SEIZIÈME ANNÉE JOURNAL $ A’ ■ > w DE MICROGRAPHIE Histologie humaine et comparée. Anatomie végétale. — Botanique. — Zoologie. Bactériologie. — Applications diverses du Microscope, - - REVUE DES TRAVAUX- FRANÇAIS ET ÉTRANG. ^ H i ^ PUBLIÉE SOUS LA DIRECM'ON DR J. PELLETAN \ 'A fâfaS W.-}, >.V ■ -r 1892. BUREAUX DU JOU 17, Rue de ‘Berne Le Journal de Micrographie paraît chaque mois en un ot fascicules de 40 à 60 pages, avec figures dans le texte et plan noires ou coloriées, suivant le besoin. . v PRIX DE L’ABONNEMENT : Pour Paris et Départements . 25 francs. — Union Postale (Europe) . . . 28 — — . — (Amérique et Asie) . 30 — — Amérique . 6 dollars. — Antilles, Océanie . . 40 francs. On s’abonne en adressant, par lettre affranchie, un mandat de poste à l’ordre de M. le Dr J. PELLETAN, directeur, au bureau du journal, 3, rue de Lille, à Paris. Tout ce qui concerne la rédaction ou le service du journal doit être adressé au bureau du journal, 3, rue de Lille, Paris. ^ il AnoU une UKaison tRT\A€K et PRAÏMOW BÉZU, ” jSSER et Cie, Suc Médailles d’or et d'argent ~ * Exposition de 1878. — Médaille d’or r LABORATOIRE JOURNAL DE MICROGRAPHIE INSTRUMENTS, RÉACTIFS, PRÉPARATIONS, ETC TOUTES LES FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE MICROTOMES de Thoma, Reichert, Schifferdecker, Ranvier, Zeiss Malassez, triple-pince, etc. APPAREILS pour la BACTÉRIOLOGIE, étuves à stérilisation, cou¬ veuses d’Arsonval, de Koch. INSTALLATION DE CABINETS COUPLETS OE lïlICROGRAPHIE Collection des 16 réactifs les plus usités (CJ5 francs.) 17, Rue de Berne. i INSTRUMENTS DE PHYSIQUE NEUFS ET D’OCCASION MACHINES ÉLECTRIQUES MÉDICALES ÉLECTRICITÉ OPTIQUE GÉOMÉTRIE MÉDECINE Cil. DUTERME 11 , Rue Blainville, 11 PARIS PHUTOGRAPHIF. CHIMIE MÉCANIQUE ARPENTAGE SIROP DE LAGASSE A LA SÈVE DE PIN MARITIME Le sirop de sève de pin, préparé avec la sève de pin recueillie au moment où le végétal est dans toute sa force, possède toutes les proprié¬ tés balsamiques et résineuses du pin maritime. C’est un pectoral efficace et agréable dans les diverses maladies des voies respiratoires. 11 aune action bien manifeste dans le catarrhe pulmonaire chronique, facilite l’expectora¬ tion, diminue la toux et fait disparaître les douleurs de la poitrine. Dans les affections catarrhales de la vessie, il donne les meilleurs ré¬ sultats et remplace avantageusement les siropsde baume de tolu, de térében¬ thine ou l’eau de goudron Dose, deux à quatre cuillerées à bouche par jour. Dépôt : à Bordeaux, pharmacie Lacoste ; à Paris, dans toutes les pharmacies. 4 ANEMIE, GASTRALGIE Fièvres, Maladies nerveuses Apéritif,Fortifiant,Fébrifuge,Anti nerveux Exiger sur l’étiquette la signature J. FAYARD DETHAST, Plien, rue Baudin, 23, PARIS. — Prix : 4f LOROSE G H m AN RACHITISME Pilules, Dragees ou Sirop : 3 fr. Solution : 2 fr. 50 — Vin : 5 fr. Exiger sur l’Etiquette la signature E. ROBIQUET rue Baudin, 23, Paris DETHAN leB Ph MALADIES de la GORGE DE LA VOIX ET DE LA BOUCHE AU SEL DE BERTHOLLET Exiger la Signature de DETHAN, Pharmacien à Paris, rue Baudin, N°2B, etpr. Pharmacies.— La Boîte: 2' 50. Anémie, Chlorose, Pôles Couleurs | C onualescence Guérison prompte et certaine par j l’élixir eusthenique i au FERet àl'ERGOTde Seigle du D'J. PELLETAN — ; - ♦ ♦ • 1 Cet Élixir, d’un goût délicieux et très agréable à prendre, est le plus puissant réparateur des forces. A la dose d’une cuillerée à cale après chaque repas, il est recommandé d une façon toute spéciale aux femmes qui nourrissent, et dont le lait a besoin d’etre reconstitué. Prix du Flacon : <£3 francs. Dans toutes les bonnes Pharmacies I Vente en Gros chez E. GRIMAUD Fils I 3. Bue Ribera. PARIS. MALADIES del ESTOMAC Digestions difficiles Manque d’appétit, Aigreurs, Flatuosités R0UDRES et PASTILLES ERS ON Au Bismuth et Magnésie Pastilles : 2 fr. 50.— Poudres : 3 et 5 fr. la Boîte DETHAN, Phlea à Paris, r. Bandin. 23. etpr. Pharmacies. QUESTIONS DU JOUR AUTOUR DE M. PASTEUR Microbes et Parasites — Virus et Vaccins — - Ecoles et Facultés La Rage. CAUSERIES SCIENTIFICO-MOND AINES Par le Docteur «J. IPELLETAIV Avec une Préface par M. VICTOR MEUNIER Un vol. in-12 de 400 âges. — Prix 3 fr. 50 SIROP ET VIN DE DUSART AU LACTO-PHOSPHATE DE CHAUX Le procédé de dissolation du phosphate de chaux dans l’acide lactique, qui est l’acide du suc gastrique, est dû à M. DUSSART ; le corps médical a constaté l’efiicacité de cette combinaison dans tous les cas où la nutri¬ tion est en souffrance. Il est donc indiqué dans la phtisie, la grossesse, l’allaitement , le Lymphatisme et la scoliose, la dentition la crois¬ sance, les convalescences. — SIROP. — VIN. — SOLUTION. 2 à 6 cuillerées à bouche avant le repas. i DEPOT : 113, Faubourg Saint-Honoré et toutes Pharmacies Seizième année. N° 1 25 janvier 1892 JOURNAL D E MICROGRAPHIE SOMMAIRE : Revue, par le Dr J. Pelletan. - Le Système vasculaire (suite), leçons faites an Collège de France par le professeur L. Ranvier. — Sur les plastidules fuchsi- nophiles (fin), par les Drs L. et R. Zoja. — Les Coscinodiscées (suite), par M. J.-D. Cox. — Le Microscope du Dr H. Yan Heurck, par le Dr H. Van Heurck. — Les végétaux parasites non microbiens transmissibles des animaux à l'homme (fin), par le professeur R. Blanchard. — Bibliographie : I. Le micros¬ cope, sa construction, etc., par le Dr H. Yan Heurck. — IL Analysis of genus Campilodiscus, par M. J. Deby. — III. Concours de la Société Française d’hygiène (1892 et 1893, — Avis divers. REVUE J ai raconté dans une précédente Revue les mésaventures qu’on éprouvées les bacilles de la tuberculose et de la suppuration devant la clinique : phtisie sans bacilles de la tuberculose, arthrites suppurées sans microbes pyogènes. Aujourd’hui, c’est le bacille typhique qui fait défaut dans une épidémie de fièvre typhoïde. On sait que, pour les partisans de la doctrine des microbes patho¬ gènes, la fièvre typhoïde est produite par le bacille typhique ou typhoïdique, bacille d’Eberth, lequel est transporté par l’eau et, introduit directement dans l’estomac et l’intestin de ceux qui boivent cette eau . Or, le 9 janvier 1891, une épidémie de fièvre typhoïde se décla¬ rait à Landrecies parmi la garnison de cette ville. Le mois suivant elle atteignait Maubeuge, où les malades de Landrecies étaient hospita¬ lisés ; et, le 10 mars, elle frappait les troupes d’Avesnes. 2 JOURNAL DE MICROGRAPHIE L’eau (le Landrecies est une eau de source très pure. Cependant, à partir du 20 janvier on la fit bouillir pour l’usage des casernes afin de tuer les organismes qu’elle pouvait contenir. L’épidémie n’en suivit pas moins son cours jusqu’au 20 mars. Elle n’était donc pas due à l’eau ni au bacille typhique que ne contenait pas cette eau. A Maubeuge, l’eau a trois origines différentes. La plus suspecte est celle de la distribution municipale. Les troupes la partagent avec les habitants; or les troupes ont eu la fièvre typhoïde et les habitants n’en ont pas eu un seul cas. A Avesnes, l’eau peut être suspectée, quoique depuis dix ans qu’on la boit dans la ville, elle n’y ait jamais apporté la fièvre typhoïde. Et l’épidémie étant apparue le 10 mars, ont fit bouillir l’eau de boisson depuis le 26 mars jusqu’en août. L’épidémie n’en continua pas moins sa marche. A îa prison, on fit bouillir l’eau à partir du mois de juin et des détenus y prirent la fièvre typhoïde au mois de juillet. De plus, on a fait quatre analyses bactériologiques de cette eau, la première en mars et la dernière en octobre : l’eau a été trouvée très pure; en juin etcn juillet, c’est-à-dire longtemps après le début do l’épidémie, on y découvrit le bacille du colon, jamais le bacille typhique. Les causes, pour le docteur Arnould, auteur du rapport sur cette épidémie, paraissent être le confinement atmosphérique et le surme¬ nage. Les mesures prophylactiques ont été l’isolement, l’abandon des foyers et la désinfection. Quant à l’eau bouillie, elle n’a servi à rien du tout. Les bactériologistes à outrance, dit le Mouvement thérapeutique , ne sont pas contents. * * * On se rappelle, d’ailleurs, la quèrelle entre MM. Chantemesse etWidal et MM. G. Roux et Rodet, au sujet du baccile commun du colon qui se transformerait en bacille typhique par son passags dans l’intestin d’un typhique d’après ces derniers expérimentateurs, tandis que pour les premiers le bacille d’Eberth serait un microbe tout à fait spécial et spé¬ cifique. MM. Lesage et Macaigne viennent d’étudier à nouveau ce bacille et lui ont reconnu un état no'rmalet un état pathologique, ce qui cadre¬ rait assez bien avec la thèse de MM. Roux et Rodet. A l’état normal, ce bacille ne serait pathologique pour les animaux qu’à des doses très élevées. Ses propriétés, lorsqu’il est ingéré dans l’estomac, ne paraissent pas différer de celles des saprophytes ordi¬ naires. Pris sur un sujet malade, il devient virulent, et surtout dans les entérites infectieuses des enfants, les diarrhées cholériformes, les ulcérations intestinales etc. Son action est, du reste, très variable, mais il n’acquiert des propriétés nocives que par son passage dans un sujet malade. Celles-ci ne sont donc qu'un effet et non une cause. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 3 C’est donc pour ce bacille comme pour celui de la fièvre typhoïde, — • qui est peut-être le même, — et qui ne se trouve dans l’eau qu 'après l’épidémie de fièvre typhoïde ★ * * Encore des bacilles, et encore les Vers de terre. On se rappelle que M. Pasteur avait jadis accusé les Vers de terre de ramener à la surface du sol les bacilles du charbon ou leurs spores. Maintenant, c’est les bacilles de la tuberculose que les malheureux Lombrics sont censés transporter, suivant MM. Lortet et Despeignes. Voici : « Des vers de terre ont été enfouis dans une terre végétale à laquelle on avait mélangé des crachats tuberculeux ou des fragments de pou¬ mons humains farcis de tubercules. » Un mois après, les pauvres Lombrics sont retirés de la terre, ouverts, « privés de leur tube digestif», lavés à l’eau et à l’alcool, coupés en fragments, broyés et inoculés à plusieurs cochons d’Inde. Inutile de dire que tous les cochons d’Inde sont morts, et — naturel¬ lement — de tuberculose généralisée. « Des coupes faites en différents points du corps des Lombrics ont montré que presque tous les tissus de ces animaux, mais surtout ceux des organes génitaux, renfermaient une grande quantité de bacilles de la tuberculose, mêlés à quelques bactéries d’espèces différentes. » Cette expérience, j’ai le regret de le dire, ne me paraît pas prouver grand’chose. Que des Lombrics que l’on a pralinés dans la terre mêlée de crachats et de poumons de phtisique contiennent des bacilles tuber¬ culeux dans leurs organes, cela n’a rien de bien surprenant. Mais il me semble que les choses se passent rarement ainsi et je ne sache pas qu’on s’amuse souvent, dans la commune vie de chaque jour, à cultiver des vers de terre dans un pot à fleurs rempli de l’horrible mélange ci-dessus désigné, au milieu de sa chambre à coucher ou dans un coin de sa salle à manger. Ce sont là, à mon humble avis, des affaires de laboratoire dont la portée n’est pas bien grande, et qui ne prouvent qu’une chose, c’est que leurs auteurs n’ont pas l’estomac délicat ni sensible à la nausée. ¥■ * Et puis voici venir un nouveau microbe, — pardon, deux nouveau x microbes de l’influenza. L’un aurait été découvert dans les crachats des malades par le médecin-major Richard Pfeiffer, gendre du professeur R. Koch. L’autre, d’après le Standard , aurait été trouvé par un jeune 4 JOURNAL DE MICROGRAPHIE médecin de l’hôpital « Moabit », dans le sang des personnes atteintes de l’influenza. Ainsi le microbe du Dr Pfeiffer est un saprophyte et n’est pas le même que celui du médecin de Moabit, qui (le microbe) est un héma- tophyte. Lequel des deux est le vrai — Ni l’un, nU’autre, certainement. *• * Mais, à propos d’hématophyte et d’hématozoaire, j’ai à rappeler à mes lecteurs que je leur ai signalé, l’année dernière, des expériences curieuses instituées dans le but de détruire les organismes auxquels on attribue maintenant presque toutes les maladies, à l’aide de matières colorantes que l’on ferait ingérer au malade. On sait que les éléments organiques ont une grande affinité pour certaines matières colorantes, notamment les couleurs d’aniline, et que la combinaison de ces éléments avec la matière colorante les tue. (Il en est ordinairement ainsi, du moins, car certains Infusoires peuvent se colorer assez fortemént par le brun-Bismarth ou par la cyanine tout en continuant de vivre). Or les Bactériens sont daus le même cas, ils meurent en se colorant; du moins, on le pense, bien qu’ils aient, pour la plupart, la vie très dure. Dans le même cas, peut-être, esl l’hématozoaire auquel, suivant M. Laveran, nous devons la fièvre intermittente. Car Ehrlieh, à qui l’on doit les premières expériences dans cette voie, a démontré que l’organisme de la fièvre paludéenne se colore par le bleu de méthyle. Il était donc curieux de savoir ce qui arriverait si l’on faisait prendre du bleu de méthyle à un malade atteint de la fièvre intermit¬ tente. C’est ce qu’a essayé M. Laveran qui a fait prendre 30 à 40 centi¬ grammes par jour de bleu de méthyle neutre à deux paludéens. Quoi qu’en ai dit Ehrlieh et sa docte cabale, cela n’a rien produit du tout, — et il a fallu revenir au bon vieux sulfate de quinine que l’on cherche toujours à remplacer par autre chose qui ne le vaut pas, — je ne sais pas pourquoi, si ce n’est parce qu’il est du propre de l’homme de ne jamais être content de ce qu’il a. 4- * * Mais assez de microbes. Parlons un peu de micrographie. A l’Académie des sciences, M. L. Mangin a présenté, par l'intermé¬ diaire de M. Duchartre, une très intéressante note sur les propriétés histochimiques de la membrane cellulosique et sur un procédé facile et sur pour déceler la cellulose dans un tissu. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 5 Tous les botanistes et tous les micrographes savent combien sont infidèles les quelques réactifs que Ton emploie ordinairement pour caractériser la cellulose. C’est le plus souvent d’acide sulfurique que l’on se sert, lequel acide transforme la cellulose en hydrocellulose amyloïde qui se colore en bleu par l’iode. Ou bien, on emploie le chlo¬ rure de zinc iodé, qui doit opérer en même temps la transformation en hydrocellulose et la coloration en bleu, mais qui réussit ou ne réussit pas suivant la manière dont il est préparé. On peut encore utiliser la solubilité de la cellulose dans une dissolution d’oxyde de cuivre dans l’ammoniaque, mais c’est une réaction infidèle aussi et qui dépend de la composition du réactif et de l’état physique de la cellulose. M. Mangin emploie une dissolution saturée de potasse ou de soude causiique dans l’alcool. Il fait macérer les tissus dans cette solution ; puis, après ou sans neutralisation, il fait agir la matière colorante et obtient immédiatement l’élection caractéristique de la cellulose. On doit toujours placer d’abord les coupes dans l’alcool absolu, pour éviter la dilution de l’alcali dans l’eau et le raccornissement des tissus. Quant au réactif colorant, il peut être l’iode sous forme d’acide sulfurique ou phosphorique iodé, de chlorure de zinc ou de calcium iodé, etc. La coloration bleue se produit immédiatement. Mais on peut employer un certain nombre de matières colorantes qui ont une grande affinité pour la cellulose et la teignent énergique¬ ment dans un bain alcalin. Ce sont les couleurs de benzidine, de tolui- dine, de xylidine, etc., telles que le Rouge-Congo , le Congo-Co¬ rinthe , l’ Héliotrope , les Benzo-purpurines , les Delta-purpuA;nes, les Azobleus , les Azoviolets , les Benzoazurines , etc. « On a, il est vrai, dit M. Mangin, proposé d’autres colorants pour la cellulose : le bleu de méthylène, recommandé par M. Gardiner; le brun dè aniline, le bleu de quinolèine, indiqués par M. Van Tie- ghem. Ceux qui voudraient utiliser ces colorants s’exposeraient à de graves mécomptes, » car ces substances n’ont aucune affinité pour la cellulose, mais plutôt pour les composés pectiques. La note de M. L. Mangin est fort intéressante, au point de vue de l’histochimie végétale aussi bien qu’à celui de la technique microgra¬ phique. Nous la reproduirons tout entière dans le prochain numéro. * * * Nos lecteurs trouveront plus loin, dans le présent fascicule, une Notice sur la nouvelle édition de son ouvrage sur le Microscope, que notre savant confrère et ami, le Dr Henri Van Heurck, d’Anvers, vient de publier. A dire vrai, c’est plutôt un ouvrage nouveau qu’une nouvelle édition d’un ancien livre. Le Microscope , sa construction, son ma¬ niement, la technique microscopique en général , la Photomicro- i 6 JOURNAL DE MICROGRAPHIE graphie , le passe et V avenir du .Microscope, — tel est le titre nouveau de ce bel ouvrage, dont nous ne pouvons parler ici que pour le signaler à nos lecteurs en raison de la grande somme de renseigne¬ ments pratiques qu’ils y trouveront. C’est dans cet ouvrage que M. H. Yan Heurckfa donné la descrip¬ tion du nouveau modèle de microscope qu’il a récemment fait construire par MM. Watson et fils, de Londres, et que tous les micrographes ont pu a Imirer, l’année dernière, à l’Exposition d'Anvers, où MM. Watson ont obtenu un diplôme d’honneur. Nous reproduisons plus loin la description de ce magnifique ins¬ trument, telle qu’elle est donnée par M. H. Van Heurck lui-même dans son ouvrage avec quelques additions qu’il a bien voulu nous envoyer. Quant à la gravure qui accompagne notre texte, elle représente le microscope dans son état le plus récent, car il a reçu, depuis la publication du livre, de notables perfectionnements. Il appa¬ raît là, on pourrait dire, sous sa forme continentale , . monté sur un pied en fer à cheval, mais il existe aussi sous une forme essentielle¬ ment anglaise, monté sur un « tripod » semblable à celui de MM. Po- well et Lealand. Nous en donnerons la description et le dessin dans le prochain numéro. Dans le prochain numéro aussi, nous commencerons la publica¬ tion d’une série de tableaux, dans lesquels, sur l’avis et avec les bons conseils de notre savant ami, le professeur L. Marchand, nous avons résumé, d’une manière aussi claire et aussi concise que possible, la classification des Diatomées, telle qu'elle a été établie par M. Paul Petit, d’après les idées de Pfitzer. Nous pousserons cette classification jusqu’à la détermination des genres, — ou, au moins, des principaux genres. D’autre part, l’intérêt tout particulier que présente le cours fait cette année, au Collège de France, par le professeur Ranvier, sur le Système vasculaire , cours qui ne roule, pour ainsi dire, que sur des faits nouveaux, par conséquent inconnus, souvent en contradiction avec ce qui est enseigné dans les ouvrages classiques les plus récents, nous décide à interrompre momentanément la publication des leçons du même professeur sur le Système conjonctif , pour insérer dès maintenant les leçons sur le Système vasculaire , d’après les notes sténographiques que nous prenons nous-meme. Nos lecteurs qui s’occupent d'histologie et d'anatomie générale, seront ainsi mis au courant des progrès de la science, au fur et à me¬ sure qu’ils se font. Nous pensons qu'ils nous en sauront gré. J. P. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 7 TRAVAUX ORIGINAUX LE SYSTÈME VASCULAIRE Leçons faites au Collège de France, par le professeur L. Ranvier [Suite) (1) Messieurs, Dans la dernière leçon, j’ai cherché à vous montrer l’origine et l’étendue du système vasculaire, son apparition chez des êtres et à des phases de développement où il est confondu avec l’appareil diges¬ tif dans la cavité gastrulaire ; puis, sans entrer dans les détails, j’ai cherché à vous faire voir la séparation des deux systèmes par la for¬ mation du tube digestif et des tubes vasculaires. L’étendue du sys¬ tème vasculaire est beaucoup plus grande qu’on pourrait le croire à ' priori . En effet, à ce système appartiennent non seulement l’appa- . reil sanguin et l’appareil lymphatique, mais encore les séreuses et vraisemblablement le tissu conjonctif diffus. A la [fin de la leçon, je vous ai parlé de l’importance de l’appareil lymphatique chez la Gre¬ nouille. Chez cet animal, on sait que le tissu conjonctif sous- cutané est remplacé par des sacs de dimensions relativement considérables qui communiquent les uns avec les autres de manière à former un système canaliculô irrégulier. C’est la réalisation tout à fait objective de la conception de Bichat sur le tissu cellulaire . Chez la Grenouille, toutes ces cavités lymphatiques communiquent les unes avec les autres et forment un système complet. Je vous ai dit que la lymphe est poussée par quatre cœurs lymphatiques placés à l’orifice des membres et projetée dans les veines, mêlée au sang ; elle arrive ainsi à l’oreillette droite, passe dans le ventricule unique du cœur de la Grenouille et de là pénètre dans les artères avec la masse totale du sang. De cette disposition, il résulte que si l’on injecte sous la peau d’une Grenouille, dans un sac lymphatique quelconque, un liquide coloré, on le fait arriver aux cœurs lympathiques, de là il pénétrera dans les veines, puis dans le cœur, et poursuivant son trajet par les artères et les capillaires, il pourra revenir par les veines. (1) Voir Journal de Micrographie , T. XY, 1891. 8 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Cette expérience très simple, très facile à réaliser, est démons trative, en ce sens qu’elle établit toutes les voies qui appartiennent à la circulation et par conséquent sert à définir et à délimiter le sys¬ tème vasculaire. Je vais la répéter devant vous. On prend du bleu de Prusse soluble ; on fait dans la peau de la patte d’une Grenouille une incision dans laquelle on introduit la pointe de la canule d’une seringue contenant le bleu de Prusse; on la fixe par une ligature et on pousse l’injection avec précaution. On voit bientôt la Grenouille devenir toute bleue. Si on y mettait assez de temps et assez de pa¬ tience, on pourrait avoir ainsi une très belle injection vasculaire, aussi belle que si l'on avait injecté directement dans les vaisseaux. Au lieu d’injecter sous la peau de la Grenouille un liquide coloré, comme le bleu de Prusse, on peut injecter de l’air. L’air, comme le fluide coloré, pénètre de sac en sac et gonfle la Grenouille ; il arrive ainsi dans le cœur sanguin après avoir pénétré dans les cœurs lym¬ phatiques et s’être engagé dans les veines. J’ai déjà fait l’année der¬ nière cette expérience devant vous afin de déterminer s'il y avait une communication entre les sacs lymphatiques et la cavité péritonéale. Il v a entre la cavité péritonéale et la citerne ou grand sac rétro-périto¬ néal une mince membrane très étendue, bien étudiée il y a déjà plus de vingt ans par Schweigger-Seidel. Cette membrane est très mince, recouverte d’endothélium sur ses deux faces, percée d’un grand nombre de trous auxquels concourt le stroma de la membrane et son endothélium. On peut les observer très facilement au micros¬ cope. Puisque ces trous existent, ils doivent facilement livrer passage à de l’air ayant pénétré dans le sac lymphatique rétropéritonéal. C’est ce que j’ai voulu voir jadis quand j’ai repris les recherches de Schweigger-Seidel et Doyel. Je me suis toujours servi pour cela de Grenouilles mâles, afin de ne pas être gêné par la masse considérable des œufs dans la cavité pleuro- péritonéale. Les divers auteurs qui, depuis cette époque, se sont occupés des mêmes questions, ont pris pour leurs recherches indifféremment des Grenouilles mâles et femelles. De là est venue une divergence. Les uns n’ont trouvé autour des ouvertures de la mem¬ brane rétro-péritonéale rien qui ressemble à des cils vibratiles, tandis que d’autres ont décrit des cils nombreux à l’orifice des trous du côté péritonéal de la membrane. Je me suis déjà occupé de cette question l’année dernière et je vous ai montré que c’est là une divergence beaucoup plus apparente que réelle. J’ai fait ces recherches à l’insti¬ gation d’un savant histologiste russe, qui a travaillé ici au Collège de France et qui m’a reproché de ne pas avoir vu de cils vibratiles. J’ai JOURNAL DE MICROGRAPHIE 9 voulu savoir pourquoi je ne les avais pas vus étant bien convaincu que si je ne les avais pas vus, c’est qu’ils n’existaient pas sur la mem¬ brane que j’avais examinée. Chez les mâles et les femelles jeunes dont les œufs ne sont pas arrivés à maturité, il n’y a pas de cils vibratiles. Ces cils n’existent que chez les femelles dont les œufs sont arrivés à maturité. C’est là une notion intéressante assez importante, surtout quand on se propose de faire des recherches sur les ouvertures de la membrane retro-péritonéale. En effet, prenons cette membrane sur une Grenouille femelle adulte dont les œufs sont mûrs, étudions-là sur une lame de verre, dans une goutte de sérosité du péritoine ou d’eau salée à dose physio¬ logique (c’est-à-dire à 7,o de sel marin pour 1,000 d’eau distillée), plaçons la face péritoniale en dessus, mettons de petites cales en papier, couvrons d’une lamelle, bordons à la paraffine et examinons la préparation au microscope. Nous serons alors frappés de l’énergie du mouvement ciliaire. Presque toujours, il y a à la surface de la mem¬ brane des corps flottants, débris d’éléments, globules du sang (puisqu’on a été obligé d’ouvrir la cavité péritonéale, et que d’ailleurs il y a des globules du sang dans la sérosité du péritoine), agités par le mouvement ciliaire. Bientôt on voit quelques-uns de ces globules entraînés par le mouvement des cils au niveau de la bouche d’un orifice, et quelquefois, ce globule qui élait sur la face péritonéale, s’engageant dans le trou, le traverse et passe sur la face opposée, face lymphatique. Pour celui qui a été témoin de ces faits d’une cons¬ tatation facile, il n’v a pas de doute possible, il y a dans la membrane rétro-péritonéale de nombreux trous qui permettent à la sérosité de s’engager dans le sac lymphatique. On peut le démontrer d’une ma¬ nière macroscopique en injectant de l’air dans un sac lymphatique. L'air pourra pénétrer dans le péritoine par les trous de la membrane retro-péritonéale. L’air pourra pénétrer, dis-je, mais il ne pénètre pas toujours. En mettant le péritoine à découvert et en plongeant la Grenouille dans l’eau, on devrait voir se former de petites bulles d’air au-dessus des orifices si l’air avait passé dans le péritoine. Sur la Grenouille qui a servi à notre expérience, il ne s’en forme pas. L’air n’a pas pénétré dans le péritoine. C’est parce que les orifices ont la forme conique ou en entonnoir dont la petite ouverture est du côté du sac lymphatique, la grande du côté du péritoine. L’air exerçant une pression sur la face lymphatique comprime les bords de la petite ouverture qui s’ap¬ pliquent et se rejoignent, formant soupape et fermant l’orifice. C’est pourquoi l’air ne peut pas passer. 10 JOURNAL DE MICROGRAPHIE En. faisant cette expérience nous sommes arrivés à trouver une disposition anatomique et des organes dont nous ne soupçonions pas l’existence : par exemple, un sac lymphatique péri-œsophagien. La membrane rétropéritonéale est constituée par un stroma de tissu conjonctif dans lequel on trouve des faisceaux entre-croisés, des cel¬ lules connectives, des cellules pigmentaires, des nerfs très nombreux (on ne sait pas quel est leur rôle), mais pas de vaisseaux sanguins. La membrane péri-œsophagienne. qui est beaucoup plus mince,, beaucoup plus transparente, a une structure beaucoup plus compliquée et beaucoup plus complète. Comme la membrane rétro-péritonéale, elle a un revêtement endothélial sur les deux faces; sur la face pleuro-péritonéale (il n'y a pas de diaphragme chez la Grenouille), l'endothélium est une dépendance de l’endothélium général du péri¬ toine et de la plèvre; sur la face interne du sac péri-œsophagien, c’est un endothélium lymphatique qui revêt la membrane, Vous savez qu’on décèle très bien la forme des cellules endothé¬ liales par l’imprégnation d’argent. Sur la membrane rétropéritonéale, le dessin n'est pas le même sur les deux faces. Du côté du péritoine, les cellules sont découpées comme un jeu de patience, tandis que sur la face profonde qui correspond au sac lymphatique, l’endothélium est formé de cellules à bords beaucoup moins festonnés, comme dans les endothéliums lymphatiques. Le stroma de cette membrane a une constitution que je ne con¬ naissais pas avant de l’avoir observé. Il est constitué par des fibrilles connectives extrêmement minces, arrangées de façon à circonscrire des alvéoles, comme dans le stroma des tumeurs carcinomateuses, alvéoles communiquant les uns avec les autres, comme dans le tissu cellulaire de Bichat. Les parois de ces alvéoles sont tapissées de grandes cellules plates, ramifiées, étoilées, anastomosées les unes avec les autres par leurs prolongements qui sont aplatis comme le corps des cellules elles-mêmes ; toutes les cellules connectives anas¬ tomosées constituent un vaste réseau protoplasmique étendu dans toute la membrane. La membrane péri-œsophagienne de la Grenouille possède un appareil vasculaire complet, artérioles, capillaires et veinules. Le réseau capillaire est formé de vaisseaux relativement volumineux et complet : c’est un des beaux réseaux capillaires de l’organisme de la Grenouille. Elle possède en outre un appareil nerveux, plexiforme, plus riche que celui de la membrane rétro-péritonéale ; et, comme la membrane est très mince, que son stroma, constitué par des fibrilles connectives, est transparent, il en résulte que l’observation des vais- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 11- seaux et des nerfs s’y fait très facilement. On reconnaît d’emblée que les fibres terminales du plexus se perdent par des extrémités arrondies dans le stroma de tissu conjonctif, ou bien sont destinées aux vaisseaux. Il y a non seulement le plexus général, mais un plexus particulier aux vaisseaux qui ne diffère pas du plexus vas¬ culaire qu’on peut observer partout, mais qu’on observe ici très bien. C’est même la première fois que j’ai pu observer des fibres se déta¬ chant du plexus vasculaire et se terminant dans la paroi des capil¬ laires, et je ne sache pas qu’on l’ait vu ailleurs. — Comment se fait cette terminaison? On ne sait pas ; mais si on peut le voir, c’est là. Il y a longtemps que je cherche à voir la terminaison des nerfs dans la paroi des vaisseaux capillaires. Je n’ai pas encore de prépa¬ rations suffisantes, mais je pense y arriver parce que j’y mettrai tous les soins nécessaires à cause de l’importance de la question et de l’in¬ térêt qu’elle présente. Malgré que la description des capillaires soit très claire dans tous les ouvrages classiques depuis qu’on a découvert leur structure endo¬ théliale, il y a un certain nombre de points de cette structure qui ne sont pas encore bien nets. Il y a surtout des problèmes qui s’imposent et qui doivent être posés, relativement à la structure de'ces vaisseaux. Tout ce qui est dans les livres classiques est vrai, mais tout n’est pas dit, et je crois que la structure des capillaires présente une complexité qu’on ne soupçonne pas si l’on s’en tient aux descriptions classiques. Je pense aussi que cette structure pourrait être étudiée avantageuse¬ ment dans la membrane péri-œsophagienne. On se trouve là dans des conditions évidemment bien meilleures qu’avec la membrane hyaloïde dont l’étude a été commencée il y a déjà longtemps par Eberth et où l’on trouve des causes d’erreur qu’on peut éviter avec la membrane péri-œsophagienne . C’est également dans la membrane péri-œsophagienne qu’on peut le mieux suivre les transformations des cellules lymphatiques sorties des vaisseaux en ces cellules singulières que j’ai décrites, l’année der¬ nière, sous le nom de clasmatocytes (1), en raison de leur propriété de se fragmenter en des parties plus ou moins nombreuses dans le tissu conjonctif. On peut étudier, dans cette membrane péri-œsophagienne, par différents procédés, les propriétés des clasmatocytes et voir qu’au point de vue physiologique et histo-chimique ils diffèrent des cellules lymphatiques quileür ont donné naissance. On peut examiner la mem- (1) Voir Journal de Micrographie , T. XIV, 1890, p. 103, et T. XV, 1891, p* 169. JOURNAL DE MICROGRAPHIE lé~mm 12 brane vivante dans son plasma et l’on verra les mouvements amiboïdes des cellules lymphatiques dans toute leur activité. Les clasmatocytes, au contraire, sont des éléments parfaitement immobiles qui ne pré¬ sentent aucun changement de forme qu'on puisse attribuer à l’activité de la cellule. Ce ne sont plus des cellules lymphatiques, ils ont perdu leurs anciennes propriétés pour en acquérir de nouvelles, et rien n'est plus facile que d’en faire une bonne étude dans cette membrane. En étendant aux Mammifères nos recherches sur la séreuse péritonéale, nous avons vu des faits nouveaux qui viennent éclaircir et confirmer ce que nous avons observé dans la membrane péri- œsophagienne. Je vais vous les rappeler brièvement. En examinant dans de bonnes conditions l'endothélium du péri¬ toine du Cochon d'Inde (jeune), nous avons vu une structure endothé¬ liale qui était inconnue et qui avait échappé à tous les observateurs qui nous ont précédés. Autour des noyaux- se trouve un amas de pro¬ toplasma granuleux d’où se dégagent des travées qui se divisent* se subdivisent et s’anastomosent les unes avec les autres de manière à former un réticulum protoplasmique continu qui se poursuit dans toute la membrane. Au-dessus se trouvent les plaques endothéliales. Ainsi, deux choses à considérer : les plaques endothéliales parfai¬ tement limitées à chaque élément cellulaire que l’imprégnation par le nitrate d’argent montre individualisé de la manière la plus nette ; et, au-dessous, le noyau et les amas de protoplasma qui émettent des prolongements anastomosés formant un réticulum protoplasmique continu. Cette structure, en nous plaçant dans les conditions où nous nous sommes mis, est si facile à reconnaître qu’il ne paraît pas y avoir le moindre doute à émettre sur son existence. Cette disposition, je crois, et je vous le démontrerai d’une manière directe, n’est pas spéciale au Cochon d’Inde. C’est une structure commune à l’endothélium des séreuses chez les Mammifères. Je suis conduit à penser que l’endo¬ thélium a la même constitution dans les lymphatiques et dans les vaisseaux sanguins. Je crois, en un mot, que c’est là la constitution de tous les endothéliums en général. C’est-à-dire qu’il y a les plaques endothéliales qui occupent la surface de la membrane appartenant à une cavité et au-dessous, individualisé à chaque département cellu¬ laire, un réticulum protoplasmique continu. De sorte que les cellules, quoiqu’individualisées, n’en ont pas moins entr’elles des relations très étroites. Heitzmann a admis cette disposition et l’a généralisée d'une ma- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 13 nière extraordinaire (l). Il admet que toutes les cellules sont bâties sur ce type. Quand je l’ai vu à Paris et que je lui ai montré des pré¬ parations du corps muqueux de Malpighi, il y a trouvé une disposition correspondant à sa théorie. Mais les cellules du corps muqueux ont une tout autre signification, et je ne crois pas qu’il y ait de rappro¬ chement à faire entre la constitution fibrillaire du corps muqueux et les prolongements granuleux des endothéliums. a suivre J SUR LES PLASTIDULES FUCHSINOPHILES Bioblastes d’Altmann. (Fin) (2) Dans la sphérule de sécrétion comme dans la vésicule adipeuse, l’activité vitale de la plastidule peut s’étendre, ou, comme il en se¬ rait pour la granulation vitalüne et pour certaines espèces de cellules adipeuses, persister en continuant l’élaboration (Altmann). Les formes d’excrétion de la cellule, décrites par Altmann, Van Gehuchten, ont été vues aussi par nous dans beaucoup de glandes et spécialement dans les vaisseaux de Malpighi de l’Hydrophile, dans les glandes vertes de l’Ecrevisse. L’application de toutes ces recherches à la pathologie des sécrétions, en rendant possible une étude plus minutieuse, pourra peut-être servir à mieux interpréter le développement des faits morbides. Dans toutes les cellules glandulaires, les plastidu les fuchsinophiles actives ont la forme arrondie ; les formes en filament préexistent à une période de plus grande activité, comme l’a démontré Altmann, et pa¬ raissent donner lieu à plusieurs plastidules arrondies qui prennent une part active à l’élaboration de la substance sécrétée. Cette idée serait appuyée par les images que fournissent les tubes de Malpighi de l’Hydrophile, les spermatocytes et les spermatoblastes. Les filaments étant le résultat de la fusion d’une série linéaire de plastidules (Alt¬ mann), on pourrait expliquer le fait comme une fusion antérieure à la reproduction. En pareils cas (par exemple, dans l’œuf de Y Ascaris megaloce- phala , après l’expulsion du premier globule polaire, autour du sperma- (1) V oir Heitzmann.' La Structure fine de la cornée . — ( Journal de Microgra¬ phie, T. XIV, 1890, p. 13). v2) Voir Journal de Micrographie, t. XV, 1891, p. 233, 263, 303, 14 JOURNAL DE MICROGRAPHIE tozofde et du deutialosome), on voit les plastidules augmenter en nombre d’une manière extraordinaire, mais on ne peut dire si elles proviennent de la scission des premières ou si; en augmentant de vo¬ lume, elles deviennent visibles d’imperceptibles qu’elles étaient, ou si elles se forment, en s’individualisant, d’une substance fondamentale. L ’Omne Granulum e Granulo d’Altmann a encore besoin d’être démontré. VI Les cas si ingénieusemont étudiés *et expliqués par Altmann, ceux décrits par Krehl et par Metzner, comme ceux que nous avons obser¬ vés, qui montrent comme assez probable une activité vitale chez les plastidules fuchsinophiles, peuvent être réunis en un seul groupe. Soit que, comme l’admet Altmann, qu’elles donnent lieu, en prenant une coloration naturelle aux granulations pigmentaires, soit qu’elles élabo¬ rent la graisse ou les matériaux des sécrétions glandulaires, ou que, comme on pourrait le supposer, d’après quelques images, elles se transforment en granulations vitellines, l’explication de leur activité se montre intimement liée à un changement dans la substance de la plastidule elle-même, rendu évident par le changement subit ou gra¬ duel de la manière dont elles se comportent avec les matières colo¬ rantes. On peut ainsi considérer tous ces phénomènes comme des phé¬ nomènes de nutrition des plastidules fuchsinophiles. Ces phénomènes de nutrition pour les plastidules peuvent aussi s’expliquer comme des phénomènes de sécrétion de l’organisme cellulaire. En affirmant l’im¬ portance des plastidules dans les phénomènes de nutrition de la cellule nous ne voudrions pourtant pas nier que d’autres parties de celle-ci puissent contribuer aussi à la nutrition. Malgré la disposition spéciale que, suivant Altmann, les plastitudes fuchsinophiles présentent dans les éléments nerveux, leur importance directe dans la fonction nerveuse n’est pas encore démontrée. Il ne semble pas qu’on doive leur attribuer l’activité contractile de la fibre- cellule masculaire. Dans les fibres striées, Altmann admet aussi que la contractilité est due aux éléments déjà différenciés. Dans les fibres striées comme dans les fibres-cellules des muscles lisses, comme dans les fibres-cellules du type spécial qu’on trouve chez les Némathel- minthes, les plastidules fuchsinophiles sont abondantes, mais sont placées près du noyau et dans la partie que l’on admet généralement comme occupée par le protoplasma indifférent ; quand elles se trouvent entre les fibrilles, comme chez l’Acanthopsole, elles laissent recon¬ naître des éléments contractiles indépendants. Elles ne prennent pas, du reste, la coloration rouge caractéristique et se montrent ainsi diffé¬ rentes des plastidules fuchsinophiles ainsi que les Cils des Ciliés, les flagellums des Flagellés, les myophanes du Stentor, la queue des JOURNAL DE MICROGRAPHIE 15 Némaspermes. Ainsi, dans YAmœba Umax , un pseudopède est géné¬ ralement privé de plastidules et celui-ci pourrait, peut-être, être con¬ sidéré comme différencié, au moins temporairement, comme moteur. Nous ne voulons pas nier cependant que les plastidules fuchsinophiles aient une certaine capacité au mouvement ; elles la manifesteraient en s’unissant en filaments ou en se divisant de filaments en granules dans les phénomènes présentés par les cellules pigmentaires et peut- être pendant les processus de carjocinèse ; nous regardons seulement comme peu probable que leur activité s’emploie comme mouvement général de l’organisme cellulaire. Pour des raisons analogues on peut refuser aux plastidules fuchsi¬ nophiles une fonction de soutien. Pour ce qui regarde la fécondation, nous avons observé que quand le spermatozoïde de Y Ascaris mégalo- cephala entre en copulation, les fines plastidules qui formaient le revêtement fuchsinophile du noyau s’éloignent, et que les grosses plas¬ tidules du spermatozoïde restent individualisées jusqu’à ce que la for¬ mation du pronucléus femelle commençant, elles paraissent se con¬ fondre avec celles du protoplasma de l’œuf. Nous n’avons aucune observation sur la manière dont elles se comportent ensuite ou sur l’importance qu’elles peuvent avoir dans la constitution de la première cellule de l’embryon. Ces faits et l’observation que, chez quelques Protistes (Amibes, Ciliés), le nombre des plastidules fuchsinophiles est tout à fait dispro¬ portionné avec l’intensité des phénomènes vitaux de l’organisme, font admettre que, outre les éléments nucléaires et les plastidules fuchsi¬ nophiles, d’autres éléments sont doués d’activité vitale dans les cellules. Quelques-uns sont déjà connus (par exemple, les fibres con¬ tractiles), d’autres pourront être, comme le suppose Altmann, des plastidules colorables peut-être par des moyens nouveaux de recherche, mais on ne peut pas méconnaître qu’il existe des parties actives de la cellule qui sont jusqu’à présent de nature inconnue et peut-être pas encore figurées. Ce qui semble établi, c’est que les 'plastidules fuchsinophiles ont une fonction nutritive dans la cellule. Cela donne la raison de leur présence constante dans la substance plastique et fait vraisemblable¬ ment supposer que dans l’association plastidulaire qui constitue la cellule, elles sont plus voisines de la forme fondamentale de plasti- dule dont les autres, en se différenciant, se sont davantage éloi¬ gnées, Drs Luui et Raffaelo Zoja De rUniversité de Pavie. 16 JOURNAL DE MICROGRAPHIE LES COSCINODISCÉES NOTES SUR QUELQUES CARACTÈRES DE GENRE ET D’ESPECE INSUFFISANTS (Suite) (1) C. Le nombre des faisceaux n’est pas un caractère d’espèce. Ce détail semble fournir une distinction si évidente et si naturelle qu’il était inévitable que les premiers observateurs s’en servissent pour établir de nouvelles espèces. Ehrenberg a fouillé l’astronomie et la mythologie pour donner des noms à cinq ou six espèces d ' Actino- cyclus qu’il a faites ainsi; mais les naturalistes poussèrent un soupir de soulagement lorsque Ralfs les balaya. C’est, en effet, un caractère très variable. On trouve quelquefois très peu de faisceaux, quelquefois un grand nombre sur des valves qui ont ensemble des rapports tels que l’on est poussé à chercher des différences plus significatives. L’obser¬ vation a montré que l’on peut trouver un nombre de faisceaux différents sur les deux valves d’un même frustule, et la généralisation établie par Ralfs a été justifiée. Il y a cependant eu une curieuse persistance à accorder une valeur à ce caractère dans un cas extrême. Si nous prenons le schéma de la formation des faisceaux des Actinocyclus , et si nous considérons l’effet de l’accroissement de leur nombre et de la diminution correspondante des lignes, nous arrivons à la fin (ou près du dernier terme) à un faisceau de trois lignes dont la médiane est un rayon et les deux autres sont très courtes et près du bord. A première vue, il semble qu’on a affaire à un arrangement de lignes alternati¬ vement courtes et longues ; mais si les lignes radiales entre les faisceaux sont prises en compte on arrive à voir quec’est la forme régulière de Y Acti¬ nocyclus dont les faisceaux sont ainsi réduits à leur minimum de taille. On a donné à cette forme différents noms; dans l’Atlas de Van Heurck c’est un Actinocyclus Ralfsii , var. Monicx , Grunow (Van Heurck, PI. GXX1V, fig. 3). Les Coscinodiscus biradiatus Greville, et Coscinodiscus scintillans Greville, sont soit la même forme, soit une variété de celle-ci. Chez ce dernier, tel qu’il est représenté dans les « Species tyjpicœ » de H. L. Smith, N° 99, j’ai trouvé le pseudo- nodule certainement présent dans assez de cas pour trancher la question, bien que la surface de ces valves soit si irrégulière à cause de l’écaille - ment des lamelles, que ce psUudo-nodule peu marqué puisse aisément rester inaperçu. Mon livre de notes pour 1884 montre que je suis arrivé à cette conclusion après des observations ainsi faites. (1) Voir Journal de Micrographie^ . XV, 1891, p. 307. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 17 Mon observation me conduit à formuler ainsi la tendance à la variation dans les formes fasciculées. A ctinocyclus varie plus par l’augmentation du nombre des faisceaux et la diminution du nombre des lignes dans le faisceau ; Coscinodiscus subtilis varie plus dans la régularité du faisceau. Ceci, toutefois, n’est donné comme vrai que d'une manière générale* D. — Les espaces dits « subulês » dans Y Actinocyclus ne sont pas des caractères distinctifs d’espèce. Ces espaces sont ceux qui existent à l’extrémité interne de chaque ligne d’un faisceau, limités d’un côté par la ligne voisine la plus longue, et de l’autre par la ligne radiale entre les faisceaux. Si le dessin de l’exemplaire est lâche, les espaces seront relativement grands ; si le dessin est compact, ils seront relativement petits ; si la valve est for¬ tement silicifiée, ils paraîtront quelquefois presque ou même tout à fait noirs et seront très prononcés. Le dessin est souvent si compact q>;e les lignes radiales entre les faisceaux paraissent ondulées comme si elles étaient comprimées par ces espaces, les oblitérant presque. On peut trouver des variations sous ce rapport dans les échantillons d’une récolte pure d’une quelconque des nombreuses, soi-disant, espèces d’ Actinocyclus. Qu’un observaieur tombe sur un exemplaire plus caractérisé qu’à l’ordinaire dans un de ces deux sens extrêmes et il en fera une espèce nouvelle. Cela ne me semble absolument pouvoir être un caractère d’espèce. Le fait curieux de 1’ Actinocyclus interpunctatus deBrightwell est bien à noter. Cet auteur décrit suffisamment, suivant les caractères génériques admis alors, un Actinocyclus présentant une double ligne excessivement marquée d’espaces subulés. L’allusion qu’il fait à la confusion alors commune entre les Actinocyclus y Actinoptychus et Eupodiscus et particulièrement ce qu’il dit de l’emploi qu’Ehrenberg faisait du nombre des faisceaux comme caractère spécifique, ne laisse pas de doute qu’il avait bien sous les yeux un véritable Actinocyclus . Il dit : « Entre cette espèce et le genre précédent, nous pensons qu’il y a peu de différence, tandis qu’Ehrenberg, tombant dans cette erreur extraordinaire de voir dans chaque variation du nombre des rayons ou septa une espèce distincte, a fait une nouvelle nomenclature et une description spéciale de presque toutes les espèces nécessaires » (1). C’est cette idée, sans doute, qui a suggéré à Ralfs, l’année suivante, dans la nouvelle édition des « Infusoria » de Pritchard, de condenser cent et quelques espèces en une seule : Actinocyclus Ehrenbergii. La figure donnée par Brightwell de son Actinocyclus interpunctatus était bonne, autant que eelles qu’on faisait avant les méthodes photo¬ graphiques, et sa référence à l’habitat (la terre de Monterey, entr’autres) (1) Journ. of. Micr. Sc. T. VIII (1860), p. 94. 18 JOURNAL DE MICROGRAPHIE aidait bien à établir l’identité de l’exemplaire ; mais Grunow l’identifie à son Hyalodiscus stelliger du type-plate de Moller. H. L. Smith montra plus tard que ce n’était pas du tout un Hyalodiscus , mais un Goscinodiscus ( C . interpunctatus, H. L. S.) (i). La conclusion de H. L. Smith, quant au Hyalodiscus , a été généralement admise, mais au lieu de le suivre en corrigeant l’erreur et rétablissant YActinocyclus interpunctatus de Brightwell, les derniers systématistes l’ont aban¬ donné, et la diatomée a été nommée à nouveau plus d’une demi-douzaine de fois et donnée comme une découverte. Dans la série de photographies que j’ai déposée dans les collections de cette Société, comme supplément aux planches publiées, le N.° \ , Actinocyclus Ehrenber gii, provenant d’une récolte récente sur les eôtes de l’Orégon, Océan Pacifique, montre bien ce que Brightwell a voulu décrire comme « de doubles rayons allant du centre près de la circonférence et composés de courtes lignes brisées. » On peut comparer avec les Nos 2, 3 et 4 de la même série. Les changements qui se produisent non seulement dans le dessin des Diatomées, mais dans la forme, par le processus de la multiplication fissipare soni peu connus jusqu’ici, mais l’opinion qu’ils sont souvent importants grandit tousles jours. Je crois que, dans les Coscinodiscées, au moins, les variations qui se produisent de ce chef font que les nouvelles générations de Diatomées deviennent plus petites jusqu’à ce que la différence avec le type devienne considérable. Alors la conju¬ gaison a lieu, et (peut-être) deux exemplaires irrégulièrement marqués peuvent produire de nouveau une forme symétrique, régulière et typique. E. — Des changements considérables de forme peuvent se produire sans donner lieu à de nouvelles espèces. Ce point, qui est en étroite connexion avec le précédent, peut être traité rapidement, car c’est une thèse généralement admise. J’ai déjà parlé de son application dans mon travail sur les Diatomées déformées et je n’ajouterai qu’une suggestion sur la manière dont certaines formes, comme Palmeria hàrdmaniana Grev. ou Euodia gibba Bréb. (= Hemidiscus cunei fournis , Wall.) peuvent se produire temporai¬ rement. Si par un empêchement mécanique ou autre dans sa croissance une des formes fasciculées du Coscinodiscus a ses deux valves adhé¬ rentes sur un côté pendant son état jeune et non encore silicifîé, le durcissement du tissu par la silice produira le développement d’une forme Euodia ressemblant étroitement à un bivalve. Mais dans le processus subséquent de la bipartition, le caractère de ce mode de reproduction empêche le retour au type en raison de la nature inflexi¬ ble de la boite siliceuse dans laquelle la bipartition se produit. En conséquence, on ne peut avoir de retour au type avant que la conju¬ gaison se produise, et les générations déforméés peuvent se succéder (1) Am, Journal of Hier . T. II, p. 100. JOURNAL .DE MICROGRAPHIE 19 en nombre indéfini et pendant longtemps. Dans ces conditions, il me semblerait impossible d’appeler ces nouvelles formes autrement qu’une variation temporaire jusqu’à ce que le frustule produit après conjugaison ait montré qu’il conserve ces particularités. Même dans ce cas, si l’on trouve à côté la forme type, on peut dire encore que la première n’est qu’une variété permanente. Et cependant sur ce caractère, dans l’exemple cité plus haut, on a fondé deux nouveaux genres. F. — La distribution des alvéoles trompe souvent sur le véritable type du dessin de la valve et ne peut servir de caractère spécifique. L’effet trompeur de la distribution nous reporte à ce qui a été déjà mentionné dans le cas de la variation des faisceaux réduits à un nombre de lignes minimun. Le schéma du dessin est moins visible, quoi qu’on puisse encore le tracer aisément quand on en a la clef. Dans une photo¬ graphie j’ai représenté un Actinocyclus provenant d’une récente récolte aux Iles Samoa, Océan Pacifique, dans lequel le schéma du dessin est un faisceau composé de trois lignes, mais l’éparpillement des points fait qu’il est difficile de reconnaître la nature du dessin. Dans quelques petits exemplaires des autres formes fasciculées, c’est souvent plus difficile encore et je crois que ceux-ci perdent souvent davantage le type défini, tandis que les grands exemplaires (moins éloignés du frustule conjugué), le montrent clairement. On trouve une difficulté quand le dessin est hexagonal et fait de larges alvéoles. Dans ce cas, le schéma ou type du desssin, tel que le montre la lame interne de la valve est celui de points épars. Mais les hexagones au-dessus ne sont pas exactement symétriques ni égaux. Il y a par conséquent une grande différence quand on met au point sur la surface extérieure (montrant le réseau hexagonal) ou sur la surface interne montrant le dessin en points. J’en ai photographié des exemples sur un Coscinodiscus radiolatus , Ehr..= C. curvatulus , Grun. du dépôt de Santa-Monica. G. — Le bord strié peut paraître exister ou manquer, suivant qu’on voit plus ou moins de la zone marginale relevée des formes fasciculées. J’ai souvent trouvé des exemplaires & Actinocyclus et de Cosci- nosdücus subtilis dans lesquels le bord relevé ci-dessus mentionné était un peu plus plat qu a l’ordinaire. Dans ces exemples, l’apparence d’un schéma séparé pour le dessin du bord est illusoire. On ne peut soutenir qu’un bord un peu plus ou un peu moins relevé peut fourni^ un caractère spécifique. Si la bande formée par la zone connective est particulièrement forte, la valve montre souvent une ligne circulaire à l’intérieur de sa limite extrême et parallèle à celle-ci, là ou la soudure de la zone a laissé sa trace. Dans ce cas la différence est dans l’épaisseur de la zone qui varie aussi. (A suivre ). J. D. COX. 20 journa: OROGRAPHIE LE MICROSCOPE DU Dr H. VAN HEURCK POUR ÉTUDE ET PHOTOGRAPHIE DES DIATOMEES ET POUR TOUTES RECHERCHES DÉLICATES (1) Dans cet instrument que MM. Watson and Sons ont eu l’obli¬ geance de construire d’après nos indications, nous avons essayé de combiner la commodité pour le travail journalier, en même temps que toute la précision possible et un prix relativement peu élevé. MM. Watson ont admirablement saisi toutes les indications que nous leur avons données et l’instrument qui est sorti de leurs ateliers peut être, à juste titre, considéré, comme on le verra plus loin, comme un instrument parfait et réalisant, dans divers points, un degré de perfection qui n’avait point encore été atteint jusqu’ici. Le pied de l'appareil est en fer à cheval bronzé; il est inférieure¬ ment creusé sur ses trois points extrêmes et les cavités ont été remplies par de petits blocs de liège légèrement saillants. Ce liège a pour effet d’amortir les vibrations qui pourraient être communiquées à la table qui le supporte, de même que d’éviter le glissement de l’instrument et les égratignures que les angles du pied pourraient produire sur une table polie. Une colonne de cuivre, bien robuste et articulée à sa partie supé¬ rieure pour permettre l’inclinaison de l’instrument, supporte tout le Microscope. Une vis de pression permet de fixer l’instrument dans toutes les inclinaisons, mais l’instrument est si bien balancé que cette vis est quasi superllue. Afin de réduire les vibrations au minimum, toutes les pièces de l’instrument ont été faites comme si elles appartenaient à un corps solide. Le support, qui porte la platine, est fait d’une seule pièce coulée, et se prolonge jusque dans l’articulation du sommet de la colonne; de même, le support du tube s’emboîte dans le support de la platine et y est fixé par six vis, ce qui lui donne la même rigidité que si le tout ensemble était coulé d’un seul bloc. Les deux pièoes emboî¬ tées sont en outre traversées par l’écrou de serrage pour l’inclinaison. La platine peut tourner sur son axe ; au lieu des petites plaques, à simple frottement doux, par lesquelles on assure inférieurement le maintien de la plaque rotatoire, il y a ici trois plaques à double ressort. De là résulte une rotation très douce en même temps que le (1) Extrait de Le Microscope , sa construction, son maniement, etc . , pari# Dr H. Van Heurck, 4e édition, 1 vol. in-4°, 1891. Fig. I. — Microscope du D' Van Hhbok, construit par MM. Watson md Sons, de Londres (forme continentale). 22 JOURDAL DE MICROGRAPHIE maintien parfait dans toutes les positions et cela sans avoir besoin de passer par un engrenage qui généralement donne de petits chocs après un certain temps d’emploi. Deux plaques superposées d’après le système des anciens stands Ross, commandées par des boutons latéraux, transmettent les mouve¬ ments horizontal et vertical à la préparation. Celle-ci se dépose sur une barrette mobile mlinie d’un butoir fixe et peut être immobilisée par un petit bouton. On peut, pour le travail ordinaire, remplacer la barrette par une plaque fixe munie de deux valets. Les mouvements horizontal et vertical ont une étendue de 25 milli¬ mètres ; des échelles divisées permettent, à l’aide de verniers, de lire les dixièmes de millimètre des mouvements. A la demande de l’acheteur, la platine peut être établie avec mou¬ vement de centrage. Tel est l’exemplaire que nous possédons. Le support du corps renferme le mouvement lent et porte anté¬ rieurement le tube qui, aussi bien que pour le mouvement prompt et le mouvement lent, se meut entre des guides qui, au besoin, peuvent être relâchées ou resserrées. A la partie supérieure du porte-tube se trouve un bouton qui, s'ajustant dans un petit support à vis calantes, permet d’immobiliser tout l’instrument dans la fonction horizontale lorsqu’il s’agit de photo¬ graphier dans cette position. Le mouvement lent est d’une délicatesse exquise et d’une précision qui dépasse celle de tous les microscopes de notre collection. Chacun des tours du bouton du mouvement lent correspond à 1[13 de milli¬ mètre ; comme l’ajustement est parfait on peut, dans certains cas, apprécier jusqu’à un centième de tour, soit 1{1300 de milimètre. Par suite du mécanisme le mouvement lent agit en sens inverse de“ celui des microscopes continentaux et nous avens, en conséquence, fait marquer sur la tête du bouton, deux flèches en directions opposées, portant à leur tète les lettres M. et D., indiquant le sens dans lequel il faut tourner pour faire monter et descendre le tube. Le tube est à tirage et très large : il a 42 millimètres de diamètre afin de pouvoir être utilisé dans toutes les recherches de photomi¬ crographie. Il est aussi à tirage et à allongement facultatif. Entièrement fermé il a une longueur de 142 millimètres; donc, moins qu’il ne faut pour les objectifs continentaux. Entièrement tiré, il a 24 centimètres de longueur. Puis, pour l’avoir plus long, on fait agir le bouton exté¬ rieur qui met en jeh une crémalière que porte un troisième tube, en réalité le deuxième à partir du tube extérieur. Ce tube permet déporter la longueur totale à 32 centim. On a donc à sa disposition toutes les longueurs voulues pour la correction des apochromatiques construits tant pour longueur continentale que pour longueur anglaise. Le tube JOURNAL DE MICROGRAPHIE 23 intérieur, le plus étroit est noirci en dedans jusqu’à la moitié de la longueur de l’oculaire, afin d’éviter absolument tout reflet intérieur, cause si souvent d’ennuis dans la photo-micrographie. Peut-être vaudrait-il encore mieux le tapisser entièrement de velours noir. Inférieurement le tube de tirage porte le pas de vis anglais, afin de pouvoir être employé avec fapertomètre d’Abbe, etc. Le miroir est porté par une tige pouvant se mouvoir latéralement ; il peut aussi, dans une certaine mesure, monter et descendre. Venons-en maintenant au substage, que nous avons à dessein réservé pour la fin, car nous avons à signaler ici des perfectionnements qui n’existent encore dans aucun autre microscope. Le condenseur peut être centré, cela va sans dire ; il peut monter ou descendre à l’aide d’une crémaillère, mais il possède, en outre, un mouvement lent d’une grande délicatesse. Jusqu’ici, dans les rares microscopes où le parfait ajustement du condenseur (ajustement si nécessaire dans certains cas et non assez apprécié encore), jusqu’ici, disons-nous, cet ajustement avait été simplement effectué par une vis, ce qui donnait un mouvement peu lent et une perte de temps dans les changements de direction. Ici, le mouvement lent est produit par un levier comme dans le mouvement lent du tube et le bouton de ce mouvement se trouve placé au-dessus de la platine et tout près du mouvement lent du tube. On peut ainsi obtenir une précision très grande et ajuster les deux mouvements lents à l’aide d’une seule main. L’ajustement du condenseur tel que nous l’avons fait disposer (et que nous employons depuis plusieurs mois pour tous nos microscopes) présente, croyons-nous, des avantages réels. Cet ajustement se compose d’un diaphragme-iris surmonté d’un porte-lentilles. Entre ces deux pièces glisse une plaque pouvant être retirée à volonté et portant au centre un anneau pouvant tourner sur son axe et destiné à recevoir les diaphragmes qui, par la manoeuvre de la plaque peuvent prendre telle excentricité que le permettra l’ouverture numérique de l’ob¬ jectif que l’on emploie. Le porte-lentilles peut7 recevoir les divers condenseurs Abbe, le condenseur achromatique de MM. Zeiss et aussi les pièces permettant l’emploi de tous les excellents condenseurs de MM. Powell et Lealard. On voit donc que la partie mécanique, qui permet tous les éclairages central et obliques désirés, reste invariable, mais peut recevoir toutes les parties optiques possibles. En somme, nous avons fait réunir dans cet instrument toutes les conditions de perfectionnement que nous a apprises une longue expérience du travail au microscope, et MM. Watson et Sons ont réa¬ lisé tous nos desiderata avec un soin et une précision que nous n’osions même espérer. Si nous ajoutons que cet appareil si parfait ne coûte 24 JOURNAL DE MICROGRAPHIE que 400 francs et, par conséquent, moins que les grandes montures du continent, on admettra, croyons-nous, volontiers, que les cons¬ tructeurs ont rendu un véritable service aux travailleurs sérieux par l'établissement de ce modèle. (1) Dr H. Van Heurck. Sur les Végétaux parasites non Microbiens transmissibles des Animaux à l’Homme et réciproquement. (Fin) (2) Conclusions Les brillants travaux de Bazin et de ses élèves (écoles de Paris), puis d’Hebra et de ses élèves (école de Vienne) avaient fini par apporter assez de lumière dans l’étude difficile des dermatomycoses, pour qu’on pût croire définitivement acquise cette notion, que les Champignons de la peau sont essentiellement au nombre de quatre, causant chacune une maladie spéciale : 1° Le Microsporon fur fur , causant le pityriasis versicolor ; 2° Le Microsporon Audouini , causant la pelade ; 3° V Acliorion Scliœleini, causant la teigne faveuse ; 4° Le Trichophyton tonsurans, causant les diverses formes de tricho- phytie et spécialement la teigne tondante. Les recherches récemment faites en différents pays sont venues anéantir cette croyance. Non seulement le nombre des Microphytes cuti- coles a augmenté dans une large mesure, mais encore on a acquis la conviction que, sous les noms de favus et de trichophytie, on avait confondus plusieurs affections bien distinctes, caractérisées chacune par un organisme parasitaire spécifique. Ces recherches sont encore trop récentes ; elles sont d’ailleurs encore trop inachevées pour qu’on puisse prévoir où l’on s’arrêtera dans la voie nouvelle et, par conséquent, pour qu’on puisse dès maintenant en tirer des conclusions définitives. Il est acquis néanmoins que des animaux d’espèce très variée (Poule, Bœuf, Cheval. Lapin, Rat, Souris, Chien, Chat) peuvent transmettre à l’Homme, soit par une fréquentation (1) Cet article, extrait de l'ouvrage du Dr H. Van Heurck, a été complété par l’auteur, pour le Journal de Micrographie, en raison des perfectionnements apportés à l’instrument depuis la publication dudit ouvrage. La Rédaction. (2) Voir Journal de Micrographie^ T. XV, 1891. p. 284 et'313. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 25 assidue, soit par un contact passager, des maladies parasitaires capables de se développer chez celui-ci, d’y revenir plus ou moins tenaces et d’y provoquer des accidents plus ou moins graves. Ces notions, basées tout à la fois sur l’observation clinique, sur la culture des Microphytes en dehors de l’organisme et sur la reproduction expérimentale de la maladie par inoculation soit de ces cultures, soit simplement de fragments épidermiques renfermant le parasite, rendent légitimes les conclusions suivantes : 1° Un certain nombre de dermatoses, causées par des Champignons, sont transmises à l’Homme par les animauxjavec lesquels celui-ci peut se trouver en contact. 2° Par la fréquentation des animaux domestiques, l’Homme est donc exposé à contracter certaines maladies cutanées. 3° Tout animal dont la peau présente un aspect anormal (desquama- tion, croûtes, etc.) ou dont les poils semblent tomber ou se briser spon¬ tanément doit être isolé, soumis à une stricte observation et traité par les procédés parasiticides . 4° La litière ayant servi à cet animal sera détruite par le feu. Les stalles d’écurie, chenils, harnais, couvertures seront désinfectés. Les tapis, couvertures de lit, etc., sur lesquels les Chats et les Chiens se couchent volontiers seront passés à l’étuve. 5° L’Homme peut lui-même communiquer certaines dermatomycoses aux animaux domestiques. 6° Tant que le traitement médical n’aura pas arrêté le mal ou du moins ne Laura pas suffisamment atténué pour que, de l’avis du médecin, toute chance de contaminatioo ait disparu, on devra s’abstenir de tout contact avec les animaux, ceux-ci pouvant s’infester à leur tour et devenir ainsi secondairement les propagateurs de la maladie. 7° Les différents gouvernements devront prohiber, par un règlement spécial, l’introduction sur leur territoire de tout animal de provenance étrangère, chez lequel on aura notoirement reconnu l’existence d’une dermatose parasitaire et transmissible, non seulement de l’animal à l’Homme, mais aussi de l’animal à l’animal. Dr Raphaël Blanchard, Prof, agréé à la Fac. de Méd. de Paris. 26 JOURNAL DE MICROGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE I Le Microscope, sa construction, son maniement; la Technique microscopique en général , la Photomicrographie , le passé et Y avenir du Microscope , par le Dr H. Van Heurck. — 4e édition (1). Tout le monde connaît [l’ouvrage du Dr Van Heurck : Le 'Microscope sa construction , son maniement , etc,, dont la 3e édition a paru en 1878; voici la 4e édition qui vient de paraître et elle sera — comme les précédentes, d’ailleurs, — la bienvenue, attendu qu’il n’y a plus aujourd’hui, en langue française du moins, un seul ouvrage qui soit, dans toutes ses parties, au niveau de la science actuelle. Ce que l’auteur a voulu faire, il l’explique en quelques lignes de Préface , et nous ne pouvons mieux faire que de lui céder la parole : « Nous n’avions pas vingt ans, dit-il, quand nous rédigeâmes le manus¬ crit de la première édition de ce livre. Il ne fut toutefois publié que quel¬ ques années après et sur les instances de notre ami Arthur Chevalier, qui voulait en insérer certaines parties dans son Etudiant Micrographe. « La Microscopie fut, en effet, notre étude de prédilection dès l’enfance, et nous lui devons bien des heures heureuses de notre vie. « Lorsque nous écrivîmes le premier manuscrit de cet ouvrage, les étùdes micrographiques n’étaient pas aussi répandues, en Belgique et en France, qu’elles le sont maintenant. Un microscope était quasi un instru¬ ment de curiosité, et notre livre, modeste brochure de 104 pages, fut même le premier ouvrage dans lequel le lecteur français put s’initier à la pra tique de la Micrographie végétale. « Quatre ans après sa publication, on nous en demanda une deuxième édition ; la troisième, tirée à un nombre considérable d’exemplaires, parut neuf ans après. « Des occupations incessantes et le long travail exigé par la publica¬ tion de notre Srjnopsis des Diatomées ont fait retarder l’apparition de cette 4e édition, que des lecteurs fidèles nous réclament depuis longtemps. « Ils n’auront cependant pas à se plaindre beaucoup du retard. Le Mi¬ croscope a fait de tels progrès durant ces dernières années, que la théorie fait croire que nous n'avons plus guère à espérer que des perfectionne¬ ments dont le principal sera une utilisation plus complète de l’ouverture des objectifs. Par NI. H. PEKAftAEEO Deux volumes grand in-8° (600 pages, 500 gravures dans le texte et 10 planches) IPr^ix : 22 Francs LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS 19, Rue Hautefeuille, 19 PARIS LEÇONS SLR LES SP0R0Z0AIRES Par G. BALBIAM Recueillies et publiées par le Dr J PELLETAN Un Tolume, grand in-8, avec 52 figures et 5 planches lithographiées Prix : 8 fr. au lieu de 19 B unau du Journal de Micrographie , 3, rue de Lille. JOURNAL DE MICROGRAPHIE AVANTAGE OU PHOSPHATE DE FER SOÜIBLE DE ÏÆf&AS, PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS-SCIENCES 1° Solution. Elle contient, par cuillerée à bouche, 20 centigr. de pyrophos¬ phate de fer et de soude. 2° Incolore, sans goût ni saveur de fer, sans action sur les dents, parfaite¬ ment acceptée par tous les naïades sans distinction. 3n Pas de constipation : Grâce à la présence d’une faible quantité de sulfate de soude qui se produit dans la préparation de ce sel, et sans aucune influence sur la saveur du médicament. 4° Réunion des principaux éléments des os et du sang, fer et acide phosphorique, circonstance éminemment favorable à l’action digestive et res¬ piratoire. 5° Pas de précipitation en présence du suc gastrique, par conséquent assimilation rapide du sel, bien supporté par les estomacs les plus délicats, à l’inverse de la plupart des autres préparations ferrugineuses. Indications : Anémie , Affections qui en Dépôt : à la pharmacie YIAL, 1 , ruer ïkr.2r4&loue. Librairie Scientifique AUGUSTE THOMAS 6, place de la Sorbonne MATHÉMATIQUES, PHYSIQUE, CHIMIE GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE, HISTOIRE NATURELLE Envoi des Catalogues franco. Les Peptones cle Chapoteaut à la viande de boeuf , préparées exclusivement avec la pepsine de mouton pure, sont les seules qui soient neutres et qui ne contiennent ni chlorure de sodium ni tartrate de soude ; elles se prescrivent sous les formes suivantes : VIN DE PEPTONE DE CHAPOTEAUT D’un goût très agréable, il se prend après les repas à la dose de 1 ou 2 verres à bordeaux. — Dosage : 10 grammes de viande de bœuf par verre à bordeaux. POUDRE DE PEPTONE CHAPOTEAUT Elle est neutre, entièrement soluble et représente cinq fois son poids de | viande. Indications : Anémie, dyspepsie , débilité , dégoût, des aliments, atonie du tube digestif, convalescence , alimentation des nourrices, des enfants , des viellards . des diabétiques , des phtisiques, etc. Depot : Pharmacie VIAL, i, rue Bourdaloue. [DRAGEES GRIRAUD au JPElt et à VERGOT de SEIGLE Incomparables dans le Traitement de l’INCONTINENCE NOCTURNE d’URINE les affections chlorotiques les Pâles Couleurs et .Anémies de toute nature. Connues depuis de longues années, elles ont valu à I’Inventeur les plus flatteuses distinctions. DIPLOME D’HONNEUR à l'Exposition d’Hygièae de l’Eafance 1887. Se trouvent dans toutes les bonnes | Pharmacies et chez les principaux Dro¬ guistes , en France et à V Etranger Prix : e» francs. [Vente en Gros chez E. GRIMAUD Fils, 3, Rue Ribera. PARj JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE DI AT O MI STE Journal spécial s'occupant exclusivement des Diatomées et de tout be qui s’y rattache, paraissant tous les trois mois eu un fascicule, format in-4° de 12 à 16 pages de texte, avec 2 ou 3 planches même format. PUBLIÉ PAR J . T E M P È R F avec la collaboration de MM. J. Bran, P. Borgon, P. T. Cleve, E. Butertre, E. Grove, H. Peragallo. Prix d’abonnement : Pour la France et tous les pays faisant partie de VunFn postale . 15 f En dehors de l'union postal . 20 Le numéro . . . • • 5 — Pour tous les renseignements ou communications s’adresser à J. TEMPÈRE Rue Saint- Antoine, 168, Paris. IWORRHUOL de CHAPOTEAUT Le MORRHU^L renferme tous les principes actifs de l'huile de foie de Morue, sauf la partie grasse. Il représente 25 lois son poids d’huile et se délivre en petites capsules rondes contenant 20 centigrammes ou 5 grammes d'huile de morue brune. Dose journal ère : 2 a 3 capsules pour les enfants ; 3 à 6 pour les adultes au moment des repas. MORRUHOL CRÉOSOTE DE CHfiPOl EAUT Ces Capsules contiennent chacune quinze centigrammes de MorruEioi, correspondant à quatre grammes d'I.uile de foie morue et cinq centigrammes de Créosote de hêtre dont on a miné le créosol et les produits acides, subtances que l'on renco toujours dans les créosotes du commerce et qui exercent une aeti caustique sur l'estomac et les intestins. Elles ont donné les meilleurs résultats dans la gsBatàsie et la üaulfrerculose pulmossaire à la dose de 4 à 6 capsules par jour prises au commencement du repas. Dépôt : Piiarasacie, I, rue Rcurdaloue #9 POU D RES et PASTI LLES Au Misrnuth et Magnésie Pastilles : 2 fr. 50.— Poudres : 3 et 5 fr. !a Boîte ftPÜTT â lï Tl L 1 * n X Tl» «... ~ Tl».. fi a - 1 M Dli» mm » ». a» o SE LO C B H AN £ £ UE EA.CMATIS MALADIES del ESTOMAC Digestions difficiles Manque d’appétit, Aigreurs, Flatuosités Pilules, Dragées ou Sirop : 3 fr. Solution : 2 fr. 50 — Vin : 5 fr. Exiger sur l’Etiquette ta signature E. ROBIQUET DETHAM, Ph '“, rue Baudin, 23, Paris Anémie, Chlorose, Pôles Couleurs ConOUleSCence .' Guérison prompte tt eirtaine pu l’ÊLIHIR EUSTHENIOUE au JFEBet àl'JEBGOTde Seigle du D'J. PELLETAI — — . ■» . — Cet Élixir, d'un goût délicieux et trè agréable d prendre, est le plus puissan réparateur des forces. A la dose d’uni cuillerée à café après chaque repas, il es recommandé d’une façon toute spéciale au: femmes qui nourrissent, et dont le lait i besoin d'ctre reconstitué. Prix du Flacon : francs. Dans toutes les bonnes Pharmacies Tente en Gros chez E. GRIMAUD Fils 3, Rue Ribera. PARIS. MALADIES de la GORGE OE LA VOIX ET DE LA BOUCHE AU SEL DE BERTHOLLET ïiiger la Signature de DETHAN, Pharmacien à Paris, rue Baudin, N° 2 B, et nr. Pharmacies.— La Boîte: 2' 50. ANEMIE, GASTRALGIE Fièvres, Maladies nerveuses VI N de BE L LI N I AU QUINQUINA ET COLOMBO Y Apéritif,Fortifiant,Fébrifuge,Antinerveux Exiger sur l’étiquette la signature J. FAYARD DETHAN, Phen, rue Baudin, 23, PARIS. - Prix : QUESTIONS DU JOUR AUTOUR DE M. PASTEUR Microbes et Parasites — Virus et Vaccins — Écoles et Facultés La Rage. CAUSERIES SCIENTIFICO- MON DAINES Par le Docteur J. IP* È L L E T -A. PsT Avec une Préface par M. VICTOR MEUNIER Un vol. in-12 d«* 400 nges. — Prix 3 fr. 50 SIKGP et VIK te oüsart AU LACTO-PHOSPHATE DE CHAUX • Le procédé de dissolution du phosphate de chaux dans l’acide lactique, qui est l’acide du suc gastrique, est dû à M. DUSSART; le corps médical & constaté l’efficacité ue cette combinaison dans tous les cas où la nutri¬ tion est en souffrance. Il est donc indiqué dans la phtisie, la grossesse, l’allaitement , le Lymphatisme et la scoliose, la dentition la crois¬ sance, les convalescences. — SIROP. — VIN. — SOLUTION. 2 à 6 cuillerées à bouche avant le repas. DEPOT : 113, Faubourg Saint-Honoré et toutes Pharmacies ! ) il i \ i LABORATOIRE JOURNAL DE MICROGRAPHIE INSTRUMENTS, RÉACTIFS, PRÉPARATIONS, ETC TOUTES LES FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE MICROTOMES de Thoma, Reichert, Schifferdecker, Ranvier, Zeiss Malassez, triple-pince, etc. APPAREILS pour la BACTÉRIOLOGIE, étuves à stérilisation, cou¬ veuses d'Arsonval, de Koch. INSTALLATION DE CABINETS COiPLETS OE MICROGRAPHIE Collection des 16 réactifs les plus usités (25 francs.) 17, Rue de Berne. INSTRUMENTS DE PHYSIQUE NEUFS ET D'OCCASION MACHINES ÉLECTRIQUES MÉDICALES ÉLECTRICITÉ OPTIQUE GÉOMÉTRIE MÉDECINE CIL I) U TE HUE il. Rue Blainville, 11 pa bs as PHOTOGRAPHIE CHIMIE MÉCANIQUE ARPENTAGE SIROP DE LAGASSE A LA SÈVE DE PIN MARITIME Le sirop de sève de pin, préparé avec la sève de pin recueillie au fi moment où le végétal est dans toute sa force, possède tontes les pro prié- jjl tés balsamiques et résineuses -ni pin maritime. C’est un pectoral efficace et gg agréable dans les diverses maladies des voies respiratoires. 11 aune action || bien manifeste dans le catarrhe pulmonaire chronique, facilite l’expectora¬ tion, diminue la toux et fait disparaître les douleurs de la poitrine. Dans les affections catarrhales de la vessie, il donne les meilleurs ré- 9 sultats et remplace avantageusement les sirops de baume de tolu, detérében- • thine ou l'eau de goudron. §| Dose, deux à quatre cuillerées à bouche par jour. Dépôt : à Bordeaux, pharmacie Lacoste ; à Paris, dans toutes les Q harmacies. JOURNAL DE MICROGRAPHIE AVANTAGE OU PHOSPHATE DE FER SOLUBLE DE liERAS, PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS-SCIENCES 1° Solution. Elle contient, par cuillerée à bouche, 20 centigr. de pyrophos¬ phate de fer et de soude. 2° Incolore, sans goût ni saveur de fer, sans action sur les dents, parfaite¬ ment acceptée par tous les malades sans distinction. 3<> Pas de constipation : Grâce à la présence d’une faible quantité de sulfate de soude qui se produit dans la préparation de ce sel, et sans aucune influence sur la saveur du médicament. 4° Réunion des principaux éléments des os et du sang, fer et acide phosphorique, circonstance éminemment favorable à l’action digestive et res¬ piratoire. 5° Pas de précipitation en présence du suc gastrique, par conséquent, assimilation rapide du sel, bien supporté par les estomacs les plus délicats, à l’inverse de la plupart des autres préparations ferrugineuses. Indications : Anémie , Affections qui en dérivent. Dépôt : à la pharmacie VI AL, 1, rue Bourdaloue. DRAGÉES GRIIHAUD au FER et à V ERGOT de SEIGLE - Incomparables dans le Traitement de l’INCONTlNENCE NOCTURNE d’URINE LE« AFFECTIONS CHLOROTIQUES les Pâles Couleurs ei Anémies de toute nature. Connue* depuis de longues années, elles ont valu à I’Inventeur le» plus flatteuses diatinction*. DIPLOME D’HONNEUR àl'Iioosiiion d’Hygiène de l’ïnfance 1887. Se trouvent dans toutes les bonnes | Pharmacies et chez les principaux Dro¬ guistes, en France et à l'Etranger Prix : 3 francs. [Tente en Gros chez E. GRIÏAUD Fils, 3, Une Ribera, PARIS ■n Librairie Scientifique AUGUSTE THOMAS 6, place de la Sorbonne MATHÉMATIQUES. PHYSIQUE. CHIMIE GÉOLOGIE. MINÉRALOGIE. HISTOIRE NATURELLE Envoi des Catalogues franco. Les Peptones de, Chapoteaut à la viande de boeuf , préparées exclusivement arec la pepsine de mouton pure, sont les seules qui soient neutres et qui n* contiennent ni chlorure de sodium ni tartrate de soude ; elles se prescrivent sous les formes suivantes : VIN DE PEPTONE DE CHAPOTEAUT D’un goût très agréable, il se prend après les repas à la dose de 1 ou 2 verres à bordeaux. — Dosaor : 10 grammes de viande de bœuf par verre à bordeaux. POUDRE DE PEPTONE CHAPOTEAUT Elle est neutre, entièrement soluble et représente cinq foie son poids de viande. Indications : Anémie, dyspepsie, débilité , dégoût des aliments, atonie du tube digestif, convalescence, alimentation des nourrices, des enfants, des viellards. des diabétiques, des phtisiques, etc. Dépôt : Pharmacie VIAL, 1, rue Bourdaloue. JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE DIATOMISTE .Tournai spécial s'occupant exclusivement ries Diatomées et de tout ce qui s’y rattache, paraissant tous les trois mois en un fascicule, format in_4» de 12 à 16 pages de texte, avec 2 ou 3 planches même format. PUBLIÉ PAR J . T E M P É R E: avec la collaboration de MM. J. Bran, ?. Bergen, ?. T. Cleve, E. Dutertre, E. Grove, H. Peragailo. Prix d’abonnement: Pour la France et tous les pays jaisant partie de l union postale . 15 fr. En dehors de l'union postal . 20 — Le numéro. . . . - • - . . • • 5 — - — - - Pour tous les renseignements ou communications s’adresser à ■ J. TEMPÈRE Rue Saint-Antoine, 1 68, Paris. IV30BRHU0L de CHAPOTEAUT Le UVOBBRlf UOE< renferme tous les principes actifs de l’huile de foie de Morue, sauf la partie grasse. Il représente 25 fois son poids d’huile et se délivre en petites capsules rondes contenant 20 centigrammes ou 5 grammes d’huile de morue brune. — Dose journalière : 2 à 3 capsules pour les enfants ; 3 à 6 pour les adultes au moment des repas. môRRUHOL CRÉOSOTE DE CHAPOTEAUT Ces Capsules contiennent chacune quinze centigrammes de Morraalao!, correspondant à quatre grammes dT.uile de foie de morue et cinq centigrammes de Créosote de hêtre dont on a éli¬ miné le créosol et les produits acides, subtances que l’on rencontre toujours dans les créosotes du commerce et qui exercent une action caustique sur l’estomac et les intestins. Elles ont donné les meilleurs résultats dans la giBatisie et la tubcremlose gmlImoBBaàrc à la dose de 4 à 6 capsules par jour prises au commencement du repas. Dépôt PSaarmacie, 1, rwc SSeurdaloue SEIZIÈME ANNÉE /_L_ , C^aXT- JOURNAL DE MICROGRAPHIE Histologie humaine et comparée. Anatomie végétale. — Botanique. — Zoologie. Bactériologie. — Applications diverses du Microscope. REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS o et étrangers: * PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DU DR J. PELLETAN ^3 5cL52SHS25H5 UIBRAH.Y OF Illinois State BORflTORY OF NOTAI HISTOIÏÏ, URBANA, ILLINOIS. N- 2 — 25 Février 1392. BUREAUX DU JOURNAL ADMINISTRATION ET RÉDACTION 3, Rue de Lille, 3 PARIS BUREAUX DU JOURNAL 17, Rue de ‘Berne Le Journal de Micrographie paraît chaque mois en un ou deux fascicules de 40 à 60 pages, avec figures dans le texte et planches noires ou coloriées, suivant le besoin. PRIX DE L’ABONNEMENT : Pour Paris et Départements . 25 francs. — Union Postale (Europe) . 28 _ — — (Amérique et Asie) . 30 — — Amérique . 6 dollars. — Antilles, Océanie . 40 francs. On s’abonne en adressant, par lettre affranchie, un mandat de poste à l’ordre de M. le Dr J. PELLETAN, directeur, au bureau du journal, 3, rue de Lille, à Paris, Tout ce qui concerne la Rédaction ou le service du journal doit être adressé au bureau du journal, 3, rae de Lille, Paris. Ancitvine liaison HAItTXACR et PRAZUIOWSKI BÉZU, HAUSSER et Cie, Succrs Médailles d’or et d’argent à l’Exposition de 1878. — Rftdaille d’or à l’Expos. d’Anvers MICROSCOPES Objectifs, Accessoires, Loupes OBJECTIFS A IMM. HOMOGÈNE Lunettes, Longues-Vues OBJECTIFS PHOTOGRAPHIQUES Goniomètres, Héliostats, Appareils divers 1, RUE BONAPARTE,! PARIS J V LABORATOIRE JOURNAL DE MICROGRAPHIE INSTRUMENTS, RÉACTIFS, PRÉPARATIONS, ETC y, ' •* - A TOUTES LES FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE MICROTOMES de Thoma, Reichert, Schifferdecker, Ranvier, Zeiss Malassez, triple-pince, etc. APPAREILS pour la BACTÉRIOLOGIE, étuves à stérilisation, cou¬ veuses d’Arsonval, de Koch. INSTALLATION OE CABINETS COMPLETS DE IÏIICROGRAPHIE Collection des 16 réactifs les plus usités (25 francs.) 17, Rue de Berne. A INSTRUMENTS DE PHYSIQUE NEUFS ET D’OCCASION MACHINES ÉLECTRIQUES MÉDICALES ÉLECTRICITÉ OPTIQUE GÉOMÉTRIE MÉDECINE CIL DUTERBE 11, Rue Blainville, 11 f» ASSIS PHOTOGRAPHIE CHIMIE MÉCANIQUE ARPENTAGE SIROP DE LAGASSE A LA SÈVE DE P I N MARITIME Le sirop de sève de pin, préparé avec la sève de pin recueillie au moment où le végétal est dans toute sa force, possède toutes les proprié¬ tés balsamiques et résineuses du pin maritime. C’est un pectoral efficace et agréable dans les diverses maladies des voies respiratoires. 11 aune action bien manifeste dans le catarrhe pulmonaire chronique, facilite l’expectora¬ tion, diminue la toux et fait disparaître les douleurs de la poitrine. Dans les affections catarrhales de la vessie, il donne les meilleurs ré¬ sultats et remplace avantageusement les_siropsde baume de tolu, de térében¬ thine ou l’eau de goudron. Dose, deux à quatre cuillerées à bouche par jour. Dépôt : à Bordeaux, pharmacie Lacoste ; à Paris, dans toutes les nharmacies. ANEMIE, GASTRALGIE Fièvres, Maladies nerveuses V I N DE B E L L I N I AU QUINQUINA ET COLOMBO A péritif,Fortifiant,Fébrifuge,Anti nerveux Exiger sur l’étiquette la signature J. FAYARD DETHAN, Phen, rue Baudin, 23, PARIS. - Prix : 4f. ANEMIE, CHLOROSE RA.CHITIS2HLE PYROPHOSPHATE DE FER ROBIQUET APPROUVÉ PAR L'ACADEMIE DE MEDECINE Pilules, Dragées ou Sirop : 3 fr. Solution : 2 fr. 50 — Vin : 5 fr. Exiger sur l'Etiquette la signature E. ROBIQUET DETHAN, Phi^,,, rue Baudin, 23, Paris MALADIES de la GORGE DE LA VOIX ET DE LA BOUCHE PASTILLES DETHAN AU SEL DE BERTHOLLET liiger la Signature de DETHAN, Pharmacien àPari3, rueBaudin, N° ? 3 , et pr. Pharmacies. — La Boîte : 2' 50. MALADIES de l ESTOM AC Digestions difficiles Manque d’appétit, Aigreurs, Flatuosités POUDRES et PASTILLES N S Au Bismuth et Magnésie Pastilles : 2 fr. 50.— Poudres : 3 et 5 fr. là Boîte DETHAN, Phten à Paris, r. Baudin, 23, etpr- Pharmacies. Anémie, Chlorose, Pâles Couleurs ConOUleSCenCB t Démon prompte et certaine pu lëuxir eusthénioue au EERet àl’ERGOTde Seigle du D'J. PELLETAN — ■ ♦ 4 « Cet Élixir, d’un goût délicieux et très agréable à prendre, est le plus puissant réparateur des forces. A la dose d’une cuillerée à café après chaque repas, il est recommandé d'une façon toute spéciale aux femmes qui nourrissent, et dont le lait a besoin d’être reconstitué. Prix du Flacon : £> francs. Dans toutes les bonnes Pharmacies I Vente en Gros chez E. GRIMAUD Fils 3, Rue Ribera. PARIS. QUESTIONS DU JOUR AUTOUR DE M. PASTEUR Microbes et Parasites — Virus et Vaccins — Écoles et Facultés La Rage. CAUSERIES SCIENTIFICO-MOND AINES Par le Docteur «J. IPELLETAN Avec une Préface ]par M. VICTOR MEUNIER Un vol. in-12 de 400 âges. — Prix 3 fr. 50 SIROP ET VIN DE DUSART AU LACTO-PHOSPHATE DE CHAUX Le procédé de dissolution du phosphate de chaux dans l’acide lactique, qui est l’acide du suc gastrique, est dû à M. DUSSART; le corps médical a constaté l’efficacité de cette combinaison dans tous les cas où la nutri¬ tion est en souffrance. 11 est donc indiqué dans la phtisie, la grossesse, l’allaitement , le l’ymphatisme et la scoliose, la dentition la crois¬ sance, les convalescences. — SIROP. — VIN. — SOLUTION. 2 à 6 cuillerées à bouche avant le repas . DEPOT : 113, Faubourg Saint-Honoré et toutes Pharmacies Seizième année. N° 2 25 Février 1892 JOURNAL D E MICROGRAPHIE SOMMAIRE ! Revue, par le Dr J. Pelletan. — Le Système vasculaire [suite), leçons faites au Collège de France par le professeur L. Ranvier. — Observations sur la mem¬ brane cellulosique, par M. L. Mangin. — Les Coscinodiscées [suite], par M. J.-D. Cox. •— Le Microscope du Dr H. Yan Heurck, forme anglaise. — Classification des Diatomées, par le Dr J. Pelletan. — Influence de l’Ecole parasitaire sur la doctrine pathogénique et le traitement de la phtisie, par le Dr Cazenave delà Roche. — Bibliographie, par le Dr J. Pelletan. — Con¬ cours de l’Académie de médecine de Belgique. — Avis divers. REVUE Il a été beaucoup question dans ces dernières semaines du microbe de binfluenza, car il paraît que la bactériologie s’est enrichie d’un nou¬ veau microbe. J’ai annoncé ici récemment que le Dr Pfeiffer, de Berlin, à qui l’on accorde, à ce qu’iL paraît, une grande autorité parce qu’il est gendre du professeur Koch, — raison qui, à mon avis, est tout à fait insuf¬ fisante, — j’ai annoncé, dis-je, que le I)r Pfeiffer avait trouvé dans les crachats des malades atteints d’influenza un bacille qu’il considérait comme producteur de cette maladie. D’autre part, un médecin de l’hôpital Moabit, — toujours à Berlin, — aurait trouvé un microbe de l’influenza, non plus dans les crachats, mais dans le sang des malades. Ce médecin, le Dr Canon, a montré ses préparations à M. Koch, et celui-ci a reconnu que cebacille était le même que ce lui de M. Pfeif¬ fer. Il se présente sous forme de très petits bâtonnets ayant à peu près 34 JOURNAL DE MICROGRAPHIE la même largeur que le bacille de la septicémie de la souris (environ 1/10 à 2/10 de [x ), mais moitié moins longs (environ 1/2 p. ). Les bâtonnets sont souvent groupés par trois ou quatre, en chaînettes. Ils se cjlorent mieux par les solutions aniliques acides que dans les solutions alcalines. On cite, en effet, parmi les meilleurs colorants de ce bacille, la solution de Ziebl qui est acidifiée par l’acide pliénique(l) ; mais on cite aussi celle de Lœffler qui est fortement alcalinisée par la potasse (2), ce qui prouverait, en somme, que le microbe n’a pas de préférence bien marquée pour les acides, non plus que pour les alca¬ lis. Les extrémités du bâtonnet se colorent plus que le milieu, ce qui peut le faire prendre pour un diplocoque. Ce bacille est immobile. M. Pfeiffer ne Ta trouvé que dans des cas d’influenza, au sein des mucosités bronchiques. Le Dr Canon prend une gouttelette de sang du sujet, l’étend sur un couvre-objet et la laisse sécher. La lamelle est alors placée dans l’alcool pendant au moins 5 minutes, puis mise à l’étuve pendant 3 à 6 heures dans la solution de Czenzyeke; enfin, elle est lavée, séchée et montée dans le baume du Canada. Les bacilles sont toujours extrême¬ ment rares dans une préparation, mais leur présence a permis, dit M. Canon, défaire le diagnostic dans des cas incertains. MM. Pfeiffer et Canon ont fait des cultures sur gélose, mais les cul¬ tures sont difficiles, et les inoculations sont restées sans résultat, sauf sur les singes et les lapins (Pfeiffer). M. Kitasato a été plus heureux et a obtenu des cultures sur gélose glycérinée, mais les colonies sont extrêmement petites et transpa¬ rentes, ce qui explique peut-être pourquoi les observateurs précé¬ dents ne les ont pas vues. Les choses en étaient là lorsque le professeur Cornil est venu faire une communication à l’Académie de médecine, pour rappeler que M. Babes a découvert, en 1890, un microbe debinfluenza, diplocoque à extrémités renflées, de 2/10 à 3/10 de *, qui a été retrouvé ensuite par M. Kovalsky, de Vienne. M. CorniletM. Chantemesse ont fait cette expérience : ils ont pris une goutte de sang à un enfant atteint d’influenza et l’ont inoculée dans une veine de l’oreille d’un lapin. Un jour après, le sang du lapin conte¬ nait des bacilles semblables à celui de MM. Pfeiffer et Canon. Le sang de ce lapin a été inoculé sur de la gélose sucrée et a fourni des cultures caractéristiques contenant les mêmes bacilles que le sang. (1) La solution de Ziehl est une solution de violet de méthyle dans l’alcool absolu, acidifiée par l'acide phénique. (2) La solution de Lœffler est une solution alcoolique concentrée de bleu de méthylène alcalinisée par la potasse. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 35 Ces cultures ont été inoculées à un lapin, et ce lapin a présenté dans son sang des bacilles semblables. Deux gouttes de culture dans du bouillon ont été mises dans les narines d’un singe et ça lui a donné — non pas, comme on aurait pu le croire, le catarrhe nasal de l’influenza, — mais la diarrhée avec fièvre. D’où les expérimentateurs concluent : « L’influenza est une maladie infectieuse causée par une bactérie spéciale par sa forme, son mode de coloration et sa culture. » Que le microbe en question soit une cause ou un effet de la maladie c’est une affaire à débattre, mais que la maladie soit infectieuse, c’est ce que j’ai soutenu dès le mois de décembre 1889, alors que les « princes de la science s’écriaient avec assurance : — «L’influenza, une maladie ! une épidémie! — Allons donc! jamais de la vie ! — ce n’est même pas une indisposition. ★ * * Rappelons seulement pour mémoire qu’il y a déjà pas mal de microbes de l’influenza,à commencer par celui de MM. Vincent et Vaillard, qui était un streptocoque, analogue à celui de l’érysipèle, et qui se trouvait dans les crachats etdans les poumons des malades. Ino¬ culé au lapin il le faisait mourir avec des lésions pulmonaires sem¬ blables à celles de la pneumonie grippale. C’était l’avis de M. du Cazal, de Paris, et de M. Ribbert, de Rerlin. Et puis, il y a encore eu le microbe en filament, de M. Seifert, qui se trouvait dans le mucus nasal. Et puis le bacille encapsulé de M. Jolies, de Vienne, analogue à celui de Friedlænder. . . Etc., etc. Lequel est le vrai ? * * Ÿ D’ailleurs, au point de vue du traitement, — et, en réalité, c’est le traitement qui doit être le but et la fin de toutes ces recherches, — il importe bien peu qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas de microbe, que ce soit celui-ci ou celui-là, qu’il soit cause en effet, caria doctrine des microbes pathogènes n’a jusqu’ici exercé aucune influence heureuse sur la thérapeutique. Rien au contraire, elle l’a fait rétrograder, et, par exemple, en ce qui regarde la tuberculose, elle l’a amené à des pratiques absurdes: lavements d’acide carbonique, inhalations d’acide fluorhydrique ou d’air surchauffé, inoculations de sang de chien ou de chèvre, etc. 36 JOURNAL DE MICROGRAPHIE C’est précisément la thèse que soutient le Dr Cazenave de la Roche dans un excellent article, publié par La Clinique française, qui pré¬ sente et résume bien tous les arguments que, depuis bientôt vingt ans, j’oppose à l’invasion des théories microbiennes dans la pathologie et à l’intrusion de la bactériologie dans la thérapeutique. Nos lecteurs trou¬ veront plus loin cet article, que nous reproduisons. Du reste, cetle invasion de la microbiologie a souvent des consé¬ quences bien bizarres. Voici un malade qui entre au Val-de-Gràce pour une pleurésie du côté gauche. On fait la ponction et qu’est-ce qu’on trouve dans le liquide de l’épanchement? — uniquement le bacille d’Eberth, c’est-à-dire celui à qui l’on attribue la fièvre typhoïde. Et on nous dit : c’est une pleurésie causée par le bacille typhique. — Eh bien! alors, le bacille d’Eberth n’est donc pas un bacille spécifique puisqu’il produit aussi bien une pleurésie qu’une fièvre typhoïde. (Et le cas est, à ce qu’il paraît, fréquent.) — Mais si fait, répond le microbien, c’est une pleurésie typhoïde, une fièvre pleur o-typhoïde. Ce n’est pas plus malin que ça, et il y a, comme vous voyez, tou¬ jours moyen de s’ananger. ★ * * A la Société de Biologie, M. Fabre-Domergue semble vouloir cher¬ cher noise aux nouvelles maladies parasitaires récemment inventées et qu’on a désignées sous le nom de q>sorospermoses , parce qu’elles seraient dues à des psorospermies, autrement dit à des sporozoaires voisins des Coccidies. En étudiant la karyokinèse dans les tumeurs malignes, M. Fabre- Domergue a trouvé que le processus de la division n’est pas changé; il se produit comme dans les tissus normaux sans qu’il y ait un mode spécial aux tumeurs, malgré l’opinion de M. Cornil, en France, et de M. Arnold, en Allemagne. Ce qui est changé, c’est l’orientation de l’ensemble de la prolifération cellulaire. Ainsi, dans un épithéliôme cutané, par exemple, ce n’est plus seulement la couche génératrice qui se divise, mais il se forme des îlots de cellules en division dans toutes les directions. Il en résulte que les éléments les plus âgés ne sont plus refoulés à la périphérie du tissu et normalement éliminés ; mais ils restent entourés par des plans de division qui les circonscri¬ vent, et c’est alors qu’il revêtent ces formes bizarres qu’on a prises pour des Coccidies. A quoi M. Malassez a répondu que les corps décrits par lui et par M.Darier, dans certaines tumeurs, n’étaient pas des formes de dégéné¬ rescence cellulaire, mais bien des Psorospermies qui paraissent voi¬ sines des Coccidies. Et M. Malassez a raison. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 37 * * * Nous commencerons dans le prochain numéro la traduction des travaux suivants : Contribution à la connaissance des éléments des centres ner¬ veux étudiés par la méthode de l’iodure de palladium, par le profes¬ seur G. Paladino, de Naples. Histoire naturelle des Diatomées, par le Rév. F. B. Carter. Sur la i reproduction du Navicula elliptica, par le professeur L. Macchiati, deModène. M. B. Costi nous a adressé aussi plusieurs notes sur les Diatomées de divers lacs d’Italie. Nous les publierons à leur tour. Et M. Julien Deby, notre savant et excellent collaborateur, nous promet pour le même numéro une suite à sa Bibliographie récente des Diatomées. Elle sera la bienvenue. J. P. TRAVAUX ORIGINAUX LE SYSTÈME VASCULAIRE Leçons faites au Collège de France, par le professeur L. Ranvier (Suite) (1) Messieurs, Je vous ai démontré que les vaisseaux sanguins, les vaisseaux lymphatiques et les cavités séreuses de la Grenouille forment un vaste système dont les divers départements communiquent les uns avec les autres. J’en étais arrivé à vous parler de la membrane pôri- œsophagienne de cet animal. Cette membrane constitue pour l’ histo¬ logiste un objet d’étude de premier ordre à cause de son extrême minceur et de sa complexité ; et cet objet doit nous intéresser d'une façon toute particulière puisque dans son intérieur on trouve des vaisseaux sanguins des différents ordres, artérioles, capillaires et veinules, et qu’en outre on y observe de très nombreux blets nerveux. (1) Voir Journal de Micrograhie , T. XV, 1891 et T. XVI, 1892, p. 38 JOURNAL DE MICROGRAPHIE En poursuivant chez les Mammifères l’étude des séreuses com¬ mencée chez les Batraciens, la Grenouille en particulier, nous avous reconnu un certain nombre de faits qui, sans doute, dans les recherches que nous allons entreprendre apparaîtront avec toute leur importance. Ainsi, dans le grand épiploon du Cochon d’Inde, traité méthodiquement par l’acide osmique à 1 pour 100 et le violet de méthyle 5 B, nous avons pu observer que la structure de l’endothé¬ lium des séreuses n'est pas aussi simple qu’on pourrait le croire à priori . Au-dessous de la plaque endothéliale que limite chaque élément cellulaire se trouve, autour du noyau, une masse de proto- plama granuleux dont se dégagent des travées ayant une constitution analogue et qui s’anastomosent les unes avec les autres de manière à constituer un réseau protoplasmique à la surface de la séreuse. La forme étoilée de la couche profonde des cellules endothéliales établit un trait d’union très important entre les endothéliums et les éléments du tissu conjonctif diffus ou modelé. Ici, une explication est nécessaire. L’étude minutieuse que nous avons faite de ces éléments, que j’ai appelés clasmatocytes chez les Batraciens et chez les Mammifères, nous a conduits à fixer mieux qu’on ne l’avait fait jusqu’ici le caractère essentiel des cellules conjonc¬ tives. Une série d’observations et d’expériences nous a amenés à reconnaître que les clasmatocytes proviennent de cellules lympha¬ tiques qui, après être sorties des vaisseaux et avoir cheminé plus ou moins longtemps, plus ou moins loin dans les mailles du tissu con¬ jonctif, se fixent, deviennent immobiles et acquièrent de nouvelles propriétés ; que ces cellules, quelles que soient leur dimension, leur forme (qui est très variable), quel que soit le nombre de leurs pro¬ longements, sont toujours indépendantes les unes des autres et ne s’anastomosent jamais. Et même, chose curieuse, leurs prolongements, quand même ils arriveraient en contact les uns des autres, ne se fondent pas. Ces cellules peuvent être plus ou moins arborisées, mais jamais les prolongements qu’elles émettent ne se réunissent pour constituer un réseau, un plexus. Il en est tout autrement des cellules conjonctives proprement dites. Ces cellules sont étoilées, ramifiées ; les prolongements qu’elles émettent peuvent s’anastomoser entre eux et avec des prolongements provenant des cellules voisines. C’est là un point très important au point de vue du sujet que je me propose de traiter cette année. Permettez-moi d’y insister d’une façon particulière. Considérons donc la forme la plus connue, la plus étudiée du tissu JOURNAL DE MICROGRAPHIE 39 conjonctif modelé, la forme cornéenne dans la cornée de n’importe quels Vertébrés, traitée soit par la méthode de l’argent qui donne des images négatives, soit par celle de l’or qui donne des images positives des cellules. On reconnaît que les cellules connectives, dont l’étendue et la forme sont très variables suivant les espèces, émettent des pro¬ longements aplatis comme le' corps cellulaire, et que ces prolonge¬ ments s’anastomosent entre eux. Cela se voit dans toutes les prépa¬ rations de cornée réussies, et on peut facilement le reconnaître. Par la méthode de l’or on reconnaît très bien dans la cornée les cellules migratrices qui se sont échappées des vaisseaux lympha¬ tiques, ont pénétré dans les mailles du tissu conjonctif et ont cheminé plus ou moins loin. Je n’ai pas recherché si parmi elles il y en a qui sont devenues immobiles et présentent les caractères des clasmatocytes, j’ai pris les cellules migratrices en bloc telles qu’on les trouve dans la cornée par la méthode de l’or et vous verrez qu’elles forment une catégorie de cellules tout à fait à part. Comme la forme aplatie, membraneuse des cellules de la cornée dépend de leur situation entre les lames cornéennes, il est naturel qu’il y ait parmi les cellules migratices des éléments qui se trouvent dans la même position et comme elles sont molles, elles prennent la forme de l’espace qui leur est réservé entre les lames. Aussi leur forme, en général, est-elle la même que celle des cellules fixes ou connectives proprement dites. Seulement, jamais elles n’émettent de prolongements anastomosés entre eux ou avec d’autres prolongements. Elles sont toujours indépendantes. Parmi les organes de tissu conjonctif modelé, celui qui se rap¬ proche le plus de la cornée c’est, sans contredit, l’aponévrose fémo¬ rale de la Grenouille. Elle est formée par deux plans de faisceaux connectifs entrecroisés à angle droit comme le sont à peu près les lames successives de la cornée. Il en résulte que l’on peut, au moyen de méthodes appropriées, déceler dans la membrane aponévrotique de la cuisse de la Grenouille des cellules comparables aux cellules fixes ou connectives proprement dites de la cornée. Comme la mem¬ brane est extrêmement mince et que les faisceaux connectifs qui la composent ont une autre constitution chimique que les fibres cornéennes, il s’ensuit que l’on peut appliquer à cette membrane la méthode de fixation rapide par l’acide osmique et colorer ensuite par le violet de méthyle. C’est à cette membrane que j’ai appliqué pour la première fois cette excellente méthode de l’emploi successif de l’acide osmique et du violet de méthyle 5 B. J’ai pu reconnaître alors très facilement dans cette membrane les cellules connectives 40 JOURDAL DE MICROGRAPHIE proprement dites et les cellules migratices; à l’origine je prenais toutes les cellules qui n’étaient pas des cellules connectives propre¬ ment dites pour des cellules migratrices et je les ai décrites ici comme telles alors. Ce n’est que plus tard, après que j’ai continué et com¬ plété ces recherches en les étendant à d’autres membranes que je suis arrivé à une notion plus exacte et plus étendue des clasmatocytes et des cellules migratrices. Dans la membrane apronévrotique de la cuisse de la Grenouille, les cellules connectives proprement dites sont plus étendues et plus compliquées' dans leur forme que les cellules cornéennes. Elles émettent des prolongements qui s’anastomosent entre eux en formant un réseau protoplasmique. Les cellules migratrices et les clasmato¬ cytes qui se colorent par le violet 5 B en tirant sur le rouge ne s’anas¬ tomosent jamais entre eux et leurs prolongements restent toujours indépendants. Par conséquent, dans ces deux types de tissu conjonctif modelé, — je pourrais en prendre bien d’autres qui ne feraient que confirmer ce que je vous ai dit, — les cellules conjonctives proprement dites sont ramifiées, arborisées, anastomosées les unes avec les autres, tandis que les cellules migratrices et les clasmatocytes qu’on y trouve ne sont jamais anastomosés entre eux. De sorte qu’en dehors des propriétés histochimiques des clasmatocytes, qui sont si remarquables chez les Batraciens anoures et surtout urodèles, il v a encore des caractères relatifs à la forme et aux rapports des cellules. Et cette forme et ces rapports sont importants à considérer, puisque, chez les Mammifères, les clasmatocytes sont loin de présenter des caractères histochimiques aussi importants que chez les Batraciens, il est donc très utile de connaître leurs caractères morphologiques. J’arrive au tissu conjonctif diffus. L’an dernier j’ai consacré quelques leçons à cette étude et j’ai à peine eu le temps de parler des caractères des clasmatocytes du tissu conjonctif diffus chez les Mam¬ mifères, les seuls animaux chez qui j’ai étudié ce tissu. Vous savez comment on peut étudier facilement les éléments divers qui composent le tissu conjonctif diffus. On injecte, par exemple, dans le tissu conjonctif sous-cutané un liquide qui forme une boule d’œdème artificiel. On en enlève des fragments qu’on étudie au microscope. Pour faire une étude comparative des clasmatocytes et des cel¬ lules connectives proprement dites, j’ai employé comme fixateur l’acide osmique en solution à 1 pour 100. La boule d’œdème étant produite, avec des ciseaux j’en ai enlevé des lambeaux que j’ai reçus JOURNAL DE MICROGRAPHIE 41 dans l’eau distillée, lavés à plusieurs reprises pour les débarrasser de l’excès d’acide, placés sur une lame de verre et arrosés avec quelques gouttes d’une solution de violet BBBBB ou hexaéthylé. Quand on examine les préparations ainsi faites, on reconnaît d’emblée les caractères différentiels des cellules connectives proprement dites et des clasmatocytes. Les cellules connectives proprement dites ne diffèrent pas sensiblement de ce que nous avons vu dans la cornée ; ce sont de grandes cellules plates émettant des prolongements ruba¬ nés qui peuvent s’anastomoser les uns avec les autres et avec les prolongements venus des cellules voisines. Leur forme et leur étendue sont extrêmement variables; les noyaux grands, ovalaires, aplatis ; les prolongements sont plus ou moins longs — rien n’est plus variable. Les clasmatocytes du tissu conjonctif chez le Lapin, le Cochon d’Inde, le Chat, que j’ai étudiés, ont des formes extrêmement variables aussi ; le plus souvent ils ont un corps plus ou moins allongé, irrégulier, ramifié, présentant des bords sinueux, chargé de granulations qui se colorent fortement par le violet de méthyle et contenant un noyau allongé. Jamais les prolongements, quelles que soient leur nature et leur longueur, ne s’anastomosent entre eux; ils sont toujours absolument individualisés. Ces faits et ceux que nous avons observés en ce qui regarde la forme des clasmatocytes et des cellules connectives proprement dites sont assez nombreux et variés pour qu’il nous soit permis de gé¬ néraliser. Les clasmatocytes proviennent des cellules lymphatiques. Quelle que soit la complication de leur forme, ils restent toujours indépendants des uns des autres. Les clasmatocytes ne forment pas plus de cel¬ lules conjonctives que les cellules conjonctives proprement dites ne forment de clamatocytes. Ce sont donc des éléments absolument diffé¬ rents et que l’on ne saurait confondre aujourd’hui. Ceci étant établi, arrivons à un point très important pour nous, la comparaison des cellules endothéliales et des cellules conjonctives. Nous venons de voir que les cellules endothéliales, des séreuses au moins, se rapprochent par leur forme et ce qui regarde la masse protoplasmique qui entoure le noyau, des cellules conjonctives, puisque le protoplasma émet des prolongements qui s’anastomosent entre eux et avec le prolongement provenant des cellules voisines. Mais cette comparaison, bien quelle repose sur des faits assez nets et qui paraissent bien établis, doit subir la consécration de l’expé¬ rience. Est-il possible d’obtenir expérimentalement la transforma- 42 JOURNAL DE MICROGRAPHIE tion des cellules endothéliales en cellules conjonctives, et récipro¬ quement? — On peut obtenir cette transformation, et les faits, que Ton observe très facilement à ce sujet, sont cependant si remarqua¬ bles, si pleins d’enseignements que je veux vous les rappeler avant d’aller plus loin, et j’y ajouterai quelques faits nouveaux que nous avons observés dans ces derniers temps. Si chez de petits animaux, Lapin, Rat, Cochon d’Inde, on injecte dans la cavfté péritoniale 5 ou 6 gouttes d’une solution de nitrate d’argent à 3 Ojô, et que, au bout de 3, 4 ou 5 jours, on sacrifie l’animal, on obtiendra des préparations dans lesquelles on observera l’évolution du processus inflammatoire déterminé par le liquide irritant qu’on a injecté. Au bout de 24 heures, on constate que dans la plu¬ part des régions du grand épiploon, le réticulum connectif qui cons¬ titue la membrane est entièrement dénudé ; il n’y a plus que des fais¬ ceaux conjonctifs entrecroisés, quelquefois des fibres élastiques, pas de vaisseaux sanguins, pas de nerfs et pas trace de cellules endothé¬ liales à cette région. Cette dénudation peut être liée à deux phéno¬ mènes : à l’action caustique de la substance injectée qui a déterminé la mort des éléments cellulaires, lesquels sont tombés, après avoir été mortifiés, dans la cavité péritonéale, mélangés à la sérosité; ou bien, sous l’influence de l’irritation, les cellules endothéliales se sont gonflées, sont devenues sphériques et se sont détachées de la surface qu’elles couvraient. Mais, dans d’autres régions, 24, 36, 48 heures après le début de l’expérience, on observe d’autres phénomènes. Dans les régions où l’action de la substance irritante a été moins forte, où il n'y a pas eu cautérisation et où la réaction inflammatoire a été moins intense, on observe des faits très intéressants. Il n’y a plus trace de plaques endothéliales ; les cellules du revêtement sont constituées par leur noyau, le protoplasma qui l’entoure et les prolongements qui se déta¬ chent du protoplasma sont plus épais qu'à l’état physiologique. Ces prolongements paraissent aussi un peu moins nombreux et ils s’anas¬ tomosent entre eux et avec ceux qui viennent des cellules voisines. Certainement, on soumettrait ces préparations à des histologistes qui ne seraient pas prévenus, d’emblée ils diraient qu’ils ont sous les veux un réseau de cellules conjonctives, telles qu’on les connaît, par exemple dans le corps muqueux de la peau ou dans le tissu con¬ jonctif embryonnaire. On peut donc obtenir très facilement la trans¬ formation des cellules endothéliales en cellules conjonctives. A ce moment on ne peut observer, dans les cellules endothéliales ainsi transformées, aucun signe de multiplication, ni directe ni indirecte. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 43 Mais, dans les jours suivants, les cellules conjonctives subissent une hypertrophie qui peut être considérable. Elles deviennent de véri¬ tables cellules géantes. Ce phénomène est tellement beau, les cellules ont pris un tel développement que pour en avoir la notion, il faut voir les préparations. Ces cellules peuvent avoir des dimensions telles qu’elles sont visibles à l’œil nu, c’est-à-dire peuvent avoir ljlO de millimètre, et même 2jl0 en comprenant leurs prolongements. Ce sont donc de vraies cellules géantes. Le noyau subit une hypertrophie proportionnelle ; et alors on peut observer dans ces noyaux les diffé¬ rents phénomènes de la multiplication par division indirecte ou karyo- kinèse. Et ces phénomènes sont aussi frappants dans les cellules des Mammifères que dans celles des embryons de la Salamandre maculée où Flemming les a si bien étudiées . Ces immenses cellules géantes émettent des prolongements rami¬ fiés, plus ou moins nombreux et compliqués. Elles ont une étendue plus grande que les mailles du grand épiploon. Aussi, on les voit très fréquemment s’étendre sur ces mailles et les oblitérer d’une manière plus ou moins complète. De plus, ces cellules sont superposées et forment des images très compliquées. Je me suis demandé comment il pouvait se faire que ces cellules grandes, étoilées, ramifiées, anastomosées, puissent ainsi s’étendre sur des vides, car, dans le fond, le grand épiploon, tel qu’il est, c’est une membrane avec des trous. Si ces cellules s’étendent sur les vides, elles s’étendent sur le plasma qui lubréfie la membrane séreuse et se trouve contenu dans les mailles de la membrane. Dans les bonnes prépara¬ tions, faites par la méthode que je vous ai indiquée (emploi successif de la solution d’acide osmique à 1 pour 100, du violet de méthyle 5 B, ' et introduction de la glycérine) , il est très facile de reconnaître que les cellules ne sont pas étendues directement sur des trous. Il y a, en effet, dans les mailles de la membrane autre chose que ces cellules ; il y a un réticulum fibrineux, et l’on constate que le corps des cellules et leurs prolongements s’appuient sur les filaments de fibrine. — D’où vient ce réticulum fibrineux? — Il vient de l’exsudât inflammatoire. Nous avons vu qu’à l’état physiologique, la sérosité péritonéale con¬ tient de la fibrine. Au bout d’un temps variable, suivant l’espèce ani¬ mal et l’individu, la sérosité se prend en masse comme Je sang, seu¬ lement le caillot est transparent ou peu coloré. Quand une séreuse est irritée, la sérosité est plus abondante dans les premiers jours et paraît plus riche en fibrine. Il n’y a rien d’extraordinaire à ce que sous l’influence de l’inflammation, il se soit produit dans la séreuse péritonéale un exsudât riche en fibrine et qu’il se soit formé un réti- 44 JOURNAL DE MICROGRAPHIE culum fibrineux qui s’étend aussi bien sur les mailles que sur les tra¬ vées du réseau épiploïque. Par conséquent ; première phase, oblité¬ ration partielle des mailles du réseau par un réticulum fibrineux; deuxième phase, les cellules endothéliales irritées se modifient dans leur forme, la plaque endothéliale disparaît, le protoplasma subit une modification dans son activité. Par suite de l’irritation il se nourrit davantage et subit une hypertrophie considérable ; le noyau y parti¬ cipe et présente bientôt des phénomènes de division indirecte et les éléments qui se forment se répandent à la surface du réticulum fibri neux (1). C’est, du reste, une propriété générale des cellules endothéliales et des cellules connectives de se répandre sur les surfaces et de s’y établir. Nous voyons partout les cellules endothéliales s’étendre sur les surfaces séreuses, les tubes vasculaires, etc. Pour les cellules con¬ jonctives, on peut reconnaître la même propriété : elles s’étendent très facilement a la surface des faisceaux connectifs avec lesquels elles se trouvent en rapport. Ces cellules, quand elles sont en rapport avec des éléments organiques, se fixent à leur surface comme des plantes grimpantes sur les corps qui sont dans leur voisinage. Ces données m’ont paru très importantes, en ce qu’elles reposent sur des faits nouveaux établissant d’une manière expérimentale, et par conséquent plus scientifique, les rapports morphologiques et physiologiques entre les cellules connectives et les cellules endothé¬ liales, et que, depuis vingt ans, je m'efforce de montrer ces rapports. Mais ces données m’ont paru importantes parce qu’à leur aide, il est très facile d’expliquer des faits pathologiques qui étaient jusqu'ici vérita¬ blement inexplicables; par exemple, la guérison des plaies par réunion immédiate. Vous savez avec quelle rapidité se fait la réunion immédiate des plaies déterminées par un instrument tranchant. Vous savez com¬ ment John Hunter l’expliquait. Des lèvres de la plaie transuderait une lymphe plastique qui peu à peu s’organiserait. On s’est arrêté à cette idée pendant très longtemps ; elle pourrait même être enseignée en¬ core dans les traités de pathologie externe, que cela ne m’étonnerait pas du tout, d’autant plus que la théorie qui a remplacé celle de J. Hunter était bien peu satisfaisante. On admettait avec Virchow, avec Billroth, que les cellules connectives qui se trouvent dans les (1) L. Ranvier. De l’endothélium du péritoine, etc. Journal de Micrographie, T. XV, 1891, p. 171. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 45 Jèvres de la plaie se multiplient, remplissent la solution de continuité et déterminent ainsi la formation du tissu cicatriciel. Bien que le diapédèse ait démontré que les cellules du tissu de granulation de Virchow et de Billroth, cellules des bourgeons char¬ nus, dérivent des cellules lympathiques, et que Ton puisse admettre alors que les guérisons par réunion immédiate se font par diapédèse des cellules lymphatiques, lesquelles s'organiseraient en cellules con¬ jonctives et travailleraient à l’édification du tissu cicatriciel, il n’y avait là-dedans rien de bien satisfaisant, et, pour ma part, je n’y croyais guère, j’aurai, peut-être, par suite des nécessités de l’ensei¬ gnement, émis celte manière de voir, mais j’avoue que je l’aurais fait avec une grande méfiance. Appliquons maintenant à l’interprétation du phénomène en ques¬ tion les données qui nous sont fournies par notre expérience si simple sur le grand épiploon des Mammifères. Immédiatement après que la plaie est produite, une hémorrhagie a lieu, et vous savez par expé¬ rience que la présence du sang entre les lèvres de la plaie n’est pas contraire du tout à la réunion rapide. Vous rapprochez les bords de la plaie, vous les maintenez, et le lendemain la réunion, bien qu’elle n’ait pas une complète solidité, est produite. Comment cela se faii-il ? — Il est clair que la fibrine contenue dans le sang entre les lèvres de la plaie se coagule et forme un réticulum fibrineux dont les travées s’étendent sur les faisceaux du tissu conjonctif, les fibres élastiques, les vaisseaux sanguins des deux lèvres de la plaie. C’est la fibrine du sang qui produit immédiatement cette première réunion et non une lymphe plastique. Et cela se produit avant qu’il puisse y avoir prolifération des éléments (car ce n’est que vers le 4e ou 5e jour que les cellules irritées montrent Jes signes de la division indi¬ recte). Mais ces cellules irritées s’hypertrophient, émettent des pro¬ longements protoplasmiques qui se fixent sur les deux surfaces et s’y étalent, formant un réseau protoplasmique; et au réseau fibrineux primitif s’ajoute un réseau protoplasmique plus solide et les cellules qui le composent pourront plus tard travailler utilement à l’édification du tissu et assurer la solidité de la cicatrice. Comment, ensuite, s’effectue la vascularisation ? Comment les vaisseaux de l’une des lèvres de la plaie se mettent-ils en communi¬ cation avec ceux de l’autre lèvre? C’est une question à laquelle il est impossible de répondre, dans l’état actuel de la science, autrement que par des hypothèses très peu satisfaisantes. Je crois qu’il vaudrait encore mieux dire qu’on n’en sait rien. Il faudrait faire des expé¬ riences. Ces expériences ne sont pas iinposibles et si j’y suis conduit 46 JOURNAL DE MICROGRAPHIE par les recherches que nous avons commencées, j’aurai probablement à vous en parler. J’espère que ces recherches seront fructueuses, mais il m’est impossible de le savoir a priori. a suivre J OBSERVATIONS SUR LA MEMBRANE CELLULOSIQUE (1) La cellulose est caractérisée par les propriétés suivantes: 1° Tin- solubilité dans les dissolvants ordinaires ; 2° la transformation par les agents oxydants, d’abord en oxycellulose soluble dans les alcalis, puis finalement en acide oxalique ; 3° la solubilité dans une solution ammo¬ niacale d’oxyde de cuivre; 4° la transformation par l’acide sulfurique ou le chlorure de zinc en hydrocellulose (amyloïde), qui se colore en bleu par l’iode. Au point de vue anatomique, la dernière réaction, c’est-à-dire la transformation de la cellulose en hydrocellulose, est la plus impor¬ tante, car c’està cet état que l’affinité pour les matières colorantes est maxima. Cette transformation indispensable dans l’analyse microsco¬ pique des tissus, était jusqu’ici d’une réalisation souvent diffic'le et incertaine, tant à cause de la polymérisation des corps cellulosiques, que de la présence des substances incrustantes. Aussi, certains auteurs ont-ils pu, sans provoquer de protestations, ranger parmi les corps cellulosiques des substances qui n’en manifestent pas les réactions (métacellulose de M. Frémy, cellulose soluble dans les solutions alca¬ lines faibles, de M. Hoffmeister), Je me propose d’indiquer dans cette note : 1° la possibilité de trans¬ former rapidement et d’une manière certaine, toutes les variétés de cellulose en hydrocellulose; 2° l’action d’un certain nombre de réactifs colorants caractéristiques pour cette substance. Transformation des membranes cellulosiques en hydrocellu¬ lose. — La cellulose, soumise à l’action de l’acide sulfurique ou phos- phorique concentré et à froid, donne des composés divers, formant une série dont les termes sont mal connus, mais dont l’hydrocellulose représente l’un des premiers termes. Si la concentration des acides est trop grande, on dépasse rapidement le moment où l’hydrocellulose est formée et les membranes se désagrègent ou se dissolvent; si elle est trop faible, ce moment n’est pas atteint. Il est donc difficile d’obtenir (1) Note présentée à l'Académie des Sciences, le 20 décembre 1891. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 4-7 des résultats constants et toujours comparables avec ces réactifs. Les chlorures métalliques ont les mêmes inconvénients, et, leur action étant moins énergique, il est rare que l’on dépasse le moment où l’hydrocellulose est formée; le plus souvent ce degré de décomposi¬ tion n’est pas atteint. L’action des alcalis caustiques sur la cellulose est plus nette; elle détermine à froid la formation d’un corps facile à colorer. Cette méta¬ morphose signalée d’abord par Schleiden (1), a les mêmes propriétés que l’ydrocellulose préparée au moyen des acides et représente sans doute une modification de même nature. Pour l’obtenir, on laisse macérer les tissus dans une solution alcoolique saturée de potasse ou de soude caustique; il suffit ensuite d’additionner les tissus, après ou sans neutralisation, avec le réùctif colorant pour obtenir immédia¬ tement l’élection caractéristique delà cellulose. On doit toujours placer d’abord les coupes dans l’alcool absolu pour éviter la dilution de l’alcali dans l’eau et le raccornissement des tissus. Le réactif cupro- ammoniacal détermine sur la cellulose une modification analogue a celle que produisent les alcalis. Réactifs colorants de la cellulose. — I. Réactifs iodés. — Quand les variétés de cellulose sont amenées à l’état d’hydrocellulose, on peut aisément reconnaître celle-ci à la coloration bleue produite par l’iode en présence des acides ou de certains sels. Les réactifs iodés employés en anatomie végétale sont formés par un mélange d’iode et d’acides ou de chlorures, destinés à former l’hydrocellulose et à réaliser le milieu nécessaire à l’élection de l’iode sur celle-ci. Tels sont le mélange d’iode et d’acide sulfurique découvert et utilisé par Schleiden, le chloroiodure de zinc découvert par Barreswill et Rilliet et ceux dont j’ai fait connaître l’action récemment (2), tels que le chlorure de calcium iodé, le bichlorure d’étain iodé, l’acide phospho- rique iodé; ce dernier mélange avait, d’ailleurs, été employé par Mulder et Harting. La coloration produite par ces réactifs, lente et incertaine avec la cellulose brute, apparaît instantanément après l’action des alcalis caustiques. IL Matières colorantes orgamqnes. — Les matières colorantes artificielles (qui se fixent directement sur la cellulose, sans l’intervcn- d’un mordant, appartiennent toutes, comme je l’ai déjà annoncé (3), au groupe azoïque, ce sont des combinaisons salines où le colorant (1) J. Schleiden, Wiegmcmn Archiv, 1838. (2) L. Mangin. Sur les réactifs iodés de la cellulose ( Bull . Soc. Bot. de Fr., T. XXXV, p. 421. (3) L. Mangin. Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane. ( Comptes rendus, juillet 1890.) 48 JOURNAL DE MICROGRAPHIE peut jouer le rôle d’acide et renferme deux fois le groupement Az = Az. On peut les distinguer en deux séries : l’une, formée de substances colorantes qui teignent la cellulose dans un bain acicle ou parfois neutre, mais dont l’affinité pour celle-ci est faible. Je signalerai dans cette série : X Orsèilline BB, la Crocêine brillante , X Ecarlate Cro- cêine , le Noir naphtol , etc. L’autre série est formée de colorants qui teignent la cellulose dans un bain alcalin et dont l'affinité pour cette substance est grande; ce sont les couleurs de benzidine, de tolnidine, de xylidine, etc., telles que les rouges Congo , le Congo-Corinthe , X Héliotrope, les Benzopurpurines , les Deltapurpurines, les Azo- bleus , les Azoviolets , les Benzo-azurines , etc. La cellulose des tissus frais se colore difficilement dans les solu¬ tions de ces sels, sauf dans les cas où elle se rencontre naturellement à un état très voisin de l’hydrocellulose, comme on l’observe dans les membranes du liber des Monocolylédones, de certaines fibres libé¬ riennes, dans la membrane des cellules cambiales au repos végétatif, dans les cloisons tranversales des vaisseaux avant la résorption (Maïs. Bambou ), dans la membrane des cellules de la coiffe, etc. L’oxycellulose ne fixe pas non plus, ou très faiblement, ces réactifs. Mais toutes les membranes cellulosiques se colorent immédiatement et avec une grande intensité après l’action des alcalis caustiques. En somme, il existe trois séries de colorants caractéristiques pour la cellulose : les réactifs iodés, les colorants du groupe de 1 ’Orseilline BB, teignant dans un bain acide, et, enfin, la série des couleurs de benzidine, teignant dans un bain alcalin. Mes observations montrent que toutes les membranes qui donnent un résultat positif avec ces trois séries de réactifs sont de nature cellulosique et en manifestent les autres propriétés. Réciproquement, la cellulose fait défaut dans les tissus ou après l’action des alcalis caustiques, ces divers colorants étant un résultat négatif. On a, il est vrai, proposé d'autres colorants pour la cellulose: le bleu de Mètliyline , recommandé par M. Gardiner ; le brun d' Aniline, le bleu de Quinolaine , indiqués par M. Van Tieghem. Ceux qui vou¬ draient utiliser ces colorants s’exposeraient à de graves mécomptes, car ces substaeces appartiennent à la série des couleurs basiques dont l'affinité nulle pour la cellulose, est plus ou moins grande pour les composés pratiques et peut servira les caractériser. Si l’on a proposé ces réactifs colorants dans l’analyse des tissus, c’est que l’on n’a pas encore su distinguer la cellulose des composés pectiques avec les¬ quels elle est presque toujours associée. Dans un travail plus étendu, je développerai les propositions qui viennent d’ètre énoncées. L. Mangin. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 49 LES COSCINODISCÉES NOTES SUR QUELQUES CARACTERES DE GENRE ET D’ESPECE INSUFFISANT [Suite) (1) H. — De nouvelles espèces ont souvent été établies sur des valves différentes d’un même frustule. Tous ceux qui ont étudié les Diatomées savent que dans quelques espèces les deux valves ne sont pas identiques, par exemple, dans les Cocconeis , Achnanthes , etc. J’ai trouvé des frustules de Coscino- discus subtilis qui n’avaient pas le même nombre de faisceaux sur les deux valves, et d’autres dont une valve était un C. symmetricus et l’autre présentait un système fasciculé irrégulier que certains clas¬ sificateurs considèrent comme appartenant au C. subtilis vrai. J’ai rencontré ces spécimens dans des récoltes récentes sur la côte de la Floride (Jacksonville) et dans le fleuve Hudson (Poughkrepsie). Que ces formes passent accidentellement de l’une à l’autre, c’est une preuve concluante que leurs différences ne représentent ni des espèces ni des variétés permanentes. La taille générale, l’apparence, l’association dans une même récolte, sont des circonstances qu’on doit à bon droit sus¬ pecter, et l'expérience justifie souvent ce soupçon. Le rejet du nombre des faisceaux comme distinction spécifique a été motivé d’abord par cette considération générale. Le professeur H.-L. Smith a exprimé le soupçon que le Cosc. concinnus ( Eupodiscus Jonesianus , Grev.) et le Cosc.nobilis , Grun., sont deux valves dissemblables d’un même frustule (2), et l’opinion d’un observateur aussi expérimenté et aussi sagace peut très bien être acceptée, au moins provisoirement. Je suis tout à fait convaincu en moi-même que le soi-disant Cosci - nodiscus excentrions , Ehr. n’est qu’une forme du C.lineatus et sou¬ vent une valve d'un frustule dont l’autre valve présente ce dernier type. Ces deux formes sont si constamment associées et si souvent identiques dans tous leurs caractères secondaires de taille, robustesse, couleur, etc., qu’elles ont entre elles autant de rapport à cet égard que les spécimens d’une récolte ordinaire pure en ont entre eux. Leur dif¬ férence est aisément expliquée par ce que nous savons sur la struc¬ ture et la croissance des Diatomées, sans y chercher un caractère d’espèce. Le dessin particulier en gâteau d’abeilles du C. lineatus dépend de ce que la valve est plane, et sa régularité est troublée si la surface est convexe. Dans ce cas, un segment en forme de coin ou de (2) Voir Journal de Micrographie , T. XV, 1891. p. 307 et T. XVI, 1892- p. 16. (2) Am, Journal of Micr. T. II, p. 103. 50 JOURNAL DE MICROGRAPHIE pointe doit s’ajouter, pour permettre à la surface de se courber, et les bords du coin doivent déranger le parallélisme, comme nous le voyons dans le C . excentricus . Il apparaît ainsi que la différence n’est pas dans le schéma du dessin, mais dans l’application du même dessin sur une surface plane et sur une surface convexe. Ceci suffit à régler la ques¬ tion de différence spécifique, car personne n’a prétendu établir des espèces sur de légères variations dans la courbure de la surface. Le Stephanopyxis corona , Ehr., très voisin, a, comme on sait, les deux valves de différentes courbures, les cercles d’épines étant plus éloignés du bord dans les valves plus convexes, comme il est nécessaire pour remplir leur office, qui est de retenir les frustules ensemble dans la première phase de leur développement (1). Dans le fait, les grands spécimens qui figurent dans les Typenplates de Moller, comme Syste- phania corona et S. diadema, donnent sur les valves plates un Cosc. lineatus régulier avec le cercle d’épines marginales fortes et quelquefois confluentes. Je Lai maintes fois trouvé sur une valve des frustules de chacune des soi-disant espèces, dans le dépôt de Rich¬ mond. J’ai représenté dans mes photographies (Nos 15, 16, 17) un Cosc. lineatus type du dépôt de Nankoori, et deux Systephania du dépôt de Richmond. Je ne puis les trouver ni génériquement ni spéci¬ fiquement distincts. Il sera question des épines dans le paragraphe suivant. Je regarde le C. excentricus comme identique au C. linea¬ tus , et les Systephania , tout au plus comme des variétés de ce der¬ nier, la tendance des valves à varier dans leur convexité étant carac¬ téristique dans tout ce groupe. J’ai représenté, dans ma planche 4, fig. 4, un specimen excep¬ tionnel de C . excentricus qui, au premier abord, semble un C. sub- tilis, la surface étant divisée en sept faisceaux ou compartiments. Un examen plus attentif montre cependant que l’arrangement des hexa¬ gones est celui du groupe C. lineatus et non d’un autre. Les lignes du coin dans le soi-disant C . excentricus peuvent être au nombre de un ou de plusieurs, mais elles arrivent rarement à produire une irré¬ gularité symétrique ‘semblable. I. — Les cercles d’épines marginales ou intra-marginales sont un caractère très variable. J’ai parlé dans la première partie deue travail de la forme normale de l’espèce dont je m'occupe, et je ne doute pas que dans les types par¬ faits les petites épines sont placées sur la marge, comme je l’ai indiqué. Leur office est de renforcer l’attache des frustules. Les uns aux autres, dans les mouvements et les chocs auxquels ils sont exposés avant de devenir « libres », mais los épines varient beaucoup en gran¬ deur, en nombre et en régularité dans leur disposition. Elles ont sou- (1) Atlas de Van Heurck, PL LXXIII,fîg, 41. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 51 vent passé inaperçues, parce qu’elles étaient très petites. J’ai rarement manqué de les trouver sur le bord dans les espèces fasciculées. Môme quand on ne peut pas les mettre au foyer, si l’on élève un peu le tube du microscope, elles seront décelées par le coma ou l’ombre qui s’exa¬ gère ainsi.... Le genre Odontodiscus , qu 'Ehrenberg a établi sur l’existence de ces épines, a été justement détruit par H.-L. Smith. Elles n’existent pas toujours dans les espèces fasciculées, mais elles manquent rarement. On les trouve souvent sur le C. radiatus , dans les variétés les plus robustes, ainsi que sur le C. Oculus Iridis , etc. Elles ne sont pas toujours symétriquement placées dans les formes fasciculées, bien qu’elles le soient ordinairement. Quelquefois, il n’y a qu’une épine à la marge des faisceaux alternes. J’ai noté plusieurs exemples où elles existaient sur un quart environ de la circonférence d’un C. subtilis et manquaient sur le reste. Ce sont des cas excep¬ tionnels. Plus les épines sont nombreuses, plus elles peuvent être irrégu¬ lières. C’est très marqué dans le C. lineatus , dans lequel le cercle peut être interrompu. Dans les spécimens à croissance robuste, le cercle est souvent fimbrié ou confluent. Les variations sont si évi- » dentes sur des exemplaires indubitables d’une même espèce (ou d’une même variété), qu’il est impossible de baser une distinction spéci¬ fique sur ce caractère. Il y a ainsi une raison de plus pour réduire le Systepliania au Cosc. lineatus. La tendance à la formation d’un cercle d'épines central ou intérieur dans le C. lineatus , se montre dans ce fait que l’on trouve souvent une ou deux petites épines près du centre de la valve, sans les autres, et cela, dans des spécimens de loca¬ lités très éloignées. Ce que j’ai dit sur les épines est susceptible d’une application beau¬ coup plus large qu’aux seuls C oscinodiscus. Sur les Triceratium favus , T. spinosum , etc., les épines sont très variables. Sur l 'Eu- podiscus radiatus de la côte de Floride, j’ai souvent trouvé des ailes (alœ) complètes, entourant la valve et provenant de la confluence des épines. K. — La rosette au centre du Cosc. radiatus , etc., n’est pas un caractère d’espèce. Ceci résulte de la structure de la rosette, quand on se demande ce qui la produit. Les alvéoles sont les quasi-pores par lesquels se fait l'endosmose pour entretenir la vie et la croissance de la plante. Ils ressemblent à une bulle entre les lames siliceuses de la valve, les par¬ ties solides environnantes étant de la même épaisseur que la bulle. Quand les alvéoles sont serrés les uns contre les autres, les parois solides (dans ce genre) deviennent hexagonales dans l’aréolation. Ou bien quand l’écaille est très mince ou que les alvéoles sont relative¬ ment épais, une partie de silice claire reste au centre, et Ehrenberg en 52 JOURNAL DE MICROGRAPHIE a fait le caractère de l’espèce C. perforatus. J’ai photographié un spécimen venant du dépôt de Holland’s Cliff (Maryland), dans lequel tous les alvéoles sont des points ronds, et leur disposition rayonnante confirme la description que j’ai donnée du C. centralis comme type. De cette petite forme que j’ai photographiée, la série va du C. cen¬ tralis au J. gigas. Dans les formes intermédiaires, dans tous nos dépôts de Maryland et de la Virginie, sont de nombreux exemples de valves aréolées, partie en points et partie en hexagones, une portion du disque étant ordinairement, dans ce cas, différente de l’autre. Ces formes irrégulières ont été classées comme espèces nouvelles, sous le nom de C. obscurus , Schmidti, etc. Quand la robustesse de la valve augmente et que les alvéoles deviennent hexagones, les lames sont séparées par les parois de cellule. Chaque alvéole interne s’étend plus ou moins dans l’espace clair central, faisant une extension moins pro¬ fonde des creux dans cette direction. Dans les écailles très robustes et très épaisses du C.radiatus (par exemple, des formes connues comme C. oculus Iridis , C. omphalanlhus , C. aster omphalus) , la sépara¬ tion des lames et l’extension du cercle interne d’alvéoles vont si loin, qu’il reste peu ou point d’espace clair, les feuilles de la rosette se ren¬ contrant au centre de la valve. Il est bien connu que la lame profonde de la valve n’est pas aréolée en hexagone comme la lame extérieure, mais présente des des ocelles (eye-spots), points ronds, minces, dans la membrane sili— cifîée ; on en voit un au fond de chaque alvéole quand on le met au foyer (1). Dans la rosette ou anlhus ces points sont placés à la partie externe de l’alvéole allongé, n’approchant pas plus près du centre, dans le C. radiatus pas plus que dans le C. perforatus. L’appa¬ rence de cette rosette est ainsi le signe de l’épaisseur et de la force de la valve; elle n’a pas en elle-même d’autre signification (1). Mon livre de notes pour 1885 est plein de notes et de mensurations de ces rosettes dans lesquelles on voit avec évidence le passage des petits alvéoles ronds aux hexagones et de ceux-ci à Yanthus, le point ocelle n’approchant pas plus près du centre de la valve. La série des formes que je classe comme C. centralis ont cepen¬ dant (outre leur radiation particulière) une tendance à la minceur dans la partie centrale de l’écaille dans les plus grandes valves, qui sont probablement plus rapprochées en génération du frustule conjugué. Le C. radiatus, d’autre part, devient très fort dans les plus grands spécimens. Il est aisé de former une série commençant par C. perfo¬ ratus en points ronds, et passant par des degrés presque insensibles, . par des formes en partie ou entièrement en hexagones jusqu’au C. (1) Voir J. Peli.etàn. Les Diatomées , t. II, p. 176, 178, fig\ 429,431. (Note du traducteur.) JOURNAL DE MICROGRAPHIE 53 centralis avec son anthus en rosette basse et ses alvéoles agrandis du côté externe, et de celui-ci au C. gigas de Richmond, dans lequel la rosette a disparu, les alvéoles centraux diminuant en de simples points dans la valve mince et délicate, mais augmentant graduellement du côté externe jusqu’aux quelques rangs de très grands et très profonds alvéoles qu’on voit à la région marginale. La tendance à la minceur du centre dans cette espèce se voit bien dans un champ où les spécimens sont nombreux et qu’on examine avec un grossissement faible. On trouvera une rosette toutes les fois que l’écaille sera robuste par rapport à la taille et au nombre des alvéoles. On en trouve dans le C. concinnus et autres formes à fine aréolation aussi bien que dans les grands spécimens que j’ai nommés. Ma conclusion que la rosette n’a pas une signification spécifique est ainsi justifiée, puisque nous la voyons apparaître, disparaître, changer de forme dans la même espèce avec la force du spécimen et le degré de la silicification. Avant de passer au paragraphe suivant, j’appelle l’attention sur l’analogie qu’il y a entre de nombreux exemplaires de Coscinodiscus ayant une partie ou un segment du disque en points, tandis que le reste est en hexagone, et le cas supposé que j’ai rapporté pour les Euodia et les Hemidiscus. Dans les premières nous avons des exemples de valves manifestement plus minces dans une partie que dans le reste. Augmentez cette différence et vous réaliserez les condi¬ tions de l’adhérence que j’ai supposée être la cause des formes lunulées. (A suivre). J. D. GOX. LE MICROSCOPE DU Dr H. VAN HEURCK Nous avons donné dans notre dernier numéro la description et la figure du microscope que MM. Watson et fils, de Londres, ont cons¬ truit sur les indications du Dr H. Yan Heurck. Il s’agissait de la forme que nous avons jadis nommée « forme continentale » dans nos Etudes sur les microscopes etrangers (1877-78. Aujourd’hui nous donnons ci-dessous le dessin du même instrument sous sa « forme anglaise », c’est-à-dire sur un tripod analogue à celui des microscopes grands modèles de Powell et Lealand, au lieu du fer à cheval qui est fran¬ çais et allemand. Le Dr Iï. Van Ileurck nous envoie quelques explications complé¬ mentaires sur le mouvement lent et le porte-tube à crémaillère. Il est inutile d’ajouter que ces parties, comme toutes les autres, sont les mêmes dans les deux formes d’instrument, qui ne diffèrent que par le pied. J. P. Hg\ 2. Microscope du Dr Van Heurck, construit par MM. Watson et Sons, de Londres (forme anglaise). JOURNAL DE MICROGRAPHIE 55 « Mouvement lent et porte-tube à crémaillère . — Comme on le voit, dans la figure 3 , le bouton du mouvement lent agit sur l’extrémité d’un levier mobile sur son point d’appui C. Fig. 3. — Mouvement lent du microscope du Dr H. Van Heurck, « Un ressort en boudin, enroulé autour d'une lige d’acier, agit par son extrémité supérieure sur la pièce qui porte le tube du microscope et contrebalance si bien le poids du tube que la poussée sur le levier 56 JOURNAL DE MICROGRAPHIE devient aussi faible qu’on le désire, cette poussée étant en rapport avec la tension que le constructeur donne au ressort. « Le porte-tube se meut entre les deux guides que l’on voit dans la figure 4. L’un de ces deux guides peut être resserré par les deux vis AA, de façon à empêcher absolument toute déviation du tube. Ces pièces sont si bien établies que les fabricants garantissent sur facture que l’appareil est absolument dépourvu de tout mouvement latéral. » Dr V. H. CLASSIFICATION DES DIATOMÉES Ordre des DIATOM ES ou DIATOMEES. — Algues unicellulaires à cellule (ou frustule) composé de 2 valves incrustées de silice , ordinairement marquées de dessins, stries, points, etc., très fins. Endochrôme brun ou vert foncé. — Reproduction par conju¬ gaison et formation d ' ciuxospores. — Multiplication par division, les frustules nou¬ veaux pouvant rester réunis en filament ou se séparer immédiatement. — Cellules libres, ou fixées par un pédoncule hyalin, ou restant unies en filaments après bi-par- tition, ou contenues dans un tube mucilagineux. Ier Sous-Ordre. — PLACOCHROMÉES. — Endochrôme disposé en lamelles plus ou moins étendues ( Endochrôme lamelleux). 2e Sous-Ordre. — COCCOCHROMÉES. — Endochrôme disposé eu grains isolés épars, disposés en spirales ou en rayons ( Endochrôme granuleux) . Sous-Ordre des PLACOCHROMÉES 1° Une seule lame d’endochrôme . I. Famille des CYMBELLACÉES 2° Une lame d’endochrôme, mais perforée au milieu et souvent jusqu’à division com¬ plète en 2 parties . II. Famille des NITZCHIACÉES 3° Deux lames d’endochrôme . III. Famille des NAVICULACÉES Frustules composés ou diaphragmés. Frustules simples. Sous-Ordre des COCCOCHROMÉES Valves linéaires, elliptiques, contractées, cunéi¬ formes ou coniques . Valves elliptiques ou cunéiformes . \ alves arrondies munies de longs filaments . "Valves polymorphes , triangulaires, carrées, poly¬ gonales. . ., . Valves discoïdes. Frustules libres. Valves plus ou moins aplaties . réunis en filaments cylindri¬ ques ou 2 à 2. Valves plus ou moinsbombéesen dé àcoudre. familles] IV. TABELLARIACÉES V. FRAGILARIACÉES VI. CHÆTOCÉRACÉES VII. BIDDULPH1ACÉES VIII. COSCINODISCACÉES IX. MÉ'LOSIRACÉES j Sous-Obdre des PLACOCHROMÉES 1. — Famille des CYMBELLACÉES Frustules à valves dissemblables . Valves cunéiformes, non symétriques par rapport au petit axe . N alves cymbiformes, non symétriques par rapport au grand axe . . Frustules à valves semblables. TRIBUS lre Achnanthées 2e Gomphonémées 3e Cymbkllèes IL — Famille des NITZCHIACÉES Frustules à valves semblables. \ alves linéaires, non symétriques par rapport à l’un des axes ou aux deux ; munies d’une carène ponctuée (Endochrôme divisé par une fente pro¬ fonde) . 4° Nitzschiées III. — Famille des NAVICULACÉES Frustules à valves/' semblables, non symé- ) Valves elliptiques, avec une carène saillante . 5e triques par rapport aux 2j yajves sigmoïdes, sans carènes ni ailes . 6e axes. V Frustules à valves ( semblables, symétriques) Valves naviculées, sans carène ni ailes . 7e par rapp. aux 2 axes, ( Frustules à valves' yaives elliptiques, avec ailes 'marginales et côtes semblables symétriques robustog ; . . 8» par rappor au sian / Valves linéaires, sans ailes ni carène . 9° Frustules à valves T semblables, symétriques < Valves cintrées. . . . 10e par rapport au petit axe. ( Sous- Ordre des COCCOCHROMÉES Amphiproréks Pleurosigmées Naviculées SuRIRELLÉES Synédrées Eunotiées IV. — Famille des TABELLARIACÉES Frustules rectanDu / Frustules rectangulaires. Face valvaire generale- laires ou cuneitormes, \ , 1V . . ,-c _ • j j- v J ment elliptique, ïamais cuneitorme . munis de diaphragmes/^ . 1 , ’ 1 „ *. ou demi-diaphra°-mes i ^rusV^es values cunéiformes, lace valvaire cu- parallèles aux valves. ( néi forme . Frustules cylindriques composés de lames soudées parleurs bords et termi¬ nés par des valves coniques ou pointues . 11e Tabei.lariées 12e Licmophorées 13e Rhizosoléniées V. — Famille des FRAGILARIACÉES Valves linéaires, elliptiques, contractées ou quelquefois cunéiformes ; striées transversalement, sans nodules ni raphé. . 14e Fragilariées Valves elliptiques, ponctuées à grosses ponctuations souvent carrées, avec espaces hyalins au centre et aux extrémités . 15e Plagiogrammées Valves toujours cunéiformes à grosses ponctuations souvent carrées ou fentes en boutonnières; pas d’espace hyalin au centre . . 16e Trachysphéniées VI — Famille des CHÆTOCÉRACÉES Valves arrondies ou elliptiques munies de longs filaments . 17e Chætocf.rées VII. — Famille des BIDDULPHIACÉES Valves 'polymorphes, triangulaires, carrées, polygonales, quelquefois ellip¬ tiques, jamais discoïdes, souvent munies de piquants . 18e Biddulphiees VIII. — Famille des COSCINODISCACÉES Valves discoïdes, quelquefois elliptiques, munies d’un ou plusieurs ocelles ou tubercules saillants, marginaux . Valves discoïdes divisées suivant les rayons en secteurs alternativement clairs et sombres . Valves discoïdes avec aire hyaline centrale reliée par des sillons hyalins à des compartiments marginaux en festons . Valves discoïdes, quelquefois elliptiques, à surface couverte d aréoles ou perles, disposées en lignes radiales transversales ou en tourbillons, ou bien divisée en zone concentrique à dessin différent . 19e Eupodiscées 20e Héhiopeltées 21e Astérolamprées 21e CoSCINODISCÉES IX. — Famille des MÉLOSIRACÉES Valves discoïdes bombées fortement, munies d’épines marginales. Frustules globuleux . ' . Valves discoïdes planes ou légèrement bombées ; munies quelquefois de petites épines à la surface. Frustules cylindriques souvent réunies en fila¬ ments cylindriques . (A suivre la division des Tribus en Genres.') Xanthiopyxidées Mélosirêes Dr J. Pelletan. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 59 INFLUENCE de l’école parasitaire sur la doctrine et le traitement DE LA PHTISIE PULMONAIRE « Aux fruits, ou reconnaît l’arbre » A cette heure d’apaisement où les débats passionnée soulevés au Con¬ grès de Berlin par la prétendue découverte de R* Koch, semblent défini¬ tivement clos, il peut être intéressant de rechercher l’influence exercée par l’Ecole microbienne sur la doctrine pathonégique de la tuberculose pulmo¬ naire et sur la thérapeutique du grand processus phymique. Trente ans d’observations des maladies des organes respiratoires me donnent peut- être quelques droits à formuler cette question capitale une opinion jutifiée. Aussi, je n’hésite pas à déclarer qu’à mon avis cette influence a été dou¬ blement funeste : en premier lieu, sur l'étiologie delà tuberculose dont elle a rétréci le cadre nosologique en lui attribuant un caractère exclusi¬ vement zymotique, et en second lieu, sur la thérapeutique de la maladie qu’elle a fait rétrograder Du reste, je n’ai pas attendu, il m’est permis de le dire, que l’enquête faite par la Commission Médicale des Hôpitaux de Paris ait réduit à néant les prétentions curatives de la tuberculine alle¬ mande, pour protester à 'priori contre cette étrange méthode dans ce même journal et dans une commuication à la Société de Médecine pratique, de Paris. Profondément imbu du génie morbide de la phtisie et de l’étendue de ses racines morbigènes au sein de l’économie, il me répugnait d’admettre qu’un seul et unique agent médicamenteux quel qu’en fut la puissance et la portée, pût avoir raison d’afîection le plus souvent hériditaire, solde ultime de maladies chroniques initiales, selon la doctrine philosophique de mon regrettable maître Pidoux. Un coup d’œil jeté sur le passé justifiera ce qne cette opinion peut avoir d’excessif pour les adeptes de la nouvelle école. Il y a seize mois, un savant d'Outre -Rhin, que de remarquables travaux avaient déjà rendu célèbre, Robert Koch, annonçait urbi et orbi, qu’il avait découvert le remède de la tuberculose. Cette nouvelle inattendue se répandait dans le monde entier avec la rapidité d’une traînée de poudre. Quelques mois après, Berlin regorgeait de tuberculeux qui, bravant les rigueurs d’un hiver exceptionnellement froid ef d’un climat meurtrier, demandaient instamment à être inoculés à n’importe quel prix, avec cette merveilleuse lymphe qui, au dire de son inventeur, devait délivrer l’huma¬ nité du plus redoutable des fléaux. Cliniques et hôpitaux étaient assiégés de médecins venus de tous les pays, pour la plupart mûs, il faut bien le dire, bien moins par l’amour de l’art que par un sentiment bien naturel, du reste, de curiosité. On y inoculait à outrance, sansla moindre distinction clinique, sans discernement, metlant ainsi tous les tuberculeux en coupe réglée. Si, du moins, tous ces inoculateurs avaient été de vrais médecins ! Mais que de médicastres dans le nombre ! Quant à R. Koch, comblé des faveurs impériales, acclamé dans l’Univers, comme le sauveur de l’espèce humaine, il restait modestement à l’écart au fond de son laboratoire dont il n'entre-baillait les portes qu’à ses initiés. Etait-ce modestie ou crainte 60 JOURNAL DE MICROGRAPHIE de s’être trop avancé dans sa déclaration hâtive, et de ne pouvoir tenir ses engagements? L’avenir ne devrait que trop cruellement justifier ses appréhensions. De cet engouement vertigineux, sans précédent dans les annales de la médecine, pour la méthode allemande et pour son auteur, que reste-t-il aujourd’hui ? Un effondrement général, une médication (condamnée, frap¬ pée d'interdit, et son inventeur désavoué, tombé d’autant plus bas qu’un en¬ thousiasme irréfléchi l'avait porté plus haut. Et, chose plus grave : pas une guérison avérée, mais des victimes dont on ne saura jamais le nombre. Qu'adviendra-t-il de la méthode microbienne ed ce qui touche à l’étude de la tuberculose pulmonaire? Ce qui advient infailliblement de toute théorie qui ne repose que sur de simples vues de l’esprit et non sur l’observation rigoureuse des faits. « Les théories passent, a dit avec juste raison, Huffeland, et les principes seuls restent. » Toutefois il ne faudrait pas se faire illusion. La doctrine bacillaire durera plus que toutes ces panacées banales destinées à faire l’étonnement des générations futures, telles que lavements d’acide carbonique, inhalations d’acid^ fluorhydrique, inhalations d’air surchauffé intra-pulmonaire, sans oublier les inoculations de sang et de sérum caprique. Elle a pour elle le patronage d'un grand savant, le tapage inoubliable qui s'est fait autour d’elle dans le monde scientifique, et [par-dessus tout, la simplicité qui la met à la portée de tous, comme n’exigeant que des connaissances médi¬ cales sommaires. Avec le bacille pour cause et non pour effet, le clinicien disparaît pour faire place au chasseur de microbes dont la destruction devient le seul objectif. Avec des vues pathogéniques aussi terre à terre, il n’est plus besoin d'être grand médecin, il suffit d’être chimiste pour découvrir le fameux bâtonnet bacillaire. Dès lors, la microscopie et la technique de coloration viennent désormais remplacer la stéthoscopie et le laboratoire se substitue au lit du malade. Triste spectacle auquel nous assistons depuis que l’école microbienne s’est introduite dans le domaine de la tuberculose pulmonaire. Si encore le bactériologiste tuait le bacille ! Mais, comme le dit très spirituellement M. le professeur Peter, il se fait son collaborateur et son complice (1). La tuberculine peut bien nécroser le tissus tuberculeux, mais en amenant la nécrose, elle détruit une portion de tissu pulmonaire vivant* et diminue d'autant le champ de l'hématose. Eh bien, l’insuccès de leurs tentatives homicides (plusieurs inoculés sont morts à Menton), loin de décourager les adeptes de la doctrine, n’a fait que stimuler l'ardeur de leurs investigations, imitant en cela leur grand leader qui, armé de quatre nouveaux amendements, est revenu à la charge pour ne nous apprendre rien de concluant. Les microbiens ne manqueront pas de nous opposer la valeur diagnos¬ tique du bacille dans les cas de phtisie douteuse. D’accord, mais comme je le faisais remarquer dans un travail récemment publié (2), le bacille ne fait (1) Tuberculose et tuberculeux. Clinique médicale de l’Hôpital Necker, Professeur Peter. (2) Bu Diagnostic précoce delà Tuberculose. Docteur Cazenave de la Roche. — [Daix, éditeur. — Clermont (Oise), JOURNAL DE MICROGRAPHIE 61 son apparition dans les crachats que lorsque le tubercule est déjà en voie de ramollissement, et qu’il communique avec les bronches. A cette phase anatomique du néoplasme, de quelle utilité peut-il être comme diagnostic précoce? A cette heure tardive, on ne guérit plus la phtisie. A une pathogénie à vues aussi courtes, devait naturellument corres¬ pondre une thérapeutique en rapport. Il y a loin en effet de la pharmacopée anti-bacillaire, des médicaments microphytiques selon l’expression consacrée par la bactériologie à la théra¬ peutique aussi rationnelle qu’efûcace préconisée par nos maîtres, Grisolle, Trousseau et Pidoux, Gubler, Gueneau de Mussy et leurs élèves. Si encore les médicaments employés n’étaient que bizarres ou impuissants ! mais on se souvient [que la réaction qu’ils provoquent dans l’économie a souvent entraîné la mort ou au moins mis l’inoculé en danger de mort. Quant à l’huile de foie de morue, aux préparations de chaux, aux Eaux sulfureuses (Eaux-Bonnes, Cauterets) à la cure d’air à l’hygiène, il en est à peine fait mention. Virulente et inoculable, parasitaire et infectieuse, la tuberculose pulmo¬ naire devait être logiquement contagieuse. Tous les nosographes, depuis Hippocrate jusqu’à nos jours, ont du reste été unanimes à ce sujet, mais avec de sages réserves. L’Ecole Parasitaire établissant la contagiosité de la phtisie jusqu’à l’exagération n’a même pas eu le mérite d’émettre une idée neuve. Au dix-septième siècle Morgagni était déjà grand contagioniste. L’Italie en a conservé la tradition. L’indemnité pour renouvellements de meubles meublant l’appartement loué à un étranger malade stipulée dans les polices à Pise et à Rome payable en cas de décès, en témoigne. On connaît l’anathème voué par les Allemands aux tapis, tentures, liteiie, rideaux et à tous les objets ayant servi aux tuberculeux qu’ils considèrent comme des repaires de microbes. Ils sont pourtant dépassés par les Indiens de l’Orénoque qui fuient devant les étrangers qui toussent. Quand on songe aux myriades de microbes, de vibrions qui peuplent l’atmosphère et pénètrent dans l’organisme par les voies respiratoires digestives, cutanées, on se demande comment nos pères pouvaient lutter contre cette armée d’invisibles ennemis, privés qu’ils étaient de l’arsenal antiseptique que nous a octroyé l’Ecole parasitaire. Et nous-mêmes, mé¬ decins du littoral, constamment en contact direct avec les tuberculeux, où puiserions-nous notre immunité si la phtisie était aussi contagieuse que les Bactériologistes veulent bien le dire ? Pousser plus loin cet inventaire de la doctrine bacillaire serait dépasser les limites d’une simple communication. Imbu des sages principes de la tradition Hippocratique, je n’ai eu d’autre but, en rédigeant cette note, que de signaler aux esprits trop enclins aux innovations théoriques la fausse direction imprimée par l’Ecole parasitaire qui, prenant l’effet pour la cause, a exercé sur la doctrine pathogénique de la phtisie et sur sa thérapeutique une influence aussi désastreuse que rétrograde (1). Dr Cazknave de la Roche. (1) La Clinique française. 62 JOURNAL DE MICROGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE I Naissance de l’endosperme dans le sac embryonnaire de quelques gymnospermes, par Mlle C. Sokolowa Le Bulletin de la Société des Naturalistes cle Moscou , dans son numéro 3, de 1890, contient un très intéressant article de Mlle C. Sokolowa, élève, à ce que nous pensons, du professeur Goroschankine, sur la naissance de l’endosperme dans le sac embryonnaire de quelques gymnospermes. Ce sujet n’a été que peu étudié jusqu’à ce jour, et sauf Hofmeister, qui s’en est occupé dans le temps où l’on croyait à la formation libre des cellules dans un blastème, et Strasburger, qui l’a repris en 1880, mais d'une manière succincte, sur 1 ePicea vulgaris, on manquait à peu près de renseignements sur le processus de formation de cet endosperme. C’est guidée parles connaissances nouvelles que nous avons des phéno¬ mènes de la karyokinèse, que Mlle Sokolowa a étudié la formation de l’endosperme dans le sac ambryonnaire des Pinus pumilis et sylvestris, Cupressus Lawsonii , Juniper us commuais, Cryptomer la japonica, Taxus b accota, Cephalotaxus Fortunei, et d’une Gnétacée, YEphedra vulgaris. Nous ne pouvons entrer ici dans plus de détails sur cet excellent travail, faute de pouvoir insérer les figures sans lesquelles notre analyse serait peu compréhensible ; nous dirons seulement que l’auteur est arrivée à démontrer clairement et à dessiner le processus de formation et du mode de cloisonnement des cellules qui se multiplient dans le sac embryonnaire, et nous renvoyons les lecteurs curieux d’anatomie végétale au Mémoire de Mlle Sokolowa, lequel est écrit en français et accompagné de nombreuses gravures et de trois planches, très joliment dessinées, montrant les diverses phases du phénomène de multiplication cellulaire. II Le Botaniste, par M. P. A. Pangeard. — I6* fasc. 1892. Nous trouvons dans le 1er fascicule publié cette année par M. P. A. Dan- geard un article intéressant sur la nutrition animale chez les Péridiniens. L’auteur a étudié un Péridinien d’eau douce, le Gymnodinium Vorticella, dont le protoplasma est incolore et nu. La nutrition animale, c’est-à-dire par préhension et ingestion d’aliments solides pris dans le milieu extérieur paraît ne s’effectuer qu’au printemps. L’animal se met à la recherche d’une proie, et quelquefois s’attaque à une Algue presque aussi grosse que lui; puis, faisant un mouvement de rotation sur lui-même, il approche l’Algue du sillon transversal qui divise, comme on le sait, son corps en deux parties et au fond duquel est une encoche représentant vraisembla¬ blement la bouche. Il s’arrête alors, projette par l’encoche comme une langue de protoplasma qui entoure l’Algue et l'entraîne dans l’intérieur du corps. L’animal est vorace et avale six ou sept Algues en fort peu deemps. L’expulsion des résidus de la digestion se fait d'une manière très curieuse. L’animal passe au repos et s’enkyste dans une membrane de cellulose. Le protoplasme se contracte laissant un espace en un certain JOURNAL DE MICROGRAPHIE 63 point entre lui et l’enveloppe, espace dans lequel il expulse la pelote des résidus, puis il se recouvre étroitement d’une seconde membrane, laissant les résidus en un point entre les deux membranes. A une époque ultérieure, l’animal sortira de ses deux enveloppes, abandonnant entre elles la masse des résidus, pour aller à la recherche de nouveaux aliments. M. Dangeard a trouvé ce Gymnodinium dans une récolte de Chlamydo- monas faite à Ségrie (Sarthe). C’est de cette Algue que le Péridinien se nourrissait surtout. En examinant de plus près ladite [Algue et se rappor¬ tant à l’excellente Monographie du Dr Goroschankine, M. Dangeard a trouvé qu’elle se rapporte très étroitement au Chlamydomonas Perty , Gor. qui n’a pas encore [été rencontré en France. 11 y a cependant quelques différences. C’est pourquoi il propose de restituer à cette espèce le nom de Clil. globulosa, que Perty avait créé pour une forme semblable. M. Goro¬ schankine trouvant cette espèce peu caractérisée avait établi le Chlamydo- monos Perty. Cependant cette dernière espèce est signalée comme ayant de 3 à 15 vésicules contractiles, tandis que le Chl. globulosa Perty, retrouvé par M. Dangeard, n’en a que deux.f On voit que le travail de M. Dangeard sur la nutrition des Péridiniens est doublement intéressant. Ce fascicule du Botaniste contient encore une note sur les noyaux d’une Cyanophycée, le Merismopedia convoluto Bréb., dont chaque cellule possède un noyau colorable par Fhématoxyline. Une autre note donne la description d’un Cryptomonas marin, qu'on pour¬ rait désigner sous le nom de G. marina , Danz. J. P. Académie royale de médecine de [Belgique PROGRAMME DES CONCOURS 1890-1892. — Histoire, indications et contre-indications, technique et résultats de la trépanation crânienne. Prix : 800 francs. — Clôture du concours : 15 septembre 1892. 1890- 1893. — Faire l’histoire des affections typhoïdes qui atteignent les sujets de l’espèce chevaline; établir les causes, la pathogénie, les lésions, les symptômes, le diagnostic et le traitement des différentes formes que ces affections peuvent présenter. Prix : 7 00 francs. — - Clôture du concours : 1er Janvier 1893. 1891- 1893. — Faire l’étude des fonctions du corps thyroïde. Prix : 500 francs. - Clôture du concours : PT février 1893. 1891-1894. — Déterminer par des recherches nouvelles les proportions d’alcaloïdes ou de glucosides contenues dans les préparations galéniques de la pharmacopée belge. Prix : 500 francs. — Clôture du concours : /or février 1894. 1891-1894. — Prix fondé par un anonyme. — Elucider par des faits cliniques, et au besoin par des expériences, la pathogénie et la thérapeutique de l’épilepsie. Prix : 4,000 francs. — Clôture du concours : /°r février 1894. _ _ ^ Des encouragements, de 300 à 1,000 francs, pourront être décernés à des auteurs qui n’auraient pas mérité le prix, mais dont les travaux seraient jugés dignes de récompense. Une somme de 25,000 francs pourra être donnée, en outre du prix de 64 JOURNAL DE MICROGRAPHIE 4,000 francs, à l’auteur qui aurait réalisé un progrès capital dans la théra¬ peutique des maladies des centres nerveux, telle que serait, par exemple, la découverte d’un remède curatif de l’épilepsie. 1892-1893. — Prix fondé par le Docteur da Costa Alvarenga. — Aux termes du testament de M. Alvarenga, « l’intérêt du capital constituera un prix annuel qui sera appelé : Prix d' Alvarenga, de Piauky (Brésil). Ce prix sera décerné, à l’anniversaire du décès du fondateur, à l’auteur du meilleur mémoire ou ouvrage inédit (dont le sujet sera au choix de l’auteur) sur n’importe quelle branche de la médecine, lequel ouvrage sera jugé digne de récompense, après quel’ou aura institué un concours annuel et procédé à l’examen des travaux envoyés selon les règles académiques (1). » Si aucun des ouvrages n’était digne d’être récompensé, la valeur du prix serait ajoutée au capital. » Prix : 750 francs. — Clôture du concours : lej février 1893. CONDITIONS DES CONCOURS Les membres titulaires et les membres honoraires de l'Académie ne peuvent point prendre part aux concours. Les mémoires, lisiblement écrits en latin, en français ou en flamand, doivent être adressés, francs de port, au Secrétaire de l’Académie, à Bruxelles. Sont exclus des concours : 1° Le mémoire qui ne remplit pas les conditions précitées; 2° Celui dont l’auteur s’est fait connaître directement ou indirectement; 3° Celui qui est publié, en tout ou en partie, ou présenté à un autre corps savant. L’Académie exige la plus grande exactitude dans les citations, ainsi que la mention de l’édition et de la page du texte original. Le mémoire de concours et le pli cacheté dans lequel le nom et l’adresse de l’auteur sont indiqués doivent porter la même épigraphe. Le pli annexé à un travail couronné est ouvert par le Président en séance publique. Lorsque l’Académie n’accorde qu’une récompense à un mémoire de concours, le pli qui y est joint n’est ouvert qu’à la demande de l’auteur. Cette demande doit être faite dans le délai de six mois. Après l’expiration de ce délai, la récompense n’est plus accordée. Le manuscrit envoyé au concours ne peut pas être réclamé ; il est déposé aux archives de la Compagnie. Toutefois, l’auteur peut, après la procla¬ mation du résultat du concours, faire prendre copie de son travail au secrétariat de l’Académie. L'Académie accorde gratuitement à l’auteur du mémoire dont elle a ordonné l’impression, cinquante exemplaires tirés à part, et lui laisse la faculté d’en obtenir un plus grand nombre à ses frais. Bruxelles, le 8 février 1892. Le Secrétaire de V Académie , E. Masoin. (1) L’Académie a décidé, dans le comité secret de la séance du 26 décembre 1891, que l’article 119 du règlement de la Compagnie ne sera pas applicable aux mémoires manuscrits qui prendront part à ce concours. Cet article est conçu en ces termes : « Les travaux couronnés sont publiés dans le recueil des mémoires. Il peut en être de même de ceux qui ont mérité une distinction. » Le Gérant : Jules Pelletan fils. Imp. J. Bolbach, 25, rue de Lille, Paris. JOURNAL DE MICROGRAPHIE AVANTAGE DU PHOSPHATE DE FER SOLUBLE DE LERA8, PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS-SCIENCES 1° Solution. Elle contient, par cuillerée à bouche, 20 centigr. de pyrophos¬ phate de fer et de soude. 2° Incolore, sans goût ni saveur de fer, sans action sur les dents, parfaite¬ ment acceptée par tous les malades sans distinction. 3° Pas de constipation : Grâce à la présence d’une faible quantité de sulfate de soude qui se produit dans la préparation de ce sel, et sans aucune influence sur la saveur du médicament. 4° Réunion des principaux éléments des os et du sang, fer et acide phosphorique, circonstance éminemment favorable à l’action digestive et res¬ piratoire. 5o Pas de précipitation en présence du suc gastrique, par conséquent, assimilation rapide du sel, bien supporté par les estomacs les plus délicats, à l’inverse de la plupart des autres préparations ferrugineuses. Indications : Anémie, Affections qui en dérivent. Dépôt : à la pharmacie VI AL, 1, rue Bourdaloue. a—— DRAGÉES GRIMAUD au FER et à VERGOT de SEIGLE . Incomparables dans le Traitement de l’INCONTINENCE NOCTURNE d’URlNE les affections chlorotiques les Pâles Couleurs et Anémies de toute nature. Connues depuis de longues années, elles ont valu à I’Inventeur les plus flatteuses distinctions. DIPUOME D'HONNEUR à l’EiDOsition d’Oygiène de l’Enfance 1887. Se trouvent dans toutes les bonnes | Pharmacies et chez les principaux Dro¬ guistes, en France et à l'Etranger . Prix : £» francs. [Tente en Gros chez E. GRIMAUD Fils, 3, Rue Ribera, Librairie Scientifique AUGUSTE THOMAS 6, place de la Sorbonne MATHÉMATIQUES, PHYSIQUE, CHIMIE GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE, HISTOIRE NATURELLE Envoi des Catalogues franco. Les Peptones de Chapoteaut à la viande de boeuf , prépayées exclusivement avec la pepsine de mouton pure, sont les seules qui soient neutres et qui ne contiennent ni chlorure de sodium ni tartrate de soude ; elles se prescrivent sous les formes suivantes : VIN DE PEPTONE DE CHAPOTEAUT D’un goût très agréable, il se prend après les repas à la dose de 1 ou 2 verres à bordeaux. — Dosage : 10 grammes de viande de bœuf par verre à bordeaux. POUDRE DE PEPTONE CHAPOTEAUT Elle est neutre, entièrement soluble et représente cinq fois son poids de viande. Indications : Anémie, dyspepsie, débilité, dégoût des aliments, atonie du tube digestif, convalescence, alimentation des noui'rices, des enfants, des viellards, des diabétiques, des phtisiques, etc. Dépôt : Pharmacie VIAL, 1, rue Bourdaloue. JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE DIATOMISTE Journal spécial s’occupant exclusivement des Diatomées et de tout ce qui s’y rattache, paraissant tous les trois mois en un fascicule, format in-4° de 12 à 16 pages de texte, avec 2 ou 3 planches même format. PUBLIÉ PAR J . T E M P È R ï: avec la collaboration de MM. J. Brun, P. Borgon, ?. T. Clevo, E. Butertre, E. Grove, E. Peragallo. Prix d’abonnement : Pour la France et tous les pays faisant partie de Vunion postale . 15 fr. En dehors de Vunion postal . 20 — Le numéro. . . . v . . . • • • 5 — Pour tous les renseignements ou communications s’adresser à J. TEMPÈRE Rue Saint-Antoine, 168, Paris. MORRHUOL de CHAPOTEAUT Le MORRMUOIj renferme tous les principes actifs de l’huile de foie de Morue, sauf la partie grasse. Il représente 25 lois son poids d’huile et se délivre en petites capsules rondes contenant 20 centigrammes ou 5 grammes d’huile de morue brune. — Dose journal ère : 2 à 3 capsules pour les enfants ; 3 à 6 pour les adultes au moment des repas. MORRUHOL CRÉOSOTE DE CHAPOTEAUT Ces Capsules contiennent chacune quinze centigrammes de MorpaalaoS, correspondant à quatre grammes d'huile de foie de morue et cinq centigrammes de Créosote de hêtre dont on a éli¬ miné le créosol et les produits acides, subtances que l’on rencontre toujours dans les créosotes du commerce et qui exercent une action caustique sur l’estomac et les intestins. Elles ont donné les meilleurs résultats dans la gtlifisie et la tuberculose pulmonaire à la dose de 4 à 6 capsules par jour prises au commencement du repas. Dépôt : PSiarmaeie, I, rue Sleurclaloiae MICROGRAPHIE E. COGIT et Gie 49, boulevard Saint-Micliel, 49; PARIS . Médaille d’ Argent à l’Exposition Universelle de 1889 SPÉCIALITÉ DE FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE Lames porte-objets ,et lamelles minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés conscienseusement d’après les instructions des au¬ teurs, préparations microscopiques variées et spécialement de bacilles. — Dé- oôt des Microscopes Leitz, et des Microtômes Mieue et Jung- Thoma. Fièvres intermittentes et paludéennes PAMBOTANO MIDY Le Pambotano ( Calliandra Houstoni) a été l’objet d’un rapport du Dr Dujardin-Beau- metz à l'Académie de Médecine, le 13 fé¬ vrier 1890, à la suite d'un mémoire présenté par le Dr Valude, mémoire confirmant par de nom¬ breuses expériences faites en Sologne, les pro¬ priétés anti-paludéennes du Pambotano, déjà si¬ gnalées par les médecins des pays hors d’Europe, dans les cas ayant résisté à la quinine. D’après le Dr Villejean, la racine de Pambo¬ tano contient une résine, des huiles essentielles et un tanin particulier, substances toutes solubles dans l’alcool. C’est donc à la forme d’élixir qu’a eu recours M. Midy. Chaque flacon de Pambotano de la contenance de 100 grammes, représente 70 grammes de ra¬ cines que l’on fait prendre en quatre fois, dans de l’eau chaude sucrée, à deux ou trois heures d’intervalle. Il ne faut pas administrer après des repas afin d’éviter toute crainte de nausées et vo¬ missements. Il est rare que l'on soit obligé de recourir à un deuxième flacon. Dépôt à Paris : Pharmacie Midy, 113, faubourg Saint-Honoré. VIN DE CHASSAING A la PEPSINE et à la DIASTASE Rapport favorable de V Académie de Médecine, le 29 Mars 1864 Les Médecins comprendront la nécessité qu’il y avait d’unir dans un même excipient la Pepsine, qui n’a d’action que sur les éléments azotés, à son auxi¬ liaire naturel la Diastase, qui transforme en glycose les éléments féculents, et les rend ainsi propres à la nutrition, Cette préparation, capable de dissou¬ dre le bol alimentaire complet, leur donnera les meilleurs résultats contre les DIGESTIONS DIFFICILES OU INCOMPLÈTES LIENTERIE, DIARRHÉE VOMISSEMENTS DES FEMMES ENCEINTES AMAIGRISSEMENTS, CONSOMPTION MAUX D’ESTOMAC YSPEPSIES, GASTRALGIES CONVALESCENCES LENTES PERTES DE L’APPÉTlT, DES FORCES, ETC PARIS- — 6, Avenue Victoria, 6. — PARIS LES HISTOIRE NATURELLE, PRÉPARATION CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES PRINCIPALES ESPECES PAR LE Dr J. PELLETAN AVEC UNE INTRODUCTION A L’ÉTUDE DES DIATOMÉES Par M. «F. UN CHAPITRE CLASSIFICATION DES DIATOMEES Par M. Paul PETIT ET UNE LISTE COMPLÈTE DES DIATOMÉES FRANÇAISES Par M. M. PEUAOALLO Deux volumes grand in-8° (600 pages, 500 gravures dans le texte et 10 planches] Prix : 22 Francs LIBRAIRIE J. -B. BAILLIÈRE ET FILS 19, Rue Hautefeaille, 19 PARIS LEÇONS SLR LES SP0R0Z0AIRES Par G. BALBIAA1 Recueillies et publiées par le Dr «T, PELLETAN Un volume, grand in-8, avec 52 figures et 5 planches lithographiées Prix : 8 fr. au lieu «le 1)? Bureau du Journal de Micrographie, 3 , rue de Lille . '-fy, cm'. y - i JOURNAL I" DE MICROGRAPHIE Histologie humaine et comparée. Anatomie végétale. — Botanique. — Zoologie. Bactériologie. — Applications diverses du Microscope. REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS O ET ÉTRANGERS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DU DR J. PELLETAN IV 3 — 23 Mars 1892. 5SH5asasHSE5£5asasHsasHSHsasasaBaasa£Fïs IilBRARY OF Illinois State BORATORY OF NATURAL HISIORY, URBANA, ILLINOIS. aasasasaHasasasasasHsasasasasasas BUREAUX DU JOURNAL ADMINISTRATION ET RË DACT ION 3, Rue de Lille, 3 PARIS BUREAUX DU JOURNAL 17, Rue de "Berne Le Journal de Micrographie paraît chaque mois eu un ou deux fascicules de 40 à 60 pages, avec figures dans le texte et planches noires ou coloriées, suivant le besoin. PRIX DE L’ABONNEMENT : Pour Paris et Départements . 25 francs. — Union Postale (Europe) . c . 28 _ — — (Amérique et Asie) . 30 — — Amérique . 6 dollars. — Antilles, Océanie . 40 francs. On s’abonne en adressant, par lettre affranchie, un mandat de poste à l’ordre de M. le Dr J. PELLETAN, directeur, au bureau du journal, 3, rue de Lille, à Paris. Tout ce qui concerne la rédaction ou le service du journal doit être adressé au bureau du journal, 3, rue de Lille, Paris. Ancit vme Maison HARTÏACR et PRAZMOWSHX BÉZU, HAUSSER et Cie, Succrs Médailles d’or et d’argent à l’Exposition de 1878. — Médaille d’or à l’Expos. d’Anvers MICROSCOPES Objectifs, Accessoires, Loupes OBJECTIFS A IM NI. HOMOGENE Lunettes, Longues-Vues OBJECTIFS PHOTOGRAPHIQUES Goniomètres, Héliostats, Appareils divers 1, RUE BONAPARTE, 1 PARIS Seizième année. N° 3 25 Mars 1892 JOURNAL D E MICROGRAPHIE SOMMAIRE I Revue, par le Dr J. Pelletan. — L’oreille du Lapin, leçon faite au Collège de France par le professeur L. Ranvier. — Contribution à une meilleure connais¬ sance des centres nerveux, par le prof. G. Paladino. — Sur une particularité de structure de la cornée chez un cheval, par le prof. G. V. Ciaccio. — Sur la vitalité des germes contenus dans les sédiments des eaux douces et marines, par M. A Certes. — Diatomées du lac du Jardin public de Modène, par le prof. L. Macchiati. — Classification des Diatomées, Famille des Cymbellacées, par le Dr J. Pelletan, avec addition, par M. Paul Petit. — Une Clavariée entomophage, par M. N. Patouillard — Bibliographie : I. Beitræge zur Kenntniss der Chlamydomonaden, par le prof. Goroschanrine ; IL Muscologia Gallica, par M. T. Husnot ; III. Revue des sciences naturelles de l’Ouest, — Avis divers. REVUE Savez-vous ce que c’est que la courade et la molle? Pour moi, j’avoue qu’il y a huit jours je l’ignorais complètement, et j’ai eu, du reste, la satisfaction de reconnaître que je n’étais pas le seul. Voici : La courade est une maladie sinon nouvelle au moins assez peu étudiée jusqu'à ces derniers temps et qui attaque les bœufs, les mou¬ tons, les chevaux et les porcs. Les lopins et les cobayes la contractent quand on la leur inocule, mais les chiens paraissent réfractaires. Elle règne dans le département de la Haute-Loire, où M. Gabier, le savant professeur de l’École vétérinaire de Lyon, vient d'aller l’étudier. D’après M. Gabier, la courade est une affection bactérienne, conta- 66 JOURNAL DE MICROGRAPHIE / gieuse, inoculable, transmissible par les rapports directs ou indirects des animaux qui en sont atteints. La vache la transmet à son veau pas encore né, et celui-ci la communique plus tard aux veaux sains avec lesquels il habite. Le germe de la courade se trouve dans tous les organes malades, dans le sang, dans le jetage, dans les matières diarrhéiques, dans l’urine. Il conserve sa virulence dans Leau et dans les liquides plus ou moins chargés de matières azotées, par conséquent les purins, fumiers, etc. Quant au microbe que M. Galtier considère comme producteur de la maladie, il La trouvé dans toutes les lésions, chez toutes les espèces d'animaux malades, spontanément ou inoculés. Il La planté, il l'a vu naître : « Je Lai préparé, je Lai étudié, je Lai semé, dit-il, dans du bouillon et autres milieux artificiels ; je Lai cultivé, à l'état de pureté après Lavoir emprunté au veau, au porc et à l'agneau; je Lai fait passer suc¬ cessivement à travers de nombreux milieux ; je Lai ensuite inoculé, — et toujours j'ai obtenu la maladie de la courade. » C'est un microcoque, affedant toujours un groupement de 2, 3, 4, o, 6 articles, — par conséquent un streptocoque, — doue de mouve¬ ments très nets, se colorant facilement par le violet de gentiane, le violet de méthyle, etc., et se décolorant par la méthode de Gram. — Il végète très activement dans les milieux artificiels, à Labri comme au contact de l’air, et conserve très longtemps sa virulence. Cela fait que nous avons encore un microbe pathogène de plus. Voilà ce que c’est que la courade. ★ * * Quant à la molle , c’est une maladie des champignons de couche, que viennent de bien étudier MM. Costantin et Dufour. Les champignons qui en sont atteints se présentent sous deux aspects. Dans le premier cas, le chapeau a encore pu se former et, si l'on fait la récolte assez tôt, on ne remarque que quelques déformations, gon¬ flement du pied, bossellement du chapeau, etc., et quelques filaments déliés à la surface des feuillets. Dans le second cas, le chapeau est avorté ou manque tout à fait, le champignon est réduit à son pied simple. Si l’on ne se hâte pas d’enlever les individus affectés, la maladie poursuit son évolution et se propage. Les échantillons du premier type se recouvrent d'un coton épais, d’un blanc de lait; ceux du second, d'une pruine légère, d’un gris rosé, violacé ou livide. Si l’on examine les échantillons du premier type, on reconnaît que JOURNAL DE MICROGRAPHIE 67 le parasite est un Mycogone, forme fructifère à chlamydospores des Hypomyces , Ascomycètes parasites des Champignons supérieurs (Agaricinées, Pezizes, etc.). Les spores de ce Mycogone sont bi-cellulaires, d’un brun jaunâtre. La cellule supérieure, sphérique, a sa membrane couverte de verrues. Les spores ont environ 33 ^ de long sur 20 u. de large. Mais à côté du Mycogone on trouve une autre forme fructifère en Verticillium à spores longues, lisses, incolores, parfois bi-cellulaires, mesurant de 16 à 20 ;J. de long sur 3 u. de large. Des botanistes avaient reconnu l’existence d’une maladie des cham¬ pignons produite par un Mycogone , d’autres une maladie causée par un V ’erticilliüm; MM. Costantin et Dufour ont prouvé que c’est la même maladie. En cultivant les parasites sur la carotte, ils ont reconnu que Mycogone et Verticillium appartiennent à une espèce unique, car les deux sortes de fructification existaient sur un même fila¬ ment. C’est un exemple de plus de ce polymorphisme commun chez les cryptogames parasites. Ce Mycogone-Verticillium attaque du ving¬ tième au quart de la récolte des champignons de couche dans les envi¬ rons de Paris. Or, comme la production annuelle des champignons dans cette région, est d’environ 10 millions, on comprend le tort con¬ sidérable que cause ce parasite. * * * Ainsi que nous l’avons annoncé dans notre dernier numéro, M. le professeur Macchiati, de l’Université de Modène, nous a adressé deux notes sur la conjugaison des Diatomées. Nous publions la première dans le présent fascicule, et nous publierons la seconde dans le pro¬ chain. Les observations de M. Macchiati sont, en effet, extrêmement curieuses, et l’on pourrait même dire surprenantes, à ce point que bien des diatomologistes penseront qu’il s’est trompé. La conjugaison des Diatomées est un phénomène qu’on n’a pu ob¬ server d’une manière certaine que dans de rarissimes occasions. Ce n’est plus du tout comme lorsqu’il s’agit de bi-partition ou encore de conjugaison des Infusoires. On peut trouver dans la même préparation de Diatomées vivantes, voire dans le même champ du microscope, des frustules nombreux à des phases diverses de la division et, par consé¬ quent, se rendre compte, pour ainsi dire, d’un coup d’œil, de la mar¬ che du phénomène. De même, pour la conjugaison des Infusoires. Quand on trouve dans un champ de microscope deux Paramécies en conjugaison, il est à peu près certain qu’on va en rencontrer dix, vingt et plus dans la préparation, et qu’on en trouvera autant qu’on voudra 68 JOURNAL DE MICROGRAPHIE dans l’eau où l’on a puisé la goutte qui a servi à faire cette prépara¬ tion. Sur ces nombreux individus on observera en peu de temps toutes les phases de la conjugaison et, en reliant par l’esprit, ces diverses phases les unes aux autres, on pourra se faire en quelques heures une idée exacte du phénomène. Il en est autrement pour les Diatomées. Ce n’est, comme je le disais plus haut, que dans de très rares occasions qu'on peut les rencontrer en conjugaison. Et si l’on est assez heureux pour en trouver un exem¬ ple, c’est sur un seul individu ou sur un seul couple. Et le phénomène est très long; il dure plusieurs jours, huit jours peut-être, dit M. Paul Petit. C’est sur ce seul exemple qu’on peut le suivre. Et conservez donc pendant huit jours des Diatomées vivantes sous une lamelle sur le porte-objet! Malgré le courant d’eau qu’on entretient dans la cellule, les Diatomées meurent, — on le voit bien à l’endochrome qui s’altère et se déforme. Peut-être que sous le soleil d’Italie — qui, dit-on, ne valait guère mieux que le notre il y a quelques jours, — la conjugaison des Diato¬ mées est plus fréquente et plus rapide que sous le climat de la France. Il en est de même de la reproduction par germes, que M. Macchiafi a eu la chance d’observer aussi. — Ou bien, le professeur de Modène a trouvé un procédé qui permet de conserver les Diatomées vivantes sous le microscope pendant plusieurs jours. Et dans ce cas, ce serait un grand service à rendre non seulement aux diatomistes, mais à tous les micrographes que de leur enseigner ce procédé permettant de suivre sous F objectif l’évolution des organismes délicats. Quant aux observations, en elles-mêmes, de M. Macchiati, bien que je sois a priori convaincu que les choses doivent se passer comme il les décrit, comme je les ai décrites moi-même ailleurs (1), je pense qu’elles méritent d’ètre confirmées par de nouvelles investigations dans lesquelles l’observateur devra se préserver, autant que possible, des causes d’erreur et se méfier des fausses interprétations. ★ * * Le professeur Ranvier poursuit, au Collège de France, ses intéres¬ santes leçons sur le système vasculaire , leçons faites d’après des ob¬ servations et des expériences nouvelles, exécutées quelquefois la veille ou le jour même de la leçon. C’est ainsi que le savant professeur a fait, il y a quelques jours, sur le rythme artériel et les réflexes de l’oreille du lapin, des expé¬ riences tout à fait neuves et très curieuses. Désireux de porter ces faits (1) J. Pelletan. — Les Diatomées, leur histoire naturelle, etc., 2 vol. in-8°, 1889. — Voir page 44, 46 et suiv. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 69 à la connaissance de nos lecteurs, nous avons coupé dans nos notes sténographiques, la partie de la leçon du 18 mars dernier, qui est con¬ sacrée à ces expériences, et nous la publions plus loin sous le titre, un peu fantaisiste peut-être, mais juste : J. P. U oreille du lapin . TRAVAUX ORIGINAUX L’OREILLE DU LAPIN (1) » Leçons faites au Collège de France, par le professeur L. Ranvier Messieurs, On voit les artères se contracter chez le Lapin sans qu’il soit besoin de les électriser. Il y a longtemps que M. Scliiff a observé dans les oreilles du Lapin un phénomène très intéressant. C’est une con¬ traction et un relâchement alternatifs des artères qui constituent un rythme parfait. Il est impossible de se rendre compte du phénomène si on ne l’a pas vu. Aussi, avant de décrire les expériences curieuses que l’on a faites et que nous avons faites dans ces derniers temps, il faut que vous soyez témoin du fait. On choisit un Lapin à oreilles blanches et fines pour qu’elles soient plus transparentes. En tournant l’animal la tète vers une fenêtre, on lui étale les oreilles au jour et l’on se place par derrière de manière à voir les vaisseaux de l’oreille par transparence. On aperçoit tout de suite une artère qui monte de la base de l’oreille vers la pointe en sui¬ vant la ligne médiane : c’est Y artère médiane de V oreille. Sur le bord sont des veines. On distingue les veines des artères par un moyen bien simple. En comprimant la veine entre le pouce et l’index, on arrête momentanément le cours du sang dans le vaisseau, dans le point com- (1) Extrait d’une leçon faite le 14 mars 1892, par M. le prof. Ranvier, dans son cours sur le Système vasculaire . (Voir Journal de Micrographie, numéros précédents). 70 JOURNAL DE MICROGRAPHIE primo, mais eu supprimant la compression, on voit le cours du sang se rétablir en allant de la pointe de l’oreille vers la base, c’est-à-dire dans la direction centripète. Si l’on opère de même sur l’artère, on produit le même arrêt du sang, mais le cours s’en rétablit en allant de bas en haut, dans une direction centrifuge, et de plus se rétablit si rapidement qu’on a à peine le temps de le voir. Si maintenant on examine attentivement l’artère médiane et les bronches qu’elle fournit, on ne tarde pas à s’apercevoir qu’à un moment donné tout ce système se contracte, les artères deviennent toutes petites et l’oreille pâlit. Puis, peu à peu, la contraction cesse, les artères se dilatent considérablement, l’oreille devient rouge. Et ainsi de suite très régulièrement. Il y a, du reste, de grandes différences sous ce rapport entre les Lapins. Il y en a chez qui le rythme artériel est très bien marqué, d’autres où l’on a toutes les peines du monde à l'apercevoir. En somme, il y a de 2 à 6 oscillations, systole et diastole, par minute, suivant les Lapins. Ce fait que la contraction et le relâchement des artères ne se pro¬ duisent que de 2 à 6 fois par minute suffit pour montrer que c'est un phénomène indépendant du cœur sanguin et de la respiration. Mais la température extérieure a une influence considérable sur le système artériel du Lapin. J’ai commencé à faire les expériences dont je vais vous parler pendant les vacances des jours gras. Cette année, il faisait très froid. J’ai envoyé chercher des Lapins au marché et j’ai examiné leurs oreilles. Pas de rythme, pas de contractions. J’ai pensé que c’était une action du froid. Je fais ordinairement transporter les lapins dans une cage en bois grillagée ; je fis mettre la cage auprès du feu. Le thermomètre indiquait 22° à 24°. Les Lapins étaient au chaud. Tout de suite le rythme s’est montré très net. Je n’ai pas mis plus de précision à ces expériences. Quand les faits présentent des différences aussi nettes, il est peu utile d’apporter des mesures exactes. C’est une prétention seulement, qui a la forme scientifique, mais qui n’en a pas le fond. Je n’ai pas cherché combien il y avait de contractions. C’était inutile. Vous connaissez tous l'expérience célèbre de Claude Bernard qui consiste à couper le sympathique au cou d’un côté chez un Lapin. Immédiatement après la section, on est frappé de l'état de congestion dans lequel reste l’oreille du côté de la section. C’est un phénomène paralytique : les nerfs des vaisseaux de l’oreille de ce côté ne sont plus en rapport avec leurs centres, ils sont paralysés, les libres mus¬ culaires qu’ils animent sont paralysées, les vaisseaux se laissent dis- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 71 tendre sous l'influence de la tension sanguine. C’est une expérience absolument classique. Pendant qu’il faisait froid, dernièrement, j'ai coupé le sympathique du côté gauche à deux Lapins dont les artères auriculaires étaient par¬ faitement rythmées et j’ai constaté, comme Schiff, comme tous les phy¬ siologistes, que du côté de la section les artères étaient dilatées en permanence et ne présentaient plus le rythme artériel . Chose curieuse, et je vous dis cela en passant, la disparition du rythme dans les artères de l’oreille quand on a sectionné le sympathique, n’est que passagère ; au bout de quelques jours le rythme revient. (Je vous donne l’expérience d’après les auteurs, je ne l’ai pas répétée, d’après l’auteur de l’article Nerfs de V Oreille, dans le Manuel d’Hermann, l’ouvrage d’anatomie le plus complet). — Nous avons donc constaté chez nos deux Lapins que le rythme artériel avait disparu par la section du sympathique du côté gauche, mais des deux côtés, aussi bien dans l’oreille gauche, côté de la section, que dans l’oreille droite. Que pouvait-on penser de cela ? C’est qu’en coupant le sympa¬ thique à gauche on avait sectionné non seulement les fibres motrices de l’oreille gauche, mais aussi celles de l’oreille droite. C’est la pre¬ mière idée qui vient, mais on ne peut pas l’accepter, car dans l’oreille gauche, côté de la section, les artères étaient dilatées et elles étaient contractées dans la droite. Par conséquent, il n’y avait pas là une action paralytique, mais une action inverse, action d’excitation, et d’excitation permanente. Alors, il est naturel de supposer que si le rythme a disparu du côté droit c’est que les artères sont à l’état de contraction permanente, et que, dans ces conditions, le rythme est impossible, sans que nous ayons pour cela attaqué les causes essen¬ tielles du rythme . Il faisait froid, les Lapins étaient conservés dans une cabane ou¬ verte, dans le jardin. Je pris l’un d’eux et je le mis dans la cage près du feu. Quand la température fut à 24°, j’examinai les oreilles du Lapin. A 24°: les artères étaient aussi dilatée? dans l’oreille droite que dans l’oreille gauche, côté de la section. Il eut été impossible en voyant ce Lapin, de dire qu’on lui avait coupéde sympathique d’un côté et, cependant, c’était le lendemain de l’opération. Il n'y avait pas plus de rythme à droite qu’à gauche. L’absence de rythme artériel n’était donc pas liée à la contraction persistante, puisque par la cha¬ leur nous avons fait cesser la contraction : les artères se sont dilatées mais n’ont pas repris leur rythme pour cela. Cette expérience est très intéressante à un doublepoint de vue. Au point de vue physiologique d’abord, puisque nous voyons que la cha- 72 JOURNAL DE MICROGRAPHIE leur fait dilater les artères de l’oreille, — c’est un fait sur lequel les physiologistes ont insisté, — mais encore au point de vue de la pratique physiologique. J'ai fait dans ma vie un nombre considérable de fois la section du sympathique au cou chez le Lapin, non pas pour des expérien¬ ces personnelles, mais pour Claude Bernard dont j’étais le préparateur, et j’ai toujours remarqué que les effets de la section étaient très diffé¬ rents. J’ai voulu en avoir Je cœur net. Il gelait tout juste, ces jours derniers, à peine — 1°, j’ai fait mettre la cage avec le Lapin à la fenêtre, et j’annonçai à un médecin, qui était venu me voir, que j’al¬ lais rétablir la contraction dans l’oreille droite. Au bout de cinq mi¬ nutes la différence était saisissante entre l’oreille gauche, côté de la section et l’autre oreille. La première était toujours aussi rouge et la seconde complètement anémiée. Il me semble bien que si autrefois nous ne réussissions pas toujours dans notre expérience sur la section du sympathique d’un côté, c’est parce que Claude Bernard faisait son cours en été. Vous voyez que l’action du froid a fine importance considérable sur la circulation périphérique, quand même la température centrale de l’animal est constante, et Ton sait que précisément cette action du froid a pour résultat de maintenir la température centrale de l'animal. A ce sujet, je vous raconterai une expérience déjà ancienne de Rosenthal qui a trop passé inaperçue et qui, cependant, a une extrême importance, surtout pour les médecins. La voici, en gros : la température d’un Lapin pris dans la lapinière est, par exemple, |38° (je ne me rappelle plus au juste, il y a une vingtaine d’années que j’ai lu cela); on met le Lapin dans une étuve à 24° ou 25°, et on l’y laisse un cetain temps. On le retire et on l’expose à l’air ambiant : sa température baisse de 2° ou 3°. C’est que, sous l'influence d’un milieu chaud, les vaisseaux de la périphérie se sont dilatés, les artères se sont paralysées et il a passé beaucoup de sang à la périphérie pour faire perdre à l’animal de sa température. Quand ensuite on l'expose au froid ou à la température ambiante, les vaisseaux restent dilatés encore un cer¬ tain temps : l’animal continue à perdre de la chaleur. C'est ainsi qu’on prend des «refroidissements», et Rosenthal ajoute que chacun en prend suivant sa partie faible. C’est là une expérience intéressante et cependant je ne l’ai jamais vue indiquée dans aucun ouvrage. L’action du froid fait contracter les artères; il n’y a rien de plus facile à démontrer. Disposez une Grenouille , curarisée ou non, pour l’observation de la circulation dans la membrane interdigitale sous le microscope. Avec l’oculaire micromètre, mesurez le diamètre d’une artère ; ce sera 6 divisions du micromètre, par exemple. Mettez un JOURNAL DE MICROGRAPHIE 73 glaçon sur la patte et laissez-le pendant 5 minutes . Enlevez-le et mesurez de nouveau l’artère. Elle n’a plus que 2 divisions. Elle a perdu les deux tiers de son diamètre. Cela me conduit à vous parler de l’action de la chaleur et du froid sur les muscles. Je pourrais vous en dire long. Autrefois, j’ai fait de très nombreuses expériences sur une série d’organes musculeux, l’estomac, l’intestin, etc., mais je veux vous parler d’un seul organe, le cœur, l’organe rythmé par excellence. L’étude du cœur est facile à faire sur la Grenouille, parce qu’on peut enlever le cœur, le mettre sur une lame de verre : il continue de battre comme s’il était encore dans la cage thoracique de l’animal. Eh bien, nous avons mis un cœur de Grenouille dans l’eau salée à la dose physiologique, à la température de 0°, et nous avons compté 12 pulsations par minute. A 15° il y a 24 pulsations; à 30°, 36 pulsations. A 36°, le cœur s’est arrêté. A 35° 1 il battait encore, — nous avons fait plusieurs fois l’expérience; — à 36° juste, de notre thermomètre vérifié, le cœur s’arrête. — C’est là une jolie expérience de Claude Bernard: chauffer une Grenouille à 36°, elle est paralysée. A 36° les cellules lymphatiques sont arrêtées dans leurs mouvements; la température s’abaissant, elles se réveillent. Il en est de même du cœur. Je n’aurais pas cru à une ressemblance aussi complète entre les cellules lymphatiques et un organe aussi complexe que le cœur de la Grenouille. Je vais vous parler maintenant d’expériences que je crois très originales et dont les résultats sont singuliers. J’ai pensé qu’il était possible de paralyser les nerfs d’une artère en pinçant l’artère, sans arrêter le cours du sang, et j’ai rarement vu une expé¬ rience qui m’ait donné plus exactement les résultats que j’attendais. J’avais examiné sur des coupes la disposition des vaisseaux dans une oreille de Lapin. Tous ces vaisseaux sont situés dans le tissu con¬ jonctif sous-cutané, du côté externe ; l’oreille est un repli de la peau dans lequel il y a un cartilage, les vaisseaux sont dans le côté externe du repli. Quand on fait une coupe transversale de l’oreille, on coupe le cartilage auriculaire, le périchondre, une couche detissu conjonctif, l’artère, et autour de l’artère, un nombre considérable de petits fais¬ ceaux nerveux. Ce sont les nerfs vasculaires et d’autres nerfs. J’ai pensé que si, avec l’ongle, l’outil le plus simple, on appuie forte¬ ment sur l’artère médiane, on doit paralyser les nerfs par écrase¬ ment sans supprimer le cours du sang dans l’artère. J'ai fait deux expériences. Dans la première, j’ai pincé l’artère médiane à une faible distance de la base de l’oreille. Immédiatement après, l’artère s’est dilatée et l’oreille s’est vascularisée au moins 74 JOURDAL DE MICROGRAPHIE autant, sinon plus, que quand on fait la section du sympathique au cou. J’ai conservé le Lapin pendant plusieurs jours, mais il faisait très froid, nos cabanes sont mal abritées ; une nuit, le Lapin a été saisi par le froid. C’était quatre jours après l’opération que l’animal est mort. Pendant ce temps, l’oreille du côté de la compression a montré tous les phénomènes paralytiques produits par la section du sympathique au cou, et en même temps le phénomène inverse, contraction persis¬ tante et anémie dans l’oreille du côté opposé, l’oreille droite. Ceci démontre par A+B, qu’en coupant le sympathique au cou, nous ne dé¬ terminons pas la suppression du rythme du côté opposé par suite de la suppression des filets nerveux qui s’y rendent; il s’agit d’un phéno¬ mène réflexe. A la suite de l’écrasement des nerfs et de la paralysie de tous les organes moteurs auxquels se rendent ces nerfs, nous avons irrité les nerfs sensitifs qui sont l’origine des réflexes de l'autre oreille, réflexes dont le résultat est la contraction permanente des artères de l’oreille ■ • # Il n’y aurait encore là rien de bien extraordinaire, mais voici la seconde expérience : Au lieu d’écraser l’ariîère à la base de l’oreille, je l’ai comprimée juste au milieu de l’oreille gauche. J’ai ainsi deux portions d’artère, une au-dessus et l’autre au-dessous du point d’écrasement. Il est arrivé qu’au-dessus de l’écrasement l’artère a été paralysée, est restée dilatée, le rythme disparu. De l’autre côté, les artères étaient contractées avec anémie de l’oreille et suppression du rythme. Mais, dans le segment inférieur de [l’oreille gauche, le rythme était continué. Conclusion bien simple : les nerfs sensitifs qui produisent les mou¬ vements réflexes de l’oreille droite sont dans l’oreille gauche, et les nerf sensitifs de l’oreille gauche ne déterminent pas de réflexes dans la même oreille. Il n’y avait dans les deux oreilles qu’une portion d’artère qui pré¬ sentait le rythme, c'était la partie comprise entre le point comprimé et la base de l’oreille gauche. Les nerfs sensitifs qui sont l'origine des réflexes d’une oreille sont dans l’oreille du côté opposé, et dans cette oreille, le long de l’artère, il n’y a pas de fibres nerveuses sensitives qui soient l’origine de réflexes dans la même oreille. C’est-à-dire que les réflexes sont croisés. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 75 SUR UNE PARTICULARITÉ DE STRUCTURE DANS LA CORNÉE ü’UN CHEVAL (!) La très nouvelle particularité de structure qui fait l’objet de la pré¬ sente note a été observée par moi sur une des préparations de cornée que j’ai faites en 1874 lorsque je m’occupais de recherches sur la mem¬ brane de Descemet et son endothélium. Ces recherches, continuées l’année suivante, ont été communiquées à notre Académie des sciences, imprimées dans la collection de ses mémoires (2). Depuis lors jus¬ qu’à aujourd’hui, j’ai eu l’esprit porté sur d’autres travaux, j’ai mis la préparation en question de côté et je n’y pensais pour ainsi dire plus quand, au commencement de cette année, elle m’est tombée par hasard sous les yeux et, en l’examinant avec plus de soin, elle me parut méri¬ ter une description et même un dessin. Cette remarquable et très nouvelle particularité de structure con¬ siste en ceci que, sur une coupe mince perpendiculaire de la cornée dans toute son étendue, on voit une grande quantité de fibres élas¬ tiques, de grosseurs variées, simples ou composées, qui parcourent la substance propre en lignes droites on plus ou moins obliques et serpen¬ tantes. De ces fibres, les unes se dirigent sur la face antérieure et manifestement la traversent pour aller se ramifier dans l'épithélium pavimenteux qui la revet. D’autres s’acheminent vers la face posté¬ rieure, traversent la membrane de Duddel ou de Descemet et viennent se terminer en tête d’épingle à la surface de l’endothélium qui la recouvre. Ces fibres, sinon toutes, au moins le plus grand nombre, et spéciale¬ ment celles qui traversent la membrane de Descemet, paraissent net¬ tement composées de granules arrondis. Ce fait vient, à mon avis, confirmer encore l’opinion de Ranvier, d’après laquelle les formes du tissu élastique tirent origine d’un dépôt de globules d’élastine dans la substance intercellulaire ou fondamentale des tissus de substance con¬ jonctive, lesquels globules se disposent tantôt en lignes, en manière de fibres, tantôt s’amassent en une masse confuse et forment ce qu’on appelle des tuniques élastiques, fenêtrées ou non. Maintenant, qu’y à-t-il de nouveau et de particulier dans la parti¬ cularité de structure mentionnée ci-dessus ? Certes, ce n’est pas la présence des fibres élastiques dans la subtance propre de la cornée, car (1) Communication à l’Ac. R. des Sciences de Bologne. (2) Séance du 28 janvier — Memorie, T. X, ser. 3. 76 JOURNAL DE MICROGRAPHIE ces fibres ont déjà été signalées, il y a longtemps, par Henle (1), à la circonférence, et récemment par Martinotti (2) et par Tartuferi dans tous les points de celte substance (3). Mais c’est la pénétration et la ramification d'une partie de ces fibres dans l’épithélium qui limite la cornée en avant, et d’une autre part leur pénétration à travers la mem¬ brane de Descemet pour aller se terminer subitement par leur expan¬ sion extrême, 'd’une façon singulière, sous le revêtement endothélial. — Ce fait jette un grand doute dons mon esprit, à savoir si cette infinité de fibrilles, extrêmement fines, que le chlorure d’or décèle dans l'épithélium antérieur de la cornée, sont véritablement toutes des fibres nerveuses, ou si une bonne partie n’est pas des fibres élastiques. De même, je crois qu’elles sont élastiques et non nerveuses, ces fibres observées par Lipmann (4), qui traversent la membrane de Descemet et viennent se terminer dons les noyaux de la couche endothéliale qui la revet et la limite. Et, je le croit d'autant plus, que le chlorure d’or colore en violet plus ou moins intense aussi bien les fibres élastiques que les fibres nerveuses sans myéline ou fibres pâles, comme b dé¬ montre une préparation microscopique de tissu conjonctif sous-cutané que je conserve depuis plusieurs années. Il y a une question qu'on peut m’adresser, et j’y vais répondre en terminant cette courte note. On pourra penser que cette particularité de structure dans la cornée n'est pas normale et pencher à la prendre pour un effet particulier de transformation élastique du tissu conjonctif fibrillaire cornéen. Je ne peux pas partager cet avis, parce que la cornée de cheval qui montrait cette particularité de structure, selon toutes les apparences était à l’état normal. Et j’ajoute encore que dans la cornée de l’Homme et de certains Mammifères domestiques, comme le Bœuf, le Chien, le Porc, traitée, avant de faire les coupes minces per¬ pendiculaires, par les solutions d’acide chromique amorphe à deux pour 1000, ou d'acide osmique à 1 pour 200, ou préparée suivant les méthodes nouvelles mais incertaines de Martinotti et de Tartuferi, il m’est arrivé bien souvent de voir une certaine apparence de fibres élastiques assez semblables à celles que j’ai décrites ci-dessus. G. V. Ciaccio Professeur à l’Université de Bologne. (1) He.mle. — • Handb , der Syslemat. Anat., Bd II, Braunschweig, 1866. (2) Martinotti. — Délia razione délia fib. elast. colV uso di nitrato di arg., etc. ( Giom . d. R. Acc. de Med. de Torùio, 1888, n° 7, p. 367, 377.) (3) Tartuferi. — Nouv. impress, mètall. de la cornée {Anat. Anïeig, 1890, n° 18.) (4) Lippmann. — Ueber die Endigung der Nervenin eigentlichen Gewebe, etc. ( Virchow's Arch ., Bd 48.) JOURNAL DE MICROGRAPHIE 77 CONTRIBUTION A UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES ELEMENTS DES CENTRES NERVEUX PAR LE PROCÉDÉ DE L’iODURE DE PALLADIUM (1) Depuis la précédente note que j’ai lue à cette savante Académie (2), j’ai toujours continué à appliquer la nouvelle méthode de recherches que j’ai proposée pour l’étude du système nerveux central. Le but de mon travail est double : c’est, d’une part, de préciser toujours davan¬ tage le mode d’application du procédé de l’iodure de palladium, et, de l’autre, de contribuer à son aide à la solution de quelqu’une des nom¬ breuses questions qui s’accumulent sur la structure et les fonctions générales du système nerveux central sur lequel nos connaissances fondamentales, malgré des notions que l’on regardait comme indiscu¬ tables, ont été profondément ébranlées par les recherches modernes. Technique . — Mon procédé comprend deux temps : 1° imprégna¬ tion par le chlorure de palladium en solution à 1 pour 1000; 2° for¬ mation de l’iodure de palladium par la réaction de l’iodure de potas¬ sium en solution à 4 pour 100. L’immersion dans le chlorure de palla¬ dium peut être prolongée impunément, et même avec avantage, pendant deux ou trois jours, même des semaines, en renouvelant la solution de chlorure de palladium, mais l’immersion dans l’iodure de potassium doit être relativement courte, une heure ou deux, en employant des petits fragments qui ont été soumis au traitement précédent. Pour éviter que l’iodure de potassium n’enlève trop d’iodure de palladium, la quantité de la solution du premier dans lequel on plonge les fragments n’est pas indifférente, et tout dépendra de l’habileté de l’opérateur et de l’expérience qu’il aura acquise par des essais répétés. Que le procédé de l’iodure de palladium mérite d’être appliqué lar¬ gement et avec la certitude d’en obtenir de bons résultats, c’est aussi l’opinion de plusieurs jeunes et savants observateurs qui l’ont déjà appliqué. Parmi les plus explicites sont le Dr Vassale et le Dr Colella. Le premier, dans un bon travail publié récemment, a reconnu que le proeédé par l’iodure de palladium est destiné à donner d’importants résultats (3); et le second, dans un intéressant travail récemment (1) Comm. àl 'Acc, délia Sc. Fis. e Mat. — Naples, 21 nov. 1891. (2) Voir Journal de Micrographie, T. XIV, 1890, p. 142 et R. R, Aec. d. Sc. F. e Mat., fasc. l,janv. 1891. (3) G. Vassale. — Nuovi metodi d’indagine microscopica di alcune particu- larita di struttura dei centri nervosi. — Reggio d’Emilia, 1891. 78 JOURNAL DE MICROGRAPHIE publié aussi, a déclaré la méthode excellente pour reconnaître les détails de structure les plus délicats (1). Les points sur lesquels je veux aujourd’hui appeler particulière¬ ment l’attention, sont : 1° Une disposition particulière, en peloton, du cylindre-axe dans les fibres des racines spinales et dans celles des cordons ou de la subs¬ tance blanche de la moelle spinale. 2° Les figures variées et les dimensions des cellules névrogliques, leur évolution et les rapports de leurs prolongements entre eux et la pie-méninge. A. Disposition particulière en peloton du cylindre-axe . — On sait que le cylindre-axe est la partie principale de la fibre ner¬ veuse, et en raison de cette importance absolue tout détail nouveau sur sa disposition doit avoir une signification quant à sa valeur fonction¬ nelle. La réaction de l’iodure de palladium a, entre autres avantages, celui de mettre le cylindre-axe en évidence et de le distinguer de tout ce qui l’entoure et l’avoisine ; elle a permis ainsi de remarquer une singulière disposition en peloton très différente de la disposition ser¬ pentante que Kœlliker, Obsteiner et quelques autres avaient remarquée çà et là dans la moelle épinière. Fig. B. Fig. C. Fig. 5. — Disposition en peloton du cylindre-axe. Je l’ai observée d’abord dans les fibres des racines spinales anté¬ rieures à leur sortie de la moelle spinale où parmi les cylindres-axes (1) R. Colella.. — Ricerche sparimentali e istologiche sulla degenerazione e sulla regenerazione dei ganglio del sirapatico. — Napoli, 1891. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 79 à trajet très régulier, il y en a quelques-uns qui tout à coup se roulent en un véritable peloton composé de quatre ou cinq tours de spire plus ou moins immédiatement superposés (fig. 5, A) ou par un pareil nombre d’enroulements qui se resserrent en paquet (fig. B). Cette dis¬ position s’observe sur le trajet des cylindres-axes qui, de là, se con¬ tinuent en ligne droite des deux côtés, vers le centre et vers la péri¬ phérie. Ces formations ne sont pas l’expression d’un fait exceptionnel et ne se trouvent pas seulement au point que j'ai indiqué; depuis ma pre¬ mière observation j’ai pu, par des recherches attentives et répétées, constater qu’elles sont fréquentes et se trouvent non seulement sur les fibres des racines antérieures ou ventrales à leur sortie de la moelle, mais aussi dans le trajet intra-médullaire de la fibre et de plus sur les cordons ventraux et latéraux de la substance blanche. Même, dans cette dernière partie, les pelotons sont certainement de plus grandes dimensions, le nombre des circonvolutions étant plus grand et, par suite, les pelotons plus grands et plus larges (fig. C). Pour cette descrip¬ tion, j’ai en vue deux exemplaires, l’un plus épais que l’autre qui, en revanche, est plus allongé ; l’un est un peloton elliptique, comme l’in¬ dique la figure C, observé ainsi que les deux autres avec un grand instrument de Koristka, objectif 8, oculaire 3. Celui-ci est beaucoup plus long et plus mince. Le premier est dans ses dimensions transver¬ sales plus large que le diamètre de la fibre nerveuse. Le plus souvent les pelotons qui se trouvent sur les fibres des racines sont de dimensions plus petites que ces fibres; en revanche, ceux qui se trouvent sur les cordons médullaires peuvent surpasser le diamètre des fibres qui restent gonflées d’une quantité correspondante. Pour comprendre dans toute sa valeur la signification de ces pro¬ ductions, je n’ai pas manqué de me faire toutes les objections possibles. Et d’abord, n’est-ce pas des productions artificielles, post-mortem, un effet de ratatinement par l’action des réactifs durcissants. — Cette supposition est tout de suite rejetée, et en raison du développement de ces formations, et par cette considération que dans ce cas elles de¬ vraient être plus générales. En admettant que ce soit des formations spéciales, appartiennent- elles aux fibres nerveuses ou bien ont-elles quelque chose des pelotons vasculaires? — Dans ce dernier cas, elles ne manqueraient pas d’im¬ portance, par cela même, pour les organes dans lesquels on les trouve, mais cette supposition s’exclut encore en raison de leur siiuation à l’intérieur des fibres nerveuses, de leur pouvoir réfringent, de la colora¬ tion intense qu’elles prennent par l’iodure de palladium, coloration identique à celle des autres cylindres-axes, et enfin parce que les injec¬ tions vasculaires ne montrent rien de semblable. Et alors, appartenant au système nerveux, quelle signification ont- elles? — Est-ce des terminaisons nerveuses? Est-ce un indice de trop 80 JOURNAL DE MICROGRAPHIE de vigueur dans la génération des fibres des centres nerveux ? — Représentent-elles un mode de dispositions pour dévier le cours des fibres nerveuses? La première supposition est bien vite éliminée par cette considéra¬ tion que les pelotons se trouvent placés sur les voies conductrices des racines et des cordons spinaux et sur le parcours même des cylindres- axes. Avec un peu de discussion on élimine aussi facilement la seconde hypothèse. Il est vrai qu’on pourrait penser que ces pelotons sont quel¬ que chose de semblable à ce qu’on observe sur le bout central des nerfs périphériques sectionnés, où en raison de l’accroissement centrifuge continu du cylindre-axe et de l’obstacle à son allongement correspon¬ dant, il est contraint à s’entortiller, comme l’a figuré Ranvier (1). Sans doute, il y a plusieurs faits qui font admettre aussi dans les centres nerveux un processus de dégénération et de régénération phy¬ siologique, comme l’a, le premier, décrit Sigmund Mayer sur les nerfs périphériques. Je me borne ici à citer le gonflement du double et par¬ fois davantage qu’éprouve çà et là le cylindre-axe dans telle ou telle fibre, avec aspect homogène ou hyalin et diminution ou disparition presque complète de la gaine de myéline. Cette altération se remarque dans le cylindre-axe des fibres des racines spinales comme dans celles des cordons, sur le trajet des cylindres-axes à direction droite comme de ceux qui sont pelotonnés, et l’on doit la considérer comme un signe de vieillesse de la fibre nerveuse ou mieux comme une phase de son involution, consistant en la dégénérescence hyaline avec disparition plus ou moins complète de la myéline. Cette modification du cylindre- axe ne peut être considérée comme une altération post-mortem pro¬ duite par les réactifs, parce qu’elle est trop limitée et que les fibres qui la présentent sont groupées avec d’autres en excellentes conditions, ayant un cylindre-axe tout à fait régulier et d’aspect ordinaire. A la destruction doit probablement succéder la régénération des fibres nerveuses, et dans ce cas les pelotons pourraient être l’expression d’un mouvement régénérateur vigoureux et exubérant. Mais il man¬ querait l’obstacle à l’extension continue qui est cependant une condi¬ tion indispensable à invoquer pour expliquer le pelotonnement des cylindres-axes dans le bout central des nerfs périphériques sectionnés. Enfin, on pourrait penser que les pelotons constituent un mode de déviation dans le cours des fibres, mais ce serait un emploi exagéré de matière pour arriver à un résultat facile à obtenir d’une manière plus simple et plus sûre. Mais alors, quelle signification peuvent donc avoir ces formations? Selon toute probabilité, les pelotons que j’ai décrits doivent être consi¬ dérés comme des organes de renforcement des fils conducteurs nerveux, (1) Ranvier. — Leçons sur l’histologie du système nerveux. — Paris, 1878. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 81 ou, en d’autres termes, un mode d’accroissement de leur masse et par suite d’augmentation de leur fonction conductrice, les cylindres-axes étant, comme on le sait, actifs dans leur fonction conductrice et ayant des dimensions en rapport direct avec la longueur de leur parcours et leur activité fonctionnelle. Suivant les recherches de Schwalbe(l) les fibres nerveuses des ra¬ cines ventrales et dorsales de la moelle spinale sont de dimension variée avec la distance plus ou moins grande des points où elles vont se distribuer, et suivant leur activité fonctionnelle. Mais, dans ces recherches, il est plutôt question du diamètre des fibres nerveuses avec la gaine myéliniqne. et la mesure des cylindres-axes eux-mêmes n’est pas donnée avec précision, sans doute parce que l’application des réac¬ tifs produit facilement le ratatinement du cylindre-axe qui devient irrégulier (Schifferdecker et Kossel). L’iodure de palladium mettant les cylindres-axes en évidence avec une grande netteté, permettant d’éliminer ceux qui sont altérés par dégénérescence ou vieillesse, fournit le meilleur moyen de durcissement et permet d’arriver a des résultats dignes de confiance sur les dimen¬ sions des cylindres-axes. Si les cylindres-axes sont, en général, plus gros dans les fibres des racinés ventrales que dans les racines dorsales, il ncprésententpasde dif¬ férences bien sensibles. Cependant le lieu de leur distribution est bien différent comme distance, en prenant par exemple les fibres des plexus brachial et lombaire chez des animaux différents, tant par rapport à leur âge qu’à la taille qu’ils acquièrent lors de leur complet développement. A propos de ce dernier point de vue, il faut noter que les cylindres- axes des fibres des racines spinales ventrales du Chat sont en général plus grosses que celles de l’Homme, du Bœuf, du Cheval. Comment s’expliquer cette différence en plus dans l’épaisseur des cylindres-axes du Chat alors que le parcours des fibres est plus consi¬ dérable dans les autres Mammifères? Et si l’on peut invoquer la plus grande légèreté du Chat, ce point devrait être compensé par la plus grande distance du lieu de distribution. Selon toute probalité cette contradiction peut s’expliquer en ad¬ mettant qu’un moyen efficace d’augmenter la masse du cylindre-axe est le pelotonnement, et ainsi les pelotons décrits par moi le long des fibres des racines spinales ventrales et des cordons antérieurs et laté¬ raux de la moelle, sont des dispositions de renforcement ou des forma¬ tion qui accroissent la valeur fonctionnelle des fils conducteurs nerveux et correspondent peut-être aux besoins d’une distribution plus lointaine de ces fibres nerveuses. (A suivre.) Prof. G. Paladino, de l’Université de Naples. (1) Schwalbe. — Ueber die kaliberverhæltnisse der Nervenfasern . — Leipzig, 1882. 82 JOURNAL DE MICROGRAPHIE SUR LA VITALITÉ DES GERMES DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES DES EAUX DOUCES ET SALEES (1) Dans une note que j’ai communiquée à l’Académie des Sciences, le 7 novembre 1881 (2), j’ai eu l'honneur de lui signaler l’extrême vita¬ lité des œufs d’un petit crustacé branchiopode, Y Artemia salina , que j’ai trouvé vivant dans des cultures de sédiments desséchés et con¬ servés depuis plus de trois ans. Ce résultat était d’autant plus inté¬ ressant qu’il s’agissait, dans l’espèce, d’eaux à forte salure, provenant du chott Timrit, près de Boutinelli (province de Constantine). Depuis lors, ainsi que je l’avais annoncé à l’Académie, j’ai muliplié les cultures de sédiments d’eau douce et d’eaux salées de toutes prove¬ nances. Ces expériences comme les précédentes (3) ont toujours été faites à l’abri des germes atmosphériques et avec toutes les précautions usitées en microbiologie. Grâce à l’obligeance de mes correspondants, elles ont été continuées pendant plus de quatorze ans avec les matériaux d’étude les plus variés (4) et en nombre largement suffisant pour que je me croie autorisé à tirer des faits constatés un certain nombre de conclusions. (1) Communication à l’Ac. des Sciences, séance du 27 février 1892. (2) Comptes rendus, 7 nov. 1881, et Journal de Micrographie , T. XV, 1881, p. 453 : Sur la vitalité des germes de Y Artemia salina et du Blepharisma late- ritia. (3) Mission scientifique du cap Horn : Protozoaires, T. VI, 1889. (4) En dehors des matériaux recueillis par moi-même j’ai utilisé ceux qui m’ont été remis par M. A. Milne Edwards et par le Dr Hjades et qui provenaient des expéditions du Talisman, du Travailleur et de la Romanche (cap Horn), ainsi que par M. Tranchant, administrateur des Messageries maritimes (Austra¬ lie, Shangaï). Des officiers de notre marine m’en ont également fourni : le commandant Touchard (Tonkin, Chine, Japon, Ceylan) ; le commandant Dénier (campagne du Fabert, Nouvelles - Hébrides, Nouvelle - Calédonie, Seychelles, Ile Pomatou, Archipel de Santa-Cruz, Djeddah, 1889) ; le lieutenant de vaisseau Hérou (Levant). Je dois également des remercîments à mes collègues de la Société zoologique, MM. Chaper (Cuba, côte d’Afrique, Bakou, Bornes); DrJousseaume (mer Rouge), et le regretté abbé Cuillieret, aumônier de la flotte, dont les derniers envois par¬ venus presqu’en même temps que la nouvelle de sa mort venaient de Tahiti (Hono- lulu, Papeete, Papeari) et des lacs Amers (Suez). Enfin, j'ai également utilisé les précieuses ressources du laboratoire d’Arcachon, dirigé par M. Viallanes et de nombreux échantillons recueillis à l’Exposition de 1889, grâce à l'obligeance des délégués de nos colonies. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 83 I. Tous les sédiments mis en culture, quelles qu’aient été leur pro¬ venance et la durée de la dessication, ont donné, dans les conditions ci- dessus énoncées, et même pour les sédiments marins, sous de fortes pressions (1), des microbes variés, quelques-uns tout à fait caractéri¬ sés, comme les Spirobacillus gigas des citernes d’Aden, par exemple, (2), d’autres en plus grand nombre se rattachant aux espèces banales. II. Les cultures de sédiments marins, qu’ils proviennent de la super¬ ficie (débris, algues, sargasses), ou des grands fonds (débris, vases), ne donnent jamais d'infusoires ciliés ni d’organismes plus élevés dans la série animale. J’aurai cependant à discuter certaines expériences, dans lesquelles j’ai trouvé de très petits organismes, autres que des microbes, Rhizopodes et Flagellés. III. Les cultures de sédiments d’eaux douces et saumâtres et plus sûrement encore les cultures de foin, de feuilles et d’herbes désséchées donnent toujours des Flagellés, des Ciliés et parfois des Rotifères et des Annélides. Les sédiments recueillis à l'abri de la lumière dans des grottes profondes qui possédaient de petits lacs m’ont donné les mêmes résultats. IV. Les sédiments des chotts et des lacs salés, situés à l’intérieur des terres que j’ai eu occasion de mettre en culture après dessication, se comportent absolument comme ceux des eaux douces et saumâtres. Il me suffit de rappeler ici l’exemple de Y Artemia salinct, et, parmi les divers Infusoires qui se sont succédé, à plusieurs années de distance, dans les cultures des chotts, le Sparotriclia vexillifer et le Menoi - dium astasia qui n’avaient été rencontrés jusqu’alors que par le savant professeur Geza Entz dans les lacs salés de la Hongrie. Je ferai remarquer à cette occasion, que si les cultures de sédiments désséchés sont fertiles d’une manière générale, on ne trouve plus que des microbes et des moisissures dans les sédiments humides, longtemps conservés en cet état. Les eaux mêmes rapportées dans des flacons bien bouchés sont l’occasion de nombreux déboires. Il n’y a qu’un petit nombre d'espèces banales, parmi les Infusoires, qui résistent à des cul¬ tures artificielles indéfiniment prolongées, tandis que, dans les mêmes conditions, les Anguillules et les Acariens se montrent beaucoup plus robustes. Récemment encore je retrouvais des Acariens vivants dans des cultures de 1886 et dans des dépôts de terre humide recueillis au Cap Horn, en 1882. (1) De l'action des hautes pressions sur les phénomènes de putréfaction et sur la vitalité des microorganismes d'eau douce et d' eau de mer. (C. R., 25 août 1884 et Journal de Microgaphie, T. VIII, p. 54). (2) Sur un Spirille géant développé dans les cultures de sédiments d'eau douce d'Aden (Bull. Soc. zool. de Fr., 23 juillet 1809). 84 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Mes expériences sur la faune des eaux thermales sont trop récentes et ne sont pas assez nombreuses pour que je veuille en tirer des con¬ clusions même provisoires. En résumé, les lois biologiques qui se dégagent de cet ensemble d’observations et d’expériences sont conformes aux prévisions de la théorie. Tout se passe de telle sorte que le repeuplement des mers, des lacs et des chotts est assuré après comme avant les sécheresses prolongées auxquels ils sont exposés, malgré la température développée par un soleil torride et quelle que soit la composition chimique des eaux. Rien de pareil ne se produit pour les espèces marines (1) qui, d’une manière générale, n’ont jamais à subir l’épreuve de la dessica¬ tion prolongée. Le microbe, qui est le facteur essentiel du cycle vital, le grand artisan des fermentations et de la putréfaction, en un mot, qui a pour rôle de ramener finalement les matières organiques à leurs principes immé¬ diats, le microbe résiste à la dessication prolongée et se retrouve par¬ tout. Il est plus facile de constater la survie des organismes que de dé¬ terminer si elle est due à la réviviscence d’organismes adultes ou, plus simplement, à ce que les enveloppes des germes jouissent d'une résis¬ tance spéciale. La preuve d’une véritable réviviscence est cependant faite pour certaines espèces. A. Certes. DIATOMÉES DU LAC DU JARDIN PUBLIC DE MO ÈNE et OBSERYADIONS SUR LA BIOLOGIE DE QUELQUES ALGUES (2) Il y a dans le jardin public de Modène un petit lac artificiel, ali¬ menté par les eaux d’un puits modénais où vit un grand nombre d’Al- gues, parmi lesquelles prédominent indubitablement les Diatomacées. (1) L’enkystement, si fréqueent chez les infusoires d’eau douce, est exception¬ nel chez les infusoires marins. On en connaît [quatre ou cinq cas dans la science et jusqu’ici il n’a jamais été constaté que ces kystes résistent à une des¬ sication prolongée. (2) Communication à la Societa botanica italiana, session de Vérone, septembre 1890. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 85 J’en donne ici une première liste systématique comprenant 88 formes, tant espèces que variétés. La description de quelques espèces nou¬ velles et des formes que je n’ai pas encore déterminées formera bientôt la matière d’un nouveau travail. Avant de donner la liste de ces Datomacées, je veux exposer briè¬ vement quelques observations que j’ai eu l’occasion de faire sur leur biologie. Déjà, dans une précédente note, dont j’ai eu l’honneur d’entre- tretenir notre Société pendant quelques minutes dans la séance du 13 mai 1888, j’ai dit que j’avais l’intention d’étudier les Diatomacées à l’état vivantpour porter plus particulièrement mon attention sur les di¬ verses modalités de leur existence et les différentes fonctions qu’elles accomplissent. Les Diatomacées qui ont fait principalement l’objet de cette étude sont celles de la fontaine de l’Institut R. Technique de Modène, dont il a été donné une très courte liste et à laquelle j’ajoute pour la compléter les Navicula ellvptica, var. minutissima , Grun. et VHantzchia Amphyoocys, Grun. Le peu déformés qui vivent dans cette fontaine ont été observées quotidiennement par moi, j’en ai suivi le développement et j’ai comparé tous les faits avec ce qui a été dit par d’autres. Mais les Diatomaeées du lac du jardin public de Modène m’ont offert plus d’une fois l’occasion de faire sur elles quelque impor¬ tante observation. A l’état normal, l’entité biologique à laquelle on donne le nom de Diatomacée se compose, d’après Pelletan (1) d’un thalame plus ou moins volumineux à forme définie ou indéfinie et d’un ou plusieurs corps cellulaires ou frustules. Tout cela forme le thalle de la plante, ce mot étant pris dans le sens que lui avait attribué Deby (2) non dans celui que lui donne le savant docteur Matteo Lanzi (3). On sait que beaucoup de Diatomacées connues, par exemple les espèces du genre Navicula sont douées d’un mouvement propre, d’une mobilité autonome qui semble spontanée et volontaire. La translation se fait toujours dans le sens de la longueur dufrustule et de préférence dans la direction de la source de lumière. Même les Diatomacées qui vivent associées en groupes sous forme de filaments peuvent effectuer quelques mouvements, si leurs frustules deviennent libres. Elles peuvent aussi se mouvoir, les espèces dont les frustules sont contenus dans un tube gélatineux. Pour expliquer ce mouvement, on a supposé que dans les Diato- (1) J. Pelletan. — Les Diatomées , 1888. (2) Deby donne le nom de thalle à l’ensemble des frustules qui constituent une entité biologique alyo-diatomacëe et forment l’appareil végétatif de cette algue. Cet appareil végétatif peut rester cohérent comme dans les diatomacées filamen¬ teuse ou de désagréger comme dans les espèces diffluentes. (3) Matteo Lanzi a donné le nom de thalle à la matière mucilagineuse qui enveloppe les frustules des Diatomées. 86 JOURNAL DE MICROGRAPHIE niées il y a des cils vibratiles plus ou moins fins que quelques auteurs affirment avoir vus. A l’aide des réactifs colorants du protoplasma et en recourant aux meilleurs objectifs à immersion de Zeiss, je n’ai jamais pu constater l’existence des cils vibratiles; par contre, j’ai observé maintes fois, en employant seulement des objectifs à sec, un appendice hyalin à l’une des extrémités polaires des frustules d ’Ach- nanthes minutissima, Kz, et d’autres espèces voisines; mais cet appendice n’était évidemment qu’un fragment du pédoncule hyalin resté adhérent aux frustules quand ils se sont détachés du thalame. On a prétendu aussi expliquer ces mouvements en invoquant l’hypo¬ thèse de courants endosmotiques qui s'établiraient par les pores et les ouvertures valvaires des frustules, entre le liquide protoplasmique intérieur et l’eau ambiante. Mais en admettant cette hypothèse, on ne comprendrait pas comment, d’un moment à l’autre, les courants pro¬ toplasmiques pourraient changer la direction du mouvement. Hamilton L. Smith a pu constater, avec les matières colorantes du protoplasma, l’existence d'une couche de protoplasma à la surface du frustule, couche qui, à cause de sa minceur et de sa transparence, est invisible dans les conditious ordinaires. En ajoutant à l’eau dans laquelle se trouvaient des Pinnulana une petite quantité de rouge d’aniline soluble, il a vu que la substance colorante se concentrait dans la couche hyaline périfrustulaire en la colorant en rouge vif. Pelletan a obtenu le même résultat avec l’éosine. Je me suis servi avec le meilleur résultat du violet d’aniline, du vert d’aniline et du violet gentiane; chaque fois, j’ai observé que la substance violette ou verte se concentrait dans la couche hyaline périfrustulaire en le colo¬ rant vivement. Contrairement aux auteurs qui m’ont précédé dans ces recherches, je les ai étendues à toutes les familles des Diatomacées, c’est-à-dire aux Naviculées, Cymbellées, Gomphonémées, Achnan- thées, Nitzschiées, Surirellées, etc., et j’ai toujours constaté chez elles l’existence d’une couche extérieure de substance protoplasmique. J’ai, d'ailleurs, prouvé l’existence de cette couche périphérique de protoplasma par l’emploi de l’acide acétique qui la rend obscure et opaque. Il est très probable que le mouvement des Diatomées est dû à la con¬ tractilité de ce protoplasma extérieur; c’est au thalame protoplasmique, selon l'opinion de Pelletan, c’est-à-dire au protoplasma extérieur qui entoure les Irustules, 'que les Diatomacées à frustules locomoteurs doivent leurs mouvements. En effet, leurs mouvements cessent à la suite de l’emploi de réactifs qui désorganisent ou simplement coagulent la couche de protoplasma périfrustulaire, avant que l’action en soit ressentie par le protoplasma interne (1). (1) J. Pelletan. — Les Diatomées , T. 1, p. 33 et suiv. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 87 Les Diatomacées se multiplient d’ordinaire ou asexuellement par division ou sexuellement par conjugaison. A cet égard, je décrirai un cas de conjugaison observé par moi sur le Cymbidia (Cocconema) Cistula forma minor qui, dans sa modalité, s’éloigne un peu de la description que les auteurs ont donnée pour la forme type. Vers les premiers jours du mois d’avril de cette année, tandis que j’observais une préparation de Diatomacées vivantes, mon attention fut appelée par deux frustules de l’espèce susdite qui s’approchèrent et se mirent étroitement en opposition l’un contre l’autre par la partie légèrement concave des valves. A peine furent-ils rapprochés que je commençais à distinguer une grande quantité de matière mucilagi- neuse, presque complètement incolore et transparente, qui s’agglomé¬ rait autour des deux frustules conjuguées, leur formant peu à peu une large enveloppe ovoïde. Je continuai à observer pendant plusieurs heures la préparation maintenue dans l’eau, par un procédé spécial, et je pus suivre attentivement les phases successives du développement qu’il me reste à décrire* A peine l’enveloppe ovoïde de substance mucilagineuse fut-elle formée que les chromatophores des deux frustules conjugués se con¬ densèrent vers le centre de chacun d’eux en une masse unique de forme héliçoïde, et, peu de temps après, se divisèrent en deux masses parais¬ sant sphériques. La différenciation du protoplasma s’étant ainsi pro¬ duite dans l’intérieur de chaque frustule, les deux masses protoplas¬ miques augmentèrent sensiblement de volume et, écartant les valves, se mirent en liberté. Il y avait ainsi en présence quatre masses sphé¬ riques de protoplasma rendues libres par les deux frustules conjugués. Bientôt elles se réunirent deux à deux, en deux masses sphériques opposées d’un volume paraissant double. Et ensuite, les deux masses résultantes se fondirent en une masse unique de forme globuleuse. Celle-ci se recouvrit d’une membrane double, constituant un sporange dans l’intérieur duquel se développa une auxospore dont l’accroissement fit éclater la membrane sporangiale. Et l’auxospore, en grossissant peu à peu, prit enfin la forme du Cymbella cistula. Je n’ai pas pu en suivre plus loin le développement, mais on peut retenir pour certain que dans l’intérieur de l’auxospore est apparu à la fin le frustule sporangial. Outre les cas de conjugaison, peu nombreux mais bien constatés, on cite encore des cas d’une véritable reproduciion par germes. Ainsi, le comte Castracane admet que le processus ordinaire et normal de reproduction des Diatomacées se fait par germes. Le DrMatteo Lanzi (1) a trouvé dans l’intérieur des Diatomacées des corpuscules qui se recouvrent d’une membrane et s’organisent en cellules, lesquelles (1) M. Lanzi. — Le thalle des Diatomées ( Journal de Micrographie , 1878 et Ann. Soc. B. dé Microscopie). 88 JOURNAL DE MICROGRAPHIE deviennent de nouveaux frustules. Ces cellules, suivant cet auteur, seraient les germes des Diatomacées. J’ai observé, moi aussi, bien des fois, ces corpuscules qui s’organisent en globules, mais je n’ai jamais été assez heureux pour assister à leur transformation en frustules. Il y a quelques jours, j’ai eu la bonne fortune de suivre les phases d’un cas intéressant dé reproduction dans les Diatomacées dont je vais donner la description en terminant ces notes biologiques. Le 21 août, en examinant une préparation de Diatomacées vivantes, j’ai trouvé que dans beaucoup d’individus du Hantzschia Amphyoxus, le proto - plasma interne s’était divisé en deux masses hélicoïdes, avec de nom¬ breuses gouttes d’apparence huileuse. Et les masses protoplasmi¬ ques, après avoir augmenté considérablement de volume, prirent rapidement la forme du genre et de l’espèce à laquelle appartenaient les frustules dans lesquels elles étaient renfermées. Dans l’espace de quelques heures elles étaient recouvertes d’une épaisse membrane cel¬ lulosique, comme j’ai pu m’en assurer par la coloration bleue qu’a prise la couche périphérique sous l’action du chlorure de zinc iodé. Les frustules contenant les dites masses ne s’étaient pas entourés de la couche mucilagineuse qui est constante chez ceux qui se conju¬ guent. Le jour suivant, 22 août, les globules de protoplasma renfermés dans les frustules de l 'Hantzschia Amphyoxus étaient mis en liberté dans l’eau de la préparation et augmentaient graduellement de volume. Le protoplasma s’y distribuait comme le comporte ce genre et la mem¬ brane cellulosique s’incrustait fortement de silice. Puis les frustules continuèrent à se développer, et quel que fût leur stade de développe¬ ment, ils étaient toujours revêtus de la couche habituelle de protoplasma périfrustulaire. N’ayant assisté à aucun acte antérieur de conjugaison, je pourrais encore dire qu’au lieu d’une véritable reproduction sexuelle, il s’agit ici d’un simple cas de rajeunissement de la cellule, mais je n’ai pas les éléments nécessaires pour l’affirmer. L. Macchiati, Prof, à l’Université de Modène. (1) Nous supprimons la liste des Diatomées trouvées par le prof. Macchiati dans le lac du Jardin public de Modène, liste qui n’en présente rien de particu¬ lier et serait, sans intérêt pour nos lecteurs. CLASSIFICATION DES DIATOMÉES'1 l fl (V Avec raphé et nodules. Famille des CYMBELLACÉES TiûJdu. des Gymbellées Une seule lame d’endochrôme reposant par son milieu sur un des côtés de la zone et par ses bords sur l’autre côté. Frustules asymétriques avec un^dos convexe et an ventre droit ou concave Frustule long avec un dos fortement convexe et un ventre concave. R.aphé court, médian . Cocconema Frustule court, dos fortement bombé, ventre peu concave ou droit. Raphé très excentrique . Amphora Frustule court, dos convexe, ventre convexe. Raphé pres¬ que médian . Cymbella £ Sans raphé ni nodules, quelquefois un pseudo-raphé partiel . . Epithemia Frustules renfermés dans un tube hyalin. Frustules courts, trapus, renflés aux extrémités, très bombés. Raphé droit, excentrique. Nodules médian et termi¬ naux.... . . Encyonema TViJou des Gomphonémées Une seule lame d’endochrôme dont le milieu est sur l’un des côtés de la zone et les bords sur l'autre côté. Frustules cunéiformes, etc. Frustules pliés en genou. Nodules et raphé sur la valve concave seulement. . Rhoïcosphenia Frustules droits. Nodules et raphé sur les deux valves . Gomphonkma Tribu des A.clina.n'bliées Une seule lame d’endochrôme doublant la face interne de la valve supérieure ou dorsale. Frustules cintrés ou géniculés, généralement épiphytes. Valves dissemblables. Raphé et nodules sur la valve inférieure ou ventrale. Pseudo-raphé et généralement pas de nodules sur la valve supé¬ rieure. . ( Valves faiblement cintrées, en bouclier. Raphé, no- valves elliptiques larges \ t ^ • r / ° J dules central et terminaux sur la valve inferieure. presque discoïdes. ^ Frustules fixés à plat par la face valvaire inférieure... Cocconeis Valves linéaires lancéolées. Ocelle central sur la V. in¬ férieure. Pas de nodules terminaux. Frustules attachés les uns aux autres par l’angle, en zig-zag . Cyclophora Valves lancéolées. Ocelles central et terminaux sur la V. inférieure. Frustules attachés bout à bout les uns aux au- , . -, . \ très par un coussinet . Cymbosira valve inferieure.] ^ , ... n / Valves elliptiques , allongées ou resserrees en semelle, fortement cintrées. Frustules réunis par la i raphé droit.. Achnanthes face valvaire en courts rubans fixés par un ) pedicelle à l’angle du premier frustule . ( rap. sigmoïde Achnanthidium Valves elliptiques allongées, munies de stries ou côtes avec larges espaces blancs aux deux extrémités . Zone à fortes Pas de nodule\ canne^ures longitudinales. Frustules réunis par la face val¬ vaire en courts rubans . . Gephyria Valves elliptiques ovalaires avec côtes sur toute la valve supérieure, au centre seulement sur la valve inférieure. Zone formée d’anneaux fortement soudés. Frustules stipités réunis par la face valvaire en courts rubans . Eupleuria Nodule central sur les deux valves. Valves elliptiques longues. Frustules ^réunis par la face valvaire en filaments courts . Riioïconeis 'â? S o> ifl c a> in O) -o Te g ci Si *a> G o r ! Nodule central' ou ocelle sur la! w ) -S \ fcc G O oî in a> G cr • r—4 "Sh central sur la^ valve inférieure. (1) Voir Journal de Micrographie , T. XVI, 1892, p. 57, Dr J. P. Frustules attachés tout autrement. 90 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Notre savant collaborateur et omi, M. Paul Petit, a bien voulu dres¬ ser pour nous le tableau suivant de la classification de la tribu des Achnanthées, établi d après le mode de fixation des frustules. Nous avons néanmoins préféré le nôtre établi d après la forme des frustules et le caractère du nodule, détails que l’on peut toujours reconnaître, tandis qu on ne peut voir le mode de fixation ou d'attache que quand on trouve les frustules groupés ou in situ. Dr. J. PelletAn. ACHNANTHÉES FRUSTULES FORMES PAR DES VALVES DISSEMBLABLES GENERALEMENT ÉPIPHYTES, ETC. Frustules fixés par¬ leur face valvaire inférieure. Par des coussi- sinets gélatineux. Par un pedicel- le attaché à l’un des angles, per¬ pendiculairement au grand axe du frustule. Les indi¬ vidus sont réunis par la face val¬ vaire en filaments courts. Valves de formes variables, elliptiques ou presque circu¬ laires; la valve inférieure seule porte un raphé droit ou sigmoïde et des nodules . Cocconeis Frustules quadrangulaires, attachés les uns aux autres par les angles opposés formant des filaments en zig-zag ; valves linéaires lancéolées, l'inférieure est munie d’un ocel central . Cyclophora Frustules linéaires étroits et arrondis aux extrémités, atta¬ chés bout à bout ; valves linéaires finement striées, l’infé¬ rieure seul porte un nodule central . Cymbosira Pas de nodule sur la[ Un nodule contrai sur la face valve supérieure ; la valve inférieure. Ce dernier est quel- inférieure seule porte aul quefois remplacé par un stau- centre un nodule ou desiros . I Valve inférieure munie de larges espaces blancs Achnàxthes côtes rayonnantes; quel' quefois cette valve ne porte ni nodule ni côtes, mais alors elle est munie de deux larges expaces blancs aux extrémités. ci c O terminaux. Zone portant de fortes canelures longitudi¬ nales finement striées . Valve inférieure portant au centre seulement des côtes rayonnantes. Zone constituée par des anneaux fortement soudés entre eux et garnis de grosses perles à la surface . Un nodule central sur chacune des valves . Gephyria TZ O c: o ne as ci Eupleuria Rhoïkoneis P. Petit. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 91 UNE CLAVARIÉE ENTOMOPHAGE (,) Un hymenomycète vivant sur les insectes, à la manière des Isciria, Botrytis et autres champignons similaires, me semble un fait suffi¬ samment curieux pour mériter d’être signalé, au moment où l’étude des espèces entomophiles passionne, dans notre pays, un certain nombre de mycologues, de zoologistes et d’agronomes. L’espèce dont je vais donner la description a été récoltée dans l’Equateur par M. de Lagerheim, qui a bien voulu me la faire par¬ venir, en même temps qu’un grand nombre de champignons dont la liste formera le deuxième fascicule de nos Champignons de V Equa¬ teur. L’insecte attaqué est un Coléoptère analogue aux Chrysomèles ; il est mort fixé par le mycélium du parasite à la face inférieure d’une feuille d’arbre. Des articulations des pattes, de celles du thorax, des anneaux de l’abdomen, sort une villosité très courte et serrée qui entoure l’ani¬ mal d’un fin duvet blanchâtre, duquel émergent un grand nombre de petites clavules cendrées, très guèles et longues de 3 à 4 millimètres. Cesclavules sont éparses et groupées par 2-4; leur forme est cylindra- cée, elles sont plus ou moins flexueuses et ont l’extrémité aiguë ; leur cons’stance est un peu coriace. Examiné à la loupe, ce parasite a un aspect qui ressemble tout à fait à celui de certains Isaria : il parait hérissé de soies et sa colora¬ tion est grisâtre, un peu violacée, devenant peu à peu blanche à mesure qu’on approche de la pointe. Quelques clavules présentent par places un feutrage analogue à celui qui entoure le cadavre de l’in¬ secte. L’analyse microscopique montre que la constitution de la plante est celle d’une clavariée. Chaque clavule est formée d’un faisceau d’hyphes grêles (3-5 p. d’é¬ paisseur), très allongées, peu rameuses soudées en une colonne élargie vers sa partie inférieure, effilée vers le haut et épaisse de 90-100 p.. Elle est homogène sur toute sa longueur et ne présente pas de différen¬ ciation en stipe et en partie fructifère. Les basides sont distribuées sur toute la surface de la plante, depuis la base iusqu’au voisinage de la partie terminale qui est stérile. Leur disposition est très spéciale et entièrement différente de ce qu’on observe dans les clavariées ordinaires. Dans ces derniers, les basides sont placés cote à côte de manière à former une couche conh- (1) Rev. Mycol. 92 JOURNAL DE MICROGRAPHIE nue recouvrant toute la portion fertile; ici, au contraire, l’hyraenium est disjoint , chaque basideest isolée de ses voisines par un espace nu de 10 à 15 [x de largeur. De plus, dans Typhula , Pistillaria, Cera- tella , etc., l'assise basilienne est séparée des hyphes de la trame par un sous-hymenium plus ou moins marqué, tandis que, dans notre champignon, les basides naissent directement des hyphes périphé¬ riques. Dans l’espace compris entre deux cloisons consécutives de ces hyphes, on voit s'élever un bourrelet, qui ne tarde pas à prendre une forme ovoïde et qui se dirige perpendiculairement à la la direction de l’hyphe ; la cavité de cette portion ovoïde est en communication directe avec la cavité du filament générateur; bientôt le sporophore se montre au sommet. La baside ainsi constituée est sessile sur l’hyphe ou portée par une portion plus étroite, mesurant à peine 1 à 2 [j. de longueur. Dans les clavariés habituels, les basides sont en général clavi- formes, plus larges au sommet et insensiblement atténuées vers leur partie inférieure ; ici leur forme est régulièrement ovoïde et elles sont atténuées vers les deux extrémités. Le stérigmate est unique et est inséré au sommet de la baside : c'est une pointe aiguë un peu renflée à la base, et d’une longueur con¬ sidérable (4 à 6 fois celle de la baside). La spore est incolore et unique à l’extrémité du stérigmate, elle est d’abord allongée, ovoïde, puis se renfle dans sa partie moyenne pour prendre dans l’état adulte un aspect citriforme : cette spore est alors réfringente et apiculée à chaque pôle. Elle mesure 8 X 6 g . Si nous comparons les différents caractères énumérés précédem¬ ment avec les mêmes caractères chez les autres genres de clavariés inférieurs, on remarque qu'il existe des différences bien tranchées dont les principales sont la longueur démesurée de stérigmates, les basides distantes, l’absence complète de sous-hymenium et la consis¬ tance dure des clavules, aussi l'établissement d'un genre particulier paraît rationnel. Je propose pour ce nouveau groupe la dénomination d'HiRSUTELLA tirée de son aspect, et je le caractériserai comme il suit : Hirsutella. Pat. nov. g en. — Hymenomycètes homobasidiés, en forme de clavaires, simples ou rameux, dressés, rigides, presque coriaces. Hyménium amphigène, disjoint; basides sessiles ou presque sessiles ; sous-hymenium nul; stérigmates 1-2, subulés, très allongés. Spores incolores. Hirsutella entomophila. Pat. nov. spec. — Sur coléoptère adulte ; Pallatanga, Equateur, septembre 1891. Mycélium émergent du corps de l'insecte sous forme de filaments grêles (2-3 p) entrelacés en un tomentum gris cendré. Clavules nom- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 93 breuses, petites (3-5 millim. de haut), grêles, rigides, simples, cylin- dracées, aiguës et stériles au sommet, d’un gris violacé, blanchâtres à l’extrémité. Basides sessiles ou subsessiles, ovoïdes (8-10 X 5-6 p.); stérigmate unique, subulé, très allongé, un peu renflé à sa partie infé¬ rieure et mesurant 30-45 p, de longueur. Spores hyalines, citriformes, 8X6 [j., apiculées aux deux extrémités. L’établissement du genre Hirsutella permet de classer deux espèces qui ont été plusieurs fois changé de groupe : ce sont Pterula setosa Pecket Typhula gracilis Berkeley et Desmazières. La première, qui croît sur les vieux polypores, a été considérée comme Pterula à cause de sa consistance, mais ses autres caractères l’éloignent absolument de ce genre. Le Syllogee n fait un Lachnocla- clium. J’ai indiqué ailleurs les raisons qui empêchent d’adopter cette manière de voir (1). Les clavules très grêles, simples ou divisées, sont composées d’un petit nombre de filaments dont les plus extérieurs portent directement de distance en distance (15-20-30 p) des basides sessiles, formées d'une partie inférieure cylindracée, courte (5 x 2-3 p), surmontée de deux stérigmates subulés, très longs (20-25 y), donnant au champignon un aspect analogue à celui de II, entomophila. Les spores sont incolores, ovales, allongées et mesurant 5x2 g. Typhula gracilis B. et D., dont j’ai figuré une analyse dans les Tabulae n° 575, a une constitution identique : des basides courtes (6 [j.) , bispores, très distantes et des stérigmates de 30 y. Cette plante doit former une 3e espèce d’ Hirsutella. Il est facile de suivre la dégra¬ dation des formes dans les divers genres clavariés inférieurs. Typhula Fr., le plus parfait de tous, a un stipe et une clavule fructifère bien distincts, souvent de consistances différentes. Dans Pistillaria Fr. le stipe et la clavule, bien qu’encore séparés, passent insensiblement l’un dans l’autre, et sont tous deux de même consis¬ tance. Si dans ce dernier genre l’hymenium se localise au sommet ou sur un côté, on passe à Pistitlina Quélet ou à Friesula Speg. Dans Ceratella , la simplification s’accentue : le stipe disparaît habituellement, les hypbes réduisent leur nombre, et la clavule se stérilise à l’extrémité. Enfin dans Hirsutella , la trame est de moins en moins abondante, l’hymenium se disjoint, et ses éléments repassent à l’état végétatif avec la plus grande facilité. J’ai indiqué, au commencement de cette note, que certaines cla¬ vules de II. entomophila présentaient des parties tomenteuses. Ce duvet est occasionné par quelques basides dont les stérigmates, au (1) N. Patouillard. Le genre Lachnocladium. Journ. de Bol. 1889, p. 35. 94 JOURNAL DE MICROGRAPHIE lieu de porter une spore, s’allongent outre mesure en un véritable filament mycélien, qui ne tarde pas à se ramifier et à s’entrelacer avec des filaments analogues provenant des basides voisines. N. Patouillard. BIBLIOGRAPHIE I Beitræge zur Kenntniss der Morphologie und systematik der Chlamydomonaden, par le professeur Goroschankine. Dans cet important travail, qui a paru en deux parties dans les fascicules 3 (1890) et 1 (1891), du Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou, le professeur Goroschankine étudie d’abord le Chlamydomonas Braunii , espèce établie par M. Dnngeard. Il en décrit avec grands détails la cellule végétative, Flagellé à 2 cils, coloré en vert avec un point oculiforme et deux vésicules contractiles, et enfermé dans une coque hyaline comme tous ses congénères ; puis, l'état enkysté, la bipartition, les micro et ma¬ crozoospores ou micro et macrogamètes, la conjugaison (et la formation de la zygote, résultat de la conjugaison après la fusion des noyaux de la micro et de la macrogamète. La zygote mûre se divise à son tour dans son enveloppe, et la division par 2 et 2 se continuant dans cette enveloppe qui s’étend et devient mucila- gineuse, il se produit un état palmelloïde dans lequel les cellules vertes sont réunies quatre par quatre dans une glaire commune. Celle-ci finit par se dissoudre et les cellules, se munissant de cils, sont mises en liberté pour recommencer le cycle. Cette première partie est accompagnée de deux belles planches coloriées, consacrées aux différentes phases de développement du Chlamydomonas Braunii et du Colpodella pugnax petit Flagellé à un cil qui attaque le Chla¬ mydomonas, perce sa coque et la vide. La seconde partie est consacrée à l’étude, beaucoup plus sommaire mais aussi complète que possible, d'un assez grand nombre d’espèces qui, sauf trois, sont des espèces nouvelles établies par l'auteur. Ce sont les espèces suivantes : Chlamydomonas, De-Baryana, esp. nouvelle. C. Perty, (qui est le C. ylobulosa de Perty. C. Steinii (sans doute le C. commuais de Perty, le C. obtusa de Braun et C. grandis de Stein). C. Kuteinikoipi, Gorosch,, esp . nouvelle. C. multifilis, Fresénius, JOURNAL DE MICROGRAPHIE 95 C. reticulcita , Gorosch, esp. nouvelle. C. Ehrenbergii, Gorosch, (qui est pour partie les Chl. pulvisculus d’Ehren¬ berg, le Diselmis viridis de Dujardin, le Chl. Morieri de Dangeard. Clil. megastigma , Stein. Ch. Reinhardi, Dangeard, (qui correspond au Chl. pulvisculus des auteurs- Le Chl. Braunii, Gorosch, précédemment décrit, correspond au Chl. Mo- nadinci de Stein. M. Goroschankine donne en terminant une classification dichotomique de ces diverses espèces de Chlamydomonas, classification qui nous paratît très commode et que nous reproduisons ci-dessous. 1. Un pyrénoïde; Chromatophore ininterrompu. 2 Pas de pyrénoïde ; Chromotophore divisé . Chl. reticulata , Gor. 2. Deux cils . 3 Quatre cils . Chl. multifilis , Fres . 3. Noyau cellulaire en avant du pyrénoïde; Chro¬ matophore en coupe . 4 Noyau cellulaire en arrière du pyrénoïde de Chromatoph. en ceinture . Chl. Kuteinowii , Gor. 4. Deux vésicules pulsatiles; Zygote couverte d’une membrane lisse, rarement portant de petites élevures . 5 Trois ou plusieurs vésicules pulsatiles ; Zygote avec une membrane nettement étoilée . Chl. Perty , Gor. 5. Cils aussi longs ou plus longs que le corps ... 6 Cils plus courts que le corps (Chromatophore souvent rayé en long) . Chl. Steinii, Gor. 6. Point oculiforme hémisphérique ou discoïde, arrondi (quelquefois 2 ou 3 pyrénoïdes) . 7 Point oculiforme en long bâtonnet allongé en avant ; pyrénoïde le plus souvent en fer à cheval . Chl. Braunii , Gor. 7. Un pyrénoïde (rarement 2 ou 3) entassés l’un sur l’autre au milieu de la longueur du corps. 8 Deux pyrénoïdes, l’un en avant, l’autre en ar¬ rière ; le noyau cellulaire placé entre les 2 pyrénoïdes, au milieu de la longueur du corps . Chl. megastigma, St. 8. Cils une fois et demie plus long que le corps. Pas de verrues sur l’enveloppe . 9 Cils presque aussi longs que le corps. Verrues bien distinctes sur l’enveloppe, hémisphéri¬ ques Chl. de Baryana, Gor. 96 JOURNAL DE MICROGRAPHIE 9. Corps oviforme ; pyrénoïde souvent excentri¬ que ; quelquefois 2, 3 pyrénoïdes au milieu du corps entassés l’un sur l’autre. Zygote avec une membrane présentant de petites pointes . Chl. Ehrenbergii, Gor. Corps en boule très rarement ellipsoïdal. Un pyrénoïde dans la moitié inférieure du corps. Zygote avec une membrane lisse . Chl. Reinhardi, Dang. Telles sont les divisions établies par le prof. Goroschankine dans le genre Chlamydomones. Nous renvoyons pour plus de détails à son remar¬ quable travail et aux belles planches coloriées qui l’accompagnent. Mal¬ heureusement il est écrit en allemand. * - II Muscologia Gallica — M. T. Husnot, le savant biologiste de Cahan, vient de faire paraître la 10e livraison de son bel ouvrage sur les Mousses de France, Muscologia Gallica Ce nouveau fascicule commence la description des Mousses pleuro- carpes et comprend les genres Fontinalis, Dichelyma, Criphea , Leptoclon . Nec- kara , HomaUa, Leucondon , Plérogonium 9 Antitrichia, Daltoniq, Hooheria, Ptery- gophyllim, Fabronia, Habrodon, Anacamptodon , Clasmatodon , Myrinxa, Mya- rella , Leskea > Anomodon , Psendolcska , Heterocladium , Thyidium , Pterygi- nandrum, Lesquereuxia, Pylarsia , Cylindrothecium, Climacium , Isotliecium, Orthothecium. Ce fascicule est, comme les précédents, accompagné de 8 planches litho¬ graphiées, très finement dessinées par M. Husnot et représentant avec une vérité frappante toutes les espèces décrites dans le fascicule, avec leurs caractères anatomiques. III La Revue des Sciences naturelles de l'Ouest, dirigée par M. A. Odin , publie dans son n° de janvier dernier les articles suivants : Le périplaste et la division cellulaire, parM. Kunstler; Le chalutage à vapeur dans le golfe de Gascogne, par le Dr Roché; onsidérations générales sur la classification des Acariens, parle Dr Trouessard; Recherches sur l’appareil reproducteur mâle du Cavia, par M. A. Can- nieu ; Recherches sur les cristaux minéraux du Citrus , par M. G. Lalanne. Et différentes notices bibliographiques et autres. Le Gérant : Jules Pelletan fils. Imp. J. Bolbach, 25, rue de Lille, Paris. '•Sv. • . • MICROGRAPHIE EL COGIT et Gie 49, boulevard Saint-Michel, 49, PARIS . Médaille d’Argent à l’Exposition Universelle de 1889 SPÉCIALITÉ DE FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE Lames porte-objets et lamelles minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés conscienseusement d’après les instructions des au¬ teurs, préparations microscopiques variées et spécialement de bacilles. — Dé- oot des Microscopes Leitz, et des Microtômes Miehe et J uno- Thoma. Fièvres intermittentes et paludéennes PAMBOTANO MIDY Le Pambotano ( Calliandra Houstoni ) a été l’objet d’un rapport du Dr Dujardin-Beau- metz à l'Académie de Médecine, le 13 fé¬ vrier 1890, à la suite d’un mémoire présenté par le Dr Yalude, mémoire confirmant par de nom¬ breuses expériences faites en Sologne, les pro¬ priétés anti-paludéennes du Pambotano, déjà si¬ gnalées par les médecins des pays hors d’Europe, dans les cas ayant résisté à la quinine. D’après le Dr Villejean, la racine de Pambo¬ tano contient une résine, des huiles essentielles et un tanin particulier, substances toutes solubles dans l’alcool. C’est donc à la forme d’élixir qu’a eu recours M. Midv. Chaque flacon de Pambotano de la contenance de 100 grammes, représente 70 grammes de ra¬ cines que l’on fait prendre en quatre fois, dans de l’eau chaude sucrée, à deux ou trois heures d’intervalle. Il ne faut pas administrer après des repas afin d’éviter toute crainte de nausées et vo¬ missements. Il est rare que l’on soit obligé de recourir à un deuxième flacon. Dépôt à Paris : Pharmacie Hlidy, 113, faubourg Saint-Honoré. VIN DE CHASSAING A la PEPSINE et à la DIASTASE Rapport favorable de V Académie de Médecine , le 29 Mars 1864 Les Médecins comprendront la nécessité qu’il y avait d’unir dans un même excipient la Pepsine, qui n’a d’action que sur les éléments azotés, à son auxi¬ liaire naturel la Diastase, qui transforme en glycose les éléments féculents, et les rend ainsi propres à la nutrition, Cette préparation, capable de dissou¬ dre le bol alimentaire complet, leur donnera les meilleurs résultats contre les DIGESTIONS DIFFICILES OU INCOMPLÈTES Ll ENTER I E. DIARRHÉE VOMISSEMENTS DES FEMMES ENCEINTES AMAIGRISSEMENTS, CONSOMPTION MAUX D’ESTOMAC YSPEPSIES, GASTRALGIES CONVALESCENCES LENTES PERTES DE L’APPÉTlT, DES FORCES, ETC PARIS- — 6, Avenue Victoria, 6. — PARIS I LES HISTOIRE NATURELLE, PRÉPARATION CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES PRINCIPALES ESPECES PAR LE Dr J. PELLETAN AVEC UNE INTRODUCTION A L’ÉTUDE DES DIATOMÉES Par 11. J. I$£B1 UN CHAPITRE CLASSIFICATION DES DIATOMEES Par II. Paul PETIT ET UNE LISTE COMPLÈTE DES DIATOMÉES FRANÇAISES a Par II. H. PEU AG AL LO • A _ - ‘ Deux volumes grand in-8° (600 pages, 500 gravures dans le texte et 10 planches] Prix : 22 Francs LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS 19, Rue Haatefeaille, 19 PARIS LEC0AS SIR LES SPOROZOAIRES Par G. BALBIAM Recueillies et publiées par le Dr J. PELLETAN Un volume, grand in-8, avec 52 figures et 5 planches lithographiées Prix : 8 fr. au lieu de il Bureau du Journal de Micrographie, 3 , rue de Lille. SEIZIÈME ANNÉE "^1 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Histologie humaine et comparée. Anatomie végétale. — Botanique. — Zoologie. Bactériologie. — Applications diverses du Microscope. REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS O ET ÉTRANGERS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DU DR J. PELLETAN LIBRARY of I Illinois State § No 4. .ABORAÏORY OF NAIÜRAl HISTORY, URBANA, ILLINOIS. — 25 Avril 1892. j BUREAUX DU JOURNAL ADMINISTRATION ET RÉDACTION 3, rue de Lille, 3, PARIS ■— ""acÉ BUREAUX DU JOURNAL 17 9 rue de Berne Le Journal de Micrographie paraît chaque mois en un ou deux fasci¬ cules de 40 à 60 pages, avec figures dans le texte et planches noires ou coloriées, suivant le besoin. PRIX DE L’ABONNEMENT : Pour Paris et Départements . 25 francs. — Union Postale (Europe) . 28 — — — (Amérique et Asie) . 30 — — Amérique . . . 6 dollars. — Antilles, Océanie . 40 francs. On s’abonne en adressant, par lettre affranchie, un mandat de poste à l’ordre de M. le Dr J. PELLETAN, directeur, au bureau du journal, 3, rue de Lille, à Paris. Tout ce qui concerne la rédaction ou le service du journal doit être adressé au bureau du journal, 3, rue de Lille, Paris. Ancienne Maison II AKTVVCK et PRAZMOWSKI BÉZU, BAISSER r C", S.«" Médailles d’or et d’argent à l’Exposition de 1878. — Médaille d’or à l’Exposition d’Anvers. MICROSCOPES Objectifs, Accessoires, Loupes OBJECTIFS A M. HOMOGÈNE Lunettes, Longues-Vues Objectifs PhotOEraphipes Goniomètres, Héliostats, Appareils divers. 4, RUE BONAPARTE, 1 LABORATOIRE DU JOURNAL DE MICROGRAPHIE INSTRUMENTS, RÉACTIFS, PRÉPARATIONS, ETC. TOUTES LES FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE MICROTOMES de Thoma, Reichert, Schifferdecker, Ranvier, Zeiss Malassez, triple-pince, etc. APPAREILS pour la BACTÉRIOLOGIE, étuves à stérilisation, cou¬ veuses d’Arsonval, de Koch. INSTALLATION OE CABINETS COMPLETS DE MICROGRAPHIE Collection des 16 réactifs les plus usités (25 francs). 17, Rue de Berne. INSTRUMENTS UE PHYSIQUE NEUFS ET D’OCCASION MACHINES ÉLECTRIQUES MÉDICALES ÉLECTRICITÉ [optique GÉOMÉTRIE MÉDECINE CD. DUTERIHG PHOTOGRAPHIE CHIMIE il, rue Blanville , 11 PARIS MÉCANIQUE ARPENTAGE SIED? DE LltiSSE A LA SÈVE DE PIN MARITIME Le sirop de sève de pin, préparé avec la sève de pin recueillie au moment où le végétal est dans toute sa force, possède toutes les propriétés balsamiques et résineuses du pin maritime. C’est un pectoral efficace et agréable dans les diverses maladies des voies respiratoires. Il a une action bien manifeste dans le catarrhe pulmonaire chronique, facilite l’expectoration, diminue la toux et fait disparaître les douleurs de la poitrine. Dans les affections catarrhales de la vessie, il donne les meilleurs résultats et remplace avantageusement les sirops de baume de tolu, de térébenthine ou l’eau de goudron. Dose : deux à quatre cuillerées à bouche par jour. Dépôt : à Bordeaux, pharmacie Lacoste ; à Paris, dans toutes les phar¬ macies. MALADIES de la GORGE DE LA VOIX ET DE LA BOUCHE AU SEL DE BERTHOLLET Recommandées contre les Maux de gorge, angines, ex¬ tinctions devoix,ulcnrations de la bouche, irrita¬ tions causées par le tabac, effets pernicieux du mercure, et spécialement à MM. les Magistrats. Prédicateurs, Pro¬ fesseurs Chanteurs pour faciliter émission de la voix. Adh. DETHAN, Pharmacien, rne Baudin, 23 , à Paris, et dans les pr. Pharmacies de France et de l'étranger. I Exiger la signature : Adh. DETHAN. Prix fco, 2f 50 SB Anémie, Chlorose, Pâles Couleurs Conoalescence : Guérison prompte et certaine par l’élixir ebsthêniwje au FER et àl'ERGOTde Seigle du D'J. FELLETAN — — Cet Élixir, d’un goût délicieux et très agréable à prendre, est le plus puissant réparateur des forces. A la dose d’une cuilleree à café après chaque repas, il est recommandé d une façon toute spéciale aux femmes qui nourrissent, et dont le lait a besoin d’Kre reconstitué. Prix du Flacon : £> francs. Dans toutes les bonnes Pharmacies Vente en Gros chez E GRIMAUDFils 3, Rue Ribera. PARIS APPAUVRISSEMENT du SANG ANÉMIE. CHLOROSE Approuvé par l’Académie de Médecine Recommandé contre la Scrofule, Rachitisme, Glandes, Tumeurs, Irrégularités dn Sang, Pâle ' couleurs, Pertes, etc. — On l’emploie en Pilules, Duacees ou Sirop (31), Solution (2i50), et Vin (51), au choix des malades. AU QUINQUINA ET COLOMBO Ce Vin fortifiant , fébrifuge, antinerveux guérit lesaffections scrofuleuses, fièvres, névroses diar¬ rhées chroniques . pâles couleurs, etc.— Prix : 4f. DETHAN, Ptilen, à Paris, rue Baudin, 23, et pr. Pharmacies. MALADIES del ESTOMAC DIGESTIONS DIFFICILES AU BISMUTH ET MAGNÉSIE Ces Poudres et ce> Pastilles antiacides et digestives \ guérissent les maux d'estomac, manque dappétit, digestions laborieuses, aigreurs, vomissements, renvois, coliques -, elles régularisent les fonctions \ de l’estomac et des intestins. Adh. DETHAN, Pharmacien, me Baudin, 23 , Paris, ef dam las pr. Pharmacies de France et de T étranger. ■■P : < QUESTIONS DU JOUR AUTOUR DE M. PASTEUR / Microbes et Parasites. — Virus et Vaccins. — Ecoles et Facultés. — La Rage. CAUSERIES SCIEWTIFIG0-TÆ03MID-A»IlSrES IPar- le Docteur J. 3PELLETA.N Avec une préface par M. VICTOR MEUNIER Un volume in-12 de 400 pages. — Prix : 3 fr. 50. SIROP ET VIH DE DUSART AU LACTO-PHOSPHATE DE CHAUX Le procédé de dissolution du phosphate de chaux dans l’acide lactique, qui est l’acide du suc gastrique, est dû à M. DUSSART; le corps médical a constaté l’eflicacité de cette combinaison dans tous les cas où la nutrition est en souffrance. Il est .donc indiqué dans la grossesse, l'allaitement, le lymphatisme et la scoliose, la dentition, la croissance, les convalescences. — SIROP. — VIN. — SOLUTION. DÉPÔT : 113, Faubourg Saint-Honoré et toutes Pharmacies. Seizième année. N° 4 25 Avril 1892 JOURNAL DE MICROGRAPHIE SOMMAIRE : Revue, par le Dr J. Pelletan. — Des branches vasculaires coniques et des inductions auxquelles elles conduisent, par le professeur L. Ranvier. — Expériences sur les reflexes vasculaires, par le professeur L. Ranvier. — Contribution à une meilleure connaissance des éléments des centres nerveux, par le professeur G. Pàlàdino. — Sur la reproduction du Nuvienta elliptica, par le professeur L. Macchiati. — Sur la Culture des Diatomées, par le professeur L. Macghiati. ~ Les Coscinodiscées (suite), par le DrJ.-D. Cox. — Le Pontomyxa flava, par M. E. Topsent. — Les notations optiques du micros¬ cope, par le Dr Raugé. — Avis divers. REVUE Décidément, la doctrine des microbes pathogènes est d’une inconcevable commodité. Quand on croit en avoir besoin pour expliquer un fait, on la fait intervenir, en la tournant et retournant, d’ailleurs, comme on veut ; — quand on n’en a pas besoin, — ou qu’elle gêne, — on la lâche, tout sim¬ plement. Ainsi, M. Fochier a remarqué que dans certains cas d’infection puru¬ lente, l’amélioration coïncidait souvent avec la formation d’un abcès en un certain point du corps. On dirait que ces abcès localisent et fixent en ce point la maladie qui jusque-là était généralisée. C’est pourquoi il les appelle abcès de fixation . Quand ils sont guéris, le malade lui-même est guéri. Je ferai remarquer incidemment que ce fait a été reconnu, il y a bien longtemps, et bien avant M. Fochier. Sans remonter plus loin, — et c’est, hélas 1 déjà bien loin — quand j’étais externe à Lariboisière dans le service 98 JOURNAL DE MICROGRAPHIE de mon père, celui-ci a bien souvent fait remarquer à ses élèves, et ceux qui restent aujourd’hui peuvent s’en souvenir encore, l’utilité de cette dérivation dans la dernière période d’une maladie infectieuse, et même le rôle utile des furoncles à la fin d’une affection typhoïde. C’est un peu sur l’observation de faits de ce genre qu’est fondée la méthode dite révulsive ou plus particulièrement la vieille méthode spoliatrice . C’est, en effet, des abcès de dérivation pour M. Dieulafoy, et je crois que ce nom est plus juste que celui d’abcès de fixation. Mais si l’observation de M. Fochier n’est pas neuve, ce qui me paraît plus neuf, c’est l’idée qu’il a eue de provoquer la formation des abcès lorsqu’elle ne se produit pas spontanément. Pour cela, il injecte sous la peau, en différents points du corps, de l’essence de térébenthine, substance très irritante, qui, à chaque piqûre, forme un abcès. La méthode a réussi dans l’infection puerpérale. M. Lépine l’a employée dans une pneumonie grippale, et enfin, M. Dieulafoy dans la même maladie. — Mais voici : M. Dieulafoy rapporte qu’en injectant de l’essence de térébenthine aseptique, il se forme des abcès dont le pus ne contient pas de microbes , D’autre part, M. Netter, M. Lemière, avec des injections aseptiques d’éther et de caféïne, ont trouvé dans les abcès, non pas les microbes de la suppuration, mais le pneumo¬ coque de la pneumonie. (Les malades étaient atteints de pneumonie.) Eh bien ! alors, qu’est-ce que deviennent les microbes pyogènes, les microbes du pus bleu, du pus jaune, du pus vert, tous les cyaneus et les aureus ? — A quoi servent-ils ? — Qu’est-ce que c’est que des microbes comme çà ? — Quand on a besoin d’eux ils ne sont pas là ! — Com¬ ment ! on nous les donne pour les producteurs de la suppuration, et voilà qu’on trouve tant qu’on veut des abcès dans lesquels ils n’existent pas, — des abcès dans lesquels il n’y a pas de microbes du tout, ou bien des microbes étrangers à la chose 1 J’avoue que si je croyais aux microbes pathogènes, mes idées seraient tout à fait bouleversées. Et je me dirais : ces microbes pyogènes n’engendrent pas le pus, ils y vivent, — aussi bien que d’autres, — quand ils peuvent y pénétrer, parce que c’est là un milieu favorable à leur développement, absolument comme les vers dans un fromage qui n’est pas mis sous cloche et que les mouches ont pu atteindre. C’est le fromage qui a attiré les mou¬ ches, mais ce n’est pas les mouches qui ont fait le fromage. Non, encore une fois, les microbes ne sontftni pyogènes, ni pathogènes, ils n’engendrent pas les maladies, ils en profitent. * * Les microbes ne sont pas, du reste, les seuls innocents qu’on accuse à tort, — voyez les chiens ! Ce n’est pas les chiens qui sont cause , qu’il y a en France de plus en plus de morts par la rage, qu’il y en a plus en France que dans tous les autres pays de l’Europe réunis, c’est surtout la faute des inoculations que l’on fait à l’Institut Pasteur (très justement qualifié par G. Porcheron de Conservatoire de la rage), à des gens qui 999 JOURNAL DE MICROGRAPHIE 99 fois sur 1.000 ont été mordus par des chiens hargneux, ahuris, dépaysés, poursuivis, affolés, furieux même, mais non enragés. J’ai reçu récemment de M. J. T..., de Dax, une lettre dans laquelle je * trouve ce passage : « Je viens de lire la statistique de l’Institut Pasteur. C’est fort beau, si toutes ces personnes ont été mordues par des chiens véritablement enragés , et non fous ou toqués, car je ne vois pas pourquoi les chiens ne seraient pas susceptibles d’avoir des accès de folie furieuse, ce qui n’est pas du tout la rage. » * i C’est évident ; et les chiens, sans même être fous furieux, ont souvent de ces lubies qui font du plus doux une bête dangereuse. Il y a toujours au fond du chien un peu de la bête sauvage d’autrefois, et il se souvient, à de certains moments, de son cousin germain le loup. — Les petits chiens, les roquets, sont hargneux, les grands chiens sont plus ou moins féroces. Rappelez-vous cette horrible histoire, encore récente, d’une petite fille dévorée par un molosse, et celle de cet homme qui, à table, tombe en ramassant sa fourchette et qui est étranglé par un chien danois. Voyez ces horribles chiens bulls qui se dévorent les uns les autres. — Et quel que soit le ehien, il n’est jamais prudent de s’adresser à lui quand il ne vous connaît pas. Mais tous ces chiens de mauvais caractère ne sont pas enragés pour cela. J’ai pour ami intime un beau grand chien de chasse, un Saint-Germain mâtiné d’un peu de lévrier. Il est jeune (deux ans environ), gai, joueur, turbulent, s’emportant, quand on le lâche, en des courses folles. Du plus loin qu’il voit venir les clients (son maître est cafetier) il court au devant, leur saute au cou, quitte à les renverser, et ce sont des embrassades qui n’en finissent plus. Il y a six mois, un de ces clients, qu’il connaissait bien, se penche pour le caresser ; le chien saute à la figure de l’homme et lui emporte une lèvre. — Huit jours après, même scène, une autre personne a la moitié de la joue dévorée et reste un mois au lit. Grand tapage, comme on pense, dans le café : « Le chien est enragé, il faut le tuer l » — Ce n’est qu’un cri. Mon ami Bredin, le vétérinaire, et moi, nous nous y opposons. Le chien n’est pas enragé, et, dans tous les cas, la seule chose à faire est de le mettre en observation. On enferme l’animal dans une cour, — après qu’il a reçu une notable râclée, et une heure plus tard, il n’y pense plus ; il est aussi gai, aussi joueur, aussi bien portant que jamais. Aujourd’hui, après dix mois, les deux mordus sont guéris, le chien a reconquis l’estime générale, et c’est la meilleure bête du monde. Qu’est-ce que c’est que cette lubie qui, par deux fois, l’a fait mordre cruellement des gens qu’il connaissait bien ? Si on l’avait tué comme enragé, cependant, ou seulement comme sus¬ pect, dans quelles transes seraient, et pour longtemps encore, les deux 100 JOURNAL DE MICROGRAPHIE mordus ? — Et s’ils avaient eu la malencontreuse idée d’aller se faire ino¬ culer à l’Institut Pasteur, sait-on ce qui serait arrivé ? Et ainsi, il y a bien des gens qui sont mordus par des chiens non enragés, ni même fous ni furieux, mais simplement de mauvaise humeur. Mais je continue à citer la lettre de mon correspondant de Dax. Après avoir apprécié comme on l’a vu plus haut les résultats obtenus à l’Institut Pasteur, il ajoute : « Mais voici qui n’est pas aussi beau : « Cet hiver, deux hommes habitant Salies-de-Béarn (Basses-Pyrénées) ont été mordus par un chien enragé, le même jour, à quelques heures d’intervalle seulement. L’un est parti le lendemain pour l’Institut Pasteur. Trente ou quarante jours après, il était mort de la rage. L’autre est resté chez lui tranquillement, — et il est encore vivant. « Pour plus amples informations écrire à M. Dufour, médecin, ou au Dr Dupourqué. » Et nunc erudimini . Voici du reste une observation que je trouve dans un journal où l’on professe pour les théories de M. Pasteur la plus haute estime, le Répertoire de police vétérinaire de mon ami, M. Laquerrière : Cette observation est due à M. Coutier, vétérinaire à Attigny (Ardennes.) « Le 4 mars 1887, j’étais appelé par le maire d’une commune voisine de ma résidence pour examiner le cadavre d’un chien et confirmer le diagnostic de la rage porté par la vindicte publique. Un chien briard, d’en¬ viron deux ans, avait parcouru le village, courant sur les volailles, mordant des chiens et plusieurs enfants ; traqué, il avait été abattu à coups de fusil. A l’autopsie : bouche sèche, sans aucune excoriation ; estomac très peu volumineux, contenant de l’herbe (graminées), des feuilles d’arbre et un lambeau d’étoffe ; blessure des tuniques de l’estomac par un plomb ; un mètre environ de ténia dans l’intestin qui, à part cela, est absolument vide. « Fallait-il, oui on non, diagnostiquer la rage ? (( Je me contentai de dire que les remarques faites au cours de l’autopsie ne suffisaient pas pour établir un diagnostic ferme (au grand désappointe¬ ment de quelques assistants qui m’auraient presque fait un crime de ne point conclure à la rage en présence du contenu de l’estomac, d’accord en cela avec beauconp trop de nos confrères qui, sur pareille et unique obser¬ vation, laissent dire qu’ils affirment l’existence de la rage) et séance tenante, sur place, je fis une espèce d’enquête sur les faits et gestes de l’animal incriminé. Le chien appartenait, de par son collier, que je pus retrouver, à un marchand de vaches du département de l’Aisne. Ledit animal essayait constamment d’entrer dans les habitations et c’est chaque fois qu’on l’en chassait qu’il a mordu ou essayé de mordre. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 101 (( D’où je conclus, vu l’état de vacuité absolue de l’intestin et la pré¬ sence des vers, que cet animal, oublié, perdu, enfermé peut-être dans une gare des environs, avait du rester un assez long temps sans nourriture, et qu’une fois libre, talonné par la 'faim et les vers, il avait du, vu son état de domesticité et ses relations sociales habituelles, chercher à pénétrer dans les habitations pour y trouver à manger. Repoussé de partout, il a dû se défendre contre les- coups et les menaces et être amené ainsi à mordre gens et bêtes. «En somme, ce chien souffrait de la faim depuis longtemps et il a pu, de ce fait, ingérer des subtances étrangères à l’alimentation, y compris des lambeaux de vêtements conquis sur les enfants qui le chassaient violem¬ ment. « Donc, point de rage, malgré les attaques, les morsures et les subtances ingérées. (( Aucun des mordus n’a eu à se repentir'de ma décision ; lesenfants et leurs parents ont échappé à de cruelles appréhensions et ils n’ont pas eu à courir les chances malheureuses de la vaccination. » « Les chances malheureuses delà vaccination, » dit M. Courtier qui, on le voit, a peu de confiance dans les inoculations de moelles de lapin. * * * Encore des histoires de chiens. MM. Héricourt et Ch. Richet ont fait des expériences qui prouveraient qu’on peut vacciner les chiens contre la tuberculose humaine à l’aide d’ino¬ culations de la tuberculose des poules, tuberculose aviaire. Sur quatre chiens, deux ont été préalablement vaccinés avec une culture tuberculeuse aviaire, vaccination qui, dans les conditions ordinaires, est inoffensive chez les chiens ; puis tous quatre ont été inoculés avec la tuber¬ culose humaine, le 5 décembre 1891. Les deux chiens non vaccinés sont morts le 27 décembre ; les deux chiens vaccinés vivent encore aujourd’hui et se portent bien . L’expérience semblable ne réussit pas chez le singe. La tuberculose aviaire ne le vaccine pas contre la tuberculose humaine. — Qu’arriverait-il chez l’homme? Probablement la même chose que chez le singe : il ne serait pas préservé. Que résultera-t-il de toutes ces expériences ? — Quelque chose d’utile? — On n’ose pas l’espérer. — Les résultats ne concordent pas, ou se contre¬ disent avec les divers expérimentateurs ou avec les mêmes expérimenta¬ teurs ; ils varient avec les animaux ou même chez les mêmes animaux, avec les cultures des divers microbes pathologiques ou encore avec les cul¬ tures des mêmes microbes. Ainsi, dans ces expériences de MM. Héricourt et Ch. Richet, on part de ce principe que la tuberculose aviaire est inoffensive pour le chien. Cela n’est pas vrai. Certaines cultures de tuberculose aviaire sont mortelles pour le chien, comme les cultures de tuberculose humaine. Et une certaine cul- 102 JOURNAL DE MICROGRAPHIE — ture aviaire vaccine contre une certaine autre culture aviaire, tandis qu’une troisième ne vaccine pas. De tout cela on ne peut rien conclure de certain. Tous ces faits ne sont qu’à moitié établis, et tous les résultats sont attaquables par un côté. Arrivera-t-on un jour à fonder quelque chose de solide sur ce chaos de notions confuses et discordantes ? — Je n’ose pas l’espérer, et je l’espère d’autant moins que toutes ces maladies de laboratoire sont loin d’être iden¬ tiques aux maladies naturelles et je pense qu’en voulant conclure des unes aux autres on risquerait de se tromper dangereusement. * • * * Encore un microbe de l’influenza. Ou, peut-être, est-ce le même que celui de MM. Pfeiffer et Canon, Kitasato, qui est peut-être le même que celui de M. Babès, peut-être le même que celui de MM. Vincent et Vaillard,, etc., etc. Celui-ci appartient à MM. Tessier, G. Roux et Pittion. Ces expérimen¬ tateurs ont ensemencé un bouillon peptonisé avec une goutte du sang d’un grippé prise pendant la période d’invasion fébrile. Mis à l’étuve à 37<>, ce bouillon contenait, au bout de 36 à 48 heures, des éléments courts, groupés en chaînettes, immobiles : des streptocoques ou streptobacilles. Plus tard, on a trouvé, associés à ces organismes, des diplocoques isolés, semblables à ceux que l’on peut retirer de l’urine alors que le sang devient stérile pendant que l’urine, qui était stérile, devient fertile, au moment de la défer¬ vescence fébrile. Ces diplocoques ou diplobacilles sont entourés d’un halo clair, mobiles quand ils ne sont pas colorés, se colorant par la méthode de Ziehl, moins bien par les couleurs basiques d’aniline. Cultivés sur la pomme de terre, ces éléments s’allongent et deviennent sporifères. Ce ne serait pas là, d’après nos auteurs, un cas d’association micro¬ bienne, mais de polymorphisme, ce qui expliquerait les nombreuses divergences qui ont divisé les bactériologistes à propos du microbe de l’in- fluenza. Les inoculations faites sur le lapin avec le streptocoque et le diplo- coque produisent des effets identiques, c’est-à-dire la mort, du 11e au 16e jour, avec des symptômes semblables. — Mais les inoculations faites avec les cultures sporifères produisent des accidents foudroyants, la mort en un temps qui varie de quelques heures à 3 jours. * * * Nous publions dans le présent numéro, comme nous l’avons annoncé, la Note de M. Macchiati, de Modène, sur la reproduction par germes du Nacicula elliptica. Autant je suis disposé à croire à une reproduction sexuelle par conju¬ gaison, chez les Diatomées, se produisant par un processus tel que le décrit M. Macchiati dans sa précédente Note, autant il me répugne d’admettre JOURNAL DE MICROGRAPHIE 103 le mode de reproduction par germes tel que l’indique cet observateur dans sa deuxième Note. Je ne saurais, je l’avoue, m’expliquer comment ces petites Navicules contenues dans l’intérieur de la Navicule mère, s’y cons¬ tituent, et s’y constituent d’une manière si complète et si définitive que» peut-être, d’après M. Macchiati, la variété minutissima du Navicula elliptica ne serait que le « germe » de cette dernière espèce. Je ne .m’expli¬ que pas comment ce germe, une fois silicifié et tellement constitué qu’on peut le prendre pour une petite variété à l’état parfait, pourra s’accroître ensuite afin d’arriver à la taille de la Navicule mère. — Je crois, comme Wallich, Paul Petit et bien d’autres, que le frustule silicifié ne peut plus s’accroître. — Je pense donc qu’il convient d’attendre de nouvelles recher¬ ches qui viennent confirmer d’une manière certaine le fait de la reproduc¬ tion des Diatomées par germes. Nous publions aussi dans ce numéro une nouvelle Note de M . Macchiati dans laquelle il donne l’explication de son procédé de culture des Diato¬ mées sur le porte-objet du microscope. Il s’agit, comme nos lecteurs le verront plus loin, de culture dans une goutte pendante sous le couvre-objet dans une cellule creuse, procédé bien connu, ou tout simplement dans la chambre humide de Ranvier. Pour mon compte, je n’aurais qu’une confiance très limitée dans l’un et l’autre de ces procédés, à cause du manque d’air suffisant. Les Diatomées renferment dans leurs chromatophores une variété de chlorophylle fort active et très délicate qui s’asphyxie et s’altère très facilement, et je préfère de beaucoup, pour les étudier sous le microscope, le vieux procédé du cou¬ rant d’eau ordinaire maintenu sur la lamelle par un fil ou une bande de papier allant puiser, en faisant siphon, dans un petit réservoir supérieur, l’eau qui, après avoir traversé la préparation, s'écoule par un autre fil ou une autre bande de papier. De plus, ce procédé permet de faire une préparation assez mince pour qu’on puisse la fouiller avec un objectif un peu fort, tandis que la goutte pendante offre presque toujours une partie centrale trop profonde pour qu’on puisse la pénétrer. M. Macchiati me parait, avec ses liqueurs nutritives au silicate de soude, ses cultures sur gélatine, ses ensemencements dans des petits tubes avec un fil de platine, s’inspirer beaucoup de la bactériologie. Enfin, il se perd dans beaucoup de petites indications et recommandations qui sont inutiles, tous les micrographes étant parfaitement au courant de ces détails. * * * Le Dr Miquel a envoyé le 28 mars dernier, à l’Académie des sciences, une Note sur la culture artificielle des Diatomées, mais il ne s’agit plus de culture sous le microscope. M. Miquel, dont tout le monde connaît les excellents travaux en bactériologie, introduit naturellement aussi dans cette culture les procédés bactériologiques. Et, par parenthèse, je remarque qu’il 104 JOURNAL DE MICROGRAPHIE déclare nul comme effet, dans les liqueurs nutritives pour ces algues, le silicate de soude que recommande M. Macchiati. M. Miquel croit que les Diatomées assimilent plus facilement la silice fournie par la décomposition des végétaux, que celle des végétaux solubles. En quoi je pense qu’il a tout à fait raison. Pour nous, le meilleur procédé de culture consiste à placer les Diato¬ mées aussitôt récoltées dans un bac, un aquarium en verre, assez grand, avec une eau aussi semblable que possible à celle dans laquelle on les a récoltées, si possible la même eau, et l’on ajoute des plantes végétantes, sans compter les Confirves, Spirogyres, etc. De temps en temps, on enlève un peu de l’eau du fond avec un tube en caoutchouc formant siphon, et on la remplace par de l'eau nouvelle. Le tout est placé au dehors, sur une fenê¬ tre, en variant l’exposition suivant la saison : au nord quand le soleil est très ardent. En hiver, on rentre l’aquarium dans une pièce où il ne gèle pas, en le plaçant près d’une fenêtre. Il doit être toujours couvert d’une feuille de verre qu’on peut blanchir au blanc d’Espagne en été, comme on fait pour les serres. J’ai conservé ainsi pendant deux ans, dans Paris, des Diatomées récol¬ tées dans le bois de Meudon, avec de jolies Dasmidiées, dans cette fontaine Saint-Joseph, où l’on trouve de si beaux Batrachospermum moniliforme. En somme, je considère la culture ou conservation des Diatomées en aquarium comme généralement aisée. Quant à la culture en cellule sous le microscope, c’est une autre affaire. * * * Nous avons reproduit, dans notre précédent numéro, l’intéressante leçon de M. Ranvier sur les réflexes de l’oreille du lapin^, telle qu’elle a été faite par lui au Collège de France; nos lecteurs trouveront plus loin la Note qu’il a communiquée récemment à l’Académie des sciences sur le même sujet. J. P. TRAVAUX ORIGINAUX DES BRANCHES VASCULAIRES CONIQUES Et des inductions auxquelles elles conduisent au sujet de l’organisation de l’appareil vasculaire sanguin (1) Comme je l’ai dit dans une communication antérieure, la membrane periœsophagienne de la grenouille constitue pour les histologistes un pré¬ cieux objet d’étude. Elle est d'une grande minceur et cependant sa structure (1) Communication faite à l'Académie des Sciences, le 14 mars 1?92. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 105 est complexe. Elle renferme, par exemple, de nombreux vaisseaux, parmi lesquels on distingue des artérioles, des capillaires et des veinules. Ces différents vaisseaux étant compris dans un seul plan, on peut sans diffi¬ culté, surtout lorsqu’il sont imprégnés d’argent et ensuite injectés de gélatine, les suivre dans tout leur trajet et bien observer leurs rapports. C’est ainsi que j’ai pu reconnaître quelques dispositions curieuses qui Savaient pas été observées jusqu’ici et qui s’expliquent par le développe¬ ment. Tous les capillaires n’ont pas le même diamètre et la même forme : quelques-uns sont coniques, au lieu d’être cylindriques, comme la plupart des autres. Je les désignerai sous le nom débranchés vasculaires coniques . Le cône que forment ces vaisseaux est plus ou moins allongé et son sommet est tronqué. On peut aussi comparer les branches vasculaires coniques à des entonnoirs et leur considérer un grand et un petit orifice. Par leur grand orifice, les branches vasculaires coniques communiquent avec les capillaires ou les veines, et par leur petit orifice elles s’ouvrent dans les artères. La circulation s’y fait donc dans une direction inverse de celle qui se produirait dans un entonnoir rempli de liquide et disposé pour l’écoulement. Si l’on ajoute qu’avant de pénétrer dans les artères les branches coniques montrent souvent une ou deux inflexions et sont presque toujours étranglées comme par un anneau, on est conduit à penser que les choses sont disposées comme si un obstacle permanent ou temporaire devait être apporté au passage du sang des artères dans les branches coniques. Je ne veux pas rechercher aujourd’hui s’il y a là un mécanisme physiologique, le but de cette communication étant de faire connaître une disposition nouvelle et d’en chercher la signification morphologique. Cette signification, on peut la trouver dans le développement des vaisseaux sanguins. C’est là un point qui me paraît très important, parce qu’il conduit à une conception toute nouvelle de l’appareil vasculaire chez les Batraciens. Chez les Mammifères l’appareil vasculaire, le cœur mis à part, peut être considéré comme formé de trois systèmes organiques, le mot système étant pris dans le sens de Bichat. Ces trois systèmes, qui sont l’artériel, le veineux, le capillaire, diffèrent les uns des autres non seulement par l’attribution physiologique, mais encore par la structure. Ils diffèrent aussi par le développement Le point de départ, c’est à dire l’origine d’un réseau capillaire est dans une cellule à laquelle j’ai donné le nom de cellule vasoformaüve. Cette cellule se ramifie ; ses ramifications s’anastomosent entr’elles et forment ainsi un réseau protoplasmique, plein d’abord, qui se canalise ensuite et auquel viennent se rendre des artérioles et des veinules. Ces artérioles et ces veinules proviennent du bourgeonnement et de l’extension des artères et des veines préexistantes. J’ai exposé pour la première fois ces faits dans un travail dont la date est déjà ancienne ; ils sont également relatés dans mon Traité technique 106 JOURNAL DE MICROGRAPHIE' d’histologie. Ils conduisent à la conclusion que les trois systèmes de l’appa¬ reil vasculaire sanguin ont une réalité objective. Chez la grenouille, on n’observe pas de cellules vasoformatives. Tout le développement de l’appareil vasculaire périphérique se fait par l’extension des branches vasculaires préexistantes, comme Golubew l’a vu le premier et en même temps l’a parfaitement établi (1). Des vaisseaux, ou plutôt de leur paroi, partent des prolongements en forme de pointes,, pointes d'accroissement qui se mettent en rapport avec des pointes semblables émises par les vaisseaux voisins, se soudent en- tr’elles et se canalisent pour recevoir les globules sanguins au moment où la circulation s’y établit. Chez les Batraciens, le système capillaire n’aurait donc pas une origine indépendante, puisque les vaisseaux qui le composent émaneraient directement de branches vasculaires antérieurement formées, c’est-à-dire des artères et des veines. Peut-être, faudrait-il dire des artères ou des veines? La question mérite d’être posée. En effet, si les capillaires procèdent des artères et des veines, ils appartiennent en partie au système artériel et en partie au système nerveux ; s’ils viennent des artères ou des veines, ils sont une dépendance du système artériel ou du système vei¬ neux. Les branches vasculaires coniques vont nous servir de guide. Ces branches correspondent à des pointes d’accroissement. On peut le démon¬ trer. J’ai des préparations dans lesquelles leur petit orifice, orifice artériel, est resté imperméable ; à sa place on observe un cylindre protoplasmique plein qui vient se souder à la paroi d’une artériole. Je pense que cette observation ne peut laisser subsister aucun doute. Les branches vasculaires coniques sont bien des pointes d’accroissement qui, parties d’une veinule ou d’un capillaire d’origine veineuse, ont atteint une artériole, se sont soudées à sa paroi et en ont déterminé la perforation. Toutes les pointes d’accroissement ne sont pas destinées à former des branches vasculaires coniques. La plupart d’entr’elles, en effet, coucourent à ledfication et à l’extension des réseaux capillaires, par un mécanisme bien connu, et sur lequel, par conséquent, je ne dois pas revenir ici. Les dessins que j’ai fait reproduire montrent les vaisseaux de la membrane périœsophagienne de la Grenouille verte, imprégnés d’argent et ensuite injectés de gélatine. Pour ne pas compliquer l’image on a représenté seulement les cellules endothéliales de la surface des vais¬ seaux la plus voisine de l’œil de l’observateur, à l’exception d’un seul point qui correspond à l’abouchement d’une branche conique dans une arté¬ riole. Les artérioles se reconnaissent aux lignes transversales que pro¬ duit l’imprégnation d’argent sur leur tunique musculaire ; les lignes et, par conséquent, des cellules se montrent aussi sur quelques-unes des bran¬ ches coniques, au voisinage des artérioles, v dans une longueur variable, mais généralement petite. Cette dernière observation conduit à admettre (1) Golubew, Arch. f. mikr. Anat. 1869. p. 49. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 107 que des vaisseaux ayant à l’origine la structure simple des capillaires peuvent devenir des artérioles par l’adjonction de cellules musculaires, et que la formation de ces cellules se fait de proche en proche, à partir de l’artère, comme si les nouvelles cellules musculaires se développaient sous l’influence des anciennes. Les faits d’histogénèse bien nets, scientifiquement établis, sont encore si rares que ceux auxquels ce caractère peut être attri¬ bué doivent être enregistrés avec soin. Le grand orifice, ou orifice veineux, des branches coniques est tapissé de cellules endothéliales dont le tracé régulier se poursuit sans ligne de démarcation, sans le moindre accident de forme, dans les vaisseaux d’ori¬ gine. Il n’en est pas de même de l’orifice artériel ou petit orifice. L’endothé¬ lium, à son niveau, présente une disposition particulière. Quelquefois la limite des deux endothéliums, celui de la branche conique et celui de l’artère, est nettement indiquée par une ligne circulaire ; d’autres fois cette ligne, bien qu’irrégulière, montre encore par l’ensemble de son trajet que les deux endothéliums ont été indépendants d’abord et que leur soudure s’est établie ensuite par un léger remaniement des éléments en contact. J'arrive maintenant à la conclusion, à l’idée générale qui découle des faits exposés dans cette Note. Tandis que chez les Mammifères l’appareil vasculaire peut être considéré comme formé de trois systèmes distincts, ayant chacun sa structure et son mode de développement, chez les Batraciens deux systèmes seulementconcourent à l’édification de l’appareil vasculaire, l’artériel et le veineux: dans ce groupe de vertébrés, peut-être aussi dans d’autres groupes de cette classe d’animaux, les capillaires paraissent être une dépendance du système nerveux. Pour l’établir d’une façon définitive, de nouvelles recherches sont nécessaires. Je les ai commencées ; mais comme elles ne sont pas suffisantes, je les poursuis et j’en rendrai compte dans une autre communication. Je ne veux pas terminer sans faire remarquer combien il est curieux que des vaisseaux en voie de formation et de croissance partent des veines, où la pression sanguine est si faible, pour venir s’ouvrir dans les artères, où la tension du sang est relativement considérable. Il est impossible de supposer, à priori, l’existence d’un fait de ce genre, et cependant un peu de réflexion conduira sans doute tous les biologistes à concevoir que la force d’extension des organes qui se développent, et dont l’origine est dans le protoplasme cellulaire, doit être plus grande que n’importe laquelle des forces physiques ou chimiques proprement dite dont dispose l’organisme. L. Ranvier, Membre de l’Institut. 108 JOURNAL DE MICROGRAPHIE EXPÉRIENCES SUR LES RÉFLEXES VASCULAIRES W J’ai injecté une goutte d’essence de moutarde dans le sac lymphatique sous-cutané de la jambe d’une grenouille ; il s’est produit une congestion intense de la patte correspondante, tandis que l’autre patte abdominale s’est anémiée. En examinant au microscope la membrane interdigitale de celle- ci, j’ai constaté que les artérioles y étaient contractées et que la circulation capillaire y était arrêtée, sauf dans quelques branches conduisant directe¬ ment le sang des artères dans les veines. J’ai répété cette expérience; elle m’a toujours donné les mêmes résultats, et, constamment aussi il est sur¬ venu, au bout de quelques minutes, dans la patte injectée d’essence de moutarde, une raideur musculaire très prononcée et une paralysie complète du sciatique dont je ne parlerai pas davantage aujourd’hui, parce que cela m’écarterait de mon sujet. J’ai fait ensuite, sur le lapin, deux expériences qui conduisent à l’inter¬ prétation des faits observés dans l’expérience précédente. J’ai choisi deux lapins vigoureux, bien portants, albinos. En regardant leurs oreilles à contre-jour, on y voyait la contraction et la dilatation alter¬ native des artères, phénomène découvert par M. Schiff, et qui est connu sous le nom de rythme artériel. L’examen découpés d’ensemble de l’oreille du lapin m’avait appris que l’artère médiane est appliquée Jà la surface externe ou dorsale du cartilage auriculaire et que de nombreux filets nerveux accompagnent cette artère. En pressant fortement, avec l’ongle, l’artère contre le cartilage de l’oreille, je pensais arriver à paralyser les nerfs par écrasement, sans arrêter le cours du sang. Il devait se produire ainsi une paralysie vasculaire analogue à celle que Ton détermine par la section du sympathique au cou (expérience de Cl. Bernard). Chez un des lapins, j’ai pratiqué l’écrasement de l’artère de l’oreille gauche à une faible distance de sa base. Immédiatement après, cette oreille s’est congestionnée dans toute son étendue, et la congestion a été au moins aussi forte que celle que l’on provoque par la section du sympathique. En même temps, le rythme artériel a disparu. Il a disparu également de l’oreille droite, à laquelle on n’avait cependant pas touché. Au lieu d’être conges¬ tionnée, celle-ci était anémiée et les artères y étaient en contraction persistante. Chez l’autre lapin, j’ai comprimé par le même procédé l’artère auriculaire gauche, non plus à la base de l’oreille, mais vers son milieu. Au-dessus du point comprimé, l’artère a été paralysée, et elle est demeurée dilatée ; le (1) Communicaton à l’Académie des Sciences. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 109 rythme y a disparu. Tout au contraire, il a persisté dans la portion de l’artère située au-dessous du point comprimé ; il s’y montrait nettement et avec des contractions et des relâchements alternatifs aussi marqués qu’avant l’opération. Comme dans l’expérience précédente, le rythme a été supprimé dans l’oreille droite à laquelle on n’avait pas touché ; les artères y étaient contractées. La contraction des artères d’une oreille, lorsque l’on pince les nerfs de l’oreille du côté opposé, est un phénomène réflexe. Ce phénomène indique qu’il y a dans l’oreille gauche, par exemple, des nerfs sensitifs qui forment un circuit réflexe avec les nerfs moteurs de l’oreille droite. Cela est évident et rentre dans les phénomènes connus ; mais que l’excitation des nerfs sen¬ sitifs vasculaires d’une oreille ne détermine pas de réflexes dans la même oreille, comme le montre notre dernière expérience, c’est là à coup sûr ce que l’on n’aurait pas soupçonné (1). Je laisse à ceux qui font de la pratique médicale le soin d’utiliser les résultats de ces expériences. Je serais heureux s’ils pouvaient les conduire à une application rationnelle des révulsifs. L. Ranvier, Membre de l’Institut. Contribution à une meilleure connaissance des éléments des centres nerveux PAR LA MÉTHODE DE L’iODURE DE PALLADIUM (Fin) (2). B. — Cellules nèvrogliques et rapports des prolongements entr'eux et arec les autres éléments de V axe cérébro-spinal et en particulier avec la pie-méninge . ✓ La réaction de l’iodure de palladium m’a déjà permis d’agrandir le champ de nos connaissances sur la névroglie, en appelant l’attention des (1) Les choses ne se passent pas toujours exactement comme dans les expé¬ riences qui sont relatées dans cette note. Il peut se faire, par exemple, qu’à la suite de la section du sympathique d’un côté, les contractions rythmiques des artères ne soient pas arrêtées dans l’oreille du côté opposé. Le même phénomène peut être observé dans le cas où, au lieu de couper le sympathique au cou, on écrase les filets nerveux qui accompagnent l’artère auriculaire. Cela tient, sans doute, à ce que les fibres nerveuses du système vaso-moteur ne suivent pas toujours le même trajet. J’ai montré, il y a longtemps, dans mes leçons publiées sur la terminaison des nerfs organiques, que si les quatre cœurs lymphatiques de la grenouille sont le plus souvent arrêtés à la suite de la destruction de la moelle épinière, il arrive aussi qu’un ou deux de ces cœurs continuent de battre après la destruction complète de Taxe cérébro-spinal. (2) Voir Journal de Micrographie, 1892, n° 3, p. 77. 110 JOURNAL DE MICROGRAPHIE observateurs sur la Continuité de cette même névroglie dans le squelette neuro-chératinique de la gaine médullaire des fibres nerveuses et sur la présence autour de la cellule nerveuse d’un réticulum névroglique. En étudiant maintenant les centres nerveux, en employant comparati¬ vement cette méthode et les diverses autres méthodes les plus en vogue et surtout celle du chromate d’argent (méthode de Golgi), j’ai pu m’assurer des rapports des prolongements des cellules névrogliques entr’eux et avec la pie-mère. Avant tout, il y a chez l’adulte des formes et des dimensions très diverses dans les cellules névrogliques,, à commencer par les formes en gonflements fusoïdes ou nodules, avec ou sans noyau, jusqu’aux grandes cellules riches en protoplasma, d’aspect granuleux, de forme irrégulière, aplaties, avec un noyau situé plus ou moins vers la périphérie. On trouve des exemples de ces cellules partout où est la substance blanche ou la substance grise. Comme région où l’on peut trouver sûrement ces grandes cellules névrogli¬ ques, on peut indiquer le nerf optique de l’homme. A première vue, ces cellules névrogliques peuvent se confondre avec les cellules nerveuses, et l’on pourrait supposer que ce sont des cellules nerveuses aberrantes, ou des cellules représentant des éléments de transi¬ tion entre la névroglie et les cellules nerveuses, ainsi que l’ont soutenu Stricker et Unger d’abord, et dernièrement Lenhossek et d’autres. Mais on s’éclaire sur leur nature en se reportant à leur disposition générale, sans compter leurs dimensions, leurs prolongements, toujours relativement nombreux, qui s’irradient dans toutes les directions et partent de tous les points de leur corps. Elles sont isolées ou groupées au nombre de 3 à 5 ou davantage. Les prolongements sont le plus souvent fins, homogènes, diver¬ sement longs, parfois flexueux, et souvent partent du corps cellulaire comme les dents d’un peigne. Presque constamment il y a un de ces pro¬ longements plus gros, aplati, plus ou moins long et fin qui se dirige ou vers les vaisseaux ou vers les autres éléments. Au milieu de cette variété graduée de cellules on trouve des noyaux, tant dans les coupes en série que dans les dissociations faites après macé¬ ration dans l’alcool au tiers ou dans une solution faible de bichromate de potasse ou autre. Sans doute, une partie de ces noyaux représente des élé¬ ments mutilés, ou parce qu’ils sont petits et privés^ par la dissociation, de leurs prolongements, ou parce qu’ils sont sectionnés dans un sens tel que les prolongements ne sont pas compris dans la coupe, les cellules névrogli¬ ques étant souvent lamelleuses et les noyaux saillants et excentriques. Mais une partie doit avoir une autre origine, et réellement les cellules névrogli¬ ques, outre leur diversité de formes et de dimensions, sont des éléments qui ont un cycle d’évolution et que, par conséquent, on peut trouver à dif¬ férents stades. On comprend que quand elles sont à l’état florissant, elles ont un corps protoplasmique granuleux et un gros noyau, et dans la période avancée de leur cycle vital, elles ont perdu leur noyau et restent comme des centres de rayonnement des nombreux prolongements. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 111 Les observations manquent sur les phases de disparition du noyau, mais un des modes peut être la chute du noyau qui se détache de la cellule névroglique. Dans certaines conditions d’excitation normale ou pathologique, les cel¬ lules névrogliques peuvent être plus grandes qu’à l’ordinaire et multinu- cléées (4, 5 noyaux et plus) . Maintenant, comment se comportent entr’eux les prolongements des cel¬ lules ? Se réunissent-ils ou ne se réunissent-ils pas entr’eux pour former seulement une intrication plus ou moins compliquée ? Mes préparations me démontrent avec une grande évidence que les cel¬ lules névrogliques, avec leurs prolongements, ont des rapports directs, proximaux et distaux, c’est à dire que certains prolongements, quelque¬ fois plus grand et lamelleux, se greffent avec la cellule la plus voisine, tandis que les autres vont s’anastomoser avec les prolongements des cellules plus ou moins éloignées. La greffe avec les cellules voisines est surtout nette quand il tombe sous le regard un groupe de 4 à 5 cellules qui se fondent seulement par quelques-uns de leurs prolongements, tandis que les autres vont se mettre en rapport avec des cellules plus ou moins éloignées. On doit donc distinguer les prolongements par la distance différente des rap¬ ports qu’ils vont établir, et peut-être leur distribution est en correspon¬ dance, et aussi, outre la distance différente,, par les parties différentes avec lesquelles ils vont se réunir. De l’ensemble il résulte un squelette névroglique continu, formé par des cellules à prolongements, à rapports proximaux et distaux, distinct tant du réseau décrit par Schulze, Frey, etc., que de l’intrication plus ou moins complexe annoncée par Golgi et dernièrement par Kœlliker, Ramon y Cajal, etc. — Ranvier, Renaut, Vignal ont admis simplement des rap¬ ports directs entre les prolongements des cellules névrogliques. Quant aux rapports de la névroglie avec la pie-mère, ils sont l’objet de beaucoup de discussions. (Kœlliker, Merkel, Schwalbe, Obsteiner, Gircke, Key et Retzius.) Laissant de côté l’historique de cette question débattue et pour résumer en peu de mots les connaissances actuelles que nous possé¬ dons à ce sujet, nous devons distinguer les rapports de la névroglie épen- dymale, ou primitive, avec la pie-mère, et ceux de la névroglie pour ainsi dire secondaire avec la même pie-mère. Les cellules épendymales, dans le fœtus, envoient des prolongements qui courent en rayonnant par toute la moelle pour se terminer par une expan¬ sion plus ou moins grosse sous la pie-mère (Golgi). Ces rapports origi¬ naires correspondraient seulement aux sillons ventral et dorsal (Kœlliker, Ramon y Cajal). Le reste de la névroglie,, constitué par les éléments arachniformes ou rayonnants, arrivé à la surface, forme une couche plus ou moins épaisse sur l’axe cérébro-spinal, et contigu mais non continu avec la pie-mère, qui envoie des vaisseaux dans la masse nerveuse sous-jacente. Cette contiguité est regardée comme si nette que Lenhossek, l’un des derniers auteurs qui 112 JOURNAL DE MICROGRAPHIE s’en sont occupés, lui a attaché une importance d’ordre général dans la constitution des centres nerveux. En effet, il écrit : « Comme récemment, dans toutes nos connaissances sur l’organisation du système nerveux, au lieu des connexions qu’on admettait antérieurement, on ne trouve qu’un simple contact ; de même, aujourd’hui, on sait que les rapports entre les organes nerveux centraux et les membranes connectives qui les entourent (la plus interne comprise) ne sont aussi qu’un simple contact. Chez le fœtus il ne pénètre de l’extérieur dans la moelle que des vaisseaux dépourvus d’adventice (1). » — Maintenant, des préparations bien réussies à l’iodure de palladium font voir, par exemple, sur les circonvolutions cérébrales de l’homme, que les éléments névrogliques superficiels donnent des prolonge¬ ments qui se distribuent partie vers l’intérieur, partie vers l’extérieur, dans la pie-mère avec laquelle ils prennent des rapports de continuité. Ces rap¬ ports sont visibles tant dans la partie saillante que, — et même bien mieux, — dans les sillons des circonvolutions. La continuité s’établit tant au niveau des vaisseaux, et avec l’adventice de ceux-ci, qu’avec le tissu intermédiaire de la pie-mère. Les mêmes rapports, mais moins tranchés, s’observent à la superficie de la moelle spinale. Avec ce qui précède, les rapports de la névroglie se compliquent d’une manière importante, mais c’est tout à l’avantage d’une meilleure connais¬ sance de la riche substance intermédiaire ou interstitielle des centres ner¬ veux. Et, de fait, les formes variées et l’évolution des cellules de la névroglie, la connexion directe, proximale et distale, de divers ordres de leurs prolon¬ gements, les rapports de la névroglie avec les cellules nerveuses et, plus encore, avec les fibres nerveuses et, en outre, la connexion avec les vais¬ seaux et la pie-mère se rattachent trop intimement à mon sujet pour qu’on puisse penser qu’ils ne sont d’aucune importance quant à une meilleure connaissance de l’organisation des centres nerveux. Prof. G. Paladino. de l’Universitc de Naples. (1) Von Lenhosek. — Zur Kenntniss der Neuroglia der measchlichen Rucken- markes. ( Verhandt der Anatom Gesell., Munschen , 18-20 mai 1891: herausgeb. von prof. K. Bardeleben. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 113 SUR LA REPRODUCTION DU « NAVICULA ELLIPTICA » (O On est disposé à admettre que dans la multiplication des Bacillariées (Diatomées) par fissiparité les frustules deviennent peu à peu de plus en plus petites jusqu’à atteindre un certain minimum de taille, lequel varie avec l’espèce de l’Algue. Alors, dit-on, intervient un phénomène de repro¬ duction de nature sexuelle, c’est-à-dire une véritable conjugaison, à la suite de laquelle se forme une sorte de spore (mais ce nom n’est peut-être pas bien approprié) que Pfitzer a appelé auxospore, et de laquelle sort un frustule, dit frustule sporangial, lequel acquiert très rapidement la dimension maxi¬ mum de l’espèce. Les cas de conjugaison connus chez les Bacillariées ne sont pas très nombreux, mais le phénomène a été observé chez plusieurs espèces à des époques diverses, par un certain nombre de botanistes qui, d’ordinaire, l’ont décrit à peu près dans les mêmes termes, mais n’en ont pas donné tous la même explication. Paul Petit, qui a suivi le processus sur une espèce de Cocconema [ C . cistula), est contraire à l’idée d’une génération sexuelle, et est en revanche disposé à croire à un rajeunissement du plasma. L’opinion de cet auteur se trouve en opposition avec celle émise par les savants Thwaites,, Carter, W. Smith et Lüders, lesquels pensent qu’il s’agit d’une véritable conjugaison sexuelle, avec fusion réciproque des plasmas, et, au contraire, confirme celle de Schmitz. Dans une série de publications, plus intéressantes les unes que les autres, le savant abbé comte Fr. Castracane a soutenu, depuis le mois d’avril 1868, que les Bacillariées, outre les cas de conjugaison bien établis, ont encore un mode de reproduction par germes. La bonne fortune qu’il a eue de surprendre, dans le champ du microscope, un Podosphenia au moment où il émettait de petits corps arrondis, et d’avoir pu constater les plus petits détails (tout s’étant passé sous ses yeux), lui a permis de recon¬ naître, dit-il, et de démontrer qu’il existe chez les Bacillariées un état et une forme embryonnaires, ce qui implique l’idée d’une semence ou d’un germe reproducteur quelconque. Avant lui, Schumann (Die Diatomeen der Hohen Taira , Vienne 1867) a dit avoir souvent observé dans des frustules vivants des noyaux avec des corps granuleux desquels résultaient de nouveaux individus, et il a donné pour exemple, un Nitzschia sigmoïdea , Sm. A l’idée d’une reproduction par germes chez ces organismes, Deby est aussi favorable (1877); il s’exprime ainsi : « Làipparition subite d’espèces (i) Communication préalable à la Société Italienne de botanique, session de Florence, 10 janvier 1892. 114 JOURNAL DE MICROGRAPHIE là où elles n’existaient pas précédemment; leur succession périodique chaque année dans des saisons indéterminées, sans qu’il -soit possible d’en trouver dans les intervalles, dans la même localité, font pressentir la pos¬ sibilité d’un mode de génération qui n’est pas encore soupçonné (cette der¬ nière affirmation est, pour le moins, inexacte) par germes, par micro ou macrozoospores, comme cela a lieu chez tant d’ Algues inférieures qui vivent dans les mêmes conditions que les Diatomées. » Le savant Dr Matteo Lanzi (1878), ayant trouvé aussi dans l’intérieur des frustules de plusieurs Bacillariées de nombreux corpuscules qui se recouvraient d’une membrane et s’organisaient en cellules devenant de nouveaux frustules, a été amené à accepter la théorie de la reproduction par germes, et à admettre que ces cellules sont les germes des Bacil¬ lariées. De nouveaux arguments apportés, il n’y a pas longtemps (1886), par le comte Castracane rendent encore plus probable l’idée d’un processus de reproduction par germes chez les Bacillariées. Cet auteur a trouvé un Coscinodiscus radiolaius à l’étatfossile qui, dans le périmètre de sa valve, montrait de très nombreuses empreintes de petites formes rondes, et a con¬ sidéré celles-ci comme les empreintes des formes embryonnaires restées au sein de la cellule-mère quand elle a été surprise par la mort. Un cas très heureux qui s’est présenté sous mes yeux, le 3 du présent mois (janvier 1892), pendant que j’examinais une préparation extampo- ranée de Diatomées vivantes, afin d’en étudier la biologie, comme je le fais tous les jours depuis plus de quatre ans, m’a mis dans des conditions assez favorables pour que je puisse apporter, à l’appui de la théorie de la repro¬ duction par germe chez ces organismes, le très puissant argument d’une preuve de fait. Dans le champ du microscope j’ai rencontré, en déplaçant la préparation, un joli Navicula elliptica Kz qui se mouvait très lentement et en contenait quatre autres, chacun desquels atteignait à peine le tiers des diamètres longitudinaux et transversaux de la Navicule mère. Les petits frustules des Navicules comprises dans la grande étaient morpholo¬ giquement semblables en tout au Navicula elliptica dons ils répétaient la fine sculpture, comme j’ai pu m’en assurer à l’aide d’un oculaire micro¬ mètre, procédé assez imparfait, mais je n’ai pu recourir à un autre moyen, puisqu’il s’agissait, comme je l’ai dit, d’une préparation extemporanée faite pour l’étude biologique. Trois autres Navicules de cette même forme, mais de dimensions un peu plus grandes que celles qui étaient renfermées dans la cellule-mère, se trouvaient dans le voisinage, et, par le même moyen, j’ai pu constater l’identité de la striation. On ne peut pas supposer que les petites Navicules étaient placées sur ou sous la grande ; j’ai la certitude que cette objection ne peut être admise, car il s’agissait d’espèces vivantes contenant leur endochrôme; une semblable erreur ne pourrait se produire que sur des Bacillariées qui auraient subi les traitements ordinaires pour en faire des préparation permaneutes, à conserver. Du reste, le fait observé par moi n’est que la répétiton de ce qui a été figuré par W. Smith et qu'il JOURNAL DE MICROGRAPHIE 115 regardait comme un frustule sporangial contenant des petits frustules nouveaux. J’ai fait la première observation sous un grossissement de 1,500 diamè¬ tres avec le microscope perfectionné de Koristka, un objectif apochro- matique à sec de 3 millim. et l’oculaire compensateur no 18. Mais j’ai fait la mesure des stries au grossissement de 750 diamètres, ayant adopté l’oculaire n° 6 qui porte le micromètre oculaire, et l’objectif à immersion homogène de 2 millim. J’ai suivi les choses pendant plusieurs minutes, content et émerveillé d’une aussi heureuse rencontre, sur la préparation qui m’offrait un si bel exemple à l’appui de la théorie de la reproduction par germes, et je me suis rappelé aussitôt que j’avais observé plusieurs fois une variété de cette Bacillariée, décrite sous le nom de Namcula elliptica minutissima, Grun.. qui, morphologiquement, est en tout semblable à la forme type et ne s’en distingue que par ses dimensions beaucoup plus petites. Il me vint alors le doute, qui est devenu bientôt uue certitude, que cette Navicule n’est qu’une variété biologique du Namcula elliptica Kz, c’est-à-dire un stade de son développement. Espérant pouvoir en obtenir un dessin exact, alors que la Navicule restait quelques instants immobile, j’appliquai à l’oculaire la chambre claire de Zeiss, mais,, par suite d’un léger déplacement delà préparation, je la perdis de vue. J’essayais alors, sans perdre de temps, de transformer la préparation extemporanée en une préparation permanente, en faisant évaporer l’eau à une chaleur modérée et en montant dans le baume; mais matentative ne fut pas couronnée du succès que j’espérais, probablement parce que la chaleur avait fait sortir les petites Navicules de la Navicule mère, par l’écartement des valves de celle-ci. Mais je conserve l’espoir qu’en persévérant dans ce genre de recherches sur la biologie des Bacillariées, je ne tarderai guère à trouver quelque cas semblable. Depuis cette observation, je me suis souvenu du Cymbella pisciculus trouvé par Castracane, qui présentait des individus grands et petits, différant entr’eux par la longueur de l’axe longitudinal comme 1 est à 2, mais dont les stries se montraient constantes dans tous les frustules. Je me rappelai aussi le cas analogue cité par le même auteur à propos du | Pinnulana stauroneiformis , var. latialis Castr., dans lequel l’agrandissement des frustules se faisait vraisemblablement par accroissement bilatéral. Tous ces cas viennent à l’appui de la théorie de la reproduction par germes dans les Bacillariées, théorie qui, comme me l’écrivait dernièrement Castracane,, « n’est pas explicitement reconnue, parce que généralement tous se lancent à la chasse de quelques nouvelles Diatomées, au lieu de s’occupera apprendre leur biologie. )) En poursuivant cette étude on verrait que beaucoup de formes décrites comme des espèces ou des variétés ne sont que des phases de développement d’autres formes ou types. Dans la description des espèces dans ce groupe d’ Al gués, il faut abandonner l’habitude de se baser près- 116 JOURNAL DE MICROGRAPHIE qu’exclusivement sur leur caractère morphologique sans tenir compte de leurs conditions vitales. Un travail de révision sur la systématique des Bacillariées est désormais devenu absolument indispensable, mais il faut le faire avec des critères nouveaux et d’ordre supérieur. D. L. Macchiati, Priv. doc. à l’Université de Modène. SUR LA CULTURE DES DIATOMÉES W M. Paul Petit, dans une lettre récente qui porte la date du 5 mars der¬ nier, entr’autres choses m’écrit : « Vous avez réussi, dites-vous, à cultiver les Diatomées pendant plusieurs jours sous le microscope sans que les frustules en observation changent de position. Dans l'intérêt de la science il est nécessaire de publier le procédé qui vous a réussi. Dans ce cas, tous les diatomologistes vous seront recon¬ naissants d’avoir rompu l’écueil contre lequel ils se heurtaient. » De plus, M. P. Petit me demande dans cette lettre: « Comment pouvez- vous arriver à maintenir intact pendant plusieurs jours l’endochrome des Diatomées. Dans mes observations, très nombreuses, je l’ai toujours vu s’altérer rapidement, quelles que précautions que j’aie prises pour les récol¬ ter et les transporter. » A cette demande, qui m’était adressée par celui que Pelletan proclame justement (déplus autorisé des diatomistes français» (Les Diatomées , 1. 1., p. 188), je me suis cru obligé de répondre aussitôt en donnant en même temps les explications nécessaires et en exposant brièvement la méthode d’après laquelle, depuis quatre ans, j’ai réussi à réaliser ce qui faisait le vif désir de tous ceux qui cultivent les Algues, c’est-à-dire de pouvoir les sui¬ vre sous le microscope dans toutes les phases de leur développement et étudier leurs conditions de vie. Quelques jours plus tard, j’ai reçu de M. P. Petit, en réponse à la mienne, une autre lettre très courtoise, dans laquelle, après m’avoir remer¬ cié des explications données, il ajoute : <( Précisément en même temps que votre lettre, j’ai reçu le dernier numéro du Diatomiste, dans lequel le Dr Miquel, annonce qu’il publiera une série de communications sur la culture des Diatomées. » A vrai dire, je n’avais pas cru opportun de publier,, pour le moment, les méthodes que j’ai mises en œuvre pour suivre la biologie de ces très petits (1) Note préventive présentée le 3 mars 1802 à la Société des Naturalistes de Modène. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 117 êtres sous le microscope, par ce que je conservais le désir de les perfection¬ ner ultérieurement, et j’espérais pouvoir communiquer les résultats de mes longues recherches au prochain Congrès international de Botanique qui aura lieu à Gênes, sur l’initiative de la Société Botanique Italienne. Ne pouvant refuser de communiquer au savant M. P. Petit la méthode suivie par moi pour la culture des Diatomées, il n’y aurait pas de raison pour en retarder la description, tout en me réservant d’y introduire quel¬ ques perfectionnements. J’ai adopté pour les Diatomées les mêmes méthodes de culture qui ont donné de si utiles résultats pour l’étude des Bactériacées, en y introduisant cependant quelques modifications qui m’ont été suggérées par l’expérience. Pour cela, je commence par préparer une de ces solutions nutritives qui servent dans les expériences de physiologie végétale, lorsqu’on veut cultiver, pour les étudier, les plantes phanérogames avec les racines plon¬ gées dans l’eâu, et j’y ajoute quelques gouttes d’une solution concentrée de silicate de potasse, afin que les Diatomées aient à leur disposition la quan¬ tité de silice nécessaire à leur incrustation. Souvent je me suis servi avec un égal succès de l’eau dans laquelle vivaient naturellement les Diatomées à mettre en culture, en y ajoutant cependant, dans tous les cas, quelques gouttes de la solution concentrée de silicate de potasse ; puis je filtre l’eau pour la débarrasser des substances étrangères et des Diatomées tenues en suspension. Cela fait, avec un fil de platine fin dont l’extrémité est tournée en anse, je transporte une goutte de l’eau qui contient les Diatomées, dans les conditions naturelles (après l’avoir agitée dans un verre pour distribuer celles-ci, autant que possible, avec une certaine uniformité, particulière¬ ment celles qui sont libres),, dans un verre de montre contenant quelques grammes de la solution nutritive ou de l’eau filtrée (1). Puis avec la même anse de platine,, après avoir plusieurs fois agité la dite solution pour avoir une distribution uniforme des Diatomées qu’elle contient, je transporte une goutte du liquide à la surface d’un couvre-objet dont je connais exactement l’épaisseur (2), de manière à ce qu’il y reste adhérente une goutte déprimée. Puis je prends un porte-objet creusé au milieu, et après avoir graissé avec de la vaseline molle les bords de la cavité, je le retourne sur le contre- objet, de manière que la cavité regarde en bas et je presse doucement pour le faire adhérer. Ceci fait, je retourne la préparation avec une certaine pré¬ caution, et la goutte pend dans la cavité du porte-objet. Plus petit sera le nombre des Diatomées dans la goutte pendante, mieux réussira la préparation et l’expérience de culture. Pour appliquer tout de suite la préparation ainsi obtenue à l’examen microscopique, il faut obser¬ ver quelques règles. (1) Quand le matériel est pauvre en Diatomées, il faudrait répéter plusieurs fois cette opération : l’on pourrait encore faire les gouttes pendantes directement avec l’eau, prise à l’aide de l’anse de platine, qui contient les Diatomées natu¬ rellement, parce que les autres organismes ne sont pas nombreux. (2) Pour faire exactement la correction des objectifs apochromatiques. 118 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Pour éviter le danger de briser le couvre-objet par la plus légère pression, particulièrement quand on veut employer les objectifs à immersion, il faut toujours observer la préparation avec un grossissement faible, pour trouver les bords de la goutte, comme le conseillent les auteurs pour les recher¬ ches bactériologiques. Le bord de la goutte se présente comme une ligne courbe, nettement limitée par deux ou plusieurs séries de très petites gout¬ telettes d’eau qui se sont rassemblées sur le verre. On doit préférer toujours le bord de la goutte, parce que la couche de liquide y est plus mince et les conditions de l’observation plus favorables ; avantage auquel s’ajoute ceci, particulièrement pour les Diatomées douées de mouvements spontanés, qu’en raison du besoin qu’elles ont d’oxvgène, elles tendent toujours à aller vers les bords de la goutte ou, d’ordinaire, elles se fixent. Pour ces recherches j’ai trouvé très commode l’emploi de l’objectif apo- chromatique à sec de Zeiss, d’une distance focale de 4 millim. avec une ouverture numérique de 0.95 et un grossissement propre de 63 diamètres, lequel, combiné avec les oculaires compensateurs 6, 12 et 18, donne des grossissements respectifs de 372, 750 et 1125 diamètres. Dans quelques cas spéoiaux cependant, j’ai trouvé utile d’y substituer momentanément un objectif simple, immersion à l’eau (K. de Zeiss, par exemple) ou un sys¬ tème à immersion homogène (1/18 de Zeiss, par exemple), afin d’obtenir des grossissements beaucoup plus forts, dans le but d’observer les plus petites particularités. L’objectif 1/18 de Zeiss, avec l’occulaire compensateur 18, donne un grosissement de plus de 4000 diamètres, ce qui est plus qu’il ne faut pour les recherches les plus délicates. Dans les gouttes pendantes, les Diatomées se trouvent presque dans leurs conditions naturelles, et, par conséquent, on peut bien étudier leur mode de vivre. Une très importante propriété des porte-objets creux, que l’on ne doit jamais oublier, c’est que l’accès de l’air étant empêché, il ne peut pas y avoir d’évaporation à la surface du liquide ; par conséquent on peut garder les organismes pendant des semaines et des mois dans des conditions plus favorables de température, sans qu’ils se dessèchent (1). Dans les gouttes pendantes on peut suivre pas à pas le développement des Diatomées et leur manière de vivre, parce qu’elles sont formées d’un liquide dans lequel ces jolis organismes trouvent des conditions favorables. Il n’est pas absolument nécessaire de stériliser la solution nutritive, comme cela est indispensable pour les Bactéries ; le plus souvent il suffitd’une simple filtration, parce que quand même il pénétrerait des germes d’autres micro-organismes, ceux-ci ne feraient pas obstacle au développement des Diatomées et, dans aucun cas, ne pourraient être confondues avec elles. Les récoltes qui se prêtent le mieux à ces études sont celles où les espèces sont peu nombreuses, et donnent le moins possible de types dans (1) Si dans quelque cas spécial on veut renouveler l'air, on pourra adopter la chambre de Hallier, ou mieux la chambre humide de Gibelli, perfectionnée par le Dr L. Griffini, qui présente de plus l'avantage qu’on peut l’alimenter avec un gaz déterminé. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 119 les gouttes pendantes. Cependant il n’est pas nécessaire qu’il n’y ait qu’une seule espèce, parce que plus elles sont différentes, moins on s’expose à les confondre,, à moins qu’il ne s’agisse d’espèces très voisines du même genre, ce qu’il est toujours bon d’éviter. Il faut surtout que les individus soient peu nombreux, qu’on n’en puisse observer que deux ou trois au plus, dans le même champ du microscope. Tous les jours on devra dessiner l’objet en étude afin d’en suivre les changements, à l’aide de la chambre claire, ou encore mieux, quand cela est possible, par la microphotographie. En faisant les cultures, non plus dans des porte-objets creux, mais dans dans la chambre humide de Ranvier, on obtient presque les mêmes résul¬ tats que dans les gouttes pendantes, si bien que je ne saurais décider auquel des deux procédés on doit donner la préférence. Toutefois, avec les espèces qui sont douées de mouvements propres et autonomes, comme les Nauicula et les Pinnuleria , on obtient plus facilement la suspension des mouvements vers les bords dans la goutte pendante, tandis que dans la chambre humide de Ranvier on perd plus aisément les objets de vue quand on les observe pendant quelque heures, parce qu’ils s’éloignent du champ du micros¬ cope (1) . Par une nouvelle modification que j’ai appliquée l’année dernière, j'ai réussi à renouveler l’eau ou la solution nutritive dans les préparations extemporanées par un procédé que j’ai communiqué, pour les principaux points, à M. P. Petit. Il est possible que j’apporte ultérieurement d’autres perfectionnements à la méthode, mais je ne les indique pas aujourd’hui. J’ai dit que pour étudier le développement des Diatomées et pour suivre tous les phénomènes de leur vie, il n’est pas nécessaire d’avoir des cultures pures, comme cela est absolument indispensable pour les Bactériacées. Mais je crois que si cela était nécessaire, cela ne serait pas bien difficile. Il faudrait préparer une gélatine silicatée à laquelle on ajouterait les autres principes minéraux nécessaires aux plantes. On verserait cette gélatine à l’état liquide dans des tubes,, comme dans les recherches bactériologiques ; on boucherait ceux-ci avec des tampons d’ouate et on les stériliserait à l’étuve de Koch pendant trois quarts d’heure. Ensuite, on y instillerait, avec uuc anse de platine, une goutte de l’eau contenant les Diatomées à l’état naturel, après avoir liquéfié la gélatine au bain-marie à la tempéra¬ ture de 35° et avoir attendu qu’elle s’abaisse à 25° — 26° (2). On verserait la gélatine du tube sur des lames de verre pour les conserver dans des cham¬ bres humides avec du papier buvard mouillé, ou mieux dans des capsules de Pétri. Au bout de quelques jours, quand les colonies auraient apparu, on les soumettrait à l’observation microscopique, on les sèmerait avec (B On peut encore faire les gouttes pendantes avec de la gélatine silicatée pour empêcher les espèces douées de mouvements plus rapides de s’éloigner du champ du microscope. (2) Dans ce cas, toutefois, il serait convenable de choisir les espèces qui ne sont pas altérées par une température assez élevée, en donnant la préférence à celles qui vivent dans les eaux thermales. 120 JOURNAL DE MICROGRAPHIE l’aiguille de platine dans des tubes de gélatine solide pour les conserver distinctes, ou dans des gouttes pendantes faites avec la solution nutritive pour en étudier la biologie. Les premières recherches que j’ai instituées récemment sur les cultures pures de Diatomées me font espérer un résultat utile. Je ne puis terminer cette Note préventive sans faire connaître que depuis environ un an je cultive aussi les Oscillariées en suivant des pro¬ cédés qui s’éloignent peu de ceux que jai exposés ci-dessus, et que je ferai connaître dans un travail sur la biologie de ces Algues, et que j’espère publier prochainement. Dr L. Macchiati, Priv. cloc. à l’Université de Modène. LES COSCINODISOÉES NOTES SUR QUELQUES CARACTÈRES DE GENRE INSUFFISANTS (Suite) (1). L. — Craspedodiscvs n’est pas génériquement ni spécifiquement de Coscinodiscus. Les formes typiques sont Cr. elegans, Ehr., et Cr. coscinodiscus, Ehr. Le premier a été trouvé associé au grand Cosc. radiatus {pose. oculus-Iridis) des terres de Virginie et de Maryland. Le dernier est plus largement distribué. La taille remarquable et la structure générale du Cr. elegans , et sa disposition générale dans tous les détails de sa structure et de sa forme, sauf le bourrelet près, du bord, suggéraient naturellement l’idée qu’il a une relation étroite avec le gigantesque Coscinodiscus en compagnie duquel on le trouve. Cette supposition acquiert plus de poids quant on voit que de grands spécimens de Coscinodicus provenant de toutes les parties du globe, montrent une tendance à présenter ce bourrelet ou soulèvement le long du bord. Quelquefois presque tout le disque sera mince et plat, mais deux ou trois rangs d’alvéoles autour du bord se montre • ront plus robustes et formeront une surface ou vague sensiblement bombée. On trouve de nombreux exemples de cette disposition dans les slides de guano de Saldanha Bay, par Moller. C’est cependant quand on examine la terre de Richmond elle- même, que l’évidence apparaît. Dans une récolte faite par M. Peticolas dans Buchanan Street, à Richmond (1881), de Cosc. Oculus-Iridis, le bourrelet ou vague a été trouvé à tous les degrés de (1) Voir Journal de Micrographie, t. XV, 1891, JOURNAL DE MICROGRAPHIE 121 production. On l’y voit souvent sur une moitié de la valve ou même moins, l’autre moitié présentant le dessin normal du Coscinodiscu, et même sur le bourrelet, la forme des alvéoles est peu ou point modifiée. J’en ai montré un exemple dans la photographie n° 21, faite d’après une valve brisée. Le bourrelet est rarement parfait tout autour de la valve. Presque toujours on trouve un endroit où la vague glisse graduellement dans le disque, comme on peut le voir dans la figure 1, pl, 66, de l’Atlas de Schmidt. Quand le bourrelet est fortement marqué, les alvéoles sont allongés dans le sens radial, pour couvrir la surface agrandie, passant de l’hexagone normal à un formée étirée en losange. Dans les petites formes de Craspedodiscus, c’est ordinairement dans le centre aminci, que les alvéoles sont déformés ou avortés. Là, le processus est évidemment semblable à celui que j’ai maintes fois décrit. Les couches supérieure et inférieure de la valve ne sont pas suffisamment différenciées et les alvéoles sont en partie dégradés ou supprimés. Je pense que c’est une des formes qui résultent du ratatinement ou de hrcompression de l’écaille dans son premier état de croissance, quand les cellules filles sont trop vigoureuses sous la matière silicifiée dans laquelle elles se forment. La partie faible de la valve- cède dans ces cas. La planche 75 de Schmidt est une bonne étude qui montre comment cette force agit dans les différentes espèces de Coscinodiscus. Je crois que la même cause produit les Porodis- cus et le bourrelet des Actinocyclus auquel il faut dénier aussi la valeur d’un caractère spécifique. Le Cosc. excavatus Grev. (Schmidt, Atlas, pl. 75, fig. 1) n’est, dans mon opinion, qu’une autre forme de développement provenant de la même cause et la bizarrerie de notre nomenclature des Diatomées se voit, d’une manière frappante, dans ce fait que ce dernier a été maintenu dans le genre Coscinodiscus , tandis qu’on a fait des autres des genres spéciaux. Si le bourrelet ou la dépression constitue un genre, le Coscinodiscus excavatus doit (( ter quaterque )) avoir cet honneur. Mes photographies n°s 22 et 23 montrent différents états dans les petits Craspedodiscus. M. — La présence de deux parties minces sur le bord des Coscinodiscus, n’est pas un caractère d’espèce. Ce caractère est figuré dans V Atlas de Schmidt; pl. 73, fig. 13, et c’est sur lui qu’est établi le Coscinodiscus biangulatus, A. S. Dans mes études sur le Cosc radiatus, j’ai trouvé que quand cette espèce acquiert une cer¬ taine force, les deux places minces (distantes d’un peu moins à 90° ) peu¬ vent toujours se reconnaître sur le bord. Depuis 1885 mon livre de notes le montre avec évidence. Je l’ai marqué dans la forme dite Cosc. oculus-iridis, du Cemenstein du Jutland, dans le Cosc. radiatus, des récoltes de la Mer du Nord (Cuxhaven), dans tous les dépôts delà Virginie et du Maryland. La photographie n° 24 montre cette disposition quand le foyer est mis au point sur le bord, le n° 25 quand le foyer est à la surface. Ces spécimens sont ce que je regarde comme do grandes formes de Cosc. marginatus, 122 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Ehr. à peine distinct du C. radiatus, si ce n’est par la minceur continue du bord. — J’ai représenté dans ma planche 4, fig. 15, un exemplaire de Beach-Havan (New Jersey), extension septentrionale des dépôts fossiles du Maryland. On y voit le progrès vers la forme triangulaire dans un âévelop- pement plus grand. C’est un cas très intéressant en ce qu’il indique, de quelle manière le disque devient triangulaire. Dans la terre de Peterburg (Virginie), j’ai trouvé un triangle parfait, mais de dessin beaucoup plus fin, dans lequel deux des angles présentaient l’espace blanc ordinaire, mais le troisième en manquait, le dessin se continue jusque sur l’angle. Il est significatif aussi que dans le Cosc. concinnus, les processus proéminents sont placés comme il le sont, non développés, dans le C. radiatus. Aussi, je regarde ce caractère comme existant probablement dans toutes les varié¬ tés de C. radiatus, devenant plus marqué quand les sujets sont forts. Il devient par conséquent un caractère naturel pour resserrer et diminuer les espèces et non pour en agrandir la liste. N. — La confluence des alvéoles en alvéoles plus grands n’est pas un caractère générique. Ceci a été généralement accepté dans le groupe des Navicula, quand la distinction primitive entre les genres Pinnularia et Navicula a été abolie. La raison de cette abolition n’était pas celle que nous pourrions donner maintenant, car alors la nature de l’alvéole n’était pas connue. Maintenant, nous savons quecequ’&n appelle les côtes des Pinnularia représente simple¬ ment des rangs d’alvéoles qui ont conflué en un seul, le point-ocelle (« eye- spot )>) allongé se trouvant dans la couche interne, plus petite que la couche externe de l’alvéole, mais prenant la relation de parties et d’office qui existe dans les alvéoles circulaires ou hexagonaux. On voit la même chose, mais à un moindre degré dans les longs alvéoles de plusieurs formes didymes de _ _ t » Navicula. Je soupçonne que quelque chose de semblable s’est produit dans ce qu’on appelle les plaques craticulaires des Navicula (comme le Surirella crati- cula, etc.), quoiqu’il n’ait pas été prouvé qu’il y ait une double couche dans les parties minces qui font la sculpture de la valve. Quoique cela soit un peu en dehors de mon sujet, je veux rappeler quelques exemples de plaques craticulaires trouvées par notre regretté collègue, le Dr Sloane, et par son collaborateur, le Dr Clapp, de New Albany (Indiana). Ces observateurs attentifs ont trouvé un nombre considérable de frustules, composés de Navicula cuspidata, dans les quels on trouvait cette série régulière: les deux valves extérieures étaient celles d’un N. cuspidata type, avec les extrémi¬ tés pointues et les fines stries transversales. Dans ce frustule, il y en avait un autre dont les deux valves présentaient le fort dessin rayonnant du N. radiosa. Enfin, en dedans de cet ensemble, était une plaque craticulaire simple (Sarirella craticula). Ces observateurs avaient trouvé ces frustu- les composés si nombreux, dans une récolte de Diatomées faite près de leur maison, qu’ils en avaient monté plusieurs slides, d’après leur excel- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 123 lente méthode, et j'ai eu le plaisir de vérifier leur description. En dehors de la question de variation des espèces, j’appelle l’attention sur ce fait que, autantque je puis le savoir, la plaque craticulaire est toujours simple, jamais n’est un frustule. $i l’on suppose que la division a eu lieu, mais que le nouveau frustule a avorté et que les deux valves se sont réunies en une plaque silicifiée dans laquelle les alvéoles ne se développent jamais, mais où des parties amincies simulent grossièrement le dessus normal, on peut se faire une idée intelligible de la manière dont ces plaques se forment, d’après les lois communes du développement et de la structure chez les Diatomées. J’ai photographié une plaque trouvée dans un dépôt des Barbades et qui présente assez bien les caractères d’un Actinogonium. (Voir Atlas de Van Heurck, pl. 127, fig. 8). Dans cet exemple, le dessin est celui d’un petit mais grossier Coscinodiscus radiolatus ( zz C, curvatulus) dans lequel les points ont conflué en canalicules minces et peu pro¬ fond, ou sillons. Les lignes radiales ont sur un de leurs cotés des lignes plus courtes diminuant de largueur, suivant le type des Coscinodiscus qui présentent des faisceaux d’un petit nombre de lignes de pointSj fortes. Van Heurck doute que sa figure représente un nouveau genre et pense que c’est une plaque craticulaire d ’Asterolampra. Il me semble qu’elle tient de très près aux Coscinodiscus. Mais dans la planche 4, fig. 1, j’ai représenté la photographie d’une forme trouvée dans le dépôt de Pétersburg (Virginie) et qui me paraît jeter une nouvelle lumière sur ce sujet. Cette figure est celle d’un Coscinodiscus subtilis à six faisceaux symétriques de nombreuses lignes dans lesquelles les alvéoles paraissent devenir confluents, sauf un petit nombre d’excep¬ tions qui restent comme pour montrer le dessin normal qui a varié et dont il reste un diagramme préparé par la nature. Ce spécimen me semble très voisin, comme caractère, du précédent mais plus compliqué. Les particula¬ rités qu’il présente paraissent à beaucoup de personnes mériter un nouveau nom générique, mais il m’est impossible de croire que ce soit autre chose qu’une forme exceptionnelle de Coscinodiscus subtilis. Il y a dans l’ou¬ vrage de Truan et Witt, sur les Diatomées de Jérémie à Haïti (Pl. 5), des exemples d’une confluence des alvéoles, dans des formes triangulaires, qu’il est très intéressant de comparer avec celle que je viens de décrire. (A suivre.) J. D. Cox. 124 JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE PONTOMYXA FLAVA NOUVEAU RHIZOPODE MARIN On trouve assez souvent, à Banyuls, sur les Microcosmus Sabatieri , des taches jaune d’or, irrégulières, d’une substance sercodique très molle, nullement visqueuse, et qu’un lavage tant soit peu violent enlève facilement par parcelles. Si on laisse quelque temps en repos dans un bac ou une cuvette d’eau de mer ces Microcosmus } débarrassés avec précaution, au préalable, de l’excès de vase dont ils sont couverts au sortir du chalut, on constate que les taches en question changent de forme, se déplacent très lentement sur leur support, et, parfois même, l’abandonnent pour errer dans' le récipient. Elles ne restent pas compactes, mais s’étirent en divers sens et arrivent à former une sorte d’arborisation dont les branches princi¬ pales se ramifient en des filaments d’une finesse extrême et d’une longueur qui fréquemment dépasse 4 et 5 centimètres. On se trouve en présence d’un Rliizopode que j’ai tout lieu de croire nouveau et pour lequel je propose le nom de Pontomyxa flcica. Constamment dépourvu d’une enveloppe quelconque, il appartieot au sous-ordre Amebœà Ehrenberg, et, parlaforme de ses pseudopodes, prend rang parmi les Reîiculosa Bütschli. Il est caractérisé à la fois par sa cou¬ leur, par sa grande taille, par l’absence complète de vacuoles dans sa masse, et surtout par la quantité énorme de ses noyaux. En raison même de sa forme irrégulière et de son épaisseur fort inégale, il est bien difficile d’évaluer en chiffres ses dimensions, et, seuls, les dessins que je me propose de publier dans un travail plus étendu donneront une idée exacte de la taille qu’il peut acquérir. Je puis dire, cependant, que je l’ai vu souvent couvrir de son réseau le fond d’une petite cuvette de 6 cen¬ timètres de diamètre : dans ces conditions, j’ai calculé que la superficie effectivement occupée par le Rhizopode égalait environ 25 millimètres carrés. Son organisation est d’une extrême simplicité : du protoplasme hyalin et des granules jaunes atteignant rarement 1 y. de grosseur, voilà, avec les noyaux, tout ce qu’on peut y reconnaître. Le protoplasma hyalin, sans cesse en mouvement, entraîne les corpuscules jaunes jusqu’à l’extrémité des pseudopodes les plus fins, invisibles sans le secours d’objectifs puis¬ sants, tous les pseudopodes sont donc entièrement colorés; tous jouissent aussi de la même contractibilité, et il n’en existe point de comparable au filament permanent et indivis de YAletium piriforme Trinchese. Les noyaux, qui, suivant les individus, mesurent de 50 à 60 y. de dig mètre, sont parfaitement sphériques, incolores, et limités par une mem¬ brane nucléaire à double contour, capable de se chiffonner, comme Siddall JOURNAL DE MICROGRAPHIE 125 l’a vu sur le noyau unique du Shepheardella tœniformis. Ils rappellent, par leur abondance et par leur structure, ceux du Pelomyxa : toujours ils contiennent un grand nombre de nucléoles disséminés au milieu de la substance nucléaire finement granuleuse. L’existence de tant de noyaux est certainement le caractère organique le plus important du Pontomyxa flava. Bien mieux que sa taille, que sa coloration, que la délicatesse de ses pseudopodes, elle permet de le distin¬ guer du Protomyxa aurantiaca , Hæckel, avec lequel on est porté à le confondre de prime-abord. Elle fait du Pontomyxa , parmi les Reticulosa , un type correspondant au Polomyxa parmi les Lobosa. Ajoutons que jamais je n’ai vu de Pontomyxa flava former de kystes, bien que j’en aie conservé des échantillons pendant plusieurs mois au laboratoire Arago, où j’ai fait cette observation. Je n’ai pas vu non plus de corps luisants ou prétendues spores donnant naissance à de jeunes amibes; d’ailleurs, on ne les a signalés jusqu’à présent que chez un seul des quatre Polomyxa décrits, et ]a signification que leur accordent Greeff et Korotneff n’est pas encore généralement admise. E. Topsent. LES NOTATIONS OPTIQUES DTJ MICROSCOPE Depuis l’introduction récente, dans l’instrumentation micrographique, des objectifs perfectionnés dits apochromatiques et des oculaires qui, sous le nom d 'oculaires compensateurs, complètent ce nouveau système, une transformation très heureuse a été entreprise dans la nomenclature des parties optiques du microscope. Aux dénominations tout à fait arbitraires qui prétendaient, jusqu’à présent, catégoriser la série des oculaires d’après leur degré de courbure ; aux étiquettes de pure convention qu’on appliquait sur chaque objectif, sous prétexte d’en indiquer le pouvoir grossissant, on commence à substituer des qualifications réellement basées sur la puissance convergente de ces lentilles et sur leur angle d’ouverture. Ce procédé mathématique a l’immense avantage de remplacer une notation absolument fantaisiste par une méthode à la fois rationnelle, uniforme et commode, qui permet, presque sans calculs, un objectif et un oculaire étant simplement nommés, de déduire de leur désignation même les qualités optiques de chacun d’eux et les ressources d’amplification que peut fournir leur assemblage . C’est ainsi qu’on a supprimé, dans le tableau des apochromatiques, les I 126 JOURNAL DE MICROGRAPHIE notations conventionnelles encore usitées pour l’ancienne série achromatique. Au lieu d’une lettre prise au hasard, au lieu d’un chiffre sans valeur, qui n’était, au demeurant, qu’un insignifiant numéro d’ordre, on attribue à chaque objectif deux nombres significatifs qui en résument les caractères ..optiques : le premier exprime sa distance focale, l’autre son ouverture numérique. On ne dira plus, par exemple, un objectif E de Zeiss, un n° 7 de Nachet ou de Leitz,maisun « apochromatique de 2mm, ouverture 1 30 », ou, plus laconiquement, un « 2mm 1,30, » L’objectif se trouve, par cela seul, brièvement et complètement défini, car les deux chiffres qu’on lui attache sont l’expression géométrique des deux qualités suffisantes et nécessaires à le déterminer, j’entends son pouvoir grossissant et sa puissance de résolution. Ces deux pouvoirs de l’objectif, liés par des relations simples aux deux chiffres choisis pour le désigner (le pouvoir grossissant étant, comme on le sait, inversement proportionnel à la distance focale, et le pouvoir de résolution en raison directe de l’ouverture numérique), étaient évidemment les deux seuls éléments sur les variations desquels on pût édifier une classification naturelle des objectifs : parmi les qualités optiques de ces appareils, celles-ci sont en effet les seules dont on peut changer la valeur suivant la destination de l’instrument et d’après les besoins variables de l’examen microscoqique; il faut dans une collection d’objectifs, toute la série des grossissements, de même que l’on doit, à côté des combinaisons à grande ouverture numérique, sacrifier, dans d’autres systèmes, le pouvoir de résolution et diminuer l’angle d’ouverture ; dans les cas, par exemple, où l’on veut disposer d’une grande puissance de pénétration (voir l’objectif achromatique immersion à eau, de M. Bratuschek, dont la distance focale est de 4mm, 3, avec une ouverture numérique qui ne dépasse pas 0,75). On comprend, au contraire, que nulle autre de leurs propriétés ne pouvait servir à ce classement des objectifs, si l’on réfléchit par exemple que la planéité du champ et le pouvoir de définition, c’est-à-dire la netteté des images, sont des qualités absolues, presque des perfections nécessaires, qui ne dépendent que de l’exacte correction des aberrations, et qui, pratiquement, n’ont pas d’autre limite que les dificultés techniques de la fabrication, ni d’autres causes de variations que le plus ou moins d’habileté des constructeurs ; théoriquement elles sont, si l’on veut, les constantes de l’objectif; le pouvoir grossissant et la faculté de résolution en sont les seules variables . Sauf des nuances de fabrication impossibles à analyser, deux objectifs de même origine ne devraient différer entre eux que par la distance focale et par l’ouverture numérique ; voilà pourquoi, je le répète, il était naturel, je dirai même nécessaire, de choisir ces deux caractères comme points de départ d’une nomenclature méthodique. Quant aux nouveaux oculaires correcteurs, qu’on associe de préférence aux objectifs apochromatiques, on continue, il est vrai, à les désigner par de simples numéros d’ordre ; mais ces nombres ont cessé d’être des chiffres de série dénués de sens ; chacun d’eux a été calculé de façon que, pour — 127 JOURNAL DË MICROGRAPHIE obtenir le grossissement total que réalise l’oculaire en question avec un certain objectif, il suffit de multiplier le numéro de l’oculaire par ce qu’on est convenu d’appeler le grossissement propre de l’objectif; ce numéro de l’oculaire représente, si jepuis dire, son coefficient d’amplification individuelle. Cette façon rigoureuse de définir et de nommer les deux pièces optiques principales du microscope représente un incontestable progrès. Elle applique à leur détermination une commune mesure, qui permet d’apprécier d’emblée, quelle qu’en soit la provenance, le grossissement d’un oculaire dont on connaît le numéro, et rend immédiatement comparables tous les objectifs pourvus de cette double marque : distance focale équivalente et degré d’ouverture numérique. Mais les constructeurs qui ont eu le mérite de suivre dans cette voie les principes géométriques déduits de la physique pure^, n’ont eu jusqu’à présent qu’un tort, celui de s’arrêter à mi-chemin et de ne pas pousser, pratiquement , jusqu’au bout une idée théorique irréprochable. Puisque la méthode était bonne, pourquoi la réserver aux coûteux apochromatiques, sous prétexte qu’ils sont peut-être les instruments de l’avenir, et n’en pas faire profiter, rétrospectivement, les achromatiques vulgaires, qui resteront longtemps encore les plus communément employés? — Quitte, puisqu’il le faut, à modifier les détails de leur construction et à faire, dans l’ancienne série des distances focales, la révolution nécessaire. A un autre point de vue encore, la réforme est restée incomplète. Pour que la méthode nouvelle fût, théoriquement, tout à fait logique, et devint, en pratique, absolument commode, il fallait faire un pas de plus et franchir, dans le mode de dénomination couramment appliqué aux objectifs, la notion de distance focale, pour aller jusqu’à celle de grossissemeet. Ce qui nous intéresse,, dans un microscope, ce n’est pas la connaissance abstraite du degré de courbure qu’ont ses lentilles, ni la position de leur foyer, mais l’amplification qu’elles peuvent fournir, isolément ou combinées entre elles. On aurait donc tout avantage à demander directement, à ce grossissement même, la base de nomenclature de ces lentilles et les chiffres qui servent à en numéroter la série. Sans doute les nouveaux catalogues ont introduit dans le tableau des objectifs une colonne complémentaire indiquant leurs grossissements propres, à côté de leurs distances focales. Mais, outre que cet élément n’intervient pas directement dans les désignations habituelles, la façon dont on a compris le grossissement propre de l’objectif conserve encore quelque chose de conventionnel qui en obscurcit singulièrement l’intelligence ; ce que l’on fait intervenir sous ce nom, ce n’est pas, en effet, l’agrandissement fourni par l’objectif, en tant que facteur de l’amplification totale, mais une sorte d3 grossissement idéal, celui que donnerait l’objectif en question dans le cas passablement improbable, où on s’en servirait comme d’une loupe. A ce grossissement de convention, très arbitrairement attribué à l’objectif, il me semble en tous points préférable de substituer l’idée de son grossissement vrai, celui qu’il donne en réaliié quand il projette dans le tube du microscope l’image réelle et renversée de l’objet. 128 JOURNAL DE MICROGRAPHIE C’est cette notion de grossissement vrai, prise comme base de nomenclature et complétée par celle d’ouverture numérique, dont je voudrais, dans ce qui va suivre, montrer la supériorité sur tous les modes de notation actuellement en usage. Jusqu’à la découverte de l’immersion homogène, les objectifs, avons-nous vu, étaient catalogués d’une manière absolument irrationnelle. Pour les distinguer d’après leurs grossissements, les fabricants n’avaient pas trouvé mieux que de les désigner par des lettres quelconques ou par des chiffres convenus n’ayant aucun rapport avec les dimensions géométriques ou les propriétés réfringentes de ces lentilles. Et, comme la gamme des distances focales variait, d’une fabrique à l’autre, aussi largement que les signes servant à les désigner, toute comparaison se trouvait impossible; un n° 6 de Verick devenait un 7 chez Hartnack et l’on était réduit à chercher dans un tableau spécial quelle était la distance focale correspondant au numéro ou à la lettre que chaque objectif portait inscrit sur sa monture. IJ est superflu de montrer ce qu’une pareille notation a d’arbitraire ; mais on accordera qu’on est peu renseigné sur le grossissement d’une figure ou d'une micro -photographie quand sa légende porte une indication de ce genre : « obj. D, oc. 4 » ou obj. 7. oc. 2. » Cette nomenclature incommode et surannée est pourtant celle encore à laquelle la majorité des constructeurs continentaux sont demeurés regrettablement fidèles. Dans l’ancienne série des objectifs achromatiques, il n’est guère que ceux à immersion d’huile pour lesquels on ait généralement consenti à adopter le mode de notation anglaise, celui qui désigne les objectifs par leur distance de foyer, exprimée en pouces anglais de 25 millimètres. (A suivre.) Dr P. Raugé, Ex-Interne des Hôpitaux de Paris. Le Gérant : J. Pelletan fils. TROVRS. — IMPRIMERIE MARTELET JOURNAL DE MICROGRAPHIE AVANTAGE DU PHOSPHATE DE FER SOLUBLE DE IÆBAS, PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS-SCIENCES 1° Solution. Elle contient, par cuillerée à bouche, 20 centigr. de pyrophos¬ phate de fer et de soude. 2° Incolore, sans goût ni saveur de fer, sans action sur les dents, parfaite¬ ment acceptée par tous les malades sans distinction. 3° Pas de constipation : Grâce à la présence d’une faible quantité de sulfate de soude qui se produit dans la préparation de ce sel, et sans aucune influence sur la saveur du médicament. 4° Réunion des principaux éléments des os et du sang, fer et acide phosphorique, circonstance éminemment favorable à l’action digestive et res¬ piratoire. 5° Pas de précipitation en présence du suc gastrique, par conséquent, assimilation rapide du sel, bien supporté par les estomacs les plus délicats, à l’inverse de la plupart des autres préparations ferrugineuses. Indications : Anémié , Affections qui en dérivent. Dépôt : à la pharmacie YIAL, 1, rue Bourdaloue. DRAGÉES GRÎMÂÜd au FER et à l’ERGOT de SEIGLE Incomparables dans le Traitement de l’INCONTINENCE NOCTURNE d’URINE LES AFFECTIONS CHLOROTIQUES les Pâles Couleurs et Anémies de toute nature. Connues depuis de longues années, elles ont valu à. PInventeur. les plus flatteuses distinctions. DIPLOME D’HONNEUR à l’Exnosition d’flygièae de l’Enfance 1887. Se trouvent dans toutes les bonnes Pharmacies et chez les principaux Dro¬ guistes, en France et à V Etranger Prix : £> francs. Vent^i^ro^TMjE^RIMADDTils^^ue^iberau^PARI^ ( Librairie (Scientifique AUGUSTE THOMAS 6, place de la Sorbonne MATHÉMATIQUES, PHYSIQUE, CHIMIE GÉOLOGIE MINÉRALOGIE, HISTOIRE NATURELLE Envoi des Catalogues franco. Les Peptones de Chapoteaut à la viande de bœuf , préparées exclusivement avec la pepsine de mouton pure, sont les seules qui soient neutres et qui ne contiennent ni chlorure de sodium ni tartrate de soude ; elles se prescrivent sous les formes suivantes : (VIN de PEPTONE de CHAPOTEAUT D’un goût très agréable, il se prend après les repas à la dose de 1 ou 2 verres à bordeaux. — Dosage : 10 grammes de viande de bœuf par verre à bordeaux. POUDRE DE PEPTONE CHAPOTEAUT Elle est neutre, entièrement soluble et représente cinq fois son poids de viande. Indications : Anémie, dyspepsie, débilité, dégoût des aliments, atonie du I tube digestif, convalescence, alimentation des nourrices, des enfants, des I vieillards, des diabétiques, des phtisiques , etc. Dépôt : Pharmacie YIAL, 1, rue Bourdaloue. JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE DIATOMISTE Journal spécial s’occupant exclusivement des Diatomées et de tout ce qui s’y rattache, paraissant tous les trois mois en un fascicule, format in-4° de 12 à 16 pages de texte, avec 2 ou 3 planches même format. PUBLIÉ PAR J. Tempère avec la collaboration de MM. J. Brun, P. Bergon, P. T. Cleve, E. Dutertre E. Grove, H. Peragallo. PRIX D’ABONNEMENT Pour la France et tous les 'pays faisant partie de Vunion postale . 1 5 fr. En dehors de Vunion postal . SO — Le numéro . — Pour tous les renseignements ou communications s’adresser à J, TEMPÈRE Rue Saint-Antoine, 1 08, Paris. HORRHUOL DE CHAPCTEAUT Le llORttHüOIi renferme tous les principes actifs de l’huile de foie de morue, sauf la partie grasse. Il représente 25 fois son poids d’huile et se délivre en petites capsules rondes contenant 20 centigrammes ou 5 grammes d’huile de morue brune. — Dose journalière : 2 à 3 capsules pour les enfants ; 3 à 6 pour les adultes au moment des repas. MORRHUOL CRÉOSOTE DE CHAPOTEAET Ces Capsules contiennent chacune quinze centigrammes de HorrliuoB, correspondant à quatre grammes d’huile de foie de morue et cinq centigrammes de créosote de hêtre dont on a éli¬ miné le créosol et les produits acides, substances que l’on rencontre toujours dans les créosotes du commerce et qui exercent une action caustique sur l’estomac et les intestins. Elles ont donné les meilleurs résultats dans la phtisie et la tuberculose pulmonaire à la dose de 4 à 6 capsules par jour prises au commencement du repas. Dépôt : Pharmacie, f , rue Rourdaloue 49 , boulevard Saint- Michel, 49, PARIS Médaille d’ Argent à, l’Exposition Universelle de 1889 SPÉCIALITÉ DE FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE Lames porte-objets et lamelles minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés consciencieusement d’après les instructions des auteurs, préparations microscopiques variées et spécialement de bacilles. — Dépôt des Microscopes Lietz, et des Micro tomes Miehe et Jung-Thoma. Fièvres intermittentes et paludéennes PAMBOTANO MID Y Ie Pambotano (Calliandra Houstoni a été l’objet d’un rapport du Dr Dujardin-Beau- metz à l’Académie de Médecine, le 13 février 1890, à la suite d’un mémoire présenté par le Dr Valude, mémoire confirmant par de nombreu¬ ses expériences' faites en Sologne, les propriétés anti-paludéennes du Pambotano, déjà signalas par les médecins des pays hors l’Europe, dans les cas ayant résisté à la quinine. D’après le Dr Villejean, la racine de Pambo¬ tano contient une résine, des huiles essentielles et un tanin particulier, substances toutes solubles dans l’alcool. C’est donc à la forme d’élixir qu’a eu recours M. Midy. Chaque flacon de Pambotano de la contenance de 100 grammes, représente 70 grammes de raci¬ nes que l’on fait prendre en quatre fois, dans de l’eau chaude sucrée, à deux ou trois heures d’in¬ tervalle. Il ne faut pas administrer après des repas afin d’éviter toute crainte de nausées et vomissements. Il est rare que l’on soit obligé de recourir à un deuxième flacon. Dépôt à Paris : Pharmacie Midy, 113, faubourg Saint-Honoré. VIN DE CHASSAING A la PEPSINE et à la DIASTASE Rapport favorable de V Académie de Médecine, le 29 Mars 1864 Les médecins comprendront la nécessité qu’il y avait d’unir dans un même excipient la Pepsine, qui n’a d’action que sur les éléments azotés, à son auxi¬ liaire naturel la Iftiastase, qui transforme en glycose les éléments féculents, et les rend ainsi propres a la nutrition. Cette préparation, capable de dissou¬ dre le bol alimentaire complet, leur donnera les meilleurs résultats contre les DIGESTIONS DIFFICILES OU INCOMPLÈTES LIENTERIE, DIARRHÉE VOMISSEMENTS DES FEMMES ENCEINTES AMAIGRISSEMENTS, CONSOMPTION MAUX D’ESTOMAC YSPEPSIES, GASTRALGIES CONVALESCENCES LENTES PERTES DE L’APPÉTIT, DES FORCES, ETC. PARIS . — 6, Avenue Victoria, 6. — PARIS r~ LES DIATOMÉES HISTOIRE NATURELLE, PRÉPARATION CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES PRINCIPALES ESPÈCES PAR LE D* J. PELLETAN AVEC UNE INTRODUCTION A L’ÉTUDE DES DIATOMÉES Par II. J. DEBY UN CHAPITRE CLASSIFICATION DES DIATOMÉES Par lï. Paul PETIT ET UNE LISTE COMPLÈTE DES DIATOMÉES FRANÇAISES Par II. 0. PE BAG ALLO Deux volumes grand in-8° (600 pages, 500 gravures dans le tes et 10 planches ) Prix : 22 Francs LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS 19, Rue Hautefeuille, 19 P JL RIS LEÇONS SUR LES SP0R0Z0AIRES Par G. BALBIAÏ1T Recueillies et publiées par le Dr J. PELLETAN Un volume, grand in-8°, avec 52 figures et 5 planches lithographiées Prix ; 8 fr. au lieu de 12 Bureau du Journal de Micrographie S , rue de Lille. £ - i. SEIZIÈME ANNÉE JOURNAL DE MICROGRAPHIE Histologie humaine et comparée. Anatomie végétale. — Botanique. — Zoologie. Bactériologie. — Applications diverses du Microscope. REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ETRANGERS PUBLIEE SOUS LA DIRECTION DU DR J, PELLETAN S5H5S5E5ES2SS52SiSHSHSaSHSH52SZ52asa£P?,ig IjIBRARY of Illinois State BORAIORÏ OF «AL HISTORY, URBANA, ILLINOIS. » rai asasasasasasasasasasHsasasasasHs çhshsS No 5. — 25 Mai 1892. BUREAUX DU JOURNAL ADMINISTRATION ET RÉDACTION 3, rue de Lille, 3, PARIS y BUREAUX DU JOURNAL 17, ru© de Berne Le Journal de Micrographie paraît chaque mois en un ou deux fasci¬ cules de 40 à 60 pages, avec figures dans le texte et planches noires ou coloriées, suivant le besoin. PRIX DE L’ABONNEMENT : Pour Paris et Départements . 25 francs. — Union Postale (Europe) . 28 — — — (Amérique et Asie) . 30 — — Amérique . 6 dollars. — Antilles, Océanie . 40 francs. On s’abonne en adressant, par lettre affranchie, un mandat de poste à l’ordre de M. le Dr J. PELLETAN, directeur, au bureau du journal, 3, rue de Lille, à Paris. Tout ce qui concerne la rédaction ou le service du journal doit être adressé au bureau du journal, 3, rue de Lille, Paris. Ancienne liaison HARTMACK et PRAZIIOWSKI BÉZU, HAUSSER « 0", S»" Médailles d ’or et d’argent à l’Exposition à l’Exposition d’Âr de 1878. — Médaille d’or Anvers. MICROSCOPES Objectifs, Accessoires, Loupes OBJECTIFS A IM. HOMOGÈNE Lunettes, Longues-Vues Objectifs Ptotopaptiipfis Goniomètres, Héliostats, Appareils divers. i, RUE BONAPARTE, 1 RARIS i LABORATOIRE . DU JOURNAL DE MICROGRAPHIE INSTRUMENTS, RÉACTIFS, PRÉPARATIONS, ETC. TOUTES LES FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE MICROTOMES de Thoma, Reichert, Schifferdecker, Ranvier, Zeiss Malassez, triple-pince,, etc. APPAREILS pour la BACTERIOLOGIE, étuves à stérilisation, cou¬ veuses d’Arsonval, de Koch. INSTALLATION DE CABINETS COMPLETS DE MICROGRAPHIE Collection des 16 réactifs les plus usités (25 francs). 17, Rue de Berne. INSTRUMENTS UE PHYSIQUE NEUFS ET D’OCCASION MACHINES ÉLECTRIQUES MÉDICALES A ÉLECTRICITÉ [optique en. niTEiniE PHOTOGRAPHIE CHIMIE GÉOMÉTRIE 11 y nie Blanville, Il MÉCANIQUE MÉDECINE PARIS ARPENTAGE SIROP DE LâGASSE A LA SÈVE DE PIN MARITIME Le sirop de sève de pin, préparé avec la sève de pin recueillie au moment où le végétal est dans toute sa force, possède toutes les propriétés balsamiques et résineuses du pin maritime. C’est un pectoral efficace et agréable dans les diverses maladies des voies respiratoires. Il a une action bien manifeste dans le catarrhe pulmonaire chronique, facilite l’expectoration, diminue la toux et fait disparaître les douleurs de la poitrine. Dans les affections catarrhales de la vessie, il donne les meilleurs résultats et remplace avantageusement les sirops de baume de tolu, de térébenthine ou l’eau de goudron. Dose : deux à quatre cuillerées à bouche par jour. Dépôt : à Bordeaux, pharmacie Lacoste ; à Paris, dans toutes les phar¬ macies. r MALADIES de la GORGE DE LA VOIX ET DE LA BOUCHE AU SEL DE BERTHOLLET Recommandées oontre les Maux de gorge, angines, ex¬ tinctions de voix, ulcérations de la bouche, irrita¬ tions causées par le tabac, effets pernicieux du mercure, et spécialement à MM. les Magistrats, Prédicateurs, Pro¬ fesseurs Chanteurs pour faciliter émission de la voix. Adh. DETHAN, Pharmacien, rue Baudin, 23 ,à Paris, et dans les pr. Pharmacies de France et de l'étranger. Exiger la signature : Adh. DETHAN. Prix fco, 2f 50 Anémie, Chlorose, Pâles Couleurs Convalescence : Guérison prompte et certaine ptr l’élixir eusthënioue au FER et àl’ERGOTde Seigle du D'J. PELLETAN - . -4- « - - Cet Élixir, d’un goût délicieux et très agréable à prendre, est le plus puissant réparateur des forces. A la dose d’une cuilleree à café après chaque repas, il est recommandé d’une façon toute spéciale aux femmes qui nourrissent, et dont le lait a besoin riuNCS. Dans toutes les bonnes Pharmacies Vente en Gros chez E GRIMAUDFils 3, Rue Ribera. PARIS. APPAUVRISSEMENT du SANG ANÉMIE. CHLOROSE Approuvé par l’Académie de Médecine m Recommandé contre la Scrofule, Rachitisme, I Glandes, Tumeurs, Irrégularités du Sang, ' Pâle t couleurs, Pertes, etc. — On l’emploie en Pilules, Dragees ou Suiop (31), Solution (2’ 50), et Vin (51), au choix des malades. AU QUINQUINA ET COLOMBO C eVin fortifiant, fébrifuge, antinerveux guérit lesaffections scrofuleuses, fièvres, névroses diar¬ rhées chroniques, pâles couleurs, etc.— Prix : 4L DETHAN, Phlen, à Paris, rue Baudin, 23, et pr. Pharmacies. MALADIES de l ESTOMAC DIGESTIONS DIFFICILES AU BISMUTH ET MAGNÉSIE Ces Poudres et ces Pastilles antiacides et digestives \ guérissent les maux d’estomac, manque d’appétit, digestions laborieuses aigreurs, vomissetnents, renvois, coliques ; elles régularisent les fonctions \ de l’estomac et des intestins. Adh. DETHAN, Pharmacien, rue Baudin, 23 , Pâril, et dans les pr. Pharmacies de France et de F étranger. QUESTIONS DU JOUJ. AUTOUR DE M, PASTEUR / Microbes et Parasites. — Virus et Vaccins . — Ecoles et Facultés. — La Rage. CAUSERIES SCIENTIFICO-MONDAINES Far le Docteur J. FEH.LETA.N Avec une préface par M. VICTOR MEUNIER Un volume in-12 de 400 pages. — Prix : 3 fr. 50. SIROP ET VIN DE DUSART AU LACTO-PHOSPHATE DE CHAUX Le procédé de dissolution du phosphate de chaux dans l’acide lactique, qui est l’acide du suc gastrique, est dû à M. DUSSART; le corps médical a constaté l’efficacité de cette combinaison dans tous les cas où la nutrition est en souffrance. Il est donc indiqué dans la grossesse, l’allaitement, le Lymphatisme et la scoliose, la dentition, la croissance, les convalescences. — SIROP. — VIN- — SOLUTION. DÉPÔT : 113, Faubourg Saint-Honoré et toutes Pharmacies. Seizième année. No 5 25 Mai 1892 JOURNAL DE MICROGRAPHIE SOMMAIRE : Revue, par le Dr J. Pelletan. — Le système vasculaire (suite), leçons faites au Collège de France, par le professeur Rakvier. — Notations optiques du microscope [fin), par le Dr P. Raugé. — Les appareils à stérilisation de l’eau, de MM. Genest, Rouart et Herscher, par le Dr J. Pelletan. — Les Coscino- discées (fin), par M. J.-D. Cox. — Sur deux espèces nouvelles de Streptothrix, par MM. Sauvageau et Radais. — Bibliographie. — Avis divers. REVUE A l’Académie de Médecine, le professeur Proust a présenté son rapport sur l’épidémie de grippe ou influenza qui a régné en 1889-1890. On se rappelle qu’à la fin de novembre 1889 l’épidémie se déclara d’abord dans les magasins du Louvre, où 300 employés manquèrent le même jour. On fit tout ce qu’on put pour cacher la vérité, mais elle transpira. Les magasins du Louvre furent désertés avec entrain par le public qui se pré¬ cipita vers ceux du Bon-Marché, où l’épidémie ne régnait pas. Or, c’était au moment où commençait cette trêve dite des confiseurs, mais qui est encore bien plus celle des grands magasins de nouveauté, puisque ceux-ci ont accaparé toutes les branches de commerce et toutes les spécialités. — C’était donc un désastre pour le Louvre qui non seulement n’encaisserait pas tous les millions que devait lui rapporter la saison des étrennes, mais, chose plus grave encore, verrait le Bon-Marché les encais¬ ser à sa place. 130 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Les richissimes propriétaires du Louvre s’émurent, comme on le comprend, et firent agir toutes les influences dont ils disposaient pour conjurer le péril. On alla voir les amis qu’on avait au Conseil Municipal, on fit comprendre au Préfet de la Seine que les populations étaient alar¬ mées. — On sait que, dans les régions gouvernementales, on n’aime pas que les populations soient alarmées. — Et, comme la tendance naturelle à tous les gouvernants est de tromper les gouvernés, voici ce qui fut convenu : Un ou plusieurs conseillers municipaux, paraissant porter un vif intérêt à la santé publique, questionneraient ou interpelleraient le Préfet au sujet de cette prétendue épidémie qui régnait, disait-on, dans les magasins du Louvre. Le Préfet répondrait qu’il manquait de renseignements, mais qu’il allait nommer une commission d’hygiénistes qui, certainement, ras¬ sureraient les populations. C ’est ce qui fut fait, et les deux hygiénistes chargés de l’enquête furent MM. Proust et Brouardel. On se rappelle que ces deux savants spécialistes remplirent conscien¬ cieusement leur mandat; ils déclarèrent que l’influenza n’était pas une maladie, mais une simple indisposition ; et que quant à une épidéme, il n’y avait rien qui y ressemblât. Les populations furent rassurées, et tellement rassurées qu’on ne prit aucune précaution contre l’indisposition, si bien qu’au bout de quelques jours on commençait à mourir comme des mouches; tous les bureaux,, toutes les administrations étaient désorganisés, et jusqu’aux Pompes funèbres, qui n’avaient plus de croque-morts, plus de chevaux, plus de voitures et plus de cercueils. L’épidémie fut plus meurtrière que les trois dernières épidémies de choléra ensemble, à la plus grande gloire de MM. Proust et Brouardel. Lors de l’épidémie de choléra de Toulon, le gouvernement envoya le Dr Fauvel, médecin en chef des épidémies, avec mission de rassurer les populations. Le pauvre Fauvel dut déclarer et soutenir qu’il ne s’agissait pas du choléra asiatique et qu’il n’y avait pas d’épidémie, — et peu de temps après il en mourait de chagrin. MM. Proust et Brouardel ne sont pas morts de chagrin pour avoir déclaré que l’influenza n’était pas une maladie, mais M. Proust est venu dernièrement déposer, comme je l’ai dit plus haut, un long rapport sur l’épidémie grippale de 1889-1890. Et c’est avec la plus belle désinvolture qu’il a exposé les faits suivants : La mortalité parla (( grippe » peut être évaluée à 40,000 personnes. Mais « un des faits remarquables c’est que dans les mois qui ont suivi V épidémie la mortalité nfa pas diminué. » JOURNAL DE MICROGRAPHIE 131 (C’est que l’on mourait alors, non plus de l’influenza, mais des suites de l’inûuenza, laquelle laissait les malades qu’elle ne tuait pas tellement affaiblis, démolis, assommés, qu’à la moindre maladie ils mouraient. Ou bien ils succombaient à une maladie chronique antérieure, avec laquelle ils auraient pu vivre encore vingt ans si l’influenza n’était pas survenue. — A combien faut-il évaluer cette mortalité post-épidémique qui n’a pas diminué pendant des mois? — à 40,000 autres? — M. Proust ne le dit pas.) Mais, de plus, le rapport constate qu’il y a eu une diminution dans les naissances de 27,000. — « On peut donc admettre que la grippe a enlevé ien 1889-1890) 67,000 individus. » D’après le même rapport, la mortalité a doublé chez les adultes et a triplé chez les vieillards. — « Quant à la morbidité, elle a porté sur 20 millions d’individus. » Ainsi, vingt millions d’ « individus » ont eu la grippe, — et il n’y avait pas d’épidémie 1 — Jugez un peu s’il y en avait eu ! Et notez qu’il ne s’agit là que de l’épidémie de 1889-1890. Il y a encore celle de 1891-1892, qui, dans les commencements surtout, a été très meur- trère, presqu’antant que la première, — à ce que dit encore le rapport de M. Proust. C’est égal, pour une veste, m’est avis que voilà une veste! * * # Les Allemands se moquent agréablement de nous. Français, parce que nous ne savons pas assez l’idiome barbare qu’ils appellent leur langue. — Je ne dis pas qu’ils ont tort. Mais quand ils viennent dire qu’eux, Alle¬ mands, savent le français mieux que nous — et Dieu sait comment ils le sprachent, — ils me semblent bien drôles. J’ai reçu récemment d’un éditeur allemand bien connu une lettre dans laquelle celui-ci me demande si je ne veux pas insérer une annonce pour le Journal de Micrographie dans la Revue qu’il publie. Ça ne me coûtera que tant de marks et tant de pfennigs, — je ne sais plus combien (et, d’ail¬ leurs, ça m’est égal). Et il ajoute que je puis publier mon annonce en n’importe quelle langue je voudrai ; et que, lui, se chargera de la traduction. Et, comme spécimen, il m’envoie une brochure publiée par lui et con¬ tenant des annonces en allemand, en anglais, en italien, — voire en fran¬ çais, ou, du moins, en un charabias que ledit éditeur prend sans doute pour du français. Or, j’y cueille une annonce pour une maison de Berlin, annonce en allemand, en anglais et en... français. Je copie la version française : 132 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Microscopes, Préparatifs microscopicals. Appareils et instruments mixtions de couleurs, couleurs, chémicals et tous les outils pour le labo¬ ratoire bactériological et microscopical. Nouveauté ! Nouveauté ! Plaques à types, histologiques et bactériologiques selon professeur Ehrlich. « contenantes, sous un verre à couvrir : 20 des plus importants « potirons fendus (pathogènes) ou 10 différents préparatifs de fléau ou « sang leucémie en différentes couleurs ou sang de différentes maladies, etc. (( De cette entreprise nos catalogues, éditionnés bientôt, donneront plus <( d’avertissements. » Voilà ! Vous croyez peut-être que je plaisante et que j’invente à plaisir. C’est une erreur : je copie exactement, et la brochure, de 24 pages, contient plu¬ sieurs autres joyeusetés semblables, mais j’ai choisi celle-ci à cause de ces (( importants potirons fendus » qui m’ont plongé dans un abîme de mé¬ ditations. Jamais je n’aurais pu deviner ce que venaient faire là ces potirons fendus, à côté de ces préparatifs de fléaux, sans cette parenthèse : (patho¬ gènes), et surtout sans la version allemande qui dit : « wichtigsten patho- genen Spaltpilze ». D’où il est résulté pour moi que (( potirons fendus » signifiait Schizomycètes ou Schizophytes. — Mais avouons que c’est de l’exégèse. Nous communiquerons la brochure en question à quiconque douterait et croirait à une plaisanterie de ma part. * # * Qu’est-ce que les Havanais peuvent bien faire avec leurs billets de banque? La Cronica medico-quirurgica de la Habana publie un très singu¬ lier travail, singulier surtout par son sujet. C’est la microbiologie du Billet de banque. MM. Acosta et Grand-Rossi ont pris des billets de la banque espagnole de la Havane et ont cherché quels microbes étaient déposés à leur sur¬ face. C’est un travail qui n’est pas à la portée de tout le monde, comme on le voit. . Ils ont trouvé que le poids des billets augmente en raison de leur circu¬ lation, à cause de la graisse, de la poussière, de la crasse qui se déposent sur le papier. Dans cette poussière et dans cette crasse pullulent des mi- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 133 crobes. Dans deux cas le nombre de ceux-ci dépassait 19,000 sur la surface observée. Parmi ces microbes, il y a un bacille qui paraît spécial. C’est propre¬ ment le bacille spécifique des billets de banque. Je propose de l’appeler Bacillus billet-de-banquus . — Il est septique; inoculé aux lapins et aux cochons d’Inde, il les fait mourir rapidement. On voit donc qu’une infusion de billets de banque pourrait être désagréable à avaler. Je m’étonne même qu’un hygiéniste ne se soit pas encore trouvé pour accuser les billets de banque de propager la tuberculose, comme il y en a eu un pour incriminer les timbres-poste. En effet, outre le microbe septique spécial, MM. Acosta et Grand- Rossi ont constaté, sur les billets, la présence du bacille de la tuberculose, — et de celui de la diphtérie et du streptocoque de l’érysipèle, — et de bien d’autres espèces dites pathogènes . On se demande qu’est-ce que les Havanais peuvent faire de leurs billets de banque pour y accumuler ainsi des microbes malsains ? Nos auteurs disent, il est vrai, que les enfants de ce riche pays « ont l’habitude de por¬ ter des billets de banque à leur bouche ». — Quelle drôle d’habitude, on en conviendra, — et quel singulier hochet pour faire pousser les dents des mioches. — Mais si les enfants mettent les billets de banque à leur bouche, où diable les parents les mettent-ils, pour qu’on y trouve tant de microbes, et de microbes qui ne viennent pas du tout de la bouche, — au contraire. Il ne reste plus qu’à trouver sur les billets le fameux Bacterium colit le bacille commun du côlon et du rectum ; alors, on sera fixé sur l’usage qu’on fait, à Cuba, des précieux papiers. Qui eût cru à un pareil mépris des richesses, chez ces Havanais î II est vrai que si l’argent n’a pas d’odeur, les billets de banque non plus, il faut croire..., même après un usage itératif et copieux ! Mais qui l’eût cru ? * * * M. le Dr Miquel a publié récemment, dans le petit Annuaire de l’Ob¬ servatoire de Montsouris, deux notes dont la première est consacrée à la description d’un bain liétérotherme particulièrement destiné aux labora¬ toires de bactériologie, et la seconde à celle d’un microscope coudé, disposé pour l’étude sous le microscope des organismes vivants. Ce microscope est un graud modèle de Nachet, fixé à demeure dans la position horizontale. A l’extrémité voisine de la platine, est placée une boîte contenant un prisme à réflexion totale monté en tiroir. En poussant ce tiroir par un petit bouton extérieur, le prisme vient couper l’axe optique, 134 JOURNAL DE MICROGRAPHIE et les rayons sont réfléchis perpendiculairement à cet axe. Quand, au con¬ traire, le tiroir est tiré de manière que le prisme soit en dehors de l’axe, les rayons passent tout droit et peuvent aller former image sur une plaque photographique. En somme, ce prisme se manœuvre de la même manière que le prisme de Wenham dans les microscopes binoculaires anglais. La boîte portant le tiroir a deux ouvertures, l’une en avant, l’autre en dessus. A la première se vissent les objectifs ou le revolver qui les porte. A la seconde s’adapte un tube perpendiculaire à l’axe optique, pouvant s’élever ou s’abaisser dans le plan vertical perpendiculaire à l’axe optique. C’est ce tube qui porte l’oculaire, c’est par lui que passent les rayons ve¬ nant de l’objet, après qu’ils ont été réfléchis totalement par le prisme et c’est par lui que se font les observations. Le tube horizontal du microscope sert pour la photographie, et, pour cela, son extrémité oculaire porte une petite chambre noire en peau de daim teinte en rouge et soutenue par des cercles métalliques. La platine est à mouvements mécaniques rectangulaires, avec échelles divisées pour les repérages. Elle peut recevoir tous les condensateurs et les accessoires en usage aujourd’hui. Le miroir peut être mis de côté et remplacé par une source de lumière éclairant directement l’objet. M. Miquel pense qu’actuellement, en dehors des appareils microphotographiques horizontaux, il n’existe pas de micros¬ cope d’étude éclairé à la lumière directe. C’est une erreur : les microscopes de Toiles, et, depuis, tous les microscopes américains ou anglais peuvent être éclairés à la lumière directe, et Toiles, en particulier, recommandait beaucoup ce mode d’éclairage. D’autre part, dès 1882, le Dr H. Van Heurck décrivait dans le Journal de Micrographie son microscope éclairé directe¬ ment par les lampes à incandescence Swan. Pour la culture, sous le microscope, des organismes vivants, M. Mi¬ quel emploie trois sortes de cellules. v La première est formée d’une bague en verre de 5 millimètres de hau¬ teur collée sur un slide. Elle porte une solution de continuité correspon¬ dant au milieu de l’un des longs côtés du slide. Sur la bague est collée une lamelle mince couvre-objet. En tenant le slide verticalement, l’ouverture de la bague étant en haut, on a un petit aquarium dans lequel on peut faire une culture et suivre le développement de celle-ci grâce au cover mince qui forme une des parois. C’est le life-box des Anglais, l’un des nombreux petits appareils que contenaient les boîtes de microscopie vendues jadis par la maison R. et J. Beck, de Londres, par M. Swift, et autres, La seconde forme de cellule est destinée à l’étude des cultures qui se déposent sur le fond du vase. Dans celle-ci la bague est entière et l’ouver¬ ture est percée dans le slide même, excentriquement et près du milieu d’un JOURNAL DE MICROGRAPHIE 135 des longs côtés. La cellule est fermée par une lamelle mince collée sur la bague. Le slide étant posé à plat, la cellule en dessous, la culture se dé¬ posera sur le fond de celle ci, le cover, où Ton pourra l’étudier en dressant le slide verticalement. La troisième forme est destinée à empêcher le dessèchement de la culture contenue dans la cellule par évaporation du liquide Elle est semblable à la seconde, sauf que la lamelle mince qui fait le fond de la cellule est doublée en dedans d’une seconde lamelle plus petite collée sur la face interne de la première par trois petites boules de mastic. 11 existe ainsi entre les deux lamelles un espace capillaire où le niveau se maintient toujours sensible¬ ment le même et dans lequel on peut étudier les organismes qui s'y déve¬ loppent Cette disposition rappelle celle qui a été adoptée par différents observateurs pour l’étude microscopique du sang. J. P. TRAVAUX ORIGINAUX LE SYSTÈME VASCULAIRE Leçons faites au Collège de France par le professeur L. RANVIER (Suite) (1). Messieurs, Nous avons vu comment on peut déterminer expérimentalement la transformatisn des cellules endothéliales en cellules conjonctives. Il suffit pour cela de produire une inflammation, par exemple une légère péritonite au moyen du nitrate d’argent. Pour compléter la démonstration de l’ana¬ logie morphologique et physiologique des cellules endothéliales et des cellules conjonctives, je dois ajouter aujourd’hui l’exposé des faits qui permettent d’établir que les cellules endothéliales devenues conjonctives peuvent reprendre leur première forme, cest-à-dire redevenir des cellules endothéliales. Cette transformation se produit, en effet, à la dernière phase du processus inflammatoire. Rien n’est plus facile que de produire cette transformation des cellules conjonctives en cellules endothéliales chez le cochon d’Inde. Ce sont là des faits très nets et très démonstratifs. Il y a déjà bien longtemps que j’ai fait remarquer que les cellules conjonctives n’étaient pas complètement sem¬ blables chez les jeunes animaux en voie de croissance et chez les mêmes (1) Voir Journal de Micrographie , T. XV, 1891, et T. XVI, 1892, p. 37. 136 JOURNAL DE MICROGRAPHIE animaux adultes. Chez les animaux jeunes, en voie de croissance, elles sont plus épaisses, plus chargées de sucs que chez les adultes. A mesure que l’accroissement se complète, les cellules conjonctives, quelles qu’elles soient, s’amincissent, se dessèchent, et certains détails de leur structure, très nets chez le jeune, sont difficiles à observer chez l’adulte. Les cellules endothéliales des séreuses obéissent à la même loi, c’est-à • dire que chez les jeunes animaux ainsique je l’ai observé l’année dernière pour la première fois chez le cochon d’Inde en voie de croissance, âgé de quinze jours à un mois, les cellules endothéliales présentent, avec une très grande netteté, les détails de structure sur lesquels j’ai insisté dans la der¬ nière Leçon. C’est-à-dire qu’on voit sans peine se développer un réticulum protoplasmique qui part de la masse de protoplasma entourant le noyau, situé au-dessous de la plaque endothéliale, dans toutes les cellules qui re¬ vêtent la membrane . Chez les animaux adultes, qui ont complété leur croissance, il est beau¬ coup plus difficile de rencontrer cette structure, bien qu’elle existe ; les tra¬ vées protoplasmiques sont beaucoup moins épaisses, se colorent beaucoup moins par le violet de méthyle 5 B. On aperçoit la structure en question quand on la connaît déjà, maison aurait de la peine à la reconnaître si l’on n’était instruit déjà par les observations faites sur les jeunes animaux. Ce qui prouve encore ce fait que l’on ne voit bien et facilement que les dispo¬ sitions que l’on connaît déjà. C’est pour cela qu’il est si difficile de décou¬ vrir des faits nouveaux dans les sciences d’observation et d’expérience. Ainsi, les cellules endothéliales, comme les cellules conjonctives, sont plus épaisses et montrent mieux les détails de leur structure chez les jeunes animaux que chez les adultes. Il y a longtemps aussi que j’ai beaucoup insisté sur une loi d’histologie pathologique, à savoir que l’inflammation ramène les cellules conjonctives adultes à des formes embryonnaires. On peut l’observer également et reconnaître l’exactitude de cette loi aussi bien sur les cellules endothéliales que sur les cellules conjonctives. En effet, chez le cochon d’Inde, à la fin du processus inflammatoire, les cellules endothéliales, qui ont pris le caractère de cellules conjonctives, s’appliquent et se fixent sur les travées épiploïques et s’y étendent. Elles ne revêtent pas d’emblée le caractère des cellules endothéliales, elles passent parles diverses phases de leur développement physiologique. Ainsi, ces cellules qui chez l’adulte sont excessivement minces et ne forment pas de relief à la surface des travées épiploïques, font une saillie très prononcée, saillie qui corres¬ pond au noyau, lequel au lieu d’être aplati est gonflé, avec un ventre très accusé, de sorte que chaque cellule endothéliale se traduit sur la travée par un monticule très développé. A ce moment, la plaque endothéliale est déjà constituée et ses limites s’accusent par une ligne très nette. Mais, autour JOURNAL DE MICROGRAPHIE 137 du noyau, est une masse de protoplasma qui se colore en rouge par le rouge 5 R ou en violet parle violet 5 B. Les travées du réticulum protoplasmique sont épaisses, fortement granuleuses et se colorent vivement par le violet 5 B. Elles sont très accusées et plus accusées que dans le grand épiploon du cochon d’Inde jeune de dix à douze jours. C’est là un fait des plus intéressants en ce qui regarde la structure des endothéliums, d’abord parce qu’il montre tout le parti que l’on peut retirer de l’expérimentation en anatomie générale. C’est là le plus souvent une voie très fructueuse qui ne présente pas de difficultés, et cependant, combien sont peu nombreux ceux qui s’y engagent ! A priori, je pense, et tous les histologistes penseront avec moi, que si les séreuses, les lymphatiques et les vaisseaux sanguins forment un sys- tème continu, l’endothélium qui tapisse les cavités de ce vaste système ou de ce grand appareil, doit avoir partout, dans toutes les régions, la môme structure. En un mot, l’endothélium des cavités séreuses, celui des lym¬ phatiques, celui des vaisseaux sanguins et des cavités du cœur, ne sont qu’un seul et même revêtement endothélial, et, par conséquent, dans les différents départements de ce revêtement, on doit trouver la même struc¬ ture essentielle. Si donp nous avons reconnu que les cellules endothéliales des séreuses sont constituées par une plaque endothéliale, au-dessous de laquelle est un noyau entouré d’une masse de protoplasma ramifié, arborisé, dont les prolongements s’anastomosent avec ceux émis par les cellules voi¬ sines, il est probable que nous devons trouver la même structure pour les cellules endothéliales des lymphatiques et des vaisseaux sanguins. Poursuivons cette discussion, ou plutôt cherchons à bien définir les termes de cette hypothèse, et, pour cela, choisissons un exemple. Nous allons entrer franchement au cœur de notre sujet, car, cet exemple, je me propose de le prendre dans les capillaires sanguins. Vous savez qu’ils ont été découverts par Malpighi, mais qu’on pénétra peu avant dans la connaissance de leur structure jusqu’au moment où Eberth appliqua à leur étude l’imprégnation d’argent, méthode introduite alors récemment en histologie par Coccius, His, Recklinghausen. Par cette méthode on reconnut que les capillaires sont constituées par des cel¬ lules plates enroulées, soudées les unes aux autres par leurs bords de ma¬ nière à former un tube capillaire. Tous les histologistes croyaient que les vaisseaux sont des tubes constitués par une membrane homogène, et vous n’êtes pas sans savoir que dans l’école de Ch. Robin on considérait les tubes des capillaires comme des éléments anatomiques au même titre que des cellules ou des fibres. Evidemment l’élément anatomique tube a complète¬ ment disparu, je ne dis pas de l’école de Ch. Robin, mais de l’espritde tous les histologistes dans tous les pays. Cette conception, si bizarre aujourd’hui, 138 JOURNAL DE MICROGRAPHIE du tube élément anatomique vous montre qu’avant de définir et de classer il faut connaître les caractères fondamentaux des éléments des tissus de l’organisme, sans quoi on s’expose à faire des classifications qui n’ont qu’une durée trop éphémère pour être utiles à la science. Bref, on admet que les capillaires sont composés d’un endothélium semblable à celui des artères, des veines et des cavités du cœur, et, par conséquent, que le sang en circulation glisse partout sur un revêtement endothélial, c’est-à-dire sur un vernis formé partout de la même façon, des cellules soudées les unes aux autres par leurs bords. Seulement, une question se pose dans la science, à savoir si les capil¬ laires sanguins sont constitués uniquement par des cellules endothéliales soudées par leurs bords, ou si ces cellules reposent sur une membrane conjonctive analogue à celle que l’on observe au-dessous de l’endothélium, dans les artères, les veines, le cœur, les séreuses, etc. Cette question a été posée, résolue en apparence par un travail de Chronszezewsky. Cet auteur, au lieu d’employer le nitrate d’argent en solu¬ tion dans l’eau, s’est servi d’une méthode mixte. On employait des masses gélatineuses colorées, Chronszezewsky s’est servi d’une masse gélatineuse au nitrate d’argent au même titre que les injections aqueuses au nitrate d’argent. Il crut remarquer que le dessin endothélial n’était pas absolument par¬ tout le même, et il publia dans son Mémoire des dessins où l’on peut re¬ connaître les faits que je vais vous indiquer. En certain points le pavé endothélial dessiné par l’argent manque, et l’on dirait que les cellules endothéliales ont été détachées par l’action mé¬ canique de l’injection et chassées au delà, La conclusion suivante s’im¬ pose : que sous les cellules endothéliales il y a une membrane qui persiste quand même les cellules ont été chassées, et que, par conséquent, dans les capillaires comme dans les artères, les veines, etc., l’endothélium repose sur une membrane. On ne s’occupe plus de cette question. Quand les histologistes s’occu¬ pant de pathologie s’appliquèrent surtout aux recherches relatives à la dia¬ pédèse, à la suite de publications retentissantes de Cohnheim, on continua de supposer que les capillaires étaient composés exclusivement par des cellules endothéliales soudées par leurs bords. Cependant, tous ceux qui ont examiné au microscope des vaisseaux capillaires dans des membranes minces, vr vantes, non détachées de l’animal, comme l’expansion de la queue des têtards, la langue et la membrane interdigitale de la grenouille, tous ont dû être frappés d’un fait très curieux, c’est la netteté de la paroi des vaisseaux capillaires ; il n’y a pas ici d’action de réactif, puisque les tissus sont vivants. La paroi des capillaires se traduit par un trait à double i JOURNAL DE MICROGRAPHIE 139 contour d’un réfringence très accusée. La circulation poursuivant son cours, la paroi est extrêmement nette. Elle parait continue. On ne voit rien,, dans le capillaire vivant, qui soit en rapport avec cette image bien .connue, et qu’on trouve dans tous les livres, des cellules endothéliales dessinées par l’argent. En certains points, généralement en dedans, la membrane paraît légèrement épaissie. Cela tient à la présence de noyaux qu’on ne voit pas. C’est là un fait à coup sûr très curieux, et certainement, si l’on n’avait pas imaginé l’imprégnation d’argent, on ne soupçonnerait pas encore que les capillaires sont formés de cellules aplaties, soudées les unes aux autres. Et je puis vous le dire par avance, quelle que soit la méthode employée, en dehors de l’imprégnation d’argent, on ne voit rien de la structure cellu¬ laire des capillaires, si ce n’est qu’on reconnaît la présence de no}7aux, et, en général, quand on voit des noyaux, on suppose des cellules. On ne l’a pas toujours fait, mais on le fait aujourd’hui. Un autre fait vraiment singulier, c’est qu’il y a des organes, chez les Vertébrés, qui possèdent des vaisseaux sanguins, de très nombreux capil¬ laires, et dans lesquels l’imprégnation d’argent ne décèle pas dans les capillaires la présence de cellules endothéliales, c’est-à-dire dans lesquels il est impossible de déterminer les lignes d’imprégnation d’argent qui cor¬ respondent à la limite des cellules endothéliales. Je vous rappellerai à ce sujet les vaisseaux capillaires de l’ilot hépatique, d’après nos propres expé¬ riences. Ces faits, et d’autres encore, nous ont conduit à une hypothèse sur la structure des vaisseaux capillaires qui diffère pour certains points seulement de ce qu’on admet généralement sur ces vaisseaux, mais ces points ont une certaine importance. Cette hypothèse, avant de la formuler, je dois vous dire que je l’abandonnerai aussi facilement que je l’ai formée, si les faits ne viennent pas la confirmer. C’est la suivante : — les capillaires seraient uniquement formés, à l’exception de ceux de quelques organes, par des cellules endothéliales; le double contour représenterait bienlacoupe optique des cellules endothéliales des capillaires, mais nous observerons dans cet endothélium, comme dans les cellules endothéliales des séreuses, une plaque interne correspondant à la plaque superficielle de l’endothélium des séreuses et que j’appellerais plaque endothéliale interne. Comme les capillaires se limitent en dehors par une surface naturelle, dans une maille de tissu con¬ jonctif, il y aurait également une plaque endothéliale externe, qui ferait défaut dans l’endothélium des séreuses. Autour du noyau, comme dans les cellules endothéliales du péritoine, se trouverait une masse de protoplasma granuleux de laquelle partiraient des travées protoplasmiques qui chemine¬ raient entre les deux plaques endothéliales et se mettraient en rapport de continuité avec les travées protoplasmiques des cellules voisines, de sorte 140 JOURNAL DE MICROGRAPHIE que ce qui caractériserait les cellules endothéliales, c’est non seulement les plaques correspondant à chaque cellule, mais aussi bien le noyau et le pro¬ toplasma réticulé qui l’entoure, protoplasma qui, lui, ne serait pas indivi¬ dualisé à chaque élément cellulaire, mais formerait un tout continu dans le tube capillaire. Ainsi se trouve expliqué le double contour si net des vaisseaux capillaires, c’est-à-dire le parallélisme, sauf au niveau des noyaux, du bord externe et du bord interne de la coupe optique de la paroi. Ainsi, se trouve expliquée aussi l’absence de lignes d’imprégnation dans certains capillaires soumis à l’imprégnation d’argent, par exemple les capillaires de l’ilot hépatique. Les plaques endothéliales y feraient défaut et les cellules qui constituent la paroi des capillaires seraient encore embryonnaires, c’est-à-dire protoplasmiques, et au lieu d’être séparées ces diverses cellules formeraient un ensemble dans lequel il y aurait des noyaux distincts, mais les travées protoplasmiques seraient en continuité les unes avec les autres comme dans un réseau formé de cellules conjonctives. Par conséquent, des cellules réunies entre elles par des prolongements protoplasmiques peuvent avoir une individualité très marquée. Je ne pré¬ tends pas que si un tube capillaire est formé par un cylindre protoplasmique dans lequel il y a des noyaux, il s’agit là d’une seule cellule. Non ! — Il y a autant de cellules que de noyaux, mais ces cellules sont en continuité les unes avec les autres par des prolongements anastomosés comme les cellules conjonctives. Il semble au premier abord qu’il est très facile de contrôler cette hypo¬ thèse, de déterminer si l’endothélium capillaire est formé d’une plaque endo¬ théliale externe et d’une plaque endothéliale interne entre, lesquelles est une couche de protoplasma réticulé. Pas du tout. Il y a là une difficulté très grande et je ne suis pas encore arrivé à une méthode démonstrative. Evidemment, les faits que j’ai déjà reconnus sont plus favorables à mon hypothèse qu’à tout autre, mais il n’y a pas encore de résultats absolument probants, de sorte qu’il faut chercher de meilleures méthodes ou faire de meilleures préparations avec les méthodes déjà connues. A quoi cela peut-il tenir? Il faut examiner attentivement la constitution des cellules endothéliales du grand épiploon en choisissant certains animaux. En appliquant les mêmes méthodes aux vaisseaux capillaires, on devra trouver les mêmes dispositions. Je vous ferai remarquer d’abord que les vaisseaux capillaires ont une très grande ténuité. S’ils étaient d’un fort calibre, sil’on pouvait les fendre sur leur longueur, les étaler sur une lame de verre comme une membrane, on pourrait appliquer les mêmes méthodes que pour l’épiploon. Mais il n’en est pas ainsi. C’est pourquoi avant de vous parler des recherches que j’ai faites spécialement sur les vaisseaux JOURNAL DE MICROGRAPHIE 141 capillaires et que je me propose de compléter, je dois d’abord vous parler de quelques expériences préparatoires que nous avons faites sur l’endothé¬ lium de certaines séreuses. Ces expériences sont assez intéressantes et je crois, autant que mes sou¬ venirs sont fidèles, qu’il n’y a rien d’analogue dans la science. Je me propo¬ sais dans ces expériences de juger de l’élasticité ou de la ductilité des cellules endothéliales. Cette question estimportante pour les capillaires; du moment que nous ne pouvons pas les prendre, les fendre et les étaler, nous devons les distendre au moyen de procédés d’extension. Il s’agit d’abord de déter¬ miner, sur un objet où l’expérience est facile, quel peut être le résultat de la tension ou de la distension. Il ne fallait pas prendre une membrane fragile et dont les éléments fussent rigides. J’ai choisi le mésentère, et voici pour¬ quoi. Il soutient l’intestin, et il doit se déplacer suivant que les intestins qu’il supporte sont amenés à telle ou telle position dans la cavité abdominale. Le mésentère, pour jouer son rôle physiologique, doit donc présenter une grande élasticité. Il suffit d’avoir manié l’intestin pour avoir reconnu cette élasticité. J’ai déjà eu l’occasion de vous faire remarquer, en particulier, que chez les Batraciens Urodèles le rôle des fibres élastiques, si abondantes dans le mésentère des Mammifères, est rempli par des fibres musculaires lisses qui en sont les équivalents, non pas morphologiques, mais physiolo¬ giques. Le mésentère est tellement élastique, les réseaux élastiques qu’il con¬ tient sont si développés, les faisceaux de tissu conjonctif qui entrent dan?, sa charpente sont entrecroisés si lâchement que l’on comprend qu’il est facile de le tendre tant qu’on voudra et de dépasser la limite de l’élasticité des plaques endothéliales sans déchirer la membrane. J’ai déjà fait beaucoup d’expériences et vous pressentez l’importance de ces recherches. Nons avons commencé par imprégner le mésentère par le nitrate d’argent qui l’imprégne très facilement. Les cellules endothéliales sont polygonales, et leurs lignes d’imprégnation sont extrêmement simples et très pures, dans le mésentère non distendu. On distend moyennement le mésentère chez le lapin ou le cochon d’Inde et on l’arrose d’une solution de nitrate d’ar¬ gent à 1 pour 300 ou 1 pour 500,, (on laisse agir sur la membrane plus longtemps les solutions faibles que les solutions fortes). Quand l’imprégna¬ tion est produite, on lave à l’eau distillée. Dans ces temps derniers, j’ai employé un procédé bien simple pour finir la préparation. J’ai laissé sécher la membrane, j’en ai enlevé des morceaux avec des ciseaux, ajouté de l’essence de girofles et monté dans la résine Dammar. C’est très simple et les résultats sont satisfaisants. S’il y a une légère tension qui dépasse la limite d’élasticité des plaques endothéliales, les lignes d’imprégnation sont beaucoup plus épaisses, au moins en certains 142 JOURNAL DE MICROGRAPHIE points ; en d’autres points, elles sont presque aussi minces. Mais, de plus, on voit se former en plus ou moins grand nombre sur les lignes intercellu¬ laires d’imprégnation des cercles noirs plus ou moins grands. Et même, il y a des ilôts cellulaires où les lignes d’imprégnation ne sont pas plus épaisses que dans la membrane non distendue et où l’on voit beaucoup de ces points noirs sur les lignes intercellulaires. Ce sont les stomates ou stigmates de certains auteurs allemands. On en produit à volonté ; il n’y a qu’à distendre légère¬ ment le pavé endothélial. Que montrent ces faits ? — Ils montrent : l°que s’il y a un ciment inter- cellulaire, il jouit d’une certaine élasticité ; 2°*que le ciment intercellulaire présente une faible résistance et une faible élasticité dans un grand nombre de points, et plus faibles en certains points qu’en d’autres, puisque tous ces petits cercles correspondent à des écartements de la membrane, laquelle est élastique puisque c’est son élasticité qui écarte les bords des cellules et déter¬ mine la forme ronde de ces points d’écartement. Pour tendre la membrane plus fortement, je la dispose sur l’extrémité d’un gros tube de verre ou sur le goulot d’un flacon, on la fixe par un lien, comme une membrane à dialyser ou une peau de tambour. On peut alors la tendre en tirant tout autour sur les bords et on la fixe par un second lien. On verse alors la solution de nitrate d’argent à la surface. L’imprégnation est produite en quelques minutes,, et on laisse sécher la membrane ou bien on la plonge dans l’alcool, car si on la détachait sans cette précaution, elle reviendrait sur elle-même par son élasticité. Les effets que l’on obtient par cette distension sont tellement extraordi¬ naires qu’il faut avoir vu les préparations pour s’en rendre compte. Quand on les a vues on comprend certaines causes d’erreur ou de discussion qui ont eu lieu dans la science entre des histologistes habiles. Ce qui frappe d’abord, c’est qu’en nombre de points les stomates se sont agrandis et multi¬ pliés, de sorte que des cellules endothéliales rétractées sont unies les unes aux autres par des prolongements qui figurent les prolongements des cellules conjonctives. Et l’on croirait voir une préparation de la conjonctive impré¬ gnée d’argent. Parmi ces prolongements, il y en a qui sont de simples ponts, d’autres sont arborisés, et présentent des caractères différents dont je vous parlerai prochainement. (A suivre .) JOURNAL DE MICROGRAPHIE 143 LES NOTATIONS OPTIQUES DU MICROSCOPE (Suite) (1). Malgré l’allure peu moderne que donne à leur estimation des distances focales cette vieille unité de longueur qu’ils s’obstinent à conserver, il faut pourtant reconnaître aux Anglais le mérite, rare chez eux, d’avoir été, par hasard, en cela précurseurs et d’établir depuis longtemps la dénomination de tous leurs objectifs sur une donnée purement mathématique. Il s’est même trouvé, par hasard encore, que leur façon moins qu’élégante de de calculer par ou par “de pouce constituait, ici, plutôt un avantage et simplifiait l’expression des pouvoirs grossissants : en effet, si leurs distances focales sont presque toujours représentées par des formules fractionnaires, la puissance convergente des lentilles, qui est précisément l’inverse de cette distance focale, s’exprime par un nombre entier ; si bien que, par exemple, pour doux objectifs dont les distances de foyer sont respectivement -|~et -fa de pouce, les pouvoirs convergents sont entre eux dans le rapport simple de 4 à 12, c’est-à-dire que le second grossit 3 fois plus que le premier. En dépit de cet avantage, le retour au système métrique me semble ici, comme en tout, préférable, et l’on arrivera inévitablement à évaluer en millimètres toutes les distances focales : c’est ainsi qu’on a fait déjà pour les objectifs apochromatiques. Qu’elle soit exprimée en pouces ou en millimètres, la notation tirée des distances focales est déjà beaucoup plus suggestive que les désignations purement symboliques dont j’ai parlé plus haut : contenant implicitement la formule du pouvoir convergent, auquel elle est, nous le savons, inver¬ sement proportionnelle, elle suffirait, à tout prendre, pour donner, au besoin, une idée immédiate de l’objectif qu’elle désigne ; mais elle n’en peut donner qu’une idée relative, la notion de pouvoir convergent étant par elle-même une notion abstraite : si l’on sait que deux objectifs ont une dis¬ tance focale l’un de 2, l’autre de 4 millimètres, ont conclut sans difficulté que le premier grossit deux fois plus que l’autre, mais on ne sait aucune¬ ment combien de fois chacun des deux grossit. C’est cette connaissance du grossissement absolu à laquelle il fallait atteindre pour acquérir une idée concrète de la valeur d’un objectif en tant qu’instrument d’amplification. (1) Voir Journal de Micrographie, t. XVI, 1892, p. 125. 144 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Or l’introduction de cet élément présentait, dans l’espèce, une difficulté particulière, que nous allons essayer de faire comprendre : Les expressions grossissement et pouvoir grossissant représentent deux conceptions très distinctes, que l’on confond trop fréquemment dans le lan¬ gage et dans l’idée meme. Le pouvoir grossissant d’une lentille, ou, ce qui est tout un, son pouvoir convergent, est une propriété géométrique que cette lentille emprunte uniquement à sa courbure et à la substance dont elle est faite, mais qui ne dépend ni de la position de l’objet observé ni, par conséquent, du lieu où l’image se forme. Le grossissement est, au contraire, la modification de dimension que la lentille fait subir à l’objet dans des conditions déterminées, modification qui dépend non seulement des rayons de courbure de cette lentille et de ses qualités optiques propres, mais de la distance où va se former l’image, réelle ou virtuelle, correspon¬ dant au cas considéré. Sans que son pouvoir grossissant varie, on conçoit qu’une même lentille fournisse, suivant la position de l’objet, tous les de¬ grés possibles de grossissement. On pourra donc toujours parler du pouvoir grossissant d’un objectif : c’est, comme disent les mathématiciens, une constante de l’appareil, une qualité physique dont la formule ~ est aussi immuable que la distance fo¬ cale même, d’où elle est tirée. Mais il est, au contraire, absolument irré¬ gulier de dire, sans autre éclaircissement, « le grossissement d’un objectif » ; comme cette valeur est mesurée par le rapport entre les dimensions de l’image et les dimensions de l’objet, comme d’autre part ce rapport peut prendre toutes les valeurs possibles suivant que l’objet se rapproche plus ou moins de la lentille, cette donnée de grossissement est un élément inconstant qui ne saurait, à lui seul, caractériser un système optique. Pourtant, nous l’a¬ vons vu, il est avantageux de faire intervenir cette notion du grossissement propre de l’objectif si Ton veut suggérer l’idée immédiate de sa puissance. Li¬ sez, dans un catalogue, qu’un modèle donné aune distance focale de 2mm,5 : ce chiffre ne vous dira rien de son grossissement, à moins d’un calcul préa¬ lable ou d’une certaine habitude de ce genre de notation. Vous seriez beau¬ coup plus intéressé d’apprendre que ce même objectif grossit de 100 dia¬ mètres, si cette, affirmation, ainsi formulée, n’était, par elle-même, absurde. Toute lentille est en effet capable de grossir un objet 100 fois : il suffit pour cela, en rapprochant l’objet du foyer, de projeter l’image à une grande distance, au cas où la lentille est de faible courbure. Mais il n'y a qu’une seule lentille qui puisse donner, à 25 centimètres, un grossissement de 100 diamètres, et c’est celle précisément dont la distance de foyer est de 2mm,5. La formule de tout à l’heure, si l’on veut qu’elle ait un sens, doit donc être ainsi corrigée : l’objectif de 2mm,5 de foyer fournit, à 25 cen¬ timètres , un grossissement propre de 100 diamètres. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 145 Pour pouvoir comparer entre eux les grossissements propres des ob¬ jectifs, il importait donc de bien établir qu’il s’agirait toujours de grossisse¬ ments obtenus dans des conditions dentiques, et de déterminer convention¬ nellement ces conditions. Or, cet accord a été fait et voici sur quoi l’on s’est entendu : toutes les fois qu’on parlera du grossissement propre d’un objectif, il s’agira toujours de l’agrandissement qu’il réalise quand il donne une image virtuelle à 25 centimètres, distance minima de la vision dis¬ tincte, c’est-à-dire quand il fonctionne à la manière d’une loupe. La notion de grossissement, ainsi précisée et circonscrite par la notion de distance, acquiert désormais des valeurs comparables, dont les variations n’ont plus d’autre facteur que le degré de pouvoir convergent des objectifs. Ce grossissement propre de l’objectif peut toujours être calculé, en fonction de la distance focale, au moyen de la formule générale laquelle devient ici ; G z= 25 7 Mais, dans les tables actuelles, on a pris l’habitude d’éviter au lecteur le soin de faire ce calcul : on le lui fournit tout effectué, à côté de la dis¬ tance focale, sous la rubrique « grossissement propre de l’objectif » ou « grossissement de l’objectif sans oculaire », c’est, peut-on dire, la formule pratique de l’objectif, mise à côté de sa formule géométrique. (A suivre.) Dr P. R auge, Ex-Interne des hôpitaux de Paris. STÉRILISATION DE L’EAU SOUS PRESSION Appareils Rouart, Geneste et Herscher Il serait actuellement oiseux de s’attarder à démontrer l’importance de ce qu’on appelle « la question des eaux pures ». Tout le monde sait que les eaux nourrissent en quantités incalculables des microbes dont quelques-uns sont sinon certainement les producteurs, assurément les vecteurs de plu¬ sieurs maladies infectieuses, notamment la fièvre typhoïde et le choléra. (I) On sait que la formule exacte est G dans laquelle on convient de négliger i par rapport à JL. 146 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Si, de plus, ces eaux reçoivent des égouts, des vidanges, des immon¬ dices ; si elles sont, par quelque voie, par infiltrations souterraines, par exemple, en communication avec des réservoirs ou des conduites recevant des déjections ou des matières en décomposition, elles peuvent devenir la cause des maladies les plus graves et propager le long de leur cours les épidémies les plus redoutables. C’est ce qu’on a vu dans la dernière épidémie cholérique à Paris et dans sa banlieue où n’ont été atteints de la maladie que ceux qui avaient fait usage de l’eau de la Seine. Les eaux de source sont pures de tout microbe et c’est parmi elles qu’on trouve les eaux potables types, mais c’est à la condition qu’elles soient captées à la sortie, avant tout mélange avec d’autres eaux et préservées de la contamination. La purification des eaux s’impose donc et plus que jamais aujourd’hui que le « tout à l’égout » et « l’égout au fleuve )) sont à l’ordre du jour. Du reste, à notre avis, la purification s’impose non seulement pour l’eau destinée à être consommée en boisson, ou d’une manière générale à servir à l’alimentation, mais aussi pour celle qui est destinée aux usages externes, ablutions, lavages des locaux, des ustensiles, etc. ' La première méthode de purification qu’on ait employée pour l’eau est le filtrage. Nous ne parlons pas des anciens filtres en pierre ou même en charbon qui ne retenaient que les particules solides relativement considéra¬ bles, mais des nouveaux filtres formés par des bougies de porcelaine ou d’amiante, suivant Iss systèmes Chamberland, Mallié, Maignen, etc. Malheureusement, ces filtres, qui donnent d’assez bons résultats au point de vue micro-organique, s’encrassent rapidement et laissent alors passer la plus grande partie des bactéries et des germes contenus dans l’eau. Leur nettoyage est difficile et exige pour ainsi dire des appareils spéciaux (1). Le fonctionnement de ces filtres est donc subordonné à leur entretien. Il est par conséquent difficile d’y avoir confiance. De plus, si dans leur meilleur état ces filtrent arrêtent au passage les microbes contenus dans les eaux, ils n’arrêtent pas les substances en disso¬ lution, les matières organiques qui peuvent provenir de corps en décompo¬ sition et former des toxines aussi dangereuses que les micro-organismes. C’est pour remédier à cet inconvénient des meilleurs filtres que l’on a proposé d’employer l’eau bouillie. C’était, à notre avis, une erreur : — aussi, l’eau bouillie est-elle loin d’avoir fourni les résultats sur lesquels on croyait pouvoir compter. Et pour n’en citer que deux exemples, rappelons la mission envoyée eu (1) Appareil deM. O. André. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 1 47 Egypte lors du choléra de 1882, dans laquelle Louis Thuillier trouva la mort, — et l’épidémie de fièvre typhoïde qui éclata à Landrecies, à Mau- beuges et à Avesne pendant l’hiver et le printemps de 1891 (1), — épidémie dans laquelle la maladie se déclara dans des établissements, casernes, pri¬ sons, etc., et s’y continua, longtemps après qu’on n’y employait plus que que de l’eau bouillie. Il est certain, en effet, que l’ébullition à l’air libre, c’est-à-dire sous la pression atinosphérique, à 100°, ne détruit pas tous les germes que l’eau peut contenir. L’eau bouillie ne peut donc jamais inspirer une confiance complète. De plus, l’ébullition, si Ton veut qu’elle soit tant soit peu efficace, doit être continuée pendant un temps assez long. Et alors, s’il s’agit d’alimen¬ ter en eau bouillie un établissement important, une caserne par exemple, tout un quartier d’une ville, une ville même, comme cela peut arriver en temps d’épidémie, on aura affaire à une opération extrêmement coûteuse. Car il faut non- seulement fournir la chaleur nécessaire pour porter l’eau à 100°, mais encore celle qui est nécessaire pour maintenir cette ean en ébullition pendant un temps long, temps pendant lequel Teau s’é vaporise, et il faut faire face à Tévaporation en fournissant la chaleur latente de va¬ porisation. Enfin, autant qu’il s’agit d’eau potable, nous pensons, quoi qu’en aient dit certains auteurs, qu’il est utile que Teau destinée à la boisson contienne des gaz, de l’air particulièrement, et de l’acide carbonique, ainsi qu’une petite quantité de sels minéraux, et entre autres du bicarbonate de chaux. Faute de ces gaz et de ces sels, Teau a une saveur désagréable de tisane ; elle est lourde et charge l’estomac. C’est pourquoi sont lourdes aussi toutes les infusions faites à Teau bouil¬ lante, qui ne contiennent pas comme celle de thé, de tilleul, de menthe, de camomille, etc., un principe ou une essence aromatique qui en facilite la digestion. Non-seulement l’ébullition dépouille Teau de ses gaz et de certains sels qui y étaient maintenus en dissolution à la faveur d’un excès d’acide car¬ bonique, — aussi l’eau devient trouble ou louche, — mais elle y laisse, en solution plus concentrée par Tévaporation qu’elle n’était auparavant, les sels qui s’y trouvaient dissous en raison de leur solubilité propre. L’eau bouillie a donc une composition très différente de celle qu’elle avait avant l’ébullition, et rien ne prouve que ce soit un avantage. On cite les expériences faites à bord des navires avec Teau distillée em¬ ployée pour la boisson des équipages et qui n’a pas produit d’accident. D’a- (1) Voir Journal de la Micographie , T. XVI, 1892, p. 1. 148 JOURNAL DE MICROGRAPHIE bord, l’eau distillée à bord des navires est toujours aérée avant d’être distri¬ buée comme eau de boisson. Et puis nous ne voulons pas dire qu’elle soit toxique. Evidemment, elle est plus saine que l’eau d’une rivière qui reçoit les égouts d’un hôpital, mais cela ne prouve pas qu’elle soit le type d’une bonne eau potable. Nous ne parlerons pas des procédés d’épuration chimique, par la tour¬ nure de fer, l’acide chlorhydrique, l’acide citrique, etc. Tous ces procédés ne donnent, au point de vue de la stérilisalion de l’eau que dés résultats incomplets. La véritable solution de la question c’est la stérilisation de l’eau par la chaleur et sous pression. C’est ce que réalisent très bien et très économi¬ quement les appareils de MM. Rouart, Geneste et Herscher. On connaît déjà les étuves à désinfection par la vapeur de MM. Geneste et Herscher, nous avons à décrire maintenant les appareils à stérilisation de l’eau que MM. Rouart frères ont construit avec leur collaboration. D’une manière générale ces appareils comprennent quatre pièces princi¬ pales, la chaudière (A. Fig. 6), l’échangeur (B), le complément d’échan¬ geur (C) et le clarificateur (Z)). Fig. 6. — Coupe d'un stérilisateur de MM. Rouart, Geneste et Herscher A, Chaudière. — B , Echangeur. — C. Complément d’échangeur. — B, Clarifi¬ cateur. — 6r, Foyer. — H , Manomètre. — J, Niveau. E, E E, arrivée de Veau à stériliser à travers l’échangeur et par un tube plon¬ geant au fond de la chaudière A. — F, F, F, sortie de l’eau stérilisée par un tube superficiel dans la chaudière A, puis par les serpentins de l’échangeur B et du complément d’échangeur C, et enfin par le clarificateur D. L’eau à stériliser arrive par le tuyau E, traverse l’échangeur où elle s’échauffe jusqu’à plus de 100° au contact d’un serpentin dans lequel cir- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 149 cule l’eau stérilisée qui sort de la chaudière à 120 ou 130°. De l’échangeur elle sort par le tuyau E et vient circuler de bas en haut dans un serpentin qui entoure la chaudière A, serpentin qui se termine en un tube plongeant dans la chaudière jusque près de son fonds. Là elle acquiert une tempéra¬ ture de 120° à 130°, sans vaporisation sensible puisque l’appareil est entiè¬ rement clos, muni d’un manomètre, d’ailleurs. — Désormais stérilisée, l’eau sort par le tuyau F qui s’ouvre près de la partie supérieure de la chaudière et passe dans le serpentin de l’échangeur où elle abandonne sa chaleur au contact de l’eau à stériliser qui entoure le serpentin, ainsi que nous l’avons dit. Dans bien des cas l’eau stérilisée pourrait être employée dans cet état, mais elle conserve encore une température de 2° ou 3° supérieure à la tem¬ pérature ambiante. C’est pourquoi MM. Rouartont ajouté un complément d’échangeur dans lequel circule un courant d’eau froide qui ne passe pas par l’appareil. Enfin, l’eau stérilisée traverse le clarificateur, qpi contient du silex pur concassé, disposé sur des toiles mécaniques, appareil destiné non pas à filtrer l’eau, mais à lui enlever l’aspect un peu louche qu’elle doit à une précipitation partielle des sels terreux ou alcalino-terreux. L’eau en sort stérilisée, fraîche et limpide, propre à tous les usages et particulièrement à l’alimentation. Tel est le plan général sur lequel sont construit les stérilisateurs de MM. Rouart. Il y a, du reste, plusieurs modèles qui peuvent fournir par heure des quantités d’eau stérilisée plus ou moins considérables. Ils peuvent être alimentés soit directement par les eaux en charge des villes, soit par un bélier, soit par une pompe à bras, soit enfin par une pompe à vapeur mise en mouvement par l’appareil lui-même. Le chauffage peut être fait au gaz ou avec tout autre combustible. Enfin les appareils peuvent être fixes ou mobiles. La figure 2 représente un appareil mobile alimenté par une pompe à bras. Dans un autre modèle, plus complet, toutes les pièces sont montées sur un chariot. Le stérilisateur est alimenté par une pompe actionnée par la vapeur fournie par la chaudière. Cet appareil peut donner de 4 à 500 litres d’eau stérilisée, fraîche et clarifiée, par heure. Un autre appareil fondé sur les mêmes principes et destiné à fournir à volonté de l’eau stérilisée à la température ordinaire ou chaude dans les ser¬ vices de chirurgie, à raison de 50 litres par heure. Enfin, MM. Rouart construisent encore de petits appareils domestiques d’une contenance de 3 à 6 litres, destinés à mettre l’eau stérilisée à portée de tous les ménages, de tous les laboratoires et de toutes les officines. Nous en donnerons la description dans un prochain article. 150 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Fig. 7. Stérilisateur d'eau sous pression, de MM. Rouart, Geneste et H er sclier. Appareil mobile actionné à la main. Ainsi qu’on peut le voir, l’eau stérilisée est obtenue dans les appareils dont nous venons de parler, dans les meilleures conditions et au meilleur marché possible. Aussitôt la mise en marche établie, l’eau à stériliser arrive dans la chaudière à une température de 100 et 110<> degrés, chauffée qu’elle JOURNAL DE MICROGRAPHIE 151 est déjà par la chaleur abandonnée par l’eau stérilisée qui sort. Ainsi, pas de chaleur perdue. Il suffit donc de donner à cette eau déjà ehaufïée au-delà de la température de l’ébullition, un léger excès de chaleur pour la porter à 120 ou 130°, température nécessaire pour obtenir, en 15 à 10 minutes, une stérilisation absolue quant aux micro-organismes et à toutes les matières or¬ ganiques. De plus, il faut remarquer que réchauffement se fait en vase clos, sous une forte pression, de 5 à 6 kilogrammes, de sorte qu’il n’y a pas d’ébulli¬ tion, pas d’évaporation, et par conséquent pas de chaleur absorbée à l’état latent pour fournir à la vaporisation. L’eau stérilisée est donc obtenue ainsi dans les meilleures conditions de bon marché. Maintenant, quelles modifications lui a fait subir cette surchauffe sous pression ? De nombreuses expériences ont été faites à ce sujet, et voici briè¬ vement quels ont été les résu^ats. L’eau est complètement stérilisée après 15 minutes à 120°, ou 10 minutes à 130°. Elle ne contient plus aucun microbe, et toutes les matières organi¬ ques ont été détruites. Elle n’a pas perdu tous ses gaz, puisqu’elle a été chauffée et refroidie en vase clos sous pression, et l’eau qui contenait 53 cent, cubes de gaz par litre avant la stérilisation, en renferme encore 22 c. c., 4 après. Or beaucoup d’eaux de sources,, réputées excellentes, ne contiennent pas 22 c. c. de gaz par litre. Ces gaz sont naturellement ceux de l’air, oxygène, acide carbonique, azote. — L’eau a perdu une petite quantité de carbonate de chaux et de magnésie, de silice, mais ne s’est pas concentrée en chlorures et en nitrates, qui restent en même quantité puisqu’il n’y a pas eu d’évaporation Dans ces conditions, l’eau stérilisée présente toutes les garanties possi¬ bles et peut être utilisée en boissons avec tous les avantages d’une bonne eau de source d’une composition moyenne. L’nsage de l’eau stérilisée pour l’alimentation publique est encore tout < récent, mais a déjà produit les meilleurs résultats. Ainsi, le 17 décembre 1891, un des appareils ci-dessus décrits fut installé à Brest, au 2e dépôt des équipages de la flotte, où sévit depuis longtemps la fièvre typhoïde, le nom¬ bre des cas, qui, dans les trois mois précédents, était de 341, tomba à 18 dans les trois mois qui suivirent (1). Jamaison n’avaiteu si peu d’hommes atteints sur un effectif aussi considérable, comme le constate le Dr Danguy des Déserts. (1) Encore ces 18 cas doivent-ils être réduits à 4, puisque, dans 14 de ces cas, il s’agit d’hommes qui étaient atteints avant l’installation des appareils, ou qui ne faisaient pas usage d’eau stérilisée, ou enfin qui n’avaient pas la fièvre typhoïde, 152 JOURNAL DE MICROGRAPHIE Depuis, il a été fait d’autres essais, à Satory, à Paris, à Toulon, et tous ont donné les meilleurs résultats, comme on devait s’y attendre. « Jusqu’ici on s’est donc préoccupé, dit le Dr A. -J. Martin, de ces ap¬ pareils pour des installations temporaires, alors que sévit uné épidémie dans laquelle l’eau alimentaire est considérée comme jouant un certain rôle, dans une localité ou plutôt une agglomération spéciale, telle qu’une caserne, un établissement scolaire, une prison, un asile, un campement, etc., pour des corps de troupes en campagne, des équipages de navire, des colonnes expéditionnaires. C’est pourquoi le Comité consultatif d’hygiène publique de France, sur le rapport du Dr G. Pouchet, a émis l’avis, il y a plus d’un an, que (( l’appareil stérilisateur mobile de MM. Rouart constitue, avec l’étuve à désinfection et le pulvérisateur à solution antiseptique de MM. Herscher et Geneste, un arsenal à l’aide duquel il devient possible de lutter, avec toute l’efficacité désirable, contre les maladies infectieuses. » C’est, du reste, ce que l’expérience vient de démontrer encore, partout où les appareils ont été employés dans la dernière épidémie de choléra qui s sévi à Paris et dans la banlieue. Dans le prochain numéro, nous donnerons la description des petits ap¬ pareils domestiques de MM. Rouart, pour la stérilisation de l'eau par la chaleur sous pression. Dr J. Pelletan. LES COSCINODISCÉES notes sur quelques caractères insuffisants POUR LES GENRES ET LES ESPÈCES (Fin) (1) J’avais l’intention d’ajouter quelques lignes sur le peu de valeur comme caractère (au point de vue d’une distinction spécifique) des apicules près du centre, dans les formes fasciculées, comme les Coscinodiscus stellaris Roper, Symbolophora trinitatis Grun (non Ehb.) du Type- Plate de Mol- ler, etc.; et aussi de la variabilité irrégulière dans le nombre et l’espacement des alvéoles centraux, dans les Actinocycluset les autres formes fasciculées des Coscinodiscus, mais il me paraît que j’ai rempli assez de papier pour un seul mémoire. Mon but général était de faire voir que, malgré cette admirable simula¬ tion des formes géométriques chez les Diatomées, celles-ci, comme les t i (1) Voir Journal de Micrographie , T. XV, 1891, p. 307 et T. XVI, 1892, p. 16 49, 120. JOURNAL DE MICROGRAPHIE 153 autres végétaux, ont une grande variabilité et usent largement de la faculté normale de changer les conditions de leur développement. De plus, j’ai voulu indiquer les nombreux exemples dans lesquels notre connaissance toujours croissante de l’anatomie et de la physiologie de ces plantes, nous montre que des différences considérées comme spécifiques ne doivent être comptées que comme des particularités individuelles dans le développement ou les conditions d’existence, ou ne constituent tout au plus que des varié¬ tés temporaires. Enfin, j’ai voulu soutenir ce fait que l’énorme multiplica¬ tion des espèces détruit la valeur scientifique de la classification et empêche rétablissement d’un système rationnel. Au lieu d’attendre d’avoir des connaissances plus approfondies, les observateurs se sont livrés à des courses insensées pour avoir à publier de nouveaux genres, sur un seul spécimen, ou même sur un fragment de spécimen. Beaucoup de ces systé¬ matisations n’ont été qu’une « enumeratio simplex )) d’individus dont, comme nous l’enseignait Stuart Mill dans notre jeunesse, il n’y a aucune déduction logique à tirer. Je crois que c’est pour moi un devoir de dire qu’il est pratiquement impossible d’identifier des espèces avec une certaine sûreté parmi les Diatomées, avec les moyens qui sont aujourd’hui mis à notre disposi¬ tion. Les clefs artificielles sont devenues compliquées et décevantes. Le chercheur qui a devant lui un spécimen à déterminer, est entraîné par des distinctions vagues et ambiguës, et peut s’estimer heureux s’il ne trouve pas une douzaine d’espèces décrites, à chacune desquelles il peut, avec une égale plausibilité, rapporter l’espèce qu’il étudie. La vie est trop courte et la mémoire humaine trop limitée pour qu’un homme puisse venir à bout des catalogues d’espèces, catalogues qui se multiplient par division aussi rapidement que font les Diatomées elles-mêmes dans les meilleures condi¬ tions. Je crois pouvoir dire qu’il n’y a pas un seul travailleur vivant, dans cette branche d’études, qui soit sûr d’avoir devant lui une espèce nouvelle, et encore moins une nouvelle variété. L’impossibilité d’une certitude conduit l’observateur à résoudre ses doutes en faveur de sa propre découverte, et la même forme est souvent nommée et re-nommée. Pour le prouver, je m’en réfère aux raisons en vertu desquelles j’ai fait du Cosc . radiolatus Ehb., plutôt que du Cosc. curcatulus , Grun., la troisième, et du Cosc. marginatus, Ehb., la septième des formes typiques dont il a été traité dans ce travail. Les premiers observateurs n’ont pas suffisamment résolu les dessins de leurs spécimens et par suite n’en ont pas toujours donné une description complète. Cela ne nous affranchit pas du devoir de déterminer ce qu’ils avaient sous leurs microscopes. Ne pas le faire, cest laisser derrière nous des vieilleries scientifiques qui entraveront la route à tous les futurs investigateurs, Résoudre le doute en faveur d’une 154 JOURNAL DE MICROGRAPHIE forme probable et définie à laquelle la figure et la description peuvent raisonnablement se rapporter vaut mieux que de les ignorer et d’ajouter un nouveau nom à la liste. Les dépôts et les récoltes examinés par les premiers observateurs peuvent généralement être revus, et il n’y a pas de travail plus profitable que de s’efforcer de suivre les pas de ceux-ci, avec nos ins¬ truments meilleurs, dans un esprit sympathique, pas trop critique. Ainsi traitées, l’œuvre d’Ehrenberg, comme elle est rapportée dans le Berlin Bericht. et celle du prof. Bailev, dans le Silliman’s Journal , s’éclairent d’une lumière mutuelle. L’histoire des Cosc. subtilis et Cosc . radiolatus montre que ces espèces étaient considérées comme très voisines, quoique les faisceaux, pas plus chez l’une que chez l’autre, n’aient été bien décrits. Bailey les identifie, comme les ayant trouvées dans les dépôts des Bermudes (Nottingham), de Richmond et de Petersburg. Ayant suivi ce fil et noté avec soin les critères originaux d’autres Coscinodiscus des mêmes dépôts, j’ai réussi à voir que les deux types subtilis et radiolatus sont ceux qui se distinguent par les faisceaux, comme je les ai décrits. Il y a quelques années, j’ai nommé Cosc. subtilis var. molaris (en meule de moulin) la forme radiolatus avec des lignes droites dans les faisceaux; j’en ai déposé des photographies près de cette Société et de la R. M. S. de Londres, avec un mémoire sur les Diatomées brisées. Ce nom devrait être supprimé aussi bien que celui de C. curcatulus, Grunow, à moins que je n’aie tort en l’attribuant à Ehrenberg. Ehrenberg a noté plusieurs formes sous le nom de Cosc. marginatus , Cosc. concavus, Endictya oceanica , etc. (trouvées aussi par lui dans nos dépôts américains), que je crois, par les mêmes raisons déjà données, des formes d’une même espèce à différents états de son évolution phylogénétique. Si j’ai raison, le type est la forme qui résulte immédiatement de la conjugaison; c’estla plus grande, la plus plate, la plus régulière dans son dessin et dont le bord est le moins recourbé. C’est le Cosc. marginatus, Ehb., et je ne pense pas qu’il soit spécifiquement distinct du Cosc. robustus. Grev., ni de quelques autres qui portent divers noms. Les sept formes types sur lesquelles j’ai concentré mon attention dans ce travail, représentent plusieurs centaines d’espèces telles qu’elles sont données dans les catalogues. Les critères sur lesquels la longue liste est établie (en dehors de beaucoup de simples multiplications de noms) sont presque toutes ceux que j’ai discutés. Je crois fermement que le tout devrait être réduit aux sept formes en question avec un petit nombre de variétés pour chaque. Il ne faut pas com¬ prendre que j’applique cette assertion à tous les Coscinodoscus et à tous les Actinocyclus ; mais les nombreuses centaines de ceux qui portent les marques typiques doivent être attribuées aux sept formes. Ceci donne la me- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 155 sure de la réduction qui, à mon avis, résulterait d’une révision complète et scientifique de toute la famille. Quiconque voudra se reporter au travail du Dr William Gregory sur « la forme ou le contour comme caractères spécifiques chez les Diatomées » (Shape or outline as a spécifie character in the Diatomaceœ. Transac¬ tions of the R. M. S. 1857. — Quek. Micr. Journ., T. III, p. 12, Tr.) y trouvera une leçon frappante sur l’inutilité de la multiplication des espèces, même à cette époque. C’est pour m’efforcer de soutenir les idées de cet éminent naturaliste que fai réuni ces remarques. De crainte de ne pas être compris, j’ajouterai, en terminant, que les matériaux abondants présentés avec d’admirables figures, reproductions de photographies, dans des ouvrages tels que Y Atlas de Schmidt, les Diatomées de Jérémie de Truan et Witt, les Diatomées de Hongrie , de Pantocsek, sont des ma¬ tériaux de grande valeur et tout à fait dignes de confiance. Si nous pouvons seulement établir de véritables caractères pour les espèces, basés sur une connaissance plus complète de l’histoire naturelle de ces espèces, il nous est permis d'espérer qu’on ne pourra bientôt plus nous faire le reproche que notre champ d’investigations est encombré littéralement d’indigestes matériaux. J. D. Cox, Ex-Gouverneur de l’Ohio. SUR DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE STREPTOTHRIX COHN (1' F. Cohn a créé, en 1873, le genre Cladothrix pour l’espèce C. dicho- toma , qu’il rangeait parmi les Bactéries, et, en 1875, le genre Strepto- thrix pour l’espèce S. Foersteri, retirée des concrétions du canal lacrymal de l’homme ; sa place dans la classification restait pour lui indécise. Les filaments de la première espèce ont une fausse ramification, semblable à celle de plusieurs Algues Cyanophycées ; ceux de la seconde possèdent, au contraire, une vraie ramification. Cependant, un assez grand nombre d’au¬ teurs, à la suite de Winter et de Zopf, nient cette différence et en font deux espèces de Cladothrix avec fausse ramification. D’autre part, Macé [Comptes rendus, 1888), croyant étudier le C. dichotoma, a fait des ob¬ servations sur un Streptothrix qu’il a retiré de l’eau ; il confond aussi les deux genres et leur accorde une vraie ramification. Le genre Actinomgces , créé en 1877 par Harz pour l’espèce A. Bovis, (1) Comm. à l’Acad. des Sciences, 7 mars 1892, 156 JOURNAL DE MICROGRAPHIE qui cause la maladie appelée actinomycose , est appelé par certains auteurs C ladothrix , par d’autres, Streptothriæ. Les uns le considèrent comme une Bactérie pléomorphe, les autres comme un Champignon hyphomy- cète, d’autres encore comme intermédiaire entre les deux groupes. Il est nécessaire, en raison de l’importance de l’Actinomycose et des nombreux ti avaux dont elle a été le sujet, de connaître la vraie nature du micro¬ organisme qui en est la cause. Or le C Ladothrix est bien une Bactériacée, et, d’après nos recherches, non seulement VA ctinomyces est un Streptothriæ, mais les Streptothriæ sont eux- mêmes des Champignons hyphomycètes, qui rentrent dans le genre Oospora de Walroth; par conséquent, les deux genres Actinomyces et Streptothriæ doivent être supprimés. D’ailleurs, d’après la loi de prip- rité, le nom de* Streptothriæ ne devrait pas être maintenu dans le sens donné par Cohn ; car, en 1839, Corda a déjà fait le genre Streptothriæ pour des Champignons tout différents de ceux dont nous nous occu¬ pons ici. Nous sommes amenés à énoncer ce résultat après avoir étudié deux espèces nouvelles d 'Oospora ( Streptothriæ de Cohn) dont nous résumons ici brièvement les caractères. Nous avons trouvé 1* Oospora Metschnikowi, n.sp., en faisant l’analyse d’une eau de conduite. En piqûre sur gélatine, à 20°, il se développe à la surface un petit bouton grisâtre qui s’accroît lentement, brunit, se ride, devient dur, corné, se creuse de sillons en s’étalant. Dès que la colonie se développe, elle produit tout autour d’elle, dans la gélatine, une teinte jaune brun d’abord très pâle, qui diffuse lentement, devient de plus en plus foncée, et, au moment de la liquéfaction, est presque noire ; elle ne descend guère dans la gélatine au-delà de 1 centimètre de profondeur. La liquéfac¬ tion commence au bout de quinze à vingt jours et reste lente; la colonie, d’abord superficielle et qui ne s’accroît plus sensiblement, tombe au fond de la partie liquide. L’O. Metschnikowi croît lentement sur pomme de terre, à 35°, sous forme de pellicules brunes saillantes cornées, très ondulées. Sur la gélose ordinaire, les colonies restent petites, grisâtres, dures. Sur la gélose glycé- rinée, elles sont larges, plates, rosées et la colorent en brun. En bouillon, elles se développent lentement et comme tous les Streptothriæ, sans le trou¬ bler ; l’eau de levure de bière convient beaucoup mieux comme milieu liquide ; le liquide se colore lentement. En culture dans le lait, celui-ci devient d’abord acide, puis alcalin, et prend une teinte de plus en plus foncée jusqu’au brun noir opaque. Nous n’avons jamais observé la forma¬ tion des spores sur aucun milieu. N°us avons rencontré accidentellement VOosp. Quignardi , n. sp., dans JOURNAL DE MICROGRAPHIE 157 une culture ; il se distingue très facilement du précédent par l’absence de coloration du milieu, la rapidité de sa croissance et la facilité avec laquelle il produit des spores. En quelques jours il liquéfie la gélatine qui devient liquide et limpide comme du bouillon. Dès le troisième jour les colonies sur gélose ou sur pomme de terre peuvent se recouvrir d’une poussière blanche ou grisâtre due aux spores. Cultivé sur gélose glucosée, ses colonies, à l’exemple de celles de l’Actinomycose, se développent autant dans la profondeur du substratum qu’à sa surface ; d’ailleurs, en culture anaréobies sur gélose, il se développe lentement en très petites colonies. L’eau de levure lui con¬ vient très bien comme milieu. Dès le deuxième jour de culture dans le lait, celui-ci sépare au-dessous de la couche crémeuse compacte superficielle une couche d’abord très mince, limpide, jaunâtre, qui augmente chaque jour d’épaisseur aux dépens de la partie inférieure restée blanche et semblable à du lait ; la réaction, d’abord acide, devient alcaline. Ces deux espèces sont, au point de vue microscopique, très semblables l’une à l’autre, comme elles le sont aussi au parasite de l’Actinomycose ; ce sont des filaments de diamètre égal, non articulés, ramifiés, en tout sem¬ blables à un mycélium de Champignon. Ces filaments se colorent très facilement par la méthode de Gram, et ont une longueur de 0^., 3. Ils mon¬ trent alors, en certains points,, cette fragmentation en bâtonnets et en gra¬ nulations, si souvent décrite à propos de l’Actinomycose, que beaucoup d’auteurs ont interprétée comme une formation de spores, et que d’autres comparent aux variations des Bactéries pléomorphes. Il s’agit là de locali¬ sation de protoplasme, par la formation de vacuoles, identiques à celles du mycélium de beaucoup de Champignons. Il en est ainsi, non seulement dans ces trois espèces, mais encore dans le farcin de Nocard et dans VOosp . astéroïdes ( Cladothrix ) pathogène d’Eppinger que nous avons étudiés comparativement. Mais, si l’on traite par le violet de gentiane aqueux, la paroi des fila¬ ments se colore, tandis que leur contenu seul se colorait par la méthode de Gram, et les filaments se montrent alors continus. En traitant par l’acide chromique à 33 pour 100 pendant plusieurs heures, la membrane n’est, pas altérée, le contenu est en partie dissous, et l’on se rend compte de l’absence de cloisons. Dans les cultures en cellules, nos deux espèces nouvelles croissent bien et forment au bout de peu de temps des touffes très denses au centre, à fila¬ ments ramifiés rayonnant vers la périphérie ; la forme de la colonie est surtout régulière quand elle provient de la germination des spores. Les filaments sporifères de l’O. Guignardi sont plus larges que les filaments végétatifs ordinaires ; ils restent quelque temps à contenu proto- 158 JOURNAL DE MICROGRAPHIE — plasmique dense et homogène ; puis chacun d’eux donne un chapelet de spores ; la formation des spores est simultanée dans un même chapelet ; toutes n’arrivent pas à maturité ; elles sont rondes ou légèrement ovales, et germent au bout de quelques heures. La couleur, la forme, le mode de production des spores, permettent de ranger les espèces du genre Strepto- ihrix de Cohn dans le genre Oospora de Walroth, appartenant aux Cham¬ pignons hyphomycètes. En résumé, le Cladothrix Cohn est une Bactériacée ; les Strepto- thrix Cohn et Actinomyces Harz en sont nettement distincts. Ce sont des Champignons hyphomycètes qui doivent disparaître l’un et l’autre et rentrer dans le genre Oospora Walroth. Les maladies qu’ils causent : actinomycose de Bollinger, farcin du bœuf de Nocard, pseudo-tuberculose d’Eppinger, ne sont pas dues à des Bactéries, mais à des Champignons. C. Sauvageau et M. Radais. BIBLIOGRAPHIE I Le Botaniste, (2e et 3e fascicules 1892) par M. P. A. Dangeard avec 10 planches et figures. Les deuxième et troisième fascicules du Botaniste publié par M. P. A. Dangeard, sont consacrés aux maladies du pommier et du poirier. Après avoir exposé la composition et le mode d’emploi des divers insec¬ ticides et fongicides, tels que les bouillies bordelaise et bourguignonne au sulfate de cuivre, que les cultivateurs emploient pour lutter contre les ma¬ ladies du poirier et du pommier, l’auteur étudie successivement les ma¬ ladies de la tige et des rameaux, celles des feuilles, celles des fruits et enfin celles des racines. Les maladies de la tige et du bois sont : le chancre cancéreux dû à un champignon, le Nectria ditissima ; le chancre noduleux, dû à la collabo¬ ration du puceron lanigère (Schizoneura lanigera) et d’un champignon (Cucubitaria ?) ; le chancre papillaire, formé par des racines adventives arrêtées dans leur développement et mortes ; le chancre ordinaire dû à un champignon, le Fusicladium pirinum. La gelure produit souvent des al¬ térations du bois et de l’écorce qu’il ne faut pas confondre avec les mala- JOURNAL DE MICROGRAPHIE 159 dies ci-dessus décrites, mais sur lesquelles se développent des végétations cryptogaraiques comme le Trichotecium roseum. Enfin, la pourriture du bois est produite par le Polyporus sulphureus ou, quelquefois, par V Hyd- num Schidermayri. Les maladies des feuilles sont : la fumagine, produite par la Fusicla- dium dendriticum, dont M. P. A. Dangearda fait une étude complète, et F. pirinum ; la rouille, duè à des champignons du genre Gymnosporan- gium, G. Juniperinum, G. clavariœforme, G. tremelloïdes , G, Sobinœ , etc. ; la gale, produite par un acarien du genre Phytopus et le Fusicla- dium dendriticum, de complicité : la marbrure, causée par un acarien, le Tenuipalpus glaber ; V Erineum pirinum, et enfin, YOidium produit par différentes espèces du genre Erysiphe. Quant à la chlorose des feuilles, ce n’est pas une maladie parasitaire. Les chancres des fruits sont ordinairement produits par le Fusicladium dendriticum et la pourriture des poires et des pommes par le Manila fruc- iigena. Le pourridié des racines n’est pas produit chez les arbres fruitiers par le même champignon que chez la vigne, le Dematophora necatrix , mais par YAgaricus melleus. La fermentation alcoolique des racines qui se produit souvent chez le pommier n’est pas due à un parasite ; elle résulte du manque d’air autour des racines et d’un excès d’humidité. Le dernier chapitre est consacré à différents insectes nuisibles aux pommiers et aux poiriers, notamment l’Anthonome du pommier et la Ché- matobie. M. P. A. Dangeard, après la description de chacune des maladies que nous venons de citer, indique les procédés employés pour les guérir et pour tuer les parasites animaux et végétaux qui les produisent. Le mémoire de M. Dangeard, accompagné de nombreuses planche est donc doublement intéressant, au point de vue scientifique et au point de vue pratique. Il Die Botanisclie Milcroteciinilc, ein Handbuch der Mikros - kopischen Prœparations-Reactions-und Tinktionsmethoden, par le Dr A. Zimmermann, 1 vol. in-8°, Tübingem, 1892. Le Dr A. Zimmermann, privat-docent à l’Université de Tübingen, vient de publier sous le titre ci-dessus (Microtechnique Botanique) un manuel très complet des recherches de botanique micrographiques. L’ouvrage, écrit en allemand, est divisé en trois parties. 160 JOURNAL DE MICROGRAPHIE La première comprend l’exposé des méthodes générales pour Fétude des plantes vivantes, sous le microscope, (et Fauteur indique la méthode du courant d’eau entretenu sous la lamelle à l’aide de deux petites bandes de linge), des plantes sèches, les procédés de macération dans différents mi¬ lieux, d’éclaircissement, de dissolution, de préparation et de montage dans divers liquides additionnels et dans les ciments ou les résines. Puis, vien¬ nent les procédés de coloration, la préparation des réactifs colorants, la technique des coupes, etc. La seconde partie est relative à la microchimie ; d’abord, à la recherche et à la reconnaissance des matières minérales contenues dans les végétaux, les différents acides et les diverses bases et leurs sels, les sulfates, les ni¬ trates, les chlorures, les carbonates, les oxalates, etc., les sels de chaux, de potasse, de soude, de fer, etc. L’auteur a réalisé en vingt pages un petit traité d’analyse chimique qualitative par le microscope. Il s’agit ensuite de la microchimie des substances organiques, acides, corps gras, carbures d’hydrogène, sucre et glucosides, alcaloïdes, pig¬ ments et matières colorantes, etc. Cette partie est extrêmement complète et Fétude des pigments, des chromatophores des algues, des lichens et des champignons est particulièrement intéressante. La troisième partie est consacrée à Fétude des cellules, des membranes de cellules, du protoplasma et des substances organisées qu’il renferme, membrane cellulosique, ligneuse, subéreuse, cuticulaire, mucilagineuse, > * gommeuse, etc., la cellulose, les substances pectiques. Puis vient l’exa¬ men des corps plasmatiques et du suc cellulaire, du noyau et du nucléole, la nucléine, la chromatine, du noyau à l’état de repos et à l’état de division, avec la description des différentes méthodes et des divers procédés de colo¬ ration employés par les auteurs qui ont étudié la karyokinèse. Ce très inté¬ ressant chapitre se termine par les méthodes de recherche sur le contenu des chromatophores dans les différentes classes des végétaux,, des pyrénoïdes, des élaiooplastes, chromoplastes, des leucosomes, microsomes, granules, des diverses matières amylacées, cristalloïdes et rhabdoïdes, des cils, etc. Enfin, un appendice est consacré aux méthodes de recherches sur les Bactéries. C’est là, comme on le voit, un ouvrage très complet, c’est même le plus complet que nous connaissions sur la microchimie appliquée aux études botaniques, et qui est appelé à rendre les plus grands services aux bota¬ nistes micrographes. Nous pouvons donc le recommander en toute assu¬ rance. Un reproche, cependant : il y est question aussi peu que possible, des travaux français, pourtant nombreux, sur ces matières. C’est à quoi, du reste, nous ont habitués la plupart des auteurs allemands. Le Gérant : J. Pklletan fils. TROYliS. — IMPRIMERIE MARTELET JOURNAL DE MICROGRAPHIE AVANTAGE DU PHOSPHATE DE FER SOLUBLE DE ÏÆBAS, PHARMACIEN, DOCTEUR ÈS-SCIENCES * 1° Solution. Elle contient, par cuillerée à bouche, 20 centigr. de pyrophos¬ phate de fer et de soude. 2° Incolore, sans goût ni saveur de fer, sans action sur les dents, parfaite¬ ment acceptée par tous les malades sans distinction. 3° Pas de constipation : Grâce à la présence d’une faible quantité de sulfate de soude qui se produit dans la préparation de ce sel, et sans aucune influence sur la saveur du médicament. 4° Réunion des principaux éléments des os et du sang, fer et acide phosphorique, circonstance éminemment favorable à l’action digestive et res¬ piratoire. 5° Pas de précipitation en présence du suc gastrique, par conséquent, assimilation rapide du sel, bien supporté par les estomacs les plus délicats, à l'inverse de la plupart des autres préparations ferrugineuses. Indications : Anémie, Affections qui en dérivent. Dépôt : à la pharmacie YIAL, 1, rue Bourdaloue. DRAGEES GRINIAUDj au FER et à l’ERGOT de SEIGLE Incomparables dans le Traitement de l’INCONTINENCE NOCTURNE d’URlNE LES AFFECTIONS CHLOROTIQUES les Pâles Couleurs et Anémies de toute nature. Connues depuis de longues années, elles ont valu à I’Inventeur les plus flatteuses distinctions. DIPLOME: D'HONNEUR i l’Exposition d’Hygiène de l’Enfance 1887. Se trouvent dans toutes les bonnes Pharmacies et chez les principaux Dro¬ guistes , en France et à l'Etranger Prix : £> francs. Vent^enGro^cbe^E^ORIT^Ü^^il^^^^^Ribers^JP^I^ librairie (Scientifique AUGUSTE THOMAS 6, place de la Sorbonne MATHÉMATIQUES, PHYSIQUE, CHIMIE GÉOLOGIE MINÉRALOGIE, HISTOIRE NATURELLE Envoi des Catalogues franco. Les Peptones de Chapoteaut à la viande de bœuf , préparées exclusivement avec la pepsine de mouton pure, sont les seules qui soient neutres et qui ne contiennent ni chlorure de sodium ni tar traie de soude ; elles se prescrivent sous les formes suivantes : VIN oe PEPTONE pe CHAPOTEAUT D’nn goût très agréable, il se prend après les repas à la dose de 1 ou 2 verres à bordeaux. — Dosage : 10 grammes de viande do bœuf par verre à bordeaux. POUDRE DE PEPTONE CHAPOTEAUT Elle est neutre, entièrement soluble et représente cinq fois son poids de viande. Indications : Anémie, dyspepsie, débilité, dégoût des aliments, atonie du tube digestif, convalescence , alimentation des nourrices , des enfants, des vieillards , des diabétiques , des phtisiques, etc. Dépôt : Pharmacie YIAL, 1, rue Bourdaloue. nm JOURNAL DE MICROGRAPHIE LE DIATOMISTE Journal spécial s’occupant exclusivement des Diatomées et de tout ce qui s’y rattache, paraissant tous les trois mois en un fascicule, format in-4° de 12 à 16 pages de texte, avec 2 ou 3 planches même format. PUBLIÉ PAR J. Tempère avec la collaboration de MM. J. Brun, P. Bergon, P. T. Cleve, E. Dutertre E. Grove, H. Peragallo. PRIX D’ABONNEMENT Pour la France et tous les pays faisant partie de Vunion postale . 1 5 fr. En dehors de Vunion postal . 20 — Le numéro . £> — Pour tous les renseignements ou communications s’adresser à J, TEMPÈRE Rue Saint- Antoine, 1 08, Paris. MORRHUOL OE Le MORRHUOL renferme tous les principes actifs de l’huile de foie de morue, sauf la partie grasse. Il représente 25 fois son poids d’huile et se délivre en petites capsules rondes contenant 20 centigrammes ou 5 grammes d’huile de morue brune. — Dose journalière : 2 à 3 capsules pour les enfants ; 3 à 6 pour les adultes au moment des repas. MORRHUOL CRÉOSOTE DE CHAPOTEAUT Ces Capsules contiennent chacune quinze centigrammes de llorrhuol, correspondant à quatre grammes d’huile de foie de morue et cinq centigrammes de créosote de hêtre dont on a éli¬ miné le créosol et les produits acides, substances que l’on rencontre toujours dans les créosotes du commerce et qui exercent une action caustique suç l’estomac et les intestins. Elles ont donné les meilleurs résultats dans la phtisie et la tuberculose pulmonaire à la dose de 4 à 6 capsules par jour prises au commencement du repas. / Dépôt : Pharmacie, 1, rue Bourdaloue CHAPOTEAUT LES DIATO HISTOIRE NATURELLE, PRÉPARATION CLASSIFICATION ET DESCRIPTION DES " PRINCIPALES ESPÈCES PAR LE Dr J. PELLETAN AVEC UNE INTRODUCTION A L’ÉTUDE DES DIATOMÉES Par 11. J. DEBY UN CHAPITRE CLASSIFICATION DES DIATOMÉES Par M Paul PETIT ET UNE LISTE COMPLÈTE DES DIATOMÉES FRANÇAISES Par 11. II. PEBAGALLO Deux volumes graud in-8° (600 pages, 500 gravures Mans le texte , et 10 planches ) JPrix : 22 Francs LIBRAIRIE J.-B. BAILLIERE ET FILS 19, Rue Hautefeuille, 19 LEÇONS SUR LES SPOROZOAIRES Par G, BALBIA1I Recueillies et publiées par le Dr J. PELLETAN Un volume, grand in-8°, avec 52 figures et 5 planches lithographiées Prix : 8 fr. au lieu de 12 Bureau du Journal de Micrographie , 3, rue de Lille. i MICROGRAPHIE » m •* - 49 , boulevard Saint-Michel , 49, PARIS Médaille d’ Argent à l’Exposition Universelle de 1889 SPÉCIALITÉ DE FOURNITURES POUR LA MICROGRAPHIE Lames porte-objets et lamelles minces de toute espèce, cellules de verre, chambres humides, nécessaires à réactifs ; boîtes à préparations, instruments, verrerie, matières colorantes et réactifs pour les recherches de microscopie et de bactériologie préparés consciencieusement d’après les instructions des auteurs, préparations microscopiques variées et spécialement de bacilles. — Dépôt des Microscopes Lietz, et des Microtômes Miehe et Jung-Thoma. Fièvres intermittentes et paludéennes PAMBOTANO MIDY Ie Pambotano (Calliandra Houstoni a été l’objet d’un rapport du Dr Dujardin-Beau- metz à l’Académie de Médecine, le 13 février 1890, à la suite d’un mémoire présenté par le Dr Valude, mémoire confirmant par de nombreu¬ ses expériences faites en Sologne, les propriétés anti-pakidéennes du Pambotano, déjà signalées- par les médecins des pays hors l’Europe, dans les cas ayant résisté à la quinine. D’après le Dr Villejean, la racine de Pambo¬ tano contient une résine, des huiles essentielles et un tanin particulier, substances toutes solubles dans l’alcool. C’est donc à la forme d’élixir qu’a eu recours M. Midy. Chaque flacon de Pambotano de la contenance de 100 grammes, représente 70 grammes de raci¬ nes que l’on fait prendre en quatre fois, dans de l’eau chaude sucrée, à deux ou trois heures d’in¬ tervalle. Il ne faut pas administrer après des repas afin d’éviter toute crainte de nausées et vomissements. Il est rare que l’on soit obligé de recourir à un deuxième flacon. Dépôt à Paris : Pharmacie Midy, 113, faubourg Saint-Honoré. VIN DE CHASSAING A la PEPSINE et à la DIASTASE Rapport favorable de V Académie de Médecine, le 29 Mars 1864 Les médecins comprendront la nécessité qu’il y avait d’unir dans un même excipient la Pepsine, qui n’a d’action que sur les éléments azotés, à son auxi¬ liaire naturel la Diastase, qui transforme en glvcose les éléments féculents, et les rend ainsi propres a la nutrition. Cette préparation, capable de dissou¬ dre le bol alimentaire complet, leur donnera les meilleurs résultats contre les DIGESTIONS DIFFICILES OU INCOMPLÈTES LIENTERIE, DIARRHÉE VOMISSEMENTS DES FEMMES ENCEINTES AMAIGRISSEMENTS, CONSOMPTION MAUX D’ESTOMAC YSPEPSIES, GASTRALGIES CONVALESCENCES LENTES PERTES DE L’APPÉTIT, DES FORCES, ETC- PARIS . — 6, Avenue Victoria, 6. — PARIS