31 71 23 31 mâles 15 femelles 9 Ce tableau, quoique très imparfait, cous montre que, sur 24 SUR l'araucaria imbricata. 455 Araucarias replantés et poussant dans les meilleures conditions, il s'en trouve 15 qui sont mâles, dont la majeure partie a fliuri dans la période de 20 à 30 ans et 9 qui sont femelles. Si à ces 9 indi- vidus femelles nous ajoutons ceux de Pénandrefî, de Ploumaguer et de Criquelot, qui sont au nombre de 5, nous aurons ainsi 14 individus femelles dont la majeure partie a fleuri pendant la pé- riode de 30 à 40- ans, ce qui prouve que la floraison de ce végétal est plus précoce chez l'individu mâle que chez l'iudividu femelle et qu'il est bien dioïque. S'il en était autrement, on ne trouverait pas à nombre égal des individus portant des cônes el d'autres por- tans des chatons, et certains individus portant des chatons depuis quelque temps auraient commencé à montrer quelques cônes. S'ils ne deviennent monoïques que quand ils sont très- âgés, comme le dit M. Carrière, nos Araucarias français ne sont probablement pas assez vieux pour permettre de constater ce fait, et celui de Mon- contour nous donne encore la preuve que la monoïcité n'a aucun rapport avec l'âge, puisqu'il a montré des cônes et des cha- tons en même temps et qu'il est plus jeune que ceux de Pénan- dreff. Puisque jusqu'à présent nous n'avons trouvé que cet exem- plaire de monoïque, nous n'avons aussi trouvé que lui présentant des particularités qui semblent caractériser cette monoïaité et dé- montrer qu'elle est anormale : 1° par les intermittences longues et inégales du temps qui s'écoule entre chaque apparition des cha- tons, qui ne se montrent pas annuellement, comme le font ses cônes, ou comme les chatons des individus unisexuésqui parais- sent tous les ans à la même époque; 2° par le peu de chatons qu'il produit dont le nombre est, d'après M. de Lorgeril, de deux ou trois, qui semblent prouver que l'individu est plutôt femelle que mâle, phénomène qui n'aurait pas lieu si l'espèce était vraiment monoïque ; 3° par la faible quantité de graines fertiles qu'il pro- duit qui n'est pas en rapport avec* l'abondance des cônes. M. Lancezeur dit que, sur 150 graines qu'il sema cette année, il obtint environ 50 sujets ; il dit aussi qu'il cassa quelques-unes des graines qui ne levèrent pas et remarqua que l'endosperme était dépourvu d'embryon. Toutes ces particularités tendent à prouver que cette monoïcité n'est qu'anormale. 'ISô NOTES ET MÉMOIRES. Les groupes du Plessis, de Hucheloup et du Lie a -d'Angers se fécondent aussi naturellement, et les graines en sont bonnes. Celui de Criquetot fut fécondé artificiellement et les résultats furent aussi très satisfaisants, puisque le nombre de graines fer- tiles fut environ de 57 par cône. Si l'espèce est vraiment dioïque, comme nous avons tout lieu de le croire, on doit considérer ce spécimen monoïque comme une anomalie ou un cas exceptionnel, mais qui n'est cependant pas sans exemple. Notre Chanvre cultivé, qui est aussi une plante dioïque, nous ofTre quelquefois des individus qui sont polygames. Ce fait n'est pas rouveau, puisque Dubois le signalait déjà en 1803, dans sa Flore orléanaise. De plus, il nous est encore dé- montré aujourd'hui par un Chamxrops excelsa cultivé au jardin des plantes de Nantes, depuis 1867. Ce Palmier avait déjà com- mencé à fleurir en 1865, chez M. Alp. Lefèvre , oti il était cultivé avant que d'être au jardin ; les fleurs qu'il montra jusqu'en 187 tj étaient toutes staminées. En 1877, il en montra quelques-unes de pistillées, en petite quantité, c'est vrai, mais assez pour donner des fruits et montrer qu'il devenait monoïque. Il est aussi le seul exemplaire que nous connaissions de cette espèce présentant ce phénomène et prouvant que les végétaux unisexués peuvent bien de temps à autre montrer des anomalies dans la répartition des sexes. Aussi, d'après les recherches que nous venons de faire et jusqu'à preuve du contraire, nous continuerons à considérer VAraucaria imbricata comme dioïque. Faire l'histoire d'un végétal sans parler de sa culture ne serait faire que la moitié de la besogne, et on ue peut non pk^s traiter de sa culture sans le connaître lui-même, sans avoir étudié en outre le pays où il croît, l'attitude et la position où il se trouve dans la nature. Examinons donc la répartition naturelle de VA- raucaria imbricata et disons quelques mots de sa patrie. Molina (/. c, p. 254) dit que « c'est le plus bel arbre du Chili; qu'il croît naturellement dans la province des Arauques; mais qu'on le cultive dans tout le reste du pays, » ce qui porte à croire que l'aire qu'il occupe naturellement est assez restreinte. Le Chili est un Étal de l'Amérique méridionale, situé entre 72° et 77° de longitude Ouest, et entre 25o et 44' de latitude SUR l'araucaria IMBRICATA. 457 australe. Il s'éttnd le long des côies du Grand-Océan, sur une longueur de plus de 2 000 kil. et sa plus grande largeur est de 220 kil. L'Araucanie ou pays des Arauques, qui est la patrie de l'Araucaria, en est une province située entre le Biobio, le Valdivia et la mer; elle s'étend de 3ô° 44' à 39" 50' de latitude australe, c'est-à-dire qu'elle occupe un sixième de l'étendue du Chili. Si l'Araucaria ne croît naturellement que dans cette province, on voit qu'il n'occupe pas un grand espace de terrain. M. Carrière dit qu'il croît entre Sh" et 5ô* de latitude australe; selon cet auteur, il s'avancerait jusqu'en Patagonie. Si l'Araucanie se trouve sur un sixième de l'étendue du Chili en longueur, qui est de 333 kilora., sur 220 kilom. de largeur, son aiie est de 74 3o0 kilom. carrés ; là, il vit depuis les bords de la mer. jusque vers le milieu des montagnes, mais non jusqu'à une grande hauteur ; il n'habite donc que la région maritine. Le Chili est très accidenté ; le sol s'y élève graduellement à partir de la mer ; de nombreux cours d'eau le rendent très humide ; son climat est très peu varié ; la chaleur n'y est jamais excessive. Le ciel y reste constamment serein, du printemps à l'automne, principalement entre le 24^ et le 36« degré, qui est la latitude sous laquelle se trouve l'Araucanie. De plus, cette chaleur est tempérée par les brises fraîches venant de la mer, par des pluies continuelles et par le grand courant polaire austral, dont une des branches baigne les côtes du Chili et du Pérou. Le froid n'y est pas non plus très rigoureux, puisque la neige fond en tombant sur le sol; en un mot, le climat du Chili est un climat très égal, doux et humide, qui a beaucoup d'analogie avec notre climat breton. Désirant comparer les terrains et climats du Chili avec ceux de la Bretagne, nous emprunterons aux savantes recherches faites sur ce pays par M. le D"^ Liégard les renseignements sui- vants. Les météorologistes divisent la France en o régions climatéri- ques, dont la deuxième est celle du Nord-Ouest ou climat séqua- nien, comprenant l'étendue des départements compris depuis les Ardennes jusqu'à la Loire. Il conviendrait de diviser le climat séquanien, pour donner à l'Armorique un climat particulier. En effet, la Bretagne jouit de conditions climatériques toutes 458 NOTES ET MÉMOIRES. spéciales qui en font un pays à part au milieu des contrées avoi- smanles. Les conditions qui créent ce climat particulier sont complexes; les principa'es sont les suivautes : lo L'exposition générale de la contrée, 2o la constitution du sol, 3o la direction ordinaire des vents, 40 le voisinage de la mer et l'influence du courant d'eau tiède qui vient effleurer les côtes de l'Armorique. 40 Exposition générale. — La chafne du Menez, qui traverse la Bretagne de l'est à l'ouest, partage cette province en deux ver- sants inégaux; le versant méridional comprend au moins les trois quarts de la Bretagne ; cette disposition contribue à la dou- ceur du climat, en donnant à la plus grande partie de la contrée l'exposition du Midi et en la protégeant contre les vents rigoureux du Nord. 2" Sol. — La Bretagne diffère par sa constitution géologique des provinces qui l'avoisinent ; le granité et l'argile y sont com- muns, autant que le calcaire y est rare, tandis que l'inverse se montre dans les contrées limitrophes. Le sol, en général peu per- méable, conserve une humidité qui favorise la production de l'humus et s'oppose à son infiltration dans les couches profondes. L'absorption du calorique trouve des conditions propices dans la coloration noiiâtre du sol, avec lequel s'harmonisent le sombre feuillage des Pins et des Chênes et la teinte foncée des Bruyères et des Landes. D'un autre côté, l'humidité du sol en s'évaporant dans l'atmosphère donne naissance, dans les nuits sereines, à des brouillards qui diminuent la déperdition du calorique en com- battant ie rayonnement vers les espaces célestes. Aussi, la Bre- tagne souffre peu des gelées qui , pour la Gironde, sont souvent désastreuses. 3° Vents. — Le vent dominant, eu Bretagne, est le vent du Sud- Ojestj c'est celui que les Druides appelaient Kirck, et que les Romains nommaient Circius ; c'est celui qui, portant contre le ri- vage méridional de l'Armorique les flots soulevés de l'Océan, a créé les baies nombreuses, creusé les grottes profondes et découpé les caps étroits qui donnent au littoral son aspect pittoresque. C'est celui qui, dans ces parages, courbe la cime des arbres en imprimant à^Lurs rameaux la direction du Nord-Est. Il souffle en moyenne SLR l'araucaria IMBRICATA. 159 150 jours par an et fait passer sur la Bretagne un air réchauffé par le soleil des tropiques. Plus fréquent en hiver qu'en été, il joue pour la province le rôle d'un calorilère providentiel destiné à tempérer l'action des froids rigoureux. 4° Mer. — L'observation a démontré, depuis longtemps, que les contrées baignées par la mer jouissent d'un climat plus con- stant et plus tempéré que les pays placés à l'intérieur des conti- nents. Les surfaces liquides s'échauffent et se refroidissent plus lentement que les masses solides; sur les côtes, l'équilibre est ré- tabli par les brises diurnes et nocturnes qui, d'une façon générale, joaftlent alternativement sous l'influence solaire. Ces conditions tendent à donner à la température un caractère uniforme qui établit une difl'érence tranchée entre les climats maritimes et les climats continentaux. L'Armorique est disposée mieux que nulle autre contrée de la France pour bénéficier de cette condition favorable, la mer s'y étendant sur une étendue de côtes d'environ 300 lieues. C'est bien le pays de la mer par excellence, et le nomd'Ar-worquilui fut donné par les Celtes traduit admirablement son caractère fondamental. Les eaux qui baignent l'Armorique n'agissent pas seulement sur son climat par une Simple influence de voisinage, elles lui apportent un puissant auxiliaire constitué par la température des courants. Un rôle important doit être, à notre avis, réservé à l'ac- tion du courant d'eau tiède connu sous le nom de Gulf-strèam^ dont un rameau pénètre dans le golfe de Gascogne, contourub les côtes de la Bretagne et traverse la Manche pour se jeter dans la mer du Nord. La vitesse et la température du courant diminuent graduelle- ment à mesure que les eaux s'avancent vers les régions boréales. M. le D''Liégard a constate que, entre Ouessant et Cherbourg, le refroidissement peut être évalué à \ degré, tandis qu'entre Cher- bourg et Calais il est de plus de 2 degrés, pour une distance à peu près égale. Si, nous comparons maintenant le climat elle terrain du Chili au climat et au terrain de la France, nous ne trouvons que la Bre- tagne qui puisse y ressembler par son climat à ia fois doux et humide, par sa température égale, par son terrain el sa position 460 ROTES ET MÉMOIRES. géographique ; tous ces éléments y sont à peu près identiques à ceux du Chili. Du reste, ceci est démoatré par TAraucaria même, dont la culture est comprise entre les rives de la Loire et celles de la Seine. Il n'y a en Europe que le sud de l'Angleterre qui puisse rivaliser avec la Bretagne pour cette culture. La constitution robuste de cet arbre, la rapidité avec laquelle il croît, la grosseur de ses membres, indiquent qu'il exige beaucoup d'eau. De plus, son élancement et son port, en général, indiquent auisi qu'il est créé pour résister aux venls les plus violents.Or, étant construit de la sorte, on comprend qu'il demande à être planté au grand air ; sa place n'est donc pas dans les petits jardinets envi- ronnant les habitations, ni dans les parcs très boisés. Si on veut le voir prospérer, il faut le placer isolément au milieu de grandes pelouses, à l'air et à la lumière, et non dans des endroits où l'un ou Vautre de ces éléments lui manquent. Comme au Chili, il arrive jusque sur les bords de la mer. Il piéfère au^si l'air salin des brouillards maritimes à l'air sec et chaud de l'intérieur des continents. Van Houtte, dans la //ore des serres, t. V, p. 510-512, dit que « pendant l'hiver de 1845, plusieurs pieds d'Araucaria furent plantés dans un parc, au sud deTAiiglelerre (il ne cite pas l'en- droit). Malgré les diversités assez notables dans le choix d'exposi- tion et de sol, tous les sujets paraissaient être placés sous les conditions les plus favorables à leur croissance, à l'exception . d'un seul auquel on crut devoir prédire d'avance une destinée malheureuse ; exposé en effet aux longs brouillards et aux rafales d'une vallée basse, ombragée par de grands arbres durant tout rhiver, occupant la base du versant septentrional d'une colline, reposant enfin sur un sol où l'on trouve, au-dessous d'une couche de 0"i 1 5 d'humus, un lit composé de cailloux, sa posi- tion semblait ne pouvoir être plus mal choisie, et cependant, l'arbre en question offre aujourd'hui (1 849) l'aspect le plus luxu- riant et sa croissance dépasse, dans la proportion de 3 à 1, celle des pieds du même âge plantés à côté de lui. On ne saurait douter que les vents impétueux, le lit de cailloux et la privation absolue de soleil, durant plusieurs mois de l'année, n'aient en réalité tout à fait tourné à son avantage. Sans doute (ajoute la rédaction du SUR l'araucaria IMBRICATA. <61 Gardeners' Ch?'omcli), le fait s'explique aisément par les habi- tudes tt la station de l'arbre dans son pays natal. » En comparant deux Araucarias du même âge, dont an planté à Paris, dans un sol sec et chaud, sous un climat variable comme celui de Paris, et l'autre planté sous un climat brumeux comme celui delà Bretagne, nous verrons que ce dernier l'emportera de beaucocp en force et en vigueur sur celui de Paris, qui est cepen- dant tous la même latitude. Ceux du Jardin d'Acclimatation pou- vaient avoir 1 m 25 de hauteur, lorsqu'ils ont été mis en place. Onze ans plus tard, lors de leur première fructification, ils mesuraient 2" 50 et avaient crû en moyenne de 0"" H par aD, ce qui donne, en 1879, 3" 62, et à ptu près 26 ans d'âge (ils sont certainement plus âgés). Si nous les comparons à ceux de Saint-Léonard, qui n'ont que deux ans de plu^% nous trouvons déjà une grande diffé- rence dans la taille, ceux de Guingamp se ressentant déjà de l'influence exercée par la mer. Il en est de même du terrain : celui de l'Hermitage, qui ne date que de 186?, mesure 10 mètres de hauteur; il est planté dans un terrain granitique et est également beaucoup plus élevé que ceux de Paris qui sont plantés en terrain calcaire. Si nous comparons l'Araucaria de Moncontour à son frère supposé qui est au jardin de Brest, nous le voyons plus grand dans toutes ses parties, et cependant le terrain est le même dans les deux localités ; mais Moncontour est, dit-on, placé sur la fin des montagnes du Menez, où l'air et la lumière arrivent de toute part, tandis qu a Brest le jardin est renfermé dans la ville, en- touré de maisons et d'arbres de tous côtés. Il en est de même du deuxième cultivé dans ce jardin, dont le frère est à Ploumaguer ; ce dernier, qui habite les bords de l'Océan, constamment exposé aux tempêtes et aux rafales qui viennent souvent visiter ces con- trées, est aussi plus fort que celui de Brest. Le plus grand Araucaria de Pénandreff n'a encore donné ni fleurs, ni fruit", et les plus petits non plus ; c'est encore au manque d'air que l'on doit attribuer cette stérilité : le plus haut est placé à l'est et au milieu du groupe, les plus petits au nord ; ils ne re- çoivent que peu ou pas de lumière, tandis que les trois qui fruc- tifient sont placés à l'ouest et au sud et ne sont masqués par aucun 11 ] 62 NOTES ET MÉMOIRES . arbre ; ils reçoivent toute la journée le soleil et le vent qui souffle plus souvent en Bretagne du sud-ouest que des autres points. Ces Araucarias, qui sont les premiers qui aient fructifié en France, étaient porteurs, en 1878, d'au moins 150 à 200 cônes. Ce n'est donc pas le vent qui les gêne. L'air n'est pas le seul élément qui convienne à l'Araucaria ; il lui faut aussi de l'eau, puisque le Chili est un pays humide. Les Araucarias de la Loire-loférieure et ceux de la Seine-Inférieure sont à peu près semblables entre eux, parce que les terrains et les climats sont à peu près pareils, mais ceux du Finistère sont beaucoup plus forts et plus vigoureux, ce département étant beaucoup plus humide que les autres. Nous avons vu plus haut que la chaleur n'était pas excessive au Chili ; que le thermomètre n'y montait pas beaucoup au-dessus de So*» et que cette chaleur était tempérée parles brises fraîches venant de la mer. Ces mêmes effets se produisent également sur notre littoral français ; les brises qui viennent de l'Océan rafraî- chissent aussi notre zone maritime et en rendent la température beaucoup plus uniforme que celle de l'intérieur du continent. C'est à ces conditions que l'Araucaria doit sa réussite en Angleterre et en Bretagne. A mesure que l'on s'éloigne du littoral, on voit les Araucarias diminuer graduellement en force et en vigueur, ce qui tend à prouver que le manque de brouillards et la plus grande quantité de rayons solaires leur est nuisible et quelquefois funeste. Nous avons remarqué plusieurs fois que des exemplaires assez forts sont morts par des jours de chaleur extraordinaire, comme il s'en présente quelquefois dans nos départements maritimes. Le premier de ces exemples qui attira notre attention eut lieu au jar- din botanique, en 1876, sur un Araucaria âgé de dix-huit ans, mesurants mètres de haut et cultivé en pleine terre depuis neufans. 11 était d'une santé parfaite ; il commença à se desi^écher pendant l'été et mourut quelque temps après sans qu'on pût en connaître la cause. Le même fait se reproduisit en 1877, sur un autre sujet d'environ 4 mètres de hauteur planté dans le jardin du palais de justice, à Saint-Brieuc, localité très élevée au-dessus du niveau de la mer. En 1878, un autre, mesurant également 3 mètres de SUR l'araucaria imbricata. 463 hauteur, planté dans la propriété de M. Ansart, à Lambézellec, qui se portail admirablement la veille des grandes chaleurs qui survinrent le 2 et le 3 juillet, où le thermomètre monta à 32 degrés centigrades, par un temps très calme où brillait un soleil sénéga- lais, fut tué par la chaleur, ainsi que d'autres végétaux ligneux cultivés non seulement dans ce jardin mais encore dans plusieurs autres des environs de Brest. Si l'Araucaria n'aime pas les grandes chaleurs, il ne craint pas non plus les grands froids, pourvu toutefois que ces froids ne soient pas secs et vifs comme ceux de l'intérieur de la France'; les froids humides, neigeux de nos départements de l'Ouest lui con- viennent assez. Ceux de Péoandrefï, quoique jeunes, ont passé en pleine terre, sans couverture, l'hiver de 1829-30, sans souffrir; celui du Jardin botanique de Brest a supporté, sans couverture, l'hiver de 1837, où le thermomètre est descendu à — 7 degrés. Nôumann a vu celui qu'il avait planté à Paris supporter 6, 7 et 8 degrés de froid sans souffrir. Tous ceux du Finistère ont égale- ment passé le désastreux hiver de i 870-71 , qui fut, selon M. Borius, l'hiver le plus dur qu'on ait eu à Brest depuis le commencement de notre siècle, où le thermomètre est descendu à — 9 degrés, au Jardin botanique. Les Araucarias de la Seine-Inférieure n'ont pas plus soufiert de ces gelées que ceux du Finistère; le vent souf- flant de l'est-nord-est devait rendre la température plus basse au Havre qu'à Brest. On peut donc admettre que l'Araucaria peut aisément supporter 10 degrés de froid sans souffrir, pourvu que ce froid soit humide. Le terrain qui convient à l'Araucaria doit être une terre franche, profonde, légèrement humide; il préfère les terrains schisteux, granitiques aux terrains calcaires ; la terre de Bruyère est trop lé- gère pour lui, elle se des-èche trop facilement. La terre trop ar- gileuse lui est également funeste ; ses racines longues et peu che- velues ne peuvent s'y enfoncer librement. Il n'aime pas non plus les labours; on fera donc bien, pour éviter ces inconvénients, de le planter isolément sur les pelouses, où le gazon entretient tou- jours un certain degré d'Itumiiité à son pied, et si lesgiandes cholturs persistaient pendant longtemps, on fera bien aussi de l'arroser copieusement de temps à autre. ^64 NOTES ET MÉMOIRES, Toutes les espèces de ce beau genre peuvent se multiplier de marcottes qui mettent généralement deux ans à s'enraciner, ou de boutures qui s'obtiennent en coupant la cime de l'arbre qu'on veut multiplier ; il en repousse alors plusieurs jets qu'on peut faire servir aux mêmes usages, et on a de jeunes plantes pous- sant verticalement; mais ces boutures ne réussissent pas toujours. Souvent les branches horizontales sont préférables; elles réussis- sent généralement mieux que les verticales ; mais elles ont l'in- convénient, quoique bouturées, de conserver toujours leur posi- tion horizontale, comme chez beaucoup d'autres Conifères ; alors Oïï est obligé de couper la cime de l'espèce^ou variété qu'on veut multiplier et delà grelfer au bas de cette branche horizontal?, et l'on obtient par ce moyen une plante à tige verticale. Les sujets obtenus de marcottes peuvent également servir de sujets pour re- cevoir des greffes. Toutes ces sortes de multiplications ne peuvent êire appliquées que pour 1-s plantes qu'on cultive en petite quan- tité et non à VAi^aucaiHa imbricata ; elles deviendraient trop coû- teuses ^t peu praticables au point de vue agricole. Les espèces ou variétés d'Araucarias qu'on grtfft-, pour avoir la chance de réussir, doiventavoir aussi un lien de parenté entre elles. On ne pourrait pas greffer une espèce à feuilles cylindriques sur un sujet à feuilles planes, et vice versa ; elles ne réussiraient pas. C'est généralement sur ï Araucaria imbricata que se greffent les espèces et variétés à feuilles planes ainsi que les Dammara, et sur V Araucaria excelsa celles à feuilles cylindriques. Le moyen le plus sûr, en même temps que le plus commode, est la multiplication par le semis. Avant que nos sujets français ne nous donnassent de bons fruits, on était obligé défaire venir des graines du pays natal, ce qui coûtait fort cher et ne donnait pas toujours des résultats satisfaisants. Aujourd'hui, nous n'avons plus cesiûconvénients à craindre, attendu que nous sommes à la veille d'en récolter chez nous plus qu'il ne nous en faudra, puisque nous voyons tous les ans de nouveaux sujets fleurirai fructifier. Aussitôt après la maturité des graines, on les récolte et on les sème de suite, sous un châssis où l'on a préalablement pi éparé un lit de (jm20 de terre de bruyère dans laquelle on les repique la pointe ,€& bas; on couvre le châssis d'un panneau, en ayant ioin. SUR l'araucaria imbricata. 165 de donner de l'air lorsque le temps le permet et de tenir la terre toujours modérément humide. Au bout d'un mois, toutes les graines qui sont bonnes sont pourvues d'une radicule assez longue. A partir de cette époque, on donne de l'air à profusion et les jeunes plantes ne tardent pas à atteindre la hauteur de C^Oô à O'^OS. Au printemps suivant, on les repique chacune dans un petit pot ; on les remet sous châssis pendant quelque temps pour favoriser la reprise, ensuite on les livre au plein air, en ayant soin d'enterrer les pois afin que la chaleur ne les dessèche pas trop. Les jeunes Araucarias restent pendant 3 ou 4 ans à la taille de Om 10 à 0™ 15 ; à partir de cet âge, ils commencent à se dévelop- per; alors on leur donne chaque annés un pot un peu plus grant^, ou on les livre définitivement à la pleine terre. Les pépiniéristes les nnettent quelquefois en panier qu'ils enterrent ; ce moyen de les cultiver permet d'en assurer plus facilement la reprise au mo- ment de la transplantation. L'Araucaria peut se replanter avec chance de reprise jusqu'à l'âge de 4 2 ans; passé cette limite, il ne reprend pas toujours faci- lement. C^ci tient à ce que ses racines sont assez grosses, très longues et peu chevelues ; aussi, lorsqu'on l'arrache pour le replan- ter, il faut avoir soin de faire un trou très large, afin de les avoir de toute leur longueur sans les blesser. Avant cette opération, on aura également eu le soin de préparer à l'avance un trou très large et très profond, afin de défoncer le terrain et de rapporter des terres convenables si celles du lieu ne l'étaient pas. Dans ce cas, celles qui sont préférables sont de la terre de gazon dans le fond et de la terre franche, friable et légère pour mettre autour des racines, qu'on tâche d'allonger obliquement le plus possible sans les bles- ser ni les casser ; si quelques-unes avaient été détériorées par des coup de bêche pendant l'arrachage, on fera bien de les supprimer près de la blessure, et de ne pas enterrer la plante ni plus haut ni plus bas que le collet de la racine. Après la plantation, malgré le temps et la saison, on a soin d'arroser copieusement : cette opé- ration est indispensable pour affermir la terre sur les racines. Si la plante est un peu haute, on fera bien aussi de la soutenir au mo- yen de trois tuteurs piqués en arc-boutant pour empêcher le vent de l'ébranler, ce qui nuirait beaucoup à la reprise. La meilleure 466 NOTES ET MÉMOIRES. — SUR L'aRAUCARIA IMBRICATA. saison pour faire la transplantation de l'Araucaria paraît être les- mois d'octobre et de novembre; en plantant à cette époque, les ra- cines ont le temps de pousser déjeunes radicelles pendant l'hiver qui empêchent la piaule de souffrir de la sécheresse, l'été suivant, inconvénient qui n'a pas lieu lorsque les plantes sont cultivées en pots, ce qui permet de les planter en toute saison. Gomme tous les autres végétaux résineux, l'Araucaria n'aime pas la suppression de ses branches, mais il arrive cependant qu'on est quelquefois obligé d'en couper; on fera bien alors, en les sup- primant, de conserver à la base de chacune un tronçon d'environ O'a \ 5, qui permet à la plaie de se cicatriser plus facilement et d'entraîner la perte d'une moins grande quantité de sève que lorsque l'on coupe près de la tige. Jusqu'à présent l'Araucaria n'a encore été employé qu'à l'orne- ment des jardins paysagers, où il se montre le plus pittoresque des végétaux ligneux ; mais il n'est pas douteux que, dans un temps peui-être peu éloigné, il ne devienne un arbre forestier de premier mérite dont le bois pourrait remplacer avantageusement celui du Pin dans l'industrie. Ses fruits pourraient également servir de nourriture, soit à l'homme, soit aux animaux,. alors ii pourra rendre des services immenses à l'agriculture bretonne, surtout si on le plante en futaies, sur les rivages de l'Océan ou de la Manche. Ces futaies, tout en rapportant du bois et d'autres pro- duits économiques comme nos Pins et nos Chênes, serviraient en même temps d'abris aux récoltes, en les protégeant des vents' des- tructeurs qui ravagent de temps en temps nos départements du littoral. Ici se termine notre tâche, dont le but était de faire connaître les plus beaux exemplaires d'Araucaria qui se trouvent en France, et d'appeler l'attention des agriculteurs sur les services immenses que pourra rendre cet arbre à notre péninsule bretonne, dont il est la plus belle acquisition végétale qui ait été faite depuis le commencement de notre siècle. RAPPORTS. — TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE . 467 RAPPORTS Rapport sur les travaux du Comité d'Arboriculture en 1879 ; Par M. Th. Buchetet, Vice-Secrétaire du Comité d'Arboriculture. Messieurs, Si vous avez bien voulu reconnaître jusqu'à présent, sans qu'il y ait, je crois, de contestation à cet égard, que votre Comité d'Ar- boriculture est un Comité laborieux, ce n'est pas l'année qui vient de s'écouler qui vous fera repentir de votre bienveillant jugement, car 1879 nous a donné une forte tâche. En dehors de nos travaux courants, la grande Exposition universelle nous avait légué de nombreux sujets d'études pomologiques ; aussi, les registres où elles sont consignées ont-ils pu s'enrichir d'une infinité de des- criptions de fruits, dont l'intérêt se trouve augmenté par la diver- sité de leurs origines. ■ Les présentations qui nous ont été faites se sont montrées sulli- samment remarquables pour une année mauvaise ; nos Commis- sions ont eu à étudier de près des cultures intéressantes, et, dans nos conversations intérieures, quelques sujets n'ont pas été traités sans profit. Nous espérons que le résumé suivant vous en donnera la preuve. Les travaux préparés dans notre intérieur, et qui, reportés à dos séances, sont allés ensuite, grâce à vous, grandir et prendre un développement utile, vous sont déjà connus par les procès-verbaux insérés dans notre Journal ; nous n'insisterons donc point sur ceux-là, réservant une place un peu moins mesurée aux sujets qui, n'ayant pas trouvé l'occasion d'être traités devant vous, pour- raient vous sembler avoir quelque intérêt. C'est toujours dans ce sens qu'ont été rédigés les Comptes rendus annuels de nos travaux, et je ne saurais m'écarter de cette voie, que je considère comme la plus profitable, et qu'a si bien suivie, depuis dix-sept années notre zélé Secrétaire, dont un chagrin tout récent, et que nous avons ressenti tous, m'oblige à prendre aujourd'hui la plume. 468 RAPPORTS. Arboriculiure . Il est bien rare que les étrangers qui sont venus s'instruire à la parole et à l'exemple de nos maîtres, dans toutes les branches des sciences ou des arts, ne gardent pas pour nous et notre pays les meilleurs de leuis souvenirs. M. Jai;ko"Wski est un ancien élève de l'École d'Arboriculture de la ville de Paris ; devenu jardinier en chef du Jardin poraologique de Varsovie, il a voulu prouver qu'il avait su, à son tour, appliquer chez lui les bons principes qiV\l tenait de M. Du Breui', Dans un Mémoire adressé à notre Société, et dont M. G larles Chevallier, Président de noire Comité, nous a donné le résumé, il nous a tenus au courant de ses modes d'opérer, appliquant les préceptes qu'il avait acquis ici, ou les modifiant, d'après son intelligence et d'après ce que semblaient devo r lui conseiller les différences de climat et de température. Notre Comité a rendu justice au zèle de M. Jar;kow.-k' ; d'après les conseils de nos meilleurs praticiens, il l'a mis en garde contre quelques déceptions que pourraient lui apporter des essais hasar- dés, et l'a engagea persister, autant que possible, dans l'applica- tion des bons systèmes qui ont fait leurs preuves. Il n'est pas besoin devons dire, Messieurs, que notre Comité d'Arboriculture s'est réjoui de la création, à Varsovie, d'un Jardin d'étude-, précurseur de celui dont, tôl ou tard assurément, notre Société finira par se doter elle-même. Vous rappelant l'une des préoccupations de la Société -des Agriculteurs de France, dont la section d'Hoiticuiture a recruté chez nous ses membres les plus compétents, M. Oonnel nous a engagés à reprendre la question de la propagation des Poiriers par le bouturage. D'a?sez nombreux essais, qui promirent d'abord, ont été teatés autrefois : les boutures reprenaient assez volon- tiers; les jr^unes sujets semblaient d'abord vouloir suivre l'exem- ple de certaios arbustes ligneux; mais ils végétaient deux ans, trois ans, puis dépérisiaient en général. Oj employait alors des boutures ligneuses. Plusieurs d'entre nous renouvellent en ce moment ces expériences, mais au moyen de boutures herbacées. Nous ne saurions dire encore quels succès ou quelles décep- tions les attendant, mais, de même que la Société des Agricul- TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE. < 69 leurs, nous sommes tout disposés à les encourager au besoin et à les signaler à voire attention, s'ils arrivent à quelque résiltat sérieux. C'est également pour aider à une tentative intéressante que nous nous sommes mis en rapport avec M. Louet, qui, en pré- sence de l'envahissement des vignobles par le Phylloxéra, vou- drait amener les vignerons à introduire chez eux la culture en plein vent des Pêchers et des Cerisiers, au point iie vue commercial. L'honorable Président de la Société vigneronne d'Issoudun ([ndre) nous priant de lui indiquer quelles variétés de Pêchers principalement pourraient !e mieux résister en plein vent, nous lui avons signalé la Madeleine, la Galande, la Mignonne hâtive, la Reine-des-Vergers, qu'il s'agirait de grefifer sur Pru- nier ou sur Amandier, selon la nature du sous-sol, selon que celui-ci offrirait plus ou moins de profondeur aux racines, en se basant sur ce que celles de l'Amandier demandent à pouvoir y pénétrer profondément, tandis que celles du Prunier sont essen- tiellement traçantes. A une question d'un de nos expérimentateurs les plus zélé?, M. Vavin, qui désirerait savoir quels sont les moyens les plus connus pour guérir la chlorose des Poiriers, nous avons signalé principalement le sulfate de fer. Notre collègue nous ayant an- noncé qu'il en expérimente un autre dont il nous fera part au moment voulu, nous ne pouvons que former le vœu qu'il réussisse selon ses désirs, au grand avantage de l'arboriculture. Des craintes se sont manifestées, au sein du Comité, tant sur la vigueur du Poirier de l'Assomption que sur la bonne qualité très généralement reconnue de ses fruits. Pour cette dernière, nous n'avons pu que la confirmer, d'après les fréquentes dégustations auxquelles nous nous sommes livrés; quant à la vigueur de l'arbre, nous avons fait observer qu'il serait dangereux de con- damner, d'une manière absolue, une variété fruitière, parce qu'elle pousse ou fructifie moins bien dans certaines conditions ; ici, nous avons toujours, pour venir à notre aide, le secours de la contre-greflfe que peut procurer une variété interraéliaire plus vigoureuse. Une communication du Frère Henri, de Rennes, qui, pour <70 RAPPORTS. obtenir des boutons à fruits, emploie trois pincements successifs au-dessus des trois premières feuilles d'un rameau, nous a fourni l'occasion de rappeler encore à ceux qui dirigent les Poiriers, qu'il est nécessaire, si l'on veut opérer en comptant le nombre des feuilles au-dessus desquelles on opère, de ne compter qu'à partir de celles qui ont réellement des yeux à la base, attendu que, dans certaines variétés, il n'en existe pas à la base des premières feuilles. Quelques-uns de nospraticiensnoussouraettent quelquefois, avec des exemples à l'appui, les procédés qu'ils emploient dans leurs cultures spéciales; c'est ainsi que MM. Cottard et Lhérault (L.) nous ont entretenus de la manière dont ils traitent leurs Figuiers, lesquels demandent des soins différents selon la variété à laquelle ils appartiennent. Les observations qu'ils nous ont faites ont été reproduites dans vos séances par ces habiles horticulteur?, et vous avez pu, comme nous, juger de la valeur de leur pratique expérimentée. Par l'entremise de notre savant collègue, M. Maurice Girard, nous avons pu faire reconnaître à M. Paul Oliver, de GoUioures, le Vesperus Xatardi comme l'insecte qui attaque ses vignes, et ré- pondre à M, Henri François, de Sauvigny, que la destruction des nids aériens de la guêpe des arbustes, peut se faire au moyen de l'asphyxie par des gaz toxiques, notamment par le sulfure de car- bons ou le sulfhydrate d'ammoniaque. Consultés par la Société d'Horticulture de Gholet, nous avons eu encore recours à notre habile entomologiste, pour étudier des échantillons de feuilles et de rameaux de Poiriers gravement ma- lades et couverts de galles dues à des insectes. Malheureusement, ce n'est qu'au printemps prochain que l'étude de ces galles pourra aider à résoudre la question. Jusque-là, M. Maurice Girard, qui; à côté des ravalées qu'il se voit obligé de décrire, n'omet jamais, si la chose est possible, d'indiquer les moyens de les combattre, regarde comme inutile l'emploi des insecticides liquides ou pulvé- rulents en cette circoùstance ; ils ne pourraient aiieiudre les larves profondément logées dans les gallesjmaisc'est toujours un palliatif quedecouper et de brûler les feuilles et les rameaux qui les portent. Nous ne pouvons que remercier, en même temps que notre TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICDLTURE. 171 collègue, la Société de Cholet qui, comprenant le lien qui doit unir toutes les Sociétés d'Horticulture, nous signale les dangers contre lesquels nous pouvons avoir besoin de nous prémunir. Notre Vice-Président, M. Bonne! ,qui déjà nous avait fait partde la réussite qu'il avaitob!enue,enéloignantlesvsrs blancs deses plates- bandes au moyen du goudron degazépandusurla terre etenîoui en- suite avecelle,nousa signalé le non emploi qu'il a fait, pour éloigner les limaces, d'un procédé recommandé dans un article horticole dont le nom de l'auteur m'échappe, et qui consiste à placer, autour du végétalqu'il veut préserver,un cordage trempédans une solution de 1 kilog. de sulfate de cuivre dans 20 litres d'eau. Les limaces recu- lent devant cette simple barrière. M. Victor Ghatel, de Vdlcongrain, a reproduit, dans une de nos séances, l'opinion qa'il avait émise devant notre Comité, d'après laquelle la tavelure des fruits, les macules plus ou moins frangées qui enlourent leur pédoncule, et même les taches linéai- res qui se rencontreot particulièrement sur certains fruits, entre autres sur les Poires de Curé, ne seraient dues ni aux pluies, ni aux intempéries, ni à l'humidité, ni à un Champignon, mais à l'action d'un petit Acarus qu'il a longtemps étudié etqai, à la fa- veur des ténèbres de la/ nuit et jimaispeniant le jour, en attaque répiderme. Notre Comité n'a pu que remercier M. Chatel du zèle passionné qu'il apporte dans ses études nocturnes, regrettant toutefois de ne pouvoir le suivre jusqu'au bout dans ses conclusions enlomologiques. C^ serait ici, Messieurs, le cas de vous citer les nombreux et tristes documents que notre Comité a pu entendre sur les dégâts innombrables qu'ont causés à nos arbres fruitiers les longues et cruelles gelées de cet hiver. L'enquèie qu'a décidée notre Société les réunira sans doute à ceux que nous apporteront nos collègues éprouvés de la Floriculture; nous les réservons donc pour cette lugubre et déplorable liste que contiendra plus tard notre Journal et qui rappellera bien des épreuves, bieu des pertes, et peut-être, malheureusement, quelques ruines ! Pomologie. Ainsi que je vous le disais, Messieurs, au commencement de ce Rapport, nous avons eu, en 1879, à étudier de nombreux 172 RAPPORTS. spécimens de fruits, dus à la libéralité toujours aclive de plusieurs de nos collègues, et aussi de Sociétés amies. Les uns nous ont été offerts daus le courant de cette année; d'autres avaient déjà reçu asile dans notre fruitier, à la suite de dons généreux de fruits tardifs, provenant de l'Exposition universelle de 1878, Nous ne saurions trop vous citer, pour les signaler à vos re- merciements: une Société d'Horticulture de Hollande; celle de la Gironde; puis MM. Léon Simon, de Metz; Baltet, frères et Lar- roumets; M. Lepère fils, qui rous a fiit souvent connaître des fruits cultivés en Allemagne; M. Charollois;M. Sannier et M. Des Nouhes de la Gacaudière, les habiles semeurs. D'innombrables échantillons mus ont été offerts, aidant non seulement aux études pomologiques de notre Société, mais aux études centralisé«s par le Congrès pomologique, auquel notre zélé Secrétaire va porter annuellement les résultats de notre expérience, y tenant tou- jours avec honneur la grande place qui vous est due. Je ne vous parlerai pas ici des fruits de semis, sur lesquels un Rapport ne tardera pas à paraître ; qu'il me suffise de vous dire que, cette année, il nous «m est venu en grand nombre et de dix- neuf endroits différents. C'est une nouvelle preuve que notre im- partialité et notre prudence rencontrent au loin des approba- teurs. Je puis dire que la quantité des fruits déjà nommés et classés, qui nous sont passés par les mains, en 1879, a été des plus consi- dérables. Vous en donner la liste entière, accompagnée de nos appréciations, serait un travail non seulement trop long, mais encore inutile, car, nous vous le dirons franchement, un grand nombre d'entre eux ne méritent pas la culture. Il nous suffirait de citer ceux q Je leur qualité a fait sortir des rangs, et seulement les très bons et les bons. FeuHetant donc les cent soixante-dix pages de nos procès-ver- baux, nous vous recommanderons, parmi les Poires : Comme trèi-bonnes, les suivantes, dont quelques-unes sont déjà connues de vous : Baronne de Mello, Beurré de Mortillet, Beurré de Naghin, Bon-Chrétien François Prevel, Comte de Chambord, Comte Lelieur, Emile d'Heyst, Fondante Thirriot, Jules d'Airoles, Madame' Appert, Raymond de MDutlaur, Saint-Michel Archange et Thompson. TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICOLTURE. 173 Comme bonnes : Alexis Luca?, Barillet-Deschamps, Beurré Ca- piaumont, Beurré de Ghélin, Bon-Chrétien Napoléon, Bonneserre de Saint-Denis, Doyenné roux d'hiver. Duchesse de Bordeaux (Beurré Perrault), Hélène Grégoire, Henri de Bourbon, Léon Rey, Maurice Desportes, Orpheline d'Enghien, Philippe Delfosse, Sou- venir de Leioux-Durand et Winter. Parmi ces dernières, quel- ques-unes, cultivées en des terrains plus favorables, seraient cer- tainement qualifiées aussi de ti'és bonnes^ de même que nous pour- rions en recommander d'auîres que nous avons dégustées et dont les échantillons, par suite de leur provenance, ne nous ont paru qu'assez bons. Un f jrt grand nombre d'autres fruits ont eu cette note : cueilli avant maturité et inappréciable. C'est une recommandation sur la- quelle, Messieurs, nous n'insisterons jamais trop, que celle de ne cueillir les fruits d'hiver qu'à la dernière extrémité; sauf en des cas particuliers qui obligent à une cueillette anticipée, la fin d'octobre n'est pas une époque trop tardive, et des expériences dont il vous a éié rendu compte vous ont même prouvé qu'une gelée de 3 ou 4 degrés leur est rarement nuisible. Si vous voulez bien, tandis que nous y sommes, nous permet- tre de vous donner un autre conseil, nous vous dirons de n'intro- duire chez vous qu'avec grande réserve les nouveautés trop nouvelle?, dont les catalogues , les prospectus et quelquefois des jour- naux horticoles, font parfois un éloge que vient détruire l'expé- rience. La beauté de quelques-unes rend souvent beaucoup trop indulgent à leur égard ; ce n'est pas la peau que l'on mange, ni la forme, mais la chair. Par contre, par la seule raison que, dans la première année de son apparition, un beau fruit semble pécher par la qualité, il ne faudrait pas- se croire en droit de le rejeter à tout jamais; parfois l'année suivante est bien plus favorable, et puis, il peut avoir été récolté sur un terrain peu propice, trop hu- mide, qui ne lui a pas permis d'acquérir les qualités qu'on y trou- vera peut-ê!re, lorsqu'il arrivera d'une autre provenance. Avant de porter un jugement définitif, il faut des années, et c'est avec celte prudence, vous le reconnaîtrez, que procède votre Comité d'Arboriculture. Parmi les Pommes, nous signalerons comme remarquées par 474 RAPPORTS. nous : Azérolly anisé, Fenouillet de Ribourg, Greave's Pippin, Hartford sweet, Non-pareille de Lodgemore, Patte de loup (excel- lente), Reinelte Coulon, R. des vignes et Springfield Pippin. Comme Pêches, nous avons noté de nouveau Alexis Lepère, et une autre, connue depuis longtemps à Montreuil, la pêche Blon- deau, dont nous avons maintes fois reconnu le mérite, et qui, nous ne savons pourquoi, ne se propage que bien lentement. Comme Cerise bonne et très hâtive : la Guigne hâtive de Mai, que nous a fait connaître M. Charollois. Notre collègue, M. Thil, nous a mis à même de constater de nouveau les qualités des Oranges de Blidah, dont nous aurons à vous parler encore. A ceux d'entre vous. Messieurs, qui semblent envier quelquefois le sort (!es dégustateurs de tant de bons fruits, nous rappellerons que bien des médailles ont leur revers. Je vous ai parlé de nombre d'échantillons indégustable-, mais qu'il nous a fallu déguster quand même; j'ajouterai qu'un nombre infini ont été qualifiés de passables, et qu'en outre, usant d'une assez forte indulgence, nous en avons désigné 61 comme médiocres, et que, pour 53 autres nous n'avons pu faire autrement que d'employer la qualification : mauvais. Du reste, pour peu qu'il vous agrée de tenter par vous- mêmes cette laborieuse expérience, nous vous inviterons, pour l'an prochain, à vous joindre aux 95 collègues qui, cette année, se sont fait inscrire comme membres de notre Comité; en nous ser- rant un peu, nous vous ouvrirons nos rangs, Messieurs, avec le plus grand plaisir. Votre Commission spéciale de Pomologie, en outre de ses tra- vaux communs avec nous, a non seulement fonctionné régulière- ment tous les jeudis où la Société ne tient pas de séance, mais, par suite du grand nombre de fruits qu'elle a eu à étudier, elle a tenu souvent des séances supplémentaires. Présentations et Primes. Malgré la saison défavorable, les apports ont eu leur importance. Nous avors pu voir d'ass^z belles Cerises de MM. Ledoux, Chevalier aîné et Charollois; des Rai^im de M. Marin, de M. Templier, cueillis à la saison ou conservés de l'année précédente ; 12 boîtes TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE. 175 très bien préparées pour la vente, et envoyées par M. Gommeaux, de Beaune ; de jolies Pêches de iNl .Chevalier, aîné, et de M.Aubrée; puis des lots fréquents et remarquables de MM. Ledoux et Ber- taut. Les Poires nous sont arrivées en grand nombre, de la part de MM. Ledoux, Marin, AbelCbâtenay,Gomn)eaux, Aubrée, Poulain; puis, abandonnées à nos études, celles de MM. Baltet frères, Lar- roumets et Lepère fils. La Société d'Horticulture d'Étampes a soumis à notre appréciation un lot de Pommes dénommées Cham- pion, que nous aurions désiré pouvoir juger plus favorablement, et M"* Jourdain nous a présenté une Poire Beurré Diel, d'une forme et d'une construction tout à fait anormales, dont le type sera conservé dans notre collection. Les Pommes n'ont pas été nombreuses : de beaux Calvilles de MM. Bertaut et Ledoux ; quelques Canadas de M. Foulon, et ks Pommes longtemps conservées de M. Fresgot. Les présentations de Figues 0Tiié\.ê remarquables, particulière- ment celles de M. Defresne. M. Girardin est venu ensuite avec de beaux produits ; puis M. Cottard, avec la Figue du Midi qu'il apptUe Figue do7'ée, mais dont il faudra étudier plus sérieuse- ment la dénomination. Je ne vous parlerai pas, Messieurs, de la Figue qui commence avenir lutter, àArgenteuil, avec les deux variétés qu'on y cultive le plus spécialement ; trop d'encre et de paroles ont été usées déjà à son suj )i ; je mécontente de vous rap- peler que notre Comité admet nettement le nom de ^a/*ôe7/onwe comme celui qui lui semble le; mieux adapté à ce gain. En dehors de ces fruils, nous avons pu apprécier ceux du Sa- goutier, les Kakis, les Pistaches et les Noix d'Acajou, que nous a offerts M. Hédiard, toujours à l'aflùt des importatious de nos colonies ; les Nèfles du Japon de Mme Emile Léon, et les Oranges de Blidah, que M. Thil, usant du zèle et de la complaismce de son fils et de son neveu, a fait récolter, en différentes localités d'Algérie. Nous ne saurions trop remercier les deux parents de notre collègue, qui n'ont pas craint d'entreprenJre plusieurs excursions lointaines pour nous ère utiles. Plusieurs notes ont accompagné ces envois, notes fort intéressantes, et qui formeront, avec celles que nous attendons de M. Fontaine, de Blidah, une 1 ; 6 RAPPORTS. étude que nous espéroES vous mettre plus lard sous Its yeux, lorsque celui-ci nous aura fourni la notice qu'il nous a promise, en avril 1879. Nous avons eu à examiner également des fruits à noyau : Cerises, Reine-Claude, et Pêches, mais à l'état de fruits conservés au moyen d'un procédé décrit à la page 629 de notre Journal. Ainsi que nous avons pu le constater, depuis le jour où l'un de nos ancien* Présidents, M.Loiseleur-Dtslongchamps, recevait de la Société, en 1839, une médaille d'or pour ses premiers essais dars une glacière, U conseivaiion des fruits n'a pas fait de pro- grès remarquables. Nous avons déjà rendu compte, en séance, de notre appréciation peu favorable de 3 boites de fruits préparés en conserves, et que nous avait offertes M. Ch. Joly, afiu que nous pussions comparer ces produits des Etats-Unis avec ceux de notre pays. Ces conserves venaient de trois fabriques différentes, mais nous n'avons pu les juger que très inférieures à celles qui se font chez nous. Nous devons ajouter toutefois que nous avons appris par des compa- triotes ayant habité les États-Unis, qu'Us y en ont rencontré d'excellentes. A la suite de ces diverses présentations, nous avons cru pouvoir vous demander 28 primes pour leurs auteurs : 10 de 1" classe (dont 1 rappel), 1 2 de 2« classe et 6 d« 3e classe, et vous avez bien voulu les accorder dans nos séances générales. Commissions, Rapports et Notes. Plusieurs visites sur place ont été faites par notre Comité, en 1879. Une Commission a visité le clos fruitier dirigé par M. Jacques Simon, jardinier chez M. Quille, à Ecancouvt (rapporteur, M. Michelin ; page 403). Une autre a rendu deux visites aux cultures de M. Berlaut, à Rosny (rapporteur M. Templier ; page 596) ; une aux jardins de M. Venteclaye, à Argenteuil (rapporteur M. Abel Châlenay ; page 594). Plusieurs d'entre nous sont allés, il y a peu de temps, examiner comment M. Vassaux traite ses Pêchers par des pincements courts, à Montreuii, et, d'autre part, quels résultats on a obtenus TRAVAUX DU COMITÉ d'auBORICULTURE. 177 à l'École d'Horticulture de Versailles, en préservant les Raisins au moyen des sacs en papier gommé de M. Angiboust. Les deux Rapports paraîtront prochainement. Vous avez bien voulu, Messieurs, donner à trois d'entre nous l'honorable et importante mission d'aller visiter, dans le départe- ment de TArdèche, les grands établissements créés par la famille Jacquemet-Bonnefond, dans le siècle dernier, et dont le siège principal est à Annonay. Le Rapport de M. Michelin (1879, pages 713, 775) vous aura prouvé la façon consciencieuse dont nos collègues ont rempli le mandat dont vous les aviez honorée Une autre Commission, dont les études devront se poursuivre sur place, est chargée de donner son avis sur la conservation des Pêches par l'action méthodique du froid, à rétablissement spé- cial de M. Gh. Tellier. Deux ouvrages ont été renvoyés psrvous, Messieurs, àlexamen de votre Comité : îe Cours pratique d' Arboriculture fruitière du frère Henri, de Rennes, dont M. Michelin vous a rendu compte au mois de juin (page 395), et les deux derniers volumes du Dic- tionnaire de Pomologie, d'André Leroy, dont j'ai essayé de faire valoir le mérite (page 385). En outre de ces Rapports proveaant de C<^mmissions spéciales, notre Comité a fourni au Journal l'intéressante étude compara- tive de notre Président, M. Gh. Chevallier, sur les divers trai'.e- ments usités dans la culture du Pêcher (page 637), et son analyse, que j'ai citée plus haut, du mémoire de M. Jackowski (page 335»). De son côté, M. Michelio nous a retracé les travaux du Congrès po- mologiqtje, en sa 6essionde18"9,àNancy (voir ci-dessous, p. 178); il a appelé notre attention sur la culture des Abricotiers à Triel (page 70 i), et consigné l'expression de nos regrets dans une Notice biographique sur M.Corriol (page 699), Président et Secré- taire donnant ainsi à leurs collègues l'exemple d'un zèle qui ne se dément pas et d'une compétence que nul de nous ne conteste. Collection pomologique. Notre collection de fruits plastiques est restée sans accroisse- ment depuis plusieurs années; nous l'avons un peu augmentée xîette année-ci, en y introduisant 46 fruits : il Poires, 7 Pommes M 78 RAPPORTS. et 42 Pêches. Nius les avons choisis parmi les vaiiélés dont nous avions reconnu les mérites, et nous espérons les voir bientôt réunis à ceux qui, depuis leur retour de l'Exposition universelle, attendent l'autorisation de s'installer, sous leurs vitrines, dans la salle que vous semblez vouloir.leur réserver. Telle a été, Messieurs, l'année 1879 pour votre Comité d'Arbo- riculture. XXl™^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE AYANT EU LIEU A Nancy, le 4 août 1879 ; MM. Jamin (Ferdinand) et Michelin, délégués.— M. Michelin, Rapporteur. Messieurs, La Société pomologique, depuis qu'elle existe, a exploré, dans le cours de ses sessions annuelles, presque toutes les parties de la France; elle ne s'était pas encore dirigée vers la région de l'Est; sa vingt-unième session devait lui fournir l'occasion d'étudier les fruits produits par la Lorraine, cette intéressante province si sympathique à la France. La Société centrale d'Horticulture de Nancy, jeune encore, mais dont les membres son*! aussi actifs qu'éclairés, avait voulu offrir sa cordiale hospitalité à la Société Pomologique, et son honorable Président, M. Léon Simon, l'avait invitée avec une gracieuseté et un empressement qui présageaient un bienveillant accueil. A bien des titres, Messieurs, la ville de Nancy devrait attirer des membres de la grande famille horticole; car elle est un centre bien intéressant pour eux, possédant un certain nombre d'éta- blissements sur lesquels l'attention est fixée, parce qu'on en attend toujours de nouveaux succès; il me suffît de nommer nos collè- gues MM. Crousse et Lemoine. De grHndes fêtes urbaines, on l'a su. Messieurs, devaient avoir lieu à Nancy, à l'époque du 4 août dernier; or, dans la pensée des membres de la Société d'Horticul- ture de cette belle ville, la capitale de la Lorraine, on devait profiter de l'affluence qui y régnerait pour y organiser non seule- ment le Congrès pomologique objet de ce Rapport, mais encore une Exposition d'Horticulture installée dans le beau parc situé à côié du palais du Gouvernement. Deux membres de notre Société 21'' SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 179 qui ont fait pariie du Jury vous rendrout compte de celte intéres- sante Exposition dans laquelle les fruits ont presque fait défaut, sous l'influence de la mauvaise saison qui leur a été si défavorable. Pour moi. Messieurs, délégué ainsi que notre honorable confrère M. Jamin (Ferdinand), l'un de nos Yice-Présidents, pour prendre part aux travaux de la Société pomologique, je me renfermerai dans le cadre tout spécial qui m'est tracé. Poursuivant ainsi l'œuvre entreprise par^moi, il y a une quinzaine d'années, en ajou- tant le chapitre de la session de 1879, je continuerai cet exposé des travaux de la- Société Pomologiçue qui en consigne l'histo- rique dans notre Journal. Le Rapport relatif à Tannée 1879, savoir à la vingt-unième ses- sion, vous est donc présenté au nom de M. Jamin et au mien. La réunion proposée par M. le Président de la Société de Nancy pour le 4 août pouvait paraître prématurée au point de vue de la collection fruitière; néanmoins elle devait mettre sous les yeux du Congrès des espèces dont la maturité, dans les années ordi> naires, précède habituellement les époques choisies pour les Con- grès pomologiques ; mais le dérangement apporté cette année par les intempéries de Tété a été suivi d'un retard qui a, pour ainsi dire, exclu les fruits à noyau sur lesquels on devait compter. M. Léon Simon, le digne héritier de la maison Simon Louis, frères, qui habite Nancy, mais continue à exploiter sa grande et belle pépinière de Plantières, près Metz, voulut présenter à la réu- nion les fruits disponibles à cet instant et fit venir de son établis- sement de riches collections de Groseilles à grappes et épineuses et de Framboises, dont la description sera repioduite ci-après et donnera à Texposé de cette année un caractère qui lui est propre. Après ces explications préliminaires,je n'ai plus. Messieurs, qu'à vous rendre un compte fidèle des travaux qui ont été exécutés et dans Tordre desquels a eu lieu, tout d'abord, Texposé de la situation apporté par les membres qui représentaient le Conseil d'Adminis- tration dont le siège est à Lyon ; savoir : MM. de la Bastie, Vice- Président; Gusin, Secrétaire- général ; Reverchon, Trésorier et autres membres. L'absence de M. le Président Réveil, à qui sa santé délicate 18) RAPPORTS. ioterdit d'entreprendre de longs voyage?, a été l'objet d'un regret partagé par toute Tassem-blée. • Conformément au règlement, MM. Michelin, Besson et Baudet ont été nommés Membres de la Commission chargée 'de l'examen des comptes. M. Anatole Leroy a fait observer que les dessins de fruits pu- bliés dans la Pomologie n'ont pas été exécutés avec une perfec- tion qui réponde à l'importance de l'ouvrage qu'ils accompagnent et il a exprimé le vœu qu'ils soient rendus avec plus de précision et détalent parles artis'es auxquels ils sont confiés. M. Cusin ré- pondit que les premières publications seraient faites d'après un nouveau mode qui, on doit l'espérer, permettra que IfS figur^^s aient plus de perfection. Cette première partie de la séance étant épuisée, on procéda à la constitution du bureau de la session qui fut composé comme suit: !\î. Léon'Simon, Président de la Société de Nancy, fut nommé Président d'honneur; puis furent élus : Président : M. Ferdinand Jamin. Vice-Présidents : MM. de la Bastie, Baltet, Anatole Leroy, Pynaert, Alix. Secrétaire-général : Cusin. Secrétaires : Michelin, Gille, Jouin, Treyve. M. Jamin prit place au bureau ; les membres qui venaient d'être élus l'accorapagièrent. L'ordre du jour appella la discussion sur les fruits mis ou main- tenus à l'étude l'année précédente. ABRICOTS Chancelier (Luizet). Fruit mûrissant fin juillet, mis à l'étude 21^ SESSION DE Là SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 184 en 1878, sur la recommandation de la Commission permanente et de M. Luizet qui l'avait présenté; n'est pas encore assez connu. Maintenu. Pourpré tardif. Maturité juillet; présenté par M. de Morlillet, en 1872. Depuis cttte époque reculée n'a pas été apprécié et appuyé. M. Besson a renoncé à le cultiver parce qu'il n'est pas plus avan- tageux que rAbricot-Pêche; il est décidé qu'il sera rayé. CERISES Bigarrtau des capvcins. Mis à l'étude en 1875, sur la propo- sition de M. Rodigas. Maintenu. Commission permanente. Pages 299, 337. 1874.— Champagne, mi-juin. Pages M 7, 175, 263, 297, 337. 1873. — Du Palatinat, tin juin. Pages 23, 35, 43,132, 163,262, 297, 337, 374. 1875. — Eugène Funh, mi-juin. Pages 1 13, 253, 299, 337. 1874. — Guigne blanche de Winkler, mi-juin. P;iges116, 125, 175,255,297,337,375. 1874. — Guigne de Zeisberg. Pages 125, 176, 298, 338. 1875. — Précoce d'Espagne. Pages 112, 253, 299, 338. 187t. — Prince de Hanovre, fin juin. Pdges126, 176,253, 298, 338. 1874. — Rose noble Burchardt, mi-juin. Pages 125, 176, 253, 261,298,338. Ces cerises peu connues sont toutes maintenues sur la liste dans l'espoir qu'elles pourront être étudiées pour l'année pro- chaine, de telle sorte qu'on puisse se prononcer sur leur sort. On doit dire que la Guigne blanche de Winkler est appuyée par M. Bu- chetet et que celle de Zeisberg l'est par M. Luizet. FIGUES Figue Dauphine. Figue violette, grosse, turbinée, qui entre pour une forte partie dans la culture des spécialistes à'Argen(eui'(Seine- et-Oise) qui fournissent la Halle de Paris. Depuis longtemps elle est connue sous ce nom dans le pays. Celte figue, mise à l'étude en 1878, sur la proposition de la Société de Versailles, est aussi recommandée par la Société de Paris, dont le climat lui convient <82 RAPPORTS.- aussi bien que possible. Elle est belle et aussi bonne que le com- porte la région. Elle est maintenue, FRAMBOISES La Framboise de Herrenhausen, d'obtention récente en Alle- magne, a éié fortement recommaDdée,en 1 875, par le docteur Lucas. Elle a été éprouvée et notamment dans l'établissement de M. Léon Simon. Pages 300, 339. On la voit plutôt sous le nom de Royale de Herrenhausen^ sous lequel elle sera inscrite. Elle passe pour la plus grosse des rouges ; elle est détiaitivement admise. PÊCHES Avocat Collignon. Cette IJêche cultivée en Belgique a été pré- sentée, en 1875, par M. Rodigas qui annonçait que l'arbre était propre au plein vent. Pages 302, 339. Cette Pêche n'étant pas assez connue en France est maintenue à l'étude. Baron Dufour. G'esl une Pêche de septembre mise au commerce par la maison Simon Louis qui la recommande. M. Bizet la dit très bonne et grosse, et iM. Jamin lui attribue un fort beau coloris très avantageux pour le commerce, une très bonne végétation et une feriilité caractérisée; il en propose Tadmission qui est pro- noncée. Pages 176, 300, 306, 339. Claudine WilWmoz. Cette Pêche, mise à l'étude en 1878 par la Commission permanente, est une Madeleine mûrissant à la lin de septembre, dont l'arbre est fertile et rustique, et dont les frnitsont étéjngés excellents; elle a été obtenue de semis à Écully, par M. Willermoz; elle est maintenue en attendant de nouveaux ren- seignements. Pnge 375. Tardive Gros. Pêche mise à l'étude en 1874, mûrissant en oc- tobre et novembre; très bonne, parfumée et très grosse. L'arbre est assez vigoureux ; le bois est mince et toufifa; les glandes sont réniformes; la chair est blanche ; c'est la dernière Pèche récoltée dans le Lyonnais; elle prend un beau coloris. L'arbre a été trouvé par M. Treyve dans la propriété de M. Gros, à Villefranche : le même membre a reconnu que l'exposition au midi est contraire à la végétation et à la fructification; il convient de planter l'arbre au levant ou au couchant ; c'est en tout cas une observation qui est personnelle à M. Treyve. 2I« SESSION DE L4 SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 483 Entrecueillie et mise au fruitier, la maturation s'y accomplit et se prolonge eu avant dans le mois de novembre. Sur ces recommandations favorables, la Pêche est admise sous le nom de Tardive Gros proposé par M. Treyve. Pages 71, 177, ♦98, 301,340. Prince de Galles (Prince of "Wales, Rivers). Ce Pêcher, d'après M. Luizet, a les glandes réniformes, les fleurs petites, et ses fruits mûrissent à la moitié da septembre.. M. de ia Bastie leur trouve peu de qualité. M. Jamin leur en accorde davantage. L'arbre est vigoureux et fertile ; le coloris des Pêches est par- ticulier, passant du blanc au vermillon. Cette variété est maintenue à l'étude. Pages 156, 305, 378. Princesse de Galles (Princess of Wales). Pêche également d'origine anglaise, du même oblenteur, mûrissant fin septembre, dont la peau est généralement blanc crémeux, légèrement colorée de rouge du côté de l'insolation. Chair un peu rosée auprès du noyau et filamenteuse. Mise seulement à l'étude en 1878, sur la proposition de M. Jamin ; elle y est encore conservée. PÊCHES NECTARINES (LISSCS) Albert (Rivers). Fruit superbe, mûrissant après la mi-septem- bre, très estimé dans l'Ain, très gros, à chair vineuse relevée. Mis seulement à l'étude en 1878. Maintenu. Page 375. Jaune magnifique de Padoue. Page 377. Grosse et jolie Necta- rine dont la peau jaune très vif est frappée de rouge du côté du soleil; chair fine, juteuse, sucrée, relevée. Bon fruit du milieu de septembre. Maintenu à l'étude. Lord Napier {RiveTs). Page 152. On la dit excellente quand elle est arrivée à maturité; elle est maintenue avec recomman- dation. POIRES Ballet père. Poire fort grosse et belle, d'obtention récente, mûrissant vers le mois de novembre et même décembre, dont la qualité, parfois bonne, ne paraît pas assez constante pour qu'on soit fixé avec unanimité sur son compte. Elle doit être encore étudiée. Pages 5, 6, 201 , 31 0, 343, 381 . 184 RAPPORTS. Belle d'Fcuily. Très gros et beau fruit, gain de M, Cuissard, d'Ecully, dont la maturité se prononce dès la fin du mois de septembre, dont la qualité est variable et qu'il est difficile de saisir à son point favorable. Les 'nombreuses épreuves qu'il a subies n'ayant pas été suffisammeni ni assez uniformément satis- faisantes, il est rayé de la liste. Pages 193, 209, 305, 349, 380. Beurré FrOmentel (Daras de Naghin). Cette Poire, indiquée «omme atteignant le mois de novembre, a été vue trop mûre en octobre. Elle ne se distingue pas, sous le climat de Paris, par sa qualité parmi les nombreuses variétés de premier choix qui se mangent à la même époque ;elle sera rayée. Pages 310, 343, 381. Beurré Gambier (Gambier). Ce fruit, mis à l'étude depuis 1875, a le grand avantage de mûrir en février; les dégustations lui ont été favorables. On le maintient à l'étude en attendant qu'il se répande dans la culture. Il y a lieu de faire ressortir qu'il est tardif, se conserve bien, ne se tavèle pas comme beaucoup > d'autres, au moins dans la région Lyonnaise, mais ne pousse pas bien sur Cognassier et doit être grefïé sur franc. Il est maintenu à l'étude avec recommandation et observation qu'on le retrouve sous le nom de Beurré et hiver nouveau. Pages 233, 3H, 343. Beurré Rovge (Grégoire). Cette Poire paraissant atteindre le mois de novembrd, a été jugée excellente par la Commission per- manente; M. Baltet déclare l'arbre vigoureux et fertile. Cette variété aurait besoin d'être plus répandue, et, en attendant qu'elle le soit, elle est maintenue sur le tableau. Pages 310, 344, 382. Beurré Saint-Amand. Poire de septembre et octobre. A l'égard de ce fruit, originaire de Belgique, je ne puis que me reporter à mon Rapport de l'année dernière, en ajoutant qu'il est encore maintenu à l'étude. Pages 310, 344, 383. Choùnard. C'est une Poire de très longue conservation, sur le mérite de laquelle les avis sont partagés. Elle a été mise à l'étude en 1 878, sur la proposition de la Commission permanente, qui s'est appuyée sur sa qualité. Jusqu'à renseignements plus complets, elle est maintenue à l'étude. Pages 348, 385. Comte de Chambord (E. des Nouhes). Poire moyenne , mûris- sant au commencement d'octobre. Jugée excellente par les membres de la Société de Paris. Dégustée au Congrès de l'année 21^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. -îSo 18'v 8 et qualifiée de très bonne. MM. de Bazillac, Buchetet, Mi- chelin, Janiia et Baltet sont d'accord pour la déclarer très bonne. Cf s deux derniers expliquent néanmoins que l'arbre pousse peu. On fait observer que beaucoup de bonnes Poires mûrissent à cette époque ; celle-fii néanmoins est maintenue à l'étude. Congrès de Gand. Poire moyenne, piriforme (Daras de Na- ghin). Maturité fin de septembre; mise à l'étude en 1878, après dégustation favorable par le Congrès; maintenue à l'étude. Docteur Gromier (Morel). Cette Poire, dont la maturité est in- diquée pour octobre, ne paraît ni se répandre, ni se faire con- naître; elle sera rayée du tableau. Pages 3Î1 et 344. Docteur Jules Guyot (Baltet). Très gros fruit hâiif, mûrissant en aoùtj, passant vite, ayant besoin d'être observé et étudié encore ; maintenu. Pages 310, 345, 386. Doyenné Bizet (Bizet). Obtention récente. Poire très tardive, grosse et excellente, suivsint l'appréciation de la Commission des études qui. le 12 mai 1877, a jugé un exemplaire très bon. En maintenant cette variété à l'étude, pour qu'elle soit mieux connue, on doit insister pour la recommander (page 28, tome II). L'arbre est peu vigoureux sur Cognassier, mais très fertile. Doyenné Perrau. Grosse Poire de forme de Doyenné d'hiver, de longue conservation et que la Commission permanente , l'ayant dégustée le 7 mars, a classée parmi les fruits de premier ordre. L'arbre, dit-on, greffé sur Cognassier, est trop fertile et ne pousse pas assez vigoureusement. Le nom doit être écrit Perrau et il ne doit pas être confondu avec le ^exavé Perrault ou Dachtsse de Bordeaux, qui est également un fruit d'hiver et du même ob- tenteur. Quoique mise à l'étude (tome II, page 30) seulement en 1S78, cette Poire superbe et tardive qui, selon MM. Jamin et Baltet, est d'une bonne moyenne vigueur, est définitivement admise. Favorite Morel (Morel). 1875. Belle Poire, grosse, allongée, très bonne, mlîrissant en octobre, dont l'arbre est très vigoureux et très fertile. Pages 305, 311, 34o, 386. L'admission en est proposée et votée, sur la demande de la Com- mission des études. Fondante Thirriot. Cette Poire, mise à l'étude en 1872, sur la 186 ^ RAPPORTS. proposition de la Société de Paris, a toujours été recommandée, notamment par MM. Baltet et Bjcbetet, sans qu'aucune décision fût prise à son égard. La question a été jugée en sa faveur, à la présente session, et elle est définitivement admise. Elle est assez grosse et grosse, mûrit en décembre, est d'une excellente qualité; l'arbre est vigoureux, fertile. Pages 49, 167, 307, 345, 387, et tome II, pages 64 et 88. Grégoire Bordillon. Ce fruit, bien que mis à l'étude en 1876, n'a paséié répandu et n'est pas suffisamment connu ; il a, en outre, été l'objet d'appréciations diverses. En somme, sa qualité n'a pas été suffisante pour le faire remarquer ; il sera rayé de la liste. Henri de Bourbon (de Boussineau), Poire d'octobre et no- vembre, présentée en 1875, par M. Bruneau, de Nantes. Elle est grosse et jugée bonne; décrite avec détail dans mon Rapport de l'année dernière. Maintenue à l'étude. Pages 199, 209, 311, 345 et 388. La Quintînye. Gain de M. Boisbunel : poire d'biver désignée par erreur sur le tableau de 1879 comme mûrissant en novembre ; mais qui n'a pas assez de qualité pour prendre place dans une nomenclature qui doit se composer de fruits de premier choix. L'assemblée, sans vouloir dissuader les personnes qui voudront la cultiver, décide qu'elle sera rayée de la liste des Iruits à l'étude. Pages 76, 81, 348, 389. Précoce de Trévoux (Treyve). Des exemplaires de cette Poire ont été apportés par M. Treyve et dégustés cette année, dans une séance de 1879, le 6 août; en ayant emporté une, je l'ai dégustée vers le 12 et je l'ai trouvée conforme à la description suivante. M. Treyve a obtenu la première fructification en l'année 1869, La maturité, dans une année moins défavorable que celle-ci, pour- rait arriver vers la fin de juillet en même temps que celle du Beurré Gifi'ard. En 1878, elle a été dégustée le 8 août. C'est une Poire d'une bonne moyenne grosseur, qui doit être très recom- mandée comme précoce. Elle a la forme de la William allongée, à chair fine, fondante, richement parfumée et relevée, de première qualité. On dit l'arbre très vigoureux et se chargeant de fruits. Cette variété est mise à l'étude. Page 112, 2^ volume. Président Drouard. Cette Poire répandue par M. Louis Leroy, 21 « SESSION DE LA. SOCIÉTÉ POMOLOGIQI'E. 487 d'Angers, est un gain de M. Olivier, à classer dans un bon rang parmi les fruits d'hiver. Elle est assez grosse, un peu pyramidale. M. Bachetet la qualifie comme ayant la chair fine, bien blanche, fondante, quoique ferme, juteuse et vineuse; en somme, elle a été bien appréciée à la Société de Paris. Elle est maintenue à l'étude; je me permettrai de la recom- mander, en ajoutant qu'on dit l'arbre vigoureux tant sur Cognas- sier que sur franc. 2® volume, page 55. Professeur Willermoz (Joanon). Pages 36,68.151 , 178, 309,346. Poire à chair très fine, beurrée, sucrée, bien parfumée, à jus abondant ; maturité, commencement d'août. Beau fruit très-re- commandé. Souvenir de Léopold premier . Fruit dont la maturité a lieu en novembre., des semis de M. Grégoire, de Jodoigne; souvent bon, parfois assez bon. Pages 349 et 394. Ce fruit mûrit au milieu de beaucoup d'autres qui le dépassent par leur qualité. Sera retranché du tableau. Sucrée Troyènne (Baltet). Mise à l'étude après dégustation fa- vorable tin de septembre 1878; fruit agréable au goût. N'a pas subi une épreuve suffisante ; maintenu à l'étude. Triomphe de Vienne. Cette Poire avait été mise à l'étude, en 1 876, comme mûrissant en septembre. Semis de hasard; origine, Vienne (Isère). Beau fruit rappelant le William par sa forme. Oa dit Tar- bre vigoureux et fertile. Dégusté à Lyon, le 11 septembre 1875, il a été trouvé bon- Le maintien à l'étude est décidé; page 350. Un fruit apporté par M. Besson à la réunion est jugé avantageuse- ment. M. Jamin trouve cette variété très bonne; elle est recom- mandée à l'attention. (A suivre. \ COMPTES RENDUS D EXPOSITIONS. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu 'de l'Exposition de Mon tauban ; Par M. EuG. Verdier. Messieurs, Honoré du mandat de repréfîentant de la Société centrale d'Horticulture de France, comme membre du Jury, composé de : MM. Fabre-Tonnerre, de Périgueux; Seinteix, d'Aucli; Arnault, conseiller général de Tarn-et-Garonne, membre de la Société des Agriculteurs de France, et de votre délégué à l'Exposition horti- cole, viticole et œnologique qui a eu lieu à Montaiiban, du 24 au 27 septembre 1879, je viens m'acquitter de mon devoir en vous soumettant le Compte rendu de ma mission. Il sera du reste très bref, car, il m'est pénible d'avoir à le dire, je me trouve dans la triste nécessité de vous déclarer que celte Exposition n'avait rien de ce que nous sommes appelés à constater chaque fois dans les solennités de ce genre et qu'elle n'était assurément pas de celles pour lesquelles, quoique pénétrée des meilleurs sentiments de bonne confraternité , notre Société dût s'imposer le sacrifice d'envoyer si loin d'autres délégués que ceux de ses Membres abso- lument les plus rapprochés de cette localité. Il est cependant pos- sible , je veux le croire , qu'une Exposition de printemps y soit plus brillante et que les exposants y soient surtout plus nombreux; mais elle ne peut, ou ne pourrait dans tous les cas être de nature à modifier sensiblement mon opinion en ce qui concerne le devoir de notre Société dans l'avenir; car il n'y a pas dans la ville et ses environs d'autres établissements d'horti- culture assez importants, que les deux dont j'aurai l'honneur de vous entretenir, ni aucune propriété particulière susceptible de prendre une large part à ces grands tourcois horticoles. Au total, quatorze exposants ont pris part à cette lutte pacifique à laquelle la Société Montalbanaise elle-même avait voulu parti- ciper, en se plaçant toutefois « hors concours. » En effet, cette Société, grâce à la libéralité de la ville, possède un jardin d'expériences (sinon de Commission) dont elle tire profit par une perception de droit d'entrée, dans lequel elle s'occupe de EXPOSITION DE MOxNTADBAN. 189 l'éducation des vers à scie et où elle a réuni l'une des plus consi- dérables collections de Vignes, tant à raisins de table qu'à raisins de cuve, collection véritîvblement tiès-remarquable qu'elle avait exposée et mise sous nos yeux avec ordre et symétrie, et aussi avec le regret de ne pouvoir nous la montrer dans un état de plus parfaite maturité. Deux exposants de plantes, MM. Castel et Foissac, tous deux horticulteurs à Monlauban, avaient rivalisé de zèle et décourage, car, il faut aussi le regretter, il n'est pas jusqu'au temps qui ne leur fût marchandé, puisqu'ils ne pouvaient, sous aucun prétexte, commencer à déposer leurs plantes dans l'enceinte de TEx position, dans le jardin de la Sjciété et ses dépendances, que la veille même de l'ouverture, et leurs lots exposés ne contenaient pas m<)in£ chacun d'un millier d'individus. Le premier, M. Castel, obtenait une médaille d'or du Ministre pour ses nombreuses collections de plantes en tous genres, qu'il avait su placer par ordre et distincte- ment grouper par genres, à l'exception des nombreuses espèces de serres chaude^ et tempérée, à feuillages, telles que Palmier^, Broméliacées, Fougères et Lycopodes, qui étaient réunies. Oa remarquait parmi les autres : 40 Coleus, 30 Bégonia, 30 Fuchsias fleuris, 20 Giéraatites fleuries, 30 Conifères, etc. — Un fort joli groupe de 25 belles touffes d'CEillets remontants Alégatière, variétés naine très-florifère, de coloris rouge vif, ainsi qu'une collection de ■lOO variétés de Roses en fleurs coupées, bien étique- tées, et une autre de 63 Phlox obtenus de semis, compléteraient cette exposition, si je n'avais encore à mentionner particulièrement de ce même exposant une petite collection de 40 des meilleures variétés de Poires et notamment une splendide collection de 75 à 80 variéiés de premier choix de Glaïeuls dont les rameaux vigou- reux et bien fleuris rappelaient aux connaisseurs les magnifiques et merveilleux échantillons exposés naguère à Paris par MM. Souil- lard et Brunelet, de Fontainebleau; aussi obtenait-elle pour l'exposant, M. Castel, une médaille spéciale de vermeil offerte par mesdames les Patronnesses. Le second, M. Foissac, avait exposé en très-grand nombre les meilleures plantes à feuillage de serres chaude, tempérée et froide, les plus connues et généralement les plus répandues, parmi 490 COMPTES RENDUS l'EXPOSITIONS. lesquelles on remarquait quelques beaux échantillons de Strelitzia, de Phormium Veitchii fol. varieg., ùe Chumxrops excelsa, de Draccena indivisa et lineata, etc.; une colleclicn de 50 Fougères et Lycopodes ; quelques beaux Gloxinia fleuris et nombre de plantes variées, telles que Pelargonium zonale, Pétunia, Fuchsia, etc. Ces plantes, généralement de moyenne force, étaient en très-bon état de santé et de végétation. Une médaille de vermeil a été la récompense de cet exposant pour cet apport. La confection des bouquets est à Tétat de naissance dans cette ville. M. Foissac en avait exposé quelques-uns montés, pour lesquels une médaille d'argent, offerte par mesdames les Patron- nesses, lui a été accordée à titre d'encouragement, mais dont la forme méridionale ne saurait assurément être goûtée par les amateurs des gracieux bouquets Debrie. M. Escard, pépiniériste, a obtenu une médaille d'argent pour une collection de 120 variétés de fruits. Poires, Pommes et Pèches. Une autre médaille d'argent a été accordée à M. Baillère pour un lot assez nombreux et varié de légumes. Pour le concours des vin<, institué spécialement pour les produits du département (Tarn-et-Garonne), six concurrents avaient exposé leurs vins de différents cépages et de différentes années. Que vous dirai-je de ces vins? mon incompétence pratique ne peut m'autoriser à en parler sciemment ; mais si je puis me permettre de donner mon avis, j'avouerai qu'en général, et à part quelques échantillons seulement, ils ne m'ont pas paru de mer- veilleuse qualité. Un objet d'art a cependant été donné à M. Dufaur; Une médaille d'aigent, à M. Callelao et une médaille de bronze, à chacun de MM. Léon Renous et Dobia. Les plans de jardins de M. Casteras, de Toulouse, ont obtenu une médaille d'argent; ceux de M. Blanchard, de Bordeaux, une médaille de bronze, et une mention honorable a été attribuée à M. Fiacre. Du reste, ni fêtes, ni tambours, ni trompettes ; rien qu'une franche et cordiale réception de la part de MM. les Président, Secrétaire et Trésorier de la Société Montalbanaise. BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 194 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. GARDEiSERS' ChRONICLE. Adiantum BanseiT. MooRE. (hybr.), Gard. Chr07i.,\\ oct. 4879. p. 456. fig. 69. — Adiante t obtenues. A l'occasioQ de la prime de 1"^® classe qui a été donnée à M. Le- guay, d'Argenteuil, pour sept bottes d'Asperges qu'il dit prove- nir de cultures à la charrue, M. Girardin. d'Argenteuil, nie l'exac- titude de cette assertion. M. Jolibois fait observer qu'il serait en effet très digne de re- marque qu'on pût obtenir de si beaux produits en cultivant sim- plement à la charrue; mais il n'«i pas eu occasiou de voir par lui-même si tel est en effet le mode de culture employé par M. Leguay. M. Coitard, d'Argenteuil, affirme qu'il est impossible d'obtenir 202 PHOCÈS-VliliRAUX. ainsi des Asperges pareilles. On sait en effet, dit-il, qu'il y a tou- jours beaucoup de griffes qui remoatent vers la surface du sol, et qui seraient blessées par le soc de la charme, ce qui nuirait gravement à la production. M. le Président du Comité de Culmre potagère fait observer que, s'il a dit que les Asperges de M. L^guay ont été récoltées 9ur des terres cultivées simplemeal à la charme, c'est que le fait avait élé afûrmé devant le Comité par ce cuUivaienr. Au reste, ajoute-t-il, il est parfaitement constaté que M. l'arent, de Rueil, travaille à la charrue les terres dans lesquelles sont plantées ses Asperges, et les produits qu'il obtient ainsi sont aussi beaux que ceux que mon'.re aujourd'hui M. Leguay. M. le Secrétaire-géséral procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Une lettre par laq'ielle M, Ferd. Mauduit, Secrétaire de la Société argentine d'Horiiculture, à Buenos-Ayres (Répub'ique argentine), prie M. le Président d'invit r les horticulteurs fran- , çais à envoyer leurs catalogues à cette Société, afin d'amener ainsi l'établissement de relations horticoles entre la France et cette partie de l'Amérique du Sud. L<î sièg^î de la Société argen- tine d'Horticulture est à Biienos-Ayres, c;)Uy Roconquista, -lOl. 2° Une lettre pir laquelle M, Luifour, Secrétaire de la Société d'Horticulture de Genève, se plaint des difîicullés majeures que rencontre, à la frontière, le passage des produits du l'horticul- ture, quelle qu'en soit la nature, ainsi que de l'incerlilude où l'on est quant aux formalités qu'on doit remplir pour échapper à ces dif{ic'jllé5. Al. Chaudèze fait observer qu'ua décret publié dans i i Journal officiel, il y a trois jours, a fait disparaître l'incertitude dout se plaint M. Dulour. M. Guttia dit que, depuis un mois, il a fait plusieurs envois en Suisse, en les accompagnant d'un certifii^U d'origine, et que .ses envois sont parvenus s.ins difdculté à leur destination. M. Janiin(Ferd.) déclare avoir été moius heureux. Des ballots expédiés par lui ont été arrêtés à la douane de Bellegarde et, pour en obtenir l'entrée en Suisse, il a fallu les envelopper tout entiers dans une toile d'emballage. SÉANCE DU 2î AVRFL 1880. 20Î î» Pluisieurs documents relatifs à l'enquèts ouverte par la So- ciété relativement à la constatation des dégâts causés par le froid exceptionnel de l'hiver 1879-Î8S0. Ce sont les suivants: M. le Ministre de rinstructici publique et des Beaux-Arts, à qui oat été envoyés plusieurs exemplaires duquestionnaire publié par la Société, informe M. le Secrétaire-général qa'il a fait adres- ser CES exemplaires aux diverses Sociétés savantes des départe- ments. M. le comte du Puy-Montbrun, Vice-Président de la Société d'Agriculture da Montélimar (Drôme), adresie les réponses, con- cernant l'arrondissement de Monîéiimar, aux questions formulées dans le programme publié par la Swiélé centrale. Lî Société d'Horticulture d'Angers et du département de Maine- et-Loire a fait réimprimer ce programme ou questionnaire et elle Ta envoy« à tousses Membre?, à tous les horticulteurs de son dé- parlement, ainsi qu'aux directeurs des journaux d'Angers. Une Commission nommée par elle voudra bieu résumer dans un Rap- port tous les renseignements qu'elle aura recueillis et transmettre ce Rapporta la Société centrale. Pour obtenir ces renseignements, elle a fait appel à toutes les personnes dont elle peut espérer une réponse, et elle adresse un exemplaire de la circulaire qu'elle a imprimée à cet efifet. MM. le Président et le Sicréîaire-général de la Société d'Horti- culture de la Gironde adressent le rélevé des dégâts constatés dans ce département. Les Sociétés d'Horticulture d'Epernay et des Ardennes annon- cent que des Commissions spéciales nommées dans leur sein ont été chargées de rédiger les réponses au Q lestiounaire de la So- ciété centrale. La Société d'Horticulture de Mâcon écrit, par l'entremise de son Seciétaire, qu'elle a pris en très sérieuse considération le programme qui lui a été adressée et qu'elle enverra, en temps convenable, sa réponse aux questions qui y sont formulées. Enfin M. Ch. Baltet, horticulteur à Trayes (Aube), en accusant récepiion du programme publié par la Société centrale, exprime l'idée qu'il serait utile d'y ajouter une question relative aux effets que les fortes gelées de l'hiver dernier ont pu produire sur les animaux, soit utiles, soit nuisibles à l'horticulture. 204 PaOCÈS-VERBAUX. — SÉANCE DU 22 AVRIL 1880. M. Laizier, en présentant deux exemplaires de VAnnuaire Compte rendu de la Société de secours nfiutuels des Jardiniers hor- ticulteurs du département de la Seine, rappelle la part que la So- ciété centrale d'Horticulture a eue à la fondation de cette utile association et, au nom de celle-ci, exprime à ce sujet une vive reconnaissance. Il invite en même temps les Membres de la So- ciété centrale à donner leur appui à la Société de secours mutuels en grossissant la liste de ses Membres honoraires. Les documents suivants sont lus ou déposés sur îe bureau : i" Description de Glaïeuls nouveaux, pour 1879-1 >80, obtenus par MM. Souillard et BruneleT; de Fontainebleau. 2" Note sur le Soja hispida ou Pos oléagineux; par M. Va- vin (E.). 3" Compte rendu des travaux du Comité de Floriculture, pen- l'année 1879; par M. E. Delamarrf, Secrétaire de ce Comité. 4'' Rapport sur l'ouvrage intitulé: L.s Orchidées, par M. de Puydt; Rapporteur M. Keteleêr. 5" Rapport complémentaire sur les appareils thermosiphons construits par M. Ch. de Vendeuvre pour le chauffage des serres de M. Vallerand, à Agnières (Seine); M. A. Lavialle Rapporteur. 6° Rapport sur les chauffi'ges thermosiphons établis par M. Le- meunier dans les serres du Fleuiiste de la ville de Paris et du Mu- séum d'Histoire naturelle; M. A. Lavialle Rapporteur. 7" Rapport sur les effets produits par l'engrais chimique pré- senté par M. Dadouy sous le nom de Floral; M. Michelin Rap- porteur. Les conclusions des quatre derniers Rapports dus à MM. Keteleêr, Lavialle et Michelin tendant au renvoi à la Commis- sion des Récompenses sont successivement mises aux voix et adoptée?. 8° Note sur les fleurs doubles des Bégonias tubéreux ; par M. P. Dijchartre. M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations; Et la séance est levée à quatre heures. Tian- OC? 'B ^nri ' — BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. -» MARS ET AVRIL 1879. 205 NOMINATIONS. SÉANCE DU 8 AVRIL 4 8 8 0. ADMIS A l'uONORARIAT M. Cochet (Scipioo), horticulteur-pépiniériste, à Suisnes, par Brie-Corate- Robert (Seine-et-Marne) . . SÉANCE DU 22 AVRIL 1880. MU. 1 . AiGUESPARSEs(L.),ruede la Paix, 3, aux Lilas, à Rotnainville (Seine), présenté par MM. Delahagac-Moreau, R. Jolibois et E. Langlois. 2. Balochard (Jules), pépiniériste, à Farcy-les-Lys, par Melun (Seine-et- Marne), présenté par MM. Bach et Hardy. 3. Bor>"iceau-Gesmon, docteur en droit, boulevard Saint-Germain, 134, à Paris, présenté par MM. Jolibois, Fiel et Verwaest. 4. Cochet (Pierre), pépiniériste, à Suisnep, par Brie-Comt;-Robert (Seine-et-Marne), par MM. Eugène Delamarre etR. Jolibois. PROCLAMÉ MEMBRE A VIE M. Glvtigny (Jules-Edouard), rue Sainte-Anne, 44, à Paris. • BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. mois D£ MARS ET D'AVRIL 1880. A Catalogue of the forest Trees of North America (Catalogue des arbres forestiers de l'Amérique du nord, par M. Ch. S. Sargent). Washington, 1880 ; in-8 de 93 pages. Adiress of the hon. Marshall P. Wildei' (Discours de l'honor. Marshall P. WiLDER et Compte rendu de la réunion annuelle de la Société d'Histoire généalogique de la ISouvelle-Angleterre). Boston, 1880 ; in-8 de 47 pages. Annales agronomiques (avril 1880). Paris-, iii-8. Annales de la Société d'Agriculture de la Gironde (3e et 4" trimestres de 1879). Bordeaux; in-8. A/maies de la Société d'Agricidlitre de la Loire (18Î9). Saint-Etienne; in-8. Annales de la Société d'Émulation de l'Ain (1" trimestre de 1 880). Bourg ; in-8. 206 BOLLETfN UIBLJOGRAPHIQLK. Annales de hi Soucié d" Horticulture de la Gironde (\*' trime^ro de 1880). Bordeaux; in -8, Annales de la Société d'Hoiticulture de la Haute-Garonne (septembre à décembre 18"9;. Toulouse; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de l'Allier [a" 3 de 1879). Moulins ; in-8. An7iales de la Société d' Horticulture de Raincy-Livry-yillemomble (1879). Raincy-Liv-y-Villemomble; in-8. Amiales de la Sociéli- d'Horliculture de Villemomble (1879). Villemom- ble -, in-3. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault (nov. et déc. 1879). Monlpellier: in-8. Annuaire de la Société d'Emulation du la Vendée (1879, 2' série, vol. 9). La Hoche-sur-Yon ; in-8. Annales de la Société hoi ticole, vigneronne et forestière de l'Aube (février 4 880). Troyes-, in-8. Annali délia Società agraria provviciale di Bologna (Annales de la Société provinciale d'Agriculture de lîologûe, vol. X.\\). Bologne, -1879; in-8 de 29:) pages. Aficultew (L") (avril 1^80 et Cakndricr apicole}. Paris; in-8. Betijique horticole (La) (I" trimestre de 488»). Liège; in-8. Bota7iiS(hes Centralblatt (Bulletin central bolanique édité parle docteur Oscar Uhlworm, 1880, n"* 1 à 4 1). Casssl ; in-8. Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (janviei et février 4S80). Riom ; in-8. Bulletin de la Société académique d! Agnculture de Poitiers (n»» 239 à 242 en 1879j. Poitiers ; in-8. Bulletin de la Socicté botanique de France (u° 3 de 4878; 3 et Revue E de 1879). Paris; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure (3» cahier de 4 879). Rouen ; in-8. Bulletin de la Société centrale d' Agriculture et des Comices agricoles de l'Hérault (mai à décembre 1879). Montpellier; in-8. Bulletin de la Société d'Agrii.ulture de Boulogne-sar-Mer (a"» 1 à 42 de 4878; f t * à 8 de 1879). Bnulogne-i^ur-MfT; m-S. Bulletin de la Sotiété d'A-79). Toulon ; in-8. Bulktino délia R. Sodetà toscana di Orticultura (Bulletin de la Société Roy lie toscane d'Horticulture, i."» 2 et 3 de 1880). Florence; in-8. Cutaîogue de }iï . A. Godefrot-Lfbeuf (A?perges), horticulteur-pépinié- riste à Argenleuil (S3ine-et-0i-c). 208 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. ■Catalogue de M.Crousse (printemps et été de 4^80), horticulteur à Nancy (Meurthe-et-Moselle). fommission supérieure du Phylloxéra (session de 1879), Paris-, in-8. Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences (tables de 1879-, n°» 9 à <6 de 4880). Paris ; in-4. Cultivateur (Le Bon) (n°" 5, 6, 7 et 8 de 1880). Nancy; in-4. Cultivateur (Le) de la région lyonnaise (n"» 166 à 173 en 1880). Lyon; in-8. Esercitazioni delV Accademia agraria di Pesaro (Travaux de l' Académie d'Agriculture de Pesaro, 15« année, 2« semestre). Pesaro, 1879 ; in-8 de 283 pages. Flore des Serres et des Jardins de l'Europe (n°^ 1, 2 el 3 du volume XXIll). Gand ; in-8. Garlenflora (Flore des jardins, Bulletin mensuel général d'horticulture édité et rédigé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collabora- teurs ; cahiers de mars et avril 1880). Stuttgart; in-8. Indiistry. An illustrated tccckly Journal (L'Industrie; journal hebdoma- daire illustré de sciences appliquées aux manufactures et à l'art ; n" du 25 mars 1880). Londres-, iiJ-4. Journal d'Agriculture pratique du Midi de la France (janvier et février 1S80). Toulouse; in-8. Journal de l'Agriculture (n»» 569 à 577 de 1880). Paris; in-8. Jownal de la Société d'Horticulture du canton de Vaud (mars el avril 1880). Lausanne; in-8. Journal des Campagnes [n°^ lOà 17 de 18S0). Paris; feuille in-4. Lyon horticole (mars, n"» 5, 6, 8 de 1880). Lyon ; in-8. Maandblad van de Vtrceniging ter bevordering vari Tuin- en Landhouw (Feuille mensuelle de la Société pojr le perfectionnement de l'Hor- ticulture et de l'Agriculture, n"» de mars et avril 1880). Maeslrichl; in-8. Maison de Campagne (La) (n"" 5, 6, 7 et 8 de 1880). Paris in-8. Monatschrift des Vereines zur Befœrdenmg des Gartenbaues (Bulletin mensuel pour le perfectionnement de l'Horticuliure el delà Société des Amis du jardinage à Berlin, cahiers de mars et avril 1880). Berlin ; in-8. Moniteur d'Horticulture (Le) (avril et mai 1880;. Paris : in-8. Bvforme de la nomenclature botanique ^ par le docteur Sai.nt-Lager. Lyon; in-8. Revue agricole ei horticole du Gers (oiars et avril 1880).' Auch; in-P. Revue des Eaux et Forêts (mars et avril 1880). Paris; in-8. Revue géographique (31 décembre 187i» et 16 février ISiO). Paris ; in-4_ Revue horticole (i."» 6 et 7 de 1880). Paris ; in-S. Kevue horticole des £owc/ies du-JR/iWiC (février cl mars 1880). Marseille ^ in-8. MOIS- DE MABS ET AVRIL 1880. 109 Riiista agricola romana (Revue agricole romaine, publicalion ofliciel'e du Comice agricole de Rome, cahier de janvier-février 1880}. Rome; in-8. Science pour tous (ii"^ 13, 1 i, 15, 17 et 18 de 1880). Paris ; feuille ia-4. Sieboldia^ Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sieboldia. Feuille hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n"» 10 à 17 de 1880). Leyde; in-4. Société d' Agrimlture de l' Allier (avril 1880). Moulins; in-8. Société de Viticidture, Horticulture et Apiculture de Brioiide (n"» 39 et 40 de 18S0). Brioude ; in-8. Société d'Horticulture^ de Botanique et d'Agriculture de Montmorency (1879) Montmorency; in-8. Société d' Horticidture de l'arrondissement dEtampes ( 1879). Elampes ; in-8. Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis (noars et avril 1?80). Senlis; in-8. Société nantaise d'HorticiJture (1879). Nantes; in-8. Société nationale d'Agriculture, Sciences ei Arts d'Angers (1876-1877- 1878). Angers; in-8. Sud-Est {Le) (table de 18';9; février, mars et avril de <880). Grenoble-, in-8. The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans toutes ses branches ; ciihicrs des 6, 13, ÎO et 27 mars, 3, 10, 17 et 24 avril, l'rmai 1880\ Londres; in-4. The Gurdeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hobdoma- •daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 6, 43, 20 et 27 mars, 3, 10, 17 et 24 avril, i" mai 1S80). Londres; in-4. Vigneron champenois (Le) '"n"' 27 ù 33 et li" 3o de 188 i).E;jernay ; feuille in-4 . Vignoble (Le) (novembre et décembre 1879j. Paris, G. Mds?on ; in-8. Wochenblatt des landwirthschaftlichen Vereins im Grossherzogthum Baden (Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand- Duché de Bade, n»» des 18 et 2j février, 3, 10, 17, 24 et 31 mars 1880). Carlsruhe;in-4. ZAtschrifl des landwirthschaftlichen Vtreiîis in Bayern (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de mars et avril 1880). Munich; ic-S. U 210 NOTES ET MÉMOIRES. NOTES ET MÉMOIRES. Note sur l'Horticulture en Akgleterre ; Par M. Ch. Joly, Pendant longtemps, que dis-je? depuis rorigine du monde, les gouvernements ne se sont guère préoccupés que de leur défense perfonnf lie et des moyens perfectionnés de destruction. Ce qui caractérise surtout les temps modernes, c'est rtncouragement et la protection de la production agricole tt industrielle. Mais, qu'il y a loin encore du budget de la Guerre à celui de l'Agricul- lure? C'est par centaiues de millions qu'on dote le premier ; le second se diiffraitchez nous, en 1879, par 29 millions. On a créé depuis longtemps partout des chaires pour enseigner la théologie et les langues mortes, qui sont plu;> ou moins utiles, et il y a quelques années à peine que nous comptons des chaires d'agricul- ture et un Institut agronomique. Qael cottresens ! L'étude de la première industrie du pays, celle d'où dérivent loutes les autres et qui demande les connaissances scientifiques les plus variée?, a un budget de quelques centaines de mille francs ! Li première École d'Horticulture du monde, celle de Versailles, n'a qu'une cinquantaine d'élèves et ne reçoit de l'État que 90 000 francs, et cela en 1880 ! Ah ! si Buffon avait réfléchi sur tous ces faits, dirait- il encore que l'homme est un « animal raisonnable » ? En attendant que l'enseignement a^iricole et horticole tienne la piace qui lui est due dans l'opinion publique, il n'e^t pas sans inléiêt de comparer l'état de '/horticulture dans les difTérentts parties de TEuiope et d'étudier l'influence qu'exercent le sol, le climat, la richesse et l'intelligence des peuples sur les cultures perfectionnées. Déjà, dans notre pays, un grand nombre d'ouvrages ont été pub iés sur !a matière, entre autres, celui de M. Alphand, pour les grands travaux des villes, puis, à Londres, ctluideM.W. Robinson intitulé 0 Parhs, Promenades and Gardemof Paris », cù l'auteur expose nos méthodes de culture et décrit nos principaux jardins, afin de faire connaître à ses compatriotes ce qui [eut utilement s'ImJter et s'implanter chez eux. SUR L HORTICULTURE EN ANGLETERRE. 211 Pour ceux qui désirent connaître la Belgique, notre collègue, M.Ch. Ballet, a publié, en 1875, un excellent travail «Z« Belgique horticole », où il trace un tableau complet des ressources scienti- fiques qu'on trouve chez nos voisins; puis est venu l'ouvrage de M. F. Crépin, paru en 1878, «Ae. Guide du Botaniste en Belgique », où l'on trouve les renseigaements les plus intéressants sur tout ce qui concerne la Botiinique et l'Horticulture. Citons enfin les excellents Annuaires publiés par les Professeurs de l'Ecole d'Hor- ticulture de Gand. Il serait intéressant d'avoir un pareil travail sur chacun des pays de l'Europe. En attendant qu'une plume plus compétente que la mienne vienne nous éclairer sur l'Horticulture anglaise, j'ai pensé qu'il serait peut-être utile d'en donner un aperça, afin d'engager nos spécialistes à passer plus souvent le détroit pour y étudier une industrie immense, soit comme importation de plantes exotiques, soit comme production artificielle de légumes et de fruits sous un ciel peu favorable, soit enfin comme disposition générale des admirables parcs de l'aristocratie anglaise dont nous ne nous faisons pas idée. Nos voisins prétendent que c'est à Londres qu'on voit les plus belles fleurs, les plus beaux légumes et ies plus beaux fruits; cela est vrai, bien que peu vraisemblable. C'est, en effet, à Londres que sont les plus grandes fortunes: nulle pprt, l'aristocratie ne déploie plus de faste ; nulle part, je n'ai vu, dans ies Expositions, la cul- ture des fleurs et des fruits poussée à un plus haut point de perfection; nulle part, enfin, je n'ai vu la décoration florale faite, sinon avec plus de goût, du moins avec p'us de luxe, dans les fêles publiques et particulières. Avec quoi, en somme, fabriqus-t- on des végétaux?avec du fer, du chaibon et du verre : on sait ce que la nature a fait pour l'Angleterre à cet égird. Voilà pour les serres. Quant aux maraîchers, qu'on se figure les ressources en engrais qu'ofirent 4 millions d'hommes accumulés autour de Saint-Paul, avec des animaux en proportion! Les grands hurticulteurs anglais ont presque tous trois ou quatre établissements ou pépinières placés sur des tols différents et aux expositions les plus favorables, les uns pour les plantes de serre, les autres pour les arbres fruitiers, ceux-ci pour les Roses et les fleurs coupées, ceux-là pour les Conifèies, etc. !212 NOTES ET JUÉMOIUKS. N'es!-il pas intérîSiant d'aller élu.liersur place es grandes indus- tries, comme le font les jeunes gens Belges ou Allemands? Ces derniers font des stages chez les principaux horticulteurs et ren- trent dans leur pays la tête pleine d'observations instructives et, ce qui vaut mieux encore, avec des amitiés qui leur facilitent plus tard des échanges et leur créent des relations précieuses. Faisons remarquer en passant qu'il n'y a pas en Angleterre d'Ecole d'Horticulture spéciale comme à Gand et à Versailles ; seulement, à Chiswick, comme dans quelques jardins publics, on fais le soir, aux é'èves jardiniers des conférences sur la chimie, la physique et la botanique: de là, ils passent quelques années dans les établissements spéciaux, pour compléler leurs études pratiques. J'ai dit que, chfz nos voisins, le goût des fleurs était plus ré- pandu que chtz nous. En effet, presque partout, comme en Belgique, les fenêtres ;ont garnies de petites serres portatives où l'on cultive dts Fougères, des plantes grimpantes, etc. Il n'est pour ainsi dire pas une maison d'habitation dans les environs des villes, qui n'ait sa petite serre « Vinery » ou « Orchard- House » annexée à l'une des pièces du rez-de-chaussée. Lors des féies publiques, nulle part on ne consacre des sommes aussi considé- rables aux décorations florales dont M. J. Wills, d'Onslow cres- c«^.nt, est le principal organisateur. C'est le cas de dire deux mots d'une ornementation qu'il emploie quelquefois et qui est d'un grand iïïtt:]e veux parler des rochers de glace qu'il construit temporairement pour les grandes réceptions. Sur un plancher en plomb, il dispose une grotte et un rocher formé de gros mor- ceaux de glace de 50 à 100 kil. Dans les interstices et sur le sol, il place des plantes appropriées, des Fougères, des Lycopodes, des Sarracenia et le Lysimachia nitmmularia : un jet d'eau et une cascade complètent l'ensemble ; puis, par derrière, de larges miroirs et des lampes reflètent des lumières de diverses couleurs : l'efîet de cette décoration dans de vastes salles est des plus piitc- resques. C'est aussi M. J. Wills qui, lors des fêtes royales, four- nit par mi'liers des bouquets pour les boutonnières des cavaliers etd^s bouquets à main pour les dames. Pour donner une idée du luxe qu'on déploie en certaines occasions, lors du retour de Lord SUR l'horticulture en ANGLETERRE. 213 B^acoiisliel I, après le congrès de Berlin, on a fait venir 33 wagons de plantes pour orner la gare de Charing Cross et la dépense de ce chef seul a été de 75 000 fr. Chez nous, tout ce qui touche aux art^ tr^.uve des connaisseurs et des encouragements de tout genre : quant à l'horticulture, qui est cependant l'expression d'une civilisation très avancé'^, on peut compter les vrais amateurs ayant des collections ou des serre» de quelque valeur. Nos Sociétés horticoles sont maigrement soute- nues et patronnées ; nos introducteurs de plantes rares sont peu encouragés. Rendons hommage, en passant, à la Villede Paris qui, depuis quelques années, par la création de parcs publics, par la culture de plantes nouvelle?, par le meiveilleux entretien de ses plantations, a servi de modèle aux particuliers et a prOiiagé le.goùt des plantes ornementales. Aujourd'hui, toutes les villes de province et de l'éliauger suivent à l'envi son exemple. Il faut le dire, Londres n'a aucun établissement municipal qui apprccUti du rûtre: aussi ses plantations et ses promenades sont loin d'égaler ce que nous avons aujourd'hui à Paris : pour une somme relativement très modique, nous avons ici des résultats qui font le plu^ grand honneur au service des « Promenades et plantations ». J'aurai occasion de revenir sur ce sujet pour rendre justice à qui de droit. J'ai déjà parlé précédemment des Expositions anglaises (i). J'ai fait remirquer qu'elles S3Qt g '^néralement partielles, c'est-à- dire qu'elles ont lieu à l'époque la plus favorable à la floraison de chaque famille de plantes. Chez nous, il serait boa d'avoir, outre l'Exposition générale du printemps, motivés par la présence à Paris des classes riches, il serait bon, dis-je, d'avoir une deu- xième Exposition d'automne pour cette branche si imporlaote de notre production nationale, l'Arboriculture fruitière : on la com- pléterait, bien entendu, par l'apiort des fleurs de l'arricre-saison. En outre des Expositions de la Société royale d'Horticulture, à South Ken'>ington,il y a celles de la Société royale de Botanique, dans Regents'Park, oii l'on fait généralement quatre ou cinq Expo- sitions partielles. Puis viennent les Expoiilîons du Cryslal Palace (!) Voir Journal d'aoùi 1 879, pago 535. 214 • NOTES ET MÉMOIRES. de Sydenham et celles de l'Alexandra Palace. On y offre aux. expo- sants des primes considérables en argent et de plus, comme l'em- placement s'y prête à merveille, on y fait des concours pour des décorations de table, c'est-à-dire que, sur des tables toutes pré- parées, avec argenterie, crislaux, etc, on expose des fleurs mon- tées de toute manière, non seulement pour le centre des tables, mais aussi pour chaque convive en particulier, avec allégories, suivant les âges, les sexes et la position sociale. Il y a en outre des prix pour les ornementations de consoles, devantures de foyers, pour les bouquets de mariées, etc. Citons encore les Expositions faites par « la Société pour répan- dre le goùi des fleurs parmi les classes laborieuses o . Puis celles de la Société des « ouvriers et des habitants des modestes cotta- ges ». Eotin celles de « la Société d'encouragement pour la cul- ture des plantes sur les fenêtres » Société patronnée par la duchesse de Westminster. D'après « V Horticultural Dircctory 9 publié dans les bureaux du «Journal d'Horticultute » du Docteur Ilogg, on compterait à Londres environ iO maisons faisant le commerce des graines et, dans la banlieue, plus de 200 industriels qui sont à la fois pépi- niéristes, grainetiers et fleuristes. On en compte en outre 1200 dans la Grande-Bretagne. Le nombre des Sociétés horticoles serait d'environ 264, mais la lit-te n'en est pas complète. Leurs relations avec la Société de Londres ne se bornent pas à un simple échange de leurs bulletins : moyennant une souscription annuelle de 2 guinées, elles annoncent réciproquement leurs Expositions, elles font des échanges de semences et de bouture?, enfin elles se trans- raettent des billets de faveur à prix réduit peur leurs Exposi- tions. C'est surtout quand on examine la prêt se horticole anglaise qu'on voit, une incontestable supériorité. Nous n'avons à Paris qu'un journal horticole faisant à peine ses frais. A Londres, il y en a 13 dont 8 sont hebJoaiatiaires et 5 mensuels. Pour donner une idée de la faveur dont \\> jouissent, il me suflira de dire qce l'un dts journaux à un penny, le « Gardcning i(lust7'ated », compie doj^ plus de iu 000 abonnes; cVsi le cas d'ajouter que nous n'avons iien en France comme « Y Horticultural Dircctory » SUR LHOJITICDLTURE EN ANGLETERRE. 215 publié parle «Journal d'HorticuUure k, ni comme les Annuaires belges qui donnent sur l'industrie horticole les renseignements les plus complets et les plus utiles. Pour bien connaître l'état de l'horticulture anglaise, il faut surtout étudier l'organisaticn des j irdins royaux de Kew qui sont, sans contredit, !e premier établissement botanique du monde ; puis décrire à grands traits l'histoire de la Société royale d'Hor- ticulture; c'est ce que je vais essayer de faird rapidement. Il n'est pas un étranger arrivant à Londres qui ne fasse un pèlerinage scientifique aux jardins de Kew. Le nombre des visi- teurs a augmenté dans les proportions suivantes : Il a éXé de 9 174 en 1841 238 900 » 1855 577 084 » 1871 725 422 » 1878 En août dernier, il a été de 57 121 en un jour. Les jardins ne sont ouverts au public qu'à partir d'une heure de l'après-midi; la matinée est consacrée à l'étude, à l'entretien, des collections et aux travaux généraux do l'établissement. Le soir, il y a des con- férences faites pour les jeunes jardiniers sur la chimie, la phy- sique, la météorologie et la botanique. En outre des nombreuses serres destmées aux plantes de tous genres, en outre de l'Arbore- tum, de la bibliothèque, des herbiers et des musses représentant chaque plante avec ses emplois dans l'industrie, la médecine, etc., Kew a sa splendide serre aux Palmiers, dont la longueur est de 120 mètres, la largeur de 20 mètres et la hauteur do 2 2 mètres. Elle est chauffée par 6 600 mètres de tuyaux de 0™12. En dernier lieu, le docteur Hooker a lait placer, tout autour de la serre, un tuyau d'eau chaude, à une hauteur de 10 mètres au-dessus du sol, atiu de chauffer les parties supérieures et d'éviter en partie l'incon- vénient de la buée, car la serre, à cause de sa forme arrondie, est entièrement construite en fer et fonte, contrairement à l'usage des pays septentrionaux. lYut autour et à une hauteur de i 0 mètres, règne une galerie qui permet aux visiteurs d'étudier les plantes vues d'en haut et par conséquent de les juger sous un aspect tout différent. Chaque année, la direction publie et vend, à un prix modique, un Rapport officiel donnant les résultats des 216 NOTKS El MÉMOIRES ifavaux accomplis dans les jardins, le nom et l'usage des plantes nouvellement introduites, ou les échanges opérés avec les diffé- rents jardins botaniques du monde entier et tous les documents . scient fiques qui peuvent intéresser le public : elle publie en outre un guide officiel, vrai modèle de clarté et de simplicité pour le public studieux, qui, le livre à la main et à l'aide de nombreuses gravures, peut, en quelques heures, admirer et comprendre les productions végétales du monde entier. A Londres, il n'y a rien qui ressemble à notre Jardin d'Âccli- 'nataiion : c'est à K w que s'élèvtnt et s'étudient les plantes dont l'introduction et l'usage peuvent présenter quelque utilité; quant à l'introductioa des animaux étrangers, elle est entière* ment entre les mains de la spéculation privée. Jetons maintenant un rapide coup d'œil sur l'histoire de la « Société royale d'Horticulture » qui personnifie, jusqu'à un cer- tain poin% les progrès de l'art horticole en Angleterre. Ses tra- vaui sont consignés, depuis sa fondation, dans des publications "emarquables qui ont pris différents titres depuis ^805 jusqu'en 18:2 où elles ont été interrompues pour cause de difiicultés finan- cières. Depuis quelques années, la Société a repris la publication d'un journal qui en est aujourd'hui à son 5" volume. C'est en Belgique que fut fondée, vers 1780, la première Société horticole: celle de Londres ne date que de 1804. Ses principaux fondateurs furent Th. Andrew Knight, Sir Joseph Banks tt John Wedfewood. En 1,v09, une charte royale lui fut accordée et le comte de Darmojih fut élu président, jusqu'en 1811, tù il eut pour successeur un homme d'un rare mérite, Thomas An- drew Knight, dont la présidence dura vingt-sept ans. Les goerres du continent 5 aleutirent momenlanément les progrès de la So- ciété et cène fut qu'en 1815 qu'elle commecça à se procurer des graines et des plantes à l'étranger. John Reeves introduisit le premier la Glycine de la Chine, puis des Camélias, des Aza'é:S et des Chrysantbèmes. Apres iu', la Société envoya au loin, pour son propre compte, des collecteurs de plantes : d'abord en Afri- que, Georges Don, JohnForbeset Potts; en Chine, John Dampier Parkes ; enfin Davis Douglas aux Eiali-Unis. Aujourd'hui, en Belgique, Comme en Angleterre, ce sont les SLR l'horticulture en angleterue. 217 grands établissemeais privés qui font les frais de ces voyages loiQtains et qui ajoutent tous les jours de nouvelles richess s à nos serres et à nos jardins. Ea 1818, la Société, qui avait ses jardins à Ken>ingtoa et à Ealing, les abandonna pour louer au duc de Devonshire les jardins de Chiswick jusqu'au 29 septembre 18S1. Puis, en 1825, on com- mença une série d'observations météorologiques, qui ont con- tinué jusqu'à nos jours et qui sont du plus grand intérêt pour l'é- tude du climat de Londres. Vers 1 830, le succès de la Société com- mença à décroître : les dépenses dépassaient de beaucoup les re- cettes ; les Expositions qu'on avait tentées étaient devenues une cause de perte, jusqu'au moment où un homme de grande valeur, le docteur Lindiey, les transforma et en fit une source de revenus pour la Société. En 1842, M. Rjbert Fortune fui envoyé en Chine et au Japon comme collecteur : il remplit cette fonction pour le compte de la Société jusqu'en 1846; puis il continua pour lui-même l'envoi de plantes nouvelles dont la liste, trop longue àéuumérerici, est des plus intéressantes. A)ièslui, la Société d'Horticulture envoya M. Hartwôg à Mexico, à Guatemala, au Pérou et en Californie : ces nombreuses et intéressantes explorations contribuèrent beau- coup a accroître nos richesses botanique?. El 1858, le Prince Albert consentit à accepter la présidence de la Société. C'est de là que date une convention intervenue entre la « Société Royale » et les Commissaires du gouvernement pour transformer les terrains de South Kensiogton en jardins entourés d'arca 'es monumentales avec serres, bassins et objets d'art. Cette convention, irrégulièrement tenue de part et d'autre, a donné lieu à des difficultés qui ne sont pas encore aplanies, et qui rem- plissent ia presse horticole de Londre?, d-puis plusieurs années. La mort prématurée du Prince Albert fut une perte in éparable pour la Société : les dépenses faites pour la création des jardins étaient hors de toute proportion avec les résultats à atteindre. Il est inutile de nous arrêter sur les difficultés de toiite sorte qu'à éprouvées la Société dans les dernières années : qu'il nous suffise de savoir que ses membres sont aujourd'hui au nombre de 2039, dont 837 membres à vie, 430 membres payant 4 guinées, soit 218 NOTES ET MÉMOIRES. 105 fr. annuellement, et 772 membres payant 2 guinées, soit 52 ff . 50, en outre d'un premier droit d'admission de deux gui- nées. Parmi les avantages que procure cette admission, il faut mentionner le droit d'entrée avec deux amis aux jardins de Gliii- wich, ainsi qu'aux Expositions et aux fêtes de South Kensington; puis i»i droit de recevoir les graines et les boutures que donne la Société; l'année dernière, elle a distribué 10 21,0 plantes, 2 300 collections de boutures et 44 730 paquets de semences. N'oublions pas de mentionner les noms des savants distingués qui président les différentes Comités : parmi eux, on compte sir J.-D. Hooker, Rév. M.-J. Beikeley, le docteur K. Hogg, Henri Webb, John Denny, etc. Dans le Journal, numéro de février 1877, j'ai comparé notre Société mutuelle de bienfaisance pour les jardiniers de la Seine avec le « G^rdener'sroyal benevolentlQsiitution.*Il y a, en outre, à Londres, pour les jardiniers, une Société spéciale de bien- faisance, c'est r « United horiiciiltural benefit and provident Society. » Elle a été fondée en 1S66, et, comme nos Sociétés de secours muluel«, elle demnnde à ses membres une légère sous- cription mensuelle qui leur assure des secours en cas de maladie ou de vieillesse. J'ajouterai que, fidè'eaux habitudes et aux goûts pour les Socié:és spéciales et les banquets, on a fondé à Londres, dans Arundel Street, un « Horticultural club » qui compte parmi les membres de son Comité les noms les plus respectables : c'est un lieu central et commode de réunion pour tous les horticulteurs de profession et l'on y trouve tout le confort des meilleurs clubs du Weit-End. Lorsqu'on éti^die l'horticulture anglaise, il est difficile de ne pas dire un mot des parcs et des jardins publics qui, longtemps avant que Paris n'y eût songé, étaient déjà l'un des principai.x ornements de Londres. Depuis une vingtaine d'années, Paris a dépassé son modèle, sous le rapport du goût dans la plantation des massifs, et rien n'égale, à l'étranger, l'habile ornementation du parc j\lonceau, ni les sites si pittoresques des Buttes- Ghaumont; mais n'oublions pas que Londres a donné l'exemple, en réservant, aux quatre points cardinaux, de vastes espaces plantés qui sont comme les poumons d'une immense capitale. Tous les grands SUR l'horticulture en ANGLETERRE. 2i9 centres populeux de l'Angleterre ont créé à l'envi des parcs ma- gnifiques, parmi lesquels il est juste de citer celui de Liverpool qu'a dessiné noire collègue Ed. André. Il ne faut pas juger ces créations à notre point de vue pari-ien : on s'en ferait une fausse idée. Le climat de l'Angleterre favorise ses magnifiques pelouses qu'on égaie par de nombreux dessins en mosbïculture. Ici, nos Champs-Elysées et nos principaux squares sont gais, coquets, déchiquetés, et ornementés de toute manière. Lf'S parcs dt^ Lon- dres, au contraire, sont plus sévère, plus vastes et se prêtent mieux à des meetings pour une immense population. Là, en gé- néral, pas d'arbres taillés en lignes et rognés comme chez nous : de vastes et belles pelouses, de grands arbres isolés ou réunis en massifs; puis, pour animer le paysage, des animaux domestiques gardés par des enclos mobiles. Dans un grand nombre de jardins publics, comme au Crystal Palace, on a mêlé le genre paysager anglais avec le style italien composé de terrasses ornées de vases et de statues, puis de plates-bandes avec dessins géométriques et plantations en mosaïculture dont on a malheureusement fait abus. Depuis longtemps, on a compiis que la population des villes a besoin d'air et de lumière, surtout pour les enfants : il faut que, près de leur domicile, dans un lieu ouvert et sûr, ils puissent prendre leurs ébats, fortifier leur constitution et diminuer cette anémie, ces chloroses et tout ce cortège de maladies provenant d'une atmosphère insalubre : on doit élever la jeunesse, non dans les cours sombres et nues de nos collèges, mais au milieu des fleurs et de la verdure. Qu'on mette sous les yeux du public les élégants massifs et les plantes ornementales qu'y a si heureu- sement itifroduites la* Ville de Paris et l'on aura développé de bonne heure, dans nos populations, le goût du beau et du bien, et i'araour des choses de la nature qui ne fera que grandir à la première occasion. Donnons ici quelques chiffres sur les principaux parcs de Lon- dres et des environs : 220 NOTES ET MEMOIUES. KOMS DLS PARCS. SUPERFICIE en acres. DÉl'E.NSES d'eNTREIIF-î* pour l'année 1878-1879. Victoria 2!10 174 200 °'90 380 -104 470 7o 2 253 Liv.sl. 8 701 2 810 7 7',tl 1 218 .3Î) 71 0 9 179 ?0 103 . 3 016 Grccnwicli Hallefsca Hydi; l'ark Green et ^t-Jamcs Re^enl's Kew Kichiuond Il y a, en outre des parcs ci-dessus, une foule d'autres jardins publics entretenus, soit hux fn-^is de la Couronne, soitpar le «Me- tropolitan lî>)arJ of woiks, » ou par des compagnies particulières, comme Buckingh'.m palace gardens, Hampton court, Windsor park, le Cryst.il palace, Wimbledon Gommons, Finsbury Park, Alexandra palace, Bj^hy Patk, etc. Tout le monde a entendu parler de la fameuse Vigne rsque le Mélilot bleu doit être employé à la fabrication du Schabzieger, ce n'est plus la fleur seule qu'on utilise, mais la plante entière. On sème, en automne ou au printemps, dans une terre bien labourée, à raison de 100 litres de graine non épurée pour 30 ares ou de 33 litres seulement, si elle est bien épurée. On sarcle les mauvaises herbes. Vers la fin de juin, lorsque le Mélilot est en fleur et que les premières feuilles sont desséchées, on le coupe : on rétend sur des draps au soleil pour le faire sécher et on le pulvérise ensuite à l'aide d'un moyen niécanique. Usages. Il est probable que les fleurs du Mélilot bleu ont été d'abord em- ployées en infusion chaude comme le Thé. Tel en est l'usage, nous dit-on, en Silésie. Ces fleurs sont aussi très communément em- ployées dans les environs de Lons-le-Saulnier sous le nom de ihé des jardins; on les mélange quelquefois au Thé ordinaire ou à 45 226 NOTES ET MÉMOIRES. YAsperula odo7'ata, Thé des bois, dont on use également beaucoup dans la même contrée. Nous avons fait l'essai des fleurs du Mé- lilot bleu. Cette boisson, accompagnée de toasts and butter, com- munique au beurre un goût extrêmement agréable. Cependant il vaut mieux, ce nous semble, donner cette saveur au beurre en le saupoudrant de Schabzieger ou de fleurs de Mélilot pulvérisées. Le Mélilot bleu est la base d'un fromage spécial qui se fabrique en Suisse, dans le canton de Glaris, sous le nom de Schabzieger ou Serret vert. Ce nom éveille chez nous des souvenirs d'enfance. Né dans une famille de commerçants qui, chaque année, avant les lois prohibitives de 1816, se rendaient en Suisse pour leurs achats, nous nous rappelons qu'ils possédaient tous de gros Shabzieger enfermés dans des boîtes rondes comme le Gérardmer et que ces fromages, râpés et servis en hors-d'œuvre avec du beurre frais, faisaient les délices de leur table. Ces gros fromages coûtaient assez cher, mais ils duraient plusieurs années et l'âge ne leur enlevait rien de leur saveur. Ils étaient très durs et se râpaient parfaitement. Le Schabzieger est aujourd'hui peu connu en France. On le trouve cependant chez les marchands de comestibles, chez Cor- cellet, chez Chevet, etc.; mais' il est ordinairement de très petit volume et souvent trop jeune. Nous croyons qu'il ne s'en vend qu'une faible quantité. Il serait aisé de le fabriquer en France à un prix tellement bas que l'usage pourrait s'en répandre. Selon M. Frey, il se vendait autrefois, en Suisse, de 20 à 30 centimes la livre. C'est peut-être une erreur, mais il faut observer qu'on n'emploie que le caillé de lait écrémé, absolument maigre, qui ne vaut guère que 8 à 10 c. la livre. Tout ce que le lait peut coiitenir de beurre est donc ex- trait d'abord et le Schabzieger utilise une matière de valeur à peu pi es nulle. Voici comment ou procède : Lorsque le lait est trait, on le des- cend dans des caves ratraîchies par des sources ou des fontaines. Les terrines qui le contiennent sont plongées, par le fond, de quelques pouces dans ces eaux fraîches. Elles y demeurent trois ou quatre jours pour faciliter la séparation de la crème. Les Glaionais vendent le beurre à Zurich, à Bàle, etc., et c'est SUR LE MÉLILOT BLEU. 227 avec ce qui reste que l'on confectionne le Serret vert. Lorsqu'on veut faire le fromage, on monte le lait hors des caves, on l'écréme et l'on verse le reste dans un chaudron en y mêlant de la pré- sure ou un acide faible, tel que le jus de citron ou le vinaigre afin de produire la séparation des deux principes restants du lait. On met alors le chaudron sur le feu et l'on chauffe fortement en agitant le caillé avec force. Lorsque le petit-lait est tout à fait sépare', on retire le fromage du feu, puis on le place dans des formes percées de trous afin de le laisser égoutter pendant vingt-quatre heures. Après ce temps, on tire les fromages des formes pour les placer près du feu, dans des formes plus grandes où ils éprouvent, sous l'influence d'une douce chaleur, une fer- mentation nécessaire. Au bout de quelque temps, on les en tire pour les placer dans des tonneaux perforés dont on charge les couvercles de pierres qui doivent comprimer fortement le Serret. Il reste quelquefois dans cet état jusqu'à l'automne, moment où on le porte au moulin à broyer. L'automne est le seul temps où l'on descende le Serret des Alpes pour le porter aux moulins. Ces moulins sont quelquefois communaux, ou bien appartiennent à plusieurs propriétaires et chacun broie à son tour. Par cette opération on mêle à 100 livres de Serret 5 livres de feuilles sèches et pulvérisées de Mélilot bleu et 8 à 10 livres de sel fin, bien sec. Lorsque le mélange de ces trois substances est bien faif, on en emplit des formes qui ressemblent à un cône tronqué, de la contenance de 7 à 10 livres, et on le comprime for- tement à l'aide d'un tampon de bois. Huit ou dix jours après, on le tire des formes, on le fait sécher avec précaution afin qu'il ne se gerce point par l'impression d'un courant d'air trop vif. On enduit légèrement de beurre et d'huile d'olive l'intérieur des formes, avant de les remplir, pour en faire sortir le Serret plus facilement. On perce à leur fond un petit trou par lequel on souffle pour aider à la sortie (1). (1) Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne. Mote sur le Serret vert ou Schabzieger, par M.. Frev, ingénieur. 228 -NOTES ET MÉMOIRtS. La simplicité du procédé de fabrication du Schabzieger fait voir, dit M. Frey, ingénieur, auquel nous avons emprunté textuelle- ment les détails qui précèdent, le parti que l'on peut tirer du caillé qui, dans diverses campagne', est à si bas prix. Sa valeur au moyen de cette manipulation serait bientôt quintuplée, en sus des avantages qu'il peut offrir comme ressource d'hiver aux fer- miers et aux éleveurs (1). Quant à nous qui n'avons jamais fait usage du Schabzieger que pour aromatiser le beurre frais, nous eu avons fait l'essai et nous engageons les amateurs de Serret vert à nous imiter. Le jour même où nous déposons cette note sur le bureau de la Société nous présentons au Comité de Culture potagère un flacon de poudre de Mélilot qui, nous l'espérons, satisfera les dégustateurs. Là ne s'arrêtent pas nos visées. Nous croyons que les fleurs de Mélilot pulvérisées pourraient, à faible dose, être employées à aromatiser un grand nombre de fromages. C'est ainsi que l'on fait u^age du Cumin en Hollande et du Garvi dans les Vosges. Nous Itérons bientôt, sur un fromage nouveau, une expérience qui semble devoir être heureuse et nous en rendrons compte, s'il y a lieu, par une communication ultérieure. Sur l'Anthracnose ou Maladie charbonneuse de la VigiNE ; Par M. pRiLLiEux (Ed.). La Vigne n'est pas exposée seulement aux attaques terribles du Phylloxéra dont il est, hélas! si difficile d'entraver les progrès envahissants ; elle a à souffrir en outre plus ou moins de divers parasites végétaux qui, sans être aussi redoutables que les petits insectes qui ont dévasté tant de vignobles, causent encore des dégâts parfois fort graves. Je ne parlerai pas de ce qu'on nommait exclusivement, il y a trente ans, la maladie delà Vigne. On sait aujourd'hui comment, grâce au soufrage, on peut se mettre à peu près à l'abri des dommages de l'Oïdium ; mais il est une autre maladie, à peu près inconnue aux environs de Paris, sur laquelle je désire attirer spé' (1) On ne se borne pas en Suisse à saupoudier le beurre frais de Serret verl râpé-, en l'emploie aussi, comme condiment, à la préparation des pommes do terreau lard el de cerl;.iacs soupes. SUR l'anthracnose de la vigne. 229 cialement l'attention de la Société d'Horticulture parce que j'en ai constaté la présence à Avon près de Fontaineblf au, et qu'il me paraît prudent de se préoccuper dès à présent des ravag'-s que l'on aurait à redouter si elle envahisfait quelque jour les cultures de Chasselas de Thoraery. Pour combattre avec chance de succès une épidémie, le mieux est certainement de chercher à en arrêter la propagation aussitôt qu'elle apparaît et que l'on n'en voit encore que quelques cas isolés çk et là, sans attendre qu'elle soit assez répandue pour causer déjà à la culture de grands dommages, r/est quand le mal est encore peu apparent et qu'il semble sans importance et négligeable, c'est alors surtout qu'il est utile de le signaler, parce que c'est alors qu'on peut y remédier le plus ef- ficacement. La maladie des Vignes dont j'ai reconnu l'existence à Avon et qui paraît nouvelle pour les environs de Paris, s'est montrée de- puis longtemps sur divers points de l'Europe et a été observée dans tous les climats oïl on cultive le raisin. On l'a décrite pour !a première foi«, à ma connaissance, en Prusse sous le nom de petite vérole de la Vigne (Schwindpockenkraukheit, voy. Meyen, Pflan- zenpathologie, 1 841 , p. 204 et suiv.)- Elle avait pris, de 1 835 à 1 840, un développement considérable aux environs de Berlin où elle dévastait les treilles dans les jardins ; elle ravagea tout particuliè- rem.ent les espaliers des terrasses du château royal de Sans-Souci, à Potsdam. Dans le midi de la France où elle est depuis longtemps répandue, on la désigne souvent sous le nom de Charbon. Dunal, de Montpellier et Espr. Fabre, d'Agde, l'ont nommée Anthracnose, c'est-à-dire maladie chaibonneuse. Le terme anthracnose est formé de deux mots grecs : anthrax, charbon et nosos, maladie. Cette dé- nomination a été généralement adoptée dans notre pays. En Allema- gne la maladie est désignée sous le nom de brûleur noir (Brenner), eu Italie sous celui de variole (Vajolo) ; on l'a reconnue aussi en Suisse, où elle est fort répandue, et dans tout le midi de l'Europe depuis le Portugal jusqu'à la Grèce, où elle dévaste de la façon la plus inquiétante les vignes de Corinttie. Les caractères généraux de l'Anthracnose sont très frappant?, très nettement marqués, et chacun peut reconnaître aisément et avec certitude s'il a des Vignes attaquées par cette maladie. Sur 230 NOTES ET MÉMOIRES. les Vignes frappées par l'Anthracnose, tous les parties delà plante, jeunes sarments, feuilles, vrilles et grappes portent des taches d'un brun noirâtre, de forme arrondie ou ovale, très nettement li- mitées et noires surtout au pouitour; souvent elles sont fort rap- prochées les unes des autres et elles s'unissent de bonne heure par les côtés en grandissant et se confondent en une tache large à contours sinueux ; cela se voit très fréquemment sur les grains de raisin. Il est toujours extrêmement aisé de distinguer à la netteté des contours les taches d'Anthracnose des marques brunes à limi- tes vagues que l'Oïdium laisse sur les parties qu'il a couvertes. Les taches d'Anthracnose sont d'abord, quand elles apparaissent, d'un brun pâle ; puis elles prennent une couleur plus foncée et elles se dépriment vers le milieu. Là le tissu frappé de mort commence à se désorganiser ; puis la nécrose atteint peu à peu les couches plus profondes et la tache se transforme en une plaie pénétrante qui s'enfonce déplus en plus et dont le fond est toujours tapissé de cellules oiortes et d'un brun noirâtre. Si c'est un sarment qui est attaqué, la nécrose détruit d'abord les parties extérieures de l'écorce, sur les points correspondant aux taches ; elle ronge tout le parenchyme et ne respecte que les fibres corticales qui se montrent souvent comme des fils blanchâ- tres, tendus à travers les grandes plaies noires qui pénètrent jus- qu'au bois. Quand les taches charbonneuses sont nombreuses et qu'elles désorganisent profondément une grande partie de l'écorce en atteignant jusqu'au bois et même jusqu'à la moelle, elles en- traînent souvent la mort des sarments. Sur les pieds fortement at- teints la nécrose des rameaux peut se propager jusqu'aux ceps et les faire périr. Un vigneron expérimenté des environs de Ven- dôme m'a assuré qu'un pied de Vigne fortement attaqué est d'ordinaire perdu sans retour au bout de trois ans. Les taches charbonneuses se produisent en grand nombre aussi sur les feuilles et elles y causent des dégâts qui sont essentielle- ment les mêmes que sur le bois. Seulement comme le tissu des feuilles est fort mince, chaque tache rongeante l'a vile percée à jour ; à chaque tache brune correspond un trou. Sur les pétioles, sur les nervures, les suites de la désorganisation senties mêmes que sur les tiges ; les plaies qui s'y forment se creusent et s'entourent SUR l'anthracnose de la vigne. 231 de bourrelets tuméfiés. Quand les feuilles sont attaquées jeunes, elles se développent d'une façon très inégale ; leur croissance est plus ou moins entravée par places et, quand elles ont grandi, elles se montrent non seulement criblées de trous qui s'unissent sou- vent les uns aux autres en longues déchirures irrégulières, mais elles sont contournées, gaufrées et déformées de la façon la plus bizarre. 'La corrosioû des raisins est tout à fait comparable à celle des rameaux. Les dommages causés sont plus ou moins grands selon le moment où les taches apparaissent. Quand elles se produisent sur le pistil à peine gonflé, peu après la floraison, elles empê- chent complètement le développement du grain. Si elles ne se montrent que quand les grains ont atteint déjà la grosseur d'une graine de Chènevis, alors, si elles ne sont pas trop nombreuses ni trop étendues, le raisin peut grossir et mûrir. 11 se produit dans ce cas, au-des:ous de la tache, une mince couche cicatricielle qui forme séquestre et protège la partie saine du grain : mais comm*^ alors la cro's^ance est inégalement entravée, il arrive sou- vent que le grain craque et se fend. Néanmoins, en général, les grains qui n'ont qu'une seule tache charbonneuse mûrissent le plus souvent, gprès qu'elle s'est cicatrisée, et ne diffèrent des grains intacts que par leur taille un peu plus petite. On peut, d'après cette description des caractères de la maladie, juger combien elle est facilement reeonnaissable et aussi com- bien elle peut causer de ravages sur les Vignes où elle se déve- loppe avec intensité. Les taches noires et rongeantes de l'Anthracnose sont dues à la pénétration dans les tissus d'un très petit Champignon qui a reçu de M. de Bary le nom de Sphaceloma ampelinum. Ce dangereux parasite est d'une telle ténuité et si caché, qu'on ne peut le distin- guer même à la loupe et qu'il faut recourir pour l'étudier aux plus puissants grossissements du microscope. Il pénètre dans les tissus, mais couvreen été de corps reproducteuis la surface des plaies charbonneuses. Si on dépose une goutte d'eau sur une de ces plaies, elle devient bientôt un peu trouble, et le microscope montre alors qu'elle tient en suspension des milliers de très pe- tits corpuscules reproducteurs. Une de ces gouttes déposée sur 232 NOTES ET MÉMOIRES. une feuille ou un jeune rameau d'une Vigne saine y produit, quand les conditions sont favorables, une tache noire d'Anthrac- nose. A l'automne ou au commencement de l'hiver, il se forme des myriades de ces corpuscules reproducteurs à l'intérieur même de l'écorce. Je viens de le constater sur des sarments de Chasselas an- thracnosés qui m'ont été envoyés d'Avon. La situation du parasite de l'Anthracnose à l'intérieur des tissus ne permet pas d'espérer que le soufrage puisse être un remède efficace contre la maladie. Il faut trouver une substance capable de détruire les germes du Champignon non seulement à la sur- face des plaies mais jusque dans l'écorce. L'acide sulfurique étendu, le sulfate de fer paraissent pouvoir produire de bons ef- fets. Ce dernier remède est particulièrement préconisé par un grand propriétaire de Suisse, M.Schnorf qui l'emploie avec succès depuis vingt ans. Une note sur ce sujet publiée dars le Schweizer Monatssckrift fur Obst- vnd Weinbau, 1878, IX, 155, a été traduite en français par M. Reich et imprimée dans le journal La Vigne américaine ^ publié sous la direction de M.Planchon (3« année, 18:9, p. 10 )). Il peut être utile d'indiquer ici la façon dont il opère. Au prin- temps, avant que la Vigne entre en végétation, il fait dissoudre du sulfate de fer dans l'eau bouillante, dans la proportion d'un demi-kilo de sulfate par litre d'eau. Après le refroidissement du liquide, on le verse dans des pots de terre dans lesquels les ou- vriers chargés de l'opération trempent des chiffons avec lesquels ils frottent les sarments. L'opération ne se fait qu'une fois par an et à l'époque indiquée. M. Schnorf préfère le lavage des sarments avec un chiflon à l'application du liquide avec un pinceau ou une brosse ; il a reconnu que l'opération se fdit ainsi plus rapi- dement et réussit plus complètement. Un ouvrier peut, dit-il, traiter 400 ceps par jour dans un pays où, comme en Suisse, ils sont très courts et ne portent qu'un eu deux sarments. Je pense qu'il sera bon d'essayer ce remède qui paraît fort pra- ticable, là où on reconnaîtra sur les Vignes les caractères de l'An- thracnose; mais il n'en faudra pas moins pour cela recommander avant tout d'enlever aussi complètement que possible et de biù- RESTAURATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 233 1er toutes les parties attaquées et tout particulièrement, dans le courant de l'été, les sarments à mesure qu'il s'y montre des ta- ches, car ces taches sont couvertes de myriades de corps reproduc- teurs qui peuvent se répandre dans les goultes d'eau de pluie et être entraînées ainsi sur d'autres parties de la Vigne ou sur des Vignes voisines où elles vont germer et propager le mal. Les sar- ments, l'hiver, p<^uvent contenir des corps reproducteurs dans l'intérieur de l'écorce; on devra soigneusement enlever à la taille tout le bois infecté et le brûler. Ce n'est qu'après cette opération préliminaire qu'on lavera !e bois avec la solution de sulfate de fer pour détruire les germes du parasite qui peuvent rester encore soit à la surface, eoit dans la profondeur de l'écorce. Restauration et Rajeunissement des Arbres dépérissant de MALADIE ou DE VÉTUSTÉ. — VlSITE AU JaRDIN DU GRAND SÉMI- NAIRE d'Adtun ; Par M, Michelin. La restauration et le rajeunissement d'arbres mal dirigés, vieux et en état de dépérissement, est une opération connue des arbori- culteurs, pratiquée souvent par eux avec iuccès et, depuis quel- ques adnées, j'ai eu moi-même, comme Rapporteur, lieu d'en signaler des exemples remarquables. Dans un Rapport sur les Jardins cultivés par M. Jupinet, inséré aux pages 684 et 694, an- née \816, je retrouve ce qui suit : « Sur un mur de 2™ 80 de » hauteur se développent vingt-cinq Poiriers formés en palmettes » à branches horizontales, plantés à 4 mètres d'écartement. Ces » arbres âgés d'environ trente ans et dont la décrépitude était » imminente, ont été rajeunis, il y a quatre ans, au moyen » d'un ravalement complet, jusqu'à l'empâtement des cour- » sonnes qui garnissaient les branches de charpente. Le mur, » qui a près de 10O mètres de longueur, est couvert de » verdure, et la fructification encore partielle est en excellente » voie de préparation. » Dans d'autres cas, M. Jupinet procède plus radicalement; par exemple, en retranchant tous les bras' d'une palmette à droite et à gauche de la tige et en ne conservant que des tronçons de 8 ou 10 centimètres de longueur destinés à 334 NOTES ET MÉMOIRES. produire de nouvelles pousses et par suite de nouvelles branches latérales. De Pêchers mal dirigés, en désordre par suite d'abandon el condamnés à des dénudatlons partielles, qui, à cause de leur manque d'équilibre, devaient infailliblement réduire leur exis- tence, M. Lepère, fils, a su, en une seule année, obtenir, par un traitement habile et bien combiné, des arbres à grandes formes, d'un aspect agréable et constitué?, grâce à un équilibre irrépro- chable, pour donner longtemps un bon produit. Dans un procès-verbal du 12 mars 1874, inséré à la page 2013 du Journal de notre Société de la même année, j'ai rendu compte d'une restauration remarquable de Pêchers exécutée à Yincejines par notre habile collègue. Ces Pêchers devant être conduits en palmeîtes et en candéla- bres, les branches d'intérieur avaient été abattues au proGt des inférieures ; par une taille sévère, tout le bois inutile avait été en- levé; rébourgeonnement et l'éborgnage des yeux, pratiqués avec entente et graduellement, avaient fait naître une multitude de bourgeons parmi lesquels il n'y avait qu'à choisir ceux qu'il im- portait d'utiliser. Le redressement des branches à fortifier, les greffes par approche des bourgeons herbacés avaient porté la sève sur les points qu'elle semblait abandonner; les incisions longi- tudinales avaient facilité la circulation de la sève; enfin, la combinaison de tous ces moyens connus en arboriculture, mais qui doivent leur succès à un emploi inlellig'^nt et guidé par l'ex- périence, avait fiit, depuis le mois de février jusqu'à l'automne, une tranformation surprenante par sa promptitude et sa perfec- tion. Après cette exécution énergique et hardie, je puis citer le pro- cédé de rajeunissement de M. Bonuel, sûr et lent, qui évite pour ainsi dire à ses Pêchers le dépérissement de la vieillesse. Les arbres sont soumis à la forme en V sur deux branches verticales. Lorsque ces deux bras qui forment l'arbre commencent à se dégarnir de coursonnes, à décliner en un mot, un jeune bour- geon est choisi à la base de chacun et il est dressé au devant, en vue de le remplacer. Mais le retranchement des anciennes branches ne se fait que la troisième année, après deux années RESTAURATION ET BAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 235 de pousse, lorsque les jeunes ont acquis un développement suifisant pour recevoir sans dommage la sève qui leur arrive avec abondance et ne p:^s être perdues par la gomme. Pendant cette période, il est nécessaire de supprimer sur les vieilles branehes un certain nombre de coursonnes pour faire de la place aux jeunes et éviter la confusion. Pendant ce temps d'éducation des nouveaux bras, ils auront produit des fruits comme les anciens et, au .résumé, la récolte aura été à peu près égale à celle d'un arbre qui n'aurait subi au- cune opération. Au moment où les anciennes branches djivent être retranchées, les nouvelles atteignent déjà le haut du mur. Il n'est pas hors de propos d'indiquer comment M. Bonnel a été mis. sur la voie de ce procédé. Après les fortes gelées de Tan- née 1871, il s'était aperçu que ses Pêchers se maintenaient en vé- gétation, mais que les branches étaient pourries à l'intérieur. Il craignit de les perdre et eut l'idée de remplacer les anciennes branches par de nouvelles. Le moyen réussit parfaitement et il devint alors tout naturel de le mettre en pratique. Le succès obtenu depuis ne pouvait qu'y encourager. On se demande s'il n'est pas à propos de faire connaître ce ré- sultat et s'il n'aurait pas une application utile après un hiver aussi dur que celui de cette année et qui, on peut le craindre, aura oc- casionné bien des dégâts sur les arbres. Ou donne ainsi aux Pê- chers une existence pour ainsi dire indéfinie et, opérant sans se- cousse, on parvient à n'en pas diminuer la récolte. On est généralement dans l'habitude de coucher la Vigne pour la renouveler; je citerai quelques horticulteurs qui préfèrent remplacer les vieilles souches par de jeunes bourgeons poussés au pied des espaliers. M. Bonnel, très habile cultivateur en matière de treille, est du nombre et y a été amené par l'expérience. Un de nos habiles viticulteurs de Gonflans Sainte-Honorine, M. Crapoite, est dans le même cas. Or, m'étant trouvé, du 7 au 10 septembre dernier, délégué à Autun où avait lieu une Exposition d'Horticulture, j'en- tendis parler avec beaucoup d'éloges du talent dont faisait preuve, pour le rajeunissement des vieux arbres et la restauration 236 NOTES ET MÉMOIRES. de ceux qui dépérissaient, M. Delliomnie, jardinier au grand Séminaire. 11 importe, à mon avis, que les délégués de la Sociélé augmentent l'utilité de leurs voyage?, en recherchant tout ce qui peut tourner au profit de l'art horlicole et, dans ce but, je témoi- gnai le désir de visiter le jardin que cultive cet arboriculteur renommé dans son pays; ce désir fut satisfait. Le jardin du grand Séminaire est vaste ft de très ancienne création; i\ contient un grand nombre de ces vieux Poiriers de 25 et 30 ans qu'on est généralement habitué à arracher comme ayant fait leur temps et n'offrant plus de ressources pour l'avenir. Lorsque ces vieux sujets sont arrivés à cet état qui fait craindre l'extinction, lorsque d'autres plus jeunes mais invalides présagent le dépérissement, M. Delhomme entreprend le traitement qui lui est propre. En praticien expérimenté et sûr du résultat de ses actes, il sonde l'écorce et, s'il y aperçoit quelques légères traces de sève, quelques éléments de végétation, il procède ainsi : il découvre entièrement les racine?, en retranche, s'il y a lieu, les quelques parties qui seraient défectueuses» et pratique sur toutes, entre deux terre?, des incisions longitudinales qui leur per- mettent de se dilater et d'offrir un passage plus libre à la circula- tion de la sève. Il provoque ainsi la naissance déracines nouvelles. Il remplit ensuite les trous avec une terre neuve amendée, plus riche, propre en un mot, avec l'aide de l'opération qui précède, à favoriser une recrudescence de la végétation. Je ferai remarquer en passant que M. Delhomme cherche à équilibrer les racines aussi bien que les branches entre elles. Le tronc est, après les racines, l'objet d'un examen très attentif de la part de l'opérateur; il est raclé, gratté, nettoyé, mis à vif sur tous les points où l'écorce est desséchée, comprimée ou chancreuse, sans que toutefois le bois soit endommagé. A cet égard, je distinguerai les aThves jeunes mais malades ou chancreux, languissants tt dépérissants en un mot, de ceux qui sont en voie de mourir par vétusté. Dans le premier cas, celui des sujets jeunes, mais langu.ssants et malades, M. Delhomme considère que cet état se produit particulièrement sur ceux qui sont greffés sur Cognassier, et que l'état de souffrance a pour point de départ l'intersection même des deux espèces mariées RESTADRATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 237 ensemble par la grefife et pour cause le défaut d'analogie entre les deux partifis qui n'ont pas la même aptitude pour appeler la sève et la conduire a'jx branches. D i cet engorgemeut qui se forme à la jonction du sujet et de la greffe, il résulte, selon les observations du praticien, que la partie la plus généralement malade est celle qui est la plus rapprochée de la greffe et par conséquent de la terre. C'est donc dans la partie basse du tronc que doit se localiser l'action la plus énergique du traitement qui consiste dans la per- foration de part en part du tronc à l'aide d'un marteau et d'un ciseau. Le ciseau, ayant ainsi traversé la tige dans la partie de son axe, y laisse une fente maintenue ouverte à l'intérieur à l'aide d'un petit coin, qui peut s'étendre même au delà de la partie malade, mais, que l'on ferme avec du mastic pour empêcher le contart de l'air. Des incisions longitudinales ont été pratiquées dans toute la longueur du tronc et surtout aux places où l'écorce paraissait comprimée et, au m-yen d'un marteau et d'un poinçon, on a parsemé tout au pourtourdt cette même écorcedes trous s'arrêtant au bois dur et larges de 2 centimètres au minimum. J'ai dans let< mains un tronçon de 13 centimètres de longueur, pris sur un jeune arbre de 4 centimètres de diamètre, qui, étant sur le point de périr, au printemps de 1879, a subi, l'été dernier, dans toutes ses phases, l'opération ainsi décrite, ce qui l'avait amené à un état très' satisfaisant : on l'a coupé en novembre dernier et on me l'a envoyé comme type. Lî sève a rempli les piqûres et les incisions longitudinales sur la surface; elle a recouvert la fente transversale, mais seulement à la partie extérieure, laissant encoredu videàl'intérieur.Ca spécimen appuie parfaitement la démonstration, conservant la trace des opé- rations pratiques. Je passe aux arbres très-vieux en voie de dépérissement, dont les troncs sont trop forts pour permettre ce transpercement d'outre en outre au ciseau dont il a été question. Ils sont soumis comme les autres au traitement des racines, aux incisions longitudinales sur lesdites, et au renouvellement de la terre qui les enveloppe. 238 NOTES ET MÉMOIRES. Le bois mort est enlevé, les trous sont bouchés^ les écorces sont nettoyées, les parties creuses, décomposée?, malsaines sont grattées jusqu'au vif puis mastiquées, recouvertes d'onguent de saint Fia- cre ou de tout compost analogue ; la surface est couverte de piqûres faites avec une pointe acérée, à une distance rapprochée et suffisante pour appeler la sève sur le plus grand nombre de points possible, arrivant jusqu'au vif et de manière à ce que les canaux conducteurs de la sève soient atteints, sans que le bois par- fait néanmoins en soit fatigué. Les vieilles branches de charpente, qui montrent comme le tronc des parties inertes, peuvent utilement recevoir le même trai- tement; quant à celles qui, rugueuses, malades, mal placées et con- trariant l'équilibre, ne plaisent pas au praticien ou ne lui inspi- rent pas confiance, il les réduit par tiers, au printemps, à l'été et à l'automne; finalement il les rapproche jusqu'à une longueur de 3 ou 4 centimètres, suffisante pour qu'elles puissent recevoir, s'il y a lieu, la greffe en couronne, en vue d'y appliquer de nouvelles variétés. M. Delhomme est très-partisan de celte insertion par les greff'es, parce que, dans son opinion, cette introduction de nou- veau bois est un moyen puissant d'activer la circulation de la sève, de la soutirer plusénergiquement, de provoquer le développe- ment de nouvelles racines et d'établir l'équilibre entre les parties souterraine et aérienne de l'arbre, but essentiel à atteindre et qui se combinera avec les systèmes adoptés pour la mise à fruit, qui Sfra l'objet d'un examen particulier. Après cet exposé détaillé de la théorie, je puis exprimer mon appréciation sur le résultat en bien peu de mots et en disant qu'il est superbe, au point de vue de la végétation comme de la mise à fruit. — On voit avec étonnement et satisfaction ces vieux arbres merveilleusement rajeunis, couverts de branches jeunes, lisses, vigoureuses, portant des fruits sains et abondants ou préparées pour en donner; des palmettes, des pyramides, des arbres en parasol, dont les jeunes rameaux retombent jusqu'à terre, por- tant leurs fruits et semblant vouloir donner raison au système si généralement critiqué de M. Dolivot, ce préconisateur ardent des arbres fruitiers pleureurs, disons mieux, à végétation ren- versée. REoTAURATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. '239 Le traitement des Poiriers s'appliquera sans distinction aux Pommiers, mais avec beaucoup plus de réserve aux arbres à fruits à noyau et encore à condition de n'opérer qu'à Tarrière- saison, c'est-à-dire après l'épuisement de la sève. L'auteur du procédé entend que les arbres ainsi traités, peuvent vivre pour ainsi dire indéfiniment, à la condition que les opérations dont ils sont l'objet seront renouvelées quand le besoin s'en fera sentir. Pour remplir les grandes cavités ou recouvrir les simples plaies d'écorce, M. Delhomme emploie, selon le cas, le mortier, même avec addition de pierres, les mélanges composés avec la chaux éteinte, les onguents et mastics ayant de l'adhérence; mais les compositions à base d'huile de lin lui ont donné des résultats supérieurs à tous les autres. Je ne chercherai pas à expliquer les efiets produits par ces opérations minutieuses en apparence; mais, dont j'ai re- tracé autant que possible les détails. — Est-ce ici leur en- semble qui a causé ce résultat? E*t-ce plus particulièrement quelqu'une d'entre elles qui l'a déterminé? Je l'ignore; mais ce qae j'ai vu et constaté, c'est que M. Delhomme n'est pas au-des- sous de sa réputation; c'est que les exemples de restauration et de rajeunissement que renferme le jardin du grand Séminaire, qui lui est confié depuis nombre d'années, sont remarquables; c'est que, à l'exception de ces perforations des troncs qui ont un carac- tère tout exceptionnel, je n'ai rien vu qui ne fût en usage parmi les arboriculteurs. Quoi qu'il en soit, les arbres en question ont une vétusté que leur tronc atteste, et leurs branches lisses, bien vivantes, chargées de fruits, prouvent une régénération qui leur promet une vie nouvelle et une abondante tructification, et des travaux si bien réussis m'ont paru devoir être signalés. 240 notes et mémoires. Descriptions de Glaïeuls, nouveautés de 1879-<880 ; Par MM. Souillard et Brunelet, de Fontainebleau. La Société centrale d'HorticultQre de France ayant bien voulu admettre d^s son Journal, depuis plusieurs années, les descrip- tions de nos nouveautés en fait de Glaïeuls issus du Gandavensis, Dous mettons encore cette année, grâce à elle, sous les yeux des amateurs de ces magnifiques Iridées, l'indication et les caractères des variétés de ces plantes que nous venons d'obtenir et que nous leur offrons dès cet instant. Ce sont les suivantes : André Leroy : Très beau cerise flammé plus foncé sur les bords ; grande macule blanche. Bel épi de fleurs larges, très bien faites. Arcliiduchesse Marie Christine : Blanc légèrement teinté de rose flammé de rose lilacé plus foncé sur les divisions inférieures; fleurs très amples ; épi très bien fait. Belle nouveauté. Baroness Burdett Coutts -. Magnifique épi de fleurs rose tendre lilacé flammé carmin sur les divisions inférieures; macule carmin foncé sur fond plus clair ; fleurs très amples, parfaitement grou- pées. Dumont d'Urville : Beau rose cerise très éclairé au centre, plus foncé sur les bords et légèrement flammé violet, les divisions li- gnées blanc pur; grande macule blanche très légèrement teintée de jaune; ti es long épi, fleurs bien rangées. Plante très hâtive. Flamengo : Rouge-1'eu très vif et brillant ; macule pourpre sur les divisions inférieures ; fleurs très bien rangées. Très belle variété d'un grand effot. Mademoiselle Marie Mies : Beau rose tendre flammé carmin ; macule carmin foncé, sur fond blanc ; magnifique épi de fleurs grandes, très bien faites. Multiflora : Fond blanc légèrement teinté de rose tendre flam- mé rose carminé ; très gros épi de fleurs très nombreuses, en- tourant toute la tige et formant un véritable bouquet au sommet. Nouveauté toute particulière. Rayon d'or : Très beau jaune-paille panaché de carmin foncé sur les bords ; macule carmin foncé lavé de rose. RAPPORTS, OUVRAGE DE M. MORLET. 24-1 RAPPORTS Rapport sur dn Ouvrage de M. Morlet (Gust.) intitulé : Les Conifères de petites et grandes dimensions [\). M. Keteleêr, Rapporteur. Après les ouvrages qui ont paru depuis quelques années sur les Gonifère.«, où tout ce qui avait été écrit d'important sur ces vé- gétaux a été résumé en y ajoutant les découvertes récemment faites, il semblait difficile, même impossible d'entreprendre un livre nouveau sur ce sujet. C'est pourtant ce travail qu'a osé faire M. Gustave Morlet, horticulteur-pépiniériste au Monceau près Fontainebleau. Nous devons dire toutefois que, reconnaissant lui-même la difficulté d'un semblable travail, il a eu soin, dans la préface, de prévenir le lecteur que son intention n'était pas de faire une œivre transcendante.» Je n'ai certes pas la prétention, dit-il, de faire une » nouvelle édition de l'ouvrage si complet de M. Carrière (2) ; je » m'étends seulement sur les espèces rustiques qui peuvent être » de quelque utilité dans l'industrie ou produire un effet agréa- » ble dans les parcs et jardins, citant tous les genres connus » aujourd'hui, mais ne disant que quelques mots des plantes » délicates qui ne sauraient prospérer sous notre climat ni sous » celui de l'Algérie. » Pour atteinire le but qu'il s'était proposé, M. Morlet a passé eri revue tous les genres et espèces en les classant d'après leurs carac- tères organiques, s'appuyant pour cela sur le Traité général des Conifères ou le copiant en partie; puis il indique sommairement les moyens a employer pour en opérer la multiplication. Quant à la synonymie des espèce', ce qui est un point impor- tant, il a cité les principales dénominations, celles qui sont les plus usitées, et il a fait de même poar les variétés de chaque esfè&e dont il a aussi indiqué l'origine. (1) Un volume in-ll, de 446 pages. A. Goin, libraire-éditeur, rae de» École?, 6?, à Paris. (2) Traité général des Conifères^ 2* édition, par M. Carrière (E.-A.;. chez A. Ooin. 16 2l2 BAFIOBTS. Tel qu'il est, ce travail relativement assez complet est appelé certainement à rendre des services aux amateurs et horticulteurs qui ne possèdent pas le Traité ycnéral des Conifères. Son prix minime le met d'ailleurs à la portée de tous. Aussi noois n'iiési- tons pas à le recommander, ojoutant que nous serions heureux de voir la Société lui faire bon accueil. Rapport sdr le Traité pratique de Chimie et de Géologie AGRICOLE DES PROFESSEURS JoHXSTON ET CamERON, TRADUIT SDR LA 11® ÉDITION, PAR M. STANISLAS MeUNIEH ; M. Arnould-Baltard, Rapporteur. L'auteur, après avoir exposé sommairement les principales no- tions de chimie, dcnne les éléments constitutifs des plantes, des animaux et des sols. Il passe en revue successivement l'action ré- ciproque qu'ils ont les uns sur les autres dans toutes les opérations agricoles, lorsqu'ils sont soumis à l'influence de l'humidité et des agents atmosphériques. Ainsi, les effets des labours, du drainage, del'écobuage, des irrigations, etc., sont précisés avec soin. Di nombreux chapitres sont consacrés à l'étude détaillée de presque tous les engrais animaux et végétaux, à leur application et à leurs effets. L'auteur termine par l'examen chimique des pro- duits végétaux et des produits animaux, tels que fourrages, graiû€S, racines, lait, beurre, viande. Enfln les derniers 'cha,pitres sont con- sacrés à la nutrition animale. Le traducteur a employé, probablement à la suite des auteurs, une notation chimique dont on ne peut contester l'importance; mais comme elle diffère de la notation généralement employée dans l'enseignement en France, et comme ce livre ne s'adresse pas à des chimistes de profession, il aurait é*é opportun, ou d'a- dopter la notation habituelle, ou au moins d'en expliquer les dif- férences. Ce livre est spécial pour l'agriculteur qui y trouvera, consignés sommairement^ tous les résultats que la chimie a pu constater jusqu'à ce jour dans les faits relatifs à l'économie agricole; ces faits sont toujours discutés, et lorsque leurs conséquences ne sont pas certaines, cette incertitude est bien constatée. TRAITÉ DE CHIMIE ET DE GÉOLOGIE AGRICOLE. 243 L'horticulteur ne poursuit pas le même but que l'agriculteur ; celui-ci agit sur une surface de terrain plus ou moins étendue; il ne peut modifier entièrement son sol, mais seulement l'améliorer; son but est d'en tirer les produits animaux et végétaux les plus avantageux, au moyen d'engrais qu'il confectionne le plus souvent lui-même. L'horticulteur, plus maîire de son sol, qu'il mo lifie quelquefois complètement, travaille le plus souvent, sa position étant donnée, en vue d'un produit végétal déterminé ; rarement il fabrique ses engrais; il les achète. Ses connaissances ne doivent donc pas être absolument les mêmes ; elles doivent porter davan- tage sur les faits qui relèvent de la botanique. Après avoir lu ce livre dans lequel les faits relatifs à la physio- logie animale et végétale, reconnus vrais par la chimie, sont ex- posés d'une façon nette et précise, nous ne pouvons nous empêcher d'exprimer le vœu qu'un traité analogue soit publié à l'usage des horticulteurs. Dans ce traité, à côté des faits chimiques mis encore plus simplement à la portée du lecteur, les faits que la physique et surtout que la botanique a le mieux constatés seraient succinc- tement résumés. Un pareil traité, édité par la maison Rothschild, avec la beauté d'impression et le luxe des gravures et même de la reliure qui caractérisent cette maison, en pourrait faire, outre sa grande utilité, un livre précieux, digne d'être donné en jécom- pense dans les écoks et même dans les Sociétés d'Horticulture. L'ouvrage dont nous venons d'avoir l'honneur de vous présenter le compte rendu est fort répandu en Angleterre et en Amérique où il est arrivé à sa onzième édition. 11 est déjà connu en France, depuis 1849, par une traduction à laquelle a collaboré M. Rieffel, le célèbre directeur de Grand-Jouan, et éditée par la maison Bou- chîrd-Huzard. Nous avons l'honneur de vous proposer de remercier M. I. Rothschild, éditeur, de l'envoi du Traité pratique de chimie ayri- eo/e de Johnston et Cameron, traduit par M. Stanislas Meunier, et de renvoyer ce Compte rendu à la Commission de Rédaction. 244 RAPPOhTS, Rapport sur un ouvrage de M. Filion (Alphonse) ; M. Carrière (E.-A.), Rapporteur. Le reboisement par les essences résineuses, tel est le titre d'un petit livre que vient de publier M. Rothschild, libraire-éditeur, rue des Saints-Pères, <5, et dont l'examen nous a été confié. Le sujet est certainement des plus intéressants ; il serait même oiseux d'en discuter et l'iraportance et l'opportunité. A vrai dire pourtant, le livre dont rous parlons n'est pas ce qu'on peut appeler « nouveau » puisque c'est une seconde édition et qui même a reçu la sanction d'un des principaux corps savants de notre pays, de la Société d'Agriculture de France qui l'a récom- pensé d'une médaille d'or. L'auteur, du reste, M. Alph. Filion, sous-inspecteur des foiêts, est placé dans des conditions spéciales qui lui ont permis de bien connaître son sujet, et par suite de le traiter en conséquence, ce qui lui lait écrire ceci dans l'introduction, dans ce qu'on nomme un avis au lecteur : a On se ferait illusion si l'on croyait que les reboisements à effectuer avec les essences résineuses ne présentent aucune difficulté, et l'on serait exposé à commettre des erreurs coûteuses si l'on ne tenait compte des conditions diverses de ter- rains à planter ou à semer. x> Combien d'insuccès n'a-t-onpas éprouvés là où tout paraissait avantageux aux semis et même à la plantation 1 Ces insuccès se présentent, la plupait du temps, avec le défaut de travaux pré- paratoires convenables, et c'est surtout dans ce cas que la tem- péiature contraire agit d'une manière nuisible. » Après ces quelques observations et d'autres non moins judi- cieuses, l'auteur aborde son sujet. L'ouvrage comprend <1 cha- pitres dont voici les litres : 1o Des terrains non accidentés complètement dénudés; — 2° Ter- rains situés en plaine et en pente douce, dont la surface est enva- hie par des Graminées, des Bruyères, des Ajoncs ; — 3o Terrains situés en montagr-e ; — 4° Des terrains très humides ou maréca- geux et de ceux d'une faible épaisseur déterre végétale ; — 5° Des terrains tourbeux et de l'assainissement en général; — 6° Terrains boisés, clairières envahies par àis Bruyères et d'autres plantes pa- SUR UN OUVRAGE DE M. fILLON. 245 rasites ; — 7o Examen des divers autres modes de plantation et de semis usités; — 80 De l'établissement des pépinières, de leur cul- ture et de leur entretien ; — 9o De l'étude des essences résineu- ses à implanter dans les divers sols pauvres ou médiocres ; — i Oo Considérations complémentaires en faveur de la culture des arbres résineux dans les terrains moyens ou médiocres peuplés actuelle- ment de bois feuillus ; — 1 1 0 Prix de revient des divers modes de semis et de plantation décrits. Aperçu des dépenses s'appliquant à quelques opérations de boisement comparées entre elles, et divers autres calculs se rapportant aux indications du présent livre. Cette énumération démontre mieux que tous les détails que nous pourrions donner toute l'importance du livre dont nous parlons, surtout si l'on réfléchit que cette énumération n'indique que le litre général des chapitres et que chaque sujet fait ensuite l'objet d'examens particuliers comprenant les différentes condi- tions dans lesquelles on peut se rencontrer, de manière à in- diquer et à préciser même chacun des points et à faire du tout un ensemble à peu près complet, une sorte de vade mecum qui devient le guide du reboiseur. Ajoutons encore qu'une table analytique très-bien faite, termi- nant l'ouvrage, présente cet immense avantage de faciliter les re- cherches en paîticularisaut le sujet, ce qui permet, instantanément pour ainsi dire, de trouver le fait sur lequel on cherche à s'é- clairer. Nous croyons pourtant devoir signaler à l'auteur de cet ouvrage une importante lacune : celle de n'indiquer aucune nouveauté et de se borner à l'indication et à l'étude des vieilles essences connues et recommandées depuis un temps presque immémorial et qui, aujourd'hui encore, sont à peu près les seules. Nous savons bien que, dans un livre pratique destiné à guider dans les travaux de reboisement, on ne doit rien avancer lé- gèrement, et, qu'au contraire tous les procédés recommandés doivent avoir été sanctionnés par la pratique afin d'éviter les mé- comptes. Néanmoins noas avons la conviction que l'indication de certaines plantes nouvelles, formant un chapitre qu'on aurait pu intituler : Essais à faire, eût été une chose importante, car il faut bien reconnaître que sij parmi toutes les nouvelles introductions, 256 RAPPORTS. le plus grand nombre ne sont propres qu'à rorneraentation, il en est aussi dont rintroduction dans le système forestier serait avantageuse. D'un autre côté et en prévision des objections qu'on pourrait par- fois faire a qu'il ne faut que des plantes rustiques », il faut bien se pénétrer de ce fait que le reboisement est surtout nécessaire dans les parties char. des de l'Europe, là où précisément la plupart des montagnes, parfois même des f laines sont dénudées, ce qui rend le climat aride, même peu propre à être habité, précisément par suite de l'absence de végétaux ligneux. Ainsi par exemple et sans rien préjuger, nous croyons que les Abies Nurdmanniana et Dou- glasii, les Cèdres, les Pinus excelsa, halepemis^ Salzmanm\ le Séquoia sempervirens, le T/noa Lobbii et le Tlua'opsis dolabrala pourraient, suivant les cas, être employés au reboisement. Toutefois, et malgré ces quelques observations qui sont moins une critique qu'un desiderata, nous avons la conviction que le livre dont nous parlons peut rendre dd grands services à la syl- viculture et nous serions heureux si, après une délibération, la Société centrale d'Horticulture »ie France le trouvait digne d'une récompense. Compte Rendu des Travaux bu Comité de Floriculture , pen- dant l'année 187&; Par M. Delamarre (Eugène}, Secrétaire de ce Comité. Messieurs, Eq venant aujourd'hui vous donner le Compte rendu des tra- vaux du Comité de Floriculture, je dois vous dire tout d'abord que l'année 1879 n'a pas été, pour ce Comité, au-Jessous des années précédentes ; les communications aux séacces et les visites de culture ont été nombreuses; quant aux apports, ils ont été plus importants qu'ils n'avaient été auparavant : et cependant l'année qui vient de s'écouler a été peu favorable à l'hoiticulture en général, à cause de l'humidité presque constante qui n'a cessé de régner depuis le mois de janvier et des froids rigoureux de la première période de Thiver qui vient de finir. Le Comité a fait une perle sensible dans la personne de M. Gue- TRAVAUX DU COMITÉ DE FLOrilCULTURE.' 247 not, membre zélé, dont les appréciations rous ont été souvent utiles, à cause de ses connaissances théoriques et pratiques en horticulture. Six Commissions ont été visiter : 1" Les cultures de Gloxinias de M. LéonDuval, horticulteur à Versailles; 2Mes cultures de Rosiers de M. Hippolyte Jamain, horticulteur, rue de la Glacière, à Paris; S° la floraison des Rosiers de M. R.-H. Gauthier, horticul- teur, avenue de Suffren, 18, à Paris; 4° les travaux de jardinage exécutés par M. Mangin, jardinier chez M"^^ Despomraiers, rue Saint-Romain, 4, à Par's ; 5° la culture des plantes de serre chaude en plein air, pendant l'éttS de M. V. Lesueur, jardinier- chef au parc de Boulogne-sur-Seine, chez Mi»e la Barcnne James de Rothschild; Ç»" les cultures spéciales de Bégouias tubé- ïeux de MM. Robert et Couturier, horticulteurs à Chatou. Les Rapports sur ces visites ont été publiés dans le Journal de la Société, à l'exception de celui sur les Rosiers de M. H. Jamain qui ne rous a pas encore été remis. Trois Commissions spéciales ont été chargées de donner leur appréciation pour l'attribution : 1° de la médaille en or que le Conseil d'Administration a décidé de décerner chaque année, s'il y a lieu, pour une plante signalée pour son mérite ; 2° de la mé- daille en or offerte par M. Alphonse Lavallée pour une plante rare ; 30 du don de Mme veuve Laffay, en souvenir de son mari, pour les semis de Roses. Le Conseil d'Administration de la Société a ratifié les décisions de ces Commissions qui ont attribué : à M. Victor Lemoine, hor- ticulteur à Nancy, la médaille en or du Conseil, pour ses gains de Bégonias tubéreux ; à M. E. Simon, agent consulaire français, la médaille en or de M. Lavallée, pour l'introduction du Cedrela sinmsis; à MM. Lacharme et Guillot, fils, chacun une médaille en or et à Mme veuve Ducher une médaille de vermeil, pour les Roses de semis obtenues dans leurs établissements de Lyon. Les Rapports de ces Commissions ont été également publiés dans le Journal de la Société, ainsi qu'une note intéressante sur la culture des Bégonias tubéreux que notre collègue M. A. Malet a bien voulu nous communiquer. Des discussions intéressantes ont été soulevée?, à plusieurs de i48 • BAPi'ORTS. ncs séances, au sujet de l'arrosage des plantes de serre à l'eau froide. Des expériences contradictoires doivent être faites par plusieurs membres du Comité, et nous pensons pouvoir en donner le résultat dans notre Compte rendu de l'année prochaine. 132 présentations ont été faites au Comité par 71 membres de la Société : 77 primes ont été proposées, dont 43 de 1" classe, 48 de 2» et 16 de 3». Le nombre des primes de l" classe qui ont élé accordées vous montre que la plupart des plantes qui nous ont élé présentées avaient un grand mérite pour leur culture, leur floraison, îeur nouveauté ou leur rareté. Notre dévoué Secrétaire-général, M, Alphonse Lavallée, nous a présenté, à douze de nos séances, des rameaux pourlaplupart fleuris de 90 espèces ou variétés de plantes ligneuses rustiques qu'il cul- tive avec un soin tout particulier, dans sa propriété de Segrez ; il a accompagné chaque apport de nctes ou d'explications verbales fort intéressantes sur l'origine, la culture, lafloraisou et lescarac- tères particuliers de ces plantes doul je vous donne ici lanomen- clainre. Barnbusa ftagamowskii ; — Bej'beris elegans ; B. stenophylla; £. Thunberg'u; B. sp. uov., variété non déterminée; — Cerasus Psmdjctrasus, variété à fleurs blanches; — Ciioisya temata; — Cissus aconitifolia; C. heterophylla ; C. Imrr.uhfolia; C.serjatiix- fulia; — Clematis apiifoUa ; Cl. biio-nata; — Co7'nus alternifo- lia; C.paniculata ; — Corylopsis spicata; — Cotoneasler frigida; C. rotundifolia; — Cytisus elongatus longespicatus; — Dahlia gra- cilis; — Deutzia crenala candidissima; D. crenata à fleurs doubles; — Eixagnus umbellata ; — Eremurm robuitus; — Evonynais ala- tus ; — Hydrangea cyanea; H. japonica sinensis; II. stellala et sa variété à fleurs doubles; — Jdesia po/ycarpa; — Iris stbirica; I. xiptiioides en plusieurs variété»; — Ligustruin longifolium ; L. lucidum Puniis coriœceum ; — Nandùia denudata; N. domestica; — Nuttallia cerasiformis; — Olea^naHoastii; — Pernettia mucro- nata; — Philadelphus californicus; — Phyllirea Vilmoreano; — Plagianthus divaricata; — Rharnnus libanottcus ; — R/ius ambigua; R. arornatica; R. radicans, R. silveJris ; R. suaveolens; R. ornata; R. Toxicodendron; R. varieLbala; R. venenata; — Rosa TRA'AIJX DU COMITÉ DE FLORICULTURE, EN I8i9. 2é9 gracilis; R. rugosa; — Spirsea canescens ; S. luxicriosa; S. sallci- folia et ses variétés Bethlehemensis, major; Spirsea salicifolia Billardii et ses variétés longepedunculata, paniculata, rosea, un- dulala; S. carpinifolia &t ses variétés a/èa et roseola; S. For- tunei et ses variétés ati'osangiiinea, corymôiflora, Foxii, macî'o- phylla et paniculata; S. Nobleana et ssl vàneté intermedia ; S, callosaei ses variétés a/6a et superba; S. opulifolia et sdi variété lutea ; — Stachyurus prsecox ; — Vaccinium stamineum; — Veronica eUiptica decussata; — Viburnum dentatwn; V. For- tunei ; V. Opulus; V.plicatum stérile; V. Ojcycoccos; — Zenobia glauca; Z. speciosa. Notre collègue M. Jolibois, chef des cultures des jardins du pa- lais du Luxembourg, à Paris, continue toujours ses apports in- téressants de plantes ileuries généralennent rares ou récentes; il nous a montré, dans 12 séances, les 15 plantes suivante?, dont les <0 premières tont des Broméliacées: JEchmea Maria Regina, assez récenîe, I''* lloraison; Billbergia Liervalli; B. Saundersii, récemment iatroduite ; Bromelià sjjkndida; Hechtia Joinvilleana, belle Broméliacée du Mexique; Canistrum viride, làve; Hechtia species du Mexique, nouveauté; Hohenbergia erythrostachys ^ belle plante; Pitcaimia coralUna, peu répandu; Vriesea M alzinei ; Oncidium indéterminé, Orchidée; Trichopilia tortilis, curieuse Orchidée; Selenipedium caudatum (Orchidée); Hxmanthus pu- niceus, Amaiyllidée curieuse; Heterotropa asaroides, Aristolo- chiée intéressante. M. Le docteur Bâillon nous a présenté le Berberidopsis carat- lina, un pied sec de Phelipxa segyptiaca el des rameaux fleuris de Lopezia maovphylla, plante abandonnée parce qu'elle ne fleurissait pas. M. Florentin, jardinier du Jardin de la Faculté de médecine, a reconnu que par la taille sur le vieux bois on la fait fleurir abondamment, au mois de décembre. MM. Ghantrier, frères, hoftieulteurs à Moilefontaine (Oise), nous ont fait voir un magnifique exemplaire du Croton {Codiœum) Baronne James deRotbschild obtenu par eux, en l»78. M. Chenu, jardinier chez Mme la Comtesse de Nadaillac, a présenté des pieds d'Orchidées admirablement fleuris des belles espèces suivantes: Phalœnopsis grandi fltr a; P . amabilis; P. Scliil- leriana et Selenipedium caudatum giganteum. 2c 0 RAPPORTS. M. Drouet, directettP du Fleuriste de la ville de Pari?, a l'habi- luJe de nous montrer, parmi les plantes qui sont cultivées dans cet établissemeat, celles quL kii paraissent avoir un mérite re- connu. Il nous a fait voir trois splendides Orchidées en fleur?, le Phaj us grandi f< Ihis, V Ut^pediam Lindeni et le Dendrobiu7n Gui- herti, deux pieds d'Abutilon de sei*iis et dix Dracsena également de semis, qui paraissent devoir être méritaoîs. M. Evrard, horticulteur à Caea, nous a envoyé en plusieurs fois des inflorescences vraiment splendides d'Orchidées diver- ses,, plantes qu'il cultive admirablement, ce so«t ; Aerides Lobbii ; Ae. quinquevulnerum ; — Angrecum sesquipedale ; — Catt- leia Dowiana ; C. Eldorado splendens; C. elegans; C. labiata Luddemanniana ; C. Pei^rini; C . puperba ipendida; — Renanthera JLowii; — Dendrobium densiflorun album; — Pli4xleenopsis Ludde- manniana oc/wacea; P.rosea eguestris: — Saccolabium ampulla- ceum; S. Blumei mojus; S< curvifolium; — Vanda tricolor ftr- mosa.. Mu Rjgault, jardinipp cbfz M. Bertrand, à la Queue-en-Brie (Seine-et-Oise), nous a aussi envoyé des fleurs coupées du Disa grajudiflora, très belle Orchidée terrestre de l'Afrique australe,, plante trop peu culiivée. MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux, ont apporté des rameaux fleuris à'Andromeda japonica, arbuste d'introduc- tion récente. M. Albert Truffaut, horticulteur à Versailles, nous a m\)ntré un pied fleuri à' Himantophi/llum miaiatum maximum, trois serais obtenus par lui de Ci/clamenpersicum fort remarquables et un pied fleuii tiès beau A'Hsemanthus Kalbreyeri. M. Lequesne, horiiculieur à Rouen, a présenté un-TVarffsean /m zebrina muUicolor, nouveauté obtenue de bouture. M. Chaié (Emile), horticulteur, rue Sibuet, à Paris, a obtenu de semis un Pelargonium zonale double, qu'il nous a montré par- faitement fleuri, d'un coloris saumon; il l'a nommé Madame Henri Baillotu M. Fdlaiîe, aîné, de Billancourt, a apporté une nombreuse collection de Pensées en fleurs coupées, remarquables par le coloris et l'ampleur des fleurs. M. Berger, de Verrières (Seine-et-Oise), a envoyé des G'aïeuls TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE, EN 1879. 251 obtenus par lui de semis, dont deux ont surtoutfrappé le Comité par la richesse du coloris et par leur bonne forme ; ils ont été nommés Maria Berger et Gloire de Verrières. M. Brot-Delahaye, horticulteur, rueduMoulin-des-Prés, à Paris, nous a montré, une belle collection de Roses trem; ères de ses semis. M. Hocbard, à Pierrefilte, a apporté une fort belle collection d'OEillets. M. Lecaron, horticulteur, quai de la Mégisserie, a présenté plusieurs pieds de Celosia cristata et de Celosia à panache, très beaux comme port et comme coloiis, de très belles Reines-Mar- guerites et une collection de Zinnias à fleurs doubles. M. Victor Lesueur, jardinier-chef au parc de Boulogne, a pré- senté 4 pieds très forts en pleine floraison de Cœlogyne cristata. M. Verdier (Charles), horticulteur, rue Baudricourt, à Paris, nous a présenté des pieds fleuris du Basa polyantha Ma Pâque- 7'e^^e, variété très remontante, une Rose nouvelle très-méritante Madame Pieire Oger (île Bourbon) et plusieurs pieds très bien fleuris à'^Hydi^angfa Thomas Bogg, variété appelée à un grand avenir. La maison Vilmorin-Andrieux et Cie, quai de la Mégisserie, à Paris, a apporté trois belles collections de Cinéraires, hybrides à grandes fleurs, hybrides naines à grandes fleurs, et doubles va- riéts. M. Roy (Auguste), avenue d'Italie, à Paris, nous a montré un petit arbuste charmant qui paraît peu répandu ; c'est le Lïgustrwn saUcifoUum. M. Touchais, jeune, de Bagneux (Seine), a apporté dfs Mu- guets de mai en pleine fleuret une botte de fleurs d'un Œillet nou- veau, Charles Benoii, qui parait très florifère. Il me reste encore à vous citer : les belles variétés de Violettes que nous a montrées M. Millet, de Bourg-la-Reine; les présenta- tions nombreuses de Pétunias de M. Tabar, de Sarcelles; les Dah- lias de semis de MM. Lecocq-Dumesnil et Çhardine, et les nom- breux apports de Bégonias tubéreux de MM. Alexandre (Jules), Fontaine (Gustave), Fontaine (Joseph), Lequir, Tabernat, R jbert et Couturier, et les apports divers de MM. Bachcux, B'avet, 252 RAPPORTS. Bonne], Boulet, Brard, Clian trier (Alfred), Rose Charmeux, P. Chappellier, Charpentier, Cliaté (Louis), Gomesse, Deschamps, Danzanvilliers, Eberlé, Forcy,Foroy, Florentin, Fromentin, Gon- douin,Hérivaux,F. Jjmin, Jaossen? , Landry, Lange, Ledoux père, Mme Emile Léon, Louvet, Loyseau, Léon de Saint-Jean, A. Malet, Morlet, Paintèche, Pernel, Peigné, Six, Valette, Welker et Yvon. Je ne puis terminer sans coustaler le zèle et l'assiduité de nos collègues à assister à nos séances de quinzaine et remercier la plupart des membres de la Saciété qui nous ont fait des apports de leurs intéressantes communications. Je dois cependant les en- gager à joindre à chaque présentation une note explicative des plantes qu'ils présentent, pour faciliter le travail du secrétariat et de la rédaction. XXI* SESSION DE LA SoClÉTÉ POMOLOGIQUE DE FrAKCE, AYANT EU UED A Nancy, le 4 août 1879; MM. Jamin (Ferd.) et Michelin, délégués. —M. Miciielun, Rapporteur. (Suite et fin.) POMMEE Belle de Fumes. Belle Pomme d'hiver cultivée ea Belgique, où elle est assez estimée, mais qui n'étant pas répandue en France ne peut y être utilement connue. Signalée en 1875, elle n'a été appuyée par aucun renseignement; sera rayée. Pages 313, 351. Belle de Lippe. Pomme atteignant le mois d'avril ; bonne, mais ne pouvant rivaliser par sa qualité avec nos meilleures va- riétés, se conservant aussi jusqu'à la fin de l'hiver. Rayée. Pages 313,351,396. Jacques Lebel (Lebel), Pomme d'hiver grosse et belle, mais, d'après M. Biltet, lombaatfacilementie l'arbre ; agréable au goût, mais manquant un peu de celevé ; mûrissant d'octobre à décembre; arbre d'une vigueur extraordinaire et d'une fertilité régulière. On peut la cultiver avec avantage; mais elle n'a pas assez de qualité et n'est pas d'une assez longue conservation peur èlre admise au milieu des meilleurs fruits ; sera rayée. Page 94, 2« volume. 21® SESSION DE LU SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 253 Michel Chevalier. Fruit ni connu ni recommandé. Rayé. Non pareille blanche (Non pareil vvhite). Fruit d'hiver petit, recommandé par la maison Simon Louis; Pomme grisp, de gros- seur moyenne, de tiès bonne qualité. Gbair d'un blanc à peine verdâtre, très fine, bien sucrée et parfumée; arbre peu vigoureux mais très fertile. Pages 178, 229, 3^2, 3!.2. Avait été présentée par MM. Thomas et Mas. Maintenue à l'étude. Pearmain rouge d'hiver. Grosseur moyenne; peau jaune, colorée de rouge du côté du soleil. Chair fine, blanche, assez tendre, mais très agréablement relevée par un goût de Reinette ; arbre connu comme fertile. Renseignements très bons; mais manque de noto- riété. Maintenue à l'étude. Pages 207, 314, 352, 400. Reinette musquée . Hiver; avait été proposée par MM. Thomas et Mas qui l'ont qualifiée de fruit petit, propre aux vergers, aux pays élevés et froids; est d'un joli coloris. La Commission permanente craint que l'identité de cette variété ne soit pas bien établie ; le Congrès la maintient à l'étude jusqu'à information plus concluante. Pages 13, 78, 178,202, 313, 353, 402. MM. Baltetet André Leroy la citent comme de l''" qualité.^ Prunes. /^w/^on. Prune jaune, ovale, tardive, sur laquelle les renseigne- ments manquent. Rayée. P< juillet, plus tardivement que le type dont on dit qu'elle a la couleur, les mérite?, avec un 25 RAPPORTS. plus fort \oVame. Maintenue à rétud« en aitsndaut qu'elle ait plus de notoriété. Pages i56, 355, I" volume ; pages 35 et M 6, 2* volume. Reine Claude d'AUhan. UsUe Prune de premier mérite ; fruit d'une beauté remarquable et de bonne qualité, originaire d parfumée; fruit de verger, très fertile, légèrement strié de rouge, dont la maturité a lieu le 15 juillet, à Marseille, et se prolonge pendant 15 à 20 jours. Cette Pomme est mise à l'étude sur l'exa- men qui en est fait en séance. Framboises. Framboise Hornet. Cette framboise est fortement recomman- dée par plusieurs membres, bien qu'elle ait été rayée, sans doute sur des renseignements inexacte, d^ns un Congrès précédent. On ne lui connaît pas le défaut signalé de se détacher de la tige étant à peine mûre. Il est décidé que, comme fruit de premier mérite, elle sera remise à l'étude. Poires. Bergamotte Groslier. Petite, ronde, aplatie, verte. Pédoncule court et charnu, œil moyen dans une petite dépressiorf; chair très fine, bien juteuse, relevée, assez sucrée, un peu acidulée; eau rafraîchissante, agréable au goût; véritable fruit d'été. Cette Poire est originaire de Saint-Rémy près Tarascon. On la trouve parfois jaune à maturité : elle a beaucoup de rapport avec la poire O-'nonet. Il est décidé qu'elle sera mise à l'étude. 21» SESSION DE LA SOCIÉTÉ lOMOLOGlQUE. 257 Bcrgamotte Hertrick qui, suivant le catalogue descriptif de M. Simon Louis, doit être appelée Bergamotte de Stryck'^ri il y a là une question d'identité à résoudre. Cette Poire petite et bonne, recommandée par M. Laurent présent à la réunion, s rait pro- pre au plein vent et l'arbre devrait être cultivé sur franc. En tout cas, elle est mise à l'étude. La Poire Passe-Colmar Belanos, des semis de M. Collette, de Rouen, est également mise à Tétude. Elle mûrit d'octobre à dé- cembre. A la fin de septembre 1878, la Commission permanente a trouvé la chair d'un blanc jaunâtre, demi-fine, très tendre, fon- dante, 1res juteuse, ayant Tagréable parfum des Rousselets. Poire Souvenir de Leroux Durand. Grosse, mûrissant en octobre et novembre; mise à l'étude, présentée par M. Bal tel ; semis de M. Leroux Durand, de Tours. Rappelle le Colmard'Aremberg avec moins d'àpreté. Cerises. ■ Bigarreau Esperen. Très gros, assez foncé, cordi forme ; matu- rrié.premièrequinzainede juillet (pages 133, 258); chair blanche, assez ferme, assez juteuse, sucrée et relevée. Très bon et très beau fruit. Le plus beau, le plus gros, le meilleur des Bigarreaux; mis à l'étude. Pêches. Pêche Baltetpè}'e,mvinssdLr\t dansTarrière-saison; une des bonnes parmi les Pêches tardives ; à chair blanche; semis de la maison Baltet, de Troyes. Ondil l'arbre rustique et fertile. Mise à l'étude. Pêche Lady Palmerston (Rivers-). Pêchegrosse, tardive, d'un riche coloris, à chair jaune pâle, mûrissant en octobre; bonne. Ces deux Pêches, sur la proposition de M. Baltet, mises à l'étude. Pommes. Calville de Maussion. Fiuii gros, allongé; chair d'un blanc jaunâtre, tendre, fine, fondante, sucrée, parfumée, excellente; maturité de janvier à mai. Arbre très vigoureux et très fertile. Sur la propo:>ition de M. Ballet, mise à^ l'étude. 2® volume, 182. Belle d'Angers. Pomme grosse, de première qualité, d'hiver. 258 RAifOia's. mise à réliitic, chair jaunissanie à texture de Calville, tendre^ bien juteuse, bien sucrée, agréablement acidulée ; bonne. 2,* vol. pqge 180. Fruits rekvoyés a la Commission permanente de Lyon, pour être préalablement étudiés par elle. Poires. Poire Charles Cognée. Assez grosse, semis de M. Cognée, de Troyes; très tardive, de forme de Doyenne d'Aîençon, bonne, fondante, mûrissant du 15 mars au 15 avril. A étudier par la Commission. Charles Ernest (Baltel). — Poire d'automne très grosse, pyra- midale régulière, d'un beau coloris oùlej^une domine à maturité; chair tendre, bonne ; très beau fruit. Marie Cuisse. Poire verdâtre, forme de Saint-Germain, se con- servant jusqu'à la fin de Thiver, assez bonne, ayant du mérite au point de vue çle sa longue conservation. Pages 10, 50, 169, 308. Ce fruita été longtemps à l'étude et enfin supprimé; on le ren- voie de nouveau à la Commission des études. Poire mouillebouche. Présentation de M. Besson. Petite, co- nique, verdâtre (synonyme, Brute-Bonne en Provence] ; pédoncule assez long, sortant de la pointe du fruit; œil mi-ouverl, assez grand, à fleur du fruit ; chair grossière, mi-fondante, granuleuse, juteuse, sucrée acidulée, légèrement parfumée, passable; bois et feuilles cendrées. A examiner par la Commission. ISotaire Lepin (Rollet). Gain de M. Rollet, de Villefranche. Grosse Poire ayant un peu la forme du Colmard'Aremberg»àpeau fine, jaune d'or foncé et très légèrement marbrée de fauve. Jugé de bonne qualité, le 1 ! janvier 1>*79 ; beau et bon fruit à chair fine, serrée et agréablement parfumée. Toine 2, page 176. Sucré-vert. Peiite Poire dénommée ainsi en Pi ovence, présentée par M. Besson: forme turbinée; chair verdâtre, un peu crriise et granuleuse, assez juteuse, assez sucrée, légèrement musquée. C'est un assez bon fruit comme hâlif, dans lequel on ne reconnaît pas celui qui est généralement connu comme Sucré- Vert. Aétudier j)ar la Commission permanente. 21° session de la sociéié tomologique. s 59 Pommes. Pomme Cooper^ fruit gros, de première qualité ; maturité hiver. Reinette Graesdonk. Fruit petit, sphérique, déprimé, jaune doré lavé de rouge léger, à chair bien fine, croquante, parfumée; matu- rité courant et fin d'hiver. Variété signalée à l'attention. Rose de Bohême. Fruit assez gros, aplati, d'un beau rose cra- moisi ; à chair blanche, juteuse ; de première qualité pour cuire ; maturité août; arbre de vigueur, modérée, très fertile, propre au verger clos; l'une des plus jolies Pommes d'été ; avantageuse pour le marché. A étudier par la Gonamission. Wagener. Fruit moyen, jaune-citron lavé de rooge, à chair fine, bien sucrée ; de toute première qualité; maturité fin d'au- tomne et courant d'hiver ; origine américaine. A étudier. L'événement à signaler dans la session de 1879 a été la présen- tation par la maison Simon Louis de trois riches collections d'es- pèce s qui n'avaient jamais paru dans les Congrès pomologiques, les Framboises, les Groseilles à grappes et les Groseilles épineuses ou à msquereau. Trois Gommissions furent chargées de la dé- gustation de ces trois espèces de fruits et du Rapport paiticulier qui devait faire connaître le mérite de chaque variété. Je fus moi-même chargé du Rapport sur les Framboises. Je le reproduis ci-après dans son entier, en le divisant de manière à faire connaître : \° les fruits mis à l'étude ; 'i°ceux qui n'ont pas offert assez de qualité pour appeler l'attention ; Jo ceux qui, déjà étudiés, ont pris place définitivement dans la nomenclature de la Société pomologique. Je dois néanmoins faire observer que les intempéries qui ont retardé d'une manière insolite ia maturation de ces espèces et nous ont permis d'en avoir la collection sous ks yeux, le 4 aoiif, ont pu tiès probablement exercer une influence fâcheuse sur leur qualité et fausser quelque peu les jugements qui sont exprimés dans les Rapports qui vont suivre : il sera donc sage de ne les accepter que sous toutes réserves. Framboises . \° Variétés rouges mises à l'étude. Eudson River. Bois grêle ; fruit petit, manquant de parfum, était trop mûr. En étude. Bonne note du présentateur. i6 ) RAPPORTS. Superbe d'Angleterre. Variété non bifère, grosse, ronde, bien mûre, mais modérément parfumée; bois fort, bien garni de fruits. Hornet. G'.os5e, conique, sucrée, bon parfum ; beau fruit ; bois moyennement fort ; très bonne, non biière. Rouge de Hollande. Assez grosse, ronde, un peu conique, rouge un peu foncé, acide, médiocre, néanmoins bien notée par le pré- sentateur. Élude. Fillbasket.F luii rond, gros, Toùge foncé, sucré, parfumé, doux, bon; bois grêle; non bifère. Étude. Clarhe. Moyenne, un peu conique, manquant de goût, paraissant faible en qualité ; bois fort ; cependant bien notée à la pépinière. Étude. Princesse Alice. ^ As moyen, assez fertile ; fruit moyen, rond, un peu paifumé, un peu sucré, bon. Étude. Maturité tardive. Fertile deGlœde. Bois gros; fruit moyer, oblong, sans parfum, sans sucre, sans qualité, néanmoins bien noté à l'étab issemcut. Sera étudiée. Fertile de Carter. Bois grêle ; fruit assi z grcs, rouge, sans goût, fans parfum, médiocre. Néanmoins note favor.ible du présentateur. Vice-jrésident French. Bois grêle ; fruit petit, rond, doux, un peu parfumé, passable; également bien jugé à la pépinière ; non bifère. Élude. 2» Variétés jugées non susceptibles d'être mises à l'étude, faute de qualité suffisante.- De Bi^abant. Semper Fidelis. Improved Black. 3« Variétés à fruit rouge déjà admises par la Société pomo- logique. Royale de Herrenhausen. Admise à la session même de N.mcy. Non bifère. Belle de Foitenoy. Bifère. Sur/.asse Fahtoff. Très remontante, la plus recommandable. Merveille rouge. Bifère. Déjà admise sous le nom de Merveille des Quatre saisons ; à fruits rouges. 21 « SESSION DE LA SOCIÉTÉ POilOLOGIOnE. 26Î Framboises a frcits blancs. 1° Framboises mises à r étude. Oi-angede Brinckle. Fruit de couleur saumonée, orange, conique, doux, légèrement parfumé et acidulé, passable. Bien noté par M. Simon ; non bifère. Large Orange. Bois fort; bifère; gross?, légèrement oblongup, jaune clair, un peu fleurie, acidulée, assez bonne. Surpasse 7nerveille. Bois moyen; bifère; fruit gros, légèrement oblong, doux, sucié, bon. S'gnalée comme de premier choix. Semis deSiedhoff. Bois gros ; fruit jaune, orangé, moyen, rond, doux et un peu acidulé, bon. Colonel Wilder.V:OS moyen ; fruitmoyen, un peu oblong, un peu acidulé, passable. Recommandée par l'établissement de M. Simon. 2° Variétés jugées non susceptibles d'être mises à l'étude. Sweet yellow Antwerp. Bois très épineux ; fruit petit, rond, jaune, acide, mauvais. 3° Variétés déjà admises parla Société pomologiqup. Merveille blanche. Bifère, admise £Ous le nom de Merveille des Quatre saisons à fruits jaunes. Surprise d'automne. Bifère. Sucrée de Metz. Bifère. Jaune de Hollande. Non bifère. GROSEILLIERS A GRAPPES. Dégustation du 4 août <879. — M. de la Bastie, Rapporteur. \° Fruits rouges de bonne qualité, admise l'étude. Tardive de Pearson. Feriile ; grappes moyennes ; grains moyens; bois moyen; douce et bonne. Du Caucase. Grappe très longue; fertile; grains gros, assez doux, peu relevés, ayant beaucoup de jus, des pépins très petits ; fruit propre aux confitures. G7'osse rouge de Boulogne. Grosse, rouge, fertile, moyenne; grains gros, assez sucrés. Bonne. Belle de Fontenay. Feriile; grappe moyenne ; grains gros, peu sucrés. A'îsez bonne. 262 RAPPORTS. Prince Albert. Fertile; grappe assez grosse ou moyenne; grains assez gros, acidulés, sucrés, de bon goût. Bonne. Grosse rouge ancienne. Fertile; grappe moyenne; grains moyens. Bonne. Rouge de Willmott. Assez fertile ; grappe assez longue, assez grosse; grains moyens, rouges. Victoria. Très fertile; grappes longues; grains petits, rouge clair. Assez bonne. Hâtive de Bertin. Assez fertile; grappe moyenne; grains moyens, trè> foncés en couleur. Bonne. Chenonceau. Fertile; grappe moyenne; grains gros, assez foncés. Assez bonne. Fertile d Angers. Grappe assez grande ; grains assez gro-, rou- ges, un peu foncés. Bonne. EyatCs Nova. Peu fertile; grappe grosse, longue, peu garnie; grains moyens, légèrement jcidubs. Assez bons. 2o Variéîés à fruits rouges, dégustées également, mais n'ayant pas eu une qualité suffisante pour être admises à l'étude. Hed Hougton castle. Versaillaise. Fertile de Palluau. Grosse rouge de Knight. Belle de Saint-Gilles. Impériale rouge. Cerise. Rouge de Hollande. Corail clair, Fox's new Red. Gondouin rouge. Warner't Grape. ' Roxge de Pitmaston. Rouge clair de Buddens. 1" Groseilliers à grappes, à fruits blancs, admis à l'étude, le 4 août 1879. Blanche transparente. Fertile ; grappe moyenne; grains moyens, douce. Bonne. De la Roche posée. Fertile; grappe petite; grains assez gros, douce. Bonne. 21^ SESSION DE LA. SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 263 Attractor. Peu fertile ; gr/ippe moyenne ; grains moyens, assez sucrés. Bonne. 2° Groseilliers à fruits blancs, non admis à l'étude après dégustation. Grosse blanche ancienne. Impériale blanche. Grosse blanche de Boulogne, Blanche de Hollande. Perle blanche. Grosse iveisse Dessertbeere. Jaune Allemande. Blanche de Verrières, GROSEILLIERS ÉPINEUX. 4" Fruits admis à l'étude. M. Anatole Leroy, d'Angers^ Rapporteur. Dnck Wing. Jaune, grosse, lisse. De bonne qualité.- Victory. Fruit assez gros, rouge vineux, légèrement duveteux. Bon. Balloon. Fruit assez gros, vert, lisse, rond. De prerrièpi ijoalité. Achilles. Fruit gros, rouge verdâlre, lisse. Bon. Favorite. Fruit vert clair, strié de jaunt. Bon. Golden-Gourd. Fruit assez gros, jaune. liLèS. Bon. Jolly-Anglers. Fruit gros, vert, lisse. Très bon. Viper. Fruit gro?, vert jaunître, lisse. Bon. Sparklet. Assez gros, vert, rond, lisse. Bon. LordByron. Assez gros, lisse, vert, presque rond. Boa. Blood hound. Assez gros, rouge vineux, duveteux. Bon. Golden fleece. Moyert, jaune verdâlre, légèrement duveteux. Bon. Lord Douglas. Gros, vert jaunâtre, légèrement duveteux. Bon. Green prince. Moyen, vert jaunâtre, rond, hérissé. Bon. Golden purse. Rouge clair, assez gros, lisse. Bon. Lady Delamore. Moyen, verdâtre, lisse. Bon. Husbandman. Assez gros, jaune, rond, lisse. Bon. Cottage Girl. Moyen, rouge, presque rond, duveteux. Bon. JSailer. Gros, vert jaunâtre, lisse. Bon. Èlarigold. Gros, jaune verdâtre, duveteux. Bon. 264 RAPPORTS. Freedom. Assez gros, oblong, vert, lisse. Bon. Thumper. Assez gros, jaune, hérissé. Bon. WandeiHngGirl. Moyen, vert, lond, duveteux. Bon. Sckutle yellow. Moyen, vert clair, rond. Bon. Briton. Assez gros, jaune, oblong, duveteux. Bon. 2" Fruits jugés assez bons à la dégustation et dont la mise- à l'élude n'a pas été adoptée. Wellington Gloi^y. Rouge, hérissé. Robin wood. Vert, hérissé. Défiance. Rouge, hérissé. .4/;o/fo. Vert clair, lisse. Atlas. Rouge clair, hérissé. Alicante. Rouge, lisse. Queen Mub. Ronge, hérissé. Aaron. Vert clair, lisse. •ScAanort. Jaune, lisse. Lord Nelson. Jaune verdâtre. Gi^een Océan. Vert lisse. Britonnia. Jaune, duveteux. White Bear. Gros, jaune verdâlre, lisse, Richmond Hill. Rouge, lisse. Printer. Veit clair. Dobsons Seedling. Rouge, hérissé. 3" Fruits jOgés médiocres ou mauvais, dont on ne pourrait aucunement encourager la culture. Green River. Rose clair, hérissé. Médiocre. Hùjhlanâer. Rose violacé, lisse. Mauvais. Echo. Rose foncé, lisse. Mauvais. Conqueror. Rose, lisse. Mauvais. ■ Roaring Lion. Rouge, lis^e. Médiocre. Rob Roy. Rouge, lisse. Passable. Dudley Stand. Rose, lisse. Mauvais. Favorite (Anglaise). Vert, lisse. Mauvais. Fliur de Lis. Jaune, lisse. Mauvais. Trasher. Vert, lisse. Mauvais. British croivn. Rouge, hérissé. Médiocre. Golden chain. Jaune, lisse. Médiocre. 21» SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 265 Profit. Vert, lisse. Mé'hocre. 40 Groseilliers inermcs (sans épines). Il est une sorte de Groseilliers appartenant à une race toute spéciale, qui n'a pas encore de rf-jeton«, mais qui pourrait, par des essais persévérants, se multiplier; je veux parler du Groseillier sans épineS; dont feu M. Billiard, de Fontenay-aux-Roses (Seine) a obtenu un spécimen qui pourrait servir de type ; sans vanter sa qualité, qui ne peut aucunement le faire rechercher, je lui dois une mention dans cette nomenclature assez étendue. Cet arbuste, en effet, a la particularité d'être à peu près inerme. Son fruit est assez gros, roug<', lisse, à peau épaisse, mais médiocre. Il serait à souhaiter qu'on pût en obtenir dessous-variétés de bonne qualité; on y parviendra peut-être avec le temps et la patience. Les détails qui précèdent, vous ont initiés, Messieurs, aux tra- vaux pomologiques accomplis par le Congrès; il me reste main- tenant à vous parler des opéra lions qui devaient les clore. Je me bornerai à vous citer l'approbation des comptes et la nomination des membres devant compléter le Conseil d'Administration et la Commission permanente des études siégeant à Lyon et qni a pour mission d'élaborer les matériaux qui, chaque ann-ée, doivent être soumis aux décidions de la Société réunie en Congre?. Par un vote de l'assemblée, une médaille d'or doit être attribuée, chaque année, à la personne qui a rendu le plus de services à la Pomologie. G'ost ici le cas de vous rappeler que notre vénéré et regretté collègue, Jamin (Jean-Laurent), avait été le premier pomologiste honoré de cette distinction. La Société de Nancy avait gracieusement offert la médaille qui devait être attribuée au lauréat de (879. Le vote à cet égard a été unanime et la médaille a été décernée à M. Thomas, auteur du Guide pratique de Vamateur de fruits^ œuvre de labeur et de science, utile entre toutes, de Tun des pomo- logues les plus érudils, appuyée sur des études des plus conscien- cieuses, faites au milieu des pépînières de MM. Simon Louis, dont M. Thomas avait été sous-directeur. Le nouveau lauréat, averti par un télégramme, accourut en peu 266 RAPPORTS. d'heures de Metz et arriva au milieu d'un banquet gracieusement offert aux membres de la Société pomologique par leurs confrères de la Société d'Horticulture de Nancy. M. Thomas, resté forcément habitant de Melz, aux applaudis- sements chaleureux de l'assemblée, reçut avec une profonde émo- tion le témoignage d'estime et d'affection de ces horticulteurs français auxquels il reste uni par le cœur et lié par cette distinc- tion qui le tiendra à tout jamais attaché à notre association pomo- logique française. M. Thomas dut être bien sensible aussi à l'accueil touchant et cordial que lui fit à son entrée dans la salle M. Léon Simon, à l'établissement duquel il avait si bien fait honneur. La médaille préparée par l'association pour le lauréat de l'année restait donc disponible. Or, Messieurs, à côlé des services rendus à la science, qui est son but, l'association a besoin de la sollici- tude des membres dévoués qui l'administrent. Dans le cours de son existence, qui remonte à plus de vingt années, elle a eu des phases difficiles, et on peut dire qu'elle les a traversées grâce au rare dévousment et aux sacrifices d'administrateurs qui ont eu à lutter contre les obstacles et qui, l'ayant aidée par des sacrifices personnels, dès son berceau, l'ont suivie avec un attachement à toute épreuve. En l'année 4874, une médaille, que je qualifierai de récompense de dévouement, avait été décernée, à la joie de tous les membres, à son honorable et aimé Trésorier, M. Louis Rever- chon. Cette année, sous l'impression d'une pensée unanime de reconnaissance, la seconde médaille a été décernée au vénérable M. Réveil, Président de la Société depuis son origine, et je suis aujour l'hui en mesure de vous dire que notre excelleLt collègue, M. Jamin (Ferdinand), a eu l'extrême satisfaction, comme Prési- dent de la vingt unième seision, de remettre en main propre à l'ho- norable M. Réveil, à sa propriété de la Pape (Ain), auprès de Lyon, en compagnie de MM. Reverchon et Cusin, ce témoignage des sentiments dévoués et reconnaissants de tous les sociétaires. Tous nos travaux terminés, Messieurs, nous ne devions pas être quittes des délicates attentions de notre hôte, M. Léon Simon, Président de celte Société nancé^ne, sous les auspices de laquelle nous avions été réunis. Exploitant actuel du célèbre établissement des frères Simon Louis, situé à Piantières-les-Metz , à la po";te 21^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOIOGIQDE. 267 de cetîe grande ville, M. Léon Simon nous ofintde faire le voyage de Metz et de nous montrer ses ciilîures. Le trajet de trois heures qui nous faisait tranchir calte froatière trop voisine nous causait à tous une vive émotion ; elle fut néanmoins dominée par nos sentiments de cordiale confraternité pour notre hôte. Nous mar- chions avec lui et, arrivés à l'établissement, nous nous trouvâmes encore au milieu d'une famille toute française d'employés, aussi dévoués que capables. Bien que contrariés par une pluie battante, nous parcourûmes avec de véritables sentiments d'admiration cette belle et grande pépinière des frères Simon Louis, de vieille réputation en France et en Allemagne, partagée aujourd'hui entre les fils des deux frères, l'un, M. Simon Léon, qui exploite les pépinières, l'autre, son cousin germain, M. Emile Simon, qui est à la tête de la partie de l'établissement qui concerne les graines et dont la succursale est, depuis l'annexion, à Bruyères-le-Châtel (Seine-et-Oise). Les pépinières dont à regret je ne puis faire ici qu'un tableau trop succinct, sont vastes, admirables de tenue et d'organisation. Les collections sont considérables en arbres fruitiers, forestiers, d'ornement, bien étiquetés et servant aux études et à la multi- plication. L'établissement Simon Louis a une collection de variétés frui- tières des plus nombreuses qu'on connaisse et a mis au com- . merce un bon nombre d'espèces végétales, particulièrement d'or- nement, dues à ses recherches et à ses semis ; elle a marché et marche encore secondée par des contre-maitres et employés dé- voués, intelligents et expérimeniés. A Metz, comme à Nancy, Messieurs, l'honorable famille des Simon devait encore nous tendre une main amie et, sous le toît hospitalier de M. Emile Simon, nous nous retrouvâmes sous le pavillon français, avec ces souvenirs, ces sympathies, ces atta- chements qui suivent partout nos horticulteurs, leur inspirent des sentiments de confraternité et les réunissent en toute occasion comme les enfants d'une grande famille. MM. Simon voulurent, avant notre départ, nous faire visi- ter la cathédrale, le monument le plus important de la ville et cette belle terrasse, au pied de laquelle se dév.eloppe un magnifique 268 RAPPORTS. — 2r SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. panorama, celte riante campagne qui fut le théâtre d'un drame si terrible pour la France. Le pèlerinage de Plantières a donné à vos deux délégués la sa- tisfaction du devoir accompli et celle d'avoir vu un établissement à tant de points de vue remarquable ; ils éprouvèrent le plaisir de retrouver en France, à Nancy, iMM. Léon et Emile Simon, leurs hôtes du jour, leurs amis du lendemain. En terminant ce Rapport, je puis annoncer que la session pro- chaine se tiendra à Moulins (Allier). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. GaRDENERS' CURONICLE. Oncidiam Leucotis Reiciib. f., GanL Ckron., 4 oct. 1879, p. 424. — Oocidie à oreilles blanches. — États-Unis de Colombie. — (Or- chidées). Cette nouvelle espèce, qui est cultivée dans l'établissement de M. W. Bull, ressemble assez à VOncidium obrizatum Lindl.; mais elle en diffère au premier coup d'œil par sa panicule beau- coup plus raide, à ramifications courtes et flexueuses, portant des fleurs colorées en jaune uniforme, sans macules brunes. Ces fleurs ont les sépales et les pétales en coin-oblongs, très obtus, et le la- belle étroit, échancré des deux côtés en violon, muni à sa base d'une callosité qui se termine par deux longues pointes arquées. La colonne ou gynoslème est arquée ; elle présente, au-dessus du stigmate, une partie plane, inclinée, quadrilatère, et latéralement deux ailes étroites, aiguës, très blanches, qui lui ont valu son nom spécifique. HasdeTallia nidiflca Reichb. F., Gard. Chron., H oct. 1879, p, 456. —Amérique méridionale, Ecuador. — (Orchidées). Petite et gracieuse Orchidée qui a été découverte par M. F.-G. Lehmann, sur le versant occidental des Andes, croissant prin- cipalement sur les branches des arbres morts, et fleurie avec REVUE BIBLIOGRAPUJQUfi ÉTRANGÈRE. 269 profusion pendant les fortes pluies de février. Plus tard elle a été trouvée fleurie peulélre plus abondamment encore, dans la saison sèche, en septembre; aussi ce voyageur dit-il que ces Masdevallia n'ont pas de période de repos, et que les espèces à petites fleurs sont beaucoup plus florifères que celles à grandes fleurs. Le Masdevallia nidifica est une petite espèce cespiteusa et touffue, dont les feuilles n'ont guère que G™ 05 de longueur totale, leur pétiole étant aussi long que le limbe qui est oblong et obLus. Elle produit de nombreux pédoncules aussi longs ou un peu plus longs que les feui!les,dontcbacun porte une seule fldurjaune, un peu variée de rouge pourpre et dans laquelle les pièces du périanthe se terminent chacune par une très longue queue de couleur foncée. Uiltonia Bluntil Rbicub . F., Gard. Chron.,\S oct. 1879, p. 489. — Milloaie de Blunt. — Brésil. — (Orchidées). Elégante Orchidée découverte par M. Henri Blunt, à qui elle est dédiée, et que M. Reichenbach, fils, regarde comme n'étant pas autre chose qu'un hybride naturel entre les Miltonia specta' bilis et Clowe&ii. Sa fleur a les dimensions de celle du Miltonia spec- tabilis, mais les sépales en sont lancéolés-aigus, tandis que les pé- tales sont oblongs-lancéolés, moins aigus; les uns et les autres sont d'un jaune blanchâtre, et présentent, surtout à leur centre, quelques grandes macules pourpre-cannelle. Lô labelle a exacte- ment la forme ûe celui du Miltonia spectabilis, mais il offre à sa base deux carènes saillantes, nues et abruptes; il est blanc avec un espace pourpre à sa base. La colonne est épaisse, très courte, avec deux ailes de couleur pourpre violet foncé ; au total, cette fleur est très élégante. Cypripcdiam porphyrospilum. (liybr.). — Gard. Chro7l., 18 oct. 4 87,9, p. 489. — CypripèJe à macules pourpres. — (Orchidées). C^ nouvel h.ybride, obtenu chez MM. Veitch, est issu des Cypri- pedium Loivei et Hookerx. Il a les feuilles du premier, mais plus courtes et moins lustrées, un peu plus larges dans leur portion médiane. Son pédoncule porte deux fleurs écartées l'une de l'au- tre, accjmpagnées de bractées très courtes. Ce péJoncule et l'o- vaire sont revêtus d'un duvet en manière de velouté. La fldur res- semble à celle du Cypripedium Lowei; elle en a les pétales spatules, 270 REVUE BlBL'OCrUPHIQUE ÉTRANGÈRE. tordus, mais avec des macules foncét s, calleuses et 1res épaisses, qui rappellent celles du Cypripedium Hookerœ; leur extrémité est pourpre violet sur une faible étendue. Quant au staminode, c'est tout à fait celui de cette dernière espèce. Aiithiirium liindenianom K. KoCH. — Gard. Chron., 1" novem. 1879, p. 554. — Anihurie de Linden. — Nouvelle-Grenade. — (Aroidées). Aroïdée ornementale dont les feuilles Font amples, à contour général arrondi et profondément eu cœur, longuement pétiolées, dont la spathe est blanche et cache le spadice. M. N.-E. Brown, auteur de l'article qui la concerne dans le Gardene?^s' Chronicle, dit que c'est la même plante qui a élé décrite, en 1866, par M. Hérmcq, àausVHorticulteur français, sous le nom de Anthu- rium Lindigi, parce qu'elle avait élé importée par M. Lindige ; mais,dè^ 1857, Karl Koch lui avait donné le nom A' Anthu7Hum Lin- denianmn qui, étant antérieur de plusieurs années, doit lui rester. Stanhopea florida Reiciib. F., Gard. Chron., io nov. 1879, p. 615. — StaLhopée à fleurs nombreuses. — Patrie (?). — (Orchidées). Belle Orchidée qui a les pseudobulles et les feuilles du Stan- hopeaoculata, mais dont la hampe florale ne porte pas moins de sept grandes fleurs rapprochées, blanches avec de petites macu- les pourpres sur la face interne des sépales et des pétales ; le la- helle est couvert de semblables ponctuations, et la colonne est verte à ailes blanches translucides. llicrostylis calophylla Reich. F., Gard. Chron., déc. 1879, p. 718. — Microstylide à belles feuilles. — Java (?). — (Orchidées). Orchidée qu'on a vue pour la première fois exposée à Amster- dam, par MM. Groonewegen, en avril 1877; elle parait être ori- ginaire des possessions hollandaises malaises, prob!:blement de Java; elle se recommande principalement par son feuillage. Son pseudobulle conique porte plusieurs feuilles à pélioîe court, à limbe oblong-lancéolé, aigu, colorées au milieu d'une teinte bru- nâtre, qui est presque terre de Sienne brûlée, très pâles sur les bords où sont tracées des lignes fines transversales brunâtves. Les fleurs sont jaunâtres et réunies en une grappe assez longue sur une hampe vigoureuse. observations météorologiques. — avril 1880. 271 The Garden. Pontederia azurea Sw. — The Gard., 6 mars ISS*^, p. 220, pi. color. — Ponlédérie â fleur bleue — Amérique chaude. — (Ponté- dériacées). Très belle plante aquatique et fldttantc, qui, bien que décrite depuis longtemps, n'avait jamais été figurée en couleur, et avec laquelle il paraît que l'on confond habituellement le Pontederia r.rassipes ou speciosa, qui, comme elle, est généralement rangé dans le genre Eichhornia Kunth. Le vrai Pontederia azurea vient de fleurir dans la serre à Victoria de la Société botanique de Londres, à Regent's Park. C'est une plante vigoureuf^e, à grosse tige émettant à ses noeuds des racines flottantes; à grandes feuilles ovales, émergées, dont le pétiole, coudé vers la surface de l'eau, offre, au-dessous de ce coude, un reciflement oblong, spongieux à l'intérieur, qui la fait nager, et duquel sort le rameau redressé qui porte l'inflorescence. Celle-ci est une forte grappe serrée de fleurs bleues, marquées au centre d'un œil noir, presque ent.ère- ment encadré de jaune. AVRIL \ 880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-BEINE, PRÈS PARIS, {altitude 72m ENVIRON.) HACTECU . TEMPERATURE du baromètre. VENTS H '~^— ' — "^^ ' -^ — ■■ ^ iTiT DU CIEL. a Minim. Maxim. Matin. Soir. dominants. 1 4,4 43,4 748 7uS s.s.o. Couvert le matin, nuageux le reste de lajournée, clairîesoir; quel- ques giboulées, dont une avec grêle; quelques coups de ton- nerre. 2 2,4 43,7 756,0 752 S.S. E. Nuageux puis couvert, pluie dans l'après-raidi. 3 6,0 49,5 733,5 7o4- S., 0. Couvert le matin, nuageux et ora- geux l'après-midi, un peu de pluicet quelques coups de ton- nerre (! 'orage a éclaté sur Paris). 4 40,3 48,0 730 751,5 s. s. 0. Pluie dans la nuilel presque toute !a journée, temps orageux l'a- près-nuidi; clair le soir. 5 2,0 4o,0 7o4 749 s., s. 0. Clair le malin, nu&gpux le reste de la journée; quelques petites averses. 6 2,3 43,0 748 748 s. s. 0. Nuageux, quelques averses. 272 OPSERVATIONS MÉTÉOKOLOGIQUES. — AVRIL ISSO. 14 15 \ù 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 TEMPERATURE Minim. Maxim. i,i — 1.2 4,5 4,6 4,2 0,2 -2,0 7,1 7 1,'i 6 1,5 5,0 1,7 1,5 2,5 -0,4 1,2 6.5 0,9 4 4,7 1 15,0 17,0 12,0 9,5 9,0 16,0 i9,5 18,8 22,9 17,f^ 19,6 19,0 23,0 i9,0 19.6 18,2 HAUTEUR du baromètre Matin. 750 7J3,5 759 761.5 757,5 Soir. (00, •) 757,5 753,5 757, 5 758,5 763 703,5 758 765 ■61 757,5 762 759 756 757,5 VE.>"TS dominants . 755,5 '54 759,5 759,5 765 7,;8 76'J 763 17,7 76-2 20,5 18 15 li,5 -12 10 14,7 765 761 760 765 j762 1759 758,5 758.5 759,5,758,5 757 760 759 764,5 764, 5 765,5 M. 0., S. S., N. N. E. '«. N. E. N. N. E. .N.N.E.,N.N.O, N. N.O.,S. E S. E., E. S. S. E. S. E., S. 0. S. E. S.S.E.,S.S.O. S. s. E. t-:. N. E., s. 0, N. E., S. S. E., N. N. S. E.. N. N. N. E. N. N. E. N. N. E. N. N. E. N. N.E. ETAT DU CIEL. Couvert le malin, nuageux dans la journée avec quelques petites averses; clair le soir. Clair le malin, nuageux dans la journée, couvert le soir; quel- ques petites averses. Nuageux; vent assez fort. ouvert. Couvert. Couvert le malin, nuageux l'après- midi, clair le soir. Brumeux le malin, clair ensuite, avec quelques nuages seule- ment. l>e soir le temps se cou- vre, et il tombe quelques gouttes deau. Couvert le malin avec un peu de pluie; nuageux dans la journée; quelques averses avec rafales; pluie plus abondante dans la soirée. Nuageux, orage l'après-midi et grande pluie; couvert le soir. Nuageux, clair le soir. .Nuageux le malin, à peine quelques nuages après-midi, clair le soir. Clair. Claii', nuageux le soir. Nuagc;ix, pluie le matin. Nuageux le malin, le temps se nelloie peu à peu et il Cst clair le soir. Le matin à peine quelques nuages, nuageux le milieu du jour, pluie de D à 7 heures du soir. Légèrement brumeux le malin, nuageux dans la journée, clair le soir. Clair le matin ; quelques nuages l'après-midi. Couvert avec quelques rares éclaif- cies dans la journée. Nuageux. Nuageux le malin; couvert dans la'journée avec quelques rares éc aircies et beaucoup de vent; pluie le soir. Pluie dans la nuit et dans la ma- tinée, couvert dans la journée. Pluie dans la nuit cl dans la ma- tinée ; le soir le temps s'éclair- cil. Clair la nuit, nuageax dans la matinée avec beaucoup do vcnl, clair le reste de la journée. Le Secrclaire-RédacUur-Géranl . P. DUCHAKXnE laipr.de E. UONNiCb, rue Cassette, t. MODIFICATION DU TITRE DE LA SOCIÉTÉ/ On lit dans le Journal officiel de la hépublique française, na- méro du 6 juia 1880, partie oiûcielle, p. 6149: « Par décret en date du 5 juin 1880, rer«du sur la proposition du Minisire de l'Agriculture et du Commerce, il a é!é décidé que la Société centrale d'Horticulture de France prendrait à l'avenir le titçe de « SocrÉTÉ nationale et centrale d'Horticulture de France. » CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SO:iÉTÉ EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier. ....... pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptilude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V, le Journal, 3® série, I, 1879-, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet. pour lesapports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d' Administration, pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales méritantes, (V. le Journal, ^* série, XI, 1 877, p. H5.) -=^8 0-î'-=-- ■ PROCÈS-VERBAUX (1) SÉANCE DU 13 MAI 18S0. Présidknce de m. Alph. liaïalléc. Président de la Socilté. La séance est ouverte à deux heures. On y compte 1 ;. 2 Membres titulaires et 7 Membres honoraires. La Gcninission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. ^Avis de la Coraraission de Rédaction.) Série 3. T. II.* Cahier de mai 1880 publié le 30 juin 1880. 18 i74 PROCÈS-VKRBAUX. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, Fadmission d'un nouveau Membre titulaire, dont la présentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré d'opposi- tion. — II annonce ensuite que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, a prononcé l'admission à l'honorariat de AIM. Brunette, rue Saint-Remi, 7, à Epernay (Marne) et Flandre, horticulteur, rue du Vivier, 54, à Amiens (Somme), qui, faisant partie de la Société depuis î25 années révolues, ont demandé par écrit à profiter des dispositions de l'article 4 du Règlement. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : V Par M. Gauchin (Vincent), cultivateur à Montmagny, une botte d'Asperges et des Laitues appartenant à trois variétés diffé- rentes. Les Asperges et les Laitues sont données comme provenant de cultures en plein champ, et elles sont assez belles pour que le . Comité de Culture potagère propose d'accorder, pour la présenta- tion qui en est faite, une prime de 3® classe. Mise aux voix, cette proposition est adoptée. â'^ Par M. Le?cot (André), cultivateur à Argenteuil (Seine-et- Oise;, deux bottes à'Aspe)gcs, de la variété hâtive, pour l'une, de la variété tardive, pour l'autre. Le Comité de Culture potagère déclare, par l'organe de son Président, que ce sont là des produits d'une beauté peu commune, et il demande qu'une prime de 2* classe soit accordée à M. Lescot. '— La Compagnie consultée accède à celte demande. 3° Par M. Henri (Antoine), de Bry-sur-Marne (Seine), trois bottes de pétioles de Rhubarbe appartenant aux variétés Queen Victoria et Royal Albert de Mitchell, ainsi qu'à une autre variété dont il ignore le nom. En raison de la beauté de ce produit, le Comité compétent demande, pour M. Henri (Antoine), une prime de 2® classe que la Compagnie accorde par un vote spécial. Dans une note jointe à ces objets, cet horticulteur dit que ses Rhubarhes viennent de pieds dont les graines, fournies par la maison Legendre-Garriau, ont été semées en mars 1878 et qui ont été mis en place en mars 1879. Il en cultive un peu plus de 2 000 pieds sur un terrain qui a près de 4 000 mètres de surface. Ceux de la variété dont le nom lui est SÉANCE DU 13 M.VT I88Q. 275 inconnu, qui ne sont qu'au nombre de huit, se font remarquer parmi tous les autres par la teinte vert foncé de leurs feuilles, qui sont tiès frisées, par le peu d'œilletons qu'ils produisent et par la lenteur avec laquelle ils végètent; il pense que ce pourrait être là une variété nouvelle. Des Membres du Comité de Culture potagère pensent que cette dernière variété pourrait bien être la Saint-Martin de Johnston. M. Siroy fait observer que la culture de la Rhubarbe peut être fort profitable pour nos maraîchers, attendu que son produit, étant employé journellement dans la Grande-Bretagne, s'y vend par- faitement. En outre, cette culture est facile et la plante qui en est Tobjet supporte sans difficulté les froids de nos hivers. 4° Par M. Paillet, horticulteur à Chatenay (Seine), un panier de très belles Pommes de terre de la variété anglaise Gentennial, qu'il met sous les yeux de la Compagnie pour lui montrer les avantages qu'offre cet:e variété par suite de sa longue conser- vation. Une note écrite de M. Paillet apprend que cette Pomme de terre, obtenue aux Etats-Unis, a été introduite par lui, en 1878. Eile est ronde, à peau rouge et lisse, avec la chair blanche, comparable et même supérieure, pour la bonne qualité, à la variété nommée Balle de farine (Flour Bail). En outre, sa faculté de conservation est telle que, au moment présent, ses tubercules indiquent sira- plemeat qu'ils vont entrer en végétation. M. Paillet est convaincu qu'ils peuvent arriver au commencement de juin sans perdre d'une manière tant soit peu sensible pour la vente. Il en évalue le rendement moyen à 30 000 kilog. à l'hectare. 5° Par M. Dijdoiiy (Alfred), fabricant d'engrais chimiques, rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, des Laitues venues dans du sable, grâce à l'emploi de son engrais Le Floral et des Haricots Flageolet d'Étampes, de primeur. Ces produits sont reconnus fort beaux par le Comité de Culture potagère qui propose d'accorder, principalement en vue du dernier, une prime de 2" c'asse. Mise aux voix, cette proposition est adoptée; mais M. Dudoùy renonce à recevoir cette prime, M. le Président du Comité de Culture potagère fait remarquer 276 Pi.OCÈS- VERBAUX. la beauté des Laitues qui ont été déposées sur le bureau plantées encore dans le sable dans lequel elles sont venues. On a ainsi sous les yeux, dit-il, la preuve qu'un sol infertile par lui-même peut devenir fertile par l'addition d'engrais chimique^. Mais, ajoute-t-ii, fertiliser un mauvais sol n'est pas le propre des engrais chimiques; le fumier agit absolument de même, comme on le voit tous les jours et comme l'expérience en a été faite en grand aux portes de Paris. Les agrandissements rapides de la ville ayant, à la date d'environ un demi-siècle, envahi beaucoup de jardins ma- raîcher?, des jardiniers en grand nombre ont transporté leurs cultures ailleurs, notamment à Saint-Mandé.Là le sol se composait alors de sable pur qui semblait absolument impropre à des cultures de ce genre; néanmoins, grâce îu fumier, ces cultures y ont réussi et aujourd'hui la terre dts jardins de Saint-Maadé est tx- cellente. 6** Par M.Pasquier (Eugène), jardinier à Juilly (Seine-et-Marne), une corbeille contenant onze Poires Bergamotte Espéren, très beaux fruits, bien conservés, pour la présentation desquels, sur la demande du Comité d"Arboriculture, il lui est accordé une prime de 2" classe. 7o Par M. Fresgot, amateur, quatre assiettées de Poires Berga- motte Espéren et de Pommes Reinettes du Canada. Ces fruits sont •très bien conservés, et malgré l'époque avancée à laquelle nous sommi s parvenus, le Comité d'Arboriculture a constaté qu'ils ont gardé presque entièrement leur savtur; aussi est-il accordé, sur sa demande, pour la présentation qui en est faite, une prime de 2« classe que, selon son habitude, M. Fresgot renonce à re- cevoir. 8o Par M. Margottin, fils, horticulteur à Bourg-la-Reine, une superbe corbeille de Raisins frais blancs et noirs- des trois variétés Forstei's seedling, Black H^mburgh et Gradi>ka, auxquels ont été ajout 'es des. Censés Early Rivers et Impératrice Eugénie, ainsi que des Prunes Tsar et Prolifique hâtive. Les Raisins sont jugés ma- gnifiques e», de même que les Cerises et les Prunes, ils ont été récoltés sur des sujets cultivés en pots. Pour cette pré;entation d'un mérite exceptionnel, le Comité demande qu'il soit accordé à M. Margottin, fils, une prime de T* classe, la plus haute des ré- SÉANCE DU 13 MAI f880. 277 compenses que le Règlement autorise à accorder en séance, et sa demandées! favorablement accueillie. 9° Par M. Cottard, cultivateur à Ârgenleuil (Seiûe-:t-Oist), des rameaux clun Figaier dont le fruit a la peau jaune avec la chair, rouge, et qu'il cultive so'jsle nom de Figae dorée. Il fait observer que, comparée à la blanche d'Argenteuil, ceite variété semble être plus hâtive et tenir mieux ses fruits. Eu outre, dans les bonnes années, elle donne, tard daus la saison, une seconde récolte qui en augmente le méiiie. W Par M. V.Lemoine, horticulteur à Nancy (M^uithe-et-Mo- selie), des inflorescences d'un LUaî. à fl:>urs doubles, obtenu par lui, pour la présentation duquel, sur la demande du Comité de Floriculture, il lui est accordé une prime de 2« classe. 11° Par Vi. Lequin, horticulteur à Glamart (Seine), deux pieds fleuris de Bégonias tubéreux, à fleurs doubles, que le Comité de Foriculture trouve très beaux, ce qui le détermine à demander, pour cet horticulteur, une prime de 1'^ classe que la Compagnie accorde. 12° Par M. Paillet, des fleurs coupées de 2j variétés de Pivoine en arbre déjà répandues darîs les jardins, pour la présentation desquelles il lui est accordé une prime de 3" classe. 1 3° PàT M. Alph. Lava' lée , Piésident de la Société, des rameaux fleuris à'arbustes au sujet desquels il donne de vive voix les dé- tails suivants : l'Azalée de Chine {Aznleu sineiuis Lodd., Az. mollis Bldm.), arbrisseau spontané en Chine et surtout au Japon, a parfaitement résisté, à l'air libre, aux gelées exceptionnelles de l'hiver dernier ; il est donc parfaitement rustique. Dans son pays natal, il croît naturellement dans les régions montagneuses, entre les pierres ; aussi, seul parmi toutes les Édcacées, n'exige-t-il pas la terre de bruyère pure et s'accommode-l-ii fort bien d'un mé- lange dans lequel il n'entre qu'un dixième environ de terrede bruyère. A ces avantages, il joint le mérite d'être abondamment florifère et d'avoir donné de nombreuses variétés dont la fleur très belle est simple dans les unes, double dans les autres. Son feuillage d'un vert gai est, en outre, charmant et, en somme, c'est l'une des espèces les plus .inléressantes à cultiver. — L« Viburnum pirifolium PoiR., espèce de Ptnsylvanie, est encore 278 PRCCÈ?-T£RBAUX. parfaitement rustique. M. A, Lavallée le met sous les yeux de la CorapRgnie, moins à cause de sa beauté qu'en raison de sa rareté qui est telle qu'il ne le connaît que dans sa propre collection, à Segrez. Enfin, M. A. Lavallée a déposé sur le bureau des rameaux fleuris de divers Ledum et du Leiophyllwn buxifoUum Ell., Éri- cacées très rustiques et abondamment florifères, dont il est d'avis que l'on néglige trop la culture. Non seulement ces aibustes réussissent fort bien en pleine terre, mais encore l'expérience lui a prouvé qu'ils se prêtent sans difficulté à la culture forcée. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. A la suite des présentations, M. le Secrétaire du Comité d'Arbo- riculture apprend à la Compagnie que Mme Musset, rue Dupin, 13, a déposé sur le bureau une colieciion nombreuse d'aquarelles bien exécutées représentant des Poires, qu'elle désirerait vendre. Cette collection a été estimée de 300 à 400 francs; mais Mme Mus- set pourrait s'entendre à l'amiable avec les personnes qui se pro- po-eraient d'en faire l'acquisition. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1o Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce avertit M. le Président qu'il a bien voulu accorder à la Société centrale d'Horticulture de France deux médailles d'or pour être décernées en son nom à la suite de la prochaine Exposi- tion. 2° Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce informe M. le Secrétaire-général qu'il a bien voulu faire parvenir aux Sociétés ou Comices agricoles de France, re- connus par l'État, et conformément à la demande qui lui avait été adressée à ce sujet, le questionnaire imprimé par la Société centrale à l'efi^et d'obtenir des renseignements touchant l'action des gelées rigoureuses de l'hiver dernier. 3° Une lettre de M. le Préfet de la Seine qui annonce que, sur sa proposition, le Conseil général du département a bien voulu accorder à la Société centrale d Horticulture sa subvention habi- tuelle. 4° Des demandes de délégués devant remplir les fonctions de SÉANCE DU 13 MAI 1850. 279 Jurés aux Expositions horticoles qui auront lieu : au Mans, du 5 au 13 juin prochain ; à Orléans, du 3 au 14 juin prochain ; à Bf- sançin,du 6 au13 juin prochain.—Les délégués désignés par M. le Président sont, pour le Mans, M. Audusson-Hiron, fils ; pour Or- léans, M. Verdier (Eugène); pour Besançon, M. Michelin. 5" Une lettre de M. le maire de Neuilly (Seine) qui prie M. le Secrétaire-général de lui fournir les renseignements et indications nécessaires pour l'organisation d'une Exposition florale que l'ad- ministration municipale de Neuilly a l'intention de tenir, dans cette commune, pendant la seconde quinzaine du mois de juin prochain. 6° Une lettre par laquelle M. Angiboust, de Savigny-sur-Orge, annonce l'envoi de diverses pièces dans lesquelles sont constatés les bons effets que produisent ses capuchons en papier pour la préservation des Raisins sur treille. 7" Une lettre de M. Le Bian, de Brest, qui annonce que les ré- sultats de la propagande qu'il fait en vue de favoriser l'exten- sion de la culture du Panais ont été très satisfaisants, en 1879. Environ mille personnes lui ont déclaré avoir eu lieu de se louer de la culture de cette racine fourragère dont il avait donné de la graine à tous les propriétaires qui lui en avaient demandé. 8" Une lettre dans laquelle M. Roux, jardinier chez M. Pou- pinel, à Montreuil-sous-Bois (Seine), conseille, pour empêcher l'invasion des Vignes par le Phylloxéra, de semer, dans la terre où la Vigne doit être plantée, un an avant la plantation, du Tabac dont les pieds seraient ensuite enterrés. 9° Une réponse détaillée aux questions formulées dans ie pro- gramme relatif aux dégâts causés par les froids de l'hiver dernier est adressée par M. le Président du Comice agricole de l'arrondis- sement d'Agen (Lot-et-Garonne). — Des remerciements seront adressés, au nom de la Société, à M. le Président du Comice agricole d'Agen. Comme pièce de la correspondance imprimée, M. le Secrétaire- général signale une brochure que vient de publier M. Ch. Joly, sous le titre : Etude sur le matériel horticole, à V Exposition uni- verselle de 1878. A la suite de la correspondance, M. le Secrétaire-général donne 280 PROCÈS-VERBADX. lecture d'une protestation signée de dix cultivateurs d'Asperges d'Aigenttuil contre l'assertion émise dans le sein du Comité de Culture potagère et devant la Société elle-même, par M. Leguay, cultivateur de la même commune, d'après laquelle les Asperges présentées par ce dernier, aux séances du 25 mars, des 8 et 22 avril dernier, proviendraient de terres cultivées à la charrue. « Nous w affirmons, écrivent les signataires, que M. Leguay a obtenu les » produits qu'il a présentés à l'aide d'une culture semblable à » celle que nous employons, c'est-à-dire à la houe et dans des » terres plantées de Vignes chevauchées. » M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que M. Leguiiy avait dit, dans le sein de ce Comité, que les A-perges présentées par lui avaient été récoltées sur des terres cultivées à la charrue, mais sans produire aucune preuve à l'appui de son assertion. Gomme ce cultivateur n'a pas demandé que la Société lîl constater par une Cnirùission spéciale l'exactitude de ce qu'il avait avancé, et qu'il n'a mènle plus rien dit à ce sujet, il est pro- bable qu'il y avait eu dans ses énoncés tout au moins une géné- ralisation un peu exagérée. Ri. Ch. Baltet, horticulteur-pépiniériste à Trôyes (Aube), a la parole et app< lie l'attention de la Société sur la situation déSHS- îreuse qui est faite à l'hoiticulture par les dispositions arrêtées à la convention de Berne, dans le but d'empêcher la propagation du Phylloxéra. C;s dispositions, dit-il, doivent entraîner la ruine de l'horticulture; en effet, il en résulte que « les plantes, arbustes etpro fuits divers des pépinières, jardins, serres et orangeries » ne peuvent être expédiés que « solidement emballéf:, les racines dé- garnies de terre », ce qui revient à dire que les plantes de serres, d'orangeries et beaucoup d'autres ne pourront être expédiées. Encore mêine l'Espagne et l'Italie, qui ont déjà le Phylloxéra dans leurs vignes, n'onl-elles pas adhéré à cette convention parce que, selon elles, elle n'est pas assez rigoureuse. Dans ce triste état de choses, continue RI. Baltef, les horliculteuis français vivement émus se sont réunis, dans la grande salle de la Société centrale, sous la présidence de M. le comte Horace de Citoiseul, dé^mté. Dans cette léunion, où se trouvaient des délégués de nombreuses Sociétés d'Horticulture, il a été dicidé qu'on s'adiesserail au Gou- SÉANCE DU 13 MAI 1880. 281 vernemeut pour le prier de demander aux Etats signataires de la convention de Berne de vouloir bien revenir sur certaines dispo- sitions trop draconiennes et manifestement non justifiées de C3lte convention. Un document précis a été rédigé à cet effet et a déjà été remis à M. le Ministre de l'Agriculture et du G^^mmerce. Sans ''.oute si cette démarche doit êlre couronnéfi de succès, le résultat en sera long à obtenir, attendu qu'on ne pourra y ariiverque par voie diplomatique; mais, malgré cette fâcheuse perspective, il importe de ne rien négliger pour tâJier d'atténuer la gêne sans précédents et en grande Y-artie sans oLjet qui a été imposée k une industrie dorït l'importance est reconnue. M. Biltet déclare se tenir pour assuié que la Société centrale s'associera sans réserve aux efforts qui seront faits pour obtenir une modification favo- rable de la convention de Berne, et il en a, dit-il, pour garant ce qui a déjà été fait par elle, notamment lorsque l'Algérie .a fjrmé ses po te> sans distinction à tout ce qui pouvait provenir du règne végétal. M. le Piésident dit que le G )nsfcil d'Administration s'est occupé sérieusement aujourd'hui même de cette grave question, et que certainement ritn ne sera négligé par la Société en corps ni par ses Membres individuellement pour amener, s'il est possible, un amoinchissement des restrictions désastreuses qui ont été impo- sées au commerce horticole. M. le Secrétaire-général fait connaître la composition du Jury de la prochaine Exposition généia'e qui aura lieu dans le Palais de rindustrie et qui s'ouvrira le 5 juin prochain. La liste de M^L les Jurés ei leur répartition par sections ont été arrêtées aujourd'hui par le Gonseil d'Administration. Voici quelles sont et cette liste et cette répartition. — La première section s'occupera des plantes d'agrément qui sont cultivées en plein air ; son Jury comprend MM. Carrière (E.-A,), Fontaine (Gustave), de Sceaux, Jamin (Ferd.), Lapipe et Urbain. — La seconde section aura dans ses attributions les plantes de serre. MM. les Jurés qui en seront charges sont MM.Bauer, Chenu (Jules), JoUbois, Sallier et Wdiker. A ces deux sections sont rattachés comme suppléants MM. Boizard, Leprieur, Verdier (Eug.). — La troisième section examinera les produits de la Culture maraîchère. Les Jurés pour cette section 282 PROCÈS-VERBAUX. sont MM. Beurdeley, Fouirot etL;iizier, avec M. Noblet en qualité de suppléant. La quatriè.iîe section a dans son ressort les objets d'art et industrie horticoles. Ses Jurés sont MM. Aubert, Cellière, Glatigny, Héringer et Lebeuf, fils, avec MM. Dopfeld, Grentheet Péan comme suppléants. Cette section du Jury aura la faculté de se subdiviser en deux sous- sections, si elle le juge utile en raison du nombre des objets qui seront soumis à son examen. Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1 ° Nouvel emploi du sulfate de fer ; par M. Vavin. M. Michelin fait observer que ce nouvel emploi consiste en ce que, au lieu d'administrer aux arbres chloroses le sulfate de fer en dissolution, on le répand en poudre sur le sol, après quoi on arrose. Il dit ne pas apprécier la différence qui peut résulter pour les arbres de ce que le sel de fer est dissous avant d'être administré aux arbres ou seulement après qu'il a été répandu. M. Yavin conseillant, dans sa note, de mettre de la limaille de fer près des racines des arbres atteints de chlorose, M. Michelin rappelle que le même conseil a été donné depuis longtemps par Aug. Rivière. M. Forney dit qu'il croit devoir indiquer un procédé encore plus simple et dont il a déjà parlé à la Société. C'est de placer au fond du trou dans lequel on veut planter un arbre, de vieille tôle hors de service et par conséquent sans valeur. Sous cette forme, le fer a le double avantage d'être un obstacle à l'allongement trop grand des racines dans la profondeur du sol et de remplacer le sulfate de fer. Il dit avoir des arbres jeunes qui, ayant été traités de cette manière, se portent parfaitement. 2*5 Rapport sur les arbres fruitiers en spirale cultivés par M. Firm. Chappellier, au Jardin d'Acclimatation; M. Templier Rapporteur. M. Gottin dit que les arbres que la Commission a dû examiner sont presque tous des Poiriers Doyenné d'hiver. Or, les sujets de cette variété ont partout résisté aux froids de l'hiver dernier,; il n'y a donc rien d'étonnant si ceux de M. Firm. Chappellier ont fait de même, 3" Rapport sur le jardin fruitier de M. Hubinet deSoubise; M. CiiATENAY (Abel) Rapporteur. SÉAKCE LU 27 MAI 1860. 283 4» Rapport sur les cultures de M. Jàmain (Hipp.), horticulteur à Paris; M. Marggttin, père, Rapporteur. — Les conclusions de ce rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses, en faveur de M. Cordeau, chef de Cultures dans l'établissement de M. Jamain (Hiopol.), son*; mises aux voix et adoptées, 5° Rapport de la Commission des Insecticides; M. Girard (Maur.) Rapporteur. A propos de ce Rapport, M. C'Vitard, d'Argenteuil, dit que s'é- tant servi du liquide insecticide de M. Reinié, en en mettant un litre dans trente litres d'eau, il en a obtenu des effets très avanta- geux pour la destruction des Pucerons. M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations; Et la séance est levée à quatre heures et un quart. SÉANCE DU 27 MAI 1880. Présidence de M. liavallée, Président de la Société. La séance est ouverte à deux heures. — On y compte 1 45 Membres titulaires et 3 Membres honoraires. Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté. A l'occasion du procès-verbaî, RI. le Président exprime le regret de n'avoir pas pris la parole, dans la dernière séance, à propos de l'inflorescence de Lilas double qui avait été envoyée de Nancy, par M. V. Lemoine. Il croit devoir remplir aujourd'hui la lacune qu'il a laissée alors. Il regarde ce nouveau gain de Thabile horti- culteur de Nancy comme pouvant être le point de départ d'une nouvelle race de Lilas dont la floraison durera plus longtemps que celle de nos Lilas actuels, et qui aura ain.iun intéi et spécial. Du reste, dit M. A. Lavallée, l'histoire de ce Lilas double est intéressante à noter. M. Lemoine avait obtenu, il y a quelques année?, un Lilas double en fécondant les fleurs du Lilas azurea plena avec le pollen de belles variétés à fleurs simples, surtout avec celui de l'espèce chinoise Syringa oblata. Cette fécondation est très difficile à effectuer, la plante mère ayant souvent le pistil atrophié; aussi de plus de cent fleurs fécondées artificiellement i! n'obtint, une 284 PROCÈS-VERBADX. première année^ que sept graiues. L'année suivante, il en récolta une trtntaine. C'est en 1876 que l'un des pieds issus du semis de ces graines fleurit pour la première fois. En 1877, M. V. Lemoine envoya des fleurs de ce gain remarquable à l'Exposition tenue par la Société, dans le Palais de l'Iudustrie. Enfin, au m'o- mtnt piésentjcethab'le et pfrsévérant horticulteur a déjà obtenu, comme on l'a vu à la dernière séance, une notable amélioration de sa plante, et aujourd'hui il croit avoir tout lieu d'espérer que ses Liias ne tarderont pas à donner des thyrses aussi amples que ceux des plus belles variétés simples, tout en conservant les fleurs doubles. fil. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission de six nouveaux M mbres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et contre qui aucune opposition n'a éié formulée. L"s ciltj»^ts suivants ont été déposés sur le bureau: 1» Par M. Diidoùy, rue Notre-Dame des Victoires, à Paris, des pieds de Pois appartenant aux quatre variétés anglaises B.ue Peter de Mac Lean (nain), Emeraude gcm de Sui.ton, Ringleader de Sutlon, Alpha de Laxton, ces tro's derniers à petites rames, ainsi qu'un pied de tj-aisier Marguerite (Lebreton) venu de tilets de l'an, ée dernière plautéi eu septembre. Cultivé dans du sàblepur, mais à l'aide de l'engrais chimique le Floral, ce Fraisier porte de beaux fiuits. M. lePiésidentdu Comité de Culture potagère dit que ce Comité a reconnu ces produits potagers cGmn:e beaux et q «e, pour encou- rager W. Dudoiiy à continuer ses essais relatifs à l'emploi de son engrais dans la culture maraîchère, il propose de lui accorder une prime de 3® classe. Mise aux voix, celte proposition est adoptée; mais, M. Dudciiy déclare renoncer à recevoir la récom- pense qui lai est décernée. A l'occasion de la présentation qu'il a faite. M. Dadoûy fait res- sortir les avantages que lui semble devoir amener l'emploi des engrais chimiques dans les cultures jardinières de toute sorte. Il est loin, dit-il, de contester les services que rend actuellement et que rendra loujour.> le fumier ; mais il est certain que les engrais chimiques peuvent remplacer le fumier et même, sous certains SÉA.NCE DU 27 MAI ISS"». 285 rapportp, avec profit. Ainsi, dans l'état actuel des relations inter- nationales, la concurrence que font sur nos marchés les produits étrangers à ceux de notre pays ne peut être soutenue que si nous obtenons ceux-ci en abondance, économiquement et en bonne qualité. Or, selon lui, remploi des engrais chimiques per- met de réaliser ces trois conditions. Pour se fixer à cet égard au moyen d'expériences, il cultive lui-même différents légumes com- parativement au fumier et à l'engrais chimique; il dit avoir géné- ralement constaté une avance d'une quinzaine de jours pour le développement complet de ceux qui ont reçu l'engrais chimique sur ceux qui avaient été traités au fumier. Une pareille avance n'est certainement pas indifférente surtout aujourd'hui que les primeurs sont de plus en plus recherchée':, et que le commerce en apporte de différents pays. En outre, il annonce qu'il commu- n'quera plus tard à la Société un résumé précis de ses expériences, et il pense prouver ainsi que, par l'emploi des engrais chimiques, on peut réaliser une économie de 30 pour iOO au moins sur la culture au fumier. M. Dudcûy ajoute que si l'agriculture emploie aujourd'hui une grande quantité de ces engrais, l'horticulture commence aussi à en faire usage, et il cite comme exemple les cultivateurs de Navets et d'Oignons de Groissy qui s'en trouvent si bien qu'ils lui achèteijt maintenant pour environ i 8 000 francs par an de son Floral . 2° Par M. Chenu, jardinier chez M"" la comtesse de Naiaillac, à Pas>y-P.iris, une inflorescence de Dendrobium Dalhousianum et une ù'Acrides Schrœderi, deux très belles Orchidées épiphytes, dont la dernière est rare dans les collections et ne fleurit que dif- ficilement. — Sur la proposition du • Comité de Floriculture adoptée par la Compagnie, il lui est accordé, pour cette remar- quable présentation, une prime de 2* classe. 3° Par M. Alph. Lavalléf , Président de la Société, propriétaire à Segrez (Seine-et-Oise), une hampe fleurie à'Fremurus l'obustus et une branche portant une panicule de fleurs du Ligustrina amurensis. Au sujet de ces deux belles plante?, pour la présentatioa desquelles il reçoit de vifs remerciements du Comité de Floricul- ture, M. Alph. Lavallée donne de vive voix les renseignements suivants: 586 PR0CÈ3-VEUBà.UX. VEremurus rohmtus a été déjà présenté par lui, l'an dernier, à la Société; mais alors il n'était pas entièrement fixé sur sa rus- ticité. Aujourd'hui, au contraire, la certitude est complète pour lui à cet égard : la plante est absolument rustique puisqu'elle a supporté, sans le moindre abri, les gelées exceptionnellement ri- goureuses de l'hiver que nous venons de traverser. Il y avait un autre point sur lequel il avait encore besoin de s'éclairer, l'année dernière. Il avait bien vu en effet que chaque rosette de feuilles donnait une hampe florifère; mais il ignorait si ces rosettes étaient persistantes et fleurissaient chacune plusieurs fois. Il a reconnu maintenant que de chaque rosette il ne provient qu'une hampe; !a rosette meurt ensuite, après avoir donné préalablement une nouvelle rosette. Ainsi à chaque pied il en succède un. seul autre, et la plante ne se multiplie point par voie végétative; mais heureusement elle fructifie abondamment, non pas seulement dans la portion moyenne de son inflorescence, comme chez la plupart des plantes qui ont les fleurs en grappes, mais dans toute l'étendue de cette très longue inflorescence. Les graines qu'elle produit ainsi germent sans la moindre difficulté. Par là cette magnifique espèce, la plus belle du genre auquel elle appartient et que M. Alph. Lavallée regarde comme devant figurer au milieu des pelou- ses tout aussibienque leGynerïum, devient facile àmultiplier,et il en existe déjà à Segrez de jeunes pieds en grand nombre issus de la floraison de l'année dernière. — Quant au Ligmtrina amu- rensi's, c'est un charmant arbuste intermédiaire aux Lilas ou Syringa et aux Troènes ou Ligustrum. Il tst aussi interniédiaire jusqu'à un certain point aux arbustes toujours verts et à ceux à feuilles tombantes, car il perd annuellement la plus grande partie de ses feuilles, à l'automne, mais il en garde, pendant tout l'hiver, un certain nombre qui ne tombent que lorsque les nouvelles se développent; l'arbuste montre S€S grandes panicules de fleurs blanches un peu plus tard que le Lilas, ce qui ajoute à soii intérêt. Il est en outre complètement rustique, car il n'a nullement souffert des froids de l'hiver dernier, et, ce printemps, il a une floraison tout aussi belle que l'a été celle de l'an dernier. En somme, c'est une espèce d'un grand mérite qui n'est certainement pas encore aussi répandue dans les cultires d'agrément qu'elle mériterait do l'être. SÉANCE DD 27 MAI 1S80. 287 W. Lavallée pense que les pieds qu'il en possède n'appartiennent pas au vrai type de l'espèce, tel qu'il a été trouvé dans la région de l'Araur par M. de Maximowicz, à qui on en doit l'importation en Europe, mais bien une variété qui croît naturellement en Chine. 4° Par M. Daudin, propriétaire à Boissy près Chaumont en Vexin (Oise), un cône de Pinus Coulteri venu sur ua beau pied âgé de 20 à 25 ans, quia succombé au froid de cet hiver, et des cônes du Pinus tuberculata récoltés par lui sur un arbre de sa collection qui a été également tué par lefioid. 5° Par M. Tavernier, dix fldcons d'une poudre insecticide com- posée par lui, dont il ne fait pas connaître la composition. 6» Par M. Eon, rue des Boulangers, 13, à Paris, un thermomé- /ro^ra/jAe électrique inventé par lui. — Une Commission nom- mée dans le sein du Comité des Arts et Industries est chargée d'examiner cet appareil et d'en faire l'objet d'un Rapport spé- cial. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes: 1° Une lettre par laquelle M. Audusson-Hiron, fils, d'Angers, qui avait été prié de représenter la Sociélé centrale à l'Exposition du Mans, exprime son regret de ne pouvoir remplir cette mission. — M. Fargeton (Louis), horticulteur à Angers, voudra bien rem- placer M. Audusson-Hiron à cette Exposition. 2° Une lettre de M. Leguay, rue des Ouches, 36, à Argenteuil (Seine-et-Oise), qui demande qu'une Commission soit chargée d'aller visiter ses cultures de Vignes et d'Asperges effectuées à l'aide de la charrue vigneronne. M. Leguay exprime le désir que la visite de cette Commission ait lieu vers la fin de cette semaine, la saison étant déjà très avancée, pour les Asperges. — La Commission chargée de visiter les cultures de Vignes et d'As- perges de M. Leguay sera composée de MM. Beurdeley, Curé, Hébrard, Lhérault (L.j, iPageot et Siroy. Elle se rendra chez ce cultivateur, le 1^' juin prochain. ^^ Quatre réponses au questionnaire publié par la Sociélé ^88 PllOCÈS-VERBADX. — fÉAXCE DU 27 MAI 1880. cenirale en vue d'obtenir des renseignements précis sur les elTets produits par le froid exceptionnel de l'hiver dernier, dans les cultures de toute la France. Elles sont dues à M. Seillau, conseil- ler généra', ?i Mirande (Gers); à M, Hautin (Fréd.), horticulteur- pépiniériste, à Lambézellec près Brest ; à M. L. Hcbrard, rue de Wattignie, 13, à Paris, qui s'est occupé des janlins situés dans la section de Bercy-Paris; enfin à M. Hémar, de Saint-Denis, qui a relevé les dégâts subis par la culture potagère dans la circon- scription de Saint-Denis et Stains. — Ces utiles documents sont renvoyés par M. le Président à la Commission chargée de l'en- quête sur les effets du froid de l'hiver dernier. 4° Une demande de Délégué devant prendre part aux travaux du Jury de la prochaine Exposition de Melun. — M. Hérincq veut bien se charger de représenter la Société centrale en cette cir- constance. Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M.le Secrétaire- général signale un article récemment publié par M. le docleur Maurice Girari^, dans le Manuel général de l Instruction primaire^ n°du 8 mai 1880, sur la manière dont doit être, selon lui, ensei- gnée la Botanique dans les écoles primaires et primaires supé- rieures rormales. Il donne un résumé de cet article qui a ét<^, dit-il, inspiré par une parfaite connaissance des moyens dont dispose la pédagogie en même temps que des besoins et des ressources delà science. M. le Prési lent rappelle que l'Exposition générale qui doit être tenue p^r la So iété, dans le Palais de l'Industrie, s'ouvrira le 5 juin prochain. Il ajoute que, comme de coutume, MM. les Mem- bres de la Saciété y seront admis gratuitement, en compagnie d'une dame, sur la présentation de leur carte de Sociétaire. Il est donné lecture ou fait dépôt sur les bureau des documents suivants: {^ Note sur des Insectes et sur un Mollusque; par M. Girard (Maurice) . 2" Rapport sur le moulin à vent conoïde de M. Debray; M. Hanoteau Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport, tendant au renvoi à la Commission des Récompense?, sont mises aux voix et adoptée?. NOMINATIONS. — SÉANCES DES 13 ET 27 MAI 1880. 289 3", Compte reaJu île l'Exposition crHoriiculture de Rennes ; par JVL Leroy (Louis), pépiniériste à Angers (Maiae-et-Loire). M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations; Et la séance est levée à quatre heures. NOMINATIONS. SÉANCE DU 13 MAI 1880. ADMIS COJLME MEMBRE TITULAIRE M. Re-Ndu (Henri), ingénie ir, rae de Chabrol, 49, à Pari?, préseoté par MM. A. Hardy, Hector Poiret et Lecocq-Dumesnil, SÉAXCE DU 13 MAI 1880. ADMIS COMME MEMBRES HONORAIRES MM. 1 . Brunette, rue Sainl-Remi, 7, à Epernay (Marne). 2. Flandre, horticulteur, rue du Vivier, 54, à Amiens (Somme). 3. M.\LEr (A.), horticulteur, a-i Plessis-Piquet (Seine). SÉiNCE DU 27 MAI 1880. ADMIS COMME MEMBiŒS TITULAIRES MM. 1. Gaucher (J:an), chef des cultures de TE-ablissemeat horticole de M. F. Jamin, Graade-Rup, 1, à Biurg-la-Reine (Seine), présenté par MM. Ferdinand Jamin et Charollois. 2. Launay, fils (Charles), entreproneur d^ jardins, rue du Petit-Chemin, 30, à Sceaux (Seiae), préseaté pir MAI. Lequin et G. Fontaine. 3. Meumer, propriétaire, rue de Trévise, 5, à Paris, et à Thjrigny (Indre), présenté par MM. Duvivier et Verlot. 4. Normand (J.-M.-A.), jardinier chez M. Boginval, à Bellecojrt, par ChâlilIoa-sur-Loing (Loiret), présenté par MM. A. Landry et A. Roy. 5. Roux (Auguste), jardinier chez M. Poupinel, rue Marchande, 15, à M)Qtrcuil-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Lepère et Chevreau. 6. Théault (^Auguste), jardinier au chà'.eaade Vaucresson (Sciae-et-Ûise), présenté par MM. Biuër et Bourré. >f9 290 NOTES ET MÉMOIIIES. NOTES ET MÉMOIRES. Notice sur le Jardin d'essai ou du Kamma, près d'Alger (1); Par M. P. DUCHARTRE. Parmi lés établissements consacrés à la culture des végétaux qu'on recherclie pour leur beauté ou leur utilité, il en est bien peu qui égalent en importance et en intérêt le Jardin d'essai ou du Hamma situé aux portes d'Alger; aussi, outre les publica- tions officielles dont il a été l'objet, plusieurs articles lui ont-ils été consacrés, dans des journaux d'Horticulture étrangers -, même, en 4872, M. J. Clialon en a fait le sujet d'une notice étendue (2) qui doune une bonne idée de l'ensemble de ce jardin ainsi que des richesses végétales qui s'y trouvent réunies. En France, la Société centrale d'Horticulture a souvent entendu le regretté A. nivière qui, en 1869, avait été chargé de diriger ce grand éta- blissement, lui signaler des faits curieux de végétation qu'il y avait observés, ou décrire avec un légitime enthousiasme les plus remarquables d'entre les végétaux exotiques qu'on y admire (3). Toutefois je ne crois pas que, à une date récente, personne parmi nous ait songé à donner une description générale de ce jardin, et cependant il me semble que, même après la no- tice instructive de M. J. Clialon, qui, du reste, date aujourd'hui de huit années, et l'article spécial publié par A. Rivière à une date antérieure, il peut n'être pas inutile de dépeindre à grands traits cette belle création, afin d'en montrer l'état actuel, en (!) Présentée à la Société dans la séance du U mars 1880. N. B. Ea verlu d'uae décision de la Commission de Ilédaclion, le Journal indiquera déiormais la date de présentation de tous les articles. (2) Le Jardia d'essai d'Alger; notes d'un touriste; par M.Jean Chalon; Belgique horticole, 1872, p. 200-229. (3) Note sur cerlaius végétaux cultivés au Jardin d'essai du Hamma, près Alger (Algérie); par A. Rivière, iarduiicr-chef au Jardin du L'.ixcrabuurjr, Directeur du JarJia d'essai {Jown. de la Soc. iinp. et ccntr. d'Horticulture, %" série, 111, 1869, p. 408-116, 166-173). NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMJTA. 291 s'appuyant sur des données exactes, mais non détaillées à l'excès. C'est ce que je vais essayer de faire en me basant en majeure partie sur les notes et les renseignements que j'ai pu recueillir, pendant un voyage en Algérie qui a eu lieu au mois d'octobre 4879. Le Jardin d'essai doit ce nom à ce qu'il fut créé par le Gouver- nement français, en vue d'essais de culture des différents végé- taux exotiques dont il pouvait y avoir avantage à enrichir l'Al- gérie ; quant à son nom de Jardin du Hamma, il est formé d'un mot arabe signifiant marais, fièvre, et il rappelle l'état ma- récageux, à l'origine, du sol sur lequel il a été établi. Depuis longtemps cet état primitif a été complètement modifié et l'insalu- brité première de cette localité a cédé à des travaux d'assainisse- ment que rendait du reste nécessaires la création même de cul- tures soignées. Le terrain consacré primitivement à ces cultures était assez peu étendu et ne comprenait que 5 hectares; mais il a été ultérieurement agrandi, à ce point que la surface qu'il occupe actuellement n'est pas de moins de 60 hectares. Un souvenir his- torique se rattache à l'emplacement qu'il occupe. Ce lut en efiet sur ce point de la côte que, le 23 octobre 1541, fut débarquée l'armée avec laquelle Charles-Quint voulait punir l'insolente au- dace des pirates algériens, et dont, huit jours plus tard, l'amiral Doria ne put rembarquer que des débris sur ceux des navires de sa flotte qui avaient échappé à une violente tempête survenue icj 26 octobre. Créé en 1832 par l'État et ensuite entretenu par lui, pendant trente-cinq années, comme Pépinière centrale du Gouvernement, le Jardin d'essai fut cédé, au mois de décembre 1867, à la Société générale Ali^érienne qui s'engagea à lui conserver le triple carac- tère de promenade publique, de pépinière, et ds Jardin scientifique ainsi que d'acclimatation pour les végétaux exotiques. Le premier de ces caractères s'est maintenu et même développé, grâce à sa proximité de la ville d'Alger et à la multiplicité des moyens de transport qu'on trouve pour s'y rendre, grâce encore à la mei- -veilleuse beauté des plantations qui le garnissent et aux magni- fiques ombrages qui en résultent; quant aux deux autres, la suiie de cette note montrera qu'ils sont nettement accusés dans ce bel 292 NOTES ET SIÉMOIRES. établissement. Depuis fa création jusqu'à l'époque où il a été cédé à la Société générale A'gérienne, qui en est encore aeluellemect propriétaire, c'est-à-dire pendant trente-cinq années, ce jardin a eu successivement pour directeurs, pendant quelque temps M.Bar- nier, ancien capitaine de vaisseau, M. Bérard, enfin ut pendant la plus grande partie de cette longue période, M. Hardy. En 1869, la direction en fut confiée à A. Rivière, qui resta en même temps jardinier-chef au palais du Luxembourg, et dont l'un des fils, M. Ch. Rivière résida sur les lieux en qualité de sou£-directeur; depuis la mort de notre regretté collègue, c'est M. Ch. Rivière qui en est devenu directeur. Le Jardin d'essai est situé à cinq kilomètres de la ville d'A'ger à laquel'e le rtlient la route de Constantiue voisine de la mer et celle d'Aumale, rapprochée des coteaux et que suit la ligne du tramway conduisant à Hussdn D-y. Cette dernière route le divise en deux parties inégales d'étendue et de situation : au nord s'é- tend le jardin proprement dit ou la partie plane, dont l'étendue est d'environ 35 hectares, nommée dans le pBjs Jardin public, et qui s'étend jusqu'à la mer tout près de laquelle elle est traversée par la route de Co/utantine ; au sud se trouve la partie trace'e sur le flanc d'un grand coteau, qui ne mérite guère le nom de jardin, mais qui eA occupée par des plantations considérables et très intéressantes de végétaux l'gneux. C'est à peu pi es uniquement de la première de c s deux parties qu'il sera question dans cette notice. L'entrée principale en est située sur la route d'Aumale, en face d'un groupe pittoresque de constructions arabes qui com- prend une fontaine ou plutôt un abreuvoir, et un café en dôme, connu sous le nom de café des Platanes à cause des grands aibres de celte espèce qui ombragent l'espèce de terrasse située au-devant. C'est principalement à la culture des végétaux originaires de centrées plus ou moins chaudes qu'est consacré le Jardin d'essai, et ce sont en ( tî>t les magnifiques exemplaires par lesquels ces vt gétiux y sont représentés qui frappent d'admiiation le visiteur quel qu'il soit, dès qu'il pénètre dans cette enceinte privilégiée. 11 faut que ces végétaux plus ou moins délicats trouvent là un climat favorable à leur développement, ou qui tout au moins n'a- NOTICE SUR LE JiKOIN d'eS?AI 00 DU HAJIMA. 23 i mène pas, en hiver, des températures ^ssez bisses pour leur êtr^ sérieuenient nuisibles ; c'est en eff:;t ce qui a lieu. La bande de terre en plaine qui, au fond du golfe d'Alger, et sous le parallèle de la ville, s'étend entre la mer et les coteaux, jouit d'un clim t local terapéré-chaud, qui permet la cu'ture eu plein air des végé- taux délicate. E le le doit non seulement à la latitude de 36° 47' sous laquelle elle est située, mais encore au voisinage de la mer qui est toujours plus chaude en hiver, mais au contraire un peu plus fraîche en été que Tair atmosphérique. Voici 1-s chiffres précis que fournissent à cet ég^rd les observations faites à Alger par MM. Ch. Gra 1 et P. Hagenmû'ler (1). Tableau des températures moyennes i" dans l'air 2° dans la mer. Janvier . \2°i 14°i Février IS^S MH- Mais 45°5 IS"! Avril . : 1607 45°7 Mai 19°3 'I7°7 Juin 22°o 2003 ' Juillet 2ô°3 22»5 Août 27°i 2t°5 Septembre 2i°8 2i°5 Octobre 2000 • 2')°2 Novembre 16°» 16"9 Décembre 'l3«o 14°3 Ce qui donne pi;ur la température moyenne des saisons : Hiver I 3''3 Vt'o Printemps 17°l 'i6"2 Été 2503 2205 Automne 20°3 19''8 Dans de pareilles conditions th'ermométriques on peut dire que le froid ne se fait presque jamtiis sentir ; il se produit seulenunf, dans les hivers relativement rigoureux, quelques gelées passagères (1) Sur la température de la mer Mfdilerranée le long des côtes de l'Algérie {Bull, de la Soc. des Scienc. physiq , natur. et cUmatologiq. d'Alger, 4 877, p. 59-62, avec 1 labl.) T94 KOTliS ET MÉMOIUES. déterminées par un rayonnement énergique, ions un ciel re- marquablement pur (1). Un jardin placé sous un pareil climat est, si l'on peut ainsi parler, une vaste serre découverte dans laquelle viennent, sans difficulté dss espèces que cependant leur origine rend exigeantes en fait de chaleur. Mais il importe de faire obser- ver que c'est là un climat tout local ; que déjà les conditions de- viennent moins avantageuses. quand on s'élève sur les hauteurs au pied desquelles s'étend la plaine littorale, el que, surtout,il faudrait bien se garder de voir là l'expression du climat général de l'Algé- rie. Dans tout jardin et à plus forte raison dans un jardin soumis à de fortes chaleurs pendant la plus grande partie de l'année, la question de l'eau d'arrosement a une importance capitale. Sous le climat d'Alger, les pluies étant à peu près circonscrites dans la seconde moitié de l'automne et la première de l'hiver, se rédui- sant enfuife à quelques orages pendant la saison chaude f2), il importait avant tout de se procurer de l'eau en quantité suffi- sante pour entretenir en tout temps une vigoureuse végétation. On est parvenu, sous ce rapport, à un résultat satisfaisant grâce à un bon aménagement de sources qui existent dans les monta- gnes voisines, et la masse de ce liquide qu'on peut ainsi fournir au Jardin d'essai est évaluée à environ 500 mètres cubes par Si- heures. Mais tout énorme qu'elle paraisse, cette quantité n'est que suffisante, et même quand le débit des sources diminue, au mois de juin, les irrigations deviennent forcémentplus ou moins inconaplètes. Un calcul peu compliqué me permettra de justifier cette assertion. (I) Toutefois pendant l'hiver de 1 877-1 87S, le rayonnement du sol a été assez énergique pour abaisser, pendant quelque temps, la température de la couche d'air comprise entre sa surface el Om 30 de hauteur, jusqu'à —408. Par opposition, le 8 août 1877, un coup violent de sirocco a élevé la température, à l'ombre, jusqu'à 44» 9, en abaissant l'état hygromé- trique de l'air au-dessous de 12 pour 100. Les végétaux du Chili et du Japon en ont souffert horriblement. (2) Il y a rarement des orages en juillet, août et septembre. NOTICE SUR LE JARDIN DRESSAI OU DU HAMMA. 295 Des personnes bien au fait de la culture jardinière dans les par- ties chaudes du liUoral de notre Provence m'ont assuré avoir recon; u par leur expérience que là, pour obtenir en tout temps une bonne végétation, il faut donner annuellement un mè're cube d'eau par mètre carré de terre. Si cette mesure est exacte pour la Provence, elle ne peut guère être regardée comme exagérée pour le climat et le sol de l'Algérie littorale. Or, à raison de 500 mètres cubes d'eau par jour, le Jardin d'essai reçoit 15 000 mètres cubes par mois et 180 000 par année. Si sa surface est de 35 bec- tares, en réduisant cette étendue de o hectares pour la portion oc- cupée, tant par les allées et sentiers que par les bâtiments et les plantations con irriguées, il reste encore 30 bectares, c'est-à-dire 300 000 mètres carrés de terre exigeant des arrosements abon- dants. Gbf-que mètre carré ne pourrait donc recevoir la totalité du volume d'eau qui est regardé comme nécessaire sur un point sep- tentrional de la région méditerranéenne, et il importe d'ajouter que, surtout depuis quelques années, les pluies sont trop peu abondantes pour compenser cette insuffisance (1). Si le résultat de ce calcul était exact, il me semblerait donner l'explication d'un fait qui m'a frappé ; c'est qu'une grande pièce d'eau consacrée à la culture des plantes aquatiques se trouvait presque à sec à l'épo- que oiî j'ai visité le Jardin d'essai, dans la première quinzaine d'octobre, et que les Nelumbium qui en forment le peuplement principal faisaient alors, pour ce motif, assez piètre figure (2). Quoi qu'il en soit à est égard, des rigoles s'étendent dans toutes les parties du jardin qui doivent être arrosées et leur nombie ainsi que leur multiplicité permettraient de donner aux cultures. (1) La quantité moyenne d'eau que donnent les pluies, au Hamnaa, est de Om 70 j mais ce chiilre a éié rarement atteint dans ces dernières an- nées, et il descendu au-dessous de 0™ SO, en 1878 et 1879. (2) D'après les renseignements que je dois à M. Ch. Rivière, la végé- tation àes Nelumbium est belle jusque vers la mi-juillet ; mais elle perd rapidement de sa vigueur, à partir de cette époque, la sécheresse étanl alors grande, et la diminution notable du volume d'eau que donnent dès lors les sources ne permettant pas d'en neutraliser les efTets. 296 ^ NOTES ET MÉMOIRES. surtout de jeunes planis, une quanlilé dVau plus considérable encore que celle dont on peut disposer. Le tracé du jardin d'essai proprement dit est fort simple : le terrain qu'il occupe en pkine est à peu près rectangulaire et bordé, au nord, c'est-à-dire près de la mer, par la route de Constantine et le chemin de fer d'Alger à Oran, au sud, c'est-à-dire au pied des coteaux, par la route d'Aumale. Ce grand espace est comme encadré par une large allée ou boulevard périphérique, sur ses trois côtés sud, nord et ouest, et il est bordé au sud par une allée droite, la célèbre allée de L^taniers, qui laisse entre elle et la limite méridionale du jardin un large espace occupé par de vastes bâtiments d'habitation et d'exploitation, ainsi que par certaines plantations. Le grand rectangle ainsi encadré est divisé par deux longues allées transversales, par conséquent parallèles à l'allée des Lataniers, c'est-à-dire allant à peu près de l'ouest à l'esî, en trois larges bandes que trois allées longitudinales ou dirigées du sud au nord, subdivisent en douze grands cairés de culture ; ces vastes carrés, subdivisés à leur tour par des sentiers et creusés de nom- breuses rigoles d'irrigation, sont consacrés aux pépinières, à la multiplication et à l'élevage du plant. Ce tracé fort simple est moditié dans l'angle sud-est du terrain; là, en effet, a été établi un jardin dit anglais, dont les allées si- nueuses circonscrivent de magnifiques massifs formés chacun d'espèces d'un même groupa naturel ou d'un petit nombre de groupes naturels analogues. Dans ce jardin anglais a été creusée une grande pièce d'eau à contour ovale, peuplée de Nelumbium^ au milieu de laquelle s'élève une île occupée par une masse com- pacte de Cyperus Papyrus bauts de 3 à 4 mètres, qu'entoure une élégante bordure de Cyperus alternlfoUus moins élevés. Il est diffi- cile de se faire une idée de la légèreté et de l'élégance de cet énorme bouquet de Papyrus dont les proportions sont au moins doubles de celles qu'on voit bdbiluellement à cette Cypéracée dans, nos jardins. Les végétaux qui les premiers frappent d'élonnement et d'ad- miration le visiteur européen, dès qu'il se mtt à parcourir le Jardin d'essai, sont ceux qui bordent les allées, soit longitudi- nales, soit transversales. NOTICE SUR LE JARDIN D'eSSAI OU LU HAlIMA, 297 Eq face de la grande porte d'entrée située le long de la route d'Aumale s'étend la première des trois allées longitudina'es, dont la direction, on vient de le voir, est à peu près du sui au nord. Elle est bordée de Platanes qui, bien que n'étant âgés encore que de 34 à 35 ans, ont acquis déjà de trè;-fortes propoition?, indice certain d'une riche végétation ; mais ces beaux arbres, ap- partenant à une espèce fréquemment adoptée en Europe po ir les plantations d'agrément, n'ont rien de particulièrement saisissant •pour le visiteur. li en est tout autrement pour les végétaux qui bordent les deux autres allées parallèles à celle-ci, qui sont, en allant de l'ouest à l'est: iM'allée des Dattiers; 2o l'allée des Fi- cus Roxburghii. L'allée des Dattiers, plantée en 1847, est bordée, sur une lon- gueur de 410 mètres, de deux lignes de magnifiques Dattiers dont les troncs ou stipes mesurent pre-que tous une quinzaine de mètres de hauteur, et dépassent même assez fréquemment ces proportions. Avec ces beaux arbres alternent des Lataniers et de beaux Dragonniers {Dracœna Draco) dont le tronc porte de gros- ses branches de manière à ressembler assez à un gigante.'que candélabre et dont plusieurs monlraietit encore des f > uctiûsations à l'époque de ma visite L'effet de cette belle allé3 est saisis- sant. La troisième des allées longitudinales est borJée de magnifiques Ficus Roxburghii entremêlés de Magnolia gi^andiflora. Le Ficus Roxburghii est une espèce très voisine du Ficus {Urostigma) elas- tica vulgairement connu sous le nom de Caoutchouc, mais qui se distingue sans peine de celui-ci par ses feuilles échancrées en cœur à la base. Ces arbres frappent d'étonnemeni non seule- ment par la beauté tju'ils doivent à leur magnifique feuillage, mais aussi et bien plus encore par le*s particularités de leur végéta- tion qui se sont dessinées là presque aussi bien qu'elles puissent le faire sous le climat natal. Ces particularités se montrent princi paiement dans les plus fots d'entre eux qu'on admire, soit à l'in- tersection de cette allée avec celle des Chamœrops, dont il sera bientôt question, soit dans le massif consacré aux Ficm en général. Qu'on se figure en effet un gros troac assez irrégalier, souvent reltvé de fortes côtes arrondies, se ramiûauL à une faible 298 NOTES ET JIÉMUIKES. hauteur en grosses branches, les unes étalées, les autres plus ou moins dressées; qu'on ajoute, partant de ces branches et des- cendant directement vers le sol, de nombreuses racines ad- ventivep, quelques-unes encore grêles et parfois contournées plusieurs ensemble comme en corde, la plupart énormes, ayant pris, depuis qu'elles ont atteint la terre, la grosseur et l'apparence de sortes de tiges supplémentaires, parfois aussi s'étant soudées à leurs voisine?; qu'on se rerrésente enfin cet a-^semblage for- mant, au lieu d'un tronc unique, une masse irrégulièie et plus ou moins discontinue, dans une épaisseur de 4 ou 5 mètres, et on aura une idée de ce que sont et de l'effet que produisent les étran- ges et magnifiques Ficus du Jardin d'essai. J'ajoute que ce re- marquable développeraenis'est effectué avec une rapidité vraiment prodigieuse, s'il est vrai, comme on l'atteste, que la plantation des plus beaux d'entre ces arbres ne remonte qu'à l'année 1863 ! Les trois allées transversal s du Jardin d'essai ne le cèdent pas en intérêt à celles dont il vient d'être question. Ce sont, succes- sivement et du sud au nord, l'aUée des Lataniers, celle des Bam- bous et celle des Chamarops excelsa. L'allée dite des Lataniers, qui s'étend de l'allée des Platanes à celle des Ficus, est bordée de ces beaux Palmiers {Livistona chi- nensis R. Br; Latania borbonica'LkWL. ti Hortul.), à gigantesques feuilles en éventail, qui s'y trouvent au nombre de près d'une centaine. Ces arbres sont très beaux, et leur tronc, qui n'a pas moins de 40-45 centimètres d'épaisseur, est haut en général de 4 ou 5 mètres. On en remarque même une variété à feuilles dressées {Latania borbonica ereclaàu Catalogue) et à développement rapide, qui mesure plus du double de cette hauteur. L'allée de Bambous est la merveille du Jardia d'essai. Elle constitue le lieu de promenade le plus agréable qu'on puisse désirer dans un pays chaud, la voûte, élancée en ogive, que forment les gigantesques chaumes de ces Graminées, étant impénétrable aux rayons du soleil , grâce à leurs innombrables ramifications qui s'en- trecroisent en tout sens et qui portent un abondant feuillage. Et cette volîte, qui s'élève à 20 ou même 25 mètres de hauteur, se pro- longe sur une longueur de 340 mètres ! L'état de cette allée a été considérabkm. nt aniéiloié sous la direction d'Aug. Rivière; la vé- NOTICE SLR LE JARDIN d'ESAI OU LU HAMMA. £99 gélation y est devenue plus vigoureuse et plus uniforme dès le jour cù, l'eau ayant été amenée en abondance au Hamma, on a creusé au pied des Bambous de larges rigoles d'arrosement qui réalisent pour eux la locution arabe, « le pied dans l'eau, la tête dans le feu y> ; en outr-^, le sol en a été empierré et nivelé, pendant l'au- tomne de Tannée 1876, opération importante qui non seulement l'a rendue plus commode pour la promenade, mais encore a déter- miné plus d'égalité entre les diverses parties de cette plantation dont l'âge n'est pas identique. L'espèce employée pour la formation de cette allée est un très grand Bambou, à végétation automnale et formant une touffe cespiteuse, que MM. Auguste et Ch. Rivière regardent comme ayant été confondu à tort avec le vrai Bambusa arundinacea Retz, et auquel ils donnent le nom de B. macrocul' mis, « en attendant, disent-ils, qu'onle rapporte aune plante déjà nonrimée (1). » Cette magnifique plante est celle « qui produit, en » Algérie, les plus grosses touffes, les plus longues et les plus fortes » tiges; au Jardin du Hamma, celles-ci atteignent rapidement la » hauteur prodigieuse de 15 à 25 mètres, sur un diamètre de 15 à 1» 19 centimètres » (ÂrG. et Ch. Riv., Le, p. 184); seulement elle ne peut venir convenablement dans toutes les parties de notre colonie africaine, parcequ'elle nô résiste pas aux hivers tant soit peu Iroids, que d'ailleurs elle a besoin d'un sol frais et de beau- coup d'eau. Quant à l'allée des Chamœrops excclsa ou Palmier Chanvre de la Chine, elle est plus remarquable par la beauté des sujets qui la bordent, sur une longueur de 534 mètre?, que par l'effet que pro- duisent ces arbres. Il faut convenir en effet que leur faisceau de feuilles en éventail, de dimensions tout au plus moyennes pour la famille à laquelle ils appartiennent, semble un peu maigre à Textrémité d'un tronc qui, pour la majorité, ne mesure pas moins ^e quatre ou cinq mètres de hauteur, et qui, pour plusieurs, (1) AuG. Rivière et Charles Rivière : Les Bambous, végétation, cul- ture, mulliplicatioa en Europe, en Algérie et généralement dans tout le bassin méditerranéen ; tirage à part de plusieurs articles publiés dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation', in-8 de 364 pag. et nombr. fig; Paris ; \ 879. 300 NOTES ET MÉMOIRES. dépasse plus ou moins notablement ce chiffre. Ce qui m'a beaucoup frappé dans cette allée c'est un groupe de tiès beaux Chamœrops envahis parun Lantana Camara [\) fleuri, qui, comme on en voit fréquemment en Algérie, s'est allongé au point de devenir une liane, et auquel s'entremêlaient dans tous les sens des tiges grim- pantes du beau Pharbitis Nil Choi-t charg'^es de grandes et belles fleurs. Cet élégant fouillis couvert de feuilles et de fleurs sem/Dlait être un échaiilillon dépaysé de l'opulente végétation des tropiques. La large allée péiiphérique qui entoure le Jardin d'essai sur ses trois côtés ouest, sud et est, et qui forme un boulevard bien plus propre que les allées dont il vient d'être pai lé à la circulation îles voitures, off"re un intérêt principalement botanique. C'est là sur- tout qu'a été réalisée l'une des conditions imposées par i'"Etat à la Société générale Algérienne,oellequi exigeait que l'on conservât au Jardin le caractère d'établissement scientifique en même temps que celui de jardin d'agrément et d'utilité directe. Ea effet, dans la platj-baode qui longe le bord intérieur de ce boulevard a été efi'ectuée la plantation de nombreux végétaux ligneux, pour la plupart frutescents, qui ont été groupés par familles, dans la généralité des cas, sans qu'on se soit assujetti à ks ranger toujours selon un ordre rigoureusement méthodique, ce qui du reste im- portait peu.- Souvent les espèces sont représentées là par des indi- vidus qui ont acquis un beau développe Tient ; mais parfois aussi IdS plantes sont chétives, soit que les»soins leur aient un peu manqué, soit plutôt que le sol ou le climat ne leur aient pas été favordbl;?. J'di même remarqué un certain nombre de lacunes probablement assez récentes pour qu'on n'ait pas encore eule temps de les faire disparaître (2). Sur la ligne occidentale du boulevarr^, (1) Dans les environs d'Alger, le Lantana Camara est quelquefois planté en haies de c'ôlure. Oq emploie aussi et itême plus fr- quemment au niêiDc usage V Acacia Farnesiana Willd. {l'achelia Farnesiana Wiciix et Arn.), le Cassier des Provençaux et des Languedociens, qui, sur les points excep'ionnellement abrités des Alpes- Mariiimes, est l'objet d'une culture très lucrative, à cause de l'odeursuave de ses fleurs. (2) Depuis que ceci a été écrit, j'ai appris que les lacunes que j'avais remarquées dans cette plantation sont l'effet des sécheresses exception- nelles de ces dernières années, ainsi que des extrêmes de température dont il a été question plus haut (voyez p. 294, 2'J5, en note). Notice sur le jardin û'£î?ai ou du hamma. 301 j'ai distingué par-dessns tout de nombreuses et belles Araliacées, Aralia, Oreopanax, Paratropi'a, et del)eaux Cordia, des séries de Jasmins, de Ligustrum, etc.; sur la ligne orientale, ce sont les Acacias phyllodinés de la Nouvelle-Hollande, en riche collection et par individus remarquables, qui forment la portion principale de la plantalioD. Cette collectionest assez nombreuse pourgarniraussi une partie de la ligae méridionale; celle-ci offre surtout une belle série de Myrtacées, Metrosideros, CalUstemon, Eucalyptus elj'par-dessiis tout, i'nndes trésors du jardin, une rangée deGrevilkarobustaen grands ai bres auxquels leurs feuilles psnnée^ à plnuules très divi- sées et blanches eu dessous, do ment beaucoup de l-^gèreté, mais dont Ui cime est un peu irrégulière. On sait que-cette Proléacée fournit un bois d'excellente qualité, et le beau développement qu'elle aprisau Hamraa, sur un point très rapproché du bord de la mer, où dès lors elle est soumise sans abri à toute la violence du veat du nord, atteste en elle une rusticité qui pourra permettre d'en tirer un bon parti en diverses circonstances. Dans cette partie du Jardin et dans la plupart des autres, les plantes sont Êouvent^étiquetées; mais plusieurs lacunes exittent à cet égard. En outre, les éiiqueties élant simplement en bois et portant les noms peints à l'huile, n'ayant d'ailleurs élé ni re- nouvelées ni même repeintes depu's longtemps, sont, dans beaucoup de ca^ illisibles ou entièrement effacées. Il existe pour certaines plantes, notamment pour une très belle collection d'Agaie, dans le voisinage de la grande pièce d'eau, des étiquettes en fer qui portent les noms peints à l'huile ; mais là aussi le temps a parfois proJuit son eflet destructeur, et ça et Sa j'ai eu le regret de ne voir qae quelques lettres inintelligibles en place de noms que je désirais connaître. En somme, l'étiquetage des plantes appelle des améliorations ( < )• (t) Ces améliorations soat à la veille d'être réalisées. En ce monieat mè:ae, l'un des savauls proiesseurs du Muséum d'Histoire naturelle s'occupe activement delà déiermiQatioa rigoureuse des espèces cultivées au Hamma. Dès que ce grand travail sera^^suffisamment avancé, l'étique- tage des plautes du jardia sera refait aux poiuts de vue scieatilique et matériel. 302 NOTES ET MÉMOIUi-S. Je m'étendrai peu sur les grands carrés compr.s entre les di- verses allées dont il vient d'être question. Ils sont tous consacrés à la multiplication et surtout à l'élevage des plantes de tout genre qui doivent être livrées au commerce. Ceux de ces carrés qui oc- cupent le côté septentrional du Jardin renferment les pépinières de végétaux rustiques, particulièrement d'arbres fruitiers de nos climats. Quant aux arbres fruitiers de climats plus chauds qui peuvent être utilement cultivés en Algérie, Anona, Persea ou Avocatier, Psidium, Diospyros^ etc., ils ont une large place réservée dans les carrés destinés à la poterie, parce qu'ils reprennent mal ou même pas si on en arrache le plant de la pleine terre et qu'ils doivent dès lors être élevés en pots. Ces arbres fructifient parfaitement au Ilamma et y donnent des fruits aussi bons que beaux; ainsi on a récolté dans ce jardin des fruits (syncarpes) de l'Awona muricata pesant 800 grammes, du Persea gratissima ruhra pesant 450gr.,etc. Les Goyaviers, Psidium pomiferum et piriferum y fructifient assez abondamment pour servir à faire d'excellentes confitures. On a même obtenu sur place de bonnes variétés de ces espèces (1). Les carrés situés plus vers le sud sont spécialement afiectés aux plantes délicates qui, en Europe, devraient être tenues en serre. Tels sont des Palmiers d'espèces diverses et nombreuses, des SirelUzia variés, plusieurs sortes de Ficus, le Panicum piicatutiit etc., etc. Ces vastes surfaces sont protégées contre les vents et en même temps contre les trop grandes ardeurs du soleil au moyen d'un immense voile terme de claies en roseaux que des iils de fer attachent à des traverses généralement en bambous. Ce voile (i) J'ai vu aussi la culture do ces arbres fruitiers exotiques prospérer dans le beau jardin du couvent des Trappistes, à Staouéli. Il y a là, entre autres, une plantation à'A7iona Cherimolia Mill., en pieds déjà beaux, dont plusieurs portaient des fruits au moment de ma visite ; de nombreux Goyaviers (Psidium), etc. II existe même dans ce jardin quelques plates- bandes d'Ananas que l'on cullive en pleine terre, bans autre précauliou que de les garantir des vents par des abris, surtout par des claies posées au-dessua. I^es fruits (syncarpes) que portaient ces plantes étaient beaux; mais plusieurs montraient une fâcheuse tendance à se ramifier dans leur partie supérieure. NOTE SUR LES ACARIENS PHYTOPHAGES. 303 protecteur est soutenu par des pieds droits, à 2 mètres environ au-dessus des jeunes plantes qu'il doit abriter. Des rigoles rap- prochées amènent en abondance et à volonté dans ces divers car- rés de pépinière l'eau qui, combinant son action avec celle de U chaleur, détermine dans les plantes de toute sorte une végétation vigoureuse et un accroissement rapide. Là sont appliqués pour certaines plantes, notamment pour les Palmiers, des procédés spécia'jx de semis et d'élevage, qui sont dus en général à A. Rivière, et dont on trouve l'exposé dans divers passages du Journal de la Société centrale d'Horticulture. Cette portion indus- trielle et commerciale du Jardin d'essai est la principale raison d'être de ce grand établissement, depuis qa'il est devenu la pro- priété d'une puissante société financière qui, sans mettre de côté la question d'utilité générale, ni même", dans une certaine me- sure, celle d'intérêt scientifique, doit se préoccuper avant tout de la quantité de produits à livrer au commerce et des bénéfices à réaliser. Il est donc tout naturel que cette vaste portion éminem- ment productive du jardin soit celle vers laquelle se portent in- cessamment les soins intelligents de la direction. (A suivre.) Note sur les Acariens qui se nourrissent de végétaux vivants (1 ) ; Par M. Maurice Girard. Diverses communications récemment adressées à la Société et qui ont été renvoyées à mon examen, ont appelé mon attention, non plus exclusivement sur les Insectes, mais sur des Arachnides, Ar- ticulés d'une autre classa, et spécialement sur l'ordre dégradé des Acariens. Les connaissances que nous possédons sur ces animal- cules sont encore fort incomplètes et bien des détails donnés dans les mémoires les plus récents seront rectifiés par des obser- vations ultérieures. Cette note rapidement rédigée n'a nullement la prétention d'établir des faits nouveaux et inédits, mais de fournir des indications utiles à beaucoup d'horticulteurs, car les Acariens ont été encore bien moins étudiés que les Insectes. (1) Présentée à la séance du il mars 1880. 30 ir AOl'ES ET MÉMOIRES. L^s Acaiiens adultes ont huit pattes généralement très courUs ou très grêles, pouvant porter des crochets, des cupules ou ven- touses de longs poils. Il en est qui sont de véritables farasites des animaux et qui .^ont ca| ables de causer des affections j Bori- ques, parfois fort redoutables; ce sjnt les Saicoptides. Les Aca- riens qui attaquent Its feuilles des Végétaux vivants ne doivent pas être regardés comme des parasites. Ils se nourrissent de ces feuille?, en causant à la plante un préjudice plus ou moins grave, absolument comme hs Allises et les Gbléruques, les Chenilles, les Limaces et les Golimr.çons. Les horticulteurs qui voudront se faire une idée des Acariens n'ont qu'à examiner une des plus grandes espèces, le Trombidion jaliné ou Araignée rouge des jardins. Notre collègue, M. Laizier, m'a remis, de la part de la M. A. Gillard, horticulteur à Boulogne-sur-Seine, une sorte de toile d'Araignée « coupant, dit la lettre d'envoi, les boutures et les semis à raz le collet, mène quand les bouturts sont reprises et les semis assez forts. » 11 y avait encore des Acariens dans les dé- bris peu reconnaissablts que j'ai reçus. Les auteurs du dommage sont des Tétianyques, dont une espèce semble dominer toutes les autres parce qu'elle est la plus commune et la (lus facile à observer. C'est l'ancien Acanis telarius de Linné, le Tetranychus telarius \iç,l\xt\, nu. Gamusm puur Lalreille, Fabricius et Guvier. De Géer et même antérieurement Réaumur s'étaient au!^si occupés de (( celte petite mite qui revêt Us plantes de toiles semblables à celle des Araignée?. » Lts Tetranyques les mieux connus sont ceux qai ont reçu le nom général de Tisserands, parce qu'ils sécrètent en abondance des fils d'une soie très fine dont ils recouvrent les végétaux. L'opinion commune est que, conformément à ce qui a lieu chez les Araignées, dont les Acariens sont une dégradation organique, les filières sont placées à la réjgioa anale et que lis Tetranyques tirent et étendent les fils avec leurs pattes agissant avec une grande rapidité. G^peniant le dernier observateur des Tetrany- ques, M. Donnadieua complètement r^jeié cette opinion; d'après ses observations, la nidtière visqueuse qui, durcie à l'air, forme le fil de soie, sort de la bouche, glissant le long des mâchoires en NOTE SUR DES ACARIENS THYTOPHAGES. 305 Stylet; les loDgs palpes qui entourent la cavité buccale brossent ces stylets, ramassent la matière visqueuse et l'étircat en fils entre leurs extrémités. Selon le même auteur, ce 5ont les mâles presque seuls qui éta- blissent les toiles, en passant d'uue feuille à l'autre. Les femelles, qui tissent très peu, se glissent sans cesse sous ces toitures lé- gères et pondent contiouellement des œufs enduits d'une matière collante, les abritant surtout contre les nervures des feuilles; ces œufs sphériques et à peu près incolores sont très gros eu égard à la taille des pondeuses; il en sort des larves qui restent sous l'abri en piquant et suçant la feuille; d'abord n'ayant que six pattes, elles en prennent deux de plus à leur dernière mup. Alors, de- venus adultes, les Tétranyques se hâ'ent de quitter les feuilles sous lesquelles ils se sint développés, pour aller fonder de nou- velles colonies sur les parties de la plante encore indemnes ou sur d'autres plantes. Protégés par leurs toiles, ces microscopiques Arachnides se propagent avec une rapidité désolante; aux appro- ches de rhiver, ils abandonnent les plantes sur lesquelles ils avaient vécu pendant toute la belle saison, et vont se réfugier sous les p'erres, sous les écorces, sous les moussss, sous tous les détritus à leur portée, attendant le printemps pour se montrer de nouveau. Le genre Tétranyque propre renferme des Acariens dont le corps est ovoïde chez la femelle, très atténué dans sa partie pos ■ térieure chez le mâle, qui est beaucoup plus petit que la femellf^. Sur les côlés de la tête sont des yeux noirs ou rouges. Les pattes sont propres à la marche et inégales, les antérieures plus longues que les autres; elles se terminent pnr des tarses munis de deux crochets bifides et de quatre soies portant à l'extrémité des cu- pules contractiles, prises à tort pour des ongles par Léon Dufour, qui s'est servi de ce caractère pour créer le genre Tétranyque. Entre les pattes de devant on aperçoit une masse conique qui peut, à volonté, s'allonger dans le 'sens du corps ou s'incliner presque perpendiculairement au-dessous. Ce rostre ou si ç )ir est un assemblage de pièces variées qui entourent la cavité de la bou- che; des palpes fort gros et allongés, partant des côtés de la lèvre inféiieure, terminés par des crochets et des épines, entoufent 20 306 NOTES ET MÉMOIRE?. deux mandibules munies d'un crochet, entre lesquelles et en dessous se trouvent deux longues soies ou acicules. Ce sont ces pièces qui perforent le tissu de la feuille, afin d'opérer la succion de la sève. Lorsque le Tétranyque veut se procurer de la nourri- ture, on le voit se promener activement sur la face inférieure des feuilles, en l'explorant avec l'extrémité du rostre, jusqu'à ce qu'il ait trouvé un point facilement attaquable. Alors i'Acarien semble piqué debout, par son rostre, sur la face inférieure de la feuille. En efiet, le rostre h'est renversé en dessous, le corps se soule- vant, et le Tétranjqae, attaché par ses pattes antérieures, relève ses paltes pû»térieule^, qu'il replie contre la région terminale du corps, redressée presque verticalement. Toutes les parties du rostre entrent en mouvement et forment devant la bo'iche un îube d'aspiration par lequel les matériaux nutritifs sont absorbés. Les aliments se composent non seulement des sucs contenus dans les feuilles, mais encore de la chlorophylle, des membranes des cellules végétales, c'est-à-diie de tout ce qui entre dans la consti- tution du parenchyme de la feuilie, les nervures seules résistant, en général, à cause de leur dureté. Les Tétranyques tisserands ont les glandes à soie très développées et font tous une toile, tantôt épaisse et fournie, tantôt mince et claire, quelquefois à l'état de véritable tissu, d'autres fois à l'état de simples fils. Ce serait par centaines qu'on en compterait les espèces si, à l'instar de certains auteurs, comme Koch et Boisdu- vàl, on tirait leur nom du végétal sur lequel on les rencontre. La même espèce peut se nourrir de végétaux très différents, et, en réalité, on ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ces Tétranyques à toiles, réellement distinctes par des caractères anatomiques extérieurs. En outre, le corps mou de ces Acariens est translucide et paraît de couleurs très variées suivant l'âge et la nature des végétaux dont les sucs remplissent le canal digestif de l'animal. Le mieux connu et le plus répandu de tous les Té- tranyques de ce groupe est le Teti^anychus telai^ius Linn., le Té- tranyque tisserand par excellence. La femelle est longue de l""" 3, le mâle de 0"" 7 à 0'"'"8. La couleur varie beaucoup, carnée, jau- nâtjre, verdâtre ou brunâtre; les pattes et le rostre d'un jaune pâle; les yeux noirs: le rostre conique et obtus; les palpes très NOTE SUR DES ACARIENS PErTCrHAGES. 307 forts et très bien armés; le corps ovoïde, bombé eu dessus et en avant; les pattes armées de crochets forts et recourbés, celles du mâle beaucoup plus longues et plus fortes proportionnellement que celles de la femelle. L'œuf est globuleux, d'un jaune pâle, et donne naissance à une larve dont le développement est très rapide. Ce Tétranyque se montre au printemps, se propage très vite pendant l'été et disparait au début de l'automne; c'est l'espèce dont la vie est la plus longue. Elle s'attaque à tous les végétaux et se trouve liéquemment sur les Haricots, les Campa- nule?, la Rose d'Iode et l'Œillet d'Inde, les Roses trémières, le Dahlia, l'Acacia rose, les Liserons, le Sureau, le Charme, l'Orme et surtout le Tilleul, dont elle paraît beaucoup affectionner les feuilles. Une seconde espèce, très analogue à la précédente, et>t le Té- tranyque du Tilleul, Tetranychiis iiliarius Hermann ou major HermaNxX. La femelle devient très grande (i"""" 5), est brune, avec deux yeux rouges, tandis que le mâle reste très petit (0°"" 5) et d'un jaune verdâtre. C'est de juillet à août que ce Tt^tranyque se développe le mieux et envahit les plus grands végétaux. La femelle pond avec rapidité et reste voU-ntiers immobile, tandis que le mâle, très agile, est sans cesse occupé à la fabrication de la toile. L'espèce peut attaquer tous les végétaux, mais semble préférer les arbres ou arbustes à feuilles aisément attaquables, et principalement le Tilleul, au point de couvrir de toile l'aibie en entier en quelques jours. En moins d'une semaine, des allées de cent cinquante à deux cents Tilleuls sont envahies, à ce point que presque pas une feuille ne reste inhabiiée. Il y a encore quelques autres espèces de Tetranychus : ainsi le T. Ulmi Koch, se rencon- trant surtout sur l'Orme et sur le Broussonetia papyrifei^a ; le T. minor ou socius Hermann, verdâtre, le plus petit des Acariens tis- serands, n'ayant que O""""?, et très précoce; le T. phmistoma DoNNADiEU, en sociétés beaucoup moins nombreuses que les autres Tetranychus, ne s'élevant pas sur les arbres, mais lestani sur les plantes herbacées, surtout très basses; le T. lapidum Hermann ou rubescens Donnadieu, à corps entièrement rouge, souvent très foncé, ne faisant qu'une toile légère, se rencontrant très souvent sur le Prunier, le Cognassier, sur les Pétunias, etc. 308 NOTES ET MÉMOIRES. Le fil d'un seul Tétranyque tisserand échappe, par sa ténuité extrême, non seulement à la vue simple, mais même à l'œil armé d'une forte loupe; mais comme les Tétranyques soat groupés par masses prodigieuses, les fils produits partons les individus s'ajou- tent les uns aux autres et finissent par former des toiles, extrê- mement fines à la vérité, mais pouitant très apparentes, qui enveloppent les feuilles, parfois même les fleurs et les jeunes tiges, retombant souvent au hasard, si elles n'ont pas été bien fixées de toute part. Les plantes, déjà gravement affiiblies par les succions multiples des Acariens, prennent bientôt une apparence pitoyable. Les toiles, d'abord blanchâtres, retenant l'eau et la poussière, paraissent promptement très sales et se collent de plus en plus sur les feuilles et les fleurs. La fonction de respiration est fortement entravée ; les fr^uilles deviennent jaunâtres ou gri- sâtres en dcsîus (maladie de U grise des jardiniers), avec des parties plus claires, formant des marbrures. Les bords (les feuilles ■ sont repliés ei roulés en dessous, la face inférieure blancbâ'.re et un peu luisante. Comme les dégâts peuvent s'étendre beaucoup et en très peu de temps, il est tiès essentiel pour les horticulteurs de s'occuper de la destruction des Tétranyq'ies tisserands. Les toiles, toujours très visibles, avertissent aisément les jardiniers de la préfence de ces hôtes malfaisants. Si quelques feuilles ou quel- ques liges s ulement sont envahies, le mieux est de les couper et de les biùler aussitôt. S'il s'agit de plantes annuelle», le plus simple et le plus court est d'en faire le sacrifice, de sarcler à blanc, passer la herse, puis le rouleau et ne rien laisser subsister. Quand les plantes attaquées sont des arbres ou des arbustes qu'on ne peut enlever, la question est plus difficile. Les injections de fleur de soufre ou de décoction de tabac sont peu efficaces, car les toilfS empêchent le mouillage. Oa se trouvera mieux de puissantes injections d'eau, avec de fortes pompes Raveneau, qui entraîne- ront beaucoup de Télranyques, comme le font les grandes pluie» d'orage, qui neitoy.-nt les plantes infestées. On peut encore ir jecter des solutions de polysulfure de calcium ou de sulfo-carbonale de po'asi=p, qui dégagent des g^^z ou des vapeurs toxique?. En conservant au mot Téiranyque l'extension que lui donne M. Donnadieu, il comprend d'autres Acariens phytophages très KOTE SUR DES ACARHNS PHYTOrHAGiS. 309 nuisibles, qui ne foQt pas de toiles, mais déterminent, directe- ment ou indirectement, la production d'excroissances cheveiues quiépuisent rapidement les plantes. Ici la question entomologi- que se lie intimement à une question botanique de crypiogHmie, comme nous le verrons. Il existe des Tetranyques extrêmement petits, de 0°"°4 à 0'°"6, d'un jaune pâle habituellement, parfois verts si les feuilles qu'ils sucent ont beaucoup de chlorophylle, qui sont isolés et voyageurs à l'état adulte, mais dont la piqûre détermine sur un grand nombre de végétaux, et notamment sur les feuilles de Vigne, la production de galles érinéiformes dans lesquelles vivent les larves issues de ces adultes. Ils appartiennent au genre Phyloptus Dujardi:; ou Phy'ocoptes Thomas. La forme extérieure est tiès analogue à celle des Tétranyques tisserands; le rostre est court et volumineux ; les palpes ne sont armés que d'un seul crochet au lieu de deux, et les lancettes aciculaires de la bouche sont courtes et fortes. Au sortir de l'œuf au printemps, ils sont à l'état de larves à quatre pattes seulement, placées à la région antérieure du corps, près du rostre et dirigées en avant; le corps est allongé et vermiforme et porte des poils raides, lar- gement espacéf. Ces larves s'abritent dans le feutrage déterminé par les poils des Erineum et trouvent là le parenchyme à nu, facile à percer par le rostre. En outre ces larves quittent souvent leurs demeures et font des excursions à la surface des feuilles. Les anciens auteurs, Réaumur, Turpin, Dugès avaient aussi constaté que ces « mites » peuvent quitter leurs galles de refuge. Dujardin avait établi le genre Phytoptus pour ces larves à quatre pattes, car il leur voyait pondre des œufs et, à cette époque, on ne connaissait aucunement les faits de la parthénogenèse. Les métamorphoses que subissent ces larves ont été étudiées en Alle- magne par M. Scheuten, puis en France par M. Donnadieu, qui a beaucoup observé les galles é.inéiformes sur les Vignes et sur les Saules. 11 y a là, d'après ce dernier auteur, une forme transitoire de reproduction asexuée par des œjfs, donnant une série de géné- rations dans la saison chaude, comme les Phylloxéras aptères des racines de Vigne pondent des œufs sans le concours de mâles. Ces larves tétrapodes, après avoir vécu tout l'été dans les galles érinéiformes, s'enkystent en automne, à l'aisselle des feuilles. 310 NOTES ET MÉMOIRES. dans des kystes ovoï'ies postérieurement et amincis antérieure- ment et qui passent l'hiver. Il sort de ces kystes, au printemps, d'autres larves, celte fois à six pattes, pareilles à celles des Té- tranyqaes tisserands et donnant, après une mue, la forme adulte et sexuée, à huit pattes. Ces adultes vivent peu de tempv», s'ac- couplent, pondent et de leurs œufs naissent les larves à quatre pattes qui recommencent le cycle morphologique de l'Âcarien des galles. Tels sont les faits très étranges qui ont été publiés sur les Ar- ticulés producteurs des galles ériné'formes et qui ont grand betoin de nouvelles études. Deux opinions ont été émises sur ces galles et mes connaissances en botanique ne sont pas assfz spéciales pour me permettre de me prononcer. M.Donnadieu parait admet- tre que les galles résultant delà piqûre des Galiacares sont uni- quement des productions pathologiques dues à la sève et aux matières féculentes détournées de la fonction habituelle, et ana- logues aux galles chevelues ou Bédéguars des Églantiers, produites par la piqûre de la tarière des femelles de Cynipiens (Hyménop- tères) du genre Rlioditcs Hartig. D'autres auteurs, ainsi Tulasne et M. Géhin, de Metz, auteur de travaux sur les insectes nuisibles particulièrement à divers arbre? et aux Poiriers, supposent que la succion de l'Acarien fait naître une galle qui sert bientôt de support, comme un terrain propice, aux sporules d'un Crypto- game. Comme on le voit, rAriiculé intervient toujours, soit comme cause unique, soit comme cause primordiale, dans l'appa- rition de ces galles ou de ces Champignons. Cette question vient se rattacher à l'examen de ces productions chevelues des Poiriers, qui ont été adressées à notre Société, de la part de la Société d'Horiiculture de Cholet (Maine-et-Loire), à la fin de 1 année 1879. Je ne m'étais probablement pas éloigné de la vérité en soupçonnant l'intervention d'animaux articulés, bien qu'on n'en trouvât aucune trace dans ces galles {Journal Soc. cent)\ d'Hortic.,Z^ série, l, 1879). Il sera très important de recevoir un nouvel envoi de ces galles chevelues, au printemps, lorsqu'elles commencent à se développer sur les premières feuilles des Poi- riers, Peut-être, si Ton rencontre des Acariens, pourrc-t-on recon- naître en eux l'espèce décrite par M. Scheuten sous le nom de Typhiodromus Piri et trouvée sur les Poiriers. Les horticulteurs NOTE SUÎÎ DES ACARIENS PHYTOPHAGES. 31 f ont à s'occuper fort peu de ces questions d'entomologift ci de cryp- togamie. Le seul point qui les intéresse c'est qu'on ne peut son- ger à détruire par les insecticides des animalcules véritabiemînt microscopiques et dont IVffi ayante fécondité serait augmentée par des larves ovipares asexuées. La seul remède c'est de couper et brûler et de sacrifier même ks arbustes fortement atteints. Un dernier groupe de Tétranyques, d'après la classification de M. Donnadieu, est celui des Errants, vivant en société sans cons- truire d'abri d'aucune espèce, n'ayant que des glandes à soie ru- diraentaires et la bouche faiblement armée de palpes labiaux peu développés, courts, parfois renflés {Brevipalpus), parfois amin- cis et effilés [Tenuipalpus) . Tous ces Acariens sont très petits (de 0mm 3 à Qmni (^^^ colorés eu rouge, ainsi que leurs yeux qui se dis- tinguent tîès difficilement du corps. Les Tenuipalpus ont surtout été rencontrés à la face inférieure des feuilles garnie de poils nom- breux et serrés, où ces Acariens rencontrent un abri qu'ils seraient incapables de se créer; ainsi sous les feuilles du Laurier-Tin, de la Ronce ordinaire, parfois de l'Églantier. Chez le genre Brevi- palpm,\d faiblesse de l'armature buccale ne permet pas la .succion de feuilles sèches ou coriace*^ ; on les trouve courant sous les feuil- les de braucoup de plantes, comme /^Aî/^/floca, Primevère, etc. Voici l'indication de mémoires parus à diverses époques sui les Acariens phytophages sur lesquels cous appelons de nouvelles observation^. Réaumur'; Mémoire sur les Insectes, lll, p. 511. A. DuGÈs ; Nouvelles obsei^vations sur les Acariens [Anîi. des Se. nalur., l^sé^ie, 1834, II,' -104.) F. DcJARDiN ; Sur des Acariens à quatre pieds parasites des vé- gétaux {Ann. Se. natur.^ 3^ ^éùe, l8ai, XV.) Scheuten; Eimges l'.ber Milben{Archiv. fûrNaturg. (23- anné •, 4857, p. i04.) Boisddval; Ordre des Acarides (Essai sur r Entomologie horti- cole; Paris, Donnaud, 48«7, p. 76 et suiv.) Les déterminations spécifiques sont très insuftisantes. A. L. Donnadieu; Recherches pour servir à V histoire des Tetra- nyques; 1875, Lyon, fï. Geoig; Paris, J.B. Baillière et fiis. 3)2 RAPPORTS. RAPPORTS Rapport sur l'ouvrage intitulé Les Orchidées, par M. P.-E. de PiTDT, Secrétaire delà? ociéié royale d'Horticulture de Mons; (Éditeur J. Rothschild, à Paris) (1). MM. Thibault cIKeteleêr, Rapporteurs. Cet ouvrage est divisé en trois paities, la première contient huit chapitres : Notions historiques, Oigancgraphie et botanique, Distribution géographique, Climaîologie, Importation des pays d'origine, Séries et jardinage, les ennemis des Orchidées, Cul- tures spéciales. Celte partie est la plus considérable de l'ouvrage et est traitée avec beaucoup de développements. Dans les ciuq premiers cliapltres l'auteur donne d'abord d'une manière très intéressante l'histoire ancienne et moderne des Orchidées; puis la description de leurs organes, leur classifica- tion botanique et des notes sur la variation des espèces. Ensuite il passe en revue toutes les contrées du globe où elles croissent. Tout cela est accompagné de nombreuses vignettes intercalées dans le texte, donnant la représentation d'une partie des genres de la famille, leurs fleurs, leur facits et leur mode de végéta- tion. Vient ensuite une étude de climatologie appliquée qui sera très utile à consulter pour la culture des différentes espèces suivant les régions et Tallitude où elles croissent; enfin leur récolte, la manière de les emt aller, leur culture à l'arrivée et les soins à prendre pour leur reprise. Le chapitre \l indique les conditions requises pour la con- struction d'une bonne serre à Orchidées, le chaufTage, l'aérage, l'aménagement intérieur et la disir.bution. L'auteur examine le sol et les composts pour leur culture en pots, corbeilles, sur bois, etc., les engrais et agents chimiques, les arrosements et l'humi- dité atmosphérique. (\) Piésenléle 22 aviil 4î8a. SUR LES ORCHIDÉES PAR M. DE PUYDT. 313 Suit une liste rjombreuse d'espèces ou variétés de choix les plus faciles à cultiver. Cette liste se compose d'espèces et variétés dites de serre tempérée-froide et est recommandée aux amateurs commerçmts. Il y aurait bien quelques réserves à Lire sur ces Orchidées dites de serre fioide, car notre expérience nous a appris qu'elles se trouvent beaucoup mieux à une température de 8 à 4 0 degrés C. l'hiver qu'à une températute plus basse. D.ius tous les cas, une bonne serre tempérée est ce qui leur convient le mieux. Le chapitre VU est relatif aux maladies et aux insectes nuisibles et donne les moyens connus de détruire ces derniers ou d'atténuer leurs ravages. Le chapitre YIII est consacré à la culture des Orchidées fleuries dans les appartements, il est suivi d'un article très bien fait du Journal of Horticulture de Londres sur la culture spéciale des CypripediLm. Ce genre mérite d'être beaucoup plus répandu qu'il ne l'est encore; il ne demande pas de soins particuliers, la plu- part de ses espèces pouvant se cultiver dans une serre chaude ordinaire donnant de 8 à 12 degrés C. en hiver. Ce sont des plantes t! es attrayantes par leur floraison facile, par la beauté de leurs fleurs, leur divejsité de formes et de couleurs et sur'out par leur longue durée. Avec une collection d'un certain nombre d'espèces tt variétés on est certain d'avoir des fleurs toute l'année. La deuxième partie est une revue descriptive des Oichidées cultivées en Europe. Tous les genres y sont classés par otdre alphab^'tiqup, chaque genre accompagné d'une courte description et de l'indication des principales espèces et variétés avec quelques mots sur leur culture. La troisième partie se compose de cinquante chromolithogra- phies représentant cinquante belles espèces ou variétés accom- pagnées de leur description et culture. Les planches sont géné- ralement bien faites; malheureusement, quelques-unes des grandes espèces sont représentées à une échelle trop réduite pour donner une idée exacte de leur beauté. En résumé, c'est là un bon livre qui devrait être entre les mains de tous les amateurs de belles plantes. Puisse-t-il accroître 314 RAPPCRT SUR UX TRAITÉ DE CULTURE MARAÎCHÈRE. UD peu le goût pour les Orchidées en France cù le nombre d'amateurs de ces plantes si intéressantes par la bizarrerie et la diversité de leurs formes et la richesse de leurs couleurs, est vrai- ment trop restreint. A ceux qui se font un épouvantail de leur culture ce livre prouvera qu'elle n'est pas plus difficile qn'autre chose, et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une étuve pour se donner la jouissance d'une jolie collection d'Orchidées. En raison de rimportance de l'ouvrage et des recherches con- sidérables que l'auteur a dû fdire, en outre de ses observations personnelles, pour le composer, nous propasons que ce Rapport soit renvoyé à la Commission des Récompenses. Rapport sur un Traité de Culture maraîchère PAU i\I. A. Dumas (I); M. N. Laizieu, Rapporteur. Messieurs, Le 26 février, vous m'avez fait l'honneur de me charger d'exa- m'ner un ouvrage sur la culture maraîchère, traité pratique, par M. A. Dumas, professeur d'Horticulture et d'Agriculture à l'école normale a'Auch. Ce travail n'est pas nouveau, puisqu'il est arrivé à sa 4e édition. Apres l'examen attentif que j'en ai fait, permettez- moi de vous dire qu'il mérite les plus grands éloges, surtout rela- tivement aux cultures potagères des contrées méridionales et du centre delà France, qui deviennent de jour en jour une nécessité indispensable pour ks nombreuses populations de ces départe- ments, C'et>taYec bonheur que je lemarque dans cet ouvrage que l'auteur a bien voulu s'étendre un peu sur tout ce qui concerne les jardins de campagne, et, s'il m'était permis de former un vœu, je dirais qu'il y a lieu d'engager l'honorable auteur, dans la pro- chaine édition de son ouvrage, à le perfectionner encore par l'addition des cultures de primeurs qui deviennent de plus en plus indispensables pour tous. (1) Présenté le 25 mars 1880. RAPPORT OE LA COMMISSION DES INSECTICIDES. 315 RAPrORT ADRESSÉ A LA SOCIÉTÉ CENTRALE d'HORTICULTURE AU NOM DE LA COMMISSION DES INSECTICIDES (1); M. Maurice Girard, Rapporteur. La Commission des Insecticides s'est réunie le 27 avril 1880. ]" M. Rosedu (Adolphe), de Deuil, a fait de nouveaux envois de ^d. poudre foudroyante, qui ont été remis à M. Alfred Gottin, de Sannois ; M. Charo'lois, de Vaugirard; M. Laizier, de Clicby. 2° M. Reinié, d'Argenteuil, a adressé des échantillons d'une poudre, dite Végétalùie, contre les Pucerons, Chenilles et Fourmis. Ils ont été remis, pour faire des essais, aux horticul- teurs précédemment cités, et ces messieurs voudront hien en- rendre compte à la Commission. 3" La Commission était saisie par le Conseil d'une proposition de M. Cellière, tendant à joindre à notre Exposition annuelle des spécimens de plantes et d'arbustes atteints de maladies causées par les Insectes, Cryptogames et autres causes, spécimens qui por- teraient une inscription indiquant le nom de la maladie et les moyens qui sont le plus en usage pour la combattre. M. Burelle propose que cette demande soit renvoyée à la Société d'Insectologie, dont les Expositions bisannuelles sont bien plus en rapport avec cet objet que l'Exposition de notre Société. La Commission reconnaît tout l'intérêt du p-ejetde M. Cellière et la grande utilité qu'une Exposition de ce genre peut offrir. Elle adopte et soumet à la Société d'Horticulture et à son Con- seil les conclusions suivantes : 1» La proposition de M. Cellière est rejetée pour le Palais de l'Industrie, pour les motifs suivants : Des plantes malades produi- raient un effet désagréable et contraire aux intérêts des. horticul- teurs si elles faisaient partie d'une Exposition dont l'objet est, au contraire, de'présenter aux regards du public les plus beaux exem- plaires du règne végétal ; en outre, il pourrait y avoir de graves dangers d'infection des plantes saines par les plantes malades placées dans la même enceinte, et la Société s'exposerait à des plaintes légitimes de la part des horticulteurs. (1) Présenté le 13 mai 4 880. 316 RAPPORTS. 2^ La Commission exprime le vœu que l'utile Exposition indi- quée par iM. Cellière soit faite cette année par la Société d'Insec- tologie qui aura son Exposition, et qu'une demande lui soit adressée en ce sens par le Conseil. 3^ La Cjmmission propose qu'en 1881, où la Société d'Issecto- logie n'exposs pas, une Exposition de plantes malades, hors du voisinatre de toute plante saine, ait lieu dans le local de notre Société. L^ programme de cette Exposition sera délibéré par la Commission des Insecticides et soumis au Conseil. Rapport sur la Culture forcée des Asperges au Thebmosiphon PAR M. CuEÉ (Charles) (1); M. Arnould-Baltard, Rapporteur. Messieurs, A la demar de de M. Curé, une Commission a été nommée pour examiner son syj-tème de culture forcée des Asperges au iheirao- siphon. LaGommissions'estrenduechtzM.Curé,rueLecourbp, 315, le 27 janvier; elle était composée de MM. Cotterenu, Millet, No- blet, Trillieux, Siroy, Vauvel et Arnould-Baltard, Rapporteur. Ss sont adjoints à la Commission MM. Burelle, Carrière, Clurollois, Mailleux et Ihrcly accompagné de ses deux jardiniers principaux, MM.Dumur et Pilon. La présence de ces nouveaux Membres montre toute i'impoi tance attachée au nouvel essai de M.Guré, dont l'intel- ligence et l'initiative oit déjà été appiécioes plusieurs fois par la Société. En eflfet, depuis l'arrivée des légumes provenant du Midi, les maraîchers recherchent les moyens de lutter contre cette re- doutable concurrenceet même delà devancer par l'étude à nouveau de l'emploi du thermosiphon. Nous croyons utile, pour comparer la culture des Asperges au thermosiphcn avec la culture forcée des Asperges aii fumier, telle qu'elle se pratique à Paris, de rappeler celle-ci ; il ne restera plus qu'à indiquer les différences entre les deux procédés. Dans la culture ordinaire forcée au fumier, la graine ftt semée sur couche chaude, au commencement de février; quelques cul- (1) Présenté le 26 février 1880. SUR LA CULTURE FORCÉE DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. .'^7 tivateurs la repiquent en avril, également sur couche; puis, au mois d'août, le plant est mis en place. Le terrain destiné aux Asperges est généralement celui des cou- ches qui viennent de donner leur récolte de Melons; les sentiers sont défoncés et la terre rejelée sur les couches, puis tout le ter- rain est nivelé, défoncé à environ deux fers de bêche, de façon à bien mélanger terre et fumier; les planches sont dressées avec la largeur ordinaire de 1" 33, et elles sont séparées entre elles par un sentier de Om 50 à 0^ 66 de largeur. Les Asperges sont plantées sur quatre rangs, de manière à en mettre de seize à vingt par panneau, mais plus ordinairement seize. L'année qui suit la plantation, les planches sont recouvertes de bon paillis ; puis on y fait une première saison de salades avec se- mis de Carottes; ensuite on peut, le long des planches, planter une rangée de Choux, ou bien, de fin octobre à janvier, y mettre du plant de salade en pépinière. Dans la deuxième année il n'est fait aucune récolte sur les planches. C'est pendant l'hiver qui suit, c'est-k-dire deux ans après laplan- tation, que l'Asperge e^t forcée; pour cela, ordinairement dès le mois de novembre, après avoir placé les coffres, on creuse les sen- tiers de 0° 63 à 0™ 70 de profondeur, en coupant toutes les ra- cines que l'on rencontre; la terre est rejetée sur les planches. Quand on veut commencer à forcer, on remplit les sentiers de fumier neuf dont la hauteur atteint de Cm 80 à Cm 90; les coffres sont recouverts de leurs châssis. Qaand on constile que les réchauds se refroidissent, on les remanie eu ajoutant une certaine quantité defumier neuf; cette opération se fait à peu près tous les quinze jours, suivant Télat de la températurf ; les réchauds sont généralement remaniés trois fois ; quelquefois cependant il faut le faire une qua- trième fois. Le p'us ordinairement, vingt-cinq jours après le commencement de Tojjérdtion.les A^perg^^s commencent à être bonnes à èlre cueil- lies. La cueille dure de cinq à six semaines; naturellement les premières Asperges à cueillir se trouvent le long des sentiers; mais ce sont aussi les griffes ainsi placées qui sont le plus vite détruit-^s. 3)8 RAPPORTS. La cueille se fait à la main et jamais au couteau ; on descend avec le doigt aussi près que Ton peut de la griffe et on brise l'As- perge sur le collet de la racine. Après la récolte, on enlève coffres et châssis qui sont employés à d'autres cultures, particulièrement pour la première saison de Me- lon?; puis les sentiers sont remplis avec la terre qu'on a jetée sur les planches, en creusant les sentiers. Les planches d'Asperges donnent ensuite une ou deux saisons de Radis qui arrivent à une fort bonne époque pour la vente. Les maraîchers ont constaté qu'il y avait avantage à forcer tous les ans les mêmes planches d'Asperges. Si on les laisse reposer une année, l'année qui suit donne une trèi grande quantité d'As- perges, mais fort petites. Un plant d'Asperges dure de sept à dix ans, y compris les deux années de plantation. La récolte est (ienrès d'une botte par panneau, la première année; puis elle tombe presque aussitôt à deux tiers et enfin à une demi- botte par panneau, car elle diminue chaque année par-suite de la disparitionetde l'épuisement successifs des grifi'es- Comme nous l'a- vons dii, ce sont les griffes placées le long des sentiers qui meurent les premières. La grosseur des bottes est uniforme; on les fait dans un moule constant, presque circulaire, qui donne à la botte de Om 45 à Om 60 de ( ourtour. S livant la grosseur des Asperges, une botte en con- tient de quarante à soixante-cinq. Le prix en est très variable, suivant l'époque, l'abondance et la beauté. Les premières peuvent se vendre de 40 à 50 francs, puis tomber de 1 0 à 1 2 francs. A 20 francs la vente en est très facile, et alors elles sont vendues très facilement pour l'étranger. Ce prix est un peu supérieur à la moyenne des deux dernières années pour les mois de janvier et février. Pour la culture au thermosiphon, telle qu'elle est pratiquée par M. Curé, l'ensemble des travaux préparatoires difïère peu des travaux et de la culture au lumier. M. Curé a toujours soin de repiquer en avril le plant d'Asper- ges. Lors de la mise en place, en août, les 'griffes sont établies sur deux rangs qui sont éloignés l'un de l'autre de 0'" 40 à SUil LA CULTURE FORCÉE DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. 319 Om 50 pour le passage du tuyaux. Les planches ne sont séparées entre elles que par un sentier de Om 30 ; celui-ci, dans la culture des Asperges forcées au fumier, doit avoir de Cm 50 à 0™ tO pour la confection des réchauds. Lorsque le moment du forçage est arrivé, c'est-à-dire dans l'hiver qui suit la troisième année de la plantation, après avoir posé les coffres, les tuyaux sont placés au milieu de la planche d'Asperges entre les deux rangs. On les descend le plus près pos- sible de la racine, toutefois sans y toucher pour ne pas l'altérer ; enfin toute la plancha, y compris le tuyau, est recouverte de Om 25 à Om 30 de bon terreau. Dans trois planches, M. Curé a séparé le tuyau du terreau par de petites voliges ; mais il a trouvé que le chauffage se faisait mieux lorsque le tuyau était en contact direct avec le terreau. Les sentiers sont remplis sur une épaisseur de Cm 25 à Om 30 avec du fumier dont le but principal n'est pas de donner de la chaleur, mais d'empêcher le refroidissement des coffres. Au commencement de la cueille, M. Curé a donné un fort arrosage à ses planches. La température de l'air des coffies a été tenue de 15 à 20»; la terre contre les tuyaux était à près de 40o et ctlle contre les coffres de 25 à 30». Le chaufiage a commencé le <3 décembre; le 28, c'est-à-dire quinze jours après, on a pu commencer la récolte qui a duré jusqu'au 15 février et qui, cette année, a été celle d'une bonne récolte ordinaire. Après la récolte, les coffres, ainsi que la chaudière et ses tuyaux, sont tranportés ailleurs pour le chauffage d'autres cul- tures. Le terreau mis pour charger les planches doit être, dans 1 in- tention de M. Curé, laissé sur ces planches et servir ainsi les an- nées suivantes. La culture de M. Cyré comprend six longueurs de panneaux composées chacune de 1 5 panneaux. La chaudière se trouve placée au milieu de l'un des côtés ; l'eau chaude en sort par un tuyau qui, se bifurquant, s'étend à droite et à gauche ; sur ce tuyau se branchent quatre tuyaux de Om 09 de diamètre et qui CQjarentau milieu de quatre bâches ; arrivés à l'extrémité, ils aboutissent à un tuyau commun qui revient à la chaudière en se 32) RAPPORTS. divisant pour chauffer les deux autres bâches. Sur la longueur des bâche», qui est de 19 mètre?, ou a donné aux tuyaux une pente qui donne une surélévation de Om Ma l'extrémité la plus éloignée de la chaudière. Les tuyaux sont formés de bouts de quatre mètres, dont la pose et la dépose se font très facilement; ils sont emmanchés à brides. - Pour comparer, au point de vue des frais, la culture forcée des Asperges au thermosiphon avec cette même culture au fumier, il faut tenir compte, dans l'une, de la dépense eu fumier plus de celle de main-d'œuvre et, dansl'auire, de la dépense en chauffage comprenant le combustible et bs frais propres à l'appareil de chauffage; à celte dépense il faut ajouter aussi celle de main- d'œuvre. Pour évaluer,au moinsapproximativement, les frais de la culture au fumier et pour se rendre compte de la. dépense en fumier, il est utile de rappeler que les marnichers achètent les fumiers, soit par tête et par journée de cheval, soit au mètre cube, et que les prix sont très variables. Nous avons pu constator en ce moment des prix variant de 0 fr. 10 à 0 fr. 18 par jour et par tète de che- val : dans les années précédentes, il avait atteint jusqu'à 0 fr. 24. Dans ce mode d'achat, le fumier est enlevé à la voiture qui forme ce qu'on appelle une voie cubant environ six mètres cubes, ce qui correspond à peu près à la quantité d'une journée de cent chevaux. Ce fumier est long, paillcux, et par conséquent tiès léger. Il re- vient alors à 3 francs,en moyenne, le mètre cube, charrois non com- pris. Qiiand il est acheté au mètre cube et qu'il provient des ca- sernes ou de grandes administrations comme celle des omnibus, il est beaucoup plus fait, renferme moins de paille et est par con- séquent beaucoup plus lourd ; le prix moyen est actuellement de 4fr. 50 le mèlre cube à prendie au dépôt. Il faut environ un mètre cube par panneau, tant pour la con« fection des réchauds des sentiers que pour les réchauds qui en- tourent toutes les planches et pour le fumier nouveau ajouté lors des trois ou quatre rentaniements des réchauds. Pendant le for- çige, ce fumier diminue de volume d'une façon variable, selon qu'il est plus ou moins consommé au moment de son emploi : quand il esttiès pailleux, des mai aichers estiment celte diiuinu- SUR LA CULTURE FORC/^E DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. 321 tien aux deux tiers; mais on peut estimer, en moyenne, que Ton retirera après le travail une quantité de fumier moitié de celle qui a été primitivement employée. Ce fumier, quand il est re- vendu, se vend à la culture de 3 fr. ai fr. 50 le mètre. A la dépense en fumier il faut ajouter celle en main-d'œuvre dont le travail, non compris la pose des coffres et des châàiis, qui a lieu dans les deux cultures, consiste dans la fouille des sen- tiers, l'apport du fumier, la confection des réchaud?, les trois ou quatre maniements de ces réchauds, l'enlèvement du fumier et enfin la remise dans les sentiers de la (erre qui a été employée à recharger les planches d'Asperges. Les frais de la culture au thermosiphon comprennent d'abord la dépense du chauffage qui se compose de la dépense en com- bustible et des frais propres à l'appareil. La dépen^^e en charbon s\st élevée à2fr. 50 par jour, du 13 décembre au 13 février; il est juste d'ajouter que M. Curé a employé en plus environ 1 dCO k. de charbon pour faire dégeler le sol des planches d'Asperges avant de les charger de terreau. Le mois de décembre a été cette année un mois exceptionnellement froid ; il est probable que, dans une année ordinaire, cette dernière dépense n'eût pas été nécessaire. M. Garé estime qu'il n'aurait pas dépensé plus de ■chaufîage s'il avait chauffé ses 120 panneaux au lieu de n'en chauffer que 90. La dépense propre au thermosiphon se compose de rintéièt et de l'amoriissement des appareils. La chaudière est du «ystème Vaillant perfeciionné; elle a coûté 240_ francs; il y a pour près de 1 1 00 francs de tuyaux pour 1 28 mètres à 8 francs, ce qui fait un total d'environ 1 300 francs pour le coût de l'appareil. A cette dépense il faut i-jauter celle en main-d'œuvre qui est employée à la pose et à la dépose des tuyaux et de la chaudière, au temps nécessaire chaque jour pour le chauffige, à l'apport du terreau pour recharger les planches et à l'apport de la petite quantité de fumier mis dans les sentiers. Quant à la dépense de l'apport du terreau, dans les projets de M. Curé, elle ne doit pas se renouveler, le terreau restant en place et devant servir pour plusieurs années. Nous n'avons pas voulu préciser par des chiffres la dépense en main-d'œuvre nécessiire dans l'un et l'autre sysiè ne ; mais après 21 322 luriMUiS. en avoir causé avec plusieurs praticiens, il a >-en:blé que cette dépense était moins élevée dans la culture au theimosiphon que dans la culture au fumier. Nous avons rassemblé avec le plus de soin possible les éléments de tous les frais, laissant à chacun le soin d'établir ses calculs suivant sa position. M. Curé, qui pratique également la culture forcée des Asperges au fumier, pense que la culture au thermosiphon est plus avanta- geuse et qu'en tout cas, elle permet au maraîcher primeurisie o'è re m:îlre de son travail ; il peut combattre le froid ou l'ex- cès d'humidité qui, l'uQ comme l'autre, exercent une si grande influence sur la régularité du chauffage par le fumier, et en conséquence les Aspet^^es ou le produit cultivé arriveront à l'épo- que prévue et la plus avantageuse pour la vente. ;M. Curé attribue à i'us;ige liu thcrmosiphon l'absence complèlô de rouille, maladie assez fréquente Ci.tle année sur les Asperges forcé(;s au fumier. Il espère que ses Asperges dureront plusloog- temps et que leur produit ne s'affaiblira pas autant que dans la culture au fumier, par ce fait que les racines ne sont pas détruite?, ce qui arrive lorsqu'on prend la terre des sentieis; eu outre, cette culture écouoajise un peu de terrain puisque les sentiers n'ont que 0"' 30 iiu lieu d.eO'"60. Nous devons dire toutefois que, bien que les Asperges de M. Curé fussent fort belles, nous en avons rembarqué d'un peu plus fortes peut-être provenant de cultures au fumier; ce résultat pouvait êtieilûàun chauffage peut-être trop énergique qui, en faisant pousser trop vile l'Asperge, l'empêchait de pieudrrî du corps. Si la légère infériorité remarquée tient à cette cause, l'expérience saura y remédier. Après une seule ann-'-e d'expériences, la Commission ne peut pas se prononcer sur la valeur maraîchère de la culture des A.- peigesau iheimosiphon. L'emploi du tliermuiiphon en France remonte à près de cin- quante ans; il a été de suite appliqué avec le plus grand succès au chaufiage des serres, puis peu à peu au forçage de quelques arbres fruitiers et d'arbustes à Heurs, eomuie Rosieis et Lilas.Il est à remarquer que, pour ces arbres et ces arbustes, les éléments SJR LA CU.IUaE FORCÉE DZS ASPERGES AU THERMOSIPHON. û23- destinés à nourrir les prodr-its demandés, fruits et fleurs, sont comme emmagasinés d'.iViince dansle sujet. Le cas est analogue dans la culture de !a Chicorée sauvage, dite Barbe de capucin. L'horti- culteur ne demande pour ainsi dire rien aux lacmes, qui qiiel- quiifois sont abandonnées à une température très i)asse; la partie aérienne donne ses produits sans le secours, pour ainsi dire, delà partie souterraine. Si, au contraire, on veut provoquer une végétation complète d.;ns laquelle les racines jouent leur rôle indispensable, celles-ci doi- vent être fortement constituées afin de faire parcourir au végétal toutes les phases de sa végétation, depuis les plus jeunes feuilles jusqu'aux fruits; alors le jeune végétal ou la graine est placé dans le sol dont la température doit être bien supérieure à celle de l'air où la tige et les feuilles de la plante doivent se développer. Ce sont les conditions dans lesquelles on se place pour la culture forcée des légumes en primeurs, tels que Melons, Concombres, Carottes, Navets, etc. Ces légumes sont semés et élevés sur cou- ches chaudes, dont la tempéra' ure est bien f.u))érieurtf à celle de l'air où se développe le légume ; c^est égalcmpnt ce qu'on réalise dans les bâches à élevage et à multiplioation. Pour ces bâches, la chaleur est donnée ou par une couche chaude, ou par un thermo- siphon placé dans un double fond, sous la bâche ; il n'eu est séparé que par un plancher très mince, en sorte que la tempéra- ture do sol est beaucoup plus élevée que celle de l'air, sinon on arrive à ne produire que des plantes pour ainsi dire étiolées et sans fcrce. Peut-être est-ce pour avoir négligé celte relation indispensable entre la température du sol et cell-e de l'air que souvent r«;mp!oi du thermosipbon n'a pas donné les résultats qii'on en att-ndail; il nous semble que M. Curé en plaçant les tuyaux du thermosiphon aussi près que possible des racines et en chauffant le sol a agi d'une façon rationnelle. Il paraîtrait que déjà Gontier, qui le premier a appliqué en grand à la culture forcée des légumes le thermosiphon, dans son établissement de Montrouge, aurait essayé son emploi pour le forçage des Asperges. Un essai analogue aurait été également fait par Lenormand, l'habile miraîche'' dont le nom est at'.aché à la culture des Cioux-fleur^.. loi les tuyaux étaient placés dans le 3*24 RAPJ'ORTS. fond des sentiers ouverts et recouverts de planches. Ces essais aura'enl échoué par suite de l'insuffisance de température, ce qui se comprend , les tuyaux étant au contact de l'air, celui-ci ayant une tiès fdihle capacité caloiitique et se renouvelant, quelques précau- tions qu'on ait prises. Il y a six ans, en 1873, M. Parent, de Rueil, s'appliqua, pendant trois années (onséculives, à li culture forcée des Asperges au theimosiphor, dans des conditions à peu près analogues à celles dans lesquelles se place M. Curé. Depuis plusieurs années, il est fait des efforts sérieux pour arriver, par des applications nouvelles et judicieuses du thermosi- phon, à des cultures fructueuses et pouvant lutter contre les pro- duits que les chemins de fer apportent du Midi. Des résultats pc- siiifs semblent acquis dans celte voie, particulièrement pour la culture des Carottes nouvelles, de la Giicorée sauvage, etc., sans parler de la culture des Asperges vertes dont le succès est certain depuis longtemps. M. Curé e&t un de ceux qui maichtntle plus résolument dans cette voie de progrès ; les conditions dans les- quelles il s'est placé semblent être les meilleures, car nous avons appris que plusieurs maraîchers se proposeût de limiter. Autant pour encourager M. Curé à persévérer dans cette voie de progrès que pour reconnaître la libéralité avec laquelle il a fourni à la Gommi.sion tous les renseignements relatifs à sa culture, en fai- sant abstraction de tout intérêt personnel, nous avons l'honneur de vous proposer de renvoyer ce Rapport à la Commission des récompenses et d'en demander l'insertion au Jou7'nal de la Société. Permettez-nous d'adresser ici nos remerciements à MM. Alle- aume et Blandin, primeurisles d'As'perges au fumier; Jahs Curé fct Joseph Laurent, primeuristes de Carottes forcées; Lemaître, primeuriste d'Asperges vertes; Parent, de Rueil, primeuriite; -Millet, de Bourg-la-Reine, primeurisie de légumes et de fleurs, pour leur obiigeaiice à nous montrer leur culture et à nous four- nir les renseignements contenus dans ce Rapport. SUR LES CHAUFFAGES-THEEMOSIPflONS DE M. LEMEUNIEK. b2o Rapport sur les Chauffages-thermosiphons établis par M. Le- MEUNIER, DANS LES SERRES DU FLEURISTE DE LA VILLE DE PaRIS et du xVuséum d'Histoire naturelle (I); M. A. Lavialle, Rapporteur. Messieurs, Dans la séance du 26 février 1880, M. le Président, sur la de- mande de notre collègue M. Lemeunier, a nommé une Commission chargée de visiter divers chauffages deserres établis d'après son système et de vous rendre compte de cet examen. La Commission était composée de MM. drrière, Président, Cellière, Dormoi?, Drouet, Hanoteau, Hélye, Houllet, L-rbeuf, Mi- rande, Ozanne, Riveneau et Livialle, Rapporteur; elle s'est réunie, le 10 mars dernier, au Fleuriste de la ville, à la Maelte. L\ première installation qa'elle a visitée est un appareil destiné au chauffage de deux grandes serres de forme hollandaise, dites serres aux collections : l'une {n° 7), serre chaude, a 2i mètres de longueur sur 8™ 30 de largeur et 5iii 05 de hauteur à la rencontre des deux versants. Le volume d'air à chauffer y est de 673 mètres cubes, et la surface vitrée de 459 mètres carrés. L'autre (n» 8), serre tempérée, a 28 mètres de loL'gueur sur 8^ 30 de largeur et 4m 55 de hauteur à la rencontre des deux versants ; le volume d'air à chauffer y est de 770 mètres cubes, et la surface vitrée de 521 mètres carrés. L'appareil destiné au chauffage de ces deux serres se compose d'une chaudière en cuivre rivé, horizontale, à f jyer intérieur, à double retour de fumée, à section elliptique, de telle sorte que les gaz ne s'échappent dans la cheminée qu'après avoir parcouru trois fois la masse d'eau à échauffer, dans sa plus grande longueur. Li surface de chauffe est de Sm 80 ; le volume d'eau contenu par la chaudière de 380 litres. Nous entrons ici. Messieurs, dans la description de dispositions complètement nouvelles sur lesquelles nous appelons votre (1) Présenté le 22 avril 1880. 32(5 RAPIOIiTS. atteiitior!, car elles contribuent singulicrerr.ent à l'économie qui vous est signalée et que vous nous avez appelés à constater. Jusqu'à présent les chaudières et leurs foyers étaient entoutés d'uue maçonnerie en briques destinée à les préserver du contact immédiat de l'air froid. Les gaz, en circulant entre cette maçon- ncrie et la cba'.'dièie, avant leur échappement à l'air libre, étaient aussi un préservatif ; mais la pei te de la chaleur émise par la chau- dière était considérable, la vitesse de circulation et d'évacuation aciivée par le tirage de la cheminée augmentant encore cette déperdition. M. Lemeunier envoie cet air chauffé dans les serres. A cet eflfet, il enveloppe sa chaudière d'une sorte de chemise en lôte rivée laissant entre les deux un espace libre appelé chambre à air; il introduit dans cette chambre, par une piiae ou conduit, qu'il ouvre ou ftrme à volonté, à l'aide d'un registre, de l'air pris à l'extérieur. Gyt air s'échai ffe au contact des parois de la chau- dière et du foyer et est envoyé dans les serres par des couduils munis d'uu certain nombre d\.r,rices ou bouches d'air. Tout l'appareil est entour»^ de la maçonnerie préservatrice en briques. L'air chaud ainsi utilisé dans la serre a pour eff'et immédiat et incontestable de contribuer, dès que la combustion commence, à élever la température et détermine une économie très sensible. Une deuxième disposition heureuse adoptée par M. Lemeunier consiste dans la forme qu'il a donnée aux tuyaux ou conduits d'eau chaude dans les serres et auxquels il donne le nom de bouil- lottes. Se basant sur ce principe que la chaleur émise est propor- tionnelle à la surface de rayonnement, il a recherché la forme à donner à la section de ses bouillottes pour obtenir la plus grande surface de rayonnement pour un même volume d'eau. Par l'emploi de ses bouillottes on obtient, par mètre linéaire, aller et retour d'eau, 1 mètre superficiel de surface productive de chaleur, tandis que par l'emploi de tuyaux cyhndriques on n'obtient que Ô™ 75 superficiel. Les bouillottes ont 1 mètres de longueur. Le tube d'émission et Celui de retour d'eau accompli dans toute leur longueur, préseu- t-int l'aspect de deux tuyaux cylindriques reliés au-dessus par une surface plane et au-dessous par une surface concave. La largeur totale est de Om 40 et l'épaisseur la plus forte de Om \\). Chaque SUR LES CHAUFFAGES-TSERMOSIPHONS DS M, LEMEUNIER. 327 bouillotte est rt velue à ses extrémités de deux tubulures à brides; elles sont reliées entre elles contîme les tuyaux ordinaires par des boulons et écrous. Dans chaque intervalle entre deux bouillottes est installée une bouche d'air dont nous pariions plus haut sur laquelle la bouil- lotte, à une plus haute température que l'atmosphère de la serre, fait appel et active constamment le courant. Vous voyez, Messieurs, eu quoi consiste le nouviau et Téco- nomie de ce système. Aussitôt que la combustion commence à s'opérer dans le foyer, la chambre à air fonctionne, envoie l'air chaud dans les serres, dont lu température s'élève immédiate- ment, ce qui active nécessairement la circulation dans les bouil- lottes; celles-ci ne tardeni pas à former appel d'air sur les bouches de chaleur; ces bouillottes offrant une surface de rayonnement et par suite de refr(*idi?seraent plus considérable, la circuiatio'i est activée et la transmission de la chaleur du foyer plus rapidement utilisée. Ces résultats basés sur des principes trop connus pour être , contestés, nous sont du reste pleinement confirmés par les e.ip^ riences comparatives que l'un des membres de votre Commission, M. Drouet, a bien voulu consigner, pendant Is mois de janvier 1880, et nous conamuniquer. Ces expériences sont tellement con- cluantes que nous n'hésitons pas à déclarer que réconomie de combustible pourra s'élever à plus de 25 p. 100, lorsque M. Le- meunier aura pu, par la disposition appropriée des loc^^ux cù il aura à établir ses appareils, coordonner plus parfaitement les différentes parties de son système et diminuer les frais d'instal- lation et de réparation, noiamraent en ce qui concerne les bouil- lottes. Est-ce à dire, Messieurs, que l'œuvre de M. Lemeunier ne doive pas être préconisée dès maintenant? Tel n'est pas l'avis de votre Commission qui a étudié avec le plus vif intérêt ce système nouveau et a apprécié, avec rinstillation que nous venons de décrire, les appareils construit?, sur les mêmes données, au Muséum d'Histoire Katurelle, où elle a recueilli, grâce au concours bienveillant et éclairé de M. Houllet, qui suit avec inléiêt la marche de ces chauffages, les renseignements les plus élogieux sur ces appareils, leur fonctionnement et leur {..ioduction 328 RAPPORT SUR LES CHArPFAGFS LEMEDNIER. économi'^ue de chaleur.Elle conclut que cet intéressant système de cliauffage-thermosiphon est appelé à rendre de très grands ser- vice , non seulement à rhoiliculture, n)ais encore à l'économie domestique. Notre visite au Jardin des Plantes nous a conduits à Texamen^ d'un appareil de chauffage étubli sur les mêmes bases au pavillon dit Singerie. Dans ce pavillon, d'une capacité de 600 mètrea Ciibe?, avec une surface vitrée de 70 mètres, on n'avait jamais pu obtenir une chaleur uniforme et suffisante à l'aide de trois calo- rifères chauffés au bois. La dépense était considérable et l'aération tellement imparfaite que la santé des animaux était toujours com- promise, et la circulation des plus désagréables à cause des odeurs malsaines qui étaient stagnantes. Ua thermosiphon de M Le- meunier, complété d'un appareil d'appel d'air vicié, dirigeant l'air daas un conduit placé d'une manière concentrique dans la cheminée dont la température pics élevée active le courant, ont été iutallés et fonctionnent parfaitement. La température a été uniformément maintenue, du 15 décembre 1879 au 10 mars 4880, entre -|-18° et -|-22o. Le renouvellement de l'air est aussi satisfaisant que possible et la dépense de combustible considé- rablement diminuée, M. Lemeunier n'a pas terminé, Messieurs, ses travaux d'études et de recherches pratiques pour l'amélioration du chauffage des serres, mais il est arrivé à la solution d'une des questions princi pales, l'économie du combustible; il va maintenant suivre la voie des perfectionnements pour réduire les frais d'installation de ses appareils. C'est à l'unanimité que votre Commission vient solliciter vos remerciements pour ce qu'il a obtenu déjà et vos encour?gements pour ce qui lui reste à faire, et vous prie de vouloir bien proposer M. Lemeunier à la Commission des récompenses et ordonner l'impression de ce Rapport dans le Journal de la Société centrale d'Horticulture de France. EXPOSITION DE RENNES. 329 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Kennes (1); Par M. Louis Leroy, pépiniériste à Angers. Messieurs, Le vendredi 25 mai a eu lieu à Rennes l'Exposition d'Horti- culture pour laquelle vous m'aviez fait l'honneur de me nommer délégué. Malgré tous les efforts de la Société d'Horticulture de Rennes, je dois dire, à mon grand regret, que cette Exposition n'a pas eu l'intéiêt et l'importance que les ressources bien connues de la yille de Rennes, au point de vue horticole, nous avaient fait espi^rer. A l'exception de quelques beaux lots de légumes et de quelques corbeilles de plantes flmrie , le tout exposé par des jardiniers d'a- mateurs ou d'institutions privées, aucun apport ne méritait d'être spécialement mentionné dans un C)mpte rendu. Trois médailles d'or avaient été mises à la disposition du Jury. M. Guillemin, jardinier dans un château des environs, en a ob- tenu une pour des produits martichers vraiment remarquables. Les deux autres ont été décernées au fière Henri, chef de cul- ture ddns un établissement religieux d'instruction primaire de Rennes. La première lui a été accordée pour ses nombreuses cor- beilles de plantes fleuries et son massif de mosaïculturt ; la se- condf, pour s m traité bien connu d'Arboriculture fruitière et pour des services exceptionnels rendus à l'horticulture dans la contrée pi^r cet intelligent travailleur. Le fière Henri fait en eflet, chaque semaine, a Rennes, depuis de longues années, un cours pub'ic d'arboriculture, et jesuisheu- reux de pouvoir ici lui exprimer la satisfaction que m'a causée une de ses intéressantes leçons, à laquelle M. le Président de la Société d'Horticulture de Rennes avait bien voulu convier le Jury. (1) Présenté le 27 mai 188 0 S30 COAÎPTES RENDUS d'eXPCSITIONS. J'ai constaté que le frère Henri mettait lui-même ses leçons en pratique. Le jardin qu'il dirige est planté de plusieurs centaines d'ar- bres fruitiers admirablement taillés. La Vigne et les Fraisiers forcés y sont également l'objet d'une culture toute spéciale ainsi que les produits maraîchers. Pour ces derniers, ^e frère Henri s'était mis hors concours pour le lot exposé par lui et qui était assurément l'un dts plus nom- breux et des mieux cultivés. Des médailles de vermeil ont récompensé les apports de MM. Aîaudet et Lechaux pour leurs produits maraîchers, M. Fa- laise pour ses magnifiques Pensées. M. CoUen, l'habile jardinier en chef au Jardin des plantes de Rennes, avail exposé, avrC l'auionsation de l'adminiitraiiou mu- nicipale, de nombreux et splen.iides Agaves et un magnifique lot de Palmiers d'ime culture remai quable. Le Jury a particulièrement apprécié la valeur de cet apport qu'il ne pouvait, à son grand regret, récompenser, M. Collen ayant exposé hors concours. MM. les horticulteurs de Renues s'étaient abstenus de prendre part à l'Exposition. Le Jury en a manifesté à plusieurs d''jntre eux ses regrets et son •éfonnenif.nt; or, voici quel a été, paraît-il, le motif de cette abs- tention. Il y a à Rennes un spleudide Jardin des plantes dessiné, il y a une quiLzaine d'années, par MM. Buhler et dont la ville est fière à juste litre. Lessacriticts qu'elle s'est imposés pour une semblable création sont assurément considérables, et on comprend qu'elle cherche à tirer le meilleur parti possible des serres et des châssis de ce jardin. M. Collen, le jardinier eu chef, doit donc, chaque année, fournir à la ville toutes les plantes nécessaires à l'ornemen- tation des massifs et corbeilles des différents square;s de la ville. Mais en outre l'administra'ion l'a autorisé à vendre, au profit de la caisse municipale, toutes Us plantes qui ne sont pas utilisées pour les jardins publics. Celte vente atteint, paraît-il, chaque année, plusieurs milliers defrancs. C'est contre cette concurrence de la ville que les horlicuUturs EXPOSITION DE HENNLS. 331 qui lui paient des impôts ont voulu protester en ne prenant pas parla l'Exposition. Je n'ai pas mtssieurs, à apprécier ici la conduite des horticul- teurs de Rennes, dont les plaintes me- semblent néanmoins légi- times. Mais je constate que leur refus d^xpoter met la Société d'Horticulture dans un singulier embarras. Aussi, au banquet qu'elle a eu l'amabiliié d'cff ir au Jury, après avoir remercié en votre nom la Société d'Horticulture de Rennes, du bienveillant accueil qu'elle me faisait, ainsi qu'âmes collègues du Jury, ai-je cru devolT", dans l'intérêt de rborticulture, prier le Président de la Société, l'honorable M. de Plainé-Lepine, d'in- tercéder auprès de la municipalité pour lui signaUr la fâcheuse situation faite aux horticulteurs de Rennes. Il m'a semblé, en tffet,que les intérêts des horticulteurs et ceux de la Société étaient les mêmes en cette circonstance, et que, loin de se diviser, ils devaient au contraire unir tous leurs efforts pour atteindre le même but, c'esL-à-dire le développement et le progrès de l'horticulture. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nodvelles ou rares décwtes dans des publications étrangères. Gartenflora. Alonsoa ^%%'arscew2czi Regel. — Gartenf., 1879, pi. 978, p. 193, — Alousoa de VVaiscewicz. — Pérou. — (Scrofalariacées). Cette charmante plante annuelle, la plus belle de son genre, a donné, dans ces derniers temps, différentes variétés distinguées par la couleur de leurs fleurs, parmi lesquelles l'une des plus remarquables a la corolle couleur de chair ou rose clair et a reçu fort à tort le nom à' Alonsoa Muiisii, qui pourrait faire croire, sans motif cependant, que c'est une espèce particulière et non une simple variété de coloris. Une autre a la fleur d'an rose assez vif avec le centre pourpre ; une troisième et une quatrième se distin- guent par leur corolle d'un orangé vif dans Tune, plus pâle dans 332 BEVUK BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. l'autre, etc. La planche du Gartenflora %uv laquelle sont réunUs les figures de ces différentes v.^riétés a été faiie d'après des dessins communiqués par la maison Haage el Schraidt, d'Erfurt, qui en vend les graines. Areca Alicae Ferd, Mcller, Gartenf., ^STO, p. 199 — 201. — Arec à'Alice. —Australie nord-est, — (Palmiers). L'Australie n'est pas riche en Palmiers ; la découverte de celui que vient de faire connai're le baron Ferd. Mûller et qu'il dédie à feu la princesse Alice, n'en a par cela même que plus d'inté- rêt. C'est d'ailleurs une espèce de taille peu élevée, puisqu'il ne dépasse pas 3"^ 050 de hauteur, et qu'il peut dès lors convenir à des amateurs qui ne possèdent pas de grandes serres. Il a été décou- vert par M. Walter H^ll, dans des bois, à dix milles anglais au nord de Trinity-Bay. Il vient par touffes de tiges lisses, qui n'ont pas plus de Om 03-Om Oo d'épaisseur. Ses feuillt s pennées sont lon- gues d'enviion im30; leurs segments sont au nombre d'une ving'aine, de chaque côté du pétiole commun ou racbis qui est cylindrique dans sa portion inférieure; ils sont sessiles à base large, longs d'environ 0™ 15; les supérieurs restent plus courts et ceux du bout sont confluents; ils sont acuminés au sommet, à peu près également verts et lustrés à leiirs deux faces. Le régime est pourvu d'une spathe longue de plus de 0"» 30, concave et de forme générale allongée-lancé jlée; il sort d'entre les feuilles et il est tiès ramifié, à rameaux étalés ou reje'és en dehors. L^s fleurs mâles sont unilatérales, triandres, généralement gérninées ou venant par deux, les deux du bas dechac^ue rameau placées à côté d'une fleur fimelle en général solitaire. L'^s fruits de ce Palmier n'ont guère que 2-3 centim. de long et ont la forme d'une petite Poire allongée ; ils sont colorés en orangé-rouge ou en écarlale; leur mésocarpe est fibreux et leur endocarpe très-mince. Cette nouvelle espèce est voijine de VAj^eca oxycarpa MiQ , des Célèbes, et de l'A. triandra Roxb., de l'Inde et de Java. Corydalis licdebonriana Kar. et Kiril. — Gartenf., 1879, pi. 981, p. 225. — Corydalis de Ledcbour. — Asie centrale, — (l-'umariacées.) Plante entièrement rustique, même à Saint-Péter>bourg, qui fleurit de 1res bonne heure, et qui mériterait parfaitement d'être PLANTES NOUVELLES OU RARES. 333 cultivée comme espèce d'ornement. Elle avait été trouvée à l'origine par Karelin et Kirilow, sur les moûts Tarbagatai qui s'étendent au sud-est de l'Altai; mais, depuis ^a découverte, elle n'existait que dans des herbiers ; elle a é é récemment importée vivaiite par M. A. Regel, fils. Li plante forme en terre un tuber- cule arrondi et sensiblement déprimé, qui mesure 4 à 5 centira. de diamètre; du haut de ce tubercule il part plusieurs tiges ascendantes, hautes seulement de 20 à 23 centim., dont chacune por'le, sur toute sa moitié supérieure, une grappe de fl-urs longues d'eûviron 2 centim., dont le limbe est pourpre funcé, tandis que leur long et gros éperon obtus est couleur de chair. Les feuilles sont d'un vert glauque, partagées chacune en trois segments obo- vales ou obovales-oblongs. Bibes KoezU Regel, Gartenf., 4 879, pi. 982, fi^. 1-3, pi. 226. — Groseillier de Ro;z!. —Amérique nord-ouest. — (Ribésiacées.) M. E. Regel a eu ce nouveau Groseillier, dont les fruits sont comestibles, de graines que lui avait envoyées, il y a plusieurs années, le voyageur collecteur B. Ro(zî. C'est un petilarbrisseau très rameux, du groupe des Groseilliers épineux, qui ressemble beaucoup aux Bibes Menziesu et Lobbii. Sss ft^uilles presque arrondies dans leur contour général sont échancrées eu coeur à la base, divisées à leur pourtour eu 3-5 lobes à grandes crénelures, glabres aux deux fdces, avec un pétiole daveté en-iessus ; elles sont groupées en fascicules à la base de chacun desquels se trouve une épine bi- ou trifurq'iée, étalée. Les fleurs viennent par nue ou deux sur un asstz long pédoncule, et sont pendantes : leur calyce, long d'environ Om 02, forme un tube graduellement élargi de la base au sommet, rosé, que terminent 5 lobes oblongs, obtus, révo- lutés, d'un rouge-brun foncé à Itur face interne.etqui porte 5 pétales bianc?, beaucoup plus courts que ces lobes. Les élamines dépassent les pétales et sont, à Itur tour, longuementdépassées par le style qui est bifi Je. Ce Groseillier a supporté l'hiver sans couver- ture, dans les pépinières du Jardin botanique de St-Pétersbourg. Chorispora Greig^i Regel, Gartenf., 1879, pi. 984, p. 257. — Ctio- rispore de Greig. — Asie centrale. «ï- (Crucifères). Très jolie plante de pleine terre dont M. A. Regel, fils, a rap- porté les graiues de la vallée du Soharyn, dans le district de Thian- 33 !• REVUE LlBLiOGKArUKJiJi; Éir.ANGÈRE. Shii/. Elle est voisine d-j Choriapora tenella DC. ; mais elle n'est pa-, comme celui-ci, touîe revêtue de p'nls glandulil'ères courts, et elle s'en distingue, en outre, par ses feui:les et ses siliques. C'est une espèce annuelle ou bisannuelle, qui développe plusieurs tiges feuillées dans le bas et porîanî dans le haut une grappe longue de 30 à 40 centim. de fleurs colorées en violel-purpurin vi^■. Ses feuilles oblongues-lancéolées dans leur contour général, sont si- nuées-pinnatifides, et leurs lobes sont souvent eux-mêm(!S plus ou moins sioués ; les pétales de ses fleurs ont le limbe obcordé. Les siliques sont cylindriques, resserrées à chaque intervalle entre les graines. C'est là une bonne acquisition pour les cultures de pleine terre. Priinula capitata IIooK.— G(i)'ie)}f., 1879, pi. 985, p. 257.— Prime- vère à fleurs eu têle. — Himalaya. — (Primulacées). Bel'e Primevèie qui croît naturellement sur THimalaya, à une altitude de plus de 3 000 mèires, et qui, cultivée en pleine terre, supporte sans en souTrir les rigueurs de l'biver de Saint-Péiers- buurg. Elle appartient au groupe du Primula farinosa L. et, comme celui-ci, elle off"re un revêlement d'appartince farineuse, à la face inférjeurede sesfecilles qui sont ovales-ohlongues.ob'.uses. Ses fleurs, dont la couleur tst rose rouge, sont réunies en grand nombre en tête? serrées, arrondies. C'est une plante vigoureuse et élégante, qu'on multiplie de graines semées en terrine au premier printemps, ou par division des pieds opérée en été, après la florai- son, comme pour toutes les Primevères du groupe de la Primevère farineuse. Erythrina iusi^nis Todaro. — Gartmf., 1879, pi. 988, p. 290. — • Erylhrine remarquable. — (Légumineuses.) CettL' magnifique espèce est un arbre dans son pays natal et même en Sicile oii elle supporte la pleine terre. Elle existait de- puis longtemps dans le Jardin royal de rioceadifalco; de là elle a été introduite dans le Jardin botanique de Palerme, où elle a été distinguée et décrite par iM. Todaro. Elle s'y couvre de magnifi- ques grappes de grandes fleurs du rouge le plus éclatant, pendant les mois d'avril et de mai. Plus au nord, il faut la cultiver comme la généralité des E:ylhrines. La plante est peu épineuse; s'^-.s ra- PLANTES ^'OUVELLES OU RAUES. 335 mifîcations 5ont peu nombreuses, presque dressées, et. portent de grandes feuilles à trois folioles en cœur, acuminées, d'abord co- tonneuses, finalement pre.^qje glabrrs en dessus, duve'ées endes- sous, dont la terminale est plus longuemtiiil pétioluléeque les deux latérales. Ses grappes de fleurs sont situées sur un rameau court et sans feuilles. Les gousses que produisent ses fleurs sont lon- guement rétrécies et comme stipitées à leur base, resserrées dans l'intervalle des graines et terminées par une sorte de long bec que forme le style persistant et durci. Bo:;onia Schmititiana Regel, Gartenf., 1879, pi. 990, p. 321. — Bé- gonia de Schmidl. — Brésil. — (Bégoniacées). Ce nouvf.au Bégonia a été trouvé au Brésil, dans la province de Rio grande do su!. Il rentre dans la seule section de ce grand genre que K'.otzsch eût (onservée comme genre Bégonia et dont M. A. de Gandolle a fiit la section Begoniastrum.W se place à cô'.e du Bégonia subvïllosa Kl. C'est une espèce sous-frutesceute, haute de 0'^33 environ, dont la tige épaisse et ascendante, ra- meuse dès la base-, est rouge ain^i que ses ramifications qui sont hérissées. Ses feuilles longues de 4 à 5 centim. et larges de .3, sont obliquement ovales-cordétis, d'un tissu ferme, hérissées aux 2 faces, d'un vert foncé et lustré en-dessu?, rouges en-dessous. Ses fleurs, disposées par 3-7 en cymes axillaires, sont laiges de O'-' 02 : les mâles ont leurs deux sépales rougeàtres ei velus en drhors, blancs en dedans ainsi que les deux pétales qui sont étroits el obovales, très obtus; les femelles ont le périanlhe de 5 folioles dont les 2 externes sont rougtâlres et velues en dehors, un peu plus longues que les intérieures qui sont blanches et glabres. L'ovaire porte 3 ailts, — G^tte plante foi me un joli petit sous-arbrisseau touffu, qui fleurit aboudararae/it en juin et juillet. Elle n'est nuilea)ei)t délicate ei, se raulliplie aisément de boutu- res ou de graines. Elle demande la serre. Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. DOMMu:', rue Cassette, f. P. UUCUARTKE. MAI 188 0. OBSERVATI jNS MÉTÉOROLOGIQUES FAlTliS PAR M. F. JAMIN, A B JURG-LAREINK, PRÈS PARIS, (altitude 7 2ni ENVIRON.) HAUTEUR TEMPÉRATURE du baromètre. Minim. Maxim. Matin. Soir VENTS dominants. ETAT DU CIEL. 1,5 3,0 7,2 2,6 6,8 6,1 4,7 0,4 5,0 2,5 .^.8 5,8 8,9 9,8 11,0 12,9 7,:; 5,S 3,5 9,0 6.1 9,'t 9,2 9,0 4,7 10 6 13,0 9,0 *0,5 3.0 IX, 3 21,7 23,7 22,2 764,5 737 760 7.51,5 753 755 758,5 19,0 17,4 16,4 11,5 1G,0 17,8 19,0 2i;,7 26.0 28,8 3ti,0 28,0 19,0 16,5 18,5 18,7 24,0 24,4 20,5 2V.7 3 i,5 34.5 2t5," 2l,"J 21,0 51,5 23,4 7o9 757 759 762 N. N. N. E. N. E., N. 0. N, N.O. 764 762,5 737 756, 5 760 761 739,5 738 :6l 76 î 766 58 757,5 762 763 763, 5 758,3 756 ,5 57 01 760 758 759,5 761 763,5 N. N. IN. E. N. N. E. N. N. E. N. N., N. E. 76V 768 T67,5 703 762 760 762 764 7G3, 3 :63,5 759 "08 773,5 771 763 N. N. N. E. N. 0. N. , E. N , N. E N. N. N. E. E. N. E. N E. N. N.E. N. N. E. !<.N.E.,0.,S.E, E., U. 0., S. 0. S. S. 0. 763 763 763,5 S. E., E. 760 E., S. S. 0. -.62,5 S.S.E.,S.S.O, 772,5 772 767 761,5 N. 0. N. 0. N. N. E. N.E.,0. N u:igcux une pn nie de la nuit, clair Nuageux, belles cclaircies dans le railiGU du jour. Nuageux. Brumeux le mat., clair le mil. du jour, orages l'ap.-midi, avec un peu de pluie. Nuageux, clair le soir. Couvert, q q. rares éclaircics l'ap.- midi et légère averse. Nuageux, grand hâle, clair le soir et moins de vent. Clair dans la nuit, couvert dans la journée, avec q.q. rares cclaircies, clair le soir. Clair le malin et le soir, quelques nuages raprès-mitii. Clair le mal., nungenx te mil. du jour, couv. le rjslcde lajourn Nuageux, clair le soir. Couvert le malin, nuageux le restej de la journée. Couvert de grand malin, clair le reste de la journée. Clair, couvert une partie de l'ap.- niidi. Clair, nuageux l'après-mifli. Nuas'ux, clair le soir, beaucoup dehille. Apeine q.q. nuages, clair le soir; ic hâle continue. .\ peine q.q. nuages l'apr.-midi, toujours grand lu\le. A peine q.q. nuages le raat., le lemps se couvre peu à peu l'après midr. Couvi rt, q.q. éclaircies j'apr.-mid Nuageux.q.q.éclairciesl'apr. raid. iNuageux, couvert une p^aiie de l'ap.-midi, avec fort vent de l'ouest. Couvert, à peine q.q. éclaircies .Nuageux 'e u'alin,clairra|i.-midi A peine q.q. nuages le matin, nuageux l'après-midi. Clair le mat., nuageux l'ap.-midi. j Nuageux. Nuageux. q.q. goutlesd'eau lemat.l Clair le malin et le soir, nuageux dans la joun.ée. Clair. Brumeux le malin, nuageux. * Il a gelé dans la plupart des terrains bas. même à quel()ues centaines de mètres du point d'observation; les jeunes pousses de Platanes, de Châtaigniers, de Paulownia, de Catalpa et de nombre d'autres arbres et arbustes ont été entièrement ou partiellement détruites. RÉPUBLIQUE FRANC AiSE Ministère de l'Agricjltuue et du Commerce. L'j Piéiident de la République fia ne lise, Sur le rapport du Ministre de rAgricuUure et du Commerce, Vu le décret du 11 août 1855; Vu la demande formée par la Société impériale et centrale d'Hor- ticulture de France, en date du 15 mai 1880, par laquelle cette association sollicite une modification au titre qu'elle porte actuel- lement, Décrète : Article l^"". — La Société impériale et centrale d'Horticulture de France prendra à l'avenir le litre de Société nationale et ceri' traie d'Horticulture de France. Article 2, — Le Ministre de l'Agriculture et du Commerce est chargé de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 5 juin 1880. Signé : Jules Grlvy. Par le Président de la République, Le Ministre de l'Agriculture et du G)mme:ce, Signé : P. Tirard. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 188}. Concours permanents. Médaille PelHer, ....... pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail et la moralité des garçons jardiuiers. (V. le Journal, 3* série, I, 1879, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d' Xdministration. pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, V série, XI, 1 877, p. 145.) Série 3. T. II. (jahler de juin 1880 publié le 31 juillet 1880. 22 338 PR0CÈ5-VERBAUX. PROCÈS-VERBAUX (1) SÉANCE DU 10 JUIN 1880. Présidence de M. Alph. lia vallée. Président de la Société. La séance est ouverte à deux heures. La feuille de présence porte les signatures de cent Membres titulaires et quatre Membres honoraires. Dès l'ouverture de la séance, M. le Président annonce que, par un décret rendu le 5 de ce mois, sur la proposition de M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce, le titra de la Société re- çoit une modification importante, puisqu'elle s'appellera, dès ce jour, Sociélé nationale et centrale d'Horticultwe de France. Il fait ressortir les avantages qui se rattachent à l'addition du mot nfl//o??fl/e de laquelle résulte pour la Société un lien plus direct avec le Gouvernement. Depuis que la Société centrale d'Agricul- ture a été qualifiée de nationale, elle est consultée par le Gouver- nement quand il s'agit de questions agricoles ; il y a lieu d'espérer qu'il en sera de même pour la Société nationale et centrale d'Hor- ticulture relativement aux questions horticoles. Une considération d'un ordre moins élevé, mais néanmoins intéressante, c'est que plusieurs Sociétés d'Horticulture de départements ont le titre de Société centrale, ce qui parfois pouvait amener une confusion avec la Société centrale de France ; aujourd'hui pareille confusion devient impossible. M. le Président proclame ensuite, après un vote de la Compa- gnie, l'admission de quatre nouveaux Membres titulaires dont la présentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas ren- contré d'opposition. Il annonce que le Conseil d'Administration^ dans sa séance de ce jour, a prononcé l'admission d'une Dame patronnesse . M. le Secrétaire-général fait part à la Société de quatre pertes La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Avis de la Commission de Rédaction.) SÉANCE DU 10 JUIN 'IS80. 339 cruelles qu'elle vient d'éprouver par le décès de M""" Blondeau, Dame pationnesse, et de MM. Doridot (J.-E.-M.), propriétaire; Merli, propriétaire; Gaulois (Constant), jardinier, tous trois Mem- bres titulaires. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. A. Lavaliée, Prc^sident de la Société, propriétaire à Segrez (Seine-et-Oise), une tige fleurie à' /ris gigantea, grande et belle espèce rustique, dont les fleurs sont blanches, avec le limbe des sépales jaune au centre. — Le Comité de Fioriculture remercie M. le Président de lui avoir montré celte plante peu répandue. 2° Par M. Piée, jardinier chez M. BuUier, amateur, à Sarcelles (Seine), un pied fleuri de Tillandsia mosaica, pour la présenta- tion duquel il lui est accomé une prime de 2*= classe, sur la pro- position du Comité de Fioriculture. — M. le Président de ce Comité fait observer que c'est la première fois que cette plante remarquable est prétentée à la Société. 30 Par M. A. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet (Seine), des fleurs coupées de sept variétés de Bégonias tubéreux obtenues par lui, au sujet desquelles le Comité compétent lui adresse ses re- merciements. 40 Par M. Schwariz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux (Seine), trois Fuchsias greffés, deux Pelargonium zonale également greffés, dont un est le résultat d'un semis de la variété Tom Pouce. M. le Président du Comité de Fioriculture dit que M. Schwartz a greftè ces deux sortes de plantes parce qu'il est convaincu que des variations se produisent plus facilement sur les pieds greffés que sur ceux qui ne l'ont pas été. Le Comité a pensé qu'il y avait des essais à faire afin de reconnaître si cette idée est ou non fondée, et en vue d'encourager ce jardinier à poursuivre ces essais, il propose de lui accorder une prime de 3* classe, proposition qui, mise aux voix, est adoptée par la Compagnie. — Les Fuchsias pré- sentés par M. Sciiwarlz ont été greffés avec le Fuchsia coccinea qui est plus rustique que les autres, mais qui néanmoins, bien que l'introduction en soit très ancienne, est aujourd'hui peu ré- pandu dans les jardins. M. Ghandèze confirme ce qui vient d'être dit touchant la 340 PROCÈS-VERBAUX. rosticilé du Fuchsia coccinea. Il rap| orte que M. A. Malet en ayant apporté, il y a peu d'années, à une séance de la Société, desbran- ehes fleurie?, il en a fait des boutures. Lîs pieds qu'il a ainsi ob- tenus ont passé l'hiver dernier, garantis simplement avec des feuilles, et néanmoins ils n'ont nullement souffert. Ci^tte espèce est, fn outre, intéressante comme fleurissant presque toute l'année. M. A. Lavaliée dit qu'il cultive ce Fuchsia et qu'il en a constaté la rusticité qui s'explique parce que l'espèce e&t originaire des terres magrîHariiques où l'hiver est rigoureux. Il ajoute que le Fuchsia Ricartoni des Anglais, qui est de fortes -dimensions, et \q F. repens, qui n'a presque pas l'aspect d'un Fuchsia, sont tout aussi peu délicats. M. Aubrée cultive le Fuchsia coccinea depuis 25 ans et, pendant l'hiver, il le couvre à peine, sans qu'il ait encore soufl'ert du froid, même cette année. Les pieds qu'il en possède sont superbes en ce moment. Cette espèce a d'ailleurs l'avantcige de reprendre de bou- tures avec une facilité extrôme. M. Forney dit que cette espèce devient un arbrissr^au de forte taille dans les pays dont le climat lui convierit; ainsi il en a vu, à Cherbourg, des pieds qui atteignaient trois et même quatre mè- tres de h tuteur et qui produisaient un efî'et magnifique par l'abon- dance extraordinaire des fleurs qu'ils portaient. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1o Des lettres de remerciement écrites par MM. les Présidents du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de Paris, au sujet de l'invitation qui leur avait été adressée pour l'ouverlure de l'Exposition. 2° Une lettre par laquelle M. Gauthier (R.-R.), avenue de Suffren, 18, invite les amateurs de Rosiers à venir voir ceux de son jardin. 3° Une lettre par laquelle M. Ch. Baltet, horticulteur-pépinié- riste à Troyes (Aube), prie M, la Président de confier à un Membre de la Société la mission de faire un Rapport sur la â* édition de SÉANCE DU 10 JUI^ 18'' 0. 341 son ouvrage intitulé : L'Art de greffer. — M, Carrière (E.-A.) est prié par M. !e Piésideiit d'examiaer l'oiivrage de M. Gh. Baltet et d'en faire l'objet d'un RipporK 4o Plusieurs doci.»r.ents envoyés en réponse au questionnaire publié par la Société relativement aux effets produits par les froids de l'hiver dernier. Ils sont dus: à la G)mmission départe- mentale météorolog'que de l'Allier ; à la Société d'Horticulture de •" l'arrondibsement de Coutances ; à la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de l'Eure, saction de Bernay; à la Société d'Hoiticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault; à MM. Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay (Ârdèche); à M. Dandin, de Boissy, prèsGhaumont-en-Vexin (Oise). Ges impor- tants documents sont renvoyés par M. le Président à la Gommis- sion d'enqi êle sur les effets du froid de l'hiver dernier. M. le Piési dent entretient la compagnie de la visite qui a été fdite à l'Exposition générale horticole, terminée hier au soir, par M. le Président de la République qu'accompagnaient M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce et M. le Directeur de l'Agriculture. M. le Président de la République, à qui M. le Pré- sident et le bureau ont fait les honneurs de l'Exposition, a lémoi- gné beaucoup de bienveillance pour la Société qu'il a félicitée sur le succès obtenu par elle en cette circonstance. L'Exposition a été visitée aussi, mais à différents moments, par M\J. les Ministres de l'Intérieur, de la Justice, l'ambassadeur d'Angleterre et plu- sieurs autres grands personnages. D'an autre côté, la Presse %'en est beaucoup occupée et M. le Président cite les nombreux jour- naux qui en ont fait l'objet d'articles élogieux. Enfin la foule des visiteurs y a été grande, pendant toute sa durée, et, en somme, la Société a tout lieu de se réjouir d'avoir obtenu un nouvel et in- contestable succès dans une année qui a été désastreuse pour l'horticulture en général, par conséquent dans des circonstances qui semblaient autoriser à redouter un véritable échec. M. le Secrétaire-général dit que, si l'Exposition de cette année a si bien réussi, c'est que tous ceux qui y ont pris part ou qui l'ont organisée y ont mis une activité et un zèle pour lesquels la So- ciété ne saurait leur témoigner trop de gratitude. MM. les horti- culteurs et plusieurs amateurs distingués ont envoyé au Palais de 342 PROCÈS-VERBAUX, riodustrie de magnifiques lots de plantes aussi bien choisies et aussi belles que bien cultivées, et, de son côté, la Coramission organisatrice tout entière n'a épargné ni temps ni peine pour préparer d'abord et pour assurer ensuite le succès. Tous ses mem- bres sans exception ont rivalisé de zèle, et la Société peut s'ap- plaudir d'avoir mis en eux sa confiance, dans cette circonstance importante. M. Forney a la parole et fdit à la Compagnie deux communica- tions verbales successives sur des sujets d'arboriculture. L'an dernier, dit-il, une chèvre s'étant introduite dans un clos planté d'arbres fruitiers, ronirea, sur de grandes étendues, l'écorce de plusieurs jeunes Pruniers. Un certain nombre se trouvèrent ainsi complètement décortiqués sur une large zone et ne tardèrent pas à périr; mais d'autres, bien que ayant perdu leur écorce sur une large surlace, en avaient néanmoins conservé, d'un côté, une bande qui, faisant communiquer le haut et le bas de l'arbre, rendait encore possible un passage de la sève. M. Forney s'est proposé d'amener le recouvrement graduel de cette large plaie. Dans ce but, après avoir bien nettoyé la surface dénudée, il a disposé des rameaux taillés en biseau à leurs deux extré- mités de telle façon que, introduits entie le bois et l'écorce, tant dans le haut que dans le bas de la plaie, ils formaient des voies de communication entre ces deux parties. Il a recouvert ensuite le tout avec de la terre et un linge. Ces greffes ayant repiis aux deux bouts, la circulation de la sève s'est rétablie et il y a lieu de penser que la plaie se recouvrira graduellement. Il en probable qu'un bourrelet se formera, que cette partie du tronc aura une surface irrégulière ; mais enfin les arbres qui ont subi l'opération seront certainement sauvés, et c'est là le résultat qu'il importait avant tout d'obtenir. — Ce que M. Forney a fait en cette circonstance, il avait conseillé de le faire dans un article d'un Journal horticole qui a paru à la date de dix ou douze an«. Cet article a été analysé ou reproduit dans diverses publications étrangères, d'où il nous est revenu, et M. Du Breuil, ayant vu ce procédé indiqué dans un journal américain, sans doute sans indi- cation d'origine, a donné à ce genre de gretfe le nom de Greffe américaine sous lequel il le décrit habituellement dans ses cours SÉANCE DU 10 JUIN '1880. 343 d'arÎDori culture. M. Forney cite d'autres cas dans lesquels il a fait usage du même procédé. M. Jamin (Ferd.) demande à M. Forney s'il a essayé cette greffe sur des arbres qui eussent subi une décortication circulaire. M. Forney répond qu'il n'a pas fait cet essai. La seconde communication verbale de M. Forney est relative aux effets que produisent, selon lui, les incisions longitudinales qui entrent dans la pratique courante de l'arboriculture fruitière. Il dit avoir constaté que ces effets sont finalement défavorables et même généralement mauvais. D'abord, dit-il, l'influence exercée par ces débridements semblerait être avantageuse; mais plus tard l'écorce du bourrelet qui s'est produit devient chan- creuse et se détruit plus ou moins complètement; le bois qui se trouve ainsi dénudé s'altère, et l'arbre souffre, puis meurt. Il assure avoir perdu un bon nombre d'arbres par cette seule cause. Instruit par l'expérience, il a remplacé les incisions longitudinales de l'écorce par une autre opération dont il n'a qu'à se louer jus- au'à ce jour. Cette opération consiste à enlever avec la serpette de minces copeaux d'écorce ; il se forme dans l'écorce ainsi amincie de petites crevasses, et le résultat définitif est que l'arbre grossit et prospère. Sur des arbres qui étaient envahis par le kermès et dont la végétation souffrait beaucoup, il a ramené la vigueur en enlevant deux languettes d'écorce, d'après ce procédé, sur deux côtés opposés; la reprise de la végétation n'a été accompagnée de la formation d'aucune difformité ni d'aucun bourrelet. M. Arnould-Baltard dit qu'il lui est difficile de partager l'opi- nion défavorable de M. Forney sur les incisions longitudinales. Il en a pratiqué plusieurs fois sur des arbres forestiers et jamais il n'en a vu résulter des conséquenctis regrettables. M. Lepère, fils, déclare aussi ne pouvoir partager à cet égard la manière de voir de M. Forney. Les incisions longitudinales pratiquées à l'écorce rendent tous les jours de grands services; seulement il faut choisir pour les faire l'époque convenable et ne pas enfoncer profondément l'outil avec lequel on les fait. Aussi est-il convaincu que, quoi qu'on dise contre cette opération, les arboriculteurs, qui généralement ont eu à s'en louer, n'y renon- ceront pas. 344 PRCCÊî-YiLRBADX. M. Jaiiiin (Fird.) fait obseiver qu'il semble que pareille chose ait lieu parfois dans les arbres abandonnés à eux-mêmes, car on voit quelquefois récorce éclater, et le grossissement se ressent eu général avantageusement de ce fait. M. P. Duchartre a la parole pour signaler un fait qu'il a observé dans son*jardin et qui lui semble avoir un certain intérêt. Il rappelle que, à la séance du \\ août 1864, il avait dit avoir vu, sur une vieille treille de Chasselas, une pousse de l'année produire à sa base, par un temps sec et chaud, à trois mètres environ au- dessus du sol, quelques mamelons qui semblaient être des racines adventives. Pour reconnaître si telle était en effet leur nature, il boutura ce sarment et, au bout d'un mois, ces mamelons s'étaient développés, dans la terre, en racines longues de 8 ou 9 centimètres. M . Jamin (FerJ.) fît observer alors que des racines adventives se produisent assez souvent sur les pieds de Vigne cultivés en serre, mais non sur ceux qui se trouvent à l'air libre. Or, pendant i'été de 1879, un pied de Morillon hâtif cultivé en treille dans le même j^jrdin, à Meudon (Stine-et-Oise),a été le siège d'une formation ex- trêmement abondante de racines adventives parfaitement caracté- risées, tandis que rien de pareil ne s'est produit sur d'autres pieds delà même variété de Vigne qui se trouvaient à côté du premier et qui faisaient partie de la mêro.e tonnelle. C'est de la vieille tige, âgée certainement de plus de vingt ans, que sont sorties ces racines qui étaient réparties par groupes allongés et serrés, depuis 20 à 25 centloi êtres du sol jusqu'à une hauteur d'environ deux mètres. Au commencement du mois d'août, elles avaient, en moyenne, près de deux centimètres de longueur, sur deux ou trois milli- mètres d'épaisseur; leur couleur était claire et plus ou moins rougi âtre. Elles se sont pea allongées dans le reste de la saison, mais uu flacon à large goulot et rempli d'eau ayant été disposé de sorte qu'une portion d'un groupe plongeât dans ce liquide, celles qui étaieLt ainsi immergées se sont asstz rapidement déve- loppées ; elles avaient atteint dix centimèties de Lngueur, sans se ramifier, lorsque, à partir des premiers jours d'octobie, une absence prolongée les a fait perdre de vue. Ensuite les gelées rigoureuses du mois de décembre ont fait périr jusque près de terre U tige qui avait été le siège de ce singulier développement. SÉANCE DU 24 JDIN fSfO. 345 M. le Secrétaire-général aononce de nouvelles présentations ; Eî la séance est levée à quatre heures moins un quart. SÉANCE DU 24 JUIN 18 8 0. Li séance est ouverte à deux heures, en présence de cent- vicgt-cinq Membres titulaires et de quatre Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière 33ance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission de douzi Membres titulaires dont la présentation, faite dans la dernière séance, n'a soulevé aucune opposition. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1*^ Par M. Caachin (Vincent), cultivateur àMontmagay, un lot important de légumes variés, savoir: des Choux-fleurs Lemaitre, des Pois Serpette verts, des Oignons blanc hâtif et gros tardif, et trois sortes de salades : Romaine blonde maraîchère, Liitue-chou de Naples, Laitue verte grasse. — Relativement à cette dernière variété de Laitue, qui a éié mise au commerce, à la date de quelques années, par la maison Vilmorin-Andrieux, M. Gauchinfait obser- ver qu'elle n'est pas encore cultivée aussi fréquemment qu'elle mérité de l'être, attendu qu'elle est de première qualité. M, le Président du Comité de Culture potagère déclare que tous ces légumes sont fort beaux. 11 fait remarquer entre autres la Romaine blonde, qui a été semée et cultivée en plein champ, et qui néanmoins est fort belle et sans trace de maladif, fait rare maintenant, ainsi que l'Oignon blanc tardif dont la beauté est remarquable pour l'année. Aussi le Comité es t-il d'avis, quoique tous ces produits soient de pleine saison, d'accorder à M. C luchin, pour la présentation qu'il en a faite, une prime de 2' classe. Cette prime est votée par la Compagnie. M. Laizier dit que la variété de Chou-fleur dont M. Cauchin a présenté deux beaux spécimens, a reçu de M. Lpmaîire son propre nom, bien qu'elle fût connue antérieurement à cet horticulteur. 2" Par M. Bain (Louis), jardinier chtz M. Gauthier (R.-R.), avenue de SafiFren, 18, à ?ànSf\i\x\\. Choux-fleurs de la variété 346 PROCÈS-VERBAUX. Pageot, qui sont d'une telle beauté que le Comité de Culture po- tagère propose d'accorder pour récompense à ce jardinier une prime de 2" classe. Mise aux voix par M. le Président, celte pro- position est adoptée. M. Gauthier dit que plusieurs des Choux-fleuis qu'il a déjà ré- coltés, la semaine dernière, mesuraient jusqu'à I-^IO et même l"» 20 de circonférence, c'est-à-dire environ 0" 40 de diamètre. 11 donne lecture, à cette occasion, d'une noie rédigée par lui, qui a pour titre : Moyen d'obtenir des Choux- flews ayant plus d'un mfitre de chconférence. 3" Par M. Régnier (Alexandre), horticulteur, avenue Marigny, à Fontenay-sous-Bois (Seine), des Pommes de terre qu'il présente comme étant de la vaiiélé Maijolin et des Fraises Qualre-saisons. Ces deux produits ayant été reconnus beaux, il est donné à cet horticulteur une prime de 3"= classe. M. le Président du Comité de Culture potagère déclare, à ce propos, que les tubercules déposés sur le bureau par M. Régnier sont très-beaux, mais ont laissé quelques doutes au Comité quant à la légitimité du nomdeMarjolin. Comme ils proviennent d'une culture faite en plein champ, il serait possible qu'il y eût eu mélange dans la plantation. Il se pourrait aussi que ce fût une variété nouvelle qui, dans ce ca?, constituerait une bonne acqui- sition. 4° Par M. Dudciiy, me Notre-Darae-des-Victoires, à Paris, des tubercules des trois variétés de Pomme de terre à feuilles d'ortie, «entennial et Ash-Leaf, dont la détermination est parfaitement sûre et qu'il apporte comme termes de comparaison avec ceux qui ont été présentés dernièrement sous ces noms. — Le Comité de Culture potagère lui adresse, pour l'attention qu'il a eue en cette circonstance, Hes remerciements, par l'organe de son Président qui rappelle en outre que AI. Paillet avait déposé sur le bureau, à la dernière séance, des tubercules de la Pomme de terre centennial afin de montrer combien elle est lente à se mettre en végétation. D'après M. Dudoiiy, continue M. le Président du Comité, cette lenteur est telle que la Pomme de terre ne pousse pas ; mais, s'il en est ainsi, fait-il observer, comment parvient-on à la multiplier et à en obtenir les beaux spécimens qu'a montrés M. Paillet ? SÉANCE DU 24 JUIN 1880. 3i7 0° Par M. Pâillieux. un fromage fait avec la graine du Soja hispidn. A l'appui de cette présentation M. Paillieux fait une commu- nication verbale sur ce mode d'utilisation de la graine du Soja. Peut-être, dit -il, ce produit serait-il plutôt du ressort de l'Agri- culture que de l'Horticulture ; néanmoins comme c'est encore surtout dans les jardins qu'on cultive cette Légumineuse, il n'est pas hors de propos d'en parler dev^int la Société d'Horticulture. Le fromage de Soja est la matière d'une immense consommation en Chine, au Japon et dans tout Textrôme Orient. La graine avec laquelle on le prépare peut, enraison de sa composition chimique, être regardée presque comme du lait à l'état solide. Pour en faire du fromage, on la met tremper dans l'eau pendant vingt-quatre heures; on la moût ensuite. On ajoute un peu de lait, puis de la présure pour fairele caillé, après quoi on confectionne le fromage. Sans doute ce n'est pas là un fromage fin ; mais son extrême bon marché le rend populaire. Comme il n'a guère de saveur à lui propre, les Chinois l'aromatisent, et on pourra suivreleur exemple, si l'on se décide à en fabriquer en France. Cette préparation laisse un résidu que tous les animaux domestiques mangent vo- lontiers. Au reste, dit M. Pâillieux, les feuilles et les gousses de la même plante sont acceptées par le bétail qui, en outre, est friand de sa graine. Il est donc certain qu'on trouverait différents avantages à la culture de cette Légumineuse. f>° Par M. Gauchin (Vincent), des rnmeaux de Pommier Rei- nette du Canada atteints d'une maladie qu'il croit être produite par un Oïdium. M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture dit que ce Comité a pensé que c'était le mal connu des jardiniers sous ie nom de La Grise ou le Tigre sous feuilles, mal que Ton combat avec de l'eau de savon noir. 7° Par M. Roy (A.), horticulteur, avenue d'Italie, 162, un pied fleuri d'une Clématite qui a été obtenue de semis par M. Rousselot, de Nantes, à laquelle a été donné le nom de Docteur Blanchet. Elle est issue da Clematis lanuginosa. 8" Par M. Vauvel, chef des pépinières au Muséum d'Histoire rialurelle, un pied fleuri d'un Œillet dont il désire apprendre le ii\8 PROCÈS- VERBADX. nom, et que le Comité deFloriculture j'iga voisin de la variété nommé Beauceron qui rentre dans le Dianthus semperflorens. — M. Vauvel écrit que ce pied e&t une bouture faite, à l'automne dernier, par M. Naudin, horticulteur, rueYvart, à Pari?. M. Naudin a rapporté le p'ed-mère d'Alsac», où, dans un voyage, il le vit sur la fenêtre d'une personne qui consentit à le lui vendre. Cette plante a parfaitement supporlé l'hiver dernier, étant en pleine terre; elle e^t donc entièrement rustique; elîe est vivace, à fleurs doubles. La floraison en est abondante et paraît être de longue durée, puisque le pied qui se trouve en ce moment sur le bureau est fleuri depuis plus d'un mois. 90 Par la maison Vilmoriu-Andrieux que représente M. Michel, chef de culture, une série de p'antes fleuries, savoir : Godetia Lady Albemarle, Thlaspi [Iberis) nain hybride rose, variété fixée, Pétunia nain compacta panaché, Campanula [Piismalocarpus) Spéculum procumbens blanc, enfin, Réséda pyramidiil à grandes fleurs, présenté comme objet de comparaison avec deux variétés allemandes, nommées, l'une compacla nain, rautreDiamant,dont, dit M. le Président du Comité, on a fait grand bruit en Allemagne et qui cependant n'approchent certainement pas du premier. — Une prime de 2"^ classe est demandée et accordée en raison de la b?au!é de cette présentation; mais MM. Vilmorin-Andrieux renon- cent à la recevoir. M. Michel apprend à la Compagnie que le Pétunia dont un pied fleuri est déposé sur le bureau est sorti deVinimitahilis .Vàv sélec- tion on est arrivé à en f dire une plante très-naine, propre aux bordure?. Ayant fécondé cette nouvelle variété avec le pollen de variétés doubles, M. Michel a obtenu des plantes qui semblent devoir être doubles. Il fait l'éloge du charmant Godétia Lady Albemarle et en géné- ral des Godétias qui ont le mérite de se maintenir en bon état de floraison pendant dix ou douze jours, dans des appartements. 10° Par M.Godefroy-Lfcbeuf, horticulteur, route de Sannois, 26, à Argenteuil (Seine-et-Oise), plusieurs plantes d'introduction récente : Bolbophyllum Beccari^ Orchidée grimpaKte, à énormes feuilles ovales, et à fleurs nombreuses, d'un brun lavé de lilas, avec le labelle de couleur foncée. Cette grande et cuiieuse espèce SÉANCE DU 24- JUIN ,'880. 349 qui, dit M. Godefroy-Lebeuf, est cultivée chez MM. Veitch et à Gind, a élé découverte dans l'île de B jrnëo, par le botaniste- voyageur italien Beccari. Begoniat Daveauana, petite plante à feuillage él<^ganiment coloré, qui a été introduite par M. Godefroy- Lebeuf, et découverte par lui sur les montagnes de Bay Dor, dans l'île de Phu Quo', go'fede Siam. Elle n'a pas encore fleuri, de forte que le noœ qui lui est donné est provisoire ; elle vient tou- jours à Tombie et nes'éiiole jamais,Z?'^M/anamacro;j^y//<2, Com- posée de tiès fortes p rojiortions, dont le pied placé sous les yeux de la Compagnie a émis, du milieu d'une touffe de très grandes feuilles ovales-oblongues, deux tiges florifères hautes de près de deux mètres; les fleurs en sont jaunes. C ate plante figurait dans le lot remarquable d'espèces de l'Asie centrale que M. le docteur Ei. Regel avait envoyé à l'Exposition du Champ de Mars, en 1878. Daphne elegantissima. Primula copitata Eook., charmante espèce de rHimaiaja, dont l'introiuction ea due au docleur Dalton Hooker, et dont la floraison dure trois mois; elle a trèj bien supporté en plein air les froids de l'hiver dernier, ce qui prouve sa rusticité. Spirsea elegans, hybride obtenu entre les Sp. venusta et japonica. Enfin Juncus ::ebrmus, variété rusti- que, remarquable parce qu'elle est panachée de zones alternatives vertes et blanchâtres. Le Comité de Floriculture propose d'accorder à M. Godefroy- Lebeuf, pour cette présentation du plus haut intérêt, une prime de 1'® classe, la p'us haute récompense que le règlement autorise à donner en séance. G^tte proposition est adoptée, mais M. Gode- froy-Lebeuf renonce à recevoir la prime dont il a été reconnu digne. 11° Par M. Schwarlz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux (Seine), un Zinnia double panaché et deux pieds d'un Pelargo- nium zonalek fleurs rouge vif, obtenu par lui de semis. Pour cette nouvelle plante, à laquelle il donne le nom de Karl Silnvind, il lui est accordé une prime de 3® classe, sur la demande du Comité de Floriculture. 12° Par M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un pied fleuri de Pitcairma violacea, forte Broméliacée remarquable par la cou- leur violet foncé de ses grandes fleurs qui sont en grappe composée, 350 PROCÈS-VEllBAUX. lerminant une tige florale longue d'environ l-^aO. Celte plante fleurit très-rarement. M. Jolibois apprend à la Compagnie que» surtrois pieds qu'il en possède, un a fleuri, à la date d'une quin- zaine d'années, et n''a plus relleuri, tandis que les deux autres viennent de fleurir maintenant pour la première fois. Une prime de 4''' classe est accordée pour cette remarquable présentation, mais M. Jolibois renonce à la recevoir. D'après les renseignements qu'il donne de vive voix, le Pitcair- nia violacea est une plante de serre foide, très-peu délicate, qu'on ne voit guère aujourd'hui que dans des jardins botaniques. La multiplication en est difficile et s'opère péniblement par division. Les fragments qu'on en sépare ainsi perdent toutes leur^ feuilles extérieures, ne gardant que celles du centre qui se rident, do sorte que le tout semble presque mort; cependant plus tard la vie se manifeste et le nouveau pied entre en végétation. '13° l^ar i\i"e Marie de laRouvray«, d'Orbec-eu-Auge (Calvados), des fleurs de Pelargomum grandiflorum qui malheureusement sont arrivées en trop mauvais état pour qu'il ait été possible de les apprécier. — A ce propos, M. le Président du Comité de Floriculture fait observer que, lorsqu'on expédie des fleurs coupées, on a tort de les enfermer dans des boîtes parfaitement closes; il vaudrait mieux les disposer de manière que l'air eût libre accès jusqu'à elles. On trouverait mèaie avantage, si la chose était pos- sible, à les laisser soumises à l'influence de la lumière. 14° Par M. Aubrée, de Cliatenay, des branches fleuries du Fuc/isia coccinea, dont il a été question dans la séance précédente. Il les ofl're à ceux de ses collègues qui- voudront en l'aire des bou- tures. M. Aubrée dit que cet arbuste est tellement rustique qu'il le laisse constamment en pleine terre. 11 se borne à le rabattre k l'automne et à le recouvrir quelque peu de feuilles. Au printemps, il le voit repousser avec vigueur, après quoi les pousses ne tardent pas à se couvrir de fleurs. La reprise de cette espèce par boutures est tellement facile que même les branches qu'on en coupe acci- dentellement et qui tombent à terre, ou celles qu'on utilise comme tuteurs forment tout autant de pieds. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. SÉANCE DU 24 JUIN 1880. 351 M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce annonce à M. le Président qu'il a bien voulu accorder à la Société la subvention habituelle. 20 Une lettre de M. Rosenthal qui annonce l'envoi d'un tirage à part du Wiener illustrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illus- trée de Vienne), organe de la Société I. R. d'Horticulture de Vienne (Autriche), dont il est rédacteur en chef. Cette brochure renferme trois Rapports rédigés par lui : le premier donne l'énumération des variétés de Poiriers, au nombre de 182, aux- quelles a nui plus ou moins le froid de l'hiver dernier qui, à Vienne, est descendu jusqu'à — 22oR., c'est-à-dire —27° b cent.; le second relève les variétés de Poiriers, au noranre de 3i0, qui, au contraire, dans les cultures de l'auteur, ont supporté ces g-elées exceptionnellement rigoureuses, sans en éprouver de dommages sensibles ; enfin dans le troisième se trouvent des relevés compa- ratifs analogues pour les Pommiers, les Abricotiers et les Pêchers. 3o Une série de réponses au questionnaire publié par la Société relativement aux effets produits par les gelées de l'hiver dernier. Elles sont dues à la Société horticole-rosiériste de Brie-Comte- Robert et Grisy-Suisnes, à la Société nantaise d'Horticulture, à la Société d'Horticulture deFontenay-le-Gomte (Vendée), à la Société d'Horticulture et d'Arboriculture des Dâux-Sèvres, à la Société centrale d'Agriculture du département de la Seine-laférieure, entin à M. Bigot, Membre de la Société, qui écrit de Dieppe. — M. le Président dit que de vifs remerciements seront adressés aux Sociétés qui ont bien voulu rédiger et envoyer ces importants do- cuments dans lesquels la Commission d'enquête sur les dégâts causés par l'hiver dernier trouvera de précieux renseignements. M. le frèi*e Henri, professeur d'Arboriculture à Rennes (lUe-et- Vilaine), expose, de vive voix, le système de pincement court qu'il applique au Pêcher et dont il a exposé en détail la méthode diins son Traité d' Arboiicultwe fruitière. Il raconte que, à la date d'une vingtaine d'années, se réglant en partie sur les indications de M. Grin, de Chartres, il pratiquait ce pincement sur deux feuilles ayant un œil à leur aisselle; mais il n'a pas tardé à reconnaître 352 PaOCÈS-VERBAUX. — SÉANCE DU 24 JUIN 1880. qu'il résultait des inconvénients sérieux de cette manière d'opérer. Aujourd'hui il pince en laissant, en moyenne, quatre feuilles au- dessus de ce qu'il nomme la rosette de la base, et il assure qu'il se trouve bien de cette manière d'opérer; aussi i'enseigne-l-il dans ses leçons et dans soa livre. M. Lepère, fils, déclare ne pouvoir partager la confiance de M. le frère Henri dans les efîets du pincement, tel qu'il a été conseillé. 11 croit que, même modifié comme il l'est actuellement, il ne vaudra pas mieux que ceux qui ont été conseillés par M.Grin, M. Picot, etc. Pour lui, il préfère sans hésitation le palissage à tous les pincements qu'on essaie d'y substituer, et il assure que divers arboriculteurs qui ont essayé cette substitution ont perdu finalement les arbres sur lesquels ils l'avaient efi'ectuée. M. Forney conteste l'un des efiets que les partisans du pince- ment attribuent à cette opération et qui consiste à changer les boutons à bois en boutons à fleurs. Il affirme que cette transfor- mation est impossible, car, sur le Pécher, la fleur est déjà formée dcins le bourg-on au moment cù il devient visible. Pour le Poirier, ajoutt-l-il, la formation de la fleur est plus tardive et n'a pas lieu avant le mois de novembre. M. Jamin pense que celte dernière assertion n'est point parfai- tement exacte et que, dès le mois de juillet ou au moins d'août, les boutons à fleur des arbres fruitiers à pépins sont formés et caractérisés. Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 4» Rapport sur un thermomètre avertisseur électrique construit par M. Eon; M. Ch. de Vendeuvre, Rapporteur. — Les conclu- sions sont que la Commission aurait demandé le renvoi à la Com- mission des Récompenses si l'appareil qui en est l'objet n'avait valu déjà une médaille à M. Eon, à l'Exposition qui vient d'avoir lieuv 2° Rapport sur la i' édition d'un ouvrage de M. Ch. Baltet inti- tulé : L'art de greffe?'; M. Carrière (E.-A.), Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont mises aux voix et adoptées. M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations ; Et la séance est levée à quatre heures et un quart. NOMINATIONS. — SÉANCES DES 10 ET 24 JLIN 1880. 353 NOMINATIONS. SÉANCE DU 40 JUIN 4880. MM. \. Cornu (Miximo), aide-naturaliste au Muséum, rue des Ecoles, 1, à Paris, présenté par MM . Carrière et Vauvel. 2. Fastré, propriétaire, rue des Martyrs, 57, à Paris, présenté par MM. E. Robert et Duvivier. 3. L'Herron, horlicullcur, à Brest (Finislère), présenté par M. M. Borel et Glatigoy. 4. Rondeau (Alexandre), jardinier-chef chez M. le comte de Germiny, au château de Gouville, par Gailly (Seine-Inférieure), présenté par MM. Hûullcl et B. Verlot, COMME DAME PATRONNESSE. M""' Poupon, rue de Rmnes, 89, à Paris , présentée par MM. Eugène Tesloû et Lecocq-Duoiesnil. SÉANCE DU 24 juin 18S0. MM. S. Alliou, peintre-», avenue de Clichy, 47, à Paris, présenté par MM. Borel et Duvivier, 2. Blanquier, fabricant de chauffages, rue de TEvangile, 20, à Pdris, présenté par MM. de Vendeuvre et Marand. 3. Carpentier, fabricant de châssis-cloches, à D oullens (Somme), pré- senté par MM. Duvivier et Borel. 4. Dehu (Elie), jardinier chez M. Rouquier, à Dugny, par le Bourget (Seine), présenté par MM. Chargueraud et È. Chouvet. .5. Du/iLLARD (AUmJ ), horticultenr, rue Bertbollet, à Arcueil (Seine), présenté par MM. Carrière et Curé. 6. Hebrard (Alexandre), horticulteur, rue de Reuilly, S5, à Paris, pré- senté par MM. Curé et Cuvier. 7. Jeanninel, horticulteur, à Langres (Haute-Marne), présenté par MM. Ballet, Bonnel et Michelin. 8. Laurent (Narcisse), horticulteur, rue de Lourmel, 20?, à Paris, pré- senté par MM. Carrière et Curé. 9. Rot (François-Vincent), entrepreneur de menuiserie, rue de Grenelle- Saint-Germain, 37, à Paris, présenté par MM. Duvivier et Verlot. 10. ScHMiDv (Georges), au Château des Mure?, à Avranches (Manche), présenté par MM. Duvivier et de Vendeuvre. 23 354 BOLLETrN BIBLIOGRAPHIQUE. 1 1 . Thomas (Albert), inspecteur du gouvcrnemeat , architecte de la Société, boulevard Malesherbes, 112, à Paris, présenté par MM. Henri Lallemand et Lecocq-Dumesnil. 12. TRA^soN (Eugène), de la maison Transon frères, pépiniéristes, à Or- léans (Loiret), présenté par MM. Chatenay (Abel), Coulombier et Eugène Verdier^ fils aîné. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. MOIS DE MAI ET JUIN 1880, Actualité (L'j, office général de l'Industrie cl du Commerce (n'* 46 à 66. Paris ; feuille in-4. Annales de la Société d'Horticulture de la Ilaute-Garonne (janvier-févr., mars et avril 1880). Toulouse; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire ÇZ" et 4^ trimestres de 1879). Angers; in-8. Annales de la Société hoiticole, vigneronne et forestière de l'Aube (avril el mai 1880). Troyes-, in-8. Annales de Vlnititid expérimenal agricole du Rhône (mars et avril 1880). EcuUj'-lcs-Lyon; in-8. Apiculteur [L') (mai et juin 1880). Paris; in-8. • Botanisches Centralblatt, refcrirendes Organ fur das Gesammtgebict der Botanik iFeuille centrale botanique, recueil analytique pour toute la botanique, édité par le docteur Oscak Uiilworm, n"» 1 à 17). Cassel ; in-8. Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (mars, avril et mai 1880). Riora; in-8. Bulletin de la Société botanique de France {a"" 1 et 2 des Comptes rendus, Revue bibliographique A de 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (mars-avril 1880). Nancy ; iu-8, Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes (n» 13 en 1t80). Charleville; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Clermont (Oise) (avril 1a80). Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Indre (n° 4 de 1879). Châ- leauroux ; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticidture de Tontoisc (3* tri- mestre de 1879). Pontoise; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse (mai cl juin 1880). Avignon; in-8. MOIS DE MAI ET JUIN 1880. 3oO Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (février et mars 1880). Poligny, in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement (avril 1880). Paris; in-4. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n"' 9, 10 et 1 1 do 1880). Paris; in-8. Bulletin de la Société d^ Horticulture de Chdlon-sw-Saone (1^' trimestre de 1880). Châlon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Cholet (aaaée 1879). Cholet; i:i-S. Bulletin de la Sociétd d'Horticulture de Clermont {Oise) (mai 1880). Clerraont; in-S. Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne (1er trimestre de 1880). Cimpiègne ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers no* 32, 33 en 1879 ; 34 et 3.5 en !880). Coulommiers : in-8. Bidletin de la Société d' Horticulture de Meaur; (n^s 2 à ô de ISIO) Meaux; in-8. Bulletin de la Société d'HorticuUure d'Orléans et du Loiret (4e trimestre de 1879). Orléans; ia-8. Bidletin de la Société d'Horticulture de Picardie (janvier-février-rnarà ■1880). Amiens; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons favril-mai 18.80). Soissons ; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir (avril et mai 1830). Chartres ; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges {a" 29 en 18,S0). Ëpinal ; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Silviculture de Reims (n"* 16, 17 et 18 de 1880). Reims; in-8. Bulletin de la Société protectrice des animaux (février-mars-avril 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la ville de Paris {a"^ 13, 15, 16, 17, 18, 19 et 20 de 1880). Paris ; feuille in-4. Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France (février et mars 1880). Paris -, in-8. Bulletin d'Insectologie agricole (mars et avril 1880). Paris; in-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord (février, mars et avnl 1880). Lille ; in-8. Bulletin du Comice agricole d'Amiens (n°' 198 à 201). Amiens; feuille in-4. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (mai et juin 4880). Manies; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (mars 1880). Paris; in-8. 356 BDLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Borticulture et d'Accîi- matation du Var (avril et mai 4880). Toulon; in-8. Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (mai et juin 1880). Tarbes; ia-8. Bulletin semestriel de la Société d'Agriculture de Joigny (a° \M en 1879). Joigny ; in-8. Bulletin trimestriel du Comice agricole, horticole et foresiier de Toidon (no 1 de 1880). Toulon; in-8. Bidletlino délia R. Società toscana di Orticultura (BuUelin de la SociéLé Royale toscane d'Horticulture, l° d'avril 1880). Flo^ 19 à 26 de 1880). Paris; feuille in-4. Sieholdia^ Weekblad voor den Tuinboiiw in Nederland (Sieboldia. Feuille hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n"« 19 à 26 da 1880). Leyde; iii-4. Société d'Agriculture de l'Allier (juin 1880). Moulins; ia-8. Société d'Horticulture, de Botanique et d' Agriculture de Montmorency (l^' trimestre de 1880). Montmorency; io-8. Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis (mai et juin 1S80). Senlis; in-8. Société d'Horticulture de Limoges (n°s 3 et 4 do 1879). Limoges; in-8. Société d'Horticulture de Nogent-sur-Seino (Bullelin.no4 de 1880).Nogent; in-8. Société d'Horticulture pratique du Rhône (Liste générale des Membres en 1880). Lyon; in-8. Société Lmnéenne de Bordeaux (6e livraison de 1879 et procès-verbaux de l'année 1879, tome 111). Bordeaux-, in-8. Société royale d' Agriculture et de Botanique de Gand (143^ Exposition, en 4 380). Gand; in-8. Sud-Est {Le) (mai 1880). Grenoble; in-8. Tarif der K. K, chemisck-physiologischen Versuchs-Statio)ien fur Wein- und Obsthau (Tarif des stations chimico-pliysiologiques 1. R. pour la Viticulture et l'Arboriculture; 2e édition; grand in-S de 15 pages. Vienne; 1880. The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans toutes ses branches ; cahiers des 8, 15, 22, 29 mai, 5, 12, 19, 26 juin 1880). Londres; in-4. The Gardeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hebdoma- daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 8, 15, 22, 29 mai, 5, 12, 19, 26 juin 1880). Londres; in-4. Vigneron (Le) champenois (n*»' 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42 et 43 de 4880). Epernay; feuille in-4. Woche7iblatt des land'wirthschaftlichen Verei^is im Grossherzogthum Baden (Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand- Duché de Bade, nos 15 a 21 de 1880). Carlsruhe; in-4. 358 LISTE DES RÉCOMPENSES Zeitschrifl des landwirlhschaftîichen Vereins in Bayern (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahier de juin ^880). Munich; in-8. LISTE DES RECOMPENSES ACCORDÉES PAU LES JURYS DE l'ExPOSITION TENUE PAR LA SOCIÉTÉ nu 5 AU 8 JUIN 1880, dans le Palais de l'Industrie (1). Dressée 'par le Secrétariat de la Société. La Société centrale d'Horticulture de France qui, par décret en date du 5 juin 1880 a pris le titre de Société nationale et cen- trale d'Horticulture de France, a tenu, du 5 au 8 juin dernier, son Exposition principale (2). Les plantes présentées, ainsi que les objets d'grt et d'industrie se rattachant à l'Horticulture, ont été examinés, le 5 juin, par le Jury nommé, suivant le règlement, par le Conseil d'Administration. Le Jury s'est divisé en quatre sections. La première avait à examiner les plantes d'agrément de plein air, la seconde les plantes d'ornement de serre chaude, tempérée et d'orangerie, la troisième les plantes légumières et la quatrième les objets d'art et d'industrie horticoles. La composition des Jurys était la suivante : {''"section. — M. A. Hardy, premier Vice-Président de la Société, Président; Secrétaire, M. Duchartre; Membres: MM. Carrière, Fontaine (Gustave), Jamin (Ferd.), Lapipe et Urbain (Louis). 2« section. — M. Barelle, Vice-Président de la Société, Prési- (1) Membres de la Commissiou chargée d'organiser l'Exposition de 1880 et constituée en Jury d'admission : — M. Teston, Vice-Président de la Société, Président; M. A. Lavialle, Secrétaire; Membres: MM. Appert, Arnould-Baltard, D' Bâillon, Borel, Cotlereau, Courcier, Delamarre, Drouet, Durand aîné, (.efebvre (E.), «^uénat, et Siroy, Adjointe : MM. Duvivier, Secrétaire-général; B. Verlot, Secrétaire -général-adjoint ; -Moras, Trésorier; Lecocq-Dumesnil, Trésorier - adjoint ; P. Duchartre, Sccrétaii'e-Rédacteiir ; et Dutrou, Architecte de la Société. (2) Par décision du Conseil d'Administration, la séance solennelle pour la dislribuiioQ des récompenses aura lieu en décembre prochain. DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 18S0, 359 dent; Secrétaire, M. Chargueraud ; Membres: MVl.Bauer, Chenu (Jules), Jolibois, Sallier etWeiker. Suppléants pour les deux sec- tions: MM. Boizard, Leprieur, Verdier (Eug.). 3« section. — M, Arnould-Baliard, Vice-Président de la Société, Président; Secrétaire, M. Curé; Membres: MM. Beurdeley, Feuillet, Laizier et Noblet. 4^ section. — M. Teston, Vice-Président de la Société, Prési- dent; Secrétaire, M. A. Lavialle; Membres: MM. Auberf, Cel- lière, Glaiigny, Héringer, Lebôuf, fils ; suppléants, MM. Dopfeld, Grenlhe, Péan. Les récompenses suivantes ont été attribuées par les Jurys (1). A. PARTIE HORTICOLE. 1° Plantes nouvellement introduites. A. Léguœières. Médaille d'argent à M. Hamelin, boulevard de l'Hôpital, 34, à Paris, pour une Fève mexicaine. B. Plantes fleurissantes ou non de serre ou de plein air. Médaille de bronze à M. Poirier, à Villeneuve-!e-Roi pour des Bégonia semperfloi^ens v^T.rosea. Médaille d'argent à M. Vyeaux-Duvaux, horticulieur, rue Picpus, à Paris, pour des Chrysanthèmes Bijou-d'or. Médaille d'argent à M. Thiébaut-Legendre, horticulteur, avenue Victoria, 8, à Paris, pour des Œillets grenadins. 2° Plantes obtenues de semis. Le Jury n'a point eu a examiner de semis de plantes légumières et fruitières ; mais il a récompensé un certain nombre de plantes d'agrément. Il a décerné trois médailles d'or à : M. Bleu (Alfred), horticulteur, avenue d'Italie, 48, à Paris, pour 8 Caladium non encore au commerce. M. Evrard, horticulteur, rue Basse, 62, à Caen (Calvados), pour 12 variétés de Pelargonium simples et.doubles. M. Le'^uin, horticulteur, à Clamart (Seine), pour ses gains de Bégonias tubéreux simples et doubles. (1) Suivant l'article 21 du Programme, les médailles d'honneur ont remplacé toutes celles qui avaient été obtenues par le même exposant. 360 LISTE DES RÉCOMPINSES Médaille de vermeil à M. Morle', horticulteur, à Avon (Seine- et-Marne), pour 36 variétés nouvelles de Colens. Mé.iaille d'argent grand module à M. Dufoy (Alph.), horticul- teur, rue des Vignes, 12, plateau d'Avon (Seine-et Oise), pour 2 Pelargonium nouveaux et non encore au commerce. Médaille d'argent à M. Lemoine, horticulteur, à Nancy (Meur- thi -et -Moselle), pour des semis de Potentilla atrosangumea ya.riès. Médaille de bronze à M. Lemoine, déjà nommé, pour 2 variétés à fleurs simples et doubles de Pelargonium inquinans et zonale. Le Jury a accordé des félicitations à M. Ménard, horticulteur, à Melun, pour fes Coleus de semis; à M. Samson, horticulteur, à Étampes (Seine-et- Oise), pour 2 Pelargonium de semis et à M. Robert, jardinier, cbfz M. Grêlant, à Étampes, pour I semis de Pelargonium zonale fantaisie. 3° Plantes de belle culture fleuries ou non. Médaille d'or à M. Saison-L'erval, horticulteur, rue de Rou- \ray, 5, à Neuilly (Seine), jour divers Palmiers présentés en forts exemplaires. Médaille de vermeil à M. Larousse, rue des Pavillons, 21, à Putfaux (Seine), pour deux volumineux exemplaires en pleine floraison de Chrysanthème Comtesse de Chambord. Médaille d'argent grand module à M. Clievet, horticulteur, rue de Picpu?, 103, à Paris, pour 2 Dracxna Boerrhavi remarquables par leurs dimensions. 4° Légumes variés de la saison et légumes forcés. Médaille d'honneur en or donnée, au rom de la Ville de Paris, à l'association des Jardiniers-maraîchers de la Seine pour une très belle collection de légumes variés. Médaille d'honneur de la Scciété nationale et centrale d'Horticul- ture de France à M. Louis Lhérault, horticulteur-cultivateur, rue des Ouches, i9, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour Asperges et Fraisiers. Médaille de vermeil à M. Chommet, jardinier chez M. le baron de Limnander, au château de Moignanville, par Gironville(Seioe- et-Oise), pour ses légumes variés (environ <00 variétés). Médaille d'argent grand module à M. Leguay, cultivateur-hor- DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSTION DE 1880. "361 ticulteur, rue des Ouches, 36, à Argenteuil (Seine-et-Dise), pour ses Asperges et légumes divers. Médaille d'argent à M. Glaziou, jardinier, rue de la Colonie, 36, à Paris, pour ses Champignons. Mélaille d'argent à M. Lefèvre (Auguste), horticulteur, à Napoléon-Sainl-Leu-Taverny, rue du Château, 26 (Seine-st-Oise), pour des Fraisiers. Médaille d'argent à M. Berger, horticulteur, à Verrières- le- Buisson (Ssine-et-Oise), pour ses corbeilles de Fraises D^'Morière. Médaille d'argent à M. Girardin (E.), horticulteur-cultivateur, rue GailloD, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour ses Asperges. Médaille d'argent à M. Lescot (André), cultivateur, rue de la Liberté, 23, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour ses Asperges. Médaille d'argent à M. Girardin (Jean- Jacques), cultivateur- horticulteur, rue des Gobelins, 6, à Argenteuil (Seine-el-Oise), pour ses Asperges. Médaille d'argent à MM. Forgeot et Cie, négociants, quai de la Mégisserie, 8, pour des Haricots Chevrier. Médaille de bronze à M, Bertaud (Alphonse), cultivateur-ma- raîcher, rue de Noisy, 3, à Rosoy-sous-Bois, pour son Cerfeuil bulbeux. Mention honorable à M. Dugué-Jouvin, cultivateur-maraîcher, à Champlan par Longjumeau (Seine-et-Oise), pour des Asperges, 5° Fruits forcés ou conservés. Médaille d'honneur en or donnée par M. le Ministre de l'Agri- culture et du Commerce, à M. Millet fils, horticulteur à Bourg- 1 a-Reine, pour ses apports de fruits et légumes de primeur. Médaille d'or à M. Margottin (Jules), horticulteur à Bourg-la- Reine, pour Vignes forcées en fruits miirs. Médaille de vermeil, à M. Hédiard, négociant, rue Notre- Dame-d e-Lorelte, à Paris, pour ses fruits et légumes exotiques. 6" Plantes d'agrément de serre chaude Grand Prix d'honneur consistant en un objet d'art donné par M. le Ministre de llnslruction publique, à M. A. Chantin, horti- culteur, route de Ghâtillon, 32, à Paris, pour l'ensemble de son ex- position de plantes de serre. •^62 LISTE DES RÉCOLIPEKSES Médaille d'or à M. Ghantin, déjà nommé, pour ses Palmiers, Pritchardia et Kentia, Gycadées, Fougères arborescentes et Bro- méliacées. Médaille d'or à M. Ghantin, pour ses Aroïdées. Médaille d'honneur en or de M. le Ministre de l'Agriculture et du Gommerce, à M. Bleu (Alfred), déjà nommé, pour ses Cala- dium (environ 100 variétés) réunis en collection. Médaille d'argent à M. Bleu (Alfred), pour ses Bégonia Rex (environ 70 variétés). Médaille d'honneur en or donnée par M. le Préfet de la Seine, au nom du département, à M. J, Vallerand, horticulteur à Bois- Colombes, pour sa magnifique collection de Gloxiuias. Médaille d'honneur en or des Dames patronnesses de la So- ciété à MM, Gbanlrier, frères, horticulteurs à Mortefoutaine (Oise), pour leur bel apport de Coleus. Médaille d'honneur en or fondée par le Conseil d'Administration en mémoire de M. le maréchal Vaillant, ancien Président delà Société, à M. Sàvoye, horticulteur, chemin d'Asnières, 44, à Bois-Colombes (Seine), pour son bel apport de plantes diverses. Médaille d'honneur de la Société à M. Mathieu, horticulteur, rueSpontini, 54, à Passy-Paris, pour des plantes diverses. Médaille de vermeil, à M. Mathieu, déjà nommé, pour ses Broméliacées. Médaille d'or, à M. Morin (Louis), jardinier chez M. At.tias, boulevard du Château, à Neuilly (Seine), pour la tonne culture de ses plantes de serre. Médaille de vermeil à M. Landry (Louis), horticulteur, rue de la Glacière, 92, à Paris, pour ses plantes variées. Médaille de vermeil à M. Lacroix, jardinier chez madame Horson, avenue de Paris, à Versailles (Seine-et-Oise), pour ses Coleus (environs 180 variétés). Médaille de vermeil à M. Poirier, jardinier chez M. Noël, à Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise), pour des Ca/arf/ww en collec- tion. Médaille d'argent grand module, à M. Landry (Louis), déjà nommé, pour sa collection de Broméliacées. Médaille d'argent à M. Marchand, jardinier chez M. Héricé, DÉCERNKES A LA SUITE DE l'exPOSITION DE 4880. 363 route de Versailles, 21, à Chaville (Seine-et-Oise), pour des Colocasia odora. /Ville de Paris. — M. Drouef, directeur des cultures, Bors \ Plantes de serres en beaux exemplaires. concours (Jardin du Luxembourg. — M. Jolibois, jardinier ^ en cbef. — Collection de Broméliacées. 7° Plantes d' agrémerd de serre tempéi^ée et d'orangerie. Médaille d'argent à MM. Vilmorin-Andrieux et G'e, quai de la Mégisserie, 4, pour des Gilcéolaires hybrides naines. Médaille d'or à MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux (Seine), pour des Pelargonium grandiflorum (60 variétés) et fan- taisie (18 variétés). Médaille d'or à M.Eberlé, horticulteur, avenue deSaint-Ouen, 446, à Paris, pour ses collections d'Agaves, Aloès et Euphorbes cactiformes. Médaille d'or à M. Simon, horticulteur, Chemin des Epinettes, à Saint-Ouen (Seine), pour des Cactées, Echeveria, Aloe, Agaves et autres plantes grasses. Médaille de vermeil à M. Poirier, horticulteur, rue Boniiaven- ture, à Versailles (Seine-et-Oise), pour Pelargonium inquinans et zonale (environ 1 00 variétés). Médaille de vermeil à MM. Couturier et Robert, horticulteurs, rue des Calèches, 22, à Ghatou (Seine-et-Oise), pour leurs Bégo- nias lubéreux. Médaille de vermeil, à M. Eberlé, déjà nommé, pour sa collec- tion de Cactées (environ 120 sortes distinctes). Médaille d'argent à M. Boutreux fils, horticulteur, rue de Paris, à Montreuil-sous-Bois (Seine), pour une collection d'environ 100 variétés de Pelargonium inquinans et zonale. Médaille d'argent à M. Jolly, horticulteur, boulevard de THô- pital, 130, à Paris, pour sesAraliacées et Araucaria ayant servi à l'ornementation de l'Exposition. Médaille de broBzeà M. Chaté (Louis), pour des Pelargonium inquinans bicolor. Médaille de bronze à M. Marchand, rue du Bac, 1 46, à Paris, pour Cereus flagelliformis et peruvianus. Félicitations à M. Dufoy (AlphDnse), pour ses Pelargonium réunis en collection. 334 LISTE DES BÉCOMPENSES 8° Plantes d'agrément de plein air. A. Arbustes ou arbrisseaux fleurissants. Médaille d'or à MM. Croux et fils, p épiuiérisles, vallée d'Aul- nay, à Sceaux, pour l'ensemble de leurs apports : Kalmias, Coni- fères, etc. Médaille d'argent grand module à M. A. Roy, horticulteur, avenue d'Iîalie, 142, a Pari?, pour ses Clématites ligneuses. Hors concours. MM. Levêque et fil?, horticulteurs, rue de Lié- gat, à Ivr^-sur-Stine, Splendide collection formée d'environ 600 variétés de Rcsiers-liges et nains parfaitement fleuris, cultivés en pots et appartrrant aux races dites Hybrides, Bourbons et Thés. Hors concours. M. Moser, horticulteur à Versailles (Seine-el- Oise). Ccl'ection importante de Rhododendrons, Kalmias*, Ar- bustes et arbrisseaux à ft-uillage persistant, etc. B. Arbustes ou arbPisseaux à feuillage persistant. Médaille de vermeil, à M. Moreau, horticulteur, à Foi-tenay- aux-Roses, Conifères variées, ayant contribué à l'ornemeutation de l'Exposition. 9° Plantes d'agrément herbacées, annuelles ou vivaces. Médaille d'honneur en or (^eM. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, à MM. Vilmorin-Andiieux et C'e, quai de la Mégis- serie, 4, à Paiis, pour leur magnifique collection de plantes her- bacées d'ornement se reproduisant fidèlement par le semis. Médaille d'argent grand module à MM. Vilmorin-Andrieux et C'e, jiom Lol/elia Erinus variés. Médaille d'argent à MM. Vilmorin-Andrieux et C'c, pour Chrysantliemum carinatum en collection. Mèdnil]e d'ajgenl à MM. Vilmoric-AndrieuxeiCie, pour Tjo- pxolum majus et minus variés. Médaille d'argent à MM. Vilmoric-Andrieux et Cie , pour Réséda grandiflore pyramidal. Médaille de bronze à MM. Vilmorin-Andrieux et C'e, pour Mimulus variés. Médaille de bronze à MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, pour Mufliers nains en collection. DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 1880. 365 Médaille de bronze à M\f. Vilfnorin-Aadrieux et de, pour Phlox Drummondi variés. Médaille d'argent grand module, offerte par M™^ Lusson, Dame patronnesse deJa Société, pour une Rose ou un lot de R°séla, à M. Thiébaut-L^gendre, déjà nommé, pour un lot formé d'environ 80 pots de Réséda à grandes fleurs. Médaille d'or à M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, 20, à Paris, pour un bel ensemble de piaules herbacées d'ornement. Médaille d'or à M. Gomesse, horticulteur, rue Bellini, 6, à Paris, pour dessin, mosaïque et plantes employées pour mosaï- culture. Médaille de vermeil à M. Delahaye, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, 18, à Paris, pour son exposition de fleurs cou- pées comprenant diverses Liliacées et Iridées, des Anémones et Renoncules, Delphinium, etc. Médaille de vermeil à M. Paintêche, horticulteur, rue Dacamps, 21, à Paris, pour collection de plantes et dessins de mosaïoul- ture. Médaille d'argent grand module à M. Lecaron, déjà nommé, pour plantes annuelles diverses : Peasées, Zinnias^ etc. Médaille d'argent grand module à M. Renault, horticulteur, rue de l'Arcade, 1 5, à Paris, pour uue corbeille de Pyrethrum roseum variés. Médaille d'argent grand module à M. Chaté (Louis), déjà nommé, pour une collection très intéressante de Joubarbes de plein air. Médaille d'argent grand module, à M. Paillet, horticulteur à Ghatenay-'.es-Sceaux (Seine), pour une collection de Pivoines de Chine présentées en fleurs coupées. Médaille d'argent grand modale à M. Bjurnisien, herboriste à Meaux (Seine-st-Mirne), pour sou herbier intitulé Flore de Meaux. Médaille d'argent grand modale à M. Poitevin (Ernest), place de l'Église, à Sianois (Seine-et-Oise), pour un herbier de Fou- gères et Sélaginelles. Médaille d'argent à M. Thiébaut-L^gendre, déjà nommé, pour ses Pensées à grandes fleurs. 366 LISTE DES RÉCOMPENSES Médaille d'argent à M. LecaroD, déjà nommé, pour ses Galcéo- laires et Mimulus. Médaille d'argent à M. Charollois, rue de Javel, 196, à Paris, Saxifrages et CEiUels de Poète. \ 0. Bouquets et garnitures de fleurs. Médaille d'argent grand module à M. Debrie (Gustave), horti- culteur, rue de la Ghaussée-d'Antin, 46, à Paris, pour ses bouquets et parures en fleurs naturelles. Mention honorable à M. Cordeau, rue Croix-des-Petits-Ghamps, 19, à Paris, pour bouquets de Graminées sèches. B. PARTIE INDUSTRIELLE. MM. Nattier (Serre en bois), argent petit module, avenue de Saint- Mandé, 33, à Paris. Dormo.'s (Serres en fer), vermeil, faubourg du Temple, 92. Ozanne (Serres, grilles, kiosque.^), or, rue Marqfoy, 7, à Paris. kambert (Serres en fer), argent petit module, boulevard JMazas, 7*, à Paris. Lamotle (Serres en fer), argent petit module, rue Lecourbe, lis, à Paris. Leblond (Serres en fer), argent petit module, à Montmorency (Seine-et-Oise). De Vendeuvre (Ghauffages), vermeil, à Asnières (Seine). Lepaulard (Isidore) (Arrosoir à brise-jet), bronze, rue Roche- chouart, 4o, à Paris. Leteslu (Pompe à étrier), bronze, rue du Temple, 118, à Paris. Girodias (Pompe sans clapets), argent petit module, rue d'Oi-an, 20, à Paris. Debray (Pompes, manège mobile), rappel de méd. de vermeil, rue Fontaine-au-Roi, 24, à Paris. Rothschild (Librairie horticole), argent grand module, rue des Saints-Pères, 13, à Paris. Larivière (Coutellerie horticole), argent grand module, rue des Canettes, 7, à Paris. Pelletier (Guêpiers, porte-fraises), bronze, rue de )a Banque, 20, à Paris. DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 1880. 367 Pean (Coutellerie horticole), argent petit module, rue du Four- Saint-Germain, 55, à Paris. Villain (Peinture, anti-corrosif), bronze, rue Vitruve, 17, à Paris. Aubry (Coutellerie horticole), bronze, rue Vieille-du-Temple, 131, à Paris. Dufour (Pulvérisateur hydraulique), bronze, rue du Faubourg- Saint-Denis, 48, à Paris. "Willemot (Coutellerie horticole), bronze, rue Vieille-du-Tem- ple, 26, à Paris. Wiriot (Poteries usuelles), vermeil, boulevard Saint-Jacques, 29, à Paris. Buquet (Verres, diamants), argent petit module, rue deBuci, 15, à Paris. Carpentier (Ghàssis-cloches), bronze, à Doullens (Somme). Monier (Bacs en ciment), vermeil, rue delà Pompe, 191, à Paris. Chassin (Rocailleur), argent petit module, rue de Bagnolef, 141, à Paris- Allioli (Serres d'appartements), mention honorable, avenue de Glichy, 47, à Paris. Marand (Bacs), rappel de médaille d'argent, quai de la Mégis- serie, 12, à Paris. Loyre (M"^) (Bacs), argent petit module, rue de la Pompe, 179, à Paris. Delaluisant (id.), mention honorable, avenue de Villieis, \\\, à Paris. Méry (id.), argent petit module, à Noailles (Oise). Goulas et Bonnet (id,), argent petit module, à Senlis (Oise). Marchai (Claies), bronze, rue Bagnolet, 89, à Paris. Lebœuf père (id.), argent petit module, rue Vésale, 7, à Paris. Jean (Vases pour fleurs), mention honorable, rue d'Hauteville, 64, à Paris. Pescheux (Tuteurs et meubles de jardins), argent petit module, rue de Grenelle, 32, à Paris. Martin (ratissoires), argent petit module, rue Clignancourt, 17, à Paris. Couette (Tentes), bronze, rue de Montreuil, 119, à Paris. Paris (Vases en fonte émaillée), argent grand module, au Bourget (Seine). 368 NOTES ET MÉMOIRES. Hanoteau (Serrurerie pour jardins), or, rue de la Roquetle, <59, à Paris. Lavaud (id.)> argent grand module, rue du Débarcadère, 8, à Paris. Personne (Faïences artistiques), bronz», rue Royale, 8, à Paris. Méry-Picard (Serrurerie artistique), argent petit module, ave- nue Malakofi, 120, à Paris. Louet frères (Jardineurs, tondeuses), argent petit module, à Issoudun (Indre). Eon (Thermomètre avertisseur), argent grand module, rue des Boulangers, 13, à Paris. Lavialle (Tracés de jardins), vermeil, rue de Passy, 37, à Paris. NOTES ET MÉMOIRES. Notice sur le Jardin d'essai ou du Hamma, près l'Alger; (Suite et fin.) Par M. P. DuciiARTRE. Pour achever la visite de la partie plane du Jardin d'essai, il me reste à en parcourir l'angle sud-ou-'st, c'est-à-dire toute la por- tion de sa surface qui a été dessiaée en jardin anglais. C'est là surtout que l'amateur de plantes trouve à chaque pas des sujets d'admiration, que les espèces les plus belles ou les plus rares se montrent avec une vigueur de végétation que nous ne leur voyons jamais dans nos cultures européennes, et sous des dimensions qui déjà, bren que la date de leur plantation soit assez peu éloignée, rappellent celles qu'on les voit acquérir, dans leur pays nhtal. Gomme dans tous les jardins de ce genre, les allées décrive nt ici des courbes variées; mais les espaces qu'elles circons crivent, au lieu d'être consacrés en majeure partie à des pelouses, sont occupés par des massifs de trrands végétaux groupés d'après leurs affinités na- NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OD DU HAM.MA. 369 turellis. En général, chDqae massif ne comprend que des espèces de la même famille; pa-fois aussi on voit réunies les unes à côté des autres des plantes de familUs dislinctes mais voisines et entre lesquelles il existe d'ailleurs une analogie marquée; de ve'gé- tatioD. Il était naturel que cette riche collection de végétaux générale- ment rares et tous, à peu près sans exception, représentés par des individus d'une grande beauté, fixât plus que toute autre partie du Jardin d'essai l'attention de ceux qui ont décrit les ri- chesses de ce magnifique établissement. Aussi A. Rivière lui a-t-iT consacré presque exclusivement son mémoire que j'&i eu déjà oc- casion de ciîer, et M. J. Ghalon en a-t-il fait, de son côté, l'objtt principal de son intéressante nolice. Je ne pourrais les imiitr shi'S dépasser les limites que doit avoir cet article, sans entrer d'ailleurs dans les détails un peu arides d'une longue énu- méretion d'espèces que ne comporte pas une description rapide comme celle que j'ai voulu essayer de tracer. Je me bornerai donc à signaler les plus remarquables decesmastifs, et à indiquer dans chacun d'eux les sujets qui m'ont le plus frappé. Les dimensions que j'assignerai à ces sujets sont quelquefois baiées sur une esti- mation faite approximativemcLt et à vue d'oeil j mais, dans beau- coup de ca?, elles reproduisent les chifl'res donnés par A. Ri\ ière ou par M. J. Chalon et dès lors elles sont certainement au-dessous de la vérité, puisqu'il y a déjà plusieurs années qu'ont été prises les mesures dont ces chiffres sont les résultats (1). Parmi les massifs formés de végétaux monccotylés, je citerai ceux des Palmiers, des Musacées et des Yucca. (1) J'ai pu rectifier quelques-unes de ces mesures et j'en ajouterai, dans des notes, un certain nombre d'autres, grâce à la communication obli- geante d'une assez longue liste d'espèces mesurées, il y a deux ans^ qu'a bien voulu me faire M. Cb. Rivière. J'avais eu le vif regret de ne pas trouver au Hamma cet honorable Directeur qui s'était rendu er> France au moment où je partais moi-même pour l'Algérie; mais pour éviter les inexactitudes qui auraient pu se glisser dans des notes prises pendant une visite faite sans guide, je lui ai communiqué le manuscrit de cette notice, «t il a bien voulu me transmettre à ce sujet quelques observations dont j'ai fait mon profit, 24 370 NOTES ET MÉMOIRES. ! . Palmiers. — Les Palmiers forment, au Jardin du Hamma, un grand groupe riche en espèces et très remarquable par la beauté des individus qu'il comprend. Au premier rang par ordre de mérite se place incontestableraeut, selon moi, le Palmito de Cuba, ou VOi^eodoxaregia II. B. K. Les sept ou huit pieds qui représentent là cette espèce se font remarquer entra tous parleur tronc uni et verdâtre, élancé, marqué d'anneaux espacés, qui mesure neuf ou dix mètres de hauteur et qui porte au sommet une gaîae verte, cylindrique, longue d'environ deux mètres, surmontée d'un grand et élégant faisceau de feuilles pennées. Les troncs de plu- sieurs espèces de Cocos, notamment C. Datil, C. botryophora Mart., C.lapidea GjERTN.,arrivent,enmoyenne,àlamèmehauteur et on voit même celui de l'une d'elles, le Cocos flcxuosa Mart., s'élever à 15 mètres. Des représentants de plusieurs autres genres approchent deces proportions; tels sont notamment le Ca?7/otoM?'e// .s L., VArenga saccharifera Labill., le Pluenix senegalensis. Tous ces Palmiers ont un tronc élancé et allient ainsi la légèreté à la gran- deur; mais à côté d'eux il en est qui se font remarquer au contraire par leur tige remarquablement épaisse; tel est surtout le beau Pàlm'er du Chili, Jubxa spectabilis Hi'mb. et Ktu., dont on voit, dans ce massif, trois ou quatre magnifiques individus. Le stipede ces arbres, haut d'environ quatre mètres, a plus d'un mètre d'é- paisseur; tel est aussi le Phœnix farinifera Roxb. dont le tronc offre à peu près la même grosseur en ne mesurant guère que 1™ 50 de hauteur, dimension qu'il paraît ne pas dépasser dans l'Inde, son pays natal. , Si l'on se rappelle l'époque peu éloignée à laquelle le Jardin du Hamma a été créé, puis amené par des agrandissements ultérieurs à l'étendue et à l'état qu'il présente aujourd'hui, on se fera une^ idée de la rapidité avec laquelle ont dû pousser les beaux Palmiers dont je viens de parler pour arriver, en un nombre d'années rela- tivement peu considérable, à leurs proportions actuelles. Cette ra- pidité a tenu presque du prodige pour quelques-uns; ainsi A. Ri- vière nous apprend qu'un Jubica spectabilis fut planté lorsque sa tige n'avait encore que sept ou huit centimètres de tour. Au bout de six années, celtemème tige mesurait 3 '"oO de circonférence et l'arbre entier atteignait cinq mètres de hauteur. On trouverait difti- NOTICE SUR LE JABDIN D ESSA.I OU DU HAMMA. 371 cilement ailleurs d'autres exemples d'un si prompt développs- ment(<). 2. MusACÉEs. — Uû mas>ifgénéralement fort remarqué parce qu'il reporte immédiatement la pensée vers les régions tropicales, c'est celui des Musacées. La base en est formée par une plantation de grands Bananiers appartenant aux deux espèces du Bananier ordi- naire ou 3/asa paradisiacaL., à gros fruit, et du Bananier des S9ses,MusasapientumL.,kïru\lp\\isTRCco\iTc\ et ordinairement plus petit mais plus sucré et plus savoureux à si maturité que celui du précédent. Ces magnifiques végétaux prennent là tout leur déve- loppement; au mois d'octobre, ils portaient des régimes encore incomplètement mûrs. Ils sont entremêlés de gigantesques pieds du Bananier d'Abyssinie, Musa Ensete Bruce, dont les feuilles ont le limbe long d'au moins trois mètres et de quelques autres espèces. (I) Voici les proporlions do quelques autres Palmiers qiji se trouvent soit dans le même massif, soit dans d'aulres parties du jardin. Diamètre du Hauteur totale, Noms des espèces. tronc ou stipe. feuilles comprises. Acrocomia sclerocarpa. 0°'4o 5m Brahea conduplicata. . O-"!^ 'Jm — dulcis . . . . . 0"53 4-50 Caryota Cumingii . . . O-^IS 5"" (à plusieurs tiges en toufle). — exceîsa . . . O-^^o gm Cbaraaeropa Birrha. . . 0'°40 3m — Martiana . . . O^IO 4'"50 — stauracantha. 0-»20 3™ Cocos auslralis . . . c-go A^oO — coronala o-^ao gm Corypha australi» . . 0-"35 gm Phœoix leonensis . . 0"3o "Jm -•- pumila . . . O^'SS O-^oO • — recliaala , . O-^go 40, Sabal Adansonii. . . . O^oO 3"' — Blackburniana. c^as • gm — Ghiesbreghtii . o^es 4m — havanensis . , 0>"65 4m — Princeps . . . O-^ûO 5™ 372 ^■OTES ET MÉMOIRES. comme les .]/. rosacea Jacq., M. Troglodytannn, etc. Le Bavé- nalà madagascariensis Pom., vulgairement nommé arbre du voya- geur à cause de l'eau limpide qui sort de la base de ses feuilles quand on les coupe, prend au Hamraa des proportions considéra- bles. A. Rivière en cite un exemplaire qui avait aUeint sis mètres de hauteur et dont les grandes feuilles, qu'on sait être disposées tn éventail £ur un seul plan, surmontaient un tronc épais d'en- viron 0™ 25. Ce beau groupe de Monocotylédons se complète par plusieurs espèces de Strelilzia, dont les fortes toi.fîcs fleurissent abondamment, et parmi lesquelles b'élève majfstueuitement le beau Str. augusta Thdnb., dont les fleurs blanc hes sortent d'une spalhe pour^jre foncé. Le succès de la culture des Bananiers au Hamma et dans la plu- part des jardins vois ns fournit une expression frappante de la douceur du climat dont jouit la plaine a'Alger ; en effet, comme le fait observer avec raison M. J. Chalon, et s végétaux ne prospèrent que là ; sur les grands coteaux qui limitent cette plaine au sud, non seulement ils ne fructifient pa?, mais encore ils sont habi- tuellement tués par le froid de chaque hiver, jusqu'au niveau du sol. 3. Yucca. — L'un des groupes de végétaux qui, dans le Jardin d'essai, frappent le plus par leur étrangeté est celui des Yucca. Il est difficile de se figurer l'effet bizàrre que produit celte masse compacte de plantes chargées de longues feuilles roides et poin- tues, tantôt dressées, tantôt plus ou moins étalées ou retombante?, desquelles émergent çà et là de grandes panicules de fleurs blan- ches, et que dominent fortement un certain nombre de pieds beaucoup plus hauts que Us autres. La plupart de ces Yucca ont la lige haute de quatre ou cinq mètres, dénudée dans sa partie inférieure qui est épaissie en cône au point d'avoir souvent deux mètres de tour près du sol , et notablement comprimée par les côt.éf ; quelques-uns, appartenant aux Yucca aloifoliaL. eiY.Dj'aconisl,., dépassent fortement le groupe entier; il en est surtout un de l'aspect le plus singulier, étiqueté Yucca carudiculata, dont le tronc simple s'élève au moins à dix mètres et, chargé d'une énorme quantité de feuilles étalées ou rabattues, qui deviennent plus longues du bas vers le haut de la plante, se coude brusque- NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HaMMA.. 37.3 ment vers sou extrémité supérieure pour se diriger à peu près horizontalement sur une longueur d'environ deux mètres. Je me bornerai à mentionner à cause de sa richesse une grande collection d'Âgavécs, située à côté de la pièce d'eau, dont plusieurs pieds étaient en fleuron en fruit, au moment de ma visite, et dans laquelle se faisaient remarquer avant tout trois individus gi- gantesques du Fo'urcroya Dalevantl dont la hampe pan' culée dans le haut atteignait le niveau du sommet des arbres voisins. G^tte riche coUeclion est celle longtemps célèbre de Cels, que A Rivière avait achetée pour le Hamma, en i86J. Ce serait m'exposer à prolonger cette cote outre mesure que d'énumé er tous les massifs et groupes de végétaux dicotylédous qui existent dans la portion paysagoe du Jirdin d'essai et qui émerveillent autant le botaniste par leur richesse, que l'horticul- teur par la force des sujets dont ils sont formés. Je me contenterai donc d'en signaler, un peu au hasard, trois qui pourront donner une idée de la beauté de ceux dont i! ne sera pas question ici. Ce sont: les groupes desCycadées, des Ficus et des Bombacées. 4. Cycadées, — Le groupe des Cycadées est l'un des plus grands et certainement Tun des plu? étranges d'ospect parmi ceux que renferme le Jirdin d'e:sai. Dans son ensemble il rappelle certains des paysages antédiluviens que les ^^cherches des savants mo- dernes ont permis de reconstituer avec l'apparence toute spéciale qu'ils ont dû offrir. Il léunit un grand nombre d'espèces appar- tenant aux genres Cycas, Zamia^Encephalartos, Dioon, etc., c'est- à-dire de végétaux dont le tronc gros et court, tout relevé à sa surface de proérninences serrées ou d'émergences, comme les rfomme JNl. G. de Saporla, qui correspondent chacune à une feuille tombée, supporte un f lisceau de grandes feuilles pennées et rodes, à nombreuses folioles coriaces. La végétation de ces Gymnospermes, s'opérant, sous le climat de la plaine d'Alger, à peu prés aussi énergiquement que sous leur ciel natal, plusieurs d'entre eux émettent au bas de leur tige et aussi sur leurs parties souterraines une irè > grande quantité de bourgeons qui fournissent pour eux un moyen fort commode de multiplication. On sait au reste que, dans les pays où ils croissent na'urellement, ces cu- rieux végétaux, particulièrement les Cycas, sont des plus faciles à 374 KOTES ET ilÉMOIRES. multiplier, leur tronc coupé entier ou tronçonné s'enracinantavec une remarquable facilité. 5. Ficus. — Le groupe des Ficus est riche en espèces qui toutes y sont représentées par de très beaux exemplaires. Ce sont des arbres de 45 à 20 mètres de hauteur, dont le tronc a le plus sou- vent 0™ 80 à 1 mètre d'épaisseur, ou même, comme pour les Ficus elastica ei Rcxburghii, se compliquant par des végétations secondaire?, arrive à former une masse considérable, ainsi qu'on l'a vu plus haut. Les plus forts de ces arbres qui existent, soit dans ce massif, soit dans d'autres parties du Jardin, indépendam- ment des deux que je viens de nommer, appartiennent aux Ficus racemosa, laurifoUa, nitida, Sycomorus, le célèbre Figuier de Pharaon, dont le bois dur et incorruptible a fourni aox anciens Egyptiens la matière des caisses à momies, cordifolia, etc. En outre, le Figuier ordinaire {Ficus Carica L.) n'a pas été négligé dans un pays cù il est l'un des arbres fruitieis habituels ; le Hamma en cultive un grand nombre de variétés et en possède des pieds d'une force remarquable (I). (1) Vcici les proportions de quelques Ficus c Noms des espèces. Dianèlre du tronc. ultivés au Hamma : Hauteur de l'arbre. Ficus Battersi . . . 0™60 U™ — Benjamina. . . o-'eo 12™ — benghalensis. . 0™40 e™ — capensis. . . 1 '"20 (A. Rivière). 13™ — coronala.. . 0'"35 gm — cordifolia . . 12'" (A. Riv.) — elastica. . . 2'",2'"o0 15™ (J. Chalon.) ; — Ifpvigata , , 4 "'20 (A. Riv.) 14™ — laurifolia . . . 2™65 20™ (A. Riv.) — Lichtensleinii nitida 0™40 9™ 18"' (J. Chalon.) — populifolia . Pergamina . . racemosa. . 0™45 0™40 2™60 13™ 12™ 20™ (A. Riv.) = reclinala . . . Roxburgliii . , o-^eo M™ 14™ (une touffe a2C™ de diamètre ) — rubiginosa. . Sycomorus. . 1™05(A. Riv.) 2'» 10 (A. Riv.) 15'" 12™ NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMMA. 373 6. Bomba cÉES. — Le massif des Borabacées attire rattention et provoque rétonnement, non seulement par les fortes proportions des arbres qui le forment, par l'abondance et la beauté de leurs fleurs, dont le sol était littéralement jonché à plusieurs places, au moment de ma visite, mais encore et surtout par la quantité de très gros piquants pyramidaux qui généralement en arme le tronc et les branches. On trouve là en grands et magnifiques arbres, di vers Erlodendron, pour lesquels il serait intéressant de voir si, en Algérie, ils offrent l'étrange mode de développement qui a été re- connu en Amérique sur certains d'entre eux et qui soulève de plus en plus leur tige. Ce sont notamment : E . macrophyllum^ E. an- fractuosum,E . Rivieri Decne (sp. nov.), fort bel arbre^qui se couvre de fleurs rouge corail, pendant l'hiver, après sa défeuillaison; les Pachira oleaginosa Decne (sp. nov.), P. alba Lodd., P. macrocarpa Fl. d. ser., etc. Je rappellerai que dans cette collection se trouve un grand et bel arbre qui était étiqueté Chorisiaspeciosa. En octo- bre 1869, cet arbre ayant fleuri pour la première fois, A. Rivière en envoya un échantillon à M. J. Decaisne ; ce savant botaniste reconnut que c'était là un espèce non décrite, à laquelle ses grandes fleurs brunes le déterminèrent à donner le nom à^Erio- dendron phœosanthum Decne, c'est-à-dire Eriodendre à fleurs brunes. La description de cette belle espèce a été publiée dans une note {Journal, 2« série, IV, 1870, p. 90-94) de A. Rivière où se trouvent également les résultats d'observations sur la croissance permanente et basilaire des piquants ou aiguillons de diverses Bombacées. Abstraction faite des végétaux qui bordent les grandes allées ou qui composent les massifs du Jardin d'essai, il existe, dans cette riche collection, de nombreuses espèces représentées par des indi- vidus souvent isolés, qui méritent tout autant que les premiers de fixer l'attention du botaniste et de l'amateur. Je n'ai nullement l'intention de les énumérer; mais il peut n'être pas inutile de dire quelques mots d'un petit nombre d'-entre elles à c^use de l'extrême difîérence d'aspect et de proportions avec laquelle elles se présentent d'un côté, dans nos départements septentrionaux, de l'autre, dans les parties chaudes de la région méditerranéenne. L'un des aibres les plus utiles dans la région méditerranéenne 37Ô NOTES ET MÉMOIRES. pour les promenades et plus généralement pour les plantations d'agrément est le Pircunia dioica Moq.-Tand. [Phytolacca dioica L.), de l'Amérique du Sud, auquel son beiii feuillage lustré et persistant, qui jette une ombre épaisse, a fait donner le nom vulgaire de Bell ombra. Cette espèce dioïque est surtout repré- sentée par des individus mâles; on en voit aussi cependant des individus femelles, mais ceux-ci salissent la terre des allées de leurs nombreuses grappes de petits fruits qui s'écrasent sous les pieds des promeneurs. Elle formel dans les parties chaudes de la région méditerranéenne, un grand et bel arbre qui malheu- reusement ofTre un inconvénient assez sérieux quand on le plante en allées : à si base; son tronc s'élargit considérablement et forme, en passant aux racines souterraines, de grosses ramifications qui rampent en quelque sorte, en rayonnant et en faisant plus ou moins saillie au-dessus de la surface du sol, sur une longueur d'un à trois mètres. Or, le B.lî'ombra atteignant assez souvent 0"" 80 à 1 mètre de diamè'.ve (1), c'est autour de chaque pied, un cercle de six ou sept mètre»! de diamètre sur lequel il est impossible de marcher — Le Schinus molle L., Térébintharée connue dans nos jardins, où elle exige l'orangerie pendant l'hiver, sous les noms vulgaires de Mùllé et Poivrier d'Amérique, est un arbre d'une rare élégance, surtout quand son f -^.uillage persistant et très léger est entremêlé de nombreuses grappes de jolis petits fruits (drupes) globuleux et rouges. A. Rivière en citait, en 1869, des pieds qui, dans le Jardin d'essai, atteignaient déjà, à cette époque. Il mètres de hauteur, avec une circonférence de 1" 80 à la base du tronc; mais il en existe ailleurs de plus hauts encore, notamment dans la cour d'entrée de l'arsenal de Carthagène (2), en Espagne. — Je citerai encore les Erylhrines comme des végétaux qui étonnent au plus haut point C'ux qui ne les avaient encore vus que dans les jardins de nos départements septentrionaux. Au lieu de plantes qui (1) A Murcie, sur la place du théâtre, j'ai mesuré les troncs de deux Pircunia qui, à ua mètre du sol, ont, l'un 2™ 63, l'autre 2'"80de circonfé- rence. (2) Dans le jardia qui occupe le milieu de cotte cour se trouvent aussi des Lauriers-roses {Nei'ium Oleander L.) dont la tige a de 12 à 15 cent, d'épaisseur, avec une hauleur proportionnée. NOTICE SUR LE JARDIN d'eSPAI OU DU BAjOIA. 277 ne prennent la consistance ligneuse que dans leur portion infé- rieure, dont on est forcé de rentrer la souche en hiver pour la tenir à fec, à l'abri de la gelée, et pour la remettre en pleiDe terre au printemps, ce sont, au Jardin d'essai, des arbres de fortes pro- portions, qui donnent en abondance leurs grandes fleurs d'un rouge éclatant; ils produisent alors un effet dont on peut se faire une idée en songeant à la beauté qu'ils ont déjà avec les faibles dimensions que notre climat parisien lear permet d'atteindre. Au Hamma, ÏErythrina Corallodenchon forme un arbre de 15 mè- trè? de haufeur, dont le tronc mesure OoiTS-O"^ 80 d'épaisseur,, et les E. Crista-galli, E. iimbrosa, etc., égalent ces proportions ou en approchent beaucoup. — Il en est plus ou moins de mène des Ricins, des élégantes Myrtacées que nous voyons simpleiient frutescentes dans nos orangeries, Metrosideros, Callistemoyi, Mela- îeuca, etc.; mais je dois taire observer que, quant à cette énorme différence de développement qu'amène un climat favorable, elle est dpjà presque également accusée dans les parties chaudes de la côe de Provence et des Alpes-Maritimes ; on y voit en effet sous la forme arborescente des Erythrines, des Ricins, des Myrta- cées, etc. Ua bel exemple à citer, sous ce rapport, est i'énorme Melaleuca linarufolia Smith qui existe dans le jardin du lycée de Nice et qui, se trifurqaant presque au niveau du sol, forme comme la réunion de trois beaux arbres divergeant à partir d'une base commune. Le grand établissement horticole du Hamma se complète par des plantations considérables de végétaux ligneux établies sur le versant nord du grand coteau qui s'élève immédiatement à partir du bord de la route d'Alger à Aumale ; cette route sépare ainsi la partie eu coteau de la partie en plaine de ce jardin. Giite portion montagneuse oflfre pour tout tracé des allées qui serpentent au milieu des massifs et qui permettent ainsi d'arriver jusqu'au sommet de la hauteur. Quant aux essences qu'on y voit, et dont presque toujours le développement est très remarquable, elles sont empruntées en majeure partie à l'Australie, en nombre moindre au Cap de Bonne-Espérance, aux Canaries, etc. Ce sont notiimment des Acacias australiens en espèces nombreuses, des Myrtacées variées, telles que des Eucalyptus, Metrosideros, etc.. 378 SÛTES ET MÉMOIRES. des Protéacées plus abondantes là que dans le jardin de la plaine, divers Casuorma devenus pour la plupart de beaux arbres et dont les fructifications jonchent le sol, de forts Gamphiers {Lcmvus Camphora L.), enfin, pour ne pas étendre davantage cette énumé- ration, des Conifères en grand nombre. Parmi ces dernières, on admire surtout de magnifiques Ai^aucana exccha, qui me rappe- laient ceux qu'on voit à Napîes, dans un jardin, le long de la Chiaja, A. Cookii et Cunninghami^ une nombreuse collection de Podocarpus dont plusieurs en aibres hauts d'au moins dix mètres, de beaux Dammara^ divers Pins tant exotiques {Pinus canariensis, P. longifolia, etc.) qu'indigènes [surtout P. halepensis, très beau en Algérie (1)] qui ont fourni les éléments pour la plantation de véritables bois (2). (4) Pour donner une idée du développement que peut prendre ce Pin en Algérie, j'en citerai un pied qui existe tout près de Blidali, dans le jardin d'une villa jadis liabitée, dit-on, par le pacha gouverneur de celte ville. Cet arbre vraiment admirable porte sa cime gigantesque sur un tronc régulier et uni dont ia hauteur dépasse certainement 10 mè- tres et dont j'ai trouvé la circonférence, à \ mètre au-dessus du sol, égale à 4™ 30. Quelques-unes de ses branches inférieures restent coupées à \ " 50 environ du tronc, parce que, raccnle-t-oa dans le pays, elles servaient à attacher la corde pour des exécutions. (2) Pour que ces indications soient moins incomplètes, j'en ajoute un certain nombre d'autres prises dans la liste qu'a bien voulu me com- muniquer M. Ch. Rivière. Les espèces citées, qui toutes sont dicotylé- dones, font rangées d'après l'ordre alphabétique des familles. Famille des Diamètre Hauteur Epaisseur Anacardiacées. du tronc. totale. des touffes. Odina atrosanguinea .... 0"'So 43'" Schiuus molle 4™ 9"' — terebinthifolius.. . . C'iO 14'" Apocynées . Alstonia scholaris O^'oo 15'" 3 tiges réunies dans le bas, Plumeria rubra .' 0™06 2"' 3'" Thcvetia neriifolia 0'»08 6"" ' 6'" Plusieurs tiges Araliacées. Aralia reticulala C^SO 3"'50 Plusieurs tiges , Orcopanax capitatum. . . , O^fO 5"" 5"' NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU UAilMA. 379 Je bornerai là ces indications et ne prolongerai pas davaniage Oreopanax daclyliferuna . . — nymphsesefolium Paratropia elliplica. . — subobtusa. terebiothacea — Wallichiana Sciadopbyllum pulchrum AURANTIACÉES. /Egle sepiaria.. . . Citrus califoraica. . Cookia punclata . . Limonia australis. . . BiGNOMACÉES. Jacaranda mimosaefolia Spathodea Wallichii. . Tecoma spectabilis . . — stans BORRAGINÉES. Ehretia tinifolia. ... Brexiacées. Brexia madagascariensis BUTTNÉRIACÉES. Dombeya palmata . . . — viburaaefolia. Casuarinées. €asuarina equiselifolia. — leptoclada. . Cédrélacées. Cedrela odorata. . . . Swietenia senegalensis. Célastrinées. Celastrus edulis. . . • Combrétacées. Conocarpus latifolius , Composées. Eurybia argophylla. . CO.NIFÈRES. Araucaria Bidwillii . . 0>"23 0™20 0'"40 0^30 0-^20 €■"25 O'"30 4'"50 gm S-^SO 9™ ^m 4111 5m 6°» 5-» r^m ^m gm 4°i 4°» 3m 2m 2'"30 3m gm gm. gni Touffe de 3 tiges. IT-^CA-Riv.) gm 5m 13" (à 6 ans) 4° 0".5 5m 6« 0'"I5 4m c^ao IJm 0"20 gm o^ao gm Û^IS fi m C^Oô gm gm o^ai 4 0'" Touffe de 3 O^ÔD 40-" 1""00 45m 0"'4O gm o-^o? gm gm igcs). lises. NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMMA. 381 ' son état actuel, le Jardin d'essai, près d'Algfcr, justifie la célébrité Malpighi\cées. Banisteria chrysophylla.. . . 0^07 6"" S"" Malvacles. Hibiscus cubensis 0™20 — liliiflorus O'^IS Myrtacées. Eugenia crassifolia 0"18 — eliiptica ...... C^IS Eucalyptus globulus 0""80 — pulverulenta, . . 0'"30 — resinitera O^SS — robusta ...... 0'"2d Jambosa australi? 0™70 — teïnifolia O'^IO — vulgaris O'°20 Leplospermura flexuoium. . . O^âO Melaleuca cuticularis 0™50 — ericaefolia 0™80 Melrosidercs diffusa O^SO Myrtus caryophyliala .... O'^IO — Pimenta 0'"07 Sizygium jambolanum. . . . 0'"45 Tristania neiiifolia ...... 0™07 — speciosa 0'"25 MïRSlINÉES. Theophrata itnperialis. . *. . 0™20 6"" Nyctaginées. Bougainvillea brasiliensis . . O^IS 8"^ ^^ — glabra O-^aO 8°i 5"» — Warscewiczii» . 0'"C0 10™ PiPÉRACÉES. Piper articulalum O^OO 4'"50 (7 à 10 tiges). PiTTOSPORÉES. Pitlosporum undulatum . . . O^iO 8"» (3-4 tiges). Rhamnées. Zizyphus crihacaatha .... 0"40 9™ Sapindacées. Euphoria Longan 0'"20 4°» 4ni &"" 7'"50 4m 4m 17-^ gm 13°» 4 uni \lm. 401 3m gm 5ni gm 6"" (8 tiges). 3m 4m 7m "ym 5>"50 5"» gm 4m 3» •fim ^m 382 NOTES ET MÉMOIRES. dont il jouit et qu'il constitue, pour quiconque aime les plantes, un centre d'attraction bien capable de motiver, à lui seul, un voyage en Algérie. L'ABC DU Chauffage des Serres (1); Par M. Charles de Vendeitvre. Quel est le but d'un chauffage? Qu'appelle-t-on calories? Gom- ment doit-on déterminer la quantité de combustible à brûler, la puissance des appareils à construire, le nombre de tuyaux à établir pour chauffer une serre à un degré déterminé ? Telles sont les questions que je vais essayer de résoudre d'une manière claire et concise en me servant du Traité de la chaleur de Péclet, du Manuel de chauffage et de ventilation du général Morin, m'appuyant sur les expériences des professeurs T^edgold en Angleterre et Clément en France. J'y ajouterai les observati(fns que j'ai faites moi-même, avec le concours éclairé de MM. Jules et Clément Vallerand; qu'ils reçoivent ici mes plus sincères remerciements;, pour le dévoue- ment dont ils ont lait preuve, pendant cette longue suite d'expé- riences. Sapiûdus emarginata.. — indica. . . . — saponana . . . — surinamensis . . Sapotacées. Achras Sapota Sideroxylon alrovirens. . SOLANÉES. Brugmansia suaveolens • locbroma tubuiosum . • Verbéxacées. Cilharexylon lucidum . . — quadrangulare Clerodendron ternifolium. Duranta Plumieri .... Tectona grandis (1) Présenlé le 25 mars O'^TO 14™ 0"25 <2™ 0'"J5 gm 0°>20 11-" O^lo 4„, O^iO 7m o^ia 4". 5"' 0™Û8 4m (douzaine de liges' 0"'40 IB» C™35 45" o^ao gm o-^so e-" gm C^li 1880, l'abc du chauffage des serres. 383 Etd'abord, avant d'entrer dans la question, et pour la bien préciser, quel est le but d'un chauflage? C'est d'élever d'abord, de maintenir ensuite à une température déterminée, par un froid prévu, un local dont on connaît la nature et l'étendue des cloisons. Or élever la température n'est rien, car un kilog. de houille, suffisant à élever de 2oo degrés la température de 560 mètres cubes d'air, s'il n'y avait pas de déperdition par les parois, le chauf- fage des plus grandes serres ne coûterait presque rien ; le plus petit poêle suffirait souvent et au delà pour produire la tempéra- ture demandée, alors que des installations très coûteuses, et une dépense considérable de combustible se renouvelant chaque jour sont indispensables. Pour ces raisons, je pense avec Péclet qu'il n'y a pas à s'occuper du cube des serres, mais uniquement de la manière dont elles sont closes et couvertes. Dans le cours des observations qui vont suivre, nous nous ser- virons souvent des mots calories, unités de chaleur. Or ces deux mots expriment la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1° la température de 1 litre d'eau. Pour élever de 0 à lOOo, c'est-à-dire porter à l'ébuUition un litre d'eau, il faut dépenser 100 calories. On estime que 1 kilog. de houille ou de coke contient 7000 calories, que par conséquent un kilog. de ces combustibles suffirait, si tout leur pouvoir calorifique était utilisé au chaufî'age de l'eau, pour porter de 0 à l'ébuUition 70 litres de ce liquidé. Or, dans la pratique, les pertes par le rayonnement, le refroi- dissement des parois, l'évacuation des gaz de combustion par les cheminées, sont considérables. Il faut des appareils sérieusement construits, à grandes surfaces de chaufl'e, à longs parcours de gaz, pour arriver à utiliser les 5/7 de la chaleur produite par le com- bustible, soit à faire produire 5000 calories, à faire bouillir 50 li- tres d'eau en brûlant un kilogramme de combustible, houille ou coke. Ceci posé, il résulte d'expériences faites en Angleterre par Tred- gold 1°, que pour une ditférence de 69° entre les températures ex- térieure et intérieure, 1 mètre carré de verre laisse échapper par heure 780 unités de chaleur. 384 XOIES ET MÉMOIRES. Si la différence entre les deux températures était de 85°, ce qui airiverait si h température intérieure étant à 100° 'a température extérieure se trouvait à 45°, la quî;ntité de chaleur qui, dans ces conditiors, traverserait un mètre carré de verre serait égale à 788 X~l = 968 unitt's. 69 Si la différence des températures était de 40°, ce qui arrive- rait si la température de la serre étant à -|- 25", la tempérôture exléneure descendait à — 15% la quantité de chaleur qui, dans ces conditions, passerait au ti avers de I mètre carré de veire serait de 40 780 X ?77r, soit de 450 unités. d9 Pour une différence de 1", la chaleur que laisse passer i mètre carré de vitrage est de 780 X — = I < unités. On le voit par ce qui précèJe, pour connaître ce qui passe d'unités de cheleur à travers I mètre carré de verre, il suffit de multiplier 780, nombre trouvé par M. Tredgol J pour une différence de 69°, par le rapport qui existe entre la différence des températures que l'on veut obtenir et la différence qui existait lors des expé- rier.ces de M. Tredgold. '2° Pour une différence de 68°, I mèîre carré de fonte neuve, laisse passer 801 unités de chaleur par heure ; mais si, au lieu de 68°, la dif?érence des températures était de 850, la quan- tité de chaleur transmise a travers 1 mètre cari é de tôle ou de fonte 85 neuve serait de 801 X7^= 1002 unités. DO Pour une différence de i° seulement, la quantité de chaleur qui traverse un mètre carré de fonte sera 85 fois moins considérable, soit de 12 unités. 3° L'expérience a démontré que \ mètre carré de fonte rouillée, état dans lequel se trouvent habituellement les tuyaux^ pour une différence de température de 85°, laisse passer par heure H 55 unités de chaleur : sois pour une différence de 1°, il55X o = ii unités. Dans les mêmes condition', le cuivre ne laisserait passer que 1 SOS unités, soit, pour une différence de 1°, 808 X -^= 9 1/2 uni- 5o tés. LABC DU CHAUFFAGE DES SERRES. 385 Des expériences que nous venons de citer il résulte que, pour une dififérence de 1° entre les températures extérieure et inté- rieure, 1 mètre carré de verre laisse passer 1 1 unités de chaleur, — — de cuivre 9 1/2 — — de fonte neuve 42' — — dé fonte rouillée \ 4 Ceùi étant admis, pour déterminer ce qu'il faudra produire de chaleur pour maintenir la température d'une serre close par 10 mètres carrés de vitrage à -f 5°, -|- 15°, + 30% la température extéiieure étant à — 10°, nous n'aurons qu'à multiplier dans chaque cas ii, nombre exprimant les unités de chaleur qui pas- sent à travers un mètre carré de verre, pour une différence de 1o, par Irf nombre de degrés dont diffèrent les températures. Nous trouverons ainsi, Hans le premier cas, pour I mètre carré de verre, H X 15 = 165 et, pour 10 mètres, 16*50 unités. Dans le second cas, où il s'agit de maintenir une différence de 25° entre les deux températures, il nous faudra multiplier 1 1 par 25 d'abord, par 10 ensuite; le produit 27c0 nous indiquera la quantité de calories qui, dans ces conditions, traverçeront 10 m. carrés de vitrage. Si enfin il s'agissait de maintenir un écart de 40° entre les deux températures, il suffirait, pour connaître les quantités de ca- lories que laissera passer le vitrage, de remplacer, dans les calculs qui précèdent, 25 par 40 et nous aurions, 1 1 x 40 X 10 = 4400. La quantité de chaleur à produire étant ainsi déterminée, afin de connaître le nombre de tuyaux nécessaires pour la transmettre, si nous rous servons d3 tuyaux en fonte laissant passer H unités de chaleur par mètre carré, et pour une différence de 1°, en admettant, ce qu'il est facile d'obtenir dans la pratique, que l'eau contenue dans les tuyaux soit à 80°, la température de la serre étant à -|- 5°, la différence entre les deux températures sera alors de 75", et pour obtenir la quantité de calories qui, dans ces con- ditions, traverseront un mètre carré de fonte, il nous suffirait de multiplier 14, nombre exprimant hs unités de chaleur qui traver- sent 1 mètre cube de fonte pour une différencj de 1°, par 75, ce qui nous donnera 1059. Or nous avons précédemment trouvé que, pour maintenir la 25 386 K0TE3 ET MÉMOIRLS. température de la serre dont il s'agit à o", la température extérieure étant — 10% il nous fallait produire l65f) unités de chaleur; en divisant ce nombre par 1050, nombre exprimant les calories qui passent à travers un mètre carré de fonle pour une différence de 75° entre la température de l'eau contenue dans les tuyaux et celle du milieu où ils sont placés, nous trouverons 1650 divisé par ^ 050 égale, en chiffres ronds, 1 mètre carré 60 décimètres carrés. Ce nombre indique la surface de tuyaux nécessaire pour laisser passer les unités de chaleur reconnues indispensables. Si au lieu de 5" nous en voulions maintenir 15, la différence des températures des tuyaux et delà serre n'étant* plus que de 65°, il nous faudrait multiplier 14 par 65, ce qui nous donnerait 910 pour la quantité de calories qui traverseraient 1 mètre cane de tuyaux de fonte. Or nous avons précédemment reconnu qu'il nous en fallait 2750 ; il nous suffira de diviser ce nombre par 910 et le quotient exprimera en mètres carres la quantité de tuyaux né- cessaire. iinfin si la température de la serre devait être maintenue à 30°, la différence entre cette température et celle des tuyaux ne serait plus que de 50», la chaleur qui, dans ces. conditions, traverserait 1 mètre carrédefonte serait de 14X50^=700. Les vitres, nous l'avons reconnu, en laissent passer 4400 ; or, 4400 divisés par 700 nous donnent 6,30; c'est donc 6 mètres carrés 30 décimètres carrés de tuyaux qui, dans ces circonstances, nous seraient nécessaires. En comparant les trois nombres que nous venons d'obtenir à la surface vitrée, nous trouvons que, pour unediftérencede 15 degrés entre les températures extérieure tt intéiieure, il nous faut en tuyaux développés 1/6 de la surface vitrée; pour une différence de 25», 1/3 serait nécessaire, alors que, pour une différence de 40o, les calculs en indiquent les 2/3. Si nous nous servions de tuyaux en cuivre, le cuivre, pour une différence de 1o, ne laissant passer que 9 1/2 unités de chaleur au lieu de 1 4, il faudrait, pour déterminer la quantité de tuyaux néces- saire, remplacer dans les calculs qui piécèdent 14 par 9 1/2. Onlrouveraitainsi quelecuivrene laissant passerque75 pour 100 de ce que laisse passer la lonte, il faudrait 1/4 de tuyaux en plus. Si nous employions des tuyaux de zinc, quels avantages présen- l'abc du chauffage des serres. 357 leraient-ils? Ces tuyaux, en raison de leur grande dilatabilité, ne pouvant être maintenus à une température supérieure à 30°, leur température moyenne sera inférieure à cechifire;admeltons,cequi ne sere'alisera pas dans la pratique, que cechiffre exprime la tem- pérature moyenne de l'eau contenue dans les tuyaux, admettons également que, comme le verre, pour une différence de 1 degré, le zinc laisse p^s?ef, par heure et par mètre, i ! unités de chaieur, et voyons ce qu'il faudrait de mètres carrés de tuyaux de ce métal, pour entretenir à -]-'^° la température d'une serre close par 10 mètres de vitres. Li différence entre la température ds la serre et celle des tuyaux, sera de 33 degrés; la quantité de chaleur qui, dansces conditions, pas- sera à travers 1 mètre carréde zinc, sera égale àll X 33=^385 unités; dans ces conditions, atin de produire les 2730 calories que nous avons reconnues nécessaires pour chauffer, par un froid extérieur de — 10", à -|- 13" une serre close par 10 mètres de verre, nous diviserons 2730 par 383, nombre exprimant les unités qui passent à travers i mètre carré de tuyaux en zinc ; le quotient 7,14 nous indiquera le nombre de mètres carrés qui seront nécessaires pour laisser passer, dans ces conditions, la chaleur indispensable au •chauffage de la serre. Or, nous avons ptécédemment établi qu'avec des tuyaux en fonte, 3 mètres carrés suffisaient, alors que si Ton emploie du zinc il eu faudra plus du double. Les tuyaux en zinc, à cause de leur graude faculté de dilatation, demandent de grandes et onéreuses précautions d'installation; il raudra,nous venons de le prouver,en doubler et plus l'étendue. Dans ces conditions, je serais surpris qu'ils réalisassent des avantages économiques sérieux ; je crois même que posés, sans offrir les mêmes garanties de solidité, ils coijteraient plus cher. La surface de tuyaux nécessaire pour transmettre la chaleur re- connue indispensable au chauSage d'une serre, ayant été ainsi déterminée, voyons comment on calculera la quantité de combus- tible à brûler. Avec des appareils à grandes surfaces de chauffera long parcours de gaz, ^ kilogramra^e de houille produit 5000 calories; nous avons reconnu que, pour maintenir unécartde 15°entre les températures 388 NOTES Eï MÉMOIRES. extérieure et intérieure d'une ?erre close par 10 mètres de vitres, il nousfallait produire 1630 unités de chaleur; 1 klog.de combustible en contient 5000 ; en divisant 1630, nombre d'unités à produire, par 5000, nombre exprimant les unités contenues dans 1 kilog.de combustible,le quotient 303 nous indiquera en grammes la quantité à brûler. Si l'écart entre les deux températures devait être de 23°, de 40o, la quantité de chaleur à produire étant, dans le premier cas de 2730, dans le deuxième de 4400, il nous faudrait diviser ces nombres par 5000; les quotients 51 0,880 exprimeraient en grammes les quantités de combustible à biûlerdans chaque cas. Si nous remarquons les lois qui règlent le refroidissement de l'eau contenue dans les tuyaux, suivant les milieux dans lesquels ils sont placés, il en résulte qu'une chaudière ne pouvant brûler utilement qu'une quantité déterminée de combus'ible, suffira en serre chaude pour maintenir à 80" l'eau contenue dans 7 mètres carré.^ 35 de tuyaux, tandis qu'en serre froide, 4 mitres carrés 90 épuiïeront la même quantité de chaleur produite; une même chaudière alimentera donc en serre chaude 2/3 de plus de tuyaux qu'enserre froide. Quelles sont les proportions à t'onner aux générateurs de cha- leur, les épaisseurs de combustible à maintenir sur les grilles, les parco::rs à donner aux gaz avant leur évacuation dans les chemi- nées? Telles sont les proportions que je vais déterminer, d'après les règles admises pour la construction des générateurs à vapeur, par des hommes d'une compétence indéniable. En général, on admet que, pour utiliser convenablement la chaleur produite par un kilog. de combustible, il faut donner aux parties de la chaudière eu contact avec les gaz 40 décimètres carrés pour 1 kilog. de houille devant êtie brûlé à l'heure. Les gez doivent avoir un parcours assez longautuur de la chaudière pour qu'ils arrivent à la cheminée à une température rigoureusement suffisante pour établir le tirage. La couche de combustible à entretenir sur la grille peut varier suivant l'énergie du tirage ; elle doit être régulière, et telle qu'au- cune parcelle d'air ne la traverse sans être complètement décom- posée. l'abc du chauffage des serres. 389 En géûëral, dans les appareils de serre, une épaisseur de 0"* 16 <;':'ntimètres doit être regardée comme maximum. Quand les grilles sont couvertes de couches épaisses de combus- tible, il s'y produit une combustion qae j'appellerai occulte. Une partie du combustible se consume sans transmettre de chaleur appréciable à l'extérieur ; dans ces circonstances, il se produit le même phénomène que l'on remarque dans les cheminées où, brûlant du bois, on emmagasine le soir sous les cendres un beau brasier bien incandescent, dans l'espoir de trouver du feu le len- demain matin ; on est heureux quand il en reste quelques trace?, les 9/10, sinon tout, se sont consumés en pure perte pcn'lant la nuit; pour ces motifs, je crois mauvais de couvrir le feu avec des cendres mouillées; ralentissez le tirage, mais évitez les pâtées. Ce sont ces principes bien simples qui m'ont guidé dans la construction de mes chaudières. Ces idées, je le sais, ne ^ontpas encore partagées par tout le monde. Des expériences seules peuvent prouver où est la vérité : je suis à la disposition de toute personne qui voudra en faire de sérieuses. Nous avons établi en commençant qu'il n'y avait plus, en géné- ral, à tenir compte du cube des serres ;il n'y a pas non plus à s'occuper de la quantité d'eau contenue dans les tuyaux; la tempé- rature qu'ils transmettent dépend uniquement de la tempér.-.tuie de l'eau, quelle qu'en soit la quantité, et de la surface des tuyaux qui la contiennent. 1 litre d'eau à \ 00 degrés contenu dans 1 mètre carré de tuyaux, transmettra immédiatement moitié plus de cha- leur que 4 litres d'eau à 50 degrés contenus dans la même quantité de tuyàux; seulement avec une grande quantité d'eau il y a beau- coup plus de chaleur emmagasinée; par ccnïéquent, avec des chau- dières à foyers ordinaires, le refroidissement étant plus lent, la chaleur se continuera plus longtemps dans la serre après les feux éteints. Mais l'eau produisant d'autant plus de chaleur que sa tempéra- ture est plus élevée, j'estime qu'avec des chaudières à marche continue, il y a avantage à opérer sur de plus petites quantités d'eau dont on élèvera plus facilement la température, dont on obtiendra un résultat plus immédiat ; voilà pourquoi je préfère les tuyaux de 80 millimètres à ceux de diamètres plus considérables. 390 KOTES ET MÉMOIRES. Je préconise également les tuyaux en fonte, 1" parce que, plus solides que ceux en cuivre, contrairemeni à ce qui est généra- lement admis, la fonte laisse passer 20 p. 100 plus de chaleur que le cuivre. 2». Parce que leur pose ne nécessite point d'ouvriers spéciaux. 3^ Enfin parce qu'ils ccûtent moins cher ; en tôet, pour répon- dre à un pn^jugé qui se traduit par cette phrase, le cuivre est toujours le cuivre ; vieux il représente de l'argent en magasin ; jadis : cet argenf,il vaut mieux l'avoir c-n portefeuille. 100 mètres de tuyaux de fonte posés devront au plus coûter 600 francs ; le même chauÉfage en cuivre pesant 200 kilog. reviendra à plus de 1000 francs, différence en faveur de la fonte, 40 0 francs. 100 mètres de tuyaux en fonte pesant 1400 kilcg., vaudront au moins 5 francs les 100 kilog., 70 francs. Le vieux cuivre trouvera plus difficilement acquéreur à 1 fr. 50 le kilog. Or 200 kilng. vendus à ce prix représenteront 300 francs. Ainsi on aura dépensé 400 francs pour avoir un beau jour 300 francs de vieux cuivre à vendre. Comment doit-on placer les tuyaux ? Horizontalement ; tel est du moins mon avis. En voici les raisons: avec des tuyaux placés horizontalement, la circulation se fait parfaitement ; ils se • videraient aussi complètement que s'il existaitune pente, du point extrême vers la chaudière. La pression exercée sur les parois de cette chaudière sera la même dans les deux cas, juste égale à la différence des niveaux, du point culminant de la conduite au fond de la chaudière. Dans ces conditions, tant qu'il restera de l'eau dans les tuyaux, ne fût-ce qu'un filet de 1 centimètre d'épaisseur, la circulation continuera ; on pourra entretenir l'eau en ébullition, et même la vaporiser, ce qui permettra de transmettre beaucoup plus de cha- leur au local à chauffer; si, au contraire, les tuyaux étaient incli- nés, suivant que cette inclinaison serait plus ou moins grande, il pourrait arriver qu'il n'y eût plus d'eau au point culminant, et par conséquent plus de circulation possible, alors que, la chaudière étant parfaitement pleine, les tuyaux le beraient au 9/10. Enfin comme la plupart du temps les tuyaux sont placés sur des traverses éiabliÉ s d'avance par les constructeurs de serre, il l'a b g du chauffage des serres. 391 serait, extrêmement difficile de leur donner unti inclinaison quel- conque. Les expériences qui ont été faites chez MM. Vallerand prouvent clairement que le cube des serres n*a aucune influence sur leur chauff'age. Ainsi la serre no 2 de M. Jules, close par 70 mètres carrés de vitres et cubant ioO mètres, devrait nécessiter, si le cube jouait un rôle prépondérant dans les chauifages,3 fois plus de tuyaux que la serre n° 4 qui, close par 42 mètres de vitrage, ne cube que 50 mètres. Or, le chauffage de la première étant assuré par 57 mètres de tuyaux, 1/3 ou iO mètres devraient suffire au chauffrigede la seconde, alors qu'il enfant 42 mètres ou les 4/5. Ces tuyaux ayant 27 centimètres de circonférence, les 42 mètres de longueur nous donnent en surface M mètres carrés 34 déci- mètres carrés, un peu moins du tiers delà surface vitrée, et celte quantité a suffi pour maintenir les deux serres à la même lempératura. Eu moyenne, nous avons maintenu un écart de 25 à 30" entre les températures intérieure et extérieure ; c'est juste ce que les calculs avaient indiqué précédemment. Mais si nous sommes d'accord sur ce point avec les auleurs susmention- nés, pour le nombre de tuyaux nécessaiies au chauffage d'une serre, nous difiérons d'appréciation sur les quantités de combus- tible à brûler. Ainsi les serres de M. Jules Vallerand, closes par 327 mètres de vitres, sont chauffées par 300 mètres de tuyaux de 27 centimètres de circonférence ; en surface ils développent 81 mètres carrés, placés dans un milieu à 15 degrés. Ils auraient dû laisser passer, en moyenne, 81 fois 884 unités de chaleur, soit 66 744 calories pour fournir ce nombre, étant admis que I kilog. de combustible en produise 5 000 , il nous aurait fallu brûler 15 kilog. à l'heure ; jamais, dans les jours les plus froids de cet hiver exceptionnellement rigoureux, nous n'en avons biûlé la moitié. Les paillassons, je le sais, ont une grande influence, mais très certainement insuffisante à diminuer d'autant la perte de chaleur et la dépense de combustible. Des horticulteurs distingués, MM. Hardy, directeur de L'École d'Horticulture à Versailles, et Vallerand estiment que les paillassons défendent de 6 degrés de gelée. 392 RAPPORTS. Enfin, pour conclure d'aue raanière utile, je prie tous ceux que la q jeslion intéresse, de me soumettre les observations que leur suggérera la lecture de celte étude; s'ils le veulent bien, nous discuterons leurs critiques ; ces discussions, j'en suis sûr, établiront enfin les règles qui doivent présider à l'établissement d'un chaufirtge, fixeront d'une manière certaine, sans rien laisser à décider au hasard, ce qui est nécessaire et amplement suffisant pour obtenir, par un froid prévu, les températures dont on a be- soin ; il en résultera souvent de bien sérieuses économies d'ins- tallation d'abord, de combustible ensuite. »-raBP®qgar-» RAPPORTS Rapport sur les cultures de ivi. Jamain (Hipp.) (I); M. Makcottin père. Rapporteur. Messieurs, Par suite d'une demande faite par M. Hipp. Jamain, horticul- teur, rue de la Glacière, i27 (xii^ arrondissement), à Paris, M. le Président a bien voulu nommer une Gommit^sion composée de MM. Eug. Verdier, Burelle, Quihou, Boizard, Levêque fils et Margottin père, qu'il a chargée de visiter l'établissement de cet liorticulteur, que dirige M. GorJeau, chef de culture. Les Orangers y sont cultivés avec soin ; on trouve là depuis de jeunes .^ujets d'un an jusqu'à dm gros exemplaires de 60 ans et plus, dans toutes les plus belles variétés du commerce. M. Jamain, père, avait acquis une grande réputation pour la culture de ces belles plantes, et nous félicitons son fils d'avoir continué à' marcher dans la même voie. Les Camellias, les Grenadiers, les Lauriers-roses et autres plan- tes sont également bien cultivés dans cet établissement ainsi que les Lilas, particulièrement la variété CharlesX, qui sont mis en pots pour fleurir l'hiver. Cette culture a été, pendant de longues années, unespérialiié parisienne ignorée à l'étranger, et même, en France, • (1) Présenté le 13 mai 1880. SUR I.ES CULTURES DE M. JAMAIN (HIPP.) ù93 dans les villes de province ; mais depuis quelque temps, elle s'est beaucoup répandue. M. Jamain joint à toutes ces cultures les Rosiers, principale- ment sous le rapport de la multiplication des Roses nouvelles, en grefïes forcées qui sont exécutées chez lui avec succès. Nous avons vu une serre contenant plus de 2000 sujets qui avaient été grefifés dans le courant de janvier et,nîalgrè la petitesse des pots (9 cent.), les plantes avaient atteint de 30 à 70 centimètres et même assez souvent 1 mètre de hauteur. Ce résultat est ce que l'on peut dési- rer de mieux. Parmi les variétés qui étaient fleuries, nous avons remarqué les suivantes. Thé. — Reine Marie-Henriette, variété dite Gloire de D jon à fleurs rouges : fleur grande, bien faite, d'un beau rouge cerise. Noisette. — ^Yll!iam Allen Richardson : fleur grande, d'un beauJHune orange. Ile Bourbon. — Madame Pierre Oger:fl.eur moyenne, blanc légèrement crémé. Hybride remontant. — Deuil du colonel Denfert : fleur grande, pleine, bien faite, pourpre non velouté. Hybride remontant. — Jules Chrétien : fleur grande, pleine, rouse ponceau vif. Hybride remontant. — Linnée: fleur grande, pleine, beau rouge cerise brillant. Hybride remontant. — Madame Alphonse Lavallée : fleur grande, beau rouge foncé vif. Hybinde remontant. — Madame Eug. Verdier ; fleur très grande, pleine, beau rose vif satiné. Hybride remontant. — Madame Morane jeune: fleur grande, pleine, forme en coupe, beau rose glacé. Hybride remontant. — Paul Jamain: fleur grande, pleine, beau rouge foncé brillant. Hybride remontant. — Souvenir de Lufi^ay: fleur moyenne, pleine, bien faite, rouge cramoisi vif. Hybride remontant. — Souvenir de Madame Robert : fleur grande, rose glacé teadre saumoné. Hybride remontant. — Souvenir de Victor Verdier : fleur grandi , pleine, bien faite, rouge ponceau écarlate. 39 i RAPPORTS. Pendant plusieurs années et encore récemment-, M. Jamain a donné la plus grande partie de son temps à l'Administration municipale, comme l*^"" adjoint de son arrondissement. Pendant ce temps, son établissement n'a pas cessé d'être parfaitement dirigé par M. Cordeau qui est à son service depuis plus de vingt- cinq ans, homme intelligent, actif, extrêmement honnête, et dévoué aux intérêts ie son patron comme on en rencontre peu ; aussi votre Commission, à l'unanimité, vous prie-t-elle de ren- voyer ce Rapport à la Commission des Récompenses en faveur de M. Cordeau. Rapport complémentaire sur les appareils Thermosiphons CONSTRUITS par M. Gh. DE VEx\DEUVRE, POL'R LE CUAUFFAGE DES Serres de AIM. C. et J. Vallerand, a Asmères (Seine) (1) ; M. A. Lav;alle, Rapporteur. ûIessiel'rs, La Commission que vous aVez nommée, dès l'année dernière., pour examiner le chauffage établi par M. de Vendeuvre, chez M. Constant Vallerand, vous signalait, le 14 août, la bonne installation de cet appareil et vous exprimait son intention de l'observer à nouveau, dans le courant de l'hiver, pour vous donner son appréciation définitive, si l'usage confirmait sa bonne opinion sur ce chaufïage. Invitée en temps utile à compléter sa mission, votre Commis- sion s'est réunie chez M. Vallerand, le 31 janvier dernier, sous la présidence de M. E.-A. Carrière. Notre honorable Président du Comité des Arts el Industries horticoles, M. Glatigny, a bien voulu prendre part à ses travaux. Nous ne reviendrons pas, Messieurs, sur la description de ces appareils de chauflage; nous nous contenterons de dire que celui que nous avions à revoir a fonctionné, pendant tout cet hiver si exceptionnellement rigoureux, de la manière la plus satisfaisante, sans nécessiter aucune modification, ni réparation, à la grande satisfaction de M. Constant Vallerand, notre collègue, qui nous a (1) Présenté le 2 î avril «880. SUR LES THEKMOSIPHONS DE M, LE YENDELVKE. 395 assuré avoir réalisé une grande économie sur la dépense de com- bustiblf, eu égard à la température obtenue. Du l^*" au 19 décem- bre 1879, la température intérieure de la serre, dans le comparti- ment le moins chaud, a été de -{-\îL° h +25°, tandis que la tem- pérature extérieure était de — 1 o" à — 24". Le fonctionnement des grilles et du réservoir a été parfait, et le foyer n'a dû être rallumé que lorsqu'on laissait épuiser le combustible. Nos prévisions se sont donc réalisées de point en point. M. de Vendeuvre, profitant de notre visite, a soumis à notre examen une autre installation chez M. Jules Vallerand, notre confrère bien connu par ses cultures de Gloxinias. 11 s'agit ici d'un chauffage du même système, mais plus considérable. Les serres chauffées par ua seul appareil sont au nombre de cinq, reliées à l'une de leurs extrémités par un couloir vitré. Chacune de ces serres a 13 mètres de longueur ; leur largeur est de 2.™ 70 pour trois d'entre elles, de 4™ 50 pour la 4% et de 5"^ 40 pour la 5^ Le couloir vitré a 2m 20 de largeur ; les hauteurs varient de im20 pour la plus étroite à 2^195 pour la plus large. La surface totale de la vitrerie est de 327™ 90. La température doit varier depuis celle de la serre tempérée jusqu'à celle de la serre la plus chaude, suivant l'usage auquel chacune est destinée. Deux appareils de chaufl'age ordinaires n'avaient jamais produit le résultat demandé, même avec la plus grande dépense de combustible. Aujourd'hui un appareil de J\I. de Vendeuvre, de la capacité de l'un des deux, premiers, lait parfaitement fonctionner les 300 mètres de tuyaux répartis dans les cinq serres, et M. Vallerand. se déclare très satisfait du résultat obtenu aussi bien pour la bonne culture que pour l'économie. Nous avons pu nous rendre compte de la luxuriante végétation produite par la régularité du chauffage. La température de la serre la moins chauffée a été, par le plus grand froid, de -|-6°; celle de la serre la plus chauffée de +18», le jour oà la température extérieure descendait à — 24». M. de Vendeuvre ne s'occupe pas seulement du chauffage des serres par l'eau chaude ; il construit également des appareils à air chaud d'un excellent fonctionnement. Nous avons été conduits à examiner le calorifère qu'il a établi dans les ateliers d'héliogra- vure de M. Goupil, situés à Asnières. Le directeur de cet établisse- 396 BEVUli BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. ment, en appelant noire attent.on sur la nécessité d'avoir toujours dans les étuves une haute et égale température, nous affirmait que seul l'appareil de M. de Vendeuvre avait produit le résultat désiré et qu'en outre, la dépense du combustible était de beaucoup réduite; il rous marquait également sa satisfaction sur l'ingé- nieuse disposition et la facilité d'entretien et d'aliraentstion de ce calorifère. Vous le voyez, Mpssieyrs. si les installations de M. de Vendeu- vre ne sont certainement pas le dernier mot de cette question si multiple « les chatffages, » elles sont un réel progrès ; c'est en conséquence de cette conviction que votre Commission vient, à l'unanimité, solliciter pour ce constructeur, chercheur laborieux, le renvoi du présent Rapport à la Commission des Récompenses et son insertion dans le Journal de la Société. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des pcblicaiions étrangères. Gartenflora. Primula Steiuii (hybi) Obrist, Gartenf., 4879, pi. 9^)1, fig. 1, 2, 3-, p. 322. — Primevère de Stein. — Alpes da TiroL— (Primulacées). Cette charmante miniature a été découverte dans les Alpes cen- trales du Tirol, à 2000 mètres d'altitude, par M. Obrist, jardiuier- chi'f du jaidin botanique d'Iunsbruck. C'est un hybride naturel du Primula minima L. et du P. hlrsuta All., au milieu desquels elle se trouvait. Elle forme de petites rosettes rapprochées en g«zon court et toulfn, qui, à la floraison, disparaissent sous une masse de fleurs rose-violacé à œii clair, larges de près de Om 02, dans lesquelles le limbe de la corolle étalé forme cinq lobes échancrés ou terminés par trois crénelures ; ses feuilles spatulées-obovales, dentées dans leur tiers supérieur, ont au plus Qm 02 de long sur 0°» G 1 2 — 0™ 0 1 5 de large. En décrivant cette plante, M. Slein dit qu'il ne connaît pas de Primevère européenne, espèce ou hybride, qui fleurisse PLANTES NOUVELLES OU RARES. 397 avec autant de profusion. Ce sera, en somme, une excellente addi- tion aux collections de plantes alpines et derocailles; n.tlierlea rhodopensis Frivaldsky.— Gflr/e?z/"., 1879, pi. 991, fig. 4, p. 323. — Haberlée du Rhodope. — Versant sud des monts Balkans, Rhodope-Dagh. — (Screfulariacée ?) L'histoire de cette jolie petite plante mérite d'être conservée. Elle fut découver-e, en 1832, croissant sur deâ rochers de gneiss, près de Kalefer, par le botaniste autrichien Haberle qui fut déva- lisé et tué, quelques années plus tard, dans la même locilité. Elle ne fut retrouvée qu'en juin 1871 , par le botaniste hoiigrois Victor de Janka, qui la vit sur des rochers presque inaccessibles, et qui ne put en saisir quelques pie Js qu'en se tenant debout sur la selle de son chcval. Néanmoins ces pieds ayant é:é envoyés presque morts au jardin botanique dlnnsbruck, pendant lliiver de 1872, à force de soins, on est parvenu à les sauver, et même à en obte- nir par division, à l'automne de 1875, onze petits individus qui ont pris force l'année suivante et dont certains ont fljuri en 1 877. Le genre Haberlea est regardé par M. Stein, auteur de l'article qui le concerne, comme étant plutôt une Gesnériacée qu'une Screfula- riacée. La pUntequi en est le type est une petite espèce vivace, ga- zonnante, dont les feuilles ovales-oblongues ou spatulées, rétrécies dans le bas, bordées de grandes dents, longaes de 4-5 centim., larges de 3-3 1/2, vertes en dessus, en général rougeâtres en des- sous, couvertes d'un duvet jaunâtre, forment une rosette serrée de laquelle s'élèvent des tiges florifères nues, hautes seulement de 7 ou 8 centim.; chaque tige porte trois fleurs grandes relativement, dont le tube violet clair est long d'environ 0™ 02, et dont le limbe bien ouvert et blanchàire forme cinq lobes, les deux supérieurs courts, les trois inférieurs notablement plus longs, échancrés. La floraison de cette plante dure longtemps. Ce sera une élégante addition à la flore des rocailles. On devra la planter dans de l'humus mélangé modérément de terre forte. Fritillaria Walujewi Regel, Gartenf., 1879, pi. 993, p. 353. — Fiitillaite de VValisjew. — Asie ceutrale. — (Liliacées). Jolie plante qui a été découverte par M, A. Rege' , fils, dans la chaîne des monts Alata , et dans la vallée du fleuve Tschirtsch'k, en 39 s REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. compagnie du l^dijja Greigi, du Lycoris Sewerzoïvi, eic. Elle est voisine du Fritillaria verticillata, tout en en différant à plusieurs égards. Sa tige glauque est haute de 20-30 cent., et porte des feuilles lancéolées-linéaires, glauques en dessous, qui se roulent toutes en vrille à leur extrémité, et dont les inférieures sont opposées de même que les supérieures, tandis que les intermédiaires sont verticillées de même que celles qui sont situées tout au sommet. Chaque tige se termine par une ou plusieurs fleurs retombantes, tubuleuses-campanulées, longues de 5 centim., larges de 4 centim., remarquables par leur couleur gris de plomb uniform^en dehors, qui contraste avec leur coloration en pourpre noir, maculé de blanc, à l'intérieur. — Cette curieuse Liliacée plantée en pleine terre, dans le Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, y a fleuri pour la première fois en juillet 1879. Elle vient bien dans une terre de jirdin meuble, bien mélangée de terreau de feuilles. Primula rosea Royle. — Gartcnf.^ 4879, pi. 994, p. 3S4. — Prime- vère rose. — Montagnes du nord-est de l'Inde. — (Primulacces). Charmante espèce à grandes fleurs ombellées, d'un beau rose rouge, avec un œil jaune, à feuilles minces, ovales-oblongues, aiguës, dentées en scie, glabres aux deux faces mais revêtues d'une poussière farineuse; sa corolle a les lobes obcordés, profon- dément éch-încrés. Elle appartient au groupe du Primula farinosa et doit être cultivée comme celui-ci. Elle supporte la pleine terre dans l'Europe moyenue; elle fleurit au mois de mai. Le compost qui paraît lui être le plus avantageux est un mélange de deux parties de terreau de feuilles ou de terre de bruyère et d'une partie de terre franche. Sitatice (Cioniolimon) Kanfmanniana Regel, Gartenf., 1880, pi. 996, p. < . — Statice de Kaufmann. — Turkestan oriental. — (Plooi- baginées). Espèce découverte par M. A. Regel, fils, à 12-1 500" d'altitude, sur les monîs Achburtan, dans le Turkestan oriental. Elle se dis- tingue de toutes les espèces de Statice connues jusqu'à ce jour par sa rosette de feuilles coriaces, linéaires-lancéolées, rétrécies en pétiole dans le bas, acuminées, munies d'une bordure calleuse, longues de 5-7 centim., qui sont parfaitement entières, mais for- PLANTES NOUVELLES OU RARES. 399 lement ondulées et comme frisées sur leurs bords, ainsi que par la grandeur de ses fleurs roses qui ont environ 1 centim. 4/2 de long ; ces fleurs forment plusieurs épis sur les côtés d'une hampe haute de 20-40 centim. C'est une plante vivace,qui fleurit abon- damment en été, et qui supporte les froids du climat de Saint- Pétersbourg, en pleine terre, sans couverture. Eremnrus turkestanicns Regel, Gartenf., 1880, pi. 997, p. 2. — Erémure du Turkestan. — Turkeslan. — (Liliacéss). Cette espèce d'Erémure est une fort belle plante, mais qui n'égale pas tout à fait en beauté son congénère, VEremurus ro- bustus. Comme celui-ci, elle vient bien en pleine terre sous le climat de l'Europe moyenne, et y produit un très bel effet. Ses feuilles linéaires et sa tige sont glabres; ses fleur-; brun-rouge bordées de blanc, larges de 2 à 2 1/2 centim., forment, sur une haute et forte hampe, une grappe très longue et serrée ; chacune d'elles est portée sur un pédoncule épaissi vers son extrémité supérieure; leur périanthe, à moitié étalé pendant la pleine flo- raison, recourbe ensuite le haut de ses segments vers l'intérieur. — Les Eremurus ont un oignon ou plutôt, dit M. E. Regel, un tubercule qui rappelle en petit celui des Dalhias, mais qui n'a jamais qu'un seul bourgeon terminal; aussi ne peut-on les multi- plier par division et est-on forcé de recourir, dans ce but, au semis. On doit planter ce tubercule tard en automne, à une exposition sèche et chaude, dans un sol meuble, sableux et nu- tritif. Quand les graines sont mûres, on retire le tubercule de terre pour le garder, pendant l'hiver, dans un endroit sec et chaud, enterré dans du sable. Cette dessiccation est essentielle pour ces plantes, de même que pour les Tulipes de l'Asie centrale, où la fin de l'été et l'automne sont généralement très secs. Si l'on agit autrement, la plante ne fleurit pas l'année suivante, le tuber- cule devient de plus en plus petit d'année en année et finit par pourrir. Le Secrètaire-Rédacleur-Gérant : impr. de E. DONNadD, rae Cassette, I. P. DUCHARTRE. JUIN 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA REINE, PRÈS PARIS, (altitude 72'ïi ENVIRON.) 1 HADTECR TEMPÉRATURE du baromètre. VENTS H H ^-^^m.^ -— *~^ -^ ^ ÉTAT DD CIEL. dominants. Minim. Maxim. Matin. Soir. 1 8,6 22,4 761 759 N.E.,0.,N.O. A peine nuageux le matin, couv. presque loute i'apr.-midi, q.q. gouttes de pluie. 2 9,0 20,0 7o8 758 N. E., S. E. Pliuc le mat. et le soir, couv. le reste de la journée, avec q.q. rares éclaircies. 3 8,0 22,3 737,3 757,3 NNE,SO,MNE. Brouillard intense le matin, nua- geux le reste de la journée ; pe- tit orage avec pluie dans l'ap.-ra. 4 9,3 14,0 730 738 N. Couvert, temps sombre, pluie fine et froide une parliede l'ap.-midi et du soir. S 4,0 17,0 760 761 N. N.O. >tuagcux. 6 7,0 13,(1 703 762 S. G. Couvert, pluie dans l'après-midi. 7 10,0 17,7 700 761 S. 0. Pluie dans la nuit, couvert, clair le soir. 8 6,7 20,0 761,0 739,5 s. s. G. Nuageux, forte averse dans l'ap, -m. 9 10,D 23,4 7o9. 5 756,5 S.E., E. Couvert le matin de bonne heure, nuageux le reste de la jiuirncc. 10 9,8 24,0 737 736 S. E. Couvert le matin, nuageux l'ap.- midi, pluie le soir. il 10,3 26,7 733,5 736 S. E. Nuageux, orage et forte pluie dans l'après-midi. 12 11,0 19,8 738 763 N. N. G. Pluie dans la nuit pr. continue, couvert le malin, nuageux l'ap.- mi.li 13 3,8 26, 703 762 (I.,S. mi<' I • Clair le malin, nuageux l'ap.-ra. 14 12,2 2o,o 762 76i,3 N. N. G. Nuageux. 15 9.8 2V,0 76 > 760,5 .N. G. Nuageux. 16 12,4 24,4 700 76'3 S. E. Couvert le mat., nuag. lap.-mid. 17 13,;; 23,0 762,2 762,5 N. N. G. Pluie dans la nuit, brumeux le malin, nuageux l'ap.-midi. 18 9,9 30,2 T61 738 N. G. Brouillard le matin, nuageux et orageux l'après-midi. 19 13,0 26,1 737 75^,5 E. Pluie dans la nuit, nuageux, orage le soir et pluie abondante. 20 13,4 24,0 734 755 S. E. La pluie continue une partie de la nuit, nuageux, petite pluie l'après-midi. 21 9,5 24,9 733, 3 755 S.,E., S. Nuageux et orageux, pluie abon- dante de 5 à 6 h. 1/2 du soir. 22 10,0 19,3 73o 739 E., S. E. Nuageux le matin, orageux l'ap.- midi, avec fortes averses. 23 8,5 22,9 738,5 757 S. S. E. Nuageux. 24 10,8 20,0 753 760 S. E. Pluie toute la nuit et une partie de la matinée; très-forte averse avec grêle dans l'après-midi. 23 9,2 23,2 760 738 S. E., S. 0. Couvert avec quelques éclaircies. •26 11,6 23,0 737 762 S.O.,N. N. 0. Couvert le malin, par moments le ciel s'obscurcit considérablem., nuageux l'après-midi avec q.q. petites averses. 27 8,3 26,3 766 770 N. N. 0. Clair le malin, nuageux l'ap. -m. 28 10, S 27,2 770,3 708,5 N.N.G.,G.N.G. Nuageux le malin, clair l'apr.-m. 29 10,0 31,7 767,5 701,3 N.E.,S.S.E. Clair. 30 12,1 32,3 739, 3 756,3 S. S. E., S. Clair le malin, nuageux et ora- geux l'après-midi, pluie le soir. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptilude au travail • et la moralité des garçons jardiuiers. (V. le Journal, 3« série, I, 1879, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d' .administration, pour l'iatroductioa oul'obtention de plantes ornementales méritante?. (V. le Journal, %^ série, XI, 1 877, p. 145.) ►s-o-s- PROCÈS-VERBAUX (1) SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. Présidence de M. Alph. liavallée. Président de la Société. La séance est ouverte à deux heures. Le registre a reçu les signatures de cent trente Membres titulaires et de sept Membres honoraires. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission de sept nouveaux Membres titulaires dont la présentation a été faite dans la dernière séance et n'a soulevé aucune opposition. 11 annonce ensuite que, dans sa séance de ce jour, le Conseil d'Ad- ministration a admis à l'honorariat, sur leur demande écrite, con- formément au règlement, MM. Sinei (Eugène), arboriculteur, rue La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles pul)liés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Avis de la Commission de Rédaction.) Série 3. T. il. Cahier de juillet 1880 publié le 31 août 1880. 26 402 PROCÈS-VERBAUX. des Prés-Hauts, 30, à Châtenay, par Aatony (Seine), et Tabar, grainier-flt^uriste, à Sarcelles (Seine-et-Oise). Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 4® Par M. Bergman, chef de culture chez M™« la baronne de Rothschild, à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), un Ananas d'une i-spèce nouvelle, très remarquable par son volume, et que AT. le Président du Comité de Culture potagère dit avoir été reconnu excellent. Sur la proposition de ce Comité, une prime de 1 re classe est accordée pour cette présentation. Dans une note jointe à cette plante, M. Bergman rapporte les paroles par lesquelles M. Linden en fait l'historique, dans un de sis catalogues. L'importation en est due au voyageur Warscewicz qui en vit, pour la première fois, le produit sur le marché de la petite ville de Juan-de-Bracamoros, et qui de là donna à la plante le nom d'Anatiassa Bracamorensis, c'est-à-dire Ananas de Braca- inoros. D'après ce voyageur, nul Ananas, dans les deux Amériques, n'aurait un goût aussi exquis et n'approcherait des dimensions auquel il arrive, puisque son poids varie de 12 à 15 kilogr. Le spécimen qui se trouve en ce moment sur le bureau provient d'un œilleton d'introduction; ayant souffert pendant son importation, il n'avait certainement pas la vigueur que peut avoir l'espèce; mais M. Bergman pense que, quand la plante sera Tobjet d'une culture qui lui convienne, elle pourra facilement donner des fruits du poids de 6 à 8 kilog., puisque celui qu'on a sous les yeux pèse déjà un peu plus de 4 kilog. et mesure 26 centimètres de hauteur sur 51 centimètres de circonférence, c'est-à-Jire 17 centimètres de diamètre. Il est à peu près certain que ce fruit (^yncarpe) est le. premier qu'on ait encore obtenu en Europe. Ceux de toutes les variétés que l'on connaissait jusqu'à présent étant, à leur matu- rité, de couleur jaune d'or, celui-ci se distingue nettement parce qu'il est agréablement coloré eu rouge-cuivre luisant. La plante qui donne ce géant des Ananas est elle-même très forte, et ses feuilles atteignent \ '^ 50 de longueur. M. Bergman fait observer que ce nouveau fruit, quoique fort bon, n'a pas la finesse de ceux de plusieurs variétés de l'Ananas ordinaire qui sont déjà culti- vées. 2^ Par M. Thiébaut-Legenri.re, horticulteur-grainier, avenue SÉANCE DU 8 JUILLET J8S0. 408 Victoria, 8, un pied d'une variété de Pois appelée Téléphone, variété à gros grains ridés, mais très productive, comme le fait re- marquer M, le Président du Comité de Culture potagère. Il est ac- cordé pour cette présentation une prime de 3^ classe. 3« Par M. Villette, jardinier au château de Polangis, près Join^ ville-le-Pont (Seine), un panier de racines de Cerfeuil bulbeux, venu de graines stratifiées qui ont été semées au mois de février dernier. G^ proiuit est très beau, et il y a d'autant plus de mérite à l'avoir obtenu tel , que la sécheresse du printemps de cette année a nui partout au développement de la plante qui le donne ; aussi ce jardinier recevra-t-il une prime de 2e classe, sur la proposition du Comité de Culture potagère. 4o Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes, des Laitues frisées de Californie qu'il présente hors concours, et dont la variété n'a pas été encore, paraît-il, mise sous les yeux de la Société. M. Duvivier dit que cette nouvelle variété mérite d'être bien accueillie. Elle est des plus jolies et fort tendre ; seulement elle n'est pas encore connue des maraîchers parisiens. 5* Par M. Dadoûy^ rue Notre-Dame-des- Victoires, que repré- sente M. H. Birot, son chef de culture, des pieds chargés de cosses de sept variétés de Pots qui ont été obtenues en Angleterre, et qu'il a introduites en France depuis deux ans. Ce sont les sui- vantes : 1° le Pois Princesse royale, haut de 1. mètre, à grain blanc ridé; 2° le Pois Docteur Mac Lean, haut de Om 90, à grain vert ridé; 3° le Pois Prince Léopold, haut de 1 mètre à ^ m 20, à grain blanc ridé; ¥ le Pois Émeraude géant, haut de 1^50, à grain blanc ridé; S» le Pois Duc d'Edimbourg, haut de 4 m 50 à 1m 80, à grain blanc ridé; 6» le Pois Challenge de Berkshire, haut de 1 m 50 à 1m 80, à grain blanc rond; enfin le Pois Royal Berk- shire, de la même hauteur, à grain bleu rond. Les trois premières de ces variétés peuvent très bien se passer de rames; les quatre dernières ont le mérite de résister parfaitement à la sécheresse et sont dès lors d'une grande ressource pour l'été. M. le Président du Comité de Calture potagère fait observer que ces diverses sortes de Pois ont le grain gros, comme du reste tous les Pois anglais, et qu'ils paraissent produire beaucoup. Il propose de donner une 404 PROCÈS-VERBAUX. prime de 2* classe à M. Dudcûy pour la présentation qu'il en a faite. Sa proposition, mise aux voix, est adoptée, mais M. Dudoûy déclare renoncer à recevoir celte récompense. 6° Par M. Rigauld, cultivateur à Groslay, des Pommes de terre Marjolin qu'il présente hors concours, pour montrer le type pur de cette variété, et pour la présentation desquelles il reçoit de vifs remerciements du Comité compétent. >*• Par M. Cauchin (Vincent), cultivateur à Montmagny, de très beaux Choux et Choux- fleurs, pour la présentation desquels il lui est accordé une prime de i® classe, sur la demande du Comité de Culture potagère. 8o Par M. Jamin, horticulteur-pépiniériste, à Bourg-la-Reine (Seine), deux petites corbeilles dans lesquelles a été disposée avec ordre une collection de 14 variétés anglaises de Groseilles à ma- quereau, collection intéressante et composée de bonnes variétés, déclare le Comité d'Arboriculture, qui remercie vivement M. F. Ja- min pour cette présentation. Les variétés présentées par cet ar- boriculteur sont les suivantes : Companion, Catherina, Dau's Mistake,Keepsake, London, London city, Monarch, Napoléon-le- Grand, Peru, Queen of ihe West, Queen of trumps, Saowdrop, Snowdriff, Speedwell. 9° Par M. Roy (Auguste), horticulteur à la Maison-Blanche, Paris, des Pêches Amsden, des Poù-es Doyenné de juillet et Ci- tron des carmes. Pour la présentation de ces fruits, il lui est ac- cordé une prime de 2° classe, sur la proposition du Comité d'Ar- boriculture dont la feuille porte l'avis suivant : « La Pêche Amsden » est toute nouvelle; elle paraît être la plus hâtive de toutes les » Pèches connues jusqu'à présent, et, comme elle est bonne, fon- » dante, bien juteuse, assez sucrée, elle est appelée à avoir du » succès comme primeur. Les échantillons présentés sont encore » petits, mais d'un beau coloris et de forme régulière. La prime » demandée pour le présentateur a pour objet de le remercier » d'avoir fait connaître ce fruit à notre Société et de l'encourager » dans la propagation qu'il fait de l'arbre. Contrairement à ce qui » avait été constaté en certains endroits, le noyau de l'exemplaire » dégusté par le Comité n'était pas adhérent à la chair. » 10° Par M. A. Lavallée, Président de la Société, propriétaire à SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 405 Segrez (Seine-3t-0ise), des rameaux fleuris de quelques végétaux ligneux, relativement auxquels il donne de vive voix les rensei- gnements suivants : — Le Maackia amurensîs, Légumineuse qui tire son nom spécifique de la région de l'Amur, dans laquelle elle croît naturellement, est une espèce des plus rares dans les collec- tions européennes. Il avait été introduit à la date d'une quinzaine d'années ; mais il a été certainement perdu à peu près partout, si ce n'est même partout, sauf à Segrez. C'est un arbre petit, mais ayant un port tout à fait arborescent, à un seul tronc qui supporte une cime. Ou l'a rattaché au genre Virgilia ou Cladrastis, mais certainement à tort, car il s'en distingue par différents caractère? du feuillage et de la floraison qui est chez lui annuelle, tandis qu'elle est bisannuelle chez le Cladrastis. I( est du reste parfaite- ment rustique, puisqu'il n'a nullement souffert des froids rigou- reux de l'hiver dernier. L'histoire du pied de cette espèce que pos- sède M. A. Lavallée est assez curieuse pour mériter d'être rapportée. Il lui a été envoyé d'Allemagne par quelqu'un qui ne s'est pas fait connaître ; il est resté grêle, chétif, et ses fleurs, à toutes ses flo- raisons, ont été monstrueuses. Craignant de le perdre, on a cherché à le multiplier; par couchage, on en a obtenu un nouvel individu qui s'est montré vigoureux et qui, ayant fleuri l'année dernière et cette année, a donné chaque fois des fleurs parfaitement nor- males. De sa première floraison sont provenues quelques graines, et tout annonce qu'on en récoltera un plus grand nombre cette année. — Vlsoineris arborea est une Capparidée du midi de la Californie qui supportera le plein air dans nos départements mé- ridionaux, mais qui, sous le climat de Paris, gè^e chaque hiver, dans ses parties extérieures ; seulement, comme il repousse ensuite du pied, cet inconvénient se trouve presque supprimé. Il a l'ap- parence d'un Edwardsia. — Le Rhus viridiflora est très analogue au Rhus coriaria; mais il est de proportions moindres, tandis que sa panicule est plus ample; c'est un arbuste qui mérite de prendra place dans les collections. H° Par M. Bergman, un pied remarquablement fleuri de VOdontoglossum vexillanum, magnifique Orchidée des Andes de la Nouvelle-Grenade, où il paraît qu'elle a été trouvée d'abord par Baumann qui ne put parvenir à en importer un seul pied 406 PROCÊS-VERBAUX. vivant. Pius récemment M. Chesterton, qui voyageait pour la maison Veitch, a été plus heureux, de sorts que c'est à lui qu'on en doit l'introduction en Europe. L'espèce est encore tort rare dans les collections françaises. L'individu qu'en montre au- jourd'hui M. Bergman porte des fleurs plus amples. que toutes celles qu'il avait données jusqu'à ce jour. — Le Comité de Floriculture demande qu'une prime de U^ classe soit accordée, pour cette remarquable présentation, à l'habile jardinier-chef de M""* la baronne de Rothschild, et ia Compagnie l'ait droit à cette demande. <2,*> Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire (Seine), un pied d'Agapanthus umbellatus à fleurs blanches, qu'il a eu de graines récoltées sur le type à fleurs bleues de cette espèce. Il lui est accordé, pour cette plante, une prime de 3^ classe à titre d'encouragement. CeJt horticulteur présente aussi deux Pentste- mon obtenus par lui de semis, pour le concours permanent ou- vert par M. Pellier. 13" Par M. Hochard, horticulteur à Pierrefitte (Seine), les fleurs coupées de 60 variétés nouvelles d'Œillets, et de 60 variétés de collection de la même espèce de plantes. ~- Ces deux séries de fleurs sont trouvées si belles que le Comité de Floriculture pro- pose d'accorder, pour la présentation qui en est faite, une prime de \^^ classe. Cette proposition est adoptée. 14° Par M. Thiébaut-Legendre, les fleurs coupées de 150 varié- tés dH Œillets fantaisie, flamands, remontants, saxons, avran- chins et ardoisés, ainsi que de 4 variétés non nommées. — Pour cette collection jugée très remarquable , le Comité de Floricul- ture demande qu'il soit accordé une prime de ^® classe, et sa demande est favorablement accueillie par la Compagnie. 15* Par M. Tabernat (Désiré), jardinier à Sceaux (Seine), un Œillet obtenu par lui de semis et qu'il nomme Adèle Tabernat. — Le Comité de Floriculture a trouvé une analogie marquée entre cette plante et l'Œillet tige de fer qui est cultivé dans notre Midi. 16» Par MM. Robert et Couturier, horticulteurs à Chatou, (Seine-et-Oise), trois Pétunias en pots accompagnés de fleurs coupées et trois Bégonias tubéreux en pots, — Pour ces diverses SÉANCE DU 8 JUILLET J880. 407 plantes, qu'ils ont obtenues de semis et qui sont reconnues mé- ritantes, MM. Robert et Couturier recevront une prime de 2* classe. ''7o ParMM. Vilmorin-Andrieux, horliculteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, 4, une collection de pieds d'Alouette noms [Delphi- nium Ajacis L.) en fleurs coupées et un échantillon à'Eschscholt- zia variété crocea flore pleno. — Ils obtiennent, pour cette préseo- tatioD, une prime de 3« classe à laquelle ils déclarent lenoncec. 18° Par M. Duval, horticuiteur, rue du Plessis, 64, à Versailles (Seine-et-Oise), un Tydœa qu'il a obtenu de semis à la suite d'un croisement de la variété nommée Sape avec le T. HiVii, et qu'il nomme le Vésv.ve. Une prime de Ir^ classe lui est accordée pour cette présentation. Dans une note jointe à cette plante, M. Duval dit que ce gain date de 1878 et qu'il Ta multiplié assez pour pouvoir le mettre au commerce l'an prochain. Ce Tydxa est franchement rhizomateux, ce qui permet de le garder à l'état de repos complet pendant les mois d'hiver. Il est d'une bonne tenue, et sa floraison, qui est abondante, dure depuis avril et mai jusqu'en novembre. Sa fleur est d'un rouge-feu presque uniforme, sans tigrures, ce qui consti- tue une nouveauté pour ce genre. 19° Far M. Painlèche, horticulteur, rue Decamps, à Passy-Pa- ri?, un pied d'un Pelargonium zonale qu'il a obtenu à la suite d'un croisement des variétés Guillaume Angeli et Madame Thi- baut. Il lui est accordé pour cette plante une prime de 3^ classe. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob- tenues. ■ M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1" Une demande de Délégué devant prendre part aux travaux de l'Exposition qui doit s'ouvrir à Gaen (Calvado^), le 25 août prochain. —M. Verlot est prié de représenter la Société nationale d'Horticulture à l'Exposition de Gaen. 20 Une lettre dans laquelle MM. le Président et le Secrétaire-gé- néral de la Société d'Agriculture, d'Horticulture, et d'Acclimata- tion du Var, à Toulon, annoncent que cette association a protesté contre les mesures inutilement restrictives, par lesquelles la 408 PROCÈ'-ViiRBADX. convention de Berne a rendu à peu près impossible tout commerce horticole. Gomme exempk et preuve ils rapportent ce fait que plusieurs de leurs collègues ayant demandé des Camellias à l'éta- blissement des frères Rovelli, à Pallanza, sur le lac Majeur, la douane française ne voulait laisser entrer ces arbustes qu'à ra- cines nues, couformémenl à la convention de Berne, par consé" C[uent en rendait le transport impossible. 30 Une lettre de M. Tourasse, Membre à vie de la Société, qui annonce avoir obtenu la mise à fruit de Vignes, de Cytises Au- bours [Cytisus Laburnnm L.) et d'un Poirier, à l'âge de deux ans seulement. A celte lettre est jointe une attestation par laquelle M. Larmanou, Membre de la Société nationale d'Horticulture de France et M. Guillet, agronome diplômé des écoles supérieures de l'État, déclarent avoir vérifié par eux-mêmes l'exactitude de cette assertion. 4° Une lettre par laquelle M. Arnould-Baîtard, l'un des Vice- Présidenls de la Société, annonce à M. le Président que Mme S"^ Baltard, Dame patronnesse, offre à la Société « une somme » de cinquante francs qui serait donnée, en 1881, soit en une » médaille, soit en espèces, au présentateur du plus beau lot » à.' Œillets gris ». — M. le Président apprend à la Compagnie que le Conseil d'Administration accepte avec gratitude l'otïre faitt; par Aime \oT Baliard ; seulement avant d'annoncer le concours spé- cial qui sera ouvert conformément au désir de cette honorable Dame patronnes? e, il la prie de déterminer avec précision la na- ture de rCEillet ou des Œillets dont elle désire encourager les horticulteurs à s'occuper d'une manière particulière, la qualifi- cation d'Œillet gris étant parfois appliquée avec un peu de vague. 50 Une lettre par laquelle M. Guilbert (Arsène}, de Saint-Ger- main d'Aunay, par Le Sap (Orne), annonce n'avoir pas réussi à à obtenir des Champignons de couche en suivant les indications qui ont été données à la Société pour obtenir du blauc en semant des spores, non pas comme elles ont été imprimées dans le Journal de la Société, mais telles qu'elles ont été reproduites un peu inexactement dans un autre journal qu'il n'indique pas. — Il lui sera répondu de manière à le fixer sur ce sujet mieux qu'il ne pa- rait l'avoir été. SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 409 6'' Des réponses au questionnaire publié par la Société relative- ment aux efiets du froid de l'hiver dernier. Elles sont dues 1"^ à la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l'arrondissement de Pontoise; 2° à un Instituteur communal de Ghâlons-sur-Vesle (Marne), dont la signature est illisible; 3o à M. Gharollois. M. le Secrétaire-général annonce que la Société vient d'éprouver une nouvelle perte par le décès de M. Pierre Truillot, Membre ti- tulaire. Il est donné lecture d'un document intitulé : Rapport sur la réunion des délégués agricoles et horticoles, au Concours régional de Melun; vœu en faveur de l'Horticulture; par M. Fr. Hérincq. Le vœu dont il y est question se trouve exprimé dans les termes suivants : « Il n'y aurait que l'horticulture utile, arbres forestiers, » fruitiers, légumes, etc, qui seraient admis dans les Concours » régionaux, aux mêmes titres et droits que les produits de l'a- » griculture. La proposition ainsi réduite a été votée à l'una- » nimité. » A la suite de cette lecture, M. Michelin exprime l'avis que la So- ciété nationale d'Horticulture ne peut s'associer à un vœu si res- treint. L'horticulture est sœur de l'agriculture et, comme celle-ci, elle est utile au pays dans toutes ses branches, sans qu'il y ait lieu de distinguer spécialement, comme on l'a fait à Melun, une hor- ticulture utile qui implique logiquement une horticulture inu- tile. En effet, si ce qu'on a semblé regarder là comme la seule horticulture utile fournit des produits qui entrent pour une part considérable dans l'alimentation, les cultures dites d'agré- ment, qu'on est trop souvent porté à regarder comme inutiles, ainsi que semblent l'avoir pensé MM. les délégués au Concours régional de Melun, sont la base d'une industrie importante, s'étendent sur une très grande surface de terre et détermi- nent un roulement de fonds qui mérite d'être pris en sé- rieuse considération. Il n'y a donc aucun motif pour la traiter si dédaigneusement. Aussi la plupart des Sociétés d'Horticulture des départements n'ont-elles pas hésité à demander que ce tût l'horticulture tout entière et non pas simplement telle ou telle de ses branches qui fûl admise aux Concours régionaux, sur le même pied que l'agriculture, et M. Michelin ne pense pas que la Société 410 PROCÈS-VERBAOX. nationale puisse faire autrement à cet e'gard que ses sœurs des dé- partements. M. Duvivier est d'avis qu'on n'est peut-être pas dans une bonne voie en demandant que Thorticulture figure à côté de l'agricul- ture dans les Concours régionaux qui sont institués spécialement en vue de celle-ci. Jusqu'à ce jour, lorsqu'elle a paru dans ces so- lennités essentiellement agricoles, elle n'y a figuré que tout à fait en sous-ordre, et il est à craindre que, quoi qu'on fasse ou qu'on dise, il n'en soit toujours de même. Il y a donc tout avan- tage pour elle à marcher seule, à faire seule ses Expositions qui peuvent bien être critiquées par des, esprits chagrins, mais aux- quelles le public éclairé ne s'accorde pas moins en général à re- connaître un intérêt considérable et dans lesquelles d'ailleurs ses produits ne jouent pas à côté de ceux de l'agriculture le rôle d'un cadre doré, destiné uniquement à faire ressortir un tableau mé- diocrement brillant par lui-même. M. Michelin persiste à préférer pour l'horticulture l'association à l'indépendance. Il rappelle que, dans la Société des Agriculteurs de France, la section horticole ayant demandé que les produits des jardins fussent admis dans les Concours régionaux aux mêmes titres et avec les mêmes droits que les produits des champs, cette grande association a favorablement accueilli cette demande et a émis le vœu qu'il en fût ainsi désormais. M. Buchetet fait observer que si , au Concours régional de Melun , le délégué de la Société nationale s'cst associé au vœu relatif à l'admission de la seule horticulture qu'on ait jugé à propos de qualifier d'utile, la Société se trouve par cela même liée et ne peut plus émettie le même avis que ceux qui n'admettent pas dans l'art horticole cette étrange distinction. M. Président répond que, dans son Rapport, M. Hérincq a été simplement historien tt qup, au Concours de Melun, il n'a pas eu à s'associer au vœu restreint dont l'initiative avait été -prise par M. le délégué de la Société de Senlis. Au reste, ajoute-t-il, la question est assez importante pour qu'il y ait lieu d'en confier l'exnmen au Conseil d'Administration qui sera invité à s'en occuper dans l'une de ses prochaines séances. Il est fait dépôt sur le bureau d'un travail intitulé : Note sur SÉANCE DU 8 JUILLET ^f>80. 411 les importations et les exporlatioûs de fruits et légumes, en 1879 ; par M. Ch. Jolt. M. Millet, inspecteur des forêts, entretient successivement la Compagnie de deux sujets différents. En premier lieu, il montre la différence du développement qu'ont pris de jeunes plants de Chêne pédoncule {Quercus pedunculata Ehrh.) dont les uns viennent de glands semés dans de la terre ordinaire, tandis que les autres ont été produits par la germination de glands semés dans une planche de terre semblable, mais qu'on avait eu la précaution de recouvrir d'une couche de tannée. Ceux- ci sont d'environ un tiers plus forts, leur chevelu est plus abondant et leur pivot moins enfoncé en terre. En outre, la plan- che qui était restée sans couverture a été dévastée par les mulots qui ont respecté celle où avait élé placée une couverture Je tan- née. Or, la dépense qu'on a faite pour se procurer la taniiée a été minime, puisque un mèlre cube de cette matière a suffi pour en couvrir une planche longue de 20 mètres ; elle a donc été large- ment compensée par l'excès de croissance qu'y ont pris les jeunes plants. Cette expéiience instructive a été faite chez M. Barrau de Muratel, dans le département du Tarn. La seconde communication de M. Millet, qu'il se. propose de ré- diger en note spéciale, est relative à l'action du froid sur les in- sectes. Les observations dont elle donne les résultats démontrent une fois de plus combien est dépourvue de fondement la croyance répandue parmi les cultivateurs que les hivers rigoureux font périr des quantités considérables d'insectes nuisibles aux cultures. Par opposition, ces mêmes hivers causent la mort d'une grande quan- tité d'oiseaux et autres animaux insectivores, de sorte que le bien qu'on en attend à tort est remplacé par des maux de deux natures différentes. M. Millei met sa confiance sous ce rapport bien moins dans les gelées de l'hiver que dans les grands vents et les orages des mois de mai et juin qui font périr beaucoup d'insectes. La séance est levée à quatre heures. 412. PR0CÈ5-VEBB.\DX. SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. Présidence de M. Teslon, Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures. On y compte cent trente-sept llembres titulaires et sept Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1o Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), un pa- nier de tubercules d'uuePot727ne de terre qu'il a obtenue de semis. Cette nouvelle vaiiétéest issue d'un croisement de la Royal Kid- ney et de la Marjolin. Elle se recommande par le peu de dévelop- pement de ges fanes, particularité qui la rend commode pour la culture sous châssis et dans les petits jardins. Le présentateur la donne comme de pr»emière qualité et très haiive, fournissant néanmoins de beaux produits, ainsi, qu'on peut en juger par les échantillons déposés sur le bureau. Il la nomme Excellente naine. — Le Comité de Culture potagère, reconnaissant tout l'intérêt de cette présentation, propose d'accorder à M. Millet une prime de 2* classe et, mise aux voix, sa proposition est adoptée. 2° Par M. Girardin (Emile), cultivateur-horticulteur à Argen- teuil, rue Gaillon, 3, douze tubercules de la Pomme de ferre Early rose qui pèsent 4 kilog. 500. — M. le Président du Comité de Cul- ture potagère fait observer que la variété Early rose est très pro- ductiveet hâtive, mais quels produit, quoique beau, n'en estquede seconde qualité. 3o Par M. Dudoiiy, rue Notre-Dame-des-Vicloires, à Paris, des tubercules avec des fanes des quatre variétés suivantes de Pommes de terre: Semis de Fox amélioré, variété ronde; Early Shaw (Shaw précoce) améliorée, à tubercule arrondi; International Kidney, à tubercule oblong; Early rose (Rose hâtive), à tubercule oblong. — En raison du soin avec lequel a été préparée cette intéressante présentation, le Comité de Culture potagère demande pour M. Du- doiiy une prime de 3» classe que la Compagnie accorde, mais que cet honorable membre renonce à recevoir. Dans une note jointe à sa présentation, M. Dudoùy dit que, d'après ses expériences, les quatre sortes de Pommes de terre dont il a déposé des échantillons sur le bureau peuvent être rangées SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 413 dans l'ordre suivant, sous le rapport de leur qualité : 1'^ Semis de Fox; 2o lateniationai Kidney; 3° Early Shaw ; 4» Early rose. Quant au rendement, leur classement est le suivant : 1o Interna- tional Kidney; 2" Early rose; 3° Early Sbaw, 4° semis de Fox. Cette dernière variété donne des tiges peu élevées; les trois autres ont à peu près la même végétation et doivent être espacées de 0™ 70 en tous sens. L'International Kidney est la plus vigoureuse de toutes et a produit, l'année dernière, 30 000 kilog. à l'hectare. Il n'est pas rare, écrit M. Dudoiiy, qu'elle donne de 20 à 30 tuber- cules par pied, 4o Par M. Siroy, un Chou de Ghaves (Portugal) dont la graine lui a été donnée par M. Vavin qui lui-même l'avait rfçue de la Société d'Acclimatation. — Ce Chou, dit M. le Président du Comité de Culture potagère, n'est pas pommé et ressemble assez à la Poirée carde par le développement de la côte et du pétiole de ses feuilles qui sont très bons à manger. M. Birot, chef de culture de M. Dudoiiy, dit qu'il est cultivé communément, depuis une trentaine d'années, en Angleterre où on en mange les côtes comme celles de la Poirée carde. M. Miiihel ajoute à ce renseignemen t qu'il existe, au commerce, trois variétés de ces Choux verts à grosse c ôte : une verte, une blonde et une frisée. Celle dont la Société a sous les yeux un échantillon est la variété verte, qu'on mange en hiver. 5° Par M. Vavia (Eug.), boulevard Bineau, à Neuilly (Seine), un pied d'un Pois dont la graine lui a été donnée par la Société d'Acclimatation comme étant d'origine américaine; deux fruits d'une Cucurbitacée, sortes de petites Coloquintes japonaises, dont l'une est jaune et l'autre vert foncé; entin un pied d'une Crucifère également japonaise, dont il ne sait si s'est un Chou, un Navet ou autre chose. — La variété de Pois présente cette particularité que, sa tige, atteignant environ deux mètres de hauteur, ne fructifie que dans sa partie supérieure. M. Vavin désirerait en connaître le nom. M. Duvivier dit à ce propos qu'on a cultivé, à une certaine date, un Pois qn'on nommait Pois turc ou couronné, que distinguait eette même particularité de ne fructifier qu'à son extrémité supé-' rieuie. 4l4 PROCÈS-VERBAUX, 60 Par M. Véniat, jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine- et-Oise), un panier de la Laitue frisée de Gilifornie dont il avait déjà déposé des spécimens sur le bureau, à la dernière séance, et qu'il présente hors concours. M. le Président du Comité de Culture potagère dit que ce Comité avait l'intention de récompenser ce jardinier pour cette présentation, mais qu'il a déclaré ne prétendre à aucune récom- pense. A ce propos, M, Paillieux fait connaître sur quel motif est basé, le ref js par M. Véniat de toute récompense pour ses présentations. S'attachant d'une manière toute particulière à essayer la culture de plantes nouvelles qui puissent être des introductions utiles dans notre culture maraîchère, M.Pailleux en fait venir de la semence de tous les côtés, et il confie la culture des plantes qui en proviennent à M. Véniat, jardinier chez son gendre. Or, les présentations raulti- phéesdes résultatsde ces essais ont valu à cejardinier, delà partde la Société, pendant plusieurs années, de nombreuses récompenses. Ilestd'avisque,toutencontinuantcesprésentations,ily alieudeles faire désormais hors concours, et celle d'aujourd'hui a été faite dans ces conditions. — Relativement à la Laitue qui forme la matière de cette présentation, M. Paillieux dit qu'elle a l'avantajie de ne pas monter. On en mange chez lui depuis deux mois et elle est encore bonne en ce moment. Elle est moins aqueuse que les Laitues ordi- naires, et sa saveur la rapproche delà Scarole. MM. Vilmorin, qui avaient cru d'abord la connaître, ont déclaré aujourd'hui qu'elle est décidément nouvelle pour eux. M. Forney dit avoir goûté à cette salade, dimanche dernier, et en avoir gardé une opinion peu favorable ; il l'a trouvée dure et de gaveurpeu agréable. 7° Par M. Cottereau, jardinier-maraîcher à Vaugirard-Paris, 4 Artichauts récollés sur des pieds qui ont été plantés en <87o, et que le Comité compétent a trouvés beaux, fait d'autant plus remarquable que l'hiver dernier a été généralement très nuisible à cette plante. Aussi le Comité demande-t-il pour M, Cottereau une prime de 3" classe qui est accordée par la Compagnie. 80 Par M. Chauré, directeur du journal le Moniteur de l'Horti- culture^ un insecte qui ravage actuellement les plantations d'Arti- SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 415 chauts et dont l'examen est confié par M. le Président à M*, le docteur Girard ('>ïaur.). 9° Par M. Berland, horticulteur à Levallois (Seine), deux pieds A' Onopordum Acantkium,' ChaTàon naturellement de forte taille qui, cultivé avec soin, est devenu gigantesque, s'est ramifié for- tement et porte une très grande quantité de capitules fleuris. — M. le Président du Comité de Floriculture rappelle que M. A. Malet conseillait de cultiver différentes plantes indigènes afin de voir les modifications et les améliorations qui pourraient s'opérer en elles. M. Berland a suivi ce conseil et on voit que, grâce à la culture, l'un de nos vulgaires Chardons est devenu une plante qui pro- duirait certainement de l'effet au milieu d'une pelouse. Pour l'en- courager à poursuivre ces essais, le Comité de Floriculture popose de lui accorder une prime de 2*^ classe. M. Forney pense qu'il y a quelque danger à encourager à cul- tiver des Chardons, ces plantes ne se propageant que trop d'elles- mêmes et nuisant très souvent par l'abondance avec laquelle elles viennent dans les terres cultivées. M. Jolibois fait observer que VOnopordum étant bisannuel est par cela même moins à redouter que les Cirsium et autres Cliardons vivaces. M. Cottereau rappelle que la loi interdit la culture des Char- dons. M. Duvivier est d'avis que les Onopordum de M. Berland seraient plus beaux si leur floraison était notablement moins avancée. Après ces différentes observations, la Compagnie consultée accorde la primede 2* classe qui a été demandée pour M. Berland. 10" Par M. Plée, jardinier chez M. Bullier, amateur, à Sarcelles (Seine), deux belles Orchidées remarquablement fleuries, Savoir Dendrobium denslflorum et Cattleya Ti'ianœi. Une prime de 1" classe est demandée et accordée ponr cette présentation. 1 1 ° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au palais du Luxembourg, un pied fleuri d'une gigantesque Broméliacée, dont les nom- breuses et très longues feuilles en gouttière, bordées de dents piquantes, forment un touffe large de deux mètres, du centre de laquelle une grosse hampe chargée de bractées lancéolées, de couleur rouge-pourpre, porte des fleurs également rouges, 416 PROCÈS-VERBAUX. bordées de blanc. La couleur rouge des bractées s'étend à la partie inférieure des feuilles du centre. Cette curieuse plante a émis deux énormes stolons dont chacun se termine par une volumi- neuse touffe de feuille?. Elle est présentée sous la seule désignation de i?rowe/m spec, mais M. Jclibois exprime un -vif désir d'ap- prendre son vrai nom, si elle est déjà connue. Elle a été cultivée à l'engrais Jeannel qui a pu en favoriser la floraison. Une prime de l"^^ classe est demandée pour cette présentation; mais M. Jolihois renonce comme toujours à la recevoir. 12° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, rrute de Saunois, 26, à Avgenteuil(Seine-tt-Oise), une nombreuse série déplantes pour lesquelles, sur la proposition du Comité de Floriculture, il lui est accordé une prime de I»"' classe. Ces plantes sont les suivantes: Drosera dichotoma, capensis, spatulata, espèces originaires du Cap de Bonne-Espérance, même la dernière qu'on dit appfsrtenir à l'Australie, mais dont les pieds se sont trouvés dans des mottes de terre rapportées du Cap cù végétait le Disa grandiflora. Ces curieuses plantes sont, écrit M. Godefroy-Lebeuf, faciles à cultiver si on les tient, en été, sous une cloche au nord, et, en hiver, dans une serre froide, surtoui si on a soin de ne les arroser qu'avec de l'eau de pluie, toute eau calcaire leur étant mn^ibX^.Aspidium fra- grans, Fougère recherchée pour son odeur de Violette, qui croît na- turellement aux chutes du Niagara, sur les rochers. Elle est rus- tique, mais exige une atmosphère humide. Agave macrodonta et Consideranti, espèces fort rares dans les collections, dont la der- nière, après avoir reçu en France le nom sous lequel elle est dési- gnée ici, a été débaptisée en Angleterre cù on l'a nommée Agave Victorise Reginx. Campanula Smithi et turbinata albida, ti es jolies plantes pour rocailles. Liatris s/j/caf a, Composée américrjne encore peu répandue dans les jardins, bien qu'elle soit connue depuis longtemps. Veronica longifolia subsessilis^ plante japonaise rus- tique, très vigoureuse, que M. Godefroy-Lebeuf dit être la plus belle des Véroniques de pleine terre. Aponogeton juncewn var. spathacewn. Myosotis elegantissima, charmante Borraginée nou- velle que M. Godefroy-Lebeuf regarde comme destinée à occu- per bientôt une place importante dans les massifs du printemps, iiinfin Anœctochilm Lowï el Dawsonianus , jolies petites Orchidées SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 417 à feuillage élégamment orné, qui viennent de l'île de Bornéo et dont la culture n'offre pas de difficultés, dit M. Godefroy-Lebeuf. 13» Par MM. Vilmorin-Andrieux, quai de la Mégisserie, 4, une collection de Pétunias formée de 10 pieds en pots à grandes fleurs panachées et variées, de 4 pieds à petites fleurs variées et 1 pied d'une variété naine à fleur double ; une collection de Pentstemon de semis, en fleurs coupées; une série de Verveines et une de Salpi- ^Zossès,également en fleurs coupées ; une hampe fleurie d'une belle Liliacée à fleurs blanches, en cloche et pendantes, étiquetée Hya- cinthus candicans ; des variétés de Chrysanthemum carinatum, en fleurs coupées; enfin le Gaillardia aurea bot^ealis. — Distinguant plusieurs de ces plantes comme très méritantes, le Comité de Floricullure propose d'accorder à MM. Vilmorin-Andrieux une prime de 1** classe pour leurs Pétunias, une de 2° classe pour leurs charmants Salpiglossis très variés, et une de 3« classe pour leur Gaillardia. Ces trois propositions sont adoptées par la Compagnie, mais MM. Vilmorin-Andrieux renoncent à recevoir ces récompenses. 1 4° Par M. Vavin (Eug.), des fleurs de Zinnia elegans et un ra- meau fleuri de Carthamus tinctorius, jolie Composée à fleur tinc- toriale, qui est connue sous le nom vulgaire de Safran bâtard. 15° Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire, une série de Pentstemon obtenus par lui de semis, qu'il présente pour le concours spécial ouvert à la suite d'un don de M. Pellier. 16° Par M. Brot-Delahaye, horticulteur, spécialiste pour les CEillet;!, une série de 21 variétés à.' Œillets. Une prime de 3® classe lui est accordée pour cette présentation; mais il déclare reuoncer à recevoir cette récompense, attendu, dit-il, qu'il a apporté ces plantes surtout afin de voir si le Comité de Fioriculture recon- naîtrait parmi elles le véritable Œillet gris. 17° Par M. de Morsan, à Morsan, canton de Brionne (Eure), un échantillon d'un engrais insecticide inventé par lui, dont l'exa- men et l'essai sont confiés par M. le Président à la Commission des Insecticides. 18° Par M. Beaucantin, de Rouen (Seine-Iaférieure), des spéci- mens d'une brique dont la forme et l'agencement ont été inventés par lui et qu'il propose comme pouvant servir avantageusement 27 418 PROCÈS-VERBAUX. à titre de bordures pour les plates-bandes. — L'examen de ces briques est confié à une Commission qui en fera l'objet d'un Rapport, après que l'emploi en aura été essayé dans l'un des squares de la ville. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob- tenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1" Une lettre, en date du 20 courant, dans laquelle M. Ch. Joly donne de Bruxelles des nouvelles de l'Exposition horticole qui a lieu en ce moment dans cette ville. Dans le Jury, dont il fait partie, se trouvent, entre autres Membres de la Société nationale d'Hor- ticulture de France, MM. Lemoine, Lévêque, Cochet, Carrière, B^gman, Prillieux, Ed. André, Thibaut, Luddeman, Ghanlin, Trufifaut (Albert), etc. L'Exposition, écrit M. joly, est très belle et surtout remarquable sous le rapport des plantes à feuillage ornemental et de celles qui ont été récemment intro- duites. 2° Des demandes de Commissions pour la visite de jardins adressées par M. Louis Morio, jardinier chez M. Attias, boulevard du Château, 30, à Neuilly-sur-Seine (Seine), et par M. Chantrier, jardinier chez M. Bocher, au Château-Caradac, près Bayonne (Basses-Pyrénées). L'autt)risation des propriétaires est jointe à ces deux demandes. La Commission chargée d'examiner les cultures de M. L. Morin, à Neuilly, sera composée de MM. Bergman père, Bullier, Gom- messe, Florentin, Uérincq, Jolibois, Malet (A.), Michel (Ed.), Pernel (A.), et Pigny, père. 3° Une lettre de M. le Vice-Président de la Société d'Horticul- ture de Cholet (Maine-et-Loire) relative aux excroissances prises d'abord pour des galles qui, dans les environs de cette ville, se sont montrées sur des feuilles de Poiriers, caractérisant une ma- ladie très nuisible à ces arbres. L'auteur de la lettre rappelle que ces excroissances ont été l'objet d'une note rédigée par M. le doc- teur Girard (Maur.), qui a paru dans le Journal^ en 1879 {Journal 2« série, I, 1879, p. 696), et dont l'objet principal était de constater qu'aucun insecte n'y avait été rencontré. Cette année. SÉANCE DO 22 JUILLET 18S0. 419 ajoute-t-il, !a maladie a fait des progrès très rapides. Tous les arbres des jardins en sont atteints d'un» manière fort grave, sauf ceux qui sont exposés au levant. Les Poiriers exposés au midi sont les plus malades; la plupart sont devenus tout noirs et dépérissent à vue d'oeil. Ayant eu connaissance de cette triste circonstance, M. le docteur Thomas, professeur à Ohrdruf, près Gotha (Allemagne), a demandé, au mois de juin dernier, qu'on voulût bien lui envoyer de Gholet des branches et des feuilles attaquées par cette maladie et, après avoir vu ces échantillons, il a écrit à M. le Président de la Société d'Horticulture de cette ville une lettre dont une copie est jointe à celle de M. le Vice-Président. Il résulte de la lettre de M. le docteur Thomas que la maladie des Poiriers de Gholet n'est pas autre que celle que détermine sur ces arbres un très petit Champignon de Tordre des Urédinées, qui passe par des états successifs et qui, sur les feuilles du Poirier, constitue le hœstelia cancellata Rebentisch. Comme avant d'arriver sur le Poirier il a pris naissance sur des Conifères, principalement sur le Genévrier sabine, ou moins fréquemment sur les Juniperus Oxycedrus, virginiana, phœnicea, même selon M. Thomas, sut le Penws ^a/e/5i?ws?s MiLL., constituant là un premier état qui avait été désigné sous le nom de Gymnosporangium fuscum DC, il s'en suit que le moyen d'empêcher l'invasion de ce mal est de ne laisser aucun pied d'une de ces Conifères à moins de 50-1 00 mètres de distance des Poiriers, afin que les spores du Gymnosporangium (ou Podisoma) ne puissent en être transportées sur ceux-ci et leur donner la maladie dont il s'agit. A l'occasion de cette lettre, M. P. Duchartre rappelle que les premières notions exactes sur la nature réelle de jîette maladie des Poiriers et sur la migration du Champignon qui la produit ont été données par M. l'abbé Biais, curé de Beaurain, en Normandie, et M. Massé, pépiniériste à la Ferté-Macé, qui communiquèrent des observations démonstratives sur ce sujet à la Société cen- trale d'Horticulture, à la date de plus d'une quinzaine d'années. En effet, ils avaient remarqué que c'était toujours sous le vent des pieds de Genévrier Sabine, qu'on plante assez souveit dars les jardins, en Normandie, qne les Poiriers présentaient sur leurs feuilles les excroissances de VJScidïum, ou Roesteliu. 420 PnOCÈS-VERBAUX — SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. Ils firent même venir de ces excroissances en transportaot sur des feuilles de Poiriers \e^Podisoma de la Sabine. Néanmoins ces données précises ne rencontrèrent qu'une complète incré- dulité dans l'esprit des cryptogamistes les plus distingués, même après que, en juin 1865, un savant botaniste danois, M, Oersted, eut fait et publié à ce sujet des expériences et des observations précises. Mais plus tard les preuves se sont multipliées ; et au- jourd'hui le doute n'est plus permis à ce sujet. A la suite de la correspondance M. P. Ducliartre présente à la Société, au nom de l'auteur, la première livraison de l'ouvrage con- sidérable que M. Alph. Lavallée commence de publier aujourd'hui même, et qui est destiné adonner la description avec la figure des espèces nouvelles, rares ou critiques de TArboretum de Segrez (1). A en juger, dit-il, par la première livraison, cet ouvrage, qui doit former deux beaux volumes, aura une très grande importance aux points de vue botanique et horticole; il comprendra en effet un texte renfermant la drescription détaillée, la synonymie, la distribution géographique, etc., de nombreuses espèces ligneuses, soit entièrement nouvelles, soit incomplètement connues, et en même temps les observations qui ont été faites, depuis plusieurs années, à Segrez, sur la culture qui leur convient, sur leur degré de rusticité, etc. Ce texte sera accompagné de magnifiques plan- ches gravées par M. Picard, d'après les dessins de nos artistes les plus distingués et représentant toutes les espèces décrites, non seulement dans leur ensemble, mais encore dans tous les détails analytiques que puisse réclamer la science la plus exigeante. La première livraison qui est aujourd'hui déposée sur le bureau ren- ferme 20 pages de texte et 6 planches. Elle est consacrée aux cinq espèces suivantes : Juglans Sieboldiana Mnim. (pl.1 et 2), Ostryo- psh Davidiana Decne, Elxagnus longipcs Asa Gray, Cratxgus (1) Arboretum Segrezianum. Icônes seleclœ arborum et fruticum in hortis Segrezianis collectorum. — Descriptions et figures des espèces nouvelles, rares ou critiques de l'Arboretutn de Segrez; par Alph. Laval- lée, Président de la Société nationale et centrale d'Horlicullure, Trésorier perpétuel de la Société nationale d'Agriculture, Membre de la Société botanique de France, etc. Paris, 1880, grand in-4°, chez J.-B. Baillière et fils, rue Hautefeuilie, 19. NOMINATIONS. — SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 421 cuneata Sieb. et Zocc, Jamesia americana Torr. et Gray. Il est vi- vement à désirer que ce beau travail soit mené à bonne fin le plus promptement possible, et il suffit de connaître l'amour de M. Alpb. Lavallée pour les plantes, la parfaite connaissance qu'il en a, ainsi que l'activité qui l'anime, pour ne pouvoir douter qu'il n'en soit ainsi. M. le Président charge M. P. Duchartre de présenter à la Société un Rapport sur le grand ouvrage de M. A. Lavallée, quand le ier volume en aura été publié. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1o Notice nécrologique sur le docteur de Boisduval ; par M. Girard (Maurice). 2*^ Végétation de quelques Marronniers hâtifs, en 1879 et 1880 ; par M. P. Duchartre. 3o Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture d'Orléans ; par M. Verdier (Charles). M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations : Et la séance est levée à quatre heures et un quart. NOMINATIONS. SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. MM. 1 . Anfroy (Louis-Auguste), fabricant de claies, à Aadilly (Seiae-et-Ûise), présenté par MM, A. Péan et Duvivi;r. 2. Ch.vtel, propriétaire à Fontenay-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Delahogue-Morcau et Jolibois. 3. Fauriat (Féréol), fabricant de chauffages, rue de Seine, 37, à Ivry (Seine), présenté par MM. Borel et Glaligny. 4. FouCARD (Adolphe), horticulteur, avenue de Brémont, 6, à Chatou (Seine-et-Oise), présenté par MM. Louis Vincent et Lange. 5. GiRODiAs (L. C), fabricant de pompes, rue d'Oran, 20, à Paris, pré- senté par MM. A. Péan et Eugène Teston. 6. Leroy (Pierre-Honoré), propriétaire, rue de Paris, 78, à Charenton (Seine), présenté par MM. Hébrard et Laizier. 7. Legendre-Richard (Jules), grainier-pépiniériste, rue de l'Hôpital, 20, à Neufchàleau (Vosges), présenté par MM. Charles Verdier fils et Rougier-Ghauvière. 42^ ^^OTES ET MÉMOmES. ADMIS A l'hONOKARIAT A LA SÉANCE DU MÊME JOUR *. MM. SiNET (Eugène), arboriculteur, rue des Prés-Hauts, 30, à Chatenay, par Anlony (Seine). Tabar, grainier-fleuriste, à Sarcelles (Seine-et-Oise). NOTES ET MÉMOIRES. Notice nécrologique sur le D*" de Boisduval (1 ; ; Par M. Maurice Girard. Messieurs, Vous avez bien voulu me confier la mission de rappe*Ier à vos souvenirs un collègue qui nous fut cher à tous et dont la mémoire est restée vivante parmi nous. J'aurai à vous indiquer ses travaux nombreux en entomologie, science qui a rendu sa réputation européenne, mais qu'il ne séparait pas de la botanique, à laquelle elle est profondément unie. Si Boisduval n'avait pas eu de grandes connaissances botaniques, il ne se serait pas élevé au rang si dis- tingué qu'il occupe parmi les entomologistes de notre pays. Mais ce qui domine en quelque sorte ses travaux dans ces deux branches de la science, ce qui est resté profondément gravé dans la mémoire des Membres de notre Saciété, c'est la verve intaris- sable de Boisduval, son accueil cordial, son empressement à être utile pour tous les renseignements, l'accès sans réserve de sa magnifique collection de Lépidoptères et de sa riche bibliothè- que. Je puis dire que notre regretté docteur a été une figure éminemment originale et sympathique, ayant le privilège de se créer des amis parmi ceux si nombreux qui, pendant sa longue carrière, ont eu recours à sa complaisance et demandé ses conseils. Je tiens personnellement, et, je crois pouvoir le dire également au nom de beaucoup d'entre vous, à bien établir ce préambule affectueux et honorable pour lui, avant de vous retracer en quel- (1) Présentée le 2 juillet 4880. NOTICE SUR LE DOCTEUR DE BOISDUVAL. 423 ques mots la série des faits d'une longue existence, dont les débuts ont bien peu de témoins actuels. Jean -Baptiste-Alphonse Déchaufifour de Boisduval est né en 1799, à TichevilJe (Orne), issu d'une famille qui compte cinq siècles de médecins parmi ses membres. Après avoir fait ses étu- des au collège de Vimoutiers, il se rendit à Rouen, à l'âge de dix-huit ans, comme élève en pharmacie. A l'âge de vingt ans, il avait passé ses examens de bachelier et devenait à Paris étu- diant en médecine, honoré de plusieurs prix et récompenses de la Faculté. Il devint docteur en médecine en 1827 et docteur es sciences naturelles en 1828. C'est de ces deux années que datent ses premiers travaux. En 1828 parut un Manuel complet de Botanique, en 2 vol. in-12, de 350 pages chacun, et, en 1829, l'Essai sur une monogra- phie des Zygéûides, suivi du tableau méthodique des Lépidop- tères d'Europe. Ce travail avait été présenté, le 1 0 septembre 1827, à l'Académie des Sciences et fut l'objet d'un Rapport très favorable de Latreille. Boisduval avait recueilli beaucoup de matériaux pour ces deux ouvrages dans un voyage aux Alpes françaises, oii il accompagnait M. de Brébisson. Le tableau méthodique des Lépidoptères d'Europe est en latin, la langue universelle des sciences {Index methodicus europseorum Lepîdopterorum), et comprend les insectes de cet ordre connus jusqu'alors en Europe, avec leurs localités, jusqu'aux Noctuelles inclusivement. Cet index commença immédiatement la réputation entomologique de Bois- duval, et devint aussitôt le guide des amateurs de Papillons en France. Boisduval s'était fixé à Paris et avait commencé sa clientèle médicale ; en même temps il était le conservateur des collections du général comte Dejean. Eu 1832, il reçut la croix de la Légion d'honneur pour sa belle conduite et son dévouement pendant la terrible épidémie cholérique qui frappait la ville de Paris. Le fléau, encore dans toute sa virulence asiatique, répandait alors un efiroi universel. C'est beaucoup plus tard, au commencement du ministère de M. Duruy, que Boisduval fut honoré des palmes d'officier d'Académie. Plusieurs Sociétés savantes comptaient Boisduval parmi leurs membres. Ea 1832, il fut un des membres iZi NOTES ET MEMOIRES. fondateurs de la Société entoraologique de France. En 1853, stimulé à la fois par son goût pour la botanique et par le désir de mettre ses connaissances d'entomologie au service des horti- culteurs parisiens, il devint Membre de notre Société centrale d'Horticulture, puis successivement membre du Conseil, à plu- sieurs reprises l'un de ses Vice-Présidents et, pendant les der- nières années de son séjour à Paris, Président de la Commission de Rédaction. 11 fut nommé Vice-Président honoraire en 1875. Il présida plusieurs fois la Société entomologique de France et fut nommé par elle membre honoraire en 1866, la plus haute dignité qu'elle puisse conférer. En 1 860, il avait été choisi comme mem- bre honoraire par la Société entomologique de Belgique. Nous allons continuer la liste des nombreux travaux de Boisdu- val : Iconographie et description des Coléoptères d'Europe, en colla- boration avec Dejean. — Iconographie des Lépidoptères et des che- nilles de l'Amérique du Nord, en collaboration avec John Le Conte. — Faune des Lépidoptères de Madagascar, Bourbon et Maurice, 1 833 , chez Roret. — Faune entomologique de l'Océan Pacifique, 1835, d'après les documents recueillis par Dumont-Durville, dans le voyage de découvertes de V Astrolabe, de 1826 à 1829. — Icônes historique des Lépidoptères nouveaux ou peu connus, 1832- 1841. — Faune entomologique des environs de Paris, Coléoptères, en collaboration avec Lacordaire, 1833. — Species général des Lépidoptères, suites à Buffon, Paris, chez Roret, 1836, 1. 1 compre- nant une partie des Succinct l^ Papilionides et partie des Piérides. — Collection iconographique et histoire naturelle des chenilles d'Europe, en collaboration avec Ramburet de Graslin, 1832-1837, 4 fasc. de texte et de planches (inachevé). — Gênera et Index methodicus europœorum Lepidopterorwn, pars I, sistens Papi- liones, Sp/nnges, Bombyces^ Noctuas; Paris, chez Roret, 18i0 (c'est une nouvelle édition, revue et augmentée de Vlndex de 1829). — Lépidoptères de Madagascar [Nouv. Ann. du Muséum, t. il, 1833). — Lépidoptères d'Oiessa et du Caucase {Ann. Soc. entom.de France, 1848). — Lépidoptères delà Californie (Anji. Soc. entom. de France, 1834). — Lépidoptère* nouveaux de la nouvelle Galédonie {Ann. Soc. entom. de France, 1839)"; Lépi- doptères nouveaux de la République Argentine {ibid.). — Mé- NOTICE SUR LE DOCTEUR DE BOISDUVAL. 425 moire sur les Lépidoptères recueillis eu Californie par M. Lor- quia {Ann. Soc. entom. de Belgique^ 1868). — Monographie des Cératocampides (Ann. 4S0C. entom. de France, 1868). — Consi- dérations sur les Lépidoptères du Guatemala, 1870. — Note sur la tribu des Adelocéphalides (Bombyciens) {Ann. Soc. entom. de Belgique, 1872). — Histoire naturelle des Sphingides, Sésiides et Castnides, suites à Buffon, Paris, chez Roret, 1874 (cet ouvra- ges, fait avec d'anciennes notes, n'est réellement pas à sa date et peu au courant des découvertes récentes). — Monographie des Agaristidées (Ghélonides) (^eywe et Magas. de Zool.^ 1874). — Lépidoptères de la Californie [Ann. Soc. entom. de France, 187?). — Aperçu monographique du genre lo (Altaciens) [Ann. Soc. entom. de Belgique, \ 87^). J'ai omis à dessein de citer, dans la liste des travaux entomo- logiques de Boisduval, son Essai sur VEntomologie horticole, Paris, chez Donnaud, 1867, ouvrage destiné à faire connaître aux horticulteurs les insectes ennemis des jardins et des serres et les meilleurs procédés de destruction. Ce livre correspond à un changement très important dans la vie scientifique de Boisduval, changement dont le mérite appartient évidemment i l'influence de la Société centrale d'Horticulture. Pendant la plus grande partie de sa vie, Boisduval a été un amateur d'entomologie, possesseur d'une collection célèbre dans toute l'Europe et doué d'une remarquable sagacité pour préciser les déterminations. Les savants du monde entier avaient accès au- près de lui, et il permettait à tous de publier les sujets inédits de sa collection. Herrich-Schseffer, Hewitson, West^^ood et bien d/autres eurent fréquemment recours à ses obligeants conseils. Mais Boisduval finit par comprendre que le plaisir de collec- tionner n'est pas le seul but de la science; il n'en est que le côté étroit. Piquer des petites bêtes dans des boîtes, leur donner des noms, les soumettre à la curiosité des amateurs, ne constitue qu'une faible partie des devoirs du véritable savant. Il importe encore plus de connaître l'anatomie et la physiologie du monde des insectes et surtout d'étudier leurs mœurs, les services qu'ils peuvent rendre et leurs méfaits incessants. Dans Y Entomologie horticole il y a certaines parties faibles, au point de vue des ^26 NOTES ET MÉMOIRES. caractères exacts de plusieurs groupes. Elles montrent le défaut des études trop spéciales, comme le sont d'ordinaire celles des simples amateur?, et la nécessité des connaissances dogmatiques générales. Boisduval avait contribué à la fondation d'une Société d'Ento- mologie appliquée, dite à'Insectologie agricole, et publia divers articles pratiques dans ses bulletins. Le < 8 et le 26 août 1868, Bois- duval fit, au Palais de l'Industrie, deux remarquables conférences, à; l'Exposition des Insectes, sur les insectes qui avaient ravagé les plantes exposées par MM. Burelleet A. Rivière et sur les ra- vages que causent les chenilles à l'économie rurale et domestique. Cette nouvelle direction donnée aux travaux de Boisduval ne fit que resserrer les liens d'affection qui unissaient le savant et aimable docteur aux horticulteurs parisiens , dont beaucoup étaient en même temps ses clients médicaux. Les horticulteurs connaissaient bien k maison de la place de la Vieille-Estrapade ; ils se plaisaient à approvisionner le jardin et la serre et à orner l'appartement de leurs plus belles fleurs, cherchant à reconnaître ainsi le zèle et les soins de Boisduval pour concourir à l'éclat des Expositions horticoles de notre Société. Ddns les dernières années de sa vie, Boisduval, sous les attein- tes de l'âge qui ralentissait ses forces et son ardeur au travail, s'étiiit défait de sa collection de Lépidoptères et de sa bibliothèque. 11 se retira à Ticheville, son pays natal, auprès de la famille de son fils et de ses petits-enfants, pour qui il avait une vive affec- tion. Le climat rigoureux de cette vallée exposée au vent et à l'in- clémence du terrible hiver de 1879-1880 ont certainemen tabrégé ses jours. On peut dire qu'il a été frappé par les neiges comme ses plantes qu'il aimait tant et qui périssaient autour de lui. Il fut atteint, à la fin de 1879, d'un catarrhe de vessie et d'une affection du tube digestif. Il supporta, pendant neuf semaines, avec un remarquable courage de vives et continuelles souffrances, ne pouvant plus prendre de nourriture, même liquide, et suc- combant littéralement à la faim. H mourut, entouré des siens et dans des sentiments de grande piété, !e 30 décembre 1879, à quatre heures du matin. NOTE SUR DES INSECTES ET U.N MOLLUSQUE. 427. Note sur des Insectes et sur un Mollusque (I); Par M. Maurice Girard. Dn de nos collègues, jardinier à Embourg-Souvigny (Allier), M. Henry, a adressé à notre Société des insectes dévorant les feuilles et les tiges des Pois. Ce sont des Gurculioniens ou Cha- rançons, du genre Sitones, des espèces très communes, Sitones lineatus Linné et S. crinitus Oliv. Les Sitones sont des insectes très vifs par la chaleur et volant bien. Je ne vois pas d'autre moyen de diminuer le nombre de ces espèces nuisibles qu3 de recueillir sur des draps ou dans des poches de toile ces Charançons, en opérant de très grand matin et secouant les Pois ; les insectes encore engourdis par la fraîcheur tombent et ne se sauvent ni au vol ni à la course. M. Henry demande également des renseignements sur une sorte de Limace du genre Testacelle, dont il a envoyé un individu et qu'il n'a jamais vue mangeant des plantes, mais seulement des vers de terre. L'observation de M. Henry est très exacte. Le genre Testacelle, présentant une petite coquille rudimentaire à l'extrémité dorsale de l'abdomen, est formé de Mollusques gastéropodes terres- tres carnassiers. Ils n'offrent que peu d'espèces, restent profondé- ment cachés en terre où ils vivent de Lombrics et ne sortent parfois qu'à la nuit très noire. Si on place des morceaux de viande sur le sol, dans les jardins maraîchers, et si on vient les visiter au milieu de la nuit, avec une lanterne, on y trouvera des Testacelles festinant. Ces animaux, de mœurs si distinctes de celles des Limaces et des Arions, ne sont donc pas nuisibles aux jardiniers, mais indiflé- rents. L'espèce envoyée par M. Henry est la Testacella haliotidea Draparnaud, variété Scutulum Sowerby. Un autre membre de la Société, M. Ch. Gourcier, m'a adressé des Charançons qui, en Russie, envahissent les plantations de Betteraves, dont ils compromettent la récolte. Il y a deux espèces, de genres peu éloignés et dérivés de l'ancien grand genre Cleonus, L'une est le Tanymecus palliatus Fabr., espèce commune partout, vivant près de Paris sur de grands Chardons, les Onopordum ; (I) Présentée le 27 mai 4880. 428 NOTES ET MÉMOIRES. l'autre, de plus grande taille, également bruDâtre, avec mar- brures grisâtres, est le Bothynoderes punctiventris Germar, qui n'est pas des environs de Paris, mais a été signalé dans l'Hérault (collection Wencker), et que les catalogues indiquent de Russie méridionale, d'Allemagne, de Hongrie, du Tyrol, de Sibérie. Ces Coléoptères qui attaquent les Betteraves en Russie ont fait l'objet d'une récente notice, publiée à Breslau en 1878, par M. le professeur Gohn. Il y distingue : 1° un Chrysomélien, \e^Camda nebulosa, qui ravage aussi les champs de Betteraves en Silésie et qui fait également des dégâts en France. En Allemagne, sans doute dans le Sud, l'insecte dépose ses œufs sur les feuilles, au commen- cement de mai ; en Russie, il n'y a pas encore de feuilles à cette époque. L'insecte a deux générations par an ; 2." des Charançons variés. Ce sont : le Cleonus {Bothynoderes) punctiventris, qui a son analogue en Autriche dans le Cleonus sulcirostris dont la larve cause du dommage aux Betteraves. On ne peut songer à atteindre les larves de ces Charançons qui rongent les racines de la Bette- rave très profondément sous le sol; on doit se contenter, dit M. Cohn, de ramasser les adultes ; le Cleonus albidus Fabr., pro- bablement sans action funeste; le Tanymecus palliatus Fabr., plus petit et assez dangereux. Eu Russie, on ne rencontre ces Charançons que tant que la Betterave est jeune ; ils en mangent les feuilles au moment où elles sortent de terre, et sont surtout dangereux quand la plante n'a encore que ses deux petites feuilles cotylédonaires. On voit les adultes depuis les premiers beaux jours jusqu'en juillet, et c'est presque toujours le manque de pluie, qui, en arrêtant la végétation, leur donne le temps d'exercer leurs ravages. L^ où abondent ces insectes, on est obligé de compter avec eux, et on emploie trois fois autant de semence que dans les pays où ils ne se montrent pas. Quand la Betterave a acquis une certaine force et une grande quantité de feuilles, elle ne craint plus ces insectes, et des pluies survenues à temps sauvent une plantation. Ces Cha- rançons hivernent et sortent de terre dès les premières journées chaudes du printemps. Comme nous avons ces espèces en France, nous pouvons les NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 429 rencontrer d'un moment à l'autre parmi nos fléaux agricoles ; l'une d'elles n'est chez nous que 'dans l'extrême Midi, où on r.e cultive pas la Betterave ; mais un accident de transport peut Ja porter au centre ou au nord, et l'espèce supporterait parfaitement le climat puisqu'elle résiste au froid des hivers de la Russie. Le second des Charançons des Betteraves de Russie est celui qui est décrit par M. Chevrolat sou* le nom de Bothynodens hetavorus Ghevr., dans sa monographie des Cléoaides [Mémoires de la Société royale des Sciences de Liège, 2* série, t. V). Cette espèce a causé des pertes énormes sur la Betterave cultivée en Grimée pour la production du sucre. Il me paraît très probable qu'il y a synonymie entre punctiventris Germar et betavorus Che- vrolat. Note sur le Soja hispida ou Pois oléagiiseux (1); Par M. EuG. Vavin. Si les nouveaux produits sont toujours fort longtemps à se pro- pager, et leurs qualités à être reconnues, il n'en a pas été ainsi du Soja hispida, ou petit Dolique du Japon. Ce Pois oléagineux, depuis quelques années que notre Société d'Acclimatation en avait confié l'essai de culture à l'un de ses membres, n'était à peu près répandu que dans l'arrondissement d'Etampes, lorsque la pro- priétaire du domaine de Brunehaut m'en fit apprécier les quali- tés culinaires. Je m'empressai, en juin 1879, d'appeler l'attention de tous les agriculteurs et horticulteurs sur cet excellent produit. Je suis excessivement satisfait de cet appel, car beaucoup y ont répondu et le Soja alimentaire et fourrager me semble être jus- tement apprécié. C'est un honneur pour moi de m'être joint au Président de la Société d'Etampes pouf répondre à la sollicitude de notre chère Société, si heureuse lorsque l'acelimatation des produits des graines qui lui sont envoyées, qu'elle confie à ses membres, répond à ses espérances. Je devrais, avant de m'étendre sur les qualités reconnues au Soja coTiime plante fourragère et sur lesquelles je désire appeler (1) Présentée le 22 avril i880. 430 NOTES ET MÉMOIRES. rattention, rappeler l'emploi que font les Japonais de ce Pois oléa- gineux et les ressources culinaires qu'il nous offre. Kaempfer dans son remarquable ouvrage intitulé; Amœnltatum exoticarum... fasciculi V, publié en 1712, fait connaître les usages culinaires du Daidsu que les Japonais nomme aussi Marne. Mais les détails qu'il donne à ce sujet ont été déjà imprimés, dans le procès-verbal de la séance du 13 novemhre <879 (voyez le Journal, 3® série,!, p. 687). Le Soja hispida croît au Japon, dans Tlnde, aux Moluques. Depuis le commencement du siècle, il figure dans tous les jardins botaniques, où il graine très bien. On lit dans un livre japonais que m'a confié le D"" Bâillon, qu'il en existe près de trente variétés. La tige du Soja est droitej haute de Om 50, striée ou can- nelée dans sa partie supérieure et abondamment chargée de poils roussâires; ses feuilles sont composées de 3 folioles ovales, obtu- ses, velues, molles, soutenues sur des pétioles communs velus et striés. Ses fleurs sont petites, purpurines, disposées dans les aiselles des feuilles en grappes droites. Les gousses sont velues, longues de Omio, pendantes, un peu comprimées, pointues, dispermes, c'est-à-dire renfermant 2 graines . Culture. On sème le Soja du 15 avril au 15 mai, en lignes, à 0™15 de distance, en laissant entre les lignes 0™50, dans un sol qui ne soit ni trop humide, ni trop sec, mais plutôt sec ; la culture est la même que celle du Haricot. On met trois graines au plus par trou ; la plantation se fait en quinconce. Dans les années ordinaires, on peut commencer à manger les grains verts depuis la fia d'août jusqu'au 15 octobre, avant qu'ils soient entièrement mûrs. Une fois les gousses sèches on les bat au fléau. Lorsque la température descend à 3 degrés au-dessous de glace, les feuilles seules sont endommagées; mais les graines renf rmées dans les gousses, qui sont fermées à Tépoque de ces froids, ré- sistent parfaitement. Les Haricots qui se trouvent placés à côté sont, dans ce cas, complètement détruits. Un autre avantage à signaler, c'est que ce Dolique est entière- NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 431 ment indemne de la Bruche, qui fait tant de tort aux Pois, Ha- ricots, Lentilles, etc. Chose très remarquable, cette plante soufîre peu de l'absence de la lumière; ainsi sous l'ombre des arbres ou de plantes voi- sines elle végète également bien. En 1877, on sema 5 870 kilog. de semences dans les différents endroits où le professeur Haberlandt, de l'Institut agronomique de Vienne, faisait exécuter des recherches sur cette précieuse plante. On récolta cette même année plus de 400 000 kilogrammes de graines. On peut donc regarder l'introduction de cette plante, dans l'Europe centrale, comme un fait accompli. On n'est pas bien certain sur l'origine de ce légume, qui fut introduit en Eu- rope vers 1790. Le grain est presque rond à l'état sec et du volume d'un petit Pois; mais, dès qu'on l'a fait tremper dans l'eau pendant quelques heures, ainsi qu'on le fait pour les légumes secs, avant la cuisson, son volume augmente du double et plus ; sa forme devient alors celle d'un petit Haricot très bien fait. Par cette extension considé- rable, la pellicule, qui est souvent si désagréable dans certaitits Légumineuses, est ici pour ainsi dire nulle, -ce qui est un grand avantage. La variété jaune mûrit ses graines, même au delà de la limite nord du Maïs et, mieux que celui-ci, elle résiste à des températures basses que ne supportent ni le Maïs, ni le Haricot. Les fleurs de cette variété sont nombreuses, nouent très bien et les gousses ne laissent point tomber les graines sur le sol. M.Blavet,PrésidentdelaSociétéd'Horticultured'Etampes, a re- connu que, parmi les variétés de cette Légumineuse, il y en avait surtout trois supérieures, comme qualité, aux autres. Il m'an- nonce qu'il vient de remettre à la maison Vilmorin, sous le nom de Soja comestible d'Etampes, pour le distinguer de ceux qui Sont exclusivement fourragers, 9 litres de ce Pois oléagineux, et qu'il en a envoyé dans plusieurs départements ainsi qu'à l'étran- ger. Il ajoute que les premières graines lui ont été offertes par la Société d'Acclimatation, en 1874, et qu'rl serait heureux que cet excellent légume ftît apprécié comme il le mérite. Certes la viande offre un mets savoureux, mais le prix en est élevé, et je puis 432 NOTES ET MÉMOIRES. ajouter que la viande n'est indispensable, ni à l'existence, ni à la force musculaire. En Alsace, la population est certainement vi- goureuse et cependant les bûcherons ne mangent que rarement de la viande. Je suis du nombre de ceux qui croient qu'une nour- riture végétale laisse l'esprit plus libre. Un savant chimiste, qui fait sans aucun doute autorité dans une pareille question, Payen a démontré qu'à poids égal, les Fèves, les Pois et les légumes analogues contiennent plus de protéine que la viande sans os. Maintenant que nous nous sommes éclairé sur l'emploi que l'on fait du Soja et sur les qualités nutritives de cette graine comme produit alimentaire, je dois montrer, en m'appuyant sur des chiffres fournis par des personnes compétentes, ce que nous sommes assurés d'obtenir en utilisant les fanes et les cosses de ce Dolique, comme plante fourragère. Il a été publié récemment une Etude sur l'alimentation des animaux avec le Soja hùpida, d'après des observations laites à la Station agrono- mique de Proskauj par MM, Weiske, Dehmel et Schulze. En voici le résumé. 2 moutons ont reçu, dans une première période, du 8 au 45 janvier, puis du 16 au 23 janvier 1879, 1 000 grammes de cos- ses de Soja séchées à l'air. D3 nombreuses analyses il résulte que ces deux moutons ont digéré en moyenne : 61, 83 pour cent de matières sèches, 62, 63 — de matières organiques, 44, 37 — — azotées, 57, 19 — — grasses, 50, 74 — de cellulose, 73, 06 — de matières non azotées, 54, 02 — — minérales. Ces chiffres démontrent que ce fourrage est digestible à uû très haut degré pour les moutons. Dans la 2e période, du 24 janvier au 15 février, chaque mouton reçut journellement 1000 gr. de fanes de Soja séchées à l'air. Les fanes furent consommées avec plus d'avidité que les cosses, bien que les moutons ne fissent aucun déchet avec ces dernières. Les fanes furent bâchées; les moutons mangèrent tout, sauf quelques extré- NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 433 mités de tiges par trop ligneuses. De nouvelles analyses ont per- mis de constater que dans cette expérience, les moutons digé- raient : 54, 93 pour cent de matières sèches, 57, 95 — — organiques, 60, 81 — — azotées, 62, 21 — — grasses, 33, 60 — de cellulose, 69,02 — de matières exti'actives non azotées, 36, 32 — — minérales. Il résulte de ces chiffres que la paille de Soja est beaucoup mieux digéréeque lescosses de cette plante, parce que les matières azotées et les matières grasses sont surtout celles qu'il est onéreux de produire et qui par conséquent doivent être utilisées au maxi- mum dans les fourrages. Si l'on compare ces derniers nombres à ceux qui ont été obtenus pour la consommation d'autres fourrages, on remarque que la fane du Soja se rapproche beaucoup comme valeur alimentaire du foin, du trèfle et du foin de prairie. Cette question est assez intéressante pour engager nos agricul- teur à essayer la culture de cette Légumineuse, puisqu'ils auront double profit : la graine qui donne un mets excellent, et en mê ne temps un bon fourrage pour les moutons principalement. Haberlandt a comparé la composition du Soja à celle des grai- nes d'autres Légumineuses renommées pour les matières nutritives qu'elles renferment. Voici le tableau de ses analyses : Soja. Haricot. Pois. • Lentille. Fève. Lupin jaune. Eau 6,91 15,0 I3/J2 13,4 16,46 12,61 Matières azotées. . . 38,i29 26,9 2-2,72 24,0 24,S8 35,32 Matières grasses .. . 18,71 3,0 2,01 26,0 1,67 4,97 Extractifs non azotés. '26,20 48,8 o4,27 49,4 47,16 29,17 Cellulose 3,33 2,8 4,51 6,9 6,87 14,13 Cendres.. 4,56 3,5 2,57 3,7 2,28 3,78 La graine du Soja serait donc la plus nutritive, puisqu'elle ren- ferme le plus de matières azotées et de matières grasses. 98 434 notes et mémoires. Observations sur les Fleurs doubles des Bégonias tubéreux (0 ; , Par M. P. DUCHARTRE. Il n'y a guère qu'une douzaine d'années que l'horticulture européenne s'est enrichie des espèces les plus remarquables de Bégonias tubéreux (2) sud-américains; en effet si lamise en vente, par la maison Veitch, du Bégonia Pearcei D. Hook. date de 1866, ceWe des B. boliviensis Alph. DC, B. Veitchiil). Hook. et ^. rosœflora D. Hook. parce granJ établissement ne remonte pas au delà de l'année 1868. Dans cet espace de temps peu considé- rable, ces espèces sont devenues la souche principale de formes nouvelles en grand nombre, variétés et hybrides, qui déjà aujour- d'hui occupent une place importante dans les jardins d'agrément, et que la facilité avec laquelle on les obtient rend plus nombreuses de jour en jour. (1) Note présentée à la séance du 22 avril 1880. (2) Je dois faire observer qu'il ne s'agit, dans cette note, que des Bégo- nias désignés habituellement par les horticulteurs sous la dénomination spéciale de Bégonias tubéreux (parfois improprement sous celle de Bégo- nias bulbeux), plantes propres aux Andes du Pérou et de la Bolivie, dont, par des observations que je me propose de faire connaître prochainement, j'ai constaté que le tubercule est dû à la portion supérieure de l'axe hypo- cotylé. Si l'on adoptait le morcellement du genre Bégonia Plum., qui a été opéré par Ivlotzsch (Begoniaccen Gattungen und xirten, 1855), ces es- pèces rentreraient dans trois des quarante-trois genres {Huszia, Eiqieta' lum, Barya) proposés par ce botaniste ; mais dans son Rapport sur iei> Bégonias tubéreux obtenus de semis par M. A. Malet {Joiirn. de la Soc. centr. d'Hortic. de France, 3« série, I, 1879, p. 197-210, 275-288), M. Eug. Fournier les a tous réunis dans un sous-genre auquel il a donné le nom de iemoî'nea, etauquel il assigne les caractères suivants (loe.cit., p. 205) : « Fleur mâle à quatre-huit pétales, femelles à cinq pétales; pla- » centas fendus; styles persistants; bandes de tissu stigmalique entourant ■» en fer à cheval le côté externe de la bifurcation stylaire, et montant en » spirale le long de ses branches pour en couronner le sommet, sans des- » cecdre vers la base du style; souche tubéreuse; plante monoïque. » En dehors de cette section, certains Bégonias ont un tubercule, notamment la plus connue des espèces de ce genre, le Bégonia discolor Ait.; mais leur tubercule se présente sous une autre apparence, dans d'aulres condi- tions, et je crois qu'il a une origine difFérente. FLEDRS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 435 Parmi ces diverses formes, l'une des catégories les plus inté- ressantes es{ celle des variétés et hybrides à fleurs plus ou moins doubles, dont la première obtention paraît être due à M. Lemoine, de Nancy, et ne pas remonter au delà de l'année 1874. Cette pre- duciion de flours doubles se présente, chez ces Bégonias, dans des conditions particulières qui n'ont que bien peu d'analogues, si même elles en ont du tout, dans le reste du règae végétal : en effet, les fleurs de ces plantes sont à la fois unisexuées et à ovaire infère; or, dans la liste des espèces connues comme ayant offert jusqu'à ce jour des variétés à fleurs doubles qui a été publiée par Seemann dans son Journal of Botany (II, p. 177 et suiv.), et re- produite avec des additions par M. Maxw. T. Masters dans sa Vege- table Teratology (1869, p. 493-507 et 510), je n'en trouve aucune qui réunisse ces deux caractères. Une autre particularité que les Bégonias tubéreux ne partagent guère avec d'autres plante?, ré- sulte de la siiualioa relative de leurs fleurs mâles et femelles. Rob. Brown avait érigé en une sorte de loi que, dans les inflorescences qui réunissent des fleurs de chacun des deux sexes, celles du sexe femelle sont placées à la base, quand il s'agit d'un épi, ou bien fe trouvent chacune entre deux mâles, quand cette inflorescence est triflore (cyme). L'inflorescence des Bégonias tubéreux est géné- ralement dans le dernier de ces deux cas, et cependant on y voit une fleur mâle entre deux fleurs femelles; il y a donc pour elle une disposition inverse de celle qu'on observe dans la généralité des plantes. Un fait bien digne de remarque c'est que les fleurs mâles ayant une tendance marquée à devenir doubles, les fleurs femelles échappent le plus souvent à cette tendance au point qu'on les re- garde en général comme ayant été jusqu'à ce jour rebelles à la du- plicature. C'est, par exemple, ce que M. Ed. Morren disait dans une séance du Congrès de Botanique et d'Horticulture, pendant l'Exposition de 1 878 ; c'est aussi ce que ce savant botaniste a exprimé dans le passage suivant d'une Note sur les Bégonias tu- héreux à fleurs doubles [Belgîq. hortic, cahier de mars, avril et mai 1879, p. 66): a Les Bégonias doubles présentent ce singulier » phénomène de porter à la fois et momentanément des fleurs » doubles et des fleurs simples. En eff"et, les fleurs pistillées 436 NOTES ET MÉMOIRES. » (femelles) de ces végétaux monoïques n'ont éprouvé jusqu'ici au- » cune duplication ni déduplication ; elles ne semblent même pas » avoir éprouvé quelque modification appréciable à nos yeux ; elles » sont bien conformées; leur style est normal et elles donnent vo- )) lontiers et en abondance des graines fertiles. Quant aux fleurs » staminées (mâles), elles ont, au contraire, subi de profondes » modifications; toutes leurs étamines sont métamorphosées en » pétales et elles ont ainsi pris l'apparence de jolies rosaces formées » de pétales chifionnés et entremêlés. » Cependant, contrairement à cet énoncé général, M. Eug. Four- nier, dans son excellent Rapport sur les Bégonias tubéreux obte- nus de serais par M. A. Malet, dit eri termes formels que les fleurs femelles des plantes dont il s'agit ici peuvent devenir doubles. « Les fleurs femelles, écrivait ce botaniste au commencement de » 1879 {loc. cit., p. 28i), peuvent aussi se doubler, quoique plus » rarement (que les mâles). On a pu les observer doubles sur la » Gloire de Nancy de M. Lemoine. Ici le procédé employé par » la nature est tout difl'érent du précédent (pétalisation des éta- » mine."-). Il n'y a plus seulement transformation ; il y a d'abord » multiplication, c'est-à-dire production d'éléments nouveaux. B Au lieu de trois styles que la fleur doit normalement contenir, » il s'en développe une infinité, tous partant du centre de la fleur, » et chacun de ces styles se transforme lui-même en un pétale... » Tandis que les fleurs femelles ainsi modifiées voient s'exagérer » la partie supérieure de leur appareil sexuel, au contraire, par » une sorte de balancement organique, la partie inférieure de cet » appareil, c'est-à-dire l'ovaire, tend à avorter et avorte presque » toujours plus ou moins complètement. Les fleurs de la Gloire » de Nancy ont souvent au-dessous d'elles un oviire avorté. » Enfin une particularité qui mérite encore d'être relevée c'est la parfaite unisexualité des fleurs simples des Bégonias. Cliez un grand nombre d'espèces à fleurs unisexuées, on trouve, dans les fleurs mâles, desrudiments plusou moins caractérisés de pisli 1 , dans les femelles, des vestiges plus ou moins apparents d'étamines ; rien de pareil n'existe chez les Bégonias, et je ne sache pas que, dans la fleur d'aucune de leurs nombreuses espèces, à côté des organes de l'un des sexes, on ait observé le moindre indice de FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 437 ceux de l'autre. Aussi les botanistes ont-ils accueilli avec une lé- gitime surprise le fait signalé, il y a plusieurs années, dans le Botanical Magazine (1859, pi. 5160, fig. 4), d'une fleur mâle du Bégonia frigida qui était devenue hermaphrodite en développant, à son centre, quatre ovaires ovoïJes, alternes avec un égal nombre d'étamines et entièrement supères, et qui dès lors s'était éloignée de l'organisation florale caractévislique de ces plantes, non seulement par l'hermaphroditisme, mais encore par une réduc- tion considérable du nombre habituel des étamines, ainsi que par un changement total dans la situation typiquement infère de l'ovaire. On va voir que, contrairement à ce qui a lieii chez les fleurs simples, les fleurs doubles des Bégonias tubéreux, offrent souvent les uns à côté des autres les organes caractéris- tiques des deux sexes et montrent même pour ces organes une sorte de promiscuité dont je ne crois pas qu'il existe ailleurs beaucoup d'exemples. Les considérations qui précèdent m'ayant fait penser qu'il y aurait intérêt à examiner de près les fleurs doubles de difî'érents Bégonias tubéreux hybride?, j'ai eu recours, en vue de me procu- rer les matériaux nécessaires pour cette étude, à l'obligeance de M. A. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet, qui cultive fort en grand les Bégonias tubéreux, et à qui l'importance de ses gains en ce genre a fait accorder, en 1876, une grande médaille d'argent et, en 1879, une médaille de yermeil, par la Société centrale d'Horticulture de France. M. A. Malet a bien voulu me remettre, en septembre dernier, des fleurs de six sortes de Bégonias doubles, dont quatre sont des gains de M. Lemoine, de Nancy, et deux sont dues à M. Bouchet. J'ai pu eu outre examiner, à la même époque, celles d'un hybride (Gaston Malet) obtenu par M. A. Malet lui-même et dont je possédais un pied vivant dans mon jardin, à Meudon. Enfin j'ai reçu de M. Alexandre (Jules), jardinier chez M. Cavelier, à Bourg-la-Reine (Seine), des fleurs de trois sortes de ces plantes qui provenaient de ses se- mis, mais qui malheureusement m'ont été données sans noms. Ainsi j'ai pu faire porter mon examen sur dix variétés différentes de Bégonias tubéreux à fleurs doubles rentrant dans la gamme de couleurs qui s'étend du blanc au rouge écarlate et au ponccau. 438 NOTES ET MÉMOIRES. Pour mettre de l'ordre dans l'exposé qui va suivre, j'examinerai les fleurs doubles des Bégonias en les divisant d'après leur sexe et d'après les particularités diverses qui se rattachent à leur du- plication. A. — Fleurs mâles doubles. 1" Ordinaires. Il est bien connu, comme je l'ai déjà rappelé, que ce sont les fleurs màl^'s des Bégonias tubéreux qui doublent habituellement, les fleurs femelles restant simples ; comme, d'un autre côté, ce sont ces mêmes fleurs qui ont généralement le plus d'ampleur et que la duplicature rend les plus belles, on conçoit très-bien que ce soient celles dont les horticulteurs cherchent le plus à favoriser la production, dans la limite de leur action. Un fait remarquable c'est que, sous ce rapport, la tendance naturelle des choses vient singulièrement à leur aide. Certaines variétés ne donnent que ra- rement des fleurs femelles; telle est notamment Ghjire de ISancy (Lero.);il en est même qui paraissent aussi peu disposées que possible à produire des fleurs à pistil ; ainsi M. Eug. Fournier dit [loc. cit., p. 282) que « le Bégonia brillant (Thib. et Ketel.) mis » au commerce cette année par MM. Thibaut et Keteleêr, n'a )> jusqu'à présent produit que des fleurs mâles » ; ainsi encore je tiens de M. A. Malet qu'un charmant Bégonia tùbéreux h fleur jaune double obtenu récemment dans son établissement n'a pu être encore multiplié par lui de semis, faute d'avoir donné une seule fleur femelle à côté de plus de 200 fleurs mâles. Une circon- stance que je crois devoir noter c'est que, même dans le cas de fleurs uniquement mâles dans la même inflorescence, il semble exister des indices de la tendance naturelle des choses. Je m'expli- que: les fleurs mâles sont généralement plus amples que les fe- melles, et on sait que, dans une cyme de trois fleurs, il y a norma- lement une fleur mâle entre deux femelles, c'est-à-dire que la mé- diane est plus ample que les latérales; or, dans deux inflorescences de Gloire de Nancy (Lem.) qu'a bien voulu me remettie M. A. Malet, toutes les fleurs étant également doubles et également mâles, je n'en ai pas de doute, la médiane était cependant plus large et plus double que les latérales. On sait, et je l'ai rappelé en donnant différents détails à l'appui, FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 439 dans une note intitulée : Notions sur T organisation des fleurs dou- bles, à propos du Liliura tigrinum Gawl., flore pleno ( Voyez /owr- Journ. de la Soc. centr. dHort. de Fr., 2' série, XI, 1877), que les pétales supplémentaires qui rendent les fleurs doubles ont deux odgioes principales: tantôt ils proviennent d'une multipli- cation de la corolle, tantôt et plus fréquemment ils sont dus à une transformation des étamines en pétales. Cette dernière ori- gine est certainement celle à laquelle il faut attribuer la plupart souvent même la totalité des pétales qui rendent doubles les fleurs mâles des Bégonias tubéreux; mais je crois qu'elle n'est pas la seule et que la multiplication de la corolle peut aussi intervenir, dans ces fleurs, comme l'une des causes de la dupli<;atioD(l). Sous ce rapport, je ne puis partager entièrement l'opinion de M. Eug. Fouruier {loc. cit., p. 282) formulée par lui dans les termes suivants : « Les fleurs mâles qui doublent ainsi le font par (I) li n'est pas inutile de faire observer que la part prise dans la dupli- , cature par la multiplication de ia corolle et par la pélalisation des étamines peut différer considérablement dans des plantes fort analogues entre elles par Torganisation normale de leurs fleurs. En voici un exemple remar- quable. Le Pnmus triloba Lindl. et ï Amygdalus sinensis Hort. sont deux espèces chinoises, de la même famille des Amygdalées, dont leurs jolies fleurs doubles, roses dans le premier, blanches dans le second, font de charmants arbrisseaux d'ornement; or, toutes les fleurs du Prunus triloba que j'ai examinées ce printemps, au Jardin des Plantes, m'ont offert plusieurs verticilles de pétales alternes entre eux, au nombre de cinq en moyenne, semblables de forme et de dimensions, et, plus intérieure- ffisnt, une cinquantaine d' étamines, toutes en parfait état, dont aucune ne ■montrait le moindre commencement de pélalisation ; il est donc évident que cette fleur ne double que par la multiplication de sa corolle. D'un autre côté, les fleurs à' Amygdalus sinensis que j'ai vues à la même époque et dans le même jardin n'avaient pas une seule étamine qui ne se fût changée en pétale, et leurs pétales supplémentaires indiquaient presque tous leur origine par leur rétrécissement inférieur en un onglet plus ou moins long, en général aussi parce qu'ils étaient écluncrés ou lobés dans leur partie supérieure. Cette origine était encore bien plus évident* dans l'une de ces fleurs, car ces pétales onguiculés et échancrés ou lobés por- taient, vers le milieu de leur face supérieure, une anthère à deux loges non sensiblement déformée. Il eçt donc certain que les fleurs pleines de l'Amandier de Chine ûoivent leur parfaite duplication, sinon entièrement, du moins presque entièrement à la pélalisation de leurs étamines. 440 NOTES ET MÉMOIRES. » transformation de leurs étamines en pétales surnuméraires. » Pour cette transformation, le pollen avorte dans les loges de » l'anthère; le connectif s'arrondit sur le dos, se dilate sur les » bords, se colore en arrière et au milieu d'abord, et prend enfin » l'aspect pétaloîde, » Voici en effet ce que m'ont présenté, entre autres, les fleurs de Gloire de Nancy que j'ai eues à ma disposition. Dans les fleurs médianes on trouve, en allant de la circonfé- rence au centre: i» deux grandes folioles pétaloïdes, caractérisées comme sépales, opposées l'une à l'autre, arrondies et presque réni- iormes, d'un tissu assez épais, lustrées, faciles à distinguer de toutes les folioles pétalines plus internes; 2° une dizaine de pétales de la même grandeur que les deux sépales, obtus et arrondis à leur partie supérieure et doat le caractère essentiel est d'êire sessiles ou tout au plus attachés par un onglet à la fois court et large; 3" une cinquantaine de pétales, moins grands d'ordinaire que les pré- cédents, en général plus ou moins profondément échancrés, fixés par un onglet loDg et grêle. Dans chacun de ces derniers pétales, à l'onglet, qui est assez épais et jaune, fait suite une bande mé- diane également jaune et sensiblement épaissie, qui s'étend jus- qu'au milieu de la longueur du limbe ou un peu au delà. Ces pétales deviennent graduellement plus petits vers le centre de la fleur ; ils s'attachent sur un support commun, sorte de colonne cen- trale longue d'environ un millimètre, analogue à la partie infé- rieure de ce que M. Eug. Fournier appelle «un andtocés en pompon.» Les fleurs latérales m'ont présenté une diff'érence notable relati- vement aux médianes: je n'y ai trouvé en dedans des deux se-, pales, et en crcix avec eux, que deux grands pétales externes ar- rondis et sessiles, formant la corolle normale; tous les autres pé- tales étaient plus ou moins longuement onguiculés, semblables de forme et de disposition à ceux qui occupent la place interne dans les fleurs médianes. Or, dans les unes et les autres de ces fleurs, les pétales internes onguiculés, fréquemment échancrés dans le uaut, sont dus évidemment à la pétalisation des étamines et la fi- gure 1 (p. 444) semble montrer comment s'opère, au moins dans la plupart des cas, cette pétalisation; mais, dans les fleurs médianes, en dehors de ces pétales provenus d'une transformation des éta- FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 4H mines, se montrent les grands pétales sessiles auxquels leurs ca- ractères et leur situation ne permettent pas de supposer la même origine, et dont je crois ne pouvoir attribuer l'existence qu'à une multiplication des deux pétales externes et normaux. En somme, les fleurs médianes du Bégonia Gloire de Nancy m'ont offert de dehors en dedans: 1° 2 sépales; 2° 2 pétales normaux; 3° 9 ou i 0 pétales formés par multiplication ; 4° de nombreux pétales issus d'une transformation des étamines, tandis que les fleurs latérales m'ont présenté seulement: <» 2 sépales; 2" les 2 pétales normaux ; 3° de nombreux pétales provenant de la péta- lisation des étamines. 2° Fleurs mâles doubles à pétales ovulifères. Ua fait très-remarquable se montre fréquemment dans les fleurs mâles doubles des Bégonias tubéreux: un certain nombre, quelque- fois même la plupart de leurs pétales surnuméraires présentent, vers le bas de leur face interne et le long de chaque bord, un groupe plus ou moins considérable de saillies ou papilles. A la vue simple, ces papilles offrent souvent deux aspects différents : les unes sont pointues, de la substance et de la couleur des pé- tales qui les portent, tandis que les autres sont obtuse? et incolores. Sous le microscope on reconnaît que ces dernières sont des ovules parfaitement conformés, dans lesquels un examen attentif ne révèle pas la moindre différence relativement à ceux que renferme l'ovaire normal de la fleur femelle, et que les premières sont de simples saillies ou émergences non modifiées de la substance du pétale. Le mélange de ces deux sortes de productions se fait sans ordre et dans des proportions très diverses; mais, en somme, les ovules sont plus fréquents que les simples papilles, et souvent même ils exis- tent seuls en l'absence de celles-ci. Quelquefois on trouve en outre, au centre de la fleur , un ou plusieurs corps épais, nulle- ment pétaloïdes, de forme plus ou moins irrégulière, dont la sur- face est chargée d'ovules et dont la nature est difficile à déter- miner. Les pétales à ovules ou ovulifères sont en général placés plus ou moins près du centre de la fleur; mais quelquefois aussi j'en ai trouvé jusque vers la périphérie de celle-ci. Cette remarquable particularité qui fait intervenir dans des fleurs certainement mâles 442 NOTES ET MÉMOIRES. l'organe le plus caractéristique du sexe femelle, puisqu'un ovule fécondé devient une graine, s'est offerte à moi dans les Bégonias Lemo inei {Lem.), Marie Lemoine (Lem.), C/ov/s (Douchet), Gaston Malet (A. Malet), et dans une variété à fleur blanche double obte- nue par M. Alexandre (Jnles). 3» Fleurs mâles prolifères. La duplication des fleurs mâles chez les Bégonias tubéreux se complète quelquefois par une prolifération plus ou moins abon- dante. Parmi les exemples que j'en ai observés, le plus remar- quable m'a été offert par la variété J/ane Lemoine (Lem.). Ici la fleur était absolument pleine et, en dedans de nombreux pétale?, se trouvaient quatre fleurettes pédiculées également pleine*, réu- nissant de petits pétales en grand nombre. J'ai renooniré une prolifération analogue, mais encore plus curieuse dans le Bégonia Lemomei (Lem.). Il y existait aussi, dans le milieu d'une fleur mâle pleine, 4 fleurettes pédiculées, mais dont chacune n'avait que quatre ou cinq petits pétales entourant un groupe de styles terminés par tout autant de stigmates capités, papilleux et jaunes. J'aurai à revenir plus loin sur ce fait. B. — Fleurs femelles. ]° Simples, à styles plus ou moins pétalisés. Les Bégonias tubéreux qui forment pour M. Eug. Fournier {loc. cit.) le sous-genre Lemoinea présentent, au sommet de leur ovaire infère à trois ailes et trois loges, une colonne stylaire bien- tôt subdivisée en trois branches qui ne tardent pas à se bifurquer à leur tour. Les papilles stigmatiques, sur l'existence desquelles repose l'accomplissement delà fécondation, sont très abondantes sur ce pistil : elles coifl'ent d'abord l'extrémité de chaque branche stylaire, descendent ensuite en grand nombre, formant par leur réunion une bande qui tourne autour de cette branche en spi- rale à deux ou trois tours ; les deux spirales de chaque bifurca- tion stylaire vont ensuite se réunir horizontalement à la base et sur le côté externe de cette bifurcation. La tendance à la dupli- cation se manifeste en altérant plus ou moins profondément cet état normal, et eu pétalisant plus ou moins complèlement les styles. Jusqu'à un degré très élevé de cette transformation, il per- siste, au moins à l'extrémité, soit de chacun des deux bords latt- FLEDRS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 443 faux, soit de la ligne médiane du pétale qui s'est ainsi produit, un groupe de papilles stigmatiques qui ne permet pas de méconnaître l'organe femelle. La pétalisation peut s'opérer de deux manières différentes : tantôt elle est médiane, le pétale auquel elle a donné lieu conservant deux stigmates ou même deux styles et stigmates marginaux, et tantôt elle est bilatérale, le pétale stylaire n'offrant alors qu'un style stigmatifère médian. Je n'ai vu le premier de ces deux cas que dans des fleurs femelles simples, dont les styles étaient restés au nombre normal de trois^ tandis que les exemples du second cas m'ont été offerts uniquement par des fleurs femelles doubles, c'est-à-dire dont la constitution normale avait été profon- dément altérée. Les exemples de fleurs femelles simples dont les styles non mul- tipliés avait subi la pétalisation médiane se sont présentés sur les variétés Monsieur Keteleêr (Lem.) et Marie Lemoine (Lem.). Les •fleurs femelle? delà première de ces variétés que j'ai eues sous les yeux avaient conservé leurs 5 pétales (1) normaux, leur ovaire à trois ailes inégales avec trois loges bien formées et enfin leurs trois styles; mais ceux-ci étaient tous les trois largement pétalisés. Gomme le montrent les figures 2 et 3 (p. 444), les deux branches de chacun d'eux avaient encore à leur sommet un fort amas de (1) 11 importe de faire observer que si, dans la fleur mâle de ces plantes, on peut facilement distinguer un calyce et une corolle, il n'en est pas de même dans la fleur temelle o''; la distinction entre deux enve- loppes florales devient généralement impossible. Aussi, la plupart des botanistes, notammentMM.D. Hooker et Bentham, Eichler, etc., voient-ils dans toutes ces fleurs un périanthe unique, que Klolzsch regardait comme une corolle, donnant le nom de pétales à toutes les folioles qu'il comprend, et si M. Alph. de Candolle (Prodr., XV, Ir^part., p. 266) admet l'existence de sépales caractérisés dans les fleurs mâles, il ne parle plus, quand il s'agit des fleurs femelles, que de lobes, mot qui ne préjuge rien, et il ajoute entre parenthèses que ces lobes peuvent être considérés, soit tous également comme des sépales, soit les uns comme des sépales, les autres comme des pétales (sepala, v3l sepala vel petala). Malheureuse- ment ce savant botaniste ne dit pas quelles sont celles, parmi les folioles florales des Bégonias, qui sont des sépales et celles qui sont des pélales. En présence de cette difficulté sérieuse, on peut, faute de moyen plus ra- tionnel, suivre l'exemple de Klotzsch, et employer pour toutes les folioles du périanthe des Bégonias le nom de pétales. 444 NOTES ET MÉMOIRFJS. papilles sligmatiquesqui caractérisait, pour chacune, un gros stig- mate capité; même sur l'une des branches stylaires de l'un d'eux (fig. 3), il y avait un commencement de la bande spirale de pa- pilles; mais ces deux branches incontestablement stylaires, au lieu d'être restées libres, comme dans l'état normal, étaient rattachées l'une à l'autre par une grande lame pétaloï ie rose qui eu dépassait fortement l'extrémité, et qui se montrait ovale et obtuse dans Uti cas (Gg. 3), largement trilobée dans un autre (fig. 2). Une fleur de la variété Marie Lemoine (Lera.) avait, comme les précédentes, conservé, à l'état normal, son péxianthe et son ovaire surmonté des trois styles; mais deux de ceux-ci s'étaient changés chacun en une sorte de grand cornet pétaloï le, ouvert dans toute la longueur de son côté interne, et dont le bord supérieur trans- versal était irrégulièrement denté (fig. 4). Les branches stylaires avaient entièrement disparu dans la pétalisation, maisil était res- té, aux deux extrémités du bord supérieur, deux gros stigmates papilleux (s/, st). Quant au troisième style, il était imparfait et ne constituait qu'un filet simple, long detrois millimètres, terminé par un stigmate papilleux, en tête, et semblable à ceux des styles transformés. FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 445 Ces deux exemples nous montrent un essai, si l'on peut ainsi parler, de duplication des fleurs femelles par pétalisation des siyle.s. 2° Fleurs femelles doubles. Des exemples de fleurs incontestablement femelles et en même temps bien doubles m'ont été offerts par trois variétés qu'avait bien voulu me communiquer M. Alexandre (Jules) et dont la corolle était blanche pour l'une, carnée pour la seconde, rose pour la troi- sième. Ces variétés m'ayant été données sans nom, je les désigne- rai seulement par la couleur de leurs fleurs. J'en ai vu un autre exemple sur la variété Gaston Maki. Ea même temps que des fleurs femelles complètement simples, formées d'un périanthe à 5 folioles en quinconce et à 3 styles sur- montant un ovaire triloculaire normal, et dans lesquels les 2 branches portaient chacune une longue bande spirale de papilles stigmatiqueF, la variété blanche (Alex.) m'en a offert de doubles qui avaient l'organisation suivante: le périanthe présentait d'abord deux grandes folioles externes, opposées, verdâtres, ayant assez l'aspect sépalin, que suivaient .plus en dedans H péiales oblongs, obtus et entiers disposés sur deux rangs concentriques ; plus intérieurement se montraient 20 pétales plus ou moins pro- fondément échancrés à leur partie supérieure. 3 seulement de ceux-ci, et c'étaientles plus externes, n'avaient rien de particulier au fond de leur échancrure; mais les autres, examinés de la péri- phérie au centre du groupe, présentaient en ce point d'abord un épaississement jaune, chargé de papilles, c'est-à-dire une ébauchede stigmate, puis un vrai stigmate renflé, terminant un commen- cement de style, comme sur la figure 5 ; ensuite un gros stigmate biparti au bout d'un siyla bien caractérisé (fig. 6). Plus intérieu- rement se trouvaient des organes semblables à celui que repré- sente la figure 7, dans lesquels un long style bifurqué à son ex- trémité en deux branches stigmatifères n'offrait que de très faibles rudiments (a, a) d'expansions latérales; enfin tout au centre de la fleur existait un groupe assez nombreux de styles stigmatifères nor- maux sans le moindre indice d'expansions pétaloïJes. Une par- ticularité remarquable sur laquelle j'aurai à revenir c'est qu'à ce groupe de styles normaux se trouvait mêlée une étamine parfaite 446 NOTES ET MÉMOIRES. formée d'un filament en massue etde deux loges placées sur la face interne d'un connectif très épais. Il semble difficile de concevoir une transition mieux ménagée entre l'état de style stigmatifère et celui de pétale parfait, de di- mensionsnormales.Ii me semble donc évident que la fleur qui vient d'être décrite est une fleur femelle devenue double par la transfor- mation en pétales de styles qu'une multiplication avait rendus très nombreux et secondairement par une multiplication de la corolle. La transformation des styles en pétales était sans doute plus avancée encore dans une autre fleur de la même variété où j'ai trouvé: en premier lieu, 16 pétales oblongs et entiers, issus prin- cipalement, ce me semble, d'une multiplication des pétales nor- maux; en second lieu, et plus en dedans, 19 pétales de plus en plus profondément écbancrés ou bilobés, dont les trois plus in- ternes portaient seuls, au fond de leur échancrure, un style stig- matifère et ressemblaient, lun à la figure 5, les deux autres à la figure 6 (p. 444). Une fleur femelle de la variété roso obtenue par M. Alexandre. (Jules) m'a offert extérieurement 1 5 pétales oblongs et entiers ; plus en dedans 20 pétales échanctésou bilobés, tous, sauf deux, pour- vus, au fond de leur écbancrure, d'un style stigmatifère; quelques- uns de ces styles étaient absolument semblables à ceux du pistil normal ; enfin au centre de la fleur il existait trois styles courts, filiformes, non bifurques et terminés chacun par un stigmate en tête. Une fleur delà variété ca/'/jec obtenue par M. Alexandre était encore plus double que les deux précédentes et off^i-ait une nou- velle particularité. J'y ai observé, en dedans des verticilles formés par 25 pétales ovales-oblongs et entiers, tout autant de pétales écbancrés ou bilobés, tous plus ou moins nettement stylifères, auxquels étaient entremêlés plusieurs styles grêles, simples, munis chacun d'un stigmate en tête; enfin, au centre, plusieurs pétalts écbancrés, émettant au fond de leur échancrure un style avec son stigmate et chargés, en outre, de nombreux ovules portés sur leur lace interne et vers leur base. N'est-on pas en droit de considérer ces derniers organes comme des carpelles complets, mais ouverts et en partie pétaliséâ? FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 4i7 Il me semble démontré par les descriptions précédentes que, comme les fleurs mâles, les fleurs femelles des Bégonias tubéreux sont susceptibles de devenir doubles, grâce à trois ordres de faits tératologiques dont elles sont alors le siège: 1° multiplication des pétales normaux ; 2o multiplication considérable des styles; 3° pé- talisation des styles ainsi multipliés. M. Eug. Fournier avait déjà constaté [loc. cit., p. 284) que. dans les fleurs femelles des Bégonias qui sont devenues doubles, "ovaire tend à avorter, et avorte- presque toujours plus ou moins complètement ; seulement il ajoutait que les fleurs de la variété Gloire de Nancy «ont souvent au-dessous d'elles un ovaire avorté.» Je n'ai eu sous les yeux que des fleurs mâles de cette variété qui produit rarement des fleurs femelles; je n'ai donc pu constater par moi-même si celles-ci ofirent «souvent un ovaire avorté» ; mais je n'ai pas vu le moindre vestige d'un ovaire dans les fleurs femelles de Bégonias examinées par moi qui étaient devenues doubles. Une observation vient même de me prouver qu'il n'est pas du tout né- cessaire que les fleurs femelles doublent pour perdre leur ovaire. En effet, j'ai reçu récemment de M. A, Malet une cyrae triflore de la variété Monsieur Malet (Lequin) qui était démons'rative à cet égard: les deux fleurs latérales et femelles de cette cyrae étant restées simples, tandis que la médiane mâle était pleine, l'ovaire était normal dans Tune et avait complètement disparu dans l'autre ; cependant les styles de ces fleurs n'avaient subi que de faibles alté- rations de leur état naturel et avaient conservé en bon état leurs longues bandes spirales de papilles sligmatiques. Je suis d'ailleurs porté â croire que, dans les fleurs à ovaire infère, quand le pistil concourt à la duplication, sa portion ovarienne disparait généralement ; je me suis du moins assuré que ce n'est pas là utl fait propre aux Bégonias, car je n'ai va aucun reste de Tovaire dans les fleurs doubles des Nm-cisms hkolor L. Qi Pseuio-Narcissus L. que jai examinées en assez grand nombre. C. — fleurs doubles devenues hermaphrodites. Il y a lieu de faire entrer dans cette catégorie la fleur du Bégo- nia à fleurs blanches femelles et doubles de M. Alexandre (Jules) dont la description a montré (p. 445) qu'une étamine non altérée 448 NOTES ET MÉMOIRES. dans son organisation naturelle se trouvait placée au milieu d'un groupe de styles stigmatifères nullement pétalisés. Les organes des deux sexes, ayant conservé leurs caractères naturels, se trou- vaient ainsi côte à côte dans le milieu de cette fleur devenue par là hermaphrodite. • Dans d'autres cas, des fleurs évidemment mâle?, étant devenues doubles, ont produit en même temps un nombre plus ou moins considérable de styles stigmatifères; même, dans une fleur de la variélé Gaston Malet (A. Malel), j'ai vu entremêlés à ces siyles des corps épais, verdàtres, chargés d'ovules à leur surface, parfois prolongés supérieurement en un style même bifurqué, mais sans papilles stigmaliques, et qui semblaient être des carpelles impar- faits et libres. Cette fleur de la sMxéih. Gaston Malet {k. Malet) était remar- quable à plusieurs égards. Elle faisait partie d'une cyme biflore dans laquelle les deux pédoncules s'étaient soudés entre eux dans toute leur longueur, de sorte que ce support unique se terminait par deux fleurs également doubles évidemment mâles, et adossées exac- tement l'une à l'autre. Celle de ces deux fleurs dont il s'agit en ce moment ofl'rait extérieurement 10 pétales ovales-oblongs, un peu rétrécis en coin veis le bas, entiers et arrondis dans le haut, portés et comme échelonnés sur un support commun dont l'existence accusait leur origine staminale. Plus en dedans se trouvaient : 1" trois pétales à peu près aussi grands que les premiers mais ovu- lifères, comme ceux que j'ai décrits plus haut dans des fleurs mâles doubles; 2°o pétales plusoa moins incomplètement formés, chargés d'ovules dans leur portion inférieure épaisse, dont les plus internes étaient prolongés supérieurement en un filet stylaire simple ou bifurqué, mais sans papilles stigmatiques; 3° enfin un groupe central composé de 5 styles cylindriques, bien caractérisés, diviirésdans le haut en deux branches stigmatifères, et dont l'un offrait, sur ses dtux branches, deux bandes spirales de pa- pilles venant se rattacher l'une à l'autre transversalement, comme dans le pistil normal des fleurs simples. A ces styles étaient interposés quatre corps épais, courts, verdàtres, chargés d'ovules sur toute leur surface, qui semblaient n'être que la portion placen- taire isolée d'ovaires imparfaits. FLEURS DOUBLES DES BÉGONTAS TUBËREUX. 449 Si, comme tout me porte à le croire, cette fleur était mâle, sa duplication avait amené en elle Thermaphrodilisme. Le même fait s'éfait produit, en se compliquant même de proli- fération, dansunefleurdu Bégmia. Lan n'nei (Lem.) Celle-ci faisait partie d'une cyme biflore, dans laquelle elle était accompagnée d'une fleur femelle simple, noiablement plus petite. La fleur, évi- demment mâle, offrait à l'extérieur deux grands sépales opposés, arrondis, lustrés, immédiatement endedansdesquels se montraient 8 pétales, les uns sessiles, les autres munis d'un onglet large et court. Trois de ces grands pétales portaient de nombreux ovules vers leur base et à leur face interne ; au bas de trois autres se rat- tachaient des corps irréguliers, qui n'étaient évidemment que des pistils imparfait?, et qui montraient, sur une portion basilaire verte et épaissie, d'un à trois styles surmontés d'une tête papil- leuse, c'est-à-.iire d'un stigmate. Plus en dedans se trouvaient de nombreux pétales, à peu près aussi grands que les externes et peu abondamment ovulifères; enfin, au centre, quatre pédicules por- taient chacun une fleurette composée de quatre ou cinq pétales inégaux entre eux et d'un groupe de styles surmontés chacun d'un stigmate capilé, papilleux et jaune. Ici encore, l'hermaphrodilisme était venu à la suite de la dupli- cation, la fleur évidemment mâle ayant produit des styles et stig- mates parfaitement caractérisés et même, par prolifération, des fleurettes exclusivement femelles. En somme, les observations dont on vient de voir les résultats me semblent prouver: \o que si, chez les Bégonias tubéreux, ce sont les fleurs mâles qui ont la plus forte tendanc3 à doubler, les fleurs femelles n'échappent pas toujours, de leur côté, à cette ten- dance, et qu'on voit, dans certaines de celles-ci, tous les .degrés possibles de transition entre des pétales très-bien formés et des styles stîgraatifères parfaitement constitués, pourviis, comme je m'en suis assuré, d'un canal central et de faisceaux fîbro-vascu- laires longitudinaux ; 2" que, chez ces plantes, dont la fleur est ha- bituellement considérée comme ofl"rant l'un des types les plus par- faits de l'unisexualité, la duplication amène fréquemment une vé- ritable promiscuité de sexes et l'hermaphroditisme ; 3° enfin que ces fleurs, en doublant, deviennent facilement prolifères et passent ainsi à l'état de véritables inflorescences. 39 450 rapports. Explication des figures. 1 . Une étamine pétalisée d'un Bégonia double à fleur blanche obtenu par M. Alexandre (Jules). On voit en a, a, les restes des deux loges de Tanthère, et on peut apprécier ainsi la part qu'ont prise le filet et le connectif à la formation de ce pétale encore sta- minifère. Grossi près de trois fois. 2 et 3. Styles pétalisés, à pétalisation médiane, pris dans une fleur femelle simple du Bégonia Monsieur Keteleêr (Lem.) Grossis de 2 à 3 fois. 4. Style à pétalisation médiane très avancée, pris dans une fleur femelle simple du Bégonia Marie Lemoine (Lem.). st, st, deux stigmates qui ont persisté s^uls. Grossi de 2 à 3 fois. 5, 6, 7. Styles à pétalisation bilatérale effectuée à 3 degrés iné- gaux; ils sont pris dans une fleur femelle double du Bégonia à fleur blanche obtemi par M. Alexandre (Jules), qui a fourni, dans une fleur mâle, le sujet de la figure 1 . Sur la figure- 7, le style est presque normal et n'ofl're, en a, a, que de faibles indices d'épa- nouissement en pétale. Grossis de même. RAPPORTS Rapport sur VArt de greffer (2^ édit.) de M. Ch. Baltet (I); M. Carrière (E.-A.), Rapporteur. Messieurs, Le live dont nous allons parler, V Art de greffer (2), estun de ceux dont la réputation n'est plus à faire, car c'est certainement, parmi lés ouvrages spéciaux horticoles, l'un des plus connus et des plus répandus, ce qui s'explique, car c'est aussi un de ceux dont l'usage €£t le plus général. En eflfet, il n'est personne, non seulement parmi ceux qui ont un jardin, mais même parmi ceux qui possè- (1) Présenté le 24 juin 1880. (2) G. Massoû, éditeur, boulevard Saint-Germain, 120, à Paris. SUR l'art de greffer, r.VR m. ch. baltet. 451 dent seulement quelques plantes, qui ne trouve à faire usage de la greffe. Toutefois il fallait en faire la démonstration, prévoir les cas, et, après avoir montré les besoins, enseigner le moyen de les satisfaire. Pour cela il fallait être non seulement « du métier », comme Ton dit, mais avoir pratiqué celui-ci pendant longtemps et dans les couditions les plus diverses et les plus variées, mais encore avoir beaucoup vu autour de soi, car, quelque compétent que soit un homme, quelles que soient ses connaissances, il y a quelqu'un qui en sait plus que lui : ce quelqu'un c'est Tout le monde ! Eh bien! toutes ces conditions, l'auteur de Y Art de greffer, M. Ch. Baltet, les réunissait au premier degré; aussi le livre dont nous parlons est-il un de ceux que tout jardinier ou amateur devra posséder. Sa concision, la clarté des démonstrations, le choix des exemples, font de ce livre un véritable guide, un vade mecum indispensable que l'on aurait pu intituler : La grefie mise à la portée de tout le monde. Le qualificatif « 2* édition » bien qu'exact, est insuffisant ; c'est nouvelle édition qu'il eût fallu dire. En effet, outre les remanie- ments et les modifications apportées à l'ouvrage, bon nombre d'additions y ont été faites ; une entre autres des plus importantes est le « rétablissement de la Vigne par la greffe, » opération aujourd'hui de premier ordre par suite de l'envahissement constant de nos vignes par le Phylloxéra et de la nécessité dans laquelle on se trouve de greffer sur des sortes qui, par la vigueur et la rusticité, sont à l'abri du redoutable puceron. Pour rendre les démonstrations plus faciles et vulgariser les opérations, quelques dessins ont été ajoutés, de sorte qu'aujour- d'hui VA7't de greffer comprend 1 27 figures qui ont été intercalées dans le texte. Aussi cet ouvrage est-il non seulement le plus complet mais le plus pratique de tous ceux qui ont été écrits sur ce sujet, ce qui va ressortir de l'énumération que nous allons faire des principales divisions qu'il comprend. Définition et but de la greffe. Conditions du succès du greffage. Outillage et accessoires du greffage. Choix des sujets et des greffons. Greffage sous verre. Greffage par approche. Greffage par rameau détaché. Greffage par œil. Travaux complémentaires. 452 RAPPORTS. Végétaux ligneux à multiplier par la greffe. Restauration des arbres par la greffe. Si nous ajoutons que chacune de ces divisions se sectionne en une iûfîailé de paragraphes, de manière à embrasser toutes les particularités connues ou qui peuvent se présenter, on comprendra* toute Timporlance du livre V .hH de greffer et comh'ien nous avons raison lorsque nous disons qu'il est un des plus complets de tous ceux qui ont été écrits sur ce sujet. Aussi n'hésitons-nous pas à le recommander au public, et croyons-nous devoir appeler tout parti- culièrement sur lui l'attention de la Commission des Récompenses. Rapport sur les arbres de M. Firm. Chappellier, au Jardik d'Acclimatation (1) ; M. Templier, Rapporteur. Messieurs, Sur la demande de M. le directeur du jardin zoologique d'Ac- climatation du bois de Boulogne près Paris, le Comité d'Arbori- culture, dans sa séance du 8 avril, nommait une Commission, à l'effet d'examiner des Poiriers cultivés en pots et de constater l'état dans lequel ils se trouvent après le rude hiver que nous venons de traverser et dont tant de cultures ont plus ou moins souffert. Cette Commission, composée de MM.Charollois, Chauré, Raira- baud, Sirroy et Templier, Rapporteur, se trouvait réunie, le lundi 42 avril, à 1 heure, et commençait immédiatement sa visite, accompagnée parM. Geoffroy Saini-Hilaireet M. Quihou, chef des cultures. Nous retrouvons au Jardin d'Acclimatation les mêmes arbres que nous avions vus et suivis chez M. Firmin Chappellier, en 1876 et 1877. Nous ne reviendrons pas sur ce mode de culture dont il a été rendu compte dans le Journal de la Société, année 1877. Tous ces arbres, au nombre d'environ 500, ont été apportés au Jardin d'Acclimatation, à l'entrée de l'hiver, c'est-à-dire avant la neige et la gelée. (1) Présenté le 13 mai 1880. SUR LE JARDIN DE M. HUBIXET DE SOUBISE. 4b3 Les pots ont été enterrés ou couverts de feuilles, comme il est d'usage de le faire pour les garantir du froid. Les arbres (en pots) de trois à cinq ans sont en bon état ; sur environ 400 arbres, c'est à peine si nous trouvons 20 morts. L°s varié'.és ainsi cultivées sont le Doyenné d'hiver, pour les neuf dixièmes, et quelques exemplaires de Gatillac, Beurré Diel, Triom- phe de Jodoigne, Bergamote Espéren et Belle de Bruxelles pour le reste. Tous ces arbres sont en pleine fleur et paraissent, quant à pré- sent, devoir donner une récolte normale. Il n'en est pas de même des arbres plus âgés ; dans un groupe de 40 Poiriers de 13 à 15 ans, nous trouvons 4 morts, 15 malades, et le reste ayant plus ou moins souffert. Quelques Pommiers également en pots sont en moins bon état que les Poiriers. Nous ne parlerons que pour mémoire des Poiriers en pleine terre, qui, dans le jardin de M. Firmin Chappellier, étaient déjà moins bien portants que ceux en pots; la déplantation et le voyage qu'ils ont fait de l'avenue Daumesnil au Jardin d'Acclimatation, les ont bien fatigués, et c'est à peine isi la végétation commence à se manifester sur la plupart d'entre eux. Rapport sur le jardin de M. Hubinet de Soubise (1) ; M. Abel Ciiatenay, Rapporteur. Messieurs, Dans la séance du 8 avril dernier, notre Société nommait une Commission composée de Mi\l. Chatenay, Clievreau, Thil, Joli- bois et Thibaut, chargée de visiter, à Paris, un jardin appartenant à M. Hubinet de Soubise, qui en avait fait la demande. Cette Com- mission, a laquelle s'était adjoint notre collègue M. Loury, s'est trouvée réunie, le mardi, 1 2 avril, à deux heures, rue Lhomond, dans le quartier du Val-de-Grâce. M. Chevreau, n'ayant pas été averti à temps, était absent. Votre Commission se constitua immédiatement en nommant M. Thil Président et M. Chatenay Rapporteur. (1) Présenté le 4 3 mai 1880. 454 RAPPORTS. La rue Lhomond est située dans un des rares quartiers qui n'ont pas encore été atteints par la transformation; aussi, chose rare à Paris, sommes-nous entourés de jardins fruitiers. Celui que nous venons visiter n'est pas très grand, il est vrai ; le tout, plates-bandes, carrés et allées, est renfermé dans environ cent mètres carrés. Nous allons voir ce que d'un petit espace, intelli- gemment aménagé, il est possible de tirer. Dans ce terrain de cent mètres de superficie, nous n'avons pas examiné moins de deux cents pieds d'arbres. Ce chiiïre pourrait, dans ces conditions, sembler extraordinaire, et pourtant aucun de ces arbres, qui n'ont, à vrai dire, que deux ou trois années de plantation, ne gêne son voisin. Le jardin, entouré sur trois côtés, nord-est, nord- ouest et sud-est, de murs assez élevés, est partagé, dans le sens de sa longueur, en six plates-blandes de l°^20 de largeur, sépa- rées entre elles par une allée étroite. Chaque plate-bande est entourée, au lieu et place de Buis, de petits carreaux de terre cuite ; ces carreaux tiennent moins de place que le buis et par conséquent rentrent dans les conditions de ce jardin minuscule, dans lequel le plus petit espace est soigneusement utilisé. Une bordure de Fraisiers règne tout autour de ces carrés. Les arbres plantés dans les plates-bandes sont tous des Poiriers et Pommiers, les Poiriers en fuseaux, les Pommiers en doubles cordons soudés ensemble par approche. Nous n'avons rien à dire de ces derniers qui, bien taillés et se portant assez bien, présentent tout ce que l'on peut attendre de ces arbres au bout de deux ou trois ans de plantation. Quant aux Poiriers, sauf quelques-uns atteints de chlorose, ils montrent une bonne végétation et ne paraissent avoir souffert de l'hiver rigou- reux que nous venons de subir, que dans une très faible propor- tion. Aussi sont-ils couverts de fleurs en ce moment, et, s'il ne survient pas de revers, ils présagent une abondante récolte. Dans les plates-bandes faisant le tour des murs, M. Hubinet de Sou- bise a adopté la forme spirale, que préconise notre honorable collègue M. Firm. Gbappellier. Nous n'avons pas à apprécier au- jourd'hui cette forme, dont de plus autorisés que nous ont depuis longtemps indiqué les avantages et les inconvénients. Seulement nous constatons que ces arbres, qui n'ont été commencés que SLR LE JARDIN DE M. HUBINET DE SOUBISE. 455 depuis deux ans, sont, de même que les fuseaux, couverts de fleurs. Deux grandes palmettes de Poiriers sur le mur du nord- ouest, et une dizaine d'obliques au nord-est, sont dans les mêmes conditions de bonne taille et de floraison que les autres arbres que nous venons de citer. Pour faire entrer tant d'arbres dans si peu d'espace, il a fallu naturellement les planter plus serrés qu'on ne le fait habituelle- ment; ainsi les Poiriers fuseaux ne sont qu'à 1 mètre l'un de l'autre, distance évidemment très courte. M. I]ubinet de Soubise a donc dû choisir des variétés rapportant vite et s'écartant peu, telles que Louise-bonne, Doyenné d'hiver, William, Bergamote Espéren, Beurré d'Aremberg, Passe-crassane et quelques autres. Ces variétés, se prêtant à une faille rapprochée, permettent aux arbres de grandir sans s'étouffer, laissant à chacun l'air et l'es- pace qui lui sont nécessaires. Lorsque M. Hubinet de Soubise entreprit la création de ce jardin fruitier, il ne fut pas encouragé par les essais de ses voisins qui, paraîl-il, n'ont jamais pu réussir à bien faire venir les Poi- riers dans leurs jardins. A quoi donc devons-nous attribuer sa réussite si complète? D'abord à ce que les soins les plus minutieux sont appliqués à tous les arbres sans exception, de même qu'au terrain, qui est tenu dans un état constant de fraîcheur et de propreté. Ce terrain est, devons-nous le dire? composé en grande partie de terres rapportées, sur lesquelles il a été répandu, l'année dernière, environ 100 kilog. de phosphate contenant 5 p. 100 d'azote, soit 1 kilog. par mètre, ce qui naturellement a dû donner aux arbres un surcroît très sensible de végétation. Nous avons aussi à parler de l'arrosage, qui est pratiqué au moyen de tuyaux de drainage enfoncés verticalement en terre. Ces tuyaux, enterrés par deux l'un sur l'autre, pénètrent à envi- ron 0"" 60 de profondeur, et sont disposés de façon qu'à leur jonction, c'est-à-dire à O'^SO sous terre, l'eau puisse se répap- dre tout autour. M. Hubinet n'a donc qu'à verser sou eau dans les tuyaux, et Tarrosage se fait entre deux terres sans traverser la couche supérieure, faisant ainsi pénétrer la fraîcheur dans les racines, tout en ne rendant pas compacte la terre de la surface. Ces tuyaux sont placés dans le milieu de chaque plate-bande, 456 RAPPORTS. à 1 mètre de distance l'un de l'autre. Nous n'avons pa?, du reste, va fonctionner cet arrosage que nous pensons être très bon, mais peu praticable dans un grand jardin. Il eût été malheureux que tous ces soins n'eussent pas abouti à un bon résultat; mais cela pouvait parfaitement arriver; aussi devons-nous féliciter M. Hubinet de Soubise d'avoir persévéré dans son entreprise, malgré tous les obstacles qu'il a dii surmonter, et nous constatons avec plaisir la parfaite tenue et la belle floraison des arbres de ce jardm minuscule, auquel n'ont manqué jusqu'à présent, ni les soins intelligents, ni aussi, il faut bien le dire, les dépenses sans lesquelles il n'aurait pas été possible de si bien réussir. Le but que se proposait M. Hubinet, et qu'il a demandé à à notre Société de venir constater, est donc atteint, et votre Com- mission lui en adresse, en votre nom, ses plus sincères félicita- tions. Rapport sdr le moulin a vent conoïde de M. Debray, CONSTRUCTEUR A PaRIS (1 ) ; M. Hakoteau, Rapporteur. • Messieurs, M. Debray, constructeur de pompes et appareils d'arrosage, rue Foniaine-au-Roi, à Paris, avait demandé qu'une Gommis-sion lût chargée d'aller examiner, à Verneuil-Chaumet, un moulin à vent de sa construction, destiné à élever l'eau d'un puits et à aiimentf-r un bassin d'une certaine étendue. Je viens vous rendre compte du résultat de cet examen. Tout d'abord la Commission se divisa en deux Sous-Gommiî- sions qui devaient faire séparément leur visite afin d'obtenir des appréciations dans des conditions atmosphériques. différentes. Votre Commission {1), en prenant toutes ces précautions, mon- (1) Présenté le 27 mai 1880. (î) La Commission était composée de MM. Dopfeld,Dormois, Glaligny, Hanoleau, Pescbetx, Ponce, Villain, de Vendeuvre. Président, M. Dopfeld ; Rapporteur, M. llanoteau. Étaient présents : MiM. Domiois, Glaiigny, Hanoleau, Pescheux, Villain. Étaient absents : MM. de Vindœuvrc, Dopleld, Pouce. n:R r.E moulin a vent de m. debray. 457 trait rimportaiice qu'elle attachait à pouvoir juger ce moteur d'une façon sérieuse et aussi complète que possible. Ea effet, l'utilité d'un moulin à vent fonctionnant par tous les temps, insensible aux bourrasques, serait très grande ; non pas qu'un moulin à vent puisse jamais remplacer un bon manège et produire une quantité d'eau assez grande pour suffire aux besoins d'yne exploitation horticole ; mais, dans bien des cas, son emploi judicieux peut permettre à l'architecte paysagiste o'ajouter un élément de décor à son jardin. C'est le prétexte à la vieille tour en ruines, si pittoresque quand on sait la placer convenablement. Gomme utilité, il ne faut pas dédaigner la quantité d'eau, même restreinte, que nous donne un bon moulin, quantité qui peut alimenter une cascade, une petite rivière, ou tout simplement remplir un bassin à une hauteur suffisante pour permettre l'arro- sage à la lance des pelouses, l'irrigation d'une prairie, la submer- sion des vignes, seul remède peut-être contre le terrible fléau dn Phylloxéra. L'attente de la Commission n'a pas été déçue. Le moteur à vent que nous avons examiné fonctionne réguliè- rement. Dans les deux visites des deux Sous-Commissions et par des temps différents, sa marche était constante, et cette observation nous a été confirmée par divers habitants du pays qui ont sans cesse cet appareil devant les yeux. Il a, depuis sa construction qui remonte à quatre années, éprouvé toutes les variations atmosphériques et mémo supporté des coups de vent assez violents. Il n'a donné lieu à aucune réparation. La construction en est simple et solide. Il se compose de quatre cônes placés sur l'extrémité de deux diamètres à angle droit, et reliés entre eux par des cercles et avec le sommet par des tirants. Cet appareil tourne horizontalement et peut emmagasiner les vents les plus faibles qui suffisent à le mettre en mouvement. Pendant nos expériences, il a extrait 960 litres à l'heure, qu'il montait à la hauteur de 7 mètres en allant la prendre à 7 n êtres de profondeur et 45 mètres de distance horizontale. Le vent nous 458 RAPPORTS. SUR LE MOULIN A VENT DE M. DEBRAY. a paru à ce moment avoir une force moyenne, et nous avons conclu que ce chiffre pouvait être considéré comme le rendement à espérer. L'avantage de ce moteur est de ne pas nécessiter de frais autres que ceux de première installation, frais qui ne sont pas très élevés. Nous avons dû nous préoccuper de cette partie de la question, qui a bien son importance. L'appareil complet, mis en place, coûte 700 francs. C'est le prix du moteur. Il faut ajouter le prix de la pompe, qui est une pompe ordinaire à deux pistons, ainsi que les tuyaux d'aspiration. Reste la question de support. Dans la pratique, on se sert souvent d'une charpente, d'un pignon ou du toit d'une maison sans qu'il y ait ébranlement causé par le mouvement, et sans que, point essentiel, le bruit causé par la marche de l'appareil soit très sensible. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 459 Pour nous, nous préférons la tour, un peu distante de l'habita- tion et placée de manière à donner une perspective agréable. Votre Commission est unanime pour déclarer que ce moteur, qui a reçu le nom de moulin à vent conoïde, mérite d'être recom- mandé aux horticulteurs à qui il pourra rendre des services, et aux propriétaires, qui sauront en tirer un bon parti dans des situations spéciales; et, considérant que ces sortes d'appareils ne peuvent être jugés sainement dans nos Expositions, elle demande l'insertion du ))ré5ent Rapport dans notre Journal, et le renvoi à la Commission des Récompenses. ■TBgXSgli . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. Gartenflora. Iris Albepti Regel, Gm'tenf., 1880. pi. 999, p. 33. — I"is d'Albert. — Turkestan. — (T ridées). Cet Iris a été découvert dans le Turkestan, près de Wernoge, à 1 300 mètres d'altitude, par M. A. Regel, fils; il se rapproche des 7m germanica et lurida; sou rhizome ressemble à celui de la première de ces espèces. Sa tige est plus courte que les feuilles ou les égale à peu près en longueur; celles-ci ont jusqu'à 5 centim. de largeur; elle porte plusieurs fleurs d'un beau bleu violacé, à segments jaunâtres avec des lignes blanches dans leur portion inférieure, les sépales barbus sur leur ligne médiane, de la base jusqu'au delà du milieu de leur longueur, les pétales larges et presque arrondis, se rétrécissant graduellement en long onglet, dans le bas; les branches pétaloïdes du style sont bilobées, à lobes tronqués-arrondis, légèrement crénelés; ces fleurs sont accom- pagnées de bractées ovales-lancéolées, plus longues que le tube du périanthe, vertes et herbacées dans leur moitié inférieure, scaiieuses dans la supérieure. La plante n'est nullement délicate et supporte sans couverture les hivers de Saint-Pétersbourg. 460 BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. iinoplanthns Bieberateinii Reuter, Gartenf., 1880, pi. 1000, p. 34. — Anoplanlhe de Bieherstein. — Caucase. — (Oroban- chacées). Au point de vue ornemental, cette plante n'a qu'un médiocre i.o- térêt, bien que sa grande fleur, de forme et position assez étranges, colorée en rouge-cinabre vif à l'intérieur, ne soit pas dépourvue de beauté; mais elle mérite attention comme un nouvel exemple d'un parasite sur racines qui a été obtenu en culture, et dont le déve- ioppementa offert des particularités fort remarquables. Voici en effet comment elle est venue, d'après le récit deM.G.-A.Poscbari>ky,inf- pecteurdu jardin botanique de Dresde, qui en a dirigé la culture. — M. Poscbarsky avait reçu du Caucase, en 1876, quelques pieds de celte plante qui lui avaient été envoyés par le docf^ H. K 'Ch, alors médecin militaire. La plupart de ces pieds arrivèrent mort?, mais deux tenaient encore à des fragments de la plante à laquelle ils étaient attacbés en parasites; dans ces fragments on crut re- connaître \eCentaurea dealbala. Les pieds paraissaient être encore vivants; ils furent plantés immédiatement en pleine terre de jardin. Au bout de 4 semaines, on vit apparaître des feuilles du Cen- taurea, et en même temps VAchillea tanacetifolia, sur lequel il ne paraît pas que VAnoplanlhus s'attache en parasite ; mais ni cette première année ni la suivante le parasite ne donna signe de vie, et on commençait à désespérer du résultat de cet essti, lors- que tout à coup, au mois de juin suivant, on vit sortir de terre deux tiges dont chacune eut développé sa fleur au bout de 14 jours. La floraison dura 8 jours. L'une des fleurs fut détruite par accident, mais l'autre donna une capsule dans laquelle les graines atteigni- rent leur maturité. C'est la première fois que cette ancienne Oro- banche {Lalhrxa Phellpxa L. ; Orobanche coccinea Willd. ; Phelipxa Bieberstcinii FiscH.) a été obtenue dans un jardin ; mais on ne sait si l'individu qui a fleuri à Dresde était un reje- ton des deux qu'on avait plantés, ou s'il est provenu de graines qui se trouvaient dans la terre adhérente à ces pieds. — A ce pro- pos, M. E. Regel fait observer que la culture des Orobanche, Plie- /z/>ia?a et analogues n'est pas difficile, puisqu'il suffit, pour les obtenir, d'en semer les graines à trois centimètres environ en terre, sur les racines des plantes qui Us nourrissent habituelle- PLANTES NOUVELLES OU RARES. 461 ment ; seulement quand l'espèce semée est vivace, la production de sa tige florifère n'a lieu qu'au bout d'une, deux ou même trois années, quand elle 51 pu développer dans le sol son rhizome renflé. Le développement est, on le conçoit, plus rapide s'il s'agit d'espèces annuelles, comme les Phelipxa ramosa, indica, etc. Pour celle--ci, on doit semer les graines sur les racines de la, plante nourricière peu après qu'elle a germé. IncarTillea Olgœ Regel, GaWen/"., 1880, pi. 4001, p. 3. — lacar- villée d'Olga.— Asie centrale, dans le Kokaad. — (Bignoniacées). Belle plante qui paraît n'exister encore que dans le jardin de M. MaxLeichllin, àBaden-Baden,!ainsiqa'àPotsdam. Elleaétédé- couverle par le voyageur russe 0. Fedschenko, à l'altitude de 130O mètres, entre Soch et Ochna. C'est une espèce herbacée, qui paraît être bisannuelle; dont la tige dressée, s'élevant à Im - im 50, est simple, arrondie et porte des feuilles opposées, pennées à folioles liaéaires-oblongues, aiguë-, entières ou entaillées de grosses dents de scie vers le sommet. Ses fleurs sont nombreuses, rose-pourpre, en grande panicule terminale ; leur calyce ofl're 5 dents courtes et larges et leur corolle, longue de 3 ceniim. environ, forme un tube fortement élargi, à partir de son tiers inférieur, dont l'orifice est bordé d'un limbe étalé, assez étroit, divisé en cinq lobes arrondis, à fort peu près égaux ; enfin leur stigmate est très petit. Cette es- pèce est voisine de VIncaruillea sinensis, mais elle en diffère par ses feuilles, par son calyce et son stigmate. En culture elle se com- porte comme celui-ci, et elle paraît supporter la pleine terre jusqu'à Berlin. JLnthericum Maliojannin Regel, Gartenf., 1880, p. t0û7, p. 36. — Antheric de Makoy. — Patrie inconnue. — (Liliacées). Belle plante vivace, à feuilles bordées et striées de blanc ou de jaune sur fond d'un vert frais, qui, lorsqu'elle n'est pas en fleujs, rappelle un peu, dilM. Rege\, le Pandaiius Veitchi. Le jardin botanique de Saint-Pétersbourg l'a reçue de l'établissement Makoy, de Liège, sous le nom de Phalangium lîneare. Elle a de nombreuses feuilles radicales linéaires-lancéolées, longues de 40 à 50 centimètres et larges de 1 1/2 à 2 1/2 centim.,ployées en gout- tière dans le bas, planes dans le haut, rétrécies en pointe au 462 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. met. Sa hampe haute de 60-80 oentim. se divise supérieurement de manière à former une grappe rameuse de fleurs blanches, bien ouvertes, larges d'environ 2 centimètres. Cette Liliacée est fort élégante par son feuillage ; il lui suffit d'une serre froide; elle vient très bien à un emplacement bien éclairé, dans delà terre de gazon meuble. Pour en obtenir de beaux exemplaires, il faut les tenir dans des pots un peu grands; Iris Isevigpata FiscH., var Ksempferi, Gartenf.^ 1880, pi. 1003, p. 65. — Iris lisse. — Asie nord-ouest et Japon. — (Iridées). Cette magnifique plante est plus connue sous le nom dVns Kœmpferi ou Iris deKcemofer, que lui a donné Siebold qui la re- gardait comme une espèce à part, tandis que M. Ed. Regel n'y voit qu'une variété de 1'/. Ixvigata Fisch., espèce répandue dans toute l'Asie nord-ouest, du Baïkal jusqu'au Kamtschatka vers le nord, et qui descend au Japon vers le sud. Le type de cette espèce a les fleurs larges de 10-1 2 centimètres, colorées en violet-pourpre foncé, avec une macule d'un beau jaune d'or tripartie, dans le bas des sépales. M. Maximowicz l'a trouvé croissant communé- ment au Japon, mais en outre il en a vu, dans les jardins japo- nais, unefurme à fleurs plus grandes, mesurant jusqu'à 18 cen- timètres de largeur et offrant des variétés de couleur depuis le pourpre-violet le plus foncé jusqu'au blanc pur, qui est devenue Vlris A'œmpferi pour Siebold. C'est cette forme qui a été intro- duite en Europe, il y a quelques années, et dont on possède plusieurs sous-variétés à fleurs diversement colorées. M. Ed. Regel rapporte, relativement à cette plante, une obser- vation très intéressante, que nous croyons devoir reproduire. Le type de Vlris Ixvigata était cultivé depuis nombre d'années en pleine terre, dans le jardin botanique de Saint-Pétesbourg, où il supportait sans souffrir le moins du monde les hivers les plus ri- goureux, mais où il était resté parfaitement invariable n'étant, il est vrai, multiplié que par division des pieds, pour ce motif qu'il ne fructifiait pas. Le jardin botanique reçut d'Allemagne , il y a quelquesannées,denomîjreusessous-variétésderi. /«y2"^a<«A>m;}- feri qu'on crut devoir planter en pleine terre, le type de l'espèce y venant très bien. Toutes sans exception périrent de froid, l'hi- ver suivant ; on pensa donc que ces belles plantes étaient iiica- RECTIFICATION. 463 pables de supporter, à l'air libre, le rude climat de] Saint-Péters- bourg. 11 y a cinq ans, le même établissement reçut des montagnes de la Chine occidentale des graines d'un Iris sans nom. Dès que ces graines eurent germé, le jeune plant fut repiqué en pleine terre où il devint bientôt assez fort pour former de grosses touffes, mais sans fleurir. On ne s'en occupa plus ; mais l'étonnement fut grand lorsque, au mois d'août 1879 , on vit s'épanouir, sur l'un de ces pieds, une fleur à' Iris Ksempferi que suivirent bientôt quel- ques autresdecolorisdififérents. Troisdecespiedsontfleurietchacun d'eux a donné des fleurs diff"érentes : pourpre-violet très foncé sur l'un, violet clair comme flammé et linéolé de violet foncé sur le second, blanc pur sur le troisième, toujours avec la grande macule jaune d'or tripartie ou rayonnante. M. Ed Regel conclut de là que les variétés d'espèces très rustiques deviennent délicates quand elles sont cultivées sous un climat plus doux que celui d'origine, tan- dis qu'elles restent aussi rustiques que leur type quand elles viennent de leur pays natal. Il ajoute qu'il a fait des observations analogues sur plusieurs autres, plantes. RECTIFICATION. Dans la liste des récompenses décernées par les Jurys de l'Ex- position qui a eu lieu du 5 au 8 juin dernier, dans le Palais de l'Industrie, il s'est glissé une erreur qu'il importe de rectifier. A la page 362, 6" alinéa, cahier de juin 1880,11 est dit que MM.Chan- trier, frères, horticulteurs à Mortefontaine (Oise), ont obtenu une Médaille d'honneur en or des Dames patronnesses de la Société « pour leur bel apport de Coleus, » Or, l'apport de MM. Chantrier, frères, consistait non en Coleus mais en Croton de semis. Le Secrètaire-Rèdacteur-Gérant : Impr. de E. DONNIdd, rue Cassette,!. P. DnCHARTRE. JUILLET 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-REINK, PRÈS PARIS, (altitude 72m ENVIRON.) HAUTECR TEMPÉRATURE du baromètre. VENTS H ■ -— ^"^ ,— ^^ — .*■ ^ ÉTAT DC CIEL. ■< dominants. Minim. Maxim. Matin. Soir. i 14,4 27,1 738 757 S., S. 0. Couvert, puisnuag., q.q. averses, orage el forte pluie !e soir. 2 11,2 24,4 759 760 0. s. G. iXuageux. 3 12,3 24 2 759,5 758 S. S. 0. Nuageux le mat., dans l'ap.-midi le temps se couvre et il tombe {^.lusieurs averses. 4 11,7 22,0 759 764 S.O.,N. N. E. Couvert, avec de rares éclaircies et q.q. averses, nuag. l'ap.-m. 5 8,9 2o,o 766 767 N. N.O. Nuageux le matin, clair le soir. 6 6,5 27,0 766,5 763 N.N.O.,S. 0. G air le matin, nuag. l'apr.-midi. 7 9,0 23,5 760 756 E. S. E. Nuageux le matin, couv. l'ap.-m., pluie de 4 à 6 heures. 8 10,7 24,2 756,5 738 S. S. G. Clair de gr. mat., nuag. l'ap.-m., puis couvert avec q.q. averses et coups de tonnerre. 9 8,1 25,5 758 757.5 E.S. E., S.O. Clair de gr. tnal., nuag. dans le milieu de la journée, couv. le s. 10 13,0 24,0 738,5 764,5 S. S. 0. Petite pluie dans la nuit, nuag., clair le soir. H 8.5 27,5 765,0 766 _ N. N. 0. Nuageux. 42 11,5 28,0 766,5 766,5 N. N. 0. lirum. le mat., nuag. dans la jour- née, couvert le soir. i3 13,4 29,0 766 76i N. N. G. Couvert lemaL avec petite pluie, nuageux dans le mil. delajourn 14 13,0 33,0 703 760,5 N. E., S. E. Nuag. et orag., tonnerre le soir, et petite pluie. 15 16,7 31,5 761 761 E.,>t. N. E. Couvert, légère averse le matin. 46 16,2 20,9 76-2 762,3 N. N. G. t'.ouvcrt le mat. avec averses fré- quentes, nuageux l'apr.-midi. 17 14,S 32,8 763 760 S. S. E., Orage et pluie dans la nuit, clair le mal., nuageux l'ap.-m., cou- vert le soir. 18 14,5 29,2 762,5 764 S.,S,0.,G.N.G Couvert de gr. matin, clair le soir, nuag. le reste de la journée. 19 8,7 29,8 765 764,5 N. 0. Clair de gr. mat., légèrem. nuag. le reste de la journée. 20 10,0 28,8 765 761 N,, N. 0. Couvert de gr. matin, nuageux le reste de la journée. 21 14,1 30,0 761 762 N., N. N. E. Nuageux, pluie de 811 10 h. dus. 22 14,2 27,8 760 761,5 N. G., N. Couvert, puis nuageux. 23 9,1 31,2 762 761,5 N. Clair le matin, nuag. l'ap.-midi, couvert le soir. 24 11,0 32,2 760,5 761 S. E. Clair de grand malin, nuageux le reste de la journée. 25 12.7 27,6 761,5 758 N. N. G. Nuageux. 26 17,0 23,4 753,5 757 n., s. s. G. Petite pluie dans la nuit, puis couvert avec q.q. tr. rares éclair- cies et averses fréquentes; le vent s'élève l'ap.-midi, et le soir la pluie recommence. 27 14,0 23,9 759 761 0. s. 0. Nuageux le g alin, couv. l'ap.-m., clair le soir. 28 10,4 28,0 760 757 s. E.,S. S.O. Clair le malin el le soir, nuageux dans le milieu de la journée. 29 n,\ 28,2 755,5 757 s. s. G.,E. Nuag., q.q. averses dans l'ap.-m. 30 10,3 26,9 757,5 757 S. s. E. Clair de gr. malin, nomb. averses dans la journée, Ir. foric pluie entre 7 et 8 heures du soir. 31 10,5 22,6 759 758 S. E., S. Nuag. le malin, couvert l'ap.-m. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Journal, i" série, I, 1879, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports lés plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, a» série, XI, i 877, p. 145.) — a-. S-O-f^ss^ PROCÈS-VERBAUX (1) SÉANCE LU 12 AOUT 1880. Présidence de M. Alph. liavallée. Président de la Société. La séance est ouverte à deux heures. Le registre de présence a reçu les signatures de cent vingt Membres titulaires et de huit Membri s honoraires. Dès l'ouverture de la séance, M. le Président annonce la perte cruelle que vient d'éprouver la Société par le décès de M. le docteur Victor Andry, Vice-Président honoraire. Il rappelle le rôle im- portant que M. Andry, pendant plusieurs années, a joué dans le sein de la Société et la part considérable qu'il a prise à la fusion des deux Sociétés horticoles qui, avant 1855, existaient concur- remment dans Péris et qui, bien qu'étant seulement animées d'une louable émulation sans mélange d^antagonism*^, offraient, La Gommissioa de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. ^Avis de la Commission de Rédaction.) Série 3. T. II. Cahier d'août 1880 publié le 30 septembre 1880. 30 466 PROCÈS- VERBAUX. comme résultat de leur coexistence, l'inconvénient de diviser en deux ui^ faisceau dont la force aurait été beaucoup plus grande s'il avait été indivis. M. Andry qui, depuis le 5 mai <846, était Secrétaire-général de la Société de la Seine, songea à en amener la réunion avec la Société a'ors appelée Société impériale d'Horti- culture de France et, ayant réussi dans celte entreprise, il déter- mina la formation de la Société actuelle à laquelle il apporta, comme Secrétaire-général, le précieux concours de son activité, de ses connaissances horticoles et de son dévouement sa«)S bornes. Dans la puissante association ainsi formée, M. Audiy, par l'a- ménité de son caracère et de ses manières, par son esprit de con- ciliation, sut gagner l'afieclion et l'estime de tousses collègues; aussi sa mort cause-t-elle aujourd'hui des regrets unanimes dont AI. le f ié-:ident a été l'interprète auprès de M. Audry, fils, dans une lettre de condoléance qu'il lui a écrite, tant au nom de la Société entière; qu'eu son piopre nom, quand la triste nouvelle lui est parvenue à la campagne, trop tard pour qu'il pût se rendre aux obsèques. Désirant conserver parune iostitution durable le souvenir de ce Membre nimé de tous, de ce fonctionnaire qui a rendu à la Société de très grands services le Conseil d'Administration a dé- cidé aujourd'hui, sur la proposition de MM. les Trésoriers, que dorénavant il sera donné chaque année, à la suite de l'Exposition, une médaille c.'or désignée sous le npm du regretté Secrétaire- général et Yice-Président honoraire. M. le Président accorde ensuite la parole à M. P. Duchartre qui donne lecture de l'allocution prononcée par lui aux obsèques de ûl. le docteur Anliy. (Voy.z p, 485.) Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté. A la suite du procès-verba', M. PdiUieux rappelle que, à la dernière séance, une conversation ayant eu lieu au sujet d'une Laitue dite Fripée de Californie, dont M. Henri Véuiat avait pré- senté des spécimens, M. Forney a dit qu'il avait eu occasion de manger de cette Liitue et que, contrairement à ce qui venait d'être affir.né, lui l'avait trouvée dure et de saveur peu agréable. M. Paillieux craint que M. Forney n'ait confondu deux va- riétés l'une avec l'autre, attendu que la Laitue frisée de Cali- fornie est encore si rare que M. H. Vilmorin a déclaré aujourd'hui SÉANCE DU 42 AOUT 1880. 467 même ne l'avoir jamais vue avant que M. H. Véniat l'eût dé.jos^^e sur le bureau de la Société. M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que 1^^ décès de M. le docteur Andry n'est pas le seul que la S ciété nationale d'Horticulture ait à déplorer aujourd'hui; elle a perdu, en cuire, deux de ses Membres titulaires : M. Isaac Pereire, le banquier bien connu, et M. Desfossé-Thuillier, horîiculteur à O.léans. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission de six nouveaux Membres titulaires dont la présentation, faite dans la dernière séance, n'a pas soulevé d'opposition. L'îs objets suivants ont été déposés sur le bureau : 4'> Par M. Rigault, cultivateur à^ Groslay, des tubercules de 26 sortes de Po «mes de teire. Parmi ces nombreuses variéiés, il en est qai ne sont pas encore nommées ; M. Rigault dit que ce n'est pas lui qui les a obtenues de semis, mais qu'il est probablement le seul qii les possède. — Toutes les Pommes de terre présenté s par M. Rigau't ayant été reconnues très belles, le Comité de Cul- ture potagère propose d'accorder à ce cultivateur une prime de 1""* classe. Mise aux yoîx, cette proposition est adoptée. 2° Par M. Joly (Léon), cultivateur à Ho*jilles près A-genîeuil (Seine-et-Oise), cinq tubercules de la variété de Pomme de terre qui porte son nom. Ces tubercules sont énormes, mais M. le Président du Comité de Culture potagère dit que ce'Comité ne. peut se prononcer encore, faute de renseignements suffisant!:, sur le mérite de la variété nouvelle à laquelle ils appartiennent. Il renvoie donc son jugement à plus tard. 3'' Pcir M. Dudoûy (Alfred), rue Notre-Dame-ies-Victoires, à Pari?, des tubercules des trois variétés de Pommes de terre Flocon de neige, à feuilles d'ortie et Reading Abbey, celle-ci toute nouvelle et n'ayant été mise au commerce, en Angleterre, que cette année même ; des Haricots de la variété Nain Canadien, enfin un gros Ctiou pommé Tambour hâtif. — Le Comité compétent demaud-:! que M. Dudcûy reçoive, pour sa présentation, une prime de 2" classe, et la Compagnie fait droit à sa demande ; mais M. Du- doiiy déclare renoncer à recevoir cette récompense. A ce propos^ M. Dudoûy appreûd à la Compagnie que le Haricot nain canadien est remarquable par la force extraordinaire 468 PROCÈS-VERBAUX, de sa tige et par sa résistance aux maladies auxquelles sont su- jets no^ Flageolets ; c'est un mérite qui lui docne un intérêt par- ticulier. Quant au Chou Tambour, c'est une variété magnifique tt tièt-hâtive, dont on fait beaucoup de cas en Angleterre cù elle est cultivée priucipalement comme fourragère. Tous les légumes que M. Dudciiy a déposés aujourd'hui sur le bureau ont été culti- vés sars fumier et eiclusivemect à l'engrais chimiq-ie ; on voit que les résultats de cette culture ont été satisfaisants. Il fait obser- ver, en outre, que ses Pommes de terre n'ont pas été alleinles par la maladie spéciale qui s'est déclarée sur celles de la propriété voisine de 'a i-itnne auxquelles on avait donné pour engrais des boues de Paris. Il est persuadé ^ue ce genre d'engrais rend la Pcmme de terre accessible à la maladie tandis que, parmi les engrais thimiques, les superphospbates Ty rendent rebelle. 4» Par M. Gauthier (R.-R.), avenue de Suffren, à Paris, un panier de Fraises Quatrt-saisons d'une telle beauté que, sut* la proposition du Comité de Culture potagère, il lui est accordé une prime de 2° classe pour la présentation qu'il en a faite. — M. le Président de ce Comité fait observer que cette année est partout très défhvoralle aux Fraises, ce qui fait encore ressortir le mérite qu'a eu M. Gauibitr d'obtenir celles qu'il a déposées sur le bureau. A ce propos, M. Gauthier (R.-R.) donne lecture d'une note ré- digée par lui daLS laquelle il expose L marche qu'il suit dans la culture du Fraisier. 5" Par M. L'eniselle, jardinier chez M. Bonnel, à Palaiseau (Seint-Êl Oise), 7 Pa/zes IMignonne bâtive, beaux fruits, déclare k Comité o'Aiboriculiure, qui propose d'accorder, pour cette pré- sentatier, une prime de ^^^ classe. La Compagnie adopte celte proposition. 6° Par M. Bertaut, de Rosny-sous-Bois, 20 Pêches Mignonne hâtive, que le Ccmiié compétent juge assez belles pour l'année et dont la présentation vaut à JM. Bertaut une prime de 2® classe. 7° Par M.Charollois, amateur, à Paris, des Pèches récoltées sur un arbre qui lui est venu d'un semis fait en 1875, et qui a déjà fructifié l'an dernier. L'avis du Comité d'Arboriculture est que ces fruits sont d'un faible volume, mais que, comme ils provitn- SÉA.NCE DU M AOUT 1880. 469 nent de l'arbre-mère, il y a lieu de penser que la greffa en aug- menten la grosseur. Ils sont du reste bien colorés ; U cbair en est fine, juteuse, vineuse et sucrée, non adhérente au noyau. C^ sera, en outre, une variété remariuablement hâlive puisqu'elle donnait déjà des fruits mûrs le 10 juillet dernier. 8" Par M. G rardin (Emile), d'A^g^nteuil, un panier de Figues Diuphine a?s z belles pour l'améa, qui lui valeit uQi prim^ de 3' classe. 9" Par M. Ven^eclaye, amateur, des /^ojn'nesBirowitzki, beaux fruits pour la présentation desquels, sur la proposition du Comité d'Arboriculture, il lui est accordé une prim^ de 3' classe à la- quelle il déclara renoncer. — Il fait observer que son intention, en déposant ces Pommes sur le bureau, a été de les faire con- naître plus qu'elles ne paraissent l'être encore parmi nous. C'est, dit-il, un fruit hâtif, ass.^z bon, d'un assez fort volume, qui, pour ces divers motifs, mérite d'être répandu. 10° Par M"»^ Léon, Dame pitronnesse, à Sûnte-Groix-ks- Biyonne (Basses-Pyrénées), a été envoyé, le 2S juillet dernier, un fort et beau bouquet de Verveines variées, dont malheureuse- ment on n'a plus aujourd'hui que des restes desséchés. iJoPar M. Ghantrier (Â.lfrel), j irdinier-'h^.f au château de Garadoc, près Bayonn^ (Basses-Pyréuée'^), une série de fleurs coupées de Gloximas, venus d'un semis qui a été fait le 3 février dernier. 11 lui est décerné une prime de %" c'asse pour cette pré- sentation. Se trompant quant au jour où la Société devait tenir sa seconde séance de juillet, M. Gaantrier avait faU, à la fia de ce mois, un premier envoi de G'oxiaias que la Comité de FI )ricul- ture n'a pu examiner. Son second envoi, pour lequel il obtient aujourd'hui une prime de 2^ classe, comprend les produits de la dernière fl =raisoa de la 2^ série de ses plantes, et il fait observer dans sa lettre d'envoi que ces fleurs sont bien moins amples que les premières. 12° Par M. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne), en pre^ mier lieu, une nombreuse série de fleurs coupées de Pétunias, les uns simples, les autres doubles, qui sont jigés très remar- quables, et pour lesquels il lui est accordé une prime de 1'"'' classe ; en second lieu, une série de fl'.irs coupées de Pilrrj -lim 470 PROCÈS-VERBADX. z(tnale tant doubles que simples. Pour cette seconde sorte de fleur?, M. le Président du C nui té de Fioriculture propose à la Compa- gnie de décider que M. Bruant aurait droit à une prime de ';"''' classe, attestant ainsi le mérite supérieur de ses plantes; mais !e règlement du Comité ne lui permettant de décerner des primes pour des Pelm^gonium zonale qu'à la vue de pieds entiers et non d'après de simples fleurs coupées, cette récompense ne sera re- mise à M. Bruant que lorsqu'il aura rempli la condition exigée. ''So Par M. Pernel, grainier-horticulteur à la Varenne Saiut- Hilairé (Seiuf), une série de fleurs coupées de Zinnias doubles et de Penistemon. Les Zinnias sont très amples, bien variés de cou- leur, ei, sur la proposition du Comité de Fioriculture, ils valent à M. Fer; el une prime de ^^ classe ; quant aiix Pentstemon, ils sont destinés an concours Pdiier. 'l4o Par M. Forcy (Victor), jardinier à Sèvres (Seine-et-Oise), 17 sortes de Pelargonium zonale, obtenus par lui de semis. — M. le Président du Comité de Fioriculture déclare que ce Comité aurait demandé pour ce jardinier une prime de 3® classe à cause du mériie qu'il a reconnu à ses plantes, mais que celles-ci ayant été apportées sans noms ni numéros, le règlement interdit de dé- cerner une récompense pour des présentations faites dans ces condition?. i ■ ..,-■- ■— ■ - ■ ■ ■ ■■ ■ ■ — ^. - (1)Dans une noie jointe aux objets qu'il présente, M. Godefroy-Lebeuf avertit que la plante qu'il a déposée sur le bureau, à la séance du 24 juin dernier, sous le nom provisoire de Bégonia (?) Daveauana (Voyez le Journ. , cahier de juia 1880, p. 349) a été reconnue plus récemment comme n'étant pas un Bégonia, mais un Pellionia (P. Da- veauana). 472 PROCÈS-VERBAUX. l'Asie centrale, en dislillant sur eux de l'eau-de-vip, on confec- tionne une liqueur analogue de saveur à celle que l'oa pré- pare en Améiique, avec les fruits du Cerasus Capidi, et qui est connue sous le nom de Liqueur de la veuve A'ifoux. L^ Sot^bus americana et un arbre moins grand que notre Sorbus aucuparia, mais qui porle une plus grande quantité de fruilsetqai perd ses feuilles plus tard, au moment où les froids commencent à se faire bien sentir. La floraison duSjrbier d'Amérique est d'nillears plus belle que celle du Sorbier des oiseleurs. — A ce propos, M. A. La- vallée dit que cette dernière espèce a une variété à petits fruits et qu'en visitant les glaciers des Grisons, il en a observé une dont les frui's étaient extrêaiement petits. Il a greffé celle-ci sur le type de l'espèce, mais la greffe qa'il en a faite n'a pas ffuctifié jusqu'à ce jour. 21° Par M. Pissot, conservateur du Bois de Boulogne, une col- lection d'écbanii lions représentant 4 variétés de Pi7nis japonica et 2S espèces ou variétés de Pommiers (Malus) ornementaux par les fruits petits et diversement colorés qu'elles pro luisent en quantité extraordinaire. C'î sont, entre autres, les Malus Ringo et Ringo lucida, cerasiformis, expansa, magnifica, pulchella, stnata, rubicunda, spectabilis, translucens, Cori'ngo, cocci'netz, ornata, sulfurea, etc. — Sur la proposition du Comité de Fiori- culturo, il est accor.\é, pour celte présentatii-n, une prime de 2^ classe qui, conformeraient au désir de M. Pissot, est attribuée à M. Victor Brossand, chef de section chargé de diriger la pépi- nière de Lmgcharap dans laquelle se trouvent les arbres qui ont fourni ces échantillons. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillem-mt de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Une lettre par laquelle M. Gusin, Secrétaire-général de la Société pomologiqus de France, prie M. le Président de nommer des délégués ayant mission de représenter la Société nationale d'Horticulture de France à la prochaine session annuelle de cette association, qui sera tenue à Moulins (Alliei), le 29 septembre prochain. — M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que SÉANCE DU 12 AOUT 1880. 473 le Conseil d'Admiaistration a nommé délégués au Congre; pomo- logique MM. Michelin et Jamin (Ferd.). 2^ Des demandes de délégués devant prendre part aux travaux des Jurys des Expositions qui auront lieu: à Versailles, du 22 au 25 aoùi ; à ViUeniomble, du 29 au 31 aoù': ; à Viucenn^s, du 29 au 31 aoù' ; à E ampes, le 21 aoù; ; à Lyon, par l'Asso^iitioa horticol 3 lyonnaise, du 9 au 13 septembre. Les déléguée nommés sont MM. Hirincq, à Versailles ; Lepère fils, à Villemomble ; Carrière (E.-A.), à Vincennes ; Lavialle, àEtampes ; et B. Verlot à Lyon. 3° Des demandes de Commissions adressées: 1o par M. Foucart, horticulteur à Ghatou (Seine-et-0"se), qui désire voir examinées ses cultures et particulièrement sa collection de Pelargonium zonale ; 2° par M. Pdtit-Flamey, con^truetsur-shaudroanier à Versailles, qui se proposa de soumettre à i'exameo da Gom- missaires un nouvel appareil mobile de ctiauffage chiuffiat avec tous les liquides et combustibles. — La Commission chirgée de se rendre chez M. Foucart comprend Mil. Chaté (Enile), Lequio, Malet [k.), Poiret-Dilan et Triibaut; celle qui devra exa- miner l'appareil de chauffage de M. Petit-Fiamey sera la Commis- sion spéciale des chauffages à laquelle sera adjoint M . Curé. M, le Secrétaire-général annonce que le Conseil d'Aiministra- tion, dans sa séance de ce jour, a prononcé la radiation, pour refus de paiement de la colisation sociale, dé MM Biilly (E louard). Daudé (Jean), Foin (François), Montarlot (Paul) etOpoix (Joseph). Il e=t donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1» Note sur la culture du Fraisier des Q aatre-saisons ; par M. GAOïmER (R.-R ) 2*» Note sur un insecte qui dévore l'Artichaut ; par M. Girard (Maor.) 3o Compte rendu de l'Exposition de Besançon ; p^r MM. Boxnel et Michelin. 4» Compte rendu de l'Exposition horticole, au Cjncours régio- nal de Périgueux ; par M. MALPT(GDSTiVE). M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présent itions ; Et la séance est levée à quatre heures. 47i PROCÈS-VERBAUX. SÉANCE DU 26 AOUT 1880. Présidence de M. Teslon, Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures. On y compte cent huit Membres titulaires et deux Membres honoraires. Le procè-"-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote delà Comp?ignie, l'ad- mission de trois Membres titulaires qui ont été ptésentés dans la dernière séance et contre qui aucune opposition n'a été formulée. Les objets suivants ont été dépn es sur le bureau : i° Par M. Courbron (J.), jardinier chez M. Marie, à Bougival, (Seine-et-0'se), des tubercules de 8 variétés de Pommes de terre parmi lesquelles deux sont innommées, le nom n'eu étant pas connu de lui. — Une prime de b® cla«se lui est accordée pour cette présentation. 2" Par M. Cauchiu (Vincent), cultivateur à Monln^agny, 5 Choux des deux variétés, Chou des Vertus et Chou de Brunswick, des Haricots de Bignolet, une Lotte de Carottes courtes et des Cornichons qu'il apporte pour montrer le triste état auquel les a réduits une maladie dont ils sont atteints. Le Comité de Culture potagère a trouvé les Choux et les Carottes d'une beauté peu com- mune ; or celles-ci sont venues en plein champ, tandis que c'est habituellement sous châssis qu'on les élève. En outre, elles sont parfaitement franches, saines et enHères, et cependant on les voit presque partout plus ou moins fendues à cause des interruptions et des reprises de la végétation qui ont été, cette année, la con- séquence de nombreux changements de température et d'humi- dité dus à de fréquents orages. Eq considération de la beauté des C houx et des Carottes, le Comité de Culture potagère demande qu'il soit donné à M.Cauchinuneprime de 2^ classe, et la Com- pagnie fait droit à cette demande. 3" Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), des racines de la Bardaneàn Japon et un flacon de grain es du Soja luspida torréfiées à la manière du café auquel elles ressemblent par l'odeur et la saveur. Pour ces produits pré- sentés hors concours M- H. Véniat reçoit les remerciements du Comité de Culture potagère. SÉANCE DU 26 AOUT 1880. 475 Dans une note jointe à ces objets on lit que la Bardane du Japon aune racine analogue d'aspect au Salsifis et qui a les mêmes usages. C'est un assez bon aliment. La plante porte au Japon le nom de Gôbo. Elle a un développement rapide puisque les spé- cimens de sa racine qui sont rais sous les yeux de la Compagnie proviennent d'un semis qui a été fait le 10 mii dernier. Qaant aux graines torréfiées du Soja, leur emploi comme succédané du café paraît être usuel dans certains pays. Ainsi on lit dans le mé- moire sur cette Légumineuse qui a été publié, en 1878, à Vienne (Autriche), par M. F. Haberlandt, le passage suivant qui est ex- plicite à ce sujet : « Le directeur de l'Institut ygricole du Tvrol » méridional, M. le D'^ E. Mach, m'envoya, Tété dernier, un » exemplaire d'une p'ante qui doit y êUe connue depuis longtemps » et qui n'était autre qu'un pied de Soja. On l'appelle dans le pays » graine de café et on en emploie la graine comme équivalent du y> café.... On assure qu'il n'y a aucune différence entre cette succé- 3 dauée et le café. » .4° Par M. Bonnel, amateur à Palaiseau (Seine-et-Oise), des Pommes de Fenouil d'Italie que le Comité compétent a jugées belles et pour la présentation desquelles il propose d'accorder une prime de 3® classe. Celte proposition est acceptée par la Compa- gnie, mais M. Bonnel renonce à recevoir la récompense dont il a é'.é reconnu digne. M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que ce Fenouil n'est pas monté, et qu'il est rare d'en voir de tel à cette époque de l'année; par compensation, il semble qu'on a négligé de le butter, opération qui l'aurait blanchi. 5° Par M. Dadoûy (Alfred), rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, des échantillons de deux sortes de Pois et de deux sortes de Haricots^ sdiVoii: Pois duc d'Edimbourg, Pois royal de Berk- shire, Haricot beurre à rames du Mont-d'Or, Haricot mange-tout Beauté tachetée; ce dernier, encore nouveau en Angleterre, dit M. le Président du Comité de Culture potagère, n'est pas connu en France. — Une prime de 3^ classe est demandée par le Comité et accordée par la Compagnie, pour cette présentation, mais M. Dudouy renonce à la recevoir. Dans une note jointe aux objets qu'il a présentés, M. Diidouy 476 PROCÈS-VERBAUX. apprend que le Haricot beurre du Mont- d'Or atteint l-^âO de hauteur et produit beaucoup; que le Haricot Beauté tachetée s'élève de l"" 20 à i"" 50 et se montre encore plus productif que le précédent; que les Pois Royal de Berkshire et duc d'Edimbourg atteignent 1°» 50 de hauteur et sont excellents poar l'arrière-sai- son. A l'état sec, le grain du premier est bleuâtre et peu ridé, tandis que celui du second est blanc et ridé. 6" Par M. Chalenay (Henri), de Doué-la-Fontaine (Indre-et- Loire), un spécim-^n de greffe en fente, modifiée par lui, qui, paraît-il, lui donne de bons résultats. M. le Secrétaire du Comité d'arboriculture décrit la manière dont M. Ghatenay (Henri) exécute sa greffe. Il opère dans le sujet tronqué une fente qui ne le traverse pas d^ part en part, après quoi, dans Tune des parois de cette fente, il enlève du bois selon'un plan doublement oblique; il produit ainsi un vide en coin limité par deux plans latéraux dont l'un est vertical et l'autre oblique sur celui-ci. L" greffon est taillé, à sa partie iaférieure, de manière à remplir ce vide. C'est d'abord aux Abricotiers qu'a été aippli- qué ce genre de greff'e dont l'application a été ensuite étendue à d'autres arbres. M. Aubrée dit qu'en Normandie on emploie souveni une greffe) fondée sur le même genre d'entaille; seulement on applique, un greffon à chaque extrémité du même diamètre, tandis que M. Chatenay (H.) n'en po?e qu'un, à une extrémité de la fente. M. Burelle fait observer que, dans l'horticulture d'ornement, on se sert d'un procédé de greffage analogue, avec enlèvîment de bois sur l'un des côtés de la fente; tout; la différence consiste en ce que cette greffe nommée Greffe à la Pontoise se pratique généralement aux deux bouts de la fente. La greffe à la Poutoise est usitée surtout pour les Orangers; son nom vient de ce qu'elle a été imaginée par Huart, horticulteur à Pontoise. 7° Par M. Grozy, fils aîné, Grande-Rne-Guillotière, 246, à Lyon (Rhône), une série de fl;urs coupées de Canna, de nombreuses variétés qu'il a obtenues de semis, et pour la présentation des- quelles il obtient une prime de 3® classe. 8° Par M. Dudouy (Alfred), plusieurs tiges fleuries de Balsami- nes Camellias très pleines et une série de fleurs coupées de belles SÉANCE DD 26 AOUT 1880. 477 Reines-Marguerites Victoria. Sur la proposition du Comité de Floriculture, il lui est accordé, pour la présentation de ces belles plautfis, une \ rime de 2^ classe à laquelle il déclare renoncer. 9° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois, 26, à Argenteuil (Seine-et-Oise), plusieurs plantes rares et remarqua- bles sous des rapports différents; ce sont les suivantes: deux Orchidées exotiques fleuries, un Bi f renaina ti^^ec, introduit du Brésil par M. Binot, dont la fleur est plus singulière qu'élégante, mais exhale une bonne odtur d'abricot, et le Lœlia furfuracea, élégatte espèce mexicaine dont la floraison est difficile à obtenir ; VMsemanthm Kalbreyeri^ Amaryllidée nouvelle, originaire du Gap de BonDf-Ef=pérance, dont la floraison dure plus d'un mois; le Solidago strkta, Coroposée-radiée de l'Amérique septentrionale, que M. Godefroy-Lebeuf dit remporter sur ses congénères par sa floraison plus abondante, par son port plus trapu et par ses t'ges plus fermes; enfin VEryngium Carrieri^ belle variété obtenue par M. Chaté, qui l'emporte sur les autres Eryngium bromélii formes par son port plus régulier et par ses feuilles plus robustes. — Pour cette remarquable, présentation M. Godefroy-Lebeuf obtient une prime de i« classe qu'il renonce à recevoir. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Une demande de Juré pour l'iiixposition que la Société d'Hor- ticulture de la Dordogne va ouvrir à Périgueux,le samedi 28 août. — M. Gappe (Emile) sera prié de représenter à l'Exposition de Périgueux la Société nationale d'Honiculture. 2o Une lettre dans laquelle M. J. Goston, ex-capitaine, à Paris, décrit un procédé imaginé par lui, qu'il regarde comme devant détruire non seulement le Phylloxéra de la Vigne, mais encore « tous les insectes qui viendront se réfugier autour du cep. » Ce procédé repose sur l'emploi de cendres de Vigne, qu'on devrait arroser avec de l'eau tenant en suspension 500 grammes de fleur de soufre pour 100 litres de Iquide. M. Goston ne dit pas en avoir essayé l'application à des Vignes phylloxérées. 30 Une lettre avec laqutl'e M. Vaussenat, ingénieur civil des 418 PROCÈS-VERBAUX. mines, Président de la Société a'Encouragement pour l'agricul- ture et l'industrie de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), transmet une réponse manuscrite rédigée par M. CîZ'-s, horlicul- teur, au questionnaire publié par la Société relativement aui effets qu'ont produits le» froids de l'hiver dernier. Parmi les pièces de la correspondance imprimée M.le Secrétaire- général signale \q Rapport sur les effets de V hiver dé 1879 à 1880, qui vient d'être publié par la Société centrale d'Horticulture de Caen et du Calvados et qui a été rédigé par M. Paul Le Vardols, membre de cette Société. Il est donné lecture ou fait dépôt sut* le bureau des documents suivants: 1° Les Mimosa Julibrisin, les Cerisiers à fleurs double?, les Yuccas, en jain et juillet 1880 ; par M. Léo dOunous, de Saver- dun (Ariège) . " 2o Rapport sur les cultures d'Asperges de M. Lpguay, à Argen- teuil ; M. SiROY, rapporteur. 3o Rapport sur les cultures de M. Morin, jrsrdinier chez M. Atiias, à Neuilly-sur-Seine ; M. Hérincq Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la l'ommist^ion des Récompenses sont mises aux voix et adoptées. M. P. Ducbartre a la parole pour signalera la Compagnie un fait qu'il a observé dans son jardin, à Meudon (Seine-et-Oisc), et qui lui semble avoir quelque intérêt. C'est un nouvel exemple venant se joindre à ceux déjà connus qui prouvent que certaines plantes ou parties de plantes peuvent conserver une sorte de vie latente qui ne se manifeste par aucun développement extérieur et qui cependant les rend susceptibles de reprendre et de recom- mencer à végéter, quand les circonstances changent, au bout d'un, temps parfois très long. 11 rappelle ce qu'on observe fréquemment sur des plantes grpsïes, notamment le fait cité par A. -P. de CandoUe d'un iSem/>eryiî;M»î des Canaries qui, ayant été gardé dix-huit mois en herbier, était resté assez vivant pour que, ayant- été planté, il ait parfaitement repris (1). Des végétaux non cbar- (1) a J'ai vu uue bulbe de Narcisse desséchée et placée dans mon herbier pousser quatre ans de suite de jeunes feuilles, au printemps. Un pied d'une nouvelle espèce de Sempcrviviim des Canaries, après avoir été coa- SÉANCE DU 26 AOUT }880. 479 nus ont montré quelquefois, mais beaucoup plus rarement, une surprenante persistance de vilalité. L'une des observations les plus remarquables sous ce rapport est celle que Pépin a fait con- naître, à la date d'une trentaine d'années. Elle est relative à un gros Oranger, qui paraissant, mort, lut arraché et jeté dans un coi-Q de l'orangerie. Le tronc en fut ensuite taillé en bûche qui servit de chantier pour supporter un tonneau. Gomme au bout de trois années on reconnut que son écorce était encore fraîche, on eut l'idée de le planter ; il s'enracina et figura dès lors de nouveau à son rang dans l'orangerie. Le fait observé par M. P. Ducharlre se rapporte à un pied de Vigne Gbasselas âgé de huit à dix ans qui, vers la fin de l'automne de 1S78,fut arraché avec précaution pour être replanté sans retard dans une autre partie du même jardin, au pied d'un mur, au midi. Dans cette transplan- tation, on lui conserva environ 1 mètre de tige. En 1879, il ne se montra pas la moindre pousse si sur cette tige ni sur la racine* Le cep paraissait tellement mort, à l'automne de 1879, qua sa tige ayant été coupée au niveau du sol, on allait l'arracher lors- qu'une circanstance particulière empêcha cet arrachage. Or, cette année, dans la première quinznne du mois de juin, il est parti delà racine une pousse qui s'est maintenue jusqu'à ce moment en bon état, et qui égale en développement le jet parti d'un jeune pied d'une autre variété qu'on a planté tout à côté, l'hiver dernier. C'est donc dix-huit mois après sa plantation que le pied de Chasselas dont il s'agit s'est mis en végétation, sans avoir donné auparavant U moindre signe de vie. Une conversation s'engage à ce propos. M. Jamin (Ferd.) rapporte qu'un Robinier fut débité au mois d'octobre et une bille qui en provint fat taillée et remisée pen- dant l'hiver. Au printemps suivant, on l'employa comme poieau qui fut enfoncé en terre par un bout à grands coups de maillet. L'enracinement eut lieu néanmoins, et M. Jamin a vu un grand arbre qui était venu de ce poteau. serve dix-huit mois dans mon heibier, a repris vie lorsqu'il a été planté.» (A. -P. DE Candolle, Théorie élément, do la Botan., 2^ édit., 18i9, p. ol9, ea Do;e.) 480 NOMINATIONS. — SÉANCE DU 12 AOUT 1880. M. Bonnel dit avoir eu dans son jardin un Rosier Gi oire de Dijon qui, après sa plantation, est resté vert sans pousser pen- dant trois armées. C'est seulement la quatrième auLéa qu'il est entré en végétation. M. Brécy avait fait couper dans son jardin» à Montauban, de forts Yucca àont les troncs coupés restèrent abandonnés dans un coin. Des ouvriers ayant eu un peu plus tard à construire un de ces murs de clôture qu'on forme en terre argileuse gâchée, à laquelle on mélange de la paille ou des fragments végétaux quelconques, eurent l'idée de réduire les Yuccas en morceaux qu'ils incorpo- rèrent à la matière du mur. Au bout de quatre ou cinq années, ces fragments s'étaient comportés comme des boutures et on les vit pousser des deux côtés dû mur. M. le Secrétaire-général annonce une nouvelle présentation ; Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. NOMINATIONS. SÉANCE DU 12 AOUT 4880. MM. 1 . Berlaisd (Pierre), horliculleur et entrepreneur de jardins, rue Perrier, 21, à Levallois-Perret (Seine), présenté par MM. Pigny père et A. Malet. 2. Cassedanne (Adrien), jardinier chez M. Iléraon , à Villiers-sur- Mame (Seine-et-Oise), présenté par MM. Héraon et Ferdinand Jamin. 3. LocKROY père (Josepli), rue Washington, 32, à Paris, présenté par MM. F. Cbappellier et A. Quihon. 4. LoYA (Pascal), jardinier chez M. Louvean, à Châlillon (Seine), pré- senté par MM. Baucr, Bouré el Lcquin. 5. Raulot (Ch.), fabricant d'engrais à Neauphle-le-Châleau (Seine-el- Oise), présenté par MM. Debray et Pe^cheiix. 6. RiGALLT (Jules-Charles-Emile), horticulteur-viticulteur, place de l'Eglise, à Thomery (Seine-et-Marne), présenté par MM. Rafarin et Vilmorin (H.). BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. — JUILLET ET AOUT 1880. 481 SÉANCE DU 26 AOUT <880. MM. ^ . AupÉ (Paul), jardinier-chef chez M. Eltling, villa Madrid, à Cannes (Alpos-Maritimes), présenté par MM. Bauër et Lesueur fils. 2, Massonnet (Charles), éditeur de médailles, faubourg Saint-Denis, 64, à Paris, présenté par MM . Aufroy et A. Péan. 3. Rabier (Emile), jardinier chez M^»* veuve Perrin, rue du Val, à l'Hay, par Bourg-la-Reine (Seine), présenté par MM. Ferdinand Jamin et Margottin père, • -ss>^-0-Ê-as=^- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. MOIS DE JUILLET ET d'août 1880. Actualité (!'), (n^^ 68, 70, 72 et 73 de 18 80). Paris ; feuille in-4. Annales agronomiques (juillet 1880). Paris; in-8. Annales de la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire (n*' 7, 8, 9 et 10 de 4879). Tours; in-8. Annales de la Société d'Agriculture du département de la Gironde {\" et 2* trimestres de 1880). Bordeaux; in-8. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault (mars et avril 1880). Montpellier; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de VAube (juin el juillet 1880). Troyes-, in-8. Annales de VInstitut expérimental agricole du Rhône (mai 4880). Lyon; in-8. Apiculteur [L') (août 1880). Paris; in-8. A retail List of new, beautiful and rare Plants (Catalogue des plantes nouvelles, belles et rares, n° 164, 1880, de M. Will. Bull, King'sroad, Chelsea, Londres S. W.l. Londres; in-8 de 160 pages el fig. Belgique horticole (La) (avril-mai-juin-juillet 1880). Gand; in-8. Bulletin agricole du Pisjciation horticole qui l'avait précédée dans Paris de quatorze années, et de la fusion des deux naquit la Société d'Hoiticuliure de France. Toujours animé du même zèle pour l'art horticole, M. Andry accepta les hautes fonctions de Secrétaire-général dans la Société ainsi régé- nérée, et lui apporta de précieux éléments de succès en mettant à son service l'expérience qu'il avait acquise, avec sa parfaite connaissance des choses et des besoins de l'horticulture. Sa situa- tion de- fortune lui créant des loisirs, il les consacrait sans réserve à ses utiles fonctions. Ne s'épargnant en rien, il était toujours sur la brèche et n'abandonnait à personne les détails multiples d'une administration cependant bien complexe. Li construction d'un hôtel par cette Société dont il avait fait sa seconde famille vint encore alourdir sa charge ; mais son infatigable activité lui permit de satisfaire également à ces nouvelles exigences de sa position ; même !a compétence à laquelle il était arrivé en sur- veillant en propriétaire une importante con.^truction le mit à même d'épargner parfois des erreurs dont les suites auraient été certainement regrettables. Cette grande œuvre terminée et l'avenir de là Société centrale d'Horticulture étant désormais assuré, M. Andry sentit le besoin MOYEN d'obtenir DE GROS CHOUX-FLEtffiS. 487 d*UR repos que de longues années d'incessante activité lui avaient rendu nécessaire. Sa santé avait d'ailleurs éprouvé quelques atteintes dont ses connaissances en médecine lui permettaient d'apprécier, peut-être même de s'exagérer un peu la gravité. D'uQ autre côté, la digne compagne de sa vie était aux prises avec un mal douloureux qui s'aggravait de jour en jour et qui exigeait des soins de tous les instants. Dès lors M. Andry ne s'appartenait plus; il résigna les fonctions qu'il avait si longtemps et si admirablement remplies ; mais, même après l'ioimense malheur qui ne tarda pas à le frapper, sa pensée et sou cœur étaient encore avec nous. Devenu l'un de nos Vice-Présidents honoraires, il venait aussi souvent que cela lui était possible nous apporter le concours de ses lumières, les conseils de sa pru- dence et les fruits de son expérience. Il y a un mois à peine, il assistait à l'une de nos séances et, en voyant la vigueur avec laquelle il supportait le poids de ses 80 années, nous espérions pour lui de longs jours. La mort en a décidé autrement et, en le frappant presque à l'improviste, elle a ouvert dans nos cœurs un vide qui ne se remplira pas de longtemps. Adieu, bon et cher Docteur! Votre belle âme est retournée à Dieu ; mais votre souvenir vit en nous et il ne s'y éteindra ja- mais. Moyen d'obtenir de? Choux-Fleuus de plus d'un mètre de circonférence (1 ) ; Par M. Gauthier (R.-R.). Sous le Climat de Paris, on doit faire les semis du 1 0 au 20 juin, pour la récolte d'automne ; du 10 au 20 septembre, sous châssis, pour la récolte du printemps. Il faut semer la graine sur de bon terreau ou sur de bonne terre, et arroser de façon que le plant soit toujours tendre. Lorsque les Choux ont quelques feuilles, il faut les repiquer eu (1) Présenlé le 24 juin 1880. 488 NOTES ET MÉMOIRES. pépinière, à 7 ou 8 ceûti mètres de distance. Lorsqu'ils sont assez forts pour être mis en place, on les soulève avec une fourche, ou mieux encore avec un bâton afin d'éviter de casser le chevelu. Il dcil rester de la terre attachée aux racines. On laboure la terre profondément; on trace ensuite une plan- che de 1^33, où on fait deux rangs que l'on écarte de 1 mètre en tous sens, comme pour la plantation des Artichauts; dans la planche on creuse des trous de 33 centimètres de large sur autant de profondeur. On les remplit de bon terreau et, à défaut de ter- reau, on emploie du fumier bien consommé. On f galise la planche , dans laquelle on peut semer des Carottes oudts Kadis.On peut planter ensuite les Cbou.v à leur place. Dans les intervalles on peut encore meitie quelques salades, en ayant soin de ne pas les planter trop près des Choux. il est très important d'éviter que les Choux ne montent trop sur trognons ; le vent les ébranlerait et casserait le jeune che- velu. Lorsque les salades sont retirée?, il est utile de couvrir la terre d'un bon paillis, surtout autour de chaque pied. Lorsque les Choux-fleurs sont jeunes, on ne les arrose que mo- dérément. Dès qu'ils prennent de la force il faut augmenter la quantité d'eau de la manière suivante : Bassiner les feuilles tous les jour?, avec 2 eu 3 litres d'eau. Lorsque la pomme commence à se montrer, on donne 10 litres d'eau tous les deux jours et, lorsqu'ils sont liés forts, .0 litres. On doit avoir soin d'arroser avec la pomme d'anosoir et non au goulot. Aussitôt que le bouton se montre, il faut bien l'envelopper avec les feuilles de dessous de fdçon à éviter l'action directe de l'air. Si les petites feuilles qui accompagnent la pomme sont trop hau- tes, il faut les casserpourpouNoir couvrir les Choux plus facilement. Dans bien des endroits on casse les feuilles du sommet par la moitié et on les rabat, mais presque toujours le vent déplace ces feuillts, la pomme verdit et n'a plus dès lors la même qualité que lorsqu'elle est blanche. Tous les deux jours il faut avoir soin de visiter les Choux-fleurs pour retirer les limaces tt tout autre animal qui les ronge. On re- SUR UN INSECTE QUI ATTAQUE L ARTICHAUT. 489 tire alors les feuilles jaunes que l'on remplace par des feuilles fraîches. On recouvre ces dernières avec les anciennes. A défaut de feuilles de Choux-fleurs, rien n'empêche d'employer des feuilles d'autres Choux. Dans la culture maraîchère de Paris , tous ces soins sont indis- pensables. Un beau Chou-fleur bien blanc peut valoir 2 à 3 francs ; mal soigné, quoique de même grosseur, il ne vaut pas plus de 20 à 30 centimes. Note sur un insecte qui attaque l'Artichaut (<); Par M. Maurice Girard. Des insectes 1res nuisibles aux Artichauts, dont ils réduisent les feuilles en dentelle, m'ont été adressés par le Conseil de la Société, à la suite de la séance du 22 juillet 1880. J'y ai reconnu les larves du Cassida viridis Fabr. ou rubiginosa Illiger, Coléoptère Chryso- mélien ou phytophage indiqué dans les auteurs comme tunesteaux Artichauts. On pourra consultfr à ce sujet : Victo?. Rendu; Insectes nuisibles à l'agricultwe; Hachette, 1876, p. 100; Catalogue raisonné des animaux nuisibles de la France', Hachette, 1879, p. 75. Leslaives sont noirâtres, hérissées de longues aspérités et por- tent à la région anale une fourche formée de deux piquants rele- vés, sur lesquels s'accumule le paquet stereoral, constituant ainsi un parasol protecteur contre la dessiccation. C'est un perfectionne- ment du mécanisme des larves des Criccères du Lis {Criocerismer- digéra T,inn.) et de l'Aspeige, qui se contentent de déposer les excréments sur leur face dorsale, au moyen d'un anus retroussé en l'air. Il importe de débarrasser les Artichauts de ces larves dont l'as- pect répugnant peut dégoûter beaucoup .les acheteurs. Il faut (I) Présentée le 12 août 1880. 490 KOTES ET MEM01R£S. secouer les plantes et faire tomber larves et adultes ; ceux-ci res- semblent à de petites tortues sur les feuilles. On peut aussi, poui empêcher les pontes, répandre à la volée un mélange de naphtaline brute et de sable, dont la forte odeur éloigne les insectes. Note sur les importations et les exportations des Fruits ET DES Légumes, en 1879 (1); Par M. Ce. Joly. L'Administration des Douanes vient de publier ses Documents habituels sur le commerce de la France. Nous en extrayons ce qui iniéresse l'horticulteur, en commençant par les importations : o -03 es o o, Citrons, oranges et leurs variétés. 1877 1878 1879 Espagne Italie Algérie Autres pays.. . . Totaux, kil. . Valeur, francs. .3 le 20 mars, iee^b le 1 0 avril, 704°1 le 1 0 mai; elles ont été pour 1880, 272«3 le 10 mars, 4'15°7 le 25 mars, 674o2 le ïO avril : elles ont donc été toutes plus faibles en 1880, aux trois moments princi- VÉGÉTATION DE QUELQUES MARRONNIERS. 501 paux de révolution printanière qu'elles ne l'avaient été en 1879, à ces mêmes moments. Eotre l'époque où les bourgeons étaient visiblement gonflés et celle où les feuilles ont commencé de s'étaler, la somme de chaleur reçue a été U3o2 en 1879 et U3°4 en 1880; de cette dernière époque à l'épanouissement des fleurs, les arbres ont reçu 237o6 en 1879, 288oi en 1880 (1). Du premier au second de ces faits, il s'est écoulé 20 jours en 1879, et seule- ment 15 en 1880 ; l'intervalle entre le second fait et le troisième s'est trouve être de un mois en 1879, de 23 jours en 1880, G'îtte différence résulte, ce me semble, de ce que les mois de mars et avril ont été beaucoup plus chauds (surtout mars) dans la dernière période de ces deux années. Leurs moyennes ont été de 9°8 pour marset9o6 pour avril, en 1880; elles avaient été seulement d^6o9 pour mars et 7o9 pour avril, en 1879. J'ai établi, dans ma première note, que sur les six Mirronaiers hâtifs des Tuileriers et des Ghamps-E'ysées « les uns (A, F) fleu- » rissent à peine et n'amènent pas jusqu'à leur développement » complet les inflorescences peu nombreuses qu'ils ont pu mon- » trer d'abord ; les autres peuvent montrer un plus grand » nombre d'inflorescences (B, G, D, E), mais la plupart de leurs » fleurs tombent avant leur développement complet (ou sans » avoir noué de fruits (D); d'où l'on voit, ai-je ajouté, que, en » en général, la précocité végétative exerce une influence défa- » vorable sur la fleuraison » (et sur la fructification). Get énoncé, basé sur les observations de 1878 et 1879, a été pleinement con- firmé par celles de 1880. (1) Ces nombres ne doivent évidemment pas être pris comme ayant une exactitude matliémalique. Il est clair en effet que si, quand il s'agit d'un seul arbre, on peut déterminer les dates des périodes végétatives avec une approxiraaiioa satisfaisante, il n'en est pas de même lorsqu'il est question de prendre une date moyenne pour ces mêmes périodes sur un grand nombre de sujets. Daus ce dernier cas, il est à peu près certain que les déterminations faites par différentes personnes seraient assez dis- semblables pour que les données numériques qui en découleraient en devinssent nolabl ment inégales. — Toutefois, dans l'exemple présent, il me semble digne de remarque que les quantités dp chaleur reçues, pendant les deux années sur lesquelles ont porté mes observations, aient été identiques de la reprise do la végétatioo jusqu'à l'épaocaissement des premières feuilles et peu différentes depuis cette dernière date jusqu'à l'épanouissement des (leurs. 502 NOTES ET MÉMOIRES. Les deux arbres A et F (de l'avenue des Champs-Elysées) ont été complètement stériles et n'ont pas montré une seule inflores- cence en 1880. Le Marronnier du 20 mars ou D, en a produit un petit nombre, seulement dans sa partie supérieure; mais il ne m'a point paru avoir noué un seul fruit. Qaant aux trois autres B, C, E (sur le Gours-la-Reine), ils ont eu une floraison à peu près normale; les deux derniers seuls ont noué un ass€Z grand nom- bre d'ovaires, surtout C et E, mais sans que le résultat définitif ait été bien avantageux pour cela, au point de vue de la fructifica- tion. Eq effet, en examinant attentivement ces arbres, au commen- cement d'aoùH 880, je n'ai vu quun seul fruit bien développé tout au sommet de l'arbre B ; j'en ai compté seulement 7 ou 8 en bon état sur E et une dizaine sur C, tandis que leurs voisins en por- taient un nombre bien plus considérable. J'ai même remaïqué sur E cette particularité qu'un bon nombre de ses inflorescences avaient noué la plupart de leurs fruits, mais sans que ceux-ci, à cette époque avancée de l'année, où ceux qui avaient eu leur croissance normale étaient déjà parvenus à leur grosseur à peu près définitive, eussent dépassé le volume d'une noisette; ils étaient cependant restés en place, malgré leur atrophie. En somme : r Les Marronniers d'Inde qui ont fourni le sujet de celte seconde note ont été encore plus hâtifs après l'hiver excep- tionnellement rigoureux de 1879-1880 qu'ils ne l'avaient été après celui incomparablement plus doux de 1878-1879. 2o Cette plus gi'&nde hâtiveté inhérente à des particularités inconnues de leur organisation est en contradiction avec la théorie des sommes de chaleur appliquée à l'explication des phénomènes végétatifs. 30 Ils se sont comportés, au point de vue de la reproduction, en 1880 comme en 1879 : deux d'entre eux (A, F) n'ont pas même montré une fleur ; un troisième (D) a très peu fleuri sans donner un Sful fruit; les trois autres (B, G, E) ont fleuri presque autant que la généralité de leurs voisins, mais l'un d'eux (Bj n'a mené à bien qu'un seul fruit, et les deux autres (C, E) n'eu ont amené au volume défiailif qu'un nombre bien faible, tant d'une manière absolue que relativement à la quantité des fleurs qu'ils avaient épanouies. RAPPORTS, — l'horticulture AU CONCOURS RÉGIONAL DE MELL'N. o03 RAPPORTS Rapport sur la Réunion des Délégués agricoles et horticoles AU Concours régional de Melun; — Vœu en faveur de l'Horti- culture (1). Par m. F. Hérincq, Messieurs, A roccasion du Concours régional de Melun, M. le Ministre ae l'Agriculture et du Commerce avait convoqué les exposants, lô Jnry, et les délégués des associations agricoles et horticoles de \a région, pour proposer les modifications qu'il conviendrait d'ap- porter à l'arrêté du concours de l'anné^ prochaine. La réunion a eu lieu le 18 juin dernier, à l'Hôtel de ville de. Melun, sous la présidence de M. le Cammissaire général de l'Ex- position agricole. L'Horticulture était représentée pa^* les Sociétés de Paris, de MeluD, de Senlis et de Montmorency. Délégué de la Société natio- nale et centrale de France, pour assister à cette sorte de Congrès, je dois rendre compte des résultats obtenus, ou mieux, des vœux . qui ont été émis par cette assemblée régionale. Parmi ces vœux, un seul intéresse nos Horticulteurs. Il a été formulé par le délégué de la Société de Melun, et consiste à faire admettre l'Horticulture dans les concours régionaux, aux mêmes titres et avec les mêmes droits que l'Agriculture, c'est-à-;lire de la faire participer aux récompenses accordées aux produits agri- coles. Cette proposition a soulevé tout d'abord une assez vive opposi- tion. On a fait remarquer que l'Horticulture recevait chaque année des récompenses des Sociétés locales; que ces Sociétés étaient sub- ventionnées par le département, ou par la ville dans laquelle est le siège de la Société ; qu'ensuite l'Horticulture était, avant tout, une science agréable, et que les Concours régionaux avaient prin- cipalement pour but d'encourager la production de cnoses utiles, eic, etc. (t) Présenlé le 8 juillet 1880. 504 RAPPORTS. C'est alors que M. le délégué de la Société de Senlis proposa un amendement d'après lequel il n'y aurait seulement que l'Horticul- ture utile : arbres forestiers, fruitiers, légumes, etc., qui seraient admis dans les Concours régionaux aux mê mes titres et droits que les produits de l'Agriculture. La proposition ainsi réduite a été votée à l'unanimité et le bureau s'est chargé de la soumettre à l'appiéciation de M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce. Rapport sur un Thermomètre avertisseur électrique construit PAR M. EoN, A Paris (1); M. Cn. DE Vendeuvre, Rapporteur. Messieurs, La Commission que vous avez chargée d'étudier et d'apprécier le thermomètre avertisseur de M. Eon s'est réunie, le mercredi 2 juin, au dépôt de la Compagnie des omnibus de l'avenue de Wagram. Cette Commission était composée de MM. Heringer, P résident, Hanoteau, Villain et de Vendeuvre, Rapporteur. Le thermomètre que nous avons eu à examiner est une ingé- nieuse transformation du thermométrographe de Bellani, dans lequel M. Eon a remplacé les index par deux fils de platine; mais par cela même que les index sont supprimés, il cesse d'inscrire, d'enregistrer pour avertir; aussi son inventeur Ta-t-il appelé, avec beaucoup de sens, thermomètre avertisseur. Cet instrument est un thermomètre à alcool recourbé en forme d'U. Une colonne de mercure remplit la partie cintrée de l'appa- reil. Sous l'action des variations de la température, la liqueur alcoolique, contenue dans le réservoir, augmentant ou diminuant de volume, déplace dans un sens ou dans l'autre la colonne de mercure dont les extrémités viendront, dans certains cas prévu?, immerger l'un ou l'autre des fils de platine ajustés dans les branches du thermomètre, de telle sorte que le contact du mercure (qui est un véritable trait d'union) et de l'un des fils de (1) Présenté le 24 juin i880. SDR UN THERMOMÈTRE AVERTISSEUR DE M. EON. 505 platine se produira sous une température prévue. Chacun des deux fils est en communication avec l'un des pôles d'une pile. Le mercure contenu dans la partie cintrée de l'appareil est, au moyen d'un 3« fil, en communication constante avec l'autre pôle de la pile. Quand, sous l'action de variations de température, le mercure montant dans l'une des branches du tube viendra immerger le bout inférieur de l'un des fils, les deux pôles se trouveront en contact, la sonnerie sera mise en mouvement, pour ne s'arrêter qu'après la cessation du contact. Cette sonnerie peut être placée à une distance quelconqtie de l'appareil, pourvu qu'elle y soit reliée par deux fils; on sera ainsi averti que les températures prévues sont atteintes. Le fil de platine qui indique le minimum ne peut être changé à volonté, il a dû être fixé d'avance par le construc- teur ; le maximum au contraire est variable à volonté. Au dépôt de l'avenue W^gram, 12 appareils sont installés dans des silos de 7 mètres de profondeur contenant chacun 200 tonnes de grains, avoines, orges, féveroles, maïs; ils y fonctionnent depuis 18 mois avec une précision qui ne s'est jamais démentie. Or, dans de telles conditions d'agglomération, les fermentations sont fréquentes; si elles se prolongeaient, elles détermineraient l'avarie, la perte même des produits emmagasinés, quelquefois pourraient aussi causer des incendies. Il est donc important de connaître les perturbations qui- peu- vent se produire dans des milieux où il est impossible de péné- trer : là, l'appareil Eon est un avertisseur certain. Au moment de notre visite, le chef du dépôt qui nous a reçus, conduits et renseignés avec la plus exquise bienveillance, faisait vider deux silos pleins de maïs, qui commençaient à fermenter ; il avait été averti en temps utile, parce que, cette fermentation commençant à 20", le thermomètre placé dans la masse avait été préalablement réglé à cette température ; le contact s'étant produit, la sonnerie correspondant aux deux thermomètres placés dans le silo s'était mise en mouvement et avait prévenu que la fermentation commençait, qu'il fallait aviser. Nous avons pu constater au toucher et à l'odorat que les pro- nostics du thermomètre étaient rigoureusement exacts. Le chef 506 RAPPORTS. du dépôt reconnaît que ces appareils lui sont de la plus grande utilité, qu'ils rendent à la Compagnie les plus réels services. Les lieux où les appareils Eon ont leur place marquée sont nombreux. Ils peuvent prévenir des incendies, assurer le succès d'opéraiions qui nécessitent une grande régularité de température; si les serres, les magnaneries de quelque importance en étaient pourvues, on éviterait bien des perles que causent des abaissements subits de température résultant du bris d'une vitre, do la négli- gence d'un chauËfeur, de l'extinction d'un feu. Dans l'introduct on du fil de platine à travers le verre il y a une très grande difficulté vaincue qui prouve un habile praticien. Enfin, M. Eon a trouvé le moyen d'empêcher le mercure de s'oxyder et par suite de se diviser en globules ; il en résulte que ses instruments sont toujours parfaitement réglés, prêts à fonctionner. L'appareil Eon, avec tous ses accessoires, ne coûte que 65 francs; il est donc abordable à toutes les bourses. Pour ces motifs, votre Commission vous aurait proposé le renvoi de ce Rapport à la Commission des Récompenses; mais cet appareil ayant été récompensé par le Jury de la dernière Exposi- tion, nous nous bornons à demander l'insertion dudit Rapport dans le Journal de la Société. Rapport sur les Ekgrais chimiques et notamment sur le Floral, APPLIQUÉ FAR M. DUDOUY A l'HoRTICDLTDRE; M. Michelin, Rapporteur. Messieurs, M. Dudoûy, fabricant de produits chimiques, membre de notre Société, a soumis à notre appréciation, vers la fin de i'année 1877, un engrais auquel il donne le nom de Floral. Une Commission a été nommée et prise dans les deux Comités d'Arboriculture et de Floriculture. iMM. Boizard, Ronnel, Cha- rollois, Corriol, Delamarre, Dupuy, Loury, Michelin, Pigny, Preschtz et Remy père, devaient en faire partie : M. Preschez en fut nommé Président et M. Delamarre Secrétaire; mais comme ce dernier, ayant été indisposé, n'a pu assister aux réunions qui ont SUR l'enguais chimique le floral. o07 suivi la première, j'ai été appelé à le remplacer, et par suite à rédiger ce Rapport. Si la formation de cette Commission remonte à une époque éloignée, ne blâmez pas son silence longtemps prolongé, et surtout ne l'accusez pas d'indifférence, mais attribuez le retard qu'a subi ce Rapport à l'importance de l'étude qu'elle avait à faire, au peu d'ancienneté de l'emploi des Engrais chimiques dans l'Horiicul- ture, enfin au vif désir qu'elle a eu de ne vous remettre qu'un travail dont elle pût affirmer les conclusions. La Commission un peu nombreuse et obligée à plusieurs visites, examens et déplacements, n'a pu réunir toujours tous ses Mem- bres ; MM. Dupuy et Loury n'ont pu se rendre aux convocations qui leur ont été adressées. Avant d'entrer en matière, je dois expliquer que M. Dudoiiy ne se présente pas comme inventeur^ mais simplement comme élève du professeur Georges Ville dont les leçons et les expériences ont con- tribué à donner, depuis une quinzaine d'années, une impulsion très utile par l'effet de laquelle l'Agriculture emploie aujourd'hui en grande quantité les engrais chimiques composés avec l'acide phos- phorique^ Vazote, la potasse et la chaux, conjointement avec les fu- miersde ferme qui ne sont nullement exclus, pour rendre à la terre les substances que 'les plantes ont épuisées. Les cultivateurs répan- dent sur le sol ces substances dans des proportions différentes, basées sur l'état des sols auxquels ils les destinent et ils les enfouissent par les labours. Dans certains cas, elles peuvent être employées de la même manière pour donner de l'activité aux cultures maraîchères. Il paraissait plus à propos, pour certaines plantes délicates, et no- tamment pour celles qui sont élevées en pots, de les introduire par les arrosages ; de là est venue l'idée de préparer pour l'horti- culture des engrais toujours composés avec les mêmes substances, mais employés à l'état de sels cns fumier. La Commission s'est ensuite dirigée vers le milieu de la plaine, à peu de distance du territoire du Vésinet, sur un champ de grande étendue où elle a trouvé le sieur Bonnet, père., occupé à arracher des Navets, à les botteler et à en charger une voi- ture. La récolte, belle et satisfaisante à tous les titT'îs, avait été sau- poudrée d'engrais, lorsque les plantes étaient encore jeunes. Au bout de dix jours, nous dit-il, on voyait déjà les suites de l'opéra- tion dont il reconnaissait l'efficacisé avec une conviction d'autant plus arrêtée qu'elle était basée sur son expérience. Il préférait cei engrais au guano, qui demandait une préparation et une main- d'œuvre que ii'exige aucunement la poudre fournie par M Da- douy. M. Jean Bonnet, fils du précédent, a constaté les mêmes résul- tats que son père, dans ses cultures qui sont également fort importantes. Il & amené à une belle végétation des champs dont le3 Navets poussaient peu ou mal. Il était en train d'arracher et de charger sur une voiture des racines qui étaient de toute beauté. Ce dernier propriétaire noas fit remarquer un autre champ de Navets contigu au sien et appartenant à un cultivateur de la com- mune voisine de Montesson et dans lequel cinq planchas, traitées 516 RAPPORTS. — SUR l'engrais CHIMIQUE LE FLORAL. par l'engrais, dépassaient sensiblement pour la beauté desplantes le restant de la pièce qui n'avait aucunement reçu les engrais dont est question. De très belles récoltes en racines de Navets surmontées de belles tiges ont enfin été remarquées dans la culture de M. Emile Brenu. La dernière épreuve devait porter sur une culture de Carottes, dans la propriété de M. Brunet, derrière sa maison sise dans le village. Le terrain Javait été en grande partie fumé au moyen de l'engrais chimique, sous la forme de Floral, à l'état liquide et non plus en poudre sèche. Les arrosements avaient été donnés, tantôt une fois et parfois jusqu'à trois. Les piaules avaient résisté à cette forte excitation ; mais la Commission constata [que celles qui avaient été arrosées une fois et deux au plus étaient dans des conditions meilleures, plus normales et en tout cas préfé- rables, parce qu'il y avait à chaque pied plus de racines et moins de fanes. Les Carottes n'étaient pas encore à leur terme ; on les aurait mieux jugées si elles fussent arrivées à maturité. Il est bien en- tendu que le fumier d'écurie avait, été enfoui partout, avant que le mélange chimique y fût répandu. Ici encore, la comparaison faite avec des parties privées d'engrais chimiques a été à l'avantage bien prononcé de celles qui les avaient reçus. M. Brunet, invité par la Commission à expérimenter le mélange chimique, sacs que la terre reçût; de fumier, a annoncé qu'il en ferait l'expérience et en rendrait compte. En résumé, plus de quarante cultivateurs de Croissy ont fait emploi du procédé, ayant acheté, suivant la déclaration de M. Dudoiiy, 750 kilos en 1877, 2 700 en 1878, 5 200 depuis le i«"janvier 1879 jusqu'au <«'" juillet de la même année. L'usage s'en répand dans le pays, grâce au parti qu'on en a tiré ; il reste à savoir quel en sera l'eflet lorsqu'il sera seul et tout à fait subs- titué au lumier d'écurie et d'étable; il faut espérer qu'on verra l'usage s'en répandre dans ces communes à grandes cultures spéciales telles que Choux, Choux-fleurs, Artichauts, Asperges, Cresson, etc. {La suite au prochain cahier,) COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS. 517 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu i»e l'Exposition d'Horticulture d'Orléans (1); Par M. Verdœr (Charles) , Messieurs, Le 3 juin dernier s'ouvrait la quarante-sixième Exposition de la Société d'Horticulture d'Orléaus et du Loiret. Délégué par vous pour prendre part aux opérations du Jury, je viens vous rendre compte de ma mission. Cette Exposition a eu lieu dans h jardin du Piésideut de la So- ciété, M. JM&xime de la Rochettrie, qui avait bien voulu, à cette occasion, le mettre à la disposition de la Société. 1^ Ce jardin est situé boulevard du Chemin-de-Fer,presque en face la nouvelle gare. Après un hiver désastreux et un printemps d'une aridité pres- que sans exemple, on aurait pu douter du succès d'une Exposi- tion horticole. Hâtons-nous de dire qu'il en a été tout autrement et que celte Exposition était des mieux réussies, ainsi que vous le verrez par la liste des principaux lauréats, M. Lanson-Gautry, paysagiste habile, avait été chargé de l'exé- cution du jardin, et il a su en tirer un parti très avantageux. Au milieu de grands arbres séculaires il avait tracé de gracieuses allées;; les pelouses parfaitementf^vallonnées et bien disposées pour recevoir les groupes de plantes exposées, étaient traversées par une rivière en miniature, dont la source prenait naissance dans un tiès beau rocher adossé à l'hôtel d'habitation Une serre avait été tout spécialement érigée pour recevoir les plantes délicates qui ne pouvaient supporter le plein air. Le Jury était composé de MM. de Saint-Laumer, délégué de la Société d Horticulture de Chartres, Desjardins, délégué de celle d'Étempes, Joseph Tarblay et Duplessis, delà Société des Agri- culteurs de France, Charles Joly et Scipion Cochet, conviés par la Société d'Orléans, et enfin votre serviteur. H est entré en fonction (<) Présenté le 22 juillet 1880. 518 COMPTES RENDUS D'exPOSITIONS. le 3 juin, à 9 heures du matin, conduit par MM. Delaire, Secré- taire-général et Dauvesse, Secrétaire. 64 concours étaient ouvert? ; tous n'ont pas été remplis, notam- ment ceux pour Rhododendrons, aibres et arbustes à feuilles peràstantes, arbustes de pleine terre à feuillage d'ornement, Conifères, ^.bres frul^'ers, etc. Il faut s'en prendre à l'hiver ri- goureux que nous venons de traverser, car vous connaissez tous la réputation des cultures orléanaises, surtout pour ces genres de plantes. 43 médailles ont été attribuées aux exposants, dont 4 d'or, 12 de vermeil, 20 d'argent et 7 de bronze, plus une mention hono- rable. La Société a en outre décerné 26 autres médailles de vermeil, argent et bronze, dont 10 pour les instituteurs qui ont le plus aidé à la propagation de l'Horticulture et qui ont le mieux tenu leur jardin, 3 pour bons et loyaux sei vices, et entin13 pour visiles faites aux jardins pendant le cours de l'année par des Commissions spéciales de la Société. Le cadre de notre Journal ne permettant pas de signaler tous les lauréats, je vais seulement vous nommer les principaux, en vous désignant les plantes les plus remarquables de chacun d'eux. Médailles (Tor. Aîédaille d'or (des dames palronnesses) à M. Montigny, horticul- teur à Orléans. Cet exposant avait montré deux collections de Rosiers élevés en pots, l'une à haute tige, l'autre à basse lige : celle à haute tige composée en grande partie de variétés apparte- nant à la section des Roses thé; celle à basse tige en bonnes va- riétés du commerce, telles que la France, Boule de Neige, Paul Neyron, Capitaine Christy, M. Boncenne, Marquise de Gastel- lane, etc. Le même exposait une collection de Pelargonium à grandes fleurs et de fantaisie où se faisaient remarquer plus parti- culièrement les variétés Vénus, variété trapue à fleurs blanches, Stéphanie, rose clair h. fond blanc, Grand monarque, de coloris foncé, Queen Victoria, à fleurs doubles. Egalement du même exposant on voyait une collection de Pelargonium inquinans et zonale, parmi lesquels on distinguait Edmond About, doubl<», saumoné vif, Coquette de Suresnes, saumon nificuié blanc, Her- EXPOSITION d'orléans. 519 raine, beau blanc, New Liîe, rouge minium vif, sirié blanc et M-^^Thiers, blanc double. Ce même horticulteur exhibait aussi une belle collection de Fuchsias, dont les variétés Nabab et Ville de Nancy tenaient la tête. Enfin il y avait, toujours dn même, une exposition de 50 suspensions garnies de 40 espèces ou variétés de plantes retombantes (ce genre de plantes ne se voit pas assez souvent aux Expositions horticoles) ; toutes ces plantes étaient en bon état de culture. Médaille d'or (de la vill-) à M. Ribotton, horticulteur, pour un lot de légumes des plus beaux et des plus complets. Ce même exposant avait aussi des B '^goaias genre du Rex et des Calcéolaires. Médaille d'or (de la Société) à M. Feucher, amateur, qiii avait exposé plus particulièrement un très beau lot de plantes de serre chaude, composé surtout de Palmiers, Cycadées, Dracxna, Fou- gères, etc., loas d'une très belle santé. On remarquait tout spé- cialement un splendide Musa Fnsete, Cocos Weddelliaaa, La- tania borbonica, etc. Médaille d'or (offerte par M. Thouvenel) à M. Vigneron, horti- culteur à Olivet. Les lots de ce rosiériste distingué étaient à la hauteur de sa réputation. En outre d'un lot de Rosiers à basse tige et en pots, d'une bonne culture mais pas assez fliuris, il exposait un groupe assez nombreux de Roses coupées, plus un autre lot de Rosiers nouveaux r ù l'on remarquait les nouvelles va- riétés hybrides de Thés, vendues eu Aagleierre par M. H. B^nnett, telles que Jean Sisley, Vicomtesse Falmouth, Duchesse de Val- lombrosa. Ces Rosiers n'étaient pas complètement fleuris, mais la nature de leurs ovaires annonçait que les fleurs doivent s'épanouir difficilement. Je ne pense pas que ces nouveaux gains anglais doivent détrôner les Rosiers français de la même section, tels que La France^Mme Etienne Levet, Mn^e Alexandre Bernaix et M^e Bri- gitte Violet. M. Vigneron présentait à un concours spécial une vmgtaine de Roses de semis non encore au commerce. L^ Jary, ne pouvant juger de la valeur de ces nouveaux gains sur de simples échantillons coupés, s'est transporté dans les pépinières de M. Vi- gneron. Malheureusement il ne possédait qu'un très petit nombre de sujets de chaque variété dont les fleurs avaient été coupées pour l'Exposition. Dans ces conditions, le jagement en a été laissé 520 COMPTES RENDUS 1>'EXP0S1T[0NS. à Ja Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, qui pourra les faire visiter par une Commission, lorsque les plantes seront plus multipliées. Médailles de vermeil. A M. Alfred Leveau, amateur. Cet exposant avait orné avec g(ût le rccher désigné plus haut avec une collection de plantes de serre cbabde à feuillage ornemental, telles que Chamserops exceha et hvmilis, Cycas, etc. Onremarquaittout particulièremert un Dracœna indivisa ne mesurant pas moins de 4 mètres de hau- teur et fleuri. A M. Liger, horticulteur, pour une très belle collection de Fuchsias d'une excellente culture. J'ai surtout remarqué les va- riétés Halteras, à corolle trè:» large et bien ouverte, Baltet frères, à fleurs doubles, de coloris violet bleuâtre. An même exposant appartenait une collection très remarquable de Bégonias tubéreux des meilleures variétés du ccromerce, telles que Gloire de Nancy, Massarge de Louviers, etc., plus un semis de 1879, à fleurs bien pleines, à pétales bien rends, de coloris rouge saumoné brillant. A M. Thomas, amateur, pour une collection de Caladium bul- bosum, en petites plantes. A M. Lebrun, amateur, pour des Bégonias var. fiexeides Coleus. A M. Samson, horticulteur, pmr un Pelargonium zonale de stmis et ncn encore au commerce, qui a été dédié par le Jury à Mme Maxime de la Rochtterie. La plante est bien trapue, à feuil- lage fortement zone; les on belles sont bien garnies de fleurs larges, bien rouc^es, d'un coloris beau rose très frais saumoné. A M. Jachet, horticulteur, pour un Pelargonium à grandes fleurs, de semis et non encore au commerce, nommé Gloire d'Or- If'ans; c'est une variété se fermant bien, très florifère, interm^ diaire entre les variétés Triomphe de S^int-Mandé et Gloire de Crimée. Ce Pelargonium pourra faire une bonne plante de marché. A M. Dugué, cultivateur à Dcurdan, pour son exposition d'As- perges. Cette exposition était montrée d'une façon très intelligente: à côté de trois belles bottes d'Asperges de la variété Violette d'Ar- genteuil étaient exposées des gr)ff"es de 1, 2 et 3 années où elles commencent à produire. EXPOSITION d'orléans. o2I Des médailles d'argent ont été la récompense pour deux belles collections de Coleus exposées par M. Morlet, d'Avon, et Pynaert Van-Geert, de Gand. Ces deux collections contenaient toutes les nouveautés françaises et anglaises. Une médaille de vermeil a été accordée à M. Raffard, de Gien. Ce savant, correspondant de l'Observatoire de Paris, avait exposé des tableaux météorologiques, lesquels sont publiés par les An- nales de la Société d'Horliculture d'Orléans et du Loiret. Le même exposant av it. aussi montré une collection de bois et de cônes très inlértssdUtL'. • M. Théophile Grange, horticulteur, exposait une collection de Fougères, la plupart rustiques, parfaitement dénommées. M. Briolet Goiffon, horticulteur, avait un Abiespolita d'environ un mètre de hauteur, qui a parfaitement résisté sans abri au ré- cent hiver; c'est donc une Conifère qui a fait ses preuves et qui pourra être plantée sans crainte sous n'importe quel climat. M. Pierre Falloux avait exposé hors concours une collection très remarquable de Palmiers et autres plantes de serre à feuillage ornemetiial d'uLe très bonne santé et qui faisait un des beaux ornements de l'Exposition. Les bouquets et garnitures étaient assez faiblement représentés. La partie des arts et industries se rattachant à l'HarlicuUure était nombreuse ; on y remarquait bon nombre de serres hollan- daises et adoisées, thermosiphons, pompes, bancs de jardins, cuves en briques, coutellerie horticole, le tout d'un bon travail mais ne présentant rien de nouveau. Ces concours ont motivé l'attribution de plusieurs récompenses dont les principales sont les suivantes : Médaille de vermeil (offerte par M. Gh. Joly) à M. Isambeit, constructeur à Paris, pour une serre adossée, des châssis de couches et un thermosiphon. Également une médaille de vermeil à M. Marin pour ses ther- mosiphons et ses pompes. Aussi une médaille de vermeil à M^ Guillot-Pelletier, pour sa se ire -ddos^ôe. Enfin une médaille de vermeil à M. Lanson-Gautry poui- l'exé- cution du jardin de rExposilion. 52i{ BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Aa banquet traditionnel, qui clôt le plus souvent la journée d'ouverture des Expositions d'Horticulture eu province, après une très sympathique allocution du Président, M. Maxime de la Rocheterie, M. Delaire, Secrétaire-général, a rappelé la mémoire de l'honorable Présideut, M. P.'rch-T, qui a été le fondateur, et, pendant quarante années, le Président de la Société, et que la mort a récemment enlevé. Je ne terminerai pas sans remercier les représentants de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret de leur bon accueil et de la place d'honneur qu'ils m'avaient attribuée tant au Jury qu'au banquet ; c'est à ma qualité de délégué de la Société natio- nale et centrale d'Horticulture de France qu'il faut attribuer cet honneur plutôt qu'à mon mérite personnel. Je joins à ce Compte rendu, pour être conservées dans les ar- chives de notre Société, trois vues photographiques de cette Expo- sition, don gracieux de M. le Président. REVUE BIBLIOGRAPPIIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. Gartenflora. Anthurinni \%'alniewi Regel, Gartcnf., \8^0, pi. 4004, p. 167. — Anlhurie de Waluiew. — Venezuela. — (Aroïdées;. Aroïdée qui rappelle VAnthurium magni/icum par le port et par la grandeur ainsi que par la forme des feuilles ; mais celles-ci n'ont pas le même réseau de veines blanches sur leur fond vert-olive lustré et comme soyeux. En outre, YAnthwium magnificum étant acaule, celui-ci a une tige courte mais bien accusée et dressée, de laquelle partent de grosses racines; de plus, ses feuilles en coeur sont plus larges, simplement aiguës, non acumiuées, et son spa- dice est de la même longueur que la spaihe ovale-lancéolée qui l'accompagne. La découverte et l'introduction en Europe de cette plante sont dues au voyageur Wallis, qui la trouva dans la pro- PLANTES NOUVELLES OU RARES . 523 vince de Cauca, dans le Venezuela. M. Ed. Regel conseille de la tenir dans une serre chaude basse. liietzia brasiliensis Ed. Regel el ScHMiDT, Gartcnf., 1880, pi. 1005, p. 97. — Lieizie du Brésil. — Brésil. — (Gesaéracées). Gesliéracée constituant un nouveau genre, qui a été trouvée sur les bords du Rio Doce, au Brésil, par M. Lietze à qui est dédié le genre. Elle existe et a fleuri dans l'établissement de M. Schmidt, maison Haage et Schmidt, à Erfur?. C'est une plante curieuse par la coloration et la forme de ses fleurs dont la corolle est verte, abondamment ponctuée, surtout à l'intérieur, d'un brun-pourpre foncé. Le tube de cette corolle esi large et court, largement ouvert, renflé à sa base en deux bosses postérieure?; son limbe bien ouvert forme deux lèvres à peine réparées Tune de l'autre, dont l'infé- rieure est large et courte, plutôt anguleuse que trilobée, tandis que la supérieure, plus longue, dressée, est tronquét-bilobée, pourvue, au-dessous de ses deux lobes et de chaque côté, d'une grande dent saillante et triangulaire, hérissée de poils; les quatre étamines didynamts, saillante^ ont leurs anihères cohérentes en croix; un disque forme un anneau continu et tronqué autour de la base de l'ovaire ovoïde-conique et presque entièrement supère. — Le Lietzia brasiliensis est une espèce vivace, à rh zome tubéreux, d'un port analogue à celui des Gesnçra, dont la tige dressée et velue, ainsi que les pétioles et les pédoncule?, porte des feuilles ovaks-Iancéolées, les supérieures lancéolées, rétrécies inférieure- ment en pétiole court, ciénelées, vert foncé en dessus, plus pâles en dessous où elles sont duvetées principalement sur les nervures. Ses fleurs, solitaires à l'aisselle de bractées lancéolées et opposées, forment par leur ensemble une grappe terminale. — Celte nou- Yelle Gesnéracée demande la culture des vrai» Gesnera, c'est-à-dire conservation des tubercules à sec pendant 1 hiver et leur plantation dans de la terre neuve, au mois de mars, en serre chaude ou sur une couche où on la laisse pour la fair^ fleurir. Uimulus primuloides Bemh. — Gar^enf, 1880, pi. 1009, fig. 1, p. 130. — Mimule Primevère. — Amérique Nord Ouest, sur les mon- lagaes bleues. — (Scrofulariacées). Charmante petite plante vivace, à feuilles elliptiques-lancéolées, fortement trinervées ; à fleurs grandes relativement, jaunes, t24 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. solitaires au bout d'un long pédoncule grêle et axiilaire, se succé- dant en si grande quantité que la floraison se prolonge presque sans interruption depuis le commencement de juin jusqu'à l'au- tomne. La plante est rustique et forme un épais tapis de feuillage tout parsemé de nombreuses fleurs. Elle se plaît à une demi- ombre, dans une terre franche, meuble et non fumée. On la mul- tiplie par division des pieds faite en été ou par le semis. Elle émet des stolons filifoimes. A Saint-Pétersbourg, elle a déjà supporté cirq hivds n'ayant qu'une légère couverture d'aiguilles de Pin. Silène Elisabethœ Jan. — Gartenf., 1880, pi. 1009, fig. 2, p. 130. — Silène d'Elisabeth. — Alpes du Tyrol méridional. — (Ca- ryophyllées) . Plante des plus gracieuses, qui croît naturellement dans les fentes des rochers. Toute entière et la fleur comprise, elle n'a guère que 10-12 centimètres de hauteur. Elle forme une rosette de feuilles oblongues-lancéolées, pointues, de laquelle s'élèvent des tiges florifères feuillées, que terminent une ou plusieurs fleurs développées successivement, larges de 4 centimètres, d'un rose vif, dans lesquelles les pétales conformés régulièrement en cœur sont dentés tout autour. En pleine terre, elle n'a pas supporté le rigoureux climat de Saint-Pétersbourg; mais il est fort vraisem- blable qu'elle sera rustique dans l'Europe moyenne, et dôjà eUe paraît se comporter ainsi dans les cultures de M.Frœbel, à Zaricii. Comme elle vient naturellement dans les fentes des rochers, M. Ed. Regel conseille de la planter dans, un mélange déterre de bruyère et de gravier. Kicotiana alata LiNK et OiTO. — Gartenf.^ 1880, pi. 1010, p. 131. — Nicotiane ailée. — Brésil. — (Solanées). Belle et forte plante, haute d'environ 1m 50, à grandes fleurs blanches agréablement odorante?, qui a été remise récemment au commerce |.ar l'établissement Haage et Schmiilt, d'Erfurt. Elle se dislingue de toutes ses congénères à fleurs blanches parce que ses feuilles ovales, ondulées, qui sont revêtues, ainsi que la tige, de poils glanduiifères, se prolongent le long de la lige qu'elles ren- dent ainsi ailée. Il faut semer de bonne heure les graines de celte espèce sur couche ou en serre chaude, et mettre ensuite en pleine PLANTES NOUVELLES OU RARES. 525 terre, pendant la belle saison, à une bonne exposition, dans une terre meuble, sablonneuse, mais nutritive. The Florist and Pomologist. Pêche Briig'non (Nectarine Peach). — Flor, andPomol.f OCt. 4879, pi. 500, p. 153. Cette variété est un gain de M. Rivers qui l'a obtenue par le semis du noyau d'un Brugnon appelé Grand Noir importé de Hollande. L'arbre est à grandes fleurs et ses feuilles portent des glandes réniformes. Ls fruit est gros, ovoïJe-ra^courci, muni au sommet d'une petite pointe conique, marqué d'un sillon latéral bien prononcé ; la peau en est presqie lisse et se rapproche, sous ce rapport, de celle d'un Brugnon ; elle est jaunâtre mais devient d'un rouge foncé sur tout le côté exposé au soleil ; la chair est fondante, demi-transparente, de couleur rouge dans la partie si- tuée autour du noyau duquel elle se détache facilement ; la saveur en est relevée, délicieuse, d'après le journal anglais. Ce fruit mûrit vers la mi-septembre. Dipladenia carissima. — Flor. and Pomol., nov. i879, pi. 502, p. 169. — Dipladénie très-chère, — (Apocyuées). Magnifique plantegfimpante, de serre chaude, quia été obtenue de semis par M. W. Bull, de Chelsea. Sa tige ligneuse porte des feuilles oblonguey-elliptiques, presque sessiles, rétrécies graduel- lement en pointe et acuminées au sommet, opposées, longues de 9-10 centim., larges de 3 ; de l'aisselle de ces feuilles partent les grappes de fleurs. Celles-ci sont très grandes puisqu'elles ne me- surent pas moins de 12-13 centimètres de largeur, et leur cou- leur est un rose pâle très délicat, surlequelss détachent trois lignes longitudinales d'un rose plus vif, tracées à lagorgede lacorolle sur le milieu de chacun des cinq lobes; ces lobes sont en cœur et assez larges pour se recouvrir l'un l'autre par Tun de leurs côtés. Le pédoncule de ces fleurs est fort, de sorte que les inflorescence s se tiennent mieux que dans la généralité ài^s Dipladenia. C'est une plante d'un grand effet. 526 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Pelarg^oniura Saint-Georges. — Flor. and PomoL, décemb. 1879, pi. 503, p. HT. Ce Ptlargonivm hybride a été obtenu par M. J. George, de Par Dey Heath, à la suite d'un croisement opéré entre le Pclargo- gnniwn peltatum elegons lît une variété du Pelargomum zônale. Depuis quelques années M. J, George s'occupe d'hybridations entre les Pelargonium à feuilles de Lierre et zonale ; dans ces es- sais, il prend la première de ces deux espèces pour porte-graines, afin de conserver aux hybrides le port de cette plante, tout en leur donnant les amples inflorescences bien fournies et les fleurs vivement colorées des variétés du P. zonale qui fournit le pollen ; mais il a reconnu que les hybrides ainsi obtenus ne donnent pas de bonnes graines. Ces plantes, tout en conservant le port spé- cial du Pelargonium à feuilles de Lierre, qui les rend très propres à couvrir la terre et aux suspensions ainsi qu'à garnir les vases placés sur des piliers, l'emportent beaucoup sur les diverses va- riétés de cette espèce parleurs inflortsences bien plus fournies et de couleur bien plu^' vive. L'hybride Saint-George dont il s'agit ici a les fleurs d'une belle teinte saumon tirant sur le ponceau, et l'obtenteur dit en avoir eu des inflorescences qui portaient jusq u'à seize fleurs épanouies en même temps. Brugnon Galopin (\>cfarine Galopin). — Tlor. ani. Pomol.^ décemb. 187), pi. 504, p. t85. Ce Brugnon a été obtenu par M. G liopiîl, d-^ Liège (B-lgique), dont il a reçu le nom. Il n'est pas précisément beau d'aspect, mais lise recommande p^r de nombreuses qualités essentielles. Tl res- semble au Brugnon S'anwick dont il n'a pas les défauts. Il est gros, bien arrondi, un peu aplati du côté de l'attache, creusé d'un profond sillon latéral. La peau en est un peu épa'sse, de couleur vert jaunâtre, lavée, du côfé exposé au soleil, de brun foncé et maculée ç\ et là de violet rougeâtre. La chair en est verdâtre, colorée en rouge vif autour du noyau, dont elle se détache bien, de consistance ferme, mais extrêmement juteuse et fon- dante, su rée, relevée et légèrement parfumée. L'nrbre qui pro- duit ce fruit pousse bien et a une production abondante ; ses feuilles sont accompagnées de gUndes réaiformes ; ses fleurs sont grandes et de teinte pâte. RECTIFICATIONS. 527 Primula sînensis purpupea puuctata ^Vilm.). — Flor . and Pomol.^ janv. 1880, pi. 505, p. 3. — Primevère de Chine pourpre ponctuée. — (Primulacées). La primevère de Chine est l'une des plantes que l'horticulture moderne a le plus modifiées à peu près sous tous les rapports, sans excepter même la forme des feuilles qui, étant palmatilobées dans la plante type, sont devenues oblongues et pinnatifîdes dans une race obtenue à la date de vingt ou vingt-cinq années. Mais l'une des modifications les plus curieuses qui en aient été obtenues est certainement celle que figure le Florist and Pomologist, d'api es des plantes venues, à Chiswisck, de graines qui ont été mises au commerce par MM. Vilraorin-Andrieux, sous le nom de Primula sinensïs purpurea punctata. En effet, dans cette nouvelle race, la fleur, qui est ample, bien arrondie et à contour continu, présente, près du bord de ses lobes, une rangée de points blancs qui tran- chent nettement sur la couleur générale rouge-carmin vif de la corolle ; en outre, le centre de cette corolle est occupé par un grand cercle jaune au centre duquel se dessine une étoile verte. Déjà même le semis fait par M. Barron des graines qu'il avait reçues de la maison Vilraorin-Andrieux lui a donné des variétés de cou- leur, conservant néanmoins la bordure de points blancs, parmi lesquelles deux, nommées par lui Chisivick Red (Rouge de Ghis- wick) et rubro-ùolacea (rouge-violacée), lui ont valu deux certifi- cats de mérite à South Kensiogton. REGTIFIG.*.T10NS. Dans le cahijer de mai 1880, à la page 296, ligne 9, au lieu de « sud, nord et ouest, » il faut « est, nord et ouest; » à la page 300, ligne iO, au lieu de « ouest, sud et est, » il faut « ouest, nord et est; à la page 301, ligne 7 au lieu de a ligne méridionale, » il faut « ligne septentrionale. » Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. donnacd, rne Cassette,». P. Udchartre. AOUT 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-Ll-REINE, PRÈS PARIS, (altitude 75m ENVIRON.) HAUTEUR . TEMPÉRATURE du baromètre. VENTS H ^— *fc^ ■,-»-^ 1 ÉTAT DU CIEL. Minim. Maxim. Matin. Soir. dominants. i 12,0 22,3 73 4" 753 S. S. E., Pluiedansla nui l, averses nomb. dans la journée el très forle pluie le soir. 2 11,5 23,3 754 755 S. G., N. 0, Couvert le mat., nuag. et orag. l'apr.- midi, q.q. averses. 3 11,0 22,0 757,5 761 N. 0. Nuageux, clair le soir. 4 9,4 28,3 760,5 760 N. 0. Nuageux. 5 8,2 28,. 3 759 753,5 O.S. 0.,E, Clair, q.q. nuages l'ap.-midi. 6 1-2,3 26,0 753,5 753,5 S. E. Nuageux le matin, orageux l'ap.-midi avec nombreuses averses. 7 12,2 23,7 755 750 E., S. 0. Gr. vent ia nuit, nuag. le matin, couv. l'ap.-ra., pluie fine de 3 à 7 h. soir. 8 12,7 22,'2 752, 5 759 S. G. Gr. vent dans la nuit, nuag. dans la journée, clair le soir. 9 10,4 26,5 761,5 766 N. Couv. de gr. mat., nuag. dans ia jour- née, clair le soir. dO 7,2 27,0 769 768 N. N. 0.,N. Clair, quelques nuages l'ap.-midi. dl 10,8 25,8 767 764 N. Nuageux, clair le soir. 12 12,0 20,0 764 762 N. Clair de gr. mat., nuag. le reste de la journée, pluie le soir. 13 15,3 27,1 761,5 761 N. G., G. Brum. le mat., nuag. dans lemii. de la journée, orage et pluie vers 5 h. dus. 14 16,3 27,3 761 761 N. 0., N. Couvert le matin, nuageux l'ap.-midi, clair le soir. 15 17,5 29,0 760,5 760 N. Couv. leraat.,nuag.ierestedelajourn. 46 17,4 30,3 760,5 761 N. Couvert le matin, nuageux l'ap.-midi, orage et pluie le soir. 17 16,9 30,0 760,5 761 N.,E., 0. Nuag., orage avec pluie diluvienne et grêle vers 5 h. 1/2. 18 16,2 28,4 761 760 N., N. E. Couv. degr. mat., nuag. le reste de laj. 19 l.i.l 31,0 760,5 760 N., E. Brum.degr. mat., nuag.ensuite, ton- nerre et petite pluie de 5 à 6 1/2. 20 13,9 30,0 760 761 N.N.G., N. Nuageux. 21 13,9 29,2 760 759 N. Nuageux, orageet pluie vers9h. du s. 22 16,3 23,1 759 760 E. Pluie la nuit, couv. le mat. avec pluie fine, éclaircies l'après-midi. 23 14,7 27,9 760 7.Ï9 E., E. S. E. Nuageux. 24 '14,4 'Î7,5 759,5 700,5 E. Clair de gr. mat., puis couv. et nuag. 25 12,4 30,5 760,5 761 N. N. E., S.E. Peu nuag. le n.n d'Anzy-le-Château, des dommages éprouvés par les arbres tant fruitiers que forestiers et d'alignement, ainsi que le chiffre de ceux de ces aibres qui n'ont éprouvé, pa- raît-il jusqu'à ce moment, aucune atteinte. L'auteur de ce travail considérable, M. l'instituteur Voiron, résumant les données en grand uombre qui lui ont été founits, a divisé les arbres en trois catégories: 1o ceux qui ont succombé; 2o ceux qui ont plus ou moins so'ifïert et sont des lors compromis ; 3" ceux qui sont restés sains et saufs. Malheureusement il a constaté que, chaque jour encore, les deux premières de ces catégories deviennent plus nom- breuses, c'est-à-Jire que des arbres regardés comme simplement compromis périssent et que d'autres qui avaient lougtemps paru être en bon état se montrent maintenant plus ou moins sérieuse- ment compromis. — Ces importants documents sont renvoyés par M. le Président à la Commission d'enquête sur les effets de l'hiver dernier. M. le Secrétaire annonce à la Société qu'elle vient d'éprouver une nouvelle perte par le décès de M. Ghauvard, de Si-Denis, l'un de ses Membres titulaires. M. Gcirrièie (E. -A.) met sous les yeux de la Compagnie plusieurs tubercules de Pomme de terre sur lesquels il s'est produit des tu- bercules nouveaux qui , nés à l'intérieur du premier, sont venus fina- lement se faire jour au dehors en en causant la déchirure. Ce développement remarquable peut, dit-il, être déterminé à volonté. Il suffit pour cela, sur des Pommes de terre mises en cave à l'au- tomne, de supprimer toutes les pousses à mesure qu'elles parlent des yeux. La force végétative ainsi contrariée manifeste SÉANCE DU 23 SEPTEMBRB i880. 543 son eflfft intérieurement et amène ainsi la- formation de tubercules, non à l'extérieur delà Pomme de terre mère, mais dansl'épaisseur même de sa substance. Ces productions nouvelles ayant besoin d'être convenabien>ent nourries, l'expérience réussit mieux sur les Pommes de terre un peu grosses que sur celles qui sont d'un f ùble volume, l/i variété n'a pas d'mflaence sous ce rapport, car M. Carrière a obtenu des résultats semblables sur une soixan- taine de sortes différentes. Le développement de tubercules secon- daires a lieu de manières assez diverses^ selon les circonstances et même selon les individus. Le plus souvent en ouvrant la Pomme de terre mère, que M. Carrière appelle mère de famille, ou voit, dans son intérieur, une sorte de petite tige à nombreuses ramiflca- tions, dont les unes se renflent en tubercule, s'enfonç^^nt pou^ cela de plus en plus dans la substance du tubercule mère qu'elles . finissent par crever, dont les autres, au contraire, ont une crois- sance beaucoup plus limitée et s'atrophient à leur extrémité san* se tubériser. Dans quelques cas, et M. Carrière en montre un exemple, il ne se produit pas de tubercules secondaires, mais de chaque œil il part un groupe déracines. En raison de la variété qu'offrent ces développements secondaires, il y aurait intérêt à répéter l'expérience afin de constater lesdifi^érentscas qui peuvent se présenter; aussi M. Carrière engage-t-il ses collègues à expé- rimenter comme il l'a fait lui-même. Quant à la cause du fait dont il s'agit et à l'explication qu'on peut en donner, l'honorable Membre croit devoir se tenir sur la réserve ; il lui semble cepen- dant que les ramifications internes qni se renflent en tubercules ne pouvant provenir des yeux ou bourgeons normaux de la Pomme de terre mère_, puisqu'on les a tojs supprimés, il a fallu que le tissu de celle-ci s'organisât sur certains points en bourgeons adventifs qui ont donné naissance aux productions nouvelles. — Pour s'éclairer expérimentalement à cet égard, il a coupé des Pommes de terre en rondelles qu'il a mises en cave; il a vu quelquefois, ^u^ certains points des tranches, des sories d'amas comme granulés qui pouvaient être des ébauches de bour- geons; une fois même il lui a semblé qu'un bourgeon commençait à pousser; malheureusement une limace est venue détruire cette ébauche de pousse. Sans doute, dit eu terminant M. Carrière, le 544 NOMINATIONS. — SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1880. fait dont il vient d'être question ne semble pas destiné à avoir une application pratique ; mais il est assez curieux au point de vue physiologique pour qu'il y eût intérêt à le faire connaître ; d'ailleurs on ne peut jamais savoir d'avance si des données qui d'abord semblaient être exclusivement du domaine de la science pure, ne s(ront pas un jour susceptibles d'une utilisation directe. A l'appui de l'idée émise par M. Carrière que le tissu du tuber- cule mère doit s'organiser, sur certains points, en bourgeons des- quels proviendront les nouvelles productions, M. P. Ducbartre rappelle ce qui se passe dans la multiplication de l'Igname da Chine (Dioscorea Batatas Degne). Chacun des longs tubercules de cette plante n'ayant qu'un œil ou bourgeon à son extrémité supé- rieure, on coupe ces tubercules en rondelles, qui sont par consé- quent dépourvues de bourgeon, et qui néanmoins, quand on les plante, en organisent un, puisque chacune de celles qu'on a plan- tées peut donner naissance à un nouveau pied. Tl est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1" Rapport sur les jardins de M. Arrault, propriétaire à Goubert (Seine-et-Marne); M. Michelin, Rapporteur. 2° Rapport sur l'établissement de JMM. Foucart, père et fils, horticulteurs à Ghatou (Seine-et-0:se), et sur leurs cultures de Pelm^gonium zonale; M. Lequin, Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont mises aux voix tt adoptées. La séance est levée à quatre heures moins un quart. NOMINATIONS. SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 4880. MM. Paintendre (Nicolas), propriétaire, boulevard Richard-Leaoir, 81, à Paris, présenté par MM. Charles Rolland et Dumontier. CORIlESPOiNDANCE. — LETTRE DE M. ANDRÉ. 54 i ADMIS A l'hO.NORAUIAT CE MÊME JOUR. MAI. 1. Defhes.ne (Garmaiu), peplaiérisle, faubour^^ Bicchus, 40, à Vilry (Seine). 2. DuBUC (Jiian-François), fabricant de pftlites pompes de jardins, rue des Amandiers, 14, à Paris. 3. Marchal, grainier-cultivateur, à Créleil (Seine). 4. Testard TAugusle), jardloier-chef chez M. le ducd'Aumale, au domaine de Chantilly (Oisej. SÉANCE DU 23 septembre 1880. MM. 1. Chate.>a¥ ,'Henry), pi^piniériste, à D.mé-ld-Fontaiae (Maiae-et-Loire), présenté par MM. "Ferdinand Jaaiia et Âlexi-; Lepère, fil*. 2. David (Fraoçois), serrurerie d'art et de Lxe de jardins, rue Yan- ddnime, 13, à Paris, prés nié pai' MM. Larivièrc et Davivier. 3. Fourmer (Victor), horticulteur, rue Basse-Saint-Prre, à Montreuil- sous-Bjis (Seine), présenté par MM. Carrière et Carrelet. COBRESPONDANCE. A M. P. DUCHAP.TRE. Lacroix -Bléré i.Iiulre-cl-Loire}, 3 septembre 1880. Cher Monsieur^ Jeviei]',par les riélails suivant?, compléter et rectifier en partie la uole iburnie par M. Bergman à la Société nationale d'Horti- culture, dans la séance du 8 juillet dernier en présentant un beau pied fructifié de ^Anana^sa Bracamorensis. L'introduction de celte plante en Europe nVst pas due à Wirs- cewicz. Ce voyageur l'avait vue, paraît-il, sur le marché de Jaen (et non Jaao) deBracimoros (Péiou) et en avait parlé à M. J. L n den qui me l'avait signalée à mon dép.irt pour l'Anériquedu Su i, en 1B7o. C'est à mon employé .M. Kœ^zi, que j'avais emmené comme préparateur et qui a continué le voyage pour mon compte après mon départ pour les É ats-Unis, que revient l'honneur d'avcir envoyé vivant cet Ananas monstre, adressé par lui, en mon nom, à AI. Liuden, conformémeût aux termes de mon contrai, 33 546 NOTES ET MÉMOIRES. DaviS la letire qui accompagnait cet envoi, — et que je vous commnrdquerai à mon retour à Paris, — M. NœtzU me disait qae les oeilletons expédiés par lui provenaient de deux fruits dont l'un pesait 23 et l'autre 29 livres. Il ajoutait qu'il m'aurait envoyé l'un de ces fruits dans l'alcool s'il n'avait reculé devant les frais élevés du transport. Lesœilîetons arrivèrent assez desséchés, mais enrore vivants, au nombre d'une quarantaine environ. L'un des plus forts fut adressé par M. Linden à M. Vaiocqué, àMariemont (Bal- , gique): M. Biigm&n eut également un des meilleurs pieds. C'est celui qui vient de fructifier à Ferrières, probablement jour lapre- mière fois en Europe. Je suis peisuadé que des plants bien cultivés pourront acquérir dans nos serres des dimensions égales à celles qu'ils atteignent dans la région du Pérou septentrional d'où ce géant des Ananas a été introduit. Il reste à examiner la question synonymique par rapport h cette -plante, dont je reparlerai dès que j'aurai i\ çu les documents qui m'ont été promis à ce sujet. En attendant, je ne puis qu'engager les spécialistes à la travailler avec ardeur, afin de nous prouver que lesdimuisions et le poids indiqués par les \oyageurs qui l'ont ren- contrét: n'ont rien d'exagéré. Je serais heuretx, monsieur et cher collègue, quo cette lettre pût trouver place dans le plus prochain cahier du Journal de la Société centrale d'Horticulture. Je vous prie d'agi éer l'assurance de mes sentiments dévoués. Ed- André. NOTES ET MÉMOIRES. KoTE fcUR LA Culture uu Fraisier des Quatre-saisons (1); Par M. Gauthier (R,-R.). J'ai eu l'honneur de présenter à !a Société nationale d'Horti- culture, le 12 aoiît 1880, des Fraises de semis que je nomme: (I) Préseutée le 12 août 1880. CULTURE DU PRAISIER DES QUATRE-SAISONS. 547 « Reine des Qaatre-saisons.» Il en était qui pesaient près de cinq grammes, ce qui ferait 220 Fraises au kilogramme. La beauté de ces Fraises est due à une culture spéciale au sujet de laquelle je crois utile de donner quelques détails. La terre a été labourée profondément. Les pieds des Fraisiers sont espacés de 60 centimètres, et non pas ce 16 centimètres, comme k-s espacent baucoup de personnes, ils ont plus d'air et mûrissent mieux leurs fruits. Il jr a longtemps que je recommande de ne pas trop arroser les Fraisiers. Dans le Midi, beaucoup de personnes l^s l'ont arroser tous les j jurs. Ils deviennent alors très tendres etjauiîistent. Dans cet état, quelques heures de fortes chaleurs sutfîsent pour les brûier. Si on les maintient, au contraire, dans un état de végé- tation un peu ferme, non stulernent ils résistent mieux, rnaid encore les fruits ont plus de parfum. II ne faut assurément pas ies laisser dépérir. On les arrose au goulot. Les autres jours, on arroie entre ies touffes. S'il survient de la pluie ou un orage qui n'aient pas suffisamment mouillé là terre, il faut les arroser copieusement avec les arrosoirs garnis de la pomme. La température s'étant modifiée, cela ne peut leur être nuisible. Il faut pour les Fraisiers une terre bien meuble, perméable à l'humidité et à la chaleur. L'excès d'humidité e-ît contraire à la végétation. On s'en aperçoit par les terrains qui sont drainés. LejardinierdeM. le comte Vigier, au château de la Morlaye (Oise), a suivi mes indications et s'en est bien trouvé. Ses Fraises sont superbes. Si elles ne sont pas tout à fait aussi grosses que les miennes, cela tient à la nature de son terrain, et surtout à ce qu'il a planté les pieds trop près, à 50 cent, au lieu de 60, et aussi à ce qu'il n'a pas supprimé assez longtemps les rûontants à fleurs, fi il mai au 10 juin. J'ai pensé que ces renseignements méritaienL d'être publies dans noire Journal. 548 notes et mémoires. • Emploi du sulfaie de fer contré la Chlorose (1); Par M. Va VIN (E.) Au mois de mars dernier, notre savant collègue, M. Buchetet, disait, dans son Rapport sur les travaux du Coraiié d'Arboricul- ture, que j'avais annoncé l'expérimentation d'un procédé pour combattre la jaunisse ou chlorose du Poirier. Certes, je serais heureux que mes recherches et mes travaux pussent m'amener à combattre cette terrible maladie, qui nous fait perdre, lentement il est vrai, mais sûrement, des arbres donnant cependant les plus belles espérances. Non, ce n'est pas d'un nouveau produit qu'il éiait question, mais d'une manière différente d'employer celui que nous connaissons tous, pour combattre la jaunisse ou chlo- rose du Poirier, le sulfate de fer. Celte altération de la végéta- ticu a généralement pour cause l'état maladif des racines qui sont ou attaquées par les mans, ou placées dans un sol qui ne leur convient pas. Pour rendre la force végétative aux Poirier.^, on se sert depuis longtemps du sulfate de fer dissous dans l'eau, et on en asperge les feuilles et les racines ; le résultat maheureusc- ment ne répond pas toujours aux espérances que l'on ^vait conçues. En 1876, en allant voir de bons amis, au château de Brune- haut, près d'Étampes, je fus navré de voir tout un immense espalier de Poiriers obliques attaqué par la chljrose. J'engageai le sieur Coffin, jardinier-chef, à employer le sulfate de fer, pour combattre cette teri'ible maladie. Il suivit mes conseils. Ka 1879 , je vis ces mêmes arbres couverts d'une végétation luxuriante et promettant une abondante récolte. M. Gjffiu me dit que, vers la lin de février ou au commencement de mars, il sème à la volée environ un kilogramme de sulfate de fer sur 10 mètres de long et un mètre de large. lia soin de ne faire aucun labour au pied des arbres, si ce n'est quelques binages avec la fourche. Ces arbres sont actuellement d'une végétation luxuriante et la chlo- rose a entièrement disparu. Il avait ainsi compris mon conseil. Pour rétablir des arbres maUdes, il pense qu'il faut tiois an- nées. (I) Présenté le 23 mai 'I82O. EMPLOI DU SULFATE DE FER CONTRE LA CHLOROSE. ' 5i9 J'engage donc nos collègues à essayer cette méthode bien simple (<). J'avais indiqué, il y a déjà bien des années, pour éviter cette maladie, un autre moyen dont les bons résultats m'ont encou- ragé à continuer. Le sol de la maison de campagne que j'avais à Bessancouit (Seine-et-Oise) est remarquable par les qualités de la terre végétale qui s'y trouve.. Tous les légumes, les arbres fruitiers, etc., y donnent d'abondantes récoltes; cependant les Poi- riers, soit sur franc, soit sur Coignassier, y font triste figure. J'eus l'idée de faire placer, lors de la replantation, à un mètre environ de profondeur, un carreau de plâtre de 0'"60 sur 0™0i d'épaisseur. Les racines, au milieu desquelles j'avais répandu de la vieille ferraille, furent obligées de s'étendre horizontalement, puisqu'elles rencontrèrent un obstacle qui les empêcha de trouver 1« mau- vais sol (21). On sait que le plâtre durcit à l'humidité. Je suis donc certain que bien des années s'écouleront avant que le pivot des racines soit endommagé. J'ai pour moi l'expérience, car il y a plus de dix ans que j'ai planté des Poiriers de cette façon ; ils sont actuel- lement en pleine végétation, tandis que ceux qui ont été plantés comme on le fait habituellement sont jaunes et malades. (1) Voyez le pro ces- verbal de la séance du 13 mai 1880, p. 282. (2) La Commission de Rédaction croit devoir faire observer que ce moyen d'arrêter le pivot des arbres est employé depuis longtemps, no- tamment à Rouen. -Î-Ot- s 50' • RAPPORTS. RAPPORTS Rapport sdr les cultures d'Asperges de M. Leguay, A Argenteuil (J); M. SiROY, Rapporteur. Messieurs, M. Leguay, culf valeur à Argenteuil, a présenté, à plusieurs séancesf^elîiSocif'té, des Aspergesenannoîiçantqu'eUesprovenaient de cultures faites à la charrue et que, par ce moyen, le prix de ifvient était beaucoup diminué. Des cultivateurs d'Arg nttuil présents aux séances ont prolesté contre le dire du présentateur, en assurant que ces Asperges venaient de cultures ordinaires. M-L^^gnay prit alors la résolution de demander à la Société qu'elle voulût bien envoyer des délégués pour visiter ses culture', disant qu'il prouverait la vérité du fait par lui annoncé. En raison de cette demanda, une Commission fut immédiatement nommée et composée de MM. Beur;3e!ey, Curé, Hébrard (Laurent), Lhérault (Louis), Piigeot et Siroy. M. Pageot emi-êché s'est fait excuser. En outre se sont joints à cette Commission MM. Arnould-Baltard, Cottin (Alfred), Noblet et Pinget. La Commission réunie chtz M. Leguay entendit les explications qu'il tenait préalablement à lui donner : c'est, dit-il, en voyant comme tout le monde la grande importance prise depuis quelques années par les cultures d'Asperges et de Vignes, dans la commune d'Argentenil, qu'il a fongé à simplifier ce? cultures. Il est bon de noter ici en passant que la culture de la Vigne et des Asperges ensemble, d'après l'opinion de tous les cultivateurs de la localité, est très avantageuse, et que, loin de se nuire, l'Asperge et la Vigne gagnent toutes deux à être cultivées à côlé l'une de l'autre. M. Leguay t» ouvant que, malgré l'importance nouvelle des cultures d'Argentenil, le cultivateur ne profitait pas de C9t avantage à cause da l'augmentation sensible du prix de la main-d'œuvre, voulut diminuer ses frais en .--ubstituant le travail à la cbarrue, pour la plus grande partie, au travail à la main tel qu'il s'est toujours (1) Présenté le 26 août 1880.' SUR LES CULTURE.vi d'A'PEKGES DE M. LEGUAT. 551 fait. C'est, à la suite de l'Exposition de 1878 qu'il acheta une charrue vigneronne ; mai'-^. il fallut changer les dispositions des Vignes et des Asperges qui, dans la culture ordinaire, ne sont pas placées en ligne droite mais chevauchées ou en échiquier et, pour se servir du terme employé à Argenteuiî, plantées en foule, dis- position qui ne pouvait convenir pour la culture à la charrue. M. Leguay changea cela ; il coucha les ceps qui ne sa trouvaient pas dans l'alignement, pui^ il arracha les pieds d'A>perges quj ne pouvaient p^^s s'aligner, en utilisant tout ce qu'il était possible de conserver. De là une grande irrégularité ; les Asperges ne se trouvent pas également espacées et les lignes ne sont pas non plus très droites; msis cet inconvénient n'aura pas lieu dans les plan- tations nouvelles, lorsqu'elles seront faites en vue du travail à la charrue. . Après ces explications préliminaire?, la Gonamission se rendit dans la plaine, escortée d'un grand norahre de cultivateurs d'Ar- genteuil dont les opinions étaientlrès divisées. Tel voy dt dans cette culture un grand avfinlage ; tel autre au contraire assurait que l'on n'en obtiendrait jamais rien de bon; mais nous n'avions aucune raison pour écouter l'un plus que l'autre, ét'^mt venns pour visit-rr les champs d'Asperges et entendre les explications de M. Leguay. Li première pièce qu'il fit voir à là Commission fut piantée de Vignes en 1875, sansq<ï'il pensât, dit-il, à la cultiver autrement que par le passé. Par bonheur les ceps furent plantés en face les uns des autres, sans alignement, mais dans l'intenlim de faire des co ichages ou provins, comme il ^st d'usage d'en faire dans le pays. Deux ans plus tard, en 1877, il planta des Asperges juste sur les pieds de Vigne, ce qui produi-^it des lignes droites en tra- vers et en longueuv; puis, pendant l'hiver de 1878 à 1879, il fît de petits provins de deux ceps seulement en face les uns des autres; ensuite la terre fut unie. La pièce Fe trouvait dispo^é^ pour pou- voir y faire passer l'exiirpateuf vigneron, première opération qui se fait au mois de novembre. L'engrais est ensuite répamlu dans le sillon; puis on fait passer la charrue vigneronne, en rejetant la terre de ch.ique côté. Ce travail remplace le buttage. Au mois de mars, labour de Vigne à la main; enfin il est donné cinq façons pendant Tannée entière, dont une très petite partie à la main. 552 BAPPORTS. Dans cette première pièce, les ados sont de 0" 50 et les rayons à ■l'^SO de distance les uns des autres. L'espacement des Asperges intercalées entre les ceps de Vigne n'est pas égal. Dans la transfor- raaiion de la pièce on a utilisé les pieds qui ont pu être conservés pour l'alignement, comme cela a déjà été dit plus haut. La Com- mifsion n'a remarqué dans cette pièce de terre aucune touffe d'As- perges a=sez belles peur être présentées à la Société. La spcon'le pièce, située un peu plus loin dans la plaine, est également transformée. G'< st une plantation d'Asperges de quatre ans ; là nous avons pu en voir de très belles, toutefois pas en grand nombre. Il estévidtnt quecette transformation a dû nuire à la beauté d( s produits; du rtste, pas u'obseivalion autre que celle que nous avons faite pour la première pièce. Il n'y a de dif- férence qu'en ce que la planta'ioa de l'une est de quatre ans, l'auire étant de deux seulement. Nous sommes ensuite arrivés plus loin à une autre p'èce tout à fait disposée pour la culture à la charrue; malheureusement cette plantaticn est récente ; elle date à peine de deux mois. Lt Com-' mission ne peut que constater ce qu'elle voit en ce moment et il faudra quatre ans, ou mieux encore six ans, pour vuir les résul- tats que pourra obtenir M. Leguay, Voici les dispositions de celte plantation : les lignes sont à H 30 de distance; les ceps sont plantés à 0" 80 l'un de l'autre ; puis un pied d'A-pergo est en're deux ceps. Ce que ce'a donnera dans l'ave- nir, nous n'en savons rien ; nous ne pouvons faire que des hypo- thèses; en culture, plus encore qu'ailleurs, ce ii'esl passulfisanf. Eu somme, la Commission a atteint le but qu'elle se proposait et c'était (!e savoir si M. Leguay cultivait à la charrue ; or cela ne peut faire i'objel d'un doufe. Nous avons vu les champs di>posé3 pour ce travail, les instruments qui y servent et y ont servi. C'est d'abord une charrue à 7 couteaux, dite bineuse et saicleuse; puis une charrue à double versoir : enfin une charrue à simple » ffet ou exlirpateur. La Commission a ifçu en outre des certificats de cul- tivateurs, conseillers municipaux à Argenteuil, lesquels attestent avoir vu, dfpuis deux ans, M. Leguay travailler ses plantations de Vignes et d'Asperges avec les instruments ci-dessus énuraérés ; il n'y a donc pas de dcute, et le fait est certain. SUR l'engrais chimique le floral. 00 3 Q iG toutes les Asp-^rges présentées à la Société p.ar M. Leguay viennent de ces cultures-là, nous ne le pensons pas et d'ailleurs M. Leguay lui-mêmene nous apas assuré qu'elles vinssent toutes de ses cultures à la charrue. Ces apports, disait-il, venaient et pou- vaient venir de cultures à la charrue. Le Comité savait donc à quoi s'en tenir, et s'il a demandé que la Société donnât des récompenses pour ces présentations d'Asperges, c'est qu'elles étaient fort belles. En résumé, la Commission trouve que la Société doit féliciter M. Leguay sur l'essai de culture nouvelle qu'il a entreprise, car il est, pensons-nous, le premier qui ait cultivé à la charrue des As- perges intercalées dans une V^gne. Si déjà, depuisplusiears années, on cultive des Asperges et la Vigne à la charrue, c'est foutes deux séparément, mais pas côte à côte, ce qui est bien différent. Toute tentative d'amélioration en culture doit être encouragée, et il est possible que celle-ci ait de grands avantages quant à la réduction du prix de revient ; l'espace entre les lignes étant plus large peut s'utiliser pour différentes plantes potagères de prem'ère saison, avant que les Asperges aient fris tout leur développement. M. Le- guay conclut de tout cela à une grande diminution dans les frais d'exploitation; il nous donne des ch ffres que nous ne pouvons contrôler ; d'ailleurs il peut bien se tromper lui-même ; attendons. Mais, en attendant, la Commission prie la Société de vouloir bien permettre que ce Rapport soit imprimé àd^ns son Journal; la publi- cité peut être utile à M. Leguay aussi bien qu'aux cultivateurs qui voudront essayer son procédé. S'il est bon, il fera son chemin; al- lons en avant ; ne restons pas stationnaires, pas plus pour les As- perges que pour autre chose. Rapport sur les E.\grais chimiques et notamment sur le Floral, APPLIQUÉ PAR M. DUDOUY A l'HoRTICULTURE ; M. Michelin, Rapporteur. (Suite et fin. Voyez le cahier d'août -1880, p. 506-516). Je ne quitterai pas cei détails, que je n'ai pas ménagés à cause de l'importance du sujet, sans bien préciser que les applica- tions faites à Croissy l'ont été en majeure partie avec l'engrais chimique ordinaire en poudre, répandu sur les jeunes plantes 55 4 RAPPORTS. et suivi immédiatement d'arrosements, et que l'arrosôment par le Floral en solution a eu lieu plus rarement mais également avec succès. Enfin, Messieurs, le 5 juillet 1879, moi-même je me suis rendu de nouveau à Saint-Oiien-l'Aumôie où je me suis trouvé avec M. Remy, père, de Pontoise, membre de la Commission ; et ensemble, nous n'avons eu qu'à co|îfirmer les faits précédemment observés. Nous nous rendîmes à Pontoise, où, du château, ancienne ci- tadelle qui était placée snr la plate^ forme d'une roche où l'on ne trouve pour sol des jardios que des déblais rapportés, à peine re- couverts d'une mince couche de terre, nous vîmes une vaste peloL's^ft semée en g-izon par iM. Remy lui-même, puis arrosée au F.oral. Le bel effet de ce tapis vert, à la date du 5 jnillef, était évidemment dû à l'influence de l'arrosage composé, objet de ce Rapport. Le gazon était touffu et verdoyant, comme s'il eût été semé bur un sol d'une bonne nature. M. CharoUois, membre de la Commission,' ancien mar dcher* lui-même, a éprouvé le Fioral au point de vue de la culture ma- raîchère, pendant le cours de Tanné) 1879. 10 Dans son jardin, rue de Jdvel,à Paris, quartier de Vaugirard, il a eu de bons résultats sur des Carottes et des Haricots; il fait observer que son terrain est naturellement maigre. 2o Ciiez M. CharoUois, maraîcher, rue de Lourrael, à P ir's, dont le terrain est bon, ayant éprouvé l'engrais sur des Choux d'Yo:k^ de la Chicorée et de la Romaine, il n'en a pas eu de résultat. ào Chez M. Leutreau (Auguste), maraîcher, également rue d ! Lourmel, qui exploite une bonne terre de marais, il r;'y a pas eu de bons résultats sur des Choux d'Yoïk, des Choux-fleur-, de la Chicorée et de la Romaine. 4° Chez M>n* Montécot, à Issy, dans une terre maigre, il a réussi sur des Garnîtes. 5o Chez M. Lacour, à Issy, dont les cultures se font sur un sol maigre, il y a eu une bonne récolte de Choux d'York, de Choux- fleurs, de Romaine, de Scarole et d'Oseille, fio Chez M. Joseph, à Issy, terrain maigre. Rons résultais sur ut^ l'Oseille et des Navets. SUR l'engrais chimique le floral. £55 7° Chez M. Loupaux, àlssy, dont les jardins sont établis sur un terrain de qualité inférieure, il y a eu un bon produit sur du gazon. Oii déduit tout catiirellement de ces observations que le Floral est utile là où les éléments de la végétation manquent, soit par épuisement, soit par la mauvaise qualité du sol ; il apporte l'élé- ment réparateur; il alimente la plante et la secorde dans son évolution végétative. Le contraire se produit dans les sols riches et munis de tous les éléments de la végétation. Il n'agit pas parce qu'il ne rempli- pas de lacune ; parce qu'il est surabondant et ne sert qa'à former un excès des substances qui sont déjà suffisantes. Les expériences faites par M. Bonnel, sur un grand nombre de végétaux de son jardin, confirment en tout point les remarques faites par M. Gharollois, dont il appuie complètement la conclu- sion. CONCLUSION Les faits sont recueillis, Messieurs ; la question a été pendan-e durant plus de deux années ; les membres de I?. Commission ont été éclairés, dans le cours de leurs nombreuses visites, sur la n tture des engrais, sur leur mode d'emploi, comme sur les résultais qu'on peut en obtenir; la tâche du Rapporteur est df se pénétrer de l'cpinion de ses collègues et de l'exprimer ; mais je déclare ■ qu'il a fallu que le devoir me commandât pour que j'entreprisse de traiter devant vous cette question d'un si haut intérêt, dans l'étude de laquelle, notre S iciété centrale et nationale devait, à un moment donné, apporter son concours. Avant de ciors ce Rapport, ^Jessieurs, mes collègues et moi nous devons porter nos souversirs et nos reurets sur notre sym- pathique collègue, M. Corriol, chimiste instruit et expérimenté, qui, ayant pris part aux visites de la Gomm ssion j' sqa'à !a ciu- quième inclusivement, a terminé sa longue carrière, si honora- ble et si laborieusement remplie. M. Corriol nous a quitt^^s après r ous avoir puissamment aidés et éc'airés dans nos recherches sur cette applicadon de la chimie à l'horiiculture, si activement rai-e en œuvre par M. Dudoûy. Cette introduction, Messieurs, elle est de notre époque et el'e 556 RAPPORTS. nous arrive d'ailleurs bien préparée, car, du professeur Georges Ville, qui a enseigné et enseigne encore aujouro-'hui la théorie des engrais chimiques appropriés à la culture du sol, elle nous vient élucidée, éprouvée par la grande culture de qui nous pou- vons la prendre avec confiance, celle-ci usant largement des eograis minéraux ronjointcment avec le fumier qu'elle ramasse dans les écuries et 'es étables. Rien ne paraît plus rationnel que de rendre à la terre les sels que les plantes y ont puis(^s et qu'ils absorbent dans une n grande proportion depuis que le sol est partout exploité par la culture intensive et, par suite aussi du manque de repos, fatigué plus que jamf'is il ne l'avait été. Le fumier de paille n'est pas détrôné; loin de là, il contient seul tout ce qui concourt à la formation des plantes ; mais il est composé avec des proportions à peu près uniformes, tandis que les beso'ns auxquels il doit satisfaire ne sont pas identiques. On peut lui venir en aide eu introduisant dans la terre les substances dont l'action est particulièrement réclamée, soit à cause de la nature du sol, soit à cause de celle des végétaux qui lui sont confiés. Son action est lente ; elle se fait sentir à la seconde année et en Horticulture on doit marcher vite. L'Horticulteur ne produit pas le fumier comme l'Agriculteur, il doit l'acheter. Ct-t engrais est coûteux ; il réunit le poids au volume, ce qui rend les charrois et la main-d'œuvre fort dispen- dieux. A une époque où la science est venue partout en aide à l'indus- trie, cù la théorie des engrais chimiques est mise en pratique dars ces champs qui n'auront qu'une récolte par an à fournir, il parait à propos d'en vulgariser l'emploi dans celte exploitation ac- tive, factice, insatiable de production qu'a créée l'Horticulture moderne. Les engrais chimiques en poudre ordinaires qui se ré- pandent dans les champs, pour le jardinier, pour le marcîcher, ne se décomposent pas assez vite et ne s'assimilent pas assez promp- tement aux végétaux; il leur faut plutôt dans ç,e cas l'aj^rosa g e; il faut le Floral, composé plus pur et plus riche en éléments, qui, mêlé avec l'eau, agira immédiatement, hâtera leur accroissement et les foitifîera. SUR l'engrais chimique le floral. 557 La Gjmmiision en a observé les effels et l'a jugé comma un excitant très énergique de la végétation ; aussi, elle n'Léiite pas à dire qu'il doit être accuelli, et que M. Dudoûy l'un de ses vulga- risateurs doit être encouragé. Ceci peut se poser comme principe, mais ne résout pas toutes les questions de d3tail. Or, dans la pratique, il fau ira tenir compte de l'état du terrain et savoir ce qui lui manque, pour le lui procurer : une seule analyse suffira pour faire conuaîire la composition du sol. Mais les végétaux demanderont un traitement qui leur soit propre : ils sont nombreux ; ils diffèrent entre eux et changent par année, par saison ; leur nature varie beaucoup. A cet égard, il est indis- pensable que M. Dudoiiy, éclairé par ses consciencieuses études, arrête des foi mules simples, nettes, peu nombreuses, dosées juste à point pour répondre à la constitution des plantes arrosées. Etant données les substances connues comme base des engrais chimiques, l'acide phosphorique, l'azote, la potasse et la chaux, il faut qu'il détermine invariablement quelques formules qui conviendront par exemple : Aux végétaux dont on utilise les feuilles, comme sal-diS, Epi- nards, Oieille, Choux-fleurs ; A ceux dont les racines sont comestibles : Carottes, Nivets, Pommes de terre, B-tteraves, Salsifi:; Au plantes légumineuses du genre d-^sPois, Fèves, Haricots; Aux arbres, arbustes, arbres fruitiers, etc. Un grand pas a déjà été fait dans cette voie par M. Dudoûy; la Commission a insisté auprès de lui pour qu'il y marche plus avant et perfectionne son œuvre ; il la rendra d'autant plus utile qu'il deviendra mieux fixé, en persévérant dans ses études, ainsi qu'il s'est engagé à le faire. La néce si lé d'une grande modération, d'une grande réserve, dans le dosage des engrais, le besoin d'en régler les proportions suivant la nature des plantes, la sécurité qu'on peut avoir pour leur existence dans le cas de charges exagérées en minéraux, voilà des vérités aujourd'hui acquises. Les plantes traitées par M. P/gny, prises en mauvais état et amenées à une puissante végétation ; les champs de Navets et de Carottes de Gioissy saupoudrés d'engrais, immédiatement 558 RAPPORTS. j oussant hvec plus de précocité et une vigueur plus accentuée ; les épreuves de M. Gharollois et de M. Banntl, membres de la Com- mission, et donnynt des produits satisfaisants dans des terrains maigres ; la végétation énergique dans des sables inertes, voilà des faits concluants et suffisants pour faire classer les engrais chimiques comme substances d'ui e haute utilité. En résumé, M. Dudoûy, parmi les autres, aura eu sa grande part d'action dans l'œuvre de l'introduction des engrais chimi- ques daLs 1 Horticulture ; il mérite une récompense en rapport avec l'impirtance du service rendu. La Société des Agriculteurs de France, sur la proposition de sa cinquième stction, celle de l'Horticulture, dans sa session de fé- vrier 1880, a émis le vœu suivant : « Que l'étude de la théorie des Engrais chimiques, et celle de » leur tmploi, soit introduite dans les écoles d'Hoiticulture et que » les Sociétés d'Horticulture favorisent les essais pratiques de ces » engrais. » Vous montrertz. Messieurs, que vous vous associez à ce vœu, en décidant le renvoi de ce Rappoit à la Commission des Récom- penses. Rapport sur lesGlltdres de h. "v'orixN', jardinier de M. Attias, A NfcuiLLY (1); M. F. IlÉRiNCQ, Rapporteur. Messieurs, Dans la séance du 22 juillet dernier, une demande de Commis- sion a été formulée par notre collègue M. Louis Morin, jardinier de M. Attias, pour visiter Its cultures et l'ornementation du jardin confié à ses soins. La Commission composée de MM. Bergmann, Président, Leroy (Isidore), Jolibois, Pigny, Commesse, Bullier et Héfincq, Rapporteur, s'est rendue boulevard du Château, 30, à Neuilly, le 29 suivant. Ce j.irdin, d'une contenance d'environ. 7 OOD mètres, est tout simplement un petit bijou. La maison occupe le centre. En (1) Préseulé le 26 août 1880. SUR LES CULTURES DE M. MORIN, 559 avaùt, du cô;é de rentrée, est une pelouse habilement et gra- cieusemeLt vallonnée, sur laquelle sont jttées plusieurs corbeilles et une longue guirlande de plantes variées. Ces corbeilles bordées de Gnaphalium laineux [G. petiolaium\ sont composées de zones de Coleus GolJen géra, Cintraria mari- tima.Achyranthes Liyideni di'.ns lesquels sOLt jetés quelques Gaura Lindheimeri; le centre est occupé par une Fougère en arbre {Alsophila australis). Une autre tst constituée par des Fougèies et Pa'miers variés, très intelligemment mélr.cgés, etc. La guirlande, parallèle à la maison d'habitation, est formée de plusieurs lignes courbes qui convergent toutes vers un centre commun dont le milieu est occupé par un Chamœt^ops excelsa. Les plantes qui entrent dans la composition de cette guirlande sont: Pelargonium Manglesii, EcheMria glauca^ Alternanthera amœna, Pyièihre {Mairicaria inodora var. multiplex), Lobelia Erinus; le milieu est forjné par des zoues concentriques de Cen- taurea 7'agusma, Iresine Herbstii, Bégonia lucida, Pelargo- nium Manglesii. Les massifo d'arbres du pourtour qui cachent la clôture, sont garnis à la base de forts Fuchsias et de Bégonia Bidwilliana en bordure. Sur UQ autre point du jardin, dans l'axe de la maison des maîtres, M. Morin a élevé un monument à la déesse du jour : la mosaiculture. C'est une colonne tronquée, haute de plus de deux mètres, surmontée d'un Dracxna australis. Elle est composée iVEcheveria glauca dans hquel sont jetées des palmes à'Alter- nanthera amœna bordées àe Calamintha alpina ayant pjur cadre le Pyrèthre. La partie située derri^îre la maison est une sorte de bosquet fleuri, dessiné à l'acglaise, et dans lequel viennent tour à tour les plantts de saison. En hiver, ce sont le& arbustes à feuilles per- sistantes : Aucubas, Laurier-;in, Fusain du Japon, Buis, etc., au milieu desquels de grosses touffes à'Helleborus niger épanouis- . sent leurs Roses de Ncël. Au printemps, ce sont les Giroflées Pri- mevères, Dûroniques, Corbeilles d'or et d'argent. Cinéraire-, etc., qui prennent place dans ces massifs ; enfin, à la saison d'été, apparaissent les Çoleus Verschafelti nigra, Rosalie, Golden-gera, 560 RAPPORTS. Fuchsia, Bégonia, Hortensia, Phlox variés, tic. Ici, toules ces p'aiites ne sont pas symétriquement plantéts comme pour les corbeilles de la pelouse; elles sont dispersées sans ordre, entre et devant les arbustes, et le feuillage sombre de ces ligneux est un excellent repoussoir à ce délicieux mélange de couleurs florales. D ins le fond du jardin est une longue allée droite qui conduit à une entrée donnant sur le boulevard Bineau. Là c'est encore un autre mode d'ornementation : ies plantes sont en lignes sur trois rangées, mais par séries alternantes: La première ligne est composée de séries de trois espèces : Pyrèlbre, Pdarg unium Mangleui, Lobelia Erinm ; la 2*, Agera- tum, Salvia coccinea, Heliotropium Voltairianwn ; la 3®, Coleus Verschafjeltii, Cinerarïa maritima, Fuchsia, eU. Ce mélange symétrique de couleurs variées est du plus ravissant effet; i! re- tient Its yeux qui découvrent à chaque instant de nouvelles fleurs, et, s'il est vrai que renuui.naic de l'uniformité, cette allée doit mettre beaucoup de temps à le faire naîtr.'. Ainsi, dans ce charmant petit jardia, M. JMorin a réuni tous les genres d'ornementation, depuis la froide mos/ique, jusqu'à la ligne droite variée par séries alternantes. Pour obtenir ce résultat, M. Moriu emploie 30 OOJ plantes, et pour faire ces 30 000 planlei, noire confrère n'a avec lui qu'un stul aide, un garçon jardinier. Votre Commission, Aiessieurs, a vivement félicité M. Morin de son activité et de son zèle. Car, non seulement il a à s'occuper du jardin d'ornement, mais il a encore un petit jardin fruitier dont les arbres sont admira- blement tenus, et trois serres chaudes qui renferment les plus beaux spécimens de Croton undulatum, Sphœnogyne, Mai^anta tnetallica, Dieffenbachia Baumanni, Tillandsia Lindeni, Bégonia imper ialis,'-Xz.^ de charmants Gloxiuias de semis, et un très btau choix de Coleus : les G. Butterfly, Hippoiyie Jamain, M. Carrière, Claire de Chanteneux (?j, Aurora, K':!ntischfire, Georges Bongard, Duchesse d'E.limbourg, multicolore, Carnet, Distinction, Golden* gem, Rosalie, nigraVerschaffeltii, etc. Tous ces Coleus, et du reste, toutes les plantes de M. Morin sont admirables de végétation. SUR l'Établissement de mm. foucard. 561 On sent que l'homme qui les soigne est un jardinier aussi intelli- gent qu'habile, et qu'il est animé du feu sacré de l'art horticole; car ce n'est pas l'homme indolent, ami des plaisirs populaires, qui obtient de pareils succès. Aussi, Messieurs, votre Commission, à l'unanimité, vous de- n:ande-t-elle en faveur du jjîidinier actif, laborieux et intelligent de M. Attias, nn encouragement bien mérité par l'insertion de ce Rapport dans le Journal grands centres horticoles. (1)P résenlé 12 août 4 880 . EXPOSITION DE PÉR'SUEUX. 569 L'apport le plus intéressanf, quoique moins brillant que ceux de ses confrère?, était certainement la collection de légumes ex- posée par M. Léo Mazy. Cette collection, qui était très complète, dénotait une entente sé- rieuse du métier. Il a fallu beaucoup de soins pour réunir et cultiver afin de présenter, frai :hes comme elles Tétaient, un si grand nombre d'e«pèces ou variétés alimentaires, dont beaucoup avaient atteint le développement convenable pour être livrées à la con- sommation. Pour indiquer sommairement la composition de ce remarquable lot, et sans nous arrêter aux espèces encore peu cultivées en France, à tort peut-être, telles que : Alk^kenge, Arachishypogsea, Igname de Chine, Tc:tragone étalée, Choux et Navets chinois Pak- choi et Petsai, Chervis, nous dirons que tous les légumes sérieux étaient représentés par des échantillons généralement pur?, comme l'indique l'énumération ci-dessous dans laquelle n'e)trent pas les espèces ou variétés d'un intéiêt secondaire : Artichauis % va- riétés, Aperges 2 var., Betteraves 3 variétés, Carottes ÎO variétésdout 4 ou 5 de grande culture, Céleris 4, Chicorées et Scaroles 19, Choux 17, Fèves 9, Fraises 6, Haricots 16, parmi lesque'.s h Flageolet à feuilles gaufrées, le très hâtif ti'Etarnpes et le Bagnolet, ce der- nier incontestablement Tun des meilleurs et des plus productifs pour manger en vert; 30 variétés de Laitues pomméeset Romaine», 23 de Navets, 13 d'Oignons, 45 de Pois, 28 de Radis et enfin 32 variétés de Pommes de teire présentées vivantes et dont une grande partie avaient des tubercules nouveaux bons à manger. Elles éiaient accompagnées d'un lot correspondant de tubercules conservés et préparés pour planter, des mêmes variétés et bien choisis. L'apport si considérable et si varié de M. Léo Mazy explique que, malgré Tabsence de concurrents sérieux, il ait obtenu la grande médaille d'honneur en or. Il fait regretter vivement l'abs- tention des autres horticulteurs maraîchers des environs et de Pé- rigueux même; un seul des confrères de M. Mazy a pris part au concours; c'est M. Puijeanne-Finet, qui obtient une médaille d'ar- gent de 1'® classe pour ses légumes de saison. Afin d'en finir avec les produits du potager, nous signalerons 570 COMPTES RENDUS B'eXPOSITIONS. encore la collection de Pommes déterre de M. Riyual, ama- teur, propriélaire; celle de M. Fieyrac, composée de Fiaises et de Cerises, et enfin ]es Asperges de M. l'abbé Delmas (1^' prix) et celles de M. l'abbé Duchaine (2°^^ prix). A propos du lot de M. Mnzy, nous nous permfittrons de sou- mettre à ce jardinier une petite observation: les échantillon^ qui composaient sa collection si considérable et si intéressante à étu- dier, n'étaient pas toujours disposéi de façon à permerre d'ap- précier leur valeur entière; les genres n'étaient pas assez séparés et les varié'.ésdans chacun étaient trop tassées pour être étudiées. Cette défectuosité dans l'arrangement n'enlève rien à la valeur réelle de l'apport, mais le but principal, supérieur de l'Exposition n'est pas complètement atteint. Les plantes de serre et d'ornement avaient des représentants nombreux et bien choisis. Les lots principaux se ressemblant bear.coup, il a fallu aux Jarés un examen attentif et bien détaillé des C(.l!ections pour choisir entra MM. Louis Richard, Nadal et Dupuy Dabzacet fils. Le premier, M. Richard, obtient le prix d'honneur, pour l'en- semble de son lot de plantes de serres chaude et tempérée. Ce ju- gement est motivé par l't btention de sept premiers prix pour ses collections de Palmiers, CalacUum, Iihododendro7i ûemis, Rosiers, Roses et Pivoines en fleurs coupées, Graminées, et enfin de Pe- largoni'um zonale- inquiaans. Deux deuxièmes prix pour Dracxna, Croton et Pandanus; trois troisièmes prix et une mention honorable pour : Bégonias à feuillage et tubéreux réunis ; Gloxinias et Pelaj^gonium à grandes fleurs. Les plantes à noter dans les différents apports de M. Richard, sont nombreuses, et il faudrait dépasser les bornes d'un Compte rendu pour citer toutes celles qui sont remiirquables ; citons ct pendant : L'^s Af^eca s'opida, Verschaffeltii, lutescens; le Sea- fort/lia robusta,]e Kentia Balmoi'eana, parmi les Palmiers; les Dracœna gloriosa, Baptisti, terminalis strkta. ttc; le Pandanus Veitchii ; Y Araucaria excelsa; le Theophrasta imperialis; les Co- leus Kenti^bfire, Baronne de Spare, vert Rocher, Junos, etc. Les Bhododend? on, sans être tout à fait nouveaux, sont de très EXPOSITION DE PÉRIGUEDX. 571 bonnes variétés de plein air. Parmi les Fougères il faut citer le Cyathea dealbata et le Neopteris australasica en plantes d'une bonne force. M. Nadal vient après, pour un apport de collections à peu près identiques aux précédentes et comme culture et comme composi- tion. Cependant les différences, sans être trop accentuées, sont a^sf z sensibles, puisque les prix accordés se décomposent comme suit : Première médaille en or de i""^ classe, pour l'ensemble de ses plantes de serres chaude et tempérée. Deux premiers prix : 4° Pour l'ensemble des collections de Dracxna, Croton et Pandanm réunis ; £°Pour ses Pelargonium à grandes fleurs et lateripes. Sept deuxièmes prix : Pour ses lots de Palmiers, Bégonias, Colevs, Azalea îndi'ca fleuris, Gloxinias variés et Pelargonium zonale-inquin^ns. Deux troisièmes prix : Pour ses Rosiers et les deux lots réunis de Pétunias et de Ver- veines. Enfin .deux mentions honorables, l'une pour ses Fougères, l'autre pour des Lantanas. Eli somme, M. Nadal a montré un ensemble de végétaux bien cultivés, composé de nombreuses collections. "C'a n'est que le deuxième lot de l'Exposition comme ordre de mérite, mais il approche de très près de celui de son heureux concurrent. Iji encore il faudrait cit^r presque toutes les plantes exposées, car elles ont été bien choisies comme spécimens d'Expositioa ; mais nous devons nous restreindre, pour ne pas trop étendre ce Compte rendu, aux espèces et variéiés suivantes : Bromeiia Bino- tii; ISidularium spectahile ; Hechtia speciosa; Pteris serrulata cri's- tata major ; Cyanophyllum pulchrum ; Dracxna fragrantissi'ma, Mooreana, amabi'Us, Jaspida, stricta ; Colens Alphoose Lavallée, G^ow, Ratarin, M. Thibaut, FireFly; Cyanophyllum pulchrum; Dasylirion pulchrum; Croton variés ; Philodendron gloriosum, etc. Pour ce lot surtout nous aurions désiré un arrangement qui, sans nuire à l'ensemble, eût permis de bien voir séparément chaque groupe ;il était très méritant, il y eût gagné encore. 572 COMPTES RENDUS d'ex POSITION-. Nous arrivons à la deuxième médaille en or, accordée pour les plantes composant l'exposiiion faite par MM. Dupuy Dabzac et fils, également horticulteurs à Périgueux, et qui obtiennent en outre : Un premier prix pour leur lot de Bégonias à feuillage et hybrides du discolor et du Rex; Un autre premier prix pour des Broméliacées ; Un deuxième i our leur collection intéressante de Pelargomum à grandes fleurs. Et enfin un troisième prix pour leurs Coleus variés présentés en petites plantes bien cultivées et ramifiées. Nous pourrions citer, dans cette intéressante exhibition, beau- coup de belles plantes de choix et dont la culture étaitremarquable. Nous itérons seulement la collection de Caladium à feuilbige co- loré; un très beau pied de Cibotium Princeps, le Pothoscordata, le Dracsena excelsa, \e.s Imantophi/llum miniatum^ Theophrasta impe- rialis, lihopala corcovademis, Casuarina sumatrana, Artocarpus Cameroni (?), Bégonia discolor-Rex variés, Pritchardia filifera et les Broméliacées suivantes : Tillandsia Zahni, Nidularium fulgens, yEchmea corallina, Encholirlon corallinum. Nous n'ou- blierons pas le Bégonia semperflorens rosea, nouveau gain précieux d'une plante excellente pour la décoration des corbeilles en plein air l'été. M. Biptiste Mazy obtient une médaille d'argent de 1™ classe pour son exposition de plantes marchandes, Hortensia, Bégo- nias, Dracsena indwisa et ses variétés, Aralia Sieboldii, etc., servant à l'ornementation du jardin des Arènes. Cet exposant e.-t horticulteur à Périgneux ; une médaille lui a été décernée en outre pour une collection de graines variées. Nous commencerons l'examen des lots exposés par les amateurs, qui étaient trop peu nombreux, nous regrettons d'avoir à le cons- tater, par celui de M. Gaston Aubier, qui a obtenu dans cette division (2^ et 3* série!>) une médaille d'or de l""* classe pour ses plantes de serres chaude et tempérée, bien choisies et bien cultivées. Nous signalerons dans sacoUeclion: les Dracsena Elisabethse, Goldieana, speciosa, les Caladium Perle du Brésil, Pyrrhus, Louise Du- plessis, VAreca sapida^ le Cocos Weddelliana, le Sp/un-ogyne fer- rvginosa, \es> Maranta Kegeljanii, Mokoyana^ etc. Ces noms su f- EXPOSITION DE FÉRIGUEUX. 573 fisent pour indiquer que l'apport de M. Aubier méritait bien la récompense supérieure qui lui a élé décernée. Un autre envoi était très méritant et très intéressant, surtout en ce sens que les familles de plantes auxquelles il appartient, Cac- tées et quelques Euphorbiacées, sont rarement représentées en col- lections nombreuses dans les Expositions horticoles ; cependant ces plantes sont bien curieuses, et, chez beaucoup d'espèces, les fleurs ne le cèdent en rien, ni comme coloris, ni comme ampleur aux plus belles fleurs connues; de plus leur culture ne présente pas de difficultés considérables. A ces difi^érents titres, le goût de ces bizarres végétaux mérite d'être encouragé ; aussi le Jury a-t-il cru devoir accorder une médaille de vermeil de l""® classe à M. Taboury, l'habile présentateur, amateur à Limoges. M. Picaud, propriétaire à Ribeyrolles, obiient une médaille d'argent de 1'^ classe pour ses beaux spécimens bien cultivés et très forts de Dracœna^ Phormium et Chamœrops. Deux dames, M-"® Rougerie, de Limoges, et M'"^ Reynal, de Périgueux, avaient aussi exposé : M.'^^ Rsynal, une collection de Roses en fleurs coupées qui lui a valu une médaille de bronze ; M-"^ Rougerie, deux bouquets faits avec art et une guirlande de fleurs d'Oranger naturelles, gracieusement arrangée. Une médaille d'argent de 1^® classe lui a été décernée (M-^^ Rougerie est horticulteur à Limoges ). D'autres exposants avaient apporté des bouquets; ce sont MM. l.éo Mazy et Thibauf, de Périgneux, et M. Foissac, de Montauban.Une médaille d'argent, une de bronze et une mention honorable ont récompensé ces apports, les deux derniers à titre d'encouragement. Des lots peu nombreux d'outils et d'objeis d'ornementation ou d'utilité pour les jardins avaient été exposés par MM. Louet, d'Issoudun, dont nous- avons remarqué plus particulièrement la toûdeuse de gazon ; M. Reignier fils (outils divers) ; M. Marti- neau, cascade et pièce d'eau du jardin ainsi que des bancs en ciment; et enfin M. Ponet, que nous signalerons pour la porte en treillage du jardin de l'Exposition, et pour un kiosque en bois de Châtaignier en grume, assemblé et broché, couvert en thaume. 574 COMPTES RENDUS D EXPOSITIONS. Il est juste de citer encore les plans de jardins de M. Perdoux, horticulteur à Bergerac, et d'adresser en outre des compliments à M. Taboury pour son herbier qui lui a valu une médaille d'ar- gent, le Jury étant d'avis que l'étude de la Botanique est indis- pensable à qui veut s'occuper d'Horticulture. En terminant ce Compte rendu, votre délégué, Messieurs, doit remercier ses collègues : MM. Pertuzè?, de Toulouse, Gandy, de Limoges, et Lapone, de Périgueux, pour l'honneur qu'il luiont fait en le chargeant de les présider, honneur qu'il doit uniquement à sa qualité de représentant de la Société nationale et centriile d'Horticulture de France. Il conserveun bon souvenir des hommes dévoués qui composaient la Commission de l'Exposition horticole de Périgueux, et j1 estheu- reux de penser que, réorganisée bientôt par les soins de MM. Four- nier,Lauiière, Fabre, Tonnes ie, Pradier, Jean Richard, etc., la So- ciété d'Horticulture du chef-lieu de la Dordogne installera à l'avenir des Expositions sinon plus brillantes au moins plus com- plètes que celle de 1880, et que, sous son influence heureu.se, la culture des jardins, qui contribue si puiïsamment à rembellis- sement de nos demeures par les plus aimables productions de la terre, tt qui enrichit nos tables d'aliments sains et variés, progres- sera rapidement dans cette conliée favorisée, il faut le dire, par un climat qui permet de faire beaucoup en Horticulture. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Besançon (<); M. Michelin, l'un des Délégués, Rapporteur. Messieurs, Le Concours régional d'Agriculture, enveloppant dans sa cir- conscription les départements de la Franche-Comté, avait lieu celte année à Besançon, et, à cette occasion, la Société d'Horti- culture de cette ville voulut organiser une Exposition des produits de la contrée qui, d'ailleurs, n'avaient pas été exhibés depuis trois ans. L'occasicn devait être bonne pour obtenir, parmi les habitants (1) Présenté le 12 août 4 880. EXPOSITION DE BESANÇON. 575 de la Fnnchç-Gomté, le bon etfet que doivent produire les Expo- sitions d^ végétaux perfectionnés ; le Concours agricole, qui n'avait pas eu lieu dans la ville depuis sept ans, devait y attirer une grande affluence de visiteurs. Malheureusement une semaine pluvieuse contraria considérablement le zèle des amateurs et prati- ciens voués au culle des jardins et des fleurs. Le Jury ne remplit pas moins sa mission dès le 5 juin, conformément au programme; il réunissait MM, t'harles Baltet^ délégué de la Société de Troyes, Adam, président de celle d'Epinal, Jeanninel, horticulteur à Lau- gres, Eonnel et Michelin représentant notre Société centrale. C'est donc au Eom de ce dernier et au mien que j'ai l'honneur de vous présenter ce Compte rendu. Deux promenades publiques avaient été appropriées aux besoins du moment. Celle de Chamars plantée d'arbres séculaires et au- jourd'hui en partie envahie par le service de i'artillerie, donnait asile aux animaux, aux instruments agricoles, aux laiteries et aux exhibitions ayant trait à l'industrie locale de la fromagerie; celle de Mîcaud, sise dans une autre partie de la ville, formée au moyen d'une île prise sur la rivière et qui a été comblée, dominée par des montagnes dont l'effet est pittoresque et imposant, bien plantée, bordant la rivière sur une grande longueur et en face d'un barrage dont la chute briiyanle anime puissamment le tableau, offrait son enceinte aux horticulteurs en trop petit nombre pour que leurs lots puissent en remplir et en orner la vaste étendue. Dans une partie réservée, on avait établi des baraques longues, peu profondes et garnies de planches étagées sur lesquelles les lots pouvaient s'étaler avantageusement. Mais si les toits qui les cou- vraient n'eurent pas à garantir les plantes contre l'ardeur nuisible des rayons solaires, il les abrita bien utilement contre l'excès des pluies qui, constantes pendant huit jours,auraient détruit les fleurs. Des groupes d'arbustes et de plantes en pleine terre complétaient l'Exposition des horticulteurs. Des récompenses nombreuses offertes aux exposants auraient pu exciter leur empressement ; raa?s on peut croire facilement que la gelée, non moins préjudiciable dans la Franche-Comté que sous le climat de Paris, a dû sévir sur les végétaux exposés à ses 576 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIOKS. rigueurs, et tantôt détourner des horticulteurs découragés, tantôt amoindrir sensiblement les lots que, malgré tout, ils ont ap- portés. Le Jury, présidé par M. Baltet, a suivi le programme du con- cours. Je viens vous rendre compîe de ses appréciations. La première section était réservée pour la culture maraîchère. T.es praticiens, dans cette branche si utile de rHorticuiture, sem- blent eux-mêmes ne pas lui faire honneur autant qu'elle le mérite, venant généralement en trop petit nombre dans les E\positions horticoles pour en faire remarquer les plus beaux produits. Ce fut le cas à l'Exposition de Besançon où cependant, malgré le nombre restreint des concurrents, le Jury put constater l'apport de très beaux légumes variés. Ceux de M. Pape (Pierre), maraîcher à Fontaine-Argent, ter- ritoire de Besançon, formant un beau lot d'ensemble, lui valurent une médaille d'or comme premier prix. M. Viuter (Juiei-), aux Chaprais, faubourg de Besançon, a obtenu une médaille de ver- meil pour une exhibition du même genre, dans laquelle on remarquait des Poireaux , des Pommes de terre et des Choux-fleurs, et MM. Converîet (Charles), à Baume-les-Dames (Doubs), et Lamblin (Auguste), aux Chaprais, ont reçu chacun une médaille d'argent pour des lots jugés égaux. Une récompense semblable a été accordée à M. Tisserand, jar- dinier amateur, à Chalezeule (Doubs). M. Jules Bey, de iNIarnay, a eu une médaille de bronze pour des Pommes de terre ; M. Thunot (Louis), à Besançon, une d'ar- gent pour un lot d'Asperge?, et M. Besancenot, à Noidans-k-Fer- roux, une de bronze pour le même objet. La culture des Asperges, dans la Franche-Comté, demanderait à être encouragée et perfectionnée; elle est encore bien éloignée du poiat qui a été atteint dans la contrée parisienne. La deuxième section avait pour objet les fleurs, qui ont donné lieu à l'altribulion de deux médailles d'or, l'une à M. Calame, horticulteur aux Chaprais, membre de notre Société, et l'autre à M. Jean III, harticuUeur à Montbéliard. M. Calame réunissait dans son lot des plantes de serres chaude et tempérée répondant à plusiturs coucourï, notamment des EXPOSITION DE BESANÇON. 577 Palmiers, Pan'^rmées, Gycadées, Fougère?, Draccena, Maranta, Bégonia etc., des plantes grasses, des Pelargonium zonale à fleurs simples et double?, des Fuchsia?, etc. La culture de ces plantes était bonne; cel!e des Pelargonium zonale a éié particu- lièremeut constatée telle. Dans le lot \ ajoutaul encore à l'harmonie de l'ensemble, faisaient ai^sez l'éloge des or- ganisateurs. D'une autre par', la municipalité de Vincennes, sous le patro- nage de laquelle se faisait l'Exposition et qui lui prêtait son appui, avait avec raison jugé convenable que les travaux des élèves des écoles communales y figurassent. L'idée certainement était excellente, car, outre la diversion que produisaient ces choses, leur admis.^ion était déjà pour les élèves un encouragement, une sorte d'hommage public, de manière que l'ensemble constituait une sorte de tournoi civique où arts et in- dustriesdiveise.s, se joignant à Ihorticullure, se confondaient dans une même pensée : la science^ véritable base du progrés, et qui toujours va de pair avec h liberté et le bien-être. On pourra, du reste, se faire une idée de l'importance de cette fête quand on saura que, pour la paitie horticole seulement et quelques-unes des industries qui s'y rattachent directement, le Jury a accordé 7 médailles en or, 15 de vermeil, 41 en argent, 10 en bronze: total, 73 médailles, sans compter les récompenses que le Jury préposé aux arts a accordées. Les deux grands pi^ix ou prix d'honneur ont été attribué?, l'un à M. Croux, pépiniériste, vallée d'Auluay, à Sceaux, pour des Go- n leres et des ai bustes à feuilles persistantes en pots ou en caisses, toutes plantes tiès fortes, et un lot d'arbres fruitiers, ainsi qu'une jolie collection de fruits (Poires et Pommes) comprenant 150 variétés. — Médaille d'or grand module. Le deuxième grand prix a été accordé à M. Paillet, horticui- (1) Présenté le 9 septembre 1880. EXPOSITION DE VINCENNESc &8i leur à Ghâtenay-lès-Sceaux, qui avait exposé, avec un lot de six fortes plantes de Thuiopsis rfo/aôrafa, une magnifique collectioa de Pommes de terre, de petite et de grande cultures, comprenant plus de 1 60 variétés. Gomme fruits et légumes, deux collections surtout se distin- guaient : c'étaient celle de la Société d'Horticulture de Montreuil, qui avait exposé collectivement des fruits, des légumes et même quelques fleurs; l'autre collection, également collective, était pré- sentée par un certain nombre de jardiniers de Fontenay-sous-Bois. Ces deux collections ont obtenu chacune une médaille de ver- meil. Ea ce qui concerne les légumes, je crois devoir citer parti- culièrement une Pomme de terre obtenue par M. Joly (Léon), r-jI- tivateur à Houilles (Seine-et-Oise) et à laquelle il a donné son nom. C'est certainement une sorte des plus grosses et, assure-t-on, des meilleures; elle est jaune, un peu allongée et légèrement aplatie; elle a peu d'yeux et ceux-ci sont petiis et peu profonds. Pour les fruits, on remarquait, outre le lot deM.Croux, déjà cité, celui de M. Guénault, entrepreneur de jirdinsà Vincennes, et celui de M. Glievalier, fiis, arboriculteur à Montreuil, qui comprenait, eu égard à l'année, une trèi belle collection de Pêches. Les bouquets étaient représentés par rapport de M"^^ Scoccard, horticulteur-fleuriste à Moptreuil, qui avait exposé diff'érentes pièces montées, telles que garnitures et surtouts de table, bouquets de mariée, etc. M. Commesse, horticulteur à Passy, l'ingénieux mosaïculteur, avait de magnifiques collections à'Fcheveria, de Sedum, de Sefn- pervivum, de Coleus, de Yucca qui lui ont valu une médaille d'or. Une collection de Bégonias dits àfeuillage, d'une force et d'une beauté peu communes, a valu à son présentateur, M. Rieuile-Poli- gny, une médaille d'or. — M. Gaénez, jardinier en maison bourgeoise, obtenait une semblable récompense pour un magni- fique lot, nombreux et très varié, de plantes de serre chaude : Pan- {;ratmm, Maranta^ Pandanus,Achimenes, Caladium, etc., etc. L'indusl! ie horticole pratique : serres, chauff'ages, pompes, objets rustiques, poterie, coutelitrie, taillanderie, était également repré- sentée. — L'établissement de la Ménagère de Paris a obtenu une 582 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. — EXPOSITION DE VINCENNES. médaille d'or pour ses nombreux, divers et remarquables objets propres à la décoration des jardins. Trois arcbiiectes-paysagistes, MM. Péan, de Paris, Lavialle, de Passy, et Lasseau, de Bourg-la-Reine, avaient exposé des plans de jardins qui ont valu à chacun de ces exposants une grande mé- daille d'argent de l'e classe. Dans les semis de plantes d'ornement on remarquait un lot très important de Coleus exposé par M. Pacotot, horticulteur à Vin- cennes, dans lequel on voyait un grand nombre de variétés très jolies et d'un mérite vraiment supérieur, pour lequel il a obtenu une médaille de vermeil. Les Pelargonium zonale à fleurs simples et à fleurs doubles étaient représentés par un magnifique lot, qui faisait l'aimiration de tous les visiteurs. M. Alliaume, jardinier en chef à l'hôpital militaire de Vin- ceanes, exposait, avec difl'érentts plantes propres à l'ornementa- tion, quatre forts pieds en caisses du Solanum betaceum qui, couverts de fleurs et de fruits à différents états, montraient tout le grand avantage que l'on peut retirer de cette plante pour l'or- nementation. Quant à l'arboriculture fruitière, cette partie si importante du jardinage, elle était représentée par deux arboriculteurs des plus distingués de Montreuil : MM. Carrelet et Raimbault, qui avaient exposé des arbres de formes diverses et de diCféreuts âges, pou r esquels ils ont obtenu chacun une médaille de vermeil de pre- mière classe; et aussi par Jl. Croux, déjà cité, qui avait également exposé un lot d'arbres fruitiers, pour lequel il a obtenu une mé daille d'argent, qui a été confondue avec ses autres lots pour l'obtention d'un grand prix. Enfin, et pour terminer cet aperçu très incomplet, sans doute, par l'Exposition de Vincennes, je suis heureux de déclarer que j'ai été accueilli avec la plus grande cordialité; c'est certaine- ment un honneur pour moi auquel j'ai été très sen sible, mais que je m'empresse de reporter à qui de droit, c'est-à-dire à la Société nationale et centrale d'Horticulture de France, dont j'étais le représentant à l'Exposition de Vincennes. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 583 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des pdblications étrangères. The Florist and Pomologist. Amaryllis (Eippeastrum) llistres Baker. — Flor . andPomoL, 1880, pi. 509. p. 33. —Amaryllis Madame Raker. — (Amaryllidées). Cette splen'^ide variété a été obtenue par M. G. Baker, jarii- nier chez M. E.-C. Baring, à C)ombe B^nk, Surrey, et acquise par MM. Veitch et fils, de Ghelsea. Elle est des plus remarquables pour l'ampleur et la beauté de ses fleurs qui ne mesurent pas moins de 17-18 centimètres de largeur et dont la couleur est un rouge écarlate intense, tirant sur le rouge-sang. D'après la figure donnée par le journal anglais, chaque segment du périanthe pré- sente inférieurement une grande macule du même rouge très foncé, dans la base de laquelle vient se perdre en rayonnant une autre macule d'un vert clair. La fleur est de consistance ferme et se tient très bien. Peach Rivers' Eârly SîlTcr (Pêche blanche précoce de Rivers). — Flor. and PowoL, 1880, pi. 510, p. 41. — (Rosacées-Amygdalées). Cetie Pêche a été obtenue par M. Rivers, en 1859, d'un semis de Nectarine blanche. Lh grosseur en est appréciée différemment par M. le docteur Hogg, qui la dit très grosse, et par M. T. Moore qui donne le spécimen décrit par lui comme de volume moyen. L^ forme en est ovale ou ov?le-arrondJe, avec un sillon latéral bien marqué, et quelquefois une petite pointe au sommet. La peau est d'un blanc crémeux, couverte d'une couche de points rouges sur le côté exposé au soleil. La chair se sépare très bien du noyau; elle est blanche dans toute son épaisseur, fondante et juteuse, parfumée et, au total, délicieuse : M. Hogg dit que, lorsqu'elle est bien mûre, c'est l'une des meilleures Pêches connues. Elle mûrit, à l'air libre, du milieu à la fin du mois d'aoù', et, venue en culture forcée, elle conserve sa qualité mieux que toute autre variété. Les fleurs de ce Pêcher sont grandes, et ses feuilles sont accompagnées de glandes réni formes. Jj84 revue bibliographique étrangère. Choice Gooseberries (Groseilles à maquereau de choix). — Flor. and Pomol., 1880, pi. 512, p. 57. — (Ribésiacées). La planche 512 du journal anglais représente quatre variétés de Groseilles à maquereau choisies parmi les plus recomman- dables par M. C. Leicester, pépiniériste qui publie annuellement un volume sur ces arbustes fruitiers, sous le titre de : Goo&eberry Growers' Regisier, ou Manuel du cultivateur de Groseilliers à. maquereau. Cvs vnriétés sont les suivantes : 1. Telegroph (Poul- gen), obt-nue en 18o0 par feu Ed. Poulsen, do Baothen : baie à peau lisse, moyennement allongée, renflée, d'un b au vert foncé; de bon goût; son poids moyen est de "il grammes. L'arbuste est très productif, de forme compacte, à bois roide, formé d'enlre-nœuds couris. — 2. London (Banks), obtenue en 1831 par J. B mks, d'Acton près Northwicb, Clieshire : baie à peau lisse, rouge foncé; la plus grosse et la plus estimée des Groseilles à maquereau, dont le poids atteint et dépasse même quelquefois 65 grammes. — 3. Snowdrop (Bratheriou), obtenue par feu Joseph Bratherton. Baie à peau hérissée, blanclie avec des veines vertes, très appa- rentes; bel et excellent fruit, qui a pesé jusqu'à 54 grammes, c'est-à-dire plus que celui de toutes les autres variétés blanches. L'arbuste e:-t très productif, vigoureux, à long bois de force moyenne, et se forme bien. — 4. Fascination (Weslon). Biie à peau hérissée, moyennement allongée, blanche ; dès la première récolte, en 1877, e'Ie a pesé 41 grammes. L'arbuste est très pro- ductif, vigoureux et éla'é. Primnla spectabilis Tratt., P. TÏllosa Jacq., P. rosea Royle. — Flor. ani Pomol., 1>80, pi. 514, p. 73. — Primevère élégante, P. velue, P. rose. — (Primulacées). La culture des plantes à floraison printanière étant fort en faveur, en ce moment, en Angleterre, les horticulteurs anglais introduisent dans leurs cultures un grand nombre d'espèces fleu- rissant de bonne beuri'. C'est à ce titre et à cause de leur élégance qu'ont été importées les trois Primevères figurées dans le Florist and Pomologisl. \ . Le Pi imula spectabilis est une espèce qui croît naturellement dans la partie orientale de la chdoe des Alpes, dans le.s graviers, et qui y fleurit en juillet et aoiT. C'est une, pbiit'j vigoureuse, qui a presque les dimen.^i ."ii 'l'i^ni Au.'' c-.e PLANTES NOUVELLES OU RARES. 585 OU Oreille d'ours, et qui présente une rosette de feuilles charnues, elliptiques-laDcéo'.ée?, à bord entier, cartilagineux. De cette rosette s'élève un pédoncule droit, surmonté d'une ombelle qui comprend plusieurs fleurs larges de près de 3 cenlim. et colorées en beau rose-pourpre intense. C'est une des plus belles Primevères alpine:. — 2. Le Primula villosa est une plante bien connue et cultivée depuis longtemps, qui vient naturellement sur les hauts rochers granitique?, dans les Alpes mériiiionales tt dans les Pyré- nées, où elle flourit en mai et juin. C'est sa variété à fleur blanchrî qu'on cultive assez fréquemment sous le nom erroné de Primula nivalis. — 3. Primula rosea. Pour cette espèce de l'Himalaya voyez le Journal, 1879, p. 675. Rose lier lîajesty (Rose sa Majesté). — Flor. ani. Pomol.^ 4880, pi. 515, p. 81. — Rosacées). Très belle Rose hybride qui a été obtenue par M. H. Bennett, de Manor Farm, Stapleford, près de Salisbury. Elle provient d'un croisemeni opéré entre la H. -P. Mabel Morrison et le Thé Canari, celui-ci ayant é!é le porie-graines. L'arbuste est très robuste et sou bois est peut-être le plus fort de tous les Roders connus ; même sur le sol très maigre de Stapleford, il a donné des pousses hautes de plus de deux mètres avec deux centimèires d'épaisseur. Il a tous les caractères d'un hybride perpétuel pour la forme des, feuilles, les épines, etc., et néanmoins ses feuilles ont le lustre de celles des Rosiers-thé*. La fleur est d'une ampleur exception- nelle, d'un rose clair el tendre, très pleine, parfaitement faite, ses pétales étant disposés avec beaucoup de symétrie. Celle qui est figurée dans le Florist and Pomologist éiait la seule qu'on eût eue encore à l'air libre, et était venue sur un pied de semis âgé de dix-huit mois ; mais d'autres pieds ont très bien fleuri en serre, au printemps dernier. — M. H. Bennett ne se propose pas de mettre ce beau Rosier immédiatement au commerce, obligé qu'il est de déplacer toutes ses cultures, à cause de la mauvaise qualité de la terre sur laquelle elles se trouvent actuellement. Anthurinm Andreauum Linden. — Flor. and Pomol., 1 880^ pi. 517 , p. 97. — Aulhurie d'Aadré. — Colombie. — (Aroïdées;. Cette magnifique Aroïdér^, qui détrône sans difficulté VAnthu- rium Scherzei ianum^ a été découverte, au mois de mai 1876, daos 586 BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. la province de Cauca, en Colombie, par M. Ed. André, pendant son fructueux voyage botanique en Amérique. L'introduction n'a pu en être faite sans d'assez grandes difficultés : le premier envoi que M. Ed. André en fit lui-mêm3 réussit fort mal, et ce n'est guère qu'en 1878 que notre collègue, après son retour d'Amérique, en reçut un certain nombre de pieds en bon état qu'il livra à l'établissement de M. Linden. Il paraît aussi que la plante n'est pas encore au commerce ou que tout au plus elle vient seulement d'y ê're mise par M. Linden. UAnthninum Andreanum, dans son pays natal, vit en épiphyte ou bien k terre, au milieu des Mousses et des Sélaginelles. Il a un rhizome rampant, grêle, coloré en brun-rougeâîre, d'un nœud duquel partent à la fois la touffe de ses feuilles et sa hampe florale. Ses feuilles sont munies d'an long pétiole droit, grêle, mais épaissi dans sa partie supérieure où il forme un coude marqué ; leur limbe plus ou moins pendant au bout de ce pétiole est en cœur oblong, acuminé, entier, glabre, de consistance coriace, vert foncé en dessus, plus pâle en dessous, à nervures proéminentes, long de 20 à 2'3 centimètres. La hampe dressée s'élève beaucoup au-dessus de la touffe de feuilles ; elle se termine par un spadice arqué et déjeté en bas, long dr? 7-8 cen- timètres, cylindrique, d'un blanc pur avec le sommet jaune-ver- dâtre, à la base duquel se trouve une grande spath'? en forme de cœur avec une pointe terminale, étalée, relevée en dessus de grosses lignes saillantes qui s'unissent en réseau, de consistance coriace, et dont la couleur est un très bel écarlate lustré, plus vif et plus beau que celui qui fait rechercher V Anthuriujn ScliTzerianum. M. Ed. André a mesuré de ces spafhes qui atteignaient 12-13 centimètres de longueur; on assure qu'elles conservent toute leur beauté pen- dant quatre mois, même quand les fleurs ont fait place à des fruits. — La culture de celte admirable nouveauté n'ofï.e pas de difticulté; la température qui lui convient le mieux est de 15 à 20» C. BoTANiCAL Magazine. ^chmea Mariie -reg'inie Wendl. — Bot. JUagaz., .pi. 6441. — iEchmée de la reine Marie. — Costa-Rica. — (BroTtiéliacées\ Cette élégante Broméliacée, dans la partie de l'Amérique cen- trale où elle croît spontanément, sert à orner les autels, dans les PLANTES NOUVELLES OU RARES. 587 églises, à la fête du Corpus Christi ; ou l'y nomme « Flor de Sinta Maria » et c'est de là qu'a été tiré son nom spécifique. Elle existe dans les serres d'Europe depuis près de vingt ans ; mais on l'y voit rarement fleurir ; or son principal mérite consiste dans les. nom- breuses et longues bractées lancéolées, bordées de dents épineuses, colorées en beau rouge-pourpre et réfléchies, qui sont groupées à l'extrémité de sa grosse hampe et au-dessous de son épi ovoïie et serré de fleurs à ovaire et calyce blancs, que dépasse la corolle ^'abord violette puis rouge. La plante forme une touflfe de 1o à 20 feuilles bordées de dents piquantes, aiguë? et acuminées, atteignant jusqu'à un mètre environ de longueur, dont la verdure est plus ou moins pâlie, aux deux faces, par une couche de petites écailles blanches. Colchicam montannm L. — Bot , Magaz., p. 6443. — Colchique de montagne. — Région méditerranéenne. — (Liliacées-Mélanthacées). Petite plante bulbeuse, à jolie fleur lilacée, qui se trouve depuis le Portugal et l'Espagne, par l'Algérie et l'Egypte, jusqu'en Syrie, en Arménie et dans le Kurdistan; elle vient aussi en Italie ; aussi a-t-elle reçu plusieurs noms que M. J.-G. Bak^r, dans l'article qu'il lui consacre, déclare n'être qua de simples synonymes. Malgré cette large répartition géographique, elle est rare dans les jardins où cependant sa floraiîîon très hâlive, qui a lieu en même temps que celle de la Perce-neige et des Sifrans printaoiers, lui donnerait un intérêt particulier. Bomarea acntifolia Herb., var. Ehrenber;arîana KuNTH . — Bot. Magaz.^ pi. 6444. — Boraarée à fou'Iles aiguë?, var. d'Ebrenberg.— Mexique et Guatemala . — (Âmaryllidées) . Il existe deux formes de Bomarea acutifolia ; la plus belle est celle dont le Botanical Magazine publie une figure et la descrip- tion. C'est une vigoureuse plante grimpante qui, après avoir été rencontrée par difi'érents botanistes ou collecteurs, a été récoltée en dernier lieu par MM, Salvin et Godman, sur le volcan de Fuego, à l'altitude de 2 530 mètres. M. Elwes l'a eue en fleur, au printemps de 1879, à Girencester. Sa beauté consiste dans ses fleurs réunies au nombre d'une vingtaine en une ombelle terminale, à la base de laquelle se trouvent plusieurs bractées foliacées à peu près de la S88 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. longueur des péloncules. Ces fleurs, longues d'environ quatre cen- timètres, ovaire compris, ont les trois sépales étroits et rouges, et les trois pétales plus larges, jaunes et ponctués ; leur forme est à peu près en côae renversé. Arissema nepenthoides Mart . — Bot. Magaz., pi. 6i4(>. — Arisème faix Nepenlhes. — Himalaya oriental, — (A.roïJée&). Cet encore chfz M. Elwes qu'a fleuri cette curieuse Aroïdée. Dans le Népaul et le Sikkim, elle est abondante à l'altitude de 2 600 à 3 OOO mètres. Chacun de ses pieds n'a que deux feuilles, à long pétiol î marqué de zones transversales rouge terne sur fond vert pâle, qui sont divisées en cinq segments oblongs-lan- céolés, longuement acuminés, très profondément séparés de manière à parai re tout autant de folioles, et ofifrant une bordure vert clair qui tranche avec le vert notablement plus intense du reste de leur surface ; ces feuilles sont longues, dans leur entier, de 30 à 50 centimètres. La hampe est à peu prèi de la lon- gueur du pétiole et, comme lui, zébrée transversalement de rouge terne; elle se termine par une spathe qui atteint jusqu'à près de 15 centimètres de long et qui est enroulée sur presque la moitié de sa longueur en une gaîue cylindrique, surmontée de deux grandes oreillett'S arron'iies et d'un limbe m-^di-in ovale-lancéo '^, acu- miiié, recourbé et infléchi dans le haut. Cette spathe est assez curieusement bigarrée f sa gaîne est verdâtre, marquée de nom- breuses macules oblongues brunes; ses deux oreillettes sont d'un vert foncé avec de nombreuses macules et une large bordure brunes; enfin son limbe est blanc en dedans, fauve clair en dehors où se voient des macules iuégaks fauve-brun. Draca>na floribunda Baker. — Bot. Afajflz., pi. 6447. — Dragoa- nier tloribond. — Pairie inconnue. — (Liliacées). Ce nouveau Dracxna est une grande espèce, d'origine inconnue, qui existe depuis plusieurs années dans la grande serre aux Pal- miers du Jardin botanique de Kew, mais qui n'avait pas fleuri avant Téié de 1879. Il avait été envoyé du Jardin botanique de l'Ile M iuiice. L'espèce dont il se rapproche le plus est le Dracxna arborea Likk. L'individu cultivé à Kewa un tronc haut d'tnviron 2 mètres, notablement renflé dans le bas où il se bifurque; PLANTES -NOUVELLES OU RARES. 58^ chacune des deux liges qu'il forme' ainsi se termine par une grande touffe de feuilles lancéolées, acuminées, longues d'environ un mèire, à peu près également vertes aux deux faces. Son inflores- cence est une très grande panicule touflfue, brièvement péd.onculée, longue d'tn mètre à 1 m 25, pendante, que ferment quinze à vingt grappes cylindriques de flcurs blanches verdàtres, assez serrée?, à segments du périacthe ligule?, légèrement spatules et obtu', de même longueur que les étamines. Salvia eleg^ans Vahl. — Bot. Maguz., pî. 6448. — Sauge élégante. Mexique, — (Labiées). Gliarmaate plante qui paraît être commune au Mexique, à l'al- tilude d'environ 3 000 mètre?, et qui cependant n'a été intro- duite que récemment, et ne s'est pas répandue à beaucoup pi es autant qu'elle mérite de le faire. C'est uue herbe haute d'un mètre en moyenne, plus ou moins velue ou duvetée, dont [es fleurs rouge -écarlate, cotonneuses, longues de près de 3 centimètres, rangées par faux-verticilles nombreux et assez rapprochés, qui en comprennent chacun de quatre à six, forment ainsi de grandes IhAorescences terminales d'un bel effet. L3s élamines et le ttyle de ces fleurs dépassent notablement le sommet de la lèvre supé- rieure de la corolle. Rhododendron iepidotum Wall., var. oboTatnm. — Bot. Maqaz. pi. (4o0. — Rosage écailleux, var. à feuilles obovales. — Sikkim Himalaya. -^ (Éricacées-Rhodorées) , burla chaîne de l 'Himalaya, le Rhododendron Iepidotum habite à de grandes hauteurs et arrive jusqu'à près de 5 000 mètres d'al- titude. La variété dont il s'agit ici avait été regardée d'abord comme une espèce à part ; mais la distinction qui avait été établiî à cet égard est regardée par M. D, Hcker comme non fondée. Le Rhododendron Iepidotum obovatum, avec ses fleurs solitaires ou au moins peu nombreuses, de couleur pourpre-marron, larges seule- ment de Om02o, avec ses feuilles petites et obovales, couvertes comme toute la plante, d'une couche de petites écailles, ne res- semble gaère d'aspect à la généralité des gran 's Rossges indiens. La planche qui le représente dans le Botanical Magazine Bl été faite d'après un pied cultivé au Jardin botanique de K:w, qai a ffeuri au mois de mai 1879. 590 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Geraninm atlanticum Boits. '-Bot. Magaz., pi. 6452. — Géranium de l'Atlas. — Algérie. — (Géraniacéos). Ce Géranium est l'une des belles espèces de son genre. C'est une plante vivace, revêtue de poils soyeux plus ou moins appliqués, mais sans g'andes; sa tige grêle, simple et flexueuse, s'élève de 25 à 40 centimètres; ses feuilles longuement pétiolées, sauf les supérieures, ont leur contour général arrondi et sont profondé- ment divisées en cinq ou septsfgmenis plus ou moins subdivisés à leur tour. Ses fleurs larges d'environ 3 centimètres, colorées en pourpre pâle sur lequel se dessinent des veines rouges, sont portées par deux îur des pédoncules qui, se groupant en plus ou moins grand nombre dans le haut de la plante, y forment des inflores- cences d'un joli effet. Cette e.'pèce est cultivée dans quelques jar- dins en Angleterre. Cbionodoxa iiana Boiss. et Heldr. — Bot. Magaz.., pi. 6453. — Chionodoxe nain. — Crète. — (Liliacées). Petite et gracieuse plante bulbeuse rustique, qui toutefois le cède beaucoup, à titre d'esi^èce crnementale, à sa congénère, le Chio- nodoxa Lucilix (Voyez le Journ., ':879, p. 615). Toute la plante est plus petite, plus g êlp, et ses fleurs blanches, légèrement lavées de bleu violacé, poiiées par deux sur une hampe grêle et fourchue dans le haut, n'ont guère que 15 millimètres de largeur. £on petit oignon ovoïde, duquel partent deux feuilles linéaires- lancéolées, est quelquefois remarquable par la grosseur de certaines d'entre les racines qui en naissent. Psycliotrla Jasminiflera D. HoOK. — Bot. Magaz., pi. 6454, — Psycholrie à fleurs de Jasmin. — Brésil méridional. — (Rubiacées). ioli arbuste à fleurs blanches, velues extérieurement, disposées au bout des branches en cimes terminales tricliofomes, que MM. Linden et André ont fait connaître dans V lUmtration horti- cole (vol. XVIII, page 76, pi. 60) sous le nom de Gloneriajasmini- flvt^a, mais que M. J.-D. Hooker croit devoir rapporter au grand genre Psychotria. Ce savant botaniste dit en elïet que, parmi les caractères sur lesquels avait été fondé le genre Gloneria, la plupart n'existent pas, et qu'il a dû y avoir quelque confusion opérée par les premiers descripteurs de cette plante. Le Psycho- PLANTES ^OUVELLES OU RARES. 591 i7na Jasthimflora a été uécouvert par Libon dans la province de Sainte-Catherine dans le siid du Brésil, en 1860 et introduit en Europe par M. Linden. Odontog^Iossum macnlatnm Llave. — Bot. Magaz., pi. 6453. — Odontoglosse à fleur maculée. — Mexique. — i^OrchiJées). Cette belle Orchidée, qui fleurit au mois de juin, doit son nom à ce que ses fleurs, avec trois sépales linéaires-lancéolés et lon- guement acuminés, de couleur brune uniforme, ont les pétales et le labelle jaunes avec de nombreuses macules brunes. Ces fleurs, larges de 7 ou 8 centimètres, foiment une grappe pen- dante lâche. Leur labelle a la forme d'un triangle à côtés si- nueux et ondulés, surmontant un onglet quie^t relevé en dessus de deux ciètts fortement proéminentes. Leur colonne est blanche. Le pseudobulbe ovcïie comprimé porte à son sommet une seule feuille obloDgue, lancéolée, longue de 4 5 à 20 centimètres. Veroaica l.yallii J.-D. HooK. — Bot. Magaz., ^\. 6436. — Véro- nique de Lyall. — Nouvelle-Zélande. — (Scrofularinées). Jolie plante rameuse, plus ou moins rampante ou parfois pres- que droite, qui a été obtenue de graines par M. Isaac Anderson Hem y, et qui a fleuri dans son jardin, pour la première fois, au mois de mai 1879. Elle devient un peu ligneuse; ses branches rouges portent des feuilles coriaces, longues seulement d'environ 2 centimètres, ovales, aiguës, dentées en scie, à pétiole et côte rouges. Ses fleurs blanches, marquées de veines rouges près de la gorge, sout larges d'environ 15- 18 millimètres et forment de nombreuses grappes dont chacune termine un long pédoncule axiliaire. L'espèce est voisine du Veronica m'vea. Elle habite les grandes lies de la Nouvelle-Zélande, à l'altitude de 600 mètres et davantage. Elle est dédiée au docteur Lyall, mé îecin et natura- liste du navire anglais Acheron qui la découvrit pendant une exploration des côtes de la Nouvelle-Zélande. RECTIFICATION. Dans le dernier cahier, à la page 498, à la dernière colonne du tableau, 5* ligne, au lieu de 70° 7 lisez 60° 7. Le Secrètaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. DONNiOD, me Cassette,!. P. JJDCHARTRE. 592 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — SEPTEMBRE 1880. SEPTEMBRE 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-RE£NP^, PRÈS PARIS, {altitude 72m ENVIRON.) HAfTEUR TEMPÉnATURE du baromètre. VENTS t- -— ' — ~ --"""- — —- . ÉTAT DC CIEL. dominants. Minim. Maxim. Matin. Soir. d 8,8 29,0 768 770 N. N. 0. Clair. 2 11,0 29,0 771 770 N. N. 0. Fort brouill. le mat., clair le reste de la journée. 3 1-2,0 3i,l 769 766 .N., N. K. Brurae léiière le matin, clair ensuite. 4 14,4 3-2,0 764,0 763 E.,S. Clair le mat., nuageux l'ap.-midi. 5 16,5 29,4 766 767, 5 0., S. 0. Nuageux, clair le soir. 6 13,0 32,1 767,5 :60 0. S. 0. Clair le soir. 7 14,0 24,0 761 76i N. 0. Violcnl orage dans la nuit avec pluie diluvienne. Couvert. 8 14,1 2i,4 761 758 E.N. E.,S. Couvert, violent orage à 2 h. 1/2 ap.- midi, avec pluie diluvienne. 9 12,4 26,4 759 758 S. Coiiverl, clair le soir. 10 11,2 27,6 756 737,5 S. c, s. Nuageux. n 11.8 27,8 756,5 7c;4 s. s. E. Nuag., orage et pluie dans l'ap.-m. 12 9,9 22,5 757 755,5 S., E. Couvert. 13 12,0 21,6 754 760 S. S. E. Pluie de gr. mat., nuag. avec nombreu- ses averses, clair le soir. 14 6,7 23,4 758 751 E. S. E. .Nuageux le niât., couv. l'après-midi, forie averse à 6 h. du soir. 15 13.4 19,3 748,5 730 S. Nuageux, q.q. petites averses. 16 9,8 16,3 748,5 750 S. s. E. Pluie ilans la nuit, couvert presque toute la journée. 17 8,6 2-2,0 755,5 761 0., N. G. Nuageux, légère averse dans l'après- midi. 18 8,3 20,8 762 760,5 S. Petite pluie dans la nuit, couv. avec q.q. rares éclaircies, légères averses dans raprès-muli. 19 8,1 17,1 760 75:;, 5 S. 0. Petite pluie dans la nuit, nuag. le n.at., pluie continue l'ap.-midi. 20 6,0 18,2 7r.8. 5 762 s. G., G. Pluie ui;e pariie de la nuit, clair de gr. maL ut le soii-, nuag. le reste la journée, q.q. légères averses. 21 6,5 18,5 762 762 S. S. 0. Couv., q.q. éclaircies l'ap.-midi, petite pluie le soir. 22 10,0 21,5 763 765,5 G. S. G. Couv. le matin, nuag. l'ap.-m., clair le soir. 23 11,5 21,5 765 764,5 S. G., N. G. Couvert, pluie fine dans la soirée. 24 13,6 22,9 764,5 764 N. Légèrem. brura. de gr. mat., nuageux le mutin, clair l'apr.-midi. 25 7,7 23,3 764 764 N., N. E. Brouillaid, clair lu matin, nuageux et couvert l'aprés-midi. 26 10,2 23,8 764,5 707 N. Couvert le malin, clair l'ap.-midi. 27 8 4 2-2,8 767 768,5 N. Clair. 28 95 21,0 770,5 "2 N.N.G. Brum. le mat,, clair ensuite. 29 7,5 2;; 2 773 772 E., N., S. E. Brum. le malin, clair ensuite. 30 1 6,7 2:''2 771 770 Ë. N. E. Brum. le malin, clair ensuite. SOCIÉTÉ NATIONALE & CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE EXPOSITION DE 1881 PROGRAMME La Société nationale et centrale d'Horticulture de France, pour répondre aux progrès toujours croissants de l'Horticulture française et au vœu expressément formulé par la grande majorité des hor- ticulteurs, dans leur réunion du 12 février 1880, décide: i 0 Que, pour donner le plus de solennité et d'éclat possible à ses Expositions annuelle?, elle tiendra celle de 1881 sans le concours d'aucune autre manifestation des Arts ou des Industries n'ayant pas un rapport direct avec l'Horticulture. 2° Que, pour assurer la plus parfaite émulation entre les expo- sants, ainsi que la plus grande facilité d'étude des produits expo- sés, un jardin sera établi par ses soins, et disposé de manière à recevoir aussi bien les plantes de serres que celles de pleine-terre, les produits de l'Arboriculture fruitière et forestière, les produits maraîchers, et enfin, ceux des Arts et Industries horticoles, avec un classement répondant aux besoins multiples de chacun de ces groupes. (L'emplacement du jardin sera indiqué dans un avis ultérieui). 30 Qu'elle fixe, pour l'année 1881, sa principale Exposition à k deuxième quinzaine de mai. ■ 40 Que la durée de cette Exposition sera de huit jours. (Des Expositions spéciales, correspondant aux saisons de floraison , Série 3. T. II. Cahier d'octobre 1880, publié le 30 novembre 1880. 38 894 PROGRAMME pourront avoir lieu au siège de la Société et seront annoncées dans le Journal, au moins deux mois à l'avance.) 5° Quele Jury sera divisé en sections de la manière suivante : La première section jugera les produits maraîchers et fruitiers; La deuxième, les plantes de serre proprement dites; La troisième, les plantes de pleine-terre; La quatrième, les produits des Arts et Industries horticoles ; La cinquième, exclusivement composée de Dames patronnasses, les bouquets et garnitures de fleurs coupéos, 6 Collection de quarante à cinquante plantes variées, de serre chaude. — 2o Collection de vingt-cinq à trente plantes variées, de serre chaude. — 30 Collection de dix à quinze plantes variées, de serre chaude. 4 Se concours. 1» Collection de quinze à vingt Palmiers. — 2° Collection de dix à douze Palmiers. — 30 Trois Palmiers remarquables par leur développe- ment. i3e concours. \^ Trois plantes de serre chaude remarquables par leur développement. — 2° Deux plantes de serre chaude remarquables par leur développement. — 3° Une plante de serre chaude remarquable par son développement. He concours. 1» Collection d'Orchidées exotiques en fleurs. — 2o Trois- Orchidées remarquablement belles par leur développement et leur floraison. 15c concours. Six à dix Caladium rares, ou très remarquables par leur développement. 28e Concours. 1» Collection en fleurs, de plantes grimpantes, de serre chaude ou de serre tempérée. — 2° Vingt à trente plantes grimpantes, en fleurs, de serre chaude ou tempérée. — 3° Dix à quinze plantes grimpantes, en fleurs, de serre chaude ou tempérée. 29e concours. 1° Collection de Fougères, de serre chaude ou tem- pérée. — 2° Dix à quinze Fougères, de serre chaude ou em- pérée. — 3° Six à neuf Fougères, de serre chaude ou tempérée, remarquables par leur développement. 30e concours. 4° Collection de Bracœna, de serre chaude ou tem- pérée. — 2° Dix à quinze Dracœna, de serre chaude ou tem- pérée. 598 PROGRAMME 30^ concours. 3» Six knewlDracsena, très remarquables par leur port et leur développement. 31e concours, i» Collection de Coleus en variétés ne se répétant pas par plus de deux spécimens de chacun. — 2o Quarante à cinquante Coleus, ne se répétant pas par plus de deux exemplaires de chaque variété. — 30 Vingt à trente Coleus, ne se répétant pas par plus de deux exemplaires de chaque variété. Seire tempérée. 32e concours. 1f> Collection en fleurs de quarante à cinquante Pelar- gonhim zonale et inquinans en variétés distinctes, ne se répétant pas par plus de deux ou trois sujets de chaque variété. — 2» Vingt à trente, idem, idem. — 30 Quinze à vingt, idem, idem, ne se répétant pas par plus de deux de chaque variété. — 40 Six à dix idem, remarquables par leur floraison et leur développement. 33e concours. Lot de Pelargoniiim zonale et inquinans, obtenus de semis ou récemment introduits, mais non encore présentés. 34e concours. Lot de Pelargonium à grandes fleurs, en variétés dis- tinctes, ne se répétant pas par plus de deux sujets de chaque variété. 35e concours. Loi de Pelargonium à grandes fleurs, obtenus de se- mis, ou récemment introduits, mais non encore présentés. 36e concours. Collection de Verveines fleuries. 37e concours. Dix à quinze Verveines fleuries, en variétés distinctes nommées. 38e concours. 4° Collection de Fuchsias fleuris. — 2° Dix à quinze Fuchsias fleuris, remarquables par leur développement. ^ 39e concours. Fuchsias obtenus de semis, ou récemment introduits, mais non encore présentés. 40e concours. \o Collection de cinquante à soixante Pétunias fleuris, remarquables par leur développement et leur flo- raison. — 2° Vingt à trente, idetn, idem. DE l'exposition DE 1881. 599 44e concours. Pétunias obtenus de semis, mais non encore pré- sentés. 42e concours. Collection d'Agave et d'A/oe. 43e concours. Collection de Yucca. 44e concours. Collection de Penstemon, en fleurs. 45e concours. Collection de Bouvardia, en fleurs. 46e concours. Collection de Lantana, en fleurs. 47e concours. Collection de Canna. 48e concours. Caniia obtenus d% semis ou récemment introdu mais non encore présentés. 49e concours. Collection d'Orangers, Citronniers, Myrtes, etc, en fleurs. 50e concours. Collection de Phormium, 51 e concours. Phormium obtenus de semis ou récemment introduits en France, mais non encore présentés. Pleine terre. 52e concours. 1» Collection de Conifères. — ' 2° Vingt à vingt-cinq Conifères. 53e concours. Six à dix Conifères remarquables par leur forme et leur développement. 54e concours . Groupe de trois ou de cinq Conifères de même espèce, de première, deuxième, ou troisième grandeur. 55e concours. Collection de Conifères ayant parfaitement résisté à l'hiver de 1879-1880, solis le climat de Paris. 56e concours. 1" Collection de Rosiers haute tige, en fleurs, repré- sentés par deux exemplaires, au plus, de chacun. — 2° Cent Rosiers haute tige, idem. — 30 Cinquante, idem, idem. — 4" Vingt-cinq, idem, idem. 57e concours, 1° Collection de Rosiers basse tige greffés ou francs de pied, en fleurs, représentés par deux exemplaires, au plus, de chacuiK — 2° Cent Rosiers, idem, idem. — 3° Cinquante Rosiers, idem, idem. — 4° Vingt-cinq Rosiers, idem, idem, 58^ concours. Rosiers obtenus de semis ou récemment introduits, mais non encore présentés. 600 PROGRAMME .59e concours. Rosiers basse tige, assortis, cultivés en vue de l'ap- provisionnement des marchés ou de la garniture des massifs ou corbeilles. 6C« concours. Dix Rosiers basse tige, remarquables par leur déve- loppement et leur floraison. 61* concours. Cinq Rosiers, idem, idem. 6ï« concours. Collection d'QEillets. 63e concours. Collection de plantes vivaces, fleuries. 64* concours. Collection de Quarantaines françaises ou allemandes, fleuries. - 65e concours. Collection de plantes ou arbustes de tous genres, remarquables par le port et le feuillage. 66* concours. Collection d'arbustes à feuillage persistant (autres que les Conifères résineuses). 67* concours. Six à dix arbustes à feuillage persistant (autres que les Conifères résineuses), remarquables par leur déve- loppement et leur forme. 68'' concours. Collection de Fougères. 69* concours. Collection de Résédas. 70' concours Collection d'arbres et arbustes d'ornement. 71* concours. Belle disposition d'un massif d'arbres et arbostes d'or- nement à feuillage caduc. 72e concours. Belle disposition d'un massif de plantes à feuillage. 73* concours. Belle disposition d'un massif ou corbeille de plantes fleuries. 74e concours. Motifs de mosaîculture. 75e concours. Collection do plantes spéciales à la mosaîculture. Fleurs coupées et (jarnîtures d'appartement. 76» concours. Collection de Fleurs coupées. 77* concours. Garniture dun petit salon de fleurs. 78* concours. Garniture d'un surtout de table (milieu et deux bouts). 79* concours. Bouquets d'appartement. 80* concours. Bouquets de mariée. 81* concours, Garnftures de jardinières d'appartement. 82e concours. Garniture de suspensions d'appartement. Arboriculture. 83e concours. Lot d'arbres/ fruitiers, formés par la taille pour espa- liers et contre-espaliers, en au moins cinq variétés, et par deux spécimens de chaque variété. DE l'exposition DE i881. 601 84» concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille, à tige, à tête, idem, idem. 85e concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille en pyramide, idem, idem . 86e concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille en que- nouille, idem, idtm. 87e concours, \° Lot d'arbres fruitiers forcés, en pots, portant leurs fruits (autres que les Vignes). — 2° Vignes en pots (collection la plus complète). 88e concours. 4 « Lot de fruits conservés. — 2° Fruits exotiques (collection). Culture maraîchère. 89e concours. Lot d'ensemble de légumes forcés. 90| concours. Lot d'ensemble de légumes de saison. 9Je concours. Quatre Melons, à maturité. 92e concours . \ o Quatre bottes d'Asperges . — 2o Deux bottes d'Asperges. 93e concours. Six Choux-fleurs, au moins. .94e concours. Lot de légumes d'un même genre, 95e concours. Fraisiers en pots, avec fruits à maturité. 96e concours. Collection de Fraises cueillies. 97e concours. Légumes exotiques (collection). Arts et Industries .horticoles. Les concours seront divisés, pour les produits présentés, en deux grands groupes : Le premier comprendra dix classes. Le deuxième comprendra sept classes. Les dix classes du premier groupe sont : Ire Plans et reliefs de jardins ; 2e SeiTCS, châssis, viirerie, cloches, etc.; 3e Pompes et appareils d'arrosage ; 4e Chauffages de serres, thermomètres etinstruments de physique utiles à l'horticulture ; 5e Instruments de jardinage, coutellerie horticole, tondeuses, etc.; 6e Poteries, caisses et bacs servant à la culture; 7e Claies à ombrer ; 8e Insecticides et engrais ; ^02 PROGRAMME DE l'eXPOSITION DE ISSI. 9e Tuteurs, raidisseurs, palissage, etc.; -lOe Ouvrages traitant de l'horticulture et objets servant à l'ins- truction horticole. Les sept classes du deuxième groupe sont : li'e Ameublements de jardins, tentes, etc.; 2^ Treillages, grillages, clôtures, grilles, ponts,. etc.; 3e Jardinières et aquarium ; 4e Poteries artistiques et d'ornementation ; 5e Dessins déplantes, étiquettes ; 6« Constructions rustiques, rochers, grottes, etc.; 7e Statues, fontes et groupes pour l'ornementation des jardins.; Les classes admises au concoui*s pour 1881 sont : 1«r concours. Premier groupe, 2^ classe : Serres, châssis, vitrerie, cloches. 2« concours. Premier groupe, 3" classe : Pompes et appareils d'ar- rosage. 3e concours. Premier groupe, 6" classe: Poteries, caisses et bacs servant à la culture. 4"= concours. Deuxième groupe, 1'® classe: Ameublements de jar- dins, tentes, abris. 5« concours. Deuxième groupe, 2c classe : Treillage, grillage, clô-' tures, grilles et ponts.' Les autres produits des premier et deuxième groupes pourront ôtro récompensés, comme il est dit plus haut, s'ils ont été remarqués par le Jury, ou lorsqu'ils auront le plus contribué à l'éclat de l'Expo- sition. PROCÈS-VERBAUX, — SÉANCE DU H OCTOBRE 1889. 60] CONCOCRS OUVERTS DEVANT LA. SOCIÉTÉ EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier ^oar les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Journal, 3» série, I, 1879, p. 691.) Concours .annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales ovéritantes. (V. le Journal, 2" série, XI, 1 877, p. 145.) -S-O-t- PROGÈS-VERBAUX SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. Présidence de M. Burelle. La séance est ouverte à deux heures. On y compte cent trente Membres titulaires et sept Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président annonce que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, a inscrit sur la liste des Membres honoraires, à la suite de leur demande adressée par écrit, ainsi que l'exige le Règlement, M. Buanton (Joseph), horticulteur à Rodez (Aveyron), et M. Lesbre, à Ebreuil (Allier), qui l'un et l'autre appartiennent à la Société depuis 25 années révolues. La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés- dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Avis de la Commission de Rédaction.) 604 PROCÈS-VERBAUX. M. le Secrétaire-général signale les pertes énainemment regret- tables que la Société vient d'éprouver par le décès de MM. Fleury (J.-B.-L.). Membre honoraire, Cabin, grainier à Lyon, Haudré- cby (Joseph), et B jcquet, intendant militaire en retraite. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : i" Par M. Petit (Léon), jardinier chez Mme v^ Torchon, à Belle- vue (Seine-et-Oise), un lot de légumes comprenant des Céleris à côte et sans drageons, de la Chicorée frisée de Meaux, un pied de Cardon plein inerme, des Choux de deux variétés, des Carottes de deux sortes, trois variétés de Navels, des Poireaux, etc. Ces divers légumes accusant une bonne culture, le Comité de Culture pota- gère propose d'accorder une prime de troisième classe pour la présentation qui en est faite. Sa proposition est adoptée. 2° Par il. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), un lot de piaules potagères nouvelles pour nos jardiLS. Ce sont : des pieds de Pourpier tubéreux [Portulaca tube- rosa RoxB.) munis de leurs tubercules ; des touffes de Natsou Adzuki, Adzuki d'été [Phaseolus radlatus L.), du Japon, et un pied chargé de fruits d'une plante dont le nom botanique est inconnu et qui est piésentée sous la dénomination vulgaire de Àwatades Arabes. Le fruit de l'Awata est employé à titre de con- diment (1). Cette présentation est faite en vue d'un concours permanent. 3° Par M. Hediard, négociant en fruits et légumes exotiques, rue Notre-Dame de Lorette, des Piments doux, les uns jaunes, les autres rouges, des gousses du Haricot sabre récoltées à Alger, du Gombo Févy [Hibiscus csculentus L.) venant de notre Midi, et des Patates rouges d'Algérie. Sur la proposition du Comité de Culture potagère, une prime de i® classe est accordée à M. He- diard qui renonce à la recevoir, 4° Par M. Bain, jardini-r cbtz M. Gauthier (R.-R.), avenue de (<) Dans une note jointe à ces objets, M. Véniat rappelle qu'on trouve des renseignements sur ces trois plantes dans uce note de M. Paillieux, qui a été insérée dans le Jowmai (1879, p. 584-594). 11 fait observer que l'Awala des Arabes est aussi appelé dans cette note (p. 590) Piment- Tomate, et que ce nom ne lui appartient pas. SÉANCE DU U OCTOBRE J880. 605 SuffreD,' 6 pieds de Céleri-Rave et 6 pieds de Céleri turc, ainsi que des Pommes de terre provenant de la récolte de i8i9, même de celle de 1878, qui, ayant été enveloppées de plaire, se sont très bien conservées. Parmi les tubercules déposés sur le bureau, il en est un de la variété nommée Saucisse qui a produit dans son inté- rieur ds petits tubercules secondaires, comme ceux que M. Gir- rière (E.-A.) a montrés à la Société, dans sa précédente séance (voyez le Journal, cahier de septembre 1880, p. 542). — M. Bain obtient une prime de 3^ classe pour sa présentation. 5° Par M. Dudouy (Alfred), rue Notre-Dame des Victoires, 38, à Paris, une collection de Pommes de terre ne réunissant pas moins de 75 variétés. — M. le Président du Comité de Culture potagère fait le plus grand éloge de cette collection qui a pu, dit-il, être quelquefois égalée pour le nombre des variétés mises sous les yeux de la Société, mais dont les spécimens sont en général supérieurs en beauté à tous ceux qui ont été présentés jusqu'à ce jour, en collections nombreuses. Aussi le Comité demande-t-il qu'une prime de 1''® classe, la plus haute des récompenses qui peu- vent être accordées dans les séances, soit donnée à M. Dudouy pour cette présentation. Cette récompense est accordée par un vote de la Compagnie, mais M. Dudi ûy renonce à la recevoir. M. H. Birot, chef de culture chez M. Dudoiiy, fait observer que la plupart des Pommes de terre déposées sur le bureau sont des variétés anglaises d'origine, et il en signale particulièrement quelques-unes comme fort recommandables à des points de vue différents. Ainsi celles qu'il regarde comme les plus avantageuses pour la culture sont l'Internationale et le Flocon de neige qu'on peut récolter même un peu avant leur maturité complète. La variété Magnum bonum est très productive et excellente pour la table. La variété Champion est très utile comme venant bien sur les terres maigres et pouvant être plantée serrée; sur les bonnes terres elle est moins avantageuse parce qu'elle a trop de lige» ; son produit est bon surtout pour la féculerie. M. Dudouy dit à son tour qu'il croit devoir insister sur ce fait que toutes les Pommes de terre présentées par lui et qui ont été trouvées fort belles par le Comité compétent, ont été cultivées aux engrais chimiques, et qu'il en attribue sans hésitation la rare 606 PROCÈS-VERBAUX. beauté à l'action de ces engrais. L'analyse qui en a été faite dans son laboratoire a montré qu'elles sont très riches en amidon ou fécule, matière qui leur donne leur valeur, et, au contraire, pau- vres en cellulose dont la faible porpoition est ici un mérite. Gela s'explique, selon lui, de la manière suivante : La Pomme de terre ne restant pas longtemps en terre doit être abondamment nourrie pour donner, dans l'espace de temps assez circonsciit que dure sa végétation, la masse considérable de produits qu'on en attend. Dès lors si l'aliment qu'on lui fournit se décompose lentement dans le sol, elle en profite mal et ne se nourrit qu'incomplète- ment; c'est ce qui arrive avec le fumier dans lequel certaines matières (matières azotées) se décomposent vite et sont par suite promptement absorbées, tandis que la décomposition des autres en matières assimilables pour les plantes exige beaucoup plus de temps. Dans ces conditions, la plante imparfaitement nourrie forme peu de fécule proportionnellement à la quantité de cellulose qui compose les tissus de ses tubercules ; elle devient aussi par cela même, pense M. Dudcûy, très sujette à la maladie spéciale dont la cause est inconnue, dit-il, mais dont tout le monde connaît les effets désastreux. Au contraire, les engrais chimiques employés en place de fumier offrent dès l'abord à la plante, à l'état soluble, par conséquent de manière à être facilement absorbées et assimi- lées, les quatre substances sur lesquelles repose essentiellement la végétation ; ils fournissent donc à la Pomme de terre tous les éléments d'une bonne nutrition ; la plante, bien nourrie dès l'ori- gine par un mélange d'azotate de potasse et de superphosphate de chaux, qui lui donne à la fois l'azote, la potasse, le phosphore et la chaux dont elle a besoin, produit beaucoup de fécule et une moindre proportion de cellulose, ce qui élève notablement la qualité et la beauté de ses produits. M. P. Duchartre demande et obtient la parole pour présenter une observation sur une assertion que vient d'émettre M. Dudoiiy. Dans le cours de l'explication qu'il a donnée de l'action comparée du fumier et des engrais chimiques, cet honorable collègue a dit que la cause de la maladie spéciale de la Pomme de terre n'est pas encore connue ; or M. P. Duchartre regarde la cause de cette maladie comme étant depuis assez longtemps déjà parfaitement SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 607 eonnue. Des observations multipliées et concluantes, appuyées même sur les expériences démonstratives de MM. Speerschneider, H. Hofifman et autres, ont prouvé que l'altération qui résulte de cette maladie est due à l'action d'un Champignoa microscopique interne, pendant la plus grande partie de son existence. Ce Cham- pignon est le Peronospora infestans Casp. {Phytophthora infestans BARY).On a suivi la marche des filaments (mycélium) de ce parasite au milieu des tissus de la plante envahie ; on a vu tout autour de ces filaments le tissu jaunir, puis brunir à mesure que son altération faisait des progrès. Enfin on a constaté que ces filaments végétatifs, quand ils se sont étendus dans la fane de la plante nourricière et qu'ils ont suffisamment pris force aux dépens de celle-ci, produi- sent, perpendiculairement à leur propre direction, d'autres fila- ments plus courts, qui sortent par les orifices naturels de l'épi- derme ou stomates, se ramifient en un arbre microscopique dans leur portion extérieure et y donnent naissance aux corps reproucteurs (conidies) du parasite. C'est alors qu'on voit appa- raître des tâches brunes sur les tiges et les feuilles de la Pomme de terre. Quand les corps reproducteurs, dont le mode de forma- tion et de développement est bien connu, tout complexe qu'il est, sont entraînés par les pluies dans le sol jusqu'aux tubercules en voie de croissance, ils germent à la surface de ceux-ci et alors ils introduisent à travers la peau un filament germinatif extrême- ment délié qui, une fois entré, commence à se nourrir et à s'ac- croître aux dépens de ce tubercule, constituant dès lors un nouveau pied du parasite. Telle est la marche, telle est la cause de la ma- ladie de la Pomme de terre, et on voit que cette cause est connue. Sans doute un pied de Pomme de terre bieu nourri et par conséquent vigoureux pourra mieux résister aux attaques du para- site qu'un autre qui, étant mal nourri, serait faibl:; et chétif; mais dire que des Pommes de terre n auront pas la maladie par cela seul qu'elles sont vigoureuses, c'est avancer que le parasite ne pourra pas les envahir, et M. P. Duchartre est d'avis que cette assertion aurait besoin d'être appuyée sur autre chose que des observations faites en gros. M. Dudoûy précise plus qu'il ne Tavaitfait d'abord sa première assertion en disant que les plantes mal nourries résistent mal aux 608 PROCÈS-VERBAUX, maladies qui les atteignent. Il appuie cette opinion sur un autre exemple et assure que la Vigne fumée avec des engrais chimiques résiste au Phylloxéra M. Delavallée rappoite que, dans le département de l'Aisne, on s'est mis à fumer à l'avance et pendant l'hiver, avec du fumier, les terres où Ton se propose de planter des Pommes de terre, et il dit que, grâce à cette pratique, on n'a plus de Pommes de terre malades. 6° Par M. Gougibu?, jardinier chez M. Talabot, près Limoges (Haute-Vienne), un lot de Céleri panaché qu'il présent", non comme un simple accident se montrant çà et là, ainsi que cela se voit dans les jardins potagers, mais comme une variété fixée et se reproduisant bien. Une prime de 3" classe lui est accordée pour cette présentation ; mais M. Bachoux, par l'intermédiaire de qui ces plantes ont été présentées à la Société, déclare que ce jardi- nier renonce à toute récompense et que son seul but, en faisant son envoi, a été de faire connaître une variété qui lui semble avoir de l'iatérêt. 7° Par M. Siroy, deux Patates roses relativement auxquel'es M. le Président du Comité de Culture potagère déclare que ce sont les plus belles, de provenance parisienne, que la Société aii eues encore sous les yeux. 8° Par M. Vavin (Eug.), amateur, à Neuilly (Seine), des Bette- raves d'Egypte, variété d'un rouge foncé, qu'il dit être hâtive, d'excellente qualité, et dont il donne de la graine à ceux de ses collègues qui en désirent. t° Par M. Malfondet, maraîcher à \augirard, et transmis par l'intermédiaire de M. CharoUois, un énorme Champignon à peu près globuleux, qui mesure environ 0" 30 de diamètre. — Le Comité de Culture potagère, considérant cet objet comme une curiosité intéressante, avait proposé d'accorder à M. Malfondet une prime de 3^ classe ; mais, sur les obseivations faites par quel- ques Membres, sa proposition n'est pas adoptée. M. Jacquin, de Bessancourt, en particulier, fait observer que ce Champignon est simplement le Lycoperdon giganteum vulgairement nommé Vessede-loup des Bouviers, Vesse-de-loup Citrouille, qui se montre çà et là comme accidentellement, et sans I SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 609 que l'homme intervienne en rien dans son apparition. Il n'est même pas fort rare dans les bois à sol sableux et ailleurs. Quel- ques personnes ont dit qu'il est comestible, mais M. Jacquin pensa qu'on doit s'abstenir de le manger parce qti'il est indigeste (1). 1 0" Par MM. Couturier et Robert, horticulteurs à Ghatou (Seine- et-Oise), un loi de Bégonias tubéreux obtenus par eux de semis, qui sont présentés tant en tiges florifères qu'en fleurs coupées. — Une prime de 2® classe leur est accordée pour cette présentation, sur la proposition du Comité de Floriculture. 1 1 " Par M. Urbain (Louis), horticulteur à Clamart (Seine), douse Bégonias hybrides obtenus à la suite de fécondations du Begoma, discolor par le Bégonia Rex. Ces plantes sont jugées très remiir- quables par le Comité de Floriculture qui propose d'accordée à leur obtenteur une prime de 1''® classe. — Cette propo-itiou est adoptée. 12° Par M. Mézard, horticulteur à Rueil, des fleurs d'un Dahlia jaune qu'il nomme Eugène Mézard, et qu'il a mis au commerce ea '1878. Celte présentation est faite hors concours. 13° Par JNl. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois, 26, à Argenteuil (Seine-et-Oise), diverses espèces de plantes rares qu'il présente hors concours, d tont les suivantes: 1. Oncidium Marshallianum (?) Reichb., Orchidée très rare qui constitue uae (1) Le Lycqperdon giganteum Batsch {Bovista gigaidta Kee^) coU i, terre, dans les bois et les prés, en automne. Il atteint jusqu'à 0"^ 40 éa diamètre. Il est presque sessile, à peu près globuleux, p!us ou moins dé- formé dans certains cas. Blanchâtre tant qu'il est jeune, il devient ensuite jauûâ'.rej el finalement plus ou moins gris. Des changements de couleur assez analogues, mais encore plus prononcés à la fin, se produisent dans sa chair qui finit par passer à l'élat d'une poussière extrêmement fine et brune, constituée essentiellement par un nombre imm.ense de corps repro- ducteurs ou spores. Ea dernière analyse, ohair et enveloppe générale (peridium), tout disparaît, ne laissant que la portion inférieure de cette é::orme production. Quant aux usages de ce Champignon, « on le mange » lorsqu'il est jeune, c'est-à-dire tant que la c'iair reste ferme el blanche; » il fournit même, dans ces conditions, un aliment excellent, recherciié » en Italie. La chair, devenue grise, n'est plus alimentaire, on peut alors » en fabriquer un excellent amadou. » (F. -S. Cordier, Les Champignons, 2® partie, p. 215.) • {Note du Secrétaire-Rédacteur,] 39 G10 PROCÈS-VERBAUX. variété de VOncidium crispum^ et qu'il a reçue dans un lot de cette dernière espèce envoyé du Brésil par M. Binot. La plante est au commencement de sa floraison. Ce qui donne à M. Godefroy-Le- beuf quelques doi;tes sur la détermination qu'il en a faite, c'est que M. du Buysson, dans son récent ouvrage sur les Orchidées, indique VO. Marshallianum comme du Pérou, tandis que le pied déposé Hujourd'liui sur le bureau est venu du Brésil. Un pied en boutons de VOncidium crispum a été apporté pour permettre de comparer ces deux Orchidées. — 2. Torenia dicolor (Lemoine), hybride qui est issu d'une fécondation du Torenia. asiatica, A fleur bleue, par le T. BaïUoni qui a la fleur jaune. Cette plante a été obtenue par M. Victor Leraoine, de Nancy. — 3. Herpest/s reflexa, Scrofularince aquatique, originaire du Brésil et d'introduction récente. Elle doit sa beauté peu commune à son feuillagf^, ses fleurs étant peu apparentes. C'est une espèce très vigoureuse, qui prend beaucoup de développement quand on la place dans un grand bassin. — Le Comité de Floriculture adresse de vifs remer- ciements à M. Godefroy-Lebeuf, pour son instructive présenta-- tion. ]M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obteniTes dans la si'ance de ce jour; en outre il donne à M. Le- quin ainsi qu'à MM. Couturier et Robert celles qui leur avaient été décernées dans h dernière séance, pour des Bégonias tubéreux, mais qui n'avaient pu alors leur être remises parce qu'ils n'avaient pas encore donné de noms à leurs plantes. Cette condition essen- tielle est aujourd'hui remplie, déclare M. le Secrétaire du Comité de Floriculture. 1 M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Deux lettres, l'une de M. Léon Simon qui exprime ses regrets de ne pouvoir aller comme délégué de la Société à l'Exposition 4e Stras^bourg, l'autre de M. Victor Lemoine, de Nancy, qui an- nonce que, sur l'invitation de M. le Président, il veut bien remplir «ette mission. 2o Une lettre de 3\I. Angiboust, de Savigny-sur-Orgc, qui a inventé des sor'es de capuchons destinés à abriter les Raisms sur ireille, pendant leur maturation. Une Commission qui avait été SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 611 chargée d'apprécier l'effet de ces abris n'a pu en prendre une idée suffisante, l'an dernier, les circonstances météorologiques n'ayant pas amené la parfaite maturation des Raisins. Elle s'était donc ajournéd à cette année. Mais les Vignes ayant été gelées pour la plupart par les froids rigoureux de l'hiver dernier, les sujets d'ex- périmentation font défaut. Cependant M. Jourdain, père, de Maurecourt, ayint quelques grappes sur ses treilles, a offert d'es- sayer sur celles-ci l'emploi des capuchons, et M. Angiboust annonce que les résultats de ces expériences seront soumis pro- chainement au Comité d'Arboriculture. 3° Une lettre: par laquelle M. A. Oudin annonce que, depuis la mort de M. Boucicaut, il a repris sa profession d'architecte-pay- sagiste, rue Oadinot, 23, à Paris. 40 Une lettre de M. Salleron, Président de la Société d'Horticul- ture et de petite Culture de l'arrondissement de Soissons, qui annonce l'envoi d'un ouvrage de M. Lnmbin, directeur du jardin- école de cette Société. M. le Secrétaire-général dit que cet envoi n'est pas encore parvenu au secrétariat. M. le Secrétnire-général apprend à la Compagnie que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, a nommé le titulaire de la bourse dont la Société fait les frais à l'Ecole d'Horticulture ) daille qui est un éclatant témoignage de l'appréciation faite par >• la Société pomologique de France des services et du mérite de » JVI. Bachetet. » Se rendant au désir qui vient d'être exprimé, M. le Président remet à M. Buchetet la grande médaille du Congrès pomologique de France et la Société applaudit chaleureusement à ce juste homirage rendu, en parfaite compétence, à l'un de ses Membres les plus distingués. M. Michelin annonce à la Société la triste nouvelle de la mort de M. Doumet, amateur passionné et très instruit d'Horticulture, Président de la Société d'Horticulture de Moulins. M. Doumet est décédé à l'âge de 80 ans. Il avait non seulement conservé, mais encore développé et enrichi la grande et richs collection de végé- taux remarquables qui avait été formée par sa mère, M""^ Aglaé Adanson, fille de notre célèbre botaniste ; il avait en outre écrit avec succès sur diverses branches de la culture. M. Doumet était membre de la Sociélé nationale d'Horticulture de France, et il lui 618 PROCÈS-VERBAUX. a fait plusieurs fois des communications intéressantes, notamment à propos d'une variété à tubercule court de l'Igname de Chine qu'il avait trouvée dans un semis. L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la correspondance qui comprend plusieurs documents envoyés en ré- ponse au questionnaire sur les effets du froid de l'hiver dernier.Ge sont les suivants : 1° Liste des Conifères qui ont plus ou moins souffert du froid dans l'établissement de MM. Thibaut et Keteleêr, à Sceaux; par M. Keteleêr. 2o Aperçu au minimum des pertes occasionnées par le froid dans l'établissement de M. F. Moreau, à Fontenay-aux-Roses;par M. More AU. 3o Effets des gelées de 1879-1880 au Bois de Boulogne; par M. PisfOT, conservateur du bois de Boulogne. 4° Constatation des dégâts causés par les gelées de 1879-1880, résumé des observations de la Société d'Horticulture de :^iâcon (Sdône-et-Loire). 5° Renseigoeraents sur les effets du froid, en 1879-1880, dans la commune de Saint-Augustin (Seine-et-Marne). 60 Hiver 1879-1880 (Travail imprimé, publié par la Société d'Horticulture de l'Ain, dû à M. Tardi', mais non signé). M. Laizier entretient la Compagnie du projet qu'ont MM." les Ingénieurs de la ville de Paris de créer une école de Culture pota- gère, avec le concours effeclif de l'Administration municipale. Les auteurs de ce projet désirent avoir à son sujet l'opinion et les conseils de la Socié'.o nationale d'Horticulture de France ; aussi M. le Président décide-t-il que, lorsqu'il aura été formulé par écrit, il sera l'objet d'une délibération spéciale dans le sein du Conseil d'Administration. M. Carrière (E.-A.) a la parole et appelle successivement l'atten- tion de la Compagnie sur deux sujets différents. Eq premier lieu, il parle d'un fait remarquable qui s'tst pro- duit dans une propriété située à 5 kilomètres de Rouen,, à Des- villes, et qu'il est allé observer lui-même sur place, après en avoir vu l'indication dans des journaux de Rouen. C'est la pro- duction par un Pombiier à cidre de fruits nombreux dont les uns SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1880. 619 ont conservé la forme et tous les caractères normaux de Pommes, tandis que les autres ont pris la conformation caractéristique de Poires, même de forme élancée. M. Carrière montre des spécimens des uns et des autres; il fait même voir une branche sur laquelle sont encore fixés, à peu de centimètres Tun de l'autre, deux fruits qui ont ces deux formes dissemblables. Il fait observer toutefois que ceux de ces fruits qui sont conformés en Poires n'en ont pas moins pour cela conservé leur nature propre, leur i^ubstance étant restée celle de Pommes avec sa consistance et sa saveur distinc- tives. Ce n'est probablement pas la première fois que s'est produit, sur le même arbre, ce dimorphisme remarquable ; le propriétaire l'avait vu, il y a deux ans, mais sans y attacher la moindre atten- tion ; d'ailleurs le fait parait avoir été alors moins prononcé que cette année. L'an dernier, le fruit avait entièrement manqué sur cet arbre; mais cette année, il est abondant sous ses deux formes. Le sujet paraît être âgé d'une quarantaine d'années. M. Carrière ne sait pas s'il a été greffé ; mais il fait remarquer que la greffe pourrait être difficilement invoquée pour l'explication du fait, attendu qu'on sait que le Poirier ne se greffe pas avec le Pommier ou que tout au moins l'union de ces deux espèces est toujours de courte durée ; aussi croit-il devoir se borner à communiquer son observation sans tenter d'en donner une explication quelconque. Le second point dont s'occupe M. Carrière est relatif aux Pommes de terre qui, à la suite delà suppression de leurs pousses, ont donné des productions secondaires. Dans ses commudcations antérieures sur ce sujet il avait dit que parfois ces Pommes de terre, au lieu de tubercules, émettent des racines qui, dans certains cas, en sortent en assez grande abondance pour en former des sortes de hérissons. Aujourd'hui il présente un sujet de ce genre dans lequel les coupes transversales montrent que les racines, qui sont très nombreuses, partent de l'intérieur même du tubercule mère, sans relation avec les yeux ou bourgeons. Il n'est donc pas douteux, dit-il, en terminant sa communication verbale, que ces produc- tions n'émanent de la substance même du tubercule qui s'est organisée sur divers points de manière à leur donner naissance. Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 620 NOMINATIONS — SÉANCES DES H ET 28 OCTOBRE 1880. ]° Le Peronospoi^a viticola (Mildeio des Américains) dans le Vendômois et la Touraine ; par M. Prillieux. 2° Rapport sur un livre de MM. Paillieux et Bois intitulé NoU' veaux léc/umes d'hiver; expériences d'étiolement pratiquées en chambre obscure sur cent plantes; M. Prillieux (Ed.), Bap- porteur. 3» Rapport sur une visite faite au jardin de M. Gauthier (R.-R.); M. SiROY, llapporteur. 4° Compte rendu de l'Exposition de Senlis; par M. Lecocq- Ddmesnil. M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation; Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. NOMINATIONS. ÉANCE DU <4 OCTOBRE 1S80. Admissions à l'honorariat. MM. 1. BuANTON (Joseph), horticulteur, faubourg Sainl-Cyrice, à Rodez (Aveyron). 2. Lesbre, à Ebreuil (Allier). gÊAKCE DU 58 OCTOBRE 1880. Membres titulaires. MM. Carbonneaux (Huberi), propriétaire, au parc du Ferreux, à Nogenl- sur-Marne (Seine), présenté par MM. Carrière et Guénault. Patry, jardinier-chef au Jardin zoologique d'Acclimatation, à Neuilly (Seine), présenté par MM. Geoffroy-Saint-Ililaire et A. Lavallée. PoTAY, jardinier-cbef au Jardin zoologique de Marseille, à Marseille (Bouches-du-Rhôae), présenté par MM. Geoffroy-Saint-IIilaire et A. Lavallée. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. C21 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. MOIS DE SEPTEMBRE ET d'oCTOBRE 1880. Actualité (L'), (a'« 74, '75, 77 et 79 à 83). Paris ; iD-4. Annales de la Société d'Horticulture de l'Allier (q» 4 de ■! 880). Moulins ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire(\^' et 2e trimestres de 4880). Angers; in-8. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault (d» 3 de 1880). Montpellier; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube (août 1880). Troyes-, iii-8. Annales de l'Imtitut expérimental agricole du Rhône (juia et juillet de 4880). Lyon; in-8. Annales de Vlnstitut national agronomique ( 1878-1879^ n° 3). Paris; in-8. Apiculteur [L') (juillet, octobre et novembre 4 880). Paris; in-8. Application du sulfure de carbone au traitement des vignes phylloxérées' 4* année ; Rapport sur les travaux de l'année 4 879 et sur les ré- sultats obtenus ; par M. Marion, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille (ic-â rie 118 pages et 4 pi, color,). Paris; 4880. Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (àoûi \H80). Riom; in-8. Bulletin de la Société botanique de France (session d'Aurillac en 4 879 et Revue B de 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Agriculture du département du Cantal (2* semestre de 1879 et 1er semestre de 1880). Aurillac; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure (le' cahier de 1880). Rouen; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes {ù° 4 5 en 1880). Charleville; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse (août, septembre et octobre 1880). Avignon; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (juin et juillet 1880). Poligny; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement (juillet et août 1880). Paris ; in-4. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n*-' 47 à 20 de 4880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont [Oise) (septembre 1880). Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épernay (mai et juin 4880). Epernay; io-8. 622 BULLETIN BIBLIOGRAi'HlQUE. Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève^i'^ trimestre, octobre 1880). Genève; in-S. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Ûr (juillet et août 1880). Dij'in ; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture de l arrondissement deMeaux (n» 4 de 1880) Meaux;in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Saint-Quentin {]" semestre de 1880). Saint-Quentin ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret (1" trimestre de 1880). Orléans; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie (avril-mai-juin1880). Amiens; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de petite culture de Soissons (août et octobre 1880). Soissons ; in-8. Bidletin de la Société d'Horticidture et de Viticulture des Vosges (a" 30 18.'^0). Epiaal; in-8. Bulleti'i de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir (25 août 4 880). Chartres ; ia-8. Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Bhône (q»' 37, 38, 39, à 42 et 44 de 1880). Lyon; iu-8. Bulletin de la Société pomoloijiquc de France (n» 7 de 1880). Lyon; in-8. Bulletin de la Société protectrice des animaux (mai, juin et juillet 1880). Pans ; in-8. Bidletin de la Société régionale d'Horticulture de Chauny (2» trimestre de 1880). Cbauny; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticidture et Sylviculture de Bulletin de la ville de Paris (n«" 30 à 38). Paris ; feuille in-4. Beims (novembre 1880). Reims; in-8. Bulktin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France (juin 1880). Paris; in-8. Bulletin d'Insectologie agricole (août 1880). Paris; in-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord (juillet et août 1880). Lille ; in-8. Bulletin du Comice agricole d'Amiens (n°' 206 à 208 de 1880). Amiens; feuille in-4. Bulletin du Comice agricole et Société de Viticulture, Horticulture et Api- culture de Brioude (n" 39 et 40). Brioudc; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (juillet et août 1880). Paris; in-8. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (octobre 18s0). Mautes; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Bjrticulture et d'Accli- matation du Var (août et septembre 1880). Toulor. ; ia-8. Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (n"« 5, 6, 7, et 8 de 1880). Tarbes; in-8. MOIS DE SEPTEMBRE ET CCTOBRE 1880. 623 Bulletin semestriel de la Société d'Agriculture de Joigny (1 *' semestre d.; 1 880) . Joigny ; in-8. Bidletlino délia R. Société toscana di Orticultiira (Bulletin de la Sociélé Royale toscane d'Ilorticullure (cahier de juin 1880). Florence; in-8. Catalogue lie MM. Baltet frères, pépiniéristes à Troycs (Aube) , Catalogue de SI. Basset (C), pépiniériste-horticulleur, à Dreux (Eure-et- Loir) . Catalogue de MM. Baudry et Hamel, horticulteurs à Avranches (Manche). Catalogue de M. Bruant, horiiculleur à Poitiers (Vienne). Catalogue de MM. Jacquemet-Bonnkfont, père et fils, horticulteurs à Aononay (Ardèche). Catalogue de M. Louis Leroy, pépiniériste à Angers (Maice-et-Loire). Catalogue (extrait du) d'AKDRÉ Leroy (1" août 1880), pépiniériste à An- gers (Mainc-el-Loirc). Chronique horticole de l'Ain {\" septembre et 1^' octobre 1880). Bourg; feuille in-8. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences (n°» 9, 11 à 17). Paris, in-4. Cultivateur {Le) agenais (n«8 3 et 4 de 1S80). Agea ; in-8. Cultivateur {Le bon) de Meurthe-et-Moselle (n°» 18, 20, 21 et 22 de 1880). Nancy ; feuille in-4. Bescriptiones plantarum novarum et minus cognitarum (Description de plantes nouvelles et peu connues; par M. Ed. Regel; fascic. vu). Saint-Pétersbourg, 1879; in-S de 263 pages. Garlenflora (Flore des Jardins, Recueil mensuel général d'Horticulture, édité et rédigé par le D' Ed. Regel, avec le concours de plu- sieurs collaborateurs; cahiers d'août et septembre, octobre 1880). Stuttgart ; in-8. Journal d'Agriculture du midi de la Fi-ance {imWst et août 1S80). Tou- louse; in-8. Journal de V Agriculture (n<" 595 à 603). Paris; in-8. Journal des Campagnes (n»» 36, 37 et 39 à 44 de 18S0). Paris; feuille iii-4. Journal des connaissances utiles (n'» 58 à 66). Paris, in-8. Journal des Roses (1«' septembre 1880). Melun; in-8. Journal de vulgarisation de T Horticulture (août et septembre 1880). Paris; in-6. Lyon horticole (n»* 17, 18 et 19 de 1880). Lyon ; in-8. Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Tuin- en Landbouw (Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Hor- ticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n"' de sep- tembre et octobre 1880). Maeàlricht; in-8. Maison de Campagne (La) {n°^ 17 à 21 de 1880). Paris in-8. Monatschrift des Vereines zur Beforderung des Gartenbaues (Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture 624 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. en Prusse et de la Société des amis des jardins à Berlin, rédigé par le docteur L. Wittmack ; cahiers de septembre et d'octobre 4 8»0). Berlin; ia-8. Moniteur d'Eorticidture (Le) (septembre, octobre et novembre 1880). Paris ; ia-8. Revue des Eaux et Forêts (septembre et octobre 1880). Paris; in-8. Hevue horticole, par M. E.-A. Carrière (uo» 17, 18, 19 et 21 de 1880). Paris ; in-8. Revue horticole des Bouches-du-Bhô^ie (juillet et août 1880). Marseille; in-8. Science pour tous (La) (3 juillet 1880). Paris ; feuille in-4. Sieboldia, Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sieboldia. Feuille hebdomadaire pour l'Horticulture des Pays-Bas, n»» 36 à 44 de 1880). Leyde; iû-4. Société d'Agriculture de TAZ/ter (octobre et novembre 1880). Moulins; in-8. Société d'Agriculture, Scioices et Arts de Meaux (1*"^ janvier au 31 dé- cembre 1879). Meaux; in-8. Société d'Horticulture de la Gironde (juillet-août-seplembre 1880). Bor- deaux; in-8. Société d'Horticulture de l'arrondissement de Senlis (septembre et octobre 1s80). Senlis; in-8. Société royale d'Horticulture et d'Agriculture de Toitmai (122« Exposition, en 1880). Tournai; in-8. Sud-Est (le) (août et septembre 1880). Grenoble; in-8. The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans toutes ses branches, cahiers des 4, 11, .18, 25 septembre, 2, 9, 16, 23 et 30 octobre 1880). Londres; iQ-4. The Gardeners' Chronicle (la Chronique des jardiniers, journal hebdoma- daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins, n" des 4, 11, 18, 25 septembre, 2, 9, 16, 23 et 30 octobre 1880). Londres; in-4. Vigneron champenois (Le) (i'^', 8 septembre et les no' 1, 2, 3, 4, 5 et 6 au 27 octobre 1830). Epernay; feuille in-8. Wiener illuslrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne, rédigée par MM. A. -G. Kose.mhal et Jos. Bermann, cahiers de janvier à juillet 1880). Vienne ; grand iu-8. Wochenblait des landioîrthschaftlichen Vcreins im Grossherzogthum Badtn (feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand- Duché de Bade, n«^ 22 à 24, 32 à 39 de 1880). Karlsruhe; in-4. Zeitschrijt des landwirthschaftlichen Vcreins in Bayerii (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de septembre et octobre 1880). Munich; in-S. r-S^IO-fr-CB». NOTES ET MÉMOIRES. — LE PEROiS'OSPORA YITICOLA. 625 NOTES ET MÉMOIRES. Le Peronospora viticola (Mildeiv des Américains) dans le Vendômois ETLA TODRAINE (^); PAR M. Ed. Prillieux. Les vignes présentaient cette année, vers l'époque de la ven- dange, aux environs de Vendôme, un aspect tout à fait inaccoutu- mé. Au lieu d'être couvertes d'un feuillagevert encore ou déjàteinté des couleurs automnales, elles ne portaient plus que des feuilles brunes, desséchées et crispées, qui paraissaient brûlées comme si la flamme ou la gelée les avait ravagées. Bon nombre du reste de ces feuilles mortes étaient déjà tombées au pied des ceps, ou du moins il n'en restait plus sur les sarments que les pétioles d'où le limbe s'était détaché de telle façon que les branches ne portaient plus que des feuilles desséchées ou de's queues de feuilles. A l'ex- ' trémité des rameaux seulement on voyait assez souvent quelques petites feuilles naissantes dont le développement annonçait un ré- veil tardif de la végétation. hans d'autres pièces, la brûlure^des feuilles était moins complète et on voyait seulement des places desséchées sur des feuilles encore vivantes. C'est en cet état que jh trouvai les vignes des environs de Tours et en particulier de Mettray, dans les premiers jours du mois d'octobre. Les places brunes et desséchées, d'abord isolées grandissent aux dépens du tissu vivant ; elles se multiplient, se confondent et finissent par envahir la feuille entière, comme on le voit à la mi-octobre, dans le Vendômois. Si on examine ces feuilles prématurément desséchées, on voit qu'elles portent au côté inférieur des elflorescences d'un blanc de neige qui ont quelque ressemblance avec un dépôt de gelée blanche. C'est là un petit Champignon parasite qui cause la mort du tissu de la feuille qu'il attaque. Quand il vient de se développer, il est ainsi d'un blanc pur ; mais plus tard il devient d'une couleur terne, (I) Présenté le 28 octobre 1880, 40 626 NOTES ET MÉMOIRES. ua peu rousse et il est alors moins visible. Il a reçu le nom de Pe- ronospora viticola. Il est fort analogue par son organisation et ses mœurs au Peronospora infestans qui attaque la Pomme de terre et qui, en produisant ce qu'on nomme par excellence la maladie de la Pomme de terre, a causé dans les cultures de si terribles ravages. Ce Peronospora de la Vigne est un nouveau venu dans notre ancien monde. Jusqu'à ces dernières années, on ne l'avait observé que dans les vignobles de l'Amérique du Nord où il est fort répan- du et où il est désigné sdus le nom de Moisissure des Vignes (Grape- vine Miidew). M. Max. Cornu, dès -1877, en France, signalait le nouveau danger que ce parasite de la Vigne pourrait fuire courir aux culture?, si l'introduction inconsidérée des cépages américains amenait dans les vignobles de France une maladie qui semblait être des plus à craindre {Compt. rend. deVAcad. des Sciences, \ SI 7 ^ 2®sero.,p. 210); tandis qu'en Italie M. Pirofta exprimait l'espoir que 'le Pero7iospora viticola ne viendrait pas comnae le Phylloxéra infester les vignobles de la vieille Europe (/ Funghi parassiti del Vitifjni. Milan; 1877). Cette invasion redoutée du vignoble français par le parasite américain est aujourd'hui accomplie. En 1878, M. Planchpn le reconnaissait sur les feuilles d'un cépage américain, le Jacqucz, dans le sud-ouest de la France; en 1879, on le signalait encore dans la vallée du Rhône, dans l'Est, dans la Savoie et dans le dé- partement du Doubs (M. Vaissier, n° du 3J octobre du Courrier Franc-Comtois). Je viens de l'observer à la limite n(.rd-ouest de la culture des vignes en France ; il n'y a plus à douter que notre pays tout entier est aujourd'hui envahi. Qu'a-t-on à redouter dans notre pays- de ce nouvel ennemi de nos vignes? Les opinions sont asstz partagées sur ce point : il semblerait en eCfet qu'en Améiique le Peronospora de la Vigne cause des dommages fort différents, selon les climats. « D'après M. Georges Hussmann {The cultivation of the native grapc; Nfw-Yoïk), le Wildew emporte parfois dans le Missouri, dit M. Planchon {Vigne américaine, 1880 p. 14), les deux tiers de la récoltedu Gattiwba. » LE PERONOSPORA VITICOLA 627 Mais il a soin d'ajouter que « sous ce climat excessif, il apparaît du I^'" au 4 5 juin. » Dans le Massacliussels, au contraire, il ne se montre qu'en automne et ne cause aux vignes à peu près aucun dommage. Voici les intéressants renseignements que donne à ce sujet le savant professeur de Cambric'ge (Massachussets), M. Fariow (Bulleûin of the Bussey Inslitution ; mars 1876): et On doit naturellement supposer qu'un Champignon aussi » commun que le Peronospora viticola, qui se trouve souvent » sur toutes les feuilles de la Vigne, a des effets désastreux sur la ï) récolte. Ce n'est cependant pas le cas. Ce Champignon n'attaque » pas les grappes elles-mêmes : en outre, du moins dans la Nou- » velle- Angleterre, il n'apparaît pas avant le 1«' août, et son » 'action de biûlure n'est pas tiès évidente sur les feuilles avant » le mois de septembre. En ce qui touche la culture en plein air » dans les Etats du Nord, nous sommes disposés à penser que » non seulement il n'y arien à craindre du Pei^onospora viticola, » mais encore qu'au contraire ce parasite est même utile dans » la pratique. Nos Vignes indigènes ont une végétation luxuriante » et une quantité surabondante de feuilles ; ce qu'il y a à craindre, » c'est que, dans nos courts étés, les grappes ne soient pas assez » expo.-ées au soleil pour mûrir. Le Peronospora arrive, croyons- » nous, à un moment où la Vigne a atteint toute sa croissance » pour la saison et où le point important est que les grappes que » couvre le feuillage puissent mûrir. En desséchant les feuilles » le Peronospora permet au soleil de frapper les raisins et il ne » nuit pas aux Vignes qui continuent de vivre durant des années, » sans souffrance apparente. » En sera-l-il de même en Europe? Ce que j'ai vu cette année dans le Vendômois permet de Tespérer. Sans aller aussi loin que M. farlow et considérer le développement du Peronospora sur nos Vignes comme un bienfait, on peut du moins, je crois, re- garder comme exagérées les craintes que Ton avait d'abord con* eues et se rassurer sur les nouveaux désastres dont nos vignobles paraissaient menacés. Gomme dans le nord de l'Amérique, le Peronospora n'a apparu cette année en Tourairie et dans le Vendômois que vers le com- mencement de septembre. En brûlant les feuilles il n'a en aucune 628 NOTES ET 5IÉM0IRES. façon nui à la complète maturatioD des rares grappes que por- taient cetîe année les ceps. Uû propriétaire des environs de "Vendôme, M. DujarJin-Beau- metz, que j'interrogeais sur l'état de ses vignes, me répondait : « Les vignerons du Vendômois ne sont nullement émus de la chute des feuilles dont vous me parlez; ils considèrent que sa cause toute naturelle est une gelée blanche... Cette circonstance n'a eu aucune conséquence fâcheuse pour les vendanges fort peu fructueuses que nous avons faites. Les grappes étaient fort rares, mais elles se sont développées et ont pu mûrir dans de bonnes conditions... Cette chute des feuilles paraît être sans mauvaise in- fljence sur la santé de la Vigne qui est satisfaisante. Le bois a déjà une excellente couleur et la taille semble devoir se faire dîns de bonnes conditions. » A ces renseignements était jointe une feuille de Pinot d'Aunis dont le dessèchement prématuré était attribué à la gelée blanche et où je reconnus sans peine de nom- breuses toufles du Peronospora viticola. J'espère que des renseignements nouveaux venant d'autres con- trées de la France viendront confirmer les renseignements rela- tivement rassurants que j'ai l'honneur de communiquer à la So- ciété sur les conséquences de l'inva&ion de nos vignes par le Mildfew des Américains. Note sur un insecte nuisible a l'Oseille cultivée (1); Par M. Maurice Girahu. A la suite de la séance du 23 septembre <880, le bureau de notre Société m'a adressé un bocal contenant des insectes, avec cette seule note : « ces insectes attaquent particulièrement les feuilles d'O- seille. H L'espèce appartient aux Coléoptères, à la tribu des Chrysoméliens ou Phytophages, à la famille des Chrysomélides ou Chrysomèles vraies. On sait que dans celles-ci il y a un ceitain nombre d'espèces oflrant de vives et riches couleurs, au point que certaines (1) Présentée le 14 octobre 1880. SUR UN INSECTE NUISIBLE A l'oSEILLE. 629 sont employées pour la parure, mêlées aux fleurs artificielles. L'espèce qui dous a été remise est une très-jolie Chrysomèle, de trois àqiia're millimètres de longueur, d'un éclat métallique bril- lant, vert doré dans la plupart des sujets, paifois d'un vert iranc, tirant plus ouitioinssur le bleu.G'estle Gastrophysa Raphani Fabr., espèce commune partout, trouvée d'abord sur une mauvaise herbe irritante qu'il faut détruire, la lïapiste ou Ravenelle^ Baphanus jRaphanislrum Linn. ou Raphanistrum arvense MÉRiT. On la rencontre fréquemment sur les Rumex sauvages, notamment sur les bords de la Marne. A l'état d'adulte et surtout de larve, cette Chrysomèle crible leurs feuilles de trous. iMalheureusement elle a passé avec prédilection sur l'Oseille cultivée, et tous les catalogues l'indiquent principalement comme vivant sur cette plant^;. La femelle pond sur les feuilles des amas de petits œufs jaunes, d'où naissent des larves qui rongent les feuilles. Il y a peu de temps, cet insecte était envoyé à la Société d'insectologie (I) par le Prési- dent de la Société d'Horticuitured'Etampes; il avait complètement détruit, en huit jour?-, une surface de mille mètres d'Oseille, au point qu'on avait dû renoncer à la culture de l'Oseille dans ce jardin. Le meilleur remède à employer contre ce G^léoptère qui vole bien est de ramasser les adultes de grand matin , engourdis par la f raî- cheur,tt de les biûler.Commece moyen peut ê recoûleux, pourun légume d'aussi peu de valeur que l'Ostille, il sera probablement plus .'•impie de jeter de la chaux en poudre sur la plante ou mieux, de la naphtaline brutemêlée de sable, dont la forte odeur éloignera les Ghrysomèles, de même qu'elle chasse les Attises des Crucifères. On lavera bien l'Ofeille avant de l'employer. Oa pourrait aussi faucher l'Oseille, de grand matin, au ras du sol et la brûler ensuite avec les œufs, les larves et les insectes adultes qui s'y trouveraient. Quand l'oseille aura repoussé, il est peu probable qu'il soit revenu d'ailleurs des Chrysomèles en assez grand nombre pour causer un dommage sérieux. (_1) DnU.d'Insectol. agricole, n° 6,juiQ !8î0, p. 82. 630 EAPPORTS. RAPPORTS Rapport sur les Bégonias tubéredx de MM. Coutdrier et Robert, HORTICULTEURS A ChATOU (Se1NE-ET-0iSE) (1) *, M. Barré, Rapporteur. * Messieurs, Au commencement de l'année dernière^ MM. Robert et Coutu- rier, les grands cultivateurs de Bégonias tubéreux, obtenaient de la Société centrale d'Horticuliure de France qu'une Commission fût chargée d'aller visiter leurs cultures. Après cette visite, il fut fait un B apport favorable demandant une récompense pour ces habiles horticulteurs qui sèment et cul- tivent, depuis plusieurs années, les Bégonias tubéreux par milliers, et qui en ont obtenu des nouveautés très belles. Les nouveaux succès qu'ils ont encore eus cette année les ont déterminés à adresser une riouvelle demande de Commission pour l'examen de leurs nouveaux semis. Dans la séance du 23 septembre dernier, M. le Président a dé- signé pour faire partie de cette Cornission MM. Lequin, qui a été élu Président de cette Commission, Landry, Tabernat et Barré, Rapporteur. Se sont excusés ppr lettre, MM. Paintèche, Fontaine ^Gustave) et Vauvel. ^.'ette Commission s'est rf-ndue, le 26 septembre, chez MM. Ro- bert et Couturier, rue des Calèches, n» 22, à Chatou (Seine-et-Oise), qui nous ont rfçus pour nous guider dans leur établissement où sor'- leurs cultures de Bégonias tubéreux objet de notre mission. Dans la première partie de cet établissement sont les semis de cette année qui sont fn fleur. Il y a là environ douze mille plantes qui, presque toutes, ont atteint le but désiré qui était d'a- méliorer et de fixer le beau type auquel elles appartiennent, for- mant une race nouvelle et précieuse pour l'ornement des jardins en raison de sa rusticité et de son abondante floraison. Dans cette race les fleurs se détachent nettement du feuillage étant portées par des pédoncules forts et droits, longs de 20 à 30 centimètres ; elles sont grandes, de couleur rouge ou vermillon et bien érigées, {1) Présenté te U octobre 1880. SUR LES BÉGONIAS TUBÉREUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 631 ce qui a fait nommer erecta cette nouvelle catégorie obtenue par M. Vallerand, il y a déjà plusieurs années. Aujourd'hui les semis l'ont à peu près fixée et bien améliorée. On en voit la preuve dans les semis de celte année que nous avions devant nous, qui rentrent à peu près pour neuf dixièmes dans ce beau type, tandis que l'autre dixième ofîre d'autres coloris, plus ou moins beaux mais inférieurs aux autres. Dans l'autre partie de l'établissement il y avait environ sept à huit mille Bégonias tubéreux en plantes provenant des semis de l'année dernière et des années antérieures, ainsi que des semis de cette année qui ont été repiqués tard et qui commençaient seule- ment à fleurir. M. Couturier nous a montré une planche de semis venus de fécondations opérées avec des ei-ecta et d'autres variétés du com- merce. Il n'est provenu rien de bon de ce croisement ; la plus grande partie des plantes ont des coloris faux et des petites fleurs. C'est ce qui prouve la supériorité de cette variété nommée erecta superba qui, fécondée par elle-même, se reproduit bien sans dégénérer. Nous avons remarqué dans celte visite que les semis de celte année sont mieux fixés et plus beaux que ceux de l'année dernière; les fleurs en sont plus grandes. Nous avons surtout remarqué une plate-bande, au nord d'un mur, où étaient des semis de cette année. La Commission a été unanime à dire que. ces plantes sont le nec plus ultra des plantes à grand ejffet pour l'ornement des jardins. Mais l'exposition nord où elles étaient contribuait pour beaucoup à leur beauté ; car on a vu des plantes belles l'année du semis qui, l'année d'après, ne produisaient aucun efl'et en d'autres mains parce que, pour hâter la végétation, on les avait fait pousser en serre trop chaude et n'ayant pas assez d'air ; de là on les avait livrées brus- quement à la pleine terre et au plein soleil. Dans cette situation la végétation s'était arrêtée ; les plantes avaient pris la Grise et ne produisaient pas l'effet qu'elles auraient produit si elles avaient été plantées ayant encore peu poussé et à une exposition nord ou à mi -ombre. Il faut espérer qu'en multipliant en grande quantité cette belle variété, comme plusieurs horticulteurs le font, on encouragera à 6S2 RAPPORTS. propager ce beau type de plantes qui, par rhybridation, a donné de belles plantes entre des mains habiles, mais qui, entre d'autres mains, a produit la plus grande partie des mauvaises plantes livrées au commerce et répandues jusque dans les plus petits bourgs de province où on en voit des quantités à petites fleurs, de coloris faux et sans effet. Il est heureux que des horticulteurs multiplient en grande quan- tité le beau type du Bégonia erecta superha qui est presque fixé par le semis, fécondé par lui-même. Tels sont MM. Robert et Cou- turier qui obtiennent ces planles en grande quantité. D'après leurs calculs, en retirant de leurs semis, pour les anéantir, les plantes dequalité inférieurequi en forment environ un dixième, il leur reste encore dix-huit à vingt mille tubercules à livrer au commerce. En résumé, la Commission a félicité MM. Couturier et Robert du succès qu'ils ont obtenu dans leurs semis de cette année ; elle sera très heureuse de voir ces habiles horticulteurs recevoir la juste récompense que la Commission qui a visité leurs cultures l'année dernière a déjà demandée pour eux. Rapport sur l'odvrage te MiM. Paillieux et Bois intitulé : Nou- veaux Légumes d'hiver. Expériences d'étiolement pratiquées EN chambre obscure, SUR CENT PLANTES (1) ; M. Ed. Prillieux, Rapporteur. Messieurs, La lumière a sur la végétation et sur la croissance des plantes une influence considérable; quand elle vient à manquer, la vie s'allère,certainesfonctionsnes'accomplissentplus, certains organes se déforment, certains produits disparaissent. Lr plante qui s'est développée à l'obscurité a un aspect, une couleur, une consistance et même une composition et par suite une saveur autres que celle qui a poussé en plein jour: ellese décolore etblanchit; les parties qui au soleil seraient ligneuses et dures restent tendres et s'allongent démesurément ; les saveurs brûlantes ou amères s'affaiblissent. Ces modifications de la structure et de la composition normales dues 4) Présenté le 28 octobre 1880. SUR UN OUVRAGE DE MM. PAILLIEDX ET BOIS. 633 à l'absence de la lumière sont désignées sous le nom d'étiolement ; elles constituent pour la plante un état maladif qui devrait à la longue entraîner la mort, mais que parfois nous savons utiliser et que nousproduisons artificiellement pour faire de certaines plantes un aliment plus agréable. Depuis longtemps en effet l'horticulture a recours à l'étiolement pour produire des légumes et des salades moins acres et moins amères. Ne pourrait-on pas, en faisant blanchir à l'obscurifé certaines plantes que l'on ne cultive pas parce qu'elles ont un goût trop fort et désagréable, en tirer des aliments nouveaux qui seraient bons à manger? Telle est la question que M. Paillieux s'est proposé de résoudre expérimentalement, avec l'aide de son collaborateur M. Bois, — Déjà H. Ltcoq avait signalé ce sujet de recherches comme offrant un grand intérêt pour l'horliculture. MVI. Paillieux et Bois sont les premiers à reconnaître et à proclamer l'initiative de Lecoq, car ils publient, en tête du petit traité qu'ils vous ont présenté, la note dans laquelle le savant professeur d'Histoire na- turelle de Glermont-Ferrand promettait de doter l'Horticulture de plus de deux cenis légumes nouveaux. MM. Paillieux et Bois ont présenté dans leur petit livre l'exposé méthodique des expériences qu'ils ont faites dans la voie indiquée par Lecoq et les résultats di- vers qu'ils ont obtenus en soumettant à l'étiolement, soit desplantes sauvagjes qui ne sont pas considérées comme alimentaires, soit des plantes qui sont cultivées déjà mais pour d'uutres organes que les tiges et les feuilles que l'étiolement peutrendre comestibles. — Toutes les plantes étiolées ne produisent pas de bons légumes ni même des salades agréables. Il y a, pour employer un terme nouveau dont se servent MM. Paillieux et Bois, des étiolais trop fades, d'autres de trop haut goût ; parfois le mélange des uns avec les autres pour- rait fournir une assez bonne salade, mais il faut bien reconnaître qu'il y en a un certain nombre tout à fait sans valeur. MM. Paillieux et Bois ont fait porter leurs expériences sur 100 plantes: ils les classent, d'après lesproduits qu'ils en obtiennent, en trois séries. Dans la première ils placent celles qui donnent des étiolais de bon goût et dont on peut recommander la production; elles sont au nombre de 18. La seconde série comprend les plantes qui n'ont donné que des résultats médiocrement satisfaisants, et 634 RAPPORTS. enfin , la troisième celles dont les éliolats ne sont pas utilisables. MM. Paillieux et Bois ont jugé non sans raison qu'il ne suffisait pas d'indiquer les plantes dont ils pensent qu'on peut obtenir des légumes et des salades dignes d'entrer dans la consommation, mais qu'il serait utile pour ceux qui voudraient continuer des re- cherches dans cette voie de connaître aussi les insuccès ; on pourra ainsi éviter de renouveler des tentatives reconnues stériles. MM. Pdillieux et Bois recommandent particulièrement de sou- mettre à l'étiolement des plantes qui, comme le Céleri-rave, le Salsifis, lf3 Persil, le Radis rose d'hiver de Chine, etc., peuvent être cultivées à deux fias. Les excédents de plantes non employées fourniraient aussi en hiver des produits d'une autre nature qui seraient très avantageusement utilisés. Muis la plante sur laquelle ils attirent le plus particulièrement l'attention et dont l'étiole- ment devrait à leur avis procurer de grands profits est l'Artichaut. Quand les plants de cette espèce sont épuisés par trois années de production, on les arrache. Les vieilles racines sont jetées au feu et au fumier par millions, chaque année. MM. Paillieux et Bois assurent qu'on en pourrait encore obtenir aisément et à peu de frais, en les soumettant à l'étiolem-nt, des cardes d'Artichaut d'uQ goût très délicat et qui étaient autrefois préférées même aux G irdons d'Espagne, lis pensent que l'étiolement des cardes d'Ar- tichaut pourrait se pratiquer comme celui de la Barbi-de-Capucin et que les producteurs de ces salades pourraient facilement donner à leur industrie une extension considérable en y ajoutant la pro- duction des Cardes. Les recherches et observations de MM. Paillieux et Bais, quisonl exposées avec la plus grande sincérité, dans le petit livre qu'ils ont ofl'ert à la Sooiété nationale d'il jrticulture, méritent, je pense, Messieurs, tous vos encouragements. J'espère être approuvé de tous en proposant non seulement d'adresser à nos collègues les fé- licitations et les remerciements de la Société, maisen les engageant à poursuivre leur œuvre et à faire produire en assez grande abon- dance ceux des étiolats auxquels ils reconnaissent le plus démé- rite pour que nous puissions tous en apprécier, nous-mêmes l'a- gréable saveur. SUR LES JARDIXS DE M. ARRAULT. 63^ Rapport sur les jardins de M. Arrault, a Coubert (Seine-et- Marne) (I); M. Michelin, Rapporteur. Messieurs, Une Commission composée de MM. Hardy, Jamin, Bonnel et Michelin, a été nommée, le 13 mai dernier, à l'efifet de visiter, à Coubert (Seine-et-Marne), la propriété de M. Arrault, membre de notre Société, Ce propriétaire achetait, en 1874, une maison de campagne avec jardin ayant un hectare environ de superficie. Ce jardin entouré de murs, fournissant 350 mètres d'espaliers dont 20O au nord et 150 au sud, avait un sol un peu épuisé qui donnait peu d'espoir au nouveau possesseur, amateur très zélé d'horticulture et qui voulait s'adonner tout particulièrement à la culture des arbres fruitiers. Désireux de pratiquer celle-ci sur une grande échelle, M. Arrault, pour mieux atteindre son but, fit, en 1875, Tacquisition d'un nouveau terrain de deux hectares environ, séparé de son domaine par un chemin, mais situé en face et pris sur les champs en labour. L'examen de la Commission devait donc porter sur environ trois hectares en majeure partie consa- crés aux arbres fruitiers et en pleine exploitation. Ce fut le 6 juillet dernier que la Commission se rendit à Coubert pour remplir son mandat. Au dernier moment, au grand regret de ses collègues, M. Hardy fut empêché de se joindre à eux. C'est en l'année 1875 que le nouveau jardin fut pris sur la plaine. Sa plantation, commencée la même année, était terminée en 1876; il fut préalablement nivelé, défoncé, fumé, préparé avec le plus grand soin et entouré de murs destinés à recevoir des arbres fruitiers. Ces murs crépis en plâtre sont hauts de trois mètres et cou- verts de deux rangs de tuiles gaufrées, posées sur une gorge ou console en plâtre, de 5 ou 6 centimètres de saillie et soutenant les tuiles dont elles diminuent la portée : la saillie protectrice est d'environ 30 centimètres. L'étendue des murs ssrvant d'espa- liers, dans la nouvelle propriété, est de 615 mètres; il y a donc dans les deux propriétés 960 mètres de longueur de murs affectés (1) Présenté le 23 septembre 1880. 636 RAPPORTS. à la culture des arbres fruitiers. L'étendue des grands contre- espaliers élevés à la hauteur des murs et sur lesquels sont étalés des Poiriers est de 479 mètres. Celle des petits contre-espaliers à trois brandies verticales, de 513 mètres. Celle des cordons de Pommiers et Poiriers à deux étages de 1 800 mètres. Ces chiflfres n'ont rapport qu'à la nouvelle propriété. Toutes les plantations sont dressées en palmettes Verrier sur des fils de fer galvanisés, avec raidisseurs, et tendus sur des arma- tures en fer avec contre-forts aux extrémités et solidement établis. Les poteaux en fer qui soutiennent les fils de fer, dans les grands contre-espaliers, et qui sont espacés de 7 mètres, sont surmontés de supports en fer placés au sommet, en travers et qui sont des- tinés à recevoir des abris. Tous ces appareils, tous ces murs, toutes ces plantations ont, en résumé, pour objet la culture de plus de 3 000 pieds d'arbres. Les cordons de Pommiers en bordure d'allées, dressés sur fils de fer, se voient partout. Le sol est de première qualité et composé de O^ 40 à 0^80 de terre noire sous laquelle eet une couche de 1'" 50 à 3 mètres de terre rouge sur un lund de pierre de meulière. Ici, Messieurs, vous le voyez l'art est uni à la nature pour prépaier une belle et intéressante exploitation arboricole et, sans rien exagérer, on attribuerait à cet ensemble la qualification de jardin-modèle, de jardin-école, surtout lorsqu'on s'est rendu compte du choix très éclairé des variétés qui ont été réunies. La Commission aurait vu le tout en pleine végétation, en plein rap- port, si les gelées exceptionnelles de l'hiver dernier n'étaient venues assombrir le tableau et y produire ou des lacunes ou au moins des atteintes sérieuses. C'est cette circonstance même qui a engagé M . Arrault à mettre à même notre Société de faire constater la nature des dégâts éprouvés sur un point donué des environs de Paris et en même temps, la nature des travaux qu'il avait faits pour créer une culture fruitière de première importance. Mon Rapport, pour répondre à ces vues, sera donc à deux fins; et, après cet aperçu préliminaire, je retracerai le parcours suivi par la Commission, en intercalant dans la description des lieux SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 637 et des cultures le détail des dégâts dont les arbres portent des traces. Notre point de départ ayant été à la maison d'habitation, je commencerai par le jardin qui l'entoure. Néanmoins, avant d'en- trer dans ces détails descriptifs, je dois vous faire envisager la position topographiquft de la propriété dont il est question et que vous pourrez vous représenter sur un vaste plateau très élevé, peu avancé dans la Brie et peu au delà de Brie-Comte-Robert. De Brie-Comte-Robert à Coubert, les arbres de la plaine, les Pom- miers à haute tige surtout, offrent le tableau d'un désastre très étendu; aussi la Commission devait s'attendre à constater des dommages sérieux en arrivant au terme de son voyage; vous verrez^ Messieurs, que ses prévisions étaient malheureusement fondées. Ancien jardin. Auprès de la maison est un bosquet de grands arbres d'agré- ment et à côté se trouve un jardin potager entouré de murs. Sur l'espalier exposé au su i : Un Poirier en palmette double à trois séries, variété Olivier de Serres, a bien résisté ; Un Poirier Beurré Diel, dans les mêmes conditions, est aux trois quarts mort ; Un Cerisier à haute tige, variété Reine-Hortense, dont le tronc avait 40 centimètres de diamètre, est entièrement perdu. En reprenant l'espalier, on voit un Pécher, variété Bonouvrier, paraissant en partie gelé, mais reprenant fort bien. Sur le mur au levant : Trois Abricotiers en espalier ont bien résisté. Un Doyenné d'hiver à la suite est en bon état ; mais un Bru- gnonier est perdu. Espalier au nord : Un Cerisier en espalier Belle de Sceaux est bien conservé; il en est de même pour les arbres suivants qui sont dans la même posi- tion : Poiriers Louise Bonne, Conseiller de la cour. Beurré Diel. Les Noisetiers n'ont pas souffert ; plusieurs arbres de diverses natures ont souffert ; plusieurs Ifs sont morts; un seul ne l'est pas tout à fait. 6cl8 RAPPORTS. Une fois pour toutes, j'expliquerai que tous les arbres dressés en palmettes le sont dans la forme Verrier. Jardin et clos nouvellement annexés. Après être sorti de l'enceinte et avoir traversé un chemin communal dit de la Messe, on entre dans la partie nouvellement acquise où se trouve d'abord une cour renfermant la maison du jardinier et des bâliments accessoires construits en 1876, tels que hangars, poulaillers, serres, pompe avec manège, réservoir. Le tout se divise en deux parties à peu près égales : à droite, un pré planté, disposé en verger de forme carrée, dont les quatre côtés sont plantés d'espaliers et contre-espaliers; dans le milieu, cinq massifs d'arbres fruitiers et une plantation d'arbres à haute tige; à gauche, un jardin potager qui sera décrit ci-après. Verger ou pré planté. En premier lieu, la Commission entrant dans le pré a suivi, h l'est et en longeant le chemin de la Messe, une allée de i 00 mè- tres de longueur bordée d'un côté de 112 Pommiers Api sur Paradis à trois branches et, de l'autre, d'un cordon double d'Api. Les Pommiers dirigés en cordons doubles sont partout greffes sur Paradis pour le cordon inférieur, sur Doucin pour le cordon supérieur. Celte bordure de Pommiers est non seulement intacte, mars en pleine et remarquable fructification. De ce côié, un simple treillage en bois iépare le clos du chemin de la Messe qui le longe. Dans le haut à l'est, comme dans le bas à l'ouest de cette enceinte, on a évité les murs, pour ne pas masquer la vue de la maison. Eu suivant cette allée on signale : 20 Poiriers Beurré Diel ; , 12 — Curé pour greffer; / palmettes Verrier 1 Olivier de Serres ; l à sept branche s. 33 Poiriers y On a remarqué en pasant plusieurs Coignassiers à haute tige et des Néfliers qui sont morts, et au contraire un Poirier Olivier de Serres en espalier et un en plein vent qui sont en bon état. En suivant et en passant à l'exposition du sud se présente un mur de clôture de 106 à HO mètres de longueur environ, cons- SDR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 639 truit sur le plan indiqué plus haut; il est garni de palmettes Verrier, à deux ou trois séries, soit cinq ou sept branches. 14 Poiriers: \ Belle Angevine; 5 Passe-Crassane; 2 Doyenné d'Alençon; 2 Bergamotte Crassane; 2 Bon-Chrétien d'hiver; 2 Saint-Germain d'hiver sont exempts de toute atteinte des gelées. Au milieu sont 21 Pêchers de 16 variétés différentes. Sur ces 21 arbres il eu est qui sont morts ; mais on a dû receper tous ceux qui ne l'étaient pas. Je dois dire qu'entre autres les Pêchers Early Rivers et Salway ont bien résisté. 16 Poiriers (f 5 Doyenné d'hiver et 1 Belle Angevine) dressés sur cinq branches terminent le mur; non seulement ils ont bien supporté l'hiver, mais encore ils sont superbes et couverts de fruits. Devant ce mur, et à S." 65 d'écartement dudit, est un contre- espalier de 127 Pommiers Calville blanc, sur Paradis, à trois branches. De l'autre côté de l'allée et bordant la prairie est un double cordon de Calville blanc espacés de 6 mètres, l'inférieur greffé sur Paradis, à 0"° 40 au-dessus du sol, le supérieur à 0"80, sur Doucin. Ces arbres ont souffert ; on a dû en rabattre. Au fond du terrain, par rapport à la maison d'habitation, et à l'exposition de l'ouest, il y a absence de mur, comme à l'extrémité opposée, et un simple treillage en bois, de 1'"65 de hauteur, sépare le clos de la plaine, sur une longueur approximative de 100 mètres. Ce côté est exposé aux coups de vent du couchant. Une plantation de 48 Poiriers en contre-espalier, palmettes Verrier à sept branches, fait face au treillage dans toute sa lon- gueur; on y relève 10 Bergamotte Espéren, 6 Bioom Parck (sur franc), 10 Passe-Colmar, 10 Doyenné d'Alerçon, 12 Catillac. Devant, toujours d'après le mêmemoie, 123 Pommiers Reinette de Canada sur Paradis, à trois branches ; et en face, au bord du pré, un cordon double de Pommiers également variété Reinette de Canada. Bien que cette variété ait généralement succombé sous les atteintes du froid, je dois dire qu'ici ces arbres ont pu n'être qu'en partie rabattus, attendu qu'ils ont été protégés par les neiges qui ont été amoncelées en cet endroit. 640 RAPPORTS. Le quatrième côlé du pré, opposé à l'espalier du sud, est ainsi composé : sur une longueur de 100 mètres, un mur de 45 mètres sépare l'enclos de la cour du jardinier ; il est semblable aux précé- dents, et la ligne qui le sépare du potager est continuée par un treillage en bois devant lequel est une rangée de Framboisiers re- montants. Le mur est couvert par 16 Poiriers Beurré d'Hardenpont à sept branches, et 5 Pommiers Reinette de Canada. Les 16 Poiriers d'Hardenpout exposés au nord ont un peu souffert; plusieurs ont perdu des branches ; mais aucun n'a dû être recépé ; tous seront sauvés, on l'espère, avec du temps et des soins. Devant le mur, et avec l'écartement indiqué plus haut, une ligne parallèle de 50 Pommiers en contre-espalier à trois branches, de Calville de Saint-Sauveur, et, de l'autre côté de l'allée, en bordure du pré, un cordon double de Pommiers appelés ci-devant par erreur Lineous pippin et qu'il convient de dénommer Yellow belle tleur, et en avant des Framboisiers, une ligne en contre-espa- lier à trois branches de 65 Pommiers même variété Yellow belle fleur eu belle fleur jaune, et du côlé du pré, un cordon double de Pommiers semblables. Au centre de ce verger, sur la pelouse, sont plantés six massifs détachés, composés comme suit : No 1, au nord. Le premier, de Groseilliers à grappes, collection qui n'a pas soulïert du froid. No 2, au nord, à la suite, en se dirigeant vers l'ouest, dans un massif en forme de triangle, 19 Pruniers en buisson, plus, dans Jes intervalles, des Pommiers Yellow belle fleur en fuseau. No- tons que cette variété a bien résisté à la gelée. Grâce à leur jeu- nesse, les Pruniers ont peu soulïert; deux, le Montfort et Bleu de Belgique ont été un peu atteints ; mais il est juste de dire qu'ils manquaient de vigueur. On voit groupés les Monsieur, Monfort, Sainte-Catherine, Agen, Damas, Jeff'erson, Kirks, Laurence Gage, Coe's Golden, les différentes sortes de Reine Claude, etc. Le no 3, à l'ouest, est en Pommiers Reinette de Canada et Cal- ville. N° 4, également à l'ouest, 86 Pommiers de 18 variétés diflë- rentes représentées chacune par 5 pieds, une seule exceptée. 1 SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 641 Les massifs nos 3 et 4 sont traités en gobelet ; le froid les avait tous atteints ; ils ont dû être recépés ; mais ils repoussent parfaite- ment et seront refaits en deux ans. L'î massif n° 5 renferme une collection de Cerisiers, la plupart de la catégorie des Montmorency, en pyramide. Ils ont très peu souffert et ont repris de la vigueur. Le massif n° 6 est formé d'une collection de Groseilliers épi- neux qui ont peu souffert et de 2 Néfliers qui ont été gelés, mais qui repoussent du pied. Enfin quelques Gassis&iers et quel- ques Apis sont dans les vides : les premiers ont peu soufierL Con- trairement à ce qu'on a déjà remarqué, les Apis ont dû êire en partie recepés. Arbres à haute tige dans le pré. 4o 25 Pommiers en 17 variétés tous moris, moins trois d'ori- gine russe. Ces Pommiers se composent des variétés les plus ré- pandues. 2° 27 Poiriers tige dont le détail est à observer pour l'eff'et des gelées de l'hiver. 2 Beurré d'Angleterre un peu atteints ; 1 Baronne de Melio, idem; 1 Bonne de Maline?, idem; 2 Dayenné d'Alençon n'ont pas de mal; i Bioom Parck, idem ; 1 Olivier de Serres, idem; 1 Bargamotte Espéren, idejn; 2 Catiihc ont souffert; \ Chat brûlé, peu de mal ; 3 M irtin Sec, idem ; 2 Joséphine de iMalines, assez malades ; 1 Louise Bonne d'Avranches, mort ; 1 Epargne, idem; 1 Doyenné de juillet, malade; 4 Beuné d'Apremont, mort; 6 Passe-Colmar, très malades ou morts. — Total, 27. 3° Cerisiers : 1 Impératrice Eugénie, état de souffrance ; 3 Reine Hortense, 1 atteint, 2 intacts ; 2 Royale ont souffert; 2 Belle de Sceaux se refont ; 1 Guigne Aigie noir, idem ; 1 Bigarreau Napoléon, très malade; \ Bigarreau d'Espéren, malade. — Total,! I. 4" Pruniers : 3 Goe's Galden drop, 2 morts, 1 bon ; 3 Jtfferson, ideiyi; 3 Kirks, 2 malade?, 1 bon ; 2 Mirabelle, état de souffrance; 4 Montfort, assez bon état ; 1 Monsieur, idem; 3 Reine Claude ordinaire, idem ; 1 Reine de Bavay, ide7n. — Total, 17. 5° Abricotiers : 1 Royai, assez bon ; 1 Pèche, malade ; \ Beaugé, assez bon ; 1 Viart, mori; 1 Aîbergier de Tours, mort. — Total, 5. &o Divers : 1 Mûrier noir d'E -pagne, mort ; 3 Cliàiaiguiers, tige 41 642 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS. morte, repousse du pied ; 2 Coiguassiers du Portugal, idem ; S Pê- chers tige, idem. — Total, 10. La plantation d'arbres à haute lige, comme on le voit, a été très maltraitée. Dans cet examen, on remarque que les mêmes variétés, selon les circonstances qui leur étaient propres, ont eu un sort différent ; néanmoins, dans l'ensemble, on retrouve à peu près la même susceptibilité et les mêmes effets sur les mêmes variétés, non seulement dans cette propriété, mais encore au de- hors. Ainsi, la Louise-Bonne est partout atteinte, et l'Urbaniste se trouve partout en tête de la résistance. {La suite au prochain cahier.) COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu de l'Exposition de la Société d'Horticultdre DÉ YiLLEMOMBLE (Seine) (1) Par M. A. Lepkre, fils. Messieurs, * L'Exposition à laquelle j'ai eu l'honneur d'être votre délégué a, je suis heureux de pouvoir vous l'annoncer, réussi de tout point. C'est le 28 acùt dernier que je me suis rendu à Villemombie pour me joindre aux autres délégués qui devaient composer le Jury. Les Sociétés représentées étaient les suivantes : La Société de Meaux (représentée par Al. Lefrançois, fils); — de Goulommiers (par M. Framchon); — de Montmorency (par M. Tabar, père) ; — de Villemombie (par M. Duprt). Sur l'offre instante de mes collègues, je dus, en ma qualité de délégué de la Société nationale, accepter la présidence du Jury. De son côté, M. Lefrançois, (ils, se voyait confier les fonctions de Se- crétaire. Le Jury, assisté de M. le Président et de M. I3 Secrétaire de la Société de Villemombie, a passé immédiatement à l'examen des lots exposés, et a reçu de M. le Commissaire général les rensei- gnements qui lui ont paru nécessaires. (<) Présenté le 14 octobre 1880. EXPOSITION LE VILLEMOMBLE. 643 C'était SOUS une vaste tente en forme de parallélogramme que s'étendait un jardin savamment conçu et élégamment dessiné, dont les massifs, corbeilles ou groupes étaient d'autant plus riches qu'ils se composaient en grande partie de plantes de ferre chaude. De nombreux Palmiers, Croton et Maranta, vraiment exception- nels comme culture, et avant tout un groupe merveilleux de Caladium attiraient les regards et faisaient illusion à tel point qu'on se serait cru en présence de la collection si réputée de M. Bleu. Deux corbeilles d'admirables Gloxinias de semis se fai- saient remarquer par leur fraîcheur, leur port et ia vivacité de leur coloris. Ajoutons à cela des masbifs de Pelargonium zonale à fleurs simples et doubles très variées, des Bégonias à feuillage des plus variés également, des Cokus au feuillage fantastiquement découpé et aux teintes les plus bizarres, de charmants Lantana^ des groupes d'arbustes fleuris, etc. Comme encadrement bien compris de ce jardin, l'œil rencon- trait des fruits de toute beauté, et, ce qui en rehaussait singuliè- rement le mérite, cueillis prématurément et à la suite du rigou- reux hiver que nous avons subi. Il nous faut citer dans le nombre les Pêches, et surtout les Pommes de Calville blanc a'hiver de notre collègue M. Bertaut, de Rosny-sous-Boi?, localité dont les cultures étaient, du reste, dignement représentées. On remarquait encore des fleurs coupées et des tableaux en moSc.ïculture, enfin une collection importante, surtout au point de vue de l'éUide botanique, celle de M. Bournisien, collection com-- posée de 580 plantes desséchées, c'est-à-dire d'un hetbier complet de la flore de Meaux. N'oublions pas de citer aussi les jardinières, corbeilles et élûij gères rustiques faites d'écorces d'arbres revêtues de Mousses et de Lichens qu'exposait M. Santini ; elles témoignaient d'un goût artistique assez rare et convenaient parfaitement aux fleurs qu'elles contenaient ou supportaient. Du côté opposé aux fruits et aux fleurs se trouvaient placés les légumes ; ils se présentaient en grand nombre et ofiraieat un développeuient extraordinaire. On remarquait, entre autre?, ceux de M. Petit, de Pontault, et une assez nombreuse tt belle collec- tion de Pommes de teire de notre collègue M. Ledoux, de Nogent- sur-Marne. 644 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS . Exlérieurement, et en plantations détachées, se trouvaient les arbres fruitiers dont la plus importante collection était celle de hU. Gi'oux, père et fils, nos collègues, qui avaient rassemblé de très beaux exemplaires, soit en palmeltes, soit en pysaraides, fu" seaux et tiges. Venait ensuite la collection digne de mention de M. Thuret, de Vitry. Enfin, dans le. fond de la tente, et toujours extérieurement, se dressaient de superbes et nombreux arbustes à feuillage persistant et une grande collection du Conifères provenant également des pépinières de MM. Croux. Nous aurions pu, Messieurs, nous étendre encore sur la savante organisation de celle Exposition relativement remarquable, et qui fournit la preuve manifeste de rintéièt qu'y apportent les jardiniers, les cultivateurs et les propriétaires de la contrée. Qu'il nous suffise de signaler les soins et les sacrifices que réclameut de pareilles cultures, par exemple, celles de serre chaude, qui, là, se montraient si brillantes. On ue peut qu'admirer la sollicitude qu'y ont apportée les exposants. Ce qui ressort surtout des succès obtenus, c'est la munificence des pei soignes qui ont pationué la Société et son Exposition avec une générosité exceptionnelle. Dans le banquet tout patriarchal qui nous a réunis ensuite, nous avoiis été vivement imprts/ionné par les paroles éloquentes du digne Président, M. Heimar, qui, en remerciant le Jury avec une exquise bienvtillaiice, n'a pjs oublié de iDentionner la part éminente que prend la So jiélé nationale aux progrès de l'Horticul- ture. Avant de vous donner la liste des lauréats de celte Exposition, il m'est impossible de ne pas vous signaler la réception cordiale et affectueuse qui nous a été faite, réception dont nous conserverons UD éternel souvenir. En somme, l'impression qui nous est restée est que l'Horticul- ture de celte localité, sous une telle présidence et avec les éléments qui la composent, ne peut que prospérer et progresser de plus en plus. Je me hâte de vous communiquer maintenant la liste des ré- compenses décernées par le Juiy après un minutieux examea. Premier grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par la corn* EXPOSITION DE STRASBOURG. 645 mune de Villemorable, et prime de 55 fr. offtrte pav la SociétP, à M. Goulet (Arthur), jardinier-chef chrz M. Heimar. Deuxième grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par les Dames patroniiesses de la Société, à M. R^iin (Paul), jardinier chez M. Ghibousf. Deuxième grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par M. Broquin, à M. Thieival, jardinier chez M. Broqnin. Deuxième prix d'honneur, grande méiailie de vermeil, à M. Laruelle, jardinier chez M. Detouche. Deuxième prix d'honnerr, grande médaille de vermeil, à M. Sornin, pépiniériste à Moutreuil-sous-Bois. Premier grand prix, grande médaille d'argent, à M. Lecomte, jardinier au Raincy. Premier grart ,..ix, grande médaille d'argent, à M. Bertaut Alphonse), cultivateur à Rosny-souî-Boi'. Deuxièmes grand prix, médailles de vermeil ; à MM. Gouillard, cultivateur à Rosny-sous-Bois ; Saniini, à Paris ; Bournisien, à Meaux ; Ledoux, à Nogent-sur-Marne ; Morguet, à Rosny-sous- Bois ; Petit, à Pontault, avec félicitations du Jury pour sa belle culture. Premiers pr'x, médailles d'argent : à MM. Armandies, pour ap- pareils de chauffage ; Aubry, pour coutellerie horticole; Thuret pépiniériste, à Vitrysur-Seine. Deuxièmes prix, médailles d'argent : à MM. Pétrus et Hoberf, pour treillage; Sablonnère et Aofroy, pour légume?!. Concours imprévu, M. Morlet. Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg (I); par M. Victor Lemoine, horticulteur à Nancy. Messieurs, L'Exposition ti'Horticullure de la Basse-Alsace se tenait sur la place Kléber, à Strasbourg. J'y assistais pour prendre part aux (\) Présenté le 14 octobre 1880. 646 COMPTES RENrus d'expositions. opérations du Jury en qualité de délégué di !a Société nationale d'Horticulture de France. Les anciens locaux du gyninase Heiser ayant changé de propriétaire et le marché couvert où se tenaient ordinairement les Expositions étant affermé, n'ont plus été mis à la disposition de la Société d'Horticulture; le public n'a pas eu à s'en plaiudre, tant s'en faut, car, si ces emplacements offraient un ensemble plu^ coquet, le défaut d'espace empêchait souvent d'admettre des produits nombreux ou des plantes de grandes di- mensions, nécessaires pour agran !ir le cadre d'une Exposition. Sur la place K'éber, l'espace n'étant pas ménagé, les horticulteurs et les amateurs en ont profité pour étaler les richesses de leurs jardins et de leurs serres. Trois ou quatre mille mètres carrés, c'est-à-dire la moitié de la place, étaient entourés d'une haute palissade; une galerie couverte qui s'étendait à l'intérieur le long d'une partie de cette palissade, servait à abriter les fruits, les légumes, les produits de l'industrie horticole, etc. Le centre, transformé en jardin paysager, par les soins de M. Lcjealle, jr-.rdinier-chef de la promenade de l'Orangerie, ren- fermait les beil s collections de plantes que les horticulteurs et les nombreux amateurs de Strasbourg et de ses environs ont exposées avec un z>>le des plus louables. Les deux entrées, dominées par la statue imposante de Kléber, étaient ornées de feuillage et d'oriflammes qui conviaient les curieux à venir visiter ce lieu privilégié. L ; goiî'. des plantes est fort en honneur dans ce fertile pays d'Alsace. Malgré un droit d'entrée assez élevé, plus de quatre mille visiteurs se sont pressés aux portes le jour de l'ouverture. Maintenant, pour donner une idée de l'importance de l'Expo- sition, il suffira de dire que l'on comptait plus de 40 exposants pour la partie maraîchère et industrielle, et un nombre presque aussi grand d'horticulteurs et d'amateurs exposant des plantes, bouquets ou fldurs coupées. Sous la galerie couverte, notre collè-;ue, M. Paillet, étalait IbO variétés de Pommes de terre bien classées, qui attiraient l'attention des agronomes de la contrée; le Jury lui a accordé une médaille de vermeil. Divers amateurs avaient exposé des collec- tions de Poires et de Pommes, cueillies sur des arbres qui avaient EXPOSITION DE STRASBOURG. 647 échappé aux ravages de l'hiver. Uae des plus remarquable?, celle de M. Wagner, le Secrétaire de la Société, se distinguait par un classement par ordre de maturité. Venaient ensuite des fruits de toutes sortes, 40 variétés de Raisins, des oignons à fleurs, des bou- quets, des fleurs coupées, des produits légumier?, des instruments de jardinage, etc. L'emplacement spécial pour les plantes avait été disposé avec une entente tout artistique par M. Lejealle. A l'extrémité se trou- vait une tente élevée, ouverte à la base, de façon à ne nuire en rien à l'aspect général. Sous cette tente nous retrouvons notre ancien collègue, M. A. Weick, dont les Palmiers, Dracaena, Phor- mium, Coleus, etc., im ont fait décerner un prix'd'honneur. En ace de lui, M. Martin Millier fils, jeune horticulteur doublé d'un artiste, le serrait de très près : ses Dracsena, 25 à 30 variétés exposées au nombre de pins de 450 sujets, étaient d'une vigueur qui ferait honneur à une Exposition parisienne; ses bouquets montés et sa collection de grandes plantes, quoique moins nom- breuse que celle de M. Weick, présentait cependant des qualités qui lui ont fait attribuer une récompense analogue ; ses Coleus nouveaux et anciens avaient atteint leur maximum de développe- ment. Ceux de M. Weick étaient moins forts, mais plus variés. En outre, MM. Weick et MûUer fils, les deux principaux expo- sants, avaient d'autres lots, tels que collections de Pelargonium zonale, Dahlias, Bégonias tubéreux et autres, etc., pour lesquels des prix spéciaux leur ont été accordés. Les exposants qui venaient ensuite étaient, pour la Floriculture: MM. Bientz, Hocher, Ch. Beinert de Molsheira, Grandjean de Nancy, etc. M. Ch. Beinert exposait un lot de Pelargonium zonale de semis dans lequel le Jury a remarqué quelques jolies va- riétés dignes d'être répandues. Des arbres fruitiers formés ainsi qu'une très nombreuse collec- tion de Conifères étaient exposés par M. Millier père; le tout, bien étiqueté et classé par genres, faisait reconnaître un praticien expé- rimenté, un horticulteur instruit. La collection de Conifères de M. Hodel n'était en rien inférieure à la précédente ; les sujets, d'une belle force et d'une forme -irréprochable, montraient le savoir-faire de l'exposant ; aussi les deux lots ont-ils été jugés 648 COMPiT RENDU DE l'eXPOSITIONDE STRASBOCBG. dignes' d'une même récompense. Bon nombre d'autres lot?, que le cadre de ce Compte rendu ne permet pas de relater, sont dignes d'une mention spéciale, ceux surtout des amateurs de la ville, en tête desquels il faut placer M. Giûber, pour ses Palmiers et ses plantes variées; le Président de la Société, M. Wœhrlin, Palmiers, Bananes, etc.; M. le comte de Pourtalès, Caladium; M. de Regel, Bégonias tubéreux. Manquant de compétence pour apprécier les produits maraîchers ainsi que ceux de l'industrie horticole, je n'ai plus qu'à men- tionner les premiers prix obtenus par les exposants. Ces prix se divisaient en : 2 diplômes d'honneur qui ont été décernés : 1° à M. Wagner, le Secrétaire de la Société d'Horticulture, pour ses collections de fruits ; 2° à l'Ecole d'Arboriculture de Brumath (M. Schiile, di- recteur), pour ses collections de légumes et d'arbres de pépinière. Ces deux lots étaient exposés hors concours. 6 objets d'arf, offerts comme prix d'honneur par les Dames pa- ironnesses, qui ont été décernés à MM. Martin Millier fils. Ad. Weick, J. Bientz, Lejealie, Martin Millier père, Hodel. 3 médailles d'or accordées à : MM. Heitzler, jardinier du baron de Wangen, pour fruits. A. Loreniz, jardinier du baron de Bussières, pour fruits. Léopold Leuthardt, jardinier de M. Lièvre, pour 40 variétés de Raisins. \ \ médailles de vermeil à : MM. Martin MuUer père, pour arbres fruitiers, etc. J. Bientz, pour Conifères et arbres fruitiers. Paillet, deChâtenay, pour Pommes de terre. Ad. Weick, pour Dahlias. Ad. Weick, pour Pelargmium zonale. J. Huck, jardinier du Prof. Scbiitzenberger, pour légumes. J. Buch, jardinier de M. Cornélius, pour fruits. Hollweg, jardinier de M. de Regel, pour Bégonias tubéreux. jVliie Weick, pour bouquets. Vollz et Witlmer, pour fontaines jaillissantes. Fiechter, pour kiosque, etc. En outre, 1 5 médailles d'argent de l""* classe et 15 de ?e classe PLANTES NOUVELLES OU RARES. 649 ont été distribuées à divers exposants parmi lesquels nous retrou- vons M. Mûiler fils, qui, pour sa part, en a rfçu 4 de 1'* classe. En résumé, cette Exposition était de tous points bien ordonnée, ce qui n'étonne pa?, quand on connaît le zèle que déploie le Con- seil d'Administration de la Société et les talents des organisateurs. Le succès qu'elle a obtenu était bi' n mérité. Je ne veiix pas terminer ce court Compte rendu s^ns adresser des remerciements à tous les membres de !a Société de Strasbourg, particulièrement à son Président, M. Wœhrlin et au Secrétaire, M. Wagner, pour le bon accueil qu'ils ont fait à Notre délégué, qui a eu rhonneur de présider le Jury. Les attentions dont il a été l'objet ne peuvent être attribuées qu'à la sympathie de nos anciens compatriotes pour la Société nationale d'Hoiticulture de France, sympathie que la nouvelle frontière n'a pas altérée. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. Gartenflora. iSalTia farinacea Benth. — Gartenf., 1880, pi. 1002, p. 65. — Sauge farineuse. — Texas. — (Labiées) - Sous-arbrisseau d'environ fo centimètres de hauteur qui avait été importé, il y a 35 ans, dans les jardins botaniques de Heidel- berg et Berlin, mais qui, malgré sa -beauté, s'était peu répandu, jusqu'à ces derniers temps. Sa tige et ses feuilles ovales-lancéolées ou lancéolées, pointues et bordées de dents de scie espacée?, sout glabres et d'un vert gai ; ses fleurs d'un joli bleu violacé, avec le disque de la lèvre inférieure blanc, ont le calyce blanchi par un duvet abondaat ; elles viennent en grand nombre dans le haut de la lige et des ramifications supérieure?, de manière à former là de grandes et belles inflorescences par le rapprochement de nom- breuses cymes axillaires multiflores. — Pour voir cette plante dans toute sa beauté, il faut la planter, pendant la belle saison, dans une planche de terre meuble et nutritive, puis la rçlever et la mettre en serre froide pendant l'hiver. 650 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Pescatorea fîmbriata Regel, Gartenf., 1880, pi. 1008, p. 129.— Pescatorée frangée . — Colombie ? — (Orchidées.) M. Regel décrit et figure sons ce nom une Orchidée qui paraît provenir des montagnes de Colombie et qu'il a reçue du jardin bo- tanique de Zurich éfiqueiée Pescatorea Dayana; elle est très voisine des Pescatorea Backhousiana Reichb. fil. et coronan'a Reichb. fil. C'est une plante sans pseudobulbes, à feuilles distiques, ployées en gouttière et embrassisntes à leur base, pointues au sommet. Sa grande fleur solitaire sort vers le bas de la touffe de feuilles, portée sur un pédoncule gros et court ; elle est blanche dans sa moitié inférieure et colorée en pourpre violacé dans la supérieure, à sépales et pétales oblongs, pointus, un peu plus longs que le labelle ; celui-ci a un onglet linéaire et un limbe à trois lobes, dont les deux latéraux sont courts et blancs, tandis que le mé- dian est irrégulièrement frangé, panaché de blanc- jaunâtre et de rose, relevé, à sa face supérieure, de callosités pourpre-noir en crête lacérée, et à sa base, d'une crête circulaire pourpre-noir. Cette fleur est, en somme, assez étrange d'aspect. BoTANicAL Magazine. Enkianfhus himalaicus D. HoOK. et Thoms. — Bot. Magaz.^ pi. 6460. — Enkianthe de l'Himalaya oriental. — (Ericacées). Ce grand arbrisseau ou petit arbre qui habite THimalaya; a l'altitude de 2 500 à 3 000 mètres, avait été découvert par Grifûth dans le Bhotac ; mais cette découverte était demeurée complète- ment ignorée, les collections formées par ce botanit.te étant restées longtemps sous clef, dans les magasins delà Compagnie des Indes; aussi quand M. J.-D. Hooksr le trouva de nouveau, il crut avoir été le premier à le rencontrer. Dans son pays natal, l'Enkianthe de l'Himalaya forme un petit arbre haut de 6 ou 7 mètres, dont les branches sont couvertes d'une écorce brun-rouge, tandis que les jeunes rameaux sont colorés en rouge vif, de même que le pétiole, la côle et le bord des feuilles. Celles-ci sont longues de 5 à 7 cen- timètres, ovales-lancéolées, acuminées, dentées en scie, duvetées en dessous dans leur jeunesse. Les fleurs sont rapprochées au nombre d'environ une douzaine vers le bout des branches et à la PLANTES NOUVELLES OU RARES. 651 base des jeunes rameaux, de manière à former là une sorte de fausse ombelle; elles sont pendantes sur un long pédoncule vêla, et leur corolle canipanulée, à cinq lobes courts et triangulaires, longue de 12-15 millimètres, est de couleur fauve aTec des lignes longitudinales rouges et le bout des lobes également rouge vif. La planche du recueil anglais a été exécutée d'après un pied qui a fleuri, au mois de juin 1 879, dans le Jardin botanique d'Edimbourg. iSolanum Torreyi A. Gray. — Bot. Magaz., pi. 6461. — Morelle de Torrey. — Texas et Arkansas, — (Solanacées) Belle espèce rustique de Solanum qui croît naturellement dans les prairies do l'intérieur de l'Amérique du Nord, à l'est des mon- tagnes Rocheuses. Elle a été obtenue de graines au Jardin bota- nique de Cambridge, cil elle a fleuri en 1877 pour la première fois. Elle forme une grande herbe vivace, dont la tige se lignifie dans le bas et elle possèie un rhizome rampant. Ses feuilles, lon- gues de 5-7 centimètres, sont ovales, sinuées-lobées, avec la base en cœur tronquée ou hastée. Ses fleurs disposées en cimes termi- . nales, larges de 5-6 centimètres, violettes avec une forte côte mé- diane verdâlre, j iune dans le bas et des veines rougeâtres, sont produites en grande abondance; leur corolle a le limbe bien étalé, divisé jusqu'au milieu de sa largeur en cinq grands lobes triangu- laires et pointu?, plus ou moins chiffonnés sur les bords. Crladiolus bracliyandras J.-G. Baker. — Bot. Magaz,., pi. 6463. — Glaïeul à étamines courtes. — Afrique, daas le Zambèse. — (Iridées). L'Afrique a déjà fourni de nombreuses espèces de Glaïeuls dont certaines, grâce à une grande quantité d'hybrides et métis, même desimpies variations qui en sont provenus, occupent aujourd'hui une place très distinguée dans les jardins ; mais cette mine fé- conde n'est pas épuisée, comme on le voit par la nouvelle es- pèce du même genre que fait connaître le Botanical Magazine. Ce nouveau Glaïcul est originaire de l'Afrique tropicale; il a été envoyé, à la date de trois ans, au jardin botanique d'Edimbourg, des monts Shire, par M. John Buchanan. Il est voisin du Gladio- lus Eckloni, de Natal, et du Gl. blandus, mais il se distingue de l'un et de l'autre par la brièveté de ses étamines, qui lui a valu son nom spécifique et par la grande inégalité des segments du 652 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. périantbe de sa fleur doni les trois supérieurs sont très larges,taiidis que les trois inférieurs sont beaucoup plus étroits. Cette fleur est en forme d'entonnoir assez ouveil ; elle est louge-miuium vers l'o- rifice de l'entonnoir, blanchâtre au-dessous. L'inflorescence longue d'environ 0™ 30 comprend une douzaine de fleurs assez espacées et dont chacune est embrassée à sa base par der.x bractées men- braneuses, beaucoup plus courtes qu'elle. Cette plante a un oignon à tuniques brunes, large d'environ 5-6 centimètres ( t déprimé ; ses 4 ou 5 feuilles basilairf s sont courtes, fortement nervées, presque coriace? ; sa tige florifère a en tout 30 à 40 centiraèlres de hauteur, inflorescence comprise, et elle ne porte qu'une ou deux feuilles de faibles dimensions. liuznriasra radicans Rliz et Pav. — Bot. Magaz., pi. 6465. — Luzuriage radicante. — Chili. — (Srailacées). Elégante plante d'orangerie qui croit naturellement sur une grande étendue de la côte du Chili, de la latitude de Valdivia jus- qu'au détroit de Magellan et aussi dans les plaires de Chiloe, dans les forêts où elle s'allonge en s'enracinantsur les troncs couverts de mouese. Dans ce pays on en emploie les racines en médecinepour remplacer la Salsepareille, et on dit que ses tiges longues et grêles servent à faire des cordes. Ses feuilles distiques, elliptiques plus ou moins oblongues, aiguës, glauques en dessous où plusieurs nervures se dessinent en tout autant de lignes longifudiniiles d'un vert plus intense, sont longues seulement d'environ à 0"" 04; ses fleurs blaiiches, ordinairement stlitaires, pendantes, dont le périantbe est étalé, vaiient de 4 à 5 centimètres de largeur; leur ovaire globuleux, qui devient plus tard une baie globuleuse, du volume d'un pois, renferme une douzaine d'ovules sur trois placentas paiiétaux. Apbelandra pnmila W. BuLL. — Bot. Magaz., pi. 6467. — Aphé- landre petite. — Brésil. — (Acanlhacées). Cette plante introduite chez M. Will. Bull difl'ère complètement par son port de tous les autres Aphelandra connus jus- qu'ici. Sa t'ge très courte porte plusieurs feuilles presque appli- quées sur terre, ramassées, ovales-oblongues, tan lôt aiguës, tan- tôt obtuses, profondément en cœur à la base, d'un vert foncé en PLANTES NOUVELLES OU RARES. 653 dessus, fiaernent duvetées aux deux faces, qui atteigneal 12-1 3 cen- timètres de loagueur, et qui sont munies d'un très gros pétiole. De la tige part un gros pédoncule court qui porte un épi long de 7-8 centimètres. L'axe de cet épi est entièrement caché par de nombreuses bractées imbriquées, longues d'environ 2 centimètres, obovales et dentées en scie, colorées en violet sombre, de l'aisselle desquelles sortent les fleurs qui les dépassent beaucoup et dont la couleur est un rouge-écarlate vif. Cette plante exige la serre chaude. Bsea hygrometrîca Brow N . — Bot. Magfflz., pi. 6468. — Bée hy-^ grométrique. — Chine septentrionale. — (Gesnéracées-Cyrtandrées). Celte petite p-ante rustique rappelle assez par son aspect géné- ral le Ramondia des Pyrénées. Le nom Bsea du g-nre auquel elle appartient vient de ce que C )ramersoii, en le créant, l'avait dédié à M. Bu-au, son beau-frère. Sts feuilles toutes radicales, orbicu- laires-vivales ou obovales, obluses, rétrécies vers le bas, crénelées, longues de 7-8 ceniimètres, forment une rosette étalée; elles por- tent en dessus de longs poils et sont laineuses en dessous. De cette rosette partent quelques pédoncules grêles et nus qui portent chacun un petit nombre de fleurs plus ou moins penchées, larges d'environ 2 centimètres ; la corolle de ces fleurs campanulée, à 5 lobes inégaux disposés en deux lèvres dont l'inférieure est plus grande que la supérieure, est colorée en bku violacé pâle. Celte plante a fleuri au mois d'aoù'- 1879, au Jardin botanique deK w. Elle éiait venue de graines envoyées par le D' Bushell, médecin attaché à l'ambassade anglaise de Pékin. Brownea Ariza Benth. . — Bot. Magaz., pi. 6469. — Browûée Ariza. — Nouvelle-Grenade. — (Légumineuses). La première fois, dit M. J.-D. Hooksr, qu'un Brownea fleurit dans la Grande-Bretagne, et ce fut en 18i2, dans le jardin bota- nique d'Edimbourg, on le proclama l'un des plus beaux végétaux que l'on connût pour l'élégance des flears et la vivacité de leur coloris. C'était le Br. coccinea qui est aujourd'hui classé au plus bas degré dans ion genre, pac ordre de mérite, ses inflorescences n'ayant guère plus de 5 centimètres de largeur. Puis, en ISoo, on vit fleurir le Brownea grandiceps qui fat regardé comme très 654 REVDK BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. supérieur à la première espèce,parce que ses inflorescences n'ont pas moins de 20 centimètres de diamètre, mais chez lequel toutefois les fleurs qui composent ces ijiflorescences sont bien moios riches de ton que celles du B. coccinea. Maintenant on vient de voir fleurir le Brownea Ariza qui combine la grandeur ci es inflores- cences du Broivneagrandiceps avecla vivacité de coloris des fleurs du^. coccinea. Ce magnifique végétal fut découvert en 1842, par Har'iweg, à la Nouvelle- Grenade, dans les forêts de la province de Bogota, à Taltitude de 400-500 mètres. Les babitanls du pays l'appellent V Ariza, et ce nom lui a été conservé comme nom d'espèce par M. Bentham. Contrairement à ce qu'a écrit Paxton, ce n'est pas Hârlwc-g qui a introduit cette magnifique Légumi- neuse dans les cultures européennes ; même la platte que Paxton a décrite et figurée sous ce nom dans son Flower Garden, et dont la figure a été reproduite dans le Jardin fleuriste de Lemaire, diffère entièrement du B. Ariza et paraît être le B. grandiceps, — Le Brownea Ai'iza est un arbre haut de 10 à 12 mètres. Ses feuilles pennées, longues de 0" 30 ou davantage, ont chacune six à huit paires de folioles ovales-lancéolées ou oblongues-lancéolées, prolongées brusquement au sommet en une sorte de longue queue, entières, glauques en dessous; leur pétiole commun est fortement renflé à sa base, de même que le court pétiolule des folioles. Les fleurs, larges chacune de 5 centimètres, sont colorées en rouge- écarlate, et cette couleur est commune à leur corolle, à leur calyce, ainsiqu'auxbracléesetauxbractéoles dont elles sont accompagnées; elles sont réunies en grand nombre en une volumineuse tête serrée, arrondie ou un peu allongée, qui n'a pas moins de 15 centimètres de largeur. La floraison de celte spendide plante est abondante. M. J.-D. Hooker fait observer que cette espèce est portée dans le Catalogue de M. Linden pour 1877, n° 98, p. 33, scus le nom de Brownea Ptinceps. En raison de son origine, le Brownea Ariza exige la serre. Cientiana {Pneumonanthe) Kurroo Royle. ■— Bot, Magaz., pi. 6470. — Gentiane Ivurroo. — Himalaya. — (Gentianées.) Cette Gentiane, qui est certainement l'une des plus gracieuses de son genre, cruît sur les parties tempérées de l'Himalaya occi- dental, depuis Garwhal jusqu'au Kaslimir on Cachemire, à l'alti- PLANTES NOUVELLES OU RARES. 655 tude de 1 500 à 2 500 mètres. C'est une herbe vivace, dont la souche, qui a l'épaisseur du doigt, porte une touffe de feuilles lancéolées, obtuses ou presque aiguës, longues de 8 à 12 centimè- tres. Vers le collet de la plante et au-dessous de la toufiFe de feuilles sortent plusieurs rameaux, longs de 10 à 20 centimètres, qui portent des feuilles op'posées, linéaires, et qui se terminent par une à quatre fleurs dressées ou plus ou moins penchées, longues de 3 ou 4 centimètres, dont la corolle a son tube étroit à la base, fortement élargi et campanule un peu plus hauî, avec 1^ limbe étalé à cinq lobes largement ovales, aigus, de couleur bleu d'azur, abondamment pointillés de blanc vers la gorge ; celle-ci est blanche, tandis que l'intérieur du tube est verdâtre. — Cette charmante plante a été récemment introduite en Angleterre et, paraît-il, cbez M. Will. Bull, chez qui elle a fleuri pour la pre- mière fois en octobre 1879. C'est une précieuse acquisition pour les rocailles. Pachystoma (?) Thomsoniannm Reichb. F. — Bot. Magaz.^^l, 6471 . — Pachystome (?) de Thomson. — Afrique tropicale occidentale, — (Orchidées). Dans sa description de cette charmante et singulière Orchidée, M. J.-D. Hocker avertit que c'est seulement avec doute qu'il la rap- porte au genre Pachystoma^ d'après l'autorité de M. Reichenbach, fils. La plante a été découverte par M. Kalbreyer, probablement dans le vieux Galabar ; elle a fleuri dans l'établissement de MM. Veitch, au mois d'octobre 1879. EUeofire, posé sur le sol, un petit pseudobulbe globuleux, un peu déprimé, dont le plus grand diamètre est d'environ deux, centimètres, et du sommet duquel part une seule feuille oblongue-lancéolée, aiguë, réîrécie en pé- tiole à sa base, longue d'environ 15 centimètres. De la base de ce même pseudobulbe sortent les bampes (la figure en représente deux) dout chacune porte deux fleurs larges de 8 centimètres environ, d'un blanc pur, avec le labelle à trois grands lobes dont le médian est allongé, linéaire-lancéolé, recourbé, rouge vif; les deux lobes latéraux de ce labelle sont grands, redressés, bordés et striés intérieurement de rouge. Le Secrètaire-Rédacteur^Gérant : P. L'UCHAKTRE. Impr. de E. DOMiSAU», rue Cassette, 1. OCTOBRE 1880. OBSERYATI JNS MËlÉOilOLOGlQUËS FAITES PAR M. F. JAMIX, A D JURG-LA-REINE, ruÈs PARis. (altitude T^ni- environ.) i HALTE un TEStPÉRATDRE 1 du baromètre. VENTS t— """^ -^ — ^ ÉTAT DD CIEL. < dominants. « Minim. Mavim. Matin. Soir. i 3,8 24,4 7G9 766 E. N. E.,S.O. Brumeux le uiatin, clair ensuite. 2 3,5 19,5 764 760 E. S. E. Clair le m;itiii, nuageux l'ap.-midi. 3 4,2 14,- 761 759 N.O., O.N.'J. Clair le luat., couv. le soir. 4 5,0 ■ 14,9 757,5 750 S. Piuic Unuil cl pluie conlinuc le ma- lin, couv. laprcs-midi. 5 10,6 23,4 749 749 S.S.U.,S.S.E. Pluieabondanlelanuit, Couv. le mat., avec q.»!- rares celai icics, couvert raprès-ujidi, pluie le soir. 6 13,4 23,7 748 748 S. S. g. Coivcrl avec q.q. rares cclaircîes et pluie douce par moraenls, éclairs cl coups de tonnerre l'ap. -raidi, et la soirée. 7 13,3 2i,7 750 751,5 S. s. E. l'iuie continue la nuit, couv. avec (j.q.éclaireieset averses, orage dans la soirée. 8 9,9 20,0 753, 5 756 S. Couvert le matin avec q.q. éclaircies, q.q. averses l'apr.-raidi. 9 9,7 17,0 752,0 755 s. E. Couvert, q.q. averses, presque clair le soir. dO 9,0 10,1 757,5 764 E. S. E. Nuageux. 11 3,0 lï.. 764 763 !:., N. E. Brouillard le mat., ciuvcrt ensuite. 42 2,7 11,4 701,5 762 N. Légcrcm. bruni., à peini; quelques nuages, clair le soir, nuag. la nuit. •l'3 —1,0 9,0 7G4 768 N. Bruni, et nuag. le mat., couvert avec pluie fine l'ap. -midi. 14 8,0 15,0 770 769,5 N. Couvert avec q.q. rares éclaircies, moutonneux le soir. 15 3,5 14,8 768 704 N. E. Nuageax. 16 (i,8 14,7 761,5 761,5 S, S. S. E. Couvert la mat., nuag. l'après-midi 17 8,0 15,8 76:2 763,5 N. E., N. Clair, un peu de brume. 18 4,5 15.7 762,5 763 E., N., E. Brumeux le matin, clair ensuite. 19 0,4 16,7 762 759 E. .Nuageux. 20 6,1 11,7 754 751 S.S.E.,U.N.O. l'Iuic line le mat., continue à partir • de 1 il. 1/2 . 21 0,5* **8,1 754, 5 756,5 N. N. 0. Brumeux le mat., pluie froide et con- tinue à partir de 1 h. 1/2, par mo- meuts, il voltige de la neige. 22 1.0 5,0 751 749 N. N. E. Pluie conlinuc. 23 4,0 18,7 751 760 S. S. 0. Clair de gr. mat., couvert puis nuag., q.q. averses l'ap.-midi, brum. le s. 24 0,5 10,1 764,5 767,5 N. Couvert de gr. mat., couv. au milieu de la journée, clair en.>;uitc. 2o -5,3 11,5 768 760 N., S. S. E. Clair le malin, nuageux l'ap.-midi. 26 —3,0 12,4 751 749, 5 S.E., S., S.O. Couver: do gi-. mat., pluie continue ensuite, d'abord avec grêle. 27 10,3 18,5 749 745. 5 S. Couveit, q.q. légères averses. 28 10,9 14,1 745 744 S. Couver:, q.q. éclaircies dans la mal. 29 5,3 13,7 748 7o9 s. s. 0. Cr.vent la nuit, Icgèrom. nuag, Icmat., nuag. l'ap.-midi. 30 —2,7 12,0 762,5 766 N. 0. Clair. 31 —i,'.} 10,7 706 766 1 N. N. 0. Clair le matin, q.q. nuages l'ap. -m. » Tempér at\ire ob servée 1 l'après- midi. ** Tempét attire observée 1 e matin CONCOURS OUVERTS DEVANT LÀ SOCIÉTÉ, EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier pour les Pentstemon. Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Journal, 3" série, I, 4879, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture potagère. Médaille du Conseil d' .administration, pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, V série, XI, 1 877, p. 145.) Médaille de M^'^ Baltard .... pour le plus beau lot de véritables OEillets gris (la variété la plus odorante)présenté en juillet 1 88 1 . -3♦0-^ PROCÈS-VERBAUX SÉANCE LU M NOVEMBRE 1880. Présidence de M. Alph. liavallée. Président de l\ Société. La séance est ouverte à deux heures. Le registre de présence a reçu les signatures de cent trente-et-un Membres titulaires et de six Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Société, l'admission d'un nouveau Membre titulaire dont la présentation a eu lieu dans la dernière séance et n'a motivé aucune opposition. — Il annonce La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publié dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Â.vis de la Commission de Rédaction.) Série 3. T. II. Cahier de novembre 1880, publié le 31décembrc 1880. 658 PROCÈS-VERBAUX. que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, a admis comme Membres honoraires, sur leur demande écrite confor- mément au Règlement, M. Brun, docteur en médecine, rue d'Aumale, 23, à Paris, et M. Mirgueritte, jardinier, rue Wierbowa, 612, palais de Bruh', à Varsovie (Pologae russe), qui font partie l'un et l'autre de la Société, depuis 25 années révolues. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau: j une, après quoi il a fermé la cloche dans le bas au moyen d'une rondelle de liège. La Poire qu'il met sous les yeux de ses collègues s'est parfaitement développée sous cet abri et elle n'offre aujourd'hui aucune tavelure, tandis qu'une qui se trouvait à côté, sur le même arbre et qui n'a pas été protégée présente des tavelures nombreuses. M. Chevalier pense que, pour les variétés de Poires sujettes à se taveler, comme le Doyenné d'hiver, le Beurré (i'Hardenpont, etc., il y aurait grand avantage à les abriter, au moyen de ces petites cloches, dès leur première jeunesse, pour les soustraire à l'aclion prtsque toujours funeste des pluies froides du printemps. Le prix des fruits sains et sans taches qu'on obtiendrnit ainsi dédommagerait en une seule année de la dépense qu'aurait entraînée Tacquisition des cloches. M. de St-Prix assure que ce procédé off're encore l'avantage d'avancer de plusieurs jours la maturité des fruits. V-.. Chevalier est, de son côté, convaincu que pour d'autres fruits, surtout pour les Pêches, l'em- ploi des cloches serait très utile. Il ne manquera pas de faire des expériences pour se fixer à cet égard. Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1° Rapport sur la collection d'insectes nuisibles ou utiles de M. Miot; M. Ch. Chevallier Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont mises aux voix et adoptées. 664 PROCÈS-VERBAUX. 2° Compte rendu de l'Exposition de Gaen; par M. Hélte. M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation ; Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. Présidence: de M. Hardy. La séance est ouverte à deux heures. La feuille de présence a reçu les signatures de cent trente-cinq Membres titulaires et de cinq Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. A la suite du procès-verbal et à propos du passage où est reproduite une communication verbale de M. Forney sur un insecte qui perce les feuilles des Vgnes de trous âssez nombreux pour en faire souvent comme une dentelle, M. le docteur Girard (Maurice) dit que malheureusement, dans nos départements méditerranéens ainssi qu'en Algérie, il existe déjà un petit insecte qui se com- porte de même. C'est une Altise, VAltica ampelophaga Guérin Mén. M. Girard (Maur.) en a reçu, à différentes reprises, des spéci- mens pris sur divers points de notre M di et en Espagne; mais il ne croit pas qu'il ait été signalé jusqu'à ce jour dans le centre de la France. M. P. Duchartre dit que cette Altise s'est montrée, à la date de quelques années, assez abondante dans certaines parties du fléparlement de l'Hérault pour exercer sur les vignobles d'immen- >es dégâts. Ne connaissant pas de moyen pour la détruire, on lui faisait une chasseactive avant que la Vigne entrât en végétation. Pour donnT une idée de l'abondance avec laquelle ce petit ani- mal se multipliait fréquemment, il rapporte avoir connu un propriétaire qui d'une vigne dont l'étendue était moindre qu'un hectare en avait retiré une quantité suffisante pour remplir sept des sortes de grands vases en bois, contenant environ un hectolitre, qu'on désigne dans le pays sous le nom de comportes. M. le Président proclame, après un vote de la G >mp3gnie, l'admiision de deux nouveaux Membres titulaires qui ont été SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. 665 présentés dans la dernière séance, et dont la présentation n'a dé- terminé aucune opposition. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 4« Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), quatre sortes de Courges dont trois sont originaires du Japon et dont la quatrième est désignée comme Courge de Tur- quie. Parmi les premières, l'une est le fruit du Cucurbita meloni- jformis, qui est de très bonne qualité, à chair très fine et très ser- rée; les deux autres, nommées, Tune Kabotcha et l'autre Yoko- hama, sont de bonne qualité et se conservent longtemps. Quant à la Courge de Turquie, elle est belle et bonne, et la plante qui la produit a le mérite de ne pas courir. Ces quatre Courges sont présentées en vue d'un concours permanent. 2» Par M. Jean Dybourski, répétiteur à l'école de Grignon, les fruits de deux Cucurbitacées qui sont des variétés du Cucur- bita Pepo. Il en a reçu les graines de son frère qu'une mission ministérielle a appelé au Japon. Le semis de ces graines a été fait par lui sur couche, à la fin du mois d'avril. Il a mis ensuite le plant en place, sous cloche et sur couche sourde. Les fruits de ces deux pfèntes sont de dimensions inégales. Le plus gros appar- tient à une variété nommée par les Japonais Tirimon Tônashou; il n'a pu arriver à une maturité complète ; la plante qui le produit se divise en branches longues d'environ deux mètres. Le plus petit de ces fruits a au contraire miîri parfaitement. La chair en a été trouvée très fine. La plante endorme un grand nombre ; elle se montre peu coureuse, ses branches n'atteignant guère que 4 m 50 de longueur. Cette seconde variété reçoit des Japonais le nom de Ndïto Tônashou. « Cette forme du Cucurbita Pepo, écrit »M J. Dybourski, dans une note qui accompagne les objets présen » tés par lui, est, je crois, 1res voisine de celle que cultive M. L. » de Lunaret et que M. Carrière a décrite, dans la Bévue horticole, » sous le nom de Cucurbita meloniformis. » M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que, bien que la pré en- tation faite par M. J. Dybourski ne manque pas d'intérêt, le Comité ne s'est pas trouvé assez renseigné sur les objets qui la composent pour se prononcer nettement àleurégard en attribuant une récompense. 666 • PROCÈS-VERBADX. 3° Har M. Jourdain, cultivateur à Manrecourt, un lot de Poires comprenant 5 Crassane, 5 Beurré d'Hardenpont, 5 Saint-Ger- main, 5 Poires de Curé, 2 Saint-Germain Vauquelin et 2 Triomphe de Jodoigne. — Ces fruits ont été trouvés beaux par le Comité d'Arboriculture qui propose d'accorder une prime de 3® classe pour la présentation qui en est faite. — Cette proposition est mise aux voix et adoptée par la Compagnie. 4'*Par M. Venteclaye, amateur, une corbeille de dix Poires Ber- garaotteEspéren, venues en contre-espalier, beaux fruits, déclare le Comité d'Arboriculture qui demande, en raison de cette pré- sentation, une prime-de 3^ classe. — Celte récompense est accordée par la Compagnie, mais M. Venteclaye renonce à la recevoir. Cet honorable Membre dit qu'il a apporté ces fruits pour sou- mettre, à ce propos, une question à la Société. Ils ont été récoltés sur des arbres disposés en cordons doubles verticaux, plantés à 0"^ 00 de distance les uns des autres. En faisant cette plantation il a suivi les conseils de MM. A. Rivière et Dubreuil ; mais divers arboriculteurs assurant que les arbres ainsi plantés n'ont qu'une courte durée, il voudrait savoir si cette crainte est basée sur des motifs sérieux. 11 y a déjà onze années que sa plantation existe. Les arbres qui la composent, au nombre de 250, se sont parfai- tement comportés jusqu'à ce jour, tant pour la végétation que pour la fructiflcation. Cette année notamment, après l'épreuve que leur a infligée l'hiver dernier, ils ont produit douze cents Poires dont on peut prendre une idée en voyant celles qu'il a déposées sur le bureau ; en etîef , celles-ci ne sont pas de rares exceptions, et la moyenne de ses Bergamotte Espéren n'est pas inférieure à 2b0 gramme!^. Si, comme plusieurs personnes le disent, cet espacement de Om 60 pour les arbres est insuffisant, il demande à quelle dis- tance il serait plus avantageux de les planter. M. Michelin dit qu'on ne peut répondre d'une manière absolue à la question posée par M. Venteclaye. L'espacement à adopter, dans la plantation des arbres, est une question d'appréciation qui doit être résolue d'après la nature du terrain, la vigueur des va- riétés, etc. Pour lui, à la forme en cordons verticaux il préfère celle en fuseau qui se place au premier rang pour l'abondance de la production. SÉANCE DO 2o NOVEMBRE 1880. 667 M. Aubrée n'aime pas la forme en cordons. Toutes les fois qu'il l'a adoptée, il est arrivé à des résultats défavorables. Les arbres ainsi dirigés avaient d'abord une bonne végétation, mais ils étaient entièremeont épuisés au bout de dix à douze années et il fallait alors les remplacer. M. Venteclaye fait remarquer que, comme il vient de le dire, ses Poiriers en cordons en sont déjà à leur onzième année de plantation et que néanmoins rien, dans leur végétation ni dans leur production, n'annonce qu'ils soient en voie de dépérissement. 5° Par M. Lesueur, jardinier-chef chez M. de Rothschild, à Bou- logne (Seine), onze pieds en pots de Chrysanthèmes venus de bou- tures qui ont été faites le 8 juin dernier. Ces plantes ontété trouvées fort belles par le Comité de Floriculture qui demande qu'une prime de l'® classe soit accordée à M. Lesueur. — Cette demande est favorablement accueillie par la Compagnie. 6° Par M. Drouet, inspecteur des promenades de la Ville de Paris, un pied fleuri du Selenipedium Dominyanum^ belle Orchidée hybride qui a été obtenue, dans l'établissement de MM. Veitch, à la suite d'un croisement du Selenipedium caudatum, pris comme porte-graines, par le S. Pearcei qui a fourni le pollen. Le Comité de Floriculture est d'avis que cette plante est inférieure à la mère pour la beauté de la fleur, mais supérieure au père sous ce même rapport. En outre, elle se recommande parce que ses fleurs sont réunies par cinq ou six dans une même inflorescence, au lieu d'être solitaires. — Il propose d'accorder, pour cette présentation, une prime de 2® classe. Cette récompense est votée par la Compa- gnie, mais, sur la demande de M. Drouet, en faveur de M. Bauer^ chef de section au Fleuriste municipal, dans le service de qui cette remarquable Orchidée a été amenée à sa floraison. 7o Par M. Jolibois, jardinier-chef au Palais du Luxembourg, deux Broméliacées remarquables, savoir : Nidularium latifolium et Canistrum eburneum. — M. Jolitois fait observer que la der- nière de ces plantes a l'inflorescience trop raccourcie pour produire un bel effet, mais que le pied lui-même est assez beau pour lui donner du mérite à titre d'espèce ornementale. Il ajoute que, parmi les espèces du genre Canistrum, il en .possède une qui se montre fort polymorphe, au point qu'il en existe, dans la collection 668 PROCÈS-VERBAUX. du Luxembourg, sept ou huit formes tranchées. — Sur la proposition du Comité de Floriculture, il est accordé à M. Joli- bois une prime de 2® classe que, fidèle à son habitude, il renonce à recevoir. 8° Par M. Arnould, jardinier chez M. Truelle, à Savigny-sur- Orge (Seine-et-Oise), plusieurs pieds fleuris de Primevère de Chine à feuilles de Fougères, à grandes fleurs frangées, de cou- leurs variées, pour la présentation desquels, sur la demande du Comité de Floriculture, il lui est accordé une prime de 3^ classe. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. A la suite des présentations, M. Héringer montre à la Compa- gnie un estomac de Poule de Bruyère extrait d'un de ces oiseaux qui lui a été envoyé d'Ecosïe. Cet estomac ayant été ouvert a fourni la preuve que cette espèce, au lieu d'être insectivore ou granivore, comme on le pense généralement, est herbivore et frugivore. Il s'y est Irouvé en effet des fragments de feuilles appartenant à des plantes fort diverses, notamment à des Bruyères et des Fougères, ainsi que de petites baies qu'il serait peu facile de déterminer exactement. M. Millet dit qu'il a souvent tué, dans les Pyrénées, des Coqs de Bruyère et qu'en ouvrant leur estomac, il y a toujours trouvé des fragments de végétaux, notamment des bouts de rameaux d'Epicéa. Des observations analogues ont été faites en beaucoup d'autres circonstances ; elles expliquent pourquoi les forestiers allemands accusent cet oiseau de causer la déformation des Epicéas, soit en cassant la cime de ces arbres lorsqu'il s'y pose, soit en en brisant les pousses pour les manger.L'Epicéa privé de se? extré- mités perd son port naturel et devient buissonnant. En l'absence de M. le Secrétaire-général, qui se trouve en voyage, l'un de MM. les S^crélaires procède au dépouillement de la correspondance qui comprend seulement une lettre adressée à M. le Président par M. le docteur Jeannel. Cet honorable Membre, qui se trouve en ce moment à Cannes (Alpes-Martimes), a été surpris, écrit-il, de voir que le Rapport imprimé récemment dans le Journal (cahier d'août et septembre 1880), qui a pour objet l'en- grais chimique composé par M. Alfred Dudciiy en vue de l'Horti- SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. 669 culture et nommé, pour ce motif, le Floral, ne fait aucune mention de l'engrais horticole dont lui-même a communiqué la formule à la Société et conseillé l'emploi, à la date de plusieurs années. Il rappelle que, le 9 juillet 1872, il a fait, au Jardin d'Ac- climation, sur l'application des engrais chimiques à l'Horticulture, une conférence qui a été imprimée, la même année, dans le Bulletin mensuel de la Société d' Acclimatation^ et qu'il en a offert sans retard un exemplaire à la Société centrale d'Horticulture ; il ajoute que le Journal renferme le relevé de nombreuses expé- riences faites par divers Membres de la Société avec son engrais horticole (voyez le Journal, 1873, p. 94, p. 570 ; 1875, p. 159) et que la formule ainsi que le mode d'emploi en avaient été in- diqués par lui. Il exprime son étonnement de ce que tout cela n'est pas mentionné, même au point de vue historique, dans Tim- portant Rapport de M. Michelin. Enfin il indique la composition et le mode d'application de son engrais horticole que l'expérience lui a fait reconnaîlre comme les plus avantageux. M. Ch. Joly entretient la Compagnie d'un Annuaire publié en Angleterre dans lequel sont réunies toutes les indications possibles sur les établissements horticoles et sur ceux qui se rattachent de près ou de loin à l'horticulture. Il exprime des regrets de ce qu'il n'existe en France aucune publication de ce genre, tandis que l'Angleterre et la Belgique sont très riches sous ce rapport. H émet le vœu que cette lacune regrettable soit comblée le plus tôt possible. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1 0 Note sur une Exposition de Géographie botanique et horti- cole organisée par la Société d'Horticulture de Nancy; par M. Ch. Joly. 2o Rapport de la Commission d'enquête sur l'hiver de 1879- 1880, et sur les dégâts qu'il à causés à l'Horticulture; M. P. Du- CHARTRE Rapporteur. M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation ; Et la séance est levée à trois heures et demie. -670 CORRESPONDANCE. NOMINATIONS. SÉANCE DU \\ NOVEMBRE 4 880. M. Mauduyt, rue Saint- Pierre-le-Puelicr, à Poitiers (Vitnnd), présenté par MM. Bruant et Michelin. Admis 2 VhonorariaU MM. 1 . Brun, docteur en médecine, rue d'Aumale, 23, à Paris. 2. Margueritte, jardinier, rue Wierbowa, 642, palais de Bruhl, à Var- sovie (Pologne russe). SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. MM. 4. Gascard (Paul), jardinier au domaine de Bue, par Versailles (Seine- et-Oise), présenté par MM. A. Lavallée et F. Pothier. 2. GuiBOREL (Victor), horticulleur, à Saiut-Aubin-les-Elbeuf (Seine- Inférieure), présenté par MM. Carrière et Gentilhomme. CORRESPONDANCE. Lettre de M. le docteur Jeannel. Cannes, 14 novembre 1880. A M. le Président de la Société ■ nationale et centrale d'Horticulture de France. Monsieur le Président, Je viens de lire dans les deux derniers numéros du Journal de la Société nationale et centrale d' Horticulture le Rapport sur l'engrais chimique, le Floral, appliqué par M. Dudoûy à l'horti- culture. Je demande la permission de soumettre respectueusement à la Société, à l'occasion de ce Rapport, quelques observations. Le 9 juillet <872, j'ai fait au Jardin d'Acclimatation une con- férence sur l'application de l'engrais chimique à Thortigulture LETTRE DE M. LE DOCTEUR JEANNEL. 671 d'ornement. Celte conférence a élé imprimée dans ie Bulletin de la Société d'Acclimatation (Yoy. 1872) et j'ai fait hommage peu de temps après à la Société centrale d'Horticulture d'un exem- plaire du tirage à part de cette conférence. Depuis cette époque, et notamment dans le cours des années 1873, 1874 et 1875, j'ai fait, sur les applications des engrais chimiques à l'Horticulture, soit à la Société d'Acclimatation, soit à l'Académie des Sciences, soit à notre Société, de nombreuses communications. Toutes ont été publiées. Le regretté M. A. Rivière, M. Jolibois, M. Drouet, M. Lesueur et plusieurs autres praticiens distingués ont entre- tenu la Société des expériences concluantes qu'ils avaient faites relativement à l'emploi horticole \le l'engrais chimique dont J'avais donné la formule, employé en dissolution dans l'eau des arrosages. Avant ces communications, personne que je sache, n'avait émis l'idée de fournir aux plantes des jardins, sous la forme de solutions salines très étendues, les éléments nutritifs analogues à ceux qui résultent de la décomposition des fumiers. Jà crois pouvoir faire observer en outre que, dès ma première communication, j'ai publié la formule du mélange salin qui m'avait donné les meilleurs résultats, après avoir toutefois rendu justice et hommage à Tmitiative de M. Boussingault et aux recherches de M. G. Ville. Citte publication permettait à chacun de contrôler mes expé- riences et pouvait servir de point de départ à d'autres recherches. J'avais pensé qu'une formule gardée secrète pouvait être fruc- tueuse au point de vue commercial, mais qu'elle devait rester nécessairement stérile au point de vue scientifique. J'applaudis aux applications faites par M. Dudoiiy et je n'ai garde de réclamer contre les conclusions de l'important Rapport de l'honorable M. Michelin ; mais j'avoue le découragement que j'éprouve en voyant que, dans la Société dont je suis membre, mes recherches si largement mises à profit par un grand nombre de praticiens et la publication de mes formules sans aucune réticence, na sont même pas honorées d'une mention purement historique. D'ailleurs, je demande si, à l'occasioa du Rapport de notre 672 NOTES ET MÉMOIRES. honorable confrère M. Michelin, il ne serait pas opportun de publier de nouveau les diverses formules d'engrais chimique hor- ticole qui ont été données par moi. Voici la dernière à laquelle je me suis arrêté et que je recom- mande comme donnant des résultats excellents : Engrais chimique horticole : Prenez :' Azotate d'ammoniaque brut 380 gr, Biphosphate d'smmoniaque brut 300 Azotate de potasse brut 260 Biphosphate de chaux en poudre fine. ... 50 Sulfate de fer (couperose verte) 10 Total 1000 gr. Pulvérisez ; mêlez. Gardez à l'abri de l'air. Nota : Les sels bruts étant achetés dans le commerce de la droguerie, le mélange revient à moins de 2 fr. le kilog. Faites dissoudre le mélange dans la proportion de I à 2gr. par litre d'eau, pour l'arrosage des plantes une ou deux fois par semaine et même plus fréquemment, selon les effets obtenus. Il est entendu que les conditions de température, de lumière et d'humidiié, etc., doivent êire favorables à la végétation. Le sol peut être maigre et même purement sablonneux ; la condition essentielle est qu'il soit perméable aux racines. ReceveZi monsieur le Président, l'hommage de mon respect, J. Jeannel. NOTES ET MÉMOIRES. Note sur une Exposition de Géographie botanique et horticole, ORGANISÉE PAR LA SOCIÉTÉ CENTRALE d'HORTICULTURE DE NanCY (1); Par M. Ch. Jolt. Lors du Congrès national français des Sociétés de Géographie qui eut lieu à Nancy, du 5 au 10 août dernier, le Secrétaire- Ci) Présentée le 25 novembre 1880. SUR UNE EXPOSITION DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 673 général de la Société de Géographie de l'E-t, M. Barbier invita la Société d'Horticulture à prendre part au Congrès et, sous prétexte d'ornementer et de garnir les abords et la salle du Palais de l'Académie de Stanislas, il proposa l'essai d'un plan jusqu'alors inusité dans les Expositions florales. En effet, les sciences sont sœurs; la B .tanique et rHorliculture ont trop d'attaches avec la Géographie- pour ne pas avoir leur place marquée au sein du Congrès qui se préparait. L'honorable Président de la Société de Nancy, M. L. Simon, dont le nom est synonyme de science et de dévouement, adopta avec empressement l'off^re de la Société de Géographie et invita jses collègues à profiter de cette occasion pour donner l'exemple d'une Exposition complète et instructive au plus haut degré pour le public. M. Crousse, Vice-Président et M. Em. Galle, Secrétaire- général, furent chargés de stimuler tous les horticulteurs et les amateurs de plantes. Aucun concoirs n'était établi entre les exposants dont le but était tout désintéressé et purement scienti- fique. Toutefois, le Congrès, très frappé de cet effort et du carac- tère original de ce travail, a voulu récompenser la Société d'Horti- culture de Nancy par un diplôme d'honneur attribué à son Secrétaire-général, M. E. Galle; puis elle a fait asseoir à son bureau, à plusieurs de ses séances, un horticulteur. Résumons, en quelques mots, le but des organisateurs de cette Exposition pour en faire ressortir l'importance et l'intérêt. Et d'abord, constatons que le temps manquait pour grouper un en- semble complet de toutes les dernières introductions ; mais le but de la Société de Nancy était surtout d'attirer l'attention sur une idée neuve et éminemment utile qui ira germer ailleurs, dans des conditions de temps, d'espace et de maturité plus complètes. Il fallait rappeler au public l'origine, la patrie, l'histoire des plantes reçues depuis plusieurs années, puis renseigner l'horticulteur sur l'altitude, la station où une plante croit spontanément, l'état d'humidité ou de sécheresse, de chaleur ou de froid de son climat natal: c'était, en même temps, l'occasion de rendre un juste hommage aux courageux explorateurs qui ont été souvent victimes de leur zèle en fouillant des régions incoimues pour y décoavrir de nouvelles plante?, sources de plaisirs ou de richesses pour 43 674 NOTES ET MÉMOIRES. l'humanité. Ea répandant ûes notions de Géographie distributive des espèces, on peut éviter d'amères déceptions aux praticiens dans leurs essais de naturalisation. Privées de ces données, certaines cultures ne sont parfois qu'un long tâtonnement, et les prétendues acclimatations, vienne un hiver rigoureux, causent de sérieuses pertes de temps et d'argent : témoin les essais faits lup les Eucalyptus et sur tant d'autres plantes. Au point de vue industriel, des notions plus complètes sur nos plantes ornemen- tales pourraient suggérer à nos joailliers, à nos céramistes, à nos dessinateurs d'étoffes et de papiers peints, par un enchaînement d'idées allant de la flore d'un pays au style de l'objet qu'il s'agit de décorer, une mine de renseignements originaux, une source féconde où ils puiseraient la couleur locale et la note vraie. Cette partie du programme était démontrée par le rapprochement de certaines plantes et d'objets d'art industriel rappelant par leur forme, leur matière et leur ornementation, ces mêmes plantes. Mise en regard de l'objet artistique, peinture, Jaque,* sculpture, la plante en donnait une vivante explication tt montrait tout le parti que certains peuples, les Japonais, par exemple, ont su tirer de leur flore indigène,au point de vue de la décoration. Enfin, l'Exposition prouvait que, si la Géographie rend des services à l'Horticulture, celle-ci a beaucoup aidé à étendre le réseau des explorations du globe, et que souvent le premier pionnier de la science et de la civilisation est un chercheur de plantes, un pour- voyeur de nos serres et de nos marchés. J'ai dit que l'Exposition avait eu lieu dans l'ancienne Académie de Stanislas: là, les plantes étaient distribuées au milieu des cartes, des globes, du matériel de l'enseignement, des collections d'armes et des publications de nos grands éditeurs. Les groupes principaux étaient indiqués par de grandes pancartes rappelant les diverses portions de nos continents subdivisées en diverses régions suivant les latitudes et les productions principales. Un catalogue de 1 G7 pages in-8% véritable tour de force de science et de dévouement, a été dressé et imprimé en huit jours par les soins de M. E. Galle, Secrétaire-général de la Société : chaque plante portait un numéro ostensible, correspondant au catalogue (fiii donnait les indications suivantes : latitude, longitude et région SDR ONE EXPOSITION DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 675 OÙ croît la plante à l'état spontané, sa famille, son espèce, sa synonymie, son nom local, l'année de son introduction, le nom du voyageur qui l'a fait connaître, les détails sur sa culture, ses usages dans l'industrie ou l'alimentation, etc. On comprend quel intérêt peut offrir un semblable travail, surtout quand il est fait avec la conscience, le zèle et l'amour des plantes qui distinguent si éminemment M. E, Galle. Pour donner une idée de ce catalogue et du nombre considérable de données qu'il réunissait, nous en reproduisons textuellement trois articles pris au hasard. ASIE CENTRALE ET ORIENTALE 1501 CHAM^ROPS FORTUNEI Hook. Ch. excelsa "^avi. (Non Thunb.) Palmier à chanvre (PALMÉES . Ornemental et industriel nattes, cordages, chapeaux et vêtements imperméahles). CHINE et HIMALAYA. ATélat spontané : Vallée neigeuse (Tché-Kiang) . Le Père A. David, 4868. Cultivé sur les côtes orientales de Chine (entre 25e et 3S« latitude), dans l'île de Chusan (30e de latitude). Rob. Fortune; à Pékin avec abri durant l'hiver, et à Canton dans les jardins, sans abri. Le père A. David. Voyageur introducteur : Robert Fortune, commissionné par la Royal Horticultural Society dans les provinces N.-E. de la Chine (tSiS- 484;-), 1853-1806). Sujets adultes présentés par M. CROUSSE, horticulteur à Nancy. Semis présentés par M. GALLE, de graines obtenues en plein air à Segrer (Seine-et-Oise), sur des sujets ayant perdu, en 4870-71, toutes leurs feuilles et ayant fructifié en 1878. Feuille présentée par M. GALLE, coupée sur un sujet ayant passé dehors avec abri, à Nancy, l'hiver de 1879-80. 4 561 MAGNOLIA STELLATA Maxmow. [Bùrgeria stellata Sieb. et Zucc.) Magnoliacées. Ornement. JAPON. Spontané au mont Fusi-Yama, et dans l'île de Niphon. Très cultivé au Japon pour les garnitures. Découvert en 4862 par le D"" Hall, cédé par lui à M. Parsons, de Hus- ting; exposé en 4877 à Gand, par Veitch. — Rustique de pleine terre à Nancy. Présentation de M. GALLE, 676 NOTES ET MÉMOIRES. 1721. ANTHURIUM SCHERZERIANUM Schott. Anthunum de Scherzer. Aroïdées. GUATEMALA. Découvert par Scherzer, botaniste-collecteur, au Guatemala. Introduit vers 1 860 par Wendland qui l'apporta de Costa-Rica au Jardin bo- tanique de Herren-Hausen (Hanovre). Première floraison en Europe au Jardin botanique de Kew (1862). Exposé à Mayence par Veitch (4861). Présenté par M, CROrSSE, horliculleur à Nancy. Parmi les plantes remarquables de l'Exposition, il nous faut signaler environ 60 nouveautés exposées par M. Alph. Lavallée, le sympathique Président delà Société de Paris. M. L. Simon, Président de la Société de Nancy, avait apporté une centaine d'es- pèces asiatiques, d'ornement et de curiosité, pour la pleine terre. Les pépinie'ristes de Nancy, RIM. A'ix, Muller, Atnould fils, expo- saient surtout des nouveautés de Californie ; MM. L^moine et Ger- beaux, des espèces de pleine terre nouvelles et rares ; M. E. Galle, des espèces japonaises pouvant supporter nos rudes hivers. Le Prince Pierre Troubetskoy avait envoyé des tiges de Bambous d'espèces variées, cultivées dans sa propriété d'Intraet un échan- tillon de ['Eucalyptus amygdalina qu'il a introduit de l'Australie, il y a quelqnes années et qu'il considère comme le plus rustique de tous. M. Lemoine, de Nancy, montrait des Bambous, le B. verticillata, qui avaient 5 centimètres de diamètre et qui, obtenus en plein air à N^ncy, pourraient être employés dans l'ini ustrie. Parmi les plantes asiatiques on remarquait le Rosa rugosa, envoi de M. A. Lavallée, avec d'énormes fruits en bouquets, d'un rouge éclatant; le Pin de Bunge,la seule des espèces asiatiques qui ait sup- porté l'hiver dernier en L irraine; lesEulalies et les Joncs zébrés; les Thuiopsis; les Faux-Cyprès plumeux, dorés et argentés. Parmi les plantes industrielles exotiques, celle qui attirait le plus l'at- tention était le Slioja, préseuté par M. Paillieux, qui a fait du fromage avec ses graines et qui lui prédit de l'avenir pour l'ali- mentation directe de l'homme. M. Alix montrait le Ye Goma, cette plante économique japonaise, dont les propriétés oléagi- neuses sont si dignes d'attention. L s espèces délicates et rares SUR UNE EXPOSITION DE GÉOGftAPBIE BOTANIQUE. 677 étaient présentées dans des vases précieux, de vrais bronzes chi- nois, des laques dorées. M. Galle avait voulu que cert-iins types de plantes populaires fussent représentés et rapprochés de leurs figurations artistiques. Ainsi le Lilium auratum,\es Chrysanthèmes, les Bambous, les Eulalies, se miraient dans des plateaux du Japon : tel bac, en bois de Cedrela ou en Camphrier, montrait la plante en spécimen vivant. Sur des boîles en laque argentée s'étalaient le Saxifraga sarmentosa, le BegoniaEvansiana ; aux branches d'un Diospyros Kaki était suspendu, en gu'srf détruit que la saison ne permettait pas de présenter, un Kaki en porcelaine, dv-îc son ca- lyce à 4 sépales ; les fleurs des Lespedeza virgata et bico'or, de? Desmodium,s\ héq\iemment reproduits parles peintres japonais, se détachaient sur des étoffes, des écrans et des faïences chinoises qui les reproduisaient. Le Torenia Fournieri étalait ses corolles bleues dans un vase cochinchinois. Les apports des régions chaudes étaient naturellement plus brillants. MM. Crousse, Taillandier, Lemoine et autres, nous montraient des Orchidées, des Aroïdées et des Broméliacées qui rehaussaient particulièrement l'Exposition géographique des contrées baignées par le fleuve des Amazones. En somme, l'Ex- position organisée par les soins de la Société de Nancy offrait, comme on le voit, un grand attrait et un véritable caractère d'u- tilité pour intéresser le public aux choses del'hordculture. Il est à désirer, maintenant, que cet exemple soit suivi et que les So- ciétés des grands centres scientifiques comprennent que, s'il n'e^t pas de fête complète sans l'intervention de l'horticulteur, ce dernier doit prendre le rang qui lui appartient dans les Comices agricoles, dans les Expositions géographiques, comme dans toutes les fêtes- scientifiques, puisque la plante est pour tous une source inépui- sable de richesse, de plaisir et d'utilité. -I-O-I- 678 RAPPORTS. RAPPORTS Rapport de la Commission b'enquête sur l'hiver de 1879-1880 ET SUR LES DEGATS QH'iL A CAUSÉS A l'HORTICILTURE (1); M. p. DucHARTRE, Rapporteur. Les climats tempérés, tels que celai dont jouit la France, offrent, au point de vue de l'Horticulture, des avantages marqués quel'art, secondant puissamment la nature, a su rendre encore plus appré- ciables. L^s végétaux qui peuvent y être cultivés, soit librement, soit grâce à certaines précautions, sont nombreux et variés; les produits qu'on en obtient sont susceptibles d'y arriver à un déve- loppement satisfaisant, parfois remarquable, et surtout ils y acquièrent une finessr, une délicatesse auxquelles n'arrivent pas ceux des contrées plus chaudes avec leur richesse souvent exces- sive en sucre et leurs arômes presque toujours exaltés. Ces avan- tages tiennent particulièrement à ce que la température qui y règne habituellement s'y maintient dans des limites assez resser- rées entre lesquelles la végétation s'accomplit sans fougue mais aussi sans danger et, dans sa marche modérée, élabore jusqu'à un degré en rapport avec le goût des peuples civilisés, les substances qui donnent à ses produits leurs qualités dislinctives. Malheureu- sement, par iVfïfct de causes cosmiques contre lesquelles l'homme est désarmé, ces climats, favorisés à tant d'égards, subissent par- fois des oscillations considérables, et éprouvent alors des extièmes de tem^iérature dont l'tffet est tel que le pays tout entier se trouve comme transporté tout d'un coup, tantôt au milieu de la zone torride, tantôt sous le ciel glacé des régions voisines des pôles. Dans le premier de ces deux cas, les végétaux cultivés peuvent souflrir, mais d'ordinaire sans succomber, et d'ailleurs il est rare que ces périodes accidentelles d'extrême chaleur aient une longue durée, ou que l'élat du sol ne puis«e en contrebalancer plus ou (i) Celte ComaiissioD, qui a été nommée au mois de janvier i880, est composée de la manière suivante: ]\1M. Arnould-Ballard, Président; Burelle, Vice-Président ; Bergman, Beurdcley, Bonnel, llérincq, Jamir?, Keleleêr, Laizier, Margotlin père, Pissol, Prillieux, Quihou ; P. Du- chartre, Rapporteur. SUR l'hiver DE 1879-1880. 679 moins les effets; dans le second, au contraire, l'action est telle- ment puissante, l'eff'et est si étendu et le plus souvent si pro- longé que d'immenses désastres en deviennent inévitables. C'est ce dont notre pays et la plus grande partie de l'E irope moyenne viennent de faire la triste expérience. Un hiver pendant lequel le froid a été d'une rigueur sans précédents connus, s'est prolongé pendant longtemps et, se faisant sentir pendant deux périodes faiblement espacées, a frappé presque toutes les branches de rborticulture de pleine terre d'un coup dont elle se ressentira longtemps ; il a causé des pertes, des ruines même dont la Société nationale d'Horticulture s'est vivement émue et dont elle a pensé qu'il importait de tracer le triste tableau. Peut-être de cet exposé, que le présent Rapport a pour objet de présenter, sortira-t-il, outré la constatation des faits qu'il y a intérêt à relever, une instruction utile quant aux espèces et variétés que la culture doit s'attacher à multiplier dans nos contrées, el quant aux conditions dans les- quelles il importe de les placer pour qu'elles soient le plus pos- sible à l'abri de semblables malheurs. Ayant à exposer les effets qui ont été produits dans pres- que toutes les parties de notre pays par l'hiver de 1879-1880, je dois avant tout rattacher ces effets à leur cause et, pour cela, tracer, avec les détails convenables, un tableau aussi précis que possible de cette désastreuse saison. Ce sera là, dans ce Rapport, le su jet d'une première partie essentiellement météorologique,pour la rédaction de laquelle je me baserai sur diverses publications, sur les documents qui ont été gracieusement envoyés à la Société nationale d'florti- culture en réponse à son questionnaire imprimé, enfin sur des communicationsqu'ontbien voulu mefaire M. Mascart, directeur du bureau central météorologique, MM. Edm. et H. Becquerel, et M. Ch. Naudin. Quant à la seconde partie, qui sera exclusive- ment culturale, elle sera principalement destinée à résumer les renseignements qui ont été fournis à notre Société par ses sœurs des départements et par plusieurs de ses propres Membres. Sa vive gratitude leur est acquise pour le précieux concours qu'elle en a obtenu en cette circonstance. 680 RAPPORTS. PREMIÈRE PARTIE HIVER DE 1 879-1 880. Pendant l'hiver de 1879-1880, la température s'est abaissée jusqu'àun degré dontle chiffreestsansprécédenls, c'est-à-dire n'a pas encore été atteint depuis qu'on a commencé à faire des obser- vations précises au moyen de bons thermomètres ; c'est ce qu'il est facile de prouver relativement à Paris, où des observations de ce genre sont en cours depuis environ deux siècles. Les tableaux météorologiques mensuels qui, jusqu'à la date de quelques moi?, étaient publiés régulièrement dans lesComptes rendus de l'Académie des Sciences nous apprennent que le froid le plus rigoureux, à Paris, à l'observatoire météorologique de iVontsouris, a été, le 40 décembre 1879, de--23»9, c'est-à-dire en nombre rond et à un seul dixième de degrés près, 24° degiés au-dessous de zéro. Or, si nous consultons les relevés publiés dans V Annuaire de F observa- toire de Montsouris pour 1880 (p. 92-94), nous y voyons que, par- mi les hivers que leur extrême rigueur a rendus célèbres, un seul a donné un minimum de température presque égal à celui de cette année; c'est celui de 1794-1793, dont les effets ont été désastreux, et qui, le 25 janvier 1793, a abaissé le ther- momètre centigrade jusqu'à- 23" 3, c'est-à-dire à 4/10 seulement de degré moins bas qu'il ne l'a été le 10 décembre 1879. Le terri- ble hiver de 1788-1789, dont le souvenir est encore vivant dans toute la France, avait donné comme minimum, le 31 décembre 4788, — 21° 5. C'est par un nombre presque identique ( — 21*3) qu'est exprimé le minimum constaté le 9 décembre 1871; mais cette tempéi'ature extrêmement rigoureuse, même en termes plus généraux les très grands froids de cet hiver, ont été de courte durée, et, par cela même, ils ont été beaucoup moins nuisibles que s'ils se fussent prolongés pendant longtemps (1). (4j Voici le relevé des températures les plus basses inférieures à — 15° C. qui aient été observées à Paris, depuis le commencement du siècle der- nier, pendant les tiivers les plus rigoureux : 1709, — 18»7; 1746, — 19<>7, le 22 janvier; <729, —15° 3, le 19 janvier; 1742, —16° 5; 1776, —! 9° 1,1e 29 janvier; 1783, — 19° 1, le 30 décembre; 1788, —21° 5, le 31 décembre; 1795, — 23o5, le 25 janvier; 1798, —17° 6, le26décem- SUR l'hiver de 1879-1880. • 681 C'est en efîet une cause puissante d'aggravation du mal produit par le froid que sa durée. Dans nos départements méditerranéens, la pureté habituelle du ciel amène assez souvent, par le simple rayonnement, un abaissement de température qui peut faire descendre le thermomètre jusqu'à quelques degrés au-dessous de zéro, sans que cependant des végétaux délicats de leur nature en souffrent bien sensiblement. La cause en est que ces froids sont ordinairement passagers, circonscrits dans l'espace d'une nuit, de quelques heures vers le matin, ou même plus courts encore ; ainsi M. Ch. Martins écrivait, il y a quelques années, qu'une longue série d'observations faites à Montpellier lui avait montré le thermomètre descendant jusqu'à — 11» sans que la température eût manqué une seule fois de remonter au-dessus de zéro pendant le jour. Ajoutons que, dans ces mêmes départements méridionaux, les tissus des végétaux sont moins aqueux, mieux aoûtés, et dès lors moins sujets à être altérés par le froid que dans nos contrées septentrionales dans lesquelles la belle saison est de bien moindre durée, la chaleur plus faible et où par suite la végétation moins énergique forme des tissus à la fois moins aoûtés et plus gorgés de sucs. La moyenne du nombre des gelées qu'ont donnée?, à Paris, les hivers les plus froids, depuis l'année 1788, étant de 46,53, c'est- à-dire en nombre rond, de 47, l'hiver de 18:9-1880 se place au quatrième rang parmi ceux qui ont le plus fortement dépassé celte moyenne. Pendant les mois de novembre, décembre, janvier et février, il n'a pas donné moins de 76 gelées (12 en novembre, 29 en décembre, 25 en janvier el 10 en février),etil n'a été inférieur sous ce rapport qu'à ceux de 1788-89, 1844-45, et 1837-38 pendant lesquels il y a eu 86, 79 et 77 gelées. Ce nombre consi- dérable de gelées qui, dès la fin du mois de novembre, avaient atteint —6» 9, dont 1 8 pendant le mois de décembre et deux vers la fin du mois de janvier ont été inférieures à — IQo 0, ne pouvait qu'amener un désastre, et le désastre a malheureusement eu lieu. bre; 1802, —15° 5, le 16 janvier ; 1803, —iëo 4, le 12 février; 1829, — 170 0, le 24 janvier; 1830, —17o 2, le 17 janvier ; 1838,-190 0,16 20 janvier ; 1859, — 16o2, le 20 décembre-, 1871, —21° 3, le 9 décembre 1879, —2309, le 10 décembre. 682 RAPPORTS. Toutefois une circonstance heureuse est venue en amoindrir la gravité dans une mesure appréciable ; la neige s'est étendue sur le sol et sur les plantes basses comme un manteau protecteur qui a considérablement atténué l'action des grands froids continus par lesquels ont été marqués si tristement les %9 ^premiers jours du mois de décembre. Dès le 31 novembre et le ]'"' décembre, elle tombait fine et peu abondante; mais s'étant bientôt après produite à flots pressés, à la date des 5 et 6 décembre, elle a formé prompte- ment une couche dont l'épaisseur, exceptionnelle pour le climat de Paris, atteignait de2J à 30 centimètres. Tout ce qui vivait sous ce puissant abri était dès lors, tant qu'il persistait, en état de braver la rigueur de l'hiver. En effet, l'expérience des cultivateurs leur avait déjà fait appré- cier, en diverses circonstances, l'influence avantageuse qu'exerce la neige sur les cultures, à différents points de vue ; leurs obser- vations de cette année ont été démonstratives dans beaucoup de localités ; en outre, la science a fourni à cet égard des indications rigoureuses. Au Jardin des Plantes de Paris, MM. Edmond et Henri Becquerel ont recueilli sous ce rapport des données d'une exactitude parfaite, dont les unes, allant jusqu'au 15 décembre 1879, ont été publiées par eux (1), tandis que les autres, encore inédites au moment où nous écrivons, nous été communiquées par eux, avec une obligeance pour laquelle nous ne saurions leur off'rir trop de remerciements. D'après les observations de ces savants physiciens, dans un sol dénudé de toute végétation à sa surface, la gelée, qui avait com- mencé dans l'air, le 26 novembre, avait pénétré, le lendemain 27, jusqu'à cinq centimètres de profondeur où le thermomètre était déjà descendu quelque peu au-dessous de 0°. A mesure que le froid augmentait dans l'air, il sefaiaait sentir aussi plus vivement dans la terre et, le 29 novembre, à 6 heures du matin, il y attei- gnait— 2° 65. Le 3 décembre, la température de l'air s'étant abaissée jusqu'à — 12° environ, et la neige fine qui était tombée ne formant encore qu'une couche très mince, nullement protec- (1) Sur le froid du mois de décembre et son influence sur la tempéra- ture du sol couvert de neige. [Comptes rendus de l'Académie des Sciences^ LXXXIX, 45 décembre 4879, p. 1001-1005). SUR l'hiver de 1879-1880. 683 trice, la température du fol, à la même profondeur de 0m05, était descendue, de son côlé, jusqu'à — 3o 17. Mais, à ce moment, la couche de neige commença de gagner beaucoup en épaisseur et dès lors, bien que le tVoid extérieur devînt de plus en plus rigou- reux pour arriver à sa plus grande intensité ( — 21 o), à la date du 10, la terre qu'elle recouvrait ne tarda pas à se réchauffer sensi- blement pour ne plus dépasser, pendant le reste du mois, un minimum de — r 70, qui fut observé les 23 et 24, lorsque le thermcmètre extérieur marquait — 13° et — 14» sur le même point, au Jardin des Plantes. Pendant cette période des grands froids du mois de décembre, la température la plus basse, dans le sol, s'est montrée le 11 dé- cembre ; elle a été seulement de — 1 o 1 7 à C" 1 0 de profondeur, de — Oo 84 à Om iO, de — Qo 33 à 0™ 30 ; enfin ni alors, ni pendant le reste de l'hiver, le thermomètre n'est descendu jusqu'à 0^, à Om 60 en terre. Cette preuve par les faits du puissant abri que forme une couche épaisse de neige a sa contre-épreuve dans ce qui a eu lieu pendant la suite de l'hiver dont il s'agit ici. Un adoucissement prononcé de la température ayant eu lieu pendant les trois der- niers jours de décembre 18î9 et les trois premiers jours de janvier i880, il en est résulté la fonte de la neige. Les conditions sont dès lors devenues tout autres que précéJemment, tant pour les plantes basses que pour les parties souterraines de tous les végé- taux sans exception. En effet, le froid a repris dès le 4 janvier et ne s'est guère plus interrompu jusqu'au 7 février. Pendant cette seconde période, sans arriver aux degrés tout à fait exceptionnels qu'il avait atteints dans le cours de la première, il a été encore assez intense pour faire descendra le thermomètre à dix degrés de froid (~9o 9 le 20 janvier ; — 9o 6 et — 1 0o 1 les 28 et i 9), dans Paris même, au Jardin des Plantes. Pendant tout ce temps, la terre n'étant plus couverte de neige, puisqu'il n'en était tombé que des quantités imignifiantes, les 14 et 15 janvier, la gelée y est devenue intense : à O-^ 05 Je profondeur, elle était de — 4o 42 le 20 janvier, et du 26 au 30 inclusivement, elle arrivait de — 4o 82 jusqu'à — 6o 82, c'est-à-dire presque à — 7o. Knfin, à cette pro- fondeur, elle n'a cessé de se faire sentir que le 9 février, deux 684 RAPPORTS. jours après qu'il avait cessé de geler dans l'air. Pendant cette même période, MM. Becquerel ont constaté que le froid a atteint, le 29 janvier,— 50 42 à Om 1 0 de profondeur,— 3o 72 à O» 20, et — 1 0 95 à O" 30. Est-il étonnant que de pareilles et si nombreuses gelées sévissant sur les parties souterraines des végétaux aient complété le mal qu'avaient déjà produit, en décembre, sur leurs parties extérieures, les températures exceptionnellement basses aux- quelles était descendue l'atmosphère ? Des observations qui n'ont plus la même précision scientifique, mais qui sont néanmoins concluantes, ont été faites sur divers points de la France, et les résultats en ont été communiqués à la Société nationale d'Horticulture dans les réponses à son question- naire imprimé. En voici des exemples : Le froid, ayant été rigoureux avant la chute abondante de neige qui a eu lieu au comencement du mois de décembre, s'était fait sentir en général plus ou moins profondément dans le sol. Le travail consciencieux et considérable qui a été envoyé par la Société d'Horticulture et de petite Culture de Boissons, et qui comprend un résumé rédigé par M. l'instituteur Voiron, pour le canton d'Aozy-le-Ghâteau, par M. Remy, pour les autres cantons de l'arrondissement, nous apprend que, dans diverses localités de cet arrondissement, le sol était gelé jusqu'à Cm 35, au commen- cement du mois de décembre par l'effet des fortes gelées qui ont eu lieu dans la seconde quinzaine du mois de novembre ; mais cet état s'est sensiblement amélioré dès l'instant où une chute abon- dante de neige est venue former une couche continue de Om 45 d'épaisseur, qui a même atteint Om 65-Oni 75, dans le canton d'Oulchy-le-Ghâteau. Le minimum de température dans l'air s'est cependant produit alors et il est arrivé jusqu'à — £80, — 30». La même communication nous apprend encore que, dans le sol dé- pourvu de neige, la gelée s'est fait sentir alors jusqu'à O^SO de profondeur. De même un très bon Rapport manuscrit envoyé par la Sociélé nantaise d'Horticulture renferme cette observation dé- monstrative que, à Nantes où le froid le plus rigoureux a été de — 170 à la campagne et — 13° 5 dans la ville, la terre a été à peine gelée superficiellement sous la neige qui, à partir du 3 décembre, est arrivée rapidement à 0"» 30- 01^35 d'épaisseur. Le dégel qui SUR l'h.ver de 1879-1880. 685 est survenu à la fia de décembre et dans les premiers jours de Tannée 1880 ayant fait disparaître cet abri, le sol dès lors dénudé a gelé jusqu'à O^SO et 0 m 40 par les froids du mois de janvier qui, du 20 au 29, se sont maintenus de — 5° à — lO». Des faits analogues ont été constatés à Angers, à Ghâlons-sur- Vesle par M. Maussenet, instituteur, etc. Dans quelques localités, particulièrement de l'Ouest, la neige tombée en abondance, au commencement du mois de décembre, n'a point persisté, et là le froid s'est fait sentir profondément en terre. Ainsi M. Alfred Rousse, rapporteur de la Société d'Horti- culture de Fontenay-le-Gomte (Vendée), nous apprend que, dans le territoire de cette ville, où le froid le plus rigoureux, survenu le 10 décembre, a été seulement de —120, une couche de 0°» 30 de neige, qui était tombée les 3 et 4 décembre, ayant fondu en 24 heures, le sol resté découvert a gelé dans une épaisseur de 0™ 40 . A plus forte raison la terre devait-elle geler profondément dans les localités où la neige n'est tombée qu'en quantité insignifiante ou même a fait entièrement défaut ; or, ces localités ont été nom- breuses dans l'Ouest, dans l'Est, surtout dans le Midi. M. Magny, Yice-Pré.ident de la Société d'Horticulture deCou- tances, dont il a été l'organe pour la réponse au questionnaire de la Société nationale d'Horticulture, constate que là, où heureuse- ment la gelée la plus rigoureuse n'a été que de — 10° et où, selon son expression, Thiver a laissé des traces peu sensibles, il n'est tombé qu'une neige très fine, le 3 décembre jusqu'à la nuit du lendemain ; il en a été de même à Niort, où M. Laurence, dans le Rjpport qu'il a rédigé au nom de la Société d'Horticulture des Deux-Sèvres, dit qu'il est tombé fort peu déneige les 1, 3 et 9 décembre ; mais là encore le minimum n'a eu rien d'excessif { — 10o6, le 16 décembre). Par opposition avec ces parties de l'Ouest où la neige a manqué, peut-on dire, dans d'autres elle a été abondante. On Ta déjà vu plus haut pour Nantes; mais le fait a été encore plus saillant pour l'extrémité de la B/etagne, dont, il est vrai, le climat est des plus humides; ainsi M. Hautir), horti- culteur à Lambézellec près Brest, nous apprend que, dans cette localité, la couche de neige a atteint O-" 40 d'épaisseur; cette cir- constance, jointe à ce que le minimum observé n'a été que de 686 RAPPORTS. — 8°, a valu à l'arrondissement de Brest d'être « l'un des moins maltraités de France » . Les conditions ont été bien plus mauvaises dans les localités cù, le froid ayant été long et rigoureux, la surface du sol est restée entièrement ou presque entièrement découverte. M. Tardy signale, dans son Rapport écrit au nom de la Société d'Horticul- ture de l'Ain, qu'à Bourg, où le thermomètre a marqué — 17» sous un abri et — 23o à découvert, la neige tombée dans les pre- miers jours de décembre ayant presque fondu en trois jours, la gelée a pénétré à 0"" 60-0™ 80 de profondeur, et le sol n'a été bien dégelé que vers le -18 février. A Saint-Etienne (Loire), d'après le Rapport manuscrit de M. Ctin, envoyé au ncm de la Société d'Horticulture de cette ville, il n'est rmôme pas tombé de neige, et le thermomètre est descendu jusqu'à — 18o en décembre, jus- qu'à— 16° en janvier ; aussi la gelée est-elle arrivée jusqu'à Cm 80, en terme ferme, jusqu'à Om 30-Oni 40 dans les terres culti- vées. La pénétration la plus considérable de la gelée dans le sol nous a été signalée par M. Jacquemet-Bonnefont, comme ayant été observée par lui à Annonay (Ardèche). Là, la neige ne s'est pas montrée pendant toute la durée des grands froids qui ont oscillé longtemps entre — 10» et — 44", et qui sont même arrivés jus- qu'à — iTo dans les parties basses; aussi, dans ces mêmes par- ties, la terre, ayant eu sa surface constamment découverte, a-t- elle été gelée jusqu'à Cm 90 et 1 mètre de profondeur. Il en a été presque de même non loin de là, à Montélimart (Drôme) d'où M. le comte de Labrousse du Puy-Montbrun écrit qu'avec un froid assez analogue, dont le minimum a été — 15", la terre restée sans abri' de neige a gelé jusqu'à 0m60. La neige a également manqué dans diverses localités du Sud-Ouest : par exemple, d'après le Rapport de M. Seillan, à Mirande (Gers), où le minimum a été — 11o;d'aprèsM. Gazes, à Bagnères-de-BIgorre (Hautes-Pyrénées), où le minimum a été — 1 0o et où la congélation du sol a été constatée jusqu'à Om 30. Enfin si, sur les bords de la Méditerranée, la neige s'est montrée en quantité un peu notable, elle n'a pas tardé à fondre et elle a laissé la terre sans abri. Ainsi, d'après le Rapport manuscrit de fUR l'hiver de 1879-1880. 687 M. Bravy, adressé au nom de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, il en est tombé environ dix centimètres, à Montpellier, le 3 décembre; mais elle n'a pas tardé à fondre, et dès lofs la gelée, qui a donné un minimum de — 11° 3, au Jardin des Plantes, s'est fait sentir, jusqu'à Om 25-Om 30. En fomme, une couche de neige, épaisse en général de 0m30- Om 40, a formé un abri efficace pour les plantes basses et pour les organes souterrains, surtout dans le nord et dans le centre de la France; cet abri a considérablement amoindri l'action des froids rigoureux du mois de décembre; malheureusement il a générale- ment disparu en janvier, et là, pendant ce mois, dont la tempé- rature, quoique moins rigoureuse, a été longtemps basse, ainsi que dans les parties de l'ouest, de l'est et du midi où tout abri a manqué, la gelée a pénétré profondément ajoutant ses funestes efifets à ceux qu'avait produits la rigueur plus grande encore du froid de l'atmosphère. Après avoir comparé l'hiver de 1 879-1 880avec ceux qui, pendant une longue suite d'années antérieure?, ont mérité d'être classés parmi les plus rigoureux, indiquons-en la marche, telle qu'elle a été constatée à Paris. Nous basant ensuite sur les données qui ont été fournies à la Commission d'enquête par ses obligeants corres- pondants (1), ainsi que sur celles que nous avons pu puiser à (1) Voici la liste des Sociétés françaises et des personnes qui, avec une obligeance pour laquelle le bureau de la Société nationale d'Horticulture et sa Commission d'enquête ne sauraient leur offrir de trop vifs remercie- ments, ont bien voulu répondre au Questionnaire publié relativement aux efifets de l'hiver de 1879-1880 : A. Paris et centre de la France. 1 . Société horticole rosiériste de Brle-Comte-Robert ; réponse au Ques- tionnaire, par M. Louis Petit. (Recule 24 juin 1880.) 2. Société d'Agriculture et d'Horticulture de Pontoise; réponse au Ques- tionnaire, par M. Latouche. (Reçu le 8 juillet 1880.) 3 . Commission départementale de l'Allier; observations météorologiques, par M. Pons. (Reçu le 10 juin -1880.) 4. Commune de Saint-Augustin (Seine-et-Marne) ; réponse au Ques- tionnaire par une Commission. (Reçu le 28 octobre 1880.) 688 RAPPORTS. différentes sources, nous essaierons de tracer la carte de cette ter- rible saison dans l'ensemble de notre pays, en montrant les carac- tères qu'elle a présentés dans d'autres parties de la France de plus en plus éloignées de notre point de départ. 5. Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du déparlement de la Loire ; réponse au Questionnaire par une Com- mission (en épreuve). (Reçu le 18 octobre <880.; 6. M. PissoT : Effets des gelées de 4879-1880, au bois de Boulogne. (Reçu le 28 octobre 1880.) 7. M. Ch.vrollois : Notice sur les dégâts occasionnés aux arbres fruitiers par l'hiver de 1879-1880, dans la région de Vaugirard et des en- virons. (Reçu le 8 juillet 1880.) 8. M. L. HÉBRARD : Résultat de l'enquête faite sur les perles qu'ont éprouvées les jardiniers-maraîchers de la ssction de Bercy, pendant l'hiver de 1879-1880. (Reçu le 27 mai 1880.) 9. M. Hémar : Renseignements sur les pertes causées dans les jardins po- tagers, dans la région de Saint-Denis et de Stains, par l'hiver de 1879-1880. (Recule 27 mai 1880.) 40. M. Keteleer : Note sur les elTets du froid de l'hiver 1879-1380 sur les Conifères, à Sceaux (Seine). (Reçu le 28 octobre 1880.) <1 . M. Marcottin, père : Note relative à l'influence de la gelée sur les Rosiers. (Reçu le 5 février 1880.) 12. M. M OR EAU : Aperçu au minimum des pertes causées par l'hiver de 1879-1880, à Fontenay-aux-Roses. (Reçu le 28 octobre 1880.) 13. M. Bergman : Effets de la gelée dans le domaine de Ferrières-en-Brie, en décembre 1879. (Reçu le 8 juillet et le 10 décembre 1880.) 14. M. CoTiiN (Alf.) : Effets de l'hiver de 1879-1880, à Sannois (Seine- et-Oise). (Reç'i le H novembre 1880.) B. iNord cl Nord-Est. 15. Société d'Horticu'lure et de petite Culture de Soissons'. deux dossiers considérables, l'un pour l'arrondissement de Soissons (reçu le 28 octobre 1880), l'autre pour le canton d'Anizy-le-Château (reçu le 23 septembre 1880). 16. M. Daudin, à Boissy, près Clermont (Oise) ; Réponse au Question- naire. (Reçu le lu juin 1880.) 17. M. Demav, à Arras (Pas-de-Calais) : Tableaux d'observations météo- rologiques pour octobre, novembre et décembre 1879, janvier et février 1880. (Reçu le 23 septembre 1880.) 18. M. Malssenet, à Châlons-sur-Vesle (Marne): Réponse au Question- naire. (Reçu le 8 juillet 1880.) 19. M. Arnould-Baltard : Effets du froid en 1879-1880, ù Trigny (Marne). (Reçu le 14 oclobre 1880.) SUR l'hiver de < 879-1 880. 689 L'été de 1879 avait été humide et peu chaud ; mais, à Paris, le commencement des gelées n'a pas été plus hâtif que de coutume et une seule foi?, pendant le mois d'octobre (le 17), le thermo- mètre est descendu un peu au-dessous de zéro (— 0» 7) ; or dans la série de 84 années, commençant à 1788-89 et finissant à C. Est et Sud'Est. 20. Société d'Horticulture de Mâcon (Saône-ct-Loire) ; Constatation des dégâts causés par les gelées de 1879-1880. (Reça le 28 octobre 1880.) 21 . Société d'Horticulture de l'Ain : Hiver de 1879-1880. (Ea épreuve.) 22. Société d'Agriculture de l'arrondissement de Montélimart (Drôme); Réponse au Questionnaire par M. le Comte de Labrousse du Puy- MoNTBRUN. (Reçu le 22 avril 1880.) 23. MM. Jacquemet-Bonnefont, père et fils ; Réponse au Questionnaire. (Reçu le 10 juin 1880.) D. Midi. 24. Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de rHérdull, Rapport par M. Bravy : Etfets de l'hiver de 1879-1880 dans le département de l'Hérault. CReçale 10 juin 1880.) 2b. Société pour l'Encouragement de l'Agriculture et de l'Industrie de Bîgnères-de-Bigorre; Rapporteur M. Gazes : Dégâts causés par Ihiver de 1879-1880. (Reçu le 2Ô août 1880.) 26. M. Seillan, à Mirande (Gers); Réponse au Questionnaire, (Reçu le 27 mai 1880.) E. Sud-Ouest et Ouest. 27. Comice agricole de l'arrondissement d'Agen: Rapport par M. de Dréme. (Recule 13 ii:ai 1880.) 28. Société d'Horticulture de la Gironde, Lettre à M. le Président Laval- lée (Reçue le 22 août 1830.) S9. Société nantaise d'Horticulture : Réponse au Questionnaire. (Reçu le24 juin 1880.) 30. Société d'Horliculture de Maine-et-Loire: Rapport (imprimé) de la Commission d'enquête sur les tfifets du froid en Anjou, pendant l'hiver de 1879-1880 ; par M. Gaston Allard. (Reçu le 14 octobre 1880 ) 31. Société d'Horticulture de Fontenay-le-Comle: Réponse au Question- naire, par M. Alfred Rou.-se. (Reçu le 24 juin 1880.) 32. Société d'Horticullore des Deux-Sèvres: Réponse au Questionnaire par M. Laurence. (Reçu le 21 juin 1880.) 33. Société centrale d'Agriculture de la Seine-Ioférieure. Rapport (Reçu le 24juin 18S0.> 44 690 MProMS. 4871-72, pour lesquelles on a relevé le nombre mensual des jours de gelée, on en trouve -10 qui, sous ce rapport, remportent sur l'année dernière et dans lesquelles il y a eu de 2 à 4 gelées en octobre. Toutefois la température pendant ce mois a été un peu plus basse que de coutume, et la moyenne mensuelle a été seule- ment de -f lOo 3, tandis que celle qui résulte de 67 années d'observations, comprises entre 1806 et 1872, est de -f- 11" 3, ou de UQ degré plus élevée. La première quinzaine de novembre a présenté le même caractère et une seule fois, le 10, le thermomètre est descendu à près d'un degré au-dessous de géro ( — 0° 9). C'est en réalité le 15 de ce mois que le froid a fait son apparition et, dès le lendemain 46, la gelée était assez rigoureuse pour donner un minimum de — 5° I . Ce chiffre a même été dépassé les 27, 28 et 29 ; le premier de ces trois jours, on a noté un minimum de — 6*^ 9, et, en somme, la moyenne du mois entier n'a été que -|- 3» 6, tandis que celle qui résulte de la série des observations antérieures n'est pas inférieure à -|- 6o 5 et se trouve dès lors presque double. Le mois de novembre 1879 a donc été un mois froid, pendant lequel on n'a pas compté moins de 12 gelées dont 11 sont comprises dans sa seconde moitié. Des flocons de neige' étaient déjà tombés le 20 et le 21 ; il en est également tombé le 26 et le 30 ; mais sans que la terre ait pu en éprouver un effet appré- ciable de protection. C'est au mois de décembre que l'hiver de 1879-1880 a pris son caractère de rigueur exceptionnelle. Du le au 29 inclusi- vement, les gelées se sont succédé sans interruption, atteignant, pendant la nuit, les chiffres excessifs de — 15^0, — 18o 2, — 23° 9» 34. Société d'Horticulture de Coutanccs (Manche) : Iléj.onse au Question- naire, par M. Albert Macnï. (Roçu le 10 juin 1880.) 35. Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Be^es-Lettres du dépar- lement de l'Eure : Rapport, par M. Piéton. (Reçu le 25 novembre 1880. 36. Même Société, section de Bernay : Réponse au Questionnaire, par M. I erenard-Ravalle . (Reçu le 10 juin 1880.) 37. M. Hauiin (Fréi).), à Lambézellec, piès Brest: Lettre à M. le Pré- sident, du 26 mai 1880,; 38. M. Bigot, à Dieppe: Lettre à M. le Président, du 13 juin 1880. SUR l'hiver de 1 879-1 8S0. 691 les 8, 9 et 10, de — 15° 0, — IBM, les 16 et 17, de — 15° 9 et — 1 5°6, les 27 et 28, ne s'élevant un peu au-dessus de zéro dans le jour, que le l*"", le 6 et le 13, donnant enfin comme maxima diurnes les 9, 2 1 et 37, le chiffres de — 9° 9 , — 9o I , — 9° 7 que n'atteignent pas même les gelées les plus rigoureuses de beaucoup de nos hivers (1); aussi la moyenne de ce terrible mois a-t-elle été — 6o8, lorsque celle qu'établissent les observations de 67 années anté- rieures est de -\- 3°7, supérieure par conséquent de 1 0° 5 à celle de l'hiver dernier. On a vu plus haut que la neige, ayant commencé de tomber dès le commencement de ces gelées exceptionnelles, n'avait pas tardé à former une couche épaisse d'environ Om 30 qui avait fortement amoindri l'aciion du froid, pour les plantes basses et pour les parties souterraines, en général ; malheureusement un adoucissement notable de la température amené sans doute par le passage du vent au sud-ouest, et qui s'est continué pendant les pre- miers jours de janvier 1880, en donnant un maximum de-f- ^ 1° 0 le l*"", a déterminé un dégel qui a fait disparaître presque partout cet abri protecteur. Et cependant le mois de janvier 1880 a été encore une période froide, bien que la rigueur en ait été moindre que celle de décembre 1879. Après trois journées de temps doux, le froid a repris le 4 ( — 2" 5) et les gelées ue se sont plus interrompues que trois fois, les 5,17 et 23, dans tout le reste du mois. D'abord modéré, il a gagné ensuite en intensité au point d'arriver à — 9° 6 le 20, — 9" 4 le 26 — 10" 3 et — 10° 8, les 28 et 29. En somme, la température moyenne mensuelle a été — 0° 7, lorsque celle qui a été déduite des observations poursuivies depuis 1806 jusqu'à 1872 est de -{• 2° 4, c'est-à-dire plus haute de 3° 1 . Il n'est pas douteux que ce froid prolongé et rigoureux, exerçant son action sur une terre non abritée par la neige et y pénétrant dès lors profondément, n'ait aggravé, dans bien des cas, le mal qu'avaient déjà produit les gelées rigoureuses du mois précédent. Cette période froide s'est prolongée encore sans interruption pendant les six premiers jours de février, après quoi le règne du vent de sud et de ses voisins vers Test ou vers l'ouest s'étant établi, (1j De \6')9 jusqu'à ce jour, près de la moitié des hivers n'oat pas eu de gelée qui alteigoît — 9° 0. 692 RAPPORTS. la température s'est définitivement élevée au-dessus de z^ro et l'hiver réel a pris fin. Pendant tout le reste du mois de février, on n'a plus compté que trois gelées fort légères et largement espa- cées enlre elles. Le temps est même bientôt devenu chaul pour la saison, et, le 19 février le thermomètre abrité a marqué ie°0 comme maximum diurne. En somme, le mois de février 1880 n'a offert rien d'anormal dans la marche de la température et sa moyenne a été -j- 4° 6, c'est-à-dire égale, à im dixième près, à celle qu'ont donnée les 67 années d'observations antérieures. L'exposé qui précède s'applique spécialement à la ville de Paris considérée avec la vaste étendue qu'entoure son enceinte fortifiée. Les degrés de froid qu'il indique étant ceux qui ont été relevés à l'observatoire météorologique de Montsouris qui se trouve à la périphérie de cette étendue et dans une situation très dégagée, sont certainement des termes extrêmes qui n'ont pas été atteints sur les points moins excentriques et par cela même plus abrités de la ville. On en a la preuve dans ce fait que les 9 et 10 décembre, pendant que le thermomètre descendait à Montsouris jusqu'à — 1 8° 2 et — 23° 9, températures les plus basses de tout l'hiver, il restait à — 17° 0 et --■ 20° 2 au Muséum d'Histoire natu- relle qui cependant est reconnu comme l'une des parties fioides de notre capitale. Tout exceptionnel qu'il est pour notre climat, le froid observé dans Paris même est encore inférieur à celui qui a sévi sur les en- virons de la ville. A Meudon (Seine-et-Oise), dans un grand jardin exposé au nord-est et situé à 60 mètres environ au-dessus du niveau de Paris, un thermomètre à minima sous abri est descendu à —25°; à l'observatoire météorologique de Saint-Maur (Seine), on a observé des minima de — 25° 6 le 1 0 décembre, — 1 1 ° 5 le 28 janvier. A Bourg-la-Reine, plusieurs de nos collègues ont signalé des minima de — 25° et — 26°; certains d'entre eux indiquent même le froid extrême de — 28° comme ayant été constaté sur certains points du territoire de celte commune. C'est également — 28° qui est indiqué par M. Bergman comme ayant été observé par lui à Ferrières-en-Brie, propriété de M. de Rothschild. Des données analogues ont été fournies relativement à difiFérentes autres localités des environs de Paris. SUR l'hiver de < 879-1 880. . 693 Si nous nous éloignons de Paris vers le nord, le' nord-est et Tesl, nous verrons que là ces températures sibériennes ont été parfois dépassées. Dans une lettre adressée à la Société (séance du 9 septembre 1880; voyez \e Journal, 1880, p. 533), MM. Baltet disent qu'à Troyes (Aube), le froid est arrivé jusqu'à — 28" et même — 30°. M. Arnould-Baltsrd nous apprend qu'à Trigny (Marne), on a noté — 2 5°, sur les bords de la Vesle, et fout extrêmes qu'ils sont, ces froids de — 29° — 30" sont indiqués comme ayant été constatés également à Charleville (*) et dans d'autres localités du département des Ardennes, dans le départe- ment de l'Aisne, à Soissons, à Anzy-le-Cbâteau, etc. Même, malgré le voisinage de l'Océan, ces terribles gelées se sont étendues j usque dans le département du Pas-de-Calais ; les tableaux des observations régulières faites à Arras par M. H. Demay et communiqués par lui à la Société montrent que là le thermomètre a marqué — 15" dans la nuit du 8-9 décembre, — 20° dans celle du 16-17 du même mois. Le centre de la France n'a pas été plus épargné que le Nord et l'Est; des gelées de — 26° et — 28" s'y sont fait sentir en décembre, notamment dans l'Orléanais ( — 28" à Orléans, d'après M. Dau- vesse). Le froid a été de — 27" 2, le 10 décembre, à Moulins (Commission départementale). A Glermont-Ferrand (Puy-de- Dôme), les températures les plus basses ont été encore de — 23" 0 le 10 décembre, — 14" 2 le 25 janvier (Bureau central mét-^orolo- gique) ; et il faut descendre jusque dans le département de la Loire, à Saint-Étienne, pour voir la limite inférieure du froid s'arrêter à — 18" (Rapport de M. Otin). Par opposition, nos départements de l'Ouest ont été,en général, moins cruellement atteints, grâce sans doute à l'influence de l'Océan, et les gelées y ont été d'autant moins rigoureuses que cette influence y était plus puissante. Ainsi les deux presqu'îles (1)Ile8tprobablequeccrtainsde ces nombres extrêmes ont élé obtenusavec des thermomètres médiocres, ou sur des points exceptionnellement froids, car, parmi les données précises que M. Mascart, directeur du bureau cen- tral météorologique, a bien voulu me communiquer, je trouve Charleville indiqué comme ayant eu pour minimum de l'hiver — 26° 0,1e 10 décembre. 694 , RAPPORTS. I normande et surtout armoricaine ont été relativement épargnées : à Goutances (Rapport de M. Magny), les minima n'ont pas dépassé — 10°, en décembre, — 8" 5 en janvier, et à Lambézellec, près • Bresf, le plus grand froid a été — 8°, Même en dehors des deux presqu'îles, sur le rivage ou à une faible distance de l'Océan, beaucoup de localités ont eu des gelées plus ou moins modérées comparativement à celles qui se sont fait sentir dans le reste de la France ; c'est, par exemple, ce que nous ont appris M. Bigot pour Dieppe, MM. Laurence et Rousse pour la Vendée (Voyez plus haut, p. 685), et ce qui a eu lieu surtout dans l'extrême Sud- Ouest, notamment à Saint-Martin de Hinx, près Rayonne (Basses- Pyrénées), où les plus grands froids ont été de — 8» 2 le H dé- cembre, — 6» 6 le 23 janvier (Bureau central météorologique). Toutefois, dans une situation assez analogue, quelques localités ont moins ressenti l'influence salutaire de la masse de TOcéan ; ■ entre autres, les environs de Nantes ont éprouvé des minima de — i1° en décembre, de — 10° en janvier; à Sainte-Honorine, près de Caen (Calvados), il y a eu — IS» 4 le i2 décembre, — 9° 9 le 28 janvier (Bureau central météorologique). En outre, à mesure que les localités sont moins rapprochées de l'Océan, le froid y a été plus rigoureux ; c'est ainsi qu'à Evreux (Eure), les tableaux d'observations météorologiques de M. Piéton portent — 2i°2 le 17 décembre, — 14° 2 le 22 janvier; qu'à Bernay (Eure), le rapport manuscrit de M. Lerenard-Ravalle signale un minimum «le — 23o, et qu'à Angers, le Rapport publié par la Société d'Hor- ticulture de cette ville en indique un de — 20'*. A l'Est et au Sud-Est, dans la grande vallée de la Saôoe et du Rhône, si l'on part des localités supérieures où la rigueur de l'hiver a été très grande, et qu'on descende vers la Méditerranée, on voit les minima observés diminuer graduellement, mais aussi la neige décroître et ne pas tarder à laisser la terre sans protec- tion. A Mâcon (Saône-et-Loire), le plus grand froid a été peu infé- rieur à — 20o, et la neige n'a formé qu'une couche de 0™i8 (Rapport de la Société d'Horticulture de Mâcon). Sous une latitude presque-identique, à Bourg (Ain), il a été de — 1 7», et la neige n'a persisté que peu de jours (M. Tardy) ; à Annonay (Ardèche), le même nombre de degrés a été observé comme terme extrême. SDR l'hiver de I 879-1 S80.. 695 mais la neige a manqué entièrement (M. Jacquemet-Bonnefont) ; enfin à Montélimart (Drôme), la température la plus basse n'a plus été que de — 1 5°, sans neige (comte de Labrousse du Puy- Mootbrun). On arrive ainsi dans le Sud où la neige a également fait défaut ou à peu près,maisoù les gelées ^yantété moins rigoureuses, les dégâts n'ont pas été considérables. Il est toutefois à noter que le froid y a sévi en général un peu plus rigoureusement, malgré la différence de latitude et l'action du soleil méridional qui a été rarement voilé, que dans le climat essentiellement humide de notre extrême Ouest; ainsi les minima ont été de — S» et — 9° à Ântibes (M. Naudin);de — lOo 4, le 11 décembre, à Marseille (Bu- reau central météorologique); de — H^b à Montpellier (M. Bravy); de — 1 C° 2, le 1 0 décembre, et — 7° 2, le 22 janvier, à Toulouse (Bureau central météorologique); de — lOo à BagLères-de-Bi- gorre (M. Gazes) ; de —10° à Mirande (Gers) (M. Ssillan), pour arriver jusqu'à — 13° à Agen, localité plus rapprochée du centre (M. Drème). Une heureuse exception à ces rigueurs exception- nelles s'est présentée dans le département des Pyrénées-Orientales où, à Perpignan, le thermomètre n'est pas descendu plus basque — 2° 5 en décembre et — 2° 3 en janvier (Bureau central météorolo- gique). Ce fait est d'autant plus digne d'être noté qu'un froid à peu près semblable s'est étendu vers le Sud jusqu'à Biskra (Al- gérie), à l'entrée du. grand désert africain, au cœur de la région du Dattier. La répartition des gelées, dans les deux mois les plus rigoureux de l'hiver, ainsi que leur durée, ont été dans les différentes parties de la France, assez analogues à ce qu'elles ont été à Paris; néanmoins il a existé, sous ces deux rapports et dans certaines localités, quelques différences assez notables pour mériter d''ètre signalées. Ainsi à Paris la limite inférieure du froid a été beaucoup plus basse en décembre qu'en janvier, puisqu'elle s'est étendue jusqu'à — 23° 9 pendant le premier de ces mois et qu'elle s'est arrêtée à — 10° 8 pendant le second ; c'est, on le voit, une différence plus que du simple au double. L'écart aété généralement analogue dans les localités ou le froid a été le plus rigoureux ; mais il est devenu iseaucoup plus faible pour approcher de l'égalité dans celles où les gelées ont notablement diminué d'intensité pendant le mois de 696 RAPPORTS. décembre, c'est-à-dire dans l'Est, l'Ouest et le Sud. C'est ainsi que, à Bourg, le mois de décembre ayant donné un mini- mum de — 1 7°, celui de janvier a été — 1 6° ; que, à Saint-Etienre, les deux nombres correspondants ont été — 1 8» et — 1 6» ; et que l'excès du minimum de décembre sur celui de janvier a été de 2 degrés (— lOo 6, — 8o 6) à Niort, de <» 5 à Coutances (—'10%— 8» 5), de 20 9 à Montpellier ( — Mo 3, — 8o 4). Quant au nombre des jours de gelée pendant les quatre mois d'biver, il a été, autant du moins qu'on peut l'établir d'après les renseignements reçus, qui sont peu nombreux sous ce rapport, un peu plus fort qu'à Paris au nord et à Test de cette ville, plus faible au contraire, quoique en restant toujours considérable, vers l'ouest et le sud. Ainsi M. H. Demay en a compté 83 à Arras, tandis que la Société d'Horticulture de Màcon en indique 72 pour celte loca- lité et que M. Laurence en a observé seulement 63 à Niort. Ce dernier nombre n'a pas été atteint le long de la Méditerranée et notamment sur la côte de Provence où on a compté de 35 à 40 ge- lées, cbiffre encore exceptionnel pour ces contrées (39 à Marseille). Toujours favorisé, Perpignan n'a eu que 13 gelées, dont 8 en décembre et 5 en janvier (Bureau central météorologique). Les cbiffres les plus élevés qui paraissent avoir été notés en France sont celui de 86 gelées que M. Tardy a relevé à Bourg (15 en no- vembre, 31 en décembre, 28 en janvier, 12 en février), et celui de 88 qui a été indiqué pour Clermont-Ferrand (19 en novembre, 30 en décembre, 28 en janvier, 1 1 en février (Bureau central météorologique). Une question d'une haute importance pour la connaissance et l'explication des dégâts causés par le froid de l'hiver dernier con- siste à savoir si, dans une même localité, il s'est fait sentir avec la même intensité à tous les niveaux. Déjà des observations faites à un point de vue général par quelques météorologistes, surtout par M. Ch. Martins etM. Fournet, avaient appris que, pendant une nuit froide, en s'élevant d'une vallée sur les pentes qui la circonscrivent, on rencontre en général, jusqu'à une certaine hauteur, des tem- pératures sensiblement moins basses ; ce fait a été mis en pleine lumière sur divers points de la France, pendant l'hiver de 1879- 4880. Dans une foule de cas, on peut même dire généralement, scR l'hiver de 1879-1880. 697 les dégâts ont été beaucoup plus grands dans les vallées et dans les parties basses que sur les hauteurs ; on a même vu des pieds delà même espèce végétale succomber au froid dans une vallée, tandis que les similaires ont résisté, sans paraître même éprouver de dommage, sur les coteaux ou les montagnes qui la dominent. Donnons à cet égard quelques chiffres précis. Dans le canton de Soissons, M. Remy constate que la température étant descendue jusqu'à — 30° et même — 31° dans les vallées, on ne l'a pas vue s'abaisser au-dessous de — 24" sur les hauteurs; à Anzy-le-Châ- teau (Aisne), M. Voiron dit qu'elle est descendue à —28° et même — 30° dans les parties basses, lorsqu'elle était à — 20°, sur les coteaux, à 100 mètres plus haut; près de Pontoise, le Rapport de M. Latouche indique une inégalité assez analogue, — 28°, — 30° dans les vallées, —22» sur les hauteurs. Gstte inégalité s'est montrée extrême à Annonay où M. Jacquemet-Bonnefont nous apprend que, pendant le mois de décembre, le froid s'est maintenu, presque toutes les nuits, dans les parties basses, entre — 10° et — 14°, s'abaissant même une fois à — 17s tandis que, sur les hauteurs, il restait entre — 2» et — 3o ; ici les labours ont pu être effectués à volonté ; au contraire, au pied de ces hauteurs, la terre est restée longtemps gelée jusqu'à 0° 90 et un mètre de profondeur. L'inégalité de température a été d'autant plus grande que la différence d'altitude était plus considérable entre les deux stations que l'on comparait, et, quand celles-ci étaient à des niveaux très différents, on y a constaté un reaversement couiplet des conditions habituelles, on pourrait presque dire des saisons : l'hiver sévissait en bas avec la plus grande rigueur, tandis que c'était presque le printemps qui régnait dans le haut. M. AUuard, le savant direc- teur de l'Observatoire établi au sommet du Puy-de-Dôme, faisant, avec toute la rigueur scientifique désirable, des observations si- multanées entre les deux stations de Glerraont et du sommet de la montagne, entre lesquelles la différence d'altitude est de 1 1 00 mè- tres, amis en pleine évidence ce fait remarquable; il a même établi à cet égard celte loi générale que : « Toutes les fois qu'une » zone de hautes pressions couvre l'Europe centrale et surtout la » France, il y a, dans nos climats, interversion de la tempéra- » tuie avec l'altilude; » en d'autres termes, quand le baromètre Au sommet A Clermont. du Puy-de-Dome. Différences. — 1607 —20 i U05 —1307 +3o2 1609 — l3o6 +2»4 4 6O0 — «5o6 -[-407 izc°3 — 15o7 -fa»! iS^S # — 14o0 + 3° 1 170* 698 RAPPORTS. eit haut, il fait plus froid dans les vallées et les lieux bas que sur les hauteurs. Ce renversement des choses a lieu surtout pendant la nuit ; mais on l'observe aussi pendant le jour, quoique plus rarement. Voici à cet égard des données précises (1). Minima Dates. n déc. 21 — 24 — 26 — à 8 h. du m. 27 — 28 — Pendant le mois de janvier, la différence entre les températures aux deux stations a été moindre, mais encore notable puisqu'elle s'est élevée à 1 0° 3; on l'a observée aussi en février et mars ; et. en somme, M. Ailuard dit que, dans l'espace de deux mois et demi, 5! nuits ont été moins froides au Piiy-de-Dôrae qu'à Clermont- Ferrand, Des faits analogues ont été relevés à Lyon, où des observations sont faites comparativement, d'un côté, au Parc de la Tête d'Or, de l'autre au fort du Mont-Verdun, qui est situé 430™ plus haut et à 10 kilom. de distance. Comme nous l'apprend M. Ch. André, directeur de l'Observatoire de Lyon (2) la supériorité de la tem- pérature minimum, à la station la plus haute, sur celle de la sta- tion la plus basse, a alteint 1 3° 4 le 22 décembre (— 1 3" 4 en bas, 0°Oen haut), U"' 61e25 décembie (— 15oG en bas, — 1«0 en haut), même i 60 6, le 29 décembre (— I £0 8 en bas, -f- 3° 8 en haut). Enfin quand la différence d'altitude était faible, la température de la station la plus haute n'a été que faiblement supérieure à celle de la station la plus basse, comme l'ont prouvé, à Lyon (1) Alluard : Hiver de 1879-1880, à Clermont et au Puy-de-Dôme {Compt. rend., XC, 5 avril 1880, p. 793-798). (2) André (Gh.) : Sur l'interversioa des températures de l'air avec la hauteur {Compt. rend., XC, 17 mai 1880, p. 1161-1163). SUR l'hiver de 1879-1880. 699 encore, les observations suivies de M, Maxime Benoît, à Saint-Irénée, faubourg de Lyon, comparées à celles du Parc de la Tête-d'Or, deux stations entre lesquelles il y a 65 mètres de distance en hauteur. Dans, ce cas, les plus grandes inégalités des minima n'ont pas dépassé 2°2 le 22 décembre ( — '13« 4 en bas, — 1 1o2 en haut) et lo s le 25 décembre (— 1 5 o6 en bas, -L 1 2« 8 en haut). On peut donc considérer aujourd'hui comme rigoureusement démontré ce fait remarquable que, jusqu'à une limite encore in- connue mais certainement très haute, la température des nuits va en s'élevant avec la hauteur, toutes les fois que le baromètre est haut, c'est-à-dire que la pression atmosphérique est forte. Sur une hauteur très peu considérable on a observé des faits jusqu'à un certain point du môme ordre, et on a vu fréquemment un arbre éprouver des effets inégaux à différentes distances du sol ; ainsi, au bois de Boulogne, près Paris, M. Pissot dit que le plus grand froid s'est fait sentir depuis la surface de la neige jusqu'à deux mètres environ de hauteur et qu'il a vu profondément atteints dans cette étendue des arbres dont les parties situées plus haut n'avaient pas souffert d'une manière appréciable. Il pense dès lors que l'air était fortement refroidi dans cette zone d'environ deux mètres par le contact de la neige glacée. En termes généraux, on a remarqué, dans maintes localités, des arbres épargnés vers le haut et fortement atteints dans le bas ; il est vrai que, dans bien des cas aussi, c'est l'inverse qui a eu lieu et que la cime a été la portion de l'arbre qui a le plus souffert du froid. Ces inégalités d'action du froid s'étant produites généralement sur une grande étendue, dans les localités où elles ont été observées, semblent prouver l'existence de couches horizontales inégalement refroidies dans la portion inférieure de l'atmosphère ; d'un autre côté, cer- tains faits qui ont été observés dans le cours de l'hiver de 1879- 4880 montrent qu'il a pu se former parfois des courants d'air froid assez restreints pour que leur influence ne s'exerçât que sur un côté d'un même végétal ou sur une bande prise dans un massif dont le reste était épargné. C'est ce que M. Ch. Naudin a observé près d'Antibes, dans le grand et beau parc de la villa Thuret. -Selon la pittoresque expression qu'il emploie dans une lettre, le 700 RAPPORTS. courant d'air froid écornait pour ainsi dire les plantes qu'il ren- contrait, sans toucher au reste. Celte localisation des efifets du froid est assez remarquable pour mériter d'être signalée. Après avoir décrit en détail l'hiver de 1879-1880 dans les diffé- rentes parties de la France, et avoir rattaché à ce tableau les prin- cipales circonstances qui peuvent en expliquer les efiels, il reste à dresser le relevé des dégâts qu'il a causés dans les cultures princi- palement jardinières et qui en ont été tantôt les résultats immé- diats, tantôt les conséquences plus ou moins prochaines. Ce sera l'objet de la seconde partie de ce Rapport. (A suivre.) Rapport sur les jardins de M. Arrault, A CouBERT (Seine-et-Marne) ; (Suite et fin); M. Michelin, Rapporteur. observations générales s'appliqdant exclusivement a l'enceinte DU PRÉ. Au milieu des Pommiers à haute tige qui sont morts dans cet enclos, deux, appartenant aux variétés Grand Alexandre et Bo- rowitsky, sont en bon état et portent des fruits. On sait que la résistance de cette dernière variété contre la gelée a été générale- ment remarquée, et que même cette observation s'étendrait aux autres variétés de Pommiers provenant de Russie. En résumé, près de 1 250 pieds d'arbres, sous toutes les formes, ont été plantés dans l'enceinte du pré et ont été profondément ravagés l'hiver dernier. Les Pommiers à haute tige sont presque tous moits , et ceux à basse tige, soit en cordons, soit à trois bran- ches, ont dû être en partie recepés; il est vrai qu'ils se reforment assez bien. La plupart des Poiriers à haute tige ont résisté, sauf les Passe- Colmar sur Coignassier. Eq espalier, les Doyenné d'hiver, les Saint-Germain d'hiver se sont bien comportés; des Belle Angevine ont dû être recepés ; des Passe-Crassane à moitié rabattus ; les Doyenné d'Alençon, les Bon-Chrétien d'hiver, des Beurré d'Har- SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. TOI denpont ont souffert ; les Bergamotte Crassane n'ont pas eu de mal au midi, tandis qu'au levant elles ont été endommagées. Les Pêchers à haute tige sont complètement morts ; sur 2i en espalier plusieurs sont morts ; les autres recepés annoncent vou- loir repousser. Plusieurs Pruniers à haute tige ont péri; presque tous ont souf- fert. Les Abricotiers sont fort atteints ; les Cerisiers ont du mal, mais paraissent vouloir résister. Les Châtaigniers, Goignassiers, Amandiers, Mûriers noirs d'Espagne n'ont pas donné signe de vie, si ce n'est du pied. Parmi les Poiriers en contre-espalier, les Ga- tillac, Passe-Colmar, Doyenné d'Alençon, Beurré Diel, ont dû être recepé?, c'est-à-dire coupés à O" 23 au-dessus du sol ; les Bergamotte Espéren et les Curé ont eu moins de mal. Ces remarques faites psr M. Arrault, d'après les faits observés par lui, ont été en harmonie avec tout ce qui a été constaté par la Commission. Jardin potager. En quittant l'allée que borde le treillage et en suivant la ligne droite, on entre dans le jardin potager par une allée qui se pro- longe entre deux murs : à droite, le mur d'enceinte long de 121 mètres, et à gauche, à 8 mètres d'écartement, un mur parallèle d'une longueur de 408 mètres, construit à dessein pour en obtenir des deux côtés des surfaces d'espaliers et multiplier ainsi les chances de récoltes. Le mur de clôture, élevé seulement au prin- temps de 1880 pour remplacer un ancien treillage, va être couvert en octobre de 68 variétés de Poiriers et Pêchers et surtout de Poi- riers Doyenné d'hiver. Devant sont restés \ 45 Pommiers en contre-espalier à trois branches, Reinette de Canada, dans le mode usité pour ce qui précède. Ces deux murs, de même hauteur que les précédents, avec le même avant-toit, sont garnis de fils de fer fixés par des bandes de fer scellées verticalement tt sur champ sur les murs et percées de trous donnant passage aux fils de fer éloignés de 1 2 mètres les uns des autres, k gauche, sur ce dernier mur dit de côtière ou de refend, dans le langage horticole, et à l'exposition de l'ouest, oa voit d'abord 59 palmettes de Poiriers à trois branches, variétés de 702 RAPPORTS. choix, savoir: Zéphirin Grégoire, Marie Benoist, Beurré de Luçon, Président Mas, Assomption, Royale Vendée, Madame Treyve, Beurré superfin ; puis 22 Poiriers à cinq branches, Passe Colmar, Bon-Chrétien Prévost et Bon-Chrétien de Rans, Joséphine de Ma- lines, Prince Napoléon. Ces arbres ont un peu souffert, m.ais, en somme, ils sont dans un état assez satisfaisant. 1 0 Pêchers, dont 5 à sept branches, 4 à cinq branches et 1 à trois branches. On y reconnaît des variétés bonnes et très répandues : Galande, Madeleine rouge, Grosse Mignonne, Bourdine, Belle de Vitry, Early Béatrice et Salway. Devant le mur de clôture indiqué plus haut, de 408 mètres de long, 49 Pommiers Reinette d'Angleterre, 19 Reinette très tar- dive cordon à deux étages. Derrière et à l'exposition du levant, sur ledit mur, 18 Poiriers palmettes Verrier à trois, cinq et s^pt branches : 4 Beurré C!air- geau ; 2 Belle Angevine; 2 Beurré gris; 4 Doyenné d'Alençon; 3 Saint-Germain d'hiver ; 3 Crassane. Le mur se termine par 1 1 Pêchers à trois, cinq et sept branches, des mêmes variétés à peu près que celles qui sont sur la face opposée du mur et qui viennent d'être indiquées, de bonnes sortes connues. En cordon, au-devant et au bord de l'allée, 36 Pommiers Cal- ville blanc. Faisant face à ce mur et parallèlement est une plan- tation de 40 Poiriers en contre-espalier à sept branches, sur armature de fer comme le surplus, de la variété Beurré d'Harden- pont, devant lequel est une ligne de cordons doubles de Poiriers d'hiver et de bonne qualité connue, Belle des Abrès, pour le cordon supérieur, et Doyenné Perrau pour l'inférieur. Les Beurré d'Hardenpont ont beaucoup souffert de la gelée et on a dû les rabattre. De même un contre-espalier en Duchesse d'Angoulême, qui précédemment avait beaucoup rapporté, n'a pas perdu ses arbres, mais on a dû rabattre les arbres à 15 centimètres du sol, tant ils avaient souffert. Une bordure d'allée, comme essai, est plantée de Poiriers Doyenné d'hiver dressés en cordons à double étage sur des fils de fer disposés pour recevoir des paillassons comme abris au-dessus, SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 703. sur de petites traverses en fer posées comme je l'ai indiqué pour les contre-espaliers élevés. Le peu de hauteur de ces cordons donnera, on peut le croire, à ces abris, une efficacité que n'auront pas sans doute ceux qui, étant dans la même position, sont à plusieurs mètres au-dessus du sol. De l'autre côté, petites palmettes de Pommiers à trois bran- ches, Reinettes franche, dorée et grise. Je dois encore relater qu'un grand carré long, livré à la culture des légumes au centre du jardin est bordé de cordons de Pom- miers. J'arrive à deux allées importantes dans l'ensemble parce qu'elles contiennent des pyramides dont on n'a pas vu pour ainsi dire de spécimen dansée qui précède. L'une traverse le jardin parallèlement aux deux derniers murs décrits plus haut.Elie est plantée de 61 Poi- riers en pyramide qui étaient d'une bonne venue, de variétés bien choisies et dont la maturité doit s'espacer d'octobre et novembre à mai. L'autre, qui croise celle-ci, contient 15 Poiriers également en pyramide, dont les fruits, mûrissant de septembre à décembre, sont un peu plus précoces. Parmi les arbres qui ont résisté, on peut citer les Beurré Hardy, Joséphine de Malines, Nouveau Poiteau, Figue d'Alençon, Zéphirin Grégoire, Fondante du Panisel ; parmi les variétés qui ont souffert on signale Bergamotte Espéren, Passe- Crassane, Suzette de Bavay, Passe-Colmar, Beurré Sterckmans, Beurré Diel, Doyenné du Comice, Triomphe de Jodoigne, Nec plus Meuris, Doyenné d'Automne, Louise Bonne d'Avranches, Beurré superfin, Doyenné de Mérode, Beurré d'Angleterre, Bonne d'Ezée, Assomption, Beurré Giffard, Duchesse d'Angoulême, Conseiller de la cour, Soldat-Laboureur; dans le nombre quelques arbres sont morts. Ici comme trop souvent, on voit des Beurré Diel et Du- chesse d'Angoulême ayant succombé (1). On ne peut vraiment concevoir une propriété mieux combinée (1) D'après des renseignements très certains qui ont été reçus par les membres de la Commission, depuis leur passage, le mal s'est sensible- ment accru, principalement sur les Poiriers et Pruniers, qui paraissaient moins atteints au printemps; les Cerisiers, au contraire, et quelques Abricotiers paraissent s'améliorer, et les petits Pommiers, les Pêchers et k plupart des Poiriers qui ont été rccepés se refont assez vile. 704 RAPPORTS. pour le rendement en fruits à pépins, surtout pour ceux de garde, bien que l'assortiment y soit très complet. Les deux grandes allées dont je viens de parler sont bordées des deux côtés par des Poiriers à deux étages. 46 arbres forment le cordon du bas, composé des Poiriers Broora Parck, Orpheline d'Enghien surgreffée sur Curé, Maréchal Vaillant, Beurré superflu, Beurré gris sur franc greffé sur Épargne, Royale Vendée, Beurré Perrault, Beurré Glairgeau, Beurré Giflard surgreff'é sur Curé. Les cordons supérieurs offrent 47 arbres en Beurré Diel, José- phine de Malines, Olivier de Serres, Bergamotle Espéren, Passe- Crassane, Doyenné d'Alençon, Bonne de Malines, Figue d'Alençon, Louise Bonne, Beurré Hardy. Au bord de l'allée, s'enlre-croisant avec la précédente, place est donnée aux Poires d'été et d'automne, bonnes et particulière- ment remarquables par leur volume; ainsi, à 8 Doyenné du Comicf, cordon du haut, et 6 Madame Treyve, o Assomption pour le cordon du bas. Dix-sept arbres de la variété Curé ont été plantés en espalier, pour être surgrefiés avec des variétés de choix. Ces greffes ont été en partie détruites par la gelée. En quittant ce jardin, je puis dire qu'il ne renferme pas moins d'arbres que le verger, et qu'on peut en compter environ 1 250. Je suis entré dans un détail qu'on pourra trouver exagéré en ci- tant toutes les variétés plantées et qui ont été recherchées pour leurs avantages de volume, de précocité, de longue conservation, de qualité, de vigueur, etc. Ja l'ai fait avec intention, parce que dans cette grande agglomération on retrouve les variétés qui offrent le plus d'intérêt, et qu'elle donnera de la publicité à une liste qui mérite d'être consultée par les personnes peu renseignées et qui voudront créer des plantations de grand rapport. Un pavillon a été construit à l'entrée du jardin pour l'habita- tion du jardinier et d'autrts usages. On en a utilisé les murs en y appliquant des Poiriers. Un Bon-Chrétien d'hiver n'a pas résisté à la gelée; un autre n'a pas souffert à la même exposition de l'ouest; des Crassanes et Beurrés d'Hardenpont, au sud, sont superbes. Des Abricotiers SUR LES JARDINS DE M. ARBAULT, 705 ont été placés sur les murs aux expositions les plus chaudes de la basse-cour. Dans le sous-sol de ce bâtiment se trouve un local pour la con- servation des légumes d'hiver, et à côté, un plus spacieux pour usage de fruitier, garni d'étagères, qui paraît frais, sans humidité, suffisamment éclairé, et qu'on peut bien facilement priver de lu- mière, et surtout garantir contre les gelées. Cet emplacement est assez vaste, et cependant on peut craindre qu'on ne puisse pas y loger plus tard le monceau de fruits que fournira cette propriété, quand elle sera en plein rapport. En tout cas, il parait conçu dans de très bonnes conditions. La part du Raisin n'a pas été faite très large dans cette exploita- tion ; il y a peut-être des circonstances locales qui n'ont pas en- couragé le propriétaire à développer ce genre de culture. Peut-être, n'entendant récolter que ce qui sera nécessaire à la consommation de sa maison, se contente-t-il de ce qui existe en Raisins dans son ancien jardin. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SDR LES ARBRES DU POTAGER. H me paraît utile, en terminant ce Compte rendu, de trans- crire quelques lignes dans lesquelles M. Arrault indique, d'après ses propres observations, les variétés qui, dans son jardin potager, ont le mieux résisté aux froids exceptionnels de l'hiver. Ce sont : •loen espaliers, les Doyenné d'hiver, Saint-Germain d'hiver, et Zéphîrin-Grégoire. 2° En contre-espalier et pyramide : l'Urbaniste en première ligne, comme le Zéphirin-Grégoire; en seconde ligne, le Beurré Hardy, le Beurré de Sterckmans, la Suzelte de Bavay ; en troi- sième ligne, la Joséphine de Malines, la Figue d'Alençon, la Fon- dante du Panisel. CONCLUSION. Pour conclure, la Commission considère que la fondation de ce Jardin-Ecole est conçue avec goût, entente et savoir-fau-e, et que, dans peu d'années, il y aura un intérêt réel à le visiter, à en suivre la conduite et les progrès, et à se rendre compte de son rendement, au point de vue de la spéculation. Les plantations ont été faites d'après les bonnes règles, et il faut 45 706 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS. s'en prendre aux désordres causés par les froids excessifs de l'hi- ver dernier si, après quatre années d'existence, il ne présente pas, dans des conditions normales, les résultats acquis. Le choix des variétés fruitières est fort bon, et dénote un pro- priétaire planteur éclairé et zélé pour le progrès, mais dont l'œuvre ne doit être étudiée et jugée en dernier ressort que dans un cer- tain temps. M. Arrault a déjà des droits aux éloges de notre Société ; elle doit l'encourager à continuer son œuvre. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. Compte rendu de l'Exposition de Senlis (1); par M. Lecocq-Dumesml. Messieurs, Vous m'aviez confié l'honorable mais lourde mission de vous représenter à l'Exposition de Senlis. Malheureusement, le Jury ne s'est pas trouvé au complet. Deux de ses membres, MM. Chevallitr, l'honorable président de notre Comité d'Arboriculture, et Lesacher, empêchés pour cause d'indisposition, manquèrent à l'appel, le premier comme délégué de la Société d'Horticulture de Versailles, le second, comme délégué de la Société de Beau vais. Le Jury ne se composait plus, dès lors, que de trois membres : M. La- ridan, jardinier- chefde l'établissement de Bethléem, représentant la Société de Reims; M. Porrion, représentant la Société de Cier- mont (Oi!>e), et moi. Un membre de la Société d'Horticulture de Senlis, M. Bourbonneux, nous fut adjoint, à titre de Juré sup- pléant. Ainsi formé, le Jury fut introduit dans le lieu où se tenait l'Exposition par M. Vernois, Président de la Société, et par M. Bruiet, Secrét.iire-général, et il commença ses opérations. Disons,tout d'abord , que cette Exposition, la 1 0°^^ depuis la créa- tion de la Société en 1866, en tenant compte, bien entendu, des désastres causés par les rigueurs du dernier hiver, était trèj réussie. Les lots, habilement disposés dans la grande nef et le chœur (1) Présenté le 28 octobre 1880. EXPOSITION DE SENLIS. 707 de l'ancienne église de Saint-Pierre, transformée en jardin, par les soins de MM. Brochon et Vinet, organisateurs de l'Exposition, offraient le plus séduisant aspect. Les branches diverses de l'Hor- ticulture y étaient représentées , et c'est après un long et j'ajoute très consciencieux travail que le Jury acheva ses opérations dont voici le résultat : 1" Concours, — Plantes de serre chaude. Nos collègues MM. Chanlrier, frères, horticulteurs à Mcrtefontaine (Oise), exposaient les magnifiques Croton [Codiseum) que nous avons déjà vusàParis, au mois de juin, à Versailles, au mois d'août de cette année. Vous les connaissez tous; ce sont, parmi un grand nombre, le Croton baronne James de Rothschild, d'une forme si élégante, aux nuances si variées et si vives ; le Croton baronne Franck Sellière, véritable arbuste de 2 mètres de hauteur, dont les feuilles, vertes et blanches, atteignent 45^ centimètres de longueur, sur 12 centimètres de largeur; le Croton elegans, rouge à feuilles interrompues, et d'un aspect si original; le Croton Albert Truffaut; le Croton Bergmani, ■ d'une formes! ornementale; le 6Vorow Carrieri aux feuilles abondantes, lancéolées, d'uiié nuance verte, presque entièrement recouverte jaune d'or. Enfin, diverses autres variétés obtenues de semis, fort belles pour la plupart, et que nos collègues n'ont pas encore mises au commerce. Leur lot de Dracaena comprenait le D. Régis qui a fait, aux der- nières Expositions de la Belgique, Tun des principaux ornements du massif présenté par M. Linden, le D. Chantrieril^leD. Verloti, leZ>. Bergmani, enfin le Dracxna que MM. Chantrier, frères, ont bien voulu dédier à ma mère, gracieuseté dont je leur suis très reconnaissant. Vous avez compris, mes chers collègues, qu'en appelant, aussi longtemps que je viens de le faire, votre attention sur les deux lots de plantes de serre de MM. Chantrier, frères, j'avais tenu à vous bien prouver que c^s deux lots étaient digues de la plus haute récompense mise à la disposition du Jury, c'est-à-dire de la médaille d'hunneur offerte par la ville de Senlis. Dans la catégorie des amateurs et jardiniers bourgeois, pour ce 708 COMPTES RENDUS d'EXPOSITIONS. même concours, M. Prinveille, jardinier-chef chez M. Ducoulom- bier, au château de la Victoire, près Senlis, obtenait la mé- daille d'or ofierle par M. le Ministre de rAgriculture, pour ses remarquables lots de Caladium et de Bégonias. M. Lozet, jardinier- 2bef chez M. Boissonnas, à Villemetrie, a reçu une médaille d'or, petit module, pour un lot de Caladium. 2® COiNCOURS. — Cokus. Les Coleus étaient fort nombreux, et les lots, généralement beaux, dénotaient une bonne culture. Quatre médailles ont dû leur être accordées. La plus importante, une médaille de ver- meil de l"^* classe, a été pour M. Deslandes, jardinier-chef chez M. Lefèvre, au château de Ghamant. Ses plantes, grandes, fortes, bien tenues et placées avfc un goût parfait, occupaient tout un massif au milieu du chœur de l'église. Nous adressons nos sincères félicitations à cet habile jardinier. M. Prinveille, déjà cité, obtint une médaille de vermeil de 3* classe. • 3" Concours. — Pelargom'um zonalc. Les collections de Pelargonium zonale laissaient beaucoup à désirer au point de vue de la culture et du choix des variétés. C'est une revanche à prendre. Le Jury ne crut devoir leur attri- buer que des médailles d'argent. Selon l'usage adopté dans notre Compagnie, je n'en donnerai pas ici le détail. Il en a été de même pour le 4^ concours, plantes de pleine terre. 5^ Concours. — Conifères. Le concours des Conifères ne comprenait que deux lots. Celui de MM. Chantrier, frères, et celui de M. Croux, delà Vallée d'Aulnay (Seine). Le premier l'emportait sur le second d'une façon indiscutable; le Jury n'eut pasuH n.oment d'hésitation. Il renfermait environ90 es- pèces ou variétés paimi lesquelles: un Abies concolor, nouvelle intioduciion de la Californie, spécimen de 1 mètre de hauteur, le plus fort, peut-être, qui existe aujourd'hui en France ; un Pinus Peuce, de 2'°50, provenant d'un des premiers semis EXPOSITION DE SENLIS. 709 faits chez nous; el, au milieu des nouvelles Conifères du Japon qui ont, fort heureusement, bien résisté à notre dernier hiver, on remarquait : un Thuiopsis dolabrata; un Thuîopsis borealis glauca; un Sciadopilys verticillata ; des Abiés polita ; des Reti' nospora squarrosa, leptoclada, plumosa aurea ; Cryptomeria ele- gans ; et bien d'aulres belles espèces ou variétés dont je passe la désignation. Ce magnifique lot a obtenu la médaille offerte par Mgr le duc d'Aumale, Président du Conseil général de l'Oise. 6« CoNCOUfiS. La culture maraîchère marchande si renommée de l'arrondis- sement de Senlis aurait pu, je dois le dire à regret, exposer des produits plus dignes d'elle. Aussi a-t-ellé été complètement bat- tue dans cette lutte toute pacifique par la culture maraîchère des amateurs et des jardiniers bourgeois. La médaille d'or, offerte par M. Franck-Ghauveau, député, a été accordée à M. Prinveille, déjà récompensé. Son lot, disposé avec le plus grand soin, comprenait environ 250 variétés de choix, généralement bien cultivées, parmi lesquelles une importante col- lection de Pommes de terre a été très remarquée. Un second lot, presque aussi méritant, aussi complet, offrant de beaux spécimens, mais présenté dans des conditions moins heu- reuses, n'a obtenu qu'une médaille de vermeil de l""® classe. 11 appartenait à M. Pichon, jardinier-chef de M. Edmond Blanc, au domaine de La Chapelle-en-Serval. Je ne crois pas être trop indis- cret en constatant ici l'embarras du Jury quand il s'est agi de donner à Pun de ces deux lots de légumes, je le répète avec inten- tion, également beaux, également complets, d'une culture égale- ment irréprochable, une suprématie sur l'autre. Ce n'est qu'après un long examen, après une discussion sérieuse, qu'il s'est détermi- né à prendre la décision que je viens de vous signaler, en se réser- vant d'adresser des compliments au jardinier Pichon. La troisième médaille, médaille de vermeil, a été donnée à M. Lozet. Je ne dois pas négliger de mentionner dans ce Compte rendu un lot de légumes fort remarquable aussi, exposé par M. Rousse, jardinier-chef de l'hôpital de Senlis. Bien qu'il fût présenté hors 710 ' COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS, concours, le Jury, en raison de l'importance de ce lot, a jugé qu'il devait accorder à l'exposant un rappel de la médaille d'or qui lui avait été décernée à la dernière Exposition. 7* Concours. — Arboriculture. La médaille de vermeil ofîefte par M. de CosséBrissac, député, a été obtenue par M. Groux, horticulteur, Vallée d'Aulnay (Seine). Notre honorable collègue avait exposé des arbres tout dressés, et vous savez quel est son talent en ce genre, ainsi qu'une très-nom- breuse collection de fruits, chose toujours rare dans le département del'Oisequiestsisouvent éprouvé par les gelées printanières, et plus rare encore cette année, puisque tous les arbres fruitiers ont été détruits par des gelées de 26 et 28 degrés de froid. Parmi les amateurs, M. Brimeur, jardinier-chef depuis cinquante années chez Mme. Corbin, au domaine de Mortefontaine, avait présenté une collection de fruits assez importante. Le Jury l'en a récompensé en lui attribuant une médaille de vermeil de 3* classe. 8* Concours. — Bouquets. Quatre lots de bouquets et fleurs montées ont été soumis à l'ap- préciation du Jury. M. Thomas-Jazé, horticulteur à Senlis, a reçu la médaille de vermeil offerte par M. Gaillard, conseiller général. 9"*' Concours. — Arts horticoles. Les deux médaillesde vermeil données par M. Chevreau, député, et M. Roblin, conseiller d'arrondissement, ont été décernées, l'une à MM.Goulaset Bonnet, de Senlis, pour leurs bacs coniques, découpés tout d'une même pièce dans un bloc de bois, système, assure-t-on, qui rendra de grands services à l'horticulture, l'autre à M. Laquais, fabricant de serres, à Presles, près Beaumont. 40* Concours. — Instituteurs. La Société d'Horticulture de Senlis encourage, et nous l'en com- plimentons très chaudement, encourage par tous les moyens en son pouvoir le zèle des instituteurs qui s'adonnent à la culture des jardins. En cela, elle est parfaitement secondée par son jar- dinier-professeur M. Dubarle, dont les excellentes leçons pro- duisent, dans les différentes sections de l'arrondissement, les meilleurs résultats. Déjà quelques instituteurs ont fourni des REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 71 1 preuves de leur bonne volonté. Nous signalerons particalièiement M. Jolibois,de Silly-le-Long, à qui le Jury a été heureux de décer- ner une médaille de vermeil pour l'ensemble de son exposition de fruits qu'accompagnait untableau contenant les insectes nuisibles aux produits des jardins. Enfin les médailles offertes par M. Ernest Dupuis, conseiller d'arrondissement, ont été remportées par MM Lozet. et Rhéry. En résumé, la /[O" Exposition delà Société de Senlis prouve les progrès de toute nature que l'art horticole fait, chaque année, dans l'arrondissement, et je ne terminerai pas ce Compte rendu sans adresser mes bien sincères compliments à M. Vernois, son digne Président, et à son Secrétaire-général, M. Bruiet, qui vient de remplacer l'honorable M. Thirion,et qui se montre son digne successeur. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications ÉTRANGÈRES. BoTANicAL Magazine. Polygoiium affine DoN. — Bot. Magaz., pi. 6472. — Renouée voisine. — Himalaya. — (Polygonacées;. M. D. Hooker vante l'effet que produit dans la nature cette Renouée, qu'ontrouve suspendue à des rochers lmmîdes,en masses roses. Elle abonde dans les vallées de l'Himalaya, à pariir de Kumaon vers l'ouest jusqu'au Kashmir, à l'altitude de 2 700 à 4 200 mètres. Il y a longtemps qu'on la cultive dans le jardin de Kew où elle fleurit en pleine terre, "en septembre et octobre. Son introduction en Angleterre remonte en 1845. C'est une herbe vivace à rhizome ligneux, couché, rameux, émettant plusieurs tiges florifères dressées, hautes de 15 à 20 centimètres et des pousses feuillées plus ou moins étalées ou couchées. Ses feuilles sont pour la plupart radicales, obovales-oblongues, aiguës ou obtuses au sommet, longuement rétrécies en pétiole dans le bas; ses fleurs d'un joli rose-rouge sont disposées en un épi cylin- drique terminal, long de 5 à 7 centimètres. Leur couleur est plus vive en dehors qu'en dedans. 7J2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Ariseema utile D. HooK. — Bot. Magaz., 1880, pi. 6474. — Arisème utile. — Sikkim Himalaya. — (Aroïiées). Le nom de cette plante est tiré de ce que les sauvages habitants des vallées de l'Himalaya font leur principale nourriture de son tubercule qui cependant n'est que de la grosseur d'une noix ou un peu plus gros, qui, en outre, est médiocrement féculent et ren- ferme un principe acre et dangereux. Ils font disparaître ce prin- cipe en laisant fermenter dans l'eau la matière des tubercules qu'ils ont préalablement écrasés. Celte Aroïdée abonde dans les forêts, à l'altitude de 2 500 à 3 500 métrés. Elle a été introduite en Angleterre par M. H.-J. Elwes, de Crencester, le savant et zélé monographe du genre Lis, dans le jardin de qui elle a fleuri en même temps qu'au jardin de Kew qui l'avait reçue de lui. Chaque pied de cette plante n'a que deux feuilles formées d'un pétiole épais, long de0'"30, qui porie trois foli )les sur lesquelles les deux latérales sont ovales-trapézoïles tandis que la médiane est plus large que longue, et mesure de 0" <2 à 0"" 20 dans son plus grand diamètre ; toutes sont rétrécies en coin dans le bas, d'un vert gai, avec la côie et les grosses nervures rougeâtres ; elles sont entourées d'une bordure jaunâtre, oudulée et gaufrée. L'inflores- cence surmonte un gros pédoncule, beaucoup plus court que le pétiole : sa spathe forme inférieurement un tube dans lequel est renfermé le spadice et qui a de sept à dix centimètres de long ; elle s'élargit ensuite brusquement en une grande lame arrondie en cœur à la base, longue et large de sept à dix centi- mètres, dont la couleur est un rouge brunâtre sur lequel tranchent des veines obliques, vertes. La plante est dioïque ; le spadice mâle se prolonge, dans sa portion "stérile, en une queue grêle qui n'a pas moins de Om 20 de longueur. Polygronnm compactiim D. IlooK. — Uo^. Magaz,, 4880, pi. 6ne.— Renouée compacte. — Japon. — (Polygonacées). Plante herbacée, réellement ornementale par le grand nombre de ses grappes axillaires et terminales, qui ont de 5 à 7 centimètres de longueur. L'espèce étant dioïque, les pieds fe- melles, dont un est figuré et décrit dans le Botanical Magazîhe,ont lesfleuis blanches, tandis qu'il paraît que les mâles ont les leurs PLANTES NOUVELLES OU RARES. , 713 roses. La tige de cette Renouée est couchée, longue de 30 à 60 centimètres; il en part des branches plus ou moins dressées, rouge foncé ou rouge-brun, légèrement duvetées vers l'extrémité, ainsi que les pétioles et les grappes. Ses feuilles sont fermes et roides, ovales, élargies, tronquées ou un peu en cœur à la base, acuminéesau sommet, ondulées sur les bords. M. D. Hooker est porté à penser que ce pourrait bien être là une forme du Polygonum cuspidatum Sieb et Zucc . Maxiliaria porph:rrosteie Reichb. F. — Bot. Magaz., 4 880, pi. 6477. — Maxillaire à colonne pourpre. — Brésil méridional. — (Or- chidées). Orchidée de proportions assez faibles, qui croît naturellement dans le Kio-Grande do Sul, an Brésil, et qui a été introduite par M. W. Bull, chez qui elle a fleuri pour la première fois en 1873. Elle est voisine du Maxiliaria picta Hook. Elle est remarquable pour l'abondance de sa floraison qui a lieu dans les premiers mois de l'année. Ses pseudobulbes ovoïdes, un peu comprimés, rele- vés d'angles longitudinaux, sont longs d'environ trois centimètres et un peu moins épais; chacun d'eux à son extrémité deux feuilles ligulées presque linéaires, obtuses au sommet, rétrécies à la base ; ses hampes radicales, embrassées par plusieurs gaines, beaucoup plus courtes que les feuilles, se terminent chacune par une fleur inodore, d'un jaune pâle, marquée d'une ligne médiane pourpre en dedans et vers la base des pétales, qui sont plus courts que les sépales et qui se placent sous le sépale supérieur. Le pé- rianthe entier est à moitié ouvert par l'effet de l'inflexion des sépales et pétales ; le labelle, un peu plus court que les pétales, forme trois lobes dont les deux latéraux sont redressés et le mé- dian étalé; la colonne est pourpre. Calochortus Bentbami Baker. — Bot, Magaz., 1880, pi. 6475. — Caloshorte de Benlham. — Californie. — (Liliacéos). Petite plante bulbeuse qui croît naturellement dans la Califor- nie,sur la chaînede la Sierra Nevada, où elle avait été découverte par Harlweg, en 1848. Son oignon ovoïde et assez petit est cou- vert de tuniques brunes, fermes, qui se prolongent en gaîne au- tour de la base de la tige. GiUe-ci n'a que 15-30 centimètres de 7H REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTBANGÈRE. hauteur ; elle porte une seule feuille sessile, linéaire-lancéolée, aiguë; au-dessus de laquelle elle forme une sorte de corymbe lâ- che de trois à six fleurs larges d'environ 0™ 025 ; celles-ci ter- minent chacune un long pédicule grêle, qui naît de l'aisselle d'une feuille florale linéaire ; elles offrent trois sépales ovales-lancéolés, d'un jaune pâle et trois pétales arrondis, concaves, plus grands que les sépales, de couleur jaune-orangé, dont la face interne est chargée de poils glandulifères et qui présentent une fossette bordée au-dessus de leur base. — Quoique curieuse, cette plante n'a pas l'élégance de quelques-unes de ses congénères, notamment des Calochortus venustus, luteus, splendens, etc. Phytenma comosnm L.— Bot. Magaz., 1880, pi. 6478. — Phyteuma à toupet. — Alpes d'Autriche. — (Campanulacées). Petite plante rustique, aussi rare que curieuse, et qui, bien que connue depuis longtemps, n'a été introduite dans l'horticulture anglaise que récemment pur M. George Maw, qui s'en est procuré des pieds dans le Tyrol méridional, et chez qui ejje a fleuri pour la première fois en juillet 1 879. Elle croît principalement sur des roches nues, à l'altitude de 1 200 à 1 500 mètres. L'aspect en est assez étrange : en efifet, d'un rhizome court partent plusieurs petites tiges grêles, dont la longueur ne dépasse pas 1 2 centimètres et qui, ayant leur portion inférieure couchée, se redressent dans leur por- tion supérieure. Les feuilles ovales, plus ou moins oblongues, ai- guës, sont bordées de grandes dents de scie pointues ; les supé- rieures forment comme un involu:re sous le capitule qui termine chaque tige et qui comprend de 1 0 à 30 fleurs longues d'environ OmOi, de couleur lilas-violet, fort singulières parce que leur corolle est renflée dans le bas où elle est entaillée de 5 fentes longitudinales, et se rétrécit en un tube grêle et indivis à l'extré- mité duquel on voit saillir le style surmonté de deux stigmates grêles et divergents. Pitcairnia Andreana Linden. — Bot. Magas., 1880, pi. 6480. — Pitcairnie d'André. — Venezuela et Nouvelle-Grenade. — (Bromélia- cées). Jolie Broméliacée remarquable, dans le genre auquel elle ap- partient, par ses faibles proportions, puisque la plante entière ne PLANTES NOUVELLES OU RARES. 715 dépasse pas 30 centimètres de hauteur, et par ses feuilles nulle- ment dentées au bord, longuement rétrécies en pointe au sommet, dont la face supérieure d'un vert frais est plus ou moins parsemée de petites écailles blauches et dont la face inférieure est entière- ment blanchie par une couche d'écaillés analogues qui la fait pa- raître comme enfarinée. L'inflorescence de cette plante est une grappe terminale, longue de dix à quinze centimètres, "qui comprend une douzaine de fleurs brièvement pédonculées, longues de sept ou huit centimètres, dans laquelle la corolle, rouge dans sa partie inférieure, passe graduellement au jaune qui colore sa partie supérieure; les trois pétales, rapprochés en tube plus ou moins arqué dans la plus grande partie de leur longueur, se réunis- sent d'HD seul côté, à leur extrémité, en uue sorte de voûi.e sous laquelle se placent les anthères et le style. — Cette Broméliacée a été importée,en 1 872,dans l'établissement de M Linden, venant de la province du Ghoco, dans la Nouvelle-Grenade, et presque en même temps elle a été introduite du Venezuela par Roezl. Il^ablenberg^ia tennifolia A . DC. — Bot. Magaz., <880, pi. 6482.— Wahlenbergie à feuilles étroitss. . — Dalmatie. — (Campanulacées). Petite plante rustique, propre aux rocailles, qui, de même que trois ou quatre de ses congénères spontanées comme elle dans le midi de l'Autriche, a un port asstz différent de celui de la généralité des Wahlenbergia pour que M. Alph. de Candolle ait fait, dans le Prodromus^un genre particulier {Edraianthus) pour ce petit groupe. En effet, de son collet partent à la fois une touffe de feuilles linéaires et plusieurs petites tiges florifères couchées, qui se redressent plus ou moins à leur extrémité où se trouve un capi- tule de six ou huit fleurs campanulées, de couleur violet-bleu. Le bas de chaque capitule est embrassé par un involucre de grandes bractées foliacées, dont la base fortement élargie se pro- longe en un limbe linéaire. Crinam podophyllum Baker. —Bot. Magaz., 1880, pi. 6483. — Crinole à feuilles pétiolées. — Afrique, dans le vieux Calabar. — (Ama- ryllidacées). Espèce nouvelle dont les oignons ont été envoyés, à une date récente, par M. Hugh Goldie,au Jardin botanique deKewoù elle a 71 6 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. fleuri pour la première fois en novembre 1 879. Sa bulbe est ovoïde, épaisse d'environ 4 centimètres, et la figure d'ensemble du recueil anglais la montre comme posée sur le sol. Il en part une demi- douzaine de feuilles étalées, lancéolées-oblongues, aigués au sommet, longues d'environ Oi^SO, larges de 0"" 03-Om 04, forte- ment ondulées sur les bords, rétrécies inférieurement en pétiole canaliculé ; sur un côté de la rosette formée par ces feuilles sort de l'oignon une hampe nue, à deux angles longitudinaux, haute au plus de Co^SO, q^ii se termine par deux fleurs blanches qu'ac- compagne une spathe à deux valves foliacées, étroites ; ces fleurs sont presque inodores et d'une longueur peu commune, qui atteint jusqu'à 23 ou Si centimètres ; environ les deux tiers de cette lon- gueur sont formés par le tube du périanihe qui est grêle, cylin- drique et vert, arqué dans le haut ; le tiers supérieur comprend le limbe de ce même périanthe dont les six segments oblongs sont terminés par une petite pointe verte ; les étamines et le style sont à peu près de la longueur du périanthe et déclinés. Dans son article sur cette plante M. J.-G. Baker exprime l'espoir que la culture pourra augmenter le nombre de ses fleurs. Conandron ramondioldea SiEB. et Zlcc. — Bot. Magaz , 4880, pi. 6i84. — ConaDdre faux-Ramondia. — Japon. — (Gesnéracces- Cyrtandrées). Celle Gesnéracée est très remarquable par ses fleurs parfaite- ment régulières, qui en font une exception unique non seulement dans la famille à laquelle elle appartient, mais encore dans le groupe plus étendu qui comprend celle-ci. Elle est assez répandue au Japon où on la trouve croissant sur les rochers humides, dans les montagnes de Nippon et de Kiusiu. Elle a un rhizome tubè- reux, qui porte une touffe de poils soyeux, bruns. Ses feuilles toutes radicales, sesiiles ou presque, longues de 0"^ 10-0'» lo, ovales ou elliptiques, aiguës ou acuminées au sommet, bordées de petites dents pointues et inégales, sont glabres et généralement comme gaufrées. De son rhizome il part un à quatre pédoncules un peu plus courts que les feuilles, nus, dont chacun porte six à douze fleurs en cyme, pédicellées, blanches ou rouges avec un œil purpurin, bien ouvertes, larges d'environ deux centimètres et demi, penchées ou pendantes. Le fruit de cette espèce herbacée PLANTES NOUVELLES OU RARES. 717 vivace est une capsule oblongue, renfermant beaucoup de graines très fines qui fourniront un bon moyen de multiplication. The Florist and Pomologist. Dahlia coccinea scarlet dwarf. — Flor . and PomoL, 1880, pi. 519. — Dahlia rouge écarlate nain. Le Dahlia coccinea est maintenant en faveur en Angleterre, surtout celles de ses variétés qui sont de taille peu élevée, comme celle que figure le Florist and Pomologist. Jusqu'à ce jour les capitales (vulgairement nommés fleurs) de cette espèce sont sim- ples, mais ils sont déjà plus larges que dans le type primitif j ainsi ceux de la variété dont il s'agit ici ont sept centimètres environ de largeur ; leur couleur est un rouge-vermillon vif, et les demi-fleurons qui en forment le rayon sont ovales, assez larges pour se recouvrir par les bords, dans leur moitié inférieure ; ils sont de plus longuement pédoncules et se dégagent bien du feuillage. La plante est bien ramifiée, d'un bon port et abondam- ment florifère. Elle est d'un bel eflet dans le jardin, et ses fleurs sont très propres à entrer dans la composition des bouquets d'ap- partements. Cette variété a été obtenue de semis, dans le jardin de la Société botanique de Londres, à Chelsea. Elle a dû être mise au commerce cet hiver par M. Gannell, de Swanley. Figroier Brown Turkey. — ilor . and Pomol., 1880, pi. 523. Cette variété de Figuier n'est pas nouvelle, mais, d'après l'ar- ticle qui lui est consacré dans le Florist and Pomologist, c'est la meilleure de celles que Ton cultive en Angleterre, et elle est aussi bonne pour le plein-vent que pour la culture forcée. Le fruit en est gros et piri forme, coloré en rouge brunâtre, avec une fleur ou pruine bleue ; la chair en est rouge et sucrée. L'arbre est très productif. Son fruit mûrit en août et septembre. Cette variété a beaucoup de synonymes dont le plus répandu, en Angleterre, est Lee's Perpétuai ou Perpétuel de Lee. Rîepenthes hybrides. — Flor. and. PomoL, octob. 1880, p. 156 avec fig. noire. Depuis quelques années, des horticulteurs surtout anglais et américains ont opéré des hybridations entre différents Nepenthes et ont ainsi obtenu des plantes dont les urnes ou ascidies partici- 718 REVDE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. pent des caractères des parents, et qui ont surtout le mérite d'être beaucoup moins délicates, en culture, que celles d'où elles sont issues/Plusieurs nouveautés de ce genre ont été mises au com- merce par MM. Veitch, de Ghelsea, et maintenant M.B.-S.Williams en annonce, de son côté, d'autres parmi lesquelles le Florist and Pomologist en fait connaître deux qu'il dit avoir été obtenues ori- ginairement en Amérique. Ce sont les suivantes : 1 . Nepenthes Outramiana ou Nepenthes d'Outram (fîg. \), grande plante dont les urnes ont environ treize centiaoètres de long et sont déforme élégante. La couleur générale de ces urnes est un vert-jaunâtre pâle, sur lequel se trouvent de nombreuses macules rouge-sang sombre, qui parfois se rejoignent de telle sorte qu'elles en cou- vrent presque toute la surface ; l'orifice et l'intérieur sont aussi élégamment maculés. La plante pousse bien et produit abondam- ment fBs urnes. La Société horticulturale de Londres a donné pour cet hybride un certificat de T' classe. — 2. Nepenthes robusta ou Nepenthes robuste (fig. 3). Celui-ci est le produit d'un croisement qui a été opéré entre le Nepenthes Hookeri et le N. phyllamphora. Ses urnes sont intermédiaires entre celles de ses deux parents, tout en rappelant surtout le N. Hookeri pour la couleur générale et la marbrure. Ces urnes ont une forme très distincte, leur portion inférieure étant notablement renflée et leur portion supérieure resserrée. Cet hybride ayant été présenté aussi à la Société horticulturale de Londres, a valu à M. B.-S. Williams un certificat de \^^ classe. Castilleja indirisa. — Flor. and PomoL, novem. 1880, pi. 525. — Castilleie indivise. — Texas. — (Scrofulariacées). Cette plante annuelle est certainement l'une des plus curieuses et on peut même dire des plus élégantes qui existent dans les jar- dins. Elle appartient à un genre à peu près inconnu aujourd'hui aux horticulteurs et amateurs, bien qu'une de ses espèces, le Castilleja coccinea, ait été cultivée, à la date d'une trentaine d'an- nées, dans les jardins d'agrément d'où elle a disparu ensuite. La beauté du Castilleja indivisa est bien moins due à ses fleurs qu'à ses feuilles sessiles, oblongues-ligulées, presque coupéf^s transver- salement à leur extrémité où elles forment trois grandes dent''. PLANTES NOUVELLES 00 RARES. 719 Ea effet, ces feuilles, qui sont nombreuses sur la tige rameuse et haute de 30 à 35 centimètres, et qui ont elles-mêmes environ 3 centimètres de long, dès la distance de 10 ou 12 centimètres de l'inflorescence, commencent à colorer en rouge-minium vif le bout de leurs trois dents terminales; à mesure qu'elles se trouvent placées plus haut sur la tige et les branches, la coloration de leur extrémité devient de plus en plus étendue, et finalement celles à l'aisselle desquelles naissent les fleurs offrent cette même couleur sur la moitié environ de leur longeur et en outre leur portion ainsi colorée s'est beaucoup élargie ; or, comme là es feuilles florales sont nombreuses et serrées, leur ensemble produit un effet aussi brillant que singulier. — La culture de cette plante remarquable parait ne pas offrir de difficultés, moyennant quel- ques précautions. Les graines étant très fines doivent être semées dans une terre légère, à la chaleur d'une serre tempérée ou d'une bonne orangerie. Le semis ne doit pas être fait trop tôt pour que les jeunes pieds ne restent pas trop longtemps sous verre ou enfermés et ne commencent pas à pousser leurs liges florifères avant la plantation à l'air libre, sans quoi la coloration des feuilles perdrait presque toute sa vivacité. Les jeunes pieds de semis doi- vent être repiqués le plus tôt possible, soit isolément dans de petits pots, soit par deux ou trois dans des pots un peu plus grands. Les pots sont placés près des vitres, et la plantation en pleine terre se fait quand les gelées ne sont plus à craindre. On peut aussi cul- tiver la plante en pots ; elle forme alors des pieds plus forts, mais sur lesquels la coloration est moins vive. I! faut à cette espèce un compost léger, par exemple un mélange de terre franche sableuse , engraissée avec du terreau bien consommé ou avec du terreau de feu'lles. £n faisant plusieurs semis successifs, du commencement de février à la fin de mars, on obtient une série de floraisons, depuis le mois de juin jusqu'à celui d'octobre. ERRATUM. — C'est par erreur que, dans le cahier de juin 18S0, p, 367, ligne 22 Mlle Loyre a été portée sur la liste des récompenses, comme ayant obtenu une médailla d'argent pour des bacs exposés. Mlle LojTe s'était mise hors concours. Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant : P. OCCUARTRC. Impr. de E. DONNiCD, rne Cassette, I. 720 NOVEMBRE 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITESPAR M.F. JAMIN, A BOtJRG-LA-REINR, PRÈS PARIS. (ALTITDDE 72m ENVIRON.) TEMPERATURE Minim. Maxim. HAUTEDR du baromètre. Matin. Soir. VENTS dominants. ÉTAT DU CIEL. 6 7 8 9 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 2S 26 27 28 29 30 3,5 1,1 0,0 2,7 — 4'7 — 1,5 1,7 5,0 —0,2 —3,0 3,8 7,0 10,0 9,8 9,2 5,7 3,8 —0,2 5,2 -0,1 —4,5 2 7 0,5 6,5 6,8 8,2 -2,2 0,2 0,5 11,5 8,1 7,3 6,0 7,5 766 764,5 736,0 763, 5 768 6,2 11,3 12,1 8,0 10,0 12,0 12,4 13,7 12,5 12,5 11,3 10,3 10,6 10,5 7,8 - 0,4 0,8 7,2 12,1 12,1 767 57,5 62 767 770 770,5 770 766 768 764,5 766,5 766 764 758 754 744,5 743 746 740 757 768,0 760,5 '761 765,5 761 14,3 14,0 12,0 2,0 4,0 .\. 0. E. N. N, N. 770,5 76^', 5 767,5 766 767 767 765 762 750 754.5 741,5 740 730 752 768 762 761 764 764 764,5 744,5 773 774,0 N. N. E. S. S. G. S.S.E.,N.N.E, N.N. E. S. S.E. S. S.E. S, S. E.,S. S. S. s. s. s. 0. S.S.O.,N.N.E. N. N. E., S. SSO.,NE.,N. N. N. N.O., S.O. h;.s.e.,s.s.e, E. s. E. 765, 5 S 760,5 772,5 776 775,5 772 S. S. 0. s. s. 0. E. S. E. E. S. E. E. S. E. Nuag. le mat., couv. l'ap.-midi. avec pluie légère. Clair le mat., nuag. et couv. l'ap.-m. Nuag. le mat., clair l'ap.-m., gr. hâle. Clair, le hâle continue. Le vent s'apaise la nuit, ciel mou- tonneux le matin, brumeux puis couvert l'ap.-midi. Brumeux. Légèrement brumeux. Légèrement brumeux avec pet. pluie l'ap-midi, presque clair le soir. Clair le matin, nuageux l'ap.-midi. Couv. le matin, nuageux l'ap.-midL Légèrem. brum. le mat., nuag. l'ap.- Thidi, q.q. petites averses. Couv. le mat., pet. pluie fine l'ap.-m. Petite pluie très fine la nuit et la ma- tinée, couvert après midi. Nuageux, q.q. légères averses le soir. Pluie cl vent la nuit, couv. le malin, nuageux l'ap.-midi, pluie le soir. Pluie et gr. vent la nuit, nuag. et couv. l'ap.-m., avec forte averse. Nuag. de gr. mal., couv. ensuite et grande pluie, clair le soir. Couv. et moutonn. le mat., vent et pluie l'ap.-midi. Tenipôte la nuit, couv. le mat., avec q.q. éclaircics, couvert l'ap.-midi, piesque clair le soir. Pluie et vent la nuit et la matinée, nuageux l'ap.-midi, clair le soir. Clair la nuit, nuag. le jour, couv. les. Couv. le malin, nuageux l'ap.-midi, à peine q.q. nuages le soir. Nuageux, convertie soir. Nuag, le mat., ap.-midi splendide, à peine q.q. nuages. Pluie la nuit et le mat., couv. l'ap.- midi, avec q.q. éclaircies, éclairs le soir dans la direction du nord-est. Pluie la nuit, couv. toute la journée, pluie le soir. Couvert de gr. mat., nuag. dans la journée, clair le soir. Presque clair le mat., brouill. le soir. Brumeux. Légèrem. brum., pet. pluie le soir. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1880. Concours permanents. Médaille Pellier. "Prixtaisné. . . pour les Pentstemon. pour récompenser l'aptiiude au travail et la moralité des garçons jardiniers. (V. le Journal, 3" série, I, 1879, p. 691.) Concours annuels. Médaille Moynet. Médaille du Conseil d' Administration. Médaille de M^^ Baltard. pour les apports les plus remarqua- bles, faits pendant l'année, au Comité de Culture pnlagère. pour l'introduction ou l'obtention de plantes ornementales méritan- tes. (V. le Journal^ i" série, XI, 1877,p. 145.) pour le plus beau lot de véritables Œillets gris (la variété la plus odorante)préseutéen juillet 1 881 . -î-o-^ PROCÈS-VERBAUX SÉANCE GÉNÉRALE DU 9 DÉCEMBRE 1880. Présidence de M. Alph, liavallée. Président de la Société. Le 9 décembre 488 D, la Société nationale et centrale d'Horiicul- ture de France se réunit en assemblée générale, à deux heures de relevée, pour vaquer à ses travaux habituels etprincipalement pour procéder à la distribution des récompenses accordées à la suite de l'Exposition générale qu'elle a tenue du 5 au 8 juin dernier, dans le palais de l'Industrie. La grande salle de l'hôtel, dans laquelle La GoainQission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles puûliés dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment. (Avis de la Commission de Rédaction.) Série 3. T. II. Cahier de décembre 1880, publié le 31 janvier 1831. 46 722 PROCÈS-VERBAUX. se tient la séance, a été brillamment décorée de draperies, d& faisceaux de drapeaux et de beaux groupes de végétaux de haut ornement qu'a bien voulu fournir le Fleuriste de la Ville de Paris. L'excellente musique du 1 24« de ligne vient ajouter à l'éclat de la solennité et fait entendre, à différents moments, plusieurs morceaux choisis qu'elle exécute avec un ensemble et un goût parfaits. L'assemblée est nombreuse et, outre un grand nombre de dames et d'invités, on y compte deux cent trente-cinq mem- bres titulaires et treize membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad- mission d'un Membre titulaire qui a été présenté dans la dernière séance et contre qui personne n'a fait opposition. M. le Secrétaire-général annonce que la Société vient d'avoir le malheur de perdre quatre de ses Membres titulaires par le décès de MM. Bouchet (G.-Ed.), Lorillon (J.-B.), marquis de Nicolaï, et Kramer, de Hambourg (Allemagne), le jardinier bien connu du sénateur Jenisch, à Flott])eck. Les objels suivants ont été présentés et soumis à l'examen des Comités : i° Par M. Perrette, jardinier chez M. le baron de Bussières, à Bellevue (Seine-et-Oise), six Ananas^ dont trois sont de la variété diteCayenne à feuilles lisses, un est de la variété Cayenne à feuilles épineuses ei deux sont des Charlotte Rothschild. — Ces produits sont assez beaux pour que, sur la proposition du Comité de Cul- ture potagère, il soit accordé à M. Perrette une prime de I'"'' classe. 2° Par M. Laizier, une belle Igname de Chine. 3" Par M, Hédiard, négociant en fruits et légumes exotiques, rue Notre-Dame de Lorette, des Patates rouges et blanches de la Martinique, des Chayottes, fruit du Sechium cdule, récoltées en Algérie et deux Caraùacelles provenant aussi de cultures algé- liennes. Pour ces diverses présentations M. Hédiard a l'honneur d'un rappel de prime de 2*^ classe. 4" Par le même, trois Anones, fruit de VAnona Cherimolia,vé- collées dans les environs d'Alger. Ce fruit (syncarpe) est connu, dans les colonies, sous les noms de Pomme cannelle, aux Antilles, I SÉANCE GÉNÉRALE DU 9 DÉCEMBRE 1880. 723 Cœur de bœuf, dans l'Inde, Guanabana, à Cuba. M. Hédiard offre à ses collègues des graines de Tarhre qui le produit. 5° Par M. Margottin, fils, horticulteur àBourg-la-Reine(SeiQe), une corbeille garnie de Baisins des trois variétés Golden Queen (Reine dorée), Foster's seedling blanc (semis blanc de Poster) et Boudalès noir. Les Vignes qui ont produit ces Raisins ont été cul- tivées en serre. — Le Comité d'Arboriculture ne saurait trop louer la rare beauté de ce produit de la culture forcée; aussi demande- t-il que M. Margottin, fils, reçoive, pour cette présentation dont le mérite est hors ligne, une prime de 1'* classe, le règlement ne lui permettant pas d'accorder, en séance, une plus haute récom- pense. Cette proposition est adoptée. 6° Par M. Hérivaux, horticulteur, boulevard Lefèvre, 33, à Paris, un pied fleuri de Griffinia purpurea, Amaryllidée origi- naire du Brésil, pour la présentation duquel il lui est accordé une prime de 3^ classe, sur la proposition du Comité de Floriculture. 7° Par M. Deschamps, amateur, propriétaire à Boulogne (Seine), un magnifique bouquet de Chrysanthèmes à grandes fleurs et ja- ponais. — Le Comité de Floriculture propose d'accorder pour cette présentation une prime de 2® classe et sa proposition mise aux voix est adoptée. 8° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur h Argenteuil (Seine- et-Oise), un pied fleuri de Vanda cxrulea Griff., belle Orchidée de l'Inde, daus le Khasiya. Sur la proposition du Comité de Flori- culture, il est accordé, pour cette présentation, une prime de 2* classe que M. Godefroy-Lebeuf renonce à recevoir. Dans une note d'envoi cet horticulteur fait observer que la culture du Vondacxrufea est regardée comme difficile; mais il pense que cette difficulté présumée tient principalement à ce qu'on tient celte plante trop au chaud ; en effet, elle vient en général sur des montagnes, à l'altitude de plus de 1000 mètres, en même temps que diverses espèces qui se contentent, en culture, d'une serre tempérée ou même froide, pendant l'hiver. Il est donc con- vaincu qu'il suffit de donner à la serre dans laquelle on tient cette Orchidée, pendant la mauvaise saison, 12o la nuit et 'I5<> le jour. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. 724 PROCÈS-VERBAUX. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres- pondance qui comprend les pièces suivantes : 10 Une lettre dans laquelle M. Ed. André, à propos de l'article publié dernièrement dans le Jowmal sur le Broicnea Ariza, d'après le Boianical Mogazme{\oj. cahier d'octobre 1880, p. 653), décrit, avec l'enthousiasme du voyageur, l'effet admirable produit par celte magnitique Légumineuse, sur les bords d'une petite rivière nommée Quebrada Cochimbulo.aupiedde la Cordillère orientale de Colombie. 2oUne letire écrite par M. L^o d'Ounous, du château de Ver- dais (Haute-Garonne), au sujet de Framboisiers qui lui ont été donnés par M. Hardy et qu'il cultive avec succès au Vigne (Ariège). M. le Secrétaire-général avertit que MM. les Membres qui dési- rent faire partie de l'un des quatre Comités auront à se faire inscrire au bureau de l'Agent de la Société, avant le 31 décembre courant. 11 annonce ensuite que les élections de fonctionnaires de la Société qui doivent avoir lieu, cette année, par suite des renou- vellements réglementaires étant fixées à la séance prochaine, en date du 23 décembre courant, une salle de l'hôlel sera mise, le dimanche 19 décembre, à la disposition de ceux de MM. les Membres qui voudraient tenir une séance préparatoire, pour s'entendre sur les noms des candidats à proposer au choix de leurs collègues. 3» Une lettre dans laquelle M. Fromage, de Meulan (Seine-et- Oist), rapporte les résultats de eon expérience relativement à la Pomme de terre anglaise Magnum bonum ; ces résultais ont été chez lui également désavantageux pour la quantité et pour la qualité. M. Fromage signale aussi ce fait difficile à expliquer qu'un Pommier fortement attaqué par le Puceron lanigère s'en est. montré entièrement débarrassé après que du Cerfeuil a été cultivé autour de son pied. Il est fait dépôt sur le bureau du document suivant : Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture tenue, du 9 an 13 septembre 1880, par l'Association horticole lyonnais?; par M. LJ. Yehlot. SÉANCE GÉNÉRALE DD 23 DÉCEMBRE 'ISSO. 725 M. le Secrétaire- général annonce la présentation de nouveaux Membres pour 1881. La série des travaux habituels de la Société étant alors épuisée, il est procédé à la distribution des récompenses décernées à la suite et à l'occasion de TExposiiion qui a eu lieu celle année. M. le Président ouvre cette partie importante de la solennité de ce jour en prononçant un discours auquel l'assemblée applaudit chaleureusement. M. P. Dachartre donne lecture du procès-verbal des deux séances qui ont été tenues par la Commission des Récompenses, le 23 août et le 26 novembre 4880, en vue de déterminer le degré des mé- dailles qui pouvaient être accordées, soit à des jardiniers pour la longue durée de leur service dans la même maison, soit à la suite de Rapports. Immédiatement après la locture de l'article qui le concerne, chacun des lauréats vient recevoir, aux applaudisse- ments de rassemblée, la récompense qui lui a été accordée. M. P. Duchartre lit ensuite la partie générale de son Compte rendu de l'Exposition horticole; M. E. Delamarre donne lecture du Compte rendu de la partie industrielle de cette Exposition qui a été rédigée par M. Lavialle; après quoi, l'un de MM. les Secré- taires appelle successivement les lauréats de l'Exposition qui viennent recevoir des mains de M. Président et des autres Membres du bureau le prix légitime de leurs travaux. Cette partie delà séance a Heu avec un ordre parfait; et la séance, qui se termine par l'exécution de l'hymne national, est levée à quatre heures. SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. Présidence de iM. Ijavallée, Président de la Société. Le 23 décembre 1880, la Société nationale et centrale d'Horti- culture de France se réunit en assemblée générale, à une heure de relevée, pour vaquer à ses travaux habituels et ensuite pro- céder aux élections de fonctionnaires et de Membres du Conseil d'Administration qui devront remplir les vacances déterminées, à chaque fin d'année , par les prescriptions des statuts et du 726 PROCÈS-VERBAUX, règlement. Le registre de présence a reçu les signatures de cent soi- xante dix-sept Membres titulaires et quatre Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Ducerf (Auguste), jardinieT au château de Franeport, par Corapiègne (Oise), des Asperges récoltées sur des pieds qui ont trois ans de plantation, six Fatales, quatre pieds de Chou marin ou Grambé maritime, de la Chicorée Witloof et des Choux à feuillage ornemental. Sur la proposition du Comité de Culture potagère, une prime de deuxième classe est accordée pour cette présentation ; mais M. Ducerf a déclaré d'avance renoncer à toute récompense, s'il lui en était accordé une. Dans une note qui a accompagné les lé^^umes par lui envoyés, ce jardinier donne des renseignements précis sur la manière dont il cultive la Patate, en faisant observer que, toute facile qu'elle est en somme, la culture de cette plante exige néanmoins quel- ques précautions. Les pieds desquels sont venus les tubercules déposés par lui sur le bureau ont été plantés, dans la seconde quinzaine du mois de mai, sur une vieille couche sourde qui avait donné auparavant une récolte de Laitues. La couche a été couverte d'un châssis dont les vitres avaient été barbouillées de blanc; ce châssis a été soulevé au bout de quelques jours, puis définitivement enlevé au bout d'un mois. Ces pieds provenaient de tubercules qui avaient été rais en végétation dans le courant du mois d'avril, sur une couche tiède, et la plantation en avait été faite an plantoir, au moyen de pousses longues d'environ dix centimètres , détachées du tubercule-mère avec beaucoup de soin, en vue de leur conserver toutes les racines de la base. M. Ducerf recommande ce mode de plantation directe des boutures comme préférable au repiquage en pots, parce que, dans ce dernier cas, les racines sont forcées de se contourner plus ou moins dans les pois, ce qui rend les tubercules plus ou moins difiormes et contournés. Une autre précaution qu'il recommande comme essentielle consiste, quand les tiges prennent du déve- loppement, à empêcher qu'elles ne reposent sur le sol, en recou- vraut celui-ci avec des rames à Pois; sans cela, dit-il, il se pro- duit, sur les tiges et leurs ramifications, des racines adventives SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 727 qui nuisent au développement des tubercules. Quant à la Chi- corée à grosse racine de Bruxelles ou Witloof, transplantée en pots qui ont été mis en serre chaude, près des tuyaux de chauf- fage, elle est arrivée en huit jours, sous un pot renversé destiné à la mettre dans l'obscurité, à l'état dans lequel on la voit. 20 Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), des bottes de huit plantes à feuilles étiolées sous châssis obscur de manière à être rendues comestibles. Ces plantes provenaient toutes de semis faits dans l'année; on a obtenu leur étiolement qui les rend alimentaires en huit jours, pour le Pis- senlit, la Scorzonère, le Radis rose d'hiver de Chine, et le Ct^epis biennis; en douze jours pour le Garvi [Caruni Carvi L.), la Patience [Rumex Patientîa L.), et un Liondent étiqueté Leôn- todon glaber; en dix-sept jours pour le Bon Henri {Chenopodium Bonus Henricus L.). Ces produits sont présentés hors concours. 3'' Par M. Rigault, cultivateur à Groslay (Seine-et-Oise), des tubercules de douze variétés de Pommes de terjx que le Comité de Culture potagère juge magnifiques et pour la présentation desquels il propose d'honorer ce jardinier d'un rappel de la prime de l""* classe qu'il a obtenue antérieurement en raison de présentations analogues. — Cette proposition est adoptée par la Compagnie. 40 Par M. Mayeux (Jules), cultivateur à Villejuif, des Pommes de terre des deux variétés Zélande et Farineuse rouge, pour la présentation desquelles il lui est accordé une prime de 3^ classe, sur la demande du Comité de Culture potagère. — M. le Président de ce Comité dit que la Pomme de terre de Zélande est une variété à peau rouge et chair jaune, dont la qualité est meilleure que celle de la Saucisse et de l'Early rose et qui est très productive. M. Mayeux en estime la production à 31 200 kilogrammes par hectare. Cette variété est tardive, rustique et son produit est de très longue garde. — Quant à la Farineuse rouge, c'est également une variété tardive, dont M. Mayeux estime le produit comme étant de \ 6 000 kilogrammes à l'hectare. Le tubercule en est rouge, à chair blanche. — Ce cultivateur oâre à ses collègues des tubej- cules-semence de ces deux Pommes de terre. 5° Par M. Fouillot, jardinier chez M. Sueur, à Montreuil-sous- Bois (Seine), douze Patates de la variété rose, pour la présentation 728 PROCÈS-VERBADX. desquelles le Comité propose de lui donner une prime de 3^ classe. — Mise aux voix, cette proposition est adoptée. 6" Par M. Barbier (Germain), champignonniste à Malakoff (Seine), deux très gros Champignons de couche qui, ayant poussé en direction oblique l'un vers l'autre et étant ainsi arrivés à se presser fortement Tun l'autre, se sont greffés et confondus par une grande partie de la surface de leur chapeau. 7" Par M. Jourdain, arboriculteur à Ma urecourt (Seine-et-Oise), vingt Poires Doyenné d'hiver, récoltées sur un espalier; elles sont d'une telle beauté que le Comité d'Arboriculture demande qu'une prime de i"^ classe soit accordée pour la présentation qui en est faite. — Cette demande est favorablement accueillie par la Compagnie. 8° Par M. Bergman, jardinier-chef, au domaine de Ferrières- en-Brie, chez iM'"'' la baronne de Rothschild, un pied fleuri à'Anthurium Andreanum Linden (voyez le Journal, sept. 1880, p. 585) — M. le Président du Comité de Floriculture fait remarquer à la Compagnie que le pied de cette magnifique Aroïdée qu'elle a en ce moment sous les yeux est certainement le premier qui ait encore fleuri en France ; aussi propose-t-il d'accorder à M. Bergman, pour celte remarquable présentation, une prime de 4'"^ classe. Sa proposition est mise aux voix et adoptée. M. Ed. André raconte dans quelles circonstances il a découvert et ensuite introduit en Europe la magnifique Aroïdée, supérieure en beauté à VAnthurlum Scherzerianum, qui lui a été justement dédiée. C'était au mois de mai 1876, pendant son voyage botanique dans l'Amérique du Nord. H se trouvait alors sur les pentes de la Cordillère de la Nouvelle-Grenade, dans la province de Cauca, dans une partie qui, avant lui, n'avait été explorée que par M. Hermann Karsten et par M. Triana. Dans ce pays, où il pleut toute l'année, il suivait un jour un chemin tellement mauvais que les indigènes l'appellent le chemin terrible. Il aperçut à quelque distance, dans une enfourchure d'un Ficus elliptica, une assez petite surface d'un rouge très vif qui n'était certainement qu'une spathe de VAnthurlum^ mais qu'il prit de loin pour un oiseau d'un plumage très brillant nommé Cardinal. Un peu plus loin, près du chemin, il vit, croissant à terre au SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DECEMBRE 1880. 729 milieu de Sélaginelle?,une quarantaine de pieds fleuris de la même plante, qu'il s'empressa de cueillir et qu'il expédia à la maison Linden. Malheureusement ces plantes arrivèrent eu si mauvais état que l'introduction de cette belle espèce ne put encore être regardée comme acquise. Après son retour en Europe, M. Ed. André, sur le refus de M. Linden d'envoyer à la recherche de cet Anthurium, expédia lui-même à ses frais un collecteur chargé de le rapporter. Il en reçut ainsi un bon nombre de pieds qui, ayant été placés dans les serres de M. Linden, y périrent pour la plu- part; cependant quelques-uns survécurent et rendirent l'intro- duction définitive. On en a même vu un pied en fleurs au com- mencement de 1880. C'est d'après celui-ci que le Gardeners' Chronicle a publié, en avril 1880. une figure de cette espèce qui accompagne un article descriptif. C'est probablement cette publica- tion qui a déterminé des Anglais à aller à la recherche de la plante dont ils ont ensuite fait des ventes publiques, à Londres, à l'établissement Stevens. Grâce à eux surtout, VAnthurium Andreanum est aujourd'hui complètement acquis à l'horticulture européenne. M. Ed. André ajoute que, bien que l'individu de cette espèce dont M. Bergman a obtenu la floraison et qui se trouve sous les yeux de la Compagnie, ne soit pas extrêmement vigoureux, sa spathe est à peu près dans les dimensions qu'on voit à la plupart des pieds spontanés. Il justifie cette assertion en montrant des échantillons de son herbier récoltés sur place. Tou- tefois, dit-il, cette spathe atteint parfois une douzaine de centi- mètres de longueur. De son côté, M. Bergman dit, dans une note jointe à son apport, que ?on Anthurium Andreanum fleuri en ce moment provient de la vente qui a été faite publiquement à Londres, chez M. Stevens, le o mai 1880, de pieds de cette espèce importés par M. F.-C. Lehmann, vente qui a produit environ 12 500 francs. Le rhizome quia donné l'individu déposé sur le bureau est arrivé à Ferrières dans un étit tel qu'on ne pouvait savoir s'il était encore vivant. Une culture soignée l'a amené, au bout de huit mois, non-seule- ment à végéter, mais encore à fleurir, d'où M. Bergman conclut que cet Anthurium doit être aussi résistant et aussi robuste que l'A. Scherzerianum. Il n'hésite pas à dire que cette nouvelle 730 PROCÈS-VERBAUX. Aroïdée sera l'un des plus beaux ornements des serres pour l'em- bellissement desquelles elle sera d'autant plus utile que sa flo- raison dure de deux à trois mois. 9° Par M. Alph. Lavallée, Président de la Société, propriétaire à Segrez (Seine-et-Oise), deux pieds en pots de plantes qu'il vient de recevoir du Japon; ce sont le Chlo)'cmthvs brachystachys et une variété panachée de V Andromeda japonica. — Le Comité de Floriculture demande que, pour ces deux nouveautés, M. A. La- vallée reçoive une prime de l'"'' classe. La Compagnie adopte cet avis, mais M. A. Lavallée renonce à recevoir la récompense qui lui a été accordée. Il donne de vive voix, au sujet de ces deux plantes, les rensei- gnements suivants : Le Cloranlhus b/nchystachys croit naturelle- ment dans le Japon méridional et dans l'île de Formose. Il n'est qu'à demi-ligneux, et il est probable qu'il ne sera pas entièrement rustique sous notre climat. Ou s'est beaucoup occupé de cette plante, il y a quelques années, par suite de ce l'ait que, une redoutable épidémie de typhus ayant alors sévi à Java, le botaniste et médecin hollandais Blume eut l'idée d'administrer, en place de médicaments qui lui manquaient, les feuilles de ce Chloranthus, dont il obtint de très bons effets. — Quant à V Andromeda japo- nica, M. A. Lavallée rappelle qu'il en a déjà montré le type à la Société. C'est un arbrisseau qui atteint 2"" 50 de hauteur, dont le feuillage est persistant, qui donne en abondance des grappes de fleurs blanches, pendant les mo's de janvier, février ou mars. Cet arbrisseau est assez rustique pour que les gelées exceptionnel- lement rigoureuses de l'hiver de '1879-1880 ne lui aient nui en rien, n'en aient pas même empêché la floraison qui a "été seulement retardée jusqu'en mars. M. A. Lavallée ne possédait pas la variété panachée de cette charmante espèce; il vient de la recevoir du Japon, dans l'état où la Société la voit en ce moment. lO» Par M. Bullier, amateur, un pied fleuri d'une belle Or- chidée, le Lxlia purpurata variété Bullio-/, pour la présentation de laquelle le Comité de Floriculture lui adresse tous ses remer- ciements. Mo Par M. Truffaut (Albert), horticulteur à Versailles (Seine- et-Oise), deux belles Broméliacées fleuries, savoir: un Vrieseaqni SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 731 paraît appartenir à une espèce nouvelle, encore non dénommée, et un Tillandsia Lindeni remarquable parce qu'il présente sept hampes fleuries, ainyi qu'un magnifique pied très abondamment fleuri de Cyclamen persicum provenant d'un semis et dont les fleurs sont d'un très beau pourpre intense. — Conformément à la proposition faite par le Camité de Floriculture, il est accordé à M. Truffant (Albert) une prime de 1"^® classe pour ses deux Bro- méliacées et une prime de 2^ classe pour son Cyclamen. M. Troffauf (Albert) apprend à la Société qu'il a trouvé son Vriesea chez un horticulteur d'Angers. La plante a quelque res- semblance avec le F. brachystachys, mais elle paraît avoir une végétation beaucoup plus active que celui-ci, à ce point qu'en peu de temps elle forme des pieds assez forts pour fleurir; de plus elle en difl'ère par son infljrescence. Son Tillandsia Lindeni, dit-il ensuite, ne doit pas à un simple accident passager ses nombreu- ses tiges florifères ; il doit appartenir à une variété plus florifère que le type, car, toutes les fois qu'il l'a vu fleurir, il y a eu dévelop- pement de quatre à sept hampes. • — Quant au Cyclamen, il a été choisi parmi plusieurs centaines de pieds en ce moment fleuris, qu'il a eus à la suite de croisements opérés par lui entre les plus belles variétés anglaises, françaises et allemandes. Ces plantes viennent d'un semis opéré à la date de 1 5 mois. M. Truûaut (Albert) donne à ce propos Tindication du mode de culture qui lui a permis d'obtenir un pareil développement de ses plantes dans cet espace de temps relativement court. Autrefois, dit-il, on cultivait les Cyclamen persicum sous châssis froid ; mais alors on n'en obtenait la floraison qu'à la troisième ou quatrième année ; en modifiant ce traitement on est arrivé, en Angleterre, à en avan- cer beaucoup la floraison, et on voit que le même résultat peut très bien être obtenu en F rance. Pour y parvenir, M. Trufiaut sème les graines de Cyclamen aussitôt après leur maturité, en juillet et août, en terrines et sur couche. Il repique le jeune plant dès le mois de novembre et il renouvelle un peu plus tard ce repiquage en tenant les plantes sur unecouche modérément chaude, par ce motif que ces plantes redoutent la trop grande chaleur. D'un autre côté, comme elles aiment beaucoup l'air, on leur en donne le plus possible et, quand arrive la belle saison, on dépanneaute 732 PROCÈS-VERBAUX. enlièrement, pendant la nuit, Les coffres dans lesquels on les tient. M. P. Ducliarlre fait observer que ce n'est pas seulement en Angleterre que des horticulteurs sont parvenus à abréger considé- rablement la durée du développement des Cyclamen. Ainsi, en 1877, au mois d'cGiobre, une Exposition ayant été tenue par la Société, dans fon hôtel, l'un des lots qu'on y admira le plus fut celui de 1 00 Cyclamen persicum exposés par M.Wood,de Rouen. Ces plantes étaient toutes très fortes et abondamment fleuries ; or elles étaient présentées comme n'étant âgées que d'un an. Interrogé sur la culture qui lui donnait ce remarquable résultat, M. Wood répondit que le point qu'il regardait comme le plus important était la nature de la ter;e qu'il donnait à ses plantes ; il les plan- tait, dit-il, dans du terreau qu'il obtenait en pulvérisant des feuilles d'arbres à bois dur qu'il avait préalablement fait sécher pendant l'hiver.en évitant qu'elles ne subissent une fermentation. M. Truffant (Alb.) ne pense pas que M. Wood lui-même attache une grande importance à la nature de la terre, car aujourd'hui il cultive ses Cyclamen dans un compost qui ne ressemble pas beau- coup au terreau de feuilles dont il vient d'être parlé. Quant à. M. Truffaut lui-même, il tient ces plantes dans de la terre de bruyère. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obte- nues. M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations, et dès lors, la série des travaux ordinaires de la Sjciété étant épuisée, M. le Prévsident avertit qu'il va être procédé aux élections que rend nécessaires le renouvellement partiel prescrit par les statuts et le règlement, pour le Bureau de la Société et pour son Conseil d'Administration. Il rappelle que, comme MM. les Membres l'ont appris déjà par la lettre de convocation qui leur a été adressée pour la séance de ce jour, le scrutin va être ouvert pour la nomi- nation de deux Vice-Présidents en remplacement de MM. le docteur Bâillon et Burelle, sortants ; de deux Secrétaires en remplacement de MM. Lepère tils etCbargueraud, sortants; d'un Bibliothécaire- adjoint en remplacement de M. Courcier,qui a résigné ses fonctions ; enfin en remplacement de MM, Drouet, Appert et Girard (Maurice), SÉANCE GÉNÉRALE. DU 23 DÉCEMBRE 4880. 733' qui sonl arrivés au terme de leur raandatcommeCoiiseillers.il ajoute que le nombre des Conseillers à élire pourra s'augmenter et donner lieu à un second tour de scrutin si le premier tour appelait l'un ou l'autre des Conseillers non sortants à remplir, comme Membres du Bureau, des fonctions qui leur donnent, de droit, entrée au Con- seil. Enfin il désigne les Scrutateurs qui veilleront à la mise des bulletins dans les urnes et qui présideront au dépouillement des scrutins avec l'aide d'assesseurs dont il fait également connaître les noms, d'après les désignations qui ont été arrêtées par le Con- seil d'Administration, dans sa séance de ce jour. Conformément aux dispositions réglementaires, il a été déposé sur le bureau autant d'urnes qu'il doit y avoir de scrutins. Chacune de ces lirnes est sous la garde de l'un de MM. les Scrutateurs, et, tous les scrutins devant avoir lieu simultanément, MM. les Mem bres présents viennent successivement remettre leurs bulletins aux Scrutateurs dont chacun les dépose immédiatement dans l'urne qui est remise à sa garde. Ces opérations successives ont lieu avec un ordre parfait ; après quoi, aucun des assistants ne récla- mant le vote, M. lé Président déclare que le scrutin est clos, et MM. les Scrutateurs et leurs assesseurs se retirent dans différentes pièces de l'hôtel pour procéder aux dépouillements dont ils ont été chargés. Ces dépouillemeiats donnent les résultats suivants : Dans le scrutin pour l'élection de deux Vice-Présidenls , le nombre des suffrages exprimés étant de 182, la majorité absolue est de 92. Elle est obtenue par M. Jdmin (Ferd.),qui a 156 voix, et parM. Malet (A.), père, qui en a 110. Après eux, il y a 32 voix don- nées à M. le baron d'Avesne, 30 à M. Hérincq, 16 à M. Carrière (E.-A.), 6 à M.Margottin,père, et 6 autres Membres obtiennent au maximum 3 voix chacun. MM. Jamin (Ferd.)et Malet (A.), père, ayant obtenu la majorité des suffrages, sont proclamés Vice-Prési- dents de la Société nationale et centrale d'Horticulture de France pour les années 1881 et 1882. Dans le scrutin pour l'electioa de deux Secrétaires l'urne reçoit 180 bulletins. La majorité absolue, qui se trouve ainsi être de 9»!, est obtenue par M. Delamarre (Eug.), avec 1 18 voix et par M.Bu- chetet avec 105 voix. Les sutfrages se portent ensuite, au nombre de 82 sur M. Joliboi?, de 42 sur M. Thil, et 12 autres Membres * 734 PROCÈS-VERBAUX. en obtiennent chacun de 1 à 5. MM. Delamarre (Eug.) etBuche- tet, ayant eu la majorité des suffrages, sont proclamés par M. le Président Secrétaires pour les années 1881 et 1882. Pour l'élection du Bibliothécaire-adjoint on compte 182 votants, ce qui porte la majorité absolue à 92. M. Siroy ayant réuni 169 voix est proclamé élu à ces fonctions. 4 Membres obtiennent, en outre, au maximum 3 voix chacun et on compte 6 bulletins blancs. Les votants étant au nombre de 182, dans le scrutin pour l'élec- tion de 3 Membres du Conseil d'Administration, la majorité ab- solue se trouve être de 92. Elle n'est acquise qu'à M. Millet, fils, qui obtient 94 voix. On compte ensuite 59 voix données à M. La- pipe, 53 à M. Lefèvre, 49 à M. Lepère, fils, 46 à M. Preschez, 45 à M. Pnliieux, 29 à M. Burelle, 28 à M. Hébrard, 2o à M. Hédiard, 24 à M. Jolibois.Uà M. Ghargueraud,9à M. Courcier,8 àM.Pail- lieux, 7 à M. le baron d'Avesne, et des nombres moindres à trois autres Membres. En conséquence de ce scrutin, M. le Président proclameM. Millet (Armand), fils, élu Membre du Conseil d'Admi- tration, pour quatre années, et annonce qu'il va être procédé à un nouveau scrutin pour la nomination de cinq Conseillers dont les deux premiers rempliront les deux places auxquelles il n'a pas été pourvu par le vote qui vient d'avoir lieu, et dont les trois autres remplaceront dans le Conseil MM. Jamin (Ferd.), Malet (A ), et Delamarre qui viennent d'être appelés à faire partie du Bureau et qui par suite sont Conseillers de droit. Dans ce nouveau tour de scrutin on ne compte plus que 98 vo- tants; la majorité est ainsi de 50. Elle est obtenue par M. Lepère, fils, avec 86 voix, par M. Jolibois, avec 75, par M. Lapipe, avec 66, par M. Lefèvre (Eug.), avec 56, et par M. Prillieux, avec 52- Il y ensuite 32 voix données à M. Preschez, lOà M. Ghargueraud, 16 àM. Verdier (Eug.), 8 à M. Hébrard, et des nombres encore moin- dres à plusieurs autres Membres. En conséquence, M. le Président proclame élus Membres du Conseil d'Administration, dans l'ordre des voix que chacun d'eux a obtenues : MM. Lepère et Jolibois pour quatre années, M. Lapipe pour' trois années, en remplacement de M. Jamin (Ferd.), M. Lefèvre (Eug.) pour deux années, en remplacement de M. Malet (A.), M. Prillieux (Ed.) pour une an- née, en remplacement de M. Delamarre. SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 735 Par suite des élections ci-dessus énumérées, le Bureau et le Conseil d'Administration de la Société nationale et centrale d'Hor- ticulture de France sont composés, pour 1881, de la manière suivante : Bureau : Président MM. Lwallée (Alph). Premier Vice-Président. Vice-Présidents Secrétaire-général. ... Secré ta ire-généra l-adjo in t Secrétaires Trésorier , Trésorier-adjoint. . . Bibliothécaire . . , . Bibliothécaire- ad joint Hardy. Teston (Eug-.), Arnould- Baltard, Jamin (Ferd.), Malet (A.). duyivier. Verlot (B.). Lavialle, Cdré, Delamarre, BucnETET. MORAS. Lecocq-Dumesnil. Wauthier. SiROY. Conseil d'Administration. Pour une année. MM. Borel, père. . . COTTIN, (Alf.) . . Prillieux ^Ed.). Lefebvre (Eug.) Thibaut Trdffaut père. Carrière (E.-A.). Lapipe Margottin, père. JOLIBOIS. . . . Lepère, fils. . Millet (Arm.). Pour deux années. Pour trois années. Pour quatre années. 7^6 BULLETIN BIBLIOGRAÏ'HIQUE. NOMINATIONS. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1880. M. Wéber (E.), pépiniériste, Graade-flue, 23, à Nancy (Meurthe-et-Mo- selle), présenté par MM. Léon Simon et Emile Galle. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. MOIS DE NOVEMBRE ET DE DÉCEMBRE \ 880 Actualité (!'), (q^^ 84, et 86 à 92). Paris ; in-4. AnnalfS agronomiques (octobre 1880). Paris; in-8. Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges (1880). Epiual ; in-8 . Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne (juillet et août •1880,\ Toulouse; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de VAube (84-85 et 86 de 1880). Troyes; in-8. Annales de l'Imtitiit expérimental agricole (août et octobre 1880j. Lyon; in-8. Apiculteur (L') (décembre 1880 et janvier <881). Paris; in-8. Belgique horticole {La) (août 1880). Liège; io-8. Bolètin mensual der Dcpartamento nacional de Agricultura (Bulletin mensuel du département national de l'Agriculture ; n°' d'octobre et novembre 1880). Buenos-Ayrcs , ia-8. Botanisches Centralblatt, referirendes Organ fur das Gesammtgebiet der Botanik (Feuille centrale botanique. Comptd rendu des travaux publiés en Allemagne et à l'étranger relativement à la bolaaique entière, publié par le docteur Oscar Uhmyorm, à Leipzig. IN»" 36- 37,40, 44-45, 46, 47-48, 49-50, 51-52 de 1880, l'^' de 188l). Cassel ; in-8. Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (u«» 9, 10 et H de 1880). Paris; in-8. Bulletin de la Société botanique, de France (n''* 4, 5, et Revue bibliogru' phique C de 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure (àe cahier de 1880), Rouen; in-8. MOIS DE NOVEMBRE ET DÉCEMBr.E 1880. 737 Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (septembre et ocîobre '1880). Nancy; it!-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Clermont (Oise) (juillet 1880). Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Mayenne (décembre 1879). Mayenne; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Indre (l^"" et 2« trimestres de 1830). Châteauroux; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et/ d'Horticulture de Pontoise ( I ^ tri- mestre de 1880). Pontoise; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (a»' 8, 9 et 10 de 1880). Polijrny; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement (septembre et octobre 1880). Pa-ns; in-4. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n'-^ 21 à 24 de 1880). Paris ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apicidture de Beau- vais (oc'.obre, novembre et deceaiDre 1680;. Beauvais; in-S. Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont {Oise) (novembre 1880), Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épemay (juillet et août 1880). Epernay; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement deMeaux (n°' 5 el 6 dj 1880);.Meaux; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Soissons {novembre 1880). Sois- sons ; iu-8. Bidleiin de la Société d'Horticidture et de Viiiculture des Vosges (n° 31 eu 18.S0). Epiaal; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir (n°^ 21 et 22 de 4 881). Chartres -, iu-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et- Sylviculture de Reims (décembre 1880 et janvier 1881). Reims; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Rhône (d°* 43 à aS ; 5», 52 de 1880 et n« I de I88I). Lyon; ia-8. Bulletin de la Société horticole du Loiret (l^"" et '^^ trimestres de 1880). Uriéaus ; in-8. Bu'letindela Société libre d'Emulation (exercice 1879-1 880). Rouen, in-8. Bulletin de la Société pomologique de France (a" 9 de 1880). Lyon; iu-8. ButltUu dt la Société prottictrice des animaux (s ptembre-octobre 1880). Fans ; iu-8. Bulletin de la ville de Paris (a"^ 39, 40, 42 à 47 et no 1 de 1881). Paris ; teuilie iu-4. Bulktin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France (u"» 7 et 8 de 1880). Paris ; in-8. 47 738 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Bulletin d'hisedologie agricole (septembre-octobre 1880). Paris; in-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord (septembre et octobre 1880). Lilfe; ifl-8. Bulletin du Comice agricole d'Amiens (1-15 novembre, 1-15 décembre 1880 et 1" janvier 1881). Amiens; feuille in-4. Bulletin industriel et agricole d'Angers (1*' semestre de 1880). Angers; in-8. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes (décembre 1880). Mantes-, in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (no' 9 et 10 de 1880). Paris; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Borticulture et d'Accli- matation du Var (n<^» 7, 8 et 9 de 1880). Toulon; ia-8. Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (29 novembre 1880). Tarbes; in-8. Builetlino délia R. Société toscana di Ortiùultura (Bulletin de la Société Royale toscane d'Horticulture (no^S, 9, 10, M de 1880). Florence; in-8. Catalogue de la maison Lebeuf (plantes vivaces), horticulteur à Argen- teuil (Seine-el-Oise). Catalogue de M. Bruant (plantes nouv.), horticulteur à Poitiers (Vienne). Catalogues de M. Louis Van Houtte (n"' 190 et 191 de 1881), horticulteur à Gand (Belgique). Cercle pratique d'Horticidture et de Botanique du Havre (4* et 5« bul- letins de 1880). Le Havre; in-8. Chronique horticole (2 novembre et 1«' décembre 1880). Bourg; in-8. Comptes rendus des travaux de la Socicté des Agriculteurs de France, onzième session générale annuelle, XI. Paris, 1880 ; in-8 de 578 et 19 pages. Comptes rendus hcbdomadaii^es des séances de l'Académie des Sciences (Tables du 1" semestre de 1880, et n°» 18 à 26 du 2» semestre de 1880). Paris, in-4. Connaissances utiles (no» 67, 68, 69, 72 et 75). Paris; in-4. Cultivateur {Le bon) (n»» 23, 24, 25 et 26 de 1880). Nancy; feuille in-4. Cultivateur (Le) agenais (1*' novembre et l'^' décembre 1880). Agen; in-8. Garlen/lora (Flore des Jardins, Recueil mensuel général d'Horticulture, édité et r«5digé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collabora- teurs; cahiers de novembre et décembre 1880). Stuttgart; in-8. Generalversammlung des Gartenbau-Vereins -u Darmstadt^ am 1 ^' dscem- ber 1880 (Assemblée générale de la Société d'Horticulture de Darm- stadt, tenue le l^'' décembre 1880 ; Rapport annuel du Président). Darmstadt; 1880 ; in-8 de 24 pages. Hamburger Garten- und Blumenzeitung (Gazette de Jardinage et de J MOIS DE NOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1880. 733 Floricullure de Hambourg; cahiers 12 de 18'80 et l" de 1881). Hambourg; in-8. Jownal d'Agriculture pratique du midi de la France (août et novembre 1880.) Toulouse-, in-8. Journal de l'Agriculture, par M. J. -A. Baural (n"^ 60', 605 et 607 à 612 de 1880). Paris-, in-8. Journal de la Société d'Horticulture du canton de Vaud (1 0 novembre 1880). Lausanne; in-8. Journal de la Société dHorticuUure du département de Seine-et-Oise (n"' 7, 8 et 9 de 1880). Versailles; in-8. Journal des Campagnes {n°^ ib et 47 à 52 de 18S0, n° 1 de 1881). Paris; feuille in -4. Journal de vulgarisation de V EorticuUure (octobre et novembre 1880). Paris ; in-8. Lyon horticole (n°^ 20, 2! , 22, 23 et 24 de 1880). Lyon ; in-S. Maandblad van de Vereeniging ter bœordering van Tuin- en Landbouw (Feuille mensuelle de la Société poar le perfectionnement de l'Hor- ticullure et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n" H et 12 de 1880). Maestrichl; in-8. Maison de Campagne {La) (16 novembre, 1^' et 16 décembre 1880). Paris in-8. Monatschrift des Vereines zur Befœrderting des Gartenbaues (Bulletin mensuel de la Société pour le perfeclionnement du Jardinage en Prusse et de Jia Société des amateurs de jardins à Berlin, rédigé par le docteur L. Wittmack ; cahiers de novembre et décembre 1880). Berlin; in-8. Moniteur d'Horticidture {Le) (décembre 1880 et janvier188l). Paris; in-S. Revista horticola andaluza (Revue horticole andalouse ; n» 1, li'e année, 1881). Cadix; in-8. Revue agricoleet horticole du Gers (n^s 10, Il et 12 de 1880). Auch; in-8. Revue des Eaux et Forêts (novembre et décembre 1880j. Paris; in-8. Revue géographique (16 juin et 16 juillet 18^0). Paris ; iQ-4. Revue horticole (16 novembre 1880 et ^"' janvier 1881). Paris: in-8. Revue horticole des Bouches-du-Rhône (octobre et novembre 1880). Mar- seille ; in-8. Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication oflîcielle du Comice agricole de l\ome, rédigée par M. Aug. Poggi; n» d'aoùl-seplembro 1880). Rome; in-8. Sieboldia^ Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland {Sieboldia. Feuille hebdomadaire pour l'Horticulture des Pays-Bas, n"s 45 à 52 de 1880, le'' de 1881). Leyde; in-4. Société centrale d'Agriculture du département de la Seine -Inférieure (2% 3'= et 4* trimestres de 187y). Rouen; in-8. 740 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Société centrale d'Horticulture et d'Agriculture de Nice et des Alpes- Maritimes (3« bulletin de 1880). Nice -, in-S. Société d'Agriculture de V Allier (novembre el décembre 1880)'. Moulins; in-8. Société d'Horticulture^ de Botanique et d'Aginculture de Montmorency (t^ pl3* irimestres de ISSO). Montmorency; in-S. Société d'Horticulture de Bourg (Almanach de 1881). Bourg; in-8. Société d'ihriiculture de V arrondissement de Corbeil (l' livraison, 4878, 1 879 et 1 880) . Corbeil ; in-8 . Société d'Horticulture de l'arrondissement de Se7ilis (novembre et décem- bre 1s80). Senlis; in-8. Société d'Horticulture de Limoges (Q°3de 1880). Limoges; in-8. Société d'Horticulture de IScuily (Exposition de 1880). Neuilly -, in-8. Société d'Horticulture de Nogent-sur- Seine (décembre 1880). Nogent ; iQ-8. Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers {iih^ Exposition, en 18801. Anvers; in-8. Sud-Est (le) (octobre el novembre 1880). Grenoble; in-8. The Garden (Le Jardin, journal hebdon^adaire illustré d'Horticulture dans toutes ses branches, n«» des 6, 13, 20, 27 novembre, des 4, 11, 18, 25 décembre 1880, 1" janvier 1881). Loadres; in-4. The Gardeners" Chronicle (La Chronique des jardiniers, journal hebdoma- daire illustré d'iloiticulture el des sujets voisins, n"' 6, 13,18, 25 novembre, 4, 11, 18, 25 décembre 1880, l" janvier 1881). Londres; in-4. Vcrzeichniss der empfehlenswcrthestLU Obstsorten ^Liste des variétés de Poiriers Its plus recommandables pour planter en plein champ, le long des voies el dans les jardins fruitiers de la province Starken- burg; parM.RuuoLPH NoACK;. Darmstadt, 1880; in-8 de 12 pages. Vigneron champenois (Le) fn«» 7, 8, 9, 10 et 12 à 16 de 1880). Epcrnay ; feuille in-4. Ville de Paris [La] 1'='', 2 et 3 décembre 1880). Paris; iû-4. Wochenblatt des landuirthscha/tlichen Vcreins im Grossherzogthwn Bad.n (feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand- Duché de Bade, n"* 40 à 46, 49-50 de 1880). Karlsruhe; in-4. Zeitschri/t des landicirthschaftlichcn Vcreins in Bayern (Bulletin de la Soo éié d'Agriculture de Bavière, cahiers de novembre et décembre 1880). Munich; in-8. Zur Verbieitung der Obstcultur (Pour la diffusion de la culture fruitière. Instructions sur la conduite des arbres fruitiers en cordons \ par M. W\u{. Schwab). Darmstadt, 1874 ; ïn-8 de 14 pages. D'STRIBUTION DES RÉCOMPENSE^. 7i1 DOCUMENTS RELATIFS A LA SÉANCE DE DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES Discours de M. le Président Alp. Lâvallée. Mesdames, Mes chers Collègues, J'avais l'espérance que M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce pourrait nous faire l'honneur de présider cette séance ; les travaux parlementaires l'en empêchent. Je vous apporte ici les regrets qu'il a bien voulu m'exprimer, ainsi que le témoi- gnage de toute sa sympathie pour nos utiles travaux; son appui ne nous fera pas défaut. Il appartient au gouvernement de la Répu- blique, protecteur éclairé des sciences et des arts, de ne pas mé- nager ses encouragements à rflorticulture nationale et de donner tout son concours à notre grande Société, son représentant le plus autorisé. Mesdames, Mes chers Collègues, L'objet principal de la réunion solennelle d'aujourd'hui est, vous ]e savez, la distribution des récompenses à ceux que vous avez jugés dignes d'obtenir un témoignage de leur mérite, de leur savoir, de leur zèle, ou des qualités morales qui les dis- tinguent. Avant d'appeler les lauréats à recevoir les médailles qui leur sont décernées, avant que notre éminent Secrétaire-réâac- teur nous ait soumis le Compte rendu de notre Exposition, permettez-moi de vous entretenir brièvement de notre chère Société et de son avenir. Fondée en 1826, elle avait alors le titre de Société d'Horticul- ture de Paris; ce n'est que beaucoup plus tard, et seulement après sa fusion avec le Cercle pratique d'Horticulture de la Seine, qu'elle prit la place" importante que lui assignait sa grande prépondé- rance dans toute la France. C'est alors seulement qu'un décret daté du i I août ISoo la reconnut Établissement d'utilité publique. 742 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. et lui conféra le titre de Centrale, destiné à préciser le rôle qu'elle était désormais appelée à jouer. Cette année, un décret de M. le Président de la République est venu grandir et consacrer, si je puis m'exprimer ainsi, celte légi- time influence de notre Société, en lui conférant le titre de nationale. Ce titre implique tout naturellement l'idée d'une attache gouvernementale et témoigne tout au moins de la faveur et de la confiance que nous avons su conquérir auprès des pouvoirs public:>. Nous saurons, j'en suis sûr, mes chers Collègues,_afdrmer chaque jour davantage notre rang, en marchant résolument dans la voie du progrès. Ne vous étonnez donc pas que votre Conseil, dont vous con- naissez la haute compétence et la profonde sagesse, cherche, par des innovations longtemps et mûrement étudiées, à développer le goût de rhorticulture, à le faire pénétrer dans un public parfois encore indifférent et à grossir ainsi nos rangs par l'adhésion de nouveaux Membres. Votre Conseil a pensé, et je suis certain que vous serez tous à cet égard en communauté d'opinion avec lui, que nos Exposi- tions, dans le vaste vaisseau où elles sont faites depuis tant d'années, offrent de si grands inconvénients qu'ils ne sauraient être compensés par les quelques avantages qui avaient déterminé nos prédécesseurs à demeurer dans le cercle étroit où nous tournons depuis trop longtemps. Nos Expositions avaient forcément lieu à une époque invariable, et les plantes qui y figuraient restaient nécessairement les mômei;; nous devions remplir les mêmes plates-bandes, conserver les mêmes distances, les mômes hauteurs; nous étions privés, pour nos produits maraîchers et fruitiers, ainsi que pour ceux de l'In- dustrie horticole, non pas seulement de soleil, mais même de lumière. Enfin, nous nous trouvions réduits depuis quatre ans à ne plus compter sur le stimulant bien naturel de nos recettes, puisque une somme fixe nous étaU allouée, et que nous ne pou- vions plus dès lors connaître le degré de faveur dont nous jouissions auprès du public. Ne fallait-il pas rechercher un autre mode d'Exposition et recourir à de nouveaux moyens? Un projet élaboré avec un soin DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT. 743 minutieux par votre Commission des Expositions a reçu l'una- nime approbation de votre Conseil. Nous abandonnons donc, cette année, le Palais de l'Industrie pour les Champs-Elysées; nous ne doutons pas que la ville de Paris ne réserve un accueil favo- rable à notre demande et ne témoigne ainsi une fois de plus du grand intérêt qu'elle porte à l'horticulture nationale, source féconde de productions si précieuses pour notre grande cité. Le changement de lieu n'est pas le seul progrès que nous ayons voulu réaliser pour nos Expositions. Nous désirons augmenter un peu leur durée, et surtout les multiplier. Faire tout à la fois dans l'avenir une seconde Exposition aux Champs-Elysées et en orga- niser de partielles dans notre bel Hôtel. Celles-ci, nécessairement beaucoup plus restreintes, seraient réservées spécialement soit aux fruits, soit aux produits maraîchers, soit à des genres de plantes qui, pour divers motifs^, n'apparaissaient pas au Palais de l'Industrie. Nous n'y voyons jamais figurer en effet toutes ces Jolies plantes du Cap et de la Nouvelle-Hollande, ces belles Eri- cacées, qui réclament des soins assidus et un véritable savoir, les Camellias, les Rhododendron du Sikkim et de l'Himalaya, ni même les Azalées de l'Inde. J'en dirai autant de ces genres à espèces nombreuses que de patients et savants amateurs pour- raient nous présenter, tels que les Anémones, les Lilium, les Tulipes, les Iris, les Fuchsias, les Oxalis, les Penstemon, jus- qu'aux modestes Aster, et tant d'autres. Les Orchidées, un grand nombre de Broméliacées et même certains Palmiers s'accommo- daient mal de l'immense nef du Palais de l'Industrie. Vous applaudirez donc à la résolution prise par votre Conseil. Souhai- tons qu'une période de beaux jours nous assure le succès que nous espérons. Nous ne nous arrêterons pas là : nous étudierons encore si à chacune de nos Expositions partielles, faites en quelque sorte en famille, chez nous, simplement, et sans appel au grand public, mais à celui qui a le goût des plantes et peut venir à nous, nous étudierons, dis-je, si à ces Expositions il ne serait pas à propos de charger un spécialiste de faire une courte conférence sur l'histoire et la culture des plantes ainsi soumises à votre appré- cialion. 744 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES. Cette question des Conférences soulevée par l'un de nos Vice- Présidents, dont nous connaissons le dévouement à notre Société, mérite aussi d'être examinée avec tout notre soin, car elle doit conduire à répandre le goût des plantes et Tamour des jardins, par la diffusion des connaissances pratiques, s' appuyant sur des données scientifiques certaines et précises. L'organisation de Con- férences dans notre Hôtel sera bientôt soumise à l'examen de votre Conseil. J'ai fait une proposition que votre Conse il a accueillie favorable- ment : celle de créer des diplômes de mérite qui seront décernés, non pas aux présentateurs d'une plante exceptionnellement inté- ressante., mais à ia plante elle-même. Ces diplômes sont destinés à signaler d'une façon toute spéciale des espèces, ou parfois des variétés d'un mérite hors ligne et bien reconnu; ils doivent, pour conserver la haute valeur que nous voulons leur donner, n'être décernés qu'avec une très grande circonspection, et après un examen rigoureux. Aussi lorsqu'une plante vous sera présentée pour obtenir ce témoignagne indélébile de son mérite, voulons- nous qu'elle réunisse à la fois les suffrages de l'un de nos Comités et ceux du Conseil; si je ne craignais pas d'employer un terme trop prétentieux, je dirais que chacune devra conquérir l'appro- bation de deux juridictions diflérentes. Les plantes ainsi anoblies feront facilement leur chemin. Ce sera une gloire pour leur pos- sesseur de nous les avoir fait connaître et la Société aura mérité de nouveaux titres à la reconnaissance publique. Enfin, mes chers collègues, j'espère que nous parviendrons à ouvrir chaque jour notre riche bibliothèque; elle permettra d'établir l'histoire de beaucoup de plantes qui se rencontrent dans nos jardins sous des noms incorrects ou douteux, de déter- miner d'une façon rigoureuse les nouvelles introductions ; elle sera pour les érudits et les studieux l'outil nécessaire à leurs recherches sur l'histoire de l'horticulture française, histoire dont notre pays a certainement lieu de se glorifier beaucoup plus qu'il ne le fait. Notre musée carpologique aura, bien entendu, sa place à côté de notre bibliothèque, et le public, désormais à même d'étudier la belle collection plastique des plus précieuses variétés de fruits, COMMISSION DES BÉCOMPENSES. 74> se familiarisera de plus en plus avec celte partie de l'horticulture si pleine d'intéiôt et qui témoigne d'un art si avancé. Vous voyez, mes chers collègues, l'horizon qui s'ouvre devant nous : C'est l'avenir. Ne devoas-nous pas jeter aussi un regard sur le passé? L'année qui vient de s'écouler nous a privés d'un collègue bien-aimé de nous tous et dont notre Société conservera toujours le souvenir, car il a eu sur sa destinée un rôle prépondérant; je veux parler de l'excellent docteur Andry, votre Secrétaire- général pendant de longues années. C'était un amateur passionné, comme il en existait beaucoup, il y a vingt ou trente ans, mais dont le nombre malheureusement tend à diminuer depuis que la mode s'est portée vers la culture des plantes à feuillage ou vers celles qu'une floraison prolongée permet d'employer à la grande orne- mentation. Le D'" Andry a largement contribué à développer notre Société, à grandir son influence et à assurer sa prospérité. J'ai cherché, mes chers collègues, à vous faire comprendre les tendances de votre Conseil; dorénavant vous connaissez ce qu'il veut faire, le but vers lequel il dirige notre grande Société. Nous sommes tous intimement unis; c'est là une force considérable; 'aussi soyez-en assurés, le succès continuera à couronner nos efl'orts et rhorticulture française grandira incessamment dans l'estime publique. GOMiMISSION DES RÉCOMPENSES Procès-verbal de la Séance du 23 août 1880.. Présidence de M. Bcrelle, l'un des Vice-Présidents de l\ Société. La Commission des Récompenses s'est réunie, le 23 août 1880, aune heure de relevée, pour statuer : lo sur les demandes de mé- dailles adressées par des jardiniers qui ont justifié de la longue du- rée de leur service dans la même maison ; 2o sur les récompenses qui peuvent être accordées à la suite de Rapports favorables qui lui ont été renvoyés par la Société, en séance. En l'absence deM.le docteur Bâillon, Président désigné par le Conseil d'Administration, 746 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. M. Burelle, qui est également l'un des Vice-Présidents de la Société, occupe le fauteuil de la présidence. Sont présents : MM. Apperî, .Drouet,Lecocq-Dumesnil,Membresdela Commission, Laiz'er,Pré- sident du Comité de Culture potagère, et Duchartre, Secrétaire-Ré- dacteur, remplissant les fonctions de Secrétaire, conformément au Règlement. Sont absents: MM. Duvivier, Secrétaire-général, Durand, aîné, Hardy, A. Malet, Membres de la Commission, et Glaiiguy, Pré- sident du Comité des Ans et Industries. M. Ch. Chevalier, Président du Comité d'Arboriculture, a fait présenter ses excuses. Après mûre délibération sur chacun des sujets en vue desquels elle avait été convoquée, la Commission des Récompenses a pris les décisions suivantes qui ne deviendront définitives qu'après avoir été approuvées par le Cjnseil d'Administiation. A. RÉCOMPENSES ACCORDÉES A DES JARDINIERS POUR BONS ET LONGS SERVICES. Plusieurs demandes de récompenses pour des jardiniers travail- lant depuis un espace de temps plus ou moins long dans la même maison avaient été adressées, dans le cours de cette année, à la So- ciété nationale d Horticulture de France,- malheureusement la plu- part n'ont pu être accueillies, soit parce que les postulants ne comptent pas encore le nombre d'années de service qu'exige le rè- glement, soit parce que l'on a négligé de formuler la demande autre- ment que par une simple lettre, sans pièces oUicielles à l'appui. Par l'eflFet de ces diverses circonstances, deux médailles seulement ont pu être accordées. lo M. Robin (Jean-Joseph), né à Clamart (Seine), le 10 octobre 1828, est entré, en mai 1848, dans l'établissement horticole de M. Baudry. Il y est resté en qualité de premier garçon, après que rétablissement est passé entre les mains de M. Comtois, et il y travaille encore aujourd'hui. Un certificat en bonne forme, signé de MM. Baudry et Courtois, atteste que ces horticulteurs n'ont eu qu'à se louer de sa conduite, de sa probité et de son travail. M. Ro- bin compte dès lors quarante années de bons services dans la même maison ; mais le règlement portant que le service effectif est compté seulement à partir de dix-huit années révolues, il en résulte que de ce chiffre total on doit déduire six années. Dans ces conditions, PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 747 M. Robin (Jean-Joseph) a droit à une médaille d'argent, récom- pense réglementaire pour les jardiniers qui comptent plus de trente et moins de 40 années de service dans la même maison. 2o M. Daveau (Théodore), né à Château-Lavallière (Indre-el- Loire), le 15 mars 1829, est entré, le 10 mars 1850, en qualité de contre-maîlre en chef, chez M. Louis Leroy, pépiniériste-fleuriste, au Grand-Jardin, à Anger.s (Maine-et-Loire). Depuis celte époque, c'est-à-dire pendant trente années, il a dirigé en celte qualité le per- sonnel de cet étah^ssemeat, à la complète satisfaction du proprié- taire qui atteste, dans un certificat des plus flatteurs et en bonne forme, que son employé s'est tenu constamment à la hauteur de la tâche qu'il avait à remplir et que, si aujourd'hui le mauvais état de sa santé l'oblige à abandonner ses fonctions, il laisse après lui de très vifb regrets. La durée de son service lui donne droit à une médaille d'argent que la Commission est heureuse de lui accorder. M. Jacquemet-Bonnefont, horticulteur-pépiniériste à Annonay (Ardèche), avait écrit à M. le Président de la Société pour deman- der que les médailles réglementaires fussent accordées à plusieurs employés de son important établissement qui, pour la plupart, comptent déjà un grand nombre d'années de service ; malheu- reusement sa demande est consignée dans une simple lettre qui, non seulement n'a que la forme privée, mais encore ne fournit piS les renseignements nécessaires à la Commission pour une décision à prendre en connaissance de cause. La Commission a donc pensé qu'il y avait lieu d'ajourner cette décision à l'an pro- chain, dans l'espoir qu'alors toutes ks formalités réglementaires auront été remplies. M. Dagneau (Charles), jardinier chez Mme Smith, à Nogent- sur-Marne (Seine), a produit deux certificats en bonne forme des- quels il résulte que son service dans la propriété de cette dame a commencé en juin 1852 et qu'il a constamment donné pleine sa- tisfaction à ses maîtres, dans cet espace de vingt-huit années. Mal- heureusement le règlement n'autorise à donner des récompenses aux jardiniers qu'à partir de trente années de service. Il manque donc deux années à M. Dagneau, pour que la Commis.-ion des Ré- compenses puiss3 lui décerner une médaille d'argent. 748 COMMISSION UES UKCOMPENSES. A plus forte raison la Commissioa se voit-elle dans la même impossibilité relativement à M. Gathelot (Etienne), pour lequel un certificat en bonne forme délivré par M. Auguste de Montgolfier, propriétaire à Marm.agne(Côte-d'Or), constate qu'il est entré au service de ce propriétaire en 185t , étant alors âgé de quatorze ans. Ce jardinier ne compte donc, au moment présent, que vingt-quatre années de service effectif compté à partir de l'âge de dix-huit ans, conformément au règlement. B. Récompenses accordées a la suite de Rapports. Gomme de coutume, les Rapports qu'un vote spécial de la So- ciété a renvoyés à la Commission des Récompenses ont eu pour objet des ouvrages récemment publiés, des cultures ou des appa- reils rentrant dans le domaine des aris et industries horticoles. 1. Ouvrages : 1o En offrant à la Société nationale d'Horticulture la seconde édition de son ouvrage qui a pour titre : IJartde gre.fjer, INl. Gh. Ballet, de Troyes, l'horliculteur-pépiniériste bien connu, a de- mandé que cet ouvrage devînt l'objet d'un Rapport spécial. Dési- gné comme Rapporteur, M. Carrière (E.-A) a fait ressortir l'in- térêt et l'utilité de ce travail et a signalé les modifications et amé- liorations par lesquelles l'auteur a su distinguer la seconde édition de la première que déjà un Rapport antérieur avait jugée avanta- geusement. Mue par cette considération, la Commission accorde à M. Cil. Baltet une médaille d'argent. 2° Le même membre a fait un Rapport très favorable sur un ouvrage de M. Fillon intitulé : Reboisement par les essences rési- neuses (voyez le Journ., avril 1880, p. 244-246). La Commission a reconnu toute l'importance de ce sujet considéré au point de vue lie l'intérêt général, mais il lui a semblé que l'intérêt qu'il peut offrir, au point de vue exclusivement horticole, est asst z faible puisqu'il ne résulte guère que de surfaces peu étendues qu'on peut avoir à boiser ou reboiser dans l'enceinte de quelques grands parcs ; néanmoins, malgré cette restriction naturelle, les éloges donnés par M. le Rapporteur à l'œuvre de M. FiUon l'ont déter- minée à décerner à cet habile forestier une médaille de bronze. 30 L'un des écrivains horticoles les plus connus de la Belgique, PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 749 M. de Puydt a publié récemment, sur Les Orchidées, un livre dans lequel ces plantes justemeat recherchées des amateurs sont consi- dérées tant en elles-mfimes qu'au pointde vue de la culture qui leur convient. Dans le Rapport qu'ils ont présenté à la Société sur cet ouvrage, MM. Thibaut et Keteleêr, juges parfaitement compétents en cette matière, «n ont (Voyez le Journ., mai 4880, p. 312-314) fait ressortir l'utilité et ont montré qu'on y trouve non seulement le résumé de ce qui a été publié jusqu'à ce jour sur les Orchidées, mais encore les fruits d'observations faites par Fauteur et les ré- sultats de la pratique culturaie d'habiles horticulteurs spécialistes. Aussi la Commission accorde-t-elle à M. de Puydt une médaille d'argent. II. Cultures. 1o Les vastes jardins et pépinières de M. Jacquemet-Bonnsfont, à Annonay (Ardèche), après avoir été visités en détail par une Commission composée de MM. Hardy, Jamin (Ferd.) et Michelin, ont fourni au dernier de ces collègues la matière d'un Rapport circonstancié et des plus favorables (Voyez le Jdurn., cahiers de novembre et décembre 1879, p- 713, 775). La Commission des Récompenses, considérant qu'il s'agit là d'un établissement d'im- portance majeure, aussi bien dirigé que soigneusement tenu, dont l'existence est aujourd'hui séculaire, et qui n'a que bien peu d'égaux, soit dans notre pays, soit à l'étranger, n'hésite pas à décerner à M. Jacquemet-Bonnefont une médaille d'or. 2o M. Curé, horticulteur, rueLecourbe, à Paris, et l'un des Se- crétaires de la Société, a essayé cette année avec un plein succès la culture des Asperges forcées non plus au moyen du fumier, comme toujours, mais à l'aide de la chaleur produite par un ther- mosiphon. L'essdi a été fait par lui non pas timidement mais dans de fortes proportions et le résultat en a été décidément avantageux, ^ant sous le rapport du produit que sous celui de l'économie. C'est ce qu'a très bien établi dans son Rapport (Voyez le Journ., mai 1 880, p. 316-32i) M. Arnould-Baltard qui a été en cette circonstance l'organe d'une nombreuse Commission spéciale. La Commission des Récompenses, appréciant tout l'intérêt de l'innovation intro- duite par M. Curé, accorde à cet habile horticulteur une médaille de vermeil. 750 COMMISSION DES BÉCOMFENSES. 30 M, Victor Lesueur, jardinier-chef chez M^e la baronne de Rothschild, à Boulogne (Seine), a fait aussi, en 1879, une tentative hardie, mais dans la réalisation de laquelle son habileté connue et la mise à profit de circonstances locales lui ont permis de réussir parfaitement : il a cultivé en plein air, pendant toute la durée de la belle saison, la frileuse population des serres chaudes. Les dif- ficultés sérieuses qu'il a dû vaincre pour parvenir à préserver ces plantes de tout mal, malgré l'inconstance du climat parisien, et même pour leur donner plus de vigueur, tout en obtenant un re- marquable effet décoratif, M. le D' Eug. Fournier les a signalées dans son Rapport sur cette grande et intéressante expérience. La Commission des Récompenses, convaincue qu'il y a lieu d'encou- rager de pareils essais qui semblent agrandir le domaine de l'art horticole en lui créant des ressources nouvelles, accorde à M. Victor Lesueur une médaille de vermeil. 4o M. Duval (Léon), horticulteur, rue Duplessis, à Versailles (Seine- et-Oist), fait, depuis quelques années, sa principale spé- cialité de la culture et de la multiplication par voie de semis des variétés de Gloxinia. Sur sa demande, une Commission nommée par M. le Pré^ident s'est rendue dans son établissement et a pro- cédé à un examen attentif du nombre considérable de ces char- mantes plantes qui s'y trouvaient alors, à différents degrés de développement. Chargé par ses collègues d'être leur interprète, M. Victor Lesueur a fait connaître, dans un Rapport élogieux (Voyez le Joitm., acût 4879, p. oi7-549), l'excellente impression que MM. les Commissaires avaient éprouvée dans cette visite; il a même signalé et décrit les plus remarquablesd'entre les nouvelles variétés obtenues par M. Duval (Léon). — La Commission des Récompenses accorde à cet horticulteur une médaille de vermeil. 50 Dans son établissement situé dans Paris, à la Glacière, M. Jamain (Hippol.) s'attache princip3lement à deux cultures, dont une particulièrement lui a valu de nombreux succès dans les Expositions horticoles; ce sont : la culture des Orangers et Cit7'us en général, dont il possède une précieuse collection, et celle des Rosiers-thés en greffes forcées. Au nom d'une Commission qui avait été chargée de visiter l'établissement de cet horiiculteur, M. Margotiin père a, dans son Rapport (Voyez le Journ., inm PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 751 1880, p. 392-394), rais en lumière rimportaoce des résultats qui y sont obtenus dans ces deux directions ; mais en même temps il a fait observer que, depuis quelques année?, le propriétaire de ces cultures en abandonne la direction réelle à son employé, M. Cor- deau, pour se consacrer lui-même tout entier aux fonctions de pre- mier adjoint de son arrondissement, et que, mû par un sentiment auquel on ne peut qu'applaudir, il désire que celui-ci soit seul récompensé, si là Société juge qu'il y ait lieu de donner une ré- compense. — Satisfaisant à ce désir, la Commission des Récom- penses accorde une grande médaille d'argent à M. Cordeau, chef de culture, depuis une longue série d'années, chez M. Jamain (Hipp.), 6° La Société a renvoyé à la Commission des Récompenses deux Rapports favorables qui lui ont été présentés successivement par M, Templier (Voyez le Journ., septembre 1879, p. 596-599), à la suite de deux visites convenablement espacées, relativement à la manière dont M. Bertaut, de Rosny, cultive et dirige les arbres fruitiers en vue d'en obtenir une abondante fructification, sans s'inquiéter de la régularité de leurs formes. Le résultat obtenu est satisfaisant, sous le rapport de la récolte. — La Commission des Récompenses accorde à M. Bertaut une médaille d'argent. 70 MM. Couturier et Robert, horticulteurs à Chatou, cultivent très en grand et avec succès les Bégonias tubéreux, et ils ont même obteou, en plusieurs circonstances, des primes de divers degrés pour les spécimens des charmantes variétés obtenues par eux qu'ils ont présentés à la Société, dans ses séances ordinaires. Vou- lant faire juger l'ensemble de celles qu'ils possèdent, ils ont de- mandé, cette année, qu'une visite de leur établissement fut faite par une Commission composée de personnes compétentes. C'est de cette Commission qu'a été l'organe M. Lequin dans un Rapport (Voyez le 7owm., février 1880, p. 11 3-1 17) dont les termes élogieux déterminent la Commission des Récompenses à décerner à ces horticulteurs une médaille d'argent. 80 M. Mangin, jardinier chez M™' Despommiers, rue Saint- Romain, est parvenu, à force de soin et d'habileté, à créer, dans l'enceinte même de Paris, une charmante ornementation par des plantes d'une maison et d'un jardin. Au nom d'une Commission qui avait été chargée de visiter cette culture qui sort quelque peu 752 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. des conditions habituelles, M. L. Urbain en a parlé favorablement dans un Rapport (voyez le Joimi., oclob. 1879, p. 658-660) qui a été renvoyé à la Commission des Récompenses. Cette Commission accorde à M. Mangin uue médaille d'argent. 9° M. Peau avait été chargé de modifier considérablement et restaurer le vaste parc de Rcbécourt près Hara (Somme). C'était là une oeuvre délicate en raison de conditions locales peu favora- bles et 'de la nécessité de conserver une grande quantité de beaux arbres à la situation desquels il fallait approprier le nouveau tracé. M. Péan s'en est tiré, nous apprend M. Lavialle dans un Rapport élogieux (voyez le Journ., novemb. 1879, p. 708-713), h son honneur et à la complète satisfaction du propriétaire. La Commission des Récompenses lui décerne, pour ce motif, une médaille de vermeil. m. Appareils industriels. La question des appareils de chnuffage est l'une de celles qui intéressent le plus l'horticulture de nos régions dans lesquelles il s'agit, pour cultiver des végétaux originaires de contrées chaudes, de les soustraire, pendant nos longs hivers, à l'influence de froids souvent prolongés et toujours beaucoup trop rigoureux pour eux. L'adoption aujourd'hui générale du thermosiphoa a fait disparaître plusieurs des inconvénients qui existaient avec les autres appareils; mais il rtste toujours à résoudre le problème difficile de produire le plus de chaleur possible avec le moins de combustible possible. C'est principalement vers la solution de ce problème que ttndent les eflorts des constructeurs. \° Parmi ceux-ci, M. Cii. de Vendeuvre a construit chez aiM. Vallerand, à Aînières, des thermosiihcus dont la bonne dis- position a permis de maintenir, avec une économie notable, une température convenable ou même élevée, pendant les gelées les plus rigoureuses de l'hiver deruier, dans une série de serres consa- crées principalement à la culture des Gloxinias. Dans sts deux Rapports successifs sur tes appareils de chauff"age, M. Lavialle a exprimé une opinion de tous points lavorable, au nom de Id Com- mission qui a eu soin d'en examiner le fonctionnement à deux époques diflérentes et dans des conditions atmosphériques dissem- blables (voyez le ^oMni., septemb. 1879, p. 599 60J, et juiu 1880, PROCÈS- VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 753 p. 394-396). Cet appareil ayant valu à M." de Vendeuvre une reéJaille de vermeil, à l'Exposition de celte année, la Commission n'a pas eu à statuer de nouveau sur un objet déjà jugé. a° De son côté, M. Lemeunier, dans des chauffages établis au Fleuriste de la ville de Paris et au Muséum d'Histoire naturelle, a réalisé deux innovations qui sont des améliorations notables au point de vue de l'utilisation de la chaleur produite par une quan- tité donnée de combustible. Ces améliorations consistent, nous apprend M. Livialle, dans son Rapport sur ces appareils (voyez le Journ., mai 1880, p. 325-328), dans l'emploi d'une chambre à air qui jette de l'air chaud dès que le feu est allumé, et dans une forme particulière donnée aux tuyaux qui en reçoivent une plus grande surface rayonnante. Malheureusement la pose de ces in- génieux appareils est dispeadieuse, et, sous ce rapport, M. Le- meunier aura encore des simplifications à introduire. Néanmoins et malgré cette réserve, la Commission des Récompenses n'hésite pas à donner à cet habile constructeur une grande médaille d'argent. 3" On a souvent songé à utiliser le vent mettant en jeu des ailes de moulin pour élever sans frais l'eau destinée à l'arrosement des jardins ; mais les plus ingénieux de ces appareils gardaient encore des défauts, soit qu'ils fussent trop peu sensibles aux brises faibles, soit qu'ils ne pussent supporter sans dérangement les coups de vent violents, soit encore que leur orientation sa fit imparfaitement ou exigeât une trop grande surveillance.M. Debray,enconstruisantson moulin à vent conoïle, lui a donné une orientation constante par l'horizontalité et l'a rendu sensible aux plus faibles brises comme inébranlable par les grands vents, grâce au remplacement des ailes planes par des cônes creux dans lesquels l'air s'emmagasine en quelque sorte, selon l'expression de M. Hanoteao, Rjpporteur d'une Commission spéciale qui a examiné le fonctionnement de cet ingénieux appareil dans des circonstances très différentes. Il y a dès lors là, d'après l'avis de MM. les Commissaires, une amélio- ration notable en considération de laquelle la Commission des Récompenses accorde à M. Debray une grande médaille d'ar- gent. Les résolutions précédentes de la Commission des Récompenses 48 754 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. ont été soumises, le 9 septembre 1 880, au Conseil d'Administration qui, en les approuvant, les a rendues détinitives. Séance du 26 novembre 1880. Présidence de M. Burelle, l'un des Vice-Présidents de la Société. La séance de distribution des Récompenses décernées à la suite de l'Exposition de 1880, ayant été considérablement retardée pour des motifs quft le Con&eil d'Administration a jugés décisifs, plu- sieurs Ripports concluant au renvoi à la Commission des Récom- penses ont pu être présentés à la Socié é postérieurement à la réunion de cette Commission qui avait eu lieu le 23 août 1880. Il importait donc que la Commission se réanif de nouveau pour déterminer le degré des Récompenses qui pouvaient être accor- dées à la suite de ces Rapports. Sa nouvelle réunion a été tenue le 2o novembre 1880, à une heure de relevée. Y assistaient MM. Bu- relle, Président ; Hardy, Drouet, Moras, Membres nommés par le C iriseil d'Administration; P. Duchartre, Secrétaire, conformé- ment au règlement; Glatigny, Piésiilent du Comité des Arts et In- dustries horticoles. Après qu'il a été donné lecture des Rapports qui lui avaient été renvoyés par suite d'un vote de la Société, et qu'elle a eu délibéré sur chacun de ces documents, la Commission a pris les résolutions suivantes : 10 MM. Foucard, père et fils, possèdent et dirigent, à Cliatou (S^ine-et-Oise), lin éablissemeut d'Horticulture dans lequel ils cultivent et' surtout multiplient en vue du commerce et pour la garniture des jardins qu'ils entretiennent, une grande quantité de plantes diverses parmi lesquelles dominent les Pelargoniurn zona/?. Une Commission nommée sur leur demande êî dont M. Le- quin a été l'organe [Journal, cahier de septembre 1880, p. 561), a fa't l'éloge de l'babileté avec laquelle ils dirigent leurs cultures et du soin avec lequel ils tiennent leur jardin. Reconnaissant leur mérite, la Commission des Récompenses leur accorde une médaille d'argent. 2» M. Morin dirige avec autant de succès que de goût la culture et rornementation du jardin de M. Attias, à Neuilly (Seine). Avec l'aide d'un seul ouvrier, il parvient à obtenir annuellement envi- PROCÈiS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1880. 755 ron 30000 pieds de plantes variées qui en composent la décoratioa aux dififérentes époques de l'année et, en outre, il dirige les arbres fruitiers qui se trouvent dans une partie de la même propriété. Il justifie ainsi les éloges que lui a donnés M. F. Hérincq dans un Rapport rédigé par lui (/owrw., sept, 1880, p. 558), au nom d'une Commission spéciale. La Commission des Récompenses, désirant encourager ce jeune jardinier à persévérer dans la bonne voie où il est entré, lui accorde une médaille d'argent. 2o Dans leur important établissement de Chalou, MM. Couturier et Robert s'adonnent avec une fructueuse persévérance et fort en grand à la multiplication par semis des Bégonias tubéreux. Ils s'attachent particulièrement à perfectionner et à fixer la belle forme de ces plantes qui est connue dans les jardins sous le nom ài'erecta superba. Les nombreux produits de ces semis qu'ils avaient obtenus en 1 879 avaient été examinés par une Commission au nom de laquelle M. Lequin, Rapporteur, avait demandé et , obtenu le renvoi de son Rapport [Journ., fév. 1880, p. 113) à la Commission des Récompenses. Ceux qu'ils ont eus en 1880 ont été examinés par une nouvelle Commission dont M. Barré a été i'organe et quia formulé une conclusion analogue {Journ., octob» 1880, p. 630). La Commission des Récompenses qui, dans sa séance du 23 août dernier, avait trouvé dans le Rapport de M. Le- quin des motifs suffisants pour accorder à MM. Couturier et Robert une médaille d'argent, voyant dans celui de M. Barré que les plantes, au nombre d'une vingtaine de mille, qui ont été obte- nues en 1880 par ces horticulteurs, l'emportent encore sur celles de l'année précédente aux points de vue de l'ampleur des fleurs et de la fixation du type, élève cette récompense à la grande médaille d'argent. 40 II y a déjà trois années que M. Alfr. Dudciiy, qui se livre en grand à la fabrication et au commerce des engrais chimiques pour Tcigriculture, a appelé l'attention de la Société sur un de ces engrais qu'il prépare en vue spécialement de rhorticiill.ure et auquel il donne le nom de Floral. Dès celte époque, sur sa demande, une Commission nombreuse s'est occupée de la consta- tation des effets produits par cet engrais; elle a examiné succes- sivement, en plusieurs localités et à^ différentes époques, des 736 COMMISSION DES RÉCOMPENSES. cultures jardinières auxquelles il était appliqué, et finalement, cette année, M. Michelin choisi par elle comme son organe, a exposé» dans un Rapport très circonstancié, les résultats qu'elle a reconnus avec l'opinion favorable à laquelle elle est arrivée. La Commission des Récompenses se range à cette opinion, et tout en regrettant que M. Dudoiiy n'ait pas suivi l'exemple de l'un de ses prédéces- seurs dans la même \oie et n'ait donné sur la composition de son Floral n" 1, n" 2 et n" 3 qu'une indication vague, sans utili- sation possible, elle lui accorde une médaille d'argent. 5° JNIM. Paillieux et Bois ont fait hommage à la Société d'un petit livre intitulé : Nouveaux légumes d'hiver, dans lequel ils ont consigné les résultats de leurs expériences faites en vue de modi- fier par l'étiolement la saveur et la consistance d'une centaine de plantes dans l'espoir de les rendre alimentaires. Ce travail de tous points intéressant a été l'objet de deux R ipporis également favorables et dus, l'un à M. Siroy [Joum., sept. 1880, p. 564), l'autre à M. Ed. Prillieux (Journ., octob. 1880, p. 6S2y. Saisie de ces Rapports par un vote de la Société et partageant la bonne opinion qui y est exprimée sur le livre' de MM. Paillieux et Bois, la Commission des Récompenses accorde aux deux auteurs une médaille d'argent. o'^ La Commission des Récompenses n'a eu qu'à enregistrer l'attribution qui avait été arrêtée déjà par le Comité de Culture potagère, agissant en vertu d'une délégation spéciale, de deux médailles offertes, l'une par M, Moynet pour les plus beaux et les plus nombreux apports de produits potagers, faits dans le cours de l'année, l'autre par M. Vavin pour les plus beaux lots de Fenouil d'Italie apportés également pendant l'année. La médaille de M. Moynet est accordée à M. Fouillot, jardinier chez M. Sueur, à Montreuil-sous-Bois (Seine), et celle de M. Vavin est donnée à M. H. Véniat, jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-it-Oise). Les décisions qui viennent d'être indiquées ont reçu l'ap- probatiou du Conseil d'Administration, dans sa séance du 9 décembre 1880. Le Secrétaire Le Président DUCHARTRE. LaVALLÉE. --S»-|.0 I Bi COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880. 757 Compte rendd de l'Exposition générale tenue par la Société NATIONALE ET CENTRALE d'HORTICULTURE DE FRANCE, EN 1880; (partie horticole) ; M. p. DucHARTRE, Rapporteur. Messieurs, Réussir dans une entreprise est toujours une cause de vive satis- faction; mais la satisfaction devient encore bien plus vive, si cette entreprise, au moment où elle a été abordée, semblait devoir amener un résultat peu favorable. Or, telle est l'impression qu'a éprouvée, cette année, la Société nationale d'Horticulture relati- vement à l'Exposition générale qu'elle a tenue dans le Palais de l'Industrie. A la suite d'un hiver qui restera tristement célèbre par les dégâts considérables qu'il a causés à beaucoup de cultures horticoles, il semblait téméraire de venir demander à ces cultures les éléments d'une Exposition capable de compter dignement à la suite de celles que les amateurs de plantes ont vues successivement à Paris depuis plusieurs années. Aussi, sous l'infliience d'une émotion récente et ne pouvant mesurer encore l'étendue réelle des pertes subies, le Conseil d'Administration de notre Société jugea- t-il prudent de ne prendre aucune détermination à cet égard sans consulter ceux que la question intéressait directement, je veux dire les horticulteurs qui fournissent la presque totalité des éléments de nos Expositions parisiennes. On pouvait craindre que la réunion provoquée par lui n'amenât une réponse négative; cette réponse fut au contraire nettement affirmative, et l'Exposition de 1880 fut aussitôt résolue. L'événement a justifié de tout point et cette réponse des intéressés et la détermination qui en fut la consé- quence immédiate; l'Exposition de 1880 n'a pas été inférieure a celles qui l'ont précédée ; l'Horticulture parisienne compte ainsi un succès de plus, et ce succès est d'autant plus honorable pour elle qu'il a été obtenu après une épreuve plus cruelle que toutes celles dont la tradition a conservé le souvenir. Ainsi exprimé, le résultat heureux dont nous avons à nous féliciter pourrait paraître invraisemblable bien qu'il soit rigou- reusement vrai ; il n'est donc pas inutile de rechercher pourquoi et comment il a été obtenu. 758 COMPTE RENDU EE l'eXPOSITIOX DE 1880. L'explication en est à ia fois dans les conditions et l'emplace- ment de l'Exposition, dans l'époque à laquelle elle a eu lieu, enfin dans l'étendue des ressources dont disposent les horticulteurs de Paris et des environs. Le Palais de l'Industrie où a été tenue l'Exposition offre, pour toute solennité à laquelle on désire voir accourir le public, des avantages incontestables. Placé le long du grand courant de la circulation, il appelle la foule par sa seule situation, et il l'attire plus sûrement encore loTsque dans son enceinte sont réunies des attractions diverses. Il donne donc pleine satisfaction au point de vue de la publicité. Malheureusement ces avantages sont notable- ment amoindris, peut-être même en grande partie contrebalancés par des inconvénients sérieux parmi lesquels je dois me borner à signaler ici ceux qui touchent directement à l'objet de ma démons- tration. Quoi qu'il puisse en coûter à notre amour de l'horticulture, et même à notre amour-propre national de faire un pareil aveu, nous sommes forcés de reconnaître que- l'art horticole n'est pas encore arrivé en France à occuper dans l'opinion du public, ni peut-être dans celle de la haute administration, une place égale à celle qui lui est accordée sans hésitation chez plusieurs nations voisines. Chez nous on peut dire que^ si les deux branches de la culture sont sœurs, ce sont deux sœurs entre lesquelles a été trop religieusement conservée l'inégalité qui présidait jadis à la répar- tition des fortunes dans les familles. L'une est une aînée à laquelle on témoigne un intérêt constant et, je m'empresse de le dire, légitime ; l'autre est une humble sœur cadette qui doit se sentir heureuse lorsque vers elle te dirige, presque à la dérobée, un regard bienveillant. Pour la première, c'est l'État lui-même qui n'hésite pas à organiser les moyens de publicité, à multiplier les encouragements, à donner avec une intelligente et fructueuse libéralité l'espace et les ressources nécessaires pour des Expositions et Concours de tous les degrés ; pour la seconde, l'espace et les ressources ont été si parcimonieusement mesurés jusqu'à ce jour qu'admise une fois par aa dans l'enceinte du Palais de l'Industrie, moins peut-être pour elle-même que comme fournissant un cadre gracieux aux objets réunis par l'Exposition des Beaux-Arts, elle PARTIE UORTICOLE. 719 paye un gros loyer pour le terrain qu'elle n'occupe pas seule et qu'elle embellit utilement pour d'autres. Certes chacun de nous ne peut qu'applaudir aux faveurs méri- tées qu'obtient l'agriculture ; chacun de nous est convaincu que le mot célèbre de Sully est l'expression d'une vérité incontestable ; mais chacun de nous aussi peut désirer que la part faite à l'agri- culture restant tout aussi large, devenant même, si l'on veut, plus large encore qu'elle ne l'a été jusqu'ici, celle dont doit se contenter l'horticulture soit désormais un peu moins exiguë. Car, disons-le assez haut pour que celte vérité arrive à toutes les oreilles, l'importance même matérielle et productive de l'horticulture est mal appréciée en France. Elle ne s'adresse pas seulement à cet amour, ce besoin du beau qui est inné chez l'homme et que déve- loppe encore la civilisation ; elle fournit aussi à l'alimentatiou pu- blique des ressources immense?, qu'un Rappoit officiel, publié il y a quelques anne'es, évaluait, pour Paris, presque à la moitié de la consommation ; elle constitue une industrie au moins aussi im- portante, pour les capitaux qu'elle met en oeuvre^ que certaines de celles sur lesquelles l'Etat veille avec la plus légitime sollici- tude ; en un mot, elle est l'une des sources les moins appréciées peut-être, mais certainement les plus fécondes de la richesse delà France. L'Exposition horticole étant admise dans le Palais de 1 ladus- trie comme un accessoire utile de l'Exposition des Beaux-Arts, doit nécessairement subir des conditions réglementaires qui sont loin de tourner à son avantage et contre l'application desquelles les exposants ont toujours élevé de vives réclantations. Autour des bustes et statues répartis dans la nef du Palais, l'ad- ministration des Beaux-Arts ne tolère que les plus élégants, les plus décoratfs d'entre les produits des jardins ; par une consé- quence nécessaire, tous les produits de la culture potagère et de l'arboriculture fruitière, c'est-k-dire ceux que fournissent les deux branches le plus directement utiles et les plus étendues de l'hor- ticulture française, sont relégués dans des bas-côtés mal éciaiiés, et fermés en partie par des cloisons derrière lesquelles se hasardent bien peu de visiteurs. C'est là aussi qu'il faut aller chercher tous les objets d'art et d'industrie qui prennent une part considérable à 760 COJIPTE RENDU DE LEXPOSITION DE 1880. l'ornemenlation des jardins ou sur l'emploi desquels repose toute culture jardinière. Mais, même parmi les végétaux verts ou fleuris auxquels est ouverte la nef du Palais, le règlement opère un choix rigoureux. Les arbres fruitiers formés, dont la beauté résulte essentiellement de la régularité de leur forme, en sont exclus comme peu décoratifs ; les végétaux d'ornement eux-mêmes n'y sont admis qu'à la condition de ne pas dépasser de faibles propor- tions, par conséquent de ne pas posséder Tun des mérites que l'on considère le plus jusiement eneux, la majesté du port ou la force du développement. Cette m.esure se traduit par l'exclusion à peu près conaplète des arbres tant fruitiers qu'ornementaux; aussi leur destruction en nombre immense par les rigueurs du dernier hiver n'a'pas fait naître une lacune dans le jardin de l'Exposition, puisque leur absence éminemment regrettable y est habituelle et réglementaire. L'un des principaux attraits des Expositions parisiennes avait consisté jusqu'à ce jour dans de grandes collections de Rosieis fleuris que le public ne se lassait pas d'admirer. Mais les Rosiers ont été cruellement atteints parles gelées exceptionnelles du mois de décembre 1879 ; nos priixipaux spécialistes ont subi, sous ce rapport, des pertes immenses, et il était à craindre qu'on ne vît pour la première fois ce fait ef^senliellement anormal d'une Expo- sition frar çaise sans roses. Heureusement, grâce à leurs vaillants efforts qu'a couronnés un brillant succès, MM. Levêque, père et fil.S de Vitry, ont bien voulu combler la lacune qui aurait existé sms eux. Les ressources de leur important établissement leur ont pi^rmis de maintenir, à force de soins, hors de tout danger un nombre considérable de sujets et, le moment venu, ils ont pu apporter au Palais de l'Industrie une série exceptionnellement nombreuse de Rosiers dans lesquels on ne savait ce qu'on devait le plus louer, du choix des variétés ou delà splendeur de la flo- raison. Ainsi, de ce côté encore, l'Exposition de 1880 s'est à peine ressentie des rigueurs de l'hiver. Parmi les arbustes à feuillage persistant qu\ occupent toujours une place importante dans les Expositons horticoles, beaucoup de ceux qu'une expérience déjà longue autori;ait à regarder tomme rustiques sous noire climat n'ont pu résister aux 24 degrés de PARTIE HORTICOLE. 761 froid qui se sont fait sentir au mois de décembre 1879 ; mais d'au- tres en assez grand nombre encore, se sont montrés plus résis- tants ou ont pu être efficacement protégés, et ceux-ci réunis en lots importants, surtout par M. Moseret M. Croux, ont à peu près dissimulé l'absence des premiers. Enfin dans la catégorie des végétaux qui^ supportent la pleine terre sous notre climat, les arbres et arbustes retranchés, il reste la série des plantes herbacées, tant annuelles que vivaces, qui, grâce à l'art consommé de quelques horticulteurs parisiens, figu- rent toujours avec honneur dans nos Expositions. Mais parmi ces plantes, les espèces vivaces ont en gérjéral été soustraites à l'ac- tion destructive des fortes gelées par la couche épaisse de neige QKi a couvert le sol pendant la période la plus critique du terrible hiver ; et, quant aux esj; èces annuelles, l'époque de leur semis ou la manière dont elles sont habituellement élevées en vue des Expositions les met entièrement ou presque entièrement à l'abri des froids rigoureux. Aussi avons-nous vu les unes et les autres non moins nombreuses et non moins fleuries que de coutume, grâce surtout à MM. Vilmorin- Andrieux etLecaron. En somme, c'était spécialement au point de vue des cultures de pleine terre que l'Exposition de 1880 pouvait rester en dessous de celles des années précédentes ; mais je viens de montrer que, par reflet de diverses circonstances, cette infériorité qui était à craindre ne s'est pas réalisée. D'ailleurs les végétaux qui sont l'objet de la culture à l'air libre n'occupent pas une place aussi étendue dans les Expositions prinlanières que dans celles qui ont lieu plus tard, et c'est une Exposition printanière qui a été tenue cette année. Quant aux nombreuses espèces que leur sensibilité au froid oblige à tenir pendant l'hiver en serre chaude ou tempé- rée, même simplement en orangerie, leur conservation pendant des gelées rigoureuses n'est qu'une question de combustible et de couvertures supplémentaires ; dès lors les pertes qu'on a pu éprouver sous ce rapport doivent être imputées pour la plupart à une liégligence peu concevable ou à une économie mal enten- due. Les horticulteurs parisiens ont trop d'intelligence et d'amour de leur art pour se rendre coupables de l'une ou l'autre de ces erreurs. Aussi les beaux et nombreux apports que beaucoup 762 COMPTE KENDU DE l'eXPOSITION DE 1880. d entre eux ont fait figurer dans !e Palais de l'Industrie ont-il prouvé qu'ils avaient su conjurer le danger qui menaçait leurs précieuses cultures. Ce sont les conservatoires de toute sorte qpi habituelle- ment fournissent en majeure partie les éléments des Expositions printanières; il est donc naturel que celle de cette année n'ait pas été inférieure, à cet égerd, à celles qui l'ont précédée. Ajoutons que les ressources dont disposent plusieurs de nos établissements horticcles sont assez grandes pour leur permettre, même après des pe: tes notables, de concourir utilement à l'organisation d'une grande Exposition. Nous en avions eu la preuve en 1872, lorsque, presque au lendemain de nos désastres politiques, qui avaient causé dans le monde horticole tant de pertes, même de ruines, ils ont fourni les éléments d'une Exposition dont le souvenir est resté ; ceite preuve vient d'être confirmée cette année après la rude épreuve que leur a infligée un hiver d'une rigueur sans précédents. Ainsi l'Exposition horticole de 1880 a été riche et variée; elle a fait naître pour beaucoup de nos horticulteurs l'occasion d'un nouveau succès. Même, par une exception dont nous ne saurions trop nous applaudir, quelques propriétaires amateurs ont bien voulu ouvrir leurs serres pour lui fournir des lots plus ou moins remarquables qui ont valu à leurs jardiniers des médailles de divers ordres. Honneur leur soit rendu et puisse leur excellent exemple trouver désormais de nombreux imitateurs! Les Expositions parisiennes ne pourraient qu'y gagner et, dans tous les cas, elles cesseraient d'cfifrir, sous ce rappcrf, un contraste frappant avec celles qui, en Belgique et en Angleterre, puisent d'ordinaire une portion importante des richesses qu'ellts étalent dans les collections de zélés amateurs. Une bonne fortune dont notre Société a tout lieu de se réjouir c'est d'avoir obtenu, pour son Exposition de cette année, le con- cours précieux et tout désintéressé de deux grands établissements publics où abondent les plantes rares et les beaux spécimens. Mù par une bienveillance dont il nous a déjà donné de nombreuses preuves, M. l'ingénieur en chef, directeur des travaux de la Ville de Paris, a bien voulu autoriser notre dévoué collègue, M. Drouet, inspecteur des promenades municipales, a faire figurer au Palais de l'Industrie PARTIE HORTICOLE. 763 une précieuse collection de plantes de serre aussi remarquable pour le choix des espèces que pour la beauté des individus. La Société nationale d'Horiiculture adresse, par ma voix, à l'un et à l'autre, l'expression de sa vive gratitude, et, comme marque durable de ce sentiment, elle prie M. Drouet d'accepter la médaille d'or qu'elle lui offre. De son côté, M. R. Jolibois, l'habile et z^lé successeur du regretté A. Rivière, a bien voulu enrichir l'Exposi- tion de la riche collection de Broméliacées qui existe dans les serres du Luxembourg et qui aujourd'hui n'a guère d'égales en Europe. Notre Société qui, en toute circonstance le trouve prêt à lui rendre service, lui adresse, par mon organe, ses vifs remercie- ments. Mais là ne s'est pas bornée cette bonne fortune. Deux horticul- teurs justement renommés, qui ont déjà épuisé la série des dis- tinctions honorifiques par lesquelles peuvent être récompensés les travaux horticoles, ont bien voulu exposer hors concours deux collections considérables qui ont figuré parmi les plus brillants ornements de notre Exposition. J'ai déjà mentionné la magnifique série de six cents Rosiers choisis et parfaitement fleuris doRt MM. Levêque, père et fils, avaient orné le jardin du Palais de l'Industrie et qui seule, en raison des circonstances, a dignement soutenu l'honneur des rosiéristes françiis; M. Moser, de Ver- sailles, lui avait donné, avec le même désintéressement, un pen- dant des plus brillants dans sa nombreuse collection de Rosages,. Kalmias et autres arbustes d'une catégorie que n'avaient pas épargnés en général les gelées extraordinaires du dernier hiver. A l'un et à l'autre de ces distingués collègues le Jury, ne pouvant offrir une récompense à laquelle ils se sont dérobés, adresse ses plus vives félicitations et notre Société leur exprime ses chaleureux remerciements. Toute Exposition d'Horticulture est une œuvre laborieuse et de longue haleine qui doit être préparée longtemps d'avance, orga- nisée avec méthode et intelligence, enfin dont la bonne exécu- tion exige une direction et une surveillance aussi compétentes qu'assidues. Sous ces différents rapports, notre Société a trouvé tout ce qu'il lui était permis d'espérer dans les membres de la Commission organisatrice qui tous, à l'envi et à l'exemple de leur 764 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880. zélé Président M. Teston, n'ont épargné ni temps ni peine, et se sont fait un devoir de conscience de remplir scrupuleusement la tâche absorbante qu'ils avaient acceptée. La réussite de l'Exposi- tion a été la première récompense de leurs tfforts soutenus; la gra- titude de leurs collègues, qui leur est acquise sans réserves, sera pour eux encore un prix qu'ils ne dédaigneront pas, j'en ai la ferme conviction. Par une innovation qui a rendu moins long et par cela même moins fatigant l'examen des objets exposés, le Jury qui était chargé de juger les plantes et leurs produits a été divisé, celle année, en trois sections ayant dans leurs attributions, la première les végétaux de plein air, la seconde ceux qui exigent, pendant l'hiver, la serre ou chaude ou tempérée, la troisième les produits de la culture potagère. Comme de coutume, une section spéciale avait pour mission d'apprécier le mérite des objets fort divers qui rentrent dans le domnne des arts et industries se rattachant à l'horticulture. Cette division a eu pour effet d'abréger considéra- blement la durée des opérations et, en outre, en rendant chaque Jury partiel homogène, de mettre une parfaite harmonie entre les jugements qu'il rendait. On peut regarder comme une expression presque mathéma- tique de la richesse des Expositions le nombre des récompenses accordées par le Jury pour les objets qui s'y trouvaient réunis. Ce nombre est cette fois assez cocsidérable pour prouver que TExposition de 1880 a dû satisfaire les plus exigeants. Eu effet, il résulte de la liste imprimée de ces récompenses qu'il a été accordé, pour la partie exclusivement horticole de l'Exposition : un grand prix consistant en un objet d'art donné par M. le Ministre de l'Instruction publique, 22 médailles d'or dont 8 sont des médailles d'honneur; 14 médailles de vermeil, 14 grandes médailles d'argent, 21 médailles d'argent et un rappel d'une médaille de cet ordre, 8 médailles de bronze, 6 mentions hono- rables ou félicitations spéciales; c'est-à-dire en tout, 87 récom- penses de tout ordre, abstraction faite des collections considé- ables qui avaient été exposées hors concours. De son côté, la section du Jury qui était chargée de l'examen des objets d'arts et industries horticoles a décerné 2 médailles d'or, 5 médailles PARTIE HORTICOLE. 765 de vermeil et un rappel de récompense antérieure du même degré, 5 grandes médailles d'argent, 16 médailles d'argent, ii médailles de bronze et 3 mentions honorables, en tout 43 récompenses de tout ordre qui complètent, pour l'ensemble des objets exposés, un total général de 130 récompenses. Ce chiffre élevé dit éloquem- ment combien a été complète la réussite de l'Exposition générale de 1880, et combien étaient peu fondées les craintes qui d'abord avaient fait hésiter à en entreprendre la préparation. Après avoir considéré dans son ensemble l'Exposition générale tenue, en 1880, par la Société nationale d'Horticulture et avoir rappelé les conditions dans lesquelles elle a eu lieu, ainsi que les résultats généraux qu'elle a donnés, je dois l'examiner dans ses détails pour indiquer les lots qui en étaient les éléments et les récompenses dont chacun d'eux a motivé l'attribution. Je dois seulement faire observer que, cette année, cette partie de la tâche qui incombe au rédacteur de ce Compte rendu est devenue beaucoup plus difficile que par le passé. Le Jury horticole ayant été divisé en trois sections qui opéraient simultanément, il n'a pu accompagner que l'une des trois et recueillir, pour celle-là seule, de la bouche de MM. les Jurés, l'expression des motifs qui leur ont inspiré leur jugement. Quelques notes qu'ont bien voulu lui remettre MM. les Secrétaires des deux autres sections ne peu- vent combler une pareille lacune. Il devra donc se tenir à cet égard dans une grande réserve et se borner, dans la plupart des cas, à indiquer succinctement la nature des lots exposés ainsi que les récompenses accordées, sans rechercher les motifs pour lesquels elles ont été données. L'ordre à suivre pour cette partie du Compte rendu de l'Expo- sition est tout tracé par la liste des Récompenses qui a paru dans le cahier du Journal pour le mois de juin dernier (p. 358-368). 1» Plantes nouvellement inteoduites A. Légumières. Dans celte catégorie toujours fort peu nombreuse d'objets exposés le Jury n'a distingué qu'une Fève importée du Mexique qu'il a jugée égale en beauté aux plus remarquables d'entre celles 766 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880. dont on a essayé jusqu'à ce jour l'introduction dans nos jardins potagers. Il a décerné pour ce beau produit une médaille d'argent à M. Hamelin, boulevard de l'Hôpital, 34, à Paris. B. Ornementales ou non, de serre ou de plein air. Trois médailles ont été décernéfs pour des plantes ornemen- tales récemment introduites en France; ce sont deux médailles d'argent et une de bronze. Les deux premières ont été obtenues, Tune par M. Thiébaut- Legendre, horticulteur-grainier, avenue Victoria, 8, à Paris, qui avait exposé un joli groupe d'Œillets dits grenadins ou à rati^fia, à fleurs rouge vif doubles, auquel était joint un pied d'une variété distinguée par sa teinte moins vive; l'autre à M. Vyéaux-Duveaux, horticulteur, rue Picpus, à Paris, qui avait apporté au Palais de i'Industiie environ irente-cinq pieds fleuris du joli Chrysanthème Étoile d'or à rayons d'un jaune d'or, variété du Chrysanthemum frutescens qui a été obtenue de semis par M. Goûtant, dans le midi de la France et qui, bien qu'elle ait été décrite dans la //euMe horticole, par Pépin, dès l'année 1844, n'est pas encore très répandue ; elle est cependant recommandable pour sa beauté et parce qu'on en obtient sans beaucoup de peine la floraison pen- dant presque toute l'année. Quant à la médaille de biooze, elle a été accordée à M. Poirier, jardinier chez M. Ncë', à Villeneuve- le-Roi, pour un lot de Bégonia semperflorens variété rosea, char- mante variété que la couleur rose de ses fleurs rend plus orut- mentale que le type ù fleur blanche de l'espèce bien connue à laquelle elle appartient. 2o Plantes obtenues de Semis. Comme presque toutes les Expositions horticoles, celle de 1880 n'offrait au public, en fait de résultats de semis, que des plantes ornementales; mais le nombre en était assez considérable et le mérite ass^z grand pour que les obtenteurs de cespUnus nient rfçu du Jury trois médailles d'or, une médaille de vermeil, une grande mélaiile d'argent, une médaille d'argent, une mi aille de bronze, et trois mentions ou félicitations. Les trois médailles d'or ont été décernées : 1° à M, BUu (Al- PARTIE UORTICOLE. 767 fred), horticulteur, avenue d'Italie, 48, à Paris, pour huit de ces admirables Caladium à feuilles panachées et maculées, dont il a déjà obtenu tant et de si nombreuses variétés. Les nouveaux venus égalent ou surpassent en beauté tous leurs devanciers; ils n'ont pas été encore mis au commerce. Les pieds qui figuraient dans le jardin de l'Exposition ont été reconnus par le Jury comme joi- gnant au mérite de la variété qu'ils constituaient tous les indices d'une culture des plus parfaites. Citons parmi celhs de ces variétés qui ont été déjà nommées ; Gérard Dow, Souvenir du docteur Bleu, comtesse de Maillé, Rubens et Anna de Condeixa; 2° à M. Evrard, horticulteur, rue Bas?e, 62, à Caen (Calvados), pour 12 Pelargo- nium grandiflorum, à fleurs semi-doubles dans la plupart des cas, formant de charmantes plantes basses et abondamment fliiuries, dans lesquelles se montrait un perfectionnement marqué rela- tivement aux variétés analogues que le même horticulteur avait fait figurer à l'Exposition universelle de 1878; 3o à M. Lequin, horticulteur à Clamart (Seine), pour un beau groupe de Bégonias tubéreux, à fleurs simples dans les uns, doubles dans les autres, aussi remarquables pour leur ampleur que pour la richesse et la diversité de leur couleur; ces plantes se distinguaient, en outre, par la beauté de leur port et par leur vigueur. La médaille de vermeil a été attribuée à M. Morlet, horticulteur à Avon (Seine-et-Marne), qui avait exposé un lot de trente-six Coleus nouveaux, fort beaux et très variés. La grande médaille d'argent a été donnée à M. Dafoy (Alph.), horticulteur, rue des Vigaes, 12, plateau d'Avron (Seine-et-Oise), pour deux beaux Pelargonium grandiflorum obtenus par lui et qui n'ont pas été mis encore au commerce. Ces plantes étaient représentées par environ vingt-cinq pieds ; elles ont été jugées fort belles, surtout celle qui a reçu le nom de Gloire de l'Exposition ; la fleur en est blanche à deux ma- cules pourpres, flammées. Enfin c'est M. V. Lemoine, horticul- teur à Nancy (VIeurthe-et -Moselle), qui a reçu la médaille d'ar- gent et celle de bronze, la première pour une série de fleurs doubles du PotentiUa atrosanguinea, ofirant une série de coloris, depuis le j lune plus ou moins mélangé de brun-marron jusqu'au marron foncé et uni, la seconde pour deux nouveaux Pelargonium zonale. 768 COMPTE RENDU LE l'eXPOSITION DE I 80. 30 Plantes de belle culture fleuries ou non. Les Expositions horticoles doivent souvent une part notable de leur beauté aux sujets que l'art et la persévérance des jardiniers ont su amener à un développement considérable ou à une floraison exceptionnellement abondante ; c'est même pour ces sujets dépas- sant les proportions moyennes que les amateurs peuvent obtenir assez souvent la supériorité sur les horticulteurs commerçants qui ont tout intérêt à renouveler le plus fréquemment possible les plantes sur lesquelles s'exerce leur habileté cuUurale. A Paris, où les amateurs ne prennent pas souvent part aux concours, ces à répéter ici des 77i COMPTE RENDU DE l'eS POSITION DE 1883. éloges qui se trouvent sous toutes les plumes et dans toutes les bouches. Je dirai seulement que le premier de ces exposants avait réuni dans sa collection une centaine de variétés en pieds de la plus belle végétation, auxquels il avait joint trois Orchidées fleuries {Oncidium et Brassia verrucosa), et qu'il avait exposé à part une série d'environ 1 0 Bégonias issus du B. Rex pour laquelle il lui a été décerné une médaille d'argent. De son côté, M. J. Val- lerand avait réuni dans son lot de Gloxinias un grand nombre de variétés choisies, toutes présentées en pieds fleuris avec une abon- dance exceptionnelle. C'était aussi une précieuse collection que celle de Croton {Codixum) obtenus par MM. Chantrier, frères, horticulteurs à Mortefontaine, à qui elle a valu une médaille d'honneur en or des Dames patronnesses de la Société. A côté de plusieurs de ces bril- lantes Euphorbiacées, justement recherchées aujourd'hui, qui ne portaient encore qu'un numéro, plusieurs, d'obtention moins récente, étaient nommées. Citons, parmi celles-ci, plusieurs beaux individus de la variété bien connue déjà. Baronne James de Rothschild, Truffauti^ Carrieri, Droueti, Buvait, Chantrierii, Bergmani, et:. Les Broméliacées qu'on ne voyait qu'en petit nombre dans Us Expositions parsiennes, à la date de quelques années, étaient nombreuses à celle du printemps dernier. J'ai déjà parlé de celles qui figuraient dans le grand apport de M. Cbantin; on en voyait encore, dans le jardin du Palais de l'Iaduslrie, trois autres collections dont l'une, encadrée d'une rangée à.'Anlhurium Scher- zerianum fleuris, a valu à M. Mathieu une médaille de vermeil ; dont une autre a fait accorder à M. Landry une grande médaille d'argent; enfin dont la troisième n'était pas autre que la riche et précieuse collection qui est cultivée dans les serres du Palais du Luxembourg. Celle-ci ayant é;é exposée hors concours par M. R. Jolibois, jardinier-chef, qui, en cette circonstance, est resté fidèle à ses habitudes de zèle pour l'horticulture et de désintéres- sement, le Jury n'a pas eu à en apprécier le rare intérêt et a dû se borner à adresser ses remerciements et ses félicitations à notre honorable collègue. Parmi les espèces que réunissait le remar- quable apport de M. R. Jolibois, je citerai avant tout le Vricsea PARTIE HORTICOLE. 775 Glaziouana flfiuri, dont la hampe haute d'environ deux mètres portait une grappe de grandes fleurs blanches à trois longs pétales rubanés et recourbés; les Tillandsia guttata (fleuri), tessellata, tenuifoUa; plusieurs Bromelia parmi lesquels le curieux B. agave- folia; les Nidularium Innocentli, spectabile, splendens, guyanense; YHoplophyllum calyculatmn ; le Dickya rnmotiflora portant ses fleurs orangées; les Billbcrgia Porteana, quadricolor (fleuri, à bractées roses), nudicaulis; VHechtia pitcalrnixfolia; un Hohen" hergia innommé, de Gayenne ; le Caraguata llngulata, etc., etc. Les Caladium de M. Bleu n'étaient pas les seuls que l'Exposi- tion eût reçus. M. Poirier en avait formé un fort massif qui lui a valu une médaille de vermeil. Une autre collection de plantes recherchées pour l'élégance de leur feuillage avait été apportée par M. Lacroix, jardinier chez Mme Horson, avenue de Paris, à Tersailles; elle ne comprenait pas moins de 180 variétés de Coleus bien choisis, pour lesquels il lui a été accordé une médaille de vermeil. Enfin la série des lots spéciaux formés de plantes de serre chaude se complétait par un groupe de Colocasia [Alocasia) odora présenté paf M. Marchand, jardinier chez M. Héricé, à Chaville (Seine-et-Oise), à qui le Jury a décerné, pour ces grandes et belles Aroïdées, une médaille d'argent. La série des lots de plantes de serre chaude que je viens d'énu- mérer est déjà longue et cependant il me reste à y joindre une collection qui y figurait à un rang élevé : c'était celle dont M. Drouet, avec l'autorisation de M. le Directeur des travaux de Paris, avait bien voulu puiser les éléments dans les serres du Fleuriste municipal, et qui était exposée par lui hors concours. Elle était fort remarquable pour la force des plantes dont elle était formée. Ainsi, parmi les Palmiers, la plupart étaient de fortes proportions, notamment un Sabal umbraculifera , deux Rhapis flabelliformis en très grosses toufles, un beau Tvithrinax mam^i- tiœformis; un Chamœrops humilis ayant Im 50 de tige; un bi^au Pritchardia pacifica, un Areca lutescens en forte loufl'e, etc. On peut encore citer comme plus ou moins beaux deux Pandanus Veilchii très bien rubanés et un P. Panchcri; un fort Curatella imperialis , plus connu sous le nom de Theophrasta imperialis qui ne lui appartient pas, un charmant Aralia à folioles linéaires, 776 COMPTE RENDU DE L'EXFOSITION DE 1880. obtenu de semis au Fleuriste même ; des AroïJées, comme Dieffen- bachia Borraquiniana, Anthnrium Hookeri^ Alocasia zebrina, Xanthosoma violacea, etc., etc. Le Jury n'a 'pas eu à exprimer son avis sur ce grand et M apport; mais la Société reconnais- sante envers M. D rouet qu'elle trouve toujours bienveillant pour elle, lui offre une médaille d'or comm'i témoignage durable de sa gratitude; en même temps elle remet deux médailles d'argent à MM. Leconte et Bourré, jardiniers attachés, au Fleuriste, à litre de remerciement pour le soin qu'ils ont mis au transport et à l'arrangement des plantes dans le jardin de l'Exposition. 7° Plantes d'agrément de Serre tempérée ou d'orangerie. Les végétaux tant ligneux qu'herbacés qui, sous le climat pari- .sien, exigent, en hiver, l'abri d'une serre tempérée ou simplement d'une orangerie sont nombreux, variés et pour la plupart élé- gants; aussi figurent-ils d'ordinaire avec honneur dans les Expo- sitions surtout printanières. Celle que la Société a tenue cette année en a offert au public des lots importants, mais en quantité un peu moins grande que de coutume, et une particularité regrettable qu'on ne peut passer sous silence, c'est que diverses catégories de ces végétaux y ont fait entièrement défaut. Il y aurait peu sujet d'être étonné qu'il en ait été ainsi des Bruyères [EiHca), ces charmantes plantes étant aujourd'hui presque entièrement délaissées par l'horticulture parisienne ; mais il est plus difficile de s'expliquer l'abience complète de quelques autres plantes parmi lesquelles on peut citer les Azalées indiennes et les Pétunias qui avaient été presque toujours très bien représentées dans les Expositions antérieures. Il est à présumer que les tristes circon- stances amenées par l'hiver précédent n'ont pas été sans influence sous ce rapport. Abstraction faite de ces lacunes, la série des espèces de serre tempérée et d'orangerie avait fourni au Jardin de TExposition une partie notable de ses richesses. Les Pelargordiim grandiflores se faisaient remarquer au premier rang, grâce à un très beau lot exposé par MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux (Seine), dont on connaît de longue date la rare habileté pour la culture de ces magnifiques plantes. Dms ce lot éiaient réunies environ 60 variétés de Pelargonium grandiflores PARTIE HORTICOLE. 777 proprement dits et 18 variétés de la race dite de fantaisie. Toutes ces plantes étaient abondamment fleuries, parfaitement formées et Ips variétés en étaient très bien choisies. Une médaille d'or a été décernée à MM. Thibaut et Keteleêr. — Un groupe de ces mêmes plantes a valu à M. Dufoy (Alph.) des félicitations du Jury. Les Pelm^gonium inquinans et zonale avaient fourni la matière de trois apports pour lejquels il a été décerné : une médaille de ver- meil à M. Poirier, horticulteur, rue Bonuaventure, à Versailles; une médailled'argent à M. Boutreux, fils, horticulteur, àMontreuil- sous-Bois (Seine); une médaille de bronze à M. Chaté (L.). Les deux premiers comprenaient chacun environ cent variétés, et la différence des récompenses accordées aux deux exposants indique celle qui a été reconnue entre les deux collections, soit pour le choix des variétés, soit pour la culture et la floraison des plantes qui les composaient. Quant au lot présenté par M. Chaté (L.), il était beaucoup moins considérable et se composait de Pelargonium zonale bicolor. Dans la série des plantes de serre tempérée recherchées spéciale- ment pour leurs fleurs se trouvent encore à un rang distingué les Bégonias tubéreux et les Calcéolaires. Un très beau lot des pre- miers, à fleurs simples, appartenant surtout à la race nommée erecta superba, avait étéj exposé par MM. Couturier et Robert, horticul- teurs à Chatou, qui font leur principale spécialité de la culture de ces plantes, et dont la Société nationale d'Horticulture a eu plu- sieurs fois occasion de reconnaître et proclamer les succès dans cette spécialité. Le Jury leur a attribué une médaille de vermeil. Pour leur lot des dernières, MM. Vilmorin-Andrieux ont reçu une mtdaille d'argent. Leurs plantes étaient de la catégorie des Calcéo- laires hybrides naines et rentraient dans une quarantaine de variétés bien tranchées ; la floraison en était abondante. Une division toute particulière dans la même série est celle des plantes grasses qui sont cultivées, toutes en raison de l'étrangeté de leur forme, beaucoup aussi pour la grandeur et la beauté de leurs fleurs. L'Exposition a été riche sous ce rapport, cette année, à ce point qu'il a été accordé par le Jury, pour des plantes grasses, deux médailles d'or à M. Eberlé et à M. Simon, une médaille de vermeil au même M. Eberlé, et une médaille de bronze à M. Marchand. 778 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1880. M. Eberlé, horliculîeur, avenue de Saint-Oaen, à Paris, suc- cesseur de feu Pfersdorff, avait réuni, dans le premier de ses deux lofs, ses riches collections d'Aloès, d'Agaves et d'Euphorbes charnues; dans le second, des Cactées au nombre d'environ 1 20 es- pèces ou variétés. Toutes ces plantes sont en fort bon état et la plupart forment des pieds remarquables pour leur force qui est parfois tout à fait exceptionnelle. De son côté, M. S mon, horti- culteur à Saint-Ouen (Seine), offrait une collection nombreuse dans laquelle on retrouvait presque toutes le^ catégories de plantes grasses, forts Aloès, Cactées, plusieurs Echevcria^ quelques Aga- ves, etc. Quant à M. Marchand, il n'avait mis à l'Exposition que deux beaux pieds de Cereus flagelliformis et un de C. peruvianm, 80 Plantes d'agrément de plein air. A. Végétaux ligneux^ Les végétaux ligneux, surtout arborescents, qui occupent une place des plus importantes dans les p'antations de pleine terre, sont relégués à un rang assez peu élevé, dans la généralité des Expositions horticoles, en raison des difficultés qu'on éprouve pour les relever de terre sans leur nuire, quand ils sont en pleine végétation, ou des proportions considérables qu'ils sont suscep- tibles d'acquérir et qui ne tardent pas à en rendre le transport peu praticable sans l'emploi de moyens et appareils spéciaux. Plu- sieurs de ces difficultés deviennent des impossibilités absolues pour une Exposition tenue dans l'enceinte du Palais de l'Industrie où le règlement local assigne des limite'; restreintes à la hauteur que peuvent atteindre les objets exposés. Malgré ces conditions défavorables, auxquelles venait encore s'ajouter l'influence dé- sastreuse de l'hiver précédent, l'Exposition de cette année pou- vait soutenir sans désavantage marqué la comparaison avec celles des années antérieures. MM. Croux et fils, pépiniéristes à la vallée d'Aulnay, à Sceaux (Seine), y avaient apporté un lot important de Conifères qui formait un fort massif et dans lequel des espèces bien choisies étaient représentées par des pieds bien faits et en bon état. Ils y avaient joint un fort, groupe de Kalmia latifolia variés avec lequel se trouvaient des Azalées de pleine tyrre et environ vingt-cinq pieds de la jolie et petite variété nommée PARTIE HORTICOLE. 779 Kalmia myrtifolia ou parvifolia. Cet important ensemble leur a valu une médaille d'or. — Une collection de Conifères avait été aussi apportée par M. Moreau, horticulteur à Fontenay-aux- Roses (Seine), au Palais de l'Industrie dont elle a complété Torne- mentation pendant toute la durée de l'Exposition des Beaux- Arts. Les sujets en étaient un peu inférieurs à ceux de MAf . Groux, mais cette infériorité a été compensée par l'utilité; car il ne faut pas oublier que le programme annonçait qu'il serait tenu compte du concours donné à la garniture du jardin, en dehors de la courte durée de l'ExposUion proprement dite. Aussi, tout com- pensé, les deux lots de CoDifères ont-ils été classés au mêma rang, et M. Moreau a reçu une médaille de vermeil. Dans cette même catégorie rentre un lot de Clématites ligneuses exposé par M. A. Roy, horticulteur distingué, que la mort a enlevé peu de temps après l'Exposition. Le Jury a décerné pour ce lot une grande mé- daille d'argent. Les Clématites de M. A. Roy étaient des variétés du commerce, dent les fleurs blanches ou violacées et simples pour la plupart étaient encore peu avancées; toutefois les plantes indiquaient une bonne culture. J'ai déjà dit que deux des apports qui ont été le plus admirés, à l'Exposition de cette année, avaient été mis généreusement hors concours par hurs exposants. C'étaient ceux de MM. Levêque et fils, de Vitry, et de M. Moser, de Versailles. Les premiers de ces horticulteurs n'avaient pas moins de 600 Rosiers rentrant dans les catégories des Hybrides, Bourbons et Thés, en nombres à peu près égaux à haute tige, à rai-tige et nains, étages sur trois côtés de l'un des grands carrés du Jardin. Ces arbustes élevés en pots étaient admirablement fleuris et leurs fleurs, amenées à point avec une exactitude rigoureuse, émerveillaient les visiteurs par leur fraîcheur. C'était là, au total, un lot hors ligne pour lequel aucune récompense n'aurait été trop haute, si MM. Levêque n'y avaient renoncé d'avance avec un parfait désintéressement. On peut en dire autant du grand lot de Rhododendron, Kalmias et Arbrisseaux toujours verts que M. Moser, horticulteur à Versailles, avait exposé dans les mêmes conditions. A voir ces arbustes, les uns si frais, les autres si fleuris, on ne se serait pas douté qu'ils venaient de traverser une saison pendant laquelle leurs analogues 780 COMPTE RENDU DE l' EXPOSITION DE 1880. avaient été presque partout cruellement éprouvés. Les plus vives félicitations du Jary et les chaleureux remerciements de notre Société sont acquis sans réserve à ces habiles et généreux expo- sants. B. Végétaux herbacés. La nombreuse et brillante série des végétaux herbacés de pleine tf rre cultivés pour leurs fleurs s'ouvrait par l'énorme et magnifique apport de MM. Vilmoriu-Anirieux qui se subdivisait en huit lots distincts, inégaux pour le nombre des sujets que comprenait chacun d'eux, mais tous également remarquables pour la perfec- tion de la culture et pour l'abondance de la floraison. L'une des deux médailles d'honneur en or, que la Société devait à la bien- veillance de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, a été donnée à ces honorables exposants, comme résumant toutes les récompenses qui leur avaient été accordées pour chacan de leurs lots jugés séparément. Ce grand ensemble comprenait : i" une grande collection de plantes fleuries, réunissant toutes ces char- mantes espèces et variétés que la mode des jardins uniformes fait trop négliger aujour>l'hui. Citons au hasard dansée nombre les Nycterinia, \e& Linariamaroccana,rcliculata à fleur moitié or, moitié pourpre, le Lin à grandes fleurs, \esSalplijlossis, les Schi- zanthus, le Godetia Lady Albemarle, les Collomia, V Acroclinium roseum, la Saponaire de Calabre rose et blanche, les Silène, Oxalis, Agrostemmes, etc., etc. En accordant pour celte collection une mé- daille d'or, le Jury avait joint à cette haute récompense une recom- mandation particulière. 1° Une charmante série ôeLobelia Erinus variés, plantes naines, chargées de fleurs, et au nombre d'une trentaine, pour laquelle a été donnée une grande médaille d'argent; 3° un groupe de Chrysanthèmes à carène variés, un de nom- breuses et élégantes variétés de Cipucinesou Tropœolicm majuset minus et un de pieds de Réséda grandiflore pyramidal remarquables de culture, pour chacun desquels il leur a été décerné une mé- daille d'argent; 'i un lot de Mwiulus, un de Mufliers (,4n/i>- rhinum majus L.) nains et très variés et un de Phlox Drunnnondi jolis, mais un peu moins divers qu'on n'aurait été en (iroit de l'espérer. Chacun de ces trois derniers lots a valu à MM. Vilmo rin-Andrieux une médaille de bronze. PARTIE HORTICOLE. 7H\ M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, à Paris, avait exposé trois lots inégaux : l'un était une collection nom- breuse et bien composée d'tspèces mêlées, généralement bien fleu- ries, qui lui a valu une médaille d'or; un autre, moins nombreux, comprenait un mélange dans lequel dominaient les Pensées,lesZin- nias, mais oij l'on voyait aussi du Réséda, des Cla}-kia,Butoca, des Capucines, le Collomiacoccinea, l'Œillet de poète noirâtre {Dian- thus barbatus nigrlcans), etc. ; enfin le troisième, pour lequel il a reçu une médaille d'argent, consistait en Galcéolaires et Mimulus Vkriés, dont la culture a été jugée bonne, mais dont les fleurs étaient généralement de coloris plus ou moins pâles. Dans son principal apport se trouvaient la plupart des jolies espèces que j'ai indiquées comme entrant dans les diverses collections deMM.Yilmoriu-An- drieux,nolamment des Mufliers variés, diverses variétés de Capuci- nes, de Claïkias, de Némophiles, des Collinsia, Leptosiphùn, Rho- danthe, ScMzanthus, etc.; toutes ces plantes portaient les marques d'une culture bien dirigée. A un rang un peu moins élevé s'est placé M. Thiébaut-Legendre qui a obtenu : une grande médaille d'argent ofl'erte à la Société par M™^ Lusson, Dame patronnesse, et destinée à une Rose nou- velle ou à un lot de Réséda, et une médaille d'argent. Le lot de Réséda à grandes fleurs qui lui a valu la médaille de M-^^ Lusson consistait en 84 pieds très bien cultivés et très forts ; quant à son autre lot, il se composait de Pensées dont la floraison était bonne pour l'époque à laquelle avait lieu l'Exposition. Le Jury a décerné encore, pour des lots spéciaux de plantes her- bacées fleuries, une médaille de vermeil et trois grandes médailles d'argent. La première a été donnée à M. Delahaye, horticulteur- grainier, quai de la Mégisserie, pour une belle série de fleurs cou- pées de Delphinium, à'Ama^'ylh's, de Renoncules et d'Anémones, d'OEillets de poète [Dianthus barbatus) , auxquelles il avait joint une inflorescence d'Ixia viridiflora, deux de Dracunculus^ etc. Les triois grandes médailles d'argent ont été attribuées : à M. Re- nault, horticulteur, rue de l'Arcade, à Paris, pour un groupe de Pyrethrum roseum, bien cultivés et portant des capitules bien doubles, dont les couleurs cuiraient une gamme continue du blanc au pourpre vif ; à M. Ghaté (L.), pour une intéressante collection 782 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITIlN DE 1880. de Joubarbes ou Sempervivum de plein air, qui occupaient une centaine de grandes terrines; à M. Paillet, horticulteur à Cba- tenay-les-Sceaux (Seine), pour un jolie collection de Pivoines de Chine en fleurs coupées. Quant à la médaille d'argent, elle a été accordée à M. GharoUois, amateur, rue de Javel, à Paris, pour un lot d'OEilletâ de poète (Dianthus barbatus L.) variés, auxquels était joint un très fort pied d'une Saxifrage. La mosaïculture, cette importation récente qui commenceà prendre rang dans nos jardins et qui peut contribuer efficacement à leur ornementation quand on sait la contenir entre de justes iV mites, la mosaïculture occupait, dans le jardin de l'Exposition, une place assez distinguée pour qu'elle ait valu une médaille d'or et une de vermeil à MM. Comesse, horticulteurs, rue Bellini,et à M. Paintèche, horticulteur, rue Decamps, ses deux représentants. M. Comesse a eu la médaille d'or pour la réunion de deux lots dont le plus considérable oflfrail une tête et une lyre dessinées sur le sol, avec un grand nombre de plantes ayant toutes pour destination spéciale la décoration figurée, tandis que l'autre consistait en pieds peu développés mais bien hi\s d'Yucca variés, ayant la même destination; quant à M. Paintèche son lot était composé d'une manière analogue, dans des proportions moins étendues. Ici se termine en réalité la longue série des plantes heibacées de pleine terre ; toutefois le Jury y a rattaché deux présenta- tions qu'il lui eût été impossible de classer autrement : c'étaient deux herbiers dont l'un, envoyé par M. Bournisien, herboriste à Meaux (Seinc-et Marne), renfermait une partie notable des plantes qui forment la flore de cette ville, dont l'autre, dû à M. Poite- vin (Ernest), de Sannois(Seine-et-Oise), comprenait des échantillons de Fougères et de Sélaginelles. Il a été décerné à chacun de ces exposants une grande médaille d'argent. Il serait à désirer que l'at- tribution de ces deux lécorapenses déterraiEât l'envoi decoUections déplantes desséchées à nos Expositions horticoles; maif, si ce déiir venait à se réaliser, il semblerait prudent d'adjoindre au Jury purement horticole un ou deux botanistes capables d'apprécier sûrement les mérites comme les défauts de pareilles collections. PARTIE HORTICOLE. 783 90 BOUQUETS ET GARNITURES DE FLEURS. Cette partie de J'Exposition a été, il ne faut pas craindre de l'avouer, inférieure, en 1880, à ce qu'elle avait été en 1879 ; il e^t vrai que rarement on la voit b'élever au niveau qu'elle avait atteint l'année dernière. Ces inégalités, dans des Expositions successives, n'ont rien qui doive surprendre quand il s'agit d'objets qui rentrent essentiellement dans le domaine du goût, car si le goût est un don naturel accordé aux uns, refusé aux autres, il a aussi ses inspira- tions heureuses comme ses défaillances, c'e!>t-à-dire ses oscilla- tions chez tous ceux qui sont appelés à le manifester journellement dans leurs œuvres. Or, la confection des bouquets est avant tout sous la dépendance du goût et dès lors il n'y a pas lien d'être étonné que parfois des artistes habituellement heureux dans leurs œuvres manquent leur but ou passent à côté, soit parce que l'inspi- ration leur a fait momentanément défaut, soit aussi et le plus souvent parce qu'ils se sont égarés à la recherche d'un etîet nou- veau ou excentrique. Le principal, on peut même dire l'unique exposant de bouquets et garnitures en fleurs fraîches a été, cette année, M. Debrie (Gustave^), horticulteur, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris. Ses bouquets et la corbeille de fleurs qui faisaient partie de son lot montraient son goût bien connu; mais le reste de son exposition, notamment un grand casque en applique sur une glace, un piédestal surmonté d'une vasque avec Fuchsias et Hoteia?, ont été moins appréciés par le Jury qui, prenant en quelque sorte une moyenne entre ses jugements partiel?, lui a donné une grande médaille d'argent. — Quant aux bouquets exposés par M. Cordeau, rue Croix-des-Petits-Champs, à Pari?, ils consistaient uniquement en Graminées desséchées, Agrostis pulchella, Siïpa pennata, etc., auxquelles étaient entremêlées des fleurs artificielles de Coquelicots et de Bleuets. Une mention honorable a été accordée pour cet apport dans lequel le Jury aurait désiré voir une manifestation plus pure du goût et de l'art. Telle a été, dans son ensemble et dans ses détails, la partie horticole de l'Exposition générale que la Société nationale et cen- trale d'Horticulture de France a tenue, en 1880, dans le Palais de 784 COMPIE RENDU DE L EXPOSITION DE 1880. l'Industrie. Il résulte, j'ose le croire, du Compte rendu précédent qu'elle a eu le mérite d'abord iuespéré de ne pas garder de traces sensibles du rude hiver qui l'avait précédée et qui avait marqué profondément son action sur diverses cultures jardinières. Elle s'est donc ajoutée dignement et sans déchéance à la série déjà longue de celles qui ont eu lieu dans le même édifice. Aujourd'hui cette série semble terminée -, du moins, se rendant au vœu exprimé avec une insistance constante par l'unanimité des horticalleurs parisiens, le Conseil d'Administration a décidé que l'Exposition de 4881 aurait lieu hors deTenceinte du Palais de l'Inîiustrie et non plus comme une simple annexe de l'Exposition des Beaux-Arts, mais avec une pleine indépendance; espérons que l'essai qui va être tenté sera couronné de succès, et qu'en entrant dans cette nouvelle voie, notre Société, par uneheureuse compensation des sacrificesauxquels elle s'expose, fera naître, pour les futu.-s exposants, l'occasion de triomphes plus complets, pour elle-même la certitude d'aider plus encore que par le passé aux progrès de l'Horticulture française. Compte' rendu de l'Expositiom générale d'Horticulture tenue EN 1880 (Partie relative aux Arts et Industries uorticoles); Par M. A. Lavialle. Mesdames et Messieurs, » Après le remarquable exposé dont vous venez d'entendre la lecture, se place nécessairement le Compte rendu de la partie artis- tique et industrielle de l'Horticulture. L'industrie qui contribues! puissamment aujourd'hui au progrès horticole, est venue timidement d'abord se placer sous l'égide de votre Société; vous l'avez accueillie; vous l'avez encouragée ; et vous en êtes venus à la considérer comm3 tellement \ô:re que vous lui décernez aujourd'hui une paît de vos plus hautes récom- penses. Aussi, puissamment encouragés, les Arts et Industries horticoles français se sont tellement développés que vous êtes aussi fiers de la place que vous leur accordez qu'ils sont heureux de se sentir de votre belle famille. PARTIE industrielle; 785 C'est en effet à cette quatrième section de l'Horticulture, si je puis m'exprimer ainsi, que nous devons, en grande partie, le goût si vif et toujours croissant des fleurs et des jardins. La Société nationale et centrale d'Horticulture de France, qui aujourd'hui convie ses Membres à venir acclamer ses lauréats, a bien compris qu'elle poursuivait son but en appelant à elle : Les architectes paysagistes, qui savent grouper dans un ensem- ble harmonieux aussi bien les produits de l'industrie horticole que les nombreuses variétés de végétaux ; Les constructeurs de serres qui établissent de si utiles et si élégantes constructions, et qui partagent avec les constructeurs de chauflfages l'honneur d3 nous conserver, par les hivers les plus rigoureux, notre magnifique richesse de végétaux exotiques; Les fabricants de l'outillage horticole qui ont amené à un si grand état de perfectionnement la coutellerie, les bacs, la poterie, etc.; Les constructeurs de grilles, ponts, kiosques, rochers, etc., dont les produits contribuent tant à l'ornement de nos jardins. Vous avez admiré. Messieurs, toute cette richesse des Arts et Industries horticoles au Palais de l'Industrie, et votre Jury n'a eu que l'embarras du choix pour récompenser cette si belle et si intéressante Exposition. Les récompenses décernées par votre Jury consistent en : Deux médailles d'or : à MM. Ozanne, pour l'ensemble de son exposition, serres, grilles, kiosque en lames de fer. Hanoteau, pour l'ensemble de son exposition, grilles en fer tordu, barrières, etc. Six médailles de vermeil : à MM. Dormois, pour ses serres, avec application de nouveaux fers à chevrons. Debray (rappel) pour ses pompes et appareils d'arrosage et son manège mobile. Monier, pour ses bacs et réservoirs en ciment. Lavialle, pour ses plans de parcs et jardins. 50 786 COMPTE RENDU DE l'BXPOSITION DE <880. à MM. De Vendeuvre, pour ses chauffages de serres. Werriot, pour ses poteries en terre cuite. Cinq grandes médailles d'argent : à MM. Larivière, pour sa coutellerie hotlicole. Lavâud, pour ses grilles, barrières, gradins, etc. Eon, pour son thermomètre-avertisseur. Paris, pour ses vases de jardins en fonte émaillée. Rothschild, pour ses publications d'ouvrages horticoles. Quinze médailles d'argent : à MM. Buquet, pour ses verres-diamants. Chassin, pour ses constructions en ciment. Goulas et Ronnet, pour leurs bacs en bois de hêtre 'd'une seule pièce. Girodias, pour ses pompes et appareils d'arrosage. Izambert, pour ses serres et châssis. Lamotte, pour ses serres. Lebeuf, père, pour ses claies à ombrer les serres. Louet, frères, pour leurs tondeuses de gazons et tuteurs. Leblond, pour ses serres. Maraud (rappel), pour ses bacs coniques et ses nouveaux bacs en bois de sapin. Martin, pour ses ratissoires. Méry-Picard, pour ses ponts, barrières et kiosques en fers rustiques. Nattier, pour ses serres en bois. Péan, pour sa coutellerie horticole. Pescheux, pour ses tuteurs à Fraisiers et ses meubles de jardins, bois et fer. Onze médailles de bronze : à MM. Aubry, pour Si coutellerie horticole. Carpentier, pour ses châssis-cloches. Couette, pour ses tentes, abris et sièges de jardins. Dufour, pour son pulvérisateur. Letestu, pour sa pompe à étrier. ^laichal, pour ses claies à ombrer. PARTIE INDUSTRIELLE. 787 à MM. Personne, pour ses vases de jardins. Peltier, pour ses porte-fraisiers et ses guêpiers. Raveneau (ancienne maison), pour son système d'arrosage à orifice mobile. Viliain, pour ses peintures et mastics anti-corrosifs. Willemoz, pour sa coutellerie horticole. Trois mentions honorables : à MM. Ailloli, pour ses petites serres d'appartement. Delaluisant, pour ses bacs. Jean, pour ses vases à fleurs en verre. Les récompenses qui vont être décernées aux lauréats indus- triels vous diront ceux qui se sont fait remarquer à cette Expo- sition ; mais beaucoup d'autres industriels suivent de très près les lauréats de ce jour, ils sauront certainement bientôt se faire éga- lement remarquer par votre Jury. Nous croirions, Messieurs, notre tâche incomplètement remplie, si nous omettions de remercier en votre nom les exposants placés hors concours, soit de leur plein gré, parce qu'ils ont déjà obtenu les plus hautes récompenses, soit parce qu'ils ont fait partie de votre Jury. Ce sont MM. Borel, toujours à la recherche de la meilleure fabrication des outils et meubles de jardins; Hardivillier, dont les grefifoirs, les lève-greffe pour la Vigne, les sécateurs, serpettes, échenilloirs, etc., toujours perfectionnés, tiennent le premier rang; Grenthe, dont la construction des serres, châssis et grilles est si estimée; M"'^ Loyre qui continue à maintenir au premier rang la fa- brication des bacs coniques et caisses à fleurs. Les Arts et Industries horticoles, vous le savez, Messieurs, con- tinuent leur marche ascendante dans la voie du progrès; ils sauront constamment, croyez-le bien, se montrer à la hauteur des besoins toujours nouveaux créés par les découvertes continues de r Horticulture proprement dite. 788 DÉCEMBRE 1880. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M.F. JAMIN, A BOURG-LA-REINE, PRÈS PARIS, (altitude 7'2m ENVIRON.) HACTECR TEMPÉRATURE du baromètre. VESTS M ^-^ y _^-^ > - --«^ — ■ ÉTAT DU CIEL. 5 dominants. a Minim. Maxim. Matin. Soir. i 0 2,0 770 767 S. E. Légèrement brumeux. 2 0,3 8,4 767,5 769 S. S. E., S. Légèrera. brum., pet. pluie l'après- midi. 3 5 9,0 770, 773 S. E. Brum. de gr. m., nuag. le r. de la j. 4 3,7 ^ 11,7 773,0 775 S.E,S,N.N 0. Couv. le m. et le s., nuag. l'apr.-m. 5 5,9 12,4 775 776 N..N.O,N.N.E. Nuageux. 6 4,0 13,6 776 775 N.N.O.-S.S.O. Nuag., pr.ciair rapr.-ra.,couv.le soir. 7 8,2 11,0 777 778 N. Pluie dans la nuit, couvert. 8 0,? 7.0 778 777 N. Brouillard toute la journée. 9 3,1 li,0 774,5 772 >. 0. Couvert avec q.q. éclaircies. iO 7,6 11,6 771,0 771 i\. 0. Couvert, pluie fine. 11 G, Il 10,0 771 770 N.,S. 0. Couv. avec q.q. éclaircies. 12 6,7 11,7 768 767,5 S.O,N,S.K,E. Couvert le matin, nuageux l'apr.-midi. 13 7,0 11,2 7(i5, •') 764,5 E.N. 0,0.8.0. Couvert avec q.q. éclaircies. 14 8,0 12.8 764, t: 762 0. Couvert. 15 5,-' 10,9 761 7o5 S.,0. Pluie dans la nuit, couvert avec pet. pluie l'après-midi. 16 4,8 11, .'5 7o4,5 754 S. S. 0. Clair de grand matin, nuageux le reste de la journée. il 4,7 I0,.j 753 753 S. S. E. Pluio dans la nuit et dans la soirée, nuageux et couv. le reste de la jour. 18 4,3 10,2 7.;.3 757 N. 0., S. 0. Pluie dans la nuit, couvert. 19 4,3 11,2 755,5 754,5 S. Pluie dans la nuit et dans la soirée, couvert le reste de la journée. 20 6,8 10,2 753,5 751 s. s. 0. "Grand vent et pluie dans la nuit et toute la journée. 21 2,3 8,0 758 766,5 S.,S.O, N. Grand vent toute la nuit, nuageux, presque clair le soir. 22 ^3^2 12,0 765 760 S. S. 0. Le temps se couvre dans la nuit. • pluie fine presque toute la journée. 23 11,0 13,0 756,5 750,5 S. s. 0. Pluie dans la nuit, beaucoup de vent et pluie dans la journée. 24 7, ci 11,7 746,5 749,5 s. 0. Pluie de 6 h. à 9 h. du malin, nua- geux, clair le soir. 2o 2,4 5,3 748,5 756,5 N., N. E. Pluie une partie de la nuit et de la matinée, nuageux, clair le soir. "26 —4,0 3.7 756 752 S. Nu.igeux le matin et le soir, couvert dans la journée. . •27 —0,8 14,4 750,5 755 S. Pluie dans la nuit, nuageux dans la journée, couvert le soir. 28 9,0 12,6 756 757 S. Pluie dans la nuit et le soir, couvert dans la journée. 29 7,2 11,6 754 747 S. s. E. Pluie de grand matin et le soir, cou- vert dans la jour., q.q. r.éclaircies. 30 1,0 11,1 7d3 752,5 0., S. 0. Vent dans la nuit et l'après-midi, clair le matin, puis couvert et nua- geux avec un peu de pluie. 31 0,7 ^,7 759 7T0 0., N. 0. Couvert le matin, nuageux l'après- midi, clair le soir. i TABLE DU VOLUME POUR 1880. 789 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME II DE LA 3" SÉRIE DU JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE ET CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE. N. B. Dans cette table, les titres d'articles, noms déplantes et d'auteurs qui appartiennent à la section du Journal intitulée Revue bibliographique étran- gère, sont précédés d'un astérisque (*); les noms d'auteurs sont tous en petites CAPITALES, tandis que les noms latins de plantes et les titres d'ouvrages sont en italiques. PAG ij * Afhelaîidra piimila 032 Arbres ; leur restauration et ra- jeunissement; M. Michelin. 233 Araucaria imbricala (Encore 1'); M. J.-H. Blanchard. 92, 149 * Areca Alicae . 332 * Arisœma galeatum . . , . . C4 * Arisœma utile 712 Arnould-Baltard. — Rapport sur la culture forcée des As- perges au thermosiphon par M. Curé 316 Arnould-Baltard. — Rapport sur la traduction du Traité de Chiïïdeet de Géologie agri- coles de Johnston et Came - ron 242 Arrault^ Rapport sur ses jar- dins ; M. Michelin. . 635, 700 Artichaut ; Note sur un insecte qui l'attaque; M. Girard (Maur.) 489 Asperges; Rapport sur leur culture forcée au Ihermosi- PAGES. phon par M. Garé; M, Ar- nould-Baltard 316 Acariens se nourrissant de végé- taux vivants (Note sur les) ; M. Girard (Maur.). ... 303 * Adiantum Bausei 191 * Mchmea Marix Reginse . . . 586 * Mchmea nepenthoides . . . 588 Allocution sur M. le docteur V'. Andry; M. Duchartre (P.) .485 * Alocasiascabriuscida. . . .125 * Alonsoa Warscewicsii . . . 331 * Amaryllis Mistress Baker. . 583 Ananassa bracamorensis (Let- tre sur 1'); M. André (Ed.) 545 André (Ed . ). -Lettre sur V Ana- nassa Bracamorensis. . . 545 Andry (Docteur V"') ; Allocution sur luij M. Duchartre (P.) 485 * Anoplanthus Biebersteinii . 460 * AnthericumMackojanum. . 461 Aulhracnose ou maladie char- bonneuse de la Vigne; M. Pkillieux 228 790 TABLE DU VOLUME POUR 1880. PAGES. * Anthurium Andreanum. . . 585 * Anthurium Lindenianum. . 270 * Anthurium Waluiexvi . . . ^22 * Baea hygromeirica 653 Baltel (Ch.j ; Rapport sur son \\vtqV Art de. greffer (Xéà\\.); M. Carrière (E.-A.). . . . 450 * Bégonia Schmidtiana . . . . 335 Bégonias Uibéreux de MM. Couturier et Robert (Rapport sur les); M. Barré. . , . 630 Bégonias tubéreux de MM. Couturier et Robert (Rapport sur les); M. Lequin. . . .113 Bégonias tubéreux-, leurs fleurs doubles-, M. Duchartre (P.) 424 Bergman. — Notice sur VOr- chidophile de M. du Buys- son 109 Bienfaiteurs de la Société. . . 7 Blanchard (J. -IL). — Encore r Araucaria imbricata . 92, 149 Boisduval (docteur de) ; Notice sur lui ; M. Girard (Maur.) 422 * Bomarea acutifolia Ehren- bergiana 587 * Botanical Magazine 586, 650, 711 * Broumea Ariza 653 * BrugnoQ Galopin 526 BrUNELET et SOUILLARD. — Glaïeuls pour 1879-1880. . 241 BucHETET. — Compte rendu des travaux du Comité d'Arbori- culture en 1879 167 Bulletin bibliographique. Mois de janvier et février 1 880. 88 — de mars et avril 1880. . 2(.o — de mai ftt juin 4 880. . 3 4 — de juillet et août 1880. 4SI — de septembre et octobre 1880 621 — de novembre et décem- bre 1 880 ...... . 736 Bureau de la Société pour 1 880 ; sa composition. ...... 5 Bureau honoraire de la So- ciété-, sa composition. . . 5 *■ Calochortus Benthami. ... 7' 3 Carrière (E.-A.) — Compte rendu de l'Exposition de Vincennes 5'^0 Carrière (E.-A.). — Rapport sur l'Art de greffer de M . Ch. Baitet (2». édit.) 450 Carrière (E.A.). — Rapport sur un ouvrage de M. Fillon {Reboisement far les essences résineuses) 244 * Castilleja indivisa 718 Chappellier (Firm.); Rapport sur ses arbres ; M. Templier 452 Chatenay (Abel). — Rapport sur le jardin de M. Hubinet de Soubise 453 Chauffage des serres (L'A. B. C. du); M. DE Vendeuvre. 382 * Chionodoxa nana 590 * Chorispwa Grcigi 333 Choux-fleurs ; moyeu d'en ob- tenir de beaux; M. Gauthier (R.-R.) 487 Circulaire pour l'enquête sur l'hiver de 1879-1880, ". . 16 * Colchicum montanum. . . 587 Comitéd'Arboriculture; Compte rendu de ses travaux, en 1879 ; M. BucHETET. ... 167 Comité d'Arboriculture; com- position de son Bureau. . 6 Concité de Culture potagère; composition de son Bureau. 6 Comité de Culture potagère; Compte rendu de ses travaux, en 1879; M. Siroy. . . .102 Comité de Floriculture ; com- position de son Bureau. . 6 Comité de Floriculture; Compte TABLE DU VOLUME POUR J 880. 791 rendu de ses travaux, en 1879; M. Delamarre. . . ^46 Comïlé des Arts el Industries; composition de son Bureau 6 Commission de Rédaction ; composition de son Bureau. 7 Commission des Cultures expéri- mentales^ composition de son Bureau. 7 Commission des Expositions; sa composition 7 Commission des Récompenses; procès-verbal de sa séance du 23 août 1880 745 Commission des Récompenses ; procès -verbal de sa séance du 26 novembre 1880. . . 7o4 Compte rendu de l'Exposition de 1880, par la Soc. nation. d'Horticult. — 1° Partie horticole; M. Du- CHARTRE (P.) 757 — 2° Partie industrielle ; M. La- VIALLE 784 Commission des Secours ; com- position de son Bureau. . . 7 Compte rendu de l'Exposition d'Autun; M.Michelin. . . 118 Compte readu de l'Exposition de Montauban ; M. Verdier (Eue). 1! Compte rendu de l'Exposiiion d'Orléans; M.Verdier (Char- les) 517 Compte rendu de l'Exposition de Périgueux ; M. Malet (GusT.) 568 Compte rendu de l'Expositioa de Rennes; M. Leroy (L.) 329 Compte rendu de l'Exposition de Senlis; M. Lecocq-Du- MESNIL. 706 Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg; M. Lemoine (V"-.) 645 Compte rendu de l'Exposition de Villemomble ; M. Lepére, FILS 642 Compte rendu de TExposition de Vincennes ; M. Carrière (E.-A.) 580 Compte rendu des travaux de la Société, en 1879; M. P. Duchartre '. 20 Compte rendu des travaux du Comité d'Arboriculture, en 1879; M. Buchetet. . . .167 Compte rendu du Comité de Cul- ture potagère, en 1879; M. SiROY . . .102 Compte rendu des travaux du Comité de Florticulture, en 1879; M. Delamarre. ... 246 * Conandronramondioides. . 716 Concours ouverts devant la So- ciété, en 1880 15 73, 129, 193, 273, 337, 401, 465, 529, 603, 657. 7'21 Conseil d'Administration ; sa composition 5 * Corydalis Ledehouriana . . 332' Couturier et Robert ; Rapport sur leurs Régonias tubéreux ; M. Rarré 630 Couturier et Robert; Rap- port sur leurs Bégonias tubé- reux; M. Lequin 113 * Crassula impressa 125 * Crinum podophyllum. . , .715 Curé ; Rapport sur sa culture 792 TABLE DD VOLUME POUR 1880. forcée des Asperges au ther- mosiphon ; M. Arnould-Bal- TARD. . . ., 316 * Cypripedium Mastersianum 123 * Cypripedium porphyrospi- lum 269 * Dahlia coccineaécait[àtena.\a 717 Dame patronnesse à vie. . . 8 Dames patronnasses admises en 1878 et 1879 8 Daudin.— Lettre sur les effets de l'hiver, à Boissy(Oi?e). . 147 Debray \ Rapport sur son mou- lin à vent conoïde ; M. Ha- NOTEAU 656 Décret modifiant le titre de la Société centrale d'Horlicul- ture de France 337 Delamarre. — Compte rendu des travaux du Comité de FloricuUure, en 1879, . . 246 * Dipladenia carissima . . . 525 Discours de M. le Président Alph. Lav allée . . . . . . T4l Distribution des Récompenses (Documents relatifs à la). . 741 * Dracaena floribunda. . . . 588 * Dracocephalum Ruyschiana japonicum 124 DucHARTRE (P.),-Allocution sur le docteur Y"'. Audry, . . 485 Duchartre(P.j.— Compte rendu des travaux de la Société, en 1879 . . • 20 Duchartre (P.)' ■"■ CompiC rendu de la partie horticole de l'Exposition de 1880 i^Soc nation. d'Honicult.). . . . 757 Duchartre (P.) . — Notice sur le Jardin d'essai ou du Hamma, près d'Alger 290 368 Duchartre (P.). — Observa- lions sur les fleurs doubles des Bégonias tubéreux 434 Duchartre (P.) — Végétation de quelques marronniers hâlifs, eu 1879 et 1880. . . 492 Duchartre (P.).— Rapport sur l'hiver de 1879-1880 et ses effets (1'^ partie) 678 Dudoûy,Rapportsurson engrais chimique Le Floral; M. Mi- chelin 506, 553 Dumas (A.); Rapport sur son Traité de Culture maraîchère; M. Laizier 314 Emploi du sulfate d.i fer contre la chlorose; M. Vavin (E.) 548 Encore VAraucai'ia imbricata; M. J.-H. Blanchard. . 92, 149 Engrais chimique horticole; Lettre de M. Jeannel (J.) . 670 Engrais chimique Le Floral de M. Dudoiiy (Rapport sur 1'); M. Michelin. . . .506, 553 " Enkianthus himalaicus. . . 651 Bon; Rapport sur son Thermo- mètre avertisseur; M. de Venoeuvre 504 ■•■ Eremurus turkestanicus. . 399 * Eryihrina insignis. . . . 334 Exposition d'Autun ; Compte rendu; M. Michelin. . - . 118 Exposition de Géographie bo- tanique et horticob (Note sur une); M. JolY(Ch.). . 672 Exposition de 1880 (Soc, na- tion. d'Horlicult.); Compte renda de la partie horticole ; TABLE DU \OLUME POUR 1880. 793 PPAES. M. P. DUCHARTRE 757 Exposition de 4 880 (Soc. na- tion. d'Horticult.) ; Compte rendu de la partie indus- trielle; M. Lavialle. . . . T84 Exposition de 1880 (parla Soc. nation. d'Horticult.; Docu- ments pour la distribution des récompenses). . . . .741 ExposiJicnde 1881 (parla Soc. nation. d'Horlic); Pro- gramme 593 Exposition de Montauban ; Compte rendu ; M. Verdier (Eu6.) 18S Exposition de Périgueux ; Compte rendu ; M. Malet (GtST.). ... ! 568 Exposition de Rennes; Compte rendu; M. Leroy (L.). . . 329 Exposition de Senlis; Compte rendu; M. Lecocq-Dumesml. 706 Exposition do Strasbourg; Compte rendu ; M. Lemoine (VO 645 Exposition de Villemomble ; Compte rendu ; M , Lepère, FILS 642 Exposition de Vincennes ; Compte rendu ; M. Carr'ére (E.-A.) 580 Exposition d'Orléans; Compte rendu ; M. Verdier (Ch.). 51 '7 Exposition générale de 1880; Liste des Récompenses. . , 358 Exposition générale du 5 au 8 juin 4 880 ; Programme. . 65 * Figuier Brown Turkey. . .717 Fillon ; Rapport sur son livre: Reboisement par les essen- pàgei, ces résineuses; M, E.-A. Carrière 2 i4 Fleurs doubles des Bégonias tubéreux; M. Duchartril (P.) 434 * Florisland Pomologist. 525, 583, 717 Foucard, père et fils ; Rapport sur leur établissement ; M. Leqlin 561 Fraisier des Quatre-saisons ; Note sur sa culture ; M. Gau- thier (R.-R.). ..... 5i6 " Fritillaria Walujewi. . . .397 Fruits et légumes importés et exportés en 1879; M. Joly' (Ch.) 490 * Garden (The) 271 * Gardeners' Chronicle. 62, 123, 191, 268 * Gartenflora. 331, 396, 459, 522, 649 Gauthier (R.-R.). — Moyen d'obtenir de beaux Choux- fleurs 487 Gauthier (R.-R.). — Note sur la culture du Fraisier des Quatre-saisons 546 * Gentiana Kurroo ()54 ' Géranium atlanticum. . . 590 Girard (Maur.). — Note sur des Insectes et sur un Mol- lusque 427 Girard (Maur.). — Note sur les Acariens se nourrissant de végétaux vivants. . . . 303 Girard (Macr.). — Note sur un insecte nuisible à l'O- seille 62k 794 TABLE DU VOLUME POUR <880. Girard (Maur.). — Note sur un insecte qui attaque l'Ar- tichaut 489 Girard (Maur.). — Notice sur le docteur de Boisduval. . 422 Girard (Maur.). — Rapport au nom de la Commission des Insecticides 31 5 " Gladîolm brarhyanJrus. . 6ol Glaïeuls pour 1879-4880 ; MM. Souillard Brunelet. . . S-iO * Groseilles à maquereau de choixc b84 *' Haberlen rhodopensis. . . 397 Hanoteau. — Rapport sur le moulin à vent conoïde de M. Debray 456 Hérincq. — Rapport sur la réunion des Délégués agri- coles et horticoles à Melun. 503 HÉRINCQ. — Rapport sur les cultures de M. Moriii. . . ^'Cs * Hcterostalis Huegeliana. . 63 Hiver de \ 879-1 880 ; Circulaire sur l'enquête à ce sujet. . 16 Hiver de 1879-1880 et ses effets (Rapport suri'); 1'» par- tie; M. DUCHARTRE i,P.). . . 678 Hiver de ! 879-1 880 ; Question- naire à ce sujet 17 Hiver de 1879-1880; ses effets à Boissy (Oise) ; Lettre de M. Daudin 147 Horticulture en Angleterre (Note sur 1') ; M. Ch. Joly. 210 Hubinet de Soubise; Rapport sur son jardin ; ,M. Cuatenay (Abel) 453 * Incarvillea Olgœ. . . . . . 4')1 Insecticides (Rapport de la Commission des); M. Girard (Maur.) 315 * Iris Alberti. . 459 * Iris laevigata Ksempferi. . . 462 Jamain (Hipp.) ; Rapport sur ses Cultures; M. Margot- tin, père 392 Jamin (F.) et Michelin. — 21 « session pomologique de France à Nancy, 4 août 1879. 178, 252 Jardin botanique de Copenha- gue; Note sur ses serres; M. Cii. Joly 56 Jardin d'essai ou du Hamma, près d'Alger (Notice sur le) ; M. P. Duciiartre. . . . 290, 368 Je.knnel (J.). — 'Lettre sur son Engrais chimique horticole. 670 Johnston et Cameron: Rapport sur la traduction de leur Traité de Chimie et Géologie agricoles ; M. Arnould-Bal- TARD. 242 Joly (Ch.). — Note sur les im- portations et exportations de fruits et légumes, en 1879. 490 Joly (Ch ). — Note sur les serres du Jardin botanique de Copenhague 56 Joly (Ch.). — Note sur THor- liculture en Angleterre. . . 210 Joly (Ch.). — Note sur une Exposition de Géographie botanique et horticole. . . . 672 Keteleêr et Thibaut. — Rap- port sur le livre Les Orchi- dées de M. de Puydl. . . . 312 Keteleêr. — Rapport sur un ouvrage de M. Morlet {Coni- TABLE DD VOLUME POUR 1880. 795 PAGES. fères) 241 L'A. B. C. du chauffage des serres; M. de Venueuvre. . 382 * Lxlia FMJbricMana 64 Laizier. — Rapport sur un Traité de Culture maraîchère par M. A. Dumas. . . . . 314 Lavallée (Alph.). — Discours à la séance de distribution des récompenses 741 Lavulle. — Compte rendu de la partie industrielle de TExposition de 1880 (Soc. nation. d'Horticult. .... 784 Lavialle. — Rapport com- plémentaire sur les Thermo- siphons de M. de Vendeuvre. 394 Lavialle. — Rapport sur les Therraosiphons de M. Le- meunier . 325 Lecocq-Dcmesnil. — Compte rendu de l'Exposition de Senlis 706 Leguay; Rapport sur ses cul- tures d'Asperges; M. Siroy. 530 Lemeunier ; Rapport sur ses Thermosiphons: M. Lavialle. 3?5 Lemqine (V<""). — Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg . . .645 Lepère, fils. — Compte rendu de l'Exposition de Villemom- ble 642 Leqtjin. — Rapport sur les Bégonias tubéreux de MM. Couturier et Robert. . , . 113 Leqcin. — Rapport sur l'éta- blissement de MM. Foucard, père et fils 5^61 Leroy (L.). — Compte rendu de l'Exposition de Rennes. 329 Lettre de M. Daudin (Effets de l'hiver, à Boissy) 14" Lettre de M. Ed. André sur VAnanassa bracamorensis . 545 Lettre de M. Jeannel sur son . Engrais chimique horticole. 670 * Lietzia brasiliensis . . . . 523 Liste des Récompenses accor- dées à la suite de l'Exposi- tion de 1880 358 * Luzw'iaga radicans .... 652 Malet (Gust.]. — Compte rendu de l'Exposition de Périgueux. 568 Margottin, père. — Rapport sur les cultures de M. Jamain (Hip.) 392 Marronniers hâtifs; leur végéta- tion en 1879 et 1880; M. Dichartre (P.). ..... 49â * MasdevalUa nidifica. . . .268 * Maxillaria porphyrostele . 71 3 Mélilot bleu CNote sur le) M. Paillieux . 224 Membres à vie 8 Membres fondateurs 8 Membres perpétuels 7 Membres titulaires admis en 1878 et 1879 9 Michelin. — Compte rendu de l'Exposition d'Autun. . . 118 Michelin et Jamin (F.). — 21° session de la Société pomolo- logique de France, à Nancy, le 4 août 1879. . . . 178, 252 Michelin. — Rapport sur l'En- grais chimique Le Floral 796 TABLE DD VOLUME POUR 1880. PAGES. de M. Dudouy. , . . 506, 553 Michelin. — Rapport sur les jardins de M. Arraull. C35, 700 Michelin. - Restauration et rajeunissement des arbres. 233 * Microstylis calophylla. . . . 270 Mildew des Américain? ou 'Peronospora viticola dans le Vendomois et la Touraine ; M. Prillieltc G2o * Mimxdus pnmuloides. . . .523 * Miltonia Bluntii 269 Monn; Rapport sur ses cultu- res; M. Hérincq 558 Morlef ; Rapport sur son ou- vrage relatif aux Conifères; M. Keteleèr 241 Moyen d'obtenir de beaux Chûux-ûeurs; M. Gauthier (R.-R.}. ) 487 *Nepenthcs hybrides 717 •* Nepenthes Outramianu. . . 718 * Nepenthes rohusta 7i8 * Nicotiana alata 524 ^omiuations : Séance du 42 février 1880. .. 86 — du 26 février 1880. . 87 — du 11 mars 1880. . . 146 — du 25 mars 1880. . . 147 — des 8 et 22 avril 1880. iO.j — des 13 et 27 mai 1880. 2S9 — des 10 et 24 juin 1880. 333 — du 8 juillet 1880. . . 41l — du 12 août 1880. . . 480 — du 26 août 1880. . . 481 — du 9 septembre 1880. 544 — du 23 septembre 1880. oio — des 14 et 28 oct. 188»'. 620 — desH et25nov. 1880, 670 — du 9 décembre 1880. . 736 Note sur des Insectes et sur un Mollusque; M. Girard (Maur.) 427 Note sur la culture du Frai- sier des Qualre-saisons ; M. Gauthier (R.-R.) 546 Note sur le Mélinot bleu ; M. Paillieux 224 Note sur les Acariens qui se nourrissent de végétaux vi- vants; M. GiKARD (Mair.). 303 Note sur les importations et exportations de fruits et lé- gumes, en 1879; M. Joly (Ch.) 490 Noie sur le Soja hispida ou Pois oléagineux; par M. Va- vi.N (E.) 429 Noie sur les serres du Jardin botanique de Copenhague; M. Ch. Joly 56 Note sur uno Expisiliou de Géographie botanique et horticole; M. Joly (Ch.). . 672 Note sur un inse:te nuisible à l'Oseille; M. Girard (Maur.) 628 Note sur un insecte qui atta- que l'Artichaut; M. Girard (VIaur.) 489 Notice sur le docteur de Bois- duval ; M. Girard (Mxur-). 422 Note sur l'Horlicullure en An- gleterre ; M. Ch. Joly. . . 210 Nolice sur le Jardin d'essai ou du Hamma, près d'Alger ; M. P. DuciiARTRE. . . 290, 368 Nolice sur l'Orchidophilc de M.duBuysson;M. Bergman. 109 TABLE DU VOLUME POUR 1880. 797 Observations météorologiques; par M. Jamin (F.). Janvier 1880 127 Février 1880 128 Mars 1880 192 Avril 1880 272 Mai 1880 . 336 Juin 1880. ....... 400 Juillet 1880 464 Août 1880 528 Septembre 1880 592 Octobre 1880 6-56 Novembre 1880 720 Décembre 1880 788 * Odontoglossmn maculatum. 591 * Oncidium Leucotis 268 Orchidophile de M. du Buys- £on (Notice sur 1'); M. Bergman. ........ 109 Oseille; Note sur un insecte qui lui est nuisible ; M. Gi- rard (Maur.) 628 * Pachysioma (?) Thomsonia- niim 655 Paillieux et Bois ; Rapport sur leur ouvrage : Nouveaux /é- gumes d'hiver ;M.?KiLLiEVx. 632 Paillieux et Bois; Bapport sur leur ouvrage : Nouveaux lé- gumes d'hiver; M. Siroy. 564 Paillieux. -- Note sur Ivi Mc- lilot bleu 224 * Passif! or a chelidonea. ... 63 * Pêche blanche précccn de Rivers 583 * Pêche Brugnon 525 * Pelargonium Saint-Georges. 526 Peronospora viticola (Mildew des Américains) dans lé Ven- dômois et la Touraine ; M. PAGES. Prillieux 625 *■ Pescatorea fimbriata. . , . 650 * Pescatorea Lehmanni. . . 126 * Phyteuma comosum. . . .714 * Pitcairnia Andreana. . . .714 * Plantes nouvelles ou rares. 62. 123, 191, 268, 321, 3"4, 459, 522, 583, 649, 711 * Polygonum affine 71 1 * Polygonum compactum. . . 712 * Pontederia azurea 271 * Pratia angulata 123 Prillieux. — Le Peronospora viticola (Mildew des Améri- cains) dans le Vendômois et la Touraine « . • 625 Prillieux. — Rapport sur l'ou- vrage de MM. Paillieux et Bois : Nouveaux légumes dhiver 632 Prillieux. — Sur l'Anthrac- nose ou Maladie charbon- neuse de la Vigne 228 * Primula capitata 334 * Primula rosea. . . . 398, 584 *■ Primula sinensis purpurea punctata 527 * Primula spectabilis. . . . 584 * Primula Steinii 396 * Primula villosa. ..... 584 Procès-verbaux des séances de la Commission des Récompenses : Séance du 23 août 1880. . . 745 — du 26 novembre 1880. 754 Procès- verbaux des séances de la Société : Séance du 8 janvier 4880. . . 39 — du 22 janvier 1880.'. 48 — du 12 février 1880. . 73 — du 5i6 février 1880. . 81 798 TABLE DU VOLUME POUR '1880. Séance du M mars 4880.. .419 — du 25 mars 4 880. . . 4 40 — du 8 avril 4880. ... 493 — du 22 avril 1880. . . 198 — du 4 3 mai 1880. ... 273 — du 27 mai 1880. ... 283 — du 40 juin 1880. ... 338 — du 24 juin 4880. ... 345 — du 8 juillet 4880. . . 401 — du 22 juillet 4880. . . 412 — du 42 août 4880. . . 465 — du 26 août 1880. . . 474 — du 9 septembre 1880. 529 — du 23 septembre 1880. 537 — du 14 octobre 4 880. . 603 — du 28 octobre 4880, .613 — du 41 novembre 4 880. 657 — du 25 novembre 4880. 664 — du 9 décembre 1880. . 721 — du 23 décembre 1880. . 725 Programme de l'Exposition de 4881 (par la Soc. nation. d'Uortic.) 593 Programme de l'Exposition géùérale, du 5 au 8 juin 4880 (par la Soc. nation. d'Horlic.) 65 * PsijchotriajasminifloraAH, 590 Puydt (de) ; Rapport sur son livre Les Orchidées; MM. Thibaut et Keteleêr. . . 312 * Quaqua Hottentotorum. . . 62 Questionnaire sur les effets de l'hiver de 4879-1880. ... 47 Rapport complémentaire sur les ThermosiphoQS de M, de Vendeuvre; M. Lavialle. . 394 RappoK sur des Insecticides; M. Girard (Maur.). . . .315 Rapport Bur la culture forcée des .Asperges par M. Curé; M. Arnûuld-Baltard. . . 316 Rapport sur la réunion des Délég'jés agricoles et horti- coles à Melun ; M. Hérincq. 503 Rapport sur VA^-t de greffer (20 éd.) de M. Ch. Ballet; M. Carrière (E. -A. j. ... 450 Rapport sur la 24^ session de la Société pomologique de France, à Nancy, le 4 août 4879; MM. Jamin (F.) et Michelin 178, 252 Rapport sur le jardin de M. Hu- bioet de Soubise; M. Cha- TEXAY (Abel) 453 Rapport sur le livre: Les Orchi- dées de M. de Puydt; MM. Thibaut et Keteleêr. . . .342 Rapport sur le livre : NoU' veaicx légumes d'hiver de MM. Paillieux et Bois; M. SiROY 564 Rapport sur le moulin à vent conoïde de M . Debray ; M. 1ÎAN0TEA0 456 Rapport sur l'engrais chimique Le Floral de M. Dudoûy; M. Michelin 506, 553 Rapport sur les arbres de M. Firm. Chappellier; M. Tem- plier 452 Rapport sur les Bégonias tubé- reux de MM. Couturier et Robert; M. Barré 630 Rapport sur les Bégonias tubé- reux de MM. Couturier et Robert; M. Lequin. ... 143 Rapport sur les cultures de M. Jamain (Hipp.) ; M. Mar- , TABLE DU VOLOME POUR 1889. 799 PAGES. GOTTiN, père 392 Rapport sur les cultures de M. Morin ; M. Hérincq. . . 558 Rapport sur les cultures d'As- perges de M. Leguay; M. SiROY. 550 Rapport sur les jardins de M. Arrault ; M. Michelin. 635, 700 Rapport sur les Thermosiphons de M. Lemeunier; M. La- VIALLE. 325 Rapport sur l'établissement de MM. Foucard, père et fils; M. Lrquin 561 Rapport sur le Thermomètre avertisseur de M. Eon; M. de Vendeuvre . . ûC'4 Rapport sur le Traité de Chi- mie et Géologie agricoles de Johnslon et Cameion, traduc- tion; M. Arnould-Baltard, 24 î Rapport sur l'hiver de 1879- 4880 et ses effets; (lr« par- tie); M. DUCHARTRE (P.). 678 Rapport sur l'ouvrage Nou- veaux légumes d'hiver de MM. Paillieux et Bois ; M. Prillieux 632 Rapport sur un livre de M. Fil- Ion (Reboisement par les , essences résineuses) ; M. E.- A. Carrière, 244 Rapport sur un traité de Cul- ture maraîchère par M. A, Dumas; M. Laizier. . . . 314 Rapport sur un ouvrage de M. Morlet {Conifères); M. Keteleêr i4J Récompenses (Documeuts pour la distribution des) 741 Rectifications. 191, 463, 527, 591 Restauration et rajeunissement des arbres-, M. Michelin. . 233 ''■ Revue bibliographique étran- gère. 62, 123, 191,268, 331, 394, 459, 52^, .583, 649, 711 * Rhododendron lepidotumobo- vatum 689 * Ribes Roezli 333 * Rose sa Majesté 585 * Salvia elegans 589 * Salvia farinacea 649 Serres du Jardin botanique de Copenhague; M. Ch. Joly. 56 Session (21*) de la Société po- mologique de France, à Nancy, 4 août 1879; MM. J.uiin(F.) et Michelin. 178, 252 * Silène Elisabethœ 524 SiROY : Compte rendu des tra- vaux du Comité de Culture potagère, en 1879 102 SiROY. — Rapport sur le livre : Nouveaux légumes d'hiver de MM. Paillieux et Bois. . 564 SiROY. — Rapport sur les cul- tures d'Asperges de M. Le- guay 550 Société centrale d'Horticulture de France ; Décret modifiant son titre 337 Société; composition de son Bureau honoraire 5 Société; composition de son bureau pour 1880 5 Société ; Composition de son Conseil d'Administration. . 5 Société; Compte rendu de ses travaux en 1879; M. P. BW TABLE DU VOLUME POUR 1880. PAGES. DOCHARTRÈ 20 Société; Liste des Récompenses accordées à la suite de son Exposition de 1880. . . . 358 Société ; Documents relatifs à la séance de distribution des récompenses 741 Société pomologique de France; sa 21" session, à Nancy, 4 août (879; MM. Jamin (F.) et Michelin < 78, 252 Société; Programme de son Exposition de «881 593 Société ; Programme de son Exposition générale du 5 au 8 juin 4880 65 Soja hispida ou Pois oléagineux (Note sur le) ; M. Va vin (E.) 429 * Solanum Torreyi 651 SouiLLARD et Brunelet. — Glaïeuls pour 1879-1880. . 240 * Stanhopea florida 270 * Stanhopea Reichenbachianit . 62 * Statice Kaufinanniana. . , 398 Sulfate de fer; son emploi con- tre la chlorose; M. Vavi.n (E.) 648 Templier . — Rapport sur les arbres de M , Cliappellier (Firm.). .. ... .... 452 Thermomètre avertisseur de M. Eon (Rapport sur le) ; M. de Vendeuvre 504 Thibaut et Keteleêr. — Rap- port sur le livre : Les Orchi- dées àe. M. de Puydt. ... 318 Vavin (E.). — Emploi du sul- fate de fer contre la chlorose 548 Vavin (E.). — Note sur le Soja hisplia ou Pois oléagi- neux 429 Végétation de quelques Marron- niers hàlifs, en 1 879 et \ 880 ; M. DUCHARTRE (P.) 492 Yendeuvre (Ch. de.). — L' A. B C. du cha'iffoige des sîrres 382 Vcndeuvre (de); Rapport com- plémentaire sur ses Thermo- siphons; M. Lavialle. ... 304 Verdier (Charles).— Compte rendu derExposIlion d'Orlé- ans 517 Verdier (Elg.). — Compte rendu de l'Exposition de Montauban 188 * Veronica Lyallii 591 Vigne ; son Anthracnose ou maladie charbonneuse; M. Prillieux 228 Wahlenbergiatenuifolia. . . .715 * Zingiber coloratum. . . .124 Le Secrètaire-Rédacteur-Gérant ■ P. [ÎDCHARTRE. Impr. d« E. DQNNADD, rne Cassette.!. New York Botanical Garden Librar mmmsM -■ j-v iî 4:. ,-v^ ^"/ ^^•^^ i^-x^ m.Mv-* •JT*^^' ^^ r ^ ^^^' w ^