^ 7,^*^; '-->fl%1 I «^ :S?' r^^^ ^. *V 'J. ■'•- "^f^W^H pp. ^ i- fir'. ,>*7 W^:. '€?». '*' ^^\- ^ .T> '>/ m- V .^ -^'^^ ' ^>^v^ J' X ^.-^.■^-■:X ^^ÏÏ^^^1I^"^1&^ t- : V N /W-v-..-^ JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ .NATIONAI.IÎ D'HORTICULTURE DE FRANCE PARIS. — lilPRIMlLRIlO li . K 0 U G IK R KT C' 1, rue Cassette. 1 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANGE • 3® série TOME IX. — i887 LIBKARY •New YORK BOT AN JC AI QAHOgN PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 KT CllKZ Mme Ve BOUCHARD-HUZAHD, TREMBLAY, gi.m.re et suer/ Libraire de la Société O, RUE DE l'ÉPERON-SAINT-A.NDRÉ-DES-AKI:!:, O 1887 SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DK FRANCK EXPOSITION GÉNÉRALE DE 1887 ouverte du 25 au 30 mai inclusivement DANS LE PAVILLON DE LA VILLE AUX CHAMPS-ELYSÉES REGLEMENT ET PROGRAMME DISPOSITIONS GENERALES La Société nationale d'Horticulture de France invite MM. les horticulteurs, amateurs^ jardiniers, instituteurs^ directeurs de jardins publics et scientifiques de tous les pays, à prendre part à l'Exposition générale des produits de l'Hor- ticulture qi'elle organisera à Paris, en mai 1887. Les artistes et les industriels seront admis à exposer les produits se rapp«rtant à l'Horticulture. Les récompenses consisteront en prix d'honneur (objets d'art et médailles d'honneur);, médailles d'or, grandes médailles de vermeil, médailles de vermeil, grandes médailles d'argent, médailles d'argent, médailles de bronze et mentions honorables. Il sera donné un diplôme avec les médailles aux expo- sants qui en auront fait la demande à la Société, au plus tard quinze jours après la fermeture de l'Exposition. Les médailles et prix que la Société pourrait obtenir exceptionnellement de la munificence du Gouvernement et de la Ville de Paris seront considérés comme médailles et prix d'honneur. Des médailles seront mises à la disposition du Jury pour Série JIl. T. IX, Cahier de janvier, publié le 28 février 1887. 1 6 PROGRAMME DE L'EXPOSITION récompenser, s'il y a ileu, les apports non prévus au pro- gramme (1). Enfin, à l'occasion de cette Exposition, la Société décer- nera les récompenses qu'elle est dans l'habitude d'attribuer, chaque année, aux personnes qui s'en sont rendues dignes et qui ont obtenu des Rapports favorables émanant d'une Commission spéciale : aux jardiniers, pour leurs longs ser- vices dans la même maison; aux auteurs d'ouvrages spé- ciaux sur l'horticulture; aux inventeurs d'instruments et d'appareils nouveaux; aux propagateurs de nouvelles mé- thodes; enfin à toutes les personnes qui ont contribué au perfectionnement de l'art des jardins. Avant l'ouverture de l'Exposition, la Société fixera le nombre de médailles d'honneur et de médailles d'or qu'elle mettra à la disposition du Jui'y. Toutes les récompenses seront laissées à la libre appré- ciation du Jury. Dans les genres de plantes où il y a plusieurs 'Concours, le même Exposant ne pourra recevoir plusieurs médailles pour ce même genre de Plantes. ■ Dans les Concours de collections, il ne sera accepté qu'un spécimen de chaque variété. La même espèce ou variété de Plantes ne pourra figurer dans plusieurs Concours du même Exposant. Chaque présentation formant un Concours devra être nettement séparée. Les Concours existeront entre horticulteurs, amateurs, jardiniers, instituteurs, directeurs ou jardiniers-chefs des établissements subventionnés. Les lots collectifs seront acceptés et ne pourront con- courir avec les lots individuels. Ne seront admis avec la mention hors concoio's que les produits des jardins publics ou scientifiques. Les autres présentations non soumises aux délibt'rations (1) Np pourionl (Hi'o admis coiunic Concours impi-rviis que les vcgélaux ou prothiils horticoles )i"n piévus dans le prcsent programme. nu 2o ai: lU) .mai 1887 7 (iu Jui'v ne porteront aucune inscription autre que le nom et l'adresse de l'Exposant. Les lots présentés hors concours ne pourront recevoir au- cune récompense (1). DlSPOSniOXS SPÉCIALES § 1"''. Béccpiion, installation et enli'vement des plantes, produits et instruments horticoles. Art. I*"". — Les horticulteurs, amateurs, jardiniers, ins- tituteurs, directeurs de jardins publics scientifiques et les industriels qui voudront prendre part à cette Exposition de- vront adresser, avant le mardi 10 Mai 1887, — terme de ri- gueur, — à M. le Président de la Société, rue de Gre- nelle, 84, une demande écrite d'admission accompagnée : 1" de la liste nominative et complète des genres de plantes et des objets qu'ils désirent p7'ésenter ; 2" des Concours auxquels ils désirent prendre part; et 8" de Vlndiciition exacte, pour chaque Concours, de l'espace superficiel qu'ils peuvent occuper. Ces formalités sont obligatoires. Art. 2. — Les plantes, arbres, fruits et légumes qui doi- vent figurera cette Exposition seront reçus à partir du ven- dredi 20 Mai, jusqu'au lundi 23 Mai, de 6 heures du matin à 6 heures de l'après-midi, et le groupement des présenta- tions devra être terminé le mardi 24 Mai, avant o heures du soir, te^ me de rigueur. Seules les fleurs coupées seront reçues le mercredi 25 Mai, et leur placement devra être terminé ce même jour, à 7 heu- res du matin, terme de rigueur. Ar,T. 3. — Chaque plante exposée doit être munie d'une étiquette portant son nom scientifique (espèce ou variété) écrit d'une façon lisible et correcte. Les plantes de collection dont l'étiquette ne porterait (1) D'après une décision du Conseil d'Administration en date du 23 jan- vier 1883, tout membre qui a été rayé des contrôles do la Société ne peut prendre part aux i^xpositions. 8 IMUtORAMMI". DE l'kM'OSITION qu'un numéro el non le nom de la plante seront exclues des Concours par le Jury d'admission. Les plantes qui ne sembleraient pas pouvoir rentrer dans l'un des Concours de ce programme devront être l'objet d'une demande particulière, sur laquelle il sera statué spé- cialement. Les plantes présentées comme nouvellement introduites devront être munies d'une éliquelte indiquant leur nom et, autant que possible, le lieu de leur origine et la date de leur introduction. S'il s'agit d'une variété nouvelle obtenue de semis, l'Exposant devra renfermer dans un billet cacheté, joint à la plante, le nom qu'il propose de lui donner. Ce billet ne sera ouvert que si la plante est jugée digne de récompense. Art. 4. — Des produits de l'industrie spécialement appli- qués à l'horticulture et admis par la Conmiission seront reçus tous les jours, à |)artir du lundi 16 Mai jusqu'au lundi 23 Mai, de 6 heures du matin à 6 heures du soir. Les frais d'installation de ces produits sur l'emplacement qui leur sera alfeclé, de ({uclque nature qu'ils soient, seront entièrement à la charge des Exposants qui devront pro- céder eux-mêmes à celte installation sous la direction de la Commission d'organisation. Art. 5. — Les envois devront être adressés franco à M. le Président de la Commission des Expositions, au local de V Exposition d'HorlicuUure des Champs-Elysées. Art. 6. — Chaque Exposant devra se trouver à l'Exposi- tion pour contribuer au placement de ses produits dans es emplacements qui lui seront assignés; il pourra se faire re- présenter par un mandataire. En cas d'absence de l'un et de l'autre, la Commission feradéposer les plantes à l'endroit désigné par elle, aux frais de l'Exposant. Art. 7. — L'enlèvement des produits exposés se fera sous la surveillance de la Commission des Expositions, le 31 Mai, les l"'" et 2 Juin; passé ce délai, la Société se DU 25 AU 30 MAI 1887 9 trouvera dans la nécessité de les faire enlever aux frais des Exposants. Art. 8. — Les médailles non réclamées une année après le jour de la distribution des récompenses, ne seront plus délivrées et appartiendront de droit à la Société. § 2. — Jury. > Art. 'I'=^ — Les membres du Jury seront nommés par le Conseil d'Administration de la Société. Le Jury commencera ses opérations le mercredi 25 Mai, à 8 heures du matin. Art. 2. — Le Jury sera dirigé dans son ensemble par le Président de la Société (Art. 58 du Règlement de la Société). Le Secrétaire-général remplira près du Jury, dans son ensemble, les fonctions de Secrétaire; il sera assisté des Secrétaires delà Société qui le représenteront près de cha- que section, et des membres de la Commission d'organi- sation, qui seront seuls chargés de recueillir les observations que les Exposants auraient à présenter, et de donner les renseignements dont le Jury pourrait avoir besoin. Art. 4. — Aucune personne étrangère à la Commission des Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition avant les heures où elle sera ouverte au public. Art. 5. — Après le jugement rendu par le Jury, les Expo- sants devront placer leur norn et leur adresse sur leurs lots, ainsi qu'une pancarte indiquant la nature de la récom- pense accordée. Cette pancarte devra rester sur le lot pendant toute la durée de l'Exposition, ainsi que le nom et l'adresse de l'Exposant (1). Art. 6. — Tout Exposant qui refuserait la récompense que le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de par- ticiper à l'Exposition suivante. 1,1) Les pincartes indiquanl la nature des récoitifiense-; accordées seront à la disposition de MM. Ic-^ Exposants qui pourront les réclamer au bureau du Serrélarial (au siège de l'Exposition). iO PROGR/VMMJ^ DK l'eXPOSIÏION vj 3. — Commission ctorfianisalio)) et de sm'vel/lanre de l'Exposition. Aht. '\". — La Commission des Expositions, constituée en Jury d'admission, sera chargée de la réception de tous les produits présentés. Elle aura sur eux un droit absolu de contrôle et de placement. Elle fixera, en les modifiant, si cela est nécessaire, les dimensions de l'espace demandé. Elle devra, en outre, refuser l'admission de tout ce qui ne lui paraîtra pas digne de figurer à l'Exposition. Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les mesures d'ordre et d'installation (|ui leur seront indiquées par la Commission, qui aura le droit de décision dans tous les cas non prévus au présent Règlement. Les soins d'entretien et de nettoyage à donner aux végé- taux et objets exposés devront être terminés tous les jours, avant dix heures du ma*in. Art, 2. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nom- bre suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé de la surveillance de l'Exposilion. Art. '\. — La Société donnera tous ses soins aux objets exposés, mais elle ne répond d'aucune perle ni d'aucun dégât ne provenant pas de son fait. Aucune niUorisation de livraison de plantes on de i>ro- duils exposés ne sera accordée aux Exposants pendant la durée de l' Exposition. Les Exposants seront personnellement responsables des accidents qui pourraient arriver, par leur faute, dans l'en- ceinte de l'Exposition. Approuvé en séance du Conseille 20 Janvier 18S7. Le Secrétaire-général , Le Préyidenl. A. Bleu. Léon Sa y. DU -25 AU .SO MAI 1887 H La Société ouvre les concours suivants : i; I-. PLANTES DE SERRES A. — PLANTES NOUVELLES Premier Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou feuillage introduites le plus récemment en Europe. 2e Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage introduites directement en France. 3« Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents se- ront indiqués. 4'-' Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'Exposant et non encore dans le commerce. B. — BELLE CULTURE. 5'= Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la bonne culture aura fait arriver le plus près de son maximum de développement. 6*= Concoiirs. — De quatre à dix plantes fleuries ou à feuillage les plus remarquables par leur forme et leur développement. T' Concours. — Le plus beau lot de vingt piaules à feuillage ornemental remarquables par leur développement. 8'' Concours. — Le plus beau groupe composé de vingt plan- tes diverses fleuries, à quelque catégorie qu'elles appartiennent. C. — CULTURE SPÉCIALE 9'' Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes fleuries ou à feuillage, cultivées en vue de l'approvisionnement des marchés. D. —PLANTES EN COLLECTIONS 10'^ Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes de serre chaude. ll*^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes de serre chaude. 1:2 PROGRAMME DE L EXPOSITION 12« Concours. — La plus belle collection de cfuarante plantes de serre tempérée, 13« Concours. — La plus belle collection de trente plantes de serre, à feuillage coloré, panaché, maculé, etc., autres que Bégonia, Caladhnn, Crotons, Dracœna et Maranta. 14" Concours. — La plus belle collection d'Orchidées exoti- ques en fleurs. 16" Concours. — La plus belle collection de trente Orchidées exotiques en fleurs. 168 Concours. — La plus belle collection de douze Orchidées exotiques en fleurs. 17' Concours. — Le plus beau lot d'Orchidées exotiques en fleurs. 18 Concours. — La plus belle collection de Cijpripediuin en lleur.s, 19" Concours. — Lapins belle collection de soixante (lloxinias 'Lirji'ria) en variétés nommées. 20'^ Concours. — Le plus beau lot de cent Gloxinias {Ligcria) variés. 21- Concours. — La plus belle collection de Tydxu , Nœgelia, Arhiinenrs et aulres (iesnéracées , à l'exception des Gloxinias {LIgeria] . 11^ Concours. — Le plus beau lot d'Ixoras. 23"= Concours. — Le plus beau lot de liouvardias. 24<= Concours. — La plus belle collection de Broméliacées, fleuries ou non fleuries. 25'' Concours. — Le plus beau lot de Broméliacées fleuries. 26*^ Concours. — La plus belle collection de Bégonias tubéreux, à fleurs simples, nommés. 27<= Concours. — La plus belle collection de Bégonias tubé- reux, à lleurs doubles, nommés. 28'^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Bégo- nias rhizomateux, à feuilles ornementales, nommes (ilt.T, elc.\ 29' Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Bégo- nias rhizomateux, à feuilles ornementales, nommés (/lej", etc.). 30° Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes grimpantes de serre, en fleurs ou non. DU 2o AU 30 MAI 1887 i8 31« Concours. — La plus belle collection de quarante Aroï- dées, à l'exception des Caladium. 32^ Concours. — La plus belle collectioa de vingt x\roïdées, à l'exception des Caladium. 33e Concours — La plus belle collection de Caladium. 34*^ Concours. — La plus belle collection de quarante Caladium. 35*= Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Cala- dium. 36"^ Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Ma- rantées. 37'^ Concours. — La plus belle collection de Crotons ifiodixum). 38" Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Cro- tons {Cmlineum). 39<= Concours. — La plus belle collection de Dracœna. AO'^ Concours. — La plus belle collection de Dracsena à feuil- lage coloré. 41^ Concours. — La plus belle collection de vingt Dracœna. 42« Concours. — La plus belle collection de Fougères arbo- rescentes, en forts exemplaires. 43" Concours. — La plus belle collection de Fougères trans- lucides, telles que Todea, Trichomanes, etc. 44" Concours. — La plus belle collection de Fougères herba- cées de serre. 45e Concours. — La plus belle collection de Sélaginelles. 46'' Concours. — La plus belle collection de trente Palmiers. 47'^ Concours. -^ La plus belle collection de quinze Palmiers. 48<' Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Palmiers cul- tivés en plein air dans le Midi de la France. 49^ Concours. — La plus belle collection de Cycadées. 50'^ Concours. — La plus belle collection de Pandanées. 51° Concours. — La plus belle collection de Nepenthes. 52^ Concours. — La plus belle collection de plantes dites Carnivores : Sarracenia, Cephalotus, Dionœa, Barlingtonia, Dro- sera, Drosophyllum. BS*' Concours. — La plus belle collection de cinquante Coleus. 54"^ Concours. — Le plus beau lot de cinquante Coleus. 14 PHOGKAMME DE L EXPOSLTIO.V 55^ Concours. — La plus belle collection d'Euphorbin cacti- formes. 56^ Concours. — La plus belle collection de soixante Cactées fleuries ou non fleuries. 57« Concours. — Le plus beau lot de Cactées fleuries. 58" Concours. — Le plus beau lot de quatre-vingts Calcéo- laires herbacées variées. 59^ Concours. — Le plus beau lot de Citlceolaria raontiu hy- brides. 60* Concours. — Le plus beau lot de cinquante Cinéraires simples variées. 61o Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Cinéraires doubles variées. 62'î Concours. — La plus belle collection de soixante Pelar- (joniuin à grandes fleurs, simples, doubles 0!i de fantaisie. 63« Concours. — La i)lus belle collection de soixante Pelure (joniuiit zoniile et inqiiiniin^ à fleurs simples. 64« Concours. — La plus belle collection de trente Pelargo- nhun znnalc et imjuitvtnx à fleurs simples. es** Concours. — La plus belle collection de soixante Pfbn- goniitm zomili' et huiumans à fleurs doubles. 660 Concours. — La plus belle collection de trente Polm-f/o- nium znndlc et inquinans à fleurs doubles. 67c Concours. — Le plus beau lot de cinquante l'clniymiuin zûnnle et inquinnns à feuilles panachées. 68" Concours. — La plus belle collection de trente Pelargo- nium à feuilles de Lierre, vertes ou panachées, à fleurs simples ou doubles. 69'' Concours. — La plus belle collection de Lantana fleuris. 70"^ Concours. — Le plus beau lot de Verveines fleuries, en variétés nommées. 71" Concours. — La plus belle collection d'Héliotropes. 72^ Concours. — La plus belle collection de soixanie Pétunias en variétés nommées, fleuries, simples ou doubles. 73° Concours. — La plus belle collection de cinquante Fuchsias. 74^ Concours. — La plus belle collecliou d'Amaryllidéés. DL 23 AL- 30 31 Al 1887 lo 75- Concours. — Le plus beau lot d'Himnntophijlluin ou Clivia variés, en fleurs. 76' Concours. — La plus belle collection de Bruyères [En'ca ou hJpftcris). 77- Concours. — La plus belle collection de soixante Azalées de rinde. 78*= Concours. — La plus belle collection de trente Azalées de rinde. 79'' Concours. — La plus belle collection de Rhododendrons de Java et de THimalaya. 80' Concours. — La plus bello collection de plantes de la .Nouvelle-Hollande. 81'' Concours. — La plus belle collection d'Orangers, Citron- niers, Cédratiers et Myrtes en fleurs. 82' Concours. — La plus belle collection d'Araliacées. 83" Concours. - La plus belle collection d'Echeveria. S¥ Concours. — La plus belle collection d"Àgaves. 85"^ Concours. — La plus belle collection d'Aloe. 86' Concours. — La plus belle collection de Yucca. 87^ Concours. — La plus belle collection de Phonnium variés. 88" Concours. — Le plus beau lot d'Araucarias variés. 89'' Concours. — La plus belle co'lection de plantes indus- trielles de serre. 90' Concours. — La plus belle collection de plantes ofticinales de serre. E. — CONCOURS ENTRE AMATEURS 91' Concours. •— La plus belle collection de plantes de serre, fleuries ou non, à quelque genre qu'elles appartiennent, pré- sentée par des amateurs, § 2. PLANTES DE PLEINE TERRE F. — PLANTES NOUVELLES 92'' Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage, introduites le plus récemment en Europe. 16 PROGKAJLME DE l'I'.XPOSITIUiV 93'^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage, introduites directement en iM-ance. 94^ Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront indiqués. 95° Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'exposant et non encore dans le commerce. G. — BELLE CULTURE 96^ Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la bonne culture aura fait arriver le plus près de son maximum de déve- loppement. 97*' Concours. — De quatre a dix plantes les plus remarquables par leur forme et leur développement. 98» Concours. — Le plus beau lot de vingt plantes à feuillage ornemental, remarquables par leur développement. 99'' Concours. — Le plus beau groupe composé de vingt plantes diverses fleuries, à quelque catégorie qu'elles appar- tiennent. H. — CULTURE SPÉCIALE 100"" Concours. — La plus belle collection de plantes mar- chandes fleuries. 101'' Concours. — La plus belle collection de cini(uantc plantes fleuries ou à feuillage, spécialement cultivées pour l'ap- provisionnement des marchés. I. — PLANTES EN COLLECTIONS 102« Concours. — La plus belle collection do cinquante Coni- fères. lOS*" Concours. — La plus belle collection de vingt-cintj Conifères. 104^ Concours. — La plus belle collection de douze Conifères à feuillage panaché. 105® Concours. — La plus belle collection de Bambous. 106° Concours. — La plus belle collection de cinquante arbres ou arbustes à feuillage persistant, vert ou panache. DU 23 AU 30 MAI 1887 17 107" Concours. — Le plus beau lot de viugt-cinq arbres ou arbustes à feuillage décoratif. 108'' Concours. — La plus belle collection d'arbres pleureurs. 109= Concours. — La plus belle collection de Magnolia à feuilles caduques (tombantes) ou persistantes. 110- Concours — Le plus bel apport de six Lauriers d'Apol- lon, remarquables par leur forme et leur développement. 111'^^ Concours. — La plus belle collection d'Érables japonais. 112'^ Concours. — La plus belle collection d'Aucubas. 113- Concours. — La plus belle collection de soixante Rho- dodendrons. 114° Concours. — La plus belle collection de trente Rhodo- dendrons. 115« Concours. — La plus belle collection d'Azalées pontiques et mollis fleuries. 116« Concours. — Le plus beau groupe de Kalmias fleuris: quinze plantes en trois variétés. 117" Concours. — La plus belle collection d'arbres ou ar- bustes d'ornement fleuris. 118« Concours. — La plus belle collection de cinquante Clématit3s fleuries. 119*= Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Clé- matites fleuries. 120" Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Rosiers haute tige, en fleurs, 121° Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Rosiers haute lige, en fleurs . 122^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers thés haute tige, en fleurs. 123" Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Rosiers basse tige, greffés ou francs de pied, eu fleurs. 124'' Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Rosiers basse tige, greffés ou francs de pied, en fleurs. 125" Concours. — La plus belle collection de cinquante Ro- siers thés, basse tige, en fleurs. 126" Concours. — La plus belle collection de Rosiers grim- pants. »^\ JÏÎJ 18 ]>H(x;tiAMMK bV. L EXPOSITION 127* Concours. — La plus belle collection de viii^t Pivoines ligneuses. l^i" fcohcbiirs. — Là pliis belle collection de cinquante Pivoines herbacées, officinales ou paradoxales. 129<= Concours. — La filijs lieile cblleetiori de Lilidcees fleuries. iâO'' Concours. — La plus telle collection de él'aàioius card'i- nalis, ramos'ùs, élc. ISl'' CoHcours. • — La plus belle collection d'irts yeniiau)c<( et variétés. l3â' Cbniîôîirs. — La plus belle colleclion d'Iris Xipfiium et autres, à bulbes. lââ- bbriB8ui:s. — L;i plus belle colieclioii de cent f^'^illets va- riés. i5i' Concours. — Là piiis belle colleclion de (jUai-aiitames [MnUhiola annitu, liiânhi et gra'ca). 135' cbniîburs. ~ La plus belle collection de nii^ofléês [CfieU mntlms Ckeiri). 13b' Coiicbùrs. — Le plus beau lot d'Aiiricules varices. 137'' Concours. — Le |)his beau lot de Priinula juponiai . 138'' Concours. — Le plus beau lot de Primitht cortiiiini'h'fi. 139" Concours. — Le plus beau lot de Résédas (cinquante pois . 140" Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent plahtes variées. 141'' Concours. - La plus belle collection de pldtttes vivàces tleurios el à feuillage. 142' Coilcours. — Le phi> beau groupe de plantes vivaces lléu- ries ou à feuillage. 143° Concours. — La plus belle collection de piailles àllnuelles et bisannuelles lleurics. 144'^ Concours — La plus belle disposition d'un nias.^if ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces. 145' Concours. — La |)lus belle collection de Fougères en plein air. 146' Concours. - La plus belle collection de plantes aqua- tiques, DU :25 AU 30 mai 1x87 19 147« Concours. — La plus belle collection de plantes vivacès pour rocailles, à l'exception des Fougères. 148" Concours. — La plus belle collection de plantes alpines. iAb" Concours. — La plus belle collection déplantes ligneuses pour rocailles. 150" Concours — Les plus beaux motifs de mosaïculture. 151'' Concours. — La plus belle collection de plarités spécia- lement employOes pour la mosaïculture. 162" Concours. — Là plus belle collection de plantes indus- trielles : textiles, tinctoriales, oléagineuses, etc. 153« Concours. — La plus belle collection de plantes offici- nales. 1. — CONCOURS ENTRE AMATEURS. 154'' Concours. — La plus belle collection de plantes fleuries ou non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentée par des amateurs. K. - FLEURS COUPÉES 155" Concours. — La plus belle collection de cent Roses. 156^ Concours. — La plus belle collection de cinquante l^i- voines. 157" Concours. — La plus belle collection de cinquante Iris. 158"^ Concours. — La plus belle collection d'Anémoiies et Re- noncules. 159^ Concours. — La plus belle collection de plantes bulbeuses diverses. 160" Concours. — La plus belle collection de plantes non bul- beuses diverses. L. — BOUQUETS ET GARNITURES D APPARTEMENTS (1) 161" Concours. — La plus belle ,i;arnitui'e de lleuis d"u!i salon. 162° Concours. — La plus belle garniture d'un surtout de table (milieu et deux boutsi. (1) Nota. — MM. les Exposants de fleurs coupées soiii tenus de reiW' placer leurs apporta uussi souvent qwî coin i^era nccfissaire. 20 PROGRAMME DE L'EXPOSITION 163e Concours. — La plus belle ornementation en Heurs de motifs ou sujets divers. 164'^' Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés. 165'' Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de suspensions d'appartement, bûches rustiques ornées de plantes à feuillage, etc. 166° Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des vases ou objets d'art. 167" Concours. — La plus belle collection de petites plantes vertes décoratives (ne dépassant pas 5l) centimètres de hauteur) employées pour les garnitures de jardinières, corbeilles, suspen- sions, etc., etc. i^ 3. ARBORICULTURE ET FRUITS 168'^ Concours. — Le plus beau lot d'arbres et arbustes frui- tiers forcés, en pots, portant leurs fruits. 169»^ Concours. — Le plus beau lot de Vignes en pots, avec raisins à maturité. ITO*" Concours. — La plus belle collectioa de fruits mûrs forcés. 171° Concours. — ix plus beau lot de fruits comestibles con- servés frais. 172° Concours — La plus b.-lle collection de fruits exotiques, comprenant au moins vingt variétés. 173' Concours. — La plus belle collection d'arbres fruitiers élevés en pots, de force à fructifier. .^ 4. CULTURE MARAICHERE 174'^ Concours. — La plante légiimière le plus récemment in- troduite eu France. 175^" Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obte- nues de semis par l'Exposant, non encore dans le commerce. 176^ Concours. — Une ou plusieurs plantes légumières obte- nues par l'Exposant, pendant les cinq dernières anudes, qui se- ront reconnues très recommandables et qui, bien que dans le commerce, n'auraient encore obtenu aucune récompense dans les Expositions, DU 2o AU 30 MAI 1887 21 177« Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de légumes et salades lorcés de la saison. 178-^ Concours, — Les plus beaux Melons Cantaloup, arrivés à maturité. 179*^ Concours. — Le plus beau lot de Melons variés autres que les Cantaloups. 180° Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges. 181' Concours. — I a plus belle collection de Pommes de terre à châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents. 182"= Concours. — Le plus beau Jol de Pois à chcàssis. 183- Concours. — Le plus beau lot de Haricots à châssis. 184' Concours. — Le plus beau lot de Carottes à châssis. IS^" Concours. — Le plus beau lot de Navets à châssis. 186'- Concours. — Les plus beaux Choux-fleurs (au moins quatre spécimens de chaque variété). 187 Concours. — La plus belle collection de Choux pommés. 188'' Concours. — La plus belle collection de Solanées comes- tibles : Tomates, Aubergines, Piments, etc. 189° Concours. — La plus belle collection de Fraisiers en pots, avec fruits à maturité. 190" Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises , en variétés distincte-;. — (Les fruits devront être renouvelés aussi souvent qu'il y aura nécessité de le faire.) 191'' Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de ma- turité (six plantes au moins). 192° Concours. — Le plus beau lot de Champignons, avec mode de culture. 193° Concours. — La plus belle collection de légumes exo- tiques. i; 5. INSTRUCTION HORTICOLE 194'' Concours. — Herbiers. 195° Concours. — Collection d'histoire naturelle pouvant servir à l'enseignement horticole. 196° Concours. — Collection de planches ou dessins pouvant servir à l'enseignement horticole. 197° Concours. — Collection de plantes artificielles pouvant ^ servir à l'enseignement. ±2 PRuGliAMMt; DE L EXI'USITION 198'' Concours. — Collection de fruits et de légumes imités. Les ouvrages concernant l'Horticulture, les publications horti- coles, ainsi que les plans de Jardins, pourront figurer à l'Expo- sition. 5; 6. ARTS ET INDUSTRIES HORTICOLES Seront admis à 1 Exposition tous les objets et produits des Arts cl Industries se rapportant directement à lllorticulture et classés dans les quatre sections ci-dgssous : 1"' Section. — Serres, Châssis, Appareils de chaullage pour serres, vitrerie. Claies à ombrer, Paillassons, Paniers à Orchi- dées, Vitrerie, Grilles, Ponts en fer, Kiosques en fer. Grillages et Treillages en fer. 2 Section. — Pompas cl." Appareils d'arrosage. Vaporisateurs, Pulvérisateurs, Tondeuses, Colliers pour arbres. Meubles de Jar- din et Ornementation. 3'' Section. — Constructions rustiques, Rocl^ers, Grottes, Ou- vrages en ciment. Kiosques et Ponts en bois, Trei'lages et Gril- lages en bois. Tuteurs,' lîaidisseurs , Caisses et Hacs , Contre- espaliers. à'' Section. — Coutellerie et Quincaillerie horticoles. Outils de Jardin, Opli([ue, Poteries usuelles, Poteries et Faïences d'art, Jardinières Caciie-pots, Porte-fruits, Insecticides, Mastics à gref- fer, lviquctte> pour plan'es, Terre de bruyère, Engrais. Les autres produits non désignés ci-dessus, mais pouvant se rapporter à rUorticullure, seront soumis <à l'appréciation de la Commission, qui se réserve le droit absolu de les admettre nu de les refuser. RÉCOMPENSES Les produits et objets exposés pourront motiver une recom- pense, toutes les fois qu'une expérimentation ne sera pas néces- saire pour en apprécier la valeiip. iV. B. — Messieurs les E.xposants sont prévenus à nouveau que leurs demandes d'admission devront indiquer : t« L'emplacement qui Icurest nécessaire (longueur et largeur). '2" La section dans la(|uelle ils peuvent concourir. 3o La liste exacte des objets qu'ils désirent exposer, en les classant dans leur section respective. Les demandes qui ne rempliront pas ces conditions ne seront ]i'ls (tirrplri's. DU 25 AU 30 JiAi 1887. 23 OBJETS DES CONCOURS PAU ORDRK ALPHAUÈTIQUE agaves . . Afoe. ... ^iTlhryilidce? ^nanas. . . jhéhiônos. Àraliacces. . Àraucarins. humérus des Con coins. .S4 . ... 83 Ilil lo8 S^ 8S -arboriculture 108-173 .\i-|)rcs et arbustes à feuil- lage . . Kili-IOT Arbres fruitiers en pots . . . 173 Arbres fruitiers forcés. ... KJS Arbres cl arbustes fleuris . . 117 Arbres pleureurs 108 Aroidées. 31-32 Arts horticoles p. 18 Asperges 180 Aucuba 112 Auricuies I3fi ^zalécs lie l'Inde 77-78 Azakès pontiqùes et mollis. . 11.^ Bambous \0o Begoiiia -2 i à 29 Bouquets 1G7-169 Bouvardia 23 Broméliacées 24-i3 Bruyères 76 Cactées oo-o7 Cnladium 33 à 33 Calcéoldirts 38 39 Carottes 184 Champignons 192 Choux-llcurs 186 Choux pommé- 187 Cinéraires 60-61 Clématites 1 18-119 Coleus. ;)3-."i4 Collection d'amateur serre;. ^l Collection d'amateur (pleine terre) . '. 134 Collection d'histoire naturelle 193 Conifères'. .' . : ' lt')2 à 104 Crotons .^7-38 Culture maiaicliÙM ... 17^-193 Cycadées 49 Cypripcdium )8 Dracaena 3'.t à 41 Echeveria 83 kiahles japonais 111 Euphorbia cactiformes .... 33 Evonyiiuis 1 Fleurs coupées 1.^3 à 160 Fougères de serre . 42-43 .Numéros des Concours. Fougères de p'eine Ici-re. . 44-143 Fraises. .;........., I90 Fraisiers |89 Fruits comesliblo-- 171 Fruits exoliciues 172 Fruits imités. )98 Fuchsia 73 Carnilures 167 Cesnéracées 2i Girollées 133 Glaïeuls 130 Gioxinias 19-20 Haricots 183 Héliotropes 71 Herbiers 194 llimantof-hylium 73 Industi'ies horticoles p. 18 Instruction horticole . , , 194-198 Mi> 131-132 Ixora -2-2 Kalmia 116 Lantana . Ê9 lauriers • IfO Légumes, collections. . 177 à 188 Légumes exotiques 193 Légumes forcés' 1 lÎT Légumes imites 198 Légumes, introduciio.i. ... i74 Légumes nouveaux, semis . . 175 Liliacées 129 Magnolia. 109 Marantécs 36 .Massifs de plantes llcinies. . 8-99 Melons. 178-179 Mosa'icullurc 130 Navets 183 .Xcpenihcs ... 31 Œillets 133 Orangers, eie 81 Orchidée; 14 à 17 l'almiers 46 à 48 l'andanées 50 l'elargoninm 62 à 68 Pensées 149 Pétunia 72 Phormium 87 P^'oines 127-128 et 136 Planches ou dessins 196 Plantes artificielles ...... 197 Plantes, ,i; 1" 1-91 Plantes alpines liS Plantes annuelles 143 Plantes aquatique- 146 24 COXCOUKS DKVAMÏ LA SOCIETE, Numéros des Concours. Piailles bulbeuses 139 Plantes carnivores 5"2 Plantes de belle culture. . . . o à K m à 9i1 Plantes grim| antes de serre. 30 Plantes induslrielles de serre. 89 Plantes industrielles de pleine terre 132 Plantes marchandes .... lOO-IOl Plantes de la Nouvelle- Hol- lande 80 Plantes de nouvelle inlroduc- tion 92 à 100 Plantes nouvelles de semis. 4-9o-l7o 17G Plantes officinales de serre. . 90 Plantes officinales de pleine terre loi Plantes pour rocailles. . I 'i7 et 149 Numéros des Concours. Plantes de serre chaude.. . . 91 Plantes (le serre tempérée. . . 91 liantes de serre à feuilles co- lorées 13 Plantes vivaces 141-142 Pois 182 Pommes de lerre 181 Qunrantaines 184 Renoncules 138 Réséda -139 Rhododcndrnns 79-113 Roses ISo Rosiers . 120 à 126 Sahules Sélagiiiclles Solanées comestibles Verveines Vignes forcées. . . . Yoccii 178 40 188 79 1 63 87 CONGRÈS HORTICOLE DE 1887, A PARIS Le Congrès horticole de 1887 aura lieu, comme celui des années précédentes, pendant la durée de l'Exposition de prin- temps, et s'ouvrira le 2G mai. Les personnes désireuses d'é- prendre une part active ou seulement d'assister aux séances peuvent se faire inscrire dès à présent. La Société a lieu d'espérer qu'elle obtiendra, cette année en- core, une réduction importante sur le prix des billets pour les Membres de la Société qui se rendront des départements à Paris afin d'assister au Congrès. CONCOURS OUVEUTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886. Concours ■permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil cV Administration . Pour l'iutroduction ou l'obten- tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2» série, XI, 4877, p. 44j.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. compte rendu des tkavaux de la société ex 1886. 25 Compte rexdu des tbaa'aux de la Société natioxale d'Horticulture de France, ex 1886, par M. P. DucnARTRE. Messieurs, L'année qui vient de s'écouler a été pour noire Société une période d'incessante activité pendant laquelle les travaux qu'elle a menés à bonne fin ont été aussi nombreux que variéS;, aussi soutenus que féconds. Ses séances réglementaires, tenues avec la régularité habituelle, ont toutes offert un réel intérêt, et elles l'ont dû en grande partie à la remarquable diversité des objets dont elles ont déterminé la présentation, ainsi qu'à la réussite de concours spéciaux qui;, annoncés quelques mois à l'avance, ont amené à cinq d'entre elles les éléments de vérita- bles Expositions partielles. Aussi ont-elles été suivies à ce point que le nombre des membres qui y ont assisté n'est jamais des- cendu au-dessous de cent vingt-cinq et a plusieurs fois dépassé deux cents. D'un autre côté, appréciant plus que jamais l'avan- tage majeur qu'offre à notre Horticulture tout moyen de montrer au grand jour ses progrès, la Société n'a pas hésité à tenir, dans le cours de l'année, deux grandes Expositions, l'une générale, du 11 au '16 mai, l'autre consacrée principalement aux fruits et aux légumes et reculée, par l'effet de circonstances indépen- dantes de sa volonté, jusque vers la fin du mois d'octobre (23 au 26 octobre). Enfin, comme si tant et de si importants travaux ne suffisaient pas à son activité, elle a tenu, au mois de mai, un nouveau Congrès horticole qui, plus favorisé que le précédent, ayant été annoncé longtemps à l'avance et convenablement préparé, a donné d'excellents résultats et nous a valu la publi- cation de nombreux et intéressants mémoires sur des sujets très divers. Le Journal, qui est pour notre Association le fruit durable d'efforts tant communs qu'individuels, devait refléter l'ardeur laborieuse qui a caractérisé pour nous l'année 1886; aussi le volume qu'il a formé, dans le cours de cette année, a-t-il pris une étendue plus qu'ordinaire : il ne comprend pas moins de 26 COMPTI-; RENDU 954 pages, et les nombreux articles qu'il renferme traitent de sujets très variés, relatifs tant aux diverses branches de l'horti- culture qu'au but d'utilité directe que se pi'opose toute Société horticole. En rappelant quels ont éti' ces sujets et en les clas- sant méthodiquement, ce Compte rendu prescrit par notre règle- ment donnera une idée exacte de la marche qu'a suivie la Société nationale d'Horticulture de France pendant la période à laquelle il se rapporte. Rarmi les écrits de tout ordre qui ont été, cette année, les éléments de notre publication mensuelle, il )' a liep de distin- guer d'abord deux catégories fort inégales détendue : les uns en effet ont une origine étrangère à notre Société et consistent généralement en résumés ou analyses d'articles qui ont paru dans des publications étrangères. Ils appartiennent à la division du Journal qui porte le litre de Revue ùibliograpki'jue étrangère. La plupart consistent en descriptions de plantes nouvelles ou rares, dont la connaissance ne peut qu'intéresser les lecteurs (|e notre publication ; certains aussi sont des traductions analytiques ou des résumés de mémoires recommandables pour leur intérêt horticole ou holanique. Ces articles sont peu nonibreux lorsque notre Société elle-même fournit en abondance des documents à publier, et c'est ce qui est arrivé cette année; toutefois, dans les ran s moments où l'abondance de matériaux pour le Journal était moins grande, il a été possible jde faire paraître trois arti- cles de cet ordre qui ont un intérêt évideqt. Le premier résume un niémoire rempli d'observations relatives à l'histoire et à la pratique de l'hybridation chez les Orchidées, dans lequel le célèbre horticulteur anglais, M. II. -J. Veitch a consigné les résultats de sa longue expérience sur ce sujet (p. 183); le secopd est une analyse d'un impoitant travail dans lequel un savant physiologiste italien, l\. Guboi.i, montre, à la suite de ses expé- riences et de ses analyses, quelles sont les conditions favorables à la production, dans les feuilles de la Vigne, de l'arnidon duquel dérive ensuite le sucre dans le raisin (p. 347); eplip je troisième rapporte les instructives expériences qui ont été faites pqr le savant professeur (|e botanique de Bonn, IJI. Strasburger, en vue de reconnaître ce qui a lieu lorsqu'on greffe la Pomme fje r)ES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ E\ 1886. 27 terre sur diverses plantes de la même famille des Solanées on réciproquement (p.i395). Tous les autres documents insérés dans le Journal dont ils forment presque la totalité appartiennpnt en propre à notre Société. On peut les subdisùseï: en ceux qui se rapportent à son histoire ainsi qu'à ses travaux de tout ordre, et ceux qui éma- nent de la plume de ses membres écrivant soit individuellement, . soit au nom de Commissions. A. DOCUJIEXTS RELATIFS A L'hISTOIRE DE LA SOCIÉTÉ -NATIONALE d'Horticulture et a ses travaux généraux. — Ils sont d'ordres divers^, mais qui toutefois peuvent être ramenés aux quatre gortes suivantes : 1° Procès-verbaux des séances; 2° Comptes rendus annuels ; 3" Pièces relatives aux Expositions de la Société ; 4° Documents officiels. 1° P.rocès-verbaux des séances. — Il suffira de dire ici qu'ils ont été écrits et publiés avec l'invariable régularité qui est de rigueur en pareille matière. On s'est attaché à en faire un tableau assez fidèle des séances pour que les lecteurs qui n'avaient pu assister à celles-ci aient pu, par la lecture, s'en faire une jdée exacte. Leur rédacteur a même cru pouvoir y ratta- cher parfois des notes destinées à exposer les résultats de l'étude spéciale qu'il avait faite de certains objets déposés sur le bureau et qui olTraJent des particularités djgnes d'être examinées de près. Les plus étendues de ces notes sont relatives : 1" au déve- loppement rapide du bois et à sa prompte din^inutiop de volume par dessiccation cbez le P.hylolaçca dw.lca (p. 190) ; 2° à l'orga- nisation des flt^urs doubles dans une variété pouvejle de Rli(o-v Pj^ui>mondnip. S\7) ; 3" à un très curieux et très rare mode de prolifération offert par une Rose (p. 470j. Pour donner une idée du lionibpe considérable d'objets présentés ou de sujets traités aqx séances tenues pendant cette annép, il suffira dP dire que les prqcès-verbî^u.x qui ont eu pour objet de faire connaître les uns et de résumer les autres ont prjs par cela seul un dévelop- pement tel qu'ils n'occupent pas moins de Mo pages, c'est- à-dire environ un cjnquipme du volume enfler poqr 183j3. 2" Çompfes rendm anmiels. — Le Règlement exige que, chaque année, i| soit rendu compte des travaux qui ont été 28 COMPTE RENDU accomplis, pendant le cours de l'année précédente, soit par la Société considérée dans son ensemble, soit par chacun des Comi- tés qui existent dans son sein. Il a été satisfait exactement, en 1886, à cette prescription réglementaire, et le Journal a mis sous vos yeux, Messieurs, en tète de son cahier de janvier, le Compte rendu des travaux de la Société considérée dans son ensemble, écrit par le Secrétaire rédacteur (p, 6), puis, à des dates plus tardives, ceux des travaux accomplis dans le sein des Comités, qui avaient été rédigés par MM. les Secrétaires de ces Comités, savoir : celui du Comité de Culture potagère, par M. Dybowski (p. 440); celui du Comité d'Arboriculture fruitière, par M. Michelin (p. 2'28) ; celui du Comité de Floriculture, par M. Delaville (Gh.), (p. 511); enfin celui du Comité des Arts et Industries horticoles, par M. Henri Lebœuf (p. 180). 3" Documents relatifs aux Expositions tenues par la Société. — La Société ayant tenu, en 1886, deux Expositions, l'une au prin- temps, l'autre en automne, et la première des deux surtout ayant eu un remarquable développement, les documents qui se rapportent à l'une et à l'autre ont pris forcément des proportions considérables et telles que leur en.-emble a fourni presque en entier la matière d'un cahier de huit feuilles. Ils consistent en Comptes rendus et en une liste des récompenses accordées par les Jurys (p. 704), auxquels il faut joindre le procès-verbal (p. 622) des séances tenues à cette occasion par la Commission des récompenses, les 26 et 28 octobre 1886. Ces Comptes ren- dus ont été rédigés : relativement à l'Exposition du mois de mai. pour la partie horticole (p. 639), par M. P. Duchartre; pour la partie relative aux Arts et Industries horticoles (p. 674), par M. G. Sohier; relativement à l'Exposition d'octobre, pour la partie florale (p. 682), par M. P. Duchartre; pour la partie frui- tière (p. 689), par M. Chatenay (Abel); pour la partie potagère (p. 696), par M. Hébrard (Alexandre). Ils sont précédés d'un article général, sorte d'introduction qui a reçu le titre de : Coup d'œil sur les deux Expositions tenues, en 1886, par la Société nationale d'Horticulture de France (p. 630), dont l'auteur est M. P. Duchartre. Il n'est pas hors de propos de rappeler que, cette année, par suite d'une innovation qui semble avfintageuse, DES TRAVATIX DE LA SOCIÉTÉ EN 1886. ^9 toutes les récompenses décernées soit à l'occasion des deux Expo- sitions, soit même pour les Concours qui ont eu lieu en séances, ont été distribuées le même jour, 25 novembre 1886, et que, par suite, tous les documents relatifs à ces deux Expositions ont été réunis dans un même cahier du Journal. 4° Documents officiels de la Société. — Sous ce titre commun, qui, avec intention, a étépris un peu vague, sontcompris quelques documents qui, bien que se rattachant directement à l'histoire de notre Société, ne rentrent pas dans le cadre de ses travaux habituels. Cette année, un événement qui a frappé cruellement un grand nombre d'horticulteurs du département de la Seine a déterminé un acte de confraternelle bienfaisance qui a motivé la présentation d'abord, ensuite la publication de deux Rapports officiels. Un affreux orage ayant, le 23 août 1886, dévasté, trop souvent même détruit entièrement un grand nombre de cultures dans plusieurs communes du département de la Seine, surtout dans celle de Montreuil-sous-Bois, la Société a senti qu'il lui appartenait de secourir de si grandes et si nombreuses infor- tunes. Dans ce but, elle a chargé une Commission de neuf mem- bres de faire le relevé des désastres éprouvés et de prendre ensuite les mesures qu'elle jugerait propres à remédier à ces désastres, dans la mesure du possible. Cettte Commission a exposé les résultats de la mission qui lui avait été confiée dans un Rapport (p. 401) dont les auteurs ont été M. Michelin pour la partie relative à l'Arboriculture fruitière, M. D3^bowski pour la portion qui a trait à la Culture maraîchère, M. Berg- man (Ernest) pour ce qui se rapporte à la Floriculture. Afin d'augmenter le chiffre des sommes à distribuer, la Société a organisé une tombola qui a été très productive. L'organisation et les résultats en ont été signalés dans un Rapport officiel (p. 529) par M. Chauré (Lucien), l'un des cinq membres de la Commission qui, ehargée de diriger tous les détails de celte déli- cate et utile opération, a rempli avec un plein succès et avec, le zèle le plus loaable la mission qui lui avait été confiée. B, Travaux personnels des Membres de la Société. — De longue date, ces travaux qui sont très divers de nature et d'objet, ont été répartis dans notre Journal entre les catégories des Notes et mémoires, des Rapports et des Comptes rendus d'tîxpo- sitions. En outre, à partir dii mois de janvier 1880, à ces trois catégories notre zélé collègue M. Ferd. Jamin, en a joint uiie quatrième dont tout le monde apprécie le haut intérêt et l'utilité directe : c'est celle des tableaux mensuels dans lesquels il résume les observations météorologiques faites par lui, à l'aide d'instruments précis, dans soii grand établissement de Bourg-la- Reine. Cette aiinée cortime les précédentes, cette Utile f)Ublicà- tion a été poursuivie par liiî avec une régularité (Jui ne s'est jamais démentie et pour laquelle tioiis ne satinons lui témoigiiër assez de gratitude. a. Notes et mémoires. — Les écrits i'arigés sous cette qualifica- tion générale qui, pendant l'année 1880, oiit IruUvé place dans notre Journal, se l'apportent pour là plupart aux tiois griîndes branches de l'horticulture : Culture potagère. Arboriculture fruitière ou d'agrément, Floriculture. En outre, quelques-uns portent suH'ensemble de l'Horticulture ou ti'ailent de questions soit générales, soit spéciales qui s'y rattachent directeriient: Rappelons les siij,ets qui y sont traités. La Culture polàgère a fourbi la matière de ilcux noies inté- ressantes: dans l'une (p.32'J), M.llebraiJ (Alexandre) expose If li'oilement cultural qui cbbvienL à la Chicorée de Bi'uxelles, connue à Paris sous le nom tbimand de Willoof, et montre les avantages qu'il y aurait à en étendre parmi m us la culture (pii n'a guère éléeiicore qu'essayée ; dans rautre(p. 427), M. Dybowski rapporte le succès qu'il a obtenu dans la cultuie du Maceron (Smf/rnium Glus airvm L.) dont la racine constitue, au boiit de trois niois, un bon aliment et qui devrait dès lors être ajouté à la liste des plantes cultivées dans nos potagers. r^'Arbctriculture, considérée avec le sens large de ce mot, a beaucoup occupé nos collègues, puisqu'elle leur a fourni lessljj'els (le neuf notes ou mërhoirfes qui, pendant cette année, ont trouvé place dans le Journul. M. Glady a fait ressortir (p. 210) le mérité de deux excellentes Figues peu connues cepeiidaut, la Figue Adam et la Figue SanPietro, deDalrinatie, qui, plus iéfeeinuient, a étéinscrite par le Congrès de la Société pomologique de F'rahce sur la liste des bons frails. Dans une tiote ihtiiuiée ; L-e vent de bise, 1»ES TKAVAUX DE LA SuCIÉtÉ EN I88(). 3l l'œil, le bouton à feuilles et Je boulon à ileurs des Poiriers et des Pomnniers (p, 212;, MM. Courtois (Jules), après avoir mon- tré rim|.^orlahce majeure de ces trois sortes de bourgeons, signalé les dangers qu'ils courent, aux mois d'avril et de mai, si le veht froid, dit vent de bise, vient alors à souffler. M. Prillieux nous a fait connaître (p. 506) les excellents effets (\m oiit été obtenus de l'emploi de la solution du sulfate de fer en vue d'empêcher la tavelure des Poires. M. Berthier a constaté p. 169) le bon état dans lequel il a vu, dans le jardin du ^éminaii'e de Nancy, les arbres fruitiers h la conduite desquels préside M. l'abbé Lefèvre^ xM. Carrière à écrit Un mémoire étendu (p. .549, 7o9) sur des es- pèces lie Tignes découvertes réceinment en Chine par l'abbé David, en vue d'exposer l'état actuel de nos connaissances à létir sujst et de proposer pour ces végétaux un classement que, toute- fois; il ne considère pas comme définitif. Dans deux notes succes- sives h chacune desquelles il a joint de bonnes figures, M. Joly (Gh.) a décrit des arbres remarquables par leur beauté ou par leurs proportions exceptionnelles; ce sont : dans l'une de ces notes (p. 215), le magnifique groupe de Dattiers qui existe dans l'une des cours du couvent des Trappistes, à Slaouéli, près d'Al- ger ; dans l'autre (p. 561), un Clièhe-liège et un (^hâtaighier de dimensions colossales qui se trouvent en Portugal, le premier à 15 kiloiiièlres au sud de Lisbonne^ le second sur la montagne de Guaidunha, près de Fundao. Le même collègue, dont la col- laboiation au Journal a été active, celte année, a fait l'histoire p. 276) delà session que la Société pomologique américaine a tenue, au mois de septembre 1885, à Grand Ràpids, dans l'Etat de Michigan, et il a illustré son ie±ie de nombreuses et borihes figures, représentant, les unes des arbres de dimensions colos- sales, les autres des paysages californiens vus tant avant qu'après i'élàblissenient de vignobles. Enfin M. Hairaca, de Pau, nous a cohimuniqué (p. 97) des observations faites par lui sur deux pieds de Làbrier-cerise obtenus de semi-;, qui sont panachés de manières très dissemblables et dont l'examen le conduit à penser que celle paniachui'e pourrait pi'ovenii- d'un excès de sève fourni par un soi huiriide. La FloricuUure a été thoins bien partagée dans le voiiime 32 COMPTE RENDU publié en 1886. Néanmoins elle y est représentée par ti'ois arti- cles dont l'un, dû à M. Bergman (Ern.\ est un véritable mémoire qui a valu à son auteur la satisfaction de le voir traduit en entier dans un journal horticole italien. Le titre de ce travail (p. 83; en fait pressentir l'importance; c'est un Relevé monogra- phique des Anthurium aujourd'hui connus. Quant aux deux autres notes qui se rapportent à la même branche de l'horticul- ture, l'une, due à M. Ghargueraud (p. 3o), a pour objet d'élablir un groupement méthodique parmi les nombreuses variétés de Chrysanthèmes de l'Inde qui existent actuellement dans les jar- dins, groupement en quatre sections que l'auteur base sur tout autant de formes que peut offrir la corolle des fleurettes ; l'au- tre (p. 153), dont l'auteur est M. P. Duchartre^ renferme la des- cription détaillée, poussée même jusqu'à l'étude anatomique, d'un nouveau Bégonia qui a été obtenu par M. Bruant, de Poi- tiers, et qui offre cette particularité singulière de produire ses inflorescences, non seulement à l'iiisselle des feuilles, mais encore sur la base du limbe de ces feuilles. Une seule question générale a été examinée; c'est celle des Hybrides à laquelle M. Carrière (E.-A.) a consacré une note (p. "21 8) dans laquelle il critique l'emploi qu'on fait journelle- ment du mot hybride, déclare que, en fait d'espèces, « tout est « indéfiniment et continuellement muable, » et conclut de sa dissertation qu'on doit conserver le mot d'hybrifle en ne l'appli- quant qu'à des produits « obtenus par une fécondation sérieuse, « et présentant des caractères vraiment distincts, » Un point d'utilité pratique a été amené à une solution satisfaisante par M. Boizard par une note (p. 96) dans laquelle ce collègue nous a appris que, dans les serres, il prend sans peine les Cloportes, pour les détruire, en plaçant dans les sentiers, ou sous les gra- dins et même entre les plantes, des balais de bouleau entre les brins desquels vont se réfugier, pendant le jour, ces petits ani- maux qui nuisent beaucoup aux plantes^ surtout aux Orchidées. Enfin j'aurai épuisé la liste des sujets traités, cette année, dans des articles originaux publiés par le Joutmal quand j'aurai rap- pelé les Notes horticoles sur l'Allemagne du sud et de l'Au tri- che-Hongrie (p. 429, 492), dans lesquelles M. Bergman (Ern.) a DES TRAVAUX DK LA SOCIÉTÉ EN 1880. 33 réuni des renseignements instructifs sur l'étal actuel de l'Horti- culture et des jardins dans les parties de rAIlemagne et de l'Au- triche-Hongrie qu'il venait de visiter en les examinant spéciale- ment au point de vue horticole. b. Rapports. — Les Rapports qui ont été présentés à la So- ciété dans le cours de Tannée 1886 ont été plus nombreux que ceux qui lui avaient été soumis en 1885; ils sont au nombre de dix-neuf, entre lesquels on peut distinguer ceux quiontune portée générale et ceux qui s'appliquent à des objets spéciaux. Dans la première de ces catégories il convient déranger d'abord les deux importants Rapports dans lesquelsM.Michelinnousa donné l'his- toire, en premier lieu, de la troisième session de l'Association po- mologique de l'Ouest (p. \^i), qui aété tenue au Mans, du 30 oc- tobre au 9 novembre 1885, et qui avait pour but le perfection- nement de la fabrication du cidre, ainsi que la détermination des meilleures variétés de fruits à cultiver afin d'arriver à améliorer cette boisson; en second lieu, du 27" Congrès organisé par la Société pomologique de France, qui avait eu lieu à Bourg (Ain), au milieu du mois de septembre 1885, et qui, comme les précé- dents, avait été consacré à l'étude des fruits de table assez recom- mandables pourmériter d'être admis sur la listeoffîcielle des bons fruits. Les études faites par ce Congrès ont été si nombreuses que le document quiles résume apris un développement considérable; aussi a-t-il dû être fractionné en trois portions qui ont trouvé place dans tout autant de cahiers du Journal (p. 236, 299,339). — Faute d'un classement plus rigoureux, je rangerai encore ici le Rapport par lequel M. Michelin nous a fait connaître (p. 232) les résultats de l'examen auquel ont été soumis des élèves de rétablissement de Villepreux qualifiés de Pupilles de la Seine, eu vue du prix annuel qui a été fondé en leur faveur par notre généreux collègue, M. Laisné. Tous les autres Rapports publiés cette année portent sur des objets spéciaux, ouvrages, cultures, instruments ou appareils. Les ouvrages qui ont donné lieu à des Rapports plus ou moins laudalifs ont été au nombre de sept; ce sont les suivants; 1" Le beau livre sur LArt des jardins par M. le baron Ernouf, dont la troisième édition a été faite avec la collaboration de 3 Si CnMI'TK Ri:. NUL' iM. A. Alpband, et pour lequel le Rapporteur aélé M, Joly \^CU.) qui a joint au texte de son Rapport de nombreuses figures afin de donner une idéf du luxe iconographique de l'ouvrage (p. 40) ; 2° La Flore pittoresque de la France, écrite en collaboration par plusieurs savants en raison de la diversité des points de vue sous lesquels la population végétale de notre pays y est envisa- gée, et sur laquelle le Rapport a été écrit par M. P. Duchartre (p. 172); 3" Un mémoire de M. Ledoux (Désiré), destiné àdécrire une forme nouvelle qu'il recommande pour les arbres frui- tieri^ en espalier, et qui a été examiné par MiVI. Chatenay (Abel) et Bertrand |p. 223); 4" Un opuscule de M. Ghys, pharmacien à Anzin (Nord), sur les Chry»^anthèmes de llndo que leRappor- teur, M. Chargueraud, aqualifié depelit travail recommandable (p. 226); 5" Un petit livre dans lequel M. Bazin, professeur d'Hoiticullure, a résumé les leçons qu'il donne au nom de la Société de Clermont (Oise) et au sujet duquel M. Chevallier (Cli.) a él('» l'organe d'une Commission de trois Membres (p. 335) ; 6" Uu ouvrage de MM. Portes et Ruysson intitulé Traité de la Vifinn et de ses produits, qui a été l'objet d'un Rapport de M. (iaillardon ip, 38;!;; 7^ enfin une brochure de M. Vnuvel sur la culture de rAspeij;e, qui a été ju^é(; favorablement par M. Bourdin. (Juaut aux Raïqjorls relatifs à des établissements horticoles ou ;i dos cultures spéciales, ils émanent tous de Commissions ])lns ou moins nombreuses qui, après un examen attentif, ont Confié à l'un de leurs membres la mission de formuler leur juge- ment. C'est ainsi que se sont exprimés eu termes élogieux : M. Miclielin sur les cultures de Poiriers et de Chasselas de M. Jourdain père, à .Muurecourl (Selue-et-Oise) (p. o\); M. Dela- ville (Ch.), sur l'établissement de M. Poirier (Auguste), à Ver- sailles (p. 382); M. Hariot (Paul^, sur les importantes cultures de M. Duval (Léon), également à Versailles (p. 385); M. Char- gueraud, dïtns un premier RapporL (p. 565), sur les Bégonias lubéreux cultivé? par M. A. Boberl, au Vésinet (Saine-el-Oise), dans un second Rapport (p. 771), sur rétablissement liorlicole que possède M. E, Cappe, dans la même localité; enlin M. Le- quin (p. o()9) sur les cultures principalement de Reincs-Margue- DES THAV.UX DE LA SOGIÉïR EN IHS»'). 35 rites pour graines que M. Dupanloup a établies à Sarcelles. La série des Rapports qui ont été soumis cette année à l'ap- probation de la Société se termine par ceux, au nombre de trois, qui ont eu pour ol\jetd«s instruments ou des appareils destinés à l'horticulture. Le premier (p. lOu), dû à Al. Delavilje (Ch ), fait l'éloge d'un sécateur auquel M. Aubry adapte un ressort d'un nouveau système et appliqué d'une nouvelle manière; dans le second (p. 176), M. Joly (Ch.) décrit et figure un ingénieux appareil que IVI. Martre a construit, d'après les conseils de M. Bleu, pour introduire dans les seri-es la matière des fumiga- tions, et qui a été appelé Thanatophore ; enfin le troisième (p. 573), dont l'auleur est M. Ghauré (Lucien), est relatif à un appareil pour le chauffage des serres imaginé et construit par M. Ch. de Yendeuvre, qui n'avait pu, par l'effet d'un accident, le faire fonctionner lorsqueaeu lieu,enjuiiiet 1884, un concours général organisé par notre Société pour les appareils de cet ordre. c. Comptes rendus d'Expositions. — A mesure que l'iiorticul- lure française se développe, les Sociétés qui en font leur spécia- lité se multiplient et, par une conséquence naturelle, le nombre des Expositions horticoles devient plus considérable. Or l'un des liens les plus directs entre ces Sociétés résulte de l'envoi réci- proque de délégués qui, après avoir assisté à ces importantes exhibitions de produits des jardins, et les avoir même étudiées de près comme Jurés, en rédigent, pour la communiquer à leurs collègues, une description tracée en pleine coniiaissance de cause. Les Comptes rendus ainsi rédigés consiituent l'un des principaux éléments des publications qui émanent d'Associaîions horticoles, '^oive Journal est loin de faire exception à cet égard, car, pendant le cours de l'année 1886, il a livré à la publicité dix-huit de ces intéressants documents, outre ceux qui concer- naient nos propres Expositions, et il n'est pas hors de propos d'ajouter qu'il en reste en manuscrits cinq dunl ledépùt aétéfait assez récemment pour qu'ils n'aient pu encore être livrés à l'im- pression. Les Expositions dont le Journal a publié les Comptes rendus ont eu lieu à Amiens, à Bordeaux, à Coulommiers, à Dijon, à Evreux, à Lagny, au Mans, à Neuilly (Seine), à Neuill}'- 36 COMPTE RENDU Plaisance (Seine-et-Oise), à Orléans, à Rouen, à Sedan, à Senlis, à Troyes, à Versailles en 1885, à Versailles en 1886, et à Wassy. Les auteurs des (Comptes rendus qui nous en ont fait connaître les détails sont, nommés dans le même ordre, MM. Bach, Glady, Bergman (Ern.), B. Verlot, Chatenay (Abel), Vitry, Cliatenay (Abel), Delamarre, Lepère, Delaville (Léon), Remy père, Ghar- gueraud, Chanlrier(E.),Hariot (P.),Chargueraud, Jamin (Perd.), Chauré (Lucien), à qui il faut joindre M. Michel qui, franchis- sant la frontière, a bien voulu aller représenter la Société à Strasbourg, à une Exposition dont il nous a ensuite rendu compte. c. Congrès horticole de 1886. — Je ne donnei-ais qu'une idée incomplète des travaux qui ont fourni les éléments de notre publication mensuelle en 1886 sije ne rappelais ceux qu'a pro- voqués le Congrès horticole organisé par notre Société et tenu, dans son hôtel, sous ses auspices, au mois de mai dernier. Mal- heureusement, par l'effet d'un regrettable malentendu, certaines des communications faites à cette assemblée n'ont figuré que dans une publication spéciale, en deux fascicules, qui n'a reçu qu'une publicité restreinte, puisqu'elle n'a été remise qu'aux adhérents au Congrès; néanmoins, en vertu de décisions prises par le Conseil d'administration et par la Commission de rédac- tion, la plupart de ces communications ont été réimprimées dans le Journal et, jointes à celles qui avaient été envoyées trop tard pour pouvoir figurer dans la première publication, elles ont formé au volume de cette année un supplément de 154 pa- ges qui a reçu une pagination distincte en chiffres romains. Voici, le plus succinctement possible, le relevé des matériaux qui composent ce supplément : Après une courte introduction, le règlement du Congrès (p. ii), l'énoncé des 25 questions proposées (p. iv), et la liste des adhé- rents (p. vu), les procès-verbaux des trois séances tenues les 13, 14 et 15 mai 1886 occupent 27 pages (p. xxi à XLvn). Le reste de la publication comprend 15 notesou mémoires relatifs à13ques- tions et dont voici l'énumération : La 4" question avait été formulée dans les termes suivants : « Quelle influence l'âge des graines a-t-il sur la qualité et la DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ EN 1886. 37 « quantité des plantes qui proviennent de ces graines? » Elle a donné lieu à la présentation de deux mémoires, l'un par M. Mil- let, de Bourg-la-Reine (p. l), l'autre par M. Thierry, directeur du Jardin des plantes de la Martinique (p. xcvii). La 5" question était: « Peul-on cultiver artificiellement les '< Champignons comestibles autres que l'Agaric champêtre « Champignon de couche)?» Elle a été traitée avec une pleine compétence par M. E. Roze, cryptogamiste bien connu (p. CIIll. Sur la 6® question ainsi conçue : « Quelles sont les causes du « dessèchement sur les treilles de la rafle des grappes des Rai- « sins de table ? Gonnait-on un moyen de l'empêcher de se pro- « duire? ^), M. Chevallier (Ch.) a communiqué (p. xlvii) des observations intéressantes et une solution du problème qui malheureusement « n'est peut-être pas tout à fait satisfaisante » selon ses propres termes. A la 8® question : « Du Mildiou {Peronospora viticola, et des « moyens d'en préserver ou d'en guérir les Vignes dans les « serres et les jardins, » M. Ed. Prillieux, professeur à l'Institut national agronomique, a répondu par un mémoire (p. cvn) d'un haut intérêt. « Quels sont les fruits les plus avantageux à faire en grande a culture pour l'approvisionnement des marchés? » Telle était la 10^ question à laquelle a répondu, avec tous les détails dési- rables (p. lui), m. Baltet, horticulteur-pépiniériste àXroyes. Le même collègue a aussi traité avec soin (p. lxiv) la J T ques- tion, qui était conçue dans les termes suivants : « Des moyens '< de mettre en bon état de rapport des terres de médiocre « qualité ou peu productives, par l'emploi d'arbres ou d'ar- « brisseaux fruitiers dont les produits soient directement utilisés « dans l'alimentation. -> M. Baltet a donné la solution de cet important problème cultural pour les départements de latitude moyenne ou septentrionale de la France; M. Audibert (Ch.), horticulteur à La Crau d'Hyères (Var), s'en est, de son côté, sérieusement occupé (p. lxxiv), en la considérant spéciale- ment au point de vue de nos départements les plus méridio- naux. 38 COMPTE RENDU Le programme d'un Congrès horticole ne pouvait laisser de côté l'emploi des engrais chimiques en horticulture; celui de 1886 en avait fait le sujet de la 12« question qui nous a valu un travail instructif (p. Lxxxvui) de M. Birot, chef des cultures de la maison Forgeot et C'''. La 1 4"= question était un corollaire de la précédente, car elle portait sur « l'emploi des engrais liquides dans les cultures de <( plantes en pots ou en caisses ». Elle a été traitée avec soin (p. cxvi'jparM. A. Van den Heede, Vice- Président de la iSociélc d'Horticulture du Nord de laFr?^.n('.e. (( Étude- de l'emploi des matières qui peuvent entrer dans la « conslruclion des couches. Leur influence sur l'élévation et la « durée de la température qu'elles produisent. » Telle était la 17° question, relativement à laquelle un mémoire intéressant a été écrit par M. Dybovvski, maître de conférences d'Horticul- ture à l'Ecole d'Agriculture de Grignon (p. cxxi). Les 20*" et 21 « questions, relati\es, l'une aux avantages et désavantages comparatifs des diflérents métaux emplovés pour les appareils de chaufl'age, l'autre à l'emploi de la vapeur pour chauffer l'eau des thermosiphons, ont été traitées dans deux notes (p. xciv et xcv) de M. de Vendeuvre. La 22® question avait trait à 1' <■ utilité en horticulture des (( instruments météorologiques (baromètres, thermomètres, « hygromètres), et à leur mode simplifié d'emploi». M. le comte du Buysson en a fait l'objet d'uii bon mémoire i p. cxxvi). Enfin, la dernière question traitée a été la 24° : « Du rAle et <( de l'inlluence des différentes sortes de terres dans !a culture « des végétaux ligneux de plein air. » Elle a valu au Congrès un mémoire fp. cxxxv) de M. Chargueraud dans lequel se trou- vent beaucoup de renseignements utiles et même les résultats d'expériences personnelles à l'auteur. Mouvement de la Société. — Il était juste qu'une année si bien remplie pour la Société nationale d'Horticulture fût en même temps pour elle une année heureuse; elle l'a été L Drevault, Conservateur des col- lections. Le Comité scientifique a cliJsi [)Our Président, M. Péligot ; pour Vice-Président, M. Mussat; poui- Secrétaire, M. Hariot (Paul); pour Délégué au Conseil d'Administration, M. Mussat; pour Délégué à la Conmiission de Rédaction, M. Sagnier. Enfin leComité des Arts et Industries horticoles a élu Prési- dent, M. Hanoteau; Vice-Président, M. Quénat; Secrétaire, M. Touéry; Vice-Secrétaire. M. Ozanne; Déléguéau Conseil d'Ad- ministration, M. Chauré ; Délégué à la Commission de Rédaction, M. Touéry. Quant au Comité de l'Art des Jardins, M. le Président dit qu'il ne s"est pas encore constitué. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à trois heures et demie. SÉANCE DU ±1 JANVIER 1887. io SÉANCE DU 27 JANVIER 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte à deux heures et demie. Le registre de présence a reçu les signatures de cent quatre vingt-un Membres titulaires et de dix-sept Membres honoraires. Le procès-verbal delà dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de vingt-deux Membres titulaires qui ont été pré- sentés dans la dernière séance et contre qui aucune opposition n'a été formulée. Il informe ensuite ses collègues de deux pertes éminemment regrettables que la Société vient d'éprouver par le décès de M. A. Malet et de M. Ad. Bertron. — M. A. Malet était Vice- Président honoraire de la Société nationale d'Horticulture dont il était lun des Membres les plus distingués et les plus dévoués et à laquelle il appartenait depuis l'origine, c'est-à-dire depuis l'époque de la fusion. Son rare mérite comme horticulteur est attesté tant par les nombreux et brillants succès qu'il a obtenus dans les Expositions, que par les belles nouveautés qu'il a su obtenir et dont plusieurs sont aujourd'hui très répandues dans les jardins. Quoique souflVant et parvenu à un âge avancé, il s'est occupé encore d'horticulture, jusqu'à la veille de sa mort, avec une activité presque juvénile, et néanmoins il remplissait en même temps avec exactitude les fonctions de Maire de la commune du Plessis-Piquet (Seine), sur laquelle était situé son établissement. En lui l'Horticulture française peid l'un de ses représentants les plus distingués. — M. Ad. Bertron appartenait aussi de longue date à notre Société, dans laquelle il prenait part surtout aux travaux du Comité d'Arboriculture fruitière. C'était un amateur zélé qui, dans sa propriété de Sceaux, s'occupait avec prédilection de la conduite des arbres fruitiers. Il assistait souvent à nos séances et y faisait même parfois des présentations intéressantes. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 46 PROCÈS-VEHBAUX. 1" Par M. Hoi-al (Chai'les), jardinier chez M. Laveissière, au château de La Folie, près Draveil (Seine-et-Oise), trois pois de Fraisiers Marguerite (Lebreton), portant des fruits et qui, par leur parfait état, témoignent d'une excellente culture, d'autant plus digne d'éloges que l'absence à peu près constante de soleil qui caractérise l'hi^-er actuel l'entoure des pias grandes difficultés. Une prime de 1''^ classe lui étant accordée pour cette présentation, M. Horat déclare renoncer à la recevoir. 2° Par M""' Guilbert (É]milie), fondatrice de l'orphelinat hor- ticole de Mézières par Epone (Seine-et-Oise), une botte de Poireaux à\\x\Q variété qu'elle appelle Picard bàlaru. Le Comité de Culture potagère déclare que c'est le produit d'une bonne culture. 3" Par M. Duvillard, horticulteur-maraîcher à Arcueil (Seine), un lot fie Chicorée Witloof en exemplaires bien venants, mais encoi'e incomplètement développés. 4" Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt (Seine-el-Oise), une corbeille de Poires Doyenné d'hiver, fruits d'un beau volume pour la présentation desquels il lui est décerné une prime de 2'"" classe. o" Par M. Ilemy, père, horticulteur à Pon toise (Seine-et-Oise), des spécimens d'une Poinnie obtenue de semis qui est donnée par lui comme issue de graine de la Reinette franche. G'' Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, un lotd'Ur- cbidées qui comprend un Vunda lamellaUi, un Plialxnopais amabilis et un P. ScIdUeriana, ces trois espèces originaires des Philippines, enfin n\\ Callleyn chocoensis qui lire son nom de la partie de TAméiiquo d'oii il est originaire, le Choco, dans la Nouvelle-Grenade. Une prime de 3'"* classe est donnée à M. Dallé pour cette [)ré6eutalioii. — D'après les renseignemenls fournis par cet horticulteur, le Vanda iamellatu, dont l'intro- duction en France ne date que de 188i, est ren)arquable, dans ia variété que la Compagnie a sous les yeux, parce que la partie supérieure de son labelle est blanche, légèrement maculée de violet, et que ses sépales sont bordés de violet clair dans la moitié de leur longueur. La plante montre en ce moment sa première floraison en France. — f^e Cattleya chocoensis est une SRAXCE DL' -H lAWIER 1887. 47 espèce très recommandable pour l'odeur agréable qu'exhalent ses fleurs. 7° Par M. Arnoult, jardinier chez M. Truelle, à Savigny-sur- Orge (Seine-el-Oise'. un lot àQ Primevères de Chine de la race dite à feuilles de Fougères, et dont la corolle est frangée. — Ces plantes paraissent avoir été tenues dans une serre trop chaude, ce qui les a rendues un peu ti.rée:^, selon l'expression usitée. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général fait connaître les résultais du concours qui avait été ouvert pour cette séance, et qui avait pour objet la Chicorée de Bruxelles nommée habituellement Witloof, à présenter en lots de cent pieds ayant leur racine. Deux lots ont été présentés à ce concours et ont été examinés par un Jury composé de MM. Carrière (E.-A.l, Delaviile (Léon), et Hébrard (Alexîindre). Celui qui a été classé premier et pour lequel il a été décerné une grande médaille d'argent, était dû à iM. Chemin (Georges), maraîcher; boulevard de la Gare, à Issy, (Seinej. Le mérite qui lui a valu le premier rang est que les racines en sont assez courtes, ce qui, porte le jugement écrit par le Jury, « rend le travail plus facile ». — Le lot qui a été placé au-second rang était présenté par M. Forgeot, horticulteur- grainier, quai de la Mégisserie, qui reçoit une médaille d'argent. Les spécimens qu'il comprend sont très beau\-, mais pourvus de racines très développées, cequi, porte la note écrite par laquelle le Jury a exprimé son avis, « fait naitre une difficulté pour l'enjaugeage. » Au sujet de la Chicorée qui fait l'objet de ce concours, M. ïruffaut (Albert) fait observer que si, n Paris, on la désigne habituellement sous le nom de Witloof, mot flamand qui si- gnifie feuille blanche ou blanchie, telle ne parait pas être la désignation sous laquelle elle est connue en Belgi(jue. En eff'et un horticulleur belge lui a affirmé que là on la nomme sim- plement Chicorée. C'est du reste la Chicorée sauyage à grosse racine, variété produite par la culture. Le nom de Witloof serait donné en Belgique, d'après le même horticulteur, à 48 PROCÈS-VEKBAUX. toutes les Chicorées dont les feuilles ont été blanchies par l'étiolement. M Birot, chef de culture chez INl. Forgeot, dit qu'il faut dis- tinguer la Chicorée sauvage ordinaire, dontles feuilles blanchies constituent la salade vulgairement nommée Barbe de Capucin, et les Chicorées à grosse racine dont Tune est la Chicorée à café, tandis que l'autre est celle dont il s'agit en ce moment et qui produit la salade de Bruxelles. M. P. Duchartre obtient la parole et fait de vive voix la com- munication suivante. 11 a reçu, dit-il, il y a quelques jours, de notre collègue M. Landry, horticulteur, rue de la Glacière, 92, quatre graines de Cycas qui lui ont présenté une particularité très remarquable. Quelle est l'espèce de Cycas à laquelle appar- tiennent ces graines? Il lui est impossible de le dire. M. Landry lui écrivait, en les envoyant, qu'elles lui ont été remises, avec quantité d'autres de la même espèce, au mois de mai 1885, par M. Humblot, à son retour des îles Comores. « Alors, écrivait ce « collègue, je les ai placées, en stratification, dans de la cendre « de houille, sous une bâche de serre dont l'air varie de \i° h « 18'' C. Une partie de ces graines ont germé presque aussitôt. <( Depuis il en germe de temps en temps. Très peu se sont « gâtées. » D'un autre côté, on lit la phrase suivante dans une note imprimée relativement à diverses plantes nouvelles, par M. Truiïaut (All)ert), horticulteur, rue des Chantiers, à Ver- sailles, laquelle porte la date de juillet 1886 et le n° 62 : « Il « m'est arrivé des îles Comores un envoi de graines d'un Cycos « nouveau, récoltées sur place par M. Humblot, le naturaliste « bien connu. Cette plante, dont un exemplaire existe dans les « collections du Muséum de Paris, est intermédiaire entre le « Cycas cirrinalls et le C. Teskesii. » — Pour faire sentir, dit M. P. Duchartre, l'intérêt et la portée du fait observé sur les graines de Cycas que je dois à l'obligeance de M. Landry, il importe de rappeler l'organisation des graines en général et de celle des Cycas en particulier. Or la partie essentielle et fon- damentale de toute graine est un embryon, c'est-à-dire le nouveau végétal issu delà fécondation, qui se trouve là réduit à des proportions faibles ou même fréquemment minimes. 8eu- SÉANCE DU 27 JANVlIiR iSHT. 49 lement, comme cet embryon est très délicat, il doit être protégé et, dans ce but, il est enfermé dans une enveloppe unique ou subdivisée, qui constitue le tégument séminal ou spermoderme. Ce tégument est à nu dans les Cycas et dans les autres végétaux qui avec eux forment la grande division des Phanérogames à graines nues ou Gymnospermes ; mais il est à son tour enfermé dans le fruit ou péricarpe, chez la grande majorité des végétaux à fleurs, qui, pour ce motif, sont appelés Phanérogames an- giospermes, c'est-à-dire à graines enfermées. D'un autre côté, l'embryon d'une graine, pour se développer à la germination, a besoin de matières nutritives. Ces matières, il les trouve souvent accumulées dans sa ou ses feuilles appelées cotylédons, qui sont alors très développées, généralement épaisses, et qui forment, par exemple, les deux gros corps symétriques desquels résulte la partie alimentaire d'un Haricot ou d'une amande. Fré- quemment aussi la graine renferme, indépendamment de l'embryon, un amas de matières alimentaires, à l'état d'une masse de parenchyme dont les cellules contiennent de l'amidon, de l'aleurone, etc., ou ont des parois épaisses; cet amas peut devenir considérable et d'ordinaire il entoure rembr3'on ou se place à côté de lui dans l'intérieur du tégument séminal. Cette masse de substances nutritives est ce qu'on nomme l'albumen, qu'on a aussi appelé périsperme et endosperme. C'est elle, par exemple, qui fournit la farine des Céréales ou du Blé sarrasin, qui forme presque tout le noyau de la Datte, etc. — Ceci posé, la partie essentiellement vivante d'une graine est uniquement l'embryon qui a déjà sa racine (radicule), sa tige tigelle), sa ou ses feuilles (cotylédons), et même, à son sommet, l'ftbauche d'un bourgeon (gemmule) qui, en se développant, donnera toute ou presque toute la portion aérienne de la nouvelle plante. La tendance de cet embryon à se développer est telle que non seulement il peut pousser, si on le sème convenablement après l'avoir retiré de la semence et entièrement isolé, mais encore, comme l'ont prouvé les expériences de M. Van Tieghem, que chacune de ses parties coupée, même divisée en fragments, peut grandir et régénérer les autres parties en s'enracinant, si on la traite avec dessoins convenables. Mais cette énergique vitalité 50 PROCÈS-VERBAUX. est le caractère spécial de l'embryon; l'albumen s'en est tou- jours montré dépourvu. En sa qualité de simple réserve alimen- taire, il joue dans la graine le rôle d'un corps inerte. Eh bien, c'est précisément cette masse inerte qui, dans les graines du Cycas des Comores, s'est animée et a manifesté une assez grande énergie vitale pour devenir le siège d'un développement consi- dérable de racines. Les graines dont l'albumen s'est ainsi enraciné ne contenaient pas d'embryon, comme il a été facile de le constater par la dissection, et dès lors leur tégument ne renfermait que la masse albumineuse qui, chez les Cycas, est très volumineuse. Il s'estdoncproduiten elles ce fait remarquable que dans une masse uniquement coinposi'e de grandes cellules à parois minces et contenant quantité de grains d'amidon, il s'est formé des foyers d'activité dont chacun a donné naissance à une production aussi complexe qu'une racine, avec ses faisceaux ligneux et libériens et son épidémie, que rien ne re- présentait dans la substance homogène et uniquement paren- chymateuse de l'albumen. Maintenant il y aura intérètrà savoir ce que deviendront les graines ainsi enracinées adventivement. Donneront-elles naissance à un ou plusieurs bourgeons de même qu'elles ont produit des racines? L'avenir pourra seul éclairera cet égard; mais, en attendant, il reste acipiis un fait qui semble n'avoir pas eu d'analogue jusqu'à ce jour et qui, en lui-même comme par sa nouveauté, offre un intérêt incontestable. Il est fait dépôt sur le bureau des documente suivants : r Note sur le concours international tenu ù Florence relati- vement aux appareils à projeter les insecticides ; par M. JoLY (Charles). 2° Compte rendu des Travaux du Comité des Arts et In- dustries horticoles, en 1886, par M. Toué.ry (Gustave), Secrétaire de ce Comité. 3" Rapport sur le Préserve-fruits de M. (îrosdidier ; M. Hano- TEAu, Rapporteur. 4" Rapport sur un Râteau présenté par M. Bigot; M. ÉoN, Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont mises aux voix et adop- tées. I SKAMIE 1»U 13 JANVIL;!! 1iS87. ril 5" Rapport sur le Dictionnaire des If oses de M. Max Singer, de Tournai Belgique); M. Lévkqde, Rapporteur. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présentations; Et la séance est levée à trois heures et demie. NOMINATIONS SÉANCE DU 13 JA-WIKR 1887. MM. 1. Algis (Auguste;, horticulteur, rue de Ponlenay, 59, à Monirouge (Seine), présenté par MM. Lapierre et Bonnet. 2. Baron (Jules), horticulteur, rue des Pyrénées, 276, à Paris, présenté par MM. Lapierre et Bonnel. 3. Berthault, professeur à l'École Nationale deGrigiion, à Neauphle- le-Chàteau (Seine-et-Oise), présenté par MM. Mussat et Hardy. 4. Camus (Charles), rentier, à Marly-Ie-Roi, et rue Marignnn, G, à Paris, présenté par MM. Bleu et Verlot. 3. Carle (Laurent), horticulteur, route d'Heyrieux, l28, à Mou- plaisir-Lyon (Rhône), présenté par MM, E. Bergman et F. Bergman. 6. Chineau, propriétaire, avenue du Chemin de Fer, 16, à Chaton (Seine-et-Oise), présenté par MM. L. Chauré et I)ybo\vski. 7. Cornet (Alfred), horticulteur-fleuriste, rue de Clicliy, 12, à Paiis, présenté par MM. L. Mouré et Lange. 8. Daui'Eley (Georges-Charles-Eug.), rue Nolre-Dame-des- Victoires, 32, à Paris, présenté par M.\L Bleu et Yerlot. 9. Debac ^.Tean), horticulteur, boulevard Malesherbes, 63, à Paris, pré- senté par MM. Lange et Mouré. 10. Desi'lanques (Jules), rue de Bercy, 133, à Paris, présenté par >1M. Michelin et Bonnel. il. Driger (Victor), rue de l'Annonciation, 17, à Paris, présenté par MM. Bauer et Chenu. 12. DuMoNT (A.), directeur de la Société ùv construction des turbines atmosphériques, boulevard Magenta, 46, à Paris, présenté par MM. Hardy et Bleu. 13. Fromentin (Ludovic-Eug.), fabricant de mastic Lhomme-Lefort, rue des Solitaires, 40, à Paris, présenté par MM. Ch. Joly et Bleu. 14. GùMONT MauricPi, rue du Cherchi^-Midi, 16, à Paris, présenté par MM. Bnrnef H P Ducharirp. ri 2 NOMINATIONS. lo. Grosdiuier iFiançois-Élienne), imprimeui-lilhographt-, rue du Fouarie, 10, à Paris, présenté par MM. Eoii et L. Delaville, 16. He.nriot (Jean-Charles) (le commandant), rue des Batignolles, 27, à Paris, présenté par MM. A. Cottin et L. Auchois. 17. JosEM (Es.), horticulteur, allées Sainte-Croix, 7, à Chùlons-sur- Marne (Marne), présenté par MM. E Bergman et F. Bergman. '18. IIaltwasser, entrepreneur de serrurerie, à Croissy (Seine-et- Oise), présenté par MM. Mouillet et Debrie. 19. Krasensky, pépiniériste, à Montgeron (Seine-et-Oise), présenté par MM. Delamarre et Coulombier. 20. Lapierre (Eugène), pépiniériste, rue de Fontenay, 11, à Mont- rouge (Seine), présenté par MM. Lapierre père, ^lichelin et Carrière. 21. Lebaigue (Eugène), rue de Lancry, 8, à Paris, présenté par MM. E. Mussat et.1. Dybowski, 22. Lecomte, propriétaire, rue Yieille-d'Argenteui], à Asnières (Seine), présenté par MM. Bleu et Jamin. 23. Lfxonte (Henri-Joseph), avenue résenter à M. le Ministre de l'Agriculture, notre re[)rcsentanl le plus auto- risé, nos vœux et nos désirs pour le succès d'une entreprise qui nous intéresse tous au plus baut point. G'estanimé de ces sentiments que je vous demande, Messieurs, la permission de vous exposer des idées, partagées par plusieurs de nos collègues, sur la question, dans l'espérance que le pro- jet de vœu qute je pro<|Dose èera appuyé parla Société et renvoyé à l'examen d'une Commission qui, après élude, en form.ulera les termes définitifs. Ce vœu serait ensuite transmis aux auto- rités compétentes. En profitant de rexpédence acquise dans les dernières Ex{X)- silion-, il faut rejeter de suite l'idée mise à exécution en 4855 d'organiser par notre Société une Exposition universelle indé- pendante, projet qui entraînerait notre assô'cialion dans des L Horticulture a l'exposition universelle de 188Î). 69 dépenses trop considérables, et qui est du reste innp-raticable puisque l'Horticulture est comprise dans le programme générai de l'Exposition universelle. Etant donné donc que l'Horticulture aura sa place à côté des autres Industries, nous devons désirer que ses produits se trou- vent, comme en 1867, placés dans un jardin spécial, où les Expo- sitions diverses pouri'aient être orgimisées dans un espace suf- fisant seulement pour les contenir, mais "non disséminées dans tous les coins du Parc entourant le ou les Palais. Il serait fâ- cheux en effet de voir se renouveler les dispositions prises en 1878, dispositions qui constituaient un manque d'ensemble dont les exposants elle public se sont souvent plaints. On se rappelle qu'alors les produits se trouvaient dispersés dans une vingtaine de serres et sous des annexes placées dans des endroits peu fréquentés par les visiteurs. Les concours de quin/.aine en quinzaine offrent, il est vrai, l'avantage de pouvoir présenter au public les végétaux au fur et à mesure de leur floraison ou de leui' maturité naturelle ; « mais « ce système a, disait M. André dans Y Illustration horticole, en « '1878, le grave défaut d'un éparpillement tel que les apports « importants disparaissent 'et 'qu'aucun effet d'ensemble ne peut « être obtenu » Il est évident qu'e 'des concours répétés tous les quiftze jours ne peuvent être tous intéressants également et que le public est parfois bien désillusionné quand le hasard fait qu'il visite l'Exposition lors d'un concours relativement mé- diocre. €e systè'me -est a-dssi très désavantageux pour les expos^ants et ceux-ci seront certainement disposés à faire leiirs effortB pour avancer et relarder leurs produits; ils ne reculeraient pas d'evant la peine, ni la dépense, s'ils étaient certains d'être visités par le public spécial qui s'occupe d'Horticulture. Pour arriver à ce résultat nous proposerions un nombre plus restreint d'Expositions temporaires, qui auraient lieu dans un local aménagea cet effet. Elles seraient le rendez-vous des ama- teurs de tous les pays ; les exposants y gagne-raient elles visiteufsi seraient plus frappés par l'ensemble des produits réunis. La première Exposition pourrait avoir lieu en mai ; elle fiO N'OTES ET MÉMOIRES. comprendrait les A3r//^a, I{hododendro)i,Pai\miers, Orchidées, l'e- largomum,Anthurium,Fovigères, etc. La seconde, vers le 15 juin. sérail spéciale pour les Roses en fleurs coupées. Elle devrait avoir un grand succès, dans la capitale du pays qui a produit presque toutes les belles variétés cultivées dans le monde entier. La troisième, à laquelle on pourrait donner le plus d'importance, aurait lieu dans le mois d'août, époque à laquelle vraisemblable- ment se trouvera réuni dans Paris le plus grand nombre d'étran- gers. Cette Exposition 2omprendrait des plantes fleuries variées, cellesdenouvelle introduction, les plantesàfeuillageornemental, les Fougères, lesCycadées, les Palmiers, Pandanus, Dmcœna, Ma- ranta, Pelnrgonium, Fuchsia, etc. Son ouverture coïnciderait avec celle d'un Congrès dans lequel se rencontreraient les Hor- ticulteurs de tous pays. Enfin, une Exposition spéciale de fruits se tiendrait fin septem- bre, et une autre de légumes vers le \l') octobre. En plus de ces cinq Expositions, des concours permanents auraient lieu pour les arbres et plantes de pépinière, les Rosiers, les plantes an- nuelles et bisannuelles, les Gazons, etc. Telles sont. Messieurs, les dispositions générales qui me pa- raissent devoir assurer le succès de la participation de l'Horti- culture à l'Exposition de 1889. Je les résume en quelques lignes sous forme d'un projet de vœu, que je vous prie de vouloir bien renvoyer à l'examen du Bureau : La Société nationale d'Horticulture de France, considérant la paît importante que prendra l'Horticulture à l'Exposition de 1889, émet le vœu : 1"Que les plantes et produits de l'Horticul- ture soient réunis dans un jardin spécial et non disséminés dans l'étendue du Parc. 2' Qu'un local spécialement aménagé à cet efl"et et dans ce jardin permette de tenir, en Mai, Juin, Août, Septembre et Oc- tobre, cinq grandes Expositions d'ensemble, en plus des con- cours ouverts pendant toute la durée de l'Exposition. 3" Qu'un Congrès international deBotanique et d'Horticulture S3it organisé en coïncidence avec l'Exposition du mois d'Août. l'iiiikticl'Ltlkl; au conculks kkgiu.nal de pakis. L'HORTICULTUKE AU CONCOURS RÉGIONAL DE PaRIS, par M. Ch. Joly. Le grand concours régional qui a lieu tous les ans au Palais de l'Industrie, à Paris, pour les animaux de ferme et pour les machinesagricoles, a pris, cette année, un aspect plus riant, grâce à l'adjonction d'une Exposition printanière de plantes fleuries et à la grande quantité de végétaux à feuilles persistantes répan- dus à profusion dans le rez-de-chaussée du Palais. MM. Croux fils, Defresne et Paillet y avaient planté à profusion et avec beaucoup de goût leurs arbres fruitiers formés et leurs plus belles Conifères. L'administration avait grandement fait les choses; elle avait accordé à l'Horticulture le grand salon carré, c'est-à-dire, le salon d'honneur du premier étage, où sont expo- sées chaque année, en mai, les grandes œuvres de nos peintres. Ce salon dont le plan ci-joint (p. 62), indique les massifs^ a une superficie de 600 mètres; il avait été recouvert, à une hauteur de dix mètres, d'un plafond en verre et chauffé, nuit et jour, avec les poêles de M. P. Lebo?uf, dont nous donnons ici le dessin. Dans beau- coup de cas, comme dans une pe- tite serre ou un petit appartement, ces poêles peuvent rendre de réels services, surtout si l'on ajoute une prise d'air extérieur pour com- biner la ventilation avec le chauf- fage. L'Horticulture, dans les dernières années surtout, a pris, on le sait, un développement considérable. Il n'est pas de tète publique ou privée oîi elle n'intervienne, et l'on vend aujourd'hui pres- que autant de fleurs pour les morts que pour les vivants. Si la toilette d'une femme n'est pas complète sans une fleur dans les cheveux et sans un bouquet au corsage, une réunion 62 NOTES Eï MEMOIRES. 00 — ' o li o — P > ^ £- ._. I I I 1 I o i -1 I ^ S © IM !/3 G' q '— ^ ci o i -« a 5 ie 5> ] L '*> — CJ -S = ?: C 3 3 î vT .r > r c; LHORTICLLTLRE AU CONCOURS RÉGIONAL DE TARIS. ii'.i quelconque, dîner, mariage ou même enterrement, tout cela demande l'intervention du fleuriste et de toutes parts, à Paris, on voit surgir des magasins nouveaux de tlem^s naturelles pro- venant en hiver des jardins de la Méditerran^3e, qui déjà, avec l'Italie, l'Algérie et l'Espagne, aliment€nt nos halles de légumes frais quand nos potagers en sont dépourvus. Rendons justice à la direction de l'Agriculture; elle a reconnu la puissance de Flore qui complète, poétise et colore tout ce qui a recours à elle. Désormais, sa place, ses récompenses sont assurées dans les Concours : l'agréable est enfin joint à l'utile. Pour l'Exposition florale proprement dite du Salon, au Palais de l'Industrie, on avait peint en vert d'eau très clah" les murs dont le rouge pompéien convient aux tableaux, mais tue les plantes. Au lieu de poser les pois ou les caisses à fleurs sur le plancher, comme cela se fait à l'étranger, on avait fait, avec de la sciure de bois, des massifs très l«'îgers, de 30 centimètres de haut, bordés de gazon tout autour et recouverts de terreau entre les pots; c'est sur ces fonds que se détachaient les plantes dis- posées avec le goûtqu'on observedansIesExpositionsparisiennes. On y admirait loutesles plantes deprintemps:CamelIias, Azalées, Cyclamens, Yiolettes,Lilas forcés, Piimevères, Tulipes, Narcisses, Orchidées, etc., etc. Cette Exposition, dirigée par M. Dybowski, a eu un véritable succès et sera, j'en suis sûr, augmentée les années suivantes, car elle complète admirablement les autres. Parmi les lots principaux, je citerai celui de M. Truffant fils, qui remplit le centre de la salle, avec des plantes variées, dénotant une culture des plus soignées et parmi lesquelles on voyait de remarquabIes.Orchidées. Les Palmiers et les plante^ d'ornement de M. Chantin égalaient ce que nous voyons de plus beau ailleurs. Un lot splendideMeLilas forcés et de Gamelliasen fleurs, de M. Levèque, attiraient surtout l'attention des visiteuses. M. Régnier avait un lot très intéressant d'Orchidées d'importa- tion directe et à côté, pour la première fois, on voyait exposé, par M. Robert, un lot de Cyclamens doubles des plus remarqua- bles. A la suite, venaient, dans plusieurs salles, le» fruits frais et les conserves. Comme toujours, le lot de soixante variétés de 64 NOTES KT iAlÉMOlKES. Raisins, exposé par M. E. Salomon, de Thomery, lui a valu le prix d'honneur. Dire que les autres fruits étaient en splendides collections est inutile. On sait que la France brille surtout par ses fleurs de pleine terre et par son Arboriculture fruitière; mais, sous prétexte que c'est une industrie, on ne semble pas attacher assez d'importance, dans les Expositions, à la conservation des fruits par la dessiccation ou par les procédésAppert.Sans doute, aujourd'hui, grâce aux chemins de fer, les marchés du Nord sont alimentés tout l'hiver par les produits maraîchers et par les fleurs provenant de l'Espagne, de l'Algérie et de l'Italie ; mais on oublie trop que l'art de préparer les conserves joue un rôle des plus importants dans la richesse et la santé pu- bliques. A certains moments de l'année, les fruits et les légumes arrivent en telle abondance sur nos marchés qu'ils payent à peine les frais de cueillette et de transport. Si à ce moment intervient un industriel qui empêche la dépréciation de produits périssa- bles, pour nous les conserver et nous les vendre au moment où les produits frais sont presque nuls, cet industriel rend un grand service et au producteur et à l'acheteur. Mentionnons seulement pour mémoire, car ce serait sortir de notre sujet, les Expositions magnifiques des principaux grainiers de Paris. MM. Vilmorin-Andrieux et G'" occupaient seuls un immense salon où ils exposaient avec un art infini les produits si variés de leurs cultures. Leurs plantes bulbeuses et leurs Cinéraires leur ont valu une médaille d'or. JVIM. Forgeot et G'* ont eu, de leur côté, une médaille d'or pour leurs remarquables Primevères. Cette année, une disposition, prise, je crois, d'abord par M. Forgeot, montrait toutes les plantes potagères et fourra- gères en nature, puis à côté les graines de ces plantes, et, en troisième lieu, des caisses ou pots dans lesquels on voyait végé- ter les jeunes plantes provenant des graines exposées, comme cela se pratique dans les stations d'essai. A la suite, l'Exposition de l'Algérie nous montrait ses vins qui peuvent, si le Phylloxéra le permet, devenir pour elle la plus grande source de richesse. Les pays qui, comme l'Italie et l'Al- gérie, n'ont pas de fleuves ni de charbon, ne seront jamais de grands centres industriels, et la Vigne sera pour eux une mine l'iIOKTICULTURE au concours RKUIONAL DR PARIS. G5 ft'conde que tous les pays s'empressent à l'envi d'exploiter aujourd'hui. En terminant, je mentionnerai la nombreuse collection de [)lantes d'ornement, provenant du jardin d'es.^ai du llamma : elles lui ont valu une médaille d'or. On sait que ce jardin est sous l'habile direction de M. Ch. Rivière, qui, par des procédés très simples et très rationnels, obtient là rapidement des plantes très vigoureuses, ayant l'aspect de fraîcheur et la teinte des plus belles cultures de la Belgique. M. Rivière utilise ce qu'il a au Hamma en abondance, la lumière, la chaleur, l'irrigation; puis, au moyen d'abris économiques formés de roseaux et de ban>- bous,il évite ce qui quelquefois compromet toute une plantation, je veux dire les vents desséchants, la poussière et les ardeurs du soleil d'Afrique. Les plantes élevées en pot, à l'air libre, i^ont expédiées, dans un emballage de feuillage résistant; puis, une fois rempotées ici, sans avoir perdu aucune de leurs radicelles, elles sont bientôtégales riux nôtres et elles conservent longtemps leur vigueur piimordiale. Parmi les plantes venues du Hamma, je citerai le Cocos Daiil, originaire du Brésil, le Strelitzia nugusta du Gap, les C'irypha macroplnjlla &i nus'ralis^V Araucari i excelsa obtenusde graines récoltées sur des reproducteurs qui atteignent 35 mètres de hauteur, enfin des Chanixrops huniVis en variétés aux formes élégantes et régulières de végétation. Le jardin du Hamma ne reçoit aucun subside de l'Etat : il vit aujourd'hui de ses propres ressources et renferme l'u.ne des plus intéressantes collectionc de grands végétaux exotiques qui puis- sent attirer l'attention du botaniste et de l'amateur. 66 RAPPORTS RAPPORTS Rapport sur l'ouvragiî: tie M. H. Lacaille, lntitulé : Culture du Pommier ; des Herbages et de leurs Clôtures ; Plantation et E branchage des arbres à haute futaie (1); M. L. Henry, rapporteur. Messieurs, Quatre-vingts pages environ ; des indications pratiques sur la Culture du Pommier à cidre, sur les herbages, la plantation des futaies etsur les clôtures ; une quinzaine de gravures indispen- sables à la clarté du texte ; un langage simple et intelligible à tous : voilà en deux mots l'ouvrage de M. llippolyle Lacaill<% horticulteur à Frichemesnil^ près Clères (Seine-Inférieure). Modeste et sans prétentions, l'auteur prend soin d'indiquer, dans le sous-titre de son petit livre, qu'il s'agit simplement de conseils d'un praticien. Dès les premières lignes, en efl'el, on re- connaît le praticien, mais le praticien intelligent et observa- teur qui f xpose ce qu'il a vu, ce qu'il a fait, ce qu'il croit le meilleur. C'est ainsi qu'il nous présente le semis, l'élevage du plant, le greffage, la [)lantation et les soins à donner aux Pom- miers pour les maintenir en bon état de production. M. Lacaille est un ennemi déclaré de l'clagage tel qu'on le pratique aujourd'hui en Normandie. Il condamne avec raison l'introduction, dans les baux, de clauses abandonnant au fer- mier les produits de cet élagage. Mais peut-être se montre- t-il un peu exclusif en certains points, par exemple pour répu- dier la pratique admise et enseignée à peu près partout des pre- mières tailles à faire pour former la tète des arbres. M. Lacaille n'accepte pas cela et émet l'avis que toute direction et toute taille dans la charpente des jeunes Pommiers sont plutôt nui- sibles qu'utiles. Le nettoyage des vieilles écorces et l'enlèvement des branches {\] nppogl le 23 décembre 1886. SUR LKS CULTURES Dli M. DOMAGK. Ui mortes, la destruction du Gui, la reconstitution des arbres épui- sés font l'objet de chapitres instructifs. Puis viennent des détails non moins intéressants sur la production, la récolte des fruits et le titrage des variétés le plus généralement cultivées pour le cidre, et enfin l'emploi du marc comme engrais. Je ne parlerai que pour mémoire de la plantation des arbres de haute futaie et des soins à leur donner, de l'établissement des herbages et de leurs clôtures ; ces questions sont plutôt du ressort de la sylviculture et de l'agriculture proprement dite que du ressort de l'arboriculture fruitière. Comme on le voit, le livre de M. Lacaille est écrit pour un public spécial ; il s'adresse aux cultivateurs des pays à cidre, et il leur rendra certainement de réels services; mais il sera aussi consulté avec fruit par tous ceux qui s'intéressent à cette ques- tion du cidre, question toute d'actualité et qui est loin d'avoir épuisé la sagacité des chercheurs. Ajoutons que ce petit ouvrage a reçu, en 1884, de l'Association ijomologique de l'Ouest une médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture ; c'est le meilleur éloge qu'on en puisse faire. En raison des services que cet ouvrage est appelé à rendre, votre Rapporteur conclut au renvoi à la Commission des ré- compenses. Rapport sur les cultures de M. Domage, horticulteur AU PeCO (1 ); M. MicuEL, Rapporteur. Sur la demande de M. Domage, horticulteur au Pecq, une Commission a été convoquée le 1^'' septembre, pour visiter ses cultures. Etaient présents : MM. Cappe, horticulteur au Vésinet ; Sallier fils, de Carrière-sous-Bois ; Michel, de Paris. M. Cappe a été nommé Président et M. Michel, Rapporteur. (1) Déposé le 14 octobre 1886. 08 COMPTE RENDU L'établissement de M. Domage est situé en amphithéâtre, sil- lonné tout au long d'un ruisseau dont les eaux paraissent être fertilisantes et apportent à la végétation un luxurieux ap- point. M. Domage s'applique principalement à la culture de plantes pour graines de difTérenls genres, mais de préférence des Reines- Marguerites. La Commission a pu admirer une collection de ce beau genre aussi nombreuse que variée, et remarquable par la beauté de sa végétation, la perfection de ses fleurs et des races. Le classement fait avec ordre et méthode, joint à une épuration sévère dans les porte-graines, dénote chez cet habile horticulteur une connaissance approfondie dans cette branche de IHorlicul- ture. La Commission est unanime à demander pour M. Domage une récompense. COMPTES HENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition tenue .\ Rennes pak l.\ Société CENTRALE d'Horticuituri: d'1lle-et-Yilaine (1), par M. Michelin. Messieurs, En vertu d'une délégation en date du 18 août 1886, j'ai dû me rendre à Rennes le 8 octobre dernier, ù l'eUet de représenter notre Société dans un Jury qui avait à apprécier les lots d'une Exposition qui était organisée par la Société centrale d'Horli- cuiture d'Ille-et-Vilaine. La saison voulait (|ue cette exhibition fût particulièrement consacrée aux Fruits: les fleurs y avaient pris cependant une certaine place. Le 9 octobre, je me trouvai au rendez-vous avec MM. Henri de France, d'Alençon, Fouquereau-Lenfant, horti- culteur à Angers, et Ilulin (Alphonse), horticulteur à Laval, dé- (1) Déposé le 9 fléocmlire I88G. niî l'exposition de rennes. <'»ît léyiiés comme moi pour composer le Jury, On ne pouvait sou- haiter un plus beau local pour une Exposition de fruits; elle était parfaitement disposée dans la grande salle d'honneur de l'Hôtel de Ville, monument grandiose, construit en 173i, sur les dessins de Gabriel, architecte du Roi. On y remarque un beffroi, un riche péristyle orné de hautes colonnes en marbre rouge et l'escalier même qui conduit à la salle où l'Exposition était installée. Deux lots présentés comme hors concours ont appelé avant tout l'attention du Jury. L'un était sous le nom de madame Léon Jacques : il était important et comprenait de beaux fruits dont l'étiquetage régulier a été constaté. L'autre lot, apporté par le Frère Henri, jardinier-chef à l'Institution de Saint- Vincent, comprenait tous les fruits de la saison, des Poires d'un très beau volume, très correctement dénommées, des Pommes et des Rai- sins d'un aspect très satisfaisant, mais cultivés à l'aide de serres, ainsi que l'exige la température de la Bretagne, tempérée, il est vrai, mais où le soleil épargne un peu trop ses rayons pour que les Raisins y mûrissent dans des conditions favorables. Les propriétaires-amateurs ont fourni la presque totalité des lots de fruits; ils ont été comptés au nombre de 20 contre 2 hor- ticulteurs-marchands, et ils ont ainsi fourni la preuve du goût répandu parmi les habitants de la contrée pour la culture des jardins fruitiers. Le nombre relativement assez fort des exposants récompensés prouve que l'Exposition présentait un bon ensemble sous le rapport de la beauté des fruits, de leur choix et de leurs déno- minations. Une médaille d'or, représentant la première récompense, a été attribuée à M. Paves, qui avait un lot de 125 fruits à pépins, 5 variétés de Raisins et quelques Pèches tardives. (]es fruits étaient beaux et bien étiquetés. Le même caractère de régularité avec des fruits d'une bonne culture se remarquait dans un lot un peu moins nombreux qui appartenait à M. Portier. Cet exposant a obtenu une médaille de vermeil. 70 COMPTE RENDU Des médailles d'argent grand module ont été décernées aux exposants dont les noms suivent : MM. Androuet; l'abbé Guérard; Lombard ; Gemain ; Laperche ; E. Jacquard. M. Danzanvilliers et M"'' Lemarchand, comme horticulteurs- marchands et pour des lots de valeur égale, ont eu chacun une médaille de vermeil; dans le lot du premier il y avait 17 variélés de Raisins, ce qui ne se voit pas fréquemment en Bretagne, Pour les fleurs, M. E. Jacquard, amateur, a obtenu une grande médaille d'argent pour un lot de fleurs assorties comprenant des Dahlias; et, dans un lot de (leurs qui a valu à M. Gemain une médaille d'argent petit module^ on remarquait des Orchidées d'un bon choix. On a décerné à M. Desmars (Etienne), horti- culteur-marchand, une médaille d'argent grand module pour l'ensemble de son exposition de fleurs. Un banquet, dont l'honorable M. de Goniac, le S3'mpalhique Président de la Société, a fait les honneurs, a réuni le soir la famille horticole de Rennes. Les délégués qui ont formé le Jury y ont été accueillis avec une touchante cordialité. Il ne pouvait en être autrement dans cette grande ville bretonne dans laquelle la science horticole est particulièrement en honneur. J'ai parlé plus haut du Frère Henri, comme exposant; je dois à la réputation si bien justifiée de cet arboriculteur émérite de parler de ses cultures que je me suis fait un devoir et un plaisir de visiter. Cet habile praticien exploite les jardins d'une vaste étendue de l'Institution libre de Saint-Vincent, qui réunit sous son toit plusieurs centaines d'étudiants. Après avoir abondamment fourni l'établissement, il trouve le moyen d'obtenir un produit notable de ses cultures, qu'il doit en grande partie à son savoir* faire, bien qu'il soit secondé par un excellent terrain. Je n'ai jamais rencontré un aussi grand ensemble de pyra- mides de Poiriers aussi élevées et aussi régulièrement garnies de branches charpentières et fruitières. Les fruits qu'elles portent I DE l'exposition DE RENNES. 71 appartiennent aux variétés qui réunissent le volume à une cer- taine faculté pour la conservation, qui, en un mot, sont propres au commerce et à l'exportation. La vente en est assurée et con- venablement productive. Cette sorte de culture en grand n'exclut pas la plantation de variétés de collections. Le lot de Raisins exhibé par le Frère Henri était assez remar- quable pour qu'il me paraisse intéressant d'expliquer par quels moyens il a été obtenu. Selon le présentateur, il est dû à l'inci- sion annulaire pratiquée au moment où la fleur tombe, lorsque les grains sont gros comme une tête d"épingle et au-dessous de la grappe inférieure, sil y en a deux. Le Frère Henri ne l'appli- que que sur le bourgeon qui doit disparaître à 1?, taille suivante. Une fois l'opération faite, il s'abstient de pincer l'extrémité du bourgeon : la bague n'a pas moins de 15 millimètres de hauteur. Sur les indications de l'habile horticulteur, un sieur Piquerelle, coutelier à Rennes, a exécuté un instrument à l'aide duquel on opère l'incision dans les conditions voulues. Selon l'opérateur, le résultat alleint est plus de grosseur dans les grains et une maturité avancée de trois semaines, sans aucun préjudice pour la qualité : il me parait donc en droit de dire qu'il trouve avan- tage à faire l'incision. Des Raisins, j'arrive tout naturellement aux Pêchers, que l'ha- bile praticien cultive également avec une rare distinction. Un espalier de 80 mètres est traité par lui au pincement mixle et un autre de 30 mètres de long est dressé au pa/îsso^e. Le traitement de l'un n'exige pas plus de temps que le traitement de l'autre, malgré la différence sensible dans la surface des murs; la décla- ration m'en a été faite de la manière la plus formelle par l'auteur, et, m'a-t-il assuré, avec des produits aussi satisfaisants'sous le rapport de la fructification. Je n'ai rien à dire sur la partie traitée par le palissage qui est basé sur la culture de Montreuilel qui est bien connu. D'ailleurs le Frère Henri l'exécute conformément aux L.çous qu'il est au- trefois venu chercher auprès de notre célèbre confrère, Alexi* Lepère; il importe au contraire d'explipier comment la modifi- cation du pincement mixte est entendue dans les jardins de l'étar bliss^mentde Saint-Vincent de Rennes. l-> (;o\iPTE HKNDU Les bourgeons sont pinces de deux à cinq reprises, selon la vigueur des arbres; leur longueur, en moyenne, est tenue de 20 à 25 centimètres : les bourgeons très vigoureux à trois feuilles, non comprise la rosette de la base; les bourgeons de force moyenne à quatre feuilles, et les bourgeons faibles à cinq Jeuilles, et cela dans le but d'équilibrer la sève dans les bour- geons de différente force. On conserve trois bourgeons sur une longueur de braiiclie de 15 centimètres, soit un devant et un de cbaque côlé. Par le pincement mixte on réussit sur toutes les variétés de Pêchers, sauf la difficulté qui est plus grande sur plusieurs variétés à cause de l'éloignement des yeux de rem- placement. Les leçons du Frère Henri profitent à tous les jardiniers qui yiennentles chercher, les jardins de l'établissement étant ouverts à tous ceux qui vienrjent pour s'y instruire. Le maître a formé un nombre considérable d'arboricuiteurs et rend de grands ser- vices dans la contrée. Je ne puis quitter cette grande ville de soixante mille âmes, ancienne capitale de la Bretagne, sans en indiquer le caractère. Détruite en grande partie, en 1720. par un incendie qui dura sept jours, et rebâtie sur un plan assez régulier, elle a l'aspect d'une cité assez uniforme, mais quel(|uc peu sombre et sévère, ayant conservé quelques rues antérieures à sa destruction par- lielle. Ij'lUe et la Vilaine canalisées s'y réunissenlet lui fournis- sentabondammentleurs eaux; la verdure ne manque pas dans les environs. Le Thabor, promenade publique, annexé au Jardin des Plantes, est très fréquenté par les habitants. On y voit de fort belles serres, une ornementation florale très recherchée et bien réussie et des cultures fruitières. Il est sous la direction ha- bile de M. Colleu, membre de notre Société, qui y donne des eours d'Horticulture. L'Hôtel de Ville, >.\uc j'ai cité plus haut, est un bel édifice digne de cette grande ville ; mais j'ai à signaler par-dessus tout le Palais de Justice, le plus beau monument de la ville, commencé pour le parlement, en 1618, sur les dessins de Jacques Debrosses et achevé par Cormeau, vers 1654. De chaque côté du perron se dressent les statues des jurisconsultes d'Argentré, La Ghalotais, Touiller et Gerbier, céléb/ités du bar- DK l'eXTOisITION DI: VliHNON. 73 reau de Rennes. La décoration intérieure a été confiée aux ar- tistes Jouvenet, Coypel, Erard et Ferdinand, du siècle de Louis XIV. La salle des Pas-Perdus est imposante par ses vastes dimensions; la salle de la Grand' Chambre _, les première, deuxièrue, troisième chambres de la Cour d'appel sont ornées de peintures de Jouvenet, Coypel, Gosse; la Cour d'assises est remarquable par des sculptures sur bois du plus grand style. \ mon avis, on est émerveillé de ce monument digne d'une cité qui a été la capitale d'une grande province et qui est encore aujourd'hui en France l'un des centres les plus intéressants par le caractère sérieux de ses habitants, les souvenirs historiques qui se rattachent à leur cité et les institutions qu'elle renferme et qui ont pour objet les sciences, les lettres et les beaux-arts. Compte rendu de l'Exposition de Vernon (I), par M. L. Delayille. Messieurs, Je viens vous rendre compte de la mission que vous m'avez confiée en me désignant pour vous représenter à l'Exposition de Vernon qui avait lieu le 8 septembre dernier. La Société progressive d'Horticulture et de Botanique de Ver- non, fondée depuis peu, tenait sa première Exposition ; malgré sa création récente, grâce à l'activité et à l'intelligence de son Président, M. Jamard. un habile praticien de Vernon, tout fait augurer pour elle un brillant avenir. Ayant son siège dans uu centre essentiellement agricole, où les amateurs éclairés ne font pas défaut, entre Rouen et Paris, la Société de Vernon ne peut que prospérer en réunissant dans son sein les productions du nord et de l'ouest de la France. Le mercredi 8 septembre, à 10 heures du matin, le Jury était convoqué pour juger les lots exposés et décerner les récom- penses mises à sa disposition. Il se composait de MM. Dupré, de la Société d'Horticulture d'Etampes, Président; Gautier; Julien, M Déposé le 9 décembre 1886. 7i COMPTE RENDU de Montreuil-sous-Bois; Audoux, de Pontoise, Secrétaire; Bor- delet, de Mantes; Rohard, de Magny-en-Vexîn; Huart, deVitry- sur-Seine; Forgeot et votre délégué.. Que dire de l'ensemble de l'Exposition ? Toutes, à peu de chose près, se ressemblent : toujours des lots de plantes orne- mentales, de plantes molles, d'arbustes de serre, etc. Ici cepen- dant, nous sommes heureux de faire remarquer que les cultures potagères avaient tenu à honneur de briller et avaient apporté trois lots d'une valeur réelle. Les produits maraîchers ne sont habituellement pas assez représentés dans les Expositions de province, et bien des fois déjà nous avons appelé l'attention à ce sujet. Donc une bonne note à la Société et aux jardiniers de Vernon. Le tout était d'ailleurs fort bien disposé, sous de magnifiques avenues de Tilleuls, qui font de la petite ville de Vernon un charmant et agréable séjour. Notons eflcore une collection fort complète, comme nous n'en avions jamais vu, de plantes médicinales : c'est là un excellent exemple à suivre, en province surtout où les vieux jardins recè- lent encore presque tous des plantes de cette catégorie. Le Jury s'est trouvé daccord pour l'attribution des 35 médail- les qu'il rentrait dans ses fonctions de décerner. Le premier prix d'honneur, grande médaille d'or oiïerte par les Dames patron- nesses, a été donné à M. Gosselin, jardinier-chef au château de Bizy, pour son ensemble de plantes ornementales de serre; le deuxième prix d'honneur, grande médaille d'or offerte par les membres fondateurs de la Société, à M. Kenaud, maraîcher à Saint-Just, pour sa collection de légumes. D'auties médailles d'or sont venues récompenser ; MM. Lan- clerc, horticulteur à Vernon, pour son ensemble de plantes de serre et ses arbres fruitiers; Massien, jardinier, pour ses Cala- dium, Bégonia Rex et Coleus; Bourgain, jardinier, pour son ensemble de plantes de serre et ses Bégonias. Quatre médailles de vermeil grand module offertes par MM. les députés de l'Eure ont été décernées à MM. Coussinet (Lazare), hor- ticulteur à Vernon, pour ses lots de Bégonias, Géraniums, Phor- mhim et Conifères; Héricart, horticulteur à Vernon, pour ses DE l'exposition DE VERNON. 75 plantes de serre et ses nouveautés; Montier, de Louviers, pour ses Bégonias tubéreux et ses Géraniums; Hallard, de Limay (Seine-et-Oise), pour son lot de légumes. Cinq autres médailles de vermeil ordinaires ont été attribuées à MM. Féret, jardinier à Vernon, pour ses plantes isolées et ses fruits; Godard, entre- preneur de jardins à Vernon, pour ses Coleiis et Bégonia Rex; Aniette, maraîcher àGaillon,pour ses lots de légumes et de fruits; Molle, jardinier à Vernon, pour ses Caladîum et Bégonia Rex; Ablin, jardinier à Vernon, par ses Bégonias et ses Coleus. Neuf médailles d'argent de différents modules faisaient encore partie des récompenses décernées. Nous citerons parmi les heu- reux lauréats: MM.Lanelle frères, maraîchers àGravignon (Eure), pour leurs Melons; Lavenue, de Rouen, pour ses arbres frui- tiers; M"° Gouget, fleuriste à Vernon, pour ses bouquets et fleurs coupées. D'ailleurs les bouquetssemblent être en honneur à Vernon, et des médailles de bronze venaient récompenser le bon goût de M™^'* Huiscart, Lanclerc et de M"^ Coussinet. Nous avons remarqué avec plaisir le lot de fruits inédits obte- nus par fécondation artiflcielle, exposé par M . Saunier, de Rouen , dont les gains sont connus de tous les amateurs et justement estimés. Nous applaudissons à la médaille d'argent grand module que le Jury lui a décernée. Votre délégué avait proposé, et ses collègues du Jury l'ont appuyé à l'unanimité, de récompenser les vieux serviteurs, dont la race honnête se fait malheureusement de plus en plus rare. Aussi est-ce de grand cœur que nous avons attribué une mé- daille de vermeil petit module à M. Vallée Cyrille), jardinier au château de Saulseuse depuis trente ans; deux médailles d'ar- gent à MM. Debot (Edouard), ouvrier jardinier au château de Bizy depuis vingt-huit ans; Amaury, jardinier chez M. Payen, à Grumesnil, depuis trente ans. Le soir, le traditionnel banquet offert au Jurj' réunissait une partie des membres de la Société et la municipalité qui avait tenu à honneur de figurera cette fête des fleurs. La plus sincère cordialité n"a cessé d'y régner et les membres du Jury en ont certainement tous emporté le plus agréable souvenir. En terminant, c'est un devoir bien doux pour moi de remercier 7?) HEVL'E BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. M. le Président Jamard et MM, les membres du Bureau, (jui n'ont cessé de témoigner à votre délégué la plus grande bien- veillance et se sont mis entièrement à sa disposition. Le succès obtenu pour la première fois par la jeune Société est un véri- table triomphe pour les jardiniers de Vernon, qui ne voudront cerlainem?nt pas rester stationnaires et feront tous leurs efforts pour aller toujours de Tavant. Les vœux du Jury accompagnent les travaux de la Société progressive d'Horticulture et de Bota- nique de Vernon, pour qui tout fait présager une brillante des- tinée. UEYUE BIBLIOGHAPHIQUE ÉTIUNGERE plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. Deutsche Oarten-Zeitung. AsplMxleliis noînilis l)i>i. ^ JJn(<.s. G,(rt.-Zeil., ^8^6, p. 320, fig. 1^. — Asphodèle sans tige. — Alp-éric orientale. — (Liliaeécs). Cette charmante plante croît naturellement dans l'ouest de la province d'Oran, en Algérie, dans le voisinage de la frontière du Maroc, partie peu sûre de notre colonie africaine ; aussi est- il peu facile de se la procurer, et M. Sprenger. horticulteur à rétablissement Dammann, près de Naples, qui lui consacre un article- délaillé, dit (pi'on a eu là de la peine à s'en procurer quelques centaines de pieds. C'est, dit-il, l'espèce peut-être la plus belle du genre Asphodèle, tant par sa forte touffe dune cinquantaine de feuilles longues de O'",40, linéaires, couvrant bien le sol, que par ses fleurs d'un joli rose varié, marquées d'une bande brune sur le milieu de chaque segment du périan- the. Les racines de cette plante sont fibreuses-fasciculées et ie.>semblent à des griffes d'Asperge. Ses fleurs forment une panicule aplatie, portée sur une hampe très courte et se suc- cèdent depuis le milieu de novembre jusque vers la 'fin du mois PLANTKS NOUVELLES OU RARES. 77 de mars ; elles sont inégalement pédiculées. Elles s'ouvrent le malin et se ferment le soir; elles ont une odeur agréable, mais pas très forte. A Naples, cet Asphodèle vient comme dans son pays natal. On le plante en septembre, en l'espaçant de O'",2o en tous sens, sur une planche exhaussée, en terre légère, qu'on couvre d'une couche de fumier ; puis on n'a plus qu'à sarcler. En juin, on arrache les griffes et on les tient à sec jusqu'à la replantation. La floraison durant tout l'hiver, dans nos jardins on pourrait tenir cette espèce en pots ou sous châssis froid. Elle serait aussi très l)onne pour rocailles. Ai'iiikIo Doiiax I. fui. aureo-vanegatis. — Deuts. Gait.-Zeil.. 1886, p. 'UT. — Roseau à feuilles panachées de jaune d'or. — (Gra- minées.) On possède déjà le Roseau à feuilles rubanées de blanc ; en voici une nouvelle variété dont les feuilles sont rubanées dejaune d'or. Sa panachure varie quelque peu, mais le plus souvent elle consiste en deux larges bordures qui ne laissent du vert que dans la portion médiane de la feuille. Baci'ia ^-raeilis A. Gkay. — Deuts. Gart.-Zeit., 1880, p. 3oI, fig-. 81. — Baérie grêle. — Californie. — (Composées.) Cette plante importée de graines se recommande par l'extrême abondance de sa floraison. C'est une petite espèce gazonnante, qui peut former des tapis continus, se couvrant, de la fin de mars jusque vers la fin de juin, de capitules rayonnes d'un très beau jaune d'or. On peut même l'avoir en fleurs pendant tout l'été, si l'on en fait des semis successifs. Ses graines semées en place en février lèvent rapidement et les pieds qui en viennent fleurissent dès la fin de mars ou le commencement d'avril. Ces fleurs présentent un fait assez curieux. Dès que le soleil s'abaisse vers l'horizon et que la rosée commence à tomber, tous les pédon- cules que surmontent les capitules de fleurs se penchent, se recourbent vers la terre, de telle sorte que, pendant la nuit, on dirait que toutes les plantes sont flétries ou mortes; mais dès le lendemain matin, même quand le soleil ne se montre pas, tous les pédoncules se redressent, se relèvent et la phinche entière reprend son aspect de la veille. 78 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ETRANGERE AiithiiriiiinxCliclsciciise. — DeufA'. Garten.-Zeit., 1886, p. 363, (ig, 83. — Anlhui'ie de Chelsea (hybride). — (Aroïdées). La Deutsche Garlen-Zeitung (Gazette horticole allemande) reproduit relativement à cette plante les deux figures qui en ont été données par l'obtenteur, M. Will. Bull, de Chelsea, dans son Catalogue de nouvelles plantes belles ou rares, pour 1886 (p. 5). D'après la description qu'en a donnée M.W.Bull (p. 7) et d'après l'article du journal de Berlin, V Anthuriumy^ Chelseiense est un très bel hybride qui est issu des deux Anthur'mm Andrea- num et Veitchii; malheureusement l'obtenteur a négligé de dire quelle est celle de ces espèces qui a été le porte-graines. 11 a pris de la dernière de celles-ci le feuillage, tandis qu'il a gardé l'inflorescence de la première en la modifiant quelque peu. Ainsi sa spathe est largement en cœur, terminée en assez longue pointe au sommet, longue d'environ O^.lâo, large de 0"',08o,et le spadice qui s'en dégage, long d'environ 0",08, est blanc dans le bas, jaunâtre dans le haut. Ces inllorescences durent longtemps et sont produites par la plante sans difficulté. C'est au printemps de 1886 que ce bel hybride a été mis au commerce par M W. Bull. Le recueil allemand fait observer que des deux Anthurium Andreanum et Veitchii il est déjà sorti deux hybrides : celui dont il est question ici ou l'.l. Chelseiense^ et VA. Lcodinense qui a été mis au commerce l'an dernier par M. L. Jacob Makoy et C''', de Liège (voyez pour celui-ci le Journal, I88G, p. 89). En second lieu, le croisement du même A. Andreanum avec VA. ornatwn a donné les hybrides A. Ferriereme Bergman et Froebeli; en troisième lieu, celui de cette espèce avec VA. Lindigi ou mieux LindenianianK. Kocii a produit VA. roseionel VA. Prochaskaia- num Makoy; enfin des A. Andreanum et Ferreirense est sorti VA. carneum. l*èche-Anaaa*» tle Wuntlel, JJew/s. Gû;/.-Zt'<7., 1886, p. 423, fig. 93 et 94. Cette nouvelle Pêche a été obtenue de semis par M. Wundel, jardinier-chef à Sans-Souci, à la suite d'une fécondation croisée entre les Pêches Madeleine rouge et blanche. Le semis a été fait PLANTES NOUVELLES OU RARES. 79 en 1882. C'est un l'ruit très i)récoce, puisqu'il a mûri deux semaines avant laBéatrix, au milieu de juillet, devant un mur au midi. Il est de grosseur moj'enne, presque globuleux, un peu aplati, profondément creusé pour l'insertion du pédoncule; ses deux diamètres longitudinal et transversal sont de 0",0o6. La peau est fine, facile à détacher, finement veloutée, jaune blan- châtre, légèrement rougie du côté du soleil ; la chair est jaune- blanchâtre, fondante, très juteuse; elle a un excellent goût d'Ananas, et se détache bien du noyau; celui-ci est ovoïde- oblong, tronqué à la base, pointu au sommet, brun rougeàtre. L'arbre s'est montré jusqu'ici vigoureux^ à feuilles larges et à fleurs rose clair, de grandeur moyenne. Ciaytonia vii'g-inica L. — Deuts. Gartcn-zeil., 1886, p. 473, fig. 103. — Claytone de Virginie. — Amérique du Nord. — (Portula- céesj. Quoique cette plante soit connue depuis longtemps des bo- tanistes, elle.'? ne parait pas avoir encore attirée l'attention des horticulteurs. Elle est cependant gracieuse par sa grappe simple de fleurs colorées en rose pâle avec des veines de couleur plus intense, et en outre elle est rustique. Elle est tubéreuse et de son tubercule, qui a le volume d'une grosse noisette, part une tige courte, ne portant que deux feuilles opposées, dressées, longues de 0'",10-0"',16 et linéaires-lancéolées, d'entre lesquelles s'élève l'inflorescence dans laquelle on compte une dizaine de fleurs longuement pédonculées, à 5 pétales avec un calyce de 2 sépales. Le Secrétaire-rédacteur-gérant , P. DUCHARTRE. Imniimerie G, Rougier et Cie, rue Cassette. I. 80 JANVIER 1887 OîjKUVVTlONs MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN , A BoURG-LA-RfilNK PRÉS Paris (altitude : 63") ■^ss 1 HADTEUR _ .^ TEMPÉRATURE du baromètre. VENTS ; -«« — ^ — .^"^ — — -"^ ^ ÉTAT DD CIEL. < dominaDts. M Qi'ai. Maxim. Malin. Soir. \ 3,0 — 0,7 1 770 ^ 766,0 .N. Clair. -1 f,, 8 — 4 1 TGo, 0 V6o, 3 .N. Gouverl. 3 G, 3 0.2 704 7.38 S. Couvert lo malin, nuageux. 4 .'5.8 1,3 74.ÏC) 747 Sli. Neige loul,- la inaliiK'c, couvert. 5 " "2,0 3.0 730 738,3 SE. S. 0. Neige aboiulaïUe de 3 ii. du matin à midi, nuageux ensuite, im pou i\( pluie. e, — IJ,8 2,9 737,3 739 so. Couverl, nuageux le soii-. 7 — 1,3 3.3 ~i') 741,. 3 Su. Couvert le matin, nuageux. 8 0,4 3,2 741,. 3 742,3 SE. S. Couvert, quelques gouUes do pluie le m.itiii. 9 ~ l," '2,7 74'j, 3 740,3 SE. Nuageux de grand malin et le soir, couv. dans le milieu de la journée. lO 1.7 2, "i 7.)0,o :63,3 S. Gouverl. •1 — 0,7 3,2 764 764, 0 SE. Couvert le matin, nuageux. '2 — 0,8 i,~ 766,3 768,0 SE. Couverl, pluie à partir de 3 h. 30 di l'après-inidi. 13 — 0,1 1,7 709. o 769,3 E. Couverl. 14 — 0,7 0.7 767,5 767,5 NE. Couvert et brumeux. b — .';,8 - 2,8 706, o 76:(, 3 E. Nuageux. 6 — 4,9 — 1.8 760 701 NE. Nuageux, claii- le soir. 1 ■/ — 9,4 0,0 764, 5 763. 3 SE. S SE. Nuageux. IS — 4,^2 ),0 7()4.o 761., •; SE. Nuageux, nu peu de neige le matin. 0,6 8,4 767,0 770,3 SE. Broudiard le malin, nuageux. iC 4,3 0,0 70'J 777 N'. l'Iule dans la nuil, légl. brumeux, éclaircics le soir. :l 0,9 0,6 779,0 780 ML y. Couverl et légl brumeux. '.' 2,() 1.9 7-8,0 776 s. Légl. brumeux. !ii — ^2.3 1.(1 776 773 E. liriimcux. surtout le matin. !4 — 1.0 0.7 770 770 E. Légl. brumeux. 3 — 2,i 0,2 770 771,0 SE. (iriimeux. 26 — 3if> 9,4 772 773 SE NE. Clair. 7 — 3,0 9,o 772 772.3 SE. Clair, légl. nuageux l'après-niidi. '.S — 2,9 10,0 774 776,3 SSE. 1 iaii, nuageux l'après-midi. 20 — 2,3 9,3 776 773,3 SSE. N. brouillard, clair dans le n)ilieu lU' la journée. (0 — 5,3 1,8 771,5 770,5 S. f.Liir de grand malin, brumeux. 11 3,0 3,2 770 770 SSE. SSO. Légt. liriimeux. ( 1) hUVr- le mili DU de 1 .1 jougi lée, le hiiroinùtro ( 'Si descendu à 743. il CONCOUKS l.M'i:ii.\ATI(J.\AL l'LîLK LKS AI'l'AUKILS A I.NSKCTICIH!' rOCUMENTS OFFICIELS DE LA SOCIETE CONCOURS LNTERXATIONAL POLIl LES APPAREILS A INSECTICIDES La Société nationale d'Horticulture de France, considérant : 1° Que les appareils ou instruments propres à appliquer les substances destinées à détruire les Insectes et les C^^yptogames nuisibles aux végétaux sont l'objet de recberches sérieuses de la part des inventeurs et constructeurs; 2" Que des questions se rapportant à ce sujet font partie du programme du prochain Congrès organisé par elle; Ouvre entre tous les constructeui-s, français on étrangers, un concours dont le programme est ci-contre. En instituant ce concours, dont les résultats seront publiés dans son Journal, la Société nationale d'Horticulture de France espère amener les constructeurs à lui présenter des instruments propres à rendre les plus grands services, non seulement à l'Horticulture, à l'Arboriculture et à la Culture maraîchère, mais' aussi à la Viticulture, par l'application pratique des remèdes contre \e Peronosporaviticola {MWàe-w). PkOGRAMME du concours d'appareils destinés a DÉ/riiUlRIi LES Insectes et les Cryptogames nuisibles aux végétaux. Article premier. Un concours général est ouvert entre lous les inventeurs et constructeurs français et étrangers^ par la Société nationale d'Horticulture de France. Ce concours comprend: T les instruments pulvérisateurs; 2° les appareils vaporisateurs; 3° les instruments insufflaleurs, devant servir : les premiers, à répandre les liquides sous forme de rosée; les seconds, à les vaporiser; et enfin les derniers, à projeter, en les disséminant, les matières pulvérulentes. Art. 2. Le concours aura lieu du 2 au 23 mai prochain inclu- sivement. Série III. T. IX, Cahier de février publié le 31 mars 18S7. 6 Hi ]i(m:lmi:nts oi'"i"i('.!i:Ls Aht. 3. Le» appareils accompagnés d'inslrucLions delaillées seront déposés, du 15 au 30 avril, au siège de la Société, rue de Grenelle, 8i. Art. 4. Les conslrucleurs (]ui voudront prendre part au con- cours devront adiesser leur demande à M. le Président de la Société, rue de Grenelle, 84. avant le 1" avril, terme de r/Queur. Aux. 5. L'expérimentation des appareils sera l'aile par un Jury nommé par le Conseil d'Administration de la Société. Aux. 6. Une Exposition collective de ces instruments aura lieu à l'Exposition générale des produits de l'Horticulture que la Société tiendra, du 2o au 30 mai, au pavillon de la Ville de. Paris (Champs-Elysées). Art, 7. Des médailles de diiïérente valeur, y compris la médaille d'or, pourront être attribuées suivant les mérites re- connus aux appareils. Aht. 8. Les instruments seront, s'il y a lieu, divisés en deux classes: la prenjière comprenant les appareils nécessaiies à l'Horticulture, l'Arboricullure et la Culture maraîchère; la. seconde, ceux dont la puissance sera suflisanle pour être utilisée dans la grande culture. Nota. — Les inventeurs et constructeurs devront, autant (juc possible, s'attacher à remplir les conditions suivantes : Légèreté, soIidili% modicité de prix et transport l'acile des appareils, (|ui devront en outre distribuer économiquenlent, quoique avec facilité et rapidité, les substances employées. CONGKÉS llOUriCOLK \)K 1887, A PAIUS Le Congi'ès horticole de 1887 se tiendra dans rhùlel de la Sociét('', pondant la durée de l'Exposition de printemps. Il s'ouvrira le jeudi 26 mai, à deux heures de l'après-midi. Le.=i personnes désireuses d'y prendre une part active ou seulement d'assister aux séances sont priées de se faire inscrire le plus tôt possible. La Société a obtenu des Compagnies françaises de chemins de sÉA.Nct: DU 10 fevriI':k 1887. 83 fer. comme les années précédentes, une réduction de 500 0 sur le prix des billets pour les Membres de la Société qui se rendront à Parié afin d'assister au Congrès. CONCOURS OUVEllTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886. Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V, le Journal, 'S« sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten- tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2'' série, XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. PHOCÈS-VEHBAUX SÉANCE DU 10 l-KVRIEK J887 Pkésidence Dr M. \'i(i*y. La séance est ouverte à deux heures et demie. Les Membres qui ont signé le registre de présence sont au nombre de cent vingt-sept titulaires et seize honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. -Y. B. — La Conmiission de Rédaction déclare laisser aux auteur: des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- hilité des opinions qu'ils y expriment. 84 PROCÈS-VERBAUX. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de seize nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et au sujet desquels il n'a pas été fait d'opposition. Il informe ensuite la Compagnie de la perte éminemment re- grettable que vient d'éprouver la Société par le décès de M. Salleron (Henri-Claude), amateur des plus distingués, qui lui appartenait depuis quelques années. Ce regretté collègue était Président de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons, et le zèle éclairé avec lequel il avait su diriger, pen- dant nombre d'années, les travaux de cette utile association avait puissamment contribué à en accroître la prospérité. 11 est mort dans sa 67^ année, à Nice, où le mauvais état de sa santé l'avait déterminé à aller passer l'hiver. M. le Président ajoute qu'il croit être l'interprète des senti- ments de l'Assemblée en associant ses regrets à ceux de la So- ciété d'Horticulture de Soissons et de la famille de notre regretté collègue. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" par M. Chappellier (Paul), boulevard Magenta, 8, un lot de tubercules de la plante connue sous le nom de Stachys nffials. Cette présentation faite hors concours vaut au présentateur de vifs remerciements de la part du Comité de Culture potagère. Prenant la parole à ce sujet, M. Chappellier rappelle que, l'an dernier, il a déjà mis sous les yeux de ses collègues le produit comestible de la même plante. C'était alors à peu près une nou- veauté. L'introduclion en Europe de cette nouvelle espèce ali- mentaire est due à la Société d'Acclimatation ijui l'avait reçue du D"^ Bretschneider; mais c'est notre collègue M. Paillieux qui, en appréciant le premier tout le mt'-rite, l'a recommandée, cul- tivée et répandue. Pensant que la dénomination latine de Stachys af finis serait difficilement retenue et prononcée par les cultivateurs et les cuisinières, M. Paillieux lui a donné le nom vulgaire et non scientifique de Crosnes du Japon, tire de sa pro- priété de Crosnes où il'en a établi une culture étendue. Bien que la culture de celte plante n'ait pas encore pris tout le dé- veloppement auquel elle est certainement appelée, elle s'est SÉANCI'] Df 10 l-ÉVRIEK 1887. So déjà cependant introduite dans un assez grand nombre de jar- dins pour qu'on en trouve le produit chez quelques fruitiers. Au reste, bien peu de cultures sont aussi faciles que celle-là : la plante vient dans toutes les terres, n'exige même pas d'arrosage, et peut être mise en terre à toute époque de l'année. Elle est assez productive pour que deux ou trois touffes fournissent la matière d'un bon plat. On doit en espacer les pieds de 30 à 40 centimètres en tout sens. Comme elle est parfaitement rus- tique., on peut en récolter les tubercules pendant tout l'hiver, le jour même où l'on se propose de les préparer pour la table. Or, la préparation peut en être faite de manières diverses, après une cuisson de huit ou dix minutes et sans qu'on ait eu à les éplu- cher auparavant. Toutes les personnes qui en ont mangé jus- qu'à ce jour ont reconnu qu'ils constituent un très bon aliment. Des analyses qui en ont été faites avec soin ont montré que dans leur tissu il n'entre pas d'amidon ou fécule, mais de l'inuline, substance analogue de composition à l'amidon et qui est l'élé- ment nutritif dans certains tubercules et racines, notamment dans le Topinambour. Quand on veut conserver quelque temps ces tubercules ou rhizomes tubéreux pour une plantation ulté- rieure, il faut les tenir dans de la terre fraîche et, dans tous les cas, ne pas les laisser à nu ni à sec pendant plus de quatre ou cinq jours. M'"^ Chrétien confirme, d'après son expérience, ce qui vient d'être dit du produit du Stachys af finis; elle l'a trouvé excel- lent. En outre, la plante est très productive puisqu'elle lui a donné, cette année, une récolte d'au moins vingt pour un. 2" Par MM. Baltet, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes (Aube), des spécimens de dix sortes de Poires récemment obtenues de semis, savoir: Bési Carême, Lehou-Grignon, Bonneterre de Saint-Denis, Professeur Barrai, Marie Guisse, Beurré Van Driesche, Rousselet d'hiver, Charles Cognée, semis Baltet n" 1230, semis Tourasse n° 174. Des remerciements sont adres- sés à MM. Baltet pour l'envoi de ces fruits que le Comité d'Arbo- riculture fruitière examinera et dégustera à mesure qu'ils attein- dront leur maturité. 3° Par M. Harraca, horticulteur à Pau (Basse3-Pyrénées\ Par M. Duval (Léon), horticulteur, rue de l'Ermitage, à Versailles, un lot considérable d'Orchidées fleuries pour la présentation duquel il reçoit une prime de f^ classe. Les plan- si-iAXCK iH' ^2'i Fi';viuKK 1887. 95 tes coiupiises clans ce beau lot son! les suivantes : deux Dendro- hium Wardianum importés en 1886 ; un Miltonia cuneata reçu de M. Binot en 1885; un Lœlia arpophylla; deux Odontoglossum. Alexandrie ; un hybride des Odontoglossum Alexandrie et glorio- siiin (?) ; un 0. Rossi majus à très grandes Heurs ; deux Onci- dium sarcodes dont un constitue une fort jolie variété ; un Onci- d'iurn Cavendishianum; un Cijpripedium Ashburionùr ; un C . calophyllam ; deux C . Grossi. M, Duval (Léon) a la parole et dit qu'en faisant la présenta- tion qui se trouve sous les yeux de la Compagnie il s'est propo- sé de montrer combien est peu fondée l'idée trop répandue à l'étranger que les Orchidées en meilleur étal sont celles qui sortent d'établissements anglais. En France, on sait aussi, dit- il, amener ces plantes à un très bel état. Ainsi toutes celles qui se trouvent en ce moment sous les yeux de la Compagnie pro- viennent directement et à une date récente de leur pays d'ori- gine, et cependant on voit à quel développement et à quelle tloraison elles sont déjà parvenues. Il existe donc à cet égard une prévention que rien ne justifie et qu'il importe de faire disparaître en la combattant, comme il le fait aujourd'hui, par des faits démonstratifs. 10° Par M. Aubry, rue Vieille -du- Temple, 1.3!, un Ikilean muni d'une douille métallique destinée à recevoir le manche et qui est fondue d'une seule pièce. Cette disposition a pour objet de rendre le râteau beaucoup moins sujet à se rompre en ce point. En outre, grâce à un évasement basilaire, les dents de cet instrument ne sont plus exposées à tourner. Appréciant l'utilité de ces deux modifications, le Comité des Arts et Indus- tries horticoles demande, et la Compagnie fait droit à sa demande, que M. Aubry reçoive une prime de 2*^ classe. il" Par M. Guirauden (Etienne), de Cette (Hérault), des /ùiquetles métalliques et munies d'une glissière en zinc servant ;ï les fixer, dont il est l'inventeur. Il lui est accordé une prime de 3" classe particulièrement applicable à la glissière. — Ces étiquettes sont destinées surtout à recevoir la gravure des noms de plantes ; mais on peut aussi y écrire ces mêmes noms avec nue encre spéciale que fabrique M: Guirauden et dont la 9fi PR0CES-VERI5AUX. marque ne peut, écrit-il, être effacée qu'à l'aide de la lime. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. La correspondance comprend: I" une lettre par laquelle M. le Président de la Société d'Horticulture de l'arrondisseuient de Valenciennes annonce qu'une Exposition internationale d'Horti- culture, d'objets d'Art et Industrie horticoles aura lieu à Valenciennes (Nord), du 5 au iO juin prochain, et demande la liste des Membres de la Société nationale qui pourraient y pren- dre part. Le programme leur serait adressé sans retard. 2° Les programmes des Expositions qui seront tenues, au Havre, du 2 au 10 juillet prochain, par le Cercle pratique d'Hor- ticulture et de Botanique de l'arrondissement du Havre; à Caen, du 2 au 5 juin prochain, par la Société centrale d'Horticulture de Caen et du Calvados. 3° L'annonce de Concours spéciaux, remplaçant une Exposi- tion horticole, qui sont ouverts par la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, et qui auront lieu^ cette année, ii Orléans, pendant les mois de mars, avril et mai. i" Un mémoire imprimé du docteur Maxwell T. Masters qui a pour titre : Mémoire sur la structure des racines et le mode de croissance des Primulacées au point de vue de la culture (Paper on the Root-slruclwe and mode ofgrowth of Primulacex in relation to cultioafion, in-S" de 21 pag.avec 10 fig. Londres, 1887). 11 est fait dépôt sur le bureau du document suivant : Culture et description de diverses Orchidées de serre froide, par M. Bergman (Ernest). L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présen- tations; El la séance est levée à quatre heures- moins un quart. NOMINATIONS. — SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1887. NOMINATIONS SÉA.NCE DU iO KKVHIKK 1887. MM . 1. Bacué (Gabriel- Auguste), horticulteur, rue des Kleurs, 47, à Mon- treuil-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Cliouveroux et Oudiné. 2. Raroux (Emile), propriétaire, rue de Lille, 1, à Paris, présenté par MM. Berthoule et Ch. Joly. 3. Brrteau (Désiré), jardinier-chef chez M™* Dornieuil, rue de Saint- Germain, 3, à Croissy (Seine-et-Oise), présenté par MM. Lepère et Viennot. 4. Ressox, horticulteur, allée des Platanes, à Montplaisir-Lyon (Rhône), présenté par MM. E. Verdier et Ch. Yerdier. 5. Butté (Sire-Marie), cultivateur de graines et plantes, avenue des Peupliers, à JN'ogent-sur-Marne, section du Perreux (Seine), pré- senté par MM. Chouveroux, F. Jamin et Dufoy. 6. Corroyer (Xavier), jardinier-chef chez MM. Poiret, à Saint-Épin, par Mouy-de-l'Oise (Oise), présenté par MM. V. Lesueur et F. Jamin. 7. Dcval (Ernest), boulevard d'Enghieu, 20, à Enghien-les-Bains (Seine- et-Oise, présenté par MM. L. Cellière et E. Delamarre. 8. Guérineau (Victor), horticulteur, rae Vitruve, 60, à Paris, présenté par MM. Chouveroux et Jacques Savoye. 9. GuiLLOX (Adolphe), cultivateur, rue Danton, 18, à Montreuil-sous- Bois (Seine), présenté par MM. Chouveroux, D. Vitry et Eugène Lahaye. 10. Haillejourt (Dominique), jardinier-fleuriste, rue des Grilles, 2, à Pantin (Seine), présenté par MM. Chouveroux et Laizier. i i. Jacques (François), horticulteur, rue des Chamaillards, 4, à Paris, présenté par MM. Chouveroux, Savoye et Ch. Verdier. 12. Pareillet (François), horticulteur, rue de Paris, 10, à Ba"neux (Seine), présenté par MM. Chouveroux, Touchais et L. Delaville. 13. Rolland (A.), régisseur du domaine du Piple, à Boissy-St-Léger (Seine-et-Oise), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 14. Seurrat de la Boula ye, propriétaire, rue du Montparnasse. 41, à Paris, présenté par MM. Jaussen et Ch. Joly. lo. Thomso>- (NV™), horticulteur, engrais pour vignes et plantes, Tweed Vineyard-Clovenfords, Galashiels, X. B. (^Angleterre) présenté par MM. Bergman fils et Bergman père. 7 98 NOMINATlOiNS. — SKA.NCE 1>IT '2^ FKVHIKI! 1887. 16. Thouvenlx (François), horticulteur, rue de l'Église, 45, à Montreuil- sous-Bois (Seine), présenté par MM. Chouveroux, Laizier et D. Vitry. SKANCE nr 24 Fi':vrui:u 18S7. MM. I. AuurcÉ (Jean), horticulteur, rue tle lioiuainville, 49, à Montreuil- sous-Bois (Seine), présenté par MM. D. Vitry et A. Bleu. •2. lÎROT ^Louis-Charles), cultivateur, à Monlmagny (Seine-et-Oise , présenté par MM. V. Cauchin et H. Gorgeret. 3. Deshaies (Jules), fabricant de bacs à plantes, rue Michel-Bizot, 120, à Paris, présenté par MM. Duneuffonr et Errard. 4. DupORGE (Léon), jardinier chez M. Guichard, à la Tour-de-Nézant, par St-Brice-sous-Forél Spine-el-Oise), présenté par MM. For- geot et A. Bleu. ;i. (lArTHi.N (Cliarlos), boulanger, rue de Heuilly, 01, à Paris, présenté par MM. Hébrard el A. Despierres, fi. Guy (Gaston), pharmacien, à Bergerac i Dordogiie), présenté par MM. R. Jolibois el Hardy. 7. Henneguy (le Docteur), rue du Somnierard, 17, à Paris, présenté par MM. Hardy et P. Duchartre. 8. HouDART, propriétaire, rue du PoiU-de-C.réteil, 3:5, ;i St-Maur-les- Fossés (Seine, présenté par MM. R. Jolibois et Couturier aine. 9. Je\ndi.\ (Pierre-Auguste), jardinier chez .VL Marcliand, à Nogeut- sur-Marne (Seine), présenté par MM. A. Bleuet B, Veriot. dO. MiLLUvV (Félix), grainier, rue de la Cossonnerie, à Paris, présenté par MM. L. Delaville et P. Hariot. II. Ol'di.x llls jeune, pépiniériste à Lisieux (Calvados), présenté pai- MM. Bergman lils et Bergman père. 12. Proust iFugéue), jardinier chez M. Sécretan, avenue de Urimont, 3G, à Chaton (Seine-et-Oise), présenté par MM. R. Jolibois et Th. Bullier. 13. ÏHoRY (S.), rue des Vignes, 14. à Passy-Puris, présenté par MM. R. Jolibois el Dantresme. CL'LïURE Dl'] LA RKINE-MAKdUKHITE A r.d.NTHK-SAISnX !(!> NOTES ET MÉMOIRES Note sur lv Culture de la Reine-Maruuerite A contre-saison (1), par M. A. Sciiwartz. Pour obtenir la tl(jraison (Je la Reine-Marguerite à contre- saison, voici, après expériences, la marche que je suis : A partir de la fin de Juin jusqu'en Novembre, je tiens à demi- ombre, assez loin du verre, en serre tempéi'ée chaude, c'est-à- dire en serre où Ion peut conserver les Coleus pendant l'hiver, des lerrines remplies de terre de bruyère, passée au crible, ayant même déjà servi, mais sèche et très sableuse. J'y sème les graines que je couvre légèrement avec du sable ordinaire, après les avoir arrosées et laissées ressuyer. Je pose un verre dessus pour activer la levée des graines en la rendant simulta- née et pour pouvoir employer les mètnes terrines sans change- ment de terre pour les repiquages. Ceux-ci se font, le premier aussitôt que les semis étant tout petits ont jeté leurs enveloppes, et le deuxième au bout de quelques jours. On a bien soin alors de pincer l'extrémité de la racine, d'enfoncer les jeunes plantes jusqu'aux cotylédons et de ne pas les arroser, sauf à leur donner un léger coup de seringue une fois par jour. On peut les laisser quinze jours à trois semai- nes environ avant de faire le troisième et dernier repiquage. On peut changer de terrine pour mieux distancer les semis qu'on traite de même qu'au commencement pendant près de deux mois encore avant de les planter dans de petits godets n" 7. Maintenant on cesse de seringuer, sauf quand il y a du so- leil et on donne un léger bassinage additionné de jus de tabac. Cette dernière opération est absolument nécessaire chaque fois qu'on voit les pucerons se mettre sur les plantes. {{) Déposée le 23 drcemlirn 1886. 100 NOTES 1-:T MHMOIKES. Une fois les jeunes pieds rempotés, on peut les approcher du verre et on a soin dès lors de n'arroser que la terre dans les pots et très modérément sans mouiller le cœur des plantes. On emploie toujours la terre ci-dessus indiquée pour les rempo- tages. Le troisième et dernier rempotage se fait dès que les petits pots sont bien garnis de racines, dans des pots n° 10 pour Fhi- ver, et ensuite n" 12 à bord de préférence. Maintenant il faut de la chaleur, mais jamais d'air, sauf au printem.ps. On tient ensuite un peu plus au frais au fur et à mesure que les plantes montent. Celles-ci supportent bien, à partir du mois d'avril, l'engrais chimique (.Teanoel ouFloral)à dose très légère. A la fin de l'hiver, on peut se passer du deuxième rempotage, en dépotant sur couches non trop chaudes; les racines sont trop délicates. De même, on évite de placer dans les serres trop près des tuyaux ou delà chaudière. Une bonne couche moitié fumier moitié feuilles, avec réchaud, toujours entretenue garnie de 15 centimètres environ de ter- reau tenu à l'abri, mélangé d'un quart de sable ordinaire, leur convient bien. Les plantes doivent être à 20 centimètres du verre ; celles qui montent à fleur prennent plus de force. Il faut aussi hausser les coffres quand elles s'élèvent et ne pas leur marchander les bassinages souvent additionnés de nicotine. Quand il va une belle journée à prévoir, on donne de l'air au fur et à mesure que le soleil prend de la force. On ferme les coflVes de bonne heure le soir et on les couvre la nuit avec des paillassons. Une fois les plantes fleuries, on peut s'en servir absolument comme au mois d'août. Il est encore bon, soit sur couche, soit en pots, de remuer quelquefois la surface de la terre avec les doigts ou avec une étiquette pour tenir toujours les racines en activité. On pince les feuilles gâtées près de la tige, tant pour ôler Ihumidité qui, malgré tous les soins, sur- vient quelquefois par l'effet des changements trop brusques de la température, que pour enlever les pucerons qui se cachent sous les feuilles et qui là sont souvent à l'abri de la nicotine. Voila la marche que je suis pour ma culture de Reines-Mar- SUR LE CONCOURS INTER.NATIO.NAL DE FLOHi:Nt;i:. 101 guérites en contre-saison. Avec de la patience el de petits soins, on arrive à faire lleurir ces plantes an bout de cinq, six ou sept mois, selon la variété ou le coloris. En agissant comme je viens de le dire, on peut en avoir des fleurs pendant tout l'hiver. Les meilleures variétés- que je recommande sont la Vic- toria, ensuite la Naine et la Pyramidale à fleurs de Chrysan- thème. J'espère mémequ'on verra ces plantes plus belles d'ici à quelques années et cultivées sans rempotage dans des boites ou à même en serres ou bâches de construction moderne. Note sur le Concours international tenu a Florence, rela- tivement AUX APPAREILS A PROJETER LES INSECTICIDES (I), par M. Ch. Joly. Tous les cultivateurs européens luttent en ce moment contre des difficultés qui proviennent d'un ensemble de causes très complexes et dont les unes dépendent de= conditions économi- ques actuelles, tandis que les autres tiennent au sol, à l'atmos- phère et surtout aux nombreux Parasites animaux et végétaux qui détruisent quelquefois des récoltes entières et enlèvent à l'Agriculture, puis, pai- suite, au budget de TElat, des centaines de millions (2j. Aussi, de tout temps, les maladies des plantes cultivées ont-elles préoccupé les agronomes, et ces maladies sont d'autant plus sérieuses que les cultures sont plus étendues, plus perfectionnées ou qu'elles s'appliquent à des produits plus délicats. En Allemagne, en France, en Angleterre, on a publié (1) Déposée le 2,1 janvier 1887. (2) On sait que nos vignobles étaient Tune des plus grandes sources (le revenus pour l'État et surtout pour nos départements méridionaux. >'ous avons été les premiers producteurs de vins en Europe; mais nos récoltes, qui étaient de 30 à 60 millions d'iiectolitres en moyenne, sont tombées de moitié en 1886 et l'importation .des vins étrangers, surtout d'Italie et d'Espagne, dépasse 10 millions d'hectolitres. « Povera Francia! » s'écrient les Italiens, dont les vignobles font de grands progrès et qui, si cela continue, égaleront bientôt notre pro- duction. 102 NOTLS CI .Mlt.MOlRKS-' sur ce sujet de nombreux ouvrages. L'un des derniers est celui du D' Paul Sorauer, de Proskau. En Italie, on a institué, à Pavie, une Station cryptogamique dii-igée par le professeur Briosi, qui s'occupe df-s Parasites végétaux; à Florence, la Sta- tion royale entomologique, dirigée j)ar le professeur Ad. Tar- gioni Tozzetli, a pour objet l'étude des Insectes nuisibles à l'Agriculture. A Washington, « rEntomological Division » ou Commission officielle pour l'étude des Insectes nuisibles, se met en rapport avec les entomologistes spéciaux créés et payés par chaque Elat pour étudier les maladies si diverses qui affectent des cultures modifiées par chaque climat, comme les oranges dans les Florides et la Californie^ le " colton-worni » dans l'Ala- bama ei la Géorgie, les sauterelles dans lesï]tats de l'Ouest, elc. Le Congrès subventionne aussi les études d'ornithologie dans ses rapports avec l'Agi-iculture. Chez nous, c'est par milliards que l'on compte les pertes causées par le Phylloxéra, puis, ré- cemment, par leMildew; mais c'est surtout quand il est souter- rain que reniiemi est à craindre. Dans ces deux dernières années, tous nos professeurs départementaux d'Agriculture auraient pu éviter la perte de bien des récoltes en avertissant les pro- priétaires et en leur indiquant à l'avance les remèdes contre le Mildew. Depuis (|ue le microscope est employé pour l'étude des Parasites, nos entomologistes sont mieux armés pour nous éclairer et nous protéger; mais que de progrès encore à effec- tuer! Si nous prenons pour exemple les ennemis de nos serres, ce n'est que très récemment qu'on a constaté, grâce à un obser- vateur inleiligcnl, M. Boizard, la différence des résultats qu'on obtient par les fiiniigalions de tabac ou par la vaporisation du jus de la plante: il n'y a pas bien longtemps que l'on est fixé sur la cause de la tavelure des .fruits, du blanc des racines, etc. C'est pourquoi l'on suit avec intérêt les Concours ou Congrès internationaux nù l'on étudie les meilleurs appareils pour pro- jeter les insecticides. La Société d'Horticulture de la Gironde a fait, le 5 juin I88('t, un Concours d'instruments pour combattre le Mildew et pour sulfater les Vignes. Le Comité d'Agriculture de Beau ne prépare aussi un Concours en aviil prochain, mais surtout pour les appareils propres à préserver les vignobles. SUR LE r.ONCOL'HS IMKR.N ATIUNAL DE FLORENCE. 103 Dans le Nord, les cultures sont très variées et demandent pour les serres, piour les arbres fruitiers et pour les maraîchers, des appareils et des insecticides très difTérents. C'est pour répondre à ces besoins que la Société nationale d'Horticulture se propose d'ouvrir à Paris, en même temps que le Congrès horticole et l'Exposition de mai, un Concours qui pourra rendre de bien grands services lYoyez plus haut, p. 81,1e programme de ce concours). En Italie, M. B. Grimaldi, Ministre de l'Agriculture, par décret en date du 18 juillet 1886, a institué un « Concours inter- national d'appareils pour appliquer les remèdes contre les Cryptogames et les Insectes nuisibles aux plantes cultivées ». Ce Concours devait s'ouvrir le 16 octobre, à l'École de Pomologie et d'Horticulture, à Florence. Dans la liste des Jurés, on lisait les noms de tous les savants spéciaux et des entomologistes les plus en renom. Parmi les Français, on avait choisi MM. Max. Cornu, de Paris, Hardy, de Versailles, professeur Foex, P. Vialla et Planchon, de Montpellier, A. Millardet, de Bordeaux. r>e programme était divisé en deux classes; la première compre- nant les machines pour la préparation, le transport, la distri- bution et l'application des substances anti-cryptogamiques et insecticides. La seconde classe renfermait les instruments, ap- pareils et moyens mécaniques pour combattre les Cryptogames et les insectes. On y avait joint, hors concours, une division renfermant toute la bibliographie relative aux machines expo- sées, aux substances insecticides et aux modes demploi. Le Ministère de l'Agriculture offrait deux médailles d'or, deux d'argent et quatre de bronze. Kn outre, l'Académie des Géor- gophiles de Florence avait ajouté deux médailles d'argent et deux diplômes d'honneur pour les pals, charrues et autres appareils destinés à répandre les insecticides dans le sol et pour les publications relatives aux Cryptogames. Le Comice agraire de Florence ofTrait aussi diverses médailles et diplômes pour les substances propres à combattre le Peronospora de la Vigne et les Insectes spéciaux aux cultures de la Toscane; enfin la Société royale d'Horticulture de Florence offrait plusieurs récompenses pour les appareils destinés à combattre les i04 .NOTES ET MEMOIRES. Cryptogames et les Insectes nuisibles aux plantes de serre, puis d'autres récompenses pour les moyens de détruirie les Insectes nuisibles aux cultures maraîchères. Le nombre des Exposant? a été de 163, dont 15 Français. Il a été décerné six diplômes d'honneur : I" Au Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et du Com- merce, à Rome, pour sa nombreuse collection d'appareils in- secticides, ses belles préparations en cire, ses publications et ses cartes diverses prouvant les efforts de la direction de l'Agricul- ture pour la défense et la protection de la Viticulture italienne; 2° A la Direction d'Entomologie du département de l'Agri- culture, à Washington, pour ses précieuses publications sur l'Entomologie agraire; 3" A la Station phylloxéri(jue de Buda-Pest, pour ses impoi- tantes publications; 4° A l'Ecole nationale d'Agriculture de Montpellier, pour ses publications sur la Pathologie végétale; 5° A la Station entomologique agraire de Florence, pour ses appareils à étudier les Insectes et pour ses publications. 0" Enfin, à la Société entomologique italienne de Florence, pour son Bulletin. Une médaille d'or a été décernée à M. Vermorel, de Ville- franche-sur-Rhùne, pour son pal injecteur. A divers exposants, on a donné onze médailles d'argent, une médaille de bronze et sept mentions honorables pour pompes diverses, pals, soufflets, pulvérisateurs et pour les collections de soufre en poudre. Notre collègue M. Martre a eu une médaille de bronze pour son Thanatophore. Le Comice agraire de Florence avait préparé en même temps des conférences sur la maladie de la Vigne; ses conclu- sions ont été publiées déjà dans tous les journaux spéciaux. En terminant, après avoir applaudi aux résultats qu'adonnés le Concours de Florence, j'exprimerai l'espoir que celui dont notre Société se propose de prendre l'initiative contribuera puissamment à l'avancement de l'œuvre entreprise et déjà mise en bonne voie. On ne saurait trop faire connaître les expé- riences et les remèdes propres à nous préserver de nos ennemis, TRAVAUX DL' COMITÉ DES ARTS ET INDUSTRIES. 105 sans oublier surtout le rôle si important des oiseaux pour la protection de nos récoltes. RAPPORTS Compte rendu des travaux du Comité des Arts et Industries horticoles en 1886 (i), par M. Gustave Touéry, Secrétaire de ce Comité. Le Comité des Arts et Industries horticoles a eu à traiter, pendant l'année 1886, de nombreuses questions des plus impor- tantes; les présentations qu'il a eu à examiner, et les questions générales qu'il a discutées, prouvent que si les difTérentes divi- sions de l'Horticulture progressent sans cesse, grâce aux nabiles praticiens que compte notre Société, les industriels rivalisent d'efforts pour suivre pas à pas ces progrès, en créant les appa- reils et instruments destinés à rendre plus facilement appli- cables les théories émises par leurs savants collègues. Nous devons d'abord constater dans ce Rapport de fin d'année que jamais le Comité n'a été aussi nombreux qu'en 1886, puis- que 54 Membres s'y sont fait inscrire et que les séances ont été très suivies. Un de ses premiers actes a été de décider, sur l'ini- tiative de M. Hanoteau, que : afin d'éviter des déplacements quelquefois inutiles, toute personne qui aura sollicité la nomi- nation d'une Commission, sera invitée à assister à la plus pro- chaine séance du Comité, afin de lui soumettre verbalement et, autant que possible, avec plans à l'appui, les innovations ou améliorations qu'elle signale; le Comité statuera alors sur la di- rection à donner à son examen. M. Cellière demande qu'une lettre-circulaire soit imprimée sur la somme dévolue au Comité, afin que tous les demandeurs voient bien que la mesure prise à leur égard est une mesure générale. (1) Déposé le 27 janvier 1887. 106 RAri'ORTS. Nous mentionnons également le vœu du Comité, c qu'il y a urgence, au point de vue des intérêts mêmes de l'Horticulture, à constituer à sa place définitive le Musée d'instruments et appa- reils horticoles appartenant à la Société. » Le principe de ce Musée est depuis longtemps admis par le Conseil d'Administration et les fonds mêmes ont été votés. Deux raisons militent en faveur de ce vœu : la première est que les intéressés venant aux séances auraient constamment sous les yeux les appareils et outils qui leur sont utiles et dont ils ignorent quelquefois l'existence; la deuxième raison est que les donateurs sont peu flattés de voir le peu de cas qui est fait de leur générosité, par la relégation de leurs dons dans les cliambves hautes de l'hùtel, où le seul conservateur a le loisir de les contempler. Un Musée bien organisé provoquerait au contraire l'émulation des donateurs, et une Commission déciderait de l'admission des objets au Musée. Les présentations suivantes unt été faites : Par M. Maître, d'Auvers (Seine-et-Oise), un petit appareil composé de deux piquets réunis par deux fils de fer supportant un morceau de toile grossière, qu'il nomme Paragel; cet appa- leil a été confié à une Commission qui continue ses expériences. MM. Forgeot cl C'''ont présenté des sachets à graines illustrés. Cette présentation, d'ailleurs très intéressante, n'ayant pas suivi la filière prescrite par le règlement, ne peut être comprise dans ce Rapport; elle nous reviendra après l'jiccomplissement des formalités régulières. M. Chauvin présente des étiquettes métalli(|ues nickelées, avec inscriptions en couleurs. Ces «-tiquettes, quoique très bien faites, ne sont pas reconnues comme réalisant un progrès sur celles qui sont déjà connues. Le Comité remercie le présentateur. M. Albert Couvreux a soumis à l'examen du Comité une encre à écrire sur les éj,iquettes en zinc. Comme pour MM. Forgeot et G'*, cette présentation n'ayant pas passé par le Conseil, est ren- voyée pour suivre la filière réglementaire. M.Deflers, rue de Cambrai, 20, à Paris, a présenté le plan d'un système de murs d'espaliers en verre et fer. Le principe de ce TR.VVALX DU COMITÉ IiKS AKTS ET IXDL!>THI£S, 107 procédé n'est pas nouveau et notre collègue, M. Dormois, dé- clare qu'en 1867 il a été chargé par M. Adolphe Bertron d'en établir d'à peu près semblables à l'Exposition universelle, mais qu'il n'en a plus entendu parler. 11 est plus que probable que l'application de ce système n'a pas donné de résultats satisfai- sants puisque l'idée exposée en public ne s'est pas propagi'e. Quoiqu'il en soit, M. Deflers a été invité à mettre son système en pratique et, lorsque l'application en sera faite, une Commission sera nommée pour en juger les résultats. M. Téron, àDonjeux, a soumis au Comité des tuteurs en tôle d'acier demi cylindriques, coudes vers le pied et pourvus d'un ergot en saillie pour l'enfoncement en terre; cet ingénieux sys- tème a obtenu l'approbation générale du Comité comme fabri- cation et un avis favorable du Comité d'Arboriculture au point de vue pratique; aussi l'avez-vous récompensé par une prime de 3* classe. M. Legendre, rue ïiton, 79, à Paris, a présenté une série de vases en terre cuite destinés à. la culture des Orchidées. Sou- mis d'abord au Comité de Floriculture pour être jugés au point de vue de l'application, nous apprenons par le Journal de no- vembre, page 61 i, que l'avis de ce Comité est favorable. Ces vases de formes diverses sont gracieux et à bon marche ; la fabricalion en est soignée. Le Comité statuera, à une prochaine séance, sur la suite à donner à cette présentation. M. Élie Prévost, à Courbevoie, a demandé une Commission pour examiner un système de tuyau de cheminée, avec manchon préservateur, ayant pour objet d'empêcher que la suie liquide, qui descend le long des parois, i e pénètre entre les deux tôles, et d'éviter ainsi l'oxydation. Le Comité a jugé que ce système ne s'applique pas spécialement à l'horticulture, mais que cependant il cimstitue un progrès. Il remercie le présentateur et décide que mention en sera faite au procès-verbal, ce qui aura pour résultat de signaler l'appareil de M. Prévost à l'attention des socié- taires. Par M. Drugeon, de Louvres (Seine-et-Oise), un vitrage empê- chant la buée de tomber dans l'intérieur des serres. Ce système est bien compris et d'une construction soignée; mais il ne 108 RAPPORTS. présente rien de supérieur à ceux qui sont, déjà connus. Le Comité adresse ses remerciements au présentateur. M. Bigot, de Paris, a envoyé et soumis à l'examen du Comité un râteau se nettoyant promptement et d'un seul coup, au moyen d'un levier agissant sur une lame, à travers laquelle passent les dents du râteau. Cet ingénieux instrument a été pratiquement examiné par une Commission composée de MM. Cellière, Aubert, Aubry et Eon, Rapporteur, à qui a bien voulu se joindre M. Jolibois qui a mis à la disposition des expérimentateurs le jardin du Luxembourg ; le Rapport déposé en janvier 1887 sera soumis au Comité à une prochaine séance (Voyez plus loin, p. 112). M. de Vendeuvre a demandé une Commission pour examiner la valeur de ses appareils de chauU'age. Une nombreuse Com- mission s'est réunie à deux reprises différentes. M. Lucien Chau- ré a été chargé du Rapport. Nous ne pouvons mieux faire que de rappeler que ce Rapport a été publié au Journal (1886, p. 573). M. Dautin, de Lyon, a annoncé qu'il vient de modifier son mastic à greffer. Le Comité ayant chargé son Secrétaire de le prier d'envoyer les échantillons qu'il propose, celte démarche a été faite ; mais elle est restée sans résultat. Hien qu'il ait fait l'objet d'une Commission spéciale choisie en dehors du Comité de l'Industrie, nous croyons devoir rappe- ler ici le Thanatophore construit par M. Martre, d'après les indications de M. Bleu, notre honorable Secrétaire-général. Cet appareil est destiné à la destruction des insectes dans les serres, par la vaporisation du jus de tabac. Ses qualités et les résultats obtenus sont consignés dans le remarquable Rapport fait par M. Joly et inséré au Jouirai Ae\di Société pour 1886, page 176. Nous devons signaler aussi les présentations d'insecticides. De tout temps elles ont été nombreuses, et, il faut l'avouer, elles ont été quelque peu encombrantes; les moyens pratiques d'expérimentation faisaient à peu près défaut. La plupart de- mandaient des expériences fort longues, et la Commission spé- ciale, composée d'entomologistes distingués, n'avait pas la possi- bilité d'y procéder, les aptitudes de ses membres les conviant TRAVAUX DU COMITÉ DES ARTS ET INDUSTRIES, 109 plutôt à de savantes descriptions qu'à des expériences pra- tiques. Le Comité, dès ses premières séances, s'est longuement préoc- cupé de cette question des insecticides, et a pensé qu'il y avait lieu de l'étudier plus sérieusement qu'elle ne l'a jamais été. En effet, si les présentations de produits destructeurs sont nom- breuses, les plaintes sur les ravages de tels ou tels insectes le sont encore plus, puisque peu de séances de la Société ont lieu, sans qu'une notice sur un insecte quelconque soit soumise h la Compagnie. Convaincu de l'importance de cette question, le Comité a dé- cidé qu'une Commission spéciale et permanente serait consti- tuée. Certes elle aura à s'occuper de bi»n des sortes d'insecti- cides, bons ou mauvais, pratiques ou non; c'est précisément pour éviter de fatiguer l'attention générale qu'elle aura la charge de tout voir, de tout essayer et de ne convier les Comités spécialement intéressés à ses expériences, que lorsque quelque chose de réellement intéressant se sera produit. Cette Commission permanente et pratique a été nommée et est composée de MM. Hanoteau, Gellière, Lucien (ihauré, Éon, Borel et Touéry; elle reste ouverte et fait appel aux horticul- teurs ou amateurs qui voudraient se joindre à elle et lui appor- ter l'appui de leur expérience (1), Dès son entrée en fonctions, la Commission a pensé qu'elle ne devait pas se borner à expérimenter les produits présentés, mais qu'elle devait rechercher tous les moyens de destruction contenus dans toutes les publications, et provoquer, de la part des praticiens ou amateurs, des renseignements sur les moyens qu'ils auraient personnellement employés avec succès contre tel ou tel insecte, et de réunir toutes ces données et les tenir d'une façon permanente à la disposition de tous. Elle a rédigé à cet effet une note qui a été présentée au Conseil avec demande d'insertion au Journal. Le premier produit que la Commission a eu à examiner était (1) Tous les renseignements devront être adressés à M. Touéry, Secrétaire, boulevard Voltaire, 60, à Paris. 110 RAPPOHÏS. la Knodaline, insecticide liquide présenté par AIM. Poulenc frères. Une première expérience a eu lieu dans la propriété de M. Hanoteau, à Champigny ; la seconde au Raincy, dans un jar- din de M. Cellière, et enfin la troisième à Enghien, dans une pro- priété appartenant à la même personne. Ces diverses expériences n'oHt pu être considérées comme concluantes, pour cette raison que la Commission manquait absolument d'instruments permet- tant d'employer les insecticides liquides selon les instructions données par leurs auteurs. Devant cette impossibilité matérielle, la Commission a pro- voqué une demande de concours d'instruments pulvérisateurs de liquides. Celte demande a été traduite par un vo^u qui, à la fin de l'année, a été soumis au Conseil d'Administration et sera sans doute accueilli favorablement. L'examen des insecticides liquides restera donc suspendu jus- qu'à ce qu'un instrument convenable soit trouvé. M. Serpin, qui avait demandé une Commission pour examiner son engrais insecticide, a été invité à assister à la séance du Co- mité pour donner des renseignements sur l'emploi de son pro- duit; il ne s'est pas présenté. Sa demande a été classée. Il en a été de même pour M._Guibourgé, fabricant d'engrais, à Asnières, M. Yillemain, boulevard Montparnasse, 4, a présenté un pro- duit qu'il nomme Carbolineum, conservateur du bois et insecti- cide. Ce n'est qu'après de très longues expériences qu'il peut être possible de formuler un jugement. Ce produit est maintenu à l'étude. M. Huet, de Boult-sur-Suippe, a envoyé au Comité un appareil pulvérisateur qu'il a établi d'après un système décrit par le savant entomologiste américain, M. Itiley; il a été décidé que cet appareil, d'ailleurs très incomplet, serait envoyé au Ct.ncours spécial dont il est parlé plus haut. M. Debray, rue des Trois-Bornes, 15, à Paris, présente égale- ment un appareil pulvérisateur construit d'après le même prin- cipe, mais d'une forme différente; M. Debray, ayant déclaré n'avoir eu que l'intention de prendre date, le Comité lui donne acte de sa présentation. suu i.K itiirnoNNAïKi'; hks musks di-: m. sini;i:h. Ml 11 nous reste à mentionner, pour terminer, le vœu suivant qui a été émis sur la proposition deM. Debray : « que, pour l'Kxpo- sition universelle de 1889, tous les instruments et appareils horticoles soient groupés ensemble et réunis à l'Exposition spé- ciale d'Horticulture, comme cela a eu lieu en 1867, et non dissé- minés comme en 1878. » Il est évidemment très important, tant pour la constatation des progrès accomplis qu'au point de vue des affaires, que les visiteurs trouvent réunis auprès des plantes mêmes qu'ils ont contribué à produire, les instruments et appareils dont ils ont besoin ; qu'ils puissent comparer sur-le-champ les divers systèmes et faire un choix judicieux. La disposition de 1867 avait donné dexcelients résultats sous tous les rapports, tandis qu'en 1878 le contraire s'est produit; aussi nous espérons qu'il suffira de signaler ce vœu à la Commission supérieure de l'Esposition pour qu'il soit pris en très sérieuse considération. Nous sommes d'ailleurs convaincu que, encouragés par cette preuve de sollicitude, les industriels sauront maintenir haut et ferme leur ancienne réputation et prouver d'une manière indu- bitable la supériorité de l'industrie horticole française. Rapp• — et nous ajoutons : « Telle qu'elle est, votre œuvre, M. Singer, est appelée à rendre de bons services. Ne perdez pas courage; mais il est nécessaire qu'elle soit revue, corrigée en certains points, augmentée, — complétée en un mot. Ne voyez dans nos critiques que ce que nous avons voulu y mettre : un loyal juge- ment, et remettez-vous au travail avec persévérance et courage. Nos souhaits vous accompagneront. » En résumé, nous exprimons l'avis que le livre de M. Singer est d'une incontestable utilité; mais que, pour qu'il rende les services qu'on en doit attendre, il est nécessaire, — répétons- nous, — qu'il soit remanié et complété. Cela ne saurait arrêter M. Singer, qui a accompli la plus rude partie de sa tâche; il retrouvera certainement, pour la refonte de son œuvre, auprès des personnes en mesure de le seconder, le même empressement et la même affabilité qu'il a déjà rencontrés et dont, dans !a préface, il témoigne sa vive reconnaissance. En conséquence, nous proposons à la Société nationale d'Hor- ticulture de France d'exprimer à M. Max Singer, de Tournai (Belgique), et à titre de confraternel encouragement, ses très sincères félicitations. Rapport suk pn IUtkau présenté par M. Bir.oT (1) ; M. KoN, rapporteur. Messieurs, En octobre 1886, il a été présenté à la Société nationale d'Hor- ticulture, par M. Bigot, un Râteau dit à levier. M. le Président en a confié l'examen à une Commission composée de MM. Anbry, CeUière et Éon, Rapporteur. M. Jolibois a bien voulu s'adjoin- (1) Déposé le 27 janvier 1887. SUK LK l'HKSKKVK-l-HUITS OK M. C H( >SliI!)li;ii. II."} tire à la Gominission en metlanl à sa disposition, le Jardin du Luxembourg, lieu dans lequel la Commission s'est réunie, le 27 novembre. A cet instrument, qui est un râteau de fer ordinaire, est adapté au manche, au moyen d'une douille, un levier qui est terminé par une lame de fer percée d'autant de trous qu'il y a de dents au râteau. Au repos, le ressort du levier maintient cette lame de fer, vers le corps du râteau, chaque dent dans son trou ; quand l'instrument est obstrué par les feuilles, herbes et immon- dices, il sufïit avec la main de donner une impulsion au levier, qui pousse la lame à dégager toutes les dents, travail qui, jusqu'à ce jour, coûtait peines et temps. Les essais exécutés par la Commission ont montré que cet outil répond bien à sa destination. M. Bigot fait cette présentation d'une façon désintéressée, puisqu'il abandonne son privilège aux fabricants français qui, nous l'espérons, stimulés par l'utilité de l'objet, y apporteront des modifications et des améliorations. Le prix de cet outil le rend accessible à toutes les bourses. En conséquence, votre Commission émet les. vœux suivants : Que le présent Rapportait l'honneur de l'insertion dans le Jour- nal de la Société et qu'il soit renvoyé à la Commission des Récom- penses. Rapport sur lk Préskrve-frlits de M. Grosdidier (1j; M. Hanotkau, rapporteur. Messieurs, Vous avez renvoyé à l'examen d'une Commission composée de trois membres, MM. Borel. Eon et Hanoteau. l'examen d'un sac préservateur des Raisins, Pêches, Pommes, etc., que son in- venteur, M. Grosdidier, appelle Préserve-fruits. 'Votre Commission a examiné ce petit appareil avec beaucoup (I) Uéposp le 27 janvier 1887. 114 RAPPORT SUR LE PRÉSERVE-FRUITS DE M. GROSDIDIER. d'attention. Il est utile, en effet, que votre Comité encourage les recherches des amateurs, qui, disposant de leur temps, peuvent très souvent nous présenter des perfectionnements, qui, bien que s'appliquant à des objets de moyenne importance, donnent néanmoins des résultats utiles et constituent un progrès. Le Préserve-fruits n'est pas autre chose que le sac à Raisins transformé, mais avec ce résultat qu'il est rendu plus facile à employer. Cette ti-ansformation consiste dans l'emploi d'un fermoir en zinc, analogue à celui d'un porte-monnaie, et pouvant s'ouvrir à la plus grande largeur du sac, jusqu'à donner un cercle com- plet. Dès lors une grande facilité pour introduire le fruit, et même pour ouvrir le sac, et surveiller la maturité. Deux encoches pra- tiquées dans le fermoir en zinc permettent d'introduire un ou deux Raisins, quand ils sont rapprochés, de faire passer la bran- che d'un Pécher, en laissant la Pèche à l'inlérieur du sac, enfin, pour les autres fruits, de prendre à la fois la branche et le fruit, de façon à ce que, si le fruit tombe, il soit recueilli dans la poche. Votre Cummission, Messieurs, est d'avis que cette nouvelle fermeture, qui ne constitue pas une augmentation considérable de prix sui- les au ties systèmes, présente des avantages très sen- sibles, qu'elle doit être recommandt-e aux horticulteurs et aux amateurs, et elle vous propose, comme encouragement à l'inven- teur, de demander l'insertion de ce Rapport dans le Journal de la Sociélé. EXPOSITION DE' LYON. 115 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition tenue a Lyon par l'Association HORTICOLE lyonnaise (1), par M. Verdier (Eug.), fils aîné. Messieurs, Le 8 septembre dernier, l'Association horticole lyonnaise ouvrait les portes de son Exposition pour Taiinée courante, Exposition à laquelle votre serviteur a eu l'honneur d'assister, comme membre du Jury, délégué de la Société nationale d'Horticulture de France. C'est à ce titre et pour vous rendre compte de la mission qui me fut confiée par notre honorable Président, que je vais vous signale.'', succinctement toutefois, les plantes, objets et choses qui ont le plus attiré mon attention, ainsi que les principales récompenses qui ont été obtenues. Si Lyon n'est que la vice-capitale de la France, il ne saurait être non plus, comme quelques-uns de nos amis paraissent le prétendre, la capitale de l'Horticulture; mais il est assurément Tune des premières villes horticoles de notre beau pays; il a le privilège de posséder deux Sociétés d'Horticulture qui, comme toujours, lorsqu'il y a rivalité, redoublent chacune de zèle et de dévouement dans l'organisation de leurs Expositions. Toutes deux ont à leur tête des administrateurs dévoués à notre art et possèdent ainsi les éléments nécessaires pour donner à ces fêtes horticoles tous les soins qu'elles réclament et l'éclat qu'elles méritent; l'une d'elles cependant, la plus jeune, l'Association horticole lyonnaise, parait aVoir sur son aînée une supériorité incontestable d'activité et de progrès. Elle a pour Président un jeune et distingué savant, M. Dutailly, député de la Haute-Marne, qui ne lui ménage pas ses démarches et ses encouragements et elle possède à la tête du Secrétariat un autre savant botaniste, (1) Déposé le 9 décembre ^4 886. -H6 COMPTE RENDU M. Viviand-Morel, dont le zèle et rintelligence sont au-dessus de tout éloge. L'organisation de l'Exposition dont j'ai l'honneur de vous entretenir avait été confiée à une Commission composée de douze Membres chargés de tous les détails matériels^, de la rédaction du programme et des cahiers des charges relatifs à l'en- treprise, du contrôle, du classement des lots, de la direction du Jury, etc. Quant à la partie administrative ou bureaucratique comprenant les invitations de toutes sortes, les communications aux journaux, l'affichage, la réception et le classement des demandes des exposants, elle était exclusivement placée sous la direction du Secrétaire-général, M. Viviand-Morel, qui avait pour lieutenant son infatigable adjoint, M. Nicolas (le Delamarre de Lyon), ancien élève de 1 École de Botanique du Muséum d'His- toire naturelle de Paris et marchand-grainier à Lyon. L'Exposition avait lieu sur le cours du Midi^ place Perrache, l'une de ces belles et nombreuses places si bien plantées et entretenues fleuries par la ville; elle couvrait une superficie de quinze mille mètres carrés, qui était complètement fermée aux regards du public par une clôture en planches jointes solide- ment et proprement établie sur un pourtour de six cent deux mètres; sur les côlés existaient deux galeries élevées, ayant chacune une longueur de cent cinquante mètres sur trois mètres de largeur et sous lesquelles avaient été établies sur place de très larges tables destinées à recevoir, parfaitement rangés, les collections de fruits, les bouquets montés, les ■ surtouts et garnitures de table, les dessins, la librairie et la coutellerie horticoles, etc., ainsi que cent soixante-dix mètres de gradins à six rangs pour les fleurs coupées. Au centre de cet emplacement artistement dessiné en jardin anglais, avec pelouses verdoyantes, rivières et cascades, rochers et kiosques, se trouvait une grande et belle lente de ([ualorze cents mètres superficiels, au-devant de laquelle avait été dressé un magnifique kiosque très élégamment couvert et garni de tentures, avec estrade destinée à recevoir la musique qui, chaque jour, venait donner un concert; la partie supérieure de l'enclos, derrière la tente, était réservée aux arts et industries horticoles. DE L"e\1'0S1TI0.\ de LYON. '117 La Commission d'organisation était composée d'Horticulteurs et avait pour Président M. Therry. Elle s'est acquittée de cette lâche ingrate avec honneur. Tous les Membres y ont pris une part active avec le plus grand empressement et surtout avec le plus entier désintéressement; leur unique récompense a été la satisfaction que leur a accordée leur conscience d'avoir rempli un devoir, et les remerciements flatteurs et mérités que la Société, la presse et le public leur ont adressés. Elle avait établi des cahiers des charges et avait mis au con- cours et en adjudication au rabais les travaux relatifs à l'Expo- sition. Le Jardin mis ainsi au concours a été tracé et merveilleuse- ment exécuté par M. Cordioux, architecte-paysagiste à Lyon, pour le prix de 3,000 francs, entrelien compris, dans des conditions qui démontraient de la part de l'entrepreneur beau- coup de goût et de savoir-faire. Les travaux de charpente, clôtures, kiosques, pavillons réservés à la musique, au secrélariat et au contrôle, portique gigantesque avec façade, mâts pavoises dans la ville, au nom- bre de trente, et les toiles et tentures des tentes avaient été adjugées à M. Dartier, maitre-charpentier à Vaise, pour la somme de 8,000 francs. L'emplacement fut livré aux Entrepreneurs le 23 août (date néfaste pour l'Horticulture parisienne), et en quatorze jours ceux-ci avaient exécuté tous les travaux,- il leur était en outre imposé de remettre l'emplacement en l'état où ils l'avaient pris, aussitôt l'Exposition terminée. Dans ces conditions, l'Exposition devait coûter à l'Association horticole lyonnaise, non compris les médailles, la somme de 14,000 francs; c'était, paraît-il, un très beau résultat, et l'on ne peut que féliciter la Commission elles Entrepreneurs de l'avoir obtenu; aussi votre délégué croit-il bon de vous faire connaître ses sentiments à cet égard en exprimant ses regrets qu'il ne soit pas possible de procéder de la même façon dans la pre- mière ville de France ! Les objets exposés comprenaient 370 lots envoyés par 170 Exposants. Le Jury avait donc une tâche ardue à remplir ; elle 118 Co.MPTt; RENDIT lui a été rendue facile par les Membres de la Commission qui avaient accepté la mission de le diriger, de lui désigner les lots et de lui fournir les renseignements dont il pouvait avoir besoin ; car ils avaient pris pour cela toutes les mesures et précautions nécessaires. 11 était du reste divisé en plusieurs sections et, en outre, on n'avait pas à se préoccuper de Theure du banquet ni de la façon dont on devrait s'y présenter, puisque, par une inno- vation qui me parait tout au moins regrettable, et qui semblerait devoir transformer ces fêtes de famille, offertes jusqu'à ce jour en l'honneur des Jurés, en réceptions officielles et politiques, on avait fixé celui-ci au lendemain, au i-isque de n'y rencontrer qu'une partie de ceux qu'on a l'habitude d'y convier, mais afin de le faire présider par l'Administrateur du département qui ne s'y est pas rendu. Il a dès lors été possible au Jury de ter- miner facilement ses opérations quoique à une heure déjà avancée. Voici la composition du Jury : MM. Chantin (Antoine), de Paris; Ceuzin-Jacob, de Clialon; Cochet (Aubin), de Grisy-Suisnes; Costa, de Marseille ; Crousse, de Nancy; Dauvesse, d'Orléans; Davin ; Defresne (Honoré), de Vilry; Frèze (Didier), délégué de la Société d'Hort. de Grenoble; Grenier, de Lyon ; Grobon (le Docteur), délégué de la Société d'Hort. de Bourg; Guenard, délégué de la Société d'Hort de Chalon ; Lemonon, délégué de la Société d'Hort. de Mâcon ; Lyand, de Genève; Montias, de Neuville ; Montel, délégué de la Société dHort. de Marseille; Napolier, délégué de la Société d'Hort. de Tarare ; Poirier, de Versailles; uE l'exposition ue lvux. llll Schofîer (Albert), délégué de la Société d'Horl. de Lausanne ; Weber, délégué de la Société d'Hort. de la Cùte-d'Or; Verdier (Eugène), délégué de la Société N'" d'Hort. de Paris. Un Jury spécial pour les Arts et Industries horticoles était composé de MM. Bufl'aud, Despierres, Dupuis, L. Jarosson et TJllier. Je n'entreprendrai pas, Messieurs, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire plus haut, de vous donner l'énumération complète des Exposants, ni celle des plantes et objets exposés; les noms des uns vous importent peu et ceux des autres ne seraient que la répétition de ce que l'on rencontre à peu près dans toutes les Expositions. Je m'attacherai donc à men- tionner seulement les noms des principaux Lauréats et . les plantes dont Lyon a pour ainsi dire le monopole: telles sont les Roses et les CEillets ; mais j'exprimerai tout d'abord le regret d'avoir eu à constater l'absence presque complète des belles collections de plantes de serres de plusieurs horticulteurs émé- rites qu'on était habitué à rencontrer, et qu'on pourrait supposer absentes parce que leurs propriétaires se seraient trouvés grisés par leurs succès peut-être inespérés de l'année dernière; ils auraient dû, tout au moins, se souvenir que « Noblesse oblige ». Le grand prix d'honneur, vase de Sèvres offert par M. Le Président de la République, a été obtenu par MM. Morel père et fils, horticulteurs-pépiniéristes à Vaise-I^yon, qui avaient exposé de nombreux lots en tous genres. Le programme publié par l'Association horticole lyonnaise classait les groupes et les concours; je le suivrai donc pour l'é- numération des récompenses décernées, en signalant les prin- cipales; et puisqu'il est en ce moment question du programme, je demanderai aux Sociétés d'Horticulture qui, comme IMsso- ciation horticole, croient devoir établir un système d'attribution des récompenses ayant pour base un certain nombre de points obtenus, si elles trouvent là un moyen plus expéditif ou plus efficace?Tel n'est pas mon avis et, personnellement, je le repousse et ne m'en sers jamais, car je le considère comme absolument inutile, si ce n'est pour donner l'occasion à quelques exposants 120 COMl'TE RENDL" de se disputer à coups de points, plus ou moins insignifiants, les grands prix d'honneur! Culture Maraîchère. Plusieurs exposants témoignaient de leur talent de bons jar- diniers par leurs exhibitions; deux surtout : M. Verne, jardinier chez M. Godinat, qui montrait un lot considérable de plus de deux cents variétés de légumes de choix dans tous les genres et d'une culture irréprochable, et qui a remporté une grande mé- daille d'or otTerte par le Ministre; l'autre, M. Charranet, jardi- nier chez M. Girier, oblenait une médaille d'or offerte par M. Dutailly, Député, Président de l'Association horticole lyon- naise, pour un superbe lot d'ensemble de Légumes. Les légumes remarquables par leur bonne culture, exposés par M. Trouche, jardinier chez M. "Carrier, lui ont valu une médaille d'or, et M. Perrier, jardinier cliez M. Andrié,etM. Garnier, culti- vateur à Brou, remportaient chacun une médaille de vermeil. MM. Hivoire père et liU, marchands-grainiers à Lyon, expo- saient comme nouveauté, le Céleri Scarole mis au coniîuerce l'année dernière par notre collègue, M. E. Forgeot; il était par- faitement caractérisé et remarquable. Une médaille de vermeil a été la récompense des nombreux semis de Pommes de terre exposés par M. Chipier, pépiniériste à Sainl-Martin-en-Haut, qui exposait en outre une collection nombreuse de 123 variéti'S nommées de ce précieux tubercule, pour laquelle il a obtenu une autre médaille de vermeil. Une semblable récompense a été attribuée à l'importante collection de cent variétés avec noms, présentée en très beaux tubercules par M. Guillet, jardinier chez M. Rendu. Un beau lot de Melons, exposé par M. Jambon, à llochetaillée, lui a fait obtenir aussi une médaille de vermeil. Comme nouveauté, un semis de Fraises des qnalre-saisons, de forme très allongée, de coloris brillant et d'une fertilité prodi- gieuse était exposé en plusieurs magnifiques corbeilles par M. Marchand, jardinier à Lyon, sous le nom de « La Généreuse »; il vanta cet obtenteur une médaille dargent. DE LEXPUSlllON DE LYUX. lt\ Arlj07'iculture et Viticulture. Les fruits étaient nombreux : de grandes collections générales et variées s'étalaient aux regards avides des visiteurs et va- laient à MM. Morel père et fils, de Vaise, et Ponsard frères, pépiniéristes à Anse, pour chacun une grande médaille d'or. Dans la collection des premiers on remarquait de bonnes nou- veautés, notamment la Pêche Alexis Lepère, les Poires Auguste Droche, Charles Cognée, Charles- Ernest, La France, etc., et dans celle des seconds, toutes les belles et meilleures sortes connues, telles que Beurré Clairgeau, Beurré supertln, Ma- dame Chaudy, etc. En outre, une médaille de vermeil fut la récom- pense accordée pour la collection bien composée de M. Jacquier fils, horticulteur à Lyon. Les collections spéciales de Poires eurent pour principaux lau- réats, M. Routin, pépiniériste à Fontaines-sur-Saône, qui obtint une médaille d'or donnée par le Président, M. Dutailly, tandis que MM. Fayard père et fils, horticulteurs à Francheville, ob- tenaient une médaille de vermeil, ainsi que M. Danjou, jardi- nier chez M. de Yirieux. à Cailloux-sur-Fontaines, pour ses su- perbes Poires et Pommes. Les seides Pêches en collection, exposées par M. Mathieu- Combet, à Limonet, lui valent une grande médaille d'argent. Le Pécher parait être fort peu cultivé en espalier dans la région lyonnaise; en revanche, on en rencontre en plein vent dans presque tous les jardins oii ils se sont trouvés semés soit exprès, soit naturellement. J'en ai remarqué portant de magni- fiques et excellents fruits, et, tandis que certains d'entre eux se trouvaient complètement dépouillés de leurs fruits depuis une quiuzaine de jours, date à laquelle la maturité avait dû les faire cueillir, d'autres au contraire demandaient encore quinze jours pour mûrir parfaitement; je suis donc amené à penser qu'une partie de ces sortes étant greffées acquerraient encore plus de volume et de qualité, et qu'elles ajouteraient à la collection un certain nombre de superbes et savoureuses variétés. Des exhibitions intéressantes pour votre délégué furent assuré- ment celles très remarquables des Raisins de cuve provenant de 1^2 COMPTt; HENDtl Vignes aniéricaineèet de celles dites franco-américaines^ qu'il lui fut donné d'admirer. Deux de ces apports surtout ont d'autant plus frappé mon attention que je suis peu connaisseur en cette matière et que je ne m'en occupe habituellement pas; mais com- ment ne pas s'arrêter sur des collections et des échantillons comme ceux qu'exposaient M. Petrus-Mayat, pépiniériste à Chazay-d'Azerques, et MM. Rolland et Arnaud Coffin, viticulteurs à Vdlefranche? L'un exposait des ceps extrêmement vigoureux, placés dans de très grands pots; l'autre des sarments d'une vi- gueur exceptionnelle, les uns et les autres excessivement chargés de belles et nombreuses grappes; d'abord les sortes américaines et à côté d'elles les différents cépages français greffés sur ces mêmes sortes américaines, aussi avec leurs fruits, et portant in- dication de leurs noms et ceux de leurs porte-greffes. Cela me parut d'autant plus intéressant que ces Raisins français semblent être plus ou moins beaux selon la sorte sur laquelle ils sont greffés : Exemple, Aromon, Bouchet, Teinturier, etc., greffés l'un et l'autre sur Jacqncz, Riparia, York, etc. Mais si la beauté dif- fère selon le sujet employé, en est-il de même de la qualité? Ces exposants ont obtenu chacun deux médailles d'or, M. Mayat ayant en outre exposé une superbe collection de 120 variétés de Raisins placées sur des assiettes et MiM. Rolland et Arnaud Cof- fin, des procédés de greffes sur Vignes américaines. Deux grandes médailles d'or ont été, pour MM. Morel père et fils, la récompense méritée par leurs belles coUeclions d'arbus- tes à feuilles persistantes qui comprenaient nombre de jolis su- jets d'Aucubas, de Buis, de Bambous, de Houx, de Lir/uslrum, de Priunis Lmiro-Cerosus, etc. M. Jacquier filsobtenait en outre une médaille de vermeil pour une charmante collection d'Era- bles du Japon. Deux exposants de Conifères, MM. Morel père et fils, et M. A. Pitrat, tous deux pépiniéristes à Vaise, montraient de forts beaux exemplaires. MM. Morel père et fils ont obtenu une grande médaille d'or et une médaille de vermeil. Les spécimens de leur exposition étaient d'une belle vigueur et d'une bonne santé; l'étiquetage en était parfait; les Abies conculor, lasio- carpa et nobilis; les Cèdres de lAllas et Deodara glauca, le DE l'exi-ositioN de LVuN. 123 Tkwjopsis dolabrala et le Séquoia gigantea pendula y étaient bien représentés. M. Pitiat obtenait une médaille de vermeil. MM. Jacquet et Pitaval, tous deux horticulteurs à Lyon, avaient apporté quelques beaux exemplaires d'arbustes variés comme plantes de belle culture. Plantes de Serres. Par suite de l'abstention signalée plus haut, les concours de plantes de serres étaient moins bien remplis; néanmoins deux collections variées ont été bien appréciées par le Jury qui a* accordé une grande médaille d'or à M. Devert, horticulteur, et une médaille d'or à M. Schmitt, aussi horticulteur. Leurs lots, composés de belles et bonnes plantes, en parfait état de santé, renfermaient les meilleures sortes de Palmiers, comme Areca, Corypha, Laiania, Seaforthia; des Cycas, des Zamia, etc. ; quelques belles Orchidées, particulièrement de Odontoglvssum; des Aroïdées, telles que de beaux Dieff'enhachia, des Anthurium Andreanum, carneum et Lindigii ; des Broméliacées parmi les- quelles le curieux Guzmannia tricolor et le charmant Caraguata Zahnii, ainsi qu'un grand nombre de Caladium, Crotons, Ma- ranta et Fougères. Une médaille de vermeil fut la récompense accordée à M. Be- lisse, horticulteur à Lyon, pour une collection de plantes à feuil- lage, et M. Gousançat, également horticulteur à Lyon, qu'on retrou\ait dans grand nombre de concours, obtint une médaille de vermeil pour sa nombreuse collection étiquetée de Bégonias à feuillages si diversement colorés et qui renfermaient toutes les plus belles et nouvelles variétés. M. Jacques Charreton, en expo- sait aussi une belle collection, moins nombreuse, mais en exem- plaires plus forts et très bien cultivés. Cent variétés nommées de Coleus, exposées par M. Rochet, sont récompensées d'une médaille de vermeil. Une médaille d'or a été attribuée à la belle et nombreuse col- lection de Pelargonium zonale de M. Rozain-Bourchaiiat, horti- culteur à Cuire-Lyon, et un amateur, M. Gindre a obtenu une médaille de vermeil pour une belle collection de Fuchsias. 124 COMPTE HENDU L\m des lots les plus éblouissants, sans contredit, de l'Expo- sition, était celui des Cannas fleuris exposé par celui dont le nom seul dit assez quelle devait être Timportance de sa collec- tion; en eflet, M. Gi-ozy, horticulteur à Lyon, n'est-il pas aujour- d'hui le grand propagateur de ce genre de plantes, en même temps qu'il est le père du plus grand nombre des variétés cul- tivées? Aussi sa collection parfaitement étiquetée renfermait- elle toutes les plus belles variétés pour la plupart obtenues par lui; elle était complétée par un groupe de semis inédits. Tout^ ces plantes étaient fortes et trapues, de taille peu élevée et d'un -aspect très attrayant; elles ont valu à iM. Crozy une médaille d'or pour ses semis inédits et une médaille de vermeil pour sa collection. Les Cactées de M. Tartorotot et les Aloès de 31. Cousançat étaient très remarqués par les amateurs de ces plantes. Les plantes de marché étaient admirablement représentées par MM. Grillet et Stingue, horticulteurs. Les récompenses sui- vantes furent accordées pour la belle culture des plantes expo- sées en une seule espèce ou variété : Médaille d'or à M. Devert, pour un lot de très forts et beaux Lataniers. Médaille d'or au même pour un lot de splendides Pliœnix. Médaille d'or à M. Brevet, pour des Kentia en superbes exem- plaires. Trois médailles de vermeil à M. Jacquet, pour Areca lûtes- cens, Chaméeî'ops ; Phormiutn. Deux médailles de vermeil à M. Bélisse, pour Cycas très lieaux ; Lntunia idem. Médaille de vermeil à M. Beurrier aîné, pour un beau loi d'Adiandun. Médaille de vermeil à M. Boucharlat, pour un lot de très beaux Dracxna indivisa. Médaille de vermeil à MM. Morel père et fils, pour des Clethra. Médaille de vermeil à M. Patichaud, pour un lot de Rosiers en pots. Un grand nombre de médailles d'argent ont été accordées pour diverses plantes exposées en groupes séparés. DE l'exposition DE LYON. 12ô Plantes vivaces, annuelles; Fleurs coupées. Avant d'aborder ce qui formait la partie la plus attrayante de l'Exposition, celle où l'on rencontrait le plus grand nombre de visiteurs et surtout de visiteuses, sœurs charmantes et naturelles de celles qu'on ad mirait, et où la lutte est toujours la plus vive parce qu'elle a rapport principalement à des plantes ou des fleurs d'une culture essentiellement lyonnaise, les Roses, et aussi les Œillets, je vais passer en revue ce qui méritait d'être signalé. Un massif composé d'une trentaine de plantes exposées par M. Lapeute, horticulteur à Lyon^ présentait un Phlox nain à fleurs blanches avec le tube de la corolle violet, obtenu par lui de semis et pour lequel une médaille d'argent lui a été décernée ; ce Phlox, malheureusement sans nom, m'a paru ressembler beaucoup, si ce n'est le même, à celui qui a été présenté, à l'une des séances de notre Société, par MM. Dupanloup et C'^, comme értant aussi un de leurs semis. MM. Lille et Beney, cultivateurs et marchands-grainiers à Lyon, avaient exposé plusieurs lots remarquables; l'un, com- posé de fort beaux Zinnias, un autre de superbes Gaillardes de Lorenz et une collection importante de plantes vivaces et annuelles en fleurs coupées; mais ce que les amateurs ont sur- tout le plus admiré, c'était une série nouvelle du Dahlia gracilis à fleurs simples, très grandes et très bien faites, de coloris panaché, strié, pointillé, sablé, très varié ; ce nouveau genre, selon les exposants, serait d'une incontestable supériorité sur ceux qui sont déjà cultivés, puisque, disent-ils, il se multiplie et se reproduit parfaitement par les semis qui fleurissent dès la première année. Un autre cultivateur marchand-grainier de Lyon, M. Molin, exposait aussi une brillante et nombreuse collection variée de fleurs coupées; il avait de plus composé un joli groupe en massif de la splendide Tubéreuse américaine « La Perle ». Un lot de fleurs de Glaïeuls ainsi que de Graminées sèches artiste- ment arrangées et placées par M™^ Molin, complétait cet 126 COMPTE RENDU apport intéressant; une médaille de vermeil a été accordée pour les Graminées. Un curieux lot d'Amarantes variées, présenté par M. Bouchar- lat, formait un massif d'un fort joli effet, et une Véronique nou- velle, obtenue de semis par cet exposant, lui valait une grande médaille d'argent. Les Dahlias étaient cette année moins bien représentés que d'habitude et l'abstention de l'un des principaux cultivateurs de ce genre fut surtout très remarquée et différemment appréciée; cependant la collection nombreuse et parfaitement choisie de M. Rozain-Boucharlat méritait bien la médaille de vermeil qui lui a été donnée. M"*' Cauvin, de Marseille, et Pitaval, de Lyon, obtenaient chacune une médaille de vermeil pour leurs bouquets montés. Les OEillets remontants nains et dits « à tige de fer » appar- tiennent, comme je l'ai dit, à la culture lyonnaise et, pour ce mo- tif, réclament une attention spéciale. Ils étaient nombreux à cette Exposition et les douze ou quatorze massifs ou corbeilles qu'ils foimaientétaient continuellement entourés parles amateurs qui admiraient ces charmantes plantes naines, bien faites et garnies complètement de boutonset de fleurs aux coloris les plus variés, répandant autour d'elles ce parfum pénétrant qui les fait tant rechercher. C'est par milliers que l'on multiplie cette plante à Lyon, dans de vastes pépinières et sur une superficie réunie d'environ un hectare; ces plantes sont cultivées spécialement pour la floraison d'hiver et expédiées de tous côtés. Un spécialiste en renom, M. Laurent Carie, en montrait une superbe collection en cent variétés pour laquelle une médaille de vermeil lui a été accordée; quelques jours plus tard cette col- lection eût été plus abondamment fleurie et c'aurait été alors une médaille d'or (|ni aurait été la récompense méritée par cet actif horticulteur. Après lui venaient, avec des collections moins nombreuses, mais en variétés répétées et en plantes fortes parfaitement fleuries et étiquetées, MM. Beurrier aîné. Beurrier (Jean), Charreton (Jacques), Chavagnon père, Chavagnon flls, Devert, Grumel. Tous ont été récompensés et tous le méritaient, car DE l'exposition DE LYON. 127 leurs plantes ont été admirées et des plus remarquées. J'arrive aux Roses qui, on le sait, sont à Lyon dans leur ber- ceau; n'est-ce pas là, en effet, que se trouvent les Lacharme, les Guillot, les Levet^.... et que sont nées ces magnifiques variétés tant recherciiées, connues du monde entier et que nous admi- rions à cette Exposition avec les nombreux amateurs qui stationnaient devant ces indéfinies lignes de gradins sur lesquels quinze rosiéristes-horticulteurs de Lyon avaient étalé leurs splendides collections au nombre de vingt-deux? Ces enfants lyonnais étaient là en triomphateurs au milieu de leurs frères parisiens et autres; ils levaient la tête et montraient orgueilleusement leurs noms pour se faire reconnaître parmi eux. C'étaient les Thés Alexandrins Bruel, Anna Olivier, Beauté de l'Europe, Belle Lyonnaise, Catherine Mermet, Comtesse Liza du Parc, Coquette de Lyon, Emilie Dupuy, Étoile de Lyon, Eugénie Desgàches, Jean Ducher, Jean Pernet, L'Élégante, Madame Barthélémy Levet, Madame Bérard, Madame Eugène Verdier, Madame Lombard, Marie Berton, Marie Ducher, Marie Van Houtte, Mélanie Villermoz, Perle de Lyon, Perle des Jardins, Reine Marie-Henriette, Souvenir de Thérèse Levet, et la vigoureuse et attrayante William Allen Richardson que son coloris unique jaune orangé cuivré faisait ressortir par-dessus toutes les autres. Parmi les hybrides remontants, on retrouve toujours et partout en première ligne la belle et splendide Rose La France, obtenue par Guillot; sa forme, sa grandeur, son coloris délicat et léger, son parfum suave et son abondante floraison en font la plus belle entre toutes les belles ! Et son nom, que ne dit-il, que n'inspire- t-il pas? On le prononce exprès à l'envi pour l'entendre se répercuter dans la roseraie d'où il s'échappe alors avec ce bourdonnement frémissant : France, Patrie, Espoir'. Yient ensuite celle qu'un bon ami de ma famille qui est resté le mien, le célèbre rosiériste Lacharme a eu l'aimable attention de dédier à son ami Victor Verdier, mon père toujours regretté ; puis viennent Alfred Colomb, Baron de Bonstetten, Baronne Adolphe de Rothschild, Captain Christy, Catherine- Soupert, Charles Lefèvre, Clara Cochet, Comtesse d'Oxford, Éclair, 128 COMPTE RENDU Edouard Pynaert, Etienne Level, Gloire de Duclier, Hippolyte Jamain, Jean Liabaud, Jean Soupert, Horace Yernet, Louis Van Houtte, Madame Lacharme, Madame Eugène Verdier, Madame Bellon, Mademoiselle Eugénie Verdier_, Marquise de Castellane, Merveille de Lyon, Sénateur Vaïsse, Souvenir du Docteur Jamain, Ulrich Brunner, Xavier Olibo, et la fameuse et monstrueuse Paul Neyron due à Antoine Levet père, et qu'un grand nombre de personnes veulent toujours prendre pour une Pivoine ! Cette énumération de belles Roses remarquées dans les col- lections exposées, qui toutes étaient bien rangées, et, je dois le proclamer, parfaitement étiquetées, ne concerne absolument que des variétés obtenues à Lyon ; c'esi un hommage que j'ai voulu rendre à nos confrères lyonnais^ nos amis ; mais je dois ajouter qu'à côté d'elles il y en avait beaucoup d'autres superbes et également très admirées et notées dont les actes de naissance se trouvent dans le département de la Seine. Quelques variétés nouvelles de semis, encore inédites, étaient exposées ; mais la chaleur tropicale que venait de subir et que subissait encore la région avait considérablement influe sur la beauté des fleurs, et les Roses, en général, n'avaient ni la forme ni le coloris qui leur appartenaient; aussi le Jury s'est- il montré très sévère à l'égard de ces semis. Une seule variété, obtenue par M. Levet père et exposée par son fils Levet (Claude , a pu être assez appréciée dans sa forme et dans son coloris pour obtenir une grande médaille d'argent ; elle a reçu de son obtenteur le nom d'une jeune et charmante personne, M"« Eli- sabeth de Gramont, absolument passionnée pour cette char- mante fleur, la reine entre toutes et dont la patrie est la France. Les exposants étaient: MM. Bernaix, récompensé de trois grandes médailles d'argent; Bonnaire, récompensé d'une médaille d'or; Brechon, récompensé d'une médaille d'argent; Dubreuil, récompensé d'une médaille d'or; une mé- daille de vermeil ; Duché jeune, récompensé d'une médaille d'or; i>K l'exposition de lyo.v. 129 Dury, récompensé d'une médaille de vermeil; Guillot et fils, n'ont pas concouru. Lacharme, expose toujours hors concours quelques très beaux échantillons des meilleures sortes. Laperrière, récompensé d'une grande médaille d'argent; Levet jeune (Claude), récompensé d'une grande médaille de vermeil ; Pernet-Ducher, recompensé d'une grande médaille d'or ; Perrier, récompensé d'une médaille d'argent; Reboul, récompensé d'une médaille d'argent. Veuve Schwartz, n'a pas concouru. J'en ai fini avec les Roses en disant que toutes les collections étaient importantes et que les exposants ont bien mérité les félicitations du Jury pour l'étiquetage complet et exact des variétés, ce que l'on a souvent le regret de ne pas rencontrer ailleurs, et en vous priant de m'excuser si je me suis arrêté si longtemps sur ce sujet, qui, vous le savez, m'intéresse particu- lièrement. A)is ei Industries horlicoles. Cette partie de l'Exposition était très importante et compre- nait un grand nombre d'exposants de toutes les industries se rattachant à l'horticulture et sur lesquelles je vous demande la permission de passer, n'ayant rien de nouveau à signaler, si- non les fleurs artificielles de MM. Cordenot et Sambet ; elles étaient bien préparées et de bonne forme et méritaient les médailles de vermeil qu'elles ont valu à ces deux exposants. Des dessins de fleurs étaient présentés par W"" Poissonnié et M"^ Rampon; la première a obtenu une médaille de bronze pour ses dessins de Roses, Œillets, Fruits qui étaient ravissants et de ressemblance presque parfaite ; la récompense n'a pas été, ce me semble, à la hauteur du mérite. Quant à la seconde, il est tellement difficile de reconnaître ce qu'elle a voulu faire, que la Commission eût été bien inspirée en la priant d'attendre l'année prochaine pour présenter ses dessins au public. Comme il est d'usage de le faire, Messieurs, je ne terminerai 9 130 COMME niiNDU pas ce Compte rendu sans vous parler de raniénito avec laquelle les membres du Jurj^ onl été reçus par le Président, M. Dutailly, par le Secrétaire-général, M. Tiviand-Morel, ainsi que par son adjoint M. Nicolas et par les membres de la Commission, ainsi que par le Vice-Président, M. Jacquier, qu'on rencontre toujours partout prêt à vous renseigner, prêt à vous obliger. A notre arrivée, et avant de commencer les opérations qui devaient nous tenir jusqu'au soir, MM. les Présidents, membres du Bureau et de la Commission eurent l'omabilité de nous oiïrir, ainsi qu'à la presse lyonnaise, un succulent déjeuner pendant et après lequel furent échangées les paroles les plus gracieuses et les plus bienveillantes; puis, le lendemain de ce jour où nous avions rempli nos fonctions de Jurés, le banquet traditionu'^l avait lieu; malheureusement, je ne vous rapporterai aucune des paroles qui ont pu y être prononcées, ayant eu le regret de ne pouvoir y assister. Compte rendu ue l'Exposition lu: Nantes (i), par M. Féru. Jamin. Celle Exposition, faite sous les auspices de la Société nanlaitc d'Horticulture, s'est tenue du 18 au 23 septembre dernier, au centre même de la ville, sur le coursSaint-André,inlclligemmenl aménagé en jardin pour la circonstance, par M. Clétras. En plus des horticulteurs marchands, beaucoup d'amateurs et divers établissements publicsy avaient pris part; les fruits for- maient laparlie la plus saillante. En général, les Poires s'y montraient d'un beau volume ; par contre, les Pommes, sauf (juelques exceptions, laissaient un peu i\ désirer sous ce rapport. Les lots de IJaisins n'étaient pas très nombreux et quant aux Pêches, l'époque de l'année ne permet- tait pas qu'elles fussent abondantes. Quoi qu'il en soit, un coup d'œil sur l'ensemble suffisait pour se convaincre qu'on se trou- vait en plein pays d'arboriculture. 1^ Déposé lé 23 décembre 1886. IJL LKXl'USITIii.N Ht NAMIiS. 131 Les Légumes et les Fleurs s'y voyaient également nombreux et divers lots d'Arbustes à feuillage et autres, exposés hors cou- cours, rehaussaient encore l'éclat de cette exhibition. Le Jury était composé comme suit: MM. De laBastie, de Bourg, nommé Président a ruuanimilc : Frère Louis, Lefièvre oncle, Renoult, de Nantes; Daurel, Bernède, Buland, de Bordeaux; Lemoine,. d'Angers; Lepage, de Fontenay-le-Comte; Varenne, de Rouen ; Delaville, de Beauvais; Michelin, Lapierre,Jamin, délégués de la Société nationale d'Horticulture de Fi-anco. M. Marmy, Secrétaire de la Société nantaise, avait bien voulu se charger de conduire le Jury, et c'est grâce à son expérience que les opérations, bien que commencées entre une et deux heures, étaient terminées vers six heures. Voici quels étaient les lots les plus importants. ■I" FRUITS. La Société nantaise d'IIorlicultiire exposait, hors concours, cela se comprend, un lot remarquable composé de Poires, Pom- mes et Raisins. En plus de nombreuses assiettes bien garnies, elle avait disposé de loin en loin, sur le milieu des tables, d'élé- gantes corbeilles artistement montées, corbeilles qui étaient du meilleur elTet. Deux énormes Poires, appartenant à la variété dite de l'Assomption (une enfant du pays , attiraient surtout les regards; on se prenait à regretter que ces fruits merveilleux dussent bientôt disparaître, par suite d'une maturité dé-jà très avancée. MM. Adolphe Lefièvre et fils, horticulteurs cà Nantes, exhibaient une collection vraiment formidable: 230 variétés de Poires, au moins, "ïode Pommes et divers Raisins, le tout bien dénommé. Beaucoup de nouvelles Poires dans ce lot, entre autjes : Alphonse Karr, Beurré des Enfants nantais. Bon Vicaire, St-Joachim, St-Gabriel, René Dunan, Lucie Q'^ii'P'andon, etc. \'Ô2 CUMPTE Uli.MJU Plusieurs de ces nouvelles venues sont tardivesetelles viendront augmenter nos ressources, parfois restreintes^ pour l'hiver. Le Frère Louis. Directeur de l'Etablissement départemental des Sourds-Muets, homme très apprécié dans la région, avait un lot quidénolaitune bonne culture et des connaissances poraolo- giques indiscutables ; c'est à lui qu'on doit du reste les Poires BonYicaire, St-Gabriel, St-Joachim, René Dunan, déjà mention- nées, et plusieurs autres. 11 ne cesse de semer et de greiïer, et sa , libéralité n'a pas de bornes. Le lot qu'il exposait comprenait plus de cent variétés de Poires, toutes d'un beau volume, parfaite- ment présentées et très correctement étiquetées. L'Établissement des Trappistes de la Meilleraye exhibait également au delà de cent variétés de Poires. Bonne présenta- tion, mais inférieure loutefoisà cellequi précède. Il y avait encore quelques autres fruits. M. Gliagnas venait ensuite avec 7o variétés de Poires; puis le Pensionnat Saint-Stanislas avec 60 variétés de ces mêmes fruits; M. de Landemont,d'Ancenis,avec 50 très beaux échantil- lons ; M. Blondcau, jardinier de M'"' Langlois, à l'Abbaye de Chantenay, avec un nombre pi'esque égal et des fruits non moins beaux. On s'iirrêtait encore aux fruits variés de M. Bodet (Thomas), (le Gholet ; à ceux du Pensionnat des Frères (M. Cheneau, jardi- nier) et aussi à ceux de leur Noviciat. M. Bernède, de Bordeaux, avait eu la bonne pensée d'apporter plusieurs échantillons de la l'iguc San Piétro de Dalmatie (2" récolle), dont il est le promoteur et (pii bientôt allait être adoptée par le Congrès pomologique. M. Pfau jeune, de la même ville, exbitait un Pavie de ses semis, de grosseur énorme et de qualité exceptionnelle. Les lots com{)Os6s exclusivement de variétés nouvelles étaient beaucoup plus nombreux qu'on n'est dans l'Iiabilmle de les ren- contrer dans les Expositions. Nous avons pu constater qu'au point de vue du volume, les gains de la région l'cmprtrlaient de luaucoup sur les autres. C'est avec plaisir que, dans le lot de M. Boisselot, nous avons revu le Doyenné auquel il a donné son uijm.liuit d' nt il avait eu l'obligeance d envoyer des spécimens, ni': ). lixrosiTioN i»r; .na.ntks. \'.i\ l'hiver dernier, à notre Comité d'Arboriculture pari.sieii. Une autre excellente Poire était celle qui était exposée sous le n° I par M. Maran. En résumé, la plupart des nouveautés exposées n'étant encore qu'imparfaitement ou même pas du tout connues, presque toutes ont été renvoyées au Comité de Pomologie de la Société nantaise, Comité qui voudra bien statuer sur leur mérite et recompensera les obtenteurs. s'il y a lieu. Peu de Pommes en dehors de celles que j'ai déjà mentionnées: un lot de M. de La Rochemacé, composé de 33 variétés, et un autre de M. A*'^ Justin, composé de 2! variétés seulement. Nous engageons ces exposants à rectifier des erreurs de momencla- ture assez nombreuses. Deux lots de fruits de pressoir, composés exclusivement de variétés locales, n'ont pu être jugés; on lésa également renvoyés à la Commission de Pomologie. Dans les apports de Raisins autres que ceux dont il a été parlé, il convient de mentionner les suivants : l'un de M. L.Davy, de Tigné, près Doué-la-Fontaine ; l'autre, de même impor- tance, de M. de la Rochemacé, de CoufTé, déjà nommé. Dans le lot de ce dernier exposant se trouvaient aussi cinq variétés de Raisins de pressoir, des vins et de l'eau-de-vie en provenant. Un cépage remarquablement fertile et à grains noirs du nom de Gamay Nicol-as, du Beaujolais, nous a paru très digne d'atten- tion; on le dit extrêmement avantageux. La collection la plus importante était sans contredit celle de M. Bourgette, composée de 150 variétés environ, tant' françaises qu'étrangères, les unes de lable, les autres de cuve. Parmi les Raisins étrangers, nous avons particulièrement remarqué deux sortes à gros grains blancs du nom de Rosaki et une autre dite de Chypre, à très gros grains roses. Une troisième, portant le nom de Hanem Barnak, ne nous a pas paru différer du Corni- chon blanc. Ce très beau lot ne concourait pas et le Jury n'a pu qu'offrir ses très vives félicitations à M. Bourgette. 2» LÉGUMES. Peu de maraîchers avaient exposé, et pourtant ils sont nom- breux à Nantes et aux environs, oi^i ils ont à pourvoir à 131 CUMI'TI-: P.lCNLiU l'alimentalion d'une population importante. Pour cette branche de la culture nous n'étions guère qu'en présence d'amateurs et d'établissements publics, ce qui n'a pas empêché les con- cours d'être bien remplis. M. Éiie Jacquard, de Bain-de-Bretagne, et M. Loreau (J.-M.), jardinier de M""' Haudin, au Hallay, avaient les lots les plus importants. Plus modestes, mais non pas sans valeur, étaient ceux de deux amateurs à Nantes : M. Bâtard et M. Oouillard. Dans un concours ouvert pour les Pommes de terre, nous avons retrouvé l'Établissement des Sourds-Muets et M. Jacquard, le premier avec 128 variétés de ce précieux tubercule, le second avec 98. Venait ensuite M. de la Bochemacé avec 28 variétés seulement. Le 00'^ régiment de ligne, en garnison à Nantes, se livre avec succès à la culture maraîchère et, en prenant part à l'Exposi- tion, il donnait les preuves indiscutables de son savoir-faire. Son lot, composé de superbes Choux, Choux-Raves, Carottes, Oignons, etc., était très remarqué. Voilà de quoi ajouter à l'ordinaire du soldat et entretenir sa santé. Nos éloges bien sincères au o')" de ligne. 3« FLKins. Bien qu'une Exposition printanière eût déjà l'ait ressortir l'importance de cette branche de l'Horticulture nantaise, nous ne saurions passer sous silence les ell'orts qu'avaient faits les horticulteurs de la localité pour la représenter de nouveau dignement. Nous bornant aux principaux lots nous citerons: les Bégonia liex de M. Lizé et ceux de M. Couillaud (Jean); les Bégonias tubéreux à fleurs simples et à tleurs doubles, de M. Ghatelier (ancienne maison Ménoreau) et ceux de M. Gou- leau (Joseph). M. Ghatelier exposait aussi, en collection, des Ac/iimenes, des Fuchsia et des Phloxderussafo. Les Dahlias en tleurs coupées étaient en grand nombre et de bon choix, MM. Bahuaud (René), Gouleau fJoseph) et Grouan lErnest) nous ont paru tenir la corde. D'autres lots consistaient en Zinnias et en Glaïeuls. Alentionnons encore une fois les végétaux apportés hors Di: l'exposition de nantes. 135 concours. L'appel fait par la Société pour l'ornementation de l'Exposition avait été entendu. On remarquait les Orangers en collection de M. .Méchinaud (F.) ; les Gamellias forts et bien faits de M, Golineau ; les Dracxna de M. Guichard. M. Chate- lier avait aussi de magnifiques Gamellias, des Palmiers et des Araucaria. Tous ces messieurs ont été vivement félicités par le Jury. Les principales récompenses ont ('té attribuées comme suit: 1° FRUITS. Médaille d'or grand module et diplôme d'honneur. M.\L Ad. Lefîèvre et fils. — Poires. Médaille d'or grand module. Établissement départemental des Sourds-Muets (Fi-ère Louis). — Poires. Médailles d'or. M. Bodet (Thomas). — Fruits variés. Établissement des Trappistes de la Meilleraye. — Fruits variés. Médailles de vermeil grand module. MM. Ad. Lefîèvre et fils. — Pommes. M. Ghagnas. — Poires. Pensionnat des Frères (Ghesneau, jardinier). — Poires. Bûisselot. — Poires nouvelles. Médailles de vermeil. MM. Ad. Lefîèvre et fils. — Raisins. M. Blondeau. — Poires. Pensionnat Saint-Stanislas. — Poires. Médailles d'argent grand module. M. Maran. — Poires nouvelles. M. de Landemont. — Poires. Noviciat des Frères. — Poires. M. Davv iLouis\ — Raisins. 136 COMPTE RENDU 2" LÉGUMES. Médaille et or grand module. M. Jacquard. — Légumes variés. Médaille de vermeil grand module. M. Loreau (J.-M.). — Légumes variés. Médaille de vermeil. Établissement départemental des Sourds-Muets (Frère Louis^. — Pommes de terre. Médailles d'argent grand module. M. Bâtard. — Légumes variés. 55^ régiment de ligne. — Légumes variés. 3° FLEURS. Médailles de vermeil grand module. M. Lizé fils aîné. — Bégonia Rex. M. Bahuaud (René). — Dahlias. M. Chatelier. — Bégonias tubéreux. Médailles d'argent grand module. Al. Chatelier (3 prix). — Acliimmes, Fuchsias, Phlox, M. Gouleau [Joseph). — Dahlias. M. Grouan (Ernest). — Dahlias. Le mardi soir, 21 septembre, un banquet offert par la Muni- cipalité dans un des locaux mêmes de l'Exposition, présidé, en l'absence de M. le Maire de Nantes, par l'un des Adjoints, M. Étiembre, et auquel assistaient M. le Général de Négrier, M. l'intendant militaire Joba et M. P. Renaud, Président de l'Exposition industrielle, réunissait le Bureau et plusieurs des Membres de la Société d'Horticulture, les Membres du Jurj', les Membres et les Délégués de la Session pomologique. Divers toasts ont été portés, tous empreints de la plus grande bienveil- lance ou de la plus franche cordialité. C'est à regret que, à une heure assez avancée, il a fallu se séparer; mais la plupart des DE l'exposition d"alen<;on. 137 invités se sont donné rendez-vous pour le lendemain matin afin de continuer les travaux du Congrès pomologique, commencés la veille. Compte rendu de l'Exposition d'Alençon i'Ii, par M. A. Louesse. Messieurs, Notre Société m'ayant fait l'honneur de me nommer pour faire partie du Jury de l'Exposition d'Alençon, qui s'est tenue du 6 au 10 octobre, je viens vous rendre compte de ma délégation. Cette Exposition automnale s'est tenue dans le local de la Halle aux blés. Elle avait été projetée surtout en vue d'un con- cours pomologique, et principalement pour les fruits à cidre; malheureusement l'année n'ayant pas été favorable à ce genre de produits (quoique plusieurs belles collections y aient été pré- sentées), les horticulteurs et amateurs du 'département, par un effort presque inattendu, ont donné à cette Exposition un ca- raclère fort séduisant, grâce à leurs beaux apports de tous genres; aussi est-ce avec satisfaction que je puis diie que cette Exposition faisait honneur à la Société d'Horticulture. L«,s journées étant bien courtes à cette époque de l'année, les membres de la Commission d'organisation ont eu Theureuse idée d'éclairer au gaz, de 7 heures à 9 heures du soir. L'aspect à la lumière, qui toutefois n'est pas des plus propices à la bonne conservation des plantes, offrait un coup d'œil des plus ravis- sants. Avant de signaler les différents apports, je dois ici rendre hommage à M. Lemée, horticulteur-paysagiste, qui, par sa com- binaison très heureuse de l'Exposition, a beaucoup facilité la tâche, d'ailleurs très bien remplie, de la Commission d'organi- sation. Le Jury était entièrement composé de membres délégués par les Sociétés suivantes : (1) Déposé le 9 décembre 1886. 138 CÛMPTK RE.NDL' MM. Lapeltey, de !a Société d'Horticulture d'Évreux ; le baron Augier, de la Société d'Horticulture de la Sarthe; Lemoine (Constant), de la Société d'Horticulture d'Angers; Guindon, de la Société d'Horticulture de Tours; Guiborel, délégué de la Société régionale d'Elbœuf ; ■ Lesnains, archiviste de la Société d'Horticulture d'Avran- ches; Durand, de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eui'e-et-Loire; Gauguin, de la Société d'Horticulture d'Orléans; Louesse , de la Société nationale d'Horticulture de France. Le Jury, après s'être constitué, et avoir nommé M. Durand pour son président, a procédé aux opérations, sous la conduite de l'honorable Secrétaire-général de la Société d'Horticulture d'Alençon, M. Gomond. Le Jnry^ se conformant à l'idée et au but que voulait surtout atteiuilre la Société d'Horticulture d'Alençon, et (lui était la pro- pagation des bonnes variétés de fruits à cidre (production prin- cipale de la contrée), a décerné le Prix d'honneur, consistant dans la médaille du Ministre de l'.Agriculture, à M. Renard, ins- tituteur à S'^-Martin-d'Aspres, pour sa belle collection de fruits à cidre, soigneusement étiquetée, avec indication de la prove- nance, du rendement et de la qualité de chaque variété. Deux médailles d'or dont pouvait disposer le Jury ont été dé- cernées : l'une à M,. Le Hat, jardinier à l'Asile des aliénés, à Alençon, pour son beau lot de b'gumes de saison, aussi complet que bien cultivé; l'autre à M. Lemée, horticulteur-paysagiste, pour son lot de Conifères. Cet exposant présentait des plantes de moyenne force, mais d'une belle végétation, parmi lesquelles on remarquait : les Abies Alcokiana, A. Apollmis,A. lasiocarpa, A. polita, elc, différentes variétés de 6Wr»s, Cupresstts, Pùius, entre autres le superbe P inu s Lambert iana, etc. Des médailles de vermeil ont été obtenues par les lauréats suivants : M. Chappey, horticulteur à Alençon, pour ses lots su- perbes de Bégonias tubéreux. J'ai été très heureux de rencontrer m: Liixi'Dsrno.v d'aliînçon lîiO là des variétés grandillores et érigées qui pourraient lutter sans désavantage avec celles de nos horticulteurs i^arisiens. Une seconde médaille de vermeil a été également décernée au même exposant pour son lot de plantes de serres. La belle cul- ture de ces plantes m'a fait remarquer les suivantes : parmi les Bromi'liacées. V EnchoUrion corallinum,\e Guzmannia fraçji'ans, le BÏUbergia rhodocyanea ; parmi les Fougères, de beaux échan- tillons (ÏAlsophua auslralis, de Cyathea medullaris: parmi les Palmiers, VAreca saplda, le Phœnix recJinata, etc. MM. Sabourin, jardinier à l'École normale des instituteurs, et Leroux, jardinier chez M. le docteur Ghamba}^ obtiennent tous deux une médaille de vermeil pour leur lot de légumes; M, Galpin, député de la Sarlhe, avait apporté un lot magni- fique de Bégonias à feuillage; les plantes de taille mo\ enne,mais d'une belle tenue et dénotant une culture soignée et entendue, et en nombreuses variétés lui valent une médaille de vermeil grand module. MM. Demeude, pépiniériste à Alencon, pour son lot de Conifères, et Lemée fils, déjà nommé, pour sa collection d'arbres et arbustes d'ornement, obtiennent une récompense du même ordre. Les arbres fruitiers, sous le rapport de la conduite, laissaient, je ne puism'empêcher de le dire, beaucoup à désirer. Je croyais rencontrer les arbres-tiges en beaucoup plus grand nombre dans un pays où la plantation s'en fait sur une grande échelle. Aussi ai-je été fort surpris de voir que rAi'boriculture fruitière, à part les collections de fruits, était la moins bien représentée, et j'ajouterai même la moins intéressante de l'Exposition. En efTet, deux lots seuls étaient exposés : l'un par M. Barillet fils, pépiniériste à Alencon, qui a obtenu cependant une médaille de vermeil; l'autre par M. Demeude, également pépiniériste à Alencon, qui a eu une médaille de bronze. Le premier de ces deux exposants s'est vu décerner une autre médaille de vermeil pour ses bouquets et corbeilles dont la légèreté dénote le bon gOLit de l'exposant. M"'' Parfait-Evrard, horticulteur à Alencon, ne'le cédait en rien pour ses bouquets et corbeilles de table à M. Barillet; aussi a-t-elle obtenu la même récompense. Les collections de fruits de table, contrairement aux arbres 140 EXPOSITION UALENÇON fruitiers, étaient très bien représentées; les spécimens cli; ses graines en Europe. MM. Haage et Schmidt, les horticulteurs- grainiers bien connus d'Erfurt (Allemagne), viennent de l'intro- duire de nouveau. Le genre Mina, qui ne renferme que l'espèce dont il s'agit ici, diffère des QuamocUt surtout parce que sa corolle, au lieu d'être, comme dans ceux-ci, tubuleuse-cylin- drique, forme à sa base un tube étroit qui, un peu plus haut, s'évase brusquement en un tube beaucoup plus large, même renflé inférieurement, et que terminent cinq petites dents. Le Mina lobé pousse avec beaucoup de vigueur et de rapidité. Semé en mars et ses jeunes pieds tenus en pots, il est bon à planter en pleine terre au milieu du mois de mai. Au commen- cement du mois d'août, il a pu former déjà de magnifiques pyramides hautes de six mètres, masse toufïue de feuillage et de fleurs, celles-ci extrêmement abondantes et colorées en bel orangé. Il est bon de lui donner une exposition chaude, au midi. Les feuilles de cette plante sont en cœur, plus ou moins forte- ment lobées. Ses inflorescences, qui atteignent jusqu'à O^'-^O de longueur, ont un pédoncule qui se bifurque pour porter deux grappes dont les fleurs brièvement pédicuiées, longues d'en- viron 9°^02o, se dirigent toutes d'un seul côté et sont, sur cha- cune^, au nombre de 30 à 40. Le Sccrétalre-rcdaclcar-grrant, F. Dlcuartre. l'an-. — Imprimcno G. RcaiGiEr. et Cic, rue Ca = >ellc, 1. 144 FÉVRIER 1887 OBSlillVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES! PAR M. F. JaMIN, A BoURG-LA-ReINE PRÈS Paris (altitude : 63") TEMI'ÉRATURE Mir.im. Maxim HAUTEDR du baromètre. Malin. Soir. VENTS dominants. ÉTAT DD CIEL. 1 4, 0 8,8 76i> 2 - 1,0 9.0 766,0 3 :;, 1 13.0 768, o 4 "i " 13,8 77o 5 0 14,1 77.Ï 6 — U, 7 8,8 775,5 7 0 8,0 778 8 — :!,4 3,3 776, 5 9 — 4.. 3 1,3 776 10 — 7,0 - 3,0 7(39 ,5 11 - 7,9 0 768,0 12 — 0,0 0,3 768 13 — ^,-i 3,4 768 14 — 0,7 2.8 765,5 15 — 0,7 4,9 767 16 — 4,f; 4.3 769,0 n — 7,0 3,5 77ij, 5 6,9 766,5 (8 — 11,8 l'J 0,2 o,o 763, o iC 0,.3 0,1 766 21 1,0 6,3 764 2?, 2,7 7,8 767 23 0,1 11,4 770 24 — 2.0 13,3 770 25 i,3 13,0 767 26 — 1,6 10,4 77o n — 1,4 10,7 776 i8 -. 2,0 12.0 "73,0 :64 SK. S. 765,0 SSO. SE. 772,0 SO. 776 774, 0 777.5 776,0 7-6,;: 773 769 769, 5 768 767, 766,5 768,0 770 769 763 766, o 764, 5 765, 5 769 770,5 767,5 772 776 775 776 SK. S. N. NI'. \. K. NK. NPl. N. >NE. N. >-.\E. .NE. >"E. N. NE. NE. SO. S. SK. SE. m. N(l. SSE. N. SSE. S. SO. 0. N. N. NE. NE. Coiiverl, pluvieux à piirlir de 5 h. du soir, éciaircii's le soir. -Nuageux, pluio dans la soirée. Fiuic dans la nuit, presque clair le malin, nuageux. Nuageux. (llair, nuageux i'apr. midi. Couvert le malin, clair. Nuageux le malin, clair. Clair, bise 1res froide. Clair de grand malin cl le soir, nua- geux I'apr. -mi.li; il voltige de la neige; la bise continue. Clair de grand malin avec bise gla- ciale, couvert, neige peu abon- dante de 1 11. à 4 h., nuageux, clair le soir. Couverl le malin, un peu de neige dans le milieu de la joun.ée, nua- geux I'apr. -midi, clair le soir. Légl brumeux le matin, nuageux, clair le soir. iNuagcux le malin, couvert Couvert, quclqucséclairciesl'ap. -midi Couv.,belleséclairc. l'ap. m*idi,cl. les Clair. (ilair, nuageux à l'Iiorizon le soir. Clair de grand malin, nuafrcux dans I'apr. -midi, couverl le soir. iiroiiillard intense le matin, couv., un peu de pluie à diveises re|n-iscs (irésil de gd matin, couverl, quidipios (■•cl.»ircies, petite pluie enirc dix et onze heuics du malin. Couvert et légl brumeux, quelques gouttes (le pluie I'apr. -midi. Brumeux le matin, presque clair l'a- prcs-inidi, clair le soir. Nuageux. Clair, Couv. et légl pluvieux le matin, nuag. I'apr. -midi, presque clair le soir. Lfgl b:umeuxdc granil ujalin, clair Légt brumeux de grand matin, clair. Clair, légl nuageux I'apr. -midi. CONGRÈS HORTICOLE DE 1887, A PARIS Le Congrès horticole de 1887 se tiendra dans Thôlel de la Société, pendant la durée de l'Exposition de printemps. Il s'ouvrira le jeudi 26 mai, à deux heures de l'après-midi. Les personnes désireuses d'y prendre une part active ou seulement d'assister aux séances sont priées de se faire inscrire le plus tôt possible. La Société a obtenu des Compagnies françaises de chemins de fer. comme les années précédentes, une réduction de oO 0/0 sur le prix des billets, pour les Membres de la Société qui se rendront à Paris afin d'assister au Congrès. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887. Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V, le Journal, 3e sér., IV, 1882, p. 031 et 753.) Concours annuels . Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten- tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2» série, XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Penfstemon. Série 111. T. IX. Cahier de in.ir- publié le 31 avril 1SS7. 10 146 TROCES-VERBAUX. PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 10 MARS 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte à deux heures et demie. Les Membres qui ont signé le registre de présence sont au nombre de cent vingt-sept titulaires et seize honoraires. Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de huit nouveaux Membres titulairesdont la présen- tation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré aucune opposition. — Il annonce qu'une Dame patronnesse acte admise aujourd'hui par le Conseil d'Administration. — Il exprime de vifs regrets au sujet de deux pertes que vient d'éprouver la Société par le décès de M. Sablé (Alexandre), membre honoraire, qui avait été Membre titulaire dès l'année 1843, et de M. Yalle- rand (Jules) , horticulteur à Bois-Colombes. M. Vallerand était un h')rticulteur d'un rare mérite, pour qui nos Expo- sitions étaient à peu près toutes l'occasion de brillants suc- cès. Tout le monde ici et au dehors a eu de nombreuses occasions d'admirer les plantes qu'il y présentait, surtout ses ravissants Gloxinias (Zi^e^'m) pour la culture desquels il n'avait pas de rivaux, et dont ses semis ont considérablement augmenté le nombre. L'Horticulture française perd en lui l'un de ses repré- sentants et de ses promoteurs les plus connus et les plus dis- tingués. M. le Président annonce encore à la Compagnie que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, vient d'inscrii'e sur la liste des Membres honoraires MM. Aubert (Henri), Lavertu et Martin (Eugène), qui, faisant partie de la Société depuis vingt- .Y. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Jownal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DO 10 MARS 1887. 147 cinq années révolues, comme Membres titulaires, ont demandé par écrit, ainsi que l'exige le règlement, à passer à l'honorariat. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : -1° Par M. David (Emile), jardinier chez M. Berge, à Savigny- sur-Orge (Seine-et-Oise), un lot de Chicorée Scarole rustique, passant l'hiver sans difficulté sans le moindre abri et simple- ment plantée devant un mur. Cette variété est issue de la Bâ- tarde de Bordeaux ; elle a été mise au commerce, en 1879, par la maison Vilmorin-Andrieux, mais elle a été fort peu répandue, et c'est principalement pour appeler Tattention sur elle que la présente aujourd'hui M.David, à qui l'expérience a appris qu'elle est de nature à rendre service pendant la mauvaise saison. Sans se prononcer encore au sujet de cette variété, le Comité de Cul- ture potagère prie M. David d'en mettre de nouveau sous ses yeux des spécimens l'année prochaine. 2" Par M. Berthault (Jean], jardinier chez M, Vallée^ àWissous (Seine-et-Oise), quatre pieds en pots du Fraisier Docteur Morère, chargés de beaux fruits mûrs, — Jugeant que c'est là le résulta.^ d'une excellente culture, le Comité de Culture potagère demanda que M. Berthault (Jean) reçoive, pour cette présentation, une prime de l""* classe. — Cette récompense est accordée par la Compagnie. S*' Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place de la Madeleine, au nom de M. François, propriétaire à Blidah (A-lgérie), des Oranges récoltées dans cette localité. Le Comité d'Arboriculture fruitière a reconnu que ces fruits sont meilleurs que ceux, également récoltés à Blidah, mais dans d'autres oran- geries, qui lui avaient été soumis à la dernière séance. Aussi propose-t-il d'accorder à M. François une prime de aidasse, et, mise aux voix, sa proposition est adoptée. 4° Par M. Bréauté, jardinier chez M. Finet, à Argenteuil (Seine- et-Oise)^ quatre Orchidées fleuries pour la présentation desquel- les, sur la proposition du Comité de Floriculture,il luiestaccordé une prime de première classe. Ces plantes sont les suivantes : 1 . Cyrtopodiiimcardiochilum, espèce introduite toutrécemmentde Bahia, qui exige la serre chaude humide et qui offre cette par- ticularité que, pour en déterminer la floraison , on doit la 448 PROCÈS-VERBAUX, soumettre à une sécheresse complète depuis le momeul où ses pseudo-bulbes sont complètement formés jusqu'à ce qu'on voie apparaître de nouvelles pousses. C'est là une nouveauté très in- téressante. — 3. Cattleya Trianœi alba, de la Colombie. La variété de cette brillante espèce qu'on rencontre le plus ordinairement dans les collections est celle dont la fleur a une teinte légèrement rosée et délicate, tandis que celle que présente M. Bréauté a le périanthe du blanc le plus pur. Celle-ci est encore très rare. — 3. Brassavola glauca, plante originaire du Guatemala, qui fleurit rarement dans les serres et qui ne donne des fleurs, dit M. Bréauté, qu'à la condition de recevoir beaucoup de lumière et de soleil, — 4. MasdevaUlaReichenhachn, espèce colombienne, de serre froide, encore assez peu répandue dans les collections, que le présentateur regarde comme l'emportant sur la géné- ralité de ses congénères aujourd'hui cultivées. 5" Par M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, à Fontenay- sous-Bois (Seine), un pied fleuri de Calcuithe Regnicri var. Augustii, Orchidée introduite pur lui du Siam, en 1886. Il y a joint des fleurs coupées de la même variété. Il obtient pour cette présentation une prime de 2" classe. 6" Par .M. Lemoine (Victor), horticulteur à Nancy (Meurthe-et- Moselle), une boîte de fleurs coupées d'un Bouvardia nouveau, à fleurs doubles, obtenu par lui, et auquel il donne le nom de B. flavescens flore pleno. 11 lui est accordé une prime de 2*" classe pour cette plante que le Comité de Floriculture l'engage à lui présenter, à une prochaine séance, en pied entier et fleuri, pour qu'on puisse en reconnaître le port et la tenue. — D'après la lettre qui accompagne ces fleurs, cette nouveauté est issue du Bouvardia Alfred Nenner (double), fécondé avec le pollen du B. flava. Elle est intermédiaire entre les deux parents, car elle a pris la duplicature du B. Alfred Nenner et la couleur jaune de la corolle du B. flava, toutefois en l'aflaiblissant de telle sorte qu'elle soit devenue un jaune-soufre. De même que le B. flaca, elle fleurit surtout en hiver. D'après le catalogue n" 106, qui vient d'être publié par M. Lemoine, la plante est vigoureuse. Ses feuilles sont de grandeur moyenne, lisses et luisantes; ses inflorescences sont de larges corymbes de fleurs pleines, dans SÉANCE DL- 10 MARS 1887. 149 lesquelles le tube de la corolle est long de trois centimètres, tandis que les lobes du limbe sont grands et réguliers. Les boutons de fleurs sont allongés et colorés en jaune de Naples franc. 7° Par M. Férard;, horticulteur-grainier, rue de l'Arcade^, un lot de Cyclamen à grandes fleurs, en comprenant cinq pieds venus d'un semis qui a été fait au mttis d'octobre 1884, et neuf pieds obtenus d"un semis du mois d'octobre 1885. Les fleurs en sont remarquablement amples; aussi l'ensemble du lot vaut-il à M. Férard une prime de 2*^ classe. 8° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), deux pieds de Violettes, de deux variétés différentes qui, l'un et l'autre, portent des fleurs de deux couleurs. L'un est de la variété de Violette de Parme Madame MiLlet, dont les fleurs sont rosées, et il a, dans le nombre, une fleur violet foncé; l'autre appartient à la variété Swanley White ou Comte de Brazza, qui, comme l'in- dique son nom anglais, donne des fleurs blanches; néanmoins il en a produit une colorée en violet-bleu. Ces deux variétés sont sorties de la Violette de Parme ordinaire. — M. Millet fait ob- server que de pareilles réunions, sur le même pied, de fleurs colo- rées différemment sont très rares chez les Violettes. La présen- tation de M. Millet a été faite hors concours et lui vaut les remerciements du Comité de Floriculture. 9° Par M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Gircourt, à Fontainebleau Seine-et-Marne), unlotne comprenant pas moins de 43 variétés ou hybrides d'Hellébores^ obtenusde semis faitspar lui de 1880 à 1883, et représentés tant par des pieds enmotte^que par des fleurs coupées, ainsi qu'un bouquet de Bois-joli ou Bois- gentil [Daphne Mezej'eum L.) et d'Aucuba japonica en fleurs. — Pour ses Hellébores, M. Dugourd a l'honneur d'un rappel delà prime de l""® classe qu'il a reçue, l'an dernier, pour les mêmes plantes; et pour son Daphne, qui est une nouveauté obtenue par lui de semis, il lui est accordé, à titre d'encouragement, une prime de 2® classe. — Relativement aux Hellébores, le Comité de Floriculture exprime le regret que, parmi les nombreuses variétés qu'il en a présentées aujourd'hui, M. Dugourd nait pas distingué celles dont l'obtention est récente. 150 PKOCÈS-VERBAUX. 10" Par M. Henri de Aïlmorin, des rameaux fleuris de six espè- ces di'Evcalypius cultivées sur les bords de la Méditerranée, à Antibes (Alpes-Maritimes). Une prime de 2" classe lui étant accordée pour cette présentation_, il déclare renoncer à la rece- voir. — Au nom du Comité d'Arboriculture d'ornement et fores- tière, M. Maurice de Vilmorin, qui en est Président, donne de vive voix quelques renseignements sur ces arbres. Il rappelle d'abord que, l'an dernier, MM. de Vilmorin ont fait une présen- tation beaucoup plus considérable d'espèces du même genre : en effet, le nombre de celles dont ils ont alors déposé sur le bureau des rameaux fleuris s'est élevé à 25 ; par cela même, la présenta- tion actuelle est beaucoup plus restreinte, attendu qu'on en a exclu toute répétition. V Eucalyptus amygdalina y est représenté par des rameaux les uns fleuris, les autres en fructification et appartenant à une variété qui a reçu le nom provisoire d'rtm^/^ua, destiné à indiquer combien il est difficile de décider si c'est une simple variété ou une espèce distincte et séparée. Il existe aussi de cette espèce une variété à feuilles de Romarin. L' Eu- calyptus urnigera ne forme pas un grand arbre. Il est assez peu délicat pour résister à des gelées de — 8° C. Aussi y en a-l-il en Anjou des individus assez forts déjà. On avait même cru qu'il serait entièrement rustique en France, idée que l'expérience n'a pas absolument confirmée. L'espèce est fort remarquable par ses feuilles définitives de forme ovale, qui ne ressemblent à celles d'aucun de ses congénères. VE . microtheca ou à petits fruits n'existe encore à Antibes qu'en pieds jeunes. UE. rostrala, qui tire son nom de son opercule floral longuement prolongé en dessus^ est un très grand arbre, dont le bois est de fort bonne qualité. Il est plus rustique que V E. Globulus et il a le mérite de bien végéter, même ayant le pied dans l'eau. \i'E. gracilis est une jolie espèce dont les représentants à Antibes sont encore jeunes. Le bois en est rouge. Enfin, dans le lot présenté se trouve aussi un rameau de h'E. gomphocephala. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré- taire-général signale les suivantes: i° le programme du Congrès SIUnCE du 10 MARS iiSiST. loi des Sociétés savantes à la Sorbonne, en 1887, [auquel est juinle une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique aver- tissant que, cette année, ce Congrès, qui est le 25", s'ouvrira à la Sorbonne le 31 mai prochain, à midi et demi, tandis que toutes les sessions antérieures analogues avaient eu lieu pendant les vacances de Pâques; 2° une brochure intitulée : Fête jubilaire de Edouard Pynaert, compte rendu par M. de Nokele (broch. gr. in-8 de 48pag., avec portrait et planches, Gand, 1887); 3" une brochure intitulée : Quelques mots sur la consei^vation et la recons- titution des vignobles, par M. Félix Sahut (gr. in-8 de 47 pag. Montpellier, 1887); 4" l'annonce de l'Exposition internationale de Toulouse, partie comprenant le programme de l'Exposition d'Horticulture qui en ferapartie. Cette Exposition durera du \ 5 mai au 15 octobre 1887 et comprendra neuf concours de quinzaine, à partir du l'^^'juin. M. Hédiard a la parole et présente des observations sur l'état actuel des tarifs pour le transport des fruits et légumes par chemins de fer, et sur les obstacles sérieux que l'exagération de certains d'entre eux oppose au commerce de ces produits hor- ticoles. Il dit que, pour les transports en grande vitesse de Paris à Nice, les prix du tarif général sont de 1 fr. 45 pour un petit paquet pesant 5 kilos, o fr. 80 pour un poids de 1 0 kilos, 1 1 fr. 65 pour 20 kilos, 17 fr. 45 pour 30 kilos, 23 fr. 25 pour 40 kilos et de 46 fr. 50 les 100 kilos, à partir de 50 kilos. D'un autre côté, pour les expéditions de fruits et légumes envoyés de Nice à Paris, il existe un tarif spécial à raison de 26 fr. 54 par 100 kilos, en grande vitesse, et seulement pour les oranges et légumes, un tarif réduit à raison de 16 fr. 90 par 100 kilos, par petite vitesse qui, dit-il, rend à destination aussi vite que la grande vitesse. Il résulte de là ce fait contre lequel s'élève M. Hédiard, que, tandis qu'on peut recevoir à Paris, moyennant 16 fr. 90 par 100 kilos, des objets venant de Nice, on ne peut expédier en retour de Paris à Nice qu'au prix de 46 fr. 50 les 100 kilos, abstraction faite encore de frais supplémentaires. Il y a là, dit M. Hédiard, une inégalité de tarifs s'élevant à 29 fr. 60 en plus par 100 kilos, qui est très préjudiciable au commerce parisien, et qu'il importerait au plus haut point de voir disparaître. î r>!2 l'ROCKS-VERBAUX . M. Venteclaye fait connaître à ses collègues les résultats de deux applications qu'il a faites du sulfate de fer à la destruction d'insectes. Il s'en est servi d'abord pour délivrer les Poiriers du Kermès'qui les avait envahis. L'effet de ce traitement, qu'il avait fait précéder du lavage et du grattage des arbres, a été avanta- geux, mais pas complet, car il a trouvé ensuite des insectes sur la moitié des arbres qu'il avait badigeonnés. L'eflet a été plus prononcé et, seloa son expression, complet sur le Laurier-rose {.\eriinn Oleander) dont les pieds attaqués par les Kermès ont été débarrassés des feuilles trop malades, et lavés tant au moment où on les retirait de la serre qu'à celui où on allait les y l'entrer, avec une solution de deux grammes de-^ulfate de fer par litre d'eau. Il assure que les Lauriers-roses ainsi traités ont été entièrement délivrés de ces insectes. Il fait ressortir les avan- tages de ce traitement qui est fort peu coûteux, et plus géné- ralement de l'emploi du sulfate de fer qu'il croit appelé à rendre de grands services dans cette voie. M. le Trésorier donne connaissance des comptes relatifs au dernier trimestre. M. Barre, membre de la Commission do contrôle, donne ensuite lecture du Rapport de cette Commission sur les comptes de l'année '1886, et reçoit à ce sujet les remerciements de M. le Président. Il est fait dépôt sur le bureau du Compte rendu de la session de l'Association pomologique de l'Ouest pour l'étude des fruits à cidre, qui a eu lieu à Versailles, du T^ au 31 octobre 1886, par M, Michelin. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à quatre heures. SÉANCE DU 24 MARS 1887 Prksidkxce de m. Hardv. La séance est ouverte vers deux heures et demie. D'après Jcs signatures inscrites sur le registre de présence, on y compte SÉANCE DU 24 MARS 1887. 153 cent quatre-vingt-six Membres titulaires et dix-sept Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopte;. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de sept nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et au sujet desquels il n'y a pas eu d'opposition. 11 exprime ensuite de vifs regrets au sujet de décès dont le secrétariat vient d'être informé et qui ont enlevé à la Société deux de ses Membres titulaires. Ce sont ceux de M. Choppin (René-Amédée), de Belleville-Paris et de M. Lesbre, d'Ebreuil (Allier), amateur très distingué d'Arboriculture. Relativement à ce dernier collègue, il est donné connaissance d'une notice nécrologique qui a été rédigée par M. Ferd. Jamin, ami du regretté défunt. 11 est ensuite donné lecture d'une notice nécrologique , rédi- gée par M. Ch. de Vendeuvre, sur M. Jules Vallerand, l'hor- ticulteur distingué dont le décès a été annoncé à la dernière séance. M. le Président annonce que la médaille généreusement offerte par M. Godefroy-Lebeuf, pour le jardinier en maison bourgeoise qui aurait, dans l'année, fait à la Société les présen- tations les plus remarquables d'Orchidées, a été décernée <à M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue Saint- James, à Neuilly (Seine). Répondant à l'appel qui lui est adressé, M. Terrier vient recevoir cette médaille des mains de M. le Président, qui en même temps lui adresse de vives félici- tations sur son succès. M. le Président remercie chaleureuse- ment, à cette occasion, M. Godefroy-Lebeuf du don généreux qu'il a bien voulu faire et de l'excellent exemple qu'il a ainsi donné. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), des Concombres de la variété Rollisson's Telegrapli obtenus par lui .dans une culture en serre. — Le Comité de Culture potagère reconnaissant un haut intérêt à cette culture qui jusqu'à ce jour n'avait pas été pratiquée en France, demande qu'il soit 154 PROCÈS-VERBAUX. accordé à M. Millet uneprime de T'^ classe, et exprime même du regret de ce que le règlement ne lai permet pas de proposer l'attribution d'une plus haute récompense. — La Compagnie fait droit à la demande du Comité. M. Millet donne de vive voix des détails sur la manière dont il a procédé dans cette culture. La variété à laquelle il l'a appliquée a le mérite de se prêter fort bien à la culture forcée; mais, par compensation, elle est moins recherchée que d'autres sur le marché. Néanmoins il en vient beaucoup d'Angleterre, et ce qui en vient s'est vendu jusqu'à cette année à raison de trois francs, en moyenne, par fruit, pendant les mois de février et mars. Cette année, pour une cause quelconque, ce prix s'est réduit à deux francs. Toutefois, même avec cette diminution de prix, M. Millet est convaincu que cette culture peut être rémunératrice. La marche qu'il a suivie diffère, à certains égards, de celle qui est adoptée généralement en Angleterre. Ainsi les horticultteurs anglais multiplient leurs plantes au moyen de boutures qu'ils font en automne et qu'ils hivernent en panneaux. Lui, a semé des graines, qu'il a pu se procurer irès bonnes, à Paris même, dans la maison Yilujorin-Andrieux; le semis a été fait sur couche et sous châssis, à la mi-novembre. Le 4 janvier, il a mis les pieds en place, sur couche, dans une serre adossée, en les espaçant de 0'°,30. Le développement a été assez rapide pour qu'il y ait déjà, depuis un mois, des fruits bons pour la consommation. D'après l'expérience qu'il vienl de faire, il est convaincu que cette culture réussira toujours dans les petites serres, dans lesquelles on pourra placer deux rangs de plantes. Les Con- combres qu'il met sous les yeux de ses collègues ont été pris dans la seconde cueillette qu'il a faite et il compte pouvoir faire encore plusieurs autres cueillettes. -2" Par M. Fichot (Ch.), jardinier-chef au château de Breteuil (Seine-et-Oise), une caisse de Raisins Chasselas qui ont été con- servés par le procédé de l'immersion, dans une petite fiole con- tenant de l'eau, du bout du sarment qui les portait. Il lui est accordé pour cette présentation une prime de 3® classe. 3" Par MM. Baitet, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes (Aube), SÉANCE DU 24 MARS 1887. 155 des Poires de huit variétés qu'ils envoient pour qu'elles soient sou- mises à répreuve de la dégustation. — Ces fruits, n'ayant pas encore atteint leur complète maturité, ont été déposés dans le fi'uilier d'où ils seront retirésau moment favorable pour l'examen qui doit en être fait. Dans le nombre se trouvent trois spécimens de la variété Charles Cognée que MM. Baltet ont envoyée déjà en plusieurs circonstances, et qui, examinée attentivement par le Comité d'Arboriculture fruitière, a toujours été jugée par lui favorablement. Aussi M. le Secrétaire de ce Comité déclare-t-il aujourd'hui que c'est là une Poire d'hiver à recommander comme étant de bonne qualité et d'une conservation assurée. 4" Par M. Arnoult-Baltard, des branches en pleine floraison d'Eucalyptus Globuhis qu'il rapporte de Cannes (Alpes-Mari- times) . 5'' Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier^ rue Saint-James, à Neuilly (Seine), jquatre Orchidées fleuries, pour la présentation desquelles il obtient une prime de S*" classe. Ces plantes sont les deux Odontoglosswn cordatwn et glonnsum, avec les deux Oncidium sur codes et Velloni. 6'^ Par M. Nilsson, horticulteur-fleuriste, rue Auber, trois Orchi- dées fleuries qui sont : le Lycaste Sk'mneri rosea, plante du Gua- temala, une variété du Cattleya Trianœi de la Nouvelle Gre- nade, et le Cœlogyne cristata cilrina, du Népaul, variété qui fleurit en général trois ou quatre semaines plus tard que le type de l'espèce. — Il est accordé pour cette présentation une prime de 2® classe. 7° Par M. Truffaut (Albert), horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles, un très beau lot comprenant quatre Orchidées et une Broméliacée. Les Orchidées sont : deux bonnes variétés de VOdontoglossum Alexandrie; un Cypripedium Haynaldianum , plante originaire des Philippines, qui se recommande à la fois par la beauté de son feuillage et par celle de ses fleurs dont la durée est d'au moins deux mois; un Odontoglossum Rossi majus qui, dans la toufîe importée du pays natal, est accom- pagné de deux autres variétés bien moins belles que lui, en raison de l'étroitesse et du coloris peu brillant de leurs pétales. Quant à la Broméliacée, c'est une y ariéié 7naJo7' du Tillandsia ]o6 PROCES-VERBAUX. splendens, qui a été importée de la Guyane et qui l'emporte sur le type de l'espèce parce que ses feuilles sont plus larges, plus maculées, et que les nombreuses bractées de son inflorescence sont plus vivement colorées et plus amples. Cette belle plante est en fleurs depuis deux mois et sa floraison parait devoir durer encore longtemps. Elle présente cette particularité pré- cieuse qu'elle se reproduit très bien par le semis. — Sur la proposition du Comité de Floriculture. M. TrufTaut (Albert) reçoit une prime de I''® classe pour la présentation de ce lot. 8"" Par M. Brécy, amateur, rue Dutot, 73, à Paris, quatre Cactées du genre Rhipsalis qu'il présente hors concours, en vue surtout de faire reconnaître à ses collègues l'intérêt qu'offre la culture des Cactées en général et des /ihipsnlis en particulier. Les plantes comprises dans cet apport sont : le Rliipmlisrhomhea, à petites fleurs rotacées, blanches avec le pistil jaune serin, et les étamines dressées; le //A. rhombea var. S hrlior, dont les frondes sont rouges; \eJih. cr/syjoYa, qui produit en abondance de petites fleurs rosées; enfin le Rh. salicornioides dont les fleurs sont jaunes. M. Brécy exprime ses regrets de ce que la culture des Cactées en général est aujourd'hui à peu près abandonnée, malgré le réel intérêt qu'offrent ces végétaux et la beauté peu commune des fleurs de la plupart d'entre eux. Les Rhipmlis en particulier sont, dit-il, des plantes charmantes, peu encombrantes, faciles àcultiver, qui ne demandent que de la chaleur etde lalumière.Ils fleurissent surtout pendant l'hiver; mais certains d'entre eux se couvrent plusieurs fois l'an de fleurs qui le plus souvent ont l'aspect de celles de l'Aubépine et qui même en ont un peu l'o- deur. Ce sont des épiphyles ou fausses-parasites, qui s'appliquent contre d'autres végétaux, mais sans s'y implanter. Les formes en sont très variées et parfois fort singulières, notamment dans le Rh. salicornioides, dont le nom rappelle la ressemblance d'as- pect avec les Salicornes de nos côtes. La serre à Orchidées leur convient très bien. Pour diminuer les regrets de M, Brécy, M. Joliboisdit qu'il y a encore des collectionneurs de Cactées, et il cite notamment M. le docteur Weber, qui a pour ces plantes une vraie passion. sÉAXCb: DL' 2i MARS 1887. 157 9° Par M. Boucher, horticulteur, avenue d'Italie, un pied fleuri d'une Clématite à fleur simple, bleu violacé, fort ample, variété récemment obtenue et qui a été nommée La France. — Il lui a été accordé une prime de 2'= classe, sur la proposition du Comité de Floriculture, qui toutefois exprime le regret qu'il n'ait pas été présenté en même temps d'autres variétés de Clématites pouvant servir de termes de comparaison. M. le Président du Comité fait observer que, comme la plante déposée sur le bureau a fleuri en serre, le coloris de sa fleur n'est pas aussi vif qu'il le sera certainement lorsqu'elle produira ses fleurs en plein air. 10° Par MM. Yilmorin-Andrieux, quai de la Mégisserie, trois lots de fleurs coupées, rapportées des Alpes-Maritimes, savoir un d'Anémone Chapeau de cardinal ou Capellan, comme on la nomme dans le pays; un d'Anémone double Rose de Nice, et un de Narcisses. Cette présentation, qui est faite hors concours, vaut à MM. Yilmorin-Andrieux de vifs remerciements de la part du Comité de Floriculture. M. H. de Vilmorin donne de vive voix des renseignements au sujet de ces plantes. On sait, dit-il, que les Anémone coronaria L. et kortensis L. croissent naturellement dans les départements des Alpes-Maritimes et du Var; elles y sont môme communes et y ont donné des variétés dont certaines sont à fleurs doubles. Ce sont ces variétés spontanées qui ont été prises dans la cam- pagne et introduites dans les jardins de cette partie de notre Midi où elles sont cultivées assez en grand pour y fournir la matière d'un grand commerce de fleurs avec Paris. L'une des plus jolies entre ces variétés est celle qui est connue sous le nom de Rose de Nice; elle est remarquable parce que ses fleurs doubles n'ont que des languettes formées par les organes repro- ducteurs changés en pétales, les sépales qui devraient entourer celles-ci faisant défaut. Elle fleurit dès le mois de novembre, à Nice, et elle continue à donner des fleurs jusqu'au mois de mai, le froidne produisant pas d'autre eflét que d'en ralentir la floraison. Sous le climat de Paris elle ne pourrait être cultivée qu'avec un abri; or, dans cette situation^ les Anémones en général viennent mal. L'autre variété d'Anémones quelaCompagnieasouslesyeux 158 rROCES-VERBAUX. est celle qui porte le nom de Chapeau de cardinal. Sa fleur est d'un rouge intense ; mais il en existe une sous-variété qui n'a conservé cette couleur qu'à la partie inférieure des sépales dont le reste est d'un blanc plus ou moins pur. La floraison en est plus tardive, car elle ne commence qne quand les grands froids sont passés dans Je pays; c'est-à-dire vers le commencement du mois de février. L'Anémone Chapeau de cardinal est double; mais, autour de ses nombreuses languettes, elle a conservé son calice pétaloïde, à nombreux sépales bien développés. — Quant aux Narcisses que MM. Vilmorin-Andrieux ont déposés sur le bureau, ce sont des variétés anglaises cultivées, comme les Anémones, dans les Alpes-Maritimes. Elles appartiennent au Narcissus incomparabilis Mill. [N. GouaniKoïR ; N.odorus Gouan) qui, dit M. H. de Vilmorin, est supposé hybride des Narcissus Pseudo-Narcissus et poeticus. On en possède plusieurs formes, parmi lesquelles deux des plus remarquables sont celles qui ont été nommées N. X Barrii et A'. X Burbidgei. Ces plantes viennent très bien en plein terre sous le climat de Paris; mais, cultivées dans notre extrême Midi, elles fleurissent un mois plus tôt que dans nos jardins septentrionaux. 11° Par M. Solignac, horticulteur à Cannes (Alpes-Maritimes), un bouquet de Glaïeuls dérivés du Gandavensis, qui ont fleuri en pleine terre, dans cette localité méridionale, et pour la pré- sentation desquels il lui est accordé une prime de 2* classe. D'après les renseignements donnés par M. Trufl'aut (Albert), dans une note dont il donne lecture, les oignons de Glaïeuls plantés en janvier, à Cannes, fleurissent au mois de mai. Au bout d'un mois on les retire de terre, pour les laisser à sec jusque vers la mi-août. On les plante à cette date, et il suffit de les abriter au moyen de châssis vitrés, à partir du mois de décembre, pour en obtenir, dès le mois de janvier, une nouvelle floraison. C'est en 1886 que M. Solignac a fait l'essai de cette culture dont il a obtenu d'excellents résultats. 11 n'est pas douteux que son exemple ne soit suivi par les horticulteurs du littoral méditerranéen et que l'important commerce de fleurs qui se fait dans cette partie de la France ne trouve là une nouvelle source de profits. M. Truffaut (Albert) fait observer que les inflo- SÉANCE DU 24 MARS 1887. lo9 rescences de Glaïeuls qui sont en ce moment sous les yeux de la Compagnie sont les plus tardives et les dernières qui se soient développées dans les cultures de M. Solignac. 12" ParM. Venteclaye,d'Argenteuil, unmodèlereproduisantla portion de la tige d'un Poirier en palmette sur lequel avait été pratiquée, en 1884, une incision annulaire large de 0",045. Cet arbre, qui est très vigoureux, ne présentait, au moment où il a subi cette opération, aucun indice de fructification ni prochaine ni éloignée. L'effet de l'incision a été de l'amener à fructifier immédiatement en abondance, et sa fécondité, qui s'est soutenue depuis cette époque, paraît devoir être durable. Sa forme étant celle de palmette Verrier, il a été incisé au-dessus du premier étage de ses branches. A ce propos, M. Venteclaye donne quelques indications sur la marche de la sève dans les arbres et sur la formation d'un bourrelet supérieur, à la suite de l'inci- sion annulaire. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Comme pièces de correspondance, M. le Secrétaire-général signale l'annonce et le programme des Expositions horticoles qui auront lieu : à Gand (Belgique) les 17 et 18 juillet 1887; à Montpellier, du 19 au 22 mai 1887; au Raincy, du 18 au 20 juin 1887; à Fontenay-sous-Bois, du 31 juillet au 7 août 1887; à Valognes, du 25 au 28 juin 1887; à Nancy, du 10 au 14 juil- let 1887. — Il dépose aussi sur le bureau VAnnuai?^e, compte rendu pour l'année 1886 de la Société de secours mutuels des Horticulteurs de la Seine (Broch. in-8, de 64 pages), ainsi qu'une brochure en 4 pages in-8 intitulée : Remèdes contre la tavelure des Poires, par M. J. Ricald, Président de la Société vigneronne de Beaune. A la suite de la correspondance, M. P. Ghappellier met sous les yeux de ses collègues un exemplaire du splendide volume que vient de publier en Angleterre M. Maw (George), et qui ren- ferme une monographie luxueusement illustrée du genre Crocus ou Safran. L'auteur de ce beau livre, dit-il, y a consacré dix années d'études assidues pendant lesquelles il a fait de nom- breux voyages, tant pour se procurer dans leur localité 160 XOMliNATIONS. — SÉANCE DU 10 MARS 1887. naturelle les plantes dont il est pars'enu à former une collection complète, que pour examiner les herbiers qui en renferment des échantillons desséchés. Il a dessiné lui-même toutes les figures tant d'ensemble que d'analyse et même les paysages qui font connaître les lieux oîi croissent naturellement les différentes espèces. En somme, son volume in-4° renferme 80 planches. M. Maw décrit avec soin 67 espèces de Crocus ; il donne ensuite le tableau de leur distribution géographique, et un autre tableau qui facilite la détermination de ces espèces. L'ouvrage de ce savant amateur est, au total, une œuvre considérable, conscien- cieuse, sérieuse autant qu'élégante, qui rendra le nom de son auteur cher à tous ceux qui s'occupent des Crocus. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1° Quelques souvenirs horticoles d'un voyage dans les Alpes- Maritimes, par M. Truffa UT (Alb.). 2° Compte rendu de l'Exposition horticole tenue à Nice, du 10 au 13 mars 1887; par M. Henri de Vilmorin. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions ; Et la séance est le\ée à quatre heures. NOMIiNATIONS SÉANCE DU 10 MARS 1887. MM. 1. Callé père (Alexandre), jardinier en chef chez M. IJoivin, à Clai- refontaine près Rambouillet (Seine -et -Oise), présenté par MM. Terrier et Nilsson. 2. Callé fils (Alexandre) , jardinier chez M. Vincent, rue Eugène- Delacroix, 11, à Passy-Paris, présenté par MM. Terrier et Nilsson. 3. Dubois, jardinier-chef des Palais nationaux de Paris, quai d'Orsay, 99, à Paris, présenté par MM, Chouvet père, et F. Jamin. 4. JoUNOT, propriétaire, rue du Ponceau, Go, à Chàtillon (Seine), présenté par MM. Tiiévaut et Durniar. 3. Leroy (Alcide), fabricant de serres et châssis, rue Claude-Decacn, 84, à Paris, présenté par M.M. Hoissin el Michel. NOMINATIONS. — SÉANCE DU 24 MARS 1887. ]Q\ 6. Motte (Alfred), rue St-Jean, 44, à Roubaix, (Nord), présenté par MM. Jolibois et Hardy. T. Moulin (Yves-Pierre-Théodore), au château de Montmorency, à Montmorency (Seine -et -Oise), présenté par MM. Hoïbian, Welker, et Schwartz. 8. Pozzo (Joseph), jardinier en chef chez Madame Heine, rue Mont- ceau, 28, à Paris, présenté par MM. Terrier et Nilsson. Damk patron.nesse. M'"^ JouRDA, rue de l'Entrepôt, 28, à Paris, présentée par MM. R, Joli- bois et L. Delaville. SÉANCE DU 24 MARS 1887. MM. 1. BiLLiARD (Alexandre), horticulteur, rue de Chatenay, 20, à Fontenay- aux-Roses (Seine), présenté par MM. Carrière,'!.. Thibaut, et A. Hummel. 2. Chamay (A.), artiste peintre, àMarlotte par Bouron (Seine-et-Marne), présenté par MM. Brot-Delahaye et L. Delaville. 3. Lix (Jules), marchand fleuriste, rue Jacques-Cœur, 9, à Paris, pré- senté par MM. A. Moreau, et Torcy-Vannier. 4. Marie (Jean), propriétaire, rue St-Denis, à Courbevoie (Seine), présenté par MM. Lusseau, E. Bergman et L. Chauré. 0. Ollivet (A.), boulevard Richard-Lenoir, 113, cà Paris, présenté par MM. R. Jolibois et Th. Bullier. 6. Vaçiî, jardinier-chef chez Madame V"'^ Desforges, place de la Mairie, à Fontenay-aux-Roses (Seine), présenté par MM. Hummel, Tabernat et Laplace. 7. ViLLETTE, boulevard St-Marcel, 38, à Paris, présenté par MM. Bornel et R. Jolibois. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE MOIS D£ JANVIER, FÉVRIER ET MARS t8vS7 Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, i'^ série, tome IX. Bordeaux; in-4o. 11 162 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Algérie agricole, Bulletin de la colonisation, Agriculture, Viticulture, Horticulture, Économie rurale, n°" 140 à 146 inclus. Paris; in-4«. Annales de la Société d' Agriculture du département de la Gironde, i" tri- mestre de 1886. Bordeaux: in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon, 5» série, tome IX, 1886. Lyon; in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du département de laCharente, décembre 1886,janvier et février 1887. Angoulême; in-8. Annales de la Société d'Emulation (Agriculture, Lettres et Arts) de l'Ain, octobre, novembre, décembre 1886, et janvier, février, mars 1887. Bourg; in-8. Annuaire de la Société d'Emidation de la Vendée, 33« année, 1886. La Roche-sur-Yon; in-8. Annales de la Société d'Horticidture de la Haute-Garonne, tome XXXIII^, juillet, août et septembre 1886. Toulouse ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de r Allier, n''*4 et 5,1886. Moulins; in-8. Annales de la Société d'Horticidture du Rnincy, travaux de la Société en 1886. Paris; in-8. Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, n"^ 5 et 6, septembre à décembre 1886. Montpellier; in-8, A.nnales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, n° 12, décembre 1886, n*'' 13, 14, janvier, février 1887, Troyes; in- 8°. Annules du Commerce extérh'ur, année 1887, l*"'' fascicule (Ministère du commerce et de l'industrie). Paris; in-8. Annales forestières des Eaux et Forêts, XXVI, n"'! à 6. Paris ; in-8. Annual Report of the Board of Régents of the Smithsonian Insti(uli07i (Rapport annuel du Conseil des Directeurs de l'instilulion Smilhsonienne pour l'année 1884, 2'^ partie; in-8 de ix et 4;)8 pages. Washington; 18So. Apiculteur (L'j, journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de miel et de cire, par M. Hamet, no* 1, 2, 3, 4, 1887. Paris; in-8. Bolelim da Sociedade Broteriana (Bulletin de la Société Bi'otérienne. ÏV, fascic. 3 et 4, 1886). Coïmbre ; in-8. Bon cultivateur (Le) organe de la Société centrale d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle et des Comices de Nancy, do Lunéville, de Tout et de Briey, n«^ 1 à 1 4, 1886. iNancy ; in-i". Bulletin agricole du Puy-de-Dôme, août-décembre 1886, n°* 8 et 9, janvier-février 1887, n^^ 1 et 2. Clermont-Ferrand; in-8. Bulletin de la Société botanique de France, XXXIII, comptes rendus dos séances de l'année 1 8H6,n<' 6; XXXIV, comptes rendus des séances MOIS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1887. 103 de l'année 1887, n» 1 ; XXXIII, Revue bibliographique de l'année 1886, E, et session extraordinaire à Millau, en 1880. Paris; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Agriculture et des Comices agricoles du déparlement de l'Hérault, juin, juillet, août et septembre 1886. Montpellier; ia-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Naiicy, n" 6, 9 décembre 1886. Nancy; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes^ n"' 31 et 32. Charleville; in-8. Bulleti7i de la Société centrale d'Horticulture du département de la Seine- Inférieure, 4'' cahier de 1886. Rouen; iû-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Boulogne-sur- Mc) , n°* 3 à 12 inclusivement, mars à décembre 4 886. Boulogne- sur-Mer; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticidture de V arrondissement de Pontoise, n° 100, 36'' année. Pontoisc; in-8. Bulletinde la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Polignij ,21'' Rxiaée, n°' 10, 11 et 12, année 1886. Poligny; in-8. Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, n"' 12, 13 et 14, année 1887. Paris ; in-4°. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n"^ 1 à 7, année 1 887 ; comptes rendus "de la session de 1887, 3« fascicule. Paris ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Agriculture de Beuuvais, i&ïi\ier, février et mars 1887. Beauvais; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture de Compiègnc, n"^ 20, 21, 22. Com- piègne; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Fontenay-le-Comte (Vendée), l*"" 2«, 3° et 4e trimestres de 1886. Fontenay-le-Comte ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, 33^ année, 1887, 1'"'' et 2" livraisons. Genève; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côtc-d'Or, n» 6, novembre et décembre 1886, et n" I, janvier et février 1887. Dijon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture de l'arrondissement de Clermont, tome VIII, n» 25, janvier-février 1887, n» 26, mars, avril 1887. Clermont (Oise) ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Coulommiers 1887, n°68. Cculommiers; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coutances n° 6. Coutances; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Senlis, a" 24, décembre 1886, n°* 1, 2, 3, 1887. Senlis; in-8. Bidletin de la Société d'Horticidture de l'Orne, 2" trimestre de 1886. Alençon ; in-8. <()i BULLETIN BIBLlOGHAPniQUE. Uulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, ia.nv\ev 1887. Amiens; in-8. Bulleti7i de la Société d' Hortvndture d'Orléans et du Loiret, n° 4, 4^ tri- mestre, 1886. Orléans; iii-8. B 'lletin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons, novembre et décembre 1886, janvier et février 4 887. Soissons; in-8. Bulletin de là Société d'Horticulture et de Viticulture d'Epernay^ janvier et mars 1887. Epernay; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges, n°* 58 et 59. Epinal; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir, n» 24, décembre 1886, n» 1 , janvier 1887. Chartres; in-S. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture du Cher, tome II, n° 10. Bourges; in-8. Bulletin de la Société d' Horticulture pratique du Rhône, n"' 23 et 24, 1886. Lyon: in-8. Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois (Jura;, 10« année, 1886, n" 4. Arbois; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de l'arrondisîement de Beims, \ I >' année, 1 887, n"^ 1 , 2,3, 4. Reims; in-8. Ihdlet'in de la Société horticole du Loiret, n" 3, 3"^ trimestre de 1886. Orléans; in-8. Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, 1='"^ et 2" semestres de 1884. Angers; in-8. B 'lletin de la Société philomatique de Paris, 7" série, n» 4, 1886. Paris; in-8. Bulletin de la Société pomolofjique de France, n*"* 9 et 10, année 1886. Lyon ; in-8. Bnlletin de la Société vigneronne de l'arrondissement de Beaune, l'^' trimestre de 1886. Beaune; in-8. Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de l'arrondissement d'Ivetot 23^' année, 1885 et 1880. Ivetot; in-8. Bulletin de .la Société régionale d'Horticulture de la Ville d'Elbeuf, 1885. Elbeuf; in-8. Bulletin de la Société régionale d' Horticulture de Vincennes, 4'" trimestre de 1886, n° 11. Vincennes; in-8. Hulletin de l'Association des anciens élèves de l'Ecole d'Horticulture de Vilvorde, année 1885-1886. Bruxelles; in-R. V.nVôtin des Séances de la Société nationale d' Agriculture de France, compte rendu mensuel, n"' 9, 10, 1886 ; 1, 2, année <887. Paris; in-8. Uulletin d'insectologie «(/r/co/t', journal mensuel de !a Société centrale MOIS DE JA.WIER, FÉVIIIKR ET MARS 1887. 1(35 d'Apiculture et d'Fnsectologie, Entomologie appliquée, 11° année, novembre 1886, n" M ; 12'^ année, n"^ I, 2 et 3, année 1887. Paris; in-8. Bulletin, documents officiels, statistiques, rapports, comptes rendus de missions en France et à l'étranger (Ministère de l'agriculture), 5e année, n^^ 7 et 8, année 1886. Bulletin du Cercle horticole du Nord, \1'^ année, n° 12, décembre 1886 ; n° l^"- et 2, janvier et février 1887. Lille; in-8. Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement d'Amiens, n^^SeO à 365. Amiens; feuille in-4°. Bulletin-Journal de la Société d'Horticulture de l'Allier, n° t, février 1887. Moulins; in-8. Bulletin-Journal, Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et d'Accli- matation des Alpes-Maritimes, 26" année, n"12, année 1886; 27« année, n»* 2 et 3, année 1887. Nice ; in-8. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes^ n»'* 90, 91 et 92, année 1887. Mantes; in-8. Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture de Chalon-sur-Saône, ia.n\\ev, février, mars 1887. Cbàlon-sur-Saône; in-8. Bulletin mensuel de la Société nationale d' Acclimatation de France, 34« année, 1887, n°M, 2 et 3. Paris; iû-8. Bulletin semestriel de la Société d'Agricidture de Joigny, 47<= année, n°127, janvier à juin 1886. Joigny; in-8. Bulletin trimestriel de la Société d'Horlicidture de Cannes et de l'arron- dissement de Grasse, n" 2, mars 1887. Cannes; in-8. Bullettino délia B. Società toscana di Orticultura (Bulletin de la Société R. toscane d'Horticulture,, cahiersde janvier, février, mars 1887).* Florence; in-8. Cercle iwaticiue d'Horticulture et de Botanique de l'arrondissement du Havre, l"", 2*-" et 3'= bulletins. Havie; in-8. Chronique de la Société nationale d' Acclimatation de France, n°' 1 à 7 inclusivement. Paris; in-8. Chronique horticole, \o\XYX\di\ de la Société d'Horticulture de l'Ain, n"^ 14, 15, 16, année 1887. Nancy; feuille in-4. Comptes rendus des travaux de la Société centrale d'HorticiUture du département d'Ille-et-Vilaine, année 1886. Rennes; in-8. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, du n°' 1 au 13 inclusivement et table du tome CIV. Paris; in-4. France agricole. Journal des Syndicats agricoles, du n" I au 14 inclu- sivement. Feuille in-i. Gartenflora, Zeitschrift fur Garten- und Blumenkunde (Flore des jar- dins, journal d'Horticulture et de Botanique édité parle pro- fesseur D''L. WiTTMACK, à Berlin; cahiers du l.'i janvier, des l'^'' et 15 février, des 1" et 15 mars, et du l'""' avril 1886). Berlin; in f'. 166 BULLEÏIM BlBLlOGRAI'niQUE. Het nederlandsche Tuinbouwblad {FeuiWe horticole néerlandaise, rédac- teur en chef le D' J.-Th. Cattie, de Arnhem, n»' 3 à 14 de 1887). Feuille in-4°. Histoire des Herbiers, par le D'" Saunt-Lager, 1835. Paris; in-8. JllustricrteMojiatshefte fur die Gesamt-Interessen des Gartenbaues (Bul- letin Mensuel ilkistré pour tout ci qui intéresse l'Horticulture, édité par MM. Max Kolb et D"" J.-E, Weiss, cahiers de janvier, février, mars et avril 1887). Munich et Leipzig; iu-8. hidex Seminum quse Hortns botaniciis TJfiiversitatis Valentinw pro miilua commulatione offert, 1887 (Liste des graines que le Jardin bota- nique de l'Université de Valence offre pour les échanges réci- proques). Broch. in-4; Valence (Espagne). Journal d'AgriciUtiire pratique et d'Économie rurale pour h midi de la France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute- Garonne, de l'Ariège et du Tarn, décembre 1886, janvier et février 1887. Toulouse; in-8. Journal de V Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de la Zootechnie, de la Viticulture, de VHorticuUure, etc. n"' 927 au 939 inclusivement. Paris; in-8. Journal de la Société de Statistique de Paris, 1 887, n"* 1 , :2, 3. Paris i in-8. Journal de la Société d'Horticidiure de la Basse-Alsace, n» 4, tome XI, 1887. Strasbourg; in-8. Journal de la Société d'Horticulture du département de Seine-et-Oise, n«" 7 à 12, 1886. Versailles; in-8. Journal de la Société d' Horticidturc du nord de la France, Palais-Rameau, 1887, n<" 1,2, 3. Lille; in-8. Journal des campagnes et Journal d'Agriculture progressive réunis, .32^ année, n°^ 1 à 15. Journal des Roses, publication mensuelle spéciale par M. S. Cochet, n"" 1, 2, o, 4. Paris; in-8. Journal de vidgarisation de VHorticuUure, recueil de Jardinage pratique, 10= année, n" 12, décembre 1886; 11= année, n" 1, janvier 1887, n° 2, février 1887. Paris; in-8. Ijjon-horticolc, Revue bimensuelle d'Horticulture, publiée avec la col- laboration derAssociation horticole Lyonnaise, n"* 1 à 6, janvier à mars 1887. Lyon; in-8. Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Juin- en Landbouxv in Limburg (Bulletin mensuel de la Société pour lo perfection- nement de l'Horticiillure et de l'Agriculture en Limbourg, n°' de décembre iSSti, janvier et février 1887). Macstricht; in-8. Maison de Campagne (la), Journal horticole et agricole illustré des châteaux, des villas, etc., par M. L. de La Roque, n"^ 1 à 6, janvier à avril 1887. Paris; in-4. Maître Jacques, journal d'Agriculture publié par la Société centrale MOIS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1887. 167 d'Agriculture du département des Deux-Sèvres, janvier 1887. Niort; in-8. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, xxvui, 1886. Paris et Lyon; gr. in-8 de 419 pag. Mémoires publiés par la Société nationale d' Agricidiire de France, tome CXXX. Paris; in-8. Monatschrift des Gartenbauvereins zu Darmstadt (Bullelin mensuel de la Société d'Horticulture de Darmstadt, n°^ de février et mars 1887). Darmstadt; in-8. Moniteur des syndicats agricoles {Le), n°* 38 à 48, 1887. Paris; in-4. Moniteur d' Horticidture (Le), organe des amateurs de jardins et d'Orchidées, par M. Lucien Chauré, n°* 10 et 25 janvier, 10 et 23 février, 10 et 23 mars 4 8S7. Paris; in-8. Musée (Le), Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Clermont (Oise), n»^ 30 et 31, Clermont ; in-8. Nouvelles de Paris (Les), finance, politique, commerce, industrie, w" I à 14, 1887. Paris; feuille in-4. Orchidophile (L',\ journal des amateurs d'Orchidées, par M. Godefroy- Lebeuf, no^eo, 70, 71. Argenteuil; in-8. Petit cultivateur (Le), n°^ 101 à 112. Feuille in-4. Procès {Le) de la nomenclature botanique et zoologique, par le D'' Saint- Lager. Paris; in-8. Recherches sur les anciens Herbaria, par le docteur Sai.nt-Lager. Pa- ris ; in-8. Recueil des travaux de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure, 4^ série, toaie VI. Années 1882, 1883, 1884 et 1883. Evreux; in-8. Revue agricole, Agriculture, Horlicultiire, Acclimatation et Industries qui s'y rattachent, janvier et février 1887. Port-Louis; in-8. Revue horticole des Bouches-ddi- Rhône , Journal des travaux de la So- ciété d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n»^ 390, 391, 392. Marseille; in-8. Revue horticole. Journal d'Horticulture pratique, par MM. E.-A. Car- bière et Ed. André, i et 16 janvier, 1 et 16 février, \ et 16 mars, 1^'avriL Paris; iu-8. Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, dirigée par M. A. PoGGi, cahier de janvier-février 1887). Rome; in-4. Simpervirens, geillustreerd Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sempervirens, feuille hebdomadair<^ illustrée pour l'Horti- ture dans les Pays-Bas, n«' 2 à 13 de 1887i. AmsLerdam; feuille in-4. Société centrale d'Agriculture [Extraits des travaux de la) du départe- ment de la Seine-Inférieure, n" 212, 4<= trimestre de 1886. Rouen; in-8. 168 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Société d' Agriculture de Z'A//ier, Bulletin-Journal de la Société), n" I, janvier 1887. Moulins; in-8. Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, La Pro- vence agricole et horticole, bulletin mensuel, n""* 12, 13,14, 15. Toulon; in-8. Société d'Agriculture du département du Cher, Bulletins n«' 4 à 8, tome XXII. Bourges; iu-8. Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, séances des 24 dé- cembre 1886, 14, 28 janvier, 11, 15 février, 11 mars 1887. Pa- ris; in-8. Société des Scioices et Arts de Bayonne : La végétation orientale en Occi- dent, par M. Henry LÉox. Bayonne ; ia-8. Société d'Horticulture delà Gironde {Nouvelles Annales de ia), janvier, février, mars 1887, tome X. Bordeaux ; in-8. Société d'Horticulture de l'arrondissement d'Etampes (S.-el-O.). Année 1886. Etampes; in-8. Société horticole et botanique de l'arrondissement de Melun, 4" bulletin, 2'' semestre de 1886. Melun ; iu-8. Statuts et liste des membres de l'Association horticole lyonnaise 1886. Lyon; in-8. Sud-Est [Le], Journal agricole et horticole, janvier, février et mars 1887. Grenoble; in-8. The american Ftorist (Le Fleuriste américain, journal semi-mensuel, nos ^eg ,|cr gt, 15 janvier, 1" et 15 février, l'^'' et 15 mars 1887). 'Chicago et New-York; in-4. The Garden, Woods and Forests (Le jardin, les bois et forêts, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboriculture; cahiers des 15, 22, 29 janvier, 5, 12, 19 et 26 février, 5, 12, 19 et 26 mars, 2 avril 1887). Londres; in-4. The Gardeners'Chronicle iLa Chronique des jardiniers fondée en 1841; cahiers des 15, 22, 29 janvier, 5, '12, 19 et 26 février, 5, 12 19 et 26 mars, 2 et 9 avril 1887). Londres ; in-4. Viestnik Siidovodstva,Plodovodstva i Ogorodtiitchestva (Le Messager de r.4gricultiire, de l'Arboriculture et de l'Horlicullure , cahiers du 27 septembre, des 4, 11, 18, 25 octobre, 1, 8, 15, 22 et • 29 novembre, 6, 13, 20, 27 décembre 1886, 3, 10, 17, 24, M janvier, 7, 14,21, 28 février, 7, 14 et 21 mars 1887). Péters- bourg ; in-8. Vigneron champenois (Le), Viticulture, Agriculture. Horticulture, Commerce et Industrie, par M. Bo.nnkdamk fils, n°^ 1 à 14, 1887. Epernay; feuille in-4. Wiener illustrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne ; cahiers de janvier, février et mars 1887). Vienne; in-8. Wochenblalt des landwirthschaftlichen Tereiiis im Grossherzogthum iXUÏlCE SUR M. LESBRE 169 Baden (Bulletin hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-Duché de Bade, n"^ 26 à 28, 31, 3", 38, 51, 52 de 188G, 1 à 11 de 1887). Carlsruhe; in-4. Zeitschrift des landwirthscliaplkhen Vereins in Bayern (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière; cahiers de décembre 1886, janvier et février 1887). Munich; ia-8. NOTES ET MÉMOIRES Notice sur M. Lesbre (1), par M. Jamin (Ferd.). M. Nestor Lesbre, que la mort vient d'enlever à notre Compa- gnie, dont il faisait partie depuis l'année 1855, a été un amateur éclairé et vraiment passionné d'Arboriculture fruitière. Ce goût se développa en lui, à l'âge de trente-sept ans, lorsqu'il suivait, au Luxembourg, le cours de taille des arbres de M. Hardy, père, par l'efTet du vif intérêt que lui inspiraient ces leçons. Dès lors ses visites aux pépinières de Bourg-la-Reine devinrent fré- quentes, et là il se lia d'amitié avec M. J.-L. Jamin qui, non seulement lui donnait des conseils, mais encore mettait à la dis- position du zélé amateur des arbres fruitiers sur lesquels il appli- quait les leçons qu'il venait de recevoir; aussi l'élève netarda- t-il pas à passer maître. Après un séjour de quelques années à Paris, oîi, en même temps qu'il se familiarisait avec les principes et les procédés de l'Arboriculture, il se livrait à de sérieuses études de chimie, M. Lesbre retourna à Ebreuil (Allier), où il établit un laboratoire pour ses recherches scientifiques et créa un important jardin fruitier. Ce jardin fut désormais pour lui un champ inépuisable d'agréables occupations, et, avec une libéralité sans égale, il en fit une source d'instruction pour ses amis, de même que pour les simples visiteurs, à qui il l'ouvrait sans réserve et à qui il savait inspirer le goût de l'Arboriculture. (1) Déposée le 24 mars 1887. '170 NOTES ET MÉMOIRES. Peu à peu, le laboratoire scientifique fut négligé, puis délaissé et, prenant définitivement le dessus, le jardinage occupa dès lors presque tous les loisirs de M. Lesbre. Le reste de son temps était consacré aux affaires de la commune où, cédant à de pressantes sollicitations, il avait consenti à accepter les fonctions de maire, fonctions qu'il remplit avec un dévouement constant pendant une quinzaine d'années. Les arbres fruitiers ne suffisant pas à son activité, M. Lesbre avait formé, dans son jardin, uiie grande collection de Pommes de terre. En 1869, il en publia un catalogue général qu'il distri- bua largement et, d'après les indications duquel une foule de personnes lui adressaient des demandes toujours bien accueillies et auxquelles il donnait gratuitement satisfaction avec une ponc- tualité qui aurait fait honneur au cultivateur-commerçant le plus scrupuleux. D'un autre côté, il se faisait un plaisir et presque un devoir de répandre autant qu'il le pouvait les bonnes varié- tés de fruits, en distribuant des greffes avec la même libéralité. . Pendant les six dernières années de sa vie, notre regretté col- lègue a été à peu près constamment aux prises avec la maladie; néanmoins, il n'a pas cessé pour cela de se tenir au courant des progrès de l'horticulture, et il a continué d'enrichir son jardin des nouveautés rccommandables qui lui étaient signalées. A ce point de vue, il a rendu un immense service au pays qu'il habi- tait en y déterminant une amélioration considérable de la culture fruitière. Il s'est ainsi acquis des titres sérieux à la reconnaissance de ses concitoyens. Avant de se livrer à ses utiles travaux dans le champ de l'Ar- boriculture et de la Pomologie, M. Lesbre était notaire à Ebreuil; mais ses tendancesétaientpeudanscettedirection; aussi profitant del'indépendance que lui donnait une bonne position defortune, vendit-il de bonne heure son étude. C'est alors qu'il vint habiter Paris où les leçons de M. Hardy père firent naître en lui le goût qui a été pour lui, dès cet instant, une source intarissable de jouissances, en même temps qu'il l'a amené à rendre à son pays natal des services dont le souvenir lui survivra longtemps. NOTICE SUR M. VALLERAND. 171 Notice suii M. Jules Vallerand (1). par M. Ch. de Vendeuvre. L'un de nos horticulteurs les plus distingués, M. Jules Valle- rand^ vient de mourir à Bois-de-Colûnibes, à l'âge de cinquante- cinq ans. Depuis quelques années il était atteint d'une cruelle maladie qui l'avait cloué sur un lit de douleur, mais qui n'avait pu diminuer sa force d'âme ni son courage. Il avait continué, avec l'aide intelligente et dévouée de son fils, à diriger son établisse- ment. La vie de M. Vallerand peut, sous tous les rapports, être donnée comme un exemple; et je ne sais lequel des deux je préférerais de l'horticulteur éminent ou de l'homme privé. Né en 1832, de parents aussi honnêtes que peu fortunés, il fut envoyé à l'école de son pays, où il reçut une instruction primaire trop élémentaire. Obligé très jeune encore de seconder son père dans ses travaux de jardinage, mais doué d'une précoce intelligence, d'un insatiable besoin de savoir, il se passionna pour les plantes qu'il cultivait, et comprenant que la routine ne mène à rien, au lieu de courir les fêtes avec les jeunes gens de son âge, il consacra tous ses loisirs, même une partie de ses nuits à compléter son éducation. Il lui fallut de longues veilles pour apprendre sans maître à connaître comme il les connaissait le français, l'histoire, la géographie et la botanique. Doué d'une mémoire heureuse, d'un jugement sur, il se livra avec une telle passion à l'étude théorique et pratique des plantes et à leur classification qu'à peine âgé de vingt ans, il connaissait non seulement le nom de presque toutes les plantes de serres et de plein air alors cultivées, mais encore savait discerner la famille à laquelle chacune d'elles appartenait. A cette époque, M. Vallerand était le second d'un horticulteur extrêmement distingué, M. G. Rossiaud, jardinier-chef au châ- teau deVerneuil, où le comte de Talleyrand, très grand ama- teur, avait réuni l'une des plus belles collections de l'époque. ^1) Déposée le 24 mars 1887. 172 NOTES fc;T MÉMOIRES. M. Uossiaud avait une grande prédilection pour la culture des Gesnéracées et, l'un des premiers, il tenta des essais de fécon- dation qui, couronnés de succès, ouvrirent la voie que devait suivre notre ami. Les gains qu'il a obtenus dans cette belle famille de plantes, comprenant les T>/dxa, Ncegelia, Gloxinia, les Gloxinias surtout, que l'on ne s'est jamais lassé d'admirer à toutes les Expositions depuis 1867, ont fait apprécier son mé- rite et révélé son nom, partout où l'horticulture est en honneur. C'est lui qui a eu le mérite et le bonheur de créer les caté- gories des ponctués et striés, qui portent son nom, et qui pro- duisirent, lors de leur apparition, une sensation profonde chez les amateurs. Ce qu'il a fallu de labeurs, de soins patients, intelligents, pour obtenir ces résultats, quand on est malade surtout et que Ton dispose de peu de capitaux, ceux-là seuls qui l'ont vu aux 'irises avec les difficultés pourront l'apprécier. Jamais son esprit ne resta oisif, et quand son corps, brisé par la fatigue et les souffrances, refusait tout travail, son intelli- gence, sans cesse en éveil, prenait son essor : il étudiait. La carte de la flore du monde, qu'il a crét'e et que la mort, trop tôt venue pour un homme de sa valeur, l'a seule empêché de publier, en est une preuve éclatante. Cette œuvre peu connue est, à mon avis, son œuvre capitale. Cette carte, véritable encyclopédie des plantes, par son ingé- nieuse combinaison, sa lumineuse clarté, permet à première vue de connaître la flore des différentes parties du globe et desavoir de quelle contrée chaque plante est originaire. Son fils et ses gendres, tous dignes de lui, tiendront à honneur de publier cette carte, qui a sa place marquée dans toutes les bibliothèques horticoles. Je ne puis terminer cette trop courte notice sans dire un mot de l'homme privé, que j'ai surtout connu et apprécié. Sa délica- tesse, l'élévation de ses sentiments, la droiture de son caractère, l'excellence de son cœur, sa modestie, lui avaient conquis l'es- time de tous ceux qui l'ont fréquenté. Dans toutes les places qu'il a occupées, avant de s'établir à Bois-de-Colombes , il a laissé les meilleurs souvenirs. Son dernier patron, M. Carcenac, NOTICE SUR M. VALLERAXD. 173 pour le retenir, lui fit des offres réellement séduisantes; mais le désir d'obtenir des plantes nouvelles l'emporta. La foule recueillie (plus de six cents personnes), venue des départements de la Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise, qui l'a accompagné à sa dernière demeure, est la preuve éclatante des sympathies qu'il avait inspirées. Puisse cet empressement adoucir la douleur de sa vieille et respectable mère, qui lui survit, de M™*^ Vallerand, de ses en- fants, dont le dévouement ne se démentit jamais et qui, jusqu'à la dernière heure, ont tout fait pour adoucir ses cruelles souf- frances ! Homme du devoir avant tout et toujours, sa famille et ses plantes occupèrent toute sa vie. Puissent ses qualités maîtresses inspirer la génération qui s'élève! C'est le plus grand service qu'il aura rendu, la plus haute récompense qu'il ait jamais am- bitionnée. Effets du grand hiver de 1879-1880 a l'École de Grignon (1), par M. MouiT.LEFERT, professeur à l'École de Grignon. Le travail dont j'ai l'honneur d'entretenir la Société nationale d'Horticulture est relatif à des constatations de l'action du grand hiver de 1879-1880 sur les arbres du parc et de la collec- tion dendrologique de l'École. Le grand hiver de 1879-1880 a été, à l'Ecole d'Agriculture de Grignon, comme dans toute la région septentrionale de la France, d'une extrême rigueur. Le thermomètre à minima a été sans interruption au-dessous de zéro du l^' au 30 décembre et, pendant ce temps, les températures les plus élevées ont été de 7 à 8 degrés et les plus basses— 24°, 5 le 9, — 26°,5le 10, — 2o^5 le 17 et — 23^o le 18. Il va sans dire qu'un très grand nombre d'arbres de la collec- tion dendrologique et même des bois ont été affectés. Ce serait abuser des instants de la Société de passer ici en revue tous les (\) Déposé le iO février 1887. 174 NOTES ET MÉMOIRES. cas que nous avons observés ; nous ne pouvons parler que des principaux et renvoyer ceux que cette question intéresserait à notre mémoire sur ee sujet publié en septembre dernier, dans les Annales agronomiques. Voici par ordre alphabétique ce qui concerne les principaux arbres indigènes ou d'origine étrangère : Abricotier commun. Avait résisté h — 23 degrés en 1871, a été détruit en 1879. Allante glanduleux. N'a pas souffert. Ajonc d'Europe (6^fex). Entièrement gelé. Alisiers. Ont tous très bien résisté. Amandier. S'est comporté comme l'Abricotier. Amelanchier (A. Botryapum). A parfaitement résisté. Aralia épineux. A résisté. Araucaria imhricata. A gelé. Arbousier. A résisté. Aubépine. Les A. blanche, monogyne, Crus-Galli, Oliveriana, acerifolia, cuneafa, fimhria/a, punclata, lobata ont résisté. Aune. Les Aunes glutineux et blanc ont résisté; l'Aune cor- diforme a été fort mal traité. Bouleau. Tous les Bouleaux ont résisté. Buis commun. A relativement bien résisté, notamment sur le versant sud du bas de l'école. Le Buis des Baléares a gelé. , Buisson ardent. A été détruit jusqu'au sol. Caragana. hesC spinosa, C.arborescens, C.altagann, C.gran- diflora, C. Chamlagu et C. argenté ont très bien résisl(\ Carga. Le G. blanc et le G. amer ont résisté. Catalpa. Le C. bignoniokles n'a été que fatigué. Gèdre. Tous les individus ont été gelés. Cephalotaxus. G. pédoncule, drupacé et de Fortune gelés jusqu'au niveau du sol. Cerisiers. Les C. Merisier, acide et Mahaleb ont été très éprouvés, surtout les individus âgés ; le G. à grappes a été dé- truit. Le G. Laurier-Gerise et le G. du Portugal ont été gelés jus- qu'an sol. EFFETS DE LHIVER DE 1879-1880 A GRIGNON 175 Chalef. Le Gh. des jardins, et le Ch. à feuilles étroilps ont r('- sisté ; ceux à feuilles persistantes ont été détruits. Chamxcy paris. Le Cli. Boursieri et le G. de Nutka n'ont été que fatigués. Charme. Les vieux pieds ont beaucoup souffert. Le Gh. Hou- blon ou Ostrya s'est montré très résistant. Ghàtaignier. Le Gh. commun a beaucoup souffert, et beaucoup de pieds et de rejets sont allés en dépérissant pendant plusieurs années. Ge fait a été d'ailleurs général et M. Max. Gornu a été le premier à attribuer ce dépérissement aux conséquences du grand hiver. Ghênes. Les vieux pieds de Gh. pédoncule déjà sur le retour ont beaucoup souffert ; les jeunes et le Gh. Rouvre pubescent ont bien résisté; le Ghéne vert a été gelé jusqu'au sol. Le Ghêne chevelu a soufTert. Les Gh. Tauzin, Gh. Kermès, Gh. Liège, Gh. à feuilles de Saule ont été gelés. Les Gh. Quercitron, Gh. blanc d'Amérique, Ch. rouge, Gh. cocciné, Gh. à gros fruits se sont montrés résistants. Chicot du Canada. A très bien résisté. Cognassier. A beaucoup soufTert. Cornouiller. Le C. mâle et G. sanguin ont été très résistants. Cryptomeria. Le C. japonica et C. pimgens ont été détruits. Le C. elegans a été gelé jusqu'au sol et a repoussé. Cyprès. Tous les Cyprès ont gelé. Cytise. Les vieux pieds ont seuls souffert. Epicéa. Les Picea ecccelsa, alba.. orientaUs. Akokiana ont été résistants. Les i*. Menziezii et Morinda ont gelé. Epine-Vinette. Celles à feuilles caduques ont résisté, mais les Berbè7'is buxifolia, stenophylla et Darwini ont gelé. Érables. Les Érables Sycomore, Plane, cocciné, VAcer erio- carpum et le Negundo n'ont pas soufîert. Mais les Érables champêtre, de Montpellier, de Naples, à feuilles d'Obier, l'^ee?' macruphyllum, ont souffert. Féviers. Les F. d'Amérique, inerme et de Gliine ont résisté. Le F. à grosses épines a gelé. Figuier. A gelé jusqu'au niveau du soi. 176 NOTES ET MÉMOIRES. Frênes. Toutes les espèces d'Amérique et d'Europe ont bien résisté. Gainier. De gros pieds de cinquante ans qui avaient résisté en 1871 à — 23" ont été gelés en 1879. Genêts. Ces arbrisseaux ont tous beaucoup souffert. Genévriers. Le G. commun et ses variétés, le G. de Virginie. G. Sabine, les Juniperus squammata, ylauca, thurifera et sinen- sis, ont résisté. Les /. Oxycedriis, drupacea et macrocarpa ont perdu leurs sommités. Les G. phœnicea, lycia et excelsa ont été détruits. Ginkgo. S'est montré très résistant. Glycines. Ont été demi-résistantes. Grenadier. A gelé jusqu'au sol. Gui. Toute la partie aérienne de ce sous-arbrisseau parasite a gelé; mais, au printemps, la partie radiculaire située dans le bois a repoussé. Hêtre. Cet arbre n'a nullement souffert non plus que ses va- riétés. Houx. Le Houx commun, ainsi que ses variétés, a gelé jusqu'au niveau du sol ; il a ensuite repoussé. H commun. Tous les pieds d'un certain âge ont beaucoup souffert; les jeunes, au contraire, ont bien résisté. Kœlrevleria paniculata. A très bien résisté. Laurier. Le L. noble a été détruit; mais les L. Benjoin et Sassafras de Trianon et des pépinières de la ville de Paris ont résisté. Lierre. \\ n'y a guère eu que les rejets traînant sur le sol et recouverts de neige qui aient été épargnés. Lilas. Les Lilas commun et de Perse ont résisté. Liquidambar . Le L. styraciflua a bien résisté. Maclura. Les M. aurantiaca et tricuspidata ont été gelés jusqu'au sol. Magnolias. Le M. grandiflora a gelé. Les M. macrophylla, gracilis, glauca , conspicua , acuminata , Campbelli, (Jmbrella ont, en somme, résisté. Marronniers. Les vieux pieds de Marronnier d'Inde ont été dé- tériorés; lesjeunes ont bien résisté, ainsi que le Marronnier rouge. EFFETS DE l'iIIVER DE 1S79-1880 A GRIGNOX. i77 Mélèzes. N'ont pas souffert. Micocoulier. Le M. de Provence a plus ou moins .'louffert. Le M. de Virginie a été plus résistant. Mûrier. Les Mûriers blanc et rouge ont seulement souffert; le M. à papier a été détruit. Néflier. Le Néflier a gelé. Nerpruns. Les N. Alaterne et à larges feuilles ont été gelés jusqu'au niveau du sol. Les Rhamnus utilis, viridis, Billardieri, chloropho?'us, infectorius, cntharticus et Fj-angula ont été rus- tiques. Noisetier. Quelques vieux pieds seulement du N. commun ont été affectés. Le N. de B3-zance a bien résisté. Noyer. Le N. commun a été très éprouvé; mais les Noyers noir et cendré ont été très rustiques. Orme. Les vieux pieds d'Orme commun ont souffert; les jeunes, au contraire, n'ont rien éprouvé. L'Orme des montagnes a été très résistant, ainsi que l'Orme d'Amérique. Parrotia. Cet arbre de la Perse et peu répandu a été très résistant. Paulownia. Il a été gelé jusqu'au niveau du sol. Paviers. Le P. rouge a été détruit, mais le P'. jaune a résisté. Pêcher. Les Pêchers ont gelé; cependant le Brugnonier s'est montré plus rustique. Periploca. A très bien résisté. Peupliers. Les P. blanc, grisaille, Tremble, du Canada, Bau- mier, et du lac Ontario ont résisté. Le P. d'Italie a souvent souffert, et le P. anguleux a gelé. Philaria. Les trois espèces indigènes ont gelé. Pholinia. Ces arbrisseaux originaires de la Chine ont gelé entièrement. Pins. Les Pins indigènes suivants ont résisté : Pinus sylvestrîs, montana, Laricio, corsica, austriaca, monspe- liensls et taurica. Les Pins maritime, d'Alep et Pignon ont gelé. Parmi les Pins exotiques, ont très bien résisté les P. Stro- bus, monticoïa, densifbra, Peuce, riglda, ai'istata, Bungeana, Fremontiana. Les P. muricata, sinensis , I^enzlii, insignis, flexilis^ Tœda, Sabiniana, ponderom et Coidteri ont gelé. 178 .NOTES ET MÉMOIRES. Planère. Le PI. crenata a été détruit. Plaqueminiei'. Seul le Plaqueniiriier de Virginie a résisté. Platane commun. A bien résisté, sauf quelques vieux pieds qui ont été détériorés. Poirier. Le P. commun, ainsi que ses variétés, a été très varia- ble dans sa résistance. Les Pirus salicifolia el Bolirilteriana oui résisté. Pommier. Le Pommier ciMiimun et ses variétés se sont, d'une manière générale, comportés comme les Poiriers. Le P. acerbe et le P. microcarpa de la Chine ont résité. Prunier. Les vieux pieds de Prunus domestica et i\eP. insUUia, ainsi que leurs nombreuses variétés, n'ont pas très bien résisté. De vieux pieds de Pr. soinosa ont été gelés; Les 7*. myrobolana, cocomilla, americana et nlgricans ont résisté. Pterocarija. Les Pt. caucasica, fraxinifolia et alenoptera ont bien résisté. Raphiolepis. Ont gelé. Hedoul à feuilles de Myrte. A gelé jusqu'au sol. Relinospora. Les R. squarrosu, duhia, obtusa et leptuclada ont résisté. Rhododendron. Il n'y a guère eu que les variétés dérivées du R. calawbiense qui aient résisté. Robinier. Le R. commun, hispideet visqueux ont bien résisté. Ronce. Beaucoup de Ruhus fruticosus ont été détruits. Les Framboisiers et la Ronce du Canada ont repoussé de souche. Le Rubus cxsius s'est montré plus rustique. Rosiers, Les Rosiers ont montré une résistance variable. Sapins. Les S. argenté, de Nordmann, de Cephalonie, de Cili- cie, de Fraser ont bien résisté. Le S. Pinsapo a beaucoup souf- fert. Les Sapins àbractées, noble et ferme ont perdu leurflèche. L'Abies grandis a gelé. Saules. Tous les Saules, sauf le SalLr. babi/lonica et sa variété annulaire ont bien résisté. Séquoia. Le .S', giganlea a gelé. Le 5. sempervirens a gelé aussi et a repoussé. Sophora. Le ^S". japonica s'est montré très rustique. Sorbier^, lis ont tous dès bien résisté, même le S. domestique. EFFETS DE t/oIVER DE IH'T^-ISSO A GRIGNOX- 179 Staphylier. A bien résisté. Sumac {Hktis). Les li. cotinus, roriaria, typkhia, glabra, Tox'i- eodendron et radicans ont résisté. Les li. juglandifuUa et //. ver- nicifera ont souffert. Sureau. Le Sureau commun a mal résisté. Le Sureau rouge a été plus rustique. Tamarix. Les Tamarir galliça, africana, anglica et japonica ont gelé jusqu'au sol. Taxodier. Les jeunes pieds de l'Ecole ont gelé. Mais les gros individus du parc de Rambouillet ont seulement plus ou moins souffert. Thuia. Les Thuias d'Occident et d'Orjent ont été quelquefois éprouvés. Les T. Menziezii, de Lobb et géant ont résisté. TilleuL Les T. à petites feuilles et à grandes feuilles ont résisté. Le T. argenté a un peu souffert. Les T. pubescent et du Mis- sissipi ont résisté. Torreya. Les T. nucifera, grandvis et Myristica ont gelé. Troène. Le T. commun a été souvent éprouvé; celui du fleuve Amour a résisté; mais les T. de Chine, du Japon, lucide, à feuil- les ovales et Ibota ont gelé jusqu'au sol. Tsuga. Le Ts. canadensis et le Ts. Douglas'd ont bien résisté. Tulipier. Le Tulipier de Virginie a partout très bien résisté. Tupelo [Nyssa). Les jeunes pieds AeNyssa aquatica que l'École avait ont été gelés, mais le gros pied de la pépinière de Long- champ (Bois de Boulogne) a bien résisté. Vigne. Les diverses variétés dérivées du Vitis vinifera, ainsi que les Vignes américaines désignées sous les noms de tferbe- mont, Jacquez, d'Alvey ont gelé jusqu'au sol, tandis que les Vùis LaOj'unca, Solonis , Taylor, Clinton, riparia et monticola ont résisté. Viorne. Les Viburnum Lantana, Opulus et stérile n'ont pas souffert. Le F. Tinus a gelé jusqu'au sol. Virgilier. A partout très bien résisté. tl'autre part M. Baltet a signalé, dans un excellent mémoire, les effets de la gelée à Troyes. Mais il aurait été très intéressant que ce travail eût été fait sur d'autres poinLs. Nous appelons l'attention de MM. les pépiniéristes sur ce sujet. 180 NOTES ET MEMOIRES. Culture et description de diverses OucniDÉES DE SERRE FROIDE (1), par M. Ernest BtR(;MAN. La culture des Orchidées, ces plantes aux couleurs ravissantes et qui affectent souvent des formes si bizarres, se répand de plus en plus. Nous devons ce progrès en grande partie à certains horticulteurs et amateurs qui, par leurs nombreux écrits, ont appelé l'attention sur cette famille de plantes ; mais c'est surtout grâce aux Expositions horticoles (car il n'y a rien de tel que la vue pour le public) que ce goût s'accentue tous les jours. On peut dire (ju'il n'y a plus maintenant un seul amateur qui n'ait des Orchidées dans ses cultures, sans compter quelques grandes col- lections d'élite connues du monde horticole entier. Jusqu'à présent un certain nombre de nos amateurs français hésitaient à avoir une collection d'Orchidées, parce qu'ils crai- gnaient les frais élevés qu'entraîne la nécessité de maintenir constamment une température très élevée. Cette nécessité existe en effet, par exemple, pour les Phahenopsis, Aerides, Vnnda, Saccolab'mm et en général pour toutes les Orchidées dites des Indes. On peut aujourd'hui diviser, au point de vue de la culture, les Orchidées en trois catégories. 11 faut en effet : 1" la haute serre chaude pour les Orchidées que nous venons de citer; 2" une serre chaude plus tempérée pour les Cattleya, Ladia, VOdon- toglossum vexillarium, un certain nombre de Cypri'pedium, etc. ; 3® et enfin une serre tempérée ou plulAt froide pour les Odon- toglossum Alexandrie et variétés, les MasdevaUia et autres. Nous ne nous occuperons aujourd'hui que de cette dernière catégorie et principalement du genre Odontoglossum, l'un des (1) Déposé le 24 février d887, SUR LA CULTURE DE DIVERSES ORCIIIDÉES. 181 plus nouveaux mais aussi des plus beaux. Nous commençons par l'examen de ce genre parce que c'est, croyons-nous, celui qu'a- doplent le plus volontiers les amateurs commençant la culture des Orchidées. Parmiles variétés d'Odonfoglossumréusslsssinlle mieux à froid, nous avons celles qui, venant des Andes, de la Nouvelle- Grenade, à une altitude variant de 2,000 à 3,000 mètres, se plaisent dans une température froide et humide. On peut cultiver dans une serre adossée ou dans une serre à deux pentes, à l'exposition du nord, les Orchidées de serre froide. La température de la nuit peut varier entre 6 et 12 degrés cen- tigrades, celle du jour étant maintenue à quelques degrés plus haut. Gela s'applique bien entendu à la saison d'hiver seulement, car, en été, on est obligé de suivre la température extérieure, mais en la réduisant le plus possible au moyen de bassinages et d'une large aération. Il vaut mieux que la température tombe un peu que de trop monter; les plantes en souffriront moins. Les serres doivent être toujours bien aérées, cependant sans courants d'air directs venant frapper les plantes. L'air devra arriver par le bas de la serre et frapper les tuyaux de chauffage ; il sera ainsi moins raide et moins cru pour les Orchidées. Si on a trop de chaleur ou trop d'humidité, on devra donner de l'air dans le haut de la serre. Il faut à ces plantes toujours beaucoup d'air et de lumière, surtout en hiver où on devra tenir la serre un peu moins humide. On devra, en été, ombrer avec soin et craindre les coups de soleil. On se servira de toiles arrêtant les rayons du soleil, mais laissant passer autant de lumière que possible. Il faut alors entretenir dans les sentiers et sur les tablettes une certaine humidité. De cela dépend surtout le bien- être des plantes. Le meilleur compost pour le rempotage des Orchidées froides consiste en moitié terre de bruyère bien fibreuse et moitié sphag- num, le tout additionné de petits morceaux de charbon de bois, de petits tessons et de sable d'argent un peu gros. On rempo- tera quand les plantes auront fini leur floraison principale, c'est-à-dire à la fin de l'hiver ou au commencement du prin- temps, car, quoique ces plantes soient presque toujours en 182 NOTES ET MÉI*IOIRES. végétation, c'est surtout après la floraison qu'elles poussent le plus. Il est nécessaire d'avoir des pois bien drainés, ce que l'on obtient facilement en les remplissant aux deux tiers de tessons, puis en mettant un peu de mousse sphagnuin pour laisser l'eau passer sans enleA'eravec elle la terre. Il faut que le rempotage soit ferme et que la terre soit élevée au-dessus du bord du pot. Il devra y avoir à peu près autant de terre au-dessus qu'au-desosus du rebord. La plante par le faitèst presque plantée ainsi en dehors du pot. Il faut de préférence se servir de sphagnum frais et propre. Aussitôt après le rempo- tage, on arrosera légèrement; mais, une fois que les racines commenceront à repercer et qu'on verra la plante pousser, on arrosera plus copieusement. Ouant à l'arrosage général, qui est l'un des points importants de cette culture, c'est à la personne qui s'en occupe de se rendre compte du besoin d'eau qu'a telle ou telle plante. Une plante qui sera au repos n'aura pas besoin d'autant d'eau qu'une qui sera en pleine végétation, ce qui se comprend. Toutes les foisq'il sera possible de faire les arrosages avec de Teau de pluie, il faudra le faire: c'est pourquoi nous conseillons d'établir dans les serres à Orchidées, sous les tablettes ou sous les bâches, de grands bassins pour emmaga- siner toute l'eau de pluie qu'on pourra se procurer. De cette façon aiissi, l'eau étant dans la serre se trouvera à une tempé- rature s'approchant bien plus de celle de la serre que si on la prenait au dehors. Nous n'avons pas besoin de dire que l'eau qu'on jettera par terre dans les sentiers et sous les b;îches doit être de l'eau ordinaire et non de l'eau de pluie; il faut réserver celle-ci pour les arrosages directs sur les plantes. Les Orchidées, plus peut-être que toutes les autres plantes, demandent à être tenues excessivement propres. Les murs, les bois, les pots de la serre doivent être lavés et brossés soigneuse- ment au moins deux fois par an. On détruit facilement les Pucero ns^^au moyen de la vapeur de nicotine; pour les Thrips, Poux et autres on peut appliquer avec une éponge soit de la nicotine, soit une composition anglaise très bonne, le Chelsea Blights composition; pour les Blattes il existe le Ghase's Beetle Poison qui est très efticace. Un animal bien nuisible dans les SUR LA CLLÏL'Hb: DE DIVERSES OHCIIIDÉES. 183 serres à Orchidées c'est la petite Limace noire ou brune. Ces petites bètes sont excessivement friandes des jeunes pousses et des tiges à tleur. Pour empèciier d'arriver à elles, il suffît d'en- tourer les liges d'un peu de ouate; les Limaces ne peuvent plus alors y arriver. On les attrape facilement aussi avec des pommes de terre coupées en deux et creusées au milieu. On peut cultiver dans la serre froide à Orchidées un certain nombre de genres, surtout des Odonioglossum eldes Mas dtv allia , ces derniers à l'endroit le plus froid de la serre. Ces différentes Orchidée? se cultivent de préférence dans des pots, à l'exception de quelques variétés de Masdeiallia dont les fleurs sortant par la base de la plante demandent des paniers, entre autres le curieux Masdevallia Chimccra. Nous donnons plus loin les noms et la description de quelques- unes des Orchidées qui réussissent le mieux dans la serre froide ; en plus de celles qui sont mentionnées là, il en existe beaucoup d'autres; mais nous croyons devoir nous borner à un choix de celles qui sont susceptibles de donner au cultivateur la plus grande satisfaction possible et cela dans un court espace de temps. Pour nous, la reine des Orchidées de serre froide est V Odonioglossum Alexandrx et ses nombreuses sous-vaiiétés. On peut dire de celle-ci qu'il n'existe pour ainsi dire pas deux plantes ayant des fleurs exactement pareilles. Il en existe sur- tout deux formes bien différentes : l'une a de très grandes péta- les et sépales larges et ronds aux extrémités, tandis que l'autre variété a de petites ou de grandes fleurs, mais les pétales et sépales longs, étroits et pointus; l'amateur devra laisser cette variété de côté. L'un des grands avantages de ces Orchidées c'est la durée exceptionnelle de leurs fleurs, quand elles sont en état parfait; elle est de trois à six semaines, selon les variétés. La serre froide à Orchidées de Ferrièresayantparu à beaucoup de connaisseurs, horticulteurs et amateurs remplir toutes les conditions favorables à la culture de nos favorites, nous en don- nons ici le plan (Tig. 1) ainsi que la coupe (Tig. 2) et quelques détails (fig. 3, 4 et 5). Cette serre a été terminée et occupée en 184 NOTES ET MEMOIRES. o — __ £ tZ g — C/; = r - -iJ ■■5 a 1" ;=; -. "ô t- .-: :: i; t- *i - « g ^ tft CJ"^ - ^ •- ^ f/ï (T. ^ ;' •a; — v; _^ ^ c E ^ — '5; -■^ c ^ -7 5 -".■;: s "ô £i^ = S- t. i- f (T. 'i CL-s,"^ Oc t; — r t) s Cl c .;i < ûî o C fi: i. ^T' SLR LA CULTURE DE DIVERSES ORCHIDÉES. 185 P3 < O o o — "rs -3 •y.'—-^ u ^■^ OJ S "^ m ^ .i; ^.22 o ô u .^ c g - " -^"SO ,^J 2 2--S u; .^ — «. 3 C S r^ t- o d. O .^ c: *J <» a CO "" rt iC « t, :ï o — Ch .^3 O l»ë o .^ ^'^ o — £_, ^ ■>~'o -/; - "" 2 O '-' — ^yi o o 3 ,*-i - P, O 10040, bonne; iXotaire Bonne- fond, bonne. Dégustation du 18 novembre. Président Mas, très beau fruit, bon, le 18 novembre. Beurré Quétier, bonne, le 25 novembre. Barillet-Deschamps, bonne, le 29 novembre. Princesse royale, bonne, le 29 novembre. Hélène Grégoire, bonne, le 2 décembre. Gustave de Bourgogne, beau et bon fruit, le 16 décembre. Poète Béranger, bonne, le même jour. Anne de Bretagne, bonne, Je même jour. Beurré Bizet, bonne, le 30 décembre. Semis de M. Boisselot, n° 2, bonne, le 30 décembre. Castelline, bonne, le 30 décembre. P0.MMES Parmi les Pommes qui ont été mises à la disposition du Co- mité, je puis citer les suivantes : Pomme Amélie, Pomme Coing, dégustées bonnes, le 11 mars, eu égard surtout à leur longue conservation. London pippin, Swaar, bonnes, le 21 janvier. Stanislas Crèvecœur, bonne, les 4 et 18 mars. Teint frais, irès bonne pour la saison, le 15 avril. 13 191 RAPPORTS. Bonne de mai, bonne, le 20 mai. Reinette d'Angleterre, bonne, le 30 décembre. Laroumetn. Pomme de semis, qualifiée de bonne, le 14 oc- tobre (1). PÈCHES Downing. Deux Pêches de celte variété dégustées le 8 juillet et jugées mûres à Paris avant les Amsden, Alexander et Cum- berland et leur paraissant égales en qualité. Cwnberland. Le 22 juillet, comparaison étant faite entre les Pèches Cumberland, Amsden et Waterloo^ la première n'était pas attachée au noyau et était classée comme la meilleure. Prunes M. Mainguet. propriétaire à Pontenay-sous-Bois (Seine), les 26 août et 9 septembre, apportait au Comité des Prunes de semis dont la culture peut être recommandée. Le fruit est moyen, rond, de couleur violette; la peau est bien fleurie; la chair est verte, sucrée, juteuse, rappelant bien celle de la Reine Claude violette; celte variété paraît mériter la culture. Kakis Les Kakis semblent prendre leur place dans les cultures fran- çaises. Ils sont très communément cultivés au Japon, et leur impor- tation a été puissamment encouragée par M. Honorali , de Toulon, qui en a réuni un assez grand nombre de variétés parmi lesquelles il y a un choix à faire. Comme ils poussent, au Japon, sous des latitudes assez variées, il y a lieu d'espérer que les arbres, qui ont une belle végétation, réussiront même ail- leurs que dans le midi de la France. L'attention du Comité a été portée sur la culture de cette es- pèce. MM. Jamin, Ballet, Bonnel, la maison André Leroy en ont (1) C'est ici le cas d'adresser des remerciements à MM. Ballet frères, de Troyes, qui, par de fréquents envois de fruits intéressants à étu- dier, ont fourni au Comité de précieux éléments d'observation. TRAVAUX DU COMITÉ D\vUUORlCULTURli FRUITIÈRE. lOo envoyé au Comilé des fruits récoltés sur des arbres en espalier; tout fait croire que la culture en prendra de rimportancc. Il sera à propos de choisir les variétés dans lesquelles l apreté et l'astringence sont le moins caractérisées. Fruits u'Algûrie et des colonies M. Ilédiard se distingue toujours par son zèle pour l'importa- tion en France deij végétaux comeslibles des colonies et surtout de l'Algérie. Pendant le cours de Tannée ce Membre a apporté au Comité des Coings de Chine, des Goyaves, des Citrons, des Oranges, des Limons doux, même des fruits du Rafia (Sagoutier) : il nous familiarise avec tous les produits comestibles exotiques. Cerises Guigne hdtive de Mai. Parmi les Cerises a été distinguée la Guigne hâtive de mai, dont les fruits étaient bons et mûrs le 27 mai. Il y a là une épreuve de plusieurs années. Apports aux Séances Les apports de fruits faits aux séances, sans être absolument nombreux, ont comme toujours prouvé le savoir-faire et les soins bien entendus des cultivateurs de la région parisienne. On v a remarqué des Poires, des Pommes, quelquefois des Raisins, mais surtout beaucoup de Pèches et une intention particulière très prononcée et pleine d'à-pi-opos, de la part des présentateurs, de faire ressorlir les Pèches précoces que généralement on s'ef- force en ce moment de répandre dans les cultures. Trente-deux primes ont été attribuées pour ces apports, dont onze de pre- mière classe, quatorze de seconde et sept de troisième. Les Figues ont été en minorité cette année. Faudrait-il Tatlribuer à un in- succèsdans laculture spéciale d'Aigentenil, qui souvent met sous nos yeux en assez grand nombre et grâce à nne culture spéciale des produits si remarquables? 196 HAl'l'UKTS. Commissions Pendant l'année 1886, aucune Commission de visite n'a eu à fonctionner à l'extérieur. MM. Bertrand et Abel Ghatenay ont eu à examiner un petit traité présenté au nom de M. Désiré Ledoux, de Blangy-le- Château. MM. Boucher et Cliarollois ont fait un Rapport sur un livre résumant l'enseignement horticole de M. Bazin, professeur à Clermont (Oise). Collection de fruits moulés Un travaild'installation, de classementet d'éliquetagea été fait par le conservateur de la collection de fruits moulés et son ad- joint, pendant l'année 1880. Ce travail long, minutieux a produit !a mise en place des fruits dans les deux meubles qui ont été confectionnes à dessein. L'organisation est bien réussie ; l'exposition des fruits leur est favorable; ce premier travail démise en ordre ne peut qu'ins- pirer le désir de voir devenir possible la reprise et ^accroi!^se- ment de cette collection qui est restée dans l'oubli depuis la mort de notre regretté collègue Buchetet. J'ai à compléter mon o'uvre de classement en rédigeant un catalogue quelque peu explicatif et qui permette de se reporter aux fruits dont on rechcrclie les types. Ce travail demandera du temps et du soin; il sera néanmoins le plus facile à exéculer, le plus long et le plus embarrassant ayant éti' fait déjà. D'autre part, deux choses seront à obtenir pour [)ermettre l'utilisation de cette intéressante et on peut dire merveilleuse collection, savoir : un nouveau meuble pareil aux deux premiers qui sont i-emplis au point de ne pouvoir recevoir un nouveau fruit; mais, avant tout, un artiste vraiment compétent, ayant accepté franchement la tâche de faire avec soin les reproductions et étant assez habile pour inspirer confiance dans l'exactitude de ses imitations. Puisque je suis engagé personnellement dans cette question, EXPOSITION DE CANNES. 197 je puis déclarer que mes efforts tendront à atteindre ces résul- iats. Je ne demanderai à notre Société que de me fournir en temps opportun les moyens d'exécution. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Cannes en janvier 1887 (1), par M. H. de Vilmorin. L'Exposition horticole qui s'est tenue à Cannes du 57 au 31 janvier dernier mérite de n'être pas passée sous silence dans le Journal Ae la Société; c'est pourquoi, bien que dépourvu de mandat régulier pour en rendre compte, crois-je faire œuvre utile en en décrivant succinctement les principaux traits. L'Horticulture présente sur la côte de Provence, oi^i a été organisée cette Exposition essentiellement locale, des caractères tout spéciaux, bien connus de beaucoup de membres de la Sof^iété, mais qu'il est bon de rappeler brièvement. D'abord le climat, beaucoup plus doux que celui de Paris à cause de la latitude, de l'exposition, du voisinage de la mer et de l'abri des montagnes, permet de cultiver en pleine terre la série à peu près complète des plantes qui sont d'orangerie à Paris. Ensuite la présence pendant l'hiver d'une riche et nombreuse colonie étrangère, qui quitte le pays au printemps, fait, avec l'expor- tation des fleurs coupées, très fructueuse pendant la mauvaise saison, converger tous les efl'orts vers les cultures qui permettent de rendre les jardins aussi fleuris et aussi beaux que possible, et les fleurs propres aux expéditions lointaines particulièrement abondantes pendant les mois d'hiver. — De là un renversement (1) Déposé le tO février 1887. \9'S COMPTE RENDU des saisons qui fait de l'hiver l'époque la plus brillante des jar- dins de la Provence maritime et qui explique la lixation au mois de janvier d'une Exposition où ne se voyaient, à quelques exceptions près, que des végétaux de pleine terre, venus sans l'aide de la chaleur artificielle. C'est une toute jeune Société d'Horticulture, la Société horti- cole de Cannes et de l'arrondissement de Crasse, qui a organisé l'Exposition dont j'entreprends de rendre compte et, pour ses débuts, elle a obtenu un grand et légitime succès. — Placée au centre de la Ville, sur les allées qui avoisinent le port, consis- tant en galeries couvertes de toiles et entourant une large cour intérieure, garnie de massifs, de serres et d'accessoires horti- coles. l'Exposition était fort bien disposée pour l'installation des produits et la commodité des visiteurs. La plus ancienne des maisons horticoles du pays et l'une des plus importantes, celle de M. Ph. Nabonnaud se faisait remar- quer par la variété et le nombre de ses apports. — Palmiers, plantes vertes, arbres et arbustes fleurissanl et grimparits, plantes bulbeuses, plantes de serre froide, Œillets et Roses, ou retrouvait ses produits dans toutes les sections de l'Exposition. Peut-élre des efforts très louables et souvent couronnés de succès eussent-ils gagné à èlre un peu moins dispersés. La collection de Roses coupées présentée par M. Nabonnaud mé- rite d'être citée avec les plus grands éloges. Au milieu de nombreuses variétés très connues et presque vulgaires dans le pays, Lamarque, Maréchal Niel, Souvenir de la Malmaison, Cloire de Dijon, Safrano, Coquette de Lyon, on distinguait tout particulièrement pour la beauté de leurs ileurs les Roses Paul Nabonnaud, Papa Gontier ei Reine Olga de Wurtemberg, gains de M. Nabonnaud, qu'il faut voir dans leur pays natal pour se faire une idée de leur grandeuret de leur beauté. On peut en dire autant d'Isabelle Nabonnaud, dont les fleurs ne sont pas, dans le nord, comparables à ce qu'elles deviennent en Provence. M. Paul Brunel, du Golfe Jouan, avait limité ses présenta- tions à un groupe de Palmiers, une collection de plantes grasses. Agaves et Aloès, un massifs de Fougères arborescentes et de beaux Camellias en bacs: mais toutes ces plantes étaient de DE L EXPOSITION DE CANNES. 199 premier mérite et faisaient autant d'honneur au bon choix qu'à la bonne culture de l'établissement. Les Fougères en arbre, parmi lesquelles je citerai V Ahopldla auUralis, le Balantium antarcticum, les Cyathea dealbata, medullans et Smithii, réus- sissent parfaitement sur la côte de Provence, sous l'abri des arbres^ et donnent aux jardins un aspect très pittoresque et très particulier dans les parties où elles sont employées à propos. Des cultures de M. le Comte d'Epremesnil, au Golfe Jouan, sortaient quelques magnifiques exemplaires de Cocos Romanzof- fiana^ hauts de six à huit mètres et contenus dans des bacs remarquablement petits eu égard aux dimensions très respec- tables des troncs et des frondes. De même provenance des Bra- hea ^/azS\ purpurea elfïava. Il ne diffère guère daS. Sievensi que par la colorationen rouge- carmin intense de lapartie supérieure de ses ascidies. — 4. Sarra- cenia X C^e/sonz né, en 1877, chez MM. Veitch, d'une fécondation opérée entre les S. purpurea eirubra. Il tient surtout de la pre- mière de ces deux espèces ; ses ascidies sont longues de 0"30, larges, colorées en pourpre vineux et ses fleurs larges de O^IO sont brun-pourpre. — 5. Sarracenia X melanorhoda^ obtenu chez MM. Veitch, de l'espèce^, purpurea et de l'hybride S. Ste- vensi \ ses ascidies longues de 0™15 sont rouge-sang. — 6. Sarra- cenia X formosa, hybride des ^'. psittacina el variolaris; ses asci- dies presque horizontales et longues de 0"1.5 sont vertes avec des macules et des veines rougeâtres. — -7. Sarracenia X Courli. 11 a été obtenu, dans l'établissement de MM. Veitch, parM. Court dont il porte le nom. Ses ascidies plus ou moins couchées, et longues deO"20sont colorées en beau rouge-écarlate. — 8. Sarracenia X Swaniana, hybride des, S . purpurea el vaîHolaris. — 9, Sannce- nia X Wrigieyana, issu des .S. psittacina et DrummoncU. — 1 0-II . Sarracenia X Tolliana et S. X Wilsoniana, obtenus des ^S'. pur- purea elflava. — 12. Sarracenia X MvcheJliana, venu par croi- sement des S . Dnamyiondi et purpurea. — 14. Sarracenia X eicellens provenant des 5. Drummondi ei variolaria. — 15. Sar- racenia X M addisoninna , dont les deux parents ont été les S. psittacina et variolaris. f'i'înum X Powelli. — The Gard., n" du 16 octob. 1886, p. 371 avec fig. noire. — Crinole de Powell. — (Amarylliflées). Ce nouveau Crinum est un iiybride rustique dont l'obtenteur est M. Powell, de Southborough. Tunbridge-Wells. Ses deux parents sont le Crinum capense, espèce rustique, et le C. Moo- reanuni. L'hybride est exactement intermédiaire entre les deux plantes desquelles il est issu. Ses fleurs sont aussi grandes que i204 REVUE BinLlOGRAPHlQUE ÉTHANC.ÈRE. celles du C. Mooreanum, du plus suave rose-rouge, et les inflo- rescences qu'elles composent sont semblables à celles du C. capense dont il a la rusticité. Ses tiges florifères atteignent l'^oO de hauteur, quand ses oignons sont bien établis. Ceux-ci doivent être plantés profondément, reposant sur une petite assise de terre qui les sépare d'une assez forte masse d'engrais. Les feuilles de cette plante sont fermes, dressées et terminées en pointe. La culture en pots de cet hybride n'a pas réussi; il lui faut la pleine terre. Aiitliui'iiini Scliei'zei'ianmn Sçhott, iniifabilo et seiiii- pleniiin. — The Gard., n" du 13 noveni. 188G, \k do-'i. — (Aroïdées). Dans le cahier du Journal pour février 1886 (p. 83-96), M. Bergman (Ernest) a présenté le relevé des hybrides et métis connus àeVAnthuriumScherzerianimw mais ces nouveautés se multiplient aujourd'hui rapidement et déjà, au mois de novem- bre dernier, le Garden en signalait deux qui ne figurent pas dans la liste donnée par notre collègue. L'une a été appelée muta- bile, parce que la ouieur de sa spalhe change graduellement. Au commencement, elle est parfaitement blanche; mais, à mesure qu'elle vieillit, elle rougit de plus en plus. L'auteur anglais fait observer que des changements de couleur se pro- duisent aussi chez d'autres Anthurium: la spathe de l'A. Iloezli passe du blanc au vert et celle de VA. Lindcni passe du blanc au rose-carmin. L'autre variété nouvelle der.4. Scherzeriamim a été nommée seini-plenum parce que sa spathe normale en porte une autre plus petite et supplémentaire, comme si l'inflo- rescence était devenue demi-double. Celle-ci a été obtenue chez M. B.-S. Williams. GaRTEM I.ORA. Uhododendroii iedocnsc Maxim, et Kli. ledifoliiiin SwEF/r, var. pleiia purpiirea. — Gartenfl., 15 oct. 1886, p. 565, pi. 1233. — Rosage de ledo et Rosage à feuilles de Ledum var. à Heur pleine pourpre. — Japon. — (Éricacoes-lUiododendrées). Ces deux Rhododendîrm ont été apportés par des Japonais à PLANTliS .NOUVELLES OU RARES. 205 rExposition internationale de Saint-Pétersbourg en 1884. La même année, le premier des deux a fleuri en serre froide. Le Rh. iedoense se distingue des espèces voisines, qui sont les Bh. macrocephulum et ledifolium par divers caractères, notamment parce que ses rameaux portent à leur extrémité cinq feuilles oblongues-lancéolées, pourvues de poils semblables à des soies, qui se développent en même temps que les fleurs. Celles-ci sont de couleur rose-lilas, pleines^ et viennent généralement par trois au bout d'autres rameaux, brièvement pédonculées, et ne sont accompagnées que de feuilles beaucoup plus petites. — Quant à la variété pleine du Bhododendron ledifolium, sa fleur est d'un rose plus vif que celle de l'espèce précédente. — Ces deux arbustes exigent la culture des Azalées de l'Inde. Oiicidiuin Brauiii Regef., GarlenfL du do novenib. 1886, p. 621, pi. 123o, fl, h,c. — Oncidie de Braun. — Patrie? — (Orchidées.) Cette espèce nouvelle, dont l'origine est inconnue, a des pseudo-bulbes ovales ou oblongs-ovales, comprimés, à deux an- gles longitudinaux, qui portent chacun à leur sommet une seule feuille oblongue-ovale;, aiguë, dont la Jongueur est égale à la moitié de celle de l'inflorescence. Celle-ci est flexueuse, en grappe lâche, rameuse à très courtes ramifications, dont les inférieures portent deux ûu trois fleurs, tandis que les supé- rieures sont uniflores. Les fleurs, que la planche du Garlenflora représente comme n'ayant guère que deux centimètres de lar- geur, sont d'un beau jaune d'or, marquées sur la moitié infé- rieure des sépales, des pétales et du labelle, de macules trans- versales brunes, pour la plupart conflnentes. Leurs sépales sont oblongs et réfléchis, les latéraux connés à la base; les pétales sont ovales-oblongs, et le labelle est plus long que ceux-ci, à trois lobes dont le médian, plus grand que les latéraux^ est à son tour bilobé. — Cette plante est dédiée à 31. Johannes Braun, fils du célèbre botaniste Alexandre Braun. Elle doit être tenue dans la partie tempérée de la serre à Orchidées, fixée à des morceaux de tourbe fibreuse qu'on a posés sur un morceau de branche d'arbre bien desséché et superficiellement carbonisé. 206 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Aei'îdes quînquevulnerum Llndl. var. Schadcnbcr- giana Stecn, Gartenfl. du l"^ nov. 1886, p. 606. — Aéride ù cinq macules, var. de Schadenberg. — Philippines. — (Orchidées). En 1883, M. Schadenberg avait rapporté vivants, de Minda- nao, dans les Philippines, à Breslau, cinq pieds dWerides c/uin- guevulnerum, parmi lesquels il s'en est trouvé trois appartenant au type de l'espèce, distingué par ses longues feuilles étroites et ses fleurs d'un blanc verdâtre, tandis que deux se rappor- taient à la variété qui a reçu le nom de ce voyageur. Celte variété est reconnaissable, même en l'absence des fleurs, à son port plus ramassé, ainsi qu'à ses feuilles beaucoup plus larges et d'un tiers plus courtes que celles du type, et dont la substance est très coriace. En outre, ses inflorescences et ses fleurs l'em- portent de beaucoup sur celles de ce même type : les premières sont des grappes plus longues et plus serrées; quant aux der- nières, elles sont grandes et d'un blanc pur qui fait ressortir bien davantage les cinq macules rouges auxquelles l'espèce doit son nom, et ces macules, de leur côté, sont plus grandes et d'un rouo-e plus vif que dans toutes les autres variétés qui étaient connues jusqu'à ce jour. Tiilipa linifolia Rkgkl, Gnrtenfl. du d3 nov. 1886, p. 622, pi. 1233, d, c, /'. —Tulipe, à feuilles de Lin. — Asie centrale. — (Lilia- cées). Cette nouvelle Tulipe a été trouvée par M. A. Hegel fils, dans leKhanat de Darwas, en Boukharie. Elle appartient à la section du genre dans laquelle le périanthe et les étamines sont dé- pourvus de poils à leur base, et dont les fleurs ont à la base des pièces de leur périanthe une macule presque noire. Elle se dis- tingue des espèces voisines par son pédoncule glabre et par ses feuilles, au nombre de trois à cinq, qui sont linéaires ou linéaires-lancéolées, fortement ondulées aux bords, d'un vert bleuâtre. Ses fleurs sont d'un rouge de feu uniforme, avec œil central presque noir, et égalent en beauté celles de la Tulipe de Greig. Elle n'a que quinze à vingt-cinq centimètres de haut, et elle se range parmi les Tulipes les plus hâtives. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 207 Liltoilia iiiodcsla Hook., var. KcitH Leiciitl., Garkn/l. du 15 décembre 188G, p. 677, pi. 1237. — Litlonie modeste, var. de Keit. — Natal. — (Liliacées). Le genre Littonla, qui a été créé en 1853 par Hooker, est voisin du genre Methonlca. Il ne renferme que deux espèces, dont la plus connue est le L. modesta Hook. Cette plante a un tubercule d'une conformation singulière : il a, en effet, le vo- lume et la forme d'une cliàtaigne, avec deu.K prolongements en forme de cornes, dirigés en bas, et des racines déliées dans le milieu. Lorsqu'on le plante, il s'en produit, au bout de l'une de ces cornes, un nouveau qui est blanc, en cône renversé, et c'est de la surface supérieure et élargie de celui-ci que nait la ti^-e. Le vieux tubercule se flétrit ensuite, disparaît, et le nouveau venu se développe à sa place. La tige arrondie et herbacée de cette espèce est haute de 0™,60 à I mètre, et s'accroche aux objets voisins, grâce à ses feuilles lancéolées, sessiles, qui se pro- longent à leur sommet en un filament jouant le rôle d'une vrille. De l'aisselle de ces feuilles sortent les fleurs qui sont solitaires, pédonculées, pendantes, de couleur orangée, en clo- che, et dont le périanlhe a ses folioles oblongues-lancéolées très aiguës, munies chacune à sa base d'une fossette à nectar, à droite et à gauche de laquelle se trouve une petite écaille. — La variété du Lltlonia modesta que figure le Gartenflora est plus grande que le type de l'espèce et peut atteindre deux mè- tres de hauteur. Les fleurs en sont aussi plus grandes et leur périanthe mesure environ 0",04 de longueur. Elle porte ces fleurs, au nombre de 25 à 30, pendant les mois de juillet, août et septembre. M, Leichtlin, de Baden-Baden, en a reçu des tubercules de M. Keit, ex-directeur du Jardin botanique de Dur- ban, dans le Natal, à qui elle est dédiée. On plante les tuber- cules du Lltlonia, les pointes en bas, en mars, dans une bonne terre de jardin. Les pousses se montrent en avril et se dévelop- pent très vite. En été, tous les soins se bornent à arroser quand il fait sec. En octobre, lorsque les feuilles sont jaunes, on ar- rache avec précaution les tubercules qu'on garde, en hiver, dans de la terre sèche^ à l'abri de la gelée. Le Secrélaire-rédacteur-géranty P. DUCHARTRE. l'aris. — Imprimerie G. Rougier et Gie, rue GasseltC) 1. 208 MARS 1887 OBSliKVAllONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN, A BoURG-LA-ReINE PRÉS Paris (altitude : 63"") TEMPÉRATURE Minim. Maxim. HACTEL'R du baromètre. Malin. Soir VENTS dominants. — 1,0 — 1,0 — o,c 1.8 •-,8 — 0,3 — 1,9 — 1.3 I ■2. I !— 4,1 Q ,Q{ — (5^0 -9, -2 — 6,0 f - 4,0 7,0 ■*, ' -2,0 2,0 0,2 0,6 4,4 3,9 3,6 3,7 — 1,1 0,3 10,7 9. 13, 13. 13, 5. 16, I :î, 9, 8, II, 4 4 0 0 8 1 7,8 4.7 6,8 0,6 0,0 1,9 776 776 773, 767 703, 76.Ï, 76.') 763 763, 762 70s, 76-2, 760 7o8 756, 758; 762 763,0 7 ."S 7.S2 730 738 776 776 77o 769, o 764. '6 763. ;; 76.S, 3 763,;; 764 763, ;i 760 770M 762 7i;o, ;) 7.H8.;i 761 767 766 76i 7;)7 7;;s 7;.: 7o4, ;; 764 767 76.S 766 767 767,0 767,5 764,5 7(56 768 767, 7o9 iN. NK. .m:. 0. nu;. m;, ni:. yi. NO. su. SK. NO. i\NE. Ni:. 0. so. NNO. N. E. N.NK. K. N. NK. NNK. N. N. NO. NK. N. NE. E N. NE. E N. i:e. so. 0. so . 0. so. mi. 0. NO. E. NE. N. NO. ÉTAT DD CIEL. Lcgt brura.. le matin, presque chiir rap.-iiiidi, clair le soir. Goiiv. et bru., pr. ci. l'ap.-in.jC. Ics. Broiiillard le matin et le soir, presque clair le reste de la journée. Brouillard intense le matin, prcsqu« clair le reste de la journée. Eôgl brumeux le matin, presque clair i'apr.-inidi. couvert le soir. Couv. el légl bru. le m ,c!. le r. delà j Clair de grand malin, couvert en- suite,quelques éclaircies l'ap.-midi Clair le malin, nuageux. Légt ()hivicux et brumeux, cciaircici' de midi à 2 heures. Couvert, quebiues rares éclaircies. Couv. el lcgt brum. le mat., nuag. Nuageux le" matin, petite pluie èl neige dans l'apr.-midi, grand vent. Couv. le m, nuag., vt nllrès f.. c. le s. Clair de gr. mal., nuag., clairiesoir. Lcgt nuageux le malin, clair. Nuag., vent assez gr. el t. fr., cl. le s. Gouv., gr. dans la nuit, neige presq. toute la journ , phisabon. les Nuag. de gr. mat , neige peu abon presque toute la journée, éclaircies entre 1 el 5 h. de l'apr.-raidi. Lépt bruni, le mat., un peu déneige ait. av. des éclaircies, presq. c. les Nuag., légl. bruiii. le matin, couv ensuite, il voltige de la neige. Neige abondanle toute la matinée nuageux le resle de la journée. PI. dans la nuit, couv. de gr. raat. nuag. ensuile, plusieurs averses. PI. et gr. vent dans la nuit et dans la matinée, belles éclaircies dan! l'ap.-m., îe vent toiiflle en temp Pluie dans la nuit et le soir, nuageux averse vers II b. du malin. Nuag., plus, averses dont uneavec gr bonrrasq. dans le m. de la journ Nuag., forte averse de U) à 11 h. du m Couvert avec pluie fine le matin quelques rares éclaircies. Nuageux, averse entre i I h. el midi t;ouv. de gr. mal., nuag., clair le s Nuageux, clair le soir. ' Nuageux, couvert le soir. 1) Dans r.-iprès-midi le baromètre e^l descendu à 767. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887. Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3^ sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introductioa ou l'obten- tioa de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série, XI, 4877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. DOCUMENTS OFFICIELS DE LA SOCIÉTÉ Compte rendu des travaux de la Commission de répartition des fonds provenant de la souscription et de la tombola organi- SÉES EN FAVEUR DES SINISTRÉS PAR LA GRÊLE d'AOUT 1886, par MM. Verdier (Eugène) et Delamarre. Monsieur le Président, A la suite des dommages désastreux causés à l'horticulture dans une partie de la région parisienne par la grêle des orages des 10 et 23 août dernier, la Société nationale d'Horticulture s'est émue et, en même temps qu'elle chargeait une Commission de s'enquérir des dégâts et des pertes éprouvées, elle ouvrait dans son sein une souscription à laquelle elle conviait à parti- ciper et ses sœurs des départements et les amateurs de cette admirable branche des arts français qui venait d'être si cruelle- ment frappée, à l'effet de venir en aide aux plus malheureuFcs d'entre les nombreuses victimes de cette catastrophe. Quelques semaines plus tard, en octobre, à l'occasion de Série III. T. IX. Cahier d'avril publié le 31 mai 1887. 14 210 DOCLMEiNTS OFFICIELS DE LA SOCIÉTÉ. l'Exposition d'automne que tenait la Société, la Gommision des Expositions organisait spontanément, sous la présidence de notre vigilant collègue M. Vitry, Vice-Président de la Société, une tombola dont le produit était destiné à être versé dans la cai^ise de cette souscription. Ces Commissions ont, l'une et l'autre, rendu compte à la Société du résultat de leur mission ; elles ont démontré combien étaient désastreuses les pertes subies et le rôle charitable des personnes qui avaient bien voulu contribuer à la constitution des lots de la tombola, etc. Au mois de novembre suivant, dans une séance du Conseil, vous voulûtes bien conférer à une nouvelle Commission le soin de répartir le produit des recettes affectées au soulagement des sinistrés et dont le montant était entre les mains de M. le Tréso- rier. Elle fut composée de iMM. Eug. Yerdier, Vice-Président de la Société, Président; Eug. Delamarre, Secrétaire, l'un de ceux de la Société; E. Bergman, Bonnel, Chargueraud, L. Chauré, Goulombier père. Curé, Dybowski, Alex. Ilébrard, Ferd. Jamin, Michelin, Vitry, M. le Secrétaire-général et M. le Trésorier. Nous venons à notre tour, Monsieur le Président, vous rendre compte, au nom de la Commission, du mandai que vous avez bien voulu lui confier, en vous déclavant tout d'abord qu'il était entièrement accompli à la date du mois de février dernier, et en vous priant de vouloir bien excuser les Rapporteurs du retard, absolument indi^pendant de leur volonté, qu'ils ont mis à vous soumettre le résultat du travail exécuté. Votre Commission, dès sa première réunion, a d'abord résolu de s'adresser, par une lettre émanant du Secrétaire-général, à toutes les municipalités des arrondissements de Paris et des communes du département de la Seine qui avaient eu à suppor- ter le fléau dévastateur, afin de leur faire connaître les décisions prises par la Société et de leur demander de vouloir bien lui faire parvenir tous les renseignements susceptibles de l'aider à dis- tinguer les plus éprouvés et les plus nécessiteux parmi leurs administrés victimes de ces tempêtes. Ces renseignements se sont fait attendre de plusieurs localités, et, s'ils ont été clairs et précis dans certaines autres, il en est aussi où ils ont été assez RÉPAKTITION DES FONDS AUX SINISTRÉS. 211 incomplets, ce qui a causé à votre Commission un travail plus long et plus pénible. Cependant, munie de ces renseignements, de ceux qu'elle est allée recueillir ou compléter sur les lieux, ainsi que de ceux que M. Alexandre Hébrard^ l'un de ses membres les plus actifs, lui a communiqués de la part de la Société de secours mutuels des Jardiniers-horticulteurs du département de la Seine, dont il est l'un des plus zélés administrateurs, elle a examiné, une à une, et avec la plus scrupuleuse attention, toutes les pièces produites par les mairies et celles qui ont été envoyées directement à la Société. La clôture de la souscription ayant eu lieu le 31 décembre, M. le Trésorier nous a remis l'état des sommes perçues. Elles s'élevaient au chiffre de . 17.171 fr. 25 décomposées comme suit : Produit de la tombola .... 7.194 fr. 15 Produit de la souscription, en tète de laquelle la Société s'était inscrite pour une somme de 3.000 francs . . 9.977 fr. 10 Les frais occasionnés par les tombola et sous- cription se sont élevés à 1.159 fr. 05 Total net de la somme mise à la disposition de la Commission par M. le Trésorier 16.012 fr. 20 Sans vouloir entrer dans des détails qui nous semblent devoir être plutôt du ressort de la trésorerie, votre Commission a pensé qu'il pouvait être intéressant de signaler à votre attention que les inscriptions charitables ou bienfaisantes ayant répondu à l'appel de la Société en prenant part à la souscription qu'elle ajjait ouverte ont été de deux cent une, parmi lesquelles plu- sieurs collectives, telles que les employés et jardiniers du Fleuriste de la ville de Paris, ceux des jardins, squares et plantations de ladite ville, les architectes-paysagistes de la Seine, etc.; Ainsi que quinze Sociétés d'Horticulture parmi lesquelles la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube qui, vous le saveî, avait organisé une Exposition de Chrysanthèmes dont le 212 DOCUMENTS OFFICIELS DE LA SOCIÉTÉ. produit devait être consacré à cette œuvre, et qui a merveilleuse- ment réussi. Après la communication de M. le Trésorier et d'après l'examen et les études qu'elle avait faits, votre Commission établissait des Etats de répartition suivant l'estimation des pertes indivi- duelles et des besoins reconnus de chacun ; c'est ainsi qu'elle est venue au secours de deux cent quarante-neuf victimes de celte calamité, auxquelles elle a attribué la somme de quinze mille, sept cent dix francs répartie par communes de la manière sui- vante: Paris, XIP Arrond., 13 sinistrés ont louché )) XIIP «3 — » XX" » 4 — Bagneux 19 — Bagnolet 26 — Bobigny 35 — Châtillon 13 — Chevilly 5 — Drancy 7 — Fontenay-aux-Roses o Malakoff" '■') — Monlreuil-sous-Bois 54 — Montrouge 8 Nogent-sur-Marne .10 Pantin 10 — Romainville .... 10 — Vincennes 6 — Arcueil 4 — Bourg-la-Reine . . 3 Saint-Mandé .... 7 — 1.300 fr. 350 330 880 1.060 1.315 435 155 260 100 250 G.OOO 270 705 655 690 263 110 103 475 249 15.710 fr. Un 250° a reçu pour une centaine de francs de plantes qui avaient été envoyées de Belgique, trop tard pour la tombola. Les dépenses faites par la Commission : imprimés, lettres d'avis, timbres-poste, timbres-quittances, gratifications à l'agent et au garçon de bureau, etc., etc., ayant été de ilO fr. SÉANCE DU 14 AVRIL 1887. 213 il reste entre les mains de M. le trésorier un reliquat de 92 fr. 20 provenant de sommes allribuées à deux des sinistrés dont les lettres qui leur avaient été adressées ont fait retour à la Commis- sion, par suite de leur changement de domicile, reliquat que nous proposons de mettre à la disposition de la Commission des secours pour être attribué à un jardinier infirme ou malade. La distribution des secours a été faite, après avis de la Commis- sion, sur présentation de cet avis timbré et acquitté par M. le Trésorier lui-même, à la fin de janvier, avec la plus grande célérité. II reste encore entre nos mains les bons de graines gracieuse- ment offerts par MM. Yilmorin-Andrieux et C'% que nous n'avons pas pu distribuer et que nous déposons pour faire retour à ces Messieurs, que nous remercions vivement en les priant de nous excuser. L'état détaillé et les pièces comptables de la Commission se trouvent annexés au présent Compte rendu. La Commission a rempli sa tâche, Monsieur le Président, avec le plus grand dévouement; elle a la conscience d'avoir accompli un devoir, avec toute l'équité possible; et, à en juger par le silence absolu qui a suivi sa répartition, avec l'approbation générale des malheureux éprouvés qu'elle était appelée à secou- rir. PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU li AVRIL 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte à deux heures et demie. Ont signé le N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 2{/l PttOCÈS-VERBAUX. registre de présence cent soixante-quatre Membres titulaires et quinze Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de quatorze nouveaux Membres titulaires, dont la présentation a eu lieu dans la dernière séance et n'a pas ren- contré d'opposition. Il exprime ensuite de vifs regrets au sujet de trois pertes que vient d'éprouver la Société par suite du décès de M. Marguerilte (Jean), Membre honoraire qui depuis longtemps habitait Varsovie; de M. Scheffter (Royer-Gamille), ancien élève de l'Institut agri- cole de Beauvais, et de M. Moussart (Étienne-Honoré), l'un et l'autre Membres titulaires. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : ]° Par M. Chemin, jardinier-maraîcher à Issy (Seine), boule- vard de la Gare, six Romaines venues sur couche et sous cloches, dont trois appartiennent à la variété dite Plate, tandis que les trois autres sont de la variété Grise maraîchère. — Le Comité de Culture potagère juge ces produits tellement remarquables, particulièrement en raison de la saison éminemment défavorable pendant laquelle ils sont venus, qu'il demande qu'une prime de 1''^ classe soit accordée pour !a présentation qui en a été faite. Cette demande est favorablement accueillie par la Compagnie; mais, selon son habitude, M. Chemin déclare renoncer à la récompense dont il a été reconnu digne. 2° Par M. Cottereau, père, jardinier-maraîcher, rue de Javel, à Vaugirard, un lot de Laitues de la variété Georges améliorée, qui ont été cultivées à froid, sous châssis, et deux pieds de Céleri-rave d'Erfurt, à pétioles violets, qui proviennent d'un semis fait sur couche, au mois de mars dernier. Il lui est donné pour cette présentation une prime de 3" classe. 3" Par M. Horat (Charles), jardinier-chef chez M. Laveissière, au château de la Folie, près Draveil (Seine-et-Oise), une corbeille de Fraises Marguerite (Lebreton), d'une rare beauté, pour laquelle il obtient une prime de I"' classe, qu'il déclare renoncer à recevoir. \° Par M. 'Laurent (Joseph), rue Lacordaire, 51, un panier de SÉANCK DU \'i AVRIL ÎHST. '2\i\ inagniiiques Champignons blancs, qui sont venus en cave, sur des couches montées le 23 octobre 1886. — Il obtient pour cette pré- sentation une prime de l'*^ classe. 5°ParM. Doucet (Charles), arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine), une corbeille renfermant dix-huit Pommes de Calville, qui lui valent une prime de i'" classe. — M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fruitière dit que ce Comité a reconnu ces fruits comme étant d'un volume satisfaisant, mais surtout d'une finesse rare, qui est l'indice d'une excellente culture, et comme ayant été parfaitement conservés. 6*^ Par M. Battut (François), rue Quincampoix, 18, un lot de Pommes de diverses variétés, qui ont été récoltées en Auvergne; elles sont présentées comme sujets d'études et comme objets de comparaison. Aussi le Comité d'Arboriculture fruitière adresse-t-il de vifs remerciements à M. Battut, pour cette pré- sentation qui est faite par l'intermédiaire de M. Chevalier fils, de Montreuil, 7° Par MM. Baltet, frères, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes (Aube), des Pommes et des Poires destinées aux études du Comité d'Arboriculture fruitière, et qui seront examinées à mesure qu'elles atteindront leur maturité. Des remerciements sont adressés à MM. Baltet. 8'^ Par M. Nillson, horticulteur-fleuriste, rue Auber, cinq Orchidées pour la présentation desquelles il reçoit une prime de l""'' classe. Ce sont les espèces et variétés siiiv ànies : Angî^ecum Ckailluanum, Oncldium sarcodes, Dendrobiutn nubile nobilius, Cattiejja Warsceiviczii delicofa, Odontoglossum Alexandrie. 9" Par M. Bullier, amateur, deux Orchidées d'un développe- ment et d'une abondance de floraison remarquables, savoir : un Dendrobium albosanguineum et surtout un D. fimbriatum var. oculatum. Cette dernière plante est d'une force peu commune et porte une quinzaine de grandes inflorescences. Il est accordé pour cette présentation une prime de l""® classe. 10" Par M. Truffaut (Albert), horticulteur à Versailles, deux lots dissemblables, mais très importants l'un et l'autre, qui com- prennent^ le premier cinq Orchidées et une Broméliacée^ le second quarante-trois Azalées de l'Inde, choisies parmi les 21(; PROCÈS-VERIÎAUX. variétés les plus nouvelles et les plus belles. Il lui est accordé une prime de 2'" classe pour le premier de ces lots, une prime de 1" classe pour le dernier. Les Orchidées présentées par M. Truffant (Albert) sont : VOdontoglossiim Pescatorei, de la Colombie, représenté par une bonne variété ; VOncidium fuscahim, de la Colombie, dont le pied appartient à une variété peu répandue et fort belle ; deux pieds de Lycaste Skinneri, espèce du Guatemala, dont l'un est remarquable par la grandeur de sa fleur, et dont l'autre est de la variété alha, qui est des plus rares, et dont la fleur est parfaite- ment blanche; cette belle plante s'est trouvée dans une touffe importée du pays natal et dans laquelle existe en môme temps un pied qui appartient au type normal de la même espèce ; enfin un Cafasefum qui s'est trouvé dans une importation reçue l'an dernier du Rio Negro, dont les fleurs en grappe sont vertes, peu ornementales, mais curieuses parce que leur périanthe forme un capuchon profond, qui par sa forme rappelle, avec plus d'am- pleur, celui d'une fleur d'Aconit. Quant à la Broméliacée, c'est le Bromelia agave folia, belle plante qui est rare dans les collec- tions. Les quarante-trois variétés d'Azalées de l'Inde qui composent le second lot présenté par M. Truffant (Albert), ayant été choi- sies parmi les plus nouvelles et les plus belles, il est bon d'en reproduire les noms; ce sont les suivantes : versicolor panaché et versicolor toxx^q; Daron Nathaniel de Rothschild; Princesse Victoria; Président Auguste van Geert; M""=A. van Geert; Sylphe; î;ersu?o/fl/a;Hermione; Bouquet de roses; M. R.Verlinden ; Flambeau; Jean Nuyttens Yerschaffelt; Cérès ; Moïse von Forkenbcrk; Jean Vervaëne; Edmond Ver- vaëne; Mémoire de L. van Houtte; M'"'' Estelle Cuvelicr; Her- mosa; Perle de Gand; ProsperBrugmann ; Comte deChambord; Ami Gustave Guilmot; Oberst von Kutsinsky; Marshall Wilder ; Johanna Gotschalk; Dame Mathilde; iriumphans ; A. Borsig, Czar Alexandre III; La tendresse; Président Pfaf; Héros; M"" Louise Vervaëne; M"'°Lemoinier; Souvenir d'Arthur Veitch. — Dans la lettre qui accompagne cet envoi, M. Truffant (.\lbert) SÉANCE DU 14 AVRIL 1887. 217 (lit que ?a présentation de ce jour a principalement pour objet de montrer et faire connaître les bonnes variétés d'une espèce d'arbustes qui intéresse vivement tous les amateurs, et dont la culture, pour laquelle nous avions été, jusqu'à une date récente, tributaires sans réserve de l'étranger, particulièrement de la Belgique et de l'Angleterre, a pris, dans ces derniers temps, un développement considérable dans plusieurs établissements hor- ticoles de Versailles. 11" Par MM. Vilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, 21 pieds en pots de Cinéraires hybrides, à grandes fleurs, auxquels est jointe une boite de fleurs coupées des mêmes plantes. En raison du mérite supérieur de ces Ciné- raires, une prime de 1'^ classe est accordée à MM. Vilmorin-An- drieux qui, comme d'habitude, renoncent à la recevoir. M. Michel, chef des cultures de MM. Vilmorin-Andrieux, fait remarquer que, dans ces Cinéraires, a été réalisé un progrès considérable pour l'ampleur des capitules (fleurs), la netteté et l'éclat de leurs coloris. Il pense que, sous ces rapports, on est arrivé au terme extrême qu'il sera prudent de ne pas chercher à dépasser. En eff"et, à mesure que les plantes s'améliorent sous le rapport de la floraison, elles perdent en rusticité et deviennent plus délicates. Or, la rusticité est pour elles une qualité de pre- mier ordre qu'il importe de ne sacrifier pour aucun autre genre de mérite. Dans les cultures d'amélioration, chez MM. Vilmorin- Andrieux, on met beaucoup de soin à la sélection des porte- graines et, loin de marcher toujours dans la même direction, on a la précaution de changer de temps en temps les producteurs, de manière à infuser, si l'on peut s'exprimer ainsi, du sang nou- veau. Cette marche prudente a donné les remarquables résul- tats dont on peut juger par les plantes mises aujourd'hui sous les yeux de la Compagnie, résultats qu'on s'attachera désormais à conserver, sans chercher aies développer davantage. 12* Par M. Deschamps, amateur à Boulogne (Seine), un bou- quet de fleurs de Narcisses, qui appartiennent à des variétés du Narcissus pseudo-Narcissus . 13'' Par M. Chappellier (Paul), amateur, un lot de bulbes de Tigridia, destinées à être partagées entre les membres du Comité il8 PKOCÈS-VERBAUX. de Floriculture. LaréparLition en a été laite pendant la séance du Comité. M. le Président remet les primes aux per.^onnes qui les ont obtenues. M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor- respondance qui comprend les pièces suivantes : 1° Une lettre par laquelle M. le Président Léon Say avertit qu'il ne pourra assister à la séance de ce jour, devant, avant le 14, partir pour Rome afin de prendre part aux travaux du Congrès international de statistique qui va être tenu dans cette ville. 2" Une lettre écrite du Turkestan, par M. le Secrétaire do la Société locale d'Horticulture, sous l'inspiration du général russe M. Kolpakowsky, et relative à une question qui intéresse vivement les possessions russes de l'Asie centrale. Les sables du Turkes- tan, y est-il dit, en raison de leur mobilité, menacent sérieu- sement la ville d'Omsk, et il importerait au plus haut point de les fixer pour empêcher l'envahissement;, et par suite de la destruction de ce centre important de population. La Société d'Horticulture du Turkestan, consultée à ce sujet, n'a cru pouvoir donner aucune indication précise, à cause de la nature spéciale de ces sables, relativement aux végétaux qu'on pourrait y planter afin d'en arrêter la marche, et c'est dans l'es.poîr d'obtenir de bons renseignements à ce sujet qu'on s'adresse aujourd'hui <à la Société nationale d'Horticulture de France, parce que, dit l'au- teur de la lettre, on a bien réussi en France dans des travaux du même ordre. C'est en effet, au moyen de Genêts au milieu des- quels ont été semés ensuite des Pins maritimes, que l'ingénieur Brémontier a fixé les sables des Landes, qui menaçaient même la ville de Bordeaux, et ces premiers travaux poui'suivis avec intelligence et persévérance, ont fini par convertir en un pays riche ce qui n'était auparavant que landes et désert. Mais les sables du Turkestan sont d'une nature peu favorable à de pareilles plantations. Formant jadis, dit la lettre, le fond du lac Aral, ils sont composés en partie de sable marin, en partie de détritus des roches des montagnes voisines; ils renferment diffé- rents sels que les Russes nomment Si, Al, Nall, etc, et dont le principal doit être le sel marin. Sous eux, l'eau se trouve à la SKA.XCE DU 1i AVHIL 1887. 219 profondeur d"iin à trois mètres. Dans ces conditions peu favora- bles, ce semble, à la plupart des végétaux, ils ont une végétation spéciale, assez riche, dit la lettre qui cite comme la composant une série d'espèces, notamment les suivantes : Haloxijhm Ammo- dendron, Tamarix gal/icn, EUjmus giganteus et anhulosus, Alhagi Cnmelorwn, Salsola crassifoHa, Acanthopligllum spmosum, Arlemisia nrenaria, etc. La marche était dès lors toute tracée d'avance, et elle s'indique encore comme la seule qui permette d'espérer des résultats satisfaisants. Elle consiste à multiplier le plus possible cette végétation spontanée, à l'abri de laquelle pourront ensuite venir des arbres, de même que, dans nos Laudes, les Pins maritimes sont venus à l'abri des Genêts. Quel- ques essais dans cette direction ont été faits déjà et on avait lieu d'être satisfait des résultats qu'ils avaient donnés. Les espèces qu'on avait empruntées à la végétation locale ont bien végété pendant trois années; mais alors, tout a été détruit par les Kirghis nomades. Il est donc évident que, si le gouvernement russe parvient à empêcher la destruction, par les indigènes, des planta- tions qu'il fera exécuter, les sables du Turkestan seront lixés par ce moyen qu'indique comme convenable l'état naturel des choses; mais il est tout aussi évident que le point capital est d'arriver à protéger les jeunes végétaux contre des déprédations qui i-endraient impossible tout peuplement, et par conséquent toute fixation des sables. 3" Une lettre écrite de Melun, par M. Varangot fils, horticul teur-pépiniériste. Elle a pour objet de faire ressortir l'importance qu'il y aurait à remplacer, sur les routes nationales et départe- mentales, les plantations d'arbres d'alignement, qui ne donnent qu'un très faible produit et nuisent aux propriétés adjacentes, par des arbres fruitiers qui donneraient une production de bien plus grande valeur, en même temps qu'ils seraient beaucoup moins nuisibles aux cultures voisines. A cette lettre est jointe une note imprimée traitant plus en détail la même question. 4° Une lettre de M. l'abbé Lefèvre, chanoine honoraire à Nancy, qui annonce et accompagne l'envoi d'un mémoire publié par lui dans un journal et relatif à l'éducation du bouton à fruit sur le Poirier et sur le Pomnaier» 220 PROCÈS-VERBAUX. La correspondance imprimée comprend, entre autres pièces, les suivantes : 1° Une circulaire en date du 18 mars 1887, avertissant que, le dimanche 27 février dernier, les deux Sociétés qui existaient simultanément au Havre, et qui portaient les qualifications : l'une de Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique, l'autre de Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles, se sont fusionnées en une seule qui s'appelle Sociélé d'Horticulture et de Botanique de l'arrondissement du Havre. — 2" L'annonce et le pro- gramme de la grande Exposition générale des produits de l'Hor- ticulture, ainsi que des objets d'arts et industries horticoles qui aura lieu à Nancy, à la lin du mois de mai prochain. — 3" Une brochure intitulée : Les Parcs /bres/2>rs, par M. François Caquet (in-18 de 43 pages. Fontaine, dans la Nièvre, 1887). A la suite de la c(»rrespondance imprimée, M. P. Duchartre présente, de la part des auteurs, M. Gast. Bonnier et M. G. de Layens, un ouvrage qui vient de paraître et qui a pour titre : JSouvelle Flore des environs de Pai'is, de l'Emx, de V Eure-et- Loir, etc., avec 2145 figures inédites (Gr. in-18 de \xxiv et 271 pages; Paris, sans date, chez Paul Dupont, rue Jean-Jacques Rousseau). H indique le caractère particulier de cette nouvelle Flore dans laquelle les auteurs ont évité le plus possible l'emploi de termes techniques^ et dans laquelle en outre ils se sont par- ticulièi'ement attachés à faciliter la détermination des plantes. Dans ce but, ils ont donné à leur texte la forme de tableaux pvnoptiques, qui conduisent pas à pas et successivement à la famille, puis au genre, finalement à l'espèce; d'un autre côté, ils ont joint à l'énoncé de chaque caractère distinctif une figure petite mais très nette, représentant la partie de la plante qui le fournit. H n'est pas douteux, dit-il, que ce livre ne soit d'un usage fort commode pour tous ceux qui veulent apprendre à connaître la végétation spontanée des parties delà France aux- quelles il se rapporte. M. P. Duchartre dépose sur le bureau le manuscrit d'un mé- moire important, qui a pour auteur M. le docteur P. Sagot, ancien médecin de la marine, correspondant du Muséum, et qui porte le titre suivant : « Les différentes espèces dans le genre Musa. SÉANCE DU ^8 AVRIL 1887. 221 {Bananier), leur groupement naturel. Courtes indications sur les caractères distinctifs de chacune, et sur l'intérêt alimentaii'e ou ornemental de plusieurs. » Il donne un aperçu des grandes divi- sions auxquelles l'auteui' rattache les espèces connues de Bana- niers, et indique l'importance majeure de ces végétaux, pour les habitants des contrées chaudes, comme alimentaires, ou même à d'autres points de vue; surtout il entre dans des détails cir- constanciés, puisés soit dans un ouvrage tout récent, soit dans ses conversations avec un célèbre explorateur de l'Abyssinie, M. Antoine d'Abbadie, de l'Académie des Sciences, relativement à la marche que suivent les Gallas pour extraire du Bananier Ensete la matière alimentaire qu'il renferme, pour la préparer en pains et pour multiplier le végétal qui la fournit. Ces indica- tions seront jointes au mémoire de M. Sagot sous la forme d'une note mise par lui au bas de la page. Il est ensuite fait dépôt sur le bureau des documents suivants : \° Compte rendu des travaux de la Commission de répartition des fonds provenant de la souscription et de la tombola orga- nisées en faveur des sinistrés par la grêle d'août 1886; rappor- teurs : MM. Eug. Delamarre et (Eug.) Verdier. 2" Note sur les importations et les exportations de produits horticoles, de 1884 à 1886; par M. Joly (Ch.). L'un de MM. les Secrétaires, annonce de nouvelles présenta tions ; El la séance est levée à quatre heures. SÉANCE DU 28 AVRIL 1887 Présideaxe successivement de mm. Léou Say et Hardy. La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le registre de présence, le nombre des Membres qui y assistent est de deux cent trois titulaires et dix-sept honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, '2i'2f^ l'KOCKS-VERBAUX. l'admission de dix-neuf nouveaux Membres titulaires dont la présentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré aucune opposition. Il annonce ensuite que la Société vient d'éprouver une perte douloureuse par le décès de M. Martin (Eugène), de La Glaire, qui était Membre titulaire depuis l'année 1883. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" Par MM. Baltet, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes (Aube), des Polices destinées à servir de sujets pour les études du Comité d'Arboriculture fruitière. Ces fruits appartiennent aux variétés Charles Cognée, Beurré Henri de Courcelles, liergamotte Arsène Saunier et Doyenné de Montjean. 2" Par M. Duval (Léon), horticulteur, rue de l'Ermitage, à Versailles, un lot considérable d'Orchidées fleuries. Ce sont: dix Odontoglossum de différentes variétés ou espèces, et [lanni lesquels deux sont encore inédits, les trois Masdevallia Harryana, Lindeni et Shu/lleworlhii, le Cat/leya Mendclli, un Cijpripedium superciliare, enfin un Dendrohiuindunslflorum. Il lui est accordé, sur la demande du Comité de Floriculture , une | prime de 1'''' classe pour ses deux Odnntoglossumnouveaux et une prime de 2" classe pour l'ensemble de ses autres plantes. M. Duval (Léon) apprend à la Compagnie que les Odonto- glnsses déposés par lui sur le bureau proviennent d'une impor- tation directe, qu'il a reçue au mois d'octobre 1886. Les plantes qui composaient cet envoi lui étaient envoyées comme étant des Odontoglossum Alexandrx, plante fort belle, qui offre dans les formes et les coloris de ses fleurs de très nombreuses varia- tions, et dont il est venu en Europe, depuis quelques années, des quantités considérables. Or_, parmi ces plantes importées, il s'est trouvé diverses formes plus ou moins brillantes, et parti- culièrement les deux sur lesquelles il appelle avant tout l'attention des amateurs. L'une des deux, désignée sous le numéro 1, paraît être issue d'un croisement qui se serait opéré dans la nature entre les Odontoglossum Pcscatorci et triumphans; en eflet, on retrouve en elle les caractères des deux plantes qui, pour ce motif, sont supposées être ses parents, l^lle réunit au plus haut point, écrit M. Duval (Léon), les qualités propres aux sÉANCK DU 28 AVRIL 1887. i:i'à plus beaux hybrides qui aient été introduits dans ces derniers temps, notamment par M. Wuylstecke, horticulteur belge, et par M. Sander, horticulteur anglais. Elle lui semble même l'emporter sur toutes les autres variétés ou hybrides déjà connus, au point de vue de la forme de la fleur et de sa subs- tance. — Quant à l'Orchidée désignée par le numéro 2, c'est hier seulement qu'elle a ouvert ses premières fleurs. Il est certain, dit M. Duval (Léon), qu'en elle nous avons affaire à une variété colorée de V Odontoglossum Alexandrx, car l'ensemble et la forme de sa fleur rappellent absolument cette espèce. L'an der- nier, cet horticulteur avait venlu, sous le nom (ÏOdonlofjlossum Duvali, une magnifique plante qui, débaptisée en Angleterre, a été revendue sous son nouveau nom à M. le baron Schrœder au prix énorme de 4^200 francs. Notre collègue est convaincu que cet Od. Duvali est absolument semblable à rOrchidée que la Compagnie a maintenant sous les yeux. A ce propos, il fait observer combien il est étrange que la nature ait produit un Od. Alexandrx à fleurs jaunes au milieu de milliers d'autres dont la fleur est blanche ou d'un blanc rosé. — Les autres plan- tes qui, avec les deux dont il vient d'être question, composent le lot présenté par M. L. Duval, proviennent toutes d'importa- tions directes et ont été conduites, dans son établissement, à l'état sous lequel on les voit. 3° Par M. Terrier, jardinier chez M. le Docteur Fournier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), les quatre Orchidées sui- vantes : Odontoglossum Hallil, 0. luteo-purpareum, 0. vexilla- rium, et Dendrohium aggregatum. Pour l'ensemble de ce lot, il obtient une prime de V^ classe. 4" Par M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un Cyp)-i- pedium Ixvigatum et un Maxillaria luteo-alba. — Une prime de 2™" classe lui étant décernée pour la présentation de ces deux belles Orchidées, il renonce à la recevoir. M. R. Jolibois fait observer que, dans la culture des Cypripe- dium dont la feuille est toute verte, épaisse et non maculée, il faut éviter avec soin de mettre de l'eau au cœur des plantes. Si par hasard il se forrne une tache sur une feuille, on enlève la portion de tissu qui la porte et, en mettant du poussier de 2M PROCÈSVEKBAUX. charbon de bois tout autour de Touverture qu'on a ainsi produite, on circonscrit l'altération qui commençait à se montrer. Relati- vement au Maxillaria qu'il place sous les yeux de ses collègues, il en fait ressortir la beauté, qui résulte surtout de l'ampleur de sa fleur agréablement odorante. Cette espèce, dit-il, est d'une culture facile et vient bien dans une serre tempérée, convena- blement aérée. On doit lui ménager les ai'rosements pendant l'hiver. 5" Par M. Bréauté, jardinier-chef chez M. Finet, à Argenteuil, un beau pied d'Oncidium phymatocfiilum, à titre de nouveauté, et un pied non moins beau (ÏOncidium Mars/iallt appartenant à une belle variété de cette espèce. Ces deux plantes lui valent une prime de 2'"'' classe. M. Bréauté a également apporté, mais seulement pour les montrer à la Compagnie, un pied fleuri d'un Catasetum qui présente un fait curieux de développement, et un pied fleuri de Pinguicula caudata. Le Catasetum a trois liges hautes d'environ 0"'. 2o, fortement renflées en fuseau, formant par conséquent trois forts pseudo- bulbes nus en ce moment; or, vers le milieu de l'un de ces pseudobulbes se trouve un jeune pied entier de la même espèce, formé d'une lige feuillée, du bas de laquelle partent trois longues et fortes inflorescences, ainsi que de nombreuses racinea aériennes. Ce fait remarquable peut être dû à deux causes : ou bien, et c'est ce qui semble le plus probable, il est né là un vi- goureux bourgeon dont le développement adonné tout ce qu'on remarque sur ce point ; ou bien il ne serait pas impossible qu'une graine tombée sur ce même point y eût germé cl fût l'origine de la plante abondamment fleurie qui serait attachée là. Une coupe longitudinale permettrait seule de se flxer définitivement à cet égard; toutefois, la dernière hypothèse paraît bien moins vraisemblable que la première. Relativement au Pinguicula caudata, M. P. Ducharlre, en déposant sur le bureau une note rédigée par lui sur celle plante, ss félicite du hasard heureux qui en met aujourd'hui sous les yeux de ses collègues un pied fleuri qui est arrivé à un élat instructif quant à la végétation fort remarquable et mal connue SÉANCE DU 28 AVRIL 1S87, 225 jusqu'ici de celte espèce. Il donne de vive voix quelques indica- tions desquelles il résulte, ainsi que le lui ont appris des obser- vations poursuivies pendant une année entière, que cette espèce mexicaine a deux manières d'être entièrement dissemblables pendant l'hiver et pendant l'été. En hiver, elle a une rosette de petites feuilles épaisses et raides, serrées l'une contre l'autre, dont le nombre s'élève de quatre-vingt dix à cent; dans cet état, elle avait été prise, d'abord pour une espèce distincte et séparée {Pin- guicula Bakeriana Sander), puis pour l'état jeune de la plante (Botanical Magazine, plan, 6.624), En été, au contraire, elle offre une large rosette lâche de feuilles beaucoup plus grandes, beau- coup plus minces et au nombre seulement d'environ une dizaine. Le pied qui se trouve sous les yeux de la Compagnie est en train de passer de l'état hivernal à l'état estival : sa rosette de petites feuilles s'est considérablement réduite et à son centre s'élèvent deux feuilles jeunes, déjà beaucoup plus grandes et qui sont les premières de la forme estivale. M. P. Duchartre dit que, soit sur ce même pied, soit sur un autre qu'il tenait de la généreuse obli- geance de M. Godefroy-Lebeuf, il a pu observer le fait inverse, c'est-à-dire le passage de la forme estivale à la forme hivernale, et qu'il ne reste dès lors absolument aucun doute sur la marche de la végétation dans cette curieuse espèce. G^Par MM.Vilinorin-Andrieux,horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, 4, une collection de fleurs de Cinéraires doubles ; une collection de Pâquerettes [Bellis perennis L.) à tuyaux; et une série de neuf variétés de Narcisses de pleine terre, dont cinq sortent du Narcisms incomparabilis les quatre autres du N. pseudo-Narcissus, et qui sont toutes de provenance anglaise. Les cinq variétés du Narcisse incomparable portent les noms de N. sir Walkin, N. Leedsii, N.Leedsii gloriosus, N. Leedsii expan- sus, N. sulphureus grandiflorus ; quant aux quatre variétés du Narcissus pseudo-Narcissus ou Narcisse trompette, ce sont celles qui ont été nommées Hudibras, Emperor, Empress (Impératrice) et J.-B.-M. Camm. Toutes ces fleurs proviennent des cultures de MM. Vilmorin-Andrieux, — Une prime de 1'"'' classe est accordée pour la présentation des Narcisses. M. H, de Vilmorin fait remarquer que les Narcisses qui sont 15 226 PROCÈS-VKRBAUX. SOUS les veux de la Compagnie sont tous de belles variétés, bien supérieures aux types desquels elles sont sorties, et qui sont parfaitement rustiques, sous le climat de Paris. La place qui leur convient le mieux dans le jardin e.-t un endroit un peu abrité et un peu chaud. 7° Par M. Chauvart, horticulteur, rue Haxo, 93, à Belleville- Paris, quatre boîtes de Pâquerettes (Bellis perennis L.) variées, dont deux sont des variétés à fleurs tuyautées et les deux autres des variétés à fleurs en languettes vulgairement dites à pétales, ainsi qu'une boîte do Pensées variées. Il obtient une prime de 2'"'' classe pour l'ensemble de celte présentation. 8" Par M. Pageot, jardinier-chef chez M""^ Pelouze, au Golfe Jouan (Alpes-Maritimes), plusieurs bouquets d'Ixias variés et des tiges fleuries de Glaïeuls. Pour cette présentation il lui est accordé une prime de 1'° classe. M, H. de Vilmorin apprend à la Compagnie que toutes ces fleurs proviennent de cultures faites en pleine terre. Sur les côtes de Provence, la culture des Ixias en pleine terre n'exige aucun soin et réussit parfaitement. La seule précaution à pren- dre c'est d'empêcher que le vent ne brise les tiges florifères, et, pour cela, de garantir la plantation avec des claies, quand ces tiges se développent. Pour les Glaïeuls il faut plus de précau- tions puisqu'il faut leur donner, afin d'en obtenir une bonne tlo- raison hivernale, un abri presque complet qu'on forme au moyen de châssis vitrés posés horizontalement pardessus et de paillassons verticaux avec lesquels on ferme les ccMés. 9" Par M. Chappellier (Paul), amateur, deux bouquets formés, l'un avec des fleurs du Tritelein uniflora Lj.ndl., Liliacée de l'Amérique du Nord, l'aulro avec des fleurs du Narcisse à bou- quets (Narrissus Tazetta L.). Cette présentation est faite hors concours. — M. P. Chappellier dit qu'il a apporté ces fleurs en vuesurtout d'en recommander la culture, qui est aujourd'hui trop négligée. Ces deux plantes sont très jolies, i)âlives et parr failement rustiques. Depuis une vingtaine d'années, il les cultive l'une el l'autre en pleine terre, sans jamais les couvrir ni leui* donner le moindre soin, et elles viennent très bi^n. Cependant le Narcisse aime à être planté devant un mur. SÉANCE »u :28 AVKiL 1887. ±21 M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Comme pièce de correspondance, M. le Secrétaire-général signale une lettre écrite de Liège par M. Henri Mertens qui annonce l'envoi d'un mémoire dont il est l'auteur et qui a été imprimé dans le Bulletin de la Fédération des Sociétés d'Horti- culture de Behjique. Ce mémoire est intitulé : Les Vignes de Hoeillaart . Notice sur les cultures forcées de Hoeillaart (in-8 de 15 p., 1 pi. Liège, 1882). L'auteur de la lettre propose d'envoyer le manuscrit récemment terminé par lui d'un nouveau travail qui a pour titre : Les jardins du Bosphore, suivi d'un Essai sur la culture des arl)res fruitiers des tropiques. Parmi les pièces de la correspondance imprimée sont signa- lées les suivantes : 1° Catalogue et Bésultats des concours de la 143'' Exposition horticole tenue à Anvers (Belgique), les 3 et 4 avril 1887, par la Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers. — 2" Résultats des concours à la 33^ Exposition hor- ticole tenue à Liège (Belgique), les 17, 18 et 19 avril 1887, par la Société royale d'Horticulture de Liège. — 3" Règlement et programme de l'Exposition générale des produits de l'Horticul- ture et des Arts qui s'y rattachent, à tenir à Saint-Oizier, par la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, du 17 au 'i\ septem- bre 1887. — 4" Guide pour boutu7'er, greffer, marcotter et semer, par M. Ypert fgr. in-18 de 108 pages et 42 fig., 3^ édit. Paris, sans date). H est fait don à la Société, par la maison Vilmorin-Andrieux, d'un beau volume intitulé : Album de clichés Vilmorin-Andrieux (1 vol. in-4 de vm et 341 pages, dont la moitié sont occupées par des fig., avec 6 suppléments). — De vifs remerciements sont adressés par Jl. le Président à MM. Vitmorin-Andrieux. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions ; Et la séance est levée à quatre heures. v^S NOMINATIONS. NOMINATIONS SÉANCE DU 14 AVHIL 1887. MM. 1. Berloquin (G.), propriétaire, avocat, à Le Poupleureuse par Preuilly (Indre-et-Loire), présenté par MM. A. Bleuet Hardy. 2. Berloquix (Madame), à Le Poupleureuse par Preuilly (Indre-et- Loire), présentée par MM. A. Bleu et Hardy. .3. Derouen (Eugène), horticulteur à Chatenay (Seine), présenté par MM. L. Thibaut et Béchu. 4. DucHÈNE, quincaillier, quai de la Mégisserie, 18, à Paris, présenté par MM. Delaville etHoibian, 5. Feuillée (Jules), jardinier chez M""" Godchaux,rue Delabordère,10, à Neuilly-sur-Seine (Seine), présenté par MM. Terrier et Nils- son. 6. Laussedat (le colonel), directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, rue St-.Maitin, 292, à Paris, présenté |)ar MM. Hardy et Léon Say. 7. Le Bailly, directeur du Journal des Cainpognes, rue de Tournon, 15, à Paris. 8. Mariotte (Claude), jardinier-chef de la ville de Paris, rue Franklin, 22, à Paris, présenté par MM. Bouré, Troussé et Lange. 9. Mitaine (Victor-Désiré), à Bagneux (Seine), présenté par MM. Lan- nay et Birot. \0. Ragonn'eau (Olivier), liorticulleur, rue Viclor-Hugo, 70, à Mon- treuil-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Boutreux, Forgeol et Gentilhomme. 11. Reynal (M"" Léonce), <à Plancheix près Périgneu.i (Dordogne), présentée par MM. Reynal et Godefroy-Lebœuf. 12. Rossignol (Michtl), jardinier-chef au château de Bàville, par St-Chéron (Seine-et-Oise), présenté par MM. Duval et Hérincq. 13. Tupinier (Henri), au château de Lamolte par Cuisery (Saô;îe-et- Loire, présenté par MM. Jamin et A. Bleu. 14. Vicaire (Alfred), cimontier-rocailleur pour jiarcs et jardins, rue de Bagnolet, 60, à Paris, présenté par MM. Boissin et Michel. séance du 28 avril 1887. MM. 1. Aymard, horticulteur, ancien chemin de Caslelnau, à Montpellier (Hérault), présenté par MM. A. Bleu et A. Cliouveroux. 2. Blondeau (Henri), chimiste-agronome, rue de Maubeuge, '.ri, à Pa- ris, présenté par MM. R. .lolibois et Tli. Bullier. SÉANCES DES 14 ET 28 AVRIL 1887. ^il) 3. Breton père, quai de l'Abattoir, à Amiens (Somme), présenté par MM. Michelin et Constant de Benoist. 4, CoKno.NNiER (Anatole), manufacturier à Roubaix (Nord), présenté par MM. E. Levallois et G. Sandoz. o. Dklaroche, constructeurd'appareils de cliauffage, rue Bertrand, 22, à Paris, présenté par MM. Bleu et Verlot. 6. FouQUET (Charles], pépiniériste, ancien député , à Sinceny (Aisne), présenté par MM. Ch. Joly et A. Bleu. 7. FuLCOiMS (P.), horticulteur au Cannet par Cannes (Alpes-Maritimes), présenté par MM. Rifîaut et Solignac. 8. GÉNY (François), surveillant au Parc de Montsouris, rue Beaunier, 14, à Montrouge-Paris, présenté par MM. Bauer et Tabernat. 9. GiCQUELAis, horticulteur, rue Chateaubriand, à Dinan (Côtes-du- Nord), présenté par MM. Dupanloup et Piennes. 10. Givois (Hugues), propriétaire à St-Remy-en-RoUat (Allier), pré- senté par MM. Marie ïreyve et Godefroy-Lebeuf. 11. GuiLLON (Maurice), marchand de fruits à Sartrouville (Seine-et- Oise), présenté par MM. G. Boucher et Coulombier père. 12. HouBÉ (Eugène), agriculteur à Mortcerf (Seine-et-Marne), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 13. Jessin (Camille), horticulteur, rue de la Tour, 122, à Passy-Paris, présenté par MM. R. Jolibois etThory. 14. Lege.ndre (P.), horticulteur, fleuriste, maraîcher, rue de Vouillé, 28, à Paris, présenté par MM. Savoye et Brécy. 15. Leroux (Henri), marchand de fruits à Bezons (Seine-et-Oise), présenté par MM. G. Boucher et Coulombier père. 16. Louis (Nicolas), pépiniériste à Stenay (Meuse), présenté par MM. Clas- quin et F. Jamin. 47. Mantix (Georges), au château de Bel-Air, à Olivet (Loiret), pré- senté par MM. A. Bleu et B. Verlot. 18. Vallot (Joseph), Secrétaire de la Société botanique de France, avenue d'Antin, 61, à Paris, et à Lodève (Hérault), présenté par MM. P. Duchartre et le D'' Bornet. 19. Société d'Horticulture de la Sarthe, au Mans l'Sarthe). 230 .NOTES bl -ME.MOIKES. NOTES ET MÉMOIRES Culture et descrh'tion df-: diverses Orcuidées de serre froide, par M. KuNKST Ber(;man. {Suite et /in.) Nous allons indiquer une trentaine d'espèces d'Orchidées se plaisant et fleurissant admirablement en serre froide. II est certain qu'il en exisie encore d'autres aux(iuelles le même traitement convient, et que nous-mêmes nous cultivons dans nos serres; mais nous avons voulu surtout donner une liste courte et choisie, et nous croyons que l'amateur, qui aurait dans sa serre froide une dizaine de belles plantes de chacune des es- pèces citées ici, serait plus heureux et aurait plus d'agrément et de jouissances que celui qui se contenterait d'un ou deux pieds de chaque sorte, mais qui se rattraperait sur le nombre des variétés. Notre humble avis est (à moins qu'il ne s'agisse d'un jardin botanique) qu'il vaut mieux avoir moins d'espèces et de variétés, mais choisir les plus belles. Odontorjlvssum Alexandre (Bateman). — Cette Oi'chidée, connue aussi sous le nom à'Odoutoglonsum crispmn Llndley, a été découverte primitivement il y a déjà fort iontiiemps. Nous croyons que le nom dWlexandra-, qui lui a éti' donné en l'hon- neur de la princesse de Galles, ne s'appliquait qu'à une seule forme de cette plante; depuis on l'a étendu à toutes les formes. C'est, selon nous, la plus belle des Orchidées de serre froide Originaire de Bogota, dans la Nouvelle-Grenade, elle y fut trouvée par M. Weir, voyageant pour la Société royale d'Horti- culture de Londres^ et par M. Blunt, voyageur de la maison Low. Cette dernière maison l'a mise au commerce vers 1806 ou '1867. Il existe actuellement de grandes variations du type qui, croyons-nous, était dans le principe presque blanc pur. La va- riété la plus jolie maintenant est la suivante : pétales et sépales larges, ronds, crispés, blancs légèrement teintés do rose ; labelle pointu et tout maculé de grosses tâches jaune-brun, La grappe SUK LA CULTUKE UE DIVERSES OKCIIIUÉES, ^M est simple et porte les fleurs alternées, une à droite, une à gauche. Quelques grappes ont plus de 20 fleurs. Les fleurs se conservent des semaines en parfait état. Aucune odeur. Odontoglossum Andersonianum Reich. — Introduit de la Nou- velle-Grenarle en Angleterre par Chesterton, et mis au commerce, en ^872, par la maison Veitch, de Londres. On pense que cette plante, qui est encore rare et ne se trouve que dans fort peu de collections, provient d'une fécondation naturelle entre ÏOd. Alexandrie eli'Od. gloriosum. Les fleurs ont exactement la même forme que celles de ÏAlexandrx, tandis que, comme couleur, le fond est blanc-crème comme dans le gloriosum^ teinté de rose et ponctué de taches brunes. Fort jolie fleur se conservant long- temps et n'ayant pas dodeur. Od. Cervantesil La Llave. — Découvert au Mexique vers 1845. La tige florale, qui est courte et menue, porte de quatre à cinq fleurs d'un blanc rosé, marquées au centre de petites lignes concentriques rougeâtres. Charmante Orchidée. Od. gloriosum Linden. — Nous vient de la Nouvelle-Grenade; fleurs d'un blanc crème, tachées de marques brunes. Parfum capiteux et peu agréable. Od. grande L\^\)\.^\. — Découvert parSkinner au Guatemala, en 183:2. Gros pseudo-bulbes; belles feuilles; hampe portant de deux à cinq fleurs larges, ondulées, d'un jaune vif avec des ma- cules brunes; le labelle large et arrondi, d'un jaune crème. Od. hebraicum. Reichb. f. — A été mis au commerce par MM. Bull^ en 1879. Vient de la Nouvelle-Grenade. Aspect d'un Od. Alexandrie . Couleur des fleurs blanc-crème, avec des marques brunes ressemblant quelque peu à des lettres hébraï- ques, d'où son nom. Od. nxvluin Lindley. — A été découvert en Colombie, par Linden, en 1842, puis plus tard par Funck et Schlim. Fleurs 232 NOTES ET MÉMOIRES. d'un blanc pur moucheté de points bruns rougeàtres; pétales et sépales longs et étroits. Od. Pescatorei Linden. — Dédié à M. Pescatore, le célèbre amateur d'Orchidées. Cette espèce a été découverte dans la Nouvelle-Grenade, en 1847, par Funck et Schlim, voyageant pour la maison Linden. A fleuri pour la première fois en 1857. Le feuillage et les pseudo-bulbes sont les mêmes que ceux de VAlexandrx; les fleurs ont le labelle arrondi au lieu de pointu, et les fleurs se produisent en nombreuses grappes sur une même tige. Aucune odeur; se conserve longtemps. De même que pour V Alexandre, il existe un certain nombre de variétés. Od. jmlchellwn Bateman. — Découvert au Guatemala vers 1839; petites fleurs blanches, avec quelques taches sur le labelle. Orf. ?-oseMm Lindley. — Découvert au Pérou, en 1857, et importé parWallis en 1865; a été mis au commerce par la maison Lin- den; fleurit en hiver ; petites fleurs d'un rose foncé, très at- trayantes. Od. Rossimajus Lindley. — Découvert par Linden en 1852 et introduit par lui. Petits pseudo-bulbes. Pétales et sépales blancs, ces derniers entièrement maculés de points rouge foncé, les pétales ayant seulement quelques macules vers leur base ; labelle grand et entièrement blanc. Charmante fleur. Od. triumphans Lindley. — Découvert, en 1842, par Linden, dans la Nouvelle-Grenade, à une altitude de 3,000 mètres; mis au commerce par la maison Linden. Longue hampe florale; fleurs jaune d'or maculées de brun foncé. Oncidium Forhesii Hooker. — Espèce introduite du Brésil en 1837; fleurs chocolat bordées de jaune. Oncidium macranthum Lindley. — Introduit des montagnes SUR LA CULTURE DE DIVERSES ORCHIDÉES. 233 de la Nouvelle-Grenade, en '1840. Très longue tige; fleurs jaune d'or. Oncidimn Marshallianum Reichb. f. — Fleursjaunes, pointillées de brun; labelle très large et arrondi, plus grand que les pétales et sépales. Cœlogyne cristata Llndley. — La plus belle et la plus florifère de sa famille, a été introduite vers 1836, par Wallich qui l'avait trouvée sur les montagnes des Indes, à une très grande altitude. Pseudo-bulbes piriformes, vert clair, terminés par deux feuilles étroites et pointues. Tiges florales portant de quatre à sept grandes fleurs, d'un blanc pur sauf le labelle qui est taché de jaune d'or. N'a pas de parfum. Lycaste Skinneri Lindley. — Introduit en Angleterre par Skinner, vers 1842; a été découvert dans le Guatemala. Larges fleurs d'un blancplus ou moins teinté de rose, le labelle plus foncé que les pétales et sépales ; plante florifère et robuste. 11 en existe une variété rare et très recherchée, d'un blanc pur, avec une teinte jaune imperceptible sur le labelle. Masdevallia Chimxra Reicub, f. — Une des fleurs les plus curieuses parmi les Orchidées. La fleur a vraiment l'apparence d'une chimère; elle est jaune foncé, tachée de points brun rou- geàtre, garnie de poils noirs, et avec de très larges cornes. Demande en hiver une serre un peu plus chaude que la serre à Orchidées froides. D'autres Masdevallia, tels que le hella, le Roezlii et autres, se rapprochent beaucoup de celle-ci comme apparence générale, avec la différence que la fleur est plus ou moins foncée. , Masdevallia Harryana Reichb. f. — Introduit vers 1871 de la Nouvelle-Grenade. Belles grandes fleurs d'un rouge violacé, Masdevallia ignea Reichb. f. — Nouvelle-Grenade ; fleurs rouge- orange, avec des lignes longitudinales plus foncées. ïi.'i4 .NOTES ET MÉMOIKES. Masdevallia Lindeni André. — Découvert ^ar Wallis, dans la Nouvelle-Grenade, et mis au commerce en 1869 ou 1870, par la maison Linden. Fleurs d'un rouge-pourpre brillant. Masdevallia tovarensis Reichb. f. — De la Colombie. Fleurs d'un blanc pur, venant deux par deux. Masdevallia Veitchiana Reicub. f. — Introduit du Brésil en 1867, par Pearce, voyageant pour la maison Veitch, qui l'a mis au commerce. Grandes fleurs jaune-orange, avec un curieux reflet violacé. Mesospinidiuin valccmicum Reichb. f. — Introduit des Andes du Pérou, ressemble beaucoup à un Odontoglossum pour les pseudo- bulbes et le feuillage. Fleurs en panicule pendante, rouge foncé vif, d'un très bel effet au milieu des fleurs blanches des Odon- toglossum Alexandre. Se conserve bien et n'a pas d'odeur. Miltonia Clowcsïi Lindlev. — Introduit du Brésil en 1840. Fleurs jaunes avec macules chocolat; labelle blanc avec une large macule violette. Miltonia spectabilis Lindlev. — Venu du Brésil, en 1837, on Angleterre ; a de nombreuses variétés, toutes jolies. Miltonia Hegnelli Reichb. v. — Introduction brésilienne de Re- gnell. Jolie fleur. Le défaut de toutes les Miltonia est d'avoii' gé- néralement les pseudo-bulbes et le feuillage d'un vert jaunâtre. Pilumna nohïlis Reichb. f. — Découvert par Linden, près Mérida, en Colombie, en 1842. Pseudo-bulbes vert foncé luisant ; feuilles de même. La lige florale est courte et ne se tient pas droite. Fleurs d'un blanc pur, à labelle maculé de jaune, exha- lant un délicieux parfum très agréable. Sophronitis grandïflora Lindley. — Pseudo-bulbes très courts ; feuilles courtes et obtuses. Fleurs d'un beau rouge vif, à larges pétales et sépales. Très joli. Introduit du Brésil vers 1841. SOUVENIRS HORTICOLES DES ALPES-.MAR^n.\lE^. ^3o Quelques souvenirs horticoles nuN voyage DANS LES Alpes-Maritimes ( I ), par M. Truffaut (Albert). Messieurs, Un récent voyage dans le midi dv, la France, sur les côtes de la Méditerranée, m'a fourni l'occasion de constater que l'Hor- ticulture est en grand progrès et prend une importance consi- dérable dans cette région privilégiée. — La culture de certains Palmiers, tels que Phœnix, Corypha^ Channerops ejccelsa et humilia, R/iapis, Cocos, etc., y réussit admirablement en plein air; il en est de même d'autres plantes décoratives telles que les Dracsena, Aspidistra, Dasylirion, Phormium, etc., et la pro- duction de ces différentes espèces y a pris, depuis quatre ou cinq ans, un développement tel que l'on peut prévoir d'ici à quelques années une révolution complète dans l'Horticulture des environs de Paris, comme dans celle de la Belgique, au sujet tout au moins des genres que nous venons de citer. — Ces résultats sont dus à des procédés de culture plus perfec- tionnés et plus appropriés au climat, à un choix sévère des végétaux exotiques, relativement peu nombreux, dont la réussite est certaine, et dont l'écoulement est assuré d'avance. — Peu à peu la culture défectueuse en pleine terre para-ît aban- donnée, pour être remplacée par celle en pots. — Les plantes sont protégées par des claies contre les vents froids, pendant l'hiver, et contre les rayons trop brûlants du soleil, pendant l'été. — Des systèmes d'irrigation intelligemment organisés four- nissent aux plantes, pendant les grandes chaleurs, la quantité d'eau qui est indispensable pour les amener à une végétation luxuriante. C'est à Nice, à Cannes, au Golfe Jouan_, et surtout à Hyèi'es que les établissements d'horticulture se sont développés et agrandis. Dans cette dernière ville surtout on peut citer en première ligne les cultures confiées à M. Davrillon. La succursale du Jardin (d) Note présentée le 24 mars 4887. 236 NOTES Eï MÉMOIRES. d'Acclimatation qu'il dirige possède des centaines de mille de plantes en parfait état qui dénotent, de la part de cet horticul- teur habile, une connaissance approfondie des genres qu'il cul- tive sur un espace immense et sous près de trois hectares de claies. "Il ne s'agit pas ici d'acclimatation, une utopie en Horticulture, mais bien d'une affaire industrielle admirablement conduite. Dans cette ville il faut encore citer les établissements Huber et G'% Nardy, Blanc, etc; — à Cannes, ceux de MM. Nabon- naud, Martichon ; Ghevrier, chez M. d'Epresmenil; Riffaut, chez M. Dognin,etc. ; à Nice, la Société florale, dont les cultures sont dirigées par M. Tassin, les établissements de MM. Besson, Lambert, etc. Mais si intéressantes que soient les cultures de plantes orne- mentales, elles sont encore bien loin d'avoir l'importance de celles des plantes cultivées pour les fleurs qui, pendant la saison d'hiver, sont expédiées, par quantités incroyables, aussi bien à Paris et dans les grandes villes de France, qu'en Angle- terre, Allemagne^ Autriche, Belgique, Russie, etc. Ces fleurs vous les connaissez tous, car on les voit partout dans les rues de Paris; ce sont : Les Roses, la Violette, les Nar- cisses, Jacinthes, Anémones, Renoncules, Œillets, Réséda, etc. Ces différents genres sont cultivés en plein champ, et les fleurs sont apportées chaque matin à la ville où elles sont achetées par des fleuristes ou des commissionnaires pour l'expé- dition. Il est facile de comprendre qu'à certains moments leur abondance est si grande, que les prix deviennent 1res bas et peu rémunérateurs. 11 fallait donc chercher, par des moyens artificiels, à obtenir des fleurs lorsque celles-ci étaient rares et pouvoir continuer sans intermittence les envois aux fleuristes des grandes villes; il fallait, en un mot, non se contenter de ramasser les produits dus naturellement au sol et au climat, mais utiliser ce sol et ce climat, pour produire, avec une plus grande perfection, et malgré les rigueurs relatives de l'hiver. C'est à ce résultat que s'est attaché l'un des plus habiles hor- ticulteurs et fleuristes de Cannes, M. Solignac. Sur un terrain admirablement situé en pente sur le Golfe Jouan, il a bâti une série considérable de serres superposées en gradins, et dnns SOUVENIRS HORTICOLES DES ALPES-MARITIMES. 237 lesquelles des Rosiprs Thés de toutes les meilleures variétés, plantés en pleine terre et cultivés en pots, lui fournissent, pen- dant tout l'hiver, une ûoraison constante et abondante. Cet horticulteur se propose de faire aussi en grand la culture des Rosiers remontants. Nous avons aussi remarqué dans cet établis- sement des collections d'Orchidées, de Fougères, de Dracxna, de Crotons, etc. — C'est dire que tous les genres de plantes dé- coratives se trouvent dans ce jardin^ qui, en outre, sert en quel- que sorte d'école pour l'étude des plantes à fleurs spécialement. J'arrive ici, après des préliminaires, au but principal de cette note qui est surtout relative à une présentation faite, le 24 mars, de Gladiolus hybrides de Gandavensis et de Hamosus, en pleine floraison. Lors de mon passage à Cannes, j'en avais admiré, dans le magasin de fleurs de M. Solignac, un superbe bouquet sur lequel mon attention avait été de suite appelée, et j'avais engagé notre collègue à en envo3'er quelques branches à la Société nationale d'Horticulture de France; ce qu'il me promit de bonne grâce en me donnant les indicitiuns suivantes sur la culture de ces plantes, telle qu'il la pratique. Je dois dire tout d'abord, que les branches qui ont été pré- sentées le 24 mars étaient les dernières de l'année, et par conséquent les moins belles, la floraison du millier d'oignons cultivés ayant commencé en janvier. Pour obtenir les fleurs à cette époque, les oignons reçus à Cannes, de Lyon ou de Paris, pendant l'automne de 1885, ontété'plantésen janvier 1886, et ont donné une première floraison en mai 1886. Un mois après, c'est-à-dire en juin, ils ont été arrachés et mis au repos, à sec, jusqu'au 15 août, époque à laquelle ils ont été de nouveau plantés dans un sol bien préparé et dans une situation des mieux exposées. Grâce à la douceur du climat et à la protec- tion dechâssis vitrés, à partir du mois de décembre, la nouvelle floraison a commencé, comme je l'indiquais tout à l'heure, en janvier, et les rameaux envoyés à la Société sont ceux qui ont été produits par les oignons les plus petits. En résumé, on obtient sous le climat de Cannes, par une culture bien entendue, deux floraisons de Glaïeuls pendant la même année; la pre- mière n'offre pas beaucoup d'intérêt, mais la seconde a lieu à 238 NOTES ET MÉMOIRES. un moment où les fleurs sont ilemandées de tous côtés, et où elles ont le plus de valeur. Il est à supposer que les bulbes ainsi traitées devront être remplacées chaque année, pour donner une belle floraison; mais la dépense qui en résultera sera peu de chose par rapport à l'avantage d'avoir ces fleurs en plein hiver. Telles sont, si mes souvenirs me servent bien, les indications qui m'ont été données très gracieusement par notre collègue, M. Solignac. Elles peuvent servir d'indications aux horticul- teurs du Midi, et leur permettre d'ajouter une culiure intéres- pçinte et productive à celles auxquelles ils se livrent déjà. Les différentes espèces dans ^e genre Musa (Bananier), leur groupement naturel. courtes indications sur les ca- RACTÈRES DISTINCTIFS DE CHACUNE ET SUR l'iNTÉR^T A^MENTAIRE OU ORNEMENTAL DE PLUSIEURS (I ), par M. le D'' P. Sagot. ancien médecin de la marine, correspondant du Muséum. En c^dress{\nt à la Société nationale d'Horticulture un exem- plaire dune note imprimée dans le Bulletin de la Sociétr> bota- nique sur le Bananier Fehi, sa forme séminifère el sa forrpe aspcrme ou sans graines, j'ai le plaisir de lui annoncer c^ue le Muséum de Paris possède un jeune pied vivant de cette espèce, arrivé l'été dernier. U a été expédié de Taïti par M. Gardey, chef de bureau à l'administration locale, sojgné dans la traver- sée, puis apporté à Paris, par M. Gardet, administrateur colo- nial. C'est le premier pied de cette plante qui arrive en Eu- rope. A quelques mots d'explication sur l'élat asperme et \'é\.^\ séfpinifère dans les fruits des Bananiers sauvages et cultiy('îs, je me propose, dans cette note, de joindre une courte exposition des diverses espèces qui, au nombre d'une vinglaine, consli- (1; Df'pnsé Ift H avril 1HR7. LES ESPKCES DU GENRE MUSA. ^39 tnenl le beau genre Musa. Elles intéressent autant l'Horticulture que l'Agriculture coloniale et la Botanique, et sont, en général, mal connues et diftlciles à distinguer des simples variétés. Toutes les personnes qui s'occupent d'horticulture et de fruits étrangers savent que le Bananier cultivé donne des fruits char- nus, comestibles, soit crus, soit après cuisson, qui ne contiennent pas de graines, ou n'en présentent que d'imperceptibles vesr tiges, réduits à l'état de petites paillettes molles, hrimàtres, presque microscopiques. Elles savent également que plusieurs Bananiers sauvages, dont quelques-uns sont cultivés dans les serres d'Europe comme plantes d'ornement, portent des fruits coriaces et secs, conte- nant des graines plus ou moins nombreuses, dont le volume varie entre la grosseur d'un petit pois et celle d'une noisette. En Amérique, tous les Bananiers cultivés ont le fruit charnu asperme, et il ne se rencontre pas de Bananiers sauvage<î, mais seulement des Heliconia et un Urania. En Asie, patrie originelle du Bananier comestible, la plupart des Bananiers cultivés présentent le fruit charnu asperme; mais quelques variétés montrent çà et là quelques graines dans la pulpe du fruit, graines le plus souvent petites et mal dévelop- pées, quoique dures et colorées. Les Bananiers sauvages asia- tiques voisins du Musa sapienlum, et présumés sa souche pri- mitive, présentent toujours des graines dans le fruit, graines du volume d'un petit pois, bien formées, arrondies ou subangu- leuses par compression réciproque. Ces graines, souvent très nombreuses, remplissent parfois tout le fruit, où la pulpe n'exiàte qu'en petite proportion, ou même presque à l'état de vestige. Les Bananiers ornementaux ont le fruit sec et coriace, pourvu de graines. Le grand intérêt botanique du Bananier Fehi, espèce océa- nienne, est dans ce fait qu'à l'état sauvage, dans les vallées fer- tiles des premières pentes des montagnes de Taïti, il présente de.s fruits charnus, aspermes, comestibles après cuîsson ; qu'à une altitude plus grande dans la montagne, ses fruits, encore charnus, présentent parfois quelques graines petites et mai 240 NOTES ET MÉMOIRES. développées; enfin que, dans des stations plus élevées encore, sur un sol plus pauvre, il offre parfois, d'après les indigènes, dans ses fruits quelques graines bien développées. J'arrive à la rapide exposition des diverses espèces du genre Musa (Bananier). Elles sont au nombre d'une vingtaine. Toutes appartiennent à la zone intertropicale. La plupart sont asiati- ques ; une cependant est océanienne ; une autre est australienne ; deux sont africaines et appartiennent à une section particulière du genre. Plusieurs des espèces, celles surtout qui donnent des fruits comestibles, présentent un nombre très considérable de variétés. C'est, il faut l'avouer, presque une témérité que d'entreprendre une énumération et un groupement rationnel des Mu$a,ÛQ don- ner à chaque espèce une courte caractéristique. Plusieurs espèces, en effet, sont fort mal connues, et personne n'a encore réuni dans un jardin botanique colonial toutes ces espèces, qui ne peuvent se bien apprécier qu'arrivées à leur complet déve- loppement et pourvues de fruits à maturité. L'intérêt incontestable d'une exposition des espèces du genre Musa fera excuser les imperfections des descriptions sommaires, les omissions et les erreurs parlielles. Cette Note sera, du reste, communiquée aux Jardins botaniques des pays chauds et y provoquera, je l'espère, de nouvelles et plus précises observa- tions. Pour comprendre l'exposition rapide des espèces, il faut les réunir par groupes ou sections naturelles, autour de quelques types principaux bien connus, tout en reconnaissant que cer- taines espèces forment, à quelque degré, passage d'une section à , une autre. Le premier groupe est celui des Bananiers géants, dont le type est le Musa Ensete d'Àbyssinie, aujourd'hui si répandu dans les jardins. Ces Bananiers ne poussent pas de rejets du pied et meu- rent après la maturation de leurs fruits. Leurs feuilles sont très grandes et très nombreuses. Leur tige est épaisse et très robuste. Leur régime n'est pas très long; il a un axe robuste, incurvé, de grandes bractées plus ou moins persistantes. Les fleurs sous la bractée sont très nombreuses, les stériles surtout, qui vont LES ESPÈCES DU GENHE MLSA. 241 an chiffre de vingt ou quarante. Le labelle de la fleur est plus ou moins ligule et parfois un peu élargi à l'extrémité. Le fruit est sec et coriace. La graine est grosse ou assez grosse. Dans cette section se placent le Musa Ensete, le ]\I. Limngstoniana KiRK, le M. superba Roxr. et le 31. glauca Roxb. Le second groupe est celui des Bananiers à fruits charnus et comestibles, dont le Musa sapientum est le premier type. Il faut y réunir des espèces botaniquement très voisines, à fruit sémi- nifère, plus ou moins coriace ou partiellement pulpeux, dont plusieurs sont exploitées pour fibres textiles. Dans ce groupe, la tige, haute de 2 à 4 mètres^ est encore robuste, mais cependant moins épaisse. Les feuilles, encore très grandes, ont le limbe long de I ou 2 mètres. Le régime est presque tou- jours incliné et son extrémité stérile, qui pend vers la terre, est très longue ordinairement. Les bractées sont souvent caduques et portent à leur aisselle des fleurs assez nombreuses, de cou- leur pâle, dont le labelle plus court est entier. Les graines sont de la grosseur d'un petit pois et avortent souvent dans les races cultivées. Le fruit est charnu, ou tout au moins partiellement pulpeux, au moins avant la parfaite maturation des graines. Le troisième groupe est celui des Musa ornementaux, à brac- tées d'une coloration brillante, persistantes, portant à leur aisselle des fleurs peu nombreuses, ordinairement deux ou trois, à régime dressé, formant une transition manifeste vers les Heliconia. Dans ce groupe, la tige est plus grêle et plus basse ; les feuilles sont plus petites et moins nombreuses ; le rhizome est moins volumineux et un peu plus difi'us; le régime, court ou plus allongé, est dressé; les fleurs plus colorées ont les sépales moins soudés dans leur moitié supérieure; le labelle est un peu plus long et égale l'autre sépale. Le fruit est coriace, assez court et contient un petit nombre de graines^ à testa parfois un peu tuberculeux. Dans ce groupe prennent place \esMusa cocci- nea, M. ornata, M. speciosa, M. saugninea. Première section. Bananiers géants, ne poussant pas de rejets au pied. Musa ensefe Gmel. {Enscfe edule Bruce. Horaninow, Prod. Scif.). Cette superbe espèce est aujourd'hui si répandue dans les I !•, 242 NûtiiS ET MÉMOIRES. jardins qu'il seiait superflu de la décrire. Elle est originaire de rAbj'Ssinie et des nionlagnes et hauts plateaux voisins de l'A- frique orientale. Elle se cultive sans difficulté en Algérie, où elle rapporte des graines, et, niémé sui* lout le littoral de là Méditerranée, dans les \ie\i± siitTisamment abrités. Elle demàiide moins de chaleur que les autres J/»sa. Il semble qUe, dans l'in- térieur de l'Afrique, sa lige s'élève plus haut que dans là région méditerranéenne. Dans le centre delà t'rance, il faut la renU\r en serre rhiver ; mais, placée en pleine terre l'été, elle poussé avec force et donne alors des fleurs qui sont souvent stériles. Je suppose que, dans les pays chauds, semé dans iin botl soi frais et fertile, le J/. cnsete tléUrit vers trois ou quatre àhs. J'ai vu une fois au Sluséum Un fruit bien développé, ctiellll dàtis la grande serre tempérée. Il était de volume médiocre, coriact?, creux à l'intérieur, et ne JDrésentait de charnu que lé {"Linicule attachant la graine au (îlacerita. Le goftt dé ce ruHiculë jDréseh- tait un peu d'amertume. Un sait que déUx bit une des lo^es de l'ovaire avortent dans ce fruit, qui contient une ou deux gJ-àiueà. On sait aussi que ces graines sont d'une coUleiJf* griis foncé; du volume d'r-ne grosse noisette. Le premiet développement de là graine, après la germination, est Un peu lent ; mais, quand^ au bout de quelques mois, la jeune plante est miàé en pleine tërrë, elle prend promplement beaucoup de force. En Abyssinie, le bourgeoli central dé la bàèë de la tige coli- pée avant que là plante n'ait développé ses grandes fëiilllës èèt mangé cuit et fournitù l'alimenlatioh une rëssbu^cë imput'làtllë, d'après Prucc 1 . D'après d'autres voyageurs, on fnulvë ëhcdtë (1) Il est t'tranfçe que Bruce et les autres voyageurs auxquels M. Sagol lait allusion dans ce i»assage de son mémoire aient été si Inal informés relativeiuent à l'utilisation dit Musa tînse'le coriiiiie plante alimentaire. Ou va voir, en effet, qlife ce qU'lls diâelil d'Uli bourgeon soit central et basilaire, soit situé un pt^u plus haul^ et qui serait mangé oijil, ne ressemble absolunieut eu rien a ce qui a lieu en réalité. .\ous iiossétloiis aujouririiui ù cet égard des renseigue- nieuls précis, que nous devons au voyageur italien liiauclii, et a ces rtiiseiguenients je puis en joindre (Jii^ltiiies autl-ëà qiié je lieiis do lîion iitiii. M. AntniUp d'Abbadie. )p çéléhfe e.'tplbhUfiih clt^ l'-^HV»- LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. ^43 un bourgeon intérieur tendre dans la plante développée, mais il faut le prendre un peu plus haut. L'étude de ce bourgeon sitiie, à qui la science doil, entre autres travaux d "importance ma- jeure, une grande carte de cette partie de l'Afrique, basée sur la détermination précise d'environ trois mille positions. C'est M. Ant. d'Abbadie qui a bien voulu me communiquer le bel ouvrage de flianchi publié d'après le manuscrit original, en 1884, pendant la seconde expédition dans laquelle ce voyageur et ses compagnons d'exploration ont trouvé la mort. Une seconde édition de cet ouvrage a été publiée, en 1886, à Milan, par M. A. Rrunialti (Alla terra dei Galla. Spedizione Bianchi in Africa, 1879-1880. Milan, 1886, in-4 de XI et 616 pag., avec nombreuses figures, planches et 1 carte). C'est cette seconde édition que j'ai eue entre les mains. Il est bon de faire observer en premier lieu que le Musa Ensete es-t la plante alimentaire par excellence, même à peu près unique seule- ment pour les Gallas; dans le reste de l'Abyssinie, et même chez certains Gallas, l'Orge, le Blé et le Teef {Poa nbyssinica Jacq.) 3ont habituellement cultivés et fournissent la matière d'un pain bien pré- férable à celui d'Ensete, que Bianchi dit être insipide, légèrement acide et peu nourrissant. Il importe encore de rappeler avant tout que ce qu'on appelle habituellement la tige, tant dans l'Ensete que dans les autres Bana- niers, ne mérite ce nom que dans sa portion tout à fait inférieure. Cette fausse tige est formée par la superposition des longues gaines de feuilles qui se recouvrent de l'intérieur à l'extérieur, et dont par suite les plus vieilles sont extérieures. Chacune de ces énormes gaines foliaires est surmontée d'un très fort pétiole, qui se continue eu une grosse côte dans la longueur du limbe. C'est essentiellement dans ce pétiole que les Gallas trouvent toute faite la pâle de leur pain, pâte qui n'est pas autre chose qu'un tissu cellulaire ou, si l'on veut, médullaire, entrant en forte proportion dans la constitution de cette partie de la plante. En effet, en raison de la structure générale des végétaux raouocotylédons, il a pour base solide de sa formatidn des faisceaux fibro-vascUlaires rehés en substance continue par l'in- terposition de tissu cellulaire; Vers l'extérieur, ces faiscealix sont nombreux, serrés, de manière à former là, selon l'expression de Bianchi, comme une grosse écorce ; ils deviennent de moins en moins nombreux et de moins en moins résistants plus en dedans, tandis que le tissu cellulaire ou, si l'on veut, la moelle devient de plus en plus abondante dans le même sens. Ceci posé, voici comment pro- cèdent les Gallas, selon Bianchi. l/Rnsete arrivé à l'fVge de quatre, cinq du au plus glx ans est 244 NOTES ET MÉMOIRES. intérieur comestible demanderait de nouvelles observations. Ceux qui savent combien est agréable le chou palmiste cuit entièrement, développé. Il mesure alors 4 à 5 mètres de hau- teur, ou même davantage. Sans attendre qu'il fleurisse et fructifie, on le coupe aij nied presque rez-terre, et ensuite on en détache toute la portion supérieure sur une longueur de 2 mètres. Cette portion supérieure comprend les limbes de feuilles qui servent surtout à la nourriture du bétail. C'est de la partie restante et spécialement des pélioles qu'on extrait la pâte alimentaire. Or, cette même partie est fournie par des feuilles d'âges différents qu'on divise en trois caté- gories pour en obtenir trois qualités de pâtes. Dans le pétiole des feuilles extérieures, qui sont par conséquent les plus vieilles, la cou- che extei'ne est épaisse et très fibreuse; même les faisceaux qui parcourent la portion médullaire plus interne constituent des fila- ments assez résistants. Aussi lorsqu'on extrait cette moelle en raclant après avoir fendu le pétiole, n'obtient-on qu'une piàte grisâtre, entre- mêlée des débris de ces filaments, et de qualité tout à fait infé- rieure, qui donnera un pain consommé seulement par les misé- rables. Les feuilles plus intérieures, étant notablement plus jeunes, avaient leur limbe incomplètement développé, et blanc dans sa portion infé- rieure qui n'était pas encore venue au jour. Leur pétiole offre une écorce, pour parler comme Blanchi, plus mince et une moelle plus blanche, moins spongieuse, et, en somme, meilleure. On en fait uu pain plus acceptable, dont se nourrissent surtout les esclaves et les soldats. Enfin les feuilles tout à fait intérieures ont un limbe rudi- mentaire. Leur jeune pétiole a eu à peine le temps, dit Blanchi, de se munir à l'extérieur de quelques couches de filaments déliés et tout le reste de sa substance est une moelle pure, qui constitue une pâte blanche, compacte, de première qualité. Le pain qu'elle donne est la nourriture des maîtres et, en général, des personnes en bonne position. Même au centre et vers la base de la tige, la partie de laquelle émanent successivement les feuilles naissantes forme une masse cellulaire encore plus délicate, que d'ordinaire on ajoute à la pâte de qualité supérieure, mais qui, parfois aussi, coupée en tran- ches et cuite sans aulre préparation, constitue un aliment assez insi- pide tel qu'on le mange, mais susceptible, selon le voyageur italien, de devenir assez bon s'il était assaisonné. Les Ifrois qualités de pâte d'Ensele dont on vient de voir la nature et le mode d'extraction ne sont jamais mélangées; en outre, elles ne servent que beaucoup plus tard à faire le pain. En efl'et, après les avoir retirées des feuilles, on creuse en terre trois fosses dont on LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. '245 peuvent supposer que, dans les pays chauds, la culture du M. Ensete pourrait avoir un intérêt pratique. couvre le fond elles faces latérales avec une couche de feuilles d'Ea- sete qu'on a soin de laisser s'élever au delà des bords de rorifîce. On dépose ensuite dans chacune des trois fosses l'une des trois qualités de pâte, après quoi, appliquant sur cette provision alimentaire la partie supérieure des feuilles qu'on avait fait déborder, on forme à celle-ci une bonne couverture qu'on maintient en place en la char- geant de grosses pierres. Une fermentation s'opère bientôt dans la matière emmagasinée qui, par suite, s'acidifie sensiblement, et qui, néanmoinfî, reste ainsi enfermée le plus souvent pendant une année, parfois aussi pendant deux et même trois années. C'est après cette longue conservation qu'on en fait le pain. Pour cela, la pâte plus ou moins fermentée, que les Gallas appellent ktt, est retirée des fosses en autant de morceaux qu'on veut faire de pains, et cela en quantité proportionnée aux besoins journaliers. Elle ne subit aucune préparation ni addition et elle est cuite immé- diatement dans les fours appelés mogogo. D'après les renseigne- ments qu'a bien voulu me donner M. Aut. d'Abbadie, ces fours domestiques consistent en deux sortes de cuvettes en terre cuite mesurant environ O'",7o de diamètre, qu'on pose l'une sur l'autre renversées et dont l'une, qu'on superpose à. l'autre, est plus fortement concave de telle sorte qu'il reste une cavité entre les deux. On étale la pâte en couche mince sur la convexité de la cuvette inférieure sous laquelle on fait du feu qui opère la cuisson du pain ou, plus exactement, de la galette d'Ensete. Ce que Bianchi ne dit pas et que je tiens de M. Ant. d'Abbadie, c'est que les Gallas trouvent aussi un aliment dans les racines de leur Bananier. La substance de ces racines a semblé à M. Ant. d'Ab- badie intermédiaire, pour la saveur, à une Pomme de terre et une Patate, mais plus Une que celle d'une Pomme de terre et il a re- connu qu'elle devenait d'autant meilleure qu'on la prenait plus près de l'extrémité. C'est un aliment préférable au pain d'Ensete, mais beaucoup plus rare. Pour compléter cette note, je crois qu'il est bon d'y joindre l'indi- cation du procédé employé aujourd'hui, et non de longue date, par les Gallas pour la multiplication de leur unique plante alimentaire. Cette indication nous est fournie par Bianchi. Comme on le voit dans le mémoire de M. Sagot, le Bananier En- sete appartient à la catégorie des espèces de ce genre qui ne donnent point de rejets. D'un autre côté, celui qu'on cultive en grand pour en obtenir le pam ne fructitie que rarement, soit pour cause de H4b NOTES ET MEMOIHES. Van Houtte, dans la Flore des serres, dit que Heuglia, dans le Semen (Abyssiniej, a trouvé un Musa semblable à YEnsete, fleurissant rarement, mais donnant des rejetons et point de graines. Il fournit plus de matière tendre, et ses feuilles sont fourragères. Cette assertion soulève beaucoup d'incertitudes. Est-ce une race de culture? Est-ce un Musa différent? Y a-t-il eu erreur d'observation ? M. Livingstoniana Kirk. Espèce africaine très voisine du M. enseie, dont elle diffère réelle stérilité, soit plutôt parce quon le coupe avant qu'il fleurisse, la floraison et le dévoloppenieiit des fruits ne pouvant avoir d'autre effet que de diminuer considérablement la proportion de substance alimentaire renfermée dans la moelle des pétioles. Dans les autres parties de l'Abyssinie où on laisse ce végétal prendre son complet développenieni, il fruclifle abondamment; niais,d'aitrés Bianchi, celui qui se montre si fertile est regardé comme une va- riété particulière qui est connue dans le pays sous le nom de Gonu- gonà. On a vu plus haut que les (iallas, pour récolter leurs Ensete, les coupent presque rez-terre. Ils arrachent alors la partie inférieure qui est restée dans le sol et sup|>rini('nt les racines. Ils creusent ensuite en terre des trous larges et profonds dont ils ameublissent le fond et dans chacun desquels ils préparent une bonne couche. Ils y plantent ces sortes de grosses boutures ébarbées, qu'ils en- tourent de bonne terre meuble, et dont ils ont soin de laisser la section peu au-dessus du niveau du sol. Ils fument enfin tout autour avec du fumier de vache. I/einacinement a lieu en peu de temps; après quoi tout autour de la section restée un peu hors de terre apparaissent des bourgeons en nombre variable, de dix à vingt, selon la grosseur et la vigueur du tronçon bouturé. Ces bour- geons, touchant le sol parleur partie inférieure, émettent là bientôt des racines. Lorsqu'ils ont atteint environ 0"\30 de longueur, on les détache de la mère et on les plante en pépinière, et en lignes, en les espaçant de 0"',30 en tous sens. Le tronc resté en place ne tarde pas à périr. Au bout d'un an de plantation, les jeunes pieds ainsi obtenus sont assez forts pour être transplantés à leur place défini- tive. On en fait de grandes plantations en les espaçant de 2 mè- tres dans tous les sens. Ce sont les pieds ainsi plantés qui, après quatre, cinq, ou au plus six années de plantation, fournigsenl la ma- lière d'une récolte, [Note du Secrd'taire-Rf'dacteur.) Lhs tsi'Ècts uu gesm: .musa. îJi7 surtout parles graines plus petites et plus nombreuses. J'ai lu la description de Kirk. La plante a été troiive'e à Gorongozo, latitude ^9"S. à Maravi, latitude 1;^'' S., dans la région du Niger. Elle croît en groupe. Le M. Livingstomana est cultivé sur le littoral de la Médi- terranée; mais je ne sais s'il a présenté, dans sa végélation, quelque particularité notable. Un des botanistes qui ont accompagné \[. Savorgnau de Brazza dans son exploration de l'intérieur du Congo m'a dit qu'il n'avait pas vu de Bananier analogue au M, eme'e dans cette région. M. Buperba Bûvburgh. Originaire des montagnes de la péninsule de llndoustan. Cultivé au Jardin botanique de Calcutta et dans les serres d'An- gleterre et de Belgique. Il égale pour la dimension de ses feuilles Vl'Jns'de, mais il a la lige plus basse et présente un fruit ovoïde, contenant des graines plus petites et plus nombreuses. Cette espèce m'est connue par les descriptions et les figures des bota- nistes indiens et par l'article et la figure du Botauical Magozlne, iiih. ^i849 et 38oû, figure prise sur un pied qui avait fleuri dans les serres d'Angleterre. La tige, d'une élévation variable, egt très épaisée et porte comme des écailles rapprochées, ves- tiges de l'insertion des feuilles; les feuilles portent une pointe sétacée terminale, prolongement de la nervure médiane. Klles peuvent atteindre, dans la plante bien développée, jusqu'à 3 mètres de longueur. Le spadice, robuste, un peu court, est un peu incliné, recourbé. Les bractées, moins colorées que dans VEnsete, sont épaisses, ovales, arrondies, obtuses, persistantes, rapprochées. Le fruit mùr est ovoïde, de la grosseur d'un œuf 4'oie, jaunàlre, presque sec, La forme de la fleur comiue le port de la plante marquent l'affinité avec le M. Ensete. Le la- belle est ligule au sommet et porte deux petites expansions latérales. Le rudiment de J'étamine avortée a moins de déve- loppement que ÙB^niVEnsele. La végétation du M. superùa semble assez modifiée par lecli- Wàt, et la ferliJité du sol exerce peut-être sur elle une notable influence. Ce n'est que dans les pays chauds et humides que sa "2^8 .NUTES ET MÉMOIRES. tige s'élève. Roxburgh ne parle pas de rejetons au pied de la plante. M. Hooker affirme qu'il ne s'en produit pas. Je ne sais pas comment le Bon Jardinier dit qu'il s'en développe et sur quelle autorité il s'appuie pour affirmer que le M . superba de- mande pour pousser beaucoup de chaleur. C'est en tout cas une plante très décorative et il serait à désirer que la culture en fût essayée en Algérie et aux Canaries. /)/. nepalensis Wallich in Roxb., Flor. ind. Paraît une variété locale du M. mperbn, d'après Horaninow. Feuilles glaucescentes; bractées intérieurement rougeàtres et furfuracées ; fleurs jaunâtres, au nombre de quinze sur deux rangs, presque pareilles à celles du M. superba. Je n'ai pas de documents sur cette espèce. Sa tige est probablement basse. Je ne sais si, en raison de sa localité native, elle serait moins exi- geante pour la chaleur. M. glauca Roxburgu. Originaire du Pégu, c'est-à-dire des provinces orientales de l'Inde, attenantes à la Birmanie. La description de Roxburgh éta- blit nettement les caractères de cette espèce. Elle n'a pas de re- jets au pied et ne se conserve qu'en se ressemant. La tige, haute de 3 ou 4 mètres, est moins épaisse que celle des espèces précédentes. Les feuilles ont la dimension de celles des Ba- naniers ordinaires. Les feuilles supérieures qui entourent le ré- gime sont plus petites. Le régime est ass.^z long, incliné, et la partie stérile terminale est beaucoup plus longue que la partie fructifère. Les bractées et les ileurs stériles desséchées restent en nombre notable attachées à l'axe. Les bractées semblent être d'une coloration un peu pâle et portent à leur aisselle dix ou vingt fleurs. Horaninow dit que les Ileurs ressemblent à celles du M. superba. Le fruit est oblong, un peu Irigone, coriace et sec à la maturité. Il est long de cinq ou six pouces (0 m. '135- 0 m. 162) et contient un petit nombre de graines, de la grosseur d'une fève, noirâtres. Le régime met cinq ou six mois à se déve- lopper et à mûrir. Le développement de la plante s'effectue en trois ans. Il est évident que le M. glauca, tout en appartenant au groupe des Bananiers se rattachant à VEnsete. forme nn commence- LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. -4^ menl de transitioQ vers les Musa du groupe du M. sapienlurn. Je crois que, dans l'horticulture, on a pris quelquefois pour le véritable M. glauca des formes à feuilles glauques du M. sa- pienturn, ou du M. textills. Il m'est dificile de dire à l'avance si l'acquisition du M. glauca aurait pour l'horticulture un in- térêt bien notable. Je ne puis prévoir s'il se montrerait rus- tique sur le littoral de la Méditerranée, du moins sur le littoral africain, et si son effet décoratif a quelque chose de propre. Avant de quitter ce groupe des Bananiers à très grandes feuilles, ne donnant pas de rejets du pied, je dois indiquer quelques modifications principales que peuvent exercer sur leur développement le climat et le sol. Sous un climat continuellement chaud et humide, ils s'élèvent beaucoup plus haut et poussent plus rapidement. Cependant leur floraison peut-être parfois plus tardive, à cause d'une pro- longation de la pousse foliacée très vigoureuse. Sous ce climat chaud et humide, dans un sol stérile, il est possible, probable même, que leur végétation devienne lente, mi- sérable, languissante; que la floraison se produise très tardive- ment, incomplètement, et même ne se produise pas du tout pour beaucoup de pieds, qui montrent alors une fausse appa- rence de plante vivace, comme je l'ai vu à la Guyane pour r Urania amazonico, . Gela expliquerait pourquoi certains auteurs disent que la flo- raison du M. superba sauvage est rare dans l'Inde, pourquoi Bojer [Hortus mauritianus) dit que M. glauca fleurit rarement dans lejardin botanique de Maurice et qu'il est vivace. Gette influence complexe de la chaleur, de l'humidité et de la fertilité du sol explique les grandes inégalités de développe- ment et de durée d'évolution qui ont été remarquées, sous divers climats, sur le M. Ensele et le M, superba. La même espèce a fleuri à cinq ans, à trois ans, à deux ans; a dunné un régime portant des fruits ou un régime constitué seulement par des fleurs stériles ; a fleuri constamment et faci- lement, ou n'a fleuri que rarement. Ces contradictions physiologiques apparentes sont fréquentes dans l'hisîoirc de? Musacécs. [La suite prochainement.) 2S0 HAl'l'OUTS. RAPPORTS Compte rendu de la 28™^ session de la Société pomologique de France, tenue a Nantes, du 20 au 21 septembre 1886(1), par M. Michelin, Messieurs, La Société pomologique de France, sur rinvitation gracieuse de la Société nantaise d'Horticulture, devait tenir sa 28""" ses- sion, celle de 1886, à Nantes où elle s'était déjà rendue vingt- deux ans auparavant, en 1864. La séance d'ouverture eut lieu le 20 septembre dernier, à deux heures et demie, dans la salle des beaux-arts, mise obligeamment à la disposition de la Société par M. le Maire. Vingl-trois Sociétés d'Horticulture de France étaient représentées par des délégués; parmi eux figuraient MM, Jamin, Lapierre et Michelin qui avaient été délégués par notre Société. M. Moreau, l'honorable Président de la Société nantaise d'Horticulture, dans une allocution empreinte de cordialité, souhaita la bienvenue aux membres du Congrès et les remercia d'avoir choisi la ville de Nantes pour la réunion de l'année cou- rante, faisant observer qu'ils ne sont pas seulement les jjôles de la Société nantaise d'Horticulture, mais qu'ils le sont aussi de la municipalité de la ville qui a tenu à réunir en Congrès la Société pomologique, pour compléter la série des belles assises qui se sont déjà tenues, celle année, dans la ville, au nom de diverses Sociclés savantes. « Dans ce paj's de production iruilière, ou attachera un (» grand intérêt aux travaux pratiques que la Société poursuit « avec zèle et esprit de suite, etc.. » M. le Président déclara ouverte la 28""" session de la Société pomologique de France;, et invita le Conseil d'Administration à constituer son Bureau et à procédera l'organisation du Congrès. 1) Déposé le 23 décembre 1880. 28« SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGltjUE. 251 M. le Préfet du département, présent à la séance, prit alors la parole et exprima sa satisfaction de voir les membres venir en partie de si loin entreprendre des études dans un pays où l'exportation des fruits a acquis une si grande imporfance. Il importe d'étendre cette branche du commerce national en encourageant et en dirigeant la production des fruits. La culture des Pommiers à cidre doit aussi appeler l'atten- tion au moment où la Vigne est frappée de maladies qui en diminuent sensiblement les produits, etc.. M. de la Bastie, Vice-Président de la Société pomoiogique, réunit au bureau les représentants du Conseil d'Administration et remercie les membres de la Société Nantaise du bon accueil qui est fait à ses collègues et à lui-même ; il annonce qu'il va être procédé à la constitution du Bureau de la session, el M. Eutin, Secrétaire-général, prend les noms des membres présents et qui donneront leur concours pour les travaux à accomplir. Il est procédé ensuite à Télection du Bureau qui se trouve ainsi formé : Présidents d'honneur : MM. Moreau, Prési- dent de la Société Nantaise d'Horticulture et de la Basile, Vice- Président de la Société pomoiogique de France. M.Ferdinand Jamin, de Bourg-la-Reine. est élu Président effectif, chargé de diriger les travaux. Les quatre Vice-Prési- dents, nommés selon l'usage, sont MM. Roussel, Vice-Président de la Société nantaise d'Horticulture; Daurel, Président de la Société d'Horticulture de la Gironde; Hortolès, professeur d'Hor- ticulture à 3îontpellier; Lefièvre oncle, horticulteur à Nantes. M. Eutin, de Lyon, est élu Secrétaire-général; MM. Michelin, de la Société nationale de France, Gonlo, Marmy et Crouan, de la Société nantaise, sont élus Secrétaires; M. Varennes, direC' tenr des jardins publics de Rouen, est nommé Vice-Trésorier, chargé de remplacer le vénérable et aimé M. Reverchon, que son grand âge a empêché de se rendre à Nantes. Ilestrappelé que, malgré ses quatre-vingt-huit ans accomplis, M. Reverchon n'a encore manqué que deux fois aux réunions annuelles du Congrès. M. Jamin. en prenant place au bureau, remeicie ses collègues de l'honneur qu'ils lui font et auquel il attache un grand prix, en l'appelant pour la neuvième fois à les présider : il attribue le 252 RAPPORTS. choix de ses collègues à la notoriété que son père avait acquise au milieu d'eux et à la sympathie qui l'avait entouré dans le monde horticole dont il a été l'un des doyens expérimentés. — Il fera son possible pour donner de l'efficacité aux travaux de la session et, dans ce but, il réclame le concours zélé et l'assiduité de ses collègues. Sur la proposition de son Président, l'assemblée décide que, tous les jours, il y aura deux séances de dégustation, l'une à 8 heures du matin et l'autre à 2 heures, à la suite de laquelle se tiendront les séances plénières du Congrès, l'une à 9 heures et l'autre à 3 heures. La Commission des finances est nommée, ainsi que celle des dégustations dont le Bureau est ainsi composé : M. Hortolès, Président ; M. Treyve, Yice-Président. M.Michelin, Secrétaire; M. Marmy, Secrétaire-adjoint. Enfin M. le Président annonce que, conformément à son règlement, la Société décerne chaque année une médaille d'or à la personne qui a rendu le plus de services à la Pomologie; mais que cette année, par exception, deux médailles seront à accorder, l'une due à la générosité de la Société nantaise et l'autre à celle vraiment inépuisable et qui s'est manifestée dans maintes circonstances du Trésorier &i dévoué et afTectionné, M.Reverchon.Le vote aura lieu le surlendemain, exclusivement par les membres en litre de l'Associatiim, et par deux délégués au plus pour chaque Société représentée. M. Jamin, Président, annonce à la réunion le décès du véné- rable Président de la Société, qui l'a suivie avec un vif intérêt depuis son origine, M. Réveil, ancien sénateur, ancien maire de Lyon, et exprime des regrets qui sont partagés par tous les membres qui ont été à même d'apprécier raffabilité du véné- rable Président, son dévouement à l'œuvre commune et ont connu les services signalés qu'il lui a rendus. M. de laBastie notifie les décès de plusieurs membres, survenus dans le cours de l'année^ et explique l'absence de l'honorable M. Luizet qui, celte fois, à son grand regret et contre son habi- tude, n'a pu se joindre à ses collègues, empêché par une indis- [josition. iS° SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 253 L'oi'dre du jour étant épuisé, la séance est levée à à heures, avis ayant été donné que les réunions du Congrès auront lieu au cours Saint-André, au lieu môme de l'Exposition de fruits en ce moment installée par les soins de la Société nantaise. Le lendemain 21 septembre, la Commission des dégustations est réunie à 8 heures du matin, sous la présidence de M. Hor- tolès. M. Michelin tient la plume. On déguste, en premier lieu, un Pavie à chair blanche, obtenu de semis par M. Daurel, de Bordeaux, où les fruits de cette sorte sont appréciés surtout pour l'usage qu'en font les fabricants de conserves. Celui de M. Daurel est très gros, peu coloré à l'exté- rieur: la chair en est blanche, marbrée de -rose autour du noyau, bien juteuse^ sucrée, bonne ; on l'a jugée excellente à Bordeaux. — Du même obtenteur une Pêche à chair jaune^ grosse, dont la peau se détache bien et dont la chair n'est pas attachée au noyau. Elle est très juteuse, très fondante, sucrée, agréablement acidulée. Elle est tardive, sa maturité arrivant dans la seconde quinzaine de septembre; on peut la qualifier de bonne. Elle portera le nom de Madame Daurel. Pavie n° 48, se7nis de M. Auguste Fau, seconde fructification. Très gros, jaune, fouetté de rouge; chair jaune, fondante, très juteuse, sucrée, agréablement acidulée, vineuse; fruit pesant 335 grammes, rosé autour du noyau ; très bon. M. Fau en offre des greffons. Pêche Leathbury, Leathbury Late, présentée par le même M. Fau. — Pêche jaune, rouge du côté du soleil, oblongue, à chair jaune, fondante, juteuse; qualité médiocre. Pêche Albatros, grosse, peu colorée, fouettée de rouge du côté du soleil ; gain de M. Bivers; envoi de M. Luizet: fondante, âpre, pâteuse. On en proposera la radiation. M. Lalande, de Nantes, présente une Nectarine ou Pêche lisse issue par semis de la Stanwick, à laquelle on a donné le nom de Nectarine Lalande. Elle a une bonne moyenne grosseur, est fortement colorée de carmin vif et se distingue par un sillon prononcé. Elle laisse des filaments charnus après le noyau et blétit facilement. La chair en est pâteuse, acide, médiocre. M. Treyve présente une Poire nommée Souvenir Deschamps^ 254 KAI'POKT». semis de Deschamps, qui est en ce moment mise à l'élude. Elle est grosse, mais trop mûre; on ne peut la déguster. M. Daurel soumet à la Commission une Poire de semis de M. Mérlgon, de Créon. C'est un fruit jaune, très gros, conique. La chair est assez fine, juteuse, fondante, légèrement astrin- gente, relevée, sucrée. La maturité se révèle habituellement dans la première quinzaine de septembre. C'est un semis du Bon- Chrétien William et, en somme, un beau et bon fruit. M. Daurel met sous les yeux de la réunion un Raisin semis de M. Underfiill, indiqué comme hybridation du Delaware et du Chasselas de Fontainebleau, envoyé par M. Piola, de Libourne, d'accord avec lui. Cette variété a résisté jusqu'ici aux maladies cryptogamiques et n'a pas encore été attaquée par le Phylloxéra : elle est donnée ici à titre de Raisin de table. Les grains sont moyens, ronds, rappelant par leur forme le Chasselas; ils sont bien juteux, fondants, sucrés. Uh premier échantillon deM. Piola, de Bordeaux, n'est pas foxé et est bon; un second venant de M. Champin est, au contraire, foxé et mauvais. Cette dissemblance amène à constater qu'il y a eu confusion. Par M, Daurel, Jiaisin Seoelari/, hybride de M. Rickett, obtenu du Clinton et du Muscat de Hambourg. Raisin de cuve et de table déjà misa l'étude; cep très fei'tile; vin ordinaire. Grappe grosse, allongée, non ailée; grains au-dessus de la moyenne par la grosseur^ ronds, serrés; planl résistant au mil- diou ; grains noirs, ronds, musqués, ayant un arrièie-goût foxé; peau épaisse; chair juteuse, fondante; paraissant plus conve- nable pour la cuve que pour la table. Raisin blanc DuchesS, présenté par M. Daurel, obtenu par M. Caywùod, hybride du Concord blanc et du Delaware : grappe non ailée, allongée; grains serrés, moyens, croquants, sucrés, juteux, à peau épaisse. Variété sujette à la coulure dans les tertàiris humides, bonne. Allerï's Hybnd, Raisin bldhc, en ce moment à l'élude, parvenu pat" l'enlreinlse de M. Daurel ; provenant de M. Piola; obtenu par M. Allen de Salem (Massachusets); Raisin moyen, hybride du Ghdsàelà^ doré et de l'Isabelle : grappe moyenne, un peu allée, 28** session; de la société POMOLOGiQUt:. Ibo lâche; grains à peâU tendre, à pulpe juteuse, sucrée, bonne; cardclère disliticUf : grains et pépins aplatie. Golden Gem, par A!. Daurel. Envoi de M. Piola; semis de M. Rickett; ct-oisement du Delaware et du Jona. Raisin blanc doré, transparent; grains petits, ronds ^ pou serrés, ambrés, généralement dépourvus de pépins; grappes petites. Ce Raisin est bien juteilx, très sucré, mttsqué, très bon. On le dit très fertile et non sensible à toutes les maladies cryptogamiques. On proposera de le mettre à l'étude. Eniihj. — Raisin mis à l'étude en 1882, dont l'origine est inconnue. Il est rose carminé, d'une tiès grande fertilité, sensible à l'Oïdium, craignant les ardeurs du soleil, mais à l'abri des autres maladies. La grappe est moyenne, assez lâche. Les grains sont assez gros, excellents au goût : ils ont là peau tendre, sont très juteux, suffisamment sucrés, bons, et produisent du vin blanc excellent. La séance est levée à 9 heures et demie pour l'ouverture de la séance du Congrès. Le même jour, à 2 heures 1/4 de relevée, est ouverte la seconde séance delà Commission. M. Hortolès préside;M. Miche- lin, Secrétaire, tient la plume. Raisin blanc Naomi, semis de M. Rickett. présenté par M. Dau- rel. Tardif, très fertile, un peu sujet au mildiou, de grosseur moyenne, rond; grappe ailée ; juteux, sucré, assez bon; man- quait un peu de maturité. Ladij Washington (Rickett). Croisement du Concord et Hybrid Allen; envoi de M. Piola. Bonne moyenne grosseur; un peu doré et violacé; grappe un peu ailée; grains espacés, juteux, sucrés, légèrement foxés ; variété très fertile, assez bonne. Jefjferson, envoi de M. Piola (Rickett). Croisement du Con- cord et du Jona; grains assez gros^ ronds, couleur rose clair, un peu croquants, juteux, à peau épaisse; grappe un peu ailée; ayant i'ésisté aiix maladies; goût de fraise prononcé et fuxé ; médiocre. Culture dé M. Daurel, Dtiun'are. Couleur rose foncé; grains pèiiis, i-dOds; gt-appfes petites; goCit l'dxé; ttès résistant au 256 RAPPORTS. Phyllox<''ra ; assez bon. M. Laliman l'emploie pour faire du vin. Excelsior. Raisin blanc (Rickett). Envoi de M. Piola, résistant au Phylloxéra, mais non au milldiou; grappe grosse, forte, ailée; grains assez gros, rappelant ceux du Chasselas, un peu serrés. Échantillon pas assez mûr pour qu'on puisse juger la variété. M. Daurel présente le Canada comme le meilleur Raisin de cuve américain. Il est noir; les grains sont petits; la grappe est moyenne, serrée; il fait le vin très bon et est bon au goût et non foxé. Cette variété résiste au mildiou et au Phylloxéra, Gœthe^ Hybride de Roger, cultivé par M. Daurel. Grappe petite, peu serrée; Raisin rose; grains assez gros, juteux, sucré?, à goût de cassis ; mauvais. Pomme Dean s Codlin, présentée par M. Jamiii cl M. Trey ve ; fruit d'automne; Pomme grosse, jaune-citron, ronde, un peu élevée, unicolore; pédoncule très court, souvent charnu ; (i>il grand, ouvert dans une cavité évasée, un peu plissée; maturité en octobre; très fertile; chair blanche, assez fine, un peu ferme, acidulée; bonne. On proposera son adoption. Poire Don Vicaù^e, semis du vénérable frère Louis. Grosse, piriforme, ventrue à la base; fond jaunâtre, fortement frappé de rouge d'un côté; chair un peu grosse, juteuse, sucrée, assez fondante ; exemplaire trop mûr; variété à revoir avec d'autant plus de raison que le fruit jouit déjà d'une bonne réputation. Poire Sainte-Claire, semis Eugène Boisselot. Très grosse, bossuée au sommet, verdàtre, tiquetée de roux; chair grossière, juteuse, peu sucrée, graveleuse. Beau fruit, mais seulement assez bon. Belle de Beaufort. Grosse, cylindrique avec sillon dans toute sa longueur; couleur jaune, marquée de fauve; trop n»ûrepour être jugée; toutefois s'annonçant mal. Napoléon III (André Leroy). Très grosse, large et turbinée; peau verte, jaunâtre, tiquetée de gris sur toute la surface; sujette à blétir, pâteuse; chair grossière, sans qualité; à rejeter. Beurré Amande (Saunier). Moyenne, piriforme, jaune; chair 28° SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 257 peu fine, sans sucre, sans jus; trop mûre, mauvaise. Le fruit était véreux, on doit le dire. Poire de Semis Maran n° 1. Grosse, cylindrique; fond vert jaunâtre, recouvert de fauve; chair ferme, très acide; n'est pas à maturité. Semis Maran n° 3. Grosse, cylindrique; jaune, finement piquetée de roux; pédoncule sortant de côté sous une protu- bérance; chair grosse, juteuse^ sans sucre; mauvaise, Donatienne. Poire de semis de M. Bureau. Assez grosse piriforme; jaune, marquée de roux; chair un peu grosse, juteuse, acidulée; tendant à blétir, astringente; mauvaise. Blanquette à courte queue; semis présenté par le noviciat des Frères. Chair cassante; mauvaise. Poire Valflore de Fontenelle (Grégoire). Moyenne, forme de Bergamolte, jaune; chair peu fine, assez juteuse, manquant de sucre et de goût. Un autre exemplaire bien juteux, fondant, assez agréablement acidulé, assez bon. Dans ces conditions on proposera le maintien à l'étude. Pêche de semis de M. Quinqandon. Gros fruit coloré d'un côté ; très gros noyau ; chair très rouge autour du noyau et y laissant quelques filaments; chair fondante, juteuse, un peu filandreuse, vineuse; fruit s'annonçant bien. Noix Glady. Fruit très gros ; semis de M. Gîady, datant de cinq ans, issu de la Noix bijou dont il a la forme. Le même jour, 21 septembre, à deux heures, les fruits à examiner étant en trop grand nombre pour le temps qu'on peut leur consacrer, la Commission des dégustations se divise en deux parties et M. de la Bastie rédige le procès-verbal qui va suivre. Poire n" i de M. Binot. Fruit moyen, piriforme, recouvert de fauve; queue courte, grosse, charnue; œil petit, ouvert; chair blanche, veinée de vert, assez fine, assez juteuse, sucrée, acidulée, assez parfumée; assez bonne. Poire Secrétaire Rédier. Fruit petit, ovoïde, obtus; queue longue, droite; œil petit, ouvert; peau jaune pâle, marbrée de fauve, légèrement lavée de rouge; chair blanche, veinée de vert, 17 -2bH RAPPORTS. assez fine, juteuse, fondante, très sucrée, acidulée, [jarfuniée; bonne ou très bonne. Madame Antoine /-orm/e>- (Sannier). Poire moyenne, turbinée; queue courte, implantée dans une cavité étroite, bosselée; œil moyen, ouvert; peau lisse, jaune pâle verdâtre, pointillée de gris; cliair blanche, grenue au centre, assez fine, fondante, assez sucrée, fortement acidulée, juteuse, peu parfumée ; assez bonne. Souvenir de Saunier père, n" o62. Fruit moyen, piriforme; queue courte, implantée obliquement; œil petit, mi-ouvert, presque à fleur de fruit; peau assez lisse, jaune verdâtre^ gra- nitée de fauve et teintée de rouge, terne du côté du soleil ; chair blanche^ assez fine, fondante, juteuse, sucrée, peu acidulée, agréablement parfumée; bonne. Poire n" 320. Semis Saunier. Fruit assez gros, forme de Bon- Chrétien, bossue dans son pourtour; queue moyenne, arquée; œil petit, fermé dans une cavité irrégulière, bosselée; peau lisse, jaune pâle, pointillée de gris; chair blanche, granuleuse autour des loges, assez fine, mi-cassante, peu sucrée, peu juteuse, peu parfumée, acide; médiocre. Beurré Amande. Fruit moyen, turbiné, bosselé dans son pourtour ; queue courte, charnue à la base, semblant être la continuation du fruit, implantée obliquement; œil moyen, mi- clos, inséré dans une cavité irrégulière; peau lisse, jaune ver- dâtre, marbrée de fauve, finement pointillée de gris; chair blanche, granuleuse autour des loges, citrine contre la peau, assez fine, fondante, assez juteuse, peu sucrée, sans acidulé, peu parfumée; médiocre. La Commission proposera la radiation. Secrétaire Alfi^ed Vigneau n" .{07 (Saniiier). Fruit moyen, piriforme, ventru, irrégidier, bosselé ; queue courte, grosse, un peu charnue à la base, implantée oblicjuement; œil petit, fermé, inséré dans una cavité l'troite. très irrégulière, plissée et bos- selée; peau assez fine, jaune-cili'on, marbrée et granitée forte- ment de fauve chaud; chair blanche, assez fine, granuleuse autour des loges, assez fondante, peu juteuse, peu sucrée, vineuse, acidulée, un peu musquée à peine; assez bonne. •IH" SliSSlO.N UE LA SOCIÉTÉ PO.MOLOGlOLli. ^259 Alexandre Delakerche (Sanaier). Fruit petit, sphérico-conique, ausit large qae haut; queue courte, grêle, implantée oblique- ment dans un pli mamelonné; œil moyen, ouvert dans une dépression régulière; peau lisse, jaune-paille, pointiilée «le roux, légèrement marbrée de fauve et teintée de rose du côté du soleil; chair blanche, veinée de jaunâtre, fine, un peu grenue autour des loges, fondante, juteuse, sucrée, peu acidulée, par- fumée; bonne. Mademoiselle Blanche (Sannier). Fruit assez gros, au-dessus de la moyenne, piriforme, obtus et ventru; queue courte, renflée au point d'attache, implantée très obliquement dans un pli dominé par un fort mamelon ; œil petit, mi-ouvert dans une petite cavité; peau un peu rude, jaune verdàtre, pointiilée de roux, marbrée de fauve et d'un peu de rouge du côté du soleil; chair blanche, fondante, très granuleuse a,utour des loges, juteuse, très acidulée, astringente, sucrée, sans parfum; passable. Bon-Ch'étien VVry^o/^nSanniei-). Fruit moyen, forme et aspect du Passe-Colmar ; queue de moyenne longueur, assez mince, implantée très obliquement en dehors de l'axe du fruit; œil petit, mi-ouvert, dans une petite dépression; peau lisse, jaune pâle, pointiilée de gris, teintée légèrement de roux au soleil ; chair blanche, veinée de jaune, très légèrement grenue au- dessous des loges, assez fine, assez fondante, assez juteuse, sucrée, un peu acidulée, assez agréablement parfumée; bonne. Semis n" 759. Fruit très petit, peu digne de la culture pour la saison. Bési Quessoij d'été. Fruit moyen, entièrement recouvert de fauve; chair blanche, peu fine, granuleuse, peu juteuse, peu sucrée, bien parfumée ; passable. Bési de Monhgny. Fruit moyen, turbiné; queue courte^ charnue, implantée au sommet du fruit; œil petit^ ouvert; peau presque lisse, jaune verdàtre, pointiilée de gris ; chair blanche, très légèrement saumonée, veinée de vert, assez fine, fondante, assez juteuse, peu sucrée, peu acidulée, fortement musquée, médiocre. On a craint d'être en présence, d'un faux échantillon. 2G0 RA1'1•UKÏ^. Semis de la Meillerarje n^ 91. Poire au-dessus de la moyenne, piriforme, régulière ; queue courte, un peu charnue, droite, implantée un peu obliquement au sommet du fruit; œil petit, ouvert dans une dépression assez sensible; peau assez lisse, verdàtre, marbrée et pointillée de roux; chair blanche, veinée de verdàtre, citrine contre la peau, sans granulations, fine, mi- fondante, juteuse, sucrée, agréablement parfumée; assez bonne ou bonne. Semis de la Meillcraye n° 97. Fruit mo^en, piriforme, régu- lier; queue courte, droite, implantée un peu obliquemment au sommet du fruit; œil petit, mi-clos dans une étroite cavité; peau un peu rude, verte, à peu près entièrement recouverte de fauve; chair blanche, un peu grosse autour des loges^ assez fondante, juteuse, pas sucrée, peu acidulée^ peu parfumée, froide; médiocre. SKANCES DU CONGRÈS PRKSiDK.NCf: ni-: M. dlnmiu. M. Jamin ouvre la séance, le 21 septembre, à 9 heures 1/2 du matin et donne la parole à M. î\Iichelin pour la lecture du procès-verbal de la séance des dégustations. M. le Président commence ensuite l'appel des fruits qui figurent sur le programme de l'année comme ayant été mis à l'étude. Ahricots De Boulhon. Indique comme très précoce, ce qui n'est pas reconnu par tout le monde. On le plante dans le Midi, mais les fruits n'y sont pas encore très connus et il a besoin d'être plus répandu et étudié; on le maintient à l'élude. Du CAance/îer(Luizet). Est à l'étude depuis l'année 1878, mais ne s'est pas répandu et n'est pas connu ; il sera supprimé malgré la bonne réputation qui lui est acquise à Lyon et on pourra prendre plus tard en considération s'il entre couramment dans \c-. (■iillnre>. ^8*" SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOCiigCi:. 2GI Cerises Guigne hdlive de Ponlavnuud. Semis de M. Jacquemet-Bonne- font, d'Annonay. — Fort bien notée au point de vue de sa pré- cocité et de sa qualité; mais n'est pas assez répandue. Maintenue à l'étude. Coings Bourgeaut. Présenté en 1883 par M. ïreyve, avec recomman- dation. Caractères de l'arbre : il est très fertile et les branches sont érigées; n'est pas assez connu. Maintenu à l'étude. C'est un fruit gros, ovoïde, d'un jaune foncé, plaqué de fauve, dont la chair est plus fine que celle des autres variétés. Figues De la Dalmatie. Arbre vigoureux, franchement bifère ; fruit le plus gros qui existe dans les cultures françaises et des meil- leurs. Première maturité au commencement de juillet, la seconde fin de septembre. Elle vient de San-Pietro en Dalmatie et a été répandue par M. Bernède, de Bordeaux. Elle est adoptée et sera inscrite sous le nom de San-Pietro. Noisettes Impériale de Tréhizonde. Présentée en 1882, à Orléans, par M. Dauvesse. Très beau fruit, dit-on, mais on a besoin de le connaître. Noix Gladij. C'est un diminutif de la Noix bijou, et un gain de M. Glady. Maintenue à l'étude. Lanfrey. Elle est annoncée par M. Treyve comme assez grosse et de bonne qualité, de plus ayant l'avantage d'entrer tardi- vement en végétation. Elle a été obtenue par M. Lanfrey. Elle est maintenue à l'étude. Martin, Trouvée à Auriol (Bouches-du-Rhône), par M. Martin; 2(>2 HAIMMIHTS. fniit petit, dont la coque est remplacée par quatre valves par- cheminées. Maintenue. La deuxième séance du Congrès a lieu le même jour, 21 sep- tembre, à 2 heures, après la lecture du procès-verbal des dégus- tations. PKCniis Albatros. Semis de M. Rivers; très grosse, se colorant peu, su- jette à prendre le blanc. La suppression en est décidée. 7?<:///(?^^Baltet). Maturitédans la première quinzaine d'octobre ; d'iin coloris avantageux ; d'une bonne qualité ; à signaler surtout comme Pêche tardive. Maintenue à l'étude. Baronne de Brivazac (Bernède). Maturité fin de septembre; a été dégustée à Lyon le 23 dudit mois; à fond jaune, frappée et marbi'ée de rouge-sang; chair un peu ferme, juteuse, parfumée, sucrée, assez relevée, teinti'e de ronge autour du noyau ; bonne. Maintenue à l'étude. Comtesse de Montijo (Gauthier). Belle et bonne Pèche, très appréciée dans les cultures parisiennes, mûrissant au commen- cement de septembre. Maintenue à l'étude, en attendant qu'elle soit plus connue. Cumtterland. Bon fruit de moyenne grosseur, dont la maturité a été constatée à Lyon le 10 juillet, mais aussi les 2o et 28 juin, coloré, de bonne qualité; classé avantageusement parmi les précoces. Maintenue à l'élude. Daun. Maturité en août ou au commencement de septembre; fruit assez gros; chair très fine, de pr.mière qualité; on ne peut lui reprocher que de ne pas se répandre. Maintenue à l'étude. Docteur HocjCf. Poche grosse, mûrissant à la fin d'août, dont la qualité est contestée et dont la radiation est décidiie. fhnminf). Maturité de juin à juillet, ayant été récoltée le 25 juin à Bordeaux, et appréciée h Mont()eUier ; de couleur rouge sur fond jaune: de bonne qualité'; maintenue à l'étude. fiovernor Gnrland. Pèche j>récoce, d'un bon e^Wrtris et bien notée pour la qualité. SJaintenue à l'étude. 28® SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMGLOGIQUE. 1263 Honeyivell. Pêche classée parmi les précoces, réunissant le volume à la précocité et à la qualité. Maintenue à l'étude. Marie Talahot (Gougibus). Très beau fruit; arbre vigoureux _, mais qu'on dit être délicat sous le climat de Paris. Maintenue. Michelin (Luizet). Pêche très satisfaisante quant au volume, au coloris et à la qualité; arbre vigoureux et très fertile; matu- rité vers Je milieu de septembre. Maintenue à Tétude. Miisser. Maturité des plus précoces; se colorant bien; de pre- mière qualité. Maintenue à l'étude. Précoce du Canada. Fruit gros, rouge, pourpré; chair se dé- tachant bien, dit-on, du noyau: mûrissant fin juin ou commen- cement de juillet ; de bonne qualité. Maintenue à l'élude. Précoce Harper. Pèche grosse, rouge pourpre ; chair peu attachée au noyau : précoce quant à la maturité ; de bonne qualité. Maintenue à l'étude. Précoce Tillotson. Belle variété bien colorée, mûrissant au milieu d'août. Maintenue. Rouge de mai. Maturité à la moitié de juillet; fruit moyen, bien coloré, de bonne qualité. Maintenue à l'étude. Sainulers. Maturité vers le 10 juillet; assez grosse oumoyenne, colorée de carmin clair et de pourpre foncé; chair se détachant bien du noyau, blanche, fine, fondante, juteuse, agréablement acidulée et parfumée, se distinguant par sa qualité parmi les américaines; très bonne. Maintenue à l'élude. Tardive Béravd. Maturité vers le '^O octobre; Pêche grosse, sphérique, à peau jaune, pâle et verdoyante, frappée de rouge carminé et marbrée de pourpre foncé àlinsolalion; chair un peu juteuse, sucrée, relevée, assez parfumée, bonne. Maintenue «î l'étude. Walburton Admirable. Pêche assez tardive; depuis longtemps mise à l'étude et qui reste inconnue. Supprimée pour manque de renseignements. Waterloo. Variété qu'on indique comme bonne, et réussissan t bien en plein vent. La grosseur est moyenne; la couleur est rouge foncé sur fond blanc ; la chair est fine, juteuse, sucrée. La maturité arrive dans les premiers jours de juillet. Elle est main- tenue à l'étude 2H4 COMPTE RENDU Wilder. Bien notée pour le coloris, la qualité et la précocité, la maturité se prononçant dans le commencement de juillet. Maintenue à l'étude. La séance est levée à onze heures. {La suite prochainement). =-t-= COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition horticole tenue a Nice du 10 au \'S MARS 1887 (1), par iM. Henri-L. de Vilmorin. On peut dire que les tremblements de terre qui ont mis en émoi la côte delà Méditerranée, de Nice à liènes, ont donné un intérêt de plus à l'Exposition horticole qui vient de se tenir dans la première de ces villes. La Société d'Agriculture des Alpes- Maritimes a fait acte d'énergie et de courage en ne se laissant pas abattre par une calamité particulièrement troublante et en ouvrant son Exposition après un retard de quelques jours seu- lement. Il est certain^ toutefois, que le désarroi un peu excessif des affaires et des esprits a nui dans une mesure assez large à l'éclat de cette solennité horticole qui, tout en étant relativement réussie, ne donnait pas une idée complète de ce que Nice et ses environs renferment de splendeurs végétales de toute nature. Une chose qu'on peut louer sans restriction, c'est l'installation et la disposition générale de l'Exposition. La place des Phocéens, située entre le Paillon et la mer, en face du jardin public, a été dessinée et tracée à nouveau par M. Gourniaud pour servir d'emplacement à l'Exposition. 11 en a fait un jardin de ville orné, des mieux réussis dans sa petite étendue. Les apports des exposants étaient en partie disposés en groupes et massifs distribués en plein air sur les gazons, en partie disposés (1) Déposé le 2i uiar-s 1887. DE l'exposition DE NICE. :26o sur (les tablettes et gradins recouverts d'une tente élégante et légère. Les Palmiers et les Cj^cadées, en nombre restreint, mais en exemplaires de choix, donnaient à l'ensemble de l'Exposition le caractère semi-tropical propre aux jardins de la région de Nice. Le plus beau massif, le plus nombreux et le mieux assorti était celui de MM. Besson, horticulteurs à Nice_, qui présentaient plu- sieurs Cijcas et Zamia en fructification. Les Camellias de M. Rossignol, de Nice, formaient un massif des plus remarqués. La vigueur des plantes était parfaite et la floraison exceptionnellement abondante. MM. Lombart et Musso avaient des collections d'Agaves et Yuccas parmi lesquels se trouvaient quelques semis intéressants. Il faut encore citer parmi les grands végétaux de pleine terre les tiges de Bambous présentées par M. Vial, jardinier de la villa Montboron. La grosseur de ses Bambusa mitis et nigra était prodigieuse. Mais le principal intérêt de l'Exposition était visi- blement moins dans les plantes vertes que dans les plantes fleuries. A Nice, comme dans toutes les villes de luxe, mais plus peut-être que dans aucune autre ville de France, les fleurs coupées font l'objet d'une industrie locale et d'une vente d'ex- portation très considérable. L'hiver très prolongé, sans être très rude, avait nui à la culture des Rosiers en pleine terre. Aussi regrettait-on l'absence des belles Roses de M. Nabonnaud qui, à Cannes encore, à la fin de janvier, tenaient une si belle place. Elles étaient remplacées à Nice par des Maréchal Niel forcés en pots par M, O'Mahouy, jardinier de M""^ Bishop, au château Barla. Les plantes jeunes et vigoureuses, repliant plusieurs fois sur elles-mêmes leurs longues tiges flexibles étaient couvertes de boutons et de fleurs d'une fraîcheur et d'une taille étonnantes. M, Mari, de Nice, montrait aussi quelques Roses coupées parmi lesquelles des Isabelle Nabonnaud d'une exquise délica- tesse de coloris. Les Œillets remontants font, sur la côte de Provence, l'objet d'une culture importante en vue de la floraison d'hiver. Les variétés lyonnaises, avec une ou deux formes locales, sont les plus 2(ir> COMI'TR RENDU répandues. Ce sont celles qu'exposaient, en deux fort beaux massifs, MM. Courniaud et O'Mahouy. Un gain nouveau, sorti des cultures de M. Mari, VEnfant de Nice, d'un blanc pur, montrait seulement les prémices d'une floraison qui promettait d'être très abondante. Les OEillets de semis de M. Fulconis, déjà signalés à Cannes, en janvier dernier, étaient fort beaux et bien variés. Comme ils étaient présentés eu fleurs coupées seulement, on ne pouvait juger des caractères de végétation des plantes. Un des clous de l'Exposition était, sans conteste le magnifique lot de Primevères de Chine de M. Guillaud, jardinier en chef à la villa des Palmiers, à Nice. La collection de toutes les variétés à fleurs frangées, simples et doubles était des plus complètes : les plantes vigoureuses, couvertes de fleurs, d'une régularité de coloris remarquable. Les variétés gris de lin et blanc carné, toutes nouvelles, étaient surtout remarquées. Une collection de Capucines tricolores formant guirlandes et des terrines de semis à'Araxicaria excelsa, complétaient cette belle exposition. Les graines ôi' Araucnria avnient été récoltées dans le jardin même de la villa des Palmiers. M. Knoderer, ancien associé delà maison Ch. Huber, présen- tait aussi de jolies Primevères de Chine, avec de belles fleurs de plantes bulbeuses, Anémone=, Renoncules et Narcisses. Il y a lieu de noter encore un lot de Freesin, exposé par M. Webert, de Monaco, et un superbe groupe de plantes forcées fleuries, présenté par M. Lambert, horticulteur à Nice. On y remarquait surtout des Clirin mininla à grandes fleuri de toute beauté. Les fleurs coupées, qui s'expédient tout l'hiver en grandes quantités, étaient l'objet, à l'Kxposition de Nice, de divers con- cours qui ont été bien remplis. M. Courniaud, horticulleur à Nice, avait un remarquable assortiment de toutes les fleurs intéressantes au point de vue de la culture hivernale : Roses, OEillets, Giroflées, Chrysanthèmes, Anémones, Narcisses et par- ticulièrement une race admirablement vigoureuse du Réséda pyramidal à grande fleur. MM. Seyfarth, Dughera et Toche, fleuristes à Nice, exposaient également des lots bien cultivés DE l'exposition' DE ^MCE. 267 des différentes plantes usitées pour la vente des fleurs. Les Ané- mones éclatantes [A. fulgens) et Chapeau de Cardinal fCa/^e/an, dans le pays) se faisaient remarquer entre toutes les autres par l'éclat de leur coloris. Comme à Cannes, il y a lieu de regretter l'absence à peu près complète de toute Exposition de légumes. Par contre, M. Risso, membre de la famille du fameux auteur de la Monographie du genre CUrns, présentait une collection d'Oranges, Citrons et Limons d'un grand intérêt botanique et horticole. Les concours de fleurs montées ont donné l'occasion de cons- tater l'habileté et le bon goût des fleuristes de Nice, qui font les bouquets et corbeilles avec un véritable talent. Les plus grands succès ont été pour MM. Lombart et Curti. Le premier avait, entre autres objets, un coussin garni de bandes diagonales alter- nant d'OEillets écarlates et de Réséda d'un excellent eff"et. Dans les bouquets du second, les feuillages colorés, ceux de divers Crotons entre autres, étaient employés avec beaucoup de goût et d 'à-propos. MM. Bouteilly, Toche, Dughesa, Podesta, fleuristes à Nice, exposaient aussi des corbeilles de fleurs et bouquets de diverses «ortes qui, ailleurs qu'à Nice, auraient été difficilement surpassés. L'abstention de la Société florale de Nice, motivée par le retard de l'Exposition, a été regrettable. Pour que ce Compte rendu soit à peu près complet, il faut signaler, dans lasection du matériel horticole, la machine à faire les goiriandes de M. Robbi, qui accélère et facilite singulière- ment le travail du fleuriste, liant mécaniquement les fleurs et les feuillages, à mesure qu'ils sont présentés devant l'appareil. Nous la verrons sans doute figurer quelque jour dans nos Expo- sitions parisiennes, ainsi que les appareils économiques de M. Sérasclat pour abriter les plantes et combattre leurs mala- dies. Ses châssis garnis de toile au lieu de verre, ses cloches de cannevas et ses instruments pour la distribution du soufre ou du sulfate de cuivre, ingénieux et d'un prix très modique, mérite- raient certainement de fixer l'attention de notre Comité des industries horticoles. En résumé, l'Exposition florale de Nice, bien qu'entravée et :268 REVUE BIBLIOGRAPFEQUE ÉTRANGÈRE. contrariée par les circùiistances, a été vraiment intéressante et a donné la preuve du développement très actif que prend, dans la région méditerranéenne, l'horticulture de rapport non moins que l'horticulture d'agrément et de luxe. KEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères. Gartenflora Polygonum ispha^rof^tucliyiini Mkissx. — Gartenfl. du I5janv. 1887, p. 49, pi. 1239. — Benouée à épi arrondi. — hide, surl'Hima- laya. — (Polygonées). Celte plante rustique est voisine de notre Bistorte {Polygonum Bistorta L.), dont elle a l'aspect général; mais elle l'emporte sur elle par la vive coloration en rouge-sang de ses épis de fleurs qui sont très serrés, longs de 3 à 6 centimètres et larges de près de 2 centimètres. Cette vivacité de coloris se maintient très longtemps et presque jusqu'à l'époque de la maturité des fruits. La floraison commence en juillet. Il est évident que la forme réelle de ses inflorescences, qui sont cylindriques, parfois, il est vrai, assez courtes, n'est guère indiquée par la dénomination de sphxrosiacliyum ou à (;pi sphérique qui a été donnée par ÎVIeissner à cette espèce. Le Polygonum sphxrosla- chyum a des feuilles radicales assez rapprochées pour former presque une rosette, oblongues-lancéolées, rétrécies dans le bas, pétiolées, ondulées, duvetées en dessous; les feuilles caulinaires sont plus étroites et les supérieures sont sessiles. Il donne plusieurs tiges florifères qui ont de 15 à 20 centimètres de hau- teur. Il veut une terre forte, mélangée d'humus, pleine lumière et beaucoup d'eau. On le multiplie facilement de graines ou par division des pieds. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 269 îXyniphîea zanzibarensis Casp. flore i*ubi*o, Gartenfl. du 1er février 1887, p. 83, pi. 1240. — Nymphéa du Zanzibar var. à fleur rouge. — (Nvmphéacées.) M. Siber, jardinier de l'Université de Marbourg, en Allemagne, avait fait, en I880, des semis de divers N3'mphéas entre lesquels même il avait opéré des croisements. Ainsi il avait fécondé l'un par l'autre le Nijmphxa zanzibarensis Casp. et le N. ruhra Roxb. Entre les plantes venues de ces semis il s'en est trouvé une à grande et belle fleur d'un beau rouge cramoisi qu'il supposa être un hybride issu de cette fécondation croisée; mais ayant soumis sa plante à M. Caspary, le savant monographe des Nymphéacées, ce botaniste a reconnu que c'était non pas un hybride, mais une variété à fleur rouge du Nymphéa de Zanzibar dont la fleur est bleue. Elle a, en efl'et;, tous les caractères de cette espèce et aucun de ceux du Nymphéa rouge; en outre, ses pétales, si on les conserve, perdent leur couleur rouge et bleuissent. La plante obtenue par M. Siber est fort belle. Sa fleur mesure 19 centimètres de diamètre : ses quatre sépales sont d'un vert clair à l'extérieur, rouge cramoisi à l'intérieur et sur les bords; dans celle que décrit M. Caspary, la corolle comprenait vingt-trois pétales oblongs-obovales, au moins trois fois plus longs que larges, cramoisi clair, avec la base jaune verdâtre et les nervures dessinant des lignes cra- moisi foncé sur leur face externe. Ses anthères renfermaient en abondance du pollen jaune en parfait état, et ses ovules étaient aussi très bien conformés, deux circonstances qui, selon le savant professeur de Kœnigsberg, excluent l'idée que ce soit là un hybride. Les feuilles mesuraient 42 centimètres de largeur et elles étaient bordées de dents mousses. — Il serait à désirer que cette très belle variété put être conservée et multipliée. Pog-og-yne Miidiuscula A. Gray, Gartenfl. du 15 février 1887, p. 11.3, pi. 1241. — Pogogyue à fleurs espacées. — Californie. — (Labiées.) En Californie, nos Thyms, Marjolaines et Labiées voisines agréablement odorantes manquent et sont remplacés, sur les montagnes, par d'autres genres de cette famille, notamment i70 RKVLE BIBLKICRAI'HIQUK ETKA.NG KRIi. par le genre Pocjoyyne qui campte la six espèces. Celle de ces espèces que décrit et figure le Gartenfîora est une char- mante petite plante annuelle, qui forme des touffes arrondies, hautes de 10 centimètres, chargées de fleurs violettes, grandes, disposées, sur presque toute la longueur des petites tiges bru- nâtres, en faux-verlicilles espacés d'environ un centimètre et en comprenant chacun le plus souvent six, quelquefois jusqu'à neuf. Les feuilles sont linéaires ainsi que les nombreuses petites bractées qui accompagnent les fleurs. Ln culture de cette jolie petite espèce est très simple. Ses graines, qui sont très fines, germent en trois semaines. On les sème en terrine et on laisse le plant prendre un peu de force avant de le repiquer; on plante en place sans attendre que les pieds aient pris tout leur développement. Dès le mois de mai. la floraison commence, si le semis a été fait au commencemeiit de mars, et elle se continue pendant tout l'été; même si l'on taille la plante pour en recueillir les premières graines, on détermine une seconde floraison plus belle encore que la première. La plante se ressème bien d'elle- même. Elle fait de ravissantes bordures, en plein soleil. Elfe redoute beaucoup l'ombre, môme la demi-ombre. Elle vient aussi parfaitement dans les rocailles bien ensoleillées. Elle ne doit pas être trop arrosée et se plaît surtout aux expositions sèches. Elle est très agréablement odorante. Slrophantu.»»I-eclioniî Stki.n, Gurtenfl. du 1" mars 1887, p. 14b, pi. 1241. ~ Strophanlhe de Ledien. — ('-ongo. — (Apocynéos.) Cette plante des plus curieuses et qui, pour peu que la cul- ture en modifie la végétation, sera l'une de nos plus belles espèces de serre, parait être extrêmement rare dans son pays natal. Elle a été découverte, au mois de septembre 1885, près de Yivi, au Congo, par M. Fr. Ledien, à qui elle est dt'-diée, sur un rocher d'un accès très difficile et qui est exposé à toute l'ardeur du soleil tropical. 11 ne l'a pas retrouvée ailleurs. Des semis des graines rapportées par M. Ledien ont été faits avec suc- cès sur couche chaude, au Jardin botanique de Breslau. Ce Stro- phanlhe alepivotrenfléenforme de rave, etsesradicellesportent chacune un tubercule. Il est frutescent; ses branches stériles sont l'LA.MES NOLVELLKS OLi KaKES, '211 dressées, tandis que celles qui portent les fleurs se couchent. Ses feuilles tombantes, opposées, presque sessiles, sont obovales, brusquement prolongées au sommet en pointe courte, entières, cliargées d'une villosité molle aux deux faces et aux bords. Ses fleurs viennent au bout des branches par trois à sept en manière d'ombelle simple. Elles sont remarquables parce que leur corolle en entonnoir à tube étroit a le limbe étalé, à cinq lobes prolongés chacun en une queue linéaire qui, d'après la figure, n'a pas moins de 14 ou 15 centimètres de longueur. Le milieu de cette fleur qui, abstraction faite des queues corollines, mesure 0™. 035 de diamètre, est occupé par un grand cercle rouge-pourpre foncé sur lequel se détachent concentriquement une étoile rouge-pourpre clair, à dix rayons ovales, et plus intérieurement une seconde étoile d'un blanc pur, à cinq rayons étroits, en triangle renversé; le reste de la corolle est jaune- orangé. Dans son élat naturel, cette curieuse et belle plante offre cet inconvénient qu'elle fleurit un peu avant de se feuiller; tou- tefois, comme lorsqu'elle a été trouvée par M. Ledien, en même temps que des branches fleuries elle en avait d'autres déjà feuil- lées, M. Stein^ dans l'article qu'il lui consacre, dit que peut-être une culture bien dirigée l'amènera-t-elle à développer ses feuilles en même temps que ses fleurs, ce qui, évidemment, ajou- terait beaucoup à sa beauté. Sous son climat natal, le. Stro- phanthe de Ledien a sa période de pleine activité de février au commencementdemai, seule portion de l'année pendant laquelle il pleuve, au Congo. Il continue de végéter jusqu'au moisdejuin, après quoi sa végétation est complètement arrêtée par l'extrême chaleur et la sécheresse continue. Le SecnHalre-rcdacteur-géranf, P. DUCIIARÏRE. Paris. — Imprimorio G. ilocGi!;ri et Cio, nu; Ga:;-oltc, 1. ara AVRIL 1887 Obsekvations météoroi-ogiques faites par m. F. Jamin, a Bourg-la-Reine PRÉS Paris (altitude : 63"") •^5^ 1 HAUTKtm .^, temi'Ératuhe | du baromètre. VENTS t . — ^ — /- ^— » V ' ~ — "^ ~ ÉTAT DD CIEL. < dominants. Minim. Maxim. Matin. Soir. i 1,8 8.4 749 754 >K. Pluie abondante dans la nuit, nua- geux et pluvieux. 1 1,2 10.5 757 761,5 NK. Pluie abondante dans la nuit, nuag. 3 0 13.0 764 764 K. Glnir le matin, nuatieux. 4 — 1,' S0,0 762 752 R. SE. Lcgt brumeux de grand matin, clair, nuageux le soir. 5 (j,3 13,2 750 748,5 ^M). ÎS.NE. Couv, et pluv. la malin cl le soir, éclaircics dans l'après-midi. 6 0, 2 12,2 748,5 752, 5 NO. NNE. Pluie abondante dans la nuit, petite pluie le matin, nuageux. 7 4,1 8,8 751 , 5 754 N. Couv. et légt brum., pluie très froide entre 9 ellO 11. du mat.; éclaircics le soir. 8 4,0 12.8 757 759,;; NNE. Couvert le matin, nuageux. 9 ().« 14,0 761,5 762 .NE. Clair. 10 2,4 14,5 762 •;6i,5 KSE. Clair. M 4,6 1 9, 0 761 , 5 760,5 !•; Clair. 1-2 3,3 17,7 760, 5 761,5 SE. Nuag.,oragcet pluiedans l'apr.-midi. 13 5, '.» 18,0 761 760 SE. N. Nuag., orage et pluie dans l'apr.-midi, couv. et légt brumeux le soir. 14 2,0 li,0 762,5 767 ,5 N. Couv. le mat'., il voltige de la neige, écl. ra|)r. -midi, grésil et neige vers 1 heure. 15 — 1,0 9,9 770 771 NE. Nuageux. 16 0,;; 10,2 771,0 776 NE. Couv. de grand matin, nuageux, beau- coup de liàle, éclaircies le soir. n — 1, c> 11,0 776, 5 774, 5 NNE. E. SE. Clair de grand malin, nuageux. (8 0 - l.S,8 774 771 SE. E. N. Clair. ^ ly 1,8 19,1 770,5 768 .N. NNO. Nuageux. 20 0,7 22,9 767 763, 5 NO. Nuageux le matin, clair. 21 0 20', 2 760, 5 758 E. NO. Clair, nuageux à l'horizon le soir. Jû) — 0,1 19,9 ■57 756 NO. 0. Clair le malin et le soir, nuageux l'a- près-midi. 23 o,3 17,0 752,5 751 SO. 0. Nuageux, beaucoup de vont, clair le 24 5,4 17.8 751 756, ;; SO. SOU' . Nuageux, clair le soir. 25 3,8 18,7 759 760, 5 S. Nuageux, couvert à partir de 6 h. du soir, très petile pluie. '26 1,2 16, 3 764 761,5 SO. Nuageux. >.l ".1 18,0 762 763,5 SO. s. Peliie pluie dans la nuit et dans la soirée, couvert. 28 5, 1 15.4 764 759 NE. E. S. N. Couvert et légt pluvieux le matin, pluie coiilinùe laprcs-midi. -29 7,0 19,0 758,5 759,:, S. N. Couvert, quelfiues éclaircies, petite l)luie dans la matinée, pluie assez l'ortc le soir. 30 5,2 1(»,2 761 76:-; N. Couvert cl pluvieux. AVIS Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 9 juin, a dé- cidé qu'il y aura en automne, cette année comme en 1886, un Concours en séance spécialement consacré aux Chrysanthèmes. La date précise n'en a pas encore été fixée; elle sera indiquée dans le prochain cahier du Journal. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887 Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 03 1 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série, XI, 4877, p. 445.) Médaille Peliier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 12 MA.I 1887 Pkiîsidenck de m. Verdîer (Eugène; La séance est ouverte à deux heures et demie. Les signatures inscrites sur le registre de présence attestent qu'on y compte cent soixante Membres titulaires et treize Membres honoraires. iV. JB. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. èérie III. T. IX. Cahier de mai publié le 30 juin 1887. 13 i/4 l'RÛCES-VERHAUX. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de vingt nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance, et contre lesquels il n'a pas été formulé d'opposition. Il annonce qu'une Dame patronnesse a été admise par le Con- seil d'Administration, dans sa séance de ce jour. 11 informe la Compagnie de deux décès qui privent la Société de deux Membres très distingués; ce sont ceux de M. Weick (Adolphe), de Strasbourg, ancien horticulteur, dont le nom était très honorablement connu et qui appartenait à la Société natio- nale d'Horticulture de France depuis l'année 'l8oi2, et de M. Gau- treau père, très habile rosiériste à Brie-Comte-Robcrt. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Chemin, maraîcher, boulevard delà Gare, à Issy (Seine), six Concombres vert anglais, une botte de Radis noirs et une botte de Carottes grelot, beaux produits pour la présenta- tion desquels il lui est accordé une prime de 1'"^ classe que, comme de coutume, il renonce à recevoir. 2° Par M. Girardin (Eugène), cultivateur à Argenleuil (Seine- et-Oise), deux bottes ô! Asperges provenant de ses cultures de plein air, et qui ne pèsent pas moins de 14 kilogrammes. Cette présentation lui vaut une prime de S"" classe. 3" Par MxVL Vilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, des spécimens de six variétés de Chicorées^ qui sont: la Chicorée frisée de Meaux, la Chicorée frisée de Ruf- feC; la Chicorée fine parisienne, la Chicorée frisée d'hiver, la Chicorée frisée de Picpus et la Scarole verte. Ces salades ont été semées le 15 janvier; le jeune plant a été repiqué en terrines, puis repiqué une seconde fois, en pleine terre sur couche ; enfin, les pieds ont été plantés, sur couche chaude, au commen- cement du mois de mars. Dès le 15 avril, les plantes étaient en état d'être liées et on pouvait en employer pour la consomma- tion. Une prime de 1''^ classe est donnée pour cette présenta- tion ; mais MM. Vilmorin-Andrieux renoncent à la recevoir. M. Henri de Vilmorin dit que les salades que la Compagnie a sous les yeux ont été apportées essentiellement à titre de spé- SÉANCE DU 12 MAI 1887. 275 cimens de culture et pour montrer ce que des soins convenables ont permis d'obtenir pendant une saison défavorable sous tous les rapports. 4° Par M. Chappellier (Paul), amateur, un flacon de rhizomes du Stachys affinis préparés au vinaigre en guise de cornichons, et un paquet de graines d'un Navet, variété locale, qui est cul- tivée à Rougemont (Loiret). M. Chappellier (Paul) dit queies Navets dont il offre des graines à ses collègues sont sucrés, mais en même temps un peu forts, d'où il résulte que, quoique bons en réalité, ils ne plaisent pas également à tout le monde. Quant au Stachys, dont il a précé- demment entretenu la Société en lui donnant le nom de 67. affi- nis que la plante reçut lors de son introduction, M. Chappellier dit que l'exactitude de la détermination botanique à la suite de laquelle on l'a ainsi nommé a été contestée par diverses per- sonnes. Il sait qu'un botaniste de mérite, regardant cette plante comme une espèce nouvelle, propose de lui donner une autre dénomination spécifique qui paraît être celle de luherifera. Quoi qu'il en soit à cet égard, les tubercules de cette espèce, pré- parés au vinaigre, remplacent avantageusement les cornichons qui, comme on le sait, deviennent mous après quelques mois de conservation, ce qui constitue pour eux un inconvénient sérieux. 0° Par M. Max. Cornu, professeur de culture au Muséum d'His- toire naturelle, des branches fleuries du Syringa puhescens TuRCZ., ou Lilas duveté, espèce nouvelle, pour la présentation de laquelle, sur la proposition du Comité d'Arboriculture d'ornement, il est accordé une prime de 1'° classe à laquelle M. Cornu (Max.) déclare renoncer. M. Max. Cornu donne à la Compagnie des renseignements sur ce nouveau Lilas qui constitue une introduction d'un intérêt réel. Cet arbrisseau croit naturellement dans le nord de la Chine. Des graines en ont été données au Muséum d'Histoire na- turelle, en 1880, par le docteur Bretschneider. H est rustique sous le climat de Paris, où néanmoins ses feuilles sont souvent atteintes par les gelées tardives. Il fleurit pendant la première quinzaine de mai; ses fleurs ont une odeur pénétrante que 276 PROCES-VERBAUX. M. Max. Cornu regarde comme moins agréable que celle du Lilas ordinaire. Ses fleurs se distinguent réellement de celles de cette dernière espèce parce que le tube de leur corolle est long et que les lobes du limbe se déjettent en bas quelque temps après l'épanouissement. En outre, un autre caractère distinctif, qui a valu à la nouvelle espèce le nom de Lilas duveté, résulte de ce que ses feuilles sont duvetées à leur face inférieure sur environ le tiers inférieur de la cùte médiane et sur le bas des nervures qui en partent. C'est à tort que Decaisne regardait cette espèce comme étant le Syringa villosa du père d'Encarville, arbrisseau cultivé dans les jardins de Pékin, mais qui n'a pas été introduit en Europe (1). 6° Par M. Bréauté, jardinier chez M. Finet, à Argenteuil (Seine- et-Oise), trois Orchidées extrêmement remarquables pour leur développement et pour l'abondance ainsi que la beauté de leurs fleurs; ce sont le LxUa purpurata, \e CattleyaSkinneri ei le Trichopilia suavis. M. le Président du Comité de Floriculture, en demandant qu'il soit donné, pour la présentation de ces magni- fiques plantes, une prime de l'^ classe, dit que le Comité croit devoir exprimer des regrets de ce que le règlement ne lui permet pas de solliciter une plus haute récompense. La demande d'une prime de 1'* classe est favorablement accueil- lie par la Compagnie. 7" Par M. Cappe (Emile), horticulteur, au Vésinet (Seine-et- (ij A ces indications précises il ne sera peut-être pas inutile d'a- jouter les suivantes. Les feuilles du Syringa pubescens ne sont pas en cœur comme celles du S. vulgcuis, mais largement ovales, comme coupées transversslement à la base avec un petit prolongement en coin sur le pétiole. Leur plus grande largeur se trouve vers le milieu de leur longueur, tandis qu'elle est dans le bas de celles du Lilas commun ; elles sont, en outre, ciliées. En comparant la corolle du S. pubescens avec celle du S. vulgaris, j'ai vu que son tube, grêle dans le premier, avait 0^,013 de longueur, son limbe mesurant en moyenne O^jOl en largeur, tandis que ces proportions étaient renver- sées dans celle du dernier dont le tube, plus large, était long de 0™,0'1, et le limbe large de 0"\013. En outre, les bords des lobes sont bien plus fortement relevés, surtout au sommet, dans le Lilas commun. {Note du Secrétaire-rédacteur.) SÉANCE DU 12 MAI 1887. 277 Oise), un pied bien fleuri d'un Dendrohium sur le nom duquel il n'est pas absolument fixé, et qui est reconnu comme étant certainement le D. Dalhousianum Paxt,, Orchidée des Indes Orientales, quia pour synonyme D. Lindleynnum Griff. Il y a joint une fleur d'une belle Cactée, VEpiphyllum Ledneyi. 8° Par MM. Vilmorin-Andrieux, deux boites de fleurs (capi- tules) coupées de Pâquerettes {Bellis perennis L.), dont la corolle est ligulée ou plate dans les unes, tuyautée dans les autres. Ces variétés sont, les unes blanches, d'autres rouges, d'autres aussi roses. Elles se reproduisent de graines. 9° Par M. Perrot, horticulteur à Étampes (Seine-et-Oise), deux touffes de Myosotis des Alpes ( Myosotis alpestris Schmidt), pour la présentation desquelles il obtient une prime de 3"^* classe. M. Dybowski dit que cette présentation a été faite sur sa demande, attendu que, ayant vu dans l'établissement de M. Per- rot ces deux variétés Qeuries, il a pensé qu'il y avait intérêt à les faire connaître. Leur floraison est plus abondante que de cou- tume et les plantes sont plus trapues, ont, au total, meilleur aspect que celles de la même espèce qui sont communément cultivées. L'une a les fleurs d'un bleu assez différent de l'ordi- naire et l'autre présente une sorte de duplicature, la corolle de ses fleurs ayant un nombre de lobes supérieur aux cinq qu'elle offre dans son état normal. 10" Par MM. Forgeot et C'^, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, une nombreuse série de fleurs coupées ée Narcisses qui n'en représentent pas moins de quarante-cinq variétés. Il est accordé, pour cette présentation, une prime de V^ classe. Ces nombreuses variétés appartiennent aux Narcissus Pseudonar- cissiis ou Narcisse trompette, incomparabilis, poeticus et Tazetta ou Narcisse à bouquet; celles qui rentrent dans le N.incompa- ^-aôî/js sont à elles seules au nombre de vingt-cinq. Toutes ces plantes sont classées d'après la nomenclature qui a été adoptée par le Congrès spécial tenu en Angleterre, en avril 1884, à South Kensington. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. 278 PROCÈS- VERBAUX. A la suite des présentations, M. Nodot (Emile), du Fleuriste municipal, met sous les yeux de la Compagnie un pied d'un Bégonia hybride qui présente ce fait remarquable que sa tige est couverte d'une quantité considérable de petites feuilles. Cet hybride, dit-il, provient d'une fécondation qui a été opé- rée entre les Bégonia incarnata et lucida. Les graines venues de cette fécondation croisée ont donné une quarantaine de pieds qui tous présentent la même production anormale de petites feuilles sur leur tige. Lorsque ces graines ont germé, les jeu- nes plantes qui en sont provenues ont présenté sur leur tige des poils aplatis ; il s'est produit peu après des poils bifur- ques, et c'est en troisième lieu qu'ont apparu, sur les tiges plus avancées, de nombreuses petites feuilles que M. Nodot regarde comme étant des productions épidermiques. On a essayé d'a- mener ces petites feuilles à un développement plus considérable et, pour cela, on a supprimé plusieurs des grandes feuilles nor- males, en même temps qu'on pinçait la tige ; mais ces opéra- tions n'ont eu aucun résultat appréciable. M. P. Duchartre fait observer que différents Bégonias peuvent présenter des productions foliacées superficielles et anormales de deux sortes qu'il importe de ne pas confondre : sur les unes, ce sont des expansions du tissu même des feuilles nor- males, des lames plus ou moins irrégulières, qui constituent comme des prolongements du tissu foliaire et non des feuilles distinctes et séparées. Ces productions des feuilles sont appe- lées émergences parce qu'elles émergent des feuilles ; telles sont celles qui, chez le Bégonia manicaia, forment à l'extrémité du pétiole une sorte de collerette ou de manchette, qui a fait donner à celte espèce son nom spécifique. Dans une autre plante du même genre, dont la nature n'est pas nettement éta- blie, dont on ignore la patrie, qui n'a été vue que cultivée au Jardin botanique de Munich, et pour laquelle le savant mono- graphe des Bégoniacées, M. Alph. de Candolle, se demande si a ne serait pas une simple modification déterminée par la cul- ture, on a vu de petites feuilles développées sur la tige, de même que sur le pied que la Compagnie a maintenant sous les yeux. Cette production anormale de feuilles rentrant dans ce SÉANCE DU 12 MAI 1887. i79 qu'on appelle Phyllomanie, la plante du Jardin de Municli a été nommée Bégonia phyllomaniaca par le botaniste Martius, à qui on en doit la première description. L'hybride présenté par M. Nodot est une plante phyllomane, comme l'était le Bégonia phyllomaniaca (I). Comme pièce de correspondance, M. Michelin dépose sur le bureau, de la part de M. le baron Constant de Benoist, une (1) M. Nodot ayant bien voulu me confier momentanément la plante qu'il avait déposée sur le bureau, j'ai pu l'examiner de plus presque je n'avais pu le faire pendant la séance de la Société, Or, voici en quelques lignes, ce que m'a montré l'examen auquel je l'ai .soumise. Les petites feuilles, en très grand nombre, que porte la tige de cette plante sont complètes, car elles ont un limbe dont la forme rappelle le plus souvent celle des grandes feuilles normales, mais qui est aussi parfois plus ou moins irrégulier, et un pétiole bien formé. Dans les plus développées, le limbe est long d'environ 0^,005, et le pétiole a la moitié au moins de cette longueur. Leur structure anatomique est la même que celle des grandes feuilles normales : elle consiste en un parenchyme vert central, formé de deux ou trois couches de cellules courtes et aussi longues que larges, situé entre deux épidermes composés chacun d'une assise de grandes cellules incolores. L'épi- derme inférieur porte de nombreux stomates. Toutes petites qu'elles sont, ces feuilles supplémentaires ont une épaisseur à fort peu près égaie à celle des grandes feuilles normales. Elles sont disposées sur la tige mère sans ordre appréciable et très inégalement : par places, elles sont assez nombreuses et assez serrées pour cacher entièrement la tige; ailleurs, au contraire, elles sontéparses et même largement espacées. Elles sont orientées dans tous les sens et, dans un même groupe, on en voit, l'une à côté de l'autre, qui dirigent leur sommet en haut, en bas, ou vers le côté. Le plus souvent, elles sont nées et existent isolément ; mais assez souvent aussi elles s'attachent par deux sur un^ petit support commun. Même dans ce dernier cas, on peut voir, mais rarement, un mamelon rudimentaire qui ne peut être que l'ébauche d'une troisième feuille. Comme, lors même qu'il n'existe qu'une feuille isolée, son pétiole surmonte un petit support basilaire un peu plus épais que lui, que, d'un autre côté, ce petit sup- port basilaire est apparu le premier et que c'est lui qui adonné nais- sance à la feuille unique ou aux deux feuilles, je crois que chacune de ces petites productions constitue en réalité un ramule feuille qui est resté réduit à de minimes proportions. (Note du Secrétaire-rédacteur.) :280 PROCÈS-VERBAUX. brochure dont cet honorable collègue est l'auteur, et qui est inti- tulée : De r amélioration de la culture du Pommier et de la fabrication du cidre dans le département de la Somme. [Gv. in-18 de 21 pages. Amiens, 1887; 2" édition.) M. Dybowski a la parole et entretient ses collègues de la cul- ture des Truffes. On avait cru, pendant longtemps que ce Cham- pignon souterrain ne venait que dans des conditions qu'il était impossible de reproduire à volont»'- et que, par conséquent, il fallait se borner à le récolter dans les lieux où il croît spontané- ment, sans songer à le faire venir dans des endroits choisis arbitrairement. Au contraire, à la date de quelques années, on a prétendu qu'il suffisait de semer les glands de certains Chênes, qu'on avait baptisés du nom de Chênes truffiers,pour créer arti- ficiellement des truffières et, dans certains départements de notre Midi, notamment dans celui de Vaucluse, certaines per- sonnes ont, fructueusement pour elles, exploité la crédulité et réalisé de grands bénéfices en vendant cher des glands du pré- tendu Chêne truffier. Finalement, on a pris le seul parti qui pût conduire, sous ce rapport^ à des résultats satisfaisants ; on a observé avec soin ce qui a lieu dans la nature, et on a vu alors que les truffières se trouvent dans des terres sèches, générale- ment calcaires, plantées d'arbres clairsemés, surtout de Chênes âgés de dix ou douze ans, et spécialement dans les clairières qui existent au milieu de ces bois et qui offrent cette particula- rité qu'elles sont dépourvues d'herbes. Des truffières naturelles existant sur le territoire d'Etampes, un horticulteur de cette ville, après s'être bien rendu compte des conditions dans les- quelles elles se trouvent, a essayé d'en créer artificiellement. Il a fait l'acquisition de terrains presque sans valeur, dans lesquels il a planté des Chênes et des Bouleaux qu'il a espacés d'environ 2 mètres en tous sens, et, au bout de sept à dix années, il a trouvé là des truffes. Aujourd'hui, sur une surface de 15 hectares, il en récolte, dit M. Dybowski, environ 500 kilogram- mes par année, ce qui, au prix élevé qu'elles ont sur le marché de Paris, lui donne un revenu de]quatre à cinq mille francs. Cet horticulteur a, du reste, acquis une grande expérience dans la recherche de cette production souterraine, et il a constaté que SÉANCE nr 12 mai 1887. 281 des signes, tant extérieurs qu'intérieurs, permettent de recon- naître les places où elle viendra. A l'extérieur, les herbes du bois s'éclaircissent graduellement et finalement disparaissent; on voit ensuite croître à ces mêmes places le Saxifraga iridac- tylites, qui ne s'y trouvait pas auparavant. A l'intérieur, le sol qui était sableux devient notablement plus compact. AÉtampes, il vient deux espèces de Truffes : celle d'été {Tuber xstivum ViTT.), qu'on récolte en été et en automne, et la Truffe noire {Tu- her melanospermum Vttt.), la meilleure et la plus parfumée, qu'on trouve depuis l'automne jusqu'au printemps. M. Dy- bowski ne pense pas, toutefois, malgré l'exemple qu'il vient de citer, qu'il soit possible, en procédant comme le fait l'horticul- teur d'Étampes, de créer partout des truffières, et il pense que la condition fondamentale pour réussir dans cette création, c'est qu'il vienne déjà spontanément des Truffes dans le pays. Pour- compléter l'intéressante communication de M. Dy- bowski, M. P. Duchartre rapporte que^ d'après ce qui a été dit dernièrement par M. Bouquet de la Grye à la Société natio- nale d'Agriculture, un sous-inspecteur des forêts, M. Kiefer, est parvenu à créer des truffières très productives dans la forêt communale de Labastide d'Engras, arrondissement d'Uzès (Gardj, en ne se bornant pas à reproduire les conditions de sol et de plantation sous l'influence desquelles les Truffes viennent habituellement, mais en employant deux pratiques culturales qui lui ont donné d'excellents résultats. La première a consisté, après avoir ameubli la terre dans une épaisseur d'environ 0™,30, à y répandre quelquepeu de chlorhydrate d'ammoniaque destiné à fournir de l'azote ; la seconde a été de creuser par places deux sillons longs de quelques mètres et se coupant en croix, qu'il a remplis ensuite avec de la terre prise dans des truffières, soit en activité, soit à l'état de repos. Il est fait dépôt sur le bureau du Compte rendu des travaux du Comité de Floriculture pendant l'année 4886, par M. Michel, Secrétaire de ce Comité. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. 282 PROCÈS-VERBAUX. .SÉANCE DU 26 MAI 1887 Présidence de M. Verdîer (Eugène), Vice-Président La séance est ouverte vers deux heures et demie. Les signa- tures qu'a reçues le registre de présence montrent que les Mem- bres qui y assistent sont au nombre de quatre-vingt-dix-huit titulaires et quatre honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de neuf nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et contre lesquels il n'a pas été élevé d'opposition. L'Exposition générale des produits de l'Horticulture et des Industries qui s'y rattachent étant en ce moment ouverte aux Champs-Elysées^ aucune présentation n'a été faite pour la séance de ce jour, les objets qui auraient pu être présentés à la Société dans cette séance ayant été apportés à son Exposition. L'un de MM. les Secrétaires annonce les Expositions horticoles qui doivent être tenues à Montereau-Faut-Yonne, du 24 au 27 juin 1887; à Montmorency, du ±0 au 29 août 1887; à Marines (Seine-et-Oise), du 18au25 septembre 1887; à Namur (Belgique) les 25 et 26 septembre 1887. 11 est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1° Procès-verbal des opérations du Jury nommé par la Société nationale d'Horticulture de France et chargé d'examiner les appareils destinés à détruire les insectes et à combattre les maladies cryptogamiques, dressé par M, Ferrouillat. 2° Note sur les ennemis à combattre dans les jardins, par M. MiCUELIN. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présen- tations, après quoi M. le Président avertit que le Congrès horti- cole pour 1887 devant être ouvert immédiatement dans une autre salle de l'hôtel de la Société, il lève la séance afin de per- mettre aux Membres présents de se rendre au Congrès. La séance est levée, pour ce motif, à trois heures moins un quart. ^ SÉANCE DU 12 MAI 1887. 283 NOMINATIONS SÉANCE Dr 12 MAI 18S7 MM. 1. Benoist (Olivier), propriétaire-agriculteur, à Senlis (Oise), pré- senté par MM. A. Ghantrier et E. Chantrier, 2. Beuzelin (E.), constructeur, rue de Châteaudun, 17, à Paris, pré- senté par MM. Blanquier etBorel. 3. BocQL'ET, propriétaire à Monifort-l'Amaury (Seine-et-Oise), pré- senté par MM. Dutitre et Hazard. 4. Caille, avocat à la Cour d'appel, boulevard Saint-Germain, 70, à Paris, présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 3. Darantiere (E.), propriétaire, rue de la Glacière, 219, à Paris, présenté par MM. A. Chantin et A. Bleu. 6. Dautier (Joseph), horticulteur, rue de Maillé, 41, à Montlhéry (Seine-et-Oise), présenté par MM. Dauphin et Jolibois. 7. DiJROZOï (Marcel), constructeur d'appareils hydrauliques, rue Ribelette, 13, à Paris, présenté par MM. Boissin et P. Lebœuf. 8. Fauquet (Eugène), professeur d'arboriculture. Secrétaire-général de la Société d'Horticulture de Corbeil, rue du 14 Juillet, 23, à Corbeil (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ausseur-Sertier et Hardy. 9. Forêt, jardinier chez M. Krafft, à Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise), présenté par MM. L. Delaville et Hariot. ■10. Jameron (Eugène\ jardinier, Grande-Rue, 29, à Boulogne (Seine), présenté par MM. Boizard et Leroy. 4'1. Leguay (Ernest), directeur de l'hôtel Continental, rue de Casti- glione, 3, à Paris, présenté par MM. P. Lebœuf et F. Bergman. 12. Levazelx fils, horticulteur-pépiniériste, à Mayenne (Mayenne), pré- senté par MM. de Vilmorin et A. Truffant. 13. Masson (M"'= Ernest), à la Bobiuière, commune de Mouchamps (Vendée), présentée par MM. B. Verlot et A. Bleu. 4 4. Moulvault (ë.), inventeur du tissage de la mousse, rue Denoyer, 10, à Paris, présenté par MM. Ch. Joly et J. Sallier. 15. Pageot (J.), chef de culture chez M""^ Pelouze, à Cannes-Eden, Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), présenté par MM. A. Bleu et B. Verlot 16. Ritter (M"*' veuve), boulevard de la Contrescarpe, 10, à Paris, présentée par MM. A. Bleu et B. Verlot. 17. Thomas (Auguste), rue de Médicis, 19, à Paris, présenté par MM. Jolihois et Thomas Darras. 284 N0MINAT10>'S. iS, Trippier (Philéas), receveur des postes, rue d'Amsterdam, 19, à Paris, préseuté par MM. R. Jolibois et Cli. Baltet. 19. Vache (Michel), fabricant de robinets, ruede la Roquette, 9, à Paris, présenté par MM. G. Chemin et Desenne. 20. William (B. -Court), chez M"'' Castre, rue Marbeuf, 4, à Paris, pré- senté par MM. A. Carrière et Carrelet. SKANCE DU 26 MAI 1 887 MM. 1 . Châtelain (Georges), jardinier chez M. Prudhorame, à Chevreuse (Seine-et-Oise), présenté par MM. A. Rleu et B. Verlot. 2 Durand- Vaillant, fabricant d'appareils de chaufl'age pour serres, boulevard de Charonne, 120, à Paris, présenté par MM. Michel et Boissin. 3 . H AMELiN Saln te-Croix (Alfred) , propriétaire au domaine de Faydeaux, commune d'Artigues, près Bordeaux (Gironde), présenté par MM. Leblond et Dupuy (C). 4. Lefîévke (Jules), jardinier chez M. Denière, à Taverny (Seine-et- Oise), pré.«enté par M"'' Jourdain et M. Lallemand. 5. Leroy (Louis-Analolc), pépiniériste ai; Grand Jardin, à Angers (Maine-et-Loire), présenté par MM. André (Ed.) et de la Devausaye. G. Nicolas (J.),horticulteur-grainier, rue Bourbon, 12, à Lyon (Rhùae), présenté par MM. B. Verlot et Chargueraud. 7. PopKLi.N (E.), 35, avenue de la Grande-Armée, à J*aris, présenté par MM. Jolibois et Hardy. 8. Heig.mek (Alexandre), docteur, Président de la Société d'Hoiticuiture de Moulins (Allier), présenté par MM. Treyve et Givois. 9. Vallerand (Jules) lils, rue de la Procession, 29, à Bois-Colombes (Seine), présenté parM.M. Verdier (Ch.) et Delaville (L.). séance du 12 MAI 1887 DAME PATRONNESSE M"»Gobert, rue du Parc, 9,àGentilly (Seine), présentée par MM. Joli- bois et Hardv. NOTES Eï MÉMOIRES Les différentes espèces dans le genre Musa (Bananier), leur groupement naturel. courtes indications sur les ca- RACTÈRES DISTINCTIFS DE CHACUNE ET SUR l'iNTÉRÈT ALIMENTAIRE OU ORNEMENTAL DE PLUSIEURS, par M. le D'' P. Sagot, ancien médecin de la marine, correspondant du Muséum. [Suite et fin.) 2^ section. Groupe du Mma sapientum et du M. textills. Rejets au pied. Régime long et pendant. Fruit charnu ou partiellement charnu. Graines petites. Labelle de la fleur entier, plus court que le sépale liguliforme.. M. sapientum L. comprenant sous ce nom le M. paradisiaca ou Banane, le M. sapientum ou Figue Banane, et les Bananiers sauvages séminifères, à fruit charnu, assez semblables au Bana- nier cultivé pour en être présumés la souche originelle. Le Bananier cultivé est trop connu pour qu'il soit utile de donner ses caractères. Ses rejets nombreux, ses grandes feuilles moins fermes que celles de plusieurs autres Musa, son régime très long, franchement incliné, à partie stérile terminale très prolongée, ses bractées et ses fleurs stériles, le plus souvent caduques, ses fruits charnus presque toujours aspermes, souvent de grande dimension, comestibles à maturité, le font aisément reconnaître. Au milieu de ses innombrables variétés, on sent vaguement une certaine unité spécifique, quoique le fruit varie de 5 centimètres de longueur à 35, du nombre de six ou huit fruits sur le régim». à celui de deux cents ; que la couleur, la forme précise, le goût de la pulpe changent d'une variété à une autre ; que la tige ait une hauteur parfois de 4 mètres et parfois de 2. M. paradisiaca L. (Banane, Plantain, Platano largo). Fruits plus grands; pulpe plus ferme, plus nourrissante, se mangeant cuite ; bractées et fleurs stériles sèches en forte partie persistantes. 286 NOTES ET MÉMOIRES. Une race à tige verte, Une race à tige noirâtre, Une race à fruits peu nombreux mais très grands. Une race à fruits très nombreux et à régime très lourd, Diverses variations au point de vue de la coloration du fruit, qui est le plus souvent d'un jaune pâle, mais qui, dit-on, est parfois rougeâtre. M. sapientum L. (Figue Banane, Bacove, Platano domenico). Fruits plus petits, plus tendres, plus sucrés, propres à être mangés crus, très différents d'une variété à une autre; bractées et fleurs stériles sèclics, caduques. Variétés bien plus nombreuses que celles de la Banane : Une variété à fruits colorés en pourpre violet, de couleur plus claire à maturité. Le fruit est grand et la tige est élevée. Une variété à fruit de grandeur moyenne, à peau d'un jaune un peu pâle, à chair blanchâtre, portant souvent le nom de Banane pomme, M. mensaria Rumph. ? Une variété, très voisine, d'un parfum plus vif, à chair plus jaunâtre, à tige noirâtre. Une variété à fruit fortement trigone, atténué aux deux extrémités, d'un beau jaune doré, à chair d'un jaune orangé très pâle, un peu acide, d'un goût très agréable. J'ai vu cette variété à la Guyane, où elle a, dit-on, été apportée des Philip- pines par Perrottet. Une variété à fruits très petits, très sucrés, d'un goût musqué très vif, nombreux, disposés par verticilies un peu écartés sur un régime long, Pisang radja RuMPinus, c'est-à-dire Banane des princes. Cette variété avait déjà été portée en Amérique au temps de Rumphius comme le M. mensaria. Je présume que la Figue Banane dite Gingeli à la Réunion, est la même race. Une variété à fruits ovoïdes assez gros. (Je l'ai vue aux Cana- ries et je présume qu'elle se cultive en Egypte assez souvent.) Une variété à fruits polygonaux, arqués, oblongs, nombreux dans le même verticille. (Je l'ai vue à la Guyane.) Plusieurs variétés à fruits couronné? par les restes desséchés persistants du périanthe et le style. Plusieurs variétés naines, à fructification très précoce. (Ces LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. 287 variétés se rapprochent plus ou moins du M. nana de Loureiro, de la Figue Banane Neiné de Taïti, dui^. Dacca.) Plusieurs variétés à gros fruit de qualité très inférieure, ne se mangeant parfois qu'après cuisson. Ces variétés, différentes entre elles, forment une certaine transition entre les Figues Bananes et les Bananes. Plusieurs variétés, différentes entre elles, contenant encore quelques graines imparfaitement développées au milieu d'une pulpe douce et de bon goût. Une ou plusieurs variétés à fruits très petits, très serrés, très nombreux, placés sur un axe court et formant un régime subglo- buleux,-Pisan^ Keker Rumph. ; synon. Pisang hombor. (Galerie botanique du Muséum.) Une ou plusieurs variétés à fruits irréguliers, incurvés, un peu courts, nombreux, insérés sur un régime allongé ; figure de Rheede [Horlus malabaricus), échantillon de Java (Galerie bota- nique du Muséum.) Une variété. Musa paradisiac a compressa Blanco, remarquable par son style comprimé, ses fruits petits, irréguliers, très nom- breux, serrés les uns près des autres. (Philippines.) Deux variétés citées par Blanco, à peau du fruit extrêmement fine. Une ou plusieurs variétés à peau du fruit jaune, marquée d'une multitude de petites macules ou ponctuations rougeâtres. Figue mignonne de la Réunion, très estimée d'après M. Pierre. Musaviacidata Jacquin, tab Une variété mentionnée par Rumphius. Une variété à fruit terminé par une pointe rétrécie, figurée par Rumphius. Pisang medgi. Une variété singulière de la Nouvelle-Calédonie, Banane poiété. Musa oleracea Vieillard, à fructification très rare, incon- nue (?), à rejets très nombreux, utilisée pour ses rejets souter- rains que l'on mange cuits comme une racine farineuse. Je ferai observer que si, dans le Musa sapientwn, la tige pousse toujours des rejets de sa base, ces rejets ne sont pas toujours aussi nombreux. Il y en a moins dans les Bananes pro- prement dites que dans les Figues Bananes, et dans certains 488 NOTES ET MÉMOIRES. Bananiers séminifères sauvages ou demi sauvages il y en a de plus nombreux encore. Rumphius cite une variété qui donne très peu de rejets. Races saiœages séminifères. On a très peu de documents précis sur les Bananiers sauvages séminifères, pouvant être regardés comme la souche originelle du M. sapientum. Il en croît dans les forêts, dans l'intérieur de Ceylan, dans l'Inde, dans l'archipel Malais, en Gochinchine, aux Philippines. On a rarement vu leur fruit bien développé et bien mûr, et on ignore avec quelle promptitude il se modifierait par la culture intensive du pourtour de l'habitation de l'homme. La seule manière de les étudier serait de les réunir, à grands frais, en collection vivante dans un grand jardin bota- nique de l'Asie méridionale, avec des étiquettes d'origine soi- gneusement conservées et une collection de fruits mûrs, de des- sins coloriés et de descriptions. En attendant que ce long et patient travail ait été exécuté, on peut assurer maintenant, d'après les documents partiels que l'on possède déjà, que les races natives distinctes paraissent assez nombreuses et assez difl'érentes. Les différences les plus notables et les plus appa- rentes se remarquant surtout sur le fruit, plus petit ou plus grand, plus charnu ou plus sec, à chair douce ou un peu amère ou acerbe, contenant des graines plus rares ou plus nom- breuses. Le M. trogloditurum L., espèce mal déterminée, semble être un nom collectif ayant désigné des Bananiers sauvages, ou faible- ment modifiés par la culture, dont les fruits servent encore d'aliment à des peuplades barbares. Il se pourrait cependant que quelques races de ce groupe se rapportassent plutôt à des Bananiers à fibres textiles et à fruit coriace et inutilisable qu'à des M. sapientum séminifères. Il y a, du reste, des formes de tran- sition entre ces deux types. En outre, dans la même race, une culture en sol plus fertile, plus fumé, plus ameubli, peut grossir le fruit et y développer le tissu charnu, comme rendre les fruits plus nombreux sur le régime. M. Pierre, ancien directeur du Jardin botanique de Saigon, LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. 289 qui s'est voué k la publication d'une Flore de la Cochinchine, a bien voulu nous transmettre quelques indications sur les Bananiers sauvages qu'il a observés dans les forêts, et les races sérainifères demi sauvages, ou incomplètement modifiées par la culture, qu'il a vu cultiver. Ses longues résidences successives à Maurice, à la Réunion, à Calcutta et dans l'Inde, en Cochin- chine, lui ont permis de reconnaître à de grandes distances les mêmes races des bonnes variétés cultivées, et parfois d'espèces de peu de valeur et demi sauvages. Le Bananier séminifére sauvage qu'il aobservé en Cochinchine y croît dans toutes les forêts humides et sur les montagnes jusqu'à une altitude de 5 et 600 mètres. 11 est la nourriture pré- férée des éléphants. Il est connu sous le nom deChuoy rung. Ses tiges, un peu grêles (15 ou '20 centimètres de diamètre), hautes de 3 ou 4 mètres, très nombreuses, pressées les unes près des autres, sont grisâtres ou à peine glauques, avec quelques taches violacées. Le fruit est très petit, ovoïde, un peu oblong, de saveur acidulée mais assez douce. Il contient des graines noi- râtres, rugueuses, à dépressions inégales. Les fruits sont assez nombreux et serrés sur le régime. Le régime a 40 ou 50 centi- mètres de longueur. La forme du régime a quelque ressem- blance vague avec la Figue Banane dite Gingeli à l'île Bour- bon, variété qui est cultivée aussi dansllnde et en Cochinchine. Trois variétés de Bananes séminifères sont cultivées en Cochinchine. La première, dite Chuoy su, présente une tige glauque, élevée de 3 ou 4 mètres, des rejetons très nombreux, des feuilles presque glauques. Son régime est tantôt penché, tantôt à peine penché. Le fruit est oblong, anguleux, terminé par une pointe obtuse, assez longue. Il est d'un vert jaunâtre à maturité. L'en- veloppe est un peu fibreuse. La chair est acidulée ; son goût n'a rien de désagréable, mais la présence de graines noirâtres, anguleuses, excavées, la rend peu agréable. Le tronc et les fruits servent à la nourriture des porcs. Cette espèce très rus- tique, très peu exigeante sur la qualité du sol, très abondante en rejets, sert souvent à faire des haies de protection contre le vent de mer. Ses tiges fructifient beaucoup. M. Pierre a vu 19 290 NOTES ET MEMOIRES. cette espèce, non seulement en Gochinchine, mais encore dans l'Inde et à l'île de la Réunion. La seconde, Chuoy da, n' a été observée parM. Pierre que dans la basse Gochinchine. La tige est plus élevée et plus glauque; mais le caractère distinctif principal est un régime très long, à développement successif, en sorte qu'il présente à la fois des fruits mûrs à la base, des fruits verts au milieu, des fruits naissants et des fleurs fertiles à l'extrémité. Le régime a i ou 2 mètres de longueur. Les fruits très nombreux, pressés, inégaux, sont oblongs, assez petits, de couleur verdâtre un peu jaune. La chair est peu épaisse, acidulé. Leâ graines sont dis- posées en chapelet. C'est surtout près des habitations des indi- gènes qu'on voit cette espèce. La troisième, Chuoy mat, a le régime court, long de 40 ou .^0 centimètres. Les fruits sont glauques, lisses, avec des stries parallèles, bien visibles. La chair est abondante, douce, aigre- lette. Elle contient de rares graines, assez analogues aux précé- dentes. Cette espèce est très commune dans tout le delta du Mékong. Les échantillons d'herbier recueillis par M. Hooker dans le Sikkim (Himalaya) sont remarquables par des fruits ovoïdes, assez gros, contenant des graines nombreuses (deux cents envi- ron). Les fruits du M. irogloditarum du Jardin botanique d'Alger sont^ au contraire, très petits et ne contiennent qu'une dizaine de graines avec un tissu pulpeux autour d'elles et dans l'axe du fruit. Je n'ai vu ce fruit que sec, et je ne suis pas certain que le régime fût arrivé à sa pleine maturité, ni que la plante ait été cultivée dans un sol suffisamment fertile pour bien former ses fruits. La ligure du fruit du M. troglodilaimm donnée par Geertner {De fruct., pi. XI) a été dessinée sur un fruit de la collection de Banks. Ce fruit est oblong, d'un assez faible diamètre, trigone, un peu arqué, un peu atténué à ses extrémités. Il est rempli par es graines, qui sont nombreuses. Il semble que ce soit aux Bananiers séminifères rentrant dans le M. sapientum qu'il faille rapporter le M. lebrina Van Houtte, LES ESPECES DU GENRE MUSA. i291 des serres d'Europe. Il a germé spontanément dans de la terre de Java qui entourait les racines d'une Orchidée et s'est déve- loppé dans les serres de Van Houtte, où on l'a conservé. Les feuilles portent des macules noires assez nombreuses; le régime est un peu petit ; le fruit est petit et n'a pas paru mangeable. Les fleurs et les bractées ont l'aspect ordinaire. Il faudrait avoir cultivé la plante en pleine terre, sous un climat d'une chaleur suffisante pour se prononcer sur le fruit. Je crois qu'il n'est pas très rare de voir accidentellement quelques taches noirâtres sur les feuilles de Bananiers de diverses races. Le M. vittata décrit et figuré dans la Flore des serres de Van Houtte, vol. XI, est une belle variété, d'un effet décoratif brillant, du M. sapientum, à feuilles panachées de blanc. Elle a été rencontrée à l'île Saint-Thomas, à la côte occidentale d'A- frique. Je crois qu'il faut probablement rapporter en variétés au M. sa- pientum divers Musa cultivés dans les serres du jardin de Kew avec des noms locaux, ou des noms provisoires, M. aurantiaca, M. Champa, M. Dacca, M. Kantally, M. martabanicn, M. Martini, M. Rarukala, M. violacea. C'est l'opinion de M. Hooker qui a eu l'obligeance de me communiquer la liste des Bananiers cultivés au jardin de Kew. Ce serait en envoj'ant sous un climat plus chaud, aux Canaries par exemple, de jeunes échantillons vivants et les cultivant en pleine terre de manière à en obtenir la fruc- tification normale, qu'on pourrait le vérifier et estimer la diver- sité et le mérite horticole de ces diverses races. Les serres du Muséum de Paris ont reçu depuis un an des échantillons assez nombreux de diverses races de M. sapien- tum. M. aphurica Rumph. [M. Berteroniana Coll.). Originaire des Moluques. Espèce voisine des variétés de M, sapientum à fruits gros et de qualité inférieure, comestibles seulement après cuisson. Son principal caractère se tire de deux ou trois feuilles bractéiformes, vertes, sessiles, de dimen- sions décroissantes, qui se trouvent à la base du régime. Les fruits sont grands, de la longueur de la main ouverte, soit de i!>2 NOTES ET MÉMOIRES. 20 OU 22 centimètres^ disposés par verticilles un peu distants les uns des autres. Rumphius ne parle pas de graines dans le fruit; d'autres auteurs en mentionnent. Le nom A'aphurica vient du mot malais « alfourou », qui veut dire sauvage, soit que cette espèce se trouve sauvage dans les bois, soit qu'elle ne soit cultivée que par des peuplades sauvages, moins délicates sur la qualité de leur nourriture. Miquel cite cette espèce sans donner sur elle de détails plus précis que les anciens botanistes. .Je ferai remarquer que sur des pieds de M. sapientum on trouve souvent une ou deux petites feuilles bractéales, à la base du régime; mais elles sont plus petites, plus écartées, moins constantes que dans le M. aphurica. M. FehiBEKt. (Vieillard, PL nouv. Caléd.]. Belle etgrandeespèce océanienne, remarquable par sa tige éle- vée, imprégnée d'un suc tinctorial ; ses grandes feuilles d'un vert franc, un peu fermes, un peu pointues au sommet; son régime dressé, quoique légèrement coudé-incurvé à sa naissance; ses fruits grands^ charnus, nombreux, serrés les unsprès des autres, présentant, mèmeà l'état sauvage^ un avortement total ou partiel trèsfréquent desgraines. La tige produit des rejets de sa base. Le fruit est jaune pâle à maturité, médiocre à manger cru, très bon à manger cuit. Il est de grand usage à Taïli, où les indigènesvonl chercher les fruits dans les vallées fertiles des premières pentes des montagnes, à l'altitude de 400 à 600 mètres environ. A cette altitude, les fruits ne contiennent pasde graines. Plus haut, quel- ques pieds présentent dans la pulpe quelques petites graines dures, mais mal formées. Plus haut encore, vers l'altitude de 1000 ou 1200 mètres, limite de l'habitat de la plante, dans des excava- tions d'un sol rocheux moins fertile, on trouve parfois, d'après les indigènes qui visitent rarement ces hauteurs, quelques graines parfaites, peu nombreuses, de couleur noirâtre. Le docteur Vieillard a donné une description précise du FpIù, qu'ila vu sauvage dans la vallée de Fatua, dans les montagnes de Taïti, et qu'il a trouvé plus tard dans le nord de la Nouvelle- Calédonie, où il est rare et ne croit que sur quelques points, et où il descend plus bas qu'à Taïti. La fleur, d'après le docteur Lt;S ESl'ÈCliS DU GKNHE MLSA. dlVS Vieillard, paraît présenter quelques particularités : le labelle est un peu gonflé^ gibbeux à la base; le pétale liguliforme est un peu plus profondément divisé au sommet que dans le M. sa- pientum. Le régime bien formé porte trente ou quarante fruits. Le fruit est grand, oblong, un peu anguleux, long de 15 cen- timètres ou un peu plus, large de 3 ; son écorce est un peu épaisse et sa chair est un peu ferme. Le Muséum de Paris a reçu cet été une souche vivante, expé- diée de Taïti par M. Gardey^, soignée dans le trajet et apportée à Paris par M. Gardet. La souche est entrée aussitôt en végéta- tion dans la serre, et, lorsque je l'ai vue, elle présentait trois jeunes rejets. Sa tige est purpurine, violacée ; les jeunes feuilles sont d'un vert franc clair sans aucune nuance glauque, un peu pointues au sommet. M. sinensis Sweet [M. Cavendishii Paxt.). Port très particulier; lige peu élevée mais très robuste; feuilles grandes, brièvement pétiolées ; fruits très nombreux sur le régime. Fruits oblongs, un peu arqués, de couleur verdâtre. Chair très délicate, très parfumée; peau un peu épaisse. Le fruit mûr ne se conserve que peu de temps. Les fleurs stériles et les bractées sèches persistent en grand nombre sur le régime. Cette Banane, portée aujourd'hui partout dans les pays chauds et plus cultivée qu'aucune autre dans les serres d'Europe, a été trouvée en Chine et au Japon. Je ne sache pas qu'on en ait ren- contré la forme sauvage séminifère. Elle paraît très constante. Je n'ai jamais entendu dire qu'on ait trouvé dans le fruit de graine, même imparfaite^ développée accidentellement, ni qu'on ait rencontré un Bananier sauvage séminifère qui lui ressemble et puisse en être supposé la souche. Les serres du Muséum ont reçu autrefois du Gabon un Bana- nier du port et de l'apparence du M. sinensis, mais dont les fruits différaient un peu. On l'avait désigné sous le nom de M. Massoni, du nom de l'officier de marine qui l'avait rapporté, je crois. Il existe encore dans les serres. M. Pierre a observé à la Réunion deux variétés très voisines d'un Bananier du port du M. sinensis, à tige un peu plus basse 294 NOTES ET MÉMOIRES. OU un peu plushaiite, à fruit un peu plus mou ou un peu moins, connues sous le nom local de Figue Banane du Gabon. Le fruit est très bon et la plante est très rustique. M. nana Loureiro. Gochinchine. Tige peu élevée. Espèce remarquable par un régime court, où il ne se développe pas de fleurs stériles, an moins en longue suite. N. Pierre n'a pas rencontre cette espèce et présume qu'elle serait peut-être le M. sinensis: mais ce que Loureiro dit du régime semble indiquer une espèce particulière. 11 me semble qu'il faut rapporter à une variété de Figue Banane à fruit très parfumé le 31. odorata Lour. M. discolor Hort. Supposée par le docteur Vieillard originaire d'Océanie et connue à la Nouvelle-Calédonie sous le nom de Colabouto. Portée déjà dans plusieurs localités des pays chauds, à Rio- Janeiro par exemple. Cultivée dans les serres d'Europe et en Algérie, où elle développe difficilement son régime. Feuilles un peu fermes, glauques, colorées par-dessous d'une nuance pour- prée dans lajeunesse. Tige et nervure médiane de même couleur. Fruits assez nombreux sur le régime, oblongs, arqués, un peu prismatiques, peu serrés, d'abord d'un violet pourpré, puis, à maturité parfaite, nuancés de jaune. Chair un peu sèche, rou- geâtre violacée, d'un goût musqué particulier. Les feuilles du M. discolor contiennent des fibres plus fortes que celles du Bana- nier cultivé. Je ne sache pas qu'on ait trouvé de graines, même imparfaitement développées, dans le fruit. Il y a peut-être plusieurs races de cette espèce, et on devrait peut-être en chercher l'origine en Asie. Un certain nombre de Bananiers de l'Inde, de l'archipel Malais ou des Philippines sont indiqués comme a5-ant les feuilles plus ou moins colorées d'une nuance rougeâlre ou pourprée par-dessous. M. simiarum RuMPn. (Pisang Jacki, M. acianînata Zoll.) Originaire des montagnes de Java. Petite espèce naine , h LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. 29o feuilles très petites en comparaison des autres Musa, remar- quable par ses fruits très petits, mais charnus et sucrés, asper- mes, ou le plus souvent aspermes, dédaignés à cause de leur petitesse. Fruits oblongs, rétrécis, acuminés au sommet, très nombreux, très serrés sur le régime. Un échantillon de cette espèce est dans l'herbier du Muséum, collection de Zollinger. Cette espèce paraît très distincte et mériterait d'être introduite dans les serres d'Europe, comme curiosité. M. mindanensis Rumpïi. [M. textilis Luis. Miquel, Flora Ind. hatav.). Grande espèce croissant sauvage dans les forêts de l'Archipel Indien et des Philippines, à fruit sans utilité. Tige élevée, ro- buste. Fruit verdàtre, assez grand, oblong, polygonal, sémi- nifère . Dans cette espèce et la suivante, les feuilles sont plus fermes que dans les Bananiers comestibles et contiennent des fibres plus fortes et plus abondantes. M. amboinensis Rumpïi. (Miquel, Flora Ind. batav.) Voisin du précédent, mais plus petit. Spadice un peu incliné. Fruits de la longueur du doigt, séminifères, durs, coriaces, noi- râtres à maturité, oblongs, polygonaux. On donne le nom d'Abaca, aux Philippines, aux Bananiers sauvages, à fibres textiles abondantes et fortes, à fruits secs, coriaces, non comestibles. J'ai vu jadis à Cayenne, en feuilles seulement, un Abaca cultivé au Jardin botanique, et descendant probablement de pieds rapportés par Perrottet des Philippines. Il était de dimensions médiocres, avait les feuilles glauques et fermes. Il se rapportait peut-être au M. amboinensis. Blanco, Flora de las Filipinas, rapporte l'Abaca en variété au M. trogloditarum L., dont il distingue trois variétés princi- pales : La première à fruit oblong, long de 5 pouces, contenant une pulpe douce et comestible entre les graines ; La seconde, M. trogl. errans, remarquable par ses bractées vertes. La pulpe du fruit est amère. Cette variété croît sauvage, mais elle est rare. •296 .NOTKS ET MÉMOIRES. La troisième, M. trogl. texloria, est plus particulièrement l'Abaca. Son fruit est très petit, rempli de graines. La petitesse du fruit semble rapprocher cette espèce de celle du Jardin bota- nique d'Alger. Le Guide officiel aux Pliilippines, imprimé a Manille en 1884, dit que les Bananiers sauvages à fibres textiles s'élèvent à une altitude très notable dans les montagnes des Philippines, et que la limite supérieure de leur habitat est contiguë à la limite infé- rieure du Pinus insularis. M. Hanlxm¥. Mueller (Be.ntham, /'7oy. Austral.). Cette espèce, voisine des Bananiers séminiféres à libres textiles, est très remarquable en ce quelle a été trouvée en Australie. Elle croît dans les vallées boisées du mont EUiott, baie de Rockingam. Tige de hauteur moyenne, aspect [du M. paradisiaca. Pousse des rejetons au pied. Feuilles longues [de 2 mètres, ou un peu moins. Régime probablement incliné. Bractées ovales, obtuses. Fruit oblong, long de l."i centimètres, large de 2. Graines assez petites et nombreuses, irrégulières, comprimées, de deux lignes de diamètre, brunes. Celte espèce, que les serres d'Europe ne possèdent pas encore, que je sache, est mentionnée parmi les fruits sauvages utilisés comme alimentaires par les indigènes d'Australie dans le Bidleti» de la Société d" Acclimata- tion, année 1873, Thozet. C'est probablement avant le dévelop- pement complet du fruit que les Australiens, peu délicats sur les comestibles, trouvent à manger un peu de pulpe crue ou cuite entre les jeunes graines. M. uranoscopos Rumph. Tige de moyenne hauteur, grêle, dure. Feuilles de grandeur moyenne pour un Bananier^ un peu étroites. Régime arqué, flexueux, se redressant partiellement. Cône bractéal terminal, dressé, lancéolé. Bractées plus étroites que dans les autres Musa. Fruil ovoïde, petit, rougeàtre, [avec des stries plus foncées, charnu, avec des graines plus rares ou un peu plus nombreuses, pouvant se manger cuit, selon quelques observateurs, non co- mestible suivant d'autres. LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. 297 Croît à Amboine, Ceram. C'est à tort, suivant moi, que l'on a regardé le AL troglodi- tarum comme synonyme. Le M. uranoscopos de Loureiro est îe M. coccinea, d'après Horaninow, et la description me paraît bien l'indiquer. Le M. uranoscopos me semble indiquer la transition du groupe des Bananiers du type M. sapientum vers le groupe des Bananiers à régime dressé^ se rapprochant des Heliconla. 2^ SECTTON. Bananiers ornementaux, à régime dressé, à bractées d'une coloration brillante, présentant le plus souvent deux fleurs à leuraisselle, àfruit petit et coriace. Transition vers les Heliconia. M. coccinea Andr. Originaire de la Chine méridionale. Cultivé dans les serres d'Europe et en Algérie. Cultivé souvent dans les jardins dans l'Asie méridionale. Cette belleespèceornementaleesttrop connue pour qu'il soit utile de la décrire. Sa taille est peu élevée, et ses feuilles sont de dimensions médiocres en comparaison de celles du M. sapientum. Son spadice floral est très court, dense, capité, dressé. Les bractées sont du rouge écarlate le plus brillant. Il semble qu'il se forme peu de fruits et que, dans ces fruits, les graines bien formées se présentent assez rarement. Le fruit mùr est jaunâtre, ovoïde, irrégulier, sec à maturité, après avoir été un peu tendre et gorgé de sève dans sa jeunesse. Le type de la fleur semble s'écarter assez sensiblement du type floral des Musa. M. oimata RoxB. Croit sauvage danSil'Inde, notamment à Chittagong; est cul- tivé dans les serres d'Europe et gn Algérie. Tige peu élevée, de la grosseur du bras. Feuilles oblongues, un peu inégales à la base, nuancées d'une couleur pourprée par-dessous dans leur jeunesse. Inflorescence dressée, assez longue ; bractées d'une coloration vive, rougeâtre-lilacée, trois fleurs environ à chaque bractée ; fleurs fertiles à la base du spadice ; fleurs stériles sur une plus grande longueur, à sa partie supérieure. FleursM'un jaune- 298 NOTES ET MÉMOIRES. orange. Fruit linéaire-oblong, long d'une dizaine de centimètres, légèreraentjincurvé. Grainesunpeu comprimées, noires. Roxburgh fait remarquer que cette espèce, malgré ses caractères propres, présente encore une ressemblance bien sensible avec le type général du Bananier. M. s^eciosa Tenore, Index seminiwi, 1829. Cultivé au Jardin botanique d'Alger et dans quelques loca- lités méridionales de l'Europe, comme dans les serres. Patrie originelle mal connue. Tige grêle et peu élevée, 1 mètre ou un peu plus. Feuilles longues de 1 mètre, larges de 30 centi- mètres. Inflorescence dressée; spathes rougeâtre-lilas, très per- sistantes. Fleurs fertiles peu nombreuses ; fleurs stériles plus nombreuses. Spadice oblong, dressé, long de 30 centimètres. Fruit ovale-oblong, long de 6 centimètres, jaunâtre, ne pré- sentant pas de pulpe; graines noires, arrondies, déprimées, muriquées. M. sanguinea HooK., Botanical magasine, tab. 5975. Croît sauvage dans l'Inde, dans l'Assam; est cultivé dans les serres de Kevv. Tige grêle, haute de 1 ou 2 mètres. Tiges se grou- pant en touffe serrée. Feuilles oblongues, pétiolées, aiguës au sommet. Inflorescence dressée, pédonculée, très courte. Brac- tées rouge-pourpre, denses,' serrées. Fleurs dans le verticille au nombre de cinq ou six, jaunes. Fruit long de 7 ou 8 centi- mètres, d'un jaune verdâtre, pâle, trigone ; graines nombreuses, subarrondies polygonales, irrégulières. Cette espèce s'éloigne plus que le M. ornata du type général du Bananier. Il faut ranger dans ce groupe le Musa rosacca Botan. Reg., tab. 706, non JacquinI Le vrai 31. rosacea Jacq., dont j'ai va la figure coloriée à la bibliothèque du Muséum de Paris^ me paraît une variété du M. sapientum à bractées plus grandes, plus per- sistantes, plus brillamment colorées. Il est encore cultivé dans les serres. Arrivé au terme de cette exposition rapide des espèces du genre Mvsa, je crois convenable de résumer, au point de vue horticole, les particularités les plus saillantes de quelques LES ESPÈCES DU GENRE MUSA. 299 espèces ou variétés non encore introduites en Europe ou restées dans un petit nombre de serres à l'état de rares échantillons; d'indiquer quelques améliorations possibles de la culture des Bananiers, soit dans les serres^ soit en pleine terre sur le litto- ral de la Méditerranée; d'indiquer aussi quelques introductions intéressantes dans l'Amérique intertropicale, la côte occidentale d'Afrique et d'autres contrées des pays chauds. Les races ou espèces résistant le mieux aux fraîcheurs momen- tanées de la température, à la sécheresse et au vent, ont un in- térêt particulier pour la culture estivale en pleine terre. Le même intérêt s'attache à celles qui ont un développement ra- pide, qui poussent beaucoup de rejets, qui ont une floraison précoce et abondante. A ce point de vue^ nous pouvons recom- mander l'essai des races séminifères du M. sapienium et du M. textilis, originaires de stations un peu élevées dans les mon- tagnes de l'Inde, de l'archipel Malais et des îles Philippines. Ces stations peuvent arriver jusqu'à l'altitude de 1,000 et 1,200 mètres et même de 2,000 mètres sur le versant méridional de l'Himalaya. Les races naines, à floraison précoce, du M. sapien- tiim peuvent présenter de l'intérêt, comme commodes à cultiver dans des serres d'une faible élévation. On peut regarder comme d'un effet ornemental particulier diverses espèces ou variétés de Musa, encore non apportées en Europe, ou restées l'objet d'une cuUui-e très restreinte dans quelques serres de grands jardins botaniques. Nommons à cet égard : Le M. superha Roxb., aux feuilles de très grandes dimensions, qu'il serait intéressant d'essayer en pleine terre sur le littoral méridional de la Méditerranée; Le M. nepalensis et le M. glœuca Roxb. ; Le Bananier Chuoy da, de Cochinchine, au régime très long_, d'une évolution prolongée ; Le M. uranoscopos, de taille médiocre, de régime flexueux, partiellement dressé; Le M. simiarum Rumph.^ Pisang jacki, de taille naine, à très petits fruits. Le Pisang Keker, de l'Inde, à très petits fruits serrés en un 300 NOTES ET MÉMOIRES. régime court, arrondi, de l'apparence d'un fruit de Pandanus (Keker). Au point de vue de la qualité des fruits et du parfum propre, parfois très vif, que présente chaque race, il y a encore bien des recherches à faire, et on peut assurer qu'il existe encore des races d'une valeur incontestable qui sont restées locales. Je puis assurer notamment que l'Amérique ne possède pas en- core plusieurs races estimées de l'Inde, de l'archipel Malais, des Philippines, de l"Océanie. On peut citer comme bonnes à y in- troduire : la Figue Banane mignonne de la Réunion, à peau jaune pointillée de rouge, qui est peut-être le M. maculata Jac- quin; la Figue Banane très parfumée dite aux Philippines Bun- gulan; la Figue Banane à tige un peu naine, dite à Taïti Néiné; la Figue Banane à chair très douce, mais contenant quelques graines, nommée en Cochinchine Chuoij mat. Certaines Bananes, d'une chair plus ferme et plus aptes à se bien conserver dans un transport par mer, auraient peut-être une valeur particulière, même quand elles ne pourraient se man- ger que cuites. Les Bananes bien mûres, cuites à la graisse, sont en effet un plat très délicat et d'un goût assez spécial pour mé- riter l'emploi comme aliment de luxe. Au point de vue utilitaire, il y aurait encore à étudier le bour- geon tendre comestible que renferme à sa base la tige du Musa Ensete et qui est d'un grand usage alimentaire en Abyssinie. Il faudrait savoir à quel âge il peut être récolté et avec quelle force la plante pousse dans les pays chauds, en diverses sortes de sol. Cette question peut avoir un véritable intérêt pratique dans une région où les bons légumes sont peu nombreux. (Voir plus haut, la note, p. 242.) Il serait intéressant de recevoir de la Nouvelle-Calédonie le Musa Poiété Vieillard, dont les bourgeons souterrains cuits se mangent comme une racine farineuse. Il serait intéressant de savoir si, dans des climats plus chauds et dans des sols variés, cette espèce, dont les feuilles et la tige ressemblent à ceux du M. sapientum, persisterait à pousser seulement des rejets sté- riles sans fructifier, comme l'a vu le docteur Vieillard. Dans les forêts de l'Asie méridionale, les rejets souterrains ou LES ESPÈCES DU GÈNrE MUSA. 301 naissants des Bananiers sauvages ont été employés parfois comme aliments, du moins dans les moments de disette. Il y a à dire peu de chose sur l'amélioration de la culture des Bananiers, Ce sont desplantes qui veulent, pour bien pousser, une terre très riche, fumée et maintenue toujours un peu fraîche, en même temps qu'une chaleur soutenue et un air humide. Le progrès de leur végétation s'arrête, au moins pour le M. saplen- tum, quand la température moyenne ne dépasse pas 18° ou 20° cent., et on peut croire que ce n'est qu'à partir de 24° que leur pousse est active. Un air sec et des vents violents leur sont con- traires, comme on le constate au Sénégal. Sous les climats les plus favorables, s'ils sont plantés dans un sol médiocre, ils ne peuvent pas donner de régimes de fruits bien formés. Par une température moyenne insuffisante, de 14" ou 18°, le Bananier arrête les progrès de sa pousse, mais se conserve en bon état et quand, après quelques mois, la température s'élève de nouveau, il reprend la suite de son évolution et produit son régime floral pu achève le développement de ses fruits. C'est ce que l'on voit en Algérie, aux Canaries ou aux Açores. C'est ce que l'on voit aussi dans presque toutes les serres chaudes d'Europe où la température hivernale est insulfisante pour sou- tenir la pousse. On peut ainsi dansl'Horticulture obtenir, en deux ou trois ans, l'évolution complète de la tige du M. sapientum. Pour la décoration des jardins, on le met parfois en pleine terre, déjà grand, pendant les mois les plus chauds, à Paris ou dans le centre de l'Europe. En général, il ne s'y comporte que médiocrement, quoique quelques pieds y produisent parfois un régime floral grêle. Les feuilles formées en serre se dessèchent à Tair libre et les nouvelles feuilles se forment trop lentement et en trop petit nombre pour que la plante prenne son aspect normal. Sur le littoral nord de la Méditerranée, on obtient une plus belle végétation, et on récolte même parfois des fruits bien for- més, dans les lieux bien abrités. Sur le littoral sud, on obtient facilement la formation des fruits. Dans le centre de la France;, on l'obtiendrait en couvrant d'un léger châssis vitré les pieds mis en pleine terre, et chauffant un 302 NOTES ET MEMOIRES. peu cette serre légère volante, dans les moments de température fraîche ou de légers froids. La tige des Bananiers permettant de les planter en contre-bas, on pourrait, surtout en choisissant des races un peu naines, réduire à de faibles dimensions ces serres temporaires. On se rappellera, pour comprendre la facile exécution de cette méthode de culture, que, par une chaleur suffisante, le régime du Bananier met à peu près trois mois à former ses fruits, et que les fruits, coupés verts et durs, mûris- sent en peu de jours par le fait de leur séparation de la tige, si la température est suffisamment élevée. Le Musa Fnsete, comme je l'ai déjà dit, demande pour végéter beaucoup moins de chaleur que le Musa sapientum et que la plu- part des autres J/t> et de VAimiiaire du Ministère du Commerce, les chiffres qui peuvent intéresser THorliculture générale. Comme je l'ai déjà fait remarquer, il ne faut attacher à ces chiffres qu'une importance relative, car il est bien difficile d'évaluer une production et un commerce qu'influencent si fortement les circonstances clima- lériques, les parasites végétaux et animaux, etc. Il faut, en outre, tenir compte de l'apathie humaine pour donner des chiffres, et surtout des intérêts privés qui cherchent à cacher la production de chacun ; mais ces études sont un premier jalon autres, plus nombreuses et insérées plus liaul sur l'axe floral, n'ayant qu'un ovaire imparfait, court, destiné à tomber avec la Heur. L'o- vaire est infère. Le périanthe, examiné dans le M. mpientum, est bilabié. Un sépale, extérieur et inséré plus bas, a la forme linéaire et se termine par cinq dents, dont deux, sur le vivant, sont un peu plus intérieures. Ce sépale est ordinairomeot plus ou moins excurvé elles dents sont excurvées aussi; le second sépale, inséré un peu plus haut, a la forme d'un labelle ; il est dressé, moitié plus court, ovale, entier, un peu gonflé. 11 y a cinq élainiues et un style. Les anthères sont longues, linéaires. Le style est plus ou moins développé, suivant que la lleur a un ovaire fertile ou incomplet. Parmi les Heurs stériles, celles qui avoisinenl les fleurs fertiles ont le style un peu plus grand que les lleurs stériles de l'extrémité du régime. L'ovaire est triloculaire ; les loges sont rnidtiovulées, à placenlation axile. Dans le M. Ensele et le M. supcrba, le labelle est un peu dilaté au sommet et se prolonge en une pointe terminale allongée. Dans le M. Ensete, la sixième étamine se présente à l'état de rudiment assez développé. Dans les Musa ornementaux, les fleurs, 1res peu nom- breuses à l'aisselle de la bractée, sont plus fermes, colorées, ont le labelle presque aussi lonu: que le premier sépale, dont les pièces ronstiLuautes ne sont soudées que dans les deuxtiei'S inférieurs. (1) Déposée le 14 avril 18S7. {2) \o\r Journal de février 1876, août 1880, février et septembre 1882 et mars 1884. IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE PRODUITS HORTICOLES. 307 pour obtenir à l'avenir des statistiques plus exactes sur ce qui est certainement aujourd'hui l'une des premières sources de la richesse du pays. En eftet, bien que, dans les Concours régionaux, nous voyions tous les ans des progrès dans l'élevage du bétail et dans l'emploi des machines, il est hors de doute que, depuis trente ans, la production horticole a fait plus de progrès que la production agricole. Ce qui frappe surtout au premier abord, quand on envisage la question qui nous occupe, ce sont les chiffres suivants : OBJETS D'ALIMENTATION IMPORTATIONS EXPORTATIONS 1883 1884 1885 1886 1883 1884 1885 1886 1638 1438 Milli 1435 ons. 1328 849 783 Milli 730 ous. 770 Heureusement pour nous que, quand on consulte les chiffres de notre commerce en objets fabriqués, notre exportation est bien supérieure à l'importation ; mais il n'en est pas moins vrai que, pour l'alimentation proprement dite, et si l'on en excepte les produits que nous ne pouvons pas tirer de notre sol, comme le Coton et le Café, il est triste de penser qu'il faut acheter à ses voisins du bétail, des céréales, des vins et cent autres choses que nous pourrions produire nous-mêmes grâce au climat dont nous jouissons; et cela, nous le ferons, quand notre Agriculture, payant moins d'impôts, plus éclairée et mieux outillée^ sera ce qu'elle doit être. Or, dans l'état actuel des choses, c'est nous qui, à surface égale, produisons, en moyenne, le moins de blé, soit 15 à 16 hectolitres par hectare. En somme, pour notre alimentation, nous sommes tributaires de l'étranger pour 7 à 800 millions annuellement. 308 NOTES ET MÉMOIRES. On se fait, chez nous, une étrange illusion en ce qui concerne l'avenir de notre Agriculture. Quand on a discuté pendant trois semaines pour mettre un droit sur l'importation du blé, quand on a décrété une Exposition universelle (jui, tout en prouvant notre goût, pourra permettre à nos voisins de copier nos dessins et nos procédés industriels, on croit qu'on tient le progrès. Hélas ! le mal vient de causes tellement complexes que la présente génération n'en verra pas la fin. Il faut avoir parcouru ces immensités de territoires vierges, de sols fertiles, au Canada, aux États-Unis, en Australie, pour se rendre compte de la concurrence qui nous attend^ quand le climat favorise l'émigrant au lieu de l'abattre, comme il le fait dans certaines colonies, et quand des modes de transport perfectionnés suppriment ce qui pouvait nous protéger : l'éloignement. Si nous prenons la production du blé aux Etats-Unis seulement, nous vo\'ons, d'après le Rapport du département de l'Agriculture pour 1886, qu'il y a eu un million d'hectares mis en plus en culture, et une augmentation de 36 millions d'hectolitres dans la production. Ajoutons, pour compléter ce qui a rapport aux États-Unis, que, d'après le Report of the internai and external Commerce of the U. S. en 1887, publié par le « Treasury Department », on a exporté en 1886, en : Pommes soumises à la dessiccation. . . doll. 548.434 Pommes fraîches doll. 1.810,616 Pommes conservées par le procédé Appert ou autres doll. 6i9.268 Soit, doll. 3.308.318 en Pommes seulement, ou pour plus de 17 millions de francs. On ne saurait donc trop le l'épéter, la grande culture est éminemment propre aux pays neufs, comme le Canada, les États-Unis, la République Argentine, l'Inde, l'Australie, pays à grandes surfaces, avec des sols vierges, des impôts minimes, des fatilités de toutes sortes pour les transports et pour l'emploi IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE PRODUITS noRTlCOLES. 309 des machines. A ces pays, la production extensive (I), à nous la production intensive, légumière, florale et fruitière. C'est pourquoi, en France, THorticulture, qui est surtout l'art de tirer un grand produit d'un petit espace, est appelée tous les jours à prendre plus d'importance. Elle a pris enfin sa place dans les Concours régionaux : ses Ecoles et ses Sociétés se multi- plient; les encouragements lui viennent de toutes parts; mais il reste encore beaucoup à faire. Prenons un seul exemple, celui de la Pomme de terre, qui a commencé par être un produit horticole. D'après la dernière « Statistique de la France » publiée en 1HS3, nous voyons que nous n'avions que 560,000 hectares plantés en 1813; en 1883, il y en avait 1,347,000 hectares, produisant 13o millions d'hectolitres, soit environ 100 hecto- litres à l'hectare, au prix moyen de o fr. 33, ce qui élève cette production à 716 millions de francs, L'Allemagne, soit dit en passant, en produit à elle seule 250 millions d'hectolitres. Un tableau assez triste à contempler est celui de la produc- tion de nos vignobles. On sait que c'est là une des sources les plus riches de revenus pour l'État comme pour les particuliers. D'après l'Administration des contributions indirectes, nous trouvons les chiffres suivants pour la production vinicole : Hectolitres en 18i0 27 millions. — 1850 39 — — 1860 43 — -^ 1810, 54 — — 1875 83 — — 1880 29 — — 1883 28 — (l) Pour donner une idée de la seule production du mouton dans quelques pays, je citerai la Nouvelle-Zélande qui, avec une popula- tion de 550,000 âmes seulement, compte 14 à 15 millions de moutons, L'Australie .en possède plus de 60 millions. Une chose est à remarquer dans ce dernier pays, comme en Californie : tous deux ont pris d'abord un essor immense par la découverte de leurs mines d'or qui, en Australie seulement, ont produit plus de 7 milliards; mais les deux 310 NOTES ET MEMOIRES. Cette même année 1885, l'Italie nous montre un accroisse- ment considérable dans son commerce de Raisins avec l'étranger. De 46,0('0 quintaux en 4871, l'exportation s'était élevée à 288,000 quintaux en 1885, pour l'Allemagne, la France, la Belgique, etc. En outre, elle a produit, en 1886, 35 millions d'hectolitres de vins et l'Espagne 24 millions. Chez nous, de 834,000 hectolitres en 1879, notre importation s'est élevée, en 1886, à près de 11 millions d'hectolitres, surtout d'Espagne, tandis que nos exportations sont tombées de 3 millions d'hecto- litres, en 1879, à 2,700 en 1886. • Voici, du reste, le tableau de nos importations de vins. PROVENANCE 1884 1885 1886 Espagne (hectolitres). . . Italie — Algérie et autres pays. . Totaux (hectoL). . :;.ioi.oio 2.146.068 7Ki.o30 •'i. 609. SOI 866.701 i.o;;6.22:i 6.289.766 1.788.277 2.778.457 7.991.608 8.032.817 10. 856. 736' Passons maintenant à l'examen des produits purement horti- coles. Les chilTres pour rimportation sont ceux du commerce spécial, c'est-à-dire ceux des marchandises livrées h. la consom- mation et, pour l'exportation, ceux des marchandises françaises exportées. Ce qui frappe dans le tableau de nos importations, c'est le chiffre des Raisins qui nous viennent de Grèce, de Turquie et d'Espagne, pour la fabrication de vins chez nous. Quant aux exportations, on voit que nos fruits de tout genre ne donnent pays reviennent à la véritable, à la plus solide, à la plus durable de toutes les richesses, à l'Agriculture; les mines ne passent plus qu'en seconde ligne. Partout, comme aux États-Unis, on a commencé les villes par une église, une école et une baiiijue, ce qui correspond aux trois besoins de l'homme : l'idéal, l'instruction elles affaires, c'est-à- dire les trois besoins moraux, intellectuels et physiques de notre triple nature. lMrORT.\T10NS ET KXPOKTATIO.NS 1»E l'HOUUITS liOhïlC.OLES. .^11 lieu qu'à un commerce de peu d'importance, si l'on envisage les conditions climatériques oîi nous sommes placés. IMPORTATIONS DE PRODUITS HORTICOLES NATURE HKS PRODIITS PRINCIPALES l'ROVEXANCES 1884 1835 1886 Légumes secs et leurs farines. Italie, Turquie, Egypte. Kil. 73.146.410 Val. 17. -j.".:;. 138 75.981.139 19.755.096 72.609.8S4 18.878.5.57 Pommes (le terre. Bel^'iijue, Aileuiafjne. Kil. 1 y. 500. 76:; Val. 1.-560.781 17.809.373 1.602. 844 18.083.800 1.637.542 Marrous et châtaignes. Italie. Kil. 4.. 5 1.5. 957 Val. 993.511 3.979.077 875.397 5.390.050 1.185.812 Citrons, oranges et leurs variétés. Espagne, Algérie, Italie. Kil. .52.866.033 Val. 11.929.138 42.697.414 16.888.608 49.697.414 19.878.966 Fruits frais de table. Belgique, Italie, etc. Kil. 11.562.005 Val. 6.937.203 i 0.068. 323 5 . 537 . 688 15.fl0o.l74 8.252.856 Raisins. Grèce, Turquie, Espagne. Kil. 62.056.136 Val. 49.644.900 95.350.824 95.350.824 88.408.808 88.408.808 Amandes, noix et noisettes. Italie, Espagne. Kil. 4.150.000 Val. 4.150.000 .5.351.358 6.421.630 4.279.671 3.135.167 Plants d'arbres. Divers. Kil. 1.482.425 Val. I.i08.304 1.573.657 1.W4.974 1.597.435 1.517.163 Il s'est fait autour de nous une révolution complète dans toutes les industries. Anciennement, chaque pays avait ses productions spéciales : on fait maintenant de tout et partout. Il s'est fait de même une révolution complète dans la production et le commerce horticoles. L'Italie et l'Espagne, favorisées par leur climat et par des tarifs de transit injustement faits en leur 312 NOTES ET MEMOIRES. faveur, nous envoient de plus en plus leurs légumes, leurs fruits et leurs Raisins de primeur que l'Algérie mieux connue pourrait EXPORTATIONS DE PRODUITS HORTICOLES NATURE DKS PHObUITS EXPORTÉS EN 1884 1885 1886 de terre. Angleterre, Algérie, Belgique, etc. Kil. 120.028.951 Val. 9.692.316 104.321.033 9.388.893 101.363.644 9.122.728 Légumes secs et leurs farines. Belgique, Algérie, Angleterre, etc. Kil. 20.028.781 Val. 5.207.483 19.503.273 5.460.917 14.652.886 i. 102. SOS Marrons et châtaignes. Angleterre. Kil. 8.179.468 Val. 1.963.073 7.133.363 1.712 007 7.287.909 1.749.698 Citrons et oranges. Angleterre, Allemagne, etc. Kit. 1.800.019 Val. 504.005 2. 25 '..868 1.014.691 3.002.106 1.380.948 Fruits frais de table. Angleterre, Belgique, Suisse, etc. Kil. 33.. 576. 332 Val. 21.824.616 35.446.245 21.267.747 33.911.426 20.. 34 6. 8.56 Raisins. Allemagne, Angleterre, etc. Kil. 129.389 Val. 97.042 115.2.56 115.256 267.613 267.613 Amandes el noix. Angleterre, Etats-Unis, etc. Kil. 9.387.122 Val. 7.509.698 9.. 539. 196 9.. 539. 196 11.566.856 11.566.8.56 l'"riiils secs li tapés. Angleterre, États-Unis, etc. Kil. 11. 641.. 535 Val. 3.492.460 12.897.613 6.4 i 8. 807 12.5.57.834 6.278.917 Légumes verts. Angleterre, Belgique, etc. Kil. 21.458.000 Val. 7.510.303 30.974.477 12.389.791 25.910.0.53 10.364.020 Plants d'arbres. Divers. Kil. 1.325. 2 '.6 Val. 1.319.456 1.388.901 1.258.984 1.693.864 1.609.171 nous fournir. Ne l'oublions pas : si le prix des subsistances s'est élevé, nos besoins ont augmenté bien davantage ; il faut que IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE PRODUITS UORTICOLES. 313 nos efforts, notre production aillent de pair avec ces besoins. Tout autour de nous s'élève une concurrence formidable. Je ne citerai qu'un fait, la production du Raisin : on a, près de Bruxelles, à Hoeylaert_, le fer, le charbon^ le verre, la main- d'œuvre à meilleur marché que chez nous, et, par suite, des serres pratiques très économiques. Là, les frères Sohie, de modestes cultivateurs, ont commencé, en 1865, à construire une quinzaine de serres à Vignes; ils ont aujourd'hui près de 4 hec- tares entièrement consacrés aux Vignes sous verre : une col- line entière en est couverte, car, autour d'eux, plus de trente horticulteurs ont suivi leur exemple. Il se fabrique là du Raisin qui se vend partout, en toute saison, et même aux halles de Paris, quand nous croyons que notre climat et notre habileté devraient nous donner le monopole de cette culture. Je terminerai cette note en examinant la valeur des fruits importés en Angleterre, notre principal acheteur; les rapports officiels de 1886 ne sont pas encore publiés. FRUITS FRAIS IMPORTÉS EN ANGLETERRE EN 1885 PROVENANCE BUSHELS 1 bushel = 36 litres 34 VALEUR 1 liv. st. = 23 fr. 22 France 522.278 bushels. 632.076 586.453 » 550.290 253.696 169.868 19.312 » 11.202 8.988 482.829 liv. 310.983 » 212.669 >- 150.882 » 96.174 » 80.096 ). 21.072 ). 10.923 .) 5.113 » Espagne Hollande Belgique Allemagne ; Portugal Acores , Madère Autres pavs Totaux 2.764.163 bushels. 1.370.742 liv. Si nous comparons les tableaux ci-dessus avec celui que j'ai donné en 1884, pour les années 1871 et 1882, on voit une bnisse sensible dans les importations de l'Allemagne. Au contraire, la Belgique, la France, l'Espagne surtout, ont augmenté leurs 314 NOTES ET MÉMUIHES. envois. En ce qui concerne les Pommes seulement, dont l'em- ballage et la conservation sont des plus faciles, et pour lesquelles le Canada et l'Amérique du Nord ont fait des installations frigo- rifiques et des navires spéciaux, nous voyons un accroissement énorme d'importation des Etats-Unis, qui en iuiraient expédié pour plus de H millions de francs. Gomme on le voit, ce sont les pays les plus éloignés qui nous font la concurrence la plus redoutable. Tâchons de reprendre le rang qui nous appartient; ne perdons pas un instant; fai.sons POMMES IMPORTÉES EN 1885, EN ANGLETERRE PROVENANCE BUSIIELS VALEUR en livres sterling Etats-Unis . i. 349. 708 bushels. 418.280 291.746 152.972 101.580 42 415 » 19.733 9.234 1.909 440.925 liv. 105.396 » 91.545 » 31.232 .. 25.407 » 11.851 » 7.906 » 2.162 » 402 .. Belgique Cfinada France Hollande Allemagne Portugal. Iles de la Manche Antres pays Totaux 2.387.685 bushels. 707.03! liv. partout, dans les campagnes comme en Belgique, des confé- rences instructives, ici pour combattre le mildiou, là pour enseigner la fabrication rationnelle du cidre; exigeons l'ensei- gnement horticole dans les écoles; multiplions les jardins des instituteurs; donnonsdes prix aux meilleures fermes fruitières; plantons des arbres fruitiers oii faire se peut, le long des routes, contre les pignons et les murs des bâtiments ruraux; choisis- sons pour nos fruits les variétés précoces et tardives; étudions les meilleures méthodes de dessiccation pour l'exportation et la conserve; répandons les bonnes variétés de fruits à cidre; proté- geons les oiseaux utiles; faisons connaître, enseignons à détruire 28^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOCxlOUE. 315 les parasites végétaux et animaux; enfin, sachons tirer de nos fruits une eau-de-vie qui sera moins malsaine que les falsifica- tions actuelles t là sont le progrès et Je véritable patriotisme RAPPORTS Compte bendu de la 28""^ session de la Société pomologique DE France, tenue a Nantes, les 20, 21 septembre 1886 {suite et fin). par M. Michelin. \ La troisième séance du Congrès a lieu le 22 septembre^ à dix heures du matin. La séance est ouverte par M. Jamin, Président, Le procès-verbal de la séance des dégustations est lu. M. le Président continue l'examen du tableau des fruits à l'étude. Pèches nectarines (Pêches lisses). Advance. Un peu plus hâtive que Lord Napier; fruit moyen, d'un rouge marron clair, dont la chair est saumonée, juteuse, sucrée, savoureuse, de première qualité. Maintenue à l'étude. Incomparable. Maturité au commencement de septembre; fruit gros, ovoïde, jaunâtre, lavé et pointillé de rouge; chair rouge autour du noyau, sucrée, parfumée, de première qualité; fruit réunissant la qualité à l'apparence. Maintenue à l'étude. Prince de Galles (Rivers). Fruit gros, ovoïde, vert jaunâtre, lavé et marbré de rouge violacé ; chair très fine, très juteuse, bien sucrée, de première qualité ; mûrissant en septembre. Main- tenue à l'étude. Hanwick Elruge (Elruge). Très bons renseignements sur la beauté et la qualité du fruit, qui seulement a besoin d'être connu. Maintenue à l'étude. 31H KAPPORTS. PÈCHES PaVIES Pavie Corn/^e. Fruit bordelais, qui n'est pas sorti de la localité. Rayée. Poires Abbé Lefebore [^diX\n\e"). La maturité est indiquée par erreur comme se manifestant fin septembre. Elle doit atteindre le mois de décembre. Cette Poire, recommandée par MM. Varenne et Delaville, est maintenue à l'étude. Bergamotte Hérault [ïlérsiixW., d'Angers). Maturité de décembre à février; bon volume, qualité excellente; a besoin de se répan- dre. Maintenue à l'étude avec recommandation. Bési de Montigyiij. Petit fruit turbiné. Il y a trois îfruits sous ce nom ; c'est une étude à faire. Rayée de la liste. Beurré Amande (Sannier). Arbre vigoureux, fertile, souvent jugé très bon et qualifié de médiocre dans la dégustation de la veille; la maturité en tout cas doit être considérée comme d'octobre. Maintenue à l'étude. Beurré de Jong/w. Fruit récemment mis à l'étude (Jonghe), 'pas assez connu. Maintenue. Beurré de Naghin (Daras, de Naghin, Belgique). Maturité de novembre à avril; arbre vigoureux; beau fruit, de bonne qua- lité quand il est sur Goignassier. Maintenue à l'étude. Charles Cognée i^dMeï). Maturité en hiver; assez gros fruit jaune-paille à maturité, piriforme; bon arbre vigoureux et fer- tile. Maintenue. Comtesse Clara Friys. Bonne Poire mûrissant au milieu de septembre, récemment mise ù l'étude. Poire non encore connue. Maintenue. Délices de Huy. Poire d'hiver, de bonne qualité, assez grosse, piriforme. Maintenue à l'étude. Délicieuse de Grammonl . Très bon fruit de la fin d'août, qui ne se répand pas assez; grosseur moyenne. Maintenue à l'étude. Doyenné Hérault. Une des trois Poires des gains de M. Hérault, que l'obtenteur a fait connaître, mais dont il retire la présen- tation sur le motif qu'elle ne diffère pas assez des deux autres ; elle était néanmoins bonne. Elle sera supprimée du tableau. ^S*" SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 317 GiraiH. Fruit des Pyrénées, mûrissant mi-août, ne poussant pas toujours bien. Maintenue à l'étude. On dit cette Poire bonne et fertile. Grosse Figue de Jonghe. Maturité novembre,, atteint janvier. Poire assez grosse, piriforme; arbre vigoureux et fertile; fruit de bonne qualité. Maintenue à l'étude. Joyau de septembre (Hérault, d'Angers). Maturité comme l'in- dique son nom. Grosseur moyenne, conique ; délicieux fruit. Maintenue à l'étude. La France (Blanchet). Maturité d'octobre à janvier; néanmoins un peu variable dans sa forme, sa grosseur et l'époque de sa maturité. Sa qualité étant reconnue excellente, elle est défini- tivement adoptée. Bon Vicaire. Semis du vénérable frère Louis, de Nantes; beau fruit de septembre, réputé de bonne qualité. Maintenue à l'étude. Louise-Bonne Saunier (Sannier). Arbre fertile, de vigueur moj^enne; fruit moyen, mûrissant en octobre et en novembre et même décembre; de bonne ou de très bonne qualité. Elle est adoptée pour son mérite, à une faible majorité. Madame Chaudy (Chaudy). Fruit de novembre, considéré à juste titre comme beau et très bon. On croit l'arbre peu vigou- reux. Maintenue. La séance est levée à onze heures et demie. La quatrième séance est ouverte le 22 septembre^ à deux heures et demie. M. le Président ouvre la séance qui commence par la lecture du procès-verbal de celle du matin. Le Secrétaire de la Commission des dégustationslit le procès- verbal de la séance qui vient d'avoir lieu. M. le Président con- tinue ensuite l'examen des fruits mis à l'étude. ' Poires Notaire Lepin (Rollet). Maturité en janvier et février; gros fruit de bonne qualité. Maintenue à l'étude. Président Barrabé (Sannier). Bonne moyenne gi'osseur et très bonne qualité; arbre fertile; maturité fin d'automne. Main- tenue. ;M8 rapports. Professeur Delaville (Sannier). Moyenne grosseur; arbre vigoureux et fertile ; maturité en octobre-novembre. Après objections sur la valeur de celte variété, elle est néanmoins maintenue à l'étude. Souvenir Deschamps (Deschamps). Maturité en septembre ; gros et bon fruit originaire de Guire-les-Lyon (Rhône). Main- tenue à l'étude. Trésoiner Lesacher {SAnmer). Maturité en octobre; on la dit bonne et de grosseur moyenne ; n'est pas assez connue. Main- tenue à l'étude. Valflure de Fonlenelle. Maturité fin septembre, on dit éga- lement fin de novembre ; c'est un point à déterminer. Forme de Bergamotte ; fruit jaune uniforme, assez gros, de première qualité. Maintenue à l'étude. Vice-Président Decaye (Sannier). Octobre, novembre; fruit assez gros, assez bien jugé, mais se répandant peu. Après avis divers, on décide le maintien à l'étude. Pommes Belle d'Avril. Indiquée comme fruit très gros, ayant de l'ana- logie avec la Reinette du Canada, mûrissant en hiver et de pre- mière qualité. Elle paraît semblable à la Gerina di Roma et à la Reinette d'Adnaco; on demande si on ne la conlond pas avec la Pomme Adam's Pearmain. Question à éclaircir. Maintenue à l'étude. Belle et bonne de Huij. Elle est bonne, mais il y en a beaucoup qui l'égalent et sont meilleures. Elle sera rayée. Calville du Roi. Pomme d'hiver de bonne grosseur et méritante par sa qualité, qualifiée même de très bonne. Maintenue à l'étude. Cerlna di Roma. Parait n'être autre que la Reinette du Canada ; on manque de renseignements pour éclaircir ce point douteux. Maintenue à l'étude. Dean's Codlcn. Variété originaire d'Angleterre, rapportée et nommée par M. Jamin; beau fruit d'octobre, gros et de couleur jaune-paille uniforme, à peau lisse; arbre vigoureux et fertile. M. Jamin cultive ce fruit depuis 1849, Adoptée. '2S^ SESSION DK LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 319 Une de Devonshire. Maturité en avril-mai; fruil qualifié de très bon. Maintenue à l'étude. Djerbi Griffe. Jolie Pomme de grosseur moyenne, mûrissant en automne, venue d'Algérie; variété qui n'est pas encore con- nue. Les avis sont partagés d'ailleurs sur son mérite; elle a été signalée par M. Luizet. Maintenue sur le tableau. Éternelle d" Allen. Octobre-novembre selon les uns, de maturité tardive selon d'autres; passe pour être très bonne. Maintenue avec recommandation ; à étudier particulièrement. Fenouillet long. Maturité fin d'automne ; s'annonce mal pour la qualité; inconnue ; identité contestée. Maintenue pour être étudiée. , La Fameuse. Pomme de find'automme, de grosseur moyenne, très appréciée pour sa qualité. Maintenue à l'élude avec recom- mandation. Napoléon. On pense que la Pomme qu'on a présentée n'est autre qu'une Reinette de Canada; mais M. Jamin, qui récem- ment a fait venir d'Angleterre un sujet de la variété qu'on y cultive sous ce nom, assure que le bois et le teuillage n'ont aucun rapport avec la Reinette du Canada. Pearmain de Claygate. Maturité en hiver; fruit assez gros, sphérico-conique,lavé et strié de rouge tendre; chair de première qualité; est encore peu connue. Maintenue à l'étude. Professeur Lemoine. Indiquée comme fruit d'hiver ; manque de renseignements. Rayée du tableau. Reinette dWdenan. Gros fruit, mûrissant en hiver. Maintenue à l'étude. Reinette de Brives. Fruit d'hiver, à étudier. Maintenue. Reinette de Chenée (Descarde). Grosse Pomme d'hiver, à étudier. Maintenue. Reinette van Mans. Jolie apparence; coloration très rouge d'un côté; on dit qu'elle se crevasse et tombe de l'arbre, mais qu'elle est bonne. Doutes sur l'identité; à étudier. Maintenue. Sans Pareille de Welfurd Park. — Fruit d'hiver. Encore inconnue ; à étudier. 3Iainlenue. Victor Trouillard. Hiver ; assez grosse Pomme de jolie apparence et de bon goût. Maintenue à l'étude. 320 BAPPORTS. William Penn. Hiver; on la dit assez grosse, sphérique, très bonne et atteignant le mois de mars; selon d'autres^ petit fruit rond. Manque de renseignements. Maintenue. Prunes Behiana. La maturité a été constatée le 10 juillet; elle est complète le 20 dudit mois. Arbre fertile et se formant bien; fruit remarquable par la qualité ; peau ferme; jus abondant, sucré, agréable; origine africaine. Maintenue. Grosse Marange. Fruit petit ou assez gros, sphérique, légè- rement conique ; peau d'un rose violacé passant au violet à l'insolation; chair jaune verdâtre, se détachant du noyau, assez sucrée, assez bonne; maturité milieu de juillet. Maintenue à l'étude. Monsieur à fruit vert. Très précoce et très appréciée à Bordeaux pour cet avantage et pour sa quaUté. On lui attri- bue le défaut de tomber de l'arbre. Maintenue à l'étude. Tardive de Corny. Petit fruit jaune; genre de Mirabelle; mûrissant à la fin d'août et dont [la qualité a été appréciée. Il est dû à M. Victor Simon, de Corny-sur-Moselle. Maintenue à l'étude. La cinquième et dernière séance du Congrès à été tenue le 23 septembre et a commencé à neuf heures du matin. Elle a eu pour objet la suite de l'examen du programme des fruits à mettre à l'étude. Raisins Allen's Hybrid. Blanc; mûrissant fin de septembre; non foxé; goût délicat. Maintenu à l'étude. Boisselot (Boisselot). Beau et bon Raisin. A besoin de se répandre. Maintenu. Buchetet (Besson). Après de nombreuses épreuves, la qualité est reconnue insuffisante. Radiation. Chasselas Jalahert. Ne se colore pas; la qualité est insuffi- sante. Radiation. Chasselas Marvaud. N'est pas assez connu ; localisé à Angoii- 28''" SESSION D1-: LA SOCIKTÉ POJIOLOGIOUE. 3:21 lême; ne paraît pas plus précoce que le Fontainebleau. A étudier encore. Maintenu. Chasselas Tokai angevin. Très bon; maturité mi-septembre. Duchesse. A étudier. Maintenu. Emily. Grande fertilité ; non foxé, résistant bien au Mildiou. Maintenu à Fétude. Gi'osse Clairette {Besson). Grains oblongs, de moyenne gros- seur, fertile; bon fruit à Montpellier; il n'en est pas de même ailleurs où on croit qu'il ne mûrira pas, faute de chaleur suffi- sante. Radiation. Le Commandes (Besson). Très bonne nute sur le Raisin récolté à Marseille; étudier ce qu'il sera ailleurs. Maintenu. Muscat hdtif du Puy-de-Dôme. On avait décidé, l'année dernière, qu'on l'appellerait/j/'pV'Ofe et non hâtif. Il est maintenu à l'étude sous le nom de Muscat précoce du Puy-de-Dôme. Muscat Reynier (Besson). Grains blancs, assez gros; matu- rité fin septembre. M. de la Bastie le dit sujet aux maladies et M. Jamin n'en est pas satisfait; encore h étudier. Maintenu. Secretary. Raisin de table et de cuve; musqué^ un peu foxé. Maintenu à l'étude. Fruits a mettre a l'étude a nouveau Le tableau ayant été ainsi examiné, M. le Président recueille les observations présentées par l'assemblée sur les fruits à mettre à l'étude. Propositions de M. de la Bastie. Poire baronne Leroy; -semis de M. Boisbunel, de Rouen. Poire Duhamel du Monceau; semis d'André Leroy. Idem. Bergamotte Liabaud ; semis Liabaud. Idem. Madame Chervet : semis de M. Rollet, de Ville- franche. Idem. Lucie Quiquandon; semis Quiquandon. Poire Louise Gottineau (Grousset). Poire René Dunan (frère Louis). Poire courte-queue d'hiver; bon fruit d'hiver; l'un des semis de M. Boisbunel, de Rouen, présenté par M. Varenne. 322 rapports. Pommes a mettre a l'étude Pomme Ananas. Reinette de Bihorel (Boisbunel). PÊCHES Arkaosas, fruit précoce américain. Raisins Golden Gem iRickett), petit grain ambré. Excelsior, Raisin blanc (Rickett). Tous deux décrits dans le procès-Terbal de la séance des dégustations. Canada (hybride d'Arnold i obtenu des pépins du Clinton fécondé avec le pollen du Black San Peters. — Raisin ayant le goût des cépages français, productif, sain, à l'abri de toutes les maladies cryptogamiques; pouvant servir pour la cuve et pour la table. La séance est levée à cinq heures. Dans le cours des réunions, l'attention a été donnée aux détails qui se rattachent à Y administration de la Société pomo- logique de France. La Commission des finances a fait son Rap- port sur la vérification à laquelle elle a procédé, et, sur sa proposition, les comptes du Trésorier ont été approuvés. L'assembb'e a élu les Membres qui devaient entrer dans la formation du Conseil d'Administration de Lyon et qui doivent concourir à la composition de la Commission des études. Le Conseil d'Administration aura à décider dans quelle localité se tiendra le Congrès, en l'année 1887; il aura, en outre, à élire le Président de la Société qui devra remplacer le vénéré et regretté Président, M. Réveil, décédé dans le courant de cette année. Pour se conformer au mandat que lui imposait son règlement, le Congrès de l'année 1886 devait décerner une médaille d'or, frappée à son coin, à la personne reconnue par ses Membres comme ayant rendu le plus de services à la Pomologie. Cette année, la part devait être faite très largement aux pomo- logistes ayant fait preuve de zèle et de dévouement à cette -28" SESSION DE LA SuiUETE l'oMOLOGlQUE. .'{-j.! science utile qui repose sur l'étude des fruits et concourt puis- samment à ramélioration de ceux qui servent à l'alimentation publique et au commerce. La Société Nantaise d'Horticulture avait offert au Congrès une médaille d'or et, de son côté, l'hono- rable Trésorier, M. Reverchon, avait voulu qu'une seconde médaille fût donnée en son nom. Il ne s'est trouvé aucun embarras pour l'attribution do ces deux récompenses très honorifiques : deux Membres non encore médaillés se distinguaient depuis longtemps parmi ceux qui se dévouent à l'œuvre commune. MM. Hortolès, pépiniériste et professeur d'Horticulture à Montpellier, et Bernède, pépiniériste à Bordeaux, qui, depuis nombre d'années, n'ont pas manqué d'assister aux réunions annuelles où ils apportent un contingent de savoir et de travail qui les rend des plus utiles à l'Association, Leurs collègues ont été heureux de le reconnaître en leur décer- nant les deux médailles mises à leur disposition. De son côté, la Société Nantaise voulait rendre un hommage solennel au mérite d'un de ses Membres vénérés de tous, et d'un savoir horticole notoire, qui, depuis longtemps, s'est appliqué à rendre des services aux horticulteurs de la contrée. Elle a donc offert à l'honorable frère Louis, directeur de rétablissement départemental des sourds-muets, une médaille d'or qui lui a été attribuée par un vote unanime de l'assemblée du Congrès. En résumé, la seconde session du Congrès pomologique des fruits de table, tenue à Nantes, comptera dans les fastes de l'As- sociation. Ses Membres conserveront le souvenir de cette grande ville commerçante, de 125,000 âmes, favorisée par la Loire dont les bras multiples se prêtent au commerce et à la navigation, ville prospère dont les parties anciennes disparaissent au milieu des développements modernes qui en ont sensiblement étendu le périmètre. Sous le climat tempéré de Nantes, cette autre capitale de la Bretagne, qui tient de si près à l'Anjou, l'Horti- culture est essentiellement florissante : les fruits abondent et sont beaux et bons, et les grands établissements d'Horticulture d'Angers trouvent des émules : les Azalées, les Camellias se cultivent en plein air, et il fallait la terrible gelée de 1879-1880 pour détruire cette Jaelle allée de monstrueux Magnolias qui '.im RAPPORTS. faisait l'ornement du remarquable Jardin des plantes de la ville. Des pépinières bien tenues produisent en abondance des végé- taux de tous les genres, et notamment ceux dont l'élevage est plus difficile dans les régions moins favorisées de notre pays. Les semeurs de fruits de Nantes ont obtenu des gains très satis- faisants sous le rapport du volume et de la qualité, notamment en Poires, et, parmi eux: M. de Bousineau-Boisselotqui a donné son nom à la Fortunée Bois se lot, précieuse Poire d'hiver, et récem- ment à un excellent Doyenné Boisselot et à un beau et bon Raisin qui porte aussi son nom; M. Ruillé de Beauchamp, dont le nom est acquis à la notoriété surtout par sa Poire de l'Assomp- tion, en peu de temps répandue dans toute la France, dont j'ai vu l'arbre mère en bonne végétation; enfin le frère Louis, qui a ^ récolté et fait connaître plusieurs Poires de beau volume et de bonne qualité. 11 ne me paraît pas hors de propos de citer un procédé déjà connu que le frère Louis emploie pour avancer la fructification de ses arbres de semis et en apprécier la valeur : il en pose des greffes sur les vieilles pyramides de son jardin. A la troisième année, il se développe des boutons à fruits et, à la quatrième, il a des échantillons dont il peut juger la nature. En résumé, un voyage à Nantes donne d'attrayants souvenirs horticoles, et l'accueil des honorables et érudits confrères en Horticulture qu'on y trouve laisse une impression des plus satis- faisantes et des plus douces pour ceux qui ont le plaisir d'appar- tenir à la grande famille horticole de France. En ce qui concerne la ville elle-même, elle offre un grand intérêt aux visiteurs : elle compte dix-huit ponts, tant sur les bras de la Loire que sur les rivières secondaires qui versent leurs eaux dans le fleuve. On est étonné de voir circuler sur les quai» les convois du chemin de fer et les tramways à air comprimé sans moteurs apparents; on est frappé en voyant, au milieu d'une ville à l'aspect moderne, ce vieux château fort, rebâti en 1466, par François II, entouré dévastes fossés et flanqué de tourelles, ancienne résidence des ducs de Bretagne, visité parfois par des rois et même, en 1675, par M"^ de Sévigné. Parmi les monuments anciens, on compte plusieurs églises et CONCOURS PUUH Al'PARKlLS A INSIXTICIDKS. -ith entre autres la cathédrale, bâtie en 4431, qui intéresse vivement par l'étendue de son vaisseau et dont une partie à réparer est encore fermée et tenue en réserve; où les sculptures les plus fines se développent à profusion et où deux tombeaux sont admirés par tous les visiteurs, celui du duc de Bretagne, Fran- çois II et de son épouse, Marguerite de Foix, chef-d'œuvre de l'art de la Renaissance, datant de l'année 1507, et, comme pen- dant, celui du général Lamoricière, œuvre de sculpture moderne de Paul Dubois, qu'on a vu exposé à Paris et dans lequel on remarque, outre le sujet principal, les quatre statues allégo- riques qui sont aux angles. En quittant les sympathiques habitants de Nantes, il m"a semblé que je devais, comme souvenir, un aperçu de quelques lignes au plaisir que m'a causé la visite de leur intéressante ville. Procès-verbal des opérations du Jury nommé par la Société nationale: d'Horticulture de France, pour examiner les APPAREILS destinés A DÉTRULRE LES INSECTES ET A COMBATTRE les MALADIES CRYPTOGAMiouES ( 1 j. (Drcssé par M. Ferrouillat). Première séance. Le Jury, composé de MM. Bauer, Bleu, Boizard, Gellière, Cornu (Maxime), Éon, Ferrouillat, Hanoteau, Landry et Tresca, s'est réuni le samedi \ 4 mai 1887, à deux heures de l'après-midi, aux petites serres du Muséum d'Histoire naturelle, pour examiner les appareils admis au concours. Il a d'abord constitué son Bureau. Ont été nommés : Président^ M. Boizard; Secrélaire-rapporteur , M. Ferrouillat. A l'arrivée de M. Tresca, M. Boizard a vivement insisté auprès de lui pour le déterminer à accepter les fonctions de Président, et a prié les Membres du Jury de confier à M. Tresca la mission (1) Déposé le 26 mai 1887. 3:20 UAi-rouTs. de diriger les opérations du concours. En conséquence, le Bureau a été constitué définitivement delà façon suivante: Président : M. Tresca; Secrétaire-rapporteur : M. Perroaillat. Avant de procéder à l'examen des appareils pulvérisateurs, formant la l'** catégorie, le Jury a assisté à la mise en train des appareils vaporisateurs appartenant à la 2« catégorie. MM. Martre et Ricada, les deux concurrents en présence, ont rempli leurs appareils de 4 litres d'une solution de jus de tabac, marquant 8", et ont allumé leurs fourneaux. Laissant ensuite rexpérience se préparer, le Jury a fait subir un premier examen aux appareils pulvérisateurs. Ont fonctionné devant lui les instruments de MM. Suireau et Collet, Huet, AValter-Lecuyer, Latour, Reinié, ïouéry, Fichet, Noël, Vigou- roux (Mot et C'^j, Bouin, Loriot, Vaché, Poncet. Puis le Jury est retourné auprès de MM. Martre et Ricada, pour se rendre compte du bon fonctionnement de leurs appareils. Le Jury a pensé qu'il était indispensable qu'il revit les appa- reils pulvérisateurs, avant de se prononcer sur la valeur de chacun d'eux. Il a, en conséquence, décidé qu'une seconde réunion aurait lieu le mardi 17 mai, à deux heures, dans laquelle seraient de nouveau expérimentés tous les appareils en con- currence. Les constructeurs ont été informés que leurs instru- ments devraient donner une pulvérisation aussi fine que pos- sible, et que chacun auraitàrépandredeleau additionnée d'une certaine quantité de jus de tabac, la même pour tous. La séance a été levée à quatre heures quarante-cinq. Deuxième séance. Le mardi '17 mai, à deux heures du soir, le Jury s'est de nouveau réuni aux petites serres du Muséum. Tous les appareils exposés ont été examinés au point de vue de leur fabrication, de leur fonctionnement, de leur commodité et de leur prix. Chacun d'eux a eu à pulvérisef Une certaine quantité d'eau pure d'abord^ et ensuite d'eau contenant du jus de tabac etmarquant 5 degrés. La finesse de la pulvérisation a été constatée sur un écran de papier noir. N'ont pas pris part aux expériences les appareils de MM. Mol CONCOURS POUR APPAREILS A INSECTICIDES. 327 et C* (Yigouroux), Bouin et Poncet, en l'absence de leur cons- tructeur ou d'un représentant autorisé. Le Jury a également examiné un appareil insufflateur, pré- senté par M. Touéry, pour l'épandage des matières pulvérulen- tes et appartenant à la 3^ catégorie. Les essais terminés, le Jury a délibéré sur le classement des appareils soumis à son examen et sur l'importance des récom- penses à accorder. Il a arrêté la liste des récompenses suivantes : L — Appareils pulvérisateurs. A. Pour la grande culture : \^^ Médaille de vermeil (grand module), à M. Noël, pour son appareil à réservoir-hotte et à pompe à air fixée au réset- voir, 2' Médaille d'argent (petit module), à M. Suireau, pour son appareil à réservoir-hotte avec pompe à air, et pour son appa- reil à tonneau, muni d'une lance à rallonges. B. Pour l'Horticulture, l'Arboriculture et la culture maraî- chère : \° Rappel de médaille de vermeil, à M. Noël, pour son appa- l'eil à pompe indépendante ; 2° Médaille de vermeil (petit module), à M. Fichet; 3" Médaille d'argent (grand module), à M. ïouéry; 4" Rappel de médaille d'argent, à M. Suireau_, pour l'ensemble de ses appareils; 0° Médaille de bronze.^ à M. Latour. IL — Appareils vaporisateurs. 1" Médaille de ue?^mei/ (grand module), à M. Martre; 2" Médaille d'argent (petit module), à M. Ricada. III. — Appareils insufflateurs. Médaille de bronze, à M. Touéry. La séance est levée à six heures quarante-cinq. 328 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE FRANÇAISE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE FRANÇAISE Moyens de combattre et de détruire le Peronospora de la Pomme de terre, par M. J.-L. Jensen [Mémoires publiés par la Société nationale d'Agriculture de France, CXXXI, <887, p. 31-156). Le grand mémoire de M. Jensen a pour objet l'exposé de divers moyens propres à combattre la maladie causée aux Pommes de terre par le Champignon parasite qui a reçu de M. R. Caspary le nom de Peronospora infestans, et. plus ré- cemment, de M. de Bary, celui de Phytophthora infestans. Il est divisé en sept chapitres. Nous le résumerons ici le plus succinc- tement possible. Le premier chapitre renferme les résultats d'expériences qui ont eu pour objet de déterminer la mesure dans laquelle la terre peut retenir les corps reproducteurs ou spores (conidies) du Champignon parasite entraînés par l'eau de la pluie. Il a été reconnu depuis longtemps, dit avec raison M. Jensen, que la maladie de la Pomme de terre se propage des feuilles aux tubercules par les spores qui, tombant sur le sol, sont entraînées par l'eau de la pluie jusqu'aux tubercules. Ainsi parvenues à la surface de ces tubercules, elles y germent en émettant un fila- ment extrêmement délié qui en perce la peau et qui va se dévelop- per dans leur intérieur, de manière à donner le mycélium ou corps du parasite. Mais la terre arrête les spores ainsi entraî- nées avec une énergie que l'agronome danois a déterminée par diverses expériences. Dans l'une de ces expériences, faite avec une terre relativement forte, sur 100,000 spores, 000 environ sont arrivées jusqu'à 2 pouces ( O'^jOS:^ ) de profondeur, et aucune, « ou peut-être une ou deux seulement, » n'est arrivée jusqu'à 5 pouces (0'",13) de profondeur. Tous les sols arables possèdent celte faculté de retenir les spores; mais les terres légères les retiennent beaucoup mieux que les terres relative- ment fortes et surtout que les terres argileuses. Ainsi, en Dane- mark, de nombreux rapports relatifs aux années 1878 et 1879 LA MALADIK DES POMMES DE TERRE. :m) ont établi que la proportion des tubercules malades aux tuber- cules sains a été de 3,4 pour 100 dans une terre légère, de 7,4 pour 100 dans une terre moyennement forte, et de 12,3 pour 100 dans une terre forle. Se basant sur ces données, M. Jensen conseille de protéger les Pommes de terre plantées au moyen de ce qu'il appelle un « buttage de protection ». Ce buttage est l'objet de son second chapitre. Avec le buttage tel qu'on le pratique habituellement, les tubercules les plus rapprochés de la surface du sol ne sont recouverts en général que d'une couche de terre de O'",0o-0™07 '|ui, peu à peu, perd encore environ moitié de son épaisseur. Cette couche laisse passer des spores en assez grande quan- tité pour qu'il y ait, à la récolte, de 20 à 60 pour 100, et même plus, de tubercules atteints par la maladie. « Mais, dit « M. Jensen, si à cette couche on ajoute 7 ou 8 centimètres (■ de terre, le nombre des spores qui pourront passer sera « réduit de 1/100 à 1/1000; on est ainsi conduit à admettre E TEKKE. 333 l'eau chaude ; mais il a bientôt renoncé à ce procédé^ à cause des inconvénients sérieux qu'il lui a reconnus. Après quelques autres essais, il s'est arrêté finalement à la méthode suivante : Des seaux, assez étroits en proportion de leur hauteur, sont remplis de Pommes de terre et placés dans de l'eau à une tem- pérature de 4^ à 56". On les y laisse jusqu'à ce qu'un thermomètre, descendant de 0™;,08 à 0"\10 au miUeu de la masse des tubercules, ait indiqué, pendant quatre heures con- sécutives, une température supérieure à 40° et qui peut sans danger s'élever jusqu'à 46". Toutefois, l'auteur conseille de ne pas laisser monter la température de l'eau dans laquelle plonge le seau au-dessus de 50", pendant longtemps. 11 donne le tableau de neuf expériences qui ont été faites de cette ma- nière, en 1883 et 1884. Dans ces neuf cas, la désinfection des tubercules a été complète, et on a reconnu que le parasite étai mort dans les 251 tubercules atteints sur lesquels on avait opéré. Au contraire, 210 autres tubercules, pris dans les mêmes lots, n'ayant pas été chauffés, ont conservé le parasite vivant, qui a produit des spores dans 205. Or, dans ces expériences, la tem- pérature la plus haute était comprise entre 41°, 2 et 46°, 2. L'ac- tion de la chaleur n'avait pas altéré, dans les tubercules chauf- fés, la faculté germinative. Récemment, de nombreuses expériences ont été faites dans les champs avec des tubercules désinfectés ou non. Le nombre des pousses qu'ont données les uns et les autres a été à peu près égal; il a même été un peu augmenté par le chauffage. Il res- sort d'une série de chiffres contenus dans le mémoire que les tubercules chauffe's sont ceux qui poussent le plus vite. En somme, d'après M. Jensen, grâce à l'emploi dubuttage de protection, à l'arrachage tardif et à un emmagasinage conve- nable, on n'a pas grand risque à courir pendant la conservation; mais, quant aux Pommes de terre destinées à la plantation, on doit toujours les désinfecter. Toutefois, il ne faut pas se flatter de l'idée que, même en pratiquant avec soin la désinfection des tubercules dans tout un pays, on puisse en faire disparaître complètement la maladie. « Rappelons-nous, dit l'auteur, qu'à « l'arrachage, en automne, on laisse toujours dans la terre, par 334 REVUE BlBLIOGRAPTriQUE ÉTRANGÈRE. « mégarde ou par négligence, quelques tubercules parmi les- « quels il restera certainement quelques malades, et ces malades « formeront de nouveaux foyers d'infection. D'ailleurs, la ma- « ladie pourrait être introduite par les pays voisins. Nous ne « saurions donc compter sur l'anéantissement complet du mal, « même si la désinfection était pratiquée d'une façon absolue et « générale. » HEVUE BIBÏJOGRAPHIOI E ÉTRANGÈRE Plantes nouvelles ou rares décrites dans des tublications étrangères. Gartenflora Iris liiieata Poster rI I. vaça Foster, (inrlenfl. du 1^"' avril i887, p. 201, pi. 12+4. — Iris rayé et Iris vague. — C-aucase, Tur- kestan. — (Iridées.) Ces deux nouveaux Iris asiatiques ont été introduits de leur pays natal dans la collection de M. Leichllin, à Baden-Baden, qui les a communiqués à M. Poster, de Shelford, près Cambridge (Angleterre). M. Poster qui, depuis plusieurs années, a mis un soin soutenu à réunir toutes les espèces connues d'Iris pour les étudier à l'état vivant, a reconnu ces deux espèces comme abso- lument nouvelles, bien que la première des deux eût été regardée par le docteur .Uadde comme rentrant dans 17. acuti- loba C.-A. Meyer. C'est M. Poster qui a fourni au docteur E. Regel les éléments de l'article qu'il leur consacre dans le Gartenflora. L'un et l'autre de ces Iris appartiennent à la sec- tion du genre dans laquelle il existe une bande de longs poils coroliins^ ou une barbe;, sur la ligne médiane tant des trois sépales que des trois pétales, ce qui a déterminé M. J.-G. Baker à nommer cette section Hexapogon, c'est-à-dire à six barbes. L'/m lineata a un rh;izome très analogue à celui des/. Leivht- lini et Korolkowi, mai-s plus grêle. Ses feuilles, au nombre de PLANTES NOU-VELLES OU RARhlS. 33o quatre à six en touffe, sont dressées, aiguës, larges, dans leur plus fort diamètre, de près de0™,02, longues d'environ 0°',30, d'une verdure un peu bleuâtre. Sa hampe, qui égale en hauteur ou surpasse quelque peu les feuilles, porte deux fleurs accompa- gnées de trois grandes bractées vertes, appliquées contre elles de manière à en couvrir au moins la moitié inférieure. Les fleurs sont assez petites pour le genre auquel la plante appar- tient ; leur teinte générale est claire^, mais marquée d'une grande quantité de lignes rouge brun intense, obliques et sim- ples ou rameuses. Les sépales et les pétales sont oblongs-lan- céolés, très aigus; les premiers recourbés en bas, les seconds dressés. Quant aux trois lames pétaloïdes du style, elles sont obtuses, bifides au sommet, longuement dépassées par les pétales. VIrisimga a un rhizome grêle, rameux, qui porte, soit à l'ex- trémité de ses ramifications, soit dans sa longueur, des tuber- les arrondis, plus ou moins déprimés, du volume d'une belle noisette. Ses feuilles, au nombre d'une demi-douzaine en touffe, sont dressées, aiguës, un peu plus larges que celles de l'espèce précédente, longues d'environ 0",30, minces et délicates, d'un vert jaunâtre très clair. Sa hampe, deux fois plus haute que les feuilles, porte trois fleurs plus grandes que celles de 1'/. lineafa, accompagnées de quatre bractées ventrues et carénées, rougeà- tres au bout. Leurs sépales sont obovales, à fond jaunâtre mar- qué de nombreuses veines pourpres, qui viennent se fondre en une bordure de la même couleur; quant à leurs pétales, ils sont largement lancéolés, aigus, dressés, et leur limbe rouge obscur est marqué de nombreuses veines brunes, rouge brun aux bords et au sommet; les lames pétaloïdes du style sont pourpre foncé avec l'extrémité brune, crénelée. Le Secrrtaire-rédacteur-gérant, P. DUCHARTRE. Paris. — Imprimerie G. Uoûciriv et Cie, rue Ca-selte, 1. 336 MAI 1887 OlJSKHVATlONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN, A BoURG-LA-ReINE PRÉS Paris (altitude : 63") TEMPERATCRE Minim. Maxim. HADTEDR du baromètre. VENTS dominants. ÉTAT DD CIEL. '.■,„ 'i |3I 6, il,0 7,1 9,7 6,1 n,o 9.3 6,1 0.3 6,7 3.7 8,7 :■) 6,0 8,3 4,3 7,0 S, 3 3, 0 3,0 4,0 0.6 4,6 6,9 8,2 3,3 10,0 10,4 0,0 24.0 17,7 20,2 18,4 -14,0 18.2 22,0 19,9 19.6 18.8 12,3 14.2 i;!,3 20,3 21, 19,2 16,0 14.6 14,8 13,1 i4.9 18, ij 16,8 17,2 14,7 22,0 19^9 23,6 2o.0 761 733 733, o 7o6 753,5 763 771 772 770,5 770 763, 3 764 763, 3 TOo 762,3 762 761,3 761,3 760 737 761,5 706, 3 76:; 761 760 760 7o8,r. 760 762 732 730, 3 756,3 752. 3 761,3 770 772,3 771 771 767 764 ,b 764,3 766 7(i3 ,3 762 762 761 762 738, 3 7.36. ;, 760, 3 766, 6 766 702 761 760 739 759 76-i 762 NE. S. SE. S. 0. SK. NE. SO. 0. U. NO. N. NO. N. N. NNE. NNO. NE. NN. K. N. N.NE. N.NE. NE. NE. SO. 0, ONO. NO. SO. 0. 0, SO. NO. N. N.NE. NNO. NO. N. NE. N. NO. N. NE. E. E. SE. NE. E. S. 0. SE, S. SO. 0. Gouv. etlég. bitim., pluie, le s. orag Pluie dans la nuit, nuageux ; quel- ques goutle.s de pluie. Nuageux, orage et pi. l'après-midi, nouvel orage el pi. plus forle le s. Orage et grande pi. dans la nuii, nua. très forle averse entre 2 et 3 h. Nuageux, petite pluie le malin, pluie abondante à partir de 9 h. du Noir. Pluie prcsq. toute la n., couvert le in.. lég. pluv. le reste de la journoc. Gouv, éclaire, l'ap.-inidi, clair le soir. Nuageux, presque clair le soir. Nuageux. Nuageux, clair le soir. Nuageux, légt pluvieux le soir. Cou., quelques éclaircies, pluv. lesoir Gouv. et pluv. le m., nuag. l'après-ni., grésil et petite pi. à diverses rcpr Couvert de grand matin, nuageux, petites averses dont une avec grêle, coupdetonnerre vers3 h., cl. lesoir. Nuag. la nuit, cl. degr. m., nuag. cl averse le m., beauc. de v., pi. le s Nuag., plusieurs averses l'apr. -raidi, Nuageux. Nuageux, deux assez fortes averse* dans l'après-midi. Nuageux, pluvieux l'après-midi. PI. presip lonte la nuit el une partie de la matinée, nuag., gr. vent l'après- midi, légèrement pluvieux le soir. Nuageux, plusieurs averses dont une avec neige el grêle. Gouv. el pluv., quel, éclaircies le m Pluie abondante dans la nuit, nuag Cl. dans la n., de gr. m., le temps se couv., nuag. et légt. pi., presq cl. les. Couvert et pluvieux le matin, pluie plus abondante l'après-midi. Pluie dans la nuit, nuag., petite averse entre 4 à 3 h. du soir, couvert. Pluie le matin, nuageux, forte averse] vers 6 h. du soir. Couv. et bru. de grand matin, nuag. Couv. le m., quelq. éclaircies, couv. el pi. l'apr.-m., nouvelles éd. les. Couvertet brumeux le matin, nuageux quelques averses l'après-midi. Nuageux. ^1) bau.- la jairnéc le llii-rinomètic c^t descendu a SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE EXPOSITION DES PRODUITS DE L'HORTICULTURE SPÉCIALKMKNT CUN.-^ACHÉE AUX Fruits, Arbres fruitiers, Légumes & Plantes fleuries Ouverte du 29 septembre nu S oclobre Inclusiveiiieni DANS LE PAVILLON DE LA VILLE DE PARIS Aux Champs-Elysées RÈGLEMENT (' !^ l^''. Objet t;f durée de V hJ:i:postii(>n. Aht. P''. — Conformément à la décision prise par le Conseil d'Administration, dans sa séance du 9 juin dernier, une Expo- sition destinée à recevoir les Fruits, Arbres fruitiers, Légumes t't Fleurs de la saison, sera tenue dans le pavillon de la Ville, aux Champs-Elysées, à Paris, du 29 septembre au 3 octobre. Tous les horticulteurs et amateurs français et étrangers sont invités à prendre à cette Exposition la plus grande part possible, et à concourir pour les Récompenses qui seront décernées. Les lots collectifs seront acceptés. !) Tout membre qui a été rayé des coutrùles de l.i Société ne peut prendre part aux Expositions. lArt. .56 du Règlemenl. ! Série lîl. T. IX. Cahier de juin publié le 3i juillet 1887. -2'2 338 EXPOSITION DES PRODUITS DE l'hORTICULTURE Seront admis à y ligiirer : 1° Les Fruits et Arbres fruitiers; 2° Les Légumes: 3° Les Plantes fleuries ou à feuillage de plein air et de serres^ et celles à fruits d'ornement; 4° Les Plantes nouvelles de plein air ou de serres, fleuri ou non; 5" /-es Bouquets et Garnitures de fleurs naturelles. § 2. Réception, installation et enlèvement des Fruits, Légumes et Plantes. Art. 2. — Les horticulteurs ou amateursqui voudront prendre part à cette Exposition devront adresser, avant le jeudi 15 sep- tembre 1887, terme de rigueur, à M. le Président de la Société, rue de Grenelle, 84, une demande écrite d'admission acccompa- gnée : \° de la liste nominative et complète des genres, espèces ou variétés de plantes, fruits, etc., qu'ils désirent présenter; 2° des concours auxquels ils désirent prendre part; 3° de l'indication exacte, pour chaque concours, de l'espace superficiel qu'ils peuvent occuper. Ces formulilés sont obligatoires. Art. 3. — Les Fruits, Légumes et Plantes qui doivent figurer à cette Exposition seront reçus les 26 et 27 septembre, de huit heures du matin à cinq heures du soir. Seules les Fleurs coupées seront reçues le 29 au matin, et leur groupement définitif devra être terminé à neuf heures. Art. 4. — Les produits quels qu'ils soient ne seront admis à l'Exposition que s'ils sont, avant le passage du Jury, lisiblement et correctement étiquetés. Art. 5. — Les Collections de Fruits (Poires, Pommes, Rai- sins, etc.), quelle que soit leur importance, ne pourront être représentées par plus de trois à cinq échantillons de chaque variété. Art. 6. — Il est interdit aux Exposants de placer des pan- cartes indiquant leurs noms et adresses avant que la décision du RÈGLEMENT 339 Jury leur ait été communiquée par le Secrétaire de la Société. Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu du concours. Art. 7. — L'enlèvement des produits exposés se fera les 4 et 5 octobre, de neuf heures du matin à cinq heures du soir; à partir de ce délai, la Commission se trouvera dans la néces- sité de les faire enlever aux frais des exposants. § 3. Commission d'organisation et de surveillance de VExposition. Art. 8. — La Commission d'organisation, nommée par le Conseil d'Administration, conformément à l'art. 56 du Règlement de la Société, et constituée en Jury d'admission, est chargée d'examiner préalablement tous les produits présentés. Cette Commission a le droit de refuser les produits qui ne lui paraîtraient pas dignes de figurer à l'Exposition, ou qui ne rempliraient pas les conditions du concours. Elle fixe, en les modifiant, si cela est nécessaire, les dimen- sions de l'espace demandé. Les Exposants sont tenus de se conformer à toutes les me- sures d'ordre et d'installation qui leur sont indiquées par la Commission. Art. 9. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé de la surveillance de l'Exposition. Art. 10. — La Société donnera tc»us ses soins aux objets exposés ; mais, dans aucun cas, elle ne peut être rendue respon- sable de perte ou de dégât quelconque. Les Exposants seront personnellement responsables des acci- dents qui pourraient arriver, par leur fait, dans l'enceinte de l'Exposition. Tout Exposant reconnaît de fait avoir pris connaissance des présents règlement et programme, et y adhérer. § 4, Jury. Art. 11. - Le Jury sera composé d'horticulteurs et d'ama- teurs. Le nombre des Jurés est fixé à quinze. Ils sont désignés 340 EXPOSITION DES PRODUITS DE L HORTICULTURE par le Bureau, conformément à l'art. 60 du Règlement. Il pourra se diviser en deux sections : La première jugera les collections de Fruits, les Arbres frui- tiers et les Légumes. La deuxième, les collections de Plantes diverses, les Bou- quets et Garnitures de fleurs naturelles. Art. 1"2. — Les Jurés ne peuvent prendre part aux opérations du Jury dans les sections dans lesquelles ils exposent. Art. 13. — Le Jury sera dirigé par le Président ou l'un des Vice-Présidents de la Société. Art. 14. — Les Membres du Jury se réuniront le mercredi 29 septembre, à neuf heures, au commissariat de l'Exposition. Ils ne pourront pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition^ sous quelque prétexte que ce soit, avant !e moment où ils entreront en fonctions, introduits par le Président, le Secrétaire-général de la Société et les membres de la Commission désignés à cet effet. Aucune personne étrangère à Ui Commission des Expositions ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition, avant les heures où elle sera ouverte au public. Art. lo. — Le Secrétaire-général de la Société remplira près du Jury, dans son ensemble, les fonctions de Secrétaire; il sera assisté des Secrétaires de la Société qui le représenteront près de chaque section, et de membres de la Commission d'organi- sation, qui seront seuls chargés de donner les renseignements dont le Jury pourrait avoir besoin et de recueillir les observa- tions que les Exposants auraient à présenter. Art. 16. — Après le jugement rendu par le Jury, il sera placé au centre de chaque lot une pancarte indiquant la nature de la récompense accordée. Les exposants seront tenus de maintenir lesdites pancartes sur leurs lots, ainsi que leurs nom et adresse, pendant toute la durée de l'Exposition (1). Art. 17. — Tout exposant qui refuserait la récompense que (1) Les pancartes annonçant la nature des récompenses accordées seront à la disposition de MM. les Exposants qui pourront tes récla- mer au bureau du Secrétariat (au siège de l'Exposition). RÈGLEMENT 341 le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à l'Exposition suivante. i; 5. Des Récompenses. Art. 18. — Les récompenses consistent en deux médailles d'honneur et si.x médailles d'or. Des médailles de vermeil [grand ef petit module), d'argent [grand et petit module), de bronze et des mentions honorables sont laissées à. la libre dis- position du Jury qui, dans chaque Concours, peut donner tel ordre de médailles qu'il juge nécessaire. Dans les genres de plantes où il y a plusieurs Concours, le même Exposant ne peut recevoir plusieurs médailles pour un même genre de plantes. Il est donné un diplôme avec les médailles aux Exposants qui en font la demande à la Société au plus tard quinze jours après la fermeture de l'Exposition. Les médailles d'honneur remplacent toutes les récompenses obtenues par le même exposant. Les médailles non réclamées une année après le jour de la distribution des récompenses ne sont plus délivrées et appar- tiennent de droit à la Société. Art. 19. — Des médailles sont également mises à la disposi- tion du Jury pour récompenser les apports non prévus au pro- gramme et ceux qui contribuent le [plus à l'ornementation de l'Exposition. PROGRAMME DES CONCOURS observations générales Tout exposant, concourant comme amateur, ne peut égale- ment concourir comme horticulteur. Tout exposant ne peut concourir que pour un seul lot, dans chaque concours. La Société ouvre, à l'époque précitée, des concours pour les spécialités suivantes : Î42 EXPOSITION DES PRODUITS DE l'hORTICULTURE Fruits (1). '!*'■ concours. Pour un ou plusieurs fruits non encore au com- merce obtenus de semis par l'exposant. Les prix seront décernés, s il y a lieu, après l'examen du Comité d'Arboriculture fruitière de la Société. 2® concours. Pour la collection de fruits la plus complète et la plus remarquable par la beauté et la qualité des échantillons {trois fruits au moins de chaque variété et cinq au plus). 3" concours. Pour la plus belle collection de Poires soigneu- sement étiquetées. 4® concours. Pour la plus belle collection de Poires, compo- sée de trente variétés nommées (// ne sera reçu que quatre échantillons de chacune d'elles). 5^ concours. Pour le plus beau lot de Poires formé de quinze variétés bien étiquetées. 6' concours. Pour la plus belle collection de Pommes [trois échantillons de chaque variété au. moins et cinq au plus). 7* concours. Pour la plus belle collection de Pommes com- posée de cinquante variétés nommées. 8« concours. Pour le plus beau lot de Pommes formé de quinze variétés bien étiquetées. 9'^ concours. Pour la collection la plus belle et la plus correc- tement étiquetée de fruits à cidre. 10'' concours. Pour la plus belle collection de cinquante va- riétés de fruits à cidre. 11^ concours. Pour la plus belle collection de fruits bacci- formes. (Pommiers microcarpes.) 12" concours. Pour le plus beau lot de Pèches. 13® concours. Pour la plus belle collection de fruits mous d'ar- rière-saison. (1) Dans les concours de collection de fruits : Poires, Pommes, Rai- sins, t'ruits secs, il ne sera reçu qu'une assiettée de chaque variété. Les assiettes seront fournies par la Société . RÈGLEMENT 343 14^ concours. Pour la plus belle collection de Raisins de table, composée de vingt-cinq variétés nommées. 15° concours. Pour le plus bel apport de Chasselas de Fontai- nebleau, qui ne sera pas moindre de cinq kilogrammes. 1 6'' concours. Pour la plus belle collection da Raisins de cuve. '17" concours. Pour le plus beau lot d'Ananas à maturité. 18® concours. Pour les plus belles corbeilles de fruits. 19'' concours. Pour la plus belle ornementation de table avec fruits frais divers. 20" concours. Pour la plus belle collection de fruits secs, tels que Noix, Noisettes^ Amandes, Châtaignes, etc., etc. 21^ concours. Pour les fruits cultivés en Algérie et dans le midi de la France. 22" concours. Pour la collection de fruits moulés la plus remarquable présentée par l'auteur. Arbres fruitiers. 23'^ concours. Pour les arbres fruitiers dressés [il ne sera accepté que deux exemplaires de chaque forme dans chaque genre de fruits) . 24° concours. Pour les arbres fruitiers de pépinière, scions ou greffes haute tige [deux individus de chaque espèce et forme). 25'^ concours. Pour la plus belle collection de cinquante variétés d'arbres fruitiers à cidre. 26° Pour la plus belle collection de vingt-cinq variétés d'arbres fruitiers à cidre. Lég-umes (ji. 27° concours. Pour un ou plusieurs légumes nouveaux, obte- nus de semis par l'exposant et jugés méritants par le Comité de Culture potagère. (1) Dans les concours de collection de Pommes de lerre, Haricots, il ne sera reçu qu'une assiettée de chaque variété. 'Mï EXPOSITION DES PRODUITS DE L UORTICULTCRE 28" concours. Pour un ou plusieurs légumes de semis d'intro- duction nouvelle et jugés méritants par le Comité de Culture potagère. 29*^ concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse collec- tion de légumes. * .30'" concours. Pour le plus beau lot de Melons à maturité. SI*" concours. Pour la collection la plus complète de Courges, Pépons et Potirons alimentaires. .32*' concours. Pour le plus beau lot d'Artichauts {quatre exemplriircs de chaque variété). 33'' concours. Pour la plus belle collection de salades : Lai- tues, Romaines, Chicorées, etc. [quatre exempla'n'es de chaque variété). 34*^ concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse collec- tion de Choux alimentaires (trois individus de chaque sorte). 35'' concours. Pour le plus beau lot de Choux-fleurs, composé d'au moins quatre individus de chaque variété. 36' concours. Pour la plus belle collection et la mieux éti- quetée de Haricots présentés en graines mûres. 37'" concours. Pour la plus belle collection et la plus correc- tement étiquetée de Pommes de terre. 38" concours. Pour les vingt meilleures variétés de Poinmes de terre à recommander pour la petite culture. 39" concoure. Pour le plus beau lot de Fraises. 40'' concours. Pour la plus belle corbeille de Fraises. 4P concours. Pour le plus beau lot de Champignons présenté avec mode de culture {en meule). Plantes fleuries ou à feuillage. 42* concours. Pour les plantes fleuries d'agrément introduites en France par l'exposant. 43" concours. Pour plusieurs plantes de serre, d'orangerie ou de plein air, obtenues de semis par l'exposant et n'ayant pas encore été livrées au commerce. KKGLKMENT 345 44'' concours. Pour six plantes au moins, remarquables par leur bonne culture et leur belle floraison. 45'^ concours. Pour une collection de plantes fleuries de serre chaude. 46" concours. Pour une collection de plantes à feuillage^ de serres. 47® concours. Pour le plus beau groupe de plantes fleuries ou à feuillage, de serres. 48'" concours. Pour un lot d'Orchidées exotiques en fleur. 49" concours. Pour une collection de Gloxinias et autres Ges- néracées en fleur. SO*" concours. Pour une collection de Bégonia en fleurs (tube- veux, acaules ou caulpsccnts). •tI® concours. Pour la phis belle collection de Bouvardias fleuris. .52" concours. Pour la plus belle collection de plantes fleuries de serre tempérée. OB'" concours. Pour la plus belle collection de Fuchsias fleuris cultivés en pots. 54* concours. Pour dix à quinze Fuchsias fleuris remarqua- bles par leur développement. 55'" concours. Pour une collection de cinquante à soixante variétés de Pétunias à fleurs simples et doubles (un exemplaire de chaque variété). 56" concours. Pour la plus belle collection de Pelargoniuni zonale et inquinans à fleurs simples [quarante variétés fleuries au moins, représentées chacune par un exemplaire). 57" concours. Pour la plus belle collection de Pelargonivm in- quinans et zonale à fleurs doubles [trente variétés au moins, re- présentées chacune par un spécimen). 58'' concours. Pour la plus belle collection de Verveines fleuries, en pot [vingt -cinq variétés au moins). 59« concours. Pour la plus belle collection de plantes vivaces, fleuries ou à feuillage. 60* concours. Pour le plus beau groupe de plantes fleuries de plein air. 346 EXPOSITION DES PRODUITS DE i/hORTIC'JLTURE 61 *" concours. Pour la plus belle collection, en trente variétés au plus, de Reines- marguerites fleuries, représentées chacune par un spécimen. 62^ concours. Pour une collection de Balsamines lleuries, [trente variétés au plus). 63" concours. Pour une collection de Phlox Drummondi fleuris, en pots. 64" concours. Pour une collection de Dahlias fleuris, cultivés en pots (trente variétés au moins). 65^ concours. Pour le plus beau loi d'CEillets remontants fleuris, cultivés en pots. 66' concours. Pour le plus beau lot de Cyclamens. 67^ concours. Pour une collection de Pyrèthres de l'Inde et de la Chine [C linjsanthèmes) . Au moins vingt variétés. 68" concours. Pour le plus bel apport de Cannas fleuris, en pots ou en paniers. 69'' concours. Pour la belle collection de Rosiers fleuris nommés, cultivés en pots. 70" concours. Pour une ou plusieurs Roses de semis non encore au commerce. Fleurs coupées (1). 71'^ concours. Pour la plus belle collection de Glaïeuls variés, en fleurs coupées et nommés. 72" concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse collec- tion de Dahlias grandiflores, en fleurs coupées [au moins cin- quante variétés nommées). (1) Les fleurs coupées réunies en collection? devront être présentées dans des caisses ou boîtes ayant les dimensions suivantes : Largeur unique, 0™oO; longueur facultative, de 0™oO à 0"'7o ou l mètre, selon le besoin. — Hauteur sur le devant, 0™I I, el sur le côté opposé, 0™23. Des bouteilles pourront être mises, par la Société, à la disposition de MM. les exposants de fleurs coupées. RÈGLEMENT 347 73° concours. Pour vingt Dahlias [variétés nouvelles non encore au commerce). 74" concours. Pour la collection la plus méritante de Dahlias lilliputiens {trente variétés au moins). 75® concours. Pour la plus belle collection de Dahlias à Heurs simples. 76^ concours. Pour la plus belle collection, en fleurs coupées, de Zinnias à fleurs doubles. 77" concours. Pour la plus belle collection de Roses nom- mées^ présentées en fleurs coupées. 78® concours. Pour la plus belle collection de fleurs coupées diverses. Bouquets et Garnitures d'appartements. 79" concours. Pour les plus beaux bou(]uets, les plus belles garnitures de fleurs d'un salon, ornementations diverses en fleurs naturelles, etc., etc. Adopté en séance du Conseil, le 7 juillet 1887. Le Secrétaire-général, Le Président de la Société, A. Bleu. Léon Say. EXPOSITION DE MAI 1887 LISTE DES RECOMPENSES ACCORDÉES PAH LES JURYS l»ltl\ D'HOWKl II Grand prix d'honneur : Objet d'art de la Manulactiire de Sèvres, olVeit par M. le Président de la République, à M. Hréauté, pour sa coller- tion d'Orchidées. Prix d'honneur : Médaille oflerle par M. le Ministre de l'Agriculture, à iM. Cousiu, pour son lot de légumes variés. Prix d'honneur : Médaille ofTerte par M. le Préfet de la Seine, à MM. Lévôque et fds, pour leur collection de Rosiers. Prix d'honneur : Médaille offerte par M. le Ministre de l'Agriculturt*, à M. Cbanliii, pour ses grandes plantes de serre chaude. Prix d'honneur : Médaille offerte par M. le Maréchal Vaillant, à M. L>f- fresnt* H. i, pour ses plantes à feuillage persistant et Conifères. Prix d'honneur : Médaille offerte par M. le Docteur Andrv, à M. Mas- sangede Louvrex, pour ses Orchidées. Prix d'honneur : Médaille offerte par MM. de Vilmorin, à M. Salo- mon, pour ses fruits forcés et conservés. Prix d'honneur : Médaille offerte par les Dames patronnesses, à M. Moser, pour ses l\hododendrons et Azalées. Prix d'honneur : Médaille offerte par la Société, à M. Debrie, an- cienne maison Lachaume, pour son ornementation en fleurs cou- pées. Prix d'honneur : Médaille offerte par la Société, à l'Association des Jar- diniers maraîchers de la Seine, pour ses légumes variés. Rt:L:o:ûi'ENSEs décernées 3W rix d'honneur : Médaille offerte par la Société, à M. Bourin, pour ses plantes de serres, — De vives félicitations sont adressées à M. .lolibois, jardinier en chef du Luxembourg, pour sa collection de Broméliacées. Le Jury adresse ses plus vives félicitations à M. F^aforcadc, jardinier en chef de la Ville de Paris, pour les beaux végétaux de serre et de plein air qui ont concouru à l'ornementation de l'Exposition. En outre, le Rapport delà Commission organisatrice des Expositions qui a été présenté au Conseil d'Administration, le 7 juillet 1887. par M. Villard, Président de cette Commission, renferme, relativement aux précieux concours qui ont été prêtés à la Commission, notamment par les établissements municipaux que dirige M. Laforcade, le passage suivant, dont le Conseil, partageant les sentiments de l'honorable Rapporteur, a décidé la publication dans le Journul : « La Commission d'Exposition ne saurait passer sous silence les concours si parfaitement dévoués et compétents des membres des divers Comités, des Commissaires chargés de l'ordre et entin le concours des établissements de la Ville qui, sous la direction de M. Laforcade, ont contribué si puissamment à l'ornementation de l'Ex- position, sans oublier le concours tout personnel de .M. Laforcade, qui a bien voulu se faire le représentant d'un exposant français de itio-de-Janeiro, M. Binot, qui, par une exposition spéciale et fort intéressante, est venu apporter à la Société le tribut lointain de son concours à nos Expositions annuelles. C'est un exemple bon à citer et à reconnaître pour l'encourager, ainsi que ceux des amateurs qui n'apportent qu'un concours trop restreint à nos Expositions. » A ce légitime témoignage de gratitude, l'honorable Rapporteur en joint un autre, qui n'est pas moins justifié. Il rappelle, en elfet, que cette année, « une amélioration sensible a été obtenue par la réfection des peintures de la partie inférieure du Pavillon de la Ville de Paris, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, au grand profit du coup d'œil géné- ral et des aménagements spéciaux avoisinant les murs. Cette amélio- ration est due au Conseil municipal qui avait voté, à cetetTet,les fonds nécessaires, et à l'obligeance extrême de MM. Alphand et Bouvard, qui ont bien voulu se prêter aux mesures exceptionnelles que nécessitait cette réfection des peintures qui a dû être terminée en très peu de jours. » § I-. PLANTES DE SERRES A. - PLANTES NOUVELLES Premier Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuil- lage introduites le plus récemment en Europe. Médaille d'argent. M. Chantin, horticulteur, avenue de Chàtilloii. 32, à Paris. 350 POUR l'exposition de mai 1887. Médaille d'argent. M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, 44, à Fontcnay-sous-Bois (Seino). 2e Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage introduites directement en France. Médaille d'argent. M. Cliantin, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Régnier, déjà nommé. 3e Concours. — Lot de plantes hybrides dont les parents seront indiqués. Médaille de vermeil. M. Schmitt, horticulteur, à Lyon (Rhône), pour Bégonias. A^ Concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'exposant et non encore dans le commerce. Médaille d'or. M. Bleu, Secrétaire-général de la Société nationale d'Horticulture de France, avenue d'Italie, 48, à Paris. Médaille d'or. MM. Chantrier frères, horticulteurs, à Mortefon- taîne, par Plailly (Seine-et-Oise). Médaille de vermeil. M. Robert (A.), horticulteur, avenue des Pages, 52, au Vésinet (Seine). Médailli' d'argent. M. Vallerand jeune, horticulteur, rue du Che- min-Royal, à Bois-Colombes (Seine). Médaille d'argent. M. Couturier (E.), horticulteur, rue des Ca- lèches, à Chatou (Seine-et-Oise). Médai'le d'argent. M. Picard, jardinier, rue des Écoles, à Fon- teoay-aux-Roses (Seine). B. — BELLE CULTURE 50 Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la bonne cul- ture aura fait arriver le plus près de son maximum de développement. Médaille d'argent (grand module). M. Chantin, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Simon, horticulteur, rue Lafontaine, àSaint- Oucn. 6" Concours. — De quatre à dix plantes fleuries ou à feuillage les plus remarquables par leur forme et leur développement. Médaille d'argent (grand module). M. Poiret-Deian, jardinier, quai National, 49, à futcaux (Seine). Médaille d'argent. M. Duval (L.), rue de l'Ermitage, 8, à "Versailles (Seine-et-Oise). Mention honorable. M. Lange (A.), horticulteur, rue de Bour- gogne, 30, à Paris. 7" Concours. — Le plus beau lot de vingt piaules à feuillage orne- mental remarquables par leur développement. Médaille d'argent. M. Lange, déjà nommé. Mention honorable. M. Poirel-Delao, déjà nommé* POUR l'exposition de mai 1887. 351 8" Concours. — Le plus beau groupe composé de vingt plantes di- verses fleuries, à quelque catégorie qu'elles appartiennent. Médaille d'argent. M. Lange, déjà nommé. G. — CULTURE SPÉCIALE 9" Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes fleu- ries ou à feuillage cultivées en vue de l'approvisionnement des mar- chés. Médaille d'argfînt. M. Landry (L.), horticulteur, rue de la Gla- cière, 92, à Paris. D. —PLANTES EN COLLECTIONS 10° Concours. — La plus belle collection de cinquante plantes de serre chaude. Médaille de vermeil. M. Cogneau (Gh.), jardinier chez M. Ga- varoc, à Bièvres (Seine-et-Oise). 11® Concours. — La plus belle collection de vingt-cinq plantes de serre chaude. Médaille d'argeat. M. Landry, déjà nommé. 14« Concours. — La plus belle collection d'Orchidée? exotiques en fleurs. Prix d'honneur de M. le Président de la République. M. Bréauté, jardinier chez M. Fmet, à Argenteuil (Seine-et-Oise). IS'' Concours. — La plus telle collection de trente Orchidées exo- tiques en fleurs. Médaille d'honneur. M. Massange de Louvrex, château de Bail- lonville, par Marche (Belgique). Médaille d'or.. M. Duval (L.), rue de TErinitage, 8, à Versailles. Médaille de vermeil. M. Bleu, Secrétaire-général de la Société nationale d'Horticulture de France, avenue d'Italie, 48, à Paris. 17« Concours, — Le plus beau lot d'Orchidées exotiques en fleurs. Médaille d'or. M. Peelers, horticulteur, chaussée de Forest, 38, à Saint-Gilles (Bruxelles). Médaille de vermeil (grand module). M. Ghaotin, déjà nommé. 18'= Concours. — La plus belle collection de Cypripedium en fleurs. Médai'le d'argent (grand module). M. Gappe (E.), horticulteur, au Vésinet (Seino). 24® Concours. — La plus belle collection de Broméliacées fleuries ou non fleuries. Médaille d'argent (grand module). M. Chantin, déjà nommé. 352 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES 25*= Concours. — Le plus beau lot de Broméliacées fleuries. Médaille d'argent (grand module). M. Cappe (E.)i déjà nommé. 28'' Concours. — La plus belle collection de cinquante Bégonias rhizomateuxà feuilles ornementales. Médaille d'argent. M. Bréchet, jardiaier chez M. Groult, à Vitry- sur-Seine (Seine). 31e Concours. — La plus belle collection de quarante .4roïdées, à l'exception des Caladium. Médaille de vermeil. M. Delavier, horticulteur, rue de Saussure, '2, à Paris. Mention honorable. AL Chautiu, déjà nommé. 33e Concours. — La plus belle collection de Cahidium. Médaille d'or. M. Bleu, déjà nommé. Médaille d"or. M. Bréchet, déjà nommé. 37^' Concours. — La plus belle collection de Crotons {Codiœum). Médaille d'or. MM. Chantrier, déjà nommés. 39° Concours. — La plus belle collection de Dracxna. Médaille d'argent (grand module). MM. Chantrier, déjà nommés. 42" Concours. — La plus belle collection de Fougères arbores- centes, en forts exemplaires. Mention honorable. M. Chantin, déjà nommé. 44e Concours. — La plus belle collection de Fougères herbacées de serre. Médaille d'argent (grand moilule). M. Chantin, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Élie (Vlfred'i, horticulteur, rue Pelleport, 23, à Paris. 46" Concours. — La plus belle collection de trente Palmiers. Médaille d'honneur. M. Chantin, déjà nommé. 49e Concours. — La plus belle collection de Cycadées. Médaille d'or. .M. Chantin, déjà nommé. 53'^ Concours. — La plus belle collection de cinquante Coleus. Médaille d'argent. M. Mary (D.), jardinier, avenue Baphai-I, 2i, à Passy . 55e Concours. - La plus belle collection (ÏHuphorlna cacti- formes. Médaille de vermeil. M. Simon, horticulteur, rue Lafontaine, à Saint-Ouen. 57e Concours. — Le plus beau lot de Cactées fleuries. .Médaille d'argent (grand module). M. Simon, déjà uommé. POUR l'exposition de mai 1SS7. 333 5$" Concours. — Le plus beau lot de quatre-vingts Calcéolaires herbacées variées. Médaille de vermeil. MM. Vilmorio-Andrieux et C'^, quai de la Mégisserie, 4, à Paris. Médaille d'argent (grand module). M. Leuret, route d'Orléans, 37, à Arcueil. 590 Concours. — Le plus beau lot de Calceolaria rugosa hybrides. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'«, déjà nom- més. 61'' Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq Cinéraires doubles variées. Médaille de vermeil. MM. Vilmorin-Andrieux et C'*", déjà nom- més. ♦ 63* Concours, — La plus belle collection de soixante Pelargonium zonale et viquinam à fleurs simples. Médaille d'argent (grand module). M. Poirier, rue de la Bonne- Aventure, 10, à Versailles (Seine-et-Oisej. Médaille d'argent. M. Foucard, avenue de Briment, fi, à Chatou (Seine-et-Oise). 65'^ Concours . — La plus belle collection de soixante Pelargonium ionale et inquinans à fleurs doubles. Médaille d'argent (grand module). M. Poirier, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Foucard, déjà nommé. 77- Concours. — La plus belle collection de soixante Azalées de l'Inde. Médaille d'or. M, Boyer, horticulteur, à Gambais, près Houdau (Seine-et-Oise). 79'' Concours. — La plus belle collection de Rhododendrons de l'Himalaya. Médaille d'argent. M. Crépeaux, horticulteur, rue Lacordaire, 47, à Paris. 85« Concours. — La plus belle collection d'A/oe. Médaille d'argent (grand module). M. Simon, déjà nommé. 91" Concours. — La plus belle collection de plantes de serre, fleu- ries ou non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentée par des amateurs. Médaille d'honneur. M. Bourin, jardinier, boulevard du Château, 30, à Neuilly-sur-Seine ( Seine). CONCOURS IMPRÉVUS Pélargoniums. — Médaille d'argenl. M. Poirier, déjà nommé. Aloes. — Médaille d'argent. M. Simon, déjà nmimé. 23 334 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES § 2. PLANTES DE PLEINE TERRE 95<= Concours . — Une ou plusieurs plantes fleuries ou à feuillage, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'exposant et non encore dans le commerce. Médaille d'argent. M. Christen, horticulteur, à Versailles (Seine- et-Oise), pour Clématites. Médaille d'argent (grand module). M. Lemoine, horticulleur, à Nancy, pour Lilas à fleurs doubles. Médaille de bronze. M. Millet fils, horticulteur, à Bourg-la-Reine (Seine), pour Violettes. Médaille de vermeil (grand module). M. Granger(Th.), route d'O- livet, à Orléans, pour Pivoines. Médaille d'argent. M. iUargottin père, à Bourg-la-Reine (Seine), pour une Rose nouvelle. Médaille d'argent. M. Moser, horticulteur, rue Saint-Symphorien, I, à Versailles (Seine-et-Oise). G. — BELLE CULTURE 96« Concours. — Une plante fleurie ou à feuillage que la bonne cul- ture aura fait arriver le plus près de son maximum de développe- ment. Médaille d'argent. MM. Croux et fils, horticulteurs, à la vallée d'Aulnay, près Sceaux (Seine). 97'" Concours. — De quatre à dix plantes les plus remarquables par leur forme et leur développement. Médaille de vermeil (grand module). MM. Croux, déjà nommés. 99*" Concours. — Le plus beau groupe composé de vingt plantes diverses fleuries, à quelque catégorie qu'elles appartiennent. Médaille d'or. M. Margottin (Jules), horticulteur, rue Gueroux, 32, à Pierrefitte (Seine). Mention honorable. M. Millet fils, déjà nommé. I. — PLANTES EN COLLECTIONS 102» Concours. — La plus belle collection de cinquante Coni- fères. Médaille d'or. M. Defresne (H.), pépiniériste, en face la mairie, à Vitry-sur-Seinc. Médaille de vermeil. M. Paillet, pépiniériste, à Chatenay, près Paris. 106'^ Concours. — La plus belle collection de cinquante arbres ou arbustes à feuillage persistant, vert ou panaché. Médaille d'or. M. Defresne (H.), déjà nomme. POUR l'exposition" de mai 1887. 3o5 107« Concours. — Le plus beau lot de vingt-cinq arbres ou arbustes à feuillage décoratif. Médaille de vermeil. MM. Creux, déjà nommés. Médaille d'argent. .M. Boucher (G.), horticulteur, avenue d'Italie, 164, à Paris. llQs Concours. — Le plus bel apport de six Lauriers d'Apollon, remarquables par leur forme et leur développement. Médaille de vermeil. M. Lange (Alex.), horticulteur, rue de Bour- gogne, 30, à Paris. 111'' Concours. — La plus belle collection d'Érables japonais. Médaille d'argent. M. Doublet, horticulteur, à Montrichard (Loir- et-Cher). 113" Concours. — l^a plus belle collection de soixante Rhododen- drons. Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé. Médaille d'or. MM. Croux, déjà nommés. 115^ Concours. — La plus belle collection d'Azalées pontiques et mollis fleuries. Médaille d'or. M. Moser, déjà nommé. Médaille de vermeil (grand module). MM. Croux, déjà nommés. 120" Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Rosiers haute tige, en fleurs. Médaille d'or. M. Verdier (Ch.), rue de la Belle-Croix, 32 et 34, à Ivry (Seine). Médaille de vermeil (grand module). MM. Lévêque et fils, horticul- teurs, rue du Liégat, 69, à Ivry (Seine). Médaille de vermeil, M. Rothberg, pépiniériste, rue Saint-Denis, 2, a Gennevilliers (Seine). Médaille d'argent (grand module), M. Margottin (Jules), déjà nommé. 121° Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro- siers haute lige, en fleurs. Médaille de vermeil (grand module). MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille de vermeil. M. Rothberg, déjà nommé. Médaille d'argent (grand module)". M. Verdier (Ch.), déjà nommé. 122e Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers thés haute tige, en fleurs. Médaille de vermeil (grand module). M. Rothberg, déjà nommé. Médaille de vermeil. M. Margottin (Jules), déjà nommé. Médaille d'argent (grand module) . MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille d'argent, M. Verdier (Ch.), déjà nommé. 123" Concours. — La plus belle collection de cent cinquante Ro- siers basse tige, greffés ou francs de pied, en fleurs. 356 LISTE DES RÉCOMPENSES UÉCERiXÉES Médaille d'or, MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille de vermeil. M. Rothberg, déjà nommé. Médaille de bronze. M. Boyson i J.-L.), horticulteur, à Caeii (Cal- vados). 124- Concours. — La plus belle collection de soixante-quinze Ro- siers basse tige, greffés ou francs de pied, en fleurs. Médaille de vermeil. MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille d'argent (grand modu'e). M. Rothberg, déjà nommé. 125» Concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers thés, basse tige, en fleurs. Médaille de vermeil (grand module). MM. Lévêque et fils, déjà nommés. Médaille d'argent (grand module) . M. Rothberg, déjà nommé. 136'' Concours. — Le plus beau lot d'Auricules variées. Médaille de bronze. M. Launay (Ch.), horticulteur, rue des Che- neaux, à Sceaux (Seine). 140'^ Concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent plantes va- riées. Médaille de vermeil (grand module) M. Falaise aîné, maraîcher, rue du Pont-de-Sèvres, 120, à Billancourt (Seine). Médaille d'argent (grand module). M. Jacqueau, rue Saint-Martin, i, à Paiis. 141'' Concours. — La plus belle collection de plantes vivaces fleu- ries el à feuillage. Médaille de vermeil. M. Yvon (.L-B.), route de Chatillou, 44, à Paris. 143« Concours. ~ La plus belle collection de plantes annuelles el bisannuelles fleuries. Médaille d'or. M.'Lecaron, graioier, ([uai de la Mégisserie, 20, à Paris. Médaille de vermeil (grand module). MM. Vilmorin-Andrieux el C'*^, déjà nommés. 144<' Concours. — La plus belle disposition d'un massif ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces. Médaille de vermeil (grand module). M. Lecaroii. déjà nonuné. Médaille de vermeil. .M. Vilmorin, déjà nommé. ISS*" Concours. — La plus belle collection de plantes officinales. Médaille d'argent (grand module). M. Lahaye-Viard, herboriste, rue Danton. iS. à Moutreuil-sous-Bois (Seine). I. — CONCOURS ENTRE AMATEURS 154"" Concours. — La plus belle collection de plantes fleuries ou non, a quelque genre qu'elles appartiennent, présentée par des ama- teurs. POUR l'exposition de mai 1887. 357 Médaille de bronze. M"« la baronne de Neuflize, rue Phalsbourg, 15, à Paris. K. — FLEURS COUPÉES 155* Concours. — La plus belle collection de cent Roses. Médaille d'argent. M. Boyson (Janaes-L.), horticulteur, à Caen (Calvados). 156° Concours. — La plus belle collection de cinquante Pi- voines. I Médaille d'argent (grand module). MM. Lévéque et fils, déjà nommés. Médaille d'argent (grand inodule). M. Paillet, pépiniériste, à Chatenay, près Paris. 158" Concours. — La plus belle collection d'Anémones et Renon- cules. Médaille d'argent (grand module). M. Thiébaut aîné, place delà Madeleine, 30, à Paris. Médaille d'argent. M. Delahaye, grainier, quai de la Mégisserie, 18, à Paris. 159° Concours. — La plus belle collection de plantes bulbeuses di- verses . Médaille d'argent (grand module). M. Thiébaut aîné, déjà nommé. 160^ Concours. — La plus belle collection de plantes non bulbeuses diverses. Médaille d'argent. M. Lerosier, jardinier de M. Villard, aux Kermès, à (jarqueyranue (Var). L. — BOUQUETS ET GARNITURES D APPARTEMENTS 162° Concours . — La plus belle garniture d'un surtout de table (milieu et deux bouts) . Médaille d'argent. M. Debrie, rue de la Chaussée-d'Antin, 52, à Paris. Médaille de bronze. M""* Lion (E.), fleuriste, boulevard de la Made- leine, \9, a Paris. 163° Concours. — La plus belle ornementation en fleurs de motifs ou sujets divers. Médaille d'or. M. Debrie, déjà nommé. Médaille d'argent (grand module) M"° Lion, déjà nommée. Médaille dargent. M"'"' Jeangirard, fleuriste, rue de Rambuteau, 72, à Paris. 358 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES 164^ Concours. — Le plus beau lot de bouquets variés. Médaille d'argent (grand module). M. Debrie, déjà nommé. Médaille d'argent. M™" Lion, déjà nommée. 165° Concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et de suspensions d'appartement, bûches rustiques ornées de plantes à feuil- lage, etc. Médaille d'argent (grand module). M. Debrie, déjà nommé. Médaille de bronze. M""" Lion, déjà nommée. 166'= Concours. — Le plus beau groupement de fleurs dans des vases ou objets d'art. Médaille d'argent, M. Debrie, déjà nommé. Médaille d'honneur, M. Debrie, pour l'ensemble de son expo- sition. i< .3. ARBORICULTURE ET FRUITS 168'= Concours. — Le plus beau lot d'arbres et arbustes fruitiers forcés, en pots, portant leurs fruits. Médaille d'or. M. Salomon, pépiniériste, à Thomery (Seine-et- Marne). Médaille de vermeil (grand module). M. Crémont, horticulteur, rue des Noyers, à Sarcelles (Seine-et-Oise). Médaille de vermeil. M. Margottin (Jules), déjà nommé. 169« Concours. — Le plus beau lot de Vignes en pots, avec Raisins à maturité. Médaille d'^r. M. Salomon. déjà nommé. Médaille de vermeil (grand module). M. Margottin (Jules), déjà nommé. 170" Concours. — La plus belle collection de fruits mûrs forcés. Médaille d'or. M. Salomon, déjà nommé. 171° Concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles conservés frais. Médaille de vermeil (grand module). M. Salomon, déjà nommé. Médaille de vermeil. M. Bertrand, rue Saint-Jacques, 479, à Paris. Médaille d'argent (grand module). M. Battut (F.), rue Quincam- poix, 18, à Paris. Médaille d'argent. M. Jourdain père, à Maurecourt (Seine-et- Oise). 172e Concours. — La plus belle collection de fruits exotiques, com- prenant au moins vingt variétés. POUR l'exposition de mai 1887. 359 Médaille de vermeil. M. Hédiard, place de la Madeleine, 21, à Paris. . , Médaille d'argent (grand module). M. Michel, rue de Sèze, 16, a Paris . Médaille dargent. M. Place, rue Saint-Antoine, 115, à Paris. CONCOURS IMPRÉVUS Médaille de bron/,e. M. Lecaron, déjà nommé, pour Capucines et Résédas. Médaille d'argent (grand module). M. Dugourd, rue Saint-Ho- nôré, 33, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), pour Viola cor- nuta . Médaille d'argent (grand module). M. Mantin, quai de Billy, o4, à Paris, pour Orchidées de pleine terre. Mention honorable, M. Fortin (Casimir j, jardinier, à Antony (Seine), pour Muguet à grandes fleurs. CULTURE maraîchère 177^ Concours. — Le plus beau lot d'ensemble de légumes et sa- lades forcés de la saison. Prix d'honneur. M. Cousin, horticulteur, au Gros-Orme, route dAsnières, à Gennevilliers (Seine). Prix d'honneur. Société de Secours njutuels des Jardiniers de ;la Seine. Médaille d'or. MM. Vilmorin-Andrieux et C'^, déjà nommés. 180® Concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges. Médaille d'or. M. Lhérault (L.), horticulteur, rue des Ouches, 29, à Argenteuil (Seine). Médaille de vermeil (grand module). M. Renard (A.), cultivateur, rue du Four, 7, à Suresnes (Seine). Médaille de vermeil. M. Lizerand (J.), horticulteur, à Vergigny, par Saint-Florentin (Yonne) Médaille d'argent (grand module). M. Girardin, horticulteur, rue Gaillon, 3, à Argenteuil (Seine). Médaille dargent. M. Battut (François), déjà nommé ISl^^ Concours. — La plus belle collection de Pommes de terre à châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents. Médaille de vermeil (grand module). M. Rigaut (Jos.), rue de Paris, 66, à Groslay (Seine-et-Oise). 184^ Concours. — Le plus beau lot de Carottes et Navets à châs- sis. Médaille d'arj;ent (grand module). Société de Secours mutuels des Jardiniers de la Seine, déjà nommée. 186« Concours. — Les plus beaux Choux-fleurs (au moins quatre spécimens de chaque variété). 360 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES Médaille dor. MM. Dupanioup et C'% quai de la Mégisserie, 14, à Paris . Médaille d'argeot (grand module). M. Barbier, rue Lourmel, 198, à Paris. ISS'' Concours. — La plus belle collection de Fraisiers en pots, avec fruits à maturité. Médaille de vermeil (grand module). M. Lhérault (L.), déjà nommé. Médaille d'argent. M. Pionnet (Claude), jardinier chez M. Fayard, à Fontenay-sous-Bois (Seine). 190° Concours. — Les plus belles corbeilles de Fraises, en variétés distinctes. Médaille d'argent (grand module). M. Lhérault (L.), déjà nommé. Médaille d'argent. M. Millet fils, déjà nommé. 191*= Concours. — Le plus beau lot d'Ananas, à l'état de maturité (six plantes au moins). Médaille de vermeil (grand module). M. Crémont aîné, horticul- teur, rue des Noyers, à Sarcelles (Seine-et-Oise). 192e Concours. — Le plus beau lot de Champignons, avec mode de culture. Médaille de vermeil (grand module). M. Duvillard (Alfred), ma- raîcher, rue BerthoUet, 2o, à Arcueil-Caclian (Seine-et-Oise). CONCOURS IMPRÉVUS Médaille d'argent. M. Rigaut (Jos.), déjà nommé. Lot de légumes du Midi. — Médaille de bronze. M. Lerosier, déjà nommé. § 5. INSTRUCTION HORTICOLE 194'' Concours. — Herbiers. Médaille de vermeil. M. Gallais, instituteur, à Sainl-Michcl-sur- Orge, par Corbeil (Seine-el-Oise). Médaille d'argent (grand module). MM. Ducrocq et Lasseaux, rue du Petit-Pont, 17, à Paris. Médaille de bronze. M"'= Perel (E.), institutrice, place de Rennes, 5, à Paris. 195*^ Concours. — Collection d'histoire naturelle pouvant servir à l'enseignement horticole. Médaille d'or. M. Gallais, déjà nommé. Médaille d'argent. M. Ramé (A.), déjà nommé. 196'^ Concours. — Collection de planches ou dessins pouvant ser- vir à l'enseignement horticole. POUR l'exposition de mai 1887. 361 Médaille d'argent. MM. Mofeau frères, photographes, faubourg Saint-Jacques, 21, à Paris. 197e Concours. — Collection de plantes artificielles pouvant servir à l'enseignement. Médaille d'or. M"« Fortier, boulevard Poissonnière, 20, à Paris. CONCOURS IMPRÉVU Vitraux horticoles. — Mention honorable. M. Cosson, jardinier à la Légation de Siam, rue de Siani, à Passy-Paris. ARTS ET INDUSTRIES HORTICOLES PREMIÈRE SECTION MM. Michaux. Médaille de vermeil (grand module). Avenue de Gour- bevoie, à Asnières. Cochu. Médaille de vermeil. Rue d'Aubervilliers, 19, à Saint- Denis (Seine). Grenthe. Médaille d'argent (grand module). A Pontoise (Seine-et- Oise). Ferry. Médaille d'argent (grand module). Rue de Pontoise, 63, à l'Isle-Adam (Seine-et-Oise). Boissin. Médaille d'argent. Rue de Bagnolet, 115, à Paris. Bergferot. Médaille d'argent. Boulevard de la Villette, 76, à Paris. Sohier. Médaille d'argent. Rue Lafayelte, 121, à Paris. Stœckel. Médaille de bronze. Rue du Buisson-Saint-Louis, 17, à Paris. MM. Brochard père et fils. Médaille d'argent (petit module). Rue Sau- vai, 5, à Paris. Carpentier. Médaille de bronze. Rue deTurbigo, 16, à Paris. CHVUFFAGES DE SERRES Mi\I. Lebœuf (Paul). Rappel de médaille d'or. Rue Vésale, 7, à Paris. Martre. Médaille d'ar^-ent (grand module). Rue du Jura, 15, à Paris. Perrier fils. Médaille d'argent. Rue Michel-Bizot, I6i. à Paris. 362 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES M. Zehren. Médaille d'argent. Rue du Faubourg-Saint-Martin, 235, à Paris. M. Caranini. Médaille de bronze. CLAIES, PAILLASSONS, PANIERS A ORCHIDÉES MM. Lebœuf frères. Médaille d'argent. Rue Vésale, 7, à Paris. Anfroy. Médaille de bronze. AAndilly, près Montmorency (Seine- et-Ôise). MansioD-Tessier. Médaille de bronze. Rue de Versailles, 19, à Bougival (Seine-et-Oise). Pillon. Médaille de bronze. Rue Naud, 2, à Issy (Seine). PONTS ET KIOSQUES EN FER MM. Louet, Médaille d'argent (grand module). A Issoudun (Indre). Dreux. Médaille d'argent. Rue de Paris, iO(i,àPresles, près Beau- mont (Oise). ' r.RILLES, GRILLAGES, TREILLAGES EN FER MM. Izambert. Médaille d'or, pour sa grille. Boulevard Diderot, 80, à Paris . Charpentier et Brousse. Médaille d'argent (grand module), Avenue de la Défense de Paris, 0, à Puteaux (Seine). TUTELRS, RAIDISSE! RS, CONTRE-ESPALIERS MM. Ollivet. Médaille d'argent. Boulevard Richard-Lenoir, 113, à Paris. Willemain. Médaille d'argent. Boulevard Montparnasse, 47, à Paris. DEUXIÈME SECTION MM. Suireau et Collet. Médaille de vermeil, pour perfectionnements dans leurs pompes manège et noria. RueNeuve-Popiucourt, 11, à Paris. POUR l'exposition de mai 1887. 363 MM. Palau, Nègre et C'". Médaille d'argent (grand module), pour amé- liorations à leurs pompes rotatives. Avenue du Maine, 57, à Paris. TONDEUSES MM. Beaume. Médaille d'argent (grand module), pour bonne fabri- cation de tondeuses. Avenue de la Reine, 66, à Boulogne-sur- Seine. Borel. Médaille d'argent, pour encouragement dans la fabrication des tondeuses. Quai du Louvre, 10, à Paris. COLLIERS POUR ARBRES MM. Benoist. Médaille d'argent, pour ses colliers pour arbres. A Sen- lis (Oise). Holzinger. Médaille d'argent, pour ses colliers pour arbres. A Saint-Avold. MEUBLES DE JARDIN ET ORNEMENTATION MM. Paris et C"'. Rappel de médaille d'or, pour leurs vases en fonte émaillée. Rue Paradis, 47, à Paris. Lajourdie et Nicolas. Médaille de vermeil (grand module), pour l'ensemble de leur exposition. Boulevard Richard-Lenoir, 89, à Paris. Perret. Médaille d'argent (grand module), pour ses meubles de jardin. Rue du Quatre-Septembre, 33, à Paris. Viilain (Henri). Médaille d'argent, pour ses bancs et tables articu- lés. Rue Pastourelle, 30, à Paris. Casse et Deipy. Médaille d'argent, pour leurs bronzes d'art. Kue De Belleyme, 7. Bros. Médaille de bronze, pour leurs bancs-abris. Rue Amélie, 48 bis, à Paris. constructions rustiques, ROCHERS, GROTTES, OUVRAGES EN CIMENT MM. Dubos et C'". Rappel de médaille d'or, pour ornements de jardins en béton aggloméré. Rue Miromesnil, 9î, à Paris. Deniau. Médaille de vermeil (grand module), pour ses travaux rustiques. Rue Thiers, 57, à Billancourt (Seine). Chassin. Médaille de vermeil (grand module), pour ses travaux rustiques. Rue de Bagnolet, loi, à Paris. 364 LISTE DES RÉCOMPENSES DÉCERNÉES KIOSQUES, PONTS, TREILLAGES ET GRILLAGES EN BOIS MM. Siraard. Médaille d'or, pour ses kiosques, pont et ensemble d'ex- position. Avenue Mf^lauie, 4 bis, à Hellevue (Seine-et-Oise). Groseil et fils. Médaille de vermeil (grand module), pour leurs kiosques. Avenue d'Orléans, 97, à Paris. Marchai. Médaille d'argent, pour ses treillages. Rue de Bagnolet, 89, à Paris. Lebœuf frères. Médaille d'argent, pour leurs treillages. Déjà nommés. Villemain. Médaille d'argent, pour son kiosque en fer et bois. Déjà nommé. BACS ET CAISSES MM. Javelier-Laurin. Médaille de vermeil pour ses bacs. A Gevray- Chambertin (Côte-d'Or'l. De Laluisant. Médaille d'argent (grand module), pour ses bacs démontables. Rue Vernier, 21, à Paris. Figus. Médaille d'argent, pour ses bacs et chaTiots. Rue de Cha- lonne, 121, à Paris. Deshaies. Médaille de bronze, pour ses bacs. RueMichel-Rizot, 120, à Paris. Rimboud. Médaille de bronze, pour ses bacs. Rue de Conflans, 3, à Charenton. TROISIÈME SECTION COUTELLERIE ET QUINCAILLERIE HORTICOLES MM. Aubry (lï.). Médaille de vermeil, pour son inciseur annulaire. Rue Vieilie-du-Temple, 131, à Paris. Desenne. Médaille d'argent pour sa fourche à bêcher, et sa pelle à terreau. Rue de Paris, 19, à Coiirbevoie. Dallée (H.). Médaille de bronze, pour son inciseur. RueVauvilliers, 10, à Paris Duchêne. Médaille de bronze, pour sa canne porte-outils. Quai de la Mégisserie, 18, à Paris. POTERIES USUELLES MM. Rivière. Médaille d'argent, pour ses pots à Orchidées. Rue de la Roquette, 36, à Paris. Wiriot. Médaille de bronze, pour l'ensemble de son exposition. Boulevard Saint-.lacques, 29, à Paris. POUR l'expositiom de mai 1887. 365 POTERIES ET FAÏENCES D ART M. Visseaux. Médaille d'argent (grand module), pour l'ensemble de son exposition. Rue de la Roquette, 43, à Paris. JARDINIÈRES CACHE-POTS MM. Lajourdie et Nicolas. Médaille d'argent (grand modulej, pour leurs jardinières en fonte et faïence. Déjà nommés. Poiré. Médaille d'argent, pour ses jardinières en bronze. Rue Pierre-Levée, 16, à Paris. PORTE-FRUITS, PORTE-FLEURS MM. Jollivet. Médaille d'argent (grand module), pour son fruitier double. .\ Saint-Prix (Seine-et-Oise). Barbou fils. Médaille de bronze, pour son fruitier à glissière. Rue Montmartre, o2, à Paris. ÉTIQUETTES M. Chauvin. Médaille de bronze, pour son tuteur-étiquette. Rue des Gravilliers, 10, à Paris. IMPRÉVU M. Giùl. Médaille de bronze, pour ses décorations de jardins d'hiver. Boulevard Saint-Germain, 17, à Paris. CONCOURS POUR LES APPAREILS VAPORISATEURS ET PULVÉRISATEURS APPAREILS PULVÉRISAI EUR.S A. Pour la grande culture. \° Médaille de vermeil (grand module), à M, Noël, pour son ap- pareil à réservoir-hotte et à pompe à air fixée au réservoir. Rue d'An- goulème, 60, à Paris. 2° Médaille d'argent, à M. Suireau, pour son appareil à réservoir- hotte avec pompe à air, et pour son appareil à tonneau muni d'une lance à rallonge. Rue Neuve-Popincourt, 11, à Paris. 366 CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ. B. Pour l'Horticulture, l' Arboriculture et la Culture maraîchère. \° Rappel de médaille de vermeil, à M. Noël, pour son appareil à pompe indéperidante'; déjà nommé. 2'''Médaille de vermeil, à M. Fichet. rue de Lagny, o1, a Vincennes. 3» Médaille d'argent (grand module), à M. TouéVy, boulevard Vol- taire, 60, à Paris. 4° Rappel de médaille d'argent, à M. Suireau, pour l'ensemble de ses appareils; déjà nommé. 5° Médaille de bronze, à M. Latour, boulevard Richard- Vallace, 9, à Paris. APPAREILS VAPORISATEURS <° Médaille de vermeil (grand module), à M. Martre, rue du Jura, l-'i, à Paris. . 2" Médaille d'argent, à M. Ricada, rue du Vieux-Versailles, 26, à Versailles. APPAREILS INSUFFLATEURS Médaille de bronze, à M. Touéry, déjà nommé. AVIS Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 9 juin, a dé- cidé qu'il y aura en automne, cette année comme en 1886, un Concours en séance spécialement consacré aux Chrysanthèmes. La date précise n'en a pas encore été fixée; elle sera indiquée dans le prochain cahier du Journal. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, KN 1887 Concours "permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels . Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série, XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. SÉANCE DU 0 JUIN 1887. 367 PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 9 JUIN 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte à trois heures, devant cent dix Membres titulaires et onze Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de onze nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et contre lesquels aucune opposition n'a été formulée. Il annonce que le Conseil d'Admi- nistration, dans sa séance de ce jour, a admis une Dame patron- nesse. II exprime de vifs regrets sur des pertes nombreuses que vient d'éprouver la Société. En effet, le secrétariat a été informé des décès de M""^ Emile Léon, Dame patronnesse, qui habitait Bayonne et qui, de sa propriété, a fait souvent à nos séances des envois intéressants; de M. Besson, horticulteur à Mont- plaisir-Lyon (Rhône), qui était devenu Membre titulaire au mois de février dernier; de M. Delaroche (Auguste), qui habitait Charenton-le-Pont, et qui était titulaire depuis 1863; de M. Odyniée (Joseph), de Bourg-la-Reine, qui était notre col- lègue depuis l'année 1875 ; enfin de M. Trouillet (Éloi-Joseph), professeur d'Arboriculture et de Viticulture à Montreuil-sous- Bois (Seine), bien connu de tous les Membres de la Société à laquelle il appartenait depuis l'année 1863. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. D^-bowski, maître de conférences d'Horticulture à l'École nationale de Grignon (Seine-et-Oise), une Courge dont il 3r. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 368 PROCÈS-VEKBAUX. a reçu la graine de GonstantinoplC;, et qui appartient à une variété remarquable par la longue conssrvation de ses fruits. Cette présentation est faite hors concours. M. Dybowski rappelle qu'il a déjà mis sous les yeux de ses collègues des Courges de la même variété. On voit que celle qu'il présente aujourd'hui est encore en parfait état, à cette époque avancée de l'année; elle aurait pu même être conservée plus longtemps, puisqu'il en a gardé d'autres pendant dix-huit mois. La qualité de ce fruit est d'ailleurs bonne et, s'il manque un peu de volume, la compensation s'établit parce que le méine pied en porte plusieurs. Une particularité qu'il est bon de faira remarquer, c'est que cette variété se reproduit exactement de semis. La Courge qu'elle donne est d'abord blanche, mais jaunit plus tard. 2° Par M. Parent, horticulteur, rue du Vieux-Chemin-de- Paris, à Rueil (Seine-et-Oise), huit Pèches Grosse Mignonne hâtive venues en serre, beaux fruits pour la présentation des- quels il lui est accordé une prime de 2^ classe à laquelle il renonce. M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fruitière dit que certains Membres de ce Comité étaient portés à douter que ces fruits appartinssent réellement à la Grosse Mignonne hâtive parce qu'ils sont mamelonnés, ce que n'est pas habituellement le fruit de cette variété ; mais on a fait observer que, venu en serre, il peut présenter ce caractère. 3° Par M. Margoltin fils (Charles), de Bourg-la-Reine, vingt Pêches hâtives, dont huit sont des Amsden's june et douze des Alexander. Ces deux variétés paraissent être, parmi les précoces, celles qui donnent les meilleurs fruits. Il est accordé à M. Margottin (Charles), pour cette présentation, une prime de 2'- classe. 4° Par M. Bleu (Alfred), Secrétaire-général de la Société nationale d'Horticulture, un Odontoglossum Alexandre d'une magnifique variété, dont les grandes fleurs ont les sépales ainsi que les pétales élégamment fimbriés et, en outre, gracieusement mouchetés. Avec ce beau spécimen, ont été déposées sur le bureau, par M. Bleu, deux fleurs coupées d' Odontoglossum. cir- SÉANCE DU 'J JUIN 1887. 369 r/iosum qui offrent cette particularité remarquable que, dans sa partie supérieure, leur colonne ou gynostème s'est bifurqué et porte ainsi deux étamines au lieu d'une seule qui caractérise l'état normal de la presque totalité des Orchidées. Sur dix fleurs (|u'avait la plante sur laquelle ont été prises ces deux fleurs, deux seulement étaient restées à l'état normal. — Une prime de 2® classe étant décernée pour cette présentation, M. Bleu renonce à la recevoir. 5" Par M. Régnier, horticulteur, avenue jMarigny, à Fonte- nay-sous-Bois (Seine), un pied fleuri de VAerides Godefroyanum, belle Orchidée introduite par lui du Cambodge en 1886, et qu'il met pour la première fois sous les yeux de ses collègues. 11 reçoit une prime de l""® classe pour la présentation de celte nouveauté, 6" Par M. Verdier (Eugène), horticulteur, rue Glisson, à Paris, un Cijpripedium. Wallisii dont il vient d'obtenir la seconde flo- raison et qui n'a pas encore fleuri en France ailleurs que dans son établissement. Une prime de 2*^ classe lui étant accordée pour cette remarquable présentation, M. Verdier (Eug.) déclare renoncer à la recevoir. 7° Par M. Boucher (Georges), horticulteur, avenue d'Italie, 174, une Clématite à fleur double bleue, qu'il nomme Madame Boucher, et qui s'est produite accidentellement sur un pied de la variété Earl of Beaconsfield, dont les fleurs sont généralement simples. Il obtient, pour cette présentation, une prime de 1"'^ classe. 8° Par M. Pinard, horticulteur, rue de Fontenay, 30, à Chà- tillon-sous-Bagneux (Seine), deux Pelargonhim zonale à fleurs doubles, obtenus par lui, et qu'il nomme, l'un, à fleurs rouge- cerise, Merveille de Chàtillon, l'autre, à fleurs d'un rose in- tense. Madame Jacqueau. Le Comité de Floriculture exprime le regret que M. Pinard n'ait pas présenté ces plantes en spécimens plus forts, et il l'invite à en faire plus tard une autre présenta- tion plus satisfaisante sous ce rapport. 9° Par M. Paillet (L.), horticulteur à Chatenay (Seine), un bouquet de fleurs coupées d'un Muguet AevadA, à grandes fleurs, qu'il nomme Muguet Fortin iConvnU.ariamaiah's rtihn grandi flot'o), 24 310 PROCÈS-VERBAUX. du nom de l'obtenteur, M. Fortin, jardinier à Antony, et dont il a la propriété exclusive. Il lui est accordé, pour cette présen- tation, en raison, dit le Comité de Floriculture, du bel avenir commercial qui semble assuré à la plante présentée, une prime (le l"' classe. Dans une note rédigée par lui, M. Paillet dit que ce nouveau Muguet est recommandable spécialement pour les horticulteurs- rieuristes, en raison de la grandeur de ses fleurs dont les dimen- sions sont plus que doubles de celles des tleurs du Muguet ordinaire. Les feuilles en sont aussi plus grandes, et la végéta- tion plus vigoureuse. Il se prête à la culture forcée, tout aussi bien que le Muguet ordinaire. 10° Par M. (jhappellier (Paul), une énorme feuille d'une Berce ou Hevaclemn, plante de la famille des Ombellifères. Cette plante, dit-il, est de proportions colossales et d'un eiTet impo- sant. Il en possède deux pieds également beaux. Celui dont il a apporté une feuille en avait six pareilles. Quant à la tige, que termine une gigantesque ombelle de fleurs blanches, elle atteint .'} mètres et plus de hauteur. Cette Berce est rustique et, comme elle fructifie abondamment, elle se ressème sans qu'on ait à s'en occuper. M. Cornu (Maxime) dit que le Muséum possède plusieurs espèces à.'Hpracloum qui sont toutes de belles et très grandes plantes produisant un bon effet sur une pelouse. Seulement elles se multiplient trop et, si l'on ne met obstacle à cette trop grande mulliplicalic^n, elles finissent par étouffer le gazon. M. le Président leniet les primes aux personnes qui les ont obtenues. A titre de pièces de correspondance, il est fait mention, par l'un de MM. les Secrétaires, des programmes : de l'Exposition horticole qui aura lieu à Nogent-sur-Seine (Aube), les M, i8 et 19 septembre prochain ; de l'Exposition générale et spéciale de Roses qui sera tenue à Troyes (Aube), les 2, 3 et 4 juillet prochain ; de l'Exposition horticole et agricole de Vichy, qui durera du 0 au 15 août prochain. M. Michelin dépose sur le bureau le Rapport rédigé par lui au nom de la Commission qui a exarnim'' 1rs Pupilles de laSeine, SÉANCE DU 9 JUIN 1887. 371 ou élèves de l'École d'Horticultin-e de Villepreux (Seine-et-Oise), candidats au prix fondé en leur faveur par notre collègue, M. Laisné. Il fait connaître de vive voix les résultats de cet examen et donne des détails sur l'état actuel de l'établissement municipal de Villepreux dans lequel, à la serre déjà existante, il va en être ajouté une beaucoup plus grande, qui occupera une surface de 60 mètres carrés. De cet établissement sortent chaque année plusieurs jeunes jardiniers bien préparés, qui trouvent facilement des places convenables. M. le Président adresse de vifs remerciements à M. Laisné qui, par l'institution de son prix annuel, entretient une utile émula- lion entre les élèves-jardiniers de l'École de Villepreux, et qui, lorsqu'il y a lieu, n'hésite pas à donner des récompenses à ceUx de ces jeunes gens qui, sans avoir mérité le prix, ont été classés le plus près du lauréat. M. Forney, en déposant sur le bureau un travail dont il est l'auteur, et qu'il a intitulé Note sur le mot Bourgeon, résume de vive voix les principales données consignées dans cet écrit. Il est, en outre, fait dépôt sur le bureau d'une Notice biogra- phique sur M. Malet (Adolphe), par M. Thibaut. M. P. Duchartre résume de vive voix les principales indica- tions consignées dans un important mémoire de M. Jensen, agronome danois, qui vient de paraiire dans le volume GXXXl, pour 1887 (p. 3I-13(?), des Mémoires publiés par la Société natio- nale cC Agriculture de France, et qui a pour titre : « Moyens de combattre et de détruire le Peronospora de la Pomme de terre. » Partant, dit-il, de ce principe établi scientifiquement avectoutela certitude possible, que la maladie spéciale de la Pomme de terre est due à un Champignon parasite {Peronospora infestansCx»?.; Phgtophthora infestans de Bary), qui, après s'être développé à l'intérieur de la plante, vient produire sur la surface des fanes ses corps reproducteurs qu'on peut appeler spores fconidies, zoosporanges), M. Jensen a cherché, en preuiier lieu, à empêcher que, pendant la végétation, ces spores tombées sur la terre ne soient entraînées par l'eau de la pluie jusqu'aux tubercules qu'elles rendraient malades en germant sur eux, selon une marche compliquée mais bien connue. Or, il a remarqué par des 372 PROCÈS-VERBAUX. expériences précises que la terre retient ces spores avec une énergie proportionnée à sa nature, et d'autant plus grande qu'elle-même est plus légère. Utilisant cette propriété, il a ima- giné ce qu'il nomme un buttage de protection, lequel consiste en ce que, avant la floraison de la Pomme de terre ou peu après, jamais pendant, on ajoute au buttage ordinaire, qui n'avait recouvert les tubercules supérieurs que de quelques centimètres, une nouvelle couche de terre qui porte la couverture de ces mêmes tubercules, en moyenne, à 11 ou 12 centimètres d'épaisseur. Cela suffit pour arrêter toutes les spores ou tout au plus pour n'en laisser passer qu'un nombre extrêmement mi- nime. De nombreuses observations faites dans la grande comme dans la petite culture ont démontré l'efficacité de ce buttage de protection. En second lieu, pour empêcher que les Pommes de terre ne soient rendues malades au moment de la récolte par les spores qui tomberaient sur elles des plantes voisines, M. Jensen recommande de ne les arracher que quinze jours après que les fanes ont séché, les spores que pouvaient porter celles-ci étant alors toutes mortes. Il est même bon, d'après lui, de ne procéder à l'arrachage que le soir, une journée suffisant généralement, par un temps sec, pour faire mourir les spores. Enfin, les tubercules arrachés et destinés à être conservés pen- dant l'hiver, s'ils sont déjà envahis à leur intérieur par le para- site, peuvent en être délivrés et, par conséquent, rendus sains par l'action de la chaleur. Il faut, pour obtenir ce résultat, les mettre, pendant environ quatre heures, sous l'action d'une tem- pérature de 40° à 45" G., ce qu'on obtient sans peine en les tenant, pendant ce temps, dans des seaux étroits et hauts, plon- gés dans de l'eau dont la chaleur ne doit pas dépasser oo" ou 56° G. Un thermomètre plongeant de 40 ou i 2 centim. au milieu des tubercules indique le degré de chaleur qui s'y est propagé et permet ainsi de diriger et de régler l'opération. L'expérience a montré que des tubercules malades, après avoir été ainsi traités, donnent des plantes saines. En outre, elle a montré que ces tubercules poussent normalement quand on les plante. M. Birot, chef de culture chez M. Forgeot, paraît ne pas croire que ce soit le Peronospora infestnns qui cause la maladie SÉANCE DU y JUIN 1887, 37,'^ de la Pomme de terre. Il dit avoir fait, depuis deux années, des expériences dans lesquelles l'emploi d'engrais chimiques for- tement phosphatés a sauvé de la maladie toutes les variétés de Pommes de terre, à l'exception de deux. II dit, en outre, que l'emploi des mêmes engrais préserve les Tomates de la maladie qui en détruit aujourd'hui une grande quantité. M. Laizier demande quels sont les rapports entre la maladie de la Pomme de terre et celle de la Tomate. Il fait observer que si les tubercules malades propagent la maladie de la Pomme de terre d'une année à l'année suivante, il ne peut en être de même pour la Tomate, qui, en sa qualité de plante annuelle, ne conserve aucune de ses parties d'une année à l'autre. Gomment se fait-il donc que le Champignon qui a rendu la plante malade ne périsse pas tout entier quand celle-ci meurt? M. Cornu (Maximej répond que l'identité de la maladie de la Pomme de terre et de la Tomate est bien reconnue. Non seule- ment l'observation directe fait reconnaître que le parasite est le même de part et d'autre, mais encore Texpérience a montré que l'une de ces plantes, quand elle est malade, peut contaminer l'autre. Il n'y a donc pas de doute à cet égard. Quant à la conservation du Champignon parasite de la Tomate d'une année à l'autre, on ne sait pas encore comment elle a lieu, bien qu'on ait fait beaucoup de recherches en vue de résoudre ce pro- blème. Chez beaucoup de Champignons parasites, notamment chez certains Pei^onospora, outre les spores qui germent promp- tement et qui ne peuvent rester longtemps vivantes, les seules qui soient connues dans le Peronospora de la Pomme de terre, en existe d'une autre sorte, qui viennent d'une manière diffé- rente, et qui possèdent la propriété de conserver pendant tout l'hiver la faculté germinative, de manière à germer au prin- temps suivant et à commencer ainsi, pour le Champignon, un nouveau cycle végétatif. Ce sont les spores qualifiées, pour ce motif, de durables (oospores). De pareilles spores se produisent- elles dans les Tomates malades? C'est là un point capital à dé- terminer. Au reste, des Champignons, même superficiels, qui paraissent ne point donner de pareilles spores durables, comme 374 PROCÈS-VERBAUX. rOïdium de la Vigne, apparaissent sans difficulté chaque année, sans qu'on sache comment leur germe se conserve. Il y a donc beaucoup à apprendre sous ce rapport. Toutefois, il y a aujour- d'hui des faits bien connus qui ont une haute importance, et qui consistent dans la connaissance de substances détruisant de redoutables parasites ; tel est le soufre pour l'Oïdium de la Vigne; tel est aussi le cuivre et ses composés pour le Mildiou du même arbuste [Peronospora vificola). L'action énergique des composés cuivreux sur ce dernier parasite porte M. Cornu à penser qu'il se pourrait que la maladie de la Pomme de terre fût combattue efficacement, si l'on répandait sur le sol dans lequel est cultivée cette plante une poudre renfermant des débris cuivreux faiblement solubles dans l'eau. En attendant que des expériences instruisent à cet égard, les cultivateurs doivent tenir grand compte des précieuses indications fournies par M. Jensen, dont l'excellente méthode est, en réalité, le seul moyen qu'on ait trouvé jusqu'à ce jour de lutter avec succès contre cette redoutable maladie. La bonté de cette méthode a été bien prouvée par diverses expériences, notamment par celles qu'a dirigées la Société nationale d'Agriculture de France. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions ; Et la séance est levée à quatre heures et un quart (1). NOMINATIONS SÉ.\NCE DU 0 JUIN 1887. MM. i. Arxaudy (d'), à Ouveillan (Aude), présenté par MM. R. Jolibois ol Chatel. (1) N. B. La séance que la Société devait tenir le 14 juillet n'ayant pas eu lieu à cause de la Fêle nationale, le procés-verbal de la séance du 2:1 juin n'a pu être soumis à l'approbation de la Société. Il ne pourra donc être publié que dans le prochain cahier du Journal. SÉANCE DU 9 JUIN 1887. -{75 2. BoRDiER (Armand-Charles), rue Claude-Villefaux, 2, à Paris, présenté par MM. P. Lebœuf et H. Lebo^.uf. 3. BouRDiER jeune, rocailleur, à Ablon (Seine-et-Oise), présenté par MM. Ausseur-Sertier et Fouquet. 4. HiBO?< (Emile), rue Royale, 52, à Saint-Quentin (Aisne), présenté par MM. P. Lebœuf, E. Bergman et E. Delamarre. 5. HiRT (Albert), fabricant de pompes, faubourg Saint-Martin, 120, à Paris, présenté par MM. E. Delamarre et L. Delaville. 6. Japy (Jules), gérant de la maison Japy, à Beancourt (Alsace), pré- senté par MM. P. Lebœuf et Delamarre. 7. Maurice (Émilien), propriétaire, à Chàteau-du-Loir (Sarthe), pré- senté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 8. Maury, rue Hautefeuille, 10, à Paris, présenté par MM. Jourdain et E. Delamarre. 9. MiLLON (A.), pavillon Ledoyen, aux Champs-Elysées, à Paris, pré- senté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 10. Perrier (Jean), rosiériste, chemin des Culattes, à Lyon (Rhône), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman. H. Redon (Jean), fabricant d'appareils de chauffage, rue de Douai, 65, à Paris, présenté par MM, P. Lebœuf et A. Chatenay. SÉANCE DU 9 JUIN 1887 DAME PATRONNESSE. M*"" René Leroy, quai de la Tournelle, 37, à Paris, présentée par MM. Hardy et Jolibois. SÉANCE DU 23 JUIN 1887. MM. 1. Baudry (Léon), maraîcher, rue Notre-Dame, 5, à Issy (Seine), pré- senté par MM. G. Chemin et Leroy. 2. Chrétien, instituteur à Saint-Cyr-sous-Dourdan, par Dourdaii (Seine-et-Oise), présenté par MM. A. Bleu et Chargueraud. 3. Legros(B.), négociant, faubourg Saint-Antoine, 78, à Paris, pré- senté par MM. Ch. Joly et A. Bleu. 4. Varrone (J.-B.\ place Sainf-Charles, 1, à Turin (Italie), présenté par MM. Thibaut et Lemoine, de Nancy. 5. Vasse (Léon-Julien), propriétaire, rue de Javel, 117, à Paris, pré- senté par MM. G. Chemin et Leroy. 370 BULLETIN BIBLlOGRAinilQUE. HIJLLETIN BIBLIOGRAPHIOIJE MOIS d'avril, mai et .lUlN 18vS7 Algcrie agricole [L'), Bulletia de la colonisation, Agriculture, Viticul- ture, Horticulture, Économie rurale, n"* 147 à 152 inclus. Paris ; in-4. Annales de la Société d' Agriculture du déparlement de la Gironde, 42"^ année, i^'' trimestre de IS87. Bordeaux: in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du département de la Charente, mars, avril et mai 1887. Augou- lême; in-8. Armâtes de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-el-Loire, années 1884, 1885, 1886 et 1887. Tours ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture delà Haute-Garonne, janvier à avril, 1887. Toulouse; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, n"' 31 et 32. Chaumont ; in-8. Annales de la Sociélé d'Horticidture de Mnine-el-Loire, 188(3, "i" et 4* trimestres. Angers; in-8. Awioles de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, n° 1, janvier et février 1887. Montpellier; *in-8. Annales de la Sociélé horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, n"^ 15, 16 et 17 de 1887. Troyes ; in-8. Annales du Commerci' extérieur, au. 1887, t\ 3<", 4= et 5" fascicules. Paris; in-4. Annales forestièi'es, revue des Kauv cl Forêts, n»' 7 à 12 inclus. Paris ; iQ-8. Annual Report of Ihe Minnesota State Horticultural Society (Rapport annuel de la Société d'Horticulture do l'Etat de Minnesota, pour Tannée 1887, XV, 1887. Saint-Paul, .Minnesota; 1 vol. in-8 de 499 pages. Apiculteur [L'}, journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de miel et de cire, par M. H. Hamkt, n*"* 5, 6 et 7. an. 1887. Paris; in-8. Aveîiir Algérien (L"), journal bi-bebdomadaire. organe des intérêts généraux de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Feuille in-2; Paris. Bon cultivateur (Le), organe de la Société centrale d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle et des Comices de Nancy, Lunéville, etc. n»'' 15 à 20, 22, 23, 25 à 27, an. 1887. Nancy ; in-8. MOIS d'avril, iMAl ET JUIN 1887. 377 Bulletin de la Société botanique de France, tome XXXI V, aa. 1887, Comp- tes rendus des séances, n°* t et 3, Revue bibliographique A. Paris; ia-8. Bulletin de la Société centrale d'Agriculture et des Comices agricoles du département de l'Hérault, octobre à décembre 1886, janvier à avril 4 887. Montpellier; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy, n" 2, mars et avril 1887. Nancy; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de V arrondissement de Boulogne-sur- Mer, janvier à mars 1887. Boulogae-sur-Mer; in-8. Bnlletiri de la Société d'Agriculture de l'Indre et de la Station agrono- mique de Chùteauroux, 2"= semestre de 1886. Châteauroux; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l' arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise), l"^'" trimestre de 1887. Pontoise; in-8. Bidlelin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (Jura), janvier, février et mars 1887. Poligny; in-8. Bidletin de la Société de Viticulture et d^Horticulture d'Arbois (Jura;, 41e année, 1887, n" 1, janvier à mars. Arbois; in -8. Bidletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de l'arrondissement de Reims, n"^ 5, 6 et 7, an. 1887. Reims; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, n"^ 15 et 1 6, année 1 887 . Paris ; iD-4. Bidletin de la Société d'Horticulture, d'Arboriculture et de Viticidture du Doubs, 3" et 4" trimestres de 1886 et 1" trimestre de 1887. Besançon; in-8. Bulletin de la Société des Agriculleurs de France, 19" année, n"* 9 à 13 inclus, et Comptes rendus de la session de 1887, 4^ et 5^ fas- cicules. Paris ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apiculture de Beauvais, avril et mai 1887. Beauvais; in-8. Bulletin de la Société d' Horticidlure de Compiègne, n°* 24 et t'6, avril et mai 1887. Compiègne; in-8. Bidletiîi de la Société d'Horticidture de Dammartin, n° 6, année 1886. Daramartin; in-8. Bidletin de la Société d' Horticidlure de Dole, an. 1886. Dole; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, 3^ et 4'' livraisons de 1887. Genève; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Or, 3^' série, n° 2, mars et avril 1887. Dijon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de ï arrondissement de Clermont (Oise), mai et juin 1887. Clermont (Oise); in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers, an. 1887, n" 69. Coulommiers; in-8. 378 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Bulletin de la Société d^ Horticulture de F arrondissement de S^'nlis, n** 4, 5 et 6 de 1887. Senlis; in-S. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarlhe, 1" et 2" trimestres, 1887. Le Mans; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Limoges, 9"^ année, 1886, n" 4. Limoges; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture de Mdcon, an. 1886. Màcon; in-8. Bidletin de la Société d'Horticulture de Picardie, tome XI, février et mars 1887. Amiens; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Saint-Germain-en-Lnye, 4<' et 5'= livraisons, juillet à décembre 1886 et janvier à mars 1887. Saint-Germain; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidlure d'Orléans et du Loiret, t" trimestre de 1887. Orléans; in-8. Bulletin de la Société d' Horticulture et de petite Cidlure de Soissons, mars et avril 1887. Soissons; in-8. Bidletin de la Société d'HorticuUure et de Vilicullure d'Epernay, avril, mai et juin 1887. Epernay; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticidlure des Vosges, n° 60, mars et avril 1887. Epinal ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture et de Viticulture d'Eure-et-Loir, n»* 2, 3 et 4, an. 4 887. Chartres; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture pratiiiue du Rhône, n'M, 2, .{ et 4, an, 1887. Lyon; ia-8. Bulletin de la Société horticole du Loiret, tome lil, n" 4, V' trimestre de 1886. Orléans; in-8. Bidletin de la Société philornatiijite de Paris, n"^ 1 et 2, an. 1886 1887. Paris; in-8. Bulletin delà Société pomolo()i(jue de France^ n» 1 de 1887; 4'" série. Lyon; in-8. RuUetin de la Société régionale d'Horticulture de Vincennes, 1 " trimestre de 1886, n" 12. Vincennes; in-8. Bulletin de l'Association professionnelle de Saint-Fiacre, horticulteurs et jardiniers, tome I, n° 4, an. 1887. Paris; in-8. Bulletin des séances de la Société nationale d' Agriculture de France, n° 1 1 de 1886, n<" 3, 4 et 5 de 1887. Paris; iu-8. Bulletin, documents officiels, statistiques, rapports, comptes rendus de missions en France et à l'étranger, 6'' année, 1887, n»' 1 et 2. Paris; in-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord, n"'* 2 et 3, mars et avril 188o, Lille; in-8. Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement d'Amiens, i'" année, 1887, n»» 1 et 2. Amiens; in-8. MOIS d'avril, mai et juin 1887. .'J79 Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes, n»* 93, 94 et 9o. Mantes; in-8. Bulletin mensuel de la Société nationale d' Acclimatation de France, n»^ 4, 5 et 6, an. 1887. Paris; in-8 Bullettino délia R. Società toscana di Orticullura (Bulletin de la Société R. toscane d'Horticulture, XII, 1887, n"' 4 et 5). Florence; in-8. Bulletin semestriel de la Société d'Agricidtiire de Joigny, 47^ an., 1886. Joigny; iu-8. Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, i° série, n"' 8 à 12 inclusivement. I\iris ; in-8. Chronique hordmlc, iournal de la Société d'Horticulture de l'Ain, n"* 17 et 18. Bourg; feuille in-4. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, n"M4 à 26 inclusivement, et table des Comptes rendus pour le second semestre de 1886. Paris; in-4. Fourth anniial Report nf the Bureau of Ethnology \i<' rapport annuel du Bureau d'Ethnologie à l'Instilution Smithsonienne, pour 1882- 1883, par M..I.-W. Powkl, directeur). Washington, 1 886 ; 1 grand in-s. France agricole, Journal des Syndicats agricoles, n^MS à 27 inclusi- vement. Paris; feuille in-i. Gartenflora, Zeitschrift fur Garten- und Blmnenkunde (Flore des jar- dins, gazette horticole et botanique éditée par le professeur D"" L. WiTTMACK, n"* des 13 avril, 1«'- et 15 mai, 1" et 15 juin, l"-- juillet 1887). Berlin; in-8. Het nederlandsche Ttiinboinvblad (Gazelie horticole néerlandaise, organe de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Botanique ; ré- dacteur en chef le D' .1.- Th. Cattie, de Arnhem, n°' 1 j à 27 de 1887). Arnhem; Feuille in-4. Horticulteur chillonnais, Bulletin mensuel de la Société d'Horticul- ture de Chalon-sur-Saône, avril et mai 1887. Chalon-sur- Saône; in-8. Journal d'Agricidture pratique et d'Économie rurale pour le midi de la France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute- Garonne, de l'Ariège et du Tarn, mars, avril et mai 1887. Toulouse; in-8. Journal de l'Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de la Zootechnie, de la Viticulture, de l'Horticulture, de l'Économie rurale, etc., par M. Heisrv Sagnier, n"^ 940 à 944, 946 à 950- Paris; in-8. Journal de la Société de Statistique de Paris, 28^ année, 1887, n"' 4, .'i et 6. Paris-, in-8. Journal de la Société d'Horticulture du nord de la France, Palais-Rameau, à Lille, n" 4, 5 et 6, an. 1887. Lille; in-8. 380 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Journal des campagnes et Journal d'Agriculture progressive réunis, no" 16 à 27 inclusivemeot. Paris; feuille in-4. Journal des Roses, publication mensuelle spéciale par M. S. Cochet, n"» 5, 6 et 7, an. 1887. Paris; in-S. Journal de vulgarisation de VEorticidture, recueil de Jardinage pratique, par M. L. Vauvel, n"* 3, 4 et 6, an. 1887. Paris; in-8. J^yon-horticole, Revue bimensuelle d'Horticulture, publiée avec la col- laboration de l'Association horticole lyonnaise, par M. Viviand- MoREL, n°^ 7 à 12 inclusivement. Lyon; in-8. Muandblad van de Vereeniging ter bevordering van Juin- en Landbouw (Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement de THorticulture et de l'Agriculture dans le duché du Limbourg, n*" de mars et avril 1887). Maestricht; in-S. Maison de Campagne (La), Journal horticole et agricole illustré des châteaux, des villas, etc., 28" année, n"* 8 à 13 inclusivement. Paris; in-8. Maître Jacques, Journal d'Agriculture publié par la Société centrale d'Agriculture du département des Deux-Sèvres, à iNiort, février à avril 1887. Niort; in-8. Mémoires de la Société d'Agriculture et des Arts du département de Seine-et-Oise. tome XX, 3*^ série, 1887. Versailles; in-8. Mémoires de la Société nationale d' Agricidture, Sciences et Arts d'Angers. tome XXVIII, 1886. Angers, in-8. Mémoires publiés par la Société nationale d' Agriculture de France, tome CXXXI. Paris; in-8. Monatsschrift des Gartenbauvereins zu Darmstadt (Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture de Darmstadt, n"' 4, 'ô et 6 de 1887). Darmstadt; in-8. Moniteur des Syiidicats agricoles (Le), f" année, n"^ 49 à 5.'î inclusive- ment. Paris; in-4. Moniteur d'Horticulture (Le), organe des amateurs de jardins et d'Orchidées, par M. Lucien Chaurk, avril, mai et juin 1887. Paris; in-8. ISouvelles de Paris (Les), Finance, Politique, Commerce et Industrie, n°' 15 à '27 inclusivement. Paris; feuille in -2. Orchidophile (L'), Journal des Amateurs d'Orchidées, par .M. Godefroy- Lebeuf, n''5 72, 73 et 74, 7" année, 1887. Argenteuil; in-8. Petii Cultivateur (Le), protection douanière, crédit à l'Agriculture, augmentation de la production nationale, n"^ 117 à 126 inclusi- vement. Paris; feuille in-4. Froceedings of the American Aca.demy of Arts and Sciences (Actes de l'Académie américaine des Arts et Sciences, nouvelle série, XIV» l""" partie, déniai à décembre 1886). Boston, 1887; in-8 de 2169 pages. MOIS d'avril, mai et juin 1887. 381 Revue agricole, Agriculture, Horticulture, Acclimatation et lodustries qui s'y rattacheut, n"" i et 3 de 1887, l''" année. Port-Louis, Maurice; in-8. Revue des Haras, de l'Agriculture, du Commerce et des hem. MALKT ."ÎHS ronnes. Sont-elles disparues des collections''' peut-être, car leur origine multiple ne leur avait pas donné un degré de robusticité suffisant; il est difficile, en tout cas, de le savoir; l'excellente pratique qui consiste à faire suivre du nom de l'obtenteur les noms des variétés méritantes, n'était pas alors généralement usitée. En '1831 , après la mort de M. Odier, le château fut vendu, et notre collègue, ayant alors toute l'expérience d'une pratique déjà longue, put fonder, à l'aide de faibles ressources épargnées à grand'peine, le modeste établissement du Plessis, qu'il lui fal- lut encore reconstituer en 1871, après Tannée terrible (il avait soixante-quatre ans), et où, jusqu'à sa mort, il continua ses nombreux et utiles travaux horticoles. Il faudrait dire par le menu ce que furent ces travaux, pen- dant la longue période de 1852 à 1887; mais l'énumération un peu détaillée en serait plus longue que ne le doit comporter cette notice qu'il m'a été impossible d'abréger jusqu'ici, dési- reux que j'étais de vous faire connaître notre collègue dans ses commencements. Je me bornerai donc à rappeler que, pendant ces trente-cinq années d'un labeur considérable, M. Malet ne cessa de produire, à l'aide de fécondations judicieuses et de sélections bien enten- dues, des nouveautés méritantes en différents genres, et qu'il fut ainsi éminemment utile à l'horticulture française en créant un élément commercial relativement considérable. Pour ceux d'entre vous, Messieurs, qui ne font partie de notre Société que depuis 1870, il convient peut-être de faire con- naître cependant que, jusqu'à cette date, ses travaux portèrent plus spécialement sur les Pelargonium à grandes fleurs, cette délicieuse plante que la mode capricieuse délaisse aujourd'hui, peut-être parce que l'époque hâtive à laquelle se font mainte- nant nos premières Expositions annuelles ne permet plus de la faire apprécier comme elle le mérite, sur les Pelargonium zonale inquinans et sur les Glaïeuls de Gand. Les remarquables collections de ces beaux genres que nous demandait l'étranger, pendant cette période brillante pour notre horticulture nationale (1850 à 1870), comptaient, parmi 25 386 NOTES ET MÉMOIRES. leurs variétés les plus estimées, les gains obtenus dans l'établis- sement du Plessis-Piquet. A partir de 1872, M. Malet sema encore les Pelarç/onium gran- diflorum et autres, les Gloxlnia, etc., et, jusqu'en 1885, le com- merce horticole enregistre les variétés de choix qu'il obtient. Ce sont surtout lesBe'gonias tubéreux qui tentèrent alors son habi- leté de semeur expérimenté et patient, et les résultats remarqua- bles qu'il obtint dans cette nouvelle direction sont constatés par plusieurs Rapports insérés dans notre Journal. Notre éminent collègue ;, le D"" Eug. Fournier, dans son savant et substantiel mémoire du mois de mars 1879, constate, à propos des Bégonias tubéreux, que M. Malet « est toujours en progrès sur lui-même », et fait bien voir les soins et l'esprit de suite qu'il apporte dans ses travaux, malgré ses soixante-treize ans! Il conserva du reste jusqu'à la fitt ses qualités nombreuses, son caractère bienveillant et serviable, sa modestie si connue, son esprit de désintéresse- ment si grand qui lui permettait d'être un vulgarisateur sans réserve, qualités qui lui ont permis, en dehors de ses affaires personnelles, de s'occuper très activement de notre Compagnie, soit par ses communications verbales ou écrites, soit par ses Rapports de Commissions, ses fonctions diverses, ses apports à nos séances, travaux qui tous justifient l'estime que notre Société lui a si souvent témoignée par ses votes. Enfin pour achever de vous faire connaître le collègue qui fut, dans la sphère modeste où il vécut, un homme si remarquable que sa vie tout entière est un modèle à suivre, je dois dire en- core ce qu'il a été dans la vie publique; comment il servit son pays, d'abord dans l'armée dont il sortit sous-officier après un court séjour, puis dans la garde nationale dont il fut officier pendant vingt ans, y compris la période de 1848 à 1852, pendant laquelle le suffrage universel l'appela au commandement du 2'' bataillon de la 3® légion de la banUeue, qu'il dût conduire à la répression de l'émeute pendant les douloureuses journées de Juin. Enfin il fît partie du Conseil municipal du Plessis-Piquet pendant quarante-six ans, de 1841 à 1887, avec la fonction d'adjoint au maire de 1864 à 1870 et celle de maire de 1870 à 1887. TRAVAUX DU CÛMlTh: DE ILORICULÏUKE EN 188*». 387 Ainsi, jusqu'à sa quatre-vingtième année, M. Malet non seule- ment s'occupait encore d'horticulture avec un grand succès, puis- qu"à la dernière Exposition de Sceaux il obtenait une médaille d'or pour ses Bégonias tubéreux à fleurs doubles, mais encore de fonctions publiques où il apportait la sûreté de jugement, la droiture de caractère et par-dessus tout de précieuses qualités administratives. — ,1 -^ RAPPORTS Compte rendu des travaux du Comité de Floriculture pendant l'année 1886(1), par M. Michel, Secrétaire de ce Comité. L'année 1886 a été spécialement féconde en présentations de nouveaux gains, de plantes d'introduction nouvelle et d'exem- plaires hors ligne comme force et bonne venue. Une grande partie de ces intéressantes présentations étaient accompagnées de notices ou de communications données de vive voix, ce qui en augmente toujours l'intérêt et en fait ressortir le mérite. Plusieurs Commissions ont été demandées pour visiter des cultures sur place. Comme en 1885, la famille des Orchidées est une de celles dont les représentants ont été les plus nombreux. Grâce au zèle et à la bienveillance d'amateurs et d'horticulteurs, la passion pour ces beaux végétaux se répand de plus en plus en France. Leurs fleurs, de forme si élégante, si gracieuses en même temps que bizarres, off"rant des coloris si riches et si diversement combinés, des odeurs suaves et qui de plus ont une durée de floraison qui n'est guère égalée ailleurs, ont, pour tous ces motifs, leur place marquée dans la confection des bouquets, des corbeilles, etc. (1) Déposé le 12 mai 1887. 388 COMl'TE RENDU DES TRAVAU.V Toutes ces présentations ont été récompensées par 27 primes de 1'^ classe; 33 primes de 2^ classe ; 47 primes de 3*^ classe: Plusieurs de ces primes ont été abandonnées par les lauréats au profit de la Société. De nombreux remerciements ont été adressés aux personnes qui ont fait des présentations hors con- cours et dans un but de désintéressement complet. — Nous donnons ci-après le relevé des présentations classées par lettres alphabétiques. M. André (Edouard), architecte-paysagiste, rue Chaptal, 30, à Paris, nous a montré un pied de Caraguata Morremana, Bro- méliacée originaire de la Nouvelle-Grenade, espèce nouvelle pour l'horticulture et pour la science. M. Bleu (Alfred), avenue d'Italie, nous a présenté un lot de trois remarquables Orchidées qui sont: Odontoglossum vrxiUarinm d'un développement remarquable, Seletiipedlum caudalum et Ci/pripcdium hybride nouveau. M. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne), nous a montré un beau et curieux Bégonia, qu'il nomme Bégonia AmoAix, et qui présente une anomalie végétale. M, Bullier, amateur, avenue de l'Observatoire, à Paris, un beau lot d'Orchidées : Pkalxnopsh Schilleviana, Dendrobiurn fimhviulum oculafum et inacroplujUum. M. Chargueraud, jardinier à l'école vétérinaire d'Alfort, doux rameaux tleuris du Chrysanthème « Deuil de M. Thiers », avec procédé de culture propre à en retarder la floraison. M. Grépeaux, horticulteur, rue Lacordaire, à Paris, un pied fleuri d'Epiphgllum Hussellianum Gœrtneri, nouveauté remar- quable tant au point de vue de l'abondance des fleurs qu'à celui de sa floraison prolongée. M. Dallé, horticulteur, rue de Javel, 168, a fait, à plusieurs de nos séances, des présentations très intéressantes de plantes nouvelles, rares ou peu connues. Voici le relevé de ces plantes: Lsi'lia autnmnaUs purpnrea ; Cœloggne cristala; Odovloglossum Alexandre , O.citrosmum; OncidiumCavendishianum, Lanceamtni' DV COMITÉ DE KLOHICULTURE EN 1880. 380 Phalœnopsis amabilis , P. violacea; Epidendrum vitelUnum: Spathoglottis Augustorwn : Cattleya Aclandix, C. Mendeli, C. Sanderiana gigas; Vanda suavis; Masdevallia Harrgana Denis- sonii ; Anguloa uniflora; Stanhopea ebiirnea (?); Vriesea fenes- t redis ; Caraguata cardincdis. — La vigueur et la beauté de ces plantes dénotait une culture des mieux entendues. M. Delahaye, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, à Paris, un bouquet dVxia viridiflora, plante bizarre et curieuse. M. Delaville, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, à Paris, une potée de Jacinthe à fleur blanche, qu'il nomme « Jacinthe hâtive de Fontainebleau » ; il la présente comme étant la plus hâtive de toutes les Jacinthes et de pleine terre; quelques pots de Crassida jasniinea, à fleurs blanches, très odo- rantes. M. Dethou, propriétaire à Cannes, trois rameaux d'Hi'dg- chium flavum, Zingibéracée indienne, et un rameau de Pat- chouli. M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Gircourt, à Fon- tainebleau (S.-et-M.) : une corbeille de fleurs coupées d'Hellé- bores en nombreuses variétés. Cette présentation est faite pour montrer la rusticité de ces plantes; une collection de 4.") variétés de Lychnis chalcedonica ; une collection de 4-0 variétés de Viola cornuta; des Potentilles de semis, ainsi qu'un lot de plantes vivaces en tiges fleuries, dont plusieurs Orchidées. M. Dupanloup, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, un lot dePhlox nain blanc nouveau, obtenu en 1884. M. Duval (Léon), horticulteur, à Versailles, rue de l'Hermi- tage, a présenté successivement les Orchidées suivantes : Cattleya Mossix, C . Harrissonii;Odontoglassum vexillarium, 0. Ale.xandrx, 0. cordaium; Epidendrum vitelUnum niajus; Masdevallia ignea Massangeana, AI. Harryana grandi flora; Dendrobium thyî'si- florum ; Cypripedium Schlimii, C. ciliolare, C. Lawrenceanum, C. Dominyanum, C. Hookerx et Sivanianum; Lxlia; Cœlogyne ; Vriesea et Tillandsia, ainsi qu'un fort lot de Cyclamens hors ligne, plantes pour lesquelles M. Duval est un spécialiste émé- rite. 3'JO CUMÎ'TE RENDU DES TRAVAUX M. Eberlé, horticulteur, à Paris, un beau lot de 33 potées de Cyclamens. M. Fauvel, jardinier de M. Picot, à Taverny (S.-et-O.), nous a, par diverses présentations, fait passer sous les yeux les inté- ressantes Orchidées suivantes, en pieds fleuris: Angrecum sesrjuipedale ; Saccolahium giganteum; Oruilhoccphalus grandi- forus ; Calllega Triansei, C . amethystoglossa ; Cgpripediwn Boxalli (ces trois dernières sont très belles) ; Vanda cinnamomea ; Li/kasfe Sklnneri ; Cymhidium pendulum ; Dendvobium chryso- foxon en même temps qu'un Antkurium de semis ; gerbes d'Or- chidées comprenant des Cypripedium; des Odontoglossum, variétés du Trianxl ; le Miltonia cuneato ; Phalsenopsis Schille- rinna ; Ada aurantiaca ; Saccolabium gigantrum; Zygopetalum rrinitum; Cœlogyne cristata; Lœlia purpurata ; Caltleya Mossiœ; Anguloa Cloicesii.; Trichopilia sxiams grandiflora ; Vanda suavis; Oncidiwndivaricatum; Gongora à ileurs vertes, très odorantes; CypripjedUun Laivrenceanum, C . longlfolium, C. haiOatum, C. grandiflorum, C- Lowii, C. vilhsum et C. Crossianum, ainsi que deux pieds fleuris de Cypripedium ciliolare e\. un Cattleya nouveau, à fleurs très odorantes. La vigueur et la beauté de ces plantes, auxquelles il faut joindre la belle Aroïdce, An/hurium Scherzerianum, dénotent une culture de pren^ipr ordre, M. Forgeot, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, un bel apport de Primevères de Chine en pots; on y trouve les variétés à fleurs semi-doubles, simples et à feuilles de Fougère, et un lot de la Violette des quatre saisons « Marie Guérin », à feuilles panachées de jaune. M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, avenue de Sannois, à Ar- genteuil (S.-ct-O.), nous a montré un Odonloglossum cuspidatum .ranthoylossnm, Orchidée originaire de Bogota, et des tiges fleuries du Dclphiniinn curdinale, pour en faire reconnaître le mérite. M""^ Guilbert, de Alézières (Seine-et-Oise), nous a présenté quelques pieds d'Ageratum mexicanum, pour en montrer le développement, ces plantes ayant été traitées d'après le pro- cédé et avec l'insecticide Guilbert. M. Hermitte (César), horticulteur à Ollioules (Varl, des bou- DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1886. 39i quels de fleurs blanches de VAllium Hermitti grandi florum, présenté comme nouveauté. M. Horat (Charles), jardinier-chef de M. Laveissière, au châ- teau de la Folie, près Draveil (Seine-et-Oise), nous a montré une grande et magnifique corbeille de fleurs forcées, composée de Roses, Violettes de Parme, fleurs d'Oranger, de Rhododen- drons eld' Anthuriiun Andreanum. Il a présenté en même temps une Rose nouvelle de semis obtenue par fécondation entre la Rose Paul Néron et la Reine, et qu'il se propose d'appeler a M™<^ E. Laveissière ». Le Comité a réservé son avis en priant M. Horat de la représenter au moment normal de la floraison des Roses. M. Jolibois, jardinier-chef au jardin du Luxembourg, a fait plusieurs présentations intéressantes comprenant, en Orchidées : Cypripedium Haynaldianum ; Schombughkia crispa, remarqua- bles par leur belle floraison ; ces plantes sont des plus rares et curieuses: Cypripedium Veitchianum et supei'ciliare, C. barba- tum superbum ; Selenipedium Pearcei et caricinum. Il nous a montré aussi VA^chmea fulgens, Broméliacée remarquable par sa hampe qui se terminait par quatre inflorescences. M. Landry, horticulteur, rue de la Glacière, 92, un pied de Scuticaria Steelii, Orchidée épiphyte, originaire de la Guyane anglaise. M. Lange, horticulteur-fleuriste, rue de Bourgogne, à Paris, un pied de Microlepia platgphylla, belle Fougère, remarquable par la conservation de son feuillage, même en appartements. M. Leclerc, jardinier chez M. Finet, à Argenteuil (Seine-et- Oise), a présenté à plusieurs de nos séances des plantes d'intro- duction récente et encore peu répandues, appartenant à la famille des Orchidées. Je citerai comme plantes d'introduction récente, les suivantes : Angrecum Leoni, remarquable par la grandeur de sa fleur; Odontoglossum Andersonianum^ très rare ; Cattleya Trianxl, en variété encore peu répandue ; Oncidium Jonesiamim, d'introduction nouvelle; Aerides Ballantinianum, d'introduction récente; Anguloa Ruckeri sanguinea, encore très rare. Gomme spécimens de belle culture, la Société a vu pré- senter par lui les plantes suivantes : Odontoglossum Alexandrae, 392 COMPTK RENDU DES TRAVAUX 0. gloriosum, 0. vexillarium, 0. luteopurpureum Hystrix; Cattleya amethystoglossa, C. Mossise, C. Laivrenceana à fleur plus foncée qu'elle ne l'est d'ordinaire, C. Gigas : ConjantfiPS macutata punctata, très remarquable; Ly caste Skinneii ; Oncidium.' concolor, 0. curtum, 0. crispum splendidum, vdsièié d'une grande beauté et 0. crispum type; Burlingtonia candida ; Aerides crassifoliwn ; Masdevallia Shuttleworthii; Cypripedium macrochyllum ; Thryxpermum Bercleyi ; Promnea stapelioides^ remarquable par ses grandes et nombreuses Heurs. Je dois en outre signaler quatre potées de Gloxinias que cet habile horti- culteur a présentées pour montrer leur floraison anticipée. La beauté et la vigueur de ces plantes dénotent une connais- sance approfondie de leur culture. M. Lecomte-Delphin, un phlox de semis, qu'il nomme « Made- moiselle Michelet ». M. Lemeray, horticulteur à Levallois-Perret, rue du Cheva- lier, 116. Deux Roses « Perle des jardins » avec anomalie pro- lifère. M. Lusseau, architecte-paysagiste, à Bourg-la-Reine, un pied d'Acineta Humboldtii remarquable par sa bonne cullure. M. Margottin, père, horticulteur à Bourg-la-Reine, nous a montré un bouquet de Roses d'une variété remontante et qu'il nomme « Gloire de Margottin ». M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Heiue, a présenté un lot de six Tubéreuses doubles « La Perle », plante moins haute et à hampe plus compacte que la variété ordinaire; deux races de Glaïeuls : Gladiolus Lemoinei Lafayette et Glaïeul Gavdovensis Couranti fulgens, pour montrer la difTérence entre la floraison du Glaïeul rustique et celle du Glaïeul issu du Gandavensis, ainsi qu'un lot de sept variétés de Glaïeuls hâtifs dont voici les noms : Arsinoé, Angèle, Crystal Palace, Enfant de Nancy, Isoline, Princesse de Galles et Victoria; plus deux nouveautés très re- marquables de Violettes, que cet habile spécialiste en ce genre recommande. MM. Moreau, photographes, faubourg Saint-Jacques, nous ont montré plusieurs reproductions en grandeur naturelle de DU COMITÉ DE FLORICULTURE EN 1880. 393 plantes fleuries et de fruits, obtenues par la photographie et coloriées. M. Nillson, horticulteur à Paris, un très beau lot de trois Or- chidées fleuries qui sont : Lœlia elegans alba et L. elegans Stelz- neri avec Cypripedium Chantini. M. Parisot, amateur, rue deBabylone, à Paris, une Orchidée, SarcolaMum, venue de Cochinchine, pour en connaître le vrai nom, ainsi qu'un lot de Gloxinias de semis à fleurs grandes et variées. M. Pernel, horticulteur et marchand de graines, à la Varenne- Saint-Hilaire, un lot de Zinnia élégant double varié, en fleurs CQupées. Fleurs bien faites. M. Régnier, horticulteur, avenue de Marigny, à Fontenay- sous-Bois (Seine), différentes présentations intéressantes : quatre Orchidées : Saccolabhan glgantewn illustre ; Calant lie Regnleri ; Cypripedium Regnleri ei Gode f^'oyanum: ces deux dernières sont surtout remarquables: un Ricin nouvellement introduit du Cam- bodge, à feuilles et tiges colorées en rouge sang et qu'il nomme Bicinus Regnieri. M. Rigault, jardinier de M"« Bertrand, à La Queue-en-Brie (Seine-et-Oise), nous a montré un pied de Disa grandiflora et un bouquet d'Anthurium Scherzerianum. M. Savoye, horticulteur à Bois-Colombes (Seine), une inté- ressante présentation de Zygopetalum Gauthieri, afin de mon- trer les résultats d'une expérience faite par lui et relative à la culture. M. Schwartz, jardinier de M. Lemercier, à Bagneux fSeine), présentations successives de Reines-Margiierites en fleurs et dis- posées en corbeille, depuis le 11 mars jusqu'au 23 décembre. Ces résultats sont obtenus par un procédé de culture qui est propre à M. Schwartz et dont il a donné la description dans le Journal. Le Comité a renvoyé la notice rédigée par ce jardinier à la Commission des récompenses avec avis favorable. MM. Souillard et Brunelet, horticulteurs à Fontainebleau (Seine-et-Marne), un lot de Glaïeuls en gains nouveaux et plu- sieurs à l'étude. M. Maurice de Vilmorin, de la maison Vilmorin-Andrieux 394 TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORÏGULTUKE. et G'^, par qui ces nouveautés ont été présentées et mises au conrimerce, donne des renseignements intéressants sur l'obten- tion de ces remarquables nouveautés, tant au point de vue des hybrides que de la marche suivie. M. Tabar, horticulteur à Sarcelles (Seine-et-Oise), un pied de Pelargonium zonale nouveau, remarquable en ce que le même pied est pourvu de tleurs de diflérentes couleurs. M. Terrier, jardinier de M. le D'' Fournier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), nombreuses et belles présentations surtout d'Orchidées et de Népenthées. Les Orchidées sont : Phalœnopsis Schillcriana qui appartient à deux variétés différant entre elles par la couleur de leurs feuilles et de leurs fleurs : Aerides Fiel- dingi, A. Lobbii, fort pied bien fleuri; Cypripedium Laivremea- num ; Lsclia purpv.rata ; Odontoglosmm citrosmum, 0. vexillarium ; Vanda teres, très jolie espèce peu commune; Saecolahium Blu- mei, S. Blutnei inajus: Catlleya superba, C. aurea. Népenthées : Nepenlhesmagnifica, N. compacta, N. Slcwartii, N. Wrigleyana. Parmi les plantes d'autres familles : HymenocalUs armena, etc. M. Terrier, par ces présentations, a fait preuve une fois de plus de son habileté dans la culture de ces'plantes. C'est à lui qu'a été décernée la médaille offerte par M. Godefroy-Lebeuf pour le présentateur qui aurait obtenu le plus de récompenses pendant l'année 1885. M. Tréfoux (Emile), horticulteur-paysagiste à Auxerre (Yonne), un lot de (jllaieuls rustiques de semis. MM. Marie et Treyve, horticulteurs à Moulins (Allier), un lot de Camellias en fleurs coupées. Je citerai la variété « MadameMa- rie B, très florifère et conservant bien ses boutons. M. Trufl'aut fils, horticulteur à Versailles (Seine-et-Oise), nous a présenté un beau et fort lot d'Orchidées fleuries, comprenant les espèces et variétés suivantes : Zy g ope fa lu m cvinitum roseum. Caltleya nobUior, encore peu répandue, C. Lawrenceana; So- phrotidis grandiflora, à très grandes fleurs ; ainsi que plusieurs y-dViéiéséeV Odonloglossum Alexandrsc \ un lot de quinze Azalées de l'Inde nouvelles ou encore peu répandues, avec renseignements à l'appui ; un fort exemplaire de Cyclamen à très grande fleur blanche et qu'il nomme La Pureté, ainsi qu'un pied de Cîycla- REVUE BIBLIUGBAPIIIQUE ÉTRANGÈRE, 395 men à grande tleur double. La beauté et la vigueur de toutes ces plantes dénotent de la part de cet habile horticulteur une connaissance approfondie dans cette branche. M. Maurice de Vilmorin, à Paris, une intéressante présenta- tion de rameaux fleuris de divers arbustes originaires de la Nou- velle-Hollande, et cultivés en pleine terre à Cannes. Présenté comme culture du Midi et hors concours. MM. Vilmorin-Andrieux et G'<', marchands-grainiers, quai de la Mégisserie, 4, à Paris, plusieurs présentations de plantes se produisant de semis et remarquables par leur floraison : Impa- tiens Sultani, un fort pied rabattu et un autre petit provenant d'un semis d'automne ; collection de treize variétés de Phlox de Drummond nains, pour démontrer que cette race est bien fixée; Phlox de Drummond à grandes fleurs; collection de Capucines naines en pots; Giroflée Quarantaine et Quarantaine parisienne ; Pétunia superbissima ; Matricaire double blanche; Zinnia élé- gant double, fleurs coupées et Haageana, Z. double pompon ; Lobélia vivace varié; Reine-Aiarguerite pyramidale naine rose; Browallia erecta, jolie nouveauté à fleurs plus grandes et plus élégantes que dans le type. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE Plantes nouvelles ou rares DÉCRITES DANS DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES. Gardeners' CHRONICLE. ^chniea niexîcana Baker. — Gard. Ghron. du l<''janv. i887, p. 8. — iEchmée du Mexique. — Mexique, sur les montagnes d'Ori- zaba. — (Broméliacées). Belle plante découverte par Bourgeau pendant l'expédition française au Mexique. Elle a une touffe serrée de vingt à trente feuilles en courroie, peu raides, longues d'au moins O'",50, 396 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. larges à leur base de 0", 10-0", 12, à petits piquants marginaux, colorées en vert pâle avec des macules d'un vert sombre, cou- vertes d'un duvet écailleux. Son inflorescence est une panicule longue d'environ 0™,25, qui termine une forte tige florifère, haute d'environ 0™,2o et abondamment furfuracée à sa surface, de même que l'axe de la panicule. Ses fleurs ont le calice vert et les pétales connivents, d'un beau rouge cramoisi, plus longs que le calice. yEchmea llexuosa Baker, Gard. Chron., loc. cit. — .tlcliraée flexueuse. — Patrie? — (Broméliacées). Cette nouvelle espèce est l'une des plus grandes de son genre. Le jardin botanique de Kew l'a reçue de M. Linden, qui n'en a pas indiqué l'origine. Elle est remarquable par l'ampleur de sa panicule lâche dont les dernières ramifications sont en zigzag, et dans laquelle les fleurs sont espacées, non accompagnées de bractées, ainsi que par la grandeur de ses feuilles de consis- tance cornée, qui, au nombre de vingt à trente, forment une forte toufl'e serrée, el qui sont lancéolées avec leur partie basi- iaire très large, munies de petits piquants à leurs bords, mar- quées de nombreuses macules blanchâtres. Dans ses fleurs, le calice est rouge pâle, corné, et les pétales faiblement saillants sont d'un beau rouge. Ang-recuin aviculariuiii I{eichb. 1'., Gard. Chrtoi. du 8 janv. 'ISST, p. 40. — Angrec tète d'oiseau. — Afrique tropicale (?) — (Or- chidées). Cette nouvelle espèce est très voisine de VA ngrecum aviculaUnn Ses feuilles sont courtes et larges, oblongues-elliptiques, bilo- bées au sommet, longues seulement de O^jlO. Ses fleurs, d'un blanc de neige, sont réunies en grappe un peu lâche au nombre d'une quinzaine, et se font remarquer surtout par leur éperon qui mesure dix ou douze centimètres de longueur; elles ont leurs sépales et leurs pétales également lancéolés, terminés en pointe, et leur labelle, également terminé en pointe, est oblong, rétréci à sa base. Le nom qui a été donné à cette espèce C'Jt tiré de ce que, dans ses fleurs, la colonne ou gynostème a une res- semblance marquée de forme avec une tète d'oiseau. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 397 Alocasîa einîuens N.-E. Browx, Gard. Chron. du;^:^ janv. 1887, p. 104. — Alocase élevée. — Indes Orientales. — (Aroïdées). L'inti'oduction de cette nouvelle Aroïdée est due à M. Will. Bull. La plante est glabre dans toutes ses parties. Ses feuilles sont très grandes. Leur pétiole arrondi atteint jusqu'à 1 mètre 1/2 environ de longueur, et, sur un fond vert olivâtre un peu cuivré, il est marqué de bandes transversales étroites et irrégulières, d'un vert noirâtre; leur limbe pelté, ovale-sagitté, d'un vert foncé en-dessus, rouge pourpre en-dessous avec la côte médiane et les grandes nervures d'un vert très pâle, mesure de 50 à 55 centimètres de longueur sur 22 à 26 centimètres de largeur au niveau de l'insertion du pétiole. Les pédoncules, longs de 30 à 45 centimètres, sortent par deux de l'aisselle de ces feuilles et portent chacun une spathe dont le tube ovoïde, vert clair, long de 3 ou 4 centimètres, se prolonge en un limbe réfléchi, oblong, aigu, d'un blanc verdâtre pâle, un peu translucide, veiné, qui est long d'environ 10 centimètres. Masdevallia pusiola Reichb. f., Gard. Chron. du29 janv. 1887, p. J 40. — Masdevallie miniature. — Colombie. — (Orchidées). Cette espèce de Masdevallia est la plus petite que l'on con- naisse aujourd'hui. Elle s'est montrée à Saint-Albans, chez M, Sander, croissant comme une petite mauvaise herbe au milieu d'autres Masdevallia colombiens. Ses petites feuilles lancéolées n'ont pas plus de 2 centimètres 1/2 de long, et ses fleurs jaune- soufre clair, portées sur des pédoncules capillaires, ont à peine 6 ou 7 millimètres de long. Elle est donc curieuse par ses minimes proportions, mais nullement destinée, selon toute apparence, à être recherchée comme plante à effet ornemental. Tillandsia (Vriesca) reticulata Baker, Gard. Chron. du 29 janv. 1887, p. 140. — Tillandsia réticulée. — Brésil. — (Broméliacées), Cette Broméliacée existe depuis assez longtemps dans les collections dans lesquelles on lui donne les noms tantôt de Guzmannia reticulata., tantôt de Vriesea. reticulata, tantôt enfin de Tillandsia reticulata^ ce dernier étant, d'après M. J.-G. Baker, celui qui lui convient en réalité. Il paraît néanmoins que la 398 REVUE BIBLIOGRAPniQUi: ÉTRANGÈRE. description n'en a jamais été publiée. Ses feuilles, au nombre de trente à quarante en touffe serrée, sont longues de 0™oO à 0^60, sur environ 0'"08 de largeur au-dessus de leur base qui est élargie, de consistance médiocrement ferme^ marquées sur leur fond vert pâle dun réseau de lignes vert foncé. Sa tige florifère aussi longue que les feuilles porte une grande panicule, longue de 0"30 ou un peu plus, de fleurs dans lesquelles le calice verdâtre, à sépales oblongs, obtus et longs de 0"04, est dépassé par les pétales d'un blanc de lait et dont le limbe orbi- culaire est étalé. Oxalîs calliai'înensis N.-E. Browx, Gunl. Chr:,n. du 20janv. 1887, p. 140. — Oxalis Je Sainte-Calheriiiê'. — Brésil. — (Oxalidées). Espèce découverte dans le Brésil méridional, province de Sainte-Catherine, par M. Frilz Millier, qui en a envoyé des graines en Europe. Elle est facilement reconnaissable à son rhizome souterrain rameux, épais de près de I centimètre, qui est tout couvert d'écaillés dressées, charnues, imbriquées, largement ovales et aiguës, très convexes et ponctuées à leur face externe. Ses feuilles longuement pétiolées ont trois folioles triangulaires, en coin dans le bas, tronquées au sommet avec les angles arrondis, d'un beau vert et glabres en-dessus, pâles ou rougeàtres à la face inférieure qui est un peu velue. Ses fleurs sont blanches, couleur qui n'existe que dans un fort petit nombre d'espèces du genre Oxalis. Phàjiu.s X. ^edeuiamis Reichb. f., Gard. Chron. du 8 février 1887, p. 17i- — Phajus x de Seden. — (Orchidées). Hybride qui a été obtenu dans l'établissement de MM. Veitch à la suite d'une fécondation opérée entre le Phajus Tanhi-rvillix et le f'alnnihe Vcilchii . Sa tige florifère est très forte, semblable à celle du Phajus et porte une douzaine de fleurs plus petites d'un tiers que celles du Ph. TanherviUix. Dans ces fleurs les sépales et les pétales sont également lancéolés, blancs et lavés de jaune-soufre en dedans. Le labelle est grand, à trois lobes dont les deux latéraux sont larges, rliomboïdaux, tandis que le médian est court, carré, échancré, tous bordés largement de PLANTES NOUVELLES OU RARES. 399 pourpre, avec le disque jaune-soufre relevé de trois lignes sail- lantes parallèles, et avec un éperon arqué, plus long que la moitié de la longueur de l'ovaire. The Garden. Irîs aurea Lindl. — The Gard., do janv. 1887, pi. 579, p. 52. — Iris couleur d'or. — Inde. — (Iridées). Grande espèce d'Iris qui paraît n'avoir été trouvée, aux Indes, que dans la province de Cachemire. Elle appartient à la section du genre (]ue distinguent des fleurs dépourvues de barbes, sec- tion qui renferme également les 7m spuria, notha, ochroleuca, etc. C'est une grande plante dont les feuilles un peu étroites pour leur longueur, raides et pointues, sont longues de 1"^:25 ou même davantage. Son rhizome est de texture compacte et dur ; ses feuilles meurent en hiver. Sa hampe, forte et rigide, quoique relativement un peu grêle, porte deux ou plus rarement trois fleurs d'un beau jaune d'or, larges de 12 à 15 centim. Les branches pétaloïdes du style sont fortement déjetées, de manière à former un canal en s'appliquant contre l'onglet en gouttière des sépales. Les 3 pétales ovales, longuement rétrécis en onglet dans le bas, fortement ondulés à leur bord, sont entièrement dressés. L'/m aurea fleurit tard en été. On peut le transplanter à toute époque de l'année, mais surtout immédiatement après la floraison. Ses graines semées aussitôt après leur maturité, au mois d'octobre, par exemple, germent bien l'année suivante, et les jeunes pieds ainsi obtenus fleurissent d'ordinaire la troisième ou quatrième année, quelquefois même dès la seconde. La terre où il vient le mieux est celle qui est riche, humide, un peu forte ; mais il peut réussir aussi dans un sol léger, à condition qu'on y maintienne une humidité suffisante. Le Secrétaire-rédacteur-gérant, P. DUCHARTRE. Paris. — Imprimerie G. Rougier et Cie, rue Caîselte, 1. iUO JUIN 1887 Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÉS Paris (altitude : ea-») HADTEDR rit TEMPÉRATURE du baromètre. VENTS (-• ^-^«-^ — '"^ ■ ■^ -"^ " ÉTAT on CIEL. -< â dominants. Minim. Maxim. Matin. Soir. 1 10,4 26,7 761 7o7 SE. 11. Biumeiix de grand matin, nuageux, coiiveit le soir. 2 14,3 22,0 753 751 i\. \E. S. Petite pluie dans la nuit, brumeux de grand matin, orage et pluie abondante, nuag. i^i partir de 2 h. 3 11,1 18.8 754, 5 760, 5 S. Pluie dans la nuit et dans la matinée, nuageux à partir de 2 heures. 4 8,2 19,2 763,3 763,5 S. Couv. le matin, nuag. et pi. l'ap.- midi, pl.abond. entre 6 et 7 h. du s. 5 13,1 22,3 766,5 766.5 0. NNO. Couvert, éclaircies l'après-midi. 6 10,0 24,9 766, 5 766, 0 NO. ÎN. NE. Nuageux. 7 11,3 27,0 766 765,5 NE. SO. Nuageux. 8 I3,U 28, 8 767 766, 5 0. SO. Nuageux. 9 13.lt 25,3 768 769, 0 NO. N. Couvert de grand malin, nuageux, clair à partir de 2 heures du soir. 10 8,6 24.3 771 "2,3 N. NO. Clair de grand matin et le soir, nua- geux dans la journée. M 7,0 22 7 773 770,0 NE. Clair, légèrement nuageux le soir. 12 6,6 26', 0 770 767,5 NO. 0. NO. Nuageux, clair le soir! 13 6,9 27,8 767,5 767 NE. Clair, quelques nuages dans le mi- lieu (le la journée. 14 10,0 30. 5 769 769 NE. NNE. Clair. 15 14,3 30, 5 769 769 N. NE. Clair le malin, nuageux. 16 i:i,8 30,4 769,5 769,5 N. NE. Claii' le malin, nuageux. n 13,2 27,6 769 767,5 N. NE. Clair le matin et le soir, légèremcnl nuageux dans la journée. (8 12,6 26,4 767,5 766 N. NNE. Clair. 19 12,7 28,0 766 765 NE. Clair. ^0 13,6 27,8 766,;; 76,S NE. Clair. 21 8,- 24,7 769 768 N. NNE. Légèremcnl nuageux. V?. 8,0 23,9 "67, ;> 766 NE. Clair de grand malin et le soir, nua- geux dans le milieu de la journée. 23 10,3 27,0 766 766 NNE. Clair. 24 11,4 '27.3 766,5 765.5 E. NNE. Brumeux le matin, clair. i5 12,0 28, 2 766 765, 5 NNE. E. S. Couvert le matin, jusqu'à 9 h., clair, ])uis nuageux, irès orageux à par- tir de 7 h. du soir, forts coups de tonnerre, pluie diluvienne. 26 13,3 23,9 766 766 NNO. N. Légèrement brumeux le matin, clair l'après-midi, nuageux le soir. 11 11,3 22,7 767 766, 5 N. NO. Couvert de grand "malin, nuageux, clair le soir. 28 8,3 22,8 766 769 NNO. NNE. Clair le matin et le soir, couvert à midi, nuageux. 29 10,1 21,0 770 771 NNE. N. Nuageux, clair le soir. 30 10,7 48,8 771 769, ;, N. NNE. Nuageux de grand matin, couvert dans la journée avec quelques éclaircies, clair le soir. AVIS Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 9 juin, a dé- cidé qu'il y aura en automne, cette année comme en 1886, un Concours en séance spécialement consacré aux Chrysanthèmes. La date précise n'en a pas encore été fixée; elle sera indiquée dans le prochain cahier du Journal. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887 Concours •permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3^ sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil d' Administration . Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série, XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon. PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 23 JU[N 1887 Présidence de M. Verdier (Eug-.), Vicb-Présideint. La séance est ouverte à deux heures et trois quarts. D'après les signatures inscrites sur le registre de présence, le nombre des .Membres qui y assistent est de cent dix-huit titulaires et onze honoraires. N. B. — La Commission de Rédacliou déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. Série IH. T. IX. Cahier de juillet publié le 31 août d887. 26 4,02 PROCES- VERBAUX. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires dont la pré- sentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré d'opposition. Il informe ensuite ses collègues d'un décès éminemment re- grettable dont le secrétariat vient seulement d'être informé, bien que la date en soit déjà assez éloignée, puisqu'elle remonte au mois d'août 1886, C'est celui de M. Chéreau (Désiré-Floréal). Ce regretté collègue a été, pendant plusieurs années, Président de l'ancienne Société successivement royale et impériale d'Hor- ticulture de Paris. Quand la Société actuelle prit naissance, en 4854, par la fusion des deux Associations horticoles qui aupa- ravant existaient simultanément à Paris, il en fut nommé Pré- sident honoraire. Cet honorable collègue était peu connu de la Société actuelle parce que, depuis longtemps, en raison de l'état de sa santé, il avait cessé d'assister à nos séances. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : ]° Par M. Lefort (Edouard), amateur à Meaux, des spécimens d'une Fraise nouvelle quil a obtenue par le semis de graines du Fraisier Général Chanzy, et à laquelle la Société d'Horticulture de Meaux a donné le nom de Souvenir de Bossuet, D'après l'ob- tenteur, ce nouveau Fraisier e.st très vigoureux, très productif et fort rustique. lia de très larges feuilles et montre bien ses fruits qui sont gros, arrondis et réguliers. Il est accordé à M. Lefort une prime de 2'' classe, pour la présentation de cette nouvelle Fraise, sur la proposition du Comité de Culture pota- gère, qui en a reconnu la nouveauté et le mérite, mais qui, néanmoins, a constaté qu'elle manque un peu de sucre. 2° Par M. Girardin (E.), cultivateur, rueGaillon, à Argenteuil (Seine-et-Oise), un lot de Pois Express amélioré par des soins continués dejjuis plusieurs années. M. E. Girardin dit que les plantes apportées par lui proviennent d'un semis fait le 20 mars dernier ; elles n'ont dès lors mis que trois mois pour arriver à leur développement complet. Il ajoute que ce Pois essentiel- lement hàtif, produit en abondance un grain qui est très estimé sur le marché où il se vend, en moyenne, cinq francs par SÉANCE DU 23 JUIN 1887. 403 cent kilogrammes de plus que celui de la variété non améliorée. 3" Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place de la Madeleine^ des spécimens du Piment doux, dit Piment- Tomate qu'il a rapportés de Tunis. D'après lui, ce fruit se mange principalement farci. Il offre à ses collègues de la graine de cette variété à laquelle il reconnaît un intérêt réel. 4" Par M. Bréauté, jardinier-chef chez ]\I. Finet, à Argenteuil (Seine-et-Oise), quatre fort belles Orchidées remarquablement fleuries, pour la présentation desquelles il obtient une prime de 1'"'' classe. Ce sont : un Aerides crassifolium d'une belle variété, un Anguloa Ruckeri, un Odontoglossum vexillarium et un Onci- dium macrantkum. En même temps que ces plantes, il met sous les yeux de ses collègues le pied de Pinguicula caudota Schlecht., qu'il leur avait déjà montré le 28 avril précédent passant de la forme d'hiver à celle d'été et le 27 mai, ayant fait des pro- grès très notables dans la constitution de son état estival. Aujourd'hui les progrès dans cette même voie en sont tels que la plante possède huit de ses grandes feuilles estivales sur les dix à douze qu'elle doit offrir définitivement. Par contre, des nombreuses petites feuilles qui ont composé sa rosette d'hiver, il ne reste plus qu'un très petit nombre qui meurent et tombent successivement d'un jour à l'autre. 5° Par M. Jolibois (R.), jardinier-chef au Luxembourg, une magnifique potée de Cypripedium Veitchii qui n'offre pas moins de quinze fleurs épanouies. — Une prime de 2° classe lui étant accordée pour la présentation de cette belle plante, il renonce à la recevoir. 6° Par M. L. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, deux Orchidées et une Broméliacée dont la présentation lui vaut une prime de 3'' classe. La Broméliacée est le Neumannia nlgra^ plante encore très rare. Elle est de serre chaude; elle a besoin de beaucoup d'humidité sur les feuilles et les racines; sa florai- son dure trois mois, après quoi ses feuilles sèchent. Dans sa partie inférieure, elle développe des drageons qui servent à la multiplier, mais les pieds qui proviennent de ces drageons exigent deux années de culture avant de se mettre à fleurs. Les Orchidées sont : 1 ° le Cattleya Mossise bogotensis, variété 404 PROCES- VERBAUX. remarquable surtout par l'odeur snave de ses fleurs; 2° le Spa- thoglottis Augusiorum, espèce découverte à une date récente, dans les îles de la Sonde, et dont l'introduction en France ne date que de 1886. Sa floraison se prolonge pendant quatre mois, sa hampe florale s'allongeant au fur et à mesure qu'elle donne naissance à de nouveaux boutons par son extrémité. Ses fleurs se ferment la nuit. On doit la tenir dans une serre chaude très humide. M. Dallé a essayé la fécondation d'une des fleurs de cette plante avec le pollen du Phalxnopsis Schilleriana. Il sera curieux de voir le résultat de cette fécondation. 7° Par M. Paillet (L.), pépiniériste-horticulteur, à Ghatenay (Seine), deux séries de fleurs coupées de Pivoines de Chine, dont l'une représente quarante variétés rares ou nouvelles, tandis que dans l'autre on compte vingt des nouveautés les plus ré- centes. Le Comité de Floriculture demande qu'une prime de \^^ classe soit accordée à M. Paillet en considération de la beauté des variétés nouvelles qui sont comprises dans sa présentation. La Compagnie fait droit par un vote à cette demande. Dans une note sur ses plantes, M. Paillet dit que les plus nouvelles d'entre les variétés de Pivoines qu'il présente aujour- d'hui ont un mérite supérieur, soit au point de vue de la forme des fleurs, soit à celui de la tenue des plantes. Dans beaucoup de ces variétés les fleur? sont portées par des tiges assez grosses et assez robustes pour se maintenir bien droites sans le secours d'un tuteur. Elles échappent ainsi à l'inconvénient sérieux de presque toutes les anciennes variétés qui, si elles ne sont soute- nues artificiellement, laissent traîner leurs fleurs à terre. Elles ofl"rent en outre cette particularité que leur floraison est nota- blement plus tardive que celle de la généralité des Pivoines, à ce point que plusieurs n'ont pas encore fleuri et ne donneront leurs fleurs que dans huit ou dix jours. 11 résulte de là que, grâce à ces nouveautés, on peut avoir aujourd'hui des fleurs de Pivoines de Chine pendant près de cinq semaines et même pen- dant deux moiS; si l'on comprend dans la série des floraisons successives celle des Pivoines dites en arbre ou Moutan. 8° Par MM. Vilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, une nombreuse série de fleurs coupées com- SÉANCE DU 23 JUIN 1887. 405 prenant ri" une collection de dix variétés de Giroflées quaran- taines Kiris ; 2*^ une collection de quatorze variétés de Giroflées quarantaines à grandes fleurs; dans ces deux collections on n'a compris que les plus belles variétés connues ; 3° deux bouquets de Giroflées quarantaines ordinaires prises comme termes de comparaison avec les précédentes ; 4° deux bouquets d'une nou- velle variété de 6" /ro^ee quarantaine qui est remontante et dont la fleur est d'un blanc pur ; 5" un bouquet de T'A/asp? Julienne [Iberis amara berberidiflora). — Une prime de l""" classe étant décernée à MM. Vilmorin-Andrieux en raison de l'importance de cette présentation, ils déclarent renoncer, comme d'habitude, à la recevoir. Relativement au bouquet de ïhlaspi Julienne, la note écrite qui l'accompagne apprend que les fleurs qui le composent sont le résultat d'une culture d'automne, et que c'est la culture d'au- tomne qui, pour cette plante, donne toujours les meilleurs ré- sultats. Celte culture est, du reste, fort simple : on sème en pépinière, en septembre ou octobre ; on repique le jeune plant le long d'un mur ou contre un ados ; pendant les grands froids humides, on le couvre avec des feuilles, des paillassons ou par tout autre moyen; enfin on met en place aux mois de février ou mars. La floraison a lieu de la mi-mai au mois de juillet. M. Maurice de Vilmorin appelle l'attention de la Compagnie sur la nouvelle Giroflée quarantaine remontante qu'elle a en ce moment sous les yeux. Cette variété l'emporte sur toutes celles de la même espèce qui étaient connues jusqu'ici : les fleurs en sont plus grandes et plus serrées ; le feuillage en est d'un vert plus frais et non grisâtre; en outre^ lorsqu'on en supprime la tige maîtresse qui a fleuri, les pousses latérales se développent et fleurissent à leur tour. La floraison de cette variété, qui sera nommée Giroflée remontante à grande fleur blanche, a lieu une quinzaine de jours après celle des autres. M. Maurice de Vilmorin entretient ensuite ses collègues de deux plantes remarquables dont il met des fleurs sous leurs yeux. La première est l'Epilobe à épi ou Laurier Saint-Antoine [Epilobium spicatum L.) à fleurs blanches. Cette variété d'une plante indigène assez répandue dans nos pays est connue depuis 406 PROCÈS-VERBAUX . longtemps, mais n'occupe pas, parmi les plantes ornementales de nos jardins, la place distinguée à laquelle elle aurait droit en raison de sa beauté et de l'abondance extraordinaire de ses fleurs. La seconde est le Nymphéa rose de Suède, plante magni- fique, dont on doit la connaissance à M. Rob. Gaspary, le savant botaniste de Kœnigsberg, qui, toutefois, en la faisant connaître, n'avait pas indiqué la localité où elle croît naturellement. Ce Nymphéa fleurit une quinzaine de jours avant notre Nymphéa blanc; la culture en est facile et il se multiplie sans dilTiculté de semis. On avait dit qu'il nedrageonnepas; or, chez M. Maur. de Vilmorin, lorsqu'on a vidé le bassin dans lequel il était planté, on a reconnu qu'il avait développé deux drageons, et ceux-ci, ayant été plantés, ont parfaitement repris. 9° Par M.Fulconis (Pierre), horticulteur-fleuriste au Cannet, près Cannes (Alpes-Maritimes), un lot de fleurs coupées dCŒillets remontants qu'il a obtenus de semis et pour la présentation desquels il lui est accordé une prime de 3^ classe. Le Comité de Floricullure qui a examiné ces fleurs exprime le regret qu'elles soient arrivées en mauvais état et que l'obtenteur ne leur ait pas donné de noms. '10" Par M. Pageot (J.), jardinier à Cannes-Eden, golfe Juan (Alpes-Maritimes), un bouquet de Glaïeuls issus du Gandavensis^ dont les fleurs sont les dernières qui se soient produites dans ses cultures de cet hiver. Il obtient, pour cette présentation, une prime de 2*= classe. A ce propos, M. le Président du Comité de lloriculture dit que M. Pageot, dans une lettre jointe à son envoi de ce jour, réclame la rectification d'une erreur dont il a été victime et dont il a eu connaissance par la voie du Joiinml. En effet, à la séance du 24 mars dernier, il a été présenté à la Société un beau bou- quet de Glaïeuls qui ont été donnés comme obtenus dans- les cultures de M. Solignac^ horticulteur à Cannes, et à ce propos, dans une note très intéressante (Voyez le Journal, cahier d'avril 1887, p. 237) sur les jardins des Alpes-Maritimes, M. Truffaut (.\lbert) a décrit en détail la culture à l'aide de laquelle le même horticulteur obtiendrait une belle floraison de ces plantes pendant l'hiver. Or, M. Solignac, fleuriste, aurait simplement SÉANCE DU 23 JUIN 1887. 407 reçu de M. Pageot les Glaïeuls qui ont été mis sous les yeux de la Société le 24 mars, et la méthode culturale décrite dans la note de M. Truffaut (Alb.) est celle qu'a imaginée et que suit M. Pageot. H" Par M. Chargueraud, jardinier-chef à Alfort (Seine), un bouquet de fleurs de Chrysanthèmes d'automne qu'il a obtenues en retardant la floraison de cette plante^ ainsi qu'il l'a appris antérieurement à la Société. M. Chargueraud confirme ce qu'il a déjà dit : que la floraison de ces Chrysanthèmes peut, comme on le voit, être considérablement retardée, mais ne peut pas être avancée. Toutes les fois qu'il a essayé d'en obtenir une floraison avancée, il n'a eu que des plantes hautes et grêles qui n'ont pas fleuri. 12° Par le même, une branche fleurie de Pittosporum Tohii^a prise sur un pied qui se trouve, depuis quatre années, en pleine terre, à l'air libre et qui, depuis sa plantation, a parfaitement supporté sans abri les froids de l'hiver. M. Laizier dit à ce propos que, dans son jardin, il a gardé pendant huit années, en pleine terre, un pied de la même espèce d'arbuste qui est resté pendant tout ce temps en parfait état. Seulement il n'a pas résisté à l'hiver de 1879-1880 dont, il est vrai, la rigueur a été exceptionnelle. 13° Par M. Maur. de Vilmorin, des branches fleuries de deux espèces qu'il voudrait voir plus répandues dans les jardins qu'elles ne l'ont été jusqu'à ce jour, et qui sont cultivées comme parfaitement rustiques sur le domaine des Barres (Loiret). Ce sont le GiUenia trifoliata et VIndigofera albiftora. Le Gillenia trifoliata est un charmant arbuste originaire de l'Amérique du Nord, qui fleurit abondamment et dont la floraison, qui a lieu à la fin de mai ou au commencement de juin, dure environ trois semaines. Ses branches fle-uries sont très propres à accompagner des bouquets de grandes fleurs, telles que des Pivoines ou des Roses^ autour desquelles elles produisent un très joli effet. On le donne habituellement comme exigeant la terre de bruyère; or, aux Barres, il vient très bien dans la pleine terre simplement terreautée. Quant à VIndigofera albiflora Dcne, qui est origi- ginaire du nord de la Chine, ses fleurs blanches sont charmantes 108 PROCÈS-A'ERBAUX. en bouquets. Elles se montrent vers la mi-mai et se succèdent longtemps. Toutefois, sous un climat sec, sa floraison s'arrête fin juillet. — Sur la proposition du Comité d'Arboriculture d'orne- ment et forestière, une prime de 2^ classe est accordée pour cette présentation: mais M. Maur. de Vilmorin renonce à la rece- voir. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Il annonce que le second jeudi du mois de juillet tombant le 14, jour de la Fête nationale, la Société nationale d'Horticul- ture ne tiendra pas séance ce jour-là. Sont signalées comme pièces de correspondance: 1" une lettre par laquelle M. Bourguignon, chef de la Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, ofl're à la Société, pour sa bibliothèque, un exemplaire de l'ouvrage que M. le D"' Patrigeon vient de publier à cette librairie, sur le Mildiou (1) ; 2* l'annonce des Expositions horticoles qui auront lieu : à Epernay, du 25 au 27 juin courant; au Havre, du 2 au 10 juillet prochain; à Tour- nay (Belgique), le 3 juillet prochain; celle-ci sera spécialement consacrée aux Roses, aux bouquets et aux Fraises. H est fait dépôt sur le bureau des documents suivants: 1° Rapport sur le Concours, qui a eu lieu en mai 1887, pour les appareils destinés à détruire les Insectes et les Cryptogames nuisibles aux végétaux; M. Febrouillat Rapporteur: 2° Rapport sur des modifications apportées à la fabrication des sécateurs, par M. Pradine, rue de Courcelles, 27, à Levallois- Perret; M. Gh. de Vendeuvre Rapporteur. — La Compagnie adopte les conclusions de ce Rapport qui tendent au renvoi à la Commission des Récompenses. L'un de MU. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- lions ; Et la séance est levée à quatre heures et un quart. (1) Le Mildiou {Peronospora viticola): son histoire naturelle, son trailemeiit, suivi d'une description comparative de l'Erinose de la Vigne {Phytocoptes epidermi}, par le D"" Gabriel Patrigeon (1 gr. in-8 de 215 pages., 4 plan, color. et 38 fig. dans le texte). Paris, 1887; librairie de la Maison rustique, rue Jacob, 26. SÉANCE DU 28 JUILLET 1887. 409 SÉANCE DU 28 JUILLET 1887 Présidence de M. "Verdier (Eug-èiie), Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures et trois quarts. Le registre de présence a été signé par cent quarante-un Membres titulaii'cs et par seize Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés dans la dernière séance et au sujet desquels il n'a pas été formulé d'opposition. Il annonce ensuite que, à l'occasion du 14 juillet, plusieurs de nos collègues ont reçu des distinctions des plus flatteuses, dont l'honneur rejaillit d'eux sur la Société dont ils sont Membres. MM. Dudoûy et Lagarde ont reçu la croix de la Légion d'hon- neur; MM. Crousse, de Nancy, Dagneau, Drevault, jardinier- chef à l'École de Pharmacie, Dybowski, maître de conférences d'Horticulture à l'Ecole de Grignon et Ledoux, de Nogent-sur- Marne, ont reçu la décoration du Mérite agricole. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Delaville (Léon), horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, un lot de Haricot Flageolet à feuilles gaufrées, beurre, à grain blanc et cosse jaune, nain, provenant d'un semis et fixé depuis deux années; ainsi qu'un lot d'un Pois ridé nain, à grain vert, demi-hâtif, qui*'xi'atteint pas plus de 0°'30 à 0™40 de hauteur, et qui donne neuf ou tiixgraini? •'-at'.^^.haque gousse. M. L. Delaville tient ces deux nouveautés dt c'^e&/u,l^s clients. Le Comité de Culture potagère déclare ne p;'fplës|-omologiql'e dk l'ouest. 437 u feuilles, » {Journal, 'I883_, p. 387.) Cet horticulteur distingué m'a affirmé que ses tentatives pour bouturer de même les feuilles estivales ont toutes échoué. Cette différence physiolo- gique me semble pouvoir tenir à ce que ces dernières ont le limbe beaucoup plus mince. A peu de distance de la côte, qui est néanmoins épaisse, je ne leur ai trouvé qu'un demi-millimètre environ d'épaisseur, et elles allaient s'amincissant delà vers le bord où leur minceur les rendait translucides. Le Bolanical Ma- gazine décrit ces feuilles estivales comme « obovales, obtuses, pourvues d'une cùte médiane épaisse et obtuse. » Il n'y a rien à changera cette description ; j'y ajouterai seulement que le pas- sage de la côte aux deux côtés du limbe y est beaucoup plus brusque que dans les feuilles hivernales. [La suite au prochain cahier.) RAPPORTS Association pomologique de l'Ouest Congrès pour l'étude des Fruits a cidre tenu a Versailles DU 25 AU 31 oclohre 1886 (1). M. Michelin, Rapporteur. Messieurs, L'Association pomologique, fondée vers l'année 1860 sur l'initiative de la Société d'Horticulture de la Seine-Inférieure, semblait, en 1872, avoir accompli sa mission; MM. le doc- teur de Boutteville, de Rouen, et Hauchecorne, d'Yvelot, avaient composé leur remarquable ouvrage sur le cidre, sorte de résumé des études faites pendant cette période d'élaboration d'une douzaine d'années; l'éveil était donné sur l'imperfection (1) Déposé le 10 mars 1887. 4^8 RAPPORTS. de la généralité des cidres fabriqués et livrés à la consommation ; néanmoins il était à craindre que, la routine et l'insouciance reprenant leur empire, les efforts dos hommes intelligents et instruits qui avaient cherché à ouvrir la voie au progrès ne fus- sent laissés sans résultats suffisants pour le présent et par suite oubliés : telle a été pendant plusieurs années la situation. Or, le fléau qui amoindrit si fatalement la production du vin, appela forcément l'attention sur le cidre, boisson naturelle et locale dans trois grandes régions de la France. A défaut de boisson parfaite et facilement transportable, on vint chercher les Pommes pour les expédier fort loin, jusqu'au centre de la France; un débouché important et productif s'ouvrit pour les pays producteurs de fruits, et on vit bientôt des wagons qui en étaient chargés circuler sur toutes les lignes de chemins de fer. L'idée de perfectionner cette boisson salutaire par un choix raisonné des fruits et par les soins bien entendus de la fabrica- tion des cidres, devait être la conséquence de ce mouvement spéculatif. En 1883, des propriétaires de la Manche et de l'IUe- et- Vilaine s'entendirent pour former une Société qui, sous le nom d'Association pomologifjue de l'Ouest, devait s'abandonner à rechercher l'amélioration du cidre, comme son nom d'ailleurs l'indique, par l'élude des meilleurs fruits propres à la fournir. M. Desplanques, de Saint-Lù, fut élu Président de celte nou- velle Association et il la conduisit à Rennes en 1883, à Rouen en 1884, au Mans en 1885. Là, de nouvelles élections amenèrent à la présidence M. Lechartier, professeur de chimie à la Faculté de Rennes, membre correspondant de l'Institut, directeur de la Station agronomique de Rennes, qui, en conséquence, a présidé la quatrième réunion annuelle qui a eu lieu à Versailles, du 25 au 31 octobre de l'année 1886. On comprend que le plan suivi par la première Société insti- tuée pour l'étude des fruits de pressoir était indiqué à la nouvelle Association : il est nécessaire qu'elle prenne connaissance dans les centres producteurs de ce qui s'y cultive et de ce qui s'y fabrique, et qu'elle y porte en même temps le produit de ses études et de se.s recherches. L'Association sera donc nomade; elle devra organiser des CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DE l'oUESÏ. 439 Congrès annuels, dans lesquels elle concentrera ses éléments d'études et portera l'enseignement basé sur l'expérience acquise. Si l'on s'attache ù la lettre, on s'attendra à trouver exclusive- ment en cause, pour la production du cidre, les agriculteurs qui plantentles arbres dans leurs champs et en l'écoltent les fruits; à ce compte, les Sociétés et Comices agricoles devraient seuls avoir la charge d'alimenter et de soutenir l'Association pomologique de l'Ouest; néanmoins, les faits sont là pour prouver que cha- cune des deux branches agricole et horticole doit, dans cette circonstance, apporter son concours à l'œuvre et la rendre commune. Les pépiniéristes sont des horticulteurs. Ils sèment, plantent, greffent, fournissent les arbres; les horticulteurs ont l'habitude des minutieux détails de la Pomologie. Il y a un fait capital qui a son sens; pendant toute l'existence de la Société qui a eu son siège à Rouen, elle a été chaque année tenir ses assises dans l'une des grandes villes de la région du cidre, exclusivement sur l'invitation et sous les auspices des Sociétés d'Horticulture de ces villes. A cet égard, notre Société parisienne d'Horticulture a puissamment concouru à l'œuvre en envoyant chaque année un délégué à ces Congrès annuels. Cette explication étant donnée, la conclusion qui en découle est que le succès de l'œuvre doit être le produit des efforts com- muns de l'Agriculture et de l'Horticulture, qui doivent apporter le concours de leurs aptitudes diverses; il est juste de dire que, dans ce moment, les choses se présentent ainsi. Or, pour préparer le Congrès de Versailles, il y avait le con- cours du département, de la ville, du Comice d'encouragement à l'Agriculture de Seine-et-Oise, de la Société d'Horticulture. Les réunions des Commissions et les Conférences publiques ont eu lieu à l'Hôtel de Ville, où M. le Maire avait mis à la dis- position de la Société la grande et belle salle dhonneur. Une Exposition de fruits avait lieu dans le manège de l'artil- lerie, avenue de Paris, et devant, sur le bas côté de l'avenue, étaient exposés les broyeurs, pressoirs, pompes et autres instru- ments .servant à la fabrication du cidre. ^iO RAPPORTS. Des fruits de pressoir avaient été envoyés des différents dépar- tements du Nord-Ouest, et dans les conditions suivantes tracées par le programme : Première section. Pommes et Poires de pressoir, exposées par les propriétaires exploitant eux-mêmes ou par les fermiers. Première catégorie, départements de la Normandie. Deuxième catégorie, départements de la Bretagne. Deuxième section. Pommes de Seine-et-Oise et de toute prove- nance. Troisième section. Pommes et Poires de toute provenance exposées par des Sociétés, des Comices et des amateurs. Répondaient au programme plus de 2,000 assiettes, con- tenant des fruits de toute couleur, de toute grosseur, étiquetés avec un grand soin pour la plupart, mais offrant une confusion qui en rendait inextricable la nomenclature. On voyait ensuite des cidres en fûts et en bouteilles, tant de Normandie que de Bretagne, d'Eure-et-Loir, de Maine-et-Loire, de la Mayenne, de la Sarthe, de l'Aisne, de Seine-et-Oise. Également quelques lots de Poiré de divers départements, 11 y avait encore quelques lots d'eau-de-vie de cidre, d'eau- de-vie de poiré, d'eau-de-vie de marc de cidre. Les arbres à fruits de pépinières avaient aussi leur place. Pendant la session, chaque jour a eu lieu, en assemblée géné- rale, une conférence sur les sujets qui, à l'avance, avaient été mis à l'ordre du jour et qui étaient les suivants : 1. — Bouturage du Pommier. 2. — Utilisation des marcs de Pommes. 3. — De l'emploi des engrais industriels dans la culture du Pommier à cidre. 4. — Du chauffage des cidres. 5. — De l'élagage du Pommier, de son utilité et de ses inconvénients. 6. — De la congélation des cidres. 7. — Des meilleurs modes d'entourage des Pommiers. 8. — Du chancre du Pommier, de ses causes, moyens de le prévenir, moyens de le guérir. CONGRÈS DE L'ASSOCIATION POMOLOGLQUE DE l'oUEST. 441 9. — Le Pommier peut-il recouvrir les plaies qui lui sont faites sur les grosses branches ou sur le tronc? 10. — De la clarification des cidres. 11. — Adaptation au sol et au climat des meilleures variétés de fruits. 12. — La greffe en tête et la greffe en pied réussisseut-elles également bien sur toutes les variétés? 13. — De la grosseur du fruit au point de vue de la qualité du cidre. 14. — De la conservation en silo des Pommes entières ou écrasées. 15. — De la meilleure époque pour la plantation du Pom- mier. 16. — De l'influence de l'écusson ou de la greffe sur la pro- duction fruitière. Plusieurs de ces questions ont été traitées, quelques-unes sommairement, d'autres ont été plus approfondies. La première cependant a été rayée du programme après avoir été laissée sur le tapis pendant les sessions précédentes, et reprise plusieurs fois. Le bouturage du Pommier étant jugé possible ne peut l'être comme devant rendre des services dans la pratique et même comme pouvant fournir des arbres satisfaisants. Une question nouvelle est mise à l'ordre du jour pour l'année prochaine, celle de l'exlraction du jus de la Pomme. Sur la question des engrais chimiques employés dans les plan- tations d'arbres à fruits à cidre, on est d'accord pour dire qu'ils agiront sur la végétation, mais qu'ils n'auront pas pour résul- tat d'augmenter la richesse en sucre; qu'on la devra à la nature des variétés de fruits cultivés; tous les efforts doivent donc tendre à en faire un bon choix. On s'accorde pour préconiser le nettoyage des branches et leur badigeonnage, après quelques années, avec un lait de chaux; mais on proscrit l'élagage radical qui a pour inconvé- nient de détruire l'équilibre entre l'appareil des racines et celui des branches. Le chauffage du cidre à 50 ou 60 degrés pour en détruire les 4:42 HAPPOKTS. matières fermentescibles, pratiqué par analogie avec celui du vin, qui a été indiqué par M. Pasteur, est cité comme donnant, sous certains rapports, des résultats favorables ; il a besoin d'être étudié encore avant que ses résultats soient précisés. La fraude est malheureusement signalée comme s'introdui- sant dans la fabrication du cidre. Elle permet de fournir pour six centimes le litre des boissons qui devraient en coûter environ quinze. On les obtient avec des Topinambours, de l'acide sali- cylique et autres ingrédients même nuisibles à la santé. Les cidres parés sont plus sains et moins accessibles à la fraude; dans ceux qui sont plus particulièrement sucrés peu- vent être plus facilement couvertes les falsifications. En résumé, il paraît établi que les cidres chauffés peuvent atteindre une plus longue conservation et une plus grande limpidité. La congélation des cidres reste une question à étudier encore. Il appert qu'elle ne tue pas les ferments; mais elle suspend leur travail de transformation et permet de faire voyager plus faci- lement les boissons. La partie aqueuse se congelant, ce qui reste en jus de fruit est sensiblement amélioré. Le chancreduPommier a appelé toute l'attention du Congrès. On le considère comme accidentel, causé par des chocs et meur- trissures, ou comme constitutionnel, c'est-à-dire inhérent à la nature même de l'arbre, qui a été rendu maladif par des in- fluences antérieures, comme celle des sols froids et argileux, l'appauvrissement des arbres, l'excès de la sève surabondante, etc. Pour le chancre accidentel, les notions les plus élémen- taires de l'arboriculture prescrivent de gratter la plaie jusqu'à l'écorce, de la mettre à vif et de nettoyer la place pour que les bourrelets formés par la sève viennent la recouvrir. Pour les chancres qui aflectenl l'ensemhle des Pommiers et qui, d'après l'évidence, proviennent d'un état maladif, il importe de fortifier le sujet par des engrais énergiques, l'emploi de la potasse, du sulfate de fer, etc. Les chancres, dans ces cas, peuvent être attribués, selon les uns, à un Champignon, mais non, comme le veulent les autres, à des piqûres d'insectes. Si l'on a découvert CONGRÈS DE l'aSSOCIATION POMOLOGIQUE DK l'oUEST. 443 des larves dans ces plaies humides formées par les extravasa- tions de la sève, on doit regarder leur présence comme la con- séquence des plaies et non comme leur cause. En résumé, la question est des plus graves et elle reste à l'étude. Il est bon de noter que le frère Henri, de Rennes, dont la pratique et la science horticole sont notoires, après avoir gratté les plaies chancreuses et enlevé avec la serpette les exostoses produites par les atteintes du Puceron lanigère, frotte les parties vives avec de l'Oseille et y trouve avantage. L'utilisation des marcs de Pommes ne pouvait être passée sous silence. Ces résidus sont très variables dans leur composition chimique, et l'emploi ne peut en être prescrit d'une manière absolue et uniforme. On ne peut encourager, avec promesse de bons résultats, leur usage pour la production des alcools; ils paraissent recommandables pour la nourriture des vaches lai- tières, sous la condition d'être mélangés avec d'autres fourrages; d'autre part, ils peuvent servir utilement d'engrais étant ajoutés à d'autres substances fourragères, et entrent surtout avec avantage dans la composition des composts qu'on doit mettre au pied des arbres. Il y aura beaucoup à étudier encore et à apprendre sur la cla- ritication des cidres; mais, ce qui concerne la greffe en tête ou en pied des arbres, la greffe sur racine, la meilleure époque pour la plantation des Pommiers, tout cela se rattache à des notions générales sur l'arboriculture fruitière qu'on est pour ainsi dire dispensé de traiter quand on s'adresse à des horticul- teurs. En tout cas, on aura ultérieurement l'occasion de revenir sur ces points. A l'occasion de la septième question du programme, celle de l'entourage des jeunes Pommiers, il me parait à propos de citer un procédé économique et efficace contre les atteintes des ron- geurs qui s'attaquent aux écorces. Jusqu'à un mètre de hauteur à partir du sol, on entoure d'une couche de paille les jeunes tiges; puis on enveloppe cette paille avec une bande de papier goudronné fabriqué pour couvrir les toitures, qu'on maintient avec deux simples liens de fil de fer. Cette enveloppe dure 444 RAPPORTS. pendant plusieurs années si, à l'entrée ^de chaque hiver, on a soin de l'enduire de goudron. Dans cet aperçu sommaire j'ai simplement cherché à faire comprendre tout ce qu'embrasse la question du cidre et celle des fruits qui le procurent. Le choix judicieux de ceux-ci doit être le premier élément de tout progrès; l'analyse chimique doit faire ressortir ceux qui, favorablement aromatisés, se distinguent par leur dosage en sucre et en tannin. Puis doit venir l'étude des meilleurs outil- lages pour l'extraction des jus, puis enfin celle des meilleurs procédés de manipulation des jus et de conservation de cette boisson essentiellement délicate et qui exige les soins les plus minutieux. L'Association pomologique de l'Ouest a fait une entreprise qui demandera des travaux de longue haleine; il faudra à ses mem- bres une longue persévérance, et ils mériteront l'encouragement et l'appui des grandes Sociétés agricoles et horticoles. La nôtre est attachée à ses destinées par le concours de plu- sieurs de ses membres et notamment par le lien que forment deux des Vice-Présidents qui assistent l'éminent professeur, M. Lechartier;, que l'Association est heureuse de voir à sa tête. Il est de mon devoir de Rapporteur de faire connaître les suc- cès des principaux lauréats de l'Exposition de Versailles, en voici la liste. Pommes et Poires. Départements de la Normandie : l^"^ prix, rappel de diplôme d'honneur à M. Lacaille, horti- culteur-pépiniériste, à Friche-Mesnil (Seine-Inférieure), qui s'était présenté comme hors concours. 2° prix, médaille de vermeil, M. Gossard, à Aumale (Seine-In- férieure). y prix, M. Raoult, à Sainte-Clair (Manche). Départements de la Bretagne : l"'' prix, médaille d'or^ M. Tanquerey, à Lamballe (Gôtes-du Nord). 2*^ prix, médaille de vermeil, M. Gabier (Loire-Inférieure). CONGRÈS DE l'aSSOCIATION J'OMOLOGIQUE DE l'OUEST. Pommes de Seine-et-Oise et de toutes provenances : 1" prix, vase de Sèvres offert par le Ministre, M. Pol Fon- deur, propriétaire à Viry (Aisne), pour la collection de fruits la plus complète, la mieux étudiée et étiquetée. 2« prix, M. Lecointel, pépiniériste, à Louveciennes (Seine-et- Oise). Collections de Poires et Pommes de toutes provenances, exposées par des Sociétés, des Comices et des amateurs : Diplôme d'honneur hors concours : M. Alexandre. Collection de la station agronomique de Rennes. Diplôme hors concours : Comice de la Loire-Inférieure. 1^"^ prix^ médaille d'or, M. Rozeray, professeur départemen- tal de la Manche, à Saint-Lô. 2^ prix, médaille d'argent, M. Létréguilly. Société d'Agricul- ture d'Avranches. 3° prix, médaille d'argent, Société d'Horticulture de Picar- die. Pommes et Poires recueillies par les soins des instituteurs : 1" prix, médaille de vermeil, M. Renard, instituteur, à Saint- Martin-d' Apres (Orne). 2° prix, médaille d'argent, les instituteurs de l'arrondisse- ment d'Avranches. 3^ prix, médaille d'argent, M. Langlois, instituteur'; à Gomère (Mayenne). En parcourant la liste des récompenses données par le Jury spécial pour les cidres, je remarque qu'une médaille d'or est accordée à M. le baron de Fontenay, à Saint-Hilaire-sur-Rille, pour du cidre en fût ; Une de vermeil à MM. Maillard et Croisé, à Turqueville (Man- che) , pour un même motif ; Une de vermeil à MM. Rotrou frères, à Rémallard (Orne), pour des cidres en bouteilles ; Une semblable à M. Tanquerey, à Lamballe (Côtes-du-Nord), pour la même cause; Une semblable et pour le même motif à M. Philippard, au Mans (Sarthe) ; % 446 RAPPORTS. Une médaille d'or à M. Fol Pondeur, à Viry (Aisne), pour des cidres en bouteilles ; Une de vermeil, à M. Duflot, à Fontaine-les-Vervins (Aisne); Enfin une médaille d'or a été attribuée à M. Tanquerey déjà nommé, pour du cidre très réussi, bien que fait avec une seule variété de Pommes. Une médaille d'or a été obtenue pour de l'eau-de-vie de cidre, par M, Virvaux, à la Bouille (Seine-Inférieure) . Et deux médailles d'or ont été gagnées par les fabricants d'instruments : L'une a été décernée à M. Benech, à Saint-Lô (Manche), pour un concasseur à bras; L'autre à M. Mabille, à Amboise (Indre-et-Loire), pour un pressoir. Rapport sur le Concours pour les Appareh^s destlxés a détruire LES Insectes et les Cryptogames nuisibles aux végétaux (mai 1887); M. Ferrouillat, Kapporteur. Parmi les questions nombreuses, dont la solution préoccupe le plus agriculteurs et horticulteurs, il n'en est peut-être pas qui présente plus d'intérêt que la destruction des Insectes et des Cryptogames nuisibles aux végétaux. Les dégiUs causés dans les cultures de plein air, aussi bien que dans les serres, peuvent, dans certaines circonstances, devenir de véritables désastres et compromettre l'existence même des plantes attaquées. Heureu- sement, chaque maladie a son remède, et, grâce aux recherches des hommes de science dans leurs laboratoires, ainsi qu'aux observations des praticiens dans leurs exploitations, il a toujours été possible jusqu'ici d'opposer une barrière à chaque invasion nouvelle. Par le soufre, l'Oïdium, qui, à son apparition, causa une véritable panique parmi les viticulteurs, est combattu avec un plein succès. Par le sulfate de cuivre, on espère être maître (I; Déposé le 23 juin 1887. SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 447 du Mildiou, dont les premières atteintes ont été si graves. En recommandant l'emploi de la vapeur du jus du tabac pour la destruction des Insectes qui envahissent les serres, M. Boizard a rendu un immense service à l'horticulture, et ajustement mé- rité la reconnaissance de tous ceux qui s'occupent de la culture des arbres et des fleurs. Mais il ne suffit pas de trouver un remède pour arrêter le mal. Il faut encore inventer les moyens d'application, et cojistruire des instruments propres à répandre convenablement les sub- stances toxiques dont les bons effets ont été constatés. Or, ce n'est pas toujours le point le moins embarrassant du pro- blème. En général, les substances employées ont besoin d'être proje- tées sur les végétaux à un état de division aussi parfait que pos- sible : les liquides doivent être finement pulvérisés; les poudres, répandues en un nuage de poussière. Quelques produits exigent une vaporisation pour produire de bons résultats. En second lieu, il est nécessaire que l'application d'un traitement soit faite avec rapidité, soit que la marche de la maladie n'admette pas de retard dans l'application du remède, soit que l'étendue des cultures envahies soit considérable. Enfin, la plupart des sub- stances mises en œuvre ayant une valeur assez grande pour n'être pas gaspillées, il est indispensable d'avoir à sa disposition des appareils avec lesquels on puisse opérer économiquement, et obtenir le maximum d'effet avec le minimum de dépenses. Aussi, la Société nationale d'Horticulture a-t-elle fait œuvre utile en instituant, à l'occasion de son Exposition annuelle des produits de l'Horticulture en 1887, un Concours d'appareils des- tinés à détruire les Insectes et les Cryptogames dont les végé- taux ont à souffrir les attaques. Ce Concours comprenait trois catégories d'appareils : 1° le pulvérisateurs; 2° les vaporisateurs; 3° les insufflateurs, devant servir : les premiers, à répandre les liquides sous forme de rosée ; les seconds, à les vaporiser; les derniers, à diffuser les matières pulvérulentes. Les expériences ont été faites, en présence d'un Jury spécial, au Muséum d'Histoire naturelle , dont les serres avaient été 448 RAPPORTS. gracieusement mises à la disposition de la Société^ le samedi 14 et le mardi 17 mai (1), Un petit nombre seulement de constructeurs avait répondu à l'appel de la Société. Cette abstention a été fort regrettable : elle a enlevé aux essais une grande partie de leur intérêt, et n'a pas permis au Jury de constater et de récompenser les améliora- tions et les perfectionnements apportés à la construction de ces appareils dans ces deux dernières années, surtout en ce qui con- cerne les pulvérisateurs et les insufflateurs. A part trois ou quatre instruments qui, dans la première catégorie, méritaient d'appeler l'attention du Jury, les autres appareils ne devaient pas illustrer leurs inventeurs, et ont bien justifié par leur fonc- tionnement, la défiance qu'inspirait un premier examen de leurs dispositions essentielles et de leur fabrication. Quant aux insuf- flateurs, ils n'étaient représentés que par un type, anciennement connu, mais légèrement modifié sur quelques points. La deuxième catégorie, celle des vaporisateurs, n'oflVait pas non plus un grand choix d'instruments, mais comprenait cependant deux appareils fort bien conçus, soigneusement fabriqués, qui ont fonctionné à la satisfaction générale. La première journée du Concours a été consacrée aux essais des vaporisateurs, et à une série d'expériences faites avec les pulvérisateurs. La seconde séance a été pleinement occupée par un nouvel examen des pulvérisateurs et par celui des insuffla- teurs. I. —VAPORISATEURS. Les appareils vaporisateurs sont employés pour introduire dans les serres de la vapeur de jus de tabac, dont les efl'ets pour la destruction des Insectes ont été constatés et indiqués pour la première fois par M. Boizard, en 1884. Les manufactures de tabac, livrent au commerce un jus de tabac concentré, qui est ensuite étendu d'eau, de façon à ce que le liquide marque de 8 à (1) Le Jury se composait de MM. Tresca, Président, Ferrouillat, Secrétaire-Rapporteur ; Bauer, Bleu, Boizard, Cellière, Cornu, Eon, Hanoteau et Landrv. SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 449 H degrés au pèse-sel. C'est ce liquide qu'il s'agit de vaporiser, et dont les vapeurs doivent être répandues dans l'intérieur des serres. Tout d'abord, on a imaginé de placer dans la serre un ou deux fourneaux, et sur chacun d'eux une marmite découverte, conte- nant la solution de jus de tabac. C'est ainsi qu'ont opéré les premiers jardiniers, et à leur tête M. Landiy. Mais ce procédé avait l'inconvénient de dégager une grande quantité de chaleur dans la serre même, d'}»^ répandre de l'acide carbonique et de l'oxyde de carbone, en même temps qu'il exigeait la présence continuelle d'un ouvrier dans le voisinage du fourneau, pour surveiller la marche de l'opération et empêcher le liquide de se déverser au dehors du récipient. Ce travail était extrêmement pénible, ayant lieu dans l'atmosphère formée par la vapeur acre et nauséabonde du jus de tabac, d'une part, et, d'autre part, par les gaz délétères provenant de la combustion. C'est pour remédier à ces graves inconvénients qu'ont été construits les appareils en usage aujourd'hui chez tous les horti- culteurs, et dont le Jury avait à examiner deux types présentés : l'un, par M. Ricada, l'autre, par M. Martre. Tous deux portent le jus de tabac à l'ébullition à l'extérieur de la serre, et y ont pénétrer ensuite les vapeurs produites, par un tuyau spécial. Vaporisateur Ricada. — 11 se compose d'un fourneau en fonte, pouvant brûler indifféremment du bois, du coke, du char- bon, muni d'une cheminée en tôle. Sur ce fourneau prend place une chaudière en cuivre rouge, largement ouverte par le haut pour la commodité du remplissage et portant, près du fond, une tubulure latérale destinée à mettre en communication constante la chaudière et un petit vase d'alimentation. Ce vase porte gravée sur sa paroi intérieure une échelle indiquant, par demi- litre, la quantité de liquide contenue dans la chaudière. Il sert ainsi à la fois de vase d'alimentation et d'indicateur de niveau. Sur la chaudière s'adapte un couvercle, avec tuyau pour le dé- gagement des vapeurs. C'est ce tuyau qui, traversant un orifice ménagé dans un des carreaux de la serre, répand à l'inlérieur ïes produits de la vaporisation du jus de tabac. Pour faire usage de l'appareil, on introduit dans la chaudière 211 450 RAPPORT un volume connu de la liqueur à vaporiser, et on allume le fourneau. Pendant la marche de l'opération, on suit, sur la graduation du vase d'alimentation, l'abaissement du liquide, et on introduit par ce vase une nouvelle quantité de jus de tabac dans la chaudière^, avant que le liquide ne soit descendu au- dessous de la marque 1 . A la fin de l'opération, on y verse de l'eau pour épuiser complètement la matière insecticide. Il est bon d'éviter la vaporisation totale du contenu de la chaudière, pour empêcher l'adhérence des résidus au fond du récipient. On s'oppose à la montée du liquide dans la chaudière et à sa pro- jection au dehors, par le tube de dégagement de la vapeur, en graissant les parois de la chaudière. L'appareil, cela va sans dire, doit être lavjé et nettoyé parfaitement à la fin de chaque traitement. Les vaporisateurs de M. Kicada sont vendus au prix de 25, 35 et 45 francs, pour des capacités de 2, 4 et 5 litres. Un modèle, pour 3/4 de litre, chauffé à l'aide d'une lampe à alcool, est vendu 18 francs. Vaporisateur Martre. — Sous le nom de Thanatophore, M. Martre construit un très joli appareil, dont l'idée première lui a été suggérée par M. Bleu, mais dont les détails de fabrica- tion sont bien son œuvre personnelle. C'est encore un fourneau en fonte, surmonté d'une chaudière ou cucurbite en cuivre. Sur ce récipient s'adapte un chapiteau, avec tuyau articulé pour l'in- troduction de la vapeur toxique dans la serre. Ce vaporisateur diffère du précédent par l'appareil d'alimentation, qui est fort ingénieux et très commode. Ce vase alimentaire est formé par une bouteille métallique, munie à ses deux extrémités d'une tubulure à robinet : l'une, la tubulure inférieure, pénètre dans la chaudière par une douille ménagée dans le chapiteau, et plonge dans le liquide de la chaudière; l'autre, la tubulure supérieure, est tt^rminée par un entonnoir. Un tube de cristal, fixé à la bouteille, indique cons- tamment le niveau du liquide dans cette bouteille, comme l'in- dicateur du niveau d'eau des générateurs de vapeur. Pour opérer^ on verse dans la chaudière 2 litres environ d'in- .«ecticide, et on remplit la bouteille d'alimentation (4 litres) du SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 451 même liquide. Le fourneau étant allumé, la vaporisation se pro- duit. Chaque fois que le niveau du liquide dans la chaudière descend au-dessous de l'orifice de la tubulure inférieure de la bouteille, une certaine quantité de liquide passe de la bouteille dans la chaudière. L'alimentation est ainsi continue, automa- tique, régulière, et se produit à faibles doses. Avant que la bou- teille ne soit complètement vide, on y introduit par l'entonnoir de nouvelles quantités du liquide insecticide, ou de l'eau à la fin de l'opération. Pendant le remplissage, le robinet d'en bas doit être fermé, celui d'en haut, ouvert. L'inverse a lieu pendant le reste de l'opération. Il faut avoir soin de fermer chaque robinet, avant d'ouvrir le robinet opposé, dans les manœuvres aux- quelles donne lieu le fonctionnement de l'appareil. Ces appareils coûtent 60 ou 70 francs, suivant leurs dimen- sions. Un type plus simple, sans robinet^ est vendu 50 ou 60 fr. d'après la capacité de la chaudière. Avec lampe à alcool, les prix s'abaissent à 25 ou 30 francs. Le Jury a fait fonctionner ces deux vaporisateurs avec, dans chacun, 4 litres de liquide, marquant 8 degrés au pèse-sel. A la suite de l'expérience, il a attribué : Le premier prix, avec médaille de vermeil (grand module), à M. Martre; Le second prix, avec médaille d'argent (petit module), à M. Ricada, en raison, principalement de la supériorité du sys- tème d'alimentation de l'appareil de M. Martre sur celui du vaporisateur de M. Ricada. IL — PULVÉRISATEURS. Il y a deux ans à peine, on n'opérait la division des liquides en fines gouttelettes, ou leur pulvérisation, que par un seul procédé, qui consistait à faire passer à travers un orifice de petit diamètre un mélange sous pression de liquide et d'air. Ce système est encore employé aujourd'hui pour la difî'usion des parfums et se trouve appliqué aux pulvérisateurs spécialement destinés à cet usage. Il est encore adopté dans la construction de quelques appareils dont on se sert dans les appartements 452 RAPPORT pour arroser les arbustes et les bouquets : véritables jouets, fabriqués pour l'amusement des maîtresses de maison, sou- cieuses de la santé de leurs fleurs. La médecine l'utilise égale- ment pour l'inhalation de certaines eaux médicamenteuses. Mais tous les instruments construits sur ce principe ne peuvent con- venir à la pulvérisation de quantités de liquide un peu impor- tantes, ni au traitement par des liquides toxiques de surfaces étendues. La pulvérisation est parfaite; mais elle est lente. Ce ne sont pas, en un mot, des appareils à grand travail. Aussi, leur emploi a-t-il été à peu près complètement abandonné pour l'épadange de liquides insecticides ou anticryptogamiques dans les serres, et à fortiori dans les cultures en plein air. L'apparition du Mildiou et l'invasion de nos vignobles, la découverte de l'efficacité du sulfate de cuivre en solution dans l'eau, seul ou mélangé avec d'autres substances, pour le traite- ment de la Vigne, a fait faire un grand pas à la question de la pulvérisation et à la construction de pulvérisateurs. En moins d'un an, on a assisté à la création d'un nombre prodigieux d'ap- pareils, plus ou moins variés de forme, de dimensions, mais utilisant tous, pour la division des liquides, des organes pulvéri- sateurs, ou jets pulvérisateurs y construits suivant quatre t3'pes nouveaux seulement : Le premier type est représenté par \e jet Riley. Ce jet, intro- duit en France récemment par M. Riley, est d'origine améri- caine. Il consiste en une boite cylindrique en bronze, fermée à sa partie supérieure par un bouchon du même métal, à vis, au centre duquel est percé un orifice de \ h 2 millimètres de dia- mètre, légèrement évasé extérieurement, en forme d'entonnoir. Un tuyau en caoutchouc, amenant le liquide, se place sur une lance fixée à la boite, qui débouche dans celle-ci par une ouver- ture percée tangentiellement à sa paroi interne. Lorsque le liquide arrive sous pression par le tuyau et la lance dans la boite, il y prend un mouvement giratoire rapide, et sort par l'orifice du bouchon, en formant une sorte de tulipe tournante, dont les bords se séparent en une fine poussière liquide. Cet appareil fort simple, facile à entretenir, fonctionne par- faitement avec les liquides clairs. Pour la pulvérisation des SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 453 liquides épais^ on y adapte un dégorgeoir. II en existe plusieurs fort ingénieux. Celui de M. Noël est l'un des plus efficaces. Dans le second groupe se rangent les pulvérisateurs qui uti- lisent l'ajutage connu sous le nom de jet Raveneau. Il se com- pose simplement d'un bouchon creux, à orifice de petit diamètre, qui coiffe l'extrémité d'une lance par laquelle arrive le liquide sous pression. Au-devant de l'orifice de sortie, est placée obli- quement une palette métallique légèrement concave. Le liquide, au contact de cette palette, se brise et se répand en nappe, dont les bords sont finement pulvérisés. Des dégorgeoirs assurent le fonctionnement de l'appareil avec les liquides pâteux. Le troisième groupe comprend \e% jets simplement formés par un bouchon creux, à large ouverture, contre laquelle on place un disque métallique percé d'un orifice de petite dimension, dont la forme varie suivant celle de la nappe liquide que l'on veut produire. Ce bouchon ferme lextrémité d'une lance dans laquelle a accès le liquide sous pression. La pulvérisation obte- nue par ce procédé manque de finesse et de régularité. Elle devient difficile avec les liquides épais, en l'absence^ de tout appareil de dégorgement. Enfin, la pulvérisation peut avoir lieu par la rencontre de deux jets de liquide sous pression, amenés à se briser l'un contre l'autre sous un certain angle. Tel est le principe du nouveau jet Japy, qui donne d'excellents résultats. Un dégorgeoir assure son bon fonctionnement avec les liquides les plus épais. Parmi les appareils que le Jury a eu à examiner, celui de M. Loriot est construit comme les pulvérisateurs de parfumeurs. La division du liquide est obtenue par son mélange sous pres- sion avec de l'air également sous pression, et par son passage à travers un orifice de très petite dimension. La pulvérisation est d'une lenteur désespérante : l'appareil ne débite qu'un litre et demi environ par heure. Quant à la manœuvre, elle est des plus pénibles pour l'opérateur, M. Loriot ayant tenu à conserver, comme appareil de compression pour l'air, une poire en caout- chouc qui fonctionne sur l'estomac de l'ouvrier, par un disposi- tif aussi barbare que ridicule. M. Walter-Lécuyer, qui fabrique en grand des appareils pour loi HAI'I'URT l'hydrothérapie chex soi, des appareils pour bains et douches, des baignoires et des bains de siège, n'a pas fait de grands frais d'imagination, et a produit, comme appareil de pulvérisation pour serres, un instrument hydrothérapique quelconque, qui n'aurait qu'un avantage sérieux : celui de permettre de traiter à la fois la serre et le jardinier. Cet appareil, du prix de 60 fr., est muni d'un pulvérisateur étrange : un brûleur Brunsen, coiffé d'une tuile métallique très fine, destinée à retenir les im- puretés entraînées avec le liquide et à prévenir les obstructions du jet. Ce pulvérisateur a cessé de marcher convenablement avec une liqueur de jus de tabac à 5 degrés. M. Reinié a fait fonctionner un appareil armé d'une pompe à seringue, produisant la pulvérisation à l*aide d'un jet du troi- sième genre. M. Vaché avait apporté un instrument muni de jets Riley. Ces appareils ont paru au Jury, le premier^ insuffi- sant comme pulvérisateur, et d'une construction imparfaite; le second, trop compliqué et d'une manœuvre incommode; tous deux, sujets aux obstructions. M. Huet a également imaginé un appareil ou plutôt une série d'appareils qui n'ont satisfait le Jury ni au point de vue de la finesse de la pulvérisation, ni au point de vue de la bonne con- struction. M. Mot, qui s'était présenté à la première séance avec l'appa- reil de M. Vigouroux, n'a pas paru à la seconde réunion du Jury, et n'a conséquemment pas pris part à la deuxième série d'expériences. Ce désistement est regrettable : l'appareil de M. Vigouroux rend de grands services dans le traitement du Mildiou. Son emploi pourrait être fort utile aux horticulteurs. MM. Bodevin et Lagneau, qui s'étaient inscrits, ne se sont pas présentés. Les instruments de MM. Bouin et Poncct-Bernard n'ont pu être essayés, en l'absence des constructeurs et de tout représentant autorisé. Les pulvérisateurs dont il nous reste à parler sont ceux pour lesquels le Jury a attribué des récompenses, et qui étaient expo- sés par MM. Suireau-Collet; Fichet; Touéry; Noël; Latour. Parmi ces appareil, les uns ne peuvent convenir qu'au traite- ment des plantes de serre; quelques autres sont destinés au SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. -4^0 traitement des Vignes et des arbres cultivés en plein vent. Appareils Sdireau-Collet. — M. Suireau fabrique un premier système de pulvérisateurs à air comprimé, formés d-un réservoir en cuivre rouge, d'une contenance de 2 à ô litres (suivant la grandeur), muni d'une bretelle qui permet de le suspendre au bras gauche ou de le porter en sautoir. Dans ce réservoir, une pompe comprime de l'air. Un orifice sert au remplissage de l'appareil. Une seconde ouverture reçoit une tubulure à robinet qui est mise en communication avec le jet pulvérisateur par un tuyau de caoutchouc et une lance. Ce jet est du troisième genre, c'est-à-dire un bouchon creux à large ouverture garnie d'un disque métallique à orifice de petite dimension. Pour faire fonctionner cet appareil, on le place sur le sol et on manœuvre d'une main la pompe, pendant que de l'autre main on maintient le réservoir. Celui-ci a été, au préalable, rempli du liquide à pulvériser jusqu'aux quatre cinquièmes environ de sa hauteur. Lorsque le réservoir est chargé d'air comprimé, on ouvre le robinet, et le liquide s'échappe en fines gouttelettes. La finesse de la pulvérisation et l'étendue de la nappe liquide dépendent du disque employé. Plusieurs disques sont vendus avec l'appareil. L'air, pénétrant dans le réservoir par le fond, barbote dans le hquide pour gagner la partie supérieure, et produit une agita- tion qui conserve au liquide une composition homogène. Ces appareils ont l'inconvénient de n'avoir pas de dégorgeoir. La manœuvre n'est pas commode. La pulvérisation n'est pas également bonne à la fin et au commencement de l'opération, la sortie du liquide et sa projection perdant de l'énergie au fur et à mesure que l'air se détend dans le réservoir. Il faut com- primer l'air deux fois au moins pour vider le modèle de deux litres. Mais l'appareil est relativement simple, solide, et peut rendre de? services pour l'entretien des plantes de serre. La pulvérisa- tion de deux litres de liquide demande à peu près dix minutes. La projection verticale atteint I^.SO. Ce genre d'appareils est vendu de 35 à 43 francs : 35 francs le plus petit modèle, et 2 francs en plus par 2 litres d'augmen- 456 RAPPORT lation de la capacité du]récipient. Chaque appareil est livré avec trois jets de rechange. Pour la grande culture, M. Suireau construit un appareil composé d'un réservoir-hotte, de 12 htres de capacité, et d'une pompe à liquide manœuvrée à hauteur de la hanche par un levier mis à la portée de la main de l'opérateur. Le liquide, après avoir traversé une cloche à air, se rend dans une lance dont l'extrémité est munie d'un jet semblable au jet des précé- dents appareils. De la cloche à air, le liquide, au lieu de passer dans la lanse, peut être ramené par une tubulure spéciale à robinet au fond du réservoir, où il entre en produisant une agitation. On peut faire fonctionner cet agitateur deux ou trois fois par opération. Il est nécessairement intermittent. La pulvérisation est assez bonne, quoiqu'elle manque parfois de finesse et de régularité. Aucun dispositif ne prévient les engorgements et ne permet d'y porter remède. L'appareil vide pèse 8 kilos. Il coûte 60 francs (avec trois jets de rechange). M. Suireau présentait encore un appareil composé d'une pompe à main (simple pompe des jardiniers) fixée par deux colliers contre le paroi intérieure d'un seau en bois de 12 litres de capacité. A cette pompe se visse une lance avec jet pulvéri- sateur. On peut substituer à la lance simple une lance à rallonge, formée de trois lances de 1 mètre coulissant les unes dans les autres, et atteignant, développée, une longueur totale de 3 mètres. On arrive avec cet instrument à traiter des arbres à une hauteur de 5 mètres. Cette lance constitue un utile perfec- tionnement, qui a vivement frappé les membres du Jury. Prix de cet appareil : 35 francs (avec lance à rallonge et trois jets) ; 25 francs (avec lance simple). Enfin, un pulvérisateur monté sur un tonneau-civière com- plétait l'exposition de M. Suireau. Cet appareil, d'une conte- nance de 80 litres, peut être considéré comme un appareil à grand travail. Mais son prix élevé (100 francs) et les difficultés de son transport nous font craindre qu'il ne soit pas appelé à un grand avenir. SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 457 Appareils Ficret. — M. Fichet remplit du liquide à pul- vériser un réservoir que l'opérateur porte sur le côté à l'aide d'une bandoulière. Ce réservoir communique par un tuyau de caoutchouc avec une pompe-seringue munie du jet pulvérisa- teur. Cette pompe donne une projection continue, grâce à un réservoir d'air dont elle est pourvue. Le jet est monté sur la pompe à articulation et peut conséquemment prendre toutes les directions voulues. Pour simplifier la question des remplissages, lorsque le traite- ment à faire ne nécessite pas de fréquents déplacements et surtout des déplacements à grande distance, M. Fichet cons- truit un second appareil, formé d'un petit tonneau placé sur un support à quatre pieds. Ce tonneau est relié par un tuyau de caoutchouc à un petit réservoir en fer-blanc, sur lequel est montée une pompe à liquide, avec jet pulvérisateur. Le liquide descend du tonneau dans le réservoir, d'où la pompe le lance dans le pulvérisateur. Cet appareil ne paraît pas d'un emploi commode, et reste bien inférieur au premier. Les jets pulvérisateurs Fichet sont également du troisième genre. Le disque métallique qui les forme est percé d'une ouverture lenticulaire, obtenue par simple refoulement et déchirure. Les parois de l'orifice présentent intérieurement des bavures, auxquelles est due la pulvérisation. Suivant le degré de finesse demandé, on adapte à la pompe des disques à fente plus ou moins longue et large. La pulvérisation se produit en éventail. Elle est assez fine. Les jets sont sujets aux engorge- ments et exigent le démontage pour être nettoyés. La pompe-seringue Fichet coûte 35 francs. L'appareil com- plet, avec réservoir, 42 francs. Appareil Touéry. — Cet appareil est établi sur le principe de la lampe modérateur. C'est un cylindre métallique, ouvert par le haut, dans lequel glisse un piston à soupape. Ce piston est constamment pressé vers le fond du cylindre par un puis- sant ressort à boudin appliqué contre la paroi intérieure du réci- pient. La tige du piston, à crémaillère, engrène avec un pignon commandé soit par une manivelle, soit par un enclique- tage. Au fond est soudée une tubulure à robinet. 458 RAPPORT Le récipient étant plein de liquide, on monte la crémaillère jusqu'à ce que l'on sente une forte résistance, le robinet de la tubulure de sortie étant maintenu fermé. Puis on ouvre le robinet, et le liquide pressé par la soupape s'échappe avec force dans le pulvérisateur. Celui-ci est formé d'une lance sur laquelle se place un jet, qui est un simple bec à gaz, à flamme convergente. Ce jet n'est pas vissé directement sur la lance. Il est fixé à l'extrémité d'un tube de caoutchouc, dont l'autre bout est attaché sur la lance. Ce dispositif a l'avantage qu'il permet à l'opérateur de changer à volonté la direction du jet et de projeter le liquide dans tous les sens. Pour que la manœuvre soit facile, un fil de laiton est attaché au caoutchouc, suit la lance sur toute sa longueur, et se termine à hauleur de la main de l'ouvrier par un anneau. Il suffit de poser un doigt dans cet anneau et d'agir sur cette tige pour faire fléchir le caoutchouc et modifier instantanément la direction du jet. L'appareil, pendant le fonctionnement, repose sur le sol. On le transporte d'un point à un autre, au cours du traitement. La pression étant donnée une fois pour toutes à l'origine, l'opéra- teur conserve une main libre, sauf au moment des déplacements de l'appareil. La finesse de la pulvérisation dépend du calibre du bec employé. Il n'y a pas de dégorgeoir. En cas d'obstruction, il faut faire passer une aiguille dans les orifices qui livrent pas- sage au liquide. Les becs employés sont en stéatite ou mieux en cuivre, d'une valeur de vingt à trente centimes. Le démontage et le remontage de l'appareil sont très simples. On peut donc le nettoyer sans difficulté. Cet instrument ne pourrait convenir au traitement de grandes étendues. Mais il peut rendre des services à l'horticulture, dans l'intérieur des serres et dans les jardins peu étendus. Son prix est de 25 francs avec manivelle; '21 francs avec encliquetage. Appareil Noël. — M. Noël présentait les deux appareils qui, depuis deux ans, lui ont valu tant de récompenses dans les concours spéciaux, en raison de la finesse et de la régularité de la pulvérisation qu'ils produisent. L'un est à pompe à liquide SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 459 indépendante du réservoir contenant le liquide ; l'autre est à pompe à air fixée au réservoir. L'intérêt qui s'attache à ces pulvérisateurs nous détermine à entrer dans quelques dévelop- pements sur leur construction et leur fonctionnement. I. Appareil à pompe indépendante. — Il se compose d'une hotte-réservoir, de 10 à 12 litres de capacité, pouvant se fixer sur le dos de l'opérateur par deux bretelles. Un tuyau de caout- chouc relie ce réservoir à une pompe indépendante que l'opéra- teur porte à son côté. Le liquide refoulé par cette pompe revient par un deuxième tuyau de caoutchouc au-dessous de la hotte, dans une cloche à air, d'où un troisième tuyau le conduit à une lance métallique, munie d'un jet pulvérisateur. Pour se servir de la pompe, l'ouvrier la pose à terre et la maintient avec le pied qu'il place sur une pédale fixée au bas de l'ins- trument. Quelques coups de piston suffisent pour obtenir une compression de l'air de la cloche, qui assure le fonctionnement du pulvérisateur pendant un certain temps. L'ouvrier peut alors accrocher la pompe à sa ceinture et se servir de la main devenue libre pour diriger son travail. Le jet pulvérisateur Noël est un Rileij à dégorgeoir, très simple et en même temps très efficace. La boîte de ce Riley est fermée par un bouchon à orifice de grand diamètre, dans lequel s'emboite un second bouchon percé en son centre d'un trou de petit diamètre. Ce second bouchon a dans le sens ver- tical un J3U de quelques millimètres. Est-il soulevé, il vient s'appliquer contre les parois de l'ouverture du premier bouchon et le liquide ne peut sortir que par la petite ouverture sem- blable à celle d'un Riley ordinaire. Est-il au contraire abaissé, il laisse ouvert un espace annulaire au travers duquel le liquide se livre facilement passage. Lorsque le liquide arrive sous pression dans la boîte de ce pulvérisateur, il y prend un mouvement giratoire, soulève le bouchon mobile et sort par l'orifice de ce bouchon. Ce trou de petit diamètre vient-il à s'engorger, l'opérateur n'a qu'à pres- ser avec le doigt sur le bouchon mobile pour l'abaisser. Le liquide s'élance alors par le pourtour du bouchon, en entraînant tous les dépôts qui avaient pu se former dans la boîte. Ce pul- 460 RAPPORT vérisateur donne une belle pulvérisation avec tous les liquides, même les plus épais. II a admirablement fonctionné dans ces derniers essais. L'appareil à pompe indépendante n'est pas d'un emploi commode dans les cultures à grand développement, où la végé- tation couvre entièrement le sol, et où on a de la peine à cir- culer entre les rangées de plantes. Les tubes de caoutchouc qui relient la pompe au réservoir-holte sont dans ce cas très encombrants. C'est pour remédier à cet inconvénient que M. Noël a construit son autre appareil. II. Appareil à pression d'air. — C'est encore une hotte, réser- voir cylindrique, en cuivre, de 12 litres. Trois pieds servent à la maintenir debout sur le sol. Sous le récipient est un soufflet, formé d'une plaque circulaire en caoutchouc, au centre de laquelle est fixé un levier. En agissant sur le levier, on abaisse et on soulève alternativement cette plaque, en produisant une aspiration et un refoulement d'air dans le réservoir. L'air entre à la partie inférieure du récipient, sous une toile métallique^ et s'élève à la partie supérieure en agitant le liquide. Sous cette même toile métallique [)rend naissance le tube abducteur qui conduit le liquide au pulvérisateur proprement dit. Celui-ci est le même qui vient d'être décrit. En agissant sur le levier du Soufflet de la main gauche, on comprime l'air du réservoir, tandis que la main droite dirige le jet sur les plantes à traiter. La manœuvre du soufflet est assez pénible, à cause du faible volume d'air introduit dans la hotte à chaque coup; mais la pulvérisation est parfaite. Le premier appareil est du prix de 40 francs; le second coûte 60 francs. Appareil Latour. — Cet appareil difl'ère complètement de tous ceux que nous venons de passer en revue et opère la pul- vérisation par un tout autre principe. M. Latour a imaginé d'en- traîner par un jet de vapeur le liquide à projeter. Son petit instrument comprend un récipient dans lequel on met de l'eau, sorte de petite chaudière chauffée par une lampe à alcool pla- cée au-dessous. La lampe repose elle-même sur un réservoir contenant le liquide à pulvériser. Un tuvan vertical muni d'un SUR LES PULVÉRISATEURS, ETC. 46i entonnoir sert au remplissage du réservoir à liquide. Un second tube placé intérieurement dans le premier se termine par un orifice de petit diamètre, dont l'axe est à 90 degrés par rapport à l'axe de l'ouverture du tube qui livre passage à la vapeur d'eau. Lorsque la vapeur sort par ce tubs effilé, elle produit une aspiration dans le tube en communication avec le récipient à liquide ; le liquide est entraîné par la vapeur. 11 suffit de diriger l'appareil vers les plantes à traiter pour les couvrir du liquide insecticide ou anticrytogamique. Le liquide parfaitement divisé est à basse température, et ne peut produire aucun accident de brûlure. L'appareil exposé est du prix de 30 francs. Il ne peut servir qu'au traitement de surfaces très peu étendues, en raison de ses faibles dimensions et de son mode de fonctionnement. Le Jury, après avoir examiné ces divers appareils au point de vue de leur construction, les a soumis à des essais de trois ordres : l'' Chaque appareil a eu à pulvériser de l'eau, dans l'espace d'abord et sur un tableau noir ensuite. Cette expérience a per- mis d'apprécier les particularités du fonctionnement de chaque instrument, et de se rendre compte de la finesse de la pulvéri- sation. 2° Puis on a rempli les appareils d'une liqueur de jus de tabac pesant 5 degrés, pour voir dans quelle mesure ils sont sujets aux obstructions, et pour juger de la facilité avec laquelle on peut les dégorger. 3" Enfin chaque instrument a pulvérisé un litre de liquide dans une éprouvette jaugée. On a mesuré exactement le temps employé, pour avoir une idée approximative de la dépense en liquide de chaque jet pulvérisateur. Cette dernière expérience a donné les résultats suivants : Appareils Temps nécessaire pour pulvériser 2" essai un litre d'eau Suireau-GoUet .... 3 min. 45 sec. — Touéry 4 — 40' — et 8 min. 30 sec. Ficbet 1 — » — — Noël \ — 30 — — 462 RAPPORT L'appareil Latour n'a pas été soumis à cette épreuve. A la suite de ces expériences, le Jury a pensé qu'il y avait lieu de distinguer entre les appareils destinés à la grande cul- ture, et ceux qui sont utilisables seulement dans le domaine de l'horticulture, de l'arboriculture et de la culture maraîchère. Et il a attribué les récompenses suivantes : A. — Grande culture. I^"" prix. — Médaille de vermeil (grand module), à M. Noël» pour l'appareil à pression d'air; S*" prix. — Médaille d'argent (petit module), à MM. Suireau- CoUet, pour l'appareil à hotte et pour l'appareil à tonneau (avec lance à rallonge). B. Petite culture. \" prix. — Médaille de vermeil (Rappel de), à M. Noi*l, pour l'appareil à pompe indépendante; 2' prix. — Médaille de vermeil (petit module], à M. Fichai; 3" prix. — Médaille d'argent (grand module), à M. Touéry ; 4® prix. — Médaille d'argent (Rappel de), à MM. Suireau- GoUet; 5' prix. — Médaille de bronze, à M. Latour. IIL — INSUFFLATEURS. Les insufflateurs ont pour objet de distribuer sur les plantes des poudres à un état de division aussi parfait que possible, de projeter les matières pulvérulentes en un fin nuage. Ils peuvent être divisés en trois catégories : les soufflets simples avec ou sans réservoir extérieur; les soufflets à ventilateur; les projec- teurs. Les soufflets simples utilisent pour l'épandage des poudres le courant d'air produit par un soufflet ordinaire. Les soufflets à ventilateur portent un arbre garni d'aileltes auquel on im- prime un mouvement rapide de rotation. Il en résulte un cou- rant d'air qui entraîne les poudres en les divisant. Enfin les projecteurs sont généralement formés de balais circulaires qui SUR LKS PULVÉRISATEUR!?, ETC. 463 tournent dans une coquille métallique, ouverte sur le devant, et recevant constamment de la poudre d'une trémie. La poudre se répand au dehors, chassée par les brindilles du balai. De tous ces appareils, les plus simples, les plus commodes et les moins coûteux, sont les soufflets ordinaires, semblables à ceux dont on fait usage pour le traitement de l'Oïdium. Il faut pourtant distinguer ceux dans lesquels la poudre est introduite dans le corps du soufflet et ceux qui sont munis d'un réservoir à poudre indépendant. Les premiers sont moins durables, à cause de l'action corrosive que les poudres généralement em- ployées exercent sur la basane au contact direct. On doit tou- jours leur préférer les seconds. Le seul instrument que le Jury avait à examiner était un soufflet à réservoir extérieur, présenté par M. Touéry, Ce souf- flet est simplement le soufflet Gontier, auquel M, Touéry a apporté quelques améliorations. Le soufflet Gontier, qui est bien connu, se compose d'un soufflet de cuisine, sur la tuyère duquel est fixée une boîte en fer blanc, divisée en deux parties par une grille horizontale, qui contient la matière à répandre, dans sa partie supérieure. Le courant d'air passe dans la partie inférieure de la boîte et en- traîne des particules de poudre qui traversent à chaque instant la grille. M. Touéry a modifié cet instrument, en agrandissant l'ouver- ture de remplissage du réservoir, auquel il a donné la grandeur de la section de la boîte, ce qui rend la manœuvre plus com- mode, et en armant le soufflet d'un petit marteau dont les coups secs assurent le passage de la poudre à travers la grille et sa chute régulière dans la tuyère. Le Jury a reconnu ces améliorations, en accordant à M. Touéry une médaille de bronze pour ses insufflateurs. Ils se recommandent d'ailleurs par leur bon marché (3 fr. ; 2 fr. et 1 fr. 50, suivant la dimension). Le Secrétaire-rédacteur-gérant y P. DUCHARTRE. Paris. — Imprimerie G. Rougirr et Cie, rue Cassette, -l. JUILLET 1887 OBSliUVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN, A BoURG-LA-ReINE, PR"És Paris (altitude : 63") ^— " 1 HAUTECR TEMPÉRATCRE j du baromètre. VENTS s , — «fc.^- — "^-^ -^ ^ ÉTAT DU CIEL. ■< dominants. MiQim. Maxim. Malin. Soir. 1 11,7 26,0 769 767, o NNE. Nuageux de £çrand matin, clair. 2 12,4 2'.t,0 :08 767, 5 NINK. Clair. 3 12 ,3 33.0 767, 5 764, 5 NNE. E, S. Clair, un pou nuageux le snir. 4 11,7 34,8 763 760,5 SE. SO. N. Nuageux, couvert dans le milieu de la journée, clair le soir. 5 13,9 28,7 760 759 E, JNO. Nuag. le mat. et le s., couv. dans le milieu de la journée, quelques gouttes de pluie. 6 7, 7 24,3 704,5 766,5 i\. Clair le matin, nuageux. 7 7,1 29,1 768 767 S. E. Légèrement nuageux. 8 8,7 32,9 766 762,5 SE. l-égt nuageux. 9 14.9 25,7 763,5 763, 5 SO. S. Pluie (le grand m., couv., quelq. éclair- oies, coups de tonnerre l'apr.-midi. 10 la, 2 26.2 762 763 SO. Petite pi. de grand m. et aussi vers 7 h. du s., couvert, quciq.éclaircies. M 12,3 26,7 764 766 SO. S. 0. PI. assez abond- dans la n. et de grand m., nuag , quciq. averses, cl. le s. 1-2 14,4 30.0 765. 5 763 SK. Nuageux le malin, clair. 13 12,8 35,0 760, 5 762 S. O.NO. Clair le malin, nuageux. 14 iî;, 1 2K,7 764 766,5 NNE. E. Nuageux, clair le soir. Ib 11,1 30,8 767 766 0. NO. Nuageux, pclilc pluie l'après-midi, pluie plus abondante le soir. 16 13.7 2a. 6 767 767,5 NO. N. Clair de grand matin, nuageux. n 12,2 25,6 767 764,5 NE. Nuag., orage et pi. abond. dans l'après- midi. i» 10,7 21,0 765 765, 5 NE. Couv. de grd m.,nuag.,beauc.devent. 19 11,0 24.3 765,5 765,5 NE. Clair de grand matin, légt nuageux ensuite, grand h;\ie. iO 11,9 23,9 766,5 765 ENE. Cl. de grd m., couv.. quelq. gouttes de pi. l'apr.-midi, pi. abond. le soir. 21 11,4 25,3 765,5 765 NNE. Pluie dans la nuit, légère averse le matin, nuageux. 2?, 14,1 27,0 764 763,5 NE. -NO. PI. presque toute la n.. et quelq. coups de tonnerre, légt brum. de grand malin, nuageux Tapr.-midi cl quelques coupa de tonnerre. 23 12, 2 "27..-. 7t;6,5 767 NNO. NO. Couv. le m., légt nuag. l'apr.-midi. 24 lï'.ii 30,7 765 762 0. NO. Légt brum. de grand m., nuageux. 25 10,3 2S,9 760, 5 759,5 .N. 0. Clair de grand malin, nuageux. 26 12, 1 28,0 759 758 0. S. Nuageux. J7 14,3 28,6 759,5 763,5 0. SO. Nuageux, très légère averse le matin et autre averse le soir. ÏX 12,9 30,2 766 766 NO. Nuageux. 29 11,0 34,6 766 765,5 SE. NNE. Nuageux, orageux l'après-midi, quel- ques goultcs de puie 30 15,3 26,8 765,5 763 NNE. 0. Petite pi. de grd m., coupsde tonnerre, orage viol. |il. torrent dansl'apr.-m., autre orage à 10 heures du soir. 31 14,3 25,9 764 767 NNE. Orage et pl.abonil. dans la nuit, couv. de grand m., nuag., clair le soir. DOCUMENTS OFFICIELS LETTRE DE M. LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE A M. LE Président de la Société nationale d'Horticulture. Paris, le 22 aoi\t 1887. Monsieur le Président, en me transmettant les vœux adoptés par le Congrès horticole qui s'est tenu, sous le patronage de la Société nationale d'Horticulture de France, les 26, 27 et 28 mai 1887, vous avez bien voulu me recommander, d'une manière toute spéciale, ceux auxquels il m'appartient de donner satisfac- tion et me prier d'appuyer, auprès de mes collègues des autres Départements, les réclamations qui s'adressent plus particuliè- rement à leurs administrations. En ce qui concerne le vœu émis par le Congrès en faveur de la création d'une chaire d'Horticulture dans chaque Départe- ment, je dois vous faire observer, Monsieur le Président, que mon Administration a toujours donné à l'horticulture la place impor- tante qu'elle doit avoir dans tout enseignement agricole bien compris : cette science figure, en effet, avec tous les développe- ments qu'elle comporte, dans les programmes de nos profes- seurs départementaux. Je n'estime donc pas qu'il y ait lieu de créer des chaires spéciales d'Horticulture, qui feraient nécessai- rement double emploi avec celles qui existent déjà et qui entraî- neraient un surcroît de dépenses considérable pour le Trésor. Quant au vœu émis par le Congrès, en faveur de l'organisa- tion, en Algérie, de stations agronomiques, de laboratoires d'essais^ 'de conférences circulantes et de la création d'écoles d'Horticulture et de Viticulture, vous voudrez bien reconnaître, je l'espère, monsieur le Président, que mon Administration fait tous ses efforts pour améliorer les conditions de la production agricole en Algérie, pour y propager les meilleures méthodes et y développer l'instruction agricole à tous les degrés. Il reste encore beaucoup à faire , je le reconnais, pour que le vœu du Congrès Série III. T. IX. Cahier d'août publié le 30 septembre 1887. 30 466 DOCUMENTS OFFICIELS reçoive pleine satisfaction ; mais je ferai tont ce qui dépendra de moi pour compléter les résultats importants déjà obtenus dans ces dernières années, et je ne doute pas qu'avec le concours aussi dévoué qu'éclairé de M. le Gouverneur général de l'Algérie, mon Administration ne parvienne, dans lin avenir assez rap- proché, à doter notre colonie d'une grande partie des institu- tions réclamées par le Congrès horticole. Je transmets, du reste, à M. le Gouverneur général, les vœux formulés par cette assem- blée, en le priant de se concerter avec mon Administration pour rechercher les moyens pratiques de les réaliser. Le Congrès a demandé, en outre, que les puissances étran- gères, qui refusent l'entrée de nos produits agricoles et horti- coles chez elles, voient les leurs refusés en France; mon Admi- nistration est absolument décidée, monsieur le Président, à donner satisfaction complète à ce vœu si légitime de nos horti- culteurs et à exiger l'application rigoureuse des principes de réciprocité dans nos échanges de produits avec les nations étran- gères ! Pour l'Italie ce vœu a déjà été exaucé. Un dernier vœu du Congrès vise le hannetonnage, qui devrait être rendu obligatoire comme l'échenillage. Je dois vous faire connaître, monsieur le Président, qu'une disposition du Titre III du projet de loi sur la police rurale déposé par mon Administration et actuellement soumis aux dé- libérations du Sénat, a pour but de rendre obligatoire la destruc- tion de tous les insectes et parasites nuisibles à l'Agriculture, et répond par suite au vœu formulé par le Congrès. Enfin, pour donner satisfaction au désir que vous avez bien voulu m'exprimer, j'ai l'honneur de vous informer, monsieur le Président, que j'ai transmis à M. le Président du Conseil, Ministre des Finances, le vœu tendant à ce que le jus de tabac soit livré, à prix réduit, aux agriculteurs et horticulteurs, afin de leur faciliter les moyens de détruire les insectes nuisibles. J'ai signalé, d'autre part , d'une manière toute particulière, à l'attention de M. le Ministre des Travaux Publics, les vœux concernant les modifications à apporter dansles tarifs de chemins de fer applicables au transport des végétaux vivants, et au transport des denrées horticoles. Je l'ai prié d'intervenir acti- AVIS • 467 vement auprès des Compagnies pour obtenir qu'il soit donné satisfaction aux justes revendications de nos liorticulteurs.. Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considérar tien distinguée. Le Ministre de l'Agriculture, P. Barbe. AVIS IMPORTANTS Le secrétariat croit devoir faire connaître à MM. les Membres de la Société trois particularités qui sont de nature à les inté- resser, 1° Le programme de l'Exposition que la Société nationale d'Horticulture de France doit tenir du 29 septembre courant au 3 octobre prochain vous a annoncé que cette Exposition devait avoir lieu aux Champs-Elysées, dans le Bavillon de la Ville de Paris et sur les terrains adjacents. Or, depuis que ce pro- gramme a été publié, cet emplacement a été concédé par l'Au- torité pour une Exposition entièrement différente de la nôtre et qui aura lieu à la même époque. Heureusement l'Administration supérieure, toujours disposée favorablement envers notre utile Association, a bien voulu nous autoriser à tenir notre Exposition sur un autre emplacement , dont la situation est excellente et qui se prêtera bien aux exigences d'une exhibition consacrée surtout aux fruits et aux légumes: c'est la grande construction qui a été élevée, à la date de quelques années, à côté du Pa- villon de Flore, sur une portion du terrain où se trouvait le Palais des Tuileries, entre la rue des Tuileries et la place du Carrousel. C'est donc là qu'aura lieu l'Exposition qui s'ouvrira le 29 septembre pour durer jusqu'au 3 octobre in- clusivement. 468 AVIS 2° Le Journal a déjà annoncé qu'un concours spécial pour les Chrysanthèmes d'automne doit avoir lieu encore cette année, mais que la date exacte n'en avait pas été jusqu'à ce jour déter- minée. Le Conseil d'Administration, dans sa réunion du 8 septem- bre, a fixé ce concours à la seconde séance de novembre pro- chain, c'est-à-dire au 24 novembre 1887. Cette séance sera aussi consacrée à la distribution solennelle des récompenses décernées à la suite des Expositions tenues par la Société dans le cours de l'année 1887; mais la distribution des récompenses sera faite dans la grande salle de l'hôtel de la rue de Grenelle, 84, tandis que le concours pour les Chrysanthèmes sera placé dans la salle n" 2 du même hôtel. 3° La Société botanique de France, qui a son siège rue de Grenelle, 84, tiendra, du 15 au 17 octobre prochain, dans la salle n° 2 de l'hôtel, une Exposition mycologique, dans laquelle seront réunis en grand nombre des Champignons, soit utiles, soit nuisibles. Aujourd'hui que des Champignons parasites causent à une foule de plantes cultivées (Vigne, Pomme de terre, Tomate, Salades, Céréales, etc.) des maladies justement redoutées, il importe au plus haut point à tous ceux qui cultivent de connaître les terribles ennemis contre lesquels ils ont sans cesse à défendre leurs cultures. L'Exposition qu'organise la Société botanique de France sera de nature à leur fournir sur cet important sujet de précieuses indications. Aussi, bien que cette Exposition ne doive pas être publique, elle sera ouverte à tous les membres de la Société nationale d'Horticulture qui s'y présenteront, soit seuls, soit en compagnie d'une dame, munis de leur carte de sociétaire. Même si quelques-uns d'entre eux voulaient bien ajouter à l'intérêt de celte Exposition en y fai- sant figurer soit des Champignons, soit des spécimens de plantes atteintes de maladies cryptogamiques, ils aurciient droit à toute la reconnaissance de la Société botanique de France. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ. 469' CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887 Concours "permanent. Prix iaisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« .sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels. Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2«série^ XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon. PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU W AOUT 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte vers deux heures et demie. D'après les signatures qu'a reçues le registre de présence, les Membres qui y assistent sont au nombre de cent dix titulaires et dix hono- raires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de dix nouveaux Membres titulaires dont la présen- tation, qui a eu lieu dans la dernière séance, n'a pas rencontré d'opposition. — Il annonce ensuite que le Conseil d'Administra- tion, dans sa séance de ce jour, a admis trois Dames patronnesses. — Il exprime enfin de vifs regrets sur la perte que la Société N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. 470 PROCÈS-VERBAUX. vient d'éprouver par le décès de trois de ses Membres titulaires; ce sont : M. Dubois (François-Joseph), qui appartenait à laSociété depuis 1869 ; M. Faulcon de la Goudalie (Charles), de Chatelle- rault; et M. Robert (Louis-Alexandre-Émile), de Vaux-le-HPénil près Melun (Seine-et-Marne). Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Chemin (G.), jardinier-maraîcher, boulevard de la Gare, à Issy t^Seine), six Melons Cantaloup Prescott à fond gris et un lot de la Tomate Vavin, améliorée. — En raison de la remarquable beauté de cesproduils, il lui est accordé une prime de 2" classe pour les Melons et une prime de 1*= classe pour les Tomates; mais il déclare renoncer à l'une et à l'autre. M. le Secrétaire du Comité de Culture potagère rappelle que, à la date de quelques années, notre regretté collègue M. Vavin avait présenté à laSociété des spécimens d'une sorte de Tomate dontla graine lui était venue d'Amérique. M. Chemin a cultivé cette variété de Tomale_, qui avait alors un faible volume; il l'a notablement améliorée et aujourd'hui ce fruit se recom- mande parce qu'il est beau, bien lisse, et fort plein. Par sa saveur il rappelle l'ancienne variété hâtive que les maraîchers pari- siens ont aujourd'hui abandonnée. 2" Par MM. Vilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, un lot important qui comprend des Haricots de neuf variétés, deux fruits de /fen/»casa cer//t'?'a, une Pastèque hâtive et un pied de Gombo ou Hibiscus esculentus chargé de ses fruits. Les variétés de Haricot comprises dans ce lot sont: le Haricot beurre, sans parchemin, nain; le Haricot heuire blanc, sans parchemin, nain ; le Haricot beurre d'Alger, sansparchemin, noir, nain; le Haricot beurre à longues cosses; le Haricot Fla- geolet Chevrier; le Flageolet blanc ancien ; le Flageolet mer- veille de France; le Flageolet blanc à longue cosse; enfin le Haricot Bagnolet à grain vert. — Une prime de 2* classe étant accordée à MM. Vilmorin-Andrieux, ils renoncent à la recevoir. M. H. de Vilmorin dit que la Société ayant eu sous les yeux, à la dernière séance, un Haricot sans parchemin donné comme nouveau, il a pensé qu'il y aurait intérêt à lui présenter quatre nouveautés du même ordre. En effet, il appartient à la Société SÉANCE DU 11 AOUT 1887. 471 de déterminer le mérite réel des nouveautés qui sont mises au commerce, et de reconnaître si ce sont en effet des nouveautés; or, ces deux déterminations offrent de réelles difficultés. Ce n'est en effet qu'en se basant sur une parfaite connaissance des variétés anciennes qu'on peut savoir si celles qui sont données comme nouvelles le sont réellement. D'un autre côté, il n'est pas facile d'obtenir de nouvelles variétés qui l'emportent incontesta- blement en mérite sur celles qui étaient déjà cultivées, car il n'est guère resté dans la pratique culturale que celles ^ui étaient réellement recommandables. Pour les Haricots en particulier, les sélections qui ont été effectuées ont fait élaguer les variétés mé- diocres et ont amené la création de plusieurs autres qu'on est en droit de regarder comme approchant le plus possible de la per- fection. — Parmi les Haricots beurre notamment, les quatre variétés déposées en ce moment sur le bureau sont excellentes; M. H. de Vilmorin recommande surtout les deux dites d'Alger qui sont très vigoureuses. La meilleure des deux est celle à lon- gue cosse. Elles ont un seul inconvénient: c'est que leur grain est noir, ce qui est regrettable quand on veut utiliser ce grain, attendu qu'on préfère avec raison, dans ce cas, les grains blancs ou rouges. Quant aux Haricots Flageolets à grain vert, celui qui a reçu le nom de son obtenteur, M. Ghevrier, a été adopté avec empressement dès son apparition; mais presque aussitôt est venu celui qu'on doit à M. Bonnemain, d'Étampes, et qui a reçu de lui le nom de Merveille de France. Celui-ci ressemble beau- coup au premier; mais il l'emporte sur lui parce qu'il produit plus abondamment et que de plus il résiste mieux à la rouille; aussi lui est-il généralement préféré. — M. H. de Vilmorin fait ensuite ressortir le mérite du fruit du Benincasa cerifcra. Cette Cucurbitacée n'est pas, dit-il, aussi cultivée qu'elle mérite de l'être. Son nom spécifique lui vient de ce que son fruit est cou- vert d'une légère couche de cire dont la présence influe sur sa coloration. Ce fruit est très bon, moins aqueux et plus ferme que le Concombre, intermédiaire pour la saveur entre celui-ci et la Courge à la moelle. En outre, il se conserve bien et peut aller jusqu'en avril et en mai. Le meilleur est celui qui provient de pieds cultivés sur couche. 472 PROCÈS-VERBAUX. 3° Par M. Horat (Charles), jardinier-chef chez M. Laveissière, au château de La FoUe, prèsDraveil(Seine-et-Oise), cinq variétés de Haricots beurre à feuilles gaufrées et sans parchemin, qu'il a obtenues de semis et dont il fait grand éloge dans sa lettre d'en- voi. Il n'existait, écrit-il, jusqu'à ce jour qu'une seule sorte de Haricot à feuilles gaufrées, qu'il regarde comme le meilleur et le plus productif de tous les Haricots; c'est là le motif qui l'a déterminé à diriger ses efforts vers l'obtention de nouvelles variétés ayant les mêmes qualités. Celles qu'il est parvenu à obtenir, et dont la Compagnie a sous les yeux des spécimens, reçoivent de lui les dénominations suivantes : N" 1 , Haricot sou- venir de Draveil, à feuilles gaufrées ; N°2, Haricot Charles Horat, à feuilles gaufrées; N" 3, Haricot merveille beurre, à feuilles gaufrées; N° 4, Haricot Delamain, à feuilles gaufrées; N" 5, Haricot chocolat, à feuilles gaufrées. — Le Comité de Culture potagère déclare, par l'organe de son Secrétaire, qu'il ne peut se prononcer immédiatement sur la nouveauté des Haricots envoyés par M. Horat, mais que, en considération du mérite qu'ils paraissent avoir, il demande qu'une prime de 2° classe soit donnée à ce jardinier, pour la présentation qu'il en a faite. Cette proposition est adoptée par la Compagnie. 4" Par M. Bonnemain, grainier-fleuriste, à Élampes (Seine-et- Oise), trois pieds d'un /^ay/co^ Flageolet à grain vert, issu de la variété déjà obtenue par lui à laquelle il avait donné le nom de Merveille de France. H demande que l'examen en soit fait sur place par une Commission spéciale. Cette variété, écrit-il, est d'une fertilité sans égale et extrêmement hâtive. Le grain en est de première qualité et reste toujours vert. MM. les Commissaires pourront en voir une culture qui occupe près d'un hectare. — La Commission nommée pour faire droit à celte demande se com- pose de MM. Delaville (Léon), Beurdeley, Cousin^ Ilébrard (Lau- rent) et Chemin, Elle se rendra très prochainement à Étampes pour remplir la mission qui vient de lui être confiée. 5° Par M. Doucel (Charles), arboriculteur à Montreuil-sous- Bois (Seine), des Pêches au nombre de 15 Amsden, loAlexander et 15 Early Rivers, très beaux fruits, notamment les Early Rivers, pour la présentation desquels, sur la proposition SÉANCE DU 11 AOUT 1887. 473 du Comité d'Arboriculture fruitière, il reçoit une prime de 1'" classe, 6° Par M. Lardin, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine), une corbeille de Pêches comprenant o Alexander, 6 Précoce de Halle, 8 Early Rivers. Le jugement du Comité d'Arboriculture fruitière est que ce sont là « de très beaux fruits, d'un beau coloris, dénotant une bonne culture » ; aussi une prime de 1'" classe est-elle demandée et accordée pour la présentation qui en a été faite. 7° Par W. Chevalier fils, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine), des Pêches de trois variétés, savoir : 6 Early Béatrice, 18 Early Rivers et 14 Alexander, beaux fruits qui lui valent une prime de 2* classe. 8° Par M. Lepère, professeur d'Arboriculture à Montreuil- sous-Bois (Seine), une 'collection de Pêches hâtives représentées par de beaux spécimens. Elle se compose de 10 Waterloo, 3 Condor, 3 Hâtive Lepère, 3 Amsden, 4 Alexander, 3 Grosse Mignonne hâtive, 2 Early Rivers et f Cumberland. Une prime de 2" classe étant accordée pour la présentation de cette inté- ressante collection de fruits, M. Lepère renonce à la recevoir. 9° Par M. Aiguesparses, amateur aux Lilas, 8 Pèches Early Rivers qui lui valent une prime de 3*= classe. 10° Par M. Girardin (E.), cultivateur, rue Gaillon, à Argen- leuil (Seine-et-Oise), une corbeille de Figues Dauphine violette, fruits jugés beaux et dénotant une bonne culture, pour la présentation desquels il reçoit une prime de 2^ classe. 11° Par M'"^^ Chrétien, propriétaires à Bagneux (Seine), des Cerises Morello de Charmeux. 12° Par M. Dallé (Louis)^ horticulteur, rue Pierre-Charron, à Paris, un pied fleuri du CattleycL Wagenerii superba, belle Orchidée brésilienne, pour la présentation de laquelle il obtient une prime de 3'^ classe. 13° Par M. Crozy fils aîné, horticulteur, rue Guillotière, 206, à Lyon (Rhône) , une série de fleurs coupées de Canna en variétés nommées, qu'il a eues de semis et dont une est un gain de cette année. Il lui est décerné, pour cette présentation, une prime de 2^ classe. 474 PROCÈS-VERBAUX. 14° Par M. Dupanloup, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, en premier lieu, six pieds d'un Phlox blanc nain, dont quatre ont été cultivés en pots, tandis que les deux autres ont été retirés de la pleine terre et sont notablement plus grands que les premiers ; en second lieu, une série de fleurs cou- pées de Pétunia X superbîssirna à large gorge. Il lui est accordé une prime de 2® classe pour les Phlox et une prime de 3* classe pour les Pétunias. iS" Par M. Groux fils, une nombreuse série de plantes aqua- tiques rustiques qui^ dans son établissement, soiît plantées dans le même bassin et y viennent également bien. Ces plantes sont les suivantes : Cyperus longus, qu'on voit rarement d'aussi fortes proportions; Pontedcria cordala ; Sagiltaria japonica lan- cifolia major et S. sagittgefolia; Thalia dealbata ; Villarsia nym- phoides: Aponogeton distachyum ; Nymhxa X advetia, N. odo- rata rubra, N. flava, N. minor, N. pygmœa, N. alba et N. alba flore pleno, N. Casparyi, N. carnea, N. tuberosa. — Sur la demande du Comité de Floriculture, la Compagnie décerne à M. Croux fils une prime de 1" classe qu'il renonce à recevoir. 16° Par M. Lemoine (Emile), de Nancy, une collection de fleurs coupées représentant 2o variétés de Glaïeuls hvbrides rustiques et 8 variétés de Montbretia. Cette présentation lui vaut une prime de 1'° classe pour les Glaïeuls et une prime de 3* classe pour les Montbretia. D'après les renseignements fournis par M. Lemoine (Emile), les Glaïeuls déposés par lui sur le bureau appartiennent à deux catégories différentes. Ceux de la plus nombreuse rentrent dans la section dite Lemoinei, dont la création est due à l'établisse- ment V"" Lemoine et fils, de Nancy. Ces variétés sont, les unes, des plantes de commerce, des autres des plantes de semis qui ne sont pas encore au commerce. Pour les variétés de cette catégorie, MM, Lemoine s'attachent particulièrement à con- serveries caractères qui la distinguent e'ssentiellement, c'est-à- dire, d'un côté la vigueur et la résistance au froid, de l'autre l'existence de macules se détachant sur un fond plus ou moins jaunâtre. Les Glaïeuls de la seconde catégorie sont tous des pieds de SÉANCE DU 11 AOUT 1887. 475 semis qui sont issus d'un croisentient dans lequel est intervenu le Gladiolus Saundersii. lis se distinguent, dit M. Lemoine (Emile), par une grandeur de fleurs bien supérieure à la moyenne, ainsi que par une réunion de coloris et de macules qui leur donnent un cachet spécial et une remarquable origi- nalité. L'une de ces variétés, désignée dans le lot par AAA, donne des fleurs colorées en beau rouge-cerise sablé de jaune d'or, tellement amples que, dans de bonnes conditions, elles mesurent 16 centimètres de diamètre. Une autre de ces variétés, désignée dans le lot par BBB, a les fleurs un peu moins grandes, mais remarquables par leur coloris bleu ardoisé très net, et portant une macule dans laquelle se mélangent le rouge sombre et le jaune. — Quant aux Montbretia que com- prend le lot présenté par M. Lemoine (Emile), ils descendent tous d'un hybride bigénérique qui lui-même était né du Crocos- mia aurea fécondé avec le pollen du Montbretia crocosmiœflora [Montbretia Pottsii). Cet hybride fertile a déjà une nombreuse descendance dans laquelle la diversité de forme s'allie, dans les fleurs, à une variété de coloi'is qui vont du rouge le plus vif au jaune clair. Les variétés nommées de ces plantes qui figurent dans le lot déposé sur le bureau sont les suivantes : Montbretia crocosmiseflora Etoile de feu, à grandes fleurs d'un rouge vif ; Phare à fleurs érigées^ d'un rouge vif; Gerbe d'or, jaune d'or; Solfatare, jaune de Naples ; Pottsii grandiflora, plante très florifère, à fleurs mélangées de jaune et de rouge. \1° Par M. Croux fils, des rameaux fleuris de plusieurs arbustes déjà connus, mais encore trop peu répandus ; ce ;sont les suivants : Ligustrum Quihoui et L. japonicum robustum ' Leijcesteria formosa ; Buddleya Lindleyana ; Hypericum patulum et B. calycinum ; Clethra alnifolia; Cassia ynarylandica ; Arme- niaca Mume Alphandi avec fruits. — Sur la proposition du Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière^ il est accordé, particulièrement pour VA^meniaca et le Ligustrum japonicum robustum^ une prime de 1'"'' classe à M. Croux fils, qui renonce à la recevoir. Au nom du Comité auquel ces plantes ont été soumises, M. Drevault fait ressortir la beauté de la variété robustum du 476 PROCÈS-VERBAUX. Troëne du Japon. Il apprend à ses collègues que l'Abricolier Mume Alphatidi, introduit du Japon en 1878, a fructifié cette année pour la première fois en France. Les fruits qu'il produit ne sont pas mangeables, mais, dès le mois de mars, il donne de belles fleurs agréablement odorantes. M. Drevault dit aussi que VHypericum caiycinum, estimé pour ses grandes et belles fleurs jaunes, aie mérite de bien lier les terres, co qui le rend avanta- geux à planter sur des talus qu'il consolide. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Parmi les pièces de la correspondance imprimée, l'un de MM. les Secrétaires signale : en premier lieu, les programmes des Expositions qui seront tenues : à Bougival (Seine-et-Oise), les 17, 18 et 19 septembre 1887; à Rouen, du samedi 29 octobre au jeudi 3 novembre 1887; à Tournai (Belgique), du 11 au 14 septembre 1887; et à Gand, en avril 1888 ; en second lieu, un volume intitulé Primo congresso degli Ayrkoltori marchi- giani ■promosso dall' Accademia agraria di Pesaro, 19,20,21, luglio 1885 ; licsoconto (Premier Congrès des Agriculteurs des Marches organisé par l'Académie d'Agriculture de Pesaro, et tenu les 19, 20 et 21 juillet 1885; Compte rendu; in-8°, de 160 pages. Pesaro, 1887), M. P. Duchartre a la parole pour une communication ver- bale. La formation des variétés est, dit-il. Tune des questions les plus importantes pour la culture en général, et surtout pour l'Horticulture. Cette question est cependant l'une des plus obscures, si ce n'est même la plus obscure de toutes celles dont se préoccupent les cultivateurs. Quelle est la cause pour laquelle une plante modifie son état normal et effectue, dans l'une ou l'autre de ses parties, des changements de forme, de dimensions, de consistance, de coloration, etc.? Dans l'état actuel de la science, il semble impossible de faire à cette ques- tion une réponse satisfaisante. Dans l'espoir de combler cette lacune fâcheuse qu'elle regrettait de voir dans nos connais- sances, la Société avait misée sujet au concours, aune date déjà éloignée, en le limitant aux plantes d'ornement, mais en l'étendant à la fixation des variétés une fois produites. En 1864, SÉANCE DU 11 AOUT 1887. 477 notre honorable et savant Secrétaire-général-adjoint, M. B. Ver- lot obtint le prix proposé pour ce concours, grâce à un excellent mémoire dans lequel se reflétait sa profonde connaissance des plantes ainsi que de la culture, et quia trouvé sa place naturelle dans notre Journal [voyez \e Journal, X, 1864). Or, l'une des conclusions formulées par l'auteur de cet important travail est que « les causes premières de la variation sont totalement « inconnues ». Parmi les hypothèses qui ont été émises en vue d'expliquer pourquoi une plante cultivée produit des variétés, celle qui semble être le mieux justifiée par les faits est que cette plante étant soumise, intentionnellement ou non, dans la suite de ses générations, à des conditions le plus souvent variées et diff'érentes de celles dans lesquelles elle vit à l'état sauvage, se trouve, comme on l'a dit, affolée, et donne dès lors à sa descendance des caractères tout nouveaux. Mais cette hypothèse ne peut s'appliquer à une plante qui reste dans des conditions identiques pendant plusieurs générations successives, et qui néanmoins donne naissance subitement à plusieurs variétés tranchées. Or, c'est un cas pareil que M. P. Duchartre a sous les yeux en ce moment et qui fait l'objet de sa communi- cation. Il y a six ou sept ans, il avait semé de VEschscholtzia californica Cham. dans un petit carré de jardin dont la surface est seulement de 4 à 5 mètres carrés. Tous les pieds qui vinrent de ce semis représentaient rigoureusement, le type de l'espèce et avaient par conséquent la fleur d'un beau jaune avec une macule d'un jaune orangé vif sur la partie inférieure de chaque pétale. Depuis cette époque^, cette plante a été com- plètement abandonnée par lui, mais à la place où avait été fait le premier semis et qui ne recevait qu'une culture rudimentaire, elle s'est ressemée d'année en année. Parmi les pieds qui venaient ainsi d'eux-mêmes chaque année, la plupart étaient arrachés et on n'en laissait subsister qu'un petit nombre pour remplir des vides entre d'autres plantes. Jusqu'à l'an dernier inclusivement, les pieds ainsi conservés ont donné des fleurs sem- blables à celles du type de l'espèce. Cette année, pour un motif particulier, on a laissé venir tous les pieds à' E schscholtzia qui, comme les années précédentes, étaient issus des graines 478 PROCÈS-VERBAUX. tombées sur la terre et, à la floraison, il s'est trouvé que les plantes ainsi venues représentaient presque toutes les variétés que l'on connaît aujourd'hui dans cette espèce. Parmi les variétés qui se sont ainsi produites les moins éloignées du type résultent de ce que, dans l'une la teinte orangé vif de la macule s'est étendue sur toute la face interne des pétales en s'affaiblissant seulement sur une étroite bande marginale, de telle sorte que la fleur tout entière est très riche de ton ; tandis que, dans une autre, au contraire, c'est la couleur jaune du fond qui 'a gagné sur la macule, et qui a même sensiblement pâli, d'où résulte une fleur moins brillante que de coutume. Une variété beaucoup plus tranchée et sans intermédiaire avec le type a la fleur d'un blanc parfait, tant en dehors qu'en dedans, sans trace de macule, et à côté de celle-ci il s'est trouvé un pied qui malheu- reusement est mort sans mûrir sa graine, dont la fleur blanche intérieurement avait la face externe de ses pétales assez vive- ment rosée. « Comment et par quelle cause, dit en terminant « M. P. Duchartre, ces Fschscholtzia qui, pendant six années « de suite, étaient restés invariablement les mêmes, ont-ils « fortement varié cette année sur la terre qu'ils avaient tou- « jours occupée et qui n'a reçu ni engrais, ni même travail « particulier, puisqu'elle a été simplement labourée comme de « coutume, avant l'hiver? C'est à quoi je n'essaierai pas de « répondre. Le fait, en raison même de son étrangeté, m'a « semblé mériter d'être signalé. » M. H. de Vilmorin pense que cette formation subite de variétés peut s'expliquer parce que des insectes, après avoir butiné, dans d'autres jardins, sur des fleurs de ces mêmes variétés, sont venus, l'an dernier, dans le jardin de M. P. Du- chartre, se poser sur des fleurs de VEschschollzia type et y ont opéré, grâce au pollen qu'ils apportaient, une fécondation croisée dont on voit, cette année, les résultats. M. P. Duchartre répond que cette fécondation croisée n'est certainement pas impossible, mais lui paraît peu vraisemblable. Sans être rare dans les jardins, VEsclischoltzia n'y est pas très communément cultivé et, quand il s'y trouve, c'est surtout le type de l'espèce qu'on y rencontre. D'un autre côté, son SÉANCE DU 25 AOUT 1887. 479 jardin placé dans le haut de Meudon, presque au pied de la grande terrasse du château, se trouve assez éloigné des jardins dans lesquels cette plante peut être cultivée ; sans doute les insectes se transportent facilement au loin ; mais est-il bien probable qu'ils aient trouvé, même à une assez grande distance, les (juatre variétés dont il vient d'être question, et que de là ils soient venus découvrir un petit carré de 4 mètres de superficie pour y déposer le pollen de ces mêmes variétés ? Théoriquement cela n'est pas impossible ; mais en réalité la chose n'est guère vraisemblable. Il est fait dépôt sur le bureau du Compte rendu par M. Berg- man (Ernesti de l'Exposition horticole qui a eu lieu à Nancy, le 10 juillet dernier. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions ; et la séance est levée à quatre heures et un quart. SÉANCE DU 25 AOUT 1887 Présidence de M. Hardy. La séance est ouverte à deux heures et demie. Le registre de présence a reçu les signatures de cent vingt- trois Membres titulaires et deMix Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de t7^ois nouveaux Membres titulaires dont la pré- sentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré d'opposition. Il informe ensuite ses collègues de la perte que la Société vient d'éprouver par le décès de M. Lechevalier (Edmond), Membre honoraire. Ce regretté collègue était bien connu à cause des nombreuses plantations d'arbres déjà forts qu'il a exécutées surtout à Paris. En 1867, il était devenu entrepreneur de ces plantations pour la ville;, et il avait introduit des perfec- tionnements notables dans la construction du chariot spécial 480 PROCÈS-VERBAUX. qui sert à transporter les grands arbres destinés à ces planta- tions. Il a ainsi concouru pour une bonne part à Tembellis- sement de notre capitale. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par MM. Vilmorin- Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai de la Mégisserie, des pieds portant des fruits de huit variétés ô! Aubergines, qui proviennent tous de leurs cultures à Paris. Ces variétés sont : TAubergine violette longue ordinaire et la violette longue hâtive, la violette naine très hâtive, la violette ronde, la violette naine de Chine, la violette ronde très grosse de New-York, la panachée de la Guadeloupe, enfin l'Aubergine ovigère vulgairement connue sous le nom de Plante aux œufs {Solanum ovigerum). Une prime de 2^ classe étant accordée pour la présentation de cette intéressante collection, MM. Vilmorin-Andrieux renon- cent à la recevoir. 2° Par M. Sylvain Berger, des Tomates venues à la suite d'un croisement de la Tomate grosse hâtive avec la Tomate grosse rouge Trophy. Cette présentation lui vaut une prime de 2^ classe. Dans la lettre qui accompagne cette présentation, M. Sylvain Berger dit que, parmi les pieds venus des graines récoltées à la suite de la fécondation qu'il avait opérée, il s'en trouva un qui se distinguait de tous les autres par l'ampleur de ses feuilles séminales. Planté à part, ce pied a été très remarquable pour l'abondance de ses fruits qui étaient pressés les uns contre les autres, et surtout pour la hâtivelé avec laquelle ces fruits se sont développés. Les plantes de la même variété qu'il a dépo- sées aujourd'hui sur le bureau viennent de graines qui ont été semées le 22 mars dernier. Le plant qui en est venu a été mis en place le 12 mai suivant. Cette nouvelle Tomate est naine ; elle joint, d'après l'obtenteur, au mérite de la fécondité ainsi que de la précocité, celui delà rusticité: car, écrit-il, au mois de septembre 1886, elle a été la seule qui ait résisté à la maladie qui a fait périr les Tomates des autres variétés cultivées avec elle. 3° Par M""^ veuve Guilbert (Emilie), directrice de l'Orphelinat SÉANCE DU :25 AUUT 18(S7. 481 horticole de Mézières par Éponne (Seine-et-Oise), trois pieds d'Artichauts dont les têtes sont jugées belles par le Comité de Culture potagère et pour présentation desquels elle reçoit une prime de 3° classe. 4" Par M. Lepère (Alexis), professeur d'Arboriculture à Mon- treuil-sûus-Bois (Seine), une corbeille contenant 29 Pèches delà variété nommée Hâtive Lepère, qui est issue de semis faits pai* son père. Ces fruits sont beaux et ont été reconnus bons. Comme ils ont été récoltés sur le pied mère, M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fruitière exprime la conviction que la multipli- cation au moyen de la greffe aura pour effet d'en augmenter encore la quah'té et le volume. — Une prime de 2e classe étant accordée pour cette présentation, M. Lepère renonce à la rece- voir. 5° Par M. Chevalier fils, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine), une nombreuse collection de Pêches et de Brugnons^ que le Comité déclare offrir un réel intérêt, et pour la présenta- tion de laquelle il obtient une prime de '1''-' classe. — Les fruits réunis dans cette collection sont, pour les Pèches, 16 Mignonne hâtive, 4 Condor, 4 Early Victoria, et 4 Précoce argentée ; pour les Brugnons, 29 violet hàtif^ 6 Gros Elruge, 4 Brugnon de Hardwick et 8 Advance. 6" Par M. Doucet, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine), une corbeille de 24 Pêches, dont 12 sont de la Grosse Mignonne hâtive, et 12 de la Précoce de Bordeaux. Ces fruits, jugés beaux, valent à M. Doucet une prime de 2" classe. 7° Par M. Mainguet, de Fontenay, une corbeille de Prunes qui réunit des spécimens de six variétés constituant une collec- tion assez intéressante pour motiver l'attribution dune prime de 2^ classe. Ces variétés sont les suivantes : Prune de Monsieur hâtive, Goutte d'or, Drap d'or d'Espéren, Lord Strandorff, Reine Claude produite par un arbre franc de pied, Prune obtenue de semis par M. Mainguet. 8° Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue Saint-James, à Neuilly (Seine), trois belles Orchidées remar- quablement fleuries. Il obtient une prime de 1'^ classe, spécia- lement pour un Aerides Lobhii qui est fort remarquable par 31 482 PROCÈS-VERBAUX. le développement exceptionnel de ses inflorescences, et auquel sont joints nn Oncidlum PapUio majus ei un On cidium proba- blement nouveau étiqueté simplement Oncid'mm species, qui n'a pas été reconnu dans le sein du Comité de Floriculture. 9° Par M. Régnier, horticulteur à Fontenay-sous-Bois (Seine), deux Orchidées rares, un Phahenopsis Esmeralda, de Siam, et un Aerides Houllelianum fiavidam, du Cambodge. Il lui est accordé pour ces plantes une prime de 3*^ classe. 10° Par MM. Vilmorin-Andrieux, un lot nombreux de fleurs coupées, savoir : une boite de Zinnias pompons, panachés et à grandes fleurs ; une boîte A'OEillets de Chine et d'Heddewig", une boîte de Dahlias simples, à fleurs panachées, un bouquet de Coreopsis elegans nain double et un bouquet de la même espèce naine et semi-double. Sur la proposition du Comité de Floriculture^ il leur est accordé une prime de 2'' classe pour les Dahhas et une prime de 3* classe pour les Œillets ; mais ils déclarent renoncer à recevoir l'une et l'autre de ces récompenses, ir Par M. Gravereau, horticulteur à Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise), deux lots de fleurs coupées dont l'un est formé de Zinnias doubles, à fleurs striées et panachées, tandis que dans l'autre sont réunis des Œillets de Chine doubles, variés, des Œillets d'Heddewig, les uns simples, les autres doubles et, parmi ces derniers, une variété à corolle d'un brun noir- foncé, enfin des Œillets laciniés, à fleurs simples dans les uns, doubles dans les autres. Il obtient deux primes de 3* classe pour ces deux séries de fleurs. 12° Par M. Pernel, horliculteur-grainier, à la Varenne-Saint- Hilaire (Seine), quatre grands cadres de fleurs coupées de Zin- nias panachés dans l'un, ù grandes fleurs ave un certain nombre de pompons dans les trois autres. 11 lui est accordé, pour cette présentation, une prime de 1" classe. 13° Par M. Lequin, horticulteur à Glamart (Seine), des fleurs coupées de onze variétés de Glaïeuls rustiques déjà connus et de trois variétés qu'il en a obtenues de semis. A ces fleurs est joint un petit bouquet de Réséda blanc, variété qu'il croit venue d'Al- lemagne et qu'il regarde comme devant être avantageuse pour la confection des bouquets. SÉANCE DU 2o AOUT 1887. 483 i4* Par M. David (Emile), jardinier chez M""* Berge, à Savi- gny-sur-Orge (Seine- et-Oise), des flenrs coupées de trente-six variétés de Glaïeuls issus du Gandavensis, qu'il a obtenus de se- mis effectués en 1885 et 1880. \o" ParM. Férard, gi-ainier-fleuriste, rue de l'Arcade^ à Paris, deux pieds fleuris d'un Hélianthe miniature, variété nouvelle du Grand Soleil des jardins [Helianthus annuus L.), ainsi que deux Gloxinias, variété virginalls, dont la fleur est d'un blanc pur avec la gorge jaune clair. Dans une lettre jointe à cette présen- tation, M. Férard dit que l'Hélianthe miniature est de nature à produire un bon eff'et dans les plates-bandes et les grands mas- sifs ; qu'il sera aussi avantageux comme pouvant entrer dans la confection des gerbes et bouquets ; enfin qu'il est abon- damment florifère, à ce point que des pieds venus d'un semis fait à la fin du mois de mars dernier, sont fleuris depuis les premiers jours du mois de juin et continueront certainement à produire des fleurs jusqu'aux gelées. Quant au Gloxinia virginal, c'est écrit-il, un nouveau type qui se reproduit exactement de graines. 16° Par M. Balochard, horticulteur à Farcy-les-Lys près Me- lun (Seine-et-Marne), un pied de Bégonia semperflurens rosea, variété bien connue et relativement à laquelle il demande si elle est déjà au commerce. 17° Par M. Croux, horticulteur-pépiniérisle, vallée d'Anlnay près Sceaux (Seine^ une série de branches portant des fleurs d'arbustes et arbres ornementaux. Ces végétaux sont les sui- vants : cinq variétés de Ceanothus : Gloire de Versailles Théo- dore Froebel, Triomphe d'Angers, Marie Simon et Président Réveil; deux variétés du Faux-Acacia, Robinia pseudo-Acacia semyer (lorens Qihispida rosea; deux formes du Vitex Agnus-castus' le Koelreuteria paniculata et le Magnolia Lenneana qui, dit M. le représentant du Comité d'Arboriculture d'ornement et fores- tière, est en fleurs depuis longtemps déjà. — Le Comité d'Ar- boriculture d'ornement et forestière remercie vivement M. Croux au sujet de cette intéressante présentation et propose en outre . à la Compagnie d'accorder à cet honorable collègue une prime de '2'= classe applicable spécialement à son Magnolia Lenneana, 484 PROCES-VERBAUX. Cette proposition est adoptée; mais M. Groux renonce à recevoir la récompense dont il a été reconnu digne. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la correspondance manuscrite qui se compose uniquement aujour- d'hui d'une lettre dans laquelle M. Tréfoux (Emile), horticul- teur-paysagiste à Auxerre (Yonne), donne des renseignements sur l'origine des Glaïeuls rustiques semi-doubles qu'il a pré- sentés à la Société, le 28 juillet dernier. Ges plantes, dit-il, ont fleuri pour la première fois en 1886. M. Tréfoux a remarqué alors que, dans leurs fleurs, quelques étamines se convertis- saient en pétales. Il a mis à part les oignons des pieds sur les- quels il avait constaté cette transformation et, celte année, les fleurs développées par les pieds qui en sont venus se sont mon- trées nettement semi-doubles. Parmi les pièces de la correspondance imprimée sont signa- lée? les suivantes : 1" l'annonce d'une Exposition-marché qui aura lieu à Nantes, du 18 au 26 septembre prochain et à laquelle pourront prendre part uniquement les horticulteurs et jardi- niers du département de la Loire-Inférieure; 2'^ le programme d'une Exposition horticole et viticole qui sera tenue à Chalon- sur-Saône, du 21 au 25 septembre prochain; 3° une circulaire pubhée par le Ministère de l'Instruction publique et contenant le programme du Congrès des Sociétés savantes qui aura lieu à la Sorbonne, en 1888; 4° le discours prononcé par M. Spuller, Ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux- Arts, au Congrès des Sociétés savantes, le 4 juin 1887. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1" Etude sur les expériences de chauffage; marche à suivre pour les rendre concluantes; par M. de Vendeuvhe (Gh.). 2° Rapport sur un mémoire de M. le baron Constant de Be- noist relatif à l'amélioration de la culture du Pommier et à la fabrication du cidre; M. Michelin, Rapporteur. 30 Compte rendu de l'Exposition de Versailles, par M. Dela- viLLE (Léon). La séance est levée à trois heures et demie. NOMINATIONS. — SÉANCE DU 11 AOUT 1887. 483 NOMINATIONS SÉANCE DU 11 AOUT 1887. MM. 1. Alibert (François), banquier, trésorier du syndicat agricole du Médoc, à Pauillac (Gironde;, présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman. 2. Barreau (Hippolyte), constructeur de chemins de fer, boulevard Saint-Germain, 84, à Paris, présenté par MM. A. Bleu et B. Verlot. 3. Bassiére, négociant en grains, à Lisieux (Calvados), présenté par MM. Lecaron et A. Bleu. 4. Berger (Sylvain), jardinier-chef chez M""" la baronne de Saint- Didier, à Chantilly (Oise), présenté par MM. Levèque, Lheru, Trousset et Renault. ."5. Caillaud (René), horticulteur, route de Brie, à Mandres (Seine -et- Oise), présenté par MM. L. Delaville et E. Verdier. 6. Caveux (Georges), marchand quincaillier, place aux Herbes, 1, à Compiègne (Oise), présenté par MM. A. Ducerf et A. Bleu. 7. Gateleau (Louis-Joseph), propriétaire, rue de la République, 1, à Béziers (Hérault), présenté par MM. L. Argence et A. Bleu. 8. Jallier (Jacques-Marie), jardinier-chef chez M. le duc de Noailies, à Charaplatreux, par Luzarches (Seine-et-Oise), présenté par MM. Margottin père et Lamy. 9. Lagneau (Eugène-Charles), jardinier, avenue de Paris, 6, à Épinay- sur-Seine (Seine), présenté par MM. A. Chantrier et E. Chan- trier. 10. Verrier (Laurent-Jules), entrepreneur, à Épinay-sur-Seine (Seine), présenté par MM. E. Chantrier et A. Chantrier. Dames patrojnnesses i. Madame Guichard (J.), quai de Billy, 32, à Paris, présentée par MM. Th. Villard et Hardy. 2. Madame de Lesseps (Ch.), avenue Montaigne, 83, à Paris, présentée par MM. Th. Villard et A. Bleu. 3. Madame Pérouse, présentée par MM. Th. Villard el Hardy. 486 NOTES ET MÉMOIRES. SÉANCE DU 25 AOCT 1887. MM. i. Gautreau (Victor-Henri), fils aîné, liorticulleur, à Brie-Comte- Robert (Seine-et-Marne), présenté par MM. Levèque et E. Ver- dier. 2. GuÉROULT (Théodore), liorticulteur-paysagiste, boulevard Gouvion- Saint-Cyr, 49, à Paris, présenté par MM. Curé et Chargueraud. 3. Tessier (E.), pharmacien, place de THôtel-de- Ville, à Beauvais (Oise), présenté par MM. Hardy et B. Verlot. NOTES ET MÉMOIRES Observations sur la Grassette a lont, éperon, Pinguîniln caiidata Sciilecht {suite ei lln^ fl). par M. P. DucHAiii \\\.. II. Le Pinguicula caudaln Schlecut, considéré comme plante insectivore. Les plantes qualifiées d'insectivores ou carnivores présentent cette particularité des plus étranges que leurs organes foliaires, souvent conformés de manières spéciales, notamment, dans divers cas, en sortes de vases nommés urnes ou ascidies, sécrè- tent un liquide ordinairement visqueux, qui relient de petits insectes et d'autres animaux de faibles dimensions et en déter- mine la mort. De nombreuses observations et expériences ont montré que, sous l'action de ce liquide sécrété, la substance de ces petits êtres, même celle de petits morceaux de viande crue ou cuite, de blanc d'oeuf durci et d'autres matières azotées,, est altérée et dissoute, c'est-à-dire, comme on le dit, digérée. On admet que le résultat de cette dissolution est absorbé par la plante pour sa nutrition. Dans l'état actuel de nos|connaissances, la catégorie des végé- SUR LE PINGUICULA CAUDATA. 487 taux insectivores ne renferme que quinze genres parmi lesquels six sont réduits à une seule espèce, et qui rentrent tous dans cinq familles dicotjdédones. Ces genressont les suivants: Drosera L., Drosophyllum Link, Aldrovandia L., Roridula L. et Byblis Sa- LiSB., de la famille des Droséracées; Cephalodis Lxbill., formant seul la petite famille des Céphalotées ; Sarracenia ïourn., Dar- lingtonia Torr. (non DC.) et Heliamphora Benth., qui composent la famille des Sarracéniées ; Nepenthesh., constituant à lui seul la famille des Népenthacées ; enfin Utricularia L., Pohjpom- phohjx Lehm., Gen'LISEa A. S. H. et Pinguicula L., dont est composée la famille des Utriculariacées ou Lentibulariées. Dans la généralité de ces plantes, l'organe qui sécrète le liquide dissolvant ou digestif consiste en glandes externes, c'est-à-dire en petits corps formés en général uniquement de cellules plus ou moins nombreuses, rarement ayant une struc- ture plus compliquée [Drosera] ; toutefois on n'a observé rien de pareil dans les Utricularia ni dans VAIdrovandia vesiculosa de notre Midi; on a douté jusqu'à ces derniers temps de l'exis- tence de glandes dans les urnes ou ascidies du Cephalotus fol- licularis Labill.^ plante australienne, chez laquelle M. A. Dick- son et M. Maury (Paul) les ont observées. Le dernier de ces bo- tanistes les décrit comme composées chacune de « deux cellules sécrétrices accolées et entourées de quatre cellules de bordure ». [Bull, de la Soc. bot. 6?eFr., XXXIV, 1887, p. 165); enfia on ignore les détails de l'organisation qui peut rendre insectivore V Heliam- phora, plante qui croît sur les montagnes de Roraima, dans le Venezuela. Les glandes que portent les organes préhenseurs d'insectes sont tantôt attachées toutes sans intermédiaire à la feuille, c'est-à-dire sessiles [Dionaea, Cephalotus), tantôt toutes pédi- culées ou stipitées, c'est-à-dire placées chacune au bout d'un sup- port spécial, qui peut être court [Byblis) ou long [Drosera) ; il peut enfin y avoir sur chaque feuille un mélange de glandes sessiles et de glandes pédiculées. Ce dernier cas est celui des espèces de Pinguicula qui ont été examinées jusqu'à ce jour à ce point de vue. Plusieurs espèces de ce dernier genre ont été étudiées avec plus •^tS8 NOTES ET MÉMOIRES. OU moins dû soin sous le rapport de leur faculté insectivore; mais ce sont surtout deux de celles qui viennent naturellement dans l'Europe moyenne et septentrionale, \e&^,lPingincula vuJgaris L. et alpina L., qui ont particulièrement fixé l'attention de divers observateurs et qui ont même été de leur part le sujet de nom- breuses expériences. Pour ne citer que les plus importants des travaux dont elles ont été l'objet, le Pinguicida vulgains a fourni en presque totalité à Ch. Darwin la matière de l'un des chapitres les plus intéressants de son célèbre ouvrage sur les plantes insectivores, chapitre presque entièrement consacré à l'exposé de ses nombreuses expériences sur cette espèce et dans lequel il rapporte aussi un petit nombre d'observations sur le P. lusitanica L., et consacre quelques lignes au P. grandiflora Lam. (1). En outre, cette espèce a été étudiée attentivement par M. Dodel-Port (2). Quant au P. alpina, il a fourni à M. Klein les éléments d'un mémoire spécial (3). L'appareil glandulaire que portent les feuilles du Pinguicida caudata ressemble entièrement à celui des P. vutgaris et alpina. Aussi ce dernier ayant été plusieurs fois décrit et figuré, je crois qu'il me suffira de décrire succinctement le premier en joignant quelques figures à la description, dans le but surtout de montrer cette ressemblance. Chaque feuille du Pinguicida caudata, qu'elle appartienne à la forme hivernale ou ;i la forme estivale, porte à la fois des glandes sessiles et des glandes pédiculées. Les premières sont en bien plus grand nombre que les dernières. Les deux sortes existent simultanément à la face supérieure des feuilles ; mais il n'existe à peu près que des glandes sessiles à la face inférieure (1) Darwin (Ch.) : Insectivorous Plants (Plantes insectivores). \ vol." in-8; Londres, 'l87o; chap. xvi, p. 368-394. (2) DoDEL-PoRT (Arnold) : lllustrirtes PHanzenleben (Vie des plantes illustrée). 1 iu-8 de xvi et 474 pag., avec 122 lig. et 10 plan. Zurich, 1883 (chap. ni, § B, p. 9o-101, fig. 10-12). (3) Kli'IX (Julius) : Pinr/uicula alpina, als inseclenfressende Pflanze und in analomischer Beziehung (Le Finguicula alpina examiné comme plante insectivore et sous le rapport de son auatomie), dans Cohn, Bcitr, z. Biolog. d. Fflanz., 111, 3« cahier, p. 1G3-18i, pi. 9 et 10. SUR LE PINGUICULA CAUDATA. 489 sur laquelle ces petits appareils sont d'environ moitié moins nombreux et de structure plus simple qu'à la supérieure. Je dis qu'il n'existe à peu près là que des glandes sessiles; car les glandes non sessiles que j'y ai rencontrées étaient en nombre extrêmement faible et avoisinaient le bord de la feuille. Toute- fois l'existence de glandes pédiculées, même en très petit nombre, au-dessous de la feuille, ne manque pas d'intérêt, comme on le verra plus loin, à un certain point de vue. Les glandes, tant sessiles que pédiculées du Pinguicula cau- data, ressemblent, sous à peu près tous les rapports, à celles des P. vulgoris et alpina. Les plus simples en organisation sont les glandes sessiles qui consistent uniquement en une sorte de disque [g. s, fîg. 3) à contour arrondi ou d'ordinaire plus ou moins ovale, reposant immédiatement sur l'épiderme. Ce disque surmonte une cellule épidermique {e\ fig. 4) restée beaucoup plus petite que celles qui l'entourent (e, e, fig. 3, 5) et dont le contour est arrondi. Il est à peine besoin de dire que c'est de l'épiderme que tirent leur origine les glandes des deux sortes. Pour la production d'une glande sessile, une cellule de cet épi- derme s'est allongée dans le sens perpendiculaire au plan de la feuille, puis s'est divisée en deux par une cloison transversale située au niveau de la surface foliaire ou un peu plus bas. Des deux cellules ainsi produites et superposées, l'inférieure, en- clavée dans l'épiderme, n'a guère plus grandi et a conservé un contour arrondi (e, fîg. 3); au contraire, la supérieure, en saillie à la surface de l'épiderme, s'est développée fortement et s'est bientôt subdivisée, en se cloisonnant longitudinalement, d'abord eu deux, puis en quatre, de manière à se présenter comme la montrent, vue d'en haut, les figures 5 et 6, en g. s, constituée alors par quatre cellules que séparent des cloisons en croix. Le plus souvent ces quatre cellules se subdivisant à leur tour, le disque glandulaire s'est trouvé ensuite composé successivement de 5, 6, 7 et, au maximum, 8 cellules disposées comme on le voit sur la figure 3. Chez le Pinguicula alpina, M. Klein dit que la division peut aller encore plus loin, et il en figure une (/oc. cit., pi. X, fig. 18 A) comme formée de onze cellules. Chez le P. caudala je n'ai SUR LE PI^GUICULA CAUDATA. 491 jamais vu de glande sessile formée de plus de huit cellules. Une particularité d'importance majeure c'est que les glandes sessiles sont toujours situées au point de concours de trois à cinq cellules épidermiques (fîg. 3, o , 6), tandis que chaque glande pédiculée s'élève tout aussi invariablement du milieu d'une cellule de l'épiderme qui, même à l'état fipal, ne diffère pas sensiblement de ses voisines. J'ai déjà dit que les glandes sessiles sont d'environ moitié moins nombreuses à la face inférieure des feuilles qu'à leur face supérieure; elles y sont aussi moins complexes de structure, la majorité d'entre elles s'étant arrêtée à la division en quatre cellules. Quelques-unes cependant poussent un peu plus loin leur subdivision ; mais je n'en ai rencontré aucune qui comptât huit cellules, comme le font la plupart de celles de la face supé- rieure. Une simplification analogue, jointe à un arrêt sous des dimen- sions moindres, s'observe à la face supérieure des feuilles dans le voisinage des bords. On aura une bonne idée de cette simpli- fication de structure et de cette diminution de grandeur en com- parant la figure 3 qui montre trois glandes sessiles situées à moitié distance entre la côte et le bord d'une feuille estivale, avec la figure 6 qui a été prise près du bord de la même feuille et avec la figure 5 qui représente l'épiderme au bord même de cette feuille. Les glandes pédiculées ont une organisation plus complexe. Considérées en elles-mêmes et abstraction faite de leur support ou pédicule, elles forment un disque arrondi ou légèrement ovale, composé, comme celui des glandes sessiles, de cellules en une seule assise^ mais beaucoup plus nombreuses. Aussi ce disque est-il notablement plus grand, comme on le voit en comparant les figures 7 et 8 à la figure 3^ qui montre trois glandes sessiles entièrement développées. Même la glande reproduite par la figure 8, et dont le disque est formé de dix-sept cellules, n'est pas des plus complexes qui existent, car j'en ai rencontré plu- sieurs qui réunissaient jusqu'à vingt et vingt et une cellules. Le développement de ce disque glandulaire (g.p-, fîg. 6, 7) est analogue à celui que j'ai indiqué pour les glandes sessiles; 492 NOTES ET MÉMOIRES. seulement il se prolonge plus longtemps. Après que la cellule qui occupe l'extrémité du 'pédicule jeune s'est divisée par des cloisons longitudinales en deux, puis en quatre, chacune de celles-ci se subdivise successivement en plusieurs. On recon- naît même sur la glande adulte les traces de ce mode de subdi- vision progressive des quatre cellules ou quadrants qui s'étaient d'abord formées. Quant au pédicule, ^j, des mêmes glandes, il paraît être tou- jours moins complexe que chez les Pinguicula vidgaris elalpina. Dans ces deux espèces, M. Dodel-Port, M. Klein, etc., disent qu'il est formé de deux ou plusieurs cellules. Chez le P. caudata ayant la forme estivale, je l'ai toujours vu tel que le montrent les figures 6 et T, en/), c'est-à-dire composé d'une seule cel- lule renflée vers le bas et rélrécie en col vers le haut, au-dessous de sa sommité plus ou moins renflée qui porte la glande g. p. Toutefois, sur les feuilles de la forme hivernale, j'ai vu ce pédi- cule assez souvent composé de deux cellules placées bout à bout et de longueur quelque peu inégale, la supérieure étant en général la plus longue. J'ajoute que, sur ces mêmes feuilles hivernales, les glandes des deux sortes sont moins développées que sur celles de la forme d'été. Les glandes pédiculées sont, à la face supérieure de chaque feuille, beaucoup moins nombreuses que les glandes sessiles, et dans l'ensemble de cette face leur répartition est plus inégale : Ainsi elles sont bien moins abondantes vers le bas de la feuille où les glandes sessiles conservent ou à peu près la même fré- quence que sur le reste de cet organe. En outre, leurs dimen- sions générales et surtout la longueur de leur pédicule dimi- nuent notablement à mesure qu'elles se trouvent situées plus près du bord de la feuille. La difl'érence ressort bien sur les figures 6 et 7, dont la dernière en représente une prise à moi- tié distance entre la côte et le bord d'une feuille, tandis que la première montre ce qu'était, sous lemême grossissement du mi- croscope, celle que j'ai trouvée la plus rapprochée de ce même bord, dont elle n'était séparée que par dix cellules épidermiques. Pour donner naissance au pédicule d'une glande, une cellule de l'épiderme s'est relevée, à sa face externe, en un mamelon SUR LE PINGUICULA CAUDATA. 493 qui s'est ensuite allongé, a grossi et est ainsi devenu ce pédicule; mais quand une cloison transversale et basilaire a eu séparé la cavité de celui-ci de celle de la cellule de laquelle il était issu, celle-ci, c'est-à-dire la cellule épidermique qui sert de base à la glande pédiculée, se comportant tout autrement que celle qui produit une glande sessile, a continué de grandir, a modifié graduellement son contour et, en somme, a fini par ne différer, ni pour la grandeur ni pour la forme, des autres cellules de l'é- piderme desquelles il n'est rien provenu. Même M. Klein dit que, chez le Pinguicula alpina, cette cellule basilaire devient plus grande que ses voisines. Je n'ai pas vu, et c'est ce que montre la figure 6, qu'il en fût ainsi dans le P. caudata. En terminant cette description sommaire, je dois dire que, différant en cela du Pinguicula alpina qui, selon M. Klein, est pourvu de stomates aux deux faces foliaires, et du P. vulgaris, qui serait dans le même cas, d'après M. Batalin (1), le P. caudata ne possède en réalité ces petits appareils qu'à la face inférieure de ses feuilles. Je n'en ai trouvé, en effet, qu'un nombre minime, près du bord, à la face supérieure. Ces stomates [st, fig. 9) sont accompagnés de deux cellules-annexes [c.a, fig. 9j, qui cor- respondent à leurs deux extrémités, et qui sont à leur tour embrassées par deux autres cellules plus grandes (c', c') placées de manière analogue, et qu'on pourrait qualifier de cellules- annexes secondaires. L'appareil glandulaire des Pinguicula une fois connu, on se pose naturellement deux questions d'une importance et d'un intérêt majeurs : <° Gomment fonctionne-t-il? 2° De quelle utilité est-il pour la plante ? Première question : Comment fonctionne l'appareil glan- duleux des Pinguicula en général, puis du P. caudata en paiti- culier ? Ch. Darwin a cherché la réponse à cette question dans de nom- breuses et in génieuses ex périences faites sur \e Pinguicula vulgaris. (I) Batalin (A.), Mechanik der Bewegungea der insektenfresseadeu Pflanzei) (Mécanique des mouvements des plantes insectivores). Flora, 1887, numéros 8 à 10. 494 NOTES ET MÉMOIRES. Les glandes sécrétant constamment, mais alors en quantité modé- rée^ un liquide limpide et visqueux qui n'y attache et leur forme une enveloppe assez épaisse (1), il a vu queleur sécrétion devient beaucoup plus abondante dès l'instant oti, sur la face supé- rieure de la feuille, on pose soit un petit insecte, soit une matière quelconque dans la composition de laquelle il entre de l'azote, comme un petit morceau de viande, de blanc d'oeuf cuit, du lait caillé, etc., même des graines de Chou, de Radis, de Cresson, etc. Outre que le liquide produit sous l'intluence exci- tante de ces corps étrangers devient alors assez abondant pour s'amasser par places sur la feuille en des sortes de petites mares, la composition en est modifiée et il s'acidifie. Il parait même s'y produire de la pepsine, en proportion extrêmement faible, il est vrai. Il peut, dés lors, agir énergiquement sur les corps qu'il baigne : il en altère la composition et finit généralement par les dissoudre. Ce premier fail est presque toujours accompagné d'un second qui n'est pas moins remarquable. L'irritation produite par la présence de petits corps étrangers se propage des points sur lesquels ils reposent vers le reste de la feuille, plus particulière- ment vers ses bords qui ne tardent pas à s'infléchir en se recour- bant en dessus, de manière à former une gouttière profonde et, en général, à recouvrir plus ou moins complètement l'objet irritant (Ch. Darwin, loc. cit., fig. 13, p. 371et fig. 16. p. 373). « Le temps le plus court, dit Ch. Darwin, pour que ce « mouvement d'incurvation fût nettement prononcé, a été de « 2 heures 17 minutes, et cette promptitude de recourbement « s'est montrée lorsqu'on avait posé sur les feuilles des subs- « tances solides azotées ou des liquides également azotés. J'ai « même cru voir alors des indices d'inflexion au bout d'une « heure ou d'une heure et demie. » Si l'objet est posé sur un côté seulement de la feuille, c'est le bord de ce côté qui se (I) Le diamètre moyen des glandes pédiculées étant seulement de sept à neuf centièmes de millimètre en moyenne, le globule liquide qui se forme autour de chacune d'elles, chez le Pinguicula caudata, a un diamètre au moins quatre fois plus furt. SUR LE PINGUICULA CAUDATA. 495 recourbe seul ; si ce même objet, tout en étant très mince, est assez long pour que, mis en travers de la côte, il touche à la fois aux deux côtés, le reploiement s'opère aux deux bords. Dans tous les cas, et lors même que le corps étranger reste en place, un bord incurvé ne conserve pas très longtemps son inflexion. Le plus souvent, il commence à s'étaler de nouveau dans l'espace de 24 heures, ou, tout au moins, dans celui de 48 heures. Une fois qu'une feuille a effacé son incurvation, il lui faut quelque temps pour redevenir susceptible d'infléchir de nouveau ses bords sous l'influence d'une nouvelle excitation du même genre que la première. Les deux faits qui viennent d'être indiqués, à savoir l'augmen- tation considérable de la sécrétion du liquide digestif et l'in- curvation marginale de la feuille sur laquelle a été posé un corps étranger ont lieu en général simultanément; toutefois, ils ne sont pas nécessairement liés l'un à l'autre. Ainsi Gh. Darwin a vu qu'un morceau de verre posé sur une feuille en détermine l'incurvation marginale sans augmenter la sécrétion de ses glandes, et que^ par contre, une goutte d'une solution concentrée de carbonate d'ammoniaque provoque rapidement une sécrétion abondante, mais n'oblige nullement les bords foliaires à s'in- curver. D'autres particularités constatées par le célèbre observateur anglais sont que les corps qui ne renferment pas de matière soluble n'excitent pas ou excitent peu les glandes à sécréter plus abondamment; que le contact des liquides qui ne renferment pas d'azote excite les glandes à produire en abondance un liquide visqueux, mais qui alors n'est pas acide, tandis que^, sous l'influence du contact de solides ou liquides azotés la sécrétion des glandes est invariablement acide. A quoi sert l'incurvation du bord des feuilles de la Grassette commune? se demande avec raison Ch. Darwin. A deux usages pense-t-il : d'un côté, elle empêche que la pluie n'enlève les pe- tits objets cachés sous cet abri, destination qui semble être assez secondaire: d'un autre côté, le bord qui s'est incurvé vient, par cela même, toucher ces objets sur une étendue plus considérable que s'il était resté étalé; ils se trouvent donc en contact avec un 496 NOTES ET MÉMOIRES. bien plus grand nombre de glandes, d'où il résulte que le liquide produit par celles-ci devient, beaucoup plus abondant qu'il n'au- rait été sans cela. Si les corps posés sur la feuille sont trop volumineux pour que le bord, en se recourbant, puisse les recouvrir entièrement, par ce mouvement « il les pousse très <( lentement vers le milieu de la feuille, jusqu'au tiers ou au « quart de la distance entre le bord et la côte. Tout objet... est « ainsi mis en contact avec un bien plus grand nombre de « glandes, ce qui détermine une sécrétion plus abondante ». Ces données ont été confirmées, relativement au Pinguicula alpina, par M. Klein, qui y ajoute l'indication suivante [loc. cit., p. 175) : « Les bords des feuilles, avant qu'elles aient rien pris, « sont faiblement recourbés en dedans et un peu relevés. Si un « petit insecte se pose au milieu de la feuille, il tâche de s'éloi- « gner, et, comme les insectes se dirigent le plus souvent vers « le haut, il arrive au bord de la feuille qui est plus élevé et « qu'il ne parvient pas toujours à franchir; il reste donc « attaché là, et ensuite le bord s'incurvant le retient encore « plus sûrement. » L'observateur allemand dit avoir reconnu, en expérimentant avec des pucerons, que les choses se passent bien réellement de cette manière. Certaines d'entre les expériences de M. Klein sont particulière- ment intéressantes comme montrant à la fois à quel degré les bords de la feuille du Pinguicula alpina peuvent s'incurver et avec quelle abondance peut se faire la sécrétion des glandes foliaires. Ainsi, quand de petits morceaux de viande, de blanc d'œuf durci, etc., taillés longs et minces, ont été posés en travers de la côte, surtout près du sommet de la feuille, de manière à toucher par leurs deux bouts aux deux côtés du limbe, l'incurvation des bords a été généralement telle qu'ils venaient se rencontrer sur la ligne médiane de ce limbe. Lorsqu'un morceau de mie de pain mouillé de salive a été posé de la même manière, chaque bord foliaire a formé un canal rempli par le liquide sécrété qui allait tomber en grosses gouttes parle bout de la feuille. Des énoncés semblables à ceux qu'on vient de lire ont éti- ormulés par d'autres observateurs, notamment par M. Dodel- SUR LE PINGUIGULA CAUDATA. 497 Port, qui a étudié attentivement lePinguicula vulgaris, de 1875 à 4876, tant dans sa station naturelle que cultivé dans un petit marais artificiel, et par M. Drude (1), quia traité avec soin la question des plantes insectivores dans son ensemble. En résumé, d'après les observations publiées et les expérien- ces décrites jusqu'à ce jour, les Pinguicula sont caractérisés, parmi les plantes insectivores^ parce que leurs feuilles portent deux sortes de glandes qui, les unes et les autres, sécrètent nor- malement un liquide limpide, visqueux et peu ou pas acide ; surtout parce que, si sur leurs feuilles sont posés de petits ani- maux ou des morceaux de matières animales, même végé- tales (2), le liquide sécrété dès lors abondamment par ces glan- des s'acidifie, contient même dès cet instant un ferment qui le rend capable d'altérer ces substances pour les dissoudre ensuite plus ou moins complètement, et qu'en même temps l'irritation causée par le contact de ces corps étrangers détermine la feuille à reployer ses bords vers le dessus en forme de pro- fonde gouttière. Le Pinguicula caudata doit-il être assimilé, quant à l'action de ses feuilles sur les substances animales et végétales, à ceux de ses congénères dont il vient d'être question^ comme il doit l'être quant à l'organisation de l'appareil glanduleux sur l'exis- tence duquel repose cette action ? La réponse à cette question semble devoir être, dans sa généralité, affirmative; toutefois je suis loin de lafaire catégoriquement, n'ayant pu exécuter aucune expérience sur l'unique pied de cette espèce dont je disposais, et cela par la raison que, désirant avant tout suivre pas à pas sa végétation normale, j'évitais tout ce qui aurait pu en altérer (1) Drude (Oscar), Die Insectenfressenden Pflanzen (Les plantes insectivores), dans Handbiich der Botanik de Schexk, 1, 1 879, p. 1 1 3-1 46. (2) On a vu plus haut que Ch. Darwin a expérimenté avec des grai- nes d'espèces diverses. De son côté, M. Dodel-Port a obtenu des résul- tats analogues en employant, dans ses expériences, des morceaux de feuilles d'Epinard, de Chou, de Saxifrages, etc., ce qui l'a conduit à conclure que la Grassette commune « n'est pas un Carnivore exclusif, « mais un omnivore qui, avec les substances animales, ne dédaigne « pas les végétales . » 32 498 NOTES ET MÉMOIRES. la marche sous un rapport quelconque. D'un autre côté, l'expé- rience naturelle, comme on pourrait l'appeler, ne s'est faHe que très imparfaitement sur ce même pied, attendu que, n'ayant jamais été à l'air libre et étant toujours resté sous une cloche soit fermée, soit à simple douille ouverte, il n'a été visité que par des insectes en nombre insignifiant, à partir du moment où il m'a été donné. Aussi me bornerai-je ici à quelques indications en raison desquelles je crois qu'il est prudent de ne pas admet- tre comme absolue et sans restriction l'assimilation dont il s'agit. D'abord et avant tout la dissemblance marquée qui existe entre les feuilles d'été et d'hiver, chez le Pingnicula caudata, entraine nécessairement une difl'érence prononcée dans la ma- nière dont se comportent les unes et les autres pour la prise des insectes. Les feuilles d'été étant minces et très flexibles dans la plus grande partie de leur étendue, doivent pouvoir, sous l'in- fluence de l'irritation causée par le contact de corps étrangers, se comporter comme les feuilles d'une seule sorte qui existent chez les autres Grassettes, c'est-à-dire reployer leur bord pour empri- sonner leur proie et exciter ainsi un grand nombre de glandes à l'envelopper d'une plus abondante sécrétion; mais ce re- ploiement marginal est matériellement impossible pour les feuilles d'hiver qui, jusque non loin de leur extrémité, sont épaisses, raides, et qu'on pourrait considérer comme réduites, dans la plus grande partie de leur longueur, à une forte côte étroitement ailée. Aussi n'ai-je jamais reconnu dans les bords de ces feuilles la moindre tendance à se reployer. Il résulte de ce fait qu'un petit insecte venant se poser sur l'une de ces feuil- les, qui, du reste, ne sont à découvert que sur une très faible portion de leur surfacC;, n'a le contact que d'un nombre limité de glandes, n'excite par conséquent qu'une faible sécrétion, et subit dès lors de la part du liquide sécrété une action incompa- rablement plus faible que celle qu'il éprouverait sur une feuille de Grassette commune ou alpine. Une feuille hivernale du Pinguicula caudata de M. Finet, qui m'a été remise, portait huit petits insectes diptères retenus par la viscosité émanée des glandes ; mais tous étaient desséchés et si peu altérés qu'ils SUR LE PINGUICULA CAUDATA. '(99 possédaient encore en bon état leurs longues pattes d'une extrême ténuité et leurs ailes très délicates. Quant aux feuilles estivales, en les examinant avec attention, notamment le 23 juin '1887, sur la plante de M. Finet, je n'ai pas vu que des insectes même nombreux y eussent provoqué une sécrétion abondante. J'ai compté jusqu'à 20 insectes sur une seule feuille: mais ils étaient épars sur toute la surface de celle-ci, qui, du reste, avait simplement quelque peu relevé ses bords sur une largeur d'un ou au plus deux millimètres, en une petite gouttière largement ouverte. Au point où se trouvait un insecte il s'était souvent formé une petite dépression, dans laquelle les cellules épider- miques, sans avoir subi d'altération appréciable, se montraient remplies d'un suc rouge; mais, sous cette portion d'épiderme rougi, le tissu foliaire n'avait subi aucun changement. Pour- ces motifs, je suis porté à croire que le Pingnicula cau- data, tout en se rattachant à la catégorie des plantes dites insec- tivores, n'en possède, au moins sur les individus cultivés, les propriétés distinctives qu'à un degré peu élevé. 2* question : Quelle utilité a l'appareil glanduleux pour les plantes insectivores et en particulier pour les Pinguicula ? Cette question d'un intérêt majeur pour l'histoire de cette catégorie de plantes ne peut être traitée ici ni à fond ni dans toute sa généralité, la présente note ayant seulement pour sujet spécial le Pinguicula caudata ; toutefois il me semble néces- saire de résumer le plus succinctement possible les idées qui ont été émises à cet égard pour déterminer celles en faveur des- quelles ou contre lesquelles l'espèce dont je m'occupe peut fournir des arguments. La théorie dominante aujourd'hui, émise vers 4770, avec quelque réserve par J. Ellis et, en 1834, plus catégoriquement, par Curtis, relativement à la Dionée attrape-mouches {Dionxa Muscipula L.), étendue plus récemment à la généralité des espèces dites insectivores ou carnivores par Gh. Darwin et ceux qui l'ont suivi, cette théorie est que, dans ces plantes, après qu'un corps organisé, insecte, morceau de viande, ou autre a subi l'action du liquide décrété par l'organe spécial, sa solution dans ce liquide est absorbée par cet organe et va servir ainsi 500 NOTES ET MÉMOIRES. de nourriture à l'organisme entier. Cette théorie repose, comme on le voit, sur deux points : 1° absorption de la substance du corps étranger, après qu'il a subi l'action du liquide digestif; 2° emploi de celte substance comme aliment par la plante. ]° Relativement à l'absorption de la substance étrangère, on se demande d'abord quel en est l'organe, et ensuite quels sont, dans les tissus de la plante, les indices qui démontrent qu'elle a eu lieu. Chez les Pinguicitla, d'après Cli. Darwin (/oc. cit., p. 370), « la « matière azotée qui est dissoute est absorbée par les glandes, (V comme le montre ce fait que leur contenu, jusqu'alors limpide, c< s'agrège en masses granuleuses de protoplasme se mouvant « lentement- Les mêmes résultats ont lieu lorsque des inssecte « sont pris naturellement, et comme la plante vit dans un sol « pauvre et n'a que des racines peu développées, on ne peut « douter qu'elle ne profite, grâce à son pouvoir de digérer et « d'absorber, des proies qu'elle prend habituellement en grand « nombre. » Mais M. Aschman fait observer (1) que cette explication est contraire à ce qu'on sait relativement « aux deux fonctions distinctes et pour ainsi dire antagonistes » de la sécré- tion et de l'absorption. « Leur cumul par un seul et même organe est bien difficile à admettre jusqu'à preuve évidente. » Or, cette preuve fait encore défaut. Celle que Gh. Darwin croit voir dans ce qu'il a nommé l'agrégation du protoplasme, c'est-à-dire dans ce fait que le contenu protoplasmique des cellules dont sont formées les glandes s'agrège en masses granuleuses, n'a pas la valeur ([ui lui a été attribuée, puisque le même fait se produit également sous des influences tout autres qu'une absorption, par exemple, comme l'a constaté M. Heckel (2) dans lesétamines des Berberis et Mahonia, par cela seul qu'elles se meuvent à la suite d'une irritation. D'après les études récentes de M. Hugo de (1) Aschman (Ed.», Les plantes insectivores. iîecMe'<7 det mémoires cl travaux de la Société hotan. du Gvand-Dvché de Luxembourg, u° \l\. 1870. ln-8 de 21 pages. (■2) Heckel (Ed.). Du mouvement végélal. Iii-S de vni et 103 pages 4 planches. Paris, '1875. SUR LE PINGUICULA CAUDATA. oOl Vries [Botan. Zeil, n° 1-4 de 1886), née à la suite de l'irritation, cette agrégation cesse avec elle. Quelques auteurs, notamment Ed. Morren, ontpensé que le liquide entre dans la plante par 1 ouverture ou ostiole des sto- mates; mais, outre que les stomates (sauf les rares stomates aquifères, qui laissent sortir de Teau sans en prendre) ne sont perméables qu'aux gaz, la face supérieure des feuilles du Pin- guicula candata étant dépourvue de ces petits appareils, l'hypo- thèse est formellement contredite, pour ce qui le regarde, par cette circonstance. — En somme, le siège de l'absorption dont il s'agit reste à déterminer. A-t-on mieux réussi jusqu'à ce jour à reconnaître dans les tissus des plantes insectivores !a présence ou un indice indiquant la présence de la substance azotée entrée par une voie quelcon- que? Je ne crois pas que la science possède encore à cet égard des faits réellement concluants. On vient de voir que l'agréga- tion du protoplasme dans les cellules peut avoir lieu sous l'in- fluence d'irritations diverses, dans des circonstances qui excluent toute idée de l'entrée d'une matière étrangère; on ne peut dès lors voir dans ce fait la preuve que la substance azotée prise extérieurement s'est introduite dans les cellules qui ofTrent cette agrégation protoplasmique. On doit à M. Clarck (1) une expé- rience plus significative, mais qui, telle qu'elle est, ne semble pas encore décisive. Sur des feuilles de Drosera il a posé de petits insectes qu'il avait préalablement trempés dans une solution de citrate de lithine. Au bout de quelques jours, l'ana- lyse spectrale, agent d'une extrême sensibilité, lui a fait recon- naître, dans les organes de la plante, des indices de l'existence de traces du lithium, métal qui fournit la base du sel employé. Mais d'abord ces indices étaient très faibles; ensuite ne pourrait- on pas dire, quoique ce soit là une supposition peu vraisem- blable, que le sel avait été seul absorbé? La science réclame donc encore des expériences nssez variées et assez démonstra- tives pour ne plus laisser de doute sur l'absorption par les plantes insectivores de la substance des proies qui se posent [\j . Journal of Bulcmy, septembre 1873. a02 NOTES ET MÉMOIRES. d'elles-mêmes ou qu'on pose sur leurs organes préhenseurs. 2° Une fois admis, malgré l'absence de preuves directes com- plètement démonstratives, que les plantes insectivores, après avoir agi par leur liquide spécial sur les substances organiques en contact avec leur organe préhenseur, absorbent ces sub- stances ainsi modifiées et digérées, il importe au plus haut point de savoir si cette absorption est nécessaire à leur existence, ou au moins à quel degré elle peut leur être utile. La nécessité pour les plantes insectivores de recevoir des aliments azotes par une autre voie que celle de leurs racines résulterait pour elles, d'après ceux qui l'admettent, de ce que, comme le disait Ch. Dar^vin, ces plantes vivent dans un sol pauvre et n'ont que des racines peu développées. Mais, en réalité, elles vivent généralement dans des endroits humides, marécageux ou tourbeux, dans lesquels croissent d'ordinaire, à côté d'elles, d'autres végétaux nullement insectivores, qui y prennent tout leur développement normal. Gomment le même soi serait-il suffisamment riche pour ceux-ci, pauvre au con- traire pour celles-là? On sait d'ailleurs que les sols tourbeux, en raison de leur mode de formation, sont riches en éléments azotés, et que l'eau des marais, dans laquelle se décomposent en quantité des débris de végétaux et d'animaux, se trouve dans des conditions analogues. Il semble difficile d'admettre qu'il y ait impossibilité de se nourrir à l'aide de leurs racines pour des plantes qui vivent sur ce sol ou qui peuvent absorber cette eau. Quant à l'assertion relative à la faiblesse des racines de ces plantes, elle est certainement basée sur une exagération. « L'activité des racines du Drosera, dit M. Aschman, est bien « puissante puisqu'elle suffit pour fournir à la plante exposée à K un soleil ardent le liquide nécessaire pour l'entretenir dans « un état de turgescence remarquable ». Quant au Pinguicula vulgaris, le même auteur, se basant sur ses observations, écrit : « Les racines, proportionnées à la taille de la plante, suffisent « certainement à son entretien ». D'un autre côté, Ed. Morren déclare que le « système radical dans les Droséracées n'est « pas aussi insignifiant qu'on l'a prétendu : la racine est très SUR LE PINGUICULA a\UDATA. o03 « notable dans le Drosera binata, et elle est normale dans le « B. rotundifoUa (1) ». Il fait observer ensuite que, comme par opposition, il existe des plantes nullement carnivores qui végè- tent fort bien et se reproduisent sans la moindre racine. Telles sont, en efl'et, entre autres, des Broméliacées, comme les Tillandsia strict a, dianthoidea, etc., qui, en Amérique, végètent et fructifient fort bien suspendus par un fil à un balcon. En somme, on n'est pas en droit de dire que la pauvreté du sol et l'insuffisance des racines imposent aux Drosera, Pingui- cula et à leurs analogues la nécessité de se nourrir, au moins partiellement, des matières organisées que saisissent leurs orga- nes préhenseurs. Au reste, l'expérience culturale achève de prouver que cette nécessité n'existe pas. « On sait depuis longtemps, dit Ed. Morren, « que la culture des plantes carnivores est exti-êmement difficile ; « la cause en est peut-être à leur antipathie pour le calcaire; « mais les jardiniers habiles parviennent cependant aies élever « et à les propager, sans qu'aucun deux, quoi qu'on en ait dit, « ait jamais conseillé de leur donner de la viamle ou du blanc « d'œuf ; les insectes, au contraire, sont éloignés de ces plantes, « dans les serres où nous les tenons enfermées. » Pour donner une idée du développement auquel une bonne culture peut, à elle seule, amener les plantes insectivores, je rappellerai que M. Scbelle {Illustrirle Monatsiiefte fur die Ge- sammti nier esse des Gar te)i baues, ]a.nvier 1887, p. 4) dit obtenir sans peine des Sarracenia qui possèdent 60 à 80 feuilles et qui donnent, au printemps, 20 à 30 fleurs, uniquement en repro- duisant le plus possible pour ces plantes les conditions de sol et de climat qu'elles trouvent dans leur pays natal. Or toutes les espèces de ce genre, sans distinction secomportent, dans ses cultures, de la même manière, tant les ^S. variolaris el psittacina que les 6'. purpurea, flava, fJrumrnondi, c'est-à-dire des repré- sentants des deux groupes distingués par Sir Joseph D. Hooker, (1) MoRRE?< (Ed.), La théorie des plantes carnivores et irritables. Broch. iû-8 de 60 pages. Bruxelles, 1 875, et Moniteur belge, numéros des 8, 9, 1 0 et i 2 janvier 1 876. 504 NOTES ET MÉMOIRES. l'un comme ne contenant dans les urnes qu'un liquide sécrété par elles, l'autre comme y recevant l'eau de la pluie. A l'appui de ce que dit Ed. Morren, je puis citer le pied de Pinguicula caudata sur lequel ont porté mes observations. Pendant tout l'été de 1884, tenu d'abord entre les deux châssis vitrés d'un appartement et sous cloche, puis également sous cloche dans une serre froide, le nombre des insectes qui se sont posés sur ses feuilles a été tout à fait minime. Il n'a donc pu recevoir ainsi qu'une quantité de matière azotée absolument insignifiante; cependant, après avoir d'abord langui parce qu'il avait été négligé pendant assez longtemps, il s'est remis quand il a été placé dans de meilleures conditions de végétation; puis, l'hiver suivant, ne pouvant plus recevoir un atome de nourri- ture animale, il a développé environ 80 feuilles hivernales épaisses et n'offrant pas le moindre signe d'affaiblissement. D'ailleurs il n'est pas hors de propos de rappeler que, même dans le type le plus caractérisé des plantes insectivores, le Dionxa muscipula, une feuille ne peut effectuer sans inconvénient pour elle qu'une ou au plus deux digestions. Après cela, comme l'ont reconnu M"" Treat et M. Canby, de nouveaux essais d'ali- mentation animale ont pour effet d'en déterminer la mort. Que penser dès lors de la nécessité d'une fonction dont l'exercice entraîne promptement la mort de l'organe spécialement chargé de la remplir? On est donc, en somme, autorisé à dire que la chasse aux insectes par les organes préhenseurs n'est pas nécessaire aux plantes insectivores ; mais à quel degré et sous quel rapport leur est-elle utile? La voie la plus directe et la pins «Are pour parvenir à ré- soudre cette question était celle de l'expérience; c'est aussi celle qui a été suivie par M. Francis Darwin (I), par MM. Kellermann et Raumer (2) et par M. Biisgen. Tous ces observateurs ont pris « (1) Darwin (Francis), Experimeuts on the nutri ion of Drosera rotun- difolia (Expériences sur la nutrition du Drusera r olundi folio) . Jmirn. of the Linn. Soc, XVII, 1878, p. 17-31 . (2) Kellermann (Ch.) und Raumer (E. von), Vegetationsversuche an Dvoser a rotundifolia mit undofine Fleischfutterung (Expériences sur SUR LE PINGUICULA CAUDATA. o05 comme sujet de leurs expériences le Drosera rolundifulia, la plante insectivore qu'il est le plus facile de se procurer parce qu'elle n'est pas rare dans les marais tourbeux et dans les prairies très humides d'une grande partie de l'Europe. Chacun d'eux en a fait deux lots qu'il a cultivés l'un à côté de l'autre, dans des conditions identiques, mais dont l'un a reçu plus ou moins fréquemm.ent sur les feuilles soit de petits morceaux de viande, soit des pucerons, tandis que l'autre est resté livré à lui- même. La principale différence entre leurs expériences est que M. Fr. Darwin, ainsi que MM. Kellermann et Raumer ont expéri- menté sur des pieds toutvenus, recueillis dans leur station natu- relle, tandis que M. Bûsgen (1) a eu pour sujets des plantes ob- tenues par lui de semis. Tous arriventégalemen ta cette conclusion que les pieds de Drosera sur les feuilles desquels ils avaient posé de la matière animale en ont largement profité et ont produit un nombre d'inflorescences, puis de fruits et de graines beau- coup plus grand que celui qu'on a constaté sur les pieds aux- quels rien de pareil n'avait été donné. M. Bûsgen résume les résultats de ces expériences en un tableau que je crois devoir reproduire parce que, en trois lignes seulement, il en donne une expression saisissante. Dans ce tableau, le lot de Drosera auquel on n'avait pas fourni de nourriture supplémentaire est toujours compté pour 100; les autres nombres indiquent les quantités constatées dans le lot qui avait reçu sur les feuilles de la viande ou des insectes. KellermcUiii et Raumer. Fr. Darwiu. Bûsgen. iNombre des inflorescences. 152 : 100 165 : 100 300 : 100 Nombre des capsules. ... 174 : 100 194 : 100 533 : 100 Poids total des graines. , . 205 : 100 380 : 100 — L'inégalité entre les deux lots est bien mise en relief par ces la végétation du Dro:era rotunclifolia nourri ou non avec de la viande, communiquées par M.Reess (Max). Botan. Zeit., n^^ 1, 14 et 15 de 1878. (1) BÛSGEN (M.), Die Bedeutung des Iiisectenfanges fiir Droserrt ro- tundifolia (fraportance qu'il y a pour le Drosera rotundifolia à prendre des insectes). Botan. Zeit., n"' 35 et 36 de 1883. 506 NOTES Eï MÉMOIRES. nombres, et il n'est pas étonnant que, après les avoir donnés, M. Bùsgen en tire la conclusion suivante : « L'avantage «démontré des plantes nourries de matières animales sur celles « qui ne le sont pas est assez grand pour faire comprendre « l'utilité de cette organisation et rintérêt physiologique de « l'acte de la digestion. » Toutefois, sans contester que les Dî'oserasar les feuilles desquels les expérimentateurs avaient posé de la matière animale en aient profité pour leur dévelop- pement, n'est-on pas autorisé à craindre que ces savants ne soient allés trop loin en admettant que toute cette matière a été absorbée par les feuilles? En 1878, rendant compte à la Société botanique de France des remarquables résultats obtenus et alors publiés depuis peu par M. Fr. Darwin, je m'étais exprimé dans les termes suivants (1) : <> Avant d'admettre cette con- « clusion (celle de l'absorption tota'e par les feuilles) comme ri- « goureuse, il resterait peut-être à prouver que c'est par les « feuilles qu'a été, opérée cette absorption, et qu'il n'y a pas eu, « par une cause qui ait pu échapper à l'attention de l'expéri- « mentateur, arrivée du résultai de lU digestion jusqu'à la « mousse dans laquelle les Drosera étaient plantés, puis de là « jusqu'aux racines; en d'autres termes, il faudrait établir que « la viande a pu agir comme un aliment pi'is directement et non « comme un pur et simple engrais azoté. » .M. Biisgen voit là [loc. cit., col. 593-594), une pure et simple subtilité. En effet, dit-il, pour que le liquide nutritif formé avec l'aide du produit des glandes ariivàt aux racines, il faudrait qu'il coulât le long du pétiole ou qu'il tombât directement en gouttes; or, l'obser- vation montre, assure-t-il, que cela n'a |)as lieu. En réponse à cette dernière assertion, que l'auteur allemand se borne à émettre sans l'appuyer sur aucune preuve, je rappellerai que, même sur des Pinguicida, qui ne sont pas insectivores au j)lus haut degré, Gh, Darwin, M. Klein, etc., ont vu le liquide formé avec l'aide du produit des glandes tellement abondant en divers cas qu'il remplissait la gouttière constituée par le bord des feuilles reployé, ou qu'il se ramassait en petites mares, ou enfin qu'il (1) Bull, de la Soc. bût. de Fr., 1S78, p. 75. SUR LE PINGUICULA CAUDATA. 50? tombait de la feuille en grosses gouttes. N'est-il pas possible j'oserais presque dire probable, qu'il arrive en pareil cas jus- qu'aux racines? N'est-il pas, en outre, vraisemblable que souvent, dans la nature, la rosée, la pluie, l'bumidité extrême de la localité se condensant sur les feuilles par l'effet de causes diverses, amènent ce même liquide aux racines? Je ne crois pas que ce soit là une pure subtilité, comme veut bien le dire M. Biisgen. Une particularité digne de remarque, c'est que la nourriture animale donnée par les expérimentateurs au Drosera a été uti- lisée par cette plante surtout et presque uniquement au profit de sa floraison, et de sa fructification. Or, il est curieux de voir que les urnes ou ascidies étant, pour les Nepenthes, le piège à insectes et l'organe chargé d'en absorber la substance, ces plantes cessent d'en développer lorsqu'elles arrivent à l'époque de leur floraison (1). Ce fait est peu en harmonie, si ce n'est même en contradiction, avec la conclusion déduite des expé- riences sur les Drosera. Avant de terminer cette note déjà bien longue cependant, je crois devoir y consigner une réflexion relative aux glandes des Pinguicula. Les feuilles de ces plantes portent deux sortes de glandes dont j'ai donné plus haut la description et indiqué la répartition d'après le Pinguicula caudata. On a vu ainsi que si celles de ces glandes qui sont sessiles se trouvent toujours au point de con- cours de plusieurs cellules de l'épiderme, les autres ou les glandes pédiculées, qui sont les moins nombreuses, mais les plus actives des deux sortes, partent tout aussi invariablement du milieu d'une cellule du même épiderme. 11 y a donc là deux organisations ainsi que deux situations différentes et, ce semble, caractéristiques ; cependant, faisant à ces organes une appli- cation de la théorie évolutionniste dont l'élasticité permet de donner un semblant de solution à une foule de problèmes, M. Klein n'a pas hésité à dire que les glandes pédiculées sont (i) Voyez Cramer (C), Veher die insectenfressenden Pflunzen (Sur les plantes insectivores). Zurich, 1877, p. 34. 308 NOTES ET MÉMOIRES. simplement des glandes sessiles qui se sont transformées et ont changé de siège pour le bien de la plante. « Il n'est pas « vraisemblable, écrit-il, il est même impossible que les plantes « insectivores aient possédé dès l'origine cette faculté; elles « ne l'ont acquise qu'avec le temps. Partant de là, nous « admettons, pour les Pinguicula, que les ancêtres des es- « pèces actuelles ne développaient, aux deux faces de leurs « feuilles, que des glandes sessiles, semblables peut-être à celles « qui existent seules aujourd'hui à la face inférieure, et n'a3'ant « alors aucune fonction physiologique.... Plus tard , chez ces « ancêtres de nos Pinguicula, les glandes de la face supérieure « ont été affectées par les objets qui tombaient sur cette face « ou par des insectes qui s'y mouvaient, et elles ont été ainsi « amenées, d'un côté à se développer plus fortement, d'un autre « à sécréter plus qu'à l'origine. Dès lors, le liquide sécrété « pouvant dissoudre certaines substances, cette propriété a dû « être avant tout profitable aux pieds de Pinguicula qui acci- « dentellement étaient venus sur un sol pauvre et dont les ra- « cines n'avaient pu se développer qu'incomplètement... En- « suite, avec le temps, les glandes sessiles se sont développées « en glandes pédiculées. » Mais, s'il en avait été réellement ainsi que l'imagine et le dit le savant allemand, pourquoi, par la suite des temps, les glandes sessiles, au lieu de continuer à former, comme elles le font encore aujourd'hui, une très grande majorité, n'ont-elles pas subi toutes la même transformation pour faciliter encore davantage la nutrition de la plante? Com- ment s'expliquer encore qu'il se soit développé à la face infé- rieure de feuilles du Pinguicula caudata quelques glandes pédi- culées qui, en raison de leur situation, ne peuvent concourir en rien à l'accomplissement de la faculté insectivore? La conséquence de tout ce qui précède est qu'il y a lieu d'ad- mettre comme fondé, relativement à l'ensemble des plantes in- sectivores, ce qu'en dit M. Drude, à la suite de l'étude générale qu'il en a faite : « Nous pouvons conclure que la théorie relative w à l'utilité de la nutrition spéciale des Insectivores est encore « bien loin de ce point de connaissance et d'expérience où, « comme fait établi, elle exclurait toute objection. Elle est ingé- SUR LE riNGUlCULA CAUDATA. - 509 « nieuse, mais peu claire dans les conséquences qu'on en dé- « duit » {loc. cit., p. 141); et plus loin [loc. cit., p. 146) ; « Si « nous réduisons le contenu de ce mémoire à son expression la « plus concise, nous pouvons donner comme le résultat de nos « recherches que certaines plantes dites insectivores ont la pos- te sibilité, mais non la nécessité, au moyen d'organes spéciaux, « de retenir de petits animaux, de rendre soluble leur substance « organisée et de l'absorber. Cet effet est produit grâce à un « ferment déterminé.... Nous avons dès lors démontré l'exis- H tence d'une nutrition facultative, mais non obligatoire, par « dissolution de substances animales, chez les plantes recon- « nues sûrement comme insectivores, » Quant aux Pinguicula, ainsi que l'avait déjà dit Ed. Morren, ils ne sont insectivores qu'à un degré inférieur, et;, parmi eux, le P. caudata me paraît être insectivore plus faiblement encore que la plupart de ses congénères. EXPLICATION DES FIGURES \. Pinguicula caudata Schleght. sous sa forme hivernale et fleuri. C'est la figure d'ensemble qui a été donnée dans le Gardeners'Chro- nicle{{ig. 102), n° du 23 avril 1881, p. o41. La figure originale repré- sentant la plante réduite à un peu moins que le quart de sa grandeur naturelle, on l'a reproduite ici deux fois plus grande pour la ramener à environ la moitié de la grandeur naturelle. 2. Pinguicula caudata sous sa forme estivale et fleuri. C'est la figure d'ensemble publiée dans le Boiamca^ Magadne, planche 6624. La plante ayant été dessinée de grandeur naturelle dans le recueil anglais, on a réduit ici de moitié la figure originale pour la ramener à la même échelle que la figure 1. 3. Fragment de l'épiderme supérieur d'une feuille estivale portant trois glandes sessiles g. s. Dans chacune de celles-ci on voit par trans- parence, en e', la cellule qui porte la glande ; e, e, cellules épider- miques. Comme toutes les suivantes, cette figure a été dessinée sous un grossissement de 192 diamètres. 4. Coupe longitudinale d'une glande sessile. Mêmes lettres. 5. Épiderme supérieur, au bord de la feuille, g. s, la glande sessile 510 NOTES ET MEMOIRES. la plus rapprochée du bord; e, e, cellules de l'épiderrae; b, cellules épidermiques formant le bord même. 6. Portion dépidemie supérieur portant la glande pédiculée, g. p.. la plus rapprochée du bord, laquelle s'élève, comme toutes les glandes pédiculées, du milieu d'une cellule épidermique basilaire, c. b,; g. s, deux glandes sessiles à 4 cellulles. 7. Glande pédiculée entière et en place, g. p, avec la cellule basi- laire, c. b;p, pédicule delà glande. Cette figure a été prise à moitié distance entre la côte d'une feuille estivale et son bord. 8. La mpme glande pédiculée vue par en haut et à plat. 9. Fragment d'épiderme inférieur d'une feuille estivale qui porte un stomate, st.;c. a, cellules annexes ; c' c', cellules annexes secondaires, encadrant les premières. Note sur les ennemis a combattre dans les jardins (1), par M, Michelin. Les insectes nuisibles, les Cryptogames de toute nature, envahissent nos jardins; nous sommes obligés de les combattre sans cesse. Les moyens sont assez connus; les recettes d'in- secticides et de compositions chimiques abondent; mais toutes ne sont pas efficaces au même degré, et il importe de connaître celles qui, ayant été bien éprouvées, ont donné les meilleurs résultats. A cet égard, il a paru utile aux membres du Comité d'Arbori- culture fruitière de donner à son Secrétaire la mission de réunir, en une note destinée à être publiée, les observations qui ont été faites, dans les séances du Comité et qui sont éparses dans quelques-uns de ses procès-verbaux. En premier lieu, il paraît à propos de placer le Mildiou, ma- ladie qui s'est répandue depuis peu d'années dans nos vignobles et que les viticulteurs s'appliquent en ce moment à combattre (1) Déposée le 26 mai ^887. SUR LES ENNEMIS A COMBATTRE DANS LES JARDINS. 511 avec des efforts qui généralement peuvent être couronnés de succès. Le Mildiou. — Le Mildiou (Mildew) a paru dans les jardins et peut détruire le produit de nos treilles; c'est à la viticulture, qui l'a étudié à fond et avec succès, que nous demanderons les moyens de l'arrêter. C'est une maladie produite par un Cham- pignon microscopique, le Pero)u:)spn7vj, viticola, qui apparaît sous la forme de taches blanches, ayant l'aspect de concrétions salines, fixées à la face infn'ieure des feuilles, tandis que l'autre côté jaunit et se désorganise bientôt. Les feuilles envahies tom- bent généralement, ce qui entraîne l'arrêt de la végétation. Dès lors, les bois s'aoûtent mal, et les fruits cessent de se développer. C'est jusqu'ici le cuivre qui a fourni le remède. Dans le Bordelais, on a fait emploi d'une bouillie composée comme il suit et dans les proportions suivantes : 15 kilogrammes de chaux grasse en pierre dissous dans 30 litres d'eau^ qu'on mélange ensuite avec 100 litres d'eau contenant 8 kilogrammes de sulfate de cuivre. Le liquide qui en est le produit est répandu sur les feuilles du 10 au 15 juillet. En tout cas, on pratique l'opération dès que les feuilles sont bien développées, imm.édiatement avant la florai- son. Il faut que la chaux soit éteinte et refroidie avant d'être ver- sée dans la dissolution de sulfate de cuivre; que le traitement soit préventif et fait avant l'invasion du Pei^onospora viticola ; enfin qu'un second et un troisième traitements soient pratiqués en juillet et en août, si l'apparition du fléau se reproduit. Avant d'administrer les traitements successifs, il est nécessaire de rogner le sommet des sarments, caries jeunes pousses conta- minées à leur tour, si on n'a pas la précaution de les enlever, se couvrent de Peronospora dont la semence retombe sur les feuilles déjà traitées. Il est à propos de faire remarquer que, dans le remède décrit ci-dessus et qui porte le nom de bouillie bordelaise, le cuivre seul a l'action curative, et que le mélange avec la chaux a pour but de le fixer sur les feuilles; d'ajouter que le cuivre ne détruit pas 512 NOTES ET MÉMOIRES. le Cryptogame qui a pénétré dans le tissu des feuilles, mais qu'il arrête seulement la production de sa semence. Dans la pratique, on voit quelques modifications faites aux proportions ci-dessus indiquées; ainsi, il est des personnes qui mettent 10 kilos de sulfate de cuivre pour 12 iiilos de chaux; d'autres qui adoptent le même poids de l'un comme de l'autre. On préconise aussi l'usage de 300 à 600 grammes de sulfate de cuivre par hectolitre d'eau, puis le mélange de 500 grammes de colle forte délayés dans l'eau chaude. Dans la Bourgogne et le Maçonnais, on n'emploie pas la chaux et on s'en tient au cuivre soit seul, avec 300 ou 400 grammes par hectolitre d'eau, soit encore d'après le procédé Audoynaud, prescrivant 3 kilogrammes de sulfate de cuivre, et 2 litres d'ammoniaque liquide à 22 degrés dans un hectolitre d'eau. Je ne dois pas omettre de dire qu'il est des personnes qui ten- tent d'éviter les désagréments du barbouillage des feuilles en mouillant le bois des ceps avec l'eau sulfatée, en février et mars avant le mouvement de la végétation; d'autres qui, au lieu delà chaux comme véhicule et comme moyen de fixer le cuivre sur les feuilles, emploient la colle de peau ou la colle forte liquide. Anthracnose. — Quand on s'occupe du Mildiou, il est sans doute à propos de prévoir l'invasion de l'Anthracnose, parasite cryptogamique qui, moins répandu que le Mildiou, pourrait s'introduire dans les jardins, avec plus de fréquence et de vio- lence qu'il ne le fait aujourd'hui. Un groupe très important de viticulteurs, de la plus haute compétence, recommande les badigeonnages au sulfate de fer en y ajoutant, à i)o/o?i^t', 5 p. cent de sulfate de cuivre; et en préparant le liquide au fur et à mesure de la consommation, pour l'employer encore tiède, afin d'éviter la cristallisation ; Ainsi, prendre : 100 kilogrammes de sulfate de fer et les dis- soudre dans 100 litres d'eau bouillante avec, facultativement, 5 kilogrammes de sulfate de cuivre; puis verser de l'eau tiède jusqu'à ce que le volume total de la solution soit de 260 à 280 litres. — Le badigeonnage de tout le bois du cep doit être fait en janvier, février et mars, et en tout cas doit être terminé au moment, où la Yigne débourre. Bien entendu, si l'on veut SUR LES ENNEMIS A COMBATTRE DANS LES JARDINS. 513 réduire les quantités, on conservera les proportions susénoncées. La maladie a les caractères suivants : charbonneuse, crypto- gamique, elle présente des taches d'un brun noirâtre, surtout noires au pourtour, attaquant toutes les parties du végétal, jeunes sarments, feuilles, vrilles, grappes, etc. Le traitement par la bouillie bordelaise est également cité comme ayant réussi. Tavelure des Poires. — Quand on s'étend quelque peu sur les parasites cryptogamiques qui affectent les arbres fruitiers, il ne paraît pas hors de propos d'appeler l'attention sur les obser- vations qui ont été faites par M. Prillieux sur la tavelure des Poires et notamment du Doyenné d'hiver, et qui ont été repro- duites à la page 506 du Journal pour 1886 de notre Société. La tavelure des Poires, dit le savant professeur^, est produite par un Champignon microscopique, le Fusisporiwn pirinum, le parasite des Poires tavelées, qui forme d'abord sur les fruits, comme sur les feuilles, de petites taches noirâtres à contours peu marqués. 11 pénètre les couches superficielles des Poires en voie de croissance et en arrête le développement sans détruire la vitalité ni l'expansion des parties profondes qui, en grossis- sant, font craquer l'extérieur et produisent ainsi les crevasses. Or, M. Prillieux avait été mis sur la voie de sa communication par l'expérience qu'avait acquise M. Ricaud, de Beaune, viticul- teur des plus compétents et arboriculteur très distingué. M. Ricaud a fait, à la date du 31 mars 1886, sur ses Poiriers, un badigeonnage avec de la bouillie bordelaise dont il a été question pour le Mildiou et à laquelle, seulement, il a ajouté du jus de tabac. Il a fait dissoudre un kilogramme de sulfate de cuivre dans douze litres d'eau; puis il a ajouté un lait de chaux contenant deux kilogrammes de chaux dans quatre litres d'eau, cette sorte de bouillie très claire peut être répandue en petites gouttes à l'aide d'un mince balai de bruyère. M. Ricaud, à cette compo- sition, ajoute un demi-litre de jus de tabac pur. L'eau de cuivre faite avec 300 à 500 grammes de sulfate de cuivre par hectolitre d'eau réussirait, on le croit; néanmoins ce 514 NOTES ET MEMdlRES. dernier procédé demande à être éprouvé, et on nepedt garantir encore que l'efficacité de la bouillie bordelaise. Trois Poiriers de Doyenné d'biver, traités par M. Ricaud, et autrefois ravagés par la tavelure, ont paru à M. Prillieux cou- verts de feuillage, en pleine végétation, et jjortant des frdits lisses, gonflés et parfaitement sains, tandis que les arbres voi- sins non traités n'avaient, comme les années précédentes, que des Poires crevassées et tavelées. Insectes attaquant les arbres. — Les cultivateurs de Monlteuil, pour détruire les Tigres sur bois ou Kefmès qui attaquent les branches des Pêchers et tous autres insectes, en badigeonnent les branches en hiver, à l'aide dun pinceau, avec le ftnélange suivant : 3 kilogrammes de colle de peau, vingt pains de blanc de Meudon ou d'Espagne, 5 kilogrammes de soufre, auxquels on ajoute l'eau nécessaire pour rendre cette bouillie suffisam- ment liijuide. On doit la maintenir suf tin réchaud pour qu'elle ne se prettrie pas en refroidissant et qu'on jiuisse, sans obstacle^ l'étendre sur les branches. Cette composition, lorsqu'elle est de- venue froide, adhère assez longtemps aux branches pouf asphyxier les insectes parasites. Le badigeon correspondant usité pour les arbres à fruits il pépins est le suivant : 1/2 kilogrartime de savon noir, 1 kilogramme de soUfre, 4 litres d'eau de pluie. Faire bouillir l'eau et la jeter Jjetit à petit sur le savon noir, de façon à le bien délayer et le faire mousser. Jeter dessus le soufré par petite quantité, en remuant jusqu'à emploi achevé. Un cultivateur de Nogent-sur-Marne, pour atteindre le même but, savoir obtenir la destruction des Tigres sur bois ou Kermès, de la Grise Ou Tigre sur feuilles, des Pucerons lanigères logés sur les branches, bompose une pâte liquide dont il enduit les ar- bres et qui est ainsi forhiée : 500 grârnrries de blanc d'Espagne, 1,500 grammes de soufre en poudre, 750 grammes de colle de peau fondue darts de l'eau assez chaude et k fiat-t, SUR LES ENNEMIS A COMBATTRE DANS LES JARDINS. 515 i litre 1/2 de jus de tabac pur^ à 15 degrés. Le mélange est maintenu sur un réchaud afin qu'on puisse l'avoir assez liquide pow^ Vétendre^ car en refroidissant il dur- cirait. Si la pâte est trop épaisse, on peut y ajouter de l'eau et du jus de tabac par égales proportions. Pour éviter que le mélange ne se forme en grumeaux^ on doit verser la poudre peu à peu et en agitant doucement le liquide. Pour produire tout son effet, la préparation doit être étendue sur les arbres au commencement de l'hiver; elle ne doit pas couvrir les boutons à fruits et ne doit pas être appliquée trop chaude. Le Puceron lanigère est un ennemi redoutable pour les Pommiers qu'il fait mourir si on les lui abandonne. Vouloir ie détruire à tout jamais serait poursuivre une chimère; en se rési- gtiant à le combattre, lorsqu'il apparaît dans nos jardins, on en est maître d'autant plus facilement qu'il se livre à l'œil du cultivateur en se couvrant de l'enveloppe blanche neigeuse qui révèle sa présence. On en a beaucoup parlé; on a écrit lon- guement sur son compte et on y revient sans cesse; cepen- dant, étant admis qu'il faut le surveiller et avoir l'œil au guet pour ne pas le laisser pulluler, aussitôt qu'il apparaît, on n'a vraiment que l'embarras du choix pour le remède. Le pinceau à la main^ on badigeonnera les branches qu'il a envahies en les mouillant avec de l'alcool, de l'essence de pétrole, de l'eau de savon noir, de la suie délayée avec de l'urine, du jus de tabac pur^ de l'urine pure. On tâchera surtout de faire pénétrer le pinceau dans les aisselles des branches, en ménageant les yeux et les bourgeons herbacés; on arriverait même au résultat voulu en écrasant l'insecte sur les branches; tout le succès dépend de la vigilance du jardinier. Si l'insecte est parvenu à former les exostoses produites par son travail, on fera bien de les enlever avec la serpette, en recouvrant les parties mises à nu avec de l'onguent de Saint-Fiacre. Feu M. Groux père atta- quait cet ennemi de ses pépinières, dans sa résidence d'hiver, en répandant de la chaux en pierre au pied des jeunes Pom- miers; délitée, délayée par l'air, les gelées, les pluies, la chaux 516 NOTES ET MÉMOIRES. allait atteindre auprès des racines peu profondes les microsco- piques réfugiés. M. Maurice Girard considérait que, pendant les hivers doux, les Pucerons lanigères, sans s'enterrer, se contentent de se retirer dans les anfractuosités de l'écorce des arbres, ce qui justifie les soins qu'on prend d'enduire les branches pendant la saison d'hiver. A ce point de vue, outre les diverses recettes qui ont été indi- quées plus haut, je puis en rappeler une qui a été éprouvée par l'un de nos collègues et décrite à la page 314 du Journal de notre Société pour 1886. Pour obtenir un kilogramme de mélange, mettre dans un vase 150 grammes de savon noir avec 300 grammes d'une solution de sulfate de fer préparée à raison de 100 grammes pour un litre d'eau. Le tout étant chauffé au bain-marie pour faire fondre le savon et étant devenu liquide, retirer du feu et ajouter 300 grammes de jus de tabae à 15 degrés et 250 grammes de chaux à badigeon à l'état liquide. Ce mélange est appliqué après la taille d'hiver et après que les vieilles écorces ont été soigneuse- ment grattées. Parmi les ennemis des arbres fruitiers contre l'envahissement desquels il importe de se défendre avec une vigilance constante, on peut citer la Grise ou Tigre sur feuilles (7'm^ts /*m), qui, fixée sous les feuilles des Poiriers, surtout de ceux en espalier, les suce et finit par les dessécher, arrêtant leur fonctionnement et nuisant sensiblement à la végétation des arbres. Cet insecte, pourvu d'ailes de couleur grisâtre, tachées de brun, est très agile; mais la fraîcheur des nuits suffît pour l'en- gourdir, de telle sorte que lorsque, de grand matin, on passe devant les arbres, secouant les feuilles au-dessus d'un linge blanc qu'on a étalé par terre, et qu'on vide, à mesure qu'on avance, dans un \ase rempli d'eau, on en diminue considérablement le nombre en empêchant la reproduction. Quant à la disparition de cet insecte vraiment nuisible, on l'obtient bien facilement en aspergeant les feuilles, le soir, après ie coucher du soleil, avec de l'eau de savon noir, et en recom- mençant l'opération le lendemain matin, avec de l'eau fraîche SUR LES ENNEMIS A COMBATTRE DANS LES JARDINS. ol7 pure, avant Je lever du soleil ou au moins avant l'heure où son action prend de l'énergie. Bien entendu, l'eau doit être dirigée vers le dessous des feuilles, où elle doit rencontrer l'ennemi qui s'y tient habituellement. Il est vraiment trop élémentaire et superflu de rappeler ici la nécessité du soufrage contre l'Oïdium, l'action du jus de tabac contre les Pucerons; mais il parait à propos de répéter ce qui a été conseillé bien souvent et n'est pas assez pratiqué : la pré- caution de ramasser, pour les brûler, les feuilles entachées de Cryptogames, du Mildiou notamment, les organes des plantes logeant les éléments de la reproduction des Insectes et en pre- mière ligne les fruits véreux tombés sur le sol et contenant des Vers qui, dans leurs évolutions naturelles, pénétreront dans la terre pour s'y abriter ; les boutons à fruit des Poiriers et des Pommiers qui ne s'ouvrent pas au printemps et dans lesquels op trouvera toujours un petit Charançon. Il est bien connu que la cendre, la chaux pulvérisée, répan- dues,sur le sol, arrêtent le passage des Limaces, Escargots, etc. Dans le même but, un vieux cordage trempé dans une dissolu- tion de sulfate de cuivre étendu autour d'une plate-bande ou d'une planche empêche les Limaces et autres d'y pénétrer, et je puis citer à cet égard que j'ai moi-même un espalier garni d'arbres de Doyennés d'hiver dont les Poires étaient visitées par des Escargots qui les entamaient. Toutes celles qui étaient attaquées par ces Escargots, même très légèrement, se gâtaient et ne pouvaient être conservées. Une corde à puits en écorce, sulfatée et posée devant les arbres, au pied même du mur, fut un rempart que ces ennemis ne franchirent pas. S'il y eut quel- ques rares infractions, les audacieux sortirent du mur ou des- cendirent du chaperon, venant du jardin voisin. (1) M. Hardy fait connaître un procédé fort simple pour la destruc-' tien des Limaces. Ce procédé consiste à couvrir des planchettes, mesurant environ 20 centimètres en carré, avec de la graisse ou du beurre que, par économie, on choisit vieux ou rance. On place ces planchettes dans les carrés que l'on veut préserver, en les espaçant de 8 à 10 mètres. Si on les met en place vers le soir, on les trouve le lendemain matin 518 NOTES ET MÉMOIRES. Une bonne précaution consiste à rouler au pied des arbres, autour du tronc, une bande de papier fortement empreinte de goudron. Une autre encore contre les Limaces, et éprouvée comme très efficace, est la pose sur le sol et auprès des plates-bandes en- vahies, la pose, dis-je, d'une planche de bois fortement enduite de vieille graisse, sur laquelle on peut faire, chaque matin, une abondante récolte de Limaces. Je terminerai cette petite revue de nos moyens de défense en rappelant qu'un de nos collègues;, après une expérience de nombreuses années, a constaté qu'il ne trouvait plus de Vers blancs (larves du Hanneton) là où il avait répandu sur le sol du coaltar ou goudron de gaz mêlé ensuite à la terre par un simple binage. Des faits constatés dans l'époque actuelle, il résulte qu'avec le soufre, la chaux, le jus de tabac, substances si bien utilisées par l'Horticulture, le sulfate de fer et surtout le sulfaie de cuivre viennent jouer un rôle très important dans l'économie de nos jardins. Quelques autres moyens d'employer ces deux derniers produits sont encore indiqués; je me suis borné à rappeler, pour le présent, ceux dont la valeur a été le mieux prouvée par l'ex- périence. En résumé, les cultivateurs ne peuvent avoir la prétention de détruire à fond ni pour longtemps au moins les fléaux qui atta- quent sous tant de formes nos jardins; mais, avec de la vigi- lance, ils en arrêteront toujours les effets. couvertes de Limaces, dont beaucoup sont tellement petites, que la recherche directe en aurait été impossible, et que l'on enlève facile- ment pour les détruire. Il est prudent de ne pas laisser ces plan- chettes exposées au soleil qui en fond la graisse et la fait couler. Mais si, cependant, on veut les laisser en place pendant le jour, il faudra les placer à l'envers, c'est-à-dire la graisse en dessous, et les remettre en place le soir. SUR LE SÉCATEUR DE M. TRADINE. RAPPORTS 519 Rapport sur des modifications apportées a la fabrication DES sécateurs, par M. Pradlné (1) ; M. Ch. de Vexdeuvre Rapporteur. Sur la demande de M. Pradine, fabricant de coutellerie hor- ticole, rue de Gourcelles, 37, à Levallois-Perret, une Commis- sion fut nommée par la Société nationale d'Horticulture pour apprécier les modifications apportées par cet intelligent cons- tructeur à la fabrication des sécateurs. Cette Commission, composée de MM. Vitry, Jolibois, horticul- teurs, Aubry, coutellier, Gellière, peintre céramiste, et Ch. de Vendeuvre, fabricant de chauffages, s'est réunie, le jeudi iï mai, au siège de la Société. MM. Jolibois et Cellière empêchés s'étant fait excuser, M. Vitry fut nommé Président et le soussigné s'est chargé de faire connaître les améliorations apportées par notre collègue, et d'en apprécier les mérites. Ces perfectionnements sont au nombre de deux: 1° au lieu de cémenter le crochet, comme le font pres- que touslesfabricantsde sécateurs, M. Pra- dine y ajuste une plaque A en acier trempé, qui, beaucoup plus résistante que le fer, même cémenté, ne s'arrondira pas sous l'action d'un travail prolongé et assurera indéflniment des sections parfaitement nettes. 2° Le ressort à charnière est rem- placé par un ressort à boudin B enroulé autour d'une tige en fer placée longitudi- nalement entre les deux branches du séca- teur. Cette tige est carrée à sa partie inférieure, taraudée à son (1) Déposé le 23 juin 1887. S20 RAPPORTS. extrémité supérieure G et munie d'un écrouàmoletteE, qui per- mettra de réjçler à volonté la tension du ressort^ et par, consé- quent son énergie. La partie inférieure carrée coulisse dans un guide D fixé sur la branche qui porte la lame; c'est sur ce guide que s'appuie d'une part le ressort à boudin, dont la course est limitée d'autre pa'rt par TécrouE ; l'extrémité taraudée de latige agit en G sur la branche opposée, qui porte le crochet, et le tient ouvert, de telle sorte que l'on ne peut fermer l'outil qu'en com- primant le ressort, et qu'il suffit d'ouvrir la main pour que, le ressort agissant, le sécateur se trouve prêt à fonctionner de nou- veau, comme il le ferait avec un ressort ordinaire. La partie carrée du guide a une réelle importance ; elle l'em- pêche de tourner, quand on agit sur l'écrou, de manière à en rendre le fonctionnement d'une main très facile. Si elle était ronde elle tournerait en même temps que l'écrou, ce qui nécessiterait un étau pour en permettre l'usage. Le ressort est incassable, et dans les conditions où il est employé, il ne devra jamais se for- cer; mais si, par impossible, un accident survenait, en moins d'une minute, pour vingt-cinq centimes, il peut être remplacé par la personne même qui s'en sert. Ges sécateurs se vendent cinq, six et sept francs, suivant la taille. Si minimes que puissent paraître ces modifications, l'instru- ment dont il s'agit est d'un usage si fréquent, et rend de tels services, que l'on doit encourager les efforts tentés pour en sim- plifier la construction, et surtout en augmenter la solidité, la durée. Tel est le but que s'est proposé M. Pradine; tel est^ à mon avis, le but qu'il a atteint, après renseignements pris chez di- vers horticulteurs qui s'en servent, principalement au Luxem- bourg, où M. Jolibois, après l'avoir essayé, l'a fait employer. La Commission demande l'insertion du présent Rapport dans le Journal de la Société et son renvoi à la Commission des Ré- compenses. SUR l'examen des pupilles de la seine. 321 Rapport sur l'examen des Pupilles de la Seine a l'Ecole d'Horticulture DE Villepreux (Seine-et-Oise) (I); M. Michelin, Rapporteur. Messieurs, Le samedi 4 juin 1887 a été réunie à Villepreux (Seine-et-Oise) la Commission nommée à l'effet de décerner le prix fondé par M. Laisné en vue de récompenser l'élève de l'école qui, ayant eu pendant l'année une bonne conduite, s'est le plus distingué dans l'étude de l'Horticulture enseignée dans l'établissement des Pupilles de la Seine. Cette Commission était composée de M. Curé, horticulteur, membre du Conseil général de la Seine, représentant l'administration de l'assistance publique; de M. Hardy, directeur de l'École nationale d'Horticulture de Versailles; de M. Philippar, directeur de l'École nationale d'Agriculture de Grignon et, comme délégué de la Société natio- nale d'Horticulture de France, de M. Hardy, premier Vice-Président de ladite Société; de M. Curéégalementinvestidu double mandat ; de MM. Laisné, membre de la même Société, fondateur du prix à décerner, Bonnel, Vice-Président du Co- mité d'Arboriculture, Michelin, Secrétaire du même Comité. M. Laisné s'est excusé, étant empêché par une indisposition d'assister à la réunion. M. Hardy a été élu Président de la Commission ; M. Michelin en a été nommé Secrétaire. Trois élèves ont été présentés par le directeur, M. Guillaume, comme les plus méritants et, à ce titre, comme candidats au prix institué par M. Laisné, savoir: Bazard (Gustave- Alexandre), né le \'i décembre 1869, à Paris, entré à l'école le 25 août 1883, orphelin de mère ; Chalot (Charles-Pierre), né le 11 décembre 1871, entré à l'école le 6 mai 1885, orphelin de père et de mère; Dehant (Alfred-Pierre), né le 18 mai 1868, à Luxeuil (Haute- Saône), entré à l'école le 7 décembre 1885, orphehn de père et de mère. (i) Déposé le 9 juin '1887. 522 RAPPORTS. Ces trois élèves ont été successivement interrogés sur des points se rattachant à l'Arboriculture fruitière, sur la greffe des arbres à fruits, sur la Culture potagère, sur Ja Floriculture et sur des questions élémentaires de Botanique. L'élève Chalot, dans le classement, a mérité le premier rang en dépassant sensiblement ses concurrents, qui tous deux sont restés au-dessous, mais assez rapprochés l'un de l'autre pour être traités de la même manière. La Commission, en conséquence, a attribué le prix de 100 fr. à l'élève Chalot; cette somme, d'après les intentions du dona- teur, devant être représentée par un livret à la caisse d'épargne. Toutefois, comme il a bien voulu le faire les années précé- dentes, M. Laisné avait autorisé la Commission à disposer de deux sommes de cinquante francs pour les deux élèves qui, donnant satisfaction à leurs supérieurs par leur conduiteet leur travail, mériteraient d'être récompensés et encouragés à se main- tenir dans la bonne voie et à travailler à se perfectionner. Les deux élèves Bazard et Dehant recevront donc du généreux donateur chacun un livret de cinquante francs. La conclusion de cet examen a été que la partie théorique avait donné plus de satisfaction que la partie pratique, notamment, que la partie de l'Arboriculture fruitière, essentielle pour les jardiniers, laissait à désirer. La Commission, prenant un vif intérêt à ce qui l'appelle à Villepreux, devait en rechercher la cause. Ainsi qu'elle l'a fait depuis plusieurs années, elle ne s'en est pas tenue à l'exarnen des Pupilles; elle a visité l'établissement dans tousses détails, se rendant compte des éléments d'étude que peuvent y trouver les élèves. Elle pense qu'il est de son devoir de faire connaître quelle a été l'impression de ses membres sur l'organisation qu'elle a constatée et de formuler les vœux qu'elle serait portée à formuler, malgré les progrès sensibles qu'elle a été chaque année à même de signaler. Beaucoup a été fait, depuis quelques années, pour ériger l'in- stitution en école et, au point de vue des hommes spéciaux qui ont été réunis dans la Commission, il reste trop peu à faire pour qu'ils hésitent à se prononcer sur les quelques détails qui, dans SUR l'examen ijes pupilles de la seine. 323 leur pensée, manquent à l'organisation pour que l'établissement soit une école accomplie et, comme telle, donne satisfaction aux intérêts majeurs auxquels elle est propre. La science horticole est aujourd'hui répandue; les exigences s'établissent à l'égard des jardiniers; la routine chez eux perd tous les jours du terrain; leur réussite doit s'appuyer sur la pratique éclairée par la théorie et même par les données élémen- taires de la science; les écoles pour les former sont trop rares. Il y en a une toute montée à Villepreux ; tout y montre une école; tout y écarte l'idée d'un simple asile établi pour y accueillir des enfants orphelins ou abandonnés. On ne s'arrêtera pas à faire des manœuvres quand on a dans les mains tout ce qu'il faut pour faire des ouvriers accomplis. Une organisation matérielle, parfaitement entendue, irré- prochable au point de vue de la simplicité, prodigue le bien-être aux Pupilles. Les dispositions matérielles prises dans le but de l'ensei- gnement et du travail sont excellentes. Le directeur et le sous- directeur, ce dernier, un jeune élève de Grignon, s'acquittent avec autant de zèle que de distinction de l'enseignement théo- rique. 42 élèves suffisent à cet égard pour absorber leur temps; mais il manque un maître jardinier qui, sans cesse au milieu des jeunes travailleurs, les dirige dans l'application des principes, les commande à l'œuvre, et la bêche, la serpette, le sécateur à la main, les enseigne par l'exemple. — Ce chef de pratique doit être un bon jardinier, praticien expérimenté dans son art, qui trouve dans l'établissement une rémunération suffi- sante pour s'y attacher, qui apprenne à connaître les apprentis, qui les suive et développe leur goût et leur savoir-faire. Ne faudrait-il pas, dès lors, qu'on cherchât à diriger sur l'école et à y conserver ceux des Pupilles qui feraient preuve de goût et d'ap- titude pour l'Horticulture, qui montreraient des dispositions naturelles pour mettre à profit leurs études et faire honneur à l'Institution bienfaisante qui leur a procuré une profession inté- ressante et relativement avantageuse, une autre direction pouvant être donnée aux élèves rebelles à l'Horticulture et annonçant d'autres aptitudes. 524 RAPPORTS. On remarque chaque année, à Villepreux, quelques progrès, La Commission y a constaté de nouvelles améliorations dans les moyens d'étude; celle des plantes de serre y a reçu de nou- veaux éléments. Une fort jolie collection de Rhododendrons y a été plantée; la collection botanique y a été sensiblement dé- veloppée et l'étiquetage, qui doit la rendre d'autant plus ins- tructive, a été perfectionné. Dans la salle des collections, on voit, avec les graines, un bel herbier comprenant au moins 2,500 plantes, produit d'un don généreux; enfin on commence à édifier une serre en fer à deux pentes qui couvrira une super- ficie de 60 mètres, don en partie du Ministre de l'Agriculture, qui procurera le moyen d'augmenter la collection des plantes. Les eaux de la source, une richesse pour la propriété, ont été aménagées avec soin et intelligence; un utile bassin a été con- struit; l'acquisition récente d'un nouveau bâtiment a permis d'établir de nouveaux dortoirs et des accessoires tels que salles de bains, douches, etc.; enfin un poulailler, divisé par compar- timents et où les jeunes jardiniers apprennent à connaître les variétés de poules les plus renommées, les Houdan, Dorking, Biahma, Campino, etc.. On doit cette installation à la générosité du Ministre de l'Agriculture et à celle de M. Kohn; c'est une création des années 1885 et 1880. Un établissement de cette nature doit apporter des produits; c'est indispensable. Or, l'École de Villepreux est dans de bonnes conditions pour placer, notamment à Versailles, les récoltes qui excèdent les besoins de la maison. Il est en outre une source de recettes fort à propos imaginée par le Directeur et que je dois rappeler, quoi qu'il en ait été question dans des Rapports des années précédentes; je veux parler de la fabrication des paniers et particulièrement de ceux dans lesquels les horticulteurs placent les piaules qu'ils mettent en lerre. Le jour de l'examen, les pluies avaient été abondantes; le sol était tellement imprégné d'eau qu'on ne pouvait travailler au jardin. Or, les élèves étaient à l'atelier des paniers et, sauf chômage, la journée avait été productive pour l'établissement. Il y a là un exemple à suivre. EXPOSITION DELBEUF. 525 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture d'Elbeuf, tenue le 14 MAI 1887 (1), par M. Bacu. Elbeuf, par sa situation topographique, est enviable à bien des points de vue, surtout en vue de l'Horticulture. Si de petites gelées du printemps y sont préjudiciables comme dans beaucoup d'autres endroits, les côtes situées des côtés nord, nord-ouest et ouest de la ville, lui sont, je crois, d'une grande protection contre les longs et froids hivers. En effet, on rencontre aujourd'hui dans les jardins de cette belle vallée si agréablement sillonnée par les gracieux con- tours de la Seine, des végétaux qui nous ont été ravis par l'hiver de 1879-80. On est tout surpris de retrouver sur pied et en bonne santé de vieux exemplaires de Séquoia géant, de Pinsapo et d'autres végétaux que nous ne rencontrons que chétifs et dégarnis, sous le climat de Paris. Les Jaçilans dans les vergers, se comportent de la même façon. En somme, là-bas si quelques plantes ont dû souffrir, cela n'est pas à comparer avec nos contrées qui n'en sont cependant pas très éloignées. Ce beau pays est des plus gracieux, à cette époque peu avancée de l'année ; on y admire de vraies forêts de Pommiers savamment plantés, qui sont en train d'épanouir leurs fleurs d'un blanc rosé, tranchant avec d'autres moins avancés, en boutons rouges, sur le fond vert des richesses champêtres, et l'ensemble forme un admirable tableau. On peut y propager l'Horticulture dans une large mesure, tant au point de vue commercial qu'à celui du luxe, car la fortune et surtout le goût des privilégiés ne manque pas. Aussi, bien que des progrès y aient été déjà réalisés, j'ose espérer que beaucoup d'autres le seront encore, (l) Déposé le 28 juillet 1887. 528 COMPTE RENDU à mesure que les connaissances en matière d'Horticulture y seront plus généralement répandues. Honneur donc aux personnes dévouées qui nous ont donné à juger une charmante Exposition où les produits présentés ont prouvé tout le labeur employé pour arriver au but. Tout en regrettant de ne pas y avoir rencontré assez d'expo- sants de produits légumiers, cela malgré les efforts constants de l'honorable Président pour les y amener, nous félicitons les horticulteurs et amateurs qui y ont pris part. M. Guiborel, horticulteur à Saint-Aubin-lès-BIbeuf, qui a remporté le premier prix et plusieurs autres, avait fait un large et merveilleux apport. Dans un fort joli lot de Palmiers variés» non d'espèces rares, mais de bonnes plantes de commerce, on distinguait quelques autres plantes intéressantes : un bel exem- plaire de Cyanophyllum magnificum bien arrivé ainsi qu'un bel Alocasia metallica. Quelques Antkurium Scherzerianum et un Andreanum, des Caladium du Brésil^ des Broméliacées et Fou- gères complétaient le lot. Un autre lot d'environ 80 espèces de Roses greffées sur tige en pots qui étaient bien amenées. Ses Clemnlis lui ont valu les acclamations du Jury, ainsi qu'une belle collection bien fleurie d'Azalea indica. M. Bachelet, jardinier chez M. Mute!, exposait un joli lot de plantes de serre, au milieu duquel brillait gracieusement Un heau Cocos Weddelliana, de très jolis Palmiers variés et surtout de belles Fougères arborescentes. Un lot intéressant par sa culture était exposé par M. Querries, jardinier au château du Parc ; c'étaient des IJegonia Rex très jolis et nombreux, en variétés essenliellertient cultivées en pots dans de la mousse non fécondante. L'exposition de M. Henry Deschamps était aussi intéressante ) elle se composait de Palmiers, Azalées et Pélargoniers. M. Fouques nous montrait quelques Palmiers, Dracœna, Broméliacées. Des Calcéolaires hybrides étaient exposées par le jardinier de M°^ Chary , à Gaudebec. Un lot bien remarqué était celui des Pensées extra de coloris, DE l'exposition de POITIERS. 527 ttàpues et bien fournies qu'exposait M. Macaire, jardinier à Saint-Pierre. Grâce au zèle actif de M. Cabourg, le digne Président de cette honorable Société, et de M. Mutel, le sympathique Secrétaire- général, l'Exposition a été menée à bonne fin. Je pense que, comme moi, tous les Jurés qui se sont sentis honorés de se trouver dans un milieu si gracieux, en ont rap- porté un agréable souvenir. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Poiiiers en DATE DU 14 5UJ 1887 (1), par M. E. ForgeoT. Messieurs, Ayant eu l'honneur d'être désigné par notre Société iJOut la représenter, comme Membre du Jury, à l'Exposition d'Horticultiiré de Poitiers, je me suis rendu dans cette ville, le 14 mai, pour y remplir ma mission dont je vous rends compte ci-dessous : Composition du Jury : MM. Fargeton, délégué de la Société d'Horticulture d'Angers; Fabre, délégué de la Société d'Horticulture du Puy-de- Dôme ; Delahoùé, délégué de la Société Tourangelle d'Horti- culture ; Gouleaû (Joseph), délégdé de là Société Nantaise d'Horti- culture ; Pleurot (Alfred), délégué de la Société d'Horticulture dé Meaux; Nuyens (Jules)^ délégué de la Société d'Horticulture de la Gironde; Foucard, délégué delà Société horticole du Loiret; (1) Déposé le 28 juillet 1887. 528 COMPTE RENDU MM. Lemée-Rocheron, délégué de la Société d'Horticulture de l'Orne; Griseau, délégué delà Société d'Horticulture des Deux- Sèvres; Alary, délégué de la Société d'Horticulture de la Cha- rente; Lepage, délégué de la Société d'Horticulture de Fonte- nay-le-Comte; Nivet, délégué de la Société d'Horticulture de Limoges; Forgeot, délégué de la Société Nationale d'Horticul- ture de France. Le Jury entre en fonctions et procède d'abord à la nomination de son Président. Son choix se porte sur moi et je dois certai- nement cette distinction à ma qualité de délégué et membre de notre Société. Le Jury se divise en quatre sections pour l'exarnen des ap- ports des exposants classés comme suit : ■1'^ Section. — Plantes molles. Plantes vertes. Plantes de mar- ché. 2o — Pépinières. Produits maraîchers. 3" — Bouquets. Couronnes. i 4« — Industries horticoles. Quoique cette Exposition soit organisée par la ville de Poitiers, la Commission se trouve cependant composée entièrement de Membres de la Société d'Horticulture de Poitiers. Le Prési- dent sympathique de cette Société, M. de Feydeau, était Prési- dent de la Commission; M. Pascault, Secrétaire; MM. Bruant,, Marchand, Pingault, Château, etc., etc., Membres. Avec une Commission si compétente et si dévouée, nous ne pouvions que nous attendre à l'ensemble ravissant que présentait l'Exposition , où partout une organisation intelligente, raisonnée, se faisait sentir jusque dans les moindres détails. Une partie du beau parc de Blossac était transformée en un jardm anglais d'un hectare au moins de superficie. L'habile ar- DE l'exposition DE POITIERS. ' o29 chitecte-paysagiste à qui on doit cette transformation magnifi- que est M. Robine, de Limoges; il a su utiliser en artiste tous les accidents de terrain, en créer même, dessiner de très beaux vallonnements, creuser une jolie pièce d'eau avec pont rustique et rochers formés avec les pierres trouvées dans les fouilles du parc. Voici, divisés en quatre sections, les résultats de l'examen du Jury et les principales récompenses décernées aux Exposants : \'^ Section. — Plantes diverses. Le grand prix d'honneur avec félicitations unanimes du Jury a été décerné à M. Marchand, Horticulteur à Poitiers, et dont le nom si connu jouit d'une réputation bien méritée dans le monde de l'Horticulture. La nomenclature de toutes les belles plantes qu'il a exposées serait trop longue à donner ici; je me contenterai donc de citer les plus remarquables : ses Azalées de formes parfaites, avec des têtes de plus d'un mètre de diamètre, Kentïn Forsieriana, et Balmoreana, Caryota soboUfera, Areca rubra, A. sapi'da, A. Baueri\ Anthurium Warocqueanum, Cycas villosa, Alocasia ze* brina, etc., etc. Je citerai encore un groupe de forts sujets de Chamserops, Phorudiim, et un massif important de Conifères. Médaille d'or à M. Rayer, horticulteur à Poitiers, pour plu- sieurs groupes de plantes comprenant : Rhododendrons, Arau- carias, Lataniers, Ghamaerops, Phormium^ etc., etc.... Cet Expo- sant a obtenu de plus deux médailles de vermeil et une d'argent pour ses Galcéolaires, Pelargonium^ Azalées, Pétunias, etc.... Médaille d'or grand module à M. Venien, jardinier chez M"'^ Deniau, au château de la Planche (Vienne), pour son lot de» plantes vertes en forts spécimens, notamment dans les Cycas revoluta et Araucaria. Médaille d'or à M. Marais, Horticulteur à PoitierSj pour son Ict de Bégonia Rex, dont la bonne culture a été très appréciée. M. Marais a obtenu en outre trois médailles de vermeil pour plantes de marché, Bégonias tubéreux et Pelargoniwn, Médaille de vermeil grand module et une prime de 100 fr.> 34 530- COMPTE RENDU ^ M. Thimothée, Horticulteur à Poitiers, pour son exposition d'Azalées. Trois médailles d'argent lui sont aussi décernées pour ses lots à^ Bégonia Bex, Pelargonnon et plantes de marché. Médaille de vermeil, grand module, à M. Maurier, Horticulteur à Poitiers, pour son importante collection de Fougères de pleine terre et de serre froide. 2" Section. — Pépinières. Légumes. Médaille d'or, grand module, à M. Jutant;, Horticulteur à Chà- tellerault, pour sa belle collection de Conifères. Médaille d'or, grand module, à M. Fortuné Pasquier, Horticul- teur à Poitiers, pour son lot d'arbustes à feuilles persistantes comprenant surtout une belle collection de Houx. Une médaille d'or lui a été aussi attribuée pour sa collection importante de Vignes. La température très froide du printemps explique le peu de produits qui figurent dans cette section, surtout pour les Légu- mes, qui sont insuffisamment représentés; cependant nous pou- vons encore citer trois lots remarquables : Le lot collectif de la Société d'Horticulture de Poitiers, com- prenant toutes les primeurs de la saison, obtient une médaille d'or. Le lot collectif de la Société d'Horticulture des Deux-Sèvres, moins complet que celui de la Vienne, mais qui se trouve sur- tout bien relevé par une collection de Poires et Pommes très bien conservées. Ce lot est récompensé par une médaille de vermeil. M. Auzannet, de Poitiers, est le seul exposant maraîcher dont le lot, très remarquable, mérite d'être cité. H renferme une belle collection de tous les Légumes de la saison et toutes les variétés en sont très bien étiquetées. Il est décerné à M, Au- zannel une médaille de vermeil grand module et une prime de cent francs. 3^ Section. --- Bouquets et Couronnes, Tous les horticulteurs de PoLtiers s'étaient donné là rendes- DE l'exposition DE POITIERS. 331 VOUS pour rivaliser entre eux de goût et de savoir-faire dans l'art charmant et délicat de monter les Heurs en Bouquets Couronnes, Surtouts de table, etc., etc. Aussi, en présence des nombreux et magnifiques lots rassemblés dans une tente spéciale destinée à cette Exposition, le Jury a-t- il éprouvé une surprise des plus agréables, mais, en même temps aussi, un certain embarras facile à expliquer, car, dominé par le sentiment d'admiration produit par l'ensemble merveilleux de cette belle Exposition, il aurait voulu pouvoir attribuer à chacun des exposants des médailles d'or. Il a certainement regretté de ne pouvoir récompenser autant qu'ils l'auraient mérité une partie des exposants dont les -lots ne le cédaient guère en beauté à ceux qu'il a désignés comme premiers lauréats. La médaille d'or, grand module, a été décernée à M. Maurier, Horticulteur à Poitiers, pour l'ensemble de son exposition. Médaille d'or attribuée à M. Marais, Horticulteur à Poitiers, pour l'ensemble de son exposition. Médaille de vermeil, grand module, à M. Thimothée, Horti- culteur, pour ses Couronnes et Croix, Ce même exposant enlève aussi deux médailles d'argent pour ses Bouquets et Surtouts de table. Deux médailles de vermeil et une médaille d'argent décernées à M. Rayer, Horticulteur à Poitiers, pour son lot très important et très remarquable de Couronnes;, Croix et Surtouts de table. Je ne saurais non plus oublier le beau lot de Bouquets, Piquets de corsage, Couronnes et Croix de M. Marchand ; il lui avait été attribué pour cette exposition l'un des premiers prix, et si aucune médaille ne lui a été affectée dans cette section, c'est que le Jury a entendu réunir en une récompense unique, le Grand Prix d'honneur, les distinctions particulières méritées pour chacun de ses magnifiques lots. 4^ Section. — Industries. Cette section est celle qui est représentée par le plus grand nombre d'exposants; aussi le Jury, en raison de cette affluence b32 COMPTE RENDU et aussi du mérite évident et remarquable de la plupart des expositions de cette section, a-t-il dû lui attribuer beaucoup de récompenses. 11 serait trop long de vous les énumérer ici et je me bornerai à vous citer seulement les principales. En première ligne, il convient de nommer la maison Guillot- Pelletier, d'Orléans, le fabricant bien connu. Son exposition comportait deux belles Serres hollandaises vitrées (l'une d'elles contenait les Plantes rares exposées par M. Marchand), son Chauffage a l'Orléanais », ses Kiosques, Châssis et Meubles de jardin; en résumé, très belle exposition; aussi le Jury lui a-t-il accordé une médaille d'or grand module, la plus haute récom- pense attribuée à l'industrie. M. Polakowski, de Roumazières (Charente), a obtenu une médaille d'or, petit module, pour son exposition de Tables, Co- lonnes, Bassins, etc., etc., le tout en ciment et exécuté avec un goût exquis. Nous avons surtout remarqué chez cet exposant des terres cuites très rares, de différents modèles, d'une forme artistique, gracieuse et légère. M. Palansi, de Poitiers, a reçu une médaille de vermeil grand module pour son Bassin en ciment coulé, Statues, Conduites, etc. Pour terminer, je signalerai encore le diplôme d'honneur décerné à M. Robine, architecte-paysagiste, qui a reçu les éloges et les félicitations les plus sincères et les mieux mérités pour la belle exécution du Jardin de l'Exposition. La tâche du Jury était finie ; j'ai quitté avec quelque regret la ville de Poitiers et sa belle Exposition, emportant de ses orga- nisateurs et de tous les membres du Jury le meilleur souvenir ; qu'il me soit permis, au nom de notre Société, de leur adresser ici mes sincères remerciements pour le charmant accueil et Phonneur qu'ils ont faits à votre délégué. DE l'exposition DU RAINCY. 533 Compte rendu de l'Exposition du Raincy (1), Par M. D. Vitry. La Société régionale d'Horticulture du Raincy a organisé, dans cette ville, une Exposition d'Horticulture, qui a été ouverte au public les 18, 19 et 20 juin dernier. Elle se tenait, au centre de la ville, dans l'avenue du Ghemin-de-Fer, sur un terrain non bâti, et sur lequel elle avait fait dresser une tente servant à abriter les produits horticoles; en avant et derrière cette tente se trouvaient exposés les objets industriels se rattachant à l'Hor- ticulture. Cette Exposition, quoique d'une importance peuconsidérable, renfermait néanmoins plusieurs lots qui méritent une mention toute spéciale^ etje puis dire aussique tous les produits exposés, malgré la forte chaleur qui régnait en ce moment, étaient res- plendissants de fraîcheur et de beauté. Le terrain sur lequel avait été dressée la tente était trans- formé en un ravissant parterre garni de fleurs aux coloris les plus variés, et produisait un effet d'ensemble très agréable à la vue. Toutes nos félicitations à la Commission d'organisation, qui a su tirer si bien parti des plantes mises à sa disposition par les exposants, et tout particulièrement à M. Beauvais, Secrétaire- général de la Société, qui a organisé cette Exposition avec un zèle et un dévouement dont nous ne saurions trop faire l'éloge. Cette Exposition est certainement un succès pour cette inté- ressante Société, qui compte peu d'années d'existence, et qui est dirigée si habilement par M. Clémencet, maire du Raincy, Pré- sident de la Société, et par M. Chrétien, habile jardinier de la localité, qui en est le Vice-Président. Or, le 17 juin, à onze heures, au café de la Gare, se réunissaient les membres du Jury, qui était ainsi composé : M. Besnard, délégué de la Société de Melun et de Fontaine- bleau ; (1) Déposé le 8 juillet 1886. o34 COMPTE RENDU M. Lefèvre, délégué de la Société de Corbeil; M. Plaisant, délégué de la Société de Coulonimiers ; M. Méchin, délégué de la Société d'Épernay; M. Gottin, délégué de la Société de Meaux; M. Barhié-Péricourt, délégué de la Société de Troyes: Et voire délégué. J'ai eu l'honneur, comme étant le représentant de la Société nationale d'Horticulture, d'être nommé Président du Jury. M. Besnard a été nommé Secrétaire. jjmes Clémencet, Chrétien, Broi/at, Bourdon, Doit et M''° Soulier, Dames patronnesses de la Société, s'étaient réunies au Juiy pour l'altribuiion du prix d'honneur des Dames patron- nesses à décerner au plus beau lot de plantes fleuries. A quatre heures, le travail du Jury était terminé et il se réu- nissait pour l'attribution des prix. Je me bornerai à citer les premiers prix obtenus et à rendre compte des principaux lots de plantes qui nous ont paru les plus méritants. Citons d'abord de très jolis massifs de Bégonias tubéreux à fleurs érigées, de Calcéolaires demi-naines et de Gloxinias, exposés par la Maison E. Forgeot et C'", grainiers, quai de la Mégisserie, à Paris. Les fleurs de Bégonias sont de dimensions exceptionnelles; toutes les nuances existant dans ce genre de plantes y sont représentées, rouge foncé, rouge vif, orange, saumon, rose, jaune soufre, blanc pur, etc., etc. Le lot de Cal- céolaires mérite spécialement d'être signalé; il est composé de spécimens formant une race demi-naine, à très grandes fleurs, nouveauté qui sera mise au commerce, cette année, par la Maison E. Forgeot et C'^. Les Gloxinias sont aussi représentés par les deux catégories de ce magnifique genre, les types Val- lerand avec leurs nuances si brillantes et si variées, puis le joli type à fleurs érigées. On remarque également un très joli lot de Pétunias doubles, aussi beau par la dimension des fleurs que par la variété des coloris; ensuite une collection nombreuse de Pyrèthres à fleurs doubles, représentant les principales nuances obtenues dans ce genre de plantes. Mais, de tous les lots exposés par la Maison DE l'exposition DU RAI^CY. 535 E. Forgeot, ceux qui ont le plus attiré rattentioti des visiteurs sont les deux massifs de plantes annuelles placés h droite et à gauche, vers le milieu de la tente. Le goût qui a présidé à leur arrangement et la diversité des coloris leur donnent le plus ravissant aspect. Au fond de la tente, à l'un des angles, le même exposant nous fait admirer un lot important de légumes, comprenant des collections nombreuses de Choux Cabus et Milans, Choux-fleurs, Laitues, Romaines, Radis, etc., etc., remarquables par leur développement et leur franchise, une collection de Pois cultivés en caisses, représentant les meilleures variétés du genre; citons particulièrement leTéléphone, le Stratagème, le Merveille d'Amé- rique, .qui sont couverts de magnifiques cosses. Aussi, en présence de cette belle Exposition, le Jury, à l'una- nimité, a accordé à MM. E. Forgeot et C'® le premier prix d'honneur, consistant en unobjetd'art offert par M. Roger-Ballue, conseiller général. La médaille d'or offerte par les Dames patronnesses, attribuée au plus beau lot de plantes fleuries, a également été décernée au même exposant^ à la satisfaction générale. M. Lamelle, jardinier chez M. Detouche, à Gagny, avait, de son côté, exposé un magnifique lot de plantes de serre chaude, fort belles, d'une bonne végétation et quelques-unes en forts exemplaires. Citons parmi les plus remarquables, Anthitrium carneum et Scherzerianum, Pandanwi Veifchii, Nephrolepis, Dieffenbachia Seguine picta, Nepenthes Rafftesiana, Ficus Par- celli, etc., etc. Puis un lot de Crotons bien variés, mmaicUs, baron Franck Sellière, baron de Rothschild, Président Chéreau, général Pajol, etc., etc. ; enfin une corbeille contenant un ma- gnifique lot de Caladium et des plus variés. Reine Marie de Portugal, Isis, alboluteum, Jean Linden, Ferdinand de Lesseps, M. A. Hardy, comtesse de Maillé, M. Bleu, M™* Bleu, etc., etc. Le Jury, en raison de la beauté de ces plantes, décerne à M. Lamelle le deuxième prix d'honneur, consistant en une mé- daille d'or off'erte par M. le Ministre de l'Agriculture. MM. Levesque et fils, horticulteurs à Ivry (Seine), ont obtenu 536 EXPOSITION DU RAINCY. une médaille d'or, offerte par le Conseil général de Seine-et-Oise, pour leur apport de 300 variétés de Pivoines herbacées. M. Sylvain Pichon a eu une médaille de vermeil pour sa collec' lion de Rosiers en pots (50 variétés)^ que le Jury a reconnue très méritante comme choix et comme étiquetage. Une médaille de vermeil a été décernée à M. Vital Hubert, jardinier chez M™* Sanonère, à Livry, pour plantes de serre chaude, Géraniums et Bégonias. Une médaille de vermeil àM.Mabon,amateur au Raincy,pour sa belle collection de Roses coupées. Une médaille de vermeil à M. Bournisien, de Meaux, pour son herbier renfermant 400 plantes médicinales. Telle est la liste des principales>écompenses décernées par le Jury pour les exposants horticoles. Vingt-cinq concurrents avaient pris part à TExposition des arts et industries horticoles. Le Jury a décerné : à M. Leblond fils, à Montmorency, pour ses serres, une médaille d'or; Une médaille de vermeil grand module à M. Martre et ses fils, constructeurs d'appareils de chauffage,pulvérisateurs, etc., pour l'ensemble de leur Exposition ; Une médaille de vermeil à M. Beaume, à Boulogne (Seine), pour pompes d'arrosage. Le soir, un banquet offert aux membres du Jury réunissait une soixantaine de membres de la Société. La plus franche cordia- lité n'a cessé de régner pendant lout le repas ; je puis dire que le meilleur accueil a été fait aux membres du Jury et tout parti- culièrement à votre délégué. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 537 PLANTES NOUVELLES OU RARES The Garden. Carpenterîa calîforiiîca Torr. et Gr. — The Gard., 22 janv. i887, p. 100, pi. 581. — Carpenterie de Californie. — Californie, — (Saxifragées.) Le Garden publie une bonne figure de ce bel arbuste, en fai- sant observer, dans le texte sans description dont il l'accompa- gne, que c'est Tune des introductions les plus récentes. Il ajoute que cette planche a été exécutée d'après un pied cultivé chez Miss Jekyll, à Munstead (Surrey), qui croit en avoir obtenu la première floraison en Angleterre, peut-être même en Europe. La date de cette première floraison n'étant pas indiquée dans le recueil anglais, il n'est pas hors de propos de rappeler que le Journal de la Société renferme une note de M. Rob. Lavallée, fils de notre regretté Président, qui a été déposée sur le bureau le 26 juin 1884, en même temps que des branches fleuries de Carpenteria. (Voyez le Journal, 1884, p. 340-341.) L'auteur de cette note nous apprend que son père avait reçu ce bel arbuste, de Californie, à la date de quelques années et qu'il le lui avait recommandé « comme une espèce très précieuse, qui ne se trouvait pas encore dans les cultures européennes ». Il dit aussi que le Carpenteria « supporte par- faitement, en pleine terre, le climat de Segrez », par conséquent celui de Paris; or, d'après le Garden, ce serait s'avancer beau- coup que de donner cet arbuste comme entièrement rustique en Angleterre, si ce n'est dans les localités le plus favorisées sous le rapport du climat, de l'île de Wight, des côtes du De- vonshire et de Cornouailles, des parties chaudes et méridio- nales de l'Irlande. A Munstead, Miss Jekyll lui donne la meil- leure exposition de son jardin, devant un mur. Il paraîtrait donc que l'arbuste s'est montré plus rustique à Segrez que dans la Grande-Bretagne. D'après la figure donnée par le journal an- glais et d'après la note de M. Rob. Lavallée, le Carpenteria cali- 538 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. fornicu est un petit arbuste à feuilles opposées, ovales-oblon- gues, dentées en scie, sessiles ou à peu près, longues d'environ 0°, 08-0™, 10. Ses fleurs blanches, bien ouvertes, à cinq pétales arrondis, sont larges d'environ 0"\06 et sont surtout rapprochées au bout des rameaux, « en cymes rameuses », dit M. Rob. La- vallée. La même plante a été figurée et décrite dans le Botani- c al Magazine, cahier de décembre 1886, pi. 69H . Dans l'arlicle écrit par lui à ce sujet, sir Jos. Dalton Hooker dit qu'on ignore la partie de la Californie d'où elle est venue. Il en attribue l'intro- duction en Europe à M. Leichtlin, de Baden-Baden. Il assigne à cet arbuste environ deux mètres de hauteur. Oncidiuin Jone»«iaiiuni Rkichb. f. — T/ie Gorrf., 12 février 1887, p. 148, pi. o83 . — Onculier de Gones. — Paragua)'. — (Orchidées.) Cette belle Orchidée, découverte par M. Louis de Saint-Léger, sur le Monte Grosso, au Paraguay, et mise au commerce par MM. Horsman et C''=, de Colchester, n'avait donné, jusqu'à ces derniers temps, que des inflorescences médiocrement dévelop- pées et pendantes; mais, dit le Garden, tout récemment on en a obtenu de grandes grappes rameuses, qui ne réunissaient pas moins d'une quarantaine de fleurs. Or, ces fleurs sont fort belles et plus grandes que ne sont généralement celles des Oncidium, puisqu'elles mesurent environ 0"',06 dans leur plusgraml diamè- tre. Leurs sépales et pétales sont ovales-oblongs, ondulés aux bords, et sur leur fond de couleur de crème se détachent rfe nombreuses macules brun-rouge. Leur labelle est grand, plat, d'un blanc pur dans certaines variétés, ponctué et maculé d'é brun-rouge dans d'autres, formé en très majeure partie par son lobe moyen, qui est beaucoup plus large que long, tandis que ses deux lobes latéraux sont très petits et jaunes, ponctués de rouge. Les pseudo-bulbes de la plante n'ont guère que la gros- seur d'un pois, et chacun porte une feuille lancéolée, pointue, dont la longueur varie de 0™,08à 0"',22, \jOncidhnn Jonesianum vient très bien dans une serre à Cattleya, attaché à une bûché ou en panier suspendu. Il doit être exposé au grand jour et au soleil et doit recevoir beaucoup d'eau pendant qu'il est en végé- tation. PLANTES NOUVELLES OU RARES. 539 Cœlogyne crîstata Llndl. inaxînia. — The Gard, du 26 févr. 1887, pi. 583, p, 190. — Cœlogyne à crête var, à très grande fleur. — (Orchidées.) Le Cœlogyne cristala est une plante bien connue et qu'on trouve dans presque toutes les serres ; mais la variété dont il s'agit ici est encore rare et par conséquent d'un prix élevé. Elle est connue également de beaucoup d'amateurs sous le nom de variété de Saint-Albans, parce que c'est M. Sander, de Sainl- Albans, qui l'a mise au commerce. Les fleurs, d'un blanc pur avec le milieu du labelle et ses crêtes d'un beau jaune, en sont plus grandes que dans le type, et chaque inflorescence en com- prend cinq ou six. Elle est aussi distincte parce que ses pseudo- bulbes sont gros et tronqués. Impatiens Hawkerî. — The Gard, du 19 mars 1887, pi. 588, p. 256. — Impatiente de Hawker. — Iles de l'océan Pacifique. — (Balsamluées.) Cette plante ressemble beaucoup hV Impatiens Sultani, qui est aujourd'hui bien cpnnu. Elle en a la végétation, la forme et l'as- pect généx'al des fleurs; mais elle l'emporte sur celui-ci^ parce que ses fleurs, qui naissent isolément à l'aisselle de chaque feuille, sont plus belles, colorées en beau rouge carmin, avec un œil central blanc et teinté de violet rougeâtre. Sa tige, ses pédon- cules, le court pétiole et la côte médiane de ses feuilles sont rouge foncé; celles-ci sont ovales-lancéolées, aiguës ou acu- minées, fortement dentées en scie. — La culture de cette espèce est simple; on la multiplie par boutures comprenant deux ou trois entre-nœuds qui, plantés dans du sable et en serre chaude, s'enracinent facilement; sa nature molle et presque charnue lui fait redouter l'excès d'humidité. Elle se plaît dans un compost formé de terre un peu légère, additionnée de fumier consommé et de terreau de feuilles ainsi que d'un peu de sable. En raison de son origine, elle doit être tenue en serre chaude et près des vitres. HeinerocaHîs Duniortieiû. — The Gard, du 26 mars 1887, pi. 589, p. 280, — Hémérocalle de Dumortier. — Japon et Sibérie occidentale. — (Liliacées.) 540 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. Cette Hémérocalle complètement rustique est très voisine de VHemerocallis minor, qui est aussi connue sous le nom de H. graminea ; mais elle forme une bien plus forte plante. Ses feuilles, au nombre de cinq ou six par touffe, sont longues d'environ 0", 50 et larges d'un centim. à un centim. et demi; elles sont d'un beau vert en dessus, d'un vert pâle, mais non glauque, en dessous. Sa hampe, haute de 30 à 60 cenlim., porte à son extrémité une ombelle de 10 ou 12 fleurs colorées en beau jaune-orangé et agréablement odorantes qui, bien que ne durant pas beaucoup chacune en particulier, se succèdent assez longtemps, en raison de leur nombre, pour que, en somme, la floraison soit longue. Elles commencent à se montrer de bonne heure. Quoique cette belle plante ait été introduite en Europe en 1870, elle n'est pas encore très répandue. Le seul soin qu'exige sa culture consiste à ne pas en laisser trop longtemps les touffes à la même place sans les diviser; sans cela, elle perd de sa vigueur. BoTANiCAL Magazine. Solanuni Wcndlandii U. Hook., Bot. Mag., janv. 1887, pi. 6914, — MoreUe de Wendland. — Gosta-Rica. — (Solanées.) Belleespèce qui croît danslespartieshautes deCosta-RIca, dans l'Amérique centrale. Elle paraît avoir été importée de son pays natal au Jardin botanique de Herrenhausen, dans le Hanovre, d'où elle a été envoyée, en 1882, au Jardin botanique de Kew, où elle a fleuri pour la première fois au mois d'août 1886,. dans la serre consacrée aux Liliacées. C'est un arbuste grimpant, tout glabre, qui porte de petits aiguillons crochus et épars sur sa tige, ses branches et ses pétioles. Ses feuilles, longuement pétiolées, varient beaucoup de forme et de dimensions, car les supérieures sont simples, ovales, en cœur à la base, acuminées au sommet, tandis que les autres sont diversement trilobées ou trifoliolées, et leur longueur varie de 5 à 25 centim. Il donne en abondance de grandes inflorescences en cyme, hémisphé- riques, compactes, qui terminent des branches pendantes, et dont chacune réunit quinze à vingt fleurs colorées en bleu-lilacé PLANTES NOUVELLES OU RARES. 541 fort pâle, très ouvertes et larges de trois à cinq centimètres. Cette plante est de serre tempérée et y grimpe le long des piliers. Amazonia calycîna D. Hook., Bot. Mag., janv. 1887, pi. 6915. — Amazonie à grand calice. — Guyane britannique. — (Verbénacées.) Plante que M. D. Hooker qualifie de réellement splendide et dont la floraison se prolonge pendant deux mois. On en doit l'introduction en Europe à MM. Veitch, qui l'ont reçue de leur collecteur M. Burke. C'est un grand arbrisseau ou sous-arbris- seau, dont les feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, forte- ment dentées en scie, souvent maculées d'un beau rouge, sont longues de 15 à IScentim.; ses branches d'unrouge vif et velues, se terminent chacune par une grappe de fleurs, plus ou moins penchée dans sa partie supérieure, et qui mesure de 15 à 25 centim. de long. Dans^ces inflorescences, les fleurs tubulées, longues de 4 à 5 centim., à corolle jaune-soufre, avec un grand calice rouge, sont pendantes et se dirigent toutes d'un côté, tan- dis que du côté opposé s'élèvent de nombreuses feuilles florales pétiolées, duvetées, oblongues, lancéolées et acuminées, longues de 4 ou 5 centim., qui sont tantôt toutes colorées uniformément en beau rouge, tantôt diversement mélangées de vert et de rouge. Nyniphaea flava Leitn. — Bot. Mag., janv. 1887, pi. 6917. — Nénuphar à fleur jaune. — États-Unis, dans la Floride. — (Nym- phéacées.) Cette élégante plante aquatique, bien qu'elle ait été signalée depuis longtemps, est encore fort rare dans les collections ; du reste, ce n'est qu'à une date relativement peu éloignée que M. Leitner l'a décrite. Elle a fleuri pour la première fois, dans la serre aux Liliacées du Jardin de Kew, en juillet 1882. Elle est remarquable par son rhizome non rampant, oblong ou cylin- dracé, qui se couvre de tubérosités en écailles, lesquelles se développent en stolons reproduisant la plante ; à son extrémité, ce rhizome (ou souche) donne successivement des couronnes de feuilles et de fleurs sous chacune desquelles se développe un o42 REVDE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. cercle de racines. Ses feuilles orbicuiaires-elliptiques, entières, a sinus basilaire étroit, longues de 5 à l.j centim., sont vertes et souvent maculées de rouge sombre en dessus, d'un rouge pâle en dessous. Ses fleurs larges de 10 centim., d'un jaune pâle, s'ouvrent le matin et restent ouvertes jusqu'au coucher du soleil. Les sépales et les nombreux pétales sont oblongs, presque aigus. Gladiolus Watsoiiîoîcle.s Baker. — Bot. Mag., févr. 188?, pi. 6919. — Glaïeul faux Watsonia. — Afrique centrale. — (Iridées.) Cette espèce intéressante a été découverte par MM. Thomson et Johnston sur le mont Kilimandara, dans l'Afrique centrale. Là on commence à la trouver à l'altitude de 8,500 pieds anglais ('2,975'"), et elle se montre abondante à partir de ce niveau jus- qu'à 11 ,000 pieds (3,355°'). Les deux voyageurs en ont même observé, à l'altitude de 13,000 pieds (3,965""), une forme naine, à fleurs plus petites que dans le type et à feuilles étroites avec les bords enroulés. C'est par graines que ce Glaïeul a été intro- duit. La plante fleurie mesure jusqu'à un mètre environ de hauteur; sa tige droite porte, à sa base, quatre ou cinq feuilles linéaires, fermes, longues de 30 à 45 centim., que la planche représente bordées d'une ligne rouge; elle se termine par un épi lâche et unilatéral de fleurs, au nombre de 4 à 10, colorées en beau rouge avec une bande médiane plus claire sur chaque segment du périanthe, dans lesquelles le tube, plus long que le limbe, est arqué, et s'élargit de la base au sommet en enton- noir étroit. L'altitude à laquelle vient naturellement ce Glaïeul fait présumer qu'il se montrera assez peu sensible au froid de nos climats. Lapeyrousîa (Anomatheca) ^randillora Baker. — Bol, Mag., mars 1887, pi. 6924. Lapeyrousie à grandes fleurs. — Afrique orien- tale. — (Iridées.) Cette charmante Iridée avait été découverte dans leZambèze, par sir John Kirk, en 1858, mais c'est seulement en 1883 qu'elle a été introduite vivante en Angleterre. Elle est très voisine de PLANTES NOUVELLES OU RARES. 543 ïAnomatheca criienta, de Natal; mais elle remporte notablement sur celle-ci par la grandeur de ses fleurs. Elle est nommée Lapey- rousia par M. Baker, parce qu'il suit Bentham qui a réuni le genre Anomatheca Ker au genre Lapcyrousia Pourr. Cette plante a un petit oignon solide, globuleux, dont les tuniques externes sont réduites à Tétat de fines fibres brunes, et duquel partent 6 ou 8 feuilles linéaires, distiques, longues de lo à 30 centim., ainsi qu'une tige florifère haute de 30 centim. Celle-ci se termine par une inflorescence en épi simple ou bifurqué, lâche, presque unilatéral, qui comprend de 4 à 10 fleurs larges de 4 ào centim. rouge-écarlate avec le centre jaune et marquées d'une grande macule triangulaire, écarlate foncé, sur les trois segments inférieurs du périanthe qui sont un peu plus courts que les trois supérieurs ; le tube de ces fleurs est long et grêle, élargi en en- tonnoir à son extrémité. Beu'onia cyclophylla D. Hook., BotMag., mars 1887, pi. 6926. — Bégonia à feuille ronde. — Chine méridionale. — (Bégoniacées.) De ce nouveau Bégonia tubéreux des tubercules ont été en- voyés au Jardin botanique de Kew, en 1885, par M. Ford qui les rapportait au Bégonia fimbristyla Hance; mais sir Dalton Hooker, dans son article du Botanical Magazine, expose les raisons pour lesquelles il regarde la plante dont il s'agit comme une espèce nouvelle, distincte du B. fimbristyla. — Le Bégonia cyclophylla n'a qu'une seule feuille arrondie. Le Secrétaire-rédacteur-gérant^ P. Duchartre. Paris. — Imprimerie G. Rougier et Cie, rue Cassette, 1. 544 AOUT 1887 Obsiïkvations météorologiques faites par m. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRÉS Paris (altitude : 63") TEMPÉRATURE Minim. Maxim, HAOTEDR du baromètre. Matin. Soir. VENTS dominants. £tat dd ciel. ^ 2 3 4 8,3 10,1) 10,4 10,8 24,7 27,2 23.3 25,0 768,0 :m 771 770 769 769 770,5 767,5 5 11,0 28,2 766, 0 764,0 6 7 10,6 •12,0 33,0 34,0 763 765 765 766,5 8 9 10 H 12 13 11,6 H.l 14.2 7,2 8,7 6,0 33, 0 .32, 6 25,7 24,3 23,3 28,9 768.0 768,5 764, 5 765 762. ë 758 768,5 766 764,0 763 760 757,5 14 16 10,;; 10,1 12,7 25,7 27,2 25,1 760 _ 763,5 755 763 759 7o6 17 8,9 21,9 759,5 756, 5 18 10,7 20,4 757 762 19 11,3 ",1 21,2 18 iÔ 761 , 5 758 761 758 21 23 9,9 4,7 20,3 22,6 763,5 "66,5 766, 0 765, 0 23 24 25 26 27 0,9 7,9 8,0 10,1 16,7 24,9 27,7 30,2 30,8 25,9 765, 5 762 762 760 758, 5 763 762 760, 5 758 759,5 28 16,7 24,0 758 758 29 13,4 15,2 24,8 25,9 759,5 760,5 761 759 31 14,7 24,3 757,5 759, 5 NNO. NE. mO. NNE. NNE. NE. NE. NNE. SE. SSO. S. ONO. N. 0. NO. NO. NNO. NO. NE. NE. E. N. NNE. NO. NNE. NNE. E. E. 0. so. mo. G. 0. NO. 0. NO. N. NO. NNE. E. E. E. E. E. S. SE. SO. S. SO. S. SO. Nuageux, clair lo soir. Clair (le grand m,, nuag., clair le s Clair. Clair, nuageux h l'horizon au cou- cher du soleil. Clair le matin et le soir, légt nua geux dans la journée. Nuageux, clair le soir. Nuageux le matin et le soir, clair dans le milieu du jour. Clair le malin, nuageux. Clair le matin, nuageux. Couv. de grand m., nuag., cl. le soir Clair de grand matin, nuageux. Nuageux, clair le soir. Clair de grand malin, nuageux, cou- vert le soir. Clair le malin, nuageux. Nuageux, couvert lo soir. Orage et pluie abondante dans la nuit couvert elpluvieux, quelques éclai cics l'a|ir(>s-midi. Nuageux le matin, orageux, pluie abondante et continue à partir d'une heure de raprès-midi. Pluie abondante dans la nuit, couvert, de grand matin, ])lusieurs averses entre 10 et 11 heures, clair le soir. Nuageux et un peu pluvieux. Nuageux, de grand malin, couverl cl légt pluvieux, pluie plus abon- dante de 3 à 5 heures du soir. Nuageux. Légl brumeux de grand malin, nua gcux, clair le soir. Légt brumeux, clair le soir. Nuageux de grand malin, clair. Clair le matin, nuageux. ^.'uagcux, couverl le soir. Orageux, pluie abondante dans la matinée, nouvelle et légère avcrsr l'après-midi. Orage et pluie abondante dans l,i nuit et de 7 à 8 heures du matin, couvert; éclairs l'après-mjdi. Nuageux et légt pluvieux. Couverl de grand matin, nuageux légère aversecntrcll hcureselmidi Couvert et pluvieux de grand malin, nuageux, clair le soir. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 4 8«7 Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631 et 753.) Concours annuels . Médaille du Conseil d' Administration . Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, â»gér/e. XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de PentslemoH, PROCÈS-VEUBAUX SÉANCE DU 8 SEPTEMBRE 1887 Présidexce de m. Verdier (Eugène), Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures et demie. Les Membres qui ont signé le registre de présence sont au nombre de ceii neuf titulaires et quinze honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président informe la Compagnie de deux pertes cruelles que vient d'éprouver la Société par le décès de M. Senez (Louis- Frédérjck), qui était Membre titulaire depuis l'année 1862, et par celui de M. Cellière (Louis), qui était notre collègue depuis l'année 1868. M. Cellière était un peintre céramiste bien connu, qui, en diverses circonstances, avait donné à la Société natio- nale d'Horticulture des preuves non équivoques d'un entier N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. Série III. T. IX. Gehier de septembre publié le 31 oclobro 1887. 3:3 546 * PROCÈS-VERBAUX. dévouement. Il était l'an des Membres les plus actifs du Comité des Arts et Industries, dans le sein duquel il a successivement fait partie de nombreuses Commissions. La mort de cet excellent collègue laissera de profonds et durables regrets à tous ceux qui l'ont connu.' M. le Président annonce ensuite que trois Dames patronnesses ont été admises aujourd'hui par le Conseil d'Administration. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Martin, horticulteur à Vindecy, près Marcigny (SaônQ- et-Loire), deux Melons d'une variété qu'il regarde comme nou- velle, dont il est l'obtenteur, et à laquelle il donne le nom de Melon de Yindecy. Le jugement porté sur ces fruits par le Comité de Culture potagère n'est pas de tout point favorable. Extérieu- rement ils ont l'apparence de Cantaloups, mais ils n'en ont pas la saveur et ils rappellent bien plutôt le Melon maraîcher dont les jardiniers parisiens ont depuis longtemps abandonné la culture à cause de l'infériorité de sa qualité. Il y aura donc lieu, pour M. Martin, de viser à l'amélioration de la qualité de son Melon. 2° Par M. Lepère, professeur d'Arboriculture à Monlreuil (Seine), un lot considérable de Pêches et Brugnons, savoir : une corbeille de 24 Pèches Alexis Lepère, une seconde corbeille contenant 7 Pèches Alexis Lepère, 6 Pèches Grosse Mignonne et 2 PéchesPrécoce argentée, une troisième corbeille où se trouvent 4 Pèches Plate de Chine et 3 Pêches venues d'un semis de l'Early Rivers, enfin deux assiettées de Brugnons comprenant 5 Elruge Stanwick, SBrugnons deFelignies,6Pitmaston Orange et 6 Brugnons Victoria. — Le Comité d'Arboriculture fruitière déclare que tous ces fruits sont également remarquables pour le volume et pour le coloris; aussi demande-t-il qu'il soit donné, pour cette présentation, une prime de \^'^ classe et, en outre, il adresse ses félicitations à M. Lepère. La demande du Comité est accueillie par la Compagnie; mais M. Lepère renonce à rece- voir la récompense dont il a été reconnu digne. M. le repré- sentant du Comité d'Arboriculture fruitière dit que ce Comité, ayant dégusté aujourd'hui un spécimen de la Pèche Précoce argentée, l'a jugé plus favorablement que celui sur lequel il SÉANCE DU 8 SEPTEMBRE 1887. 547 avait exprimé une 0[)inion médiocrement favorable, à la dernière séance. Il a reconnu, en effet, que la chair en était fine et juteuse, tout en manquant un peu de sucre. En somme, cette variété mérite, d'après lui, d'être cultivée. M. Lepère fait observer que la marche du temps est actuel- lement plus favorable aux Pêches de deuxième saison qu'elle ne l'a été auparavant à celles de première saison qui ont souffert de la sécheresse. C'est pour faire apprécier la différence qui existe à cet égard qu'il met de ces fruits sous les yeux de ses collègues. — Relativement aux Brugnons qui sont compris dans sa présentation, il dit qu'il en a choisi les variétés qu'il regarde comme les plus recommandables. Asesyeux,le meilleur de tous est le Brugnon de Felignies, variété obtenue en Belgique par feu Dumortier, et qu'il a, lui, introduite en France. Le Pit- maston Orange et le Victoria sont aussi de bons fruits. Quant à la Pêche issue d'un semis de l'Early Rivers, elle se distingue de sa mère parce qu'elle a un plus beau coloris, et il est fort à présumer que, améliorée encore par la culture, elle deviendra l'une de nos bonnes Pêches. Pour la Pêche plate de Chine, son principal intérêt résulte de sa forme qui en fait un fruit curieux; mais la qualité en est seulement médiocre. 3° Par M. Colas, amateur à Argenteuil (Seine-et-Oise), deux corbeilles de Pêches pour la présentation desquelles il lui est accordé une prime de 2® classe qu'il renonce à recevoir. Elles comprennent des spécimens, l'une des variétés Reine des vergers. Mignonne hâtive et Grosse Mignonne, l'autre des variétés Madeleine de Gourson, Reine des vergers et Mignonne de plein vent. 4° Par M. Bréauté, jardinier-chef chez M. Finet, à Argenteuil, six Orchidées rares fleuries, dont l'ensemble lui vaut une prime de l""® classe. Ce sont : VOdontoglossum Bictoniense Lindl. spkndens , du. Guatemala; VO. Phalœnopsis Lind. et Reichb., de la Nouvelle-Grenade; VO. Hanyanum, nouveauté de 1886, qui a été importé, en 1887, en France où les premières fleurs qu'il ait produites sont celles que la Compagnie a sous les yeux ; les Cattleya velutina Reichb. et bicolor Lindl., l'un et l'autre du Brésil ; enfin une très belle variété du Lselia elegans. Le pied 348 PROCES-VERBAUX. d'Odontoglossum Phalsenopsis qui se trouve en ce moment sur le bureau est en fleurs depuis trois mois; aussi la floraison en est elle très avancée; mais cette plante a été présentée comme spé- cimen de bonne culture, attendu qu'elle est en bel état, bien qu'elle soit regardée par les horticulteurs comme difficile à cultiver. 5° Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, à Paris, les deux Oncidium Lanceanum e[ Dasytele en fleurs. 6° Par M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, àFontenay- sous-Bois (Seine), un pied fleuri du Geodovum Augusti, Orchidée à fleurs blanches, qu'il a importée du Cambodge, en 1886^ et pour la présentation de laquelle il lui est accordé une prime de 3" classe 7° Par M. Pernel (Auguste), horticulteur à la Varenne-Saint- Hilaire (Seine), un pied de Tillandsia tessellata d'une force remarquable et pourvu d'une grande hampe rameuse, haute d'environ r"oO, qui porte un nombre considérable de boutons de fleurs près de s'ouvrir. Le Comité de Floriculture exprime l'avis qu'il y a lieu d'accorder à M. Pernel une prime de I''* classe en raison de la force de sa plante et de ce qu'il en a obtenu la floraison qu'on ne voit que très rarement. La prime demandée par le Comité est accordée par un vole de la Compagnie. 8» Par M. Delaville (Léon), horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, des tiges fleuries du Lialris pijcnostac/iija, belle Com- posée vivace, très peu répandue dans les jardins, où ses grandes inflorescences en longs épis denses et cylindriques de fleurs (ca- pitules) colorées en violet-pourpre devraient lui valoir une place distinguée. Au mérite de la beauté celte plante joint ceux de la rusticité qui lui fait supporter nos hivers sans abri et de la faci- lité avec laquelle on la multiplie. 9° Par M. Caillaud (René), horticulteur à Mandres (Seine-el- Oise), des pieds en pots et des fleurs coupées d'un Bégonia qu'il a obtenu de semis à la suite d'une fécondation du Bégonia sètnperflorens ipSiV le B. lucida. Il obtient une prime de 2^ classe pour la présentation de cet hybride auquel il donne le nom de Madame René Caillaud. 10° Par M. David (Emile), horticulteur à Savigny-sur-Orge SÉANCE DU S SEPTEMBRE 4887. 549 (Seine-et-Oise), des fleurs coupées de 48 Glaie.uh issus du Giin-- davensis, qu'il a obtenus de semis et qui ont en ce moment leur première floraison. Il" Par MM. Baltet, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes (Aube), des fleurs de trois Dahlias nouveaux obtenus par eux de semis. Malheureusement ces fleurs sont arrivées en mauvais état. 42° Par M. Margottin père, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), des fleurs de la Jiose nouvelle hybride remontante obtenue par lui, qui a reçu le nom de Gloire de Margottin. La présentation en est faite hors concours. L'avis écrit du Comité de Floriculture est que « le coloris de cette Rose est d'un rouge vif, brillant, extra beau ». M. Margottin père rappelle qu'il a présenté cette Rose à la Société nationale d'Horticulture le 8 juin 1886. Une Commission spéciale nommée par le Comité de Floriculture reçut la mission d'aller examiner cette fleur sur place. MM. les Commissaires remplirent leur mission et l'un d'eux voulut bien se charger du Rapport à faire à ce sujet. Malheureusement ce Rapport n'a pas encore été présenté à la Société, et c'est pour éviter que cette belle nouveauté ne sorte de la mémoire de ses collègues que l'obtenteur la met aujourd'hui de nouveau sous leurs yeux. 13° Par MM. Baltet, des rameaux fleuris de 21 variétés (ï Hibis- cus sxjriacus L., vulgairement nommé Althéa, dont plusieurs sont nouvelles et dont 19 ont la fleur double. Il leur est accordé une prime de 1" classe pour la présentation de cette remar- quable collection. 14'^ Par M. Bergman (Ernest), jardinier chez M. de Rothschild, au château de Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), des rameaux avec fruils (cupule réceptaculaire renfermant les vrais fruits) mûrs du Bosa rugosa Thuxb. [fi. Regeliana Ed. André). Sur la proposition du Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière, il est décerné une prime de 2" classe pour cette présentation. — M. le représentant de ce Comité fait remarquer que rarement les fruits de ce Rosier, qui sont très décoratifs, se montrent en aussi grande abondance que sur les rameaux qui sont en ce moment déposés sur le bureau; il arrive fréquemment, et 550 PROCÈS-VERBAUX. surtout pour le Rosier rugueux blanc, que la production en soit fortement amoindrie par la coulure. Lorsque, comme ceux qui sont sous les yeux de la Compagnie, ils atteignent leur complète maturité, ils sont d'un beau rouge-écarlate ei mesurent un peu plus de deux centimètres de diamètre, sur près d'un centimètre et demi de hauteur. Leur forme est donc fortement déprimée et ils sont surmontés d'une sorte de long plumet formé par le calice. Leur pulpe succulente a une saveur agréable. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la correspondance qui comprend les pièces suivantes : -r Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture, à qui avaient été soumis les vœux formulés par le Congrès hor- ticole du mois de mai dernier, fait connaître à M. le Président de la Société son opinion relativement à ces vœux et exprime l'intention d'y donner satisfaction autant que cela dépendra de lui. — Ce document d'une importance majeure est renvoyé à la Commission de Rédaction en vue de sa publication dans le Journal (Voy. le Journal, cahier d'août -1887, p. 465). 2" Une lettre par laquelle M. Truffant (Albert), horticulteur à Versailles, demande qu'une Commission spéciale soit chargée d'aller visiter son établissement et d'en faire l'objet d'un Rapport. Les Membres désignés comiiiC devant composer cette Commis- sion sont MM. Forgeot, Hariot, Landry, Savoye, Thibaut, Ver- dier (Eugène) et H. de Vilmorin. Parmi les pièces de la correspondance imprimée est signalé le programme du « Concours de l'Association pomologique de l'Ouest », qui se tiendra dans la ville du Havre, du 3 au 9 octobre prochain, et pendant la durée duquel aura lieu un Congrès dont l'ouverture est fixée au 5 octobre. L'un de MM. les Socrctaii'es annonce deux nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à trois heures et demie. SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. o51 SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887 Présidence de M. Hardy, premier Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures et demie. Les Membres qui ont signé le registre de présence sont au nombre de cent vingt-neuf titulaires et dix honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de deux nouveaux Membres titulaires, dont la pré- sentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré d'opposition. Il informe ensuite ses collègues de la perte douloureuse que vient d'éprouver la Société par le décès de M. Le Gerriez (Louis- Frédéric-Siméon)^ Membre titulaire. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" Par M. Chemin, maraîcher, boulevard de la Gare, à Issy (Seine), six Choux-fleurs tendres, d'été, dont trois sont issus de la variété Lenormand à pied court et trois de la variété Lenormand à pied long. Les uns et les autres sont également beaux et, sur la proposition du Comité de Culture potagère, il est accordé à M. Chemin une prime de 1^ classe. 2" Par M. Cottereau père, maraîcher, rue de Javel, 189, deux Choux-fleurs d'une rare beauté, et d'une variété dont la culture, dit-il, se fait en toute saison. La graine lui en est venue de M. Scheidecker, de Bergheim, ancien département du Haut- Rhin; aussi nomme-t-il la variété à laquelle ils appartiennent Chou-fleur de Scheidecker. Il reçoit, pour cette présentation, une prime de 2® classe. 3° Par M. Poitevin (Ernest), de Bonneuil-s.-M. (Seine), un lot de Tomates Perfection, qu'il présente afin de prouver que la variété désignée sous ce nom n'est pas nouvelle, puisqu'il assure en avoir mis des spécimens sous les yeux de la Société le 12 sep- tembre 1872 et le 9 octobre 1873, sous le nom de Brune de Charmy. Il dit aussi que feu M. Siroy en avait déposé un lot sur 552 PROCÈS VERBAUX. le bureau de la Société, le 23 juillet 1874. M. Poitevin présente en même temps un pied de Slachys affinh qu'il a obtenu de bouture. Cette présentation est faite par lui pour montrer que cette plante à tubercules alimentaires, dont il fait l'éloge, peut être multipliée de diverses manières. M. Poitevin a déposé enfin sur le bureau des spécimens d'un petit Giraumon de Cbine qu'il dit être fort bon et de longue conservation, i" Par M. Launay, horticulteur, cbemin des Cheneaux^ 6, à Sceaux (Seine), deux pieds d'un Céleri dit à feuilles de Fougère, en raison de la fine découpure de ses feuilles. Dans une note dont il a accompagné ces objets, M. Launay dit qu'il regarde ce Céleri comme une nouveauté curieuse, mais non supérieure en qualité aux variétés de la même espèce qui sont habituelle- ment cultivées. 11 rapporte que, à la date de trois ans, il s'en est trouvé deux pieds au milieu du plant qu'il avait obtenu d'un semis de graines du Céleri Chemin. Il les a laissés monter à graine et il montre aujcurd'luù des plantes venues du semis des graines qu'il avait ainsi obtenues. 5" Par M. Cornu (Maxime), professeur de Culture au Muséum d'Histoire naturelle, une touffe du Cuprinus vontaUis, Champi- gnon comestible qui a été obtenu dans une culture sur couche. 11 donne de vive voix à cet égard les renseignements suivants : Ce Coprin, ainsi que tous ses congénères, finit par se résoudre en un liquide noir comme de l'encre ; on ne peut donc l'utiliser à titre d'aliment que lorsqu'il est jeune, mais alors il est excellent et peut être préparé de diverses manières, surtout fritau beurre. C'est le plus grand des Coprins et, dans la marche de sa végé- tation, il odre des particularités dignes de remai-que. 11 se déve- loppe sur la terre qui a reçu du fumier, et il vient par touffes énormes qui, dans le cours du même été, se renouvellent plu- sieurs fois successivement^ à quinze jours ou trois semaines d'intervalle. Sa partie végétative ou mycélium reste fort long- temps en activité, à ce point que M. Cornu (Max.) dit connaître une localité où, sur les mêmes points, on en voit des touffes apparaître annuellement depuis l'année 1878. Notre honorable collègue, ayant pris du mycélium ou blanc de ce Champignon en lin lieu où il était venu naturellement, l'a planté dans une SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. 553 couche qui ne se trouvait même pas dans d'excellentes condi- tions. L'expérience a réussi : le mycélium ainsi planté a vécu, a passablement fructifié, et les spécimens que la Compagnie a maintenant sous les 3'eux sont un produit de celle culture. M. Cornu est donc convaincu, à la suite de celte expérience, que le Coprinus comatm pourrait êlre cultivé comme l'est le Cham- pignon de couche; seulement il n'a garde de dire que cette cul- ture puisse remplacer celle du Champignon de couche qui offre tous les avantages qu'on peut désirer et dont le produit est en outre de mérite supérieur; mais elle fournirait, au besoin, une ressource de plus. Il engage donc MM. les maraîchers à en faire l'essai, ne fût-ce qu'en vue de reconnaître la qualité comme matière alimentaire du Champignon sur lequel il a voulu aujourd'hui appeler l'attention, M. Cornu (Max.) donne, en outre, quelques renseignements sur le petit Giraumon de Chine dont M. Poitevin a déposé des spécimens sur le bureau. Le Muséum d'Histoire naturelle en ayant reçu de la semence qui lui avait été envoyée de Chine par M. le docteur Brelschneider, la plante y a été cultivée. Elle a donné des produits tellement abondants que, sur deux pieds, on a récolté 35 fruits. Il s'est même trouvé, dans les fruits récollés' deux variétés de couleur. Mais c'est surtout dans les cul- tures de MM. Yilmorin-Andrieux que cette Cucurbitacée a subi des améliorations notables. En somme, M. Cornu est d'avis que celle nouvelle plante alimenlaire est recommandable à plusieurs égards, et que la culture en serait avantageuse particulièrement pour les amateurs à qui chaque fruit fournirait la matière d'un potage; il est préférable en cela aux grosses courges que, dans une seule maison, on ne peut consommer que dans un espace de temps assez long pour en rendre la conservation souvent imparfaite, une fois qu'elles ont été entamées. 6° Par M. Lepère, professeur d'Arboriculture à Montreuil (Seine), une nombreuse collection de Pèches et Brugnons (Nec- tarines) qui occupe deux corbeilles. Elle comprend, en Pêches : 5 Alexis Lepère, 5 Bonouvrier et 3 fruits d'un semis de laBonou- vrier, 1 semis belge non nommé, 2 Bourdine, 4 fruits d'un semis de la Clémence Isaure, 8 Malte ou Belle de Paris, 2 Tondu ; en 534 PROCÈS-VERBAUX. Brugnons : iO Jaune magnifique de Padoue, 8 Bowden, 2 Vic- toria, 2 Elruge et 2 Brugnons de Felignies. — ■ Le Comité d'Ar- boriculture fruitière déclare que tous ces fruits sont très beaux et que leur réunion constitue une collection d'un réel intérêt; aussi, sur sa proposition, est-il accordé une prime de l""" classe à M. Lepère qui, comme toujours, renonce à la recevoir. 7° Par M. Bertaut, arboriculteur à Rosny (Seine), une cor- beille de magnifiques Pêches, savoir 25Blondeau et 3 Bourdine, fruits « superbes, déclare le Comité compétent, comme coloris et volume », qui lui valent une prime de 1''^ classe. 8° Par M. Houdard, propriétaire à Saint-Maur-les-Fossés i^Seine), une corbeille de Pêches qu'il donne comme appartenant aux variétés Téton de Vénus et Belle Impériale, mais pour les- quelles ces dénominations ne paraissent pas être rigoureusement exactes. Ces fruits sont médiocrement colorés, l'effeuillaison des arbres qui les ont produits n'a^'ant pas été opérée très convena- blement: néanmoins, le volume en étant remarquable, le Comité d'Arboriculture fruitière propose de donner une prime de 2*^ classe pour la présentation qui en a été faite. Celte proposi- tion est adoptée. 9" Par M. Chevalier fils, arboriculteur à Monireuil (Seine), quatre Pêches d'une variété qu'il a obtenue de semis et qu'il nomme Pêche Camille Bernardin. — Le Comité d'Arboriculture fruitière déclare que ces fruits sont beaux, mais de qualité seu- lement passable. 10" Par M. Chevallier, cultivateur à Bagnolet (Seine), une corbeille de Poires Duchesse d'Angoulôme, beaux fruits qui lui valent une prime de 3® classe. Il*» Par M. Bruant, horticulteur, boulevard Saint-Cyprien, à Poitiers (Vienne), un bouquet de fleurs coupées d'une Itose nou- velle obtenue par lui et qu'il présente hors concours. — Le Comité de Floriculture, en raison de rintérèt réel qu'offre cette présentation, félicite vivement M. Bruant et exprime le regret de ne pouvoir demander pour lui une récompense par ce motif qu'il s'est mis hors concours. Dans une lettre dont il a accompagné son envoi, M. Bruant donne sur la Rose présentée par lui des renseignements circons- SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. 555 tanciés. Cette nouveauté est un hybride d'espèces qu'il a obtenu en fécondant le Hosa rugosa Thunb., type à fleurs simples, roses, plante japonaise, avec le pollen du Rosier Thé Sombreuil, variété à fleurs blanches du Rosa indica L. var. fragi^ans. L'hy- bride ainsi obtenu se distingue à première vue de tous les Rosiers cultivés. Il forme un arbuste d'une vigueur extraordi- naire qui, dit la lettre, est toujours en végétation et toujours couvert de fleurs en corymbe, grandes, très ouvertes, demi- pleines, d'une éclatante blancheur, dont le parfum est très doux et pénétrant. C'est le Rosier qui fleurit le premier et dont la floraison se continue le plus tai'd. Son bouton déforme allon- gée est très joli et sera certainement fort apprécié par les fleu- ristes. Cet arbuste reprend de boutures avec la plus grande facilité et, d'un autre côté, il se prête parfaitement à la culture forcée. Ce qui avait déterminé l'habile horticulteur de Poitiers à effectuer une fécondation croisée du Rosa rugosa, c'est que celte espèce supporte sans difficulté des froids rigoureux ; il avait pensé dès lors que, s'il en obtenait de belles variétés, la cul- ture pourrait en être étendue jusque dans des pays très avancés vers le Nord; l'bybride obtenu par lui lui semblait devoir con- duire à la production de ces variétés; malheureusement il est absolument infertile (1), comme le sont à fort peu d'exceptions (1) En même temps qu'il adressait à la Société des spécimens de son nouveau Rosier et la lettre qui en fait connaître l'origine ainsi que les caractères, M. Bruant a bien voulu m'envoyer une inflores- cence de cet arbuste qui offre une particularité tératologique très remarquable. 11 y a joint l'indication des circonstances dans lesquelles s"est offerte cette monstruosité. — Une fois qu'il a eu constaté la stérilité absolue de son hybride, il a voulu essayer d'en obtenir des graines en opérant de nouvelles fécondations. « Je croyais, m'écrit-il, « avoir atteint le but cherché en voyant grossir quelques calices ; a mais je fijs tout étonné et désappointé de voir émerger de ces < calices quatre ou cinq petites fleurs rudimentaires, arrivant parfois « à l'épanouissement. » Cette phrase delà lettre de M. Bruant montre déjà que la monstruosité qui s'est produite sur son hybride des Rosa rugosa et mdica est entièrement analogue à celle qui a été communi- quée à la Société, le 9 septembre 1886, par M. Lemeray, horticulteur à Levallois-Perret (Seine) et qu'offraient à deux degrés différents 5o6 PROCÈS-VERBAUX. près, les hybrides vrais ou hybrides d'espèces. Il faudra donc, écrit M. Bruant, recourir de nouveau à la fécondation du Rosier rugueux type, en vue d'obtenir de nouvelles variétés hybrides qui diffèrent de celle qui existe aujourd'hui. 12" Par M. Launay, un Bégonia tubéreux, type erecta, à fleur de teinte cuivrée, qu'il a obtenu de semis et qu'il cultive depuis plusieurs années. M. Launay dit que cette plante a un bon port et se montre abondamment florifère, ses fleurs étant presque toutes mâles, ce qu'il regarde comme en étant l'un des principaux mérites. Il donne à cette nouvelle variété le nom de Madame Gellée. 13° Par M. Ghardine, jardinier chez M'^Ma baronne de Caix, six Dahlias obtenus par lui de semis, et pour la présentation desquels il lui est accordé une prime de 2" classe. Une seule de ces nouvelles variétés n'a pas été nommée par lui ; il adonné aux autres les noms suivants: n° 1, Souvenir de M. A. Malet; deux Roses appartenant à la varict(5 nommée Roule de neige. A celte époque, j'ai joint au procès-verbal de la séance pour laquelle M. Leme- ray avait envoyé ses deux Roses, une note à la fois explicative et des- criptive (Voyez le Journal, cahier de septembre 1886, 3^ série, VIII, p. 470-472), dans laquelle j'ai décrit la monstruosité qui s'était pro- duite dans ces fleurs et en môme temps j'ai lâché d'en faire com- prendre la véritable nature. Je puis donc aujourd'hui, en renvoyant à cette note, me borner à peu de lignes touclianl les Roses dont je dois la communication à M. Bruant. Je rappellerai en quelques mots que le renflement situé sous chaque fleur de Rosier, renfiement qui, après la floraison, devient charnu ou pulpeux, constituant alors le cynorrhodon, et qui renferme ce qu'on appelle habituellement les graines, c'est-à-dire les véritables fruits, n'est pas la portion inférieure ou le tube du calice, mais bien un godet ou une cupule formée par la dilatation et le creusement de l'extrémité du ramule florifère ou pédoncule. En sa qualité de rameau, piir con- séquent comme étant de lormalion axile, celle cupule réceplaculaire, ainsi qu'on l'appelle, est apte à produire des fleurs, ce que ne pour- rait faire un calice qui n'est qu'un cercle ou verticille de feuilles modifiées qu'on a nommées sépales. Ceci posé, on s'expliquera sans peine que les deux Roses prolifères de M. Lemeray eussent donné naissance, tout près du bord de leur cupule réceplaculaire, l'une à une, l'autre à six petites Roses; on s'expliquera de môme que, dans SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. 357 n° '2, Monsieur Verlot; n" 3, Monsieur Ghardine ; n° 4, Ma- dame Guérare; n° 5, Mademoiselle Camille. 14° Par M. Poitevin, un bouquet de Reines -Marguerites xaviéié Empereur; un bouquet de Reines-Marguerites à fleurs imbriquées ; un bouquet de Zinnias doubles ; un bouquet formé de 12 varié- tés à' Asters vivaces non nommés. Il obtient une prime de 3^ classe qui s'applique spécialement à ses Reines-Marguerites Empereur. 15° Par M. Couturier (Victor), de Saint-Michel-Bougival, quelques Œillets de semis qui ne portent ni noms ni numéros. 16° Par M. Cornu (Max.), des rameaux avec fleurs ou fruits de trois espèces remarquables à des titres divers, savoir le Jujubier ou Zizyphus vulgaris, le Cilrus trifoliata et le Manihot carthage- nense, provenant tous de pieds cultivés en pleine terre au les fleurs également prolifères du Rosier hybride de M. Bruant, il se soit produit aussi et au même niveau des Roses en quelque sorte secondaires, dont le nombre a pu même être remarquablement élevé. En effet, dans rinflorescence de cet hybride qu'a bien voulu m'envoyer notre honorable collègue, sur sept Roses, cinq étaient prolifères elles deux qui ne l'étaient pas étaient restées assez chétives. Dans ces Roses prolifères la cupule réceptaculaire était presque exactement globu- leuse, aussi haute que large et son ouverture supérieure était à fort peu près égale en largeur au diamètre transversal du godet. Tout près de cet orifice s'attachaient les Roses secondaires qui étaient au nom- bre de 6 dans une tïeur, de 7 dans une seconde, de 8 dans une troi- sième, de 10 dans la quatrième et la cinquième. Dans ces deux der- niers cas, des 10 fleurs secondaires 6 étaient rangées sur un cercle externe et se montraient notablement plus avancées que les 4 auires qui étaient insérées sur un cercle plus interne mais très rapproché du premier, et qui n'étaient encore qu'en bouton plus ou moins près de s'épanouir. La zone sur laquelle s'attachaient ces petites fleurs était intermédiaire, ainsi que cela devait nécessairement résulter de la nature de la cupule, entre lesniveaux occupés, en haut, par lesétamines de la fleur-mère, en bas, par ses nombreux pistils. Toutes ces fleurs secondaires étaient complètes. .Y. B. Le catalogue no 191 que vient de publier M. Bruant nous apprend que son remarquable hybride a été nommé Madame G. Bruant. {Note du Secrétaire-rédacteur.) 558 PROCÈS- VERBAUX. Muséum d'Histoire naturelle. Une prime de r* classe est deman- dée et accordée pour cette présentation ; mais M. Cornu renonce à la recevoir. Cet honorable collègue donne de vive voix quelques rensei- gnements sur les plantes qu'il a présentées. Le Jujubier est un arbre méridional qui, sous le climat de Paris, végète mais ne fleurit pas tous les ans. Au Muséum, cultivé en espalier, il fleu- rit presque annuellement et noue son fruit qui toutefois tombe plus ou moins tôt. Celte année, quelques-uns de ces fruits sont arrivés à leur maturité, comme on le voit sur le spécimen pré- senté.- Il en a été de même pour le Citrus trifoUata qui généra- lement ne mûrit pas son fruit plus au Nord qu'Orléans. L'indi- vidu sur lequel ce fait s'est produit est planté devant un mur et est abrité contre la pluie par un vitrage. Au reste, le fruit de cette espèce offre peu d'intérêt, car il n'est point comestible, et la fleur à laquelle il succède n'est que faiblement odorante. Quant au Manihol ccwt/iagenense, il ofl're celte particularité curieuse que, étant originaire de pays très chauds el, par suite, étant le plus souvent cultivé avec succès en serre chaude, il supporte aussi le plein air à Paris, y fleurit et mûrit son fruit. Il a ainsi supporté sans en soufl'rir plusieurs de nos hivers même rigoureux. 17° Par M. Mailre, fabricant à Auvers-sur-Oise (Seinc-et- Oise), des sacs pour raisins à la fermeture desquels est adapté un fil métallique qui remplace avec avantage la ficelle dont on se sert habituellement dans le même but. Sur la proposition du Comité des Arts et Industries horticoles, il lui est accordé une prime de 2' classe. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. L'un de MM. les Secrétaires signale, comme pièces de corres- pondance : '1° une lettre par laquelle M. Cornu, professeur de Culture au Muséum d'Histoire naturelle, demande qu'une Com- mission soit chiirgée d'aller examiner une collection de i\epenthes qui est cultivée dans ce grand établissement; 2° une lettre de M. Léo d'Ounous, datée du château de Verdais (Haute-Garonne), 6 septembre 1887, qui dépeint comme très abondantes toutes les SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. o59 récoltes de fruits et légumes, dans cette partie de notre Sud- Ouest où la végétation et la fructification ont été favorisées, écrit cet honorable collègue, par des pluies chaudes et fré- quentes, tout en échappant aux orages et aux grêles qui ont dévasté les départements de l'Aude et de la Gironde. Il mentionne ensuite, parmi les pièces de la correspondance imprimée, une circulaire par laquelle le Bureau de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture en Prusse annonce que désormais cette Association délivrera des certificats de mérite (Wertzeugnisse) pour les cultures nouvelles et pour les introductions directes de plantes, fruits et légumes d'un mérite réellement saillant (ganz heryorragenden Wert), qui n'auront pas été primés ailleurs et qui n'auront pas été encore mis au commerce. Les étrangers peuvent aussi bien que les nationaux concourir pour ces distinctions. M. Jamin (Ferd.) a la parole et rend compte sommairement des travaux de la 29'' session du Congrès poraologique de France, qui a eu lieu à Lyon, du 14 au 10 septembre courant, et à laquelle il avait été chargé de représenter la Société nationale d'Horticulture avec MM. Michelin et Lapierre. Le Congrès, dit-il, s'est tenu sur le Cours du Midi, dans un local disposé dans ce but à côté d'une Exposition de fruits qui avait lieu en même temps et qui avait été organisée par la Société pratique d'Horticulture du département du Rhône. Dans la première séance, des allocutions ont été prononcées par M. le Préfet du département du Rhône, par M. le Maire de la ville de Lyon et par M. le Président de la Société de Viticulture de la région. M. S^nelar, Président de la Société pratique d'Horticulture du Rhône, a souhaité la bienvenue aux Membres de la Société pomologique qui étaient venus prendre part aux travaux du Congrès, ainsi qu'aux Délégués qui avaient été chargés de repré- senter à cette session de nombreuses Sociétés d'Horticulture. Ensuite le Congrès a constitué son Bureau et a décidé que,comme dans ses sessions antérieures, il tiendrait chaque jour deux séances générales dont chacune serait précédée d'une séance de dégustation. Sur la proposition de M. de la Bastie, Président de la Société pomologique, proposition qui a donné lieu à une o60 PROCES-VKRBAUX. longue discussion, il a élé décidé que désormais le cadre des travaux du Congrès comprendrait les fruits de pressoir et les Raisins de cuve aussi bien que les fruits de table qui seuls l'avaient occupé jusqu'à cette année. La session a été close le 16 septembre, à cinq heures. Les fruits que le Congrès a adoptés, dans sa session de cette année sont seulement au nombre de cinq; ce sont les sui- vants : la Pêche Ballet, qui figurait au tableau depuis Tannée 1879, et dont l'admission a donné lieu à de longs débats ; la Poire Giram, excellent petit fruit du commencement d'août, que préconisait le regretté M. Mas; enfin les trois Raisins, Allen s Hyhrld, à gvsiws blancs, Secretanj, k grains noirs, l'un et l'autre issus de Vignes américaines, dont le premier est un fruit de table, tandis que le dernier est destiné à la cuve; enfin, le Muscat hâtif du Puy-de-Dôme^ excellente variété. Les fruits qui ont été définitivement raj'és du tableau sont : l'Abricot de Boulbon, la Pèche Michelin, la Nectarine Prince de Galles, les Poires Comtesse Clara Frijs et Grosse Figue de Jonghe, la Pomme Victor Trouiliard, la Prune Tardive de Corny et le Raisin Chasselas Marvaud. Tous les autres fruits incrits au tableau ont été maintenus à l'étude. Plusieurs fruits ont été proposés et admis comme objets d'études; ce sont : les Poires Bergamotte Liabaud, Beurré Fou- queray et Doyenné Boisselot; les Pommes de Cave, Salé et Rei- nette Desplanque; la Figue Coucourelle brune; enfin plusieurs Pommes à cidre ctsept Raisins de cuve. En outre, à la demande formulée par la Société d'Horticulture de Seine-et-Oise, que transmettait M. Ch. Chevalier, Secrétaire du Comité de Pomo- logie de cette importante .\ssociation, la Pèche Bourdine a été remise à Tétude. La médaille d'or que le Congrès pomologique décerne, chaque année, au Membre qui a rendu le plus de services à la Pomologie a élé attribuée, cette année, à M. Varenne, le sym- pathique Directeur des jardins publics de Rouen. En outre, une autre médaille de la même valeur, qui avait été généreusement offerte par la Société pratique d'Horticulture du Rhône, a été décernée à M. Desfarges, arboriculteur et praticien, qui jouit SÉANCE DU 22 SEPTEMBRE 1887. 561 de la plus haute estime dans le département du Rhône. L'un des actes les plus impoiiants qu'ait accomplis, cette année, la Société pomologique de France a été la publication d'une nouvelle édition du Catalogue des fruits adoptés par les Congrès antérieurs; cette publication a eu lieu quelques jours avant l'ouverture de la 29*^ session. Avant de se séparer, le Congrès a émis le vœu que sa pro- chaine session fût tenue à Bordeaux. Limoges a été proposé pour une session ultérieure. L'Exposition de Viticulture, dit ensuite M. Jamin (Ferd.), avait amené à Lvon des viticulteurs de mérite qui ont sérieusement étudié la question capitale delà lutte contre le Phylloxéra et de la régénération de nos vignobles au moyen de la greffe de nos variétés de Vigne sur des plants américains. Cki a été heureux de les entendre exprimer la ferme conviction que la réussite finale de cette grande entreprise n'est plus douteuse aujour- d'hui après les résultats décisifs qui ont été déjà obtenus. Les déceptions qu'on n'a que trop souvent éprouvées ont tenu, ont-ils assuré, principalement à ce que les sujets destinés à être gref- fés n'étaient pas appropriés au sol qui les avait reçus, et aussi, dans des cas nombreux, à ce que la base du greffon, ayant été enterrée à la plantation, s'était enracinée et avait ainsi donné prise à de nouvelles atteintes de l'insecte destructeur. On regarde le Vialla comme le sujet le plus avantageux dans la région lyonnaise et dans la Bourgogne, tandis qu'on croit devoir préférer, pour les vignobles plus méridionaux, le Jacquez et le Solonis. Ces cépages américains contractent une soudure com- plète avec les greffons de nos variétés, et de là résultent le suc- cès et la durée des greffes. Les difficultés sont plus grandes dans les sols crayeux que dans tous les autres; toutefois on a dit que le Noah Hybrid y donne de bons résultats comme pro- ducteur direct d'un vin de chaudière; la saveur foxée de ce vin est enlevée, a-t-on assuré, par une rectification intelligemment faite, à l'alcool qu'on en avait obtenu; aussi a-t-on exprimé l'idée que ce cépage conviendrait parfaitement dans les Cha- renies. Inutile d'ajouter, dit M. Jamin en terminant son importante 36 56"2 PROCÈS-VERBAUX. communication, que les Délégués de notre Société ont été on ne peut mieux accueillis à Lyon et qu'ils y ont reçu les témoi- gnages les moins équivoques de sympathie et de bienveil- lance. 11 est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1° Rapport sur le Haricot Roi des verts, de M. Bonnemain, d'Étampes; M. Hébrard (Laurent), Rapporteur. — Conformé- ment aux conclusions qui y sont formulées, ce Rapport est ren- voyé à la Commission des Récompenses. 2" Compte rendu d'une Exposition de Roses à Troyes, par M. Verdier (Eugène). M. Caubert annonce que l'Association pomologique de l'Ouest va tenir dans la ville du Havre, du 3 au 9 octobre, son Congrès annuel pour l'étude des fruits à cidre. Il fait ressortir l'impor- tance du cidre, boisson hygiénique et agréable, quand elle a été bien préparée. 11 donne des chifl'res qui prouvent que la con- sommation en augmente chaque année, même en dehors des pays de production. Il engage les membres de la Société à se rendre à ce Congrès et à prendre part à ses travaux. Il avert que les Compagnies de chemins de fer accordent une réduction à moitié du prix du voyage en transportant gratuitement, au retour, les personnes qui auront participé au Congrès. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présen- tations; Et la séance est levée h quatre heures. NOMINATIONS. — SÉANCES DES S ET 2:2 SEPTEMBRE 1887. o6.'i NOMINATIONS SÉAxNCK DU 8 SKPIEMHRK 1887 DAMES PATRONNESSES Madame la comtesse Fecdinand de Lessep.--, avenue Montaigoe, 21, àParis, présentée par MM. Villard et Léon Say. Madame Gibez, à Sens (Yonne), présentée par MM. Jolibois et Hardy. Madame ViLLVRD, boulevard Malesherbes, 138, à Paris, présentée par MM. Léon Say et A. Bleu. SÉA.NCK UU il SEl'TKÎ'.BRh: 1887 MM. 1 . Bellan, fabricant de stores, rue Saint-Antoine, 196, à Paris, présenté par MM. A. Hébrard et E. Delamarre. 2. Brout (Ed.), herboriste de 1'° classe, rue de l'Orangerie, 49, à Versailles (Seine-et-Oise), présenté par MM. Hardy et B. Verlot. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE MOIS DE JL'UXEÏ, AOUT ET SEPTEMBRE 1887 Algérie ag7Hcole{V), Bulletin de la colonisation, Agriculture, Viticul- ture, Horticulture, Économie rurale, n°' 153 à 157 inclus. Paris ; in-4. Annales de la Société d'Agriculture du déparlement de la Gironde, 42e année, 2® trimestre de 1887. Bordeaux; in-8. Annales de la Société d'Agricidtiire, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département d'Indre-et-Loire, 126» ann., n" 4. Tours ; in-8. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce de la Charente, juin 1887. Angoulême; in-8. Annales de la Société d'Emulation, Agriculture, Lettres et Arts de l'Ain, 20^ an., avril, mai et juin 1887. Bourg ; in-8. 564 BULLETIN BlliLlOGRAPHIQUE. Annales de la Société cVEmulalion du département des Vosges, an. 1888. Epinal et Paris ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne, mai et juin 1887. Toulouse; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, a° 33, juillet et août 1887. Chaumont ; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de l'Allier, t. VIII, n" 6, l'^'" tri- mestre de 1887. Moulins ; in-8. Anfiales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, n"* 2 et 3, de mars à juin 1887. Montpellier; in-8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, iV' 17, 4 8 et 49 de 1887. Troyes ; in-8. Annales de l'Institut national agronomique, n» 10, t> ann., 1884-1885. Paris ; in-i. Annales du Commerce extérieur, ann. 1887, 6% T*", et 8" fascicules. Paris; in-4. An7iales forestières, revue des Eau.c et Forêts, n»' 13 à 17 indu?. Paris ; in-8. Annual Report of the Board of Régents of the Smithsonian Institution (Rapport annuel du Conseil desRégents deTInstitutSmitlisonien, allant jusqu'à la fin de juin 1885; f'^ partie. Un vol. in-8 de xvni et 996 pages. Washington; 1886. Apicidleur {V), Journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de' miel et de cire, par M. H. Hamkt, n"' 8, 9 et 10, ann. 1887. Paris; in-8. Bibliographie de:j Société savantes de la France, par M. Eugène Lekevhk- Po.NT.vLis, année 18s7. Paris; in-4. Boletim da Sociedade Broteriana [l^nWeVm de la Société Brotcrienne; rédacteur M. J-A. Hunriques;1" cahier de 1887. Coïmbre ; in-8. Bon Cultivateur {Le \ Organe de la Société centrale d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle el des Comices de Nancy, Luneville, Toul, Bricy et Ramvilliers, n'>^ 28 à 40 inclus. Nancy; in-4. Bulletin de la Fédération des Sociétés d'Horticulture de Belgique, 1 383- 188 4-1885. Bruxelles ; in-8. Bxdleiin de la Société Académique d'Agriculture, Betles-Lel rcs, Sciences et Arts de Poitiers, n"' 285, 286 et 287. Poiliers ; in-3. Bulletin de la Société botanique deFrance, tome X.WIV, ann. 1887, Comp- tes rendus des séances, n" 4, et revue bibliographique, B, C. Paris; in-8. Bulletin de la Société centrale d' Horticullure de Naticy, n'"* 3 et 4, mai, juin, juillet, août 1887. Nancy; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département de la Seine- Inférieure, l'"' cahier de 1887. Rouen; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture de V arrondissement de Boulogne-sur- Mer, avril à août 1887. n'" 4 à 8. Boulogne-sur-Mer; in-8. MOIS DE JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1887. oGo Bulldin de la Suciélé d'A'jriculture et d'HortiraJlur^: de l'ivrondissonent de Pon/Oîse (Seine-et-Oise), 2'^ trimestre de 1887. Pnntoise; iii-8. Biilklin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (Jura), n"^ 5, 6 et 7, an. 1887. Poligny ; in-S. Bulletin de la Société d'Encouragement iwur rindmtrie nationale, 86^ an., noMT à 20 inclus, de 1887. Paris; in-4. Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n"" 14 à 18 inclus, de 1887. Paris; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois (Jura;, n" 2 de 1887. Arbois ; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylvimlture de l'arrondissement de Reims, n° 8, août 1887. Reims; in-8. Bxdletin de la Société d'Horticulture, d'Arboriculture et de Viticulture du Doubs, 2" trimestre de 1887. Besançon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apiculture de Beauvais, ann. 1887, juin, juillet et août. Beauvais; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Cherbourg, 18° ann., 1886. Cherbourg ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Ckolet et de l'arrondissement (iMaine-et-Loire), ann. 1886. Cholet ; in-8. Bulletin de la Société d' Rorticidture de Compiègne, n°^ 26 et 27. Compiègne; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, 338 an., 1887, i)° livraison. Genève; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Or, n° 3, mai et juin 1887. Dijon; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Clermont (Ois-), n" 28 et 29. Clermont ;Oise); in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommicrs, juin 1887. Cculommiers ; in-8. Bulletin de la 'Société d'Horticulture de V arrondissement de Smlis, n°'l, 8 et 9 de 1887. Senlis; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de laSarihe, 3^ trimestre de 1887. Le Mans ; in 8. Bulletin de la Société d'Hortiulture de l'Orne, 1" trimestre de 1687. Alençon ; in-8 Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, avril, mai, juin, juillet et août i887. Amiens; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, 2« trimestre de 1887, n° 6. Orléans; in-8. Bulletin de la Société d'Hortirulture et de peiite Culture de Soissons, nai, juin et juillet 18s7. Soissons; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Epernay^ juillet, septembre 1887. Epernay; in-8. 566 BULLETIN BlBLIOGRAPninUE. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticidture des Vosges, n"61, mai-juin 1887. Epinal ; in-8. Bulletin de la Société d'Horticidture et de Viticidture d'Eure-et-Loir, no* 6 et 7 de 1887. Cliartres; in-8. Bidletin de la Société d'HorticuUure et de VilicuUitre du Cher, n" 11, ^ er semestre de 1 887. Bourges ; in-8 . Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Bhône, n"' 5 et 6, mai et juin 1887. Lyon;, in-8. Bulletin de la Société horticole du Loiret, n<" 4 et 5, 4« trimestre de 1886 et 1" trimestre de 1887. Orléans; in-8. Bulletin de la Société libre d'Emulation, du Commerce et de VIndustrie de la Seine-Inférieure, exercice 1886-1887, l'"® partie. Rouen, in-8. Bidletin de la Société philomatique de Paris, n»3 de l'année 1886-1887. Paris; in-8. Bulletin delà Société régionale d'Horticulture de Vinccnnes, 2« trimestre de 1887, n" 13. Vincennes; in-8. Bulletin de la Société Tourangelle d'Horticulture, l'^'" trimestre de I887, n" 1. Tours in-S. Bulletin de l'Association pomologique de l'Ouest, tome IV, Concours et Congrès de 1886. Rennes ; in-8. Bidletin de l'Association professionnelle de Saint-Fiacre, n" P, juillet 1887. Paris ;in-8. Bulletin des séances de ta Société nationale d' Agriculture de France, compte rendu mensuel, n"' 6 et 7, ann. 1887. Paris; in-8. Bulletin d'insectologie agricole, journal mensuel de la Société centrale d'Agriculture et d'Insectologie, Entomologie appliquée, 12" ann., n"5 4 à 7 inclus. Paris ; in-8. Bulletin, Documents officiels, Statistique, Rapports, Comptes rendus des missions en France et à l'étranger, 6" ann., n°* 3 et 4. Paris ; in-4. Bulletin du Cercle horticole du Nord, n"M), 6, 7. 8 et 9 de 1887. Lille; in-8. Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement d'Amiens, organe du syndicat des Agriculteurs de la Somme, n°» 3 et 4. Amiens; in-8. Bulletin-Journal de la Société d'Horticulture de l'Allier, n"' 7 et 8 de 1887. Moulins; in-8. Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes, n"^ 96, 97 el 98. Mantes; in-8. Bulletin mensuel de la Société nationale '.d'Acclimatation de France, n=^ 7, 8 et 9 de 1887, et numéro supplémentaire, séance annuelle du 10 juin 1887. Paris ; in-8. Bulletin officiel du syndicat des viticulteurs du département d'Alger, li-e ann., 1887, n""^ 1 à 3 inclus, maià juillet. Alger; in-S. MOIS DE JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1887. 567 Bullettino délia R. Società toscana di Ortkultiira (Bulletin de la Société R. loscane d'Horticulture, cahiers de juin, juillet et août 1887). Florence; in-8. Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, Journal d'annonces, n"' 13 à 18 inclusivement. Paris ; in-8. Chronique horticole, Journal de la Société d'Horticulture de l'Ain, n"' 19, 20 et 21, an 1887. Bourg; feuille in-4. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, n"' 1 à 12 inclusivement, juillet à septembre 1887. Paris; in-4. Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture de la Seine-In' férieure, 214<= cahier, 2*= trimestre de 1887. Rouen : in-8. France agricole, Journal des Syndicats agricoles, n»^ 28 à 40 inclusi- vement. Paris; feuille in-4. Gai'tenflora, Zcitschrift fur Garten- und Blwnenkunde (Flore des jardins, gazette de Jardinage et de Floriculture éditée par le professeur D' L. W'iTT.MACK, cahiers des 13 juillet, 1 et 15 août, 4 et 15 septembre, 1 octobre 1887). Berlin; in-8, Het nederlandsche Tuinbomvblad (Gazette horticole néerlandaise, organe de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota- nique; rédacteur le D'' J.-Th. Cattie, de Arnhem, n"'* 28 à 40 de 1887). Feuille in-4. Horticulteur chalonnais. Bulletin mensuel de la Société d'Horticul- ture de Chalon-sur-Saône, juillet et août 1887. Chalon-sur- Saône; in-8. Journal d'Agricrdture pratique et d'Économie rurale pour le Midi de la France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute- Garonne, de l'Ariège et du Tarn, juin et juillet 1887. Tou- louse; in-8. Journal de l'Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de la Zootechnie, de la Viticulture, de l'Horticulture, etc., n"^ 952 à 964 inclusivement. Paris; in-8. Journal de la Société de Statistique de Paris, n"^ 7, 8 et 9, juillet, août et septembre 1887. Paris; in-4. Journal de la Société d'Horticulture du département de Seine-et-Oise, n^-s 1 à 6 de 1887 inclusivement. Versailles ; in-8. Journal de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France, n"^ 7, 8 et 9 de 1887. Lille, Palais-Rameau; in-4. Journal des campagnes et Journal d'Agriculture progressive réunis, n"* 28 à 40 inclusivement. Paris; feuille in-4. Journal des Roses, publication mensuelle spéciale par MM, S. Cochet et G. Bernardin, n<" 8 et 9, ann. 1887. Paris: in-4. Journal de vulgarisation de l'Horticulture, recueil de jardinage pratique, par M. L. Vauvel, n»* 6, juin 1887. Paris; in-8. Louis van Houtte, prix courant, n» 224. Gand; in-8. o68 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Lyon-horticole, Revue bi-mensuelle d'Horticulture, publiée avec la col- laboration de l'Association horticole lyonnaise, par M. Vivlvnd- MoREL, n°= 13 à 18 inclusivement. Lyon; in-8. Maandblad van de Vei'eenigwg ter bevordering van Tuin- en Landboinv (Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n'-"* de mai-juin, juillet-août 1887j. Maestricht; in-8. Maison de Campagne (La), Journal horticole et agricole illustré des châteaux, des villas, par M. de la Roque, n"* 14 à 19 inclusive- ment. Paris; in-4. Maître Jacques, Journal d'Agriculture publié par la Société centrale d'Agriculture du département des Deux-Sèvres, à Niort, mai, juin, juillet, août 1887. Niort; in-8. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Brlles-Lettres du déparlement de V Aube, ann. 1886. Troyes, in-8. Mnnoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences tt Arts du département de la Marne, Siun. 188o-l886. Chàlons-sur-xMarne;in-8. Monatsschrift des Garlenbauvcreins zu Uarmstadt i Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture de Darmstadt, n»' de juillet, août et septembre 1887). 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Revue agricole, Agriculture, Horticulture, Acclimatation et Industries qui s'y rattachent, n'"' 6 et 7, ano. 1887, l"^" année. Port-Louis, Maurice; in-8. Revue des Haras, de l'Agricidture, du Commerce et des Remontes, sep- tembre 1887. Paris; in-8. Revue horticole des Bouches-du- Rhône, Journal des travaux de la So- ciété d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n<" 396, 397 et 398, Marseille; in-8. Revue horticole, Journal d'Horticulture pratique, par MM. E.-A. Car- MOIS Ut; JUILLET, AOUT ET SEPTEMBRE 1887. o6'J BIÈRE et Ed. André, n"* 14 à 19 inclusivement, ann. 18^7. Paris; in-8. Rivisla agricola romana (Revue agricole romaine, publication men- suelle du Comice agraire de Rome et organe de la Société horticole de Rome, dirigée par M. Aug. Ponr.i, cahiers de juin et juillet 1887). Rome; in-8. Sempervirens, geillustreerd Weekbiad voor den Tuinbouiv in Nedevland (Sempervirens, feuille hebdomadaire illustrée pour l'Horticul- ture des Pays-Ras, n»^ 27 à 39 de 1887i. 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Wochenblalt des landwirthschaftlichen Yereins im Grossherzogthum Baden (Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du grand-duché de Bade, n"' 25 à 37 de 1887). Karisruhe; in-4. Zeiischrift des landwirthschaftUchen Vereins in Baycrn (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de juin et juillet 1887). Munich; in-8. NOTES ET MÉMOIHES Étude sur les expériences de Chauffage; Marcue a suivre POUR les rendre concluantes (1), par M. de VENDEUVRE(Ch.). Les essais de chauffages tels qu'on les fait, donnent-ils des résultats certains? Très certainement non; et pourtant, il serait plus facile d'ap- précier d'une manière indiscutable, par des expériences même isolées, faites à des époques éloignées, par des températures et dans des lieux différents, la valeur réelle des chaudières-ther- mosiphon, qu'il ne l'est pour un architecte de régler, après véri- (1) Déposée le 25 août 1887. SUR LES EXPÉRIENCES DE CHAUFFAGE. 571 lîcation, les mémoires des divers entrepreneurs qui ont colla- boré à la construction d'une maison et d'en établir le prix. Les chauffages, en effet, reposent sur des principes physiques qui font loi dans tous les pays du monde; les expériences aux- quelles on peut les soumettre sont facilement contrôlables, par des calculs extrêmement simples; or, les chiffres, qui sont inflexi- bles, ont cette bonne fortune de ne pouvoir être accusés d'igno- rance ni de camaraderie. Le classement des appareils, quand il sera le résultat d'opé- rations arithmétiques, ne laissera prise à aucune critique, et les récompenses qui seront attribuées dans ces conditions, auront certainement une valeur qui, inconnue jusqu'ici, les fera recher- cher davantage, et déterminera de nouveaux efforts pour réa- liser de nouveaux progrès dont l'horticulture sera la première à profiter. Pour atteindre ce but, la méthode à suivre est très simple : il suffira, dans les expériences qui seront faites, de tenir compte : 1" De la déperdition de chaleur qui s'opère à travers les tuyaux et récipients contenant l'eau ; 2° de l'élévation moyenne de la température de l'eau ; 3" de la quantité d'eau vaporisée, si toutefois il y a vaporisation. Pour connaître les calories nécessitées par ces trois causes, cinq thermomètres parfaitement gradués et vérifiés seront nécessaires; tous devront être placés verticalement . Le premier, dans le lieu où se fera l'expérience, indiquera la température de l'air ambiant. S'il s'agissait d'apprécier un chauffage installé dans diverses serres, chauffées à des degrés différents, il fau- drait autant de thermomètres qu'il y a de compartiments. Le deuxième thermomètre, placé au départ, au-dessus de la chaudière^ indiquera la température la plus élevée de la circu- lation. Les troisième, quatrième et cinquième thermomètres seront fixés : le troisième à l'extrémité de la circulation aller, au haut du réservoir, le quatrième au bas de ce même réser- voir, le cinquième enfin à la rentrée, au pied de la chaudière. Ils feront connaître les températures de l'eau à chacun de ces points; la moyenne de ces quatre températures pourra être 572 NOTES ET MÉMOIRES. rigoureusement considérée comme la mo3enne de la masse d'eau traitée. La différence entre les températures des deuxième et troi- sième thermomètres permettra d'apprécier la vitesse de la cir- culation, la puissance de la chaudière. La déperdition à travers les parois des tuyaux et récipients contenant l'eau, étant proportionnelle à la diiïérence moyenne des températures de cette eau et de l'air ambiant, et évaluée à 10 unités par heure pour un degré de différence et par mètre carré de surface de déperdition, pour connaître le nombre de calories ainsi nécessitées, il suffira : 1" toutes les heures, de relever les températures de l'eau aux quatre thermomètres placés aux points susiudiqués; d'en faire la moyenne; celte moyenne connue, de l'ajouter à la moyenne précédemment observée, et de diviser la somme ainsi obtenue par 2 ; le quo- tient de cette division pourra être considéré comme la tempé- rature moyenne de l'eau, pendant la période écoulée. Retran- chant de cette moyenne la température de l'air, on connaîtra l'excédent moyen de la température de l'eau sur l'air. Si l'ob- sorvalion a duré une heure, il suflira de multiplier cet excé- dent par dix fois la surface mélalliqr.e de déperdition, exprimée en mètres carrés, pour connaître les calories nécessitées pour compenser les pertes occasionnées par le refroidissement. Si, au contraire, l'observation n'avait duré que n minutes, il faudrait multiplier les surfaces de déperdition par dix fois ///60 de l'excès moyen de la température de l'eau sur l'air. 2° Pour connaître le nombre des calories utilisées à réchauf- fement de l'eau, on prendra les moyennes des températures de l'eau au commencement et à la fin de Topéi-ation; on en fera la différence, que l'on multipliera par le nombre de litres d'eau traitée; le produit de cette multiplication indiquera la quantité de calories ainsi nécessitées. 3° En mesurant, à la fin de l'opération, les manquants dans le réservoir, on connaîtra le nombre de kilogrammes d'eau vaporisée; il suffira de multiplier le nombre par "ioO augmenté de la différence entre 100 et la tempi'rature moyenne de l'eau pour connaître exactement les calories ainsi absorbées. SUR LES EXPERIENCES DE CUALFFAGE. 373 Ces principes posés, pour faciliter l'intelligence et l'applica- tion de la méthode que je préconise, j'entre dans les détails d'une expérience. Je suppose : 1° que la quantité d'eau traitée soit de 4,000 litres ; 2° que les surfaces de déperJition fournies par le réservoir, les tuyaux, égalent 30 mètres carrés; 3° que l'examen du réservoir après l'opération terminée, ait révélé une vaporisation de 50 kilogrammes d'eau; 4° enfin, que l'on ait constaté, au furet à mesure de l'expérience, les variations de températures relatées dans le tableau suivant. TEMPÉK VTLUK8 c^ z < X HEURE p; < ^ < 2 h. ■IS- 3 h. IS" 4 h. L'Oo :, h. 20» 5 h. ?0 19° £ CHAUDIÈRE 19° 60° S6° 100° 19» EAU RÉSERVOIR •?o° ?4° 4S° 36,5 63.25 SI, 25 1S° ■13,23 61,5 71,7 EXCEDENT 43.25 + 18 61.5 + 43.25 71,7 4- 61,5 CALORIES PERnUES par refroidissemeiU = 10 X 1" X -^O = 3.000 = 35,6 X 10 X 30 = 10.686 = 52,4X 10X30 =15.711 = 66.6X 10 X 30 = 6.660 3 3.6057 30 indique en mètres carrés les surfaces de refroidissement; 10 est le coefficient de déperdition admis par certains auteurs qui ont traité la question des chauffages, La dernière observation n'ayant duré que 20 minutes, un tiers d'heure, je ne retiens que le tiers du produit trouvé. Le feu ayant été mis bas à cinq heures vingt minutes, le com- bustible non brûlé retiré de la grille ayant été pesé, comme il l'avait été au début de l'opération, on a reconnu que 5 kilo- grammes de bois pour allumer et 80 kilogrammes de houille avaient été brûlés. 574 NOTES ET MÉMOIRES. Sachant que la puissance calorifique de la houille est de 7,000 calories, alors que celle du hois n'est que de 2,500, on doit conclure qu'il a été produit : par 5 kilos de bois 12.500 calories par 80 kilos de charbon 560.000 — Les pertes occasionnées par re- froidissement ont coûté 36,057 Pour l'élévation de 4,000 litres d'eau de moyenne de 20° à moyenne de 90°,7, soit de 70%7 286,822 Pour la vaporisation de 50 kilogr. d'eau cà 90°, 7 à raison de 559,3. . . 27,965 286,822. — Telle est la quantité de calories utilisées, par les trois causes susmentionnées. Il en avait été produit 572,500. Pour connaî- tre l'effet utile produit, le rendement, il suffira de diviser 286,822 par 572,500; le quotient 0,50 indiquera que le rendement a été de 50 p. 100. La transformation do I kilogramme d'eau en vapeur ne néces- site que 550 calories, mais à la condition que cette eau soit à 100 degrés. L'eau, dans le cas qui nous occupe, était à 90°, 7 seulement; il a fallu dépenser 9 calories, 3 pour l'amener à 100 degrés soit 559, 3 pour la transformer en vapeur. Si l'on avait brûlé du coke, on n'aurait dû compter que 6 000 calories par kilogramme brûlé, la puissance calorifique de ce combustible n'étant que les 6/7 de celle de la houille. S'il ne se produisait pas de vaporisation, la troisième cause de pertes serait à négliger. Quand des appareils seront annoncés à marche régulière, continue, pour justifier leur titre ils devront être préalablement chargés, avant l'allumage, puis abandonnés à eux-mêmes pen- dant l'expérience; s'ils ne satisfont pas à cette exigence, c'est qu'ils sont dans de mauvaises conditions de combustion. Si, comme je le crois, les principes que j'invoque sont vrais, un concours de chaufî'age devrait être constamment ouvert, tous les ans. A défaut de prix, on publierait un classement avec chiffres à l'appui. La question est assez grosse d'intérêts pour mériter cet SUR LE UARICOT ROI DES VERTS. 575 honneur, car si l'œil s'habitue à contempler des formes bizarres et finit par les trouver belles, la caisse se trouve toujours mal de dépenses sans cesse renouvelées; quand elles sont inutiles il faut les supprimer. Très certainement, d'un bon à un mauvais chauffage, l'éco- nomie peut être de moitié. Très certainement aussi, des établissements horticoles placés auprès d'un port de la Manche, avec de bons appareils de chauf- fage, pourraient lutter avec les forceries du nord qui, se trou- vant dans de plus mauvaises conditions climatériques, n'ont d'autre avantage que de payer moins cher le charbon. Enfin et pour conclure utilement, bien convaincu qu'il faut joindre l'exemple aux principes, si l'on veut les faire apprécier, laissant à une voix plus autorisée le soin d'exposer la théorie de la chaleur, je me tiens aux ordres de la Société pour faire, rue du Gholet, n" 6, des expériences de chauff'age, en me confor- mant aux règles précédemment établies, et j'essaierai, si on le veut bien, d'éclairer la question en répondant aux demandes qui me seront faites. J'y mets une condition : c'est, mon installation étant à décou- vert, qu'il ne pleuvra pas ce jour-là. RAPPORTS Rapport sur le Haricot Roi des verts DE M. Bgnnemain, d'Étampes (1) ; M. HÉBRARD (Laurent), Rapporteur. A la suite d'une demande adressée à M. le Président de la Société d'Horticulture de France par M. Bonnemain, il a été nommé une Commission, pour examiner une nouvelle variété (1) Déposé le 22 septembre 1887. 576 RAPPORTS, de Haricot à grain vert qu'il a surnommé le Roi des Verts. Celte Commission était composée de MM. Delaviile (Léon), Chemin, BeurJeley, Cousin et Hébrard (Laurent). Elle s'est rendue chez M. Bonnemain, le 18 août dernier. MM. Beurdeley et Cousin se sont excusés de ne pouvoir s'y rendre. M. Bonnemain est un travailleur et un chercheur infatigable; il est toujours à la piste de nouvelles variétés de légumes. C'est par sa persévérance qu'il a obtenu le Pois Merveille d'Etampes, le Haricot Flageolet d'Etampes, le Haricot Merveille de France, et celui qui est l'objet de notre examen, le Haricot qu'il a nommé le Roi des Verts. Ce Haricot provient, par sélection, du Haricot Merveille de France ; il a été obtenu en 1884, d'un pied qui donna 245 grains, dont le produit a été, en 1885, de 3 kilog. 500 grammes environ, qui lui ont donné, en 1886, un produitde 120 kilos. La plante est naine, de forme pyramidale; son feuillage est vert foncé; les fleurs sont blanches; les gousses sont longues; son grain diffère de celui de Merveille de France en ce que celui-ci est arqué tandis que celui i la S"ciété en voit maintenant une qui pèse un peu plus i!e 2 kilngrammes. — La Carabassette, qui est en ce moment sur le bureau et qui est venue de graines données par M. Hédiard, est un fruit long et arqué, dont le spécimen présenté pèse 7 kilogrammes. Comme cette Courge est pleine et n'offre qu'à l'un di' ses bouts une cavité dans laquelle se trouvei;t les graines, elle donriC beaucoup de chair. C'est une variété r( commandable, dont la culture devrait se répandre dans nos jardins, et qui est culiivée communément en Espagne, surttut en Italie. 11 en existe {jlu- sicurs variétés de couleur et une verte. Elle a très bien fruclifié cette année, au Muséum. — La Courge de Siam est une Courge à graines noires et à peau très duve, qui nous est venue à la date d'une trentaine d'années. Elle ne se féconde avec aucune autre Courge. Elle se conserve pendant très lungtemps, car M. Cornu en moi.tre une qui vient de la récolte de 1883. Sa chair présente celte particularité que, après la cuisson, elle se 616 PROCES-VIiRBAUX. présente à l'élat de filameuts constituant comme un paquet de vermicelle. On sait que, en Espagne, on la vend sous cet état, dans toutes les rues, et qu'on lui donne alors le nom vul- gaire de Cheveux (Tange (Cabellos de Angel). — Le fruit du Lu/fa acutangida est désigné vulgairement sous les noms de Courge-torchon, Éponge végétale, parce que, à l'état de déve- loppement complet, il forme une masse filamenteuse molle et comme spongieuse. A moitié développé, il se mange à peu près comme les Aubergines. — M. Cornu montre uneCourge origi- naire de la République argenline, dont la graine a été donnée au Muséum par M. Paillieux, notre collègue, dont tout le monde ici connaît le zèle infatigable pour l'introduction de végétaux utiles et surtout appartenant au domaine de la culture marnî- clière. Kn présentant un fruit du Jîenincasa cerifera, il fuit ressortir la bonne (pialilé de ce fruit, dunl la chair est blanche et très fine. Enfin, il appelle plus brièvement l'attention sur diverses petites Courges ornementales, qui sont également comprises dans le lot déposé par lui sur le bureau. 5° Par M"'" Guilbert i Emilie), fondatrice et directrice de l'orphelinat horticole de Mé/.ières, par Epone (Seine-etOise), un lot de Raisins Chasselas encore attachés aux sarments dont chucun en poite souvent deux ou trois. L'avis du Comité d'Ar- boriculture fruitière sur cette présentation est qu'elle dénote « une grande vigueur obtenue sur de jeunes ceps, et ayant u donné lieu à la production de très belles grappes avec des « grains gros relativement aux produits de la plupart des cul- « tures de Tannée; toutefois, dans son ensemble, ce lot perd « à ce que le Raisin n'ait pas été éclairci parle ciselage ». M""' Guilbert reçoit une prime de 2"= classe. 6" Par M. Labalte (Charles), viticulteur à Lagrasse (Aude), une grappe de Raisin d'un très fort développement et appaile- nant à une variété qui est donnée comme étant à la fois de table et de cuve. Il est dit, dans la lettre d'envoi, que chaque cep de celte variété produit de iO à 15 kilogrammes de fruits avec lesquels on fait un vin de bonne qualité. Cette grappe a été cueillie sur une greffe de deux ans qu'avait reçue un pied de rlparia. Le nom donné à la vaiiélé est Béni Carlos que SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1887. GIT porte la feuille du Comité, mais que M. Jamin (Ferd.) croit devoir être écrit Boni Carlos. Il est à présumer que cette grappe a été cueillie avant sa complète maturité, car la dégustation a montré qu'elle laisse à désirer comme raisin de table. Il est bon, en outre, de faire observer que cette variété ne mûrit pas bien sous le climat de Paris. 7° Par M. Lorette, de Lille (Nord), jardinier au ciiâteau du Buisson, une branche de Poirier Passe-Colmar sur laquelle ont été posées des grelîes de boutons à fruit de Beurré Diel. L'envoi comprend aussi des produits de ces greffes. 31. Lorette éci'it que cette sorte de grefl'e est peu connue et fort peu pratiquée dans le département du Nord. D'un autre côté, le Comité d'Arbori- culture fruitière, par l'organe de son Secrétaire, fait observer que la greffe des boutons à fruit est depuis longtemps connue et enseignée dans toute la France ; il ne reste rien à faire à la Société nationale d'Horticulture de Fj-ance pour en répandre la connaissance et la mise en pratique. Il appartiendrait aux Sociétés horticoles du Nord, si elle n'y est pas bien connue, d'en propager la connaissance et d'encourager à l'exécuter, dans les cas où elle peut rendre sei'vice. M. Lorette lui-mèaie pourrait en faire apprécier les avantages dans le pays qu'il habite. 8° Par M. R. Jolibpis, jardinier-chef au Palais du Luxem- bourg, des Prunes Coe's golden drop, beaux fruits bien sains, qu'il dépose sur le bureau pour montrer combien est tardive la variété à laquelle ils appartiennent. Cette Prune a le mérite de gagner en qualité dans le fruitier où elle peut être gardée jus- qu'au point d'être notablement ridée. 9° Par M. Parain, un lot de lleurs coupées de Glaïeuls issus du gandcwensis, que lui a donnés un semis fait en 1886. Le Comité de Floricullure prie M. Parain de lui présenter de nou- veau des fleurs de ses Glaïeuls, l'année prochaine, et alors de désigner chaque variété par un numéro. 10" Par M. Poitevin (Ernest), amateur à Bonneuil (Seine), des lleurs coupées de vingt-deux espèces ou variétés d'Asters vivaces. Ces lleurs sont arrivées à la Société en assez mauvais état. 11° Par M. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne), des inflorescences de huit variétés d'Héliotrope obtenues par lui de OiH PROCES-VRRBAUX. semis, que, selon son habitude, il présente hors concours ; mal- heureusement, ces spécimens sont arrivés en si mauvais état que le Comité de Fioriculture déclare ne pouvoir baser sur eux un jugement quelconque. Au reste, M. Bruant avertissait, dans sa lettre d'envoi, que les froids de ces derniers jours les avaient fortement atteints. Sur une partie des plantes qui les ont four- nis, les fleurs avaient été gelées et, sur les autres, le dévelop- pement avait été arrêté. L'auteur de cette même lettre y écrit que ces-Héliotropes appartiennent à une race nouvelle (|ui a pris naissance dans ses CLillures, et dont il a déjà mis au commerce trois variétés nommées Madame Bruant, Perle bleue et Caméléon. Celte race est, dit-il, caractérisée par une végétation étoffée, qui donno des pieds ramassés, fleuris presque continuellement, l'été en pleine terre et l'hiver en serre. Les inflorescences de ces plantes sont très amples, fortement pédonculées et dressées verticale- ment au-dessus du feuillage. Parmi les variétés nouvelles qui ne sont pas encore au commerce, les unes se distinguent par la couleur de leurs fleurs et les autres se recommandent par l'am- pleur des inflorescences qui surpasse encore celle des précé- dentes. ■12" Par M. Régnier, horticulteur à Fonlenay-sous-Bois (Seine), un pied fleuri d'une forme du Phalxnopsis ainnbilis qui a été importée par lui en '1886. M. Dybowski dit que xAl. Uégnier présente aujourd'hui cette Orchidée a(in d'en faire apprécier la rusticité. Il y a deux ans que ce même pied a figuré au grand Concours agricole du mois de février. Or, on se rappelle que, pendant la durée de ce Con- cours, le froid a été intense. Bien que certaines précautions eussent été prises pour mettre autant que possible à l'abri de cet abaissement de la température extérieure les plantes déli- cates qui étaient exposées dans le Palais de l'Industrie, celles-ci se trouvèrent soumises à un refroidissement notable. Le Phalx- nopsis de M. Régnier résista parfaitement à cette fâcheuse influence^ car on voit qu'il est aujourd'hui en bon état et bien fleuri. M. Dybowski avertit que, cette année, l'Adminisiration supé- SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1887. (ilD rieure, éclairée par celte expérience, a pris les disposilions nécessaires pour que les plantes délicates qui figureront au Concours agricole, du 23 janvier au 8 février 1888, soient par- faitement garanties du froid. Un bon chauffage sera établi dans les salles du Palais de l'Industrie où elles seront exposées, et, en outre, au lieu d'une seule Exposition durant quinze jours,^ il y aura deux Expositions successives qui ne dureront chacune que cinq jours. 13" Par M. Kegeljan (Ferd.);, Président de la Société d'Hor- ticulture de Namur (Belgique), des pousses de Caltlcya attaquées par un insecte qui leur cause de très sérieux dommages et dont il désirerait connaître le nom, ainsi que le moyen de s'en débarrasser. — L'examen de ces objets sera confié à M. le doc- teur Henneguy. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. 11 est procédé au dépouillement de la correspondance, qui comprend les pièces suivantes : I" Une lettre écrite de Lille par M. Louis Loretle, horti- culteur, et relative au Puceron lanigère. j\r. Loretle rapporte que, cà la date d'une vingtaine d'années, il a eu l'idée de grefler des Poiriers sur Epine et des Pommiers sur Néflier. L'opération a réussi; les arbres ainsi obtenus existent encore et fructifient. Or, jamais le Puceron lanigère n'a envahi les Pommiers grelfés sur Néflier. D'un autre côlé^ M. Loretle a combattu cet insecte sur ses autres Pommiers par un procédé qui, dit-il, appliqué ce& deux dernières années, lui a constamment donné de b.ns résul- tats. Ce procédé consiste à laver l'écorce des arbres, pendant l'hiver, avec une solution d'un kilogramme de sel de cuisine ou chlorure de sodium dans 10 litros d'eau de pluie. 1° Une lettre écrite de Douai par M. Coulant (Ernest) et annonçant une Exposition de Chrysanthèmes qui est organisée parla Société artistique de Roubaix. Malheureusement, le pro- gramme de celte Exposition n'est point parvenu au Secré- tariat, et la lettre de M. Coûtant n'en indique pas la date. 3" Une lettre par laquelle noire collègue, M. le baron Le Guay, sénateur, signale une diiTiculté sérieuse avec laquelle. 020 PROCÈS-VERBAUX. rHorlicullurt! parait devoir élre bientôt aux prises. Plusieurs journaux plus ou moins spéciaux ont publié récemment, y est-il dit, une note à figure officielle relative à la mise à la disposition de l'Horticulture du jus de tabac vulgairement appelé à tort nico- tine, avec cette restriction que, prochainement, il ne serait plus livré que dénaturé par un mélange avec du pétrole. Ce mélange peut êlre, sinon profitable, du moins sans danger pour la grande culture; mais il en serait tout autrement pour l'Horticulture qui emploie le jus de tabac, le plus souvent en vaporisations, en lavages de plantes délicates, en aspersions sur des espaliers portant 'les fruits. Si elle était condamnée à ne plus recevoir que le mélange dont il s'agit, ce serait un véritable désastre pour elle, persuadé qu'est M. Le Guay, jusqu'à ce que des expériences démonstratives aient établi le contraire, que le pétrole à l'état soit de liquide, soit de vapeurs, ne peut être (|ue nuisible aux plantes. « Je suis convaincu, dit encore M. le baron Le Guay, que « les auteurs de ces propositions peuvent être experts en Agri- « culture; mais certainement ils sont étrangers à l'Horticulture, « à ses pratitjues comme à ses besoins. » Parmi les pièces de la correspondance imprimée est signalé le Programme d'une Exposition générale horticole, qui aura lieu à Cannes (Alpes-iMaritimes), du 26 au 29 janvier 1888. M. Cil. Ballet a la parole et soulève une question intéres- sante denomenclature.il y a quelques années, dit-il, MM. Ballet frères ont présenté à la Société des rameaux d'un arbre japo- nais étiqueté par eux Prunier Mirobolan l'osc double. Ils ont obtenu, pour cette présentation, une prime de reclasse. A la séance du 11 août dernier, M. Croux a présenté des rameaux de différents végétaux ligneux, au nombre desquels se trouvait la même espèce sous le nom de Armeniaca Mume Alphandi, dont le rameau portait des fruits. 11 lui a été décerné une prime de 1'* classe qui g'appli(|uait surtout à cet Armeniaca ou Abri- cotier, l'juiin, divers botanistes appellent cette même espèce Prunus Mume. De ces trois noms, quel est celui qu'il convient d'adopter? En réponse à cette question, l'un de MM. les Secrétaires dit que d'abord il faut écarter le nom de Prunus Mirobolana Lois. SÉANCE DU 13 OCTOBRE 1887. G^l [Prunus domcstica L. var. Mijrobolan L., Spec. pi., p. 080 qui s'applique à un arbre donné par Linné comme venant dans les endroits élevés de l'Europe méridionale (Habitat inEuropa? ans- tralioris locis elevalis, Lm., loc. cit.), indiqué comme de l'Amé- rique du Nord dans VArborelum Segrezianum (p. 71), et, dans tous les cas, paraissant n'être pas japonais. Quant aux deux autres noms, ce sont simplement deux synonymes, parmi les- quels celui qui semble devoir être employé de préférence est le premier en date, c'est-à-dire celui de Prunus Mume, qui a été donné au Mume japonais par Siebold et Zuccarini, lorsque, dans leur Flore japonaise, ils l'ont fait connaître en en donnant une figure. Les caractères du fruit peuvent seuls servir à décider la question de savoir si c'est réellement un Prunier à fruit glabre, pruineux, renfermant un noyau pointu aux deux bou.ts, ou un Abricotier [Armeniaca) . à fruit velouté, contenant un noyan pointu à un bout et obtus à l'autre. M. Cornu (Maxime) donne de vive voix un aperçu des travaux qui ont été accomplis pendant la cinquième session du Congrès pomologique de l'Ouest tenue au Havre, du 3 au 9 de ce mois. Il y a eu en même temps Congrès et Exposition horticole con- sacrée principalement aux fruits, mais ouverte aussi aux légumes et aux plantes. On a vu à cette Exposition de beaux fruits en grand nombre et, particulièrement, de riches collec- tions de fruits à cidre, qui étaient venues surtout de Bretagne et de Normandie. Pour cette catégorie de fruits, le prix d'hon- neur a été décerné à M. Lacaiilej pépiniériste qui connaît parfai- tement les fruits à cidre; une médaille d'or a été donnée à M. Truelle, pharmacien, dont, à une date peu éloignée, la thèse de Pharmacie a eu pour objet l'étude de ces fruits. Depuis les travaux de MM. de Bouttevilleet Hauchecorne, on sait que, pour la confection du cidre, il faut choisir les variétés ; mais, pour les choisir, il faut les connaître et être, par conséquent, en état de les distinguer les unes des autres. C'est à poser des bases solides pour celte connaissance que s'attachent avant tout les Congrès pomologiques de l'Ouest. Celui de cette année a été très remar- quable, soit par l'importance des travaux qu'il a exécutés, soit par le nombre des Membres qu'il a réunis. La session de l'année 622 rROCKS-VElilSAUX. prochaine aura lieu à Saint-Brieuc; mais M. Cornu est d'avis qu'il importerait que la session de 1889 sie'geât à Paris, et il pense que, si pareille décision était prise, la Société nationale d'Horticulture ne manquerait pas d'offrir l'hospitalité, dans son hôtel, à cette grande et utile réunion. M. Michelin rend compte de vive voix d'une visite qu'il a faite dernièrement, en compagnie de MM. Hardy et Bonnel, aux cultures de M. Jamet, à Chambourcy (Seine-et-Oi.se). Déjà, en i88l, M. Michelin a fait connaitre à la Sociélé, dans un Rapport inséré au Journal (Voyez le Journal, 1881, p. 652-659), les cultures d'arbres fruitiers, de Pommes de terre et de Choux-fleurs que cet habile cultivateur a créées dans cette localité. Aujour- d'hui, M. Jamet fils s'occupe essentiellement de la direction d'arbres fiuitiers et leur donne des soins tout particuliers. Dans sa propriété, les arbres en espalier sont protégéspar des auvents en planches, que continue et élargit un treillage en fil de fer; en outre, le mur ayant 3 mètres de hauteur, d'autres planches, formant une cloison verticale, abritent le bas de ces mêmes ^irbres. La forme adoptée pour ceux-ci est celle de palmettes à Jjranches verticales en nombre pair ; quand ces branches attei- gnent le haut du mur, elles sont supprimées et remplacées par de nouvelles ; de là un rajeunissement qui offre des avantages marqués. M. Hardy donne le motif de cette pratique, qui est appliquée surtout au Doyenné d'hiver et au Beurré Diel. Ce motif est l'obser- vation faite par M. Jamet que les fruits qui viennent sur les vieilles branches des arbres appartenant à ces variétés sont géné- ralement tavelés. H favorise donc le développement d'un bourgeon situé à la base de chaque vieille branche, et, dès que, à la seconde ou troisième année, la branche nouvelle est en rapport, il supprime la vieille, sans que le produit soit pour ■cela diminué. Ce renouvellement est aussi employé pour la Yigne par M. Crapotte, de Conflans-Sainte-Honorine, lorsque les produits commencent à diminuer, et, dans ce cas aussi, l'effet en est excellent; mais celte pratique est appliquée surtout aux branches verticales. SÉA.NCE DU il OCTOBRE 1887. Q'2'3 Il est donné leclure ou fait dépôt sur le bureau des documents suivants : i" Notice nécrologique sur M. Cellière, par M. Han'oteau. 2° Visite chez M. Lecocq-Dumesnil, dans sa propriété de La Cliapelle-en-Serval (Oise), par M. MicnEi.. 3° Rapport sur les cultures de Draavna et de Cyclamens chez M. Truflaut (Albert), à Versailles; Rapporteur, M. Hariot (Paul). 4" Rapport sur les cultures de Pelargonium zonale chez M.Foucard, à Chatou ; Rapporteur, M. Hariot (Paul). Les con- clusions de ce Rapport, tendant au renvoi à la Commission des récompenses, sont mises aux voix et adoptées. 5' Compte rendu de l'Exposition de Dammarlin, par M. Rémy père. 6" Compte rendu de TExposilion de Chalon-sur-Saône, par M. Dybowski. 7° Compte rendu de l'Exposition de Saint-Dizier^ par M. Dybowski. 8"^ Compte rendu de l'Exposilion de Nogent-sur-Séine (Aube), par M. Hariot (Paul). 9° Compte rendude l'Exposition de Toulouse, parM. JoLY(Ch.). 10° Compte rendu de l'Exposition de Saint-Germain-en-Laye, par M. Tavernier. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- •tlons ; Et la séance est levée à quatre heures. séance du 27 octobre 1887 Présidence de M. Verdîei* (Eugène), Vice-Président. La séance est ouverte à deux heures trois quarts. D'après le registre de présence, le nombre des Membres qui y assistent est de cent vingt-quatre titulaires et dix honoraires. ' Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 6?i PROCÈS-Vt^RBAUX. A propos du passage du procès-verbal dans lequel il est dit que le Gouvernement parait ne devoir plus livrer du jus de tabac aux horticulteurs qu'après y avoir mélangé du pétrole. Al. Venteclaye dit avoir reconnu expérimentalement que le pétrole est extrêmement nuisible aux végétaux. Une simple goutte tombant sur une feuille fait roussir promptement la sur- l'ace qu'elle touche, et il n'est pas douteux que les bourgeons ne succombent à l'action de cette substance. Il est donc certain que le mélange de pétrole au jus de tabac, en supposant qu'il pût être efTectué, mettrait les horticulteurs dans l'impossibilité de recourir à l'emploi de cette matière qui leur rend aujourd'liui de grands services. M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'admission de sept nouveaux Membres titulaires, dunt la pré- sentation, faite dans la dernière séance, n'a rencontré aucune opposition. Les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1" Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place de la Aladeleine, un lot de Piments doux d'Espagne, qu'il pré- sente hors concours. M. Hédiard dit qu'il a fait cette présenlatioi surtout pour faire connaître ce fruit dont on fait une grande consommation en Espagne, et qui, pense-t-il, pourrait fort bien être obtenu sous le climat de Paris. Il en voit la preuve dans ce fait qu'un jardinier de Cliampigny, ayant essayé la culture de la plante qui le produit, en a obtenu une récolte comparable en beauté aux spécimens que la Compagnie a sous les yeux. Ce Piment se prépare, dit-il, de diverses manières, surtout farci ou coupé en morceaux qu'on frit au beurre. La cuisson y développe un parfum particulier, comme onpeut le reconnaître par les deux qui ont été cuits pour être compris dans le lot présente. En Algérie, la cul- ture de cette plante alimentaire a été essayée et a parfaitement réussi. Le Piment doux justifie la dénomination qai lui a été donnée; il n'est nullement piquant, comme le sont les autres variétés de la même espèce, mais, au contraire, doux et sucré. 2° Par M. Berlaut, cultivateur à Rosny-sous-Bois (Seine), une, corbeille de Pêches Salway et une de Pommes Grand Alexandre. SÉANCE DU 27 OCTOBRE J887. 625 Ces fruits ont été jugés beaux par le Comité d'Arboriculture fruitière sur la proposition duquel il est accordé au présentateur une prime de 2" classe. 3° Par M'"® Guilbert (Émiliei, fondatrice et directrice de l'or- phelinat horticole de Mézières (Seine-et-Oise), un lot de Poires Crassane, Beurré Diel et BeziChaumontel, beaux fruits, surtout les Crassane, qui lui valent une prime de i" classe. 4° Par xM. André (Edouard), architecte de jardins, rue Chap- tal, 30, un Raisin blanc, en forte grappe à gro= grains, qui pro- vient d'une Vigne de semis, et qu"il a rapporté de La Carrière, près Aigueparse (Puy-de-Dôme). Le Comité d'Arboriculture fruitière déclare que ce Raisin est beau, mais manque de sucre, ce qui tient probablement à ce que, comme on l'a reconnu, il a été cueilli avant sa complète maturité. Dans le pays d'où il a été rapporté, on en vante la qualité et on dit que le cépage qui le produit a une vt'gétation très vig(Dureuse. 5" Par M. Vallerand fds, horticulteur, rue de la Procession, 29, à Bois-Colombes (Seine), un groupe de Nxgelia nouveaux, pro- venant d'un semis de l'année, et pour lesquels il lui est décerné une prime de 1'^'^ classe. 6° Par M. Régnier, horticulteur à Fontenay-sous-Bois (Seine), un pied fleuri à' Habenaria militaris^ charmante Orchidée nou- velle, qu'il a importée, en 1886, des îles Philippines et pour la présentation de laquelle il obtient une prime de l''^ classe. Les fleurs de cette espèce, disposées en grappe terminale, sont d'un rouge des plus vifs et pourvues d'un éperon arqué, un peu plus long qu'elles. La plante vient, dans son pays natal, en plaine et sur les montagnes jusqu'à l'altitude de quelques cen- taines de mètres. D'après les observations communiquées par M. Régnier, la marche de sa végétation est assez remarquable pour mériter d'être signalée. Elle développe en terre, la pre- mière année, un rhizome horizontal peu épais, qui atteint envi- ron 2 centimètres de longueur. La seconde année, de ce rhizome il en part un second, qui acquiert une longueur un peu plus forte et qui, s'étendant horizontalement en terre, fait avec le premier un angle pi-ononcé. Un développement semblable ayant lieu les deux ou trois années suivantes, et chaque pousse 40 G 20 PROCÈS-VERBAUX. annuelle du rhizome faisant un angle avec l'extrémilé de celle qui lui a donné naissance, l'ensemble finit par former une ligne brisée. M. Régnier a reconnu par l'expérience que chaque por- tion de ce rhizome correspondante à une année peut être plantée séparément et donne un nouveau pied à' Habenaria. 1° Par M. TrufTaut (Albert), horticulteur, rue des Chantiers, à Versailles^ quatre pieds en pots et bien fleuris de tout autant de variétés de Bouvardia qu'il a introduites des Etats-Unis, et qui portent les noms suivants : Priory beautij, à fleurs roses simples ; Prideof Broockhjn, à fleurs blanciies simples; Hogarthflorepleno, à fleurs rouges, doubles; Dazzler, à fleurs rouges, simples. — (Voyez plus loin, sur ces plantes, p. 666.) Sur la proposition du Comité de Floriculture, une prime de ]'" classe étant décernée à M. TrufTaut (Albeit), ildéclare renoncer à la recevoir. Il dit ensuite à la Compagnie qu'il a apporté aujourd'hui ces charmants arbustes, cultivés en grand à New-York, mais encore, paraît-il, peu connus en France, en vue de les faire con- naître et d'en faire apprécier le mérite. Jusqu'à présent, les Bouvardias le plus généralement cultivés chez nous, notamment les B. Hamholdti ei con/mbiflora, ont le défaut de fleurir en été et de cesser de fleurir au moment de la rentrée. C'est à ce der- nier moment, au contraire, que commence la floraison des variétés qu'il a déposées sur le bureau, après quoi elle se pro longe jusqu'au mois de février, ce qui constitue pour elles un mérite très notable. En outre, la multiplication en est facile par boutures herbacées, faites au printemps sur couche chaude; les pieJs qu'on obtient ainsi, après avoir subi plusieurs rempo- tages successifs dans le cours de l'été, sont bien formés à 1 au tomne et dans l'état sous lequel on voit les quatre qui ont été apportés aujourd'hui par M. TrufTaut (Albert). M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. Il est donné communication d'une lettre de M. le Ministre de l'Agriculture à M. le Président de la Société. M. le Ministre écrit : « Pour faire suite à ma communication du 22 août der- « nier, j'ai l'honneur de vous transmettre la copie de la lettre « que je viens de recevoir de M. le Ministre des Travaux pablics sÉANCii DU 27 ûctoiîrl; 1887. 027 <' en réponse aux diverses réclamations formulées par le « Congrès horticole relativement aux tarifs des chemins de fer « applicables aux transports des végétaux vivants et aux den- <( rées horticoles. » Il est donné lecture de cette lettre de M. le Ministre des Travaux publics; elle est renvoyée à la Commission de Rédaction, de manière à pouvoir être publiée dans le pro- chnin cahier du Journal. (Voyez plus haut, p. 609. j Comme pièce de correspondance écrite, l'un de MM, les Secré- taires signale une lettre de M. Deneuville, jardinier, rue Riquef, n° 68, à Paris. L'auteur de cette lettre écrit que, à son arrivée dans la maison à laquelle il est attaché, il a trouvé une petite serre à multiplication complètement envahie par la Toile fnom sous lequel on désigne \u]gaiivemeniï^thaliumsepticum, Cryp- togame Myxomycéte). Il est parvenu à s'en délivrer entière- ment par un procédé très simple. « Je mets tremper, écrit-il, « pendant huit jours les pots et terrines dont je dois me servir « dans une bonne solution d'eau de cuivre; après quoi, je fais <( mon empotage. J'arrose aussi avec le même liquide les deux « côtés des tablettes sur lesquelles doivent être posés les pots; <( enfin^ j'en asperge les murs à l'aide d'une pompe à main. « Depuis que je procède ainsi, je n'ai pas vu reparaître la Toile. (( J'ajoute que lesjardiniers de ma connaissance qui ont recouru u à mon procédé m'ont déclaré en avoir obtenu d'excellents <( résultats. » Parmi les pièces de la correspondance imprimée sont si- nalés : 1° le 64* Rapport annuel de la Société silésienne pour la culture intellectuelle du pays (64*^' Jahresbericht der Schlesis- chen Gesellschaft fiir vaterlandische Cultur. 1 in-8 de xl et 327 pages; Breslau, 1887), auquel est joint un fascicule com- plémentaire (Ergànzungsheft; in-8 de 121 pages; Breslau, 1887) ; 2° la liste des récompenses décernées par la Société d'Horticulture de Nogent-sur-Marne, à la suite de son Exposi- tion tenue du 1 1 au 18 septembre dernier (in-18 de 17 pages* Vincennes, 1887}. M. Mouillefert, professeur à l'École nationale d'Agriculture de Grignon, entretient la Compagnie d'une Yigne américaine dont il a déposé sur le bureau des sarments fructifères. Cette Vigne 628 TROCÈS -VERBAUX. a été obtenue à Giignon, d'un semis fait en 1877, de graines du cépage bien connu sous le nom de Riparia sauvage, qui avaient été fournies par la maison Vilmorin-Andrieux. Le Vit'is ripajna est, de sa nature, très peu fertile; chacun de ses pieds ne produit annuellement que deux ou trois petites grappes^ ce qui tient à ce que ses fleurs sont polygames, c'est-à-dire les unes hermaphrodites, les autres unisexuées, et que celles-ci, particulièrement les mâles, sont beaucoup plus fréquentes que les autres. Or, parmi les pieds venus de ce semis qui ont été conservés, au nombre d'une vingtaine, quatre, et surtout deux, diffèrent de tous les autres par leur fécondité. Cette qualité paraît même aller chez eux en augmentant à mesure qu'ils se développent davantage ; car, .nprès avoir produit, les quatre ensemble, 7 kilogr. 500 de Raisins, en 1883, ils en ont donné 35 kilogrammes, en 1 886, ce qui élève la moyenne à 8 kilogr. 750 par pied. Même le produit de l'un d'entre eux avait atteint, dans ce dernier cas, le chillVe considérable de 20 kilogrammes. La fertilité de ce cépage s'explique parce que les fleurs herma- phrodites sont de b»aucoup les plus nombreuse.*, peut-être même les seules qu'il produise. Le vin qu'on a fait, à Griynon, avec les Raisins de cette Vigne est l'emarquable à plusieurs égards, mais parliculièrenient par sa densité ou poids spécifique et par l'intensité de sa couleur. La densité du moût était de 1,12 et celle du vin obtenu en 1880 est de 1,0055, c'est-à-dire un peu plus forte que celle de l'eau, tandis que la densité des autres vins s'élève au i)lus à 0,995, et, par conséquent, est plus faible que celle de l'eau. Sa richesse en alcool est de 6 pour 100. Il est très riche en tannin, et le principe colorant s'y trouve en si forte proportion que, étendu de dix fois son volume d'eau, il constitue un liquide encore très foncé en couleur. Quant à sa qualité comme boisson, elle est fort médiocre. 11 a une saveur légèrement foxé.e, comme la généralité des vins produits par les Vignes américaines ; mais il la perd avec le temps. Ea somme, M. Mouillefert pense que ce cépage peut servir, par le mélange de ses Raisins avec ceux d'autres variétés, à remonter des vins légers en couleur et en tannin. Ce serait un nouveau tein- turier utile surtout par sa puissance colorante, qui est telle que NOMINATIONS. — SÉANCii DU 13 OCTOBRE 1887. G29 bO centimètres cubes cki vin qu'on en oblientdonnentlateintedu vin normal à un litre d'eau. Cette puissance colorante est donc vingt fois plus forte que celle du vin rouge ordinaire le mieux partagé sous ce rapport. 11 suffirait dès lors de planter un pied du nouveau Riparia sur vingt d'autres variétés pour récolter constamment et partout du vin d'une belle couleur. M. Michelin a la parole et signale une utile application du rajeunissement d'arbres fruitiers qui a été décrit, dans la der- nière séance, par M. Hardy et par lui, tel qu'il est employé par M. Jamet, dans ses cultures de Poiriers. M.Bonnel, dit-il, rajeu- nit ses Pêchers par un procédé entièrement semblable. A la base de chaque branche qui vieillit, il favorise de même le développement d'une branche nouvelle, et, quand celle-ci est en plein rapport, au bout de deux ou trois années, il supprime la première, sans que la récolte ait jamais été amoindrie. L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à quatre heures moins un quart. NOMINATIONS SÉA.NCF, DU 13 OCTOBRE 1887 MM. 1. Brociiard (Fr.j, serrurerie horticole, rue Sauvai, 3 et 7, à Paris, présenté par MM. Bleu et B. Verlot. 2. Cos.\E (Edouard), avocat, rue de Rome, 63, à Paris, présenté par MM. Bleu et B. Verlot. 3. De.neuville (Gustave), jardinier chez les sœurs de Saint-Vincent de Paul, rue Riquet, 68, à Paris, présenté par MM. L. Chauré et A. Bleu. 4. DiOT (Henri), jardinier-horticulteur, avenue Thiers, à Brie-Conite- Robert (Seine-et-Marne), présenté par MM. Chouveroux et Boizard. 5. Peter E. Kay, Blaigmar Fincliley N., à Londres (Angleterre), présenté par MM. Chouveroux et Bleu. 6. Prud'homme (Henri), rue Valladon, 1, à Paris, présenté par MM. A. Lepère et Ch. Curé. 630 NOTES ET MÉMOIRES. SÉANCE DU 27 OCTOBRE 1887 MM. 1 . MicER (Guillaume), rue des Mathurins, 34, à Paris, présenté par MM. Hardy et Truiïaut (Albert). ■2. Hlock (Octavie) (M""=), horticulteur, rue Bastia. 10, à Paris, pré- sentée par MM. Bleu et B. Verlot. 3. Flicoteaux (Achille), inirénieur civil, plomberie, couverture, gaz, rue du |{ac, 83, à Paris, présenLr par MM. Chouveroux et A. Bleu. i . MoROT (Louis), docteur es sciences, dirccleui^ du .Jnurnid de BoUi- nique, rue Tournefort, 28, à Paris, pri'senlé par MM. le l)"" Bor- nel, L. Delaville et P. Hariot. ."i . Paleville (G. de), rue de Provence, 5, à Paris, présenté par MM. Th. Villard et A. Bleu. . Pectur (Sosthème), propriétaire, rue Lincoln, '.), à Paris, pré- senté par MM. Templier et Ghitigny. 7. Pelas, directeur du gaz, à Magny-en-Vexiu (Oise), présenté par MM. L. Delaville et A. Bleu. NOTES Eï MÉMOIHES Notice nécrologique sur M. Cellièue (1), par iM. lÏANOTEAl'. Le Comité des Industries horticoles vient d'(''[)roaver une perle considérable. M. Cellière, \m\ de ses membres les plus dévoués, est mort le 7 septembre dernier. Sociétaire depuis 1868, ce regretté collègue s'est toujours fait remarquer par son dévouement à son Comité. Malgré ses nombreux travaux artistiques de peintre en céra- mique, dont il laissa le secret au public en un ouvrage qui lui valut les palmes d'ofticier d'A.cadémie, il trouvait le temps de faire partie de la plupart des Commissions. I) Déposée le 13 octobre 1887. VISITE CITEZ M. LECOCQ-DUMESNIL. 631 Il y apporlail un jugement sur, des connaissances étendues et variées, une fermeté exempte de partialité ; aussi fut-il fré- quemment choisi pour faire partie du Jury de nos Expositions,, et il y jouissait d'une grande autorité. Sa perte est vivement ressentie par tous ses collègues, qui étaient en même temps ses amis. Visite chez M. Lecocq-Dumesnil, dans sa PRorRiÉTÉ DE La Ciiapelle-ex-Serval (Oise), le 18 septembre 1887 (1), par M. Michel, iM. Lecocq-Dumesnil est un amateur zélé et passionné du genre Dahlia. Semeur sévère, connu depuis longtemps dans le monde horticole pour ses nombreux gains de premier choix, qui ont été appréciés de tous les amateurs, il doit ses succès à sa connaissance approfondie de la plante qu'il cultive spéciale- ment et à la méthode parfaite qui préside à ses choix. Une visite à son jardin de La Chapelle-en-Serval ne peut manquer d'être instructive ; aussi me suis-je empressé d'accepter l'invita- tion qui m'a été si gracieusement faite par M. Lecocq-Dumes- nil, et me ferai-je un plaisir d'en dire quelques mots à la Pociété dont il est l'un des membres les plus méritants, comme conseiller bienveillant et comme organisateur apprécié. Une grave maladie de sa mère, M™'' Lecocq-Dumesnil, le retient auprès d'elle et nous prive depuis longtemps de sa pré- sence. Le jardin d-3 M. Lecocq-Dumesnil est situé à une extrémité du pays ; il est bien aéré, d'une contenance d'environ un hectare, disposé en jardin d'agrément avec potager et espaliers, le tout tenu dans un ordre parfait. Les nombreux semis de Dahlias, qu'on peut évaluer à plusieurs centaines chaque année, (1) Déposé le 23 août 1887. 632 NOTES ET MÉMOIRES. occupent plusieurs planches dans le potager et sont plantés sui- vant leur âge. Avant d'être définitivement adoptée, chaque variété est plantée à côté de la collection, confrontée avec elle, dont une partie occupe de grands massifs. Les plantes sont très Bipacées, bien aérées et plantées d'après leur hauteur. L'année n'a pas été f;ivorable à la floraison. La collection de ]\I. Lccocq-Duraesnll s'en (st ressentie. Les vers blancs ont aussi fait leurs ravages ; malgré cela, il m'a été donné d admirer une b.;lle CGllection, bien fleurie, composée en majeure partie des gains de l'obtenleur. J'ai pu reconnaître avec quels soins, zèle et amour les semis sont suivis, observés et décrits. Ces études se prolongent parfois deux ou trois années pour chaque gain avant qu'il soit adopté définitivement, et l'nabile semeur n'ad- m-'t que des plantes d'une tenue parfaite, naines ou de moyenne hauteur, à fleurs portées sur de longs et robustes pédoncules, montrant leurs fleurs bien dégagées au-dessus du feuillage, fleurs de préférence de ferme bombée, à pétales arrondis et régulièrement placés, coloris à éclats vifs ou tendi'es ou s'har- monisant tiuement bien ensemble. Parmi ceux qui sont nouveaux ou encore peu répandus et qui m'ont particulièrement frappé, je citerai les suivants : Jean Burl. Fond blanc, recouvert carmin foncé ; perfection et bonne tenue. Agni's Sori'l. Blanc roîé liseré pourpre, coloris gai, forme parfaite. 0:-l(ivie. Fond blanc lilac^', pointé lilas, bonne tenue. André liéinond. Cciise clair, piinté blanc, fleur assez grande, perfection. Nubienne, R se saumoné recouvert blanc, pointé or, très coquet, perfection. Jy]on XIII. Superbe, rubis foncé éclairé carmin, bonne tenue. Germain Thomas. Cerise, pointé blanc, fleur bien faite. Duynaij-Trouin. Fond orange, poinb' garance, forme parfaite. Vincent Giofferi. Fond citron pourpré, pointé blanc rosé, paifait. M. Courcicr. Fond acajou foncé bordé, fleur grande, perfec- tion de premier mérite. PELARGONIUM ZONALE DE M. FOUCARD. G33 Simonne. Jaune-jonquille bordé d'orange, bonne forme. Amiral de Coligny. Beau cerise foncé, perfection; et enfin d'autres dans les semis non encore dénommés et des plus méritants. Tous ceux qui connaissent M. Lecocq-Dumesnil savent com- bien il honore notre Société et combien il est heureux de vous entretenir de tout ce qui l'intéresse, avec la bienveillance accoutumée que tout le monde lui connaît. Que \e Journalhn porte donc, avec les bons souvenirs de son invité, ceux de tous ses collègues et confrères en Horticulture. RAPPORTS Rapport sur les cultures de Pklarcgnium zoxale DE M. FoucAHo, a Cuatou (1); M. Hauiot (Paul), Rapporteur. Messieurs, Le mercredi 7 novembre dernier, une Commission^ composée de MM. Savoye, Vallerand, Truffaut^ Parisot, Hoibian, Welker et Hariot, était chargée de visiter les cultures de Pelargonium zonale de M. Foucard, horticulteur à Chalou. La Commission au complet s'estacquittée de la lâche que vous lui aviez confiée, après avoir nommé x\L Savoye Président et M. P. Hariot Rap- porteur. Les Pelargonium de M. Foucard occupent une serre qui leur est spécialement consacrée. Au moment de notre visite, ils étaient dans tout l'éclat de leur floraison, et c'était véritablement un fort beau spectacle pour l'œil que cette diversité de teintes, passant par tous les dégradés du rouge fulgurant au blanc le plus pur. (1; Déposé le 13 octobre 1887. 634 RAPPORTS. La collection est fort complète et comprend la plus grande partie des nouveautés qui voient à chaque instant le jour, dans ce genre si décoratif; les variétés sont bien choisies, tant parmi les simples que dans les doubles. Parmi les types qui nous sont passés sous les yeux, nous avons tout particulièrement remarqué, entre beaucoup d'autres, les suivants : Cahjpso, à fleurs d'un blanc plus pur que la variété Comtesse des (lars ; Jeanne d'Arc, double, très blanc, mais trop haut sur ses pédoncules ; Madame de la Roque, variété à gros bois, coloris saumon orangé, à pétales larges; Ingénieur Clavenad, vermillon ; Madame Lecharpenli.er, double, rose, de stature naine, variété excellente pour la pleine terre, voisine du Pelargonium Madame Thibaut, mais plus ramiliée et à coloras moins foncé ; Paul-Louis Courier, déjà ancien mais toujours beau ; />'' Salel, également méritant; M. Carelle, rouge cuivré; L'Africain , double, couleur ponceau ; La Vienne, double blanc ; François Coppcc, double, en tête compacte ; Madame Guillot, double, rouge à stries carminées; L^e Gaulois, à pétales très larges, à coloris vermillon brillant: très bonne plante pour la pleine terre, et de belle stature, etc. Parmi les semis de M. Foucard, nous devons signaler la variété Charles Foucard : teinte rouge écarlate, pétales bien iails, fleurs en ombelles fortes, bien compactes, formant boule, portées sur de petits pil'doncules. C'est une plante élégante et qui sera cer'.ainenent recherchée dès qu'elle sera mise au commerce. Un autre semis mérite égalem.ent d'être noté ; il se rapproche du Pelargonium Nillson parla couleur de ses lleurs, mais ses pétales sont beauco ip plus larges. Outre le bon choix des plantes, ou rencontre dans la collec- tion de M. Foucard une excellente culture; les plantes sont, en outre, généralement fortes et bien présentées. Le luteurage (|u'on leur avait fait subir ne nous a point paru diminuer leur va- li-ur ; aussi la Commission adresse-t-ello ses félicitations à M. Foucard. Nous avions également à examiner des Gloxinias. Nous nous contenterons de dire qu'ils donnent lieu, dans cet établissement, à une culture assez étendue, dans laquelle on rencontre lesdifTi''- DR.VC.r.NA ET CYCLAMEN DE M. TRLI'FAUÏ (A.). 633 rents t3'pes habituellement cultivés, et surtout celui d'où sont sortis les autres, sous l'inQuence de la culture et de la sélection, le Gloxinia crassifolia, bien caractérisé par ses feuilles épaisses et auquel ils reviennent quelquefois par un phénomène de rétro- gradation. La Commission propose, principalement pour les Pelargonium zonale, le renvoi à la Commission des récompenses. Rapport sur les cultures de Drac.ena et de Cyclamens DE M. Albert Truffaut, horticulteur, a Versailles (1); M, IIariot (Paul), Rapporteur. ^Messieurs, Une Commission avait été chargée de visiter les cultures de Cyclamen et de Dracxna de M. Albert Truffant, Jiorticulteur à A'^ersailles, Les membres qui la composaient avaient été con- voqués pour le mardi 13 septembre dernier. Trois seulement se sont rendus à l'appel qui leur avait été adressé ; ce sont MM. Thibaut, Eug. Verdier, Hariot, à qui s'est adjoint M. Sallier; MM. H. de Vilmorin, Savoye et Forgeot s'étaient excusés. La Commission, réduite par le fait à son minimum, n'en a pas moins fonctionné et a fait les observations qui servent de bases à ce Rapport succinct. M. Albert Truffaut s'est livré, depuis quelques années, à la culture des Dracxna; ses essais ont été couronnés de succès et les derniers gains obtenus, que nous avons pu étudier, nous ont paru vraiment dignes d'attention et avoir fait faii'e un pas sen- sible au perfectionnement de ce charmant groupe de plantes à feuillage. Les semis que nous avons eus sous les yeux proviennent de fécondations opérées, il y a trois ans, entre les Dracœna Cliel- soni, Alba marginata siricta, Balmoreana, Rossii. Au printemps dernier, des boulures de tètes ont été faites sur les individus (1) Déposé le 13 octobre 1887. (536 RAPPORTS. provenant de ces semis et ont donné naissance à une série de belles plantes déjà suffisamment difTérenciées, et qui présentent cet avantage de premier ordre de se caractériser rapidement et de bonne heure. Ces plantes, prises dans leur ensemble, manifestent, dès que leur végétation est terminée, une disposi- tion remarquable à se colorer. Parmi les quelques centaines de produits ainsi obtenus, il en est six que nous avons tout particulièrement remarqués, et qui nous semblent devoir tenir un rang distingué parmi les plantes à feuillage destinées aux fleuristes et au commerce des marchés. Ce sont : '1° Draaena Président Hardy : plante élégante, à feuilles lan- céolées de O^jBO de longueur; pétiole rose carminé; limbe brun foncé, strié et panaché de carmin vil". Les feuilles du centie sont entièrement colorées. '2'' Dracxna Claire Truffaul : port gracieux; feuilles très nombreuses, serrées, lancéolées et longues de O^.oO sur 0™,06 de largeur. Pétiole vert, panaché blanc, limbe vert clair, strié •de blanc laiteux ; cette dernière teinte s'étend sur tout le limbe des feuilles du centre. 8° Dracxna Comtesse de Choiseul : plante naine, à feuilles courtes et larges, d'une couleur rose pâle, toute nouvelle. 4" Dracxna Jean Deavignes : plante vigoureuse, à grande végétation; feuilles longues de 0'",GO, d'un brun foncé, strie carmin vif. Cette forme paraît être une variété à cultiver en nombre comme plante de décoration. 5" Dracxna M'^'^ A. Bleu : feuilles longues et étroites, vert clair strié et panaché blanc. Port très gracieux, j)lante vigou- reuse. 6° Dracxna Président Léon Say : variété à feuilles longues de O'",60, larges, d'un brun clair, éclairé de stries, panachure rouge carmin vif. Les pétioles des feuilles sont roses et forment un agréable contraste avec la couleur du limbe. Un grand nombre d'autres formes mériteraient également (l'être décrites, mais nous avons dû nous arrêter et choisir les plus belles et les mieux caractérisées. Un autre but de la réunion de la Commission était la visite DRACENA ET CYCLAMEN DE M. TRUFFAUT (a.). 637 des cultures de Cyclamen. Nous avons été tout d'aborJ, à une époque où la floraison n'était pas encore dans tout son éclat, agréablement surpris de la vigueur, du brillant coloris et des dimensions du feuillage. Certaines des plantes que nous avons vues pourraient fort bien être utilisées comme plantes à feuil- lage, et en vaudraient bien d'autres qui sont à la mode de nos jours. Tous ces Cyclamens proviennent de semis faits en sep- tembre 1886; ils ont donc maintenant seulement un peu plus d'une année. Repiqués au fur et à mesure de la croissance, en terrines, pendant l'hiver, ils ont été mis en petits godets au prin- temps, et, depuis, cultivés en pots sous bâche froide, avec des rempotages successifs. Le traitement ainsi institué donne des plantes plus solides, à floraison plus abondante que la culture en pleine terre ; on évite ainsi l'airèt forcé de végétation au préjudice des boutons floraux, arrêt qui a toujours lieu au moment de l'empotage; de plus, dans ces dernières conditions, l'enracinement se fait souvent mal et les pertes de feuilles sont assez sensibles. Les coloris sont remarquables, les teintes franches et pures ; les fleurs nombreuses et portées sur des pédoncules dressés, se détachant bien du feuillage. Parmi les plus jolies variétés, il faut citer celle à pétales « blanc pur », qui produit le meilleur efl"et au miliiu des roses et des rouges. Le procédé de culture suivi par M. TrufTaut annule toutes les causes de mauvaise végétation; mais il demande, par contre, beaucoup de soins qui ne peuvent être donnés sans relâche que dans un établissement spécialement organisé. Les serres contiennent encore quantité de belles et bonnes plantes ; mais c'est à grand regret que nous ne pouvons en parler, obligés que nous sommes de nous en tenir aux cultures spéciales que nous étions chargés de visiter. La Commission adresse donc ses plus vives félicitations à M. Albert Truffant, et, par l'intermédiaire de son Rapporteur, propose le renvoi à la Commission de rédaction. Elle eût été heureuse de le renvoyer également à la Commission des récom- penses, si ces plantes n'avaient pas été récompensées à la der- nière Exposition d'automne. ^ ()3B COMPTE RENDU COMPTES UENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition de Roses, a Troyes (I), par M. Verdier (Eugène). Messieurs, L'année dernière, à roccasion des nombreux sinistres causés à rHorticLilture, dans la région parisienne, par la grêle des 13 et 26 août, et pour répondre à l'appel de notre Société qui avait ouvert une souscription à l'effet de venir en aide aux plus éprouvés, la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube résolut qu'une Exposition spéciale de Ghrjsan thèmes serait orga- nisée par ses soins, et que le produit en serait versé dans la caisse de noire souscription. Cette Exposition a merveilleuse- ment réussi; la Société de l'Aube y a conquis une grande satis- l'actiou et la Société nationale y a vu un concours dévoué des plus fratei'nels. Heureuse de son succès, et toujours prête à marcher vers le progrès, la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, inspirée par son dévoué Président, M. Charles Baltet, l'un des pra- ticiens les plus habiles et les plus instruits de l'Horticulture, prit la résolution d'entrer dans cette voie nouvelle des Expositions spéciales et décida qu'une seconde tentative serait faite celte année relativement à la Rose. C'est pour représenter la Société nationale d'Horticulture de France au Jury de cette Exposition que notre honorable Prési- dent me tlt l'honneur de me désigner pour aller à Troyes, et je viens vous rendre compte de ma mission. L'Exposition était fixée pour les 2,3 et 4 juillet dernier, et cette date avait dû être bien examinée et bien débattue, car il y avait pour la Société deux intérêts en présence qu'il fallait cher- cher à concilier : celui du Rosomane amateur et celui du Rosié- [1) Déposé le 22 septembre 1887. DE l'exposition DE ROSES, A TUOYES. 639 riste horticulteur. Or, les Rosiers du premier sont des sujets ayant en général plusieurs années de greffe et deplantation,quiontsubi la taille du printemps et qui fleurissent habituellement en juin, selon la latitude sous laquelle ils sont cultivés; ceux du second, au contraire, sont, pour la plus grande pattie, de jeunes sujets cul- tivés en pépinières pour la vente et quin'ont pas encore uneannée de grefl"e; ils n'ont pas subi de taille, puisque les écussons ne commencent à se développer qu'en avril-mai, et ils doivent, pour former de bonnes tètes, èUe ramifiés par un ou plusieurs pin- cements qui retardent d'autant la floraison et ne la font avoir lieu que dans le courant de juillet. La Société de l'Aube prit une moyenne et^ courageusement, fixa la date de son Exposition au samedi 2 juillet, afin d'avoir le dimanche comme second jour d'entrée et pouvoir en profiter pour faire la distribution des récompenses. — J'ai écrit plus haut le mot h courageusement », ma conviction étant qu'il faut en effet du courage pour décider et mettre en œuvre, plusieurs mois à l'avance, l'organisation d'une Exposition presque exclusivement consacrée à des fleurs coupées et dont la réussite est absolument dépendante des fluc- tuations atmosphériques de la température. L'Exposition des Roses a été, je m'empresse de le dire, un nouveau triomphe pour la Société hurticole de l'Aube; elle a parfaitement réussi, et certainement au delà des espérances con- çues et qui avaient du être ébranlées parles chaleurs exception- nellement prolongées que nous subissions alors et qui, au der- nier moment, avaient engagé la Société à ajouter les Œillets à son programme et à recevoir, le cas échéant, les plantes fleuries qui seraient présentées. Le Jury était composé de : MM. Bernaix (Alex.\ rosiériste, délégué de l'Association horti- cole lyonnaise; Bernardin (Camille), rosomane, délégué des Sociétés de Goulommiers et Fontainebleau ; Bezy, horticulteur, délégué de la Société horticole et de botanique de Meiun ; Bolut (Gh.), horticulteur, Secrétaire- général de la Société 640 COMPTE RENDU d'HoriicullLire de la Haute-31arne, délégué de la Société d'Horticulture d'Épernay ; Cochet (Pierre), rosiérisle, délégué de la Société horticole rosiériste de Grisy-Suisnes et Brie-Comte-llobert ; Grociiot, jardinier, délégué de la Société régionale d'Hor- ticulture de Yincenncs; Delaville (Léouj, grainier-fleurisle à Paris, délégué de la Société d'Horticulture de Beauvais; Hariot père, botaniste, à Méry-sur-Seine; Henrionnet, délégué de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne; Janiin, iiorticulteur à Orléans, délégué de la Société d'Hor- ticulture d'Orléans et du Loiret; Lefrançois fils, horticulteur, délégué de la Société d'Horti- culture de Meaux ; Yalade (Paul), horticulteur, délégué de la Société d'Horti- culture de Nogent-sur-Seinc ; Vcrdier (Eugène), rosiériste, délégué de la Société natio- nale d'Horticulture de France; Yiennot père, rosiériste, délégué de la Société d'Horticul- ture de la Côte-d'Or. H a été reçu le 2 juillet, à midi, par le sympathique Président de la Société, M. Gharles Baltet, accompagné du Président d'hon- neur, M. llondineau, Préfet de l'Aube et rosomane distingué, de MiM. les membres du Bureau et de la Commission d'organisation. Le Président, par quelques paroles bien senties, lui a souhaité la bienvenue et, au nom de la Société, lui a offert à déjeuner. Sur l'invitation très gracieuse de M. le Préfet, le Jury a fait une visite aux jardins et à la collection de Roses de la préfec- ture; puis il s'est réuni dans l'une des salles où il s'est consti- tué en nommant votre délégué son Président et M. Camille Bernardin comme Secrétaire. H a été introduit alors dans l'Expo- sition et, à deux heures, il entrait en fonctions, accompagné de M. Barbatte, Secrétaire-général, et de deux membres de la Commission, chargés de b diriger et de lui fournir les rensei- gnements dont il pourrait avoir besoin. Aidé, dans son travail, DE l'exposition DE ROSES, A TROYES. G41 par le zèle de ces trois foncl.ionnaires, qui lui évitèrent toute perte de temps, le Jury a accompli son œuvre avec sagesse et la plus scrupuleuse loyauté. L'Exposition avait lieu dans la halle aux grains, vasie bâti- ment circulaire que la bienveillance de l'administration muni- cipale avait mis à la disposition de la Commission d'organisa- tion, qui s'est acquittée de sa tâche avec honneur. La transfor- mation de celle enceinte en un charmant jardin avec gazons et jet d'eau était l'œuvre d'un architecte -paysagiste bien connu, M. Meusy, dont l'éloge n'est plus à faire. Six milie bouteilles avaient éié préparées et remplies par les soins de la Société; les exposants n'avaient plus qu'à y intro- duire les tiges de leurs fleurs et à placer les étiquettes impri- mées que. par une heureuse attention, la Société avait fait pré- parer d'avance d'après les listes envoyées. Je me permettrai ici une légère observation que je demande la liberté de soumettre à l'attention des Sociétés d'Horticulture auxquelles elle peut s'adresser. 11 n'y a rien de plus laid ni de plus défectueux dans une Exposition que les fleurs coupées qu'on y laisse se faner et sécher. Pour obvier, autant que possible à ce fâcheux désagrément, dont les auteurs sont pres- que toujours les exposants, il faudrait aussi que les Sociétés fissent le nécessaire et prissent la précaution de se pourvoir d'avance d'une quantité suffisante de bouteilles, dùt-il y en avoir de reste, afin de ne pas permettre que, faute de celles-ci^ des exposants se contentent de piquer leurs (leurs tout simpiemeat dans la terre ou dans de la mousse, sur le sol ; au bout de deux heures elles sont complètement fanées (si elles ne l'étaient déjà d'avance), et les visiteurs du second jour n'ont plus que des branches sèches à... admirer. C'est, à mon avis, une faiblesse que d'accorder des récompenses à des collections exposées dans ces conditions. Les collections de Roses éliiient nombreuses et figuraient au nombre de trente-six ; elles provenaient surtout de rosomanes amateurs et, je dois le constater avec plaisir, elles étaient presque toutes d'un excellent choix de variétés, bien présentées, et en beaux échantillons paraissant provenir de bonnes cultures. 41 642 COMPTE RENDU Je dois tout d'abord mentionner d'une façon toute particu- lière la collection considérable composée de plus de quinze cents variétés toutes parfaitement étiquetées et classées par sections, qui était exposée par notre estimable collègue, M. L. Vauvel, chef des cultures, chargé de la création des nombreuses collec- tions devant former les écoles fruitière, forestière et d'orne- ment de l'orphelinat Saint-Philippe de Fleury-Meudon, institu- tion fondée par la générosité et sous les auspices de la noble et charitable M'"'' la duchesse de Galliera, et destinée à l'ins- truction horticole de jeunes orphelins. Jamais, en aucun pays, il ne fut donné de voir, dans une Exposition, une collection aussi remarquable, car elle renfermait tous les groupes appar- tenant au genre Rosier. On y trouvait réunis séparément les Provins panachés, les Ccnt-feuilles et Cent-feuilles mousseux, les Damas, les Portlands, les Hybrides de Porllands, les Bengales, Thés, Noisettes et ceux de llle Bourbon, les Microphylles, à bractées et les curieux Hugosa, les Rosiers sarmenleux Alpina, Ayrshires, de Micliigan, Multillores, Polyanlha^ Itubifolia et Sempcrvlrens, etc., et il a fallu pour l'obtenir, d'un côté l'in- tervention directe de l'actif et vigilant Président de la Société, Bt, de l'autre, le dévouement et l'ardeur de notre collègue pour consentir à préparer avec soin, emballer et faire par- venir à une distance d'environ deux cents kilomètres une si importante collection. Que de temps a-t-il fallu consacrer à, la cueillir, à l'étiqueter et à la mettre en place? Aussi, pour- rait-on peut-être exprimer le regret qu'elle n'ait pu obtenir un emplacement plus convenable oîi elle eût été encore plus appréciée. Les récompenses accordées par le Jury fuient réparties de la manière suivante : lioses. I"'' prix d'honneur, gravure offerte par M. le Président de la République, à l'orphelinat Saint-Philippe de Fleury-Meudon, pour la magnifique collection de Roses dont il est question ci- dessus. Et, en considération de l'importance capitale et sans DE l'exposition DE KOSliS, A TROVES. 043 piécédent de celte exhibition, le bureau de la Société a cru devoir joindre à ce prix un objet d'art offert par le Conseil général, qu'il a donné à M. L. Yauvel. 3^ prix d'honneur, objet d'art de la manufacture de Sèvres, offert par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts, à M. Robert Rozay, rosiériste à Sens, pour sa belle collec- tion de 300 variétés de Roses bien nommées, choisies dans les principales sections. 4*^ prix d'honneur, médaille d'or offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, à MM. les Amateurs troyens, pour un lot collectif comprenant :22o variétés de jolies Roses correctement étique- tées. 5® prix d'honneur, objet d'art offert par la Ville de Troyes, à MM. Grolez frères, horticulteurs-rosiéristes à Ronchin, près Lille, pour leur collection de Roses en 220 variétés bien nommées. 7" prix d'honneur, objet d'art offert par les Dames patron- nesses de la Société horticole, vigneronne et forestière, à M. Verdin, rosomane-amateur à ïroyes, pour sa collection de 150 belles variétés de Roses avec noms. Une médaille d'or à M. Alfred Carré, horliculteur-rosiériste à Saint-Julien, près Troyes, pour sa belle collection de Roses composée de 210 variétés nommées. Des médailles de vermeil grand module ont été obtenues par MM. Yigneron, rosiériste à Olivet, près Orléans, pour une col- lection de -130 variétés; Dewild, rosomane-amateur à Bar-sur-Aube, pour sa belle collection de 130 variétés choisies; Gautreau frères, rosiéristes à Brie-Comte-Robert, pour leur belle collection de 100 variétés bien nommées. Les médailles d'argent grand module furent remportées par MM. l'abbé Gouverne, curé à Droupt-Sainte-Marie, rosomane- amateur, pour une collection de 86 très belles variétés bien choisies, d'un étiquetage parfait, de belle végétation et de supprbe floraison ; Hourseau (Paul), rosomane-amateur à Troyes^ pour une collection de 60 jolies variétés bien nommées ; 6i4 COMPTE RENDU jjnie Bardot, rosomane-amateur à Tro}es, pour 60 belles varié- tés bien choisies; Legrand,rosomane-amaleur à Monligny-le-Roi,pour60bonnes variétés. D'autres médailles d'argent furent les récompenses accordées aux collections présentées par MM. Albit, Bellaye, Blondel, Carré, Forgeol-Tardy, Hucbard, Matagne, Martin-Langlois, Ribble, tous rosomanes-amateurs à Troyes; Briat, chez M. Gury, à Bréviandes; Beuve et Noirot, à Saint-Julien; Bonnet, à Yille- raaur, aussi rosomanes-amateurs. Venaient ensuite MM. Bellemanière, de Villemoyenne; Cou- derat, de Sainte-Savine; Guyotlat, de Cleret; Heizel, de Troyes; Maignen, de Provins, et Poirol, de Troyes, tous amateurs, qui obtenaient chacun une médaille de bronze; et des mentions honorables furent les encouragements mérités par MM. Faure, à Villacerf; Furgon, à Aix-en-Othe; et Yiard-Clinot, à Saint- Oulph. Une seule variété nouvelle, non encore dans le commerce, obtenue de semis et présentée en bonnes conditions par iVlM. Gautreau frères, qui l'ont consacrée à la mémoire de leur père, rosiériste habile, récemment décédé, membre de la Société nationale, en la nommant Souvenir de Victor Gautreau, fut couionnée par une médaille d'argent grand module. Quelques autres exposants, ayant répondu au dernier appel de la Société, avaient envoyé de belles collections variées parmi lesquelles on en remarquait de véritablement supé- rieures. C'est ainsi que M. J. Hoibian, grainier-fleuriste, horti- culteur à Paris, fut le lauréat du 2'" prix d'honneur, consistant en une grande gravure offerte par M. le Président de la Répu- blique, pour l'ensemble de son exposition très variée, compre- nant des lots de Bégonias, Capucines naines. Œillets, Pavots, Zinnias, etc. ; une nombreuse et charmante collection d'Iris d'Angleterre et d'Espagne, ainsi que d'Ant/nœiuni nains, le tout en parfait état de floraison. Le 6" prix d'honneur, offert par la Société académique de l'Aube, a été la juste récompense donnée à M. Forckel, directeur des jardins de Monte-Carlo, pour une collection très- DE Lli.Kl'OSinuN DE KOSES, A lUaYES. G4j remarquable et Irès intéressante d'échantillons coupés de plantes et arbustes indigènes ou exotiques en fleurs, fruits ou graines. Un second prix d'honneur, donné par Mesdames les Patron- nesses de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, a été accordé à M. Loreille, fleuriste à Paris, pour son ensemble de bouquets, couronnes et garnitures de corbeilles fleuries. Un prix d'honneur de la Société a été justement mérité par la belle exposition de fruits très variés envoyée par M. Audi- bert fils, horticulteur à La Grau d'Hyères (Var). M. Ferdinand Cayeux, stagiaire du Ministère de rAgricuiture à Troyes, ancien élève de l'École d'Horticulture de Versailles, si dignement dirigée par notre honoi-é premier Vice-Président, M. Hardy, a reçu un ouvrage ofl'ert par M. le Ministre de l'Instruction publique, pour son exposition des procédés de multiplication du Rosier et pour la conférence qu'il a faite à l'Exposition sur ce sujet, prix bien mérité. M. Lemoine fils, horticulteur à Ghàlons-sur-Marne, avait exposé^ soigneusement placées et arrangées, de fort jolies collections bien choisies et nommées de Fuchsias, Pelargonium zonale simples et doubles, Pelargonium pellatum, etc., pour lesquelles il obtient une médaille de vermeil grand module. Un fleuriste de Troyes, M. Sellier fils, a obtenu une médaille de vermeil pour des bouquets et couronnes variés spécialement confectionnés avec des Roses. Une médaille d'argent, offerte par la Société des Agricul- teurs de France, a été donnée à M. Toussaint, jardinier chez jjme Thiellement, à Bar-sur-Aube, pour des OEillets de poète et une collection de Roses étiquetées avec l'indication de leur origine. D'autres médailles d'argent ont été décernées à : M. Torcy-Vannier, grainier-horticulteur à Melun, pour Œil- lets et Delphinium ; M"° Noémie de Butar, à Troyes, pour de charmantes pein- tures de Roses sur satin, dont la ressemblance était parfaite; M. Chaillot, naturaliste aux Grandes-Chapelles (Aube), pour une collection des insectes nuisibles au Rosier ; 646 COMPTE RENDU El enfin ù un certain nombre d'exposants de fleurs ou plantes diverses. Huant aux industries se rattachant à l'Horticulture et qui consistaient à montrer des bacs, tuteurs en bois, tuteurs en fer, insufflateurs, étiquettes, poudres insecticides, le Jury, n'ayant rien remarqué de nouveau, avait laissé à la Société le soin de les récompenser; de cette façon, ils ont pu l'être tous. Le travail du Jury est terminé; il est près de huit heures; c'est le moment de se disposer à se rendre au banquet auquel nous sommes conviés et où un grand nombre de convives nous attendent; c'est une fête, une réception splendide. Au dessert, commence la série des toasts; ils sont nombreux, chauds et attrayants. M. Grégoire, le spirituel Secrétaire- général de la Préfecture, représentant M. le Préfet, obligé de s'absenter, a pris le premier la parole. Il a exprimé la satis- faction qu'éprouvait l'Administration pour les Expositions de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube; il a rappelé celle des (^lirysanthèmes et son but; ij a assuré la Société des s>mnnfhies des pouvoirs publics et a porté la santé de M le Président de la République. M. Charle ^altet. Président de la Société, après l'avoir remercié des Da»'ole.e bienveillantes qu'il venait: de prononcer au nom de M. le Préfet, parla des récompenses accordées par le jury, qu'i remercia chaleureusement, mettant personnelle- ment en cause votre délégué, M. Camille Bernardin et M. Ber- naix; il porta un toast à la santé personnelle de chacun des Jurés et à la prospérité des Sociétés dont ils étaient les délégués. Le devoir de votre représentant était tracé d'avance; il n'avait pas besoin qu'il lui fût rappelé la part qu'avait prise, l'année dernière, la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube pour venir en aide avec nous aux sinistrés de la grêle, et il profita de roccasion qui lui était offerte de la remercier publiquement en votre nom. Il la félicita de sa bonne inspiration d'avoir organisé à cet effet son Exposition de Chrysanthèmes et applaudit à son initiative d'ouvrir la voie des Expositions spéciales dont elle pouvait, dès ce jour, se féliciter d'avoir eu l'idée; puis, comme Président du Jury, il remercia, DE l'exposition DE ROSES, A TROYES. 04" au nom de ses collègues, M. Baltet des excellentes paroles qu'il venait de leur adresser pour eux et pour les Sociétés que nous représentions. Ses dernières paroles furent de porter un toast à l'avenir de la Société horticole, vignoble et forestière de l'Aube et à son digne Président. Puis, ce fut le tour de M. Camille Bernardin, dont le visage souriant et radieux rend encore la parole plus agréable et plus séduisante. Il rendit hommage à M. Rondineau, amateur distingué, au Vice-Président du Conseil général, M. DeJatour, qu'il a connu magistrat à Brie-Comte-Robert, et fit l'éloge des exposants. 11 j^rononça aussi quelques paroles à la mémoire, toujours et partout lionorécî et respectée, de celui dont votre délégué a Ihonneur d'être lun des deux héritiers du nom, ce qu'il se permet de rappeler ici, espérant que vous voudrez bien lui pardonner ce petit excès d'amour-propre filial qui n'a d'autre but que d'exprimer ses remerciements à celui qui les a prononcées. D'autres toasts furent portés à Mesdames les Patronnesses de la Société, à son Secrétaire-général, à la Commission d'orga- nisation, etc., etc. Ainsi s'est terminée cette fête des Roses. Vous voudrez bien me pardonner. Messieurs, si j'ai dépassé la limite accordée à ces sortes de récits. Je ne puis cependant pas clore celui-ci sans exprimer ma plus vive reconnaissance à MM. les fonctionnaires de la Société et à tous ceux de ses membres qu'il nous a été permis de voir et de rencontrer, y compris ceux de la Commission d'organisation, pour la réception franche et cordiale qu'ils nous ont faite. Les sentiments de la meilleure confraternité nous ont été témoignés et prodigués par le Président, M. Charles Baltet; qu'il reçoive à nouveau l'expression de ma plus profonde gratitude. CiiH COMI'Tl': KENDL' CoMi'Tii hi;ndu ï)E l'Exi'osiïH)N ouverte a Versailles le •21 MAI '1887 (1), par M. l . Delaville. j\Iessieurs, Désigné pour représenter la Société nationale d'Horticulture de France à l'Exposition de Versailles, je viens vous rendre compte de mon mandat. Comme les précédentes, cette Exposition s'est tenue dans le parc de Versailles, en grande partie sous une tente qui, en atténuant l'intensité de la lumière, contribue à rehausser l'éclat des coloris et du feuillage. On nous affirme que la tente, a laquelle tous les amateurs étaient depuis longtemps habitués, doit disparaître l'an prochain; nous le regrettons vivement, à moins que la Société de Versailles ne puisse trouver mieux. Nous ne redirons plus (pie les Expo-itions de Versailles sont toujours coquetles et réussies : l'habileté des horticulteurs, le bon gcùt des organisateurs, la science de l'éminent Secrétaire- général M. Hardy, sont toujours des garanties assurées d'avance de réussite et de succès. Nous n'avons qu'un seul regret à expri- mer, c'est qu'un accident arrivé à la lente destinée à servir d'abri ail mis dans l'obligation d'ajourner l'ouverture, qui devait avoir lieu le 18 mai, et de réduire sa durée de deux ou trois jours ; encore les doux premières journées onl-elles été marquées par une pluie presque continuelle. Malgré tout, l'Ex- position de 1887 est resiée digne de celles des années précé- dentes. A dix heures du matin, les Jurés entraient en fonctions, et terminaient dans l'après-midi leurs opérations, après un excellent déjeuner oflert sous latente même qui les abritait. Malgré la rigueur du temps, les visiteurs onl été nombreux, et la plupart des Dames palronnesses ont tenu à rehausser par leur présence, par leurs ravissantes toilettes, l'éclat de la pre- mière journée. La musiquC;, celle compagne maintenant (1) ï)c[ osé le 27 août 1387. ME L"E.\POSrnON DE VERSAILLES. 6 49 obligée des harmonies florales, n'a point non plus fait défaut ; nous ne pouvons que remercier MM. les organisateurs du plaisir qu'ils nous ont fait éprouver. A l'entrée de la tente, l'œil est frappé par les deux beaux lots de Pensées de M. Falaise ; l'un est à grandes macules ; dans l'autre nous avons remarqué tout [larticulièrement une variété encore peu connue et destinée à faire l'ornement de tous les jardins, la Pensée Lord Beaconsfield. Les plantes sont splen- dides ; rien d'étonnant de la part de l'exposant, dont la réputa- tion n'est plus à faire. Près de là, nous notons les Pelargonium zonale simples et doubles de M. Poirier, un spécialiste dans la culture de ce beau genre de plantes, qui, chaque année, nous fait admirer à Paris de belles fleurs et de charmantes nouveautés. Que dite maintenant des Clématites de M. Christen ? Paris a dû être jaloux ; Versailles lui avait enlevé une de ses attractions de chaque année. Il est vrai que lo temps peu favorable, le peu de distance qui séparait les deux Expositions, doivent y être pour quelque chose. Le Jur}' a surtout remarqué les belles variétés suivantes : Baronne de Rothschild, Eugène Delattre, M""" Méline, Lucie Lemoine, Duchesse de Cambacérès, La France, Ville de Paris, h'jbrida ferfecla, Alfred Grandai'd, et une nouvelle, qui a fait l'admiration des amateurs, à grandes fleurs rouge-vineux, paraissant appartenir au groupe des Viticella. Nous n'en avons pas fini avec M. Christen, qui tenait encore un bon rang avec ses Rosiers sarmenteuX;, plantes trop peu cultivées et qu'il est difficile de rencontrer en aussi bel état qu'à Versailles, et, de plus, avec son magnifique lot de Fusains grefTés sur tige. A lui seul, M. David, horticulteur à Versailles, avait pour ainsi dire toute l'Exposition. Il se présentait dans 17 concours avec des plantes d'introduction récente, des semis, des groupes d'Aroïdées, Palmiers, Broméliacées, Fougères, Azalées de l'Inde, une collection de Pelargonium zonale, àei Azalea mollis, etc. Les serres de M. Léon Duval avaient fourni leurs plus belles Orchidées et des plantes diverses figurant au litre de belle culture. Nous avons noté, en passant d'énormes touffes 650 COMl'TE RENOL' formées par la réunion de plusieurs pieds d'Odontoglossumvexil- larium. Outre ses Pelargonium, M. Poirier exposait une collection de cent variétés de Rosiers à haute tige, et autant de variétés à basse tige, des Rosiers Thé nains et à lige, des Rosiers cultivés en vue de l'approvisionnement des marchés et de la garniture des corbeilles et massifs. Nous devons encore signaler, parmi les principaux exposants : M. Thomas, horticulteur à Versailles, pour ses Gloxinias de belle venue, ses Pelargoniers à grandes fleurs et ses plantes variées pour Tapprovisionnement des marchés ; M. Meyer, jar- dinier au Chesnay, pour ses plantes de serre chaude, sa collec- tion de Bégonias ; M. Puteaux-Chainsbault, horticulteur à Ver- sailles, pour un Philodendron crassipes en belle culture, des Calcéolaires herbacées, des /'c/ar^o/n'uîn Lierre en collection; M. Chardon, amateur à Versailles, pour sa belle culture de Zamia, de Broméliacées et de Pandanus, que ne déparait pas un Vanda suavis, etc. Les fleurs coupées, bouquets et corbeilles, en un mot l'utili- sation des fleurs, étaient dignement représentés par les lots de M. Duval, fleuriste à Versailles, M. Potvin, M. Moreau, M. Du- mand-Mondain. Quant aux légumes, nous rééditerons à perpétuité la même observation, nous exprimerons le même regret : ils se font de plus en plus rares aux Expositions de province. Nous ne pouvons citer, parmi les exposants de ces produits maraîchers, que M. Meyer, jardinier au Chesnay, M. Berlhenet, jardinier à Fon- tenay-le-Fleury, MM. Bastard, Sèment, Rabourdin ; ce dernier avait apporté de très gros Poireaux de Rouen. Voici quels sont les principaux lauréats, dans l'Horliculture : M. David, horticulteur à Versailles, grand prix d'honneur, vase de Sèvres donné par M. le Ministre de l'Instruction pu- blique ; M. L. Duval, horticulteur à Versailles, prix d'honneur des Dames patronnesses, grande médaille d'or ; M. Poirier, horticulteur à Versailles, l®"" prix des Dames patronnesses, médaille d'or. MM. L. Duval et Poirier avaient DE l'exposition nE A'ERSAILLES. <)ol des droits à peu près égaux à une haute récompense; aussi est-ce après une longue délibération, qu'une faible majorité a fait pencher la balance en faveur de l'un d'eux ; M. Christen, Prix de M'"* Heine, médaille d',or; M. Thomas, de Versailles, l"'' prix de M. le baron de Rothschild, médaille d'or ; M. Meyer, au Chesna}^ médaille d'or ; ^ M. Puteaux-Cliaimbault, médaille d'or ; MM. Pûtvin et Falaise, médailles de vermeil ; M. Duval et M. Moreau, grandes médailles d'argent ; M. Chardon, M, Berthenet, M. Dumand-Mondain, médailles d'argent. Après ces prix exceptionnels la Société a décerné une série de médailles d'argent à M"'= de Frileuse, Dame palronnesse, au château de Frileuse, pour un Cijatheamedullaris et un Cibotium Princeps ; à M. Gendras, jardinier à Versailles; à M. Rabourdin, cultivateur à Villacoublay ; à M. Lecoulteux, horliculteurà Joux ; à M. Rimoux, jardinier à Vanves, etc. Pour les Industries horticoles, les récompenses ont été ainsi réparties : M. Villain, de Paris, meubles de jardin; médaille de vermeil; M. iMenier, de Paris, rocailles ; rappel de médaille de vermeil ; M. Simard, de Bellevue, pont rustique en bois; médaille' d'argent ; M. Anfroy, d"Andilly, claies mobiles et panniers à Orchidées ; médaille d'argent; M. Platel, de Paris, pompes à main; médaille d'argent; etc. Nous ne saurions oublier les médailles décernées aux vieux jardiniers. Trois candidats ont été jugés dignes de recevoir ces récompenses dues à la libéralité des Dames patronnesses : ce sont MM. Weil, depuis 18 ans dans la même maison ; Mahussier, depuis 25 ans, etJouUain, qui compte 32 années de bons services chez le même maître. Il n'est si belle fête où il ne faille se quitter. Le soir, un banquet animé de la plus franche cordialité réunissait, avec les jurés, les titulaires du Bureau et bon nombre de membres de la Société d'Horticulture de Seine-et-Oise. C'est à une heure 652 COMPTE RENDU avancée que votre délégué quittait ses confrères, charmé de rexcelient et gracieux accueil qui lui avait été l'ait à Versailles. Compte rendu de l'Exposition de Dammartin (Seine-et-Marne) (1), par M. Rem Y père. iMessieurs, La Société d'Horticulture de Dammartin ouvrait une Exposi- tion de ses produits, du 20 au 23 août 1887. J'ai été délégué par notre lumorable Président pour y représenter la Société natio- nale d'Horticulture de France^ et pour prendre part aux opéra- tions du Jury. Sur rinvitalion de M. le Secrétaire-général, je me suis rendu, le 20, à neuf heures et demie du matin^ à l'hôtel de ville où se trouvaient déjà réunis plusieurs délégués de Sociétés correspon- dantes. A dix heures précises, nous avons été reçus par M. le Président Barre, notre collègue;, Président de la Société, qu'accompa- gnaient M. Michel, notaire. Secrétaire-général, et plusieurs mem- bres du Bureau. Il nous a été fait une réception tout amicale par ces messieurs. Le Jury se composait de : MiM. Camille Bernardin, Secrétaire-général de la Société de Cou- lommiersj Fresibeau, delà Société du Raincy ; Leseur, de lu Société de Vincennes; Fossier, de la Société de Sentis; Parot, de la Société de 3Ieaux; Meusy, de la Société de Ti'oyes; Remy père, votre délégué. (I) Déposé le 13 octobre 1887. Dli L EXPOSITION DE DAMMABTIi\. 653' Sur l'invitalion de M. le Président Barre, le Jury s'est consti- tué en faisant à votre délégué l'insigne honneur de le nommer Président du Jury, et en nommant M. Camille Bernardin Secré- taire. Nous avons d'abord parcouru l'ensemble de l'Exposition qui avait été installée, comme les précédentes, sur les promenades du château, vaste emplacement qui se prête très bien à l'instal- lation des Expositions d'Horticulture. En entrant dans cette Exposition, on voit à droite et à gauche^ sous une double rangée de Sycomores, formant berceau, de nombreuses collections de légumes, de fruits de saison, de fleurs coupées et quelques lots de produits de l'industrie horticole groupés avec goût. En suivant une allée droite qui conduit à la route, on peut admirer, dans une plate-bande de chai|ue côté, deux superbes collections de Pelargonium zonale parfaitement étiquetés, parmi lesquels se trouvent les plus hautes nouveautés. Sur les vastes pelouses naturelles sont jetés çà et là de nom- breux massifs de Bégonias tubéreux^, de Reines-Margueriles, de Rosiers, de Pelargonium zonale, de Celosies, d'arbustes à feuilles persistantes, et, par-dessus tout, un superbe lot de Coni- fères, en variétés rares et en forts spécimens. Les arbres fruitiers étaient aussi très bien représentés. Nous avons remarqué notam- ment des palmettes de Poiriers de deux ou trois étages, parfai- tement équilibrées, des pyramides et des fuseaux de deux et trois ans parfaitement conduits, de même que des Pêchers en pal- mettes et de formes diverses, très bien traités, ce qui dénotait de solides connaissances de la part de l'exposant. En entrant sous une tente spacieuse, où sont groupés les lots de plantes de serres, on peut juger du bon goût qui a présidé à tout cet agencement. Là se trouvent des massifs de Caladium, de Bégonia Bex, de Gloxinias, de Pétunias doubles et simples, de Coleus variés, des bouquets montés et une série de petits travaux d'art. Après avoir félicité M. le Président et les organisateurs de cette Exposition, nous avons réparti les récompenses dans l'ordre sui- vant : (»ol- COMPTE RENDU Prix dlionneur. Un diplôme d'honneur a été décerné à M. Loron, pépiniériste- horticulteur à Dammarlin", pour l'ensemble de son exposition^ qui se composait de soixante-dix spécimens d'arbres IVuiliers de toutes formes, parfaitement traités. Il lui a été attribué une médaille d'or pour cet important apport. Cet exposant avait, en outre, un très beau lot de Conifères, un très beau lot de Pétunias doubles bordé de Gloxinias, pour lesquels il lui a été accordé deux médailles de vermeil grand module. Un lot de Bégonias tubéreux et un lot de Pclargonium zonale lui ont valu chacun une médaille de vermeil petit module. Enfm quatre grandes médailles d'argent et deux de moyen module ont été sa récompense pour six autres lots formés de Reines-Marguerites, de Ci'losies, de fruits de saison, de fleurs coupées, etc. Tous ces lots appartenaient à M. Ijoron qui avcttt remporté le grand prix d'honneur à la dernière Exposition; mais, par une délicatesse qui lui fait honneur, il sélait mis liors concours pour laisser le champ libre à ses confrères ; aussi le Jur^- a-t-il voulu lui prouver sa satisfaction en lui accordant un diplôme d'hon- neur. Un prix d'honneur, médaille d'or de la Ville de Dammartin, a récompensé les apports de M. Douming, jardinier chez M""® Glaire, propriétaire à Jully, qui se composaient d'un superbe lot de plantes de serre chaude, pour lequel il avait obtenu une médaille d'or, d'un lot de légumes très remarquable qui aurait pu figurer aux Expositions de Paris, et qui lui a valu une seconde médaille d'or, d'un lot de Pelwgonium zonale, qui a remporté une médaille de vermeil grand module et d'un lot de Bégonias tubéreux, pour lequel il a reçu une médaille d'argent. M. Lepine, jardinier chez M. Ileinner, maire de Dammartin, a remporté la médaille d'or offerte par M. Labour, conseiller général du canton de Dammartin, pour ses très remarquables lots de légumes, de Bégonia Rex, de Bégonias tubéreux, de Célosies, de Pétunias, et piincipalement pour son loi de plantes de serre chaude. DE l'exposition DE DAMMARTIN. 655 La médaille d'or offerte par M. Heinner, maire de Dammarlin, a été accordée aux lots de Bégonia Rex et de Coleus variés de M. Ghollen, propriétaire à Dammartin. M. Lacy, maraîcher à Dammarlin, a remporté la médaille d'or offerte par M. Barre, Président de la Société, pour son très remar- quable lot de légumes. La médaille d'or offerte par le collège de JuilW, a été accordée à M. Pasquet, jardinier chez M. Barre, Président de la Société, pour son lot de plantes de serre chaude, ses Bégonia Rex et, par-dessus tout, pour son joli lot de Caladium; dans son lot^ nous avons regretté que les Crotons n'aient pas été exposés en jeunes sujets d'une plus saine végétation. La médaille de vermeil de M. le Ministre de l'Agriculture a été accordée au lot de légumes et de fleurs coupées de M. Barbou, maraîcher à Dammartin. M. Delvert, Vice-Secrétaire de la Société, a obtenu une médaille de vermeil offerte par M. Moquet, conseiller d'arrondis- sement, pour son exposition de Rosiers en pots. La médaille de vermeil offerte par 1\L Bridout, curé doyen à Dammartin, a récompensé M. Dubray, jardinier chez M. Bou- chard, à Yesmart (Seiue-et-Oise) pour ses apports de Coleus, Zinnias et Pétunias. M. Thiébaut-Legendre, marchand-grainier, avenue Victoria, à Paris, a obtenu la médaille de vermeil offerte par AI. Michel, Secrétaire-général, pour ses lots de Glaïeuls, Zinnias, Reines- Marguerites et Phlox en fleurs coupées. Une médaille de vermeil, offerte par M™® la comtesse de Lafe- ronnay,Dame patronnesse, a récompensé M. Pichon, horticulteur à Lagny, pour son apport de deux cents Pelargonium zonale en cent variétés de choix. Une médaille de vermeil, offerte par M'^^Saudry, Dame patron- nesse, récompensait M. Deplaigne, jardinier à Mitry-Moris, pour son bouquet monté et son lot de fruits de saison. M. Aubry, fabricant de coutellerie à Paris, a également obtenu une médaille de vermeil pour ses outils horticoles et, plus parti- culièrement, pour son inciseur à division. Plusieurs médailles de vermeil et d'argent ont été accordées 656 COMPTE RENDU pour des lots de moindre valeur; mais je ne puis passer sous silence la médaille d'argent du xMinistre, qui a été accordée à M. Pasquet, agent de culture à Venantes, pour son exposition de céréales, ses Betteraves, ses Carottes l'ouragères et son Maïs. M. Lequex, jardinier en chef de l'hospice de Laon (Aisne), avait exposé un beau lot «le plantes médicinales qui lui ont valu une médaille d'aigent. Le Jury, conjointement avec le Conseil d'Administration de la Société, a accordé une médaille de vermeil grand module ô M. Delvert, Vice-Secrétaire de la Société, pour la bonne direction qu'il a donnée à l'organisation de l'Exposition. Les travaux du Jury terminés à six heures du soir, sur l'invitation de M. Barre, Président, on s'est dirigé vers l'hôtel où un banquet était préparé pour recevoir les membres du Jury, les Lauréats et les notabilités du canton. Au dessert, M. le Président Barre a pris la parole et, en termes chaleureux, a remercié les bien l'aitcurs de la Société; puis il s'est adressé aux Jurés pour les remercier et les prier d'expri- mer toute sa reconnaissance aux Sociétés repiésenlées à cette fête. Au nom de mes collègues du Jury, j'ai remercié M. le Président des paroles llatteuses qu'il nous adressait; j'ai pro- posé de boire à la [prospérité de notre jeune sœur. Ensuite on s'est séparé en emportant un bon souvenir de cette fête de famille. Compte rendu de l'Exposition de Toulouse (1), par M. Gii. Joly. Désireux d'assister, cet automne, à la session de l'Association pour l'avancement des sciences, à Toulouse, j'en ai profité pour examiner en même temps l'Exposition internationale que la ville avait organisée, pour six mois, dans les allées ou boule- vards qui servent de promenades publiques. De celte Exposition je ne dirai rien; les ahorJs, la dispo- (1) Déposé le 13 octobre 1887. DE l'exposition DE TOULOUSE. 6o7 -sition générale, tout cela est satisfaisant. Mais quand on vient ^e voir l'Exposition d'Anvers, puis sa copie à Liverpool, puis l'Exposition soi-disant maritime du Havre, on trouve un peu «lodeste celle de Toulouse. Elle prouvait, une fois de plus, que les pays les mieux favorisés par le soleil brillent plus par l'Agriculture que par l'Industrie. Mes observations confirment encore ces deux vérités que : 1 ° dans les villes du Midi, les soins de Thygiène son souvent en raison inverse du besoin qu'on en a; •2° que l'Horticulture est d'autant plus en bonneur que la nature a moins fait pour l'bomme. — Toulouse m'a semblé ne pas faire exception sous ce rapport; néanmoins, je dois dire qu'on y voit de fort belles plantations dans les jardins publics. Que •de villes, hélas! en sont encore, en 1887, à n'avoir que des .pavés et des trottoirs faits pour estropier les 'piétons, quand on ■a sous la main, dans les Landes, des Pins qui, aujourd'hui ■font, pour le pavage public, une rude concurrence à la Suède! ■Qu'on pardonne ces réflexions à un fanatique d'hygiène qui ^oulGfre cruellement dans les villes du Midi. Toulouse^ placée entre Bordeaux et Marseille, qui sont plu- tôt des villes maritimes, est un centre intellectuel où abou- tissent six lignes de chemins de fer; c'est le Paris du Sud. Sa population est aimable, vive, intelligente; on sent qu'on est •clans un centre intellectuel où l'esprit est moins sec, moins positif, moins rapace que dans les pays industriels où l'urgent passe avant la science et l'art. Toulouse, par sa position géo- ^graphique, peut être une ville de transit, mais le tempéra- tnent de la population, son climat et ses traditions doivent plu- tôt la porter vers les beaux-arts, la musique, les lettres et les «ciences. Malheureusement, le phylloxéra l'enlace de toutes parts et presque partout, après des années de grande prospé- rité, la gêne atteint bien des familles. De plus, l'apathie se montre à chaque pas: au lieu de se hâter de transformer gra- duellement les cultures ou de greffer des Vignes françaises sur des Vignes américaines judicieusement choisies, on aliéna un secours du ciel, et bien des campagnes ressemblent a celles des Charentes où l'on a dormi trop longtemps. En outre, il y a dans -la région environnante peu d'inports et approuvées par la Société. Sont présents: MM. Verdier (Eugène), Président dé- signé par le Conseil d'Administration; Ghargueraud, Chouveroux, PROCÈS-VERBAL DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. 687 TrufFaut père, Verdier (Charles), Membres; Hanoteau, Laizier et Savoye, Présidents de Comités; Bleu (Alfred), Secrétaire-général de la Société, assistant de droit. M. P. Duchartre, Secrétaire- rédacteur, remplit les fonctions de Secrétaire, conformément à l'article 36 du Règlement. M. Hardy, Membre de la Commission, s'est excusé par lettre de ne pouvoir assister à la séance. A. Récompenses accordées pour bons et longs services. Quatre demandes de récompenses pour bons et longs services avaient été adressées à la Société, dans le cours de cette année; mais deux sur ce nombre n'ont pu être admises par la Com- mission parce qu'elles ne remplissaient pas les conditions fixées parle Règlement. En effet, l'une avait pour objet un jardinier [qui ne compte encore que vingt années de services, au lieu des trente qui sont exigées comme minimum, et, quant à l'autre, qui satisfaisait à cette condition de duréC;, elle a dû être écartée par ce motif que ni le jardinier, ni la dame à la propriété de laquelle il est attaché ne font partie de la Société. Quant aux deux autres demandes, elles satisfaisaient à toutes lesconditionsimposéespar le Règlement. 1° M. Poulain (Alphonse), âgé aujourd'hui de soixante-douze ans, est entré comme jardinier, le 2 novembre 1856, chez M. Fréquant, propriétaire, au château d'Emerainville (Seine-et- Marne). Le certificat en bonne forme qui lui a été délivré par M. Fréquant atteste que, depuis ce moment, il s'est constam- ment distingué par son bon travail et par sa fidélité. M. Poulain, qui est membre de la Société, comptant aujourd'hui trente années révolues de bons services, a droit aune médaille d'ar- gent que la Commission s'empresse de lui accorder. 2° M. Rabier (Etienne-Adolphe), né à Amboise, le 7 février 1829, est entré, en qualité d'ouvrier, le 7 septembre 1850, dans l'établissement de M. Gervais, fabricant d'appareils de chauf- fage et autres destinés à l'Horticulture. Il y est resté jusqu'à ce jour, se faisant remarquer par son habileté et son exactitude, à ce point que, en 1882, M. Lebœuf (Paul), petit-fils et successeur de M. Gervais, qui est l'un des Secrétaires de la Société, l'a élevé G88 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. au rang de contre-maître. M. Rabier, en faveur de qui a été produit un certificat en bonne forme de M. Lebœuf (Paul), compte aujourd'hui trente-sept années de bon? services; aussi la Commission des Récompenses est-elle heureuse de lui décerner la médaille d'argent à laquelle il adroit. B. Récompenses accordées à la suite de /{apports. 1° Dans un Rapport présenté à la Société le 23 décembre 1886, M. L. Henry a fait une analyse élogieuse d'un petit ouvrage de M. H. Lacaille qui a pour titre : Culture du Pommier ; des Her- bages et de leurs Clôtures; Plantation et Ebranchage des Arbres à haute futaie [Journal, cahier de janvier 1887, p. 66-67). En raison des services que ce travail lui semble appelé à rendre à tous ceux qu'intéresse l'importante question du cidre et des arbi'es qui en fournissent les éléments, M. le Rapporteur a conclu au renvoi à la Commission des Récompenses, et cette conclusion a été adoptée par la Société. Reconnaissant la valeur des considérations qui ont guidé M. le Rapporteur, la Commission des Récompenses accorde à M. Lacaille une médaille d'argent. 2° Le 22 septembre dernier, M. llébrard (Laurent), au nom d'une Commission de cinq Membres, a fait un Rapport très élo- gieux {Journal, cahier de septembre 1887, p. 575-577) sur un nouveau Haricot à grains verts, obtenu récemment par M. Bon- nemain, d'Etampes, et auquel cet horticulteur a donné le nom de Roi des verts. 11 a fait ressortir tout le mérite de cette nou- velle variété qui est très productive et dont le grain, d'excellente qualité, conserve bien sa couleur verte malgré la cuisson. La Commission des Récompenses croit rendre justice à M. Bonne- main en lui accordant un rappel de la grande médaille d'argent que ce gain lui a valu à l'E-xpositiou du mois de septembre dernier. 3° Une circonstance particulière avait mis, en 1886, la Com- mission des Récompenses dans l'impossibilité de statuer sur une demande de récompense formulée dans un Rapport de M. Michel, qui avait été présenté à la Société, le 14 octobre 1886, et qui avait pour objet les cultures de M. Domage, horticulteur au Pecq PROCÈS-VERBAL DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. 689 [Journal, cahier de janvier 1887, p. 67). Ce Rapport, quoique très succinct, n'en fait pas moins ressortir, en quelques mots qui re'flètenl la parfaite compétence de son auteur, l'intérêt des cultures spéciales de M. Domage qui cultive pour leurs graines diverses plantes ornementales, surtout des Reines-Marguerites. La Commission décerne à cet horticulteur une médaille d'argent. 4° Tout le monde ici connaît la rare habileté que M. Foucard, horticulteur à Chatou (Seine-et-Oise), déploie dans ses cultures, surtout dans celle des Pelargonium zonale. S'il en fallait des preuves en quelque sorte parlantes, on les trouverait dans les Rapports faits, à différentes reprises, à ce sujet, ainsi que dans les nombreuses médailles que ces plantes lui ont values dans nos Expositions. Cette année, sur sa demande, une nouvelle Com- mission est allée visiter son établissement, et M. Hariot (Paul), qui en a été l'organe, dans un Rapport déposé le 13 octobre 1887, a conclu, comme ses prédécesseurs, au renvoi à la Com- mission des Récompenses. Celle-ci a reconnu que les éloges donnés par M. le Rapporteur aux cultures de Pelargonium zonale de M. Foucard étaient de tout point justifiés; mais, con- sidérant que, à la date de quelques jours à peine, ces mêmes plantes, présentées à notre Exposition d'automne, ont motivé l'attribution à cet exposant de deux grandes médailles d'argent, lui fait l'honneur d'un rappel de cette récompense. S'' Deux outils horticoles ont été, cette année, l'objet de Rap- ports favorables que la Société a renvoyés à la Commission des Récompenses. L'un est un râteau, pour lequel le Rappoiteur a été M. Éon [Journal, cahier de février 1887_, p. 112), et auquel M. Bigot a eu l'idée ingénieuse d'adapter un mécanisme grâce auquel les dents, quand elles sont engorgées de feuilles ou de terre, peuvent être facilement dégagées ; l'autre est un sé- cateur auquel M. Pradine adapte un ressort à boudin qui, de l'avis de M. de Vendeuvre, Rapporteur [Journal, cahier d'août 1887, p. 319), rend l'emploi de cet instrument plus commode qu'il ne l'était auparavant. La Commission des Récompenses décerne deux médailles de bronze, l'une à M. Bigot, l'autre à M. Pradine. 44 690 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. G. Récompenses accordées comme marques de gratitude. La S"ociélé nationale d'Horticulture a toujours éprouvé une vive gratitude pour les personnes qui lui avaient rendu service en consacrant à l'une de ses œuvres leurs connaissances spéciales, leur zèle et leur temps. Non contente d'éprouver ce sentiment, elle a tenu à leur en offrir un témoignage visible et durable, et ce qu'elle a fait antérieurement, elle a voulu le faire aussi cette année. Or, cette année, deux, de nos collègues se sont occupés avec un dévouement sans bornes qui, a déterminé un succès complet, de deux œuvres d'importance majeure, mais dissem- blables, qui ne pouvaient être menées à bien que par des efforts soutenus et intelligemment dirigés. M. Bergman (Ernest), en qualité de Secrétaire du Congrès horticole du mois de mai der- nier, a parfaitement préparé celte utile réunion et a surveillé de près la coordination ainsi que l'impression des nombreux écrits qui avaient été envoyés pour y devenir la base des discussions ; de son côté, M. Villard, commePrésident de la Commission orga- nisatrice de nos Expositions de l'année, a su obtenir un plein succès dans cette organisation toujours difficile, mais qui le devenait encore davantage en présence du souvenir des excel- lents résultats auxquels était arrivé, les années antérieures, M. Ch. Joly, son prédécesseur. Sur un plan tout différent, en face même de difficultés qui, pour l'une des Expositions, ont failli tout arrêter, il est parvenu à faire aussi bien qu'on put le dési- rer. Sans doute, il a]eu l'utile concours de plusieurs Membres de la Commission qui, ù un zèle soutenu joignent une expérience consommée; mais la plus grande part ne lui est pas moins res- tée, et il a été la tête qui dirigeait les membres. Comme témoi- gnages de gratitude pour ces deux honorables collègues, et en proportionnant le témoignage matériel à l'importance relative des deux œuvres, la Commission des Récompenses offre à M. Bergman (Ernest) une grande médaille de vermeil, à M. Vil- lard un objet d'art. Les décisions ci-dessus énumérées ont été soumises, le 10 no- vembre 1887, au Conseil d'Administration qui, en les approu- vant, les a rendues définitives. DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. 691 DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT LÉON SAY Mesdames, Messieurs, Vous avez la faveur populaire, et vous en jouissez justement. Vos travaux sont suivis avec curiosité, avec intérêt, souvent même avec passion, par l'élite de nos concitoyens et par les personnes les plus distinguées des pays qui nous environnent. Vos Expositions sont des salons, où se presse le meilleur monde ; la science et le goût s'y donnent rendez-vous. Vous n'en êtes pas moins une véritable démocratie; les membres de l'Institut et les plus humbles travailleurs se serrent chez vous cordiale- ment la main. Que vous manque-t-il? Je cherche et ne trouve pas. Votre Président, dont le devoir serait de vous défendre, si vous étiez attaqués, n'a donc rien à faire ; vous avez tout le monde pour vous. 11 ne lui reste à jouer qu'un rôle muet auquel il se résignerait bien volontiers, si ce n'était le programme de la séance qui porte à son débit un discours à faire, tout inutile qu'il puisse être, simple félicitation partie du cœur et ce discours à faire a sans doute été fait et bien fait à d'autres époques ; en me bornant à chercher dans notre littérature, je découvrirais peut-être le morceau que vous attendez de moi^ sinon une défense de l'Horticulture, elle n'en a pas besoin, du moins un choix des raisons les plus élevées qui vous ont gagné tant de cœurs. J'aurais mieux aimé vous apporter des phrases toutes faites par un autre que de parler de mon propre cru; mais ma recherche a été infructueuse, faute sans doute de patience et de connaissances suffisantes. L'Histoire de l'Horticulture ne m'a rien fourni. Cependant, en remontant dans ma mémoire et dans mes livres, d'année en année, d'âge en âge et de siècle en siècle, j'ai fini par aller très loin en arrière et je ne me suis arrêté qu'à Rome même, dans un tribunal, oîi se trouvaient réunis, il y a plus de dix-neuf cents ans, une foule de citoyens illustres venus là pour entendre un grand avocat plaider la cause d'un de ses amis, auquel on devait enlever ses 692 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. droits civiques et le priver ainsi des garanties et des privilèges qui s'attachaient alors au nom de citoyen romain. Cet ami était un poète, et ses ouvrages avaient fait le charme de liUCuUus, cet ancêtre de nos sociétaires, l'heureux vainqueur de Mithridate, qui, de la ville de Gésarée, dans le Pont, avait introduit à Rome, d'où nous les avons importées,, les helles cerises qui font l'agrément et l'ornement de nos tables. Les poésies d'Archias faisaient aussi la joie de Cicéron, son avocat. « C'est que je trouve, dit-il, dans ses ouvrages, de quoi délasser mon esprit fatigué du tumulte des affaires, de quoi reposer mes oreilles importunées des clameurs du bar- reau. » En lisant cet éloquent plaidoyer, toujours jeune et toujours admirable, je me demandais de temps ù autre si le grand orateur parlait bien toujours de la poésie, car je m'éton- nais de voir ses éloges s'appliquer avec autant de précision à l'Horticulture qui fait la joie de nos yeux, qu'à la mélodie poétique qui fait celle de nos oreilles. Est-ce à la poésie ou aux fleurs que pense le grand orateur, quand il s'écrie, dans une autre partie de son discours : « Si « on n'en appréciait pas tous les fruits, si on ne cherchait pas « seulement à s'y délecter, on y trouverait au moins le délasse- « ment le plus humain et h? plus libéral. Le reste n'est ni de « tous les temps ni de tous les âges, ni de tous les lieux. On « y trouve, au contraire, la nourriture de l'adolescence, le cf charme de la vieillesse, l'ornement des jours heureux, le « refuge et la consolation des jours sombres. On en jouit « à la maison comme ,au dehors; nous n'en sommes privés « ni pendant la nuit, ni dans un long voyage, ni dans les « champs. » Mais si la poésie et les fleurs peuvent être célébrées dans les mêmes termes, cela ne veut-il pas dire que vous êtes des poètes aussi, les poètes de la nature? Je vous salue donc comme des poètes et je constate en passant, que, restant toujours attachés à la terre, vous ne courez p;is le risque, comme vos conTrères du Parnasse, de vous perdre quelquefois dans les nuages. aperçu des deux expositions de 1887. 693 Aperçu général des deux Expositions tenues a paris, en 1887, par M. P. Duchartre. Mesdames et Messieurs, Les grandes Expositions générales exercent sur le développe- ment de l'Horticulture une influence que nul ne saurait raécon- naitre, et que met en pleine lumière l'observation de tous les jours : en plaçant sous les yeux d'un nombreux public des fleurs aussi brillantes que variées, des fruits et des légumes, choisis parmi les plus beaux et les meilleurs, elles font naître, chez un grand nombre de personnes jusqu'alors indifférentes, le désir de posséder les unes et d'obtenir les autres par elles- mêmes; elles contribuent ainsi à l'enrichissement et à l'exten- sion des jardins, de même qu'à la propagation des bons pro- cédés de culture ; elles sont, en somme, l'un des moyens d'action les plus puissants que puissent mettre en œuvre les Sociétés qui ont pris comme but de leurs efforts le perfectionne- ment de l'art horticule. C'est là ce qu'a fort bien senti depuis longtemps la Société nationale d'Horticulture de France; aussi a-t-elle de longue date usé de toutes ses ressources pour déve- lopper de plus en plus ses Expositions annuelles. Après en avoir graduellement agrandi le cadre à ce point qu'aujourd'hui elles excluent toute comparaison avec celles qu'on admirait cependant à une date encore peu éloignée, elle a été amenée à en doubler annuellement le nombre pour permettre d'y faire figurer par eux-mêmes ou par leurs produits à peu près tous les végétaux qui peuplent ou ornent les jardins du printemps à l'automne. Les deux que, dans ce but, elle a tenues cette année ont eu lieu, l'une destinée principalement aux plantes tant de serre que de plein air, du 25 au 30 mai, l'autre, consacrée surtout aux fruits et aux produits maraîchers^ du 29 septembre au 3 octobre. Pour l'une et l'autre, le succès a été aussi complet qu'il fût per- mis de l'espérer; seulement, les conditions dans lesquelles elles ont été organisées ont été assez dissemblables de l'une à l'autre 694 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. pour qu'il ne soit pas hors de propos d'entrer ici dans quelques détails à ce sujet. L'Exposition printanière, la plus importante des deux, en rai- son de l'époque à laquelle elle avait lieu, a en pour siège, comme toutes celles des années piéccdentes, le grand pavillon de la Ville de Paris, ainsi que les terrains environnants, dans les Champs-Elysées. Ce grand édifice, très favorable aux exhibitions de toute sorte, tant par lui-même que par sa situation, avait reçu, cette année, une amélioration notable, l'intérieur en ayant été peint en un ton qui s'harmonisait bien avec la verdure des plantes. D'un autre côté, la répartition des plantes dans son intérieur avait été opérée d'après un plan entièrement nouveau. On se rappelle le charmant jardin anglais, avec pelouses et mouvements de terrain, que M. Ch. Joly y avait créé, les années précédentes, et dans lequel les plantes exposées formaient des massifs encadrés en majeure partie par la verdure du gazon et côtoyés par des allées sinueuses ; cette année, M. Villard, qui avait bien voulu présider la Commission organisatrice, a pensé que le genre français, tout en donnant à ce jardin improvisé un coup d'oeil d'ensemble moins séduisant peut-être, offrirait des avantages réels pour une Exposition horticole, et l'avis général du public a justifié son opinion à cet égard. Il semble, en effet, que le point capital, dans une Exposition quelconque, doive consister à disposer les objets qui sont mis sous les yeux du public de telle sorte que tous puissent être bien vus et examinés de près; or, des massifs encadrés par une pelouse ne sont guère accessibles aux regards que de l'allée qui les borde sur un côté, et leur profondeur en dérobe la plus grande partie à tout exa- men. Il en est tout autrement de plates-bandes rectilignes et peu étendues en largeur, qui sont accessibles sur leurs deux faces et dans lesquelles, par conséquent, rien ne peut échapper à la vue. Une autre différence importante entre les deux genres résulte de l'inégalité de l'espace qui, dans l'un et l'autre, peut être livré à la circulation des visiteurs : dans le jardin anglais, le terrain occupé par les pelouses n'est utilisé que pour l'effet général, ne profite qu'au coup d'œil, et, dans une étendue cir- conscrite comme l'est l'intérieur d'un édifice, il constitue une APERÇU DES EXPOSITIONS DE 1887. 693 perte considérable de terrain au point devue de l'utilisation directe; dans le jardin français, au contraire, rien n'est perdu et les voies de circulation peuvent acquérir, par cela même, une am- pleur qui les rend mieux proportionnées à la foule des personnes auxquelles elles doivent livrer passage. Ajoutons que le créa- teur du plan de notre grande Exposition printanière avait, dans une certaine mesure, combiné ces deux genres en plaçant, au centre du grand pavillon, une plate-bande circulaire autour d'un cercle gazonné. Cette plate-bande, spécialement consacrée aux Orcbidées, a été l'un des principaux attraits de l'Exposition. Mais quelque vaste que soit le pavillon de la Ville de Paris, il n'aurait pu recevoir qu'une assez faible portion des lots à exposer. Comme les années précédentes, une vaste tente rectangulaire avait fourni un utile supplément d'espace couvert et avait reçu la masse considérable des végétaux, tels, entre autres, que les Rosiers et les plantes herbacées de plein air, qui n'exigent qu'une légère protection contre les vicissitudes atmosphériques; enfin, les bas-côtés extérieurs du pavillon et une grande étendue de terrain découvert, sur laquelle avaient été disposés, çà et là, quel- ques abris spéciaux, étaient occupés par les produits de la culture potagère, par les arbres et arbustes de plein air, ainsi que parles, nombreux produits des industries qui se rattachent directement à l'Horticulture proprement dite. Les circonstances ont été tout autres pour l'Exposition autom- nale, qui devait avoir pour objet essentiel des collections de fruits et de légumes, tout en ouvrant également ses portes aux plantes et aux fleurs qui pourraient exister encore à cette époque de l'année. Comme en 1886, elle devait avoir lieu dans le grand pavillon de la Ville de Paris, et, en raison de l'autorisation qu'a- vait bien voulu donnera cet égard l'Administration municipale, le programme, qui en avait été publié dès le mois de juin, lui avait assigné cet emplacement. Malheureusement, peu après que cette annonce eut été donnée au public horticole, il fut décidé qu'il serait tenu, dans le même édifice et à la même épo- que, une autre Exposition d'un caractère entièrement différent. 11 fallait, dès lors, ou renoncer à la réalisation du projet formé et déjà livré à la publicité, ou parvenir à résoudre le problème 696 SÉANCE GÉiNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. toujours difficile de trouver dans Paris el dans une situation favorable un édifice inoccupé et d'une étendue suffisante pour permettre d'y exposer, dans des conditions convenables, la masse considérable de plantes et de produits borticoles qu'on savait déjà devoir y être apportés. L'orangerie des Tuileries paraissait pouvoir seule satisfaire à ces exigences imposées; mais la jouis- sance momentanée en avait été accordée pour le mois de sep- tembre, époque à laquelle devait y être tenue une Exposition d'Insectes utiles ou nuisibles, et, peu après, survenait la nécessité de la rendre à sa véritable destination. Au milieu de ces graves difficultés et lorsqu'il semblait impossible de tenir l'Exposition annoncée, la bienveillance éclairée de jM. le Ministre de l'Agri- culture -et du Conseil municipal de la Ville de Paris fit heureu- sement disparaître l'obstacle contre lequel avait été sur le point d'échouer le projet arrêté et déjà publié. La vaste construction provisoire qui a été élevée, à la date de quelques années, sur une partie de l'emplacement du Palais des Tuileries, fut obli- geamment mise à la disposition de notre Société, qui put dès lors y préparer l'installation de son Exposition automnale. Mais alors se posa naturellement une question qui, bien que secondaire relativement à celle qui venait d'avoir sa solution, n'en était pas moins d'un grand intérêt. La situation de l'édifice gracieusement concédé était des plus avantageuses, plus centrale même que celle du pavillon des Champs-Elysées; seulement il était à craindre, à en juger par le dehors, que l'intérieur n'en fût trop faiblement éclairé pour mettre en bonjour, comme il le faut avant tout, les fleurs et les fruits exposés. La Commission orga- nisatrice, dès le premier examen, reconnut que les craintes con- çues à cet égard étaient sans fondement. De nombreuses fenêtres ouvertes sur chacun des deux grands côtés de cette construction et un large vitrage qui en occupe le faîte dans toute sa longueur répandent dans tout ce vaste intérieur une lumière suffisante pour que même les menus détails des objets qui s'y trouvent soient mis par elle en parfaite évidence. Toutefois, parmi les nécessités multiples que crée la diversité des objets réunis dans une Exposition d'Horticulture, il en restait encore une à laquelle le nouveau local semblait, au premier APERÇU DES EXPOSITIONS DE 1887. 697 coup d'œil, ne devoir pas donner satisfaction. L'Exposition des fruits appelle, comme complément à peu près indispensable, celle des arbres qui les produisent, et ceux-ci doivent nécessairement s'y montrer tels qu'on les voit dans les jardins, c'est-à-dire plantés en pleine terre. Or, comment planter des arbres fruitiers dans une salle munie d'un plancher? Sous ce rapport encore la difficulté qu'on redoutait et qui pouvait devenir une impossi- bilité absolue a été facilement levée. L'un des côtés de la grande construction donne accès sur les terrains que la démolition des ruines du Palais des Tuileries a rendus complètement libres et inoccupés. Moyennant une redevance dont le chiffre avait été d'abord passablement exagéré, l'AdminisCration supérieure a bien voulu concéder à notre Société une portion suffisante de ces terrains. Avec le goût et l'art qu'on a retrouvés dans toutes les parties de l'Exposition automnale, après les avoir admirés dans l'Exposition printanière, l'honorable Président de la Com- mission organisatrice a créé là un jardin-annexe planté d'ar- bres dressés sous des formes diverses, et dont le pourtour, cou- vert sur trois de sas côtés par une tente-hangar, était occupé par de nombreuses et riches collections de produits potagers. Quant à la grande salle elle-même, elle réunissait en grand nombre des collections de fruits d'une beauté qui excitait d'au- tant plus l'admiration qu'ils s'étaient développés sous l'influence de conditions météorologiques défavorables, et à ces fruits de grands lots de plantes fleuries, très variées encore malgré la saison avancée, s'entremêlaient en groupes élégants qui rom- paient l'inévitable monotonie de leur aspect, ou leur formaient un cadre gracieux qui rehaussait à un haut degré l'effet général de l'ensemble. Ainsi, en somme, toutes les difficultés ont pu être levées l'une après l'autre, et, finalement, l'Exposition d'automne a obtenu un succès égal, toutes proportions gardées, à celui dont nous avions eu lieu de nous réjouir relativement à celle du printemps. Qu'il me soit permis maintenant, sans entrer dans les détails qui seront réservés pour les Comptes rendus spéciaux, de signa- ler en quelques lignes les catégories de plantes et de produits 698 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. pour lesquelles les Jurys ont décerné les plus hautes récom- penses et que, de son côté, le public a le plus appréciées. L'Exposition du mois de mai était particulièrement remar- quable par l'abondance et la diversité des plantes fleuries qu'elle réunissait. Ainsi, les visiteurs ne se lassaient pas d'admirer les Orchidées exotiques de MM. Bréauté, Duval(Léon), ChanLin^ etc., représentant les cultures françaises, de MM. Massange de Lou- vrer et Peeters, venues de serres belges; les Calcéolaires, les Cinéraires et les plantes annuelles de MM. Vilmorin-Andrieux, qui cette fois avaient eu, pour ces dernières, un heureux con- current en M. Lecaron; les Azalées de l'Inde de M. Boyer et celles de pleine terre exposées par MM. Moser et Croux qui, en outre, avaient apporté chacun une splendide collection de Rho- dodendrons; les Rosiers de MM. Verdier (Ch.), Levêque, Mar- gottin (Jules), Rothberg, ainsi que d'autres fleurs dont même la simple énumération ne]saurait trouver place ici, en raison de leur nombre considérable. D'un autre côté, les végétaux recher- chés pour la majesté, parfois même l'étrangeté de leur port, ou pour l'élégance de leur feuillage, y occupaient une large place et complétaient ainsi un brillant ensemble. Dans le nombre, je crois devoir citer, entre autres, la nombreuse série d'espèces de serre variées de M. Bourin, les Palmiers et les Cycadées de M. Chantin, les ravissants Caladhtm de M. Bleu et de M. Bréchet, les élégants Crolons de M. Chantrier, les plantes grasses très diverses de M. Simon, sans oublier les beaux massifs que for- maient, à l'extérieur du grand pavillon, les arbres et arbustes toujours verts de M. Honoré Defresne. L'époque à laquelle avait lieu cette première Exposition était trop peu avancée dans l'année pour qu'on pût y voir figurer en grand nombre les produits alimentaires de l'Horticulture de plein air; mais à ceux qu'on y voyait cependant étaient venus se joindre ceux^ et ils étaient remarquablement variés, qu'avait su obtenir l'art, aujourd'hui très perfectionné, de la culture forcée. En somme, et grâce à ces deux origines, les fruits et les légumes y faisaient très belle figure et n'étaient pas la partie qui fixait le moins l'attention des visiteurs. Comment, en effet, ne pas admirer les fruits forcés et conservés de diverses sortes, soit ArERÇU DES EXPOSITIONS DE 1887. 699 cueillis, soit encore sur pied, qu'exposait, en lots nombreux, M. Salomon, ou ceux en groupes moins variés, mais portant aussi le cachet d'une excellente culture, qu'avaient fournis les serres de M. Crémont et de M. Jules Margottin? Quant aux légu- mes, on peut dire qu'ils abondaient et attestaient, une fois de plus, l'habileté justement renommée des maraîchers parisiens, soit qa'ils eussent fourni les éléments des grandes collections exposées par M. Cousin, par la Société des Jardiniers du dépar- tement de la Seine, de la maison Vilmorin-Andrieux, soit qu'ils fussent réunis en lots homogènes, tels que les Asperges de M. Lbérault (L.) et de M. Renard, les Choux-fleurs de M. Dupan- loup, les Pommes de terre de M. Rigaut, les Fraises de M. Lbé- rault (L.), les Ananas de M. Crémont, les Champignons de M. Duvillard. La seconde Exposition de cette année, tenue du 29 septembre au 3 octobre, a été forcément moins étendue et a présenté un caractère plus spécial que la première. D'un côté, elle a été restreinte aux plantes et à leurs produits alimentaires, et, d'un autre côté, ces derniers en ont formé le caractère essentiel. Néanmoins, les plantes ornementales y ont occupé une place très honorable et ont puissamment contribué à l'effet général de l'ensemble. En effet, les deux grandes catégories d'espèces de serre et de plein air y étaient bien représentées. Dans la pre- mière rentraient deux beaux massifs d'espèces mêlées, fleuries ou à feuillage, qu'avaient exposés M. Dallé et M. Truffant (Alb.), un joli groupe d'Orchidées envoyé de Belgique par M""^ Block, de charmants Gloxinias [Ligeria) de M. Couturier (Emile) et un fort lot de Caladium présenté par M. Forgeot. Quant à la caté- gorie des fleurs de pleine terre, elle comptait à l'Exposition tous ceux de ses représentants que des soins bien dirigés, neutrali- sant l'influence de la saison avancée et déjà plus froide qu'elle ne l'est normalement à cette date, avaient permis d'avoir encore en bon état. C'étaient, entre autres, de splendides Bégonias tubé- reux de M. Vallerand et de M. Robert, des Rosiers parfaitement fleuris de M. Yerdier (Gh.), ainsi qu'une nombreuse collection de Roses de M. Rothberg, une belle série de Glaïeuls de M. Torcy- Vannier, de charmants Pelargonium zonale, tant doubles que 700 SÉAXCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. simples, de M. Foucard et de M. Poirier, un fort groupe d'Œillels remontants de M. Lévêque, un massif de plantes annuelles varices et en fleurs de M. Forgeot, des fleurs de Dahlias en nombre considérable et de toutes les catégories aujourd'hui cultivées, dues surtout à MM. Forgeot, Torcy-Vannier, Dubois ; enfin, des lots de diverses autres fleurs dont l'énumération ne pourra trouver sa place que dans un Compte rendu spécial et circonstancié. La partie fruitière a été d'autant plus remarquable que 1887 n'a pas été précisément une année de grande production. On n'en a que d'autant plus admiré la riche collection de M. Groux, les Pèches de MM. Chevalier et Lepère, les Raisins de MM. Salomon, L. Lhérault elGrapotte; enfin,, les légumes ont été abondants à l'Exposition et ont été, surtout dans les lots de MM. Cousin et Forgeot, au niveau de la légitime réputation des maraîchers parisiens. En somme^ malgré les difficultés qui en ont entravé pendant quelque temps la préparation, et malgré des circonstances atmo;;phériques défavorables, la seconde Exposition de cette année a obtenu un succès qu'on n'osait guère espérer. L'hon- neur en revient tout entier, d'une part, à la Commission organi- satrice et plus particulièrement à son digne Président, de l'autre, aux nombreux exposants qui, par leur participation, ont su donner des preuves éclatantes de leur habileté consommée dans toutes les branches de l'Horticulture. Après ce coup d'œil rapide jeté sur l'ensemble des deux Expo- sitions qui ont été tenues par la Société nationale d'Horliculture dans le cours de Tannée 1887, il reste à énumérer les nombreux objets de natures diverses qui ont été les éléments de l'une et de l'autre. Ce sera l'objet des Comptes rendus spéciaux dont la lecture, en raison de leur étendue et de la multiplicité des détails qui y sont forcément consignés, ne saurait être imposée à un auditoire, quelque grandes que puissent être sa bienveillance et sa patience. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITIOX DE MAI 1887. 701 Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société nationale d"Horticulture de France, du 2o au 30 mai 1887, {Partie relatlce surtout aux plantes de serre) par M. P. Dl'ciiartre. Messieurs, L'Exposition qui a eu lieu du 25 au 30 mai dernier étant générale appelait à figurer dans le grand pavillon de la Ville de Paris, aux Champs-Élysées^, ou sur les terrains environnants, non seulement les végétaux de toute sorte qui peuplent les jardins et les parcs, ainsi que les produits alimentaires qu'on en obtient, mais encore les outils, appareils et constructions qui sont pour l'Horticulture, les uns absolument indispen- sables, les autres éminemment utiles. De là résultait pour elle une division en deux parties : la première horticole, la seconde industrielle. Les objets en grand nombre qui ont composé cette dernière, exigeant, pour être convenablement décrits, des connaissances spéciales, le Compte rendu destiné à les faire connaître a été confié à M. Paul LebœuP, l'un des Secrétaires de la Société, dont tout le monde ici connaît et apprécie la parfaite compétence en ces matières. Quant au Compte rendu de la partie horticole, bien que restreint ainsi entre ses limites naturelles, il n'en reste pas moins un travail considérable et qui ne peut que gagner à être l'œuvre de spécialités diverses. En effet, les végétaux sur lesquels s'exerce aujourd'hui l'art de Thorliculteur sont aussi nombreux que variés; leur plus ou moins de résistance à l'action du climat, la diversité des buts en vue desquels ils sont cultivés et jusqu'aux différents états sous lesquels ils peuvent être mis devant le public, amènent à les diviser en plusieurs catégories. En outre, depuis quelques années, on a pensé avec raison qu'il ne suffisait pas de réunir dans ces grandes assises hor- ticoles les plantes cultivées et leurs produits alimentaires, mais qu'il convenait d'y admettre également les livres et les collections qui fournissent de précieux éléments d'instruction 703 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. sur tout ce qui rentre dans le domaine de la culture. Pour ces divers motifs, le programme avait distingué, dans l'en- semble de l'Exposition, les cinq grandes divisions des Plantes de serre, des Plantes de pleine terre, de TArboriculture et des fruits, de la Culture maraîchère, de l'Instruction horti- cole. A leur tour, les deux premières de ces divisions étaient sub- divisées et, en somme, le plan général de l'Exposition ne com- prenait pas moins de quinze sections différentes. Les Comptes rendus à rédiger ont été répartis conformément à ce classement méthodique : celui qui a trait aux végétaux de pleine terre, tant ornementaux que fruitiers, a été confié à M. Chatenay (Abel); M. Dj'bowski a été charge de celui qui est relatif aux produits de la culture potagère, et j'ai, pour ma part, à parler dans celui-ci des plantes de serre, des bou- quets et garnitures d'appartement, ainsi que de la section de l'Instruction horticole. Les concours rattachés aux quinze sections établies dans le programme sur les bases que je viens d'indiquer s'élevaient au nombre de 198. Ce chiffre considérable s'explique non seu- lement par la diversité des objets en vue desquels ces concours avaient été ouverts, mais encore et en grande partie par la muUiplicilé de ceux qui avaient été établis relativement aux principaux genres de plantes, afin de permettre l'entrée à l'Exposition de lots inégaux en importance, et, par suite, de ne point en exclure les établissements d'ordre inférieur au point de vue de l'étendue. 90 de ces concours ont été remplis et ont donné lieu à des attributions de récompenses, et il est ù remarquer qu'ils se rapportent à 14 sections sur les 15 qui avalent été établies. La seule de celles-ci qui n'ait donné lieu à aucun apport jugé méritant est la huitième, dans laquelle, sous la rubrique générale de Culture spéciale, avaient été ouverts deux concours (100' et lOT) pour les plantes de pleine terre destinées à l'approvisionnement des marchés, La différence qui existe entre le nombre des concours ouverts et celui des concours remplis a son explication naturelle dans ce fait que, pour presque toutes les familles ou les genres COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 703 de plantes, un premier concours appelait une collection sans limites déterminées, tandis que d'autres permettaient d'en expo- ser des lots de moins en moins nombreux; ainsi qu'on pouvait s'y attendre, le premier a annihilé les autres, à de rares excep- tions près, La conséquence en est que, bien que le nombre des concours remplis n'arrive pas tout à fait à la moitié de ceux qui avaient été ouverts, il est cependant peu de catégories de plantes appelées à l'Exposition qui n'y aient figuré même avec distinction. L'apparence est donc, sous ce rapport, infé- rieure à la réalité. § 1='". Plantes de serres. Dans cette vaste division, le programme avait établi cinq sections: A. Plantes nouvelles [^ concours);^. Belle culture (4 concours); C. Culture spéciale [\ concours); D. Plantes en collections (80 concours); E. Concours entre amateurs (1 con- cours). A. Plantes nouvelles dr serres. Les plantes nouvelles exigeant la culture en serre faisaient l'objet de 4 concours, qui tous ont donné lieu à des présen- tations jugées méritantes. Les deux premiers avaient trait aux végétaux introduits récemment, en Europe pour le premier, en France pour le second. Les concurrents ont été les mêmes pour l'un et l'autre : M. Chantin, horticulteur, avenue de Châtillon, 72, à Paris, et M. Régnier, horticulteur, avenue Mari- gnj-, 4i, à Fontenay-sous-Bois. Leurs lots ayant été jugés équivalents dans les deux cas, chacun d'eux reçoit une mé- daille d'argent dans chaque concours. Les nouveautés de M. Régnier consistaient toutes en Orchidées. C'étaient, comme nouveautés pour l'Horticulture européenne : V Habenaria mili- taris avec les deux Cypripedium callosum et Regnieri ; comme importations en France, le Calant he Regnieri, une variété du PhaUenopsis amahilis et une du /*. grandiflora. De son côté, M. Chantin avait apporté à l'Exposition, à titre de plante 70-4 SÉANCE GÉ.XÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. introduite par lui dans les cultures européennes, une belle Aroïdée, V Anthurium Antonit, et, comme importations en France, une Fougère, le Davallia fœniculacea, avec trois espèces de Pandanus dont une innommée et les deux autres portant les noms de P. glaucescens e[ P. Van Houllel. Le 3^ concours exigeait un « lot de plantes In-brides dont les parents devaient être indiqués ». M. Schmitt, horticulteur à Lyon (Rhône), y a présenté un lot de douze Bégonias à feuil- lage, dérivés des Bégonia Rex et Diadema, que le Jury a jugé très favorablement et pour lequel il a décerné à cet exposant une médaille de vermeil. Enfin, les plantes obtenues de semis et n'ayant pas été encore mises au commerce pouvaient toutes rentrer dans le cadre du 4*^ concours_, quels qu'en fussent le nombre et la consis- tance ligneuse ou herbacée, et soit que leur mérite résultât de leurs fleurs ou de leur feuillage. Les résultats de ce concours ont été remarquables. M. Bleu (Alf.), Secrétaire-général de la Société nationale d'Horticulture, avenue d'Italie, 48, à Paris, y avait pris part avec un groupe de très belles variétés de V Anthu- rium Scherzerianum ; il lui a été décerné une médaille d'or. La récompense a été la même pour MM. Ghanlrier frère=, hoilicul- teurs à Mortefontaine (Seins-et-Oise), dont le lot consistait en Aroïdées, notamment en un Alocasia Chantrieri, à feuilles si- nuées, colorées en pourpre très sombre à la face inférieure;, tandis que la supérieure est d'un beau vert fonce avec les ner- vures dessinées en blanc, et en un Anlhurium nommé par eux cruentum en raison de la coloration rouge-sang de sa spathe cordifoime. A un rang un peu moins élevé ont été classés les Bégonias lubéreux obtenus de semis par M. Robert (A.), horti- culteur, avenue des Pages, 52, auYésinet, que le Jury a récom- pensé d'une médaille de vermeil. Enfin, trois lots jugés équiva- lents en mérite ont valu trois médailles d'argent: àM. Vallerand jeune, horticulteur, rue du Chemin-Royal, à Bois-Colombes (Seine), pour des Bégonias tubéreux; à M. Couturier (E.), horti- culteur, rue des Calèches, à Chatou (Seine-et-Oise), pour des Gloxinias (Z,i<7ma) ; à M. Picard, jardinier, rue des Ecoles, àFonte- nay-aux-Roses (Seine), également pour des Gloxinias (Ligeria). CiJMl'Ti-: llli.NDL' DE I.'kM'OSITION. \)K .MAI 1/'. ier- minalis. strict a, Baptisti, etc., se trouvaient des plantes obtenues par eux de semis. Cet apport leur a valu une grande médaille d'argent. Bien que des Fougères, soit ligneuses, soit herbacées, soient presque toujours comprises dans les grandes collections mêlées d'espèces de serre, il ny a pas moins lieu d'établir des concours spéciaux pour ces belles Cryptogames qui, en raison de la légè- rclé et de la fraîcheur de leur feuillage, occupent un rang élevé parmi les végétaux d'ornement. C'est aussi ce qu'avait fait le programme de notre Exposition printanière, qui les avait divisées on trois catégories : 1" Jes « Fougères arborescentes, en forts exemplaires » (42® conc); 2° les « Fougères translucides, telles que Todea, Trichomanes, etc. » (43^ conc); 3° les « Fougères herbacées de serre » (44"^ conc). M. Chantina été le principal ex- posant de ces végétaux. Toutefois, son lot deFougères arborescen- tes [BaJantium antarctir.am, Cyathea dealbata, Cibotium regale], était peu considérable et ne lui a valu qu'une mention honorable, tandis qu'il a obtenu une grande médaille d'argent pour celui, beaucoup plus nombreux, de Fougères herbacées. Parmi les espèces que comprenait celui-ci se trouvaient le Lomaria Pater- soni, V Hymenodium crinitum, le Todea barbara, avec plusieurs Adiantum, Pteris, Asplenium, Gjjmnogramma, Platijcerhim, etc. Un autre lot de Fougères herbacées de serre était encore exposé. Il était surtout composé d'espèces d'Adianium et de Pteris, et renfermait aussi une Fougère arborescente, V Alsophila australis. M. Élie (Alfred), horticulteur^ rue Pelleport, 93, à Paris, qui l'avait présenté, a eu une médaille d'argent. On a vu plus haut que des Palmiers et des Cycadées étaient entrés dans la composition de lots présentés à titre de spéci- mens de Belle culture. Les uns et les autres interviennent aussi, le plus souvent, dans les collections générales de plantes de serre chaude; néanmoins, ces beaux végétaux, surtout les Palmiers, jouent aujourd'liui un rôle si important en Horticulture que les rédacteurs du programme de l'Exposition avaient eu pleine rai- son de leur ouvrir, en outre, une porte spéciale et de la leur 71-4 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. ouvrir largement. Trois concours spéciaux avaient été établis par eux pour les Palmiers (46% 47% 48^ conc), et un quatrième l'avait été pour les Cycadées (49^ conc). M. Ghantin en a eu tous les honneurs, grâce à deux magnifiques apports qui lui ont fait attribuer, pour les Palmiers, la médaille d'honneur donnée par M. le Ministre de l'Agriculture, pour les Cycadées une médaille d'or. La collection de trente Palmiers, exposée par cet horticulteur, était aussi remarquable pour la force et la beauté des spécimens dont elle était formée que pour le choix des es- pèces qui s'y trouvaient représentées. C'étaient, entre autres, des Rhaph Sierotzik et flabelliformis d'une force exceptionnelle; de beaux Kentia Fosteriana, Luciani et rupicola; le Wallichia caryotoides; un SeaforUna elegans ayant une tige haute d'au moins 1"', 50; les Livistona altissima q\. Hoogendorpi ; les Thri- nax argentea et argentca graciUs; les Cocos Mikaniana, australis; le Sahal umbraculifera ; des Phœnix, des Lataniers, etc. — Quant à ses Cycadées, elles consistaient principalement en Zamia et Encephalartos, avec le Cycas reculula, le Dioon edule, etc. On a déjà vu que la plus rare et la plus belle des Cycadées de sa collection, le Calakidozfunia, avait été présentée à part, à titre de spécimen de Belle culture. La série des lots de plantes auxquelles suffît généralement la culture en serre tempérée a commencé, à l'Exposition, par les Coleus, en vue desquels avaient été ouverts deux concours (53° et 54° conc), qui l'un et l'autre en exigeaient également cinquante pieds. Or, ces belles Labiées, chez lesquelles la colora- tion du feuillage diffère presque à l'infini dans les variétés aujour- d'hui cultivées, n'ont donné lieu qu'à la présentation d'une seule collection, qui n'a même pas semble au Jury réaliser tout ce qu'on pouvait attendre et qui a valu une médaille d'argent à l'exposant, M. Mary (Désiré), jardinier, avenue Raphaël, 22, à Passy-Paris. Les plantes grasses sont, de nos jours, beaucoup moins répan- dues dans les jardins qu'elles ne l'étaient à une époque assez peu éloignée; aussi imporle-t-il de réagir contre cet abandon non justifié, et c'est ce que font, autant que cela dépend d'eux, les organisateurs de nos Expositions, en ouvrant des concours COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 715 pour ces végétaux que distinguent, le plus souvent, leur brillante floraison et, dans tous les cas, leur conformation spéciale. L'exposant habituel de ces plantes, M. Simon, qui en possède de précieuses collections, a seul représenté, à notre Exposition printanière, cette branche de l'Horticulture pour laquelle il n'a guère à redouter de concurrence sérieuse. Il a obtenu une mé- daille de vermeil pour ses Euphorbes cactiformes (55" conc), une grande médaille d'argent pour ses Cactées fleuries (57^ conc.) et une médaille d'argent pour un beau lot d'Àloës en fleurs qui se rattachait au 85'' concours. Son lot d'Euphorbes charnues comprenait notamment, et en beaux spécimens, les Euphorhia Bennontiana, canariensis, Helicotheh, Hystrix, macroglypha, tetragona, etc. ; ses Cactées représentaient en pieds fleuris la plupart des genres de cette famille, Cereus, Echinocaclus, Echinopsis, Mamillaria, etc. ; ses Aloës, placés en massif à l'exté- rieur, près de l'entrée du grand pavillon, appartenaient à de nombreuses espèces, tant de ce genre lui-même que de ceux qui en ont été détachés, Apicra, Haworthia, Gastevia, etc. On voyait même dans ce massif un intéressant hybride des Aloe humilis et arborescens. En outre, la liste officielle des récom- penses porte qu'une médaille d'argent lui a été donnée pour des Aloës qui ont été rangés dans la catégorie des concours imprévus. Ees Calcéolaires de nos jardins sont au nombre des plantes que la culture a le plus modifiées, dont elle a le plus agrandi et varié la corolle. Il en est résulté que le classement rigoureux et méthodique des nombreuses formes qu'on en possède est devenu à peu près impossible pour la plupart, difficile pour les autres. Aussi, dans la pratique, se borne-t-on d'ordinaire à les diviser en herbacées et ligneuses, celles-ci dérivant généralement du Calceolaria rugosa R. et P. [C. integrifolia Murr.). C'est à cette division usuelle que s'était conformé le programme en ouvrant le 58® concours pour « le plus beau lot de quatre-vingts Calcéo- laires herbacées variées » et le 59^ pour « le plus beau lot de Calceolaria rugosa hybrides » . MM. Yilmorin-Andrieux ont pris part à l'un et à l'autre avec un succès égal dans les deux. Ils en avaient formé, dans le grand pavillon, un beau massif 716 SÉANCE GÉNÉKALE DU 24 NOVEMBRE 1887. élégamment encadré d'une bordure de Nyctérinies fleuries, etsous la lenle, un groupe voisin de leur grande collection de plantes annuelles fleuries. Les plantes comprises dans Tune et l'autre se faisaient remarquer à la fois par leur végétation vigoureuse, par l'ampleur et la diversité de teintes de leurs fleurs. Us ont obtenu, dans chacun des deux concours, une médaille de ver- meil. En outre, M. Leuret, horticulteur, roule d'Orléans, 37, à Arcueil, avait aussi à l'Exposition un grand lot de Calcéolaires hei'bacées, à fleurs ren)arquablement amples, mais moins variées de couleurs, dont le Jurj- a reconnu le mérite en accordant à cet exposant une grande médaille d'argent. Ce sont encore MM. Vihnorin-Andrieux qui ont été les lauréats du 61* concours, (|ui avait été établi pour « le plus beau lot de vingt-cinq Cinéraires doubles variées ». La médaille de vermeil qui leur a été accordée dit assez que leurs plantes étaient remarquables de culture et de floraison. Il n'est guère de plantes qui jouent dans les cultures d'agré- ment un rôle comparable à celui des Pelargonium zonale et inquinans, habituellement réunis sous le nom vulgaire et im- propre de.Géraniums. La vogue dont ils jouissent et qu'expli- quent très bien la facilité de leur culture et de leur multiplica- tion, ainsi que la durée et l'abondance de leur floraison, devait leur valoir une large place dans le plan de l'Exposition; aussi avaient-ils donné lieu à rétablissement de cinq concours (63" à 67^ conc), dont deux pour les variétés à fleurs simples, les deux suivants pour les variétés à fleurs doubles, présentées au nombre de soixante dans l'un, de trente dans l'autre; le cinquième pour celles à feuilles panachées. Cette dernière catégorie n'a donné lieu à aucun apport; mais, pour chacune des deux autres, l'Expo- sition a reçu deux belles collections de soixante variétés, dues à deux spécialistes bien connus, M. Poirier, horticulteur, rue de la Bonne-Aventui-e, 10, à Versailles, et M. Eoucard, horticulteur, avenue de Brimont, 6^ à Ghatou (Seine-et-Oise). Dans l'une et l'autre, les variétés étaient bien choisies, les plantes bien culti- vées ; toutefois, quelques différences reconnues sous ces deux rapports ont déterminé le Jury à placer au premier rang, dans les deux cas, M. Poirier, à qui il a décerné deux grandes médailles COMPTE RENDU DE LEXPOSITIOX DE MAI 1887. 717 d'argent; au second rang, M. Foucard, qu'il a récompensé do deux médailles d'argent. En outre, le premier de ces horticul- teurs a obtenu une médaille d'argent pour un petit groupe des mêmes plantes qui a été rangé dans la catégorie des concours imprévus et qui comprenait plusieurs individus d'une variété nouvelle, à fleurs d'un rouge-feu, nommée Etincelle, qu'enca- draient des pieds des deux variétés Duchesse des Cars à. fleurs blanches et Mistress Strutt à fleurs roses. La série des plantes de serre exposées se termine par les Azalées et Rhododendrons, dont les espèces rustiques ont été l'un dés joyaux de l'Exposition, mais dont les espèces de serre se réduisent aux Azalées de l'Inde {Azalea indka L.) et aux Rhododendrons de l'Himalaya. Les Azalées de l'Inde présentées au IT concours par M. Boyer, horticulteur à Gambais, près Houdan (Seine-et-Oise), formaient une nombreuse collection des variétés les plus belles et les plus nouvelles, toutes représentées par des pieds de fortes proportions, dont la tête hémisphérique semblait être un volumineux bouquet de fleurs. Il serait au moins difficile d'amener ces beaux arbustes à une plus abon- dante et plus brillante floraison. Du reste, la médaille d'or qui a été décernée àM. Boyer dit hautement que tel a été l'avis du Jiir\'. — Quant aux Rhododendrons de l'Himalaya, qui étaient l'objet du 79° concours, ils étaient représentés à l'Exposition par un lot d'une vingtaine de pieds dont l'exposant était M. Crépeaux, horticulteur, rue Lacordaire, 17, à Paris, qui a obtenu pour cet apport une médaille d'argent. E. Concours entre amateurs. On a vivement à regretter que les amateurs d'Horticulture, qui fournissent en général aux Expositions de province une grande partie de leurs éiéments, se tiennent presque toujours à l'écart de celles qui ont lieu à Paris. Dans l'espoir de réveiller en faveur de notre Exposition printanière leur zèle trop souvent endormi, les rédacteurs du programme y avaient établi une section particulière qui, sous la rubrique « Concours entre amateurs »;, appelait, comme objet du 91° concours, la 718 SEANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. plus belle collection de plantes de serre « fleuries ou non, à quelque genre qu'elles appartiennent, présentée par des ama- (eurs ». Leur espoir s'est réalisé dans une certaine mesure, et l'Exposition a reçu, grâce à leur appel, un lot de plantes de serre assez important, assez bien composé pour que le Jury ait accordé une médaille d'honneur de la Société à M. Bourin, jardi- nier chez M. Attias, boulevard du Château, 30, à Neuilly-sur- Seine (Seine), qui en était l'exposant. Ce lot comprenait des AroïdéeS; notamment un fort pied d'Anthurium Andreaniim bien fleuri, et les Anthunum Veitc/ii, trilobum, Warocqueanum ; des Broméliacées comme V Encholirion Sanndersii; quelques Orchi- dées; des Maranta; des Fougères; et, parmi les Dicotylédones, de nombreux Grotons, un Mediailla magnifica bien fleuri, un beau Cyanophyllum, etc. ; puis, dans une petite serre, une série des gracieuses miniatures du règne végétal, Dertolonia, Sone- rila, etc., plantes charmantes entre toutes par leur feuillage maculé ou coloré de teintes vives. C'était, en somme, en l'absence des grandes espèces ornementales, une belle et intéressante collection d'amateur. Ce Compte rendu, après avoir épuisé la longue série des plantes de serre qui ont occupé une large place à l'Exposition du mois de mai, doit franchir toute la suite des concours rela- tifs aux végétaux de pleine terre_, dont l'énumération a été faite par M. Chatenay (Abel), appréciateur des plus compétents, qui, en outre, s'est occupé des arbres fruitiers et des fruits. D'un autre côté, l'exposé de tout ce qui rentre dans le domaine de la culture maraîchère devant être rédigé par un de nos collègues les plus instruits en cette matière, M. Dybowski, il ne me reste qu'à jeter un coup d'œil rapide sur les objets présentés à l'Ex- posilion qui appartenaient aux trois sections des Fleurs coupées, des Bouquets et Garnitures d'appartements, ainsi que de Vltis- truction horticole. K. Fleurs coupées. Cette section, assez étroitement circonscrite, ne comprenait que six concours (155^ au 160® conc), dont un seul était général, COMPTE RENDU DE l'EXPOSITION DE MAI d887. 719 tandis que les cinq autres étaient spéciaux pour les Roses, les Pivoines, les Iris, les Anémones et Renoncules, les Plantes bul- beuses de tout ordre. Dans ce nombre, les Iris ont seuls fait défaut à l'Exposition. Pour les Roses coupées, M. Boyson, à qui on devait déjà un lot de cent cinquante Rosiers basse tige, en avait envoyé de Caen une jolie collection réunissant cent variétés bien choi- sies, qui lui a valu une médaille d'argent. Les Pivoines ont été très bien représentées, grâce à M. Lévèque, horticulteur, rue de Liégat, 69, à Ivry (Seine), et à M. Paillet, pépiniériste à Cha- tenay (Seine), qui, chacun de son côté, en avaient exposé cin- quante variétés choisies parmi les plus belles. Chacun d'eux a obtenu une grande médaille d'argent. Quant aux Anémones et Renoncules, M. Thiébaut aîné, horticulteur-grainier, place de la Madeleine, 30, et M. Delahaye, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, 18, en avaient apporté deux collections nombreuses en variétés, les unes à fleurs simples, les autres à fleurs doubles. Le Jury a décerné une grande médaille d'argent au premier, une médaille d'argent au second de ces exposants. M. Thiébaut aîné avait, en outre, présenté au concours pour les plantes bul- beuses une nombreuse série de fleurs de Liliacées, d'Amarylli- dées et d'Iridées, pour laquelle il lui a été accordé une grande médaille d'argent. C'étaient des Tulipes des trois catégories, flamandes, doubles, dragonnes, avec l'Ail blanc, le Camassia esculenta et le Scilla nutans pour les Liliacées, des variétés simples et doubles du Narcisse des poètes pour les Amaryllidées, le Gladiolus Colvillcî pour les Iridées. Enfin, l'Exposition avait reçu de M. Lerozier, jardinier chez M. Villard, aux Kermès près Hyères (Var), un lot de fleurs variées dans lequel se trouvaient plusieurs Roses, des branches fleuries du Polygala speciosa, des Acacia retinoides et pmifolia, des branches avec fruits de VEriobotrya japonica ou Néflier du Japon, etc. Ce jardinier a reçu une médaille d'argent. L. Bouquets et garnitures d'appartements Dans cette section de l'Exposition, les concurrents étaient, peut-on dire, désignés d'avance par leurs succès antérieurs et 720 SÉANCE GÉNÉRALE DU M NOVEMBRE 1887. par la réputation qu'ils ont acquise relativement h un emploi des fleurs qui exige avant tout du goût. Ces concurrents sont : M. Debrie (ancienne maison Lachaume), rue de la Chaussée- d'Antin, 52, et M""" Lion, boulevard de la Madeleine, '19, qui sont nommés ici dans l'ordre d'après lequel les a classés un Jury spécial composé presque uniquement de Dames patron- nesses. Un troisième concurrent n'a pris part qu'au concours ouvert pour « la plus belle ornementation en fleurs de motifs ou sujets divers » ; c'est M™'' Jeangirard, fleuriste, rue de Rambu- leau, 72; qui a obtenu, pour son exposition, une médaille d'ar- gent. Le programme avait prévu tous les modes d'emploi qu'on peut faire des fleurs et des feuillages pour la toilette comme pour l'ornementation des tables et des appartements. Il appelait, en effet, à ri'^xposition : « la plus belle garniture en fleurs d'un salon » (161® conc); « la plus belle garniture d'un surtout de lable » (162<' conc); « la plus belle ornementation en fleurs de motifs ou sujets divers » (IG-'^*^ conc); « le plus beau lot de bou- quets variés » (164'^ conc); « les plus belles garnitures de sus- pensions de bûches rustiques » (lôo'^conc); « le plus beau grou- pement de fleurs dans des vases ou objets d'art» (166° conc); de plus, comme il était naturel, à côté de ces divers genres d'orne- mentation, de montrer les plantes qui y interviennent dans des conditions spéciales, un concours (167" conc.) avait pour objet « la plus belle collection de petites plantes vertes décoratives, employées pour les garnitures de jardinières, coi'beilles, sus- [)ensions, etc. ». De ces sept concours, le premier ot le dernier sont seuls restés sans résultat ; dans les autres, un seul excepté, M. Debrie et M""' Lion se sont trouvés constamment en présence et ont obtenu : M. Debrie, une médaille d'or, trois grandes mé- dailles d'argent, deux médailles d'argent, dont l'ensemble a été totalisé en une médailie d'honneur doimée par la Société; M"" Lion, une granJe médaille d'argent^, une médaille d'argent et deux médailles de bi'onze. Inutile de relever ici l'élégance de bon aloi et le sentiment du beau que reflétaient en général les objets pour lesquels ces récompenses ont été accordées; toute- fois, l'inégalité de ce? récompenses dit claii'cmcjit que, à cet COMPTE RENDU DE l'eXPOSITIOX DE MAI 1887. 721 égard, le Jury spécial qui les a jugés, et dont nul ne saurait mettre en doute la compétence en matière de goût, ni l'impar- tialité, a reconnu une différence notable entre ceux qu'avaient fournis l'un et l'autre concurrents. Instruction horticole. En principe, tout ce qui peut servir à répandre les connais- sances sur une branche quelconque de l'Horticulture se trouve naturellement appelé à figurer dans une Exposition horticole; dans la pratique, il n'en est pas absolument de même, et une distinction importante a été justement établie à cet égard. Tan- dis que certains éléments dïnstruction non seulement sont admis à paraître comme objets exposés, mais encore déterminent alors l'attribution de récompenses même de l'ordre le plus élevé, d'autres peuvent bien être exposés, mais ceux qui les exposent ne peuvent prétendre à aucune récompense. Tels sont, d'après un avis formulé dans le programme de l'Exposition du mois de mai dernier, « les ouvrages concei'nant l'Horticulture, les publi- cations horticoles, ainsi que les plans de jardins. » Le motif de cette distinction est parfaitement légitime. En effet, si, pour apprécier le mérite des moyens d'instruction qui parlent immé- diatement aux yeux il suffît d'un examen même rapide, tel que peut le faire un Jury d'Exposition, il n'en est pas à beaucoup près de même pour ceux dont on ne peut reconnaître le mérite ou l'insuffisance que par une élude attentive et, par cela même forcément prolongée. Or, où est la limite entre les deux? Il serait difficile de le dire. Ainsi, il a été reconnu de tout temps que des livres admis à une Exposition ne peuvent valoir une récompense à leur auteur qu'après avoir été, en dehors de cette Exposition, l'objet d'un Rapport résultant d'une lecture atten- tive qui puisse en montrer au Rapporteur les qualités ainsi que les défauts; et, d'un autre côté, des herbiers, des collections d'histoire naturelle sont, à toutes nos grandes Expositions, le motif de récompenses, même de l'ordre le plus élevé, non après un examen assez prolongé pour avoir permis de reconnaître l'exactitude des noms attribués par l'exposant aux plantes, aux 46 722 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. insectes, etc., mais après un coup d'œil jeté sur les paquets d'herbier ou sur les boîtes d'insectes. Il semble donc forcément sous-entendu que les récompenses accordées pour ces objets, dans de pareilles conditions, ne visent pas le mérite scientifique, mais simplement le zèle de l'exposant et l'exécution matérielle. Leur donner une signification plus large serait' certainement commettre une erreur. Ceci posé, on concevra que je doive me borner à énumérer ici les objets de cet ordre qui ont paru à notre Exposition prin- tanière et les récompenses dont ils ont motivé l'attribution, sans rechercher les considérations sur lesquelles ont été basées les décisions du Jury. Des herbiers avaient été exposés, et, pour trois d'entre eux, le Jury a décerné, dans le 194* concours, des récompenses de degrés différents. Il a donné une médaille de vermeil à M. Gallais, instituteur à Saint-Michel-sur-Orge (Seine-et-Oise) ; une grande médaille d'argent à MM. Ducrocq et Lasseaux, rue du Petit-Pont, 17 une médaille de bronze à M'"^ Pérel, institu- trice_, place de Rennes, 3. 11 a élevé encore plus haut l'une des récompenses dans le \9'6^ concours, qui avait pour objet les collections d'Histoire naturelle, c'est-à-dire principalement entomologiques, pouvant servir à l'instruction horticole ; il a accordé, en effet, une médaille d'or à M. Gallais, le zélé institu- teur qui déjà l'avait emporté sur ses concurrents pour la con- fection de son herbier. îl a placé à un rang notablement infé- rieur la collection déposée par M. Ramé (A.), qui a reçu seule- ment une médaille d'argent. Faute des plantes en nature, leur reproduction rend les plus grands services à ceux qui désirent les connaître. Mais cette reproduction peut être faite de diverses manières. L'invention de la photographie en a fourni une dont MM. Moreau frères, photographes, faubourg Saint-Jacques, 21, ont tiré un très bon parti ; leurs photographies coloriées donnent une bonne idée des plantes qu'elles représentent dans leurs dimensions naturelles ou presque naturelles. Ils ont obtenu du Jury, pour le 196« concours, une médaille d'argent. Un autre mode de repro- duction des plantes a été réalisé avec un plein succès par COMPTE RE.NDU DE L'EXPOSITION DE MAI 1887. 723 M"° Forlier, boulevard Poissonnière, 20, qui a fait en cela un enrjploi éminemment profitable jà l'instruction de son habileté consommée pour la fabrication des fleurs artificielles. Les plantes qu'elle reproduit ainsi fidèlement avec tous les détails de leur organisation florale peuvent servir, à toute époque, en l'absence de plantes fraîches, à donner aux élèves des notions élémen- taires qu'ils étendront plus tard lorsqu'il leur sera donné d'étudier directement la nature. Une médaille d'or a été la juste récompense donnée, dans le 197^ concours, à M"" Fortier, pour son utile innovation. Au terme de ce Compte rendu, il me sera, je crois, permis de dire que les détails qu'il renferme, joints à ceux dont mes honorables collègues, MM. Ghatenay (Abel) et Dybovvski ont bien voulu rédiger l'exposé, donnent une idée suffisante de la richesse par laquelle s'est distinguée l'Exposition printanière de cette année. Comparée à celles des années précédentes, cette Exposition n'a montré^ sous aucun rapport, une infériorité appréciable ; elle a même présenté, à plusieurs égards, une notable supériorité. La conséquence qui découle naturellement de ce fait, c'est que l'horticulture française suit aujourd'hui une voie de progrès au bout de laquelle on est en droit de prévoir pour elle une brillante destinée ; c'est là un résultat dont tous ici ont le droit de se féliciter, car tous peuvent se flatter d'y avoir concouru dans la mesure de leurs forces. Compte rendu de l'Exposition de mai 1887. [Plantes de pleine terre et Arboriculture fruitière] par M. CnATENAY (Abel). Ainsi que les années précédentes, les plantes de pleine terre jouaient un grand rôle dans la décoration du pavillon de la Ville de Paris et de ses annexes. Avec la nouvelle disposition adoptée pour l'Exposition do 12Ï SÉANCE r.ÉNÉHALI': DU 24 NOVEMBRE 1887. cetie année, le jardin français, avec ses plates-bandes régulières et relativement étroites, remplaçant les grandes pelouses ou massifs de toutes formes et de toutes dimensions, qui se prêtent certainement mieux à l'exhibition de bien des sortes de plantes, on pouvait craindre que les Rhododendrons, Azalées pontiques, Kalmias, etc., genres dont la culture a pris un si grand déve- loppement et dont les masses fleuries jettent tant d'éclat sur la sombre verdure des grandes plantes de serre, on pouvait, dis-je, craindre que la disposition de l'emplacement ne nuisît réelle- ment à !a mise en lumière de toutes ces merveilles. Néanmoins, ctgràce à l'obligeant concours de la Ville de Paris, dont M. Laforcade, Féminent directeur des plantations, avait dépouillé les serres pour garnir les emplacements un peu sacri- fiés dans cette nouvelle distribution, les Rhododendrons et Azalées pontiques placés le long des murailles du pavillon, et accompagnés, tous les 4 ou 5 mètres, d'un Chamserops, d'un Cocos, d'un Areca, produisaient un effet très élégant. Deux de nos exposants habituels, MM. Moser et Croux nous avaient apporté, dans ces beaux genres, des échantillons splen- dides. Le lot de M. Moser, qui remportait un prix d'honneur pour ses Rhododendrons et Azalées, était remarquable par la beauté des spécimens et la diversité des coloris. Un de ces Rhododendrons, variété Blandijanum, élevé sur tige, formait un dôme de fleurs de o mètres de circonférence. Quant à sa collection d'Azalées pontiques et mollis, compre- nant plus de cent variétés en forts exemplaires, elle est certai- nement unique. Celte dernière plante, d'une rusticité à toute épreuve, commence à se répandre dans les jardins, mais pas autant qu'elle le mérite; car si, en nous reportant à une dizaine d'années en arrière, nous remarquons que les tons neutres réenaient seuls alors dans sa floraison, depuis, l'hybridation et la culture ont doté cette jolie plante de fraîches couleui-.-:, allant du blanc pur an rose le plus vif. 51. Croux, à qui ses Rhododendrons valaient un médaille d'or, exposait des p'antes peutèire un peu moins fortes que celles de ^|. Moser, mais néanmoins tout autant.fleuries. COMPTE REXDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 7:25 Le public admirait, en léte de son lot, un Rhododendron The Gem, lige de 1",50 sous tête et de 3 mètres de diamètre, pou- vant à lui tout seul former un véritable kiosque de fleurs. Un aulre, variété iSc^/;2o, également sur lige, étalait, au bas mot, un millier de bouquets éclatants. La collection d'Azalea mollis de M. Croux, se composant d'en- viron soixante variétés, et qui était récompensée d'une médaille de vermeil, était aussi très bien choisie. Trois forts Kalmia laiifolia^ placés dans le milieu de ce dernier groupe, étaient sur- tout remarqués. Le même exposant avait, en outre, placé au dehors du pavillon un groupe d'Érables japonais à feuilles pourpres, accompagnés d'Érables Négundo panachés, et bordés par des Evoiujmus ra-' dicana Silver Gem. Les Érables japonais sont toujours d'un bel effet décoratif, et je ne connais rien de plus joli; au milieu dune grande pelouse et se détachant sur un fond de verdure, qu'un massif de ces plantes pourprées, au feuillage si élégant, qu'une bordure de plantes panachées, telles que les Erables Négundo, les Cornus elegans, ou d'autres du même genre, met si bien en relief. Huit fortes pyramides de Magnolias de la Galissonnière, ayant 4 à 5 mètres de haut, terminaient les apports de M. Croux et lui valaient une grande médaille de vermeil. 8ï, dans mon Rapport, je veux rendre compte des concours d'après leur importance, je dois maintenant quitter le pavillon et, pénétrant sous l;i tente, aborder immédiatement les Ro- siers. Nous nous trouvons ici en présence d'une lutte très sérieuse entre les principaux cultivateurs du genre. MM. Lévèque, Charles Verdier, Jules Margottin et Rolhberg n'avaient pas à eux tous apporté moins de deux mille Rosiers en pleine fleur. La Rose a toujours été et sera longtemps la fleur favorite des visiteurs et surtout des visiteuses. Ausi^i est-il superflu de dire que l'endroit où ces plantes sont placées chaque année est bien connu du public qui fréquente nos Expositions^ et qu'une foule compacte était en permanence devant chacun des lots. 726 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. La Commission avait avec raison fait placer dans la plate- bande adossée le long des toiles tous les apports de Rosiers tiges, formant ainsi une véritable guirlande de Roses tout autour de la tente, et réservant les basses tiges pour les plates-bandes du milieu. Celle disposition, exactement l'inverse de celle qui était ob- servée les années précédentes, nous a paru être approuvée par le public, et, effectivement, elle semble plus rationnelle. MM. Lévêque et Verdier ont, comme à l'habitude^ apporté des lots splendides de Rosiers hybrides, à haute et basse tige, parmi lesquels tous les coloris, toutes les nuances, du rose le plus tendre au rouge le plus velouté, étaient brillamment re- présentés. L'inclémence de la saison avait peut-être quelque peu nui à la culture de ces Rosiers, qui, en général, auraient demandé quelques jours de plus pour être fleuris bien à point. Les Rosiers Thé, par exemple, étaient arrivés aussi bien qu'il était possible de le désirer, et MM. Lévêque etRothbergen expo- saient des collections dans lesquelles l'abondance des fleurs compensait avec avantage l'uniformité des coloris. En disant uniformité, je n'entends pas critiquer un genre qui a tant d'ad- mirateurs; mais il est certain que la gamme des couleurs dans les Thés n'est pas à beaucoup près aussi richement variée que dans les collections de Roses hybrides. M. Margotlin (Jules) nous montrait une quinzaine de potées, spécimens de la culture anglaise dans laquelle il est chez nous sans lival. Aussi que de cris d'admiration devant des plantes telles que son Charles Lawson, ayant \^, oO de diamètre et portant une centaine de branches fleuries, une Princess Mary of Cambridge et une La France, de 3 mètres de tour, et une dizaine d'autres fortes plantes toutes superbes et couvertes de fleurs ! Cette culture, qui a ses partisans, trouve, en revanche, beau- coupde déhacteurs se récriant lorsqu'ils voient tateurer chaque branche, comme on est obligé de le faire pour éviter la confu- sion . Mon rôle n'est pas d'apprécier ici, à mon point de vue per- sonnel, cette culture spéciale, mais je dois constater qu'elle a beaucoup de succès auprès des visiteurs. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 727 En somme, l'Exposition des Roses était aussi brillante, sinon plus^ que les autres années. M. Lévêque a remporté un prix d'honneur; MM. Verdier et Margottin, outre de nombreuses médailles de vermeil et d'argent, ont obtenu chacun une mé- daille d'or. Les différents concours remplis par M. Rothberg lui ont valu quatre médailles de vermeil, dont un premier prix, et enfin MM. James Boyson, un nouveau venu dans nos Exposi- tions, a obtenu une médaille pour ses Rosiers Thé basse tige. Dans le lot de ce dernier, mais malheureusement fatigués par le voyage probablement, une vingtaine de potées du Rosier Maréchal Niel nous montraient une autre forme de la culture anglaise. Chacune de ces potées était composée d'une ou deux branches vigoureuses de l'année précédente, ayant bien 2 mètres à 2", 50 de longueur, contournées en spirale autour de cinq à six tuteurs qu'elles enveloppaient complètement. Chacun des Rosiers ainsi dirigés portait une grande quantité de fleurs, et cette forme peut sûrement être employée avec avantage pour certaines variétés très poussantes, les Thés prin- cipalement. Je ne quitterai pas les Rosiers sans faire valoir combien nos cultures en ce beau genre sont supérieures, surtout pour les hautes tiges, à celles des pays voisins. L'Allemagne et le Luxem- bourg produisent beaucoup de Rosiers, mais quelle différence à notre avantage! Alors que nos Rosiers peuvent être plantés isolément dans les plates-bandes sans aucun soutien, les Églan- tiers qui leur servent de tiges étant toujours choisis avec soin forts et droits, nous voyons ceux-là greffés presque toujours sur des sujets incapables de supporter le poids de leur tête, et obligés ainsi d'être accompagnés, pendant toute la durée de leur existence, d'un tuteur ou support quelconque, sans lequel ils ne sauraient se tenir debout. Aussi ne saurions- nous trop encourager une culture arrivée à un tel degré de perfection. L'un des genres les plus importants ensuite, moins par le nombre que par la beauté des lots présentés, est celui des « Co- nifères ». M. Defresne (Honoré) qui, depuis plusieurs années, nous fait 7^8 SÉANCE GEISEKALE DU 'M iNO\ EWliRE 1887. admirer des plantes aussi pleines de vigueur qu'irréprochables de forme, nous apportait des spécimens ne le cédant en rien à leurs devanciers. On n'insisterajamais assez sur le mérite que présente, à bien des points de vue, une culture comme celle-ci, demandant, non des mois de travail, mais un grand nombre d'années, pour amener à produire leur effet des plantes originaires de toutes les parties du monde, qui doivent être remaniées tous les deux ou trois ans^ avec des mottes de terre de plusieurs centaines de kilogrammes. Le public qui les admire en place ne peut se figurer le temps et la peine qu'il a fallu employer pour les pré- senter devant ses yeux. Un prix d'honneur récompensait notre collègue pour son beau groupe de Conifères, ainsi que pour un massif d'arbustes à feuilles persistantes, également hors de pair. Citer des noms parmi les variétés composant ces deux massifs serait un peu long, car toutes seraient à citer. M. Paillet obtenait une médaille de vermeil pour un massif de Conifères moins important, mais composé uniquement de bonnes plantes. En restant dans le domaine des arbustes ligneux de pleijic terre, je citerai ici les Fusains panachés greiïés en tiges de M. Bou- cher, une soixantaine de plantes environ dans les meilleures sortes, parmi lesquelles on remarquait deux Bvonymus tricolor, variété assez curieuse d'aspect et peu connue. Ce groupe valait à son présentateur une médaille d'argent. Une autre médaille d'argent récompensait aussi M. Doublet, qui nous montrait une collection d'Erables japonais compre- nant une vingtaine de variétés. M. Lange avait apporté quelques-uns de ces beaux Lauriers d'Apollon en caisse dont la culture est si répandue en Belgique. 11 serait désirable de voir vulgariser chez nous l'emploi de celte plante, qui, par son port majestueux et sa rusticité relative, peut rendre de si grands services pour la décoration. Cette présen- tation a valu à M. Lange une médaille de vermeil. En pénétrant sous la tente-annexe, l'œil était de suite attiré par les splendides collections de plantes annuelles et vivaces COMPTE REXUU DE l'eXI'OSITION DE MAI 1887 729 fleuries que savent grouper avec tant de goût et de légèreté MM. Vilmorin et Lecaron. Ces deux exposants excellent dans l'art de faire arriver en fleur, le même jour, des centaines de plantes, dont pas une peut-être ne possède la même époque normale de floraison. A.ussi l'on ne peut vraiment s'imaginer quels soins entendus, quelles cultures diverses il faut employer pour arriver à un tel résultat. Celte année, la palme a été décernée à M. Lecaron, qui obte- nait, pour ses collections et dispositions de massifs, une médaille d'or et .une de vermeil. MM. Vilmorin, pour les mêmes concours, remportaient deux grandes médailles de vermeil. A la suite de ces collections de plantes variées et en formant pour ainsi dire le corollaire, figuraient les concours relatifs à diverses plantes vivaces ou annuelles, parmi lesquelles un de ces derniers genres^ les Pensées, attirait spécialement les regards. Qui n'a, comme nous, admiré le lot de M. Falaise, avec ses six cents plantes fleuries, aux tons cuivrés, fonds blancs ou panachés, et surtout le groupe que cet exposant avait formé avec la Pensée demi-deuil, sorte ainsi nommée par la disposition de sa corolle composée de trois pétales noirs et de deux blancs? Cette vaiiété, qui, en masse, produit un effet étrange, pourra rendre de grands services pour la décoration printanière de nos jardins. Une grande médaille de vermeil récompensait M. Falaise. M. Jacqueau, qui avait aussi un très joli lot de cette ancienne et intéressante plante, remportait une grande médaille d'argent. Je citerai ensuite, un peu au hasard : La collection nombreuse de plantes vivaces, exposée par AI. Yvùn, à qui elle a valu une médaille de vermeil; Les Auricules variées de M. Launay; Une collection intéressante de plantes officinales en pots, de M. Lahaye ; Un Rlieum CoUinianum apporté par M. Havard. Parmi les plantes nouvelles de semis ou d'introduction , on pouvait encore remarquer : 730 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. La Violette, à très grandes fleurs et d'une excellente tenue, présentée par M. Millet, le spécialiste bien connu ; Un Azalea amœna variegcUa, ainsi qu'un Cornus variegata, tous deux envoyés par M. Baron-Veillard, d'Orléans; Les Pivoines de M. Oranger, également horticuUeur à Orléans; Enfin, cinq nouvelles variétés de Lilas à fleurs doubles, dont une sorte nommée Lamarck, à fleurs assez amples, envoyées par M. Lemoine, de Nancy, le créateur dé cette nouvelle série. Sous la dénomination de Concours imprévus, des récompenses étaient accordées à MM. Lecaron, pour un très beau lot de Capu- cines et de Résédas; Dugourd, pour un semis de Viola cornuta; Mantin, pour un petit lot d'Orchidées de pleine terre, et enfin à M. Fortin, pour une présentation de son Muguet à grandes fleurs. Arboriculture. J'aborde maintenant la deuxième partie de la tâche qui m'est dévolue et je vais rendre compte des merveilles fruitières, moins nombreuses à cette saison évidemment, mais, à en juger par les regards de convoitise que leur jetaient la plupart des visiteurs, bien dignes d'occuper la place qui leur était réservée sous la tente. M. Salomon, lauréat d'un prix d'honneur pour ses fruits forcés et conservés, nous a depuis longtemps habitués au véri- table tour de force qu'il accomplit en nous montrant, k côté de ses beaux Raisins forcés, des grappes superbes cueillies huit mois auparavant. Ces derniers, comme nous avons déjà eu occasion de le faire remarquer à celle même place, sont la négation même de la culture forcée ; car, à grosseur égale, tout est supérieur en eux : coloris, fermeté et surtout qualité. En outre de ses Raisins, le même exposant nous montrait de magnifiques Pêchers avec fruits à maturité, des Pruniers, Gro- seillers. Figuiers, Cerisiers, tous portant leurs fruits mûrs ou près de l'être; des Pêches conservées, superbes et très regardées du public. Une collection de Vignes en pots avec leurs fruits à maturité COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 731 complétait cet ensemble hors ligne. Aussi ces diverses présen- tations valaient-elles à M. Salomon quatre premiers prix, dont trois médailles d'or. M. Grémont, l'habile cultivateur d'Ananas, nous en apportait des spécimens des plus appétissants et complétait son apport avec une série d'arbres fruitiers forcés en pois. Le lout lui faisait obtenir une grande médaille de vermeil. M. Margottin (Jules) exposait un lot de Pêchers baliveaux très bien faits et portant des fruits parvenus aux deux tiers de leur grosseur, plus une collection de Vignes avec Raisins à maturité ; le tout témoignait d'une culture très soignée et a été justement récompensé par deux médailles de vermeil. La série des fruits frais était complétée par les présentations de M. Bertrand, qui obtenait une médaille de vermeil, principa- lement pour ses magnifiques Pommes de Calville et du Canada. M. Battut, qui avait apporté une vingtaine d'assiettées de Pommes et de Poires, ainsi qu'une dizaine de corbeilles de ces mêmes fruits, remportait une grande médaille d'argent. Enfin, M. Jourdain exposait cinq magnifiques corbeilles de Poires et autant de Pommes, qui lui valaient une médaille d'argent. Les fruits exotiques étaient, comme toujours, brillamment représentés par les apports de MM. Hédiard, Michel et Place. Je regrette de ne pouvoir décrire par le détail, comme ils le méritent certainement, ces produits de nos colonies qui viennent apporter une diversion très appréciée dans nos desserts; mais l'appréciation que j'en ferais ici d'après mon impression per- sonnelle manquerait certainement d'exactitude, et je préfère m'abstenir sur ce point. N.B. — Le manuscrit du Compte rendu relatif aux produits de la Culture potagère n'étant pas encore parvenu au Secrétariat, la publication en est forcément ajournée. 732 séance générale du 24 novembre 1887. Compte rendu de la section industrielle a l'Exposition ouverte PAR LA Société nationale d'Horticulture de Franck, du 25 AU 30 MAI 1887, dans et près le pavillon de l\ Yille de Paris, par M. Lebceuf (P.) Il est difficile de trouver un emplacement se prêtant mieux à une Exposition horticole que celui mis gracieusement à la dis- position de la Société, par la Ville de Paris. Aussi les exposants répondent-ils à qui mieux mieux à l'appel qui leur est fait en apportant leurs plus beaux et meilleurs produits. Comme les années précédentes, les exposants pour l'Industrie étaient en très grand nombre (l8o); aussi, pour faciliter la tâche du Jury, lesavait-on divises en trois sections composées comme il est indiqué plus luin ; n)algré cela, les produits sont tellement divers et en si grand nombre que le Jury, malgré toute sa bonne volonté et son dévouement, est exposé à faire quelques oublis bien involontaires. Il serait à souhaiter que, pour la partie industiielle, le Jury pût commencer ses opérations la veille de l'ouverture, pour ter- miner en même temps que les autres sections, et qu'une partie de ce Jury fût prise parmi les exposants eux-mêmes ; je ne suis ici que l'interprète de la partie intéressée et je rapporte le désir et le vœu exprimés par un grand nombre d'exposants. On évite- rait ainsi, je crois, bien des récriminations plus ou moins fondées. J'espère que, reconnaissant le bien fonde de ma demande, la Société voudra bien y faire droit pour les pro- chaines Expositions. Voici maintenant le Compte rendu des opérations du Jury. La première section du Jury comprenait : les serres, châssis, vitrerie, chauffage, claies, paillassons, paniers à Orchidées, ponts et kiosques en fer, grilles, grillages et treillages en fer, tuteurs, raidisseurs, contre-espaliers. Jurés : MM. Chàtenay (Henri). Durand-Claye, Herscher, Jolibois. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887 733 RÉCOMPENSES ACCORDÉES. Serres. MM. Michaux, grande médaille de vermeil. Cochu, médaille de vermeil. Ferry, grande médaille d'argent. Grenthe, grande médaille d'argent. Bergerot, médaille d'argent. Boissin, médaille d'argent. Sohier et G'®, médaille d'argent. Stoeckel, médaille de bronze. Châssis. MM. Brochard père et fils, médaille d'argent. Garpenlier, médaille de bronze. Vitrerie. MM. Garanini, médaille de bronze. Chauffage. MM. Lebœuf (Paul), rappel de médaille d'or. Martre, grande médaille d'argent. Perrier fils, médaille d'argent. Zehun, médaille d'argent. Claies et Paillassons. MM. Lebœuf Irères, médaille d'argent. Paniers à Orchidées. MM. Anfroy, médaille de bronze. Mansion-Tessier, médaille de bronze. Pillon, médaille de bronze. Ponts et Kiosques en fer. MM. Louet frères, grande médaille d'argent. Dreux, médaille d'argent. 734 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Grilles^ Grillages et Treillages en fer, MM, Izambert, médaille d'or. Charpentier et Brousse, grande médaille d'argent. Tuteurs et Raidisseurs. Ollivet, grande médaille d'argent. Villemain, médaille d'argent. En dehors des exposants récompensés, je dois citer, dans cette section^, les maisons qui, quoique non récompensées, n'en avaient pas moins des produits remarquables et qui ont con- tribué à l'ornementation de notre Exposition. En voici les noms : Serres. MM. Beuzelin, de Paris; Garpentier, de Doullens; Dreux, de Presles; Leblond, de Montmorency; Letellier, de Paris; Moutier, de Saint-Germain; Ozanne, de Paris; Lusseau, de Bourg-la-Reine; Izambert, de Paris; Velard, de Paris; Michelin, de Paris. Châssis. Toutes les maisons citées ci-dessus exposaient également des châssis; il y avait en plus : MM. Garpentier et Brousse; Gil maire Poulain, au Thiux, prés Mézières; Jouffray et C'e; Louet frères, àlssoudun; Maréchal et Javey, de Paris; Deseum, de Gourbevoie; Barbet, de Bourg-la-lleine. Chauffage. MM. Besson et Cie, Bordier, Dafy, Delaroche, de Vendeuvre, Grodet, Hubert, iMathian, Ricada, Lusseau, Blanquier, Redon, Launay. Claies et Paillassons. MM. Marchai, Dorléans, Pillon. Ponts et Kiosques. MM. Jouffroy et C'% Ozanne, usine Saint-Sauveur. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 735 Grilles et Grillages. Je dois ici rappeler la magnifique grille exposée par la mai- son Bergerot et que le Jury a malheureusement oublié d'exa- miner, ainsi que les grilles, grillages et treillages exposés par MM. Beaufercy, Beuzelin, Letellier, Louet, Sohier et C'% Bère, Cartier, Michelin, Tuteurs et Raidisseurs. MM. Gariel, Moutier, Ozanne, Boul, etc. La deuxième section comprenait les pompes et appareils d'arrosage, vaporisateurs et pulvérisateurs, tondeuses, colliers pour arbres et abris, meubles de jardin et d'ornementation, constructions rustiques, rochers, grottes, kiosques, ponts, treil- lages, grillages en bois, bacs et caisses. Jurés : MM. Allez, Busigny, Gentilhomme. RÉCOMPENSES. \ Pompes et Appareils d'arrosage. MM. Suireau, Collet, médaille de vermeil, pour perfectionne- ments dans leurs pompes, manège et noria. MM. Palau, Nègre et C'% grande médaille d'argent, pour amé- liorations aux pompes rotatives. Tondeuses. MM. Beaume, grande médaille d'argent pour bonne fabrication de tondeuses. Borel, médaille d'argent, pour encouragement dans la fabrication. Colliers pour arbres et abris. MM. Benoist, médaille d'argent, pour colliers. Holzinger médaille d'argent, pour colliers. 736 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Meubles de jardin et d'ornementation. MM. Paris et G''', rappel de médaille d'or, pour vases en fonle émaillée. Lajourdie (Nicolas), grande médaille de vermeil, pour l'ensemble de son exposition. •Perret, grande médaille d'argent, pour meubles de jardin. Villain (Henri), médaille d'argent, pour bancs et tables articulés. , Casse et Delon, médaille d'argent, pour bronzes d'art. Bros, médaille de bronze, pour bancs-abris. Constrncdons rustiques, Ciment. M.M*. Dubos et C''', rappel de médaille d'or, pour ornements, bétons agglomérés. Deniau, grande médaille de vermeil, pour travaux rus- tiques. Ghassin, grande mt''daille de vermeil, pour travaux rustiques. Kiosrjnes, Ponts et Treillages en bois. MM, Simard, médaille d'or, pour kiosques, ponts et ensemble d'exposition. Groseil fils, grande médaille de vermeil, pour leurs kios- ques. Marcbal, grande médaille d'argent, pour ses treillages. Lebœuf frères, médaille d'argent, pour leurs treillages. Willemain, médaille d'argent, pour son kiosque fer et bois. Jiacs et Caisses. MM . Savelier-Laurin, médaille de vermeil, pour ses bacs. De Laluisant, grande médaille d'argent, pour ses bacs démontables Figus, médaille d'argent, pour ses bacs et cbariols. Deshayes, médaille de bronze, pour ses bacs. Rimboud, médaille de bronze, pour ses bacs. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITIOX DE MAI 1887. 737 Je dois d'abord expliquer que, dans celte section, les expo- sants d'appareils d'arrosage, quoique prévenus par le programme de l'heure à laquelle devaient commencer les opérations du Jury, étaient absents pour la plupart, de sorte que, faute d'ex- plications, le Jury n'a pu attribuer que deux récompenses dans celte catégorie. Il est à souhaiter qu'à l'avenir les exposants comprennent qu'ils doivent se tenir à la disposition du Jury, pour lui facilit' r la tâche longue et difficile qui lui incombe. Je citerai donc ici, comme je l'ai fait à la première section, les noms des principaux exposants. Pompes et appareils d'arrosage. MM. Aubry (J.), Beaume, Broquel, Debray, Dubus, Dumont, Hirt, Harris, Herlicq, Japy frères, Letestu, Lefebvre-Rey- nier, Noël, Raveneau, Ritter, Durozoi, Carré, etc. Vaporisateurs et Pulvérisateurs. Un concours spécial avait été organisé, par les soins de la Société, pour juger le mérite de ces différents appareils, et le Journal de la Société, dans son numéro de mai 1 887 (page 325), a publié le rapport du Jury et la liste des récompenses; je ne reviendrai donc pas sur ce concours, si ce n'est pour signaler que bien des constructeurs n'ont pas reçu avis du concours ouvert, ce qui est regrettable, car le mérite des objets récom- pensés n'eût été que plus grand. Je citerai^ notamment, la maison Japy frères, de Beaucourt (Haut-Rhin), qui a rem- porté tant de succès dans les différents concours auxquels elle a pris part et qui n'a pas reçu la circulaire. Il est certain qu'elle eût ajouté une récompense de plus à toutes celles déjà obtenues. Espérons que celte question des pulvérisateurs, si intéressante, n'a pas dit son dernier mot et que nos construc- teurs français, qui savent que le mot « impossible » ne Test pas, nous apporteront, au prochain concours, l'appareil lanl souhaité et désiré par nos horticulteurs. 47 738 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. l'ondeuses. MM. Louil frères, Harris, Herlicq, Gariel, Mot. Colliers pour arbres. M. Durand. Meubles de Jardin et d'ornementation. Parmi les exposants, je signalerai la maison Allez frères qui était hors concours, comme membre du Jury, et qui avait mis gracieusement à la disposition de la Commission ses bancs et sièges si élégants; puis, MM. Borel, Couette, Frey, Japy frères, Jouffray et C'-, Mathian, Pellonais, Jonlhin, Thomassin frères, Errard, etc., etc. Constructions rustiques. Celte ijartie de l'Exposition était moins nombreuse que les années précédentes, ce qui s'expli(|ue par les grands frais que sont obligés de faire les exposants pour pouvoir faire juger leur goût par le public. En dehors des maisons récompensées citées plus haut, il n'y avait que M. Combaz qui exposait des plans et dos réductions, et M. Monier, ses bacs et travaux en ciment. Kiosques, Ponts, Treillages et Grillages en bois, Les exposants étaient également peu nombreux et je ne puis citer que les noms de MM. Anfroy, Dumand et Jouchon. Bacs et Caisses. Gomme tous les ans, nous retrouvons : M"® Loyre et MM. Cham- lin, Thomassin frères, Lajourdie (Nicolas), Maurin (Alfred), l.andragin. La troisième section comprenait la coutellerie et quincaillerie horticoles, les outils de jardin, poteries usuelles, poteries de faïences d'art, optique, jardinières, cache-pots, insecticides, engrais, mastic à grefï'er, terre de bruyère, porte-fruits, porte- leurs, étiquettes, cuvettes d'arrosage, imprévus. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE MAI 1887. 739 Jurés : MM. Barigny, Sagnier, Marsais. RÉCOMPENSES ACCORDÉES. Outils de jardin, Coutellerie et Quincaillerie' horticoles. MM. Aubry (E.), médaille de vermeil, pour son inciseur annu- laire. Desenne, médaille d'argent, pour fourche à bêcher et pelle à terreau. Ballée (H.), médaille de bronze, pour son inciseur. Duchêne, médaille de bronze, pour sa canne porte-outils. Poteries usuelles. MM. Rivière, médaille d'argent, pour ses pots à Orchidées. Wiriot, médaille de bronze, pour l'ensemble de son expo- sition. Poteries et faïences d'art, Jardinières, Cache-Pots. MM. Visseaux, grande médaille d'argent, pour l'ensemble de son exposition. Lajourdie (Nicolas), grande médaille d'argent, pour jar- dinières en fonte et faïence. Poiré, médaille d'argent, pour jardinières en bronze. Porte-Fruits, Porte-Fleurs. MM. SoUioct, grande médaille d'argent, pour son fruitier double. Barbou fils, médaille de bronze, pour son fruitier à glis- sière. Etiquettes. M. Chauvin, médaille de bronze, pour son tuteur-étiquette. Imprévus. M. Giot, médaille de bronze, pour ses décorations de jardins d'hiver. 740 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Coutellerie^ Quincaillerie horticoles et Outils de jardin. Celte catégorie était largement représentée par MM. Allez, Brienne, Delaunay, qui présentait un coupe-greffes et un outil à greffer entièrement nouveau; Dubois, Martin, Pelletier, Pradines, Larivière et fils, Decauville, Tardât, Hardivillé, Mot, Papaut, Bui, Parod, etc. Pour les poteries usuelles, ainsi que pour celles d'art, les trois exposants ont été récompensés. Pour l'optique, M. Eon avait apporté ses divers instruments, toujours si intéressants. Jardinières et Cache-Pots. Nous retrouvons ici MM. Lavoivre, Personne, Merle et M. Ga- riel avec les produits de la maison André et fils, de Gousances- aux-Forges. Insecticides, Engrais et Mastic A qreffer. Ces produits sont toujours à l'étude, à la Commission spé- ciale, ce qui ne permet pas au Jury de les récompenser. Je me bornerai donc à donner ici les noms des exposants : MM. Choux frères, Dornier, Remilly, Touéry, Guéroult, Lhomme-Lefort, Giot, Hamel. Quand j'aurai cité MM. Duneuffour, pour ses étiquettes et cuvettes d'arrosage; Pescheux, pour ses porte-fruits; Bourcent, Lelellier, Charpentier et Brousse, pour leurs échelles ; et Boucley et C'e , pour leurs tuyaux en caoutchouc, j'aurai passé en revue à peu près tous les exposants. Il ne me restera plus qu'à souhaiter que, ne se reposant pas sur leurs lauriers, ils nous apportent, aux prochaines Expositions d'Horticulture, des produits nouveaux et perfectionnés dignes de la vieille réputation française. compte rendu dli lkxi'osition de septembre-octobre. 741 Compte rendu de l'Exposition qui a eu lieu aux Tuileries du 29 septembre au 3 octobre 1887, [Partie relative aux fruits et aux arbres fruitiers) par M. Michelin. Messieurs, Une Exposition des produits de l'Horticulture devait être ouverte par notre Société, le 29 septembre, et l'époque même qui lui était assignée annonçait qu'elle était particulièrement desti- née aux fruits de table qui, pour les Poires, les Pommes, les Pêches et le Raisin, sous notre climat, à ce moment de l'année, ont généralement atteint leur maturité ou en approchent et peuvent, en tout cas, fournir devant les yeux un tableau assez complet. Grande, en effet, a été la collection de ces fruits et elle a pu offrir aux visiteurs des sujets d'étude aussi variés qu'intéres- sants. Cette Exposition parut tout d'abord devoir souffrir d'un mé- compte : l'emplacement qu'elle devait occuper aux Champs- Elysées, dans le pavillon de la Ville de Paris, local habituelle- ment en faveur, par suite de circonstances imprévues, n'a pu être disponible en temps utile et a dû être remplacé par une construction en bois qui se trouve sur l'ancien emplacement des Tuileries, auprès du pavillon de Flore. Cette modification n'a pas été sans influer d'une manière un peu fâcheuse sur les finances de la Société. Néanmoins, le local était vaste, dans une situation centrale, et l'exhibition parlant par elle-même et se défendant par l'intérêt qu'elleoffrait comme par son importance, a pu apporter quelque atténuation au désappointement sous l'im- pression duquel elle a été ouverte. Les membres du Jury appelés à juger les lots de fruits et d'ar- bres fruitiers étaient MM. Delaville père, Jamin (Ferdinand), Jolibois, Jupinet, Lapierre, Michelin et Louis Bouland. M. Jamin, élu Président, fut chargé de diriger le Jury dans l'accomplisse- ment de sa mission. 742 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Un assez grand nombre de concours étaient institués par le programme; pour la plupart, ils furent remplis par les exposants. Premier concours. Le concours n° 1 s'adressait aux semeurs à même de présenter des fruits non encore mis au commerce. Un seul lot, comprenant des Poires au nombre de plus de cinquante variétés, répondit à cet appel ; il était adressé par MM.Baltet frères, de Troyes, qui, on le sait, avec une louable persévérance, s'adonnent à tenter les hasards des semis, lâche le plus souvent ingrate. Les fruits de ce lot, pour la plupart éloignés de leur maturité, furent, conformément au programme, renvoyés à l'examen ultérieur du Comité d'Arboriculture fruitière de notre Société. Deuxième concours^ Pour le concours n" 2, institué pour la collection la plus com- plète et la plus remarquable parla beauté des fruits, M. Croux, de Sceaux, a présente une collection de Poires, Pommes, Pèches, Raisins. Les fruits étaient généralement beaux, i)ien étiquetés et judicieusement classés pour répondre au titre de : Fruits nou- veaux à cuire, adopté par la Société pomologique de France. Elle comprenait aussi un assortiment de Baccifères en variétés assez nombreuses. Cette collection, bien composée et bien organisée, a été jugée digne du prix d'honneur de l'Exposition fruitière. Le lot n" 28 comprenait une autre collection générale un peu moins nombreuse, mais en beaux fruits. Elle a valu une grande médaille de vermeil à l'asile Fénelon, institution établie à Vau- jours (Seine-et-Oise). Le n° 63 s'appliquait au lot collectif de la Société d'Horti- culture de Gorbeil ^Seine-et-Oise). On y voyait, sous la forme de collection générale, des Poires et des Pommes en très beaux exemplaires; la récompense a été la même que la précédente. Troisième concours. Ce concours était ouvert pour la plus belle collection de Poires soigneusement étiquetées. COMPTE REXDU DE L'EXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 743 Trois lots exposés dans ce concours ont valu à M. Georges Boucher^ lot n° 6, une médaille de vermeil; A l'école de Saint-Nicolas, d'Igny, une médaille semblable; A M. Rothberg, horticulteur à Gennevilliers, une médaille d'argent. Quatrième concours. Pour la plus belle collection de trente variétés de Poires nommées. M. Mauvoisin, propriétaire, chaussée du Pont-de- Boulogne, n" 14, a obtenu une tnédaille d'argent à ce concours; une semblable a été destinée à M. Vach, jardinier à Fontenay- aux-Roses (Seine). Des erreurs d'étiquetage ont fait du tort à des exposants de ce concours. Toute source de confusion doit être écartée des Expositions où les lots ainsi entachés perdent leur utilité, sur- tout au point de vue de l'étude et de la propagation des fruits de choix vers laquelle on doit tendre. Cinquième concours. Ici, il n'était plus demandé que quinze variétés de belles Poires, bien étiquetées. Aucun lot à signaler à l'occasion de ce concours, auquel deux exposants seulement ont répondu. Sixième concours. II s'agit maintenant de la plus belle collection de Pommes. Le lot n" 61, de M. Rothberg, composé d'une collection de cent vingt variétés en beaux fruits,, a été récompensé par une grande médaille d'argent. Un autre de même nature, marqué n" 30, et provenant de l'école de Saint-Nicolas, d'Igny, l'a été par une médaille d'ar- gent. Septième concours. Cinquante variétés de Pommes étaient demandées. En répon- dant avec distinction, M. Georges Boucher a acquis. une grande médaille d'argent. 74i SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Cet exposant, en effet, sous le n° 6, avait un lot dont les fruits étaient remarquables et bien étiquetés. Huitième concours. Un seul lot, ne donnant lieu à aucune remarque, a été produit, composé, comme il était indiqué, de quinze variétés de Pommes. Neuvième concours. S'adressant aux fruits à cidre. Un lot de fruits de l'espèce a motivé une médaille d'argent au profit de M. (iuéroult, boule- vard Gouvion-Saint-Cyr, 49. Apportant une collection indiquée comme récoltée dans le centre de la Normandie, l'exposant semble s'en être tenu à des fruits locaux peu connus et n'appar- tenant pas à la catégorie des variétés notoirement éprouvées et recommandées comme les meilleures. Le choix des fruits est l'élément principal pour la qualité des boissons. Douzième concours. On faisait appel ici aux Pèches qui tiennent brillamment leur place dans nos cultures parisiennes. Quatre exposants ont pris part à ce concours. Au lot n° 14, M. Chevalier fils, deMontreuil, a apporté une magnifique collection de Pêches richement colo- rées, pour laquelle il lui a été attribué une grande médaille de vermeil. Il faut remarquer que cet automne a été très défavorable pour le coloris des Pèches et qu'on a été d'autant mieux impressionné par les beaux coloris qu'on a constatés sur les Pêches tardives qui ont figuré à cette Exposition. Pour le lot n" 6, M. Georges Boucher a obtenu une médaille de vermeil; il présentait un petit lot de beaux fruits d'un bon choix. Une médaille d'argent a été dévolue à M°"^ West, propriétaire à Palaiseau, à raison du lot n" 70; et une médaille de bronze, pour une exposition de même nature, a été destinée à l'école de Saint-Nicolas, d'Igny. COMPTE Rli.NDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 745 Quatorzième concours. Pour la plus belle collection de Raisins de table. Lotn° 47, titulaire M.Lbérault(l..),d'Argenteuil.On n'a signalé ici qu'une médaille de vermeil pour cette importance réunion, parce que les Raisins péchaient un peu sous le rapport des soins donnés à la culture; ainsi, le ciselage faisait souvent défaut et il est bien avéré que, sans celte opération, on n'obtient pas de Raisins qu'on puisse placer au premier rang. Lot n° 62, M. Salomon, titulaire. Cet habile viticulteur a donné, une fois de plus, la preuve de son savoir-faire; aussi, une mé- daille d'or lui a été décernée. Quinzième concours. Ce concours était ouvert pour le plus bel apport de Chasselas, qui ne devait pas être moindre deo kilogrammes. Le lot n° 22 a eu la palme; il lui a été attribué, comme insigne récompense, nne médaille d'or. Il était composé de Raisins-Chasselas très délicats et de bonne qualité, très fins et bien dorés. Ils provenaient des cultures de M. Crapotte, de Conflans-Sainte-Honorine. Pour un lot de même nature fort intéressant, M. Salomon a eu une grande médaille de vermeil. Les grains de ses Piaisins étaient gros et les grappes étaient fortes. M. Jourdain, de Maurecourt, de son côté, a été récompensé par une médaille de vermeil pour son lot n" 42, consistant en Chasselas en corbeilles et en flacons, dont les grappes étaient fortes et les coloris très attrayants. Quelques autres lots de Raisins étaient rattachés à ce con- cours ; mais ils n'ont pu être mis en évidence par des récom- penses élevées; les grappes n'étant pas ciselées ne pouvaient être jugées favorablement. Seizième concours. Raisins de cuve. Une grande médaille de vermeil a été obte- nue par M. Lhérault (L.), d'Argenteuil, pour un lot considérable formant collection de Raisins de cuve indigènes et exotiques. 746 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. L'intérêt se portait sur le grand nombre des variétés réunies. Le lot n° 62, de M. Salomon, moins nombreux que le précé- dent, comprenait, sans doute par erreur, des Raisins de table et ne répondait pas rigoureusement au programme; il a motivé une médaille de vermeil. Dix-septième concours. Institué pour le plus beau lot d'Ananas à maturité. La médaille d'or, gagnée par M. Crémont jeune, dispense vraiment de faire l'éloge des Ananas superbes, on dirait même hors ligne, qui ont valu à cet exposant cette insigne récompense appliquée à son lot n° 22. Dix-huitième concours. J'arrive aux corbeilles plus ou moins ornées, mais générale- ment composées de fruits, pour la plupart exceptionnels par la beauté, et qui formaient véritablement le bouquet de cette Expo- sition fruiticre. Si elles ne fournissaient pas, comme les collec- tions, des sujets de comparaisons et d'études, elles donnaient la marque de ce que peut produire l'Arboriculture française et no- tamment le travail conduit avec intelligence et habileté des cul- tivateurs de notre région parisienne. Dans le nombre des lots exposés, on remarquait des corbeilles signalées d'ailleurs par les principales récompenses décernées par le Jury, qui a accordé : à M. Crapotte, lot n" 22, une médaille d'argent, pour des Pommes, du Raisin et des Pèches; A l'institution de Saint-Nicolas, d'igny, lot n" 30, une sem- blable récompense; Une médaille de vermeil, à M. Courtois (Edmond), à Mazarin (Seine-et-Oise), pour des corbeilles de beaux fruits qui compo- saient le lot n° 20 ; A M. Jamet, de Chambourcy, une grande médaille d'argent pour ses corbeilles groupées sous le n° 40. Cet habile arboricul- teur a fourni ainsi un spécimen en Poires et en Pommes des pro- duits qu'il sait obtenir dans ses importantes et très intéressantes cultures conduites avec un talent remarquable. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 747 A M. Mauvoisin, de Boulogne (Seine), une grande médaille d'ar- gent, lot n" 16, comprenant des fruits très beaux et particuliè- rement des Poires Passe-Crassane exceptionnelles, qui donnaient la mesure des développements remarquables que cette Poire a acquis depuis qu'elle est livrée à la culture. A M. Collas, rue Centrale, 19, à Argenteuil (Seine-et-Oise), éga- lement une grande médaille d'argent pour ses corbeilles de Poires et de Pommes réunies sous le n" 52. Je termine le récit de ce concourspar le lot n"28, présenté par l'asile Fénelon, de Vaujours (Seine-et-Oise), dont les belles cor- beilles de Poires, Pommes, Raisins, ont appelé l'attention des visiteurs et ont obtenu du Jury la récompense élevée d'une mé- daille d'or. Dix-neuvième concours. Pour la plus belle ornementation de table, avec fruits frais divers. Quelques essais ont été faits par des exposants pour donner satisfaction à cet article du programme. Parmi eux, le Jury a distingué M. Vach, à Fontenay, et M"'^ Lepaute, à Saint-Mandé (Seine), auxquels il a décerné des médailles d'argent. Vingt-unième concours. Ce concours faisait appel aux fruits cultivés en Algérie et dans le midi de la France. Les fruits cultivés en Algérie nous intéressent tout particuliè- rement et ceux qui peuvent s'acclimater dans le midi de la France excitent notre attention et appellent notre intérêt, aug- mentant sensiblement par leur précocité nos ressources alimen- taires. Deux personnes, M. Hédiard, notre zélé collègue, et jjme yeuve Place, ont exhibé non seulement des assortiments composés des produits précisés par le programme, mais encore des végétaux alimentaires apportés des pays d'outre-mer les plus éloignés. Une grande médaille d'argent, allouée par le Jury à chacun de ces exposants, doit les encourager à persévérer dans l'importation de produits exotiques qui nous initient aux 748 SÉANCE GÉNÉRALE DU :24- NOVEMBRE 1887. habitudes et aux ressources des pays d'outre-nier et qui sont particulièrement accueillis par les étrangers habitant Paris, qui y retrouvent avec plaisir les produits de leur sol natal. Concours imprévus. Le lot n" 36, exposant des Raisins d'Algérie, offrait de l'intérêt que le Jury a témoigné en accordant une médaille d'argent au titulaire, M. Gaillardon, deFontenay-aux-Roses (Seine). Un intérêt de même nature s'est porte sur un lot de Raisin de Palestine portant le n" 79. Le Jury l'a reconnu en destinant une médaille de bronze au présentateur M. Azam, rue Sainle- Foi, n° 26, à Gaslres. Le Jury a également distingué un lot n° 55 de Raisins, qui a été fort remarqué par les visiteurs. Il s'agissait de Raisins à très gros grains, m.onstrueux même. Gros Cohnan et Cannon Hall, l'un blanc et l'autre noir. La culture de ce dernier est des plus difficiles et fait supposer chez l'exposant des connaissances spéciales auxquelles le Jury a voulu rendre hommage en décer- liant une grande médaille de vermeil à M. Peter E. Kay, à Claigmar^, Finchley, qui en a fait l'envoi. Je ne puis terminer cet examen sommaire des lots de fruits sans en rappeler qui appartenaient à des exposants dont les présentations étaient désintéressées. Nous avons eu de M. Alexis Lepère une remarquable corbeille de Pèches parées du plus beau coloris, malgré la saison tardive et la rareté du soleil qui a manqué aux dernières récoltes de fruits; de M. Jamin (Ferdinand), de Bourg-la-Reine, nous avons vu avec admiration des corbeilles des fruits à pépins et de Raisins indiquant une culture des plus perfectionnées. Le volume et l'aspect attrayant de ces fruits se réunissaient pour leur attirer les éloges des visiteurs. Du jardin fruitier de la Ville de Paris, à Saint-Mandé, jardin d'étude et d'enseignement, on avait exposé une collection de fruits de table et un spécimen de conduite du Pêcher au pin- cement mixte, sujet intéressant les arboriculteurs. On voyait, en outre, un lot de Raisins de cuve provenant d'une collection qui avait été plantée par M. Dubreuil, l'éminent professeur qui COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 749 pendant longtemps a prodigué dans ce jardin le bienfait de son savoir. Le Jury a été unanime pour adresser ses félicitations à ces exposants, qui, par ces trois lots, ont bien voulu contribuera Téclat de cette Exposition. Arbres fruitiers. Dans le monde horticole, l'intérêt se partage naturellement entre les fruits et les arbres qui les ont produits, et, celte fois, comme d'habitude, les arbres fruitiers de pépinière ou dressés avaient leur place dans l'Exposition. Vingt-troisième concours. Le concours en question s'appliquait aux arbres fruitiers dressés. Le lot n° 24, formé de palmettes, de pyramides et d'arbres à haute tige, a valu à M. Defresne, de Vitry (Seine), une médaille de vermeil. Le lot de même nature, portant le n° .53, appartenant à M. Paillet, pépiniériste à Chatenay, près Sceaux (Seine), a obtenu une grande médaille d'argent, et une médaille d'argent a été attribuée à M. Rothberg, de Gennevilliers, pour un lot de même genre portant le n° 61 . La direction donnée à ces dilTérentes sortes d'arbres dénotait généralement du soin et de l'entente dans les cultures des expo- sants. Vingt-quatrième concours. Il était question, à ce concours, des arbres fruitiers divers de pépinière. Des arbres de la sorte ont été apportés par MM. Georges Bou- cher (lot n" 6), et Rothberg, de Gennevilliers (lot n° 61). Ces arbres étaient satisfaisants, et chacun de ces exposants a eu une grande médaille d'argent. M. Defresne avait aussi un lot du même genre portant le n° 24; il a gagné une médaille d'argent. 750 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. Vingt-sixième concours. Le programme a eu une mention pour les arbres fruitiers à cidre; il en a demandé une collection de vingt-cinq variétés, devant récompenser la plus belle. M. Rothberg a seul concouru pour ce sujet, et il lui a été décerné une grande médaille d'argent. Les arbres de cet horticulteur étaient satisfaisants; mais le Jury aurait désiré voir le choix des arbres porter sur des varié- tés plus connues et plus généralement appréciées dans les régions où se plantent les arbres de l'espèce. Un lot, portant le n" 73, se rattachait à ce chapitre; il était composé de Noyers greffés et concernait M. Treyve, pépiniériste à Trévoux (Ain), dont une découverte récente a fait une révolu- tion dans la culture du Noyer. On sait combien cet arbre est rebelle à la greffe ; que, pour tenter la réussite, on a recours à des greffes assujettissantes et difficiles. Or, U. Treyve greffe les Noyers en fente, sur le] collet même des racines, et sur de tout jeunes sujets, condition indispensable pour la reprise. Sa réussite est certaine, au moins dans une proportion des plus larges et des plus satisfaisantes. Sa découverte, qui remonte à très peu d'années, a fait une véritable révolution dans la culture des Noyers, arbres rebelles aux greffes et pour les- quels on ne pouvait en employer que quelques-unes très assujet- tissantes et incertaines. La greffe imaginée par M. Treyve est aujourd'hui bien éprou- vée; elle se répand et est appelée à rendre de grands services dans le sud-est de la France et dans tous les pays où le Noyer a un rôle prépondérant. Il manquait à notre Société d'avoir pu examiner des sujets traités par M. Treyve, et le Jury a été heureux d'avoir une occa- sion de rendre hommage aux succès notoires et bien mérités de cet arboriculteur distingué en lui décernant une grande mé- daille de vermeil. En résumé, nous ne devons pas perdre de vue que les arbo- riculteurs, pour apporter à nos Expositions des arbres à fruits bien formés, des fruits beaux, bien classés et étiquetés, ont COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 751 besoin de se préparer longtemps^, et je dirai même plusieurs années à l'avance, par des travaux longs, minutieux, intelli- gents. Nous devons leur en tenir compte largement par nos encouragements et nos récompenses. Il faut reconnaître qu'en général l'empressement du public pour voir leurs œuvres répond à leurs efforts, et que, cette fois encore, l'Exposition fruitière a été l'objet des éloges les plus flatteurs de la part des visiteurs. N. B. — Le manuscrit du Compte rendu relatif aux produits de la Culture potagère n étant pas encore parvenu au Secrétariat, la publication en est forcément ajournée. Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société nationale d'Horticulture, aux Tuileries, du 29 septembre au 3 octo- bre 1887, [Plantes fleuries ou à feuillage) par M. P. Duchartre. Messieurs, , Dans la marche normale des choses, les jardins, à l'automne ne sont plus guère peuplés de plantes fleuries : à part quelques spécialités tardives, qui n'en sont que plus appréciées par cela même, presque toutes les fleurs qui en avaient fait le charme pendant le printemps et l'été ont disparu sous l'influence de l'abaissement de la température, faisant place aux fruits qui remplacent par l'utilité directe le pur et simple agrément. Cette marche normale non seulement s'était reproduite, mais encore s'était accentuée, cette année plus que de coutume, par l'effet de circonstances météorologiques exceptionnelles. A un hiver très prolongé avaient succédé sans transition des chaleurs fortes et prolongées, qui ont déterminé une sécheresse nuisible ; après quoi est survenu un refroidissement hâtif qui a finalement abouti à un mois d'octobre tellement glacial que, d'après les relevés le plus dignes de confiance, il faut 752 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. remonter à l'année iSI/ pour lui trouver un analogue. Pour ces divers motifs, il était fort à craindre que l'Exposition automnale qui devait réunir les produits horticoles venus dans ces conditions défavorables ne laissât à désirer sous bien des rapports, mais surtout relativement aux fleurs; aussi la surprise a-t-elle été grande et souverainement agréable lorsqu'on a vu que l'événement ne justifiait pas les craintes conçues et que Jes objets de toute nature, présentés en quantités plus qu'habi- tuelles, ne portaient pas la moindre marque des actions nui- sibles qu'on avait redoutées pour eux. C'est là un nouveau témoignage à enregistrer et à mettre en lumière à l'éloge de l'habileté consommée de nos horticulteurs. Le programme de cette Exposition automnale avait ouvert 38 concours (du 42° au 79'^) dans sa section relative aux « Plantes fleuries ou à feuillage », à laquelle se rattachent, comme annexes naturelles, les Fleurs coupées, les Bouquets et Garnitures d'appartement. Cette section est la seule dont il doive être question dans ce Compte rendu. Sur ce nombre de concours, 20 ont été remplis et presque tous ceux-là l'ont été d'une manière satisfaisante ou même brillante. Quant à ceux qui sont restés sans résultat, il semble assez étrange que ce soient, en grande majorité, ceux qui avaient pour objet des plantes essentiellement automnales ou du moins dont la flo- raison se maintient habituellement en plein air jusqu'aux gelées. C'est ainsi, notamment, que les Reines-Marguerites, lesPhlox de Drummond, les Cannas, les Balsamines et les Fuchsias ont fait complètement défaut ou n'ont figun- que par pieds isolés au milieu de lots d'ensemble. Les plantes de serre ouvraient la série des lots exposés et commençaient elles-mêmes par les nouveautés, soit que ce fussent des introductions en France, comme un Palmier, le Calamus nigra argentea qui a valu une grande médaille d'ar- gent à M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, soit qu'elles provinssent directement de semis et n'eussent pas été encore mises au commerce. Celles-ci ont formé les éléments de tVois lots pour lesquels ont été décernées tout autant de récom- penses. M. TnifTaut (Albert), horticulteur à Versailles, a obtenu COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 753 une grande médaille de vermeil pour six beaux Dracsena à feuilles colorées, qui répondaient aux exigences du concours [Dracxna Président Hardy, Glaire Truffant, Comtesse de Choiseul, Jean Desvignes, M"° A. Bleu, Président Léon Say). D'un autre côté, deux médailles d'argent ont été données, l'une à M. Cail- laud (R.), de Mandres (Seine-et-Oise) pour son Bégonia qu'il nomme Madame René Caillaud et que distinguent ses grandes feuilles épaisses, lustrées, ainsi que l'abondance de ses fleurs roses; l'autre à M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint' Hilaire (Seine), pour un fort groupe de Coleus remarquables par l'ampleur de leur feuillage diversement coloré. Quant aux collections de plantes de serre mêlées, elles ont été nombreuses et subdivisées en deux catégories rentrant dans les AQ° et 47*= concours, dont le premier avait pour objet exclusif les espèces à feuillage, tandis que le second admettait en outre les spécimens fleuris. Les plantes de serre k feuil- lage ont composé quatre apports couronnés. M. Forgeot, horticulteiir-grainier, quai de la Mégisserie, a obtenu une grande médaille de vermeil pour un beau groupe de Caladium bien cultivés et en belles variétés, telles que Alfred Bleu, Keteleêr, quadricolor, candidum, Duchartre, Amalthée, Darius, Murillo, etc. M'"*" Bloch, horticulteur à Schaerbeck-Iès-Bruxelles (Belgique), a eu une grande médaille d'argent pour une série de Dracxna; enfin, deux médailles ont été accordées à la maison de Saint-Nicolas, d'Igny (Seine-et-Oise), qui avait exposé un lot de Broméliacées non fleuries, en général assez faiblement développées, et à M. Gaillard (A.), rue de la Fon- taine, 96, pour un groupe nombreux de Bégonias à feuillage. La catégorie des plantes de serre fleuries ou à feuillage en mélange a été remarquablement représentée ; elle a même motivé le seul prix d'honneur qui ait été décerné pour des plantes. Gette haute récompense est échue à M. Dallé, dont l'apport était considérable et très varié de composition. Il avait, en effet, comme base de nombreux et 1res beaux Palmiers, entre autres un énorme Latanier, un très fort Kentia Foste- riana, le Cocos Batil, le Glazioua insignis, e Phœnix rupicola, le Chamxrops stauracantha ; puis des Gycadées, comme le Cycas 48 754 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. tonkinensis; des Aroïdées, Anlhurium Veitchi, A. carneum, A. Warocqueanum , Alocasia zebrina, Philolxnium Lhidenî, etc.; des Broméliacées; de nombreuses Orchidées, telles que les Cattleya Dowiana, Gaskeliana, Perrinii; les Odontoglossum grande, Alexandrx', les Oncidiwn Rogersi, Marshallianum, Papilio; le Lycasle delicatisslma, etc. ; trois Nepenthes portant des urnes bien développées; des Crotons ; des Dracsuna,- des Fougères; etc. A un rang presque aus.-i élevé a été classée la collection exposée par M. Truffant (A.), à qui a été décernée une médaille d'or. Cette collection avait ce caractère distinctif que les végé- taux de fortes proportions y étaient peu nombreux et se rédui- saient à quelques Palmiers et au Pandanus Augusti accupant le centre du massif; mais, en revanche, on y voyait de nom- breuses et belles Broméliacées, i)armi lesquelles je citerai le Billbergîa rhodocyanea fleuri, de même que des /Echmca, le Cryptanthus Sallierl, VAiianassa cochinchinensis, le Disleganthus scarlatinus, le Tillandsia feneslralis, le Vriesea Ineroglyphica; des Aroïdées, entre autres les Anlhurium Andreanum (fleuri), crystallinum, rubrogutlalum; de nombreuses Orchidées^ telles que les Cattleya Sanderiana, Gaskeliana, aurea, Schilleriana, Ludde- manniana, etc. ; les Odontoglossum grande, Alexandrx ; VAerides Leeana; les Cypripedium caluruni, purpuralum; le Miltonia Clowesii, etc. ; puis le Sphœrogync latifoUa, des Aralia, des Nepenthes^ des Fougères, etc. — Un groupe moins nombreux a valu une grande médaille d'argent à l'établissement Saint- Nicolas, d'Igny, qui avait réuni à quelques Palmiers avec Pan- danus, un Cycas neocaledonica, des Ficus elastica, une Fougère arborescente accompagnée de plusieurs espèces herbacées, et qui avait encadré le tout d'une bordure de Maranta et Isole- pis. Enfin, une médaille d'argent a élé accordée à M"® Bloch, pour un lot àe Dracxna et de Broméliacées. On vient de voir que des Orchidées en grand nombre étaient comprises dans les collections de plantes de serre de M. Dallé et de M. Trufl"aut (A.); mais, en outre, M"'^ Bloch en avait com- posé un lot spécial, qui se rapportait au 48*" concours^ et pour lequel elle a obtenu une grande médaille d'argent. C'étaient I COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE SEPTEMBRE-OCTOBRE. 755 des Odontoglossum Alexandrse, IVianœi, grande, Biclonlense; les Catlleya MendelU, Glgas; les Oncidiwn Krameri, specio- sam, divaricatum, MarshalUanum ; le Pescalorea Klahochoram; les Cypr/pedium Harrlsonianum, Spicerianum, etc. Plus favorisée sous ce rapport que l'Exposition prinlanière, celle d'automne avait vu iiien rempli le concours ouvert pour les Gloxinias (/./^er/rt) et autres Gesnéracées (49« conc); elle en avait reçu deux lois d'importance sensiblement inégale. Celui qu'y avait apporté M. Couturier (E.), rue des Calèches, 22, à Chatou (Seine-et-Oise), et pour lequel cet horticulteur a été récompensé d'une grande médaille d'argent, formait un beau groupe varié, dont les plantes rentraient pour la plupart dans le type à corolle ponctuée. Celui que rExpositioii devait à M. Foucard (A.), horticulteur^ avenue de Brimont, 6, à Chatou, était moins considérable ; il a valu à cet exposant une médaille d'argent. L'une des catégories de végétaux qui, dans ces dernières années, ont été le plus perfectionnées et multipliées est celle des Bégonias tubéreux. Pour elles, les semis et les hybridations ont produit des résultats vraiment merveilleux, et l'on peut se deman- der si l'Horticulture n'approche pas, à cet égard, du terme des améliorations possibles. Aussi, la saison aidant, le concours (50^ conc.) qui avait trait à ces belles plantes a-t-il été aussi nombreux que brillant, à ce point qu'on n'y compte pas moins de cinq lauréats. A leur tête s'est placé M. Vallerand jeune, horticulteur, rue du Chemin-Royal, 28, à Bois-Colombes (Seine;, à qui a été donnée une médaille d'or, et dont le splendide apport comprenait deux parties : l'une occupait un gradin en forme de pyramide à quatre faces et garni de variétés à fleurs simples, d'une ampleur vraiment extraordinaire, offrant toutes les teintes et couleurs^ depuis le rouge le plus ardent jusqu'au jaune vif et au blanc pur; l'autre formait un groupe en corbeille de variétés doubles, dans les tons principalement rouges et roses, mais avec lesquelles s'en trouvaient aussi, en nombre moindre, des blanches et des jaunes. — Cet exposant était suivi de prés par M. Robert (A.), horticulteur, avenue des Pages, 52, au Yésinet (Seine-et-Oise), spécialiste bien connu. La collection qu'il avait 756 SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 NOVEMBRE 1887. mise à l'Exposition comprenait également deux parties, dont la plus importante couvrait un grand gradin et réunissait de nom- breuses variétés, à fleurs très amples, très diverses de nuances, 3 impies en grande majorité, mais avec lesquelles on remar- quait aussi plusieurs pieds d'une belle nouveauté qu'on lui doit et dont les fleurs roses, très doubles, rappellent une fleur de Camellia; la seconde partie consistait en un petit groupe de variétés dites par lui lilliputiennes, en raison de leur petite taille, et dont les fleurs simples sont rouge intense dans l'une, rose-rouge dans l'autre. Une grande médaille de vermeil a été la récompense de M. Robert (A.). — M. Couturier (E.) avait exposé une nombreuse série de variétés à fleurs diverses de couleurs, simples, belles, mais en général moins amples que celles des deux premiers lots; il a obtenu une grande médaille d'argent. Enfin, des médailles d'argent ont été décernées : I" à M. Goret (V.), jardinier cbezx\I. Camus, Grande-Rue-de-Mari- gnan, dont les Bégonias était à peu près tous dans les tons rouges; 2" à MiM. G. Malet et Delahaye, horticulteurs au Plessis-Piquet (Seine), dont le lot comprenait des variétés doubles, presque toutes rouges ou roses. Les Pétunias n'ont pas brillé d'un grand éclat à cette Exposi- tion. Seul M. Goret (Y.) en avait présenté un lot peu considé- rable, formé de variétés à fleurs doubles, pour lequel il a obtenu une méluvicux l'après-midi. 10 4,6 8,0 767,5 757,5 S. L' gl brumeux de grand malin, cou- vert, très petite pluie l'après-midi. 11 3,4 9,5 758,5 762 SE. Légt brumeux de grand malin, couvert, éclaircies dans le milieu de la journée 1-2 4,0 6,2 764 :67 ^ NE. Couveil 13 — 2,3 !< -2 765 7 57 , 5 E. Nuageux, couvert le soir. 14 0,-2 (1) 2,772) 747 755, 0 N. l'iuic |)resque toute la nuit, pluie el neige conlinne-, éciaiicies le soir. «5 — 1,0 4,0 7(;i 767,5 NE. Couverldegrand malin, nuageux, clair l'après-muli et le soir. 16 ~ 0,6 1,2 769 768,5 ISE Clan-. n — S, 1 3,0 76:! 754, 5 NE. E. Clair le matin, nuageux l'après-midi, couvert le soir, petite pluie. If- o,:i 8,2 748,5 746, 5 E. 0. S. Couv( rt el pluvieux. 19 3,2 6,8 745 745, 5 SO. Couvi ri, légt pluvieux le soir. il' — i,5 2 1 748,5 751 , 5 N. lirumeiix. 21 0, 6 3,' 2 7;.2 752, 5 ONf). Couvert. 'J' — 0,9 3,8 751 753,5 E. SE. Nuageux de gi'and matin, couvert, légt l)luvieux 1 a()rè^-midi et le soir. l'i 2,1 "/ 756, 5 758 SE. N. l'Iuie dans la nuit, nuageux, presque clair le soir. 24 2,-2 0,-2 756 755, 0 -N. I'iuie ilan~ la nuit, lirouillard et grande humidité loute lajonrni'c. !5 4, 1 7, 1 7:;6,5 760,5 U. KO. I'iuie dans la nuit, couvert et légt brumeux le malin, nuageux. 26 1,2 8,2 763 762 0. Couvert le matin et le soir, nuageux. 27 6,1 9,0 702 762 SO. (>()UVI'|-t. 28 3,3 9,0 765,5 761 SO. Légt brumeux le matin, couvert. -29 4,5 8,0 757 758 SO. l'ctile pluie de grand malin, couvert, cclaircies le soir. •ÎO 0,1 8,0 701 7(r2, 5 0. Nuageux, clair le soir. ( 1) Tcmi «éralurc rcicvc ;c l'ap ■ès-niidi. ( 2) Tcni| )ci;itiirc relevL c le II intiii. CONGRES HOirnCOLE EN 1888 La Société nationale d'Horticulture de France a décidé qu'un Congrès horticole aurait lieu à Paris, en 1888, comme les années précédentes, pendant la durée de l'Exposition annuelle du mois de mai. La Commission d'organisation fait appel aux Sociétaires pour assurer le succès de ce nouveau Congrès ; elle les prie d'en- vo\'er le texte de nouvelles questions à traiter et surtout des mémoires préliminaires sur les questions qui sont restées à l'étude lors des derniers Congres. Les adhésions et les mémoires seront reçus dès maintenant avec reconnaissance. Des démarches seront faites pour obtenir des Compagnies de chemins de fer, comme les années précédentes, la réduction de '60 0/0 pour les Sociétaires se rendant au Congrès. CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1887 Concours permanent. Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture des Pupilles de la Seine. (V. le Journal^ 3^ sér., lY, 1882, p. 631 et 753.) Concours anmiels . Unlallle du Conseil d' Administration . Pour l'introduction ou l'obten- tion de Plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2' série, XI, 1877, p. 445.) Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemcn. Série m. T. IX. Cahier de décembre publié le 31 janvier 1888 30 78 l'ROCÉS-VERBAUX. PUOCÈS-VEHBAUX SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1887 pHÉsiDE.NCii DE M. Hai'dy, ensuite de m. Verdicr (Euu.). La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le nombre des signatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte cent trente-six Membres titulaires et douze Membres honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président dit qu'il a le regret de devoir annoncer trois pertes que la Société vient d'éprouver par le décès de M. Lelandais père, de Gaen, et de M. Delafoy (Médéric-Edmond), qui étaient l'un et l'autre Membres honoraires, ainsi que par celui de M. Corbière (François-Isidore), Membre titulaire. L'un de MM. les Secrétaires donne lecture d'une Notice nécro- logique rédigée par M. Verdier (Eugène) sur M. Lacharme, hor- ticulteur-rosiériste de Lyon, iiui n'appartenait pas à la Société nationale d'Hoi'ticullure, mais dont tout le monde ici connaît les brillants succès dans la culture des Rosiers et les nombreux gains d'un rare mérite dont il a enrichi ce beau genre d'ar- bustes. Cette notice est renvoyée à la Commission de Rédac- tion. M. le Président avertit la Compagnie que, divers objets ayant été soumis à l'examen des Comités, le jour de la séance du 24 novembre, qui avait pour objet exclusif la distribution des récompenses décerni'cs à la suite des deux Expositions de cette année, et certains de ces objets ayant motivé des propositions de primes sur lesquelles il a été impossible de statuer, il y a lieu de reprendre aujourd'hui ces propositions pour les sou- .V. B. — La Commission do lit'daction dr-clare laisser aux auttnirs (les articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa- bilité des opinions qu'ils y expriment. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1887. 779 mettre à un vole. Par tout autant de votes successifs, la Com- pagnie adopte ces propositions et décerne ainsi les récompenses suivantes : i" Sur la demande du Comité d'Arboriculture fruitière, une prime de 3'' classe est accordée à M. Lerozier, jardinier chez M. Villard, à Carqueyrannes (Var), qui avait envoyé des Cédrats, des Chinois, onze fruits de Kakis et un fruit de VArauja albens, plante de la famille des Asclépiadées. 2° En raison des propositionsquiavaient été faites par le Comité de Floriculture, il est donné : une prime de l""® classe à M. Duval (Léon), horticulteur à Versailles, pour un Vriesea hybride obtenu par lui; une prime de 2® classe à M. Pageot, jardinier à Cannes- Eden (Alpes-Maritimes), pour un lot de fleurs de Glaïeul, et une récompense semblable à M. Eberlé, horticulteur, avenue de Saint-Ouen^ à Paris, pour vingt-cinq Cyclamen cultivés en pots. 3° Enfin, il estaccordé une prime de 2® classe, conformément à la proposition qui en avait été faite par le Comité d'Arboricul- ture forestière et d'ornement, à M. Lerozier, pour une série de branches fleuries d'arbustes qu'il cultive. Dans la présente séance, les objets suivants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Horat (Charles), jardinier au château de La Folie, près Draveil (Seine-et-Oise;, des pieds et des fruits du Haricot Flageolet jaune hâtif de Chalandray» pour la présentation des- quels il lui est accordé une prime de 3® classe. D'après M. Horat, cette variété de Haricot est très avanta- geuse pour la culture forcée, pour ce motif qu'elle s'allonge moins que les autres. 2° Par M. Venteclaye, propriétaire à Argenteuil, une corbeille de Poires Passe-Crassane qu'il présente hors concours. — Le Comité d'Arboriculture fruitière déclare, par l'organe de son Secrétaire, que ces fruits sont beaux, d'une finesse remarquable, d'un volume satisfaisant, et qu'ils dénotent une culture bien dirigée. Il remercie pour la présentation qui lui en a été faite. 3° Par MM. Thibaut et Keteleèr, horticulteurs, rue Houdan, à Sceaux (Seine), un pied fleuri de Ruellia macrantha. Cette pré- sentation étant faite hors concours^ le Comité de Floriculture 780 l'RÛCES-VERBAUX. exprime le regret de ne pouvoir offrir que de vifs remerciements aux horticulteurs distingués à qui elle est due. M. le Président de ce Comité dit que cette belle Acanthacée est fleurie depuis une quinzaine de jours et, comme on le voit, ses grandes fleui's roses sont encore en parfait état. La plante est au commerce depuis cinq ou six ans, et, frappé de sa beauté, lui-même l'a d'abord cultivée dans l'espoir qu'elle pourrait être bonne à élever comme plante de marché; mais il n'a pas tardé à reconnaître qu'elle ne pouvait avoir cette destination l)our deux motifs : d'un côté, elle ne fleurit point lorsqu'elle est vigoureuse et elle ne peut dès lors fournir des pieds à la fois beaux et fleuris; d'un autre côté, les fleurs en sont assez déli- cates pour être facilement froissées et endommagées par le simple transport de la serre au lieu de vente. En somme, pour en obtenir les fleurs^ il faut la tenir dans de petits pots et ne pas lui donner une terre très nutritive. 4' Par M'"" Bloch, borticulteur à Schaerbeeck-lès-Bruxelles (Belgique), un pied fleuri de Caltleya Loddlgesii, dont l'impor- tation a été faite par elle, au mois de décembre 1886. — Le Comité de Floriculture émet l'avis que la fleur de cette plante est trop pâle et de trop peu d'eflet pour la faire jamais recher^ cher. Dans la lettre qu'elle a jointe à son envoi M""' Bloch dit qu'elle a trouvé elle-même cette Orchidée, au mois de mai 1886, dans la vallée du Rio Cibagy, province de Panana, au Brésil, et qu'elle l'a importée en Europe, au mois de décembre de la même année. La première fleur qu'elle a donnée s'est ouverte le 25 novembre 1887. Cette fleur était alors entièrement blanche, avec une nuance jaune-paille ;i peine apprécialjle, à l'intérieur. Depuis huit jours, elle a modiflé sa couleur et a pris une légère teinte gris-perle qui pourrait être due à ce que, pour la main- tenir en bon état jusqu'à ce jour, on l'a soumise à une tempé- rature peu élevée. Cette espèce paraît être fort rare dans son pays natal, et, cultivée dans les serres européennes, elle y fleurit difficilement. M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obtenues. SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1887. 781 Comme pièce de correspondance, il est donné connaissance d'une lettre dans laquelle M. Caillaud (Pierre), de Mandres (Seine-et-Oise), demande qu'une Commission soit chargée d'aller examiner sa collection de Cyclamens. — Il est fait droit à cette demande par la nomination d'une Commission composée de MM. Delaville (Léon), Hariot, Lequin, Michel, Trufîaut (Albert) et Verdier (Eug.). Parmi les pièces de la correspondance imprimée sont signalés : 1" Le surgreffage des végétaux, par M. Baltet (Ch.) (in-8 de 8 pages) ; 2" Principes de la culture des plantes pour la production des graines, par M. Bellair (in-8 de 14 pages; Compiègne, 1887); 3" Album de clic/iés, supplément n" 8, par MM. Vilmorin-Andrielx (6 feuilles in-41. M. Michelin met sous les yeux de la Compagnie deux Pommes à cidre, qui lui ont été remises par M. Varenne, de Rouen, et qui présentent cette particularité qu'elles sont devenues, sans cause connue, dures et légèrement translucides, semblables, en un mot, à ce que deviennent les Pommes gelées, ou à ce que sont naturellement la Pomme transparente d'Astrakan et quel- ques autres. Or, d'après les renseignements donnés par M. Yarenne, elles étaient arrivées à cet état avant la première gelée de l'automne; toutes celles que portait un arbre, seul entre plusieurs, étaient dans le même état; d'ailleurs, il semble que, si c'était le froid qui eût déterminé cette modification de leur tissu, les fruits des arbres voisins auraient subi, au moins partiellement, une action analogue, ce qui n'a pas eu lieu; en outre, leur tissu, durci par la gelée, ne se serait-il pas ramolli par l'efTet du dégel? M. Michelin demande à ses collègues si quelqu'un d'entre eux pourrait donner l'explication du fait qu'il signale. Il n'est pas répondu à sa demande. Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants : 1° Note sur un Vriesea hybride; par M. Duval (Léon). 2° Note sur un Châtaignier colossal ; par M. Joly (Ch.). 3° Appareil pour empêcher les Loirs de monter sur les arbres ; par M. Bigot. 4" Les Chrysanthèmes de Roubaix, en novembre 1887; par M. Bergman (Ernest). 782 PROCÈS-VERBAUX. 5° Visite aux cultures fruitières de M. Jamel fils, à Cham- bourcy, par M. Michelin. 6° Rapport sur les serres construites par M. Grenthe, dans l'établissement de M. Truffaut fAlb.), à Versailles; M. Quenat, Rapporteur. Les conclusions de ce Rapport, tendant au renvoi à la Commission des Récompenses, sont mises aux voix et adoptées. 7° Compte rendu de l'Exposition de Rouen, par M. Poisson (Jules). L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- tions; Et la séance est levée à trois heures et demie. SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1887 Présidence de M. I,«'oii Say, I'Lis de M. Hardy Le 22 décembre 1887, à deux heures de relevée, la Société nationale d'Horticulture de France se réunit en assemblée géné- rale, en vue, après avoir vaqué à ses travaux habituels, de pro- céder aux élections que rend nécessaires le renouvellement partiel, prescrit par l'article 13 des Sfaluts, de son Bureau et de son Conseil d'Administration. D'après les signatures qu'a reçues le registre de présence, le nombre des Membres qui assistent à la séance est de deux cent soixante-dix titulaires et vingt-cinq honoraires. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président avertit qu'il va être procédé immédiatement à un scrutin général pour les diverses élections en vue desquelles la Société est réunie aujourd'hui en assemblée générale. Or, en raison du roulement établi conformément aux statuts, il y a lieu d'élire : le Président, deux Vice-Présidents, le Secrétaire- général, deux Secrétaires, le Trésorier, le Bibliothécaire, quatre Conseillers et les Membres de la Commission decon»iV»!e. Le Pré- SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1887. 783 sident, le Secrétaire-général, le Trésorier et le Bibliothécaire sont rééligibles ; les Vice-Présidents, les Secrétaires et les Conseillers ne peuvent être réélus qu'après une année d'intervalle. L'en- semble des élections à faire aujourd'hui exige huit scrutins par- ticuliers ; aussi huit urnes ont-elles été placées sur le bureau, chacune sous la garde d'un scrutateur désigné par le Bureau, et en outre munie d'un écriteau qui indique à quelle élection elle est destinée. Le scrutin ayant été déclaré ouvert, tous les Membres présents viennent successivement, après que le nom de chacun a été pris et inscrit sur une liste spéciale, par l'un de MM, les Secré- taires, remettre leurs bulletins de vote à MM. les scrutateurs qui les introduisent aussitiH dans les urnes. Quand le scrutin est déclaré fermé par M. le Président, chacune des huit urnes est emportée par un scrutateur à qui sont adjoints deux assesseurs désignés d'avance par le Bureau, dans l'une des autres salles de l'hôtel dans laquelle doit être opéré le dépouillement des voles. Celte opération du dépouillement exigeant un long espace de temps, M. le Président décide que, pendant qu'il aura lieu, la Société va s'occuper de ses travaux habituels et d'abord statuer sur les diverses propositions qui ont été formulées par les Comités relativement aux objets soumis, avant la séance géné- rale, à leur examen. Or, en vue de cet examen, les objets sui- vants ont été déposés sur le bureau : 1° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place de la Madeleine, 21, deux Courges Garabassettes récoltées en Algérie, qu'il présente hors concours. — M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que ce sont là deux spécimens d'un volume et d'une beauté extraordinaires. Il fait l'éloge de cette variété de Courge qu'il dit être meilleure que le Potiron ordinaire et remarquable pour sa longue conservation. Toutefois, cette année, les fruits de cette variété qui ont été récoltés sous le climat de Paris ne se conservent qu'imparfai- tement. — Il rappelle ensuite que, l'an dernier, M. Hédiard a présenté à la Société un Potiron d'un faible volume et ressem- blant assez, pour l'apparence, à un Melon, qui est encore meilleur que la Carabassette et dont la substance se réduit absolument en 784 PROCES-VERBAUX. bouillie par la cuisson, tandis que celle de la Garabasselte reste toujours légèrement filandreuse, M. Hédiard ajoute à ces indications que la Carabassette peut être cullivée sous le climat de Paris, mais à la condition d'en faire venir la graine d'Algérie. Cette Courge est très bonne, dit-il, iCn potage ; mais elle peut aussi être préparée de différentes manières, par exemple sautée au beurre après avoir été coupée en morceaux. Il oiïre de la semence de cette variété à ceux de ses collègues qui voudront la cultiver. 2" Par M. Lefort (Edouard), amateur àMeaux, plusieurs pieds d'une Mâche appartenant à une variété qu'il nomme Mâche Laitue, en raison du développement de ses feuilles. Cette présen- tation est faite par lui hors concours. M. le Président du Comité de Culture potagère dit que la fixité de cette variété de Mâche paraît n'être pas parfaitement établie. Il regarde comme probable qu'elle est issue d'un croisement de la Mâche ordinaire avec la Mâche Régence, variété à grandes feuilles, qui n'est guère plus cultivée aujourd'hui par les maraîchers parisiens. Celte Mâche Régence avait le mérite d'être lente à monter, d'où il résultait qu'elle était encore tendre au printemps, lorsque la Mâche ordinaire montait et, par cela même, durcissait. On la cultivait surtout en la semant dans les carrés d'Oignons. 3" Par M. Bergman, chef des cultures au domaine de Fer- rières-en-Brie (Seine-et-Marne), une splendide corbeille garnie de deux cent cinquante fleurs à'ŒiUels remontants, apparte- nant à vingt-cinq variétés, ainsi que deux pieds en pots d'ŒiUels en pleine floraison apportés pour montrer en quel état sont les plantes qui ont fourni ces fleurs. — Sur la proposition du Comité de Floriculture, il est accordé, pour celte présentation, une prime de 1" classe, à laquelle le Comité ajoute de vives félici- tations. D'après les renseignements fournis par M. Bergman, les Œillets que la Société a sous les yeux appartiennent à vingt variétés venues de la maison Laurent Carie, de Lyon, et à cinq autres variétés dont quatre ont été obtenues de semis, à Ferrières, tandis que la cinquième est due à un dimorphisme de la variété SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1887. 785 Mignon, qui a pris une teinte rose intense en place de la couleur rose pâle qui distingue la plante de ce nom. Les quatre variétés obtenues de semis par M.Bergman n'ont pas encoreété nommées. L'une d'elles est d'un hlanc pur ; la seconde est rose, striée ; la troisième est rose, rubanée de rouge ; et la quatrième est d'un blanclégèrement rosé. Quant aux vingt variétés venues de Lyon, ce sont les suivantes : Alégatière, rouge éclatant ; Baronne Alphonse de Rothschild, jaune vif avec légère bordure saumon ; Comtesse de Paris, jaune pur, frangé ; Charles Mercier, cramoisi violacé unicolore ; Chevalier, jaune-citron clair; Glaire Varri- chon, saumon, strié de rouge ; Docteur Raymond, rouge pur- purin velouté ; Hooper, jaune, avec les extrémités des pétales teintées de carmin ; Irma, rose ; Jean Sisley, saumon, lamé de rouge; Jeanne More), jaune clair, avec les pétales bordés de rouge terne ; Isabelle Nabonnaud, jaune saumonné; Jean-Pierre Hugues, rouge brillant ; Mademoiselle Carie, blanc pur; Madame ëchwaller, fond blanc rosé ; Mignon, rose pâle ; Madame Saint- Hyacinthe, jaune saumonné; Suzanne Pellet, à pétales lignés et striés de jaune-canari ; Souvenir de François Labruyère, ronge brillant ; Tockorny, rose violacé tendre. La culture grâce à laquelle M. Bergman obtient, sur ses Œillets remontants, la tloiaison dont sa présentation de ce jour permet d'apprécier la richesse, est celle dont voici les détails. Les boutures sont faites de la fin de septembre à février et plantées en godets de 0"'I2. Chaque godet reçoit de douze à quinze boutures. On draine ces pots avec des tessons jusqu'au tiers de leur hauteur, et on les remplit de terre sableuse. Le tout est posé sur une couche donnant une chaleur de fond de 20 à 25". Dès que la reprise a eu lieu, on repiqueles jeunes pieds isolément dans de petits godets qu'on met sur une couche tiède. On les plante ensuite en pleine terre sableuse, sous châssis, à raison de deux cents par châssis, et on pratique le premier pincement. Cette opération est faite à la fin du mois de mars. A la fin du mois d'avril et en mai, on met en planches, au plein soleil, en pleine terre franche un peu sableuse, puis on pratique un second pincement, depuis la fin de juin jusqu'au 15 juillet, selon la force des plantes. Enfin, on plante dans des pots bien drainés, remplis 786 PROCÈS-VKRBAUX. d'un compost formé de parties égales de terre franche et de terreau, additionné d'un peu de sable, en déterminant le moment de cet empotage d'après la force des plantes et le plus ou moins d'avancement de la floraison, du 15 août au mois d'octobre. On lient les plantes, pendant l'hiver, sous bâche, ou en serre soit froide, soit tempérée, selon qu'on veut avancer ou retarder la floraison. Une fois qu'elles sont ainsi enfermées, il faut les main- tenir à l'abri tant de la forte chaleur que de l'humidité. 4° Par M. Cornu (Max.), professeur de Culture au Muséum d'Histoire naturelle, deux pieds en pots du Nandina domestica, joli arbuste de la famille des BerÈéridées, originaire du Japon, qui se recommande à la fois par son joli feuillage tripenné et par ses panicules de fruits colorés en beau rouge-corail et de la grosseur d'un pois. M. le représentant du Comité de Floricul- ture exprime des regrets de ce que cet arbuste semble être aujourd'hui abandonné. — Les deux pieds de Nandina avec fruits que M. Cornu met sous les yeux de la Compagnie lui ont été envoyés par M. Harraca, horticulteur à l'établissement Tourasse, à Pau (Basses-Pyrénées). 0° Par M"" Bloch, horticulteur à Schaerbeeck-lès-BruxelIes Belgique), deux pieds fleuris de Li/casfe Slii')ine)'i, qui lui sont venus du Mexique en avril 1886, et dont les fleurs sont jugées, par le Comité de Floriculture, trop pâles pour soutenir la com- paraison avec celles des autres variétés de la même espèce qui sont habituellement cultivées. M. le Président remet la seule prime qui ait été accordée aujourd'hui. H apprend à la Compagnie que trois Membres de la Société viennent d'être honorés de la nomination ou d'un avancement dans l'ordre du Mérite agricole. Cette décoration a été donnée à M. Coraux (Gust.), horticulteur à Montmorency; et M. Latouche (Emile) , professeur d'Arboriculture , à Pontoise , ainsi que M. Cauchin (Vincent;, cultivateur-maraîcher à Montmagny, qui l'avaient déjà, ont été promus au grade d'officier. Il est fait dépôt sur le bureau d'un Compte rendu, par M. MicuELiN, de la 29® session de la Société pomologique de France, qui a été tenue, le 14 septembre 1887, à Lyon. SÉANCt; GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1887 787 L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta- lions. Après quoi, le dépouillement des scrutins n'étant pas encore terminé, la séance est suspendue. A la reprise de la séance, M. le Président fait connaître les résultats de ces scrutins. Pour l'élection du Président de la Société, le nombre des votants étant de 272, la majorité absolue est de 137. Elle est obtenue et fortement dépassée par M, Léon Say, sur qui se por- tent 2.37 suffrages, et après qui cinq Membres obtiennent seule- ment de 4 à 1 voix. M.. Léon Say est proclamé élu Président de la Société nationale d'Horticulture de France pour les années 1888, •1889, 1890 et 1891. Pour l'élection de deux Vice-Présidents on compte 270 bulletins, ce qui porte la majorité absolue à 1.36. M. Joly (Ch.) obtient 201 voix; M. Jamin (Ferd.) en a 176; M. Verdier (Gh.) ol, M. Cornu (Max.) 48, M. Villard 3."), M. Thibaut 24, et quel- ques autres Membres en ont au plus 4. MM. Joly (Gh.)et Jamin (Ferd.), ayant obtenu la majorité absolue, sont proclamés Vice- Présidents pour les années 1888 et 1889. Dans le scrutin pour l'élection du Secrétaire-général, l'urne a reçu 275 bulletins, La majorité absolue se trouve dès lors être de 138. Elle est acquise à M. Bleu (Alfr.), qui obtient 172 voix. M. Joly (Gh.) réunit 9-3 voix ; MM. Bergman (Ern.), Villard, Delamarre, Sagnier ont chacun une voix et on compte 4 bulle- tins blancs. M. Bleu (Alfr.), ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, M. le Président le proclame élu Secrétaire- général pour les années 1888, 1889, 1890 et 1891. On compte 266 votants dans le scrutin pour l'élection de deux Secrétaires. La majorité absolue, qui est de 134, est obtenue et fortement dépassée pour M. Bergman (Ern.), avec 247 voix, et pour M. Ghargueraud, avec 222 voix. Il y a ensuite 11 voix données à M. Hébrard (Alex.) et dix-sept autres Membres en obtiennent au plus 3 chacun. MM. Bergman (Ern.) et Ghar- gueraud, ayant eu la majorité des voix, sont proclamés Secré- taires pour les années 1888 et 1889. 264 votants prennent part à l'élection du Trésorier. Le chiffre de la majorité absolue est ainsi de 133. Les voix se répartissent 788 PROCÈS-VERBAUX. entre M. Chouveroux, qui en a 249, M. Delahogue-Moreau, qui en compte 6, six autres Membres qui en ont chacun 1 et l'on trouve dans l'urne 3 bulletins blancs. M. Chouveroux, ayant obtenu la majorité des suffrages, est proclamé élu Trésorier pour les années 1888, 1889, 1890 et 1891. Dans le scrutin pour l'élection du Bibliothécaire, sur 266 voix exprimées, M. Glatigny en réunit 262, atteignant ainsi presque l'unanimité. Il est proclamé, parM. le Président, Biblio- thécaire delà Société pour les années 1888, 1889, 1890 et 1891. Il y a 261 votants pour l'élection de quatre Membres du Conseil d'Administration qui, composé de seize Membres, doit être renouvelé par quart chaque année. La majorité, qui est de 131, est acquise à M. Yitry (Désiré), avec 225 voix, à M. Dybowski, avec 208 voix, à M. Yerdier(Eug.), avec 200 voix, à M. Lepère, avec 188 voix. Après eux, les suffrages se portent, au nombre de 29 sur M. Hébrard (Alexandre), de 24 sur M. Hanoteau et sur M. Dormois, de 23 sur M. Borel, de 21 sur M. Appert, de 17 sur M. Coulombier, de 13 sur M. Michel, de 12 sur M. Yillard, de 11 sur M. Moser, de 8 sur M. Forgeot, de 24 sur divers autres Membres qui en ont chacun un nombre fort limité. MM. Vitry (Désiré), Dybowski, A'erdier (Eug.) et Lepère, ayant obtenu la majorité des suffrages, sont proclamés Membres du Conseil d'Administration pour les années 1888, 1889, 1890 et 1891, Enfin, on compte 263 bulletins dans le scrutin pour la nomi- nation des cinq Membres de la Commission de contrôle, ce qui donne 133 pour la majorité absolue. Cette majorité est obtenue par M. Finet et M. Uudiné, qui ont chacun 255 voix, par M. le général Brisac, qui en a 254, par M. Barre, qui en a 250, et par M. Delahogue-Moreau, qui en a 248. Une vingtaine d'autres Membres n'ont chacun que de 1 à 4 voix. M. le Président pro- clame MM. Finet, Oudiné, général Brisac, Barre et Delahogue- Moreau comme composant la Commission de contrôle pour l'année 1888. Par l'effet des votes dont les résultats vienr>ent d'être indiqués, l'élection de quatre Membres du Conseil d'Adminis- tration ù des fonctions en vertu desquelles ils y ont entrée de SÉAiNCli r.ÉNKKALE UV :22 DÉCEMBRE 1887. 1H\) droit a délerminé par cela même la vacance de quatre places de Conseillers. Il y a donc lieu de procéder à un nouveau tour de scrutin pour remplacer MM. Bergman (Ern.), Chargueraud et Joly (Ch.), qui appartenaient au Conseil pour trois années encore, et M. Jamin (Ferd.) qui devait en faire encore partie pendant deux années. A ce nouveau tour de scrutin, le nombre des votants n'est plus que de 131, ce qui donne 66 pour le chiffre de la majorité absolue. Or, le dépouillement donne 100 voix à M. Hébrard (Alexandre), 105 à M. Michel, 99 à M. Coulombier, 66 à M. Villard. Les nombres de suffrages les moins éloignés du chiffre de la majorité sont ceux de 45 voix données à M. Forgeot et de 10 voix données à M. Hanoleau, plusieurs autres Membres n'en ayant obtenu que des quantités plus faibles. MM. Hébrard (Alexandre), 31ichel, Coulombier et Villard, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, sont proclamés Membres du Conseil d'Administration, les trois premiers en remplacement de MM. Bergman, Chargueraud et .Toly (Ch.), par conséquent pour trois années ; le dernier, en remplacement de M. Jamin (^Ferd.) et, par conséquent, pour deux années. En raison des élections qui viennent d'avoir lieu et de celles qui remontent à l'une ou l'autre des trois années précédentes, le Bureau et le Conseil d'Administration de la Société nationale d'Horticulture de France sont, dès ce jour, composés de la rlianière suivante î 1° Bureau .' Président MM. Léon Sav. Premier Vice-Président . . Hardy. Vice-Présidents ...... Vilmorin (H. dej, Jolibûis, JoLY (Ch.), Jamin (Ferd.). Secrétawe-général Bleu. Secrétaire-général-adjoint . Verlot (B.j. Secrétaires Delamarre,Lebceuf(P.), Berg- man (Ern.), Chargueraud. Trésorier Chouveroux. Trésorier-adjoint Huard. 790 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Bibliothécaire MM. Glatigny. Bibliolhécaire-adjoint . . . Hariot ^Panl . 2" Conseil d'Administration : Pour une année. . MM. Garrièi'e (E.-A.), Ghatenay (Abel), Thibaut, Truffaut (Alb.). • Pour deux années. . MM. Curé, Hébrard (Laur.), Tavernier, Villard. Pour trois années. .■ MM. Coulombier, Hébrard (Alex.), Michel, Truffaut père. Pour quatre années. MM. Dybowski, Lepère, Verdier (Eug.), Vitry (Désiré). La séance est levée à cinq heures. BULLETIN BIBLIOGHAIMIIQLE MOIS D'oCTOBnE, NOVF.MBRK ET DKCEMBRK 1887 Agriculteurs de France (Bulletin de la Société des), n" 19, iO, 21, 22 et 23, an. 1887. Paris; in-8. Atijàic agricole (L'i, bulletin de la colonisation. Agriculture, Viticul- ture, Horticulture, Économie rurale, n"* lo8 à 163 inclus. Paris; in-4. Ami du Cultivateur (L'), journal agricole, commercial, littéraire, etc., l'o an., n" 1, novembre 1887. Paris; feuille in-2. Annales de la Société d'Agriculture du département de la Gironde, 3° trimestre, 1887, ii" an. Bordeaux; in-8. Annules de la Société d'Agri<:ullure, Sciences, Arts rt ('ommerce du département de In Charente, bulletin de juillet, août, septembre, octobre, novembre 1887. Angoulème : in-8. Annales de la Société d'Émulation, Agriculture, Lettres et Arts de TAm, juillet, août et septembre 1887. Bourg; in-8. Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Gt.^jnne, juillet- août 1887. Toulouse; in-8. MOIS d'octobre, novembre et décembre 1887. 791 Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, n°^ 34, 35, sep- tembre, octobre, novembre, décembre 1887. Cliaumont ; io-S. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire, 1" et 2^ tri- mestres, 1887. Angers; in -8. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de VAubc, n'' 20 et 21. Troyes ; in-8 (1887). Annales du Commerce extérieur, au. 1887 (Ministère du Commerce el de l'Industrie), 9% 10'= et 1 1'' fascicules. Paris; in-4. Annales forestières (Revue des Eaux et Forêts), n°* 19, 20, 21, 22, ?3 et 24, an. i387. Paris; in-8. Annuaire statistique de la France (Ministère du Commerce et de l'In- dustrie), 10« an., 1887. Paris; in-4. Apiculteur [L'), journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de miel et de cire, par M. H. IIamkt, n"^ 1 1 et 12. an. 1887. Paris-, in-8. Belgique horticole (La), annales de Botanique et d'Horticulture, par M. Ed. MoRREN, septembre-décembre 1885. Gand ; in-8. Boletim da Sociedade Broteriana (Bulletin de la Société Brotérienne, 2" fascicule de 1887). Coïmbre ; in-4. Bon Cultivateur [Le), organe de la Société centrale d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle, n»^ 41 à 52 inclusivement. Nancy; in-4. Bulletin de la Société botanique de France, comptes rendus des séances, n"' 5 et 6 de 1887 et Revue bibliographique B, C; Table alpha- bétique des matières contenues dans le tome XXXIH. Bulletin de la Société centrale d'Agriculture et des Comices agricoles du département de l'Hérault, 74° an., mai, juin, juillet et août 1887. Montpellier; in-S. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy, n" 5, septembre^ octobre 1887. Nancy; in-8. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture du département de la Seine- Inférieure, 2*= cahier de 1887. Rouen; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture et d'HorticilUure de l'arrondissement de Pontoise (Seine-et-Oise), n» 103, 3« trim. 1887. Pontoise; in-8. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny, n"* 8, 9 et 10, an. 1887. Poligny ; in-8. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, 86= au,, 1887, n°'*21, 22 et 23. Paris; in-4. Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apiculture de Beauvais, octobre, novembre et décembre 1887. Beauvais; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne, n"^ 28, 29 et 30, 1887. Compiègne; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Cùte-d'Or, n° 4, juillet cl août 1887. Dijon; in-8. 7"J:2 liCLLETlN KIBLIUURAlMIUJL'Ii. BuUelin de la Société cCRortkidtwe de Genève, G*^ livraison, IS87. Genève; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de rarroiidissemtnt de Clermont (Oise), n" 30, novembre-décembre 1887. Clermont; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers, n"'* 71 et 72, an. 1887. Coulommiers ; in-8. Bulletin de la Société d'' Horticulture de Varrondisseniint de Sentis, n»" 10, 11 et 12, an. 1887. Seniis; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarilie, 4^ trimestre de 1887, tome XI. I.e Mans; iu-8. Bulletin de la Société d'Horticidturc d'Orléans cl du Loiret, u" 7, ■i'^ trim. 1887. Orléans; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture du Bhônc, n»' 7, 8, 9, 10, Il et 1?, an. 1887. Lvon; in-S. Ballelin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons^ août, septembre et octobre 1887. Soissons; in-8. Bullclin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Épcrnai/^ octo- bre, novembre et décembre 1887. Epernay; in-8. Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir, Qo* 8, 9, 10 et 11, août à novembre 1887. Chartres; in-8. Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois, H« an., 1887, n" 3. Arbois; in-8. Bulletin de la Société de Viticidlure, Horticulture et Sylviculture de l'arrondissement de Reims, n°* 9, 10 et 11, an. 1887. Reims; in-8. Bidlet'indc la Société horticole du Loiret, n° 6, "2*= trim. 1887. Orléans; in-8. Bulletin de la Société libre d'Èmidation, du Commerce et de l'Industrie de la Seine-Inférieure, an. 1886-1887. Rouen; in-8. Bulletin de la Société régionale d' Horliculture de Vincennes, n" 11, 3" trimestre de 1887. Vincennes; in-8. Bulletin de la Société tourauf/rllr d'Horticidiurc, 2'' trimestre de 1887, n" 2. Tours, in-8. Bulletin de l'Association professionnelle de Suint-Fiacre, n" 6 et 7. Paris; in-8. Bulletin des séances de la Société naliunalc iV Agriculture île France, n"8, an. 1887. Paris; in-8. Bulletin d'insectoloyie agricole, journal mensuel de la Société centrale d'Agriculture et d'Insectologie, Entomologie appliquée, n» 8, août 1887. Paris ; ia-8. Bulletin du Cercle horticole du Nord, n"^ 10, 11 et 12, an. 1887. Lille, in-8. Bulletin, Documents officiels, Statistique, Rapports, Comptes rendus des missions en France et à l'étranger (Ministère de l'Agricul- ture), 6» an., 1887, n»^ '6, 6 et 7. Paris; in-8. MOIS d'octobre, novembre et décembre 1887. 793 Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de V arrondissement de Mantes, n°* 99 et 100, an. 1887. Mantes; in-8. Bulletin officiel du syndicat des Viticulteurs du département d'Alyer, n°^ 4, 5, 6 et 7, an. 1887. Alger; in-8. Bulletin trimestriel de la Société d'Horticulture de Limoges, iO"^ an., iSSl, janvier à septembre. Limoges; in-8. Bullcttino délia R. Società toscana di Orticultura (Bulletin de la Société R. toscane d'Horticulture, n°" d'octobre et décembre 1887). Florence; in-8. Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique de l'arrondissement du Havre, 4» bulletin, 1886. Le Havre; in-8. Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, journal d'annonces et de faits divers, n**' 20 à ii incl, Paris ; in-4, C/t/'o/ii^we/ior^/co/t', journal de la Société d'Horticulture de l'Ain, 17'= an,, 1887, n«^23 et 2i. Bourg; feuille in-4. Compte rend'x de la 29'^ session de la Société pomologiquc de France, par M. Jos. Daurel. Bordeaux; in-8 de 40 pages; 1887. Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, 2<= semestre 1887, n"' 14 au 26 inclusiv. Paris ; in-4. Economisla (L') (L'Economiste, gazette hebdomadaire, n° du 30 octo- bre 1887). Florence; in-4. France agricole (La), journal des Syndicats agricoles, 5« an., 1887, n»^ 41 à 52 inclus. Paris; iQ-4. Gartenflora (Flore des jardins, Gazette d'Horticulture et de Botanique éditée par M, le professeur L. WrrTMACK, de Berlin; cahiers du 15 octobre, des l'"" et 15 novembre. 1«'' et 15 décembre 1887, 1" janvier 1888). Berhn; in-8. Het nederlandsche Tuinhomvhlad (Gazette horticole néerlandaise, organe de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota- nique; n"* 41 à 53 de 1887). Arnhem; in-4. Horticulteur chalonnais (i'), bulletin mensuel de la Société d'Horti- culture de Chalon-sur-Saône, octobre et novembre 1887, Cha- lon-sur-Saône; in-8. Indicateur des semis et travaux de jardins pour la Provence, par M. GcEiDAN aîué. Marseille; in-32 de 176 pages, sans date. Journal d' Agriculture pratique et d' Économie rurale pour le midi de la France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute- Garonne, de l'Ariège et du Tarn, août, septembre et octo- bre 1887. Toulouse; in-8. Journal de V Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de la Zootechnie, etc., 22'-' an,, 1887, n°" 965-978 inclusiv. Paris; in-8. (M. Sagjuer, rédacteur en chef). Journal de la Société de Statistique de Paris, n"^ 10. il el 12, octobre- novembre et décembre 1887. Paris; in-8, 51 794 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Journal de la Sociélé d'Horticulture de la Basse-Alsace, tome XI, n" 5, 1887. Strasbourg; iQ-8. Journal de la Société régionale d'Horticulture du nord de la France, Lille, Palais-Rameau, n'» 10, 11, 12 de 1887. Lille; in 8. Journal de la Vigne et de l'Agriculture, organe du commerce des viu?, des spiritueux et de la production, n"* 48, 50 ei o2. Paris; feuille in-2. Journal des Campagnes, journal d'Agriculture progressive, industrie agricole, 32^ au., 1887, n"* 41 à 53 inclus. Paris; feuille in-4. Journal des Roses, par M. S. Cochet, 11« an., 1887, n"" 10, 11,12. Paris; in-8. Journal de vulgarisation de l'Horticidture, recueil de jardinage pratique, par M. Vauvel, n»* 7 et 8, 1887. Paris; in-8. Le Jardin des plantes de Toulouse et la Botanique locale et pyrénéenne, par M. D. Ci.os. Toulouse; in-8 de 18 pages, 1887. Lyon horticole, revue bi-mensuelle d'Horticulture, 9" an., 1887, ocl,(»bre novembre, décembre, n"^ 19 à 24 inclus. Lyon; in-8. Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Juin- en Landbouw (Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture et de l'Agriculture, n"« de septembre, octobre et. novembre 1887). Maëslricht; in-8. Maison de Campagne (La), Journal horticole et agricole illustré des châteaux, des villas, par M. L. de la Roque, n"* 20, 21, 2», 23 et î4. Paris; in-4. Maître Jacques, journal d'Agriculture publié par la Société centrale d'Agriculture du département des Deux-Sôvrcs, à Niort, septembre, octobre, novembre 1887. Mort; in-S. Monatsschrift rf-^s Gartcnliauvcreins zn Darmstadt (Bulletin de la Société d'Horticulture de Darmsiadt, n°» 10, 11, 12 de 1887, 1 de 1888). Darmstadt; in-8. Moniteur d'Horticulture (Le), organe des amateurs de jardins et d'Orchidées, par M. Lucien Chauré, 11' an., 1887, 10 et 25 octo- bre, 10 et 25 novembre, 10 et 25 décembre. Paris; in-8. Nouvelles de Paris [Les], finances, politique, commerce et industrie n»* 41 à 52 incluïiv. Paris; feuille in -2. Orchidophile (L'j, journal des Amateurs d'Orchidées, par M. Godefroy- Lebeuf, 7« an., 1887, n"» 77, 78, 79 et 80. Argenteuil; in-8. Petit Cultivateur (Le), protection douanière, crédita l'Agriculture, etc., 3<= an., 1887, n"* 140 à I:i2 inclusiv. Paris; feuille in-2. Pomologic française (La), bulletin de la Société pomologique de France, n" 1, 1888, 4" série. Lyon; in-8. Proceedings of Ihe American Academy of Arts and sciences (Actes de l'Académie américaine des Arts et Sciences). Boston ; in-8 de 599 et VII pages; 1887. MOIS d'octobre, iNOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1887. 795 Rapport sur la sUuatio7i riticole de V arrondissement de Toulon; Comilé d'études et de vigilance contre le Pliylloxera. Toulon; iii-8 de 9o pages; 1887. ReuMe horticole des Bouches-du- Rhône, journal des travaux de la So- ciété d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n»* 399 et 400, octobre et novembre 18")7. Marseille; in-8. Revue horticole, journal d'Horticulture pratique, par MM. E.-A. Car- rière et Ed. AiNDRÉ, û°^ "20 à 24 inclus. Paris; in-8. Rivista agricola romana (Hevue agricole romaine, publication men- suelle du Comice agraire de Rome, organe de la Société d'Hor- ticulture de Rome, n"^ de septembre, octotre et novembre 1887). Rome; in-8. Sempervirens, gcillustreerd Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sempervirens, feuille hebdomadaire illustrée pour l'Horticul- ture des Pays-Bas, n"' 40 à 52 de 1887, 1 de 1888). Amsterdam; gr. in-4. Société centrale d'Agriculture, d'ilorticxdlure et d'Acclimatation dis Alpes-Maritimes (Bulletin-journal), ii°» 9, 10 et 11, septembre, octobre et novembre 1887. Nice; in-8. Société d'Agriculture de l'Allier (Bulletin-journal de la), n°' 9, 10 et 11 de 1887. Moulins; in-8. Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, La Pro- vence agricole et horticole, bulletin mensuel, n*"" 21, 22 et 23, septembre, octobre et novembre 1887. Toulon; in-8. Société d'Agriculture du département du Cher, n"» 11, 12 et 13, 1887. Bourges; in-8. Société d'Agriculture, Sciences et Ari^s de Meaux, publication du 1" janvier au 31 décembre 1886. Meaux; in-8. Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, «éances des 28 octo- bre, M et 2-5 novembre, 9 décembre 1887. Paris; in-8. Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Havre, 40® bulletin, 2° trimestre, juillet, septembre 1887. Le Havre; in-8. Société d'Horticulture, d'Agriculture et de Rutaniqve du canton de Mont- morency (Bulletin des travaux de la Société), 6"= volume, an. 1887, 3"= trimestre. Montmorency; in-8. Société d'Horticulture d'Avranches, Rapports des délégués aux Expo- sitions d'Alençon, Bayeux et Rennes, concours en 18S7. Avran- ches; in-8. Société d'Horticidture de Cannes et de l'arrondissement de Gfrasse (Bulle- lin trimestriel), n" 4, septembre 1887. Cannes; in-8. Société d' Horticulture de la Gironde (Nouvelles annales de la), n" 39, juillet, août et septembre 1887. Bordeaux; in-8. Société d'Horticulture des Basses-Fyrénées (bulletin trimestriel), 2'= an., 1887, n» 10. Pau; in-8. 796 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Société d'HorticuUicre de Villemomble (statuts^ Le Raincy ; in-8. Société d'Horticulture et de Botanique de V arroniissement du Havre, ■lei-, 2% 3" et 4« bulletins. Le Havre; ia-8. Société d'Horticulture et de Viticulture d'Épernay i Nouveaux statuts). Ay-Champagne; iu-S (an. ISS*). Société nantaise d'Hoi'ticulture (Annales et résumé des travaux de la), année 1887, 3= trimestre. Nantes; in-8. Société nationale d'Acclimatation de France (Bulletin mensuel de la), n">' 10, H et 12 de 1887. Paris; in-8. Statistique de la France, nouvelle série, tome XIV, statistique annuelle, année 1884. Paris; in-4. Swd-Esi, journal agricole et horticole, 7'= région agricole, septembre, octobre et novembre 1887. Grenoble; in-8. The american Florist (Le Fleuriste américain, journal semi-mensuel pour le commerce, n°' des \'^' et 13 octobre, 1" et 15 novembre, 1'"' et \o décembre 18871. Chicago et New-York; in-4. The Garden (Le Jardin, joiîrnal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d"Arboriculture, u*"* des 8, Ki, 2*, 29 octobre, 5, 12, 19, 26 novembre, 3, 10, 17,24, 31 décembre 1887, l»'- janvier 1888). Londres; in-4. The Gardeners C/trojuc/e (La chronique des jardiniers, fondée en 1841; n« des 8, 15, 22, 29 octobre, 5, 12, 19, 26 novembre, 3, iO, 17, 2i, 31 décembre 1887, l»-- janvier 1S88). Londres; in-4. The horticuUural Times, Covent Garden Gazette (Les temps horticoles, gazette de Covent Garden, n° du 17 décembre 1887). Londres; in-i. Une lacune dans l'histoire de la sexualité végétale, par M. D. Clo?, Toulouse ; in-8 de 23 pages. Vie champêtre (La) journal d'élevage pratique, n° 6, novembre 1887, par M. G. de Nay. Paris; in-4. Vicrundsechsigstcr Jahres-Bcricht dcr Schlesischen Gesellschaft fur vatcrlwndische Cullar 64'" rapport annuel de la Société silésienne pour l'instruction du pays). Jîreslau; iu-S de 327 pages; 1887; avec un fascicule complémentaire de 121 pages, Viestnik Sadovodstva, Plodovodstva i Ogorodnitchestva (Le Messager de l'Agriculture, de l'Arboriculture et de l'Horticulture , n»* 27 à 31 de 1887). Saint-Pétersbourg; in-8. Vigneron champenois [Le), Viticulture, Agriculture, llorliciiilure, Com- merce et Industrie, n°* 40 à 52 inclusivement, octobre à dé- cembre 18S7. Reims; feuille in-2. Wiener illustriste Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée devienne, rédigée par M, Vi\ Aiîel, n-^ 10, 11 et 12 de 1887). Vienne; iu-8. Wochenblalt des landwirthschafllichen Yereim im Grossherzogthum CORRESPONDANCE. 797 Baden (feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du grand-duché de Bade, n"' 3S à 31 de 1887). Karlsruhe; in-4. Zeitschrift des landwirthschaftlichen Vereins in Baycrn (Bulletin de la Société d'Agriculture de Bavière, cahiers d'août, septembre et d'octobre 1887). Munich; in-8. CORRESPOXDAXCE Lettre de M. le docteur Hexneguy Paris, 9 novembre 1887. Monsieur le Président, Vous m'avez fait l'honneur de m'adresser des pousses de Cattleya, attaquées par des insectes, provenant des serres de M. Kegeljan, horticulteur à Namur, et de me demander de vous renseigner sur ces insectes. Les pousses de Catlleya présentant une grosseur anormale sont creusées d'unegalerie dans laquelle se trouvent de petites larves blanches, apodes, et des nymphes; celles-ci donnent naissance à de petits Hyménoptères noirs, appartenant au sous- ordre des Hyménoptères térébrants, à abdomen pédicule. Il m'aurait été très difficile de déterminer exactement cet insecte exotique, si je n'avais eu la bonne fortune de pouvoir le montrer, ces jours-ci, à M. G.-V. Riley, l'éminent entomologiste américain, de passage à Paris. M. Riley a reconnu de suite Vfsosoma Cattleyse, qu'il avait déjà observé en Amérique. h'Isosoma Catlleijse, de la famille des Eurytomidées, est un insecte très intéressant au point de vue entomologique, car il appartient à la tribu des Chalcidiens, qui passe pour ne renfer- mer que des insectes entomophages. c'est-à-dire des insectes dont les larves vivent en parasites dans des larves d'autres insec- tes. Il existe plusieurs espèces d'/sosoma, /. Tritici, I. Hordei^ 1. grande, qui produisent de véritables galles sur les Graminées. Les déformations observées sur les pousses de Cattleya sont donc 798 NOTES ET MÉMOIRES. bien dues à la présence des larves de V/sosoma; les mœurs de cal insecte sont analogues à celles des Cynips, dont il est du reste très voisin. M. Kegeljan, à quij'ai demandé des renseignements sur l'ori- gine de la maladie, m'a dit avoir constaté la présence de l'in- secte dans ses serres, l'été dernier, après avoir reçu quelques Cattleija [C. Gaskeliana, C. Mossiœ, C. Mendeli) de MM. Low et C'®, de Clapton (Londres). Il est probable que Vlsosoma a été introduit en Angleterre avec des Orchidées venant d'Amérique. Ce qui intéresse surtout les horticulteurs, c'est d'empêcher la propagation de l'insecte. Je ne connais actuellement d'autre moyen que la destruction des pousses infestées. Il importe de couper les pousses dès qu'elles commencent à se déformer et de les brûler avant que les larves se soient transformées en adultes. On devra aussi avoir soin de n'employer, pour la multiplication, que des pieds parfaitement sains. Veuillez agréer, etc. D"" J. Henneguy, Professeur à l'École nationale J'IIorliciiltinv de Versailles. NOTES ET MÉMOIRES Notice nécrologique sur M. Lagharme (1), par M. Eugène Verdier. Messieurs, L'Horticulture vient d'éprouver une perle des plus sensibles, en même temps que la Floricuîture française était cruellement frappée. François Lacharme, le grand rosiérisle français, est mort i\ Lyon, le 5 novembre dernier, dans sa soixante-dixième année, lorsque rien ne faisait prévoir une fin si prématurée, laissant (I) Lue le 8 décembre 1887. SUR UN VRIESEA HYBRIDE. 799 derrière lui les regrets unanimes de tous ceux qui l'ont connu. Il n'appartenait pas à notre Société; mais il lui était dévoué et elle a eu souvent recours à lui en l'appelant à faire partie des Jurys de ses Expositions. Lacharme était un homme d'un caractère droit et conscien- cieux, d'une modestie exceptionnelle et aimant à rendre service; c'était un horticulteur éclairé, qui a beaucoup contribué l'amélioration de la culture du Rosier. Comme semeur, il était attentif et persévérant et il a doté la Floriculture d'un grand nombre de variétés de Roses parmi les plus belles et les plus remarquables, qu'on rencontrera toujours dans les collections. Son nom est universellement connu et considéré ; les journaux horticoles français et étrangers en font le plus grand éloge, et notre Société^ qui sait toujours reconnaître le mérite où il se trouve, ne reste pas indifférente en présence de ce deuil uni- versel. JN. B. Dès que la mort de M. Lacharme a été connue, il s'est formé un Comité lyonnais et un Comité parisien qui, d'un com- mun accord, ont ouvert une souscription dont le produit sera consacré à élever sur la tombe du regretté rosiériste un monu- ment qui soit un témoignage durable de la sympathie et de l'estime qu'il avait su inspirer. D'après la circulaire qui vient d'être publiée au nom des deux Comités réunis, les fonds desti- nés à la souscription seront reçus par M. Bernaix (A.), Trésorier, cours Lafayette, 63, à Villeurbanne, Lyon, et par M. Cochet, (Pierre), Trésorier, à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne). Note sur un Yriesea hybride (1), par M. DuvAL (Léon).] Les plantes obtenues de croisements opérés entre diverses Broméliacées ne sont pas très nombreuses, que nous sachions, fl) Présentée le 8 décembre 1887. 800 .NOTES ET MÉMOIRES. et si beaucoup d'entre elles offrent une certaine valeur au point de vue botanique, la plupart nous paraissent de nature à ne devoir guère devenir des plantes marchandes. Or, c'est en vue d'obtenir une plante marchande que nous avons fait l'opération dont le sujet que nous présentons aujourd'hui (et qui fleurit pour la première fois) est le résultat. Prenant pour mère ou porte- graine le Vricsea Duvaliana Ed. Morren (1884), nous l'avons fécondé avec le pollen du Vriesea incurvala Ed. Morr. [Vr. Truffautiana Ed. André); nous avons ainsi obtenu un gain qui est parfaitement distinct de ses deux parents. En effet, le Vriesea Duvaliana (la mère) est une plante de très petite stature et qui donne son inflorescence sans avoir dépassé souvent la hauteur de quelques centimètres. Cette inflorescence, d'une jolie couleur rouge pointée de jaune, rappelle assez bien la forme d'un Cyprin dore ou petit poisson rouge ; elle est du reste de longue durée. De son côté, le Vriesea incur- vata est de stature plus grande, plus que double. Son feuillage vert clair est assez délicat et tous les cultivateurs de cette plante savent qu'elle se tache assez facilement. Son inflorescence, d'un beau rouge foncé, est légèrement boursouflée et affecte aussi assez bien la forme d'un Cyprin doré ; mais elle sort peu de feuillage et elle a le défaut de durer peu de temps. L'hybride obtenu entre ces deux plantes est parfaitement dis- tinct, disions-nous. 11 a priseneffetà lanière la couleur du feuil- lage et l'ensemble du port ; il est intermédi;iire aux deux parents comme force : plus grand que le Vriesea Duvaliana, il est un peu moins grand que le V. incurvala. Quant à son inflorescence, elle tient des deux parents; toutefois, l'influence de la mère ( Vr. Dvvaliana] s'y fait beaucoup plus sentir, et elle possède une grande durée. Le pied mis aujourd'hui sous les yeux du Comité de Floriculture, est coloré depuis plus d'un mois ; la cou- leur rouge brillant et comue vernie de son inflorescence est d'une nature beaucoup plus solide que celle du V. incurvala. Nous pensons que celle plante est appelée à jouer un grand rùle parmi les Broméliacées destinées au commerce des marchés. Je lui donnerai le nom de Vriescay^fulffida. sur un chataignier colossal. 801 Note sur un Châtaignier colossal (1), par M. Cn. Joly. Nous avons en France une excellente chose, la Commission des monuments historiques, chargée d'entretenir et de réparer les monuments qui donneront à nos descendants une idée des constructions civiles, militaires et religieuses des temps passés. Je voudrais voir établir aussi une Commission chargée de veiller sur certains arbres séculaires, dont l'aspect calme et mystérieux nous inspire un profond respect quand nous les comparons aux végétaux qui les entourent. Les monuments anciens sont imposants, mais ils nous rappellent souvent de tristes révolutions ; tandis que Tarbre a une vie, une éloquence qui fi-appent les esprits les moins cultivés et nous plongent dans de profondes réflexions sur le peu de durée de notre existence. Celui-là ferait une œuvre pieuse et intéressante qui publierait des vues et des documents sur les merveilles du monde végétal. Déjà, dans l'ordre d'idées qui précède, on a fait aux États-Unis ce que j'appellerai deux réserves nationales : je veux dire le parc de Yellowstone et la vallée de Yosemite, dont j'ai publié les descriptions, et qui, préservés dès à présent des atteintes des spéculateurs, garderont pour l'avenir des arbres merveil- leux et des curiosités naturelles exceptionnelles. Que n'a-t-on fait de même, il y a longtemps, pour les abords des chutes du Niagara ! Plût à Dieu que les merveilleux monuments de la Grèce et de tant d'autres pays n'eussent pas été la proie de barbares collectionneurs ! Aujourd'hui, je voudrais montrer à mes collègues un Châ- taignier colossal dont les ligures 1 et 2 donnent une idée assez exacte. On sait que le Caslanea Vesca, ou Châtaignier commun, atteint, dans les régions méridionales, d'énormes proportions • et que celui de l'Etna passe à juste titre pour le doyen et le (1) Déposée le 8 décembre 1887. 802 NOTES ET MEMOIRES. A'LTE D UN CHATAIGNIER COLOSSAL SUR UN CriATAIG.MER COLOSSAL. 803 ^. Wi 4^- 1^^ \ ^ W^ w. nk ♦■ \ B^^ ' * 1^ <^ "**4I K ^^ "" ^_^- l '^ Bê^'" *. ^HL" -"«i^ # ^ 1 i J^ m k%iL. '^■^ (sQ "^^ . ■r'V'iv/-' ..£.-*-. DANS L ILE DE MADEUE 804 ^■OTES ET MEMOIRES. plus gros colosse de cette espèce. Autour de Paris, on en voit de nombreuses plantations .qui, aménagées à sept ou huit ans, ne servent qu'à la fabrication des cerceaux et des échalas ; mais dans le Midi, le fruit du Châtaignier entre pour beaucoup dans l'alimentation des campagnes. L'arbre dont je donne ici le dessin se trouve dans l'Ile de Madère, sur une propriété qui appartient à M. le comte de Garvalhal, à un endroit qu'on appelle Achada, dans la paroisse de Campanario ; cette paroisse est située à 23 kilomètres de Funchal. La hauteur de ce Châtaignier est d'environ oO mètres et, à I mètre du sol, son tronc a 11", 60 de circonférence. Il y a dans le centre de ce tronc une chambre carrée de l™,70 de large et de 2 mètres de haut. Au sud, on a ouvert une fenêtre de 0™,o2 sur 0'",37. L'arbre est encore en pleine végétation; mais, comme pour tous les colosses de ce genre, il serait bien difficile d'en indiquer Tâee. Note sur des fleurs hermapiirodites de Bégonia (I), par M. P. Duciiartre. Au mois d'octobre dernier, M. Lequin, horticulteur à Cla- mart (Seine)^ bien connu pour ses succès dans la culture des Bégonias tubéreux, m'avait remis une Heur d'une nouveauté de ce genre obtenue par lui de semis, cette année même, et qui, au mérite de- la beauté, joint cette particularité singulière de produire des fleurs hermaphrodites mêlées à des Heurs mâles et femelles. Quelques jours plus lai'd, sur ma demande, il a bien voulu m'envoyer trois autres fleurs prises sur la môme plante et dont l'une était mâle, la seconde femelle, la troisième herma- phrodite. J'ai eu ainsi, grâce à son obligeance, les éléments nécessaires pour un examen attentif de l'organisation qu'ofl'rent, sous leurs trois états, les Heurs de la nouvelle variété dont on lui doit l'obtention. Le Bégonia tubéreux cjui a offert cette remarquable particu- J'j Déposée le 10 novciiibre 1887. FLEURS HERMAPriRODITES DE BÉGONIA. 805 larité étant le produit d'un semis de l'année et devant être soumis, l'an prochain, à une série d'observations, au point de vue horticole, avant d'être mis au commerce, n'a pas encore reçu de nom. C'est une plante vigoureuse, dont les fleurs, colo- rées en beau jaune-citron uniforme, sont fort belles et très amples. La fleur mâle que j'ai eue sous les yeux ne mesurait pas moins de 0°',093, dans son plus grand diamètre. Son périanthe était formé de quatre folioles bien étalées, dont les deux externes, opposées l'une à l'autre, à peu près arrondies, très obtuses, étaient épaisses d'environ un millimètre dans toute leur portion moyenne, d'une substance notablement ferme, longues de O^jOiS et atteignent 0"\048 dans leur plus grande largeur. Ces deux folioles externes, qu'on pourrait regarder comme deux sépales, oflraient ce caractère d'être marquées, à chacune de leurs faces, d'une quinzaine de sillons divergents en éventail et qui se correspondaient d'une face à l'autre. Quant aux deux autres folioles, qu'on pourrait regarder comme des pétales, elles étaient en croix relativement aux deux premières, plus internes et beaucoup moins grandes que celles-ci ; elles n'avaient, en effet, que 0"", 038 de longueur sur O"", 030 dans leur plus grande lar- geur. Leur forme était, en outre, fort différente, car elles étaient fortement rétrécies en coin dans les deux tiers inférieurs de leur longueur. Elles étaient sensiblement plus minces et plus délicates que les deux sépales, entièrement lisses à leur face externe et offraient seulement à leur face interne un petit nombre de sillons peu profonds. La fleur était complétée par une houppe centrale d'étamines, au nombre d'environ quatre-vingts, et for- mées chacune d'un petit filet grêle, continu, à son extrémité supérieure, avec une anthère ovoïde, très obtuse. La fleur femelle avait un périanthe moins ample que celui dont il vient d'être question, mais qui néanmoins mesurait 0'°,064 de diamètre. Les folioles dont il élait composé différaient fort peu entre elles, l'une seulement des plus internes étant plus petite que les autres. Au lieu de former, comme dans la fleur mâle, deux paires très dissemblables^ placées en croix l'une par rapport à l'autre, elles étaient au nombr^j de cinq, disposées en quinconce parfait ; par conséquent, deux étaient externes. 806 NOTES ET MÉMOIRES. deux internes, et la dernière était externe par un bord, interne par l'autre. Il ny avait aucun indice d'élamines, et l'or- gane femelle ou le pistil }' était non seulement complet, mais encore surabondamment développé. En elTct, l'ovaire infère, qui était tiès gros, haut et épais de 0"\Oli,ôlait relevé à l'extérieur, non pas de troisailes, comme dans la généralité des Bégonias tubé- reux, mais de sept fort inégales, dont deux étaient grandes (en saillie, l'une de 0", 011, l'autre de 0"", 010), deux moyennes (en saillie de O^.OOi et 0"',003) et trois rédijites à l'état de simples côtes proéminentes (en saillie de 0'",002 et 0",00r). Les deux grandes ailes se trouvaient sous la seconde des folioles externes (n° 2 du quinconce) et les deux moyennes sous la première foliole externe (n° 1); deux des petites ailes étaient fort rapprochées entre elles et correspondaient à rinlervalle des deux folioles 3 et 5; enfin, la septième semblait être de superfétaiion et corres- pondait au milieu de la foliole n" o. Intérieurement cet ovaire présentait cinq loges très bien formées, dans chacune desquelles se trouvait un placenta formé de deux grandes lamelles paral- lèles et chargée;-', sui- toute retendue de leurs deux faces, d'une quantité considérable d'ovules en bon état. A quatre de ces loges correspondaient les quatre ailes grandes et moyennes qui partaient chacune de la ligne médiane de la paroi externe, sur toute sa longueur; à la cinquième correspondaient les deux petites ailes adjacentes l'une à l'autre, qui semblaient être ainsi le dédoublement d'une .•^eule ; enfin, la septième, qui était aussi la moins saillante, tenait à une ligne latérale de la loge qui por- tait sur sa ligne médiane l'aile la plus développée. A cinq loges ovariennes auraient dû correspondre tout autant de styles; or, la fleur en possédait dix dont, avec une assez grande régu- larité, cinq étaient superposés aux cloisons. Chacun de ces styles était, vers le milieu de sa longueur, divisé en deux bran- ches, qui parfois se subdivisaient en deux à leur tour, et ces différentes ramifications slylaires portaient, chacune dans sa partie supérieure, la bande spirale bien connue de papilles stig- matiques se reliant à sa voisine par une connexion transversale. Celte fleur avait donc, en somme, une surabondance des organes qui pouvaient la rendre féconde. FLEURS lIERMArnRODlïES DE BÉGONIA. 807 Les deux fleurs hermaphro-iites que j'ai pu observer se res- semblaient |)ar des points essenliels : l'une et l'autre réunissaient des pistils bien formés à des élainines normales; en outre, dans Tune comme dans l'autre, il t) 'existait pas d'ovaire infère, c'est- à-dire placé au-dessous du niveau du périantlie, et leurs pistils devenus supères et libres étaient semblables les uns aux autres; néanmoins, il existait entre elles quelques différences secondaires; de plus, la partie supéi'ieure du pédoncule que terminait cha- cune d'elles, présentait une paiticularité très curieuse, qui me semble avoir une réelle importance comme apportant un nou- vel et sérieux argument en faveur de la théorie des ovaires infères qui a été introduite dans la science par Decaisne, et qui est aujourd'hui généralement adoptée. Je crois donc devoir, pour ces divers motifs, entrer, relativement à ces fleurs, dans des détails un peu circonstanciés. Les fleurs des Bégonias sont essentiellement unisexuées et habituellement chacune de leurs inflorescences ou C3'mes réu- nit des fleurs mâles ou à étamines et des fleurs femelles ou à pistil; toutefois, la culture dirigée surtout en vue d'en obtenir des variétés ornementales est parvenue à en créer quelques- unes dans lesquelles les fleurs femelles, qui sont les moins belles, ne se montrent que très rarement; il y a donc eu, dans ce cas, suppression presque complète de l'un des deux sexes. Le contraire de cette suppression d'un sexe consiste en un dévelop- pement qui vient altérer le plan normal d'organisation de la fleur à tel point que celle-ci, qui devait ne renfermer que des étamines, si elle était mâle, qu'un pistil composé, si elle était femelle, réunit ces deux organes et se trouve ainsi hermaphro- dite. Cet hermaphroditisme accidentel a été fort rare chez ces plantes, tant que la culture en était restreinte; mais depuis qu'elle a pris le développement considérable qui en a fait l'un des principaux ornements des jardins, cette profonde modifica- tion de leur organisation florale paraît être devenue un fait moins exceptionnel; toutefois, il n'est pas assez fréquent pour qu'il n'y ait pas intérêt à le faire connaître chaque fois qu'il se présente. J'ajoute que les exemples qui, à ma connaissance, en ont été signalés sont peu nombreux et ont offert des manières 808 NOTES ET MÉMOIRES. d'être dissemblables ; je crois aussi qu'il n'est pas hors de propos de les rappeler, avant de décrire celui dont je dois la commu- nication à M. Lequin. Le premier en date, qui a été longtemps le seul connu, a été figuré et décrit, on peut dire incidemment, en 1859, dans le BiAanical Magazine, pi. 5160, fig. I. Il s'était présenté sur un pied de Bégonia frigida. Voici ce qu'en dit le recueil anglais dans le texte de l'article consacré à l'espèce normale : « Notre « artiste, M. Fitch, tout en exécutant le dessin de cette plante, « y a découvert une fleur qui avait un périanthe infère, formé « de quatre sépales très inégaux (indiquant une fleur mâle). « Au-dessus du point d'insertion de ces sépales se trouvaient « quatre étamines (paraissant parfaites), alternant avec quatre « ovaires supères, ovoïdes et libres, portant chacun un style « court, que terminaient deux stigmates duvetés et linéaires. 11 « est à regretter qu'il n'ait pas fait une coupe de ces ovaires « qui, par leur situation et leur forme, ressemblaient si peu au « fruit infère et à trois loges des Bégonia. » La fleur ainsi dé- crite et^que représente la figure 4 de la planche 5160 du Bo(a- nical Magazine était hermaphrodite; mais, au lieu des nom- breuses élamines dont l'ensemble constitue l'androcée d'une fleur mâle de Bégonia, elle n'en renfermait que quatre, tan- dis que, au contraiie, elle ofl'rait quatre carpelles, au lieu des trois qui sont le nombre normal dans ces plantes. En 1880, dans ma note sur les fleurs doubles des Bégonias lubéreux {Journ. de la Soc. nation, et cenlr. d'IIorlic., 3" série, 11/1880, pp. 434-450), j'ai signalé des fleurs doubles dans cha- cune desquelles les deux sexes étaient représentés, mais tou- jours plus ou moins imparfaitement, de telle sorte qu'on devait y voir autant de cas d'un hermaphroditisme incomplet à cer- tains égards. Tout récemment, le Gardeners' Chroniclc, dans son numéro du 5 novembre 1887 (p. oGO, fig. 110), a signalé et figuré une fleur hermaphrodite qui s'est produite sur un Bégonia hybride, obtenu par MM. Ganneil, de Swanley, et que l'article le concernant donne comme [issu d'un croisement du Bégonia sempervirens avec un Bégonia tubéreux qui n'est pas désigné autrement. Dans FLEURS HERMAPHRODITES DE BÉGONIA 801) celle fleur, y est-il dit, u les ovaires, au lieu d'èlre, comme on (. le dit techniquement, infères, étaient, au moins en partie, « supères; de plus, ils étaient ouverts à leur base et montraient « à découvert une multitude d'ovules.' Dans tout cela, il n'y a « rien de nouveau; beaucoup de Bégonias doubles ou semi- w doubles présentent des changements analogues; la particula- « rite spéciale consiste dans l'apparition d'une touffe d'étamines ■' parfaitement formées entre les deux carpelles Quelques- ce unes de ces étamines nous ont paru occuper la place des « ovules et, en réalité, les remplacer. » D'après une des trois figures données par le Gardeners' Chronicle sous le numéro 1 10 le nombre des étamines qui avaient ainsi pris naissance au centre de la fleur et entre les deux pistils distincts était d'une vingtaine. L'hermaphroditisme s'est produit, sur le Bégonia de M. Lequin, dans des conditions générales analogues à celles que font con- naître le texte et les figures du Gardeners" Chronicle^ mais en même temps avec quelques modifications de détail qui méri- tent d'être signalées. Les deux fleurs que j'ai examinées étaient évidemment des fleurs femelles, qui étaient devenues herma- phrodites par l'effet d'un développement additionnel d'étamines, La preuve en est que, comme dans la fleur femelle non altérée qui a été décrite plus haut, les folioles du périanthe étaient semblables entre elles et non distinguées en deux sortes comme dans les fleurs mâles, que les organes femelles y étaient en forte prédominance sur les organes mâles, que sous la fleur il s'était produit une ou plusieurs petites ailes, etc. La fleur n° 1 avait un périanthe de six folioles, semblables entre elles d'apparence et de forme, dont la sixième, qui était la plus intérieure et de beaucoup la plus petite des six, était évidemment surajoutée au périanthe caractéristique de la fleur femelle, lequel, comme on l'a vu plus haut, est de cinq pièces. L'addition de cette foliole avait quelque peu altéré la disposition quinconciale des cinq autres folioles. Au contraire, dans la fleur n°2, le périanthe n"avait que quatre folioles ; mais un écarte- ment prononcé entre deux de ces folioles indiquait la place qu'aurait dû occuper la cin(|(iième qui Jie s'était pas produite. SIO NOTES ET MÉMOIIŒS. Le centre des deux tleurs était également occupé par une houppe d'étamines parfaites et entièrement semblables à celles qui caractérisent la fleur mâle ; mais les éléments de cette houppe staminale étaient fort inégaux en nombre dans les deux fleurs; j'en ai compté vingt-qualre dans celle du n" 1, tandis qu'il n'en existait que neuf dans celle du n° 2. Autour de cette houppe centrale d'organes mâles, les deux fleurs présentaient une zone complexe, composée alternativement d'étamines et de pistils ou carpelles libres et supères. Ces étamines périphériques étaient au nombre de dix-huit, réparties par groupes inégaux dans l'in- tervalle des carpelles, duns le n" 1; il n'en existait qu'une dans la fleur n" 2. Ainsi, l'ensemble des étamines ou l'androcée du n" 1 comprenait quarante-deux de ces organes, c'est-à-dire la moitié environ du nombre normal, tandis qu'il était réduit à dix dans len» 2. L'appareil femelle ou gynécée avait subi le même déplace- ment et la môme disjonction de ses éléments, carpelles ou pis- tils simples, que dans les fleurs figurées par le Botanical Maga- zine, et le Garddicrs' Chronicle, dont il a été question plus haut. Ces carpelles, au lieu d'être réunis en un ovaire hifère ou placé au-dessous du périanthe et à plusieurs loges, comme dan? une Heur femelle normale, étaient non seulement distincts et sépa- rés, mais encore supères, c'est-à-dire placés au-dessus du niveau du périanthe. Ils étaient au nombre de cinq, bien formés, avec un sixième rudimentaire dans la fleur n" 1 , à celui de six également, mais tous bien formés, dans la fleur n° 2. Dans la première de ces fleurs, ces carpelles étaient rapprochés deux par deux, comme aux trois angles d'un triangle ; dans la seconde, cinq d'entre eux pétaient également espacés sur un cercle et le sixième était situé tout à côté de l'un des cinq pre- miers. Dans l'un et l'autre cas, l'organisation de ces pistils sim- ples était à fort peu près normale pour le style et le stigmate, mais entièrement anormale pour la portion inférieure ou ova- rienne. Le style, fortement arqué au point d'être couché dans le bas, se divisait, à partir d'un niveau plus ou moins élevé, en deux branches portant chacune, comme dans la fleur normale, une bande spirale de papilles stigmaliques. et ces deux bandes FLEURS HERMAPHRODITES DE BÉGONIA 811 venaient se joindre transversalement, comme d'ordinaire, au bas de la bifurcation. Il y avait parfois des modifications secon- daires de cette organisation, mais les caractères essentiels n'en disparaissaient jamais entièrement. Dès lors, style et stigmate étaient normaux ou à fort peu près. Il en était tout autrement pour l'ovaire. Dans la fleur dessinée sur la planche 5160 du Bota- nical Magazine, le texte restant muet à cet égard, le dessin semble montrer que l'ovaire de chaque carpelle était clos, comme il l'est dans toutes les plantes à pistil libre; mais dans celle qui a été le sujet des trois figures réunies sous le n° 1 1 0 par le Gardeners' Chronicle du o novembre 1887, l'ovaire était large- ment ouvert à sa face interne, de manière à laisser voir les ovules, et même, comme on l'a lu plus haut, l'auteur de l'ar- ticle relatif à cette fleur pense que certains ovules s'y étaient transformés en étamines, ce qui, je l'avoue, ne me semble guère appuyé par l'examen de la figure. Dans les deux fleurs du Bégo- nia de M.Lequin, chaque ovaire était très largement ouvert dans toute sa longueur, de manière à former deux lames parallèles, chargées sur leurs deux faces et à leur bord d'un nombre consi- dérable d'ovules en bon état, anatropes, à deux téguments, sem- blables à ceux d'une fleur normale. Cette organisation me sem- ble pouvoir s'expliquer parce que les parois de l'ovaire avaient pris trop peu de développement en largeur pour circonscrire une cavité ovarienne close, et qu'elles s'étaient presque réduites à leur poition ovulifère, c'est-à-dire aux deux placentas chargés, comme toujours dans ces plantes, d'ovules sur toute leur surface. Aces deux mêmes fleurs se rattachait une particularité qui me semble avoir beaucoup d'intérêt pour l'interprétation de la nature des ovaires infères considérés dans leur généralité. Le pédoncule de chacune de ces fleurs était entièrement plein, sans le moindre indice de cavité intérieure ; cependant il avait extérieurement une ressemblance marquée avec un ovaire de Bégonia tubéreux qui aurait été réduit à de faibles dimensions ; en efTet, il avait développé, immédiatement au-dessous du périanthe, des ailes au nombre d'uns seule saillante de 0'",007 sous la fleur n° 1, de six inégales sous la fleur n^S. Parmi celles-ci, la plus prononcée faisait saillie de O^jÛO.S. 812 NOTES ET MÉMOIRES. D'après la manière de voir qui a été exposée, dès ISoT, par Decaisne et qui a été plus lard quelque peu modifiée par M. Ce- Jakowski, un ovaire infère, tel que celui des Bégonias, est formé de deux parties, dont l'une enveloppe l'autre, en se soudant intimement avec elle. La partie intérieure est l'ovaire propre- ment dit, et la partie enveloppante est un godet formé par le haut du pédoncule ou axe tlorifère, qui s'est fortement creusé et a constitué ainsi une cupule réceptaculaire adhérente. Chez les Bégonias, l'ovaire infère offre ce caractère remarquable de porter extérieurement des expansions, qui peuvent même acqué- rir de fortes dimensions et qui en constituent les ailes. Puisque dans les deux fleurs hermaphrodites de M. Lequin, l'ovaire devenu libre n'est nullement ailé, tandis que le pédoncule, tout en formant un petit rameau plein et sans le moindre rapport avec cet ovaire, a néanmoins développé des ailes, c'est que cette production est pour lui, chez ces plantes, un caractère essentiel qui doit le faire reconnaître sous quelque aspect qu'il se pré- sente. 11 découle logiquement de là que c'est bien le pédoncule, se creusant en cupule, qui forme la couche externe de l'ovaire infère des Bégonias normaux, puisque cette couche externe porte les ailes caractéristiques du pédoncule, et ainsi se trouve confirmée par un nouvel argument, à mes yeux démonstratif, la théorie des ovaires infères en général que la science doit fi Decaisne et qui, du reste, est aujourd'hui généralement adoptée. Je ferai observer, en terminant, que l'une des figures de Bégo- nia données par le Gardenevs Ckroniclc du o novembre 1S87 montre, au-dessous de la fleur, et par con.séquent partant du pédoncule, une aile notablement plus développée encore que celles des deux fleurs de M. Lequin. En résumé, les deux fleurs, dont cette note a pour principal objet de faire connaître l'organisation, réunissaient des étamines et des pistils, ceux-ci devenus complètement libres et supères; elles fournissaient, dès lors, un nouvel exemple de cette ano- malie, toujours fort remarquable, dans laquelle l'unisexualité typique des Bégonias fait place à l'hermaphroditisme. NÉPEMllÈS DU MUSÉUM. 813 HAPPOKTS Rapport sur la collection de Népeistuès cultivés au Muséum d'Histoire naturelle de Paris (I ) ; M. Truffaut (Albert), Rapporteur. Messieurs, Dans une des dernières séances de la Société, sur la demande de M. Cornu, professeur-administrateur au Muséum et directeur des cultures de cet établissement, vous avez nommé une Com- mission, composée de MM. Bergman père, Jolibois, Thibaut, Ghantin, Rougier, Savoye, Eugène Verdier et Albert Truffaut, à l'effet d'examiner la collection de Nepenthes cultivés dans l'une des serres du Jardin des Plantes. Cette Commission, reunie le 27 septembre, s'est constituée en nommant M. Thibaut, Prési- dent, et M. A. Truffaut, Rapporteur. Les Nepenthes forment une des familles les plus curieuses et les plus intéressantes du règne végétal, dont les diverses va- riétés sont devenues, depuis quelques années, l'ornement des serres chaudes. Rien de plus étrange que les urnes ou ascidies qui se développent à l'extrémité de la nervure médiane de leurs feuilles ; les formes de ces urnes sont des plus variées, de même que leurs couleurs, qui offrent tous les tons du vert au rouge pourpre. Il y a une quarantaine d'années, on ne connaissait guère que \e Nepenthes distillotoria, de Ceylan ; depuis, différentes espèces lurent introduites de Bornéo et de Madagascar, et permirent, parles hybridations, d'obtenir une quantité de variétés du plus grand effet, que nous avons pu admirer dans la collection du Muséum. En présence de l'intérêt qui s'attache à ce genre si bizarre, nous avons pensé qu'il serait utile de donner une nomenclature complète des espèces et variétés que nous avons examinées : (l) Déposé le 10 novembre 1887. 814 K.vrroRTs. Nepenthes ampiillarxa. — picta. — vittata mayor. Urnes en forme de tube, plus grandes que celles de Vampullaria, dont elle provient ; les ascidies vert clair, maculées de pourpre. — Chelsonii. Variété obtenue de semis, en 1875, dans l'éta- blissement Veitch, de Londres^ par croisement, entre les variétés Dominii et Hookeriana. Les urnes en forme de bouteilles, larges à la base et très colorées. — cincta. Urnes longues de 25 centimètres sur 6 centi- mètres de large, vert jaunâtre^ teintées de carmin et maculées de pourpre. Introduit de Bornéo en 1866, par MM. Veitch. — coccinea. — distillât or ia, — gracilis. — — major. Urne de moyenne grandeur, teintées et maculées de brun foncé. Introduit de Bornéo. — Jfookerx. Urnes de 10 centimètres de long sur 10 centi- mètres de large, d'un vert très clair, maculé d'un brun rougeâtre. — Hihberdii. — hybrida. Variété très vigoureuse; les urnes allongées, vert clair, maculées de rouge. Provient d'un croise- ment entre le N. Rafflesiana et une espèce inédite (Veitch, 1870). hijbvida maculata. Même forme que la précédente va- riété ; mais les urnes plus maculées (Veitch, 1870). — intermedia. Plante robuste et d'une croissance facile, obtenue par hybridation, entre le N, /iaffïesiana et une espèce inédite ; les urnes en forme de bouteille, striées et maculées de pourpre (Veitch, 1875). — Lawrenceana. — lœvis. ^- Mastersiana. Cette variété est incontestablement la plus belle obtenue de semis, par MM. Veitch, en 1883. Elle provient des A^ sangnined et N. distillatoria. Les urnes NÉf'ENTUliS bU MUSÉUM. Hl.) sont d'une forme cylindrique, élargies à la base et rétréoies vers le centre. Elles atteignent une longueur de 15 centimètres sur 5 centimètres de large, quelque- fois plus, quand les plantes sont très fortes ; leur cou- leur rouge vineux est d'un grand effet ornemental. yepenthes Morganige. Hybride obtenu en Amérique. Urnes vert clair, maculées de carmin. Port de la plante robuste et nain (Veitch, 1883). — A'orthiana. Urnes longues, renflées à la base, vert clair, maculées et striées de carmin. — Phyllamphora. -- Rafjlesiana. Une des variétés les plus anciennes et les plus connues, à urnes très colorées. — Rafflesiana insignis, — - — nigropurpurea, — — pallida. — Ratclif/lana. Hybride obtenu entre le N. Phijllamphom et le N. Hookerii (Veitch, 1881). Urnes de grandeur moyenne, vert clair, tachetées et maculées de brun. — rubromaculala. Obtenu de semis, d'une espèce non nommée et du N. hyhrida. Un des plus remarquables pour les stries et macules d'un rouge vineux pourpre, ressortant sur le vert jaunâtre des urnes (Veitch, 1881). — Sedenii. Cette variété de petite croissance est le résultat d'une fécondation entre une espèce non nommée, très foncée en couleur, et le N. distillatoria. Les urnes sont produites en profusion, même sur les petites plantes; elles sont d'une grandeur moyenne et d'une couleur vert clair, avec macules et stries rouges (Veitch, 1871). — superba. — Veitchii (Veitch, 1886). Urnes très grandes, de 16 cen- timètres à 25 centimètres de long, et de 7 centimètres à 8 centimètres de diamètre, d'une couleur vert clair, maculées de brun et couvertes de poils noirâtres. — WUlinmsii. 816 . UAPPOHÏS. Nepenthes Wriglcijana. Hybride entre le N. Phijllamphora el le N. ffookerii {Yeilch, \88\). Plante d'une grande vigueur, à urnes très maculées. — Beauvaisii. — Species de Sumatra. — Dormaniana. Commevousavezpu vous en rendrecqnipte, Messieurs, parcelle longue nomenclalui-ejacollectiondu Muséum est très complète ; les plantes, en parfait étal de cultureet iÀgées d'un an ou deux seulement, portaient, en moyenne, vingt-cinq à trente urnes. Ce résultat remarquable, obtenu rarement en France, fait le plus grand honneur à Thabile jardinier des serres, M. Loury. Cer- taines des variétés ({ue nous venons d'indiquer étaient repré- sentées par cinq, dix. et vingt spécimens, dont l'ensemble pro- duisait le plus curieux effet. Aussi la Commission a-t-elle été unanime à émettre le vœu qu'une serre spéciale soit construite pour la culture de ce genre; elle formerait certainement une des curiosités du Jardin des Plantes. Ce magnifique établissement suivrait ainsi la voie dans laquelle sont entrés les Jardins de Kew, à Londres, le Jardin botanique, à Bruxelles, etc., où des serres, dont l'accès est facilité au public, contiennent non seu- lement les plantes scienlidques réunies en collection, mais encore des spécimens des genres les plus curieux du règne végétal auxquels sont appliqués les meilleurs systèmes de cul- ture. La science, pour être goûtée, doit être aimable, et le règne végétal ne manquera pas d'intéresser la masse du public lors- qu'on lui montrera surtout ses produits les plus marquants' dans les différents genres ; c'est ce qui a donné l'idée très heureuse de consacrer un certain nombre de serres, dans les établis- sements dont nous parlions tout à l'heure, à des exhibitions d'Orchidées fleuries, de Broméliacées, de Népenthès, et, dans d'autres genres, de plantes bulbeuses, d'Azalea indien, de Rho- dodendrons, de toutes les familles enfin les plus recherchées du public amateur d'Horticulture. Et que l'on ne vienne pas objecter que la science perdrait ses droits à la culture de genres 1res connus ; car certains d'entre eux présentent un très grand NÉFEiNTQl<:S DU MUSliUM. ' H 17 intérêt scientifique, et leur multiplication abondante permet d'en fournir une quantité aux observations des botanistes. C'est ce qui est arrivé pour le genre Nepenthes, qui nous occupe spé- cialement. Souhaitons de voir notre vœu promptement réalisé, et l'adjonction de serres spéciales à la culture des plantes hor- ticoles sera, grâce au talent des jardiniers du Muséum, un nouvel attrait à ceux déjà nombreux qu'offre cet établissement aux adeptes de la Botanique. Étant donné que l'on possède une serre convenablement chaufïée, quelle est la manière de traiter les Népenthès pour en réussir la culture ? Telle est la question que nous avons posée à M, Loury, qui, avec sa bonne grâce habituelle, a bien voulu nous donner les renseignements suivants : LesNépenthès exigent une température minimum de 15à 18° G. pendant l'hiver ; pendant l'été, ces plantes prospèrent par une température élevée et très humide. Le compost dans lequel elles se plaisent le mieux est un mélange de sphagnum frais et de terre de bruyère fibreuse, en quantités à peu près égales. On peut les cultiver en pots, mais il est bien préférable de les mettre en paniers, lesquels doivent être accrochés près du vitrage, pour que les plantes aient Je plus de lumière possible. C'est à cette condition seulement que les urnes prennent leur belle colora- tion; l'ombrage avec des toiles ne doit se faire qu'au moment où le soleil est le plus vif. Lorsque les plantes ont pris un certain développement, il arrive que l'extrémité des feuilles se transforme en vrille, au lieu de produire des urnes; il est alors nécessaire, soit de pincer l'extré- mité de la plante, soit de la bouturer. Les urnes existant déjà prennent alors un plus grand développement, et les feuilles des boutures produisent, aussitôt la reprise, une urne à chaque extré- mité. Il en est de même pour les rejetons qui poussent au pied des plantes rabattues. Le bouturage dont nous venons de parler se fait mieux pen- dant les mois d'hiver, de novembre à février. Placées sous cloche, à une température très humide de 20 à 2-5° C, les boutures ne tardent pas à développer des racines, surtout lorsqu'elles sont placées au-dessus du sol, soutenues par un pot renversé. Le 818 KAPPORTS. sevrage se t'ait facilement, et les plantes produites par les bou- tures en mars, par exemple, donnent déjà de beaux spécimens garnis d'ascidies en août et septembre. Il n'est pas hors de propos de dire ici que la floraison des Népenthès a lieu habituellement de juillet à septembre. Les plantes sont unisexuées. Les graines mettent environ six mois à mûrir et lèvent immédiatement. Les jeunes semis montrent des urnes à leurs premières feuilles et chaque feuille continue à en pioduire. Ces derniers renseignements m'ont été fournis par l'un des chefs de la maison Veitch, de Londres. — C'est à ces messieurs que l'Horticulture est redevable des plus belles espèces intro- duites, ainsi que des Hybrides les plus remarquables, tels que le Mastersiana, Sedenii, Chcisom'i, etc. C'est avec le plus grand plaisir que je constate ces faits tout à l'honneur d'éminents étran- gers, qui ne cessent de donner des témoignages de leur intén'-t à l'Horticulture française. — Ils nous en avaient déjà fourni des preuves après les desastres de 1871, et c'est grâce à leur libéra- lité actuelle, que nous avons pu admirer au Muséum une partie des espèces les plus rares. La Commission a été unanime à ce <|ue mention en soit faite dans le présent Rapport. Après avoir examiné avec toute l'attention qu'elle méritait la collection de Népenthès, votre Commission, guidée par M. Cornu, professeur de culture, a visité : d'abord, les serres consacrées aux Orchidées et Broméliacées ; puis le grand Pavillon, contenant les plantes de serre froide^ où, sous les grands Palmiers, végètent de hautes et magniliques Fougères en arbre, envoyées, au nombre d'une centaine, du Brésil, par M.Gla- 7Jou. Nous y avons noté de beaux spécimens àWhophUa, aux troncs élancés, des Hemilelia et la rare Cijathea Gardneri. Dans l'aquarium, le Victoria regia a fait place cette année à de nombreuses variétés de Nymp/uea_ parmi lesquelles la variété rubra Ortgiesiana montre chaque jour vingt ou trente de ses belles fleurs. — Là, sous l'impulsion de la chaleur humide, la végétation est luxuriante, dans les genres Cyanophyllum, Pan- danus, Palmiers, etc. La serre à Fougères, à droite de l'Aquarium, contient de CULTURES DE M. UUVAL. 819 magnifiques Angiopteris, de près de o mètres de large; de forts exemplaires du Katakidozamia Mac Leayii, de Clavija grandis, Calamus niger, Carludovka pulmata. De chaque côté de cette serre sont réunies des collections très complètes de Lycopodes et Sélaginelles. Enfin, dans la serre opposée à celle des Fougères, de l'autre côté de l'Aquarium, sont réunis les genres Z)raccBna, Croton, etc., et les nombreuses espèces botaniques, conservées avec tant de soins pour l'étude. En résumé, Messieurs, il ressort de notre visite, que, grâce à l'impulsion donnée par M. le professeur Cornu, et au talent de M. Loury, lejardinier-chef des serres, les cultures de ce grand établissement sont dans un état très prospère. Nous aurions, Messieurs, désiré vous demander le renvoi de ce Rapporta la Commission des Récompenses, surtout pour la belle collection de Népenthès; mais, sur les instances réitérées de notre collègue, M. Cornu, qui nous a déclaré ne briguer pour le Muséum aucun honneur particulier, nous nous contenterons de vous demander l'insertion de ce Rapport au Journal de la Société, en y mentionnant les félicitations toutes spéciales de la Commission. Rapport sur les cultures de M. Duval, uorticulteur, A Versailles (i); M. DELAnoGUE-MoREAU, Rapporteur. Messieurs, M. Léon Duval, horticulteur à Versailles, ayant demandé à la Société qu'une Commission fût nommée pour visiter ses cultures, MM. Bourin, Bréauté, Couturier, Delahogue-Moreau, Régnier, Terrier, Vallerand ont été désignés par M. le Président, et se sont rendus à Versailles, le 31 octobre. (d) Déposé le 10 novembre 1887. 8iO RAt'l'ORTS. M. Delahogue-Moreau a été nommé Rapporteur. Déjà, les années précédentes, des Commissions avaient été désignées pour juger du bon état et des améliorations intro- duites par M. Léon Duval dans ses cultures variées, ce qui simplifiera ce Rapport. Après une visite générale aux nombreuses serres, dont la construction moderne rend cet établissement sans rival en France, la Commission s'est occupée spécialement d'un lot de Bégonias iubéreux conservés en serre, de nuances variées : rouge, vermillon, etc. Quoique ces plantes fussent très avancées en floraison, nous en avons mesuré qui avaient 16 centimètres de largeur, et beaucoup d'autres de 14 centimètres. Nous en avons vu aussi un très fort lot à fleurs blanches, d'une très grande beauté. A côté, se trouvait une collection importante de Cyclamen persicum qui commeni-aient à fleurir. Nous avons remarqué quelques beaux coloris dans les nuances foncées ; puis nous sommes passés à l'examen des serres cons^icréps en totalité ou en partie aux Orchidées, le tout classé suivant les diflerenls degrés de chaleur et d'air qu'exige la bonne culture de ces plantes. Nous citerons : une serre consacrée aux Odontoglossum Alexandre.', dont nous n'avons jamais vu pareil stock <;n France. 11 s'en trouve là, nous a dit M. Duval, plus de huit mille cinq cents pieds de différentes époques d'introduction, dont quelques- uns ne sont que depuis quelques mois en Europe; d'autres, au contraire, introduits de l'année dernière, vont bientôt fleurir, et d'autres plus anciens sont en pleine floraison; ce sont notam- ment de magnifiques variétés A'' Odontoglossum grande, plantes qui deviennent très rares. Les Odontoglossum vcxillarlum sont en très bon état de végétation. Dans d'autres serres sont de grandes quantités de Catlleya de différentes espèces et variétés (environ onze à douze cents pieds), telles que Dowiana, Gigas, Triance, Mossiie, Mendeli, Gaskeliana; en plus des Lxlia Perrinii et purpurata, des Lalia aulumnalis étaient en fleurs. Une partie de ces Caltlega avaient passé l'été, du 15 juin aux premiers jours d'octobre, en CULTURES DE iM. DUVAL. 821 plein air, sous une tente-abri; ces plantes sont en bon état et bien boutonnées. Dans une autre serre se trouvent des quantités de Dendrobîum nobile et autres, de nombreux Oncidium, puis des Cypripedhim en collection, dont un fort beau lot de Lawrenceanum. Dans une autre serre, des centaines de Cypripedium insigne, en fortes potées et très bien boutonnés. Dans une autre serre sont de très beaux Himantophylhim, des Bromélias en plantes marchandes et des milliers de semis en différentes variiHés de Broméliacées ; des hybrides du Vriesea incurrata et du F. Duvaliana, produits bien distincts des deux types; puis, dans d'autres serres, des qnainiiiésd' Adlantumtene- rum. M. Duval en a vendu plus de dix mille cette année et environ neuf mille sept cents Fougères. Des serres eni'vbte'iô.Q Dracxna en collections, entre autres, le Neocaledonica, Lindeni, etc. Un petit lot de Crotons bien cultivés, en bonnes variétés, comme Morlfontanensis, Empereur Alexandre, etc. ; des milliers de semis d'Anfhuriitm. Nous citerons encore des serres remplies de Palmiers de différentes espèces, puis environ trente mille pieds d'Azalées, les uns prêts à vendre, les autres en jeunes plantes qui seront bonnes à livrer Tannée prochaine. De notre visite nous concluons que cet établissement est parfaitement tenu, que toutes les plantes y sont en très bon état, que M. Duval aura fait faire un grand progrès à la culture des Orchidées, en prouvant la rusticité de certaines espèces et qu'il aura rendu un grand service à la propagation de ces plantes. Grâce aux efforts de M. Duval, nous pouvons trouver, en France, des plantes que nous ne pouvions nous procurer, il y a quelques années, qu'en Belgique ou en x\ngle terre. En conséquence, la Commission, à l'unanimité, demande l'insertion du présent Rapport dans le Journal, et son renvoi à la Commission des Récompenses. g22 BAI'l'OKTS Rapport sur la culture, par M. Parain, du jardin de M""' Gripon, a Limours (Seine-et-Oise) (1) ; M. Margottln (Ch.), Rapporteur. Messieurs, M'"- Gripon ayant demandé une Commission pour visiter sa propriété, à Limours ^Séine-et-Oise), M. le Président a désigné pour faire partie de cette Commission MM. Venleclaye, Lepère, Boucher et Ch. Margottin. Par un malentendu que nous regret- tons, M. Lepère n'a pu se trouver au rendez-vous. M. Vente- claye a été nommé Président et M. Ch. Margottin Rapporteur. La superficie de la propriété de M"'" Gripon est de 30 hectares, occupés par la maison d'habitation, les communs, !e parc et le potager. Ce potager, qui est d'un hectare environ, forme un rectangle de 200 mètres de long sur 50 mètres de large ; il est divisé, dans le sens de la longueur, par quatre allées principales de 2 mètres et il est pourvu au centre d'un bassin de 8 mètres environ de diamètre servant de réservoir. Un mur au levant borde l'un des grands côtés et est garni, sur un tiers de sa surface, de Pêchers de différentes varié- tés, en palmettes Verrier, et sur les deux autres tiers (par parts égales) de Poiriers en palmettes à branches obliques et hori zontales ; de Vignes en cordons verticaux et de Pommiers en palmettes Verrier à deux étages. En bordure d'une large plate-bande qui longe ce mur sont plantés des Poiriers et des Pommiers en cordons horizontaux à deux étages. Sur les côtés des allées principales sont ménagées des plates- bandes de 2 mètres, ayant une double bordure de cordons horizontaux et au milieu, à 4 mètres les uns des autres, des Poiriers sur Cognassier en pyramides. Disons que quelques erreurs étaient commises dans la déno- mination de quelques variétés de Pêchers et qu'un assez grand nombre de Poires Doyenné d'hiver en espalier sont tavelées faute de chaperons. (1) Déposé le 10 novembre 1887. COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE NOGBNT-SUR-SEINE. 823 Pendant notre visite, nous avons examiné les Hariaots Ghevrier à rame pour lesquels M. Parain, le jardinier, a obtenu une prime de 2« classe lors de leur présentation, à une des séances de la Société ; ils nous ont paru d'une bonne vigueur et d'une grande fructification. Pour conclure, Messieurs, nous vous dirons que ce jardin est planté de douze à treize cents arbres fruitiers d'une très bonne conduite, tant pour les formes que pour le traitement de la branche fruitière, ce qui nous démontre les soins entendus el les connaissances de M. Parain. En conséquence, nous vous prions de renvoyer le présent Rapport à la Commission des Récompenses. COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS Compte rendu de l'Exposition de Nogent-sur-Seine (Aube) (1), par M. Paul Hariot. Messieurs, Vous m'aviez délégué à l'Exposition de Nogent-sur-Seine, qui avait lieu le 17 septembre dernier. Je viens vous rendre compte, du mandat que vous m'aviez confié. La Société d'Horticulture de Nogent inaugurait sa cinquième Exposition générale, sous la présidence de M. Lasneret, qui s'est montré à la hauteur de la tâche qui lui était imposée. Le Jury était composé de MM. Torcy-Vannier, délégué de la Société d'Horticulture de Melun, Président; Nemon, sous-chef de bureau au Ministère de l'Agriculture; Cauchin (A^incent), délégué de la Société d'Horticulture de Montmorency; Balochard (Jules), de la Société horticole et botanique de Melun; Hariot Louis), délégué de la Société horticole de l'Aube; Heuillot, de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne; Richard Perrot, (1) Déposé 1p 13 octobre 4887. S24 COMPTE RENDU déiégué de la Société d'Horticulture d'Etampes; Cayeux, de la Société horticole de l'Aube, et Paul Hariot, de la Société natio- nale d'Horticulture de France, Secrétaire. A dix heures du matin, le Jury au grand complet se réunissait et procédait de suite à l'examen des produits exposés. L'Exposition avait été installée sous la halle et se continuait sur une place aboutissant à la Seine, le tout gracieusement enjo- livé et disposé en jardin anglais, avec ruisseaux, ponts rustiques et cascades, rochers formés de pierres rustiques de la région (travertin formé de Chara dont les tiges encore reconnaissables étaient admirablement conservées). Le dessin et la création du jardin sont dus à un habile paysa- o-iste troyen, M. Meusy, qui n'en est plus à compter ses succès. Les lots pouvaient être repartis en six séries : Culture maraî- chère, Fruits, Arbres fruitiers, Plantes de serre chaude et de serre tempérée. Culture de plein air. Industries horticoles. Les concours ouverts pour les introductions nouvelles de végétaux, les plantes de semis non encore au commerce, la belle culture, ne se trouvaient pas remplis, ainsi qu'il arrive habituellement dans la plupart des Expositions de province. La culture maraîchère, si délaissée dans le plus grand nom- bre des concours, ne présentait rien de remarquable : des trois lots exposés, un seul méritait de fixer un moment l'attention pour la belle qualité et la bonne venue des Artichauts, des Carottes. Je ne rappellerai que pour mémoire le Céleri à feuilles de Scarole, une fantaisie maraîchère plulAt qu'un h'gume de bon aloi. Les fruits et les arbres fruitiers étaient fort ordinaires; mais il n'en est plus de même des arbres d'ornement et principalement des Conifères représentés par un certain nombre de lots vraiment intéressants. M. Valade-Rousseau, de NogenI, le héros de l'Ex- position, présentait^ parmi ses Conifères, de fort beaux spécimens et surtout des espèces mres ou peu connues et, ce qui vaut encore mieux (c'est rare, en effet, dans les concours), bien nom- mées. Je citerai au hasard Pru»uiopi(ijsclegans,Ab)rs spcctnbilis et roncolo)', A. Gordoniana, Podocarpus Koreana, de nombreuses formes de Taxu^, T/nri/a, Ih^tinoapora, fham.fcypiirh^ etc., nn DE l'eXPOSITIUN DE NL les membres du Bureau de la Société, principa)çment par M. le Président Lasneret et le Commis- UV: l'exposition de NOdENT-SUK-SEJ.NE. «S'iT saire-organisateur, M. Meigniers; souvenir que garderont éga- lement, j'en ai la conviction, tous mes collègues du Jury. Voici la liste des principaux lauréats de l'Exposition : Grand prix d'honneur (vase de Sèvres offert par M. le Ministre de l'Instruction publique), à M. Valade-Rousseau , de Nogent, pour l'ensemble de son Exposition. Prix d'honneur (objet d'art offert par la Ville de Nogent), à M. Ponce fils, horticulteur à Nogent-sur-Seine. Médaille d'or, offerte par M. Lasneret, Président de la Société, à M. Meusy, architecte, pour la création du jardin de l'Exposition. Médaille d'or, offerte par M. Charonnat, député de l'Aube, à M. Valade-Magnac, pour son lot de légumes. Médaille d'or, offerte par la Société d'Horticulture de Nogent- sur-Seine, à M. Valade-Magnac, pour l'ensemble de sonExposition. Médaille d'or, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, à M. Musard (Xavier), jardinier au château de la Chapelle-Gode- froy, pour l'ensemble de son exposition. Médaille de vermeil, offerte par M. Casimir Périer, député de l'Aube, à M. Carré (Alfred), horticulteur de Saint-Julien, par Troyes, pour ses arbres fruitiers et arbustes d'ornement. Médaille de vermeil, offerte par M. Casimir Périer, à M. Robert Rozay^ horticulteur à Sens, pour ses fleurs coupées. Médaille de vermeil, offerte par M. le Préfet de l'Aube, à M. Gabut, horticulteur à Sézanne (Marne), pour ses Bégonias. Médaille de vermeil^ offerte par M. Renaudat, conseiller d'ar- rondissement, à M. Jeanson (Alfred), de Nogent, pour son lot de légumes. Médaille de vermeil, offerte par M. Clément, conseiller d'ar- rondissement, à M""^ Gautherin, de Nogent, pour l'ensemble de son exposition de fleurs. Médaille de vermeil, offerte par la Société horticole de l'Aube, à M™^ Gabut, fleuriste à Sézanne, pour son exposition de fleurs. Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, à M. Bacquet^ de Provins, pour ses arbres fruitiers. Médaille d'argent, offerte par M. le Ministre de l'Agriculture, à M. Martin, jardinier à Nogent, pour sa collection de fruits. Deux médailles, offertes par M. Philippas, ancien instituteur, 828 COMITE KKMiU et dont la destination était fixée, ont été décernées : une, de vermeil, à M. Bertrand, instituteur à Crégy (Seine-et-Marne) pour son herbier; une autre, en argent, à M. Desbrosses, bijoutier à Nogent, pour son résumé du cours professé par M. le professeur départemental d'Arboriculture . De nombreuses médailles d'argent et de bronze sont venues clore la liste complète des récompenses. Compte rendu de l'Expositiox de la Société d'Horticulture de Saint-Germain-en-Laye, tenue du il AU 14 septembre 1887 (I), par M. Tavernier. Messieurs, Délégué spontanément, en remplacement de M. lloullet (em- pêché), j'ai représenté la Société nationale d'Horticulture de France, comme Juré, à Saint-Germain-en-Laye, où a été tenue la trente-cinquième Exposition de la Société locale, du 11 au li septembre 1887. Comme les années précédentes, cette Exposition a eu lieu dans la salle du manège militaire et ses abords (place Royales La description de celte salle ayant déjà été faite antérieure- ment, je me dispenserai de la faire à nouveau; il me suffira de dire que, cette année, la Commission d'organisation a cru devoir changer le plan du jardin anglais, créé les années précé- dentes et a adopté l'idée d'un jardina la française, dont l'exé- cution a été confiée à M. Goupy père, architecte de la Société, qui s'en est acquitté de la façon la plus heureuse; là, plate-bandes, massifs, corbeilles, étaient savamment disposés pour recevoir les végétaux, plantes de serre, plantes fleuries, les fleurs coupées, les bouquets, qui, habilement groupés par MM. Baratin, Lacour, Liard, chargés du soin de l'installation, produisaient un bel efl^et d'ensemble, dans lequel le regard pouvait embrasser et contem- pler tout n la fois fleurs et feuillages aux coloris multiples et s'harmonisant complètement. 1 1 ! Dfpusé le 13 oelolne 188/. Di: l'kM'OSITION DK SAl.NT-c;i:iîM.\IN-EN-L.\Vt:. S-ilt Dans la cour du manège étaient réunis, de chaque cùté de l'entrée de la salle, sous une tente-abri, des fleurs coupées, des fruits, des légumes et une collection de Graminées. Tout à côté se trouvait une vitrine bien garnie de coutellerie horticole; puis venaient, sur le terre-plein, d'importants lots de légumes de saison, des Melons, des Cucurbitacées, des Choux-fleurs, des Choux pommés, des tubercules et racines potagères, des fruits légumiers, des Aubergines présentées en pots, et plusieurs massifs de plantes vivaces ou annuelles fleuries^ des Calndium odorum, des arbres fruitiers formés. Au dehors, sur une partie de la place Ro3'ale, close par un treillage, étaient réunis plusieurs lots de plantes, notamment une importante collection de Conifères, et tout ce qui a Irait à l'Industrie horticole, ainsi qu'à celles qui s'y rattachent, comme serres, coffres, châssis, claies, paillassons, pompes, outils ara- toires, serrurerie et menuiserie d'art, notamment kiosque en fer, kiosque en bois, tables pliantes, vaporisateurs, appareils de chauffage avec leur réservoir; et enfin, dans la rotonde et la tribune du manège, étaient exposés des fruits, des herbiers, des aquarelles et des plans de grilles. Le samedi 11 septembre, je me suis trouvé au rendez-vous, à l'heure dite, dans la salle du manège. Le Jury pour l'Horticulture était ainsi composé : ]\[me whateley, Présidente du Comité des Dames patron- nesses. M™'' la vicomtesse de Mentque, Vice-Présidente de ce Comité, M""^ H. Vernes, Dame patronnesse. Puis MAL Loury, chef de culture au Muséum d'Histoire natu- relle; Truffaut, de la Société d'Horticulture de Versailles; Fleurot fils, délégué de celle deMeaux; Fouqueau, délégué de celle d'Or- léans; Domage, délégué de celle de Saint-Germain, et enfin votre délégué qui a eu l'honneur d'être choisi pour Président, en sa qualité de représentant de notre Société. Le Jury a été guidé dans ses opérations par M. Pector, Prési- dent de la Société, et par M. Sallier fils. Secrétaire-général de la même Société, assistés de M. Tillier, Sécrétaire-général-ad- joint. Le travail d'examen, commencé à midi, n'a été terminé qu'à 830 C.OiMPÏE KKNDU six heures du soir, et a porté sur plus de quatre- viriitl-dix lois concourants. Les principales récompenses ont été attribuées dans l'ordre suivant : Prix d'hunnour, objet d'art de la manufacture de Sèvres, offert par M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts, à M. Roué (Victor), jardinier chez M'"° Brun, au châ> teau du Pecq (pour ensemble de lots), pour ses beaux apports de Palmiers, Cycadées,|Pandanées,C3'clanthées,Aroïdées, Fougères, dans lesquels on remarquait : Cocos, Areca, Zamin, Pandamis, Asplettluin, Philodendron, etc.; une belle collection de Bromélia- cées, dans laquelle deux superbes Vriesea G laziouana , placés isolé- ment, contribuaient à l'eiïet décoratifde la salle; une collection de Reines-Marguerites en pots, une collection de légumes de saison, une collection de Cucurbitacées, qui lui ont valu six premiers prix; en outre, six deuxièmes prix lui ont été accordés, pour des collections de Crotons, de Poires, de Pommes, de tubercules et racines potagères, et de fruits légumiers. Une médaille de veimeil, otîerte par M. Pector, Président de la Société, à l'exposant qui a le plus contribué à l'embellisse- ment de l'Exposition, lui a été en outre attribuée. Médaille d'or du Conseil général à M. Sallier, jardinier-clief chez M'"^ Fould, au château du Val (pour ensemble de lots), pour son bel apport de plantes de serre variées, toutes plantes remarquables par leur choix et leur bonne culture, et entre les- quelles on remarquait ses .\n/hnrinijt,^c9, Sanserr-rin^se^ Panda- nus, sesTheophrasla, un très beau lot de Gloxinin virginalis, une collection de Coli'us au fciillage tendre et multicolore, d'un très bel eflet; puis de superbes Vanda tricolor et suavis, qui étalaient leurs belles grappes de fleurs pendantes et d'un très gracieux effet. Médaille d'or de la Ville de Saint-Germain-en-Laye, à M. Fou- card, horticulteur à Chatou (pour lots d'ensemble}, pour un très bel apport de plantes de serre et à feuillage, telles que Latania, un fort exemplaire de Pandanus, Chamserops, C'jcas, Phœni.r, Ficus, Dracœna, Musa Enselc, Araucaria. Il avait également un lot de plantes à feuillage (dites marchandes'i. Toutes ces plantes DE l'exposition DE SAINT-GÈRMAIN-EiN-LAYE, 831 dénotaientune culture soignée; sesPeldrgôniiim zonale-inqiiinans, à fleurs doubles et à fleurs simples, ainsi qu'un lot dit de pleihe terre, étaient très remarquables par la fraîcheur et la vivacité des coloris. Il avait présenté également quelques pieds de semis nouveaux; mais le Jury n'en a retenu qu'un seul, dénomnné Henriette Foucard. Médaille d'or de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, k l'établissement d'Igny (pour ensemble dé lots), podr plantés dé serre chaude, pour une importante collection de Poires en trois cents variétés, des collections de Pommes en cent variétés, de céréales en quatre-vingts variétés, un lot de légumes de saison très important et une collection de Pommes de terre en cent vingt variétés^ ainsi que des fruits de Gucurbitacées. Médaille d'or des Dames patronnesses à M. Boivin, pépiniériste à Louveciennes, pour un très bel apport d'arbres fruitiers for- més, tels que Poiriers, Pommiers, Pêchers, Pruniers, Abricotiers, Cerisiers, etc., très apprécié par le Jury, ainsi qu'une grande collection de Roses coupées, très belle riiaigré la saison sèche dé cette année qui a été peu favorable à ce genre de culture. Médaille d'or de M"^ Fould, à M. Gibo^i^y, jardinier à Triel, chez M. Uhring(pour ensemble de lots), pour son superbe lot de plantes de serre chaude, au port franc et vigoureux, qui, entremêlé de superbes Crotons, aux panachures jaunes, pro- duisait un très bel efl"et. On remarquait aussi sa belle collection de Caladium aux feuillages très amples, et d'une asse^ grande richesse de nuances avec reflet métallique. Médaille d'or de M. Romilly, à M. Latinois, pépiniériste à Four- queu, pour sa belle collection de Conifères, où l'on remarquait principalement ses Juniperus, Thuyas Cupressiis, Abies, Taxi/s, et enfin son lot de Tritomas. Treize médailles de vermeil ont été attribuées, en outre, à : M. Bourdon (Victor), jardinier chez M. Lecotîte, à Mafly-le- Roi, pour son beau pied de Vanille portant fruits à maturité et pour ses superbes touffes d'Aspidistra ; M. Piquenot, horticulteur à Marly-le-Roi, podr son très beau lot de Pétunias à fleurs doubles et à fleurs simples, pour son massif de plantes vivaces ou annuelles fleuries, pour ses Reines- S'.i"± COMPTE RENDU Marguerites, ses Zinnias, ses Melons, Fraises el Tomates; M. Robert^ horticulteur au Vésinet, pour sa belle corbeille de Bégonias tubéreux divisés en autant de sections qu'il y avait de coloris, et remarquables par l'éclat si vif de leurs corolles, que la fraîcheur de la floraison faisait ressortir dans toute leur splen- deur; pour ses Bégonias lilliputiens, dont ie Jury a fort apprécié le mérite pour la confection des bordures de massifs, et cela malgré leur floraison avancée ; jyjme Poisot, fleuriste à Saint-Germain-en-Laye, pour ses bou- quets, corbeilles, coussins, éventails, gerbes, remarquables pour leur légèreté et pour le bon goût qui avait présidé à leur con- fection ; M. Broglin, jardinier chez M. Yhettenall, à Saint-Germain- en-Laye, pour Fougères herbacées et arborescentes, Verveines et Pétunias de semis, plantes de serre. Broméliacées, Gloxinias variés ; M. Couturier, horticulteur à Chatou, pour son très beau lot de Gloxinias variés et ses Bégonias tubéreux ; M. Deseine, pépiniériste à Bougival, pour fruits nombreux, divers et bien étiquetés; M. Baratin, jardinier-chef au château de Grand-Champ, pour Chnmœrops exceha en fort exemplaire, qui contribuait à l'orne- mentation de l'Exposition; M. Tremblay fils, horticulteur à Saint-Germain-en-Laye, pour Dahlias de semis et Dahlias en fleurs coupées : ]M. Gagné, horticulteur à Port-Marly, pour de très beaux Dah- lias en fleurs coupées et des Dahlias de semis, ainsi que des tuber- cules et des racines potagères ; M. Férard, m.archand de graines à Paris, pour Pétunias à fleurs doubles, Reines-Marguerites, Soleil miniature (récente introduc- tion anglaise). Amarantes et Veronica cœrulea ; M. le D*" Rousseau, à Joinville-le-Pont, pour son herbier des- tiné à l'enseignement ; M. Fisson, jardinier chez M. Mignon, à Saint-Germain-en- Laye, pour Gloxinias variés, Calad'nim odorum d'un très beau port, et Baisins. DE l'exposition DE SAINT-CERMAIN-EN-LAYE. 833 Médriilh's (Carçjent. MM. Pineau, jardinier chez M. Bouley, au Pec([, pour Bégonias hybrides ; Keritler, jardinier au château du Val, pour un très bel apport d'Aubergines présentées en pots; Girard, jardinier à Saint-Germain-en-Laye, pour son beau lot de Tomates remarquables par leur développement ; Liard (Aymard), jardinier au Pecq, chez M^^ Vernes, pour Roses coupées. Pour la section de l'Industrie, le Jury était composé de MM. Péan;, architecte-paysagiste ; Michaud, constructeur à As- nières; Godde, entrepreneur à Andresy, délégué de la Société de Pontoise ; Leblond, constructeur de serres à Montmorency, délé- gué de la Société de Corbeil ; Breuillier, architecte, délégué de la Société de Saint-Germain. Il était guidé par M. Fressinet de Bellanger, premier Vice-Président de la Société, assisté de M. Bouillon, Trésorier-adjoint, faisant fonction de Secrétaire. Une médaille d'or a été attribuée à M. Moutier, pour une serre en fer et des châssis. Médaitlen de vermeil. MM. Beaume, pour pompes et accessoires ; Anfroy, pour claies et paillassons. Médailles d'argent de 1'^ classe. MM. Hauchtcorne, pour kiosque en fer forgé ; Marchai, pour claies ; Corse, pour outils aratoires ; Ricada, pour vaporisateurs; Traversier, pour coutellerie horticole. Puis un grand nombre d'autres médailles, dont il serait trop long de faire l'énumération dans ce Compte rendu. Il a été éga- lement accordé des primes en argent. Pour les chauffages, un concours spécial avait eu lieu, le ven- dredi 10 septembre, en présence d'un Jury désigné à cet effet 834 EXPOSITION DE SAINT-GERMAIN-EN-LAYÊ. (mais je n'ai pas eu connaissance de son fonctionnement), qui était divisé en deux sections : grands et petits appareils. Parmi les récompenses attribuées, je citerai les suivantes : mé- daille de vermeil à M.Zani; médaille d'argent de i"^* classe à M. Lecœur; médaille d'argent de 2* classe à M. Ricada. Grande médaille d'argent du Conseil générale M. Ricada; mé- daille de r® classe à M. Zani ; médaille d'argent de i^* classe à M. Mirande. A l'égard de ces chauffages, je ferai remarquer que la disposi- tion prise pour leur installation n'était pas sans influence sur l'indication de l'échelle thermomélrique, attendu que les appa- reils étaient beaucoup trop rapprochés entre eux et que la dis- tance des réservoirs à leur appareil n'était que de r",:2o. Il en résultait une indication très relative. La contenance des réser- voirs était de 500 et 1000 litres d'eau. Le soir, un banquet réunissait les membres du Jury, les membres du Bureau de la Société, un certain nombre d'expoi- sanls et de n(jtabilités de la ville de Sainl-riermain-en-Laye. Pendant le repas, la plus franche cordialité n'a cessé de fégher; au dessert, les toasts d'usage ont été prononcés, et, à dix heures et demie, chacun reprenait le chemin de fer, en empor- tant le souvenir d'une charmante journée. Il me reste. Messieurs, à m'excuser de n'avoir, peut-être pas, faute d'expérience, rempli aussi bien que je l'aurais voulu la mission dont j'avais été chargé; mais je ne terminerai pas sans remercier, au nom de la Société nationale d'Horticulture de France, M. Peclor, le sympathi(iue Président de la Société d'Horticulture de Saint-Germain, ainsi que les membres de cette Société, de l'accueil bienveillant qu'ils ont bien voulu faire à votre délégué. '*■■ PLANTES NOUVELLES OU KARES. 835 WVAVK BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications étrangères (tardeners' Chronicle Ag-nve Moi'rÎ!«*îî Baker, Gard. Chron. du 23 avril 1887, p. 543, fig. 103, p. 5i9. — Agave de Morris. — Jamaïque. — (Amaryltidées- Agavées.) Cette espèce nouvelle a été confondue avec ïA.americana, dit Ji. Baker, par Swarlz, Grisebach et tous les autres botanistes qui se sont occupés des plantes de la Jamaïque; néanmoins, un examen attentif fait reconnaître en elle, relativement à cette espèce, des différences de plusieurs sortes. Ses feuilles ont la forme générale de celles de VA. americana, mais elles sont moins grandes, vertes et non glauques, moins épaisses et moins fermes, pourvues sur leurs bords de piquants bruhs, beaucoup plus petits. Son inflorèscèiice moins gigantesque a ses ramifications principales plus nombreuses et étalées horizontalement. En outre, les pédicelles de ses fleurs sont plus courts ; dans ces fleurs, l'ovaire est plus grêle; enfin, la capsule est nettement rétrécie en col à sa base. Elle développe fréquemment des bul- billes foliacées à l'aisselle de ses pédicelles. \ophtliytis pieturata N.-E. Browx, GanL Chron. du 9 avril 1887, p. 476. — Nephthvtide peinte. — Afrique, dans le Congo. — (Aroïdées.) Aroïdée à feuillage essentiellement ornemental, introduite tout récemment dans l'établissement de M. W. Bull qui l'a caractérisée, à la page 11, et figurée à la page 4 de son Cata- logue pour 1887. Le mérite de cette plante de serre chaude réside dans ses feuilles, au nombre d'une dizaine, d'après la figure qu'en donne M. W. Bull, dont le limbe étalé, ovale-hasté, profondément échancré à la base et rétréci en pointe assez brusquement au sommet, présente, sur son fond vert intense. 836 REVUE BIBLIOr.RAPIIIOUE ÉTRANCÉHK. une panachure blanche toute particulière : en eflet, les parties blanches qui constituent cette panachure, interposées aux grandes nervures, sont réunies généralement à leur base de telle sorte que Tensemble compris entre deux nervures res- semble à la portion terminale d'une feuille ou fronde de Fou- gère. Ces feuilles sont longues de0™,15 à 0'",30, larges de 0'",12 à O^jlT, et ont un pétiole dressé, cylindrique, vert, longdeO^jSS à0"',30. Celte plante n'a pas encore fleuri. M. N.-E. Brown dit que M. W. Bull en possède déjà deux formes, dont l'une, ayant les feuilles plus étroites que celles de l'autre qu'il regarde comme étant le type de l'espèce, serait une variété pour la- quelle il propose le nom de var. nngnstata. Rljododendron Locliae F. v. Mull., Gard, Chron. du 23 avril 1887, p. 543. — Rosage de Lady I.och. — Nouvelle-Hollatido. — i Éncacées-Rhodoilendrées.) .Jusqu'à ce jour, on ne connaissait pas de Rhododendron crois- sant naturellement en Australie; c'est donc un fait remarquable et inattendu que d'y avoir découvert celui dont il s'agit ici, et le fait est rendu encore plus étrange par la localité où il a été trouvé; c'est, en efl'et, au sommet du Belleden-Ker qu'il a été rencontré par MM. Sayer et Davidson, dans l'ascension qu'ils ont faite les premiers, et en surmontant de sérieuses difficultés, de cette montagne, la plus haute de la Nouvelle-Hollande, qui atteint 5,000 pieds ou 1,525 mètres de hauteur. Il est dès lors à présumer que celte nouvelle espèce sera rustique sous notre climat, ou tout au moins dans nos déparlements méridionaux. — Le Rhododendron Lo'-hx est une espèce arborescente qui atteint et dépasse même 6 mètres de hauteur. Il est voisin du R. javnniciim et_, à certains égards, du IL rclebicwn ; mais il se distingue par divers caractères de l'un et de l'autre. Ses feuilles persistantes, pour la plupart verticillées, sont longuement pétio- lées, glabres, à peu près ovales, presque obtuses, revêtues en- dessous de petites écailles. Ses fleurs, d'un beau rouge et assez grandes, sont réunies en inflorescences ombelliformes, termi- nales, et sont caractérisées par un calice très petit, par une corolle qui porte de petits points écailleux en dehors et un lé^or PLANTES ÎS'UUVIÎLLES OU KAHES, 837 duvet en dedans, et dont la portion inférieure forme un large cylindre, tandis que la supérieure est divisée en cinq lobes obtus, remarquablement veinés; leur style est chargé de poils courts jusque vers le milieu de sa longueur. Priiiiiila vinciflora Franchet, Gard. Chron. du 30 avril 1887, p. o7o ,fig. noire 108. — Primevère à fleur de Pervenche. — Chine. — (Priraulacées.) M. Franchet, du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, qui avait publié, à une date récente, dans le Bulletin delà Société botanique de France, les descriptions de vingt-huit espèces nouvelles de Primevères découvertes en Chine par M. Delavay, missionnaire français, vient encore d'en faire connaître, par la voie du Gar- deners'Chronicle, deux autres qui ont la même origine, et dont celle qui fait le sujet du présent article est représentée de gi'an- deur naturelle dans le recueil anglais. Celle-ci, ou le Primula vinciflora, est remarquable par la grandeur de sa fleur solitaire, pourpre-violet tirant sur le bleu, qui, d'après la figure, mesure 4 centimètres de largeur et à fort peu près tout autant de lon- gueur, et qui a la forme générale de celle de la grande Perven- che ou Vinca major. La plante entière est haute d'environ 20 centimètres. Elle a en terre un rhizome très court duquel partent de fortes racines, et qui passe dans le haut à une tige courte, entièrement cachée par des feuilles imbriquées; parmi celles-ci, les plus basses sont réduites à l'état d'écaillés ovales presque arrondies, longues seulement d'un centimètre, tandis que les autres deviennent peu à peu de plus en plus grandes et passent ainsi graduellement aux supérieures qui sont longue- ment rétrécies à leur partie inférieure, ont le limbe obovale ou longuement obovale et paraissent atteindre 7 ou 8 centimètres de longueur. Toute la plante est velue, à poils entremêlés de glandes ou bien eux-mêmes glanduliféres. La fleur elle-même est chargée de poils glanduliféres sur le tube de la corolle et sur le calice. Le pédoncule dépasse les feuilles supérieures d'en- viron 10 centimètres. La fleur est penchée quand elle s'épa- nouit et se redresse ensuite. Il paraît que la plante est quelque- fois biflore. Le Primula oinci/lora croit naturellement dans des H3« REVUE lillUJOGRAPniOUE ÉTRANGÈRE. prairies élevées de la province chinoise du Yun-Nan, à lallilude de plus de 3,000 mètres, et non sur les rochers, comme le font en général ses congénères du même pays. Elle a été trouvée en fleurs le 25 mai 1886. Il est fort à présumer que cette Prime- vère sera rustique à Paris, et constituera dès lors une char- mante acquisition pour nos jardins. Priinula blattarîforinîs Franchiît, Gard. Chron. du 30 avril 1887, p. o7o. — Primevère en forme de Molèue. —Chine, dans le Vuii-Nan. — 'Priaiulacées.) Cette autre Primevère chinoise est remarquable parce qu'elle a un grand nombre de fleurs de couleur lilas, disposées en une grappe dont la longueur atteint 20 à 30 centimètres et part du centre d'une toufle de feuilles étalées, ovales ou obovales, bor- dées de fortes crénelures denticulées à leur tour, plus ou moins pétiolées, longues de 7 à 15 centimètres, larges de 3 à 5 centi- mètres. La plante entière est couverte de poils courts semblables à des papilles. La corolle a son tube légèrement duveté en dehors, long d'un centimètre ou un peu plus, et le limbe à lobes en cœur renversé, large de 15 à 2:2 millimètres. Cette plante a été trouvée par M. Delavay, le 27 août 1885, dans des prairies calcaires, sur le mont Che-tcho-tze. Antliiiriuin purpureuiii N.-E. Brows, Gard. Chron. du 30 avril 1887, p. '.)1'6. — Anthurie pourpie. — ISrésil. — (Aroïdées.) Belle espèce cultivée au jardin botanique de Dublin et dont le nom est pris de la couleur dont sa spathe est teinte à ses deux faces. Elle appartient au même groupe que les Anthun'iim Ilanisii, voriaceiDtt, etc., mais elle les surpasse tous par la beauté de son inflorescence. Sa tige ascendante émet des racines dans sa partie inférieure. Ses feuilles coriaces, d'un beau vert en dessus, plus pâles en dessous, sont oblongues-lancéolées, pointues au sommet, rélrécies en coin à la base, avec la côte médiane très proéminente en dessous, longues de 0"',37- 0",40, larges d'environ û"',10, et portées sur un pétiole canali- culé, long de 0'", 075-0™, 15. f^a spathe étalée ou réfléchie, lan- céolée, aiguë, est longue de ",12 large de O^.OSS; lespadice, PLANTES NOUVELLES OU RARES. 839 d'un beau violet pourpre foncé, est long de O'",lo ou même plus et épais de près de O^iOI. Agave (L(«a!a) Heiiriquesli I?akek, Gard. Chron. du 4 juin 1887, p. 732. — Agave de Henriques. — Mexique. — (Amaryllidées- Agavées.) Nouvelle espèce intermédiaire entre V Agave xylinacantha et 1*4. horrida, qui a fleuri, l'été dernier, dans le jardin botanique de Coïmbre, en Portugal. Elle forme une touffe serrée de feuilles, qui mesure 1",2S de diamètre. Ces feuilles sont oblongues-lan- céolées, d'un beau vert, rétrécies graduellement vers la base el vers le sommet qui est piquant, munies d'une bordure continue, large, cornée, brun foncé, de laquelle s'élèvent des piquants étalés, deltoïdes, à très large base arrondie, longs d'environ 0°',006 et parfois continus ; chaque feuille a O^jBO de longueur sui O^flSo de largeur dans son milieu. La hampe a de 4 mètres à 4™, 60 de hauteur, l'inflorescence, qui est en forme d'épi, occu- pant la moitié de cette longueur. L'ovaire de la fleur est vert, long d'environ O'^jOi^o, surmonté du périantlie dont le tube est très court et dont les segments lancéolés, teints de brun foncé, sont longs de O^.Oâo, longuement dépassés par les étamines et surtout par le style. RECTIFICATION ÎDan» le cahier du Journal pour novembre 1887, à la page 739, ligne 22, au lieu de Sollioct il faut lire Jollivet. S4Q DECEMBUE 1887 Obseiivations météorologiques faites par m. F. Jamin, a Bourg-la-Reine, PRES Paris (altitude : 63" ErsviRON) ]^S! HAUTKCR TEMPÉRATLRE du baromètre. VENTS H ^— «_^ -^—^ ' '"-■ — "■ ■ ÉTAT DD CIEL. < dominants. Minim. Maxim. Malio. Soir. 1 1 - 3,8 8,o 765 774,5 SSO. SO. Clair le malin, nuageux l'aprcs-midi, presque couvert le soir. 2 0,-1 4.2 773,5 773 SO. Couverl et légèrement brumeux. 3 1,0 3,0 77G,o 776 S. Couv. de gr. mat., nuag. le matin et le soir et dans le milieu de la journée. 4 0 2,0 762, 5 761,5 SO. Couv(!rt. 5 0,6 3,3 701,5 763 SO. Couvert et légèrement pluvieux. 6 3,-2 0,2 758, 5 752, 5 o^o. SO. Couv., pluie ra|)r. -midi, clair le soir. 7 0,0 4,8 757 760,5 0. Cl. de gr. mat, nuag., gr. v. i'apr.-m. 8 0,K 6,3 761,3 753, r osu. Couvert et légc'iement pluvieux le matin, pluie presque continue le reste de la journée. 9 •i,l 13,3 752,0 755, 5 oso. Cr.vent dans la nuit, couv. le malin, couv. et pluv. le reste de la journ. 10 0,S 12,3 7;;9 760 SO. Nuageux. 11 — 2,0 10,0 765 764,5 N. Nuageux. l"2 2.4 6,4 765 "65 0. s. Nuageux le mal., couv. et légt brumeux. 13 2,4 8,0 763, 5 754 s. Couv. le mal , nuag., petite pi. le soir. 14 4,2 9,2 754,5 753, 5 SO. Nuageux, presque clair le soir. 15 3,1 9,d 751 757 0. Cr. vent et pluie dans la nuit et dans la matinée, nuag., quelques averse> l'après-midi, presque clair le soir. 16 4,4 H,o 757,5 735,5 0. Couv et légt pluv., coups de tonnerre vers 4 11. de l'apr -midi, suivis d< pi., cclaircies tard dans la soirée. n 5,6 7,8 761,5 761 0. SO. Grand veut dans la nuit, nuageux, très petite pluie l'après-midi. 18 2,8 8,0 760,5 756 SO. Granil vent et pluie abondante dant la nuit, nuageux, pet. pi. I'apr.-m. 19 0,2 4,3 750 732,5 H. Gr. vent et pluie abondante dans la nuit, nuag. de grand mal., neige abonil. de 9 à H h., nuag. ensuite. ÎO 1," 4,8 752 757 0. Vent dans la nuit, couv., éd. l'après- midi, pluie mêlée de neige le soir. 21 0,1 2,9 751,3 745,5 (1. SO. Couvert et légt brumeux, clair le soir. 2> ~ 3.8 1,0 757 76! K. .Mi. Couvei t el brumeux, nuageux le soir. i3 — 3,8 0 761,5 760 N. si;. Clair de gr. mal., nuag. eî légt brum., un peu de grésil el de neige l'ap.-m. •24 — 0,9 3,7 757,5 751,5 0.\0. Couvert, el légèrement brumeux, éclaircies el petite pluie le soir. !5 - 0.8 4,5 760 7o8 N. NK. IVuiigeux. 26 — 0,3 — 1,5 732,5 761 NE. Pet. pi. et gr. vent dan^ lanuil, clair. 27 -8,0 - ',4 760,3 762,5 N. Clair de gr. matin, nuageux, un pc.i de neige par moments, clair le soir. 28 - C,4 — 0,3 758 762 0. iSiNE. Couverl, éclaircies, neige à diverses reprises, clair le soir. 29 — 8,8 - 5,0 764 765 NI-:. jlair je matin, nuaiieux. 30 - 8,2 1,9 764,0 7ti6 N. NO. N, Un peu de neig^; dans la nuit, couvert, un peu de neige vers une heure de l'apr. -m., nuageux, puis couverl. 31 — 6,0 — 2,0 766,0 762 NE. E. Nuageux le malin, clair. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME IX (1887) DE LA 3« SÉRIE DU JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ NATIOMLE D'HORTICULTURE DE FRANCE N. B. — Dans cette table, les titres d'articles, noms de plantes et d'auteurs qui appartiennent à la section du Journal intitulée Revue bi- liographique sont précédés d'un astérisque (*) ; les noms d'auteurs sont en PETITES CAPITALES, tandis que les noms latins de plantes et les ti- tres d'ouvrages sont en italiques. Les articles dont la page est indiquée en chiffres romains appartiennent au Congrès de 1887 et ont paru en annexes au Journal, cahiers de mai, juin, juillet et août 1887. PAfiES. Abus de la taille des arbres fruitiers ; M. Burvf.nich père CLxiv * Mchmea flexuosa 396 * Mchmea mexicana 393 * Mchmea myriophylla . . . 602 * Aerides quinquevulnerwn var, Schadenbergiana. . . 206 JEthallum septimm ou la Toile ; Sa destruction ; M. Malkt (Gast.), . . cxxxvni * Agave Henriqiiesii .... 839 * Agave Morrisii 835 * Alocasia eminens 397 Alpes-Maritimes (Souvenirs d'un voyage dans les); M. Truffaut (Alb.). ... 235 * Alpinia zingiberina .... 603 * Amazonia calyrÀna , . . . 5 H * Angrecum avicularium . . 396 Anthurium brevilobum . . , 773 * Anthwium X Chelseiense. 78 Anthurium purpureum . . 838 * Anthurium Scherzenammi mutabile 204 * Anthurium Scherzeriamun sémi-plenum. ...... 204 Aperçu des deux Expositions de 1 887 ; M. Dlchartre (P.). 693 Appareils à insecticides ; Pro- cès-verbal du Jury qui les a examinas ; M. Ferrouil- LAT 352 * Aristea platycaulis . . . . 839 * Arislolùchia ridicula. , . 600 Arundo Doiiax aureo-varie- gitta "77 * Asphodelus acaulis .... 76 54 842 TABLE DU VOLUME POUR 1887. Association pomologique de l'Ouest; Rapport sur son Congrès de 1886; M, Mi- chelin 437 Avantages ou inconvénients d'une salle de vente ; M. Go- defroy-Leboeuf CI.VII Bach. — Commentdévelopper l'enseignement de l'Horti- culture ? LXXXV Bach. — Compte rendu de l'Exposition d'Elbeuf . . . 52.") * Baeria grcuilis 77 Bananiers; Leurs espèces; M. Sagot (P.). . . . 233, 28;; * Bégonia cyclophylla. . . . -iW * Bégonia egrcgia 773 Bégonia à fleurs hermaphro- dites; Note; M. DrCHARTRE (P.) «04 Bégonia phyllomanc; Note; M. DUCHARTBE (P.) .... 270 Bei.lair (G.). — Brûlure des jeunes pousses du Poi- rier CLXXIU Bergman (Ern.). — Compte rendu de l'Exposition de Nancy -"iSo Bergman (Ern.). — Culture ot description de diverses Or- chidées de serre froide 180, 230 * Bignonia piirpurea . . . .142 Bigot; Rapport sur son Râ- teau ; M. ÉON 112 * liillbergia dccorn 001 BiROT. — Conservation et rc- vivification des graines . cxxxi Bonncmain» Rapport sur son Haricot Roi des verts; M. Hébrard (Laurent) . . 575 * Botanical Magazine, . 540, 598 Bougon du Castel. — Lettre (Destruction du Puceron lanigère) 418 * Bonvardia hybrida Hogarlh fl . pleno GfiG Brûlure des jeunes pousses du Poirier; M. Bell air (G.) CLXXIII Bulletin bibliographique. . 161, 376, 563, 700 BuRVENiCH père. — Abus de la taille des arbres frui- tiers CLXIV BiYSsoN (Comte du). — Con- servation et revivification des graines cxxiii * Callha lejitofepnla .... 141 * Carpenteria californira . . 537 Cellièrc; Notice nécrologique sur lui; M. Hanoteau. . . * Ceropegia Monteirox . , . Changement de local pour l'Exposition automnale; Avis Châtaignier colossal (Note sur un) ; M. Joi.y (Ch.) . . CiiATKNAY (Abel). — Compte rendu de l'Exposition de mai 1SS7 (Plantes de pleine terre et fruits) .723 CuArnÉ (Lucien). — Compte rendu de l'Exposition de Rennes 5i2 Chevallier (Ch.). — Comment développer l'enseignement (Ir l'Horticulture? . . . i.xxxix 630 59S 467 801 I TABLE DU VOLUME POUR 1887. 843 * Chicorée — Asperge de Ca- talogne 670 * Clavijd Ernstil o99 * Claytonia virginica. ... 79 * Cn'logyne crbtata maxima . 539 Comité d'Arboriculture frui- tière ; Compte rendu de ses travaux, en 1886 ; M. MiCHixiN 188 Comité de Floriculture; ses travaux en 1886; Compte rendu; M. Michel .... 387 Comité des Arts et Indus- tries-, Compte rendu de ses travaux , en 1 886 ; M. TouÉRY (Gust.) 403 Commission des Récompen- ses; Procès-verbal .... 686 Compte rendu de l'Exposition automnale de 1887 (Fruits et Arbres fruitiers) ; iM. iMi- CHiaiN 7 41 Compte rendu de l'Exposition automnale de 1887 (Plantes fleuries ou à feuillage) . M, DUCHARTRE (P.). . . .751 Compte rendu de l'Exposition d'AIençon;M. Louesse(A.). 137 Compte rendu de l'Exposition de Cannes; M. H. de Vilmo- rin 197 Compte rendu de l'Exposition de Chalon-sur-Saône; M. Dybowski 660 Compte rendu de l'Exposition de Dammartin ; M. Remy père 6-")2 Compte rendu de l'Exposition d'Elbeuf; M. Bach . . . . :j2o Compte rendu de l'Exposition de Lyon (Assoc. hort. Lyonn.);M. Verdier (Eug.). 115 Compte rendu de l'Exposition de mai 1887 (Partie indus- trielle); M. Leboeuf (Paul). 732 Compte rendu de l'Exposition de mai 1887 (Plantes de pleine terre et Fruits); M. Chatenay (Âbel). . . . 723 Compte rendu de l'Exposition de mai 1887 (Plante? de serre); M. Duchartre (P.). 701 Compte rendu de l'Exposition de Nancy; M. Bergman (Ern.) 585 Compte rendu de l'Exposition de Nantes ; M. Jamix (Ferd.). 1 30 Compte rendu de l'Exposition de Nice; M. H. de Vilmorin. 264 Compte ren iu de l'Exposition de Nogent-sur-Seine ; M. Ha- RioT (Paul) 823 Compte rendu de l'Exposition de Poitiers ; M. Forgeot. . 527 Compte rendu de l'Exposition de Rennes ( 1 887) ; M. Chauré (Lucien) 592 Compte rendu de l'Exposition de Rennes (1 886) ; M. Miche- lin 68 Compte rendu de l'Exposition de Roses, à Troyes ; M. Ver- dier ^Eug.) 638 Compte rendu de l'Exposition de Saint-Dizier; M. Dy- bowski 663 Compte rendu de l'Exposition de Saint-Germain-en-Eaye; 844 TAP.LE DU VOLUME POUR 1887. M. Tavernier 828 Compte rendu de TExposilion de Toulouse; M. JoLY(Ch.). 656 Compte rendu de l'Exposition de Vernon; M. Delà ville (L.) ■. . 73 Compte rendu de l'Exposition de Versailles; M. Dela- viLLE (L.) 648 Compte rendu de l'Exposition du Havre; M. Jolv iCh.l. . 580 Compte rendu de l'Exposition du Rainry ; M, Vitry (D.) 53.3 Compte rendu des travaux de la Société, en 1886; M. Dr- ClIARTRE (P.) 25 Compte rendu des travaux du Comitéd'Arboriculture frui- tière, en 1=^86; M. Michelin. 188 Compte rendu des travaux du Comité de Floriciilturo, eu 1886; M. Michki.. . . . 387 Compte rendu des travaux du Comité des Arts et Indus- tries, en 1886; M. TùuÉRY (Gust.) 105 Concours à l'Exposition géné- rale de mai 1887; Leurs objets 23 Concours de Florence pour les appareils à insecticides ; Note; M. Jolv (Ch.) . . .101 Concours ouverts devant la Société. 24, 83, 145, 209, 273, 36'>,40l,469,545, 612, 673, 777 Concours de Chrysanthèmes; Avis 273, 366, 40! Concours de Chrysanthèmes ; Fixation de la date. ... 468 Concours pour les Appareils à insecticides ; Avis. ... SI Concours pour les Appareils à insecticides; Liste des récompenses 365 Concours pour les appareils à insecticides ; Programme. 81 Concours pour les Appareils à insecticides; Rapport; M. Ferrouillvt 416 Congrès horticole de 1888, à Paris; Avis. . . 612, 673, 777 Congrès hoilicoie de 1887, à Paris; Avis. . . . 24, 82, 14.") Congrès horticole de 1887; Liste des adhérents. . . ci.xxix Congrès horticole de 1887; Table des documents qui y sont relatifs ce. Congrès horticole de Paris, en 1887; Commission d'or- ganisation Il Congrès horticole de Paris, en 1887; Procès-verbaux : Séance du 26 mai 1887. , \i — du 27 mai 1887. xxxiH — du 28 mai 1887. . lvi Congrès horticole de Paris, en 1887; Questions propo.sées. v Congrès horticole de Paris, en 1887; Règlement. . . m Congrès pour les Fruits à cidre, en 1886, par l'Asso- ciation pomologique de l'Ouest; Rapport; M. Mi- chelin 4 {7 Concours régional de Paris (L'Horticulture au); M.Joly (Ch.) 61 I TABLE DU VOLUME POUR 1887, 845 Conservation et revivification des graines; M. Birot. . cxx.vi Conservation et revivification des graines; M. du Buys- SON CXMU Constant de Benoist; Rap- port sur un mémoire de lui; M. Michelin 577 * Crinwn X Poweîli .... 203 Culture de la Vigoe contre le Phylloxéra; M. Gueidan. . clxi Culture et description de diverses Orchidées de serre froide; M. Bergman (Ern.). 180, 230 Delahogue-Moreau. — Rapport sur les cultures de M. Du- val (Léon) 819 Delamarre et Verdier |Eug.)- ~ Rapport sur la souscrip- tion pour les sinisti'és d'août 1886 209 Delaville (L.). — Compte rendu de l'Exposition de Vernon 73 Delaville (L.). — Compte rendu de l'Exposition de Versailles 648 • Deutsche Garten-Zeitung. . . 76 Développement et maturité des fruits; M. Hérault (A.). clxxi Dictionnaire des Roses de M. Singer (Max); Rapport; M. l.ÉVÊQUE 11 1 Discours de M. le Présidext de la Société 691 Domage; Rapport sur ses cultures , 67 DuciiARTRE (P.). — Aperçu des deux Expositions de 1887 693 Ddchartre (P.). — Compte rendu de l'Exposition au- tomnale de 1887 (Plantes fleuries ou à feuillage). . 731 Duchartre (P.). — Compte rendu de l'Exposition de mai 1887 (Plantes de serre). 701 Duchartre (P.). — Compte rendu des travaux de la Société, en 1886 2o Duchartre (P.). — Note rela- tive au Rosier hybride Madame Brtxant 335 Duchartre (P.). — Note sur des fleurs hermaphrodites de Bégonia 804 Duchartre (P.). — Note sur les usages du Musa Ensete. . 242 Duchartre (P.). — Note sur un Bégonia phyllomane. . 279 Duchartre (P.). — Observa- tions sur la Grassette à long éperon {Pinguicula cau- data) 421, 4^6 Duval (Léon). — Note sur un Vriesea hybride 799 Duval (Léon); Rapport sur ses cultures; M. Delahogue- Moreau 819 DvBOwsKi. — Compte rendu de l'Exposition de Chalon- sur-Saône 660 Dybowski. — Compte rendu de l'Exposition de Saint- Dizier 63 Écoles d'Horticulture et de 846 TABLE DU VOLUME POUR 1887. Viticulture; Leur nécessit'î en Algérie; M. Gaillaruo.\. CXLYI Effets de l'hiver de 4 819- 4 880, à Grignon; M. Mouil- LEFERT Mi Ennemis à combattre dans les jardins; M. Michelin, . 510 Enseignement de l'Horticul- ture ; Comment le dévelop- per? M. Bach l.wxv Enseignement de l'Horticul- ture; Gomment le dévelop- per?M. Chevallier (Ch.). lx\\i\ Enseignement de l'Horticul- ture; Comment le dévelop- per? M. Henry (L.).. . . xciv Enseignement général horti- cole ; son importance et ses avantages; M. Lambin, ciu Éo\. — Rapport sur le Râteau de M, Bigot 112 Espèces du genre Muso (Bananier); M. Sacot (P.). 238, 2? 5 Élude sur les expériences de Chauffage; M, de Vexdeu- VKE -iTO Expériences de Chauffage (Étude sur les); M, de Vendeuvre 570 Exposition automnale de 1887; Avis relatif au chan- gement de local i67 Exposition automnale de 1 887; Compte rendu (Fruits et Arbres fruitiers) : 3L Mi- chelin 711 Exposition automnale de 1887 ; Compte rendu (Plantes flt^uriesou à feuil- lage); M. P. DUCHAHTRE. . 751 Exposition automnale de 18S7; Liste des récompen- ses 761 Exposition automnale de 1887; Règlement 337 Expositiond'Alençon; Compte rendu; M. Louesse (A.). . 137 Exposition de Cannes ; Compte rendu; M. H. de Vilmorin 197 Exposition de Chalon-sur- Saône; Compte rendu ; M. DVBOWSKI ()(iO Exposition de Danimartin; Compte rendu; M. Remy père 6-') 2 Exposition d'Elbouf ; Compte rendu; M. Bac» .■)2.j Exposition de Lyon (Assoc. hort. Lyonn ); Compte ren- du; M. Vehoier (Eug.). . Il.'i Exposition de mai 1887; Compte rendu (Partie in- dustrielle) ; M. Leboei'f (Paul) 732 Exposition de mai 1387; Compte rendu (Plantes de pleine terre et Fruits) ; M, Chatenay (Abel). . . . 723 Exposition de mai 1887 ;• Compte rendu (Plantes de serre); M. Duciiartre (P.). 701 Exposition de mai 1887 ; Liste des récompenses. . . 348 Exposition de mai 1887; Règlement et Programme. " îi TABLE DU VOLUME POUR 1887. 84: Exposition de Nancy ; Compte rendu; M. Bergman (Ern.)- S8-J Exposition de Nantes ; Compte rendu ; M. Jamin (Ferd.) 130 Exposition de Nice ; Compte rendu; M. H. deViuiorin. 264 Exposition de Nogeat-sur- Seine; iM. Hariot (Paul). 823 Exposition de Poitiers ; Compte rendu ; M. Forgeot. 527 Exposition de Rennes ; Compte rendu (1887); M. Chauré (Lucien). . . . 592 Exposition de Rennes ; Compte rendu (1 886) ; M. Mi- chelin 68 Exposition de Roses, à Troyes ; Compte rendu ; M. Verdier (Eug.). ... 638 Exposition de Saint-Dizier ; Compte rendu ; M. Dy- BOWSKi 663 Exposition de Saint-Germain- en-Laye ; Compte rendu ; M Tayernier 828 Exposition de Toulouse; Compte rendu; M. Joly (Ch.) 636 Exposition de Vernon ; Compte rendu ; M. Dela- ville (L.) 73 Exposition de Versailles ; Compte rendu; M. Dela- ville (L.) 648 Exposition du Havre; Compte rendu; M. Joly (Ch.). . . 380 Exposition du Raincy ; Compte rendu ; M. Vitry (D.) 333 Exposition mycologique, rue de Grenelle, 84; Avis. . . 468 Exposition universelle de 1889 (L'Horticulture à 1'}; M, Truffaut (Alb.). ... 54 Ferrolillat. — Procès-ver- bal des opérations du Jury pour l'examen des Appareils à insecticides. . 323 Ferrolillat. — Rapport sur le Concours pour les Appa- reils à insecticides. . . . 446 FoRGEOT. — Compte rendu de l'Exposition de Poiliers. . 327 Foucard ; Rapport sur ses Pelargo7iium zonale; M. Ha- riot (P.) 633 Gaillardon . — Nécessité d'écoles d'Horticulture et de Viticulture en Algérie . gxlvi * Galeandra faveola 773 * Gardeners' Chronicle .... 393 772, 000 * Gartenflora, 204, 268, 334, 666 * Gladiolus ivatsonioides . . 542 Godefroy-Lebeuf. — Avanta- gesouinconvénients qu'au- rait une salle de veute de végétaux CLVH Graines; Leur conservation et revivitication; M. Birot. cxxx Graines ; Leurconservation et revivification ; M. do Buys- SON CXXIII Grassette à long éperon {Pm^ (juicula caudata) ; Observa- tions sur sa végétation ; 8i8 TABLE DU VOLUME l'OUR 1887, M. DUCUARTRE (P.). 421, 486 Grosdidier; Rapport sur soq Préserve-fruits; M. H.\>o- TEAL 113 GuEiDAN. — Culture de la Vigne contre le Phylloxéra, clm Hanoteau. — Notice nécrolo- gique sur M. Cellière. . . 630 Hanoteau. — Rapport sur le Préserve-fruits de M. Gros- didier 113 Hariot (P.)« — Compte rendu de l'Exposition de Nogent- sur-Seine 823 Hariot (P.). — Rapport sur les Dracsena et Cyclamen de M. Truffaut (Alb.) .... 633 Pariot (P.). — Rapport sur les Pel-i'yomum zonale de M. Foucard 633 Hebrard (Laurent). — Rap- port sur le Haricot Roi des verts, de M. Ronne- main 5'iu * Hedijsarum microcalyx . . . -399 * HemerocaUis Dumorlieri. . 539 HE.NNEiiUY. — Lettre (Sur un insecte) 797 Henry (L.), — Comment dé- velopper l'enseignement de l'Horticulture?. . . . xciv He.nry (L.). — Rapport sur un ouvrage de M. Lacaille. O-i Héuault (A,). — Dévelop- pement et maturité des fruits. .... . . . . . CLXxi * Hillebrandiasandioicensis. . 606 Hiver de 1879-1880 ; Ses effets à Grignon; M. Mouil- LEFERT 173 Horticulture (L') à l'Exposi- tion universelle de 1889; M. TRL'FFAUT(Alb.). ... 54 Horticulture (L'j au Concours régional de Paris ; M . Joly (Ch.) 61 Horticulture; Comment en développerrenseignemenl? M. Rach LXXXV Horticulture; Commentendé- velopper l'enseignement ? M. Chevallier (Ch.). . . Lxxxix Horticulture; Comment en développer renseigne- ment? M. Henry. (L.). . . xciv * JiniJitticns Haiokerl .... o39 Importance et avantages de l'enseignement générai hor- ticole; M. Lambln cm Importations et Exportations de Produits horticoles, de 1884 à 1886; M. Joly (Ch.). 306 insecticides et Instruments pour leur emploi; M. Re- MIU-V ... cxxxiv * Iponixa hobcrlsii 603 * Iris aurca 399 * Iris Kingiana . ..... 607 * Iris lineata 334 * Irts vaga 334 * Iris Vm'tani 602 Jamln (Ferd.). — Compte rendu de l'Exposition de Nantes 130 Jam'.n (Ferd.). — Notice sur M. Lesbre 169 Jamin (Ferd.).— Observations météorologiques, 80,144, 208, TABLli DU VOLLMK l'OUK 1887. 849 272, 336, 40O, 46i, 544, 608, 672, -.76, 840 * Jensen (J.-L.). — Moyens contre la maladie de la Pomme de terre 328 JoLY (Ch.). — Compte rendu de l'Expositioû de Tou- louse 656 Joi.Y (Ch.). — Compte rendu de l'Exposition du Havre . 580 JoLY (Ch.). — Importations et Exportations de Produits horticoles, de 1884 à 1886. 300 JoLY (Ch.). — L'Horticulture au Concours régional de Paris 61 JoLY (Ch.). — Note sur le Concours de Florence pour les Appareils à insecticides. lOl JoLY (Ch.). — Note sur un Châtaignier colossal. . . 801 Lacaille; Rapport sur un ou- vrage de lui; M. Henry (L.). 66 I.acharme; Notice sur lui; M. Verdier (Eug.). . . . 798 Lais:<é (0.). — Le Puceron lanigère clxii Lambux. — Importance et avantages de l'enseigne- ment général horticole . . nu * Lapeyrousia grandiflora. . 542 Lebccuf (Paul). — Compte rendu de l'Exposition de mai 1887 (Partie indus- trielle) 732 Lecocq-Dumesnil ; Visite à sa propriété; M. Michel, . . 631 Lesbre; Notice sur lui ; M. Ja- >ii.\(Ferd.) 169 Lettre de M. Bolgox uu Castel (Destruction du Puceron lanigère) 418 Lettre de M. Henxeguy (Sur un insecte) 797 Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture (Dénaturation du jus de tabac) 611 Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture (Vœux du Congrès horticole) .... 465 Lettre de M. le Ministre des Travaux publics (Prix du transport des végétaux) . 609 Lévèqce. — Rapport sur le hktionnaire des Roses de M. Max Singer Ml Liste des adhérents au Con- grès horticole de 1887 . CLXXIX Liste des récompenses à l'Exposition automnale de 1887 761 Liste des récompenses pour les Appareils à insecticides (Concours^ 365 Liste des récompenses pour l'Exposition de mai 1887, par la Société 3-'i8 * Littonia modcsta var, Keitii. 207 * Lonrhocorpus Baricri . . . 603 Louesse (A.). — Compte rendu de l'Exposition d'Alencon. 137 * Maladie de la Pomme de terre; Moyens contre elle ; M. Jensen (J.-L.) 328 Malet (A . ) ; Notice sur sa vie ; M. Thibaut 382 Malet (Gast.). — La Toile (jElhaliimi septiciim) et sa 850 TABLE DU VOLUME POUR 1887. 387 ()7 destruction cxxxviii Margottin (Gh.). — Rapport sur la culture d'uu jardin par M. Parain 822 * Masdevallia pusiola .... 397 Michel. — Compte rendu des travaux du Comité de Flo- riculture, en 1886 .... Michel, — Rapport sur les cultures de M. Domage . . Michel. — Visite chez M. Le- cocq-Dumesnil 031 Michelin. — Compte rendu de l'Exposition automnale de 1887 (Fruits et Arbres fruitiers) 741 MiCHELix. — Compte rendu de l'Exposition de Reunes (1886) 68 Michelin. — Compte rendu des travaux du Comité d'Arboriculture l'ruitièrc, en 1886 188 Michelin. — Note sur les ennemis à combattre dans les jardins 510 Michelin. — Rapport sur la 28'' session de la Société po- mologique de France. loO. 3i:3 Michelin. — Rapport sur le Congrès pour les Fruits à cidre, en 1886, par l'Asso- ciation pomologiquc de rOuest 437 Michelin. — Rapport sur l'examen des Pupilles de la Seine 521 Michelin. — Rapport sur tin mémoire de M. Constant de Benoist . * Mimulus mosrhulus nanus compacius * Mina lobata * Momordica involucrata, . . Molillefert. — Effets de l'hiver de 1879-1880, àGri- gnon * Moyens contre la maladie de la Pomme de terre; M. Jenskn (J.-L.) Musa (Bananier; ; Espèces de ce genre; M. Sagot (P.). 238, Musa Ensete; ses usages eu Ethiopie; Note; M. Du- CIIARTRE (P.) * Narcissus Bulbocodlmn X Pseudo-Narctssus * Narcissus cyclamineus. . . Nécessité d'Ecoles d'Horti- culture et de Viticulture, en Algérie; M. Gaillar- DON c Ncpcnthes; Rapport sur la collection de ces plantes au Muséum ; M. Truffaut (Alb.) * Nephthytis picluruta . . . Nomenclature des plantes, en particulier des Orchidées ; M. WiTTMACK (L.) Nominations : Séance du 13 janvier 1887. — du 27 janvier 1887. ~ du 10 février 1887. — du 24 février 1887. -- du 10 mars 1887. . — du 24 mars 1887. . 577 G69 143 600 173 328 285 774 605 XLVI 813 835 CV|I 53 97 98 160 161 TABLE DU VOLUME PQUR 1887. 851 Séances des 14 et 28 avril 1887. 228 — du 12 mai 1887. . . . 283 — du 26 mai 1887. . . 284 — des Oet 23 juiQl887. 374 — du 28 juillet 1887. . 417 — du 11 août 1887. . . 485 — du 25 août 1887. . . 486 — des 8 et 22 septembre 1887. ....... 563 — du 13 octobre 1887.. 629 — du 27 octobre 1887.. 630 — du ] 0 novembre 1 887 686 Note sur des fleurs herma- phrodites de Bégonia; M. DUCHAKTRE (P.). . . . 804 Note sur la culture de la Reine-Marguerite à contre- saison ; M. ScHWAKTz (A.;. 99 Note sur le Concours de Flo- rence pour les Appareils à insecticides ; M. Jolv (Ch.). 101 Note sur les ennemis à com- battre dans les jardins; M. Michelin 510 Note sur les Importations et Exportations de Produits horticoles, de 1884 à 1886-, M. JoLY (Ch.) 306 Note sur les usages en Ethiopie du Musa Ensete; M. DUCHARTRE (P.) • . . . 242 Note sur un Châtaignier co- lossal ; M. JoLY(Ch.). . . 801 Note sur un Vriesea hybride; M. DuvAL (Léon) 799 Notice nécrologique sur M. Cellière; M. Hanoteau . 630 Notice sur M. A. Malet; M. Thibaut 382 Notice sur M. Lacharme; M. Verdier (Eug.). . . . 798 Notice sur M. Lesbre ; M. Ja- MiN(Ferd.) 169 Notice sur M. Vallerand (Jules); M. de Vendeuvre . 171 * Nymphœa flava ...... 541 * Nijtnphxa zanzibarensU ftore nibro 269 Observations météorologi - ques; M. Jamix (Ferd.) : — janvier 1887. . . 80 — février 1887. . . 144 — mars 1887. . . . 208 — avril 1887. . . . 2', 2 — mai 18S7. . . . 336 — juin 1887 .... 400 — juillet 1887. . . . 464 — août 1887. . . . 544 — septembre 1887. . 608 — octobre 1887. . .672 — novembre 1887. . 776 — décembre 1 887. . 840 Observations sur la Grassette à long éperon [Pinguicula caudata); M.Duchartre(P.). 421, * Odontoglossum staurastruin * Oncidium Brnuni * Oncidium Jonesianian. . . Orchidées de serre froide; Culture et description de plusieurs ; M. Bergman lErn.) 180, Orchidées; Règles pour leur nomenclature et celle des plantes en général ; M. WlTTlIACK (L.). . . . cvii * Oxalis catharinensis, . . . 398 486 772 205 538 230 852 TABLE DU. VOLUME POUR 1887. * Oxeni piilchella 601 Parain ; Rapport sur sa cul- ture d'un jardin; M. Mar- GOTTm(Ch.) 822 * Pêche-Ananas de Wundel. 78 * Phajus X Sedenianus . . . 398 Pinyuicida caudala (Observa- lions sur le); M. Dlchar- tre(P.) 421, 486 l'Janles de serre; leur repos hivernal; M. Van Hulle. (H.-J.) CL * Podogyne nitdiuscida. . . 269 Poirier; Brûlure de ses jeu- nes pousses; M. Bellair (G.) CLXxtii * Polygonum sphxroslachyum. 268 * Pomme de terre ; Moyens contre sa maladie; M. Jen- SEN (J.-L.) 328 Pradine; Rapport sur son Sécateur; M. de Vendeuvre. oI9 pRÉsiDEM delà Société; Dis- cours. 6'JI * Piimida blattariformis. . . 838 * Primula vincijlora 837 * Prilchardia Thurstoni . . . 671 Procès-verbal de la Commis- mission des Récompenses. 866 Procis-verbal du Jury pour l'examendes Appareils à in- secticides-, M. Ferrolillat. 325 Procès-verbaux des séances du Congrès horticole de Paris, en 1887 : — Séance du 26 mai 4 887 . xi — du 27 mai ^887. xxxiii — du 28 mai 1887. lvi Procès-verbaux : TAUKS. Séance du 1 3 janvier i 887. 40 — du 27 janvier 1887. . 45 — du 10 février 1887. . 83 — du 24 février 1887. . 90 — du 10 mars 1887. . 1 i6 -- du 24 mars 1887. . 1ù2 — du 14 avril 1887. . . 213 — du Î8 avril 1887. . . 221 — du limai 1887. , . 273 — du 26 mai 1887. . . 282 — du 9 juin 1887. . . 367 — du 23 juin 1887. . . 401 — du 28 juillet 1887. . 409 — du 11 août 1887. . . 469 — du 25 août 1887. . . 479 — du 8 septembre 1887. 545 — du 22 septembre 1887. 551 — du 14 octobre 1887. 613 — du 28 octobre i887. 623 — du 10 novembre 1887. 674 — du 24 novembre1887. 682 — du 8 décembre 1887. 773 — du2? décembre 1887. 782 Produits horticoles; Importa- tions et Exportations de 1884 à18'6;M. JoLY (Ch.). 306 Programme du Concours pour les Appareils à insec- ticides 81 Programme et RèghMnentde l'Kxposition générale de mai 1887 5 Puceron lanigère; M. LAisMi. (0.) CLXII Pupilles de la Seine ; Rapport sur leur examen; M. Mi- chelin 521 Questions proposées pour le Congrès horticole de Paris, TABLE DU VOLUME POUR 1887. 853 ea 1887 V Rapport sur la collection de ISepenthes du Muséum ; M. Trlffaut (Alb.). . . .813 Rapport sur la culture d'un jardin par M. Parain ; M. Margottin (Ch.). ... 822 Rapport sur la souscription pour les sinistrés d"aoùt 1886; MM. Verdier (Eug.) et Delamarre 209 Rapport sur ]a 28" session de la Société pomologique de France; M. Michelin. 250, 313 Rapportsur leConcours pour les Appareils à insecticides ; M. Ferrouillat 416 Rapport sur le Dictionnaire des Roses, de M. Max Sin- ger ; M. Lévèque Ml Rapport sur le Haricot Roi des verts, deM. Bonnemain ; M. Hébrard (Laurent,). . 575 Rapport sur le Préserve- fruits de M. Grosdidier ; M. Hasoteau 113 Rapport sur le Râteau de M. Bigot; M. Éon. ... 112 Rapport sur les cultures de M. DomageiM, Michel. . 67 Rapport sur les cultures de M. Duval (Léon) ; M. Dela- hogue-Moreau 819 Rapport sur les Dracœna et Cyclamen de M. Truffaut (Âlb.); M. Hariot (P.). . 635 Rapport sur le Sécateur de M. Pradioe; M. deVendeu- VRE 519 Rapport sur les Pelargonium zonale de M. Foucard ; M. Hariot (P.) 633 Rapport sur l'examen des Pupilles de la Seine ; M. Michelin 521 Rapport sur un mémoire de M. Constant de Benoist ; M. Michelin 577 Rapport sur un ouvrage de M.Lacaille; M. Henry (L.). 66 Rectification 839 Règlement de l'Exposition automnale du 29 septem- bre au 3 octobre 1887. . 337 Règlement du Congrès horti- cole de Paris, en 1887. . ui Règlement et Programme de l'Exposition générale de mai i887 5 Reine -Marguerite; Sa cul- ture à contre - saison ; M. SCHWAHTZ(A.) 99 Remilly. — Insecticides et Instruments pour leur em- ploi ......... cxxxiv Remy père. — Compte rendu de l'Exposition de Dam- martin 632 Repos hibernal des plantes de serre ; M. Van Hl'lle. (H.-J.) CL * Revue bibliographique étrangère. — 76, 141, 201, 268, 334, 398, 537, 398, 666, 772, 835 * Revue bibliographique française 328 * Rhododendron qrande 854 TABLE DU VOLUME POUR J887. roseum 604 * Rhododendron iedoensc . . 204 * Rhododeadron Icdifolium var, plena purpiirea . . . 204 * Rhododendron Lochw. . . S 3 6 Rosier hybride Madame Bruant; Note; M. Du- chartre(P.) Bo') * Saccolabhim Pechei. . . . 774 Sagot (P.). — Espèces du genreMit prié de faire parvenir les adhésions au siège de la Société, rue de Grenelle, 84, avant le 15 mai prochain. La Société a obtenu des Compagnies de chemins de fer, comme les années précédentes, une réduction sur le prix des places, en faveur desmemôî'es de la Société, QUESTIONS PROPOSÉES !• Examen des tarifs des Compagnies de chemins de fer, pour : A, le transport des végétaux vivants; B, le transport des denrées horticoles. Maintenue à l'étude par la Société. VI QUESTIONS PROPOSÉES. 9° De l'utilité de créer une Société de rosiéristes français. Proposée par MM. Léon Simon, de Nancy; Cochet, de Suis- nes; Keiten frères, de Luxembourg ■ cette question sera traitée par M. Cochet. 3° Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de déve- lopper l'enseignement de l'Horticulture dans les écoles pri- maires supérieures et dans les écoles d'Agriculture? Maintenue à Vétude par la Société. 3° bis. De l'importance et des avantages de l'enseignement gé- néral horticole en France; étude des meilleurs moyens à ' employer pour en opérer rapidement la diffusion. Proposée par M. Lambin, de Soissons. 4° Le jardin municipal de Lille. Proposée par M. Bertrand, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de L ille. •• Règles à suivre pour la nomenclature des plantes en général, et des Orchidées en particulier. Proposée par la Société royale d'Horticulture d'Angleterre et par le D^ Wittmack, professeur de Botanique à. Berlin. ©" Quelles sont les causes du dessèchement sur les treilles de la rafle des grappes des Raisins de table? Connaît-on un moyen de l'empêcher de se produire ? Maintenue à. Vétude par la Société. 1° Quelle est la cause qui donne naissance à la maladie connue sous le nom de Blanc des racines, dont les effets se font par- ticulièrement sentir sur les racines du Pêcher, et subsidiai- rement sur celles des autres arbres fruitiers? Maintenue à Vétude par le Congrès de 1886. 8" Du Mildiou {Peronospora viticola); des moyens pratiques et économiques d*en préserver ou d'en guérir les Vignes dans les serres et les jardins. Maintenue à. Vétude par la Société. QUESTIONS PHOPOSÈRS. VII 9° Conservation des graines et revivification des vieilles graines dont la faculté germinative paraît p(3rdue. Proposée par M. Le Comte Bu Bw/sson. 10° Influence des engrais chimiques en Horticulture. Leur em- ploi. Maintenue à V étude parle Congrès de 1886. 1 f De l'emploi des engrais liquides dans la culture des plantes en pots ou en caisses. Maintenue à l'étude par le Congrès de 1886. 12° Insectes nuisibles des plantes deserres et moyens efficaces de les détruire. Proposée par la Société de Botanique du pays de Waes (Belgique). 13° Des insecticides en général, des instruments propres à leur emploi. Proposée par le Comité des Arts et Industries de la Société et par M. Eug. Bemilly, chimiste à Versailles. 1 3° bis. De la vaporisation des insecticides ; ses avantages et ses inconvénients. Maintenue à r étude par le Congrès de 1886. 14" La température de l'eau employée pour l'arrosage a-t-elle une influence sur les plantes? Et, si elle en a une, quelle est-elle? Proposée par M. Dyboîvski, maître de conférences à l'E- cole de Grignon. 15° Les Champignons parasites des insectes. Proposée par M. A. Giard, professeur à la Faculté des sciences de Lille. 16" De la toile {^thalium septicum) des serres à multiplieation et des moyens employés pour la détruire. Vlll QUESTIONS PROPOSEES. Proposée par la Société d' Horticulture de la Haute- Marne. lî"" Quelle explication peut-on donner de la différence que l'on remarque dans la végétation et la floraison des plantes vivaces multipliées par le bouturage ou par la division des pieds? Maintenue à l'étude par le Congrès de 1886. iS* Maladies du Pelargonium zonale. Traitements à suivre. Maintenue à r étude par le Congrès de 1886. 1»° Des moyens pratiques d'éviter la chute de la buée dans la construction des serres. Maintenue à l'étude par le Congrhs de 1886. «O" Faire ressortir comparativement les avantages ou les in- convénients de l'emploi de la fonte, du fer, de l'acier et du cuivre dans la construction des appareils de chauffage des serres. Maintenue à V étude par le Congrès de 1886. 'if De l'emploi de la vapeur pour chauffer l'eau des thermo- siphons. Maintenue à l'étude par le Congrès de 1886. *** Quels sont les systèmes de ventilation les meilleurs et les plus pratiques à appliquer aux serres froides à Orchi- dées? Proposée par MM. Jacob Makog et (?'*, horticulteurs à Liège. «3" Des appareils de chauffage pour serres en général, et serres d'amateurs en particulier. Proposée par M. Delavau, de Chàtellerault. 8-4° Des principes qui doivent régir la construction des serres en fer et en bois et leur vitrerie. QUESTIONS PROPOSEES. IX Proposée par le Comité des Arts cl ladaslries de la So- ciété . !85o Utilité en Horticulture des instruments météorologiques (baromètres, thermomètres, hygromètres). Leur mode simplifié d'emploi, tant pour les serres que pour le plein air. Maintenue à l'étude par le Congrès de 1886. 'ili° Des perfectionnements apportés à l'hydraulique horticole et de ceux dont elle peut être encore l'objet. Maintenue à V étude par le Congrès de 1886. ICI" De la nécessité de créer en Algérie des Ecoles d'Horticulture et de Viticulture. Proposée par M. Gaillardon, de Paris. «8° Utilité et mode d'organisation d'une Exposition de Géogra- phie botanique. Maintenue à P étude jjar le Congrès de 1886. 199" Repos hivernal des plantes de serres. Proposée par M. Van Huile, professeur à Gand. 30" Des avantages ou des inconvénients que présenterait l'ou- verture à Paris d'une salle pour la vente, à la criée et aux enchères, de végétaux cultivés ou introduits, graines, bulbes, etc. Proposée par M. Godefroy-Lebeuf, d'Argenteuil. ai' Quelle est la cause de la rouille des Rosiers? Moyens de la prévenir ou de la guérir. Proposée par M. E . Casanave, de Paris. S9° La Convention phylloxérique. Maintenue à r étude par la Société. 33° Culture de laVigne contre le Phylloxéra. Proposée par M. Gueidan, horticultexir à Marseille. X QUESTIONS PROPOSÉES. 34° Le Puceron lanigère. Proposée par M. 0. Laisné, de Boulogne-siir-Seine. 35° Les abus de la taille des arbres fruitiers. Proposée par M. Fr. Burvenich, de Gand. 36" Les Pommes de Calville et de Canada présentent souvent sur la peau une tache de couleur brune au-dessous de laquelle se produit une décomposition de la pulpe, qui se prolonge à une certaine profondeur. A quelle cause peut-on attribuer cette sorte de maladie? Proposée par la Société des Agriculteurs de France. 37° Du développement et de la maturité des fruits en général. De la mémoire des sensations relativement à leur forme, à leur couleur, à leur odeur et à leur saveur. Son rôle lorsqu'on veut les apprécier à ces divers points de vue, et utilité des comparaisons simultanées pour bien éta- blir les difTérences. Proposée par M. A. Hérault, d'Angers. 38° Les Vignes américaines et franco-américaines. Proposée par M. LaFugie, de Gastillon [Gironde). 3î>° Des ennemis de l'Asperge et de la destruction en particu- lier d'un d'entre ces derniers, le «Ctiocère ». Manière de combattre ces ennemis en général. Des différentes mala- dies de l'Asperge, pendant les premières années de plan- tation. Moyens de l'en préserver et de l'en guérir. Proposée par M. Durel, d'Auboncourt {Ardennes). 40° Par quels moyens pourrait-on parvenir à garantir la pro- priété d'un fruit nouveau ou d'une plante nouvelle à son obtenteur et arriver ainsi à encourager les semis? Proposée par M. Florent Feys, de Mons [Belgique). 41° L'industrie de l'alcool des fruits au point de vue national et industriel. Proposée par M. Gognaire, fils niné, de Bergerac. PREMIÈRE SÉANCE, 26 MAI 1887. XI -4«° De la brûlure des jeunes pousses du Poirier. A quelles cau- ses-peut-on attribuer cette altération; quels seraient les moyens de l'éviter? Proposée par M. Hardy, de Versailles. PROCÈS -VERBAUX DES SÉAJNCES DU CONGRÈS PREMIÈRE SEANCE. — JEUDI 26 MAI 1887 Présidence de M. Eugène Verdier, Vice-Président de la Sodété Siègent au bureau : MM. Vilry et Jolibois, Vice-Présidents de la Société ; Bleu, Secré- taire-général de la Société; Dybowski, Delamarre et Lebœuf (Paul), Secrétaires de la Société ;'^er^man (Ernest), Secrétaire du Congrès. La séance est ouverte à deux heures trente-cinq minutes, en présence de cent trente-un Membres. M. LE Président présente à l'Assemblée les excuses de M. Léon Say, Président de la Société, qui se trouve empêché d'assister à la séance d'ouverture dn Congrès, et de M. Hardy, Vice-Prési- dent, retenu chez lui par une indisposition. Il invite à prendre place au bureau M. Aug. Van Geert, Pré- sident de la Chambre syndicale des Horticulteurs belges, et sir Trevor Lawrence, Président de la Société royale d'Horticulture de Londres. — M. Aug. Van Geert, seul présent dans la salle, monte siéger au Bureau. Ml J'ROCES-VERliAUX. M. LE Président remercie les Membres présents, et en particu lier MM. les Délégués étrangers, de l'empressement qu'ils ont mis à répondre à la convocation qui leur a été adressée par la Société d'Horticulture. Il est passé à la discussion de l'ordre du jour. La 1""* question du programme est conçue en ces termes : <> 1° Examen des tarifs des Compagnies de chemins de fer, pour : A, le transport des végétaux vivants; B, le transport des denrées horticoles. » Sur le 1^' paragraphe : « A, le transport des végétaux vi- vants, ') la parole est donnée à M. Audibert, horticulteur à La Grau (Var), qui fait à ce sujet la communication suivante : M. AuDiBEUT : Messieurs, les nombreuses réunions tenues dans les Sociétés d'Horticulture, les pétitionnements, les vœux exprimés et les justes réclamations soulevées par les Congrès et les Syndicats agricoles, ont permis d'obtenir des Compagnies de cliemins de fer quelques adoucissements à la situation fâcheuse créée à notre commerce agricole et horticole par les prix exhorbitants de transport des produits sur nos voies feiTées. Bien que les tarifs en vigueur soient loin de contenter les expéditeurs de végétaux et de denrées alimentaires, il nous a été permis de constater que la Compagnie P.-L.-M., principa- lement, avait supprimé la majoration, sauf quelques conditions de tonnage et de volume ; Que le supplément de poids des wagons complets d'Arbustes vivants avec mottes de terre, au-dessus de 4,000 kil., avait été taxé au barème E ; Que la Compagnie avait favorise quelque peu les lièges ; aussi lui sont-ils revenus. Nous signal-rons encore l'unification des tarifs de transport [Hiiir les Oranges et les Citrons provenant de la région méditer- r;Hi('oiine, ainsi que l'nbaissemcnt de 100 kil. à 50 kil. pour les t'X|ji' XX l'ROf.KS-VERBAUX. M. Desportes dit que l'examen des tarifs à base kilométrique décroissante lui a démontre que ces tarifs étaient, en réalité, à base kilométrique croissante. Il ne serait pas difficile de prouver que, par l'application de ces tarifs, l'augmentation sera, pour certaines villes, de 10, 20, 50 et même 100 pour cent. Quoi qu'il en soit, cette question est vidée ; les tarifs sont homo- logués, et il n'y a pas à y revenir ; mais il serait bon de faire des démarches afin d'obtenir des changements de série, selon le poids des marchandises expédiées. Les Compagnies de l'Ouest et d'Orléans et l'Etat ont adopté un système basé sur ce principe; il y a lieu de croire que les autres Compagnies l'accepteraient également, et il en résulterait pour les horticulteurs une réduc- tion de 13 à 15 p. cent environ. L'orateur propose, en conséquence, au Congrès l'adoption du vœu suivant : « Le Congrès des horticulteurs de France émet le vœu : « Que les produits de l'Horticulture, arbres, arbustes vivants et plantes, soient classés : 1" de 40 à 1.000 kilos, dans la re série ; T de 1.000 à 4.000 kilos, dans la 2» série; 3° à partir de 4.000 kilos et au-dessus, dans la 3" série. M. Truffaut fait observer que la suppression de la majora- tion n'est pas acceptée par toutes les Compagnies, comme M. Desporte* paraît le croire. M. Despoktes répond que l'Est et le Midi sont les seules Compagnies qui ne l'acceptent pas. M. Truffaut dit qu'en grande vitesse aucune Compagnie n'accepte cette suppression. Or, presque tous les horticulteurs qui se livrent à la culture florale expédient en grande vitesse, et leurs intérêts sont dignes d'être pris en considération au même degré que ceux des pépi- niéristes. L'orateur ne s'oppose pas à l'adoption du vœu de M. Des- portes, mais il demande que le Congrès continue à réclamer la suppression de la majoration sur les tarifs de grande et de petite vitesse. C'est là le point principal; la proposition de M. Desportes n'est que subsidiaire. {Très bien!) PREMIÈRE SÉANCK, 26 MAI 1887. XXl M. Desportes déclare ne s'être occupé que de la petite vitesse. Il accepte complètement la proposition générale de M. Truffaut; mais il désire que la sienne soit également soumise au vote du Congrès. M. Hédiard dit que l'adoption du système proposé par M. Desportes aurait pour résultat l'écrasement du petit expédi- teur au profit du grand. [Approbation.) M, Desportes répond que c'est une loi générale du com- merce d'accorder une réduction de prix sur une grosse quantité. Gela est inévitable et ne porte nul préjudice au petit expéditeur. M. r>HATENAY fait observcr qu'il ne demande pas une réduction plus forte que celle qui est réclamée par M. Desportes. En demandant de placer les arbres vivants dans la série qui paie 0 fr. 10 c. par tonne etpar kilomètre, l'orateur ne demande pas l'abolition de la surtaxe pour les arbres qui pèseront moins de 200 kilos par mètre cube ; ils paieront, en effet, 0 fr. 15 c, ce qui est absolument le prix de la l""^ série, sans surtaxe. Cela revient donc exactement au même. On a évidemment commis une erreur et une injustice quand on a placé les arbres fruitiers dans la catégorie des objets de luxe. M. Truffaut faisait remarquer tout à l'heure qu'il y a beaucoup de produits horticoles qui s'expédient en grande vitesse et qui sont des plantes de luxe. Cela est incontestable; mais ces articles ne peuvent être considérés que comme formant une infime minorité. [Bruit et interniptions.) M. Truffaut : Vous connaissez peu la valeur de ces produits. M. Ghatenay : Je ne parle pas valeur, mais quantités, et je dis qu'au point de vue du nombre, en matière de transports, les arbres de luxe constituent une très faible minorité. Ce n'est d'ailleurs pas une raison pour les sacrifier, et ils doivent être transportés au même prix que les autres, au moins en petite vitesse. L'orateur estime, d'ailleurs, que les questions de grande et de petite vitesse ne doivent pas être confondues dans la discussion des tarifs, parce qu'en grande vitesse il n'y a plus de séries et que toutes les marchandises sont placées dans les mêmes condi. lions. XXII ■ l'ROCES-VERBAUX. M. Truffaut : Il y a toujours la majoration ! M. GiiATENAY : Si l'on demande la suppression de la majora- tion pour les arbres, il n'y a pas de raison pour ne pas la de- mander pour toutes les marchandises. C'est là une lâche trop ardue, et il sera bien plus aisé d'obtenir simplement le classe- ment des arbres dans une autre série que celle où ils sont actuel- lement placés. M. Crousse (de Nancy) appuie la proposition de M. Truffant. Il n'y a pas de distinction à faire entre la grande et la petite vitesse, entre les plantes de pépinière et les plantes de luxe ; i! faut réclamer énergiquement la suppression de la majoration de 50 p. 100 sur les arbustes vivants. [Applaudissements.) Sur quoi se basent les Compagnies pour appliquer cette ma- joration? — Il est difficile de le savoir au juste. Les Compagnies prétendent-elles que les plantes dites de luxe sont plus délicates et d'un transport plus difficile? Il n'y a qu'à voir la façon dont elles les traitent pour se convaincre que ce n'est pas là un argument sérieux. Elles les font charger sur des wagons ordinaires par leurs hommes d'équipe ordinaires et elles ne prennent aucun soin particulier. Le Congrès doit donc adopter le vœu qui tend à la suppres- sion de la majoration de 50 p. 100 pour tous les produits horti- coles. [Nouveaux applaudisse inoils.) M. le Président consulte l'assemblée sur le vœu déposé par M. Trudaut. [Ce vœu, mis aux voix, est adopté à l'unanimité.) M. le Phésident estime que l'adoption de ce vœu dispense l'Assemblée de se prononcer sur les autres. [Assentiment.) M. Desportes insiste pour que le vœu qu'il a déposé soit soumis au vole de l'assemblée. M. Truffaut dit que le Congrès venant de se prononcer for- mellement pour le principe de la suppression de la majoration, il n'y a pas lieu de discuter les autres propositions faites: ces propositions, qui émanent de MM. Desportes et Audiberl, seront jointes au vœu qui vient d'être adopté;- mais l'idée générale qui se dégagera de la délibération du Congrès, c'est que l'Horlicul- tnre réclame unanimement l'abolition de la surtaxe. PREMIÈRE SÉANCE, 26 MAI 1887. XXIU M. Desportes persiste dans sa demande et maintient sa pro- position. M. le Président consulte rassemblée. La proposition de M. Despcrles mise aux voix n'est pas adop- tée. M, le Président : Sur le deuxième paragraphe de la première question : « B, le transport des denrées horticoles, ^> la parole est à M. Audibert. M. Audibert : Messieurs, nous allons parler maintenant des denrées horticoles qui font l'objet de la seconde partie de notre examen, et nous dirons que les fruits ont été considérés à toi't par les Compagnies comme objet de luxe. — Ici, permettez- nous une comparaison : « Ya-t-ilmoins de luxe à acheter un « kilogramme de Haricots verts à 5 francs, qu'un kilogramme « de Cerises à 50 centimes? — ou bien encore, les fruits sont-ils « moins nécessaires que les légumes à l'alimentation df « l'homme? » Nous pensons que la nécessité des uns et des autres s'imposf également et, pour les besoins de l'alimentation, cela est incon- testable. Donc, la faveur que l'on a accordée aux expéditeurs pour les légumes, on devrait l'accorder pour les fruits ; car nous n'igm - rong pas que les fruits sont généralement plus lourds, l'embal- lage moins volumineux et partant qu'ils sont moins encombrants que les légumes. Il serait donc nécessaire de demander, pour le transport des fruits, l'application du tarif P. V. n° 3, actuellement applicable seulement au transport des légumes à destination des Halles de Paris, au lieu du tarif G. V. n" 10, qui est trop élevé. Nous venons de dire que le tarif P. V. n" 3 n'est applicable que pour les Halles de Paris. — Pourquoi pas pour toutes les Halles et Marchés de France, et même pour les particuliers? — Est-ce que la population de Marseille, de Lyon ou de toute autre ville^ n'est pas aussi digne d'intérêt et ne mérite pas les mêmes égards que celle de Paris? Telles sont, Messieurs, les réformes qu'il importe d'étudier et XXIV PROCES-VERBAUX. dont il faut hâter la solution ; car, si elles étaient appli(|uées, les Compagnies de chemins de fer verraient le trafic s'accroître considérablement sur leurs réseaux ; les cultivateurs trouveraient plus facile l'écoulement de leurs produits et un prix plus rému- nérateur, et, finalement, les consommateurs pourraient s'appro- visionner sur tous les marchés de produits qui seraient mieux à la portée de leur bourse. En conséquence, nous vous proposons d'émettre le vœu sui- vant : « Le Congrès des horticulteurs de France émet le vœu : « r Que le poids minimum des expéditions de légumes au tarif réduit P. V. no 3 soit abaissé à 50 kilogrammes; « 2» Que le tarif P. V. no 3 soit applicable aux fruits dans les mêmes conditions que pour les légumes; <- 3° Que ce même tarif soit appliqué non seulement aux Malles et Marchés de Paris, mais encore à tous les Marchés des autres villes de France, ainsi qu'aux particuliers, » {Applaudis- sements.) M. le Président met aux voix le vœu présenté par M. Audi- !>crt. Ce vœu est adopté à l'unanimité. M. E. Bergm.vn propose au Congrès de décider qu'il confie à V Union commerciale de FranceXe. soin de donner suite aux vœux qui viennent d'être émis. Cette Société, qui s'est spécialement constituée pour la défense des intérêts de cette nature, sera par- ticulièrement bien placée pour suivre de près cette question des transports et à faire les démarches nécessaires pour aboutir à une solution salisfaisanle. Les Membres du Bureau de Y Union commerciale ne déclineront certainement pas la tâche qui leur •^era confiée, puisque la plupart des orateurs qui viennent de prendre ici la parole font partie de cette Société. M. le Président consulte l'Assemblée sur la proposition de .M. E. Bergman. Cette proposition est adoptée. M. le Président : L'ordre du jour appelle la discussion de la deuxième question ainsi conçue : '<■ Z° De l'utilité de créer une Société de rosiéristes français. » PREMIÈRE SÉANCE, 2(5 MAI 1887. \XV Proposée par MM. Léon Simon, de Nancy ; Cochet, de Suisnes; Ketten frères, de Lnxemboxirg. La parole est à M. Léon Simon. M. LÉON Simon, Président de la Société d'Horticulture de Nancy: Messieurs, un certain nombre de rosiéristes et d'ama- teurs de Roses ont pensé qu'il serait utile de former une Société des rosiéristes de France, à l'instar de la Société pomologique de France. La Rose n'a peut-être pas tout à fait l'impoi-lance commer- ciale et industrielle des fruits; elle en a cependant une. Le nombre des rosiéristes et amateurs de Roses augmente chaque année et, dans bien des endroits, la culture de cette charmante plante se fait sur une vaste étendue. Mais c'est surtout le nombre des variétés, ou au moins des noms, qui se développe dans des proportions exagérées. Malgré les 5 ou 6,000 variétés décrites dans certains ouvrages, nous voyons mettre au commerce chaque année 50, 60, 80, et 100 variétés dites nouvelles, bien heureux quand, dans ce chiffre, nous en trouvons quatre ou cinq véritablement dignes d'entrer dans nos collections. Une Société de rosiéristes pourrait d'abord former une liste des meilleures Roses, pour chaque région et pour chaque desti- nation; elle pourrait aussi juger les nouveautés, les admettre, les maintenir à l'étude ou les rayer, dresser des listes de syno- nymes, etc. On sait quels sont les immenses services rendus en Angleterre par la Société nationale des rosiéristes anglais, et combien elle a fait faire de progrès à la culture du Rosier dans ce pays. Aussi, nous venons demander au Congrès de bien vou- loir accepter notre proposition, et de mettre le centre de la Société à Paris, avec sections dans les régions oi^i on s'occupe par- ticulièrement du commerce des Rosiers : Lyon, Orléans, Angers, Bordeaux, etc. Nous avons l'espoir que la Société nationale d'Horticulture voudra bien donner l'hospitalité à la seclion cen- trale pour ses réunions. La Société tiendrait chaque année une réunion générale de toutes les sections, tantôt dans une ville, tantôt dans une autre, XXVI PROCES-VERBAUX. ainsi que le fait la Société pomologique de France. De plus, une réunion annuelle aurait lieu à Paris, pendant le Congrès que la Société nationale d'Horticulture y tient chaque année, dans le courant du mois de mai. Un grand nombre de rosiérisles et d'amateurs ont déjà adhéré à celte proposition, et nous venons vous demander de nommer une Commission chargée de rédiger les statuts de la Société et de faire appel aux futurs seciétaircs. L'orateur termine en priant ceux des Membres du Congrès qui approuveraient le projet qu'il vient de développer, de vou- loir bien se réunir à l'issue de la séance pour former une Com- mission provisoire qui aura pour mission d'élaborer un projet de statuts et de faire appel aux adhérents. [Applaudisseinenfs .) M. le Président met aux voix la proposition de M. L. Simon tendant à la création d'une Société de Rosiéristes français. Celle proposition csl adoptce. M. le PrésidEiNT annonce que la salle de lloricuUure sera mise à la disposition des personnes qui voudroht se réunir à l'issuo de la séance. L'ordre du jour appelle la discussion de la troisième question, ainsi conçue : 3° Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il do développer l'enseignement de l'Horticulture dans les écoles primaires supérieures et dans les écoles d'Agriculture? M. Bacu déclare n'avoir rien ù ajouter aux termes de son nie- moire déjà imprimé dans le fascicule préliminaire du Congrès (p. 16-19). M. le Président rappelle qu'un mémoire de M. Gfieval- UER (Ch.) sur la même question a été imprimé dans ce même fascicule (p. 20-25). « r*" bis. De l'importance et des avantages de l'enseignement général horticole en France; étude des meilleurs moyens à employer pour en opérer rapidement la difTusion.' » Proposée par M. Lambin, de Soissons. La parole est donnée à M. Lambin. M. Lambin expose que, depuis quelques années, de nombreux efforts ont été tentés pour répandre en France l'enseignement PREMIÈRE SÉANCE, 26 MAI 1887. XXVIt horticole. Le Gouvernement a contribué pour sa part à ce mou- vement en envo3'ant, dans tous les départements, des profes- seurs d'AgricuUure chargés incidemment de faire des cours d'Horticulture dans les écoles primaires. Cet enseignement n'a pas jusqu'ici donné tous les résultats qu'on en pouvait attendre, parce que l'Horticulture est une science très vaste et que l'on a d'autant plus de chance de réus- sir que l'on s'enferme dans une spécialité plus restreinte ; or, ce sont des professeurs d'Agriculture et non des horticulteurs spé- cialistes qu'on a chargés de cet enseignement. — Il en a un peu souffert. Le département de l'Oise, qui est l'un de ceux qui ont fait le plus et le mieux, à ce point de vue, a nommé des professeurs spéciaux. De nombreux adhérents ont répondue l'appel de sa Société d'Horticulture, qui compte aujourd'hui 2,500 membres. Elle possède ainsi une force réelle qui lui permet de créer d'ex- cellentes collections de fruits et de légumes, et de faire les meil- leurs grefferons que nous possédions, peut-être, de nos bonne- espèces d'arbres fruitiers. On pourrait tirer d'immenses avantages au point de vue de l'enseignement horticole, des institutions de cette nature. On se plaint avec raison de la dépopulation dos campagnes. Lo meilleur moyen d'y retenir l'ouvrier, c'est de lui donner le goùl du jardinage ; se plaisant, le dimanche, à travailler son coin de terre qui lui fournira de bons légumes pour la ménagère, il désertera le cabaret et délaissera ces funestes alcools qui pas- sent notre frontière et viennent détruire, chez nous, la santé publique. H entre annuellement en France, par la frontière allemande, pour 300 millions d'alcools tirés de la distillation de diverses variétés de Pommes de terre et de Topinambours. Ces alcools constitués, pour la majeure partie, par l'alcool amy- lique, produisent des eflels désastreux. Le professeur Alglave a démontré, par des expériences concluantes, combien est rapide l'intoxication opérée par ce redoutable poison. Il y a d'autres faits palpables. L'hospice des aliénés de Prémontré contenail, il y a quelques années, 500 malades, dont 200 alcooliques. On y compte aujourd'hui 1200 malades, dont 900 alcooliques. Il y a XXVKI PROCÈS- VERBAUX. donc là un péril constant et croissant auquel il faut soustraire l'ouvrier des champs. i Il suffit pour cela de lui apprendre qu'il n'a qu'à distiller pu- rement et simplement, sans aucune préparation spéciale, tous les fruits, quels qu'ils soient, de nos vergers, pour obtenir une eau-de-vie excellente et inoffensive. Il faut donc lui inspirer le goût de la culture horticole ; au lieu d'aller au cabaret boire le produit de sa quinzaine, d'en revenir à moitié fou, de battre et souvent de tuer sa femme, pour aller finir misérablement à Prémoûlré ou à Glermont, il s'attachera au travail de la terre et il y trouvera son compte : il récoltera des légumes meilleurs, qui lui reviendront moins cher que ceux qu'il achète et il se livrera à une besogne saine et réconfortante. L'Oise a donné la mesure de ce que l'on pouvait faire dans cet ordre d'idées. Tout le monde s'y est mis à faire de l'horti- cullure, et les dames elles-mêmes connaissent les meilleures espèces de Roses, do Poires, de Cerises, de Prunes, etc. — Pour- quoi un tel exemple ne serait-il pas suivi"? Le Gouvernement pourrait-il faire quelque chose dansce sens? — Il se trouve placé, en ce moment, en face de difficultés budgé- taires qui ne lui permettent pas de faire de gros sacrifices ; mais il pourrait encourager par des subventions les Sociétés qui auraient pris l'initiative d'un semblable enseignement. Ces subventions pourraient être, par exemple, proportionnelles au nombre des conférences faites par les professeurs des dépar- tements. On a déjà tenté là un grand effort qui mérite d'être secondé. Un enseignement ainsi répandu aurait pour eflet d'améliorer sensiblement les cultures, les procédés, les rendements ; les pro- fesseurs indiqueraient les meilleures sortes de fruits, de légumes, de fleurs, et tout le monde en tirerait profit. L'orateur, en terminant, demande au Congrès d'émettre le V(jeu: « Que l'enseignement de l'Horticulture soit répandu par les soins des Sociétés horticoles et que le Gouvernement vienne en g.ide, dans la mesure du possible, à celles de ces Sociétés qui ?e seront attachées à la difi'usion de cet enseignement. » {Applau- lUssements). PREMIÈRE SÉANCE, 26 MAI 1887. XXIX N. B. — Une note de M. Lambin sur le même sujet a été impri- mée dans le fascicule préliminaire du Congrès (p. 26-29). M. Bazin (de Glermonl) confirme ce que vient de dire M. Lambin en ce qui concerne le département de l'Oise. Il est certain que l'on ne fait pas mieux ailleurs; mais ce n'est encore pas là l'idéal, et il y a encore à faire pour la diffusion de l'ensei- gnement horticole dont les bienfaits sont si nombreux et si sen- sibles. Ce qu'il faudrait absolument obtenir, c'est le concours des Instituteurs. [Marques nombreuses d'approhation.) Les professeurs d'Horticulture, si zélés qu'ils soient, ne suffi- sent pas à leur tâche ; l'Instituteur, qui a toujours les enfants sous sa main, les instruirait avec bien plus de facilité et de profit. Les Instituteurs devraient donc suivre très assidumeutles cours des professeurs spécialistes, faire partie des Sociétés d'Horticul- ture et se rendre ainsi capables de communiquer l'enseignement horticole à leurs élèves. Il serait même à désirer qu'ils fussent tenus de passer, avant leur sortie de l'Ecole normale, un examen portant spécialement sur l'Horliculture. [Très bien!) Chaque école devrait être pourvue d'un jardin où se trouve- raient divers arbres fruitiers, un châssis et tous les instruments de la culture des jardins. Le meilleur enseignement étant celui qui se donne parles yeux, on obtiendrait ainsi des résultats pra- tiques et sérieux, alors même que l'Inslituteur ne pourrait con- sacrer à cette étude qu'une heure par semaine. On a demandé tout â l'heure que le Gouvernement subven- tionnât les Sociétés d'Horticulture; il serait à désirer encore qu'il donnât des récompenses aux élèves qui se seraient distin- gués dans les travaux horticoles. Il y a là une grande œuvre à accomplir, car l'Horticulture esl essentiellement moi^alisatrice. On se plaint aujourd'hui de tous côtés que la terre ne vaut plus ce qu'elle valait autrefois. Prenons patience!... un moment viendra où chacun, appré- ciant plus justement les services qu'elle nous rend, voudra en avoir un petit coin pour le cultiver et le faire produire. C'est en développant l'enseignement et, par suite, le goût de l'Horlicul- ture, que l'on atteindra ce but, pour le plus grand profit de tous. ( Vifs applaudisements ,] XXX PROCÈS-VERBAUX. M. Michelin appuie les observations de M. Bazin. 11 insiste, comme lui, pour que les Instituteurs reçoivent, à l'école nor- male, renseignement horticole, afin de pouvoir le transmettre aux enfants des écoles. Beaucoup, parmi eux, négligent l'Hor- liculture, n'y/attachent aucune importance, considèrent cette l'tude comme indigne de leur attention ; les cours (des écoles normales, qui sont facultatifs, sont peu ou mal suivis, il est donc nécessaire que cet enseignement devienne obligatoire, et pour cela, il faulfaire iigurer l'Horticulture aux programmesdes examens desortie et veiller à ce que les élèves soient interrogés sur cette matière par un Jury compétent. Dans la Haute-Saône on s'est beaucoup occupé de cette question, elle déparlementa voté des fonds pour que les élèves instituteurs puissent être envoyés, pendant une année, dans une ferme-école. Malheureusement, l'Horticulture est presque toujours négligée dans les établissements de cette nature ; on n'y l'ait guère que de l'Agriculture, et le seul homme qui devrait travailler au potager et enseigner le jardinage est, le plus souvent, employé à des travaux agricoles. H serait encore à désirer que, dans les fermes-écoles, on prît plus au sérieux l'en- .seignement et la pratique de l'Horticulture. Quoi qu'il en soit, et si tous les départements ne peuvent l'aire les irais d'envoi d'Instituteurs dans une ferme-école, on peut au moins demander que chaque école normale possède un jardin d'étude, et que l'Horticulture figure comme matière obligatoire dans le programme des examens de sortie des élèves. {ApprO" bation.) M. GiLLEKKNs, directeur de l'école d Horticulture de Vilvorde (^Belgique;, se rallie aux propositions faites par M.M. Lambin, Hazin et Michelin. H dit que rien ne serait plus facile que d'or- ganiser eu France l'enseignement horticole sur de larges bases. Il sufht, pour s'en convaincre, de voir ce qui se passe en Belgique, où cet enseignement est régulièrement donné depuis 1849. La Belgique possède deux écoles d'Horticulture dont le pro- gramme se divise en deux parties : la branche technique et la branche scientifique : la première comprend la culture maraï- PREMIÈRE SÉANCE, ±6 MAI 1887, XXXI chèrt, l'arboriculture, la tloriculture et l'architecture des jardins. La deuxième comporte la chimie, la physique, la botanique; la langue française, la géométrie, la comptabilité et l'économie politique. On disait tout à l'heure qu'il était à craindre que le Gouver- nement ne disposât pas de subsides suffisants pour organiser convenablement en France cet enseignement de l'Horticulture. Il suffit de rappeler à ce propos que le gouvernement belge ne dépense, de ce chef, annuellement, qu'une somme de 10,000 francs. Un certain nombre de professeurs spéciaux, sortant d'une des deux grandes écoles, sont cha^rgés de faire des conférences publiques sur différentes matières ; ils font, en outre, des conférences spéciales pour les instituteurs, et cela donne d'excellents résultats. L'orateur rappelle qu'il a fondé l'Ecole normale de Bruxelles; il déclare que les élèves suivent avec beaucoup d'assiduité les cours d'Horticulture et y prennent beaucoup d'intérêt. Ces élèves, devenus Instituteurs, forment, à leur tour, de très bons élèves et créent de très beaux jardins. Dans la province de Namur, le gouvernement provincial a institué des récompenses pour les instituteurs qui se distinguent par la meilleure tenue de leur jardin. L'orateur a fait partie du Jury chargé de distribuer ces récompenses ; il a visité ainsi une trentaine de jardins d'écoles, et il a constaté qu'ils étaient admirablement cultivés, aussi bien, parfois_, que ceux des grandes écoles. Les élèves étaient instruits et répondaient par- faitement aux questions qui leur étaient posées. Chaque conférencier reçoit 25 à 35 francs par conférence et fait, dans chaque localité, une série de douze à quinze leçons. Cet enseignement sutfit généralement pour donner à la popu- lation des notions satisfaisantes, et permet aux auditeurs qui s'y intéressent de subir un examen à la suite duquel il sera délivré des brevets de capacité. Il y a, en ce moment, en Belgique, plus de 52,000 pei^sonnes qui sont titulaires de ;certifîcats de ce genre. Ce qui se fait si aisément et à si peu de frais en Belgique peut assurément se faire en France. L'orateur convie le Congrès à XXXIl PRUCES-VERBAUX. diriger ses efforts dans ce sens; le Gouvernement français ne se refusera certainement pas à coopérer à une œuvre si utile. M. Gillekens félicite en terminant la Société d'Horticulture d'avoir porté celte intéressante question à son programme, et il remercie l'assemblée de sa bienveillante attention. {Applaudis- sements répétés . ) M. Lambin tient à bien expliquer sa pensée. Il n'a pas dit que le Gouvernement se refusait à soutenir les Sociétés d'Horti- culture; il leur donne au contraire de larges subventions. L'orateur a exprimé seulement le vœu que les mesures d'encou- ragement fussent plus généralisées. H y a, en France, 80 ou 82 Sociétés d'Horticulture; si le Gouvernement leur accorde à chacune 1,000 francs, il aura 82,000 francs à dépenser ; mais l'enseignement se trouvera ainsi répandu partout. H y a déjà des régions, Saint-Quentin, par exemple, où l'on arrive à faire jusqu'à 200 et 300 conférences dans l'année; on peut souhaiter que cet exemple soit suivi et, tout en remerciant le Gouver- nement de ce qu'il fait pour l'Horticulture, émettre le vœu qu'il vienne en aide aussi puissamment que possible aux Sociétés qui se sont particuUèremenl appliquées à la diffusion de l'ensei- gnement horticole. (Applaudissements .) M. le Président : Je mets aux voix le vœu déposé par M. Mi- chelin, appuyé par M. Lambin et qui est ainsi conçu : « Le Congrès d'Horticulture de France émet le vœu : K Qu'on institue un professeur d'Horticulture dans chaque département; « Que les élèves-instiiuteurs soient obligés de répondre à un examen sur l'Horticulture avant de recevoir leur diplôme. »(Ge vœu est adopté.) M. Gillekens, comme complément à ses observations précé- dentes, fait connaître à l'assemblée qu'en Belgique l'obligation de l'enseignement horticole a été supprimée en 1884, mais seu- lement en ce qui concerne la partie scientifique ; la partie technique est toujours imposée. Plusieurs membres demandent le renvoi à demain. M. le Président rappelle a l'assemblée que le Congrès doit tenir sa prochaine séance demain, à deux heures précises. La séance est levée à quatre heures trente minutes. DEUXIÈME SÉANCE, 27 MAI 1887. XXXIIX DEUXIÈME SÉANCE. — VENDREDI 27 MAI 1887 Présidence de M. Vitry, Vice-Préside.nt de la Société Siègent au bureau : MM. Jolibois, Vice-Président de la Société; Bleu, Secrétaire- général de la Société ; Dybowski, Secrétaire de la Société ; E. Bergman, Secrétaire du Congrès. La séance est ouverte à deux heures quinze minutes, en pré- sence de quatre-vingt-cinq membres. M. Bergman, Secrétaire du Congrès, donne lecture du procès- verbal de la précédente séance. Ce procès-verbal est mis aux voix et adopté. M. le Président présente les excuses de MM. Hardy et Ver- dier (F^ug.), empêchés d'assister à la séance, le premier par raison de santé, le second par des affaires personnelles. M. Bellair, à propos du procès-verbal, demande à revenir sur la troisième question discutée hier. L'orateur estime que l'enseignement horticole ne doit pas être imposé indistinctement à tous les élèves des écoles. Ceux-ci peuvent se diviser en trois classes : les passionnés, les moyens et les réfractaires. Ces derniers doivent être laissés de côté ; ce n'est pas en effet, comme l'a dit un savant économiste, la longueur de l'apprentis- sage qui garantit la supériorité de l'ouvrier, mais bien son apti- tude ; cela est aussi vrai pour l'Horticulture que pour le reste. En ce qui concerne les programmes, l'orateur déclare n'avoir rien à reprendre à celui qui a été proposé par M. Chevallier dans son mémoire (fascicule préliminaire, p. 20-25). Enfin M. Bellair désirerait que l'enseignement de l'Horticul- ture fût donné dans les écoles de filles comme dans celles de garçons. H ne saurait être question, dans les écoles primaires, de faire des horticulteurs ; il s'agit uniquement d'enseigner aux i XWIV l'HÛCES-VERBAUX. eafanls quelques principes simples qui leur permettront de cul- tiver un petit jardin et d'obtenir eux-mêmes leurs légumes; or, l'ouvrier industriel mène une vie absorbante ; il a à peine le temps de s'occuper de son petit potager ; il faut que la femme puisse, au besoin, le suppléer. L'orateur résume ses observations en exprimant le vœu : î" que l'Horticulture ne soit enseignée, dans les écoles pri- maires de garçons, qu'aux enfants qui manifesteront pour cette fHude un goût particulier ; 2° que l'on adopte le programme proposé par M. Chevallier ; 3° que l'enseignement de l'Horticul- ture soit donné dans les écoles de iilles comme dans côUea de garçons. M. Michelin dit qu'il ne se fait pas l'illusion de croire que renseignement de l'Horticulture donné dans les écoles primaires aura pour eflet de faire, de tous les élèves, des horticulteurs ; mais il y a un intérêt moral et social à ce que cet enseignement «oit donné à tous les enfants, afin de faire naître en eux le goût (II! h) culture, de les attacher à la terre et de les retenir au village. Les passionnés iront dans les écoles spéciales et pour- ront faire de bons horticulteurs de profession ; les moyens pourront faire des amateurs plus ou moins distingués ; quant aux réfractaires, s'ils embrassent une carrière industrielle, ils pourront au moins puiser dans les connaissances horticoles (|u'ils auront acquises le désir de se créer un petit jardin, de le cultiver eux-mêmes et de rembellir. C'est là un but utile (ju'il f;iut essayer d'atteindre. Pour les programmes, l'orateur ne demande pas que Ton prenne des mesures qui auraient un effet rétroactif et pourraient déranger les études commencées ; mais il désire que l'ensei- gnement de l'Horticulture soit introduit dans les programmes nouveaux et devienne obligatoire au même titre que les autres matières d'examen. L'instituteur ne sera pas plus obligé d'avoir ;t de la Société Siègent au bureau MM. H. de Vilmorin, A. Lepère et E. Berg- man. La séance est cuverte à deux heures dix minutes, en présence de cinquante-cinq membres. M. le Président invile M. Daurel, Président de la Société de Viticulture de la Gironde, à venir prendre place au bureau. (M. Daurel monte siéger au bureau.) M. E. Bergman, Secrétaire du Congrès, donne lecture du pro- cès-verbal de la précédente séance. Le procès-verbal mis aux voix est adopté. L'ordre du jour appelle la discussion de la question n° 19, réservée à la séance d'hier, et qui est ainsi conçue : 10° Des moyens pratiques d'éviter la chute de la buée dans la construction des serres. Maintenue à i étude par le Congrès de i S 80. Sur cette question, la parole est donnée à M. Dormois. M. Dormois rappelle que le Congrès a bien voulu réserver également, à la séance d'hier, la question n" 24 qui est ainsi conçue : «4" Des principes qui doivent régir la construction des serres en fer et en bois et leur vitrerie. Proposée par le Comité des Arts et Industries de la Société. TROISIÈME SÉANCE, î28 MAI 1887. LVII Ces deux questions sont connexes et Torateur demande à les traiter ensemble. M. le Président donne la parole à M. Dormois sur les deux questions 19 et 24. M. Dormois : Messieurs, l'usage d'abris pour protéger du- rant l'hiver les plantes délicates doit remonter aux premiers tiges de la civilisation; mais la construction de serres destinées à la multiplication des végétaux indigènes, ou à la culture des végétaux exotiques, est beaucoup plus moderne; elle est la con- séquence du grand développement de l'Horticulture à notre époque, dû surtout à l'expansion de l'instruction, qui a ré- pandu le goût des arts et des sciences, et à l'augmentation du bien-être, qui a généralisé la jouissance des fleurs et des fruits en les multipliant, les variant et les améliorant. La science horticole s'est appliquée à perfectionner son prin- cipal instrument de travail, et le conservatoire de ses richesses, la serre; elle a indiqué des formes, des dimensions et des dis- positions différentes pour chaque sorte de culture, et différentes aussi s'il s'agit de multiplication, de forçage ou de conservation; mais n'y a-t-il pas des principes généraux, résultant de l'expé- rience, qui doivent régir la construction des serres? C'est cette question que le Comité des Arts et Industries de la Société a proposée à voire Congrès et que, m'autorisant d'une pratique de vingt années, durant lesquelles j'ai mis à profit les conseils d'horticulteurs des plus distingués, parmi lesquels je suis heureux de citer le regretté Aug. Rivière, alors chef de culture au Luxembourg, je vais essayer de la traiter succincte- ment devant vous, sans intérêt personnel, puisque depuis sept années j'ai pris ma retraite d'industriel. A cette question inscrite sous le n° 24, se reliera naturel- lement celle du n" 19 : « Des moyens pratiques d'éviter la chute de la buée dans la construction des serres », maintenue à l'étude par le Congrès horticole de 1886. Ces deux questions sont essentiellement connexes et ne peuvent être traitées sépa- rément. Et d'abord les serres doivent-elles être en fer ou en bois? Ce point est le plus controversé. Incontestablement le fer LVUI PROCES-VERBAUX, possède des qualités supérieures au bois, pour la solidité, la durée, l'économie, l'aéralion facile, l'abondance de lumière, l'berméticité, et aussi l'élégance, qualité importante lorsqu'il s'agit de grandes serres ou de jardins d'hiver et vérandas annexes des habitations. Mais il faut admettre que sa grande conductibilité, qui lui fait subir rapidement l'influence de la température extérieure et occasionne une production de buée plus abondante qu'avec le bois, lui est reprochée avec raison, surtout pour les serres chaudes de petites dimensions à forcer et à multiplier. Je reconnais que l'on fait de bonnes serres chaudes en bois, mais je suis d'avis qu'on en fait d'aussi bonnes en fer, à condition qu'elles soient exécutées par des spécialistes soigneux ; la preuve, c'est que l'usage s'en généralise de plus en plus et que des hor- ticulteurs marchands, français et étrangers, des plus renommés pour l'importance de leur production et la nouveauté de leurs plantes, en font construire de nouvelles, vu qu'à un bon usage elles joignent l'avantage de l'économie résultant de la durée. Si l'on peut discuter l'emploi du bois ou du fer dans la construction des petites serres chaudes, la comparaison n'est plus possible lorsqu'il s'agit de serres grandes ou moyennes; le bon marché du métal dont la résistance est plus grande sous un volume cinq fois moindre, la facilité avec laquelle on lui donne toutes les formes, la variété et le perfectionnement des modes d'ouverture, la plus grande somme de lumière, assurent au fer une grande supériorité pour l'économie, la soli- dité et l'élégauce. L'emploi du fer dans la construction des serres se générali- sant de plus en plus, il s'agit de déterminer les conditions d'une bonne construction. Elles devront avoir pour but: 1° De conserver la chaleur intérieure : 2° De procurer une aération rationnelle ; 3° De produire le moins de buée possible et d'en éviter la chute. Pour conserver la chaleur intérieure, il faut assurer Ihermé- ticité la plus complète par l'établissement de feuillures et de contre-feuillures à tous les châssis. TROISIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887, LIX Lorsqu'il y aura des pignons viti'és ou autres portions de la serre exposées au nord, on pourra la protéger efficacement par un double vitrage, pour la construction duquel il existe des l'ers spéciaux. Il est élémentaire qu'on devra éviter de placer au nord l'en- trée des serres, et qu'on doit, autant que possible, y établir des doubles portes. Pour obtenir une aération rationnelle, on devra établir des carneaux à coulisse dans les soubassements en maçonnerie, par lesquels l'air extérieur viendra renouveler l'air intérieur, sans faire de courants d'air sur la bâche, et se dégagera par des châssis ou ouvertures mobiles et graduées, situées à la partie la plus élevée. D'autres châssis, en rapport avec la destination de la serre, pourront être établis aux pieds-droits et sur les versants; leurs ouvertures seront de systèmes simples, solides et ne gênant pas les plantes. Pour faire mouvoir les châssis, j'ai souvent construit des remontoirs qui avaient le grand avantage d'en ouvrir un grand nombre à la fois et instantanément, de graduer l'ouverture à volonté et d'éviter l'embarras des cordes et crémaillères^ gênantes à l'intérieur, et causes de fréquents accidents. Pour combattre la chute de la buée : On observe que la conductibilité du fer est son grand, et je dirai son seul inconvénient, surtout pour les serres chaudes, par ce fait que subissant l'influence de la température exté- rieure, qui peut être de trente et plus de degrés au dessous de l'intérieure, les vapeurs d'eau se condensent en eau de buée au contact des surfaces métalliques et du verre; si celte eau éprouve quelque obstacle à son écoulement au dehors et à son glissement sur le fer, elle tombe verticalement sur les plantes, qu'elle détériore gravement. En 1861, j'ai inventé un système de gouttières en fer qui recueillait la buée sous les pannes ou traverses et les fermes de la serre et la conduisait jusqu'au pied-droit, où elle était recuillie dans un petit chenal en fer laminé exprès, suivant mon modèle; ce fer l'écoulait au dehors et en même temps présentait les feuiHtires nécessaires aux vitrages supérieurs et LX PROCÈS-VERBAUX. inférieurs et un jet d'eau ou bavette extérieur; il avait en outre l'avantage, étant d'une seule pièce, de simplifier la main- d'œuvre et d'augmenter la solidité en évitant les infiltrations par les joints qui produisent l'oxydation et détruisent les assem- blages. J'ai employé pendant vingt ans avec succès ce système que j'avais fait breveter; mais l'expérience m'a conduit à un prin- cipe meilleur. La production étant en raison directe des surfaces métal- liques intérieures, il s'agit donc de réduire au minimum les surfaces métalliques apparentes à riyitérieur. Les pannes ou traverses en fer produisant de la buée et arrêtant le glissement de celle du vitrage, déterminent la chute de cette buée toujours sur les mêmes lignes horizontales; il faut donc supprimer les pannes à l'intérieur. Dans ce double but^ en 1880, j'ai fait laminer exprès des fers offrant moins de surface à l'intérieur de la serre. Les chevrons ont une nervure supérieure comme un petit rail pour être fixés à une traverse extérieure. Le corps des fermes se trouve de toute sa hauteur en saillie au dehors, encadrant mieux les claies à ombrer et les empêchant de se recouvrir l'une l'autre. Les traverses extérieures sont en fer demi-rond, ne faisant aucun obstacle au déroulement des claies et paillassons; elles empêchent le frottement des cordeaux sur les joints du vitrage. Je dois avouer que ces derniers perfectionnements n'ont pu recevoir une grande application, parce qu'ils correspondaient à une petite augmentation de prix, environ 5 V,,, et que la plupart des propriétaires, lorsqu'ils décident la construction d'une serre, se laissent trop guider par le strict meilleur marché, bien qu'ils puissent savoir que, dans cette industrie comme dans toute autre fabrication, un travail soigné et per- fectionné ne peut être obtenu au même prix qu'un autre établi légèrement et sans préoccupation de satisfaire aux con- ditions de l'expérience horticole. Plusieurs fois, pour éviter la production de la buée dans des serres chaudes à Orchidées, j'ai recouvert à l'intérieur les fers THOlSlliME SÉANCt:, 28 MAI 1887. LXl de tringles ea sapin; on avait ainsi l'avantage du fer sans son effet de condensation. Relativement à la vitrerie des serres, elle se fait le plus souvent en verre demi-double, à recouvrement et avec contre- mastiquage; un espace d'environ un millimètre est laissé entre les verres supérieurs et inférieurs pour l'écoulement de la buée. Ce moyen primitif a l'inconvénient délaisser perdre une notable quantité de calorique, et, lorsque, plus tard, l'espace vient à s'obstruer par les poussières, il se forme une bande de noir malpropre, diminuant la lumière, et la buée arrêtée tombe à l'intérieur à chaque joint. Pour obvier à cet inconvénient, de nombreux systèmes de joints en zinc, étain, plomb et autres matières, ont été inventés ; la plupart de ces joints sont curvilignes, avec une petite ouver- ture au milieu qui est le point le plus bas. Ainsi, la buée du verre supérieur est recueillie; elle s'échappe au dehors sur le verre inférieur par l'orifice qui lui est destiné et sans perle appréciable de calorique. Ces systèmes ingénieux augmentaient le prix de la vitrerie; ils remplissaient le but d'abord, mais bientôt l'orifice venait à se boucher, et le résultat n'était plus obtenu. Un vitrier intelligent, M. Célard, eut l'idée de vitrer les serres àjoints vifs, recouverts extérieurement d'un couvre-juint double préparé à l'avance ; il obtint ainsi une herméticité parfaite, par suite une économie pour le chauffage de la serre et une tem- pérature plus stable. Ce système avait l'inconvénient de s'oppo- ser à la sortie de la buée, mais les joints du verre étant bien mis en rapport, la buée glissait ordinairement d'un verre sous l'autre jusqu'au pied droit ; cependant il donna lieu à l'application de mon système pour la circulation de la buée. Les couvre-joints, composés de matières préparées exprès, posés par un temps sec, sont d'une très grande durée ; leur rem- placement est facile et peu coûteux. Ce mode de vitrage peut s'exécuter au même prix que la vitrerie ordinaire; il est d'un plus bel aspect extérieur; je l'ai toujours employé à la satisfaction de mes clients ; il demande seulement d'être appliqué par un ouvrier soigneux et exige l'emploi de LXII PROCÈS-VERBAUX. «ouvre-joints bien préparés; lorsqu'on a voulu se servir de papiers d'étain ou de plomb ordinaire et d'im enduit autre que celui qui est convenable, on a fait de la mauvaise besogne, qui a servi à discréditer le système. Je reste convaincu de la supériorité du système Célard, qui est depuis longtemps dans le domaine public et, par conséquent, peut être employé par tout le monde. Vous voudrez bien, Messieurs, m'excuser d'avoir tant pro- longé cet entretien ; mais si quelques-unes des idées que j'ai émises, et qui ont fait autrefois mon succès, peuvent être encore utiles il. l'Industrie horticole, j'aurai rempli un devoir de recon- naissance. Une innovation quiabeaucoup'réussi dans la construction des serres a été l'introduction que j'ai faite des Dalles en fonte pour recouvrir les soubassements en mar-onnerie. Ces dalles, figurant la pierre, la remplacent avantageusement, n'ayant pas l'inconvénient de verdir et se déliter comme elle; elles sont assemblées avec la serre et en augmentent la solidité. Elles permettent une pose plus prompte, évitant d'attendre après les tailleurs de pierres; elles n'augmentent pas le prix total de la construction et sont d'une durée indéfinie : Il y en a qui ont déjà vingt années d'existence; on peut en voir notamment à l'Ecole de Pharmacie et à une serre du Luxembourg. L'ordre du jour appelle la discussion de la ^^^ question r •B" Des perfeclionnemenls apportés à l'hydraulique horticole et de ceux dont elle peut être encore l'objet. Maintenue à l'élude par le Contrés de 1 S86. Personne ne demande la parole. Le Congrès décide que la 26* question sera maintenue au pro- gramme. L'ordre du jour appelle la discussion de la 27* question : 15 î° De la nécessité de créer en Algérie des écoles d'Horticul- ture et de Viticulture. Proposée par M. Gaillardon, de Paru. La parole est donnée à M. (raillardon. TROISIÈMB SÉANCE, 28 MAI 1887. L.XIII M. Gaillardon dit qu'il n'a que peu de chose à ajouter au mémoire qu'il a adressé au Bureau et qui a été publié (Fascicule préliminaire, p. 72-76.). L'orateur est convaincu que le Congrès tout entier approuve la création d'Écoles d'Agriculture et d'Horti- culture aussi bien en Algérie qu'en France. L'administration est disposée à entrer dans cette voie et l'honorable M. Tirman a réclamé la création de Stations agronom.iques en Algérie. L'orateur espère que le vœu qui sera émis à ce sujet par le Congrès d'Horticulture de Paris ne restera pas purement plato- nique et il prie la Société d'Horticulture de vouloir bien délé- guer quelques membres de son Bureau pour l'appuyer auprès des autorités compétentes. M. Gaillardon conclut en présentant la proposition suivante : « Le Congrès d'Horticulture émet un vœu en faveur de l'orga- « nisation en Algérie de Stations agronomiques, de Laboratoires « d'essais, de Conférences circulantes et de la création d'Écoles « d'Horticulture et de Viticulture. a II invite en outre le Bureau de la Société d'Horticulture à (' faire les démarches nécessaires pour hâter la création des « établissements dont il s'agit. » M. le Président fait observer qu'il faudrait que le Bureau de la Société fût réuni pour prendre une décision à cet égard. M. Gaillardon répond qu'il a consulté à ce sujet M. Léon Say. L'honorable Président lui a répondu que la],Société n'avait pas le pouvoir d'émettre des vœux et que la question devait être portée devant le Congrès, seul compétent. L'orateur insiste pour que le vœu qu'il a présenté soit adopté. (Le Congrès, consulté, adopte le vœu de M. Gaillardon.] L'ordre du jour appelle la discussion de la 28^ question ; «S° Utilité et mode d'organisation d'une Exposition de géogra- phie botanique. Maintenue à Vétudc po.r le Congrès de i 8S6. M. Gaillardon prie le Congrès de vouloir bien maintenir cette question à l'étude. Elle a été soulevée à la Société de Géographie commerciale, qui y attache une grande importance et qui devait adresser à ce sujet un mémoire au Bureau du Congrès. Le temps LXIV PROCES-VERBAUX. a manqué pour terminer ce travail, mais il a été décidé qu'il serait achevé pour rannée^prochaine. (La 28* question est maintenue au programme.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 29" question : 3»° Repos hivernal des plantes de serres. Proposée far M. Van Huile, professeur à Gand. Cette question a été traitée par M. Yan Huile dans le fascicule préliminaire, p. 77-83. — Personne ne demande la parole. L'ordre du jour appelle la discussion de la 30* question : 30° Des avantages ou des inconvénients que présenterait 'ouverture à Paris d'une salle pour la vente à la criée et aux enchères, de végétaux cultivés ou iniroduits, graines, bul- bes, etc. Proposée par M. Godefroy-Lebeuf, d'Argentcuil, qui a envoijé un mémoire sur celte question. M. Aldirbht et plusieurs Membres demandent la radiatitm de cette question. M. Lambin fait observer que si on laisse subsister, chaque année, un si grand nombre de questions non discutées, le pro- gramme finira par devenir interminable. Lorsque les auteurs ne se présentent pas pour discuter les questions qu'ils soumettent au Congrès, ces questions devraient être supprimées de l'ordre du jour. M. Beiigman estime que cette manière de procéder serait trop absolue et trop exclusive. Plusieurs personnes proposent des questions au Congiès, non avec la prétention de les résoudre, mais avec l'espoir qu'elles tireront, au contraire, quelques éclair- cissements de la discussion qui pourra s'engager; elles posent le problème non pour le discuter, mais pour en demander la solution. Si donc personne ne se trouve en mesure d'apporter, une année, une réponse à une question posée, il n'y a pas, de ce chef, une raison suffisante pour supprimer cette question et renoncer à toute recherche. M. Lambin répond que l'observation de M. Bergman e.«t fort juste en ce qui touche les questions d'intérêt général; mais en ce qui concerne celles qui sont dim intérêt particulier et res- ÏROJSIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887. LW treint^ le Congrès ne peut pas les maintenir indéfiniment à son programme, si leurs auteurs ne se donnent même pas la peine de venir les exposer. M. le Président dit que le Congrès est maître de régler comme il l'enlend son ordre du jour. Pour la 30*^ question, comme pour celles qui ont précédé, il se prononcera sur la question de savoir si elle doit être ou non maintenue. (Le Congrès, consulté, décide que la 30® question ne sera pas maintenue pour l'année prochaine.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 3r' question : 31° Quelle est la cause de la rouille des Rosiers. Moyens de la prévenir ou de la guérir. Proposée par M. E. Casanave, de Paris. M. Gasanave déclare qu'il se trouve précisément dans la situa- tion que vient de signaler M. Bergman. Pour combattre la rouille des Rosiers, Torateur a fait diverses tentatives avec le sulfate de fer, le sulfate de cuivre, le soufre...; rien n'a réussi. 11 n'est donc nullement en état de donner une solution à la question ; il demande au contraire s'il ne se trouverait pas, parmi les mem- bres du Congrès, quelqu'un 'qui pût lui indiquer un remède pra- tique et efficace. M. H. DE Vilmorin dit que lorsqu'un membre du Congrès vient déclarer qu'il a employé contre une maladie tel ou tel remède et qu'il n'a obtenu aucun résultat, c'est là un renseignement précieux, puisqu'il dispense de diriger de nouvelles recherches sur un terrain déjà exploré sans succès. On ne sait pas encore ce qui pourra réussir, mais on est fixé sur ce qui ne réussit pas, et c'est là une observation dont il y a lieu de tenir compte. M. DE Vandeuvre a entendu dire que, dans le département du Calvados, on parvient à guérir la rouille du Rosier à l'aide d'un badigeonnage de suie de cheminée chauffée au bois, que l'on délaye dans de l'eau. C'est là un système peu coûteux et, paraît- il, excellent. Un inemhro. dit que la suie de bois délayée dans l'eau s'em- ploie en arrosage et non en badigeonnage. (La 31® question est maintenue au programme.) LWI PROCÈS-VERBAUX. L'ordre du jour appelle la discussion de la 32^ question. 3S° La Convention phylloxérique. Maintenue à l'étude par la Société. A ce sujet, M. Jacques Audibert, horticulteur à La Crau (Var), fait la communication suivante : La Convention phylloxérique. Au Congrès de 1886, en parlant de la Convention phylloxé- rique, nous avons fait ressortir le préjudice considérable que cette Convention porte à notre commerce de végétaux et de produits agricoles. Les horticulteurs réunis à ce Congrès avaient adopté un vœu dont nous attendons encore la réalisation. Faudra-t-il donc, sans nous plaindre, rester toujours sous les coups de cette Convention si funeste au développement du commerce horticole ? — Non, car nous savons que les horticulteurs des Alpes-Mari- times ont déjà fait d'activés démarches auprès de leurs repré- sentants, pour signaler au Gouvernement le rang d'infériorité commerciale qui leur est assigné, relativement aux avantages énormes dont profitent, à leur détriment, les horticulteurs étrangers. Ces avantages proviennent de ce que les Italiens et les Es- pagnols, qui nous inondent de leurs produits, peuvent envoyer librement en France des Heurs, des végétaux, des fruits et des légumes frais, alors que les Français ne peuvent pas en envoyer chez eux. L'Italie et l'Espagne avaient adhéré à la Convention de Berne du 12 janvier 1880; mais lorsde cette Convention, le \'ô mai 1882, elles ont retiré leur adhésion. Ces deux puissances, ayant dès lors repris leur liberté d'ac- tion, ont appliqué à leurs frontières, contre nous et sous pré- texte de Phylloxéra, un système prohibitif pour empêcher, sur leur territoire, la liberté commerciale agricole et horticole dont nous avions joui, et réciproquement, jusqu'à ce jour. La Convention de Berne avait pour but de protéger les TROISIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887. LXVII vignobles des atteintes contre le Phylloxéra; mais comme l'in- secte est ailé, on ne peut l'empêcher de voyager dans toutes les directions, de passer par-dessus les montagnes, de traverser les mers et d'attaquer ou de détruire presque tous les vignobles qu'il rencontre. Malgré tous les moyens employés pour le combattre, y compris les décrets de prohibition, le Phylloxéra n'a pas épargné l'Italie, l'Espagne et l'Algérie. La Convention est donc inefficace, puisqu'elle n'a pas enrayé le mal à son début et n'a pas empêché, par la suite, la ruine des agriculteurs. On nous a dit l'année dernière, à ce même Congrès de Paris, que cette question avait été traitée et discutée en 1883, au Congrès de Gand, et que la Convention de Berne ne serait annulée que le jour où toutes les puissances de l'Europe l'auraient signée. • Nous ne comprenons pas la nécessité d'attendre que les puis- sances étrangères signent une Convention dont elles n'ont pas besoin et dont elles ne voient pas, pour leurs nationaux, la très grande utilité, pour y apporter les améliorations nécessaires aux intérêts des horticulteurs, sauf à en décréter l'abrogation, ce qui vaudrait encore mieux, l'expérience ayant démontré que les Vignes seules peuvent transporter le Phylloxéra et non les autres végétaux, et encore moins les fruits. On devrait, en attendant que les représentants des puissances signataires s'occupent d'introduire ces améliorations, appliquer en France le système de prohibition qui est en vigueur aux frontières d'Espagne et d'Italie contre nos produits agricoles et horticoles, afin que, les uns et les autres, nous soyons traités sur le même pied d'égalité commerciale. Nous invitons nos collègues à émettre le vœu suivant : 1° L'annulation de la Convention de Berne ; 2° Que les puissances étrangères qui refusent l'entrée de nos produits agricoles et horticoles chez elles, voient les leurs refusés en France jusqu'au jour où elles auront levé l'inter- diction ; 3° La prompte mise à exécution de cette dernière mesure. LXVUI PROCÈS-VERBAUX. (Les trois vœux proposés par M. Audibert sont adoptés et la 32° question est maintenue au programme.) L'ordre du jour appelle la discussion de la trente-troisième question. 3»° Culture de la Vigne contre le Pliylloxéra. Proposée par M. Gueidan, hn-liculleur à Marseille. M. le Phésident fait remarquer que, cette question paraît rentrer plutôt dans le cadre des études agricoles que dans le programme d'un Congrès d'Horticulture. (Approbation). (La 33" question n'est pas maintenue.'! L'ordre du jour appelle la discussion de la 43'' question. 34" Le Puceron lanigère. Proposée par M. 0. Laisné, de Boulogue-sur-Seinc, dont une note sur ce sujet a été imprimée dans le fascicule préliminaire (p. 86-87). Personne ne demande la parole. (La 34" question est maintenue au profiramme.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 35'' question. 35" Les abus de la taille des arbres fruitiers. Proposée par M. Fr. Burrenieh, de Gand. Un mémoire de M. Fr. Burvenicb sur cette question a été imprimé dans le fascicule préliminaire (p. 88-95). M. Bellair exprime le regret que M. Burvenicb ne soit pas présent pour développer son mémoire. M. Burvenicb estime que, bormis les cas qu'il appelle « de force majeure », toute taille de prolongements des branches charpentières est pernicieuse. L'ora- teur ne partage pas cette opinion. 11 reconnaît que l'on fait souvent abus de la taille, mais on ne saurait la supprimer complètement ; elle doit être tenue en rapport avec la direction des prolongements : ainsi, dans une palmette, les prolon- gements verticaux doivent être taillés plus courts que les obliques et les obliques plus courts que les horizontaux. Si l'on procédait autrement, il est certain que les o'ils df la partie TROISIÈME SÉANCE, 28 MA[ 1887. LXIX supérieure se développeraient seuls et que les autres, ne se développant pas, formeraient un vide sur les branches charpen- tières inférieures. Autre observation. Lorsqu'un arbre est vigoureux, on ne doit pas craindre de le tailler court ; s'il est stérile, il faut laisser plus de longueur aux prolongements. En effet, la stérilité d'un arbre provient d'un excès de sève, d'une pénurie d'œils et de bourgeons ; une taille excessive aurait pour effet d'augmenter cette pénurie et de reculer la fructification. Si donc un arbre possède beaucoup de boutons à fruit, il est nécessaire de le tailler court ; dans le cas contraire, il faut le tailler peu. 11 en résulte, et cette conclusion se rapproche de celle de M. Burvenich, que ce n'est pas toujours par une taille achar- née que Ton met un arbre à fruit, mais par la grande extension que l'on tâche de donner rapidement à la charpente. Plus un arbre est vigoureux, plus il lui faut d'espace et plus il faut mul- tiplier et allonger les branches charpentières ; si donc il est bon de ne pas trop tailler les arbres, il faut les tailler cependant, et il est à noter que la formation immédiate de la branche fruc- tifère dépend beaucoup moins de la taille d'hiver que de la taille d'été et du pinçage. M. Lambin dit que M. Burvenich. dans son mémoire,et M. Bel- lair, dans ses observations, ont beaucoup parlé des avantages et des inconvénients de la taille longue ou courte, mais qu'ils paraissent avoir oublié tous deux de tenir compte de l'influence de la greffe. Or la greffe a certainement son importance. Ainsi les Poiriers sur Cognassier doivent être taillés courts; sur Poi- rier franc, ils doivent être taillés longs. Dans une question aussi grave que celle de la fructification des arbres fruitiers, tout doit entrer en ligne de compte. Le terrain joue aussi un rôle incontestable. Dans un terrain com- pact et plutôt humide, on plantera de préférence des Poiriers sur Cognassier et on taillera relativement court. Dans un terrain léger, siliceux, calcaire, on plantera des Poiriers sur franc, et, si la végétation est vigoureuse, il n'y aura aucun inconvénient à tailler long. LXX PROCÈS-VERBAUX. L'orateur se réserve de s'occuper plus spécialement du Poi- rier quand il prendra la parole pour la discussion de la 42® ques- tion ; il déclare immédiateuient que le Poirier est, à son avis, l'arbre le plus diflicile à cultiver. Mais en ce qui concerne la taille des arbres fruitiers en général, la taille longue et la taille courte peuvent toutes deux présenter des dangers, si on les pra- tique d'une façon exclusive et sans tenir compte d'une foule d'autres circonstances qui ont aussi leur influence. M. Bellair partage l'opinion de M. Lambin; il ne combat ni ne défend la taille longue ou la taille courte, en général; il s'élève uniquement contre la théorie de M, Burvenich qui ne veut pas de taille du tout. (La 35* question n'est pas maintenue.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 36* question : 36" Les Pommes de Calville et de Canada présentent souvent sur la peau une tache de couleur brune au-dessous de laquelle se produit une décomposition de la pulpe qui se prolonge à une certaine profondeur. A quelle cause peut-on attribuer cette sorte de maladie? Proposée par la Société des Agriculteurs de France. M. le Baron de Benoit rappelle ([ue cette question a été sou- levée par la 5*^ section de la Société des Agriculteurs; elle est d'un très grand intérêt au pointde vue commercial. Celte maladie des Pommes de Calville et de Canada a d'abord été attribuée à des piqûres de guêpes, à des gouttes de pluie, au développe- ment de Champignons microscopiques... Aucune de ces expli- cations ne paraît justifiée. C'est pour ce molif que la Société des Agriculteurs a décidé de poser cette question au présent Congrès, dans l'espoir d'ob- tenir à ce sujet quelques renseignements utiles. Personne ne demande la parole. M. Lambin dit qu'il est fort regrettable qu'aucune lumière ne puisse encore être apportée sur cette question qui est extrê- mement importante; l'orateur estime qu'il est indispensable qu'elle soit maintenue à l'étude jusqu'au Congrès de l'année prochaine. TROISIÈME SÉAXCt, 28 MAI 1887. LXM (La 36" question est maintenue au programme). L'ordre du jour appelle la discussion de la 37® question : 3î° Du développement et de la maturité des fruits en général. De la mémoire des sensations relativement à leur forme, à leur couleur, à leur odeur et à leur saveur. Son rôle lorsqu'on veut les apprécier à ces divers points de vue, et de Futilité des com- paraisons simultanées pour bien établir les différences. Proposée par M. A. Hérault, d'Angers, qui a rédigé à ce sujet nne note imprimée dans le fascicule préliminaire, p. 96-97. Personne ne demande la parole. (La 37® question est rayée du programme.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 38" question : 38° Les Vignes américaines et franco-américaines. Proposée par M. LaFugie, de Castillon (Gironde). M, Bellair demande que cette question soit rayée du pro- gramme. M. Daurel appuie la motion de M. Bellair. Cette question des Vignes américaines et franco -américaines, qui produisent, du moins pour la plupart, des Raisins de grande culture et non des Raisins de table, parait rentrer beau- coup plutôt dans le cadre de l'Agriculture que dans celui de l'Horticulture. Il n'y a, dans cette question, qu'un point d'ail- leurs parfaitement connu des agriculteurs : celui qui a trait à la greffe, qui pourrait, dans une certaine mesure, intéresser l'Horticulture; mais on peut dire, d'une manière générale, que ce n'est pas là une question horticole. [Approbation sur divers bancs). M. Meunier, en présence des ravages toujours croissants du Phylloxéra, réclame le maintien de cette question à l'ordre du jour du Congrès. Il y a des espèces américaines et franco-amé- ricaines qui donnent du Raisin de table ; or, toutes les Vignes françaises étant aujourd'hui atteintes par le fléau, il y aurait lieu de chercher à faire des hybrides qui pussent y résister. L'Horticulture ne doit pas se désintéresser de cette étude. [Marques nombreuses d'approbation.) LWII PROCÈS-VERBAUX. (La 38' question est maintenue au programme.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 39*^ question : »»° Des ennemis de l'Asperge, de la destruction en particulier d'un d'entre ces derniers, le « Criocère ». Manière de combattre ces ennemis en général. Des différentes maladies de l'Asperge, pendant les premières années de plantation. Moyens de l'en préserver et de l'en guérir. Proposée par M. Daret, d' Auboncourt (Ardennes). M. Lambin fait observer que tous les horticulteurs connais- sent le moyen de se débarrasser du Criocère. Il suffit de l'é- craser avec les doigts, et on en est quitte pour se laver les mains ensuite (Rires) ! (La 39'' question n'est pas maintenue.) L'ordre du jour appelle la discussion de la iO" question : éO" Par quels moyens pourrait-on parvenir à garantir la propriété d'un fruit nouveau ou d'une plante nouvelle à son obtenteuret arriver ainsi à encourager les semis? Proposée par M Florent Fei/s, de Mons {Belgi(/ue). M. le Président annonce que la Société d'Horticulture a reçu^ sur cette question, un mémoire de la Société nantaise d'Horticulture. M. Bellair demande qu'il soit donné lecture de ce mémoire. M. Bergman, Secrétaire, donne lecture du mémoire de la So- ciété de Nantes, qui est ainsi conçu : Société nantaise dHorticulture [Extrait des Annales de ladite Société^ année I 885, page 105). Règlement concernant les obtentions nouvelles , adofjté dans VAssemblée générale du 19 avril 1885. Art. 1. — H sera nommé une Commission dite des Obten- tions nouvelles, composée de dix membres choisis parmi les Sociétaires reconnus les plus aptes et les plus compétents, soit TROISIÈME SKANCK. 28 MAI 1887. LXXIII par leurs études sur la botanique, soit par leurs conuaissahces pratiques en matière de semis. Art. 2. — Elle aura pour mission spéciale de suivre (princi- palement pour les végétaux ligneux et vivaces) les travaux des semeurs, dont elle signalera les obtentions remarquables, tout en assurant la propriété à qui de droit. Art. 3. — Ladite Commission sera nommée pour une période de trois années. Art. 4. — Afin d'assurer l'unité du travail, le Secrétaire de ladite Commission sera élu pour le même laps de temps. Il pourra, suivant les besoins, lui être adjoint un ou plusieurs auxiliaires. Le Président, au contraire, sera nommé à chaque réunion. Art. 5. — Le Secrétaire notera sur un registre ad hoc, et au fur et à mesure des visites, les particularités relatives aux semis qui auront été présentés, ainsi que les renseignements fournis parles semeurs. Il tiendra un herbier dans lequel seront conser- vés les échantillons de feuillage, pétales, etc., se rapportant aux obtentions nouvelles. Art. 6. — Toute personne désirant bénéficier des dispositions du présent Règlement, devra adresser une demande écrite à M. le Président de la Société, qui la renverra au Secrétaire de la Commission. Art. 7. — Les semeurs devront (et cela dans leur unique intérêt) faire connaître à la Commission la date et la nature de leurs semis, indiquer si les graines proviennent de hasard ou de fécondation artificielle et signaler toutes les modifications qui se produiront jusqu'à la fixation de la plante. Art. s. — La Commission visitera les semis tous les ans, une ou plusieurs fois à son gré. Ses travaux auront un double avan- tage : 1° Ils établiront avec certitude que les plantes primées sont bien nouvelles et réellement méritantes; 2" Ils permettront aux semeurs d'établir leurs droits de propriété et de priorité, en se basant sur les constatations faites et enregistrées, dans le cas possible où des greffons viendraient à leur être enlevés fortuitement et seraient présentés comme siens par un frau- deur. LXXIV PROCÈS-VERBAUX. Il sera d'autant plus important pour les semeurs de deman- der les visites de la Commission que les semis, en prenant de l'âge, subissent souvent des modifications importantes dans leurs parties essentielles et leur constitution; quand ces modi- fications se présenteront, elles seront notées par la Com- mission, Art. 9. — Pour l'attribution des récompenses^ il sera fait une difTérence entre les nouveautés provenant de dimorphisme ou de dichroïsrne (accidents de sève), ou celles résultant réellement de semis, et parmi les semis entre plantes nées de graines de hasard et celles provenant de graines fécondées artificiellement. S'il était reconnu qu'un semeur ait voulu sciemment tromper la Commission, il serait exclu, à l'avenir, de tous les concours de la Société. Art. 10. — Lors des visites, les notes prises par la Commission porteront principalement sur les points suivants : Noms et adresses des semeurs ; Dates des semis ; Espèces porte-graines; Si les graines proviennent de fécondation naturelle ou de fécondation artificielle (en ce dernier cas, noter la généalogie connue); En cas de dimor[»liisme ou de dichroïsme, noter quelle est la mère; dans quelle condition de climat, de sol, d'exposition, de terrain, elle se trouve; si elle est franche de pied ou greffée (dans ce dernier cas, indiquer la nature du porte-greffe). A quelle division du genre les plantes semblent-elles appartenir? Bois : Sa force, sa tenue ; couleur de l'écorce, caractères des yeux latents. Epines : Si elles sont nombreuses ou rares, leur forme, grosseur, couleur, direction. Feuillage : Forme, grandeur, couleur, nombre de folioles, genre des stipules, nature des dentelures, particularités du limbe (s'il est gaufré, contourné, lisse, en gouttière, etc.). Inflorescence : Si elle est uniflore, en corymbe, par deux ou par trois, droite, mi-penchée, penciiée. TROISIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887. LXXV Boutons : Forme et caractères extérieurs. Fleurs : Grandeur, degré de duplicature (semi-double, double, pleine), forme (globuleuse, en coupe, plate, etc.), particularités de coloris, d'épanouissement, de parfum, de tenue; état de l'androcée et du gynécée; genre des sépales, forme du calice; nature du pédoncule, etc. A quel degré la plante est-elle remontante?- Si la variété semble sujette à des maladies telles que Blanc, Rouille, etc. Ses caractères comme plante nouvelle et de quel type elle se rapproche. Quelles sont ses qualités comme porte-graines? Certaines espèces forment d'excellents porte-graines, d'au- tres se montrent absolument infertiles. (Afin d'établir une base de signalement, on a pris pour type le Rosier. Il est inutile de faire remarquer que les caractères du signalement doivent être modifiés suivant le genre des plantes en observation : Fraisiers, Glaïeuls, Dahlias, arbres fruitiers, etc.) Art. 11. — Pour l'obtention d'une récompense, le semeur ne sera pas obligé de produire le pied-mère; mais il ne devra toutefois le faire disparaître qu'après avoir informé la Com- mission de son intention. Celle-ci devra prendre telles pré- cautions qu'elle jugera nécessaires pour pouvoir affirmer que le greffon provient bien, et d'une façon non douteuse, du pied- mère connu d'elle et dont elle a autorisé la disparition. Art. 42. — Après deux années de floraison pour les végétaux cultivés pour leurs fleurs et de fructification, pour les arbres fruitiers aussi valables sur greffe que sur pied-mère, lorsque la Commission aura distingué une plante comme méritante et nouvelle, elle lui attribuera l'une des récompenses suivantes: Premier prix : médaille d'ur ■ deuxième prix : médaille de vermeil; troisième prix : médaille d'argent. Art. i3. — Le semeur devra, au préalable, avuir remis, sous pli cacheté, le nom qu'il compte donner à son obtention. Art. 14. — Les membres de la Commission des obtentions nouvelles auront toujours le droit de présenter et de faire juger LXXVI PROCÈS-VKRBAUX. les plantes obtenues de leurs semis ; leurs fonctions ne seront jamais invoquées contre eux pour les empêcher de concourir; ils devront seulement se récuser et s'éloigner pendant que leurs collègues délibéreront et prononceront leur jugement. Le scru- tin secret pourra être demandé, et, dans ce cas, les bulletins seront détruits aussitôt après le dépouillement. M. DE Vilmorin dit que si l'on entrait dans la voie indiquée par la Société de Nantes, il faudrait, pour assurer le contrôle, exiger la photographie des fruits ou plantes, comme on prend celle des malfaiteurs à la préfecture dei)olice. {Rires approbaiifs.) M. Delessard considère comme impossible de donner une sanction quelconque à la loi réclamée, si l'on ne commence pas par assimiler les plantes ou les fruits à des produits industriels. Sans cette mesure, l'encouragement dont parle l'auteur de la question restera purement platonique. L'orateur estime en outre que celte question d'ordre pure- ment législatif sort des attributions du Congrès. M. H. DE Vilmorin est d'avis que l'idée de garantir, aux per- sonnes qui onl obtenu des nouveautés en Horticulture, la pro- priété de leurs découvertes repose sur un principe absolument juste. On pourrait répéter, à ce propos, le mot d'un homme d'esprit au sujet de la loi sur la propriété littéraire , qu'elle devrait commencer par ces mots : « Art. 4*'. — La propriété littéraire est une propriéti'. » {Sovrires.) — lien est évidemment demêmeenllorticulture; une invention horticole exige autant de savoir, de travaux et, sou- vent, de dépenses qu'une invention industrielle. Malheureu- sement, s'il est relativement facile de saisir, dans le commerce, un objet industriel contrefait, ou même de poursuivre l'usage d'un procédé breveté, il est absolument impossible de se livrer à des recherches et à des constatations du même genre pour les produits de l'Horticulture. Gomment, en effet, celui qui a obtenu, par sélection ou par hybridation, un produit nouveau, peut-il tirer parti de sa dé- couverte? — En mettant en vente ce produit. Or, celui qui l'a- chète peut, de la manière la plus légitime, faire desplantations, TROISIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887. L.WVll des semis, récolter des graines et les donner ou les vendre à son tour. Il semble que l'on ne pourrait poursuivre le détenteur ou le vendeur d'un produit nouveau que dans le cas où il se le serait procuré à l'insu et contre le gré de l'inventeur; mais, dans ce cas, on aurait affaire à un vol, c'est-à-dire à un délit de droit commun, prévu et réprimé par les lois ordinaires. On peut donc considérer comme extrêmement difficile, sinon comme matériellement impossible, la garantie de la propriété en matière de découvertes horticoles. {Applaudissements.) M. le Président constate que l'Assemblée partage à l'unani- mité l'opinion que vient d'exprimer M. de Vilmorin. (La 40'' question n'est pas maintenue.) L'ordre du jour appelle la discussion de la 41® question. 41° L'industrie de l'alcool desfruits au point de vue national et industriel. Proposée par M. Gagnaire, fils aîné, de Bergerac. M. Daurel dit que l'auteur de la question a écrit, à ce sujet, un mémoire qui a été publié dans les Annales de la Société d'Horticulture de Bordeaux. M. Lambin tient à s'expliquer en quelques roots sur cette ques- tion qui présente un intérêt considérable au point de vue de l'industrie nationale. Il rappelle qu'elle a déjà été traitée par son côté plus spécia- lement agricole et sucrier par un homme qui était à ce moment préfet de FAisne, et qui est aujourd'hui sénateur, M. Sébline. 11 avait, par un Rapport spécial, appelé l'attention du Ministre sur cette question de l'alcool. L'orateur reproduit les observations qu'il a déjà présentées au Congrès, à sa première séance. 11 répète qu'il entre annuellement en France pour 300 millions d'alcool uniquement employé à la fabrication de vins. Ces vins sont purement artificiels, car on ne se donne plus la peine de faire entrer dans leur composition un seul grain de Raisin même sec. On les prépare avec de l'eau, de l'alcool et du sucre; le bouquet se donne au moyen d'éther; le goût aigrelet, à l'aide de l'acide salycilique; la coloration avec LXXVIII PROCÈS-VERBAUX, des décoctions de baies de sureau ou des teintures de cochenille, et on obtient ainsi un produit composé que l'on vend sous le nom de vin. L'alcool employé dans cette manipulation est obtenu par la distillation des Pommes de terre et des Topinambours ; il est formé, pour la majeure partie, par de l'alcool amylique, qui est essentiellement toxique. L'orateur rappelle que, depuis que la consommation de ces alcools s'est répandue en France, la proportion des aliénés al- cooliques a augmenté dans une mesure effrayante. Cette ques- tion de l'alcool est donc, tout à la fois, une question commer- ciale, hygiénique et sociale. La France pourrait aisément produire, sinon la totalité, du moins les deux tiers et peut-être les trois quarts de l'alcool nécessaire à sa consommation. Non seulement on éviterait ainsi de porter l'argent français à l'étranger, mais encore on ne boirait partout que de l'alcool de bonne qualité, et, en quelque sorte, inofTensif lorsqu'il est pris à des doses raisonnables. Les terrains se vendent aujourd'hui àTias prix; une ferme achetée 127,000 francs il y a quinze ans, dans le déparlement de l'Aisne, vient d'être vendue récemment 50,000 francs, ce qui mettait la terre au prix de 100 francs à peine l'hectare'. L'ora- teur déclare avoir lui-même acheté 20 ares de terre pour 20 francs, soit à raison de 1 franc l'are. Dans ces conditions, on pourrait planter des quantités d'arbres fruitiers et, notamment, toutes les variétés de Pruniers. On obtiendrait, à bon compte, par la distillation, une eau-de-vie excellente ; on n'exporterait pas des capitaux qui trouveraient un bon emploi à l'intérieur du pays ; on combattrait elficacement l'alcoolisme ; on donnerait enfin aux populations ouvrières le goût de la culture horticole, le sentiment de la propreté, de l'ordre et de l'économie. Ce qui peut se faire dans l'Aisne peut, sans aucun doute, se faire aussi ailleurs, et l'orateur regrette que l'auteur de la ques- tion, M. Gagnaire, ne soit pas venu défendre, avec l'auto- rité qui lui appartient, les idées qui viennent d'être sommaire- ment exposées. TROISIÈME SÉANCE, 28 MAI 1887. LXXIX En résumé, conclut M. Lambin, l'Agriculture, qui traverse une crise redoutable et demande des secours au Gouvernement, devrait se rappeler le vieil adage : « Aide-toi, le ciel t'aidera. » Il faut faire quelques efforts, savoir prendre quelques initiatives; si nous voulons être une nation forte, saine, vigoureuse, il faut avant tout apprendre à cultiver notre sol et à vivre chez nous. [Vifs applaudissements.) Il faut travailler, chercher, étudier, améliorer les espèces, pratiquer des sélections intelligentes, ne pas oublier, en un mot, que l'important n'est pas tant de cultiver beaucoup que de cul- tiver bien. [Nouveaux applaudissements.) M. le Baron de Benoit demande au Congrès de vouloir bien émettre un vœu en faveur du privilège des bouilleurs de crus. Si l'on veut protéger utilement l'industrie de l'alcool en France, il est indispensable de lui assurer quelques avantages; pour vivre, elle a besoin de ressources; il ne faut pas l'empêcher de se les procurer. Il est question, paraît-il, de supprimer le pri- vilège des bouilleurs de crus; une telle mesure serait absolu- ment préjudiciable à cette importante industrie, et le Congrès d'Horticulture ferait œuvre utile en réclamant le maintien de ce privilège. [Mouvements divers.) M. le Président estime que le Congrès sortirait uu peu de ses attributions en émettant un vœu de cette nature. M. H. DE Vilmorin prie le Congrès de vouloir bien décider que cette question de l'industrie de l'alcool des fruits sera maintenue au programme d'études; on inviterait en outre toutes les per- sonnes qui pourraient fournir à cet égard des renseignements utiles à les faire parvenir à la Société d'Horticulture. Il fau- drait, pour qu'une discussion pût s'établir avec profit, qu'on eût entre les mains des documents précis et complets, au point de vue économique; que l'on indiquât, par exemple : le nombre de pieds plantés, sur quelle superficie, la dépense faite, le pro- duit de la récolte en fruits, le rendement en alcool, le prix de revient, tous frais déduits. On pourrait ainsi s'appuyer sur autre chose que sur des affirmations vagues et générales et l'on sau- rait avec exactitude ce qui peut être tenté dans cette voie. M. le Baron de Benoit rappelle que la Société des Agriculteurs LXXX PROCÈS-VERBAUX. de France avait, depuis plusieurs années^ engagé les départe- ments et les communes à remplacer, le long des routes plantées, les arbres forestiers par des arbres fruitiers. Cela s'est fait dans quelques départements; mais, dans certains d'entre eux, dans la Meuse, notamment, des propriétaires d'arbres fruitiers crai- gnant d'éprouver quelque peine à se débarrasser de leurs pro- duits, à cause de la concurrence que pouvait leur faire le département, ont fait détruire et couper les arbres des routes. Si l'on enlève encore, à ces propriétaires déjà éprouvés, le privilège des bouilleurs de crus, que va-t-il se passer? C'est que les débouchés n'étant plus suftisants, la ruine complète va frapper ces départements où il reste encore un semblant d'Agriculture. C'est pour ce motif que l'orateur avait cru devoir insister pour que le Congrès émît un vœu en faveur des bouilleurs de crus. M. le Président répète que le Congrès d'Horticulture n'a pas qualité pour émettre un vœu touchant une question aussi complexe que celle-là. {Approbation.) M. le Baron de Bknoit déclare ne pas insister. (La 41 "= question est maintenue au programme.) M. le PRÉsmENT, conformément à la proposition faite i)ar M. H. de Vilmorin et qui est appuyée par tous, invite les per- sonnes qui pourraient produire des documents précis relati- vement à l'industrie de l'alcool des fruits, à les faire parvenir au Bureau de la Société d'Horticulture. L'ordre du jour appelle la discussion de la 42'' question. A'9° De la brûlure des jeunes pousses du Poirier. A quelles causes peut-on attribuer cette altération; quels seraient les moyens de l'éviter? Proposée par M. Hnrdij, de Versailles. M. le Président rappelle à l'Assemblée que c'est une question de santé qui a empêché M. Hardy de venir développer la question par lui posée. Retenu chez lui par la maladie, il a déjà fait parvenir, hier, ses excuses au Bureau; elles ont été agréées par tous les membres du Congrès, qui se rappellent avec quel tact et quelle compétence il a présidé la dernière session et qui TROISIÈME SÉANCK, 28 MAI 1887. LXXXI connaissent d'ailleurs de longuedate son infatigable dévouement aux intérêts de la Société et de l'Horticulture tout entière. [Applaudissements répétés.) M. le Président invite M. Bellair à développer, s'il le juge convenable, le mémoire qu'il a rédigé touchant la 42^ question, et qui a été imprimé dans le fascicule préliminaire (p. 98-106). M. Bellair déclare n'avoir rien à ajouter aux termes de son mémoire. M. Bergman donne lecture d'une lettre qui a été adressée au Bureau, à ce sujet, par M. Alix, professeur d'Horticulture à Nancy. « Nancy, le 21 mai 1887. « Monsieur le Président de la Société nationale d' Horticulture de France, « Au sujet de la brûlure des jeunes pousses de Poiriers greffes sur Cognassier : « La brûlure se produit vers le mois de juin. « La brûlure se produit sur les Poiriers greffés sur Cognassier, et plus rarement sur ceux qui sont greffés sur franc. « La brûlure se produit sur les Poiriers greffés sur Cognassier et plantés dans les sols légers, ou mieux dans ceux qui ne con- tiennent pas d'argile. « La brûlure ne se produit pas sur les Poiriers greffés sur Cognassier et plantés dans les sols qui contiennent de l'argile ou mieux sols argileux et compacts. « Nota. — Des Poiriers greffés sur Cognassier plantés dans un sol léger, et par conséquent brûlés pendant cinq et six ans, diminuant chaque année en longueur plutôt que d'augmenter, ont été guéris de la brûlure par la replantation dans un sol argileux. « Je ne crois pas à l'influence d'un insecte. « Alix, pépiniériste à Nancy. » M. Bellair constate que les conclusions de M. Alix sont con- formes à celles de son mémoire. M. Lambin fait observer que M. Bellair a parlé d'un G LXXXIl PROCÈS-VERBAUX. Champignon OU d'un insecte, comme causepossibledela maladie. M. Bellair répond qu'il n'a pas parlé d'insecte, mais d'un Cryptogame qu'il a, en effet, observé au microscope. 11 n'a pas prétendu que ce Cryptogame fût cause ou effet de la maladie; il a simplement constaté qu'il existait. Il le range dans le genre Eurotium, et le considère comme YEurotium repens que l'on rencontre sur les fruits en décomposition. Ce mycélium, pris sur la partie charnue d'une Poire blette et porté sur un fruit sain, s'y reproduit et s'y multiplie à l'infini. Il y a donc lieu de supposer qu'il est plutôt le résultat que la cause de la maladie. — Voilà pour la théorie; quant à la con- clusion, elle est celle-ci : Quand une fois la brûlure s'est déclarée sur un arbre, il est possible de retenir le mal ; mais on ne peut guérir les parties atteintes, pour cette raison qu'elles sont absolument mortes. Il faut les retrancher. Des arrosages copieux et répétés pourront arrêter les progrès de la brûlure. Il arrive pourtant que, même après l'épandage de l'eau, des taches apparaissent encore. Cela provient de ce que les parties tachées étaient déjà atteintes d'une façon impercep- tible, lors de l'application du traitement. Le paillis répandu au pied des arbres ne peut que retarder la maladie. Son action est limitée. Tôt ou tard il se dessèche et perd son rôle, qui est d'entretenir une fraîche moiteur dans le voisinage des racines superficielles. Sans prétendre qu'ils seront indemnes d'une façon absolue, on peut croire que si l'on plante des Poiriers greffés sur franc, dans les terrains chauds surtout, la brûlure aura beaucoup moins de chance de paraître et de se propager que si l'on plante des Poiriers sur Cognassier. Il y a lieu d'ajouter enfin que le longdes murs exposés à l'est et au midi, il y aura lieu de prohiber encore davantage la plantation du Poirier sur Cognassier. M. Lambin dit que la brûlure est une des maladies les plus désastreuses qui puissent atteindre le Poirier. L'orateur répète, à ce sujet, ce qu'il disait précédemment à propos de la taille: le Poirier est l'un des arbres les plus difficiles à cultiver ; la greffe et la composition du sol ont sur cet arbre une influence TROISIliME SKANCK, '2H MAI 18^7. LX.WIK marquée. Dans les terrains crayeux, siliceux, le Poirier sur Cognassier jaunit et ne tarde pas à dépérir; il se plaît, au con- traire, dans les terrains substantiels; lïnverse se produit pour le Poirier sur franc. Il y a donc lieu de toujours tenir compte de ce fait que le Poirier est nn arbre très délicat qui ne se plaît point partout. En ce qui concerne la brûlure, l'orateur estime qu'elle ne doit être attribuée ni à un Champifinon, ni à un insecte, mais bien A un dépérissement particulier de l'individu qui se trouve placé dans un sol qui ne lui convient pas. M. Lambin résume ses observations en formulant cette règle qu'il considère comme à peu près invariable : toutes les fois que le terrain est pyriteux, rouge et lourd, il faut y planter le Poirier greffé sur Cognassier; si, au contraire, le terrain est léger, avec de la profondeur, il faut adopter le greffé sur franc; sans cela, on n'a que des échecs. (La 42*^ question est maintenue au programme.) M. le Président déclare que l'ordre du jour est épuisé. Il annonce que M. Léon Simon, Président de la Société cen- trale d'Horticulture de Nancy, a adressé au Bureau, avec prière de le soumettre au vote du Congrès, le vœu suivant, adopté par la Société de Nancy. 1° Que le jus de tabac soit livré, à prix réduit, aux agricul- teurs, viticulteurs et horticulteurs, soit à 10 centimes le litre, et que les formalités pour l'obtenir soient simplifiées. Si l'administration, par crainte des abus, s'y refusait, le jus de tabac pourrait être livré, à prix réduit, aux Sociétés qui le céderaient, à prix coûtant, à ceux de leurs membres qui en ont besoin ; 2° Que le hannetonnage soit rendu obligatoire comme l'éche- nillage. Ces vœux, mis aux voix, sont adoptés à l'unanimité. M. le Président dit que le résultat du vote qui vient d'être émis sera transmis à qui de droit. La parole est donnée à M. Lapierre pour une communication spéciale. Lxxxiv l'KOCES-VEKBAUX. M. Lapierre, au nom d'un de ses collègues, horticulteur des environs de Paris, présente au Congrès une branche de Pom- mier atteinte d'une maladie inconnue et qui exerce de grands ravages sur les espaliers. A partir d'un mètre du sol, tous les arbres se flétrissent de la flèche, sans cause apparente, car on n'aperçoit aucune marque particulière. Peut-être y a-t-il là, comme pour la brûlure du Poirier, une question de grefïe ou une question de terrain. L'orateur demande si quelque membre du Congrès, ayant observé un cas analogue, pourrait fournil' quelque explication ou quelque renseignement à cet égard. M. Daurel dit qu'il a vu une maladie analogue détruire en deux ou trois ans toute une plantation de Pommiers de plein vent; la cause est restée ignorée. Cependant, un auteur allemand prétend que cette maladie a été signalée et le traitement indiqué à l'Académie suisse. Il faudrait, paraît-il, appliquer sur l'arbre, pendant l'hiver, une couche de chaux vive, li'orateur déclare n'avoir pas pu juger des résultats obtenus par cette méthode. (Plusieurs membres observent la branche présentée par M. Lapierre sans pouvoir fournir d'explication.) Après un court échange d'observations, la discussion est close. M. le Président, avant de lever la séance, remercie, au nom du Bureau, les personnes qui ont bien voulu se rendre à l'appel de la Société d'Horticulture et traiter les questions qui inté- ressent, à divers points de vue, le monde horticole. 11 invite tous lesmembres duCongrès et de la Société à étudier les questions qui ont été maintenues au programme, à faire des expériences et des essais, afin qu'au prochain Congrès on puisse espérer jeter quelque lumière sur ces problèmes qui sont restés jusqu'à présent obscurs ou insolubles. • M. Delessard se fait l'interprète de tous lesmembres du Con- grès en adressant de sincères remerciements à l'honorable M. Vitry qui a su diriger avec tant de patience et de courtoisie les débats qui viennent d'avoir lieu. Il remercie également, au nom de tous, MM. les membres du Bureau et les divers orateurs qui ont bien voulu apporter dans la discussion de l'ordre du jour le fruit de leur expérience et de leur savoir. (Snhe d'apjifrnidisarmeiifs.) MEMOIKK DE M. BACH. LXXXV M. le Président déclare close la session du Congrès horticole de Paris pour l'année 1887. La séance est levée à 4 heures 40 minutes. MÉMOIKES PRÉSENTÉS Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de déve- lopper l'enseignement de l'Horticulture dans les écoles pri- maires supérieures et dans les écoles d'Agriculture? (3'' quest.) par M. BACH, Architecle-paysagiste, à Chantilly (Oise). J'ai pensé que potir faire une étude sérieuse sur les moyens à employer dans le développement de l'enseignement horticole dans les institutions françaises^ il était avant tout utile de cher- cher à sympathiser les idées. Aussi ai-je dû m'adresser à une personne compétente, occupant une situation supérieure dans l'enseignement, s'intéressant particulièrement à cette cause, et qui a bien voulu confondre ses appréciations avec mes idées. Un certain nombre de députés ont l'écemment présenté à la Chambre une proposition de loi tendant à faire donner dans les établissements d'instruction primaire un enseignement agricole d'un caractère essentiellement pratique et qui propage la con- naissance des meilleurs procédés de culture. Cette proposition est bonne assurément; mais elle aura, dans les termes où elle est présentée, c'cîst à craindre, le sort de tant d'autres projets morts avant d'avoir vécu, parce qu'ils veulent créer un nouvel ordre d'action sans avoir examiné avec une attention suffisante quel parti on pourrait tirer de ce qui existe. Ce qui se produira, au point de vue de l'enseignement agri- cole s'est déjà produit sous le rapport de l'Horticulture. Nombre de Sociétés départementales et d'arrondissement, animées des intentions les plus louables, ont voulu organiser l'enseignement horticole. Elles ont proposé des questions à traiter par les LXXXVI MEMOIRES PRESENTES. instituteurs^ fait visiter leurs jardins, envoyé dans quelques cen- tres un professeur chargé de joindre la pratique à la théorie, établi des concours entre les élèves des écoles, et fondé des prix pour le^i maîtres et les élèves. En principe, rien de mieux, mais en réalité, qu'arrivera-t-il? Les mémoires produits par les maîtres sont le plus souvent des compilations indigestes et erronées ; la tenue de tous les jar- dins est grandement louée parce quon ne veut mécontenter personne. Le professeur n'a pour auditeurs que deux ou trois jardiniers ou amateurs, toujours les mêmes, qui suivent le cours plutôt pour le critiquer que pour en profiter; enfin, les enfants devant concourir sont, pendant quinze jours ou trois semaines avant l'examen, saturés de devoirs et de leçons de toutes sortes destinés à leur mettre dans la mémoire des mots plutôt que des faits, et ils remportent des prix dont, un mois plus tard, ils sont tout étonnés d'avoir été jugés dignes. Ces résultats sont regrettables assurément, puisqu'ils mettent à néant des sacrifices assez importants en argent et, ce qui est plus fâcheux, les bonnes volontés ; mais ils sont tels, et il faut avoir le courage de le reconnaître afin de voir ce qu'il serait pra- tique de faire pour donner à l'enseignement horticole la place qu'il doit nécessairement occuper. Plus que l'Agriculture peut-être, l'Horticulture doit être con- nue de tous. Tous les hommes ne sauraient être agriculteurs, mais tous ont besoin, soit pour s'y reposer, soit pour en tirer profit, de savoir cultiver le petit jardin qu'il est si désirable de voir entourer la maison de la famille. Seulement, pour cela, il faut une direction. Qui peut la donner ? Il a été dit plus haut que foules les Sociétés d'Horticulture ne peuvent faire assez de bien; c'est que l'influence des individus ne peut s'exercer dans la circonstance comme il conviendrait, et que l'État est seul en mesure d'agir au plus grand avantage de tous. Il faut, en un mot, que l'enseigriement en question soit donné au village à tous, mais à l'école primaire d'abord et sous la surveillance de l'administration supérieure. Les programmes des écoles normales comportent l'enseigne- MEMOIRE DE M. BACÏÏ. LXXXVH ment des notions horticoles et un professeur est chargé de don- ner cet enseignement. Les élèves-maîtres reçoivent donc des leçons; mais ils n'en retirent que très peu de fruit, si l'on veut bien examiner comment ils tiennent plus tard le jardin attenant à l'école. Ce fait est à signaler et n'indique pas, au contraire, qu'il soit possible de compter sur les connaissances des instituteurs pour initier les enfants aux notions horticoles. Tout au plus pourront-ils être considérés comme répétiteurs. Mais qui sera le professeur? Il est évident qu'un homme ne saurait être désigné par l'P^tat pour porter la bonne parole dans toutes les écoles d'un arron- dissement. Le temps ferait défaut pour mener à bien une telle œuvre, et aussi l'argent. D'un autre côté, le professeui" de la Société, quand il y en a un, a beaucoup payé de sa personne lorsqu'il a donné par mois, dans chaque canton, quatre ou cinq leçons suivies comme il a été dit plus haut, et c'est insuffisant. Enfin, s'il est des praticiens habiles et nombreux, il n'en est pas qui consentent à prêter leur concours gratuit à une entre- prise pourtant digne du plus grand intérêt. Mais ne serait-il pas possible de faire demander ici, non pas à l'Etat, dont les charges sont excessives, mais à la commune qui serait la première à en profiter, une légère rémunération pour payer les leçons d'un maître-jardinier de la commune ou de la localité voisine, qui viendrait, une heure ou deux par se- maine, donner à l'instituteur et à ses élèves et aussi aux person- nes qui voudraient les recevoir, des leçons et des conseils pour la direction d'un jardin, des arbres, de la Vigne, etc. ? Il indique- rait quelles plantes, quels arbres seraient àcultiver dans chaque pays, étudié au point de vue de son sol, de son exposition, des engrais et des amendements à employer, du prix de la main- d'œuvre, des débouchés, etc., etc. Ces leçons, qui devraient toujours être faites sur des sujets à traiter dans^a saison où on se trouverait, auraient le grand avan- tage d'être la suite d'un véritable enseignement intuitif, comportant à la fois la théorie et la pratique, deux parties qui LXXXVlll MEMOIRES PRESENTES. se complètent à ce point que l'absence de l'une rend l'autre inin- telligible et infructueuse. Et c'est ici que l'action des Sociétés pourrait devenir efficace. Le goût de l'Horticulture développé par une suite de leçons intelligentes et à la portée de tous pourrait être entretenu: 1° par des concours qu'elles organiseraient soit entre les maîtres, soit entre les élèves ; 2° par des Expositions de produits, de fleurs, fruits, etc. ; 3° par des distributions de graines, de plantes, etc. L'Etat accorderait volontiers ensuite des récompenses qui deviendraient alors la sanction des résultats demandés au per- sonnel enseignant, et que quelques personnes compétentes pour- raient contrôler même sur place. On ne saurait avoir la prétention d'entrer ici dans tous les détails, qui peuvent être fort variés du reste, d'une organi- sation dont les bases seules sont indiquées dans les lignes qui précèdent; mais ce que l'on a voulu faire ressortir, c'est que l'Etat, s'il veut ajouter à la prospérité nationale et retenir peut- être dans certaines mesures un ouvrier à la campagne, doit : \" comprendre l'Horticulture dans le programme des écoles primaires; 2° demander aux communes un léger sacrifice pour rémunérer un professeur ou un bon maître-jardinier chargé de donner des leçons aux enfants des écoles et même aux institu- teurs; 3* organiser, avec le concours des Sociétés, des concours entre les maîtres; 4" en organiser également entre les élèves; 5" donner des volumes et des médailles pour récompenser les bons résultats obtenus et aussi les bonnes volontés. Mais ce qu'il faut avant tout, c'est qu'il agisse et qu'il agisse sans tarder. Aucune branche de la richesse nationale ne doit être négligée aujourd'hui. L'Horticulture, de même que l'Agriculture, dont elle est sœur, du reste, en est une des plus importantes et mé- rite, à ce titre au moins, d'attirer toute l'attention du Gouverne- ment. MÉ.MOIMK iJi: .M. ClIKVALLlliK. LXXXIX Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de déve- lopper l'enseignement de l'Horticulture dans les écoles pri- maires supérieures et dans les écoles d'Agriculture ? par M. CHARLES CHEVALLIER. La Société nationale faisant appel à tous ses membres pour l'étude et l'examen des questions intéressant l'Horticulture, je me permettrai de donner mon humbJe avis sur une de celles qui ont été proposées au Congrès de 1887 et qui concerne rensei- gnement horticole. J'ai eu occasion, à diverses reprises, de m'occuper de cet enseignement et j'ai été frappé du peu d'intérêt qu'il excite dans les campagnes, de l'indifférence des instituteurs à son égard et du résultat insignifiant obtenu par les Sociétés ou les professeurs qui se sont dévoués à sa pi-opagation. D'où provient ce résultat négatif? Il provient, je le crois, de la trop grande étendue des programmes imposés aux instituteurs ou développés par les professeurs. Que veut-on obtenir en propageant l'enseignement horti- cole? On veut retenir l'habitant de la campagne dans son village; on veut lui faire aimer son jardin et lui apprendre à le cultiver avantageusement pour augmenter son bien-être et ses profits. On ne saurait poursuivre avec trop d'opiniâtreté ce but morali- sateur; mais il ne faut pas chercher à faire de l'agriculteur un jardinier. C'est pourquoi il nous parait utile de discuter la question suivante proposée, avec raison, au Congrès et qui prouve que d'autres que nous ont été frappés des inconvénients que nous signalons : « Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de « développer l'enseignement de l" Horticulture dans les écoles pri- « maires supérieures et dans les écoles d'Agriculture? » Examinons d'abord ce qui concerne les écoles primaires supé- rieures. XC MEMOIRES PRESENTES. Par qui sont fréquentées ces écoles? Par les enfants des cul- tivateurs, des artisans aisés et des petits commerçants. Quelle est la destinée de ces enfanis? De continuer la profes- sion de leurs parents ou de devenir des employés de commerce, d'administration. La plupart n'ont donc besoin que de quelques notions très sommaires d'Horticulture; seuls, les enfants de cul- tivateurs qui resteront à la campagne auront besoin d'en savoir plus que les autres; mais souvent ces enfants iront compléter leur instruction dans une école d'Agriculture ou suivront les cours des professeurs départementaux. Dans tous les cas, il nous parait cependant nécessaire qu'une certaine instruction horti- cole soit donnée à l'école primaire supérieure, tout comme à l'école primaire communale. Nous n'avons pas besoin d'en faire ressortir ici les avantages; ils sont depuis longtemps reconnus. Mais dans quelle mesure cette instruction doit-elle être don- née? C'est ce que nous allons examiner. L'Horticulture générale comprend cinq grandes divisions : La culture des arbres et arbrisseaux d'ornement; les pépi- nières; La culture des arbres et arbrisseaux fruitiers, y compris la culture forcée de ceux-ci: La culture florale ; La culture des plantes de serres chaudes et tempérties ; La culture potagère et maraîchère, y compris celle des pri- meurs. Devra-t-on enseigner toutes ces parties de rHorticulture? Évidemment non. Les jeunes gens qui se destinent à la profession horticole ou qui aspireront à devenir jardiniers de grandes maisons bourgeoises ou d'établissements publics ne pourront pas se contenter de l'enseignement de l'école primaire, même supé- rieure, et devront compléter leur instruction professionnelle. Les uns entreront à l'Ecole nationale de Versailles ; les autres, le plus grand nombre, iront quelques années chez des pépiniéristes et même des maraîchers, puis dans les établissements spéciaux d'Horticulture, pour apprendre la pratique et se perfectionner dans leur art. MEMOIRE DE M. CH. CHEVALLIER. XCI L'école primaire supérieure, comme l'école primaire commu- nale, doit se borner à apprendre à ses élèves à cultiver plus tard leur jardin. Or, que contient le jardin de l'habitant delà campagne? Des arbres fruitiers, des légumes et quelques Heurs, très peu de fleurs; mais il est nécessaire de lui apprendre à bien cultiver ce jardin, à faire choix de bons fruits, de bons légumes et à ajouter, dans les parties les plus rapprochées de l'habitation, des Rosiers et des fleurs qui en égaieront les alentours. L'enseignement, selon nous, doit donc être restreint à : Des notions de botanique élénient-.iire ; L'étude des sols et sous-sols ; Les défoncements et labours; L'étude des amendements et engrais ; La plantation des arbres et arbrisseaux fruitiers; L'indication des quelques formes seulement^, les plus suTipli- fiées, telles que la palmette à branches verticales pour l'espalier et le contre-espalier, puis le fuseau pour le plein air; et cela en ce qui concerne le Poirier et le Pommierseulement. Il nous paraît complètement inutile d'enseigner la culture du Pêcher, qui ne se fait point dans le jardin rural, si ce n'est en plein vent, comme le Cerisier, l'Abricotier et le Prunier ; Lapalmetteverticaleetmèmelecordon horizontal pourlaVigne; Le mode de formation et de taille de ces arbres et arbustes; l'exposition qui leur convient ; L'utilisation de tous les murs de clôture et des pignons de bâtiments ; Les soins simplifiés adonner pendant la végétation ; Quelques indications pour la formation et l'entretien des arbres de plein vent à haute tige ou demi-tige; Les greffes les plus usités ; greffes en fente, en couronne, en approche et en écusson ; Les meilleures variétés et les plus avantageuses à cultiver dans le jardin rural ; Des notions sur les maladies des arbres et arbustes fruitiers et des végétaux utiles; la description des insectes et animaux nui- sibles ou utiles aux arbres ou aux plantes ; XCn MEMOIRES PRESENTES. Le mode de distribution du potager, afin d'éviter autant que possible la confusion des arbres fruitiers et des légumes ; Les labours, les assolements, les semis, les repiquages, les arrosages; L'indication des meilleures variétés de légumes à cultiver pour la consommation de la maison ; dans quel ordre ils doivent se succéder sur les planches du potager; La conservation de ces mêmes légumes après la maturité; la récolte des graines ; En floriculture, la culture des plantes vivaces et annuelles et celle du Rosier; La multiplication de ces plantes par semis, boutures et mar- cottes ; Et c'est à peu près tout. En ce qui concerne les écoles d'Agriculture, nos observations sont exactement les mêmes : Que se propose-t-on dans ces écoles? de faire de bons cultiva- teurs principalement; par conséquent, outre l'agriculture pro- prement dite, que doivent apprendre les élèves? à cultiver leur jardin; à le faire produire, s'il est étendu. Le programme doit donc aussi être tel que nous l'avons indi- qué ci-dessus. Les élèves recevrontdéjà dansl'cnseignementgénéral de l'école des notions de Botanique; ils auront étudié la composition des sols et des sous-sols et leurs préparations, les amendements et les engrais. Il ne leur restera plus à apprendre que la culture et la taille des arbres et arbrisseaux fruitiers, ainsi que la culture potagère et florale, comme nous l'avons dit plus haut. La culture fruitière pourra cependant être un peu plus dé- taillée; on y ajoutera notamment la culture des vergers. Nous ne parlons pas de la culture de la Vigne ni de celle des arbres à cidre, qui rentrent, selon la région, dans l'enseignement agri- cole. Les programmes généraux sont déjà bien assez chargés; il ne faut apprendre en Horticulture à l'habitant des campagnes que ce qui lui est absolument nécessaire, et il nous semble que ce qui est détaillé ci-dessus suffît largement. MEMOIRE DE M. Cil. CHEVALLIER. XCIIT Nous avons indiqué les lignes générales et le but de l'ensei- gnement; les intelligents professeurs qui en seront chargés sau- ront bien ajouter tout ce qui sera indispensable pour instruire l'élève sans surcharger sa mémoire, et lui faire comprendre que le jardinage est plutôt un délassement qu'un travail. Il faudrait que, dans chaque école primaire supérieure ou d'A- griculture, il y eût un jardin modèle reproduisant exactement ce que doit être le jardin rural, et non pas un jardin bourgeois, comme cela a lieu ordinairement; sa distribution en potager- fruitier et une petite partie en fleuriste. Ce jardin devrait être entouré de murs afin de bien indiquer les espèces fruitières et les variétés les plus avantageuses à cul- tiver selon l'exposition. Il d evrait être composé de carrés légu- miers bordés d'un côté d'un contre-espalier de Poiriers et Pom- miers et de l'autre de Pommiers et de Poiriers en fuseaux; puiS;, au centre de chacun des carrés, d'un arbre à haute tige. Cerisier, Prunier ou Abricotier, Le contre-espalier sera généralement peu usité dansles jardins ruraux; on préférera entourer les carrés légumiers d'arbres en fuseaux, à "â mètres les uns des autres, qui ne gêneront nulle- ment la culture des légumes et demanderont moins de travail; cependant il nous paraît nécessaire d'enseigner le mode d'éta- blissement économique d'un contre-espalier, la manière de le conduire et de l'entretenir pmir la production des beaux fruits de table; car les cultivateurs avoisinant les grandes villes pour- raient ainsi tirer un bon produit de ce genre de culture, et il peut toujours être établi en bordure du jardin, lorsque celui-ci n'est clos de murs qu'en partie, ce qui arrive assez souvent. Dans la rédaction des programmes horticoles pour les écoles que nous avons nommées, on doit bien se persuader que l'ensei- gnement de l'Horticulture n'est qu'un complément, afin que l'ha- bitant de la campagne n'ignore aucun moyen de tirer un parti avantageux de la terre qu'il est appelé à cultiver. Quand on distingue bien le but, il est facile de l'atteindre. XCIV MEMOIRES PRESENTES. Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de déve- lopper l'enseignement de l'Horticulture dans les écoles pri- maires supérieures et les écoles d'Agriculture? par M. L. HENRY. L'enseignement de l'Horticulture dans les écoles primaires et les écoles d'Agriculture est assurément l'un des moyens les plus efficaces de répandre, parmi les populations rurales, le goût et la pratique raisonnée du jardinage. La loi du 15 juin 1879, donnant ainsi satisfaction aux vœux bien souvent exprimés par les Sociétés d'Agriculture et d'Horti- culture, a introduit cet enseignement dans les programmes, aussi bien pour les écoles de filles que pour celles de garçons, et cela non seulement dans les écoles primaires supérieures, mais encore dans les écoles primaires proprement dites. C'est un grand pas de fait dans la voie de la diffusion des connaissances horticoles. Mais ce n'est pas tout : il ne suflit pas que cet ensei- gnement soit imposé par les programmes; il importe qu'il pro- duise tous les résultats désirables. Quelle importance lui a été donnée et comment fonctionne-t-il dans les différents établisse- ments d'instruction primaire : écoles primaires proprement dites (1), écoles primaires supérieures et cours complémentaires, écoles normales primaires? Il est intéressant de le rechercher. Il n'est pas moins intéressant de savoir ce qui se fait en ce sens dans les écoles d'Agriculture, où le jardinage, branche impor- tante de la culture, est naturellement l'objet d'un cours spécial. De cette étude pourront être tirées des conclusions répondant à la question proposée au Congrès. (1) Si je ne m'en tiens pas rigoureusement à la question mise à l'étude par le Congrès, et si je parle des écolos primaires propremeii^^ dites, alors qu'il n'est fait mention que des écoles primaires supé- rieures, c'est qu'il n'est guère possible de parler de celles-ci sans par- ler de celles-là, et qu'à notre point de vue spécial, la situation est à peu près la même dans les deux cas. MEMOIRE DE M. L. HENRY. XCV I. Ecoles primaires proprement dites. L'organisation pédagogique actuelle des écoles primaires publiques est réglementée par l'arrêté du 27 juillet 1882, lequel donne en même temps les programmes détaillés d'enseignement réunissons trois titres principaux : éducation morale, éducation intellectuelle, éducation physique et préparation à l'éducation professionnelle. L'Horticulture a sa place dans ces deux der- nières parties des programmes : d'une part^ l'enseignement théorique; d'autre part, les démonstrations sur le terrain, c'est- à-dire l'enseignement pratique. Enseignement théorique. — Les notions d'Agriculture et d'Horticulture doivent être données dans les trois cours : élé- mentaire, moyen et supérieur. Dans le cours élémentaire, ces notions sont enseignées sous forme de leçons de choses, à propos des fruits de la saison : c'est une ébauche, une préparation aux leçons futures. Cette préparation est continuée dans le cours moyen; en vue d'étendre les connaissances acquises, le maître doit profiter des lectures, des excursions, des visites dans le jardin de l'école. Enfin, l'en- seignement devient plus méthodique et plus complet dans le cours supérieur. H a son programme ainsi résumé : Notions (ï Horticulture ; principaux 'procédés de multiplication des végétaux les plus utiles de la contrée. — Notions d' Arboriculture ; greffes les plus importantes. — Exercices pratiques dans le jar- din de l'école. Le maître peut disposer d'enviion une heure par semaine, tant pour l'Horticulture que pour les éléments des sciences phy- siques et naturelles. On ne saurait guère demander davantage à une école pri- maire. Peut-être pourrait-on objecter que le programme est rédigé dans des termes vagues et trop généraux, et qu'il laisse à l'instituteur le soin de préciser. Mais il a pour cela un excellent guide dans le Plan général d'un Cours d'Agriculture et d'Horticulture, récemment dressé pour les écoles normales, et qui détaille très clairement les points sur lesquels doit porter son enseignement. H s'inspirera aussi des ouvrages élémentaires XCVl MÉMOIRES PRÉSENTÉS. spécialement écrits à son intention. D'ailleurs, c'est moins en classe, et par des cours théoriques, que sur le terrain, dans le jardin, par des exemples, des démonstrations pratiques, des causeries familières, que le maître peut faire pénétrer chez ses jeunes auditeurs le goût des choses du jardinage. Il doit faire appel à l'intelligence beaucoup plus qu'à la mémoire, se contenter de lectures, d'exposés simples et clairs, sans préten- tion scientifique, et réserver les devoirs appris mot à mot pour les matières déjà trop nombreuses qui exigent ce procédé. L'enseignement horticole ainsi compris est plutôt un délasse- ment qu'une fatigue. Enseignement pratique. — Complément indispensable des noiions théoriques, les applications pratiques ont une très grande importance. Le programme les prescrit, ainsi que nous l'avons vu. Mais une chose surprend ici. Tandis que, en ce qui concerne les écoles de filles, les instructions ministérielles indi- quent, à l'article « travaux manuels et préparation à l'éducation professionnelle v, des Noiions d'économie domestique et applico- tio'iis aux soins da jardin, il n'est fait, pour les garçons, aucune mention de ces travaux horticoles, qui sont remplacés par des Exercices de dessin et modelage; exercices pour le travail du bois et du fer. C'est une lacune regrettable. Des notions de modelage peuvent rendre des services dans les centres industriels et les grandes villes; mais il est permis de les trouver au moins superflues dans les régions agricoles, où elles seraient utilement remplacées par des exercices au jardin. Il est évident que l'enseignement de l'Horticulture est d'autant mieux donné que le jardinage a plus d'attraits pour le maître, et ses goùls, à cet égard, se manifestent naturellement dans la tenue de son jardin. Eh bien! il est pénible de le constater : sauf de trop rares exceptions, les jardins d'instituteurs laissent beaucoup à désirer. Et cependant, quelle meilleure leçon pour les élèves que celle d'un jardin bien conduit, coquettement orné, qui plait par la propreté et la bonne distribution! Quelle meilleure propagande que l'exemple d'une production variée des meilleurs légumes et des meilleurs fruits, et cela sans beau- coup de peine ni de frais ! C'est dans la persuasion du grand MKMOIHE [>E M. L. llliNRV. XCVIl bien pouvant résulter de cet exemple que plusieurs Sociétés d'Horticulture ont fondé des prix pour récompenser les insti- tuteurs qui se distinguent par la bonne tenue de leur jardin. Le croirait-on ? les concurrents sont généralement fort rares. Il y a à cela diverses raisons. La principale me paraît être une indifférence regrettable tenant à un vice d'éducadon : la génération d'instituteurs actuellement en exercice n'a pas été formée dans cet esprit de l'application pratique des sciences naturelles qui, aujourd'hui, est, avec raison, l'une des bases de l'enseignement. Une autre cause consiste certainement dans l'incertitude d'un séjour prolongé au même endroit. L'instituteur, cela se conçoit, se soucie peu de travailler pour son successeur, et, s'il s'attend à un changement de résidence plus ou moins prochain, il ne se met point en peine de créer un jardin dont les produits profi- teront surtout à celui qui viendra le remplacer. Passe encore pour les légumes qui ne mettent qu'une saison à se développer; mais pour les arbres, c'est autre chose : il faut les acheter, les planter, les dresser, les tailler et en attendre le produit souvent de longues années. La raison est plausible, mais il est facile de la réduire à néant. Que la commune fournisse au jardin de l'école les quelques arbres qui lui sont nécessaires, et la diffi- culté disparaît. Pour le budget communal, la dépense serait minime; pour la population, les résultats ne manqueraient pas d'être avantageux. Il est encore un motif souvent invoqué pour expliquer l'état peu satisfaisant des jardins scolaires : c'est le manque de temps. On paraît croire que si le jardin est soigné convenablement, l'école sera négligée. Rien n'est moins prouvé. Il ne faut pas grand temps pour entretenir trois ou quatre ares de potager et vingt ou trente arbres fruitiers. Sans qu'il néglige aucune- ment ses classes et leur préparation,, les loisirs du maître peuvent très amplement suffire à cette besogne et lui laisser encore bien des heures de liberté. D'ailleurs, il est à remarquer qu'en règle générale, ce sont les meilleurs instituteurs qui ont les plus beaux jardins. II va de soi qu'un jardin est indispensable à l'instituteur Xrvui MÉMOIRES PRÉSENTÉS. soucieux de mfiUre en pratique les instructions du programme. Certaines écoles en sont encore dépourvues; mais leur nombre \a diminuant d'année en année. Espérons qu'avant peu il ne restera plus d'instituteur? privés de cette ressource pour leur enseignement, et de cet appoint à leur budget. TI. C ours complémentaires et écoles primaires supérieures. L'enseignement primaire supérieur, réorganisé par les décrets et arrêtés du 27 juillet 1885, ne fonctionne encore que dans les villes d'une certaine importance. L'établissement d'écoles pri- maires supérieures, et même la création plus modeste d'un cours complémentaire annexé à l'école primaire, imposent aux muni- cipalités des frais assez considérables. Dans ces conditions, les populations rurales en sont actuellement privées, et le seront sans doute encore longtemps. Les programmes de ces écoles font une part satisfaisante à l'enseignement horticole, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Quant aux travaux manuels, l'observation déjà faite pour l'école primaire proprement dite est encore à faire ici : les exercices horticoles sont indiqués pour les filles, et nulle- ment pour les garçons. Si quelque jour nos campagnes sont pourvues de ces écoles si utiles — et il en faudrait au moins une dans chaque canton, — il y aurait heu de modifier le programme en ce sens des appli- cations horticoles. Il faudrait que l'instituteur puisse, suivant le besoin, remplacer certains exercices peu utiles A ses élèves par d'autres qui les prépareraient mieux à leur future carrière. 111. Ecoles normales primaires. C'est surtout d'ici que doit partir le progrès. Les Sociétés d'Horticulture auront beau intervenir auprès de l'instituteur, chercher à l'encourager, leurs efforts seront vains sisdn instruc- tion, ou plutôt son éducation horticole a été négligée. La direc- tion donnée à l'enseignement dans l'école normale, la manière dont est préparé l'élève-maître, l'esprit dans lequel il est élevé ont une influence décisive sur son avenir. Avec les meilleures MEMOIRE DK M. L. HENRY. XCIX dispositions pour l'Horticulture, il peut n'en pas contracter le goût s'il a affaire à un professeur médiocre ou indifférent; au contraire, ce goût peut être développé chez le sujet le moins bien disposé si le professeur sait l'intéresser. Tel le jardinage lui aura été présenté à Técole normale, tel il le considérera une fois à la tête d'une école de village. C'est pourquoi il im- porte beaucoup que l'enseignement horticole dans les écoles normales soit donné non seulement par un professeur instruit, mais encore par un homme convaincu de son utilité; il importe que l'élève-maître n'assiste pas indifférent aux leçons, et ne soit pas rebuté par des applications mal conçues, des exercices qui pourraient lui faire considérer comme une corvée le travail au jardin. Qui donc est chargé de cet enseignement? C'est presque toujours le professeur départemental d'Agriculture. A l'époque assez rapprochée où l'on s'occupa d'organiser sérieusement cet enseignement, il parut tout naturel lie l'en charger, et, à pre- mière vue, il semble que l'on ne peut guère demander mieux. Mais en examinant la question de près, on reconnaît que ce choix, malgré toutes les garanties qu'il paraît présenter, ne peut, dans l'application^ donner tous les résultats désirables. Je ne parlerai pas de l'indifférence bien connue avec laquelle tout agriculteur, en général, regarde le jardinage; j'estime les pro- fesseurs départementaux mieux fixés sur son importance. Mais, si bien disposés en faveur de l'Horticulture, si instruits qu'on les suppose, sont-ils vraiment préparés à l'enseigner? Pour bien enseigner une chose, pour la faire bien apprécier à sa valeur, pour y intéresser son auditoire, il faut la très bien pos- séder, l'avoir travaillée particulièrement. Tel n'est pas le cas évidemment du professeur d'Agriculture en ce qui concerne le jardinage^ et l'on ne saurait ni s'en étonner, ni l'en blâmer; mais il faut le constater, et se persuader que, dans les écoles normales, l'enseignement horticole ne sera véritablement fruc- tueux qu'autant qu'il sera donné par un spécialiste. Ce n'est peut-être pas facile à obtenir là où le professorat horticole n'est pas organisé par les Sociétés ; mais c'est le devoir de celles-ci de faire leur possible en ce sens. Peut-être y aurait-il C MÉMOIRES PRÉSENTÉS. lieu, au moins dans certains départements, d'obtenir le dédou- blement de la chaire départementale, et de créer, à côté du pro- fesseur déjà existant, un professeur spécial d'Horticulture. La question vaut évidemment la peine d'être examinée. Le programme du cours d'Horticulture dans les écoles nor- males est très détaillé, précis et bien conçu. Le temps consacré à son enseignement est suffisant (deux leçons par semaine pendant un semestre); mais l'époque de la période scolaire à laquelle il est donné fournit matière à observations. Les dispositions sont telles que le coursa lieu, pour une promotion quelconque, à la deuxième année, et, pour la suivante , à la troisième. De la sorte, les élèves-maîtres suivent ce cours, tantôt en deuxième, tantôt en troisième année, jamais en première année. La même chose; d'ailleurs, pour le cours d'Agriculture proprement dite. Mais si un tel système peut être sans inconvénients pour celui-ci, il n'en est pas de même pour celui-là. Les élèves- maîtres ont, en effet, des applications au jardin : elles durent donc, suivant le cas, soit un an et demi, soit cinq mois seule- ment (le cours ayant lieu pendant le semestre d'hiver). On ne saurait donner le nom d'applications aux travaux de jardinage qui ont lieu avant les leçons théoriques. Mais ce n'est pas tout. La troisième année d'école normale est surtout celle de la prépara- tion aux examens de sortie, de la revision générale de toutes les matières enseignées. Dans ces conditions, le cours d'Horticulture est nécessairement relégué à l'arrière-plan; il ne compte pas ou presque pas dans les préoccupations de l'élève, surchargé de besogne ; il compte d'autant moins qu'à l'examen du brevet l'ex- trême indulgence du Jury à cet égard n'est pas un secret pour lui. Suivi en première année, au contraire, ce cours serait beaucoup mieux étudié et laisserait des traces d'autant plus durables que, dès lors, tout travail du jardin, intelligible et raisonné, deviendrait une application à l'appui des leçons théo- riques. On m'objectera que le but n'est pas de faire des jardiniers. Gela ne fait pas de doute, et il est bien évident qu'il faut se garder de toute exagération. Mais autre chose est de dépasser le but, et autre chose de se tenir dans des limites raisonnables : MÉMOIRE DE M. L. UENRY- CI autre chose d'obtenir des résultats insignifiants, et autre chose de tirer bon parti d'un enseignement aussi utile, plus utile peut-être que telle ou telle autre matière secondaire du programme. Un mot encore au sujet des exercices pratiques au jardin. Il importe que le professeur lui-même dirige les applications; et qu'en son absence les travaux soient dirigés par un jardinier habile et expérimenté : de là la nécessité d'un bon jardinier dans une école normale. IV. Écoles d' Agriculture. Je ne parlerai pas des écoles nationales, qui me paraissent hors de cause ici, et ne m'occuperai que des écoles pratiques. Celles-ci, déjà nombreuses bien que de création récente (la pre- mière fondée n'a guère qu'une douzaine d'années d'existence), s'adressent à la masse des cultivateurs et sont appelées à rendre de grands services. Ceux qui ont vécu avec les agriculteurs savent quel dédain ils professent en général pour le jardinage. Il importe donc beaucoup d'assurer, dans les écoles pratiquas, un bon enseignement horticole. Il est difficile de parler des programmes de ces écoles, car ils différent presque avec chaque établissement, sinon dans le principe, au moins dans les développements. L'enseignement de l'Horticulture est donné, tantôt par le professeur de science, lequel est en général un élève d'Ecole normale primaire, tantôt par le professeur d'Agriculture, tantôt enfin par un professeur spécial, qui est en même temps jardinier-chef et, par suite, chef de pratique horticole. Cette dernière combinaison est évidemment la meilleure à tous les points de vue. Dans les écoles où elle n'est pas adoptée, la pratique est tout simplement dirigée par un jardinier à gages, plus ou moins versé dans son art, plus ou moins apprécié et considéré par les élèves. Telle école a une section spéciale d'élèves-jardiniers, c'est-à- dire exclusivement occupés au jardin, et, dans ce cas, les autres élèves n'y font que de rares apparitions, si même ils y sont cil MEMOIRES PRESENTES. appelés; — telle autre école, au contraire, fait passer tous les élèves à tour de rôle dans le jardin, pais dans les champs. Je n'ai pas besoin de dire de quel côté se trouve la meilleure entente d'un enseignement devant comprendre toutes les branches de l'Agriculture. La même disparité se remarque, du reste, dans l'installation des jardins. Il en est de bien compris, avec collections d'arbres fruitiers, collections botaniques, petites pépinières d'appli- cation, etc. Il en est d'autres où l'on se contente de cultiver les légumes et les fruits nécessaires à l'entretien du personnel, ce qui, évidemment, ne saurait suffire à l'instruction des élèves, 11 reste donc encore beaucoup à. faire dans certaines écoles pratiques en ce qui concerne l'Horticulture. Ce qui est à sou- haiter avant tout, c'est l'uniformité d'organisation du professorat et de la pratique horticoles. Un jardinier-chef chargé des applica- tions, les élèves passant tous au jardin à tour de rôle, des arbres bien conduits, une petite collection fruitière, une école de botanique, une modeste pépinière, quelques douzaines de châssis pour les cultures avancées, une petite serre, voilà, en ce qui regarde l'Horticulture, ce que l'on peut souhaiter à chaque éciole pratique d'Agriculture. Conclusion. De ce qui précède, il faut conclure que des efforts ont été faits pour la difl'usion des connaissances horticoles par l'enseignement primaire; que les programmes sont bien suffisants pour répondre aux besoins, et qu'il n'y a pas lieu de les augmenter, mais bien plutôt de leur faire produire tous les effets désirables. Pour cela, il faudrait, dans les différents genres d'écoles que je viens de passer en revue : i'' Écoles primaires proprement dites et écoles primaires supé- rieures. — Faire une plus large part aux applications horticoles, aux exercices pratiques, surtout dans les campagnes et parmi les populations agricoles. — Organiser des conférences pour les instituteurs; encourager, par des récompenses, les résultats obtenus dans l'enseignement de l'Horticulture et la bonne tenue du jardin de l'école. — Engager les 'communes à faire les acqui- MÉMOIRE DE M. LAMBIN. i:ill sitions d'arbres nécessaires à ce jardin, et, quand il y a lieu, à créer ce même jardin. 2° Ecoles normales. — Avoir un professeur spécial pour l'enseignement de rHorliculture. — Avoir un bon chef-jarJinier. Reporter enpremière année le coursd'Horticulture actuellement suivi en deuxième ou en troisième année. — Organiser conve- nablement les exercices pratiques. — Exiger des connaissances sérieuses à r,examen du brevet. %" Écoles pratiques d'Agriculture. — Avoir dans chaque école pratiqueun jardinier professeur d'Horticulture et chef de pratique horticole. — Faire passer au jardin, pour les travaux, tous les éièvae à tour de rôle. — Installer une petite collection fruitière, une collection botanique, une petite pépinière, et, si possible, une petite serre. De limportance et des avantages de l'enseignement général hor- ticole en France ; étude des meilleurs moyens à employer pour en opérer rapidement la diffusion, (3" question bis) Par M. LAMBIN, professeur d'Horticulture et d'Arboriculture à Soissons. Un fait, sur lequel tout le monde est aujourd'hui d'accord, c'est que l'ignorance est le fléau le plus redoutable de l'Horti- culture, et cela dans beaucoup trop de départements. Lutter contre elle c'est travailler à supprimer la barrière qu'elle a placée entre l'horticulteur — qu'il soit jardinier à son compte ou jardinier de maison — et le progrès. C'est mettre en valeur ce capital qu'on appelle l'intelligence, qui reste improductif parce qu'on ne sait pas l'utiliser. Il faut redoubler d'efforts pour éclairer ceux qui cultivent la terre et leur permettre d'accroître l'aisance et le bien-être qui leur sont dus. Il n'y a pas à hésiter; on n'obtiendra ce résultat qu'en dévelop- pant et en appliquant, jusque dans les écoles de villages, les CIV MÉMOIRES PRÉSENTÉS. meilleures méthodes de l'enseignement horticole appropriées à la vie des champs, en associant les habitants aux bienfaits des découvertes faites dans ces dernières années par l'Horticul- ture. Or, l'Horticulture est la science qui apprend à utiliser^ dans des conditions restreintes, toutes les ressources du sol et d'ame- ner nécessairement d'excellents résultats au triple point de vuo du bien-être des populations rurales, de leur instruction pro- fessionnelle et de leur moralisation. On a beaucoup fait, dans ces dernières années^ pour les villes ; on les a dotées d'établissements de toutes natures, qui y assurent l'existence des travailleurs, dans les meilleures conditions. On a moins fait pour les campagnes. Gomment rétablir l'équilibre? A notre avis, c'est par la pra- tique intelligente et progressive de toutes les branches de THor- liculture. Toute pratique qui n'est point éclairée n'est pas une pratique ; c'est une routine; c'est un travail aveugle, fait sur un métier stationnaire, sans ordre et sans progrès. Un jardinier' routinier ne raisonne pas; il travaille comme il a toujours tra- vaillé; il ne progresse pas; actuellement, beaucoup d'entre eux en sont encore réduits à cette dure et pénible condition. Aussi on ne répétera jamais assez que la science de l'exploitation du sol doit être à la fois pratique et théorique, et que ce n'est seu- lement qu'à l'aide de ces deux choses réunies que les cultiva- teurs — grands et petits — peuvent porter le rendement du sol à son maximum d'intensité, et que le jardin ou le verger, qui sont le type proverbial de la plus haute richesse territoriale, resteraient sans encouragements dans les ombres de l'ignorance et de la routine. On parle tous les jours, avec effroi, de l'émigration des cam- pagnes pour les villes, ce qui, malheureusement, n'est que trop vrai ; aussi, il en résulte forcément ceci : d'une part, un encom- brement dans les grands centres d'une foule de jeunes gens des deux sexes, qui ont beaucoup de difficultés pour lutter contre les exigences d'une vie agitée, inquiète, sans lendemain et où, bien souvent, la plupart d'entre eux ne recueillent que des décep- tions lorsqu'ils ne tombent pas dans la misère ou plus bas en- MEMUlRli DE M. LAMBIN, CV core ; et enfin, la perte, aux dépens du travail des champs et de la fortune publique, de ces robustes et vigoureux ouvriers qui, en abandonnant la campagne, rendent la main-d'œuvre si rare et si difficile. Aussi, à notre avis, parmi les principaux moyens à employer , nul, mieux que l'Horticulture bien comprise, n'est plus certain, n'est plus consolant pour améliorer le sort des habitants de la campagne, les retenir au sol, contents et sans envie. D'ailleurs, ce bonheur ne serait pas le seul ; le jardinage, en même temps qu'il retrempe les forces physiques, rafraîchit le cerveau et rassérène l'âme. A tous ces avantages viendront s'ajouter encore l'obtention de légumes exquis et de fruits succulents, qui feront la joie des ménagères et ajouteront au bien-être de toute la famille. D'ailleurs, au point de vue de l'enseignement de l'Horticulture en France, la période des tâtonnements est passée ; des essais particulièrement heureux ont été tentés depuis plus de vingt-cinq années dans quelques départements, et leur influence, reconnue par les meilleurs juges, a été mise à contribution par les pouvoirs publics, lors de l'organisation de l'enseignement agricole (1). Dans cette voie, nul n'a fait plus ni mieux que le département de l'Oise, où quatre professeurs distingués et aimés portent, sous la direction des Sociétés d'Horticulture de Beauvais, Gler mont, Senlis et Gompiègne, la bonne parole dans toute cette région favorisée. Aussi, les résultats sont-ils considérables et appréciés de tous. Que reste-t-il à faire pour doter tout le pays de semblables moyens de diff'usion ? Tout simplement généraliser ce qui a si bien réussi dans l'Oise, et, pour cela, il appartient à la Société nationale d'Horticulture de France de prendre l'initiative des mesures à adopter pour que, d'accord avec le Gouvernement dont la bienveillance est d'ores et déjà acquise à l'endroit des Sociétés qui se sont mises résolument â l'œuvre, cet (1) Loi du Ki juin 1879. CVI MÉMOIRES PRÉSENTÉS. enseignement, l'un des plus utiles, l'un des plus populaires, soit répandu dans tous les départements. Il est inutile d'insister sur les avantages qu'en retireraient les horticulteurs, les pépiniéristes et les marchands-grainiers, lors- que, par un enseignement clairet méthodique, les conférenciers apprendraient à leurs auditeurs l'art de remplacer à peu de frais des produits grossiers, à peine dignes de l'alimentation de l'homme, dans laquelle ils entrent encore pour une si large part, par des légumes et des fruits savoureux, nombreux et dont la culture ne présente ni plus de peines ni plus de difficultés. Enfin, ces professeurs, en inspirant le goût des fleurs, contribue- raient à l'embellissement des demeures champêtres, ajoutant à la richesse le charme et l'attrait. Pour nous résumer, il nous suffira d'ajouter que l'Horticul- ture a le privilège particulier de favoriser les intérêts de toutes les catégories de la société. Aux ouvriers des champs, elle apprend leur profession et la rend à la fois productive et attrayante ; aux ouvriers des villes, elle prépare des aliments sains, abondants et économiques. Elle tend aussi à accroître l'avantage de la propriété, aug- mente la valeur du sol ; elle conserve aux cultivateurs si éprou- vés des auxiliaires vigoureux et les leur prépare stables et intelligents ; à l'armée, elle fournit des militaires robustes, et à la nation de précieux et puissants défenseurs. Enfin, elle a de plus l'inappréciable avantage de faire naître, entre toutes les classes, des sentiments d'estime, d'affection et de confiance, qui assurent la concorde et l'harmonie et préviennent les luttes sociales. MEMOIRE DE M. WITTMACK. CVll Règles à suivre pour la nomenclature des plantes en général, et des Orchidées en particulier, (o" question) par M. le docteur L. WITTMACK, professeur de botanique à rUniversilé de Berlin. La question de la nomenclature des plantes a occupé les Con- grès botaniques et horticoles déjà plusieurs fois. Lorsdu Congrès de Bruxelles, en 1864 , M. Alphonse de Gandolle adressa aux horticulteurs la demande de ne pas donner aux simples variétés ou sous-variétés cultivées des noms latins, semblables de forme à ceux des véritables espèces, afin d'éviter une cause d'erreur dans les ouvrages de botanique. M. Charles Koch répéta cette demande au Congrès international de botanique etd'Horticulture d'Amsterdam, en 1865, en y ajoutant le désir que les horticulteurs ne donnassent pas sans façon des noms à des plantes nouvelle- ment importées et pas encore déterminées scientifiquement. A la réunion internationale de Londres, en 1866, M. Koch demanda que les Congrès de cette espèce fussent employés à examiner les questions douteuses sur la nomenclature et les réformes propres à diminuer l'encombrement des synonymes. Enfin l'affaire lut réglée, au moins pour la botanique, au Con- grès international de botanique de Paris, en 1867.Sur la demande du Comité d'organisation, M. Alphonse de Candolle avait préparé un texte sous le titre « Lois de la nomenclature botanique (1) », et ces lois ont été acceptées, sauf quelques légères modifications. En 1883, M. Alphonse de Candolle publia de «. Nouvelles (1) Le texte adopté par le Congrès se trouve : 1° dans les actes du Congrès, p. 209; 2° entête du Commentaire, 2° éd. (Genève, 1867; chez Ceorgl, dans la traduction en allemand (chez le même), et en anglais (chez Reeve) ; 3° dans Nouvelles remarques sur la nomencla- ture botanique, p. 61 (Genève, 1883, chez Georg. ex Arch. d. se. phys. et nat. de Genève, Sér. 3, tome L\, n. 5, p. 496), Cette dernière bro- chure se recommande le plus, comme elle donne aussi les articles que M. de Candolle propose d'ajouter ou de supprimer. CVUl MEMOIKES PRESEJNTES. remarques sur la nomenclature botanique », dans lesquelles il traite quelques questions nouvelles ou quelques points douteux, et propose d'ajouter ou de supprimer quelques articles. 11 donne aussi un résumé des publications sur la nomenclature en zoo- logie et en géologie. En général, on voit que, dans ces trois branches des sciences naturelles : botanique, zoologie, paléon- tologie, le même principe, le principe de la priorité s'étend tou- jours de plus en plus et qu'il faut s'appuyer autant que possible sur ce principe, M. Maxwell T. Masters a aussi publié, en 1878, un article très important sur la nomenclature des plantes horticoles (1). Il ne croit pas bon de changer les noms des genres qui sont connus d'après leurs anciens noms par tous les horticulteurs. Par exemple, il ne recommande pas d'appeler Weigela (ou Weige- lia) rosea le Diervilla rosea, le Gloxinia Ligeria ou Sinningia. Ensuite il demande aussi que les variétés ou sous-variétés reçoi- vent des noms vulgaires, autant que possible d'après les noms des horticulteurs qui les ont élevées. De même le Congrès pour les Narcisses, à Londres, en 1884, a exprimé le désir que les sous- variétés nesoient plus nommées par des noms latins. En 1884, j'ai adressé moi-même à la Société botanique alle- mande, dans sa séance générale à Magdebourg, quelques obser- vations sur l'inconséquence dans la nomenclature des plantes horticoles et agricoles (2). Pour les fruits, les légumes , les Roses, les Fuchsias, les Dahlias, les Camellias (pour la plupart), les Azaiéas, etc., on donne des noms vulgaires, des noms de fantaisie, comme cela est juste; mais pour les sous-variétés (« Sorten » en allemand, sortes) des plantes annuelles, on emploie des noms latins et dans une quantité telle qu'on peut à peine les prononcer, et ces variétés sont souvent des plus éphémères. Pour les variétés des arbres et arbustes, on procède souvent de la même manière, en ajoutant au nom de l'espèce deux ou trois et même quatre adjectifs latins. Aussi j'ai (1) On the Nomenclature of Garden Plants, dans Journal of the R. HorticuUural Society, vol. V, part. 6, p. 126. l^ondon, 1878. (2) Bcrichte der deutschen botanischen Gesellsckaft, H 884, p. i.v. MEMOlRIi DE M. WITïMACK. i;i\ émis le vœu que les horticulteurs eussent le tact de ne pas nom- mer les plantes d'après eux-mêmes ; ils trouveraient certainement toujours facilement un botaniste ou un rédacteur d'un journal horticole qui leur ferait cet honneur. J'ai dit aussi qu'il serait à recommander de faire des noms latins pour certains « groupes » ou « classes » de Pommes, de Poires, de Roses, etc., afin d'arriver une fois à une pomologie ou rhodologie internationale; mais c'est un ouvrage de l'avenir, l'ouvrage d'un monographe. — Reste à dire qu'à Dresde, le 12 mai courant, un Congrès s'occupera delà nomenclature des Conifères. Il est nécessaire que les horticulteurs aient connaissance des articles principaux des « Lois de nomenclature » d'Alphonse de Candolle, les principes de nomenclature devant être les mêmes en Horticulture qu'en botanique. Il est aussi nécessaire de se rendre compte du rang que les divisions du règne végétal occupent. Par exemple, on ne doit pas parler de la tribii des Abietinse comme d'une « famille », ni appeler une variétp de l'espèce Rosa centifolia un « genre ». Pour cette raison, on me pardonnera si je cite ici un extrait des articles desdites « Lois » (d'après Alphonse de CandoUe, Nouvelles remarques sur la no- menclature botanique, 1883, p. 61). J'aurai aussi à faire quelques observations sur tel et tel article. Article l*"". — L'histoire naturelle ne peut faire de progrès sans un système régulier de nomenclature, qui soit reconnu et employé par l'immense majorité des naturalistes de tous les pays. Article 3. — Le principe essentiel est : 1° de viser à la fixité des noms (1) ; 2" d'éviter ou de repousser l'emploi de formes et de noms pouvant produire des erreurs, etc. . . , Article 4. — Aucun usage contraire aux règles ne peut être maintenu, s'il entraîne des confusions A défaut de règle, ou si les conséquences des règles sont douteuses, un usage établi fait loi (2) . (1) Les passages en c»r.s/i'e sont des additions nouvelles de M. de Candolle. (21 Dans son Commentaire de 1867 (Lois de nomenclature, p. 33), ex MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Article 8. — Tout individu végétal appartient à une espèce (species), toute espèce à un genre (genus), tout genre à une famille (ordo, familia), toute famille à une cohorte (cohors, en allemand « Reihe, » ligne), toute cohorte à une classe (classis), toute classe à une division (divisio). Article 10. — Gomme la complication des faits conduit souvent à distinguer des groupes intermédiaires, l'ensemble des groupes peut ainsi s'élever, pour les plantes spontanées seulement, jus- qu'à vingt degrés dans l'ordre suivant : Regnum vegctabile. Divisio. Subdivisio. Classis. Subclassis. <]ohors. Subcohors. Ordo (famille en français). Subordo (sous-famille). Tribus. Subtribus. Tien us (genre). Subgenus. Seclio. Subsectio. Species (espèce). Subspecies fou proies; en français, race). Avarie las. Subvarielas. A^ariatio. Subvariatio (Sorte, en allemand, pour les plantes cultivées,. IManta (individuuin). M. de Candolle dit, à l'article i : « 11 est impossible de ne pas recon- naître un certain droit à l'usage, car le maintien de noms très connus, de formes très usitées, donne souvent de la clarté et de la précision et dispense de noms nouveaux. » Pour cette raison, pour la clarté, il me semble très utile de garder la division du genre Pinns en Pinus, Abies eiPicea, auxquels on peut même ajouter Tiwyc ei Pseudotnunu . (L. W.) MEMOIRE DE M. WITTMACK. CXI Article 11. — Lia définition de cliacun de ces groupes varie, jusqu'à un certain point, suivant les opinions individuelles et Tétat de la science; mais leur ordre relatif ne peut être inter- verti Une division de genres en familles ou d'espèces en genres n'est pas admissible. Article 12. — La fécondation d'une espèce par une autre espèce crée un hybride (hybridus); celle d'une modification, soit subdi- vision d'espèce par une autre modification de la même espèce, crée un métis (mixtus). Article 14. — Les modifications des espèces cultivées doivent être rattachées, autant que possible, aux espèces spontanées dont elles dérivent. A cet effet, les plus importantes de ces modifications sont assimilées à des sous-espèces (subspecies), et, quand on est cer- tain de leur hérédité constante par graines, elles se nomment races (proies). Les modifications de second ordre prennent le nom de variétés, et, si l'on est certain de leur hérédité à peu près constante par graines, elles se nomment sous-races (subproles). Les modifications moins importantes, pouvant être comparées aux sous- variétés, variations, sous-variations des espèces spon- tanées, sont indiquées d'après leur origine (lorsqu'elle est connue) de la manière suivante : 1° satus (semis; seedling en an- glais ; Sâmling en allemand) pour une forme provenant de graines; 2° mixtus (métis ; blendling ou halfbread en anglais; Blendling en allemand), pour une forme provenant de féconda- tion croisée dans l'espèce ; 3° lusus (sport en anglais ; Spielart ou Sport en allemand) pour une forme née d'un bourgeon, tubercule ou autre organe, propagée par division. Observation : Je dois faire observer que les mots semis, métis et lusus n'indiquent pas un degré, mais seulement l'histoire de naissance. Quant à un semis ou un métis chez les fruits, les fleurs, les légumes, etc., ou un sport chez les arbres, les arbris- seaux, les Pommes de terre, on l'appelle en Allemagne une « Sorte », expression qui n'est pas en usage en France, à ce qu'il me semble, dans ce sens. En France, on emploie pour « sorte » le mot « variété », qui ne correspond pas toujours à la « varietas » CXII MEMOIRES PRESENTES. des botanistes. Une variété botanique peut contenir beaucoup de sortes, et on ne doit pas confondre sorte et variété Voir l'ou- vrage important de Kœrnicke et Werner, Handbuch des Getrei- debnues. (Traité des céréales. 2 volumes. Bonn et Berlin, 1884), surtout le premier volume de M. Kœrnicke : « Die Varietâten des Getreides (L. W.) Article 15. — Chaque groupe naturel de végétaux ne peut por- ter dans la science qu'une seule désignation valable, savoir la plus ancienne, adoptée par Linné, ou donnée par lui ou après lui, à la condition qu'elle soit conforme aux règles essentielles de la nomenclature. Article 1 5 bis. — La désignation d'un groupe, par un ov plu- sieurs noms, na pas pour but d'é-noncerdos caractères ou F histoire de ce groupe, mais de donner un moyen de s'entôndre lorsqu'on veut en parler. Obsei'vation : Cet article est très important pour les horticul- teurs, surtout pour ceux qui cultivent des plantes annuelles et qui leur donnent trois, quatre ou cinq noms latins pour ainsi décrire la plante, comme le faisaient les botanistes avant Linné. Un nom est un nom, la description est une autre ciiose. Heu- reusement, on a déjà abandonné un peu ce système de quatre ou cinq adjectifs latins, et on trouve des noms brefs comme Aster Cornet (Reine-Marguerite Comet), Washington Nadel- Aster (Reine-Marguerite en aiguille Washington); mais cepen- dant on lit encore : Delphinium Ajacis ranvuculiforum elntius il. pi., Pétunia hybrida grandiflora siiperbissima intus nigra. (L. W.) Article 31. — Chaque espèce... est désignée par le nom du genre auquel elle appartient, suivi d'un nom dit spécifique, le plus ordinairement de la nature des adjectifs. Article 36. — 1° Eviter les noms très longs ou d'une prononcia- tion difficile.... 3" Eviter les noms tirés de localités peu connues... 4" Eviter, dans le même genre, les noms trop semblables... 5" Ne pas nommer une espèce d'après quelqu'un qui ne l'a ni découverte, ni décrite, ni figurée, ni étudiée en aucune façon. Observation. : La règle n'^ 5 est rarement suivie en Horlicul- MÉilOlKli bli M. WniMACK. CXIU lure, et même en botanique; il y a des circonstances qui justi- fient souvent la déviation. (L. W.) Article 37. — Les hybrides d'une origine démontrée par voie d'expérience sont désignés par le nom de genre , auquel on ajoute une combinaison des noms spécifiques des espèces dont ils proviennent, le nom de l'espèce qui a fourni le pollen étant mis le premier, avec la terminaison i ou o, et celui de l'espèce qui a fourni l'ovule venant ensuite, avec un trait d'union entre les deux [Amaryllis vittato-reginse , pour l'Amaryllis provenant de VA. régime fécondé par le vitlata). Ils peuvent aussi être désignés par le procédé suivant (recommandé par le D'' Focke, de Brème) : Digitalis lutea Q X purpurea d . Digitalis purpurea 9 X lutea cf • Les espèces d'origine douteuse se nomment comme des espè- ces. On les distingue par le signe X précédant le nom de genre {X Salix capreola Kern.) Article 38. — Les noms des sous-espèces, variétés et mutations (art. 10 bis , qui traite des plantes fossiles) se forment comme les noms spécifiques et s'ajoutent à eux dans leur ordre, en com- mençant par ceux du degré supérieur de division. Les métis d'origine douteuse se nomment et se classent de la même manière. Les sous-variétés, variations, sous-variations et autres modifi- cations légères ou passagères de plantes spontanées reçoivent des numéros ou des lettres qui facilitent leur classement. Article 39. — Les métis d'une origine certaine sont désignés par une combinaison des deux noms des sous-espèces, variétés, sous-variétés, etc., qui leur ont donné naissance,, en observant les mêmes règles que pour les noms d'hybrides. Article 40. — Dans les plantes cultivées, les semis(I), les métis d'origine obscure et les sports reçoivent des noms de fantaisie EN LANGUE vulgaire, AUSSI différents QUE POSSIBLE DES NOMS LA- TINS d'espèces OU DE VARIÉTÉS. Quand on peut les rattacher à une espèce, à une sous-espèce ou une variété botanique, on (1) C'est-à-dire les semis issus de la même espèce. (L. W.) CXIV MEMOIRES PRESENTES. l'indique par la succession des noms{Pela7'go'nium zonale MrsPol- lock). Observation : Dans les nouvelles observations, p. 22, M. de Gandolle cite la proposition de M. Maxwell T.Masters de nommer les formes d'après l'horticulteur qui les a obtenues (William's Gro- ton, Paul's Grataegus), etc. Lorsqu'un Pelargonium, dit M, Mas- ters, est le produit de cinquante ou cent croisements, des noms tels que carneum , longifoliwn , etc. , ne font que jeter de la confusion en mêlant des produits artificiels avec les espèces natu- relles. M. de CandoUe ajoute : « Puissent les horticulteurs écou- ter ces excellents conseils. » Quant aux noms pseudo-scientifiques^ tels que Pelargonium carneum, Pétunia grandiflora, Chrysanthemum Cullingfordi, etc., il est bien à regretter qu'ils existent. On devrait écrire Pelar- gonium hyhridum carneum , Pétunia hybrida grandiflora, Chry- santhemum indicum Cullingfordii. — Des expressions comme William's Groton, PauTs Grataegus, ne sont pas en usage pour des plan tes d'ornement, mais seulement pour des fruits ou légumes; on préfère dire Croton pictum Williamsii ou Croton pi'ctum « Mr. Williams », Cratxgus oxyacantha (f Paul's nevv^ scarl et ». Après avoir donné les principaux articles des lois de la nomenclature botanique, il me reste à parler de la nomencla- ture des hybrides. Cette question (aVl. 37 et 39) est l'une des plus sérieuses et il me semble que M. E. Koeline a raison quand il trouve (1) que M. de Gandolle ne l'a pas discutée assez en détail. M. W.-O. Focke, dans son excellent ouvrage sur les plantes hybrides .('2), a dédié un chapitre entier à la nomenclature des hybrides, et dit, page 497 : « Les points de vue dirigeants pour la nomenclature des hybrides résultent de la connaissance scienti- (1) Bot. Centmlblatt, XV, p. 19o, 1883. (2) Wilhelm-Olbers Focke, Die Pflanzenmischlinge . Ein Beitrag zur Biologie der Gewsechse. Berlin, chez Borntraeger, 1S81. 3IEM0IRE DE M. WITTMACK. C\V fîque des hybrides. On pourrait établir à peu près les principes suivants : 1. Des dénominations scientifiques spécifiques sont données aux espèces (species) et sous-espèces (subspecies, races), c'est-à- dire aux cercles-de-formes signalés par des caractères distincts qui propagent leurs qualités caractéristiques par voie d'hérédité, indépendamment des conditions extérieures (climat, sol, etc.), dans la suite des générations. Des altérations, qui ne sont héréditaires que sous des condi- tions certaines, des mutations notables occasionnelles, ou, chez des végétaux d'une longue vie qui sont à propager végétative - ment, même des formes individuelles frappantes, peuvent rece- voir, dans certaines circonstances, des dénominations fixes, mais qui ne doivent jamais avoir la valeur des noms spécifiques et qui sont aussi seulement ajoutées aux noms spécifiques. 2. Comme beaucoup d'hybrides sont stériles ou produisent une descendance très variable, et, pour cette raison, ne propagent pas leurs qualités caractéristiques constamment, il ne leur revient pas des noms spécifiques comme aux espèces et sous- espèces constantes de semis. 3. Comme une plante hybride résulte au moins de deux espèces ou sous-espèces différentes, la désignation scientifique d'un hybride doit donner d'abord l'origine On recom- mande de relier les noms spécifiques des parents par un X 4. Si l'on veut distinguer des formes différentes issues d'un même croisement, on peut le faire le plus simplement en indi- quant la ressemblance la plus grande avec l'une ou l'autre es- pèce des parents par un per ; Salixper- d aurita X repens, veut dire que l'hybride est nettement plus rapproché du Salix aurita que du S. repens, Salix aurita X per-repens veut dire le con- traire. — Si l'on a à distinguer des formes plus nombreuses (1 i, ou s'il s'agit d'une forme qui se fait remarquer non par un (1) C'est surtout le cas en Horticulture. \\.. W.) (JWl MEMUlKKS l'HESEMES. rapprochement prononcé vers l'un ou l'autre type des parents, mais par une combinaison spéciale de caractères, on doit ajouter à la désignation 6\ aurita x repens encore une autre dénomina- tion; par exemple : forma angustifolia. 5. Si la clarté demande qu'on ajoute le nom d'auteur d'une espèce, il faut le faire aussi dans les combinaisons : Salix aurita L. X repens L. Mais il n'est pas à recommander d'ajouter encore un auteur pour la désignation de l'hybride. 6. Dans certaines circonstances, la nomenclature scientifique d'un hybride peut devenir si longue qu'il vaut mieux prendre un nom vulgaire (!) plus bref. On distingue un tel nom vulgaire des (vrais) noms spécifiques en le faisant précéder du signe >c. Pour Tinticum vulgare 9 X Aegilops ooata J on dit plus briè- vement Aegilops x triticoides Req. ; ce sont des noms analo- gues que Lolium. >^ festucaceum , !\igrifella x suaveolens , etc — On peut aussi prendre un nom trivial avec le signe X de- vant lui comme désignation provisoire d'une plante hybride d'origine incertaine; par exemple : Salix x dasyclados Wimm. Mais aussitôt que l'origine est connue , la combinaison des noms des parents peut seule être scientifiquement exacte. 7.... Si d'un hybride est issue une race constante qui ait des caractères fixes comme les véritables espèces (2), une telle race ou espèce hybride (Blendart) doit recevoir un nom spécifique à part tout aussi bien qu'une race d'une origine incerlaine. — Si l'on connaît l'origine hybride d'une race, il est bon de l'in- diquer par un signe spécial : f (3) par exemple : Nicotiana f commuta/a F\scu., Aegilops f speltieformis Jord. , Primula pu- bescens Jacq. "I*. 8. Dans les « Lois de nomenclature » les articles 39 et 40 (1) Nom vulgaire, nom trivial veut dire, chez Focke, nom d'espèce nom spécifique. (2) Focke dit textuellement : « qui ne se dislingue pas nettement d'une véritable espèce; » mais ma traduction me semble plus claire. (L. W.) (■i) Les signes de M. Focke n'étant pas dans les imprimeries, j'ai pris t. (L, W.) MEMOIRE DE M. WlTTMACIv. CXVll n'ont pas besoin de changement. Pour l'article 37 , je (Focke) propose la disposition suivante : « Les plantes hybrides dont l'origine est certainement recon- nue sont désignées par le nom du genre, que suivent les noms spécifiques des espèces d'origine , reliés par un X (!)• Les hybrides d'une origine douteuse sont nommés provisoirement comme des espèces propres ; mais entre le nom du genre et celui de l'espèce on met le signe x (à lire hybridus, a, um); par exemple : Salix x dasycîados Wimm. ». Les points n° 6 et surtout n° 7 de M. Focke sont les plus im- portants pour l'Horticulture. La plupart des hybrides des Orchi- dées, des Broméliacées_, des Rhododendrons, des Aroïdées, etc., sont constants, parce qu'ils sont propagés par division. On peut donc leur donner des noms spécifiques ; mais on devrait écrire_, autant que possible, toujours aussi les noms des parents ; par exemple : Cypripedium X grande Rchb. f. [Roezlii X cau- datum) ; Anthurium X Ferrierense Bergm. [Andreanum x or- natum), etc.; c'est très nécessaire pour l'histoire des plantes. La proposition de M. de CandoUe (art. 37) de placer le signe X (à lire : hybridus, a, um) devant le nom du genre a été adoptée par feu M. E. Morren; mais en général on préfère au- jourd'hui le mettre devant le nom de l'espèce ; Cypripedium X Sedeni Rchb. (à lire Cypripedium hybridum Sedeni Rchb. fil.). M. H. -G. Reichenbach fils met le signe X après le nom de l'espèce, par exemple : Cypripedium grande X Rchb. fil. ; moi je trouve plus correct, pour la prononciation des noms, de le mettre devant. Dernièrement (2), M. Reichenbach a fait la pro- position de mettre XX ou XXX pour désigner les hybrides des hybrides (« mongrels » en anglais, métis) suivant le nombre des croisements ; par exemple : Dendrohium chrysodiscus X X , Denbrobium Findleyanura Y.y^y^Ainsivorthii, dont le dernier est (1) L'usage a prévalu, on le sait, que le nom de la plante-mère soit écrit en première ligne, celui du père en second. {A-nthurium magni- ficum X Andreanum. veut dire A. magnificum, fécondé par le pollen d'A. Andreanum.) (L. W.) (2) Gard. Chron., 3 ser. I, n. 13, 1887, p. il4. CXVlll MEMOIRES PHESEMTKS. déjà un hybride entre D. aureuni X D. nobile. Au même endroit, M, Reiciienbacli propose pour les hybrides d'origine inconnue ou incertaine, qui ne paraissent pas être espèces, le signe f. Ces signes paraissent très commodes; seulement, moi, je les mettrais aussi derrière le nom du genre. D'après ce qui précède, on peut donner aux hybrides des noms spécitiques , c'est-à-dire pareils à ceux des véritables espèces, et maintenant l'on fait ainsi souvent. Mais qu'on songe à la foule de croisements qui auront encore lieu dans l'avenir et à l'encombrement qui résultera de ces milliers de noms, surtout si l'on donne à chaque semis qui difîère un peu de ses confrères, quoique issu de la même capsule, un autre nom spécifique! M. H.-J. Veitch a déjà fait remarquer cet incon- vénient dans son excellent rapport sur l'hybridation des Or- chidées (1). Du reste, on n"a pas été conséquent. Les Orchidées, Aroïdées et Broméliacées hybrides ont reçu des noms spécifiques (latins); les Roses, les Bégonias des noms de fantaisie ; les Rhododendrons d'une part des noms spécifiques, d'autre part des noms de fan- taisie. Par exemple : /{/lod. Smilhii Sweet {ponticum X nrfjo- retnii), li. Cntm'mriham'd llort. (mêmes parents), R. Wilsoni Bol. Mag. {glaucinn X cilia'um). — Aussi //. Srslerinmim Veitch (formosum y^ Bdgewoi thii) et dvi même croisement/?. « /*i'incess Alice » (Veitch et Sons); J{. Husselianum Swekt {Cafmohiense X fir/joreum) et du même croisement probablement H. « John Waterer » Hort., « //. Neige et cerise », etc. fVoir la grande liste des croisements dans Fucke, /. c, p. 23.'î). On voit que, dans le commencement, on a donné aux Rhodo- dendrons hybrides des noms spécifiques latins; plus tard, lorsque le nombre en augmentait, des noms de fantaisie. Je pré- vois que cela arrivera aussi pour les Orchidées, lesAroïdce?, etc. surtout quand les horticulteurs eux-mêmes nommeront leurs plantes, et je crois que les botanistes et les horticulteurs s'en trouveront bien. Déjà aujourd'hui, les hybrides du même croi- (1) Report on the Orchid conférence, 1885. dans Jouin. ofU.ilortic. SV., II, n. 1, 1886, p. 91. MrâOlRE DE M. WITTMACK. CXIX sèment devraient, si l'on veut des noms latins, porter tous le même nom, savoir celui que le premier hybride a reçu ; les modifications entre eux devraient être distinguées par des noms de fantaisie. Il faudrait aussi être très sévère pour soi-même et ne pas mettre dans le commerce un hybride sous un nouveau nom, si l'hj^bride est très pareil à l'un de ses parents ou à ses confrères déjà nommés. Les noms latins devraient être réservés pour les hybrides qui forment vraiment une nouvelle espèce ou race constante. De même, quand on prend des noms latins, il est très néces- saire de mettre le signe X, ou mieux encore, pour le public, d'écrire « hybr. » ; par exemple : Cypripedium hybr. Sedeni, Dendrobium hybr. Ainsivorthii . En général, on ne peut pas donner une règle fixe pour les hybrides; il dépend du tact botanique, delà connaissance de celui qui nomme un hybride, de décider si la plante mérite un nom latin ou un nom de fantaisie. Il reste à parler des noms propres. On peut en faire usage dans la forme adjective ou dans la forme du génitif, et, en Allemagne, l'on est convenu aujourd'hui de faire à cet égard une distinction. Par exemple, si l'on veut dédier une plante à une personne qui l'a découverte ou qui est en rapport direct avec la plante , on prend le génitif [Lycaste Deppei Lindl., Acer Pseudoplat anus Worleei); si on veut la dé- dier à une autre personne, on prend la forme adjective [Plialse- nopsis Schilleriana) Rchb. fil.;, Billbergia W'br/eana Wittmack. — Du reste, quelquefois l'euphonie décide. Faut-il ajouter aux noms propres de la deuxième déclinaison latine mise au génitif une ou deux i? J'ai démontré, en 1884, que cela dépend delà désinence du nom propre. Les noms finissant en : er et ?>, et il faut ajouter en : an, en, in, par exemple, Hooker, Linden, etc., recevront, d'après la seconde déclinaison latine, un seul i\ les noms qui ont à la fin une voyelle reçoivent de même un seul i, (Drege, Dregei; Gray, Grayi), De même les prénoms ne reçoivent qu'un seul i (Leopoldus, Leopoldi). Tous les au- tres noms doivent d'abord être latinisés par la syllable ius^ et ils OQt alors au génitif deux i : Lovk^, Lowius, Lowii ; Veitch, Veitchii ; CXX MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Pissard, Pissardii, non Pissardi. — J'avais proposé, en 1884, de mettre partout un seul ?, comme dans le latin a doré » on écri- vait aussi Tulli, au lieu de Tullii (1). Mais cette proposition, je la retire maintenant, après en avoir causé avec un spécialiste éminent, M. le docteur Hùbner, professeur de philologie clas- sique à Berlin (2). M. Hiibner m'a démontré qu'en latinisant les noms modernes il faut suivre les humanistes des xv*" et xvi" siècles qui ont opéré avec beaucoup de tact^ sinon avec franchise et sans une consé- quence sévère. Ils se conformaient aux désinences qui étaient le plus en usage pour les noms propres et les appellatifs latins (substantivaet adjectiva). Les noms des genres (gentilia) en latin sont, pour la plupart, des formations adjectives en tus , mais il y en a aussi en xus, anus, enus, inus. — Les noms individuels (prgenomina et cogno- mina) sont des formations substantives en a et es, er, ir, ou (les formations adjectives en us et is, etc. Toutes ces formes ont été employées pour latiniser les noms modernes selon la ma- nière qui semblait la plus simple. Quand cela était possible, on laissait la forme du nominatif sans changement et on la fléchis- sait comme les noms latins concordants. Pour un nom comme Textor, on ne changera pas d'abord en Textorius ou le barba- risme Textorus pour en faire le génitif Textorii ou Textori, mais on le fléchira d'après la troisième déclinaison : Textoris (3). Mais un nom anglais comme Williams doit être transformé en Williamsius, et doit fléchir en Williamsii. Du nom Pfau, on ne peut former Pfau-us, Pfau-i, mais Pfavius, Pfavii. Engelmannus,Emoricus, au contraire, sont des formes corres- (1) Berichte d. deutschen bot. Ges., 1884, p. LVI. (2) Voir D"" Emil Hiibner, Rœmische Epigraphik. Tiré à part du Handbuch der klassischen Alterthumswisscmchaft . Nœrdlingen, chez G.-H. Beck, 1887, p. 508. (3) En botanique, on n'a pas de noms de troisième déclinaison; on les latinise toujours par lus et on suit la seconde déclinaison. On écrit : Textorii. (L. W.) MEMOIRE DE M. WITTMACK. CWl pondantes aux adjectifs latins qu'on fléchit comme bonus, boni (1), Il est vrai, dit M. Hûbner, que, dans le latin des temps de la République (et dans le style des documents jusque dans le 11^ siècle de notre ère), le génitif des noms en ius était formé en i, non en ii. Mais, après Auguste, les formes en ii deviennent déjà fréquentes à côté des anciennes, surtout pour les substantifs en i^m, et, dans le latin moderne, le génitif en i au lieu den parait affecté et ancien. Si un nom ne concorde pas avec un nom latin ou une forme appellative, il faut donc le latiniser par ius. Gela peut se faire avec une certaine conséquence. Ainsi Shuttleworthius , ii, Hughius, ii, Roxallius, ii, Mendelius, ii, Gurtisius, l'i, Parisi- hus, ii, etc. — Même des philologues, dit M. Hiibner, font quel- quefois des fautes à cet égard, s'ils connaissent mal cette partie de la grammaire latine. Il faut consulter un philologue spé- cialiste, ou, si l'on veut se débarrasser des doutes, il ne faut ni latiniser ni fléchir du tout, mais mettre le nom inaltéré. (Ce dernier moyen n'est possible, en botanique, que pour les noms vulgaires ou de fantaisie. (L. W.) En résumé, je me permets de faire les propositions suivantes : 1. La nomenclature des plantes cultivées se règle, comme celle des plantes spontanées, en général d'après les « Lois de la nomenclature botanique » d'Alphonse de Gandolle. Le principe essentiel est donc : 1° de viser à la fixité des noms ; 2° d'éviter des noms pouvant produire des erreurs (art. 3 des « Lois »), 2. Chaque espèce porte deux noms latins, le premier dési- gnant le genre, le second l'espèce. 3. Chaque espèce doit conserver le nom spécifique le plus ancien adopté par Linné ou donné par lui ou après lui (prin- cipe de la priorité^ voir art. 15 des u Lois », mais aussi règle 4). 4. Si un usage contraire aux règles , contraire surtout aux principes de la priorité , n'entraîne pas de confusions , mais donne plus de clarté, cet usage peut être accepté (voir art. 4 des « Lois) ». (1) Pourtant il me semble mieux dedireEngelmannius, Engelmannii, comme le mot Mann (homme) n'est pas la désinence latine anus. (L. W.) CXXII MEMOIRES PRESENTES. (Ainsi on recommande de dire Abies pectinata D. G., au lieu de Pinus Picea L., Sapin blanc; Picea excelsa Link., au lieu de Pinus Abies L.). 5. Le nom du genre peut changer d'après les progrès de la science ou l'opinion personnelle. En Horticulture, il est essentiel en général de conserver l'ancien nom, s'il est très usité. (Ainsi il faut conserver les genres Sinapls et Brassica, quoique le genre Sinapis ait été supprimé par Bentham et Hooker.) 6. Pour désigner une variété botanique (varietas), on ajoute au nom spécifique un nom latin. 7. Ce troisième nom ne doit pas être mis en deuxième place, afin qu'il ne prenne pas la valeur d'un nom d'espèce. (Une faut pas écrire Clematis lilacina, mais C lematis hy brida lilacina.) 8. Plus de trois noms latins ne sont pas permis. Les mots : flore pleno (fl. pi.), foliis variegatis (fol. var.) et analogues comp- tent pour un nom. 9. Pour désigner des sous-variétés, variations et sous-varia- tions (sortes), ainsi que des métis (croisement dans la même es- pèce), il faut ajouter des noms de fantaisie. (Par ex. : Acer Pseudoplatanus fol. purp. « Prinz Handjery ».) 10. Il suffit souvent de placer le nom de fantaisie directement après le nom de l'espèce (p. ex. ; PelnrgoniiDn zonnle Mrs Pol- lock, Acer Pseudnplnfanus Prinz Handjery). Si l'espèce est incer- taine, on peut mettre le nom de fantaisie après le nom du genre {/{osa « William Francis Bennett »). H. Les hybrides (croisement de deux espèces) peuvent rece- voir des noms spécifiques [lafins], s'ils constituent de vraies nou- velles espèces ou des sous-espèces (races) constantes ; dans les autres cas, ils rec'jivenl un nom de fantaisie. Devant le nom spé- cifique des hybrides, on met un X ou le mot abrégé « hybr. » et, autant que possible , on ajoute les noms des parents entre parenthèses, la plante mère en première ligne. Par ex. : Cypripedium X Sedcni ^CAm. f. (Schlimli X longifo- l'mm), à lire : Cypripedium hybridum Sedeni Rciib. f. Si l'on ne veut pas donner à un hybride un nom à part, il MÉMOIRE DE M. DU BUYSSON. CXXIII suffît de relier les noms spécifiques par un X ; p- ex. : Narcissus Bulbocodium X Pseudonarcissus . 12. Les noms propres fléchis d'après la seconde déclinaison latine reçoivent au génitif deux t, excepté les prénoms et ceux qui se terminent en : er, ir, an, en, in, ou en une voyelle. Conservation des graines et revivification des vieilles graines dont la faculté germinative paraît perdue, (9' question) par M. LE COMTE F. DU BUYSSON, amateur, au château de Broût-Vernet (Allier). A l'automne de 1884, le Père Pestre, professeur d'Histoire na- turelle au collège des Pères Maristes de Montluçon, m'avait apporté une collection de graines exotiques, provenant des îles Malaises, rapportées depuis plus de vingt ans par un mission- naire de leur maison. Malheureusement, il ne pouvait m'en don- ner les noms; la plupart étaient des Légumineuses papillonna- cées, des Castanospermuni, aux énormes graines comestibles, des Keniiedy a, des Mimosa, et ce Pois rouge et noir, dont on fabrique des chapelets, et des graines fines de Mélastomacées et de Composées arborescentes. Quelques-unes de ces graines ouvertes, examinées au microscope, me firent voir un germe par- faitement sain et me donnèrent l'envie d'essayer de les semer. Les couches, superposées sur les poêles d'eau chaude de ma serre à Orchidées, étant éminemment propres aux semis par leur température constante, ce fut là que je les plaçai. Au bout d'un mois, quelques-unes avaient émis leur germe, mais, ne trouvant plus dans les réservoirs de la graine les éléments néces- saires à sa croissance, jusqu'à ce qu'il eût pu produire les or- ganes spéciaux pour la continuation de sa vie, à peine sorti de son enveloppe, le germe s'était arrêté et avait pourri. Cepen- dant, il ne demandait qu'à vivre. Quelle pouvait être cette sub- stance qui lui faisait en ce moment défaut, que l'âge ou le» CWIV MÉMOIBES PRÉSENTÉS. influences qu'avait supportés la graine lui avaient enlevée? La trouver, c'était résoudre le problème. Depuis bien des années, j'avais constaté l'efl^et merveilleux produit par les engrais ammoniacaux azotés, même sur les plantes qui semblaient le moins disposées à leur action, les Orchidées; naturellement, ma première idée fut d'en essayer l'effet sur mes graines. Dans un vase plongé dans ma couche d'eau chaude et rempli d'eau de guano du Pérou dissous à raison d'un gramme par litre d'eau, je lis macérer mes graines pendant trente-six heures , après quoi elles furent semées dans la terre même de la couche. Au bout de quatre à cinq semaines, non sans quelques petits grattages d'impatience, la majorité de mes graines soulevaient le sol ou en émergeaient, se compor- tant comme des graines fraîches. Ce fut alors que , pour les graines fines, je modifiai l'imprégnation, en les plaçant entre deux morceaux de drap de laine, imbibés d'eau guanéeet placés dans une soucoupe , recouverte d'une cloche, sur la couche chaude; puis, trente-six heures après, elles furent semées en les balayant avec une plume, dans des terrines spéciales. Le résultat fut aussi satisfaisant que pour les grosses graines. J'en étais là de mes expériences^ quand je reçus de M. Joly une lettre pour m'inviter à prendre part au Congrès horticole de 1886, où on me proposait la question des instruments mé- téorologiques à traiter. Je répondis à M. le Vice-Président que j'acceptais avec empressement, et en môme temps je le préve- nais que j'avais fait des expériences qui pourraient intéresser les personnes chargées des questions n"" 4 et 15 du programme et que j'étais tout disposé à entrer en correspondance avec elles. Ne recevant aucune réponse, j'adressai à M. Godefroy- Lebeuf l'article qui a paru dans VOrchidophile, numéro d'avril i886, que nous allons reproduire pour les personnes qui ne le connaissent pas. ÉTUDE SDR LA GERMINATION DES GRAINES Parmi les questions proposées par la Commission du Congrès horticole qui doit se tenir à Paris, du 4 au 9 mai de cette année, mi:moire Dt: m. du buvsson. cwv dont la solution a été confiée aux personnes capables de les élucider, il en est deux qui ont attiré mon attention : la 4°, qui demande quelle influence l'âge des graines a sur la qualité et la quantité des plantes qui en proviennent, et la 15*', à quelle cause attribuer la difTérence qui existe souvent dans la germi- nation des graines et la croissance des jeunes plantes d'un même semis. Depuis plusieurs années, j'avais cherché à trouver la cause de cette anomalie, qui fait le désespoir des jardiniers, et je vais faire part à mes lecteurs des expériences que j'ai tentées et des résultats obtenus : ce que nous allons faire comprendre de notre mieux. Les deux questions du programme sont tellement liées inti- mement qu'on ne peut les séparer, étant soumises aux mêmes lois et dépendant des mêmes causes. La graine est un végétal à l'état d'embryon, contenant les rudiments de l'espèce qu'elle doit produire, douée de vie qu'elle peut garder un temps illimité, quand elle se trouve dans un milieu convenable pour la conservation des principes d'exis- tence qu'elle a en elle. C'est donc un être en léthargie ou en incubation, qui attend, pour se réveiller, l'action des agents de sa vie. La durée de la vie chez les graines est illimitée, c'est un fait incontestable. Les fouilles exécutées journellement à de grandes profondeurs, en ramenant à la surface du sol des terrains re- couverts depuis des centaines d'années , ramènent en même temps aux influences des agents de vie des graines enfouies depuis des temps incalculables , qui montrent au botaniste stu- péfait des espèces inconnues à la flore de la localité. La perfo- ration des puits, les fouilles pour mettre à découvert les anciens monuments gallo-romains, les tombeaux celtiques, en donnent de nombreuses preuves en France. Il en est de même en Grèce, en Egypte, en Syrie, en Algérie, partout où le botaniste attentif a pu le constater. Gomment peut-il se faire que ces graines diverses aient pu conserver si longtemps leur principe de vie, quand nous, avec tous nos soins, nous ne pouvons y parvenir? Les graines, comme tous les végétaux, sont composées de CXVI MEMOIRES PRESENTES. carbone, d'oxygène, d'hydrogène et d'azote. Elles se différencient entre elles, suivant les espèces, par d'autres substances dont nous parlerons plus tard. L'assimilation des trois premiers gaz par les ve'gétaux a été parfaitement étudiée et décrite dans les ouvrages horticoles ]et surtout dans le Traité de Botanique de M. Van Tieghem^le savant professeur du Muséum d'Histoire naturelle. Nous y ren- voyons le lecteur. Mais lui, comme les autres botanistes, garde le silence sur l'action de l'azote sur les végétaux, question qui préoccupe les savants du jour et qui est encore un des points obscurs dans la vie des plantes. Et cependant, nous avons la conviction, n'osant dire la certitude, que l'azote est tout dans la question qui nous occupe et que c'est l'azote qui joue le principal rôle dans la germination des graines. Nous n'entrerons pas dans les longues discussions qui ont «té soulevées à ce sujet , nous allons seulement relater nos obser- vations, nos expériences, dont l'horticulteur profitera, laissant aux savants à élucider la question, dans la voie nouvelle où je vais la présenter. I" La vigueur genninative d'une graine est en raison de la dose d'azote qu'elle a reçue en se formant dans l'ovaire et qu'elle a conservée jusqu'au moment de son entrée en travail ; 2° La vigueur du jeune sujet dépend donc de la vigueur de la graine qui le produit ; 3" La vieille graine ne germe plus, quand elle a perdu tout son azote. Voilà notre réponse aux questions 4 et 15 du programme. 11 ne s'agit donc plus, pour le semeur, que de rendre à ses grai- nes, quand elles ne sont pas décomposées, l'azote qu'elles ont perdu, pour qu'elles retrouvent la vigueur qu'elles n'ont plus. Les questions 4 et 15 se trouvent donc changées en celles-ci : i° Par quel moyen peut-on conserver aux graines leur azote? 2° Comment peut-on le leur rendre quand elles l'ont perdu? A ces deux questions nous en joindrons une troisième : MEMOIRE DE M. DU BUYSSON. CXXVII 3° Est-il toujours avantageux pour le semeur de communi- quer aux graines une vigueur de végétation uniforme ? Tels sont les trois points que nous allons traiter. Avant de continuer cet article, et pour traiter ces trois points avec plus d'autorité, nous comptions les affirmer par de nou- velles expériences sur des graines potagères et de Floriculture, que j'avais pu me procurer avec des âges de récolte précis. Mais la sécheresse persistante que nous avons éprouvée a non seulement entravé, mais encore détruit tous nos semis. Depuis la mi-juin jusqu'à la chute de neige des premiers jours de décembre, et depuis Gannat jusqu'à Saint-Pourçain dans un sens, et de Ghantelle à Vichy dans l'autre , sur un périmètre de plus de soixante kilomètres dont j'occupe le centre, il n'est pas tombé une seule goutte d'eau de pluie ou d'orage pouvant mouiller la poussière du sol. Tous les réservoirs desséchés ont rendu les arrosements impossibles ou dispendieux ; les cultures maraî- chères ont été anéanties et tous les semis ont avorté sans pou- voir germer. Même mes pauvres Orchidées ont été fortement éprouvées par ce manque d'eau de pluie prolongé, à une épo- que où elle leur est indispensable. Nous attendions également avec impatience le Compte rendu du Congrès avec l'espoir que les susdites questions seraient si- non résolues, du moins élucidées, et que nous pourrions termi- ner notre publication avec des appuis sérieux venant confirmer nos dires. Nous avons lu avec beaucoup d'attention le mémoire de M. Vilmorin et les débats qui s'en sont suivis sur la ques- tion n° 4. Elle est restée la même, sans éclaircissements nou- veaux. Le mémoire de M. Thiéry, directeur du Jardin des plantes de la Martinique, fait par un homme pratique et sur des observa- tions sérieuses , nous a prouvé, comme nous l'avons expéri- menté nous-même, que les graines ne peuvent supporter, sans être altérées promptement, les influences des températures éle- vées, tandis qu'elles conservent leur faculté germinative un temps illimité, quand elles se trouvent placées dans un milieu ou elles en sont à l'abri. En voici un exemple que nous pouvons (JXXVIII MEMOIRKS PRESENTES. citer avec des dates précises. En 1862, M. Louis Van Houtte m'avait envoyé un paquet de graines de Pourpier à fleurs dou- bles [Portulaca), variété qui paraissait pour la première fois sur son catalogue et dont je garnis tout un parterre. A l'au- tomne de cetie même année, voulant planter ce terrain, au printemps suivant, en Glaïeuls de semis, je le fis défoncer très profondément. Naturellement une partie des graines de ces Pourpiers , échappées à ma récolte, furent enfouies jusqu'au fond. En 1879, à la suite du désastreux C3'clone du 20 février qui a ravagé les départements du centre de la France, les plus grands arbres de mon parc, et principalement les Conifères, ayant été renversés , je modifiai le tracé d'une allée qui se trouva passer sur l'emplacement semé en Pourpiers dix-sept ans auparavant. Toute la terre fut enlevée et répandue sur les côtés pour être remplacée par des galets et du sable. Quel ne fut pas mon étonnement de voir les côtés de cette allée se cou- vrir de Pourpiers à fleurs doubles, où, depuis le défoncement, il n'en avait jamais paru un seul 1 Combien d'années en plus se- raient-elles restées là sans perdre leur faculté germinative'/ Analysons les faits pour en tirer une conclusion. Le sol contient une atmosphère confinée, composée d'hydro- gène, d'oxygène, d'azote et d'acide carbonique ; de plus, l'eau qui le mouille et le maintient humide contient en dissolution ces mêmes gaz. La graine enfouie sous le sol se trouve donc nager dans les éléments de sa propre constitution; elle n'y peut donc perdre ce qu'elle a en elle que très lentement, et même se restituer ce qu'elle perd, à moins qu'une cause ne vienne dé- truire cet équilibre : cette cause , c'est la chaleur. Quand le mi- lieu où une graine se trouve atteint le degré qui la met en acti- vité, il se produit un mouvement dans ses organes; de là, com- bustion, dégagement d'oxygène, remplacé par du carbone, et perte de l'azote. Si, à ce moment, elle se trouve dans les condi- tions voulues pour n'êtrq pas entravée dans ce mouvement, son évolution s'accorhplit , la germination s'opère et la plante se constitue. Si, au contraire, ce mouvement, opéré uniquement par la chaleur, se trouve paralysé ou arrêté par un milieu non propice, la graine épuisée meurt de consomption. Voilà MÉMOIRE DK M. DU BUYSSON. CXXIX pourquoi une graine enterrée à uneprofondeur telle que la tem- pérature ambiante reste uniforme et à un degrééloigné du degré nécessaire à sa mise en travail^ peut y rester un temps illimité sans perdre sa faculé germinative. Nous ne dirons pas que pour la conservation des graines, il faille les enfouir sous le sol, ce qui serait non seulement impra- ticable, mais pernicieux pour bien des espèces, mais nous en arrivons à dire qu'il faut imiter autant que possible ce que la nature et la science nous enseignent ; que, pour conserver des graines saines aussi longtemps qu'il est en notre pouvoir, il faut les soustraire aux agents destructeurs de leur vitalité^ dont le plus grand est la chaleur : ce que personne ne fait. Qu'on place les graines dans un local où la température ne dépassera jamais 15 degrés centigrades, qu'on leur procure une atmosphère con- finée, mais non hermétique, en les enfermant dans des sacs de toile ou de papier, placés dans des caisses ou des tiroirs de bois fermant bien, mais jamais rien en métal, on verra jusqu'où, par ces simples soins, peut aller la longévité des graines. Puis, quand il sera bien prouvé, par des expériences multi- ples et sérieuses, que la vitalité des graines dépend de la con- servation de leur azote, la chimie trouvera facilement le mo3'^en de neutraliser cette déperdition. Mes essais sont trop récents et ont été par trop entravés pour en tirer une conclusion définitive. Si j'ai réussi pour certaines graines, j'ai échoué pour d'autres, en particulier sur des Conifères, mais dont les semences, extrai- tes des cônes, avaient séjourné plusieurs années dans un gre- nier, sans cependant me présenter un germe altéré. C'est par la coopération de tous qu'on peut arriver à élucider cette question si importante pour le monde horticole; car la vieillesse d'une graine ne doit pas être prise dans l'acception formelle du mot. Une jeune graine peut devenir vieille en quel- ques mois, comme le constate M. Thiéry, de même qu'une an- cienne peut rester jeune de nombreuses années. La longévité, nous le répétons, dépend uniquement de la manière dont on aura su la soustraire à la chaleur qui épuise ses forces ; nous n'en pouvons trouver d'autres causes. Reste ma 3« question : est -il toujours avantageux de 9 CXXX MEMOIRES PRESENTES. communiquer aux graines une vigueur de végétation uniforme? Ce qui revient à ia 15' question du programme de Tan dernier, si bien traitée par M. Bleu, dont le mémoire, plein de savoir, est tel qu'on pouvait l'attendre de cet esprit habile et éclairé. C'est donc à ce mémoire que nous allons répondre en le complé- tant par les expériences que nous avons faites, en 1865, sur des graines jeunes que nous avions azotées, pour en constater l'effet comparatif sur les vieilles. C'est surtout en vue de la duplicature des fleurs que notre expérience avait été faite, par des semis comparatifs de graines de Balsamines, de Reines-JMarguerites, de Pétunias, de Prime- vères de Chine. Dès la naissance, nous avons constaté plus de vigueur dans les sujets des graines azotées; mais elle s'est équilibrée après la plantation en pleine terre. Cette première exubérance a été défavorable à la floraison des Balsamines, qui sont devenues gigantesques, fortement branchues, avec des fleurs rares et demi- doubles, et des Reines-Marguerites, dont les capitules énormes et aplatis ont eu les pétales du centre avortés. L'effet a donc été nuisible, dans cette première expérience, sur ces deux espèces franchement annuelles, et sans résultat sensible sur les autres, qui ont trouvé dans le sol l'engrais nécessaire à leur bonne venue; mais, pour en avoir la certitude, il faudrait des expériences répétées. Nous avons la conviction que, pour les graines d'arbres et de plantes où il ne s'agit que de procurer de la vigueur au sujet ou de l'ampleur au feuillage, l'imprégnation préalable du semis répondra à ce désir. Nous en avons un exemple en agri- culture dans le pralinage du Froment, qui consiste à envelopper les graines d'engrais en les remuant dans un mortier composé de chaux, de sulfate de cuivre dissous et de guano. La vigueur donnée au Blé dès sa naissance équivaut à une bonne fumure et a de plus l'avantage de le faire taller si largement que la quan- tité de semence doit être réduite de moitié. MEMOIRE DE M. BIROT. CXXXl Conservation des graines et revivification des vieilles graines dont la faculté germinative paraît perdue (9^ question); par M. BIROT (Henri), Chef des cultures de la maison E. Forgeot et C'», quai de la Mégisserie, 6 et 8, h Paris. La question de la conservation des graines est l'une des plus complexes et des plus utiles qui puissent intéresser les personnes s'occupant d'Agriculture et d'Horticulture, car il arrive fréquemment que beaucoup.de graines excellentes per- dent très vite leur faculté germinative par suite du peu de soin apporté à leur emmagasinage. On peut poser comme règle générale que, pour la plupart des graines, un endroit sain, bien aéré, pas trop exposé à l'ardeur du soleil en été, est ce qui convient le mieux pour leur emma- gasinage et leur bonne conservation. Si la pièce destinée à cet usage est située au premier, elle n'en sera que plus convenable. Quant à la température, bien que celle qui est préférable soit de 10 à 15 degrés, elle peut des- cendre à zéro et même à quelques degrés au-dessous, sans incon- vénient pour les graines, qui en général craignent beaucoup plus l'humidité et le brouillard que le froid. Supposons une pièce convenable trouvée; selon la quan- lité des graines à conserver, on fera une sorte de casier en planches superposées. Ce casier sera adossé au mur, en laissant toutefois entre les planches et le mur un intervalle de quelques centimètres qui permette le passage d'un courant d'air. Les graines seront mises dans des sacs de toile pouvant con- tenir un tiers de plus que la quantité que l'on a à loger, afin que ce sac, attaché à la gueule, et posé à plat, permette à la graine d'être pour ainsi dire étalée et peu serrée dans le sac, ce qui contribue beaucoup à lui conserver plus longtemps ses facultés germinatives. Quelle que soit la quantité des graines à conserver, on devra CXXXII MEMOIRES PRESENTES. toujours éviter de les mettre en sacs de papier et donner la pré- férence à de petits sacs en toile, car, pour certaines graines hui- leuses et exposées aux atteintes des mites, telles que celles de Choux, Navets et Radis, leur emmaganisage dans des sacs de papier favoriserait l'éclosion de ces insectes, surtout quand ces graines ont été battues par un temps un peu humide. L'un des points les plus importants pour la bonne conser- vation des graines est surtout leur état de siccité au moment de la mise en sac et leur parfait nettoyage. Ce nettoyage a pour but d'enlever toute la poussière et les impuretés qui pourraient s'y trouver mêlées; il doit être fait autant que possible au tarare. Pour les persoimes ne possédant pas de tarare, ou n'ayant que de petites quantités à nettoyer, ce travail peut être fait au van. Pour certains graines rondes ou huileuses, telles que Choux, Cresson, Navets et P.adis, on peut laisser, avec les graines, une fois celles-ci débarrassées de la poussière, une certaine quantité des siliques vides qui les contenaient. Ces débris, parfaitement propres et bien secs, lacilitent l'aération des graines et en favo- risent la bonne conservation. Les graines de Carottes, que l'on a l'habitude de persiller, se conservent beaucoup mieux étant mises de côté en barbe, et les personnes récoltant ces graines agiront sagement en les gardant ainsi. Pour la plupart des autres plantes potagères, Betterave, Céleri, Cerfeuil, Chicorées, Epinard, Laitues, Melons, Oignons, Persil, Poireau, Piments, Tomate, etc., il est préférable de les nettoyer complètement avant leur mise en sacs. Pour les Haricots, Fèves et Pois, on devra choisir l'endroit le plus sec et le plus chaud de la pièce, et surtout éviter l'humi- dité et le brouillard, qui font quelquefois moisir ces graines, surtout près de l'œil, dans les Haricots et les Fèves. Les Pois sont souvent exposés à être piqués par un Charançon qui, bien que la plupart du temps ne nuisant pas à la germi- nation, dépare singulièrement la marchandise et n'est d'ailleurs pas un hôte très agréable, surtout quand il y en a beaucoup. MÉMOIRE DE M. BIROT. CXXXIll Le germe du Charançon est introduit dans le Pois, au moment de la floraison, par un petit papillon blanc qui est d'autant plus abondant que la saison est plus sèche ; ce Charançon se déve- loppe plus ou moins vite selon les circonstances. Il est cependant facile, avec un peu de soin, de conserver aux graines renfermant un Charançon une belle apparence, en le tuant dans ces graines avant qu'il les ait perforées pour sortir. A cet effet, aussitôt après le battage, on étale dans un grenier bien aéré les graines sur une épaisseur qui ne doit pas dépasser 5 à 10 centimètres, selon l'espace dont on dispose; on prend une toile trèsépaisse, bâche ou couverture de n'importe quelle étofle à peu près imperméable, que l'on place sur cette couche de graines, en laissant un vide de 0" 20 à 0"" 30 entre le tissu et les graines. On place ensuite dessous un vase plat contenant du sulfure de carbone qui se volatilisera rapidement sans que l'on s'en occupe, et dont les vapeurs tueront infailliblement les Charan- çons. La quantité à employer varie de un à deux litres par cent kilos, selon que les graines sont plus ou moins attaquées. On devra naturellement fermer le plus hermétiquement possible la pièce où se fera cette opération et éviter d'y entrer avec de la lumière pendant la volatilisation . Pour les petites quantités, cette opération peut se faire dans une boite ou un réceptacle approprié pour cette opération. Pour les Haricots, quand on a assez déplace, il est préférable de les conserver dans les cosses sans être battus ; ils se conservent ainsi bien plus longtemps. 11 en est de même pour les graines de Poireaux et d'Oignon, dont les têtes peuvent être conservées dans un endroit sain et aéré, sans être battues, pendant un ou deux ans. Quant à la revivification des vieilles graines ayant perdu une partie de leurs faculte's germinatives soit par Tàge, soit par le manque de soins, je pense que c'est une question très délicate à résoudre. Oh peut, il est vrai, soit à l'aide de la chaleur d'une serre ou d'une couche, soit par l'application d'engrais liquides ou CXXXIV MEMOIRES PRESENTES. pulvérulents, obtenir de ces graines une levée activée et pour ainsi dire factice; mais il ne faut pas trop s'y fier,"car la plu- part des plantes provenant de graines ainsi forcées ne forment que des sujets peu vigoureux, ayant tendance à s'éteindre très vite. La nature donnant à la plupart de nos graines une assez grande longévité, peut nous dispenser de ces essais plus ou moins iiasardeux, et il sera toujours préférable de semer, selon les variétés, des graines de un à quatre ans, qui donneront des pro- duits sains et bien portants. Les conseils donnés pour le nettoyage et la conservation en sacs des graines potagères s'appliquent également aux graines (le fleurs, dont la plupart ne conservent pas très longtemps leur l'acuité germinative. et qui, d'ailleurs, en raison de la valeur plus grande qu'elles représentent généralement sous un petit volume, demandent à être traitées avec un soin plus méticuleux. Les Insecticides en général et les instruments propres à leur emploi {13« question), par M. EUGÈNE REMILLY, Cliiniislc à Versailles. Si je viens appeler l'attention du Congrès sur la question des insecticides, c'est pour provoquer des conseils éclairés sur les meilleurs moyens de se débarrasser.des animaux qui causent tant de perles elde désespoirs à tous ceux qui cultivent la terre. Je ne vais pas cependant passer en revue tous les insecticides proposés, car je me bornerai à signaler seulement celui qui me semble le plus rationnel; je veux parler du sulfure de carbone employé dans des capsules à base de gélatine. Ancien élève du laboratoire de chimie inorganique auMuséum, je me suis attaché plus particulièrement, depuis ma sortie, à l'étude du sulfure de carbone appliqué à l'Agriculture et à l'Horticulture. MEMOIRE DE M. REMILLY. CXXXV Plus je poursui? mes recherches, plus les résultats que j'ob- tiens me démontrent la supériorité de cet agent destructeur. On sait d'ailleurs que le sulfure de carbone est recom- mandé par la Commission supérieure du Phylloxéra depuis huit ans, ainsi que la submersion des vignes ou le sulto- carbonate de potassium. Tels sont, en effet, les moyens reconnus les plus efficaces pour combattre l'un des ennemis les plus terribles de la Vigne. Le sulfure de carbone est un liquide dangereux, d'abord parce qu'il s'enflamme à la température de-|-46 degrés centi- grades, de sorte que le moindre point en ignition, une allu- mette par exemple, peut suffire pour devenir la cause d'un incendie considérable. D'autre part, ses vapeurs sont toxiques au premier chef; et, si le sulfure de carbone n'est pas travaillé sous l'eau, elles peu- vent être la cause d'accidents graves pour la santé. Pour bien montrer les effels destrncleurs du sulfure de car- bone, il suffit de rappeler les expériences de J.-B. Dumas en 1874, consignées dans son Mémoire à l'Académie des Sciences : 1° Dans un mélange contenant 9 dair et 1 de vapeur de sul- fure de carbone, les mouches sont tuées en 30 secondes. 2° Avec 24 d'air et 1 de vapeur de sulfure, une minute suffit. 3° Avec 33 d'air et 1 de vapeur de sulfure, elles succombent en deux minutes et demie. 4° Avec 75 d'air et 1 de vapeur de sulfure, elles essaient de voler, retombent sur leur dos et périssent après 8 minutes. 5° Avec 114 d'air et 1 de vapeur de sulfure, elles sont très affaiblies dès les premières minutes, et mortes au bout d'une demi-heure. 6° Avec 254 d'air et 1 de vapeur de sulfure, les mouches volent, battent des ailes, s'assoupissent et tombent mortes au bout de cinq quarts d'heures. D'après ces expériences, nous voyons qu'il n'est pas nécessaire de tuer instantanément l'Insecte dont on veut se débarrasser, pourvu qu'on le tue. Il suffit de mêler les vapeurs toxiques à l'atmosphère qu'il respire, pour obtenir ce résultat. CXXXVl MEMOIRES PRESENTES. Si le sulfure de carbone est employé avec succès pour com- batlre l'invasion du Phylloxéra, il peut être encore utilisé pour détruire d'autres animaux nuisibles. Comment s'emploie le sulfure de carbone? Le procédé le plus simple est le pal injecteur, dans lequel on introduit directement le sulfure. Ce pal rempli est enfoncé en terre; il abandonne à une profondeur déterminée le sulfure qu'il contient. Si ce procédé est le plus simple, il a l'inconvé- nient d'obliger à avoir chez soi une certaine quantité de sulfure qui peut devenir la cause de dangers multiples, et il expose ceux qui s'en servent aux émanations de ce liquide. Pour éviter ces risques, on a cherché d'autres procédés. On s'est servi de la propriété absorbante du charbon de bois. Dans un tonneau de sulfure de carbone, on met du charbon; le sulfure est absorbé jau bout d'une journée ; on le retire ; on fait un trou en terre, on introduit le charbon ; le sulfure se répand à nouveau et dégage ses vapeurs destructives. Ce procédé a les mêmes inconvénients que le précédent, parce qu'il oblige le cultivateur à avoir chez lui un tonneau de sulfure. M. Rohart a fait absorber du sulfure par la gélatine, au moment où celle-ci passe de l'état liquide à l'état solide. Le sul- fure s'unit à la gélatine, et la gélatine se gonfle par l'humidité du sol, en laissant dégager le sulfure qu'elle contient. Les cubes Rohart ont le grand inconvénient qu'on ne peut préciser la quan- tité de sulfure employé. Si l'on peut redouter d'en mettre trop, on peut craindre surtout de n'en pas mettre assez.; à la longue, le cube, par l'état hygrométrique de l'atmosphère, peut perdre le sulfure qu'il contient. M. Etienbled, ancien élève et répétiteur de Grignon, che- valier du Mérite agricole, a fabriqué des capsules de difl^é- renles grosseurs dans lesquelles on peut mettre une quantité dosée de sulfure de carbone. Comme dans les cubes Rohart, la gélatine se gonfle par l'humidité du sol et laisse s'échapper len- lement, sous forme de vapeurs, le sulfure liquide. Depuis trois ans, j'ai repris de M. Etienbled la fabrication de ces capsules avec un nouveau brevet qui constate des perfec- MEMOIRE DE M. REMILLY. CXXXVII tionnements me permettant de préciser la quantité de capsules nécessaires à la destruction de tel ou tel insecte. Je ne puis entrer dans le détail des expériences que j'ai faites; j'aime mieux faire connaître les résultats obtenus par quel- ques-unes des personnes qui ont bien voulu se servir déjà de mes capsules. M. D. Dauvesse, pépiniériste distingué, Vice-Président de la Société d'Horticulture d'Orléans etdu Loiret, a fait spécialement des expériences sur la destruction des vers blancs. Il est arrivé à reconnaître qu'il fallait employer douze capsules (fie dis. grammes) par mètre carré, c'est-à-dire cent vingt grammes de sulfure de carbone. Voici les résultats qu'il a publiés après huit jours de traitement : Sur soixante-sept vers blancs trouvés, il y en avait quaranle- quatremorts, onze malades, et douze vivants. On peut considérer comme mortellement atteints la moitié des onze malades; ce qui fait quarante-neuf morts sur soixante-sept trouvés, c'est-à- dire une moyenne de soixante-treize pour cent. Outre les vers blancs_, les autres insectes enfouis en terre, tels que les couili- lières, lombrics, etc.. avaient été également détruits. lia renouvelé l'année suivante ses expériences, et il a obtenu de nouveau, par l'emploi des capsules au sulfure de carbone, une destruction de 73 à 74 pour cent de vers blancs avec d^uzc capsules par mètre carré, et la destruction des courtilières avec six capsules par mètre carré. De son côté, M. de Barrau de Muratel, propriétaire, conseiller général du Tarn, demeurant à Le Montagnet près Sorèze, a fait spécialement des expériences, en 1885, sur les courtilières, eu plaçant dans ses plants de Zinnias, de Dahlias et de Cannas, etc., des capsules de dix grammes, à trente centimètres de profondeur et à cinquante centimètres de distance. Pas une courtilière n'a reparu, et les plants avaient plus de vigueur que les années précédentes. Au mois de septembre, des Zinnias se flétrissaient successive- ment les uns après les autres, et, en les arrachant, on trouvait les racines envahies par un Champignon blanc ; depuis le traite- ment par les capsules au sulfure de carbone, aucun signe de CXXXVIII MEMOIRES PRÉSENTÉS. dépérissement n'a reparu^ aucun Champignon ne s'est pro'Juit. M. de Barrau de Muratel, se demandant si c'était au sulfure de carbone qu'il fallait attribuer ces résultats, a renouvelé en 1886 ses expériences, qui ont pleinement confirmé ce qu'il avait constaté. D'autres personnes ont obtenu des résultats identiques. £n résumé, les capsules au sulfure de carbone, contenant une quantité dosée de 5, 10 ou 25 grammes, me semblent appelées à rendre de véritables services à l'Horticulture. Elles n'exposent à aucun danger, puisque le sulfure est emprisonné et divisé par petites quantités; elles sont faciles à employer et peuvent se garder indéfiniment. C'est sur ces faits que je désirais appeler l'attention des membres du Congrès, en les priant de vouloir bien m'éclairerde leur expérience, afin de m'aidera poursuivre des travaux que je serais heureux de voir apprécier par l'Horticulture. De la Toile (^thalium septicum^ des serres à multiplication et des moyens employés pour la détruire (IG" question). Par M. GASTON MALET, Diplômé de l'Enseignemeut supérieur do l'Agriculture, élève stagiaire au laboratoire de l'Institut agronomique. I. Considérations (jénrrales, description. — V^^thnlium septi- cum a été beaucoup étudié, 11 présente, en effet, un grand in- térêt au point de vue scientifique, puisqu'il est le type le plus simple de la cellule végétale. On pouvait espérer, en l'exami- nant attentivement, résoudre la question si importante du rôle du protoplasma, sa masse tout, entière en étant composée. On le trouve en grande abondance sur la tannée, à laquelle son plasmode, qui se présente sous l'aspect de grandes taches jaunâtres, a fait donner le nom de « fleur de tan » ou « tannée fleurie ». 11 appartient au groupe des Myxonjycétes et à la famille des Endomyxées. MEMOIRE DE M. MALET. CXXXIX Voici ce qui le caractérise : Comme tous les Mj'xomycètes, il offre successivement un corps végétatif et un appareil reproducteur. Le premier a été appelé « plasmode » [plasmoJium) par M, Cienkowski, et le se- cond se compose de sporanges et de spores. Le plasmcde n'a pas de forme déterminée; il varie constam- ment; ses bords s'ondulent et émettent souvent de petits pro- longements plats ou pseudopodes. Il est animé de mouvements continuels pendant sa période active ; mais, pour VyEthalhitn septicum, le mouvement de translation et le changement de forme ne s'effectuent que dans deux conditions essentielles : 1" La température doit être assez élevée (+15 à -j-SO"); 2" Le substratum, le support, doit être uniformément humide dans foute son élendue. Il résulte des observations et expériences de S. Rosanoff, que l'attraction terrestre exerce une influence directrice sur la masse semi-fluide des plasmodes vivants, dont les molécules se disposent symétriquement par rapport à la ligne verticale et tendent à s'éloigner autant que possible du centre de la terre. Dans la plupart des cas, l'action de l'eau augmente cette vitesse d'ascension, mais ne paraît pas être la cause immédiate du mouvement. Les expériences de M. Baranetzky ont montré que les plas- modes fuient la lumière et d'autant plus vite que celle-ci est plus vive. Le plasmode des Myxomycètes contient, très souvent, des granules de carbonate de chaux et d'autres corps éttangers. La substance du plasmode se condense peu à peu, s'épure, en dissolvant les granules étrangers ou en les expulsant, et forme bientôt un gros fruit qui, lorsqu'il est mûr, porte le nom de péridie ; chez VyEthalium septicum, ce fruits en forme de gâteau, large de 0™;03 à 0™,33, porte dans son intérieur une masse d'un gris noir, composée de spores et d'un enchevêtre- ment de filaments particuliers qui portent le nom de Capillitium ou chevelu. La surface du gâteau est sèche à la maturité. Sous l'influence de l'humidité et de la chaleur, les spores contenues dans son intérieur se gonflent, s'arrondissent, émettent des CXL MEMOIRES PRESENTES. prolongements et leur contenu se transforme en zoospores; celles-ci se réunissent pcuir former un plasmode naissant ou myxoam'ibe (Cienkowski). Le plasmode ainsi formé s'accroît et se caractérise. Souvent, quand la chaleur ou l'humidité sont insuffisantes, la zoospore, un fragment du plasmode, ou le plasmode tout en- tier, s'entourent d'une membrane ayant l'apparence et les pro- priétés de la cellulose. A cet état enkysté, le Myxomycète peut rester pendant très longtemps soumis aux influences atmosphé- riques sans subir d'alléralion. Lorsque les conditions défavora- bles cesseront, le plasmode normal réapparaîtra, après un temps plus ou moins long, pour reprendre ses propriétés primitives. IL La Toile des .scn'cs à multiplication. — On est malheu- reusement obligé d'examiner WEthaliian septicum à un autre point de vue. 11 trouve en effet, le pUis souvent, dans les serres à multii^licalion, toutes les conditions que demande son dévelop- pement : 1' Débris organiques pouvant lui servir de substratum ; 2° Humidité; 3° Chaleur. Si, pour la botanique pure, il était intéressant d'en avoir de grandes quantités, pour la culture, il en est tout autrement. Lorsqu'une tache de Toile (c'est ainsi que le nomment lesjar- diniers) se montre sur une terrine de semis, on peut presque la considérer comme perdue. Son accroissement, sa rapidité d'envahissement sont en effet très grands. On a calculé qu'en douze heures elle pouvait, dans de bonnes conditions, s'étendre à 1™,'20 de son point d'origine, soit par minute à 0'",0016. Habituellement, en une journée il couvre complètement une terrine, tachée à peine le matin. C'est presque toujours surle bord du pot que la Toile apparaît; dans quelques cas cependant, les taches commencent à une place quelconque, mais les dégâts causés sont toujours les mêmes. Si ce sont des graines non germées, la Toile les recouvre rapi- dement; la germination ne se produira plus. MEMOIRE DE M. MALET. GXLI Si ce sont de jeunes plantes, au bout de peu de temps les leuilles tombent, les semis fondent, comme on dit. On pourrait croire que ce destructeur prend plaisir à ne s'attaquer qu'aux plantes qui ont le plus de valeur et que, confiant en sa force, il ne combat que les plus délicates. 11 causf, en effet, surtout des ravages sur les Bégonias lubéreux, les Gloxinias et les Ananas. Quelle est l'origine de la Toile? Les études de S. Rosanoff, sur les Âî!thalium septicum des serres du jardin botanique de Saint-Pétersbourg, vont répondre en partie à celle question : « Les plasmodes à'yEthalium septicum vivent, pendant la pre- « mière période de leur développement, à une profondeur plus « ou moins grande dans les amas de feuilles ou d'écorces à « demi putréfiées qui leur servent de substratum; le réseau « jaune qui pénètre d'abord toute la masse du substratum se « resserre peu à peu dans ses couches superficielles en un filet « plus dense; enfin, toute la masse surnage à la surface où elle « se contracte en pelotes d'une couleur jaune intense qui, en se « condensant, se transforment en des fructifications brunes. — « S'il se trouve sur le lieu même de l'apparition du plasmode « quelque objet élevé ei suffisamment humide (par exemple un « pot à fleurs ou une des colonnes qui soutiennent le toit de la « serre), on voit la substance du plasmode monter le long de « cet objet jusqu'au moment où la masse se solidifie en un « péridie. Les plasmodes d' /Ethalium apparaissent sur toute la « surface de l'écorce, entourent de toutes parts un pot à fleurs, « montent le long de sa face extérieure et, après avoir atteint <( les bord-, se répandent sur la surface de la terre qu'il renferme; « aussitôt que la masse a touché la tige de la plante qui végète « dans le pot, elle commence à s'amonceler autour de cette « tige qu'elle recouvre peu à peu d'un enduit jaune ; cette masse « jaune s'accumule près du bord supérieur et se transforme en « fruit. » Ce qui précède explique bien pourquoi la Toile commence le plus souvent au bord de la terrine, mais ne dit pas quelle est la cause des taches que l'on rencontre quelquefois en d'autres CXLII MEMOIRES PRESENTES. points. A mon avis, on peut émettre, sur ce point, deux hypo- thèses : !• Les spores existent sur la terrine même; elles sont pour ainsi dire semées avec la terre de bruyère. L'atmosphère de la serre est toujours humide ; l'eau se con- dense sur les vitres et vient retomber en gouttelettes sur les objets placés au-dessous. Cette eau, rencontrant les spores, leur permet de se développer, et la Toile apparaît. 2° \JJElhalium s'est développé dans la serre même; le plas- mode rencontre les murs humides, s'élève à leur surface; arrivé à la partie supérieure, il se condense et fructitie; les spores sont entraînées par les gouttes d'eau et tombent avec elles sur les semis. Cette dernière hypothèse me paraît la plus probable, voici pourquoi : Si les spores existaient dans la terrine, l'eau des arrosages suCfîrait à leur développement; d'autres gouttes d'eau ne seraient pas nécessaires. Ces deux hypothèses ne sont pas de simples conceptions, elles sont fondées sur l'observation. — MM. Billard et Barré, horticul- teurs à Fontenay-aux-Roses, qui ont bien voulu me permettre d'étudier la Toile dans leurs serres, ont constaté que, souvent, c'était à l'endroit où tombent les gouttes d'eau qu'elle appa- raissait. La tache originaire avait, d'après eux, au début, une apparence huileuse. Cet aspect élait peut-être dû à la présence de petites quantités de spores en suspension dans Teau. Pour vérifier cette manière de voir, quelques expériences très simples suffiiaient. J'espère pouvoir donner au Congrès, sur ce point, des renseignements intéressants. Il faudrait : i» Hecueillir les gouttes d'eau et, en les examinant au micros- cope, s'assurer s'il y a des spores ; leur présence constatée, les semer dans un milieu n'en contenant pas, et étudier leur déve- loppement ; 2° Jeter, pendant un certain temps, à la môme place, des gouttes d'eau, outre les arrosages ordinaires, et examiner si, à cette place, la Toile prend naissance. Cette question d'origine paraît, au premier abord, n'avoir (ju'un intérêt scientifique; en réalité, elle a un très grand intérêt MEMOIRE DE M. MALET. CXLIU pratique. — Quand on sait d'où vient l'ennemi, on est bien près de savoir comment on l'empêchera d'avancer; il est en outre beaucoup plus facile de le combattre à l'origine que quand on lui a laissé le temps de se développer et d'exercer des ra- vages. III. Moyens de prévenir la Toile ou de la combattre. — Depuis bien longtemps, on a cherché à détruire la Toile; le soufre, le chlorure de sodium ont été essayés mais sans succès, et^ dans ces derniers temps, on était revenu aux premiers moyens employés: on battait en retraite devant l'ennemi que l'on ne pouvait vaincre. Lorsqu'il s'agissait de graines non levées, on les jetait et on recommençait, en confiant au hasard le soin de protéger les nouveaux. Quand c'étaient des semis déjà avancés, on repiquait les jeunes plants atteints dans une autre terrine, que l'on éloignait le plus possible. C'était évidemment la meilleure marche à suivre, mais elle était bien peu certaine; dans quelques cas, il y avait même danger à transplanter des semis trop jeunes pour supporter le repiquage. Se basant sur les observations de M. Baranetzky, qui a con- staté que la Toile fuit la lumière, on conseillait aussi de placer les terrines attaquées le plus près possible des carreaux et quelque- fois on constatait que, loin de diminuer le mal, on l'augmentait. Il restait un dernier espoir; le remède du Mildiou, le même que celui de la maladie des Tomates, n'avait pas été essayé; je veux parler du sulfate de cuivre. Je venais de lire les belles études de MM. Millardet et Gayon : Des inûuences des sels de cuivre sur le Mildiou, quand je me suis trouvé en présence de la Toile. J'ai eu l'idée, bien naturelle, de voir si la même substance était aussi un poison pour V ^thalium sep tic um. J'ai fait dissoudre 2 grammes de sulfate de cuivre du com- merce, de couperose bleue, dans un litre d'eau et j'ai arrosé avec cette solution une terrine contenant des graines de Gloxinias non CXLIV MÉMOIRES PRÉSENTÉS. levées, et presque complètement envahie par la Toile. Le lende- main, le Champignon ne s'était pas étendu ; au bout de quelques jours, la plus grande partie des graines entrèrent en germina- tion; une petite quantité, de mauvaise qualité ou n'ayant pas résisté à VJEthalium, ne se développa pas. Le sulfate de cuivre, à la dose de 2 grammes par litre, n'avait donc pas détruit la faculté germinative des graines de Gloxinias et paraissait, de plus, avoir arrêté les ravages causés par VJEtha- lium septicum. Il était nécessaire de voir si son action était la même sur de jeunes plantes. La dissolution cuivrique fut reconnue trop énergique; les feuilles des jeunes semis furent tachées et comme brûlées, la Toile partiellement détruite, mais pas complètement cependant. Sur les conseils de M. Vassilière, inspecteur général de l'Agri- culture, MM. Billard et Barré essayèrent l'eau céleste, composée de la manière suivante : Faire dissoudre \ kilogramme de sulfate de cuivre dans 3 litres d'eau chaude]; quand le liquide est froid, verser 1,500 grammes d'ammoniaque. Etendre à 200 litres avec de l'eau froide. Son action fut aussi beaucoup trop forte pour les plantes et pas assez pour la Toile. En arrosant la terre, avant les semis, et en lavant les pots destinés à la contenir avec la dissolution de sulfate de cuivre ou avec de l'eau céleste, la Toile ne se développa pas. Le remède paraît donc efficace, comme moyen préventif. Il paraît empêcher le développement des spores. — Mais ces expé- riences ont besoin d'être répétées, pour qu'on puisse conclure avec certitude. C'est ce que je me propose de faire. Dans l'état actuel de la question, on peut dire: \° Le sulfate de cuivre paraît avoir une action préventive efficace contre la Toile ; 2" 11 paraît également agir sur le Champignon peu développé. En résumé, on le voit^ mon but a été surtout, dans celte note, de condenser en quelques pages les travaux les plus importants quiioni éléidiils srirV^thalium septicum, ei d'indiquer unnouyesiu remède à essayer. MEMOIRE DE M. MALET. CXLV J'espère, dans quelques mois, peut-être dans quelques jours, être plus affirmatif, mais il est absolument nécessaire de faire de nombreuses expériences. Tous les horticulteurs désireux de voir disparaître la Toile de leurs serres voudront y contribuer et apporter de nouveaux documents sur cette question importante. Je compléterai cette note par les indications suivantes qui se rapportent à la 16^ question : Dans le dernier numéro de la Revue horticole (16 mai 1887) se trouve un article de M. E. Schmitt, horticulteur à Lyon, sur la destruction de la Toile. Il conseille, comme moyen absolument sur, l'emploi d'arrosages très fréquents sur les parties attaquées. Ce procédé très simple qui, depuis six ans, dit l'auteur de l'article, lui a infailliblement réussi, mérite d'être essayé. Il faut, dans cette expérimentation, se placer autant que possible dans les mêmes conditions que M. E. Schmitt pour que les ob- servations soient concordantes. Mais je crois qu'il serait dange- reux d'employer ce remède pour des graines non levées ou même pour de jeunes semis. L'excès d'humidité^ qui est con- seillé, ne nuit pas aux boutures placées dans du sable consti- tuant an milieu perméable. Les graines, au contraire^ pourraient souffrir, perdre leur faculté germinative ou pourrir. Je ferai observer, pour terminer, que, d'après les renseigne- ments que j'ai pu recueillir et mes propres observations, la Toile se développe surtout dans les serres déjà anciennes ou dans cel'es qui, étant neuves, ne sont pas tenues avec une propreté sufisante. A ce fait général on pourra, sans doute, opposer des exceptions; il y a certainement, dans quelques cas, des conditions particulièrement désavantageuses d'exposition, d'humidité, etc., contre lesquelles il est difficile de lutter ; mais peut-être qu'en augmentant un peu les soins de propreté qui ne peuvent jamais être excessifs, en multipliant les nettoyages, on diminuerait la rapidité d'envahissement du Champignon des- tructeur. 10 CXLVI MEMOIRES PRESENTES. De la nécessité de créer en Algérie des écoles d'Horticulture et de Viticulture (27^ question), Par M. B. GAILLARDON, Membre correspondant honoraire des Sociétés climatologique d'Alger, d'Agriculture d'Alger, de Constantine, Orau, Médéah, etc. Le rôle de rHorticuUure en Algérie est immense et laisse le champ libre aux plus belles espérances, car on peut, dans des terres vierges, sous des altitudes très différentes et des climats variés, acclimater toute la flore de nos régions et en partie celle du nouveau monde, de la Chine, du Japon, etc., etc. J'ai sous les 3'eu.K un travail très intéressant de M. de Noter (1) qui a dressé une liste . -:<;' '.'V ■ ■- ' , . ■•<5 -N,',.-^^ -:':,^ .i"^;:. ;^.:^^.^ - > ■i s ■"- •... T - _ V^, - , m mM- , •■^ V .; -A f - 1^ >-■ li l^i' ^ v^^v-^^- ■/: - \ ■ , -< H. 5185 00263 3202 ^,v ->^--