DSS Se = —: e ERREURS EE RL F RS SES RE RES " ] rat A ra a" V1 L A TION | ni 1 in RAA a! LOTO Le 1) ' À f + È 1n L " CET L ( r À RE PAT | in A RE À . Es d mi, lu Fa ik A "al 4 LT * MASOITOS : | 1, PUR ù æ v { ET) 1: - Ù 1 L : L AA | L'T . L l'a L UC ten k | Al 4 | | J 0 LUS | l x { Li to 8 1 (l : Qi 1e a Ï DEN MAT ù W ie L ; ; ns L . 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A FA inst ; = == — - Ted » = en n Doc , es - ; - * + ‘à # + ï LA É » "A à 9 .- > à Le ce * L = ù n à L 6 n_j : . FR te ï ! we ua” JOURNAL DE PHYSIQUE, ‘DE CHIMIE. ET. D'HISTOIRE NATURELLE. DISCOURS PRÉLIMINAIRE; Per':3.-Cr FAIRE AE de ASTRONOMIE. ” UATRE nouvelles comètes ont paru dans le cours dé l’année, & ont été obfervées par difiérens aftronomes. Le 19 janvier, Méchain étant à Barcelone en apperçut une dans la : conftellation du Dragon , laquelle fut vue le même jour.en Sicile par, M. Piazzi, & à Philadelphie par M. Rittenhouze, Ses élémens. ont été calculés par Sarron, Mechain &c Piazzi. Le r7 mai, à Tarbes, Dangosen apperçut une feconde dans la conftel- lation du Corbeau, Mais on n'a pu la voir à Paris, ni en déterminer l'orbite. Tome I, Part. T, an 2°, NIVOSE, AS 8 « +. 4 JOURNAL DE PHYSIQUE,DE CHIMIE Le 24 feptembre, Perny en découvrit une treifième à Paris dans la conftellation de Cafiopée. Sarron en a calculé les élémens de l'orbite. Le 27 feptembre , Meflier en découvrit une quatrième dans la conftel- lation du Serpentaire, & l'obferva jufqu'au 11 oétobre, On la reverra à Paris au mois de janvier. Sarrôni en a caléulé les élémens qui lui ont, préfenté beaucoup de difficultés, parce qu’elle étoit proche du pole de l'écliprique, Lalande , fecondé de fon neveu ; a continué fon grand travail fur 1 étoiles, Certe année ils en ont obfervé 6000, en forte qu'ils ont la pofition d'environ 1500 étoiles dans notre hémifphère. M. Barry à Manheim a déterminé la pofition de 600 étoiles. M. Piazzi à Palerme, & la Chapelle à Montauban, s'occupent des étoiles méridionales qu'on voit difficilement à Paris, Ces poftions des étoiles font de la plus grande utilité pour les obfer- vations délicates de l'Aftronomie , aujourd’hui qu'il eft bien reconnu que prefque toutes les étoiles , au moins les principales, ont des mouvemens particuliers. Les aftronomes françois continuent avec aëtiviré le travail fur l’arc du méridien qu'ils mefurent depuis Dunkerque jufqu’à Barcelone. Cette belle opération déterminera la mefure la plus exacte qu'on ait encore de l'amplitude de l'arc du méridien à 45°. On trouvera des détails plus amples des travaux aftronomiques en 1703 dans le Mémoire que nous a donné Lalande au mois de novembre, Les peuples les plus anciennement civilifés ont fenti le très-grand avantage de prendre dans la nature un prototype ou étalon, auquel ils rapporteroient routes les mefures linéaires & de capacité. Il paroît que les Egyptiens les premiers en ont fait l’application, & ils en onc laiflé à la poftérité les preuves dans un des plus beaux monumens qu’aient jamais élevé les mains des hemmes (1). « Je trouve, dit Pauéton dans fa Métrologie, 1°, que le côté de la bafe de la grande pyramide d'Egypte pris 500 fois ; 2°. que la coudée du nilomètre (dite aufli coudée facrée évaluée à 2 pieds géométriques } prife 200000 fois; 3°, qu'un ftade exiftant & mefuré à Laodicée » dans l’Afie mineure par M. Smith, pris O0 fois: je trouve, dis je, » que ces trois produits font de même valeur, & que chacun en parti- » culier eft précifément la même mefure d’un degré qui a été déterminée » par nos géomètres modernes », LI Q 5 EE] (1} J’avois propofé de faire au haut du Mont-Valérien (on Calvaire ) un monument qui ne feroit pes difpendieux & rempliroit le même objer On couperoit le fommer de ce mornticule, de manière a repréfenter la bafe d’une grande pyramide; on revét'roit en pierres dures de granit les côtés de cette pyramide ; on auroit de cette manière une mefure invariable, ou un prototype en grand de nos melures. ET D’HISTOIRE-NATURELLE. $ Ainf le pied géométrique étoit la quatre-cent-millième partie d’un degré, ou 10 pouces 3,31 lignes. ‘ Les anciens avoient encore une autre mefure qu’ils appeloient pied pythique, & qui eft encore en ufage à Gênes, à Marfeille fous le nom de Palme , dit Romé de Lifle, & dans nos contrées méridionales, On le nomme encore par. Ce pied pythique ou delphique eft de 9 pouces 1,48 lign. Il peut être déduit , fuivaht Romé de Lifle ; de la longueur du pendule, dont il feroit le quart. Ce qui fuppoferoit que les anciens avoient fixé la longueur du pendule à 36 pouces 6 lignes — +. Suivant Bouguer, la longueur du pendule au bord de la mer fous l'équateur, eft de 36 pouces 7,07 lignes ; & feulement de 36 pouces 6,70 lignes à 2434 toifes de hauteur, ‘ À la latitude de 24°, qui ef à-peu-près celle de Sienne, la longueur du pendule eft fixée par les obfervateurs modernes à 36 pouces 7,50 1 gnes. Elle feroit moindre à une certaine hauteur, On voit combien peu les mefures égyptiennes différoient des nôtres. Ces diflérens mérrèces linéaires décermineront enfuite ceux de capacité, er cubant telle ou telle portion des premiers. L'Affemblée conftituante , à qui Romé de Lifle donna fon ouvrage, adopta les métrètes des anciens, & chargea nos favans de faire les expériences néceflaires. Il fut anèré en conféquence qu'on mefureroit de nouveau la longueur du pendule à la latitude de 45°, & celle d’un arc du méridien à la mème latitude. Pour avoir amplitude de cet arc du méridien avec plus d'exadtitude , il fur arrêté qu'on mefureroit plufieurs degrés, favoir , depuis Dunkerque jufqu'à Barcelone ; & c’eft ce qu’on exécute dans le moment. L'Académie des Sciences de Paris propofa de tout rapporter à des divifons décimales. Elle fuppofa le méridien divifé en 40000000 de parties, & fon quart en 10000009, Ce dix-millionième eft le module ou prototype primitif, qu'on appellera MÈTRE , au lieu de métrète, La longueur du mérre eft 36 pouces 11,44 lign. Le quart de ce mètre fera le nouveau pied de 9 pouces 2,86 lign. & différera peu du quart de la longueur du pendule ou du pied pythique. Les autres mefures linéaires ou de capacité dériveront toutes du mètre : c'elt ce qu'a prononcé un Décret, Mais dans toutes ces mefures on fuivra Les divifions décimales. Le cercle qui dès la plus haute antiquité avoit été divifé en 360 parties, correfpondantes aux 360 jours, dont pendant long-tems on fuppofoit l'année compofée, le fera en 400 parties ou degrés. Le degré fera divifé en 100 minutes, la minute en 100 fecondes. . . Le jour qui avoit été également divifé par prefque tous les peuples, ou en 12 parties ( heures ), peut-être par sapport aux 12 fignes du zodiaque, 6 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE où en deux fois douze ou 24 parties, cemmelil left chez la plupart des peuples modernes, le fera en 10 heures. Û ‘ Chaque heure fera divifée en 100 minutes, Chaque minute en 100 fecondes. ant Le nouveau pendule fera 100 ofcillations dans la nouvelle minute, & 70 à-peu- près comme le pouls humain , dans l’ancienne minute, Il aura 27 pouces 4 lignes de longueur, | Le nouveau degré de la terre fera la quatre-centième partie d’un méridien : & à une diftance égale du pole & de l'équateur (ou 45° degré de latitude, ancienne divifion) ou fo degrés de latitude, nouvelle divifñon, {a longueur fera de f1324 toiles. : Z :0 OL 'O"CT'E. Comparetti a donné des détaiis du plus grand intérêt fur les parties interbes de l'oreille chez les différens -animaux. Ses recherches con firment, qu'ici comme par-tout ailleurs, la nature n’a qu'un feul plan qu'elle modifie prodipieufement, On retrouve dans l’oreille interne des différentes clafles d'animaux à-peu-près les mêmes parties, telles que les cabaux demi-circulaires, & les oflelets, mais différemment configurés, Pinel a fait de nouvelles recherehes fur l'anatomie de la tête de Péléphant. Il rappelle que dans la plupart des quadrupèdes il fe trouve entre les deux os maxillaires fupérieurs un os qui n'eft point chez Phomme { ceft une dés différences dans la ftruture du corps humain d'avec celui des atadrupèdes ). Cet os qu'on appelle inter-maxillaire avoit été vu par Perraut, C'eft dans çet os que font logées les défenfes de l'éléphant. Or, il s’agifloie de favoir comment des mafles auffi énormes que celles des grands éléphans qui pèfent jufqu'à fept à huit cens livres , peuvent être fupportées par l'animal, C'eft dans la pofition ferme de cet os inter-maxillaire qu'on trouve la folution de la dificulté, L'auteur a enfuite décrit une cavité qui fe trouve à la partie fupérieure & poftérieure de la tête de l'éléphant. Cette cavité fert de point d'attache à desmuftles püiffans qui s'étendent le long des vertèbres de animal | & font fufifans our foutenir fa tête & Jui faire faire les plus grands efforts. L’Hiftoire de l’Académie des Sciences de Paris en 1753 fit mention d’un bœuf tué à la boucherie, dont toute la mafle du cerveau étoit offifiée. Pinel en a donné la defcription. Deyeux a fair l’añalyfe chimique de ce cerveau. Il en a retiré, comme de toutes les matières offeufes, de l’eau, des fluides aériformes, de l'huile, de l’aikali ammoniacal ; & le réfidu étoit un fl phofphorique calcaire. Commient ce bœuf, qui fe portoit bien, pouvoit-il vivre ayant toute la fafle du cerveau offifiée ? Dans Les petites efpèces d'animaux en peut leur couper la tête fans ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 7 - qu'ils périflent , parce que les ganglions paroiflent fuppléer au cerveau. La inème chofe pourroit-elle avoir lieu pour les grands animaux ? 11 ne paroît pas que cela ait pu être autrement pour ce bœuf. Lérhinoceros de la Ménagerie de Vertail'es étant péri cette année, Vicq-d’Azir & d'autres anatomiftes l'ont diiléqué avec beaucous de foin. Nous ferois connoître leur travail, qui reétitie beaucoup d'erreurs ou on avoit fur l'anatomie de cet animal. 1 = Desgenettes a donné des réflexions fur Putilité de l’'Anatomie artificielle préparée en cire. Quoique ces fortes de préparations s'éloignent toujours plus ou moins de la nature , elles peuvent néanmoins fervir dans plulisurs circonftances; & il propofe d'en avoir en France comme à Florence, Huber a fait de nouvelles expériences fur les abeilles , & prélenré de nouveaux faits qui nous ont été communiqués par Cotte. I} croit que Fabeille appelée reine ou mère, qui eft la feule qui ponde , eft fécondee par le bourdon dans les airs & non dans la ruche. Cette técondation fuffit pour deux ans. Si elle eft fécondée dans les quinze ou vingt premiers jours de fa vie ; elle pond d’abord des œufs d’ouvrières, & enfuite des œufs de bourdons. Mais fi la fécondation eft retardée jufqu'au vingtième jour de fa vie, elle ne pond que des œufs de bourdons. Elle diftribue elle-même fes œufs dans les différentes cellules. Celles des reines font pyramidales. Huber penfe avec Schirach qué fi les abeilles ouvrières aggraridiflent les cellules des œufs des ouvrières, & leur donnent la même pâtuie dont elles nourtiffent les œufs des reines, cette différence d’alimens développe dans les vers d’ouvrières des organes propres à la fécondation £ & que ces vers d'ouvrières , lorfqu'ils fe transforment , font de véritables reines. ... Ce font des faits qui méritent bien d'être conftatés. L'hiftoire des infeétes acquiert tous les jours: & les deux belles collections qui fe publient en France , celle des papillons d'Europe, & celle des coléoprères ; fe continuent avec les mêmes foins, quoique la mort de Gigot d’Orcy fit craindre une interruption ; mais fa veuvé, de concert avec les autres collaborateurs, y apporteront la même vigi- Jance, M Wieweg a publié à Berlin une énumération des papiflors de la Marche de Brandebourg en deux cahiers , avec fiyures enluminées. M. Cävoliui a donné’ Naples un Mémoire fur la génération des poiflons & des écrevifles. : M. Butfch a donné à Jena fix planches repréfentant des coquilles rares des fables de la mer. Elles font accompagnées d’un texte en latin & en allemand. < M: Keïr a publié à Londres 24e Animal Kingdon,, le règne animal, M. Cyrillo a publié à Naples une Entomologie napolitaine en huit plauches, & JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE M. Donndoif a publié à Leipfick un Manuel de Zoologie d'après les ebfervations les plus récentes, M. Ebert Tomes a donné une Hiftoire-Naturelle pour fa jeuneffe. M. Goze a donné une Faune européene ou hiftoire nouvelle des animaux d'Europe, Le favant ouvrage de Latham fur les oifeaux a été traduit en allemand par M. Bechftein. sot-i07% M. Panzer a donné une Faune des infectes d'Allemagne en quarante- huit planches enluminées, 3 BIO TAN TO UE. Ramatuelle a donné un beau Mémoire fur l'utilité des bourgeons. On appelle bourgeons les jeunes poufles non développées des arbres , aibrifleaux & arbultes. Ils paroiflent aux aiffelles des feuilles, des fupports & aux fommités des rameaux, Ainfi le bourgeon eft un abrégé de la tige qui doit en fortir au printems. Il y a des bourgeons écailleux , c'eft-à-dire, receuverts de petites écailles ; & d’autres non écailleux , c’eft-à-dire, qui n'ont point d'écailles, ou qui n’en font pas recouverts entièrement. Il y a encore des bourgeons foliacés, Gemma foliacea vel ramifera, qui ne produifent qu’un rameau garni de feuilles; le floral, Gemma florifera vel frué&ifera : celui-ci ne porte que des fleurs; le mixte, Gemma ‘mixta, qui porte feuilles & Aeurs, L'auteur fait enfuite voir l'utilité des bourgeons, & tout le parti que le botanifte peut tirer de leur connoiffance. Ramatuelle a aufli donné une méthode pour connoître les arbres & arbrifleaux de la France fans recourir aux parties de la frudification. Ce travail eft d'autant plus important que plufieurs arbres étrangers ne fleuriflent pas chez nous, & d’autres très-rarement. La république des Lettres a perdu cette année Bulliard, botanifte diftingué, Ventenat a donné dans ce Journal un extrait bien fait de V'Hifloire des Champiguons de Bulliard , ouvrage qui a beaucoup avancé nos connoiflances fur cette clafle de la Cryptogamie. Bulliard à bien prouvé que la génération des champignons fe faifoit comme celle des autres végétaux par le concours des deux fexes. Il a laiflé beaucoup de matériaux pour achever çet ouvrage : Juflieu s’eft chargé de nous en faire jouir bientôt. L. Reynier nous a donné des vues fur l'influence du climat fur les végétaux. Il a fait voir par un grand nombre d'obfervations qu'ils éprouvoient des changemens confidérables ; & cette partie mérite certainement toute l'attention du botanifte, pour qu'on ne donne pas çomme efpèce, ce qui n’eft qu'une variété à raifon du fol & du climar. Linné cet obfervateur exact , a dit avec raifon qu’une stande quantité de ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 9 &e ce que nous appelons e/péces parmi les‘ animaux & les végétaux, n’eft que des variétés ; quelques-unes de ces variétés font dues à l'influence du fol, du terrein, de la nourriture, de l’état de domefticité, de la culture, &c. &c. ? D'autres de ces variétés font des mélanges des efpèces comme les plantes 2ybrides, c'eft-à-dire, celles qui proviennent de ce que la feménce du mâle d’une efpèce aura fécondé la femelle d’une autre efpece, La même chofe à lieu pour les animaux: le chardoneret & le ferin de Canarie donnent des mulets qui perpétuent leurs efpèces. . . . Le cheval ; le renard , le loup, le chien, font des mulets qui perpétuent leurs efpèces, en forte qu'il fe pourroit que ces quatre efpèces qui paroiffent bien diftinétes vinflent d’une feule fouche primitive. $ M: Senebier a envifagé les bourgeons en phyficien : ila fait voir qu'ils font. enveloppés d'écailles qui les garantiffent tout l’hiver. Mais aufi:tôe que La sève {8 met en mouvement selle produit deux effets fur la branche 8&c Le bourrelet qui foutient ces écailles; elle les gonfle & Les allonge, Dès-lors ces écailles fe trouvent écartées l’une de l’autre , & le bouton s'ouvre : les petites feuilles fe développent. Le do&teur Withering a donné le troifième volume de fa Botanique de la Grande-Bretagne : il renferme la clafle des cryptogames. 22 M, Schmide a donné la première centurie de fa Flore de Bohème; Elle fe trouve à Prague : il a aufli décrit quelques plantes nouvelles &c xares, | is] : Les prémices de la Flore de Salzbourg ont été données par Le docteur Schrank : elle fe trouve à Strafbourg. On a aufli publié une defcription des arbres fruitiers d'Autriche. M. Retzius a publié fon fixième & dernier fafcicule d'ebfervations botaniques , qui offre beauçoup de plantes inçonnues jufqu’ici, & qui fone très-bien décrites. M. Roucel a donné un Traité des plantes des provinces Belgiques. M. Maddock a publié à Londres le Directoire du Fleurifte fur la culture des Fleurs, orné de planches, On a publié à Gotha üne Hiftoire-Naturelle & phyfologique des plantes, dédiée aux amateurs de la culture des plantes. Ê On a donné à Lifbonne une nouvelle édition du recueil des plantes indigènes du Portugal. ” MINÉRALOGIE, M. Mafcagni annonee que dans les lagonis des environs de Sienne & de Voltérre, il a trouvé un borax à bafe d’alkali volatil, & l’autre à bafe calcaire. Il y a aufi obfervé du fel ammoniac, qui fe préfente différemment que celui qui fe trouve au Véfuve. Tome 1, Part. I, an 2°, NIVOSE. B 10 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIÉ On voit ici le borax fe former comme dans les lagonis du Tibet, Mais il y a un fait nouveau dans l'obfervation de M, Mafcagni. I a trouvé du fpath boracique calcaire comme celui qu'on rencontre dans la montagne de Kalkberg proche Lunebourg, dans le duché de Brunfvick, excepté qu'il ne dir pas qu'il foit criftailifé, Celui de Lune- bourg eft dans du gypfe rougeâtre. Il y a aufli beaucoup de gypfe dans les lagonis de Sienne, fuivant ce que m'a dit Dolomieu ; & il n’eft pas difficile d’en trouver Porigine : ces lagonis font aa it d’exhalai- ons hépatiques fulfureufes, provenant fans doute de la décompofition des pyrites, qui en tiennent les eaux à une température de 40 à 60 degrés, Cet acide vitriolique fe combinant avec la terre calcaire forme du gypfe, au milieu duquel peut criftallifer le fpath boracique. On peur fuppofer que la même chofe a lieu à Lunebourg, il s’eft produit du gyple au milieu duquel fe feront formés Les criftaux de fpath boracique. L’alkali volatil qui fe rencontre dans les lagonis de Sienne indiquent qu’indépendamment des pyrites, il s’y trouve des matières bitumineufes, lefquelles dans leur combuftion donnent cet alkali. Ainfi on voit que par-tout la nature fuit le même procédé pour la production du borax dans les lagonis , c'eft-à-dire des petites mares d'eaux chaudes, & plus où moins chargées de différents gaz & de matières birumineufes. «M. de Sauflure fils a fait une nouvelle analyfe du fappare (fchorl bleu, cyanite de Werner). Il le diftingue en deux efpèces ; l’un aflez dur pour faire feu avec l'acier , & l'autre moins dur, Ils contiennens aflez fouvent de la ftéarite entre leurs lames. ts; Ce fappare dur lui a donné, x Atpile DIU 5e US Te PS Terre filiceufe. .....,. 60e +. .:5:029,2 Calces 4 es des poor an en ation 0225 Magnéfie, ....... soso 2 Chaux Re 07020 ET Faute pente cesse 4,9 Le fappare tendre lui a donné à peu-près les mêmes produits. * Il fuit de cette analyfe, que le fappare contient beaucoup moins de magnéfie que n'en avoient donné les premières analyfes , celle de M. Struve qui avoit dit avoir retiré jufqu’à 0,30 de magnéfie ; ce qui me l'avoit faic ranger parmi les pierres magnéfiennes. Mais d’après cette nouvelle analyfe, il faudra le mettre dans la clafle des pierres filicées avec les fchorls , c’eft ainfi que lanalyfe doit rectifier les méthodes de minéralogie, ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 1r Sage a fait voir que les maibres s'altèrent d'autant moins à l'air qu'ils font plus purs: & qu'au contraire, plus ils contiennent d'argile & d’ocre ou chaux de fer, plus facilement ils s’altèrenc & fe décom- pofent à l'air. Cette argile & l'ocre font pénétrées par l'humidité de l'air, gonflenc, & font éclater les parties calcaires criftallifées qui réfiftent, Les marbres blancs, Les noirs antiques, les chipolins, réfiftent bien à l'air, au lieu que routes les brêches qui contiennent plus ou moins d'argile, font promptement altérées. M. Hermann a publié des obfervations fur l’avanturine de Sibérie, quartz de la couleur de pierre de corne mélangée de mica. L'avanturine d'Efpagne eft également un quartz rougeâtre qui contient du mica. 5 J'ai fait voir que fi par avanturine on entend feulement une pierre chatoyante micacée, il n’y avoit de véritable avanturine, que le feld- {path micacé, tel que j’en ai. Et j'appelle faufle avanturine , toutes Les autres pierres micacées, demi- tranfparentes, & aflez dures pour recevoir le poli. M. Hermann nous a aufli donné des détails intéreflans fur l’aigue- marine de Sibérie, & les lieux où elle fe trouve. Huber a communiqué à Faujas une notice curieufe fur les matières volcaniques de l'Isle-Bourbon, On fait qu’on trouve dans ces volcans de verre brun réduit en fils affez déliés. Il penfe qu’ils font dûüs à des matières abfolument vicrifiées aux parois fupérieures des cavités du volcan : que ce verre retombe dans la cavité du volcan en fils, lefquels font enfuite rejetés avec les autres matières du fein du cratère. * Les pierres figurées de Florence ont excité depuis long-tems la cu- “siofité des amateurs. Dolomieu a expliqué la formation de toutes ces _figures régulières en apparence; il a fait voir que ce font des pierres marneufes, ou argilo-calcaires. Elles fe fendillent par la retraite de la partie argileufe. Un fuc calcaire s'introduit entre chacune de ces parties .comme dans les Zudus helmontii, & les ifole; expofées enfuite à l’ac- tion de l'air, elles font altérées par l’eau. Mais la décompoñition ne fait pas une progreflion égale dans chacun de ces monceaux pris ifo- Tément, parce que les cloifons de fpath-calcaire ne font point per- méables à l'infiltration de l'eau. Ces eaux entraînent avec elles des parties ferrugineufes qui fe dépofent dans ces petites mafles ifolées , & qui -produifent ces couleurs & ces formes bizarres, L'eau d’une fontaine auprès de Tours contient de Ia chaux vive, _füivant Fobfervation de Laumont ; il a vu fe former à fa furface une 4 pellicule qui eft de la vraie crème de chaux ou fpath calcaire régé- "néré. C'étoit une grande queftion parmi les chimiftes, de favoir par quel Tome 1, Part. I, an 2°, NIFOSE, | B 2 x2 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE moyen la terre filiceufe étoit tenue en diflolution dans les eaux chaudes d'Iflande. M. Black le leur a appris en faifant Panalyfe des eaux de deux de ces fontaines, celle de Rikum, & celle.de Geyzer.” 10000 grains des eaux de Rikum lui ont donné, Gaz hépatique une légère portion. Alkali minéral cauftiqe . .....+%++7e4%" O,SI grains Terre argilleufe .:..:..2.,.:.4444%.:10,05 °° Terre filiceufe. esse seeessesstes de 3:75 SL en mere De ste lon COOP IiIDRES ». ‘Sel de Glauber «4 summer eme 1,28 10000 grains des eaux de Geyzer lui ont donné , Gaz hépatique une légère portion. ‘Alkali minéral cauftique . ....44.4.4 46.5 0:95 grains. Terre argilleufe: 4.4.4, 4040. 0,48 Terre filiceufe. ....es..ssesesesse.es 5,40 Sel marin... e 7» jap sn eee eiele 14 sieueu2) 3102340 F Sel de Glauber +... 1,46 © Ces eaux contiennent donc une efpèce de liqueur des cailloux faite par la voie humide, gerer sise La terre filiceufe eft ici ténue en diffolution par le natron cauftique. ‘On favoit bien que cette terre mêlée avec l’alkali & expofée à un grand coup de feu, étoit. difloute avec effervefcence pour former du verre, equel verre peut criftallifér, fuivant les obfervations de MM. Kéir & ‘Pajot. Mais on ignoroit que cette diflolution püt s'opérer dans l'eau bouillante. La petite portion de gaz hépatique y contribueroit-elle ? Les foies de foufre font de grands diflolvans des fubftances métalliques ; mais “on ne connoît point encore leur action fur les terres. ni #, La terre aroilleufe de ces eaux eft également tenue en difflolution par l'alkali minéral cauftique. Si dans une diflolution d’alun on verfe de l'aikali minéral cauftique , la terre alumineufe eft d’abord précipitée mais fi on continue d'ajouter de l’alkali, & qu'il y foit en excès, il rediffout la terre alumineufe, & le précipité difparoît. Il feroit néanmoins poffible que cette diflolution eût été faite: par fa voie sèche dans.les entrailles des volcans; c’eft-à-dire, que la terre filiceufe fe rencontrant ayec du natron dans le foyer du volcan eût été fondue, & eût formé un verre avec excès d’alkali, lequel eft enfuite diffous par les eaux courantes qui paflent dans ces environs & y contractent ce grand degré de chaleur, ee ET D'HISTOIRE-NATURELLE. C1 x3 M. le marquis deBrezé a trouvé dans les eauxide Luseh Montferrat la terre filiceufe également tenue en diflolution, par des fubitances analogues d'Celfes' du Geyzefi 2! 4° 098 ©] ommos sigsrgoll: : #77 Quatre livres des eaux de Lu lui ont donné Gaz hépatique & foufré.....:... Sel/marin.; . 2jn;b5 à Haba #5 secs 110 lin Sel marin calcaire + se 3 soso die 928 1 n'sriSélénite us. rs yn1718h 34 ,zuslhs as 5à SAR | Chaux F CE mA . .. en 0 9010) 110,28 0%5l0rr Terre filiceufe . Me Rhone Mere» cm NO 2 £: sd Voilà danc ‘encofe la terre filicenfe tenue en diffolution dans une eau €haude qui contient du gaz hépatique, du foie de foufre calcaire & de la Chaux: Hbdntoitt ere antns ses 1 Ch Fe 573 Cette. partie de nos connoiffances fait, des progrès rapides. Sa arche eft d'autancplus sûre, qu'elle ;eft aujourd'hui foumife 4, là fisuéut du calcul Ne tee ed #6 1 L US e$1 1n0b,1107b Tab dine Ï elle animaux,- ;!... A5 LR 21199 tone usild 1 lugslc - Le, botanifte ne confidere. que les, efpèces fim Fe É randis que le TE Ne LT à 7 113vVU9N 2 D ti > fleurifle ‘en, diftingue Les variétés. Celui-ci a um granc nombre de Variétés AUOT SOL ran@ d'œillets, de jacinthes. . : . Le jardinier diftingue plufieuts “Variétés de chaque efpèce de fruits, tels que cerifes, pêches, pommes, pôires ME Il a également plufieurs variétés de plantes potagêres choux } afperges dope ee Preis ui ue ae A C0 SONORE t Le zoologue ne connoît qu'une efpèce de chien, de cheval, de taureau, & l’économe ruralaun grand nombre de Variétés dé chacune de ces efpèces. Lile 4 : Lou + ; Le criftatlographe,eft au minéralogifte à-peu-près domme lé Aeurifte le jdinier . . font au botanifte , & l’économe rural au zoolëvue, Ë »Leyminéralogille ne voit dans les différentes variétés de fpath calcaire que. du fpath calcaire, c'eft-à-dire , de la tèrre calcaité combinée aves 01 4 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE V'air fxes dans les différences vatiétés de fpath pefant que de la terre pelante éombinée avec l'acide vitriolique. . à ::: : | LE Mais Le criftallographe comme le fleurifte, le jardinier , l’'économe tural. . . . diftingue enfuité les:variétés de, formes.ou de criftallifations. La CRalograpaie fe diftingue en deux parties. La première fe borne à une fimple defcription des criftaux, dont elle décrit feulement les formés, 8 mefure la valeur -des angles. La feconde éft analytique: Elle cherche à afligner la forme des molé- cules dont font formés les criflaux, & déterminer l'arrangeiment de ces : molécules pour former toutes les variétés. Haüy nous a donné un très- beau Mémoire fur ces objets, & n'ayant pas eu le tems de nous en fournit les calculs, Gillot fon élève’ S'en'eft'chärgé. à | . On connoît ‘déjà les molécules de plufeurs'efpèces de criftaux, par EXEMPIE sr PUS PTIT SH OLIS SEREONT HO 4 ta ele du fpath calcaire eft une lame rhomboïdale cblique eu - un prifme rhomboïdal \oblique, dorit les angles:du rhombe font 101° 3213"; & 782747. | RE La 7” La molécule du fpath pefañt eft une läme rhomboïdale , où un prifine rhomboïdal droit, dont les angles du rhombelfont les mêmes que ceux du fpath calcaire, c'eR-à-dire, 101 32/ 13", & 78° 27/ 47". La molécule des, criftaux de fücré, fuivant Gillor , eft un prifme “tétraèdre droit à bafes rhombes, & dont les pans fonc inclinés entt'eux de 102° 33/20", & 77° 26° 40/. ve IL eft plufieurs fubftances dont on ne peut énçore aflurer la nature de {a molécule. RU RER TES É De AU NUE Les molécules des criftaux étant déterminées , il s'agit d’afligner a manière dont elles'font pofées & arrangées dans les différentes variétés: Elles peuvent être fuperpofées direétèment ,& formeront pour lors des prifmes droits, fi la molécüle eft droite, comme celle du fpath pefant ; ou oblique , fi la molécule eft oblique , comme celle du fpath calcaire. :. Les molécules peuvent être fuperpofées avec dés retraites; ce que _Romé de l'Ifle appeloit roncature, Bergman & Haüy lappellent décroiffement. is FTARIEUOU Cette retraite peut fe faire ; 1°. fur les arères ; 2°. ou fur les angles. Elle peut fe faire, dit Haüy , par uné fimple rangée , où deux rangées, ou trois rangées, ou quatre rangées, ou cinq rangées. . . . Haüy a trouvé dans la collection de Laumont un fpath calcaire donc il croit les décroiffemens de fix rangées. Il peut y avoir encore des décroifflemens £ d'un plus grand nombre de rangées, 28 Enfin , le décroiffement peut fe faire inégalement , c'eft-à-dire ; partie _fur l'angle, partie fur l'arère, &c cela fuivant différentes loix. Ainfi le décroiffement peut fe faire par une rangée für l'angle: & deux fur l'arête ; ainf dans Le fpath calcaire cubeïde Le décroïflement fe fait par une loi « ET D'HISTOIRE-NATURELLE. . 15 mixte fur les angles inférieurs des rhombes du noyau, laquelle a lieu par quatre rangées dans Le fens de la largeur , & par cinq rangées dans, celui de la hauteur. # On ne peut s’aflurer quelle loi a lieu dans un ctiftal qu’en le brifant ; car la même forme peut être donnée par différentes loix de décroiflement. Cuvier a prouvé que la forme du des cuboïde dont nous venons de parler peut être donnée par des loix de décroiflemens différentes de celles que M. Macie a calculées, mais que la, fracture du criftal prouve être les véritables. CRETE È | Dans toutes ces loix Haüy fuppofe que la molécule eft toujours la même dans toutes Les variétés des criftaux de la même füubftance, Mais j'ai de fortes raifons de préfuraer qu’elle diffère , finon quant à la valeur de angle, au moins quant aux dimenfions géométriques , longueur, largeur & épaifleur ; car il doit y avoir une raifon fuffifante qui détermine conftamment telle forme dans tel endroit , & telle autre dans un fecond local. Ainfi le fpath calcaire du Derbishire eft à dent de cochon, celui du Hartz en prifme hexaèdre. . . C'eft la feule difficulté qui refte fur cette matière, L'expérience en donnera fans duute la folution. La Criftallographie a été enrichie, cette année de la defcription de quelques nouvelles formes de criftaux. ; Gillot a donné celle de l’hyacinthe cruciforme : il fuppofe que fa molécule intégrante eft un tétraèdre. ge Hi a aufli donné la defcriprion des criftaux de fucre, qu'il dit être üh prifme à quatre pans avec des fommets dièdres ; les angles font les mêmes que ceux de la molécule, SO L'émeraude m’a préfenté une nouvelle forme : c’eft un prifme hexaèdre terminé par deux pyramides trièdres à plans rhombes , alternant avec les : faces du prifme, qui par conféquent, font également rhomboïdales ; en forte que Le criftal eft un dodécaëdre allongé à plans rhombes, L’arète du prifine m'a païu inclinée de 137° fur la face rhomboïdale de la pyramide. | Dodun m’avoit envoyé un fpath calcaire qu'il avoit cru criftallifé ,e cube. M. Macie l'ayant examiné avec foin reconnut que c’étoit un rhombe dont les angles font 87° 42' 30", & 92° 7 30”. Nous l'avons appelé en conféquence cuboïde, | Les loix que fuivent fes lames réfultent d’un décroiflement mixte für les angles inférieurs du rhombe du, noyau. Ce décroiffement fe fait par quatre rangées dans le fens dela largeur, & cinq dans le fens de la hauteur. & | | IL n’eft cependant pas impoflible que Le fpath calcaire criftallife en cube, Haüy en a prouvé la poffbilité. À 2" Üa criflal dé roche Rattutém'a paru indiquer la forme de fes molécules La mglécule eft une lame rhomboïdale, * La -poltion!.de cette molécule et parallèle à la face alterne des pyramides , & fait avec le coté dû prilme un angle de‘ r42°. 7 2 2LON3V- °UON 109) 95A40QHS Hip 5 La Dr 3 D On a fouvent dit qu'il } avoit Act er à criftallographes, Pont tout rs nié, Mais il p ut; eh avoir de rhom | Jai des cuiltaux de roche fans prifime, dont chaquie pyrdtnide’ a trois nignore que dans la purification du nitre il fe forme fur les chaudières ï La criftallifation des pi en de la'plupart des granits, dont les criftaux font très-pétits, a done 'pu' fe faire dans un fluide agité, ; À ET EL'FISTOÏIRE-NATURELLE. 17 + J'ai avancé depuis long-tems que la feproduétion des êtres organifés wégéraux & animaux ; étoit une véritable criftallifation : que leur noutri- ture & leur accroiffement s’opéroient par la, même doi, Cette idée a d’abord été combattue ; mais on-commence à en reconnoître la vérité, Deyeux ; dans l’analyfe qu'il a donnée du: cerveau pétrifié ou plutôt offifié d’un bœuf, a examiné le tifflu méchanique de cette fubftance , & y a trouvé des formes aflez prononcées pour dire : Quelles étoient' le réfulsat de La criflallifation dela fubflañce gélatineufe. Il me feroit facile de prouver ;, que toutes les fubftances dont fone formés les corps organifés, font fufceptibles d’affecter des formes régulières & de criftallifer, TZ ; Les os font compofés-en partie de matières calcaires combinées avec l'acide phofphorique & l'air fixe. Or, ces deux efpèces de fels terreux affeétent des formes très-réoulières, uoibst La matière muqueufe criftallife auffi très-régulièrement , lorfqu’elle eft pure, comme nous le-voyons dans Le fucre, qui: n'eft que cetre matière portée à fon plus haut point de perfe&tion. Les huiles peuvent également criftallifer. Le camphre affecte la criftallifation de la neige en étoile hexaèdre ; & cette étoile eft compofés d'octaèdres, : ‘ sd: Tous les différens felsineutres qui fe--trouvent chez les êtres organifés peuvent y criftallifer, tels que les: felsimarins denatron & de potafie , les fels phofphoriques de natron & d’alkali velatil. On en amême trouvé dans la femence des criftaux delfel,phofphorique de nätron. Il n'y a donc que la matière glutineufe végétale & la matière gélati- peufe animale qu'on n’a encore pu amener à criftallifer. Mais on pourra y parvenir par.fes mêmes procédés qui font criftallifer la matière fucrée ; & lobfervation de Deyeux prouve que la matière gélatineufe animale criftallife .réeilemenr. f | Or, toutes ces ubftances criftallifant féparément , pourquoi ne criftalliferoient-elles pas lorfqu’elles font réunies en maffe ? Mais il faut bien diftinguer deux manières de criftallifer de ces fubftances , & en général de tous les corps. … Lorfqu'elles fonc très-pures , & abandonnées à leur propre force , elles forment des criftaux réguliers comme les folides de la Géométrie : tels font les minéraux , les fels neutres. 4 +ainfi que. nous venons de le voir. J 4 N'ont:elles pas le même, degré de pureté? Leurs figures ne font point régulières, JL n'y a poinr, d'angles prononcés, & leurs formes font arrondies. Ainfi la calcédoïne criftallife toujours en mammelons, parce qu'elle eft furchargée d'argile , tandis que le fuc quartzeux pur donne des criftaux réguliers. Les gommes non épurées, criftallifent en:maramelons ; tandis que ce Terms 1, Par, I, an 2°. NIJOSE, 13 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fuc (puré dans le fucre donne des criftauxréguliers: Mais ce même fucre centenant.encore ce qu'on appelle le: fropy cette partie impure n'affecte poirit de figure: régulière :& a des: formes artondies, ©: 197 Le campbre criftallife auf en: fornie arrondie, lorfqu'il n’eft pas pur, qu'il eft furchargé d’une matière huileufe ; & cen’eftique lorfqu'ileft pur, qu'il affecte la forme oétaèdre: encore fes angles font-ils coujours un peu arrondis, \ CRE PEL qsshe emo à ULONT 5 Par la même raifon tous les fucs animaux & végéraux affeéteront également des: formes arrondies dans leurs criftallifations. C'eft pourquoi les végétaux & les animaux ne préfentenc/que de ces formes , & jamais d'angles prononcés ; parce qu’ils font compolés de fues qui ne font. pas aflez. épurés. PTS On va m'objecter que: la: calcédoine , les gommes:. :. . n’ont jamais de formes régulières, au lieu que les végétaux & les animaux ont leurs formes .conflautes. ave 1059 | sn 64 Auffi ne veux-je point établir une:comparaifon entière ; mais feulement faire voir que ces efpèces deccriftallifations ge doivent point avoir de formes anguleufes,mais des formes arrondies, Et Les fibres de l'amiante font fines , tenues , fouples, atroudies , 82 reflemblent quant à l'extérieur , jufqu'à un certain point , aux fibres ligneufes 8:aux fibres animales: Or ; l'amiante eft une criftallifation minérale qui contient, beaucoup: de maghéfie.: sh vus Si on fuppoñoit que des filets d’ainiante füuflenccreux, ils différeroient peu d’une fibre végétale, Ils ont lenacré deila fibre d'un beau chanvre où d'un beau lin. On pourroit même dire: que: le filer d'amiante reflemble, jufqu'à un certain point, au fil de foie ; quirpeut être confidéré comme une fibre-animale folide, c'eft-à-dire:, qui n’eft pas creufe dans fon intérieur. Û < Or, nous avons quelques criftaux de fubftances minérales perforés dans toute leur longueur; le nitre préfente fouvent ces accidens : j'ai des criftaux de plomb blanc également perforés. . . e Suppofons, 1°. Que plufieurs de ces fils d'amiante foient atrangés ent forme dé dendrites, d'arbrifleaux, comme les‘arbres de Diane ; 2°. Que ces fils foient vides: dans l'intérieur; ! 3°. Que cesvides foient:comme-dans la fibre végérale , dés efpèces d'utriciles. . .. On auroit ume/maffe qui approcheroit beaucoup d’un végétal. Au lieu d’une fibré d'amiante, fuppofons des filets de matière glutiz neufe, ou de foie, arrangés de la même manière & perforés, cette mafle rapprochereit encote: bien plus du végétal ou de l'animal. Dans cette hypothèfe il re s’agiroit plus, pour, de cette criftallifation, faire un véritable végétal, que dé lui donner le principe de vie. Lu ET IXEISTOIRE- NATURELLE. 19 . Or, iln'eft pas.douteux que, le-principe de vie chez le végétal dépend üniqueme ln a al Eu Voici ce que nous pouvons en. dire d'après les connoiffances acquifes. € La fibre végétale eft compolée de petites utricules aboutiffantes les unes aux autres,, FRS: HU | Des vaifleaux aériens ou traçhées paroiffent accompagner par-rout ces utricules. 2 DT RE EE à : Les liqueurs, telles que la sève, montent dans ces utricules comme l'eau dans les tuyaux capillaires ; & ces utricules étant fuperpofées Les unes fur les autres, la sève peut s’élever à la cime des arbres Les plus hauts , de la même manière qu’elle gagne le haut d'üne mafle de fable, d'un pain de fucre.... L'air qui eft dans les trachées favorife ce mouvement de la sève ; car il eft démontré par l'expérience qu’il éprouve des mouvemens continugls de dilatation & de condenfation (1). IL prefle , agit alternativement fur cette sève, & la force à marcher à-peu-près comme le mouvement périftaltique des inteftins le:fait fur les alimens. LÉ En fuppofant chez les végétaux un fluide‘analogue à celui que Galvani a découvert chez les animaux, & qu'il appelle éfeéfriciré animale, il influera également fur les mouvemens des liquides dans les végétaux. Tous ces fluides diftendent les vaiffeaux qui les contiennent , y dépofent des parties analogues par criftallifation fuivant les loix des affinités. . . . & nourriflent-ainfi de végétal en en augmentant le volume, jufqu'à ce que da fibre trop. roïde ‘ne fe prête plus à la dilatation ; & pour lors le vépéral cefle de croître. s : La fenfbilité ou’ irritabilité que pofsèdent les végétaux, & qui fe manifefte particulièrement dans l'acte de la fécondation, eft encore un effet phyfique de leur ftructure, ; De: cetrevqualité des végétaux à la fenfbilité &c à la vitalité des animaux, ileft facile de fuivre la nuance ; car le polype & les animaux qui ont.des trachées aériennes diftribuées dans toute l'habitude du corps, comme la chenille. .. . diffèrent moins du végétal qu'on ne le croiroir, Le tardigrave , Le rotifère. . . . qui peuvent être defléchés l’efpace de pluffeurs années (jufqu’à vingt-feptans }, & enfüuire humectés, reprennent la vie comme les noftochs. . : : La chenille qu’on peut tenir plufieurs heures congelée & enfuite ramener à la vie ...: doft avoir une organifation qui diffère peu de l’organifation végétale. dés Ces efpèces d'animaux , qui tels que le polype peuvent fe reproduire par fection , avalent leur nourriture , & leur eftomac doit être regardé comme les chevelus des plantes; car fi on coupe un polype au travers ; oo | (2) Dans le thermomètre d'air. Tome 1, Part. I, an 2°. NIVOSE. C2 La so JOÛÜRNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE du corps, que fon eftümäc foir par conféauént divife, l'animal fe nourrit comme auparavant : ici la furface de l'eftômac ptoduit donc les mêmes effecs que les chevelus de la plante : elle abforbe & pompe les fucs nourriciers. sucre anbhir ÉCRAN et L'air , qui eft en fi grande quantité dans les trachées de ces végétaux & de ces animaux, rébrend fon mouvement d’ofcillation par la conden- fation & la raréfaction, & leur rend la vie. . .. k Ro TT Ceci fufñt pour Faire voir commént la criftaflifation peut former une plante, un infè@e. . 4 RTS VE j AUS S RUES 3.81 £,39v98" : SGrÉ -Q iL'OiG FE: Dolomieu dans un, beau, Mémoire fur la-conftitution phyfque de l'Egypte, .a prouvé, 19. quelles rochers calcaires qui fe trouvent: dans!la baffe-Egypte n’ont aucun,rapport avec les atterriflemens du Nil; 2°. que cette bafle-Egypte s’enicombre peu-à-peu. par les fables apportés de la Lybie; 3°. que le fleuve y dépofe enfuite du limon:, en {orre que les fables combinés ayec ce limon ont exhauflé un peu le fol; 4°. que Vextenfion que le Delta a reçue depuis Homère n’eft pas fort conli- dérable. 120] 11 penfe que lorfque ce poëte fair, employer.uhe journée-entière de pavigation pour parcourir. l'efpace qui fépaxoit l'ile du Phare du conti- nent en allant chercher dans la direction! du fud la principale bouche du Nil, fa narration peut être exacte fans qu'il foir néceflaire de fuppofer un atterriflément de vingt lieues d’étendue entre les tems de Ménelas & ceux d'Alexandre; mais que l’atterriflement qui a réellement incorporé l'île du Phare au continent s’eft continué jufau'à l’entier comblement du lac Maréotis arrivé de nos jours. S'élevant enfuite à des confidérations plus générales, il voit Les rives du Nil dans une partie de fon cours , bordées de chaînes de montagnes de mème nature & également élevées des deux côtés du fleuve ; . . « D'où il conclur que ces rives éroient contigues ; qu’elles fe font. féparées par un affaiflement qui a produit la vallée d'Egypte... Généralifant de plus en plus cette idée, il penfe que le-baflin de la mer Rouge a été produit par la même caufe,ainfi que la plupart des autres vallées... : J'ai effayé dans plufieurs Mémoires d’éxpliquer tous les phénomènes géologiques par Jes loix de la criftallifation opérées fuivanc les degrés des affinités. . a Toutes les pierres font criftallifées ou d’une criftallifation cénfufe, où d’une criftallifation régulière : ceci a dépendu des circonftances de la ctiftallifation, Lorfqu’elle s’eft faite tranquillement , les criftaux ont été. gros & bien prononcés, Si le fluide au contraire a été plus où moins ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 2t aoité, la criftallifation a éré plus où moins troublée, & les criftaux ont été ou confus “ot très-petits. Nous avons vu que ce font les loix de La criftallifation qui s'opère dans ün fluide agité, Il y a un certain nombre de pierres dont la criftallifation eft facile à concevoir. Ce font celles qui font compofées d'une terre & d’un acide, telles que les pierres calcaires , les gyples , les Aüors, les appatits:, les fpatks boraciques,, les fpaths cungftiques , es fpath pefans, vitrioliques, êt aérés. Nous avons d’autres pierres daris lefquelles la Chimie n’a pu trouver d'acides, & dont la criftallifation paroît plus difficile à expliquer. Néanmoins on peut en donner des explications fatisfaifantes. Les fübflances alkalines fervent dans beaucoup de circonftances de diflolvans , & produifent également des criftallifations régulières’ M. Keira obfervé que le verre criftallifoit en prifme hexaèdre droit, Pajor a répété la’même obfervation. Les alkalis diflolvent un grand nombre de fubftanges méralliques, & les font -criftallifer. 3 * La terre calcaire cauftique entre dans le verre, & peut y conéourir à la même criftallifation. ES y Ces faits démontrent dont que les fubftances alkalines peuvent faire criftallifer les corps dont elles fonc les diflolvans , comme les acides ; &e c’elt d'ailleurs un phénomène conftant que tout corps qui eft en état de diffolution , criftallife , fi les circonflances ne s’y oppofent pas. Le foufre , le phofphore , les métaux. . . . rendus liquides par la chaleur, & aban- donnés à eux-mêmes, criftallifent ; les matières fücrées difloutes dans l'eau & abandonnées à elles-mêmes, criftallifent ; le camphre diflous en état d'évaporation, criftallife, ainfi que le cinabre. . . . L'eau congelée criftallife. . Il me refte donc pour établir que les pierres dans lefquelles on n’a point trouvé d'acides peuvent donner des criftaux réguliers, de prouver qu'elles ont pu ére tenues en diffolution par d'autres agens, Or, c'eft Ce que je puis faire. Nous avons déjà vu que MM. de Brézé & Black ont trouvé la terre filcsufe tenue en diflolution dans des eaux chaudes chargées de gaz hépatique & de natron cauftique ou de chaux; & fi cette terre filiceufe: n'écoit pas criftallifée, c'éroit fans doute faute de circonftances, La terre aïgilleufe eft également tenue en diflolution dans les rièmes ‘eaux: | Or , les pierres dans lefquelles on ne trouve poïnt d'acide , tels que les feld-fpath , les zéolites , les gemmes, les fchorls, les pierres magné- fiennes. . . .contiennent, 1°. de la rerre filiceufe ; 2°. de la rerre calcaire à l'étar cauftique ; 3°. fouvent de la magréfie cauftique ; 4°. de la terre argilleufe ; $°. de la terre ferrugineufe. . . . . Toutes ces terres font folubles dans l’eau : la terre calcaire cauftique , la magnéfe cauftique, & la terre ferrugineufe, La terre argilleufe élle- 22 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE:CHIMIE même y eft foluble jufqu'à un certain point ; car elle en eft pénétrée, diftendue ; & defléchée elle prend beaucoup de retraite. On peut dire, : que l'eau agic fur la terre argilleufe à-peu-près comme elle agit fur la, partie cafeufe , albumineufe & glutineufe. La rerre alumineufe même eit diffoute par l'alkali cauftique. Elle peut donc l'être également par les chaux & magnélie cauftiques. F D au Ces terres fe feront fervi mutuellement de diffolvans., .& sauront: criftallifé lorfque les circonftances auront été favorables. ; Ces criftallifations, qui font celles, des terreins primitifs, fe feront opérées d'autant plus facilement, que tout porte à croire que dans ces tems, lés eaux qui renoient toutes ces fubftances en diflolution avoient un grand degré de chaleur, & pouvoient contenir du gaz hépatique; car nous retrouvons dans ces terreins Le foufre combiné dans des pyrites, des galènes. . . . Nous ignorons néanmoins files foies de foufre & le, gaz hépatique qui ont une fi grande action fur des fubftançes métalliques, en ont fur la terre filiceufe & la terre argilleufe.. , : Les filons, foit métalliques ({oit d’autres fubftances) , ont été égale- ment produits par criftallifation. Dans la formation des montagnes qui renferment ces filons , les matières métalliques (& autres) tenues en diflolution par différens agens fe font féparées des autres fubftances par les loix des affinités, & font venues fe dépofer dans.des lieux féparés. J'ai fair voir de.quelle manière les différens minéralifateurs que nous connoifons ont pu tenir ces fubftances en diflolution. Les charbons de terre eux-mêmes , fuivant moi, ont été dans une efpèce de diflolution, comme l'afphalte , Le piflafphalte , & ont fubi une criftallifation confufe, k Mais les matières bitumireufes dans leur criftallifation fe font mêlées avec différentes terres; tantôt avec la terre calcaire,, tantôt avec la terre arvilleufe, & ont formé ces couches de charbon fi étonnantes, dont quelques: unes ont à peine une ligne d’épaifleur fur une furface de plufeurs lieues, & Les autres plus de cinquante à foixante pieds ; & il y a un grand nombre de ces couches fuperpofées. Dans une montagre auprès de Liège on trouve jufqu'à foixante-une couches de charbon les unes fur les autres. . , « Enfin, pour expliquer la retraite des eaux qui ont couvert tout le globe , j'ai fuppofé, 1°. des cavernes internes; 2°, des fentes à fa furface produites par le refroidiflement de la mafle totale du globe. PHYSIQUE. CoTre continue es obfervations météorologiques, & en a donné des réfultats généraux ; ce qui eft le feul moyen de faire une fcience de la Météorologie, Sans doute cette partie de nos connoiffance n'atteinr » ET D'HISTOIRE NATURELLE, 33 dra jamais le degré de certitude des fciences exaëtes ; mais elle pourra arriver à un degré de probabiliré plus ou moins confidérable, tel; par exemple, que celui qu'ont les Tables de probabilité de la vie hu- maine... On ne peut pas aflurer que tel homime à tel âge n'a plus que tel nombre de jours à vivre; mais on peur dire qu'il y a une grande probabilité que cela fera. De même on ne peut pas aflurer qu'il y aura changement de tems à l'équinoxe, par exemple ; mais on peut dire qu'il y a la plus grande probabilité que ce chargement aura lieu: - Or, on ne peut faire des Tables de probabilité pour ces événemens que de la même manière qu'on a conftruit les Tables de probabilité , par exemple ,de la vie humaine, en multipliant les‘obfervarions, & les faifant avec tout le foin pollible. C'eft le but du travail pénible & fatiguanr des obfervareurs météorologues. Cotre eft un des phyficiens qui a le mieux mérité dés fciénces dans cetté partie. 350 MM. Pidet & Prevoft lui ont fait des obfervations fur les réfülrats qu'il a donnés de la chaleur moyenne obtentie chaque jour, & réfûmée à la fn de l’année ; cette difcuffion ne peut qu'intéreffer infiniment les phyliciens. :: Hippocrate avoit faieun beau Trairé furles maladies épidémiques dans- différens lieux à raifon de la température, des faifons. .., Les modernes ont imité cet exemiple. Rammazini a fait un beau travail fur le même objer. Ce même travail a étécommencé en Frarice, & fe fuitavec zèle, Cotte a donné un Mémoire fur les maladies régnantes dans'cinquañte: fix villes de France à railon de leur température. On a fait des recherches fur la caufe du magnétifme. On fait que ce phénomène fingulier eft fans doute un de ceux dont la caufe nous eft encore la plus cachée. On procède aujourd'hui dans fa recherche avec la bonne méthode qu'en porte dans routes les fciences : on ramañle des faits. | Un des plus intéreflans eft celui qu’a démontré Coulomb, que l'aion du magnécifine-eft en taifon inverfe des quarrés des diflances, C'eft ce qu’il a fait Voir par lation qu'il exerce fur une aiguille fufpendue à ua fil tordu. - : Ce fluide n'agit que fur le fer: &c tout fer ne recoit pas fon a@tion ; ik faut qu’il foit aimanté. Deux grands phénomènes fe préfentent donc dans cette matière. 1°. Quelle’eft la caufe de l'action d’un aimant fur un autre aimant ou fur le fer;' 2°. Comment une aiguille aimantée a-t-elle un cèté qui fe tourne toujours au nord , & l’autre au fud. Pour expliquer ces phénomènes Viallon dit : fi je mets de Ia limaille d'acier autour d’un fort aimant, elle fe range autour dans des courbes 24 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE allongées vers le nord. & le fud ; ce qui indique #action d'us fluide, à 1 Le fer feul , dit-il ,eft fenfble à cette action ; ce qui doit dépendre de la nature de fes molécules. Il fuppofe que fes particules forment entr'elles des pores femblables à des cones tronqués à leur fammet & qui font urès-petits. Le Auide magnétique pénétrant du côté des bafes ouvertes , elles y accéléreront leur mouvement ; & Les détermineront dans le fens du méridien magnétique. | … Epinus a fuppofé deux Auides magnétiques qui fe repouffent mutuel- lement & agiflent fur le. fer : ÿ Qu'un morceau de fer aimanté a toujours un de fes poles ples chargé, de fluide magnétique , favoir, le pele boréal. À Coulomb a adopté Le fentiment d'Œpinus avec quelques modifications. On difoit à Bpinus : fi on coupe une aïguille aintantée par la moitié, chacune de fes portions fera un aimant compler, Pour répondre à cette difficulté, Coulomb fuppofe queiles deux fluides magnétiques font renfermés dans chaque molécule de laimant ou de l'acier, qu'ils font en repos lorfque le fer n’eft pas aimanté; mais que le magnétifme les met en aétivité ; qu'ils peuvent être tranfportés d’une extrémité à l’autre de cette molécule , ce qui donne deux poles à chaque molécule; mais le fluide ne peut pafler de cette molécule à une autre molécule. Ainfi non-feulement les deux parties entières de l'aiguille:ont Les deux poles ; mais chaque molécule de cette, aiguille , & on Les féparoit, auroit ces mêmes poles..….: d Coulomb a appuyé fon opinion d'un grand nombre de belles expé- Jiences.. Sans doute fes expériences font intéreffantes; mais les deux Auides d'Œpinus me paroiflent une fuppoñtion difficile à admettre. Ces deux fluides font en repos dans le fer ou l'acier avant qu'ils foient aimantés : le magnétifme les met enfuite en mouvement. . . . ee Leroy a communiqué une obfervation qui conftate que Îa verge d’un paratonnerre dont les conducteurs à la terre avoient ‘été mal placés , a éré fondue à fon extrémité par un violent coup de tonnerre. qui n’a pas néanmoins caufé un orand dégât au bâtiment, parce que la plus grande partie du fluide électrique a toujours été conduite. L'électriciré animale a encore occupé cette année les phyficiens , & quelques faits ont été reétifiés. On avoit cru que les organes de la vie, reis que le cœur, l’eflomac, n’étoient pas fenfibles aux effers de l'électricité animale. Mais M, Fontana a prouvé le contraire : il.a placé le cœur entre des conducteurs métalliques, & en opérant à la manière oriliuaire, il y a exciré dés mouvemens. Ïl a en fait voir que Le charbon produifoit le même effer que les x, & la plombagine. ù Ces ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 25 . Ces mouvemens excités par ce procédé dans les parties animales font-ils Peffec de l'électricité, ou celui de quelqu'autre fluide ? S ; Je penfe avec les phyficiens italiens qu’on peut, d'aprèsles faits connus juiqu'ici , les regarder comme appartenant à l'électricité, IL eft vrai, z°, que ces mouvemens ne peuvent être excités que par des fubftances métalliques, la plombagine & le charbon; 2°. qu'ils ont encore lieu en mettant tout l'appareil dans l’eau ou fur une table, ce qui empêcheroit tout effer de l'électricité ordinaïire , parce que l’eau ou la table en étanc conducteurs rérabliroient dans l’inftant l’équilibre de l'électricité d'une partie dans l'autre. ( Néanmoins il me femble qu'on peut rendre raifon de ce phénomène fans fuppofer d'autre fluide que l'électrique. J'ai pris de la chair fraîche que j'ai fait communiquer avec la furface extérieure de la bouteille de Leyde chârgée, & touchant cette chair avec un bout de l’excitateur, & le bouron de la bouteille avec l’autre extrémité de l’excitateur , j'ai eu une étincelle, mais pas auffi forte que lorfque la communication fe fait avec les métaux, la plombagine & le charbon. | J'ai enfuite placé cette bouteille également chargée au milieu d’une affiette pleine d'eau, Le bout de lexcitateur plongeant dans l’eau, j'ai tiré létincelle qui a été très-foible, Je fuppofe donc que l'électricité animale eft aflez foible pour ne pouvoir pas être conduite par l’eau, par une table, tandis qu’elle left par les métaux , la plombagine & le charbon. Fontana a donné des vues fur l’idée des développemens des germes. Il a fait voir qu'on ne peut foutenir que les germes foient préexiftans , en forte que dans un ‘œuf de grenouille, foient toutes les grenouilles qui euvent naîye de celles-là, Lalande a publié un abrévé de la Navigation dans lequel il expofe les principes de la marœuvre & du pilotaye, avec les méthodes les plus fimples pour trouver {es longitudes & les latitudes, & connoître le tems vrai par la hauteur du foleil & des étoiles. Cette méthode eft fondée fur des Tables horaires qu'il a calculées avec fa nièce. M, de Luc a traité des réfractions aftronomiques dans plufieurs Mémoires. : \ Surmain-Miffery a donné une nouvelle théorie des rapports des fons entreux. Il paroît que Pythagore les avoit connus, mais que depuis lui on les avoit oubliés, Boisgelou avoir bien vu cetre matière. J. J. Rouffeau avoit expolé fa doctrine , mais ne l'avoit pas toujours entendue. | L'auteur a démontré que les intervalles des, fons font exactement ou,..fenfblement proportionnels aux logarithmes de leurs rapports conftituans. Diderot l'avoir déja foupconné. L'expérience fondamentale ef que dans un fon on en diftingue trois ; Le principal qu'on appelle fondamental, & fon oétave au-deflus, Tome I, Part, 1, an 2‘, NIVOSE, 26 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE lax2me & la 17°, où la quinte & la tierce; c’eft ce qu'on'appelle la zriple refonnance du corps fonore. 24 Il faut enfuite fixer la gamme; on la trouve én! exécutant ce ichant fur un monocorde, C’eft-à-dire, en prenant le fon que renidroit uné corde quelconque , puis les fons que rendroient les #, les ? , les ?, les 1, les, les +, enfin, la moitié de cétté même corde : car en enrendanc cette fuite de fons , on reconnoîtra fans peine notre gamme #t,re, mé, fa, fol, la, fi, ur | BEL Mais il n’en faut pas conclure que ce foit-là le chant élémentaire Ze plus naturel, L'auteur trouve un nouveau chant. qui femble mérites exclufivement ce titre : €’elt la gamme des trompettes marines, IL démontre encore que les intervalles m2 fa, & ft ue font environ moitié des intérvalles ut re, mire, fa fol, fol la, la fi; mais ce n’eft point la moitié. Ainfi l'intervalle re m2, la fe, eft à l'intervalle mi fe ou ff ue plutôt comme 8 eft à f , que comme 2 eft à 1. Il explique enfüire quels font les rapports du ton, femi-ton , limma, comma. Dalembert avoit dit que le comma étoit la 80° ou 81° partie d’un ton : & les muficiens croient fentir un comima , tandis qu’un inter- valle de fon dix fois plus fort qu’un 80° eft inappréciable. J. J. Rouleau s’étoit aufi trompé fur ces intervalles. Voici ceux que Le calcul a fait trouver à l’auteur, Le quart du ton mineur vaut à-peu-près deux commæ L'apotome majeur deux comma. Le femi-ton moyen quatre comma, Le limma quatre comma. Le femi-ton majeur cinq comma, L'apotome cinq comma. Le femi-ton maxime fix comma, Le ton mineur huit comma. Le ton majeur neuf comma. On voit que le comma eft le huitième du ton mineur & le neuvième du ton majeur , que dès-lors il peut être fenfible à l'oreille ; & que le ton majeur ne diffère du ton mineur que d'un comma ou d’un neuvième, CHIMIE, La Chimie s’eft encore enrichie cette année de quelques expérience nouvelles, ÿ M. W'eftrumb nous a donné des procédés pour obterir la terre pefante dans toute fa pureté. Il prend une portion de fpath pefant en poudre & trois d’aikali de potaile très-pur ; il les fait rougir pendant deux ou trois heures. Ji lave, filtre ce réfidu. [! diflout enfuite cette poudre dans l'acide marin, la fait cuifillifer, la redécompofe par un alkali très-pux , la fait deflécher , & rediflout les deux tiers dans de neuvel acide marin , quil ET D'HISTOIRE-NATUREÏLE. 27 fait criftallifer. 11 obtienc un fel matin de terre pefante qui eft de la plus grande pureté: ce fel ne laifie rien précipiter de métallique par aucun réactif, Deyeux a fait un beau travail fur la noix de galle. Il la regarde comme compofée, 1°. de corps muqueux ; 2°. d’une matière extraétive; 3°. d'une partie colorante verte ; 4°. d'une efpèce de réfine; s°- d'un acide connu fous le nom d'acide gallique ; 6°. d’un tiflu ligneux, Toutes ces fubitances , excepté la partie ligneufe , font, dit-il , dans une forte de combinaifon , d'où réfulte un corps foluble dans l'eau & dans l’efprit-de-vin. C’eit à ce corps tout entier , & non à un principe particulier, qu'appartient la faveur aftringente, puifque lorfque Pon fépare les parties qui forment ce corps, on ne trouve dans aucune d'elles la faveur dont il s'agit. Parmi les parties conftituantes de la noix de galle, celle qui a occupé principalement les chimiftes eft l'acide gallique. L'auteur le croit formé d’oxigène & de carbone dans des proportions différentes de celles qui produifent l'acide carbonique. Cet acide gallique a une plus grande affinité avec ke fer que n'en a l'acide vitriolique, & par conféquent il Le lui enlève , ce qui forme le précipité noir. Ce précipité, lorfqu'on emploie l'acide gallique pur, ef compoféde deux fubftances , 1°. un fel compofé de fer & d'acide gallique, ou gallate de fer ; 2°. une chaux de fer mêlée de charbon , ou oxide de fer caboné. Mais lorfqu'on a précipité le vitriol de fer par une préparation de la noix de galle entière, on y trouve, outre les deux fubftances ci-deflus, une certaine quantité de cette réline particulière qui fait une des parties conftituantes à la noix de galle, M. Kehls a fait de nouvelles expériences qui conftatent la propriété qu'a Le charbon végétal de décolorer le tartre & plufieurs autres fubftances. Il a étendu fes expériences à l’eau corrompue. Cette eau n’acquiert ces qualités qu’à raifon des parties extraétives qu'elle contient ; & le charbon qu'on mêle à certe eau les lui enlève. Forfter avoit propofé à cet.effet la chaux vive. Ce procédé n'a pas toujours réufli à l’auteur; mais en mêlant la chaux avec Le charbon, il en a toujours obtenu un bon effet. Hanneman a propofé le nitre d'argent, Beckman emploie la terre argilleufe. Mais Le charbon paroît préférable à l’auteur. Il enlève même le goût bourbeux ou vafeux qu’ont plufieurs eaux: Des charbons mis dans l’eau l'empêchent de fe corrompre. M. Monch l’a même donné avec fuccès comme antifceptique à des Tome I, Part. L, an 2°, NIVOSE. D 2 28 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE malades attaqués de fièvre putride. Le même médecin croir quela poudre de charbon répandue fur des plaies d'un mauvais genie en enlève da mauvaife odeur, Il la confeille également pour corriger l’odeur des dents cariées, Baretti l'avoit déjà confeillée pour le même objet. M. Lovwitz a examiné de nouveau le miel. IL efpéroit qu'en le traitant avec le charbon, il l’ameneroit à Létat de vrai fucre, Il parvint effecti- vement à en obtenir de petits criftaux , mais qui ne reflembioient point à ceux du fucre. Il le traita pour lors avec différens réactifs , tels que la chaux , les alkalis, & le miel fe conduifit tout différemment que: le fucre, D'où il conclut qu'il nous refte peu d’efpérance de pouvoir jamais æbtenir le miel fous la forme de fucre. Le miel eft extrait par les abeilles du nectaire des fleurs. On peut le regarder comme un fucre imparfait que la nature n'a pas encore eu le tems d'achever ; telle eft la partie du fuc de la canne qu'on appelle firop. Le fuc du nectaire pafle enfuite dans l’eftomac de l'abeille où il fe mélange avec les fucs digeltifs de l'animal: ee qui l’éloigne de plus en plus de la nature du fucre. M. Weftrumb a fait de nouvelles recherches fur Pacide du fucre de lait. Schéele croyoit que c’étoit un nouvel acide, M. Hermftaed penfe au contraire que c’eft une combinaifon de l'acide faccharin avec la terre calcaire. M. Weftrumb adopte cette dernière opinion. ù Sage a fait l’analyfe d’une efpèce de charbon de terre de Saint- Symphorien, IL a vu que c’étoit un coak naturel compofé de 35 parties de terre, & 65 de fubftances cembuftibles, IL a diffous dans l'acide marin un alliage métallique compofé d’étain, de plomb & d’antimoine. Il a obfervé qu'il s’en dégageoit un gaz d’une odeur très-fétide. Le même chimifte a obfervé que dans l’amalgame d'argent il faut quarante parties de mercure pour en difloudre une d'argent. Cet amal- game eft enfuite exprimé dans un linge, & on trouve des criftaux qui ne retiennent plus que huit parties de mercure : fi on les expofe au feu , ils “décrépitent. L’amalgame d'or exige moins de mercure. Il criftallife en prifmes ” quadrangulaires tronqués de biais, Ces criftaux mis dans un creufet de Hefle, & chauffés jufqu’a rougir détonent avec une forte explofion. Cette détonation eft accompagnée d’une vive lumière & d’une fumée grife. I a analyfé une mine de cuivre d'un gris blanc qui fe trouve auprès de Nevers. Il en a retiré du phofphore. Voici , fuivant lui, les principes dont elle eft compofée: ? Quartz ie minor. ARMES NES CT Cuivre more , est rstreteseuseesves e 024 ET D'HISTOIRENN ATURELLEST 29 Eau à 2 COUR on er, Let 0,06 + tACIde Matinieo nil coelne oo se ques e ONUY Phofphore . res en se 0 0 0,0 Fer : ris Antimoine, à des Argent. | : - Voilà le troifième. métal .qu'on-trouve, minéralifé par le. phofphore ; favoir, le-fer dans la fydérite , le plomb dans quelques mines de plomb phofphorique, & le cuivre dans cetre mine. SA Le même chimift: a donné une nouvelle analÿfe-de la mine de cuivre verte arénacée du Pérou, que la Rochefoucaud avoit traitée , & dans laquelle: il avoit démontré la préfence de l'acide marin. Sage croit que cet acide. y.eft à l’état d'acide marin déphlogiftiqué qui compofe un {el cuivreux du plus beau verd, & demi-tranfparent, Si on diftille cette mine, ce fel fe fublime en.fel blanc cuivreux. De ces expériences il concluc que cette mine contient , à Cuivre 2050 dv eee sofa ed or do aies nb 0:48 QUATER e de e maps e des eee moe es OS - Fer attirable :........-.......4.:.001 Eau &'acide marin, .....:.,.4...:.0,17 IE a analyfé la toile du tiflerard d'automne faite par une efpèce de tique, & il en a retiré d’une once, Alkali volatil concret. ......,..4 3 gros 24 grains: Huile noire épaifle. ....7...... 48 Chaos LR See S 24 Air alkalin & inflammable....... 48 Il a auf donné quelques détails fur la décompoftion fpontanée des animaux, & les gaz qui {e dégagent des animaux morts ; il a fait voir que ls fépulture en terre étroit la méthode la plus propre à prévenir Les dangereux effets de ces miafmes. Ordina:r ment les cadavres fe décompofent par la patréfaétion, Mais il eft des circonftances où ils fe confervent en une efpèce de momie. Il eft des terreins qui abforbent promptement l'humidité & les gaz. Ce font des terres chargées d’alun, & vitridls.... | B'autres fois lecorps eft-transformé en une efpèce de fubftance grafle analogue, au blanc de baleine’, comme on l’a vu au cimetière des Innocens,- 30 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Les corps enfouis dans les cercueils de plomb fe décompofent ordi- pairement, & on ne trouve plus que la charpente ofleufe , avec une poufière brune, " j J'ai vu auprès de Saint-Gobin des tombeaux fort anciens. Ils font fitués dans la forêt au nord-eft, dans un lieu incliné, & ils occupent plufieurs arpens. Le champ eft tout couvert de grands arbres. Les tom- beaux (tuzeaux en langue vulgaire) font compolés d’une feule pierre, & recouverts d’une autre pierre mince formée en dos-d’âne: On en ouvrit plufieurs : nous trouvâries la feule charpente offeufe confervée ;: & même toutes les têtes des os, leurs apophyfes ; la partie molle des’ côtes , la febftance inrervertébrale étoient confumés, & formoient une pouffière blanchâtre. Le refte du fond du cercueil étoit couvert d’une pouflière bru- nâtre de l’épaiffeur de quelques lignes , mais feulement dans les parties _correfpondantes au cadavre. Dans un de ces tombeaux la tête du cadavre portoit l'empreinte d'un coup de hi avoit coupé le temporal dans toute fon épaiffeur, La hache , qui étoit de fer, étoit auprès de lui. Il y avoit aufi quelques boucles de cuivre qui fans doute appartenoient au baudrier de fes armes. Je les ai dépofées ainfi que la hache au cabinet des antiques de Sainte-Geneviève, On n’a dans le local aucun renfeignement fur ces tombeaux qui vraifemblablement devoient êcre le lieu de la fépulture de quelqu'ançienne horde de Gaulois. a PU FA À Vauquelin-a donné l'analyfe-de la foude plante, Sa//ola. Il y a trouvé du natron, du fel marin, de l’alkali volatil, de la magnéfis & poine d'autre terre, Il a fait remarquer que Lorgna avoit déjà rétiré beau- coup de magnéfie des animaux marins, ce qui en rapproche cette plante qui croît fur les bords. de. la.mer. Mais d'autres plantes donnent aulli de la magnéfie. On en a retiré de plufisurs végétaux, D'Arcet parti- culièrement en a retiré beaucoup du hêtre. L'analyfe de Vauquelin préfente un phénomène qui fixera l'attention des chimiftes; & fans doute, lui-même nous donnera Îa fuite de fon beau travail, Avant traité çoo grains de falfola en poudre avec l'acide #itrique , ila obtenu un réfidu terreux blanchâtre , & reflemblant à des lames de mica qui étoit acide, Il croit que c'eft la portion ligneufg combinée avec l'air pur, qui forme cet acide fingulier. Fourcroy a publié l’analyfe chimique du cerveau, Il en a retiré, 1°. Du phofphate de chaux (fel phofphorique calcaire ). 2°, De Palkali volaril. 3°. Du natron. 4°. IL a prouvé que ces alkalis n’y exiftent point à nud: $°. Il n'y a point trouvé d'alkali de vartre ou potaffe. 11 penfe que la matière de la pulpe cérébrale forme parmi tous les organes des animaux une claffe ou plutôt un genre à part, & qui ET D'HISTOIRE :NATURELLE." . >r n'a aucune analogie avec Le blanc de: baleine-contre le fentiment de Thouret. nie2 315 À gi hec #30, © Ji 3 1086 D x: ! Dix 9®! Nous avons imprimé l'année dernière, une analyfe d’une mine d'argent rouge, faite par M. Klaproth. Ce favant chimilte n'y a point trouvé d’arfenic , mais de l'acide vitriolique libre. M. Veftrumb dit avoir déjà fait la même obfervation. Il n'en a jamais retiré darfenic ; il croit que cette mine ne contient que de l'argent ; du plomb, du cuivre, dufer, du foufre & une portion dé régule d’antimoine:! Quant à l'acide vitriolique dont à patlé M. Kläproth, M. Veftrumb ne croit pagaqu'il y. foic en nature, mais feulément: fous forme de foufre. 2 ET RS ARR CE TON ( M. Viégléb roujours partifan zélé de la doctrine du phlogiftique, en a fait une nouvelle application à l'acide arfenical. I prouve que la chaux blanche d’arfemie pour-pafler à l’étar d'acide atfenical, acquiert réellemenc du poids, favoir , 12.5 pour 100, & voici l'explication qu'il en donne : Le phlogiftique, dit-il, eft une des fubftances les plus légères de la nature. Tous les corps auxquels il fe’ trouve uni doivent par-là même perdre de leur pefanteur fpécifique. ‘Ainfi l'acide arfeñical étant encore plus déphlogiftiqué que la chaux blanche, doit donc être plus pefant u'elle. + - 7 C'eft auffi à-peu-près de la même manière que M. Gréen foutient la doétrine du phlosiftique. °°": PARTIES MM. Deiman, Paets Van-Trooftwick; P. Niewland} N:Bondr, & A. Lauverenburg, ont fait un beau travail fur le fluide aériforme connu fous le nom-de_vaz nitreux déphlogifliqué de Prieflley , & auquel ils donnent le nom d’oxide gazeux d'azote. Ce fluide aériforme a plufieurs des proptiétés de air pur. Il entretient li combution , & même une bougie y brûle avec plus d'éclat que dans Fair armofphérique. 11° dérone avec l'air inflammable , entretient la combuftion dù -charbon:... À LH Mais le phofphore & le foufre n’ont pu y brüler. "Uh oiféau y''périt dans’ Finftant. °° -! “Une portion dé éét air, dû cravers duquel: ils 'avoient fait pañlex 300 explofons électriques, a été diminuée d’un huitième, Mais voici l’expériegce des auteurs par laquellé ils ont éherché à déterminer la nature de ce fluide. Ils ont brülé 106 parties d’air inflam- mable avéc 308 de cet air, Ils ont eu de l’eau & un réfidu de 250 parties d'un air à-peu-près au pur que l'air atmofphérique. Mais l'air de l'armofphère cônitient À-peu-près le quart d'air pur. Done ces 250 parties de cet air contenoient «62 d'air pur; lefquélles jointes avec les so parties employées à la combuftion de l'air inflammable font 112 parties. Ainfi les 308 parties de cet air nitreux déphlogiftiqué contenoient 112 d'air 32 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE pur, & 196 d'azote. Les: auteurs :én concluent toute réduction faite}: que l'oxide gazeux d'azote (air nitreux déphlogiftiqué ) eft compnlés DRE, riens ont etiqtes Gel Tir gnor Oxigène se sseseereeeesessse ee 0137 D'après cette fuppofition , voici le tableau de toutes Les combinaifons de l'air pur, & de l'azote füivant Ja nouvelle doétrine: L'air atmofphérique contient à-peu-près un quart d'air PH; & trois quarts d’air impur, ou, fuivant Lavoifier , e Air-pur (oxigène }e an sue à » dre ae ce «0j27.. Air impur (azote) ..,..: rentre see073 Aït nitreux déphlogiftiqué contient, AZOfC, ou pi ojarele asie e) eiele Pie san joie ce OZ Oxigène . ,, 44. spi gespe set e 2037 ; Air nitreux ordinaire contient, Air pur (oxigène) D DRE Air impur Lee) Gite vartoist ee bO AT Acide nitreux rouge famant contient; 24 2. Ain est he Mb ee dl ion Air IMpUr pee resses cesse ss +035 Acide-nitreux !ordinaire blanc contient, \ . Air pures ss es set dose e + +080 AE EMpOe se en de este pin inie O2) On fait que je penfe que Île principe inflammable.eft.un des principes conftituans de l'acide nitreux, & par conféquent dg l'air .nitreux déphlo- giftiqué, & non déphlogiftiqué ; jamais la, nature ne produit d'acide nitreux que là où elle trouve du PHHgipe inflammable ; ; Ce qui détruiroit tous les réfulrats ci-deffus: If ett d'ailleurs prouvé que la matière de, Ja nbalear eft sh del principes les plus ;abondans. de, l'acide nitreux, On. en convient dans tous les fyfkèmes, Or, cette matière de La chaleur combinée n'eft autre chofe que le principe inflammable, C’eft certe matière de, fa chaleur combinée qui , füivant moi, eft le véritable oxigéne ou, principe de l'acidité dans le fens où on prend ce mo! ©, Tous les grands, philofophes de l'antiquité depuis Zoroaftre jufqu’ au Portique le & tous Les grands philofophes, modernes, New tony, Leibniz, £ Bocrhaave:, Schécle ; Meyer... ont toujours reconnu Ja matière du feu comme la matière Ja plus active de l'univers, .& que fans lui rous.les, } corps ET. D'HISTOIRE - NATURELLE. 33 corps fe confolideroient & feroient une mafle fans adivité, Or, quel corps plus aétif que les acides ? Ils ne peuvent donc tenir cette a@ivité que du feu, qui eft par conféquent le principe acidifiant dans ce fens-là. Anaximènes difoit que tous Les corps étoient compolés d’arr, Cette doctrine a été rejettée de tous les philofophes; & cependant La théorie moderne en rapproche beaucoup, Au moins fait-elle jouer à l'air Le principal rôle. ARTS. FAUJAS & JOHANNOT ont fait de très-bon papier avec de l'écorce du müûrier dont on nourrit les vers-à-foie dans nos contrées méridionales. Ils prennent cette écorce qu'ils broyent comme le chiffon ordinaire, & ils ont obtenu un papier qui a beaucoup de corps, eft très-fort, très- uni, mais il n’eft pas blanc. Sa couleur eft d’un gris plus ou moins fale » & en l'interpofant entre la lumière on voit qu'il eft taché à-peu-près comme le porphire rouge à petits grains. é Faujas a cherché depuis à blanchir cette écorce. Il y eft parvenu en la faifant bouillir dans des leflives alkalines, T1 obtient pour lors une filaffe foyeufe d’un beau blanc, forte & dent la fibre eft aflez fine. BEAUMÉ nous a donné un très-beau Mémoire fur le blanchiment des foies fans les décruer , femblables à celles connues fous le nom de fina & de foie de Nankin. Pour les belles gazes il faut de ces foies, & on eft obligé de les faire venir de la Chine, Notre favant chimifte eft parvenu à en faire d'aufi belles que celles de la Chine; & il croit avoir trouvé le même procédé qu'emploient les Chinois, favoir , l'acide marin & l'efprit- de-vin. Le même chimifte a donné un nouveau procédé pour purifier le falpètre. Nous avons eu quelques nouveaux détails fur la fabrication des eaux- de-vie de grain en Angleterre, J'avois déjà fait connoître une partie de leur procédé. On nous a aufli donné des détails fur la fabrication des aciers, & fwr les procédés qu'on emploie en Allemagne & en Angleterre pour faire & les aciers de cémentation & les aciers fondus. Robin, déjà connu avantageufement dans Horlogerie, a donné un nouvel échappement bien fupérieur à ceux qui ont été employés jufqw’ici. C’eft un échappement libre qui n'a de frottement que pendant Pimpalfion que donne la roue d'échappement au régulateur pour lui faire décrire un arc conftant de foixante degrés, Tournant a donné un nouveau tour propre à exécuter tous les ouvrages profilés en bijouterie. Hauxpoix a décrit une nouvelle manière de conftruire un équatorial , inftrument très-néceflaire aux obferyations aftronomiques, Tome 1, Part. I, an 2°, NIVOSE, E 34 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE CYNIPÉDOLOGIE DU CHÈNE ROURE,QUERCUS ROBUR; Par le Citoyen D'ANTHOINE, ancien Apothicaire en chef de l Armée d'Italie, Membre de plufieurs Académies. L'Evronoroersre qui donneroit la defcriprion des efpèces de cinips & de diplolepes qui forment les différentes galles qui fe trouvent fur les différentes plantes , étendroit certainement la fphère de nos connoiflances, La partie en effét de l’Entomologie qui comprend les galles, eft une des plus curieufes, & préfente un des phénomènes les plus finguliers: car comment rendra-t-on raifon pourquoi un cynips, dépofant fon œuf dans la partie d’une plante, détermine par l'intro- duétion qu'il fait de cer œuf, la sève qui s’extravafe par la piqüre, à former une galle fphérique , de préférence à une galle en cône? Pour faciliter l'étude de cette branche de l'Infcétologie que j'appelle Cynipédologie , il faut non-feulement s'attacher à décrire l’efpèce de cynips qui forme telle ou telie galle, mais encore faire connoïtre la fubftance , la figure , &c. de la galle que fait ce cynips, & fur quelle plante, fur quelle partie de cette plante cette galle fe forme : pour-par- venir à ce but, la gravure de ces galles eft ablolument néceflaire, & eft à préférer à celle des infectes qui les forment; la gravure feule de ces derniers feroit infufhfante, car elle ne peut rendre les différences qui féparent chaque efpèce , dont les caractères diftin&ifs font fi peu faillans. J'avois en conféquence formé le projet de donner les figures des différentes galles qui fe trouvent fur les différentes plantes, mais d’autres occupations m'ont empêché de l’exécuter. J'avois cependant commencé par la Cynipédologie du chêne, que je nai même pu completter ; car , par exemple, je ne connois pas Le cinips de la galle d'Alep, non plus que celui de la galle dite Romaine, &c. Quelque peu de méri:e qu'ait cet eflai, il pourra fervir à mettre fur la voie les naturaliftes, & les engager à continuer ce travail. J'ai divifé Les infeétes des galles, à limitation de Geoffroy & d'Olivier, en deux genres, qui font le cynips & le diplolèpe, qu'on diftingue, comme on fait, en ce que les cynipsont les antennes bnifées , dont le premier article eft très-long & cylindrique & les autres courts , peu diftinéès; & en ce que les diplolèpes ont les antennes longues à quatorze articles égaux très- ciftinéts. Mais malgré ces cara@ères qui femblent divifer les deux genres, on trouve des efpèces inrermédiaires qui, quoiqu’avec les antennes longues & les articles très-diitinés, ont cependant le premier article très-grose ‘ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 35 On pourroit faire de ces efpèces intermédiaires un troifième genre, ou bien réduire , comme a fait Linné, toutes Les efpèces en un feul genre. Ces efpèces ont en général Le ventre comprimé ; mais if y en a qui l'ont arrondi. DIPLOLEPIS GALLÆ LENTICULATÆ. Fig. 1. Diplolepis niger, nirens, antennis obtufis, pedibus teflaceis. À Ce diplolèpe caufe fur la feuille du chêne commun ou roure une galle platte , faite exactement comme une lentille ; l’infecte ne fort parfait dé cette galle, que quand elle eft tombée , & s’eft par conféquent féparée de la feuille. Elle eft quelquefois fi abondante fur certains chênes, qu'on peut la ramafler à poignées, C’eft au commencement de l'automne, que ce diplolèpe fort de fa galle; & il eft d'un noir luifant, aux palles près, qui font couleur de brique ; les nervures des aîles repréfentent groflière- ment un C. Voyez cet infecte, lettres a & b. DiPLOLEPIS GALLÆ PISIFORMIS. Fig. 2. Diplolepis nigra, baft' antennarum pedibufque fubflavefcentibus. Linn. Syft. N°. 4, pag. 917. Ce diplolèpe caufe fur le revers de la feuille du chène fufdit , uné galle ronde ; tranfparente , de la groffeur & de la forme d’un pois. Il y en a ordinairement plus d’une fur une même feuille, Cet infeéte eft noir, a les antennes & les pattes de couleur cannelle; mais Les antennes font d’une couleur plus foncée fur leur partie fupérieure, & font de la longueur du corps. Voyez cet infecte, lettres e & f. DIPLOLRPIS GALLÆ CEREBRIFORMIS. Fig. 3. Diplolepis fulvus , oculis nigris, Ce diplolèpe forme fur les branches du chêne, à leur bifutcation , ane galle tenace, ondée , de la grofleur d’une groffe noifetté, imitant un cerveau, L'infecte eft cénobite, de couleur fauve, les yeux font noirs, les aîles font femblables à celles du diplolèpe N°. r. Son aiouillon eft fi court qu’il eft à peine vifble: cet infecte a une agréable odeur de citron. Voyez fa figure, lettres » & 0. DIPLOLEPIS GALLÆ UMBRACULATÆ. Fig. 4, Diplolepis niger, facie & pedibus anticis rufo-teflaceis ; oculis migris ,alis venofts anoflomozantibus. Ce diplolèpe forme fur le péduncule du gland 4 du chêne fufdit, uné galle dés plus fingulières. Cette galle eft farcie, elle eft faire en forrse de cône tronqué, furmontée d’une efpèce de chapeatü qui s'emboîte au bout du cône ; c’eft dans l’emboîrage, qu’eft logée la latve qui vic foli- Tome I, Par. I, an 2°. NIV OSE. E 2 s | 36 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE rairement dans chaque galle, & qui, quand l'infecte eft parfait, fort par un tron g au-deffous du chapeau z. Cette galle eft enduite d'une gla où fe prennent différens infectes, Ce diplolèpe eft noir, mais la face & les pattes de devant font d’un rouge de brique ; les ailes font parcourues par des veines qui s’anofto- molent. Le premier article des antennes eft manifeftement plus gros dans cette efpèce, On%oit au bout du ventre une petite puftule blanchätre qui paroït être la gaine de l’aiguillon. Poyez la figure de cet infecte, lettres Z & m. L'ichneumon du Bedeguan attaque quelquefois la larve de ce diplo= lèpe. DiPIOLEPIS GALLÆ ECHINATÆ, APICIBUS SPHACE- LATIS. Fig. 5. | Diplolepis nigra , pedibus , capite & antennis fulvis , oculis nigris. La galle que fait ce diplolèpe eft en chaufletrape ; maïs les cornes au lieu d’être pointues, font émouflées & noires par le bout. Elle eft également enduite d’une glu comme la précédente. L'infedte eftnoir ; mais la tête, les pattes & les antennes font rougeâtres: les yeux font noirs, les pieds poftérieurs font variés de noir & de 1OgCAtre. DIPIOLEPIS GALILÆ UNEDONIFORMIS. Fig. 6. Diplolepis nigra, thorace porcato , feutello fubrufo , alarum venis aigerrimis , antennarum articulo primo craffrori. Ce diplolèpe forme fur le chêne fufdit une galle rouge, granulée comme un coriandre fucré, imitant on,ne peut mieux le fruit de l’arboufer, arbutus unedo. Il eft noir ; a le thorax fillonné, l’écuflon rougeâtre , & les venures des aîles d’un noir très-foncé. Ces venures font difpofées à-peu-près comme dans celles du diplolèpe de la galle cérébriforme. Les pattes & le point d’où fort l’aiguillon font velus. Le ventre eft gros : l’infeéte eft trois fois plus gros que celui de la galle cérébriforme. DiPLOLEPIS GALLÆ SPHERICÆ NIGRESCENTIS. Diplolepis nigra , antennis, facie & pedibus rufefcentibus. Ce diplolèpe forme fur les branches du chêne fufdit une galle ronde de Ja même forme que celle de la galle des teinturiers, mais ordinaire- ment tant foit peu plus petite & d’une couleur plus foncée, d'une con- fiftance moins dure , ayant par-ci, par-là de petites protubérances. L'infecte refflemble au fuivant , duquel il.ne difière que par la face de même couleur que les pattes. Les fémurs des jambes poftérieures {ont d'une couleur plus foncée que ceux des autres pattes. $ ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 37 CÉNIFS GALLÆ SPHERICÆ, TINCTORIÆ, Figs 7. Cynips teflacea, abdorine rotundato, anticé nigro , oculis & maxillis nigris. . Ce cynips fait une galle exaétement fphérique, de la groffeur & de Ja couleur d’une noifette; elle adhère fur les branchesidu chêne fufdit à l'endroit où s’insère Le pétiole des feuilles, Cette galle eft connue dans Je commerce, & fupplée la galle d'Alep ; mais elle donne ure teinture plus foible. Les chapeliers s’en férvent pout teindre en noir les chapeaux communs de laine : on en fait de l’encre commune. ; L'infecte eft cénobire ; il eft de couleur de briqu=: les yeux: & les mâchoires font noirs: La partie antérieure du ventre eft noire. Ce ventre n'eft pas applatti , mais plutôt arrondi, & un peu plus gros, proportion gardée ; que dans fes congénères, . Voyez cet-infecte, lettre De | L'ichneumon des galles, Linn. pique quelquefois les larves de cette galle; on connoît les trous qui donnent l'ichneumon en ce qu'ilsfont plus gros que ceux des larves non piquées. J'ainis aux lertres 9 & 7 la figure de cet ichneumon. dont les antennes cependant s’éloignent de celles des ichneumons en ce qu'il les a plus courtes & les articles plus diftinéts, 1 n CYNIPS GALLÆ TRIBULOIDES: Fig. 8: Î: Cynips niÿra, plantis fubtejlaceis ;'alis medio" puréo Zuñiélaso j oculis rubris. Ce cynips ef .cénobite ; il forme fur le chêne £ifdit une gelle imitant les cornes de la renne, ou mieux le fruic du Tribulus. Cette salle viene fur les branches du chêne. Ce cynips eft noir & a les yeux rouges; on voit fur fes aîles un point en forme de lunule , dont ünedes cornes part du bord'extérieur & fe prolonge jufques vers la moitié de l'aîle, Voyez cet infeéte aux-lettres c & 4. CYNIPS GALLÆ ALVEARIFORMIS. Fig. 9. Cynips foltatorius , niger, alis ämmaculatis , antennarum arriculrs diflnétioribus ; üliimo craffiori, ovato , tibiis & plantis albidis. Ce cynips forme une galle en façon de ruche toute remplie de cellules qui contiennent chacune une larve, & qu’il feroit difficile de compter, tant elles fon en nombre. 4 f Le cynips qui forme cette efpèce de ruche eft fauteur ; il reffémble aflez à celui de la galle sr/bu/oïde , mais il en diffère en ee qu'il a les ailes fans taches & qu'il eft un peu plus petit. Les articulations des 38 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE antennes de cette efpèce font plus diftinétes que dans celles de fes congénères, & le dernier bouton eft plus gros que les autres. Jai fouvent trouvé dans les nids des cellules, le Prinus fur, &c Chelifer. CyNIPS GALLÆ CERASIFORMIS. Fig. 10. Cynips atra , antennis pedibufque pallidis, Linn, Syft, N°. 6, pag. 918, Ce cynips forme fur les feuilles da chêne fufdit, des galles rondes, rouges, mais unies , en quoi elles diffèrent de la galle unedoniforme, IL n'y ena qu'une fur une feuille. Cynrps GAILÆ CONCATENATÆ. Fig. 11. Cynips grifea , alis cruce Lineari. Linn. Syft. N°. 7, pag. 918. Ce cynips fait des galles rondes, vertes, creufes , de la couleur & de la groffeur de la galle pififorme , qu'il difpofe fur les chatons des fieurs mâles du chène fufdic, en forme de collier. CrNIPS GALLÆ KERMIFORMIS. Fig. 12. Cynips faltatorius , fufeus', pedibus albidis, antennis in medio hialino - pellucidis , articulo' primo latiffimo , plano. Ce cynips fait une galle creufe , imitant les coques du kermès ; cette galle + pas exactement ronde ; & eft marquée de caractères géogra- phiques. Je L'ai trouvé fur des petites branches à moitié mertes du chêne fufdit. : Ce cynips eft fauteur, de couleur brune , & les pattes blamches: il a un caractère très-faillant qui le diftingue de fes congenères, qui eft d’avoir le premier article des antennes très-eros & applatti. Voyez cet infecte vu de profil , lettre 5, CYNIPS GALLÆ PYRIFORMIS, CAUDATÆ. Fig. 13. , Cynips niger, alis immaculatis, antennis € pedibus fulvis. Cecynips forme une fingulière gallecreufe en forme de poire, ou plutôt de manche d’alène, terminée je une queue de la longueur de la galle, Cette galle eft couverte d'un duvet qu'elle perd par la maturité, IL eft noir , a les antennes & les pattes rougeâtres, les fémurs font noirâtres, Il eft petit, comme on peut en juger par la petitefle dE galle, & des trous par où iL fort après fa métamorphofe, Cywrrs cAzzzæ QuErCus GEMmz., Linn. Syft. N°. 11, page 939- Cynip$ nigro-æneus , pedibus fufcis. Geoff. N°. 8, pag. 295. Ce cynips pique les bourgeons du chêne fufdit , & en faifant tuméflex ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 39 les feuilles, les difpofe en recouvrement , & fait une galle comme celle qu'on appelle rofes du faule. Je n'ai pas trouvé dans mon porte-feuille la defcription des cynips des galles füivantes : CYNIPS® GALLÆ THECIFORMIS, caudaræ. Fig. 14. Cetre galle eft certainement la plus fingulière que je connoiffe par fa forme, imitant une bourfe pliflée : cette bourfe eft ronde un peu oblonoue, furmontée d'une queue. Cette galle eft peu commune : elle naît fur les branches du chêne fufdir, CYNIPS? GALLÆ PISTILLIFORMIS. Fig. 15. Cette galle imite le battant d’une cloche : elle pend d’entre les aiffelles des feuilles du chêne fufdit, Elle eft peu commune. CYNIPS? GALLÆ TRITICIFORMIS. Fig. 16. Cette galle eft faite comme un grain de bled, & eft Teñile entre Les feuilles du chène fufdit, Elle eft rare, DESCRIPTION D'une Trombe d’eau fur le Lac Leman , adreffée à la Société d'Hifloire-Naturelle de Genève , par M. WiLp, Capu. Geñnér. des Mines de l'Etat de Berne , Membre Honoraire de certe Société, & adreffée à J. C. DELAMÉTHERIE, par M. PicTET. ec C E matin, premier novembre 1793, à 8 heures 35 minutes , on eft venum'avertir avec empreflement de regarder quelque chofe d'extrémement curieux vis-a-vis fur le lac. Je n’aï eu qu’à me retourner pour voir en effet un phénomène aufli rare que magnifique. Un peu à l’orient du village du Merlferie, & en apparence vers l'autre bord du lac , mais en effet plutôt au milieu, étoit le lieu de la fcène ; le ciel étoit fort inégalement nuageux , il neigeoit même au-deflus du Boveret & fur les hauteurs d’Evian, c'efl-ä-dire, à gauche & à droite du lieu en queltion: vis-à-vis de moi, des nuages fort noirs ceignoient le milieu des montagnes ; c'eft de ceux-ci que defcendoit une colonne d'un gris fort noir, très-épaifle & telle qu’on l'auroit crue folide ; elle éroit très-nette, narfaitement ifolée, & fes bords tranchés {ur fa longueur, 4 , JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Je joins ici une elquiffe du phénomène tel que je l'ai vu , avec des lettres de renvoi à fes différentes parties. a. Repréfente la colonne en queftion. Fig. 17. B. Les nuages noirs auxquels elle étoit attenante, c. Le bas de la colonne qui étoit là plus tranfparente & à peine vifible; elle refflembloit plutôt à une vapeur montante & prefque diffloute. dZ. ER l'eau écumanite du lac, jailliflante à une hauteur très-confidérable , que j'eftime à plus de cent pieds, & probablement beaucoup plus, c'étoit La partie la plus belle du fpeétacle; la furface du lac paroifloit creufée en deffous; mais ceci pouvoit être une illufion. L’étendue horifontale de cette mafle jailliffante étoitaflez confidérable ; je l’eftime à environ un degré de l’horifon. En fuppofant cette trombe à la diftance d’une lieue ou de 1800 toifes de Berne de 10 pieds chacune, & 8 degrés pour fa hauteur apparente, fa hauteur réelle feroit de 2000 pieds de France, & fon diamètre de 31$ d.s mêmes pieds, d’après fon diamètre apparent d’un degré. T'ébfervaf le phénomène avec une petite lunette de Dollond ; f1 durée depuis le moment où je l’appe’çus ne fut que d'environ trois minutes, ce qui m’empêcha de me fervir de mon grand télefcope ; il difparut rapi- dement, car en moins de demi-minute il n'en refta pas le moindre veftige. Il s'évanouit à-peu-près comme les poëres nous repréfentent la difparution des‘efpritsh & eñ commençant par la ‘partie inférieure ; quelques vapeurs fubfftèrent un inftanc pendant la diffolution de la colonne : mais leur difipation fut fi prompte, qu'elle permit à peine à d'œil de fuivre fes progrès ; les derniers refles de fes vapeurs fe voyoient auprès de L'eau : c'eft-là tout ce que je pus obferver, Le baromètre étoic à 26 poue. 7 +, c’eft-à-dire, environ $ lign. au- deffous de fa hauteur moyenne au bord du lac , & le therm. à + $ 1 de l'échelle en 80 parties, Je n’avois pas d’autres inftrumens météorologiques, & probablement ils m'auroient peu fervi. J'ai fait voir l’efquifle ci-jointe aux perfonnes qui ont vu le phénomène comme moi, & elles l'ont trouvée reffemblante ». De !q Muifonerte , près Cuilly , premier Novembre. J'ajoutérai à la defcriprion donnée par mon favant ami du phénomène dont {e hazard l’a rendu témoin, qu'il eft très-rare fur notre lac, & que Ja faifon, la température, & l’écat non électrique de l'air concourent à le rendre encore plus extraordinaite ; car la plupart des auteurs modernes qui out parlé de te météore, entr'autres Beccaria, Wilcke, Franklin, Prieftley , le regardent comme un phéaomène électrique ; mais dans ce cas l'électricité ne femble pas y avoir contribué. La partie du lac dans laquelle il s'eft montré eft aflez fujette aux ouragans qui defcendent brufquement 4 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 4n Brufquement des montagnes du Chablais ; peut-être la même caufe qui les produit, occafionne-t-elle les trombes lorfqu'elle fe modifie d’une certaine manière : quoi qu’il en foit, j'ai cru que ce fait méritoit d'être configné dans votre précieufe colleétion , & que l'ami qui nous l’adreffe me pardonneroit de vous l'avoir communiqué à fon infu. ÉPHÉMÉRIDES De la Société Météorologique Palatine ; établie à Manheim, CINQUIÈME EXTRAIT, ANNÉS 1785. Par L. CoTTE, Membre de la Société Météorologique de Manheim , & de celle des Naturalifles de Paris, &c, Le zèle des obfervateurs augmente , à mefure que les volumes de fa Sociéré fe multiplient. Prefque tous les obfervateurs ont pris foin -eux- mêmes de rédiger leurs obfervations d'après l’excellent medèle que leur avoit offert l'abbé Hemmer ; auffi la partie du volume de: 1785, défignée fous le nom d’Appendix , eft.elle bien plus ample que dans les volumes précédens. On trouve dans celui que j'analyfe des obfervations du baro- mètre faites jout & nuit d'heure en heure à Prague par M. Sirnad pendant une révolution fynodique de la lune, du premier juillet au 6 août. M. Hemmer a fuivi aufi depuis le 21 mai jufqu'au 3 r décembre la marche du barométogtaphe du C. Changeux , dont j'ai donné la defcription & la figure dans mes Mémoires fur La Météorologie ; tom. T, pag. $41. On Aa erouve auffi dans ce Journal , année 1380 , purr. feconde , pas. 325. Parmi les phénomènes particuliers à cette année, on lie dans ce volume la defcription d’un trombe ou typhon obfervé à Spidberg en Norwèce ; celle d’une très-orande marée qui a eu lieu à fa’ Rochelle; de deux parhélies obfervés à Bruxelles, & de cinq météores pareils qui ont été vus à Mofcow. On a éprouvé dans toute l’Europe au commencement de mars un froid très-rigoureux & très-extraordinaire. Il a fans doute été une fuite du grand froid qu'on a reffenti dans le Nord à la fin de février: L’obfer- vateur de Spidberg remarque à la date du 22 février, que le Ghuemen, qui eft Le plus grand fleuve de la Norwège & rempli de cataractes , a été gelé ce jour-là; ce qui, ajoute-t-il, ne s’eft jamais vu de mémoire d'homme (pag. 553). On fait que les grands froids d'Europe nous Tome 1, Part. I, an 2°. NIVOSE, F 42 JOURNALYDE PHYSIQUE, DE CHIMIE vienvent, du nord où.ils ont lieu quelque. rems avant que nous les reflentions. M.. Edward Wiglefworth, obfervateur, à Candbridge en Amérique, a infgré dans ce volume une Table comparative des proba- bilités de, la vie entre l'Amérique feprentriagale & les différens pays de l'Europe. Enfin, M. Hemmer prouve d’après l'ebfervation que le mercure du baromètre defcend toujours, ou du moins qu'il a une tendance à defendre au.moment du paflage.du foleil.au-méridien,, foit.le jour, foit la nuit; d’où il conclut que la force attractive que le foleil exerce alors fur notre atniofphère en diminue la pefanteur. Le même favant annonce un ouvrage intéreffant publié par M, Scfogel, chanoine de Rottembourg : ce font des Tables au nombre de douze dans lefquelles l’auteur a réduit toutes Les hauteurs du baromètre felon la mefure de Paris & de Londres, au point où elles doivent être érant dégagées de l’effer de la chaleur, IL a pris pour zéro, 16 © d, du thermomètre de Reaumur, conforniément à la méthode de M. de Luc. J'ai publié des Tables routes pareilles dreflées par le C: Buiffart"à la fin du premier volüme de mes Mémoires Jur la Météorologie , Table N°, IF. Le fecréraire de la Sociéré fait remarquer que la Météorologie étant une fcience route nouvelle, elle ouvre un vafte champ d’obfervations à faire par ceux qui s’y livrent. Il cite les différences qu'on a obfervées en diférens pays dans la marche de l'aiguille aimantée pendant l’année 1785 3 en voici les réfülcats : Berlin..-+.+18° 3! Srockolm...15° 33" Prague... , .17° 22! Büde 2... 15 48 Manheim...19° 44 Ratifbonne. . 19 I Candbridge. 6 43 Marfeille ...19 30 Rome.....17 o Coppenhaguer8 30 Midelbourg..21 18 Florence... . 16 56 Wirtzbourg . 18 33 Peiflenberg. . 17 28 Dans plufeurs endroits l'aiguille aimantée éprouve de très. grandes variations , tandis qu'elle varie rrès-peu dans d’autres; voici un exemple des variations annuelles dans différentes villes en 1785. Berlin .... 1° Oo! Wirtzbourg . 0° 59" Peiffenberg. + 2° 7 Bude ..... 0 18 Manheim... © $9 Prague.... 2 36 Candbridge. 1 © Marfcill... Oo ©. Ratifbonne. o 30 Coppenbague 1 12 Midelbourg. 2 36 Rome :.., Oo 19 Il paroît qu'à Marfeille la variation eft prefque nulle; ce n’eft qu'après un certain nombre d'années qu'on s'apperçoit d'un petit changement, tandis que dans bien d’autres endroits on remarque, non-feulement une Yariation annuelle , mais même une variation diurne & périodique. Outre les réfultats indiqués dans la Préface que je viens d’analyfer ; ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 45 fl y en a encore d’autres contenus dans le volume dont je vais rendre compte. Je commence par les obfervations de Manheim. Baromètre. 3°. Les variations du mercure ont été croiflantes en janvier & février , décroiflantes dans les quatre mois fuivans , croiffantes en juin égales en juillet, croifflantes en novembre & décroiflantes en décembre, 2°. La marche du baromètre comparée avec les points [unaires n'a préfenté qu'un feul réfulrac qui s'accorde avec celui des années précé- dentes ; favoir , que le mercure fe foutient plus haut dans le tems de la pleine lune , qu’à l'époque des quadratures ; il s’eft foutenu auf plus haut cette année dans les périgées que dans les apogées ; ce qui eft contraire au réflulrat des-années précédentes, & à celui qu'indique M. Toaldo d'après quarante-huit années d’obfervation ( Mém. fur la Météorologie , tom. T pag: 616 ). 3°. Les obfervations du‘barométographe du C. Changeux, qui indique la marche du baromètre de 4 en 4:minutes, ont donné lieu d'établir Les trois règles fuivantes : Première régle. Lorfque le foleil pafle au méridien , le mercure eft defcendanr,, ‘il continue de defcendre, & fouvent fon abaiflement s'accélère. Seconde règle. Si à la même époque Le mercure eft afcendant , alors ou il baifle , ouil eft ftationaire , ou bien il monte plus lentement, Troifième régle. Si dansla même circonftance le mercure-eft ftationaire, il defcend alo:s, à moins qu'il n'ait monté avant ou après avoir été ftationaire ; dans cette hypothèfe il devient ftationaire au moment ‘du paflage du foleil par le méridien. Les variations dont il s’agit s’opèrent ordinairement depuis:x1 heur, de jufqu'à x heur. du foir , mais plus fouvent avant midi qu'après, La caufe de cétte variation périodique nepeut pas être attribuée à un accroiflement de chaleur ou à une plus grande accumulation de vapeurs , puifque le même effer a lieu à minuit , époque du fecond paflage du foleil. par le méridien ;:élle n’eft point due son plus au vent , puifqu’elle arrive fouvent ou qu’il ne fouffle pas, ou que.cetabaiflement périodique a lieu, quel que foit le vent qui fouffle. M.-Hemmer penfe que cet effet.eft: la fuite de l'attraction du foleil qui diminue [a pefanteur .de l’armofphère au moment de fon paflage au méridien, & qui produit fur ce fluide une efpèce de Aux & reflux femblable à celui qui a lieu à l'égard des eaux de lamer. M. Chiminello avoit déjà conftaté par l’obfervation ce Aux & reflux de notre armefphère (Mr. fur la Météorologie , tom. I , pag. 617 ). A l'époque du paffage dé, la lune parle méridien ; le mercure watie-bien moins qu'à celle du paflage du {oleil par le même :poinr. Aiguille aimantée. Sa déclinaifon a continué d'être plus arande à midi qu'aux autres heures de:la journée ; mais fa vatiation menftruelle n’a pas fuivi- l'ordre obfervé les années précédentes, Tome 1, Part. I, an 2°, NIVOSE, F 2 # 44 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE E'eäricité armefphérique. Les réfultats ne différent pas de ceux que. nous avons décrits d’après Les obfervations des années 1781, 1782, 1783 & 1734: L'aurore boréale n’a été obfervée que trois fois , Le $ oétobre & les $ & 29 novembre. | M. l'abbé Calandrelli a rédigé lui-même les obfervations quil a faites à Rome. Il réfulte, 1°. que le mercure du baromètre a été afcendant sos fois, defcendant ÿ26 fois & ftationaire 68 fois; 2°. qu'il ft moins élevé à midi & plus élevé lau foir; 3°1au'il a plus monté à l’époque du périgée qu’à celle de l'apogée , plus aufli dans le luniftice boréal & dans l’équinoxe afcendant, que dans le luniftice auftral & dans l'équinoxe celcendant ( même réfultar à Tégerne ) ; 4°. que la chaleur moyenne eit un peu plus grande à Ja nouvelle lune qu’à la pleive lune ; $°. que la déclivaifon de l'aiguille aimantée a été un peu plus grande à midi que le matin & le foir; la même chofe a eu lieu à Berlin & dans prefque tous les endroits où l’on a obfervé. M. Caland'elli parle (page 1$$) d’un ouvrage publié en italien à Roe, par M. Arhanafe Cavalli en juiller 178$, fous le titre de Lertres firr a Meréorologie. Je ne connois point cet ouvrage : je fais feulement qu: pan ces lettres, il y en aune qui m’eft adrefléc ; j'ignore ce qu'elle contient. Quoi qu'il en foit, voici ce que M. Calandrelli dit de cet ouvrage: « Le P. Jacquier qui l'avoit approuvé , a publiquement rétracté > fon approbation dans le Journal de Florence du 31 juillet, parce que » l’aureur n'a point corrigé plufieurs erreurs qu'il lui avoit indiquées ». M. Calandrelli a fait imprimer une réponfe à cet ouvrage pour prouver que fon auteur ne connoifloit pas legbons inftrumens météorologiques , & qu'il ne favoit pas obferver ; il l’accufe auffi de croire à l’influence des efprits malins fur notre atmofphère , & fur les effets de la machine électrique. | D'après les obfervations faites à Pezffenberg par M. Schweiger il paroît , que le baromètre varie modns la nuit que le jour; 2°. qu'il s’eft plus élevé vers le périgée que vers l'apogée, dans le luniftice boréal que dans l'auftral , à l'équinoxe afcendant qu'au defcendant ; 3°. qu'il monte plus dans les tems froids que dans Les tems chauds; 4°. qu'il n'y a aucun # pport entre la quamiité de l’évaporarion & le degré de chaleur, que la fécherefle & fur-tour la force du vent y influent beaucoup; 5°, que contre l'ordinaire la plus grande déclinaifon de l'aiguille aimantée a eu lieu le foir. us / M. Senebier, obfervateur de Geneve, dit que le brouillard fec dont nous avons parlé en rendant compte des obfervations de 1783, n'a été remarqué que parce qu'il a duré long-tems , & qu'il éroit fort épais, que ce phénomène s'obferve tous les ans à Genève , qu’en 1785 il a eu lieu depuis Le 13 juin jufqu'au 16 juiller, qu'il donnoit une couleur pâle au Es ET D'HISTOIRE-:NATURELLE, 4$ foleil; qu'il étoit accompagné de tonnerre &-de grand-venr, Peut-être ce phénomène tient-il au voifinage des hautes montagnes; & quoiqu'il ice un peu à celui qui a étonné-toute l’Europe en 1783 , je crois cependant que la caufe n'en eft pas la mème, Les obférvations de Candbridge en Amérique en 1785 ont été faires pour la première fois avec les inftrumens de l'électeur Palatin. L'auteur , M. Samuel. Williams , donne la defcriprion topouraphique de cette ville ; il dit-que la température y eft très-variable , & ique dans l'efpaçe de douze heures, le thermomètre de Fakrenheit y varie quelquefois de 30 degrés. La laticude feprentrionale dé Candbridge cit de 42° 23/ 28",& {a longitude à l'ouett de Paris de 73° 24'. M: Konig termine à l'ordinaire fes Tables de réduction par le rappro- chement des, principaux réfultats obtenus dans chaque ville où lou a obfervé pendant les années 1781, 1782, 1783, 1784 & 1785. 6 Pluviofe, an 2° de la Rép. Fr. Montmorenci - Emile , ; 25 Janvier 1794, v. flyle. MÉMOIRE SUR-L'O PALE; Par Pas pi -Dezius;-Confeiller den Mines d'Autriche : | Traduit HéB tion, Sous-Infpeäeur des Mines. Avranr l'opale eft connue par fes caractères extérieurs, autant certe pierre précieufe l’eft-elle peu par fes parties conftituantes. Prefque tous les minéralogiftes la claffent parmi Les pierres filiceufes, auxquelles elle n'appartient affurément pas : Bruckmann ; dans fon traité des pierres -précieufes,eft le premier & le feul qui l'en ait juftement exclue; fon epinion fur l'opale n'en eft, pas moins erronnée, parce qu'il fuppofe qu'elle eft une vitrification occafionnée par les feux fouterreins, En faifant des recherches dans quelques montagnes de la Hongfe 5 Vannée paflée( 1776), j'ai eu ogcafñion de voir l'opale dans fon fein originaire &cde faire bien des obfervations & beaucoup d'effais à {on fujet: Ainfije crois pouvoir communiquer aux amateurs d'Hiffoire-Natu- relle des connoiflances fondées &/cerraines fur cette pierre précieufe, fes qualités &c propriétés, & leur tranfimertre des détails qui jufqu'a prélent n'étoient pasconnus. J'efpere que-ce fera un moyen d'enga- ger les connoifleurs en Hiftoire-Naturelle qui s'occupent des recher # ï rs 46 JOURNAL DE PHYSIQUE,DE CHIMIE ches foutérreines À faire de nouvelles 6bfervations &à étendre hos ‘comnoiffances fur cette pierre. NItE ii J'obfeiverai d’abord qu'on a fait une diftinétion entre l’opale orientale & accidentale, comme on en a érabli une à l'égard des autres pierres fives, & qu'on a cru que les belles opales venoient d'orient & les autres de différens pays de l'Europe. ÉtaVe ts Je paflerai condamnation à ce fujer pour les opales de Saxe & d’autres pays, mais ce feroit à tort qu'on :confondroit dans’ cette claîle celle de Hongrie. Quoique la ist des ‘efpèces d'opales’ qui fe trouvent -dans ce-pays ne foient pas de la belle qualité’, il'yren a cependant qui ne le cèdent en rien aux orientales pour la beauté; &c je fuis très-certain que la plupart des belles opales vendues en Europe pour opales orientales, font originaires de Hongrie, Dans ce pays mème les belles opales font très-cheres, & j’ai'vu plus d’une fois vendre de ces pierres pour bagues, qui n'avoient que la grandeur d'un gros impérial ou un peu plus, 60, 8a & 100 ducats(r): Quant à l’oculus mundi, c'eft une elpèce d’opale comme je le prou= verai par la fuite, dont on à afligné l'origine d'une manière fort inexacte ; on la donne dans tous les cabinets pour être de Hongrie, d'autant plus fauflement que jufqu'à préfent, on n'a même pas connu cette efpèce d'opale, & qu'on ne la connoît pas même encore en Hongrie. Ces oculus mundi font entrées fans doute dans les collections étran- gères fous le nom d'opale ‘avec les vraies opales, & il n’y a que les fapidaires hangrois qui les ayent connues & vendues fous lé nom d'opales gâtées ou décompofées, parce qu’ellés n'étoiént pas tranfparentes & qu'ils les ont jettées la plüpart au rebut. Mais on peut avoir reconnu dans lés cabinets étrangérs la pfépriété des oculus mundi, de devenir tranfparens dans l'eau par un pur hazard, ainfi que cela vient d'arriver à Vierine à un amateur qui faifant une colleétion ou atrangement de pierres, a renverfé par mégatde ‘un flacon d’eau forte fur fes pierres, & ne fut pas peu furptis qu'une de fes pierres écoic devenue “auflitôt tranfparente. Sans cet événémént üh'ne Connoîtroit peut-être pas encore à Vienne l’oculus mundi; quoiqu'on rrouve des opales :dans ‘différens endroits de la Hôngrie, je ne ferai cependantimention que/du canton où on trouve les belles opales, pareilles aux orientales, & où fe trou- vent également les oculus mundi. x A quelques milles d'Epéries, vers les montagnes Karpartiennes eft une feigneurie domaniale nommée Péklin, le village Czernizka en dépend, c'elt auprès de ce villägé qu'eft la motitagne’qui produit les opales ; elle n’eft pas élevée, compofée de décombres &:paroît être l'extrémité , (1) Le duçat de Hongrig vaut ro liv. 6 àl7 fols, + - x MET D'HISTOIRE NATURELLES 01 47 8 peut-être une couche horizontale d'une monrègne à filons À laquelle elle aboutit; car à. une, bonne lieue, feulement on, trouve-les ruines de très-anciens puits &, galleries, 1dans les halles defquels j'ai ramaflé quelques parcelles d’or & de cinabre,,& les habitans du canton ont voulu,,me, perfuader que ces travaux 'étoienc du. Prince. Ragozy, qui y.exploitoit une mine d'of,5 4 2 à pla. .La. pierre. qui fert de maurice ou.de gangue à l'opale, paroît être une, couche continue qui, règne, fous la terre végétale, & s'étend fur toute, la. montagne, On n'a point: fait de, recherches dans l'intérieur de la montagne ; mais, on a feulement bouleverfé de toutes manières toute: fa fuperficie. Les habitans du village m'ont afluré qu'un certain gentil homme hongrois avoit fait abaifler un puits de fix toifes de profondeur, dans l’efpérance de trouver de belles opales, ils m'en ont.fait voir la bure ruinée, mais qu'à cette profondeur.on avoit trouvé. une roche dure .quine.-reflembloit en zien.à.la-pierre matrice, de l’opale, & dans laquelle.on n'y en a pas | trouvé. La_vraie, matrice de, l'ofiale n’a pas plus de deux jufqu'à quarre toifes d'épaiffeur fous la terre végétale, alors commence la roche dure. L'obfervation que jai déjà faite que toute la fuperficie de cette montagne eft bouleverfée, & ce que. j'ai appris des habitans qui font dans l’ufage 8 très-exercés à faire la, fouille des opales,, parce qu’ils font .employés par tous, ceux, qui recherchent ces pie res précieufes , rendent vraifemblable, ma conjecture,,;.que la pietre qui fere de matrice aux opales, n'eft. qu'une couche de quelques) toifes d'épaifleur -qui, eft recouverte par la terre végétale. - Aufli.les.habitans du. village en labourant leurs terres, trouvent :ils affez fouvent les plus belles opales, fur-tout quand de ‘orandes pluies ont lavé & entraîné la fuperfcie des terres; malgré les plus févères défenfes de la part du fouverain , ils les vendent fecrèrement, aux juifs & aux jouailliers circonvoifins , qui les vendent enfuite dans toute l'Europe pour opales orientales. : La pierre, matrice de. l’opale eft d’un jaune gris,, argileufe & aré- macée, peu-dure,, fe raye aifément au couteau, &, contient beaucoup de fer, ce qu'on reconnoît aifément en en faifant calciner un mor- ceau qui devient rouge en partie, & refflemble alors à une pierre fa- : blonneufe ferruginenfe. Par la chaleur elle acquiert auflitôr une odeur de vitriol.calciné , qui indique la préfence de ce fel neutre. M. Bruckmann décrit. à peu-près de même la matrice des opales orientales, mais je doute que le morceau qui. eft dans fa collection vienne d’orient; & depuis,que j'ai appris à connoître les opales de Hongrie, j'ai beaucoup de raifons pour ne pas croire.que les plus belles opales viennent d’orienr. La pierre matrice eft par-tout traverfée de petits filets ou vénules, ou parfemée de petits morceaux d’opales de forme très - indéterminée. Dans plufeurs. centaines d’opales dont je poffde une partie, ou que # 48 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE j'ai vues, je n'en ai pas trouvé qui ait 'uhe forme crift dline réguliètes cependant j'en ai quelques-unes qui d’un côté ont des facettés, comme fi elles avoient été polies; & parmi les très-perites opales, & fur-tout celles qui font bien colorées & tranfparentes, qui fe trouvent fouvent fi abondamment parfemées dans la pierre matrice, on voit au moyen de la loupe, beaucoup de ces facettes criftallines & comme polies. On a donc lieu de foupconner que cette pierre, ainfi que tout autre genre, fe criftalliferoit fi elle trouvoit un efpace convenable pour s'y accroi- tre, mais fa pierre matrice étant férrée, point caverneufe, ni remplie de trous, la matière opaline n’y trouve point un efpace convenable pour ctiftallifer. Je poffede un feul oculus mundi qui a une forme aflez régulière d’une pyramide trièdre & qui eft encore entouré de fon enveloppe ou écorce ordinaire (dont on parlera) ; peut-être , eft-ce la criftallifation propre à f'opale. td La denfité ou le plein de la pierre matrice eft fans doute la raifon pour laquelle on trouve fi peu de groffes opales & parfairement nettes; la plüpart font tachées de eôté & d'autre par la pierre matrice ou en font pénétrées, ce qui occafonne des formes fi irrégulières & bizares qu'on ne peut en tailler de gros morceaux, raifons pour lefquelles les opales pures & belles font rares, & d'un haut prix. Quelque part qu’on fouille dans {a pierre matrice de l'opale on la trouve conftamment très-humide, parce qu’elle eft particulièrement compofée de parties argilleufes, qui, ainfi que toute argille, a la pro: priété d'attirer & de s'imbiber aifément d’eau. C’eft à cette humidité qu'il faut attribuer la formation de l'opale. L'eau des pluies fe tranf- met au travers de la pierre matrice, & à l’aide de l'acide vitriolique en diflout les parties conftituantes qui vont fe dépofer & fe coaguler dans les petites onvertures ou efpaces qu'elles y rencontrent, ce que je confirmerai par des obfervations & des eflais que j'ai fuivis avec le plus grand foin, 29 2h Si on fouille à une certaine profondeur, par exemple à deux toifes, on trouve la piérre matrice non feulement très-humide, & les opales qui y font incruftées entièrement pénétr es d'eau; elles font tendres, leurs parties fans liaifons, fi friables & fi molles qu'on peut les écrafer entre les doigts: dans cet érat elles ne font pas fufceptibles d'être tra- vailiées ou poliesz mais fi elles reftent expofées à l'air libre & au foleil ; feulement quelques jours , elles deviennent dures, leurs parties fe rap-’ prochent & fe confolident & ‘acquièrent alors feulement la dureté d'une pierre. Elles confervent malgré cela encore beaucoup d'humidité, laquelle fans aucun doute, eft la raifon qui les empêche de parve- nir jamais à la dureté des autres gemmes; car fon les laifle très- long-temps, par exemple, un été entier, expofées à la chaleur du foleil , elles y deviennent à la vérité plus dures, mais il sy forme une innom- brable ET D'HISTOIRE-NATURELLE. \ 49 brable quantité de fentes & de petites félures; ce qui leur arrive éga= lement dans une chambre échauffée, & encore plus fur un poële allumé, Ce qui faic connoître que pendant leur formation la terre s’eft faturée d'une quantité fuperflue d'eau qui s'évapore par la chaleur, faute d’une liaifon aflez intime des parties conftituanres de la pierre, d’où réfultene fes fentes ou retraites. Il faut bien que les opales orientales foient de même nature, car l'opale qui fe trouve dans le cabinet impérial à Vienne, qui de toutes les opales connues eft la plus groffe & d'une rare beauté & qui pafle pour une vraie pierre orientale, eft également remplie d’une immenfe quantité de fentes & de félures (1). Les opales nouvellement tirées de la terre, nen feulement deviennent plus dures à Pair érant chaud x mais diminuent auffi de volume, ainfi que tout corps qui fe defsèche, J'ai fait à ce fujet différens effais & obfer- varions fur des opales récemment forties de terre ; je les ai mefurées le plus fcrupuleufement au compas; après avoir été expofées quelques femaines au foleil ou fur un poële chaud, elles étoient devenues fenfiblemenr plus petites. Ces opales fraîches, & pour parler ainfi, non parvenues à leur maturité, n’ont prefque jamais un jeu de couleurs, & reflemblent à un petit morceau de place, & quand elles ont plus d'opacité, à du lait glacé. De même qu'elles acquièrent au foleil & à l'air leur con- fiftance & leur dureté, par le même moyen, elles y gagnent leurs belles couleurs. J'ai fait à cet effet une grande quantité d’effais, en laiffant expofées au foleil pendant tout un été des opales qui étoiene forties toutes blanches de la terre, une quantité y ont pris les plus belles couleurs. C’eft pourquoi les plus belles opales fe trouvent tou- jours à la furface de la terre où elles acquièrent au foleil leur beauté: c'eft auffi où les habitans dirigent leurs recherches. J’ai obfervé que c’eft la couleur violette qui commence à paroître la première ; peu-à- eu paroiflent. enfuite les autres couleurs. Je dois encore-obferver que fi la chateur du poële développe quelques couleurs, elle n’a pasà beaucoup près autant d'effer que la chaleur du foleil. On a cru que les couleurs provenoient de Ia réfraction de la lumière occafonnée par des fentes infenfibles qui fe trouvent dans Ja pierre. Pour prouver qu'il n’en eft pas ainfi, mettez au foleil deux opales qui ne font pas müres, toutes pareilles en couleurs, en tiflu & en fineffe de la pierre, l’une prendra des couleurs, & l’autre n’en aura pas, quand même il furviendroit à toutes deux des fentes ou des retraites. Quelquefois dans Les opales Les plus belles on ne peut voir, avec la meilleure loupe, aucune fente, tandis que dans des mauvaifes opales qui m'ont aucune couleur , on voit des fentes em quantité. den me mr d (r) Elle eft de forme irrégulière & plus groffe qu'un œuf, Tome I, Part. 1, an 2°, NIVOSE, G so JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE I faut donc que les couleurs proviennent de toute autre caufe. Je crois qu'il faut l’attribuer à la difpofition des parties où de leur tu intérieur, & particulièrement à la matière inflemmable qui seit plis abondamment combinée dans une pierreque dans une autre, & que la matière inflammable y a été comme mürie par la chaleur du foleil qu en a caufé le développement & l’a rendu fenfible. Beaucoup d’opales, quand elles ont éré un certain temps à l'air libre, & même fur un poële chaud, prennent une teinte extérieure couleur de brique on brurâtre dont elles font totalement couvertes; cetre enve- loppe peut fe difloudre par l’eau régale, & par le fel animoniac fecrec de Glauber, preuve que cette enveloppe eft du fer qui, fans doute, eft entré dans la compofition de l’opale, & dont provient la matière irfemmable qui occafñionne leurs belles couleurs. J'ai déjà dir que la pierre matrice eft très-ferrugineufe. Indépendamment de la terre de l’eau, & de la matière inflammable dont font compofées les opales, il eft très-vraifemblable qu'il entre auf dans leur mélange de l'acide vitriolique; car avec cet acide & certain procédé, on peut rendre à une opale décompofée qui a perdu fa dureté, fa tranfparence & fa beauté, fes premières qualités, ainfi que mes eflais & l'expérience mé l'ont fait connoître. D'après celles dont j'ai rendu compte, il pourra être facile d’ap- précier quelle eft la terre propre de l'opale, La pierre matrice et argillo-fablonneufe , conféquemment fon extraétion, dont eft com- poite l’opale, re peut être d’une efpèce différente ; fes principales parties conftituantes font aroilleufes : ce qui eft démontré par la dureté qu'elles acquièrent, à l’air & à la chaleur, par la diminu- tion de leur volume, par l’endurciflement & la quantité de fentes & de retraites qu’elles prennent par leur deflechement ; en conféquence par le défaut de dureté, qui n’approche pas de celle du criftal, elle ne fait pas feu au briquet, & encore par d’autres preuves que je donnerai, quand je parlerai des oculus mundi. Les opales contiennent aufli de la terre Hiceufe dans leur mélange, comme on le reconnoît par fa fañon au moyen du borax qui produit un verre blanc & tranfparent, & par fa fufon avec la poraffe, qui enfuite expolée à Fair donne la liqueur filiceufe. Ainf les parties conftituantes de lopale paroiffent être un mélange de terre argilleufe & filiceufe , d'eau, de fer & d'acide vitriolique. D'ailleurs aucun acide n’a d'action ni fur lopale ni fur fa pierre matrice; elles n’y font pas diffolubles & ne font pas la moindre effer- vefcence avec eux, preuve qu'il n'entre point de terre calcaire dans leur mêlange. Au plus grand feu l’opale eft infufible. J'ai tenu pendant plufieurs heures, à un tès-orand feu de fourneau à vent, des opales pulvérifées ; ET D'HISTOIRE-NATURELLE. SE je les ai retirées du creufet dans le même étar. Par. la calcination elles éclatent en petites lames, ce qui indique leur tiflu feuilleté; elles y perdent'aufli leurs* couleurs, deviennent opaques & tout-à-fait blan- ches; mais fe couvrent aufli-tôt: d’une efflorefcence couleur de rouille de fer; par une chaleur modérée, mais long-temps foutenue, on peut également leur enlever la tranfparence: les opales qui font tout-à-faie tranfparentes y deviennent plus ou moins opaques, 8: les demi-tranf- parentes deviennent en partie tout-à-fait opaques. Si on s'aide des changemens de la température, & que les opales foient expofées, tantôt à l'humidité, & tantôt à la chaleur, il en réfulte une efpèce de décompofition, e!ies deviendront eculus mundi, qui, enfin par une plus longne expofition aux influences de l'air, fe décompofent tout-à-fait & fe réduifent en une terre jaunâtre qui fe laifle broyer entre les doigrs.- Si la décompofition n'eft pas parvenue à fon dernier période, & que lopale ait encore au moins confervé quelque dureté , on peut Jui reftiruer fa première beauté, au moyen de Facide vitriolique & de l'eau, ainfi que je l'ai dit. Tout cela ne font pas des conjeétures,, mais des effais que j'ai répérés plufeurs fois moi-même. J'engage les bons Chimiftes à les répéter, ils trouveront les moyens d'opérer aufli faci- lement que je les ai découverts. On demandera actuellement, dans quelle claffe connue d’un fyftème de minéralogie, on pourra placer le plus convenablement l’opale ; puifqu'elle ne peut appartenir à celle des pierres quartzeufes & fili- ceufes, Avant d’avoir fair {nlfilamment d’eflais, j’avois d’abord eu quelque envie de placer cette pierre dans le genre des fpath-fluors, parce qu'elles ont en commun quelques propriétés qui s'accordent affez : parexemple, une moindre dureté comparée au quartz & au filex, leur infufñbilité, & de fe fendiller au feu. Cependant après l'avoir mêlée avec toutes les terres pures connues, & l'avoir laiflée au plus grand feu du four- seau à vent, elle n'eft pas entrée en fufñon le moins du monde : au contraire, j'ai pu féparer la poudre d’opale que j’avois mêlée dans le creufét aux autres terres, elle étoit dans le même état que je l'y avois mile, Je reconnus alors que jene pouvois la placer parmi les fluors, Après les eflais 8& les expériences dont je viens de rendre compte, voyant qu’il ne pouvoit y avoir de doute, que l’opale étoic compofée en plus grande partie d’une terre argilleufe très-fine, la terre à porcelaine étant la plus fine des argilles, j'ai penfé ne pouvoir la placer plus conve- nablement qu'avec ces efpèces de terre & qui font endurcies. Comme M. Debern nomme le diamant quartzum nobile, on pourroit la nommer terre à porcelaine noble, d'autant plus que les opales demi-tranfpa- rentes & laireufes reflembient aflez à une porcelaine blanche. Je vais Tome I, Pare, I, an 2°. NIVOSE. G 2 s2 JOURNAL DE - PHYSIQUE, D'E CHIMIE actuellement faire connoître les efpèces d’opales qui fe trouvent dans la montagne de Czernizka, ; Selon moi il n’ÿ a pas d’opales qui de leur nature foient totalement opaques, du moins il n’y en a pas de cette efpèce dans cette mon-. tagne. Les opaques qu’on y trouve font toujours à la fuperficie des terreins, mais jamais en fouillant dans la pierre matrice. Ainf celles qu'on ne trouve qu'à la fuperficie le font devenues à l'air & par ja chaleur du foleil; dès-lors je ne puis les regarder comme des efpèces produites par la nature, Je dois obferver à cette occafon que ces opales opaques font toujours plus dures à polir que toutes les autres efpeces, ce qui confirme de nouveau leur nature argilleufe. Il y en a de mau- vaifes, d'autres fans couleur, & de belles qui ont un très-beau jeu de couleurs à leur fuperñcie; mais le fond de leur couleur eft toujours blanc. Du moins je n’en ai jamais vu d’autres; ainfi la nature des opales eft d'être demi-tranfparentes ou tout-à-fait tranfparentes. Toutes les opales ont la propriété unique & particulière qui les dif tingue de toutes les autres pierres fines connues, c’eft qu'à la réfrac- tion de la lumière, ou quand on regarde au travers, elles ont une autre couleur qu'à leur fuperficie par la réflexion des rayons lumineux. - Que les opales foient blanches, ou colorées, de quelque manière que cela foit, quand on regarde au travers en les expofant au jour, elles ont toujours une couleur de feu jaune rougeâtre. Il eft aflez particu- Liersen effer qu'une opale bleue ou verte, par exemple, quand on la tient à l'oppofé du jour paroifle avoir la couleur de feu: cette pro- priété parriculière eft la caufe pour laquelle on n’a pu contrefaire certe pierre comme on l'a fait pour les autres gemmes. . Dans la montagne d'opales à Czernizka on trouve les efpèces fuivantes : . 1°. Opale blanche demi-tranfparente. 2°. Plus que demi-tranfparente & prefque toute tranfparente blanche, mais tend un peu au bleuñâtre, : 3°. Blanche totalement tranfparente & qui reflemble tout-à-fait à un beau criftal de roche, feulement avec cette différence qu'on y obferve à la réflexion du bleuître, & à la réfraction la couleur de feu. . Quand ces efpèces font polies, elles jettent de leurs facertes , ou, de leur fuperficie taillée de toute autre manière, des reflets de couleux de feu feule, ou elles jouent différentes couleurs de l'iris qui fe pro- mènent fur la fuperficie de la pierre par le mouvement qu'on lui fait faire. On peut facilement imaginer que ces dernières efpèces fur- paflent de beaucoup en beauté les premières. : 4°. Opale jaune; celles-ci ont les plus belles couleurs jaunes, de façon qu'elles refflemblent à une topafe du Bréfil, elles font tranfpa- rentes & jouent en même temps avec d’autres couleurs; mais elles. font rares, ET D'HISTOIRE-NATURELLER 53 $°. Opale bleue. Elles font demi- tranfparentes, d’un bla tendre de ciel. Je n’en ai pas vu qui jouaffenr'en même temps avec d’autres couleurs: en revanche elles ont une belle couleur de feu à la réfraction, Elles ne font pas communes. i 6°. Opale verte; cette efpèce pafle pour Ha plus belle en Hongrie} & fe vend ke plus chèrement. À un certain point de vue, elles paroif= fent toutes vertes de part en part. Leur cuuleur verte-eft brillante , pleine de feu, & très-belle. Par le’ mouvement de la pierre 8 des réflexions différentes la couleur verte fe chañge er poutpre, en violet & en couleur de feu. Des pierres bien nettes &'aflez grofles pour bagues font ‘rares & fort chères. On en trouve de cette efpèce aflez commutéméne en petits morceaux enchaflés dans la pierte matrice , mais elles ne peuvent être raillées à caufe de leur petitefle, En général certe efpèce eft plus que demi-tranfparente, & prefque tout-à-faic tranfparente; peut-être cit-elle celle qu'on nomme l'opale de nonnius. ie Les pales communes mauvailes blanches ou laiteufes qui ne jouent pas fenfiblement la couleur de feu, encore moins celles qui ont plu- fieurs couleurs, fe rrouvent en très-grande quantité. Dans ce nombre où en trouve quelques-unes qui ont des rayes blanches, tout-à-faie opaques, qui courent parallèlement entrelles, & traverfent la pierre en ligne droite, J'ai obfervé que la mauvaife efpèce d'opale cft rare- ment enveloppée d’une croute ou fuperficie rougeâtre; il en réfulte qu'elles contiennent moins de fer & de matière inflammable, & au contraire que les opales bien colorées, qui ont prefque toujours cette croute ou enveloppe ; doivent certainement leurs couleurs au fer. Les opales {ont moins'dures au poliflage que le criftal de roche ordi: naire. Cependant, comme le croit M. Bruckmann, lopale eft fenfible- ment plus dure que les fuors vitreux,, auf leurs facettes taillées font- elles moins füjetres à s'égrifer que celles du fpath vitreux. Les lapidaires aflurent que quelques opales derf'efpèce opaque & endurcie ont la même dureté que le criftal; néanmoins elles néfont pas feu au briqner:; leur riffin eft âpre à un certain point, de façon qu'elles attaquent les meules des lapidaires & en dérachent des parties métalliques qu'on leur enlève facilement avec l’eau forte. : Oculus murdi. Après la defcriprion des opales, j'arrive enfin à cette production de la nature inexpliquée & fi peu connue jufqu’à préfent, qu'on nomme oculus mundi, & auf lapis mutabilis, & fur laquelle on a éré en doute pour favoir fi elle étoir un produit de la nature ou de Part. M: Bruckmann dans fa differtation fur les gemmes, & Wimperfec 77 Aovis Adis naturæ curioforum, font les auteurs qui ont le plus parlé de l’oculus mundi, quoiqu'ils ne connuffent également pas fa vraie nature se $4 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE & fs vraies propriétés. J'ai été affez heureux pour apprendre à con- noître cette pierre depuis fen origine jufqu'à fa deftruction; en con- féquenceje fuis en état de la faire clairement & complètement connoître. Qu'on fe reffouvienne que j'ai dit ci-devant, qu'à la terre confti- tuante de l’opale il s'étoit mêlé une plus grande quantité d’eau qu'il n'étoit néceffaire, & proportionnée à une forte liaifon, qui occafonnoit la facile deftruction des opales. D'où il réfulte que de toutes les pierres fines, l'opale eft peut-être celle qui eft la plus expofée à la décom- ofition ; aufli trouve-t-on une grande quantité d'opales tout-à-fait dés compofées fur la fuperficie de la montagne de Czernizka. Les oculus mundi ne font que des opales devenues opaques, qui commencent feu- lement à fe décompoler, ou fe trouvent au premier degré de la dé- compofition: la décompofñition n'eft autre chofe que lavolatilifation d'une ou de plufieurs des parties conitituantes d’un corps, par laquelle con- féquemment la lisifou 8 la dureté des parties confticuantes, & la der- fité de tout le eôrps eft détruite. Donc, quand les opales font expolées à air & qu'elles perdent par l'évaporation l'eau néceflaire à leur con- fiflance, quoiqu'elles en euffent outre mefure & en fuperfu, alors elles cominencent à fe décompofer, & paflent par la décompofition à cette efpèce de fubfance défigurée qu'on nomme oculus mundi, L'air pénètre dans les intervalles abandonnés par l'eau, & comme l’eau étroit abfo- lument néceflaire à l’opale pour lui donner fa tranfparence, fa priva- tion la, rend opaque. Qu'on fe reflouvienne en même temps de l’effai par lequel j'ai prouvé qu'ilentroit auf de l'acide vitriolique ne la compofirion de l’opale, & tout le monde fait que l'acide vitriolique attire puiflamiment l'eau. Si donc on met dans l'eau une opale qui commence à fe décompofer & qui eft opaque, auflitôt l'acide vitriolique, & même la terre argilleufe, dont elle eft principalement compofée, attireront puiflamment l'eau; l'air en eft chaflé, comme on peut le remarquer par la quantité des builes d'air qui en fortent avec un petit bruit; cet oculus muodi au moyen de l'eau dont il s'eft faturé, redevient à fon premier état de tranf- parence qu'il avoit ci-devant comme opale; mais comme l'intime liaifon des parties n'exifte plus, l'eau ne peut donc plus s'y maintenir, elle s'évapore de nouveau auflitôe que l'oculus mundi eft forti de l'eau & redevient opaque, Ainfi l’oculus mundi n’eft autre chofe qu’une opale devenue opaque. par la décompofition ou la déperdition de fes parties aqueufes, mais qui, auflirôt.qu'il peut fe facurer d’eau, acquiert & con- feive fa tranfparence précédente jufqu'à ce que l'eay en foit derechef évaporée, Lorfque pour la première fois j'ai fait fouiller dans Ia montagne de Czernizka pour avoir des opales, j'avois plutôt Fintention de me procurer des oculus mundi; ma furprife fut extrême de ne pas trouver ET D'HISTOIRE-NATURELLE. $$ un feul oculus mundi dans une grande quantité d'opales que m’avoic valu une fouille de quinze jours dans différens endroits dela montagne. Je favois cependant qu'il devoie certainement s'y trouver des oculus mundi, attendu que j'en avois trouvé quelques-uns chez unwjouailiier du pays, qui les nommoit opales gâtées. J'expofai à l'air Hbre les opa- les qu'on avoit fouillées, afin de leur procurer leur dureté. Après quelques femaines j'examinai mes opales , j'en trouvai quelques-unes que je favois fürement avoir été très-tranfparentes , devenues opaques, Je les mis dans l'eau, en peu de minutes elles devinrent totalement tranfparentes. Pour abréger,je me fuisconvaincu qu’au lieu d'opalesj'avoiseu desoculus mundi: en conféquence il ne me fur pasdiflicile de devinerle mode de formationde l'oculus mundi, & j’appris qu’il ne falloit pas les chercher dans le fein de la terre, mais à fa fuperficie, J'envoyai donc de nouveau fur la montagne des opales , & je recommandai aux ouvriers de ne pas fouiller dans les nouveaux terreins, mais de diriger fcrupuleufement leurs recherches autour des anciennes fouilles d’opales, parce que j'imaginois que ceux qui avoient précédemment fait des recherches, auroient pu par mégarde laiffer bien des opales parmi les terres qu'ils avoient remuées. Mes con- jeétures ne furent pas trompées, on m'apporta une aflez grande quan< tité d'oculus mundi de toutes efpèces. Par la fuite je fis de nouveau fouiller dans les terreins vierges, & il ne m'eff pas parvenu d'oculus mundi, mais des opales. Les oculus mundi fe trouvent donc à la faper- ficie des terreins où l'air peut agir avec tous fes effets, foic furides opales qui ont été mifes à découvert par les fouilles, & le remuement des terres, foit fur celles qui ont été enlevées & arrachées de leurs pierres matrices par la décompofition des terreins ou les grandes pluies & les averfes, & fe trouvent ainfi expofées à un commencement de décompefition, Par la fuite j'ai fait & répété différens eflais, en expofant des opales à la décompofrion de Pair libre; il en, eft réfulté des oculus mundi qui étoient de part en part oculus mundi, d'autres étoient mi-partie opales & oculus mundi, parce que je les voulois ainfi, en les retirant à propos de l'air avant que la décompofition eût pénétré tout-à-faic l'intérieur de la pierre: j'en avais de toutes fembiables provenantes de la montagne d’opales; ainfi que je pourrois en faire voir plafeurs dans mon cabinet. Toutes ces obfervations & ces eflais fufhient pour prouver que ma théorie fur la formation des opales & des oculus mundi eft inconteftablement fondée fur des faits. Quand on voudra trouver des opales à l’état d’oculus mundi, il faut. atriver à un temps précis; arrive-t-on trop tôt, quand la décompof- tion eft feulement à fon commencement , elles auront encore quelque tranfparence, cependant elles deviendront plus tranfparentes dans l’eau; @srive-t- on trop tard , & la décompolition a-t-elle été pouflée trop loins s6 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE en ce qu'après avoir perdu leur eau, les opales font également privées de leur acide vitriolique, elles ne deviendront plustranfparentes, quand même on les laifferoit dans l’eau une année entière, Si la décompo- fition eft arrivée à fon dernier période, du moins en plus grande partie, alors elles fürnagent à l’eau comme un petit morceau de bois, & font fi friables qu'on peut les broyer entre les doigts; il en réfulte alors une terre argilleufe ferrugineufe jaune ou brunâtre, qui paroît quelque- fois poreufe & reflemble à une fcorie, comme fi la pierre avoit été détruite par une combuftion intérieure. J'ai quelques oculus mundi, dont la moitié eftiencore faine, & lautre moitié conffte en une fem blabke fcorie décompofée. [Il s’en fuit que la quantité des beaux oculus mundi ne fera jamais bien grande: cependant je ne me fuis pas apperçu ue les oculus mundi ayent continué dans leur état de décompoftion de un lieu fec, par exemple, dans un cabinet d’'Hiftoire Naturelle; du moins ceux que.je pefsède depuis deux années fe font confervés dans leurs propriétés fans changement. Savoir s'ils ne feroient pas ‘aflujettis à plus de changement quand on les mettroit fouvent dans l’eau, c’eft ce que l'expérience apprendra; c'eft du moies ce qui leur arrive à l’air libre , où leur décompofition s'apère plus promptement, parce qu'ils y fonc mouillés & féchés alternativement, Vraifemblablement la raifon en eft que parles lavages- réitérés, l'acide vitriolique néceffaire à leur confiftance eft délayé, &rique petit-à-perit il s’évapore avec l’eau. Quant à moi je me garde bien: de mettre trop fouvent dans l’eau mes plus bsaux oculus mundi. - L'oculus mundi a une pefanteur fpécifique moindre que l’opale ; mais il augmente de poids quand il a repris fa tranfparence dans l'eau. J'ai un oculus mundi, peut-être le plus gros qui exifte dans aucune collection; il a en longueur & largeur un pouce de Vienne, & un demi - pouce d'épaifleur , il eft toralement opaque & devient parfaitement tranfparent dans l’eau, il reflemble alors à une topafe de Saxe: fec, il pèfe 135 grains, poids de gemmes, & quand il eft de- venu tranfparent dans l'eau, il pèfe 143 grains; un autre prefque auffi gros, qui prendune couleur de ropafe du Bréfil, étant fec, pèfe 126 grains & imbibé d'eau, 134 grains. Ainfi les deux augmentent en poids de deux karats ou de huit grains, J'ai obfervé dans mes effais que toutes les efpèces d’opales ne paflent pas à l'état d'oculus mundi: plus leur mélange eft fin, plus elles font propres à devenir des oculus mundi: c'eft pourquoi les plus tranf- parentes y {ont convenables. Après beaucoup de peines je n'ai pu par- venir à faire des oculus mundi avec les opales les plus groflières, quoi- qu'on eu trouve fur la furface de la terre de cette efpèce à demi - décom- pofées, par conféquent opaques; elles ne prennent jamais une vraie tranfparence, quoique quelques-unes Le. deviennent un peu. Quand ET D'HISTOIRE-NATURELLE: ; 1 $q Quand les oculus mundi font fecs, ils hapent à la langue comme l'argille defléchée, autre indication de leur nature argilleufe. Du refte la plupart fe couvrent à leur fuperficie d’une enveloppe ferrugineufe, ainfi que les belles efpèces d'opales. Tous les acides connus n’ont aucun effet fur loculus mundi, ils y deviennent tranfparens, & retournent à l’opacité quand ils font defléchés, Si après on les remet dans Veau, ils font & reftent oculus mundi comme auparavant, ÎL n'y a que les builes, foit naturelles ou tirées par expreflion, qui les gâtent; à la vérité ils y deviennent d’une belle tranfparence, & enfuite la: perdent eu À peu à l'aide d'une bonne chaleur, mais aufk l'eau ne les, péaètre plus, & quand on veut leur rendre leur tranfparence, il faut de toute néceflité les remettre daus l'huile; on trouveroit peut-être! le moyen de Les en débarrafler, j'avouerai, que je n'en ai pas fait l’eflai, Il-refte encore à faire connoître les efpèces, ou plutôt la variété des oculus mundi qui fe trouvent fur la montagne d’opales de Czernizka: comme. j'ai, fait obferver déjà précédemment que les: opales fines tranf- parentes de même que les demi-tranfparentes & fines, peuvent devenir des oculus mundi, il s'enfuit .qu'il doit y avoir autant , de variétés d’oculus mündi. Mais il n’eft pas toujours aifé de déterminer de quelle efpèce d'opale provient l'oculus mundi, sil n’y eft pas refté attaché un morceau d'opale qui n'ait pas été décompofé. Car les opales de quelque couleur qu’elles ayent été précédemment, quand elles deviennent oculus mundi, font blanches de lait, ou grifâtres , & quelques-unes gris jaunâtre. Beaucoup d'oculus mundi, & peut-être la /pluparts quand -ils deviennent tranfparens dans l’eau , reprennent leurs -pre- mières conleurs naturelles. J'ai dans ma collection les variétés fuivantes de la montagne d'opale de Czernizka ci-devant citée. 1°. Oculus mundi blanc de lait, qui devient parfaitement tranfpa- ent dans l’eau & d’une couleur pâle de topaze. J'en ai quelques-uns de cette efpèce auxquels eft encore attaché de l’opale couleur de lait Semi-tranfparente, cie 2°. Oculus mundi blanc, qui auparavant étoit! bleu , auquel eft en: core attaché une lifière d’opale bleue ; dans l’eau l’oculus mundi de- vient tranfparent & prend la même couleur que l’opale ; 8, par la réfraction la couleur de feu, 1 3°. Oculus mundi opaque blanc, auquel eft adhérent une portion d'opale jaune opaque ; dans l'eau il: devient femblable à la plus belle topaze jaune , qui eft haute en couleur, RE 4. Oculus mundi gris jaunes .& opaques, qui par. leur. tranfpar rence dans l'eau prennent la plus belle couleur des topazes du -Bréfil, 5°: Oculus mundi gris,iqui par la tranfparence qu’il acquiert dans Peau prend aufli une très -belle couleur: d'hyacinthe. IL eft. difficile de déterminer dans ces deux dernières efpèces quelles avoient été les Tome I, Part, I, an à. NIVOSE. s8 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE qualités des opales, parce qu'il n’en eft pas refté attaché à l’oculus mundi, J'ai auffi obfervé que lorfque quelques-unes de ces efpèces forrent de l'eau & fe fechent, elles perdent quelque chofe de leurs couleurs naturelles & deviennent plus pales: mais après quelque tems, fur-tout uand_elles font au chaud, elles reprennent leur première couleur. 6°. Oculus mundi gris qui reflemble à un jafpe gris poli; dans l’eau il devient tranfparent, & d'un rouge de rubis foncé, quelques-uns reflemblent alors à un beau grenat de Bohême, Certe efpèce eft la plus rare & tout-à-fait inconnue jufqu'à préfent, & il ne s'en voit dans les colleétions que ceux que j'y ai donnés, du moins à ma con- noïflance. J'ai quelques morceaux où il y a encore de l’opale jaunâtre prefque toute tranfparente ; probablement pendant la décompofition , il sy eft joint par quelque cas fortuit beaucoup de matière inflammable qui #y fera introduite au moyen de l’eau, ce qui leur a donné certe belle couleur de rubis; à l'extérieur ils font recouverts d’une écorce noire. Parmi ces morceaux il y en a qui devienneng d’une couleur rouge pâle comme le rubis balais; & un autre morceau devient moitié couleur de grenat, & l’autre moitié couleur de topaze. NT Enfin je pofsède encore un feul & très-rare morceau, & qui peut- être eft l’unique dans fon efpèce; il eft brun, opaque, opalifé, mais avec les plus belles couleurs de Viriss Dans l’eau il devient tranfpa- rent & comme le plus beau rubis foncé: le morceau eft très-petir, & pas plus gros qu'une lentille. L ù Les opales blanches couleur de lait, qui font demi-tranfparentes & jouent diflérentes couleurs, quand elles deviennent oculus mundi, qui confervent leur opalifation dans leur état de fécherefle & d'opacité , ainfi que leur tranfparence dans l’eau, deviennent de la plus grande beauté dans l’eau. Le plus beau morceau de cette efpèce eft dans le cabinet de M. le Comte François Kollowral, préfident du confeil impé- rial des monnoies & des mines. Dans fon état d’ocuius mundi opaque il joue déjà les plus belles couleurs de l'iris des opales orientales; mais quand il eft devenu tout-à-fait tranfoarent dans l'eau, toutes fes cou- leurs jouent alors d’une manière fi éclatante & fi éblouiflante qu'on ne peut rien voir de plus fuperbe; il pefe quatre grains & un huitième. J'obferve encore qu’en général toutes les opales, fans être oculus mundi , augmentent leur tranfparence dans l’eau, & que leurs couleurs, en deviennent plus belles. En conféquence les jouailliers qui travaillent ces pierres font dans l'ufage de les mouiller dans l'eau ou avec la langue, quand ils veulent juger de leur beauté; les beaux oculus mundi, quand même ils proviennent d’epales demi-tranfparentes ; deviennent cependant tout-à-fait tranfparens dans l’eau, ET D'’HISTOIRE-NATURELLE, : 5» Pierre de Telkobonia. Actuellement que j'ai terminé la defcription de l’opale & de l’oculus mundi, je ferai connoître une autre pierre qui fe trouve également en Hongrie, qui jufqu'à préfent n’eft pas connue; elle paroïc avoir beaucoup de rapports avec l’opale, fans en être véritablement une : je ne crois pas qu'on voie certe pierre dans d’autres cabinets, finon dans quelques-uns de Vienne; on l'y a placée dans la claffe des pechfteins , où il ne convient pas de la mettre. A quelques milles de Cafchaux , du côté de Tokai, ily a une très- ancienne minière d’or abandonnée, où il y a des puits profonds, des galleries & de grandes halles : elle fe nomme Telkobonia. Une partie de cette montagne à filons confifte en une roche jafpeufe, dure, de couleur grife mêlangée de rouge, dans laquelle font fortement enchäflées des pierres informes, la plupart globuleufes, à-peu-près rondes, plus que demi & prefque tranfparentes, leur couleur eft jaune-verdâtre, qui leur a fait donner par les ouvriers de ce pays le nom de chryfolite, fort mal-à-propos', puifqu’elles n'en ont pas la criftallifation ni la même tran{parence. Leur couleur jaune-verdâtre monte de la plus grande päleur j:fqu’à la couleur foncée du rouge jaune ou couleur d'hyacinthe. On en trouve donc de couleur jaune-verdâtre pâle , de plus colorées jaunes- verdâtres , de toutes jaunes , jaune foncé & de jaune- rouge. Il y en a qui ont des rayes de noir-verdâtre, &c cette efpèce eft propre à faire des camés. Ce qu'elles ont de particulier & de commun avec les opales, c'eft que fi on regarde au travers de la pierre, elle fait voir une couleur jaune plus foncée, & que les vertes très-pâles font voir une belle couleur de topaze en regardant au travers ; & les noires-vertes font voir, de cette façon, des couleurs de feu. Leur dureté eft plus grande que celle de l’opale, puifqu’elles font feu au briquet ; cependant il s’en fauc qu’elle foit aufli dure que la calcédoire ou le gerre des pierres parmi lefquelles on pourroit la placer fi elle avoit aflez de dureté , nonobftant leur plus grande tranfparence. Ces pierres ont encore de commun avec l’opale, qu’à l'air & au foleil , ou à une autre chaleur, elles deviennent moins tranfparentes, qu’elles s’y rempliffene de fentes & de gerçures & fe décompofent: alors elles prennent une croûte blanche de nature crayeufe comme le filex dans les montagnes crayeufes. Gette croûte n’eft point calcaire, elle ne fait pas effervefcence avec les acides. Parmi celles que les torrens entraînent, & qu'ils laiffenc expofées à la fuperficie des terreins, on en trouve quelques morceaux qui ont des taches blanches & dures à leur fuperficie. Ces taches difpa- roiffent dans l’eau: quand Ja pierre ef sèche, elles reparoiffent; elles font ainfi une efpèce d’oculus muudi, La pierre même , quand elle eft devenue opaque par la chaleur du foleil ou du poële, reprend quelque tranfpa- Tome 1, Part. I, an 2°, NIVOSE, PE 65 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE rence dans l'eau. Quelques amateurs de Viènne ont voulu imiter avec cette pierre les oculus mundi,comme on l’avoit déjà tenté avec le pechitein les fpath fufibles & autres efpèces de pierres; mais il s'en faut de beaucoup que toutes ces efpèces prennent jamais ia cranfparence & la beauté des vrais oculus mundi. Il eft fâcheux que les pierres de Telkobonia foient fi fujetres à fe fendre & à fe gercer, même à une chaleur de poële modérée, elles fe fendent plus aifément que les opales. Comme ilyena d’aflez gros morceaux, fans cet inconvénient, on pourroit en faire de beaux ouvrages , comme tabatières , pommes de cànnes & autres pareils. Ces pierres paroiflent un compolé de calcédoine & d'opale; on pourroit peut être leur donner!le nom d'opale calcédonieufe. PETER RETRAITE) enr) PONS EUR CET AE OIN Sur L'art de Jéparer le Cuivre du métal des Cloches, But de certe Inflruétior, 2 EC les fciences, tous les arts, toütes les connoiffances hw- maines, pouflés par les François au plus haut degré de perfection, doivent concourir en ce moment à l’afiermiflemenc de la liberté & de l'égalité, à lPétabliffement de la république une & indivifble:, à la deltrution des ennemis qui, par une guerre impie, s'oppofent au fuccès de notre glorieufe révolution. Les talens de tous les genres font véritablement en réquifition pour le falut de la patrie; & ceux qui, par indolence ou par infouciance, ne les confacreroient pas tout entiers aujourd’hui à la défenfe de la république, feroient, par leur coupable indifférence, prefque aufli condamnables que les ennemis de la chofe publique. La phyfque & la chimie doivent s’empreffer d'offrir l’'hom- mage de feurs recherches, pour la défenfe d'une fi beile caufe ; eeft à elles à diriger & à éclairer les travaux établis de toutes parts poux la fabrication des armes, à fournir toutes les reflources poflibles, pour tirer Le parti le plus prompt & le plus utile de tous les metériaux que la nature a donnés à la France, & à couvrir toute la furface de la république d’atteliers redoutables aux defpores qui la preflent. On craint que le cuivre manque, ou au moins ne foit pas en fuff- fahte quantité pour le befoin: des arfenaux. Avant que des recherches néceflaires nous aient appris à exploiter, avec plus de fruit, les mines de ce métal que notre fol recèle , il faur que l'art chimique apprenne à ÊT D'HISTOIRE -NATURELLEÉ. 65 hous fervir de celui que nous poflédons. Les cloches dont la fuperitition avoit furchargé les églifes, nous offrent une reflource féconde , une ferte de mine aflez abondante pour fuffire à nos béfoins. Il ne s’agit que d'ap= prendre à en faire Le départ: c'eft de cet objet utile que l'on s’occupé dans cette inféruction. Nature & propriété du métal des Cloches. Les cloches font formées de cuivre allié à Pétain, & quelquefois à quelques aucres métaux, comme Île plomb, le zinc, l'antimoine, le bifinuch ; mais ceux-ci n'y font jamais que dans une très-petite propor- tion, l'étain y cft à la quantité de 20 à 25 livres fur cent livres d'alliage. Les bonnes cloches contienñent 15 livres d'étain, & celles du plus bas aloi 23 à 25 livres fur cent; en forte que le cuivre eft, dans les premières, à la dofe de 8$, & dans les fceonces à celle de 77 où 7$ livres par quintal. L’addition de l'étain, endurciflant & roidiflant le cuivre, le rend beaucoup plus fonore qu'il ne l'eft dans fon étar de pureté; mais en même-tems elle détruit fa couleur & fa du&tilité, Le blanchit, & le rend très-caffant. Ce alliage des cloches eft plus facile à fondre que le cuivre pur, & lorfqu’il eft fondu, fa fluidité eft plus grande; c’eft une des raifons qui fait employer le bronze, pour couler des flatues qu'on ne réufliroit pas à couler avec le cuivre feul. Quoique l'étain pur foic trè-tufible, comme tout le monde le fait , il ne fe fond qu'avec le cuivre dans l’alliage ‘des cloches ; il n’abandonne pas ce métal dans la fufon, il refte toujours intimement combiné avec lui. En augmentant fans cefle le nombre des cloches, on enfevoit ainfi aux arts une quantité immenfe de cuivre, on lui ôtoit toutes fes propriétés utiles, pour lui donner la feule qualité du fon, & on l’accumuloic dans les clochers, en privant les atreliers d’un de leurs matériaux les plus utiles. Mais la füuperftition a, en quelque forte, travaillé pour la liberté; c’eft un riche dépôt que celle-ci doit lui arracher, & qui doit lui fournir des armes contre le fanatifme des rois & des prêtres. Le cuivre étoit véritablement perdu dans cet alliage, & on n’avoit pas cherché , avant la révolution, à Le féparer du métal des cloches. En vain les chimiftes les plus éclairés proposèrent-ils, en 1790, des moyens fimples d'opérer ce départ, l’aflemblée conftituante ne fit aucun cas de ces propofitions; il fembloit qu’en confervant le fanatifme dans la cenftitution de 17917, on vouloit encore laifler fous fa nature, l’alliage qui fervoit à raflembler fes partifans. Aujourd'hui que le faratifme expire par les efforts du peuple généreux qui le combat de toutes parts, on {enr la néceflité de faire difparoïtre par-rout cet airain fonnanre, & d'en extraire le métal de cuivre véritablement précieux fous fa forme & avec fa dudilité. 62 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Premières idées fur le départ du métal des Cloches. | Le cuivre & l’étain tiennent fi fortement l’un à l’autre, dans le métal des cloches, que ce n'eft que par des opérations chimiques plus ou moins compliquées qu'on peut les féparer. Si l’on pouvoit trouver une atière qui eût plus d’affinité ou de tendance à s'unir à l’un qu’à l'autre, . & qui en s’uniflant à l’un des deux, en féparât l’autre & le laifsät pur, on aurcit rempli le but qu'on doit fe propofer : mais il faudroit que cette matière ajoutée s’unit à l'étain, le féparât du cuivre, & laifsât celui-ci ifolé & pur. Une pareille matière nef pas connue ; tout ce qu’on fait capable de s'unir à l’étain, eft fufceptible, en même-tems, de s'unir au cuivre , parce que leurs affinités, comme métaux, fe rap- prochent beaucoup, & il n'y auroit point de féparation du cuivre, Tous les chimiftes qui fe font occupés de ce travail, ont reconnu la vérité de ce qui eft expofé ici; ils ont dû chercher une méthode très- différente de ce principe inapplicable à l’alliage des cloghes. L'oxidation, qu'on nommoit autrefois la calcination, a été le feul moyen auquel ils ont eu tous recours; & le concert de leurs diverfes tentatives, à cet égard, prouve que tel eft en eflet le but unique vers lequel on devoit tendre, pour opérer le départ du métal des cloches. q Théorie de loxidation, ou calcination des Méraux. Pour bien concevoir cette opération, il faut rappeler ici les bafes principales de la théorie de l’oxidation des métaux. Les métaux font tous des corps combuftibles, c’eft-à-dire , qu’expolés à l'air, & élevés à une température plus ou moins forte, ils brülent mêmeavec flamme , ils fe changent en croutes caflantes, ou en poullières de diverfes coû- leurs, qui ont perdu le brillant & la dudilité métalliques, qui ont acquis plus de poids que les métaux d'où elles proviennent n’en avoient. Certe augmentation de poids dépend d’une portion de l'air atmofphé- rique qui fe fixe dans les métaux à mefure qu'ils brûlent , ainfi que dans tous les corps combuftibles, pendant leur combuftion. La com- buftion même, en général, ne confifte que dans cette fixation de la bafe de l'air, ou de la partie folidifiable de l'air vital, contenu dans l'atmofphère. On donne à cette portion d'air vital, qui fe fixe dans les métaux, à mefure qu'ils brülent, ou comme on le difoit autrefois, qu'ils fe calcinent, le nom d’oxigene. C'eft d’après ce premier nom, qu'on a donné celui d’oxidation à l'opération par laquelle on brûle ou on calcine les métaux , & qu'on a nommé oxides métalliques, ou oxides de tel ou tel métal, les métaux brûlés qui portoient autrefois- k nom de chaux métalliques. D'après les premières données , i el facile d'entendre que , pour faire reparoître les oxides métal ÊT D'HISTOIRE-NATURELLEÉ, 6j liques dans leur état de métaux , pour les réduire ou en opérer la réduétion, il re s’agit que de féparer l'oxigène ou la bafe de l'air fixé dans les oxjdes, Comme l'oxigène a différens degrés d’adhérence ou -d’affinité avec les diverles efpèces de métaux, on l'en fépare plus ou moins facilement. Quelques oxides métalliques laiflent aller ce prin- cipe par la feule a&tion réunie de la chaleur & de la lumière, c'eft-à= dire, en les chauffanc plus ou moins fortement. Loriqu’on fait certe opération {ur les oxides de mercure, d'argent, d'or, qui en font fur- teut fufceptibles , en employant des vaifleaux ou appareils deftinés à recueillir ce qui s'en fépare pendant leur réduction, on obtienc un fluide élaftique, un gaz, ün air plus pur & celui de l’atmofphère, qui entretient trois fois plus la combultion"& la refpiration, que l'air ordinaire , & qu'on nomme pour cela, air vital. A melure que ce dégagement d'air a lieu, l'oxide métallique repafle à l'état de méral, & perd le poids qu’il avoit acquis pendant l'oxidation. C'eft fur ces expériences qu'eft fondée la connoiflance exacte que l’on a maintenant de ce qu'on nommoit autrefois la calcination des métaux, Ces mêmes expériences ont appris que les difftrens’ méraux ont divers degrés de tendance ou de facilité à s'unir à la bafe de l'air vital ou à l'oxigène, & qu'ils y adhèrent avec plus, ou, moins de force. Le plus grand nombre des métaux retiennent fi fortement loxigène , qu’on ne peut le leur enlever par la feule action de la chaleur & de la lumière, & qu'il faut les chauffer avec un corps qui ait plus d’afiinité qu'eux pour ce principe. C'et dans cette vue, & pour remplir cet objet, qu'on fe fert du charbon. Ce corps eft, de tous ceux que l’on connoît, celui qui a le plus de force pour abforber l’oxigène , & qui l’enlève le plus généralement à ceux qui le contiennent; il brûle à l’aide de loxi- gène qu'il arrache à tous les autres corps, & il forme, en brûlant, un acide aériforme, que l’on a connu long-remps fous le nom d'air fixe, & qu’on défigne aujourd'hui par le nom bien plus exact & bien plus fignifant d'acide carbonique. On conçoit aifément d’après cela, pour quoi on emploie avec tant davantage, foit le charbon lui-même, foit tous les corps qui en contiennent une plus où moins grande quantité, dans les divers travaux qu'on fair fur les métaux, & fur-tout dans ce qu'on nomme la réduétion des méraux; c'elt-à-dire, l'opération par laquelle on leur rend la forme métallique qu'ils ont perdue; ainfi lorf- qu'on fond des oxides ou chaux de plomb & de bifmuth, à travers le Charbon, lorfqu'on chauffe des crafles, chaux ou oxides d’étain avec du füif, on les fait repañler à Pétat métallique, on les réduit, en leur enlevant l'oxigène à l’aide du charbon. Les différens degrés d'affinité ou d’adhérence que les divers métaux ent pour l'oxigène, font encore une des confidérations théoriques qui - 64 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE doivent trouver leur place ici, pour rendre plus intelligible dans fes procédés & plus facile dans fon exécution l’art de féparer le cuivre pur du métal des cloches. Les métaux ont différens degrés d'attraction pour l'oxigène, en telle forte qu'un métal enlève ce principe à un autre, & que le premier brûle ou s’oxide aux dépens de l’oxigène contenu dans le {cond , qui repafle luimême à l'état métallique. C’eft ainfñi qu’en chauffant de l’oxide rouge de mercure avec de l’étain, du zinc, du fer, il fe fait une inflammation : le mercure repañle à l'état métallique, l'étain, le zinc ou le fer biülent, &. prennent bientôt le caraëtère d'oxides. C’eft encore ainfi que le mercure fépare l'argent fous fa forme métallique de fes diffolutions dans les acides, & que fuccefli. vement le cuivre fépare l’argent &:le mercure, & le fer le cuivre, toujours fous la forme & avec Le brillant métallique. Application de la thévrie precedente au métal des Cloches. Pour appliquer ces vérités fondamentales de la chimie moderne au métal allié qui nous occupe, des deux métaux qui le compofent le plus ordinairement, favoir, le cuivre & l'érain, le cuivre eft bien moins oxidable, & tend moins à s’unir à l’oxigène que l’étain. C’eft pour celæ qu'en chauffant cet alliage avec Îe contact de l'air, l’étain tend à biüler le premier, & onne peut pas le tenir fondu quelque tems fans qu'il s’en exhale une vapeur blanche qui fe condenfe fur les corps froids voifins, fous la forme d’une pouñlière ou de petites aiguilles brillantes qui ne font que de l’oxide blanc d'étain. Si l’on continue plus ou moins Jong-tems cette fufion du métal des cloches avec le contact de l'air, & fi on l’agite fur-tout avec le contact de l'air lorf qu'il eft fondu, on en fépare toujours une portion de l’étain, & le métal s’affine de plus en plus. Mais cette opération ne pourroit pas fufire, parce qu'elle feroit très- longue , très-difpendieule, & parce qu'elle donneroîit lieu à une perte trop grande de cuivre; car il ne fauc pas ignorer qu'il y a toujours une portion de cuivre oxidée en même temps que l’étain. Ainfi, un premier principe de l’art de féparer le” cuivre du métal des cloches , principe qu'il ne faut jamais perdre de vue, c’eft que par de fimples fufions longues & par l'expofition à’ l'air, cet alliage eft fufceptible d’être affiné & de repañler à l’état de cuivre par l’oxidation qu'éprouve l'étain. On conçoit bien que tous Les moyens qui pourront favorifer l’oxidatien de ce dernier, feront propres à accélérer cet afinage, & que addition des corps humides, tels que le bois vert ou les charbons humides que l’on pratiquetdans quelques fonderies où l'on affine le cuivre, remplit très-bien ce but. On conçoit gncore que les additions des fels qui fourniflent de l’oxigène par leur décompofition , “ ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 6ÿ” décompofition, ou qui contiennent de l'eau dans leurs criftaux, tels. que Le nitrate de potafle ou falpètre, le muriate de foude ou fel marin, l'addition des oxides qui laiflent aller facilement leur oxigène par le feu, tels que l’oxide natif de manganèfe, qu'on nomme fimplemenc manganèle dans les ateliers des arts, peut fervir à l'afhnage du métal des cloches en favorifant la combuftion & la féparation de l'étain ; aufli ces différens moyens ont-ils été employés & propolés par les chimiftes qui f font occupés depuis trois ans du départ des cloches. Attraétion de l'Etain pour l'oxigène plus forte que celle du Cuivres eft la bafe du procédé qui ef propoje. Une feconde vérité qu’il n’eft pas moins néceffaire d'expofer & de confacrer ici, c’eft que l'écain a bien plus d’affinité pour l'oxigène, & adüère bien plus fortement à ce principe que le cuivre; en forte que de l'étain en limaille, chauffé dans des vaiffeaux bien feumés avec du cuivre exidé, fe brûle ;-& réduit ce dernier à l’état métallique ; ce qui ne peut fe faire fans que l’oxigène abandonne le cuivre pour fe porter fur l’étain, en raifon de fon afänité plus grande pour ce dernier métal que pour le premier. Ce phénomène chimique très-remarquable a lieu dans les ufines où l'on affine les cuivres impurs: on s'y fert avec fuccès des fcories de cuivre qu'on ajoute quelquefois au métal en bain, & qui favorifent la purification du cuivre, en portant, comme on le voit, plus ou moins d'oxigène dans les métaux très-combuftibles, & fur-tout dans l'érain qui altère ordinairement les cuivres impurs, aigres, Caflans & en même- tems plus ou moins grisâtres ou altérés dans leur couleur. Lorfqu'en 1700 je me fuis occupé d’une fuite d'expériences & de recherches fur l'alliage des cloches , après avoir établi que l’art d'en féparer le cuivre pur ne confiltoir que dans le moyen d’oxider l'étain feul, il ne s’agifloit plus que de choifir parmi tous les procédés propres à remplir cet objet celui qui réunifloit la fimplicité à la promptitude & à la facilité, de le mettre en pratique dans tous les temps & dans tous les lieux. Alors, fondé fur ia théorie qui vient d’être expolée , on penfa qu'on pourroit , en oxidant ou calcinant une partie du métal des cloches, s'en fervir en la mêlant à une dofe convenable avec du métal de cloches fondu, en la braflant bien, pour préfenter en contact toutes les furfaces liquides de l'un aux furfaces fcorifiées de l’autre; la théorie difoit que, dans cette opération, l'oxigène fixé dans fe cuivre de la portion calcinée ou fcoriñiée, fe porteroit fur l’érain du métal de cloches fondu, & l’oxi- deroit, en laiflant non-feulement le cuivre de ce dernier pur, mais encore celui de la portion fcorifiée même qui devoit céder fon oxigène à l'érain de la partie encore alliée. Il falloit enfuite trouver, par l’expé- Tome I, Part. 1, an 2°. NIVOSE, L 66 JOURNAL. DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. rience, & l’état d'oxidation où il étoit néceffaire de porter la portion de métal de cloches deftinée à affiner l’autre, & la proportion de cet alliage oxidé ou fcorfié par rapport à celle de J'alliage qu'il devoit fervir à afiner, & le procédé le plus fimple & le plus facile pour réuflir par le mélange de ces deux portions d'ailiage, à en obtenir tout le cuivre pur & tout létain féparé fous la forme d’exide fcorifé. Après un grand nombre de tentatives, il a été conftaté, 1°. qu'il falloit porter l’oxidation di métal des cloches au point d’y ajouter quinze à dix-huit livres d’oxigène par quintal, en forte que cent livres de ce métal devoient être fcorifiées jufqu'à ce qu’elles fuffent portées à cent quinze ou cent dix-huit livres de poids; 2°. qu'un peu moins du tiers de cet alliage ainfi oxidé devoit être ajouté à un peu plus de deux fois fon poids de métal des cloches fondu , pour en féparer tout l'étain, en y laiflant le moins de cuivre poñfible, parce que l'étain contenu dans un quintal de cloches, exige à-peu-près fix livres d'oxi- gène pour sen féparer comme oxide ; 3°. enfin que, pour faire réufir cette opération chimique, fondée fur les affinités de l'oxigène ou du principe brûlant & calcinant d'un des. métaux dans l'autre, il fufit de les mettre en contaét le plus exaétement poflible , de préfenter la portion oxidée & fcorifiée à l’alliage fondu, de bien les mêler en les braïlant, & de tenir le métal en un bain fuffifamment chaud pour fon affinage, en évitant de le brûler ou de le fcorifier par trop de chaleur & par trop de conta@ de l'air. Voilà ce que des eflais , faits à la vérité en petit, ont d’abord appris fur cer art nouveau. Mais, malgré la cestitude des principes fur lefquels il eft fondé, on auroit au moins pu concevoir des doutes fur fa réuflire dans les opérations en grand , telles qu'il eft néceffaire de les pratiquer dans les atteliers; car il eft vrai que ce qui réuffit en petit dans les laboratoires de chimie, préfente fouvent en grand des difficultés qui exigent des modifications dans les procédés. Feureufement que des expériences faites fur quelques quin= taux & dans des fourneaux où l’on affine à la fois plufieurs milliers de cuivre, ont été fuivies du fuccès, En décrivant ici une de ces expé- riences faites à l’attelier de Romilly, on aura un exemple de ce fuccès & un modele de l’art exercé en grand. Expériences faites à Romilly [ur le départ du métal des Cloches. Le 30 juillet 1791, on a pefé deux cens livres de métal de cloches , on les a partagées en trois parties, pour avoir une plus grande facilité à en faire l'oxidation. Une partie a été mife dans un fourneau à réver- bère dont la fole étoit plate. On a brifé le métal rouge, à l’aide d’un. ringard, & l’on a étendu fur toute la furface du fourneau, & l’on n'a ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 67 ceflé de le remuer., en f: fervant du même ringard, jufqu'à ce que le métal ait paru fufffamment oxidé, On a faic de fuite la méme-opéra- tion fur les deux autres parties; chacune de ces oxidations a duré une heure & demie. Toute la matière pefoit, après l'oxidation, deux cent vingt-une livres. Le 2 août fuivant, on a mis dans le fourneau de réver= bère bien chaud trois cens livres de métal de cloches; lorfqu'il a été en fufion, on y a ajouté cent foixante-fix livres & demie du métal de cloches oxidé dans l’expérience précédente, & provenant de cent cin- quante livres de métal des cloches. Lorfque tout cet oxide a été introduit dans le fourneau, on a braffé, pendant un bon quart-d'heure, pour bien mêler le métal oxidé avec le métal de cloches -non oxidé qui étoit en parfaite fufon. L Ayant alors retiré un eflai, on l’a trouvé de nature différente du métal ordinaire des cloches; à la lime , fa couleur étoit jaune, & fa caflure , de couleur grife, commençoit à paroître fibreufe ; le cifeau s'y marquoit très-peu ; mais il étoit encore dur à limer. Un deuxième eflai , pris une . demi-heure après, avoit acquis très= fenfiblement de la qualité; fa couleur, à la lime, étoit plus jaune, & fa caflure, plus fibreufe , étoit plus fenfiblement cuivreufe que celle du premier eflai, ; = Une demi-heure après, on a retiré un-troifième effai qui étoit d'une couleur jaune-rouge & plus doux à la lime. Un quatrième effai a été retiré une demi-heure après; il étoit plus rouge & plus fbreux que les.trois premiers ;. il paroifloit aufli bien plus malléable, Un cinquième eflai, pris une demi-heure après avoit acquis fenf- blement du nerf, de la dudilité & une couleur rouge. On a continué ainfi à retirer des effais, de demi-heure en demi- - heure, jufqu’au dixième; tous ont fucceffivement préfenté des couleurs plus rouges, un tiflu plus fibreux & l'apparence de plus en plus cui- vreufe. Le dixième fe rapprochant beaucoup de la nature du cuivre, ona cru devoir terminer l’affinage en augmentant le feu. La porte du fourneau a été fablée, & le feu vif continué pendant une demi-heure. Ayant enfuite retiré un onzième effai, on l’a trouvé encore plus rouge & plus fibreux que le dixième; alors on a coulé le cuivre à l’aide d’une cuiller, en ayant foin de repoufler avec un ringard les fcories au fond du fourneau. Pendant que l’on couloit le produit de cette fonte dans des lingotières, on voyoit une fumée épaifle & blanche qui fortoit du métal en fufion & qui s’arréroit fur Les corps qu’on lui oppofoit fous la forme d’une poudre blanche. A la furface des lingots, coulés, on diftingueit de petites criftallifations blanches &-en aiguilles ; c'était de loxide d’étain. Le produit obtenu en cuivre étoit de deux cent Tome I, Part, 1, an 2°, NIVOSE. 12 6 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE quarante-cinq livres, cif..e......sessees.e 245liv. »0hk Après la coulée, on a fermé la porte du fourneau & on la fablée; le feu a encore été entretenu pendant une demi-heure. Par ce moyen , une partie du cuivre contenu dans la fcorie s’en eft féparée, & seit ramaflée dans le puifoir, d'où on l’a pris à la cuiller. Ce cuivre, coulé dans des lingotières, peloit ..................... 23 8 Les divers eflais, pris dans le cours de l'opération , pefoient enfemble....................4... The TS TOTAL NTARR ETS AS ER Eee NS 270 7 Le tems employé dans cette expérience a été de fix heures. Les fcories ont été enfuite retirées avec le ringard ; leur poids s’eft trouvé de deux cent vingt livres, ci............. 220liv.»onc. Le poids du cuivre obrenu dans cette expérience eft EUR e sercibleel= eleteeleis loterie elnis ere eieiiels 51270 7 MOTAE ES Scene Girl ele rleis tisettte 490 7 Comme on n’a employé en métal des cloches que 300 livres, & en métal oxidé que 166 livres 8 onces, ce qui fait 466 livres 8 onces, il y a une augmentation Essen esssserenesseers see ses 23 15 ——_——_—_—_—_—_—_— Cette augmentation de poids eft due 2 l’action de la fcorie fur les parois intérieures du fourneau & fur fa fole qui étoit en mauvais état. 3 Quant au rapport du cuivre obtenu relativement au méral des cloches employé, les 270 livres 7 onces de cuivre fur 450 livres de métal de cloches, donnent 60 livres 2 onces de cuivre par 100 de métal des cloches. Cette expérience prouve que l'en retire affez facilement le cuivre du métal des cloches par le procédé indiqué, que Fopération réuflic en grand commie en petit; mais elle préfente en mênre-rems un ré- fultat qui n'eft pas aufi fatisfaifant qu'on pouvoit l’efpérer fur la quan- tiré du cuivre qu’on en a obtenue. 60 livres 2 onces de cuivre par quintal de métal de cloches, annoncent près d'un einquième de perte, & cette proportion eft peu farisfaifante ; cependant il eff permis d’ef- pérer que, dans un travail faivi & continué de raffinage, la perte n'ira pas fi baur. En effet, en reprenant les fcories & en les traitant fuccef fivémens & à plufieurs reprifes, on en retirera du cuivre qui fera ET D'HISTOIRE NATURELLE. € tetrouver une partie de ce qui y refte, & l'on peut aflurer qu'on ira jufqu’à 7o livres au moins par quinral , comme on va le voir par l’expofé d’une feconde expérience faite fuivant le procédé de Pelletier. Ce procédé confilte à traiter le métal de cloches par l'oxide de man- ganèfe natif, qui produit le même effet que l'oxide de métal des cloches, & qui fournit à l’érain de l’alliage l'oxigène néceffaire pour le brûler & pour le féparer d'avec le cuivre. Seconde expérience. On a fait fondre dans un fourneau à réverbère quatre cens livres de métal de cloches; lorfqu'il a été en belle fufion, on y a projetté quelques pellerées de bonne manganèle, ou d’oxide de mangarèfe natif & criftallifé en poudre. On a fur-le-champ braflé fortement le métal, à laide d’un ringard, afin de mettre bien en contat l’oxide avec l'alliage fondu. Une demi-heure après, on a fait une feconde pro- jetion de manganèfe & un nouveau braflage; & l'on a continué ainf cinq fois de fuite à ajouter de l’oxide au métal, à une demi-heure d'intervalle à chaque fois. Après la troifième projeétion, on a retiré un eflai du métal, on l'a trouvé d’une couleur fauve, & plus cuivreufe que ne l’a été celui qu’on obtient d’un alliage de parties égales de cuivre & de métal de cloches; il recevoit déjà l'empreinte du cifeau. Un fecond eflai, pris à la quatrième addition de mangancfe, & deux après le commencement de l'expérience, étoit d’un aflez beau ronge, & très- doux à la lime ; un troifième, retiré après la cinquième & dernière pro- jection , a paru très-malléable & d’un rouge plus marqué; enfin un “quatrième, pris trois heures après le premier mélange de manganèle, avoit une couleur encore plus rouge, & un grain plus fin que le troifième, Alors on a fermé le fourneau & augmenté le feu qu’on a entretenu pendant une bonne demi-heure ; enfuite on a procédé à la coulée en repouflant d’abord, à l’aide d'un ringard, les fcories vers le fond du fourneau, & en puifant le cuivre à la cuiller, pour le couler en deux fois dans des lingotières ; on a recueilli de cette première coulée deux cens quatre-vinot-fept livres de cuivre. En chauffant la fcorie dans le fourneau fermé , elle a donné du cuivre qui s’eft raflemblé-dans le puifoir, & on en a retiré feize livres, qui avec les deux cens quatre-vinot-fept livres ci-deflus forment un total de trois cens trois livres, Cette proportion de -cuivre annonce que fur cent livres de métal de cloches, on peut en obtenir foixante-quinze livres par ce procédé. On y avoit employé quatre- vingts livres d’oxide de manganèfe ; mais cette quantité peut être réduite au moins d'un tiers, & peut-être même de moitié. Les fcories retirées de cette opération pefoient deux cens quatre-vinot-feize livres, ce qui donne une augmentation de cent dix-neuf fcories fur le total des quatre cens Livres de cloches, & des £o livres de mangantfe employées; cetre ro JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE augmentation provenoit manifeftemenr de la fole du fourneau qui étoit en mauvais état, parce qu'il fervoit depuis trop long-tems; aufli-a-t-on trouvé des fragmens de briques empâtés dans la fcorie, Il faut remarquer encore ici, qu'après les deux premières projections de manganèfe , le métal étoit plus affiné que dans l'expérience précédente, faite au moyen dé l’oxide du cuivre, & prife à la même époque , ce qui tient manifeftement à ce que l'oxigène e fépare plus vite du manganèfe, & fe porte plus vite fur l'érain de l’alliage , qu'il ne le fait avec l’oxide de cuivre. Mais il eft aifé de concevoir que la difficulté de fe procurer de grandes quantités d’oxide de manganèfe d'excellente qualité, & l'encom- brement que fon addition exige , ainfi que la male de fcories qu'il forme, font autant de confidérations qui s’oppofent à ce qu’on préfère l’oxide natif de manganèfe à l’oxide artificiel du métal des cloches. Une feconde remarque faite dans les deux expériences décrites ici, ainfi que dans tous les eflais en petit, c'eft que l'affinage du métal n’a pas lieu immédiatement après l'addition de l’oxide de manganèfe ou de cuivre ; il ne s'opère que par le tems, & en tenant le métal en fufion pendant quelques heures, après l’action de l'oxide ajouté. ; D'après toutes ces confidérations, & fur-tout d'après le réfultat des expériences qui les ont fait naître, voici le procédé qui peut être pratiqué avec fuccès & avec économie, foit pour affiner le métal de cloches, de manière à le rendre, fans addition de cuivre propre à couler des canons , foit pour en retirer le cuivre pur. Procédé propojé. On placera dans un fourneau à réverbère fimple , fans foufflet , & dont Ja fole ou le fond fera prefque plat, le métal de cloches, caflé en morceaux , on le fera entrer en fufñon, on le couvrira fur le champ du cinquième ou du quart de fon poids de fcories de cuivre , de battitures de ce métal , ou de métal de cloches, déjà oxidé ou calciné, fi l'on n’a pas de fcories ou de battitures , ou enfin d’oxide de manganèfe. Dans le cas où les trois premières matières manqueroient , il faut que ces divers intermèdes foient en poudre ou en fragmens très-perits. Aufli-rôt que cette addition fera faire, on braffera fortement & rapidement, pendant huit ou dix minutes, toute la mafle , afin que le métal en bain foit en contact, par un plus grand nombre de points , avec la matière ajoutée, qui le recouvre. Après ce braflage, on refermera le fourneau : on l'ouvrira trois quarts- d'heure après, pour retirer un effai du métal. Si cet eflai figé a déjà changé de couleur, & s’eft rapproché de l’état du cuivre , ou à déjà fubi un affnage bien fenfble, on n’ajoutera plus rien, & la fuite de l’affinage aura lieu par la feule fufon; fi au contraire le métal n’eft point encore changé de nature , on fera une feconde addition de fcories à la quantité de moitié de la première ; on braffera comme la première fois, & or TT SP ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 71 refermera de nouveau le fourneau. Lorfqu'on aura trouvé , par l’exarten d'un fecond effai, que l’affinage eft commencé, ou que le métal des cloches commence à prendre les qualités qui le rapprochent de l’état de cuivre , on le braflera quelques minutes & on le laiflera pendant trois quarts-d’heure en fonte, tranquille. Un troifième eflai , tiré à certe époque, fera connoître l’état de l’affinage; & fi le métal a fenfiblement gagné en fe rapprochant du cuivre pur , il fufñra d'entretenir fa fufion dans le fourneau fermé , pendant une heure & demie ou deux heures : on pourra enfuite le couler dans des lingotières, après avoir eu la pré- caution de repoufler avec un ringard, vers le fond du fourneau , les fcories qui fe trouvent à la furface du bain. Ce procédé eft fufceptible de conduire l’'affinage du métal des cloches, jufqu’à en obtenir le cuivre prefque pur. Cependant il y reftoit ordinairement de deux à quatre livres d’étain fur cent , dans les expériences qui ont été faites jufqu'ici. On peut arrêter cette efpèce de départ au point de proportion d’alliage que l'on defire , lorfque, par les effais pris à différentes époques, on recomnoît qu'on eft arrivé à ce point. Ainfi, pour convertir les cloches en canons , il fuffira d'affiner, jufqu’à ne laiffer que dix parties d’étain fur quatre-vingt- dix de cuivre , au lieu d'ajouter du cuivre rofette à du métal de cloches, comme on l’a propofé & exécuté. Les fcories forties de deflus le métal affiné retiennent du cuivre figé en gouttes ; on l’obtient en les faifant refluer dans un petit fourneau à réver- bère, ou en les lavant après les avoir pilées. En les fondant avec quelque feu à vil prix, ou mieux encore dans un fourneau à manche, on en retire un métal blanc, caflant & aigre, qui peut fervir à faire des boutons. Nora benè. On na donné dans cette inftruction qu'un procédé pour obtenir le cuivre du métal des cloches, parce qu'on ne connoît encore que ce procédé qui ait été répété en grand. Il-exifte fans doute pluffeurs autres procédés qui auront autant & peut-être même plus de fuccès que celui-ci ; mais ils n'ont pas encore obtenu la fanétion de l'expérience. Le Comité de Salut public en fait füivre plufeurs en ce moment, & il fera publier, dans un fupplément à cette inftrution, les procédés qui aurone réu(. JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE RE RES EXTRAIT ET RÉSULTATS Des Obfervations Météorologiques faites & Monrmorenci pendant l'année M. DCC. XCIII ; Par L. COTTE, Membre de plufieurs Académies. Fi | Jours DE LA THERMOMETRE, QUANTITÉ MOIS, | m2 Le plus gr. |moindre! pjus gr. Moindre CHALEUR RER) E.. nl d'évapo- | chaleur. | chaleur. | Chaleur. j chaleur. Marin. Midi. 1. Soir. Jour. ration. A IAE 2 deg MARNE ue} deg. ETS THder el po. lg. po. lig. Janvier...f 12 19 6,4 |— 5,5 | —o,6 136 0,4 os 2 936) © 50 Février, ..|1 2 A 8,6 |— 2,6 2,5 $,7 gx 3,8 3 937 | o 8,0 fl! Mars... ..f 21 9 10,6 —:2,6 2,5 7,2 4,0 26 111,3! 1 0,0 | Avril...) )29 20 14,2 |—0,8 3,0 9,7 53 6,0 | 111,6 1 9,0 | PMai.....2|#0r0 31 16,9 2,0 6,4 12,5 8,0 9,0 o 1131) 2 8,0 tin sante 1 22,0 4,0 8,7 15,1 J1,1 11,6 j © 4.4] 3 2,0 | Juillet....| 16 3 27,3 7,0 12,7 20,2 15,2 16,0 2 1,3 | 4 4,0 | HA ONE tee 13 2$ 24,0 6,9 10,8 18,7 13,4 14,33 | 01,61 $ 2,0 | | Septembre. 12 21 18,2 82 7,6 13,6 10,1 10,4 1 9,6) 2 3,0 à | Oftobre...| r1 24 16.8 1,2 6,8 11,7 8,4 9,0 | 1 5,0] I 1,0 Novembre.| 19 I. 30| 10,3 |—0o,o 3,6 6,3 4,5 4,8 | 3 6.31 0 75 Décembre.| 11. 13] ‘14 10,6 |— 3,9 253 4,1 2,7 3-0 I no) o 8,0 | Année. |16 juil. ro]Janv. 2730 5,6 AS 19,$ 7,2 7,7 |19 To,9:23 9,0 RE LL 9 Te te lire Jours DE LA BAROMETRE. MOIS. |—-m 1 _æ>— |, À 5 TK VENTS. | : ! ÉLÉVATION MOYENNE. plus gr. | moindre| Plus gre |Moindre Re ES | élévar. | élévac, | élévar. | élévar. | Matin. i- Midi. | Soir. { Jour, | po. lg. po. li 0. lHyn. po. lign.\po. lign. po. uEn { Janvier...| 212 12 18 ss Ne 27 11,26 ie 10,97 se 11,27 27 11,17[NE-N-NO&SO Février. .. 24 4 2,64 4,88 9,44| 9,44 9,74 9,54 S. O. & OC. : Mars T3 18 0,75 1,30 8,83 8,6, 8,83 8,76 E:& N.E. ! Avril.....f20—21| 18 1,60! 4,25 9325 9:23 9:37 9:25] N.&N.E. ait 4 I 3:13 4,62 11,04 11,18 11,45 11,22 N Juin... 10h 79 1,61| S8,col."ar,zr| 11,13 11,27| 12,27] N. O. & O. Juillet... 6 28 2,80 [18,52 IRUT,74l leur, s 81 Ur: 8 1MErrS7 N. ©. | Août, | 21 17 2,50! 6,12] 11,30] 11,17] 11,31] 11,26] N.-NO.&O. | Septembre,| 26 15 3301 és lanr 7 nr er NME TPS 147 N. E. &sS.O. O&obre. ..|" 15 31 4,25 2970 MTS 1 11,50 11,75 11,59] NE. & S.O. Novembre.| 29 10 2,06| 2,32 8.60 8,6: 8,8 8,74 N, E. & N.O. Décembre. I 1} 2,30} 0,47 8,48 8,26 8,57 8,34 NE. &E. | | sa LAN TRS Année. fur. 11 Déc,l28 5,00|27 °47|+7 10,34l27 10,23[27 10,43{27 10,33 NE: | A RSR RP AE RS RL CAD SR GR ES SSSR RE ; ET D'HISTOIRE-NATURELLE. ‘ 7 D , EE — JOURS DE LA AIGUILLE AIMANTÉE, U | MOIS. | mme gone TEMPÉRATURE. | Plus BTe Moindre| Plus ge. Moindre DRAC IN ON NOTES de pluie. IL déclinaif.[déclinaif.|déclfnaif.{déclinaif| Matin. Midi Soir. Jour. | o ! 3 CE RCE Tr Le ' Tr los dr eo u A Janvier ,..| 31 1 23 x1$sj217 39/22 12 29/22 1033|22 10 29|22 1110] 16 Froide & humide. | Février 1 27.28 1222 12] 4128] 4154] 4126] 4136] 15 [Douce & humide, Mars .....|11—13 2 36|2r 42/23 10 20|23 122423 13 29/23 12 8| 16 Affez froide, humide, Avul... 223 28 30/12 9/22 58 22/2258 36/22 57 36/22 58 11 9 |JFroide, très-sèche. Mais:....l:1.2 12526 o 12] 24 o] 2343| 24 2] 23 55] 12 Idem. Jun... |"12074 1] 458 39 ol! 4718| 4724| 4848| 475$ol 17 |Idem. he Juillet ....| 7 16 |22 48 3l 23 2] 2314] 2348) 2321] 9 |Tr.chaud.trèssèche. Aoùût.....| 18 [21.22 57 12] 2331| 24 6| 2318 2338] 2 Chaude, très-sèche. Septembre.| 11.12} 4 45 12| 2ÿ54| a6 2] 2536] 2551] 13 |Douce, affez sèche. O&obre...| 3.4 |12.12 42 18| 2712] 2730] 2741] 2728 8 Douce, sèche. Novembre.| 3.4 |24—27 39 18 28-24] 2848| 2836] 2836] 13 Affez douce, humide. Décembre ,[14—31|1—3 24 "al _ 2221] 2233] 2239) 221 8 Douce, affez humid. | fe F3 A TER Eu Année 54..|17 Juin|r Janv.|23 ve 39 2233 47/22 33 54122 33 58/2223 51| 138 |Chaude, très-sèche. | | SR PR Il réfulte des Tables précédentes, 1°. Que l’Arver a été aflez froid & humide , le printems froid & fec ; été très-chaud & très-fec, l'auromne doux & humide : l’année en général a été chaude & sèche , ce qui n’eft pas conforme aux années correfpondan- tes de la période lunaire de 19 ans, qui ont été humides. 2°. Que la chaleur moyenne a différé de © d. en moins de celle de l'année moyenne. La plus grande chaleur a excédé de 1,7 d., & le plus grand froid a été moindre de 2,5 d. We 3°. Que la plus grande élévation du baromètre a excédé de 1,08 lig. Za moindre élévation a été moindre de 0,86 lig., & l'élévation moyenne a été moindre aufli de 0,17 lig., le tout comparé à l’année moyenne, Le mercure a beaucoup varié en janvier, février, mars, avril, août, novembre & décembre, & il a peu varié dans les autres mois. Les moindres variations ont eu lieu, comme à l'ordinaire, vers 2 h. foir, & les plus grandes, vers 9 h. foir. Du luniftice auftral au luniftice boréal , l'élévation moyenne du baromètre a été de 27 pouc. 10,33 lig., & les vents dominans, ceux du nord, & du fud-oucft ; & du luniftice boréal au luniftice auftral, l'élévation moyenne a été de 27 pouc. 10,37 lis. & les vents dominans, les nord-eft & nord-oueft , rélultat conforme à celui que j'ai déjà obtenu d’un grand nombre d’obfer vations. Tome 1, Part, I, an 2°, NIVOSE, K 74 JOURNAL DE PHYSIQUE,DE CHIMIE 4°. Que le plus grand écart de l'aiguille aimantée vers Jouet, a été obfervé comme les années précédentes vers 2 h. {oir , & le moindre vers 8 h. du matin. L’aiguille s’eft avancée vers l’oueft de 19 5" plus que l’année dernière. 5°. Que la quantité de pluie a été moindre de 1 pouc. 7,2 lig. que celle de l'année moyenne. Le mois de novembre a été le plus pluvieux, & le mois d’aoûr a été le moin pluvieux. D’après les réful- tats de l’année moyenne, les mois de mai & de juin donnent Ja plus rande quantité d'eau, & le mois de décembre donne la moindre. 6°. Le nombre des jours beaux a été de 98 au lieu de 118 (année moyenne), couverts 143 au lieu de 153, de Nuages 124 au lieu de 94, de vent 87 au lieu de 112, de pluie 132 au lien de 131, de neige 6 au lieu de 1$, de gréle 9 au lieu de.13, de sonnerre 11 au lieu de 19, de brouillard 73 au lieu de 67, d’aurore boréale 2 au lieu de 11. Il eft à remarquer que ce dernier phénomène devient très- rare depuis quelques années. Mairan dans fon srarté de l'aurore boréale, parle de ces époques de ceflation & de reprife, 7°. Le nombre des NAïssANCEs a été de 27 garçons au lieu de 26 (année moyenne) & de 28 f£lles au lieu de 24. Celui des SéPuz- TURES a été pour les ADULTES de 12 hommes ou garçons au lieu de 9, & de 13 femmes ou filles au lieu de 10; pour les ENFANS de 11 garçons au lieu de 15, & de 14 filles au lieu de 12. Enfin. le nombre des MARIAGES a été dé 24 au lieu de 10 : ainfi les naif- fances ont excédé les fépultures de $ au lieu de 44 S, La récolte des blés a été bonne pour la quantité & pour la qualité, celle du vin a été médiocre pour la quantité & bonne pour la qualité. Les foins, Les fruits & les légumes ont généralement manqué à caufe de la féchgrefle. j 9°. Les maladies dominantes ont été la petite vérole & le rhume; en général il y a eu peu de maladies. L'année 1794 (V. S.) relativement à la période lunaire de 19 ans, répond aux années 1699, 1718, 1737» 1756 & 1775+ Il réfulte de l'examen que j'ai fait de la température de ces différentes années, que 1704 doit être chaud & fec. REA 19 Nivôfe, an 2° de la Répub. Franç. Montmorenci-Emile, : 8 Janvier 1794 (v:flyle Qi? Fa ET D'HISTOIRE NATURELLE. 7; FR BTS ET CEE arr rene on ms, / MÉMOIRE SDIRIST AN CAUSE DIU EM END E SU CI NS 3 Par RoBERIOT, Membre de la Convention-Nationale. IL arrive aflez fréquemment aux propriétaires en vignoble, d’avoir lors de l'envaiflellement des vins, des pièces ou barriques, dont le vin a acquis un goût fie. Cette perte elt aflez confidérable, elle s'élève quelquefois au douzième de leur récolte. On s'eft fouvent occupé de rechercher la caufe de ce goût, il n'eft pas de conjecture qu'on n'ait faite pour le découvrir. Une notice ordinaire des principes de la végération , une légère théorie fur la contexture & l’organifation des arbres dont le bo's fert à la fabrication du merrein, confirmeront ce que l’obfervation & l'expérience m'ont fait appercevoir fur la caufe du fs des vins. Une remarque bien importante, & qui aide beaucoup à découvrir cette véritable caufe, c’eft que le goût färé eft le même que celui qui fe fait fentir dans les vaifleaux fabriqués de différentes efpèces de bois. Dans les départemens où l’on fait ufage du bois de chêne, dans ceux où l’on fe fert du châtaignier, dans ceux enfin où l’on emploie le cerifier, le pommier, &c. &c. on retrouve par-tout, & fans diffé« rence, le même goût ffté au vin. Il eft encore une obfervation qui n’eft pas à dédaigner. Le merrein fe tranfporte ordinairement ou par chariot, ou par flotage. Or, de quelque manière qu'il foît tranfporté, on trouve indiftinétement des pièces, ou douelles, qui fütent le vin. Le fotage du merrein, fon féjour dans l’eau , la boue des rives fur lefquelles il eft jetté, ne fonc donc pas l’unique caufe qui lui donne cette altération dont on fe plaint. On fait encore qu'il n’y a que les vaiffeaux neufs qui communiquent ce goût au vin; on doit donc attribuer cette caufe à un certain état du bois qui a déjà fubi une altération, laquelle tient de quelque caufe, ou de quelque agent étranger à la fabrication , au foin & au tranfport du merrein, Ce goût ne provient pas non plus de ce que le bois a été coupé depuis trop peu de tems. J'ai vu plulieurs foisdans les années d'abondance en vin, & lorfque les tonneaux étoient rares, abatrre le bois, le mettre en merrein, fabriquer des tonneaux, Les remplir à l'inftant, fans que le vin eût pour cela un goût de fr. La sève bien fraiche pourroit tout © Tome I, Part, 1, an 2°, NIVOSE, K 2 »6 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE au plus donner à la liqueur un goût acerbe , bien différent de celui du fär. Ces remarques préliminaires étant faites , il fera plus aifé de découvrir la cau'e qui fait ici l'objet de mes recherches. Les expériences que j'ai faites, & dont je ferai mention, donneront encore du poids à mes conjeélures. ; En parcourant les forêts, en jettant un coup-d’œil fur Les différens arbres qui meublent les champs, on en diftingue plufeurs qui ont été offenfés , foit dans quelque partie de leur tronc, foit dans leurs branches. Tels font les bois chambris , ou ceux qui ont été froiflés, maltraités par les vents, & dont les branches ont été caflées. Û Les bois charmes , ainfi dénommés, lorfqu'ils ont reçu quelque dom- mage, dont la caufe n'eft pas apparente, & qui annonce cependant un dépériflement, _ Les bois enclouës, c’eft-à-dire, ceux qui ont été renverfés fur d'autres, de manière à être altérés en partie, par la caflure des branches. s Les bois gélifs, ou ceux qui ont des gerçures, ou des fentes occa- fionnées par Ja gelée. Ceux enfin que l’on a dirigés & élevés en brouflin, & un grand nombre d'autres , fur lefquels on apperçoit des excroiffances, des plantes parafites, des loupes, des lichens, &c. &c. Toutes ces offenfes leur procurent au moins, dans la partie affectée, une jaterraption dans le jeu & le mouvement de la sève. Delà, un commencement de décompofition, & par la fuite un état de pourriture iocale. Cette altération s'accroît infenfiblement, il fe forme dans ces endroits des malandres, où nœuds pourris, qui s’'approfondiflent à la longue, & qui retiennent les eaux de pluie ou de neige, quelquefois en aflez grande quantité. Cette eau, à l’aide de la température ordinaire, leflive en quelque manière cette forte de terreau, diffout par fa grande affinité avec prefque toutes les fubftances, quelques mixtes qui font le réfidu de cette décompoftion ; chargée de ces différens principes, elle s'infinue à travers les pores du bois, fe loge dans les petites cellules, pafle dans les vaifleaux fibreux, fe mêle à la sève, & lui communique les particules qu’elle charie, & comme celle-ci eft deftinée par la nature à former & contribuer à l'accroiflement & à la vie des arbres, la contexture de leurs fibres doit, pat-là même, participer de ces mixtes, éprouver un changement, une altération qui fe trouve en proportion de la quantité qui s’'eft mêlée à la sève; fa nature fe trouve ainfi viciée; de-là, la caufe du goût qui a été communiqué au bois. ; Aïnfi la caufe du füs des vins doit être attribuée à une altération particulière du merrein, provenant d'une dépravation partielle de la ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 77 sève, occafionnée par les malandres ou nœuds pourris qui, recevant les eaux de pluie, communiquent à la partie voifine & faine de l'arbre , les principes de décompofition dont cette séve Je trouve faturée. Cette altération n’eft faite que par communication ; comme il n'y a pas une véritable circulation de sève dans les végétaux, le corps entier de l'arbre peut n’en pas être affecté; il doit donc réfulter que le merrein faic d’une partie de l'arbre, peut ètre vicié, tandis que celui d'une autre portion eft franc & fain. Enfin le degré d’étendue de la maladie ou de l'impregnation des fucs viciés, dans le bois qui a vie, doit être également proportionnel à la caufe qui a été plus ou moins agiflante, & au temps qui s’eft écoulé pour la communiquer, à l’âge de l'arbre, & aux autres caufes qui ex- citent ou rallentiflent le mouvement de la sève. D'autres obfervations aufli exactes que ces vérités, quelques réflexions détermineront les lecteurs à donner leur aflentiment à la caufe du fée des vins que je viens d'indiquer. Il w’eft pas de grumeuts, pour peu qu'il ait le palais exercé, qui n'éprouve à la déguftation d’un vin fété une faveur terreufe, alkaliné , femblable à celle d’un terreau, provenant de la pourriture du bois, un goût acerbe & légèrement acide. Cette impreflion ne varie que par l'intenfité : cette faveur eft la même par-tout, en tout temps; on la diftingue dans les premiers mo- mens de la fermentation du vin nouveau , ôn la reconnoît encore lorfqu'’il eft vieux, on la retrouve dans les différentes qualités ou climats de vin. Mais la plus importante obfervation & la plus décifive à mon avis, eft que le goût de fourmz qu'on découvre quelquefois dans les vins, eft toujours accompagné de celui de fr. Ces infectes en fe logeant dans les arbres, fe placent dans les ralamdres. Leur féjour com- munique au terreau qui fert à.les réunir, le goût particulier qu'ils laiflent par-tout où ils féjournent. Ce terreau fe diflout aufi par le moyen des eaux, & celles-ci fe portant, comme je l’ai déjà dit, dans l'intérieur de l'arbre, laiffent & dépofent les différens principes qui donnent les deux faveurs qu’on fait bien diftinguer, en déouftant le vin connu fous le nom de vin ayant goût de fourmi. Les expériences que j'ai faites fur cette matière, ne m'ont laiffé aucun doute fur la caufe que je viens d’afigner , elles ont été très-nombreufes; je me fuis borné à les répérer de deux manières. 1°. En faifant fabriquer des petits vaifleaux, du merréin de la partie du tronçon de l'arbre que je foupçonnai être altérée. * 2°. En faifant jetter dans une mafle de vin, des portions de beis ou du merrein vicié, de manière que Le féjour de ces pièces dans le vin, & avec le temps, püc lui communiquer le goût fée; je les ai variées de plufieurs manières, La groffeur du bois, le tems, la 78 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE température ont apporté quelques différences dans l’intenfiré da goût communiqué ; mais il en eft toujours réfulté que roure communication faite du vin avec un merrein vicié, de quelque façon qu’elle s'opère, procure le goût de fie au vin. ‘Il réfulte de ces obfervations que la sève du bois étoit déjà altér'e, qu'elle n'a pas reçu fon altération après la coupe du bois, & lorfque. l'arbre a ceflé d’avoir vie & d’être en végétation. J'ai également recherché fi l’on pouvoit reconnoître par des indices extérieurs, Île merrein qui put produire le goûr de fit; mais mes recherches ont été vaines, Le tonnelier le plus expert n’a encore découvert aucun moyen; en effet, fi la caufe qui produit cette alté- ration provient des principes de terreau extrêmement atténués, divifés & diflous dans la mafle de Ja sève, il eft impofüble de s’aflurer ulté- rieurement de leur exiftence , & de reconnoître à la vue le merrein vicié. : Les fignes auxquels on peut reconnoître les bois altérés ne peuvent donc être pris que fur les arbres qui font fur pied, & qui ont des malandres, fur ceux qui font tels, quoiqu’abattus, fur Les brouflins qui ont déjà des cafes ou cellules qui renferment du terreau. Les ergots qu'on ne peut s'empêcher de laiffer fur ceux-ci, en abattant les branches, deviennent bientôt des obftacles à l'écoulement des eaux. J'ai. encore remarqué que la grofle larve du coléoprère, connu: fous le nom de cerf-volant, qui perce & fe loge dans l'intérieur d’un arbre, étoit tin moyen d'accélérer cette altération. [l elt rare qu’avec ces boyaux occafionnés par ces vers, l'arbre ne foit entièrement vicié, Les traces ou conduits facilitent l'écoulement de l'eau imprégnée du terreau. J'avoue qu'il eft difficile de déterminer avec précifion la longueur & l’épaiffeur de La partie d'un arbre alréré. Le temps, l’âge de l'arbre, la profondeur des nœuds. ou malandres, leur étendue, occalionnenr des différences qu'on ne peut fixer. Cependant on peut regarder comme une précaution sûre, & un moyen infaillible, d'enlever à un arbre la partie altérée , en faifant fouftraire au rrou une longueur de quatre pieds, & laiflant la malandre à un pied du fommet de la partie coupée. S'il arrivoit cependant que l'arbre en eût plufieurs & en tous fens, il faudroit le mettre au rebut, & ne pas l'employer en merrein. Lorfque la maladie n’eft pas profonde , & qu’elle n'eft pas ancienne, la moitié feule du tronçon & le côté où fe trouve le nœud pourri doivent être rejettés, l’autre portion peut être mife en fervice. Les propriétaires de vignobles, les fabricans de tonneaux, doivent donc recommander aux marchands de merrein de mettre au rebut les arbres ou portions d'arbres qui auroient des malandres. Ce choix ne froit pas une grande perte pour eux, puifque ces arbres peuvent être ET D'HISTOIRE-NATURELLE. : 79 employés à d’autres ufages. Cette précaution préviendroir des pertes aflez confidérables qu'éprouvent en quelques faifons plufieurs culti- vateurs & propriétaires. Il y a long-tems que l’on a tenté des épreuves , employé des recettes, faic des eflais, pour difliper le goût fire; mais la plupart des procédés mis en ufage , n'ont fouvent produit aucun effet, lorfqu'ils ne donnoient pas au vin un goût plus défagréable que celui du f#r. Il eft cependant un procédé connu dans plufieurs cantons du vi- gnoble; il confifte à tranfvafer le vin du tonneau qui eit affecté du für, fur la lie d’un vin franc. Ce nouveau mélange, la nouvelle fermen- tation qui s’excite, la nouvelle combinaifon qui en réfulte, difipent entièrement ce mauvais goût. Ce procédé fe répète jufqu'à ce que le goût difparoifle. Cette opération eft tellement sûre, que les. marchands de vin ne rebutent pas ordinairement les vins affectés de gods de für. & JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, &« - oo T:A°-B LE Des ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. D ISCOURS préliminaire; par J.C. DELAMÉTHERIE, page 3 Cynipédologie du Chéne roure , Quercus sobur; par le Cuoyer D'ANTHOINE, ancien Apothicaire en chef de l'Armée d'Italie, Membre de plufieurs Académies , . : Defcription d'une Trombe d'eau fur le Lac Leman, adreffée à la Société d'Hifloire-Naturelle de Genève, par M. Wir, Capic. Génér. des Mines de l'Etat de Berne , Membre Honoraire de cette Sociéte , 6 adreffée à J. C. DELAMÉTHERIE , par M. PICTET, * Ephémérides de la Société Météorologique Palatine , établie à Manheim : cinquième extrait, année 178$ par L. COTTE , Membreïde la Société Météorologique de Manheim, & de celle des Naturalifles de Paris, &c. AL Mémoire fur l'Opale ; par FRANGOLL-DELIïUS , Confeiller des Mines d'Autriche : traduit par BESSON, Sous-Infpe&teur des Mines, 4$ Inflruétion fur l'art de Jéparer le Cuivre du métal des Cloches, 60 Extrait & réfulrars des Obfervations météorologiques faites à Mont- morenci pendant l'année M. CC. xCr11 ; par L. COTTE, Membre de plufieurs Académies, 72 Mémoire fur la caufe du Für des Vins ; par ROBERJOT, Membre de la Convention-Narionale, Ep néons ess HR LOS PIN, CS à GS D rm nn LUS DD enmnique more ins amaspe 222: END = rs tt MR lemme À LE Ki 1 JOURNAL DE PHYSIQUE, | DE CHIMIE | ET D'HISTOIRE-NATURELLE, | PLUVIOSE, an:2, Ëre Franç. RC PONS DD 2e Dot a NE FR ESS ER PE RE SR SE Te LA COMMISSION DÉS POIDS. ET MESURES RÉPUBLICAINES, AUX ARTISTES CONSTRUCTEURS DES MESURES DE CAPACITÉ, La Commiflion temporaire des poids & mefures républicaines ; confidérant qu'il eft important, pour l'intérêt du commercé & pour la facilité des étalonnages & de la vérification, d'imprimer au fyflème des mefures républicaines tous les caractères d'uniformité dont il eft fufceptible, en déterminant pour chaque efpèce de mefure une forme invariable , qui foit en même-tems très-fimple dans fon enfemble & dans le rapport de fes dimenfions, & en fixant pareillement le nombre & les capacités relatives des mefures intermédiaires , qui feront des fous divifions ou des multiples de celles que donne immédiatement le fyftême ; après s'être réunie avec les artiftes de Paris , qui ont bien voulu l'aider de leurs obfervations, & avec quelques artiftes des autres diftriéts de la République qui fe font trouvés à Paris, a arrêté ce qui fuit, rela- tivement aux formes & aux dimenfions des différentes mefures de capacité, tant pour les liquides que pour les folides, I. Mefures de Liquides. La forme de toutes les mefures de liquides, deflinées pour les ufages journaliers , fera celle d’un cylindre creux, qui aura une hauteur double du diamètre de la bafe , avec un bec, pour faciliter le verfement, L'unité de mefure ufuelle, d'après le Décret de la Convention More eft le Tome I, Part. 1, an 2°, PLUVIOSE. 8e JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE cadil, qui contient à très-peu-près une pinte & un vingtième, mefure de Paris. Les dimenfions qui réfultent du rapport de eux à un, évaluées , foit en parties du mètre ou de lunité ufuelle des mefures linéaires répu- blicaines, foit en parties de l’ancien pied, font : 1°. Pour le cadil. 1 2°. Pour le demi-cadil. a Pour le cinquième du cadil. 4°. Pour le dixième du cadil. Diamètre de la bafe. 38,147, ou 3 pouces 2 lignes, & un peu 30,277,0u 2 pouces 6 lignes , & un peu 22,308, ou } pouce 10 lignes & un peu 17,706, ou 1 pouce $ lignes & un peu Hauteur. mt. Ci7e 6,294 ou 6 pouces 4 lignes , & un peu plus de 2e ] mt. 0,136: L. 60,5$4, ou $ pouces & un peu moins de i de ligne. mt, 0,1. L 44,616, ou 3 pouces 8 lignes, & un peu plus de ?. mt. 0,08 TE 35,412, ou 2 pouces I1 lignes, & un peu plus de ro Re (1) Cette expreffion fe lit ainf: zéro mètre, zéro décimètre, 8 centimètres, 6 millimètres , où 86 millimetres ; la fuivante exprime trente-huit lignes, 147 millièmes de ligne ; la troifième donne les mêmes valeurs en pouces & en lgnes, avec ure fraction très-fimple de la ligne , qui n’eft qu’un ä-peu-près , mais qui {ufhra pour la pratique. EThD'HISTOIRE-NATURELLE. 83 mt. mt. $°. Pour le \ ES RG, vingrième du dif 14,0$3,ou 1pouce Ÿ 28,106, ou 2 pouces 4 cadil’ 2 lignes, & un peu f lignes , & un peu plus plus de . de = IT. Mefures de Grains. A La forme de toutes les mefures de grains, deftinées à remplacer le boiffeau , le litron, &c. fera aufli celle d’un cylindre, mais qui aura le diamètre de la bafe égal à la hauteur. Les évaluations fuivantes fe rapportent au centicade qui eft égal à dix fois le cadil , & qui contient environ feize livres de bled, Valeurs du diamètre de la bafe & de la hauteur. mt. 0,371. 1°. Pour le qua- ra | druple centicade. 164,372 , ou 13 pouces 8 lignes & un peu plus de :, centicade. à VA : 130,46 , ou 10 pouces 10 lignes, & un peu moins e + z mt. 3°. Pour le centi- Pt cade. (me 2°. Pour le double LE 103, 548, ou 8 pouces 7 lignes, & un peu plus de :. mt. 4°.Pour su SLR * centicade. | 82,186 , ou 6 pouces 10 lignes, & un peu moins de À. Tome I, Part. I, an 2°. PLUVIOSE. Le #4 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE mt, 0,137. 5°. Pour le cin- d & quième du centicade. 60,S$$ ; ou $ pouces & un peu moins de? de igne. mt. 0,108. 6°. Pour le cadil. 1. 48,062, ou 4 pouces & un peu plus de = dé ligne, mt. °. Pour le demi- DES pad 38,147 , où 3 pouces 2 lignes & un peu plus e à LES La 8°. Pour le cin- quième du cadil. 28,107, ou 2 pouces 4 née. & un peu plus e— 30° mt. : Ê Ë Ë 0,0 9°. Pour le dixiè= 0 me du cadil. FREE ou 1 pouce 10 lignes, & un peu plus E —e mt. 0,0. 10°. Pour le FE vingtième du cadil, 17706 ; ou 1 pouce $ lignes, & un peu plus dre er æ Toutes les mefures exécutées en bois, feront renforcées par deux cercles de fer extérieurs, l'un au bord, l’autre près de la bafe. La Commiflion publiera cn de nouveaux avis, relatifs aux mefures linéaires &, aux poids. Eee Fe ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 85 oo LETTRE | SUR LE POIDS DES(CLOCKE sa Par le Citoyen LALANDE, Infpeéleur du Collège de France. D EPUIS qu'on travaille à employer d’une manière utile & raifonnable le métal de nos cloches, on demande quel eft le poids qui répond à ur diamètre donné : ce calcul ne fe trouve poinc dans les livres que j'ai confultés, & j'ai cru devoir le faire pour l'utilité du moment. Je partirai de la fameufe cloche de Rouen, qui avoit huit pieds & demi de diamètre, & qui pefoit 35 milliers, comme on s’en elt afluré lorfqu'elle a été caflée &-pefée à la manufacture de Romilly, & en füivant le rapport des cubes, je trouveiles’quantités fuivantes : Différence pour 3 pouces. 2 pieds O pouces, 455 livres, 3 : 648 193 CON 888 (RP ve 2 9 1182 F7 RU 1535 sd 3 3 1951 Les AIG 2437 sy 3.9 2997 A AR O 3638 2e æ 3 4364 816 4 6 5180 eh. ÿ (o) 710$ 3 > | Sur "6 9457 - $ | 10806 134 6 o 12278 te 6 à 13878 ; dt 6 6 1ÿ610 ra 6: g 17481 mu 2016 936 JOURNAL DE PHYSIQUE ; DEXHIMIE pi PARENT UN _ Différence pour 3 pouces. 7 pieds opoucesr | 19407 livres. CR etnss ef. 7 3 21601 2164 7 6 23080 QU IAEE 259 He 194 26459 1 Q KA 8 o 29103 2644 Il y a bien, parmi les fondeurs, des diverfités pour Ja forme des cloches ; les uns donnent 13 épaifleurs au diamètre , d’autres 14,ily en a bien qui vont jufqu'à 15; mais il fufir d'avoir un à-peu-près, & l’on ne pouvoir prendre de bafe plus naturelle que celle de la plus grande cloche de l'univers. L À Em om DISSERTATION ,PHYSICO - VÉGÉTALE I ii ë Pre Sur la nature des prétendues Feuilles florifères & de celles qui fontaccompagnées à leur bafe d’une braëtée fous-axillaire ;: Lue à l'Académie des Sciences ,le 23 Février 1793: Par L.D. RAMATUELLE. EN fe livrant à l'étude de la nature, il n'eft pas rare qu'on ap. prenne à fufpendre fon jugement, là où le vulgaire n'héfite pas de - prononcer. Le favant fait combien la nature fe cache fous des formes différentes dans là production & modification des êtres. Il fait que Jorfqu’elle paroît aflujettie à certaines regles, elle paroït s’en écartér tout-à-coup quelquefois d’une manière fi étonnante, qu'on eft tenté de l’accufer de fe conduire par caprice. Cependant il arrive quelque fois que ce que nous regardons comme écart d'un ordre connu n'eft qu'une fuite du même ordre , & que nousn'accufonsla nature de le vio- ler , que parce que le cercle de nos connoiflances trop retréci ne nous permet pas d'en appercevoir tout l'enfemble. C'eft aïnf que le botanifte accourumé à ne voir les parties de la fruétification que fur les rameaux & les pédoncules, qui ne font que des rameaux grêles, eft toujours étonné quand il les voit produits par des parties qu'il regarde comme des feuilles. Mais il reviendra de fon ‘étonnement, quand il apprendra que le même ordre qui dans les végétaux fait porter les parties de la fructification par des productions foliiformes, conferve toujours aux feuls rameaux leur faculté florifère, & que ces 1ÆTOD'HISTOIRE-NATÜRELLEs:-:: 87 preduétions foliiformes ne font que des vrais, rameaux. Ceft ce que nous allons sflayer de:démontrer dans cette diflertation. ? : Des botaniftes modernes ont foupçonné depuis peu de tems que dans: le genre du phytlante(phyllanthus Lin.) 8 des xylophylles ( xylophylla Lin.) ce qu’on a coutume de regarder comme des feuilles font de vrais rameaux. De Jufisu dans on genera plantarum, ouvrage qui. peut- être renferme autant d’obfervarions nouvelles que l’enfemble des autres écrits de botanique, de Jufieu, dis je, eft un des premiers favans, qui ait appelé rameaux. les, produétions. foliiformes & en même. tems floritères de ces deux/genres; maïs:ce n’eft pas fans faire connoître à fon lecteur qu'il lui refte encore quelques doutes fur cette affer- tion (1). Il wa pas héfité de même en parlant des pédoncules du genre du polycarde (polycardia), qu'il:dit être des pédoncules dilatés en forme de feuilles. Il paroît que ce favant académicien dans l'opinion qu’il a adoptée ‘s'eft plutôt décidé pat ce premier coup d'œil pé- nétrant qui lui fait deviner la marche de la nature, quand. elle eft cachée à tous les autres yeux , & par les inductions analogiques qui lui étoient préfentées par les genres les plus voifius, que par l'étude de la nature de ces produétionsafoliiformes & en mème tems florifères. Par les principes que nous allons établir, nous verrons que non - feulement routes les prétendues. feuilles. florifères, telles que celles des genres des pAyllantes, des xylophylles , du fragon ( ruf- cus, Lin.), des fougeres (2), mais encore toutes celles qui font accom, pagnées 2 leur bafe debractées fous - axillaires , telles .que celle des genres de /a medeole (Mnedeola, Lin.) , de lafperge (afparagus, Lin.), du fragon à grappe ( rufcus racemofus, Lin, ), &c. font des vrais rameaux, Pour connoître fi les productions foliiformes qui font le fujer de cetre differtation,- appartiennent à des feuilles ou à des rameaux, nous avons examiné anatomiquement &:.tour à tour les vaifleaux des rameaux & des: feuilles : nous en avons cherché les différences: Quoique le réfulrat decet examen ait été de nous apprendre que les vaifleaux des feuilles étoient les mêmes que ceux Le rameaux; PES RER PT De Ne PR Res Van pres & NI MIT A PS CRIE EEE CIRE EE (x) Dans le genre du phyllante, pag. 386, il s’exprime ainfi dans la note: Ramuli in foliorumazillis floriferi,cum iifdem fœpe caduci , inde folio pinnato Jimiles ; folia flipulacea ; fimpliciæ, nifi foliola habeantur folii pirnasi fimul €& floriferi, unde nomen. ‘ Et dans la note du genré du xylophylle, pag. 387 , Folia aur porices ramuli ephylli, complanati, foliis fiëmiles , unde nomen. ; (2)Nous ne citons pas ici le genre, du po/ycarde., dont les parties de la fru@i- _fication font portées par un pédoncule foliforme; il n’a pasencore été en notre pouvoir de Ja fruéture interne de ces pédoncules, c’efl pourquoi nous le pañfons fous ence. ; 88 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE nous avons “cependant obfervé des différences qui peuvent répandre un grand jour fur la nature des rameaux foliformes. {e Dans les rameaux la communication de la fubftance médullaire eft prefque toujours immédiate avec celle des tiges ou des branches, de forte que la moëlle des rameaux paroît être une ramification de celle des tiges & des branches. Un grand nombr@de vaifleaux, fit des fibres corticales , foit des fbresligneufes, fe rendent encore: des branches dans les-ranteaux d’une manière fi apparente que ceux-ci ‘paroiflent , n'être qu'une divifion des branches ou des tiges. Nous avons -enfuite confi- déré leur faculté produétrice, 8 nous avons vu que les tiges & les rameaux qui en font les ramifications fupérieures & Les racines qui en font les ramifications inférieures, avoient feuls la vertu féconde de pro- duire toutes les parties des végétaux & notamment les parties de la fru@ification. Dans les feuilles au contraire lacommunication deleur moëlle avec celle desrameaux nous a paru préfque toujours interceptée, ou fi elle exifte, elle fe fait par des filets fi déliés qu'il eftprefque roujoursimpoñlible de l’appercez voir (1). [in’y a de vaiffleaux ligneux dans les feuilles que ceux qui accom- pagnent les vaifleaux fpiraux connus fous le nom de trachées. Le prolonge- ment des fibres corticales dans les feuilles eftaufli peu apparent, à caufe du petit nombre de celles qui fe rendent dans les feuilles | quien portent tous les caractères & reconnues pour telles par tout le monde. Leur vertu productrice eft nulle ou prefque nulle; elles donnent au plus naiflance à des poils & à des glandules qui entrest plutôt dans leur com- pofition qu'elles ne font un de leurs produis, Mais de ces différences obfervées dans les rameaux & dans les feuilles, on eft fans doute en droit de conclure que toute production foliiforme doit être regardée comme un vrai rameau toutes les fois que leur fubftance médullaire, ainfi que les autres vaifleaux, foit corticaux, foit ligneux, paroïtronc très-fenfi- blement n'être qu'une continuation, ou fi on aime mieux, qu'une di- vifion des tiges ou des rameaux, & fur-tout.fi elles ont en outre la faculté de produire les mêmes parties que les rameaux, & princi- palement les parties de la fructification (2). Telles font les préten- EE (x) À l’aide d’une très-forte loupe nous l’avons obfervée dans les jeunes feuilles qui ont un pétiole d'un grand diamètre, tels que ceux dé la rofe tremière des jardins (alcea rofea); mais cette communication étoit bientôt interceptée par J’accroiflement des fibres du rameau , même avant que les feuilles fufflent parvenues à Jeur état adulte. (2) Les rameaux prennent quelquefois quelques-uns des cara@tères des feuilles , tantôt leurs formes, comme dans les végétaux qui font le füjet de ce Mémoire, tantôt leur ftérilité, comme la plupart des épines du genre de l’aubepin ( me/pilus}, tantôt le défaut de la communication de leur moëlle dans leur état adulte avec celle dues UET D'HISTOIRE: NATURELLE. 89 “dues feuilles des fragons , des xÿlophylles ; des phyllantes, des “fougères (+). AS Act rÉ Rs P Les obfervations de l’organifätion interne & comparative des feuilles & des rameaux ne font pas toujours faciles à faire à caule de la dé- licatefle des organes qu'il faut examiner. La difleétion qu'elles exigent demande quelquefois de la part de l'opérateur une certaine adrefle &e un œil obfervateur qui n’ont pas été accordés à tout le monde, IL exifte même des productions foliiformes fi déliées, telles que les prétendues feuilles des afperges, qu'il e@ impoflible d'en faire examen. Heureufemient la nature femble avoir remédié à ces difficultés, par un caractère ex- ferme très-apparent & indépendant de toute opération anatomique. On trouve prefque toujours à la bafe de ces rameaux foliiformes, une braétée ‘fous-axillaire qui indique leur nature, & qu'ils font de Viais rameaux. En effec des rameaux feuls peuvent fortir des aïlleffes d’une bractée. C'eft ce dont on fra forcé de convenir quand nous aurons prouvé, 1”. que les bractées font de la même nature queles feuilles; 2°. que dès aiflelles d’une feuille il me fort jamais une autre feuille à moins* que celle-ci n’appartienne à un rameau axillaire, Dans notre diflertation fur les bourgeons qui a obtenu l’approbation de cette académie, nous avons démontré que les écailles des bourgeons des arbres à feuilles fans ftipules, étoient toutes des feuilles plus où moins développées , ou fi on aime mieux, plus ou moins avortées. Si on confidère Jes braées dans les momens où Les braëtées fortent avec les rameaux des branthes'& fur-tour des racines, on verra, par exemple, dans lés fragons &les afperges l'identité de ces bractées avec les écailles des bourgeons. Les bractées font donc des feuilles plus où moins avor- tées, C’elt un fait univerfellement reconnu, que les braétées florales * > 3 . jé de leur tige, comme dan feuilles, au lieu que Les feuilles ne prennent.jamais. les caraétères des rameaux. (1) Outre les parties de Ja fru&tifcation , les produétions foliiformes des fragons produifent encore une languette-de la même nature que ces prétendues feuilles & de plus dés bradtées parfaitement femblzbles aux bra&tées fous-exillaires qui fe trouvent fur Jes tiges. Les prétendues feuilles des xylophylles portent dans, Jeur dent une petite écaille de l’aillelle de Jaquelle les fleurs fortent. Cette petite écaille eft bien, une braëtée ,. laquelle n°eff. qu’un rudiment d’une feuille avortée, comme celle qui fe trouve à là bufe dé leurs rameaux. Îl exifle même une efpèce de xylophille qui porte fous-a avortée & par {es deux Mipules. Voilà bien des produétions foliformes qui-produifent outes les parties, qui fe trouvent fur les rameaux, Ellesene font donc pas des: feuill: s,.elles lent donc des rameaux. 3e EN RE Tome I, Part, L an 2°, NIFOSE. à M s prelque toutes les plantes des ombellifères; mais ils. confervent toujours alors quelques-uns des, caraétères qui ne; peuvent convenir aux, tro RARE AE*S écailleux à chaque dent qui font formés comme les rois appendices À res fe trouvént à la bafe de fes sameaux par le rudiment d’une pile as F go JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. font des feuilles avortées: or rien de fi femblable aux braétées florales ue les braëtées fous-axillaires, 11 fuffit d'avoir comparé les bractées À genre du calixène de Commerfon qui fe trouvent à la bafe de ce fous-arbrifleau avec les braëtées florales de ces fleurs, pour en être convaincu de manière à ne permettre plus aucun doute, Sion com- pare les productions écailleufes qui recouvrent les jeunes poufles qui fortent des racines des fragons &.des afperges (1). avec les feuilles desitamarifcs (tamarifcus Lin.) , des ‘cyprès ( cupreflus , Lin. ), des tuya (thuya, Lin. ), d’un très-grand nombre de genevriers, &c. on fera forcé. de convenir qu'elles ont au moins autant l'apparence de feuilles que celles des arbres que nous venons de nommer. Les botaniftes favent que dans les genres les plus voisins du xylo- phylle & du phyllante, leurs rameaux fortent des aiffelles d'une feuille qui a deux ftipules à fa bafe, S'il paroît y avoir trois flipules fans feuilles à la bale des rameaux des deux genres cités, r'eft ce pas évi- demiment parce. que la Ripule intermédiaire n'eft qu'une feuille avortée accompagnée de fes deux ftipules. . Il en eft fans doute des bradtées fous-axillaires qui font le fujet de cette differtation, comme des bractées fous-axillaires qui fe trouvent ou fous la bafe des rameaux, ou fous chaque paquet de feuilles des pins proprement dits: oril eft bien certain que celles-ci font de vraies feuilles, puifqu'une végétation vigoureufe fur-tout pendant la jeunefle de, ces arbres conferve à ces braétées toute leur ee de feuille. Nous croyons avoir fufffamment, démontré que les braëtées fous-axil= laires des végétaux étoient de vraies feuilles, ou du moins qu’elles en: étoient les rudimens. Nous allons à préfent établir que des feuilles ne peuvent fortir de l'aiflelle d’une autre feuille, à moins qu’elles n’appar- (x)-L'afperge-farmenteufe (afpergus farmentofus ) eft de toutes les efpèces de fon genre, celle dont les rameaux fo‘iiformes ont le plus de refflemblance avec des feuilles. Is ‘ont en effet deux fürfaces très-diflin@es, & une nervure longitudinale qu’on n’obferve pas fur les prétendues feuilles» des autres afperges. Cependant pour peu qu’on les examine avec attention, on ne pourra s'empêcher de les regarder comme des rameaux, parce que , r°. comme les rameaux ils fortent des aiflellés d’une bratée; 2°. la plupart de ceux qui terminent les rameaux & qui font triangulaires, à la grandeur près, refflemblent parfaitement au fommet de la plupart des rameaux ; 3°, les pédoncules des fleurs qui s’épanouiffent vers le milieu de juin ont la plus grande refflemblance avec ces rameaux foliiformes, & font fenfi- blement de la même nature: or, les pédoncules font de vrais rameaux; 4°. les fleurs produites à l’époque de la feconde floraifon, qui eft vers le milieu du mois de juillet, font toutes portées à la vérité par dés pédoncules cylindriques ; mais il eft à remarquer que quand dé laiffelle d'üne bradée’, il fort une fleur, elle n’eft pas accompagnée d'un rameau foliiforme ; comme aufli un rameau folüiforme ne fort jamais de la même aiffelle d’où eff forti une fleur; parce qu'alors fans doute chaque aiffelle de bradée a produit (on rameau, Les prétendues feuilles dés afperges font donc des rameaux, sta ET D'HISTOIRE - NATURELLE. gx “tiennent à uñ rameau, en un mot, qu'un rameau feul peut fortir des aiffelles d’une feuille. tr Nous aurions à citer ici les obfervations que nous avons faites fur tous les végétaux qui ont paflé fous nos yeux depuis que nous avons fait une étude de la botanique. On nous difpenfera d'en faire l'énumé- ration. Les favans botaniftes devant lefquels j'ai l'honneur de lire cette differtation favent combien Le fait que nous avançons ici, eft fondé fur l'obfervation, aufli eft-ce moins pour eux que pour des perfonnes moins inftruites que nous allons éclaircir des faits, que nous avons cru pouvoir nous être objectés avec quelque fondement apparent. 1° obje&. Dans la famille des lis, & en général, dans tous les végéraux dont les feuilles font en recouvrement les unes fur les autres, chaque feuille fort très-fenfiblement de l'aiflelle d’une feuille inférieure. Une feuille peut dont fortir de l’aiffelle d’une autre feuille, Les feuilles des plantes de la famille des lis, ainfi que toutes les autres qui font en recouvrement les unes au-deffus des autres, pour être très- rapprochées entrelles, ne font pas axillaires; ce rapprochement ne vient que de ce que la tige ou les rameaux qui portent ces fortes de feuilles ne prennent prefque aucun accroiffèment dans les entre-nœudçs: s'ilsviennent à prendre un certain développement, comme cela arrive quand ils veulent produire des fleurs, alors la diftance des feuilles fur ces rameaux devient très-remarquable. Il s'en faut bien qu’on foit tenté d’en regarder les feuilles comme axillaires Les unes des autres. Il en eft de même fur les rameaux des arbres qui font rabouoris jufqu'à un certain point. Leurs feuilles paroïffent alors axillaires les unes desautres, tandis que dans les individus vigoureux de la même efpèce, la diftance des feuilles eft d'autant plus grande que les rameaux végetent plus vigou- reufement. Le défaut de développement des entre-nœuds ne fauroir rendre les feuilles axillaires, Les produtions axillaires dans la famille des liliacées font toujours ou des rameaux ou des oignons, & des bulbes qui ne font eux-mêmes qu’un bourgeon, ou ce qui revient au même, un rameau non développé. : 2° obje&. Dans quelques ceftreaux (ceftrum Lin. ), dans certains ciftes _& dans plufieurs autres plantes il n’eft pas rare de voir des feuilles de Vaiflelle defquelles fortent d'autres feuillés ftipuloïdes. Dans les divi- fions des panicules des draceniers il eft très-commun de voir fortir de l'aif- felle d'une braîtée, plufieurs autres bractées écailleufes. Dans les pins proprement dits, plufeursfeuilles fans rameaux forrent toujours de l’aiffelle des bractées. Les productions axillaires des féuilles où des rudimens des feuilles ne font donc pas néceffairement des rameaux. Les feuilles des ceftreaux & de la plupart des cifles qui paroiffent axillaires ne Le font qu’en apparence ; puifqu’ellesappartiennent à un bour- geon caché dans la même aiflelle, & qui pour l'ordinaire n’attend qu’une Tome 1, Pare I, an 2°. NIVOSE, M 2 92 JOURNAL DE,PHYSIQUE, DE CHIMIE végétation yigoureufe pour fe développer. Ces feuilles ne font pas plus axillaires que les écailles d'un bourgeon axillaire. Les écailles qui fe trouvent à la bafe des divifions des panicules des draceniers appartiennent jeesmèmes divifions & font parfaitement dans le même cas que les écailles des bourgeons. Les paquets de feuilies de pins appartiennent à un ra- meau qui pour avorter toujours n'en cft pas moins un rameau. Les écailles membraneufes qui fe trouvent à leur bafe, la confiftance par- fatement ligneufe de la bafe de chacun de ces paquets annoncent fu- famment qu'ils font quelque chofe de plus que des, feuilles,.que leur nature eft celle d’un rameau. | 4 Pour prévenir une objection qu’on pourreit nous faire encore, nous obferverons que danslegenre des malpighiers (malpighia, Lén.), dans celui des éritkroxyles (erithroxylum, Liz.) , on trouve très-communément des efpèces qui portent un appendice écailleux dans l'aiffelle de chaque feuille, lequel eft abfolument étranger au jeune rameau qui fort de la même eillelle; mais cette écaille n'efl pas de la même nature que les feuilles. C’eft une vraie ftipule ou plutôt deux ftipules réunies en un feul corps. Nous en avons la preuve dans le genre du malpighier lui-même. Cette écaille axillaire manque dans toutes les efpèces qui ont deux ftipules à Ha bafe de leurs feuilles, & elle s’y erouve toujours dans toutes les efpèces où ces deux ftipules manquent, On cultive dans les ferres du jardin des plantes une nouvelle efpèce d’ortie ( 1 ) qui porte une écaille dans Paiffelle de chaque feuille; il n'eft pas rare de voir cette écaille bifide à fon fom- met & quelquefois même, quoique très-rarement , fendue jufqu'à fa bafe, de manière à prendre la forme de deux ftipules, lefquelles fe trouvent toujours à la bafe des feuilles de ce genre (2). | Nous venons de démontrer, 1°. qu’une feuille ne pouvoit être une pro- ‘duction axillaire à une autre feuilles 2°. que les bractées fous-axillaires étoient de la même nature que les feuilles, qu’elles n’étoient qu’une feuille plus ou moins avortée; d’où il s’en fuit que les produétions folii- formes qui viennent dans les aiflelles des feuilles ou des bractées ne font pas de vraies feuilles & qu’elles font des rameaux. Il n’exife donc pas de feuilles Aorifères, au moins pouvons-nous affurer que toutes les productions foliiformes & en même tems florifères qui nous font connues ne pas font des vraies feuilles, puifqu’elles fortent (x) Elle vient de l’île Bourbon où on-lui donne le nom de mamam-guépe, (ans doute à caufe de la douleur cuifante que fait fentir la piqûre des poils de cetarbriffeau: on pourroit lui donner pour nom trivial fcientifique le nom:d’ursica macrophylia à caufe de fes feuilles beaucoup plus grandes que dans toutes les efpèces d’orties connues. (2) L'ortie du Canada (wr#ca Canaidenfis ) fe trouve dans le même cas UE Ce Lire és Kat ‘\VETD'HISTOIRE -NATÜRELLE. 9; tButes de l’aiflelle d'une:membrane plus ou moins’ éeailieofe, & que d'äilleurs Comme les rameaux'elles paroiffent être dans l'obfe rvation ana- ton ique ; ‘cotame uhe divifion ou du coller de la racine, où du tronc, où desbranches , éaractère efléntiel qui diftingue les rameaux d'avec les feuilles. Les prétendues feuilles” florifères des xylophylles, des phyl- lantes, des fragons , des fougeres , font donc des fameaux. Il en eft dé‘ même des productions axillaires fohiformes , quoique non florifères des végéteanxs reHes que lesiprétendues feuilies des afperoes (1), des medeoles | des'fragons à grappe, &£, 2ENous avoñs cru pendant quelque temps pouvoir compter les palmiers parmi les végétaux qui portent def’ rameaux foliiformes; la confiftance prefque ligneufe de leur$ pétioles & prefque identique avec les pédon- cules des révimes de ces arbres, les productions membraneufes qui {e trouvent à leur bafe & des aiflelles defquelles les’ feuilles du palmier nous avoïént paru fortir ; nous avoient fait porter ce jugement. Maïs en examjnant de plus près ces écailles, nous avons vu que dans les pal- miers proprement dits; elles éroient formées par. une ftipule oppotée à la ps du pétiole (2); que dans les genres du cycas,& du zamier ces écailles étoient des feuilles avortées, que les pétioles des feuilles développées ne fortoient pas des aiffelles de ces écailles, & que par conf&- quent les membranes écailleufes qui fe trouvent à la bafe de leur pétiole commun, ne nous autorifoienc pas à conclure que les feuilles:de ces arbres font aufli des rameaux foliformes. Cependant nous fommes bien per- füadés que l'obfervation anatomique & ‘comparative du tronc avec les’ périoles des palmiers nous-‘préfenteroit dans ces dérniers tous les caractères qui Caraétérifent un ramieau. Nous l'avons déjà obfervé, l’organifation interne du pédoncule de leur réoime nous a varu abfo- lument la même que celle des pétioles communs (3). La rarcté des palmiers dans ces contrées ne nous permet pas de faire confentir lesama- (x) Les fommets des rameaux des afperges herbacées font fi femblables aux autres rameaux folüiformes , qu’il eft mpofible de les diftinguer quand on les fépare du rameau. _ (2) Cette flipuleroppofée aux feuilles nous paroit éloigner la famille des palmiers des graminées, Par la vétuflé elle fe dépouille de toutes les parties qui font étrangères à (es fibres , & elle ne paroît plus enfuite que comme un réfeau de fibres libres qui forment une lefpèce de fourreau autour de la bafe deskfeuilles plus anciennement formées. Ce réfeau eft fur-tout bien remarquable dans le chamærops Caroliniana. (3) Mais la flipule, qui dans les palmiers proprement: dits fe, trouve oppofée aux feuilles & les deux qui fe trouvent à la bafe du pétiole commun des zamiers & des ciças contrebalancent beaucoup toutes les raifons que nous venons-de donner pour regarder les pétioles communs des arbres de cette famille comme des vrais rameaux. Nous ne connoïillons encore aucune plante qui à la bafe de fes rameaux nous zit préfentévde pareilles flipules. Celles-ci accompagnent toujours les feuilles, 94 JOURNAL,DE PHYSIQ UE, DE CHIMIE teurs cultiväteurs à faire, le facrifice de quelques-uns de ces arbres pour être difléqués, Comme nous ne voulons rien donner aux conjectures, nous fufpendons notre jugement, jufqu'a ce que des circonftances plus favorables nous aient permis d'éclaircir nos doutes. Avant de terminercette diflerta- tion, nous devons répondre à une objection qui nous a été faite par un botanifte diftingué, A quoi tendent toutes ces preuves, tous ces raifon= nemens ? à une queftion de mots, à me faire appeler rameau ce .que tout le monde appelle des feuilles. Que vos prérendus. rameaux foliiformes foient de vrais rameaux, ou qu'ils foient de vraies feuilles, qu'importe ? Nous avons été étonnés de voir faire un pareil raifonnement par une perfonne éclairée. Quel eft celui qui met sn brie importance aux connoif fances de phyfiologie végétale, qui ne voie qu'il n’efl pas indifférent pour la fcience de diftinguer les différentes parties des végétaux, que les ra- meaux ne doivent pas êt&e confondus avec les feuilles , que lear organifa- tion , leurs fonctions dans l’économie animale ne doivent pas être abfolu- ment les mêmes ? & comment déterminer cette organifation, comment difinguer les fonétions qui leur font propres, quand ils feront confondus entr'eux? Suppofons qu'on agite cette queftion, Les feuilles ont-elles læ faculté de produire des fleurs & des fruits ? cette propriété convient-elle aux rameaux feuls? Le phylologifte qui n'aura pas Fudié la nature des pré- tendues feuilles des phyllantes, des xylophylles; &c. attribuera aux feuitles cette faculté, parce qu'il regarde dans ces végétaux comme des feuilles des parties qui portent des fleurs & des fruits, &il fera dans l’erreur. Il en fera de même des queftions fur Leur organifation interne; il attribuera aux feuilles l'organifation des rameaux, parce que les prétendues feuilles du fragon ,&c. ne lui ontpréfenté d'autres différences que leur forme applatie. Nousr’infifterons pas à répondre à une objection DE certainement tous nos lecteurs fentiront le peu de fondement par tout ce que nous venons de dire en peu de mots. EXTRAIT. Des Obfervations météorologiques faites à Montmorenci- Emile pendant le mois de Janvier 1794 (ère vulg.), 12 Nivôfe— 12 Pluviéfe , l'an 2° (ère Républ.) Par L. CoTTE, Membre de plufieurs Académies. Piv SIEURS favans qui s’intéreflent à la Méréorologie ayant témoigné le defir de voir publier le détail de mes obfervations, telles qu’elles font dans mes regiftres , elles précéderont déformais les réfultats que je donne ‘vents. baromètre, ET D'HISTOIRE-NATURELLEn 9ç au Public depuis vingt-fix ans, foit dans le Journal des Savans , foit dans celui-ci. Voici la notice de mes inftrumens & des heures de la journée auxquelles j’obferve. | Thermomètre à mercure monté fur glace fait par les ordres & fous les yeux des commiflaires nommés à cet effet par la ci-devant Académie des Sciences, qui m'en a fait préfent. Chaque degré eft divifé-en cinq parties, ce qui donne les dixièmes. Il eft ifolé & ne communique qu'avec l'air : il eft expolé au nord-ouelt. er Baromètre à double cuvette & à double tube conftruit par Mégré fous les yeux du C: Lavoifier qui me l'a donné au nom de l'Académie, L'échelle gravée fur du cuivre eft divifée en pouces, lignes & quarts de ligne , avec un nonius qui divife Le quart de ligne en vingt-cinq parties, & la ligne en cent parties, Les tubes font montés dans des rainures à jour , l'index enveloppe les tubes, & fe meut par Je moyen d'une vis pour le faire coincider avec la furface du mercure. Chaque fois que j'obferve, je fais fortir la cuvette dans laquelle font plongés les tubés d'une autre cuvette ou réfetvoir plein de mercure, de manière que‘le niveau cit conftant. Je n’obferve que l’un des deux tubes & toujours le même. La différence moyenne de l'élévation du mercure dans ces deux tubes eft de O,14 lion. Aiguille aimantée, de neuf pouces de longueur conftruite à Augfbourg par Brander , & qui m'a été donnée par l’éleéteur Palatin. Elle a une . €bape d’agathe., je l'obferve dans un miroir incliné qui la fait paroître verticale, la monture eft mobile fur un marbre qui porte les divifions, une L «ligne tracée fur une ‘glace coïncide avec:l’extrèmité nord de l'aiguille en 8 8 8 faifant tourner la monture , & un zorius divife les degrés de trois en trois minutes. La bouflole eft fixée à demeure fur une méridienne horifontale. J'obferve le baromètre & le thermomètre tous les jours au lever du foleil, à 2 beur & à 9 heur. du foir, J’obferve l'aiguille aimantée à 8 heur. matin , à midi & à 2 heur. {oir. Le coq jdu clocher, qui eft fort élevé, m'indique la direétion des La barre—avant les chiffres}. dans les colonnes du thermomètre, : défigne les degrés au-deflous de zéro ou du terme de la congélation, Les fractions font des dixièmes pour lerthermomètre & des gentièmes pour le | | MALE [o2|o2 o - - 2 ns ne cette . = chine . > _ 96 JOURN,#E AR A ter co CHIMIE Janvier 1704 ( ére vul. ) 13 NE Pluviôfe, | Fe an, “= (dre républicaine), ee mm RAIN EN ASIN 7 RS = DITHERMOMETRE, BAROMETRE. ; AIG. AIMANTÉE, | 4 VENT. = D 0 ss mn er rare nn Let |: ps pu C1ez, & | Marin. , Midi , Soir. | Matin. Midi, Soir. Soit Matin: | Midi 2S outil degr degr. | degr. |po. lign.|po. lign.|po. lign. DR È 1|—40|—0,9|—2,8|27 74127 737ol27118,58) 4122 24l'E ET INE Beau Froid. 2|—1,4[ o2|[—0,s 9,561! <10,10|°° 11559 24h NEoÏN E |:NE: Courért3t froid. ' 3]— 3:3l—1,7|—1,6/28 4,72:}28 2,50|28, 2,04 24|-NE |.N-E /:N E-|Jdem; brouillard, 4|— 1,! 0,4] —0;4 3:09 207 2,00 24| NEÏNE E Tente: D 5|—0,6—0,4|—1,0 0,57/2711,75/2711,26 24] NE| NEINE Couvert, froid, 6 —2,5|—2,3|—3:3[27 10,61/!: ro,10|! ‘10,30 14] NE | NEÏNE |Idem, neige. 3 71 h7|—0,3|— 1,9] 1134/28/0/:0/28! 0,88 Y34] EE 2] :EYT'N' E Nuages ; neige. | 8|—5,4 0,6|—1,4h28 2,00. 1,54 2,19 #abr 24/9 N'EL:NE/2 NE | Beau}: :froïl. 9, —4,6|—0,;|—3;7 1,90 1,53 1,50 } 224) Ni El NE liNE Jde ;ibrauillard. - ro — 6,3 — 0,2|—1,9 ae 0,15|27 11,60 A NE | NE:|.NE |/dem.… ] 11] —1:8|— 1,2|—1,3/27 r0,30/27 0,25 9,00 née al NE | ere LS Couvert » froid, 12 —1,0| 1,4] —0:5 8,46| 18/25] *! 0,00! ? 24IN&SO N&SO/N&SO Idem. 13] O2] o,4[—0,0o| 10,17| ro,73|"Uur,73 151 UrsIN& O! N OT N'O | Zn, broil. neige. 14j— 01] 1,5[—0,0/:8 0,10/28 o,1ol28 0,10 - 1[NOÏNO NO |Couvert,aflez froid, NA sododdoa debat : brouillard, ! 15|—0,1| o,2|—0,6 o,1$ 0,48 1,38 | 12411 S:f.S : | NO |J4m. bi ! | 16j—0,6| 3,4] 1,4 2,09 2,09 2,69. 24] N Ô N O ; _[Tdem, neï e. - 17— 1,2) 3,4] o,8 34001 13,23 3,97 24 [NE TI ENT TN Couvert aflez froid , | ao DEL SUGOA 319 SURIE | bouiflarä/ 18/" 1,4] 4,8] 3,1 4,10/ 1 ty4jool 2h Hsot 24] NO: EN O:N-O) | Couverr;raflez doux, 19] 30] gel 239 4:73 5,00 s3%51b 14|. NO | NO | N O | Couvert; doux. 20 292 4,0 2,6 55 Le 5,48 <,48 24 N O NO,INO Léem. $ 21 18] 20] 1,8 5,14 5,14, 24, NO|NO/ÏNO Cow, froid, brouil. 22), 25h: 48h -233 4; mes ot] 00,3 | 137) N O’|N-O'|°N © {Couv.doux, brouil. 23 1,5 3:6| 24 17h So vwlrrttis pl LzleS O: F SO S Or: fCouv. Hfdébroid pl. 24] 30] 3e| 10,2710,63| 27 8,93 eo 171.01 |.-0 . E :0;1.Couvert:-aflez doux. m 25 3:35—o0—0%:1k:611,00:6 do) ,9,98|;,.27 27h SO: 1:S,0:1:19,,5|Couv. froid, tempête, Et Robe Tai Lis : grêle. gige, tonn. > Mac 20 0,3l— 3027 2,50/27 3,47] 5,47 27] NO O NO Nuages froid, vent. 27|—1,2 2202 23/26 1060P)? 4i63° 27} 0114) #39 11F7Or ET otVert-} tempête : j tk sbou 7221] brouillard }/neige, 28] 2,2 1,2 [04 0,41127 535$ 50 2% 23}! -O NO: , NO, Couvert; froid, grand 3 tie) vent,.pluie, neige. 29] o,1 2,3| 24 7533 I8/.NOÏNO,NO |Coûvert, allez froid, vent , neige. | 4 5,7 40 8,50] 10,08| rr,08 18 18 SOÏNOINO Mt , doux, brou, pluie ul 53 n6l S1l 1 ms] 11,58| 11,08 4] + SO} SO | S O |Couvert, doux. “EL a ————"."———— ———— _— Ké/ulrars RUN LET MNHISTOTRESN ATUREL LE. 97 0 AE [ss noloiv Aomo-But. 319%. 91,711 : dE e 7 = Réfultats de la Table précédente. Laitempérature de ce mois a été:froïde, puifqu'ila gelé tous Les jours du premier au 17, &enfuire du 2$ du 28 ; Cependant le froid ‘n'a pas été bien vif, E'air aéré humide ; plus a caufe des broüillards qu'à caule des spluïés & de la neige, Letems eff devenu fingulièrement origeux à la fin sdu mois.!Les bleds fônt très-béanx, UE "A UT CS k Température de'ce‘mois ‘dans’ Leb années de la ‘période lunazre de 19ans correfpondantes à celle-ci. Quantité dé plie én 1718, 128 liga, d'eau en 1737, 6:lign. en 1756 (à Denainvillers en Gatinois chez le C. Duhamel): Vents dominans ; fad & fud-oueft.. Plus” grande chaleurs 9 déle 14. Moindre , 3% d: de condenfation le 31. Moyennes 357 duPlus grande élévation di Baromètre, 38 pouc. ‘2 lign. le 28: Moindre ; 27 pouc.o lign. le 4. Môyénne ; 27 pouc. 8,0 lign. Nombre des jours, de ‘pluie & de neige , 16: ‘En 1775 (à Montmorenct ) Vent dominante le fud -eft Plis prande chaléur, xo‘à: le 29: Moindre, Bi£ d, decondenfation le ‘25! Moyenne ; 20 d. Plus grande élévation du barométre; 28‘pouc. 2 ‘lign: 1d 25: Moindre, 27 pouc, $ lign'le:23. Moyennes 27 ‘poue. 10,2 Lion. Nombre des jours de pluie, 9, de neige; 3 , d'aurore büréule , 4 Quanriré de pluie, 14,9 lign. D’eva- poration ; 9 lion. Temperature, très-douce , très-humide. Termpératurés ‘corréfpondantes avt différens points lunaires. Le premier (N:L. &Z/uniflicé auffral) beau’, froid. Ée4( périgée ) couvert, froid. Le $ (quatrième jour après la N.L,. idem, Le 7 (équinoxe afcend. Yidem-ñeige. Le 8 (P.Q.) beau, froid. Le 12 ( quatrième jour avant la P. L.) couvert, froid. Le r4 (luniflice boréal) idem. brouillard. Le 16 (P.L.) £/ém. neige. Le 20 (quatriémé jour aprés la P. L. & apôgée } couvert, doux. Le 27 (tyrinoxe deéfcèndant) couvert, froid, brouillard. Le:54 (D. Q.) couvert, froid. Le 27 (quatrième jour. * avantila N. E.):idem: 'rtémpête,; neige. Le 28 (luniflice rffiel } couvert , froid, vent, pluie , neige. Le 31 (N. L. & éclipfe de foleil viféble à Paris ) couvert , doux. Le tëms n'a pas permis d’obferver Y'éclipfe. RHUEEE NP ET : En 1794, Wernts dominans', le nord-oueft & le nord-eft ; celui de fud-oueft fut violent des 25,27 & 28.1 © } : Plus grande chaleur, 7,6 d. le 31 à 2 heur. foir , le vent fud-oueft & le ciel couvert. Moërdre, 6,3 d. de condenfation le 10 à 7 ?‘heur. matin, Le venrnord-eft & le ciel féréinavec-brouillard. Différence, 13,9 d. Moyenne au matin, 0,3 d. de cohdenfation , à midi, 1,5 d. au Joir, 0,2 d. du jour, O,$ d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. 5,48 lign. tout Le jour, le vent nord-oueft & le ciel couvert. Morndre, 26 pouc, 85,0 lign. le Tomel, Part, I, an a, PLUVIOSE, 9 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 25 à 2 héur. foir, le vent fud-oueft violent & le ciel couvert , avec tonnerre , neige & pluie. Différence, 20,98 lign: Moyenne au matin, 27 pouc. 10,93 lign. à sidi , 27. pouc. 10,94 lign. au /oir , 27:poue, 11,65 lign. LE Jour ; 27 pouc.11,17 lign. Marche du baromètre , le premier à.7 ?4heur, matin, 27.pouc. 7,41 Jign du. preiet, au «@ monté de 7,59 lign, du 4 au 6 haiflé,dé 4,99 lian. du,6 aa 8 M. de 3,90 lign. Le 8 B. de 0,46 lign. Le 81M. de.0,65 lign. du 8 au 12 B. de $,p4lign. du 12 au.20 M..de 0:23, lign..du 20-au. 25: B. de 20,98 lien. du 25 au 26 M. de 8,57 lign. du ,26 au 27 B. de 7,87 lign. Le 37 M. de 70,3 lion. du 27 au 28 B. de 4,22 lien. le 28 M.de de 7,09 lign. du 28 au 29 B. de 2,70 lign. du 29 au 31 M: de 6,54 lign. Le 31 B. de 0,53 lign. Ley3 rjà 9 heur. foir!, 27.pouc. 10,81 ligne Le mercure s’éft foutenu très-haut pour la faifon, & il à peu-vaué jufqawr 22 ; mais depuis cette époque jufqu'au 31 ,.il a éprouvé. de très-grandès variations accompagnéés de. vents violents, furstour le.27, jour où la tempête fut affreufe ; dés arbres ont éré déracinés avec leurs mottes.. Les plus grandes variations ont eu lieu en #onvamt les2,,13,2$,.26:, 27, 28,29 & 30, & en defcendantiles 11, 22,123, 24, 25; 27 & 28. Plus grande déclinaifon de l'aiguille aimantée , 22°,27! tout le jour du 22 au 28, le vent.ouelt & fud-oueft & le ciel couvert & orageux. Moindre, 22° 15! les 13, 14 &. 15 , le vent nord-oueft & le-ciel couvert avec brouillard. Différence, 12/.. Moyenne à 8 heur, matin, 22° 23 8/, à midi, & à 2 heur. foir, 22° 23/ 37" de jour, 22° 234 » LA " . ‘ t Fhoai Il eft tombé de la pluie les 23,25, 28 & 30 ,de la neige les 6, 7; 13,15, 25, 27, 28 & 29, & de la gréle le 25.La quantité d’eau a été de 14,9 lign. & celle de l’évaporation de 6.lign. ot Le 25, à 2 heur. foir nous avons entendu deux coups de tonnerre affez forts fuivis d’une neige en,aros flocons & d’un vent impétueux ; j'ailappris que le tonnerre étoit tombé à Franciade (Saint-Denis) à une lieue & demie d’ici. sh L'aurore boréale n’a poiat paru. SR PT Nous n'avons point eu de maladies régnantes. Cats 15 Pluviofe ;2*"unnée Répub. Montmorenci- Emile, j AM ea ne ayle). 1 M ee HUUNERD'HISTOIRE-NATURELLE.. 09 nsthsteas 129 sb'onsrSh:b € 0: 11 TUE ul - Le QUELQUES DOUTES.. Sur la théorie des Marées ‘par les Glacës polaires F: re Lettre 4 B. H'DE SaINT-PIERRE , par A.L. ViLLETERQUE, Paris, 1793, broch. in-8°. de 43 pages(1} EXTRAIT. LE C.. VILLETERQUE connu par des ouvrages dramatiques, prouve dans. celui .que nous :annonçons que fes talens ne fe bornent pas à ce genre, & que lesymarièrés.les plus, abftraites ne lui fonc pas étrangères. Cette réunion de talèns le mettoit en état. d'apprécier l'ouvrage du .C: B. de Saint-Pierre, dans equel .on trouve DECO de goût & de fentiment joins à une théorie fur les principaux phénomenés de la nature, qui , fi elle s’écarte des idées recues jufqu'à préfenc en Phyfique, ne pouvoit pas être préfentée avec plus d'art ni d’une manière plus propre à la faire adopter par des hommes que la magie du ftyle féduic facilement. Le C. V'illererque. a eu foin de fe mettre.en garde contre cer écueil , & tout en rendant jüftice au C. B. de Suine-Pierre ; il a fù apprécier fes -opinions. [lLn'examine dans certe Lettre que celle qui.eft relätive à la théoïie des marées que l'auteur, des” Etudes de la Narnre attribue ‘principalement.à la fonte des glaces polaires & d'une manière fecondaire au mouvement du foleil & de fa lune. Li Après un extrait fort bien fair des différentes preuves fur lefquelles Le C.B, de Saint-Pierre appuie fon opinion , le-C. Villererque les difcute & les meten regard avec les principes réçus en Phyfique & avec les faits. 1°. Le C. R. de Saint-Pierre avance que les poles font allongés, tandis que les recherches & les expériences faites fur la longueur du pendule & fur la mefure d’un degré du méridien pfohvent au contraire qu'ils font applatis. Le C. Fillererque inffte fur ces expériences dont Les réfultats ont été conftatés par M. Richer à Cayenne , par les travaux des académiciens fous l’équateur & fous le cercle polairé, par Mewton & Huygens fur la force centrifuge, par M. Maskeline fur l'attraétion des montagnes, par les obfervations barométriques , &c. Tous ces réfultats .(x),Cet ouvrage: fe trouve à. Paris , chez Sallior, quai des Augudins , N°, 223 Magimel, même quai, N°.73; Belin, rue Saint-Jacques, N°. 51. Tome I, Part. Ian 2°, PLUVIOSE. N 2 ’ 100 JOURNAËE DE PHYSIQUE, DE CHIMIE! ont. fait naîcre.quelquesdifcuflions fur la différence de cet applatiffement , mais aucune {ur fon exiftence. D: Fe YU Et ot 2°..1l eff prouvé, autant qu'un point de PAT fr eut l'être , que le degré'du méridien près l'équateur écant de 56748] toiles & fouis Le cercle polaire de 57422 toifes; il eft, dis-je, prouvé que la courbure de la terre eft plus fubite vers l'équateur dans le fens nord & fud , puifque les degrés y font plus petits, & que la terre eft plus platte vers les poles, puifque les degrés, y font plus grands. Les raifennemens fyfémariques tombent devant l'expérience, & fi le C. B. de Saint-Pierre hie ces réfultats, c'eft qu'il a fenti-que-fa-théorie des marées fuppofoit néceffairement l'allongement des poles ; or, puifque cette théorie eft contraire à un fait conftant, elle ne peut donc fe fotitenir. 3°. Tous les phénomènes, qui accompagnent les marées comparés par les plus célèbres phyficiens avec les loix de Partraction , s'accordent par- faitement enfemble; c’eft donc un fort préjuigé en faveur du fyflême qui les attribue .eflentiellement à l'attraction que Le foleil & la lune exercent fur les eaux de l'Océan. REG re Me bed Le ro 4°. Les marées atmofphériques indiqdéss par les obférvations baro- métriques faites en Italie & en Allemagne avec fe barométographe de M: Changeux, ainfi qu'avec le baromètre ordinaire , ne laïflent plus aucun doute fur l'influence de ces deux dftrés dont l’ätion ne peut fe faire fentir aux eaux de la mer fans fe manifefter auparavant dans le fluide intermédiaire, ( Voyez Ephémérides Météorolopiques de la Société de, Maheim.) PEaRES Re ST RTE ii 5°. Le C. Willeterque prouve enfuite que l’amoticéllement des olaces polaires n’eft pas aufli prodigieux que PAGE le C. B. de Sainr-Pierre , & il propofe fes doutes fur la caufe de léur éffüufion , &'limpofbilité qu’elles foient la caufe des marées.” vie RE 6°. Le 49° degré, (eft-ce bien le 40€ degré ?) par pre fous lequel Zoroaffre obfervoit, étoit par conféquént habité, ainfi que ceux qui font plus près du pole ; la mafle de glace que le C.'B. Ze Saint-Pierre y fuppofe n’y a donc pas, toujours été; & ce qui achève de le prouver , c'eft qu'elle augmente fans cefle : or, avant ce items, quelle’étoit la caufe des matées ? ce n’étoit sûrement pas la fonte des ylaces. j 7°. Les marées font périodiques & intermittentes, la fufon des places eft continuelle & ne peut être la caufe d'effets périodiques, 8°. La chaleur dés rayons du foleil aux poles neft pas füufifante pour opérer cette fonte des. glaces, fur-tout fi on les füppofe fort élevées, puifqu'elle ne peut pas fondre la neige; dont ños mpntagnes des Alpes & celles même de l’équatéur fonr couvertes. 9°. Si l’on attribue la fonte des glaces à la chaleur centrale de fa terre € fait qui n’eft pas encore bien prouvé) ;il's'enfuit qu'elles doivent être ET D'HISTOIRE-NATURELLE, “ror “plus proche du centre de la terre que par-tout ailleurs, ce qui prouveroit encote l'applatiflement des poles. 10°, On ne peut pas non plus attribuer cette fufon des glaces à Ja chaleur de la lune, d’après les expériences de M. Amontons & des phyficiens qui ont eflayé de réunir fes rayons par le moyen de miroirs ardens, fans pouvoir faire varier la liqueur des thermomètres placés au foyer. x1°. Le C. B. de Saint-Pierre attribue gratuitement à la fonte des glaces un mouvement primitif & confervé des eaux :du pole auftral au pole boréal, mouvement qu'on ne peut nier, quand on voit que les continens fe cerminent tous au fudpar des pointes, tels fonc le cap Horn, celui de Bonne-Efpérance, le cap Comorin, &c. & dans les contrées feprentrionales Le cap San-Lucas,, celui de Bahama, le cap Forwél, &e, Lesimers Médirerranées reçoivent les flots de l'Océan vers le fud'ou le fud-eft,.& fonc portées vers le nord uu le nord-eft, ; 12°. Le capitaine Cook rencontra plufieurs fois vers le 55° degré des morceaux de glace détachés qui, portoient des plantes & même des animaux, Îlexifte donc un continent qui paroît être Le noyau des glaces des poles, & cela détruit la vraifemblance de leur élévation croifflante & leur prodigieufe quantité. 13°. Le C. Willererque revient encore à l'influence des rayons folaires &'il prouve d’après plufieurs faits canftatés par l'expérience, qu'ils pourroient produire dans ces régions qu’une fermentation froide caufée par la dilatation de l’air & des fels qui s'y coagulent; coniment done #eroient-ils la caufe des effufons des glaces polaires? Ne doit-on pas en conclure aù contraire que le foleil augmente la glace des poles, & que s’il ne l’augmenté pas ; il ne peut la diminuer ? Toutes ces preuves accumulées contre la théorie du C. B. de Sains- Pierre, 8 dont il faut lire Le détail dans la Lettre que j’extrais, militent £n faveur du fyllèm: reçu jufqu'à préfent fur la caufe du flux & reflux, L'attration combinée du foleil & de la lune en fait tous les frais, & explique d’une manière trèc-{atisfaifante- toutes les intermitrences qu'on bbferve dans ce phénomène. s 4 I n’eft pas pollible de réfuter un fyftème avec plus de folidité de clarté , d’honnêteté & de modeftie, que le fait Le C. Villererque , & sil rend à l’ouvrage du C. B. de Saint-Pierre toute la juftice qui lui eft due il prouve, comme il Le dit lui-même, qu'une admiration aveugle m'efe Jamais ur hommage. L, Co1Te. Monemorenci, à Ms 1723 ve Bye. 5 Frimaire, an 2°, nouv. flyle. 4 102 JOURNAL DE: RASE QUES, DE SRGMATE DISTRIBUTION MÉTHODIQUE Detoutesles matières dont l'accumulation forme les Montagnes volcaniques Ou Tableau fyflématique dans lequel peuvent fe placer toutes les Subflances qui ont des relations avec les Feux - fouterrains ; Par le Cr. DéopAr-DoLoMrIEu. es USE SET CL'A'S'SE PREMIÈRE Prôduitions volcaniques proprement ‘dites , où matières qui, ont éprouvé direcemens l’aétion des Feux Jouterrains & bu er Ont rep des modifications. arr, Le nr DE Mutiètes volcüniques qui fans confèrver l'apparence FA GILEILIE Te changerent dans leur conflirution Prèmitive , ont éprouvé - la’: fliidité- 1gnée} L'avest ss proprément dites. "7 dites. 1. ne Le : Laves compaëtes qui | Laves compaétés qui | Laves compaëtesqui | Laves compadtes | Genres. | °ntpourba(e des roches | ont pour bafe le pé-| ont pour bulle feld- | qui ont pour ba aruillo-ferrugineufes. | tro-filex. (path , ou laves gra- | le le grenat en nitiques. malle. ; « Laves:@’apparence|:r. Lavesd’apparen- [11 Laves d’apparen-| r. Laves d’appa° ont ce homogène. ce homogène. | rence homo- il 2. Lavesquirenferment| 2. Laves avec des|2. Laves qui ren-| gène. des grains diftinéts de| grains diftin£ts de ferment des crif- * feld-fath. feld-fpath. taux diftinéts de | 2. Det qui Especes. 3... de fchorl noir. © |3.,..de fchorl noir,| feld-fpath. : |: renfermentdes 4....dehorn-blende. |4, de horn-blende | 3... .de fchorl noir;|,, criftaux ‘de s....defchorl verd !$.,,.demica. # | 4....dehornblende,| fchorl. 6... .de grenatscolorés. | 6,...de prenats, Ses. de miCa- 7... de prenatsblancs. | 7. avec feld-fpath& | 6. Laves granitiques) 3... de’ liorn- 8.:..de chryfolites. fchorl. qui. réuniflent ées blen de: 9... de mica. 8....Feld-fpath &| grains diflinés de 10...-demine de fer. hdrn-blende. : fubftances . difé-|4.,., de mica. r1. Laves qui renfer- | 9... FpeR &| rentes au, nom- ment en même-tems |; mica, bre de deux & des graîns de feld-|ro.,.Schorl&mica.| plus. fpath'@& de fchorl. ....Schorl & pre 12. Feld-fpath.&chry- rue | folites. 122... Horn: blende 13..Feld-Päth& mica, & mica. L 14.,..Schorl&grerats |13..,Horn - blende 15..Schori& chryfolit.| & grenats. ï 16..Schorl & mica. 14.:.Micas& gre- 17.. Horn-bi. &grenats. nats. 18.. Horn-blende &mic. | 15. Laves qui réu- 19..Gren. & {ch. verd.| niffentdes fubftan- 20..Grenats & mica. ces différentes au 21.Chryfolites & mica, | nombre de trois &! 22. Laves qui renfer-| plus. ment des grains ou cri taux de fubftances dif- L férentes raffemblées au | nombre detrois& plus, Pa ma sn — Fe ET D'HISTOIRE-NATURELLE. SUITE DE LA PREMIÈRE CLASSE, Ou des produëioris volcaniques proprement dites. ne Division PIE $e Produits de Ja tritura- tion & de l'extrême bourfoufflement. 2. Cendres velcaniques improprement dites. Ê Sables-volcaniques. Matières volcäniqies\qui ont’ éprouvé des id A fe nfibles dans Suite des matières volcaniques qui ont éprouvé des changemens Jenfibles dans leur conflitution par les différens effets des Feux Jouterrains. 6. Criflaux ifolés de leur bafe par leseffets de léxtréme bour— {ouMlement. re Criftaux de feld-|"r. Fragmens de Ja- fpath. 2:...de fchorl noir. 3....de horn-blende. ..de fchorl verd. ....de grenats co- Jorés. 6.....de grenats blancs, ..dé hyacinthes, gl ..de faphyrs. Der. de chryfolites. 10,..de mica. 11. Grains de mine de fer grife. 7 Apgglutination opé- rée par la voiesèche. ves.agglutinés. ere ee ESPRIT Se RCE = —— ILE Dcg Drvisron TIC. leur a na par les cé effers des Feux Joi 1e rrains. (BÉNREC Produits Fa bour- | Produits sé la fcori- | Produits de la vitri- Préduits de la! fouflement, fication. fication compaëte. visrification bourfoufflée. 1. Laves bourfoufflées | r.-Scories pefantes. | 1. Laves vitreufes|r. Pierres pon- , cellulaires. 2, Scories légères: colorées, 0" ces blanchss. ESPECES.|, Tr f. aves bourfoufflées | 3, Pouzzolanes noi-| 2. Laves vitreu£e. |: Pierres pon- PFRbrQUEE. res. blanches. ""s ces colorées. 3. Laves réfinifor-| 3. Verres filan- mes. dreux ou ca- 4. Emaux. pillaires. $. Verres colorés. | 4. Pouzzolanæ 6. Verres blancs. bjanches. Ets 8. Produits de Ja calcination. | 1. Eaves calci- nées. 2. Scories aggluti-| 2. Scories calci- nées. 3. Pierres ponces agglutinées, 4. Sables & cendres agglutinés. 1s. Vitrifications qui ont agglutiné des fragmens detoute forte, nées, 3. Pouzzolanes rouges, 4. Pierresdetou- tes fortés qui n'ont éprouvé d’autres effets des feux fou- terrains qu’une calcination plus ou moins forte. s. Terres & at- giles calcinées. | 104 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE SUITE DELA PREMIÈRE CLASSE, Ou matières volcaniques proprement dites. IVISION : ARE Ë e ' E Produits. de la fublimation. à Le \ 3: : 4. GENRE s.| Subflances élaftiques Subflances Subflances Subftainces aériformes. Î. inflammables. — falines. métalliques. ) 1. Gazacide {ülfureux. | 1, Soufre. t. Muriate ammo-|r. Arfenic. 2. Gaz acide muria-| niacal-pur. 24 -Antimoine, e tique. 2. Huiles :bitumi= | 2. Muriate 2mmo-|3. Mercure. SPECES.} +, Gaz Hépathique. | | neufes. niacal martial. |4. Fer. 4. Gazshydrogène, 3. Muriate ammo- | 5. Cuivre. 5. Gaz aZote: niacel cuivreux. 6, Gaz acide carbo- 4. Muriatedefoude, nique, | 5. Muriates terreux déliquefcens. | 6. Sulfate de foude. | 7. Sulfate de fer. 8. Sulfatede cuivre, 9. Sulfate d’alumi- ne. ro Soude: n—— a ——— 3 Pen voa mr eme meer à Drvisront É/pêce d'Appendix pour les modifications de formes dependantes ve du refroidiffemenr. Sphere le. ad SI IE V1 2e at Sala rene I. me Nan Gexnres.l Laves de formes Vitrifications de . | Produits volcaniques régulières, formes réculières. | de formesfingulières ou bizarres. 1. Laves prifmatiques. |. r. Vitrificarions [:r. Laves de formes | 2..,.en tables, prifmatiques. bizarres. Especes.|3..,.en boules où glo-| 2. Vitrifications |2. Vitrifications de buleufes, globuleufes, formes bizarres. 3- Scories de for- mes bizarres. j CLASSE ‘ru ET D'HISTOIRE- NATURELLE. GE AN SESNE" S' EC'ONN/DIE: 1Oÿ Produits voléaniques improprement dits, ou matières que le feu n'a point modifiées, ï quoiqu'il ait contribué à leur dcjeëtion. —_——— | Genres. rer Le Matières renfermées naturellement ou ac- cidentellement dans les courans de laves fans yavoirreçu d’al- térations fenfibles. 1. Grouppes ou nœuds de quartz. 2.,..de feld fpath. 3... .de {Chorl noir. 4... .de horn-blen- de, s....defchorlverd, 6....de grenats. 7....de mica. 8....de chryfolites. | 7 9... de seit gine. 19. Mafles irrégu- lières de pierres calcaires. 11...de pierres ar- gilleufes. 12...de pierres ma- gnéfiennes, 3...de rochescom- polées. Especes, à à Matières forties en Te ifolées des bouches ou craters, fans altérations fenfbles. Ze 1. En mafles de forme | En criflaux réguliers indéterminée. ze %. Pierres calcaires. calcaires. 2... .argilleufes, a: Paenek “fiennes. S'EURE quartzeufes. s. Roches calcaires micacées. 6. Roches qui ont pour bafe le feld- “io . le pétro-filex. ..le fchorl noir, .,l’horn-btende. . le fchor!l-verd. .-le trapp. 12...la roche de corne. 13...le grenat fer- rupineux. 14e le grenatblanc. 1$...Je mica. 16...le fpath fluor. = | : placés dans les cavi- tés & fentes des autres mafles, [r. Criflaux defpath| r. Tufs gris hoino. calcaire. . de fpath fluor. $ .. de fpath pefnt. 4e...de quartz. 32 . .de topafes, .de feld -fpath HA Lien .de feld-fpath tft ble, . de fchorl noir, . de horn-blen- de 10...defchorlverd. 11... de faufleshya- cinthes, ..d'hyacinthes. ..de grenats fer- "rugineux. 14:,..de grenats UE 1$....de MiCa. … | Ë ee © ÊER 3= Produits des irtup- tions boueules, em- pâtemens & agglu- tinations opéreés par la voie humides 1. Tufs gris homo- gènes. 2. Tufs gris com- pofés ou pepérino. Tufs rouges ho- mogènes. Tufsrougescom- pofés, . Tufs noirs homo- genes. . Tufs noirs com- ofés. Tufs blanchîtres homogènes, 2 3 4. Tufs blanchâtres compofés, Matières volca- niques empâtées par des fubftances étrangères. 10. Matières étran- gères empâtées par des fubftances volcaniques. 11. Lumachelles qui ont pour bafe des tufs volca- niques. 12. Pierres ré égéné- rées par la réa= grégetion descen- dres volcaniques. orme 1, Part. a an 2. PLUVIOSE. Ÿ 106 CLASSE. TROISIÈME. Aliérations & modifications opérées par les vapeurs acido- fulfureufes des Volcans. 1. 2. Altérationsopérées| Nouveaux pro- par les vapeurs|duits réfuitans de acido- fulfureufes. | l’aétion des va- peurs. 1. Sulfatedechaux. 2. Sulfate de mage néfie. Sulfate mine. 4. Sulfure d’alu- mine. s. Sulfate de fer. 6. Sulfure de fer. 7. Terres argilleu- fes colorées. 8. Terres argilleu- fes blanches. 1. Laves &matiè- res volcaniques compaétes plus ou moins “fs rées & décom- pofées. 2. Scories & ma- tières légères & poreufes plus ou noi ns altérées. 3° Pierres étran- gcres aux vol- cans , attaquées EsPEces. d’alu- Re ts par les vapeurs{o. Oxides de fer acides qui s’en| de différentes exhalent. couleurs, 10. Quartz. 11. Calcédoine. RE EM à JOURNAL DE PHYSIQUE,DE CHIMIR CLASSE QUATRIEME,. Altérations & modifications opérées fur les produits volcaniques par la voie humide & dépôts de l'infiltration. ER ques altérés & dé- compofés par les vifficitudes de l’at- mofphère. —————— 1. Laves & matiè- res volcaniques compaétes plus ou moins alté- ! TÉESe N] . Terres TÉESe 4. Terres Le chîtres. s. Oxides de fer. CLASSE CINQUIÈME. LA" - » 0 LE . Matières qui n'ont aucune relation avec l'inflammation fou- terraine , mais qui fervent à l'hifloire des Volcans en” indiquant leur âge, leurs époques & les révolutions qui ont agi Jur eux. s . Le SERRES. | Subflances qui ap- | Fofliles qui appar- partiennent au | tiennent au règne | } règne minéral. végétal. r. Couches cal-|[r. Bois bitumi- caires. neux. . 2. Couches mar-|2. Impreflions de ( neufes. plantes, 3. Couches argil-| 3. Charbons de Jeufes. terre, 4. Sables & grès. s. Caïllouxroulés. 6 Terres bitumi- neufes, 7. Bitumes. 3. Foffiles qui appar- tiennent aurègne animal. 1. Offemens de grandsanimaux. 2. Ichtiolites, 3. Coquillages de toutes efpèces. 4. Madréporites, re Produits volcani- . Scories & ma- tières légères & poreufes plus ou moins altérées, blan- ches ou blan- ——_—_—__—_—_—_—__—_—_— —————— o 2: Matières dépofées par l’infiltration dans les fentes & cavités deslaves & parmi les autres produits volcani- ques. 1. Spath calcaire, 2. Spath pefant. 3. Spath fluor. 4. Zéolite com- pañe ou vi- treufe. s. Zéolite lamel- leufe. 6. Feld-fpath. 7, Schorl noir, 8. Horn-blende, 9. Stéatite. 10. Afbefte, 11. Quartz. 12. Calcédoine, | 13. Agathes, 14. Jafpes. 15. Pierres depoix réfraétaires. 16. Pierres de poix fufbles, 17. Terre verte. 18. Bleu de Prufle natif, 19. Mine de fer fpathique, 20. Sulfure de fer. 21. Cuivre, 22, Autresmétaux. ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 107 MÉMOIRE Pour fervir à l'explication de la diflribution méthodique de toutes les marières dont l'accumulation forme Les Monragnes volcaniques (1). Les progrès de nos connoiffances dans l’hiftoire naturelle des volcans euflent été plus rapides, la théorie de l'inflammation fouterraine auroit pu fe perfectionner, fi on avoit mis plus de méthode dans l'arrange- ment des produits volcaniques, fi on avoit toujours fu diftinguer les fubftances qui-ont été réellement atraquées & modihées par les feux fouterrains, de celles qui n’appartiennent aux volcans que fous des rapports très-éloignés, ou qui même n'ont aucune relation avec leur infam- mation. Mais on n’a point aflez obfervé & différencié les circonftances & les époques où chacune des fubftances raffemblées dans une mon- tagne volcanique a pu être produite; on a fouvent confondu les dépôts d'une infiltration, poftérieure aux irruptions, avec des matières bien antérieures à l'inflammation des volcans, puifqu’elles fe trouvoienc naturellement renfermées dans les roches qui ont fervi de bafe aux laves; on a fréquemment réuni les matières extraires & remaniées par les eaux aux fubftances qui doivent leur naïflance, leur développe- ment, ou leur manière d’être à l’action de la chaleur; parce qu'on eft toujouts tenté d'attribuer au même agent, ce qui fe trouvant raffem- blé dans le même lieu, paroît dépendre des mêmes circonftances, Ce défordre dans la diitribution des produits volcaniques à mis de la confufion dans les idées; on ne peut pas foupçonner la manière dont agiffent les feux fouterrains, lorfqu’on leur attribue des effe:s auxquels ils n'ont aucune part; on forme de faufles conjeétures fur leur nature, on fe trompe dans l’opinion que l’on prend de leur activité, lorfqu'on (1) Le der de (econder l’entreprife des édireurs qui donnoient en Italien une tradu@tion des Œuvres de Bergmann, enrishie de notes très-favantes , m'engagea em 1789 à faire quelques remarques & plufeurs additions pour la differtation qui concerne les produits volcaniques. J’y joignis ma diftribution méthodiqre, fous forme de Tableau , telle à-peu-près que je la donne ici; & fi je me fuis déterminé à y faire quelques légers changemens , j’ai eu pour objet de diflinguer, avec plus de précifon encore, les différens produits volcaniques d’après le genre d’épreuve que le feu leur à fait füubir , & les altérations qui en ont été les réfultats. Mais j'ai été obligé de refaire prefqu’en entier l’efpèce de differtation qui fervoit à l’explication du Tableau , parce aue j'aidû y faire rentrer les notes que j’avois entremélées avec le texte de Berpgmann. D'ailleurs j'ai cru néceffaire de m’étendre davantage fur les matières que je confdère comme Ja bafe des produits volcaniques , afin que connoïffant mieux leur nature, on pût d'autant plus facilement apprécier les effets du feu dans les modifications q. ’# leur a fait éprouver. Tome I, Part. 1, an 2°. PLUVIOSE, 2 18 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE méconnoic les matières qu’ils ont réellement modifiées, & qu'on ne Îles diftingue pas de celles qui ont réfifté à leur attaque. Ce défaut de méthode a été caufe des erreurs où font tombés quelques naturaliftes célèbres, qui n'ayant pointété à portée d'étudier les volcans brülans , n’ont pu employer lanalogie pour expliquer les phénomènes des volcans éteints, Forcés de mettre leur confiance dans des collections faites à la bâte, ou dans des catalogues plus fautifs encore que mal raifonnés, ils ont été privés des indications qui auroient pu aider leurs recherches; au lieu des lumières qu'ils avoient lieu d’efpérer ils n'en ont reçu que des faufles notions, qui loin de les conduire aux connoïflances qu'ils vouloient acquérir , les éloignoient du but vers lequel ils tendoient ;, ils fe font trouvés fans moyens pour déméler les elpèces de contradic-, tions, qui femblent fe trouver dans le raflemblement, d'objets totale- ment diflemblables, ordinairement réunis dans les montagnes volcaniques d'une époque ancienne, Les uns, en reconnoiflant l'empreinte, incons tefable du feu fur quelques-unes des fubftances qu'ils examinoient ; ont voulu que tout ce qui les entouroit appartint également aux inflammations fouterraines; d’autres, voyant des preuves incontefta- bles du travail de l’eau dans quelques-uns des bancs qui conftituoient le fol dont ils vouloient déterminer la nature, & ne pouvant y mé- connoître les dépouilles de la mer, n'ont pu fe perfuader que les autres. matières qui s'y trouvoient interpofées, dépendiflent d’un autre agenr. Les premiers, empreflés d'érendre l'empire du feu dont ils. avoient dé- couvert les indices, ont regardé toutes les pierres noires comme des laves; les feconds, refufant prefque tout à un agent dont les effets leur paroiiloient exagérés, n'ont voulu reconnoïtre pour matières volcani- ques que les fcoxies & les vitrifications très-rares dans la plupart,.des volcans éreints. De-là font nés des fyftêmes oppofés qui ont prefque tout accordé à un des deux grands moyens de la nature, à l’exclufion de l'autre, & ceux qui les foutiennent font d’autanc plus attachés à leurs opinions, qu'ils les fondent fur des faits qui leur paroiflent incontef- tables. J'ai efpéré me rendre utile aux uns & aux autres en eur pré- fentant le Tableau d’une diftribution méthodique qui leur indiquera les différens rapports fous lefquels les matières trouvées dans un fol volcanique, appartiennent aux inflammations fouterraines, & qui leux apprendra quel eft le nombre & la nature des fubftauces qui peuvent être recueillies au-deflus des foyers embrafés où qui fe rencontrent dans les volcans éteints. C’eft avec d'autant plus d’aflurance que j'ai cru pouvoir tracer différentes limites pour diftinguer & féparer des matières aufli fouvent confondues entr’elles dans les cabinets; qu’elles le font dans la nature : c’eft avec d’autant plus de confiance que j'at- tribue à chacune l’origine qui me paroît lui appartenir, qu'il n'eft pas une des fubftances placées dans le tableau que je n’ai étudiée dans ET D'HISTOIRE-NATURELLE.(C: 109 dans la fituarion où elle fe trouve, dont je n'aie examiné toutes les circonftances localés & que je’ne polfede darts ma collection pour l'avoir recueillie moi-même (1). (x) Beaucoup d'ouvrages ont été écrits fur les volcans ; prefque tous contiennent des deftriptions bien fuites , des obfervätions curieules J1des détailsintéreffans. Je les eus avec une extrême fatisfa@tion, j'en aiutiré beancoupid'infirhéioh ; ils:m’ont préparé au genre d'étude auquel,je me fuis livré, ils m’y ont foutenu, ils m'ont excité à de nouvelles recherches ; cependant je me difpenferai de charger ce Mémoire de citations nombreufes, parce que ce n'eft, jamais {ur l’autorité des autres que j'ai adopté mes opinions, ‘c’eft dans le grand livre ouvert aux obfervateurs de toutesles nations & de tous les tems que je les ai prifes ; c’eft lui que je confulte le plus volontiers & le plus fouvent, parce qu’il n’a pas befoin d’interprète, &.que fa langue eftàla portée de tous ceux qui le lifent fans prévention, & qui ne fe bornent pas à y chercher des phrafes équivoques pour.appuyer des hypothèfes énfantées par l'imagination. Les erreurs dans tefquellss je puis être tombé font à moi; mais fi j'annonce quelques vérités nouvelles , elles font à la nature ,& puifque c’eft'elle qui me les a enfeignées,1c’eft elle feule que je me crois obligé d'appeler en témoignage, fans, cependant avoir.la ridicule prétention d'être le feul.quilait joui du privilège de la comprendre. J’avouerai même avec plaifir que nombre de fois j'ai eu befoin de recourir à Ja fagacité des autres pour expliquendes faits qui me paroïfloient énipma- tiques; mais lorfque mes doutes ont été écläireis , jai laïffé les commentateurs pour révenir au téxte qui ne s’étudie que ‘par le moyen des obférvations locales, II eft pourtant un hommage que je dois m’emprefler de rendre & que follicite l’amitié autant que la reconnoiflance. C’eft l’ardeur que Faujas-Saint-Fond met dans fes recherches &: qu’il fait communiquer à tout ce qui l’entoure, qui dirigea : il y à dix-huit ans , mes regards versles travaux des feux fouterrains, c’ef lui qui a foutenu mes premiers pas dans cette carrière difficile; & dans tout l’efpace qué j’en ai parcouru fes ouvragesm’ont été de. ja plus grande utilité. .Si j’ai plus que doublé le nombre des fubftances volcaniques confignées dans fa Minéralogie des volcans fi j'ai par fois attribué une origine différente à certains produits qu’il fuppofoit appartenir à inflammation fouterraine ; f j'ai, fait rentrer dans l'empire des volcans des matières qu'il avoit exclues de es limites, ou dont il avoit ignoré l’exiflence ; je ne dois L'expérience que j’ai acquife qu’à l'avantage d’avoir vécu long tems en Iralie & en Sicilé:, d’avoir yu beaucoup devofeans en pleine-a@tivité,, de.les avoir obfervés dans les momens critiques de leursirrnptions , & d’avoir füivi le cours de leurs opérations, tant celles qui fe font au: milieu des fracas : & des apitations convulfives de Ja plus forte incandefcence , que celles qui appartiennent à des tems plus calmes, Sans doute Faujas eût beaucoup mieux faitique moi , fi-les circonflances l’euflent également favorifé. Je ne laïfferai pas non plusignorer ce que $e dois à mon illuftre ami l’abbé Fortis. C’eft lui qui m'a procuré les moyens d'acquérir des lumières plus étendues fur les effets combinés de leau & du feu, én me faifant vifiter les montagnes volcanico- marines des Etats de Vegife , lesplus curieufes dans ce genre qui exiftent peut-être nulle part; en m’accompagnantdans mes courfes. à travers. un pays qu'il avoit par- couru un7prand nombre. de fois, & dont:l connoiffoit toutes les particularités, en me - Faifantremarquer les phénomènes les plusintéreffans, réfultans de l’a&tion fucceffive de deuxagens oppofés & du mêlange-des matières qu'ils ont modifites l’un après l’autre. J’aiobieryé aveclui tous les contours de la fameufe vallée de Ronca., à laquelle fes ebfervations ont attaché tant-de renomshée:; j'yraisvu daps une quantité qui fe conçoit r10 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE DISTRIBUTION EN CLASSES. Toutes les pierres qui fe trouvent dans un volcan, foit qu'il ait ceffé de brûler, foit qu'il ait confervé fa pleine activité, n’ont pas un égal rapport avecfon inflammation; routes celles qu'il a rejectées n'ont pas éprou- vé l’action de la chaleur; pluñeurs , après les irruptions, ont reçu des altérations de différens genres, qui les ont privées des caractères que l'incandefcence leur avoit imprimés ; beaucoup de fubftances mêlées avec les produits volcaniques doivent leur naiffance à des caufes poftérieures & indépendantes de l'inflammation fouterraine; d’autres n’auroient aucun genre de relation avec elle, fi elles ne fervoienr à fixer des époques & à faire connoître les révolutions que le fol envahi par le feu a pu éprouver depuis qu'il y a porté fes ravages. Je diftribue donc en cinq clafles toutes les matières, rant celles produites par les volcans, que celles ayant une autre origine de fe trouvent mêlées avec les fubftances que les irruptions ont accumulées au-deflus des foyers. Dans la première clafle, je ne place que les matières qui appartiennent effentiellement au volcan, en ce que les feux fouterrains ont agi fur elles d’une manière direéte & immédiate, celles qui par les effets de la chaleur, & pendant le tems des irruptions ont éprouvé des modi- difficilement , les dépouilles de la mermélées avee les produits les moins équivoques des feux fouterrains: je me fuis livré à la contemplation devant ces immenfes murailles, formées par des laves prifmatiques, fürmontées par des pierres calcaires, & repofant {ur des tufs coquillers. Je fuis convaincu :qu’un féjour d’un mois au milieu de ces montagnes fufroit pour mettre d'accord les partifans les plus zélés des deux fÿftémes oppofés, & pour confondre en une feule ces dénominations de neptuniens & de volcaniftes, données aux deux feétes différentes , pour défigner les agens auxquels ils attribuent exclufivement la confiruétion des montagnes. On s'imaginera bien aufli que je ne veux pas refufer les éloges qui font dus aux trayaux & aux obfervations de Defmareft, du ch. Hamilton, de Strange, de Troït, de Collini , de Breiflach , & d’une infinité d’autres qui fe font occupés du même objet , &je dois applaudir avec d’autans plus d& plaïfir à [a Litholagie du Véfuve , publiée en 1790 par le ch. Gioeni, qu’il m'a fait l’honneur de fe dire mon. difciple, & que je conçois tout ce qu’il en a coûté à (on amitié pour moi, en fe trouvant forcé par les circonflances à ne pas faire mention de ma dift-ibution méthodique, qui avoit paru & que je lui avois envoyée avant qu’il n'eût terminé fon ouvrage. Par l’ufage qu’il en a fait, il m'a prouvé qu’il adoptoit la plupart de mes opinions, & ce genre de fuffrage tacite , qui'n’a aucune teinte d’adulation , m’a flatté. Je dois lui favoir gré, par exémple, d'avoir adopté, prefque fans examen & comme une chofe aufi fimple que naturelle , la difin@ion nouvelle que j’ai faite des laves à bafe de pétro- flex fre la pas plutôt connue qu’il l’a lui-mêrne employée , &le Véfuve lui a auffi- tôt préfenté un grand nombre de laves de ce genre: Il fera fans doute bien aife des nouvelles tentatives que j'ai faites pour déterminer avec plus de clarté & de précifion la nature d’une pierre , prefque par-tout méconnue, quoiqu’elle joue un très-grand rôle dans les montagnes primitives & dans les volcans. ET D'HISTOIRE-NATURELLE. int fications, des altérations & un changement d'état quelconque, & fonc les feuls produits que je regarde comme vraiment volcaniques , puifque ce font les feuls qui doivent l’état où ils fe trouvent aux effits de l'infammation fouterraine. . Dans la feconde clafle je renferme les matières qui feroient encore enfevelies dans les prefondeurs de la terre où elles avoient été placées Jers de leur formation, fi l'infammation volcanique n'avoit pas con- tribué à leur extraction; mais fur lefquelles le feu n’a point eu d'action direéte, & qui ont été fi peu chauffées qu'elles n'ont recu aucun alté- ration, qu'elles n'ont éprouvé aucune modification nouvelle de la caufe qui les a arrachées à leur fituation naturelle, pour les mêler avec les produits de la première clafle. : La troifième comprend les matières fur lefquelles les velcans ont agi par le moyen des vapeurs acides, provenant de la déflagration du foufre, & qui doivent à cetre caufe les alrérations qu’elles ont fouffertes, & tout changement quelconque dans leur conftitution, Dans la quatrième font les matières volcaniques qui après être forties des foyers embrafés, ent éprouvé des altérations & des modifications étrangères à toute action poftérieure du volcan, & entièrement indé- pendantes de linflammation, La cinquième clafle complete l’hiftoire des volcans, en raffemblant toutes les matières qui peuvent faire connoître les époques où ils ont commencé à brüler, les viflicitudes qu’ils ont éprouvées, en réuniffant tous, les faits qui fervent à indiquer la part que les feux fouterrains ont eu dans les anciennes révolutions du globe; & en donnant des preuves certaines des grandes cataftrophes que nos continens ont éprouvées depuis que les montagnes volcaniques ont augmenté les iné= galités de leur furface. De ces cinq clafles , la première feule montre donc jufqu'où s’éren- dent les pouvoirs des feux fouterrrains, jufqu’où va leur influence; ce qu'ils ont fait par leur a@ion direéte. Les quatre autres ne font en quelque forte que des appendix , elles n’ont avec eux que des rap- ports de circonftance, elles fervent à limiter l'opinion que l’on peut avoir de leur puiflance, elles apprennent ce qu'ils n'ont pu opérer par eux-mêmes, & elles font connoître un grand nombre d’effets auxquels ils n'ont contribué que comme caufe occafonelle. CLASSE PREMIÈRE. Produëions volcaniques proprement dites. Les feux fouterrains font éprouver beaucoup de modifications diffé- rentes aux corps foumis immédiatement à leur action. Leurs effets dépendent d'abord de l'intenfité de l’inflammation que beaucoup de 12 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE caufes peuvent faire varier d’un moment à l'autre, de l'étendue qu’elle occupe ; des fubitances qui l'alimentent; enfuite de li natûre des matières für lefquelles f# 6pérent , de leur difpofition à la Auidité, au bour- fouflement, à la calcination, à la vitrification, à la fcorification, à la raréfaction , à la fublimation. Ils dépendent encore de la pofñtion où ces matières fe trouvent relativement aux foyers embrafés, du rems qu'elles! font expolées à'Ieut'ardeur, des différentes reprifes de l'in- candefcence, du concours de l'ait & de l'eau, & il faut même y ajouter fes variations dañs l'état de! notre ätmofphère, car on a toujours re- marqué que les changemens de tems faifoient impreflion fur le tra vail des volearis, &' Ceux qui habitent dans’ leur voifinage préfagent les orages & les pluies de l'accroiflement de leur adivité (1). Cha- cune de ces circonftances influe tellement fur l’état des produits vol- caniques, elle leur donne des cara@tères fi diflemblables, que j'ai cré néceflaire de féparer en plufieurs divifions diftinétes les matières qui appartiennent à cette clafle, afin qu’on’püt d'autant mieux connoître la manière dont le feu a’agi’fur elles, &'apprécier les différentes modifications dont elles ont été fufceptibles, d’après les circonftances où elles fe font trouvées, & l’érat où ellés font reftées. Le phénomène le plus intéreflant des volcans , c’eft fans doute l'irrup- tion d'un torrent de matières enflammées, qui perçant les flancs de Ja montagne, ou fortanr de Ja’ coupe placée à fon fommet, fe pré- cipite en bouillonnant., fe foule fur lui-même, coule & s'étend à la manière des fluides, brûle pendant long-tems comme les corps inflammables, fe coägule, s'éteint & fe refroidir, & enfin ne préfente plus qu'un amas de matière d'une extrême folidité, dont la plupart confervent à peine les traces du feu. qui vient de leur faire éprouver une modification fi fingulière, Ces matières compaétes qui, malgré l’état de fluidité ignée par où elles ont paflé, confervent prefque tous les caractères extérieurs des pierres qui leur ont fervi de bale, & dans l'intérieur defquelles on retrouve fans aucune altération apparente, les fabftances qui entroient dans la compofition des roches parmi lefquelles font placés les foyers, forment ma première divifion, qui fe trouve ainfi confacrée aux feules laves compaëtes propremént dites. Mais fi les matières qui occupent le centre de ces fleuves de feu ont pu participer à la fluidité fans recevoir aucun changement nota- ble dans leur conftitution, fi elles ont pu reprendre aflez exactement —— (a) C’eftce qui a donné ‘naïflance à la fable d’Evle; les habitans de Lipari pro- mettent encore une heureufe navigation à ceux qui s’éloignent de ‘eurs côtes, ils en prennent les aufpices favorables dans l’état du Stromboli, volcan toujours en aëivité ; |&:.qui.annonce plufieurs jours d'avance un changement de tems par la fréquence de fes irruptions. leur ET D'HISTOIRE-NATURELLE. ue leur mode primitif d'agrégation pour ne plus conferver aucun indice, de l’étac où elles fe font trouvées, il eft d'autres produits dépendans de cette mème circonftance qui ont été tellement modifiés par les effets de l'incandefcence, qu'ils: reftent éternellement marqués de l'em- preinte du feu qui a aoi fur eux; telles font dans les courans les matières voilines des furfaces, qui n'étant point autant comprimées ont cédé aux eflort$ des fubitances élaftiques, qui tendoienr à fe dégager ; elles ont brülé d'un feu plus aétif & plus deftructeur lorfqu'il a été animé par l'air atmofphérique; & elles ont ainfi éprouvé différens chan- gemens notables dans leur manière d’être primitive , elles ont reçu plufieurs genres d’altérations dont elles confervent les marques très- apparentes. Dans le même tems que les flancs de la montagne s'ouvrent pour donner iflue aux torrens enflammés, Le crater lance dans les airs, Ra fortes de matières, en morceaux ifolés & fous différens volumes, lef- quelles retombent & s’amoncellent autour de la bouche qui les a vomies, après avoir été calcinées, brifées, triturées & tourmentées de toutes manières, foit pendant qu’elles étoient dans les foyers embräfés, foit par l'effet de leur projection & de leur chûte; tandis que les fubf- tances d’un moindre volume & d'une plus grande légèreté cèdent à l'action des vents & font emportées à de grandes diftances, Ce font tous ces produits des volcans à bafe terreufe & fur lefquels le feu a laïffé l'empreinte de fon action, qui entrent dans ma feconde divifion. Il eft une opération des volcans précèdant ordinairement les irrup- tions, qui eft une des caufes des mouvemens convulfifs & des bruits fouterrains qui les annoncent: c'eft le dégagement des fluides élafti- ques aériformes que le feu arrache aux corps où ils avoient été fixés. Une autre opération qui fuit les irruptions, mais qui occafonne moins de fracas, c'eft la fublimation de toutes les fubftances fufceptibles de s'élever au degré de chaleur qui règne dans les foyers; les produits de ces deux ts qui ont des caractères bien diftin@s, forment la troifième divifion, La quatrième divifion eft une efpèce d’appendix aux deux premières, puifqu’elle ne contient aucune matière qui lui foit particulière, & qu’elle eft uniquement deftinée à recevoir les laves qui par les circonftances de leur refroidiffement ont pris des formes régulières, & lesautres matières qui ont acquis accidentellement des formes remarquables par leur bizar- rerie ou par leur reflemblance avec d’autres corps. Cette dernière divifion auroit été fuperfue, fije n’avois pas cru effentiel de fixer une place diftinéte pour les produits volcaniques que l’on rafflemble en grand nombre dans les cabinets , uniquement par rapport à leur forme, fans aucun égard pour les matières qui les conftituent; & fous ce feul afpect ces produits devien- nent intéreflans puifqu'ils fervent à la difcuflion d’une queftion qui 4 beau- Tome I, Part. [, an 2°, PLUVIOSE, FE ai4 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE coup exercé la fagacité de tous les naturaliftes , dont les obfervations fe font dirigées vers les phénomènes volcaniques, Chaque divifion circonfcrite par des limites très-précifes, renferme des produétions qui different eflentiellement les unes des autres, foit pour leur conftitution naturelle, foit par l’efpèce de changement qu’elles ont éprouvé; ces diflemblances importantes ont établi naturellement des genres & des efpèces; mais les rapports fous lefquels je confidère Les matières qui entrent dans mes divilions différent trop entr'eux , pour que les caractères qui fixent ces genres & ces efpèces puiflent être les mêmes pour toutes; il faut pour chacune des règles analogues au point de vue particulier d'où je contemple les objets que j'y ai placés, & je les indiquerai fucceflivement, Ma diftribution ne pouvoit pas indiquer les fimples variétés, qui font trop nombreufes & qui font fouvent trop arbitraires pour trouver place dans un tableau fyftématique pareil au mien : mais je ferai mention des plus intéreffantes à la fuite du coup-d'œil rapide que je porterai fur les principales efpèces. DIVISION PREMIÈRE. Matières volcaniques qui fans conferver l'apparence d'aucun changement dans leur confliuution primitive, ont éprouvé la fluidité ignée. Laves proprement dites. Cette divifion renferme les produits les plus effentiels & les plus intéreflans de tous ceux qui appartiennent aux volcans, puifqu'ils font la bafe de tous les autres : mais ce font aufli ceux qui ont le plus grand befoin du concours de toutes les circonftances locales pour laifler découvrir leur origine, & pour conftater la modification inf- tantanée, que leur a fait éprouver leur paflage dans les foyers em- brâfés. [ls n’ont acquis aucun caractère nouveau dans le genre d’é- preuve qu'ils ent fubie; & ils confervent fi parfaitement l'apparence & toute la manière d’être des roches dont ils faifoient partie avant d’être ramollis par l'effet de la chaleur fouterraine , que jufqu'à préfent je n'ai pu imaginer ancun moyen certain & général pour diftinguer une lave compacte d’une pierre naturelle d’un genre analogue ; en le cher- chant dans elle-même; elle ne porte le plus fouvent aucune em- preinte extérieure de la fluidité qu’elle a éprouvée, & les réfulrats de l'analyfe préfentent les mêmes conformités que l’on retrouve par le rapprochement de toutes Les autres qualités intrinsèques. Il eft bien extraordinaire fans doute que les matières qui fervent à conftituer les laves, ayent acquis la fluidité qui leur a permis de cou- ler, qu'elles ayent pu déboucher à la manière des torrens, & envahia ET D'HISTOIRE-NATURELLE. ui tous les lieux. où la: pente les a appelées (1), qu’elles, ayent poflédé le triple moyen .de ravager les contrées où elles, fe font étendues , en agiflant par la force d'impulfion, due à la rapidité ae leur courfe fur un fol fort incliné & au poids de leur mafle (2), par l'incendie qu’elles portent avec elles, & par l’enfeveliffement du terrain fur lequel elles coulent, qu'elles laiflent recouvert d'une épaifle incruftation qui em baünit la végétation pendant plufieurs fiècles; il eft bien fingulier, dis-je, qu'elles ayent pu fe trouver momentanément dans un état fi oppofé à leur folidité antérieure & poftérieure, fans changer d’une manière fenfble, leur couleur, leur afpect, leur tiflu, le genre de leur caflure, leur dureté, leur denfité & toutes les autres propriétés qu'elles doi- vent à leur formation & conftitution primordiale. Ce n’a jamais été fans un étonnement extrême qu'après avoir obfervé la marche d’un courant de lave enflammée, qu'après lui avoir vu une Huidité pâteufe -qui lui permettoit de recevoir toutes les impreflions, de prendre toutes les formes, je pénétrois dans l’intérieur d’un courant de lave refroidie, & que dans le centre de fa mafle, & même aflez près des furfaces bourfouflées ou fcorifiées, je trouvois les matières dans un état qui me paroifloit parfaitement femblable à celui des roches auxquelles je pouvois attribuer la formation de la coulée avant que le feu ne les eût attaquées ; car felon leur nature différente, les pierres y avoient repris, & leur grain terreux, & leur odeur argileufe, & leur caflure filicée, & leur tiflu écailleux, & leur afpeét granulé , felon que ces caractères leur avoient appartenu originellement. J’ai vu des laves fi parfaitement femblables à certains porphyres naturels, j'ai rencontré -des roches primitives fi reflemblantes à des laves d’un genre analogue, qu'après les avoir enlevées les unes & les autres du milieu des matières qui les environnoient, & dans lefquelles j’aurois pu trouver des indi- + (x) Le fameux torrent de lave quien 1669 fortit des flancs de l'Ethna , après que Pirruption eut élevé une montagne d’une centaine de toifes de hauteur au-deflus de Ja nouvelle bouche, qui caufa tant de ravages, & qui fut fi fatal à la ville de Catagne, parcouroit quelquefois un mille en quatre heures , quelquefois auffi il mertoit quatre jours à faire quelques pas, felon que la pente favorifoit fa marche. Foyez Tedechi, Trrup. de l'Ethna. Une lave du même volcan qui coula à la fin du dernier fiècle, dans la dire@tion de broute, parcourut dans vingt-quatre heures un efpäce de plus æe cinq lieues. (2) L’impétuofité d’un torrent de lave, au moment où il débouche par l’ouverture qu'il s’eft faite dans le flanc de la montagne , eft quelquefois fi grande , qu’il entraine, renverfe , détruit tout ce qui eft fur fon paflage ; on en a vu qui ont percé des moñticules de fcories , qui les ont foulevés & emportés avec eux , lorfque l'obfacle ef trop folide pour céder à l’impulfion. La lave ; au lieu de fe détourner, s’accumule au pied , monte & pafle par deflus ; l’hifloire de lEthna préfenteroit un grand nombre de faits femblables. Tome I, Pare, À, an 2°, PLUVIOSE, ET 116 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. cations qu'elles ne portoient pas avec elles, qu'après m'être privé du fecours des circonftances locales pour être éclairé fur leur origine , il m’auroit été prefque impoflible de reconnoître moi-même leur diffé- rente nature; & après les avoir placées dans mon cabiner, fi je les eufle laiflées fans étiquettes, il ne me feroit refté aucun moÿen de les diftinguer entrelles (1). Cette conformité prefque parfaite entre les laves conpactes & les roches naturelles, cette identité de conftitution & de caraétères exté- rieurs font des vérités de fait à l'évidence defquelles fe refufent la plupart de ceux qui n’ayant pas Obfervé les volcans brülans , jugent de leurs produits par les opérations de nos fourneaux; vérités que dé- montrent jufqu'à la conviétion l'afpe& & l’analyfe des laves comparés avec ceux des pierres naturelles d’un genre correfpondant; vérités que jai voulu confignet dans le titre même placé à la tête de certe divi- fion , afin de combattre du premier abord ceux qui confervent une opi- nion contraire (2), afin de faire fortir, s’il eft poflible, de leurs léthar- giques préjugés ceux qui malgré l'infiftance que j'y mets, & qui mé- riteroit peut-être de réveiller leur‘attention, malgré les fréquentes répé- titions que j'ai faites de cette affertion , malgré la facilité d'acquérir la eonviction de fon exactitude, continuent à regarder les laves comme des efpèces de vitrifications ou comme des fcories. ES EE PE A CE CE RE + (x) Voilà pourquoi les laves compeétes ont prefque toujours été dédaignées par tous les faifeurs de colle&tions , qui ne vouloient admettre parmi les produits du feu que les matières fur lefquelles refloit une forte empreinte des modifications qu’elles avoient fubies; & j’ai eu fouvent beaucoup de peine à faire admettre ce genre de produits volcaniques dans des cabinets fitués au pied des volcans brülans. On y refufoit une place à ces laves fous prétexte que ne différant point des pierres ordinaires, elles n’avoient rien de particulier qui püt exciter l’intérêt. Je prie de voir ce que j’ai déjà dit à ce fujet dans mon Caralogue raifonne des produits de l'Ethna. (2) La prévention a un tel empire fur les hommes, même parmi les plus éclairés , elle domine fi fortement fur leurs opinions, qu’elle réfiie pendant long-tems à l’évi- dence, Depuis que j'ai annoncé le premier qu’une lave compaéte pouyoit être {ous tous les rapports parfaitement femblable à la pierre qui lui a fervi de bafe ; depuis que j'ai dit que dans certains cas aucun caraëtère nouveau ne pouvoit faire diflinguer une pierre qui avoit fubi l'épreuve du feu de celle qu'aucune caufe n’avoit dérangée de fa fituation natale, j'ai rencontré un grand nombre de naturalifles qui, toujours pré venus d’une opinion contraire, s’obftinoient à conferver leurs préjugés, jufqu’à ce que foumeitant à l’expérience les moyens qu’ils croyoient infaiilibles pour reconnoître les produits du feu , je leur préfentois des pierres de toutes efpèces, parmi lefquellss il y avoit des laves, Leurs méprifes continuelles avant d’arriver à indiquer les pierres qui avoient certainement éprouvé la. fluidité ignée (puilque je les avois prifes dans un courant de fraîche date d’un volcan brûlant ), leur prouvoient enfin l’infufffance des cara@tères dont ils prétendoient fe fervir, & la parfaite identité de certaines Javeg avec les pierres naturelles, ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 117 Non, les laves compaétes ne font point des vitrifications : elles n'ont tien qui les aflimile aux verres; &c cependant elles ont été fluides, ce= pendant elles ont coulé, Ces faits certains préfentent un problème très- Lcile à réfoudre; puifque nous ne pouvons point imiter les laveé en traitant dans nos fourneaux les mêmes matières qui leur fervent de bafe , puifque nous ne pouvons les rendre elles-mêmes fluides qu'en les éloignant fans retour de l'état où nous les avons trouvées, il faut donc , ou qu’elles ayent éprouvé un genre de chaleur différent de celui que nous leur appliquons, ou qu’une caufe étrangère ait contribué à la modification momentanée qu'elles ont fubie (1). (x) Plufeurs tentatives également vaines ont été faites par moi & par d’autres pour imiter les laves. Quelqu'a@if, ou gredué qu’ait été le feu que nous avons employé, nous n’avons obtenu que des verres ou des fcories. Un ellai très en grand a été fait à la verrerie du Creufor en Bourgogne où l’on vouloit employer des layes à faire dés bouteilles ; on a expofé à la chaleur des fourneaux une grande quantité de laves noires à bafe de trapp , jufqu’au moment où elles ont acquis une fluidité pâteufe, La fufion s’'eft faite avec calme, & la matière refroidie s’eft trouvée trés- compaéte ; mais la furface expofée au contaét de l'air a paflé à l’état de verre parfait; l’intérieur de la mafle avoit un afpe& moins vitreux , 1l reffembloit pour le grain, la caffure & la dureté, à la pâte de la porcelaine noire; & aucune partie de la mafle qui avoit participé à la fluidité ne confervoit de reflemblance avec le grain & la con- texture de la terre employée pour l’expérience. Les criftaux de fchorl & de horn- blende avoient difparu. Je citerai encore une expérience de M. de Sauflure ; ce favant n’ayant négligé aucun des moyens qui pouvoient éclairer fes recherches , fortifier ou détruire fes conje@ures dans toutes les occafons où la nature ne paroifloit pas s'expliquer aflez clairement pour fournir elle-même la folution des problêmes foumis à Ja difcuflion, $. 170: « Cette roche mélangée de fchorl en lames & de » pierre de corne me parut propre, dit-il, à une épreuvejque je projettois depuis » long-tems. Jen misun fragment dans un creufet ; je l’expofai fous une moufle à » un feu de fufion modéré, j’épiai le moment où il commenceroit à fe fondre; & » dans cet inftant même je le retirai du feu & le laïffai refroidir. Comme la pierre de » corne eft plus fufble que le fchorl, j’efpérois que celle-là feroit fondue , tandis » que les aiguilles de {chorl feroient encore entières ; & que j’aurois aïnfi imité ces » laves fondues , dans lefquelles on voit des aiguilles de fchorl brillantes & inta@es, » Mais mon efpérance fut trompée : tout fut fondu ; ce n’étoit qu'une emi-vitrifi= » cation, mais elle étoit uniforme ». Voyages dans Les Alpes. Ils avoient une bien fauffle opinion de la puiflance des feux fouterrains & bien peu de connoïffances fur la conflitution des laves ceux qui ont cru que c’étoit avec des granits que les volcans avoient pu faire les laves noires, compaltes, nommées bafaltes ; ils s’étoient laïffés également furprendre par leur imagination ceux qui ont fuppofé que les laves noïres , remaniées par l’eau, pouvoient fe changer en granits. Les uns & les autres ont méconnu la vraie compofition des pierres dont ils parloïent 4 ils font imaginé que tous les produits volcaniques devoient être ou noirs, ou d’une couleur fort obfcure , qué toutes les laves avoient des caraétères généraux & uni- formes , & ils ont voulu ou que les volcans par la fufion parvinflent à aflimiler goutes les matières différentes qui font dans les granits en les rendant noires pour en Faire des bafltes, ou que les eaux trouvaffent dans les Jayes de quoi compofer les 118 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Cependant le feu des volcans n’a pas une grande intenfité,-ilne produit pas une chaleur proportionrée à ce qu'on prélumeroit de fon grand volume & de quelques-uns de fes effets ; on approche d'un courant de laves fans éprouver cette ardeur vive & cuifante que l'on reflent auprès des verres & des métaux en fufion; on peut monter deffus & le traverfer pendant qu’il coule encore, en appuyant légère- ment fur l'écorce des fcories qui la couvrent, & en-évitant les fiilures qui donnent paflage à une flamme bleuâtre & à de la fumée fulfureufe blanchâtre, & à travers lefquelles on voit la couleur rouge plus ou moins vive de l'intérieur. Avec un peu d’adrefle on marche affez long-tems deflus fans fe brüler, & une pareille épreuve n’auxoit fürement pas le mème fuccès fur une coulée de métal en fufon, & long-tems même après qu’elle fe feroit confolidée. - Nous ne pouvons fondre une pierre qu’en la dénaturant, nous portons l'agitation & le défordre jufques ‘dans fes molécules conftituantes, nous établiflons d’autres rapports entr'elles. Nous attaquons la pierre autant dans fa compofition que dans fon agrégation; aufli les réfultats que nous obtenons n'ontils plus ni l’afpet, ni la contexture, ni la conf titution du corps primitif. Le feu des volcans au contraire, lorfqu'il contribue à la fluidité des laves, paroît refpecter la compoñtion & n'agit que fur l’agrégation, Il dilate, il défunit les molécules intégrantes, il les écarte jufqu'à leur permettre de gliffer les unes fur les autres; mais la puiffance des affinités paroît lui réfifter, elle femble empêcher la défunion des molécules conftituantes, retenir tous les principes de la compolition, & préferver la molécule intégrante d’une déforma- tion qui la rendroit moins propre à une agrégation régulière. Aufli la caufe de la dilatation ceflant, la molécule intégrante reprend la même place qu'elle avoit occupée, & le corps coagulé & confolidé peut fe trouver dans le même état qu'avant fa fluidité; auñli la lave qui aura confervé pendant plufieurs années la chaleur néceflaire pour la faire couler, aura pu retenir dans fa compofition une telle quan- tité de fluide élaftique qu'elle bouillonnera & fe bourfoufilera fouvent extrêmement , auflitôt que nous lui appliquerons par nos moyens le degré de chaleur néceflaire pour la ramollir. Sans doute la durée du feu contribue beaucoup à fon action; nous granits; parce que trouvant cette roche compofée au milieu des fubflances qui portoient l’empreinte du feu, & ne pouvant pas croire qu’elle eût confervé tous fes cara@ères naturels, fi elle fût fortie des foyers embrafés, ils ont été obligés de forcer toutes les fuppofñtions. Les premiers pour faire préfumer que les granits par le travail des volcans ont éprouvé la plus fingulière des tranfmutations, que ceux que l’on retrouve font les reftes de ceux qui ont été fondus, ou bien qu’ils ont été chauffés en place ; les autres pour établir la poffbilité d’un travail de l’eau qui fur la place même & depuis les irruptions auroit transformé la lave en granit, ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 119 l'éprouvons dans nos propres expériences, Un degré de chaleur, qui n'eut rien produit, fi elle eût été moins prolongée, finit par opérer ce qu'on auroit Cru ne pouvoir être obtenu que d’un feu beaucoup plus actif. Une pierre ou une préparation qui auroit rélifté pendant deux jours à toute la chaleur d’un fourneau de verrerie, fans éprouver aucun ramollifflement, coulera le troifième ou Le quatrième jour fans qu'il foit befoin d'accroître l’intenfité du feu; mais le réfultat de la fufon eft toujours une forte de vitrification, dans laquelle toutes les matières fufbles refteront confondues, & y feront d'autant mieux difloutes qu'elles auront eu plus de tems pour s’aflimiler à l’état de la bafe qui les contient. Ainfi il ne fufñc pas de faire entrer en confidération la longue durée de l'incandefcence dans les foyers des volcans, peur expliquer la formation des laves, quand même on y joindroit l'influence que doit avoir l'étendue de l’inflammation, qui occafionne un volume de feu tel que fon action en eft beaucoup augmentée. Car ce ne font pas les moyens d'opérer une fufion quelconque & de fuppléer à l’ai- vité du feu, qui rendent le problème difficile à réfoudre, mais de pro- duire un genre de fluidité qui permette aux pierres de reprendre leur état primitif. Ce qui diftingue encore parfaitement l’efpèce de fluidité qu’acquièrent les laves, de celle que nous donnons aux matières traitées dans nos four- neaux, c’eft le grand efpace de tems que les laves font fufcepribles de fe maintenir dans leur état de mollefle, c’eft leur réliftance à toutes les caufes de refroidifflement qui les environnent, c’eft le pouvoir de re- tenir pendant longues années une chaleur qui fe difliperoit bientôt fi elle n’étoit pas entretenue par une caufe qui füt dans la lave elle-même. Je Vai déjà dit ailleurs, quelques laves du Véfuve coulent pendant des années entières avec une largeur de quelques toifes & peu d’épaifleur, fans que ni l'air ni le fol ne leur fouftrayent la chaleur néceflaire pour les entre- tenir fluides; l’Ethna a eu une lave qui a coulé dix ans pour ne parcourir que deux milles ( 1). Il faut donc que les laves portent avec elles une caufe de fluidité indépendante de celle que leur auroit fait acquérir la feule dilatation reçue dans les foyers embräfés; il faut qu’elles nofledent intrinféquement une caufe de chaleur, laquelle ne peut s’entretenir que par la combuftion , lorfque les corps environnans, loin deleuren fournir, ‘tendent de toute part à en abaifler la température. Par la manière dont coulent les laves, on ne peut pas douter qu’elles ne «portent avec elles une fubftance capable d'entretenir leur chaleur & leur … (r) Cette lave fortit de l’Ethna en 1614 , & fe dirigea vers J’andazzo ; pendant dix ans que dura l’irruption , elle eut toujours un petit mouvement progrefif, & gependant elle n’avança que de deux milles 150 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fluidité, & qu’elles ne renferment une matière combuftible qui brûle au con ta&t de l'air jufqu’à ce qu’elle fe foit toute confumée; car l'inflammation, la chaleur & la fluidité ceflent prefque en même tems (1 ). Cette matière dont le foufre eft au moins un des principaux compofans, fi ce n’eft pas lui feul qui produit tous ces finguliers effets, paroït avoir plufeurs rapports avec la manière d’être du phofphore: entr'autres, celui d'être fuf- ceptible de deux fortes de combuition, l’une lente, qui'exige &ne pro- duit qu’une foible chaleur, qui ne donne prefque aucune lueur pendant le jour, qui produit une fumée blanche, épaifle , très-lumineufe pendant la nuit, accompagnée d’une odeur très-vive d'acide fulfureuxz; cette combuftion paroîc fufire pour entretenir la fluidité dans l’intérieur d'un courant de lave, fans attaquer dans leur conftitution les pierres qui le compofent. L'autre inflammation, plus prompte, plus active, plus énergique, produit une flamme lumineufe & vive, elle agite violemment le corps d'où elle s'élève, elle attaque & dénature les fubftances à la por- tée de fon action, lorfqu’elles ne font pas fufceptibles de fupporter une forte chaleur. Si c’eft le premier genre de combuftion qui entretient pendant aufli long: tems les laves dans cet état de molleffe néceflaire pour leur mouvement progreflif, fans altérer leur conftitution , c’eft au fecond qu'appartiennent les fcories, les vraies vitrifications & toutes les efpèces de bourfouflemens qui raréfient un grand nombre de produits volca= niques. Or le foufre eft également fufceptible des deux genres de com- buftion. F De la même manière qu'une très-petite quantité de phofphore fufñc pour rendre la platine extrêmement fufible, qu’il en faut moins encore pour hâter beaucoup la fufion de l'or (2), que ces phofphures mé- talliques expofés long-tems au feu brülent à leur furface julqu'à ce que tout Le phofphore foit confumé, & qu'alors ces métaux fe retrouvent dans le même état & avec les mêmes propriétés qu'avant alliage, (1) Nous ayons quelques exemples de laves qui bien long-tems après leur coagu« lation & leur entier refroidiffement éprouvent fpontanément un renouvellement partiel d’inflammation ; ce qui prouve que la fübftance prepre à la produire w’eft pas entière= ment épuilte. Dans mon ouvrage fur les iles Ponces, j’ai parlé d’une lave de l'ile d'Ifchia, fortie en 1301 du crater dit Cremate, au pied du mont Ewpomeus , qui produiloit de la chalur & un grand dégagement de vapeurs aqueufes & acido. fulfureufes , en 1785 lorfque je l’obfervai; j'ai cité un autre amas de laves de l’Ethna produit de l’irruption de 1761 & 1762, & formant une proéminence dite l’ÆycAine d’Afino , qui vingt-quatre ans après laifloit exhaler une fumée blanche d’autant plus abondante que le tems étoit plus humide. Elle me paroïfloit quelquefois prête 4 #enflammer, & même on m’a afluré qu’elle avoit plufieurs fois donné des flammes. (2) D’après les belles expériences de Pelletier inférées dans un Mémoire fu à l'Académie des Sciences , la phofphoration de la platine exige dix-huit grains de Hire fur cent grains de platine : celle de l'or feulement quatre grains für cent e mctal. ‘ ‘ & © ET D’'HISTOIRE-= NATURELLE. 121 & que la platine redevient aufli réfractaire qu'auparavant; il me pa- soit également très-problable qu'une certaine quantité de foufre fe trouvoit entremèlée avec la‘bafe des laves,- & qu'il formoit ainfi des efpèces de fulfures pierreux qui ont pu être portés à l’état Auide par ia - chaleur lente & étouffée de l'intérieur des volcans; ce qui les a pré- parés à une inflammation qui ne s'eft davantage manifeftée que lorfqu'ils onc été expolés au contact de l'air Je croirois qu'il ne faut qu'une affez petite quantité de foufre pour produire cet effet, lorfqu'il eft aidé par la longueur du tems, & lorfque la fufion eft favorifée par l’im- menfe quantité de matières qui y participent en même tems; car un commencement de fluidité dans une partie peut déterminer fucceflive- ment le ramolliflement des parties voilines, qui fans cette propagation graduelle auroient peut-être confervé leur folidité. La manière dont les laves brülent & s'étendent, la quantité de foufre - qui fe fublime foit par Les bouches principales des volcans, foit par les fiffures des courans, les fumées blanches qui en font toujours très- chargées, l’odeur très-vive de gaz hépatique & de gaz acide fulfureux, qui s’éleve des laves enflammées, tout prouve que le foufre exifte en grande abondance dans les courans 3 prefque tous les phénomènes accefloires favorifent mon opinion fur la fluidité des laves, qui ne feroic alors qu'une fimple folution par le foutre, & qui n'exigeroit qu’une chaleur un peu fupérieure à celle néceflaire pour tenir en fufion le foufre pur; ce ramolliflement opéré par cette fubftance combuftible { emportée & non combinée avec Les molécules intésrantes) , cefle par la feule diffipa- tion du véhicule, & l'agrégation fe rétablir d'autant plus exactement que le reflerrement de la maffe fur elle-même fe faic fucceflivement. L'exiftence du foufre dans une infnité d2 roches primitives n'eft pas douteufe, elle fe manifefte dans un très-grand nombre par les pyrites qui font emportés:s dans quelques roches noires & même dans quelques granits en telle quantité, qu'elles arrivent à faire le quart de la mañle. Ce même foufre peut être allié direftement avec certaines-terres & y ref ter inconnu pour nous, parce que nous n'avons pas eu l’occafon d'en faire la d'écouverte, ou qu'il n’exifte plus dans les pierres expofées depuis long-tems à l'air. Combien de granits qui paroiffent d’une dureté extrème quand on les travaille dans l'intérieur des montagnes, & dont les mafes expofées à l'air fe détruifent en peu de tems, fans doute par La difi- pation d'une fubftance qui fervoit à en lier les parties ? - Cependant je ne prétends encore préfenter mon opinion que comme une conjecture; je fais tout ce qu'il faudroit pour accroître fa vraifem- blance & pour en rendre la probabilité voifine de la certitude 3 il feroit néceflaire, par exemple, de pénétrer dans l'intérieur d’un courant en- flammé pour y prendre de la lave compaéte encore molle & en extraire: du foufre:. mais cette entreprife feroit d'une dificulté extrème, ( elle Tome I, Part. 1, an 2°, PLUVIOSE, Q 122 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE n’eft impoflible. Ou il faudroit foumettre une grande quantité de pierres femblables à celles des laves ,après les avoir mélangées avec du foufre, à une chaleur lente, étouffée & long tems foutenue, jufqu'à ce qu'elles euflent éprouvé un ramolliflement pâteux, laifler enfuite brûler la maflè jufqu'à ce qu'elle fe coagulât, & confronter enfin le réfultat qu'on obtiendroit avec les produits volcaniques. Il faudroit analyfer les laves qui fe font coagulées fubitement dans l'eau, & rechercher fi elles con- tiennent quelques portions de foufre qui ne fe trouveroit pas dans celles qui ont brülé fans obftacles, jufqu'à entière confommation de toute la fubftance irflammable. Mais dans la contemplation des phénomènes volcaniques , les laves ne font pas les feuls objets qui nous laiffent defirer des connoiflances plus étendues, des notions plus précifes, des obferva- tions plus directes & plus multipliées, N’ignorons. nous pas tous ce qui fe pafle dans l'intérieur des foyers volcaniques? Connoiflons-nous les fubftances qui font naître & qui alimentent l'inflammation ? Conce- vons-rous comment le feu peut fe foutenir fans le concours de l'air, & imaginons-nous comment l'air pourroit fe renouveler dans ces cavités intérieures, pour être capable d’entretenir la combuftion? Sa- vons-nous comment les laves s’élevent des profondeurs de la terre jufqu’à remplir des craters qui font à deux mille toifes au-deflus de fa furface ? Dans l'étude de la nature nous trouvons tant de myftères, que dans une infinité de cas le plus habile n’eft que celui qui forme les conjectures les plus heureufes. Avant que je n’eus dirigé mes obfervations vers les phénomènes dé- pendans de l'inflammation fouterraine, on croyoit que la couleur noire éroit affectée à tous les produits des volcans ; on fuppofoit qu'une lave ne pouvoit avoir une autre teinte à moigs qu'elle ne-für décompofée; & pour les conftituer telles, les uns penfoient que les feux fouterrains ne travailloient qu’une feule efpèce de matières, que la bafe des laves étoit toujours effentiellement la même: les autres , après avoir vu fur des montagnes volcaniques quelques granits portant l'empreinte inconte{- table du feu, fe font imaginé que ces roches n'avoient pas encore fabi une affez forte chaleur pour devenir des bafaltes parfaits, que toutes les différentes pierres s’aflimiloient dans les foyers volcaniques pour donner des réfultats uniformes, & que les granits s’y changeoïienet en laves noires, &c. Mais j'ai prouvé qu'il y avoit des laves de toutes les couleurs, de toutes les contextures, de toutes les compoñitions, gte prefque toutes les efpèces de roches compofées ont pu leur ferv:x de bafe, quoique les roches argillo-ferrugineufes euffent été travaillées par les volcans beaucoup plus fréquemment que toutes les autres, & que les laves noires qu'elles produifent fuflent infiniment plus abon- dantes. Les foyers volcaniques placés à des profondeurs infinies réfident tou- ET D'HISTOIRE NATURELLE. 123 jours dans les matières qui font le produit immédiat de la grande pré- cipitation, & qui appartiennent par conféquent aux montagnes primi- tives. Ce n'ef pas cependant parmi les premiers produits d'une opé- ration dont Le réfultat a été la confolidation de lPécorce du globe, qu'ils fe font fitués; leurs feux n’ont pas travaillé les granits primor- diaux : ils fe font le plus fouvent établis dans le gene des roches formées par Les dépôts argillo-ferrugineux qui entraînoient fans doute avec eux une plus grande quantité de fubftances inflammables, & ce n'eft que plus rarement qu'ils ont trouvé de l'aliment parmi les granits & les genres de porphyres à bafe de pétro-filex. Mais comme l'ordre des dépôts n'a pas toujours été d’une exactitude rigoureufe, qu'il a été aflez fouvent interverti pour réunir & confondre des produits difté- rents, il fe trouve que toutes efpèces de roches ont pu être forcées à participer à la Auidiré des matières qui les environnoient, & qu’elles font ainfi entrées accidentellement dans la conftitution des laves, fans contenir tout ce qui auroit été niéceflaire pour entretenir l’inflam- mation fi elles euflent été feules. D'ailleurs les foyers volcaniques doivent occuper un immenfe efpace, ils doivent varier leur fituation , s'étendre, s’approfondir à mefure qu'ils délayent les matières qu'ils ont fuffifamment préparées pour les faire entrer dans leurs produits. Quelle effrayante capacité ne doivent-elles point avoir? par exemple, les cavités placées fous l'Ethna, en jugsant de leur écendue par laccumulation pe matières ferties de terre pour former une montagne de dix-fept cens toifes de hauteur & de cent miile de circuit. On ne trouve jamais aucun genre de montagnes, parmi les primitives, qui occupe un pareil efpace fans changer dix fois de com- potion. Voilà pourquoi le même volcan a quelquefois des laves qui font fi diflemblables entrelles; voilà pourquoi les laves de deux courans fuccefifs ne feront pas exactement Les mêmes; voilà pourquoi le même courant peut contenir des matières différentes & varier pluñenrs fois pendant Le tems d’une feule irruption (1). Cependant les laves de chaque volcan ont des caractères généraux a les diftinguent de celle des autres volcans ; chaque courant a aufli {es diftinétions particulières. Dans le Véfuve les grenats & les fchorls verds abordent; dans l'Ethna ce font les feld-fpaths & les fchorls noirs, &c. Après avoir raflemblé une immenfe quantité de laves de différens volcans, aprèsavoir obfervé attentivement le nombre infini de leurs (x) J'ai obfervé que les produits volcaniques font d’autant moins variés, que les foyers font plus éloignés des montagnes granitiques ; les volcans éteints du a7 di Vo eu Sicile beaucoup moins voifins que l’Ethna des monts Neptuniens , ont donné des laves plus uniformes-entr’elles & plus homogènes. - Tomg 1, Pare. I, an 2°. PLUFIOSE. Q 2 i24, JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE variétés, après avoir vu combien il étoit facile de s'égarer au milieu de tant de compofitions différentes, & combien l’étude dans le défordre devenoit pénible, j'ai cru néceflaire & poffible de divifer toutes les laves en différens genres | de compofer ces genres de laves ayant des caractères généraux qui établiroisut des rapports entr'elles, & des caractères particuliers , mais conftans qui dift ngueroient chacune d'elles & formeroient des efpèces, & de ranger enfin parmi les fimples va- riétés ure infiniré d’accidens de compoñrtion, de couleur, & de con- textures, lorfqu'ils n'infuent point fur les rapports qui ont déter- miné les divifions fupérieures. Après avoir fait l'ellai de différentes méthodes pour l’arrangement des laves dans ma colleion , il nf’a femblé que la meilleure manière d’é- tablir les genres, feroit de fes fonder für la fubftance qui fert de prin- cipale bafe à la roche dont la lave eft conftituée, & en fuivant ce principe, jai cru pouvoir réduire à quatre dénominations générales toutes les matières qui forment les bafes effentielles des différentes lavess ce qui produit quatre genres. Le premier renferme les laves qui out pour bafe ou la roche de corne ou le trapp, ou le fchorl en mafle, trois fortes de pierres qui peuvent être regardées comme des variétés de la même efpèce, relativement au rôle qu’elles jouent dans les vol- cans, & par rapport aux effets du feu fur elles. Je les réunis donc fous la dénomination commune de roches argillo-ferrugineufes. Le fe- cond genre comprend les laves qui ont pour bafe le perro-filex; celles. qui l'ont de feld-fpath conftituenc le troifième genre, & j'ajoure un quatrieme genre pour des laves à bafe de grenats qui ÿ quoique peu nombreufes, doivent occuper une place diftinéte& déterminée par les mêmes principes qui ont fixé les autres. Ainfi pourront s'adap- ter à mon fyftême tous les genres nouveaux que nécefliteront les ob- fevations poftérieures, fans obliger à changer l'ordre de ceux déjà établis. Ô ; Dans les montagnes primitives, il n’y a prefque point de pierres qui puiffent être confidérées comme vraiment homogènes. De même dans les volcans, il n’y a que bien peu de laves dont la compofition foit uniforme; la bafe de prefque toutes renferme ou des lames, ou des cif- taux qui paroiflent d’une nature différente de la fubftance dans la- quelle ils font empätés. Ce font ces matières en apparence étrangeres au fond des laves, que j’ai choifies pour déterminer les efpèces. La pre- miere place de chaque gente eft deftinée pour la lave qui paroît homo- gène, & les efpèces fubféquentes font caractérifées par la narure de {a fubftance renfermée dans la bafe. Mais ces corps diftinéts fe téuniffenc fouvent, de plufieurs fortes, dans la même bafe, & de leur aflocia- tion entreux, pris deux à deux ou réunis en plus grand nombre, jai augmenté la fuite des efpèçes. J'ai voulu ainfi prévenir l'incer- Ji, ET D'HISTOIRE=:NATURELLE. . 1$ titude & l'embarras où laïifferoient des laves dans lefquelles fe trou- veroïent des criftaux de nature différente a-peu-près-en égale quantité, fi je métois borné à déterminer les efpèces d’après la nature de la fubftance hétérogène dont la quantité domineroit fur celle des autres, D'ailleurs, dans une pâte qui contient déjà des corps criflailifés , formés dans lé fein de la roche, l'apparition d'une nouvelle fubftance annonce toujours un changentent notable dans les principes qui ont confttué la male, & j'ai voulu que ma méthode de diftribution appelâc plus particulièrement l'attention fur cette Confidération , dont je ferai fentir l'importance. Je n'ai point fait entrer dans mon tableau les variétés qui dépendent de chaque efpèce, elles fonc trop nombreufes & trop arbitraires. Elles naiflent des différentes fortes de contextures, de couleurs , de dureté, de denfité, par rapport aux bafes, ainfi que de la multiplicité , de la grandeur , de la figure des criftaux diftinéts qu’elles renferment. Dans cette première divifion , je ne confidère donc les laves que fous le rapport de leur compofition, & en tant que la fluidité ne leur a point occafionné de changement notable dans leur conftitution & qu'elles confervent encore tous les caraétères extérieurs des pierres ordi- naires qui ont pu leur fervir de bafe. Une mafle de lave qui auroit quelques pores, pourvu que dans l'intervalle des cavités occafionnées par un commencement de bourfoufflement , elle eût confervé fes carac- tères primitifs , pourroit être placée parmi les laves compactes, pour completter les fuires , en faifant abftraction d’un petit nombre de cavités dont la formation n’auroit apporté aucun autre changement apparent dans la partie de la mafle qui en feroit exempte. La fuite au mois prochain. 126 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE EDR PR CES CPE GER 7 EE CNE 2 TER VE ET ESS SE SX REC MÉRRMRRAENERRES ASTRONOMIE: Par JÉRÔME Le FRANÇoïs (LALANDE), de l’Académie des Sciences de Paris, de celles de Londres , de Péterfbourg , de Berlin, de Stockolm, de Bologne, 6c. &c. Infpedeur du College de France , & Direëeur de lObjervatoire de l'Ecole Militaire : troifième édition , revue & augmentée, 3 vol. in:4°. À Paris, chez la veuve Defaint, rue du Foin-Saint-Jacques. M. DCC. xGur. ExTRAIT par J.C. DELAMÉTHERIE, & a ET Ouvrage, dit l’auteur , eft Le fruit de quarante ans de travail, » & le réfultat de ce qui s’eft fait depuis deux mille cinq cens ans en * Aftronomie (1). . . . [l feroit à fouhaiter que les livres d'Aftronomie » devinflent plus fréquens & plus connus. L'étude en deviendroit plus # ‘attrayante & moins sèche. Elle feroit bientôt un objet plus général 5 d'émulation & de curiolité ». En préfentant à nos Leëteurs un extrait détaillé de ce favant ouvrage, nous le mettrons à même de connoître l'état actuel de l’Aftfronomie. Ceite belle partie de nos connoiffances eft une des branches les plus curieufes & les plus intéreflantes de la Phyfique. Elle eft la bafe de la Cofmogonie ou du fyftème général de l'univers, qui dans tous les rems a fait la principale étude des fages & de la haute Philofophie. En expofant Les progrès immenfes qu’a faits l’'Aftronomie dans ces derniers tems, ce fera remplir Le but principal de ce Journal qui eft de préfenter à nos Lecteurs les progrès de routes les parties de la Philofophie naturelle, autant qu'il eft en notre pouvoir; car on fait que la communication dfficile avec les pays étrangers , la diverfiré des langues nous empêchent fouvent de faire tout ce que nous delirerions à cet égard. Nous réitérons ici nos invitations aux favans pour nous aider dans cette tâche difiicile & fi intéreffante pour le progrès des fciences, On diftingue, comme l’on fair, deux efpèces de corps céleftes ; Re de (1}-Le mot Affronomie vient de deux mots grecs Azrmp af2re , Noos Loi , loi des ares, ,Le mot fphère vient du mot grec Supe, qui fignifie une boule. ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 12L Les uns font lumineux par eux-mêmes , tels font le foleil & Les étoiles fixes , lefquels brillent de leur propre lumière. Les autres font opaques, comme notre terre, les planètes & les comètes. Leur lumière.eft réfléchie du foleil ou des autres aftres, L'Aftronomie s'occupe peu de la nature-de ces corps. Son principal objet eft d'en calculer les mouvemens. Pour bien failir la nature de ces mouvemens , il faut toujours avoir préfens les faits fuivans : Les étoiles & le foleil font à-peu-près immobiles ; Par conféquent tous les mouvemens que nous leur attribuons ne font qu’apparens, & font une fuite des mouvemens de la terre. La terre a deux mouvemens principaux : un diurne qui s'achève en vingt-quatre heures. On appelle axe le diamètre autour duquel elle eft ra tourner P P ; & les extrémités de ce diamètre font les poles (1) eZ. À Fe fecond mouvement de la terre eft l’annuel qu’il achève en 365 : jours autour du foleil S, en décrivant une ellipfe (f£g. 3). Toutes les planètes principales, mercure, vénus (la rerre), mars , jupiter, faturne & herfchel, tournent également autour du foleilS dans des orbites elliptiques (fg. 3 ). Ces planètes font par conféquent tantôt plus éloignées du foleil, lorfqu’elles font au point A, ce qu'on appelle aphélie , tantôt plus rapprochées , lorfqu’elles font au point P , ce qu’on appelle périhélie. On dit périgée & apogée quand on parlede la terre. On 2ppelle excentriciré la différence SC, qui eft entre la ligne S À qui exprime l’aphélie, & la ligne C P qui exprime la diftance moyenne. La ligne A P s'appelle la ligne de apfdes. Les planètes fecondaires, qui font la lune, les fatellites de jupiter, de faturne & d’herfchel , tournent également dans des orbites elliptiques autour de leurs planètes principales. Mais les fatellites font emportés le long de l'orbite de leurs planères principales : ce qui change l’ellepricité de leurs orbites particulières, en une autre courbe qu'on appelle épicicloïde (fig. 7 ). Soit S le foleil, T la terre qui tourne dans fon orbite; L'la lune & {on orbite qui feroit elliptique , fi la terre étoit immobile ; mais cette orbite à caufe du mouvement de la terre fe changera en l’épicicloïde EEE. Nous verrons que le foleil lui-même a un petit mouvement propre , qui emporte avec lui toutes les planètes, & change par conféquent en épicicloïdes leurs orbites elliptiques. (x) Moxcw , verso , je tourne. » - . 2 A'perus, aréos urfa, pole arétique , ainfi nommé à caufe du voifinage de la conftellation de lourfe, 128: JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. Les plans de toutes les orbites planétaires ne font point parallèles entr'eux ; mais ils font tous inclinés les uns fur les autres, de manière cependant qu'ils ne font éloignés les uns des autres dans leur plus grand écartement que de 8° environ, & fe trouvent tous renfermés dans l'étendue du zodiaque Z Z, fre. 2. On rapporte toujours les orbites des planètes à celle de la terre, c’eft-à-dire , à celle qu'on fuppofe appartenir au foleil (en lui attribuant les mouvemens de la terre ), & qu’on appelle écliprique ; EE. L’écliptique eft au milieu du zodiaque, On appelle nœuds les endroits où les orbites planétaires coupent l’écliptique. Le nœud qui eft Le plus près du point équinoxial s'appelle . nœud afcendant : & l'autre zœud defcendant. L’axe de la terre n'eft point parallèle à l’axe du plan de fon orbite, mais lui eft incliné de 23° < environ: c’eft ce qu’on appelle lobliquité de l’écliptique. d Tous les corps céleftes tournent fur leurs axes : ce qui eur donne une figure fphéroïde. On a beaucoup difputé autrefois fur la caufe phyfique des mouvemens des aftres : aujourd’hui on s’en tient aux principes fuivans, Toutes les planètes, toutes les comètes , ont reçu une impulfon ou force de projection au-delà de leur centre. Certe force a été appliquée à la terre à — de fon rayon au-delà du centre , fuivant Jean Bernoulli ; mais, dit Lalande , en rectifant le calcul de Bernoulli, on trouve que ce n'eft qu'a +. Pour mars la force a été appliquée à = de fon rayon au-delà du centre, * Pour jupiter à Z Le A 19 Pour la lune à =. On n'a pas encore fait le calcul pour les autres planètes n our le foleil. ip Tous ces aftres agiflent enfuite les uns fur les autres, ou s’attirent réciproquement; cette attraction modifie la force première de projection, & en, change l’aétion en mouvement elliptique, autour d'un centre principal: Les aftronomes géomètres imitant aujourd’hui l'exemple du grand Newton, abandonnent toute explication phyfique de la caufe de l'attraction. [ls s’en tiennent à l'hypothèfe de cet homme célèbre, & fuppofent avec lui, « Que tous les corps céleftes ont d'abord été placés aux diftances où ils fe trouvent aujourd'hui : qu'ils ont reçu une impulfon qui paflant à une diftance plus ou moins confidérable de leur centre de gravité, leur a donné le double mouvement qu'ils ont de rotation & de tranflation : qu'ils s’attirent ou agiflent Les uns fur les autres en raifon directe des mafles & Le ET D'HISTOIRE-NATUREILE. 129 & de l'inverfe des quarrés des diftances : qu'en vertu de cette attraction leur mouvement de tranflarion eft changé en mouvement elliptique autour d'un centre principal : ces centres fout les foleils pour les planètes principales & les comètes ; & pour les planètes fecondaires, ce font Les planères principales. Ce font ces attractions particulières qui caufent les inégalités qu’on obfeive dans les mouvemens des corps céleftes , lefquelles inégalités fonc exprimées fous le nom de perturbations. On appelle en général équations en Aftronomie lexpreflion de Ia différence qu'il y a entre les mouvemens réels d’un aftre , & ceux qu'il auroit, s’il fe mouvoit d’une manière uniforme. Les équations particulières qu’on appelle perturbations ont été foumifes au calcul dans ces derniers tems par les plus habiles géomètres : ils ont fait voir qu’elles étoient la caufe de toutes les inégalités que Les planètes principales & fecondaires , ainfi que les comètes, éprouvoient dans leurs différens mA , tels que l'inclinaifon de leurs orbites, celle de leurs axes, la polition des nœuds, le tems de leurs révolutions, les lieux des apogées, ou aphélies. . .. On ne recherche pas d’ailleurs quelle eft la caufe de l'attraction. Les uns obfervent, & Les autres calculent. Cependant il en eft qui réuniflent les deux parties. Les aftronomes obfervateurs ont fait Les plus belles découvertes par le moyen des inftrumens admirables qu'on a inventés. Ces inftrumens font en général de trois efpèces. Les uns divifenc les différentes parties de l’efpace avec une précifion furprenante, telles font Les différentes fections du cercle, comme le fextant, le quart de cercle. On fait aujourd'hui des cercles entiers qui‘ont encore plus de précifion, Enfin Les micromètres, héliomètres. De‘feconds inftrumens divifent le tems avec la même précifion, que les premiers divifent l’efpace, telles font nos pendules. Enfin les troifièmes inftrumens font pour grofir les objets, Tels font, 1°. les lunettes découvertes en 1609 par un Hollandois; 2°, les télefcopes dont la première idée paroît due au P. Merfenne en 1639, & qui ne fut exécutée qu'en 1663 par Jacques Grégori. M. Herfchel a porté les rélefcopes à un grand point de perfection. Son télefcope de 20 pieds de foyer péut groflir près de 6000 fois, & celui de 40 pieds produit un bien plus grand efet, Les aftronomes géomètrés ont enfuite calculé les mouvemens des aftres, d’après les obfervations exactes & les joix de l'attraction : c’eft fans doute la pattie la plus élevée des connoïiflances humaines, & quia été portée à un point étonnant par la perfection des différentes méthodes de Panalyfe, Tome 1, Part, 1, an 2°, PLUVIOSE. R 77 24 130 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Des Conflellations, Il faut un point fixe, auquel on puifle rapporter les mouvemens des corps céleftes, On a choifi- pour cet obier Les étoiles qu'on avoit cru dans les premiers tems immobiles ou fixés. Pour faciliter ce travail, les anciens afhionomes avoient divifé tout le ciel ou frmament en trois grandes portions, le zodiaque, l’'hémif- phère boréal, & l’hémifphère auttral. Chacune de ces régious fut fous-divifée en différentes portions d'étoi- les, qu'on a appelées conftellations, & auxquelles on a donné différens noms. Hipparque fit un catalogue de 1022 étoiles, qu'il diftribua en 48 confellarions : 12 dans le zodiaque, 21 au nord, & 15 au midi. Les douze conftellations du zodiaque font, le belier, le raureau, les gemeaux , l'écreviffe ou cancer, Le lion, La sie la bilance, le Jcorpion, le fägittaire , le capricorne , Le verfezu & les poifJons. Ces conftellations ont donné leurs noms aux 72 parties ou fignes du zodiaque, qui fe divifent en 30 degrés, le degré en foixante minutes, la minute en foixanre fecondes, la feconde en foixante tierces. On a beaucoup difputé fur l'origine de ces noms; mais il paroît probable qu'ils ont été donnés par les Egyptiens, & qu'ils avoient tous rapport, où à l’agriculture, ou aux faits de la nature. Les Chinois ont divifé le zodiaque en 28 conftellations. Les conftellarions boréales que Hipparque avoit fixées au nombre de 21, furent enfuite portées au nombre de 23. Leurs noms font : la grande ourfe, la petite ourfe, le dragon, Céphée, Caffiopée, Andro- mêde, Perfée, Pégafe, le perir cheval, le triangle boréal, le cocher, la chevelure de Bérénice, Le bouwwier, la couronne boréale , Le Jerpen- raire , le ferpent , Hercule, l'aigle, dntinoüs, la fléche, la lyre, le cygne, le dauphin. … Les quinze conftellations méridionales font : orion, la baleine, l'éri- dan, le lièvre, le grand chien, le petit chien, l'hydre, la coupe, le corbeau, le centaure, Le loup, l'autel, le poiffon auflral, le navire, la couronne auflrale. Les modernes ont formé de nouvelles conftellations. En 1624 , Bartfchius publia un planifphère, où on trouve fept nouvelles conf- tellations boréales, qui font /a giraffe, le tigre fleuve, le jourdain, la mouche, la colombe de Noé, la licorne, le rombe. Depuis ce tems on en a encore ajouté d’autres. On a aulli formé de nouvelles conftellations dans l'hémifphère auf. tral. Bayer y en avoit ajouté douze, & Lacaille en forma 14 autres ; mais il faut voir toutes ces conftellations dans les planifphères ou cartes céleftes, / er ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 131 On a divifé.les étoiles à raifon de leur grandeur; autrefois on en comptoit de fix grandeurs différentes, 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6° gran- deurs. On en diftingue aujourd'hui de quatre autres grandeurs plus peti- tes, 7°, 8,9, 10° grandeurs. Les étoiles principales ont reçu chacune un nom par les anciens altronomes; cela étoit néceflaire pour y rapporter les obfervations aftro- nomiques. Dans ces derniers tems, les aftronomes ont multiplié leurs obfer- vations fur les étoiles, & en connoiflent un nombre confidérable. Celles du zodiaque font aflez bien connues. Lacaïlle a donné les obfervations de 10900 étoiles dans l’hémif= phère auftral. Lalande fait la même opération dans l’hémifphère boréal, Il s’eft afluré de la pofñtion de plus de 15000, & il promet celle de quinze autres mille. À M. Herfchel a cherché à déterminer par approximation le nombre des étoiles avec un télefcope de 20 pieds. Il eftime à 44 mille le nombre de celles qu'il apperçut dans un efpace de 8 degrés de longueur fur trois degrés de largeur. Ce qui, en fuppofant le même nombre proportionniellement dans toute l'étendue du ciel ,en porteroit le nombre à 75 millions. ; Mais fi on fait entrer dans ce calcul celles qui font dans la voie lactée, dans les nébuleufes, le nombre des étoiles que nous pouvons appercevoir fera enco:e bien plus confidérable. De l'apparition & difparition de quelques Etoiles. Un des phénomènes les plus intéreflans que préfentent les étoiles, eft l'apparition & difparition de quelques-unes. Les anciens en citent plufieurs exemples, dont nous allons en rapporter quelques-uns. Cufpinianus parle d’une étoile qui parut en 389, près de l'aigle; elle fut auf brillante que Vénus pendant trois femaines, & difparut enfüuite.* Tycho-Brahé obferva dans le taureau, le 11 novembre 1572, unet étoile qui, dès le commencement de fon apparition, furpafloit Sirius, & même Jupiter périgée; elle diminua peu-à-peu, & en mars 1574 on la perdit de vue. Kepler en 1604, en obferva une nouvelle qui fut 3-peu-près auñli brillante que celle-ci. - Mais ce qu'il y a de plus remarquable, @cft que quelques-unes de cés étoiles ont des périodes reglées pour leur apparition. La chan- geante de la baleine eft dans ce cas; fa périoce elt de 353 ou 334 Tome I, Part. I, an 2°. PLUVIOSE, R 2 + 132 JOURNAL DE PHYSIQUE, DÉ CHIMIE jours. Néanmoins Hévelius dit qu'elle a été quatre ans fans paroître, Il ÿ a un aflez grand nombre de ces étoiles changeantes. Trois fentimens partagent les aftronomes fur la caufe de l'appari- tion & difparition régulière de ces éroiles. Riccioli fuppofe que ces étoiles ne font pas lumineufes dans toute leur furface : que leur grand éclat eft lorfque route leur partie lumi- neufe eft tournée vers nous ; & qu’elles difparoïflent lorfque leur : partie obfcure nous regarde, Joulliaud foutient à peu-près la même opinion. Maupertuis fuppofe que ces étoiles font extrèmement applaties, Lorf. qu'elles nous préfentent leur furface large, nous les voyons dans tout leur éclat : au contraire elles diminuent ou difparoiflent lorfqu'elles ne'nous préfentent que leur tranchant. Quant aux étoiles qui paroiflent s’éreindre , où au moins dont [a lumière diminue fenfiblement, & qui enfuite reparoiflent avec un nouvel éclat, mais non pas à des périodes replées, Newron penfe qu'elles font ranimées par des comètes qui viennent s'y précipiter & s’enflam- ment. Du mouvement de quelques Etoiles. Plufieurs étoiles ont des mouvemens propres : & quoiqu’on appelle Les étoiles, fixes, c’'eft-à-dire, immobiles, iln’en eft peut-être aucune qui Le foit réellement; au moins a-t-on déjà remarqué un mouvement réel dans plufeurs. Halley. comparant la pofition des étoiles rapportées dans l’Almagafte avec celles qu'il obfervoit, s’apperçut.qu'il y avoit de la différence. Aldebaran , fuivant cet habile aftronome, devroit être 15° plus au nord de l’écliprique : & il eft 20’ plus au fud que dans Prolémée. Sirius devroit être 20’ plus au nord : & il eft 22° plus au fud, Arëélurus a avancé au midi de 33'. L'Epaule d'Orion eft plus au nord d’un degré que fuivant le catalogue de Ptolémée. Caflini trouva que depuis 1672 jufqu’en 1738, Aréturus s'étoit rapproché de l'écliptique de 2/ : ce qui feroit 3° 2// par fiècle. Le Monnier, en 1769 , a trouvé ce mouvement de 4' 5" vers le midi. Si on fuppofoit la parallaxe de cette étoile être 1", fon déplacement réel feroit de Soooooco de lieues par année. Sirius a également changé de laritude ; on eftime ce changement de latitude vers le midi être de 2’ 7" pour un fiècle; & 1/13” vers l'o:cident, M. Maskeline, en 1767, compara la pofition des fept étoiles fuivantes avez celle que Bradley lenr avoit afigrée en 1755. Il conclut que leur mouvement propre en afce#ion droite pour chaque année étoit pour ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 133 Sirius — 0" 63 ; pour Caftor — 0" 28; pour Procyon— o// 80; pour Pollux — 0" 93 ; pour Régulus — o/ 41 ; pour Ar@urus — 1" 40; pour l'Aigle +0! 57. L Caflini , Lacaille, Mayer & tous les aftronomes fe font aflurés de ce mouvement des étoiles. De Lambre eftime que l'afcenfion droite de « des gémeaux diminue de so" en cinquante ans. ; Que celle de 8 de la vierge augmente de 12 pat année, Sur 213 étoiles du catalogue de Flamfteed , dont Lalande a comparé les longitudes avec celles de Lacaille, il a reconnu qu'il y en a 41 donc le mouvement diffère de plus d’une minute de ce qu'il devroit être en foixante ans.' On 2 attribué, dit-il, la caufe de ces variations aux attractions des corps céleftes ; mais le déplacement du fyftême folaire que j'ai démontré a fervi à M. Herfchel pour les expliquer: en forte que ces mouvemens pourroient encore être purement apparens. Cependant celui du foleil peut donner lieu de croire qu'il ÿ en a de femblables dans quelques étoiles, Des Etoiles doubles & mulriples, On appelle étoiles doubles, ou multiples, celles qui , vues avec les lunettes, paroiflent compofées de deux étoiles, ou méme de plufeurs, La première étoile du bélier eft compofée de deux étoiles bien diftinctes. . M. Herfchel en a obfervé 97 doubles, & plus de 600 triples, qua- druples , quintuples, fextuples. . .. : Ce font des étoiles qui, à caufe de leur diftance , nous paroiffent très: proches les unes des autres. Des Planetes autour des Etoiles. On a cru obferver des planètes autour de quelques étoiles. Grifchow , en 1748, écrivoit d'Angleterre que Bianchini avoit obfervé une planète qui tournoit autour d'une étoile fituée près de la lyre. M. Herfchel a cru avoir apperçu une planète autour de l'étoile appelée Rigel. Mais ces obfervations n’ont pas été confirmées. L’analogie ne permet cependant pas de douter que les étoiles n'aient leurs fyftêmes planétaires & cométaires comme notre foleil, De la Voie laëtée & des Nébuleufes. Démocrite avoit dit que la voie lactée ou gallaxie étoit un affemblage de pétites étoiles ; & fon opinion a été confirmée par toutes les obfer- =" 134 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE vations, M. Herfchel a mis cette vérité hors de doute par le moyen de fes grands télefcopes. On obferve dans Le ciel des petits efpaces qui font de la même natare que la voie lactée. Les nébuleules diffèrent de ces petits efpaces elles paroiffenr comme un nuage blanchâtre. Simon Marius eft le premier qui en ait parlé en 1614; il décrivit celle d’Andromède, Depuis ce tems les aftronomes ont reconnu un grand nombre de nébuleufes qu’on regarde ainfi que la voie lactée, comme un aflemblage d'étoiles qui par leur diftance ne peuvent être diftinguées, + Cependant Lacaille ne regardoit point cela comme certain ; & Mairan aimoit mieux regarder les nébuleufes comme une portion de lumière zodiacale produite par les atmofphères de plufieurs étoiles, M. Herfchel a reconnu dans le ciel des couches /rara, qui font fi fécondes en nébuleufes qu'en une demi-heure il en découvrit trente-une en promenant fon télefcope dans une de ces couches. Îla donné un catalogue de mille nébuleufes. Il a vu que ces nébuleufes n’étoient pour la plupart qu'un amas d'étoiles. De la Lumière zodiacale. La lumière zodiacale eft une clarté, ou une blancheur fouvent affez femblable à la voie laétée , mais plus foible; on f'apperçoit dans le ciel en certain tems de l’année, après je coucher du foleil ou avant fon lever; elle fe préfente en forme de lance, de pyramide, de cône, ou de fufeau, dont. la bafe eft vers le foleil. Son axe: incliné à l'hori- zon eft tout entier dans le zodiaque, dont certe lumière fuit la di- rection ( fe. 7). Elle fut obfervée principalement en 1683 par Dominique Caflini, qui lui. donna le nom qu'elle porte. On ne doute point aujourd’hui que la fumière zodiacale ne foit larmofphère du foleil; car elle accompagne toujours cet aftre. Cette atmofphère eft très-applatie vers fes pôles, & fort étendue autour de l'équateur du foleil, comme l'a fait voir le célebre Euler. On ignore la:véritable étendue de cetre atmofphère. Mairan prétend qu'elle s'étend jufqu’à l'orbite terreftre, comme nous allons le voir, De l'Aurore boréale. Cette lumiere appelée boréale, parce qu’elle paroît ordinairement du côté du nord, elt fort commune, & femble appartenir à l’atmof- phère terreftre. M. Franklin a fait voir qu'elle a un rapport mani- fefte avec l'éleétricité, & c'eft aufli le fentiment de MM. Canton, Beccaria, Wilcke, & de la plus grande partie des phyficiens. n * ET D'HISTOIRE-NATURELLE. y 13 M. de Mairan croyoit que l'aurore boréale dépendoit de Ja lumière zodiacale , ou a:mofphère du foleil, qui venant à rencontrer les . # , P ; ed ga . parties füpérieures de l'armoiphère terreftie, y rombe fous formie lunmineufe, L’autore boréale fit varier l'aiguille aimantée, qui eft prefque toujours à Ë o D J dans ce rems-là agitée. - Elle fe préfence le plus fouvent fous différentes couleurs, fur-tout | PE P : he dans les pays du nord. Ces couleurs fonc un effec de la réfraction que la d'imièce éprouve dans l’acmofphere. De.la Longitude & de la Latitude, On a fuppofé dans le ciel deux principaux cercles , auxquels on rapporte tous Jes mouvemens des aftres. (On doit obferver qu'il n'y a point de cercles dans les mouvemens des corps céleftes, mais feulement des ellipfes ; les figures des aftres font aufli routes fphéroïdes. ) Le premier de ces cercles eft l’écliptique F F, fg. 1 , qui eff l'efpace que la terre parcourt dans le cours de l’année. Mais comme on rapporte ordinairement le mouvement de la terre au foleil , on dit que le foleil parcourt l'écliptique dans le cours de l’année. Nous avons vu que l'écliptique fe trouve au milieu du zodiaque. L’équateur eft le cercle A À , autour duquel tourne la terre : ce qui fait croire que toute la malle du firmament tourne autour de ce cercle, P P en font les pôles ou extrémités de l'axe. L'écliptique eft incliné fur l'équateur d'environ 23° :, c’eft-à-dire, qu'il le coupe aux points E C, f£g: 2, fous des angles de 23° :, c’eft ce qu'on appelle l'obliquité de l'écliptique. Cette obliquité dimi- nue chaque année. È La terre, dans fon cours annuel, revient à l’équinoxe du printems, couper chaque année l'équateur au point E { fg. 2). C'eft ce qu'on appelle POINT ÉQUINOXIAL ; elle s'en éloigne à mefure qu'elle avance le long de l’écliprique vers les tropiques T T, fig. 1. Si on rapporte au foleil ce mouvement de la terre, & qu'on fup- pofe qu'il parcourt l’écliprique, on mefurera fon cours le long de l'écliptique, en partant du pont equinoxial. On appelle LONGITUDE la diftance où il eft du point équinoxial. S’il eft diftant de ce: point de 10, 20 degrés, on dit qu'ila 10, 20 degrés de longitude. S'il s’eft avancé de 30 degrés, on dit qu'il a fait un figne. S'il left de 30, 60, 90, 120 degrés, on dit qu'il a fait un, deux, trois, quatre fignes, ce font les fignes du zodiaque, le belier, le taureau, les gemeaux , le cancer. Cewpoint équinoxial n'eft point conftant par rapport aux étoiles 136 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fixes. Depuis l'an 128 avant notre ère jufqu'à 1750, il a fair 26° 26!; c’elt ce qu'on appelle la préceflion des équinoxes. Les étoiles ont une longitude comme le foleil. Leur longitude eft leur diftance du point équinoxial, mefurée le long de l'écliptique, & on fait à leur égard le même calcul que pour Le foleil, Il en eft de mêne pour les planètes & les comètes, On diftingue deux efpèces de longitude, la vraie & la moyenne. La longitude vraie eft celle qu'a l'aftre dans l'inftant où on l'eb- ferve. : É La longitude moyenne eft celle qu’auroit l’aftre s'il fe mouvoit d'un mouvement uniforme. La LATITUDE eft la diftance d’un aftre à l'écliptique , laquelle diftance eft toujours mefurée fur les cercles du méridien M, frg. 1. Ainfi qu'on fuppofe deux étoiles ee qui foient fous le même méridien, une éloignée de 10° de lécliptique, & l'autre de 20°, on dira que la latitude de la première elt de 10°, celle de la feconde de 20°, On fent que la latitude du foleil (ou plutot de la terre} eft zéro, puifqu'elle ne quitte jamais lécliptique. De l'afcenfion droite & de la déclinaifon. Si, au lieu de rapporter les mouvemens des aftres à l'écliptique , on les rapporte à l'équateur AA,fig.r,;ou EQCL F, fig. 2, ce [era l’afcenfon droite & la déclinaifon. s L’ASCENSION DROITE d'un aftre eft fa diftance du point équino- xial y mefurée Le long de l'équateur. Suppofons cet aftre fur l'équa teur, & diftant du point équinoxial de 10, 20°, on dit qu'il a 10,2Q degrés d’afcenfion droite. Mais fi cet aftre n’eft pas fitué fur l’équateur, mais en eft plus ou moins éloigné, ce fera fa DÉCLINAISON. Suppofons qu'il en foit à o degrés, on dira que cet aftre a 30 degrés de déclinaifon; elle fera oréale ou auftrale , fuivant que l’aftre fera au nord ou au midi de l'équateur, Îl faut bien faire atrention à ces idées, parce que les aftronomes rapportent toutes les poftions des aftres au point équinoxial. Tanrôt ils les mefurent le long de l'équateur, ce qui donne les afcenfions droites & les déclinaifons : tantôt ils les mefurent le long de l'éclip- tique, ce qui donne les longitudes & les latitudes. Ainfi, pour déterminer le lieu d'ine comète dans. fa courfe rapi- de, oh dit tel jour, à telle heure, elle avoit tant de degrés de lonai- tude & de latitude, ou tant de degrés d'afcenfion dréite & de décli- naifon., On trouve auflirôt le lieu où elle étoir, comme lorfqu'on dit far terre: telle ville eft à vel degré de longitude & tel degré de latitude, on connoît fa pofition, D e - ET D'HISTOIRE -NATURELLE, 137 De La Parallaxe. On diftingue deux efpèces de parallaxe, la diurne & l’annuelle (1). La parallaxe diurne eft la différence entre le lieu où un aftre paroït vu de la furface de la terre O, fig. 5, & celui où il nous paroîtroit, fi nous étions à fon centre T, c’eft la parallaxe diurne. La parallaxe annuelle ou la parallaxe du grand orbe differe de celle- ci, fe. 6. ns la terre eft fort éloignée du fuleil, nous ne pouvons apper- cevoir , ni rapporter Les planètes à l’endroit où nous les rapporterions fi nous étions dans Le foleil. La longitude d’une planète P vue de la terre T eft différente de la même longitude, fi on voyoit du foleil S cette même plante. : Cette longitude vue du centre du foleil, s’appelle Aéliocentrique. Ec celle vue du centre de la terre, s'appelle géocentrique. La parallaxe ANNUELLE ou du grand orbe eft la différence de ces deux longitudes : c’eft-à-dire que c’eft la différence entre le lieu où un aftre P paroît vu du centre de la terre T, & celui où il paroi- troit vu du centre du foleil S, fg. 6. La parallaxe eft donc une opération purement trigonométrique. On fait que dans un triangle O T H (fg. 5) connoiflant un côté &. deux angles, on connoît Les deux autres côtés, & le troifième angle. Soit T le centre de la terre: O le point de fa furface, où eft placé l'obfervateur : T O Z la verticale, une planète P, fituée dans cette verticale, n'aura point de parallaxe, puifque les points O & T font dans la même ligne. Si la planète fe trouve au contraire aux points L ou H, le lieu de la planète, vue du centre de la terre, eft fur la ligne T H ou T L. Ce même lieu, vu du point O, furface de la terre, eft fur la ligne O H, O L.-On aura donc ‘des triangles T OH, T OL qu'on appelle sriangles parallaétiques. On connoît la ligne T O, qui eft le rayon de la terre. Si on fuppofe la planète au point H, ce fera la parallaxe horizon- tale, dont l'angle T O H eft droit. Refte donc à déterminer l’un des autres angles, par exemple, l'angle OHT, c'eft ce qu'on fait par l’obfervarion. | On connoît pour lors un côté du triangle & Îes trois angles. On a par les tables la valéur des deux autres côtés, & ‘par con- (x) Parallaxe , IMapéañatis + differentia , vient du verbe grec qui fignifie cranfmurare; parce que la parallaxe pe peut être prife que par }+ chengement de lieu de la part de l’obfervateur. à Tome l, Part. I, an 2°. PLUVIOSE, : S 138 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE féquent la diftance de la planète, foit au centre, foit à la furface de la terre. | La parallaxe annuelle, on du grand. orbe,, fe mefure de même. Soit (fig. 6) S le foleil, T la terre, L le lieu d’une planète. Le triangle S T L fera le triangle parallactique. S T fera la diftance de la terre qu'on connoît. Il s'agira de déterminer les angles T L S & T SL; c’eft ce qu'on fera par l'obfervation, L’efpace ne nous permet pas d'entrer dans de plus grands dé- tails ; il fuffic de dire que l'angle de parallaxe étant connu , & un des côtés du triangle, on trouve par le moyen des tables des finus, la valeur des autres côtés du triangle. Nous allons en donner un exemple. La parallaxe O H T du foleil fuppofé au point H, fg. 5, eft 8" 6, fuivant les obfervations ; le rayon de la terre O T, qui eft le finus de cet angle, eft aufli connu: pour trouver la diffance du foleil à la terre, on cherchera donc le rapport du finus d'un angle de 8// 6, au rayon que nous fuppofons ici être la diftance T H du foleil de la terre. Or, fuivant les tables, le rayon d’un cercle eft 23984 fois plus grand que le finus d'un angle de 8// 6. Il s’en fuit donc que la diftance du foleil eft 23984 fois plus grande que le rayon de la terre, qui eft ici le fiaus de l'angle parallatque. Ce rayon de la terre eft de 1432 © lieues de 2283 toifes chacune : lefquelles multi- pliées par 23984 donnent 34357480 lieues pour la diftance du foleil à la terre. Des taches du Soleil. Le foleil eft l’aftre principal par rapport à nous. Néanmoins fa nature nous eft peu connue. Il paroît bien être un corps enflammé, Mais quel eft ce corps? nous n'avons à cet évard que de foibles analogies. Ses taches font ce qui peut le mieux nous le faire con- noître. : Suivant Jofeph Acofta les taches du foleil avoient été obfervées au Pérou , avant qu’elles Le fuffent en Europe ; elles furent déçouvertes en 1610. Galilée eft un des premiers qui les ait obfervées. M. Zach a vu dans les papiers d'Harriot en Angleterre des obfervations des taches qui datent du 8 Décembre 1610 ( Ephémerides de Berlin, 1788, pag. 154 }. ) Fabricius eft le premier Auteur qui ait publié par écrit les taches du foleil. : Le P. Scheïner en a revendiqué la découverte. IT dit qu’au mois de mars 1611 regardant le foleil avec une lunette d'approche’ à'travers de quelques nuages, il en apperçut pour la premiere fois Les taches qu’il ET D'HISTOIRE- NATURELLE. 139 fit voir au P. Cyfari, & à plufieurs de fes difciples. IL les regarda d'abord comme des fatellites qui tournent autour du foleil. Galilée dit qu'étant à Rome au mois d’Avril 16117, il fit voir les taches du foleil à plufieurs perfonnes. IL les compara à des fumées ou à des nuages. Quelquefois, ajoute-t-il, il y en a beaucoup, d’autres fois point du tour. C’eft par cette raïfon qu'il réfute l'opinion de Scheiner, & dit que les taches ne peuvent être des farellites. Galilée a obfervé que les taches du foleil ne s’écartoient guère au-delà de 30 deprés de l'équateur folaire : ce qui a été confirmé par la plupart des obfervations, quoiqu'on en ait vu quelquefois au - delà. Les taches du foleil font des parties noires irregulières qu’on ap- perçoit de tems en tems fur la furface de cet aftre. Elles paroiflent tourner uniformément en 27 jours 7h. 37/, & tournent réellement en 25 jours 10h. comme le foleil. Les focules font des endroits du foleil qui paroiïfflent plus lumi- neux que les autres. On wobferve encore fur le foleil des nuages de lumiere, que M. Meffier a fuivis long-tems, Ils précèdent ordinairement les taches, Les ombres ou nuages font une nébulofité ou une atmofphere blanchâtre qui environne toujours les grandes taches. Les taches du foleil peuvent s’appercevoir quelquefois avec un .verre enfumé, & fans lunettes. Darquier à Touloufe en 1764 en obferva de cette manière une aflez grofle; & tout le monde la voyoit comme lui. _ L’hiftoire fait mention de plufieurs taches confidérables dans le foleil, qui en diminuoient même la lumière, En $23, le foleil eut une diminution de lumière qui dura 14 mois. En 626, la moitié du difque du foleil fut obfcurcie depuis le mois d'Oétobre jufqu’au mois de Juin. Les apparitions des taches n’ont rien de régulier. En 1611, on en a compté jufqu'a $O à la fois. Depuis 1650 jufqu'en 1670 on n’en voyoit qu'une où deux. Depuis 1676 jufqu'en 1684 Flamfteed n’en vit aucune, & même jufqu'en 1700 il en parut peu. De 1700 en 1710 on en obferva beaucoup; on fut enfuite quelque tems fans en voir, Mais depuis 1720 elles ont toujours été très-nombreufes. Elles fe tiennent ordinairement autour de l'équateur dans une zone de 60°, c’eft-à-dire, 30° de chaque côté. Elles fe nreuvent d’occident en orient, quoiqu'’elles nous paroiflent aller à l'occident. Quelle eft la nature des taches du foleil ? On ne peut pas dire avec Scheiner que ce foient des corps folides qui faflenc feur révolution autour du foleil, puifqu’on les verroit conftamment. Tome I, Part. I. an 2°, PLUVIOSE. S 2 140 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Galilée les regardoit comme une efpèce de fumée, de nuage, d'é- cume qui fe formoit à la furface du foleil, & nageoit fur un océan de marière fubtile & Auide. C’étoit aufMi l'avis de Hévelius, Lahire penfoit que les taches du foleïl font les éminences de diffé- rentes males folides, opaques, irrégulières, qui nagent dans la matière fluide du foleil, & s'y: plongent quelquefois en partie, ou en tota- lité. Ce fentiment paroît plus probable à Lalande. Peut-être aufli ces corps opaques ne font-ils que quelques portions de la mafle du foleil recouvertes ordinairement par le fluide ioné, & qui par le flux & reflux de ce fluide fe montrent quelquefois à découvert. Cerre idée expliqueroit pourquoi les taches paroiflent fous diffé- rentes figures, & à la même place qu'elles auroïent fi elles n’avoient pas difparu. Car Lalande s’eft afluré que les grofles taches qu'il a vues fans lunettes en 1752, 1764, 1776, 1778, étoient au même point phyfque du difque folaire dans leurs différentes apparitions, Ce qui lui fait croire qu'il y a’des points déterminés dans cet aftre pour la formation des taches. M, Wilfon en 1774 fuppofa que les taches n’étoient que des efpèces de grandes cavités, ou gouffres dans lefquels fe perd la lumière. Le P. Ximenès en 1771 difoit que les taches étoient des efpèces de volcans dans le corps du foleil, De la rotation du Soleil. Le mouvement des taches du foleil a fait voir que cet aftre tour- noit fur fon axe, comme la terre. Caffini avoit trouvé que le retour des taches par rapport à la terre s’achevoit en 27 jours 12h. 20". Pour en conclure le vrai tems de la rotation du foleil, il faic fouftraétion de l’efpace qu’a parcouru la terre pendant ce tems, & il trouve que la rotation du foleil s’achève en 2$ jours 14 heur. 8/. Les groffes taches que Lalande a obfervées fur le foleil en 1752, 1764, 1777 & 1778, qui paroiflent n’ètre que la même, lui ont paru faire leur révolution en 27 jours 7 heur. 37/ 28’; d’où il a conclu que la rotation du foleil s'achève en 25: jours 10 heures. La rotation des aftres fur leurs axes étant l’effer d'une impulfon ou choc donné à l’aftre, & qui ne pafle pas par fon centre, comme nous Pavons vu, on doit fuppofer que le foleil a reçu un pareil choc. Les géomètres n'ont pas encore calculé à quelle diftance de fon centre cet aftre avoit recu ce choc, ET D'HISTOIRE - NATURELLE: 0 ‘s4n CIDRE MN :°It En Ci 35: 1ENHOHVUSr ZE ) De l'inclinaifon de l'Equateur. folaire..- :!, L'équateur folaire , fuivant l'obfervation de Dominique Caffini, eft incliné de 7°: nt nid GR LL» Lalande a comparé un grand nombre d'obfervations, Le séfulrat moyen lui a donné 7° 20/ pour linclinaifon de l'équateur folaire. Le nœud de l'équateur folaire fur, l'écliprique étoit dans le dernier fiècle, fuivant Caflini, à 2 fiones 8 deorés.. SLA LE Lalande a trouvé par fes obfervations que cette inclinaifon étoit en 1776 de 2 fignes 18 degrés. ft ju De l'Orbite filaire. Le foleil a reçu une impulfon qui a pafé hors de fon centre pour lui donner le mouvement de rotation... s Il attire toutes les planètes'& comètes de fon fyftême, & il en eft attiré réciproquement. j ; PRIS Ces actions réunies lui font décrire une ellipfe autour d'un point qu'on regarde comme le vrai centre du mouvement de tout notre fyftêéme folaire, & qu'on appelle le point de repos, certrum quiefcens. Ce point fe trouve dans l’efpace qu'occupe Le corps du foleil, & cer aftre ne s'en écarte jamais d’un de fes diamètres, Quoniam fol pro diverfo planetarum fitu diverfimode agitatur , motu quodam libratorio lente femper errabit, numqüam tamen intepro Li diametro à centro quiefcente [yflematis totius receder. Newton, lib. IT, pag. 60 , édit. de le Sueur & Jacquier : notes des éditeurs, Les aftronomes géomètres ne nous ont point encore donné les éléméns de cette orbite, ni déterminé Le réms que Le foleil met à la parcourir. Du déplacement du Soleil. Un grand nombre d'étoiles a un mouvement particulier, foit en longitude, foit en latitude, & qui produit un changement réel dans leur poftion. L'analogie devoit donc faire conclure qu'il en étoit de même pour notre foleil. : Lalande en 1776 donna un Mémoire pour prouver ce déplacement du foleil. Le mouvement de rotation, dit-il, confidéré comme l'effet phyfique d’une caufe quelconque eft produit par une impulfion qui ne palle pas par le centre de l'aftre ; mais cette force ne peut manquer auñi de déplacer ce centre, & on ne peut concevoir Fun fans l’autre, Le foleil\a donc un mouvement réel dans l’efpace abfolu, & entraîne avec lui la terre , les autres planètes & les comètes. ILf pourroit néanmoins que le foleil , & la plupart des étoiles foient avec leurs fyfèmes dans une efpèce d'équilibre entre tous les autres 142 JOURNAE DE PHYSIQUE ; D EXCH IMIE fyftêmes environnans : & dans ce cas il n’y auroit qu’une circulation périodique du ceñtre dé notré foleil autour du centre de gravité univerfel de tous Les foleils ;.& chaque foleil décriroit une ellipfe immenfe autour de ce centre univerfel. {1 ; A à M. Herfchel croit que notre foleil & notre fyftème ont Leur motve- ment actuel du côté de la conftellation d'Hércule; & il le conclut du mouvement propre des éoiles. Il fuppofe que le point vers lequel fe fait cé mouvement a 260° d'afcenfion droite, & 27° de déclinaifon boréale. M. Prévoft, Phyficien de Genève, trouve 230° d’afcenfion ‘droite pour ce point & 25° de déclinaifon boréale; mais M. Maskeline ne trouve pas que Les mouvemens propres qu'il a déterminés foiènt d’accord avec cette hypothèfe. SOS RE M. Klugel, dans les Ephémérides de. Berlin 1789 , a donné des. : formules pour déterminer ce mouvement, Il les a appliquées aux mouve- mens propres. des étoiles donnés par Mayer, &.il les a trouvés à-peu-près conformes en fuppofant 260° pour l’afcenfion droite du point vers lequel fe fait le mouvement. | : De la: diflance du Soleil à & de Ja Jo La diftance du foleil eft un des principaux élémens dé l’Aftronomie, uifqu'elle fert à déterminer celle de routes les planètes. Les paflages de Vénus fur le difque du foleil en 1761 & 1769, ont fourni des obfervations précieufes à cer égard. Des obfervateurs exaéts fe rendirent dans les contrées les plus éloignées. Toutes ces obfervations comparées ont donné ” la parallaxe du foleil de 8" 6. free | D'où on a conclu fa diftance moyenne de la terre 34357480 lieues, comme nous l'avons vu. Sa diftance la plus grande 34934726 lieues Sa diftance la plus petite 33780210 lieues. Du-diamètre du Soleil. Ce diamètre vu de la terre paroîc plus ou moins étendu fuivant fa diftance à la terre. ; DAT ET l Le foleil étant apogée, ou à fa plus grande diftance de la terre, fon diamètré paroît 31° 30/. Fr ; Le foleil dans fa moindre diftance oupérigée, fon diamètre paroît 32'35". Et dans fa diftance moyenne , 32° 2"5 4 0 La parallaxe du foleil étant fuppofée 8"6, le diamètre du foleil ef eflimé 319314 lieues. : 7 SRE PSE TRS) AN C'éft à-dire, que le diamètre de la téyre étant 1, celui du foleil ef" 111,45: LS Se La groffeur du foleil fera dônc 1384462 fois plus confidérable que celle de la terre, c’eft-à-dire, qu'il fera environ 14C0000 fois plus gros. —_ rtsafil LuET DÉHISTOIREENATURELLEN\ : 143 =, Le diamètre du foleil;paroît usdpeu plus-erand du nord au! fad , que de l'orient à l’ogcidenr ; ce qui. fuppeferoir le foleil:allongé aux poles. dleft au trefle dificile de s'aflureiode largrandeur ldu diartiètre de cer ‘aftre à caufe de l’irtadiarion de‘lumière, uonlsuo san Mais il, fe -préfente, ici, un phénomène aflezfingulier , c'elb que le diamètre du foleil paroïic avoir-diminué depuis un fiècle. ...En:1673 Flamfteed,, 8 -en 11684 Cafhni trouvèrent:le diamètre du Toleil apogée 31/ 40/. b'e5t525 as5nsîin 20! . jf£acaille en: 1758-hectrouva 3284" 24 D 0000 Short , il y a peu d'années, le trouva 31: 28”. Toi Maskelins également la trouvé 31" 29// 2. 59 : Cependant Lalande ne croit point que le diamètre du foleil aie réellement diminué. Il attribue ‘ces différences à la difficulté d'obferver le foleil à caufe de l’irradiation. F A De Ta maffe du Soleil € de fa denfrté. Sa. denfité ‘ef beaucoup moins confidérable que celle de la terre, Elle. fe déduit de l'action du foleil fur les planètes. Ealande eftime que certe denfité eft à-peu-près le quart de celle de la terre. Ainli celle de la terre étant 1, celle du foleil eft 0,25484. La mafle du foleil fera par conféquent 351886 celle de laterre étant I. La Place en partant de la longueur du pendule , trouve que la mafle de la terre étant. x, celle, du foleil eft 328266. 2e 2111 Le 2 } Dés mouvemens de la Terre ou des mouvemens apparens du Soleil. :x Le foleil eft à-peu-près inunobilé,,-comme nous venons de le voir, au centre de notre fyftème planétaire ; & tous fes mouvemens ne font qu’apparens. Néanmoins dans l’ufage ordinaire on lui attribue les mou- veméns de la terre, parce qu'on fuppofe celle-ci immobile. On dit donc les mouvémens du {oleil , au lieu de dire les mouvemens de la terre. Les; premiers obfervateurs (qu'on fuppofe avoir été dans notre hémif- phère boréal, en Affyrie ,en Perfe, aux Indes ou en Egypte)s'apperçurent bienrôt, que la déclinaifon du foleil varioit fans cefle: qu’au folftice d'été, par exemple ,icet aftre étoit très-élevé fur notre horifon, & au folftice d'hivertrès-abaiflé, [Is cherchèrent à détérminer ces deux points extrêmes, ainfi. que les deux également-éloignés de ceux-ci, c'eft-à-dite, les points des équinoxess 55 sos 2 C1 srininns2 1, ju MLD TE .siLes obfervations ‘des équinoxes fe faifoient: dans: des remis poftérieurs à Alexandrie fous les Rtolémées ;ravéc des’ärmillestou! grands ‘cercles de métal, qui: éroient ; dans ls plan de: l'équateur: Lorfqué l'ombre de la partie fupérieure d’un de ces équateurs artificiels romboit exaétément fur la partie. inférieure. du æércle;'oniétoit afluré. que le foleil éroit dans le plan de ce cercle,-c'eft-à-dire:dans l'équateur. On voyoit alors le fokeit _144 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE s'élever fur f'horifon fans que l'ombre du cercle ‘cefsàt d'être renfermée dans fon plan, & l'on jugeoit le foleil dans l'équateur. 7 A l'égard, des folftices on les obfervoit par le moyen d'un gromon ; ou ftyle vertical quelconque. Le jour de l'année où l'ombre de ce ftyle étoit la plus courte indiquoit le /o/fice d'été ; & celui où cette ombre étoit la plusilongue indiquoit le folftice d’hiver, Ces. obfervations répétées avec foin firent voir n'étoient pas à des diftances égales de tems. 03 Hipparque trouva que depuis l'équinoxe duptintems jufqu'au folftica d'été il fe pafloit 94 jours & demi, : ! 2 Et depuis ce foiflice jufqu'à l’autre équinoxe 92 jours & demi. Actuellément les obfervations les plus exaêtes font voir que le foleil emploie 92 jours 22 heures 7 à aller de l’équinoxe au folftice d'été : 3 ; Quatre-vinot-treize jours 13 heur. 38" à revenir du folftice à l’équi« #oxe d'automne ; y Quatre-vingt-neuf jours 16 heur. 31/ pouf ‘aller de l’équinoxe d'au« tomne au folftice d'hiver : | Ju : Et 89 jours 1 heur. 41/ pour revenir du folftice d'hiver à l’équinoxe dy printems. E Ces obfervations indiquoient bien que le foleil (ou la terre)ne faifoit pas fa révolution dans une: orbite circulaire, :! , Soit (fg. 3) le foleil, ou la térre , que l’on fuppofe immobile. Les points À & P indiquent les deux folftices, dont l'un A eft Le plus éloignés C'eft celui d'été, qui eft du côté de l’apogée du foleil ; Et le point P exprime le folftice d'hiver , ou le périgée, ( Le périgée 8 l'apogée arrivent un peu plus tard que les folftices. ) | À La ligne CS entre le centre de l'orbite & le point S où on fuppof Vaftre immobile, s'appelle l'EXCENFRICITÉ de l'orbite. : La diftance de laftre, à fon apogée s'appelle ANOMALIE, C'eft l'indi- - gation ou l’argument de l'inégalité. Ainf en fuppofant l'aftre en B, Larç AB exprimera fon anomalie. Fe 1 3 La ligne A P qui joint les points les plus diftans de l'orbite, s'appelle ligne des abfides ou apfdes. C’eft le grand axe ‘de l’ellipfe. Comme l'apogée a un mouvement:annuel, cette ligne fouffre un déplacement, Ptolémée qui croyoit- l'orbite à-peu-près: circulaire ; trouva qu'en fuppofant fon rayon 10000 , l’excentricité DS étoit de 41$ parties." Aujourd'hui on,ne trouve cetteexcentricité D'S' que de 336 parties, -C’eft environ un trentième. de: la diftance du foleil ; c'eft-à- dire ; qu'il eft plus près de la terre aû mais:de-janviér enviton d'un tréntième qu'au mois le int te 5 22 2b.nutb sivoi15qui sittst de juillet. Sp que ces quatre points Le foleil (ou plutôt la terre ) parcourt fon orbite de 360° dans l’année, g'eff-à dire, dans 365$ jours :; ce-qui donne ÿ9/-8" pour fon mouverent de ET D'HISTOIRE- NATURELLE. T4 de chaque jour , fi ce mouvement étoit uniforme. C’eft ce qu’on appehæ longitude moyenne. 4 De l'équation du “Soleil (ou de la Terre), Mais cette longitude moyenne diffère beaucoup de la longitude vraie, parce que le mouvement du foleil (c’eft-à-dire, de la terre ) varie fans cefle, Il eft plus rapide à fon périgée , & il retarde fans cefle jufqu’à l'apogée. Ainfi la longitude moyenne ne s'accorde avec la vraie qu'au périgée & à l'apogée, ou dans les premiers jours de janvier & de juillet; &c elles diffèrent dans les tems intermédiaires. Au premier avril, par exemple, la différence eft de 1° ÿ5" 28//, c'eft-à-dire , que le premier avril le foleil (la terre) eft réellement au point où il devroit être le 3, s'il avoit avancé uniformément dans l'écliptique. Au contraire au mois d'octobre la longitude vraie eft moins avancée que la longitude moyenne, Cette inégalité dans la marche du foleil (de la terre) ou cette diffé- rence de la longitude vraie à la longitude moyenne s'appelle ÉQUATION DE L’ORBITE OU ÉQUATION DU CENTRE. F Du mouvement de l'apogée du Soleil (ou de La Terre). L’apogée du foleil (ou de la terre) a un mouvement annuel , qu’on détermine par les obfervations les plus anciennes. Hipparque 140 ans avant notre ère trouva que l'apogée du foleil étoit de 2 fign. 5° 30°. Lalande a trouvé en 1780 cet apogée à 3 fign. 9° 8’ 20". Aïnfi en 1920 ans l'apogée a eu un mouvement de 1 fign. 3° 28' 20”. Ce qui donne le mouvement annuel de l'apogée de 1°2" À, ou 62" 15. . La caufe de ce mouvement de l'apogée vient des attractions parti- culières ou perturbations qu’exercent les planètes fur Île mouvement de la terre. Let On fait que l'apogée & le périgée ne correfpondent pas précifément aux folftices, mais arrivent huit ou dix jours plus tard. Dans 24000 ans environ ils correfpondront aux équinoxes ; Et dans fo00o ans environ l'apogée correfpondra au folftice d’hiver & le périgée au folftice d'été. | Alors , toutes chofes égales, nos étés feront plus chauds, & nos hivers plus froids, De la longueur de l'année de la Terre, La détermination de la longueur de l’année tient aux obfervations les plus délicates & les plus éloignées. Tome I, Part, I, an 2°. PLUVIOSE, T 146 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE On diftingue trois efpèces d'années, la tropique , la fydérale & l'anomaliftique. Dex L'ANNÉE TROPIQUE. Cette année, dont on a fait la civile, eft le tems que le foleil (c'eft-à-dire , la terre ) emploie pour revenir à léquinoxe d'où elle étoit partie. Caffini a fait la comparaifon d’une multitude d'équinoxes anciens & modernes , pour parvenir à cette dérer- mination. Lalande en a également comparé un grand nombre, En voici un exemple: Un des plus anciens équinoxes que Prolemée nous ait tranfmis , eft celui qui fut obfervé par H pparque le 24 mars, 145$ ans avant notre ère. IL étoit 6 heur. 10/ à Paris. S Par les obfervations que Lalande fit à Berlin en 1752, il trouva l'équinoxe vrai le 19 mars à 16 heur. 42” tems moyen pour Paris, L’inter- valle de cet équinoxe avec celui obfervé par Hipparque eft de 1897 ans moins 1$ jours 13 heur. 28/. Dans ce nombre d'années il y a 47$" biffextiles, favoir, 12 dans le fiècle d'Hipparque, y compris l'année 100: dans les dix-huit fiècles fuivans 450; & 13 dans celui-ci, y compris l'année 1752. Ainfi l'intervalle eft de 692864 jours 10 heur. 32’, qui divifé par 1897, donne pour chaque année 365$ jours 48’ 46”. Mais pour tirer de la comparaifon des deux équinoxes un réfultat plus exa®, il faut employer les équinoxes moyens, ou ce qui revient aw même, fe fervir de l'erreur des Tables pour chacun des deux équinoxes vrais. Les équinoxes moyens font pour l’année 145$ le 26 mars, o heur. 41", & pour 1752 le 10 mars, 15 heur. $/. L'intervalle eft 692864 jours 14 heur. 24’; ce qui donne pour chaque année 365$ jours 5 heur. 48" 52° 8, ou 6" $ de plus que les équinoxes vrais. La durée de l’année déterminée ainfi par la comparaifon des neuf ee obfervés par Hipparque , eft, fuivant Lalande, 56; jours ÿ heure ; DE LANNÉE SYDÉRALE. L'année fydérale eft le retour du foleil à la même étoile; elle eft plus longue que l’année tropique, ou le retour du foleil à l’équinoxe que nous venons de déterminer. Celui-ci à la vérité eft ce qu'il importe de connoîtte dans la fociété, Mais les aftro- nomes ont aufh befoin de fixer la durée de l’année par rapport aux étoiles fixes, & celle-ci eft plus longue. - En effet les points équinoxiaux rétrogradent chaque année de fo” & les ongle des étoiles augmentent de la même quantité. Ainfi le foleil doit rencontrer une étoile plus tard que l’équinoxe, en fuppos fant que l’année précédente il eût rencontré l'étoile & l’équinoxe en même tems. Le mouvement du foleil eft tel qu'il lui faut 20° 23" de tems pour parcourir ces $0/ < ; d’où il fuit que la longueur de l’année fydérale fera de 365 jours @ heures g' 11" ET D’HISTOIRE-NATURELLE. 1477 DE L'ANNÉE ANOMALISTIQUE, Cette année eft le retour du foleil à fon apogée. L'apogée du foleil avance chaque année de 62/! 5, il faut au foleil pour parcourir cet efpace 25',10" de tems. Par conféquent, l’année anomaliftique fera de 365$ jours 6 heures 23! 58”. La longueur de l’année peut éprouver des variations; car Delaplace croit que l’année tropique a diminué de 10°: depuis Hipparque : c’eft-à- dire que cette année écoit plus longue d’environ 10/ : aü tes d'Hippar- que; mais c’eft une apparence qui vient du changement des points équinoxiaux. : De l'Année civile: Les hommes ayant eu befoin de divifer le tems, fe font fervis du mouvement des deux principaux aftres pour eux, le foleil & la lune; ils ont appelé année le tems de leur révolution : ce qui a fait deux cfpèces d'année, la folaire & la lunaire. ; IL paroît que dans les tems les plus éloignés, quelques peuples ont appelé année, Le jour. Ce jour a été divifé en 24 parties, ou heures, & quelquefois en 12 feulement. On fit enfuite l’année de 30 jours, tes d’une révolution de la June : ce qu'on pourroit appeler es petites années lunaires. Succédèrent enfuite, fuivant Cenforinus, des années de deux mois. Il y en eut puis de trois mois, de quatre mois, fuivant Plutarque. L'année de 4 mois fut long-tems en ufage chez les Egyptiens. Ils adoptèrent enfuite l’année de douze mois, tantôt lunaires, tantôt folaires. } 5 On fit des foudivifions du tems en femaines de fept jours, qui correfpondoient aux quatre phafes de la lune, la éoménie répondoit à la première. ; Les patriarches adoptèrent l’année de 336 jours, fuivant Freret, Enfuite celle de 354 jours ou douze lunaifons. Les Egyptiens eurent auffi une année de 360 jours, auxquels ils ajoutoient enfuite cinq jours qu'ils nommoient Epagomènes, Les Grecs eurent l’année lunaire de 354 jours, puis celle de 360. Du tems de Nabonaflar, 746 ans avant notre ère, les Caldéens firent l’année de 36$ jours, On ne fait pas fi ce furent les Egyptiens ou les Caldéens qui ajou- tèrent les 6 heures. … Lors de la découverte de l'Amérique, l’année des Péruviens étoit de 365 jours, Romulus fit l’année de 304 jours. dome I, Part. I, an 2°, PLUVIOSE. T 2 L \ 148 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Numa ia fit de 354 jours ou 12 mois lunaires. L'année des Turcs & des Arabes eft douze mois lunaires, ou 354 jours 8 h. 45°. Leur année civile eft alternativement de 354 & 355 jours, diftribués dans un cycle de 30 ans, dont 19 années font de 354 & 11 fonc de 355. L'ur ère ou hégire commence au 16 juillet 622 de notre ères Preique tous les autres peuples ont adopté l’année folaire. Célar l'adopra : & pour en déterminer la longueur, il fit venir d'A+ lexandrie l’afronome Sozigènes, qui fit l'année de ,6$ jours 6 heures: de manière qu'il y eut trois années de 365$ jours, & une de 366 appelée biffextile, parce qu'on répétoit deux fois le fixième jour des calendes de mars. Mais l’année folaire n’eft que de 365 jours ç h. 48’ 48//. Il ya donc 11/ de moins que n’avoit fuppofé Sozigènes : ce qui produilit une erreur affez confidérable au bout de quelques fiècles. Le pape Grégoire XII confüulta les aftronomes de fon tems, & on fit une nouvelle réforme dans la déterminarion de l’année, appelée réforme grégorienne ; elle date du 4 oétobre 1582... L'année n'étant que 365 jours $ heures 49’, les 11° au bout de 4 fiècles font trois jours ; il fut donc décidé que fur quatre féculaires trois ne feroient pas biffextiles ; ainfi 1600 ayant été biflextile , 1700, 1800, 1900 ne devoient pas l'être, & pour ramener l'équinoxe au 21 de mars, il falloit ajouter dix jours à l’année, en forte que le jour qui devoir étre le $ oétobre 1582 fut appelé le 15 octobre. Cette réforme ne fut pas acceptée par toute l’Europe : ce qui accalionna la diftinétion de vieux flyle & de nouvtau flyle. Les époques les plus célèbres chez les différens peuples font; 1°. L'époque de la création du monde, fuivant la Genèfe, d’après le calcul du père Pétau, 3984 avant notre ère, Créetion du monde, fuivant la verfion des Septante, 5624. L'ère de Callifthène, qui commence 2230 ans avant notre ère; c'eft elle qu'a fuivie l’auteur des Marbres de Pâros. L'ère des Olympiades commence 776 ans avant notre ère. La fondation de Rome eft 753 ans avant notre ère. L'ère de Nabonaflar eft 747 avant la nôtre. L'hévire eft 16 juillet 622 de notre ère. À L'année de la naiflance de J. C. fert d'époque eu dère à toute l'Europe. I1 faut faire attention que l’annnée de cette naiffance ef marquée ordinairement zéro par les aftronomes, & 1 par les, chronoloiftes ; ainfi pour les accorder dans les époques antérienres à cette naiflance;. il faut Ôter une année des dates de chronologiftes. ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 149 Des Cycles ou Périodes. Les hommes ont enfuite accumulé plufeurs années pour faire des- périodes. Le nombre d'or étoit une des plus célèbres ; il ramène les mouve- mens de la lune au même point au bout de 19 ans. Le cycle folaire eft un intervalle de 28 ans, après lequel les jours de la femaine reviennent aux mêmes jours du mois & dans le même ordre, Les indiétions ou efpèces d'ajournentens qu'on employoit dans les tribunaux fous Conftantin & fes fuccefleurs, font une période de 15 ans qui commença le 2$ feptembre 312. La période julienne eft le produit de ces trois cycles ou périodes, le nombre d'or, le cycle folaire, & l’indiction : c’eft-ä-dire de 19 x; 28 x 15—7980 ans. Elle fut invitée par Scaliger en 1583. La première année de notre ère eft l'an 4714 de la période julienne & l'an 1750 eft la 6504 de la période julienne. Les anciens avoient des périodes bien plus longues appelées apoca- taflafis ou grandes années; mais la feule raifonnable auroit été le mou- vement des éroiles, ou la préceflion des équinexes, parce que fa révo- lution achevée, les étoiles fe trouvoient au même point. Sa durée eft 25696 ans environ , fuivant les nouvelles obfervarions, De la rotation de la Terre fur Jon axe & de la longueur du Jour. L'homme, qui ne réfléchit pas, penfe que tout le fyftème des aftres tourne autour de la terre en vingt-quatre heures; mais il eft bien facile de fe convaincre que c’eft la terre elle-même qui tourne autour de fon axe, ( On fuppofe que certe rotation de la terre eft uniforme & n'a jamais varié ; que par conféquent le jour a toujours eu la même durée par cette caufe. « Cependant, dit Lalande, l'inégalité des rotations de la terre æ pourrait aller à deux ou trois fecondes de tems dans lefpace d’un an, » fans qu'il für pofible de s’en appercevoir par les obfervations. Ces > rotations pourroient être plus ou moins longues actuellement que = dans les fiècles pañlés, fans que la différence fût fenfible dans les’ æ moyens mouvemens des planètes qui ne fauroient être déterminés » exactement par les anciennes obfervations. » Les forces du foleil & de la lune fur le fphéroïde applati de [a » terre, le vent général qui règne fans cefle d’orient en occident, & » qui fait vingt ou trente pieds par feconde, le mouvement général des # eaux de la mer d'occident en orient... . tout cela peut affecter dans 150 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE » la füite des fiècles, le mouvement de rotation de la terre, & pat » conféquent changer un peu la durée des jours. . . .» Mais il y a une inégalité apparente dans la longueur des jours qui dépend des meuvemens de la terre. Nous avons vu: 1°. Que la terre (ou le foleil ) avance chaque jour d'environ un degré où de 59’ 8", qui correfpondent à 3! $6/{ de tems. 2°. La terre dans fa rotation arrivera donc plutôt fous l'étoile à la- quelle elle correfpondoit la veille, que fous le foleil. Mais le jour pour nous eft l'arrivée de la terre fous le foleil & non fous l'étoile, Ainfi notre jour véritable, le jour folaire, fera de 24 heures: & le jour fydéral fera de 23h, 56" 4". 3°. La quantité dont la terre avance chaque jour le long de l’éclip- tique n’eft pas conftante, comme nous avons vu en parlant de l'équa- tion du centre. Cela produira donc une inégalité dans les jours folaires ; ce qui a donné lieu à la diftinction du tems vrai, & du tems moyen. Du Tems vrai & du Tems moyen. On appelle tems moyen celui que marqueroit à chaque inftant une horloge abfolument parfaite, qui dans le cours d’une année auroit con- tinué de marcher fans aucune inégalité, en marquant midi le pre- mier jour de l'année, & le marqueroit également le premier jour de l'année fuivante, à l’inftant où le foleil eft dans le méridien. Le tems vrai eft celui que le foleil marque chaque jour en pañlant au méridien. Mais fes retours au méridien, qu'un mouvement moyen indique être de $9" 8", ne font point dans la réaïité de cette quantité. 1°. Le foleil , ou plutôt la terre parcourt une ellipfe. Son mouve- ment eft plus lent à fon apogée qu’au périgée : d'où il s'enfuit que fon mouvement réel eft fans cefle différent de fon mouvement moyen. Ainfi au commencement de juillet la terre apogée n’avancera chaque jour le long de l’écliptique que de 57 11”, tandis qu'au commence- ment de janvier au périgée , elle avance de 61' 11” par jour. Et le mouvement moyen de $9' 8" n’a lieu qu'en avril & octobre : première caufe de l'inégalité du tems vrai. 2°. La feconde caufe de l'inégalité du tems viai vient de ce que le tems doit toujours fe mefurer fur l'équateur & non fur l'écliptique. Ainfi plus le fcleil s'éloigne de l'équateur, plus la différence eft con- fidérable entre la longitude qui exprime le vrai mouvement de l'aftre, & Pafcenfion droite qui exprime ce mouvement rapporté à l'équa- teur. L’arc E © de lécliptique, par exemple, qui eft de 4$ degrés, correfpond à l'arc E Q de l'équateur qui n’eft que de 43 de- gtés (fig. 2 }. Cette feconde équation , ou caufe d’inégalité du tems vrai, peut ET D'HISTOIRE-NATURELLE. if -. x \ , 4 aller. jnfqu’à 9" 53" 3 lorfque la terre{ ou le foleil ) eft à 46° z des équinoxes, 3°. Mais cette feconde équation varie en raifon de l’obliquité de lécliprique, ou de la grandeur de l'angle O E Q. Cet angle dimi- nue annuellement par la diminution de l'obliquité de l’écliprique. La diminution de cette équation fera 0,014" par chaque feconde de diminu- tion de lobliquité de l’écliptique ; ce qui faic 1” de tems pour 140 ans, ou 0” 7 par fiècle : troifième caufe de l'inégalité dans l'équation du tems vrai. 4°. La première caufe de l'inégalité du tems vrai vient de la différence dans le mouvement de la terre, fuivant qu’elle eft dans fon périgée ou fon apogée. Mais l'apogée avance chaque année de 62//, & la rerre met plus de tems pour y arriver, puifque fon année anomaliftique eft plus longue que l’année tropique de 25° 10//. Il en réfulte que cette partie de l'équa- tion du tems ne concourt pas avec l’autre, & qu'au même jour léqua- tion ne-fera pas la même d'une année à l’autre. 5°. On n’avoit jamais employé dans l’Aftronomie d’autres élémens pour l’équation du tems ; mais depuis que les géomètres modernes on$ prouvé que les planètes par leur attraétion particulière pouvoient caufer des dérangemens ou perturbations dans le mouvement de la terre , on a eu d’autres caufes qui influent fur l'équation du tems, Ces inépalités , lorfqu'elles font accumulées, peuvent aller à 34// , favoir, 11 pour Jupiter, 11 pour Vénus, 8 pour la lune, 4 pour la nutation: tout cela peut faire 2° 2 de tems. Les aftronomes ont aujourd’hui égard à toutes ces données dans les Tables qu'ils dreflent du rems vrai & du tems moyen. On fent que l'inégalité des jours influe fur celle des heures. On diftingue également heure moyenne & heure vraie. On appelle mouvement-horaire d'un aftre l'efpace qu'il parcourt dans le tems d’une heure moyenne. De l'inégalité des Saifons. L'inégalité des faifons eft une fuite de l’inclinaifon de l’axe de [a terre par rapport à celui de l’écliptique. S'ils étoient parallèles, elle préfen- teroit toujours fon équateur au foleil : c’eft ce qui produiroit un équinoxe perpétuel. La température desfaifons feroit donc à-peu-prèsuniforme. Il n’yauroit de différence qu’en ce que la terre dans fon périhélie feroit à-peu-près d’un trenrième plus proche du foleil qu’à fon aphélie: ce qui produirois une plus orande chaleur. 5 A Mais l’axe de la terre étant incliné relativement à celui de l’écliptique de 23° =, laterre ne préfente au foleil fon équateur que deux jours de l'année aux équinoxes, & enfüuite s'en écarte pour arriver aux folftices. - 152 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE De la figure de la Terre. Les premiers aftronomes eurent bientôt reconnu que la furface de la terre étoit courbe. Ils obfervèrent la hauteur d’une étoile; & ils virent que cetre hauteur changeoïit en avançant au nord ou au fud. Poffidonius obferva, il y a 1900 ans, que l'étoile appelée Canopus éroit élevée à Alexandrie d’une quarante-huitième partie du cercle, ou de 7°:; & qu'a Rhodes elle pafloit à l'horizon, Ces deux villes font fituées à-peu- près fous le même méridien : il s'enfuivoit qu’elles étoient éloignées de la quarante-huitième partie d'un grand cercle de la terre. Leur diftance eftimée eft de 3752 ftades, fuivant Erarofthène. Multipliant 3750 ftades, pour faire un compte rond , par 48 , le produit qui eft de 180006 eft le tour d'un grand cercle de la terre d’un pole à l'autre, ou un méridien, Ce calcul eft rapporté par Ptolémée. En évaluant, comme le Roy l'antiquaire, le ftade égyptien à 114--de toife, on a pour l'expreflion °0 de ce grand cercle 8999 lieues chacune de 2283 toifes. On peut faire la même opération en allant de Paris à Amiens, Ces deux villes font fous le même méridien diftantes d'un degré ; c'eft-à-dire, qu'une étoile qui feroit au zénir de Paris, feroit dans le même tems au. zénit d'Amiens moins un degré, Or, la diftance de Paris à Amiens eft de 25 lieues de 2283 toifes chacune ; ce qui donne 9000 lieues pour le méridien de la terre. Picard en 1669 mefura cette diftance de Paris à Amiens. Il partit de la flèche de la cathédrale d'Amiens, & de la face méridionale de l’Obfer- vatoire de Paris. Pour procéder avec plus de précifion il prit une bafe fur une ligne droite, & ce fut fur Le chemin de Villejuive à Juvify. Cette bafe étoit de 5716 toifes; & il acheva l'opération par le moyen des triangles, Le réfultat lui donna 57c69 toiles pour le degré à cette latitude. £ Mais on avoit des raifons de croire que l'amplitude du degré ne feroit pas la même fous l'équateur & fous les poles. ” La Condamine en 173 3 propofa d’aller mefurer des degrés du méridien fous l'équateur, & le plus près du pole que l'on pourroit. Louis XV fic partir à cet effet d’un côté pour le Pérou , la Condamine & Bouguer, auxquels fe joignit don Ulloa, efpagnol; & d’un autre côté pour Tornéo en Laponie, Maupertuis, Cluiraut, Camus, le Monnier & l'abbé Outhier. Le réfultat des opérations donna fous le cercle polaire au nord le degré du méridien de $7422 toifes toute correction faite. Mais on foupçonne que cette eftimation eft un peu trop confidérable, Les opérations faites au Pérou donnèrent l'arc d’un méridien fous V'équateur de 56750 toifes fuivant la Condamine, ÿ6753 fuivant Bouguer, $6768 fuivant don Ulloa. D'autres ET D'HISTOIRE-NATURELLE, . if} D'autres favans onc mefuré des degrés du méridien à différentes dtirudes. Lacaille en 1751 au Cap de Bonne-Efpérance , latitude auftrale 33° 18/,a crouvé le degré, de 57040 toifes Mafon & Dixon en Amérique feptentrionale , latitude 39° 12! , année 1768 , ont trouvé le degré 56888 toiles; mais on foupçonne quelque erreut. Le P, Bofcovich en 175$ en Italie, latitude 43° 0’, a trouvé Le degré 56973 toifes ; mais il craint que les montagnes des Alpes n'aient caufé quelqu'erreur par leur attraction. Le P. Liefganig en Hongrie à 45° 57! de latitude , a trouvé le degré de 56881 toifes. On né peut mefurer le degré fous le pole ; mais le calcul fait voir qu’il auroit 571 toifes de plus que fous l'équateur. . - 1° D'après les mefures les plus exactes on peut fuppofer que le degré ous l'équateur eft de 56747 toiles. Que ce degré à la latitude de 45° eft de 57027 toifes; Que ce degré au pole feroit 57318 toiles; Et par conféquent feroit plus grand de $71 toiles que celui fous l'équateur. Quelques écrivains ont crü que le‘ degré TP fo. VIIT, étant plus long vers le pole que celui TE Fè l’équateur, la terre devoit être allongée aux poles, Effectivement cela feroit, fi les corps graves tendoient au centre de la terre; mais il eft démontré par l’obfervation que les graves tombent toujours perpendiçulairement à la furface de la terre : que dès- lors ils ne fauroient rendre au centre C, & qu’ils fe rendent par les lignes T a T o fuivanc les courbes AaB, A4F,FcD,D2B,.La nature de ces courbes n’a pas été déterminée par les géomètres. Ils Les tracent par les’ rayons ofculateurs, Tous ces faits établiffent que l'allongement de {a terre n’eft point du côté.des poles, & qu’elle eft relevée fous l'équateur. C'éft fur cette portion que s’exercent Les attractions des planèces, Il ne s’agit plus que de-calculer la quantité de cette élévation. Newton , en parlant de la théorie des forces centrales, avoit démontré que la terre devoit être relevée vers l'équateur , puifque la force centri- fuge y étoit confidérable, & éroit nulle aux poles. Le calcul lui avoit donné le rapport de l’axe au diamèrre fous l'équateur de 229 à 230. La Condamine calcula quel devoit être le rapport de ces deux diamètres , d’après l’étendue des degrés du méridien qu'il avoit mefurés fous l'équateur , & ceux que fes collègues avoient trouvés au nord. Il en conclut qu'ils étoient comme 209 à 210, c'eft-à-dire, que lapplatiffe- ment de la terre étoit de ——. | Mais fuppofant une. erreur dans la melure de l'arc du méridien faire Tome 1, Part, I, an 2°, PLUVIOSE, à #” ao a5& JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE à Tornéo, il répéta le calcul en n'ayant égard qu'aux mefures faites au’ Pérou & en France : il trouva l’applatiffement de =, & c'eft à-peu-près ce que l'on adopte aujourd’hui. De la longueur du Pendule. La longueur du pendule à différentes latitudes eft un autre élément pour déterminer la figare de la terre ; car il eft démontré que pour battre jufte les fecondes la verge du pendule doit être d'autant plus longue à une latirude quelconque , que la-rerre y eft plus relevée. Huyghens , d'après ces principes, avoit dir que Les graves devoient tendre avec moins de force vers le centre de la terre fous l'équateur que: fous les poles. { Richer fut envoyé en 1672 par Louis XIV à Cayenne pour le vérifier far le pendule : il reconnur qu'effectivement le pendule qui battoit les fecondes à Paris, & dont la longueur étoit 36 pouces 8 lignes 67 cen- tièmes ; retardoit à Cayenne, & qu'il falloit la réduire à 36 pouces 6 lignes 83. Maupertuis répéra à Tornéo les obfervations far la longueur du pen- dule. Il reconnut que celui qui bat les fecondes fous le cercle polaire ; doit avoir 36 pouces 9 lignes 17. M. Lyons a trouvé qu'au Spitzberg, latitude 79° $o', la longueur du pendule à fecondes étoit 36 pouces 9 lignes 40. à ; Deux caufes influent fur certe plus grande longueur que Le pendule doit avoir aux poles plus qu'à l’équateur. ÿ 1°. L'exhauflement de la terre fous l'équateur : d’où il s'enfuit qu'un point de la furface y eft plus éloigné du centre. 2°, La force centrifuge qui eft confidérable fous l'équateur , & va er diminuant jufqu'aux poles où elle eft nulle. Sous l'équateur le pendule auroit 1 ligne ÿ3 de plus fi la terre étoit immobile. Le pendule qui bat les fecondes fous l'équateur doit avoir 2 lignes 38 de moins que fous le cercle polaire. | Le pendule à fecondes à Paris doit avoir 1 ligne 46 de plus que fous l'équateur , dont 0,86 pour leffer de la force centrifuge, & 0,60 pour celui de l’applatiffement. -Les différentes lonouêurs du pendule à différentes latitudes donnent Tapplatiflemenr de la terre plus confidérable que ne font les degrés du méridien; car d’après le pendule lapplatifflement dela terre ; en la fuppofant homogène , feroit —- j 91 10 : Comme la longueur! du’ pendule eft un fait conftant , il s'enfuivroit que la pefanteur eft réellement plüs confidérable à différentes lacicudes , que ne le donne l’hypothèfe de l’homogénéité de la terre. : Les géomètres ont cherché à concilier toutes ces données; les mefures “a “= mn: ë ET D'HISTOIRE-NATUREL LE. 1$$ des différens arcs du méridien, la longueur du pendule à différentes latitudes pour en déduire la véritable figure de la terre. Voici leurs principaux réfultats, Le P. Bofcovich eftime l’applatifflement —. Le P. Liefganig l'eftime ——. Laplace l'eftinre ——. Duféjour l’eftime ==. Carrouge l’eftime ——. Lalande l’eftime —. 4 En s’en tenant à cette dernière eftimation , le rayon de la terre auroit 4 lieues : de moins aux poles que fous l'équateur ; & l’axe par conféquent 9 lieues de moins que le diamètre de l'équateur. : En s'enerenant à l’eftimation de Newton de + que les anglois fuivent plus volontiers, le rayon au pole auroit 6 lieues + de moins que fous l'équateur ; & par conféquent l'axe 12 lieues = de moins que le diamètre de l'équateur. I eft facile de trouver les différentes dimenfions de la terre d’après ces eftimations. En s’en tenant au rapport de -= , les deux rayons de la terre feront 3262237 toiles, & 3273148 toiles. D'où il fuit que la folidité de la terre eft de 1230320000 lieues £ubiques. Sa furface fera 25772900 lieues quarrées, En fuppoñfant, dit Lalande, la terre compofée d’une matière pefant 140 le pied cubique à-peu-près comme l'argile ( c’eft-à-dire, le double du poids de l’eau: le pied cube d'eau pèle 70 livres), le poids de la térre fera 442638400000C000000000000. Ce nombre eft compofé de 2$ chiffres. » D'autres eftiment la denfité de la terre environ quatre fois & demie plus confidérable que celle de l’eau. Ce feroit Le double plus un quart, ue celle dont nous venons de parler. Les différences que nous avons vu fe trouver dans la mefure des arcs du méridien à différentes latitudes prouvent que la figure de la furface de la terre n’eft point une courbe réoulière (en faifant abftraction des petites inégalités que produifent les montagnes ), c'eft-à-dire , qu’un méridien de la terre n’a point une courbure régulière ; car les degrés mefurés en Jtalie par Bofcovich & Beccaria font plus petits qu’ils ne devroient être. Celui mefuré au Cap de Bonne-Efpérance par Lacaille eft plus grand. Celui mefuré en Amérique par Mafor & Dixon eft trop petit. IL ef vrai qu'il fe rencontre ici d’autres élémens qu'il ne faut pas négliger. L Bouguer & Îa Condamine reconnurent en 1737 que Chimboraco , montagne volcanique du Pérou , élevée de 3217 toifes, dévioit le fil à Tome 1, Part. 1, an 2°, PLUVIOSE. Vi£e / + » : : 156 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE plomb de 8"; car lorfqu’ils prenoient les hauteurs des étoiles au midi de cette montagne à la diftance de 1753 toiles, ils les trouvoient trop grandes ; & trop petites lorfqu'ils les prenoient au nord à la même diftance : au lieu que les hauteurs n’étoient pas affectées fi l’obfervateur étoit éloigné de la montagne de 4572 toifes. Cette montagne eft 7400000000 plus petite que la terre; mais quand on eft placé à 1800 toifes de fon centre, c'elt-ä-dire, 1800 fois plus près de ce centre que de celui de la terre, fon attraction devroit être —— de celle de la terre: ainfi elle auroit dû produire treize fois plus d'effet, fi elle n’eût été un volcan creux. M. Maskelyne a également prouvé que la montagne Schehallien en Ecoffe dévioit le fil à plomb de $" 8. ELeft donc très-probable que les montagnes des Alpes, celles de ta Table au Cap, les Apalaches en Amérique ont pu La a des erreurs. Il feroit donc à fouhaiter qu'on recommençät ces opérations avec plus de foin, & dans les fituations les plus dégagées de ces circonftances, De l'homogénéité de la Terre. Les différences obfervées dans les arcs de méridien qu'on a mefurés, & dans la longueur du pendule , ont fait naître la queftion füuivante : Peut-on dire que la terre foit Aomogene, c'eft-à-dire , compoiée dans toute fa mafle, de parties homogènes, & également pefantes ? Il paroîtroit que les parties les plus pefantes fe font précipitées vers fon centre ; & dans cette hyporhèfe fes couches pourroient encore être homogènes dans leur contour. Mais plufieurs phénomènes femblent prouver que Îles différentes couches de la terre ne font point homogènes. Dans tous les lieux où nous avons pénétré, nous avons obfervé cette hétérogénéité des couches. Li, font des fubltances métalliques très-pefantes ; plus “loin à la même hauteur font des terres ou des pierres d’une denfité beaucoup moins confidérable. . .. ailleurs des charbons, ou bitumes encore plus lé- gers. .. .(T). \ | Mais peut-on dire que la même chofe ait lieu à de plus grandes profondeurs ? Nous n'avons point d’autres données pour réfoudre cette queftion, (1) La prfanteur fpécifique de la plupart des pierres , granit , phorphire, marbre, eff environ 2,700 à 2,800 , cellé de l’eau étant 1000. Celle des fubftances métalliques telles qu’on les trouve dans la terre, eft environ de 8 à 9000. Celle des charbons & bitumes eft moins confidérable , environ 1,300. Par un appercu pérér:l on peut fuppofer la pefanteur fpécifique de: différentes fubftances minérales que nous conmoiflons, entre 3 à 4oco , ou environ 3,509, NBTIS A ORDER ET ET E comme nous l'avons vu. - f ua °# F | ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 157 que l’ation de la”pefanteur ; car fi les couches de la rerre avoient plus de mafle dans un lieu quelconque, par exemple, à Venife qu’à Pékin, qui font à-peu-près à Ja même latitude, la pefanteur y feroit plus grande; ce qu'on reconnoitroit à la longueur du pendule. Or, le pendule à fecondes y a la même longueur : d’on l'on peut conclure que la denfité des couches de la terre jufqu’à fon centre eft à-peu -près proportionnelle- ment égale à même latitude. : Mais à différentes latitudes la longueur du pendule ne correfpond point à l’applatiflement que donnent à la terre les différens arcs de méridien, La préceflion & la nutation paroiffent aufli indiquer que la terre n’eft point parfaitement homogëne, Mais il y a encore quelques incertitudes dans toutes ces données. Néanmoins Bofcovich & la Place fuppofent dans l’intérieur de la terre un noyau fphérique également denfe jufqu'à quelques lieues, dit Laplace, de fa furface ; car, ajoute-t-1l, fi la rérre dans fon intérieur, étoit com- pofée de parties aufli hétérogènes qu'à fa furface , elles y feroient très- probablement rangées aufli irréguliérement: & la loi de la pefanteur, loin d'être à-peu-prés uniforme de l'équateur aux poles, comme elle left, feroit affujettie à des irrégularités très-fenfibles, On a cherché à dérerminer par approximation cette denfité moyenne de la terre, On a pris par approximation la denfité des montagnes. On fait quelle eft leur ation pour dévier le fl à plomb ; & d’un autre côté quel eft leur volume par rapport à celui de la terre. Nous venons de voir que l’action de Chimboraço eft treize fois plus foible qu’elle ne devroit être fi fa denfité éroit égale à celle de la terre. A la vérité on peut bien fuppofer des cavités dans cette montagne volca- nique. Les fubftances dont elle eft compofée ont été calcinées, & ont par corféquent moins de denfité que celles des autres montagnes. Néan moins cela feroit encore infufffanr. | On a donc par des approximations fuppofé que la denfité moyenne de Ja terre éroir plus confidérable que celle des montägnes ; & étoir quatre fois & demie plus grande que celle de l'eau. Mais toures ces opérations doivent être répétées. Cette queftion a d'autant plus d’intérêr qu’on rapporte toujours Ja denfité des aftres à celle de la terre , qu'on fuppofe 1. Avant de quitter cette matière , le Lecteur fera bien aife que nous Jui rappellions que d'Alembert a prouvé la pofhbilité de plufeurs figures d'équilibre relatives à un même mouvement de rotation ; c'eft-à-dire , - qu'une planète quelconque, qui a un mouvement de rotation fur fon axe , peut affecter différentes fioures, en vertu des forces centrales. La Place a fait voir que ces figures fe réduifoient à deux feulement, L NU à k « Il fuit de-là, dit-il , que pour un mouvement de rotation donné, il y se wi À; + 158 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE * a toujours deux figures elliptiques applaties vers les poles, qui fatisfont » à l'équilibre, comme je Le fis voir à cet illuftre géomètre ( d’Alenibert) » en 1778. ; » L'une de ces figures donne un fphéroïde très-peu applati. C’eft la » figure aétuelle de la terre. Ë » Et l’autre figure donne un fphéroïde très-applati ». Le rapport des deux axes de l'équateur & du pole dans le cas du fphéroïde très-peu applati , eft épal à 1,0043 34487. Dans le cas du fphéroïfde très-applati, ce rapport eft égal à 680,5 19- = La durée de la rotation de ce fphéroïde très-applati feroit de 2 heurés 2 r 1 Aie È a Plaée a encore démontré le théorême füuivant : « Toute mafle fluide homogène d’une denfité égale à la moyenne » denfité de laterre, ne peut pas être en équilibre avec une figure » elliptique, fi Le tems de fa rotation eft moindre que 2 heures 25’ 17": » & ficetemseft plus confidérable, il y a toujours deux figures elliptiques, » & non davantage qui fatisfont à l'équilibre ». à La fuite au mois prochain. ne see LE£E TITRE DE BB. G SAGE; AFTAC DE L'AMÉMPHE RME. Mir premier foin , mon cher ami , après avoir recouvré ma liberté, a été de m'occuper de ce qui intérefle nos concitoyens & la République, relativement au falpêtre ; la nature forme ce fel, l’homme le tire des terres & des pierres par une lefive à froid , le purifie & change fa bafe : ce qu'il opère par l’alkali fixe ; il faut une grande quantité de ce falin (1) pour cette opération , les cendres de nos foyers qu'on emploie à cet ufage en contiennent fort peu, c’eft ce qui m'a déterminé à rappeler aux Autorités, le 24 Pluviôfe, ce que j'ai imprimé le premier il y a dix ou douze ans, favoir, que le marc du raifin étoit parmi les fubftances végétales, celle qui produifoit le plus d’alkali fixe, puifque d’après Les expériences en grand que j'engageai Builion à faire, parce qu'il avoit un vignoble, il en eft réfulté que centlivres de marc de raifin ont produit NRA CA DRE LEA SE AC TIRER ARE BUG ER PRE APCE, SUPER POS (x) On défigne fous le nom de falin, l’alkali fixe végétal qui n’a point paflé au fourneau de calcination , & on lui donne le nom de potaffe , lorfqu’il a étéwcalcinés nent nn tie L EE 2" We, > 16. - " 1.2 « " ET D'HISTOIRE-NATURELLE. | aj9ù deux livres quatre onces d’alkali fixe : quatre mille livres produifeht donc quatre-vingt-dix livres de ce falin. Le marc de raifin étant abandonné dans la plupart des pays vignobles, je penfe qu'il eft de l'intérêc de la République de veiller à ce qu’on en tire parti. Le marc de raifin contenant plus d’alkali que les autres fubitances végétales, exige plus de précautions pour être incinéré, comme je ain annoncé, page 265 du premier volume de mon Analyfe chimique & Concordance des trois Règnes. Il faut brûler par petits tas les marcs defféchés, car fi les cendres éprouvent un feu violent, elles produifent un émail cellulaire d’un blanc verdâtre. On leflive les cendres de marc de raifin, & par l’évaporation dans des chaudières de fer, on obtient de l’alkali fixe plus pur que celui u'on retire des autres végétaux. Le tableau des produits de différentes fubftances végétales en alkali fixe où potafle , démontre l’avantage qu'il y a à retirer ce falin du marc de raifin. Le chène ne produit qu'un deux cent trente-deuxième de cendres, & fix livres troïs onces d’alkali par quatre mille livres de bois, le marc de raifin en fourniflant près de quatorze fois plus, mérite donc la plus grande attention. Tableau des produits de différentes fubflances végétales , en Alkali ï fixe ou Porafe. Bois & Plantes. Poids des Bois & Plantes. Marc de raifin........4000 liv...... Soletlautournetol ss . Sie se 2 51 SAME aa re ado DS ce D 20e ele 4 ie os iole OR ES Dia rellelerseets te lolo del siotel ed SAISIE e aie le lent PMeheNene mien ae en ee 1ONTE CNEN RE LS ALAN SR ESS A À GROTTES Re mieldies- ele le Pa Se Lis Hétre A Rs En der nn. Charmes sr PR EE AS Erembles se TR EEE TT A TRR D ARIRL- 1e = eme pop ele sai ta copie lite le Les cendres étant en réquifition & employées fection du falpètre, on peut leur fubftituer pour la leflive du linge , la terré blanche que produifent les os brûlés, elle contient un foixante- quatrième de foude blanche , ou natron , quantité d'alkali, qui équivauc au moins à la potafle contenue dans la cendre des bois, 0 . Quantité d’Alkali. .. goliv.. onces, 30 23 15 10 11 10 9 6 3 $ 14 5 3 ge . en France à la con- Fa L . FM « . RE ” ä, s re F ÿ el . 88 + ri 160 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ; &e. RER NOUVELLES LITTÉRAIRES. I NSrRUCTION fur l'Etabliffement des Nicrières & fur la fabrication du Salpétre. À Paris, chez Cuchet, Libraire, rue & maifon Serpente, z vol. zn-8°. Cet ouvrage renferme toutes les connoiffances utiles au Salpêtrier ; & par conféquent ilne fauroit être trop recommandé dans ce moment. On y trouvera des Planches qui repréfentent tout l’attelier du falpêtrier, Faute effentielle à corriger dans le Cuhier precedenr. Page 9, ligne 9, cheval, Zifez chacal 2 2 22 Des ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. L A Commiffion des Poids & Mefures Républicaines , aux Ariifles Conflruéteurs des Mejures de capacité, age 81 Lettre fur Le poids des Cloches ; par le Citoyen LALANDE, Efeteur du Collège de France, 3 es Differtation Phyfico-végétale fur la nature des prétendues Feuille floriféres & de celles qui font accompagnées à leur bafe d'une braëtée Jous-axillaire , lue à l'Académie des Sciences , le 23 Février 1793 : par L.D. RAMATUELLE, 86 Extrait des Obférvations météorologiques faites à Montmorenci-Emile pendant le mois de Janvier 1794 (ère vulg.), 12 Nivofe — 12 Plu- viôfe, l'an 2° (ère Républ.) par L.CoTre, Membre de plufieurs Académies , 94 Quelques doutes fur la théorie des Marëes par les Glaces polaires , ou Lettre à B. H.DE SAINT-PIERRE; par A.L, VILLETERQUE, 99 Difiribution méthodique de toutes les matières dont l'accumulation forme les Montagnes volcaniques, ou Tableau fyflématique dans lequel peuvent Je placer.toutes les Subflances qui ont des relations avec les Feux fouterrains ; par le Cir. DÉoODAT-DoLomIEu, 102 Afronomie par JÉRÔME LE FRANÇOIS (LALANDE), de l’Académie des Sciences de Paris, de celles de Londres, de Péterfbourg, de Berlin, … de Stockolm , de Bologne, &c. &c. Infpeëteur du Collége de France, * & Directeur de l'Obfervatorre de l'Ecole Militaire : extrait par J,C. _ DELAMÉTHERIE, 126 Lerrre de B,G. SAGE, à J,C. DELANÉTHERIE;, 158 Nouvelles Liréraires , 160 EN TS ! * Z { : ne À CESSE NE RE EME TEE SEE re ne rie Re D UV NU MU À F 7 # M À es il Rs E —< pd J To sAAÈE T : % ZA» TERRES A ee ee Ne / L- | JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE | ET D'’'HISTOIRE-NATURELLE, | VENTOSE, an 2, Ëre Franç. | 7 FE Pat LE ne DRE es nan nn Re ES EN STRUCTHION. Sur les moyens d'entretenir la falubrité , & de purifier l'air des falles dans les Hôpitaux militaires de la République. LE miniftre de la guerre a demandé au Confeil de Santé, en exécu- tion du décret de la Convention Nationale du 14 pluviôfe dernier, une inftruction fimple fur les moyens méchaniques & chimiques de prévenir l'infeétion de l'air dans les hôpitaux, & de les purifier, foit du méphitifme, foit des miafmes putrides. Pour remplir ces vues, le Confeil de Santé indique les moyens fuivans, dont quelques-uns font déjà inférés dans le règlement con- cernant Les hôpitaux militaires; mais il eft des vérités qu'on ne peut trop fouvent reproduire. Moyens de propreté. La propreté fi eflentielle dans toutes Les circonftances de a vie, eft le plus puiffant correctif des vices locaux de falubrité. Elle doic donc faire l'objet principal de l'attention de tous les agens des hô- pitaux. Les Officiers de Santé, chargés plus particulièrement d'en fur- veiller l'obfervance, s’attacheront à convaincre les malades de l'influence . -direte qu'a la propreté fur leur entier & prompt rétabliflement. La perfuañion peut beaucoup fur les hommes, lorfqu'elle eft fondée fur l'opinion de l'intérêt que l’on prend à leur fanté & à leur confer- vation; mais que fon effet eft bien plus efficace encore, quand elle eft infpirée par le patriotifme & la fraternité! Que nos braves défen- feurs n’oublient jamais que la propreté fut toujours une vertu chez les Républicains. A l'arrivée des malades à l'hôpital, leurs mains & leurs pieds feront Lavés à l’eau tiède, Tome l, Part. I, an 2°, VENTOSE, x 162 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Les vafes deftinés à tous leurs ufages feront fouvent nettoyés. Le linge fale fera porté dans le lieu le plus aéré de l'édifice, & fufpendu fur des perches folides, fans être entaflé, jufqu’à l’époque où il doit être blanchi. j Celui qui aura fervi au panfement, fera ramaflé fur le champ dars des paniers, & mis à tremper dans l’eau jufqu’à ce qu'il puille ètre JleMvé. Les capotes & les couvertures feront battues de temps en temps, vergetées , fumigées avec le foufre en combuftion, & envoyées au moins une fois chaque année au foulon. ; La laine des matelas fera rebattue & cardée, autant qu'il fera pof= fible, tous Les fix mois. Les toiles des matelas & des paillaffes feront fouvent & parfaite- ment leflivées. “La paille des lits fera fouvent renouvelée. Les baignoires en bois feront peintes & vernies intérieurement & au dehors, Il y aura dans les falles des baquets d’eau qu’on renouvellera fouvent. Le vinaigre confommeé inutilement én fumigation, fera mêlé à l’eau, & employé en gargarifmes, ou à arrofer Le plancher des falles, avant de Les balayer. H On blanchira au moins une fois l’année, les murs & les plafonds des falles , avec un lait de chaux. ÿ Les bois de lits & des croifées, les tables, les planchers même, feront lavés avec de l’eau de chaux où une forte leflive alkaline. Les vêtemens, les capottes , & en général tous les objets défignés fous le nom colle&if de fournitures, qui auront fervi à un militaire affecté d'une maladie contagieufe , ne feront de nouveau employés, qu'après avoir été purifiés par les moyens détaillés plus bas. Les malades auront des crachoirs; & les draps qui en tiendront lieu, feront changés tous les jours. : Les lampes feront pourvues chacune d’un conduéteur pour favorifer Liflue de la fumée au-dehors. è On obfervera toujours entre Les lits & le mur un intervalle de deux à trois pieds. Le nombre des lits contenus dans chaque falle , fera irrévocablement déterminé & infcrit au-deflus de la porte d'entrée. Ce nombre fera fixé conformément au règlement, d’après l’étendue, la forme, élévation & la difpofñon de la falle; de manière que dans une falle dont le plafond aura dix à onze pieds de hauteur, les lits feront placés à deux pieds au moins l’un de l’autre, en obfervant que cet intervalle foit de deux pieds & demi, fi le plafond n’a que neuf pieds d’élévation. à FANS ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 163 4 Quelqu'étendue qu'ait une falle, il fera expreflément défendu d’y établir des rangées de lits dans le milieu. £ Il fera interdit aux nralades de pañler réciproquement dans les falles où règnent des affections contagieufes. ] On ne laiflera point dans le voifinage des falles ou de l'hôpital, des eaux ftagnantes, des tas de fumier, ni aucunes matières végétales ou animales en décompoftion. Les/chaifes percées feront toujours affez nombreufes pour pouvoir en fubftituer fur le champ à celles enlevées à mefure des befoins ; cependant il n’en fera placé qu'auprès des malades affectés gravement. On aura foin de tenir toujours de l’eau dans ces chaifes & d’er laver exactement le fiè Elles feront recouvertes extérieurement & intérieurement d’une forte couche à l'huile fccative. La polñtion vicieufe des latrines eft dans la plupart des hôpitaux, Pune des caufes Les plus directes de l'odeur défagréable dont les organes font frappés en y entrant; quoique dans plufieurs endroits on ait cherché à procurer Leur nettoyement & l'écoulement des matières, au moyen d'une eau courante. Mais fouvent l’eau n’a pas aflez de chafle, ou fon défaut ne permet pas de i’employer. IL eft très-rare d'ailleurs de trou- ver derrière Les portes des latrines, des poids qui les ferment d’elles- mêmes. Il eft plus rare encore qu'on ait pratiqué entr'elles & les falles, un vettibule intermédiaire avec des fenêtres tranfverfales & correfpon- dantes propres à renouveller continuellement l'air & à intercepter la communication de l'odeur. Ces précautions font cependant les plus propres à diminuer l'influence de l'infection qu'exhale le voifinage des latrines. - Ne feroit-il pas pofible de parer à cet inconvénient en éloïgnant les foffles d’une toife au moins des murs, & en pratiquant d'érage en étage des cabinets dans fefquiels les malades fe rendroient par des galeries folides , mais légères , où ils rrouveroient cinq ou fix fièges placés circulairement au-deflus des foffes ? Le fiège des privés fera lavé tous les jours, & on fera de cet article de propreté, une règle de police extrémement févère. Moyens méchaniques.- Le meilleur moyen de prévenir ou de corriger les mauvaifes qua- lités que l'air contracte dans les falles des hôpitaux, c’eft d'y en intro- duire de dehors en même-tems qu’on donne une iflue à celui qui a été altéré par la reïpiration & les émanations des malades, fur-tout lorfqu’ils font raffemblés dans un efpace trop circonfcrit. Tome I, Part, I, an 2°. VENTOSE. X 2 164 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Les cheminées, lorfqu’on y fait du feu, produifent ce double effet; mais elles ne fauroient échauffer la totalité de la falle au gré des malades; & les localités ne permettant pas toujours l’emploi de ce moyen, on y a fuppléé par les poëles. À la vérité on a gagné du côté de l’économie du combuftible & de la diftribution de la chaleur; mais on a perdu du côté du renouvellement de lair. Et jamais les poëles, vu leur conf- truction , ne fauroient déterminer un courant d'air aufhi volumineux que celui établi par une ‘cheminée, - En effet l'ouverture par laquelle l'air s’introduit dans les poëles , n'ayant que tiois à quatre pouces, ne peut attirer qu'une colonne d’air de cette dimenfon, en forte qu'il n’y a véritablement que cette quantité de renouvelée dans les falles, tandis que l'air qui neft point fur la toute de ce courant, reflue vers les lits & les murs; & cumme, dans les rivières qui ont le plus grand mouvement, l’eau du milieu de leur lit coule avec rapidité, tandis que celle des bords refte, pour ainf dire, immobile; de même auff l'air mis en action par une caufe quel- conque, s'échappe à travers les iflues qu’on lui offre, repoufle, dans les parties latérales des falles, les couches voifines qui, éprouvant un véritable refoulement, fe renouvellent difficilement & confervent long- temps leur caractère malfaifant. Aufli a-t-on remarqué que les ma- Jades placés dans ces endroits, font expofés à des accidens plus graves &c guériflent moins aifément. Il faut donc mettre en jeu fur les diffé- rens points des falles, un agent aflez puiflant pour embrafler & entrainer la totalité du volume d’air qui y eft renfermé. Un moyen propofé depuis peu au Confeil de Santé & qui a mérité fon attention, eft d'appliquer aux tuyaux des poëles actuellement employés dans les hôpitaux, les afpirateuxs imaginés par Sa/mon , chirurgien- major de l'hôpital militaire de Nancy. Ce font des cônes de rôle de treize pouces de longueur, formant une efpèce de trompe, dont la grande ouverture a neuf pouces de diamètre, & fe terminant par une autre ouverture de trois quarts de pouce. Cette dernière extrémité s’introduit dans ie tuyau du poële d'environ un pouce & demi de bas en haut, & y eft fixée d’une manière folide. A mefure que l’on pouffe la chaleur du poële, les extrèmités des afpirateurs qui font dans le tuyau s'échauffent davantage & attirent à proportion l'air atmof- phérique de la falle, qui eft toujours difpofé à fe mettre en équilibre avec le courant d'air plus chaud qui circule dans ce tuyau. Cette attrac- tion fe fait avec une grande célérité, & à proportion de la mafle d’air devenue méphitique. Ce moyen ingénieux a été couronné du fuccès le plus complet; fans doure le temps le perfectionnera encore. [1 renouvelle l’air fans qu'il ait fervi à la combuftion, & il va rendre Les poëles propres à la fa- ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 165$ lubrité de l'air, tandis que jufqu'à préfent ils ont tant fervi à le rendre malfaifant. ‘ Pour en favorifer l'effet, on placera des vafes remplis d’eau fraîche fur les poëles, particulièrement fur ceux chauffés avec le charbon de terre, 4 u Cependant quelque précieux que foit le moyen dont il s'agit, il ne peut opérer le renouvellement de l'air que pendant Fhiver. IL faut donc chercher à le remplacer pour les autres faifons, Le feu nous offre encore ce fecours. C’eft le fourneau ventilateür employé dans lessmines de charbon de terre depuis plufieurs fiècles; mais au lieu de le placer fur le comble du bâtiment, ne pourroit-on pas lui trouver une ficuation moïns dangereufe & plus facilement pra- ticable ? : Quand l’atmofphère eft dans un calme parfait, le courant d’air eft trop foible pour favorifer la fortie de celui de l'intérieur. Alors Marer, médecin de Dijon, a propofé de füufpendre dans le milieu de la fenêtre fituée le plus favorablement, un brâfiér allumé qui, raréfiant l'air en ce point, y détermineroit un courant aflez rapide pour traverfer la falle & entraîner une partie de l'air infect, Il ne faut pas omettre non plus d'ouvrir chaque matin, toujours du côté oppofé à celui d'où le vent fouffle, les portes & les fenêtres des falles, de multiplier autant qu'il fera poffible ces iflues, d'en pra- “tiquer de correfpondantes pour donner un libre accès à la circulation de l’air, fur-tout pendant qu’on fait les lits & qu’on balaye les falles. On déterminera encore le renouvellement de l'air, en pratiquant à la partie inférieure des fenêtres correfpondantes, des guichets ou va/ifZas qui souvriront à bafcule, de manière à comprimer l'air qui, acqué- rent plus de force, donnera du mouvement à celui qu’il renouvellera, le déplacera & emipêchera que les malades ne foient expofés trop immé- diatement aux impreflions du froid. Comme il ne s’agit pas de bâtir des hôpitaux fur des meilleurs principes, on n’en a pas le temps, mais d'y approprier les maifons nationales deftinées momentanément à cet ufage, on ne fauroit donc trop accumuler les moyens fupplétifs d’y renouveler Fair, & de dimi- nuer les caufes d’infalubrité. En voici un bien fimple, dont l'expérience journalière des galeries à mine a démontré les bons effets: c’eft de pratiquer dans les murs & fur-tout dans les angles des falles, des trous correfpondans de bas en haut, en ouvrant fucceflivement an du bas, un du haut oppolé, en obfervant que les autres foient fermés; par ce moyen on établit un courant qui balaye l'air ftagnant. L'expérience prouve que l'eau la plus vafeufe devient potable, & 166 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Pair lé plus mal-fain, propre à la refpiration:, au meyen du mouve- ment quon leur imprime; dans l’un & l’autre cas, c’cft toujours l'air qui a contracté de mauvaifes qualités, qu'on expulfe & qu'on remplace par un air plus pur. Or cet avantage ne s’obtient que par l'agitation de ces deux fluides fi efflentiels à la vies; ce feroit donc une indiffé- rence coupable, que de négliger rien de ce qui peut donner de la mobilité à l'air, & le renouveler. On fera bie encore d'établir des ventoufes dans les diverfes parties des falles, & de les multiplier à raifon de leur capacité, en fe fervant, par exemple, d'une trémie renverfée avec un tuyau qui s'élève d'un plancher à l'autre, & une foupape qui s’ouvriroir & fe fermeroit à volonté pär une corde & une poulie. Car il ne faut pas fe laffer de le répéter: les habitations dans lefquelles l'air fe trouve ftagnant, font auffi préjudiciables à la fanté que le fonc les pays marécageux. Pendant l'été, quand l’atmolphère #ft érouffante , on pourroic établir dans chaque falle un grand éventail qui, mis en mouvement à laide d’une corde, 'agiteroit l'air qu'il forceroit à fortir, &:porteroit fur les malades une fraîcheur faluraire. L'ufage des thermomètres fera adopté dans les hôpitaux; on fera en forte que la température des falles n'excède jamais 15 à 16 degrés. Lorfqu'il regnera des chaleurs exceffives, on arrofera fouvent le devant des falles; on diftribuera çà 8 1à dans leur intétieur, des branches d’arbrés récemment coupées, pour obtenir le rafraîchiffement tant defiré & fi néceflaire. Autant qu'il fera poffible, on ntretiendra des arbres, des arbuftes & des plantes inodores , en pleine végétation, dans le voifinage de * Fhôpital. Moyens chimiques. Il ne fufñit pas d’avoir empêché. que l'air, par fa ftagnation & le défaut de communication avec celui du dehors, contracte une difpo- fiion malfaifante ; il faut encore attaquer ces partieules morbifiques, qui exercent des effets funeltes, même dans le milieu duquel on vient de parler. On fait qu'il exifte des maladies d'où réfultent, pendant toute leur durée, des émanatiôns d'autant plus terribles dans leurs effets, que la conftitution de l'air qui les reçoir, eft vicieufe, que les plafonds des fables font peu élèvés, & qu'il s’y trouve un plus grand nombre d'hommes réunis. Ces émanations, ces germes même vivans après la deftruction dé leurs foyers, s’attachent & fe fixenc aux murs, au plancher, aux draps, aux couvertures, aux vêtemens, aux bois de lit : elles ont Fa dañgereufe faculté de conferver long-tems la qualité delérére, comme CORTE 1 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. .. 167 auf d'empoifonner centinuellement l'air. Alors tous les moyens expoiés précédemment deviennent infufäfans pour opérer la définfection. Il faut le concours d’agens plus puiflans. Les parfums, de quelqu’efpèce qu'ils foient, font bien éloignés de pofléder les propriétés merveilleufes qu’on leur a attribuées; ils ne donnent a cet égard qu'une fécurité perfide. Pendant leur ignitior dans un endroit cirçonfcrit, ils confomment la portion d'air vital ou pur qu'ils fouti- rent de la mafle atmofphérique, Quand ils ne font que fe charbonner, la vapeur plus ou moins aromatique qui s'en exbale, eft bientôt con; fondue dans l'air, qu'elle vicie; infpirée en mafle par les malades qui en. reçoivent les premières impreflions, elle peut donner lieu à des défordres dans l’économie animale. Cette vapeur ne fournit point, de nouvel air: étrangère à celui auquel elle fe mêle, elle ne fair réclle- ment que mafquer les mauvaifes odeurs, fans les anéantir. Hâtons- nous donc de profcrire les parfums. + Cette opinion fur. les fumigations aromatiques ne fauroit. contra- tier celle des anciens. Les forêts qu'ils ont confumées dans la vue de puits Vair des contrées infe@es,, les grands bûchers compolés de . ois odoriférans ; dont la Aamme étoit dirigée {ur les villes où regnoit une contagion , n’éroient autre chofe que de grands feux employés à deflein de donner à l'air plus de mobilité, & de lui rendre, par le renou- vellement, la pureté & l'élafticité qu’une cçaufe quelconque lui avoit enlevées ; toujours dans la fyppoñtion que ce fluide étoit le véhicule de tous les fléaux peftilentiels,, .- : : nl Dans plufeurs hôpitaux, le vinaigre a obrenu la préférence fur les fubftances aromatiques; jetté fur une pelle rouge, ileft_ journellement employé pour chafler les odeurs infedtes & meutralifer les miafmes putrides difléminés dans l’atmofphère. Mais c'eft encore une erreur de croire que, décompofé & réduit ainfi en vapeurs, il pofsède une pareille propriété. Il ne fait, comme les parfums, que furcharger l'air, diminuer fon reflort ,, & rendre encore plus. fenfible l'odeur ,infecte qu'on avoit voulu corriger. UE Le Ce n'eft point que le vinaigre, mis en expanfon dans une, bouteille à large orifice, ne puifle, comme tous les: acides dans l’érar de gaz, former des combinaifons avec les miafmes ammoniacaux putrides, les détruire & rendre à l’air dans lequel ils étoient comme diflous, fa pureté & fon élafticité; mais fon efficacité en pareilles, cirçonftances, fur laquelle fe réuniflent routes les.opinions, ne fauroir être compa- rable à celle du vinaigre radical, & ce dernier eft encore. inférieur à l’agent dont il va être queftion. ! | Au nombre des moyens que la chimie a employés avec un fuccès qui tient du prodige, pour opérer certe dépuration, nous citerons le procédé que Guiton, repréfentant du peuple, a mis en ufage en 1773; ' 1 168 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE dans la ci-devant cathédrale de Dijon, infe“tée par des exhumations, au point qu'on fut obligé de l’abandonner, : Ce moyen confifte à répandre dans l’atmofphère, de l'acide muria- tique (acide marin) en état de gaz, dégagé par l'intermède de l'acide fulfurique (huile de vitriol). Voici le procédé pour définfeéter une falle de 40 à $o lits. Après avoir évacué les malades fur une des falles de rechange, dif- pofez dans le milieu de la falle vuide , dont les fenêtres & les portes feront fermées, un fourneau garni d’une petite chaudière ou capfule de fer à demi remplie de cendre tamifée fur laquelle on pofera une capfule de verre, de grès, de fayance même, chargée de neuf onces de muriate de foude (fel marin) légèrement humecté , avec une demi once au plus d'eau commune. Le feu étant allumé & la capfule échauffée, on verfera fur le fel marin quatre onces d'acide fulfurique, ou huile de vitriol du com- merce, En un inftant l'acide fulfurique agira fur le fel marin dont l'acide fe mettra en expanfion. L'opérateur qui fera le pharmacien en chef, où un de fes aides verfé dans le manuel des opérations chimi- ques, fe retirera en fermant la porte fur lui & emportant la clef. Douze heures après on entrera dans la falle. On ouvrira portes & fenêtres pour établir des courans d'air, & évacuer celui qui pourroit être encore chargé d'acide, On donnera une plus grande latitude d'utilité à ce procédé en l’ap- pliquant aux falles même remplies de malades, routes les fois que les Officiers de Santé le jugeront néceflaire. Ainfi, lorfqu'on aura reconnu que l'air d'une falle eft furchatgé de miafmes animaux, & a ‘befoin de cet excellent purificateur, il fuffira de faire le tiers du mélange ci- deflus & même moins, & de la parcourir plus ou moins lentement & dans tous les points ; le réchaud à la main, au moment où le gaz fe met en expanfon. Lorfque fa falle fera jugée füfifamment remplie de gaz acide muriatique , on tranfporterä l’appateïl dans es latrines , afin que les dernières portions gazeufes que le mélange pourra continuer de : ‘fournit, fervent à neutralifer les gaz ammoniaçaux putrides qui fe déve- loppent continuellement dans les privés, Cette üpération qui n'occafionne aucune fenfation défagréable ni incommode, füffira néanmoins pour fanifier une falle; & on pourra l’empluoyer tous les jours, & même plus fouvent, d’une manière par- tielle , dans les falles où un ou plufieurs malades affectés de gangrène ou de quelqu’autre maladie putride, répandroïient des miafmes dangereux. Daris un cas d'urgence, s'il fe trouve dans la pharmacie de l'acide müriatique concentré ( acide marin fumant), on obtiendra le même effet en portant dans Les falles la bouteille ouverte ; & fi cet acide n'eft pas aflez concentré, on le chauffera pour le réduire en état de gaz, Enfin, au É ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 69 on répétera ces différens procédés routes Les fois qu'il fera jugé nécefaire par les officiers de fanté , ainfi que cela fe pratiquoit pour les inutiles & même dangereufes fumigations aromatiques. Il fera prudent qu'avant l'opération , les officiers de fanté en chef fe réuniffent pour prendre une connoiffance politive de l'état des malades, & que quand l’atmofphère de la falle fe trouvera remplie de gaz muria- tique , ils puiffent obferver avec plus de Certicude fi Les individus qui y feront expofés, éprouvent quelques changemens qu'il foit poflible d'attribuer directement ou indirectement à l’action de ce deftructeur des miafmes putrides : cette précaution fervira à augmenter la confiance de tousi& peut-être à perfectionner l'application du moÿen. Les chirurgiens font prévenus de ne pas laifler leurs inftrumens dans la falle où le gaz muriatique fera en expanfion, vû qu'il fe porte fur le fer & le rouille en un inftant. De leur côté, les phar- maciens, pour ne rien perdre, réuniront tous les réfidus des divers mélanges, & ils en retireront un produit qui eft le fulfate de foude. … On conçoit que quand il s’agit de répandre une grande quantité de gaz muriatique, le dégagement ne doit s’opérer dans les falles qu’on veut définfeéter avec leurs fournitures, qu’au préalable les malades n’en foient évacués. L’unique moyen pour y parvenir, c’eft d'avoir toujours dans chaque hôpital, une falle de rechange pour recevoir les malades de la falle qu’on aura jugé néceflaire de défin- feéter. Cette falle, fous quelque prétexte que ce foit, ne pourra être confacrée qu'à cet ufage falutaire ; & dans les grands hôpi- taux il en fera réfervé deux pour cette opération. =: La falle ainfi fanifiée, fervira à fon tour de falle de rechange & ainfi fucceffivement jufqu'à ce que toutes les falles foient purifiées , & que les miafmes difléminés à la furface & dans l'atmofphère de L'hôpital fe trouvent neutralifés & détruits, qu'en un mot, l'air en _{oit renouvelé en entier. Dans la falle où s'exécutera l'opération en grand, on expofera à l'action du gaz muriatique les couvertures , les matelas, les vête- mens & généralement tous les tiffus de laine qui auront fervi dans certaines maladies , de manière que la vapeur puifle atteindre toutes les furfaces des matières qui recéleroïent quelques miafmes putrides, On en fera autant dans les corridors & dans toutes les avenues qui conduifent aux falles. L’acide muriatique oxigène ayant encore plus d'énergie, comme l'a obfervé Fourcroy, repréfenrant du peuple, fera préféré pour cette opération; ainfi, lorfquon pourra fe procurer aifément de l'oxide de manganèfe, on en ajoutera une petite quantité au mélange ci-deflus. A cet effet on fera entrer cet oxide métallique dans les approvi- fionnemens des pharmacies. Y Tome, Part, I, an 2°. VENTOSE, a 1390 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE On a employé dans les mêmes vues & avec fuccès la combuf- tion du foufre. Mais le gaz fulfureux qui s'en dégage n'eft pas aufli facile À manier ; d'ailleurs il ne s'élève point avec autant de facilité jufque dans les hautes régions. Il ne fauroit donc rem- placer auf avantageufement les vapeurs de l'acide muriatique qui, par Meur extrême expanñbilité, fe répandent promprement dans les couches fupérieures & inférieures, s'emparent avec ‘avidité des miaf- mes putrides qui sy trouvent condehfés , miafmes dont la nature paroît tenir de l’ammoniaque (l’'alkali volatil), & que l'acide muria- tique va faifir par-tout où il peut exifter. Cependant il convient de ne pas néoliger la combuftion du: foufre, Les moyens d’explofion & de. déflagration employés jufqu'à pré- fent pour purifier une falle, tels que le nitre enflammé, la poudre à canon , la commotion imprimée par une arme à feu, tous ces moyens n’agiflent que par l'effet méchanique, ne font que déplacer & chan- ger l'air pour linftant, & on ne peut compter long-tems fur leur efficacité ; d’ailleurs il ne s'en dégage que du gaz azote & du gaz acide carbonique. Le lait de chaux lui-même qui abforbe l'acide car- bonique ne paroît pas anéantir les miafnes morbifiques, Il ny a point jufqu'à ces ventilateurs compliqués, tant prônés ; qui, appréciés à leur jufte valeur, n'aient encore qu'un médiocre avantage. Ils ne font qu'embarraffer par l’efpace qu’ils occupent dans les falles, & font plutôt un obftacle à la libre circulation de l'air, qu'u® moyen aïluré de lé renouveler en entier. Aujourd'hui que l’on a fait des connoiflances chimiques, une heu- reufe application à nos premiers befoins; qu'il eft aufli facile d’ana- lyfer Pair que les autres fluides, qu’on peut, en un inflant, conf- tater fa nature & lui reftituer les qualités fpécifiques dont il a be- foin pour fervir à l’entretien de la vie, on ne fauroit trop inviter les officiers de fanté en chef de chaque hôpital, à mettre au nombre de leurs fonctions les plus effentielles, celles de s’aflurer, de tems en tems, de la conftitution de l'air des falles pris dans les angles & vers le chevec des lits de malades. L'expérience eft fimple: elle confifte à entrer dans la falle, mu- ni de deux bouteilles de verre blanc, l’une remplie d’eau pure juf- qu'à l'orifice, & l’autre d’eau de chaux. On vuide la première dans l'endroit dont on delire de connoître la qualité de l'air ; on y ajoute à l'inftant la moitié de l’eau de chaux de la feconde bou- teille; on bouche le vafe exadtement & on l'agite. La quantité du précipité & la promptitude avec laquelle il s'opère, ferviront à dé- terminer la néceflité & l'urgence de l'emploi du gaz muriatique ; car il paroît très-vraifemblable, d'après les nouvelles connoiffances fur la nature des gaz, que dans les falles fufpedtées d'infalubrité, les # ET D'HISTOIRE-NATURELLE. in miafmes pucrides font tonjouts accompagnés d'uu: affz grande quantité d’acide carbonique. L'eau de chaux offrant le moyen le plus économique & Le plus efficace de purger l'air du gaz acide carbonique qu'y porte néceflairement la refpiration d’un grand nombre d'individus raflemblés, & cet acide étant d'autant plus dangereux que fa pefanteur le retient dans la région infé- rieure , on pourroit remplir d’eau de chaux des écuelles & en laifler dans chaque falle. La promptitude avec laquelle la pellicule fe forme, eft le meilleur eudiomètre pour reconnoître la préfence du gaz acide car- bonique; car ceux de Fontana, de Volta & de Schéele n'indiquent guère qué l'air épuifé d'air vital. CONCLUSION. De ce qui précède , il réfulte que la propreté ayant une influence marquée fur la falubrité des hôpitaux , fon obfervance dans toutes les parties rendra l'emploi des moyens méchaniques & chimiques indiqués, ou moins fréquemment néceflaire, ou plus efficace dans leurs effèrs, Ainf pour renouveler l'air des falles, & détruire le méphitifme qui y règne ordinairement , on obfervera, 1°. Qu'il ne féjourne dans les hôpitaux aucun foyer d'infe&tion; que les malades n’y foient pas entaflés ; que les vafes deftinés à tous leurs ufages foient parfaitement nettoyés; que les vêremens , les capotes & les couvertures foient expofés à l’aétion de l'acide muriatique, ou du gaz falfureux , quand ils auront fervi à des mHitaires affe@és de maladies contagieufes; que le linge de corps, de lit & de fervice foit parfaitement lavé , les murs & les planchers journellement balayés. 2°. Que le feu bien dirigé éraut le moyen le plus afluré pour prévenir la ftagnation de l'air , établir de grands courans , augmenter fon mouve- ment & le renouveler, il convient de multiplier ces courans, à raifon de Pétendue & de la forme du local, de leur donner toujours une direction telle, qu’ils balayent de tous les points de la falle l'air infect qui s'y trouve ; que les afpirateus fixés aux tuyaux des poëles font jufqu’à préfent l'inftrument le plus propre à opérer cet ge; qu'on ne doit en aucun teins négliger d'ouvrir les iflues pratiquées atix portes ,aux fenêtres, : aux angles des murs ; que la végétation dont la nature fe fere pour entre- tenir & rétablir la falubrité de l'air, doit être comprife au nombre des moyens employés pour obtenir la falubrité dans Les hôpitaux. 3°. Qu’enfin les moyens de propreté & les noyens mécaniques deftinés a produire les effets indiqués, font quelquefois impuiflans contre les miafmes ammoniacaux putrides, que certaines maladies verfent dans l'atmofphère ; que le gaz muriarique ordinaire & le gaz muriatique oxigéné pofsèdent éminemment l'avantage de faifir ces miafmes par-tout Tome I, Part, I, an 2°. VENTOSE. D 2 de: Ke. do x a 72 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE où ils fe font accrochés , de les décompoler , de les neutralifer; que cette opération deit s’exécuter en orand , & fucceflivement dans toutes les falles de l'hôpital , au moyen d'une falle vuide que l'on appellera falle de rechange , toujours rélervée exclufivement à recevoir les malades de la falle qu'on purifieras, & à la faveur de laquelle la rotalité de l'hôpital pourra être complertement fanifiée & délivrée d’un principe aufli meur- trier. Mais comme la chaux a la propriété d’abforber promptement le gaz acide carbonique , on difpofera dans les encoignures des falles des baquets dans lefquels on tiendra du lait de chaux , que l’on agitera de tems en tems, & que l’on aura foin de renouveler. Le Confeil de fanté n’ayant pas voulu indiquer à fes collaborateurs un procédé qui pourra être nouveau pour plufieurs d’entr'eux , fans s'être afluré en même-tems de fon efficacité , dans les établiflemens militaires qui font à fa portée, a chargé des comimiflaires pris dans fon fein , de fe rendre aux hôpitaux de Saint-Cyr, de Franciade & du Gros-Cailiou , pour en faire l’épreuve, Le réfultat de leurs expériences prouve inconteftablement que fe moyen propofé pour définfecter les falles des hôpitaux par le gaz acide muriatique , peut être exécuté fans inconvénient & avec le plus grand avantage, dans Les falles habitées comme dans celles qui ne le font pas; en obfervant toutefois de dégager , dans Les premières, une moindre quantité de gaz, 7 | Sans doute il peut exifter encore d’autres moyens médicaux propres à combattre avec fuccès Les vices de localité & d’encombrement que les circonftances de la guerre ont prefque renduinévitables ; on s’en rapporte entièrement au zèle , aux lumières & au dévouement civique des officiers de fanré, pour n’en négliger aucun. Daipnan , Fun des membres du Confeil de Santé, a depuis long-tems confacré un ouvrage à cet objet d'un intérêt majeur, fous ce titre: Ordre du fervice des Hôpiraux militaires , &c. On trouvera aufñi dans les auteurs qui ont traité des maladies des armées & des fièvres contagieufes en général, des pratiques plus ou moins efficaces contre l'infection. Mais ce n'eft pas feulement dans les hôpitaux militaires, que les confeils propofés feront utiles : les hôpitaux civils, les cafernes, les maifons d’arrêr & de détention, & en général tous ces afyles où font raflemblés beaucoup d'hommes, & principalement d'hommes affectés phyfiquement ou moralement, peuvent être également infectés par un air vicié, & exiger l'emploi des mêmes précautions, pour prévenir ou éteindre cette fource d’exhalaifons toujours pernicieufes. Nous ne pouvons d'ailleurs nous difpenfer de faire remarquer , avant de finir, qu’en préfentant un grard nombre de moyens pour prévenir l'infection de l'air dans les hôpitaux, & pour les purifier, foit du méphi- tifme , foit des miafmes putrides, nous avons eu en vue de les rendre | > ET D’HISTOIRE-NATURELLE. 173 fupplétifs les uns des autres. Sans doute ils n'ont pas tous la même énergie, mais tous ont des effets analogues; & on ne fauroic réunir tiop d'armes victorieufes contre un pareil ennemi. Leur emploi mettra en état d'en apprécier encore mieux le mérire, & Le plus ou le moins d'attention que chacun d'eux peut exiger, à raifon des circonftances locales. Telle eft notre réponfe à quiconque feroit tenté de regarder ce farcroît de préfervatif comme une fuperfluité, L'amour de la patrie & de l’humanité, la reconnoiffance due à nos généreux défenfeurs , Le civifme des officiers de fanté & des employés des hôpitaux militaires, répondent à la République qu'ils s’emprefleront de concourir, chacun en ce qui le concerne, à opérer le bien qu'on doit attendre de l'adoption & de l'exécution des moyens qui leur font offerts, ‘à A ces puiffantes confidérations , fe réunit leur propre intérêt: vivant, pour ainfi dire, au milieu du foyer des émanations morbifiques, ils deviennent journellement , par l’oubli des précautions qui peuvent les garantir , victimes eux-mêmes du fléau dont le préfervatif & le remède font l’objet de la préfente Inftrution, LL Fair au Confeil de Santé le $ Ventôfe , l'an fecond de la République Françaife une & indivifible, Les Membres du Confeil de Santé. Signé, DAIGNAN, BAYEN , PARMENTIER , HEGO , HEURTELOUP, Lassis, PELLETIER , ÎHERY , CHEVALIER, Ant, DuBois , BIRON, Méd. Secrétaire, “ ANALYSE D'une efpèce particulière de Charbon de terre aroileuxŸ de la Mine de la Chapelle-Défirée , entre Saint- Martin & Wéteuil, Difiriét de Mantes ; Par B.G. SAGE. Bis terre bitumineufe d’un brun noirâtre & onctueufe au tou- cher, n'adhère point à la langue; pénétrée par l’eau, elle s’y divifes elle laiffe fur le papier des traits d’un brun noirâtre qui ne s’effacent point, ce qui peut la rendre utile dans la peinture. . Cette terre argileufe renferme les deux tiers de bitume, dont la plus grande partie s'exhale au feu en produifant une flamme vive ’ 174 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE accompagnée d’une odeur àä-peu-près femblable à celle du charbon de terre. : Ce bitume ainfi exhalé par la combuftion , il refte par quintal moitié du poids, d'un charbon terreux qui brûle par Le concours de air & du feu. k L'incinération prouve que Le charbon s’y trouve dans la proportion d'environ un tiers, puifqu'il laifie trente-trois livres d’une terre gri- sâtre , dont on peut extraire un peu de fer par le barreau aimanté. Ce réfidu eft de Pargile altérée par le feu. Cette efpèce de charbon argileux de la Chapelle-Défirée contient pat quintal, Bitume dise dec mot loi elle Mecs e AT O Charbon ET te EL CEE Terre argileufe ............2........ 33 Ferre ne nlelelslafolene sie etes ele) se ele sise I J N a ‘ 100 { Cette terre bitumireufe me paroît devoir fon origine à des végé- taux décompofés, & être intermédiaire entre le charbon de terre & la tourbe; elle ne répand pas comme elle une odeur fétide, ni d'acide fulfureux ; auf fon charbon n’eft point pyrophorique comme celui dé la tourbe. : Il me paroît important de faire connoître ce combuftible, qu'on dit être abondant à la Chapelle - Défirée , qui a fait ci-devant par- tie d’un prieuré de l'abbé Rochon, de la ci-devant académie des fciences. Ce favant a faic des recherches fur cette mine jene fais s'il les a publiées. : ET D'HISTOIRE-NATURELLE. - 175$ MÉMOIRE Sur les Roches compofées en général , & particulièrement fur Les Pétro-filex ; les Trapps & les Roches de corne , pour fervir à la diflriburion méthodique des produits volcaniques (1) ; Par le Ci. DÉODAT-DoOLOMIEu. Poux faire mieux comprendre les effets des feux fouterrains, pour donner plus de clarté à ce que je dois dire fur les volcans, il me faut fufpendre l'explication de ma difiribution méthodique, & faire une digreflion qui aura pour objet le développement de quelques principes far la formation & la nature des pierres compofées, & la vraie fignification qui me paroït devoir être aflignée aux dénominations de pétro-filex , de trapp , & de roche de corne. Il eft effentiel de leur donner une détermi- nation plus précife; il eft important de fpécifier plus exaétement les fubftances qui conftituent ces fortes de pierres, puifqu’elles font la bafe de mes principaux genres, & que la majeure partie des produits volca- niques font les réfultats des modifications que le feu leur a fait éprouver. Ces trois efpèces de pierres, fans ceffe citées par Les naturalifes, fent encore mal connues , parce que les définitions, qui en ont été données, n’ont ni exactitude ni précifion ; parce que leurs caractères extérieurs font variables , & trop fouvent incertains ; parce que les moyens de l’analyfe ne font utiles qu'autant qu'on auroit déjà déterminé la manière de reconnoître les fubftances fur lefquelles on les emploie , & que ces fubftances auroient une exiftence fixe & une compofition invariable. - Mais fans remonter à leur origine, fans jetter un coup-d’œil fur les (1) J'ai employé ici une partie des obfervations & des idées qui étoient deflinées pour la fuite de mon Mémoire fur les pierres compofées ; mais l'ayant jugé fufceptible d’une extenfon que je ne lui avois pas affignée en le commençant, & n’ayant pas eu le tems de le terminer , j’en ai extrait feulement ce qui peut fervir à déterminer plus particulièrement la nature des pierres que les feux fouterrains travaillent le plus ordinairement, Mais tous les faits relatifs aux différens genres de pierres compofées font tellement liés entreux , qu’il eft très-difficile de ne pas paroître diflus , lorfqu’on _veut traiter ifolément de quelques-unes d’elles , & qu'il ef peut-être impoffible de tendre direftement aux explications qui leur font relatives, fans faire quelques diverfons. Cette confidération pourra me fervir d’excufe auprès de ceux qui frouverojent que j'ai manqué ou de clarté ou de précifon. 176 JOURNAL DE PHYSIQUE. DE CHIMIE caufes qui ont déterminé leur formation, fans détailler les raifons des méêlanges dont elles font les réfulrats, fans dire d'avance ce qu’elles doivent être, il feroit très difficile d'expliquer ce qu’elles fout ; leur manière d'être très compliquée rendant prefque toujours infufifantes les détermirations fournies par l’apparence extérieure, par les qualités phyfiques, & par les expériences chimiques, lors même qu'on les appelle à l'appui les uns des autres. Toutes les méthodes employées jufqu'à préfent n'ont pu lever le voile qui fait une forte d’arcane de la com- pofition de ces pierres , voile qui couvroit l'ignorance , & fous lequel on plaçoit toutes Les fubftances qu'on ne connoifloit pas ; car combien de fois n’ai-je pas entendu appeler certaines matières des noms de roche de corne, de trapp, de fchorl & de pétro-filex , pour cela feul qu’on étoit embarraflé pour déterminer leur nature ? Tous les naturaliftes qui ont examiné avec quelqu’attention les montagnes primitives, conviennent maintenant que les matières dont elles font compofées ont été dans un état de diflolution & de fluidité , qui a précédé immédiatement leur confolidation ; ils ont reconnu que l'agrégation plus ou moins régulière des pierres, qui s’y trouvent , a dû - fe faire dans un milieu qui laioit aux molécules la faculté de fe rapprocher felon certaines loix particulières d’attraétion , & qui leur facilitoit les mouvemens néceflaires pour chercher & trouver des places de prédilection ; puifqu’il en eft réfulté différentes criftallifations , dont l’exiftence dans toutes Les plus anciennes mafles eft la preuve convaincante d’une diffolution antérieure. On ne fauroit faire les moindres progrès dans l'étude des roches, fi on perdoit de vue la fameufe époque où a commencé la coagulation de notre globe ; on ne trouveroit aucune explication aux phénomènes fingu- liers que nous préfentent les compofitions, les mêlanges, & la contexture des matières qui par leur fituation dans nos montagnes prouvent une antériorité de formation fur toutes les autres, fi on ne remontoit pas continuellement à la grande opération dont la folidité de la terre a été le réfultat. Cette opération toute chimique fixe la première date que nous puiflions établir dans l'hiftoire de notre globe; elle fert de première limite entre l'éternité fans bornes où fe perd tout ce qui a été antérieur à fes produits, & le tems qui femble nous appartenir, puifque nous avons quelques moyens de le retrancher fur la durée infinie du paflé, dans lequel fans doute il eft arrivé un grand nombre d'autres événemens également importans , mais où l'imagination n'apperçoit plus ni traces pour diriger fa marche, ni analogie pour la foutenir , ni barrières pour contenir fes élans, Combien de lacunes n’avons-nous pas aufli dans notre chronologie en l’appuyant fur cette fameufe époque > Combien de fois le cours ordinaire de la nature n’a-t-il pas paru changé, ou troublé depuis le moment où notre glebe a pris une certaine confiftance, jufqu'aux tes ET D'HISTOIRE-N ATURELLE. #7 tems bien poftérieurs où nos continens , conftitués à-peu-près comme ils le font maintenant, ont été livrés à notre-induftrie & à nos obférvations. Il feroit étranger à mon fujet de difcuter longuement fur la nature du diflolgant qui a pu donner de la fluidité à toutes les différentes matières dont la furface du globe fe trouve compolée ; mais puifqu'’aucun corps folide n'a pu exifter alors qu'il nait été enfeveli fous les dépôts d'une précipitation poltérieure, puifque route matière, qui auroit réfiflé à la diffolution , auroic été pour toujours fouftraite à nos regards par les réfultats des opérations fubféquentes , il eft néceflaire que ce diffolvant ait eu une égale action fur tout ce que nous voyons, il eft indifpenfable qu'il aic tenu en même-tems en fufpenfion toutes Les fubftances terreufes & métalliques dont eft formée l'écorce de notre globe, jufqu'à la pro- fondeur incalculable où fe retreuve la compoñition de nos montagnes primitives ; profondeur qui n’a pu être outrepaflée sui nos travaux, ni par ceux des agens qu'emploie la nature , & au-delà de laquelle nous ne pouvons plus préjuger ce qui exifte que par de vagues hypothèles. Je dirai encore que le fluide aqueux auquel plufieurs géologues attribuent cet érat de liquidité, fans lequel la terre n'auroit pu prendre la figure d’un fphéroïde applati, que lui ont impriméela rotation & la gravitation, n'a pu être l’unique agent d'une diflolution qui auroit exigé de la parc de l’eau une activité qu'elle ne pofsède pas, même dans fon plus haut degré de rempérature. Car en raflemblant toute l’eau qui peut appartenir à notre globe, & faifant defcendre , pour la réunir à la mer , toute celle qui eft diffoute dans l’atmofphère ; & qui en fait prefque toute la matière pondérable , en tirant des cavernes fourerraines celle que nous pouvons y fuppofer enfevelie, la toralité de ce Auide n'égalera pas en volume la quantité des matières qu'il auroit dû diffoudre en même-tems ; & en lui fuppofant même toute l'activité de l'acide de l'efpèce la plus énergique que nous poflédions, on ne pourroit encore arriver à juftifier les effets qu'on lui attribue. Ceux dont le fyftème exige que les eaux aient exifté en telle quantité qu'elles aient furpaflé les fommets des plus hautes mon- tagnes, & que dans un féjour long-tems permanent, elles aient fimulta- némeñt découvert La totalité du globe, croient trouver dans leur immenfe volüime une compenfation 4 leur inertie naturelle ; mais ces péologues ne favent bientôt où placer ce fluide furabondant, lorfqu'ils ont à décou- vrir la furface de nos continens; & ils ont befoin des fuppofitions les plus forcées pour reléguer & cacher dans le centre de la terre l'agent dont ils ont vouiu fe fervir, & qui, maloré fa quantité, leur eftencore infuffifant pour les premières fonétions qu'ils lui attribuent. Je regarde cependant l'eau comme le véhicule, ou plutôt comme un des principes conftituans de ce diffolvant , dont l’ancienne exiftence eft atteftée par une infinité d'effets, & qui a dû fe détruire, puifque nous ne retrouvons rien qui puifle lui reffembler. Ses autres élémens doivent Tome I, Par, 1, an 2°. VENTOSE, Z J ÿ "7 re 178 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIÉ pourtant fublifter encore, car rien ne fauroit fe perdre dans la nature mais ils font difperfés , & c’eft fürement dans l'atmofphère qu'il faut chercher ceux qui ont fui, puifque e’eft-là le grand magalin de tous les acides, ou des principes prochains qui contribuent à leur conftitution. IL me paroît poflible qu'il y ait eu une époque où notre atmofphère ne s'étant point encore dilatée , tous les fluides aériformes qui la compofent auroient été fixés dans l’eau , & lui auroient donné à un degré éminent la propriété diflolvante , ou au moins il auroit pu fe faire qu'un fluide ainfi compolé auroit eu la faculté de tenir ia matière divifée jufques dans fes moindres molécules, & de balancer pendant un tems Les forces qui produifent les combinaifons & l'agrégation. C'eft donc avec M. de Luc que je dirai qu’il. y a eu une époque où il dut arriver un changement effentiel à notre globe, puifqu'il en réfulta tout ce que nous obfervons, qui n’avoit pas été produit auparavant ; mais en fuppofant comme lui l'apparition d’un principe nouveau, peut-être celle de la lumière, je ne m'en fervirai pas uniquement, comme il le fait, pour produire le feu , afin de rendre l’eau liquide ; opération qui a pu fe faire bien long-tems avant celle dont les réfultats m'occupent: car la fimple liquidité de l’eau n'avance pas la folution du preblême, fi je ne donne pas à cette fubftance un principe d'activité qui ne lui appartient pas eflentiellement. D'ailleurs la fluidité du globe a pu fubfifter pendant un tems incommenfurable , & ce n’eft que Le moment de fa ceflation qui peut être pris pour le commencement de notre ére. Il faut une caufe qui ait emmené la confolidation de la terre, puifqu’elle n’eft point ure conféquence néceflaire de la diffolution , quoiqu’elle foit venue enfuite, La coagulation ne peut avoir lieu dans un Auide qui tient en diflolution des matières fufceptibles de folidité ; que lorfque le menftrue perd une partie de fes moyens ou de fon énergie, par un changement quelconque dans fon état ; ce n’eft qu’alors qu’il abandonne les fubftances dont il avoit pü fe charger par les forces de la combinaifon , ou qu'il avoit fait participer à fa fluidité en les tenant fufpendues & mobiles les unes fur les autres. J’infifterai même pour qu'on n’attribue pas la confolidation de notre globe à un fimple rapprochement des molécules propres à former un corps folide , lequel feroic femblable à celui qui a lieu dans un véhicule lorfqu’un changement de température l'oblige à dépofer les fels dont il fe trouve furchargé par la diminution de la chaleur ; car alors il nefe fait point de compofition nouvelle, & il n’exifte dans la mafle coagulée aucune autre combinaifon que celles qui étoient déjà fufpendues dans le diflolvant, & une portion du menftrue lui-même refte unie aux fubftances qui criftallifenr. Tout indique au contraireque les molécules terreufes fe font trouvées dans un état de fimplicité & d’ifolement qui leur laifloit le libre exercice ET D'HISTOIRE-NATURELLE,. 179 de toutes leurs faculrés intrinsèques ; c'efl-à-dire, qu'en même-tems qu'elles obéifloient aux loix de la gravitation , qui les taifoient {e préci- piter lentement à travers un Auide aflez denfe pour retarder leur chûte, elles pouvoient exercer autour d'elles leurs tendances particulières à la combinaifon & à l'agrégation ; car, je le répéterai , la combinaifon des molécules & leur agrégation font deux opérations très-différentes, quoique faites à-peu-près à la même époque, & il me paroît très-important d’en bien diftinguer les caufes , les effers & les réfultats ; la première auroit été empêchée ou génée , fi l'alliance avec le menftrue avoit encore fubffté ; la feconde auroit fixé dans l’intérieur des mafles un: partie du diffolvant, fi la deftruction de celui-ci n’avoit pas précédé la coagulation, & n’en avoit pas été la vraie caufe. Au lieu donc de demander, comme M. de Luc , pourquoi la liquidité r'avoit-elle pas exiflé jufqu'alors fur notre globe ? cat je ne veux pas remonter jufqu'au tems où elle auroit commencé, en ce que fa naiflance & fa durée font indifférentes à la queftion que j'examine , je demanderai pourquoi le fluide, qui faifoit participer toutes les matières du globe à fa liquidité, at-il ceflé de produire cet effet? Pourquoi a-t-il laiffé récipiter routes les fubftances qui ont formé les corps folides? Pourquoi Lu a-t-il permis de fe combiner & de fe coaouler? Car ce n’eft pas pour conftiruer le diffolvant & pour opérer la diflolution générale que j'invoquerai l'apparition d’un principe nouveau, mais pour la faire ceffer, mais pour détruire Fagent qui y étoit employé, mais pour rendre la “liberté à des molécules qui n’ont pu agir librement les unes fur les autres aufli long-tems qu’elles ont été enchaînées par d’autres liens, ou u'elles fe font trouvées hors de leur fphère d'activité mutuelle; & je his d'autant plus porté à croire que la lumière (telle que nous la recevons maintenant ) a pu produire cet effet, qu'outre la faculté que nous lui connoiflons de dégager l'air oxigène de plufieurs combinaifoss, & de faire cefler fon influence fur les fubftances qui le fixoient , je ne puis pas douter que ce ne foit elle qui fufpende fubitement l’ation du diffolvant propre au quartz; diflolvant dont la nature pofsède encore la compofition , puifque la criftallifarion du quartz eft une opération qui lui eft facile & journalière, & qui eft la preuve d’une diffolution antérieure ; mais elle femble être forcée d'y travailler dans les ténèbres, parce que la préfence de la lumière paroït lui en Oter les moyens. J'ai déjà fait remarquer ailleurs que jamais les eaux qui coulent au grand jour, fur ia furface du globe, n'attaquent le quartz , ni ne mêlent'fa terre avec celles qui conftituent leurs concrétions ordinaires , peñdant que les eaux qui circulent dans l’intérieur des montagnes ,-où elles font enveloppées d'obfeurité, corrodent le quartz aufli fréquemment qu’elles le dépofent (1). (x) Quelquefois on trouve de l’eau dans le fond des caviiés qui recèlent des Tome 1, Part. 1, an 2°, VENTOSE. Z 2 180: JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHEMIE Bien plus fagace encore que le gaz hépatique qui s'échappe de quelques eaux thermales en laiflant précipiter la térre calcaire qu'après fon départ l'eau feule ne peut plus tenir difloute, le principe qui donne à l'eau de l'action fur la terre quartzeufe , devenant incohefcible à l'approche de la Jumière , & peut-être par l'effet d'une combinaifon fubite avec elle, difparoîc foudain, & laiffe Le fluide dans l'inertie (1). ? J'imagine donc que le moment qui a commencé pour le globe terreftre un nouvel ordre de chofes, relativement à fa confftance , eft le même qui lui a procuré une atmofphère, conftituée comme elt la nôtre. Je crois que le principe, qui a pu donner de l'élafticité aux fubftances aériformes répandues autour de la terre , a attaqué Le diflolvant dans fon exiftence, en lui enlevant une partie de fes principes conftituans ; ce diflolvant a dû perdre fon énergie à mefure que le développement des gaz s'eft fait; les premières matières qu'il ait laiflé dépofer ont été celles qui exigeoient toute fa force , & il eft à remarquer que c'eft cette même terre quartzeufe, dont Le diflolvant naturel paroît fe détruire par l’action de la lumière , qui seft précipitée la première. L’affoibliflement du diffolvant a eu un cours lent & progreflif, puifque ce n’eft que fuccefli- vement qu'il s'eft deffaifi des différentes matières qu'il tenoit difloutes, & qui d’abord fe font précipitées avec un certain ordre ; mais il femble qu'il sit achevé de fe dénaturer complertement par la diflipation prefque EEE criflaux de roche ; & il arrive alors.aflez fouvent que les aiguilles de criftai, qui plongent dans cette eau, fa oiffent rongées, jufqu’àne conferver que les reftes d’une carcalle informe & fragile qui rappelle fimplement leur exiflence; cette eau ordinai- tement fétide & nauféabonde, n’a d’ailleurs aucune faveur acide, &elle cefle d’apie fur le quartz lorfque le four à criflal eft ouver*, On fürprend auffi quelquefois des pierres quartzeufes qui femblent n’avoir pas eu le tems de fe confolider ; on en trouve qui font molles & pâreufes, comme fi leur diflolvant venoit de les abandonner dans le même moment, & qu'elles n’euflent pas eu le téms d'achever leur agrégation : leur expofition à lair leur fait acquérir la dureté qui leur appartient, & qu’un nouveau féjour dans la serre ne fauroit plus leur ôter. Telles font entr’autres les opales de Hongrie. (1) Je ne dome pas que la lumière ne contribue auffi à la formation du gaz héparique, lorfque fes principes fe trouvent combinés , foit avec l’eau , foi: avec la terre calcaire , & donnent à celle-ci la faculté de refter diffoute en très-grande quantité dans un fluide qui feul n’a qu'une très-foible a@ion fur elle ; car c’eft à l'air libre que s'opère la dillipation du gaz auquel la chaleur ou le calorique n'auroit cependant pas manqué, fi ce feul principe eût {ufñ pour lui donner lélaflicité qui produit fon dégagement; & foit que ce foir un füureroit de chaleur qui détermine fon départ, la maile du liquide auquel il ef uni ne cefle de fe refroidir pendant le trajet, sûrement très-long, que font les eaux pour venir des réfervoirs où elles font chauflées , jufqu'à l'ouverture des canzux par lefquels elles débouchent à l’air libre; & ces canatx feroient bientôt obftrués , & leur refuferoient tout palfage , f ces eaux dépofoient | endant leur route fouterraine comme elles le font en circulant à ciel ouvert, On peut s'en convaincre aux bains de Saint-Philippe en Tofcane, Satatlis ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 181 fubite de ce qui lui reftoit de parties confituantes ; car , par fes derniers produits, la précipitation paroît avoir été tellement rapide & confufe qu'il n’en eft réfulré ni compofition qui réunît des molécules différentes, ni agrégation régulière dans la formation dés mafles (1). C'eft l'ordre général qu’obfervent entrelles les matières dont font compofées les montagnes primitives, qui nous prouve que la précipitation s’eft faire à-peu-près felon le degré de réfiftance que les différentes terres préfentent encore maintenant à l'action de nos diflolvans ; elle a com- méncé par celle qui leur eft encore le moins facile d'attaquer. Les dépôts des premiers téms furent principalement quartzeux , ainfi que je.viens de lindiquer, c’eft-à-dire, la terre quartzeufe y fut beaucoup plus abordante que toutes les autres efpèces de terres. Peut-être même celles-ci ne furent-elles, pour lors, arrachées à un diflolvant, qui, fans la combinaifon , ne les auroit pas abandonnées fi-tôr , que par Les efforts de leurs affinités avec le quartz, qui contribuèrent à lui faire lâcher prife. Nous devons Les granits aux premiers tems de la précipitation, & ils fonc d'autant plus chargés de quartz, ils contiennent d’autant moins d’autres terres libres de combinaifon, qu'ils fe rapprochent davantage de l'inftanc où cette grande opération a commencé. Les dépôts fubfequens appor- tèrent plus d'argile ; on la retrouve en majeure quantité dans certains genres de granits, & dans les porphyres qui par leur fituation indiquent une formation poftérieure à celle des roches plus quartzeufes, Une grande abondance de fer parut enfuite, il entre dans la compofition de ces roches noires d'apparence argileufe , les unes en mafles folides, les autres fchifteufes qui fuccèdent aux granits. Le quatrième tems de la précipi- tation paroît marqué par l'abondance de la terre mutiatiquè , mélangée à tous fes produits; il nous a donné les ferpentines & autres pierres talqueufes. Le dernier produit de la précipitation fut principalement OP RDA OO ET (1) L'efpèce de difcuffion dans laquelle je viens d’entrer furpafle peut-être ce qui étoit néceflaire pour:léclairciflement, du fujet que je traite!, quoiqu’elle foit bien loin d’être fufhfante pour procurer à mon opinion toute la vraifemblance qu’elle pourroit zcquérir , fi je lui donnois un plus grand développement, Ceux qui exigent impérieufement qu’on ne s'éloigne jamais fans nécefité de l’objet principal dont on s'occupe, recevront mês excufes ; mais je promets à ceux qui‘prennent quelqu’intérét à cetre belle queflion de Géologie , de la traiter un jour, non pasavec toute la clarté & la précifion qu’elle mérite, & que fans doute je re faurois y mettre; mais en y employant toutes les ob‘rvations fur-la firuêure des montagnes que j'ai recueillies & qui peuvent l’éclaircir. D'ailleurs les erreurs dans ce gente de théorie ne font point dangereufes; les fyftèmes peuvent s’écroulér les uns fur les autres, mais les faits reftent, & ce font des matériaux déjà préparés pour fervir à des conftru@tions plus heureufes; ils attendent qu’une main plus habile les place dans une fituation plus analogue à leur rapport entr'eux , & fafle cefler des difcordances établies par de faufles hypothèfes , auxquelles on ne peut pas au moins refufer le mérite d’avoir contribué à leur colleétion. 182 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE calcaire. Cette fucceflion de dépôts nous eft, dis-je, indiquée dans toutes les montagnes, qui font les produits immédiats de cette opération, par la difpofition entr'elles des différentes roches qui les compofent ; fauf les anomalies provenant de circonftances particulières, quiont, par exemple, déterminé la précipitation calcaire avant que les autres ne fuffent ache- vées, & qui ont ainfi placé quelquefois des marbres entre des granits & des porphyres, comme pour démentir l'opinion de ceux qui prétendent que la production du calcaire eft moderne, Des molécules terreufes de différente nature, abandonnées prefqu’en même-tems par un diflolvant , fe trouvent toutes dans un état de ténuité & de fimplicité qui les rend très-propres à admettre toutes les nouvelles combinaifons qui conviennent à leur nature; elles jouiflent alors de toute l'énergie de leurs affinités , & fe trouvent dans la circonftance la plus favorable à la compoñtion , fur-tout lorfqu'un Auide un peu denfe ( tel celui qui les contenoit) balance l’effec de la pefanteur , rallentit la précipitation, retient quelque tems ces molécules en préfence les unes des autres , & leur laifle La faculté des mouvemens néceflaires pour obéir à leur tendance mutuelle. Toutes les compofñtions poflibles ont dû fe faire à l'époque de cette précipitation générale ; & je ne crois pas que depuis ce moment la nature ait jamais pu répéter nulle part cette grande & difficile opération de la combinaifon des terres entr'elles , puifqu'il ne paroîc pas qu'enfüite elle ait eu à fa difpoftion un menftrue propre à difloudre à la fois toutes les fortes de terres, ni aucun véhicule pour mettre en même-tems les molécules de chacune d'elles dans la fphère d'adivité de toutes les autres, Je fuis donc convaincu que toutes les molécules compofées datent de cer inftant; j'entends celles donc la compolfition eft compliquée , telles font les molécules intégrantes des gemmes , & toutes les autres dans lefquelles trois ou quatre terres fonc intimémert aflociées enfemble. Maïs la nature a confervé la faculté de faire des agrégations, ce qui eftune opération bien plus fimple, puifqu’elle ne demande que le tranfport & le rapprochement des molécules déjà conftituées. Nombre d'obfervations ne me laiflent pas douter que la formation de tous les criftaux dont la molécule intégrante eft très- compolée , & que les infiltrations placent journellement dans des cavités, ne fe borne à l'extraction des molécules difléminées au milieu d’autres matières , où elles reftoient inconnues à caufe de leur ténacité; car c’eft dans Les roches primitives que fe trouvent les gemmes , c'eft dans leurs fentes qu’elles ont reçu leur épuration & leur criftallifation (1). L'infle = (1) Si on trouve quelquefois des émeraudes enveloppées de gyple, ce n’eft pas que le gyp‘e foit leur vraie gangue, ce n’eft pas que la formation de leurs molécules fuit contemporaine ; leur agrégation même ne left pas. Le gyple a pu embraffer accidentellement la gemme qui (e trouvoit errante , ou remplir le filon où elle éroit PT. SOS SOIIETSRES ET D'‘HISTOIRE-NATURELLE, 183 tration n’extrait des couches tertiaires , des argiles , des marnes que des criftaux formés par des terres fimples , ou des fels terreux , ou au plus des filex ou autres pierres de ce genre; elle y fair des mélanges & non des combinaifons , quoique toutes les différentes terres, propres aux compo- fitions les plus précieufes , foient rafflemblées dans ces mafles de nouvelle formation & y paroiflent être à la difpofñtion d’un agent chimique qui auroit de l’action fur elles routes (1). J'ai dit que l’époque de la précipitation générale a été le tems des compofitions ; cependant toutes Les molécules échappées à la diflolution. n'ont pas profité de leur délivrance pour contracter d’autres alliances ; un aflez grand nombre font reftées libres, c’eft-à-dire, ne font entrées dans aucune des combinaifons terreufes qui fe faifoient pour lors. Quelquefois ces molécules fimples fe font agrégées enfemble, & ont formé dans le dépôt de petites mafles particulières; tels font les grains de quartz dans les granits ; quelques-unes font entrées par excès dans la conftitution d’autres molécules compofées ; d'autres fe font fimplement mêlées avec elles , & font reftées confondues dans leurs mafles, C’eft ainfi que dans attachée. Telles m'ont paru celles que j’ai obfervées dans de femblables matières, Mais d’ailleurs, pourquoi le gyple ne fe trouveroit-il pas quelquefois dans les mon- tagnes primitives > Il y exifte bien des pyrites & en grande abondance. Je n'ai point été füurpris lorfque dans un envoi de pierres du Mont Saint-Gothard que n’a fait mon ami Bellevue, j'ai vu paroïître du gypfe mêlé de mica, & que j'ai fu opinion de M. Struve , qui regarde la formation de ces deux fubfiances comme contemporaine, La rareté des félénites dans les montagnes primitives me paroït même une circon(- tance très-remarquable, qui me femble en oppofñtion avec la quantité des pyrites qui fe trouvent dans les marbres primitifs. Il faut donc qu'il y ait une caufe qui ait empéché le foufre de s’acidifier , puifque les fulfures font fi communs dans les montagnes primordiales , & les fulfates fi rares ; l’inverfe exifte dans les montagnes d’une formation récente, (1) Indépendamment des molécules déjà confiituées qui peurroïent nous procurer des pierres nouvelles, mais qui reftent cachées dans les mafles où elles font diflémi- nées, jufqu’à ce que rapprochées-& réunies par une caufe qui favorife leur agré- gation , elles forment des grains 2ffez gros pour être difiingués ; il feroit cependant poffible que de nouveaux produits fe formaflent , quoique de nouvelles compoñtions ne fe feffent plus. Ils pourroient s’opérer par la feule fimplification des molécules plus compofées , qui fouffriroient la fouftraétion d’un de Jeurs principes conftituans,, fans que certe féparation néceflitât la rupture de l’alliance qui enchaîne les autres. Dans la plupart des compofés , il ÿ a des fubftances moins étroitement engagées que les autres, & qui font de narure à donner plus de prife aux agens chimiques qui tâchent de s’en emparer ; leur départ change l’état de la compofition reflante, mais ne la détruit pas toujours ; c’elt ainf que les acides peuvent fouffraire Ja terre calcaire aux molécules intégrantes des gemmes , qu'ils peuvent enlever l’argile aux pierres talqueufes , fans rompre l’union du quartz cauflique & de l’argile qui font la bafe des premières, du quartz cauflique & de la terre muriatique qui conftituent principalement les fecondes. Je traiterai de ce genre de nouveaux produits, lorique je parlerai des décompofitions, & des circonflances qui les favorifent. 184 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE l'intérieur des roches, on trouve des feld-fhaths avec furabondance de quartz ou d'argile, des micas avec furabondance d'argile ou de magnéfie, des horn-blendes avec excès de magnéfie ou de fer, des fchorls & des grenats avec excès d'argile, &c. Toutes les molécules qui fe font compofées prefqu’en même-tems , pendant la précipitation & qui ont admis toute forte de combinaifons , n'aureient formé qu’une mafle confufe & d'apparence terreufe , fi elles avoient été aufli-tôt privées de la faculté d'exercer Leur tendance à l’agré- gation régulière, fi elles s'étoienc trouvées tout de fuite dans un état d'inertie qui neleur eût plus permis Le moindre déplacement. Mais il patoîc qu’elles ont joui pendant quelque tems de la faculté de fe chercher, de s’attirer réciproquement lorfqu’elles écoient de même efpèce, & de s'arranger entr'elles d’une manière fymétrique ; puifque les mafles formées à cette époque font la plupart compofées de criftaux de différentes natures , qui, doivent leur naïiflance au triage des molécules intégrantes dont ils font l’aflemblage , & leur forme plus ou moins régulière à la liberté qu’elles ont eu de prendre des places d'élection. Les dépôts où domine la matière quartzeufe, c’efl-à-dire, les premiers qui fe font faits, ont fans doute joui de la tendance à l'agrégation régulière plus long-tems que les autres , ou bien ils l'ont exercée avec plus d'énergie ; ear les roches, qui en font les réfultats, ont généralement un genre de contexture produite par une criftallifation plus ou moins parfaite; tels font les granits dont les grains diftinéts, le tiflu lamelleux & très- fouvent des criftaux réguliers, quoiqu'engagés dans la mafle , donnent les preuves d’une coagulation qui a laiflé aux molécules fimilaires la faculté de fe rapprocher & de fe placer avec un certain ordre. Les cir- conftances ont été moins favorables lorfque les roches fubféquentes fe font formées , puifque leur pâte montre fouvent un grain fin & uniforme, _& qu’elle ne renferme ordinairement que quelques criftaux petits & mal _ configurés. Lorfque l'agrégation de différentes fubftances, raffemblées dans un précipité, eft forcée de häter fa marche, le nombre des centres d'attraction fe multiplie d'autant plus que l’opération eft plus follicitée, les molécules qui fe raffemblent autour d’eux font en moindre quantité, fe placent moins exactement, & chaque grain formé par cet aflemblage refte plus petit, & moins bien configuré, C’eft pourquoi on trouve des granits : dont les grains peuvent à peine être difcernés à l'œil fimple. Cependant 8 P ( F on leur reconnoît la même compofition qu’à ceux dont Les grains oùt un pouce & plus de groffeur. I arrive même quelquefois que Le volume des grains diminue au point de reflembler à celui du grès le plus fin ; la roche prend alors une teinte moyenne entre les couleurs des fubftances diffé- rentes dont.elle eft compofée, & recoit une apparence homogène. Ce n'eft qu'avec le fecours de la loupe qu'on y diftingue des grains de différentes ET D'HISTOIRE-NATURELLE) 185 différentes couleurs, & qu’on y reconnoît la compoltion ordinaire des -granits. Il n’eft pas rare de trouver des ‘blocs de granits qui, dans la même malle , préfentent toutes Les variétés pofibles relativemenc à la roffeur du grain ; quelquefois Ja tranftion des plus gros aux plus petits eft fubire ; ailleurs elle eft graduelle, & c’eft infenfiblement que la zoche paroît changer de nature: par la feule variation de fa contexture, & femble pañler à l’état de pierre fimple ou homogène dont elle prend Tafpe& (1). : tusbford- sf its b 2 Lorfque des molécules différemment conftiuées fe font trouvées dans le même précipité, plufieurs circonftances ont dû faire varier la con- texture de la malle qui en eft réfultée. Si-toutes ces molécules ont joui d'une tendance prefqu’égale à la criftallifation , alors toutes animées en quelque forte par la forcé d’attraétion , & ayant chacune un mouvement particulier, qui Les faifoit fe rapprocher de:celles qui leur reflembloient , æbes fe font féparées d'autant plus aifémént-de celles, qui par d’autres attradtionSélectives!étoient:déterminées à cohcourir vers d'autres centres d'activités & le wriageentr'ees a: dibfe aire-d’autant plus complerrement «qu’elles ont éré plus libres dansitouS! leurs mouvemens, & qu'elles ont eu plus de. rems;à employer, à leur raffemblement; c'eft ce qui eftarrivé à quelques granits, compolés de feld-fnath; de quartz, de mica & de {chorl;)où chaque. fubftatice., Quoique gênée par rapport à l’efpace, a pu cependant affectér-les Éarmes quisbiidone ;particulières, +12 0, Mais fi parmi ces molécules, il s’en eftærouvé, qui dotées de: plus:de force: d'attraction ont éré «plusypromptes à de reflerrer fur elkes-mêmes , &-às'arranger-entrelles,reiles { feront criftallifées: les premières ; leurs criffaux confolidés ;'avant.que les autres n’euflent completté leur agréga- (1) C’eft en obfervant ce qui fe palle dans les marais falans des pays chauds, dans ceux dé la Sicile ; par exemple, que l’on peut s’imaginer la multitüde des caules qui troublent l’agrégation, & qui influent fur la proffeur du grain dans les fubftances qui Criftallifent en grand & fpontanément, c’elt-à-dire, fans le concours d’une évapo- ration artificielle. Le-changement: de: température, celui: du: vent, ‘lacpréfence jou l’ab(nce de la lumière, létat d’éle&ricité de Patmofphère, les’orages, & une infinité d’autres circonftances que l’on ne faift pas toujours, mais dont on voit les'effèts für les couches. de fel qui fe font fucceffivement formées. Le:volume du grain y varie depuis celui qui reflemble au (able le plus fin jufqu’aux cubes ou trémies qui ont quatre lignes de face. Quelquefois auf le. (el fe coagule en mafle-demi-tranfparenté qui n’a plus de grain & quireffemble: à du verte: J'ai fait: ce füjet un affezigrandnombre d'obferyations dont les détails feroienr-étrangers ici, &.que je:pourtai-donner ailleurs? Elles m'ont fourni dessanalogies pour préjuger‘les taules' qui cont!pu influer fücla coñtexture des, reches ;:& même fur léux compofrion, Ce: font fürement des accidens «de cette efpèce, qui ont fait pailer-fG fouvent-les granits en grandes males comp2@s} à d'état de-rochesfeuilletées ;:& qui ont lpu'hâter:le: développement de certairis fluides) laftiques ;dont;la préfence: aurait chahgé les: rapports des autres fübltances enir'elles & néceflité d'autres combinaifons HER | Tome l, Part. I, on 2°. FENTOSE. Aa 186 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE tion , auront donc pu être inclus-dans des criftaux de nature différente & formés poitérieurement. C’eft ainfi que certains-granirs nous préfentenc dans l’intérieur. de leurs mafles de’ grands criftaux de feld-fpath , dans lefquels on diftingue de petits criftaux de fchorl , qui, lorfqu’ils en font extraits , laiflent leur empreinte très-exaéte dans un moule, dont les parois bien liflés font la preuve’ évidente de la primauté de leur confolidation: (1): Néons e ae e 1 Dans Le cas où une efpèce de molécule s’eft trouvée privée de la tendance à Fagrégation, ou plutôt des moyens de l'exercer à caufe des - circonftances peu favorables , leur érat d'inertie les rendant indifférentes à tout ce qui fe pafloit autour d'elles , elles n’ont point cherché à fe dégager du milieu des molécules de nature différente avec lefquelles elles éroient mêlées , & fe font laiflées entraîner à prendre des configurations qui leur font étrangères. Elles reftent ainfi confondues dans des criftaux où on eft loin de foupçonner leur exiftence , àimoins qu’elles n'influent d'une manière fenlble fur la couleur & la tranfparence de la mafle où elles font empâtées. J'ai vu des granits compofés de deux ou trois fubftances ® bien diftinétes ; une d'elles difparoifloir quelquefois fubitement, non pas qu'elle cefsât d’exifter; car plufieurs fois à l’aide d'une loupe j'ai pu la, pourfüuivre dans l’intérieur des autrés criftaux où elle étoit allée s'enfe- velir ; mais elle s’éclipfoic, parce que ceffant d'être agrégée en aflez gros volume , elle échappoit d’autant mieux :à-la vue qu'elle entroït dans la pâte d'une fubftance différente. Tous Les criftaux un peu volumineux qui fe trouvent dans les mafles compactes , produites par la précipitation générale’, font nécefläirèment impurs ; parce que dans leur agrandiffement progreflif, ils ont été forcés d’incorporer au milieu d’eux les fubftances étrangères placées dans l’efpace qu'ils ont occupé; ils n’y ont eu aucun des moyens de dépuration dont ont profité les criftaux nés & accrus dans des cavités , lorfqu'ils y ont été (x) En comparant untrès-srand nombre de roches entr'elles , en obfervant les fubflances qui y ont erifallifé les premières ; en jugeant comparativement celles qui ont pris conflamment les formes les plus régulières, en tepant compte & des réfifiances que la nature de la bafe a pu oppofer à la promptitude & à l’exaétitude des rappro- chemens, & des obfacles que les mélanges ont pu y mettre, on pourroit faire une efpèce d’échelle qui exprimeroit la tendance plusiou moins forteique les différentes fabflances pierreufes ont à l'agrégation régulres:iSans doute il faudroit réunir un grand nombre d’obfervations , faites dans. des circonflänces très-variées , avant de prétendre à quelque précifion , & avant de prononcer affirmativement {ur le degré d'aptitude à la criftailifation dont jouiffent lés combinailons terreules ; mais f les fubflances pierreufes ne fe prêtent pas aux genres d'expériences par lefquelles on peut fous ce rapport comparer entrelles les fubftances falinies, le recueil d’une Me 1 de:faits peut y fuppléer, & fufra pour la détermination des loix les plus générales, se) | ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 187 pottés par des diffolvans particuliers , qui n'ayant d'affinité qu'avec eux {euls ne fe feroient pas chargés dç matières étrartgères , ou lorfqw'’ils ont eu tems, efpace & repos pour fe féparer. de tous mélanges , au cas que des molécules différentes euflenc été charriées par Le même véhicule. Quand une pierre fe trouve avoir une forme régulière déjà obfervée, il eft facile d'indiquer la fubftance qui peut avoir déterminé cette forme. On ne doit pas cependant affirmer de, cette feule circonftance que la fubftance défignée par la figure foit la plus abondante dans la mafle criftallifée; mais il faut fe borner à dire que c'eft celle qui ayant exercé fa tendance à l’agrégation régulière a pu imprimer à la pierre une des modifications qui lui convient. Car s'il n'y a pas Le concours de beau- coup d’autres caraëtères , néceflaires pour indiquer que la matière qui a donné la figure eft à-peu-près feule , ou qu'elle furabonde dans la mafle, il a pu fe faire que des molécules, différemment conftituées , fe cronvant dans l’érat d'inertie, fe foient laiflées prendre fans aucune réfiitance , &c modifier par la fubftance qui confervoit toute. l'activité néceilaire pour déterminer une agrégation régulière. C’eft ainfi que dans Les grès de Fontainebleau la matière calcaire, fert inférieure à la quantité des grains quartzeux qu’elle renferme , les a cependant forcés d’affecter avec elle la forme rhomboïdale, qui leur eft étrangère. IL eft également poffible, qu'il y ait aufli des criftaux , qui aient pris la figure des feld-fpaths, des fchorls , des micas , ou des grenats , quoique dans la mafle criftallifée, La füubftance à qui appartient la forme.s'y trouve la moins abondante. Les grès de Fontainebleau font compofés de deux fubftances dont l'une réfifte aux acides , & l’autre efl aifément difloute ; il eft donc facile de déterminer la part que chacune d’elles a dans le mélange ; mais lorfque toutes réfiftent également à l’action direte des acides ; lorfque pour analyfer un criftal, il faut, après avoir détruit fon agrégation , attaquer indiftinétement la compofition de toutes les molécules qui s’y trouvent , comment diftinguer dans de pareils réfulrats ce qui appartient effentiellement à La fubftance modifiante & le féparer des rélidus produits par les matières qui n’ont joué qu'un rôle paflit dans l'agrégation ? On a fouvent cru analyfer un feld-fpath , où un*fchorl , parce que la forme extérieure leur appartenoit, on a attribué à leur compofition effentielle tout ce qu'on avoit extrait de la mafle, pendant que ce que cette mafle contenoit peut-être en moindre quantité, c’étoit la fubftance dont on croyoit déterminer la conftitution; car Le criftal fous figure de feld- fpath pouvoit renfermer moitié de fon poids de molécules appartenant au mica, & celui de fchorl les deux tiers des molécules propres ait gténar. Je parle toujours de criftaux formés dans des milieux pleins, tels ceux contenus dans la bafe des roches, On rencontre quelquefois dans les. montagnes primitives des mafles de rochers dont une portion préfente , par exemple, la contexture du Tome I, Part, 1, an 2°. VENTOSE, Az 2 188 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fchoïl , & l’autre celle du grenat. La tranfition de l'un à l’autre, plus ou moins fubite, n’eft pas déterminée par un changement dans Ja compofition de’ la roche; les réfultats d’une analyfe fonc les mêmes pour les deux parties; mais d’un côté c'eft le fchorl qui a été la fubftancé active & modifiante, & de l'autre le grenat, & dans la mafle en général les molécules des deux fubftancés fe trouvent mélangées à-peu-près en égale quantité. On voit par la même raifon des criftaux qui fans laiffer paroïtre aucun changerënt däns leur compofition , fautent d'une formé à une autre, qui n'a aucuné analogie avec la première ; & dans ce cas-là toute la fagacité du Ci. Haiy fe trouveroït en défaut fur [a fubftance {oumife à fon examen ; il ne pourroit donner de décifion exacte que fur la figure , il la rapporteroit à la fubftance à qui-ce genre de configuration eft propre ; deux formes différentes lui indiqueront donc deux fubftances diftinétes; pendant que le chimifte trouvera dans la compofñition des deux mafles des terres femblables, en méme proportion; mais ni la nature des terres , ni leur quantité ne conviendront à la conftitution d'aucune des ‘deux fubftances indiquées par la forme, puifqu’elles feront Le réfultac de la compofition de toutes deux (1). LA 222 CPI SR ER TRS (1) Je crois effentiel de le répéter, afin que les chimiftes, dirigeant mieux leurs travaux, les rendent plus, utiles encore à la Lithologis qu'ils n’ont pu l’etre jufqu’à préfent. Toutes les analÿfes faites d’un corps criftallifé dont ôn ne s’eft point afluré La dépuration!, font fautives dans les réfultats qu'elles donnent, f où s’eft propofé autre chofe que de-déterminer les proportions des différentes terres qui compofent la maffe en général; elles font illufoires, fi on les a cru propres à faire connoître la conftitution effentielle & particulière de la fubflance dont on a déterminé Ja forme, Auffi n'y a-t-il pes deux analyies dont les produits fe reflemblent , ni qui puiflent même fe reffembler, fi elles font exa6@tes ( abfiraction faite des erreurs de l’opération & des difcordances qui naïflent de la différence des procédés ) , quoique les chimifles, qui y ont travaillé, aient cru opérer füuriles mêmes matières! Un criftal extrait (de la mafle d’une roche primitive, quelle que foit la régularité de fa forme, reffemble fous le-rapport de pureté à un criflal de nitre que l'on prendroit dans le magma d'une eau-mère évaporée jufqu'a ficcite. Et qui ne fait pas que fi pour lors.on analyfoit ce £el, on y trouveroit les parties copfituantes de fix fels différens, & qu'il fut au moins quatre! opérations fuctellives pour réduire le nitre à fes feules moléciles'intégrantes 2 Cependant les fubftances falines ayant une tendance à:la combinaifon & ‘à l’agré- gation infiniment plus énergique que les terres, ont des compofitions plus parfaites, contenues dans des limites plus précifes ; & l’aûtion qui rafflemble leurs molécules écarté avec plus de force tout €e qui leur eft étranger. Que pourroit, par exemple, . nous apprendre l’anaiyfe d’une matière femblable aux prerres de Croix de Bretagne, qu’un habile chimife (Fourcroy }fe propofoit de faire? Un fimple effatau chalumeau m'indique dans Jeur maffe au moins trois compo fitions différentes, fans compter le mica que l'œil y découvre plus aifément encore par le luifant.de fes petites écailles. Un fragment de cette picrre que J'expofe à un coup de feu très-vif ne fe déforme pas, il prend & garde une couleur brune & une apparence rerreule, en même-tems qu’il devient attirable à l’aimant. Cependant il faut aflez peu chauffer pour faire tranfuder hors de la mafle de petits globules blancs, tranfparens , qui viennent ; ET D'HISTOÏIRE-NATURELLE. 189 S'il eft fi difficile de déterminer la nature d’une mafle pierreufe criftailine , s’il eft fi aifé de confondré ce qui eft de fa conftitution effentielle avec les matières qui lui font étrangères, comment prétendre à quelqu’exactirude, lorfqw’on doit décider fur une pierre dont la mafle eft amorphe, dont le tiflu eft uniforme , dont le grain eft rellement fin qu'il échappe à nos fens, dont aucune des fubftances ne cède à l’action immédiate des acides de préférence à d’autres ? On pourra bien dire que telle quantité de quartz, d'argile, de magnéfie & de calcaire eft dans la male ; mais quels rôles jouent ces terres {| Sous quels rapports entr’elles y font-elles? IL peut être évident qu'elles n'y font pas libres, puifqu'il ve füfhe pas de détruire la cohéfion de la mafle , pour s'emparer d'elles pat la voie des menftrues qui leur font appropriés, & qu'il faut encore employer les moyens qui attaquent la conftitution des molécules inté= grantes; mais parmi les réfulrats d'une opération qui confond tout, comment deviner entre toutes les combinaifons pothbles , celles qui contribuent principalement à la formation d’une pierre dont les caractères extérieurs fonc fouvent très-variables ? Telles font cependant les appa- rences incertaines avec lefquelles fe préfentent à nous toutes les pierres a — bouillonner à la furface, & qu’on diflingue trés-bien. avec le fecours de la loupe, füur-tout ceux qui font fur les arètes. Un coup de feu Biüé foït fait fortir enfuite dé petits globules noirs , opaques , qui ne tardent pas À fe réuñir au verre blanc extrait auparavant, & leur mélange forme un vernis gris qui donne une efpèce de couverte à la pierre, Cette petite expérience qui réufit également fur plufeurs autres pierres ; reflemble à l'opération du refuage dans la liguation d’un alliage de cuivre & de plomb , & elle exige un peu de dextérité pour ne pas mélanger tout-d’un-coup les deux fortes de verre. La füubflance nommée granatite, granaten-art par les allemands, fe comporte exzétement comme la pierre de Croix, Il.y a donc dans ces criflaux pierreux trois fubflances que l’analyfe doit néceflairement confondre; celle qui‘donne le:verre blanc très-fufñblé , celle à qui appartient le verre noir qui a la fufbilité du grenat, & la matière très-ferrugigeufe qui réffte au feu & conferve la forme , que fans doute elle n’a pas donnée. On ne pourra connoître la vraie compofition d’une pierre, on ne pourra déterminer avec précifion les matières néceflaires à fa confituiion , qu’en employant la méthode des abfraétions que j'ai indiquée dans mon: Mémoîte fur les pierres compofées, inféré dans le premier volume du Journal de Phyfique de 1792. Mais j’avoue qu’elle n’eft -pas praticable pour beaucoup de fubftances qui ne fe préfentent pas à nous affez fréquemment, ni avec des circonflances affez varices. Quelqu’exaGitude qu'un Chimifté mette dans fe$ procédés , quelque fcrupuleux qu’il foit dans fes manipulations; il doit toujours héfiter avant de conclure que toutes les terres qu’il a extraites par on analy{e , avec les proportions qu'il ÿ a-découvertes , foient également effentielles à Ja compofrion de la pierre qu'il a effayée. Il ne doit jamais perdre de vue la difficulté qu'il éprouve pour réduire les fubfances falines aux (eules parties néceffaires à leur conflitution ; cependant une analyfe quelconque méritera toujours la reconnoiffznce du lithologifte , puifqu’elle augmentera fes données & fes termes de comparaifon ; quand même elle ne feroit pas concluante fous le rapport de la confitution eflenrielke $ la fubflance analyfe, HE abs orr 199 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. compofées qui appartiennent à la diflolution générale, lorfque la coagu- lation de la maile s'eft faite trop promptement , ou lorfqu'il s’eft trouvé d’autres obitacles À l'agrégation régulière, ; Les principales compofitions qui fe font faites, lors de la grande précipitation , fonc celles des molécules propres aux feld-fpaths, aux micas , aux fchorls, aux grenats , aux horn-blendes & aux talcs. Je ne ferai pas mention ici d’une infnité d’autres compofitions que je rapporte aufli à la même époque; mais qui moins abondantes ne font pas néceflaires aux explications auxquelles j& tends. Ces fix fortes de pierres, rou plutôt les molécules intégrantes propres à Les former, auxquelles fe joint le plus fouvent le quartz pur, & quelquefois le fpath calcaire ou quelqu'autre terre élémentaire fimple, compofent à-peu-près toutes les montagnes primitives. On nomme granit les roches formées de l'affemblage de plufeurs de ces fubftances différentes, lorfqu’elles font réunies fous forme de grains diftinéts, qui paroiflent ne devoir leur adhérence ,entreux qu'au feul effet d'une juxta-pofition très-exacte. Selon que l'agrégation de ces fubftances a été plus où moins favorifée par les circonftances , les grains de chacune d'elles font plus ou moins volumineux; ils ont pu acquérir jufqu'à plufieurs pouces d'étendue dans les roches nommées Granitone par les fculpteurs de Roing s mais ils peuvent aufli être réduits en quelque forte à la groffeur de la molécule intégrante , fans que la pierre, qui en feroit formée, fortit des limites fixées par la définition du mot granit & par fon acception ordinaire ; & cependant bien long-tems avant ce terme extrême de fubtilité, ces grains échappent à nos regards, & quelque différens qu'ils foient entr'eux, ils doivent tous fe confondre fous une apparence uniforme , & la mafle qui réfulte de leur affemblage paroît homogène. | On peut adopter plufeurs caractères ptis dans Le nombre des fubftances affociées enfemble, & dans leurs différentes combinaïfons entr'elles, pour former une diftribution méthodique des granits, & pour y établir un nombre infini de genres, d'efpèces & de variétés; mais il faut pour cela que les matières compofantes fe laiffenc difcerner, & toutes celles qui font au-deflous d'un certain volume ne peuvent plus l'être. Cepen- dant Les afflemblages y font aufli nombreux , & les combinaifons fone aufi variées, dans les roches du grain le plus petit que dans les granitones ; & ce font elles toutes que l’on pourroit diftinguer en tant de genres & d’efpèces, fi on employoit des moyens microfcopiques fufans pour faire difcerner leur compofition , & que l'on confond ordinairement ,en les comprenant fous Les noms de pétro-filex , fchorl en mafle, trapp, & roche de corne. Eft-il donc fingulier que ceux qui ont cru trouver dans les réfultats d'une analyfe chimique, la vraie compolition des pierres défignées par un 114 ET D'HISTOIRE -NATURELLE, 191 de ces noms, prefque toujours appliqué au hafard , ‘aient éprouvé autane de variations dans Les dofes des terres confticuances qu'ils en ont extraites ê Les produits de leurs eflais auroient été bien plus diffemblables , f on avoit pu les fortir des limites qu’impofe Le nombre des terres primitives, qui n'étant que cinq (j'entends celles qui jouent un rôle effentiel dans la compofition des montagnes), ne peuvent offrir au-delà de ce nombre d'autres diverfités que celles de leurs proportions entr'elles. Ils auroient bien plus varié ces réfulrats, fi les moyens de l'analyfe pouvoient arriver à disjoindre les molécules intégrantes de différentes fortes , fans roucher à leur compoñtion , & à réunir celles de chaque efpèce pour enfuite en apprécier la quantité, Alors il n’y eût pas une variété de oranit, dont ils neuflent pu reconnoître la compofition dans les pierres qu’ils ont traitées comme fi elles étoient homogènes. On auroit fans doute peu de confiance dans un procédé par lequel on prétendroit nous faire connoître la conftitution des granits d'Egypte, {1 on commençoit par brifer & triturer enfemble les trois différentes fubftances qui le compofent, & fi, apiès les avoir parfaitement confondues, par leur réduction en poudres impal- pables , on dégageoit par les moyens chimiques les terres fimples qui entroient dans chaque combinaifon, & qu'enfuite on nous les préfenrat comme fufkfantes pour nous apprendre comment étoit conftituée la roche à qui elles ont appartenu. Dans les pétro-filex ; les trapps & les roches de corne, la trituration a été faite par la nature , lorfqu’elle a mis obftacle à l’agrégation ; & le chimifte qui creit trop fouvent pouvoir fe pañler des obfervations du naturalifte pour décider fur la conftitution des pierres, content d’avoir pouffé l'exactitude jufqu'à la fuppurtation des centièmes de grains, nous préfente les terres qu'ilen a extraites avec autant d’aflurance que fi elles pouvoient nous indiquer autre chofe que leur exiftence dans la mafle générale. Cependant lorfque les méthodes chimiques font infufifantes pour nous faire connoître la compofition des roches qui doivent leur appa- rence homogène à une agrégation confufe , lorfque les analyfes ne nous fourniflent pas les moyens de les diftinguer des pierres qui dans une compofition unique contiendroient les mêmes élémens {1) ; lorfque la % Aufñfi bien que perfonne je connois les avantages & les fecours que Je miné- ralogifte peut recevoir de Ia Chimie ; fans celle jai moi-même recours à fes moyens, je fuis donc bien loin de profcrire l’ufage des analyfes , j’engage mème à les multi- plier fur toutes fortes de fubftances:; leurs réfülrats feront toujours intéreffans (ous quelques rapports ; mais je ne veux pas qu’on en prétende autre chofe que ce qu’elles peuvent donner , je ne veux pas qu’on les emploie à l’exclufion de tout autre moyen, je ne veux pas fur-tout qu’on croye à la poflibilité de devenir lithologifle dans un cabinet, qu'on fe difpenfe de confulter la nature, de vifiter les montagnes, parce qu'og a les procédés chimiques à fa difpofition, ou parce qu’on connoir quelques 192 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fubtilité de leurs molécules intégrantes nous empêche de difcerner a diverfité de nature de chacune d'elles ; les obfervations locales peuvent donner des lumières que l’on chercheroit en vain ailleurs. Leur fituation natale peut apprendre l’époque de leur formation; les matières envi= ronnantes peuvent indiquer le genre de leur compoñition ; & quand on eft ainfi arrivé à favoir à-peu-près ce qu’elles doivent être, on trouve avec plus de facilité la preuve de ce qu'elles font, Car quelle que foit l'apparence extérieure d'une pierre , je ne puis plus préfumer qu’elle foit un affemblage de molécules fimples, quand fa pofition me prouve qu'elle’ appartient immédiatement à la grande époque de toutes les compofitions ; je ne dois pas croire que fes molécules foient d'une feule efpèce , quand je la vois dépendre des mêmes dépôts qui ont formé les granits : & d’ailleurs uñe mafle de quelqu'étendue me donnera prefque toujours des indices de fa compolfition , foit en prenant füubite- ment ou graduellement une contexture plus grofle, foie en laïflane paroître de petits criftaux ou de feld-{path , ou de fchorl ou de horn: blende , &c; qui ont évidemment pris naiffance dans la pâte où ils fe 2 cara@tères extérieurs, Le chimille le plus exercé dans l’art des analyfes , le criflallo- graphe , qui connoitra le mieux toutes les modifications des formes élémentaires & les loix de décroiffement , feront également embarraffés s’ils @ tranfportent dans les hautes Alpes, lorfqu’au lieu de ces formes bien déterminées que l’on raffemble dans les cabinets, ils verront des mafles énormes qui n’ont rien de régulier, & qui n’ont plus ces caraétères bien marqués & bien tranchans qui diffinguent les morceaux de choix ; lorfqu'ils trouveront une infinité d’efpèces mixtes & indéterminées qu'il faut bien long-tems étudier , comparer entr'elles , rapprocher de tout ce quiles environne avant de foupçonner leur nature. Les faifeurs de colleétions & Les nomenclateurs, dit M. de Sauffure , n'aiment pas Les efpèces douteufes qu'il ef? trop difficile de rapporter à des genres. décidés , ils les nepligent, ou les rejettent mÿême entièrement , parce qu’elles femblenr leur reprocher l'imperfeétion de leurs Syflêmes ; auffi ne veir-on dans Les cabinets que des efhèces tranchées & parfai- sement caracterifees. Là rien ne vous arrête, rout ef? conforme à des fyflêmes regus & à des noms bien dérerminés. Mais quand on étudie la nature chez elle, quand on ne fe propofe pas de trouver des morceaux de cabinets, mais d'étudier pied à pied routes les produétions du règne minéral, on trouve à chaque pas des individus qu'il ef pour ainfè dire impoffihle de ranger fous des dénominations connues ; on peut alors marquer des limites, on peur déterminer jufqu'& quel point ces individus fe rapprochent ou s'écarrent de selles ou telles efpèces ; mais on ne peut pas affirmativement leur donner Le nom de lune ou de l'autre ile ces efpêces. Voyage dans les Alpes, $, 1151. Aufin'y at-il pas un naturalifle de cabinet qui ne s’imagine faire des découvertes aux premiers pas qu’il fait dans les montagnes, parce que tout ce qu'il y voit lui ef étranger, & qu’il ef porté à croire que des matières fur Jefquelles {on œil ne s’eft point encore exercé font auf inconnues à d’autres qu’à lui; ou bien il ef tenté d’accufer la nature de négligence ou de méprife parce qu’elle ne li pr£fente pas toujours de petits corps réguliers aifés à dilléquer, $ : trouvent, PP CR CRE PUS ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 193 trouvent, puifqu'ils n’auroient pu fe former dans un milieu où leurs molé- cules intégrantes n’auroient pas exifté d'avance. Voilà pourquoi on voic fouvent des pétro-filex , des fchoïls en mafle, des trapps fe changer en. roches graniteufes dans le prolongement des bancs qui en font formés. Voilà pourquoi on trouve aflez fréquemment dans ces pierres d’un grain fin & uniforme, des portions de granits que l’on croiroit étrangers aux -mafles qui les renferment, fi on ne voyoitpas qu'ils font corps avec la pâte dont ils paroiflent différer, fi on n’obfervoit pas les nuances gra- duelles du paflage d’un genre de contexture à l’autre, fion ne rencon- troit pas des ébauches moins diftinétes de ces mêmes roches compofées dans d’autres parties des blocs qui ont par-tout ailleurs l’epparence homogène. q Pendant la grande coagulation à laquelle les montagnes primitives doivent leur conftitution , il paroît qu'ily a eu des füubftances dont le concours où la trop grande abondance a gêné ou empêché l'agrégation régulière , en donnant de la ténacité à la: pâte, en l'ergraiffan en uelque forte , pour me fervir d'un terme employé pour les eaux-mères , lorfqu'elles refufent de criftallifer. Telles font les molécules de talc , les terres argileufes & magnéfiennes libres. IL femble que ces terres natu- rellement onétueufes aient empêché les autres molécules de prendre les places auxquelles les appeloient les loix de l'agrégation élective , en les faifant gliffer les tunes fur les autres, J'ai aflez conftamment obfervé que ‘la furabondance de terre de magnéfie influoit principalement fur la conteyture lamelleufe du feld-fpath ; elle la lui faifoic perdre fans lui Ôter la faculté de prendre les formes extérieures de {a criflallifation ordinaire. Cela fe voit dans les feld-fpaths qui forment {es grandes taches du porphyre-verd, dit ferpenrèn antique, & mieux encore dans les feld-fpaths , qui _entrelacés avec l'horn-blende verte, conftituenc les granits dits verds d'Egypte. Affez fouvent leur caffure compatte ne préfente plus aucun indice de contexture lamelleufe, quoiqu'ils affect:ne encore la forme prifmatique quadranoulaire qui appartient à leur mode de criftallifer. Tout comme dans les magma des eaux-mères, réduites à Pérat pateux par l'évaporarion » il y a des molécules qui, échappant à la vifcohté du milieu où elles font engagées , s'agrègenc & forment des criftaux, que l'on trouve enfevelis dans la maffe ; de même dans ces fortes de magma de la grande précipitation , il eft rare qu'il ne fe foic pas formé quelques criftaux ifolés entr'eux , & qui ont acquis d'autant plus de volume & de réoularité qu'ils ont eu plus de facilité pour s'agréger, On les diffingue de la pâte qui les renferme , par [eur forme, par Jeur tiflu, & prefque * toujours par leurs couleurs , plus claires que celle de’ la bafe. Ainfi fe font formées les roches que l’on nomme porphyres & qui ne diflèrenc réellement des-granits que par cet accident d’agrégation. Tome l, Part. I, an 2°, VENTOSE, Bb 194 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE La diftinétion établie entre les granits & les porphyres eft bonne pour l'ufage ordinaire, elle fuffir aux artiftes ; cependant le lithologifte ne pourroit l’admettre dans un fens rigoureux, fans s'expofer à une erreur qui tendroit à lui faire méconnoître l'identité d’origine de ces deux roches, & l'analogie de leur compofñtion. Le naturalifte célèbre (M, de Sauflure) qui nous a annoncé une grande & très-importante vérité , en nous prouvant par mille excellentes obfervations que Les parties du granit jont contem= pvraines , qu'elles ont toutes été formées dans le méme clément & par la méme caufe, & que le principe de cette formation eff la criflallifation , mais qui a cru devoir faire deux genres féparés des granirs & des porphyres , & qui pour les diftinguer a dit, dans le granit il n'y a point de pâte qui enveloppe les grains pierreux dont il eft compojé , au lieu que dans les porphyres , on voit un fond uniforme , ou un ciment dans lequel les autres pierres font enfermées ; ce naturalifte, dis-je , par a fuite de fes recherches a bientôt reconnu lui-même l'infufäfance de ces caractères diftinctifs dont j'ataque depuis long-tems l'exactitude. Les montagnes primitives lui ont fouvent montré, ainfi qu'à moi, nombre : de roches qui réanifloienr les deux manières d’être & qui paroifloient être des genres intermédiaires entre les vrais granits & les vrais porphyres, & dénotoient les gradations par lefquelles la nature palfe de la formation des unes à celle des autres. Combien de roches n’ai-je pas trouvé qui par feurs furfaces polies indiquoient la contexture attribuée aux porphyres ; à caufe des criftaux diftin@s & ifolés entr'eux , formant des taches fur une bafe en apparence compadte, & de couleur différente, pendant que leur caflure repréfentoit les grains du granit par le tiflu écailleux de la matière qui avoit paru être la pâte dans laquelle les autres fubftances étoient enveloppées ; car les granits ont l'apparence grenue, non pas toujours par l'ilolement des grains de chacune des fubftances qui les compofent , mais par le genre de contexture du feld-fpath , dont les lames s’entrecroifent lorfqu'il eft confufément criftallifé (1); & dans toutes les roches compofées, la matière qui eft affez abondante pour n’etre point morcelée par la rencontre des autres petites pierres mélangées avec elle, & pour que fes parties faflenr une efpèce de continuité de male , en entourant les autres fubftances dont elle ifole les grains , peut être confidérée comme la bafe principale de la roche, où comme le ciment qui aglutine les petits cerps pierreux , de différente nature, concourant à la formation de la mafle. Ainfi font les granits où le feld- RS @G) C’eft Ésnent à raifon de leur tiffu écailleux que les marbres fpathiques, dits Salins , paroïlfent formés de gros grains , adhérant enfemble par juxta-poñtion. Ils en do'vent l'apparence À une criftallifation confufe qui entrelace les lames fpathiques , & ils perdent cet afpe& grenu pour prendre celui d’une malle compañe & uniforme, loriqu’ils (ont privés de ce commencement d’agrégarion régulière, He PA ET D'HISTOIRE: NATURELLE. toy fpath fait à lui feul fouvent les trois quarts, quelquefois Les quatre cinquièmes de la mafle; & fi on y fait abftraétion du tiflu fpathique qui dépend d’une agrégation un peu plus parfaite , & dont il peur être privé fans changer de nature, l'apparence grenue du granit difparoît , Le feld. {path prend l'afpe& d'un ciment dans lequel les autres pierres font renfermées , & la roche acquiert la conformation du porphyre , fans que le paffage de l’une à l’autre exige aucune autre condition. Souvent la nature, comme fi elle vouloit nous démoutrer l'identité des deux roches, opère elle-même dans certains blocs cette transformation fucceflive du granit en porphyre, en ôtant & rendant par intervalle au feld-fpath fon tiffu lamelleux , & elle produit des mafles qui d'après l’expreflion des définitions pourroient fe placer en partie parmi les granits, en partie dans le genre des porphyres. Il n'eft pas mème befoin que Le feld-fpath perde entièrement fa contexture, il fuffe qu'il foic en très-petites lames confufément entremélées , & qu’il renferme d’autres criftaux de même nature , mais plus grands & mieux configurés, & un peu diftinéts par eur couleur de la bafe où ils font contenus. Ainfi on voit fouvent parmi les monumens égyptiens , qui font à Rome , une roche dont le bafe eft un mélange de feld-fpath & d'horn-blende noire l'un & l'autre en petits grains, quoiqu'encore très-apparens ; dans cette efpece de pâte raniteule font renfermés de grands criftaux affez réouliers de feld-fparh M ou rouge, qui forment des taches fur le fond de la roche , & qui lui donnent d'autant mieux l’apparence d’un porphyre, que quelquefois f’abondance de l'horn-blende rend prefqu'entièrement noire la pâte qui contient ces criftaux (1), Mais ce ne font pas les granits des premiers tems de la précipitation qui ont cette identité de compofition avec les porphyres; ces granits primordiaux font, comme je l'ai dit, plus quartzeux que les autres ; le feld-fpath y eft moins abondant & ne fauroit HE un ciment. Le milieu où ils fe font formés étant plus pur que dans les tems poftérieurs, (x) Les granits dits verds d'Egypte, compofés de horn-khlende & de feld-fpath,, deviennent femblables à un porphyre , pour peu que la proportion de l’hern-blende füurpalle celle du feld-Gzrh, parce qu’alors les criflaux de celui-ci fe détachent les mns des autres, & en s’iolant , ils forment des taches diflin@tes, blenches, für lefond werd obfur de Ja roche. L’incertitude des cara@ères de cette roche a toujours embarraffé les nomenclateurs fyftématiques , ils ont varié & dans le nom qu'ils lui ent donné & dans la place qu'ils Jui ont affignée. J'ai trouvé dans les montagnes du Tyrol , & fur-tout dans les gros cailloux roulés des plaines de Vérone qui en font defcendus , une grande abondance de ces roches qu’on pourroit nommer porphido-granitites , de la réunion des deux cara@ères ; mais Les plus curieufes de ce genre que j'aie jamais rencontrées, font celles de Corfe, dont J'ai dépolé il y a une dixaine d’annces , une centaine d'échantillons dans le beau Cabinet de Florence, fous la dire&tion de mon illufire ami Fontana, Tome I, Part. L an 2°, FENTOSE. Bb 2 # 5 KR. 196 JO URNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE les molécules différemment conftituées ont été moins troublées dans le choix des places que leur défignoitilattraction agrégative ; & fi on trouve dans quelques-uns de ces granits quelques-unes de ces grandes. taches qui comme des placards annoncent quelque changement dans la conititution de la roche , elles font formées par des efpèces de nœuds ou de gros rognons de figure globulaire ; les matières y paroiffent comme pelotonées , & difpofées. en couches concentriques ; il femble qu'elles foient produites par un petit mouvement de tourbillon dans le fluide où la roche fe coaguloit, & elles reflemblent à ces nœuds qui fe voient dans les albâtres , & les autres pièrres produites par des concrétions, lorfque l'eau qui les a dépofés étoit agitée. Les grarits poftérieurs font privés le plus fouvent des grains de quartz pur, ou ils les ont moins gros & moins abondans (1). L’argile domine davantage dans toute ia malle, & le feld-fpath n’y paroît pas exactement de même nature, puifqu'il admet ne, plus grande dofe de terre calcaire, laquelle n’eft peut être pas du tout eflentielle.à la compofition des premiers. } Par J'invérfe de ce que nous avons dit, les porphyres les mieux cara@térifés pañlent facilement à l’état de granit, il fufit que leur bale montre un commencement d’agrégation régulière; & il eft peu de grandes mafles de porphyres rouges parmi les plus parfaits, dans lefquelles il ne fe trouve des places, fouvent de plus d’un pied d'érendue, où les grains de feld-fpath fe multiplient au point de fe toucher; alors on voit paroïtre au milieu d’eux de petits criftaux de fchorl noir, qui ont auf profité de la facilité locale donnée à l'agrégation ,ou qui peut-être l'ont fait naître en s’emparant du fer, dont la préfence , lorfqu'il eft libre &c oxidé jufqu’à avoir la couleur rouge, paroît mettre obftacle à la ctiftallifation. Aufñli ces parties d'apparence granitique {ont - elles décolorées ; on croiroit fouvent que ces grandes taches grifes graniteufes, qui tranchent fur la couleur pourpre de la roche, proviennent de pierres étrangères incorporées accidentellement dans la pâte du porphyre, fion ne voyoit fur la marge de ces taches les grains devenir graduellement moins diftinéts , & reprendre le tiflu de la bafe, dans laquelle il n’y a aücune apparence de folurion de continuité (2). : ) … G) Flus des trois-quarts des granits antiques des monumens de Rome font privés de grains de quartz, entr'autres, le Beau granit rougeâtre dit Ro/uro, dont on 4 formé de fi énormes colonnes & tant de monumens égyptiens, & dans lequel jai, É Se: Me k ; : découvert un afflez grand nombre de petits criftaux o@taëdres d’h; acinthe jaune opaque. Souvent dans ces granits, on prend pour du quartz des criftaux informes ou grains de Seld-fpath tranfparent , d’autant qu'il eft un fens fous lequel leur caflure vitreufe eft : parfaitement femblable à celle du quartz ; mais leur fufñbilité les diflingue facilement, quand on les foumet à l’épreuve du chalumeau. (2) 11 y a des porphyres dans lefquels ces taches qui diffèrent par leur couleur & par leur contexturé du fond de la roche, font fi multipliées qu’ils reffemblent à des ) » pe à dc + + x ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 197’ I eft d’ailleurs aifé de démontrer que les bafes de beaucoup de porphyres ne font que des granits déguifés, & il fuffit d'ôter l'efpèce de mafque qui les couvre & qui dépend'de la fubftance colorante, pour voir avec étonnement que ce fond , jugé uniforme , eft lui-même une pierre compofée de deux fubftances diftinétes, qui n’ont pas même toujours befoin du groffiflement de la loupe pour fe faire difcerner. En prenant pour exemple un petit éclat derla bafe du porphyre rouge antique & en dirigeant deflus avec un chalumeau la flamme d’une bougie , on le fait brunir par le premier coup de feu , & alors on diftingue aflez aifément de petits grains noirs & blabcs entrelacés enfemble comme ceux des granits; & en pouflant le feu jufqu'a la fufon de la mafle, la vitrification blanche demi-tranfparente &écumeufe des grains blancs indique le feld- fparh ; le verre noir opaque produit par les autres annonce le fchorl ; celui-ci plus fufble fond le premier & enveloppe fouvenr les petits grains de feld-{pa:h avant que le feu ne les ait attaqués , & alors leurs verres fe confondent. Quant à la proportion des deux fubftances , elle varie ; mais quoique je leur aie vu prendre alternativement l'avantage l’une fur l'autre dans les différentes maîles que j’ai foumifes à l'eflai, j'ai cependant brêches , & qu'ils en reçoivent Pépithète de Porfdi kreciari, Ils paroïflent formés d’une infinité de pièces de rapport qui feroient r‘unies par un ciment commun. Ce genre de porphyre me paroit dépendre de quelques accidens qui ont troublé la coagulation laquelle auroit été fufpendue & reprife à plufieurs fois, Je cite avec autant d’aflurance les immenfes blocs des roches de différente nature qui décorent la ville de Rome ou qui fe trouvent dans fes ruines , que je citerois les mortègnes mêmes dont ces roches ont été extraites, parce qu’il-eft rare que la nature mette elle-meme à découvert des mafles d'un fi grand volume & d’une aufli parfaite confervarion, & pour les avoir telles il a fallu atraquer le noyau même des mor- tagnes. Des colonnes de granit de quarante à cinquante pieds d’élévation, des farco- phages creufés dans des males de porphyre qui arrivoient jufqu'à mille pieds cubes , donnent autant de prife à l’obfervation que la face d’un rocher, mis naturellement à découvert ; & ils préfentent les fubflances dans un état de confervation qu’elles ne peuvent point avoir à la furface des montagnes où les intempéries & mille autres caufes de dégradation altèrent Les pierres les plus dures. Si j'ai açquis quelques connoiffances fur Ja nature des roches, je les dois en grande partie aux-rapprochemens que j’ai pu faire des obfervations que m’avoient fournies les monumens de Rome avec celles que je recueillois dans les montagnes; & je ne faurois trop inviter tous les naturalifles qui voyagent en Italie à faire un cours fuivi de Lithologie fur ces grandes maffles dont Pextra@tion eft une preuve de lindufirie & de la puiffance des ancieas peuples, qui les ont employées, & dont Ja beauté femble aflurer un genre de préémirence aux régions orientales qui les ont fournies ; & cet avantage qu'elles ont à cet égard fur les nôtres n’eft dû fans doute qu’à la mefquinerie des moyens que nous avons employés pour trouver de pareilles matières dans nos propres montagnes ; aufli com- bien notre magnificence paroit ridicule quand nous la comparons à celle des anciens } J'ai fait un catalogue raifonné de toutesles pierres des monumens de Kome ançienne, qui ne fera peut-être pas fans intérêt. à » Si Ph 198 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE . reconnu que c'étoit le feld-fpath qui dominoit Le plus fouvent dans la bafe du porphyre rouge antique. + : Au Quoique la pâte du ferpentin verd antique foit plus fine que celle du porphyre rouge, quoiqu'elle paroifle encore plus hemoyène , que fa _ caflure foit plus compacte & plus unie, on découvre dans la bafe de plufieurs variétés & par Le même moyen, un mélange femblable de feld- fpath & de fchorl en très-petits grainsÿ qui commencent à paroître lorfque la couleur verte a été remplacée par la teinte brune que lui donne le feu; mais dans la pâte du ferpentin , c’eft le fchorl qui domine prefque roujours (1). ca . Les criftaux ou ébauches de criftaux qui caufent les taches fur le fond des porphyres, étant nés évidemment dans la pâte même qui les ren- ferme, s’y étant formés par un rapprochement plus ou moins exaét des molécules intégrantes propres à les conftituer (2), ils ne fauroient fe (x) La décompoñition fpontanéedes furfaces peutégalement découvrir la compoñition de quelques pierres, qui ne paroiffent homogènes dans leur intérieur que parce que les fubftances y ortune teinte générale quiles confond, Un commencement d’alté- ration fait prendre à chacune d’elles une couleur particulière qui fuffit pour les diflinguer. Ainf fur des mafles expofées depuis long-tems à l’air , & dont on auroit pu croire la pâte parfaitement homogène, fi on l’avoit jugée fur la finelle & l’uni- formité du grain, on voit paroître fouvent d’aflez grands criftaux dont l’exiftence, fans ce moyen d’obfervation, n’auroit pas été foupçonnée , ou bien on y découvre de petits traits, entrecroilés, bruns & blancs, femblables à des pieds de mouches, qui indiquent deux fubitances plus intimement affociées enfemble. L’ufure des furfaces , opérée par des frottemens accidentels, ou par le cours de l'eau, ou même par la feule expofñrion à Pair ,'qui laïle en relief les parties les plus dures, ainfi que le poli produit par l’art qui donne un luifant plus vif aux grains les plus compaës , fervent aufli à reconnoître pour pierres compofées des malles qui auroient pu être fuppofées appartenir à des pierres homogènes, fi on avoit cru à Vafpeët uniforme préfenté par leur caflure. Tout cela prouve que les pierres d’une nature ambigue, qui font en très-grand nombre dans les montagnes primitives , ne peuvent êire obfervées fous trop de rapport , que l’infuffifance d'un caraétère peut être fuppléée par un autre , qu'aucune circonflance ne deit étre négligée; mais il eff beaucoup de ces rapprochemens qui ne peuvent fe faire que dans les montagnes , fouvent bien pénibles à gravir , & plus d’un naturalifle trouve plus commode d'étudier la Lithologie duns un cabinet. 6 (2) Il eff bien rare que les criftaux des porphyres aient un contour bien précis ; ils paroïffent pour la plupart comme s’ils étoient en partie diffous dans la pierre qui Les renferme ; ils y font ordinairement empâtés & tellement incorporés qu’ils ne peuvent s’extraire ifolés, fans qu'il y aît rupture, car entreux & la bafe du porphyre , il n’y 2 zucune ligne de féparation. On voit le plus fouvent que les dernières molécules qui fe font rapprochées d'eux, pour contribuer à leur groffiffement, n’ont pu fe dégager complettement du milieu où elles fe trouvoient mélangées, & leur abord occafionne. une dégradation de teirte , qui rend infenfible le paflage de l'agrégation un peu plus régulière , qui a raffemblé des molécules de même efpèce en leur donnant une con- texture particulière à l'agrégation confufe qui les fait difparoître. Souvent dans les porphyres rouges la préfence du feld-fpath ne s'annonce que par des taches vineufes + - ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 199 : trouver dans une bafe qui ne feroit pas elle-même une pierre compofée de molécules femblables aux leurs, ou qui ne les auroit pas contenues mélangées avec d’autres matières ; car par les effers d’une agréoation auffi incomplette & aufli embarraflée que celle à laquelle eft due une criftailifa- tion prefque toujours imparfaite, il eft impofñlible que toutes les molécules de même nature fe foient raffemblées & réunies autour de quelques centres d'activité, & qu'il n’en refte pas un très-grand nombre encore difféminées dans la pâte. La bafe de tous les porphyres eft donc néceflairement une pierre compofée du genre de celles qui appartiennent à la grande préci- pitation; & les naturaliftes, qui ont décrit des porphyres à bafe de jafpes, rouges , verds, ou noirs, ont commis une auf grande erreur de fait que de théorie ( & je n’en connois prefque point qui n'aient fait cette méprife ). Quelques criftaux de feéld-fpath, dé fchorl ou de grenats, pourroient peut-être fe trouver accidentellement enveloppés par un jafpe , qui fe feroir formé fur eux, mais ils ne fauroient naître LR fa . pâte, parce que leurs molécules intégrantes ne peuvent ni s'y trouver , ni s’y compofer ; leur nature & les circonftances. de leur formation font totalement différentes, Les filex , les agathes & les jafpes font des pierres bien nouvelles comparativement aux roches compofées : ils n’habitent point avec elles ; fi quelques veines de calcédoine traverfenc quelquefois des maffes des porphyres , cette fubftance a été placée poftérieurement par l’infiltration, dans une fente qu'elle a foudée, ou dans une cavité qu’elle a remplie. Aufñfi jamais la tranfudation n’extrait-elle des jafpes aucun -criftal analogue à ceux qui font dans les porphyres , elle ne garnit leurs cavirés que de mamelons de calcédoine ou de criftaux de quartz (1). J'ai dit que beaucoup de roches claflées parmi les porphyres , avoient pour bafe de vrais granits, dont les grains plus ou moins fins fe laifloienc naturellement diftinguer à la vue fimple, ou devenoient apparens par tous les moyens quidifipoient la couleur fous laquelle ils reftoient confondus. J'ajouterai maintenant que tous les porphyres qui par leur contexturg paroiflent s'éloigner davantage de la nature des granits ont pour bafe les Re ——————————— —— —————————.———_—_—_——— irrégulières beauconp plus grandes que les grains blancs, & qui n’ont même pas pris la contexture lamelleufe qui lui appartient. Les ariiltes romains donnent Je nom d'Ubriagones à ce genre de porphyre , qui au lieu de pointillures blanches n’a que des taches délayées, dans lefquelles le feld-fpath paris s’être diffous. (x) Parmi beaucoup d’autres caraëtères pour diflinguer les pierres qui fervent de bafe aux porphyres de toutes les pierres filicées avec lefquelles une forte de reflem- blance extérieure les à fait prefque toujours confondre, celui que préfente la différence de leur fufbilité eft un des plus faciles à employer. La bafe de tous les porphyres fe fond aifément au chalumeau ; les jafpes & les filex y font très-réfrataires, à ) #0 JOURNAL. DE PHYSIQUE, DE CHIMI pierres comprifes fous les dénominations de pérro-filex , de trapps & de roche de corne, & l’afpe& homogène de leur pâte ne dépend alors que de la fineffe extrême des grains différens qui les conftituent, à La fuite au mois prochain. MÉMOIRE Sur la Source des Caves de Savoniers , près Tours , tenant en diffolution de la Chaux native, & formant des dépôts analogues à ceux des Bains de Saint-Philippe en Tofcane , découverte par GiLLET-LAUMONT. 1e EN 1785 je vilitai à trois lieues au fud-oueft de Tours fur la rive gauche de la route qui conduit à Chinon , immédiatement après avoir pallé le village de Savoniers, plufieurs carrières (qu’on y nomme les Caves de Savoniers ) creufées à gauche & prefqu’au niveau da chemin dans la “mafle de pierre calcairé groflière coquillère qui le borde. En les parcourant jy rencontrai beaucoup de dépôts de carbonate de chaux (d’albâtre calcaire ) lamelleux jaunâtre, ainfi que l’on en trouve fréquemment dans les cavités calcaires. Mais dansl'une d’elies je fus frappé de la blancheur d’un dépôt fouvent ondé, quelquefois revêtu de vrès-petits criftaux en prifmes droits hexaèdres , qui tapifloient un rocher incliné fur lequel couloit une fource affez abondante. = J'en détachai plufieurs morceaux avec peine. Je trouvai le dépôt d'un beau-bjanc, dur , lamelleux , d’an grain fin & brillant dans fa caflure , ne le cédant fouvent en rien au plus beau marbre de Paros. Il me vine Œür le champ dans l’idée que cette fource pouvoit donner des produits analogues à ceux des bains de Saint-Philippe en Tofcane, où l’on moule des bas-reliefs que l'on prendroit pour des fculptures en marbre du plus beau fini. Je continuai mes recherches, & je remarquai que la fource de Savoniers après avoir paflé fur les rochers étoir reçue dans un petit bafin où je vis une pellicule d’un gris pâle nageant à la furface. Ayane plongé ma main dans le baflin, j'en retirai plufieurs fragmens qui flotoient, mais - qui au moindre mouvement tomboient au fond, où il y en avoit beau- coup d’accumulés, Je reconnus qu'ils avoient environ un quart de ligne d'épaifleur , &. éroient un vrai fpath calcaire régénéré. L'eau gardée dans une petite hole bien bouchée avec des portions ‘de 2. la ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 201 Ja pellicule qui nageoit deflus, ne fut pas effayée alors, .parce que jefpérois pouvoir y retourner , & faire des expériences plus directes fur l'eau de la fource. Ce iv’eft que dernièrement , au bout de huit ans, que l'ayaut débouchée, j'ai trouvé qu'elle avoit abforbé une grande partie de lair de la fiole. Traitée avec divers réactifs, elle ne m'a pas donné de précipité. ; _J'aurois defiré faire une analyfe comparée des dépôts de l’eau de Savoniers avec ceux de Saint-Pbhilippe ; mais je n’en ai pas eu le tems ni une quantité fufhfante de celui de Savoniers. J'ai fair des eflais comparatifs de la fubftance de ce dépôt avec celle des bains de Saint-Philippe, Celui de l’eau de Savoniers s’eft. diflous entièrement dans l’acide nitrique & a donné une diflolution tranfparente. | Le dépôt de Saint-Philippe a donné une diflolution laiteufe (1), Le dépôt de Savoniers calciné donne un goût de chaux avec une chaleur très vive. : Celui de Saint-Philippe donne également un goût , mais une chaleur moins vive. vi - D'après les faits ci-deffus, je me crois en droit de conclure que le dépôt de Sayoniers, & la pellicule qui nagcoit fur l’eau font du carbonate calcaire ; mais la caufe de leur formation me paroîc bien différente de celle des ftalactires ordinaires, que je crois produites par une eau chargée de carbonate calcaire, dont une partie de l'acide carbonique fe dégageant lorfqu’il reçoit le contact de l’armofphère, laifle dépofer le carbonate calcaire quelquefois dans l’intérieur du fluide même ; au lieu qu’à l'égard du dépôt de Savoniers, je penfe que les eaux introduites dans les fiflures du banc calcaire groflier qui recouvre les caves s’y font réellement chargées de chaux à l’état cauflique , laquelle venant à recevoir le contact de l'air en abforbe l'acide carbonique, & alors précipite en carbonate calcaire principalement fur les parties de rocher les plus expofées au contact de l’atmofphère. La pellicule calcaire nageant fur l'eau que jy ai recueillie eft une nouvelle preuve de la régénération de ce {path , ainfi qu'il arrive fur l'edu de chaux ordinaire, Je crois donc qu'il faut établir deux grandes divifions. La première renfermera tous Les dépôts formés par la régénération de : ce fparh à l'aide de l’acide carbonique répandu dans l'air, & comprendra la pellicule & le dépôt de Savoniers , très-probablement ceux de Saint- Philippe & une grande partie de ceux produits par les eaux thermales ; peut-être beaucoup de marbres primitifs, &c. &c. &c. # (1) Les eaux de Saint-Philippe contiennent du gaz (u!fureux hépatique : c'eff fans doute la caufe que la diffoiurion eft laiteufe. Tome I, Part, T, an 2°, FENTOSE, Ce co2 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE La feconde renfermera Les dépôts par précipitation à l’aide de l’évapo- ration de l'acide carbonique , & comprendra routes les ftalactites , ftalagmites , les incruftations calcaires, formées dedans & dehors le fluide, les couches calcaires grofières, certains marbres, &c. &c. &c. Je penfe qu’il feroit infiniment utile de former du carbonate calcaire par ces deux procédés avec la même fubftance. Je crois qu'étant eflayé par des mains habiles, on pourroit y découvrir des différences fenfbles - (j'en vois déjà dans la criftallifation ), & qui pourroïent jetter des lumières fur l'origine & la formation des mafles multipliées comprifes fous le nom vague de calcaires, & qui préfentent de fi grandes différences , relati- vement aux lieux où elles fe rrouvent , à leurs difpofñrtions particulières , aux matières étrangères qu'elles renferment, à leur organifation inté- rieure , à leur forme criftalline extérieure , à leurs parties confituantes , enfin à leur décompofcion naturelle. Je ne connois point en France de fources donnant la pellicule de chaux native cités dans aucun auteur. Je trouve la chaux native indiquée dans Wallerius, édir. 1778, vol. 1, pag. 31, comme retirée du fond de la mer avec la fonde fur la côre de Maroc, &-exiftant dans les eaux thermales, On la trouve encore citée dans Kirwan fous le nom de chaux fans combinaifon avec aucun acide, pag, 23, d'après Fulconer fur les eaux de Bath, tom, 1, pag. 156 & 257. Dans Monnet, & yflème de Minéralogie, pag. ÿ15 , comme chaux des volcans qu'il a trouvée près de Vir dans la haute-Auvergne. Les propriétés de la fource de Savoniers, près de Tours , ne me laiffent aucun doute fur la poffibilité d'y mouler des bas-reliefs en employant le plus grand contaét d'air poffible , & en difpofant la fource de même qu'aux bains de Saint-Philippe en Tofcane, de manière à rejaillir fur des moules qu'on y expoferoit dans une pofition inclinée, à l’effet d’avoir en peu de tems une dureté fufñfante. L'expérience ayant appris que des moules placés dans une pofition horifontale s’y remplifloient prompte- ment d'un dépôt tendre & poreux; que ceux placés dans une pofition verticale éroient plus long-tems à fe remplir, mais que le dépôt en étoit dur & ferré; enfin, que le grain étoit d’une plus grande fineile , lorfque Veau y arrivoit fous la forme d'une pluie fine. Si l'on vouloit tenter des expériences avec les eaux de cette grotte intéreffante , il faudroit confulter pout les bains de Saint-Philippe la traduction des Lettres de Ferber fur l'Italie, par Diérrick, pag. 573, le Jourral de Phyfique de Juin 1776 , les Lettres du docteur Demefte, vol. 1, az. 287. n°72 Per et ns” ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 203 DE LA PARTIE COLORANTE D'E'S:T ERRESSET.PIERRES: Par J.C, DELAMÉTHERIE. T'ovrss les terres dans leur état de pureté font blanches & fans couleur ; & cependant nous les trouvons rarement fous cette forme. Il y a néanmoins dans la nature de l'argile aflez blanche, de la magnéfie & de la craie d’une grande blancheur. On n’a pas encore trouvé la terre pefente fous forme terreule ni la terre quartzeufe. É Lorfqu'on traite ces mêmes terres par l’art, on les obtient toujours fans couleur, : Du fpath calcaire pur, du arbre blanc... .calcinés donnent ung chaux d'une grande blancheur. Les mêmes marbres blancs, & fpath calcaire diffous dans les acides & précipités par des alkalis purs, donnent une chaux très-blanche. La magnéfie calcinée, ou précipitée des fels d'Epfom, c’eft-à-dire, des vitriols de magnélie, eft d'une blancheur nacrée. La terre pefance diffoute dans les acides & précipitée par des alkalis purs, eft très-blanche, EE E’arpile précipitée de l’alun eft évalement d'un beau blanc. Enfin, la terre quartzeufe diffoute par les alkalis & précipitée par les acides, eit également d’un beau blanc, On peut donc aflurer que toutes les terres dans leur état de pureté font d’une grande blancheur. Cependant ces terres dans la nature, foit fous forme terreufe , foit à l'état de pierre, font ordinairement colorées. Il s’agit de favoir quelles font les fubftances qui leur donnent ces couleurs, Dans les couches fecondaires les terres & les pierres peuvent être colorées par les débris des plantes, des coquilles , & autres fubftances végétales & animales, qui font réduites à un écatterreux oubitumineux.. . .; & dans ce cas lorfqu’on les expofe à une grande chaleur, ces matières végétales & animales font confumées,, & la fubftance terreufe 8 pierreufe - demeure à-peu-près blanche. Je dis à-peu-près, car fouvent elle conferve un coup-d'œil gris à caufe des matières charboneufes qui y fone demeurées. Le fôufre peut encore être combiné avec ces terres fous forme de foie Tome I, Part. 1, an 2°. VENTOSE, Cca 204 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE de foufre , & les colorer; mais il eft facile de le découvrir. Il en feroit de même du phofphore. e La plombagine peut évalement fe trouver mêlée avec Les terres ; mais elle eft ordinairement avec des fubftances métalliques, particulièrement avec le fer, Les autres couleurs des terres & des pierres font dues aux fubftances métalliques. Or, ces fubftances peuvent sy trouver fous deux formes ; ou à l’état de métal, & pour lors ellesgg.fe mélangent point : ou fous forme de chaux, c’eft ordinairement à ca qu'elles colorent les pierres & les terres. Chaque chaux métallique peut produire un grand nombre de couleurs différentes, fuivant leurs différens degrés de calcination. La chaux de mercure, celle de plomb, peuvent être grifes , blanches , jaunes, rouges. . . . Nous renvoyons à cet égard les Leéteurs:à tous les ouvrages de Chimie, & aux opérations des émailleurs , potiers. . . . Il n'y a peut-être pas de chaux métallique qui ne puifle fe trouver mélangée avec des cerres ou des pierres. On voit effsétivement dans les montagnes qui contiennent des mines, que prefque toutes les terres & pierres y font colorées par ces fubftances. Les fpaths pefans d’Idria font colorés en rouve par la chaux de mercure ; les zéolires bleues de Hongrie, vertes du Palatinat. . . . fonc colorées par des chaux de cuivre. La chryfoprafe eft colorée en verd par le nickel & le fer. La manganèfe colore toutes les pierres où elle fe trouve : on la rencontre dans un grand nombre de pierres à chaux, fuivant Bergman. La plupart des fers fpathiques contiennent de la manganèfe. On reconnoît les pierres eù fe trouve la manganèfe en ce qu’elles bruniflent lor{qu’elles font expofées à l'air. Dans les mines de plomb & d'étain les gangues y font colorées par les chaux de ces métaux. s— Les chaux de cobalt colorent leur gangue en rofe & en noir. Les chaux de bifmuth colorent en jaune ; Celles d’antimoine en brun rougeñtre. . ., Mais il n’eft aucune chaux métallique qui foit aufi commune que celle de fer: il eft peu de terre , peu de pierre, où elle ne fe trouve , & qu'elle ne coloie. Elle peur produire toutes les couleurs. Aufñfi les himiftes dans leurs analyfes l'ont retirée de prefque toutes les fubftances terreufes & pierreufes. © J'ai recherché fous quelle forme. le fer pouvoir fe trouver dans ces différentes terres & pierres (Ssiagraphie , rom. T, pag. 224 ). 1°. Cent grains de limaille de fer expolés au feu dans un creufer, fe calcinent, deviennent noirs, & après l'opération leur poids eft de 135. Ee:te chaux noire eft très-attirable au barreau aimanté, » © XL ET, D'HISTOIRE-NATURELLE. «. 20ÿ 2°. De la chaux jaune , ou rouge de fer, expofée au feu, devient d’un brun noir, & atrirable en partie à l’aimant, Je dis en partie, caril en ef quelques portions qui ne le font pas, 3°. De la limaille de fer mife dans l’eau commune (laquelle contient de l'air ).eft changée a en chaux noire attirable en partie à l’aimant , & il AE V2 RE P 2 s'en dégage de l'air inflammable. b Cependant il en eft quelques portions qui ne font pas attirables ; Cependant il en ef quelques portions q quoiqu'également noires. Du fer diffous dans un acide quelconqué, & précipité enfuite par NE mA pre différentes fubftances, préfente des phénomènes qu'il faut rappeler ici. 6 RARE Ro q PAPE! . Lorfque la précipitation s'opère avec de la chaux vive très-pure A LC Re DRE ; Pres on a*un précipité verd noirâtre, dont une partie a eft attirable par le arreau aimanté, & l’autre 2 ne left pas. b , &l b ne left p Si la chaux n’eft pas cauftique , le précipité eft d’un verd plus clair. *. En employant l’alkali ammoniacal cauftique, on a un femblable DO PP TRE, SPORE LE précipité dont une partie eft artirable, & l’autre ne l'eft pas, 6°. Si la précipitation fe fait par un alkali qui ne foir pas cauftique HET RER RE PaSA enter ou par les alkalis fixes, on a un précipité d'un verd plus ou moins foncé, & qui n’eft pas attirable. j °. On a encore le même précipité avec de la chaux qui a perdu fa Lee APEPP caufticité , ou avec de la craie. 8°. La magnéfe produit le même effet. J'ai: agité dans de l’eau de De Ont E ARE 3 la magnéfie cauftique pour la tenir fufpendue , & y ai verfé de la diflo- mag qRepol PARA » x ÿ lution de fer. Il y a eu également un précipité verdâtre non attirable, 9°. Le précipité par la magnéfie eft quelquefois bleuâtre avant de paffer au verd. 10°. Si on précipite par l’alkali phlogiftiqué le vitriol de fer, on obtient, 1°. un précipité bleu en abondance, 2°. un précipité jaune peu MUR EVEX ANR Eee RAR PSP AGE abondant , 3°, un précipité verd, Ce précipité verd réfulre du mélange du précipite bleu & du précipité jaune. Mais lorfque l’alkali eft bien | préparé, c'eft le précipité bleu qui domine, & on a un beau bleu de Prafte. 11°. Si on remplit un flacon d'une diflolution contenant le préci - ité ferrugineux verd, & qu’on le tienne bien bouché, la couleur du P LS 2 TÉ » précipité ne change point. 12°. Mais fi on laifle‘le flacon débouché , ou encore mieux qu’on . Fer q verfe la diffolution dans un vafe dont la furface foit large , elle abforbera de l’air: la’ coùleur verte difparoïtra peu-à-peu à la furface, & fe changera en un jaune plus ou moins rouge ; & au bout d’un certain rerns le précipité entier prendra la même couleur. r 13° La diflolution de fer peut encore être précipitée par une nee EE ne ee diflolution de fubftances végétales aftringentes, Ce précipité paroît noir, Îl n'eft point attirable, 206 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 14°. Cette couleur noire difparoît par le moyen des acides. 15°. On peut encore avoir une diflolution d’un fer pur, qui foie limpide & tranfparente. Du fer pur mis dans un acide vitriolique très-affoibli donne une diflolution limpide 3 & le fer fe précipire de lui-même en précipité blanc. | 16°. JL faut obferver que dans l4 plupart des diffolutions de fer par les acides, ilrefte une partie noirâtre qui ne fe diflout point, & qui eft attirable à l’aimant. 17°. L’analyfe nous a encore appris que la plupart des pierres des terreins primitifs contiennent la terre calcaire à l’état de caufticiré. On la trouve fous cette forme dans le quartz, dans plufieurs pierres Qquarezeufes, dans toutes les pierres précieufs, dans Les fchorls. . . . 18°. La magnélie fe trouve également à l'étar de caufticité dans un grand nombre de pierres , principalement dans les pierres magnéfiennes, telles que le cyanite, les micas , les trémolites , les horn-blendes, les cornites ( pierres de corne), les trapps, les jades , Les ferpentines , les ftéarites , Les afbeftoïdes , Les afbeftes , Les amiantes. . . . plufieurs feld- fpaths, les adulaires, La terre pefante fe préfente rarement comme principe des autres pierres. . Tous ces faits étant bien conftatés, on peut en tirer des explications fatisfaifantes des couleurs que Le fer donne aux différentes elpèces de terres & de pierres. Le fer à l’état de chaux noire attirable forme les criftaux de fer octaèdres, & fe trouve dans toutes les pierres noirâtres qui font varier l'aiguille aimantée, telles que certains trapps, des cornites (pierres de corne ), des horn blendes, des fchiftes. . .. IL paroît que dans ces fubftances le fer a été réduic à l’état de cette chaux noire par lation de l'eau (3). We . Quant aux bafaltes & autres pierres volcaniques qui font mouvoir l'aiguille aimantée, il fe peut que le fer dont nous venons de parier ( N°.3 ) sy foic trouvé ; mais il eft encore plus vraifemblable que > c'étoit des chaux de fer non attirables, telles que celles qui fe trouvent dans les fchiftes, & qui le font devenues par l’action du feu, comme nous l'avons vu (2). Les pierres colorées en noir, telles que les tourmalines, les micas noirs. . qui n'agiflent pas fur l'aiguille aimantée, font colorées par des chaux de fer non attirables , telles que celles de l'article 3 4. Dans les pierres colorées en verd par le fer , telles que les ferpentins ou porphyres verds, les ferpentines , les marbres verds appelés ve-ds antiques. . le fer y aura été précipité fous cette couleur par les terres calcaires ou magnéfiennes à l'état cauftique, qu'elles contiennent. . ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 207 Plufeurs font mouvoir l'aiguille aimantée, où parce que la chaux cauftique aura précipité une portion de fer noi râtre & attirable (4) ; ou parce qu'il fe fera trouvé dans la diflolution des réfidus de fer noirâtre attirable, comme nous l'avons vu (16). Dans les pierres où la chaux n'aura pas eu aflez de caufticité , le précipité ferrugineux ne era nullement attirable , elles ne feront pas mouvoir l'aiguille aimantée (7). Si cette partie verte ferrugineufe avant de fe combiner pour former la pierre a eu le tems d'attirer uue plus ou moins grande quantité d'air, elle changera de couleur, & deviendra jaunâtre, rougeatre , brune....(11) & donnera toutes ces variétés de couleur qu’on obferve dans les ferpentines , dans plufieurs marbres, Cette abforption d'air, & ce changement de couleur n’a pas eu lieu pour les fubftances qui ont compofé le porphyre verd ou ferpentin, Le fer y a conftamment confervé fa couleur verte, & ne paîle jamais aux couleurs jaune, fauve. . . . qu'on obferve dans les ferpentines. Un grand nombre d’autres fubftances pierreufes font également colorées par le fer en verd, en jaune, en rouge... .Îly a des jades vers, des feld-fpaths verds, bleus. . . .tels que ceux de Labrador. . .…. Le lazulite (lapis lazuli) eft également coloré par le fer (9). La couleur violette eft encore due au fer modifié par la manganèfe. On fait que c’eft le propre de la manganèle de donner la couleur vio- lette, Auffi l’yanolite (ou fchorl violet) contient, fuivant M. Klaproth, fer 0,09 , manganèfe 0,01. IL y a des faphirs, des quartz violets qui doivent également leur couleur aux chaux de fer mélangées avec celle de manganefe, Enfin, les pierres préciufes elles-mêmes doivent leur couleur aux différentes chaux de fer; car l’analyfe a fait voir que toutes en con- tiennent une plus où moins grande quantité. La topaze du Bréfil prouve même d’une manière bien évidente qu’elle eft colorée par le fer; car en la faifant chauffer , fa couleur jaune devient rouge, comme l’ocre jaune devient rouge lorfqw’elle eft expofée à ! chaleur. Le grenat expofé au feu fond & donne un verre noirâtre qui annonce bien la préfence du fer, Le rubis doit auf fa couleur au fer. L’émeraude contient beaucoup de fer qui fans doute la colore. Le fer peut encore fe trouver fous forme de chaux blanche dans des pierres fans leur donner aucune couleur (15). Il y a des fers fpathiques abfolument blancs, & même quelquefois tranfparens. Mais aufli-rôt qu'on les chauffe, ils bruniffent , & deviennent fenfibles à l’aimant. I fe préfente cependant ici quelques difficultés qu'il faut chercher à éclaircir, 208- JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE .: 4°, On demandera comment ont été formées les chaux noire. de fer qui ne font pas attirables, puifqu’il n’y avoit point pour lors de fubitance afiringente. | Je réponds que dans les terreins fecondaires les chaux noires ont pu être précipitées par les fubftances aftringentes , puifqu'’il exiftoir alors des végétaux. Ainf la couleur noire des fchiltes pourroit être due à cette caufe. Maïs quant aux fubftances des terreins primitifs colorées en noir, telles que le mica noir des granits primitifs, le fer y aura été réduit en chaux noire ou par l’eau (N°. 3 b) ou par la chaux cauftique (N°.4 5), 2°. On demandera encore qu'eft. ce qui aura formé la chaux bleue de fer, qui fe trouve dans le faphir , le lazulite. . . . car il n’y avoit poinc d’alkali phlogiftiqué dans les criftallifarions primitives... Je réponds que nous avons vu que les chaux dé fer font quelquefois précipitées en bleu par des terres cauftiques (N°. 9). 3°. On demandera encore pourquoi plufeurs pierres colorées par des chaux de fer & expofées au feu ne deviennent pas noires, tandis que d’autres, telles que les bafaltes , deviennent noires & attirables. Je réponds que la Chimie parviendra à éclaircir toutes ces difficultés, Mais en attendant nous pouvons regarder comme certain que le lazulite eft coloré par le fer ; & cependant expofé au feu du chalumeau, il donne un verre blanc. : Le faphir fe décolore également au feu. Parmi les tourmalines noires ou brunes & tranfparentes , il en eft qui chauffées au chalumeau donnent un verrenoir, & d’autres un verre blanc, C’eft un phénomène que m'a fait voir fouvenc Dolomieu. Nous ignorons encore d'où procède certe différence. Les volcanires (fchorls noirs des volcans ) font colorés par le fer, & fondus au feu du chalumeau, donnent un verre noir. Cependant expofés aux vapeurs acides/des volcans, foit de l’acide fulfureux ; foit de l'acide marin , ils blanchifflent, ou plutôt jauniffent. J'en ai qui viennent du Véfuve, & qui font d’un jaune pâle. Chauffés au chalumeau , ils ont donné un verre blanc. IL eft donc certain que les chaux noires de fer peuvent quelquefois fe aécolorer par la chaleur, d'autres fois être décolorées par les acides(14), & que ces chaux ainf décolorées par les acides & pouflées au feu, ne redeviennent pas noires, Certaines hyacinthes colorées blanchiflent même au feu. Les joaillierg les font chauffer avec certaines précautions ; & cependant il n’eft pas douteux que l'hyacinthe ne foit colorée par le fer. 4°. Les criftaux de roche noirs, ou d’un brun noirâtre, préfentent une quatrième difficulté. Expofés à une aflez légère chaleur , ils s'éclair- ciflent peu-à-peu , & deviennent d’une belle tranfparence. Quel eft donc ce principe fi fugace & fi volatil, qu'une crès-légère chaleur le fait difliper à ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 20 diffiper?> J'ai déjà parlé de ce phénomène dans ce Journal, avril pag. 316 de l'année dernière. . ; Ce ne peut pas être une partie grafle , ou huileule, puifqu'il n’exiftoit rien de femblable dans les criftallifations primitives. Seroit-ce de la plombagine ? Seroit-ce de la chaux de fer? Nous avons vu que l’hyacinthe, le faphir, queiques ftoarmalines. . . .fe décolorent au feu. Mais il faut un -degré de chaleur plus confidérable que pour décolorer ces. quartz. Peut-être le fer eft-il encore moins adhérent à ces quartz. Peut-être cette couleur eft-elle due à quelqu’autre principe. Quant aux couleurs brillantes qu'offrent plufieuts pierres dans leur intérieur , elles font dues à des réfractions produites par des fentes qui fe trouvent entre leurs lames. Les gypfes tranfparens préfentent très= fouvent ces phénomènes, ainfi que les quartz fendillés. . .. Ë Mais aucune pierre n'offre un jeu plus beau dans les couleurs que opale. ASTRONOMIE; Par JÉRÔME LE FRANCo1Ss (LALANDE), de l'Académie des Sciences de Paris ; de celles de Londres , de Péterfbourg, de Berlin, de Stockolm, de Bologne, &c. &c. Infpeteur du College de France, & Dire&eur de l'Obfervatoire de l'Ecole Militaire : troïfième édition revue & augmentée. SEcon»p ExTRrAIT par J.C. DELAMÉTHERIE De la préceflion des Equinoxes. E point équinoxial E , f£g. 2 , avance chaque année d’une quantité donnée, en forte que depuis Hipparque il a avancé de 26° 26: c’eft- à dire que le point équinoxial qui à cette époque correfpondoit au commencement de la conftellation du Belier, en eft éloigné aujour- - d'hui de 26° 26', Voici la manière dont on le calcule. © L'épi de la vierge , une des principales étoiles, précédoit de 6° l'équi- noxe d’auromne 128 ans avant notre ère, fuivant les obfervations d'Hipparque : c'eft-à-dire , que fa longitude , en partant du point équi- noxial du printems, étoit de $ fign. 24°. En 1750 la longitude de la même éroile étoit de 6 fign. 20° C3 Tome I, Par. 1, an 2°. VENTOSE.: D d 7 20 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE + La différence de longicude, c’eft-à-dire fon augmentation eft done de 26° 21. La longitude du cœur de lion étoit fuivant Hipparque de 3 fign.29° 50". En 1750 la longitude de la même éroile étoit de 4 fign. 26° 21". L'augmentation de longitude eft donc de 26° 31°. Ces deux obfervarions d'Hipparque prouvent qu’en 1878 ans la lon- girude des étoiles a augmenté de 26° 26’, ce qui donne par fiècle 1° 24! 27", & par année 50". Ce changement de longitude des étoiles fait également varier leur afcenfon droite & leur déclinaifon, comme on le fait aflez d’après ce que nous avons dit. La caufe de ce mouvement du point équinoxial eft due à ce que . la terre y arrive tous les ans un peu plus tard qu'elle ne l’avoit fait l'année précédente. Elle eft l'effet de l'attraction du foieil & de la lune fur la partie de la terre qui eft relevée à l'équateur. ! Le calcul donne à lation du foleil environ 16" & à celle de la lune environ 34//. Par ce mouvement du point équinoxial, les étoiles paroîtront faire une révolution en 25773 ans environ: c’eft-à-dire qu’au bout de ce tems le point équinoxial fe trouvera au même endroit où il étoit au commencement de la période, HAVE Au refte les perturbations ou attractions particulieres des planètes vénus, jupiter, faturne. . , doivent caufer quelques variations de cette période. De la nutation de l'axe de La Terre. Nous venons de voir que l’aétion de la lune eft de 34” ou 36° dans la préceflion du point équinoxial ou des! équinoxes ; la lune ne peut pas produire ces 36" dans la préceflion d'une manière uniforme, puifque fes nœuds changent continuellement de place, & que fon inclinaifen par rapport à l'équateur d'où fon effer dépend, varie de dix degrés. Il en doic réfulter une inégalité annuelle dans la préceflion des équinoxes. C'eft qu'on appelle /a nutation. Mais les nœuds de la lune au bout de 18 ans & 228 jours reviennent au même point. L’effer de la nutation fera par conféquent renfermé dans le même efpace de tems. La nutation ou déviation eft donc un mouvement ou balancement dans l'axe de la terre renfermé dans l’efpace de 18 ans, par lequel les étoiles paroiffent fe rapprocher de l'équateur pendant neuf ans, & enfüite s’en éloigner de la même quantité les neuf années fuivantes, Ce mouvement fe FERPIE aux étoiles, puifqu’elles fonr les feuls points ‘lixes auxquels on puifle rapporter tous les mouvements de la terre. [a nutation change les longitudes, Les afCenfions. droites & les déclinaifons des étoiles. ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 21II UDE te Ænihanion de l'obliquité de l'Eclipique. L’axe de la terre eft incliné relativement à celui de fon orbite ou l'écliprique de 23° + environ, ce qu'on appelle ordinairement l'obli- quitéde l'écliptique, ou la diftance des tropiques à l'équateur (fg. 1). Cetre inclinaifon diminue annuellement ; d’où s'enfuit un petit changement dans la latitude des étoiles. Hipparque , Ptolémée, & tous les anciens aftronomes fuppofoient que la latitude des étoiles: n’éprouvoit aucun changement. Mais Ty- cho ayant obfervé avec plus de foin les pofitions d'un grand nombre d'étoiles, reconnut que celles qui font voifines des folftices avoient changé de latitude. 4 + Pcolémée avoit déterminé pendant plufeurs années la diftance des tropiques, & l'avoir trouvée de 47° 40’ 45", dont la moirié eft 23° 50" 22". - FEI Hipparque 250 ans avant nôtre ère l'avoit déterminée à 23° 1! 20°. L'obliquité de lécliprique ou la diftance des tropiques à l'équa- teur fut déterminée en 17ÿ0 par Lacaille de 23° 2$' r9". Bradley l’avoit trouvée de la même quantité avec le grand quart de cercle mural de 8 pieds de rayon qui eft à Greenwich. Par les obfervations faites à Quito en 1736 & 1737 avec un fec« teur de 12 pieds, Bouguer & la Condamine ont trouvé cette obli- quiré 23° 25' 37. Ce qui, pour l’année 1750, feroit 23° 28/ 30". Lalande prenant un réfultat moyen entre les obfervations les plus exactes, après une infinité de difcuflions, penfe que l’obliquité moyenne étoit en 1787 de 23° 28/ o”, & qu'elle diminue de 36" pariècle, & il ne penle pas qu'il y ait dans ces deux élémens plus de $ à 6" d'incertitude, La caufe de cette diminution de l’obliquité de l'écliprique vient de l'ation des planètes fur le mouvement annuel de la terre, qui eft obligée de changer la direétion de fon orbite. Lagrange en 1782, Mémoires de Berlin, a calculé la quantité que produiloit chaque planète; mais il fuppofoit la maile de Vénus plus confidérable qu'on ne la fuppofe aujourd’hui d’après de nouvelles obfer- vations. En conféquence il croyoic que ja diminution de l'obliquité ouvoit aller jufqu’à ç° 30", en forte qu’un jour l’axe de la terre n’auroit été incliné que de 18°. En fuppofant la mafle de laterre 1, ileftimoit celle de Vénus 1,31. Mais J'aplace penfe que la mafle de Vénus n'eft que 0,95, celle de la terre étant 13 d'où il conclut que la diminution de l'obliquité de l'écliptique ne pêut aller qu’à 1° 21’, Voici la quantité d'action de chaque planète fur la diminution de F'obliquité de l’écliprique fuppofée de so", comme beaucoup de géomètres Tome I, Parc. I. an 2°, VENTOSE. D d 2 LA 212 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE la fuppofent. Ces quantités font celles de Lagrange, à l'exception de celle de Vénus dont Laplace diminue ia mañle d'environ un quart , ainfi que Lalande. Satirne. + see oo eoaeseeeuve ces 1! 39 Jupiter .....s.sssess.sssssseses 15 86 Mrs aies cle s'esmeta taie ess leleltte sie ele se NO? Vénus au ete istete Ve the MS 00 ee ee RSC 88 Mercure sein eos oies viens colo se aol) OÙ:84 GE See Me le Le so’ 00 Mais nous avons remarqué que Lalande préfère la diminution de 36// par fiècle , après de nouvelles difcuflions. - On voit que d’après ces hypothèfes l'axe de la verre ne peut jamais devenir parallèle avec celui de l'écliptique; par conféquent il nepeuc pas ÿ avoir de printems perpétuel. T'els font les principaux élémens des mouvemens de la terre, qu’on attribue communément au foleil. Les aftronomes les ont tous exprimés dans des Tables très-détaillées qu'on retrouve dans cer ouvrage. On les appelle TABLES DU SOLEIL ; mais il saudroit mieux les appeler TABLES DE LA TERRE. De Mercure. Mercure eft la planète la plus proche du foleil. Aufi fon nom chez les anciens Egyptiens fignifoit Erencelans. Lorfqu'on l’obferve avec une grande lunette , on voit qu'il a des phafes comme la lune. On n’obfervoit autrefois Mercure que lorfqu’il étoit fort éloigné du {oleil , c’eft-à-dire, dans fa plus grande élongation. Pour réduire ce lieu vu de Ja terre, il falloit avoir fa parallaxe annuelle ou fa diftance au foleil, au tems de ces anciennes obfervations. On n'avoit que des à-peu- près: on favoit que Mercure pour paroître à une même fituation par rapport au foleil, employoit environ 116 jours, & que par conféquent fa révolution devoit être à-peu-près de 88 jours. Gafléndi en 1631, le 7 novembre 7 heur. 50’ du matin, obferva le pañlage de Mercure fur le foleil , & trouva le vrai lieu de Mercure à x fign. 14° 4 35". | Dans un autre paflage de Mercure fur le foleil obfervé en 1723, le novembre à 5 heur. 29';'il avoit 1 fign. 16° 47/ 20" de longitude. L'intervalle eft de 92 années dont 22 font biflextiles , plus 2 jours 9 heur. 39/. ! Dans cer efpace de tems Mercure avoit fait 382 révolutions entières, plus 2° 5’ 45 ET D'HISTOIRE-NATURELLE Q\ 213 D'où l’oû conclut ique'la; révolution moyenne de Mercure eft de 87 jours 23 heur. 14 20" 94: a Lalande ayant comparé d’autres palages de Mercure fur le foleil , conclut que fa révolution tropique ou fon année eft de 87 jours 23 heur, 14 3667.. Sa révolution fydérale , ou fon retour à la même étoile, eft 87 jours 23heur. 1543" 6. Son mouvement féculaire, ou la quantité dont il eft plus avancé à la fin d'un fiècle qu'au commencement , eft de 2 fign. 14° 4 20". Marcure doit avoir vraifemblablement un mouvement de rotation {ur lui-même; mais-on n'a encore, pu l'obferver. | : 1 Il doit être auffi applati vers les poles. De Vénus, VÉNUS eft la plus brillante des planètes vues de la terre, Lorfqu'après fa conjonction inférieure, elle brilloit avant le lever du foleil, les anciens lui donnoient le nom de Po/phore ou de Lucifer. Lorfqu'elle brilloit le foir après le couchér du foleil , on lui donnoit le nom d’Hefper , qui indiquoit le couchant. On la voit dans ces deux cas , même avec des lunettes de deux pieds. en forme de croiffanr , dont les cornes font à la partie éloignée du toleil; ce qui fait voir qu'elle a par rapport à la terre des phafes comme la lune. . : Quelquefois on apperçoit Vénus en plein jour fans lunette. . Bianchini dit avoir obfervé huit taches fur le difque de Vénus. L'année de Vénus , ou Le tems qu’elle emploïe'à faire fa révolution autour du foleil , a été dérerminé par Caflini. | Le 1$ décembre 136 ans de notre ère 4 heur. du foir, la longitude de Vénus étoir 1 fign. 20° 13! 45". Le 17 décembre 1594, 4 heur. 307 du foir , Vénus avoit 1 fign. 23° 11.36". | Caflini en conclut qu’elle étoit le 15 décembre 1594 à 10 heur. 36’ du foir, au même lieu que dans la première obfervation. Donc dans l'intervalle de 1458 années Vénus avoir fait 25370 révolutions completres ; ce qui donne pour chaque année 224 jours 16 heur. 39/ 4". Lalande d'après de nouvelles obfervations conclut que la révolution ou année de Vénus , eft de 224 joufs 16 heur. 41° 2" $. Et fon mouvement féculaire 6 fign. 19° 12' 25/. La rotation de Vénus fur fon. axe eft très-difficile à obferver. Caflini a foupconné qu’elle étoit de 23 heur. c’eft-à-dire, que fon jour étoit de 23 heur. FAX Bianchini, d’après l’obfervation qu'il avoit faire des taches, fuppofe + 214 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE - un jour bien plus long ; car il le croit de 24 jours 8 heures, mais ‘Schroeter aflure que Caflini avoit raifon. On ignore quel eft fon applatiflement aux. poles. Bianchini fuppofe aufli que fon équareur eft incliné de 75° fur lécliprique. Cafini , Short, & d’autres aftronomes avoient cru appercevoir un fatellite autour de Vénus; mais il eft prouvé que c’étoit une illufon d'optique ,'& que ce fatellite n'exifte point. De Mars. Mars dans le nombre des planètes tient le quatrième rang par rap- port à fon éloignement du foleil-( la terre occupe le troifieme ). IL paroît fous une couleur rouge. * Il n’a point de phafes comme Mercure & Vénus; mais on lui voit prendre une figure elliptique, quand il eft loin du foleil , & fa rondeur eft diminuée à-peu-près comme celle de la terre, trois jours avant fon plein, Fontana en 1636 obferva une tache fur Mars. Caffini obferva mieux les taches de Mars en 1666. Elles fui firene connoître que Mars tourne fur fon axe en 24 heur. 40”. M. Herfchel en 1781 a très- bien .obfervé les taches de Mars, dont il a donné des figures. Il a trouvé la durée de la rotation de 24h. 39° 21°. Il détermine l’inclinaifon de Mars fur l’éclipcique de 30° 18", & par rapport. à l'orbite, de 28° 42". Le nœud de l'équateur de Mars fur l’écliptique eft 2 fign. 17° 47", & fur l'orbite de Mars 2 fign. 19° 28°. Il a obfervé vers le pole de grandes taches qui difparoïflenr, & qu'il artribue à des glaces qui fondent en été. Il a trouvé l’aplatiflement de Mars d’un feizième. Maïs cela paroît bien fort, relativement à la durée de la rotation, qui en fuppofant Mars homogène, ne donneroit pour l'aplatiflement que =. Pout dérerminer l'année de Mars, ou le tems qu'il emploie à faire fa révolution, ôn fe ferc des plus anciennes obfervations. 271 ans avant l'ère vuloaire, 17 janvier, 15 heur. après midi, Mars avoir 1 fign. 20° 15/ de longitude. Mais cette obfervation ne paroîc pas aflez exacte. On préfere celle de Prolémée. à Le 13 décembre, 130 ans de l'ère vulgaire ,à 11 heur. 48" du foir, Ptolémée trouva Ja longitude de Mars 2 fign. 21° 22° so". Le 4 janvier 1709, à $ heur. 48! du foir, Mars éroit à 3 fign. 14°,18' 25" de longitude, plus avancé de 22° $5' 35”, que fuivanc Jobfervation de Prolémée. Pour avoir l'intervalle de ces deux obfervations, il faut réduire CHU Fa ET D'HISTOIRE-NATUREELE, 215 la feconde au vieux flyle. On ôtera.r1 jours : ce qui fait le 24 dé cembre 1708. On trouvera alors 1578 années , dont 395$ biflextiles, plus 10 jours 18 heures , pendant, lefquelles Mars a fait 839 ré- volutions. D'où l'en conclut que le tems,de la révolution de Mars eft de 686 jours 22 heur, 16', | ï Lalande en comparant d'autres obfervations donne pour l’année de Mars 686 jours 22 heur. 18' 27” 3. Et fon mouvement féculaire 2 fign. 1° 42/ 10”. De Jupiter. Jupiter eft la plus groffe des planètes. Cependant vu de la terre, il ne paroît pas tout-à-fait auf brillant que Vénus. C’eft la cinquième des planètes par rapport à fa diftance du foleil. Il n’a point de phafes fenfibles & il ne doit pas en avoir. Jupiter a des taches en forme de bandes qui-font très -vifbles. M. Herfchel dit en avoir vu jufqu'à 40, Elles fontà-peu-près dans le plan de {on équateur. Il les re même comme des nuages qui fonc dané fon atmofphère, C’eft auffi l'opinion de M. Schroeter. Son équateur eft peu incliné fur l'écliptique. Laplacé fixe eette inclinaifon à 3° 12/ 24’. I! tourne avec rapidité fur fon axe. Caffini par l'obfervation de petites taches conclut que la durée de fa rotation étroit de 9 heur. ÿ5" 50". M.: Herfchel a trouvé la durée de cette rotation depuis 9 heur, 1’ 46" jufqu'à 9 heur. ÿ 5’ 40”. M. Schroeter en 1757 a trouvé le tems de cette rotation de 9 heur. 5535" 6. Le mouvement de rotation de Jupiter étant auff rapide, fon aplatiflement doit être confidérable. Caffini en 1691 trouva cet aplattiflement de =, Pound le trouva de ——. Short l'a trouvé de —. L'abbé Rochon donne ce rapport comme 1$ à 16. Laplace s'en tient à cette dernière eftimation , ou plutôt à £, On a recours aux anciennes obfervations pour déterminer avec exactitude Le tems de la révolution de Jupiter autour du foleil , ou fon année. Deux cens quarante ans avant l’ère vulgaire à 18 heur. 8’ après midi Jupiter avoit 3 fign. 6° 50’ de longitude, Ptolémée a donné des obfervations plus exaétes que celle-ci. En les comparant avec les obfervations modernes on trouve le tems de la révolution de cette planète de 11 années 315 jours 14 beur. 36/. Laplace, d’après les inégalités qu’il a découvertes dans cette planète, 216 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE a pu fixer plus exactement la révolution à 4330 jours 14 héur. 39! 203: ) 1:30 NA « \ Le même géomètre donne pour le mouvement féculaire de Jupiter $ fign. 6° 17 33". L'année de Jupiter avoit paru éprouver des variations dont on ne peuvoit afligner la caufe. Elle” étoit plus courte , tandis que celle dé Saturné paroifloit plus longue: ce qui avoit forcé les aftronomes à exprimer cette variation par des équations féculaires. Laplace en 1786 a trouvé une inégalité de 20/ caufée par l'attraction de Saturne, & dont la période-eft de 918 ans; & au bout de cette période les tems des révolutions de Jupiter feront les mêmes, De Saturne. Saturne éroit regardé comme la planète la plus éloignée du foleil avant-qu’on eût découvert celle d'Herfchel. 11 fe trouve au fixième rang relativement à fa diftance, 5 Saturne vu de la terre, a une couleur fombre & rerne. Il a des taches en forme de bandes comme Jupiter , mais plus foibles, M.Herfchel qui les a bien obfervées die qu'il y en a ordinairement deux, quelquefois trois. Il croit avec Caflini fils que ce font des efpèces de nuages. Satürné doit avoir comme les autres planètes un mouvement de rotation fur fon axe. M. Herfchel s’en eft afluré du moins pour l'anneau par des taches ou nuages oblcurs qu'il a vu changer d: place. Il a aufi obfervé l'aplatiffement de cette planète, dont les diamètres lui ont paru être 20/ 6, & 22// 8. La différence eft d'un onzième ; mais il w’efigne pas la durée de la rotation. Huygens la croyoit de 10 heures, Laplace l’eftime de 10 heur. mais c’eft pour la partie intérieure de l'anneau, L'année de Saturne ou le tems qu’il emploie à faire fa révolution autour du foleil , fe détermine par les anciennes obfervations. L'an $19 de l'ère de Naboraflar, le 14 du mois Tybi, ou le premier mars, 228 avant notre ère, Saturne fuc obfervé par les aftronomes Caldéens. IL étoit deux doigts au-deflous de l'étoile y qui eft dans l'épaule auftrale de la Vierge. Caflini conclut de cette obfervation que le 2 mars à 1 heur. du foir de cette année Saturne avoit $ fign. 8° 23" de longitude, & 2° fo! de latitude boréale. Le 26 février 1714 (nouv. ftyle) à 8 heur. 16’, fa longitude étoic $ fign. 7° 56/ 46”. ; L'intervalle eft 143 années, dont 485$ font biflextiles, plus 10$ jours 7 heur, 16". Saturne avoic fait 66 révolutions moins 26 14% le mouvement de Saturne, & une accélération ‘paroïfloit que Les dernières révolutions de Saturne étoient de 6 jours & ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 217 D'où on conclut que fa révolution eft de 29 années 162 jours 4 heur. 27. “Et fon mouvement annuel 12° 13° 26//, L'année de Sarurne préfente des variations comme celle de Jupiter. Elle fembloit plus longue dans ce fiècle. Kepler s'éroic déjà apperçu de ces inégalités dans les révolutions de ces eux planètes. Flamiteed à l’occafon de la conjonction de Jupiter & de Saturne arrivée en 1682 , obferva que toutes les Tables donnoient trop de viîtefle à Sarurne & trop peu à Jupiter: ce qui lui us un retardement dans ans celui de Jupiter, [L demi plus longues. Laplace a découvert la caufe de ce fingulier phénomène en 1786. II a reconnu qu’il exifte dans les mouvemens de Saturne une inégalité de 40" 49", dont la période eft d’environ 877 ans , & dépend de cinq fois le moyen mouvement de Saturne , moins deux fois celui de Jupiter, Ainfi au bout de 877 ans Le mouvement de Saturne eft le même qu'il étoit auparavant. De Herfchel. M. Herfchel a découvert le 18 mars 1781 cette nouvelle planètes, Elle ne paroïît que comme une étoile de la fixième grandeur. Aufk Mayer l’avoit-il placée parmi Les étoiles. C’eft la 964" étoile de fon catalogue zodiacal. 6 Flamfteed l’avoit auffi apperçue le 23 décembre 1690, & il l’avoic marquée fous le nom de la 24" étoile du taureau, Elle avoit encore été vue par M. Lemonnier. Mais c'eft M. Herfchel qui a prouvé qu'elle devoit être rangée aw nombre des planètes. IL lui a donné le nom de Georgium fidus , en l'honneur du roi d'Angleterre George IL qui encourage fes travaux aftronomiques. A Berlin on appelle cette planète Uranus. Les aftronomes françois lui ont donné le nom de celui qui l'a _ découverte Herfchel. À 10 heur, 41° le 25 feptembre 1756, cette planète avoit 11 fin. 16° 37! 45" de longitude, & 48’ 30" de latitude auftrale, Cette obfervation comparée avec celles faites en 1781 & 1782, donneroit la révolution tropique de cette planète de 83 ans $2 Jours heures. Mais Lalande la donne de 83 années communes 294 jours 8 heur. 39". Et fa révolution fydérale de 84 années 29 jours o heur. 29/. Tome 1, Part, I, an 2°, VENTOSE, Eve 218 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Herfchel doit avoir un mouvement de rotation fur fon axe comme les autres planètes, I! doit être aplatti aux poles, De la Lune. La lune eft un fatellite de Ja terre qui tourne autour d’elle, qui fuit fa planète principale , & eft emporté avec elle autour du foleil. Elle reçoit fa lumière de cet aftre, & nous ne voyons que la partie qu "il éclaire. Lorfqu'elle fe trouve en conjonction ; € eft-à-dire, entre le foleil & la terre, fa partie obfcure eft tournée vers la terre, & nous ne la voyons pas. C’eft la nouvelle lue. À mefure qu'elle avance, fa partie éclairée fe montre, fous la Fu d'un croiflant ; cetre HS s’aggrandit jufqu'à ce que fi lune-foit en oppofition ou à 180°, c'eft-à-dire, que le foleil foir entre la rerre 8 la lune, alors toute fa partie éclairée ele tournée vers la terre, C’eft la pleine lune. On Sphélla {yzvgies, la lbine in & la nouvelle lune. Lorfque la lune n'eft qu’à 90°, c'eft le premier ou dernier quartier , u'on défigne encore pat guadratures. à L'odtant elt lorfque la lune. n’efk qu'à 45° du foleil. L'arc ou croiflant que préfente cer aftre avant & après la nouvelle lune , eft une ellipfe dans fa partie intérieure. op voit diftinétement avant & après la nouvelle lune que Je croiflant Jumineux eft accompagné d'une lumière foible répandue fur le refte du difque. Elle fait entrevoir tout le alobe dela lune, C'eft ce qu'on appelle la lumière cendrée qui eft produite par la lumière du feleil que la terre réfléchit fur la lune, comme la lune en réfléchit fur la rerre. La lumière de la lune n’a aucune chaleur, fes rayons réfléchis par Ja Hire fils dans un miroir qui les concenrroit 306 fois, ne produifirent aucun effet fur le thermomètre d’Amontons, - Du mouvement de la Lune. La lune tourne autour de la terre dans une orbite elliptique comme les autres aftres , dans l’efpace de 27 jours +3 mais en même-tems la terre parcourt prefqu'un fi figne de fon Onbite : ce qui fait de la route effetive eft une ‘courbe appelée épicycloïde. Puifque l'orbite de la lune eft elliptique, elle a donc un apogée, un érioée , une excentricité. Mais l'orbite lunaire n’eft point parallèle à l’écliprique ; elle La coupe en deux points qu'on appelle rœrds. IL y a le nœud afcendant » par lequel la lune pañle du midi au nord, & Le nœud defcendant qui lui eft eppolé. à dés it tt 2e mi 6 PRES 7 Pope ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 219 Cette inclinailon de: l'orbite eft de 5° dans les {yzygies ou nouvelles & pleines lunes , & de $° 18’ dans les quadrarures, D’Alembert penfoit que la lune devoit avoir rèçu un mouvement d'impulfion à = de fon centre pour lui donner le mouvement de rotation qu'elle a, & qui fait qu'elle nous préiente toujours la même face. Mais fans cefle follicirée par l’attraétion de la terre & celle du foleil, fon mouvement éprouve un grand nombre de modifications, Ainfi fon apogée, fon nœud, fon excentricité ; & fon nrouvement dans fon orbite font fans ceile affectés, & éprouvent ux fi grand nombre d'irrégularirés que les plus célèbres aftronomes n’ont encore pu les faifir toutes. Nous ne faurions rapporter ici tous leurs calculs. Nous donnerons Les méthodes les plus finiples. | Méron, 430 ans avant notre ère, reconnut que la lune en 19 ans folaires faifoit 235 révolutions à-peu-près ; car au bout de 19 ans la nouvelle lune arrive feulement une heure & demie plurèr. Cette période. de 19 ans fut trouvée fi belle qu’on l’appela Nombre d'or. Calippus y fübftitua une période quadruple ou de 76 ansqui fur plus exacte. Îl ne la fit que de 27759 jours au lieu de 27760 quil y avoit dans quatre nombres d'or de Méton. - Hipparque apperçut enfuite que dans 4 périodes calippiques ou 304. ans, ou 3760 mois lunaires, le retour étroit plus exact ; mais il fubftitua enfhire une autre période de 126097 jours & une heure : ce qui donnoit pour chaque lunaifon 29 jours 12 heur. 44! 3// 26224. Ptolémée rapporte une éclipfe de lune obfervée à Babylone ‘par les Caldéens 720 ans avant notre ère , le 29 de Thor. Elle commença une heure après le-fever de la lune. L'oppoftion dut arriver le 19 mars à Gheur. 11,tems moyen du méridien de Paris. En comparant certe éclipfe avec celle du 23 oétobre 1777, dont l'oppofñtion a dû être à 4 heur. 28”, l'intervalle eft 2491 ans 207 jours moins 1 heur. 42; mais il y a 622 biffextiles.Ainfi cela fair 910044 jours moins x heur 43’ ou 7862779 5420". Il y a Eu dans cet intervalle 30817 révolutions fynodiques de la june. ‘ Donc chaque révolution fyredique ou lunaifon eft 29 jours 12 heur. 4li2t a, Ce mois fynodique ne finit que quand la lune revient en conjonction avec le {oleil. Mais dans cer intervalle la terre s’eft avancée de 29° dans fon orbite, Ainf Ja lune a fait 29° de plüs que le tour entier duciel ; d'où on conciut qu’eile n’auroit employé à faire ce tour entier que 27 jours 7 heur. 43" 4// 6795 : c'eft ce qu’on appelle la révolurion périodique. IL faut ajourer 7" à certe révolution par rapport aux équinoxes pour avoir la révolution par rapport aux étoiles fixes , parce que dans l’efpace d’un mois lunaire les équinoxes rétrogradent d'environ 4" de degré , en forte que la lune rencontre plutôt le point équinoxial qu’elle n'eût faic Tome I, Part. I, an 2°, VENTOSE. Ee 2 220 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE une étoile firuée au même point du ciel; & la différence eft pour la lune de 7// de tems. La révolution moyenne fidérale de la lune eft de 27 jours 7 heur, 43’ 11" 52586 de tems moyen dans ce fiècle-ci, Elle étoit un peu plus longue dans les fiècles précédens. Des quatre grandes inégalités de la Lune. Ces inégalités font , 1°. l'équation de l'orbite; 2°. l’évection ; 3°. a variation ; 4°. l'équation annuelle, 1e, De l'équation de l'orbite. En examinant la lune dans lefpace d’un mois, on voit que tous les 7 jours elle a $ à 6 degrés d'inévalité: au bout de 14 jours cette inégalité difparoîc , & ainfi de fuite; en forte que dans le mois il y a toujours deux points éloignés tout-à-la-fois d’une demi-révolution en tems, & d'un demi-cercle en longitude ; & que les inégalités recommencent toujours au bout de 27 jours & demi environ. Prolémée employa pour déterminer cette première inéyalité 3 éclipfes de lune obfervées à Babylone dans les années 719 &-720 avant notre ère, &illa trouva de 5° 1/: mais en faifant la même recherche en différens mois ou en différentes années , on remarqua que le lieu de la plus grande inégalité éroir plus avancé dans le zodiaque d'environ 3° à chaque révolution ; en forte que l'apogée, ou la ligne des apfides avançoit vers lorient d’environ 3° par mois. On trouve facilement l’apogée de la lune en mefurant fon diamètre qui eft 33° ? dans le périgée , tandis qu'il n'eft que de 29'< dans l’apovée, On a trouvé que l’apogée faifoit le tour du ciel par rapport aux étoiles dans l’efpace de 8 années & 312 jours, ou 3232 jours 11 heur. 11°35"4, & par rapport aux équinoxes en 3231 jours 8 heur. 34° 57" 6. Son mouvement confidéré par rapport aux équinoxes eft de 6’ 41// 069815 par jour, ou 3 fign. 19° 11° r$// par fiècle, 5 Ainfi la révolution anomaliftique de la lune ou le retour à fon apogée eft de 27 jours 13 heur. 18/33" 94904. Sa révolution par rapport au nœud eft 27 jours $ heur. $/ 356. Seconde inégalité, de l'éveiZion. Ptolémée obferva que lorfque la lune ea quadrature fe trouvoit à 3 fign. de fon apfde, il y avoit une différence d': 2°? dans la première inégalité. Alors le foleil étant dans l’apogée ou le périgée de la lune, cette inégalité étoit de 7° + au lieu de 5°. La quantité moyenne de cette feconde inégalité étoit donc de 6° 20’. On Pemploie aétuellement de 6° 18/ 32/. Ainfien Gtant la premièreinégalité, - gerre feconde fe trouve êrre de 1° 20" 29°. Troifième inégalité, de la variation. Cette troifième inégalité eft une efpèce d'avancement ou de retard dans le mouvement de la lune produit par l'obliquité de l'attraétion du foleil Elle eft de 35’ 41”. Quatrième inégalité, l’éguation annuelle de la lune, Les obfervations TU UET D'HISTOIRE -NATURELLE. 221 & les calculs ont fait voir que les mouvemens de la lune n’étoient con- formes aux inégalités que donnoient l'équation de l'orbite, l’évection & la variation , que dans les mois de janvier & de juillet; mais qu'ils s'en écartoient conftamment au mois de mars & au mois de feptembre, c'eft à-dire, lorfque le fôleil étoit dans fes moyennes diftances. Cette équation annuelle eft de 11°8//6; elle vient de ce que le foleil attire plus la lune quand il eft plus près de nous. Il ÿ a un grand nombre d'autres inégalités de la lune que les favans géomètres ont calculées; mais il faut les voir dans l’auteur. Nous allons feulemenc rapporter ici Les réfulcats des auteurs les plus modernes. Elémens principaux de la théorie de la Lunz. Mouvement féculaire pour 100 annéés dont 25 font biffextiles, ou pont À 22 36525 jours moyens, fuivant de Lambre. . ,. 1058 9° 53" 12" Mouvement de l'apogée pour 109 années, fuivant Bailly Mess a SE et et TT. MS: O : Mouvement féculaire du nœud , fuivant Mayer. . 4 14 11 1$ Epoque de la longitude moyenne de la lune pour 1750, fuivant de Lambre..........,. /6 8 17 15 Epoque ou longitude de l'apogée pour 1750, Mivane Mon. es SN $ ao 5458 Epoque ou longitude du nœud pour 1750, VAR MAO St mie die teleie à MMA ects die 00 10:20 00 Equation de l'orbite, fuivant Mafon......., 6° 18° 32” Excentricité moyenne, fuivant Mayer . ..... 0,055036 la diftance moyenne étant 1. Parallaxe moyenne de la lune -........,.+ SIN LE Parallaxe la plus grande. .............. 61! 29" Part "plus petite 0 ce ce dois ae LÉMETS Diffance moyenne de la lune à la terre. : .... 863519" Diflance fatplus grande 4.4.4... .. 44 9148$ Difance la plus petites 5. ose 2 80079 Diamèrre de la lune dans fon apogée... .... PUISE Diamètre dans fon périgée ............. 29! 97 Diamètre dans fa diftance moyenne. ....... 09 Volume de la lune (celui de la terre étant) 0,02036 c’eft-à-dire , un 49° de celui de la terre. 2232 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Denfité de la lune (celle de la terre érant 1). 0742004 "027 Mafle de la lune (celle de la terre étant 1)... 0,015 107 c'eft-à-dire, un 66° de celle de la terre. De Paccélération apparente dans le mouvement de la Lune. La durée de fa révolution fynodique , en mettant à part toutes fes inégalités , eft plus courte aétucllement de 0,/5732 ou 34 tierces de tems, qu'elle n'étoit il ya 20C0 ans ; ce qui produir un degré d'erreur für le lieu de la lune quand on le calcule pour 300 ans avant notre ère, en employant le mouvement de la lune qui convienr aux obi-rvations modernes, c’eft-à-dire, que le mouvement féculaire eft 10 fign. 7° 53" 12". M. Delaplace a trouvé que la caufe de cetre accélération venoir de lation du foleil, à raifon de la diminution de l’excentricité de la terre; mais elle fe convertira dans la fuite dans un retardement. ! De la rotation de la Lune. La lune tourne fur fon axe comme les autres aftres ; mais fon jour eft égal à fon mois, puifqu'elle nous prélenre toujours la même face. Des taches & montagnes de la Lune. 4 Lorfqu'on obferve le difque de la June av:c un fort rélefcope, on y apperçoit un grand nombre de raches , auxquelles on a donné différens noms. Ces taches font fuppolées être des montaones, des vallées, & des mers, qui réféchiflant la lumière avec différente force , nous paroiflent fous forme de points plus ou moins éclairés. M. Herfchel qui y a diftingué plus de 400 montagnes, croit que les plus élevées n'ont environ que 1500 toiles, c'eit-a-dire , la moitié des lus hautés de la terre. LES I! y a auffi découvert des volcans en pleine aétiviré. M. Schroeter vient de donner depuis deux ansun grand travail fur cette matière , dans lequel il confirme les abfervations de Herfchel. Li fuppofe qu'il y a Fort peu d'eau à la furface de la terre. De la figure de la Lune. La lune a une figure allongée. Newton a fait voir que le diamètre de la lune dirigée vers la terre devoir être plus long de 186 pieds que fes autres diamètres à caufe de l'attraction de la terre. 5 Ss Mais la rotation de la lune autour de fon axe, quoique lente, doic h aplatir ce même globe du nord au fud; en forte que la lune doit être un fphéroïde aplati aux poles, & fes méridiens doivent être eliptiques. Ainfi dans la lune les méridiens, l'équateur & les courbes parallèles à l'équateur , doivent être des ellipfes, ET D'HISTOIRE=NATURELLE. 223 Le corps de la lune doit être , pour ainfi dire, comme un œuf, qu’on auroit aplati par les côtés indépendamment de fon allongement primitif. Des Eclipfes. Les éclipfes (1) ont toujours formé pour les hommes un fpectacle frappant. La manière de les prédire leur paroît être l'objet le plus important de l’Aftronomie, La lune ne recevant fa lumière que du foleil , il ÿ aura éclipfe de lune , fi la terre intercepte cette lumière. C'eft ce qui arrive fi lorfque la lune elt en oppofition, elle fe trouve dans fon nœud ou près de fon nœud, De même il y aura éclipfe de foleil pour la terre fi lorfque [a lune eft nouvelle où en conjonction , elle fe trouve dans fon nœud ou proche de fon nœud; parce que pour lors elle intercepte les rayons du foleil qui ne fauroient plus arriver jufqu’à la terre. Mais lorfque les nœuds font à une certaine diftance des points d’oppo- fition & de conjonction , il ne fauroit plus y avoir d’éclipfe , parce que pour lors la larirude de la lune eft trop confdérable: lorfque cette latitude eft de 63/+,il n'y a plus d'éclipfe. Pour calculer les écliples il faut donc connoître parfaitement les mouvemens de la lune & du foleil ou de la terre. Nous ne faurions entrer ici dans les détails. Nous allons rapporter feulement une méthode facile pour prédire en gros les éclipfes, Période des Eclipfes en dix-huit ans ou deux cent vinot-rrois lunaïfons. Au bout de 223 lunaïfons, ou 18 ans 10 jours ou 658$ jours 7 heur.. 42" 30"71, le mouvement de la lune fe retrouve à-peu-près le même, & on a les mêmes éclipfes. C'eft de cette manière qu'Anaxagore, crôit-on , prédifit à Athènes 430 ans avant notre ère une grande éclipfe du foleil. Cependant cette période n’eft point affez exacte. Boulliaud a fait vois qu'après dix autres périodes accomplies, elle n'indiqueroit plus les écliples. Or à trouvé une autre période de $21 années folaires, qui eft beaucoup plus exafte. - Enfin, il y a une période de 2362 ans 16 jours 5 beur. $/ ou un jour de moins fuivant les biffextiles, qui ramène les éclipfes, (1) Exagiro , deficio parce que dansles éclipfes le foleil ou la lune paroiffent perdre leur lumière, - \ 224 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE C’eft par le moyen de ces périodes qu'on peut prédire des éclipfes fans les calculs difficiles & rigoureux des Tables aftronomiques, : ” Des Satellites de Jupiter. Les quatre fatellites de Jupiter furent apperçus par Galilée. Le 7 janvier 1610 , peu après la découverte des lunettes d'approche, regardant Jupiter, il vit avec furprife trois petites éroiles auprès de lui, Il les fuivic les jours fuivans, & il reconnut qu’elles avoient un mouvement qui lui prouva qu'elles n’étoient point des étoiles, mais des fatellices de Jupiter. Le 13 du même mois il apperçut le quatrième, Simon Marius prétendit les avoir vus auparavant, & dès le mois de novembre précédent. Le mouvement de ces fatellites a été l’objet d’un grand travail pour les aftronomes. Il a fallu dérerminer le tems de leurs révolutions , leurs diftances, leurs mafles , leurs nœuds, leurs éclipfes, leurs inégalités. . « 1 Nous ne pouvons entrer ici dans tous ces détails, quelqu'intéreflans “qu'ils foient. Voici le rems de leurs révolutions périodiques. 1'éSateliten ane de 06 TPS UC SENE SA 2 Satellites. Hs ire A ANS UE TS : I TARE C9 D Satellire. MR nl T7 Nan az 3e 7e A SatelTEe sas NN AN NO CN DONNE SRE A Les diftances de ces fatellites à leur planète principale Jupiter, on été eftimées par Caflini en demi-diamètres de Jupiter, Ce demi-diamètre eft'de 15555 lieues :. Le premier farellite eft diftant de Jupiter de $,67 demi-diamètres ; c'eft à-dire, environ 88000 lieues, Le fecond fatellite eft diftant de 9 demi-diamètres, environ 140000 lieues, ) Le troifième fatellite eft diftant de 14,38 demi-diamètres, environ 222000 lieues. Le quatrième fatellire eft diftant de 25,3 demi-diamètres, environ 400099 lieues. ; Les mafles de ces fatellites ont été déterminées par les géomèrres, Nous allons rapporter-celles données par Lagrange. Il fuppofe la safle de Jupiter 1, & il trouve que la mafle du premier fatellite eft de 0,09006869. La mafle du fecond eft 0,00002417. La mafle du troilième eft 0,0000687. La mafle du quatrième eft, fuivant Bailly , un vingt-millième de celle de Jupiter, Les Er ET D'HISTOIRE-NATURELLE: 2a$ * Les recherches faites par Laplace & Delambre doivent donner ces mafles plus exaétement. Les diamètres de ces 4 fatellites vus de Jupiter font , fuivant Bailly & Lalande , D SAT EIRE surtt O0 oc" DUNATEINRE RS eine een else ae ele alete are 20 AA 2 SA ICe SENS Net anse rte + 22) 28 PURES Lt are ae Eau el de aa de 9 39 Les éclipfes du premier fatellite de Jupiter ont donné lieu à Roemer de faire une des plus curieufes obfervations d’Aftronomie & de Phylique. On foupçonnoit bien que le mouvement de la lumière n’étoit pas inftantané. Mais Les diftances fur la terre étoient trop petites pour pouvoir mefurer la durée de ce mouvement: Roemer obfervant les écliples du premier fatellite de Jupiter, s’apperçut qu'elles arrivoient toutes les années plus tard, lorfque Jupiter étoit en conjon&ion, c’eft-à-dire , au-delà du foleil, que lorfqu’il étoit en oppoñtion, c'eft-à- dire, plus-près. Le calcul a fait voir qu'il y avoit 16° 15"; d’où on conclut que la lumière emploie 16/ 1$/ pour parcourir le diamètre de l'orbite terreftre , ou 8’ 7// 30" pour venir du foleil à nous. L’aberration donne les mêmes réfultats à-peu-près, c’eft-à-dire, 8/ 7" our le mouvement de la lumière depuis le foleil jufqu’à la terre. Ainfi la vitefle de la lumière eft 10313 fois plus grande que la vitefle moyenne de la terre. Des Satellites de Saturne. Huygens apperçut le 2$ mars 165$ avec des lunettes de 12 & de 23 ieds, un fätellite auprès de Saturne. C’eft le quatrième. Dominique Caffini apperçut le cinquième fur la fin de 1671 avec une lunette de 17 pieds. Le 23 décembre 1672, il découvrit le troifième avec des lunettes de 35 & de 70 pieds. Au mois de mars 1684 il obferva le premier & le fecond , avec des lunettes qui avoient jufqu’à 136 pieds de longueur. Au mois de feptembre 1789, M. Herfchel avec fon télefcope de 40 pieds a découvert un fixième fatellite de Saturne qui étoit encore plus rapproché que les cinq autres, Enfin, au mois d'octobre de la même année, il en a découvert ur feptième encore plus proche de la planète. Tome 1, Part. I, an 2°, VENTOSE. FF D nd à. » Vo | à + © * 14 - 594 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE : % Les révolutions périodiques de ces fept fatellites & de l'anneau , s'opèrent dans les rems fuivans : i Année NUE QU Der e O Re 27 MO 0 22 40 4 6 FL Septième Satellite .........+ 0 Sixième Satellite ......s.s.e 1 8::253.:N 9 + 4 PiemieriSarellire. ; LU 4 MN NIMES en 2 EX À } Second Satellite ........++ 2 17 44 SI 1 f Troifième Satellite ......... 4 12 25 11 1 # Quatrième Satellite. ........ 1ÿ 22 41 16 O # Cinquième Satellite ....:... 79 Th) 53-42 %7 À Bradley a eftimé en demi-diamèrres de Saturne les diftances des cinq \ anciens farellires à leur planète. Ce demi-diamèrre eft de 14297 lieues. 1° Satellite... 4893 demi-diamèrres, environ, 70000 Heues. s° Sarellite. .. $9,154:.-......2.. environ 900000 La diffance du fixième fatellire découvert par Herfchel eft de 59000 lieues. ; La diftance du feprième fatellite découvert par Herfchel eft de 46000 lieues. : Les mafles des fatellites de Saturne font inconnues. 2° Satellite. , . 6,268%.. +++. environ 90009 4 } 3° Satellite... B,754.-+..+.4.++.+ environ 130000 ÿ. 4° Satellite... 20,29$.........:. environ 300000 Ki De L Anneau de Saturne. “à Cet anneau eft une couronne large & mince qui environne Saturne fans le toucher. * Galilée en 1612 difoit qu'il avoit vu Saturne compofé de trois parties , Saturnum vriformem 3 mais il ne fuivit pas ces obfervations. % Gaflendi en 1633 annonça que Saturne lui paroifloit accompagné de deux globes de même blancheur que le corps même de Saturne, Mais c'eft Huygens qui donna la véritable explication de l’anneau de Saturne, lorfqu'il découvrit le premier fatellire. É. Cafini obferva une bande noire qui paroifloit divifer l’anneau en deux È or'ions. he M. Herfchel en 1790 a reconnu que l’anneau étroit compofé de deux parties qui n'étoient éloignées que d'une demi feconde. L'anneau doit être confidéré comme une couronne peu épaifle , qui forme comme une voûte autour de Saturne, & en eft également éloignée dans tous fes points. é Rx ET D'HISTOIRE-NATURELLE. . 227 Le diamètre total de l’anneau eft de 66719 lieues. Le diamètre de Saturne eft de 28504 lieues, Le diamètre intérieur de l'anneau eft de 47652 lieues. Par conféquent la largeur de la portion folide de l'anneau eft de 9533 lieues. Et la partie intérieure de l’anneau n'eft éloignée de la furface de Saturne que de 9$29 lieues. Lorfque Saturne eft à $ fign. 20°, ou à 11 fign. 20° , le plan de l'anneau eft tourné vers la terre , & nous ne l'appercevons pas. On voit pour lors Saturne rond & fans anneau. L'anneau eft incliné fur l'orbite de Saturne de 30°, Son inclinaifon fur le plan de l’éeliptique eft de 31° 20/ comme celle des quatre premiers fatellites. L'anneau a un mouvement de rotation comme les fatellites. Laplace a trouvé par la théorie que la durée de la rotation de la pattie intérieure de l'anneau devoit être d'environ 10 heur. pour que la force centrifuge en fourînc toutes les parties comme celles d'une voûte, | M. Herfchel s’eft affuré depuis que ce mouvement de rotation de Tanneau s'exécute en 10 heur. 32/. On ne connoît pas affez l’épaifleur de l'anneau: ainf il n’eft pas facile d'en déterminer le volume , ni la mafle. Des Sarellites de Herfchel. La planète Herfchel a deux fatellites qui furent découverts le 18 janvier 1787 par M. Herfchel avec un trélefcope de 20 pieds qui groflifloit 460 fois. ; La révolution fynodique du premier eft de 8 jours 17 heur. x” 19" 1x5: #58 PARA périodique du fecond-eft de 13 jours 11 heur. $’ 1// 5. La diftance du premier à fa planète eft 33” 09 , d’où on déduit fa diftance de 105000 lieues. La diftance du fecond eft 44// 23, d’où on déduit fa diftance de 140000 lieues. Ils font trop petits pour qu'on puifle dérerminer leur grcfleur. Leur inclinaifon a été trouvée de 89° =. Leur nœud afcendant eft à $ fign, 21°. La fuite au mois prochain. ages Tome I, Parts un 2°, PENTOSE, Ff 2 b b oo JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE | OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES Faites à Emile (Montmorenci) pendant le mois de Mars 1794 (vieux ftyle) (11 Ventéfe » 11 Germinal, 2° année Kepublicaine ). Par L, CoTTE, mr de plufieurs Académies. A —— [a dans BAROMETRE:. AIG, AIMANTÉE, VENTS. : | St OR &|Matin., Midi} Soir. | Matin. Midi. Soir. Matin. Midi. | Soir. | Marin. } Midi. Soir. | degr. | degr. | deor. |po. Jign.!po. lign.'po. lign. As Den Cr re Le 3| 2,0 | 7,0 6 2710,42127 9,73/27 8,75 |25 c1l22 sil2z $1] NE SO [SO 226 AU 2,6 6,90 7:64| 10,66 27 27 27|0SE NO INO | 3| 0,7 6,8 | 5,6 28 o,00| 11,88 11,88 27 27 2 S S SO 41 3,8 | 9,0 { 5,4 0,10/28 0,00! 11,66 27 27 27 S S S s| 2,4 | 10,0] 5,2 [27 11,26/2711,6628 1,45 30 30 30| .S S NO 6) 1,9 | 7,2 | 3,5 [28 1,B81/28 1,22| 0,73 33 27 27] N NO INO /| 0,9 |-8,5 | 4,8 o,25|27 11,86 27 11,50 24 21 21! NE NE |NE 8} 3,4 | 9,4/| 8,0 |27 11,8 10,78| 10,75 21 12 21] NE NE ÎNE | 01-3,3.1 9,8 | 7,0 11306] 11,25/28 0,00 12 1$ 12l NE E E | to] 4,0 | 10,6| 7,0 31:58] 10,7327 10,30 12 12 12| SE O [e) Parl 7,0 | 9,5 | 5,6 8,61 7,66 8,80 12 12 1 ASS O SO INO MAO MAIS . CANIN à HT IIDCME FL EH à 5 Mtainie sbulde Ai op alelas 1 OA SI PA EE é: See lie HAE NDS, sv ulaes sr semelles 14 CRIE PR . ... …. 41 …. CRIER CRT SEE …. sc. .. | IS LAON RSR KR RE HORS ES ON SA rs. e loco lonosotss soslscee . s. …. } 16-12. DA] SAR ee [ae ee SA CRE SC RE RTS LAON EEE M EE PWagihressohe sos rosveles eee see a 8e fie sels se st loto del inp gite de sonne ans rue. fseaer TO ete ie à Los male e eds Fate RE Frs ne é aan late tale re loyglee...l...., LU PSE lai 9,60 he RSS manie tte ce à S O | 20] 3:2 |, 8,4 | 5,0 10,78] 11,55|28 0,74 21 39 39| SE NE !NE 11: 3:$ | 9,0 6,3 [28 2,11|28 2,25 2h62 21 3 33| NE NE INE rad Liz les 1,86 0,50 0,2$ 24 241 24l NE NE |NE il 23] 6,0 | 13,0| 8,5s 9,13/27 11,68 0,50 24| 24 39! NE NE IE 24| 6,2 | 12,5 | 11,2 0,64|28 1,00 1,24 33 42 42 E E E Most 6,7 134 | 94 1,24 0,62 0,44 39 39 39, NE E E lat 557 la2,4l o,1 [27 11,86/271a,55/27 11,44 391 Mao IS loINLE E E | 27 8,6 | r2,5| 8,8 11,44| 11,56| 11,64 39 35 39 E E S 28! 558 13,4 | -93 11,64] 11,64] 11,64 39 39 39ISO08&SE SO&SEIOR&S | 29] 5:6 | 11,8 | 8,7 11,21 10,14 8,80 9 39 39 S S O s O | 30| 508 9,8 | 6,0 19,00! r028| 10,87 39 39 32! NO | NO |NO | 31] 353 | 18,5 | 7,0 | 10 61 9,54 9,00 39] 39] 39] O S O L RE canette ÉrarT pu C1e4, —— Nuages, doux. Couvert , aflez froid, vent, pluie. Nuages, doux, Beau, doux. Idem. Idenr. Iéem. Idem. Idem. Nuages, doux. Couvert, doux, pluie, É Nuages, doux, pluie, tonnerre, . [Nuag.doux, pluie, pr. .. [Nuages , affez froid, ... [Couvert aflez doux. .|Couv. aflez froid, pl. Couvert, doux. Nuzges, doux, Idem, pluie. Couvert doux, pluie, Couvert , doux, Nuages, doux, Beau , doux. Idem. Idem. Îdem , tonnerre. Nuag, doux, pl. tonn, Be a, chaud. Couvert,doux, brouil- lerds, vent. Nuages, doux, grand vent; pluie. Nuag. doux, vent, pl. ns pes | TARN TRES“ RE ne de EN 7 Le ’ _ ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 229 gets x Réfultars de la Table précédente. Nous avons joui pendant ce mois d’une très-belle température douce … & sèche ; le rems a été favorable aux labours & aux femailles , ainfi que la pluie qui eft tombée à la fin du mois. Le premier, on cucilloit la violette. Le 4,les abricotiers & les pêchers feuriffoient. Le 8, les * maronniers-d’inde, les lilas & les grofeillers fe chargeoient de feuilles, la vigne pleuroit, Le 20 , les pruniers , l’épine-noire & les poiriers fleu- rifloient. Le 23 , les tilleuls & les rofers fe chargeoient de feuilles , les guigniers leurifloienc. Le 26, les frailiers entroient en eurs ; on voyoit de la grappe dans les bourgeons de vigne bien expofée. Le 29, les cerifiers fleurifloient 3 les bleds font trop forts: la végétation eft en grande activité. ; Température de ce mois dans les années, de la période lunaire de 19 ans correJpondantes à celle-ci, Quantité de pluie en 1718, 13 : lign. en 1757, 10 ; lign. en 1756 (à Denainvillers dans le ci-devant Gatinois chez le C. Duhamel). Vents.dominans , fud-eft, fud-ouett. Plus grande chaleur, 13 d.le 18. Moindre, 65 d. de condenfation les 15 & 16. Moyenne, $,2 d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. x lign. le 9. Moëndre , 26 pouc. 8 lign. le 23. Moyenne, 27 pouc. 6,4 lign. Nombre des jours de pluie , 11. Temperature , froide &-sèche. En 1775 (à Montmorenci) Wents. dominans {ud -oueft & nord-oueft Plus grande chaleur, 11 + à. le 2$. Morndre, x d..de con- denfation le 30. Moyenne, ÿ,4 d. Plus grande élévation du baro- mérre ÿ 28 pouc. $ + lign. le 14. Moindre, 27 pouc. 1: lign. le $. Moyenne , 27 pouc. 9,7 lign. Nombre des jours de pluie, 16, de. neige ; 3, de grêle, 2. Quaniité de pluie, 16 lign. D’evaporation , 30 lign. Température douce & humide. Températures correfpondantes aux différens points. lunaires. Le premier ( N.L. & périgée ) nuages , doux.Le 3(eéquinoxe afcend. ) idem. Le $ (quatrième jour aprés la. N. L.) idem. Le.8 (P.Q.) beau, doux. Le 9 (luniflice boréal) idem. Le 12( quatrième Jour avant la P. L.) couvert, doux , pluie, tonnerre. Le 15 (apogée ) couvert; doux. Le 16 (P.L.) idem. pluie. Le 17 (équinoxe defcendanr) couvert, doux. Le 20 (quatrième jour après la P. L,) idem, pluie. Le 24 (D. Q. & luniflice auftral) beau, chaud. Le 27 (quatrième jour avant la N. L.) nuages, chaud , pluie, tonnerre. Le 30 ( équinoxe afcendant & périgée ) nuages, doux pluie, Le 31 (N.L.) idem. En 1794, Vent dominant, le nord-elt ; celui d'oueft fut violent ta nuit du 30. Les grands vent: de l'équinoxe n’onr pas eu lieu. Plus prande chaleur, 13,4 d. les 25,27 & 28 à 2 beur: foir , le vent nord-eft & le ciel ferein. Moindre, 0,7 d. de dilatation le 3 à 6 : 2 heur, matin, Le vent fud & le ciel en partie ferein. Difirence, 12,7 d: 239 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Moyenne au matit,,4,0 d. à midi , 10,2 d. au. foir , 6,6 d. du Jours. 6,9 d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. 2,53 lion. le 27 à 9 heur. foir , le vent nord-eft & le ciel en partie ferein. Moëndre, 27 pouc. 6,90 lign. le 2 à 6 ? heur. matin , le vent fud-eft & le ciel couvert, avec pluie. Difference , 7,63 lign. Moyenne au matin, 27 pouc. 11,40 lign, à midi, 27 pouc. r1,24 lign, au foër, 27 pouc. 11,31 lign. du jour, 27pouc, 11,32 lign. Marche du baromètre , le premier à 6 : heur. matin, 27 pouc. 10,42 lign: du premier au 2 baiffé de 3,52 lign. du 2 au 4 monté de 5,20 lign. du 4au $ B. de 0,84 lign. du $ au 6 M. de 2,55 lign. du 6 au 8 B. de 3,06 lign. du 8 au 9 M. de 1,2$ lign. du 9 au 11 B. de 4,34 lign. du 11 au 21 M. de 6,87 lign. du 21 au 23 B. de 2,85 lign. du 23 au 25 M. de 1,56 lign. du 25 au 29 B, de 8,44 lign. du 29 au 30 M.dé 2,07 lign. du 30 au 3x B. de r,87 lign, Le 31 à 9 heur. foir, 27 pouc. 9,08 lign. Le mercure a toujours été élevé, & il a peu varié excepté en moncant les 2, 20 & 30, & en defcendant ; les 1 & 29. : Plus grande déclinaifon de l'aiguille aïmantée, 22° $1! le premier tout le jour, le vent fud-oueft & le ciel en patrie couvert. Moindre , 22° 12/ les 10 & r1r tout le jour, les vents oueft & fud-oueft & le ciel couvert avec pluie. Différence, 30. Moyenne à 8 heur. matin, 22° 29' 13/, à midi, 22° 30" 31" à 2 heur. Joir, 22° 31/ 10° du jour, 22° OA | Il eft tombé de la pluie les 2 , 10,15 13, 16,19, 20, 27, 29,30 & 31,& de la préle le 13. La quantité d'eau a été de 12,6 lign. & celle de lévaporation de 13 lign. : Le connerre s’eft fait entendre de Loir Les 12 & 26 , & de prés le 27. L'aurore boréale n’a poiat paru. pe < Nous n'avons eu aucune aladie régnante. Réfulrats des trois mois d'hiver. Vent dominant, nord-eft. Plus grande chaleur , 13,4 d. Moindre ,6,3 d. de condenfation. Moyenne au matin , 2,8 d. à midi, 6,3 d, au foir, 4,0 d. du jour, 4,4 d. Plus grande élévation du Baromètre, 28 pouc. $,48 lign. Morndre, 26 pouc. 8,50 lign. Moyenne au matin , 27 pouc. 10,98 lign. à midi, 27 pouc. 10,88 lign. au fosr, 27 pouc. 11,24 lion. du jour, 27 pouc. 11,03 lign. Plus grande déclinaifon de l'aiguille atmantee, 22 Sr’. Moihdre, 22° 12. Moyenne ,à 8 heur. matin , 22° 26" 21", à midi, 22° 27/11 ,à 2 heur. for, 22° 27 22", du jour, 22° 26’ Sr”. Quantité de pluie, 3 pouc. 3,9 lign. d'évaporation, 2 pouc. 8 lign. Température ; douce & humide, Nombre des jours beaux , 16. Couverts, ÿ2. De nuages , 22. De venr, 20. De pluie, 27. De neige, 8. De gréle, 2. De tonnerre , 4. De Brouillard, 20. D'aurore boréale, ©. Produ&ions de la terre, elles Des. RP ce Pr. ET D'HISTOIRE-NATURELLE. e3r font très-avancées , & elles promettent beaucoup. Maladies , aucune régrante. 18 Germinal, 2° année Répub. Ermnile (Montmorenci), 7 Avril 1794 (vieuxfyle). AXIOMES MÉTÉOROLOGIQUES, Ou Réfulrats généraux de mes obfervations depuis trente ans, & de routes celles que mes recherches & ma correfpondance = m'ont fournies ; Par L. Corte, Membre de plufieurs Académies. L Es obfervations météorologiques remontent à l’époque de l’établiffe- ment de l’Académie des Sciences en 1666; elles n’ont prefque pas été inrerrompues jufquà préfent. Les plus célèbres académiciens , les Sidileau , les de la Hire, les Muraldi, les Caffint, les Fouchy , les Chappe, &c. en ont été chargés fucceflivement. Plufieurs membres, tels que MM. Morin, Duhamel, Malouin, Meffier, &c. sen font auff occupés, fans avoir une miflion particulière pour cela. Les correfpondans de l’Académie lui ont fouvent communiqué de femblables obfervations, Toutes les Sociétés favantes de l'Europe ont compris aufi la Météoro- logie dans la lifte de leurs travaux , particulièrement la Société royale .de Londres, les Académies de Berlin, de Pérerfbourg, de Stockolm, &c. & fur-tout la Société de Médecine de Paris & celle de la Haye, la Sociéré météorologique de Manheim ; ces trois corps académiques ont établi la correlpondance la plus étendue. J'ai donné les réfultats de toutes les obfervations dont je viens de parler , ainfi que ceux de mes propres obfervarions dont je m'occupe depuis rrente ans & de celles de mes correfpondans particuliers , foit dans mon Traité & mes Mémoires de Météorologie, foit dans l'Hifloire de la Société de Médecine , dans le Recueil des savans Etrangers , dans les Journaux dés Savans , de Phyfique, de France, &c, J'ai tâché de ne rien laifler échapper de tout ce qui étoit relatif à la Météorologie, & je crois avoir donné les réfulats de tout ce qui a paru depuis plus de cent ans fur cette fcience. Maïs combien fa marche eft lente ! De certe multitude prodigieufe d’obfervarions , nous n’avons encore pu tirer qu'un petit nombre de vérités phyfiques que je préfente ici fous le titre d’Axiomes météorologiques. Hs réfuitent non pas de toute cette mafle 232 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE d'obfervations qui pendant long-tems ontété faites négligemment ou avec desinftrumens très-imparfaits, mais des trente ou quarante dernières. années d’obfervations. Voici donc le petit nombre de vérités phyfques que nous a fourni l'étude de la Minéralogie. ARTICLE PREMIER Du Baromètre. 1°. Les grandes variations du baromètre font ordinairement accom- pagnées d'un tems ferein par un vent du nord, & les petites élévations, d'un tems couvert, pluvieux ou venteux par un vent de fud ou de fes adjacens. 2°. Le mercure varie plus dans les mois d'hiver que dans les mois d'été, de forte que fes plus wrandes élévations & fes plus grands abaifle- mens ont lieu en hiver ; mais fon élévation moyenne eft plus grande en été qu'en hiver, Niee 3°: Sa variation eft prefque nulle à l'équateur, & elle eft d'autant plus grande qu'on s’en éloigne davantage vers les pôles. 4 Il varie plus dans les vallées que fur les montagnes. 5°: Plus Les vents font variables, & plus aufli le mercure varie. 6°. Il eft moins élevé à minuit & à midi qu'aux autres heures de la journée ; fa plus grande hauteur diurne a lieu vers le foir. 7°. Entre 10 heùr. & 2 heur, de la nuic & du jour, les élévations & les abaiflemens du mercure font les moins grands’; le contraire a lieu éntre 6 & 10 heur. du matin & du foir. LE 8°. Entre 2 & Gheur. du inatin & du foir, il monte aufli fouvent qu'il defcend, de manière cependant qu'il monte plus fouvent à ces époques dans les mois d'hiver, & qu'il defcend plus fouvent dans les mois d'été. | 9°. Les ofcillations font moindres en été, plus grandes en hiver, &c très-orandes aux équinoxes. 10°. Elles font plus grandes aufli le jour que la nuit. 11°. Plus le foleil eft élevé fur l'horifon, moins les ofcillations fonc grandes ; elles augmentent à mefure que cer attre approche de l’horifon occidental , & elles font très - grandes, lorfqu'il avoifine l’horifon oriental. 12°. Elles font indépendantes jufqu’à un certain point des variations de la chaleur, 13°. Le mercure tend à monter de la nouvelle lune à la pleine lune, & à defcendre de la pleine lune à la nouvelle lune. 14°. Il monte plus dans l’apegée que dans le périgée; il tend à monter du luniftice boréal au luiftice auftral, & à defcendre du luniftice auftral au luniftice boréal, À 15° EE - di Z LE < ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 233 15°. En général la’ variation du mércüro comparée avec! les points lunaires ne préfente rien de fixe; Les réfultats des N°, 138 14 font les: plus conftans. { É ; 16°. Dans nos contrées , lé batomècré n’eft jamais ftationaire pendant? 24 heures. Pl 17°. Les baromètres placés dans les pays occidentaux montent ou? defcendent plutôt que ceux qui font placés dans Las pays orientaux, 18°. Lorfque le foleil paffe au méridien, fi Le mercure eft defcendant, il continue de defcendre, & fouvent fon abaiflement s'accélère, 19°. Si à la même époque le mercure eft afcendant ,alors ou il,baifle; ou il eft flationaire , ou bien il monte plus lentement, re 20°, Si dans la même circonftance le mercure eft ftarioraire , ‘il defcend alors, à moins qu'il n'ait monté avant ou après avoir été. ftationaire; dans certe hypothèle il devient ftationaire au moment du paflage du foleil par le méridien. Eee 21°. Les variations dont il s’agit ont lieu ordinairement depuis onze: heures du matin, jufqu'à une heure du foir , mais plus fouvent avant midi qu'après. 6 22°. Les grandes marées font prefque toujours précédées par de rands abaiflemens du mercure ; elles concourent aufli plus fouvent avec À pleine lune qu'avec la nouvelle lune, Dar LL . Du Thermomerre. 1°. Les degrés extrêmes de chaleur font à peu-près les mêmes par-. tout : il n’en eft pas ainfi des degrés extrêmes de froid. 2°. Le thermomètre dans fes élévations extrêmes, monte fouvent plus > haut dans les zones tempérées que dans la zone torride, ; -3°. Il varie peu entre les tropiques; fa variation, comme celle du baromètre , eft d'autant plus grande que l'on s'éloigne davantage de l'équateur vers les pôles. 4°. Il monte plus haut dans les plaines que fur les montagnes. SRE le defcend pas aufli bas dans le voifinage de la mer que dans l'intérieur des terres. 6°. Le vent ninflue pas fur fa marche. 7°. L'humidité y influe fingulièrement lorfqu'elle eft fuivie d’un vent qui la diflipe. 4 8°. La plus grande chaleur & le plus grand froid ont lieu fix femaines environ après les folitices boréal & auftral. - 9°, Le thermomètre varie plus en été qu'en hiver. 10°. Le moment lé plus froid de la journée eft celui qui précède Le lever du foleil. Tome I, Part, I, an 2°, VENTOSE, Gg 4 234 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 11°. La plus grande chaleur au foleil & à l'ombre ont rarement lie le même jour. me V = 12°. La chaleur diminue bien plus brufquement de feptembre à octobre qu'elle n’augmente de juillet à feprembre. - 13°. Il n’eft pas vrai qu'un hiver très-froid foit Le prélude de grandes. chaleurs en été. ART, III. Du Venr, 1°. Les vents font réglés & périodiques entre les tropiques. 2°. Plus on s'éloigne de ces cercles & plus ils font variables. 3°. Les vents font plus variables en hiver qu’en été, & plus auffi vers les équinoxes que dans tout autre tems. 4°. Il n'eft pas vrai que le vent qui fouffle à l’équinoxe foit le dominant pendant les, fix mois fuivans. “ 5°. Le lever du foleil eft toujours précédé , fur-tout en été, d’un vent d’eft frais. 6°. Dans le voifinage de la mer, on éprouve des vents périodiques de mer & de terre. 7°. Les vents violents font plus communs dans Le voifinage des montagnes que dans les plaines découvertes. À RIT VIN e De la Pluie & de l'Evaporation. 1°. Les pluies font plus fréquentes en hiver qu’en été, & elles font plus abondantes en été qu'en hiver. 2°. Elles font plus abondantes auffi & moins fréquentes dans les pays méridionaux que dans les pays froids ou tempérés. 3°. Les accroiflemens & les décroiflemens des rivières ne font pas toujours relatifs aux quantités de pluie. 4”. Les quantités de pluie font plus grandes dans les endroits bas due dans les endroits élevés, plus aufli dans le voifinage des bois & des montanes, : 5°: La quantité de l'évaporation furpafle ordinairement celle de {a pluie. 6°. L’évaporation eft d'autant plus grande, que la chaleur eft plus forte. 7°. Elle eft plus grande auf par les vents de la région du nord que ar ceux de Ja région du fud. 8°. Enfin, elle eft encore plus grande par un tems fec & froid que par wa tems chaud & humide. _ ———— TT GE. ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 235 9°. La plus grande fécherelle indiquée par l'hygéomèere a dieu en avril. | : 5 ART. V. De l'Eleëricité atmofphérique. 1°. L'électricité fe manifeite plus fouvent fans tonnerre qu'avec tonnerre. Ste 2°. Elle eft auf plus fouvent occafonnée par les nuages fecs’ que pat les nuages pluvieux. 3". Elle eft plus fouvent pofitive que négative, fur - tout lorfqu'elle eft produite par des nuages muets ; fans doute parce que ces nuages font trop élevés pour que l'électricité qui fort de la terre puifle y atteindre ; dans le cas contraire elle eft très-variable. 4°. L'armofphère donne des fignes d'électricité en rout tems & à toute heure de jour & de nuit, RE ART ENS Rae et De l' Aiguille aimantée & de l'Aurore boréale. 1°. Le plus grand écart de l'aiguille aimantée du nord vers l'oueft a lieu vers 2 heur. du foir ,.& fon plus. grand rapprochement du nord ver 8 hear. du matin, de manière que depuis cette dernière heure jufqu’à 2 heur. foir elle tend à s'éloigner du nord, & à s’en rapprocher depuis 2 beur. foir jufqu'au lendemain matin. UP A PRES SES 5°, La marche annuelle de Paiguille aimantée s'exécute ainf qu'il fuir: de janvier à mars elle s'éloigne du, nord ; de mars à mai elle s'en rap- proche ; en juin elle eft ftationaire ;,en ;juillec elle s'éloigne; en août, feptembre & octobre elle fe rapproché ; fa variation eft exatement la même en octobre &'en mai; en novembre &.' décembre elle s'éloigne, Son plus grand écart vers l'oueft a lieyrà léquroxe du prinrems, & fon lus grand rapprochement vers le nord, à j'équinoxe d'automne. 3°. La déclinaifon de l'aiguille aimantée varie felon les latitudes : dans celles que nous habirôns elle a touféu été enaugmentant depuis l'année 1665. Avant cètte époque ‘elle déchnoir vers l'eft. 4°. Les éruptions des volcans & les tremblèmens de terre font quelque- fois précédés par desmouvemens extraordinaires dans l'aiguille aimantée. 5°. L’aiguille aimantée eff aflez fouvenc agitée avant & pendant l'apparition de l’aurore boréal, fà déclinäifon à midi eft alors plus grande qu'a l'ordinaire. 2 6°. L'apparition plus ou moins fréquente de l’autore boréaleeft fujette à des alternatives, de manière que ce phénomène elt très-fréquent dans certaines années & rare dans d'autres. Nous fommes depuis deux ou trois ans dans une période où ce phénomène paroît rarement. Tome I, Pare, I, an 2°, FVENTOSE, Gg'2 f 236 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 2 7 L'aurore boréale eft plus fréquente vers Les équinoxes que dans les autres faifons. 8°. Ce phénomène eft prefque continuel pendant les Jongs hivers des régions polaires; il devient plus rare à mefure qu'on s’en éloigne vers l'équateur, 9°. On obferve aufli des aurores aultralés dans les pays qui avoifinent le pôle arctique. .10°. L'aurore boréale eft quelquefois accompagnée d'éclairs & d’un cliquetis femblable à celui qui précède & accompagne l’élericité, foit que les éclairs partent du foyer de l'aurore boréale, foit qu'ils partent des nuages voifins. PAR Te le De la Période lunaire de dix-neuf ans. Il paroît que la température générale d'une année revient la même tous'les 19 ans, époque où les phafes & les pofitions de la lune par rapport à la terre font aufir les mêmes. CONCLUSION. Je pourrois ajouter d’autres réfultats à ceux-ci, mais je me borne à ce que lobfervation me fournit de plus conftant , & je fais des vœux our que le zèle des obfervateurs contribue à conftater de plus en plus certitude de ces axiomes &'à en découvrir de nouveaux. Les révolu- tions politiques ne durent-qu'un tems, celles dé la nature font conftantes & n'auront d'autre térme que ‘Celui de l’exiftence de notre globe. Ce n’cft qu'en les étudiant &'en les füivatit, qu'on er peut faifir l’ordre & l'enchaï- nemênt, & un vrai favant uniquement dévoué à fon objet, ne cefie de s’en occuper, quels que foient les Événemens politiques ; il s'afflige des fléaux qui les accompagnent, Mais iltrouye dans l'étude de fa fcience chérie des’ diftraétions qui lui deviennent néceflaires, en même-tems qu’elles contribuent'à réculer les bornes de nos connoiffances. are Erailèà “e [4 entôfe, 2° année Képrblicaine, 4.9 Mars 1794 (vieux flyle). Lil SRE D 60 Des Mémoires relatifs à la Méréorolopie que J'ai 2nfèrés dans ce Journal Ÿ: = } 1 ML Le r D PUISE: :! | « UT, PAMEDAES RE 7 ee re à IDNÉH20) Et 9189100 à Années, Parties. Pages, 4°. Calendrier ‘ méréorolopique du climat del < Paris, ..:...1.4:14444442..2l 17 T'etcrr 2°. Leteres fur la-Météorologie, . .. 4... FER) I P e Pl Li. océans serdlnamir et "3 * ET D'HISTOIRE-N ATURELLE. 237 DS Années. | Parties. | Pages. #, Table de plufeurs bénteusé mefurées en différeus rems pour l'ufage des phyficiens & id des météorologiftes ............., 1776] 1 j rt æ. Table des plus grands degrés de froid ci obfervés en différens lieux en Janvier 1776|....| [ |325 - $°. Extrait d’un Mémoire de M. ’ar-Swinden 1 fur la Météorologie .............. 1778 | II l297 6°. Sur le rapport de l’évaporation avec la hauteur & le diamètre des vafes,.......,: 7°. Sur la période lunaire de FRERE & fic le froid rigoureux de février 1782. ... 8°, Sur le brotitlixd extraordinaire des mois dé » juin & juillet et DR TAAEE Jeter 9°: Sur l'hiver rigoureux au 1783 à 1784... :| 1794 10°. Obfervarions 8e réflexions fur la période Junaire de dix-neuf ans... .... \ 1786 11°. Obfervations faites avec la bouflole de variation du C, Coulomb, années 1784 & 170$ eue Eee e Jatulorsiele sels rAhhée 1780-10... rec ANNÉES PTE à Alnle lets ee de eee le Avnée PCR AT Année 175 10 ETES sac lie 12°. Sur l’hiver rigoureux de 1788 à 1789. . Rapport des réponfes faites aux queffions propofées par la Société d'Agriculrure de Laon , fur les effets de Ja gelée de l'hiver de 178% à 1789 à A des animaux & des VÉRÉTAUR SAR En een ee 0 0, 9 14°. Recherches fur la bistche diurne périodique du mercure dans le baromètre. . .. .... : UE de la differtation de M. Gauffen fur le thermomètre de Réaumur...,....., 16°. Recherchés fur la marche Dance îre | thermomiètres de mercure & d’efprit-de-vin, | obfervés pendant huit aris1762—1769..|....| II 17. Analyfe de, l'ouvrage de M. Kzrwan, intitulé: Effimarion de La température des ! différens degrés HENLANER ES Se 0e daVÈt ACC AE (M (4 ET Le 18°. Recherches fur la chaleur moyenne des différens degrés de latitude, pour fervir de fuite à l'ouvrage précédent... .... 4.1 1701 | LI 1781 1782 UC M nn 2 MA TNA EE" 7 ee Mie . ei ed bed be be + I I I I: d'e] VO O0:©5 O0 ñ O à O 1, per mgrmr a manie amener éhntemnannt tm nege mpcbmrertenms es be PT pen nn) b D vo D Lo Co Au D * RS MA PRES 238 JOURNAL DE PHYSIQUE, DF CHIMIE pt CLEA PE À CIE Anné=s., Parties, | Pages. 2 - ee Ed ÿ 19°. Réfulrats moyens des obfervarions faires dans Ÿ cinquantewilles d’{talie fur la chaleur & Les| quantités de pluic......+..+.....:| 1791 20°. Recherches fur les vents dominans , les quantités moyennes de pluie & le nombre moyen des jours de pluie & de neige fous les différentes latirudes où l’on a obfervé . ..|. ..." I 21°. Recherches fur la marche du baromètre dans LENS II 204 re tal 43 SAS PR 263 les différentes latitudes. .......°...| 1792 IN. B. Ce Mémoire devoit être accompagné de quarante Tables que je publierai fi Le Public le defire. / 22°. Supplément aux différens Mémoires publiés far la variation diurne de l'aiguille aimantée| .. 23. Recherches météorologiques , at 1°. Sur l'influence des points Équinoxiaux à l'égard du vent dominant de l’année. .|e.. 2°, Sur l'influence des luniftices boréal &| auftral à l'égard des vents. ........|..:: 3°. Sur l'influence des mêmes puints a|. me D à Or RÉ de ES nee RE D l'évard de la marche du baromètre. ... |... JL |274 7 4°. Sur la variation du baromètre tant en à montant qu'en defcendant dans les climats 1 de Montmoreuci & de Laon... ..,.|:..: 5°: Sur la variation diurne du baromètre à 11 |276 Montmorenci & à Laon..,.......|...: 6°. Sur le rapport des variations du baro- mètre à Montmorenci avec Les vents & les températures OT MS SR SCD EE n°. Sur le nombre moyen des jours de gelée dans les climats de Montmorenci & de Laon nee ENS site ele ee tn eeDe 8°, Sur la déclinaifon & la variation de l'aiguille aimantée obfervéeen mème tems dans vingt villes différentes. ...... EE 24. Recherches fur la température des jours correfpondans entre les équinoxes & les folftices relativement à la déclinaifon du . fokil..................... ne 753 Réponfe aux obfervations de M. Pier {ur la température moyenne du climat de Paris, II 2.1 De NOUS le DR PU muet II 363 23 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. & à celle de M. Prevofl fur la chaleur ae DR MUR PE Sos 26°. Recherches fur la température moyenve du 27°: 28°. 29°. 30°. FEI 33° N. B. J'ai publié chaque mois dans ce climat de Paris, pour fervir de bafe aux opérations relatives à l’uniformité des poids & mefures . .. à Recherches fur Les détails Het température des années correfpondantes de la périude lunaire de dix-neuf ans. Recherches fur la marche diurne & fimul- tanée du mercure dans le baromètre à Bor- deaux, à Laon & à Montmorenci. ... 3 Acherhes relatives à l’effer que les varia- tions de température produifent fur Ja marche du mercure dans le baromètre. . . Recherches fur la conftitution de l'année médicale en France ............. CCC - 31°, Mémoire fur la chaleur exceflive du mois del CCC juillet 1593 ... Extrait des Mémoires de la Société météo- rologique Falatine de Manheim. Année 1731 Année 1782 Année 1783 Année 1784 Arnée 1785 Années 1786 ,1787 & 1788..... Axiomes météorologiques . ST en A NUE ete 10 _..... CCC rs se ns | 239 . Anvrées.| Parties. Pages. | FC 17057 TL 11285 1792 433 1793 219 . 340 k se AR À | P nt ARS AE 22 OR 202 UE II 1336 ....| IT (444 rio) LL eds 1794 - es 41 . star ne Journal depuis le premier janvier 17£0 jufqu'à préfent Pextrair des obfervations météorolooiques que je fais rous les jours à Montmorenci depuis 1765. Les obfervarions antérieures à 1700 fe trouvent dans le Journal des Savans ; & les réfulrats de ma correfpondance météorologique ont été inférés Ni les différens volumes des Mémoires de la Société de Médecine qui ont paru jufqu'à préfenr, On trouve dans le premier volume des Mémoires de la Sociéré d'Hifloire- Naturelke de Paris , page 86, un Mémoire que j'ai donné fur VHifloire de l'air & des météores du climat de Paris. Mes trois volumes 22-4°. fur la Méréorologie fe vinderr aduellemenp chez les Cit. Barrois l'aîné & CRE » quai des Aupuflins, à Paris. . à î 240 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE , &e Mes cinq volumes d'Ouvrages élémentaires fur l'Hifloire- Naturelle , la Phyfique & L Agriculture {e vendent chez les Cir. frères Barbou, rue des Mathurins , à Paris. Emile (Montmorenci), j 18. Germinal, 2° année Républicaïne. 7 Avril 1794 (vieux flyle } Nota. Le Citoyen Pajot a retiré du nitre tout formé, des cendres des fours à chaux. Nous donnerons fon Mémoire dans le Cähier fuivant. ne mn ce nn eee ours ne T+A:B°E'E Des ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. Tr STRUCTION fur les moyens d'entretenir la falubrité, & de purifier l'air des Salles dans Les Hépitaux militaires de la Répu- blique, d page 161 Auelyfe d'une efpèce particulière de Charbon de terre argileux, de la Mine de la Chapelle-Defirée , entre Saint-Martin & P'éteuil, Difiri& de Mantes, par B.G. SAGE, 173 Mémoire fur les Roches compofees en général, & particulièrement fur les Pétro-filex , les Trapps & les Roches de corne , pour fervir & la diflrioution méthodique des produits volcaniques ; par le Cir. DÉéopAT-DoLoMmiEu , 17$ Mémoire fur la Source des Caves de Savoniers , près Tours , tenant en diffolution de la Chaux native, & formant des dépôts analogues & ceux des Bains de Saint- Philippe en Tofcane, découverte par GiLLET-LAUMONT, 290 De la partie colorante des Terres & Pierres ; par J.C. DELAMÉTHE- RIE 203 Aflronomie ; par JÉRÔME LE FRANÇOIS (LALANDE), de P Académie des Sciences de Paris, de celles de Londres, de Péterfbourg, de Berlin, de Stockolm , de Bologne, &c. &c. Infpeëeur du Collège de France, & Direéleur de l'Obfervatoire de l'Ecole Militaire : fecond extrait par J.C. DELAMËTHERE, 209 Obfervations météorolopiques faites à Emile ( Montmorenci ) pendant le mois de Mars 1704 (vieux flyle)(11 Wentôfe —11 Germinal, ,2° année républicaine) ; par L. Co1TE, Membre de plufieurs Aca- dérries , 228 Axiomes météorologiques ,ou Réfultars généraux de mes Obfervations depuis trente ans, & de toutes celles que mes recherches & ma correfpondance m'ont fournies ; par L, COTTE , Membre de plufieurs Académies » 231 - . ; DT Es El, 2 . = l'An 2 Ventose ERROERARP PEN 2 ee eee te nn —— ! AR SEE ; DROIT MON | ] FE RS —— - …_ JOURNAL DE PHYSIQUE, À È | DE CHIMIE: ( ; | ET D'HISTOIRE-N'ATURELLE. | À GERMINAL, an 2’, Êre Franç. al. É | SUITE DU MÉMOIRE Sur les Roches compoftes en général, & particuliéremene Jar les Pérro-filex les: Trapps & les Roches de corne , pour férvir & la diffriburion méthodique des Froduiss volcaniques ; Par le Cr. DÉODAT-DoLOMIEU. Crrre forte de piérres (les pérro-f£lex, les trapps & les roches de corne) remplit donc l'intervalle qui fépare les roches , des pierres pro< prement dires ; c’eft-à-dire, qu'elle eft intermédiaire entre les males pierreufes , qui renferment des pans diftin@s de fubftances différentes $ . & celles qui peuvent être confidérées comme ne contenant qu'une feule efpèce de molécules, D'un côté elle touche aux granits, & de l’autreà tous les genres de pierres, tant À celles formées de molécules fimples d'à celles qui Les exigent compofées, Elle commence lorfque les roches céflent d'avoir un grain affez apparent pour que les fubftances différentes qui les compofent puiflent être diftinguées; elle finit d’une pare lorfque les terres fimples , quartzeufes, aroilleufes , ferrugineufes , muriatiques ow calcaires viennent à dominer tellement dans la male qu'elle en recoit les caractères particuliers à chacune d'elles ; d'autre part elle fe termine dans ferpentines & les talcs, lorfque ces fubftances développent >OUreprennent n. [es caractères extérieurs qui leur appartiennent ou qui peuvent conftater . leur exiftence en quantité prédominante, Ces limites paroîtront fans doute | aufli étendues qu'incertaines & vagues ; &° cependant je ne connois aucun À moyen de leur donner plus de précifion & de les reflerrer davantage; vu J'impofhbilité de découvrir la confitution particulière des molécules Tome I, Part I, , an 2°. GERMINAE, Hh les feld-fpaths, Les fchorls , les horn-blendes, les micas, les grenats, les 242. JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE k diverfes que renferment des pierres dont Le grain"trop fin nie poïte aucun earactère, qui puifle éclairer les recherches de l’obfervareur (1). :(x) Les pierres qui ont une manière d’être intrinsèque, & déterminée felon cértaines loix de compofñtion, pofsèdent uñe exiftence particulière & ifolée, elles ne pétient fe rapprocher des autres pierres fans perdre leur effence. Ii peut y avoir des räpports entre quelquestunes de leurs matières conflauantes, maisily en a plus dans leurs molécules lorfqu'elles font cenftituées. Il n’y a point d’intermédiaire , point de pallage graduel quisconduife des unes aux autress Cas une mutation quelconque dans l’état particulier où fe trouve chaque terre conitituante doit influer fur fes combi- naïifons , chenger fes rapports, faire varier les termes de faturation , & nécefiter par conféquent-une compofition toute-diflérente dans la molécule intégrante. La perte d'un principe peut rendre une compofition imparfaite ou incomplette , mais pour cela feu! elle ne devient pas femblablé à la compoftion à laquelle la fubffance diffipée ne feroit pds eflentielle, parce que les proportions des autres matières n’y font plus ce qu’elles devroient être pour former une combinailon parfaite ; il n’y a plus entre les différentes fubflances cet équilibre qui emploie les forces de toutes à rendre la compofñtion: folide & permanente. Le grenat, par exemple , ef effentiellement diftin&æ du fchorl ;- & quoique‘les matières qui le conflituent foient à-peu-près de même nature , ces deux fubflances ne fauroient fe rapprocher l’une de l’autre | même après a perte du principe qui les a modifiées différemment, fans une opération qui les: remanieroit entièrement; parce que la compofition de chacune doit être fixée par la loi des affinités, lefquelles dépendent de l’état particulier de chaque terre & en balancent les dofes: de même qu'entre le fulfate de potafle ( fel de duobus ) qui prend les formes du criftal de roche , & le fulfate de potaffe ( {el fulfureux de Stahl) qui donne des criftaux formés de deux pyramides à quatre faces , tronquées près des bafes , la canfe dé la diffemblance’n’eft pas dans la proportion du même-acide & du même alkali, très-différente pour ces deux fels, qui pendant leur formation ont pris de l’un & de l’autre tout ce qui leur étoit néceffaire pour que les deux fubffances compofantes fuffent faturées , ou parfaitement neutralifées , mais dans la modification de l'acide qui a fixé différens termes de faturation; ainf ce n’eft pas précifément par les proportions des terres conflituantes que le grenat & le fchorl diffèrent l’un de Fautreig ais parce que.dans.ces terres il y a des caufes qui exigent des proportions différentes; ar en laiffant fubffter les caufes ( fait la préfence d’un fluide élefique), & fuppofant raffemblées dans la mafle du fchorl les mêmes dofes des terres qui font dans le grenat, la compofñtion du premier fortira de Péquilibre qui affüre fon exiflence , fans quela compoftion du fecond fe foit formée; ou bien en fuppofant que cette caufe difparoiïfle, foit par l’abfence, foit par l'introduétion d’un principe nouveau , & que chacune des terres qui formoient le grenat devienne dans l’état de celles qui conflituent le fchorl, alors la proportion des terres qui auroit convenu our conftituer le grenat ne fe trouve plus celle qui peut former la molécule du Fhon ,ily auratrop de quartz, point 2ffez d’arpile , &rc. S'il arrive donc quelque- fois que les criftaux qui font particuliers à ces deux fubflances paroiflent fe transfor- mer les uns dans les autres , c’eft parce que ces deux pierres , formées dans le même tems & dans les mêmes-matières, avec des ingrédiens qui ne diffèrent entr’eux que par quelques principes-fufceptibles d’élafticité, font fujettes à être mélangées en femble ,& qu’alternativement l’une, ayant eu fur l’autre un avantage d’aâivité au moment de l'agrégation, a pu lobliger à recevoir la modification de figure qui lui ef propre, fans cependant l’aflimiler à fa nature. J’inffte {ur ces deux points de théorie que je regarde comme les principales clefs de la Litholopie. D'ailleurs, on fe forme prefque toujours une idée faufle de la plupart de ces ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 24 Malgré le grand efpace que ces trois efpèces de pierres occupent, foie dans la nature, foit daus les fyftèmes de Lirholooie , malgré les très- grandes diffemblances qui paroiflent les diftinguer dans certains cas , il eft cependant aufli difcile de tracer des lipnés de divifion entre les pécro lilex,, les trapps & les roches de corne , que de les féparer de ce qui Les environne. Les unes s’éloignent sûrement beaucoup de la com- pofition des autres, mais c’eft par des progrès fi infenfbles, qu’on ne fait où mettre les lignes de démarcation. Je vais cependant tenter la réunion de quelques caractères, d'après lefquels on pourra peut-être attacher un fens plus précis à des dénominations données trop fouvent au hazard, J'ai dit qu'on pouvoit obferver des efpèces d’époques différentes dans le cours de la précipitation générale , relativementau genre de terre qui a fucceflivement dominé dans le dépôt. C’eft à la fin de l’époque qui tranfitions qui paroiflent faire pafler progrelivement d'un état à un autre des fubftances qui ont une exilence déterminée:; par exemple , la pyrite , dont le foufce s’oxide, change abfolument de manière d'être , en paffant à l'état de fulfate de fer, quoïque le foufre & le fer reftent dans le nouveau compofé. C’eft bien graauellement que le corps pyriteux fe décompofe, il y a bien un paffage progreflif d’un état à Vautre; mais ce pañlage eff relatif à la male, & non à la compofition de chaque molécule intégrante, laquelle ceffe fubitement d’être ce qu’elle étoit précédemment, foit par l'admifion , foit par la perte de quelques principes conflituans, & elle devient aufli-tôt un (el dont la réa&tion fur le fer eft d’un genre différent de celle ” du foufre. La vitriolifation peut être plus ou moins avancée par rapport à la mafle pyriteufe , mais le {el formé diffère 2bfolument de la portion reflante. Au contraire dans Les pierres dont la conflitution ef auffi vague qu’incertaine , parce qu’elles doivent Jeur formation à des mélanges faits au hazard & qui admettent des matières différentes dars toutes les proportions poffibles , auffi bien que dans les pierres qui tirent leurs cara@ères diftinétifs d’un génre particulier de contexture, il ya de fréquens PaiRiges des unes aux autres, & on trouve toujours des nuances inter- médiaires entre les différentes efpèces. Ainfi l’étude des montagnes donne lieu d'obferver la tranfition des pierres calcaires aux pierres argileufes , des unes & des autres aux pierres muriatiques, de toites trois aux pierres quartzeufes , en.les con fidérant relativement à la terre qui domine dans la maffe ; (ous le rapport de la conexture , il y a également des paflages qui mènent des roches compaëtes aux roches feuilletées , de toutes deux aux grarits. Sous le rapport de la compofition, on voit des tranfitions entre les pierres fimples & les pierres compofées , entre les pierres homogènes & les roches , mais il n’y a point de pierres qui puillent donner lieu à des paflages plus fréquens que les péiro-filex , les trapps & les roches de corne, pui@ue par les circonftances de leur formation , elles admettent le mêlarge de tous Jes genres de compoftion , pui(qu’elles appértiennent aux mêmes caufes qui ont fait varier toutes les contextures , lefquelles ne {ont que des accidens d’agrégation. Ces pierres doivent dorc fous tous Les rapports avoir des tranftions progrellives par leGuelles elles fe lient avec routes les pierres de quelque genre qu’elles foient., & de-[à naïffent les difficultés de leur tracer des limites, l’impofñlibilité d’en déterminer les efpèces par des réfüultars d’analyfes, & l'incertitude de tous les caraétères généradx qu'on adepte pour les diftinguer. Tome 1, Part. I, an 2°. GERMIN AL. Hh 2 N 44 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE appartient à la précipitation quartzeufe & au commencement de l’ar- gileufe que la formation du pétro-filex peut être principalement rapportée. La précipiration argileufe & ferrugineufe a donné les fchorls en males & Les trapps; & les roches de corne dépendent du pañlage de la préci- pitation ferrugineufe , à la précipitation magnéfienne ; je fais abftraction des cas particuliers dans ieiquels cet ordre a été interverti, Le pétro-filex eft donc principalement compofé des molécules propres au feld-fpath, parmi lefquelles peuvent fe trouver interpofées des molécules propres au mica, aux fchorls, à l'horn-blende , aux grenats & aux tales, auxquelles fe joignent quelquefois la rerre ferrugineufe oxigénée rouge, ou quelqu'autre rerre fimple. Dans fon état de plus grande pureté, le pétro:filex peut tre confidéré comme une malle de feld-fpath confu- fément agrégé. Alors il eft d’un blanc laiteux, d'une demi-tranfparence grafle; fa pâte paroît très-fine (1). Sa caflure eft conchoïde fans avoit tour le luifant de la caffure vitreufe ; quelquefois fon grain reffemble à celui de la cire vierge ; fa dureté eft un peu inférieure à celle du quartz, fa pefanteur fpécifique eft celle du feld-fparh, & il fe fond comme lui en verre blanc, rempli de petites bufles qui Le font paroître écumeux & qui empêchent fa parfaite tranfparence. Le pétro-filex qui réunit ces caractères. doit être regardé comme le plus parfait ; mais dans cet étar,, il eft fujec _à être coloré en verd par une petite quantité de ftéatite qui-eft comme difloute dans fa pâte , ou colorée en gris & même en noir très-foncé par une efpèce de matière bitumineufe , qui fe diflipe au feu , car il redevient toujours demi tranfparent & parfairement blanc avant de fe fondre (2). Ce qui prouve l'identité du pétro-filex avec le feld-fpath, c'eft autant Ja facilité avec laquelle une de ces matières paffe à la conrexture de l’autre , que les qualités qui leur font communes. On voit quelquefois ce changement de contexture fe faire fubitement, & la partie du bloc qui prend le tiffu lamelleux ne diffère plus en rien du vrai feld:fpath. Jamais une mafle de pétro-fifex n’eft fans quelques écailles luifantes qui décèlene fes rapports, & prefque toujours il contient un aflez grand nombre de petits criftaux de feld-fparh , de même couleur que lui sil eft blanc , ou dont la teinte différente tranche plus ou moins {ur la fienne, s'il eft coloré, Je ne fuis pas le feut qui ait remarqué l’analogie du pétro-filex & du (2) Le tiffu de pétro-filex eft quelquefois f fin qu’il. faut avoir recours au cha- lumeau pour le difinguer du quartz ou de la calcédoïine, D’eutres fois il eff en petits grains ronds , & on pourroit le prendre pour du grès quartzeux fans la même épreuve, J'en ai trouvé dans les Pyrénées qui avoit l’apparence d'onétuofité qui: appartient À la fléauite ; mais (a dureté étoit un des premiers caraëtères qui Le failoient xeconnoitre: &) 11 y a auf des pétro-filex bariolés de différentes couleurs. L sd 08 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 24$ «# Éeld-fpath ; le même fentiment a été adopté par un naturalifte dont K j'aime à relire continuellement les écrits , duquel je me plais à citer les | obfervations , parce que les unes font pleines d'inftruétion & de lumières, ji & qüe les autres doivent être d'une telle autorité qu’une opinion ne peut ; trouver de plus puiflant appui. M. de Sauflure a dit, $. 1079: Or, je regarde le pétro-filex & le feld-fpath comme des pierres de méme nature ; leur dureté ef? à-peu-près la méme ; l'analyfè chimique F démontre dans l'un 6 dans l'autre les mémes principes , la terre filiceufe, la terre argilleufe & le fer: & de plus ces ingrédiens s’y - trouvent à-peu-pres dans les mérres proportions ; il ne reffe donc de difference que dans la couleur & dans l'agrégation des élémens ; or, on Jait que ces qualités accidentelles tiennent fouvent à des caufes qui ‘à peuvent étre purement locales. Ce célèbre naturalifte a été conduit à cetre aflerrion par beaucoup d'obfervarions qui la précède: t , & ce n’eft qu'en comparant fouvent enfemble ces deux {ubitances, qu'il a trouvé cette fim:litude, qui d'abord ne l’avoit pas frappé, & dont il n'avoit pas fait mention dans fon premier volume. Je ne puis être que très-farté lorfqu'étudiant la nature dans d’autres montagnes & fuivant quelquefois d une autre marche, je me retrouve avec les mêmes réfulrats ; & j'avoue . que de tous les lirholagifées qui ont écrit en françois, il eft le feul qui me. faile éprouver le plaifir de ces fréquens rapprochemens. Le pétro filex pourroit donc être dénommé feld-fpath en mafle com- pacte , comme on dit fchorl en mafle, s'il étoit toujours de la même pureté de compolition ; mais par la même raifon qu'il n'arrive prefque jamais de trouver le feld-fpath lamelleux en mate homogène d’un très- gros volume, il eft extrêmement rare de rencontrer Le pétro-filex dans cette fimplicité ds: compofition qui érablit fa parfaite identité avec le feld-fpar ; & en partant de ce point de fimilitude, il s’en éloigne fans cefle par L: concours des autres matières dont il admet le mélange & qui reftent con‘ondues daus fa pâte. Je crois d’ailleurs néceflaire de remarquer ici que l’on devroit peut être établir deux efnèces dans Îes pierres que l’on nomme feld-fpath ; l’une à qui la terre calcaire me paroît être étrangère ou accidentelle, & qui n'auroit befo:n pour fa conftitution effentielle que des rerres quaïtzenfes, a oillcues & magnéfiennes ; l’autre intrinféquement plus compofé admet “en otre + terre calcaire, qui y entre comme partie effentielle, Le premier eft p'us dur, pus petant & mo ns fufñble que Faurre; & sûre- | . ment il co t affecter des modifications particulières dans fes formes, que l'on pourra dét:rminer avec précilion quand on cherchera à les juger comparativement à celles de l'autre ; le fecond eft très-fufble, Ce Û caractère l’a fouvent fait prendre pour du fchorl blanc & lui en a fait donner le nom, lorfqu'il fe préfenta la première fois, en criftaux tranfparens , mêlé avec du fehorl verd , du fchorl violer & de 246 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE l'amiante (1). Souvent les molécules des deux feld-fpaths font mêlées & confondues enfemble dans la même mafle; fouvent aufli elles tendent à fe féparer , en criftallifant à part, & il y a des granits qui réuniflenc les deux efpèces dans des ébauches de criftaux diftinéts, & on les différencie d'autant mieux qu'ils ont une inégale aptitude à fe charger de matière colorante, les uns confervent leur blancheur , quoique dèns-la même pâte de ceux qui font teints en rouge. Le pétro-filex appartient plus particulièrement à la feconde efpèce de feld-fpath , mais il contient aflez {ouvent de petits criftaux de la première, dont les molécules jouiffenc en général de plus de tendance à l'agrévation régulière (2). Outre les matières de différentes natures qui faut enfevelies & comme difloutes dans la pate du pétro-filex & qui ne peuvent s’y difcerner, il renferme prefque toujours d’autres fubftances en aflèz gros grains pour être apparens. {l n’eft pas rare de le trouver mélangé avec des écailles de mica, avec des criftaux de fchorl , des lames de horn-blende, quelque= fois il contient des grains de quartz criftallifé avec les deux pyramides; & les formes régulières que ces criftaux ont pu affecter fans obftacles, me feroient croire que ce n’eft pas toujours une précipitation trop prompte, une coagulation trop fubite qui ont empêché les molécules de feld-fpath de prendre la contexture lamelleufe , mais Le concours de cette fubftance d'une apparence grafle qui colore ordinairement le pétro-filex, & qui paroït avoir infué plus particulièrement fur fon agrégation, Mais d’après ce que nous avons dit des rapports qui exftent entr'eux, il eft tout fimple que la fubftance qui fe montre le plus fouvent dans le pétro-filex foic le fe:d-fpath. Aufli c'eft comme fervant de bafe à des porphyres que le pétro-filex fe préfente communément & qu'il forme des montagnes entières ; & dans ce casil n’en eft point qui ait une pâre plus pure, un grain plus fin , une caflure plus vitreufe, plus de variétés de couleurs, plus d’accidens différens que celui qui fert de bafe aux porphyres (x) L'infiltration place ordinnirement ce genre de feld-fpath dans Îes fentes d’une roche mélangée du même feld-fparh , mais moins pur & pius fufiole encore , & de horn-blende talqueufe verte ; les grains de ces deux fubftances font pius ou moins g'os, & elles dominent alternativement l’une fur l’autre. Les mafles en font compaétes ou feuilletées. J'ai trouvé cette même roche avec quelques variétés de contexture dans les Alpes dauphinoiles , dans les Pyrénées , & dans les montagnes de Corie ; & par-tout fes fentes m'ont préfenté les mêmes criftalli(ations. J'en fais méntion parti- culière , parce qu'elle indique mieax que toute autre le ravail de linfiltration, l’efpèce de tran(udation qui extrait, hors de la maffe, des molécules compofées qui y toient déjà toutes formées, la manière dont fe féparent celles de nature différente, & le genre de dépuration qu’elles éprouvent pour lors. (2) Nous verrons que l’a&tion des feux (outerrains fur les granits & les porphyres donne fouvent l’occalion de diftinguer ces deux efpèces de feld-fparh. _ + L 4 ÊT D'HISTOIRE-NATURELLE, 247 de la vallée du MVolo en Corfe ; aufli a-t-il toujours été méconnu dans les diflérentes defcriptions qui en ont été données, & confondu avec les agathes & les jafpes (1). AE C’eft donc dans les montagnes primitives qu'habite toujours le pétro- filex (3. C'eft parmi les matières qui Les confticuent qu'il joue un grand rôle, 1! s’y trouve en grandes mafles & en bancs de différente épaifleur, le plus fouvent verticaux, par fois auf il remplit des filons qui traverfenct en différens fens les montagnes primitives; cette fituation lui eft cependant moins ordinaire qu'aux roches vraiment graniteufes & au feld fpath, & il paroît que généralement les matières qui ont rempli ces fentes , ayant eu plus de facilité pour s'agréger, ont pu- prendre le tifflu lamelleux, & c'eit mème dans leur intérieur que l’on trouve les plus grandes mafles de feid-fpath pur. Les mafles du pérro-filex ordinairement folides & com- pattes, prennent auffi quelquefois ja contexture des fchifles. M. de Sauflure a trouvé dans le Valais ur pétro-filex gris, fonore, un peu tranfparent, qui fe débite en feuilles minces , parfaitement planes & régulières. Cette pierre s'emploie aux mêmes ufuges que l'ardoïfe , mais elle ef? plus forte & plus durable, J'ai rencontré un pétro-filex prefque fembiable & de couleur verdâtre dans les Pyrénées, près de Cottereft ; & j'ai vu dans l'évêché de Trente un village nommé Peroiné dont les mailons font couvertes de grandes dales ou feuilles d'un porphyre brun- rougeâtre , qui a pour.bafe Le pétro-filex (3). Aflez fouvent le pétro-filex en male fe divife naturellement en rhombes fi femblables entr'eux qu’on feroit tenté de les prendre pour l’effer de la criftallifation plutôt que pour celui du retrait (4). (x) J'ai trouvé dans cette vallée du Nio/o de füperbes blocs de pétro-flex ver d’une pâte auff fine que la calcédoine , parfemé d'une infinité de pointillures rouges formées par de petits criflaux de feld-fpath. Cette pierre zufli belle que l’héliotrose ou jafpe verd fanguin, avec lequel on pourroit la confondre , eft eñ malle aflez confidérable pour faire ce füperbes vafes, Les porphyres antiques noirs & verds à petites pointillures cn? pour bafe le pétro- flex nes es : (2) Le péme-filex n'appartient point aux montagnes calcaires , comme l'ont éra czux qui l’ont confondu avec les flex & les jafpes, aufli n’efie@te-t-il point is formes roduleufes & mamèlonnées des pierres filicées. ; (3) Les montagnes du Trrol entre Trente & PBolfaïo font prefqu’entièrement compofées de porphyes à bafe de pétro-filex de différentes teintes , & Ja petite vallée de Fierrozo où coule la rivière de Ferfna , & à l’entréé de Jaquelle fe trouve le village de Pergini, pourvoit être nommée la vallée des porphyres, du nombre infini de variétés que cette roche y préfente , en confervant toujours fa même bafe. Tyenade gris, de verd, de reuge, de brun , de noïr ; il en eft de femblables à des brèches d'un ciment verd avec des morceaux d’autres couleurt. Le pétro-filex y pafle graduellement à la contexture graniique, & à l’état de roche feuilletée fans que Jes bancs changent de d'rc&:on. (4) Cette forme rhomboidale qu’affeétent les males d’un grand nombre de 248 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Quelque grande que foit la dureré du pérro filex dans fon état ordi- are, quelque forte que paroïffe l'adhéresce de fes molécules , il eft peu de pierres qui éprouvent plus fréquemment un reiâch.ment pr'ique total daus fon agrésation. Souvent il perd fon apparence filicée, fa caflure conchoïde , {a forte de demi-tranfparence , la dureté qui le fait étinceler vivement fous les coups de l'acier, pour prend-e un afpe@ terne & rerreux fous lequel on le reconnoîtroir difficilement, s'il né oit pas conduit graduellement à cet état, fi les fuoftances qu'il renferme & qui confervent leur contexture ordinaire, fi les circonftarces locales, fi l'épreuve du chalumeau ne montroient que c’eft encore lui-même. Ses molécules intégrantes ne paroiflent pas avoir fouffert d’al:é:ation dans leur compolition: ce n'eft que dans leur cohélion qu'elles ont éprouvé un relâchement conlidérable (1). Cependant fous cette apparence terreufe les maffes n'ont pas perdu toute leur confiftance , elles confervent encore affez de folidité pour réfifter fans fe rompre à des chocs violens , mais les coups de marteaux qui s’amortiffent deflus y laiflent de profondes traces. Quelquefois des bancs entiers de pétro-filex, quoiqu’occupant encore leur place natale, & fouftraits par leur pofition aux influences de l’atmofphère, font réduits à cec état, qui alors paroît même leur-être naturel; ordinai- rement ce font les blocs expofés à l'air qui éprouvent ce changement, lequel gagne des furfaces au centre, & le noyau feul conferve quelaue- fois fa primitive contexture. Dans les autres pierres, c'eft communément le fer qui, en changeant d'état & s'oxigénant, contribue à leur décom- pofition, & qui, en augmentant de volume, force les molécules où il eft contenu de fe déplacer en rompant leur adhérence. Mais les pétro-filex, foit qu’ils renferment du fer (2), foit qu'ils en foient privés,-éprouvenc futflances qui n’ont aucune contexture régulière dans leur intérieur, paroît fans doute étrangère à la criffallifation, & dén2nJre du retrait; cependant elle doit être déterminée par quelque caufe conftante & qui agit fur des pierres de toutes efpèces, car il n’en eft prefqu’aucune à qui je n’ais vu prendre cetre configuration, foit lorfque les meffes fe brifent par les effets deséboulemens en grand, qui arrivent affez fréquem= ment dans les montagnes, foit lozfu’elles (e romp:nt fpontanément, par une aétion plus lente qui dégrade les bancs en les faifant fendil!er. ; (1) Le feld-fpath a encore cet autre rapport avec le pétro-filex, d’éprouver fréquemment cet accident de défagrégation , de prendre l’afpe@ terreux , & même de perdre toute {a confiflance ; aufli voit-on des montagnes entières de granit fe réduire en fragmens , par cette efpèce d’altération du feld-fpath que M. de Sauffure compare à une maladie. {2) Les pétro-filex bruns colorés par le fer reçoivent de ce genre d’altération une couleur rouge fouvent très-vive , & on fe méprendroit, par exemple , fur la teinte des porphyres du Tirol, fi on s'en rapportoit à celle que préfentent leurs furfaces. On leur fuppoferoit fouvent une couleur femblable à celle des plus beaux porphyres antiques, pendant que dans l’intérieur des males , lorfqu’elles confervent la caflure filicée , on ne trouve que Ja couleur brune. Mais les pétro-filex gris, jaunes, verds ou noirs prennef ordinairement une écorce blanche ou blanchätre, également ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 249 également ce genre d’alrération ; il paroîc que c’eit plutôt au gonflement de l'araile furabondante que cet effet eft dû , ainfi qu'à la difivation de cette fubitance d'apparence grafle, dont j'ai déjà parlé plufieurs fois, elle femble contribuer à la demi-tranfparence de la pierré, ainfi qu'à la liaifon de fes parties (1). D'ailleurs coute maffe compofée de molécules diffé- remment conftituées, doit bientôt fe délier, lorfgw’elle eft expofée aux intempéries ; l'effet de la dilatation & de la condenfation n'eft pas le mème fur toutes ; toutes n’éprouvent pas de la même manière le paflage de l'humidité à la fécherele, & ces différentes çaufes étabhiffent un ébranlement inégal qui doit rompre la cohéfion; telle eft, je crois, la caufe générale qui rend fi facile le ramolliffement fpontané qu’éprouvent fi comvunément les pierres des trois efpèces dont je m'occupe, Mais j'ai remarqué que le pécro-filex pouvoit reprendre fon agrégation filiceufe , après l'avoir perdue, lorfqu'il écoit remanié par l'eau. J'en ai vu plufieurs fois qui m'a paru s'êrre rétabli, au milieu de celui qui éroit tombé entièrement dans l'état terreux, & fon genre d'agrégation confufe rend plus ailé ce retour d'une forte cohéficn. Le pétro-filex eft fufceptible aufMi d'un genre d'agrégation qui produie un effet inver@ du précédent, en ce .qu'il exalre fes couleurs, fait. paroître fa pate plus fine, rend fon afpe& plus vitreux, fes caffures plus luifantes ; & c’ef en perdant beaucoup de fa denfité ordinaire que le pétro-filex acquiert ces nouvelles qualités. IL eft alors dans cet état qui a fait donner Le nom de pierres de poix à différens genres de pierres & que j'appelle réféniformes , afñn de n'exprimer qu'une fimple modification propre à plufieurs fubffances. Le pétro-filex au lieu d’une pefanteur de 2650 ou à-peu près, qui lui eft ordinaire, n'en a plus qu'une de 2300 lorfqu'il paffe au genre de contexture qui le fait paroître réfini- forme ; cependant il conferve quelquefois aflez de dureté pour faire feu avec Le briquet, il eft fufceptible de prendre Le poli Le plus vif, Il paroîe qu'alors il contient plus de Auide élaftique, car il fe bourfouffle davantage, en fondant avec une extrême facilité (2). Dans cet état, où il conftitue des maffes de différentes couleurs, & qui ont différens degrés de tranfpa- rence, il conferve quelquefois l'apparence homogène , ou bien il {ert de RE (x) On fait prendre aux pétro-filex cette même couleur terne & cet afpeït terreux , en les expolant au feu ; fi la chaleur eft prompte & vive , elle paroït faire tranfuder de la pierre une (ubflance on@ueufe qui en engraïfle pendant quelques momens la furface funér'es-e. } (2) Cette grande fufbilité du feld-fpath réfiniforme le diflingue des autres pierres qui ont la même apparence, La plupart des peck/fein qui nous viennerit de Hongrie, principalement ceux qui on pétrine des vois, ceux de r'icinont, de 1’ile d'Else, &c. font réfraétaires & appartiennent aux pierres filicées ; ceux de Saxe font fufbles & dépendent du pétro-filex ; ils y font la bafe d’une effèce de porphyre. Tome l, Part. I, an 2°. GERMINAL, Ii jo JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE bafe à des porphyres, en renfermant des grains de feld-fharh blanc; & alors sil eft de couleur'noire, ce qui lui arrive quelquelois, il reffemble aflez bien aux vitrifications volcaniques pour être confondu avec elles, & pour qu'il foir befoin des circonftances locales pour Safiurer de la diverfité de leur origine. $ En faifant abftraétion de ces modifications que le pétro-filex prend accidentellement , je dirai que lorfque les molécules du feld-fpath ceffent d’abonder dans ce genre de pierre, à caufe du concours des autres matières, & à moins que ce ne foit le quartz qui vient y prédominer, fa pâte devient progreffivement moins fine, fa caflure paroît moins filiceufe, fa dureté diminue , fa demi-tranfparence fe perd ; à peine refte-t-il un peu tranflucide fur les bords de fes plus minces éclats. Mais quel eft le point où il ceffe d’être pétro-filex ? Quel eft l'indice d’après lequel la pierre doir quitrer cette dénomination pour en prendre une autre? C'eft à placer cetre borne que confifte la plus grande difficulté dans la fpécification de ces fortes de pierres d'une compofition mélangée. Je crois qu'il con- viendroit de fixer la limite du pétro-filex , lorfqu’on peut découvrir que dans une mafle d'apparence homogène les molécules du feld-fpath n’y font plus en quantité égale à celle des autres matières compofantes; & la pierre doit tirer fa nouvelle dénomination de la fubftance qui y abonde. Le caractère qui donueroit cette indication pourroit être pris dans le genre de vitrification que produiroit la mafle. Lorfque la pierre cefle de donner un verre blanc ou blanchâtre écumant, ou bourfoufilé par de petites bulles, on peut préfumer que le feld-fpath, dont un des caradères eft la produétion d’un verre femblable, n'eft plus en quantité fufffante dans ce mélange pour lui imprimer les modifications qui lui font propres; & ce mélange fort par conféquent des limites tracées autour de la forte de pierre nommée pétro-filex. Le pétro-fiiex, ainli que je l'ai déjà dit, fe lie par des nuances gra- duelles avec toutes les pierres dans la compofrion defquelles entrent quelques-unes des terres libres, ou des molécules compofées qui peuvert concourir à Ja formation des mafles qu'il conftitue principalemenr, Empâté avec du quartz pur dans lequel il paroît fe difloudre , il prend graduellement tous les caractères des pierres quartzeufes; par une augmentation progreflive de terre talqueufe , il va fe réunir aux ftéatites & aux ferpentines , en formant fur fa route une efpèce de jade fufble, qui n’a pas la pefanteur du jade ordinaire; il prend l'odeur argileufe en s'approchant des roches de corne , le tiflu feuilleré en fe réuniflant aux fchiites argilleux: Mais c’eft lorfqu'il avoifine les rrapps, que les nuances de fes tranfitions font les! plus infenfibles; & une infinité de pierres placées entre deux laiffent une incertitude d'autant plus grande fur l’efpèce dans laquelle on doit les faire entrer, que la compofñtion n’eft prefque jamais femblable dans toutes Les parties de la même male ; une portion ET D'HISTOIRE- NATURELLE. äÿ* pencheravers les trapps, pendant que l’autre fe comportera au feu comme les pétro-filex. La bafe de beaucoup de porphyres fe trouve dans cette place intermédlaire ; ainfi que la plupart des bafalres gris & verds antiques qui viennent d'Egypte , lorfque la finefle de leur pâte arrive à ne laifler plus appercevoir Jes grains diftinéts de feld-fpath & de horn- blende verdâtre qu: l’on difcerne encore dans Le plus grand nombre (r). Pour éviter autant qu'il eft poflible l'introduction de nouveaux noms dans la Minéralogie, lorfquon n'a point de nouvelles fubftances à annoncer, pour ne pas contribuer à la confufon où nous jette une furabondance de dénominations incertaines, qui couvrent l'ignorance bien plus qu'elles n'ajoutent à nos connoiflances, je crois qu'il faut conferver les deux noms de srapp &c de roche de corne pour les deux cfpèces de pierres d'apparence homogène dont il me refte à traiter. On ne les choifiroit pas, pour en faire une nouvelle adoption, s'ils n’étoient pas employés depuis long-tems, & s'ils n'avoienc pas déjà reçu la principale acception fous laquelle je vais les employer. Car que gagneroit-on à les exclure, fous Le prétexte que littéralement ils ont un fens impropre? On feroit toujours forcé de les rappeler dans la fynonymie , en faveur des auteurs qui s’en font fervis & qui les employes roient encore. Ainfi donc, fans rechercher leur étymologie , fans s'attacher à leur définition originaire, fans être arrêté par la conlidération que les mots trapps & roches de corne font employés fouvent pour indiquer les mêmes pierres , & que celui de trapp n’a quelquefois défigné qu'une modification de la roche de corne , je penfe qu'il eft poflible de faire de tous deux une application plus exaéte , un ufage plus utile , & que pour cela il fuffira de partager entreux, des pierres qu’on leur attribuoit trop fouvent indiftinétement, & de déterminer avec lé plus de précifon qu'il fera poffible les caractères, la compoñition, & la manière d'être particulière de chaque efpèce de pierres qui portera un de ces noms (2). _ ag 2 7 (tr) J’aurois pu groflir ce Mémoire des opinions de ceux qui ont fait mention des pétro-filex, j’aurois pu prouver par un grand nombre de citat'ons prifes dans tous les _ivres de Minéralogie , que la plupart de ceux qui en ont parlé les ont mal connus ë: puifu’ils les ont confondus avec les filex & claflés a*ec eux, Mais cette efpèce de controverfe n’auroit rien produit d’utile, & jai cru devoir l’épargner à mes Le@eurs, Je ni pas voulu non plus lui indiquer tous les lieux où j’ai trouvé du pétro-filex, toutes les variétés que j'ai obfervées , & pour lefquels il n’auroit fallu qu’extraire mes catalogues. Ces détails étoient inutiles au but que je me füis propofé. J'aurai d’ailleurs encore l'occäfion de faire connoître cette pierre plus particulièrement , Jorfque je dirai la manière dont elle fe comporte , en éprouvant l’aétion des feux fouterrains, : €) Mon ami Faujas a publié un effai fur les trapps, dans lequel on trouve beau. coup de recherches curieufes, de détails infiru@tifs, & d’obfervations intéreffantes ; Tome I, Parr, 1, an 2° GERMINAI, li 2 »sa JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Cependant je dirai que ces deux pierres ont des caractères plus vagues encore que Le pétro filex , qu'il eft encore plus difficile d’expli- quer leur nature & d'établir des différences entr’elles , en les cherchant dans leurs qualités générales. Elles fonc l’une & l’autre le rélulrat de mélanges très compliqués, elles ont à peu-près les mêmes couleurs, le même degré de fuñbilité, le même genre de viuification ; & les nuances du paflage des unes aux autres eft fr'infenfible qu'on ne peut prétendre à aucune précifion en traçant la ligne qui doit les féparer. Mais au fi l'embarras de les diftinguer fe trouve grand, l'inconvénient de les con- fondre eft bien petit, lorfqu'elles arrivent à ce point de rapprochement ; puifque dans les circonftances principales , elles fe conduifent à-peu-près de même, qu’elles ont une même origine & qu'elles habitent à-peu près le même genre de inontagnes, D'ailleurs , il n’eft pas poffible d'établir entrelles queiques caractères diftinétifs fans les mettre fans cefle en rapprochement & en oppofition, & fans traiter de toutes deux en même tems. : Les fubftances qui concourent le plus abondamment à leur formation contiennent plus d'argile & de fer qu'il n’en entre effentiellement dans la compofition du feld-fpath & qu'il ne doit par conféquent s’en trouver dans Le pétro-filex ; aufli les träpps & les roches de corne ont-ils une. pefanteur fpécifique bien plus grande que les pétro-filex , des couleurs bien plus obfcures & plus fixes au feu, moins de dureté, aucune tranfparence. Ces pierres, qui, comme le pétro-filex, commencent lorfque toutes les fubftances différentes & diftinétes, entrelacées dans les roches granitiques, font réduites à une telle ténuité, de refter confondues dans une pâte d'un grain fin & d'apparence uniforme, touchent d’un cêté aux roches com- pofées où dominent les fchorls & les horn-blendes, & de l’autre en fe fimplifiant progreflivement , elles entrent pour s’y confondre dans toutes les efpèces de pierres aroilo-ferrugineufes & ferrugino-magnéfiennes. En fuivant la marche progreflive des rôches compofées dans leur paflage de la contexture grenue à la compacité d’une pâte fine & uniforme , en obfervant la rendance de cette pâte à reprendre un genre particulier de contexture, en examinant la nature des criftaux qui fe mt mais la route qu’il a füivie, & qui le conduifoit direétement à chercherdens les trapps eux-mêmes des notions fur leur nature, ne lui a pas fourni toutes Jes lumières qu’il - en efpérot. S'il a développé, avec Ja fagacité qui lui eft propre, les connoiffances qu'il a acquifes dans fes voyages fur la manière d’être de plufieurs variétés du trapp 3l Pa méconnu dans quelques circonflances , & l’a par fois confondu avec les mbhe flex & les roches de’corne. D’ailleurs en publiant cet ouvrage , il à le mérite d’avoie été le premier qui ait commencé à débrouiller la partie la plus confufe de toute la Litholopie, SUP te 24 \ ‘ ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 253 trouvent dans cette pâte, parce qu’ils y font nés par le rapprothement de leurs molécules intégrantes , lefquelles n’exiftent pas moiñs ailleurs pour y être encore difperfées, en recherchant l'elpèce de criftaux que l'infiltration a coutume d’en extraire, & qu'elle dépofe dans Jes fentes & dans les cavités, il me paroît prouvé que des molécules de quatre compo- firions différentes , quoiqu’à-peu-près de même couleur , concourent le plus communément à la formation des trapps & des roches de cornes fans même compter les molécules de mica qui peuvent aufli sy trouver, mais qui n’y font jamais très-abondantes , fans que le luifanc de leurs ptites écailles ne les fafle diftinguer, car elles ont une grande tendance à l’agrégation qui leur eft propre (1). Les quatre autres compofitions font donc, 1°. celle de la tourmaline noire ou fchorl noir électrique qui cefle de le paroître & perd entièrement ce caraétère diftinétif, lorfque Le fer y abonde; 2°, celle du fchorl noir à caflure vitreufe , dit fchorl des volcans, parce qu'il fe trouve plus communément dans les matières volcaniques ; 3°. celle du fchorl noir lamelleux ou fpathique, l’horn- blende des allemands à qui je conferverai cette dénomination pour le difinguer des autres ; 4°. celle du fchorl verd foncé , fubftance fujette à furabonder en fer, en argile, ou en terre de magnéfie, & qui alors devient méconnoiffable en fe préfentant fous un afpect lamelleux & .en prenant une confiftance molle & tenace, qui la fait nommer pierre de corne fpathique, ou horn-blende verte (2). Je n'ouvrirai point ici une difcuflion qui tendroit à décider fi l'efpèce d'éthiops mattial qui colore ces pierres & qui leur donne une ation fouvent aïlez forte fur l'aiguille aimantée eft également eflentiel à ces différentes compofitions, s'il pourroit encore recevoir l'impreflion de l'aimant au cas qu'il eût contracté une union chimique vraie & intime avec les autres terres , qui lui font aflociées; ces queftions qui ne peuvent fe réfoudre que par des expériences & de nombreufes obfervations , feront traitées dans la fuite de mon Mémoire fur les pierres compofées ; j2 dirai feulement que quoique Les proportions du fer y varient infiniment, {x) Je fais abfra&ion des molécules. du feld-fpath qui y exiflent prefque toujours, de celles du grenat qui y font fréquemment & de beaucoup d’autres. (2) J'ai découvert l'identité de deux fubflances, le fchorl verd & l’horn-blende verte, qui paroiflent différer auvant par leurs caraétères extérieurs que par les produits de Vanelyfe ch mique , en fhivant les travaux de Ja re@tification ou purification opérée par les infiltrations ; & en examinant les criflaux qui en font les réfultats , je n’ai pas pu douter que le fchorl verd ne für extrait de l’horn-blende par ce moyen naturel de dépuration. Dans les fentes-de ces roches très-nombreufes où le feld-fpath & l’horn- blende vérte font mélangés & fouvent comme pétris enfemble, j’ai toujours trouvé que le fchorl verd tranfparent & criftallin y abondoit & y étoit mêlé aux crifteux de felde fpath & autres fübflances extraites de la mafle par Je même moyen; & alors il ne s’y rencontre aucune efpèce de fchor] noir, ; NN 2ÿ$ JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE il eft toujours affez abondant dans celles de ces compofitions qui n'ont aucun moyen de dépuration , pour influer notablement fur les effers du feu & des autres agens naturels ou chimiques, lorfqu'elles en font attaquées, pour accroître leur fufbilité, pour donner une couleur noire très-foncée & une grande opacité aux vitrifications qui en proviennent, Quant aux autres terres conftituantes, l’obfervation m'a fourni desraifons de croire que le quartz, l'argile & le calcaire aéré font feuls eflentiels à laconftitucion de La tourmaline, ou fchorl noir proprement dit, Il fe fond avec bouillonnement en verre blanc lorfqu'il eft épuré , en verre gtis lorfque le fer a-commencé à s’y introduire , & en verre noir lorfqu'il y abonde. Le quartz, l'argile, le calcaire cauftique & la magnéfe cauftique font néceflaires aux fchorls dits des volcans , qui fe fondent facilement, pailiblement , fans bour= foufflement en verre noir , très-luifant & fort opaque; le quartz, l'argile, le calcaire aéré & la magnélie aérée entrent dans l'horn-blende noire, qui fe fond avec bourfoufflement & bouillonnement en verre noir opaque, ou en fcories lorfque le fer y abonde; enfin, le quartz, l'argile, le calcaire aéré & le tale (1) concourent avec le fer pour le fchorl verd , ou l’horn- blende verte , qui fe fond avec bouillonnement en émail verdâtre ou en verre noir fcoriforme , felon que la proportion du fer y augmente, De ces compofitions , les trois premières , foic prifes féparément, pourvu qu’elles foient privées de la contexture qui leur eft propre , & qui leur maintiendroit leur dénomination particulière , foit mélangées entrelles, foit aflaciées avec d’autres fubftances fimples ou compofées, pourvu que celles-ci ne dominent pas dans la mafle , forment la pierre nommée srapp. Chacune des trois compofitions , dont je confonds ici les réfultats , a fans doute une manière d’être intrinsèque & diftinéte des autres, & qui fembleroir nécefliter une défignation particulière pour la ierre où elle domineroit principaletnent ; mais leurs principaux caractères diftin&ifs font dans la forme, lorfqu’elles ont pu adopter celle qui leur appartient , & c'eft l’abfence de coute configuration particulière qui les fait placer parmi les pierres compactes , c'elt la finefle d'un grain, par- faitement femblable pour toutes, qui les fait mettre parmi les pierres d'apparence homogène ; ainfi donc dans une pierre qui doit fe nommer fchorl en maffe , lorfqu’elle conferve une texture luifante & vitreufe , & (1) Je prie de fe rappelerique dans mon Mémoire fur les pierres compofées, j'ai dit que deux terres intimement unies enfemble , pouvoient intervenir colle&ivement dans les combinaifons , & s’y affocier, en y jouant le rôle de terre fimple , & que c’étoit un des moyens par lequel la nature varioit fes compoñitions , il fuppléoit au petit nombre de terres élémentaires qu’elle emploie, La terre quartzeule unie fi intimement avec la terre de magnéfie, qu’il faut des procédés particuliers pour en obrenir la féparation, forme ce que j'appelle la terre talqueufe, laquelle produit des effets bien difiérens dans les combinaifons où elle eft admife , que f chaque terre élémentaire dont elle ef compof£e y entroit féparément. ne ee s. 1 DA fl ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 2$$ une tendance à la criftalhifarion aflez prononcée pour faire deviner fes formes , ne peut plus être confidérée que comme un trapp, quand elle prendun grain fin & une caflure terreule, & elle fe confond avec la pierre qui porteroit le nom d'korn-blende en mafle , fi elle reprenoïit la contexture lamelleufe ou écailleufe que lui auroit donnée une agrégation moins confufe. Voilà pourquoi il arrive quelquefois que deux mafles paroiffent parfaitement femblables ; & cependant foumifes à l'action du même feu, l’une bouillonnera, bourfoufflera & donnera un verrefcorifé, l'autre aura une fufion tranquille, & produira un verre parfaitement luifant & compacte : fans doute dans celle-ci la feconde compofition doit dominer , mais il n’y a aucun autre moyen pour vérifier cette conjecture, D'ailleurs ces trois compofitions appartenant au même période de la grande précipitation , dont la marche paroîr s’être Een accélérée, qu'elle approchoit de fa fin , font prefque roujours confondues enfemble, & peuvent perter un nom qui les fafle confidérer collectivement, à moins que chacune d'elles ne s'annonce par fes caractères particuliers bien prononcés. É La quatrième compofition , qui deit continuer à s'appeler pierre de corne Jpathique lorfqu'elle a fon tiffu lamelleux , & qui de toutes eft la plus fujette à fe charger furabondamment , de fer, d'argile & de terre talqueufe, peut être regardée comme la bafe principale des roches de corne , mais elle y eft prefque toujours mêlangée avec la compofñtion de l'horn-blende noire. Excepré dans les filons qui fouvent traverfent les montagnes prani- tiques, & qui font remplis de matières d’une formation poftérieure , il eft rare , ainfi que nous l'avons dit, de trouver des mafles homogènes de feld-fpath d’un certain volume ; mais il eft plus rare encore, exceptant toujours la circonftance des filons , de voir des mafles formées unique- ment, où de fchorl ou d'horn-blende noire, ou verte; & fi l’horn- blende en mafle paroîr quelquefois compofer à elle feule les mafles done elle fait partie, c’eft que les fubftances auxquelles elle eft unie font de même couleur qu'elle & fe confondent parmi fes écailles; mais exami- nées avec attention, on reconnoit une efpèce de pâte qui renferme les étailles & qui n’eft plus de même nature (1), & fi la caflure de la pierre (1) On éprouve même quelquefois une illufon affez fingulière ; en examinant des pierres mélangées , de contexture granitique ; elles peuvent paroître entièrement noire, quoiqu'ure fubftance blenche entre en aflez grande quantité dans le mélange, parce que, lorfque celle-ci eff tranfparente , elle peut tran{mettre la couleur obfcure qui eft au-deffous, & femble alors y participer. Le plus dur & le, plus beau des bafaltes noïrs antiques eff de ce genre, Il eft formé d’une pâte où font mélangés & entrelacés en proportion à-peu-près égale le feld-fpath & lhorn-blende, l’un & Jautre en grains & en James qui ont d’une à deux lignes détendue. L’horn-blende s'eft emparé de toute Ja matière colorante ; Le feld-fpath, parfaitement pur, tranfmet 256 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIÉ ne dévoile pas toujours le fecret de fes mêlanges, il fe découvre par les furfaces expofées à l'air, ou à quelque genre d'ufure; car outre les teintes qui fe diverfifient, on y voit naître des inégalités, des creux, des reliefs qui indiquent des duretés différentes dans les matières qui compofent la mafle, Mais fi on reconnoît que les pierres de ce genre dans lefquelles l'agrégation a pu fe faire avec quelque régularité , font prefque toujours un aflemblage de matières différentes, à plus forte raifon doit-on préfumer les mêmes fortes de mélange dans des pierres qui par toutes les circonftances locales prouvent l’identité de leur nature avec celles-là,& qui n’en diffèrent évidemment que par une coagulation plus füubite , ou par les obftacles que la mixtion a apportés elle-même à tout commencement d’agrégarion régulière, J'infifte beaucoup fur les mélanges qui forment ces pierres d'un grain fin & uniforme, je reviens plufieurs fois fur tout ce qui peut prouver la compofition des trapps & des roches de corne, afin de détruire les préjugés qui les ont fait regarder & traiter comme homogènes, & pour démontrer qu'il n'y a peut-être pas deux blocs qui puiflent fe reffembler exactement. La couleur la plus ordinaire des trapps & des roches de corne eft donc la noire; elle eft due non-feulement au fer qui entre comme partie conftituante dans les molécules compofées différentes , qui fe réuniffent dans la mafle , mais encore à celui qui y eft à-peu-près libre, dont l’oxigénation eft telle qu’il agit encore fortement fur l'aiguille aimantée, & il y eft par fois tellement abondant que quelques roches de ces deux efpèces pourroient être traitées comme mines de fer. La couleur noire des trapps eft cependant plus foncée & plus brillante que celle des roches de corne qui eft plus matte & plus terne. Mais indépendam- ment des couleurs brunes & rouges que le fer à différens degrés d'oxi- génation peut donner à ces deux efpèces de pierres, elles prennent quel. quefois des nuances plus claires , & dans ce cas les trapps tendent plus communément vers les gris bleuâtres, & les roches de corne fe rapprochent des verds, Le trapp a ordinairement un grain plus ferré, une caflure plus nette & plus plane , qui va jufqu’à la caffure conchoïde , plus de dureté , une majeure pefanteur fpécifique. Sa réfiftance à la rupture ne dépend que la couleur de l’autre niatière comme f elle lui étoit propre, & la mafle qui et fu ceptible du plus beau poli paroît parfaitement noire. On ne reconnoitle feld- fpath qu’en opyofant à Ja lumière la tranche d’un éclat mince, & on ef étonné de lé trouver en auffi grande quantité dans une pierre où on ne l’auroit pas foupçonné ; mais lorfqu’accidentellement il fe colore en rouge , en prenant une petite portion du fer de l'horn blend:, la mafle d'apparence homogène femble fubitement changer de nature & devenir un vrai granit, quoiqu'il n’y ait que la couleur & la tranfparence dp feld-fpath qui aient changé, à d’une mia: à k ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 257 d'une cohéfion forte , qui cède tout-ä-coup, & en multipliant fes fractures sèches, on les réduit en frigmens anguleux & enfüuite en poutlière; les mafles de trapp rendent aflez fouvent un fon femblac e a celui du bronze que le choc ne tire jamais des blocs de roche de corne. Les roches.de corne font ordinairement fi molles qu’elles ne donnent point d’étincelles avec le briquer. Leur tiflu eft lâche, leur caflure inégale , Leur grain rerreux ; mais elles ont une efpèce de ténacité qui s’oppofe aflez efficacement à leur rupture, & qui rend fouvent difficile leur réduction en pouilière , quaud on les pile dans un mortier (1). L’odeur terreufe ou argileufe eft un des caractères employés le plus ordinairement pour difcerner les roches de corne ; cependant toutes ne la donnent pas, & cette efpèce de pierres ne la pofsède pas exclufivement, quoiqu'elle l’exhale plus fréquemment qu'aucune autre (2). La couleur grife de la pierre réduite en poudre, foit par la raclure, foit par la contufion, quelle que foit fa couleur naturelle , a été donnée encore comine caractère particulier dela roche de corne; mais fur touces les pierres d’une couleur obfcure qui ne font pas d’une extrême dureté , la raclure produit le même effet; fur le trapp comme fur les autres : à moins que la poudre ne foit formée de perits fragmens de criftaux , qui fous le moindre volume confervent encore l’intenfité de teinte due à une agrégation ferrée. Le trapp ne perd pas ordinairement fa couleur par la calcination , fi elle n’eft pas long-tems continuée ; la roche de corne noire change la fienne en brun, prefqu'aufli-tôt qu'elle éprouve l'imprefion d’un feu ouvert. La chaleur obfcure, fans accès de l'air qui produit la calcination, ne porte aucun changement fenfible dans la couleur, la dureté & la denfité de la plupart des trapps, lorfqu'elle n'arrive pas au degré qui en opère la vicrification; mais elle accroît l'intenfité de couleur du plus grand nombre des roches de corne, augmente & leur dureté & leur pefanteur fpécifiqué , en leur faifant éprouver un retrait fouvent aflez confidérable ; elle change l'afpe& de leur grair , le genre d= leur caflure, fans cependant leur enlever l'odeur argileufe dont elles font douées. Quand il s’eft trouvé quelques bourfoufflures où quelques cavirés dans les mafles de ces deux pierres, celles du trapp font ordinairement PR TT os LEE TEEN Da EU ESC UE LE EAU LE MIE Se onu hante (x) C’ef ce genre de ténacité qu’on éprouve quand on triture cette pierre dans un moriter, & que l’on a comparé à celle de la corne, qui lui a fait donner (à d'nomination. (2) Cette odeur terreufe que lon attribue à l'argile ne dépend pas d'elle uniquement, car dans fa pureté elle ne la donne pas’; il paroït qu'on ne l’obtient que lorfque largile ef mêlée à une portion de terre de magnéfe , & à de la terre ferrugineufe dans un certain état d'oxigénation, , Zone I, Pur. 1, an 2°, GERMINAL, KE 258 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE remplies de fpath calcaire pur ; celles de la roche de corne outre le fpath a caiçaire contiennent fouvent de la ftéatite verte très ferrugineufe (1). pe me (1) Les pierres de ce genre qui renferment des globules de fpath ealcaire & de ftéatire , vnt été nommées roches glanduleufes , S'axwm glandulofum ; Mandelfleir en allemand, en anglois Toadffone, ou pierres de crapaud , à caufe des protubé- raaces qui s'élèvent au-deffus des furfaces, lorfque les globules réfiflent plus à la dsfruction que la bafe qui les contient. On les à auffi appelées variolites du Drac, pour les diflinguer de celles de la Durance, dont elles différent beaucoup. L’exiflence du fpath calcaire globuleux dans ces roches préfente un problème lithologique aflez difficile à réfoudre, d’autant qu’elle peut dépendre de diverfes caufes. D'abord, avant la coagulation de la malle, & dans le tems que les matières différentes pouvoient encore exercer librement leur tendance à l'agrégation, la terre calcaire fimplement mélangée avec la pâte zuroit pu { raffembler autour de certains centres d’aétivité, & s’y groupper par les mêmes moyens qui ont formé les criflaux de différente nature qui fe trouvent fréquemment dans lesmêmes pierres; j’ai vu quelques roches de corne de Tofcane dans lefquelles quelques petits points calcaires , rayonmans , femblables à des étoiles , indiquoient ce genre de raffemblement ; mais ils n’y prenoient pas la forme globuleufe , ils ne laifloient pas leur moute dans la bafe, au contraire ils faifoient parfaitement corps avec elle, & dans les contours de ces petites taches , leurs molécules étoient entrelacées enfemble ; & ce qui me fait douter que ce foit à cette caufe que l’on puifle rapporter la formation ordinaire des glandes du Toadflone , c'eft qu’un reflerrement plus parfait des molécules du fpath calcaire fur elles-mâmes, tel qu’il Pauroit fallu pour que le petit corps qui en auroit été conftitué püt fe détacher, en laïflant fon empreinte dans la matière qui l’auroit con- tenu , annonceroit une grande force d’agrégation , laquelle auroit sûrement imprimé au fpath calcaire quelques-unes des formes criftallines qui lui font propres; de même que nous Jes voyons prendre aux fchorls, aux feld-fpaths, & aux autres criflaux inclus dans la même pâte , & qui ne s’en détachent, en y laïffant leurs moules , que lorfque des faces liffes, produites par une criftallifation plus parfaite, ont préparé des lignes de divifion , fur lefquelles Ja féparation fe fait fans effort. Or, la forme globulaire n’eft point une de celles qui appartiennent au fpath calcaire ; & fi celui qui eft dans ces pierres n’avoit pas dû s’y modeler für un moule déjà préparé , ilaureit pris fans doute la forme rhomboïdale , ainfi que l’affe@te le fpath compofé, dit Bitterfpach , formé par la combinaifon des terres calcaires & magnéfiennes, lorfque les criftaux de celui-ci fe trouvent inclus dans une roche de corne talqueufe ; ils y font ifolés entr’eux , parfaitement configurés, & on ne peut douter que leur agré- gation régulière ne foit l’effet de l’attra&tion qui raffemble les parties fimilaires, quand elle peut agir avec liberté. D'ailleurs dans les roches glandulenfes, les globules de fléatite qui accompagnent fouvent celles de fpath calcaire , & dont la formation contemporaine doit être rapportée à la même caufe , ne font sûrement pas l'effet d’un femblable genre d’attraction ; car non-feulement les molécules talqueufes sont point pris entr’elles un ordre régulier , mais même fouvent , elles font à peine aglutinées enfemble; ce qui prouve qu’elles étoient privées de toute tendance à Tagrégation , à laquelle il faudroit cependant bien attribuer auffñ leur raffemblement., fi on affignoit cette caufe aux glandes calcaires. ILrefte deux autres moyens pour expliquér la formation de ces fingulières roches ; Pun ef la préexiflence des globules qui auroïent été enfermés accidentellement dans 7 | la pâte. Mais f quelques pierres ont pu autorifer cette conjecture que j'ai développée ei dass mon catalogue de l’Ethna & qui n’eft pas récufable pour toutes lescirconflances, à " . 4 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. ‘259 Les trapps & les roches de corne fe trouvent ou en grandes mailes compactes difpoléés en bancs parallèles de différente épaifleur , ou bien oo, je-conviens moi-même qu’elle r’eft point admiffible pour la majeure partie des roches glanduleufes de cette efpèce ; ainfi que Faujas le remarque très-bien , lorf= : qu'après avoir rapporté mon opinion, il dit: Les Toudffones du Derbyshire, La plupare de ceux qu’on trouve dans Le rorrent du, Drac, près de Grenoble’; fonz Jiriches en fpath calcaire, Les globules y font fi rapprochés € fi mulripliés , ils Sonic auf quelquefois fi perirs & fe irréguliers, & en mème-tems difféminés d'une manière Jf£ uniforme dans La plupure des morceaux, qu’il ef? difficile alors d'admettre que ces petics grains, que ces points de fpark calcaire aienr ére‘roulès & arrondis, avant d'avoir été enveloppés dans La murière du trapp. Voyez l'Efat Sur les roches de Trapp. L’autre moyen eft la préexiflance des moules , dans lefquels le fpath-calcaire s’eft raflemblé, & par conféquent l’exiftence d’un grand nombre de cavités fphériques, forméss dans la piérre, prefqu'au moment de fa coagulation. Cette dernière con- je&ure qui paroit la plus vraifemblable , pour la plupart des pierres de ce genre, les rapprocheroit encore beaucoup d:s laves poreufes avec lefquelles elles ont déjà des fimilitudes fi nombreufes, qu’il faut toutes les dénégations que peuvent donner les circonftances locales pour être perfuadé qu’elles ont une origine différente. Ces bour- foufflures ne peuvent s'être faites dans les unes comme dans les autres que par lPexpanfon d’un fluide élaftique qui @ (eroit gonflé dans une pâte affez réfiftante pour empècher l’afcenfon & l’entier dégagement de la bulle d’air, laquelle refltant dans Ja mafle jufqu’à fa confolidation, empêche un affaiffement qui détruiroit les cavités à melure qu'elles fe formeroient. Ce dégagement d'air ef très-commun dans les matières ramollies par le feu; mais quoiqu infiniment plus rare, il n’eft pas impofñfible dans celles qui ( coagulent ou par defléchement , ou par l'effet de la contra@tion fur elles-mêmes. J’ai trouvé dans les fédimens des eaux de Saint-Philippe en Tofcane des pierres dans lefquelles le développement d’une dernière portion de gaz , dont le départ faifoit cefler la diflolution de la terre calcaire , avoit produit des cavités: les unes étoient fphériques , femblables à celles des laves , lorfque la bulle d'air avoir été forcée de relter dans Ja male ; les autres étoient tubulaires, parallèles entr’elles , & fi rapprochées que la malle ainfi criblée , & comme cloifonnée reffembloit à certaines madreporites ; & elles s’étoient form£es de cette manière , lorfque la bulle en s’élevant pour. {ortir d’une mafle moins confiftante, l’avoit traverfée dans toute fon épaifleur, &' avoit laïflé vuide l’efpace qu’elle avoit parcouru. ( Peut-être eft-ce à la même caufe que l’on doit la variété de la mine de fer limoneufe, dite criblée, rafen- . £ifenflein , par les allemands, parce qu’elle eft traverfée par des cavités tubulaires - que l’on a voulu expliquer par des racines d’arbres qui fe feroient détru’tes dans le minéral folidifié, après l'avoir traverfé étant encore tendre. ) On peut donc fuppoferun femblable dégagement d’air'dans certaines roches argileufes , au moment de leur co.- gulation, & Jui attribuer la formation des cavités , qui ont enfuite été remplies par le fpath calcaire & la ftéatite que linfiltration y a porté poftérieurement , ainf qu’elle en a placé dans les bourfouflures des laves, De même ont dû aufli fe former quelques petites cavités également fphériques , remplies ou de quartz ou de calcédoine , que l’on trouve dans quelques porphyres, plus particulièrement dans l’ophite antique ; roche qui cer- tainement n’a aucune relation avec les feux fouterrains: Cette fimilitude d’effets, cette reflemblance des produits des deux voies oppofées prouvent la nécefité d'employer une févère critique dans l’examen de toutes les circonftances locales, lorfqu’on veut déterminer la nature des pierres qui fe préfentent avec certains car:@ères ambigus, Tome I, Part. T, an 2°, GERMINAL. Kk 2 { 7 260 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ils prennent graduellement la texture fiflile fi commune parmi les matières de cette époque; ou bien encore ils rempliffent de grandes fentes , & forment des filons ftériles, qui traverfent dans tous les fens des montagnes compofées de roches antérieures aux précipitations argilo-ferrugineufes. Mais fi les trapps dépendent prefque toujours des montagnes produites par les dépôts immédiats de la grande diffolution , les roches de corne fe trouvent moins rarement parmi les montagnes fecondaires ; & elles repofent même quelquefois fur des couches calcaires coquillières, où elles paroiflent être arrivées après avoir été remanices par les eaux, & femblent y avoir été portées à la même époque & par le même agent, qui a également placé beaucoup de ferpentines fur des bancs calcaires & qui peuvent avoir une origine totalement différente de celle qu’on feroit tenté de leur attribuer. : - Maïsil eft d’autres pierres glanduleufes , qui ont à-peu-près les mêmes bafes que les précédentes, & qui doivent leurs nodus de nature diflérente , aux feuls accidens de l'agrégation. On les nomme variolites ,à caufe des protubérances hémiphériques , d’une couleur ou delavée ou livide, dont leur furface eft ordinairement chargée. Les petits corps globuleux qui les occafonnent fe font diflinguer du refle de la pâte, autant par une contexture particulière que par une majeure dureté , & par une teinte différente ; ils font ordinairement firiés du centre à la circonférence , & ils ont des cercles concentriques avec des nuances diflinétes. Ils font fi intimement unis avec leur bafe , qu'ils ne peuvent en être extraits fans fra@ure, & tout indique qu'ils fe font formés à la manière des criflaux par le raflemblement de molécules particulières autour de quelques centres. De ce genre font les variolites de la Durance dont la bafe eft une efpèce dé trapp & dont les globules fe comportent au feu comme le feld-fparh. Le centre de toutes les glandes ef occupé par de petits points métalliques, ou pyriteuxe k Avant d'abandonner ce fujet qui auroit pu faire à lui feul l’objet d’un Mémoire particuler, je dois faire mention des pierres glanduleufes que j’ai trouvées en Corfe, principalement dans Ja vallée du Nido, & qui ont pour bafe le pétro-filex. Aucunes ne m'ont paru ni plus curieufes , ni plus inftruétives. La pâte très-fine qui fait le fond de la mafle eft de différentes couleurs, ou blanche, ou grife, ou rouge, ou brune, Les globules dont on fuit l’accroïflement depuis le moment, où ayant un diamètre, Bla ; d’une demi-ligne , ils commencent à être apparens , jufqu'à ce qu'ils aient acquis près d’un pouce de groffeur, font ordinairement noirs, d'un afpeët de corne quelquefois bruns ou rouges, mais toujours d’une teinte différente de la bafe. Ils font flriés du centre à la circonférence, & ont prelque toujours pour point central un petit crifial de feld-fpath, ou un grain de quartz. Quelquefois la glande n’eft pas complettement formée, fa place eft feulement marquée par la tache circulaire au'ous du grain central. La plupart de ces glandes adhèrent forrement à leur bafe, em faifant parfaitement corps avec elles ; quelques-unes, & ce re font pas celles flriées,, peuvent fe détacher & y laïfler leur empreinte. 11 femble que ce foit un mélange de fléatite qui favori(e leur féparation. Ces globules qui ne font pastoujours plus durs que Ja pâte qui les renferme , fe comportent au feu comme le pétro-filex , & ne paroiflent différer de leur bafe que par le genre de contexture qu’une agrégation particulière eur a fait prendre. 4 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 261. maritimes; cependant ni dans la roche de corne ni dans la ferpentine, . je n’ai trouvé de foffiles. l Le trapp & la roche de corne ont une, tendance très - marquée à affecter dans la ruprure de leur mafle la forme rhomboïdale; mais cette manière de fe déliter eft plus ordinaire encore au trapp qu’à ls roche de corne, & la difpoftion de fes fentes indique prefque toujours certe forme , avant même que les bancs n’aient fouffert aucune altération ni déplacement. Heroes Bit | Quelquefois ces deux roches renferment beaucoup de grains pyriteux , ou bien la pyrite y eft mélangée, comme fi elle avoit été pêtrie avec la pierre ; très-fouvent aufñi elles contiennent , en grande quantité, des petits grains de mine de fer grife, qui deviennent apparens par le luifant particulier qu'ils prennent lorfque les furfaces font polies, Les acides agiflent plus aifémenc fur les roches de comme que fur les trapps, parce que, outre les terres qui y fonc libres de combinaifon , le fer, Les terres argileufes & magnéliennes étant en très-grande furabon- dance dans la compoñtion font moins enchaînées entr’elles;.&.cèdent d'autant plus facilement à l’action de tous les agens qui ont la faculté de faire impreflion fur elles. L'effervefcence y fait aufli découvrir quelque- fois de la terre calcaire libre. ; 3 C'eft par la même raifon que la décompofition fpontanée ‘attaque plutôt les mafles de roches de corne, expofées aux influences de l'atmofphère , & qu'elle y a des progrès plus rapides que fur celles de trapp. L’écorce décompofée de ceux-ci. eft ordinairement grife; celle des roches de corne eft communément brune ; & le fer accumulé dans quelques païties , aux dépens des autres, forme quelquefois dans leur intérieur des couches concentriques & des efpèces d’arborifations. J'ai vu des monticules compofés de roches de corne entièrement altérées, & qui fe brifoient au moindre choc; on les appeloit pierres pourries, dénomination qui exprimoit bien leur état.  Quoique les criftaux ifolés & diftin@s foient un peu moins communs dans les trapps que dans les pétro-filex, moins fréquens encore dans les roches de corne que dans Les trapps, cependant ces pierres fervent de bafe à un aflez grand nombre de porphyres ; mais les trapps , qui par Vordre des tems de la précipitation, ainfi que par leur pofñtion dans les montagnes , peuvent être regardés comme intermédiaires entre les roches granitiques & les roches de corne, contiennent dans leur mêlange plus de molécules de feld-fpatb ; auffi les criftaux diftinéts de cetre fubftance y font-ils plus communs que dans Les roches de corne; & les bafes de tous les porphyres verds.à grandes taches, dits ophres, peuvent être confidérées comme des trapps , ainfi que fa bafe def variolites lorfqu'elle n’eft pas de pétro-filex. Les criftaux qui abondent le plus dans les roches de corne font céux de horn-blende. D'ailleurs 252 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE lune & l’autre de ces pierres renferment quelquefois des grains diftincts, de quartz, de*mica”, de fchorl ; de’ grénats , &C, Je le répérerai encore, ces roches renferment fouvent des lames 8c' des criftaux, foit de fchorl , foit de horn-blende, foit même de feld- fpath que l'on n'y diftingue pas, même en confidéranc les caflures les. plus fraîches, à moins qu'on ne cherche à les faire chatoyer , en les préfentant au grand jour ou au foleil, car alors on apperçoit les écailles , ou les faces des criftaux par un luifant que ne donne pas le fond de la pierre, toujours d'afpect terreux. Mais fans rappeler tous les autrés moyens d'obfervations par lefquels on peut parvenir à découvrir Pexiftence de’ces petits corps hétérogènes, cachés dans la pâte, tels . que Pufure des furfaces qui les laifle en relief, la décompofirion fpon- tanée, & la calcination qui altèrent les couleurs de la bafe, Le poli qui eft d'autant plus brillant qu'il porte fur des parties plus dures & plus denfes, je dirai que la feule immerfion dans l’eau produit fouvent le même effet , & fait reffortir Les petits criftaux ou même leurs ébauches, , abforbés naturellement dans le fond de la roche & confondus par leur couleur umiforme. : Quelquefois dans la pâte de la roche de corne, il paroît s'être faie un commencement de féparation entre Les fubftances différentes qui fe rencontroient dans la mafle ; Les molécules de horn-blende ou de fchorl paroiflent s’être un peu raffemblées fur elles-mêmes, mais point aflez pour prendre une agrégation régulière, ni pour indiquer aucune tendance à la’ criftallifation. Cépendant les places, qu’elles occupent ont une couleur plus foncée , elles font plus dures & reçoivent par le poli un luftre plus éclatant, que le refte de la pâte, ce qui produit fur les furfaces polies de petites taches fouvent rondes , ou bien entrelacées enfemble , d'une à deux lignes de diamètre, plus ou moins multipliées; fur les furfaces expolées à l’ufure ou aux intempéries, on voit de petits reliefs irréguliers & des enfoncemens inégaux. Lorfque des mafles font attaquées par quelques caufes de décompoñtion qui pénètrent leur intérieur , elles fe défont en petits morceaux, auxquels il refte encore de la dureté. De pareilles mafles paroîtroient un mélange du trapp & de la roche de corne qui auroient été empâtés enfemble, & nous les verrons paroître dans les volgans pour produire Les laves tigrées, pointillées , & ‘craveleufes, à ï J'ai dit que par un amoindriffement progreffif dans la orofleur du grain il y avoit des roches granitiques qui venoient fe confondre dans ces roches argilo-ferrugineufes , d’apparence homogène. Ce font celles compofées de feld-fpath & de“horn-blende noire qui dégénèrent en app; Celles compolées de feld-fpath & de horn-blende verte, ou pietre de corne fpathique , aboutiffent aux roches de corne. J'ai dic aufi que par l'effet des mélanges qui venoient progreflivement dominer dans nr» w | - ET D'HISTOIRE-NATURELLE. "263 les matières néceflaires pour les conitituer, l’une. & l’autre. de. ces elpèces de roches fe réunifloient à une infinité de pierres , foit fimples, foir compofées ; mais les tranfitions vers les fchiftes qui dégénèrent en ardoifes,, font plus fréquentes pour les trapps ; celles vers Les ferpentines font plus ordinaires aux roches de corne (1). La pierre talqueufe verdâtre, nomniée chlorite par M. Werner, & qui fer de gangue auxtourmalines ‘du Zillefthal, & en Corfe à des grains de fer noir octaèdre , eft inter- médiaire entre la roche de corne & les talcs ; & c’eft dans fes fentes que l'infiltration place le ralc criftallifé, avec de jolis criflaux de grenats tranfparens , parfaitement femblables par la couleur à l'hyacinthe. Si malgré tous les contraftes que j'ai cherché à établir pour fournir des caractères d’après lefquels on püût diftinguer les trapps des roches de corne, je me vois forcé de convenir que les deux efpèces ont certains rapprochemens, dans lefquels il eft bien difficile de ne pas les confondre; fun fimple relâchement dans la cohéfion du trapp luiOn voit en Tofcane de fréquens exemples de ces paflages de la roche de | corne à la ferpentine, À Pierro- Mala, fur le haut des Apennins , à droiteide la route » de Boulogne à Florence, il y a une montagne qui préfente tous les genres de … gradations entre la ferpentine & la roche de corne, & le paflzge du grain terreux de » celle-ci à la contexture écailleufe de l’horn-blende ou corneus fpathofus. Cette “ roche de corne d’un fond noir tacheté de points blancs & verds a été prife pour une » lave par plufeurs naturalifies , entr’autres par M. Ferber. k . . . 1 La fuite au mois prochain, D 264 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE SES OBSERVATIONS Sur le Wisriol natif de Magnélie , ou Sel catharäique amer ; Par B.G. SAGE. Qssav ES pierres calcaires font fufceptibles d'efflorefcence de vitriol de magnéfie, ce qui annonce que la plupart de ces pierres con- tiennent de la terre magnéfienne. On peut accélérer le développement ou la formation de ce fel par la réunion du plâtre & de la terre calcaire magnéfiée, comme l'expérience fuivante le fait connoître. Ayant fait bâtir une falle au nord fur un rerrein créracé , les matbriers firent leur forme pour recevoir les carreaux de pierre de liais & de marbre noir avec di plâtre & plus de moitié de bouzin, où pierre calcaire friable devenue pulvérulente à l'air. En moins de fix mois les carreaux de pierre calcaire parurent tachés & effleuris, Je fis laver ces carreaux qui fe couvrirent au bout de quelques mois d’une efflorefcence blanche, je la balayai , & j'en rétirai une livre. Cette falle offre une furface de vingt pieds de long fur quatorze de large. Ayant laiflé certe falle fermée pendant l'été , de manière qu'elle ne ‘recevoit le jour que par des perfiennes, l'efflorefcence reparut au point que je retirai tous les moïs de cinq à fix onces de ce vitriol de magnéfie en efflorefcence , laquelle après avoir été leflivée, filtrée , évaporée , a 2 A4 produit par le refroidiffement du vitriol de magnéfie en criftaux prifma- M tiques tétraèdres ttonqués, Si l’on defSèche ce fel à une douce chaleur , À ” il y perd la moitié de fon poids, Ce vitriol de maonélo mis fur-les charbons ardens, bouillonne , fe M bourfouffle & fe tourmente comme la zéolite; expofé à l’activité du feu ms du chalumeau, il prend une teinte verdâtre phofphorique, 4 _ASTRONOMIE;" ke H it ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 26$, EN AS T R'O'N:O MI'E: Par JÉRÔME LE FRANÇAïS (LALANDE), de l'Académie des Sciences de Paris , de celles de Londres , de Péterfbourg, de Berlin, de Strockolm , de Bologne , &c. &c. Infpeëteur du Collège de France, & Direéteur de PObjérvatoire de l'Ecole Militaire : croifième édition revue &. augmentée. S£EconD ExrTrAIT par J.C. DELAMÉTRHERIE, De la Figure des Orbites planétaires. L ES premiers aftrônomes fupposèrent que les mouvemens des planètes fe faifoient dans des cercles ; mais ils s’'apperçurent bientôt que leurs mouvemens étoient tantôt plus prompts, tantôt plus lents; ce qui leur prouva que les orbites n’étoient point circulaires, Ils fupposèrenc que la planète ( fig. 2) éroit portée fur un petit cercle qu'ils appelèrent épycicle E , lequel étoit tranfporté lui-même fur un grand cercle F: d'autres fupposèrent que la terre n'étoit pas au milieu ou au centre du cercle ; ce qui formoit l'excentricité des orbites planétaires. Kepler s'attacha avec un foin tout particulier à l’examen de, cette qgueftion ; les obfervations de Tycho fur la planète de mars lui procu- rèrent le moyen d'en dérerminer les diftances dans les différens points de fon orbite : ce qui lui prouva que les orbites étoient elliptiques, & lui donna une explication plus naturelle de tous les phénomènes célefles, en 1618. Il chercha enfuite à déterminer les diftances moyennes des planètes au foleil ; & il trouva, pour Mercure 38806; pour Vénus 72413 ; pour la Terre 100000 ; pour Mars 152349 ; pour Jupiter 520020; pour Saturne 951093 ; ce qui donne à-peu-près les nombres füuivans plus faciles à retenir 4, 7, 10, 15, 52, 95, pour exprimer les diftances des planètes au foleil. té : Il combina long-tems ces rapports pour y trouver cette harmonie célefte dont avoit parlé Pythagore. Enfin , il trouva ces fameufes loix u’on peut regarder comme deux des principales de l’Aftronomie. I° Loi. Les carrés des tems périodiques des révolutions des planètes font comme les cubes de leurs diflances. Par exemple, la diftance de la terre au foleil eft à celle de Jupiter au foleil comme 10 eft à 52. Leurs cubes font par conféquent comme 10 eft à 1407. Tome I, Part, I, an 2°, GERMINAL, LI LS 266 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Or, les durées de leurs révolutions font 36$ + jours , & 4332jours?, dont les carrés, en négligeant Les derniers chifres, font encore comme 30 à 1407, ou comme 1 eft à 141, dont le rapport eft le même de part & d'autre, puifque le carré du tems périodique de Jupiter eft 141 fois qi grand que le carré du tems périodique de la terre , & que le cube de a diffance moyenne de Jupiter au foleil eft 14 fois plus grand que le cube de la diftance moyenne de {a terre au foleil. Les mêmes calculs faits pour les autres planètes & leurs fatellites , ont fait voir que certe règle étoit générale. MT Cependant en examinant la quadrature de Mars & les digreflions de Mercure en 1786 , Lalande a cru reconnoître qu’il faudroit diminuer un peu les diftances, de manière à changer l’élongation de Mars d’une demi-minute. Laplace par les calculs de l’attraétion trouve dans les diftances de Jur tee & de Saturne quelque différence relativement à ce que donne la loi de Kepler. , La diftance de Jupiter eft felon fa théorie $2028 , tandis que la règle de Kepler dorne ç:012. La rè: e de Kepler donne pour la diftance de Saturne 95407, tandis qu'on la trouve 05379, en la déduifant de la révolution obfervée & corrigée par les inégalités de ces planètes. Ces petites inégalités pourroient dépendre des attrations réciproques, & de la réfiftance qu'offre l’éther ainfi que l’atmofphère du foleil. II Loi. Les aires des orbites planétaires font proportionnelles aux tems employés à les parcourir. Kepler continuant fes recherches trouva cette feconde règle qui n’eft pa$ moins fameule que la première, que les aires des orbites planétaires font proportionnelles aux rems ; C'eft-a-dire, que le mouvement de Ja planète eft d'autant plus jent, qu’elle eft plus près de fon aphélie; & d'autant plus vite, qu'elle eft plus près de fon périhélie : par conféquent dans le même efpace de rems elle parcourt un plus grand arc de fon orbite au périhélie qu'à l’aphélie : ce qui donne égalité de furface pour les deux feéteurs S AM & SN P (fig. 3) dans un même tems. Le mouvement horaire du foleil à l’apogée , ou l’efpace qu’il parcourt en uue heure moyente, paroît être de 2’ ! Le diamètre du foleil apogée eft 31° 31/ , & au périgée de 32° 36//. Or, 324 36/7 21132 o/B3"e 21728" Ainf le mouvement horaire du foleil devroit être en éré 2’ 28//. Cependant le mouvement horaire du foleil en été n’eft réellement que de 2! 23//, Ces 5” de différence prouvent le rallentiflement réel de la virefle dans fon aphélie. On démontre la même vérité par les loix du mouvement: en forte que ET D'HISTOIRÉ-NATURELLE. 267 cette feconde loi de Kepler eft reconnue pour auf vraie que [a première. } Ÿ Les planctes & les comètes décriroient donc des ellipfes régulières fuivanc ces deux loix de Kepler, fi elles n’obéifloient qu'à la force qui leur a été primitivement imprimée pour leur donner le mouvement de projection en avant , & à l'artra@tion du foleil, Mais elles agiflent enfuite les unes fur les autres; & ces attractions particulières ou perturbations caufent des inégalités dans ces mouvemens, De l'équation des Orbites planétaires. 4 P En parlant de l'équation du foleil (ou plutôt de la terre ) nous avons ” dit que cette équation exprime la différence du mouvement vrai, au : mouvement moyen , ou de la longitude vraie à la longitude moyenne, Toutes les mr ont de pareilles équations. En voici les quantités fuivant Lalande : Mercure iais ess lererale els te ce Dre 23° 40’ o” a RS ee COR PAT UE DT AU LA RER [e] 47 20 La Terre (ou le Soleil)... .....:., 21 $$ 36 $ Mars .,. » sas tela olu Me ee see 1107 40! 40! Jupiter. nor eos neseser ses À * 30 33 3 Satume ......ess sous. 6 20 42 (HHerfchel ts Rd EN TROT $ 27 16 Ces équations font ur peu changées par les forces perturbatrices des planètes. Voici les quantités de changemens de r'équauion des planères en un fiècle que Lagrange a dérerminées: Mercure + 2" 16. Vénus — 24" 68. La Terre —17" 66. Mars + 37° 08. Jupiter + 56" 26. Saturne — 1 50 60. Herfchel 11" 11. De l'excentricité des Planètes. L’excentricité d’une orbite planétaire eft la diflance CS au foyer S de Porbite où on fuppofe le foleil ( fg. 3 ). : Et le rayon vecteur d’une planète eft Le rayon S M tiré du centre du foleil S au centre de la planète M. Nous ne pouvons entrer ici dans les calculs néceffaires pour fixer l'excentricité de chaque planète. Nous allons feulement donrer les rélultats de ces excentricités, qui font toutes rapportées à celle de la terre dont la diftance moyenne eft fuppolée 100000. Excentricité de Mercure...,........6.. 0554 deiVERUS CARTE 498 de la Terre (ou du Soleil) . . « sim 168,395 TomeI, Pars, 1. an 2°. GERMINAL. L12 568 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE de Mars....... 1... 2 141837 de Jupiter............s.e 250133 de Saturne. +. se senc eo» else #5 3640,42 ; de’ Hérfchel. 4... 214 000804 IL faut doubler cette quantité pour avoir la différence entre la moindre diftance d’une planète au foleil, à fon périhélie, & fa plus grande diftance dans lPaphélie. Les excentricités des planètes ne font pas conftantes. Elles éprouvent des variations par Les forces perturbatrices, c’eft-a-dire, par les attractions particulières des planètes les unes fur les autres. De la longitude moyenne des Planètes 6 de leiirs époques. Les aftronomes fe fervent de la longitude moyenne des planètes au premier, janvièr pour drefler les Tables des époques. Ainfi l'époque d’une planète eft fa longitude moyentieau commencement de l’année, h s Les époques employées dans les Tables‘aftronomiques font pour le premier janvier, à midi tems moyen à Paris, lorfqu’il s’agit des années biflextiles ; mais dans les années communes on emploie le midi du jour précédent ou du 31 décembre. DURE PO è Par exemple, on trouve l'époque du foleil ( c'eft-à-dire , de la terre) pour 1750 par le moyen de l’obfervation des équinoxes: Certre époque eft fa longitude moyenne le 31 décembre 1749 au midi moyen. Voici fa quantité & celle des autres planètes pour la même année 1750. TUE Epoque de Mercure ..,.7.....,..+8"#"13°11/15" de Vénts SAR MR Pr 16 20 48 de la Terre ts à JL MG 0 104 0 345$ de Mars. ironie limites iii: ON21058 147 de. Jupiter ........+...%.:. O 3 42 29 de Saturne ........,.+,44.. 7; 21 20 22 Du mouvement de l'aphélie des Planètes, Nous avons vu que la terre dans fon mouvement annuel elliptique étoit tantôt périhélie, tantôr aphélie ; & que ces points changeoient tous les ans de 62" 15 par une petite progreflion dans la ligne des apfides, L’aphélie des autres planètes éprouve un pareil mouvement. Ce feroit trop long de rapporter ici les obfervations qui conftatent ces mouve- mens, Nous ne donnerons que les réfultats. 4 VE D re SR " restenitees Ans ARR re LR PE GS ; RS nt à ET D'HISTOIRE-NATURELLE, : 269 Mouvement annuel de l’aphélie RENAN dsl ae idee site eine e'es, 190% UN A OR ME C o IS RG LE denlaglentess 8 UNS due le He Mars Le M Net A Ie rate) dioiettele 77 dé Jupiter. 24 3%, à met ha ses 56:73 (a CE Er LE PO AE AE ic PE ES dé HEC RORM EN ARR LOTERIE LE Re Il eh faut ôter jo” qui eft le mouvement des équinoxes, pour avoir le mouvement réel des aphélies par rapport à un point fixe. Ce petit mouvement de l’aphélie eft dû aux perturbations , c’eft-à- dire, à l'attraction qu’exercent les planètes les unes fur les autres, De la durée des révolutions des Planetes. Nous avons rapporté le tems que chaque planète met à faire fa révolution tropique, c'eft-à-dire , à revenir correfpondre au foleil ; Ainf que le tems qu'elle emploie à faire fa révolution [ydérale, ou à revenir correfpondre à la même étoile. La troifième révolution eft l'anomaliftique, ou le tems qu’elle emploie à revenir à fon aphélie. Lalande a joint ici une Table de la révolution diurne de chaque planète, c'eft-äi-dire, de l’efpace qu’elle parcourt dans un jour de la terre. [l faut divifer fon orbite par Le nombre des jours qu'elle emploie à la parcourir. Mercure. «4 ss soesoseuse 4 6/32" 57 Vénus ......,....l.44. 32% 11: 36 7 80 La Terre{oule Soleil)....... o so 8 33 IArS ET ee reel te ete tite ele Se 31 26 6$ Jupiter, à 4.00 see ae de 459 26 DARUENC re lee e te net e eee Late a DIAO\r SO Henfene line ar TETE NU RE Ch Er, En combinant ces mouvemens avec les diftances au foleil en lieues, on trouvera facilement l'efpace qu'elles parcourent dansüne heure , ou * dans une minute, Voici la viteffe de chaque planète par minute, réduite en lieues, MMETCURE ee nee dalle pee so de aie die e1007 neue MERS ee bel ete aie elaosla ersier 408 PARerte AR PL ce ME ete AIT \ Sa 4 14 ” + so JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE La Lee UNE Se OUR of he RSC Ta Mars. lenele oiae eo late eieinte ateeiete tels eee N3 507 Jupiter se. seseseseesssusese 102 Saétumne save eat see os deb Ferfchek:...2.0 11.100 iles ratele taie se CS La vitefle diurne ou la virefle de rotation de la terre eft telle pour un poinc pris fous l'équareur, que ce paint parcourt 23% toiles par feconde ; c'eft à-peu-près la viteffe d'un boulet de canon de 24 livres de balle, qu'on fuppofe parcourir 250 toiles dans la prem ère ‘econde, Les mouvemens diurnes de chaque jante ont déduits des mouve« mens féculaires par rapport aux équ'noxes, En voici les quantités. Mercure. ....,.-.. : 260) 4° "4" 207 A 0 VEN A EX LR ÈE dt 10 #2 15 La Terre (le Soleil}, :.. 341010 OA, 0 MTS EN PR ES dE RES D 142 10 Jupiter a AIG SE Da NUE 6 17 33 Sarurne este cela lai ie en ANS DU 7 0) Héchel So EE RE re g $1 20 De la longitude du nœud de chaque Planete. Le foleil feul, eu plus exaétement la terre, eft toujours dans Pécliptique. Toutes les autres planètes coupent l'écliptique deux fois: la première pour aller au nord de ce cercle, & la fecende pour aller au fud, Ce font ces deux points d’inte:fcdien qu’on appelle nœuds, Le rzœud afendant eft le point où la planète coupe f'écliptique vour aller au nord; & le zœud4 dejcendant eft celui où elle le coupe pour aller au fud. Lei La longitude du nœud d’une planète eft Ia diftance du nœud afcendant au point équinoxial. Cette longitude en 1750 étoir, fuivant Lalande, pour Mercure ER A reel MSN 208) 4 Vénus. 14.00.04 2040126048 Mas Me 6 0 2e 1 047 1100030 Jupiter .. ss soossssosse 3 7 $5 32] Saturne... pese. e.es 3 21 323 22 Herfchel sono reoeoseereevse 3 12 37 53 x 4) ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 271 Du mouvement du nœud des Planètes, Le nœud de chaque planète a un mouvement annuel par rapport aux équinoxes. En voici les quantités que donne Lalande : Pnlerchree ss ds dome raie cu N oh IN LE Rare Venus toner PSE Te Lol OR IDIETE D HR O) Le NS TE AI EE D RE Jupitersese nee teste seen es pes cs ee à 39 7 Sum a Messiaen ue A FETE ee SA A ETATS ter JL faut ôter chacun de ces mouvemens de $0” pour avoir les mouvemens téels par rapport à un point fixe. Ce mouvement des nœuds eft produit par les forces perturbatrices des planètes les unes fur les autres. De l'inclinaifon de l'orbite des Planètes. L'inclinaifon de l'orbite d’une planète eft l'angle que fait le plan de cetre orbite avec celui de l’écliptique. La latitude héliocentrique de cette planète, lorfqu'elle eft à 90° de fes nœuds, eft la mefure de cette inclinaifon, puifque la planète eft alors aufli éloignée qu’elle puiffe être du plan de l’écliptique, Ainf pour trouver l’inclinaifon de l'orbite d’une planète, il fufic d'obferver la latitude de la planète lorfqu’elle eft à 90° des nœuds , & de réduire cerre latiruds obfervée de la cerre ou géocentrique , à celle qu'on obferveroit du centre du foleil, où héliocentrique. Ainfi le 3 mars 1694, Mars étant à 89° de fon nœud, fa latitude étoic 3° 30’, d’où Flamftsed déduifit l’inclinaifon 1° $o’ 52”. Lalande dérermine pour 1780 les inclinaifons des orbites planétaires aux quantirés fuivantes : NtEreure se ARR MR Are d'ro’7 7. Vénus sue sens oses 3123! 3$ 1 1 2 INÉATS ED PA ele cela to telal ete) a tete Te ete st 10 18 56 SH re DENEIE dE Doc old h oo) a 29 fo HerfChel.. 4... 2 #01468;26 De la parallaxe des Planètes & de leur diflance au Soleil. Nous avons vu ailleurs comment on dérermine la paral]axe d'un aftre. Nous allons donc feulement rapporter ici quelle eft la valeur de la parllaxe de chaque planère, & fa diftance au foleil, La paraliaxe du foleil 8" 6, donne fa diftance moyenne 34357480 lieues, AUBIN eieiarateie late lala ele ele so - 272 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE : Or, cette diftance étant connue, il eft facile d’après la loi de Kepler ‘1 de trouver la diftance des planètes au foleil par le moyen de fa révolution. À Voici ces diftances rapportées à celles de la terre, . Mercure «sonner. a tete eat ate RATE 2 87 TOM fl Vienne se Rte 7 PA MEN ee ON 22 23 | GREC Ce PRE M TER AAA EN LA NES ice e+ Mars steri)ate nee atolels lle rise 6300 L Jupiter... .... .….... ss... resn 529279 Saturne ss cesse serons: 954072 4 Haies it un EN MR (eos és } Le calcul donnera facilement les diftances en lieues par le moyen de à celle du foleil rapportée ci-deflus. i Les diftances des planètes à la terre nous intéreffant plus particulière= pe ment, nous allons les donner féparément en lieues, Soleil. Diftance la plus grande de la terre au foleil 34934726 "°%% 5 Diftance moyenne... .....2. eus 34357420 ; Diftance la plus petite ....... «che 15700210 5 Mercure. Diftance la plus grande de la terre. ... 47657222 À Diftance moyenne..." 34357480 Diftance la plus petite ..:.......: 21057738 Vénus, Diftance la plus grande de la terre. . . . 59209365 Diftance moyenne . ..... pee "134357480 Diftance la plus petite ........... 95O559$ Mars. Diftance la plus grande de la terre. « .. 86707720 4 Diftance moyenne. ...........++ 32350240 Diftance la plus petite ....... stn.s:8047092700 Jupiter. Diftance la plus grande de la terre. ... 2130$C030 Diflance moyenne « «ses. 1780692550 À Diftance la plus petite. ......,.:.. 1443359079 fe) Saturne. Diftance la plus grande de laterre, ... 3621060200 il _ Diftance moyenne. . ss... 3277487290 ‘Diftance la plus petite. ..,........ 2035391240 j: ë. Herfchel. Diftance la plus grande de la terre. ... 693458240 À Diftance moyenne. ....,..,.+++ 6$9100700 Diftance la plus petite. serres. 0624743280 De ET D'HISTOIRE-NATURELLE, Du diamètre des Planetes. 275 Le diamètre des aftres fe méfure par les inftrumens, [es micromètres & héliomètres. Il varie fuivant que l'aftre eft dans l'aphélie ou périhélie, fi on le fuppofe vu du foleil. x Les diamètres des planètes font toujours rapportés à celui de la terre, qui, vu du foleil, feroit 17" 2. 2 ———_—_—_—— a ———_— Diamètres ? les plus | Diamètre Dim | PLanètes.| grânds -|àladiftance LP ds Diamètre. | Rapport à laterre. | qu’on du foleil, | S71eues. ! obferve. Le Soleil 324036037393 14 Tr 45 cent onze fois le | . diamètre de la | ; ; terre, La Terre 17,2 2864 L Le La Lure | 33 37 46561 : 782 0,2731 |trois-onzièmes du il diamètre de la - terre. Mercure 12 6") 1166 o,4012 |deux-cinquièmes. Vénas s7 16,547 2748 0,9593 |plus petit d'un 6 vingt-cinquième, Mars 27. 8,943 1490 ©,5199 !la moitié du dia- mètre de laterre, ‘U° Jupiter 40 3" 6,82] 3rirr | 10,862 [onze fois auff : grand. | Saturne 18 z 51,71| 28594 9,9830 [dix fois auf grand. Anneau de Saturne 42 6 40,65| 66719 23,294 |vingt-trois fois | auffi grand. Herfchel 4 1 14,52| 12410 4332 [quatre fois & un tiers, D ER 2 Du volume des Planètes, Le volume-des planètes fe déduit de l’eftimation de leurs diamètres, Voici ces volumes, celui de la terre étant fuppolé 1. Volume dû Soleil. ...... 1384462 “de Mercure ..,...............: de VÉNUS. led uts deslaTerre 553006 uns 2. noire de la Lune . donMars ie etes de COCO) + Tome I, Part, 1, an 2°. GERMINAL. 0,064558 0,8902$ I 0,02036 0,1406 | M 93 F 274 JOURNAL. DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Volume de Jupiter. ..... 1281 de Saturne ..... 995 de Herfchel. .....4.,.. ses. 80,49 Nous avons vu les volumes des fatellites de Jupiter. De-la denfité des Planètes. Les denfités des planètes étant fort différentes d'après l'indication que fourniffent leurs attractions, les mafles diffèrent des volumes, Voici ces denfités : Dénfité, du:Soleil 450 0 tee ce 028404 de Mercure LE Cri ent 04 2,583 ; de Vénus. .... as dote ete es diste eee! 1503179 de ANA Er ete eee El etes the le ce ES | He AUDUne toner lle brel ete 0,74200 de iMars PR RENE PR ee MOOD: déc Tepiter SR EN EEE .. 0,258 dé SAtuINE sc ee duos se ee ce elejonts cet O, 20422 de Herfchel. ..... SPA TUE ele ele het 0,2204 De la maffe des Planètes. : La mafle des planètes fe trouve facilement par leur volume & leux enfité, FRE Maffe du Soleil. .....7 351886 deMercure re RIRE SMEENn ee 0,1663 Ge VÉQUS ee at elles sb isie a mis he 01e 0,9500 dela Peso IHM A EN Se 1 de HW EURE An Gites + _ 0,015107 de Mars a eu MERE Re dar atette QUE | 0,102$ de JUPILER Ne Mine neAR eo ue dE 339,60 de Saturne... :.. mets Pete + 103,69 de Herfchel.:. 0... SE GATE de TATAE On fera peut-être bien aïfe de voir la méthode des géomètres pour déterminer la denfité & la mañle des planètes. Leur maffe ou ‘leur quantité ‘de matière ne peut fe déduire que de leur force attrattive. C'eft en com- parant la force d’atrraétion de chaque planète à celle.de la terre, dont on fuppofe toujours la mafle 1. Cherchons , par exemple, la denfité de Jupiter. « ET D'HISTOIRE:NATURELLE. 235 Le premier fatellite de Jupiter fait fa révolution à une diftance de Jupiter, qui eft a méme à-peu-près que celle d2 la lune à Ja terre. (Celle de la june à la terre n’eft que de -© plus petite.) Si ce fatellite rournoit autour de Jupiter dans le même tems que la lune autour de la terre , it s’enfuivroit que la force de Jupiter pour la retenir dans fon orbite feroit la même que celle de la terre pour retenir la lune, & que la quantité de matière de Jupiter feroit la même que la quantité de matière de La terre, Mais le volume de Jupiter elt 1281 fois plus confidérable que celui de la terre. Dès-lors-la denfité de: la'terre feroir 1281 fois plus grande que celle de Jupiter. Nous avons fuppofé le mouvement de ce fatellite égal à celui de fa June. Mais il eft plus de 16 fois plus vite : fuppofons 16 fois. Or, l’aétion des forces centrales eft comme Le quarré des viteffes. Il faudra donc dans Jupicer une force — 16 x 16 — 256 plus grande pout retenir ce fatellite. à - La force d'attraction de Jupiter fera donc 256, celle de [a terre étant 1: Son volume eft 1281, qui divifé par 2$6 donne prefque $ pour denfité de Jupiter; c’eft-à-dire, qu’elle feroit prefque cinq fois moins grande que celle de la terre; nrais dans cet exemple‘les données que nous -venons de fuppofer fonc trop fortes ; & le calcul rigoureux donne 0,258 pour la denfité de Jupiter relativement à celle de la terre. On détermine de cette manière la denfité de routes les planètes qui ont des fatellires, telles que la terre, Jupiter, Saturne & Herfchel, Quant aux planètes qui n’ont point de fatellites , telles que Mercure, Vénus & Mars, on manque de données pour eftimer leur denfité, La denfité de Saturne étant moindre que celle de Jupiter, & celle de Jupiter moindre que celle de la terre , on avoit cru que la même pro- greffion devroit avoir lieu, que par conféquent Mars devoir avoir plus de denfité que Jupiter & moins que la terre, que Vénus & Mercure devoient avoir plus de denfité que la terre. Lagrange avoit fappofé la malle de Vénus 1,31. | Mais ces analogies ne peuvent fe foutenir : car la denfité de Herfchet eft 0,2204; tandis que fuivant cette proportion elle devroit être 0,024. On a donc eu recours à d’autres méthodes, Lalande a cherché à déterminer la maffe de Vénus par ce qu'elle doit produire dans la diminütion de l'obliquité de l’écliptique: ce qui lui a donné 0,95 de denfité à cette planète. Laplace s’en tient à la même fuppofñtion, Tome I, Part. I. an 2°. GERMINAL: Mm 2 276 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE D: la pefanteur des corps à la furface de chaque Planète. D'après la denfité & le volume: de chaque planète, Lalande donne les vitefles que les corps pefans doivent avoir dans la première feconde à la furface de chacune d'elles ; eh fuppofant{fque fous l'équateur terreftre les corps pefans parcourroïent x $ pieds 2 pouces 2 lignes, où 15,10 ,7 pieds en une feconde , comme le donne l'expérience. Certe vitefle eft la melure de la pefanteur à la furface de chaque planète. Elle eft proportionnelle à la maffe divifée par le rayon. Soleil 455 2e nie 0 + 0 eo soc es 42780 83 etre ste emule elec 15 1037 Lune 5. eee see ere ses oo 3 060 MMÉTCURER SUN EE Ele déel care Nine are e IT TS 654 LE CR de RG EE RME RCE 423 Mars. eos nos e secs ee 0 154 pre ne LS ee ER 2e os 344 Saturne :............essseees 15 714 Herfchel nie LR ie roc 14 373 Laplace a fait voir que fans la réfiftance de l'armofphère un corps qui feroit lancé horizontalement à la furface de la terre, par exemple, du haut d'une montagne élevée, avec une force capable de lui faire par- courir 4060 toifes en une feconde ( c'eft-à-dire, 16 fois plus forte que celle d’un boulet de canon de 24 livres de balle qu'on fuppofe parcourir 250 toifes dans la première feconde } ne tomberoit point fur la terre, ‘mais fe mouvroit comme un fatellite, Il ne feroit peut-être pas impofible à l’homme de faire cetre expé- rience avec une poudre infiniment plus active que la poudre ordinaire, ‘On fait que la poudre faite avec le /el marin oxigéné a beaucoup plus d'activité que celle faite avec le nitre. Si on parvenoit à faire une poudre vingt ou trente fois plus active que la nôtre, ce feroit une belle expé- ience à tenter ; mais la réfiftance de l’air détruiroit bientôt ce mouve- Mente Des Comètes. Les comètes font des aftres opaques comme les planètes, & qui ne brillent que par la lumière réfléchie du foleil ; car la comète ebfervée en 1744 avoit des phafes, & on ne voyoit que la moitié de fa partie éclairée. Si on n’obferve pas ces phafes à toures les comètes, c’eft ou à caufe de l’épaiffeur de leur atmofphère , ou à caufe de leur éloignement, Le, ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 977 Les comètes font le plus fouvent entourées d’une atmofphère lumi- meufe , qui prend différens noms, favoir : Ghevelure, fi elle enveloppe tout le corps de la comète, D , fg. 4. Queue, Gi elle s'étend par derrière le corps de la comète, C, f1g. 4. On a vu de ces queues de comètes qui avoient jufqu'à 90°, c’eft-à- dire , que leur longueur s’étendoit au quart du ciel , telle que celle de la comète de 1680, Quelquefois ces queues font en efpèce d’éventail. Il eft quelques comètes qui paroiffeat n'avoir ni queues ni chevelures: telles furent celle de 1585 oblervée par Tycho; celle de 1665 obfervée par Hevelius ; celle de 1682 obfervée par Cañlini ; & celle de 1763 à laquelle on ne voyoit point de queue, quoiqu'elle füt très-près de la terre, Le nombre des comètes eft inconnu. On en trouve près:de 700 rapportées dans le premier volume des Tables de Berlin en 1774. Mais il w’eft pas douteux que dans ce nombre, l'apparition de la même ne foit répétée plufeurs fois. 3: n Pinoré réduit à 380 les apparitions qui lui paroifloient bien certaines en 1782 ; mais celles dont les orbites ont été calculées fe réduifent jufqu'ici à 83, dont nous allons rapporter les élémens , avec les noms de ceux qui les ont calculées, 6 - Les comètes ne font ordinairement vifibles que pendant un tems affez court, La durée la plus longue de leur apparition a été de fix mois, telles furent celles de 1729 & de 1773. Le mouvement des comètes fe fait quelquefois Je long du zodiaque, .comme celui des planètes, D'autres fois , il eft dans une direction perpendiculaire à l'écliptique, ou du fud au nord, ou du nord au fud, j Enfin, quelquefois il eft contre l’ordre des fignes , c'eft-à-dire, d’occident en orient, : PT Ainf on peut dire que leur mouvement fe fait dans toutes les directions poflibles. | Frs Tantôt il eft très-rapide : d'autres fois il.eft très-lent. La comète de x472 Gt en un feul jour 120°. Sénèque rapporte que 146 ans avant notre ère il parut une comète auffi grofle que le foleil, On dit auffi qu'il en parut une: à la naiflance de Mithridate qui étoit plus groffe que 1: foleil. Juftin dit qu'elle fembloic embrafer tout le ciel. s4 On croit que ces eftimations font, exagérées. Sénèque étoit perfuadé que Les comètes étoient des aftres comme les planètes, 273 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Regiomontanus avança , fans Le prouver , que les comètes décrivaient des cercles. Mais Tycho prouva qu’elles décrivoient véritablement autour du foleil une courbe qu'il crut circulaire, Hevelius jugea que la courbe décrite par es comètes étoit plutôt parabolique. Aujourd’hui il eft reconnu que cette courbe EE , fg. 4, elt une cllipfe très-allongée ; mais les aftronomes la fuppofent toujours para- -bolique à caufe de la commodité du caleul, -Laplace dit que des comètes peuvent décrire des paraboles & des hyperboles ; d'oWil.s'enfuivroic que celles-ci ne font vifibles qu'une fois pour nous, favoir, à leur aphélie. La théorie du mouvement des comètes elt fi avancée qu'on en calculé le-retour, EN era toi Halley en 170$ démontra que la comète de 1682 étoit la même que celle qui avoit paru en 1607, en 1532, en 1456, en 1380 &en 130$, & que par conféquent la durée de fa période étoit de 7ÿ à 76 ans. Il en conclut qu'elle devoir reparoître en 1759: cé qui eit effectivement arrivé. (On l’attend-enr 1834.) IL faut avouer néanmoins qu'il y a eu une différence de $8$ jours, c’eft-à-dire, que la comète reparut ÿ8s jours plus tard qu'on ne ’attendoit, Mais Clairaut &' Lalande ont fait voir par Le calcul que cette différence-avoir.éré produite par les attractions de Jupiter & de Saturne : celle de Jupiteravoit produit $11 jours de’retard & celle de Saturne 100. La petite-différence de: 26 jours peut même être corrigée par descalculs plus exacts, dit Clairaut. Heft bon d'obférver que l’année de cette comète eft moins longue que celle d’Herfchel. Ainfi ce n'eft point la longueur de l'année qui mer une différence entre : les comètes & les planètes, mais la grande excentricité des comètes. : Les aftronomes ont confervé jufqu'ici le nom des planères à ceux de ces corps qui fe meuvent dans le zodiaque d’orient en occident, comme - la terre, fans difparoître jamais. * Ecils donnent le nom de comètes à ceux de ces mêmes. aftres qui font long-tems à reparoître. : Peut-être obfervera-t-on des comètes dont Les mouvemens fe rappro- cheront affez de ceux-des planètes, pour qu'on ne fafle plus.de différence entre ces deux efpèces d'altres? ce:quir eft conforme à l'analogie. La comète de 1264 & de 1556 eft attendue-pour 1848. La grande comète.de 1680, :fuivant- Haley», avoit, paru. 44 savant notre ère senfuite en 531 &-11706:-Dansice cas ce fexoit celle dont parle Homère (Iliad. liv. IV, ver. 75). Si cette comète de 1680 achève fept révolutions en 4028 ans , elle a dû paffer près de la terre ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 279 2349 ans avant notre ère (tems à-peu-près du déluge de Noé), & peut fervir à ceux qui veulent, comme Whifton, expliquer ce déluge par une quantité d’eau qu'eût verfé fur ia terre la queue d’une comète. Cette opinion de Whifton n’eft point démontrée , parce que de toutes les comètes que nous connoiffons ; aucune dans fon paflage ne peut aflez approcher de notre terre, dans l’état actuel de leurs orbites. Mais nous-pouvons conclure par les inégalités que les attractions de Jupiter & de Saturne ont fait éprouver à la comète de 1682, que les autres comètes peuvent éprouver les mêmes irrégularités, foit par les planètes, foit par d’autres comêtes : ce qui peut altérer leurs mouvemens, au point que quelques-unes puiflent pafler près de la terre ; comme Lalande le fit voir en 1773, dans un Mémoire qui caufa de grandes allarmes dans Paris & ailleurs. La comète de 1680 dans fon périhélie n'étoit éloignée du foleil que de la fixième partie du diamètre du foleil. Il pourroit arriver. que cette comète par la-réfiftance de l’atmofphère du foleil qui diminue fawitefle, & par conféquent laifle plus d'action à l’attraétion du foleil fur elle, ou par l'attraction des autres comètes dans fon aphélie qui changeroit fa divection, tombât un jour dans Le foleil, . C'eftainf, dit Newton, que les éroiles qui paroiffent s'étendre , & même les autres, peuvent être ranimées par la chüte de quelques Fcomètes, La belle éroile de 1572 parut prefque tout-d’un-coup avec un *” grandéclar. Peut-être füt-ce l'effer de la chûte de quelque comète qui s'y précipita. à , _:4 [Les queues des comètes, fuivant Newton, viennent de l’atmofphère : propre de chaque comète. Les fumées: & les vapeurs peuvent sen Ji ie de la comète par la force de la chaleur du foleil. * + éloigner, dit-il, ou par l’impulfon des rayons folaires, comme le penfoit "Képler, ou plutôt par la raréfaétion que la chaleur produic dans les -atmofphères. Il confirmoit ce fentiment par la comète de 1680, qui après fon périhélie avoit une trace de lumière beaucoup plus longue , &c plus brillante qu'auparavant. Ce qui lui paroifloit fuffifant pour prouver ; que la queue des comères n’eft qu'une vapeur très-légére élevée du cetps la calculé la chaleur que la comète de 1680 avoit reçue... |! Le 6 décembre 1680 elle étoit 166 fois plus près.-du foleil que n’en ef la terre, Elle recevoit une chaleur 28000 plus forte que celle du folftice d'été ( la chaleur augmentant en raifon des carrés des diftances & 266 x 166— 27556), la chaleur du folfiice communique à une terre sèche une chaleur qui eft le tiers de celle de l’eau bouillante ou 27°. La chaleur d’un fer rouge eft quatre fois plus confidérable que celle de l’eau bouillante , ou 12 fois-plus grande que celle que communique le foiftice. Ainfi cette comète auroit reçu à fa furface une chäleur plus de 2000 fois * fupérieure à celle d'un fer rouge, + M SF e : 28a JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE : 00 ELÉMENS des Lxxx111 Comètes obfervées & calculées jujqu'en 1794. ei si a = arme =: —— à ; Diftance Noms des | Ordre des de ee Ines Lieu du périhélie, | Paflage au périhélie ,| Mouve- |Auteurs qui Comètes, parition) | ‘Aer de Porbite,| périhélie, NE tems moyen à Paris. | ment, Pen | 7 JSign. Dme sons [See D Sc Joe 1 RIM T0 I 837 | 62633 10,0 12| 919 3 0,58 1 mars Rétrograde| Pingré IT 1231 | 013 30 6 5 41443 0:9478 3ojanvier 722 o| Direfte | Pingré TITI 1264 | $19 © 36 30 921 o o|0 445 6 juillet 8 © o| Directe | Dunthorn 5 2Se4s 30 25 9 $ 45 olo,gro8t 17 juillet ‘é6ic o| Direde Pingré IV 1299 | 317 81168 57 : Alouzzo S31 79 3t mars 7 38 o|kRétrograde| Pingré V 1301 © 1j envir.\7o environ! 9 -ou 10,0,457 22 ottobre environ Rétrograde Pmgré VI 337 | 22427 32 II 1 759 0,40666 2 juin 6 34! o| Rétrograde Halley DE 32 11 020 ,: .:0,6445 1 juin 040 0! Pingré 49 1456 | 118 30 17 $6 10 1 Oo ‘|o,$8ss 8juin 2210 o Rétrograde Pingré VII 1472 9 11-46 20/5 20 f 5330 0:$4273 28 février 22 32 o|Retrograde Haley 49 1538 | 1 19, 2512 1rgl s6 10 :m39 |José7oo |24zoût 21 27 lolRétrograde| Halley 19 LE AN DES" 32 36 | | 3 2n:%7::lo,sooxot | 19 oétobr. 22 zr ol Direte | Halley VIIT |rs33 | 4 5,44, 35149 liaz7i6 loors 16 juin, , 19 39 ol Rétrograde| .Douves 3 1556 | 5 25 42 32 6 30] 9 850 046390. |21avril , 20/12. 0 Directe | Haley IX. 1577 | 02552 7432 45] 4 92» |o,18342 [26 oobr. 18 54 o|Rétrograde| Halley .X | 1580 1 019 737164 51 sol gag ti ss 0,59553 28 novemb. 1354 o! Directe” Pingré ni XI 1582 7 Sougi|so ou 61/18 siousr1|o,23 ou o,o4| 7 mai Rétrograde Pingré | XII 158$ | 1 74230] 6,4, .|'o-8$r. 109358 7ofin.fe 19 29 ol. Dire&e | Haley: h XHIL | 1590 | $ 15 3040 29.40.40! 7, 6:5450/0,57661 | Sfév.n.f..3 54, o| Rétrograde|.. Halley Il XIV 1593 S 1415 087 58 * | $26 19 ooBort 18 juil. n. {13 48 o Directe | la Caille En PHAAV: 1596 |lo1s 36 $0o|52 9 45| 7 283050 0,549415 Baoût 1543 o Rétrograde ingré 49 1697 120210 mir © 116026 « 6/0 2680 26 otobr. 3 59 © Rétrograde Halley XVI 1618 9 23%2% 1myiz® eos 1ol olosr:58: É7 aoûc 3 12 of Dire&e:t @Pingré XVII 1618 2 16,1 37 34: 0] 22:14 0037975 8 noyemb, 1232. 0 Dire&te tHalley XVIIT | 1652 128 10,,179.28, 0! 028.18 40|0,84750 4, 12 novemb.15:49, © _Direûte j Halley | XIX | 1661 | 2 22/30 36132 45° so 325 5840lo,42851 26 janvier 23 50 o| Direûte | Hal'ey TAUX 1664 | 2 2r14 «{Ÿr 18 30] 4 ro 41 SIro:s75s | gdécemb.12 1 o Ré rograde Halley XXI 166$ 7 182, 51|761: sul lo| 2'Xit$4 30/0,18649 |24 avril $ 24 0 Rétrograde nr XXII | 1672 | 9 27130180 Sycaz, 1of tué socloé3rjoup | 1 mars 846 0] .Direite PS , XXII | 1677 | 726,4910|79.:3 ,115 17 37: slo26osou ve] 6 moi 046 8 |Rétrograde| Haley ni XXIV | 1678 S 1140 0! 3 4 20/1027 46,0/1823801.. |6.août,,. 14112 o| , Directe Douwes XXV | 1680 |°9 rs7r3lér 22 55| 8 22 40,.10/0,006030 |18décemb, o 1022 Diredte, Pingré 49 | 168: | x2r16 3ol17°$6 o|10 252 45/0,58528 |rafeptembr. 748 o|Rétrograde| Halley XX VI | 1683 $ 23:2310{83/rri)0| 1225 :9 30|0 56020 13 juillet 259 o Rérrograde el XXVIT | 1684 | 8 28-1510/65,481:40|:7 28:52 olojoéors 8juin 102$ o| Direëte ÉRrEe | XXVIII 1686 |11 20.34 40/3145 A6! 217.0 30/9324 5Q0115 16feptemb. 14 42 2 Dirette | Pin D XXIX | 1689 1023 4520169 17 ol $ 2344 4$ 1001 6889.,.1.1-décemb. 15,5 o'Rétrograde, Ping-é XXX | 1698 | 827 4415/1146 lol 9 Oo sris 069129 ; [18 oûobr. 17 6 o|Rétrograde| Halley DR EL rép Are ses RS AIS A D nuerse sie Cale LL KXXX 1702 6 929 18) 4lg0 do) AB grille EIFbo: !Jrÿmars 14421 0|" Dréike - } XXXITI| 1706 | o 13,41880bs! 2abitsdrantes 6ues hélsé86; ol garjanvier: «5 os: o -Pirede: ss 7 XX XI V| 1707 | 122,50 29/88 397 40.2 19 58. 9lo%goa4 «1 | ardécemb. 23:52 47| Directe,.| rStruyc XXXV {I 118 | 4 75520131 12 53] 4 1 26 36| 102565 rS janvier, 1,24 36] R'trograde pare XXXVI 1723 © 1416 0149 59 o| 1 12 5220|0,9986$ 27 (eptemb.16 20 © Rétrograde Bra ré | XXXVII | 1729 io ro 32 37176 $8 4102240 o|4,26140 2$ juin 1116 o| Dirette air | 1910351577 1 $8)10 2216 53 40698 23 juin 64522 « | XXXVIN| 1737 | 716 2 0|18 vo 4slro2s ss nf 30 janvier 8 30 o Direte pad XXXIX| 1739 | 627 25 14/55 4e 44 3 1248 40|0,67358 17 juin 19 9 o Rétrograde Ja Cai le | LS 1742 | 6 53822166 59 141 7 735 1310,76563 8 février 448 o|Rérrograde| la Caille ” BARRE RES PR SRI SES SEE LAPS US RE SSSR GS send nee Longitude |Inclinss 1e Diflance ! 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Direéte Mechain 1785 cl 614 A she A ré 927.29 33 0,427300 | 8 avril 9 812 |Retrograde Mecitain Ï 178703 16 5t 36[48 v$ x 3 225 36 9,41010 7.juillet 22 o 1: Dire&e | Mechain 1588 senuo 7812 28) 201, à 7 e dE 34897 10 fnai 1958 o Rétrograde Saron 1788 lrraragzrclé4 52 3 : 54 |[1,06507 1Unoyemb.7 3; o Rétrograde Mechain % 1790 À S26rr délat sa “ : ee 12 22 017 CEA zonovemb. 9 13 4; Direte | Mechain 1790 À 827 8 37156 “Ur * ns 2 017 ee 15 janvier SAUNAO Rirograde| Saron 1799 | 13 1r 2 6; £a Ft) a a 37/1 53:86 |28 janvier 745 33l Dieite Mechain , i7on | eos rs|39 46 55] 1 éco tr 7736. [ri mat © 55615 |Rétrogrede| Mechain 1753 | 91312049 8 ol 41rs 9 +2 1.293102 r3jan.1792 344 |Rétrograce Aechaïn ! PH Se 230 oico a Ve $ 12 0 0,9686 27 déc.199217 4 Rétr ozrade| Saron OR Ls1 6 A 18 42 0,0,4034 4novemb. 2021 |R irograde Saron IT O |1,5045 18 novemb. 15 38 Dirette | Saron EE — TN n “ 4 à “ 282 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE De laberration des Etoiles. Quelques étoiles ont un mouvement réel , ainf qu: nous l’avons vu. Peut-être même toutes en ont-elles. Mais tout Le firmament , ou toute la mafle des étoiles ; a plufeurs mouvemens apparens. k 1°. Le premier eft un changement de longitude de toutes Les étoiles de so", changement produit par la préceflion annuelle des équinoxes. 2°. Le fecond eft le changement de latitude produit par le déplace- ment de l'orbite terreftre qui occafonne la diminution de l’obliquité de l'écliptique, de 37" par fiècle. 3°. Le troifième eft celui de nutation produit par la nutation de l'axe de la terre. Il eft de 9// cous les 18 ans. 4°. Le quatrième eft celui de l'aberration dont nous allons parler. L'aberration découverte par Bradley en 1728 eft un mouvement apparent obfervé dans les étoiles , par lequel elles femblent décrire des cllipfes de 40” de diamèrre. Il eft produit par le mouvement de la lumière combiné avec Île mouvement annuel de la terre. Flamiteed avoit cru que les étoiles avoient une parallaxe annuelle, Molyneux en 1725 entreprit de vérifier ce qu’on avoit dit là-deflus. I plaça à Kew un fecteur très-exaét de Graham : & le 3 décembre 172$ il obferva l'étoile y à la rête du dragon. Il marqua exactement fa diftance au zénith. Il répéta cette obfervation le $, le 11, le 12 du même mois. Îl ne trouva pas de grandes différences. Bradley fe trouva pour lors à Kew. Il obferva la même étoile Le 17 du même mois. [l trouva l'étoile un peu plus au fud. Le 20 l'étoile avoir encore avancé au fud , & elle continua les jours fuivans, Au commencement de mars 1726 l'éroile fe trouva parvenue à 20” du lieu où on l’avoit obfervée trois mois auparavant. Alors elle fut quelques jours ftationaire. Vers le milieu d'avril elle commença de remonter vers le nord, & aw commencement de juin elle pafla à la même diftance du zénit, que dans la première obfervation , faite fix mois auparavant. Sa déclinaifon changeoïit alors de 1" en trois jours : d’où il étoit naturel de conclure qu’elle alloit continuer d'avancer vers le nord, Cela arriva comme on Pavoit conje@uré. L'étoile fe trouva au mois de feptembre 20// plus au nord qu’au mois de juin, & 39" plus qu'au mois de mars. L'étoile retourna au fud, & au mois de décembre 1726, elle fut obfervée à la même diftance du zéuit que l'année précédente, c'eft-2= dire, avec la feule différence que la préceflion des équinoxes devoit produire. a : Bradley continua fes obfervations fur d’autres étoiles , & il reconnut « T ot Das SR, TL > a x N 4 4 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 28 que ce mouvement étoit conftant, mais qu'il n’avoit lieu que pour celles qui étoient fituées près du colure des folftices & des poles de l’écliptique, & étroit nul pour celles qui étoient dans l’écliptique. ; Il reconnuc que chaque étoile paroifloit ftationaire, ou dans fon plus grand éloignement, foit vers le nord, foit vers le fud lorfqu'elles pafloient au méridien vers fix heures du foir. ou: du marin; que routes avançoient vers le fud lorfqu'elles pafloient le imatin, & vers le. nord lorfqu'elles afloïent le foir : & que le plus grand changement étoit toujours comme le finus de la latirude de chacune. Lorfqu'il eut bien conftaté ces phénomènes, il en rechercha la caufe. Il reconnur qu'elle ne pouvoit être l'effet de la parallaxe, ni de la réfraétion ; ni du balancement de la terre, Pour lors il eut: l’idée heureufe de cembinér le mouvement de la lumière avec célui de la terre, fuivant les loix de la décompofition des forces: & il vir que cette hypothèfe s'accordoir parfairement avec toutes les obfervations. Soir E (fig. 5 ) une étoile qui lance vers la terre un rayon de lumière confidéré comme un corpufcule qui va de E en B, & qui demeure 16/ à parcourir l'orbite de la terre, Soit À B une petite portion de l’orbite de da terre de 20", par exemple: CB l'efpace que le rayon a parcouru en 8' pendant que la terre décrivoit A B. Ainfi le corpulcule de lumière B éroit en C , lorfque:la terre étoit en A; & arrive au point B en même- rems que la terre. Par ce moyen CB & AB expriment Les vîtefles de la lumière & de la terre en 8’ de tems, ' On tire la ligne CD parallèle & égale à À B; & on termine le paral- lélograme DB À. Suivant ce principe fi connu de la décompofition des forces , on peut regarder la vitefle CB de la lumière comme réfulrante de deux viefles fuivant les directions C D & C A. La vitefle C D étant du même fens & de la même quantité, que la vireflz AB de la terre ne fauroit être apperçue. Elle eft détruite pour nous. Ainfi la feule partie C A de la viefle de la lumière fubfiftera pour nous. Le rayon parviendra à “notre œil fous la direétion CA, & nous appercevrons l'étoile dans la ligne AC, ou fuivant B D qui lui eft parallèle. L’angle CB D eft ce que nous appelons l'ABERRATION. C’eft la quantité dont une étoile paroit éloiunée de fa véritable place, ou de la ligne BCE , par l'effer du mouvement de la terre & de celui de la lumière. D: la parallaxe des Etoiles, de leur diflance , & de leur groffeur. Les aftronomes n'ont rien négligé pour s'affurer files éoiles pouvoient avoir une parallaxe annuelle : ce qui auroit fait connoître par conféquent leur diftance. Mais jufqu'ici leurs efforts.ont été infruétueux. Peut-être M. Herfchel avec fes grands inftrumens pourra-til aller plus loin. On avoit cru pouvoir s'aflurer que le diamètre des. étoiles Les plus brillantes étoit d’une feconde. Mais le contraire paroît prouvé, elles Tome I, Part. I, an 2°, GERMINAL,. Nn2 384 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE n ‘emploient pas deux fécondes de temis à fe plonger fous le difque de la lune : ce_qui arriveroit néceffairement fi ce diamètre étoi: de 1”. Si ce diamèrre étoit de 1°°& la parallaxe dé 1//, le diamètre réel de l'étoile feroit égal à la diftance de 1 terre où de 34 millions de lieues, Soit l'étoile E;; Le foleil S: la terre M e 6). si l'angle de parallaxe SEM étoit d'une feconde, leicôré SE qui repréfente la diftance de l'étoile à la terie feroit 206265 fois plus grand que le côté SM qüi repréfente le rayon de lorbe annuel de la terre ; car le finus d’un angle de 1" eft au rayon comme 1 eft à 206265. La diftance de l'étoile feroit donc 206265 fois la diftance de la terre; où 7086740 millions de lieues, c’eft-à-dire, 7 trillions de lieues; où 4947 millions de fois plus grande que-le rayon de la rerre, Et dans certe hypothèfe la lumière qui vient du foleil à fa terre en 8 minutes , ou un. peu plus d’un demi-quart d'heure , demeureroit trois ans à Venir, de l'étoile ; car 206000 demi-quarts d'heure fnt 25750 heures , ou 1070 jours, c'eft à-dire, trois ans, Mais il paroît que la parallaxe de l'étoile la plus proche eft moindre qu'une ie Ainfi fa diftance eft encore plus confidérable, De La nature du Soleil & des Robes Ces aftres font fi éloignés de nous, & ont fi peu de rapports avec les corps que nous congoiflons, que nous n'avons que de très-foibles analogies pour pronencer fur leur nature. Knight croit que le foleil & les étoiles ne tirent leur chaleur que d’un mouvement de vibration, & qu'ils pourroient bien être des mondes habités, où l’on pourroir geler de froid. Le plus grand nombre des phyficiens. les regarde comme des corps embralés , qui par conféquent dôivenr perdre continuellement. Voici ce qu'en dit Neyton, 3° vol. pag. 670, édir. de Seur & Jacquier. Sic etiam flellæ fre, quæ pañatim expirant, en lucem & vapores, cometis in ipfas incidentibus refici polune » & novo alimento accenfæ pro flellis novis haberi. Newton penfe donc que le foleil & les éroiles fonr de corps enflammés qui brülent comme nos corps terreftres , & fe RS en vapeurs & en lumière (1). Newton ayant calculé que la comète de 1680 avoit pañlé rrès-près du foleil , il en conclut que dans de nouvelles révolutions, elie (x) Vialon dit que le foleil peut être füuppofé compofé d’une fubflance analogue à une pyrite enflammée, ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 28 pouvoit tomber dans le foleil même ; qu’elle fzroit enflammée par la chaleur brûlante de cet aftre qui par ce moyen répareroit fes pertes ; Que les étoiles fe réparoient de la même manière; Que celles qui difparoifloient pour un tems, & dont la lumière fe ranimoit enfuite, ne devoient cet éclat nouveau qu'à des comètes qui étoient venues sy précipiter. “ On pourroit fans doute oppofer bien des chofes à ces idées de Newton. x Il fe pourroit que le foleil & les étoiles ne fuffent que des corps phofphoriques, De la nature des Planetes & des Comeétes. L’analogie dit que les planètes principales , & leurs fatellites, ainf que les comères, font de la même nature que la terre. La même analogie dit encore que les mêmes phénomènes fe paffene à leur furface , & que par conféquent il s’y trouve évalement des êtres organifés. . .. Ces analogies font confirmées par les obfervations faites fur la lune, où l’on découvre des montagnes, desvolcans, & même, fuivant Herfchel des changemens qui annoncent des travaux effeétués dans la lune. Des Armofpheres des Aflres. Notre foleil a une atmofphère fort étendue, comme l'indique la * lumière zodiacale. Cette armofphère s’érend au-delà de l'orbite de Ja terre, & fe prolonge jufqu’a l'orbite de Mars. Si le foleil eft ‘un Corps enflammé , fon atmofphère doit. contenir beaucoup d'air pur , puifqu'il n’y a point de combuftion fans air pur. L'analogie nous autorife donc à conclure que les étoiles fixes ont de pareilles atmofphères. Les planètes ont des atmofphères comme celle de la terre. Nous avons vu qu'on regarde leurs taches comme des nuages qui font dans leur atmofphère. fé L’atmofphère de la lune fur laquelle on avoit élevé des doutes, ne peut plus être conteftée , puifqu'il y a des volcans dans cette planète; cependant les £ftronomes ne voient rien qui reflemble à des nuages; ainfi cette armofphère eft plus rare que la nôtre. Les comèrtes ont au contraire des armofphères beaucoup plus denfes, comme le prouvent leurs queues & leurs chevelures. Il faut obferver que lorfque ces atmofphères fonc fort étendues, elles n’enveloppent pas également le corps de la comète, mais elles demeurent en arrière, où elles forment ces immenfes queues dont nous avons parlé. KP 3 + 286 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE LEE TRES DU CI T O0 Y E NSP)A TION, A0, CTT'OYEN’ DEL A'MÉT HER TE, Sur le Niure trouvé dans les Cendres chaudes des Fours a Chaux. D, NS un moment où il importe à la France libre de connoître toutes fes reffources pour terraffer fes ennemis coalifés, je crois que vous n’apprendrez pas fans intérêt qu'elle peut trouver dans lès cendres des fours à chaux une matière , pour ainf dire, des plus confidérables & auf prompte qu'abondante , un falpêtre tant naturei ou à bafe d'alkali végétal , que calcaire ; puifque dans une expérience que j'ai eu occalion de faire récemment, foixante-dix livres de pareilles cendres encore chaudes d’un four à chaux éteint depuis crois à quatre jours, & leflivées une feule fois , ont donné près de deux onces de falpêtre à bafe d'alkali fixe & de cinq à bafe calcaire. Toutefois ce four n'avoit été chauffé qu'avec du mauvais bois, des brouffailles & des branchages. Qu'on juge en conféquence de l'épreuve ci-deflus de la recette annuelle de falpêtre que la Nation pourroit faire extraordinairement , fi les propriétaires des fours à chaux éroient attentifs à lefliver eux-mêmes ou réferver pour les atteliers de falpêtre les plus voifins les cendres de tous leurs fours à chaux, dont les produits peuvent être d'autant plus avantageux, dans ce moment , qu'ils font en quelque forte inftantanés, & qu'il n’eft poine de four à chaux, dans le diftriét de Dijon, par exemple, où j'ai fait l’effai ci deifus, qui ne foit fufceptible de fournir plufeurs tombereaux de cendres. : Dijon, ce 26 Floréal de l'an 2° de la République F rançoife une & in divifible, K Ê : :] 1 X ‘| ù -_, ÆT D'HISTOIRE-NATURELLE. 287 PR PROCÉDÉS Employés à Saarbruck, pour former de l'Alun , par la calcination des Schifles pyriteux & bitumineux ; Par le Ciroyen N:coz As, Profeffeur de Chimie en La ci-devant Univerfité de Nanci, Loos l'objer principal de mon voyage (1) étoir de prendre tous les renfeionemens relatifs à l’exploitation des mines de charbon de terre & d'examiner la nature des terreins fous lefqueis cette fubftance minérale combuftible fe rencontre, afin de faifir l’analog e qu'ils pourroient préfenter avec ceux des environs des falines, je ie fuis rendu a cet effet à Ourreweiller, petit village à une lieue de Saarbruck. Je m'adreflai au directeur de ces mines, auprès duquel j'avois une letrre de recommandation: il me conduifit fur une montagne aflez confidérable à dioite du village & me fit voir toutes les houlitres du pays : lui ayant témoigné l'envie que j’avois de voir le travail intérieur, il voulut bien fe prêter à fatisfaire ma curiofité ; il me mena au couchant vers Ja pente de la montagne où étoit l'ouverture de la houillère la plus \ eonfidérable, On la nommoït mine d'Outteweiller ; je comptai depuis fon entrée jufqu’au fond fept cent foixante pas géométriques. On exploi- toit dans cet endroit un Blon qui avoit quatorze pieds de hauteur en têre , onze pieds dans Le milieu & fix pieds dans Pautre extrémité ; il avoir environ trente-cinq pieds de Jargeur; il nvaflura qu'on exploitoic ce filon depuis près d'un hècle : la houille étoit de la meilleure qualité. " Volcan. LE À peine y avoit-il fx minutes que j'étois dans cette mine, que je me fentis fuffoqué par la chaleur ; je me trouvai dans un inftant tout couvert de fueur & très-incommodé d’une odeur forte approchant de celle du phofphore, Je demandai l'explication de ce phénomène : on me répondir que C£la évoir l'effet d’une efbèce de voican très-voifin de la houillère : 2 cette révonfe je ne fus pas maître d’un premier mouvement de furprife, je portai la main fur les parois de la mine pour m'affurer du fait, je EL (1) Cepetit Mémoire a été extrait d'un ouvrage minéralogique que l’auteus 2 préfenté en 12788 à la ci-devant Académie de Nanci. L k > ” « ’ 288 JOURNAL DE PHYSIQ UE, DE CHIMIE trouvai effectivement qu'ils étoient chauds, Je regrettai alors de ne pas avoir un bon thermomètre avec moi pour dérerminer au jufte le degré de chaleur que j'éprouvois. À Les ouvriers font obligés de fe mettre nuds pour travailler, & fans la” précaution qu’ils ont eue de pratiquer des conduits de comraunication avec une mine voifine pour fervir de foupiraux , il leur auroit été impoflible d'y rélilter. Mes obfervarions étant faires, nous fortimes de la houillère, je priai alors le directeur de me montrer le volcan dont il n'avoir parlé; nous regagnâmes le haut de la monragne , & chemin faifant il me fit remar+ quer des vapeurs qui s'élevoient de terre & qui devenoient de plus en plus épaifles à mefure que nous approchions ; à environ huit cens pas de l'ouverture de la mine que nous venions de quitter, la terre prélentoit par-tout des crevafles d'où s’élevoient des vapeurs fuffocantes d'acide fulfureux volaril , les arbres périfloient à mefure que Le feu gagnouit ; la fuperficie de la rerre & l'intérieur des crevafles étoient couverts de foufre & d'une eMlorefcence faline que je reconnus être de lalun, & lorfqu’on préfentoit un morceau de bois aux ouvertures de la terre, il s'enflammoit aufli-tôr. J’oblervai que plus de la moitié de cette grande montagne avoit été la proie du feu, ce qui fait craindre, avec raifon, que le refte n’éprouve auffi fon action; je remarquai aufli plufieurs ouvriers occupés à charger dans des brouettes les recrémens du feu & à les conduire encore tout pénétrés de chaleur dans des auges de bois remplies d'eau ; je demandai ce qu'on vouloit en faire : on me répondit que c'étoit pour en retirer de l’alun ; cela me fit faire plus d'attention à ces matières ; Je reconnus que c'étoit un mélange de grès , de fchifte pyriteux & bituminex 8 de terre argileufe qui avoient açquis une couleur de brique par la calcination & une dureré approchänt celle du jafpe. Je remarquai fur ces débris des empreintes de plantes, notamment : de palmiers, de fougères exotiques & de rofeaux d’une grofleur confidé- rable , les uns ronds & les autres très-plats. J'appris aufi que ce n’écoit pas Le feul moyen qu'on employoit dans ce pays pour faire de l'alun ; on me fit voir des alunières artificielles très-confidérables : je vais en donner le détail. Defériprion des Alunières de Saarbruck. L'expérience n'eut pas plutôt appris qu’on pouvoit retirer de l’alun des débris de la montagne brûlante, qu'on eflaya d’en produire arti- ficiellement en calcinant des matières analogues. On imagina en con- féquence d'étendre des fafcines de dix-huit pouces de largeur fur environ -un pied de hauteur & quatre-vingt de longueur, On couvrit ces fafcines de terre araileufe bleue & de fchifte bitumineux, Après quoi on mit Le feu en plufieurs endroits aux fafcines. Lorfqu'on s'apperçut que oldéi oil Sont ti : . ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 89 que le mêlange terreux commençoit à brûler, on y ajouta de nouvelles matières, & cela fucceflivement juqu'à ce que la mafle dans la longueur de quatre-vingts pieds eût pris la forme d’un cône tronqué d'environ quatre pieds de largeur par le bas & de cinq pieds de hauteur , ce qui donne à ces efpèces de fourneaux la forme d'une cheffe à charbon renverfé, Ces matières ‘ain difpolées, on les couvre de terre commune non combuftible , & pendant tout le rems de la calcination qui dure près de fix mois, des ouvriers font occupés à boucher les crevailes que Le feu occafionne, afin de ne laifler échapper que le moins poffible de fubftance propre à former de l’alun. La calcination achevée, on porte les matières encore brülantes dans des auges de bois remplies d’eau , ces auges font enfoncées en terre ; elles ont environ quinze pieds en quarré & trois de profondeur , elles font faites avec des morceaux de bois de hètre bien joints enfemble, de quatre pouces d’épaifleur. Lorfque la lefive eft' faite, c’eft à-dire, Lorfque l’eau eft fufhfamment chargée d’alun , on la fait couler à travers des canaux de bois dans un grand réfervoir pratiqué à cet effet , & delà dans des chaudières de plomb pour faire évaporer. Ces chaudières ont la forme d'un quarré long, de trois pieds de largeur fur fix pieds de longueur & dix-huit pouces de profondeur ; il y a dans le même arrelier jufqu'à fix chaudières placées les unes contre les autres, Chaque chaudière eft portée fur trois barres de fer pofées latéralement. Quatre murs folidement bâtis en terre & en pierres de grès & une feule che- minée forment le maflif d’un fourneau commun à toutes les chaudières ; chacune eft cependant féparée par un mur de briques , & a fon foyer, fa grille & fon cendrier particuliers. Le charbon de terre eft employé à l’évaporation des eaux alumineufes ; quand la lefive eft fufifaminent rapprochée, on la foumet à la criftallifation dans des auges de bois ; lalun qu'on obtient alors eft encore chargé de parties étrangères , on l'en débarrafle en le faifant difloudre dans l’eau qu’on laifle dépofer avant de la faire évaporer. Lorfqu’elle l'eft fuffamment, on la verfe dans des tonneaux pour la faire criftallifer ; c'eft à la fuperficie de ces tonneaux qu’on trouve cette croûte faline d'une certaine épaifleur qui fert de bafe à ces criftaux d’alun grouppés en pyramides de la plus grande beauté, L’alun que l’on vend dans le commerce fous Le nom d’alun de roche, fe fait en faifant fondre fur un feu doux dans des chaudières de fer de l’alun criftallifé. Au moyen de fon eau de criftalli- farion il fe liquéfie facilement & prend en refroidiffant la tranfparence du criftal & une forte de confiftance. On trouve dans le fond des auges & des chaudières dans lefquelles - on fait évaporer Les eaux alumineufes , un fédiment rouge qui n’eft autre chofe que du fafran de mars aftringent provenant de la décompofition Tome 1, Part. I, an 2°, GERMINAL, Oo 290 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ‘des pyrites martiales par le feu. On emploie cette matière en peinture aux mêmes ufages que Le rouge d'Angleterre, ù ÿ En réfléchiffant fur le tems confidérable qu’on emploie à la calcination des matières propres à donner de l’alun , j'ai cru qu'il y avoir un abus & qu'ôn pourroit au moyen de grands fourneaux analogues à ceux dans lefquels on calcine de la pierre à chaux, faire très-promptement beaucoup d'alun , en conféquence j'ai expolé au feu des terres alumineufes de Saarbruck, je les ai leflivées enfuite ,maisinutilement , je n'ai point obtenu d’alun, ou du moins qu'une très-petite quantité. J’ai réitéré plufeurs fois mon expérience & toujours fans fuccès; J'en ai long-tems cherché la caufe avant de la trouver. Les auteurs que j'ai confultés fur ce fujet ne m'ont rien appris. Tous s'accordent bien {ur un feul point , la néceflité de faire calciner les terres alumineufes pour en retirer l'alun; mais aucun ne donne la théorie de la formation de l’alun dans late de la calci- nation. L'alun n’exifte point tout formé dans les fubftances minérales dont onle retire ; ileft le produit de la décompofition des pyrites contenues dans les terres alumineufes. Le feu décompofe le foufre de ces pyrites & en dégage l'acide vitriolique ou fulfureux , lequel porte enfuire fon attion fur les . terres argileufes & fchifteufes , fe éombine avec elles & conftitue lalun, Le fer alors devenu libre eft calciné par le feu , fe trouve réduit à V'érat de fafran de mars aftringent. D'après ce que je viens d’expofer , il n’eft pas difficile de concevoir pourquoi l’on n'obtient point d'alun lorfqu'on calcine les terres alumineufes à feu ouvert: les courans d’air qui s’établiffent dans le foyer occafonnent la fublimarion de la plus grande partie du foufre des pyrites & volatilifent l'acide conftituant de Vautre portion du foufre qui s’eftenflammé, en forte qu'il ne fe fait point de combinaifon de cet acide avec les terres , de-là point d’alun. La manière de calciner les terres alumineufes n’eft donc point indiffé- rente, puifqu’elle influe autant fur l’aluminifation. On retire à Saarbruck , toutes chofes égales d’ailleurs , infiniment plus d'alun des matières artificiellement calcinées que de celles de la montagne brûlante, parce qu'on a la plus grande attention d'empêcher que l'air ne s’introduife dans l’intérieur des volcans artificiels en bouchant continuelle- ment les crevafles qui fe font aux parois. Par là on diminue l'activité du feu, & on le contraint de ne porter que lentement fon a@ion fur les matières alumineufes, de forte qu'à mefure que l'acide fulfureux eft dégagé des pyrites, il a le tems de fe combiner avec les fubftances terreufes & forme corféquemment de l’alun. L'expérience m'a auf appris que les fchiftes pyriteux & bitumineux de Saarbruck, traités de la même manière avec du fel marin , fournifloient par lixiviation & criftallifation , une quantité confidérable de fulfate de ioude ou fel de Glauber; & que ce fel neutre pouflé enfuite à la 4 ss < te ET D'HISTOIRE -NATURELLE, 297 ealcination avec du charbon en poudre & de la cendre lefivée, ou de.la chaux éteinte à l'air, produifoit de la foude de très-bonne qualité. Ce moyen fimple & peu difpendieux de décompofer le fel marin pour en retirer {à bafe aikaline, fi précieufe pour les arts, doit attirer l'attention d’un Gouvernement républicain. [l fera partie du Mémoire que je me propole de rendre inceflamment public. or rm ma RAA ERP ONRUE Des Mefures Françoifes ujitées en Météorologie ; avec des nouvelles Mefures Republicaines décrerées par la Convention- Nationale ; Pari Cor TE L'uxironmiré des poids & mefures tient à l’effence d’une République , de même que leur diverfité eft une fuite du régime de la monarchie & de la féodalité qui lavoit fait naître. :La première idée qu’a in{pirée le fyftème Républicain aux peuples qui l'ont adopté, en fe régénérant, c'a été d'établir certe uniformité , fuite de l’égalit qui eft la bafe d'un bon fyftème Républicain ; tel eft l'exemple que nous ont donné les Suifles, les Etats-Unis d'Amérique ; la République de Génève qui vient de fe régénérer, s'occupe à réalifer cette uniformité : elle a donné des ordres pour mefurer une portion du méridien , & établir comme nous une mefure invariable, puifqu’elle eft puifée dans la nature, & qu'on pourra toujours la retrouver. à Nous allons jouir inceffamment de ce bienfait de notre nouveau Gouvernement ; déjà la Commiflion temporaire des poids & mefures a publié une excellente inftruction qui contient le rapport des anciennes mefures avec les nouvelles , ainfique les règles du calcul décimal inf- niment plus fimple que celui qu’on a füivi jufqu’à préfent. C’eft pour concourir aux vues utiles de certe Commiflion que je publie le Rapport des Mefures ufitées ex Météorologie avec les nouvelles Mefures. Nous faifons ufage en Météorologie du baromètre, du thermomètre & de l'aiguille aimantée ; je ne parle pas de l'hygromètre; car je n’en connois pas encore qui réunifle tous les fuffrages des naturaliftes ; celui de M. de Sauffure paroît obtenir la préférence, fon échelle étant divifée en cent parties , elle rentre dans le fyftême de nos mefures décimales. Le baromètre divifé en pouces & en lignes , le fera déformais en centimètres qui répondront aux pouces, & en millimètres qui répondront Tome I, Part, 1, an 2°. GERMINAL. Oo 2 292 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE aux lignes. Un mètre qui eft la dix-millionième partie du quart du méri+ dien à 4$ d, de latitude, eft égal à 3 pieds 11,44 lign, de l’ancienne mefure. ? ‘ Le thermomètre à mercure de Réaumur eft divifé en 80 d. de la glace tondante jufqu'à l'eau bouillante ; cer efpace fe divifera déformais en cent parties , de manière que +5 où 0,8, exprime le rapport du thermo- mètre au thermomètre décimal, & que la fraétion renverfée © ou 1,25 exprime le rapport du thermomètre décimal au thermomètre ordinaire ; ainfi en multipliant par 0,8 un nombre de degrés quelconques du ther- momètre décimal , on aura la température correfpondante fur le ther- momètre ordinaire ; & en multipliant par 1,25 le nombre de degrés obfervés fur le thermomètre ordinaire , on aura la température analogue fur le thermomètre décimal. S'il s’agifloir du thermomètre de Farhenheir, on fair que du point de la glace marqué 32 d. à celui de l’eau bouillante marqué 212 d. il eft divifé en 180 d. on aura donc 2— 1,80 de la nouvelle divifion, & = 0,55 d, de la divifion de Farhenheit ; poux trouver le rapport des deux divifions, on multipliera les degrés de Farhenkheit par 0,55 , & ceux du thermomètre décimal par 1,80. Enfin, le cercle qui porte la divifion de l'aiguille aimañtée‘au lieu d’êtré divifé en 369 d. en minures &.en ferondes , le fera en 400 d. & chaque : degré.en cenrièmes, la Table qui contient le rapport de l’ancienne & de la nouvelle divifion du cercle, fe trouve à la fin de l’ouvrage que j'ai cité plus haut. Je vais donner ici dans une première Table le rapport de quart en quart de degré de l’échelle de Réaurnur divifé en 80 d. avec la nouvelle échelle décimale divifce en 100 d. On trouvi#a dans une feconde Table le rapport aufli de quart en quart de degré de l’échelle décimale avec celle de Kéaumur. Enfin, j'ajouterai une troifième Fable qui indiquera le rapport de l'échelle du baromère depuis 1; pouces jufqu'à 30 pouces, avec les centimètres de la divifion décimale, & celui de chaque ligne avec les millimètres de la même divifion. Ki eft a fé de rendre ée rapport encore plus. rigoureux lorfqu'il s’agit de la mefure: des hauteurs par le baroniètre, En rendant compte déformais de mes obfervations, je joindrai toujours les deux mefures enfemble en faveur de étrangers qui font accourumés à notre ancienne mefhre, ainfi qu'au cake: drier auquel nous vénons d'en fubftituer un nouveau, Peur-être la réunion dé ces deux mefures les familiarifera-t-elle avec rorré rouvelle mefure qui devroit êrre celle de ? tous les peu; les. puifqu elle eff prife fr une bafe qui appartient à tous les ! habitans du globe & qui leur eft commune avec nous. RER SA De ATV — Dh V:. Las ee -” NE PC RS Se de UNSET D'HISTOIRE-NATURELLE. 203 PREMIERE, :T ABLE. Rapport de l'Echelle de 80 d., avec l'Echelle de 100 4. 1 80 d.)100 d,]|8o d, Re 89 %syx0o ds 1180 de} 190 d. So d. LeP 47 o ‘| o0o|| 71 123575! 22 27:50 || 33 lar2 1625] 4 fsocof] s7 75 : 2,06|| + 81 ANS 6 LIN 31 2 64,06 F | srl ent? |) 8711 £ CEA E ER ER S 44 ses f Ts 43| 1.4 3718 | 2 °3|E 3 68 HE | 10,00, 19 7514 30 S0y 41 |51:25/ À 52 | 65,00 He Dit | 4 |24,06 5 81 . 55 . 35 : 62 3 37 5 138512] + 87h 1L + 62 ; 93 | 3 68} | à 431] à |s218f} à 93 92 11,25 29,125:00] | 37 75 42 so | 53 [66,25 4 | s6}Ù 4 3111 # |3906/) 2 81,} 2 56 3 AN DE eut BE 37|| 2 |s3r2|ll à 87 _ en SRE A 93 4 68 4 43|1 + |67,;18 | 10 ‘6 21 26,25 32 140,00 43 75 s4 so 4 8x 4 56 | - 31 z Re à 8x EMINETE = 87 $ 62 3 37 2 168,72 + "| 3 |2728|| à ”1] 4 “| 5 4 { 294. JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Suite de la première Table. r a — TRUE ME à 160 d.f180o dej100 d.} [8o d.|1oo d.{ [$od.;100 d:, ,80 d.| 100 d. 2 : 55 168,75] 60 |75,00| | 65 | 81,251] 70 | 87,501! 75 | 93:75 ; i 3 |69,06|1 + 3T 1) SN SONT 81 3 | 9406 | î 37 3 6? + 8 _ 88,12 + 37. À 3 681) % 9301 4 |82181) + 4310} 68 k 56 |70,00| | 61 | 76,25 | 66 sol | 7x 751% 76 | 95,0 |! î 4 31 = 56 3 81 4 482,6 à 31 (l. ÿ £ 62 3 87 2 |83:r2 £ 37 È 62 : 4 9311 4 [7718|) à 431| * «8 | + 93 57 | 71:25 62 sof 67 1 | 72 [90.00 77 96,25 | x | 56 = | 81 = fs F | 31 4 6 Qi 87 2 78,12 4 Er z 62 È | 87 | 2 |72,18 + 43 4 és | m 93 4 | 97:78 58 50, , 63 7511 68 |85,c0| 73 |91,25|| 78 50 Fe 8r|1 + |79,06 r, 31 = 56 4 91 ? | 2 |7312|| 2 37|| > 62] | à s7| 2" |Mogsre | | À 43] | 4 68|| À 93||14 |o218|1: +4 43 s2 75 64 | 80,00 69 |86,;261)174 EF sol|i7s 75 | 2 |7po6l|) + 3! 4 s6||, à 8r{| 4 | 99,06 = 37 £ 62 = MANS7 u 93312 + 37 1 _[L + 68|| à 9311 4 19718)! + 43|| 3 68 | | 8e |100,00 | SECONDE TABLE; Rapport de l'Echelle de 100 d. avec l'Échelle de 89 d. (:°2* So d.[ 100 d.|8o d.f {r00 d.|8o d. PAS ET 80 d.i FIAT 8o d. Y. ; | 06,00! 0,0 4500! 3,2 8,00 6,4 12,00| 9,6 16,c0| 12,8 ÿ 25 2 25 4 25 6 25 8 25| 13,0 1 3o| 4 so 6] sol 8 50! 10,0 50 z d 75 6 75 8 MES 75 2f 75 4 il 1,0 8 | 5,00! 4,9 9,00 Z 13,09 41] 17,00 6 ë 25| 1,0 v2$ 2 25 4 25 6| 25 8 4 sol 2 so] 4 50 1 sol 8 so| 14,0 a PES 4 75 6\ 75 8 75] 11,0 75 2 t :,00| ! 6 6,00 8! {1o.00| 8,0, | r4,5001 2[118,00| 4 Fe | 2s| 8 2$| s,0 25] = 25 4 25 6 % 1j 507 12,9 so 1 Es 4 so 6 so 8 | f ENT 2| 75 4 6 75 8 75| 15,0 pl 3,00 4 7,00 6 160 8 15,00| 12,0[ | 19,00 2 # 25 6 25 8 9,0 25 2 25 4 | fs (( 50 8 so| 6,0 2 so 4 so 6 = 7s| 3,0 75 2 4 75 6 75 8} me …————“.“—"Ο * « Fi 4 D © ‘ET D'HISTOIRE-NATURELLE. s9$ k- Suite de la feconde Table. ù À . LT ammeemee œoneeen verenenee uen prete en a 100 d.,80 d.f J100 d.180 d.{ ] 100 d.!80 d.{ { 100 d.|8o d.{} 100 d.|80 d. É me | 16,0 37,20! 24,8 42,00 3356 53:00| 42,4 64,00| 51,2 . 25 2 25! 25,0 25 8 2 6 25 4 50 4 so 2 50, 34,0 so 8 ss 6 75 6: 7 4 75 2 75 | 43,0 75 8 21,00 8| | 32,00 LE | 54,00 2|| 65,00! 52,0 2$| 17,0 25 8 25 6 > 4 25 2 - 5° 2 so| 26,0 so 8 so 6 5° 4 75 4 | ni7S 2 75| 35,0 75 8 75 6 22,00! 6[1 33:00 4 | 44,00 2{[{ 55,00 | 44,07} 66,00 8 2$ 8 | 6 24 4 25] 2 25| 53,0 so! 18,0 so 8 so 6 so A $° 2 75 2 751 27,0 75 8 75 6 75 4 23,00 4 3300 2 45,00| 36,0 | | 56,00! 81} 67,00 6 15 6 2 4 2$ 2 25! 45,0 25 8 so 8 5° À 50 4 so 2z|f $so|5s4,o 75| 19,0 75 8 75] 6 75 4 75 z 24,0 2{135,00| 28,0] | 46,00 8 | 57,00 6|' 68,00 4 25] 4 25 2 25 | 37,0 | 25 8|) 25 6 5o 6 | sof 4 so 2 50! 46,0 so 8 75 8 75 6 75; 4 75 2 75; 55,0 25,00, 20,0 Ë co 81 47:00 | 611 58,00 41 1-69,00 2 2 2 25| 29,0 | 25 IS 25 6 25 4 | _ La ES CE … C3, - | O Le] Fa 4 { A EN SJ | æ- 7 tx tr ENS m1 y Lo EXTRAIT DUN RAPPORT Fait à la Commiffion d'Agriculture & des Arts, à l’occafion de la refonte des Papiers imprimés ou écris, Pasur les établiffemens qui ont pris naiflance au milieu de la Révolurion , il en eft plufeurs qui font devenus d’autant plus avantageux, qu'en même-tems qu'ils ont ouvert à la France une nouvelle fource de richefle, ils ont excité l’induftrie de fes habitans & leur ont appris à tirer parti de quantité de fubftances dont ils ne connoifloient pas l'utilité. De ce nombre feront, fans doute, les établiffemens qui auront pour, objet la refonte des papiers imprimés & écrits. Depuis long-tems plufieurs | procedés avoient été propofes pour opérér certe refonte ; des expériences faites en petit avoient même femblé annoncer l’efpoir d’un fuccès ; mais ces mêmes procédés exécutés en grand éroient devenus impraticables à caufe des dépenfes qu'ils occafionnotent & parce que les réfultats n'étoient pas ceux qu'on efpéroit ; auf la refonte des papiers fut-elle abandonnée; ou; pour mieux dire, on fe contenta de la regarder comme poflible fans s'occuper de la mettre à exécurion. ; Cependant la confommation de cette denrée devenant de jour en jour plus confidérable, on ne rarda pas à s’appercevoir que les matières premières dont on pouvoit difpofer pour la fabriquer , ne fufifant pas aux befoins fans ceile renaiflans, il falloit néceflairement revenir aux procédés déjà propolés , s'occuper à les fimplifier, & enfin en chercher qui puflent réunir tous les avantages qu'on pouvoit defirer. D’après ces vues la Convention-Nationale par fon Décret en date du 6 Germinal dernier, a chargé la Commillion des fubliftances & appro- vfionnemens de faire rédiger & publier fans délai une inftruétion qui füc à la portée de ceux qui voudroient fe livrer à ce nouveau genre d’induftrie, Les Citoyens choifis par la Commiffion , pour rédiger cetreinftruction, ont cru d'abord devoir répérer ceux des procédés parvenus à leur con- noiflance qui fembloient mériter le plus de confiance. L'examen de l’encre donr fe fervent les Imprimeurs a enfuite fixe leur attention, & après plufieurs expériences , ils ont acquis la preuve que le nombre des agens qui avoient de l’action fur elle étoit peu confidérable, & qu'inutilement, peut-être, on chercheroit à les multiplier. Cette encre, comme on fait, eft faite avec du noir de fumée & de l'huile de lin cuite en confiftance de vernis. Tant qu'elle eft nouvelle ou gardée dans des vaifleaux fermés, elle 304 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE conferve une forte de liquidité ; niais bientôt elle acquiert de la confif- tance , & finit par fe deflécher, fur-tout lorfqu’on la divife par petites parties & qu'on l'expofe à l'action de l'air. C'eft aufi ce qui arrive quand on l’applique fur le papier. Au bout de très-peu de rems elle fe sèche & contracte avec Le tiflu du papier une adhérence fi intime que la compreffion & le frottement ne peuvent plus la féparer. Quoique l'encre dans cer état foit, pour ainfi dire , refénifiée, les elkalis qui la diflolvoient lorfqu’elle étoit liquide peuvent encore s’en emparer , fe combiner facilement avec elle, & la rendre foluble dans l'eau. Certe propriété des alkalis étroit connue fans doute de tous ceux qui fe font occupés de la refonte des papiers; aufli voit-on qu'ils les ont toujours préfentés comme les ingrédiens les plus néceflaires au fuccès de lopé- sation. Mais en fe fervant des alkalis, il falloit déterminer leur action de manière qu'ils puflent agir feulement fur l'encre fans attaquer la pâte ou y introduire des corps étrangers qui diminuaflent fa confiftance & fa {olidité ; il falloit parvenir à rappeler le papier à fa première blancheur, & le rendre propre à être employé aux mêmes ufages que celui fait avec les chiffons. Ces conditions à remplir préfentoient des difficultés que tous ceux qui ont travaillé à la refonte du papier fembloient n’avoir pas prévues , mais qu'il falloit chercher à connoître & tâcher de furmonter. Pour y parvenir les commiflaires chargés de l'opération dont il s’agit ont fait beaucoup d'effais qui les ont conduits à obtenir les réfultars qu'ils defiroient.s Û D'après le détail des expériences inférées dans leur rapport , on voit ques fe font d'abord fervi de potafle & de foude telles qu'on les trouve ans le commerce, & enfuite d’une foude artificielle qui, fous les rapports d'économie, fembloit devoir être préférée aux deux précédens alkalis. Ayant bien obfervé l’action de ces agens, ils ont apperçu qu'elle ne deve- noit fenfible qu’autant qu'on les employoit à grande dofe, & que fouvent après la diflolution de l'encre, quoique la liqueur fût décidément alkaline, elle refufoit’ cependant d’agir fur l'encre du nouveau papier qu'on lui préfentoir. | Cette obfervation qu’ils ont eu occafon de faire , foir dans des eflais, foit dans des expériences en orard , les a conduits à penfer que le défaut d’action de la rotalité de l’alkali employé, dépendoit de ce qu'il n’étoit pas pur , C'eft-à-dire , complettement privé d'acide carbonique ; dès-lors ils fe font occupés à le mettre dans l’érat oùils defiroient qu'il für. Pour cela il leur a fufñ de le traiter avec de la chaux vive. L’alkali par ce moyen . . , 1 = devenu cauftique ,a agi fur l'encre avec beaucoup plus de Pr AUTRES & D . nue hé nn rit tn” mt sé ! 1 ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 305 - & fon effet n’a ceflé que lorfqu’il.a été abforbé , & qu’à la faveur on ne pouvait plus reconnoïtre fa préfence. IL eût été à defirer, fans doute, qu'on eût pu déterminer la quantité qu'il falloit employer de cet alkali pour traiter une quantité donnée de papier imprimé ; mais on conçoit aifément que toutes tentatives à cet égard he devoient produire que des rélultats incertains, puifqu'il étoit difficile de fuppofer la polhibilité, fur-tout dans les travaux en grand, de fe procurer des papiers également chargés d'encre, Âu refte , comme l'ont oblervé les Commiflaires , l'excès d'alkali ne pouvant pas nuire au fuccès de lopération, on peut aller jufqu'à ce terme, en attendant que l'expérience ou l’habitude de faire aient appris que cet excès n'eft pas abfolument néceffaire. Quelle que foit au furplus la quantité d’alkali qui ait été employée, on a la certitude qu'on peut la retrouver , à peu de chofe près, lorfque opération du blanchiment du papier eft achevée; il fuffit pour cela de recueillir les leMives & de les évaporer jufqu’à ficcité ; le réfidu de l'évaporation calciné donnera un alkali affez pur. Il ne fufffoit pas d’avoir conftaté les moyens de féparer l'encre du papier imprimé , il falloit encore examiner ceux auxquels on pouvoit avoir recours pour blanchir le papier manufcrit. D'après la connoïffance qu'on avoir que tous les acides , de telle nature qu'ils fuffent , jouifloient de la propriété de difloudre l'encre à écrire, il ne fut pas difficile de juger que l'acide fulfurique pourroit, de préférence aux autres , être employé dans l'opération dont il s’agit, En effet, tout Le papier manufcrit qu’on a traité avec cet acide a produit une pâte d’où eft réfulcé un papier très-blanc & de bonne qualité. Enfin , on a eflayé d'opérer le blanchiment des papiers imprimés & écrits, par la trituration avec l’eau fans Le concours d'aucun autre agent, Ce procédé annoncé par un auteur qui jouit de la plus grande réputation, comme devant réuflir, a été fuivi avec foin. On a même varié Les moyens; mais la pâte qu’on a obtenue n’étoit pas blanche : on y appercevoit une multitude de petits points noirs qu’il n'a pas été poflible de faire difpa- roître par le lavage ; en forte qu'il paroît démontré que le blanchiment du papier par la feule trituration avec l'eau eft impoftble. On doit cependant obferver qu'on peut tirer parti de ce procédé comme moyen préliminaire de l'opération qui fe fait avec les alkalis. En effet , on conçoit que [a trituration de la pâte long tems continuée divi- fant l'encre en molécules très-fines, l’alkali doic agir fur elles avec beau- coup de promptitude, & que même dans ce cas il n’eft pas néceflaire d’en . employer une auffi grande quantité. IL réfulte de tout ce qui précède qne la refonte du papier imprimé & manufcritne peut plus être regardée comme un: opération incertaine 3 qu'il paroît au contraire qu’elle fera avanrageufe, & que confiée aux _ Tomel, Part, 1, an x, GERMINAL, Qq 306 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ertiftes qui feront : hargés de l’exécuter , elle acquerra entre leurs mains ce degré de perfection qui prefque toujours eft le fruit de la pratique. EL fufffoit donc pour le moment d'indiquer les agens qui ont le mieux réuffi , ainfi que les différentes manipulations qui ont paru les plus con- venables, & c’eft aufli ce qui a été fait dans l'inftruction qui a été publiée. ; à Avant de terminer leur rapport les Commiffaires chargés des expé- tisnces dont nous venons de rendre compte, ont cru devoir répondre à quelques obj:étions qui leur ont été taires.. En admettant, a-t-on dit, la pofhibilité de la refonte du papier par Les procédés indiqués, il-eft plus que douteux qu’eu égard aux dépenies qu'il faudra faire & aux manipulations auxquelles il fera néceffaire d'avoir recours , les fabricans fe déterminent à entreprendre cette refonte. Il eft vraifemblable au contraire qu'ils préféreront toujours fe fervir de chiffons, parce qu'ils feront aflurés d'obtenir un papier de même qualité, qui, fous tous les rapports, vaudra mieux que celui provenant du papier refondu. Pour répondre à cette objeétion il fufht de comparer le tems qu'on emploie ordinairement pour obtenir du papier de chiffons, avec celui qui eft néceflaire pour opérer la refonte des papiers imprimés & nianufcrits. Or, il eft conftant , d’après les renfeignemens qui ont été pris: que lorfqu’on fe ferr de chiffons pourris pour faire du papier, il faut cinq _femaines au moins d'intervalle , à partir du moment où ce chiffon eft mis entre les mains du premier ouvrier, jufqu’à celui où il a reçu toutes les préparations néceflaires pour pouvoir Ëtte converti en pâte & mis dans les formes , tandis que les opérations de la refonte du papier , toutes chofes égales d'ailleurs , pour les quantités de pâte, peuvent être terminées en trois jours. En réuniffant dor c les frais qu’on fera obligé de faire pour la refonte pendant les trois jours qu'elle durera , il ne fera pas difficile de prouver qu'ils feront plus que compenfés par le remis qu'on gagnera & par la grande quantité de matière quon pourra préparer, Quant à l'inquiétude qu'on fuppofe au fabricant de n’obtenir par le moyen de la refonte que des papiers de qualités inférieures, on peut dire que certe inquiétude eft d'autant plus mal fondée que le papier refondu difière très-peu de celui qui ne l’a pas été, & que d'ailleurs on peut à volonté l'améliorer en mettant la pâte qu'il produit avec un tiers, un quart& même un fixième de pâte de chiffons. Les réfulrars des expériences qui ont éré faites pour cutiftater ce que peuvent produire des mélanges de cette efpèce , doivent lever tous les doutes , & faire cefler les préjugés qu'on pourtoit encore avoir à cet égard, 4 © ET D'HISTOIRE-NATURELLE, 307 DNS TRUCIIO:N | Pour parvenir à opérer la refonte du Papier imprimé & écrit, publiée par la Commiffion d'Agriculture & des Arts, Les Comités de Salut public & d’Inftruétion publique ayant fait à la Convention-Nationale un rapport fur l'emploi des vieux papiers imprimés & écrits, elle arendu, le 6 Germinal , un Décret dont la teneur fuit : DÉCRET DE LA CONVENTION-NATIONALE, Relatif à la refonte des Papiers imprimés. æ La Convention-Nationale, après avoir entendu le rapport de fes # Comités de Salut public & d’Inftruction publique , > Confidérant que les papiers imprimés dont le brülement a été » fufpendu par le Décret du 12 Frimaire, dans l'efpérance d'en retrouver » {a matière, commencent à former dans quelques communes un » encombrement qu'il eft urgent de faire cefler par une deftination » définitive, décrète ce qui fuit : ART, L. » Dans les deux décades qui fuivront la publication du » préfent Décret , tous ceux qui fe propofent de former des établiffe- » mens pour la refonte des papiers imprimés dont la fupprelion a été ._ » ou fera ordonnée, feront tenus de le déclarer à la Commiflion des >» fubfftances & approvifionnemens, d'indiquer l'étendue qu’ils entendent » donner à cette fabrication , & l’époque à laquelle elle fera en 2 activité. IL » Les entrepreneurs feront connoître à ladite Commiflion les » procédés & matières qu'ils veulent y employer. AI. > Ils ne pourront fe fervir de potaffe, falin, cendre gravelée ; » vedaffe, cendre de bois , ni d'aucune autre efpèce d’a/kali végétal , » qu’en donnant, préalablement à tout emploi, la déclaration de la » quantité , & fe foumettant de reverfer dans les affineries de falpètre , » immédiatement après leur opération, toute la quantité dudit alkali » qui aura pallé dans leurs chaudières , fauf le déchet de cinq centièmes » au plus, qui fera vérifié par l’aéromètre, | IV. » Les entrepreneurs feront autorifés à fe faire délivrer par les # confeils généraux des communes les papiers imprimés mis en dépôt >» en exécution du Décret du 12 Frimaire, à là charge par eux de les » faire dénaturer immédiatement après le tranfport, & d’en faire drefler » acte en préfence d’un membre du confeil général dela commune du » lieu de l’établiflement. V.» Dans le cas où il ne fe préfenteroit aucun entrepreneur dans le # _ Tomel, Par L. on 2°. GERMINAIS Qq2 308 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE > délai fixé par l'article premier, ou que ceux qui fe préfenteroient » n’annenceroient pas des moyens fuffifans pour atteindre & confommer » la quantité mife en réferve , la Commiflion des fubfftances & > d’approvifionnemens fera rédiger & publier fans délai une inftruction » fur ce nouvel art, pour Le mettre à la portée des citoyens qui voudroient » fe livrer à ce genre d’induftrie, VI. » Ladire Commiflion ordonnera, s’il eft néceffaire , des effais » en grand ; elle pourra même établir des atreliers à la proximité des » dépôts Les plus confidérables , où les opérations feront portées au point » de dénaturer lefdits papiers imprimés , pour mettre en délivrance la > pâte quien proviendra, laquelle fera préalablement féchée à la preffe » pour en prévenir Faltération. - VII. » La Commiflion eft chargée de faire examiner fi les papiers. > couverts d’écritures , devenus inutiles, ou dont la fuppreflion auroit » été ordonnée, font de même fufceptibles d’être remis en pate. VIII > Il fera accordé à la citoyenne MafJon une fomme de trois LA 1 » mille cinq cens livres, qui lui fera payée par la Tréforerie nationale” = fur les fonds deflinés à l’encouragement des arts, en confidération des » travaux qu'elle a faits pour parvenir à la refonte des papiers æ imprimés. | IX. » L'infetion au Bulletin du préfent Décret, tiendra lieu de: D»? publication LA D'après les expériences qui conftatent la poñfibilité d'obtenir du papier de bonne qualité en opérant la refonte des papiers imprimés & manuf- crits, on a cru néceffaire de publier l'inftruction fuivante , dans laquelle on a raflemblé les procédés qui ont paru les plus convenables pour séuir. : È Procédés pour la refonte du Papier imprimé. ÿ PREMIÈRE OPÉRATION. 4°, On réunira, le plus que faire fe pourra, les papiers de même qualité, & on féparera ceux fur leiquels il y auroit de l'écriture. 2°. On coupera avec la preffe à rogner des relieurs les tranches des feuilles qui par vétufté ou autrement , feroient devenues jaunes , où fur lefquelles il y auroit de la couleur appliquée. On fera de même pour les dos des livres, qui ordinairement font garnis de colle & de ficelle. 3°. On difpofera plufieurs cuviers de bois, de manière à permettre à des ouvriers de pouvoir agir librement autour, & brafler continuelle- ment la matière qu'ils doivent contenir. Chaque cuvier fera aflez grand pour contenir cent livres au moins de papier, & cinq cens pintes d'eau, 4 | dt Re SCPI PE PET LA \ ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 309 À trois pouces environ du fond, on adaptera une champleure garnie intérieurement d’une plaque de cuivre étamée, percée de plulieurs trous pour permettre à l'eau de fortir quand on Le voudra, fans entraîner papier. , 4” Apeu de diftance de ces cuviers, on établira fur un fourneau une chaudière de cuivre étamé d’une capacité fufifante pour contenir l'eau qui fera deftinée à remplir les cuviers. . s% À côté de certe chaudière, & aufli fur un fourneau, on placera deux autres chaudières de cuivre étamé , dans lefquelles on fera bouillir le papier avec la préparation dont il fera parlé dans un inftant. Ces deux chaudières, qui doivent être moins grandes que la première, feront difpofées aflez commodément pour qu’on puifle voir dans leur intérieur, & brafler la matière qu'elles doivent contenir. 6°. Après avoir rempli les cuviers d’eau prefque bouillante jufqu'au tiers environ, on y introduira feuille à feuille tout le papier deftiné à être refondu. Deux ouvriers placés en face l’un de l’autre feront tremper avec de longues palettes de bois les feuilles , à mefure qu'elles tomberont dans les cuviers; ils les brafleront bien pendant à-peu-près une heure , & ajouteront une quantité d’eau fufhfante pour qu'elle furnage de trois pouces le papier. = é 7°. On laïffera le tout en digeftion pendant quatre ou cinq heures, avec la précaution dé brafler de tems en tems & toujours fortement , pour que tout le papier foit divifé & prefque réduit en pâte. 8°. On ouvrira enfuite les champleures, & on laiflera couler l'eau ; on pourra même faciliter l'écoulement, en comprimant lépèrement la pâte avec des palettes de bois , ou autre inftrument convenable. 9°. La pâte reftante après cette opération fera portée fous le cylindre eilocheur , ou bien fous le raffineur, qu'on aura foin de tenir un peu furbaiflé ; & après y avoir été traitée pendant une heure environ , 6n la retirera pour la tranfporter dans les petites chaudières dont on a parlé. 10°. On fera bouillir légèrement pendant une heure cette pâte dans foffifante quantité d’eau pour qu'elle furnage de quatre à cinq pouces environ. Un peu avant que l’ébullition commence, on ajoutera par chaque cent livres de papier employé treize pintes de lefive de potafle caufti que préparée comme il fera dit plus bas. PEL Pendant toure la durée de l’ébullition on ne difcontinuera pas de braffer ; on aura attention fur-tout que la matière ne s’attache pas au fond de la chaudière. Si la liqueur cauftique a été préparée comme il faut & avec de la potaffe de bonne qualité, on pourra diminuer la dofe prefcrite ; par exemple , on réferveroit deux pintes de cette liqueur pour ne les 410 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ajouter qu'un quart-d'heure avant de faire cefler l’ébullition , fi on appercevoic que les onze pintes d'abord employées n’avoient pas produit fufifamment d'effet. 11°. Après le terme de l'ébullition prefcrit, on éteindra le feu, & on tiendra la matière en infufion dans la chaudière pendant douze heures. | 12°. Au moyen de grandes cuillers percées comme une écumoire on setirera la matiere ; &, après lavoir fait évoutter dans des paniers à claire-voie , on l'introduira dans des facs de toile ou autres, pour enfuite la foumettre à l’action d’une forte prefle, 13°. Il ne faudra pas perdre la liqueur qui s’écoulera pendant la preflion , ainfi que celle reftée dans la chaudière, On la réfervera pour , tn en aura une certaine quantité , l’évaporer jufqu’a ficciré dans des baflines de fer. Le réfidu bien calciné produira une nouvelle potafle qui pourra être employée à différens ufages que les circonftances indiqueront. 14°. La matière reftée après l’expreflion fera divifée par morceaux ; & mife auffi-côt fous le cylindre rafineur , où elle fera traitée pendant une bonne heure & même plus, fi cela eft jugé néceffaire. 14°. De+tems en tems on retirera une petite quantité de pâte, &; après l'avoir expriméeentre les mains, on examinera fi elle eft fufffamment divifée & fi l'encre eft bien détachée, 16°. On fera averti que l'opération commence à approcher de fa fin ar la couleur blanche que prendra la pâte. 17°. Enfin, lorfqu'on aura jugé qu’elle eft arrivée au point où elle deit être, on arrêtera le cylindre , & on fera pañler la pâte dans la cuve des ouvriers qui devront la convertir en papier. Autre Procédé pour le Papier imprimé. DEUXIÈME OPÉRATION. Après avoir décolé le papier comme il a été précédemment dit , on l'introduira dans la chaudière avec la quantité de leflive de potafle cauftique indiquée. On braffera continuellement pendant la durée de l’ébullition ; & , après douze heures d’infufion , la matière fera retirée ; & encore toute impregnée de liqueur, fans être cependant trop - humedée , elle fera portée dans un vaifleau de bois, où par le moyen d'une machine, dont on donnera plus bas la defcriprion, elle fera foulée & déchirée jufqu’à ce qu'elle prenne une couleur noire & qu’en F'examinant on n’apperçoive plus de lettres. î Si, pendant cette opération la pâte fe defféchoit crop, on l’humederoit de tems en tems avec la liqueur reftée dans les chaudières, \® ET D'HISTOIRE-NATURELLE. ‘ 311 Cette opération achevée, on traitera la pâte avec le cylindre raffneur + pendant deux heures plus ou moins. Enfin, on la fera convertir en papier. TROISIÈME OPÉRATION. Les deux opérations qu'on vient de décrire peuvent être faites avec de la leflive de foude cauftique au lieu de leflive de potafle cauftique, On obfervera feulement qu'il fau à-peu-près un tiers de plus de leflive de foude. Cependant on aura égard à la qualité de la foude employée pour faire cette leflive; car, fi elle éroit très-alkaline, la quantité prefcrite feroit trop forte. 1 j Au refte l’ufage indiquera la defe précife de leflive de foude cauftique qui convient, & cette dofe fera toujours déterminée d’après l’état où fe trouvera la pâte pendant & après l'ébullition. - - QUATRIÈME OPÉRATION. Si, par Le fait des opérations précédentes , on appercoit que la pâte eft devenue trop courte, on pourra la mêler, avant de la retirer de la cuve du cylindre raffineur, avec un quart, un tiers, un fixième , ou même un huitième de fon poids de pate de chiffons déjà blanchie & bien divifée. Cette addition bonifieta la pâte & lui donnera plus de confiftance; mais le plus ordinairement cette addition eft inutile. Préparation de la Leffive cauflique. 1°. Mettez dans un cuvier de bois cent livres de potafle sèche & de bonne qualité. Verfez deflus trois cens pintes d’eau bouillante. Le cuvier doit avoir plufieurs champleures : la première placée à le diftance d'environ buir pouces du fond, & les autres à la diftance de quatre à cinq pouces de la première. 2°. Faites fondre la porafle en la braffant avec de longs bâtons ; enfuite, ajoutez vingt livres de chaux vive & de Borne qualiré, caflée par petits morceaux; agitez le mêlange jufqu’à ce que la chaux fois parfaitement éteinte, & que le tout ne fafle plus qu’une bouillie très- ” claire : couvrez le cuvier, & laiflez repofer la matière, «+ 3°.Au bout de douze heures veus ouvrirez d’abord Ja champleure fupérieure , puis la feconde, & ainfi de fuite, pour obtenir la liqueur claire qui coulera. Si celle produire par la dernière champleure étoit trouble ,.on ne la méleroit pas avec les autres. Toures les liqueurs claires doivent être confervées dans des cruches de grès bien bouchées, 3t2 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 4°. Sur la matière)reftée dans le cuvier ; après avoir féparé la liqueur dont on:vienc de parler, on verfera le quart de la quantité d'eau employée la première fois; on braffera pendant: une demi-heure, on laiflera enfuite éclaircir la liqueur, & on la mélera avec celle précé- demment préparée. Fa $°. On leflivera pour la troifième- fois la matière reftée dans le cuvier ; mais la liqueur provenante de cette leflive étant trop foible’, on la réfervera pour l'ajouter en place d’eau lorfqu'on fera une nouvelle opération, 6°. On pourra préparer avec la (oude une liqueur cauftique femblable à la précédente, en obfervant que les quantités d’eau, de foude & de LE, ne Ris. chaux foient en mêmes proportions que celles qui ont été indiquées pour | la porafle, & fe conformant auf aux manipulations prefcrites. Procédé pour opérer. la refonte du Papier manuférié. 1°. On choifira le. papier manufcrit de manière à réunir, autant qu'on pourra , les feuilles de mème qualité & de même nuance, 2°, On enlevera les cachets, timbres, imprimés , & généralement Les “corps étrangers qui pourroient s’y trouver. 3°. On mettra aufli de côté le papier qui feroit trop jaune, l’expé- rience ayant appris que certe forte de papier fe fond plus difficilement que celui qui. n’eft pas dans le même cas, RAT On fera de même pour celui fur lequel il y auroit des lettres impri- mées , où des taches d'huile. 4 On fupprimera les tranches de feuilles qui feroient trop jaunes ou enduites de couleur, La prefle à rogner dont fe fervent les relieurs pourra être employée utilement pour cette opération. k 5°. Ces premières précautions prifes, on mettra le papier feuille pat feuille, dansun cuvier rempli à moitié d’eau bouillante, & on braffera avec de longues palettes de bois , comme on l'a dit pour le papier imprimé, 6°. Après quatre heures d'infulion , on ouvrira la champleure, & of laiffera couler l’eau. 7°. On ajoutera une nouvelle quantité d’eau chaude ; on braffera encore pendant une demi-heure, & on laïffera en infufion pendant trois autres heures. 8°. On ouvrira pour la feconde fois la champleure ; on comprimera même légèrement Le papier avec les palettes, afin de faire couler plus. facilement. 9°. Pour la troifième fois, on verfera de l’eau fur le papier refté dans le cuvier; mais alors, elle fera froide : on obfervera feuiement que fa quantité foit de deux cens foixante pintes pour cent livres de papier. 10°. Après avoir bien délayé le papier dans cette eau , on ajoutera peu-à-peu fix livres & demie d'acide füulfurique concentré , connu plus ordinairement N ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 313 ordinairement dans le commerce fous le nom d'huile de vuriol, Cet acide devra marquer à l’aréomètre, pour les acides, 66 degrés. Il faudra aufli, avant de le mettre dans le cuvier, qu'il ait été alongé avec le double. de fon poids d'eau bouillante. On obfervera que ce mélange d’acide fulfurique & d'eau ne peut être fait que petit à petit, & dans des vaifleaux de verre, ou mieux encore, dans des terrines de grès. 11°. À mefure qu'on jettera dans le cuvier la liqueur acide, préparée comme on l'a dit, on agitera fortement & long-tems le mélange, afin que tout le papier foir bien pénérré de cette liqueur. 12°. On laïflera le tout en macération pendant douze heures au moins, avec la précaution de brafler de tems en tems. 13°. Après le tems prefcrit, on achevera de remplir la cuve avec de l’eau froide; on brafféra de nouveau le mélange pour laver le papier, qui alors fera réduit en pâte: enfuire on ouvrira la champleure pout laïfler fortir l’eau. 14°. La pâte bien égouttée, on la délaiera avec de nouvelle eau.froide, on la braflera pendant une demi-heure, & elle fera retirée avec des cuillers percées en forme d’écumoire, pour être mife dans des paniers d'ofier à claire voie. - 15°. Lorfque la pâte, après avoir féjourné pendant quelque tems dans les paniers, ne fera plus trop humide, on l'introduira dans des facs pour la foumettre à l’aion d’une forte prefle. 16°. La matière reftée après lexpreflion fera portée fous le cylindre rafineur, & y fera triturée pendant une heure. plus ou moins, fuivant l'état de divifion où elle fera. 17°. Cette opération achevée, on fera couler la matière dans la cuve des ouvriers qui devront la convertir en papier. 18°. Enfin le papier obtenu par tous les procédés qu'on vient de décrire fera collé & apprèté comme celui qui eft préparé avec la pâte de chiffons, Projet & deftription fuccinéte d'une Machine à triturer la pâte de papier encore hwmeétée par la liqueur alkaline. Cette machine ayant pour objet de broyer la pâte de papier refondu dans la leflive même qui a fervi à enlever l'encre, pour que la diffolution en foit plus complette & le lavage plus facile & plus prompt, elle pourra varier dans fa conftruétion, fuivant l’induftrie des artiftes qui entrepren« dront la refonte des papiers. .: La machine que nous propofons pour remplir cet objet, confifteroit principalement-en une auge de bois de la longueur d'environ huit pieds, ë& de la largeur de dix-huit à vingt pouces intérieurement, & en une molette de bois du diamètre fe trente à trente-fix, pouces, donc l'épaifleur feroit à peu près égale à la largeur du fond de l’auge. Tome I, Pare. I, an 2°. GERMINAL, Br . 314 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CAIMIE On conftruircit certe molette avec plufeurs plateaux de planches, travèrfés par un axe, & maintenus l'un contre l'autre par plufieurs bouions de fer. : Les planches feroient difpofées de manière que la circonférence de Ja molette préfenteroit le bois de bout, & feroit parfemée de perires entailles pour produire plus d'effet fur la pâte, à mefure qu'on la feroit aller & venir d’une extrémité à l’autre de l'auge par le moyen d'une pièce de bois pofée horizontalement fur la molette, & maintenue entre deux fourchettes fixées fur chaque tête de l’auge. Cette pièce fera rebordée par deux tafleaux de bois pour contenir la molette en même tems qu'elle agira deflus par fon poids pour la faire rouler, Les bords de l’auge feront un peu évalés, & aflez élevés pour empêcher la pâte de fe répandre. On préfume que cette machine dont la conftruction eft fimple & peu ffpendteute. remplira parfaitement le but qu'on fe propofe, qui confifte à préparer la pâte & à divifer l’encre de maniere que cette derniere ne fafle plus que des points noirs qui puiffent être enlevés par les lavages. | Rédipée à Paris Le 4 Prairial, an fecond de la République Françoife le une & indivifible. Signé DEYEUx, MoLARD, PELLETIER & VERKAVEN. Commiffaires nommés par la Commiffion des fubfiflances j & approvifionemens. Approuvé par la Commiflion d'agriculture & des arts, le Prairiale Signé BRUNET, LAUGIER & Tiss0T, Commiffaires. 4 , INSTRUMENT Propofé par le Citoyen HeNR1 DESMAZIS, pour égrener les Bleds. L E befoin où l’on eft fouvent d'accélérer le battage des grains, fans que les circonftances permettent d'y employer la quantité de bras qui y feroient néceflaires, m’a déterminé à m'occuper de la recherche d'une machine ou inftrument propre à égrener les bleds par le moyen de peu de bras, promptement, & réuniflant à la fimpliciré de la conftruétion, les propriétés d'occuper peu d’efpace & d'être d’une manœuvre aifée & facile à être exécutée par tous les gens de la campagne. J'obferve ici préliminairement, que pour faire dégager le grain des épis, il faut frapper & froiffer ces derniers en différens fens dans toutes les parties de leur longueur, LS Lis ET D'HISTOIRE -NATURELLE. 31$, L'inftrument que je propofe pour fatisfaire aux conditions qui viennent d’être énoncées , eft compofé de trois.parties principales: 1°, d'un cadre ABCD (fig. r.), formé des deux lsngues pièces A G,B D aflemblées par les traverfes A B,X,CD, Y; les deux traverfes AB & X, & celles CD, & Y, laiflant entr'elles deux efpaces EF, GH, deftinés à recevoir deux pièces de la feconde partie: 2°, d’une efpèce de grillage EFGH (fig. 16 2.), terminé aux deux bouts par des planches EF,GH, qui doivent entrer dans Les intervalles ci-deflus mentionnés des traverfes À B& X,C D &Y,& pouvoir y monter & defcendre facilement fans y vaciller, Les barreaux a 1,42;,a3,4«4,a $, doivent être de bois très- dur & non pliant, terminés en deflus & en deffous par une arrête longi- tudinale: 3°. de la partie KL MN O( fig. 1 & 3. ), repréfentée féparé- ment ffgure 3, laquelle eft compofée de deux manivelles de fer K LM, & NO, dont la premiere a un bras, K L, qui fert à donner le mouvement à Ja machine, Ces deux manivelles ont chacune quatre coudes également cfpacés , répondant aux inrervalles des barreaux du grillage, & pouvant fe mouvoir très librement dans ces intervailes: deux de ces coudes font - plus longs que les deux autres. Les longs coudes d'une manivelle font égaux entr'eux & aux longs coudes de l’autre manivelle; ils fe corref- pondent d'une manivelle à l’autre & font placés entre les coudes courts tefquels font pareillement égaux & correfpondans entr'eux. Les coudcs B, d {ont dans un plan perpendiculaire à celui où fe trouvent les coudes c,e; & ceux f, À dans un plan perpendiculaire à celui des coudes g, z. Lorfque les deux manivelles font dans la pofition qui leur convient, les coudes D, d de l’une K L M font dans le même plan que les coudes f, 4 de l'autre N O; il en eft de même des coudes c, e & g, 2: chaque pairede ces - coudes qui fe correfpondent d'une manivelle à l’autre porte une pièce de bois très-dur on même de fer, terminée à chacun de fes bouts par un anneau où la partie de la manivelle qui le traverfe, tourne librement. Ces pièces hf, cg;d k,ei, que je nomme battes, doivent comme les barreaux du grillage, préfenter une arrête longitudinale en ceflus & en deflous. Pour faire ufage de cer inftrument, il faudra placer le cadre ABCD (fig.1,2 & 3), dans une fituation horifontale, à une hauteur convenable à ceux qui le maneuvreront; on pourra y adapter des pieds permanens, mais il fera toajours indifpenfable de le placer bien folidement: il faudra enfuite placer la partie KLMNO, en ayant l'attention de loger les tourillons L, M,N,O, des deux manivelles dans les encaftremens pratiqués ax longs côtés du cadre pour les y recevoir ; & pe mettre en place le grillage EFGH, dont on fera entrer les planches EF ,GH, dans les intervalles qu’elles doivent occuper, & où on pourra les fixer À la hauteur que l’on voudra, par des vis placées en I dans les milieux des œaverfes A B, CD. Tome 1, Part. I, an 2°, GERMINAL. Rr2 316 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. En PPPP (fger), font quatre montans dont la diftance à l'axe de la manivelle la plus proche, eft plus grande, que la longueur de fes plus longs coudes. On placera des deux côtés du cadre, entreces mon- tans, le bled à égrener, & de manière que les épis foient en entier au- dedans du cadre, & en pofition à étre frappés & raclés depuis leur ori- gine par la batte la plus extérieure: les pointes des épis de droite & de gauche devront refter libres & fans foutien vers le milieu de la largeur ï du cadre. La couche de bled comprife entre les deux montans d’un même côté y fera contenue par une traverfe fupportée par ces deux montans, le long defquels elle pourra monter & defcendre & y être fixée à la hauteur que l’on voudra par des vis de preffion on autrement. Les chofes étant ainfi difpofées, les épis fe trouveront placés entre deux battes & le orillave; & en donnant le mouvement au bras K L de la manivelle KL M, par le moyen de l'agent que l’on aura le plus à fa commodité, fi ce font les battes portées par Les plus longs coudes des manivelles qui foient au-deffous des épis, elles viendront frapper ces épis vers leurs pointes qu'elles éleveront au-deflus du grillage en les raclant & foiffant entrelles & les barreaux voifins du même grillage; elles les abandonneront en paflant par-deffus, & les rameneront en bas, lorf- au’elles delcendronr, Les autres battes portées par les coudes les plus courts dès manivelles devront frapper Les portions des épis qui font du côté de la paille quand les premières en auront abandonné les pointes au- deffus du grillage; elles les froifleront & les racleront entr’elles & les barreaux du grillage, jufqu'à ce qu’elles ayenc redreflé les épis en entier auprès du barreau le plus extérieur du grillage, lefquels épis venant à retomber par leur poids fur le grillage au-deflous de ces dernières battes, y feront frappés de nouveau vers la pointe par les premières batres qui les froiffe- sont &: les racleront encore en les ramerant en en bas; les fecondes bartes en defcendant frappcront aufli de nouveau ces mêmes épis du côté de Ja paille & les:rameneront dans leur première polition, toujours en.les froiffant & raclant contre des barreaux du grillage. .Il faudra continuer d'agir ainfi ( avec l'attention de retourner le bled compris entre les mon- tans PP, fi cela paroît néceflaire pour l'égalité de l'égrenage ) jufqu'à ce que tous les épis foient bien dépouillés; on ôrera alors la paille qui rcitera & on la remplacera par d’autre chargée de. fon grain. C'eft là en quoi confifte tout le méchanifme de cet inftrument, dont on voit que l'exécution eft bien‘facile, & dans le cas d’êtredirigée & mife en pratique partousilés gens de la campagne, même lesmoïns inftruits. Quoique je n’aye:poinc été à même de faire d'expérience pour conftater. lefict de cet infrument, je ne doute nullement que les épis frappés. o froiflés & grattés, Étant pouflés en avant & en arrière, en haut & en Las,:comine ils le font par le mouvement des battes, ne foient bientôt completement égrenés. Vos y Le + ET D'HISTOIRE -NATURELLE. 317 Ps On pourra recevoir le grain qui {e dégagera des épis dans des toiles placées au-deflous de Pinftrument, ou plutôt dans une longue trémie qui > }- le conduiroit dans un ,crible à vent, muü par le mème moteur, que l'inftrument à égrener le bled: dans ce dernier cas le bled feroit battu & petroyé dans un même temps, & par une même action, ce qui feroit un avantage confidérable par rapport à l'emploi du temps & de la force. La defcription que l’on vient de donner démontre fufhfamment la fimplicité de l'ipftrument que je -propole, .& combien il faudroir moins + d’efpace qu'aujourd'hui, pour égrener par fon moyen telle quantité de bled que l’on voudroit.. . : Cet inftrument auroit l’aväfitage de conferver Les pailles faines, ce qui peut être très-important fuivant"l'emploi qu’on en veut faire. La largeur du cadre & celle du grillage doivenr'être telles que les épis d'une rangée ne s’embarraffent point avec cèux de la rangée qui lui et oppolée, alin que l’action des battes n'en éprouve point d’obftacle, & qu'elle foi toute employée au feul dépouillement des épis. é Le jeu des batres entre les barreaux du.grillage doitêtre néceflairement proportionné à la. groffeur. des épis.8c du. grain.qu'ils contiennent, c’eft posrquoi il pourroit être à propos d'augmenter. ou. diminuer ce jeu fuivanc les efpèces de bled que lon.auroit à égrener. J'ai un moÿen fort fiwple, qui fans altérer en rien Ja folidiré de l'inftrument, procure le rapprochement ou l’écarrement uniforme des barreaux du grillage: ce même moyen peut-aufh s'appliquer-au xapprochement & à l’écartemenc des battes, muis fon exécurion à l'épard,de ces dernières n’eft point aufli farisfaifante ; qu'à l'égard des barreaux du grillage; il faudroit quelques expériences pour lever les difficultés que j'y apperçois, - Les longueuts des coudes.des manivelles doivent être déterminées, de telle manière, 1°. que les,battes portées par les plus longs de ces coudes, puiflent avoir abandonné,les pointes des épis qu’elles auront portés au- deflus du grillage, lorfque les battes portées par les coudes les plus éourts viendront à frapper en déflous. ces épis à, la partie. qui tient à la paille: ce qui eft néceilaire pour. éviter les frottemens, qui ne fervant point au but que l'on fe propole, augmenteroient avec préjudice Les obita- cles à vaincre, par la force motrice; 2°. que; les battes portées par les coudes les plus courts puiflent élever tout l'épi au-deflus du grillage, & le reprendre pour le ramener,en bas, lorfqu’elles defcendront. Les laroeurs des mêmes coudes doivent être réduites aux moin- dres_ dimenfions qu'elles peuvent avoir, fans gêner. le mouvement des barres. Ni, 7e 3 Quant à la longueur totale de l'inftrument, elle dépend du local où on veur.le placer, & de la roideur des barres & des barreaux du grillage, laquelle roïdeur doit être relle, .que ces battes & barreaux s'écartent trèse peu. de leur poftion naturelle pendant que l'inftrument eft en action, e 318 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIA & cela tant afin de n'en point gêner te mouvement, qu'afin de ne pas agir trop foiblement contre les épis. Les arrêtes longitudinales qui terminent en-deflus & en-deflous les Pattes & Les barreaux du grillage font deftinées à mieux racler les épis. J'ai cru devoir rendre raïlon des motifs d’après lefquels je me füis déterminé, añn qu'on puifle mieux juger ce que je propole. (nee mme seen NrOUTDIT C'E D'une découverte importante faite par M. l'abbé SPALLANZANI, Jur des Chauve-Souris aveugles : Par JEAN SENEBIER, Bibliothecaire de la République de Genève. Je reçus dans le mois de feptembre 1793 un mémoire manufcrit que M. Spallanzani me fit l'honneur de m'adreffer. Son titre étoit Memoire fur quelques efpèces de Chauve-Souris, qui exécutent dans l'air en volant après avoir été aveuglées, tous les mouvermens qu'on leur voit faire quand elles ont leurs yeux, & qui ne faurotent étre exécutés par les autres oifeaux privés de-la vue. M. Spallanzani fut conduit à ces expériences en s’occupant des oifeaux crépufculaires. Il faifoit voler divers oifeaux dans des chambres parfaite- ment obfcures, & il s'apperçut que les chauve-fouris y voloient très biens, qu'elles ne le touchoïent point avec leurs ailes, & qu’elles ne touchoient point les murs de la chambre. Il crut qu'elles étoient éclairées par quel- ques rayons de lumière dont ces animaux favoient profiter; il enferma leurs yeux dans un capuchon très-opaque & elles cefsèrent de voler, mais il obferva que ce capuchon n'arrétoit point leur vol par la fuppreflion de la lumière, mais par la gêne qu'il occafionnoit, puifqu'un capuchon faic avec un réfeau très-liche à claire-voye produifoit le même effet; alors l'ingéaieux profeffeur de Pavie penfa de fermer les yeux des chauve-fouris avec une gouîte de glu qu'il appliqua fur eux, & elles volèrent comme fi elles avoient pu ouvrir leurs yeux; mais comme la clôture des yeux ne lui parut pas rigoureufe, il eut l’idée d'appliquer fur‘la glu qui couvroic les yeux une rondelle de cuir qui ne dérangea pas le vol de ces animaux : enfin pour prévenir tous les foupçons, il aveugla les chauve-fouris, ou en brûlant la cornée avec un fer rougi au feu, ou en arrachant avec de petites pinces les bulles de leurs yeux qu’il coupoit enfuite, il pouffa même le fcrupule jufqu'à rasouvrir la place des yeux avec un morceau de cuir, de eur que la lumière en y pénétrant n'agît encore fur eux. L'animal fouffre quelquefois beaucoup de cette opération, mais quand ET D'HISTOIRE-NATURELLE. 318 #æn le force à voler dans une chambre entièrement obfcure pendant le jour ou pendant la nuit, il vole parfaitement bien, il plie {on vol en s’approchant des murs, ou il le fufpend avec précaution en cherchant à fe -_ fixer; il évite tous les obftacles, il pañlé d'une chambre dans une autre par la porte fans en roucher les jambages avec les aîles, en un mot, il fe montre aufli expérimenté dans fon vol & aufli hardi que les animaux de fon efpèce qui ont des yeux. M. Spallanzani a fait & varié ces expériences avec le même fuccès für le grand & le petit fer-a-cheval, la pipiftrele, la noctule & la chauve- fouris de Buffon. Il s’eft afluié par une foule d'expériences dont je donnerai encore quelques réfultats, que les quatre fens qui reftent à la chauve- fouris aveuglée ne remplacent pas la vue qu’elle a perdue, ce qui le porte à croire qu'un nouvel organe, peut être un nouveau fens qui nous manque, la fert dans ce moment. M. Vaflalli, profeffeur de philofophie à Turin, M, Bof, profeffeur à Pife, M. Spadov à Boulogne, M: Jurine à Genève ont répété ces expé- riences, ils ont vu les mêmes chofes que M. Spallanzani, & ils les ont fait voir à d’autres. Je joinsici quelques réflexions de M. Spallanzani tirées d’une lettre qui aécrite à M. Vaflalli & qu'ila imprimée à Turin dans un journal excellent w’on y fait; il y préfente une efquifle des raifons qui doivent exclure l'ufage des quatre fens de la chauve-fouris aveuglée pour la direction de fon vol. c J'obferve d’abord que le raë ne peut avoir cette influence, 1°. parce qu’un animal couvert de poils ne peut avoir le tact très-fin; 2°. les chauves fouris aveuglées volant au milieu d'un fouterrein très-long & très-large cour- bé au milieu de fa longueur à angle droit, replient leur vol pour entrer dans * l'autre bras du fouterrein lorfqu’elles arrivent versla courbure, quoiqu’elles foient éloignées de plufieurs pieds des deux parois latérales; 3°. leschauve- fouris aveugkes fe dirigent en volant dans le fouterrein vers plufeurs trous aveugles qu'il y a, quoiqu’elles en fuffent à la diftance d’un pied & demi; 4°. il étoit rare que les chauve-fouris aveugles laffes de voler ne cherchaflent pas à fe fufpendre àf une faillie raboteufe qui étoit au milieu de la voûte d’une chambre ou à une corniche de bois qui étoit à la moitié de la hauteur d’une autre chambre contigue; $°. une chauve fouris aveuglée mife dans une chambre embarraflée par des rameaux d’arbres s’é- chappe au travers fans les toucher avec les aîles; 6°. elle pafle de même au travers des fils de foie pendus au plancher & tenduspar le moyen de quel. ques poids, quoique les fils ne foient éloignés Les uns des autres que d'une quantité à peu près égale à l'ouverture de fes ailes, & fi les fils font un peu plus rapprochés, on lui voit ferrer fes aîles, lorfqu'elle en approche, & voler ainfi entr’eux fans Les toucher; 7°. enfin M. Spallanzani vernit Le corps & la tête d’une chauve-fouris aveuglée avec un vernis de fandarac L = 320 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE & d’efprit de vin, la chauve-fouris refufa de voler dans cet état, mais elle vola enfuite avec la même adrefle que les autres. 1] L'ouie n’eit pas plus utile que le raét aux chauve-fouris aveuglées pour diriger Leur vol : M. Spallanzani boucha les oreilles de onze chauve-fouris avec la glu qu'il. fit entrer dans le fond de leurs oreilles. Il y en euc dix qui volerent aufli bien que les autres, mais la onzième vola mal, parce qu'elle refpiroit avec peine. En fuppofant d’ailleurs que l’ouie de la chauve- fouris remplace leurs yeux, comment diftingueroient-elles par l'oreille la faillie raboteufe d'une voûte’ de fa partie life, de même que la corniche d’unplafond, les rameaux des arbres, les fils de foie? Quant à l'odorat, il faut obferver que Les chauve-fouris aveuglées ref- piroient difficilement auflitôt qu’on leur bouchoit le nez, elles laifloient alors échapper par la bouche un léger fiflet, elles ne penfoient point à voler, cependant en les forçant, elles évitoient dans leur vol tous les obftacles; en répétant cette expérience fur fix chauve-fouris, il en vic deux voler fort bien pendant un moment, mais ellès tcombèrent bientôt & ne fe relevèrent pas, deux autres rasèrent le terrein en volant & la dernière ne put voler, Les chauve-fouris qui avoient leurs yeux montrèrent les mêmes phénomènes, mais dès qu’on ôtoit aux unes & aux autres l’obftacle qui les empêchoit de refpirer , elles reprenoient la vie & voloient aufli bien qu'auparavant. Si l’on cherche à tenir leurs mandibules fermées avec un fil, elles meurent prefque d’abord. Quelques-unes des expériences qui excluoient le taét comme moyen de voir dansles chauve-fouris aveuglées, excluent encore pour elles l’odorat; fi elles paflent en volant dans un fouterrain fous un trou de la voûte à la diftance d’un pied & demi, elles changent fouvent alors de direction pour s'enfermer dans ce trou; il faudroit fuppofer qu'elles font déterminées par Les effluves qui en fortent & qui doivent différer des effluves du refte de la voûte, ce qui paroît difficile à concevoir, parce que M. Spallanzani ‘trouva les pierres qui formoient le trou femblables à celles qui formoient lavoûte. Mais comment l'odorat diftingueroit-il une partie raboteufe d'une partie liffe? comment remarqueroit-il des fils de foie & leur diftance? Enfin M. Spallanzani efMaya Le gore fur le vol des chauve-fouris aveu- glées; mais celles à qui il coupa la langue, foit qu’elles fuffent aveugles, foit qu’elles euffent leurs yeux, voloient avec la même adrefle, [Left donc très-probable que ces quatre fens, le rat; l'ouie, l’odorat ; & le goût, ne dirigent pas le vol des chauve-fouris aveuglées, & puifque ces fens ne produifent pas cet effet féparément, on peut croire qu'ils ne le produifene pas mieux quand ils font réunis. M. Spallanzani fe prépare à fuivre Les obfervations & une foule d’autres auf curieufes relatives à l’état d'aveuglement & de fanté des chauve- fouris, il fe propofe de les publier dans le dernier velume de fes voyages dans Les deux Siciles, nu | ET D'HISTOIRE-NATUREÉLLE: 324 IL me femble que ces expériences apprennent combien l’on connoît peu les animaux, leur maniere de vivre & le parti qu’ils peuvent tirer de leur différens organes. On fera sûrement étonné quand on faura Les reflources que les chauve-fouris trouvent dans cet agent inconnu qui femble agir {ur elles d’une manière fi efficace pendant leur aveuglement. Nous con- noîtrons notre ignorance de leur hiftoire, la néceflité d’en chercher les * documens. par une obfervation réfléchie, & l'importance des découver- res que cela promer. à ; FE NOUVELLES LITTÉRAIRES. T5 STRUCTION abrépée fur les mefures déduites de la grandeur de la terre uniformes pour toute La République, & fur Les calculs relatifs à leur divifion décimale, par la Commifiion temporaire des poids & mefures républicaines ; en exécution des Décrets de la Convention Na- zionale. Edition originale : A Paris, de l’Imprimerie Nationale Exécu- trice du Louvre, An II de la République une & indivifible, x vol. £7-84 Cette inftruétion contient tout ce qui concerne Les nouvelles mefures, 1° Les linéaires. 2°, Les mefures agraires. 3°. Les mefures de capacité, 4%. Les poids. s°. Les monnoies, Les auteurs donnent enfuite des notions fur les calculs relatifs à la divifion décimale de ces mêmes mefures, Cet ouvrage eft trop utile pour qu'il ne foit point-accueilli avec empreflement. L'Are de fabriquer le Salin & la Potaffe, fuivi des Expériences fur les moyens de multiplier la fabrication de la Potale; par Le Ciroyen PERTUIS & par le Citoyen B. G. SAGE, pour faire fuire à l'ouvrage intitulé: {nftruétions fur l’érabliffement des Nitrières, & fur la fabrication des Salpètres. À Paris, chez CUGHET, libraire, rue & maifon Serpente, I vol. 7-8. L'alka'i fixe végétal ou potaffe eft un des principes du nitre compofé de cet alkali & de l'acide nitreux. On pourroit croire, & même il étoit vraifembiäble, que le natron ou alkali minéral feroit également ropre à former du nitre, puifque c’eft l'acide nitreux feul qui déroñne & que l’alkali ne fert qu'a le fixer, & à lui donner une bafe. Cepen- dant l'expérience eft contraire à la théorie. Le nitre à bafe de natron Tome I, Part, L an z°, GKRMINAL. 3:22 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ou nitre cubique ne détonne point; les nitres calcaires ne détonnent point; mais le nitre ammoniacal détonne, ainfi que le nitre ordinaire. Ne doit-on pas en conclure que dans cetre détonnation, l’alkali végétal ou potafle, & l’alkali ammoniacal fourniffent quelque chofe ? l’alkali‘ammoniacal fournit de l'air inflammable, aufi le nitre ammo- niacal déionne feul, parce que cet air inflammable déconne avec l'air pur de l’acide. L'alkali végéral n’a pu encore être décompofé par l'art; auf le nitre qui en eft formé ne détonne pas feul. On peut le faire fondre dans un creufer fans qu'il détonne. : I faut ajouter un corps combuftible, tel que le charbon. Mais pourquoi le nitre cubique chauffé avec Le charbon ne détonne-t-il pas? On pourroit donc fuppofer que réellement l’alkali végétal fe.décom- pofe en partie & fournit de l’airinflammable qui favorite la détonnation, comme le fait l'air inflammable de lalkali ammoniacal. Nous favons que cet alkali pafle très-facilement à l’état d’alkali volatil, lorfqu'on prépare les cendres clavelées, ou qu'on brûle le tartre pour faire cet alkali. à L'alkali minéral ou natron ne fe décompofe pas avec la même facilité. : Peut-être eft-ce la caufe qui l'empêche de pouvoir opérer la déton- nation de lacide nitreux. } Car cetre détonnation eft une déflagration vive d’air inflammable fourni par une des fubftances employées, & l'air pur de l’acide nitreux. Le charbon peut bien fournir une portion d'air infHammable; mais il n'en fournit peut-être pas aflez. Quoi qu'il en foit de ces théories, qui méritent un nouvel examen, Le citoyen Cuchet s’eft empreflé de publier cet ouvrage & celui fur la fabricarion du falpêtre, objet dont toute la narion françoife s'occupe dans ce moment. x É La potaile s’extrait de la cendre des végétaux, qui ne croiflent pas fur les bords de la mer. Car les cendres de ceux-ci donnent du natron. On trouve dans cet ouvrage tous les procédés pour brüler avantageu- fement ces vécétaux, en lefliver les cendres & en extraire l’alkali végétal. Sage a donné un tableau des fubftances qui fourniffent une plus grande quantité de cet alkali. Voici t’alkali que lui ont donné 4000 liv. de différentes fubftances qu'ila brulées. 4005 livres. alkali. Marc de! rallier te lacs ce ie OM ES ce Soleil, ou tournelol\ 4. ee 0030 SAFDIENT el latelets detete su tele ete et 23 » - .* ET D'HISTOIRE-NATURELLE. | 323 De Ne RE nre ee 2. AnGTe Fos LEO c ie PTS Eter ae nc ui L 10 LE sr AM EST Ne NET ART : {23150 AIG PRE EE LACS Rs ELU ON OS RTE SR PRE CIRE 1 RARE ME 2H NE Tree le osier erateiess Bpr LS MDublets 122 0e 2e nue Un die e 3 Sapin. ee = ee este nee o chere ee “AU » Les cendres, ajoute Sage, font en réquifition & employées en France » à la confection du falpêtre; on peut leur fubftituer pour la leffive » du linge la terre blanche que Edit les os brülés. Elle contient » un foixanre-quatrième de foude blanche ou natron, quantité d'alkali » qui‘équivaut au moins à la potaffe contenue dans la cendre des bois . Effai jür la Topographie phyfique € médicale de Paris, où Différtañion Jur les Subflances qui peuvenr influer fur la Santé dés Habirans de cette Cité, avec ne Defcriprion de’ fes Hôpitaux , pur le Citoyen AuDin-RoUvI'RE, Officier de Santé, membre de deux -Svciétés Libres d'Hifloire Naturelle. Se vend ‘2 livres 10 fols, à Paris, chez Firmin Dipor, libraire, rue de Thionville, :& chez DUPONT, libraire, rue de la Loi. ê \be, Depuis long-tems on defiroit une topographie médicale de Paris. La Société de médecine avoir propofé cet objet pour prix & avoit invité les gens de l'arc à s'en occuper. Le citoyen Audin a eflayé de remplir ce but. Son_ouvrage eft divifé en deux parties. La première parle de la campagne des envitons de Paris, de la diverfité de fon fol & deMes productions, de la population de certe Commune, du caraétère du parifen & de l’infuence qu'a exercée la révolution fur les mœurs & les habitudes des habitans. L'auteur préfente enfuite des réflexions générales fur la nature, les qualités, les propriétés de l'air; il donne une defcriprion particulière de l’armofphère de Paris & de fon influence fur les maladies = le plus communément regnantes. [l parle des effets des faifons, des . variétés de la température de Paris & de fon rapporr avec le genre & Ja nature de ces mêmes maladies. Il s’occupe des alimens dont on y fait ufape & donne des confeils diététiques qui feront infiniment utiles aux habirans de cette cité. L'auteur préfente quelques généralités fur Peau & fes diverfes proprié- tés. IL s’occupe particulièrement des eaux de la Seine & fait la compa- railon de ces eaux avec celles des environs & démontre leur exceilence & leur fapériorité, Il parle enfuite des eaux minérales de Paflÿ, de Ja riviere de Bievre qui coule à l'extrémité du faubourg Marceau, & 54 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, &e indique les changemens à a faire dans la difpoñtion du lit & des canaux de certe rivière. L'auteur wa pas négligé de parler de l'exercice & de fa néceflité à Paris, des paflions & de leur -nAuence fur la fanté des . habitans de cette Commune. Les vêtemens eux-mêmes ont été l’objec des recherches de l’auteur. La feconde partie préfente une defcription des ofpices de cette immenfe cité & développe Tes vues d'amélioration fur chacun de ces établiflemens. Cet ouvrage ne peut manquer M'étre bien accueilli dans ce moment.” TABLE À Des ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. A UiTE du Mémoire fur les Roches compofées en n général, Ê par» ticulièrement Jur les Pétro-filex , les Trapps & les Roches de corne, pour fervir à la diffribution méthodique des produits volcaniques 3 par le Cir. DÉODAT-DoLomiEu , page 247 Obfervations fur Le Vuriol natif de Mapnéfie , ou Sel catharéique amer ; par B. G. SAGE, 264 Afironomie ; par JÉRÔME LE FRANÇOIS (LALANDE), 26$ Lertre du Citoyen PAIOT au Citoyen DeLAMÉTERIE, fur le Nitre zrouvé dans les Cendres chaudes des Fours à Chaux, 286 © Procédés employés à Saarbruck, pour former ‘de l'Alur, par la calcination des Schifles pyriteux & bitumineux ; par de Cr. NicoLas, Profeffeur de Chimie en La ci-devant Univerfité de Nanci, 287 Rapport des Mefures Françoies ufitées en Météorologie, avec les nouvelles Mefures Républicaines décrétées par la Convention- . Nationale; par L. CoTTE, 297 Objervations météorologiques faites à Emile ( Montmorenci ) pendant Le mois d’ Avril 1794 (vieux flyle) (12 Germinal— 11 Floréal , 2° année républicaine) ; par L. Co1TE, Membre de plufieurs Aca- démies, 297 Daejcription d'un Infe&e phofphorique qu'on rencontre dans une partie du Difiri& de Grafle, Département du Var; par LUCE, 300 Extrait d'un rapport fait à la Commiffion d'Agriculture 6 des Arts, à l’occafion de la refonte des Papiers imprimés & écrits, 303 Infrument propoJé par le Citoyen HENRI DESMAZIS, pour égrener les Bleds, 314 Notice d'une découverte Poe ne) par M. l'abbé SPALLANZANI, fur des Chauve-Souris aveugles ; par JEAN SENEBIER, Biblio- chécaire de la République de Genévé, 318 Mouvelles Litéraires, 32H Æ LL LL LOL LL PL I LL I PSP LL LL I PORRL 4 COLLE LLLLLLDLOTTTI DLL OO OO TN? LIL = TL DR LT TT TEE ELLLLLLLLL LL LL LL TL DT RTL LE TL TE LLLOOOLLLLLLRLLLLOOLRLO LL LL RL LT NT PAR PP PPT EPP TOP PR Time 17 2 LL LL LR TR REPRISE SL, LOL LL LL TI I TTL LL TP TTL TT LL LL LIL LT SET L IT I PES LÉ LT LEE IDE TON SITE PILE RL R LL TT LP A PP PL PE PTIT I PT DEP LIT PEUR LL LL LOTIR TOOL LL TOO TTL LT, CL MS. Re es ne cs 32 CR RIRE VIIIIL DEEE DLITI ID III LE IT LIL II IL III I IIT 110 210700 OR CO OO OO LL LOL TOR L IL LOIP IL IIIIIT® A RER TR DT fi o L lAn2. Germinal k “JOURNAL DT NEA) Hs DE CHIMIE ME:T D'HISTOIRE-NATURELLE. Ta # RS 1 LE ; PRAIRIAL , ]TESSIDOR & THERMIDOR; An deuvième , Ere Françoïfe. MOBSERVATIONS . Sur les s. volcaniques du Brifgaw , par DE SAUSSURE, si Re «Profeffeur. * - INTRODUCTION. at QI. | 6: ee je me trouvois à Bäle, au mois de mai 1791 je réfolus de confacrer quelques Jours à l’obfervation des collines que feu M. de Diétrich à décrites fous le nom de Vo/cans découverts | en 1774, dans le Brifgaw. ( Mémoires des Savans Etrangers, tome X, . page 443, et Journal de Phyfique de feptembre 1783 ). . Jallai dans un jour & demi de Bâle à Fribourg , capitale du . Brifgaw ; là, M. Klein , fecrctaire desla régence , amateur diftingué d’hifioire naturelle ; & poflefleur d’une colle@ion intéreffante | me donna des dire&ions fur la meilleure manière d'employer le peu de momens que je pouvois confacrer à ces recherches. : D’après ces confeils, j'allai coucher à Vieux-Brifach, qui eft à une demi-journée de Fribourg, & je partis de là pour aller faire mes obfervations. EU Situation de ces collines. Le & : $. IL. Les collines que M. de Diétrich a confidérées comme lou» vrage des feux souterrains , occupent le milieu d’une-prande plaine, ou plutôt d’une largewallée, bordée à left par les montagnes de la Foré-Noire , & à l’oueft, par celles des Vofges. La rive droite du. Rhin baigne le pied de ces collines ; en n'en connoît aucune du même genre , {ur la rive gauche correfpondante ; ces collines font dont entièrement ifolées au milieu de cette grande vallée. Tome, Part, E, anne, Floréal = Thermidor. AC “ 326 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE "à La longueur de l’efpace qu’elles occupent eff d'environ trois petitesh lieues du fud au nord , depuis la colline de Vieux-Brifach , au fud , at celle de Limbourg inclufivement au nord. Sa plus granée argeur ef de deux lisues , depuis les bords du Rhin, à l’oueft, jufqu’a là montagne de Kayferftuhl , à left ; cet efpace eft donc de cinq à fix liencs carrées. | ss À $. ITI. En partant de Vienx-Brifach, je pris d’abord le chemin … du village d'Achk#rn , & après une heure de marche, j’arrivai au pied de la coiline du Scholsberg ; là, dins un chemin étroit , je trouvai la terre couverte d'un fable jaunâtre , que je décrirai ailleurs. Tuf calcaire, mêlé de grains d'aroile & de horn-blende. Ÿ_ Dece fable, on voitfortir un rocher d'une nature affez finpulière, auquel on peut donner le nom de tufa. È Ce foffile , vu dans fon‘enfemble , préfente une réunion de maffes arrondies , d’un à deux pouces de diamètre; ici, d’un gris noirâtre; à À , d’un rouge de briques pâle. a | En l’obfervant en détail, on y diftingue des grains de différentes couleurs , les uns noirs , les autres couleur de brique, réunis par une A fübitance blanche , qui remplit les intervalles des grains. si Dans certaines places, les grains noirs déminent, & dans d’autres, les rouges ; c’eft cette différence de couleur qui fait diftinguer les mafles arrondies, ou les boules dont ce foflile eft compofé. La fubftance blanche, qui fert de gluten à ces grains, eft tranflucide & un peu lameileufe ; fa nature cit calcaire , elle fe diflont avec effervefcence dans les acides, & laïffe enfuite les grains incohérens ; elle forme plus qué le quart du poids de la pierre. Les grains liés par cette fubftance font, comme je l'ai dit, les uns rougeûtres , les autres noirs. Ceux-là qui forment le plus grand nombre ont généralement une forme arrondie ; leur volume eft à- peu-près celui dune lentille ; leur caflure eft terreufe , & tous leurs caraétères font ceux d’une argile ferruginenfe. Les grains noirs appartiennent à Ja claff: des criflaux , auxquels on a donpé le nom banal de fchorl. M. Werner, qui a fagement dittribué les fchorls en différens genres, a placé ceux-ci dans le genre des Lorn-blendes | avec le non fpécifique de bafalriques. - Ces criftaux font noirs , brillans , pifmatiques , exagones , com- primés , et quelquefois équilatéraux , liffes , terminés par des fommets dières, lamelleux & brillans dans leur caflure longitudinale , quand — ils font fains & feulement demi-durs ; ils agiflent fortement fur l'aiguille a mantée ; enforte que toutes les pierres qui en renferment exercent cctte adion, à raifon de leur quantité. are ‘ ET D'HISTOIRE NATURELLE, 327 "# Prefque tous ces grains , tant d’argile que de horn-blende , font ‘enveloppés , chacun à part, d'une croûte de zéolite blanchâtre. Les grains rouges font tres-réfraétaires auchalumeäh; ils ne changent pas de formes, mais fe couvrent d'un vernis noir & brillant. Les criftaux de horn-blende fondent aifément en un verre noir et brillant. La croûte de zéolite fe fond en un verre blanc & bulleux. La pierre en mafle n’eft point dure, on peut la divifer entre les doigts. Comme je ne l’ai vue là, fortie de terre , que dans un endroit, Je ne puis rien dire de fa ftruêture en grand , du moïns , dans cette place ; mais comme la colline d'Eckardsberg eft compofce d’un tuf aflez femblable à celui-là , & que l’on y voir fa ftruêure à découvert, je ferai là mieux placé pour difcuter fon origine. | Fragment de bafalte noir. 6. IV. Dans ce même chemin, qui fe nomme le chemin de Sommerthal ,-je wouvai un fragment détaché de bafalte, proprement dit. Extérieurement, les furfaces qui ont été expoftes à lation des météores , font d’un gris noirâtre ; mais intérieurement , fa caflure fraîche eft d’un beau noir , tirant fur le bleu ; la caflure de fa pâte eft compaëte , terreufe , fans éclat : car la fcintillation qu’elle préfente vient des petits crittaux étrangers qu’elle renferme, Elle eft demi-dure , aflez pefante:, fe raye en gris, exhale , après le fouffle , une odeur aryileufe. On ne diftingue dans fon intérieur.que des criftaux de horn-blende bafaltique noirs , brillans & lamelleux dans leur caffure. Cette pierre donne des étincelles contre l'acier , agit fortement fug le barreau aimanté , mais on n'y découvre ni pores , ni aucun autre indice dé l’a&ion du feu. | 4 af Autre bafalre noir , pointillé de blanc. $: V: Le-même endroit me préfenta encore un fragment d'un autre. värieté de bafältes. ÉTÉ , # ‘Extérieurement , il ef gris noïrêtre ; intérieurement, fa pâte, d’un’ noir bletâtre ; eff parfaitement femblabie à celle de la variété pré- cédente. ÿ he VA Con HS L contient auffi des criftaux de horn-blende ; maïs de plus , il reh- ferme des petits grains , qui le font paroître comme poudré; ces pores font d’un beau blanc, tirant quelquefois fur le bleu. Leur” diamètre varie d’un quart à un dixième de ligne ; leur cafure eft compale , prefque matte , un‘petmégalé, d'ün grain ER point p'2 . « 328 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE lamelleux , ni conchoïde ; ceux qui font d’un blanc pur paroiffent * opaques ; ceux qui tirent (url bleu font tranflucides , ils fe taiflent rayel" PArApNE /PORItE d'acier. Lenr forme arrondie , & quelquefois polygone , leur donne de la reffemblance avec les prenats blancs du Véfuve ( Leucire de Fermer. ) ; maïs lenr fufibilité au chalumeau , & leur refolution en gelée dans l'acide nitreux , prouvent que ce font des zéolites. Pobfervai feulement qu’ils ont befoin, pour cette refolution , un affez long féjour dans l'acide. Ce bafalte eft aflez pefane, l'acier en tire des étincelles, il agit fortement fur Paiguille aimantée , mais ne préfente aucun indice “de l'adion du feu ; ; peut-être , cependant, Pourroit on regarder comme tel , l'état fendillé d’un petit morceau de quartz demi-tranfparent , que renferme le morceau que je décris. Colline & cenère du Schlepbero. 6. VI. Le At dans lequel je trouvai ces fragmens , étoit do- miné à ma droite par une colline fur laquelle jefpérai trouver “es rochers dont ils avoient fait partie. Je montai la pente rapide d'un bois de fapins, ; Jen ’ÿ rencontrai point les rochers que je cherchois , mais des fragmenÿ d’un autre genre, et bientôt apres , une carrière en exploitation , d’où venoient ces fragmens ; cette colline , de: même que la carriere , porte le nom de Schlofsberg. Le rocher qui eft entièrement à découvert , & que on exploite au jour , n’eft divifé , ni en tables ,ni en colonnes ; on peut cependant fe confidérer comme un bafalté. Sa pâte eft dun gris noirâtre, d’un grain groffier, inégal , {cin- tillant. Cette pâte renferme des criftaux de horn- blende. bafaltique , 5 & des parties d’un beau blancide neige, de deux à trois AEnes de grandeur, & de formes irrégulières trè-anguleufes. : Leur caflure elt entre le grenu & le lamelleux très-fin, Ces parties blanches font une efferye{cence vive avec l'acide nitreux,,-& sy dif- folvent 3 mais lés cavités qu'elles laïflent vides demeurent rapifiées d’autres parties Apalement blanches, . en, farmes de grains, d'an dixième a un quart de] ligne de diamètre , de forme fouvent cubique, & dont tous les caraëieies , & en particulier, la la refolution en gclée' ss prouvent que ce font des zéolites. : : ., La pigrie.en mafñle fe raye.en gris: ne Le que, AH ne M des ctincelles ,rexhale. après le fouffle une forte PRCUE d'a sgile, 8. agit fortement fur l'iignille aimantée..., On ny voit auçune face de fulog. » x 12° | 3 se ET D'HISTOIRE NATURÉLLE. 323 1: Ta ftruâure des rochers de cette carrière eft très-remarquable ; ils reffemblent à des efpèces de poudingues , compofés de mafles arrondies de différentes grandeurs», toutes à-peu-près de la même fubftance, diverfifiés feulement par dés nuances de couleur , & dont : V’énfemble «ft divifé par des fentes droites, diverfement inclinces ; il femble:que ce font des boules liées par une fubftance dont la nature eft la même que la leur. Baofalte, dont la pâte reffemble à un grès. 4 $. VII. Après avoir obfervé cette: carrière , je fuivis, du côté du nord, le pied de ces rochers; là, leur ftruéture paroît plus régulière; on y diftingue des couches parallèles doucement inclinées en def- cendant du côté du fud, ou vers l’extérieur de la colline. ; . Les frapmens naturels {ortaufli plus réouliers ; ils affeétent fouvént une forme prifmatique rhomboïdale ; mais non point bafaltique ré- gulière. EE j Leur nature eft aufli différente ; je vais décrire un morceau prif- matique de deux pouceÿ-que j'en ai rapporté. & Extérieurement , brüs fbncé, ou gris tacheté de brun, furface matté, prefque unie sibterieurements, pâte d’un gris cendré obfcure, caflure inégale , grenue, femblable à un grès compofé de petits grains, la plüpart gris , à caflure vitreufe ; d’autres plus rares, noirâtres | &. d’aütres encore plus rares., d’un blanc mat. Cette pâte renferme des criftanx de horn-blends bafaltique , d’une à deux lignes au plus.» É jo Cette pierre elt médiocrement pefante. , elle fe raÿe en gris $ l'acier en tiresqueiques étincelles, elle agit fortement fur l'aiguille aimantée. + Tous.les grains de fa pâte fe vitrifientau chalumeau ; lesuns coulent fous la forme d'un émail noir & brillant: les autres donnent une fritte fans couleur, demi-tranfparente , brillinte & parfemée de bulles microfcopiques. Les noirs font de horm-blende,, les gris de feld-fpath , & les blancs de zéolite ; aucune des parties de certe pierre ne fait effervefcence avec iles atilles: . le À “On:ne voit.dans aucune partie de ces rochers, ni dans leurs alen- tours , aucune trace de l’aétion:du feu. 3? Hg” 4 ë Continuation des rocs du Schlofsberg, $-. VIII. Je continuai de monter, je paflai derrière ces rochers, & je me trouvai dans une efpèce de vallon , ferré entre deux murs de rochers du même genre ; la, & même avant d’y arriver , on voit : QT M JUR SAS HRETER AUX AL IPN ES / À * ù 4 7 € VEN À D 330 JOURNALDE PHYSIQUE, DE CHIMIE" À de place en place des couches & des pierres de la même ñature, & qui n'ont point:la flrudure de poudingues compofé de boules, mais qui féparent & encaiflent d'autres couches qui affectent cette forme. : lu $: IX. J’atteignis enfin le fommet de la colline , couronné par les ruines du chateau d'Yhringen ; on jouit de là d’une vue raviflante ; on fuit.des yeux le cours du Rhin, prefqÿe depuis Bâle jufqu’à Strasbourg , dont où prétendit me montrer Îes tours, les Vofses à l’oueft , les montagnes de. la Forêt-Noire à left ÿätout l’enfemble des collineswolcaniques du Brifgaw, & une foule de petites villes & de beaux villages parfemés dans un pays fertile & bien cultivé. Enceinte de Kayferfeuhl. $- X. Mais ce que j’obfervai avec le plus d’intérét, c’eft une en- ceinte irrépulièrement circulaire de collines, qui portent le nom du Kayferfluhl , la plus élevée d’entre elles (1) ; fa hauteur ne furpafle pas deux cent cinquante à trois cents toifes au-deflus du niveau du Rhin ; elle occupe l’extrémité la plus orientale de l'enceinte, & le Schlofsberg , d'où je l'obfervai , occupe d'ex.rémité occidentale. La diftance de ces deux cimes eit d’unéribonne lieue en ligne droite ; le fond de l’enceinte eft inégal; on y voit même de petites collines , & il eft patfemé de plufieurs beaux villages. re M. de Diétrich confidéroit cette enceinte comme le cratère d’un volcan , & on feroit en droit de le fuppofer, fi toutes les collines qui la formentétoient réellement des las. Je ne les ai pas toutes obfervees de près , mais j'en ai vu aflez pour aflurer qu’elles ne pertent pas toutes les indices, certains de l’action du feu. | + ms! : D'ailleurs , un cratère auf vafte feroit bien difproportionné avec Lélévation de fes bords. Le cratère de l’Etna eft beaucoup moins 4cù grand, quoique fa hauteur foit au moins fextuple. Sable pris pour une cendre volcanique. ! re A. $. XI. Du haut du'Schlofsberg , je defcendis dans l'intérieur: L äu Kayferftuhl , pour obferver le fond de ce prétendu’ cratère, & ÿ je traverfai les villages de Rorhveil & d'Oberbergen ; fitués danç fon enceinte. Sur cette route, je paflai par des chemins creufés dans cette Q , (1) Æayferfluhl fignifie, en allemand , le fiége de l’empereur ; fans doute qu'en confdérant ées collines , difpofées en cercles , comme le lieu des séances, d'une diète , la eime la plus élevée dut être. çenfée le ‘trône du préficenr, ‘ EE . h \ æ : , A | ET: D'HISTOIRE NATURELLE. sr efpèce de fable jaunâtre , que j’avois déjà vu au pied du Schlopberg, ( $- III. ) M. de Dietrich donne à -ce fable le nom de cendres volcaniques ; pag. 441, & celui de fa, à des concretions qui s’y forment. Mais je me fuis convaincu qu'il ny a là rien de volcanique. Ce {able contient beaucoup de terre calcaire ; il fait une vive. etfervef- cence avec l'acide nitreux , & le vinaigre difiillé en extrait plus du tiers de fon poids. Ee réfidu nomdiflous | vi au microfcope , ne préfente que des grains anguleux irréguliers , la plüpart tranfparens &c fans couleurs , d’autres jaunâtres , maïs aucun fragment de jave, ni de pierre-ponce ; les concrétiuns qui s’y forment font, les unes friables , les autres aflez dures. Ceiles-ci font dues à une réunion de particules calcaires , avec une petite quantité de fable. Elles font une vive effervefcence avec ‘acide nitreux , en y perdant leur cohérence, & prefque les trois quarts de leur poids. Ÿ Ce fable à ceci de fingulier :, c’eft que les roues de voitures le creufent à une très-grande profondeur fans qu’il s’choule, quoiqw’il nait prefque aucune cohérence , & qu’on le divife facilement entre les doipts, K Ilréfulte de là des chemins bordés de murailles de fables, prefque verticales, de quinze à vingt pieds de hauteur ; & lorfque deux chemins fe coupent fous un angie aigu , cette muraille les fépare , & forme un effet extrêmement fingulier ; comme on voit en Iralie des chemins creufés dans les tufa volcaniques , c'eft vraifemtlablement cette reflemblance qui a trompé M. de Diétrich. Recherche fur l'origine de ce fable. | $. “XII. J’ai obfervé que ce fable recouvre non-feulement les col- lines du Brifgaw , que l'on à regardées comme volcaniques , maïs aufli celles qui n’ont aucune apparence de l'être. + Je l'ai fuivi depuis les collines les plus feptentrionales du Kay- ferftuhl , jufqu’à environ une lieue de Bale; au-deflus de cette ville, on men voit plus le moindre veflige ; fa nature eit par-tout à-peu- près la même ; il elt très-remarquable par fa couleur jaunâtre, & par la manière dont les chemins s’y approfondiilent ;mais fon épaiffeur n’eft pas aufli grande , ni les chemins par conféquent aussi profonds que dans l’enceinte du Kayferftuhl L En général , ce fable paroît plus abondant fur la pente des collines & à leur pied , quelle que foit la nature de ces collines ; on en voi très-peu , & même fouvent point, dans les endroits parfaitement plats ; la raifon de ce fait paroît étre, que les courans qui ont charié 532 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ce fable étoient ralentis par) les hauteurs , & en dépofoient alors une plus grande quantité ; c'eft fans doute pour cela qu'il yen a une fi grande épaifleur dans l’enceinte du Kayferftuhl. à Je métois flatté de pouvoir , d’après ce principe, reconnoître la direction du courant qui a charié ce fable ;je penfois que si l’on com- ‘ paroit entre elles les deux pentes oppofées d’une même colline, on devoit trouver le fable plus: abordant fur la pente- fituée au-deffous du courant, que fur celle qui-étoit au-deflus , maisije nai point rencontré de colline fituée de manière à faire cette comparaifon. Je recommande cette recherche à ceux qui peuvent confacrer plus de temps a étude de cet intéreflant pays. pa! B Cellines calcaires ; dans d'intérieur du Kayferféhl. NE XIII. À Oberbergen 6 village fitué dans l’intérieur.de lenceinte du Kayferfuhl , je remarquai que dans la conftruttion des maisons, on employoit, non-feulement les pierres noires | volcaniques , ou non, qui font fi abondantes dans ce pays, mais encore une pierre -fpathique calcaire. Je me-fis conduire à la carrière d’oir on la tire; M. de Diétrich n’avoit pas-pu la vifiter , parce qu’elle étoit alors enfe- velie fous la neige. Loubet 14 [125 Cette carriere fait partie d’une colline nommée Pabzrg , Mituée à une demi-lieue , au: fud-eft , d'Oberbergen. Lorfque j’eus atteint le pied occidental de cette colline , je la trouvai d'abord compofée d'une pierte bafaltique compaée , mêlée de horn-blende. En tirant au fud# pour tourner le pied de la colline , jen vis fortir des rocs de pierre calcaire fpathique ; plus loin, je vis cette mème pierre calcaire, re- pofant fur la roche que je vais décrire. | Porphyre à pâte mélangée de yéolire de matière calcaireg br 6. XIV. Extérieurement, cette roche eff ici d’un gris blanchôtre, à, d'un gris - brun ; fa furface eft aflez unie , maïs fans éclat > & quelquefois couverte de fpath calcaire, confufément criftalifé. père” Intérieurement, la pâte du fpath eft d’un gris noirâtre ; elle eft évidemment compofée de trois élémens, favoir, 2°. & 2°. de parties de zéolite & de {path calcaire gris-blanc , non point renfermées par nids & dans des cavités , mais tantôt par veines , tantôt difperfces & confufément mélangées avec le troifième élément ; celui-ci eft noirâtre , grenu, très- brillant, lorfqu’on le voit au foleil & à la loupe ; demi-dur , fe rayant en gris, & exhalant , après le fouffle, une odeur d'argile. » 2% A Cette partie de la pâte fe change ; au chalumeau , en un verre pris; remp/f FREE ORES SENS «i ET D'HISTOIRE NATURELLE. 333 rempli de bulles. J’avoue que je ne fais quel nom donner à cette fubftance. Cette pâte, ainfi mélangée, renferme des criftaux minces , lamet- leüx, brillans, de feld-fpath en table , & de très-petits grains de horn-blende bafaltique. La pierre en mafle étincelle contre lacier , mais feulement à raifon du feld- fpath qu'elle contient. Elle agit, mais foiblement , fur laiguille aïmantée ; elle fait une vive effervefcence avec l'efprit de nitre. Cet acide ne diffout pas la zéolite en mafle, mais elle y devient friable. Cependant, la pierre n’y perd pas entièrement fa cohérence ; réduite. en poudre , elle perd, dans le vinaigre diftilié, le quart de fon poids ; fa pefanteur fpécifique eft 2, $10. Daftription de la carrière de fpath calcaire mélanpe. $. XV. En continuant de tourner le pied de la colline , j'arrivai à la carrière de pierre à chaux; cette carrière eft ouverte au jour du côte du fud-oueft, depuis le pied de la colline jufqu’a fon fommet, qui eft élevé de foixante à quatre-vingt pieds , & la coupe de cette colline eft ainfi entièrement à découvert. La pierre contracte à l'air une couleur grifatre ; mais intérieurement, elle eft d’un jaune fauve; fa caflure eft lamelleufe, on y diftingue une agrégation confufe de grands criftaux informes de fpath calcaire, entremélés de lames de mica, d’un brun doré ou verdatre , qui ont jufqu’à trois lignes de grandeur. ; On diftingue auffi, dans quelques niorceaux , des criftaux informes & fouvent brifés , de horn-blende bafaltique noire. Enfin, dans la mafle du rocher, on voit des veines de pierre calcaire , d’un grain plus fin & moins compacte, dont la furface unie eft parfemée de dentrites noirâtres. Ea ftru@ure du rocher m’eft ni uniforme , n1 bien. diftinéte ; dans quelques endroïts, on croit y reconnoître des couches qui defcendent du côté de Peft ; ailleurs, on croit en voir de verticales, * Filon de porphyre , dans une colline calcaire. $. XVI. Au pied de la colline que je viens de décrire, du côté de l’eft, on trouve un petit vallon qui fe prolongé au nord ; et au- dela de ce vallon , une petite colline calcaire , comme la précé- dente, mais coupée, de l’eft à l’oueft , par un filon vertical, de dix à douze pieds de largeur. Le foflile qui forme la matière de ce filon eft un porphyre tendre; Tome I, Part. I, an 2e. Floréal = Thermidor, Vy ’ 334 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. - extérieurement , &. dans fes divifions fpontanées, il eft d’un brun bronzé un peu luifant , quelquefois dendritique , & fa furface eft aflez unie. E Intérieurement , il préfente des taches blanches ou jaunâtres , fur un fond d’un gris verdâtre ; la pâte qui forme ce fond a une caflure terreufe fans éclat, & à peine demi-dure , fe raye en gris blanchâtre, exhale après le fouffle une odeur argileufe, & fe fond au chalumeau en un verre demi-tranfparent, verdtre & bulleux. Je confidère cette pâte comme une argile durcie de Werner. Cette pâte renferme , 1°. des criftaux de feld-fpath , d’un blanc grifâtre, en petites tables exagones ; la plüpart de ces criftaux font décompofes, d'un blanc mat, ou tirant fur le jaune ; 2°. quelques grains de quartz pris, demi-tranfparens ; 3°. un grand nombre de très-petits criftaux de horn-blende bafaltique noire ; 4°. des lames qui ne font vifibles qu’à une forte loupe, très-brillantes, d’un éclat métai- lique, & que je crois du fer micacé. Cette pierre agit, mais foiblement, fur l'aiguille aimantée , & elle ne fait qu'une effervefcence paflagère avec les acides. Ce filon eft encaiflé des deux côtés par des couches verticales, minces & redoubl£es d’une matière calcaire, jaunâtre, mélée de rrès- petits grains, & de parties compadtes , toutes de la mième nature dendritique dans fes fentes. Cette matière forme la falbande du filon, & le fépare du corps de la montagne, ÿ J'effayai de remonter ce filon, mais bientôt jen perdis la trace. Autre filon du même genre. 6. XVII. Alors, je defcendis la colline du côté du fud, je la trouvai toujours .calcaire, mais divifée par des filons ; les uns verticaux , les autres diverfement inclinés d’une pierre du même genre que celle que je viens de décrire, mais pourtant un peu différente. ? C’eft toujours un porphyre, dont la pâte , d'un gris verdâtre >. eft une argile durcie, mélée plus que la précédente, de très - petites lames de fer micacé brillantes , qui lui donnent un afpeë fcintillant , quoiqw’elle foit à caflure terreufe abfolument matte. Les criftaux de feld-fpath , zu licu d’être en tables minces ; comme dans la précé- dente, font prifmatiques , quadrangu'aires , prefque équilatéraux. Les criltaux de horn-blende font un peu plus grands ; ils:ont juqu'à une ligne , & font un peu irifés à leur furface ; le reite eft a- peu-près de niême. \ Jesse ” SR — + ET D'HISTOIRE NATURELLE, - 335 Pierres où Pon voir quelques indices de l'atlion du feu. $. XVII. De retour à Oberberoen , je vis dans ce village des monceaux d’une pierre à bâtir, qu'on me dit venir du Schellingen, & qui eft du nombre de celles que M. de Diétrich confidéroit comme des Javes. Sa pâte reffemble à celle du bafalte décrit paragraphe IT, mais elle eft un peu moins noire ; elle eft aufli parfemée de points blancs de acolites, mais un peu moins petites ; elle renferme aufli des criftaux de horn-blende ; mais elle contient de plus des eriftaux de feld-fpath , d'un gris jaunatre , fortement tranflucides , en forme de tables minces, qui ont quelquefois fept à huit lignes de longueur, fur une feule d’épaiffeur , à caflure lamelieufe brillante , avec des indices d’une divifion de chique table par un plan parallèle à fes plus grandes faces. Les extrémités des criftaux font engagés dans la pierre, de manière à ne pas laïfler reconnoître leur forine. En recherchant dans certe pierre les indices de Paëtion du feu qu'a établis M. le do&teur Noze , dans fon favant ouvrage fur les bafaltes du Bas-Rhin, je trouve , 1°. les criftaux de feld-fpath tous étonnés , et quelques-uns divifés en fibres parallèles ; 2°. les criftaux de horn-blende auf étonnés , & quelques-uns divifés & préfentant quelques iris à leur furface ; 3°. quelques grains blancs de zéolite, vides au mieu , ce qui indiqueroit que cette fubftance n’a rempli -qu'imparfaitement des pores arrondis, que Paétion du feu avoit produits dans cette pierre. Mais ces caraëères fufffent-ils pour qu’on puiffe affirmer que cetts pierre a fubi l'at'on des feux foutértains ? C'eft en vérité ce que je ne faurois croire. Porphyre qui renferme de la déodalite. $. XIX. D'Oberbersen , je revins à Rorhveil , & de-là, tirant au nord , je vins à Pifchlefingen. | Dans ce dernier village , je trouvai encore des monceaux d’une pierre à bâtir, noirâtre, qui mérite une attention particulière. On connoît les intére{fantes recherches de M. de Dolomieu fur les _pierres-ponces. On fait qu'il a cru prouver que leur matière primitive eft un granit , dans lequel abonde une efpèce particulière de feld-fpath, que lation du feu , même peu confidérable , tuméfie excellivement. Maïs comme les ouvrages de M. Noze n’ont pas encoreété traduits, fes travaux ne font pas connus , hors de l'Allemagne , autant qu'ils devroie pt l’étre. Vv2 $ \ 7 # — - _336 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Ce favant minéralogifte a recherché l’origine des pierres-ponces, dont eft compofée en grande partie cette efpèce de tufa, connue en Allemagne fous le nom de srafs | & il a trouvé une fubftance dif- férente du feld-fpath , qui, expofée à un léger degré de feu, fe bourfoufle extrémement , & fe change en une fcorie lépère , fem- blable aux ponces du trafs ; & à l'honneur du grand fcrutateur des volcans , le chevalier Déodat de Dolomieu , il à donné à cette fubf- tance le nom de Deodalites. Niederrheïnifche reife , tom. Il, p. 184 C fuiv. C’eft une des varictés de cette fubflance que j'ai eu le plaifir de reconnoître dans le porphyre de Pifchlefingen. Extérieurement, ce porphyre eft d’une couleur btune , changeante & irifée ; d’autres fois.gris ou blanchâtre. Sa furface eft inégale & terne , excepté où il y a des criftaux. Intérieurement , il eft piqueté de diverfes couleurs. Sa pâte eft de cornéenne-wake d’un gris verdâtre ; fa ceflure eft terreufe , grofhere ; elle eft tendre & fe raye en gris, exhale, après le fouffle, une odeur argileufe ; mais ce n'eft qu'avec difficulté que lon diftingue cette pâte , au travers des nombreufes parties qu’elle renferme. On y remarque, 1°. des criftaux de feld-fpath en tables minces , fouvent exagones , femblables à ceux de Drachenfels , que M. Noze a décrits, | c.t. 1, p. 130: Les plus grands ont huit à neuf lignes de long , fur cinq à fix de larges ; leur furface , lorfqu'elle a éprouvé le contaët de Pair, eft fréquemment blanche & en état d’exfoliation , mais l'intérieur eft d'un brun clair demi-tranfparent. ._ Leur cafure préfente des lames planes tres-brillantes, rhom- boidales , & la pofition de ces lames indique une divifion dans le milieu de l'épaifleur de la table. Ces criftaux rayent le verre , maïs s’égrifent fous la pointe d’acier. 2°. Des criftaux de horn-blende bafaltique noire ; les plus grands font fendillés & irifés; les petits font entiers, mais fouvent irifés. 3°. Quelques pointes € quelques nids de zéolite ; dans ceux-ci, elle paroît fouvent compofée de fibres divergentes ; ces nids n’ont point une forme arrondie , mais anguleufe & irrégulière. - 4° Enfin, des d'olaliues ; ‘cette fubitance eft là difféminée par points ou par nids irrépuliers , d’un quart de ligne à une ligne de grandeur ; fa couleur eft jaune de foufre , ou jaune rougeatre ; fa caflure eft compatte , terreufe , un peu groffière , quelquefois ce- pendant très-unie , toujours fans éclat , quelquefois tranflucide aux bords , téndre , & même prefque friable. Quand on Peflaye au chalumeau , le premier coup de flamme la $ ET, D'HISTOIRE NATUREILE: “339 boutfoufle , 8 la change en une écume vitreufe, d’un blanc de neige, compofée de bulles incgales , d’un verre mince & tranfparent ; dans cet état ,elle furnage à Peau ; mais fi on poufle le feu, elle s’afaifle, fe condenfe, & fe change en un verre jaunâtre , dur & demi-tranf- parent. Cette fubftance ne fait aucune etfervefcence-avec les acides, elle ne fe change pas non plus en gelée dans l'acide nitreux, mais elle y perd un peu de fa couleur & de fa coherence. Outre ces quatre fubftances , ce porphire renferme des parties calcaires qui échappent à l'œil , mais qui fe manifeftent par leur effervefcence avec les acides ; cependant, après cette effervefcence, la pierrehe paroït point altérée , relativement à fa Cohérence, ni à fes autres qualités fenfibles. Cette pierre ne préfente ni pores ignés , ni aucun autre indice de laétion du feu , fi ce n’eft celui que donrent les criftaux de horn- blende , par leurs gerçures & par leur furface irifée ; mais cet indice w’eft pas d’une grande force quañd il eft unique. . D'ailleurs , comment pourroit-on fuppofer que cette roche ait été fondue , tandis qu’une fubftance telle que la déodalite , auili fenfible à l’action du feu , ne paroît pas avoir éte le moins du monde aliérée ? car ce n'cft pas feulement quand on préfente des fragmens ifolés qu'elle fe bourfoufle à la flamme du chalumeau, c’eft mémie quand on l’expofe en mafle , & dans la pierre même. ! $. XX. De Pifchlefingen, où javois trouvé ce porphytée remar- quable, je titai au nord par une gorge peu élevée , je fortis de l'enceinte du Kaïferfluhl, ñon fans regret de n'avoir pas vifité fa plus ‘haute cime, & les carrières des roches que j'avois recueillies. Après être forti de cette enceinte, je cotoyai fa bafe feptentr'o- nale , en tirant à l’oueft pour gagner le village de Saflpach , éloigné d'une lieue de Pifchlefingen ; dans ce trajet, j’avois à:ma dioïite , ou au nord, des plaines à perte de vue. Saffpach eft un grand village fitué dans la plaine, & un peu éloioné du Rhin; je laïffai là rafraichir mes chevaux , & dans l'intervalle, J'allai vifiter la colline de Limbourg, fituée au nord-oueft de Säffpach, dont le Rhin baigne le pied. Avant d’atteindre cette colline, on pafle par un chemin ferré par le Rhin, au bord duquel je trouvai la roché'que je ‘vais décrire. Porphyre contenant de l'olivine. 6. XXI. C?eft un porphyre qui préfente extérieurement un fond gris noirâtre , tacheté de jaune ; fa furface eft matte, inégale, parfeinée de trous qui , de même que les taches, proviennent ce petites maffes d'olivines , ou à demi, ou entièrement décompofées. > 538 JOURNAL DE PHYSIQUE , DE CHIMIE Je donne, d’après M. Werner, le nom d'o/ivine à cetre fubftance, Mais dans les laves, les globules font ordinairement ftries du centre » à la circonférence ; on voit qu'ils fe font formés dans la cavité » qu’ils occupent ». Or , Pobfervation confignee dans le paragraphe précédent combat ces idées fous deux points de vue. ; Elle prouve d’abord que le caraétère qu’on donne là pour diftin- guer la roche glanduleufe naturelle d'avec les laves cellulaires, n'eft pas infaillible , puifque l’on voit la même pierre réunir les deux indices oppofés ; favoir , la zéolite rayonnante vers le centre de la cellule, & le fpath lamelleux traverfant la même cellule, fans aucune direétion relative à fes parois. - » L ” 3$4 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE |. © Cette même obfervation paroit auffi prouver que les fpaths lamel- leux, que l’on trouve dans les roches glanduleufes, ne font pas toujours des \fragmens arrondis par Île frottement & enveloppes fous cette forme par une matière molle. [1 eft au contraire évident que le fpath renfermé dans la roche que j'ai décrite, a été engendré fous cetre forme lamelleufe dans le fein même des cellules qui le renferment. Mais il y a plus , c’eft que ces roches glandulenfes du Dauphiné, que M. de Dolomieu ‘reconnoit avec raïfon pour non-volcaniques, préfentent le même phénomène ; les glandes de ces roches offient , dans leur caflure , le tiflu lamelleux & l'apparence fpéculaire du fpath calcaire rhomboïdal ; je n’avois même aucun doute fur leur nature; mais comme je voulois me débarrafler du fpath pour obferver ‘la furface intérieure de ces cellules, je plongeai un morceau de ierre dans de l'acide nitreux', & je fus très-étonné de voir qu'après Ja ceffation de l’eéffervefcence , & l'acide n'étant point encore faturé, les cellules demeuroient tapiflées d’une fubftance blanche qui ne {e diflolvoit point. Je reconnus que cette fubftance étoit du quartz, dont les criftaux étoient perpendiculaires aux parois des cellules, & par confcquent dirigés à leur centre.- 2 J'aurois bien d’autres confidérations à faire fur les roches glandu- leufes, maïs je les referve pour le troifieme volume de mes voyages, où l’on crouvera la defctiption de plufieurs efpèces peu connues de ce genre. é Au reite, comme je fuis de l’avis du premier des noménclateurs, ! “it le célèbre Linné , qu'il ne convient point de donner aux génres des- noms compofés » Je nommerai ces pierres amy gdaloides , plutôt que roches olanduleufes. 3» A A . anrilcgr ; . j 1 L C'elt par la même raïifon qu’au lieu du nom de pierre de corne, j'ai adopté celui de cofnéenne , propofé par M. de la Métherie. Etje dirois, en paffant, qu'il eft fort étrange que quelques auteurs Ÿ allemands aient, ou critiqué cette dénomination, où paru‘ignorer ce E que j’avois entendu par pierre de cornée , puifque j’avois cité Wallerius, À qui a parfaitement décrit ce genre de pierre. À Cela eft même d'autant plus étrange, que ces mêmes nomencla- 11 teurs ont confervé le mot de core, comme cara&tériftique de ce 4 ue { genre. 7 y ui En effet, ils ont nommé horn-blende , ou blende de corne , les diffs- È rentes criftallifations de cette même fubitance. 6, XLV. Pendant ma trop rapide excurfion fur les collines que je viens de décrire, mon fils cadet étoit reité à Vieux-Brifach pour faire compagnie à ma femme malade, dont le rétabliffement fafoit le but principal de ce voyage ; en fe promenant autour dé la ville ; - } ete, Ye rer æ Pre Due tt CRM EE + ET'D'HISTOIRE NATURELLE. ‘. 33e il trouva des fragmens delaves, que: je crois avoir citées comme les deux précédentes , enveloppées dans le-tufa. III. Parfaitement femblable à quelqu’une des laves de l'Etna , par exemple, au N°. VIF, p. 306 du catalogue de M. de Dolomieu; d’un gris prefque noir, plus que demi-dure, pores pas bien grands , mais prefque contigus , de formes irregulières , prefque tous entic- rement vides , fouvent colorés , à leur furface intérieure, en noir brillant métallique , criflaux de horn-blende non-fondus , & encore Jamelleux & brillans dans leur caflure. à IV. Semblable à la précédente , maïs moins noire, moins dure, moins poreufe, à cellules un peu incruftées de zcolite, Y.. Reffemblant un peu à celle de Limbourg (6. XXŸ1), dont la bafe paroït porphyrique, avec des criftaux de horn-blende & des grains de la fubftance que j'ai nommée Zmbilite ($. XXIII. B.) ; cellules grandes , alongées dans le même fens , d’un pouce & plus, tapifices d'une couche mince de zcolite, avec des grains de fpath calcaire criftallifes ca & là dans quelque angle des cellules, & un, entr'autres , de la grofleur d’une noifette | avec des arétes reéilignes, faillantés à fa furface. VI. Un peu femblable au bafalte du paragraphe VII, maïs ne renfermant point de zéolite, -On peut , fans être taxé de prévention , douter que ce dernier fragment ait été fondu; on peut aufli en douter fur le N°..II : mais les quatre autres portent, à mon gré, des caractères de fufion abfoiu ment indubitables, 7 Ts Telles font mes obfervations fur ces collines ; celles que j'ai faites fur les lieux ont été, je Pavoue trop précipitées &.trop peu étendues; je ne les confidérois que comme un premier apperçu que j’efpérois de perfeétionner dans un fecond voyage , & c’eft en grande partie par cette raïfon que j'en différois la publication ; mais obligé de ‘ renoncer, du moins_pour lons-temps, à cette efpérance , j'ai com- penié , autant que je l’ai pu , limperfeéion des obfervations locales, par l'étude approfondie des morceaux que javois recueillis. Il refle maintenant à déduire quelques réfultats généraux de-ces obfervations. Réfulrats généraux des obfervations précédentes. $. XLVL Le premier de ces réfultats eft au’il y a eu réellement des voicans dans le Brifgaw, | ; AUS A > æ 356 JOURNAL DE PHYSIQUE , DE CHIMIE Laves. 2°. Que ces volcans ont produit des laves. Cendres. 3°. Qu'ils ont jeté des cendres. En effet, l'argile en couches minces, que j’ai trouvée fous le Vieux-Brifach , répond parfaitement à la defcription que M. de Dolomieu donne des cendres de’ l’Etna, Eruptions boueufes. 4°. Qu'ils ont eu auffi des éruptions bouenfes, Car ces tufas, ces mélanges d'a gile & de criftaux de horn-blende, entaflés en grande mafle, pelotonnées par boules plus ou moins grofles , ne peuvent être autre chofe que des agglomérations des matières boueufes ; ik eft vrai qu’on n’y voit point de ponces , comme dans quelques tufas d’Italie: mais tous les tufas volcaniques d’Italie ne contiennent pas des ponces; & en revanche, céux du Biifgauw renferment des fragmens de lave , & c’eft en confidérant ces fragmens,, que je dis: Pierres lancées par ces volcans. 59. Que ces volcans ont lancé des pierres plus ou moins fondues, qui ont été enveloppées dans ces mèmes tufas, & que fouvent même des poitions de ces tufas, rentrées dans le fein du cratère , ont été fondues & lancées de nouveau. Doutes fur les roches bafaltoides de ces collines. 6.XLVIT. Quant aux roches bafaltoides que renferment ces collines, je ne prononce point fur l’ation que les feux fouterrains ont, ou n’ont pas exercée fur elles ; j'avoue qu'avant d’avoir étudié les ouvrages des neptuniftes (1) allemands , & en particulier ceux de M. Werner & de M. Note, je n'avois aucun doute ; je regardois toutes ces pierres comme des laves (1) Heureux le pays où les fciences excitent un intérêt aflez grand pour qu'une queftion fur l’origine d’une pierre Le divife en deux parus , tel que celui des neptuniftes & des volcaniftes, ; Mais éme mi Ya a 3 = ET D'HISTOIRE NATURELLE, 357 Mais ‘ces favans nv'ont appris à douter. Lors donc que je vois une roche quelconque, fi je netrouve, ni en elle, ni dans fes circonftances extérieures, aucun indice de fufion, je ne préfume plus qu'elle ait été fondue , lors même qu’elle ef! noire, & qu’elle eft naturellement divifée en colonnes prifmatiques. C’eft d’après ce principe que, ne voyant aucure preuve démonftrative de laétion du feu, ni dans la fubftance , ni dans les accefloires des porphyres , ou hafalres por- phyriques des paragraphes IV , V , VI, VIT, VU, XVIII, XIX, XXI, XXXIII & XXXV ,je ne les ai point qualifiés df nom de laves, comme Pavoit fait M. de Diétrich. Mais j'ajoute expreflement : #1 dans Les acceffoires ; car M. de Do- lomieu a non-feulement prouvé, mais, à mon avis, démontré qu'il exifte des roches dont le tillu & tous-les cara@ères lithognefiques n'ont éprouvé aucune altération perceptible à nos fens, & dont cependant la fituation , la liaifon intime avec des laves parfaitement caraétérifces, prouvent qu’elles ont coulé , & que ce font des Zaves, dans le fens le plus ftricte ; il y a même plus : la feule forme des couches, leurs rapports avec des cratères évidens , peuvent démontrer qu'une montagne a été un volcan ; on peut mère en juger à la ciffance de quatre-vingt-dix mille lieues , puifque même, avant les magnifiques obfervations de M. Schroter ( feleno topographifche Jragmente ), mais fur-tout depuis ces obfervations , tous les phyficiens font convaincus que les montagnes de la lune ont été fermées par des éruptions. M. Noze a donc, à mon avis, beaucoup trop exténué les argu- mens que l’on peut tirer de la /ocalité. x Il fuit de-là, qu'il ne feroit point impoflible qu’en obfervant les colliaes de Kayferftuhl avec plus d’attention & de détails , on ne vine à y trouver des preuves de la fufion de ces mêmes pierres, qui, confidérées ifolément & dans la partie de ces collines que j'ai ob- fervées , ne m'en ont préfenté aucune ; & la recherche de ces preuves locales fera la tâche des obfervateurs qui auront le bomheur de pouvoir y confacrer le- temps néceflaire. | Porphyre , matière de toutes cas collines. 6°. Il réfulte de mes obfervations, que toutes ces collines fone compofées de porphyre mêlé de horn-blende , & que prefque tous ces porphyres font à bafe , ou de cornéenne , ou d'argile durcie. Ce fait confirme la belle obfervation de M. de Dolomien, que la plüpart des volcans connus, fait anciens , foit modernes , ont leux fiége dans des roches compofées. — Tome, Pert. I, an 24, Floréal= Thermidof, 4% 358 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Que La mer a fejourné dans ces collines. 7°. Il en réfulte encore que quelle que foit l’origine de ces collines, les eaux de la mer ont féjourné fur elles depuis leur formation. Les infilirations & les filons calcaires que renferment ces roches & les collines calcaires (6. XV. ) que l’on trouve dans leur enceinte, ne peuvent être que l'ouvrage de la mer. Je croirois même que les éruptions volcaniques, ou au moins quelques-unes d’entre elles, ont eu lieu fous la mer. En effet, fi l'argile contenue dans les tufa difpofés par couches, que j'ai obfervés fous le Vieux-Brifach, ( 6. XL. ) font, comme je le crois , des cendres volcaniques , il faut bien que la mer für là pour recouvrir d'une couche calcaire chaque couche de cendre, à mefure qu'elle tomboit, & pour former ainfi ce fingulier fchifte , que je crois wavoir encore été obfervé nulle part. Au refte , lorfaue je qualifie cette argile de cexdres , je n'oublie pas que fi ces volcans ont fait leur éruption à une grande profondeur fous les eaux de là mer , ces cendres n’étoient pas une pouflière sèche comme celles que les vents emportent depuis l’Etna jufqu’à Malte , mais une terre très-divifée, que l’explofion lançoit dans les eaux, qui s’y difperfoit & fe dépofoit enfuite. Peut-être objectera-t-on que, puifque les laves de ces volcans n'ont pris nulle‘part une forme prifmatique, c’eft une preuve qu’elles ont point coulé dans la mer ; mais on fait qu'il y a des exceptions, & que les laves qui fe font verfées dans la mer n’ont pas toujours pris cette forme. Le Que certe mer étoir Pancien Océan. 8°. Au refte , quelle étoit cette mer qui couvroit les collines du Brifgaw ? Joferois conjeéturer que c’étoit l’ancienne mer ; celle qui a pré- cédé l’exiftence des corps organifes ; & cette conjedure , je ne la fonderois pas feulement fur ce qu’on ne voit fur ces collines aucun veftige de corps organifes , car on n’en trouve pas dans tous les lieux où les mers nouvelles ont féjourné : maïs j° ka fonderois principale- ment fur ces filons de porphyre que j’ai trouvé dans les collines cal- caires de Paberg ; ( 66. XVI & XVII. } car pour ceux-là, ils ne fauroient avoir été fondus. En efler, fi les locilités peuvent prouver en faveur du volcanifme, la juftice exige qu'elles puiflent aufi prouver contre ; or , les ramifications de ces filong dans une fubftance calcaire, ne fauroient fe concilier avec la vifcofité bien connue des laves , ou ET, D'HISTOIRE NATURELLE. 359 avec un degré aleur dont la matière caleaire n’eft pas fufceprible fans altération. : Si donc ces porphyres n'ont pas été coulés par le feu dans ces fentes, ils font l’ouvrage de l’eau. Or, on fait que la création des porphyres n’eit point dans l’enceinte du pouvoir des eaux, ni des mers nouvelles. : Qu'au moins ces volcans font très-anciens. - 9°. Mais que ce foit l’ancienne ou la nouvelle mer, fous laquelle ces volcans fe font ouverts , au moins, eft-il certain qu’ils font de bien ancienne date ; on ne voit plus dans leur voifinaye , ni fumée, ni eaux thermales, ni même des fources acidules, qui, après la ceffa- tion des éruptions ignées , témoignent encore leur exiftence pendant bien des fiecles. + Peut-être même eft-ce à cette haute antiquité que l’on doit at- tribuer la difparition des fcories & des laves légères, dont on ne #ouve aucun veftige fur ces collines. Plantes rares de ces collines. $. XLVIII. Je trouvai dans cette courfe quelques plantes peu communes ; galium glaucum au Pabers , & ailleurs , azemone [y lvef- cris ; fur les fables blancs du Kayferftuhl , 4/yfum montanum , en montant de Saflpach à la colline de Limbourg , & la fraxinelle, que je n'avois jamais vue fauvage , dans les bois de cette même colline. 6. XLIX. Je terminerai ce mémoire par deux additions qui n'y font point étrangeres ; l'une eft relative à une critiqüe de M. Note : Wefiphalifche :eife, p. 148. Je fuis obligé de relever cette critique , parce qu’elle eft applicable au mémoire que l’on vient de lire ; tout comme à celui que je publiai il y a vingt ans, & contre lequel elle eft dirigée. Réponfe à un critique. Dans une lettre écrite en 1774 a M. le chevalier Hamilton, & qui a paru dans le tom. VII du Journal de Phyfique, je cite quelques - faits qui étaliflent , comme je le fais dans ce mémoire, l’action al- ternative du feu & de eau, fur quelques points de la furface de notre globe; fur cela, M. Noze accule l'abbé Fortis, M. de Dolomieu , M. de Sallis, d’autres qu’il ne nomme pas, & moi , de fuccomber à la tentation irréfiflible , fuivant lui , de fe donner un air d'efprit, S AVIS 2 N è e 4 "RTL CORNE à * En ET « 360 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE © &z de faire crier au miracle, en fuppofant fans vaifon ces alternatives. Or, il n'eft guéres poffible de ne généralement & abfolument leur exiflence, & il feroie bien à moi e ; pour re üen dire de plus, de fuppofer que des hommes qui ont confacré leur vie à l'étude de la nature, donnent, peur des faits certains , des obfervations in- dipeltes , non par une erreur invelontaire , mais: dans l’intertion exprefle de faire briüler leur efprit, & d’étonner leurs leéteurs ; : encore, fi le critt ue avoit êu y OÙ par lui-même , où par d'a fes quelques indices de l'inexaditude de ces obfervations, Mais non, c'eft une fuppoñrion purement gratuite, Je pourrois donc m'en He a mon aflettion ; & me difpe enfer de toute réponfe ; minis comme. je défire de convaincre M. Noze lui-même, je dirai qu'ayant confervé les échantillons de la plus remarquable de ces alternatives, ceux de la colline de rorre di quinto, 5 eit le tombeau d'Ovide ( Journal de Phyfique , tom. VIT, pag. 25 ),je les ai revus de nouveau. Sans doute , ce ne font pas les Re roulés dont M. Noze contele l’exiftence , c’eft donc celle du tufa volcanique ; or, je vois que lun de ces tufa, dans fa pâte grife & argileule, qui ma rien de commun avec des cailloux roulés, renferme des pierres-ponces noires , fibreufes , lévères; & que l’antre, avec use pate femblable, mais d’une couleur plus obfcure , eff prefque rempli de fcories noires, légères , criblées de pores très-petits & très-nombreux. Pajouterat . qu'il ne s’apit pas d'un mélange accidentel de quelques fcores , dif- féminées parmi des cailloux ; qu’il s’agit au contraire d’une matière 1 continue ‘& parfaitement caradenifes , “& de couches qui ne font pas Ë microfcopiques , mais dont l’une a feize, & l’autre quatre-vingt pieds. d’épaiffeur ; enfin , que ce que je dis de la navire & de ufage de ce tufa achève de Je caratérifer. Te *tombeau d'Ovide ef ‘creufé du de HE de cb ubaebt » colline ; les anciens, qui connoifloient la durée éternelle & la » ficcité des voûtes que lon creufe dans cette pierre , fi facile » d’ailleurs à travailler , aimoient ay creufer des tombeaux; &c. » Sur ce feul expofe, ‘& fans qu'on dife un mot des ponces que renferme cette fubftance , tout homme qui a voyagé en Italie, & qui a la moindre teinture d’hiftoire naturelle, dira fans héfiter: cette fubftance eft un tufa ; & aucun homme exempt de prévention | , quil foit naturalifte ou qu'il ne le foit pas qu'il ait voyagé ;ou qu’il foit refté chez lui, n’imaginera qu'une fubitance dans laquelle on creufe des voûtes de durée éternelle, & impénétrable à l’eau, foit une couche de cailloux roulés. Ce n " ae ot is à la rs que j'ai afirmé ces alrernatives. : 1 } « } 1 112 : ii ‘id ga À Al 3 Se PTS ME en ET AS UT Le ET D'HISTOIRE NATURELLE. \ - 36 - Notice d'un voyage au, Bluuenbere. J’avois. porté là le baromètre ; il réfulte de mon obfervation cal- culée, fuivant la formule de M. Trembley , que la cime du Blauenberg # \ \ 362 JOURNAL DE PHYSIQUE , DE CHIMIE eft élevée de quatre cent foixante-dix-neuf toiles au-deflus du Rhin à Bäle , & par conféquent d'environ fix cent treize toiles au-deflus de la mer. On voit , au nord nord-eft de cette fomimité, une autre cime nommée Pelchen, un peu plus élevés que le Blauenberg, & qui eft réellement la plus haute de la forêt.noire. On a, de la cime du Blauenberg, & même de la prévôté de Burcklen, une vue très-belle & très-érendue fur le cours du Rhin, foit au-deflus , foit au-deflous de la’ville de Bâle ; on peut aller de cette ville au Blauenberg , & en revenir dans le même jour , mais c’eft une forte Journée ; une voiture léoère va jufqu'a Burcklen, & Yon monte à pied les deux cents foixante-fept toifes reftantes , car La prévôté n’eft qu’à deux cents douze toifes au-deffus du Rhin. Les montagnes des Vofges, correfpondantes aux collines du Brifgaw, & dont j'ai aufh ‘parcouru une partie , reflemblent beaucoup à celle que l’on vient de voir de la forêt noire ; ce font aufli des porphyres à - pâte de petro-filex, & des granits, pour la plûpart en décompofition ; les uns & Î25 autres ne préfentent que peu, ou point de couches diftinétes ; la feule différence effentielle , c’eft que dans cette partie des Vofges, on ne voit point de chaînes fuivies de montagnes calcaires, mais feulement quelques rochers & quelques carrières difperfées. Au refte, quelles que foient les différences de détail entre les deux chaînes , qui bordent la vallée où font nos collines , toujours eft-il vrai que l’on ne voit rien dans ces chaînes qui reffemble à ces collines. Cette obfervation n’éft rien moins que péremptoire fur l'origine de ces collines; je crois pourtant qu’elle donnera quelque force aux argumens des naturaliftes qui oferont affirmer que ce font les feux fouterrains qui les ont fait fortir des entrailles de la terre. M, Ÿ D = TE ET ID'HISTOIRE NATURELLE. F ° 363 nr iT D E= + EME COTE TENUE FETE DATENT FREE PEN EE MLT TN OBSERVATIONS MËÊTEOROLOGIQUES aires à Emile ( Montnrorenct) pendant le mois de Février 1794 (vieux flyle ) (13 Pluviofe = 10 Ventofe , an 2°. Républicain). Par LL. COTTE, membre de plusieurs “cadémies. Dot CU LUE Me Due VON. ZE Y T0 L DR SU Re Ain 6 re ñ 1 nt > THERMOMÈTRE. BAROMÈTRE. AIG. AIMANTÉE. [VEN TS. © ue. RE SES mme — PT — ÉTAT DU CIEL. &'|Matin.| Midi. ! Soir. | Matin. Midi. Soir. Matin.| Midi. | Soir. |Mar.|Midilsoir. | — | — | — | —_———— | ———— |__| À — | — | — degr. | degr. | degr. | po. -lign. | po. liga. | po. Jign. | o ‘ Ko 0 =’ 11 1,9 | 8,4] 5,3 |27 9:46127 9,88/27 9,15|22 21/22 21/22 ce) 5 |s ofs C|Benu , doux. | 2| 4,0 | 7,471 4,5 9:97 10,11 I 1,00 23 21 21/5 Os ©|s O|Nuages, doux, k 3] 3:2 | 5,6 |:3,3 11,77/28 0,35/28 o,58 21 21 21} S | S {s O|Couverr, doux, brouill. | 4,,0,6 | 3,5 | 2,8 |28 0,96 1,00 1,21 21 DE ZE | Ets | 5 /|Couv, afezfroid,broui. | sirr2 2,7 fo; 1,21 0,86 0,63 21 21 27 |S4ElS ES E|Couvecr froid, brouil. 6| 1,8 | 0,8 | 0,8 |27 11,58|27 10,67|27 10,63| 24 30 301: |s Es Em, 7| 1,2 58 3,8 28 C;12 28 Oo, 65 26 1,06 30 33 33| £ |S.0/S O|Nuages, doux, | | 8 44 757 4,5 1,61 2,69 2,95 36 36| 36 S O'N O!N O!Couverr, doux. f (l 6] 4,2 |.9,0 | $,3 | 2:73 2337 2545 30 36! .36!x 0\x on 0 nuages, aouxbrouittard. là HO 4,8 8,4 2,6 2,06 1,70 1,87 36 36! 36 Lo) O |N Ü|Nuages, doux, vert, |: Er, 2,7 | 4,8 | 6,5 1,00/27 11,02127 9,91 36! 36}: 36] o |s ol o |couv.añeztrgrvennpt. \ H2 6,2 7sè 6,3 27 9:00 956 10,6€ 33 33 33 O0 | Oo [e] Cor douce tete D 3 6,4 6,9 6,0 10,36 10,12 10,0C 33 30! 30 0 | oO O }Couvert, doux, vent: | 1H 4 6,1 8,2 8,4 :9,00 9,26 9,26 39 30 30! o | O | O }rdem. pluie. | Hs! 7,0 |°7,5 | 7,6. 8,22 7:96 8,36 30 30) 30.0 | o|:0 fr4m. | 6 6,0 734 6,3 8,44 8,44 Ses 30 33! 3315 os 1: O|Couvert, doux, vent. | 71 457 ETES 9:0$ 8:73 8,87 33 36! 36}sols o! 0 |nuages , doux. | 5,5 | 7,8 | Sr 8,96 9,53 10,48! 361 36]: 36] ofno| x {couverr, doux. 19| 4,11 9,0 | 4,3 10,67]: 10,67|. 10,88| 21} 21l: 21 || [vues do. | 20 1,6 759 7,8 10,25 9:73 0,58 21 ZI 21} S |s o!s OC} Couvert, doux, vent,pls (4 21} 8,2 |10,0 | 8,9 9,26 8,Ro| 10,641 21! 21 21ks oo | o ru. | 22! 7,1 | 9,8 | 9,0 ‘10,45 9,17 6,70 21 21 2:/stois os O| Couvert, doux, bruine. | di 23 753 9,2 6,3 6,2e 7,00 $,14 21 21 22h ss Oo! O|Couyert. doux, pluie. 4 6,2 8,5 9,0 8,82 8,94 8,86 21 ZI 21}s Gis 0,5 O! dem, vent! 3 25| 6,0 | 7,6 750 7,50 6,1c|* 8,75 21 21 21) 0 Às ols olraem. j \J ll * 26! 2,0 8,4 | 4,e 9,TS 10,75/28 0,80 21 21 ZIIN OÏN O!N OÏNuages;affezfroid,yenr. ,4 # 30 | 7,8 |,3,3 |28 1,608 1,81 1,46/...21) 30] -30|xolx oin olcouwvex, doux. (j 26| 2,4 1 4,8 ‘43 0,00/|27 9,66|27 9:43 30 30 39Qls ol$ o|n o!Convert; froid, pluie. 1 364 JOURNAL DE PAYSIQUL, DE CHIMIE ï Réfultats de la Table précédente. Nous avons eu pendañt ce mois une température douce & humide; le temps a cté propre aux läibours néceflaires pour les murs; le.12, on entendoït la grive & le merle, & le 27 le pinfon. Température de ce rmois dans les années de la période lunaire de 19 ans correfpondantes à celle-ci. Quantité de pluie en 171858 + Man. en 1737, 6=lign: en 1756 à Denainvillers , en Gatinoïs | chez M. Duhamebÿ=Vents dominans , fud & fud-oueft. Plus grande chaleur, 8 d. les 9% 23. Moindre, 1 d. de condenfation les 17 & 20: Afovenne, 3,4 à. Plus grande élévation du baromètre, 23 pouc. 2- lign. le 14. Moindre, 27 pouc. 03 lign. le 18. Moyenne, 27 pouc. 9,12 lign. Nombre des jours dé pluie, 7. Température, douce & humide. En 1775 (à Montmiorenci ) Vent dominant le fud-oùeft. Plus grande chaleur, 11 d. le 4. Moëndre, 5,0 d. le 18. Moyenne, $,$ &: Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. $ lign. les 20 & 22. Moindre, 27 pouc..o + lign. le 13. Moyenne , 27 pouc. 10,2 lign. Nombre des jours de pluie , 17: Quantité de pluie, 17 + lign. D’évaporurion , 40 lign. * Températures correfpondentes aux différens points lunaires. Le premier ( périgée) beau , doux. Le 3 ( équinoxe afcendant ) couvert , doux , brouillard. Le 4 (quatrième jour après la N. L.) idèm.. Le 7 (P.Q.) nuages , doux. Le 10 (Zuniflice boréal & quatrième jour avant la P. L.) idem. Le 14 ( P. L. & eclipfs de lune vifible, mais non obJervee a caufs du mauvais temps ) couvert, doux, vent, pluie. Le 16 (arogée) convert, doux, vent. Le 16 ( équinoxe defcendanr & quatrième jour après la P. L.) couvert, doux. Le 23 (D. Q. ) idem. pluie. Le 25 ( luniflice auftral & quatrième JOur avant la N. L.) couvert, doux, grand vent. . En 1794, Vents dominans , les fud-oueft & oueft ; ils furent violens les 17, 12,01 & as. ; Plus grande chaleur ; 10,0 d. le 21 à 2 heur. foir , le vent eueft violent & le ciel couvert. Moindre, 1,8 de condenfation , le 627: heur. matin, le vene eft & le ciel en partie ferein. Différence, 11,8 d. Moyenne au matin, 4,0 d. à r21di, 7 dau foir, 5,3 d. du Jour, s,s d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. 2,95 lign. le 8 à 9 heur. foir, le vent nord-oueit & le ciel couvert. Moirdre, 27 pouc. 6,20 lign. le 23 à 7 heur, matin, 27 pouc. 18,62 lign. à midi, 27 pouc. 10,4$ lign. au foir , 27 pouc. 10,76 lign. du Jour , 27 pouc. 10,61 lign. Marche du baromètre , le xer.à 7 + heur. matin, 27 pouc. 9,46 lign. le 1er. baiffe de 0,31 lign. du 1er. au $ monté de 4,06 lign. du $ au 6 B. de 2,97 lign. du 6 au 8 AZ. de 4,31 en. du 8 au 12 Z.de 5,95 lign. le 12 M, de 1,68 lig. du 12 au 55 À de 2,72 lign. du 1$ 2 a 1 2, RAM ENE à at de » Lé * = ET D'HISTOIRE NATURELLE. 336$. âu 16 AZ. de 1,15 lign. du 16 au 17 B. de 0,38 lign. du r7 au 19 M: de 2,15 lign. du 19 au 27 B. de2,08 lign. le 21 47. de 1,84lign. . du 21 au 23 2. de 4,44 lign. du 23 au 24 M. de 2,74 lign. du 24 au 25 B. de 2,84 lign. du 25 au 27 AZ. de 7,91 lign. du 27 au 28 B. de 4,38 lign. le 28 à oheur. foir,27 pouc. 9,43. Le mercure s’eft foutenu aflez haut & a peu varie pour un mois d'hiver. Les plus grandes va- riations ont eu lieu en onrant les 2, 8,12, 21, 23 & 216 ; & en defcendant , les 11, 22,25 & 28. Plus grande déclinaifon de Paiguille aimantée, 22° 36° du 8 au 1x par un temps couvert & venteux, & les 17 6 18 zdem. Moindre, 22° 21° du rer. au $ par un temps aflez beau, & du 19 au 27 par un temps couvert & venteux. Dfférence , 15°. Moyenne , à 8 heur.' matin , 22° 16 41". à midi, 12° 217 26'.à2 heur.foir, 22° 27° 19". du jour, 22° 27° 8". 4% Îl eft tombé de la pluie les 6, 11,12, 14,1$,20,21,23, 24; 15 & 218 ; elle a fourni 12,6 lignes d’eau. L'évaporation a été de 13 lignes. — L'auror: boréale n'a point paru. - Nous n'avons point eu de zzalzdies régnantes Ernile ( Montmerenci ) À ds Fo ra ke \ Tam I, Part. I, an 2e. Floréal= Tiermidor. Aaa 1308) MEET JOURNAL, DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ANNEES EN CU OBSERVATIONS RE cu Faites à Emile ( PRET Fi le mois de Mai 1794 ( vieux ftyle) (22 Floréal Vers Prairial , an 3e Républicain ) ; Par L. CorTe, Obfervateur météorolopifte. nr 4 AL AMENT TI 8 _— ne RTE mn = 14e ci DOPLRLS CPTALE PET CT ra re DEP EFPENEZ TEE PE CE 3 RCE 0] THERMOMÈTRE.| BAROMÈTRE. :|:Ale. AIMANTÉE. | VENTS. = ie... at dE PP Eee A DES sg tee a ÉTAT Du CHE & [Matin] Midi.| Soit..| Matin... Midi. Soir. Matin.| Midi. | Soir. Mat. [Miailsoir. “degr. | degr. | degr. | po. Jign. | po. dign, | po. lign. o ’ lo HA: RASE 9.0 |16,1 |rc;8 27 :8,87/29 r :8,14/27 8,00 22 2 33 22 33|22 33 |: se l$ols E Muse tire 9:55 1170 |TOÿT 1) 9,00| 10,06! > 1 1:46]! 0.3o| 11:30]: :90/S&E| N:|NEINuages, doux, vent, 8,0 |12,6 |ro,9 11,70 10,96 10,77 3e 30 301N.ÆÎN EÎN;E|Nuages, doux, 9,2 |20,2 |13,4 10,61 10,12 9,50! 1: Gof :30f " 3oln rÎN EÎN EÏNuss. chaud, pluie, 19 9,6 |10,2 | 7,2 8,25 TS \CE TS 9573 3ol:: 30/; 3o/N&els 0! N |Gouvfr. br. pl.venr, 11,9 8,8 11,87 11,73 11,97 30 30 39 N N ON O|Nuages, froid, vent. # 8,4 |13,1 |10,2 11,97|- PE S4 11,25 | :130| ,; 30] .,.30| 0 |N o}N O|Couverr, froid, veaf 9,0 10,7 932 8,94] 6 7,36 ; IN 165%S A : 3b LAVE 36 36 s ofs o$ [9] idem , pluie. Ÿ 512 |12,2 6,6 6,50 5,60 5:60 36 ARS EP Lo D LEA OL 7 CL 5,6 |10,0 | 5,9 5,68 6,19 7a39l-2-..|.....lee. ls 0 C1 O D ON un hu p AN Ÿ CS O| © |Nuages,froid,vent,p | 11 6,5 | 8,8 | 6,6 6,67 6,10 HT Hs Res NE} E |S O|Couverr, froid, pie} Hi2l $,6.{11,5 F0 8,00 9$0 10,25/...:.1...../.....1x of o |s ofNusges,froidivent | 13 8,0 12,6 8,9 9,50 10,42 1 ES Le RER ARNO) DS NADIA LEE S E|E S |Couvert,aflez doux. 14 8,2 14,8 93 28 0,92 28 PESTS 28 L 0061 NAT EMA ss. NN | N |Nuages, doux, pluie i, 15] 7,0 |14,5 |12,0 3,58 4,00 4,00!..,..1.....1-....[ N]) NN [éouverr, doux à 16/10,s Î1$,5 |12,0 4,25 4,08 FE EE a es] ee NN EIN ElZdem. 4 17 8,5 15,6 |11,5 342 2,83 2200 PE PEN RTE N EÏNE! N |Beau, affez froid, Yet 18/10,2 |13,0 |11,7 1,00 1,93 OS See D CAILERS ES N | N |N |Couv. afezfroid, pli 19/10, 114,3 |10:4 a,08 0,08 Cet I PT eee: N EÎN EÎN E[Nuages, doux, 20]10,0 115,0 [11,2 |27 11,2ÿ/27 10,17|27 .9,92|..... SEA PRE NELN|N [tem 21 8,; 12,5 9,2 ) 10,42 10,70 10,604. Es sera |...) NN | N |Couvert, froid, 4 22| 8,ç |11,2 | 8,5 9537 9,62 OR En MO E CIE LA PA Le NN |N E/Z4m, pluie. 23| 8,0 113,0 |10,0 11,70 11,56 DTA ele MON EI de nn) (Nuages, froid. 24 955 14,0 9,5 10,60 10,608 9,80 too lalefrarer etes #....| © [N OÏN O |Nuages,aflez doux, pla 25 8,2 12,3 8,2 9,00 8,75 8,75 vssrelsess.].....ÎN O[N OÏ N |Nuages, froid, plié 26| 7,0 | 9,9 | 8,7 8,29 758 DATA] Ba PpE ÉMIS 4 Le Cu N UN | x |Cou.te pl. tie 7j 75811230: | b5 7,46 VAT O00l ne NA PR EL ol ss cIsLOlCunter et 28| 8,0 {11,0 | 8,9 8,83 8,96 OOo rss lPe rende .-..l'o |-o None otipl 29 8,0 10,6 95 10,06 10,61 11,60 PAS. PUISE +... Î[N WIN OC! N |Couverr, froid, pl 30) 8,6 |r5,0 |11,0 [28 :0544l28 0,75/28: 50,921. .,|..... D IN NN Bene dour Li À 31/10,0 13,7 939 0,96 2,80 0,83 cessnfessssfess el N | N Î[ N ÎNuages, froid, w ET: D'HISTOIRE NATURELLE, 367 Réfulats de la Table précédente. À vertiffement. Les obfervations ont été un. peu interrompues pendant ce mois & le fuivant, ayant été obligé de quitter momentanément mon loge- ment, dans léquél je fuis rentré enfuite en vertu d’un arrété du comité de falut public, pour y continuer mes obfervations , d’apres l'invitation du comité d’initruétion. publique. La température de ce mois a été froide & humide ; les blés font rouillés mais ils font d'ailleurs très-beaux & très-avancés , ainfi que fa vigne. Le 4, le fureau & l’églantier fleurifloient ; le 6 on fervoit les perits pois, & le 16 les fraifes ; le: 29 , les blés :& les orges épioient , la vigne entroit én fleur, on fervoitles guignes. Température de ce mois dans les\années de la période lunaïre de 19 ans cor- refpondantes a celle-ci. Quantité de pluieen 1718,7lig. en 1737 13 5 lign. en17$6 (à Denainvillers dans le ci-devant Gatinois chez M. Duhamel) Fents dominans , fud-oueft & nord-eft. Plus grande chaleur ; 26 d. le 9. Moindre , 3 d. le 1er. Moyenne, 9,0 d. Plus grande élévation du baromiètre:, 27 pouc. 11 lign.le 12. Moindre ; 27 pouc. o lign. le 26. Moyenne, 27 pouc. 6,1 lign. Nombre des jours de pluie, 8. Température, froide, ’aflez humide. En.1775 (à Morrmorenci) Vents dominans , nord , nord-eft & nord-oueft. Plus grande chaleur, 20 + d.le,3r. Moindre , 2 :d. le 20. Moyenne , 10,7 d. Plus grande élévation du baromètre ,:28 pouc. 3 + lign.ke 28. Moindre, 27 pouc. 8 - lign. le 17. Moyenne, 27 pouc. 11,7 lign. Quanriré de pluie , 7 lipn. D’évapora- tion, 7$ lign. Nombre des jours de pluie, 7 3 de gréle, 2 ; de tonnerre ,3. Température, froide & très-sèche. | Nes s Températures correfpondantes aux, différens poires ’ lunaires. Le 3 ( quatrième jour après la N.L. & lunifhice boréal) beau , doux. Le 6 ( P. Q. ) nuages, froid , vent, changement marque. Le 9 ( apogée couvert , froid, pluie. Le 10 ( équinoxe defcendant } nuages, froid , pluie , vent, gréle, tonnerre. Le 11 ( quasrième jour avant laP.L.) couvert, froid , pluie. Le 1$ (P: L.) couvert, doux. Le 18 (lumiflice auffral ) couvert, affez froid , pluie. Le 19 ( quatrième jour après la P. L.) couvert , aflez froid. Le 22 ( D. Q.) couvert, froid, pluie. Le 24 (équinoxe aftendanr ) nuages , froid, pluie. Le 25 (quatrième jour avant la N. L, & périgée ) idem. Le 29 (N. L. ) couvert, froid, pluie. Le 30 ( /uniflice boréal ) beau, chaud , changement marqué. En 1794, Vent dominant, le nord. À Plus grande chaleur, 20,2 4. (25,25 d. ) le 4 à 2 heur. foir,, le vent nord-eft & le ciel couvert. Moindre, 5,2 d. (6,50 d.) le 9 à - aaz | : 368 JOURNAL DE-PHYSIQUE, DE CHIMIE. Ù 4 heur. matin, le vent oueft & le ciel en partie convert, Différence , 15,0 d: (18,7 d.). Moyenne, au matin, 8,3 d. ( 10,36 d.) à midi, 13,1 d. (16,30 d.) aufoir, 9,$ d. (11,87 d.) du your, 10,3 d. ( 12,86 d. ). Plus grande élévation du baromètre , 28 pouc. 4lign. (75 c.mt. 0,009 m:mt. ) le16à 4 heur. matin, le vent nord & le ciel couvert. Moindre,27 pouc. $,92 lign. (75 c.mt. 0,013 m.mt.)le 9 à 10 heur. foir, le vent fud-oueft & le -ciel couvert, ävec pluie l'après-midi. Différence, 10,33 lign. (0,024 m.mt. ). Moyenne, au 2atin, 27 pouc. 10,61 lign. (73 c.mt. 0,023 m.mt.) à midi, 27 pouc. 10,51 lign. 73 cmt. 0,023 m.mt.) au f@r, 27 pouc. 10,69 lign. (73 cmt. 0,023 mit.) du Jour, 27 pouc. 10,60 lign. (73 c.mt. 0,023 m.mt.) March: du baromètre: le rer.ai4 heur. matin , 27 pouc. 8,87 ligo. du rer. au 3 monté de 3,70 lign. du 3 au $ a de 3,25 lign. du s au 7 M. de 3,92 lign. du 7 au 9 B. de 6,00 lign. du 9 au°26 M. de 10,83 lign. du 16 au 20 B. de 6,33 lign. du 20 au 21 M.deo.,78 Hgn. du 2x au 22 B. de 0,33 lign: du 22 au 23, M. de 1,33 lign. du 25 au 27 B. de 4,24 lign. du 27 au 31 42. de $,$o lion. le 31 à Io heur. foir , 28 pouc. 0,83 lien. Oo que le mercure s’eft toujours fou- tenu affez haut, & qu’en général il a peu varié , excepté en montans les2,.$, 12,14 & 29, & en defcendanr; les 8, 20 & 26. (Je n'ai pas pu obferver l'aiguille aimanté: , ni l’évaporation.) Ileft tombé de la pluielest,4,$38,9,10,11,12,13, 14, 18,22,24,25 ,26, 28 & 29 ,& de la gréle les 1,10,268& 28. La quantité de pluie a été de 34,6 lign. (0,077 m.mt.) Le ronnerre s’eft Fait entendre de près les 1, 4,5, 10 & 26. Nous n’avons point eu de maladies régnantes. + $ 2 Juin 1794 (vieux ftyle.) Mont-Ermile (Montmorenci) , À 14 Prairial, ar 2e Répub. e ÿ r { ET D'HISTOIRE NATURELLE. Jai FN 480 D im on Rd D Re ml I Re ol en 2 \ M : " ; ! OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES @L'Ob/fervatoire météorologique d'Emile ( Montmorenci) pendant le mois de Juir 1754 (vieux ftyle) (15 Prairial --- 12 Meffidor, an 2e Républicain ); Par L. Corrse, Obfervateur météorolosifte. —RIENE CHUFTELI EIAPIENEET ELSEE IT REED APRUE TEL STEAM AUTANT ENTREE = CR D LE Æ 3 ee Ki HERMOMÈTRE. BAROMÈTRE. AIG. AIMANTÉE. | VENTS. 4 ON a D ni a ve AAA E'OUICIR ES £ | Midi | Soir. £ Metin. Midi. Soir. Metin.| Midi. |: Soir. {matinA Mid | sou Ë degr. Ndegr. | po. lign. | po. : ligr. | po. Jign.(| © * | © ? pri s . 10 1d7/438-1,00128 #o,06128 1o,Shir6e dre 7 N | N |LN (Niages froide 1 14,5 |11,7 0,25 O8 00217 Ah ARE SR [NEÏN-E ÎN ElNuages, doux. iè 1,8 [11,3 |27 11,86|27 112827 11,28|..... A 5 xx | n: |5 ©|Bcas, doux, vert, pluie. 1 14,5 12,0 11,36 11,36 11,36 Se mt NOR ee nl aeraeie 5 Oo N M [eau , dour. fi 13,0 [1,0 1 1,36 11,45 ONE 1,4$/::...1..4..p.n.. N |. N N: |Nuag.doux,venr,brouil. À 11,7 | 0,0 11,12 10,42 CAN RAR MEME RSR N | n° | |Nuges, froid. 15,0 r0,0 8,75 8,1< 8,05 Sn: L3 Taie ES AR DIET RS NE | NUE ÎN EÏNuages, doux, pluie - | Bo |14,6 | 0.8. 8307 | 196 oo. Male NEÏN EN ENuages, 4 235 |16,0 111,3 À - 11,00 10,92 MO || ROLE NE x EÎNEleau, chaud. fe 1,0 |17,8 [13,2 11,54 LT SA MAI te ME ee LATE xo | x o ln ol. É 50 120,0 115,0 11,33 11,35 DISONS Sale R'RRRrS | N EÏN Ftéam. 13 2,0 21,0 15,0 11,33 Le L;47 11,47/-....1...,,1.4... NEÏN EI N |/dem, tonnerre, t bs 122,0 118,0 L1,42 10,83 10,63|-.-..|..:.5100.. RARE Aer tome de tael | 25 22,4 16,0 10,33 11,00 I 1,58 CCC PC CS NoOÏNo N [Nuages,chaud, tonnerre. |à 1,2 21,6 15,0 28 o.,oc 28 0,00|18 0,00|.:-.-.[..... ….. “0oÏno L Beau , chaud. À 35 18,0 1337 6,16 030027 11,7$/-:-.:.....|...2. INEÏN EÎNE em. | 55 [19,0 13,7 ; 0,83 27 11,72 11,33/---:-|..... RE See, NEAN EÏN Elfdem. | 3s |r9,0 113,7 |27 11:53 10,87 10,42/.--..1.....2... NEÏN EN Elyem, venr. 1,8 19,0 15,2 10,00 CAS 9,00 NP NE a HN AC OP CAMES N N IN O|Nuag-chaud,br.pl.éclaÿrs F4 234 12,7 8,58 8,14 Z 88 Rene Sie tés e 1 22r AO LIN (e) [e) O {Couvert ,doux, plule. | “\) 1735 14,5 8,72 9:33 | 11,32122 39 22 39 39 N N ON |Nuages, doux. | bo |28,7 |16,2 | 11,82 11,34 11333 39 39 39]NEÏN EN ElSeav, chaud, 0 22,7 1753 10,75 : 10,14 10,00 39 39 39 E E- [N E|Couvert, rrès-chaud, F 30 123,5 [15,3 9:50 9:33 9518] 39] 39] 39) x | n | nues, craut. | DZ 115,2 |13:3 9,60 9,97 10,12 39 AS 451 N [N&sSOÏN olütèm, plute. iÈ 58 19,0 I 1,5 j 10,1 2 I 0,25 3 1,6; 45 : 45 AS EOSI N N Nue: doux PUreele tons ti b7 119,8 |13:5 128 0,80|28 1,22/28 2,2; 4S 45 AS! n-} n | x |Beau, doux. ( Do |17,5 1132 2,70 2,40 1582" "45 45 ASÈNEl + {x elrer. fé )39 20,5 16,$ 1,10 1,38 27 11,25 45 45 45 NE E E’|Beau, chaad, vent. L 1 EL 7 121,7 }14,6 |27 10,64 27 10,50 11,56 33 30 36| /E.{s o:nolues : das cran. Û 2 METRE ST LA FI IE EL ACTE £ RE PR ER ES SO SE DE Re DE En ETS 2 e “ 379 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE OP. Réfuliats de la Table precedente. ; Nous avons joui pendant ce mois d’une température chaude & très-sèche , qui a été on ne peut plus avantageufe à toutes les produc- tions de la terre, fur-tout à la fleur du blé & de la vigne, & à la récolte des foins. Le 2 , les tilleuls Aeurifloient; le 11 on fervoit les frailes & les grofeilles , on fauchoit les luzernes ; le 14 les avoines montroient leurs grappes ; le 20 on vuyoit du verjus ; le 24 les chtaigniers fleurifloient , on n’entendoit plus le rofhgnol. 3 Température de ce mois dans les années de la période lunaire de 19 ans correfpondantes à celle-ci. Quantité de pluie en 1718 , 25 lign. en 17375 36 3 lign. en 1756 (à Denaïnvillers dans le ci - devant Gatinois chez M. Duhamel ) Vent dominant , fud-oueft. Plus grande chaleur, 23 d. les 23 & 27. Moindre, 8 : d. le 10. Moyenne , 15,3 d. Plus grande élévation du baromètre, 27 pouc. 11 lign. le 21. Morndre, 27 pouc. 4 lign. le 8. Moyenne, 27 pouc. 7,0 lign. Nombre des jours de pluie, 12. T'émpérature, froide & humide. En 177$. à Montmorenct ) Verts dominans , nord-eft & nord. J’lus grande chaleur , 26 + d. le 9. Moindre, 82 d. le 28. Moyenne, #$,$ d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. o lign. le rer. Moindre, 27 pouc. 44 lign.le 27. Moyenne , 27 pouc. Io lign. Quantité de pluie, 36 + lign. D'éva- porurion , 69 lign. Nombre des jours de pluie, 14. @e connerre j 8. Tem- pératute , aflez chaude , aflez sèche. ils Températures correfpondantes aux difftrens points lunaires: Le 2 (quarrième jour après La N. L.) beau , doux, Le $ (RP. Q. ) nuages, doux. Le 6 (apogée & équinoxe defcendant ) nuages. froid. Le: 9 ( quatrième jour avant la P. L.} beau, doux. Le 13 (P. L. & /u- niflice auftral) beau , chaud , pluie , tonnerre. Le 17 ( quarrième jour À après la P. L.) beau, chaud. Le 20 ( D: Q. équinoxe afcenidant & périgée) couvert, chaud, pluie. Le 23 (quatrième jour avant le N. L.) nuages, chaud. Le 27 (CN. L. & luniflice boréal ) beau, chaud. En 1794, Vents dominans , les nord-eft &c nord. Plus grande chaleur, 22,7 d. ( 28,40 d.)) les 23 & 30 à 2 heur, foir , les vents eft & fud-oueft , & le ciel couvert le 23, & en paitie - ferein le 30, Moëndre , 8,7 d. (10,88 d. ) le 27 à 4 heur. matin , le vent nord & le cielferein. Différence, 14,0 d. ( 17,52.d.) Moyenne, au matin, 11,6 d. ( 14:47 d.)à midi, 18,3 d.( 22,90 d.) au /oir , : ; 134 d. (16,80 d.) du Jour , 14,4 d. (18,0 d.) Plus grande élévation du baromètre , 28 pouc. 2,70 lign, (7s cmt. 0,00$ m.mt.) le 28 à 4 heur. matin, le vent nord-eft & le ciel ferein. Moindre, 27 pouc. 8,05 lign. (73 c.mt. 0,018 m.mt.)le7 à 10 heur.. : {oir le vent nord-ett &le ciel en partie couvert. Différence, 6,65 ligne ET D'HISTOIRE NATURELLE. < 371 ( 1 cmt. 987 m.mt.). Aoyenne au matin, 27 pouc. 11,20 lign. (73 cmt. 0,026 m.mt.) à midi & au foir, 27 pouc, 11,0$ lign. : (73 cmt. 0,02$ m.mt, ) du jour , 27 pouc. r1,10 lign. (73 cmt. 0,025 m.mt. ). Mañche du baromètre, le 1er. à 4 heur. matin, 28 pouc. 1,00 lipn. du rer. au 3 baïffé de 1,72 lign. du 3 au $ monté de 0,17 lign. du $ au 7 B. de 3,40 lign. du 7 au 10 /. de 3,49 lign. du 10 au 14 B. de 1,12 lign. du 14 au 16 M. de 1,77 lign..le 16 2. de o,3$ lign. du 16 au 17 AZ. de 1,08 lign. du 17 au 20 B. de 4,58 lign. du 20 au 25 A7. dé 3,7$ lign. du 22 au 24 B. de 2,42 Bign. du 24 au 28 AZ. de $,37 lign. du 28 au 30 B. de 3,90 lign, le 30 AZ. de 1,06 lign. le 30 à 10 heur. foir , 27 pouc. 11,56 lien. Le mercure seft prefque toujours foutenu au-deflus de fa hauteur moyenne , & il a peu varié, excepté en womtanr, les 8 , 21 & 27, . & en defcendant, les 6 & 19. (Je n'ai point obfervé larpuille aimantée.) 1] eft tombé de la pluie les 3,7 ,13,19,20,2$ & 26, & dela gréle, le 26. Du 1er au 24, il n’eft tombé que 2,10 lign. d’eau , & les 22 & 26,7 lign. ; en tout, 9,10 lign. (0,022 m.mt. } L'éve- poration a été de 39,0 lign. ( 0,088 m.mt.) Le sonnerre s’eft fait entendre de Loin les 12, 13 & 143 & de près, le 26. Ne Je ai point obfervé d'azrore boréale. - Nous n'avons point eu de maladies régnantes. Réfüultats des erors mois de printemps. Fenr dominant, le notd. Plus grande chaleur, 22,7 d. Moindre , 4,0 d: Moyenne au matin, 9,0 d. a midi, 14,9 dau foir, 10,7 d. du jour, 11,$ d. Plus grtde élè- vatior du baromètre, 28 pouc. 4,25 lign. Moindre, 28 pouc. 2,90 lien. ÎMoyenne au matin ,27 pouc. 10,97 lien, à midi, 27 pouc. 10,8$ lign. au, /oir, 27 pout. 10:93 lipn. du your , 27 pouc. 10,92 lien, ( Je n’ai obfervé Pasguille aimantée que pendantle mois d'avril. ) Quantité de * pluie. $ pe 7,7 lign. D'évaporarion (en. avril & en juin) $ pouc: 2 lion. Température, chaude & sèche. Nombre des jours beaux , 31. COUVETIS,, 22. de nuages ; 38. de vent 19. de-pluie, 35. de préle , 8. de tonnerre, 12. de brourllard, 4. d'aurore boréale, 1%°8 roduitions de la terre là température de ces trois mois leur a été favorable , & elles: pro- mettent beaucoup , excepté les arbres fruitiers. Maladies, aucune régnante, 3 : 14 Meffidor, an 2e Repub. * Ernile( Montmorenci), j : Pere 1794 ( vieux flyle ). , > SR \ : FE MT Le CE 372 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE M Ë M O I R'E SJ, CRE ESA TN ES DANS LEQUEL ON RÉPOND A CETTE QUESTION: Déterminer, d'après des découvertes modernes chimiques, & par des expériences exactes, quelle est la nature des aliérations que le sang=éprouve dans les maladies in- flammatoires, dans les maladies fébriles, putrides', € lans Le scorbut. Non oportet nimis efle lætos ex analyf fanguiñis temperamenta homiaum diverfamque indolem nos deteéturos... ! Non ideo analyfes fanguinis utilitate fuà deflitunntur düm fapienter noverimus ipes noftras recidere, neque plura docere quäm a naturä difcimus. « Haller, Elementorum Phyfiologie. Lib. V, Sang. 6. XXXIV. Par les Citoyens PARMENTIER & DÉYEUX. JNTRODUCTHON. Le fang eft de tous les fluides qui conftituent La machine animale, celui fur lequel on s’eft le plus exercée Cette chair coulante , fuivant Pexpreïfion d’Hippocrate , qui fe coagule & fe fépare dès qu’elle perd le mouvement organique qui lui donnoit la fluidité & l’homogénéité , a été, de temps immémorial , l’objet de la vénération : l’hiftoire même nous apprend que ris peuples fuperftitieux l’offroïent en {acrifice pour appaifer leurs Mieux irrités. Regardé comme le fiége de la force phyfique & morale, le principe de la vie & le réfervoir de ce feu facré, qui ne s’éreint qu'avec elle , faut-il s'étonner que le fang , chargé de remplir d’aufi impor- tantes fonéions , foit encore employé aujourd’hui pour peindre avec énergie l’héroïfme de quelques vertus par ces expreflions métapho-, riques : Je verferai jufqu'à la dérnière soutte de mon fang pour La patrie ;* le fang coule dans mes veines ; je le frgnerai de mon fang. Quelle que foit La diverfisé des êtres animés qui couvrent la furface du ? J . ET D'IISFOIRE NATURELLE, 373 doglobe, qui vivent dans Pair ou. nagent dans les eaux , il fentble que la mature ait adopté: un feul & même plan pour la compoñftion du fangr; en effet ;'le fang humain , le fang des quadrupèdes , le fang des, oïfeaux & des poiflons ne préfente-pas de différences aflez frappantes pour caraëlérifer an premier coup-d’œil l'individu d’où il provient. Cette identité apparente n'a cependant pas empêché de concevoi la folle idée de rajeunir les vieillards, de ranimer les corps débiles & d'opérer des guérifons merveilleufes, en introduifant dans les veines le fang d’um animal fain, jeune & vigoureux ; on alla méme jufqu’a croire que par cette intromiffion mécanique , on chan- geroit les caractères vicieux ; que le fang d'un lion, par exemple, gueriroit de lapoltronnerie.On vit même, dans la transfufiôn , laflu- rance de l’immortalité , comme fi la caducité & les autres infismités humainesétoient attachées exclufivement à la qualité du fang ; comme fi ce fluide, dépourvu de fa chaleur , de fa mobilité, en un mot, de fa vie, pouvoit jamais reprendre à volonté des propriétés que donne feul tout le fyftéme animal. a Malgré le ridicule de cette idée, elle trouva des partifans. L’opé- ration de la transfufon fut d'abord pratiquée fur des animaux ;1l y eut des hommes affez témérairement courageux pour s’y dévouer eux- mêmes, &c il ne fallut pas moins que tous [es accidens affreux , qui furent la fuite de cette tentative, pour faire abandonner ce qui flattoit le plus , Vefpérance de rajeunir. * À mefure que la lumière fe répandit fur l’économie animale, & que les phyficiens s'appercurent , que pour mériter Pefime & la recon- noiflance de leurs contemporains , il falloit diriger fes talens & fes veilles vers des objets d’un intérêt majeur , on penfa que , pour dpouilier le fang de ce merveilleux imaginaire , on devoit necef- fairement eflayer de pénétrer dans la compoñition de ce fluide par la voie des experiences ; on entrevit méme la pofibiiité de connoître quelques-unes de fes propriétés dans Pétar de fanté & dans l’état de maladie, & celle d'acquérir la facuité d'en tirer des indications curatives. L Malheureufement ces vues, fugoérées par le défir de contribuer aux progrès de l’art de guérir, ont été long-temps fans être feconcées: d’une part, l'infuffifance des agens chimiques ; de l’autre , l'état va- riable du fang dans les proportions & modifications de fes parties conffituantes , qui changent pour ainfr dire à tout moment chez le même fujet , font les obftacles qui, encore aujourd’hui , malgré la mafle des connoiflances acquifes, font croire à ’impoflbilité de fixer irrévocablement la nature & les effets du fang.. Ces vérités n’ont pas échappé à la fociété de médecine ; mais convaincue , d’après une fuite d’obfervations , que le fang des malades, Tome I, Part, I, an 2e, FKloréal = Thermidor, Bbb e 374 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE & celui des hommes en fanté, devoit offrir des différences eflentielles, elle a cru qu'il feroit utile de rechercher quel'es font les parties confti- tuantes de ce fluide fur léfauelles les altérations morbifiques ft portent particulièrement. C'eft d'après ces confidérations que cette com- pagnie a défigné précifément les maladies dont elle défiroit qu'on fit connoître lation fur le fang , en propofant au concours la queftion fuivante : Déterminer, d’après les découvertes modernes, chimiques, & par des expériences exaûtes, quelle eft la nature des altérations que le fang éprouve dans les maladies inflammatoires , dans les maladies fébriles- puütrides & dans le fcorbut, Nous croyons fuperflu de faire obferver ici, qu'en nous engageant dan lPexamen de ceite queflion, nous avons fenti toutes les diff- cultés qelle- préfentoit ; & que fi nous avons effayé de la traiter , c’eft dans lefpérance, qu'en marchant à la lueur de ceux qui nous ont précédés dans la même carrière, nous ferions aflez heureux pour rencontrer ce qui auroit pu échapper à leurs recherches, & qu’il réful- teroit de nos eftorts de nouveaux appetçus dont la phyfiologie tireroit quelqu’avantage. Ce mémoïre fera divifé en trois parties. Dans là preinière, nous tracerons rapidement le tableau hiftorique des connoïlfances aétuellement acquifes fur la nature & les propriétés phyfiques du fang. 11 s'agira dans Ja feconde des expériences particulières que nous avons faices pour familiarifer nos organes avec l’aûion & les différens : principes du fang en général. ; Enfin, la troifième partie fera confacrée à l'examen du fang bumain , provenant de fujets affectés de maladies énoncées dans le programme. 5 t Telle eft la divifion qui nous a paru la plus naturelle d'adopter. Nous obferverons , avant d'entrer en matière , que éhaque fois qu’on parlera du fang , fans défigner en même-temp, l'animal qui l’a fourni, ce fera du fang de bœuf recueilli par nous-mêmes dans une boucherie. Ce fang , vu la facilité de fe le procurer abondamment, nous a fervi a caradérifer les propriétés fpécifiques de ce fluide, le. plus compofé de ceux qui contribuent à la formation & au développement des anmaux, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 37$ EURO MA ENRNES PART IE, 0 PRÉCIS hiftorique des connoïffances chimiques Jur le Jang. À peine le fans quitte-t-il la route de la circulation pour s’échapper des vaifleaux qui le renferment , qu’il fe fépare en deux parties par- faitement diftinétes entre elles ; l’une , folide & rouge , appelée caillor ; autre, jaunâtre & fluide , connue fous le nom de /érum. Cette féparation fpontanée du fang auroit pu être confidérée déjà comme une analyfe naturelle, où au moins comme un moyen d’arriver facilemeñt à la connoiffance des principes de ce fluide, fi ies phyfio- logiftes , fe flattant de les découvrir dans le torrent de la circulation, n'euflert préféré foumettre fa vitefle & fa confiltance à la fcience du calcul. Il faut convenir que toutes les évaluations , à cet égard, ne pouvoient manquer d’être fautives , fur-tout d’après le peu de foin qu’on prenoit de déterminer l’âge , le fexe , la conititution , la force & l’efpèce des individus fur lefquels on opéroit. Cependant , Leuwenhok qui, par une application infarigable de plus de foixante années de travaux, fit, à l’aide du microfcope , rant de belles découvertes, parvint à déterminer d’une maniére précife les figures des parties du fang qui, jufqu’a lui , avoient toujours été regardées comme conftamiment fohériques , & nommées - par conféquent globules. Cet obfervateur remarqua que ces globules changeoïent à chaque inftant , fuivant les filières , à travers lefquelles ils pafloient. D’autres phyficiens découvrirent enfuite que les molécules du fang, confidérées en particulier , ne font pas parfaitement rouges , mais qu’elles acquièrent une couleur plus ou moins vive , felon qu’elles fe trouvent rapprochées & réunies en plus grand nombre. On crut-enfin avoir remarqué que le chängement de forme de ces mêmes globules faifoit perdre au fang fa couleur , & lui donnoit des propriétés nouvelles. Éntrainés par tout ce que le fyfiéme de Leuwenhok avoit d’a- gréable & de féduifant , Guillaume Hewfon , & plufeurs autres , établirent comme un priacipe certain que les molécules du fang varioient de forme, de couleur & de grolieur, fuivant les efpèces d'animaux ; qu’elles étoient fphériques dans l’homme & dans les qua- drupèdes, piates & elliptiques dans les oïfeaux , dans les poifions & dans les amphibies ; que le fang des infeétes, foit aquatiques , foit térreftres., contenoit des particules figurées, comme celles des auites anümaux , qu’elles n’en diffcroient que par Ja “ge B 2 376 JOURNAL DE PHYSIQUE ; DE CHIMIE Pour avoir compté & mefure le nombre & l'étendue des globules du fang , en connoiffoit-on mieïx fa compoñition intrinfeque ? H fallut donc, pour acquérir des nôtions vraifemblables , recourir à des ififéruméns plus certains que le’ m'crofcope, Ce fut alors qu’on invoqua les agens chimiques’; thaïs au lien de foulsver le voile dont li rature fembloit vouloir s’envelopper, il devient encore plus im- pénétrable. x Si on veut s’en convaincre , äl fufft de fe rappeler quelles étoient es reflources fondamenteles des chimiiles dans un temps méme où les fciences exattes avoient fait déjà quelques progrès ; telles fe ré- duifoient à traiter le fang entier dans des appareils diftillatoires ; du flegme , une huile, de lammoniac , tels étoient les produits qu'on recucilloit dans les récipiens ; & on en concluoit que ces produits, joints aux fels lixivicls. & à la terte réfulrante de l’inciné- ration dela matière charbonneufe, étaient Les feules parties conflituantes du fang. Convenons cependant ; pour l'honneur des chimiftes , & parti- culièrement de cvux accoutumes à réfléchir fur leurs opérations, que dès le commencement du fiècle , on s'étoit apperçu que la diftil- lation , la-macération , la fermentation, & tant dautres procédés employés alors, loin de fervir à faire connoître les véritables parties conftituantes des corps, n’en préfentoient réellement que les débris, & ‘devoient, néceflairement induire-en erreur ceux qui; d'après de femblables réfultats, vouloient tirer quelques conféquences. Une étude plus approfondie fit appercevoir infenfiblement , qu’en examinant les corps par la voie de décompolition'!, il s’en échappoït une partie qu pouvoit figurer dans le tableau des produits analy- tiques ; que les uns fe volatilifoient, que d'autres formoient de nou- veiles combinaïfons ; qu’enfin, il'en reftoit dans les feces, ou lies, dont on ne faifoit aucun cas. Dans la vue de pénétrer plus sürement dans la compoñition du fang, au lieu de le traiter par le feu immédiat, on eut recours à d’autres moyens dont le fuccès dut faire naître l’efpérance d'obtenir un jour une analÿfe plus complète d’un fluide qu’on ne connoîtra jamais affez. : D'abord, la faveur falée du fang dut faire préfamerqu'il renfermoit des fels ; on fe tourmenta beaucoup pour expliquer comment ils pouvoient y exilter ; la première idée fut qu'ils sy étoient introduits tout formés -par la voie des alimens , & ‘on ne foupçonna point que, la nature s’etoit réfervé le droit de les produire dans le règne animal comme dans les autres règnes. Mais ce fut lorfqu’on s’occupa de déterminer la compofition de ces fels, que opinion des chimiftes reita long-rtéemps partagée ; les uns vouloient que ce fût du muriate de foude ; d'autres Ÿ + ET D'HISTOIRE: NATURELLE. ‘ 377 prétendoient que e’étoit de J'alkali ; plufieurs exfin croyoïient que ‘ces deux inatières falines étoient confondues, que leur préfence ; ainfr que leur proportion, inflyoient d'une manière particulière fur le rôle que le fang jouoït dans Péconomie animale ; 11 ÿ eut même quelques auteurs qui jetérent des dontes fur l’exifhence ,de ces fels , par la feule raifen que, les chimiftes qui les -admertoient ,-ne lès ayant jamais wbtenus que du réfidu de la combuflion du fang , il paroïfloir plus que vraifemblable que ce fluide ne les contenoit point dans l'état. natuels puifque leur développs ment ne fe:manifefloit. qu’à la dernière \ violence du feu. Cette dernière opinion paroi avoir été | adoptée par Dehaën & Haller : pas une expérience., dir Pan de ces deux célèbres médecins, ne prouve qu'il exifte des fes, purs &c libres dans le fang ; pas un des phénomi ènes , propres à caraëterifer lacide & laïkali, ne maniieite : la spréfence de ces deux icorps.: , Cependant Haller, en ntant: FRA d’un fel lixiviel dans: le fang , ne peut fe difpenfer de convenir..que ce fluide a une grande propenfion à l’a! kalefcence, puilque, lorfqu'on l'évapore à une chaleur douce, lextrait.qui en refulte.-donne-des figrés non équivoques d'alkalicise. ILiétoit réfervé à Ronelle le jeune de lever tous. les doutes à-ce fujet , & ce fut.en examinant particulièrement le férwm , qu'il y parvint.) Après avoir reconng que.ce fluide jouitloit de toutes les propriétés qui appartiennent à le Aymphe, il remarqua qu’il verdifloit le firop violat, & qu’en le concentrant par le fecours d’une évaporation lente, fa furface fé couvroit d’une efflorefcence {aline qui, enlevée & com- binée avec des acides ,,produifoit des fels neutres, dent-la ceniffälli- fation varioit fuivant Vefpèce d'acide en nployé ; il vit encote que le férum contenoit des muriates de foude & de potalfe,, & que les pro- portions de ces deux {els metoient jamais lés mêmes dans toutes les efpèces de fang. Erfin. Rouelie; par des expériences finsnombre , fixa pour toujours l'opinion qu’il falloie aveir fur l'exiflence dés fels dans le fang. Leférum , une fois connu,il reftoit à examiner le caillot ; fa couleur rouge avoit donnéliens à beaucoup de raifonnémens. Quelques phyfologiftes prétendoitnt qu’elle étoit due à la réunion d’une cértaine quantité de globules, & qu’elle difparoiois lorfque ces globules ceffoient d’être réunis. La grande confiance qu’on avoit dans les obfervations micr fcopiques avoit fur-tout donné lieu à cette opin' ‘on , dont la faufferé fur bientôt reconnue loxfqu'en fit attention qu'un mélange < d’eau & de fang confervoitune RURIEUs rouge, maleré que dans ce cas la réunion des globules n’exiftäc plus. 378 JOURNAT DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Hoffman crut enfuite trouver la caufe qu’on cherchoit dans l’union de Palkalt aux matières fulfureufes & fpiritueufes , qu'il fuppofoit exifier dans le fang. D'autres chimiltes l’actribuèrent à l'a&ion de différens fels , & fur- tout du nitre qui, fuivant eux, fe trouvoient dans lair ; & comme ils avoient obfervé que ces fels, ajoutés au fang , rehaufloient fa couleur & la rendoient plus pourprée , ils en concluoïent qu’ils de- voient produire le même effet dès qu'ils étoient introduits dans le fang par le moyen de la refpiration. Aflurément } cette explication ne pouvoit pas être admife ; car ainfi que la obfervé Sénac , dans fon immortel ouvrage fur la flrudure du cœur , Les fels peuvent bien augmenter la couleur rouge du fang, fans la produire; & ce qui Lyaie un effet ne peut pas toujours en être la caufe. ‘ Différentes obfervations , d’après lefquelles il réfute que le fang artériel étoit toujours plus rouge & plus vif que le fang veineux ; que cette couleur étoit d'autant plus exaltée que l’a&tion des artères étoit plus violente ; que le fang des jeunes gens étoit plus rouge & plus vif que celui des vieillards ; toutes ces obfervarions fuffirent à quelques auteurs pour qu’ils cherchaffent la caufe de la rougeur du fang dans le jeu des vaiffeaux , dans la multiplicité des globules & dans la féparation de la lymphe; mais les obje&tions fans nombre, auxquelles toutes ces théories donnent lieu, firent bientôt fentir la néceffité de préfenrer des explications plus fatisfaifantes. Les anciens avoient vu que du fang agité à l'air libre acquéroit p'efque auflitôt une couleur plus ronge qu'auparavant ; ce fait qui, d’abord , n’avoit pas paru fort intéreflant , fixa tout-à-coup, l’at- tention , & fit croire qu'il devoit conduire à la caufe qu’on cherchoit, ë : Ë Guillaume Hewfon fut un des premiers qui , après beaucoup d’ex- périences faires avec foin, annonça que la combinaifon de lair avec le fang fuffifoit pour colorer ce fluide. La feule difficulté étoit d'indiquer quel étoit le corps dans le fang fur lequel Pair fe fixoit principalement pour pouvoir devenir principe colorant. Cetre difficulté fut bientôt levée dès qu’on eut reconnu que le fang contenoit du fer ; alors toutes les opinions fe réunirent , & on s’ac- corda à regarder la combinaifon du fer avec l'air comme la caufe de la couleur qui, jufques-là, avoit été fi difficile à expliquer. Si lexiftence de laikali pur & libre dans le ferum du fang eft véritablement une découverte due à la chimie moderne , la préfence du fer dans ce fluide pourvu de fa partie colorante, en eft une autre non moins importante. Léa tes fé e Le af AVE D'Un à * Fe, Et Fr ET D'HISTOIRE NATURELLE. 37e Menghini’eft celui qui paroît avoir le mieux fuivi la marche conftante de la nature , relativement à la diftribution de ce métal dans le fang. Les expériences que ce favant a faites à cet évard font trop intéreffantes pour que nous nous permettions de les pafler fous filence. Des chimiites, avant Menghini, avoient vu que , quand on brüloit du fang defféché, on obtenoit des cendres qui contenoicnt du fer ; quelques-uns d’entre eux, &z entrautres Geofioy, afluroient que ce métal étoit ouvrage du feu; d’autres, comme Lemery ; préten- doient qu’il fe trouvoit tout formé dans le fang , & que le feu ne faifoit que le mettre en évidence , en détruifant les corps avec lefquels il étoit mélé ; pluficurs , enfin, croyoient que le fer éroit preduit par les vaifleaux dans lefquels on opéroit la combuftion du fang. - Au milieu de toûtes ces conje@ures , -Menghini effaya d’avoir le fer à part , fans le fecours de la calcination ni é’aucun inftrument dont l'influence pouvoit être fufpeétée ;'en conféquence , il fit fécher du fang à la chaleur de: l'étuve ,:& la poudre qu'il-obtint ; foumife au barreau aimanté , devint fenfible à l'imprefion magnétique. Ce même phyficien prouva enfuite que le fer n'eft pas également difiribué dans l’économie animale ; que lasquantité'de ce métal eft plus confidérable dans l’homme &, dans les quadrupèdes , moindre dans les poiffons & tres-petite dans les oïfeaux 3:que plus nne partie contient de fang, plusil s’y trouve de fer. En efléc ;41 avant d'examiner les parties folides, molles & Muides des animaux, on a foin de les dépouiiler , par des lotions réitérées , de la rotalité du fang qui y eft adhérent, elles fourniffent moins de molécules ferrugineufes : d’où Menghini conclut que , ni les chaïrs, ni les graiffes, ni les os, mais le fang feul, eft véritablement le réceptacle du fer. Menghini démontra encore que les préparatioñs de fer , prifes in- térieurement, après avoir paflé réellement & en grande partie dans les fecondes voies , fe combiroient pour ainfi dire avec le fang, & y occafionnoient différens changemens ; mais qu’alors, le fer ne fe féparoit plus du fang , puifqu’il étoit poffible de l’enlever tout entier par le moyen de l’analyfe. Enfin , rien de ce qui pouvoit intéreffer à ce fujet, n’a échappé aux recherches de Menghini; auffi, voit-on que toutes les expériences qui ont été faites depuis (nous n’en excepcons pas mème le travail que Rouelle le jeune avoit entrepiis fur cette matière) ne font qu’une confirmation & un développement des vérités établies dans les ouvrages de ce favant. Une des parties du fang , fur laquelle Rouelle fembloit avoir arrêté le plus fon attention, étoit Pexamen du coagulum , ou caillot ; mais une mort inopinée vint interrompre un travail qu’il Lehe es 7 EL EP pe EN EE RU UPS ESSONNE ENS ORDRE" 7 5 NE) LA pt CNE ECO RO AU NY à A GORE Nan E LOT 01 ei à Lis : ! pi: AN a PA (2 CNT ï F 22 38e JOURNAL BAPHYSIQUÉ , DE CHIMIE auroit pouffé fans doute ‘auf loin que les autres objets qu'il a traites. d 1} faut Pavouer , cependant ; cet examen: exigeoit., de la part de celui qui: vouloit s’en charger, des vues phyfologiques & des con- noiffances chimiques ; ces qualités fe_trorivérent réunies dans Buquer. Ce médecin, après avoir eommuniqué à l’académie des fciences des obfervations intéreffantes. fur diverfes altérations que le fang éprouve dans fa décompofition fpontanée , a fait du cailot la matière de | fes recherches. Le caillot, fuivant Buquet , eft compofé de deux parties , La \ matière fibreufe & les globules fanguins. Il confidère la première comme de toutes les fubftances qui circulent dans le corps des animaux, celle qui a le plus de tendance à devenir concrète, & il penfe , qu’une fois coagulée , elle ne peut plus fe diffoudre dans l’eau; la chaleur inférieure à celle de Peau bouillante fuffit pour la durcir, mais elle perd en même-temps de fon volume , & fe retire fur elle-même comme le parchemin ; fi on la chauffe dans cet état, elle n’eft nullement attaquable par Peau, l’alcohol, Patkali fixe cauflique & aéré ;: mais tous les acides, & principalement le vinaigre, la diffolvent ; cette dernière propriété eft remarquable par fon analogie avec la matière glatineufe du froment, La partie rouge qui conffitue le caillot peut être féparée de la matièré fibreufe par la fimple lotion ; alors la liqueur colorée eft _tranfparente; ce qui annonce que la diffolution eft complète. Buquet penfe que dans cet état, à la couleur près, elle differe peu du Ærum, puifqne , eomme ce fluide, elle eft coagulable par la chaleur, les acides & Palcohol. Cependant , a obfervé que quand on la brûle, elle fournit: toujours une cendre brune-dont la couleur , fuivant fon opinion ; dépend du fer qui s’y trouve fous la forme de fafran de Mars. D'après ce dernier réfultat , Buquet a adopté le fentiment de Menghini fut la coloration du fang ; il croit aufli que la ‘dé- coloration de ce fluide , dans certaines maladies chroniques , n’eft due qu'a labfence de ce métal, & qu’on peut reftiter la couleur par lufage des préparations martiales. . $ 9 Un autre fait intéreflant , qui femble avoir échappé aux recherches de Buquet , c’étoit de connoître fous quelle forme le fer exifte dans le fang. Sâge Pa attribué à la combinaifon de l’acide phofe phorique avec ce métal ; mais cette opinion ne fémble pas avoir eu de partifans. : ; À l’époque où Bzguer publia fon travail fur cette partie impor tante de la phyfologie , il fe préparoit , en chimie, une révolu- tion qui, en changeant les idées recues fur la compofition des corps , devoit méceflairement conduire à la découverte de nouveaux moyens s! ve =. æ AE" 6 Æ 5 + « FPE DES < : ; é Up 21 LE 3 ü ET D'HISTOIRE NATURELLE. 381 . moyens pour les examiner ; c’eft alors que,les chimiftes furent convaincus que les produits fluides obrenus dans les récipients fe méritoient pas feuls de fixer leur attention, qu'il fallot encore diriger leurs recherches vers les parties volatiles &c fagaces, dont on s’éroit fi peu occupe. ; Nous p'entreprendrons point de retracer ici les-travaux immenfes suxquels ce nouveau plan d'examen a donné lieu ; les phyficiens €c les chinüftes s’y font livrés avec ardeur ; leurs ouvrages, dignes de la célébrité dont'ils jouiflent, prefentert une foule de découvertes qui démontrent fuflifamment les fervices qu’ils ont rendus, & que peuvent rendre ceux qui marchent à grands pas dans [a carrière qui leur eft ouverte. Nous nous bornerons à dire que dans le nombre des fivans qui ont examiné le fang avec le plus de foins, d’après les prin- cipes de la nouvelle chimie , il en eft plufieurs ‘qui, profitant des connoiïffances qu'ils avoient acquifes , en s’exerçant fur d’autres fübftances , ont cru pouvoir rendre raïfon de’la formation de ce Auide , indiquer la caufe de fa coloration, de fa chaleur, & des autres propriètes qui le cara@térifent. MS Ÿ Avant de donner l’explication des phénomènes qu'offre le nouveau mode d’examiner les corps, il etoit important de bien counoîitre les parties conftituantes de Pair atmofphérique; ces connoitfances une fois acquifes, on s’occupa de découvrir comment ce fluide agifloit pendant la refpiration : voici de quelle manière on conçoit que les chofes fe paflent dans cette circonftance. Pendant la refpiration, une partie de l’oxigène de l'air vital fe combine avec le fang veineux , dont il change la couleur pour la rendre vermeille ; une feconde partie de l’oxigene s’unit au carbone contenu dans le gaz hydrogène carboné du fang veineux, & forme du gaz acide carbonique ; une troïfième partie s’unit au charbon du mucus que contiennent les poumons ; cette partie forme encore de l'acide carbonique ; une quatrième partie fe combine avec .le gaz hydrogène du fang pour former l’eau qui S’exhale pendant la refpi- ration ; le calorique que contient l'air vital décompofé r'efte uni en partie à l’oxigène; une autre partie du, calorique entre dans la compofition du gaz acide carbonique ; #he troifièine partie, enfin, produit la température pour former l’eau, par la combinaifon des gaz hydrogène & oxigène. É : x Cette théorie a donné lieu à beaucoup d’objetions auxquelles. on a eflayé de répondre depnis que les expériences fe font multipliées, & fur-tout d’après le travail que Fourcroy a publié fur le fang. Ce célèbre chimifte, pour examiner le fang, s’elt ouvert une route tout-à-fait nouvelle : c'eft au moment où ce fluile fort des Tome I, Pare, I, an 2e, Floréal= Thermidor. Cce AT 13 Pa ty à 6 L PR d- F. Eve Ja si z J … 382 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHE | 2 } ae PS \ Axe MEN SRE “ AT » LAC Ÿ veines & des artères!, qu'il commence fon examen ; il penfe que la quantité de calorique, que le fang contient, contribue à fa Auidité, puifqu’il prend la forme concrète en fe refroidiffant ; maïs alors, il s'opère une décompofition qui s'annonce par la féparation du férum & par le dégagement de bulles d'air, dont une partie refte adhérente au caïllot dans lequel elle forme beaucoup de cellules. Cette décompofition fpontanée peut néanmoins être rerardée ; : il n’eft queftion pour cela que d’agiter le fang au fortir de la veine; au moyen de cette opération , il conferve, même lotfquil eft re- froidi, toute fa fluidité : ceft dans cet état que Foureroÿ la examiné avec différens fluides aériformes. Le gaz oxigène augmenta d’abord fa couleur rouge ,-qui infenfiblement devint pourprée ; mas elle reprit fon premier état, en agirant feulement le vaifleau dans lequel fe faifoit expérience ; avec le temps , la couleur s'eft aHoiblie, $ a fini par avoir celle de lie de vin. ; On conçoit que ces changemens n’ont pu s’opérer fans qu’il y ait eu une certaine quantité de gaz ‘oxigène d’abforbé. L'air réfidu , après l'opération , s'eft manifefté avec les propriérés qui caraétérifent Vacide carbonique qu‘, felon Fourcroy , doit fon exiftence à une! combinaifon du charbon du fang avec une partie de l'oxigène de Fair vital. ; D À La même expérience a été répétée ävec du gaz hydrogène ; cette fois, le fäng a perdu promptement fon éclat, & a pris une couleur brune ; -enfuite féparé en plufieurs parties , la couleur purpurine s'eft manifeftée; mais elle a fini par prendre celle de lie de vin. Les phénomènes qui fe préfentent pendant 14 combuition du fang ‘defléché ont été aufli recueillis avec beaucoup de foin par. Fourcroy. Cette opération avoit été faite bien des fois, mais aucun auteur , avant lui, n’en avoit donné une defcription plus exdéte. On voit, d'après les détails dans lefquels' ce chimifte eft entré, que le fang, décompofé par la chaleur & avec le conta deW’air, donne une vapeur huïleufe & ammoniacale ; enfuite du gaz acide pruffique , puis de l’acide phofphorique, enfin de la foude , qui fe volatilife par la chaleur. : Le fer qui fe trouve dans le réfidu eft en partie dans létat métallique , & fe rapproche de celui que l’on connoit fous le nom de fer de Pile d’Elbe. : = ù Une découverte plus importante, que Fourcroy aflure avoir faite , eft celle de la préfence de la bile dans le fang. Cette dé- couverte , pour nous fervir des expreflions de l’auteur , confirme une des idées des anciens fur la compofition du fang ; elle doit avoir une’ influence marquée fur la phyfique animale ; & lorfqw’elle aura été appuyée par des expériences nouvelles , elle pourra conduire à ‘ SAN MPa TES | RTE M “ET D'HISTOIRE NATURELLE, 38 + - Ja découverte du mécanifme des fecrétions ,.& particulièrement de celle de la bile. En effet, comme l'a dit Cu!» , la doûrine des fluides animaux eft encore une des patties de la phyfiolosie la plus importante à connoître. - L'examen du férum a auffi fourni à Fourcrey loccafion de dé- couvrir la gelatine dans cette liqueur, où Rouelle & les autres chimiftes n’avoient trouvé que de lalkali, de l’aibumen , & des fels neutres. L’exiftence de la gelatine ou gelée daps le fang, fi on s’en rapporte aux écrits des anciens , paroît hors de doute ; maïs en réfléchiffant aux, propriétés qu’ils lui attribuent , on ne peat fe refufer de croire qu’ils ne l’ayent confondue avec la matiere lymphatique , a » à la vérité , dans quelques circonftances, fe comporte comme €. Dehaën , dont l’autorité en médecine eft d’un très-grand poids , : étott fi convaincu de la préfence de la gélatine dans le f:ng , qu’il ne concevoit pas comment ce fluide pouvoit exifter, fans elle ; mais il falloit en donner la démonftration , & Fôurcroy s’en eft occupé. : : Enfin , il a paru intéreffant à ce chimifte de comparer le fang du fœtus humain avec ‘celui des adultes ; il a remarqué que le premier ne fe coaguloit point par le refroïdiflement , mais laïfloit féparer un férum qui avoit toujours une couleur rouge tirant fur le brun. Le caillot, dont la couleur eft aufli d’un rouge brun foncé, n’elt jamais très-folide ; mais quand on fait chauffer le fang, le coagulum qui fe forme acquiert la même confiftance que celui des adultes , & prend en même temps la couleur grifätre, tandis que le férum devient rouge. 3 k Le caillot du fang du fœtus formé fpontanément , expofé à l'air libre, ne deviem pas rouge complètement, comme celui des hommes qui ont refpiré ; on n’y apperçoit que quelques filets rougeatres : ce méme caillot contient beaucoup moins de parties fibreufes que celui des adultes ; Fourcioy pènfe qu’il ne contient pas non plis d'acide phofphorique. 3 1 7 . \ Cp A “4 La difficulté d’avoir du fang du fœtus en grande quantité, a empèché ce chimifte de fuivre les expériences comparatives qu’il auroit défiré faire. à \ Nous venons de décrire les travaux & les vues des anciens & des modernes fur le fang ; nous allons nous occuper, dans la deuxième partie de ce mémoire , de rendre compte de nos expériences particu- lieres, & nous infilterons princivalement fur celles qui nous ont pré- fenté des refuitats différens dé ceux obtenus par les chimiftes que nous AvVOns cités. ’ s Crocz À fa : PAG NE 384 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE DEUXIEME PARTIE Expériences particulières faites fur le Jang. Nous avons dit, dans la première part'e de ce mémoire , que le fang , au moment où il fortoit des vaiffeaux , différoit peu, quant à la compofition phyfique , de fa manière d’être dans les animaux -vivans ; bientôt il change d'état, &c fa première altération fe ma- nifefte par la perte de fa fluidité, de {a chaleur, de fon odeur & de fon homopgénéité. - Toutes les caufes énoncées, déjà connues: fufceptibles de faire varier la nature & les propriétés du fang, influent fingulièrement fur locur de ce fluide ; de-la, les fenfations plus ou moins vives dont on eft affedté, en approchant des malades auxquels on vient de faire une faignée , ou Jorfqw'on entre dans une boucherie dort le fol eft baigné par Le fang d’un animal nouvellement égorgé ; cette odeur elt quelquefois telle, que peu de perfonnes la fupportent: fouvent elle leur occafionne du mal-aife, & même des envies de vomir. : Cette manière d'agir, du principe odorant dn fang , à fixé l’atten- tion des chimiftes ; mais il paroît que tout ce qu'ils ont fait à, cet égard s’eft réduit à prouver que ce principe eftfoluble dans l’eau, & que le fluide qui le tient en diffolution s’altère & contratte én peu de temps une odeur putride (x). Préfumant bien que ces deux propriétés n’étoient pas les feules qui appartinflent au principe odorant du {ang , nous avons cherché à en découvrir de nouvelles au moyen des expériences fuivantes. 1°. Dans un vaïfleau rempli à moitié du fang d’un animal dont on venoit d'ouvrir les veines , on a plongé auflitôr une bougie allumée dans l’efpace vide ; entre la furface du liquide & l'orifice . du vaïfleau ; la lumière s’eft foutenue de 11 même manière que dans l'air commun. Ke 4 (1) Suivant la remarque de Vitoff, chaque ammal a fon odeur particulière, & cette odeur eft différente dans chacune de fes parties ; mais-il fauc convenir qu’en expofant dans le même lieu du fang récemment tiré de diffe- rens animaux , il feroit difficile de juger, par l’odorat le plus parfait , quelle eft fon origine. Peut-être que la confiftance & la couleur de ce fluide fer- viroit mieux à faire connoître fi l'individu eft jeune , adulte ou décrépit ; ençore feroit-il néceffaire, pour faifir ces nuances, d'avoir des organes exercés par une longue expérience, EST en LT" LES au : Ne Ce dj ‘ a) L -2 au “ae de A ' V5 ï Fr ET D'HISTOIRE NATURELLE: 384 29. On a introduit dans l’efpace vide d'un autre vaifleau nouvel lement rempli à moitié de fang , un bocal plein d’eau de chaux; cet-appareil, bouché exaétement , n’a été ouvert qu'après un quart- d’heure ; alors le bocal qui contenvit de Peau de chaux a été retiré, & cetté eau n’a pas paru être plus-altérée que fi l’expérience eût été “faire dans un vafe rempli d’air commun. à Il paroit, d’après ces deux réfultats , qu’il n’exifte pas dans le - fang de principe fpiritueux & inflammable mélé avec la partie odorante , ainii que quelques auteurs l'ont prétendu , .& que la qualité délérère, qu'on lui remarque lorfqw’on le refpire en grande quantité , eft d’une nature particulière , eflentiellement diférente de celle de la mofeite & de lacide carbonique , puifque les moyens qui fervent à conftater leur préfence font infuffifans pour etablir les propriétés du gaz qui s'échappe du fang (1). 3° On a rempli plufieurs bouteilles d'air imprégné du principe odorant du fang , en vidant des bouteilles qui étoient pleines d’eau dans un baquet où l’on recevoit du fang d’un bœuf qu'on venoit d'égorger ; ces bouteilles bouchées ont été réfervées pour les ex- périences fuivantes. : 4°. L'air contenu dans une de ces bouteilles a été lavé , en le faïjant pañler, à diverfes reprifes, à travers de l'eau pure ; par cette opération , il a perdu fon odeur ; & l’a communiquée à l’eau, Compare enfuite avec l'air atmofphérique ordinaire , il n’a pas paru en différer fenfiblement. Ce réfultat preuve que l'afinité du principe odorant du fang avec Pair armofphérique eft infrieur à celle qu'il a avec l’eau , puifque ce dernier fluide s’en empare fi avidement. s°. On a placé à diverfes températures des bouteilles pleines d'air imprégné du principe odorant du fang ; après plufieurs jours, EE (1) Dars Popinion que le fang contenoit un principe fpiritueux Qui avoit la faculté de produire intérieurement & extérieurement des effets merveilleux = on a propofe une foule de moyens plus ou moins ridicules’pour obtenir ce principe, le fixer dans certains fluides, & en faire d'heureufes applications; mais comme j'a démontré lexpérience , on ne diftingue , dans l’odeur du fang, que cer efprit recteur animal, particulier à chaque fecrétion, Sans nous appefantir fur cetre queftion, qui nous paroît fuflifamment éclaircie, nous obferverons que le plus fouvent l’état d’afphixie qu’éprouvent les per- fonnes que l’on faigne, dépend plutôt de caufes morales & de l’affaiflement qui furvient en délempliffant & déleftant les vaifleaux, que de l’a@ion du gaz qui s'échappe de ce fluide ; auffi, un homme vigoureux pourra fubir, dans le cercle de vingt-quatre heures , vingt-quatre faignées , lorfqu’il luf eft impoffible d'éprouver à la fois la perte de trois faignées , fans courir les rifques de Ja vie, _ g”, | 386 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE. elles ont été debouchées, & on a remarqué que l'air des bonteilles pleines , dans une température chaude, avoit une odeur défagréable, qu'on n'obfervoit pas dans celui des bouteilles qui avoient féjournédans un endroit froid ; les lumières brüûloïient dans ce dernier : comme dans l'air commun; mais elles s’éteignoient un peu plutôt dans l'air des premières bouteilles. < Cette expérience indique que le principe odorant du farg eft un corps compofé, fufceptible de s’altérer | & que fon altération elt d'autant plus prompte , qu’elle-fe trouve aïdée par une témpé- rature chaude. Il paroïît que c’eft au moment où laltération de ce même principe Commence , que fe manifefte l’odeurdéfagréable dont -on eft frappé. Au refle , il ne faut pas confondre cette odeur avec celle qui s'exhale d'une matière animale, dont Ja putréfation-eft complète ; car il exifte dans ce dernier cas de lalkali volatil ou ammoniaque, qu'on ne trouve pas ; ou du moins, dont nous mavons pu conftater lexiftence dans l'ait que nous examinions. 6°, On a eflayé , avec l’endiomètre, de l'air dont on avoit féparé le principe odorant du fang par des lavages ; il s’eft trouvé aufli bon que Pair commun. Pareil effet eff arrivé avec de l'air contenu dans l’eau des bou- teilles dont nous avons parlé dans la troifième expérience ; mais on a obfervé une différence fenfible, lorfqu'on a examiné le même air des bouteilles placées dans-un endroît où il régnoit une temperature chaude; dans ce cas, le volume d’air abforbé par le gaz nitreux a été moins confidérable , réfultat qui ne doit pas furprendre , fur-tout fi on fe rappelle ce qui a été dit dans la cinquiéme expérience , à l’occaffon de cet air. | N Nous, ajouterons cependant que cette différence ne s'eft pas toujours fait remarquer, dans plufieurs expériences , avec de Pair femblable, quoique pour la faire nous euflions apporté toutes les précautions poflibles, d’où l’on pourroit conclure que les expériences endiométriques font de l’efpèce de celles {ur les réfultats defquelles on ne doit pas toujours compter. OU x Nous n’ayons examiné jufqu’à préfent le principe odorant du fang .que dans fon état de combinaifon avec l’air atmoiphérique ; voyons maintenant comme il fe comporte lorfqu'il eft en difolution dans l’eau. Pour l'obtenir en cet état, nous avons diflilié, au bain-marie, du fang nouvellement tité de la veine de l'animal; le fluide obtenu dans le récipient étoit tranfparent & fans couleur ; fon odeur ref- fembloit aflez à celle que le fang exhaie ; fa faveur étoit défipréable ‘& nauféabonde. Cette liqueur , nouvellement diftiliée, n'a produit aucun effet fenfible fur tous les réadifs avec lefquels on eft dans PET 7 NA ARTE MRC IS PSE ICS Me + PL ET) D'HISTOIRE NATURELLE. 387 l'ufage “d'examiner une eau fut veut connoître la compoftion ; .évaporée au bain-marie , elle ia life aucun refidu. Si on la conferve dans un Habdr bouché, elle ne tardé pas à perdie de fa tranfparence & à devenir blanchâtre ; on apperçoit mème de petits nuages fe former, qui fe raflemblent & finiflent par fe précipiter au fond du vailféau ; la liqueur alors a use odeur putride ; elle verdit même ‘un peu la couleur .du firop violat. En l’expofant à un degré de chaleur capable de la faire tiédir , elle perd cette odeur. & acquiert de la tranfparence ; il fe précipite en même. temps un fédiment fi léger, que le moindre mouvement fafit pour le faire monter à la farface. Malgre les tentatives pour recueillir une certaine quantité de ce fediment, il nous a été impollible d'y parvenir; & le peu que nous en avons eu ne nous aepas laifé le, pouvoir de tenter d’autres expériences que celle de le fonmettre à la@ion d’un chaïbon ardent, fur lequel il a brûlé ;.en répandant une odeur analogue à celle de” la corne brülce. L'eau neft pas le feul fluide be de fe charger de la partie odorante du fang; on en a la preuve lorfqu’on diftille ; au bain- marie, un mélange de fang &, d’efprit-de-vin ; la liqueur obtenue n'a pas d’abord uhe odeur très- marquée , mais en lérendant avec de l'eau, elle fe développe d'une manière fenfible, L’efprit-de- vin diflille fur du fang n’a préfenté aucun Re particulier ; lorfqw’on le mêle avec les réaifs ) il ne donne pas non plus de réfidu par lévaporation jufqu’a ficci té; enfin, fa l'avenue n’a rien de défagréable. En fe rappelant ce qui vient d'être dit, on voit qu'il y a une analogie entre le principe odérant du fang & lefprit recteur des plantes , puifque l’un & l’autre aflé@tent plus où moins fenfiblement l'organe de l’odorat , qu’ils font volarils, fe diffolvent dans l'éau & dans l'efprit-de-vin , & que leur diflolution n'offre point d'effet fenfible lorfqu on les eflaye avec les réa@tifs. On pourroit donc les regarder , jufqu’à un certain point, comme identiques , fi le principe “odorant du fang ne jouifloit pas d’une propriété particulière, & bien remarquable , celie de fe décompofer promptement , d’exhaler alors une odeur RTE & der putride. Mais fi ce principe diffère effentillement , par cette propriété, de lefprit recteur des vépétaux on ne peut pas difconvenir que fon analogie avec celui des autres fubflances animales , ne foit complète ; en effet, le lait, là bile, lurine , les mufcles , & généralement toutes les fubftances molles & fluides qui conffituent be VPOALZ uv © he, TL CS Mens tr 00 ir : | » LT ( L SAINS or el ; TAIEN res CARE - 4 HE À & Ÿ re 1 / “ £ 388 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE le corpé animal, ont chacune nn principe odorant qui fert à 1 faire reconnoître , & dont les proprictés refflémblent au principe odorant du fang. C’eft la préfence de ce principe qui, fuivant notre opinion, influe fingulièrement fur la décompoñition des corps qui le con- tiennent ; ou pour mieux dire, c’eft fur lui que la preuiière -alté- ration, que fubiffent les fubftances animales, fe manifeite ; il fufit, pour wen pas douter, de faire attention à ce qui fe paie dans l'air & dans l’eau qui tiennent ce principe en diffolution, La fluidité que le fang conferve quelques remps après fa fortie des vaifleaux qui le renferment , permet qu'on l’examine avec différens agens chimiques ; les phénornènes qu’il prefente alors ont été obfervés & décrits paf la plûpart des auteurs qui ont analyfé ce fluide ; & fi nous nous difpenfons: d’infilter ici fur cet ordre d'expérience, c’eft que les réfultats font trop incertains pour qu’il foi poflible d’en tirer des conféquences utiles. ÿ Il n'en eft pas ainfi de l'expérience de Fourcroy ; au moyen de laquelle ce favant affure.être parvenu à prouver que la bile exifte dans le fang. L'importance de cette découverte nous a déterminé à la répéter, en fuivant littéralement le procédé indiqué dans le me- moire où elle eft confignée. Pa Nous avons donc fait un mélange de fix livres de fang & de trois livres d’eau diftillée ; après lavoir fait bouillir, jufqu’a ce que le fang fut coigulé , voici ce qu'on a obferve : La liqueur qui s’eft féparée du coagulum avoit une couleur d'un jaune foncé lorfqwon la regardoit en mafle ; mais en inclinant le vaifleau en différens fens & à contre-Jour , elle paroifloit verdatre, fur-tout dans les points de contaét avec le vaïfleau. En la rappro- chant par l'évaporation, la couleur jaune à augmenté , fa faveur métoit nullement amère ; mais on y reconnoifloit celle de Palkali fixe ; cette faveur eft devenue plus fenfible dès que la concentration de la liqueur a été portée jufqu’à la, confiftance d’extrait. Cet extrait, diffous dans l'eau diftillée, a préfénté une liqueur claire d’un jaune foncé ; par fon mélange avec les acides ,elle a perdu une partie de fa tran{parence. L’efprit-de -vin l’a troublée complétement, & bientôt il s’eft raflemblé au fond du vaifleau un dépôt formé par la réunion d'une multitude de petites pellicules , très-divifces & très-légères. Ces expériences: ne nous préfentant point les produits obfervés par Fourcroy , il nous parut néceffaire de les répéter fur le fang de diffé- rens animaux ; mais ces nouvelles expériences ne nous ont préfenté cr des produits analogues à ceux que fournit ordinairement la ile. Préfumant es ED HHISTOIPE) NATE .fe féparant du caillos devoit’ entrainer ane partie de cette fecrerion animale , nous cherchâmes à ly découvrif ; mais nus tentatives, à cét égard , devinrent inutiles. ‘ Enñün, nous. avons - fait diffoudre deux livres environ de cal/er dans trois pintes d'eau diitillée ÿ € après: avoir féparé,, par le moyen de Véboliti one le rie qui fe manifeite toujours en paré il és, nous avons fltré & évaporé là liquetr ; {à faveur, fon ocleur & toutes fes REGREICEES nous firent jager dé Aoûvean quelle ne contenoit pas plus de bfle que de férurn. De tout ce qui précède, 1! réfulre que l'exifience de Ja: kil le fang n'ef pas encore bien démontrée, & que ce feroit fics fon- dement Has on voudroit reparder re dernier fl ride € comme he pouvait exffter fans cette humeur récrémentitielle, ÎL faut convenir cependant qu'il eft des cisconftances où la bile peut fort bien fe rencontrer dass le fanu 3 par-exeuple dans les fujets où la plûpart des fluides qui compofent le fyltéme: anunal, font tellement imprégnés de cette fecrétion , qu'il feroit fuper fu d'employer aucune expérience pour la démontrer. 1] arrive méme fouvent, d'après le rapport de quelques obfer vateurs , que les hu- meurs mu queufes , laiteufes , GHRÈNE tout-&-coup Îles orgañes où elles ant été préparées à QE inonder la male du fare , 8 ane tant qte la caufe quiles ya fait reflucr- File 4 mais A0 Jes fujets ne fauroient être confidérés dans l’état fain; & puit que le fang que nous avons examiné, & qui appar eu à des animaux bien portans , ne contenoit pas de bil: , nous fomimes autorifés à.croire que cette fecrétion n’efl pas une de fes parties conftituantes (r).. Ê re (1) Peut-être que les contradi@ions fi nombreufes qu ’on réncontre dans Îles écris qui traitent de l’analyfe des liumeurs animales, viennent fouvent de ce que leurs auteurs ont opéré fur ÉT. qui étoient, cantôt dans un étacfrais, @& tantôt “ayant fubi déjà un commencement d'altération fpontanée on morbifique. L'obfer- vation prouve fouvent que l'inftant où l’urine , pir exemple , ne donné aucun figne d’acidité on d’alkalicité , & celni où la préfence de PÉRE ou de l’autre - fe manifefte , fonc difficiles à À faifir. L'époque de 1a journée où cile a été rendue , l’efpèce & l'âge de l’individu dont elle provient, & für-rour,. l’étar de l'amofphère , contribuent à accélérer où à retarder fes difiérens change- mens que ce flide éprouve ; car c’eft une vérité reconnue , que Quand il fair froid , la première altération de Purine commence par l'acefcence, qui eft Miensôt efficée , dans les cemps chauds , par j’alkalefcence qui lui ficcède, En général, Vurine exige beaucoup de précautions de la part de celui qui l’examine ; car on fait , qu’enfermée & retenue dans.la vellie, elle s’y corrompt en peu de jouts , & dévient d’une puantéur infuprortable, On fait encore que Tome 1, Part, Æ, an 1e. Floréal = ZT) LAINE a -D'dd PELLE, 359. tan alors que fi le fang contéroit de Ja bile , le [rome 390. JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Après avoir fait quelques recherches fur le fang en mafle, c'eft- à-direavant fa coaoulation, il refte à l’examiner lorfqu’ il eft,coagulé, c'eft- ra-dire, lorfqu’il a laïffé féparer le férum ou la lymphe. les avant-coureurs des maladies peuvent déjà être de natüre à l'alrérer, & que dans les crifes, elle doit contraëter des qualirès étrangères à fon état naturel. T| fuit de ces courtes réflexions , que fans adopter les prétentions ri- d'eules des charlatans , relativement à la connoiffance des urines, dont ils ont fäit une des reflources de leur empyrifme , l’érude parriculière de cette humeur récrémentitielle , fous les rapports de l'état fain & de l’érat malade , offrira des indications utiles aux praticiens, & pourra devenir pour eux un objet de première importance , au lieu de n'être qu'une confi- dratien lecondaire. Peut-être aufli qu'à la faveur d’une an2lÿfe plus 2ppro- fondie dss parties conftituantes de l’urine recueillie dans les differentes eir- conftances poffibles, & des lumières dejà acquifes {ur ce fluide, paryiendroit-on à procurer à l’arr de guérir, la faculté de failir , avec le fecours'de quelques . agens d’une application facile, la nature & les progrès d’une maladie , es changemens qu’elle fubit en parcourant fes périodes. ” j La fuite au mois prochain. à pe AS Mo nt n DS DT (D AS TA a+ CR Mo 7 ETD'HISTOIRE NATURELLE, à -* 39 SU PP LÉ MENT A LA CYNIPÉDOLOGIE DE CHÊNE, Inférée dans le Journal de Nivofe (x) ; Par EL Bosc. EST RÉ Cire QUERCÇCUS RADICIS. C. Ferruginea , thorace villofo , abdomine , dorfo maculis duabus RIQTIS : Habitat Parifis. \ Tête brune , hérifice , vers la bouche , de quelques poils courts; yeux noirs , antennulles ferrugineufes , antennes ferrugineufes dans leur moitie inférieure ;, brunes dans leur moitie fupérieure. Corcelet velu , brun , ferrugineux ; avec quatre visfa noirs, deux fupérieurs & deux latéraux ; ces derniers fitués en arrière. Ailes jaunâtres. Abdomen très-plabre , luifante, ferrugineux , avec deux taches noires peu prononcées dans fa partie fuperieure : l’une ronde vers la bafe , l'autre alongée vers l'extrémité. Pattes velues , ferrugineufes ; taches brunes. Ce. cyrips dépofe fes œufs , au yrintemps , lors du premies mouvement de la féve, dans l’écorce des racines de chêne , que quelque accident a mifes à découvert. La galle qui fe produit ref- femble , à l'extérieur , à un /ycoperdon - bovifla ; elle eft unie & {1) Ce mémeire préfentz Phiftoire la plus complète dui ait encore paru, des infeétes qui produifent des galles fur jes différentes parties du chêne ; mais on doit regretter que l’aujeur ny air pas fuivi [a méthode deferiprive reçue parmi les entomologues, fait des rapprochemens fynonymiques, & donné des figures plus groflies des cynips nouveaux. D dd : rie ; pes ME Ra Este RE 301 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fonoueufe en été , crevaflce,&c ligneufe en automne. Elle à fouvent ; à cette époque, plus de deux pouces de diamètre, & renferme un grand nombre de loges evoides d’environ deux lignes de long , qui contiennent chacune une larve blanche à tête brunâtre Pendant l'hiver, fa furface fe décompofe ; & laïffe par la plus de facilité aux infectes parfaits de percer fes paroïs, & d’aller former de nouvelies générations. Cette galle meft point rare dans la forét de Montmorenci ; fouvent on en rencontre plufeurs à côté l’une de l’autre , fur la mére racine. Elle efl, comme toutes les autres galles du chêne, aftringente , à un haut degré, peut-être autant que celle du levant, à raifon de fa /grofire. L'infc@e qui la produit peut avoir été confondu , par plufieurs entomiologues ; avec le cynips glecoma , cax ils ont de grands-rapports; apais 1] n’a été décrit par aucun auteur, à Une mouche, qui eft peut-être le z7fta minor larvarum de Degur, mais qui na point de careëtère fpécifique remarquable , dépoie fes œufs dans l’intérieur des loges , & fa larve vit aux dépens de celle du cynips. Explication de la Planche première, A. L'infecte de grandeur naturelle. B. Îe même grofi. à C. La galle de grandeur naturelle-au commencement de l’hiver, laïant appercevoir les crevafles de fa furface. D. La même, coupée dans le plan XV) pour faire voir la difpo- fition des loges. £ ë res ni, ÿ # dns "NET D'HISTOIRE: NATÜRELLE," 393 A ; PRÉ CE L:S - Dés expériences faites par l’Aflociation des Chimiftes d’Améerdam , fur l'inflammation des fulfures métalliques fans air , telles qu'elles ont été répétées dans le laboratoire du cioyen Fan-Mons ; Par J. B. Dusors. IVlrssreurs Deiman, Paets, Vantrooffwyk , Bondt, Nieuwland & Van-Lauwerenbure , ayant obfervé qu'un mélange de foufre & de cuivre biüloit , dans des circonftances dans lefquelles il n’étoit pas permis d'attribuer fon inflimmation à Ja prefence du g:1 oxigène, tentèrent de p'oduite cette inflammation dans des atmofphères d'air qui n'étoient point , ou ne contenoient point de ce gaz ; leurs ten- tatives réuflisent : le fuifure de cuivre s’enAamma au moment de fa formation dans le vide , fous l'eau, fous le mercure, comme dans air atmofpherique. Je vai: rapporter celles de ces expériences qui ont cté répétées par le citoyen Vin-Mons. É Ces expériences ont été faites avec du foufre en poudre fine, lavé à grande eiu chaule, & enfujte parfaitement féché, dans la pro- poition d’une partie de cette fubftance fur troi, ‘parties de métal a zéro complet d’oxipène , & dans un endroit obfcur.. Expérience première. "Un mélange de cuivre & de foufre fut introduit dans un petit flacon 4 eau de fenieur, (on doit choifr les bouteïlles qui ont le fond mince , celles qui. l'ont épais érant fujettes à fe fendre par le feu ;} & porté fur un feu de charbon ; la matière entra d’abord en fufion & brüla enfuite avec beaucoup de vivacité. ak Expérience deuxième.) ©; © ++, Un femblable mélange de cuivre & de foufre, couvert de gaz hydrogène tiré de la décompofition-de l’eau par le feu, au moyen du feu, & traité. de la même manière, répandit, au moment où le . fulfure fe furma, une tres-vive lumièré. 7 Rte 394 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Expériences rroifème & nEne À Sous les gaz azote & acide carbonique, le pénis effet eut lieu. Expérience cinquième. Sous le gaz acide muriatique oxigène, l'inflammation ne fut pas plus’ marquée, / à Expérience fexième. \ ” n Un mélange des mêmes fubftances, introduit dans un tube de verre , & Iégérement fondu jufqu’à adhérence , c'eft-à-dire , jufqu’à un commencement de fufion du foufre ; & & échauffé , Senflamma ,- « avec beaucoup d’ardeur. =. Expérience feprième. Un pareil mélange , couvert de mercure au lieu d’eau, entra en inflammation avec là même force. Expérience hurrième. Cette dernière exnérience, répétée avec du fer, au lieu de cuivre, ne > répandit qu'une foible lumière. j Expérience neuvième. |} Avec le zinc , le phénomène étoir beaucoup plus frappant ; ; mais la détonation que les chimiftes d’Amfterdam ont obterue n'a pas eu lieu. La réuflite de l'expérience demande une très-forte chaleur. - Expérience dixième € onzième. Avec V'étain & le plomb , la flamme étoit aflez vive. % | Expériences douqième, treigième € quatorçième. L’antimoine , le cobalt'& le mercure n’ont pas paru s’enffammer, | Espérience He | ! "Le fur ñoït ‘de Bérèure » par triuration , a brûlé, maïs avec foiblefle. F NT RETTATÉ SCPI E A Le: . LT ri RU C3 & 1 pra 2 S > NE vrtd #8 % AZTN ns e Te L TA > 1 : , Le AW ETD'HMSTOIRE NATURELLE, © 35 # . Expérience ferzième. F1 De argent , portant du cuivre, a brülé avec un médiocre éclat, LS Expérience dix-féptième. É Avec l’arfenic , l'effet a été douteux. Le défaut de temps n’a pas encore permis au citoyen Van-Mons de faire des effais avec les autres métaux. Loos ; Expérience dix-huirième. Le citoyen Van - Mons foupçonna que le foufre , tel qw’il fort des raffneries où il fubit la fufion , pouvoit bien étre un oxide de cette fubftance , dont l’oxigène, en paffant dans le métal , dans le cas qu'il sy combineroit plus fo/ide , devroit cacher du calorique, qui pourroit contribuer à cette inlammation. Pour s’en affurer , il a mis dans un tube de porcelaine un mélange de parties cgale: de foufre & de charbon calciné &c éteint fous le mercure , puis lavé & parfaitement feché ; il a couvert ce mélange de mercure, & a diftillé à l'appareil pneumato-chimique : il s’eft dégagé du gaz carbonique , mais en quantité peu confiderable. 7 ‘Expérience dix-neuvième. APTE ‘ Le fulfure métallique , provenu d’une expérience avec le cuivre, a éte foumis au même eflu; le réfultat à été lemême. Expérience vingiième. Dans la vue d’obtenir du foufre:à zéro d’oxigène , parties égales de cette fubftance & de charbon préparé ont été foumifes à la fu- blimation dans des vaifieaux fermés ; mais ce foufre , cenfé défoxidé, ma pas donné, avec le charbon, moins de gaz carbonique - que le foufre ordinaire. Experience vingt - unième. Le chaïbon préparé feul n’a fourni, par la diffillation , que pes ou point d'acide carbonique. : % ‘e. 14 a Expérience" vingt - deitx cime. ù g = + dr! 3 Le, citoyen Van-Mons à, voulu reconrioitre quelle étoit) Pana- logie de cette inflammation avec l’inflammationt des fulfurés me- talliques artificiels préparés a Pair libre dans des: more OUVEETS ; pour cela, il a fondu du foufre avec de l’érain ; dans les propot- tions que la fociéré a trouvé les plus favorables à la production du phénomène inflammant, Au moment de l'inflammation du mélange, 1l s’eft manifefté une odeurid’acide fulfureux , dont le dégagement a continué pose lextinétion de la flamme. L'apparition de ce gaz prouva que de l oxigène fe combinoit. La mafle éteinte a été traitée avec du charbon ; maïs ce qui eft particulier, elle n’a point rendu fenfiblement plus de gaz carbonique , que des fulfures È qui font formés fans accès du gaz oxigène. La totalité du gaz.oxipgène décom- polé r'avoit donc formé , avec le foufre, que du gaz fulfareux si8c point de l’oxide de cette fubftance. La forte chaleur, qui s’eft dé- veloppée pendant linflammation du fulfure | a donné lieu à ce faie. Je mai pa cru devoir rendre raifon de quelques phénomènes a ac- -cefloires & , pour ainfi dire , étrangers à ces expériences. Je n’eñtrerai point non ‘plus en raifonnewent fur la théorie de ces faits , fachant que le citoyen Van-Mons doit € écrire incefflamment, à ce fujer, au citoyen Lamétherie: ; ù ; bp à Les cinquième, quinzième ; feizième, den dixnenvième, vingtième , vingt-unième & vingt- deuxième de ces expériences ap- partiennent au citoyen Van-Mons, e 5 Pot PR D-O Tr Par JC LAMETMERIJE. Cérrz DRtee gemme n’a pas encore été bien décrite : : c'eft ce qui m'a engay£é.a en donner une defcription détaillée (1). Je fuivrai la méthode defcriptive que Linné a employée pour tous les objets d’hiftoire naturelle , en me fervant de phrafes aufli courtes qu’il me fera Forbes & faififfant tous [és caraéteres bien prononcés. Cour. EUR # vert d'herbe. TRANSPARENCE : très-tranfparente. | -ECLAT : foible, peu de jeu: PHOSPHORESCENCE : phofphorefcente , lorfqu'elle eft prête à fondre, : PESANTEUR : 31,550- , DüÜRETÉ : 1200 , (la dureté du corps qui raye le verre étant 1000. ) ELECTRICITÉ : éleétrique par frottement. RÉFRACTION : fimple, CASSURE : vitreufe. FUSIBILITÉ : chauflée feule au chalumeau!, elle réfifte à un violent coup de feu ; mais avec l’alkahi, elle-fond avec effervefcence. FORME : prifme tétraèdre, rectangulaire : aplati , ayant ordi- nairement une pyramide, mais quelquefois n’en-ayant pas. Les deux faces+larges du prifme font ftrices longitudina! ément,, parallèlement 2 à l'axe du prifme ; elles font éclatantes. Les deux faces étroites font ternes & fans ftries., Souvent les quatre angles du ,prifme font abattus, ce qui lui denne hui: £ aces , êt ces nonveles faces font éclarantes. j (1) Romé-de-Lifle avoit placé le péridot parmi les tourmalines ; j'ai commis la même erteui dans mes notes {ur la fciasraphie. Tome I , ‘Part. 1, an 2e, Floréai®= Thermidor: E e e { » * LS « ] RENNES AE es SA 4 LS. Ÿ 398 JOURNAL DE FHYSIQUE., DE CHIBTIE Quelqrefois ces quatre nouvelles faces font difparoître les deux ternes , ce qui rend le prifme hexagone. 7 ti PREMIÈRE VARIÉTÉ. Prifme. tétraèdre , re&tangulaire, aplati. (Fig. 1. PL IL.) Pyramide quadrilatère , produite par une fe@ion fur chaque face du prifme. Les deûx faces qui correfpondent aux deux faces larges du piifise. font quadrilatères , éclatantes , fars ffries ; Îles denx autres, qui correfpondent aux côtes ternes & étroits du prifme , font trian- gulaires, ternes & fans firies. Anple des faces de la pyramide fur les côtés du prifme, 139° 30°. II. Var. Variété précédente , qui a quatre nouvelles faces rhom- .. Le É .! } . boïdales , produites par la troncature des angles folides de la reunion du prifme avec la pyramide, (Zi. 2.) IT. Var. Les variétés précédentes, dont la pyremide cft rronquée au fommet par une feétion perpendiculaire à Paxe du prifme. Cette face eft parallclogramme , rectangle , & terne comme les côtés étroits du prifme. ( Fig. 3.) IV. VAR. Prifme oftogone. Les quatres nouvelles faces font produites par des troncatures fur les angles du prifme tétraèdre ; elles font éclatantes & ftriées, ce qui fait fix faces éclatantes , flrices, & deux ternes. ( Æg. 4.) Pyramide à rieuf faces , fans ftries ; huit de ces faces font trapézoïdales, produites par une fe@ion fur chaque face du prifme. La neuvième eft o@ogone , coupant les huit autres faces perpen- diculairement à l’axe du prifme. Cette neuvième face, & les deux qui correfpondent aux côtes ternes du prifme , font également ternes ; les autres font: éclatantes, V. VAR. Variété précédente , dont les deux faces de la pyra- mide, qui partent des côtés étroits du prifme , fe prolongent, de- viennent hexagones en coupañt trois faces du prifme:, 8 font Gifpa- roître deux des autres faces de la pyramide , laquelle eft pour lors réduite à fept faces. ( Fig: 5.) à Cette fe&tion étant plus profonde, ne laïfleroit que les deux faces correfpondantes aux côtes larges du prifime:, & la pyramide m’auroit que cinq faces. VI. VAR. Variété précédente , dont les deux grandes faces hexagones fe réuniflent fous un'angie de 81 degrés, & font difparoître la façe du foinmet, ( Fo. 6.) f LP ‘À : We $e LANCE ET D'HISTOIRE NATURELLE, 399 La pyramide n’a par conféquent que fix faces ; elle pourroit n’en avoir que quatre. ge VII. Var. Varicté précédente , dont les deux faces latérales de Ja pyramide font difparoître toutes les autres, ce qui la rend dièdre. (Fig. 7. Il feroit. poffible que les deux faces de la pyramide, qui cerref- pondent aux faces ftriées du prifme de la variété premiere , pro- duififlent le même efet , & Silent difparoitre les autres faces. VII, Var. Variété quatrième, dont la pyramide à neuf faces devient à onze faces, par deux nouvelles faces , produites par une feétion de l'angle qui réunit les deux faces-ternes latérales de la pyramide , avec la face du fommet. L’anple a eft’ de 159° 30’. (Fig. 8.) ÿ IX. Var. Variété précédente , avec quatre nouvelles faces à la pyramide , produites par des fe&tions fur les quatre angles de chacune des trois faces , qui correfpondent aux côtes ftriés du prifme. ( Fi. 9.) X. VAR. Prifme hexagone, dont tous les côtés font ftriés par la difparition des deux côtes ternes. ( Fig. 10.) - Pyramide à cinq faces ; ce font les cinq faces des variétés VIII & IX, qui correfpondoient aux côtés ternes du prifme , qui ont difparu. La pyramide pourroit préfenter plufieurs des variétés précédentes. XI. VAR. Prifme quadrilatère (F9. 11.) ou oétogone ( Fig. 12.) droit. La face fupérieure de la pyramide coupe aflez profondément cette pyranude pour en faire difparoître toutes les autres faces. On pourra encore trouver quelques autres variétés, mais qui ren- treront dans celles que je viens de décrire, La cailure du péridot érant vitreufe, ne laifle pas voir la figure de la molécule conftituant mécaniquement la forme de cette yemme; j'en ai chauflé & jeté dans l’eau froide : la fra@ure m’a bien fait voir des lames qui paroiïffent perpendiculaires à l’axe du prifme; mais je n'ai pu en difiinguer la forme : on peut la fuppofer reétangulaire, L’analyfe chimique du péridot n’a pas encore été faite. Il paroiît que le péridot vient des Indes orientales , vraifembla- blement de Ceylan. : Sa gangue eft une efpèce de guhr ferrugineux; c'eft en général. la gangue de toutes les pierres précieufes. : E‘eez + “ Le NOUVELLES, LITTÉRAIRES.: 7 RARES PRE far les canfesdes rincipaus faits plyfa%es, & particulièrement fur celles rs la combuftion, dé l'éleve- tion de l’eau dans l'état de vapeirs, dela chaleur produit per le frottement des corps Jolies entr'eux, de lu chaleur qui ferend [enfible dans les. {compofitions fubitas, dans les effervefcences € dans le corps de beancorp d'animaux", pendant la durée de leur vie ; de la caufticité, de la faveur, de l'odeur de certains compôfés, de lacouleur des corps,de ePorrot zedes compofés E de tons les minéraux ; enfin, de l'en- éretien de lavietles êtres organiques,de leuraccroïffertent,de leur état de vioueur,de leur dépérifement & de leur mort; avec une pl@nehe, per J. 8. Lamarck, Profeffeur de zoologie ai Muféum national! d'hiftoire neturelle. 2 vol. in = 89. À Paris, chez Maradan, libraire , rue du Cimetière-André-des- Arcs ,N®, 0..Prix ; 12 Liv. broché, @c 14 iv, franc de port par la poitem Me + . E: ,» { \æ Er RAT TE me : à ; + ; {D'abord , dans une coufte introdu@on, l'auteur tappelle les x idées fondamentales que les phyficiens fe font formées dela matiere , en général, & des fubftances fimples où élémentaires. Or, à cet. égard , Vauteur admet quatre élémens difinéts: (la rerre, Peau, Pair, le feu ), en détermine les qualñes & les differences ; & quoiqu'il rejette ce qu'on nomine les preuves de la décompoñtion de lair & de celle de l'eau, il n’affure pas que ‘les élémens qu'il admet foient les feuls qui exiftent; il n’aflure pas même qu'il foit, véritablement poffible à l’homme de fe procurer la connoïffance cer- taine des élémens des corps, mais il prétend que, jufques à préfent, aucun fait connu n'empêche de confidérer comme élémens les quatre fubftances particulières qu’il prend pourelles. Après l'introduction , l’auteur pafle immédiatement à ouvrage même ; qui contient la théorie qu’il propole ; il divife cet ouvrage en cinq parties. nt) 2 Dans la première. l'auteur traite. uniquement de la matière du feu, l’une des auatre fubftances élémenraires qu’il admer. Cette. matière , felon lui, répandue par-tout unifosmément dans la nature, pénétrant facilement tous les corps à caufe de fon extrême rarite : & “foin nee ‘HSE ‘armiéque r ar ed Lre « cavfe des diverfes. mocificationse dont elle cit fufceprible , & des È nouvelles facukés qu’elle acquiert dans châque état de modification, Ft} que tant qu’elle ne fera pas biéniconnue , toutes nos autres con- : fondées les unes que lés autres. T'autèur, bien pénetrélde cëtie : : s > idce , développe en conféquence fes principes à l'égard dé la mañère : —. 1! : dufeu, avec une étendue telle, que cetre PART ERE partie de fon ouvrage occupe en entier le premier volume. : : $ : ! De tous les“états particuhers dans lefquels la matière du feu te fo À. tronve dans la nature’, 1-61 diffingue wois principaux, qu’ilælt bien / . effentielde=connoître ; fi lon veut rendre raifon d'une multitude - «. ne de phénomènes très-finguliers que produit cette matière dans chacun - + de cesl trois écats: Ainfr, 1 la confrderé , 1°. dans fon era raturel , k c'efisà-dire , lorfaw’elle eit libre, non modifiée, &'qu'elle jonic de ; ts LE toures les qualités qui font dars fon effenice ; 29. dns fôn Etat RFC , c'efi-à-dire , lorfqu'étant modifiée , elle fair païtie conftituänte d’un rep « compofé quelconque; & qu’alors , enthaînée parle réfuirat de la NT ÿ: combinaifon, elle ne jouir d’aucune des ficultés qtu lui font prapres’; 5°. dans fonerzr d’exvanfion , geit-a dire, Es US particulier où * | .* étant modifiée, mais libres elle fe délivre de Pérat de modification + “ PUS — dans lequel elle.fe trouvoit , en paffant à fon état naturel, avec # 3 + un effort proportionné à fon état de modification. Il faut fuivre | l'auteur dans l'expofition de ces trois états remarquabies de la matière # du feu, ainfi que dans la citation des faits qui en démontrent le ; fondement, & qui, fans cette confidération , refteront à jamais mé inexplicables. Il faut y. étudier la théorie de la combuflfon , de ” Fr S Pélévation de l’eau en vapeurs, ‘de la formation & des cfftts de - 4 PE la chaleur, &c. &c. : & alors , on appercevra les véritables caufes . ÿ dune multitude ds faits phyfiques, qui fe préfentent fans cefle à nous dans le cours ordinaire de la vie, &c ‘que toute autre théorie CET n'explique qu’à l’aidesdes principes compliqués & de plufieurs fup- : RS pofitions inadtmifübles. + : £ KP - Dans la deuxième partie, Pauteur traite des phénomènes qui 1 \2E «* \ « hrs - Les laves ont fréquemment auf toutes les nuances du gris , fur-tout du foufie & nr mésala Paltion dun feu ouverts de mécal s'oxide dans e » 412 OURNAL DE PHYSIQUE les gris bleuâtres,ficommuns dans les fchiftes argile font encore de conleur gris de lin. RDA Différentes nuances de rouge colorent auffi quelques laves, mais © elles proviennent prefque toujours d'une calGination plus ou moins ! - avancée 3 elles fe manifeftent principalement à la furface des leaves” À 1 4 k faturellement grifes, fans que-la imafie ait éprouve aucun aütre : enre d’altération ; elle n’eft ni moïns dure , ni meins compaéte dans les parties qui ont été roupies, lefquelies ceffent feulement avoir de l'aftion fur l'aiguille aimantée. . La place qu'occupent les lavss danses courans dont elles dépendent, influe fur leur couleur ; en général , léur teinte eft d'autant plus 4 foncée , qu'elles font plus élaignces du centse.& plus rapprochces : | des furfaces fupérieures. Un eltet abfolument contraire arrive auff quelquefois , & les laves de l'extérieur font rouges ,' comme: nous #8 venons de le dire, pendant que celles de l'intérieur reftent grifes ou | noirâtres. Ces réfultats oppolés paroïflent dépendre de la manière dont s’eft faire la combuition de Ja matière inflammable que: j’ai dit exifter dans les courans. de lave , & qui y entretient pendant auff long-temps la chaleur &c la fluidité; & on en trouve l'explication dans une obfervation importante de M. Bruël, inférée dans les Annales de Chimie, de Crell, en mai 1791, Sr on éxpofe, dit-il , cetse opération ,tandis que du foufre, mélé avéc|un oxide, métallique , & jondu dans un crenfet bouche., le foufre‘déjoxide le mésal. Ainfi, felon | que la combuftion du foufre a été aëtive ou étoufée, lente ou prompte, le fer colorant des laves eft refté plus on moins oxigéné, & c’ett toujours fur les furfaces que cette déflagration s'opère. | # Denfüé 6 pefamieur fpécifigue. En général, toutes les laves de ce genre ( & feulement de ce genre ) paroiflent un peu plus cenfes que la pierre qui leur éft ana logue , celles fur-tout qui ot eu pour bafe la roche de corne ; mais comme cet accroiflement , qui eft un effec du retrait, depend. de l'intenfité 8 de la durée de l4 chaleur , & fur-tount de la manière dont elle eft appliquée, la pefanteur fpécifique ,, qui eff un des réfultats de la denfité, varie beaucoup dans tous les produits vol- caniques, & il eft des laves qui pèfent depuis deux mille cinq cents juqu'à trois mille cinq cents , & au-deh. 2 ET D'HISTOIRE NATURELLE. Le Aion fur l'aiguille aimanrée. Toutes les laves de ce genre , qui ne portent aucun figne, ou de ‘caleination , ou de décompofition, agifl:nt fur l'aiguille aimantée, & elles poffedent cette propriété à un degré bien fupérieur à celle ‘qui aopartient naturellement aux roches qui leur fervent de bafe ; la caufe en eft la méme que celle à qui nous avons attribué l'obfcurité plus grande dans la couleur de quelques lives; éile dépend de ’i&ion du foufre fur les oxides métalliques ; lorfqu’1l fond avec eux f:ns un libre accès pour l’air extérieur, 11 ‘’oxide à leuis dépens ; ainfi, le fer contenu dans les roches a dû fe defoxider & fe rapprocher beaucoup plus de Pétat métallique , après qu'elles ont éprouvé , pour devenir laves , la longue fufion dont le foufre a été le principal agent. Ce ne font pas cependant les laves les plus noires qui exercent toujours une plus forte a@ion fur l'aiguille atnantée ; quelques laves grifes ont cette propriété à un degré bien fupérieur-aux laves les plus obfcures, ce qui indiqueroit que celles-ci penvent aufh devoir en partie leur teinte fombre à une efpèce de fuliginofité qui les auroit. pénétrées pendant la dilatation de l’incandefcence, & dont on a plufieurs autres indices. On voit encore des laves qui ont la propricte magnétique & la double adion d’attirer & de repoufier , & qui la confeivent en fe divifant en différens fragmens ; le chevañer Gioenni l’a ren- contrée d’une manière très-marquée dans une lave du Véfuve ; mais il eff vrai que je l'ai également reconnu dans quelques roches naturelles. «or U Cohefron. Toutes les propriétés qui dépendent de la cohéfion font encore très-variables dans ces laves ; fi celles qui ont eu pour bafe Le trapp paroïfient , pour la .plüpart, avoir confervé leur dureté primitive celles qui l'ont de roche de corne ont en général beaucoup augmen a fait fubir. J’ai, dit que c’étoit un des caraëtères de cette pierre , d’éprouver un retrait {ur elle-même par l’impreflion de la chaleur , & que l'eff de ce reflerrement étoit ‘une plus forte adhérence entre les molécules ; il en réfulte donc qu'un grand nombre de ces pierres , qui dans Petat ordimaire, n’auroit point étincelé fous le choc de l’acir , font feu lorfqw’elles font devenues laves, & quelques- uses aufli vivement que le filex; fi elles confervent encore alors la faculté d'exhaler une odeur argileufe aufli forte qu'auparavant, & qui décèle leur origine, elles y perdent ce genre de tenacité qui leur appartient natureilement ; & en acquérant de la folicité , leur pète Tome I, Part. 1, an 1e FRUCTIDOR. Ggg ; te la leur, dans le genre d’épreuve que l'inflammation {outerraine leur ?- ï he ce 7 UN 4t& JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE a pris de la soïdeur & de la fécherefle ; mais leur réfifance à la, rupture fous les coups de groffes maifes , v’eft pa: toujours en rapport avec la dureté qu’elles oppofent a Paétion de l'infsument aigu avec lequel on vouüroit les éraller ; plufieurs caffent au contraire , d’an- . tant plus afément, qu’elles ont un grain plus ferré, & quelques-unes fe brifent en morceaux anguleux & tranchans , prefque auf aïfémênt que la poterie bien cuite. | En géréral toutes les laves expofées pendant quelque temps à lardeur du foleil, fe rompent plus aifément que les pierres ordi- paires d’un genre analogue, paree que celles-ci réfiftent davantage au defféchement, en retenant plus fortement ce qu’on pourroit appeler leur eau de criftallifation , que les laves ont dû perdre, & qu’elles ne recouvrent plus ; les laves font cependant bezucoup plus. perméables à l’eau ; mais ce fluide, en les pénétrant plus prompte- ment Qu'il ne fait les autres pierres, pañe au travers , fans paroître y contra@er aucun genre de combinaïfon. Quand on emploie pour des pavés des laves arrondies par le roulement ou par lapitation: des flots de la mer, la pratique a enfeigné qu’il falloit les arrofer d’eau pour les pénétrer d'humidité , ce: qui augmente leur réfiftance aux chocs ; fans ce procèdé , beaucoup fe fra@tureroient prefque aufh. aifément que des boules de verré, lorfqu’il fautles battre pour les égali- & les affermir. SAS Ce à cette efpèce de rigidité acquife par les laves, qu’il faut aufli rapporter une propriété que l’on trouve dans plufieurs, & qu’elles ne partagent pas avec les roches naturelles : c’eft de fe. rompre par le conta& d'un corps froid, lorfqu’elles ont pris un certain degré de chaleur 3 & il fuffit fouvent d'allumer un. feu de paille ou de fagots au pied de la plus grofle colonne de lave compaite , de celles dite bafaites , 87 de jeter de l’eau fur la partie échautiée, pour la rompre aufli fubitement qu'on rompt, par Ja 1ême pratique, un tube de verre ; il faut, pour la réuflite de ce 7, mou , que cette colonne foit bien faine, & qu’elle foit exempte de tout genre de décompufition , qui relâcheroit la roideur de fa fibre, jai vu employer cette méthode , de divifer les plus grandes. colonnes prifmatiques , d:ns plufieuts pays , voifins des grands amas de lavés configurées, pour en faire des bornes , ou pour les. employer à d’autres ufages d’architedure., Le fon. Beaucoup de ces laves rendent, fous le choc du marteau , un fon. femblible à celui du bronze , & leur maffe éprouve alors une efpèce de frémiflement qui repouffe le choc qu’on y porte , & qui annonce 2 ET D'HISTOIRE NATURELLE. 41 encore ce genre d'élafticité rigide , dépendant de la grande fiaifon des parties ; auili, pour peu que ces laves ayent éprouvé de reli- chément dans leur agrégation , foit par la calcination , foit par la décompofition fpontanée , le choc ‘’amortit deflus , & ne, produit plus de vibrations. Caffure € grain. Le genre de caflure de ces laves varie autant que la denfité & la dureté dont elle dépend ordinairement ; elle eft, ou conchoïde , ou unie, ou inégale, ou terreufe , & on ne fauroit en tirer aucun caraétère général où fpécifique, parce qu'une infinité de caufes accidentelles peuvent la civerfifier, J'en dirai autant du grain; il a quelquefois une telle ténuité qu’on ne fauroit le dif.erner ; alors le t'flu , très-compalte & tiès-ferré, reflemble parfaitement à celui, de la pierre de Lydie, qui eit le trapp de la pâte la plus fine, & à laguelle on fubfitue quelquefois des morceaux des laves de ce genre. J'ai des laves de lEina ex- trémement dures & compadtes , dont le grain très-fin b:ille au foleil comme sil étoit micacé, fans cependant contenir aucunes écailles de mica ; cet éclat dépend d’une efpèce de criftallifation dans les petites * molécules dont la mafle eft formée ; & examinée avec une forte. loupe , on y découvre , ou de petites lames, ou de très-fines ai= guilles prifmatiques , à faces lifles , qu'on reconnoît étre au fchorl , per li manière dont elles fe comporteht à la fufion ; de pareill s laves font à bafe de trapp (1) ; car celles formées de roche de corne ont un afpeét plus mat , quand par l’cffet de la contra&tion que l’in- caniefcence leur à fait épronver , elles arrivent à montrer une pa- reille fineffe de grain.; mais d’autres fois aufli le grain des laves eft fi gros , qu'il reflemble à celui du grès ; l'intermédiaire entre ces deux points extrême. donne le grain teireux & le tiflu ferme, quoique peu lerié, qui appartient au plus grand nombre de laves. Il eft des laves qui paro‘Hent parfaitement analogues à ces roches argilo-férrugineufes ; compofées d’un mélange de wapp & de roche de coine, dont j'ai parle ; elles ont une apparence très-compañe , une caflure , ou pleine , où même conchoïde, un grain dur & un tiffu quelquefois aufli ferré que celui du petro-filex ; mais elles font parfemces d'une infinité de petites pointillures qui paroïffent tetreufes , & qui ne participent pas au poli luifant que le corps de la piérre reçoit (7) Bezmucoup de trapos naturels ont le même afpe& luifant; Va'lérius les nomme cormeus nitens ; $. 169, & il dir: Non étaque efl mice quam hic dipés 2, nulla nanique micain code reperitur. ti Dar Gggz a Or EE V4 PARLE PE «7 È 2 SN TOO OPA TMS CPR #16 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE parfaitement. En examinant avec attention ces petites taches, on voit ordinairement dans leur centre un pore extrémement petit , qui an- nonce cependant un commencement de bourfouflement, dontla roche de corne eft plus fufceptible que le trapp ; dans d'autres laves , c’eft. le fond qui paroït terreux, & es pointillures , d’une teinte plus foncée, onc le grain ferré & luifant. , En génétal, les laves de ce genre paroïffent un peu plus sèches & plus êpres au toucher que les roches correfpondantes. He Caraëtères chimiques. Je ne crois pas néceflaire de pafler en revue tous Îles caradères chimiques que l’on peut découvrir dans les laves ; je me bornerai à ‘ dire qu’ils font les mêmes que dans les roches naturelles d’efpèces corrélatives, avec les feules différences que peuvent y apporter une coh£fion plus forte & l’état du fer toujours moins oxigéné dans les faves, par les raifons que nous avons données, Je ne rapporterai pas non plus les réfultats dés analyfes faites par moi & par d’autres, parce qu’ils donnent des proportions qui n’ont de rapport qu'avec l'échantillon même qui a été effayé , & dont on ne peut rien conclure pour les laves en général, ni même pour une autre portion du même bloc. M. Bergmann convient lui-même de cette vérité , lorfquil dit. que les bafaltes & les trapps ont les mêmes principes avec les mêmes proportions , de manière que la différence n’arrive pas à un ou deux centièmes, variation que l’on trouve fouvent dans le même morceau de bafaite (1). Il fufñira donc que je dife que les laves compaétes de ce genre contiennent à-peu-pres moitié de leur peids de terre quartzeufe,. environ un quart de terre argileufe , & un huitième de terre ferru- gineufe ; la terre calcaire & la terre de magnéfie font le refte ; mais Pune on l’antre manquent quelquefois prefque entièrement ; la terre de magnéfie abonde davantage dans les laves qui exhalent l’odeur argileufe, j | 1 Après aveir pafñfé en revue Jes différens caradtères que les laves - peuvent fournir, après avoir reconnu dans quelques-unes piufieurs propriétés nouvelles dépendantes de la chaleur qu’elles ont éprouvées, & par lefquelles elles diffèrent , fous quelques rapports , de la pierre qui leur a fervi de bafe, je reviendrai encore à mon aflertion. Ze (x) Eadem continet principia fexum trapp € eädem fère proportions ; adeo ut difirentia via unam alteramye centefimam excedat , que vartatto Jœpe in eodera bajaltæ frujlo reperitur. à L BERGMANN , De produGis vulcantis. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 417 plus grand nombre des laves conipaëtes ont confervé une reffemblarce prefque ” parfaite avec les roches naturelles ; G f£ les autres laves ont pu par fois acquérir quelque accroiffément , foit dans l’intenfité de leurs couleurs , foie dans leur denfiré & dureté, ces qualités adventives ne furpaf[ent pas beaucoup celles qui peuvent appartenir & quelques pierres du même genre, étrangères aux volcans. Telle eft auffi la conciufion de Bergiuann, après avoir comparé, fous tous les rapports , les javes compattes avec les trapps : Ex allatis, fatis parzre arbitror bafalten.inter. & faxum crapp maxinam effe convententiam (1). | Subflances d'apparence hétérogène rerfermées dans les laves qui y font en grains , & criflaux diffinüs (2). Les laves de ce genre fourniflent un très-grand nombre d’efpèces, © (1) Toujours embarraffé par cette parfaite refemblancez entre ies bafalres 1 & les trapps,, & cependant preffé par les preuves tirées des circonftances: À 4 . : P . : € 2 4 locales pour reconnoîire l’origine des laves qu’il nomme bafalte; forcé par de e lus mûres réflexions à ne plus leur réfufer la fluidiré ignée , mais tromré ? KA , € par des échancillons qui lui ont fair croire que les volcans modernes ne pro— duifoient plus de laves dontis compaciré Æ lés caraëtères extérieurs fuffenc comperables à ceux des laves anciennes, Bergmann arrive à une autre con- clufion , qui fe rapproche encore de mon opinion fur la principale caufe de fluidité des coufans. 92 vero , dicicer illuftre chimifte, prémate bafalica a lave fufa derivantur ; ilis cert: témportbus , que. cognitorun annalium limices éxcedunt, horum genefis peculiert obtemperaveret v’rtuti , nunc füblaræ , quæ ma- £ertas ratione compojitione ab hodiernis lavis param differentis, adeo tenuiter. liquefecit , ut omnes evanuerunc bullæ, & jub refrigeratione regulares o1f2 fuerins | figure, idque fine vitrea indole, quem modico jam êvne recipir. Depuis fong-temps j’annonce la nécefliré de recourir à cette caufe particu- lière, vértus peculiaris, pour donner aux laves compa&es un genre de fluidité qui leur permerte de couler fans les bourfouflér, ni les rendre vitreufes quoiqu’une chaleur très-médiocre puifle enuite les affimiler aux verres , zdque fine vitrea indole , quam modico jam ions recinit : & cette caufe , je crois lavoir trouvée dansla même fubftance combuftible , qui entretient aufii long-temps: leur chaleur & leur inflammation. Je retrouve une conjedure prefqhe femblable dans la vingt- quatrième lettre: de M. Troil, fur l'{flande ; ce favant voyageur, qui vouloit répondre à la commune objection contre l'origine volcanique du bafalte | morivée fur ce qu’ils font extrêmement fufibles, & que cependant iis-ne font pas vitrifiés, dit : « Peut-on juger par une expérience en petit , avec le chalumeau, des # opérations en grand? ne fe pourroit-il pas-qu'une matière hétérogène, ignorée # denous, fe fût introduite dans la grande mafle, & en eût empêché la vitrifica- » tion,quoique nous ne puiffions pas dire en quoi aura confifté ce corps étrangers (2) Je prie de vouloir bien fe reffouvenir que je ne parle point iei des criftaux qui ‘onr venus poftérienrement occuper les cavités des laves, & qui y ont été: portés par l’infiltration; tels ceux de fpath calcaire, de zéolite, &rc, : de ceux-ci, si en fera fait mention dans la quatrième clafe. €, À UE $ HER ie sé À 418 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMER parce qu’elles renferment beaucoup de diverfes fubftances qui pa- roiilent différer de la nature de la bafe où elles font contenues. Ce que j'ai dit en parlant des criltaux diftin@s qui fe rouvent dans les roches primordiales ; les raitons que j’ai déduites pour prouver que les molécules propres à les confticuer ont dû s'y raflemb'er par l'etfee de Pattraction agrégative , peuvent avi s'appliquer aux criftiux con- renus dans les laves ; maïs je dois remarquer que ces petits corps, d'apparence hétérogène , font beaucoup plus communs dans les produits volcaniques que dans les produits immédiats de la grande precipitation ; & c’eft principalement dans cette a5ondance que con- fifte la plus grande & même la feu'e difcrence bien apparente que j'aye vwbfervéc entre les pierres qui fortent des foyers embrafés , & celles du même genre qui, repofant encore dans leur fituation natale, fe trouvent naturellement placées plus à la portée de nos recherches; c’eftle feul cara@ère un peu tranchant que j’aye pu découvrir, lorfque, par une confidération générale, J'ai voulu les comparer , & que j'ai fait la recherche de tout ce qui pouvoit les diftinjuer ; car quoique J'aye trouvé dans les roches argilo -ferrugineufes prefque toutes les fubftances qui fe montrent en criftaux dans le corps des laves, & dont je me fers pour en déterminer les efpèces , je-dois avouer que cescriftaux y font dans une quantité infiniment inondre, & j'ai dû remarquer que ceux qui abondent le plus dans les refultats se . la fluidité ignée, font les moins fréquens dans les roches primitives qui ont les mêmes bafes. Cette forte de difpuiité , qui n’exiile que fous ce feul rapport ; méfite une attention particuliere , & autorile diffc- rentes conjeduies. : Il s’en f:ut de beauconp , fans doute, que nous connoiffions tautes les matières qui conftituent les monragnés; il y exifte sûrement ua grand nombre de fubftances qui exerceront , dans tous lés temps, la fagacié des obfervateurs , & dont Ja découverte fuccefflive animéra lus zèle & foutiendra leur ardeur. Mais fe pourroit-il qu'il y eût far la furface du globe toute une clafle de roches qui, relativement au genre de criftaux qui y feroient inclus, feroïént en tout fem- blables à celles que les volcans mettent au jour ; qui contiendroient, par exemple , des grénats blancs en aufli immenfe quantité; qui occu- AU peroient des efpaces aflez grands pour correfpondre à l'etendue des L courans de laves , & qui auroient cependant échappe jufqu'à préfent à toutes les rech=rches de ceux qui S’'adonnent à l'étude des montagnes , & qui les ont vifirées avec un crés-prand détail? car ce n’eft pas un volcan particulier qui donne ces matières rares par-tout ailleurs que dans les Géjetions ; ce net pas aux, accidéns monten- tanes d’une irruption qu'elles appartiennent ; quelques-unes fe trouvent dans prefque tous, & ont été produites pendant toute læ / \ Le ‘ET D'AISTOIRE NATURELLE. 41g durée de leur inflammation. Les roches analogues devroient donc e trouver dans beaucoup de montagnes , & y “occnper beaucoup. d’efpace , fiaucune caufe particulière ne les avoit releouées parmi les fubftances plus immédiatement foumifes à l'a@ion des feux fouterraine,, & n’eût fixé leur fituation dans les profondeurs que peuvent feuls atteimdre Îles progrès de linflammation ; comme ce feroit plurôr écarter que refoudre la queflion , que de fe reftreindre à dire que nous trouverons peut-être , dans les montagnes mieux obfervées , des roches qui pourront , fous tous les rapports , s'aflimiler avec les: laves , & qui leur reffembleront autant par la nature des eriflaux. qu'elles contiendront , que les roches argilo-fersugineufes ordinaires leur reflemblent déjà par ja nature de leur bafe ; comme ni mes: recherches, rt celles d'aucun autre litholooue ne m'ont donné con- noiffance de l’exiftence d'aucune montagne ou portion de montagne qui fût formée d’une roche à bafe de crapp , fervant de matrice , ou à des fchorls noirs femblables à ceux des volcans, ou à des grenats blancs, ou à des chryfolites, & contenant ces fubftances dans une quantité relative à celle senfermée dans les laves : je ne faurois me perfuacer que l'abondance de ces fubftances dans les volcans ne tienne pas à une caufe qui auroit des rapports plus ou moins prochains avec ceile qui encretient leur inflammation , ou qui feroit liée à avelques-unes des circonftances d’où dépendent les phénomènes volcaniques. Quoique Bergmenn n'ait point abordé cette queftion d’üne manière aufli directe que je le fais , & qu'il. ne l'ait point faifi fous le même rapport, il s’efl cependant occupé de la génération de ces criftaux , & il a cherché à l'expliquer ; mais quelque prépondérance que puifle avoir l'opinion d’un homme auffi éclairé, je ne crois pas néceffaire d’émployer beaucoup de raïfons pour combattre lhypothefe à laquelle ce chimifte illuftre accordoit fon fnfrage ; elle fuppofe que ces criftaux feroient nés. dans une autre matrice, & aurotentéte introduits. dans la maffe rendue fluide par la grande incandefcence (1) ; elle: laiffe toujours à expliquer, où & comment ces criftaux fe feroiént. formés avant d’être apportés dans la matière en fufion ; & loin de: G) Heterogenea lavis immixte nuper pure memoravimus , féd rantummodo eriffallifata , quulia funt granetica polyedra , & fcheorlacea ; ram lamelluri quam prifmatica forma p:ædita ; talia funt, ut de illis dubitari pojfit, utrum in ipf& 14/4 ubi jam repertuntur fuerint genitæ , an.vero ex alia matrice divuifa eidem- que inferta ?....... Cærerum ponderatis præcipuis raticnibus que Jub hoc examine pro utraque fententia mihi in mentem venerunt , poflertorem ad fidem longe pro-- nioremt, me quidem judice , videri fateor. : : BERGMANN, De produdis vulcaniis.. D x È k re 420 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE lover ancune difficulté , elle en ajoute de nouvelles 3 Car comment imaginer que ces criftaux ayent pu s’introduire dans les laves, & s’ répardr également & aufh régulièrement qu’ils s’y trouvent ? 1}’ail- leurs , il fufic d'examiner avec queique attention-les bafes qui les contiennent , pour fe convaincre qu’ils n’y font point étrangers ; il fuflir de fuivre les progrès de leur développement & de leur accroiffe- ment, depuis le moment où, à peine ébauchés , ils fe diftinguent difiicilernent de leur matrice , jufqu'a ce qu'ils ayent acquis le; foimes les mieux prononcées & les plus régulières, pour étre convaincu qu'ils font nés, qw’ils fe font accrus dans la pâte même qurles renfeime, & qu'ils s’y font formés par la force d’attraétion.qui a raflemblé les parties fimilaires. Enfin, ce n'eft point l’exiftenice dans les laves des criftaux d'apparence hétérogène, qui forme la diflicuité , puifqw’il s’en trouve de plufieurs fortes dins les roches d’un genre analogue à celle qui leur fervent de bafe, & j'ai dejà cherché à expliquer l'origine de ceux-ci ; mais c’eft Pabondance de quelques efpèces parti- culières dans les laves , qui forme contraite-avec leur abfence worale dans les roches ordinaires. D'autres naturaliftes ont fuppofé que ces criftaux fe feroient formés dans les laves pendant leur fluidité. Je ne cherchera point à aftoiblir ceice troifième hypothèfe , en difant que ceux qui l’ont foutenue ont toujours fuppofé que les laves étoient des vitrifications , & qu’ils l'ont ainfi fondée fur une erreur ; au contraire , je lui donnerai toute la vfaifemblance dont elle eft fufceptible , en établiffant ainfi la queftion : Ne feroit-il pas poflible que le rafflemblement en ciiftaux réguliers des. molécules propres à former, foir le gienat blanc, foit le fchorl noir, où Ja chryfolite , fe füt fait pendant que la liquéfattion de la lave fufpendoit les effets de la cohefion dans toute la malle, & donnoit aux molécules la liberté de fe mouvoir, dont elles ont pu profiter pendant tout le temps qu’a duré la fluidité , pour fe depager du milieu, pù-elles étoient éparfes , & pour fe réunir ? la ciitalli- fauon de ces fubftances n’auroit-elle pas pu s’operer alors de la même manière que je l'ai expliqué poûr les roches qui {e font coagulées après la grande précipitation, en admettant que l'âgrégation régu- lière s’éroit faite dans celles-ci, entre l'inftant où dés molécules de différentes efpèces, abandonnées par le diffolvant, avoïent pu fe combiner entre elles, & celui où la maffe s’étoit confolidée , & que ces mêmes molécules intégrantes étoient primitivement. conflituées dans la matière desdaves, & qu'il ne leur falloit pl:> que prendre des places de prédilection, pour former des criftaux de diliérente nature ? Cette apparence d’analogie a un afpeét féduifant auquel jai réfifté ayec d'autant plus de peine, que j'ai connoifiance de criftaux qui fe Re PR D PT RSR ep dE QE RS os : . #, « M QE n x . 2 “ET D'HISTOIRE NATURELLE. d2s fe font formés dans le fond des creufets de verrerie , lorfque la ma- tière propre à faire le verre y avoit été tenue long - temps dans un etat de fufion tranquille 3 maïs je me fuis préfervé de fon illufion, en obfervant que la Auidité des laves eft toujours tellement épaiffe , tellement tenace , tellement confiftante, qu'il mauroit pas été poffible aux molécules intérieures de vaincre une pareille réfiftance . & de changer de fituation par le feul effort des tendances particulières, pour prendre les places de prédiledion , qui produifent les agrégations régulières. Cette opération “exigeoit d'elles une liberté dans leurs mouvemens, que ne peut permettre une pâte aufli épaille & auf vifqueufe (1) : d'ailleurs , les laves qui fe font co1gulées au moment méme où elles ont débouché hors du volcan, contiennent ces criftaux en aufli grande quantité, auf gros & auff bien configurés que celles qui ont conf-rvé le plus long-temps leur fluidité ; ces criflaux fe trouvent également dans les courans qui n’ont produit que des feories, & dont l’apitation inteftine tend plutôt à détruire qu'à produire des corps réguliers ; & enfin, des blocs de pierres lancés ifolés par les volcans , & portant avec eux des preuves certaines qu'ils n’ont pas éprouvé un degré de chaleur capable de caufer le moindre changement dans leur conftitution , telles que les fourniffent les criftaux de fpath «alcaire tranfparent , qui leur font adhérens, ou qui occupent leurs cavités; ces blocs intadts , dis-je, & abfolument tels qu’ils étoient lorfque les vapeurs élaftiques les ont arrachés à la fituation où.ils avoient pris naiflance , bien long-temps avant que les feux, fouterrains n’euflent répandu le défordre dans leur entour, font Fasies de roches femblables , par leur compoñtien, à celles des laves qui ont fait naître cette queftion. Une infinité d’autres otfervations de détail , qui trouveront place ailleurs , m’ayant afluré que les criftaux de toutes efpèces , renfermés dans les laves , fubfiftoient dans les matières qui ont fait la bafe des produits volcaniques,avant qu'ellesnefuflentattequees par les progrèsde Pinflammation; ayant remarqué que tous ces criffaux avoient pu fe‘con- ferver dansleur matrice rendue uide , quoique piufieurs efpèces fuffent dela plus grande fufibilité, puifque la chaleur qui occafonnoit le mou- vement progrefhf de fa lave warrivoit pas jufqu'äu degré nécelfaire = (2) €’eft par une femblable objeétion que Rergmann attaque cette hyporhèfe. Ut viaificca criflalli oriantur , tenuis requiritur majfe fafio , alia.enim particuiæ _in ordine ffnetrico quærendo, impeditus. Jam vero ambiens lavæ fub/lanriz im- perfedam prodit fufionem , € mediocri igne longe melius colliguefcit, unde col- ligere licet, granatis & fcheorlis crifiellifandts receffarium defuifle gradum , & forte dubium eff, num in ipfo fpeculi cauflici foco talem recipere queant fluidi- catem , ut fub refrigeratione determinotas fujcipiant formas. Tome T, Par. T, an 24, FRUCTIDOi. Hhh 1:4 #2 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE pour les faire difparoître dans la pâte, en les y affimilant par une vitrification commune à toute la mafle ; ayant reconnu que dans le cours fouvent rapide de ces torrens enflammés, ces criftaux n’avoient ‘point fouffert dans leurs formes , & s’étoient maintenus aufli entiers que Îles’grains de quartz qui fe trouvent dans l’argile ; lorfque, im- bibée d'eau , elle devient pateufe , & coule à la manière des liquides; € bien que la plûpart des déje&ions volcaniques nous faffent préfumer que les entrailles de la terre, jufqu’aux profondeurs où pénètrent les feux volcaniques”, ne contiennent rien de bien eflentiellemerit différent de ce qui fe rencontre dans nos montagnes , J'ai imaginé qu'il fe pourroit cependant que les roches, renfermant les fubfances propres à alimenter linflammation fouterraine ; euflent les mêmes bafes, fans être en tout point femblables à celles qui font plus rapprochées de nos obfervations ; j'ai cru qu’il ne feroit pas hors de toute vraïifemblance que les mêmes circonftances qui ont placé dan ces profondeurs une grande abondance de matières combuftibles , euffent aufli, par quelques moyens, facilité l'agrégation régulière dans les mafles qui avoient reçu dans leur fein ces fubftances inflam- mables, & que la préfence de celles-ci eût fufpendu pendant plus longs = temps la coagulation de la portion du grand dépôt-à laquelle elles s’étoient réunies; j'ai fuppofe que les mêmes caufes qui ont raflemblé dans ces cavités immenfes, où linflarmination fabfifte depuis plufieurs milliers d'années , une quantité incalculable de foufre ou‘de pyrites, lorfque ces matières ne fe rencontrent jamais dans le genre de mon- tagnes compofées de roches argilo - ferrugineufes en afle ande abondance pour entretenir une déflagration durable , pouvoient auffi influer fur cette autre fingularité remarquable , & contribuer à rendre communes, dans l'intérieur du globe, d’autres fubftances rares dans Yes montagnes élevées fur {a furface ; c’eff-à-dire, en deux mots , que fi les lave: ont cette particularité de contenir un plus grand nombre de criltaux que les roches ordinaires , d’en renfermer de plufieurs efpèces qui fe trouvent rarement ailleurs , ou même qui ne s'y ren- contrent pas, & en général , de les avoir mieux confivurés qu'ils ne font dans d’autres bafes, la caufe doit dépendre d’une circonftance qui aura facilité l’agrégation régulière, & que cette circonftance par- ticulière peut être le melange d’une certaine quantité de foufre dans” la matière première des laves, qui en ayant retardé la coagulation , auroït facilité la réanion plzs complète des molécules intégrartes préexiftantes ; € reviens donc toujours au foufre , tantôt pour lui atthibuer la nouvelle fluidité de la mafñle où il eft incorporé, lorfque la chaleur s’élève au point de la ramollir , tantôt pour faire dépendre le retonr dela coagulation des laves de fa diflipation opérée par l'in- candefcence, & maintenant pour lui accorder la faculté d’avoir facilité ee ER FAX - Ge RE" K' x * > # Ley . 0. EP D'HISTOIRE NATURELLE. 423 la formation: de ces etits corps régulièrement agrégés, & de les ténir tellement écartés ; que fans participer à la fluidité de [eur ma- trice, ils cèdent au mouvement qui lui cft imprirné , &e s’y trouvent de nouveau encaftrés prefque dans les mêmes places qu'ils ont oc- cupés , lorfque la coagulation & le refroidiffement y occafionnent nn retrait. Jai été confirmé dans cette comeélure, en voyant quelque-i : fois des grenats blancs très-réguliers & très-mtaêts , rénfermés dans: des laves très-compaëtes , né pas remplir exadtemeniv'eoute la capacité du moule qu'ils avoient imprimés dans leur: matrice , de mänièré qu’il y avoit un vide entre eux & les paroïs de la cavité qu'ils occu- poient, ce qui leur permettoit de vaciller , & même de ballotter ! Îl faut donc, ou que le grenat , depuis qu’il eft configuré , ait diruinuc de volume, ce qui n’elt pas probable , vu lintegrité du eriflal ; ou bien que la:matrice ait éprouvé une cotitra@ion inégale fur elle- même, & fe foit ainfi écartée du corps, dont l'agrégation $’étoit faite dans fon fein, bien long-temps avant que la chäleu cètte dernière fluidité. 150 Les fubftances principales qui fe trouvent en grains diflinéts dans les laves de ce genre, font au nombre de huit : le feld 2foath ,' le’ fchorl noir , dit volcanique , l’horn-blence ; le fchorl vert, lé grenat coloré , le grenat blanc, la chryfolite &.le-miea.: 7? : : Ces fub!tances différentes ne fe rencontrent pas indiftinétement dans tous les volcans; quelques-unes ne règnent qu'à l'exélufion des autres, & plufieurs font particulières à certains volcans, & même à certaines irruptions, & ne reparoifient plus enfuite. * © * Le feld-fpath , le fchorl & la chryfolite font en immenfe abon- dance dans les lavés de PErna ; l’hern - blende y eft extrémement rare, les deux efpèces de grenats, le fchorl vert & le mica, n°ÿ paroïffent jamais. Le grenat blaric ; lhoth-blende & le fehérP vertfonr les fubftances qu1 prédominent dans lé Véfuve ; mais qui ne fetrouvernt plus dans les voicans des champs Phléoréens ; ni:dans ceux d'/Thia, quoique extrêmement voilins, quoique occnpantila fflême contrée, fans l'intermédiaire d'aucune chaîne de montagnes ; ces trois‘mémes rne Jui eût rendu fabftances fe retrouvent encore avec une grande #bondance dansiles volcans des campaigneside Rome, dans ceux de la provircs, dite patrimoine de S. Pierre ; & le volcan de la Tofæs eleve àu milieu de ceux-ci, ne Îes a jamais mêlées à fes produits. Dans les trés-anie ne nes produétions du Véfuve, on trouve fréquemment des chryfoittes ; elles font extrémement rares dans les modernes. a Il eft une autre obfervarion générale qui me paroît encore im- portante à fére fur les fubftances renferméés dans les laves, pour s'étre prmitivement formées dans les roches qui leuf ont férv; de bafe ; elle porte fur leurs différentes aflociations entre LR elle peut Hhh2 À . \ &! À 2) es < \ "4: , s SE ae 424 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fournir quelques lumières fur lanature particulière de ces fubftances & fur ls modifications de compofition auxquelles nous devons l’origine de cel- les qui ditférent entre eiles, tant par la forme que par d’autres qualités phyliques , quoique paroïflant compofées des mêmes alimens. Le feld-fpath s’aflocie le plus ordinaïrement au {chorl ; très - fouvent leurs criflaux s’entre-eroifent, fe groupent, fe pénètrent mutuellement; on fuites progrès de leur formation contemporaine, en voyant qu’ils laiffent alternativement leur empreinte les uns fur les autres ; & ce- pendant, quoique les deux efpèces ayent pris naiffance dans une bafe très-ferrugineufe , la compofition de l'une a admis beaucoup de fer , & l’autre l'a rejeté. La chryfolite fe joint fouvent au fchorl & au feld-{path, qu'ils foient réunis ou féparés. Le feld-fpath , au contraire, exclut toujours le grenat de tontes les laves où il fe trouve ; il femble que l’une de ces fubitances ait été faite avec les mêmes compofans qui auroient pu fervir à la confti- tution de l’autre , à quelques modifications près, ce qui fait qu'elles ne pourroient fe trouver enfemble. Le grenat blanc eft aufli fonvent : affocié à l'horn-blende , que le feld-fpath left au fchorl noir; maïs {a chryfolite ne fe réunit pas à ceux-la ; c’eit le fchorl vert qui la rem- place , &c. En jetant un coup-d’œil fur les différentes efpèces de laves , nous ferons remarquer les autres particularités de ces aflociations. GENRE; P; RE MILE.R ESPÈCE PREMIERE. Layes d'apparence homogène. Les pierres d'apparence homogène font bien moins communes dans les volcans que dans les montagnes primitives, quoique la formation de la matière première des laves doive être de la même époque, ainfi que nous l’avons dit, & appartienne à la même caufe qui à produit les autres roches ; maisil paroît, comme nous venons de le remarquer, qu’il s’y eft rencontré des circonftanees particulières qui ont favorifé Pagrégation régulière ; auffi , les laves de cette efpèce font-elles peu abondantes; on pourroit même les réduire à une quantité extrêmement petite , fi on en excluoit toutes celles dans lefquelles un examen fcrupu- leux feroit découvrir, ou des lames, ou des grains appartenans à d’autres fubflances: UE Tous les caractères généraux que j'ai attribués aux laves de ce genre font particulièrement applicables à celles de cette efpèce, où les variétés naïllent de la diverfité des teintes & de’ quelques différences dans la denfité , la dureté, la caflure , le grain, &c. : TNT 4 À } j ET D'HISTOIRE NATURELLE. 423 Quelques laves de cette efpèce font comme tigrées par des taches d'une teinte différente de la couleur du fond , & ordinzirement plus obfeures ; elles n’ont aucune forme bien déterminée, quoïque je plus fouvent rondes ; elles ont jufqu’à trois & quatre lignes détendue ; la pâte, dans le lien qu’elles occupent, mapas une contexture particulière, mais elle eft plus dure, & reçoit un poli plus vif. GENRE SP RE MTER ESPÈCE SECONDE. Layes avec des Lits et criflaux de feld-fpath. Cette efpèce eftune des plus abondantes qu’il y ait dans les volcans: elle forme plus de la moitié des laves de l’'Etma ; les variétés y font infinies , parce que, outre celles qui dépendent de tous les cara@tères accidentels de Ibafe, il en eft d’autres qui s’établiffent fur le nombre, la grandeur , la couleur , la forme, la contexture des criftaux de feld-fpath qui y font inclus. On pourroit divifer cette efpèce en trois féries, qui feroient d’abord * très-diftinêtes entre elles, & qui finiroient par confondre leurs ca- raétères ; la première renfermeroit les laves qui ne contiennent le feld-fpath que fous forme de lames , confufément éparfes, fans qu’elles fe réuniffent pour compofer des criflaux diftints. Ces lames de feld-fpath, dont on peut fuivre l’accroifflement progreflif dans une faite d'échantillons qui les montrent depuis le moment où elles de- viennent perceptibles , jufqu’a ce qu’elles ayent acquis quatre lignes d'étendue , font ordinairement de même couleur: que leur bafe, de manière que , fans le luifant qui leur eft particulier , elles’ ne pourroïent être difringuées , & ce luifant n'eft bien apparent que dans les caflures fraîches ; le poli donné à la mafle le confond avec le luftre de la bafe , & rend à la pierre l'apparence homogène. Ces lames , difperfées dans la pâte, y font plus ou moins nombreufes ; elles y font même quelquefois tellement abondantes, qu’elles mafquent la bafe qui les contient ; & par leur entrelaffement, elles donnent à la lave une apparence de granit; ceslaves , d’un afpe&@ fpathique , font trés-communes à l’Etna. Dans la feconde férie, feroient les laves où ces mêmes lames , raflemblées & appliquées les unes fur les autres, forment des criftaux diflin@s plus ou moins répuliers &'de différentes figures, mais encore de même couleur que leur bafe ; quelquefois ces-criftaux font com- primés de manière à n’avoir qu'une demi-ligne d’épaifleur , fur une étendue de quatre à fix lignes ; ils fe trouvent aflez ordinairement 426 WOUNNAE DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ‘tous difpofés dans le niîme fens, & donnent à la mafle une tendance à fe rompre dans la dircétion de leurs lames ÿ alors la caflure de la mafle les prefente fur leur plat ; ils-en couvrent à-peu-près toute la furfice , & ils paroïffent conftituer prefque la totalité de la pierre ; mais lorfque la caffure, fe fait dans la direction oppofée , on ne voit plus que la tranche très-mince de ces criftaux , qui fe montrent fous la forme d'aiguilles , en fi petit nombre & fi peu apparens , qu’on pourroit douter que l’échantillon rompu appartint à la méme mafñé. La troifième férie feroit pour les criftaux qui fe diftinguent de \eur bafe par la diverfité de leurs couleurs ; dans celle-ci, le feld- fpath pæoit plus épuré, fa caflure eft ordinairement plus vitreufe / fes formes plus régulières ; il eft moins empâté avec fa bafe , fl lui eft moins adhérent ; il.eft le plus fouvent opaque, mais quelquefois auf il, eff parfaitement tranfoarent ; les faves qui les renferment repréfentent tous Îles genres de porphyres, depuis ceux qui ont les pointillutes les plus fines, jufqu’à ceux que l’on nonime ferpentins, à - çaufe Ge leurs grandes taches. - Nous avons dit.que les laves de ce genre éprouvoient des modif- éations dans leurs couleurs , relativement à leur Pofition dans les courans ; dans aucune efpèce , ces modifications ne produifent des effers auffi marqués que dans celle-ci ; la bafe des lavés qui avoifinent les furfaces acquièrent ordinairement plus d’obfcurité, dans leurs teintes: celles qti éprouvent da plus légère calcination deviennent : rouges ; le fer , qui eft la caufe de ces mutations accidentelles , r’eft point eflentiel à la conititntion du feld-fpath : s’il s’y trouve mélangé , “Cet toujours en moindre quantité que dans la bafe ; tous les chan- gemens qu'il éprouve dans Pétat de fon oxigénation n’ont donc prefque : ançune influence fur les criflaux qui confervent leur teinté primitive £: deviennent alors difincts du fond dans lequel luniformité decouleur auroit pu les confondre, L'effet de la chaleur cit aufli de blanchir le feld-fpach , & même de le rendre tranfpatent avant de fondre , & nombre de fois j'ai vu des courans dont le centre étoit occupé par des laves grifes avec des criftaux opaques de même teinte ; maïs dans les laves voifines des furfaces., la couleur du fond sobfcurcifloit d'autant plus , que.celle. du feid - fpath s’éclaircifloit en acquérant de la demi-tranfparence ; & des échantillons pris dans des fituations diférentés, pouvoient avoir unc telle diffemblance entre eux, qu'on fe feroit difhcilement perfuadé qu'ils enffent des relations aufi intimes; c'et par cet effet que beaucoup de laves,, quivavreient naturellement appsttenua la feconde férie entrent dans la croifième. ‘Dans cette efpece., j'ai tronvé quelques laves dont. la pîte gsife renfermoit des lames &c des criftaux de feld-fpathi rougeätre. Ÿ | ? ( » x [e 5 LR ET D'HISTOIRE NATURELLE. Sa ; GENRE PREMIER ESPÈCE TROISIEN.E.« Laves avec des criflaux de fchorl noir volcanique. x néralopiftes , je l’avois confondu avec les autres fchorls de même # couleur que lui ; mais ayant recohnu qu’il n’a avec.le fchorl larelleux, ; 1 Le fchorl des volcans. fi reflemble à Phorn-blende par fa couleur, Les par la groffeur ordinaire de fes criflaux , & par une apparence de conformité dans fes figures ; s’en diftingue pouttant aifément par fa _contexture compaéte & par fa caflure vitreuf2; 1l fe fond aïfément — au chalumeau, fans bouillonner nt bourfoufler , &. donne un verre | _noirtrès-luifant, au leu que Phorn-blende bouillonne & produit une fcorification bourfouflée. Ces cara@ères fuflifent pour ne pas les : f confondre lors même que les criflaux de l’un & de l’autre font inclus dans les iaves, de manière ane pouvoir pas apprécier leurs formes par- ticulières. Je parlerai plus en détail de la figure ordinaire de ces $ - fchorls , lorfque je les confidérersi comme criftaux ifolés, eu traitant j le genre fixième de la feconde divifion ; je dirai feulement ici que le | volume de ces criftaux ne furpafle pas ordinairement ncuf lignes’ de ; longueur & trois ou quatre d’épaiffeur. * ss (1) La Mérherie a propofé d’appeler fimplement solcanire cette \efpèce de fcho:1, ‘ + # s ) TS : 5 . n PQ + = #3 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Ces criftaux de fchorl , quoique extrémement communs dans les laves de certains volcans, s’ÿ trouvent rarement feuls , & les efpèces -oùils font aflociés à d’autres fubftances font beaucoup plus communes que celle-ci. Ce fchorl volcanique femble appartenir plus particulièrement aux laves qui ont eu pour bafe le trapp ; rarement il fe trouve dans celles qui confervent quelques caractères de la roche de corne. - Les variétés de cette efpèce naïflent de l’état de la bafe, ainfi que du nombre & de la grofleur des crifaux , qui font toujours affez régulièrement configurés , même dans la plus extrême petitefle ; mais quelquefois ils fe Rnbient difficilement de leur bafe, lorfqw’elle eft de même couleur qu'eux. \ Il eft quelques-uns de ces criftaux qui, dans leur caflure, produifent une efpèce de chatoyement & ont les couleurs de l'iris, ce que j’attribue à un accident du feu. La fuite au mois prochain. OBSERV ATIONS FT Ru” RO MONET D'HISTOIRE NATURELLE Nr » GBSERVATEONS. METÉOROLOGIQUES j; D e- $ | s 1,3 Faites à L'Ébservatoire météorologique d'Emile (Montmorenci) pendant le mois de Juillsf 1794 _ ARR (vieux Ayle) (13 Afessidor— 13 Themidor, an 2°. Républicain). à Par L. COTTE, membre de plusieurs Académies. ; IE DE TESTER TENTE PET ICE DRE TET TENNIS ECONOMIE 2 DETENTE SRE METRE | a + =—<- = . à ns c | TUERMOMÈTRE, BAROMÈTRE. AIG. AIMANTÉE.| VENT. | à 4 Es RS À ÉTATDUCIEL. |A 0 5 sfr] Gone it idi. Soir. Main. Mic. | Soit ss so ê, j SLR STD) PE AE EE EE) PE AN | NUE [Re ETS PRE “3j Th î f a Por Moro | sk LE 36/27 +1 42! ro lnoixo couv. doux,vertpluic. # 42 42 4215 O [NO In © }Mmages, chaud, % [À A2 42 42]No No [x o der. bi #! | 4 | 42 42 4 | NO|N£E | E frere ete out 738 5! 3127 11,77|27 pl 0421-42? 42hn | r | E (frais trés-chahde Gi 9:43 92251 42 #| 42 y Los |s 0 {14m 73 10,95 1 129) 42} 42 42! nono no seau, ebaid, ere. 23 ë; | Z 0,41 128 0,65 42 45 | &S| x N N leu, très-chaud, “3 3 à 0:73 533 45 45 4S| NE [NE |N E Ge, Venr, pluic,rorn. | c1 x Ÿ à. k 0,95 9,50 Pa 45 | 4 CA NE E E |Beau,trés-chacd,vent. Yi, ; 14,1 7 27 19,79! 3 Gr à 39 3 9 NE E N [Muag.rrès-chaud,pl.ron. | ra) ) 5 à 10,e6 10,07 36 19! 7 18! N NE | NE |Nuages,chaud, tonnerre? 2 IReTRE 22 4 x 9,96 10,49) 18 24 24lo æ+t! s © [0 &EÏNueg.chaudypluie,ton. æ | 14113,2 121,0 |16,7 11,69128/. c,62128. 1,08] 30. 33, 33lno! o | O1 |Nuages, chaud. : Ù I 16,2 22,0 17,2 28 1,29 F 0,79 0,36 3 33 33 N&O! NO 4#&0 Beau , chaud, j k 16|14,$ |25,5 |17,0 | | 0:19\:7 11,64/27 11,72 43 33 33lnenrl n NE em, à 17/1453 126,4 [19,3 [27 11,72 à LA DA LAS2ST TP SOL 3720 E | ENS RUE EN, arèr chan Se 18/15,3 {2757 [2057 | 11:43] 11,27] 11,00) 24) 24) 24] 5 |-E LE |érsproiete 7 | 19}L9,0 27,2 18,S F 10:69 10,30 18,09 9 16 22! E |. N [E&£|iuageærès-chaud,briron: C Il 20 145 2333 :16,$ 10,92 10,52 10,23, Is 24 2 FNOC SIxOgæS} O |[Nuagos,chaud, éclairs. - 21|:4,;4 |20,1 14,4 10:43 À 1,25 11,2 33 33 33l*0o|no NO |Deau, chaud, vent. 4 xl 11,0 |2 255 L 95 10,65 8,5; 7,48 33 33 33 E s © 5 E |Beau,très-chaud, pl.ton. LR | 23 i 1 6,5 10,0 |1 6,3 À 8,00 755 6 7,55 27 27 27/50 50 SE |Couv. doux,vent,pl, ton. à P2ati 30 [17,2 1357 748 f 8,15 9,11 = 30 32|s0 [sono Nuag doux, gr. ven: , pl. * p2S/12,2 119,9 |15;,3 10,11 10,83 10,48 3° 30 go] no lo [0 |Nuñses,1doux, # | 26112,5 18,9 14,0 10,20 9,82 10,47 30 39 $ 30 sO0!5so! Oo |léer:,piuie. 2) 27:13 ,0 18,4 |[1S@ 4 11,0c 11414 19,60 39 439] 30)" 6; [No |N O [lécm- b28113,6 16,7 15,6 | 19,53 10,9% 16,94! 30." 307 3olno! o | o |. Fe 129/*3:© 1242 18,7 10,02 10,30 10,238 30| 3e 30/20 fn r [NE Seau, ehaod. 7 h30,:15,0 26,0 |19,0 19,3 10,08 10,64 3e 30 ol € lsol £ |nuagerèschaudivent. | mn Br 1240 |21,3 [14,5 10,53 10,29 10,97). 30 3° 30! x N | N (eau, chaud, pluie, k &7: RESTES FES RENE CDI PI LDEIS RAR LE RL RES ES SERRE RU EPA SD: LES 235720 8 mu SÈ Diome 1, Part. 1jan2e FRUCTLIDOR. z L11 ta Îe F A LE \ af À +. N c L Se: } & cn 4 0 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Réfültats de la Table précédente. re PES » Ÿ La température tiès-chaude & très-feche du mois de juin a encore été dominante ce mois-ci ; elle a éte favorable à la recolte des prains, qui aété précoce. Quelques petites pluies $ qui font tombces de temps en temps, ont bien fait à la vigne & aux poragers. Avant les pluies, la vigne couloit, les fruits tomboient , & les feuilles des arbres étoicnt flétries. Le 7 , on fervoit les abricots häuifs, on fcioit les feigles , dans lefquels je n'ai apperçe que quelques ergots ; le 14, on fcioit les avoines & les orges, on fervoit les figues & les premières-prunes ; le 20, on fervoit les poires d'épargne & leS cerneaux; le 21 , on fcioic les fromens. Température de ce mois dans les arinées de la périede lunaire de 19 ens écrrefrondanres à celle-ci. Quuniiré de pluie.en 1718, 12 & ligu. en 1737, 28 5 lign. en 1756 (a Denainvillers, chez le citoyen Duhamel) Vents dominans , fud & nord-oueft. Plus grande chaleur , 25 Ld. le 16. Moindre, 1Gd. le 9. Moyenre, 16,5 d. Plus grarde élévation du baromètre, 27 pouc. g + hgn. les 29 & 30. Moindre, 27 pouc. 43 lien. le 22. Moyenne, 27 pouc. 6,tr lion. Nombre des jours de pluie, Se Tempéraiure, très-froide , très-hummide. En 1775 (à Montrierenci ) Venss domirtans , oueft & fud-oueft. Plus praride * chaleur, 27 à d. le 28, Moindre , 8 À d. le 2. Moyenne , 15,7 d. Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. o lign. les 4, 5 , 18 & 19.-Moindre #27 pouc. 62 lipn. le 28. Moyenne, 27 pouc. 9,7 lign. Quanriré de pluie, 39 + lign. D'évaporation , 64 Mpn: Nombre des. jours de pluie, 13 ; de gréle, 1 ÿ de sonrerre, 6. empérature , chaude & humide. dE #e En 1794, Wert dominant, le nord-oueft ; il fut violent le 1er, & celui de fud-ouelt, les 23 & 24. Plus grande chaleur, 27,7 d. (34,62 d. ) le 18 à 2 heur. foir, le venteft & le ciel en partieferein. Moindre ,11,0 d, (13,75 d.) le 22 à 4 + heur. mæin, le vent eft Et le ciel ferein. Drfférére:, 16,7 d. (20,87 d.). Moyenne, au matin, #4,2 d. (17,75 d.) à midi,22,9d. (28,62 d.) au foir, 47,2 d. (21,50 d.) du Jour, 18,1 d.(22,62d.). Plus grônde élévation du baremètre , 28 pouc. 1,33 lign. ( 0,7606 du smillim. } le 9 à 10 hour. foir , le vent nord & le ciel en partie “couvert. Moindre, 17 pouc. 7,48 lign. ( 0,7476 ) le 22 à 10 heur- foir , & le 24 à ç Heur matin, le vent fud-ef le 22, & fud-cueft _ le 24, & le ciel couvert avec vent. Différence, 5,85 lHign. (0,0130.)} Moyenne au matin, 27 pouc. 11,14 lign. (e,7557:) à midi, 27 ponc. 10,93 lign. (o,7$s2. j'au foir, 27 pouc. 11,04 Mon. (0:7556. } du jeur , 27 pôur. 11,04 lign. (o,7s4$. ) Marche di baromètre, le r PA ‘ET D'HISTOIRE NATURELLE. 431 er.à 4 eur, matin, 28 pouc. 0,29 ligs. du ier. au 4, mo-x'de 9,71 lign. du 4 an 6 baiffé de 3,7$ lign. du 6 au 9 AZ. de 4,08 lign. du 9 aw 13 2. de 2,27 lign. du 13 au 16, 7. de 3,53 lign. du r; au 19 B. de 2,07 lign. du 19 au 21 A. de o,9$ lien, du 21 au 24 5. de 2,77 lign. du 24 au 27 A7. de 3,66 lipn. du 27 au 30 2. ce 1,05 Egn. du 30 au 31 A2. -de o:91 lign. le 31 à ro heur. foir, 27 pouc. 10,97. Le mercure a toujours.éré élevé , & il a peu varié, . excepté en oran le: 7, 14 & 24 5 & en défendant, les 6 & 22. - Plus grande déclinaifon de l'aiguille aïmantée ; 22° 45° (24° 457) les 8,9 & 10,le vent nord-eft & elt &le cielfercin avec grande chaleur. Moinire, 22° 9° (24° 446 ) le 19 à huit Heur. matin , le vent eft & le cicl couvert, avec brouillard, Différence, 36" (o,o1r d. ) Moyenne au matin, 229.32! 54"(24° Gog)- à midi , 229 33° 37" (24° 622) au foir, 22° 331 48 (24° 626 ) du Jour, 22° 33! 134 ( 24°:615 ). Il eft tombé de la plxieles 1, 11,13, 22 ,13,24,26,27, 28 & 31; elle a fourni 23,9 lignes d’eau. (0,053 m.mt. )il en et tombe 18,6 lign.les 11 © 13 , & 4 lign. le 31. L'évaporaion a été de 7o,o lign. (0,18 m.mt.). Le ronnerre s’elt fait entendre de près les 11, 13 , 22 & 233 & de loin , les 9 , 12 &c 19. Celui du 13, qui eft venu à la fuite des grandes chalèurs, a été très-viclent-;-il eft toinbé ici fur une maïfon voiline de celle que Jean-Jacques a habité ; en un clin-d’œil , il a , + Li … q . > 1 ? percé une cheminée , fiüvi des tringles de fer , arraché un crochet ui foutenoit une glace , fondu l'étain de cette glace. fans brûler . Ar A STARS a 1: - ? le-papier qui étoit derrière ;:il a fondu enfuite un fil de fonnette, dont les olobules de fer fondu fe font rendu fenfibles en brüjant les . FR . . il . e = , parties d’un rideau & d’un fauteuil, fur lefque!s ils font tombes; le châffis de la croifée qui éroit à côté a été cañle. Enfin, la inatière du tonnerre a fair le tour d'un lit, fans toucher. aux tringles pi aux 2 D anneaux ; elle’a décollé en deux endroits du papier collé fur toile, ” fans endommager la toile ; elle a renverfé à terre des chandeliers : | à : ‘ à pofés fur la cheminée voifine du lit, fans toucher à une pendule qui étoir à côté. Un ferin, fufpendu au pied du lit, n'a rien éprouvé. :. L’azrore boréale ia point paru. -. La coqueluche règne fur les enfans, 16 Thermidor , an 2e Répub. eue CRE ); { 3 Aoû 1794 ( vieux ftyle). A1 me. LL it AR, 4 h " Ps IRC | stat OS * _ JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE (rieuxftyle) (14 Thermidor --- 14 Fructiéor, an 2e Républicain); Par L. Covrz, Obfervateur meicorolooifte. RE PT PESTE ANT ARRETE PAC PRET CET APRIL DE NIET ES DRE TOC MCE PAR VAR RATE TETE ET = nn oo | —|— | THERMOHEÈTRE. BARDOMÈTRE. ÂlG. AIMANTÉE, | VENTS. / Ph u ( a {l 1e) ne SE Le ÉTAT pu CIEL. | | & Matin [Midi. | Soir. | Matin. Midi. Soir. JMatin.f Mai. | Soir. |xratn Midi. ISotr, ES | P — 2 4 ns degr. |.degr. | deg, | pos lign. | ps, lign. | po. lign. OBSERVATIONS MÉTÉEOROLOGTOUES:., #4 aites & l'Obfervatoire météorologique d'Emile ( Montrorenei endant le mois d'Aoff 1 ? 7 P # 794 Il 140 [272 115,7 |27 8,57/27 7,827 97,18122 27/22 27h12 27|s&r | s o |s o|neau;chaa, ver, plaie. 2112,8 119,8 |12,3 8,60 8,10 8,10 27 2 (0 |Nuagès, frais, vent pluie] 3/11,5"|16,0 |r1,0 0,39| tn 9,8% 9,7 È 3of> 30 O fm ronnerre. 4Ï1o.0 |13,5. |10,2 8,80 9:16 9,44 30 30 N © Gouv.iroid, gr rent, pl, s| 8,5 115,0 |r1,1 5,44 8,97 8,30 39 30 O {Couvert ,froïd, pluié. Glrr,5 |48,x [14,1 ADS 757S $,14| 30! 30 N O|Couv-xloux, rent, pluie 7 13,9 18,0 125 8,50 LATE À 7,91 25 2$ N O|Couv. doux, pluie,ronn ôIr 1,2 {13,2 [10,7 8,2< 8,82 11,00 27 27 © |Sourert,doux,vent,pl 9! 8,2 |16,1 l10,3 |28 #o,18/28 o,78|28 1,14 27 27 N [Nuages, doux. 10] 735 116,7 |10,3 1,45 1,60 1,20 27 27 K Olitem. 1ik 92 17,2 14,7 0,95 ‘ 0,88 0:43 9 9 N ClCouvert, doux. . 214,0 |19,5 |13,7 0,43 1,92 1,5 gl 12 Jean, doux , ruine Dors! 7,5 1173 |13,8 1,55 1:39 0:75 12 rs E |Beab, doux. | 4 14]10,1 [20,2 |15,3 {27 11,72/27 15,07 27 10,73 IS LE N EDeau, chaud, P5111,$ [2,5 [134 9,68 9,54 95++ 6 S N fem, pluie, 16/1142 |21,2 10,9 9,42 9,76 10,00 3 3 Beau, chaud, 1 17112,2 |22,5. |17,0 10,52 10,7 11,20 Co] c Tiëm, % À \ 18 1335 21,8 17:7 111,33 11,56 11,2 © © O [Nuages, chaud, ‘ 19 13,6 19,6 5,1 19,75 19,47 10,68 3 6 CN Lour. chaxd, phe, ton 2C/12,5 [19,0 11,6 11,80 11,95 18 0.75 Le) 5 Beau ;doux, vent. qu 21,10,0 1 259 11,7 18 075123 0,82 ; 0,67 : 5 : 5 IN O|Huages, fraisspluie, fond 22| 8,0 |16,7 |12,6 0,67 0,80 0,8 15 is EN Rcec à Gal y è 23 8,s 18,2 } 51 see) 9,22 27 I 1,70 IS 15 Nuages, chaud. ‘4 24111,$ 16,0 14.4 27 11,33/27 11,15 10,3 nn) 21 N Lea, deux, pluie, 25 12,9 l20,9 15,6 08] 9504 9,63 3° 39 Nuages,chaud, pluie ton@ 26: 3,9 1 539 11 137 9,22 10,214 959 Re 3e Nuages, do El 4127110,5, 117,3 |14,0 10,40 11,00 TEL 30 30 D'lfre ven, à | 28 738 Le 133 E 153 11,50€ 11555 28 QE 2 Re Nuages, froid, vent, A t 2} 735 1757 ; + 15,50 11,02127 10,83 32 33 O,{3eau, chend. # f 30!10,5 FA 17,9 10,30 9:27 8,35 33 3° F Nuages, chaud, clairs M | 32 13,0 [10,0 12,6 &,14 8,90 9325 27 3° Nuages, doux,vent,9luie, | | ( | | | | | \ ARE. 72 # æ (god M LA : À ET D'HISTOIRE NATURELLE. 433. Refülters de la Table précédente. d +, La température de ce mois a été en général affez variable ; cener- dant, la chsleur & l'humidité ont dominé, La vigne faifoit des merveilles. Le rer. , on fervoit les pêches hâtwes , le 12 le verjus tournoit & lon fervoit le chaffelas à la fin du mois. Lempérarure de ée mois dans les annéës de la période lünaire de 19 @ns corréfpondantes & celle-ci, Quantité de pluie en 1718, 19 :lign. en 1737, 28 *lign. en 1746 ( à PDenainvillers , dans le ci-cevant Gâtinois, chez le citoyen Duhamel) Vemis dominans , fud-oueft & nord-ceeft, Plus grand: chaleur, 21 d. les 15 & 25. Moindre, 9 + d. les 7 & 19. Moyenne, 14,1 d. Plus grande élévation du baromèere, 27 pouc. 10 hgn. les 7 & 31. Moïndre, 27 pouce. 3 lign. le 16. Aoyenne, 27 pouc. 7,7 lign. Nombre des jours de pluie, 8. Tem- péreinrs , fraîche , sèche. En 177$ (à Moncrnorenci) Vents domirans, nord-oueit & fud-oueft. P/us grande chaleur, 24 d. le 15: Moindres 9 xd: les 23, 27 & 31. Moyenne, 15,4 d. Plus grande élévation du baromètre , 28 pouc. © = lign. le 18. Moindre | 27 pouc. 7 lis. le 22. Moyenne, 27 pouc. 9,7 lign. Quantité de pluie, 9 hgn. D’'éva- poration , 77 Mgn. Nombre des jours de pluie, 16 ; de tonnerre, 3. Tem- Lirature, douce & très-sèche à, Températures corréfpondantes aux différens points lænaires. Le 4 (P. Q.) nuages, froid, vent, pluie. Le 7 (quatrième jour evans la P. L.) couvert, doux , plie, tonnerre. Le 8 ( luniflice aural ) couvert ; froid, vent, pluie. Ler1 (PL. ) couvert ; doax. Le 13 (périgé) beau, doux. Le 14 ( équinoxe ajtenéant) id:m. Le 4$ (quatrième jour après la PL.) idem. Le 17-{ D. Q.) idem. Le 20 (/urfiice borcel ) beau , doux. Le 21 ( quatrième jour avant la N..i.) nuages, doux, pluie, tonnerre. Le 23 (N. E, ) nuages, -chaud , pluie; tonnerre, Le 28 (arogé & éjuiroxe defcerndant nuages , froid, vent. Le 29 (quatrième jour après La N. L.) beau, chaud. En1794, Venrs dominans ,le nord-oueft & l’oueft ; ce dernier fue viclent les 4 & 45. Plus grande chaleur, 22,$ 4. (28,12 d. ) le 17 à 2 heur. foir, Je vent nord & le ciel en partie ferein. Moine, 3,9 à. ( 9:37 d. ) les 10, 13 € 29 à $ heur. matin, le vent nord & Îe ciel en partie ferein. Différence, 15,0 d. ( 18,7$ d. ) Moyenne au “marin Ë 10,9 d. (13:70 d.) à mit, 14,8 d.( 18,53 d. ) au füir, 13,6 d. (16,92 d.) du jour, 13,1 d. ( 16,50 d.) Plus grande élévation du baromètre, 28 pouc. 1,8 lign. ( 7s c.mt. 3 Im. mt)le 12 à 10 heur, foir, & le 13 à ÿ heur. matin , le L. k. Pr Fi 434 JOURNAL DE PIIFSIOUE, DE CHIMIE vent nordreft & le ci2l ferein, Moiure, 27 pouc. 7,18 lign. (73 cmt. 16 mamt.) le rer. à ro henr; foir , le vent fadoneft & le ciel en paitie ferein. Différence, 6,67 lign. (1 cmt. 97 m.mt.). Moyenne , au Malin, 27 pouC. 10,66 lign. (73 cmt. 24 m.mt.) à midi, 27 pouc. 10,28 lipn.( 73 c:mt. 23 mmt.) au/oir, 27 pouc, 10,64 lign. (73 Ch: 24 mmt ) Gu-7our , 27 pouc. 10,50 lign. (73 c.mt. 24 m.mt. ) Marche du baromètre | Ve rer. à $ heur. maun ,27 pouc. 8.57 lign. Le 1er. baffle de 0,39 lign. du rer. au 3 on de 2,7t ign, du 3 au 6 B. de 2,64 lign. du 6 au 7 M. de 0,25 lign. le 7 B. de 0,64 lign. du 7 au 10 M. de s,7$t lion. du 10 au 12 B. de 2,17 lion. du 42 au 13 Mode 1,42 lign. du 13 au 16 B. de 4,4 ligr. du 16 au 18 , M. de 2,16 Hgn. du 18 au 19 2. de 1,09 lign. du 19 au 22 JM]. de 2,42 lign. du 22 au 25 2, de 3,8$ lign. du 25 au 28 M. de 3,08 lgn. du 28 au 31 B de4,12 lign. le 31 A. de 1,25 lign, le 31 à 10 heur.foir, 27 pouc. 9,25 lign. En général , le mercure a peu varié, excepté en montant les 8, 12,120 & 31, &en deféendanr, les®r 14 & 30. À Pius grande déclina;fon de l'aiguille aimartée, 159 36! (24,110 d.} le:30 à midi & à 2 heur. foir, le vent fud-oueft & je ciel en partie couvert. Moiëndre 22° © (24,44 d. ) Le 15 à midi, @& les 17 &c 18 tort le-jour, le vent nord & nord-oueft , & le ciel ferein le 15 , & en partie couvert les 17 & 18. Différence, 36° (0,56 d.) Moÿenne , à 8'heur. marin , 22°*20° 20° (24,82 d.) à midi, 22° 21° 74! (24,83 di) à 2 heur. for, 22° 22 0" (24:85 d.) du jour, 22° 21" 11 (24,83 d. ) L'aiguille a beaucoup varie pendant ce Mois. » ï 2 1Left tombé de la pluie les 1,2,3,4,5,6,7,8,19,21,24, 24,26, 27 & 313 elle a fourni 41,0 lign., d’eau (0,092 m:mt.) Il en éft tombé 16,3 lign. dans la journée du r9. L'éveporation a été de 40 lipgn. (0,090 m.mt.) ? ; Le ronnerre s’eit fait entendre de près les 3, 19 & 21; & de loin , Je Sa ere L'aurore boréale n'a point paru. La coquelüche a continué de régner fur les enfans , mais fans’ danger. 16 l'ructidor, an 2e Répub, Mont-Emils: ( Mortmorenci) , { 2 Septembre 1794 (vieux fyle.) 1 È À VAE $ . Le | 8, à - L 4 ss, "1 GE" à * re ET D'HISTOIRE NATURELLE. 435 PERRIER SAUTER ENS SUITE DU MÉMOIRE S'UR LES À N°G, Par les citoyens PARMENTIER & DÉYEUX. Brivcous de médecins ont tenté diverfes expériences pous déterminer la quantité de férum contenu dans le fang ; les uns ont prétendu qu’elle eft à-peu-près égale à la moitié de la malle qui fort des veines d'un fujet en bonne fanté ; les autres, qu’elle n’en forme tout au plus que le tiers ; mais les confitutions ad- mettent des variations énormes dans la cohéfion du férum avec le caillot ; delà , l'impoffbilité d’avoir des analyfes comparatives auffi exaGtes qu’on pourroit le défirer. | Pour obtenir le férum pur , ceft-à-dire avec la couleur qui lui appartient , il faut que le vafe qui contient le fang foit placé dans un lieu en repos pendänt une heure au moins: le plus léger mouve- ment peut s’oppofer à la féparation de ce fluide. Quoique lanalyfe du férum ait été faite avec foin, nous avons penfé qu’il falloit lPexaminer de nouveau , & nous ayons reconnu qu'il contient ,ainf qu’on l’a avancé , de l’eau , de l'albumen , de la gelatine, des fels neutres & de lalkali matin, ou foude ; mais il reftoit à favoir fi ces différentes fubftances fe trouvoient combinées dans le férum, ou bien fi elles exifloient chacune {Cparément en jouiffent de leurs propriétés refpedives ; cette queftion étoit d’au- tant plus intérefflante à traiter , que Rouelle, le feul des chimiftes gi s’en foit occupé avec fuccès , femble avoir augmenté les incer- titudes à cet égard , en concluant que les fels, & fur-tout l’alkali , n'étoient pas combinés avec les autres parties conftituantes du * fang. On conçoit difficilement comment ce chimifte a pu prononcer auf affirmativement ; en eflet, eft-il raifonnable de fuppofer que & 1% | - RARE ON En RQ a Me ES ” LA “ [Si FRE EE à sié JOURNAL DE PHYSIOUE, DE CHIMIE Palkali fixe, qui fe trouve dans le férum en même-temps que la gelatine & lelonmen , puilie refter à côté de ces deux fubftances , & circuler avec elles , tandis que l’expérience prouve que Palkali fixé 3-miic avec les deux mêmes fubflances , augmente leur fclu- bilité. Four en avoir la preuve, qu'on ajoute au férum nouvellement féparé, de l’efpxit-de-vin déflegmé, on verra fur-fe-champ le mélange fe troubler , & Paibumen fe féparer. Si on verfe de Palkali bien:pur fur cette matière ainfi féparée , on opérera auflitôt fa diflo- Inion ; & l’eau avec laquelle on la mêlera prendra de la tranfpa- rence. SSSRRURS On objefera fans) doute, que ce qui prouve que Palkahi fixe n'eft pas combiné avec l’albumen , c’'eft que le férum verdit le firop violat, phénomène qui ne devroit point s’opérer , fi la prétendue *” combinaifon exiiloit, On peut répondre, qu'il en eft de la combinafon de l'albumen &'de la gelatine âvec l’alkali fixe , comme de fa combinaïfon des Euiles-hyec Palkal. On fair que le favon le plus patfait jouit encore de la propricté de verdir le firop violac ; & certainement , per- fonne ne, révoquera en doute , que dans le favon , l’alkali fixe ne foit combiné avec l'huile. Peut-être objeétera-t-on encore que lanalogie , entre la prétendue coimbinetfon de falbumen & le favon , eft d'autant moins fondée, ue cette dernière matiè-e, foluble dans l’eau, Peft infiniment plus db léfpric- de-vin , tandis que la diflolution de lalbumen, par l'ait Axe, r’eft pas foiuble dans Péfprit-de-vin, puifque ce fliide en opère :a decompoñtion. | La réponfe à cette obje&tion eft facile, En établiffant une analogie entre la combinaïfon de l'huile & de l'alkali, d’où refulte le faven &' la combinaifon de Palkali fixe avec l’albamen, telle que nous {a fuppofons exifier dans le férum , nous fommes loin de prétendre que ces deux ordtes de combinaifons doivent avoir une reflemu- blance parfaite. 11 21! perfonne qui ne fache que, pour que l’an:- Jogie de deux corps comparés entre eux fait complète, il faut que les parties employées à ieur formation foisnt abfolufent Les mîmess fans cette condition, il y aura toujours une différence fenfible, qui wempèchera cependant point que, fous d’autres rapports , 4 y ait une analogie marquée. Ainft, quand 6n dit, par exemple, que Vacide muriatique forme un fel avec lalkali fixe, & qu'on dit anfii que.ce même acide forme un fel avec la terre calcaire, affurément, : on ne vêut pas établir que analogie ave: ces deux fels foit entière, puifque l'un des deux eft conftanment déliquefcent , lorfque l'autre prend PAR COURS RL ENT PC MES Me ET 4.” KR 47: "T4 st A8 GE sie . | PRE ra : SNL . + Rte \ ET D'HISTOIRE NATÜRELLE, 43% w Æprend 2'fément Ja forme concrète 3 Mais_il n’en efl pas moias vrai qu'il exifle une fimilimde dans Ja mañière dont cer acide fa à combine avéc l’alkdi & la rerre calcaire : fous cè rapvoit ;1l y à doncune 2n2lopie entre ces denx fels. 1j én eft de même de la combinaifon de Palbumen avéc l'xkk, dont-quelques-unes des propriétés re diffèrent de celles du favon, que parce qe les parties Conftituantes- de ces deux corps ne font pas parfairemient femblables. & Te : - I nous, paroïit, d'après cela démontié , que l’aikali fixe fe trouve combiné avec l’albumen dans le férum, & qu'il ne cirenle pas ifoic- ment dans ce fluide. Sans doute , il n’en eft pas de même des muriates de foude & de pbtafle, Ces fels, qui n'ont pas une tendance à la combinaïfon comme l’alkali , peuvent être fuppofés faire, corps à part dans le férum ; ainfi, l'opinion de Rou:lle, pour ce qui les-concerne feu- lement, fembie-t-elle devoir être adopice. - Indépendammentde l’alkalifine quifé trouve combiné avec Palbumen, Vexamen particulier que nous avous fait dè cette mairicre nous a mis à portée de reconnoître gw'elle contenoïît ail du foufre. Pour en démentrer la prélence , äi fau faire chanëer l'aibumen dans un vaiffeau d'argent / & lui faire éprouver , étant parfaitement deffché, un dearé de chaleur fupérieur à celui de Peau bouillante : on verra bientôt le point du vailleau en contaét avec.la matière, ÿ perdre fon éclat métallique , & prendre ane couleur neîre femblable © VA - à celle que produit Le foufre , chauffé fur une plaque d'argent. On peut même obtenir ce foufre à part ; ii fufit, pour cet effet, de triturer enfemble , dans un mortier de verre, ce l'aibumen & quelques gouttes d’une diffolition d'argent bieñ Toturte; ea laifiane digérer-le mélange pendant un certain teinps , & le faifant enfuite chauffer, après lavoir.érendu avec uni peu d'eau , on appercevra des filets grifatres qui, peu à peu, devieudront nous, & offiiroht-à la parue icfrieure &u waïfleau un précipié, duquel il fera facile : , extraire Îe foufre nar les moyens vfités en pareil cas. Enfin, fi on füt boxillir de l'alkali fixe avec de l'albumen & de AAA l'eau, on cbriendra une liqueur qui, fitrée & mêlée avec du wi- naigre diftillé, exhalera une odeur hépatique, fufceptible d'altérer la Couleur & l'éclat de l'argent. 5 La préfence du foufe dans le férum donne lien à diféientes neftions : Quelle peut en être l'origine ? Seroit-il un produit de Pañimalifation, où bien, ne faut-il pas attribuer à la décompofñzion d'in corps qui le contenoit tout formé ? Avouens-le , plus on y réféchir, plus les dificultés s’accroiffent pour donner une répoufe un peu faisfaifante; mais fans nous engager dans une difcuflien Tome, Pas. À an 24, FRUCTIDOR. KRikk © é PRE PR RO OT 26 NT AO ÉORESE EORRS Ee e 2 FRA 5 LP # a EU SA rs 3 F L x : 2° >. L r “ ni F* 438. JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE qui nous élaipnevoi néceffsirement de l'objet principal, nous hous contenter cn; d'obferver. qu'il s'en faut bien gûe l'albuimen du fang foit la feule manière animale dans laquelle fe véncontre ‘le foufre; on eff déja parvenu à extraire du blanc d'œuf. Nous foupçonnoens quil exilie également dans la bile, & nous avons la certitude que lt fubftance du cerveau en contient abondamment (1). CRE = De toutes les fubfwncss contenues dans-le frum; la gelatine . eflecelle fur fiquelle nons nous formés particulièrement arrités. Nous avons dit dans lapremière partie que Fourcroy en avoit fait l'objet de fes recherclies. Les expériences de ce favant chünifte, que nous avons répétées ‘ne nous ayant donné que des réfulrats în- fufhfans , nous tncèmes de nouvelles exp’riences , qui nous con L. « Mere -ET D'HISTOIRE NATURELLE. 439 LUS elfe fe diffolvoit aféinent dans la (live & dans l’eau; cette derrière Ke diffolution, expofée dans un endroit inmide & chaud , n’a pes tardé à fe recouvrir de moififlure ; dans cer état, fa faveur avoir quelque chôfe d’acide ; avec le remps , elle eft devenue putride. É . Une autre quantité de cette matière ; dépofée dans un endroit chand , s'eft deféchée & a forme , fur la lame de verre oùfelle étoit étendue, un enduit tranfparent &r jane comme du fuccin, lequel, difiié enfuite à feu nu , a donné les mêmes produits que Ja gelce de corne de cerf. Enfin , certe même matière, mêlée avec la foude couftique de- layéeGans l’ean, ne tarda point à fe difoudte ; la diffolution devint . chaire & tranfparente ; maïs locfqu'on, voulut la féparer , au litu 2 reparoitre {ous l’état gelatineux , nous n’eümes que des flocons blancs. Toutes ces proprictés , abfolument les mêmes que celles qui a paîtiennent aux fubiences folides animales , auroient pu nous fufñre : mais ce ne fut qu'après avoir répété nos expériences [ur li férofité du fang de plufieurs animaux , que ne pouvant plus nous refufer à Vévidence, nous reflimes convaincus que la gelatine exiftoit dans le farg, & qu’elle faifoit une- partie confiituante efenüielle de ce fluide. | Nous croyons cerendant devoir faire obferver que la gclatine, qui fe ffpare daré l'expérience citée, n’eft pas la feuie qui exifte dans le fang. IE eft plus que. vraifemblable, qu'une partie aufüi eft combinée avec la foude cauftique* qui fe trouve dans ce fluide ; perdant par cette combinaifon la propriété particulière qu'elle a , de fe préfenter fous la forme d’une gelée, 1l n’eft pas étonnant quelle ne rep:roifle plus avec cétie propriété dans la ferofité où elle eft-ainfi diffoute. La gelatine qui fe manifefte à la furface de la fubftance de l’aibumen coagulé , ef donc feulement celle qui, n'ayant pas trouvé aflez de foude cauftique pour vouvoir être difioute , prend naturellement la confiitance épaille qui lui appar- tienc lorfou'elle n’eft pas combince avec un corps étranger. Ce qui appuie ce raïifonnement , c'eft le phénomène que nous avons obfervé , jorfqu’on a ajouté exprès à de la férofité, de la foude cauitique ; dans ce cäs’,.en faifant chauifer le mélange , on na plus obtenu de gelatine ; une partie de lalbumen, à au été’ difloute, & le coigulum, au lieu d'étre folide | a pris feulement une con- fitance molle & pulracce. .… Refte à favoir maintenant fi, dans le fang, la foude , Palbumen & la gelitine fe trouvent ifoles, & circulent ainfi enfemble fans être combinés , ou bien, fi la combinaïfon d’une partie feulement ÿ de ces fubfiances n’a lieu que lorfqu'on opère ce de 2 sp 440 JOUBNAL DE PF re DE ‘CHIMIE Lr) féroi té par le moyeh de E chaleur , c eff fans doute ce qui e ef ATez: | difciie à add d Apres avoir. confiaté Petifience de la gefati: ne dans la (rofité, nous avions en -ore à reconnoitre fr le caillor, a que la matière fibreufe , examinés féperément » fournisoient galemienr de ‘a clatine, ; - L'analogie de la mare f bit avec la fubfance Hu raité mous avoit d’abord Fait foupçonier qton trouvercit de la gelaaire dans cette ma‘itre. Pour favoir précifement à got nous en tenir, on a fait bouillif, pendant une demi-heure environ; dans de Pea dililice , une livre de miatitre fibreufe , Dar pat l'agitation re ; fans d'un asimal qu'on venais d'égetger. L a liqueur a été enfuire évaporce au baig-marie, d'abord jufqu'aux trois-quarts 5 pat le re- froidifeiment, elle n’a pas donné de gelée ; expoice après Fe dans. un encroit chaud, elle à continué 4 s’évaporer, fans jamais montrer de’ matière gelatineufe. Nous mavons pas été plus heureux dans nos recherches fr Re ubftance d’un caillot que nous avions eu foin de fire cpoutrer & | exprimer, pour le fparer autant que pofhble de la férofité. près ch, nons croyons que la férofité contient feule la: she & qu’inutilemsent on la cherchercir dans les autres parties ontiituintes du ferg. | : SANQUE avons retonnu ati que la gelatine meft pas conffamment fa même dans le fañg de tous Les animaux ; fouvent il nous ‘ét arrivé , en exam'nemt l2 fang de péifonnes faines & bien portantes ; d'avoir trouvé des difièrences dans la confiftance , la couleur & la gene de cette fübitance; pareñies diférences fe fonc fait ÉRSAES dans le fang de fijets 2HsGés de malacies. Dès nos promières cbfervations à cet épard, nous crümes que le manicré d'être ‘ie VE Son pourioit nous conduite à reconnoître Ë rhaladie qui exiftoit dans Pindividu dunt nous examinions ic fang 3: as des expériences faites depuis nous ont appris que les confé ere que nous voukons tirer n'étoient pas exactes, puifque , chez plofieurs perfonnes atiaquées de la même maladie , "les unes nous ont donné un fañng dont la gélatine avoit beaucoup de confitance, &r étoit en grande + ges , tandis que la gelatine , dans le fang de: plufieurs autres 3 Été plus Holle & cn moindre quantiré. Il paroït, an ae qu'il en eft de la gélatine Comme des ma- tières fibreufe & albumineuf=.. qui ne font jamais identiques dans. tous les individus, & que -leur état , leur magière d’être & lenr quantité dépendent de mile circonffarices relatives à RURALE animale , qu'il et impoflilie au chimifte de faifir & d’irdiquer. ÆEnfin , il réfulte de ce qui précède, que Popinion de Fourcioy,. \4 & ‘ ET D'HISTOIRE NATURELLE. yge 2 LA » / ÿ ! : fur lexiflencez de Li gelatine dans la férofiré du finz, eft celle x Hsquelle 31 faut maintenant s’arréter , 6e nous nous fiicitons d'avoir confirmé, par de nouvelles exnériences , une découverte due à ce chimilte ; decouverte qui eft d'autant plus importante , qu’eileSdoit ônduire “à la vraie tléorie de la formation de la fubflance muf- cülaire. nets Cr RE La furface du fanz -qu'on vient de tirer de la veme eft ordi- niirement recouverte d’une moufle qui fe diffipe d’abord en grande partie ; infenfiblement ce fluide perd de fon volume, & on veit . aütour dû vafe dans lequel il eff contenu , une fubftance épaïffe , qui fe retire fur elle-même en gagnant le milieu, & dont la con- fifance augmente jufqu’a. ce qu’elle foit dans un état compärable à une gelés. Séparée du férum dans lequel elle napeoit , elle felaifie divifer aifément , £ préfente dans fon intérieur des lameiles qui! fémbieroient mdiqueruæarrargement fymétrique. La partie extérieure du caillot eft communévient d’un rouge aflez vif; la caufe de ce phénemène , chfervé depuis lorg-temps , eft conriue ; ariétons-nous. ua inftant fur celle dé la coagulation, Les circonftinces qui atcompagrent la coagulation du fang aw fortir des vaifleaux, qui l’accéièrent , la retardent , la fufpendent où la détruifent ; ont fuit saître beancoup de conteflations ; des vo- lums enriers ne fufiroient pas pour contenir ce qni a été écrit à ce fijet ; noës aïlons nous borner au fimple réfiitat des expériences que-nous ayons fuiviss, dans l’efpérance de donner une expiicationr plus vraifemblable ce cette fngulière & érownante proprié. Geux qui ont prétendn que l'air empêchoit la tenéance à Ja: coasulätion , aflurent que, fi on tient le fang dans un vafe her- iétiquement bouché, le caillot n'a pas lieu. Pour vérifier le fat, nous avons reçu du fang au fertir des veines & des artères d'un animal, dans trois flacons de même grandeur , lun garni d'un bouchon ufé à l'émeri, l’autre &’un bouchon de lifge , & le troi- fiëme fans bouchon ; li coiguistion s’eft opérée dans les trois vafes de ki même manière & dans le mêxe cercle de temps. L'opinion qui attribue la congulat'on du fang hors des vaifièaux à Paétion du froid , n’eft pas nieux fondée. Hewfon l’a attaquee & combattue avec fuccès par des expériences que nous avons cru utile de répeter. E Nous avons donc recu du fang dans des bocaux plongés, l’un dans l’eau chaufite à cinquante degrés, l’autre dans l’eau froide à: zéro ; le troïfieme , enfin , dans une atmofphère à quinze degrés ;, le caillot s’eil formé aufff promptement & de la même manière dans. - les trois vaïfeaux. As Les feis-neutres , mélés au fang, s’oppofent à fa coagularion ;; si wi x | < Le, LL . . 44% JOURNAT DE FHYSIQUE, DE CHIMI SR c'eft encore ce qu'a wrès-bien Cémôntré ewfon. Mais foupçonnant que. cet effet pouveir être di à lagtarion qu'il recommande de donner ‘au mélange pour favoñler la d'clution des fels , nous avons reçu fix onces de fang environ dans des bocaux, dont l’un contenoit la folution d’üre demri-once de fulfate de foude , & Pautre Ja folu:ion d’ure égale qnantité de muriate de foude : les mélanges opt confervé leur fluidiré, il n'y a pas eitde caillor. Curieux enfüuite de contoitte fi ce n'étoit pas la denfité. du fluide , plutôt que l’adtion des diffôrentes matières falinès qui. met- toit. obitacle au rapprochement de la partie fbreufe, & par con- ; féquent à.la formation du caillot, nous avons reçu du fang dans deux vaifieaux, dont l’un contsñoit une diTolation de gomme arahique, & l'autre une diffoluti n d’amilon; la coao lation a eu lieu dans les deux vafes .foit queiles ligueuts fuffent chaudes ou froides. La coagülition du fang et Gnûc indépendante de Fadion de Pair s da chaud, du froid & de la denfire de la liqueur. : Le caillot conferve fon oûeur & fx confftance perdant trois, quatre & cinq jours , fur-tout quand le vafe qui le contient n’a pas une grande furface , & fe trouve placé dans un lieu frais ; car dens une température chaude , il fe ramollit effzz promptement ; fen odeur alors commence à s'altérer , & finit par devenir tres-défa- gréable, EE ai VE Si, au lieu de hiffer le caillot féjourner dans le férum ; on l'en fépare , il fe conferve, &-psut mime fe deflécher tout à fait fans ,: s’altérer, fur-tout en le plaçant dans un endroit chaud ; fa couleur, dans ce cas, eft d’un rouge très-foncé : & vers les bords , fl acquiert une demi-tranfpatence. < : En aidant égoutter le caïllor féparé du férum, perdant une heure LEE enviton, & le faifant chauffer au bain-marie, il prenû plus de confiftanre, & Ja liqueur qui fuinte ne diffère en aucune marièie NA du férum ; elle contient autant d’albumen que celle dont la féparation s'eft opérée d’abord. À C Un caïllot jeté dans une certaine quantité d'eau bouillante donne 4 à ce fluide un œil laiteux ; il s'élève en méme -temps à la furface de la liquenr une écume due à une portion d’:Joumen difionte ; le caillot alors prend une couleur brune & plus de confiitance. # Mis à digérer dans l’efprit-de-vin , ls caïlot augmente auf de confiflance ; mais la férofité qui sen fépare ne contient plus # 1 d’albumen, ; ; é 5 . L'efprit-de-vin , en féjournent fur le caillot, acquiert feulement une couleur citrine, pourvu qu'il foit parfaitement dcflegmés fon, Re mélange avèc l'eau ne change rien à fa tranfparence. | Il nen.eft pas de même de Peau ; elie divife le caillot, fe colore a pqur ni more ads Chà Eté Ne D'HISTOIRE NATURELLE, 445 en rouge, z demeure tranfparente ! pendant -phée s jours; ni ue ee elle fetroubie & mipite fre lexiteice de peltienies membranetfes , donc nous parle rons dans un initant: Les acides agiflent d’uge m :nière plus ou inoins ne fur le caillot. imais tou; en augmentent la contrétion, parce qu'ils ; cod Î ‘en Palbumen, encore enfermé dans ie ferum qui lui fert d’exci iptent ii faut Cependant en excepter l'acide n'treux, qi femble au one en opérer la réfolution ; l'acide phofphorique &le fulfurique caangent fa couleur, en noir. ss Le caillot- qui à féjourné avec les acides n’eft plus aufli foluble dans l’eau qu'auparavant , il s’y laile feutement divifer & en trouble. la tranfparénce. ë Le carvonate de potaffe & l’a Mae bed le caillot ;-& lorfqu'ils font l'un & l’autre dépourvus de leur acide carbeniçue , ils lui donnent une couleur rouge foncée ; cetre efpèce de difio- lation peut fe conferver affez long-temps fins S'altérer, ii net plus porfbie wen fe parer ces pellicules membraneufes cicévs plus haut; il fem'le que l'aikalt, en fe combinant avec elles’, leur ait com- munique de la folubihité. ! Enfin , le caïikor diit “A à la cornue donne les mêmes produits que les Abflances animales, & le charoon qui en réjuke fournie du fer, de l’aikaii fixe, me Novs avons fait cblerver - en parlant de la propüité qu'a l'eau, de difoudre le cilioc, quil relte toniouts-en atrière une mätisre memhraneufe , für laquelle ce fluide n'a pas d’a&ion. Un peur fa feparer aifment, & en plus grande quantité, en fe fervant d’un _procédé bien {imple : 11 fufñt de renfermer le caïlot dans un linge ê& de le froiffer entre les mains à diverfes repriles dans un vafe rempli d’eau ; peu à peu la fubfance folubte {e fépare, Se le réfidu > et véritablement I matière fbr-ufe du fang, que tant d'auteurs ont ‘confondue avec la Iymph£ coagalabie. il eit vraifemblable que, dans le çaïllbt & le fang , cette matière exilfe dns un état de divifién exittème , 6 qu elle ne P: “end Ja forme, qu’on lui remarque , loriqu’en emploie ! le procédé qu'on vient de décrire , qu'a l'aide du mouvement qu'on à imprimé au raitior en lagitant dans l’eau. Ce qui femble fortifier certe idée, Ceft ce qu’on apperçoit loffqu'on agite virement du fing au fortir de fa veine ; la matière fibreufe fe fépare alors en trés-grande quantité, ëz Fiche adhérer aux mains ou à linftrument dont on fe fert pour apier ce fluide. La manière dont on retire là matiere fibrerfe : ; dans l’éxpérience que nous venons de rapportèr, peut fervir à expliquer comment elle fe fépare fpentanément dans les corps animés, Suivanc la plüpare TR EN ‘ Pa J ANS 6 $ | 444 JOURIFAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE des phylologiftes, cette matière eft deftinée à former & à réparer la fubltañce des mucles. Si ccla eft, comme tout porte à le croire ; On peut concevoir que le fang ; qui pendant l'adte de la circulation ‘élit dans un mouvement contifuel, tend , d’après. cela méme , à fe dtpouiller à chaque inftant”de fa matière fibreufe , à Ja dépofer en plus cu moins grande quantité, & plus ou moins promptement , fuivant que fon mouvement eïft rapide ; ce qu'il a de certain, c'eit qu'on Ja retrouve toute entière dans le co chammu, & que, lor‘qu’elle en eït.féparée, elle ne diffère pas fen- fiblement de celie que fournit [é fang du’on a apité au fortir de la veine. À 3 Une circonftance à laquelle nous croyons qu'on n’a pas fait aflez d'attention, eft l'influence de ia matière fibrenfe fur la formation la du cailiot ; il femble cependant que la propriété du fang, de refler fluide , lorfque par le mouvement'on en a féparé cette matière, devoit naturellement conduire à penfer qu’elle contribuoit à opéier Je rapprochement de Ha fubftancé qui conititué le caülot, Mais quelle elt la caufe qui opère ce phéaomence , ft digne: d'intérefler les ob- fervateurs? Sans vouloir prétendre avoir été aiez heureux pour fxifr la nature fur le fait, voici comment nous penfons que les chofes s’exécutent. . i Tant que le fang refle fluide & homogène , il peut être confidéré comine étant encore doué du mouvement vital. La partie fibreufe qu'il contient , & qui fe trouve différiinée dans toute la mafie, jouit-d'une forte d’irritabilité ; maïs à mefure qu'elle s'éloigne du moment où le fang qui la contient eft forti des vaifféaux , elle perd de fon mouvement ; enfin, elle arrive à linffant où le principe vital abandonne tout à Fait ; c’eit alors qu’elle peur être confidérée comme dans un état de mort, & ceft précifement äiors que, con- fervant encore pendant quelques feconies le mouvement de la pal-. pitation des chaïrs expirantes , elle fe contratte fur elle- même, réunir, comme le feroit un fézeau, une partie de la matière qui Penvironne; & que s’uniflant à elle, elle iarerient & lui communique cét état de gelée tresnblante, dont les propriétés extérieures en ont : toujours :mpofe fur fa véritable formation. Nous-avons d’abord cru avec des auteurs célèbres, inême très- modernes, que la coagulation. du fang hors des vaifleaux etoit due à la ceflation de la ch:leur naturelle ; & mous naus étions déter- minés d'autant plus volontiers à adopter cette opinion, que C’eit principalement lorfque ce fluide eft entierement refroidi, que la totalité du‘fang eft fous forme de caïllot, comparable fous certains rapports avec la gelée des fruits, On en a conclu, d'après quelques pronriètes de celle-ci, que le fang fe prenoit & fe Le te la aveur' ad à UE x : Ro SR a + JR NE GR SAR: Gars RSS 445 faveur du refroidifement & du repos. Mais Ja leëñre reAéchie de là différtition d'Hewfon ,:& la nécefité où nobs nous fomines trouvés de fréquenter les boucheries pour nos expériences, nenous permettent plus de douter que le fang , dans fa féparation & dans f2 coagulation , ve fuit nullement les lois du refroidiflement , êg que le repos.& le mouvement font les deux grands moyzns pour opérer ou empèicher cette décompofition, l’auteur aneloïs , que nons,citons, d' fait Wautres recherches intéreffants: ; il a,par exemple, examiné le fang à-melure qu'il coële en divers temps d'un animal: qu’en - -faigne quiau'a la mort, & a très-bien obfervé que celui qui fort immédiatement , après avoir otwert la veine , exigeoi: ples de temps pout-fe coaguler , que celui qwil tecevoit plus-tard: Cette obfervarion eft facile à vérifier dans une boucherie. ;' ile “ premier jet du fang C’un bœuf qu'on égotge elt très-fluice; mais à mefure que les vaificaux perdenc d: leur reffoat , que l’aétion ot- ganique s’afroiblit , & que la vie s'échappe , le fang acquiert plus de-confiitance , & fort nour ainf dire cozpulé, c'eft-à-dire mort, lorfque l’animal_ expire. Si c’£toit à la perte du calorique qne für due la coagulation , comment expliquer ce qni fe pale dans -ces cavités, où le fing épanché fe trouve tout coagulé, €& où la chaleur eft infiniment confidérable ? Mais quelle que foit la température, la ‘coagu ation s’exécute dans le méme efpace de temps, f le mouve- ment & j’aéion des fels ne viennent tout-3-coun divifer , détruire lirritabiiité vitale de la matière fibreufé, & la tuer; lefangaïots n'offre plus qu'un liquide, qu'aucun moyen connu ne fauroït rappeler à l'étar de caillot. ” . Dans les animaux dont le {:ng renferme une plus grande quan- tité de matière fibreufe , le repprochersent de cette matiere fe fair dune manière uniforme & régulière ; c'eft ce qu’on remarque dans le fing de bœuf, dent le caillot ne fe divife très-bien que dans certains fens, & toujours fous forme de lames. Si on ftpare une - ‘ou plufieurs tranches d'un caillot de cette efpèce, on peut, en les Javant dans l'eau , parvenir à féparer la totalité de la matière foluble, tandis que la partie fibreufe décolorée reftera feule en préfentant une forte de uffu très-délie. S Après avoir préfenté nos idées fur la formation du caillot , nous * allons paffer à l'examen de la matière colorante. - Pour l'obtenir, nous avons renfermé dans un fac de toile ferrée, ” du .caïllot nouvellement formé ; il a été lavé dans de l’eau diftillée, jufqu'à ce que la matière fibreufe fût complètement féparée. L’eau “des lavages a été chauffée enfuite au bain-marie ; bientôt on a vu “une matière épaifle d’un rouge très-foncé, venir nager dans le fluide qui ; auparavant , la tenoit diffoute ; on l’a féparée par le moyen du Tome I, Part. I, an 2e. FRUÜCTIGOR. LIl L 1 : RSR ERA SEE Rae 48 445 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE filtre , & expofce à l'ation d’une forte prefle , pour la priver de route fon humidité ; elle wavoit plus alors de continuite, mais Ft at? APP: à d'ici MA ra si VAR RE 4 ss 14 + ET D'HISTOIRE NATURELEES 43 I!'y auroit beaucoup d’autres confidérations à ofrir fur la for- mation € le changement des fubftances qui entrent dans la com- poñtion des humeurs animales ; mais nous n’ofons péitétrer dans la profondeur de cette queflion. Il fuffic d'avoir expofé ce que le fang préfente conftamment dans l’état de fanté : voyons maintenant quelles font les lumières que l’analyfe chimique peut fournir fur les altérations morbifiques que ce fluide éprouve dans les cas défignés par le pro- gramme de la fociété , & fi ces altérations portent avec elles un caractère aflez diflin&tif pour que l'art de guérir puifle en tirer des conféquences pratiques. TROISIEME PARTIE. 272$ Déterminer, d'après des découvertes modernes chimiques , & par des expériences exactes, quelle ef? la nature des alterations que ‘le fang éprouve dans les maladies inflam- maioires , dans des maladies febriles + putrides , & dans le Jfcorbur. L'objet principal de ce mémoire étant d'acquérir des connoïffances fur le fang humain, il eft inütile de dire que nous avons d’abord examiné ce fluide de la même manière que celui des animaux, & nous avons eu foin aufli de nous le procurer de fujets fains, des deux fexes, parfaitement bien conftitués, de différens âges & tem- péramens. Ce travail, en quelque forte préliminaire , étoit indifpen- fable pour avoir des points de comparaïfon auxquels il für poflible de rapporter les produits du fang des malades , que nous avions à analyfer. - de ce genre ont eu moins pour obiet d'en faire une application immédiate à la médecine, que de déterminer de plus en plus les propriétés chimiques r du fang. Quand bien même on {urvoferoit que les alimens & les boifons contiendroient les élémens du fang, ils ne peuvent paffer ainff en {ubftance dans le fang déjà formé. Ce feroit donc à tort qu’on fe flarteroit , en ad- miniftrant comme médicament, la bile & le fang , de fuppléer à leur défaut, puilqu’auparavanc de reftituer à l’un ou à l’autre ce qui leur manqueroit , ils ! fe décompoferoient. Enfin, çtte fameufe queftion , qui a tant excité de difputes dans la médecine , favoir fi le fang eft acide eu alkali, n’auroit pas eu licu , fi on eût refléchi qu'il en eft peut-être de la manière d'êure des principes dans le fang en circulation , comme de certaines eaux minérales, qui charient, dans les entrailles de la terre, des matières à côté les unes des autres, maloré la tendance à fe combiner , & dont l'urion na lieu qu'au moment où elles enr communication avec l'air libre. Tomel, Part. I1,ange FRUÇCJIDOR, Mme ? l Le 7 2 | Sa dt 54 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CIMIE Nous n'entrerons pas dans de longs détails fur cot examen: il nous fufit d'annoncer que le fang d’un jeune homme 4, en général, une couleur plus vive pe celui d'un fujet de moyen âge , que Palbumen contenu dans le férum n’acquiert pas autant de fermeté, que le caïllot a moins de confiffance , & que la matière fibreufe n'eft pas aufli abondante ; quant aux autres produits, ils nous ont paru femblables à ceuxfournis par le fang des animaux dont il a été ‘traité dans la deuxième partie. Il efl encore utile d’obferver que nous nous fommes ablenus , dan la comparaifon qüe nous avons faite du fang de différens fujets, de tenir compte de la quantité refped@ive des produits, expérience nous ayant appris que les indu@ions qu’on voudroit tirer, d'après ces calculs , féroïent toujours fautives , & que ce ne feroit tout au plus que les parties conftituantes du fang de deux individus feule- ment , doft nous poufrions ainfi offrir le Poids comparatif : encore , la précifion n’exifteroit- elle plus le lendemain , puifque le même fang, examiné de la même manière, feroit dejà fufcepuble dé variations. à : Au refte , il fuffie-de faire attention à la multitude de caufes qui iñuenc fur la préparation des humeurs animales, & à la diverfité sncileulable des nuances dans les termpéramens , pour concevoir le peu de ças qu’on peut faire des analyfes animales comparatives , fondies abfolument fur le calcul du poids des produits. C’cft d’après cet appereu général , que nous avons préfére porter toutes nos vues fur le véritable étatides parties conitisuantes eflentielles du fang. Du fang de fujets affeilés de maladies inflammatoires. Un jeune homme, âgé de vingt-fix à vingt-fept ans, fort & vigoureux , fut tout-i-coup faifi d'un point de côté, accompagné de fièvre ,-doppreffion , & d’un crachement de fang ; le médecin appelé ayant jugé que l1 maladie étoit de l’efpèce de celle qu'on nomme inflammatoire , ordonna la faignée ; nous recueillimes le fang des dcux premières faignées , & c'eit de ce fang dont à fera queftion. dans cet article. 4 Au fertir de la veine, le fang avoit une belle coulenr rouge ; le caillot s’eft manifefté affez promptement , & avec le temps, il s’eft féparé du férum ; on a vu aufli la furface du caïllot fe recouvrir d’une couenne blanche aflez folide , de l’épañlienr d'an écu de fix livres. Borfqa’on à jugé qu’elle avoit acquis toute fon épaifleur , on la féparee de la fubftanc= du caïllot qu’elle recouvroït ; cette fubftance étoit moins confiftante que celle que produit le fang ordinaire; elle reflembloit affez bien à de la gelée de grofeilles ronges, qni, n’eft ÿ … DIF ES IR TS ons RURA TERRE PME AUS 5 RE \ AA PR A # { FLE “" > + ET D'ÉKTO: même-temps quelques molécules fibreufes fous la forme de pelli- cules extrèmement minces & légères , qui refloient au fond du vaiffeau , mais bientôt s’élevoient, pour peu qu'on agität la liqueur. Une partie de cette fubfance du caïllot remferiné dans un nouet, & comprime à diverfes reprifes dans de l’eau , seft diffoute , & à laïffe dans le nouet la matitre fibreufe, en filimens femblables à celle qu’on obtient du fang duÿghomme en fanté, lorfqu’on a recours au méme procédé. $ L'eau des lotions a été expofée enfuite à un depré de chaleur capable de [a faire bouillir ; par ce moyen , on en a féparé une matière épaifle, celorée en rouge, dont les propriétés phyfiques n'ont pas paru différer de celles de la même matière, extraite du fang de fujets bien portans ; foumife enfuite aux mêmes expériences que cette dernière fubftance , elle a donné des réfultats femiblables. La comenne qui recouvroit la fubftance du caïllot ayz:nt été lavée avec. de Peau diffillée, eft devenue parfaitement blanche ; elle a confervé fa confiftance &z fon épaifleur ; fa pefanreur foccifique nous a paru moindre que celle de l’eau dans taquelle on la lavoit, puf- qu'elle ottoït dans ce fluide ; cette matière, après avoir été refluyée fur du papier gris, avoit de la foupleffle & de lélafticité ; elle formoit une fub'tance homogène à demi-tranfparénte, qu’on pouvoie déchirer fans qu'elle puéfenrat des fibres. Pour donner une idée de fa manière d'étre, on né"peut mieux la comparer qu'à un morceau de peau blanche qui a fejourné pendant quelque temps dans l’eau. L'eau froide ne paroït pas avoir d’ation fur la coucenne ; mais fi on la met en cigeftion dans l’eau bexillaate , elle fe racornit & fe cuir comme de la chair. Les acides très-étendus agiffent bien peu fur elle ; mais les acides ET | . . a « . ; végétaux, & principalement le vinaigre, la diffolvent complètement, & ces cifloiutions peuvent étre dééompofées par Palkalifixe. Les alkalis fixes & voiatils cauffiques , mis en digeftion fur ka couenne, en opèrent Ja diflolution , tandis que les alkalis non cauf- tiques rapportent prefqu’aucun changement à fa texture & à fa eonfiftance. Enfin , cette même matière, expofée dans un endroit humide , : fe purréfie ailez promptement , peu à peu elle perd fa confiftance , & finit par fe convertir en une efpèce de matière puriforme fi infecte, qu'il eft dificile d’en foutenir odeur. On 2 remarqué qu’on pouvoit retarder les progrès de la putrefac- tion de cette fubftance , en la confervant dans une eau marinée , & @ieux encore dans une eau nitrée. ‘ Mmms PRE NATURECLE. 4 pas fufifammenc cuite ; l'eau la ifelvoit afément, & on voyoit en 1,29 3 DE on y paivient aifément, en l'étendant fur lorifice d’un bocal à lerge+ ouverture ; en moins de vinot-quatre heures, elle perd toute fon humidité , & fe trouve réduite à une feuille très -mince à demi- tranfparente & femblable à un morceau de veflie. pare Cette fubftance , avant & après fa deflication , foumife à diffé- rentes épreuves ;, a donné les mêmes produits que la matière fbreûfe. + Le férum qui, comme nous l’avons dit, s’ef féparé en même . temps que le caillot , étoit tranfparenr & citrin ; fa faveur annonçoit -qu'il contenait de Paikali fixe ; aufli, verdifloit-il le firop viotat. L'eau bouillante, verfte fur ce {érum, n’opère pas la coroulations de l’albémen , mais le mélange prend une couleur laiteufe femblable à une diflolutionde favon dans l'eau. Expofé à la chaleur du bain-inarie , il a perdu fa fluidité, & seft: converti en une matière blanche , épaifle comme du blanc d'œuf durci , fans en avoir cependant tout-à-fuir la confiflance & la con tinuité ; il-fembloit qu’il y avoit entre fes parties une petite quantité de fluide qui s’oppofoit à leur réunion. Cette matièie contenoit du foufre , car forfqu’on l’a fait chauffer- un peu fortement dans un vufleau d'argent, elle y a laiflé une empreinte noire, comme cela eft arrivé par une méme expérience avec: du fang de bœuf. | É di Si on mêle. de l’alkali fixe cauftique avec du féro, le-mélinge ne peut plus être coagulé par la chaleur, il refte conftemment fluide ; mais en ajoutant au mélange du vinaigre.diftillé, la liqueur fe trouble, & on voit fe féparer une fubfiance floconnevfe , qui vient nager à ia furface ; en même-temps il fe dégage une odeur de gaz hydrogène fulfuré très-fenfible. Les acides ne troublent pas non plus la tranfparence du férum , lorfqu'ils font étendus ; mais concentrés, ils le coagulent. L'acide fulfurique, fur-tout, produit cet effet d’une manière tres-marquée. L’efprit-de-vin agit fur ce fluide; à peine ces deux liquides font-ils en conta@ , que le mélange fe trouble & devient laiteux. Enfin , fi on diftille à feu nu du férum, on obtient du flegme, de Fhuite, de l'ammoniac fluide, de l'ammoniac concret, de huile, d’abord légète , & enfuite épaifle. Vers la fin de la diftillation , la matière {e tuméfie ; & lorfque l’opération eft tout-à-fait termince , on trouve au fond de la retorte un charbonléger, dont on 2 retiré d’abord du fer par le barreau aimanté, & enfuite par la os & lévaporation fpontanée, de la foude & du muctate de oude, #7) æ ET * Parmi les différens produits que nous a préfentés l’analyfe du fang dont nous venons de rendre compte , il en ef=aufieurs qui méritent quelques obfervations , parce qu’ils offrent des cara@tères qu'on ne trouve pas dans le fang ordinaire ; tels font, 1°.ia matière couen- neufe ; 2°. LPétar de mollefle du caillot que recouvre là couenne; 3°. le défant de continuité qu'a lalbumen féparé du férum par le moyen de a chaleur ; 4°. limpofibilité de concicter lalbumen, Jorfqu’on verfe de l'eau bomillante fur le férum 587 enfin , la couleur lateufe que prend le mélange. » Entrétous ces produits , fa partie couenneufe eft un de ceux qui femble avoir fixé principalement ”l’attention des auteurs qui ont parlé du fang. L'obfervation ayant apptis qu'elle ne fe ma: mieftoit que dans certaines Circorftances ; on eft convenu de re garder fi préfence comme un indice de telleou telle autre maladie; mais il s'en faut beaucous qu’on foit égaiement d'accord fur fa nature, fur fa compoñinion & {es prépriétes. Les uns, avec Aolsighit&e aller , Vont contidérée comme formée ‘par Pénaififfment de là matière chyleufe & nutritive du fang ; les antrés ; avec Syderham penfent qu’eile doit fon origine à la païtie lymphatique & fibreufe de ce fluide ; quelques-uns adoptant le fentiment dé Bordes & de Roberr , regardent la coùenne comme étant produité par une forte de mucilage dont le fang abonde ; plufieurs croient que les matières gelatineufe & fbreufe réunies , contribuent à {a formation , & que les différentes proportions de ces deux matièresinfluent fur fa éouieur & fa plus où moins grande denfité. Owe/ray & de Sauvages ne doutent pas que l& couenne ne foit du pus dejà fait ou prét à fe faire. Gabert , qui d’abord avoit adopté cette opinion, Pa enfuite abandonnée, & 2 fini par croire que la conenne eft un des réfüulrais de Ja matière 2lburmineufe qui fe fépare du férum. Cette diverfité d'opinions äuroit pu nous embarrafler fur le choix de celle qui mérite la préfcrence , ft les expériences dont nous avons parlé plus haut ne nous avoient démontré lPanalopie parfaite qui exifte entre cette fubfiance 8 la matière Sbreufe 3 mais il nous reftoit encore à découvrir la manière dont s'opéroit fa fepañagon : voici ce que nous avons fait pour y parvenir ‘ > Dans un vaiffeau de faïence, on à reçu du fang dans lequel où foupçonnoit que ia cousrine devoir fe”former ; nôus examinames avec foin ce qui alloit fe pafler.'‘Amelure aùe le fans s’aphrochoït de la coagulation, nous vimes fe former à a fürface les: premiers linéamens de la couenne ; par le moyen d’ünetraîguille, nous par- vinmes à en feéparer quelqües-tins quitle ‘réferoient fous la forme de filets plus où moins longs, ayant une forte de confiftance ë une élafticité femblable à ‘elle des: filers fibreuxs Nous crimes. ° foie ervReEe 0. té # # PER LA. fes NES CEA Er f FT À 2 LE ee te EN 2 2 20e DRM RRR ANUR DE ANNE 45 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE d'abord qu'il nous ferait poffible d’operer une femblable féparation’s à ntefure que la cquenne fe manitefteroit ; mais le caïlloc s'étant formé tout-à-coup , fa furface fe recouvrit d’une pellicule qui, en très-peu de temps, devint épañle , & nous ôta lefpoir de continuer l'expérience , qui, fi elle eût eté pouñée jufqu'au bout , nous auroit montré le caillot dépourvu entièrement de fa couenne , & conduits à la théorie de la formation de la fubftance couenneufe ; au refte, nous allons expofer notre opinion fur ce qui fe paffe dans cette cir- conftance. à D'abord, en admettant que la couenne doit fon origine à la matière fibreufe, comme on ne peut le révoquer en doute, puifqu'elle jouit de toutes Les propriétés qui appartiennent à cette matière , il eft vraifemblable que fa formation ne peut avoir lieu que parce que les molécules de la matière fibreufe , difloutes dans le fang , tant qu'elles font douces du mouvement vital, perdent leur folubilité à mefure que le fang fe coagule ; enfuite, à raifon de leur pefanteur fpécifique , moindre que celie de leur difiolvant, elles s'élèvent à la furfice où , en fe réuniffant ,.elles donnent naïflance au corps folide , vulgairement appelé Coer:2. Ce qui femble juftifier M LE 4 * cette explication, c’eft la facilité de s’oppofer à la formation de la couenne , en féparant la’ matière fibreule par le moyen de l'agita- ton ; les molécules de la matière fibreufe n'étant plus alors raflem- blées fpontanément, doivent néceflatrement fe préfenter fous une autre forme ; auffi, au lieu d’une fubflance honiogène ayant de ja continuité & préfentant une forte de tiflu, mobtient-on plus que, des filamens oblongs & élaftiques , femblables en tout point à la matière fibreule. : La denfité naturelle du fang qui fournit la couenne facilite fans dorte la féparation de là matière fibreufe ; & la met dans un état favorable pour fe rafflembler comme nous la voyons , puifque , quand on duuinue cette “denfité , en délayant le fang dans Peau ; on n'2p- percoit plis de couenne , ou s'H s'en forme , elle n'a plus la même confitance que celle qui fe préfente fur le iang vel qu’il fort de la veingss : ; ou Pour opérer la formation de la çouenne, il ef done nécaffaire que le fang jouife encore d’une fluidité déterminée , au- delà & en-deça, de laquelle la matière fibreufs ne peut plus fe féparer ; mais comme cette fluidité diminue natureliement à mefure que le fang, perd de fon principe. vital ; it n’elt pas étonnant qu’il refte toujours yne cercaine quantité de matière fioreufe confondue avec lai fubftance du caillot, qu’il eft poffible.de resrouver en-lavant ce caillot dans de l’eau, UNS nid ; { La féparation dela maière fibreufe employée à former la çouenne, , nous lavons démontié ailleurs , le caillot ne doit fa confiftänce qu'à Ja préfence d'une certaine quantité de matière fibreife , moins la quantité de cette matière fera confidérable , & 'moïns auffi le cailiot aura de la confftañce ; par la même raifen, äl doit être ir- finiment plus foluble dans l’eau que celui qui eft pourvu de toute fa matière fibreufe. À Enfin , il paroîït vraifemblable que la matière fibreufe, pour jouir de la‘propriété qu’elle à de fe féparer pour former la couenne, a éprouvé, par l’2te de la malaëte, une altération quelconque, iofenfible pour je chimitte , maisibien fenfible par fes efets dans lécenomie animale ,lorfque le fang circule dans les vaifleaux deftinés à ie recevoir, | - Au refte, la matière fibreufe n’eit pas la feule paitie confituante dû fang fur lignelle ls maladie femble 2v0ir exercé fon ation ; où remarque encore fes efitts dure manière très-fenfibis dans laibu= mens auf, ayohs-nous vu quelle fe concrétoit dificilemert par la chaleur , & qu'une fois féparée,, elle n'avoir jemais cette confiance & cette concinuité.qui sppartent à cette matière , lerfqu'elle eft féparée , par le même tmoyen , da férum du fang d'un fujet en fanté (a}. € j FPS Avant @e finir cet articke , nous obferverons , qu'ayant examiné le fag de plufieurs fujets affe@és de malslie; ‘inflammereires , nous avons fouveñt obferve des différences bien fenfbles dans les reirlrats. Quelqnefois la partie couennenfe étoit rrès-épaifle , quel- quefois aufli elle éroit fort mince ; fouvent la partic féreufe fe fé paroit du caillot en abondance , tandis que dans d’autres cireonf- tances , cette féparation était plus difcite & moins abondante. Nous ayons encore remargré des nüances dans la couleur dn fang de divers malades. Enfin, nous avons acazis la ÿrenve la plus complète de l’impoñhbilité de trofter deux fois deux fangs parfaitement fem- (1) Palbumen joue un rôle plus imporrant qWon ne le croit dans rous les défordres de j'économié animale ; fa difcofition fingulière À pafler à l'érac concret nous. le faisréganles comme l’eau pérrifiante des aneïens :'en lui, nous. yoyons Ja cdque de œuf, les déoôts limelleux , les congeflions & Jes incruftations , les ca'culs de route efpèce, de! plâtre des gouweux 5 enfin, la charpente offeule) Qui fait fila foude qui laccompagnexouicurs, asgmentant tout-3-coup dans (es proporrions , ra pas une grinde part aufü à ces pro- dui:s ? Sa vive adion fur les as nous fait penter encore que deur tamolliflement & Jour diffolution font plurôe fon ouvrage que celui des âciles auxquels on a affez généralementatgribué ces avcidens serribles. s 46o JOT blables ; ce qui eft facile à concevoir , 6; comme nous l'avons déjà à DS HQE ré it LA LR" Ps INAL DE RHYSIQUE, DECHIAUE g AA 24 dit, on veut réfléchit un inflant à Îa diverfiié des accidens qui , indépendamuwent des tempéramei:5 propres à chaque individu , ac- ” compagnént les maladies inflammatoires, & onc une iniluence plus où moins Mmarquée , non-feulement furle fang , mais même encore fur les autres Auides qui conitiruent le fyHème animal. Du fang de fujets affi&lés de fcorbur. Dans le nombre des efpèces de fang dont l'examen eft propofé, aucun n’eft plus difficile à obtenir que celui des fujets fcorbutiques; on fait en efler que rarement on a recours à la faignée pour le traitement de cette maladie, à moins qu’il n'y ait pléthote. 1} a donc fallu attendre des circonftances favorables pour nous procurer le fang dont il s’apit. Trois fujets malades ; dont deux âgés de vingt-neuf à trente ans, & le troifème de quarante-fept ans, nous ont fourni le fang fur lequel nous avons fair nos experiences ; ils avoient tous trois les 1 A FA LOT 0 10 - [ 4 s > 4 fymptômes caraëtérittiques du fcorbur, & le-miédecin ne s’eft dé- terminé à leur faire rer du fang qu par la raïifon que des accidens particuliers fembloient rendre la faïgnée néceflaire. Le premier , par exemple, éprouvoi& une douleur au cêté, qui avoit pas cédé à Pufage dés remèdes en pareil cas ; mais pour le fecond , & fur - tout le troifième , l’indication qni neceflitoit le befoin de la faignée étoit une pléthore générale qui faifoit craindre une hémorragie. = Le fang du premier avoit une couleur rouge peu éclatante, & la coapulation a ev lieu très-bromptemens. En inclinant le vaïffeau, on parvint à obtenir le férutñ , qui etoit iégérement citrin & tranfparent ; 2 quantité ne nous a pas paru plus confidérable que celle du fang d'un malade attaqué d’ine maladie inflammatoire ; fa faveur étoit alkalitie , il verdifoit prompiement le firef violat ; fe méloit aux acides fins effervetcence & fans perdie de {a tranfparence ; cepen- dant, les acides concentrés le coaguloient ; Pefprit-de-vin , l'éther,, êc généralement toutes lesliqueuts foirtueufes dédeomées, metioient aufiien évidence une matière blanchâtre, qui fe précipitoit promp- cement au fond du vaiifeau; les aikalis augmentoient {a fluidité. Expolé à une. chileur égale à celle de l’eau bouillante , ce férum fe coaguiet, mais le coagulum m'étoit pas aufh ferme que celui du cum dun fujer bien portant. En exprimant lésérement ce coagulum, on obtenoit une liqueur limpiie & {ans couleur, qui ne verdifloit pas le firop violat. La matière reflée dans le linge avoit toutes les Propriétés de l’albumen des efpèces de fang précédemment examinées. Le vif, SE biillant qu’on remarque dans le fang ordiaaire ; mais elle féparcer. La confifiance du caïllotnous a paru être à-peu-près la même que celle du fans. ordinaire. Par le moyen du lavage avec l'eau, nous avons fépare la matière fibreufe qu'il comenoit; elle ctoit en auffi grande quantité, auf ferme éc élafhique que célie retirée des autres fangs. A L'eau dens laquelle a été lavé le caillot eft devenue tranfparente & tres-colorée. Au moyen d’une ch:leur capable de-la fairé bouülr, il s'eft féparé une matière épaifle , & cette matière n'a rien pré- fenté de plus extraordinaire que celle qui a été extraite des autres fanps. NS : Une certaine quantité de fing du même fjet a été agitée for- tement au fortir de la veine, & a donné, par ce moyen ,.une matière fibreufe fous la forme-de filamens extimement élaftiques ; le fang , après cette féparation , ne s'eit plus corgulé 3 mêle avec tous les 1éa@ifs employes dans les autres examens , il a enté les mèmes réfultats. Le fang du fecend malzde s'eft féparé de même que le précé- dent ; mais la pelliculé qui recouvroït fa furface étoit blanchätre € un peu épaïfle ; fa confiflance n’étoit pas néanmoins bien forte, puifque la moindre preflon fafkfoit pour la déchirer. Les petites portions qui ont été enlevées après leurs favages dans Peau , étoient blanches & à demi-tranfparentes ; elles refflémbloient parfaitement à celles qu'on a auffi obtenues en agitant pendant long-temps dans Peau froide un morceau de caillot de ce fang; mifes fur les charbons ardens , elles fe font détiuites, en répandant une odeur de corne brülée ; le vinaigre & les alkalis cauftiques en ont opéré la diflolution; l'efprit-de-vin, au contraire, leur a donné de la folidité. : Quant au ferum, nous n'avons rien vu de particulier qui méritât d’être obfervé. Le { ng du troifième malade étoit décidément cowenneux ; à la vérité, la couenne n’étoit pas auf épaifle que ceile des maladies inflammatoires | mais elle paroifloit plus ferme que la couenne du fans du fecond malade donr il a été queftion ; nous avons eu la faciité de Ja laver dans l’eau fans la déchirer ; par la lotion, elle cft Tome 1, Part, 1, an 24 FRUCTIDOR. Nnn £ ‘devenue très-mince , mais elle a Terre fa a mia se Aer | elle s’eft comportée avec l’eau bouillante , les alkalis, les acides végetiux & l’efprit-de-vin, comme la matière couenreufe ordinaire; par la deflication , elle a £té réduire à une feuille & friable , que le moindre attouchement la divifoiten plufieurs parties. Nous avons remarqué que 1 fubftance du caillot que recouvroit cette couennè , avoit une forte de mollefle qui permettoit à l’eau, dans laçgæile nous en avions apité quelques morceaux , de les difloudre aifément ; nous avons vu en même-temps. des pellicules mermbraneufes fe féparer.&c fe raflembler au fond du vaifleau. Ce caillot ,; renfesmé däns un ne , & lavé avec de l’eau, a donné, après fa diflelution, des filamens fibreux très- élaf- tiques. Enfin , le férum & la partie ronge, cosgulés, nous ont paru les mêmes que ceux des deux premiers fangs, dont il a été queflion dans cette fection. Une obfervation qué nous avons faite fur le fang des trois fujets fcerbutiques , eft qu'aucun d'eux , & aucun des produits n’avoient pas cette odeur particulière qu’on remarque au {ang des perfonnes en fanté ; cette différence du principe odorant du fans, & une difpofition plus on moins marquée à former la couenne, font les feules diférences eflentielles qe nous ayons vues dans le fang des trois fcorbutiqnes. + Nous nous attendions, il faut l'avouer ) À trouver des caradères beaucoup mieux prononcés , fur-tout d'apres ce que plufieurs auteurs ont établi fur Pétat habituel du fang des fcorbutiques, qui, fuivant eux , eft toujours plus fluide ane le fang ordinaire. Perfuadés que les refulrats que nous obtiendrions confirmeroient cette opinion , ailez généralement adoptée , ce weft pas fans furprife que nous avons acquis la preuve du contraire , & que nous avons vu qu ’a peu de chofe près, le fang du fcorbutique jouiffoit des proprietés appat- tenantes aux autres fangs , puifque . comme eux, il donne un caillot qui a dela confiftance, & que la quantité de férum qui s’en fepare ne paroit pas étre plus © confidérable. D'ailleurs, nous devons füire remarquer , à l’occafion de ce ferum, que fa féparation en plus ou moins grande quantité dans le fany des fcorbutiques , ainfi que dans celui de beaucoup d’autres malades , dépend de plufieurs circonflances plus ou moins favorables, qui, faute de les connoître , induifent aflez ordinairement en erreur ceux qui veulent tirer des conféquences feulément d’après ce qu'ils voient , en examinant le fang une fois coagulé. Il eft certain , par exemple , que dans quelques cas , le fang si la première palette femble plus féreux que celui de la feconde, 4 ET D'HISTOIRE 463 celui-ci plus que celui de la troifième. Dans d'autres cas , an con- traire, Ceft le fang de la troifième palette qui et plus féreux que celui de la première. Affurément , on feroit bien dans Perreur , fi on avançoit#dd’après cette feule cbfervation, que les differenres fraétions du fang d'une même faignée font plus ou moins féreufes ; car il eft facile de prouver que le fang de la rroïfième palette, quoiqu’ayant moins laïilé féparer de fétum , ntoit ni plus, ni moins féreux que celui de la première. En effet, qu'on retire le caillot de la palette où le fang paroit le moins féreux, on verr: qu’il eft plus volumineux que celui de la palette qui a fourni davan- tape de férum ; on appercevra même que fa confiltince eft moins forte, & en le divifant par morceaux, il laïfiera bientôt dérouler une quantité de férum qu'il retenoit entre fes parties; fi, enfuite, on répète la même expérience fur le caillot du fang de la paleite qui , fpontanément, aura donné plus de feruim , on verra que celui qui sen féparera fera en moins grande quantité. Enfin, fi on compare la quantité de férum du fang d’une palette qui fe fépare naturellement , & par la divifion du caillot, avec celle qui s’eft auffi féparée par les mêmes moyers , du fang ée la feconde palette, on ne trouvera pas des différences bien fenfibies. Cette expérience, que nous avons eu occafñon de faire plufieurs fois, a fini par nous convaincre que toutes Les induéions tirées d’après la quantité apparente du fé‘um du fang , étoient fouvent - faurives. ë L'ouverture plus ou moins grande de la veine , la vitefle pis eu moins confidérable avec laquelle le fang ‘échappe , l’aftoiblife- ment plus où moins marqué des-malades , la forme des vafes dans - lefquels on reçoit le fang , le mouvement qu’on ne peut fe difpenfer de leur imprimer , font le: principales caufes qui, fuivant nous, hâtent ou retardent la fo-mation du caillot, & font que quelqueois il retient beaucoup de férum , tinis que dans d'autres il en laitle échapper une plus ou moins grande quantité. Au refte, nous fommes éloignés de croire que, dans toutes les circonftances , le fang des malades foit également féreux ; mais ce qui n’eft plus pour nous un doute, c’eft l'erreur dans laquelle on a été jufqw’à ce jour , lorfqu’on a avancé que la fluidité du fang des fcorbutiques étoit décidément plus marquée que celie du fang chtenu dans d’autres maladies. à On nous objeétera peut-être que le fang que nous avons examiné, ayant eté fourni par des fujsts qui, indépendamment du fcoibnr, étoient affstés d’une autre maladie , & que cette maladie , portant auffi fon influence fur le fang, a dû néceflairement nous montrer . Ë 4e . 52 ce fluide autrement qu'on laurcit vu, fi la maladie dont il s'agit Nan 2 SX ARR SN NOES à OMR avoit pas exifté. Nous penfons que le raifonnement ä x sh détruire cette objection. SAULT, RU M Puifque, d'après les auteurs, les fymptèmes du fcerbut dépendent 7, de Pérat du fang, aflurément , tant que ces fymprôges fe mani- Ÿ % * fefteront, on pourra croite que le fang doit fe préfenter fou: un à état quelconque , qui atteflera une altération produite par la mala- 3 Ee “die occafionnant ces mêmes fyinptômes. Or, comme les malades ‘C2 dont nous avons examiné le fang, outre lindifpoñtion qui avoit dé- ? < terminé le inédecin à les faire faigner, confervotent encore toutes, LE les apparences qui indiquoient la préfenee du fcorbut , & que même après la difparition de cette indifpolition étrangère au fcorbnt, la ” fuivant fuffira. NE maladie a continué à fe manifefter ; on peut en conclure que le . fang de nos trois malades aurait dû fe préfenter avec plus de : Huidité que le fang ordinañe, fi une fluidité plus confidérable , : comme le difent les auteurs, appartient eflentiellementiau fang des : fcorbutiques. SN ÉVARERS Sr : re 5 Une des rafons qui a contribué.à faire croire que le fang des fcorbutiques étoit plus fluide que le fang ordinaire, c’eft la facilité avec lagnelle il s'échappe ds vaideaux, 7°: SAGE | MN Mais fi on vent réfléchir un inflant , on verra que ce qui atrive dans ce cas aux fcorbuuigres dépend moins de-la fluidité de leur . fang, que de l’état des vaifleaux dans lefquels il circule. - On faic en effet que, dans le fcorbut , toute lhäbitude du corps : À des malides ef? dins un état d’affaiflément, de mollefle & de flaxidité qufdoit frire préfumer que les vaiflcaux , re pouvant réfifler aux moindres eforts, doivent facilement fe déchirer & laiffer découler, la liqueur qui sy trouve renfermée. C’eft fans doute à la même $ caufe que font dus, non-feulement l'état fanguinolent prefque con- tinvel des gencives, mais même encore les hemorragies par Je nez qu'éprouvent quelquefois les fcorbutiques (r). (1) La manière dont s'échappe le fang des Karpatqus dans beaucoup - de circon{lances , nous rappelle ce qui arrive aux vieillards lorfque , par précaution 4 on eft obligé de les fzigner; leur fang coule lentement, & ne. fait jamais l’arcade comme chez le$ jeunes gens ; cet effet, fans doute, doit être aufi attribué à la flaridité des vaiffleaux, dont l’âpe a dérruir le | effort ; aufli, oblerve-t-an dans-bien des cas, que les vieillards finifenc 4 prelque toujours leur carrière par des maladies qui ont une forte d’analogie } avec le fcorbut. ; é ÿ Ÿ Left aix médecins qui liront ce mémoire À vérifier fi notre obfervation cit fondée , & s'aflurer fi ces principes délérères, qu’on s’eft plu fi long- temps à admettre dens le fang, telles que , acrimonie, acidiré & diffo- ; lurion , & autres expreilians de cette efpèce, peuyent £Ætvir de fondement “peut-être encore de la même caufe. Les petits vaifleaux fanguins ; parfémés dans la partie” mufculaire , venant à fe déchirer , le fang s'extravale fous les tégumens. ; &.en fe coapulant, y forme des : éfpèces d'échimofes à-peu-près femblables à celies qui fe manifeftent a la fuite d'une contufon. Les reinèdes curatifs employés alors étant prefque toujours, ou falins ; ou fpiritueux , ou aromatiques, donnent plus de ton aux parties fur lefquelles on les applique , & par conféquent, deivent nécefTaïrement prévexir ou faire difparoître ces fortes d’acerdens , ce qui pourroit faire dire avec aflez de vraïfemblance , que, dans cette circonftance comine dans beaucoup d’autres , la pratique a été plus keureufe que la théorie. * Une obfervarion faite fur le fang des fcorbutiques , rendu par les voies urinaires , d'après laquelle il eft conftant que ce fang ne fornse pas de caillot, a pu faire croire, il eft vrai, à la plus - grande fluidité du ang de ces malades; mais il fufbr de favoir que Purine, fluide très-aqueux , & qui contient de -pius quantité de matières falines , doit, par ces deux ratfons , s’oppofer à la produc: tion du coaguluin; ce qui s'accorde parfaitement avec ce qui a été dit dans ce mémoire , lorfque nous avons rapporté les experiences d'Hew/on , fur des mélanges des fels avec le fang. - Examen du Jens de fujets affèttés de maladies fibriles-pusrides. f Les maladies fébriles-putrides ont plufeurs caraères bien marqués Ç q qu'il eft aïfé de faifir ; mais avant que le médecin puifle les re cueillir , il fe pafle plufieurs jours , pendant lefquels divers accidens fe manifeftent , fe fuccèdent, fe croïfent , & laiflent drns une forte d'incertitude qui empêche de promoncer fur l’efpèce de maladie qui doit fe développer. Ë : Cependant, depuis le moment que le malade commence à être affedé, jufqu’à celui où la maladie eft connue , il arrive fouvent que différentes indications déterminent le médecin à prefcrire la à toutes ces théories admifes dans les écoles , 8: qu’il eft peut-être temps de faire difparoître. C’eff encore aux médecins à s’aflurer fi, au lieu de ces remèdes relâchans fur lefquels on infifte très-fouvent, il ne feroit pas préférable de donner aux vieillards & aux fcorbutiques des toniques , que l’on voit réuflir {ans que la plûpart de ceux quiles prelcrivent se doutent di pourquoi. Ces vues offrent un beau champ à la médecine clinique. F à SERA US + DA é 456 JOURNAL DE PHPSIQUE, DE CHIMIE faignée ; alors, le {ang qu'on obtient ne peut pas être regardé comme appartenant à une maladie febrile-putride, puifqu'en effet cette maladie n'eit pas encore caraérifée. ER Ce v'eft donc que quand la maladie n’eft plus équivoque , qu’on peut fonget à examiner le fang , pour y découvrir les altérations préfumées ; mais malbeureufement encore à cette époque, il n’eft pas rare de voir d’autres fymptômes fe montrer ; &'au lieu d’une maladie fébrile-putride , c’eft une matadie compliquée. , Enfin, on fait que , lorfque la maladie fébrile-puuide eft dé- cidément reconnue, & que d’autres caractères étrangers à cette maladie ne viennent pas s’y joindre , le médecin alors ne fait plus faigner , mais qu'il a recours à des moyens curatifs , dont l’expé- rience lui a fait connoître les avantages. Effiayes des dificultés qu’on rencontre pour obtenir du f:ng dans les maladies qui ne font que febriles-putrides, plus d’une fois nous avons été tentés d'abandonner un travail auquel nous nous étions: d'abord livrés avec ardeur , parce que nous efpérions obtenir des éclaircilemens utiles à l'art de guérir. Cependant , nous fommes parvenus à vaincre ces difficultés ; & encouragés par des médecins qui ont bien voulu feconder nos recherches , nous avons continué de fuivre la carrière dans laquelle nons ctions entrés, en prénant, toutefois , les précautions dont-nous rendrons compte dans un moment. ï Quoique les caraëtères qui indiquent l’exiffence d’une maladie fébrile-putride, comme on vient de le dire , ne foient bien maiques qu’à une certaine époque , on fait cependant que , dans le moment de l'invafion de la maladie , il y a quelques fignes précurfeurs qui, S'ils ne déterminent pas toujours le médecin à prononcer fur ia nature de la maladie qui fe développera , fufhfent cependant pour lui faire preffentir ce qui doit arriver. S : C'ett précifement le fang de fujets qui, dés-les deux premiers jours, avoient été jugés devoir être attaqués d’une maladie febrile- putride, que nous avons choifi pour l’objet de nos expériences. Plufieurs de ces malades ont été guéris fans que la malädie putride fe foit développée ; mais chez d’autres , elle s'eft declaréz celle que le médecin avoit prévue. Le fang de ces malades, pris auffirôt qu'on a pu le faire, & dans les mêmes circunftances, ne seft jameis montré femblable. Tantôt les premières faignées ont fourni un fang très-couenneux ; tantôt la couenne etoit peu coufidérable, quelquefois elle n’exiitoit pas du tont; fouvent auffi nous avons remaiqué que le fetum fe féparoit facilement du caillot ; mais plus fouvent encore, nous avons vu que cette féparation étoit plus difücile. ‘ 1 For Fe f AU TENTE tte / ET D'HISTOIRE NATURELLE. 467 Nous avons eu lieu.auffi d’obferver des différences dans la con- fiancé, le volume & la couleur du caillor. Les feconde & troi- fième (signées ont préfenté les mêmes variétés. Enfin, la quatrième faignce, qui a été faite à quelques-uns de ces malades, au moment . ou très-près, dû moment qui a-précédé le développement dela maladie dont il s’agit, ne nous a pas laïflé appercevoir des carac- tères particuliers extérieurs, autres que ceux que nous avens quelque- fois temarqués dans la première & Îa feconde faignée. Nous avons examiné enfuite le fang de quelques malades, obtenu après le développement décidé de la maladie febrile-putride , & ce fang ne nous a pas paru différer de celui que nous avions vu au- parivant. D’après ces premières obfervations , nous paffèmes à l’analyfe : pour cet effet , le fang de tous les malades, dont il vient d’être queïtion , fut foumis fucceflivement aux mémes expériences em- ployces à l'examen des différentes efpèces de fang qui nous ent occupés dans ceite troïfième partie ; les produits obtenus r’ont rien préfenté de particulier, c’eft-a-dire , que quand nous avons opéré fur du fang qui avoit produit beaucoup de couenne , on eft venu à bout de la féparer, & quelle a paru femblable à celle du fang de maladies inflammatoires , la fubftance du caillot, recouverte par la couenne , avoit aufü fort peu de confitance & fe diflolvoit ai- fément dans l'eau, & fa diffolution étoit coagulée par l’adion de la chaleur , de l’efprit-de-vin & de quelques acides concentrés ; les alkalis fixes & volauls, au contraire, s’oppoluient à fa coagu- lation, & exaltoient fingulièrement fa couleur. Le férum expofé à la chaleur du bain-marie eft bientôt devenu concret , & d’ailleurs , s’eit comporté en tout comme le férum du fang des maladies inflammatoires. : Paflant enfuite fucceflivement en revue le fang couenneux & celui qui ne l’étoit pas , nous avons reconnu, après un travail long & fañlidieux , que , foit que la fièvre putride ne fût pas encore déclarée , foit qu'elle le füt complètement, foit enfin qu’elle part compliquée , il étoit confiant que lanalyfe chimique ne laioit pas appercevoir dans le fang obtenu dans ces différentes circonftances , aucun fiége , aucun foyer d’altération , autres que ceux obfervés dans le fang des fujets afteétés de maladies, fans être fébriles-putrides. La diftillation au bain-marie , du fang de ces malades , eft un des moyens fur lequel nous avons cru devoir infifter. Le pringipe de la putidite, qu'on pouvoit fuppofer dans quelques- uns, nous avoit fait croire que fi véritablement cette fuppoñition ctoit fondée , le produit de la diftillation donneroit des pre © « 0 sal f, } à qui. comt s dans lefquel | odeur & une légère faveur de {eng , ne verdiflant pas le firop violht, & ne fe comportant pas comme une liqueur dans laquelle : il y auroit de l’aikali volatil. ve Curieux aufli de favoir fi le fang obtenn d'un malaïñe que le médecin avoit jugé être attaqué dune fièvre putride, feroit plus prompt à fe putrefier qu'un autre | nous avons misen comparafon du fang de ce malade avec celui dunc'perfonre en bonne fantes les deux vaïleaux qui contenviént ces deux fluides , après avoir été choifis de même matière, de même forte & d’une tonte nance égale, ont été placés, dans le méme endroit & à la même température ,; on a obfervé enfuite avec foin ce qui-devuit fe pañer. SN + ÿ Ô À la fin du fecond jour, les deux fluides ont commencé à: exhaler une odeur défagréable ; le quatrième jour , l'odeur étoit patride, & le huitième jour, elle nKtoit plus fupocriable. La marche de la putréfa&tion , dans le feng des deux fujets , a été à-peu- près la mème du moins, elle nous à parn telle, Que conclure de tout ce qui précède ? Rien autre chofe , felon nous , finon que dans les maladies putrides , le principe de la pu- cridité mexille pas dans le fang , ouçque s’il s'y trouve, il'eft tellement enveloppé, qu’on ne fautoit le reconnoître , nf par des propriétés particulières, ni par des altérations produites {ur le fluide préfumé le contenir. à Front Ji s’en faut bién, au refle, qu'il en foit du fang comme de : la matière de la fueur, de l’urine , & généralement de tentes les humeurs excrémentitielles , qui, dans les fièvres putrides, ont toujours un caraëtère de putridite extérieur fi marqué , qu'il n'eft pas néceflaire d’invoquef des expériences pour le reconnoître: Cet état même des excrétions ne fembleroit-il pas indiquer que ce font elles qui contiennent fpécialement le levain, le principe putride, & que, dans le depré d’altération où elles font parvenues alors , leur féjour plus où moins long dans Pindivilt malade, fufit pour déterminer le défordre d’où réfulte la maladie, tandis que le fang, ne participant nullement à cet état , conferve toujours la maniere d’être qui lui eft particulière? Ne peut-on pas croire , enfin, que fi quelquefois leffang, dans cette efpèce de maladie , diffère de celui d’un fujet bien portant, les différences qu'on y remarque ne font pas celles qu’on ve ) s’i # +0 : ts LE = QE AP 1 EE hi .< ETID'BSTOTRE NATURELLE. 46 AS contenoit réellement ün principe auf étrangér à fa compoñition, que le peut'étre le-principe de la putridité ? RÉSUMÉ GÉNÉRAL Il paroït , d'après nos expériences, que le fang en général eft compofé de neuf parties principales : la partie odorante, la matière fibreufe , l'albumen , le foufre, la gelatine , la partie rouge , le ‘fer, l’alkali ou la foude ; enfin, l’eau. A l'égard des its neutres qu'on ÿ trouve, ils font pour ainfi dite étrangers à ce fluide, puifqu'il eft conftant qu'il peut exifter fans eux, & que ce n’eit . qu'à des cirConitances particulières qu’eft due-leur préfence. Les proportions de ces parties varient à l'infini, fuivant lâge , le tempérament & la manière de vivre des individus ; toutes ont Did des caraétères qui leur appartiennent effentiellement avec des nuances LI particulières , fouvent difficiles à faifir. - Ÿ 1 1°. Partie odorante. Dans le fujet fain, cette partie eft très- “ fenfible , fur-tout lorfque le fang eft nouveau ; peu-à-peu elle s’af- 5 foiblit à mefure qu'il s’altère, & difparoit entièrement dès que la putréfation eft établie, ; Dans le fang de l’individu malade , la partie odorante eft déci- : dément moins marquée ; il eft même vraifemblable que , dans 7 certains cas , elle doit être prefque nulle. Il paroît que fon affinité avec le férum eft moindre que celle qu'elle a avec le caillot, car ce dernier la conferve toute entière pendant quelque temps, tandis que le férum parfaitement féparé en \ cft dépourvu. ÿ Nes Nous avons trouvé yme. analogie affez fenfible entre la partie Odorante du fang & le des végétaux , puifque lune & l'autre, Ù indépendämment de leur aétion fur l'organe de l'odorat, font encore folubles dans l'air ,: dans l’eau & dans les liqueurs fpiri- | tueufes. | ) 2°. Matière fibreufes EMe nous paroît être dans le fang, finon en difiolution , au moins, dans un état de divifion extréme. Un L . Mouvemeñt rapide , imprimé à ce fluide au fortir des vaiflcaux, / a fufie pour en Gpcrer la féparation , ou bien, on peut l’obtenir en | ÿ Petendant dans une certaine quantité d’eau ; dans le "premier cas, Ja matière fibreufe fe préfeñte fous la forme, de filamens adhérens enfemble , d’où réfulte un corps qui a dé l’élafticité ; dans 18 fecond cas , an contraire, elle fe précipite fous la forme de pellicules mem- L braneufes ; miais toutes deux, traitées par les agens chimiques , donnent conffamment les mêmes réfultats , qui font ceux qui appar- tiennent à la plüpatt des matières animales. : Tone T, Part. 1, an 2e FRUCTIDOR. “ Ooo ae” # eit plus fenfible ; mais foit dans le fujer malade , foit dans celui qui jouit d’une bonne fanté, jamais on n'obtiendra d'autre différence que celle qui tient à l’âge ; aufli , la matière fibreufe du fang des fcorburiques , des maladies putfides & inflammatoires reffemble-relle, à foit peu de chofe près, à celle q\’on a féparée du fang d'une petfonne faine, vigoureufé & de moyen âge. Cet encore la imatière fibreufe qui contribue à la formation due . caïllot , formation attribuée Tong-temps a la perte de la chaleur naturelle du fang, & qui n’eft véritablement que le réfultat de la contrattioh qu'éprouve certe matière en peidant le principe vital, : 3°. Partie ronœ. Elle varie infiniment par fés nuances, à raifon d'une foulée de circonftances incalculables. Affez généralément , on remarque que la couleur du fang des jeunes fujets elt vermeille , tandis que le fang dé ceux qui font avancés en âge eft plus -foncec. ? LR a Ga fait encore que le fang veineux eff d'un rouge moins vif que le fang artériel, & qu'il y a aifi, dans Ja couleur de l’un & de VPautre , dés nuançes trés-nombreules. | y "Quelles que foient les tentatives que nous ayons faîtes, il ne nous a pas écé poflible d'extraire La partie colorante, de mauière a l'avoir entièrement dégagée de tout corps étranger 3 il paroît que priefque tonjours elle clf accoinpagnée d'une certaine ‘quantité dat bumen , avec lequel elle a un rapport décidé. La conformité de leur folubilité- dans l'eau, & leur infolubilité dans l'efprit-de-vin , ainfi que dans les autres menfrues , e! aufe qui; ans doute, s’'oppofe à leur féparation , & enoétbe Mn ne pur €. qüerir y fur la partie rouge du fang , tontes les connoïffances qu'en pourroit fe procurer | fi on avoit Ja faculté de obtenir : ule & à “part. PETER MUR» Nous croyons cependant que le fer joue un grand réle dans la coloration du fang, & que fa diflolution cft opérée, dans ce. fluide , par lintermède de l'alkali fixe, analogue à celui de la Fonderie $ ro ets se 4°. Le fer. Oeft une chofe vraiment remarquable , qu'il n'y ait que la partie rouge dû fang qui contienne du fer; ce métal , d'après les expériences citées , paroîr être tenu en diflolurion à la faveur de l'alkali, & c'eft certe diffolution qui, comme on vient de le dire , produit la couleur rouge. Mais que devient le fer, en quittant le fang ? la chimie n’a pas encore pu repondre à-cette queftion. + Quoi qu'il en foit, il paroüra toujours bien extraordinaire que r Es Fa : Pa fubflance nes n s'accorde à a. RUE Rte entié- rement produite “par le fang, ne contienne pas Je moindre atème d’un métal qui exifte dans un fluide qui fert à former cette même fubftance. & 2 s° L’albumen. Tant que le fang n’a pas fubi d'altération , cette matière particulière refte en diflolation dans le férum ; mais pour peu que ce fluide fe décompole, elle fe fépare en deux par:ies ; L l'une s’unit à la férofité, & lui donne une forte de linteicence ; » Pautre , au contraire, fc joint à la matière fibreufe & à la partie colorante. Comme fon rapprochement , alors , n'a pu avoir lieu que par la perte d’une certaine quantité d’eau qui la diffolveit , elle prend, de la confiffance & Îa partage avec les deux coips où elle fe trouve mélée. : C'eft Le-rapprochement de lalbumen qi contribue à la formation du csillot au moyen de la matière fibreufe. 11 convient de remar- quer que, comme dans cette circonfiance Île rapprochement de Jaibumen a lieu fpontanément & fans le fecours de la chaleur , il ne peut pas avoir perdu la propriété £ d’être foluble dans une nouvelle quantité d'eau ; c’eft ce qui fait auf que le caillor peut fe difioudre entièrement dans l’eau , tandis que l’albumen , féparé par le chaleur ou les acides , n'eft plus fpluble. dans les fluides agueux. TM La foude ou l'alkali fixe contribue . ,; à ce qu in paroît , à la fo- lubilité de l’albumen, qui fe fépare avec "4 frofiré. Ces deux At A font dans une forte de combinaifon peu intime , à la vérité, puifque la chaleur ; Pefprit-de-vin, & certains acides peuvent la détruire , & mettre en "évidence l’albumen , qui aufhiôt perd la propriété d'être foluble dans l’eau. Lorfqw’on compare Palbumen du fang avec celui du blanc d'œuf & des autres fluides animaux , on ÎJes trouve parfai- tement fe lables ; ils jouiflent , , du moins , des méines propriétés F1 &c.on y trouve du DE dont on peut maméfefter la préfence a s procédés que nous avons ‘mdiqués. De toutes les parties confütuantes du fang , l’albumen eft cell dans laquelle nous avons cu zppercevoir Îques es lorfqne nous avons examiné le fanz des malades. Elle devenoit À principalement fenfible lorfqu? on faïoit chauffer le férum qui la tenoit en diilolution ; jamais alors elle nacquéroit cette concré- uon comple te dont elle jouifloit toujours lorfqne nous opérions de la même manière fur le férum du fang d'un fujet bien portant. T1 fe féparoit une certaine quantité de liqueur qu'il étoit facile de retirer par la fimple décantation. Nous ajouterons cependant qué la remarque que nous ayons faire 2 cet égard, b'a pas ss particulière 002 Lg on Sd À r d À ë à ; du moins toutes les précautions , obtenir de Un: en tenir compte. L : 6°. Le foufre. I eft dificile de déterminer 5 fre dans l’albumen ; mais il paroît bien démontré qu’il eft une de fes paities conflituantes. An refté, comme on l’a obférvé-dans ce mémoire, le fcufre femble jouer un prand rôle dans l'économie animale, puifqu'indépendamment de celui qui eft dans l’albumen du fang , on en trouve aufli dans la bile , dans le cerveau , & généralement dans toutes les humeurs qui contiennent de l’albumen. Sonétat , dans ces différentes fubftances, eft peut-être différent de celui où il eft dans le fang ; mais aucunes recherches n’ont été faires à ce fujet. Cependant, : il ferait utile que quelqu'un voulût s’y livrer, car, fans deute , les réfultats qu’elles produiroïent ferviroient à éclairer les phyfologiftes, à & les conduiroient à l’explication de certains phénomènes dont, ; _ jufgwà ce jour , il a été impoffible de rendre raifon. À 7%. Alkali fixe ou foude. Cet alkali accompagne toujours le fang; fa quantité eft aflez confidérable pour l'obtenir aifément ; une de fes principales fondions eft fans doute de favorifer la diffolution de corps qui , fans fon aétion , refteroient infolubles, tels que le fer & l'albumen. Ii eft vraifemblable aufk que fon ufage eft plus étendu, 4 vu fa tendance à la*coïabinaifon, & la propriété qu'il a de la com- ÿ muniquer aux corps avec lefquels il fe crouve réuni. + re ë Il feroit difficile de prosoncer d’une manière pofitive fur l’origine à de Palkali fixe contenu dans le fang ; mais nous préfumons qu’il ef un des produits de lanimalifation. I] faut en dire autant du fer, du foufre & des fels moyens que le fang , dans tous les états , nous a fournis. : ; > ; 8°. La gélatine Plufieurs phyfoiogiftes très - célèbres ont penfé ; que le fang contenoit une certaine quantité de cette matière. Rouelle & d’autres chimiftes , après lavoir Cher- chée inutilement , ont afluré qu’elle et Cependant , : Fourcroy aflure être parvenu , à l’aide de procédés dont nous ayons rendu compte, à l'obtenir feule & dégagée de tous corps étrangers. Les fluides aqueux étant le diffolvant naturel de cette matière, ôn conçoit que le férum doit l'entrainer avec lui ; elle refte confondue alors avec lalbumen, la foude &c les fels neutres 3 mais elle s’en fépare aifément lorfawon fait coaguler le férum. Le moyen pour lebtenir , comme nous l’avons démontré , ne Jaifle plusle moindre doute fur fon exiitence. … - 3 La quantité de gelatine contenue dans Je fang eft peu confidé- rable , & c’eit peut-être pour cela qu’on a éte flong-temps à la dé- eouvrir, Il cft vraifemblable qu'à mefure qu’elle fe forme , il s’en 0 LE Lisa mi) - fépare une parti@ qui , avec la matière fibreufe , eft deftince à la formation de la fubftance mufculaire. : Ms Hippocrate & Bordeu ne fe trompoient donc pas, lorfqu’ils ES difoient que le fang étoit de la chair fondue & coulante, puifqu’on Cu : trouve dans ce fluide les deux mêmes matières qui conftituent la Le chair. 5 + Ilparoît que l’état morbifique minflue pas fur la gelatine, car nous 1 - l'avons trouve jouiffant de toutes fes propriétés dans les différens fangs f que nous avons examinés. | 9°. L'eau. La Auidité du fang dépend effentiellement de l’eau qu'il ‘contient ; elle facilite Le mouvement des corps qui le conftituent , & les rend propres à entrer dans la cofpofition des différentes parties à la formation defquelles elle concourt. Si l'eau eft un compole d’hy- Ke drogène & d'oxigène , -ainfi qu'on le- croit a&tuellement, on doit préfumer que, dans le fyftéme animal , elle fe forme continuellement, , & qu’indépendamment de la quantité qui eft néceffaire pour donner de la fluidité au fang, il y en a une autre quantité qui fe décompofe pendant l’aête de la circulation , & que les réfultats de fa décompo- “ fition contribuent à réparer les pertes préfumées fe faire , foit en } matière fibreufe , foit.en aïlbumen, À ! * Le fang ne contient pas toujours une égale quantité d’eau ; auffi, fa Auidité n’eft-elle pas toujours la même ; mais ce qu’il y a de confiant, c’eft que de fa plus où moîns grande fluidité, on ne fauroit tirér la moindre conféquence fur l’état {ain ou fur l'état morbifique du fujet dont on examine le fang, puifque, d’après des expériences comyara- tives fur le fang de l’un & de Lattre état, nous avons obfervé des fs * Variations infinies. AR = Nous le,répétons en terminant; tout .concou à démontrer que les différences "parties conffituantes du fang ippartiennent à ce fluide , 4 ‘in & qu’elles font le produit de l’animalifation. Le règne animal’ a donc, FE comme le règne végétal , le pouvoir de créer de lefprit re@teur, des 1 huiles effencielles’, des huiles grafles & des réfines ; des alkalis , des Ecides’, des fels eflentiels, des fels moyens & des terres ; de l’atbümen * & de la gelatine, de la matière fibreufe , du foufre &c du fer. Mais quel eft cet art fublime qui produit toutes ces combinaifons ? Par quel mécanifme ces tranfmutations , ces aflimilations , ces modifications | s’exécutent-elles continuellement & avec tant d'harmonie. dans l'éco- x momie végétale & animale ? voila des fecrets que la nature ne nous à pas encore permis de pénétrer ; en un mot , ce font des problémes de la végétation & animalifation , qui reftenc à réfoudre. .£ « : F MÈRE S OUR TPE ON: Et ufage d'un LA frt à mefurer , avec beaucoup de précifion, la var diurne / & la declinaijon de l'aiguille aimantee ; “e Par K PRO N *. : + O N a publié, depuis quelques années , de très-belles recherches fur laimant , dont nous fommes principalement redevables à: Coulomb ; ce favant a donné une fuite de mémoires, imprimés parmi ceux de la ci-devant académie des fciences , où la théorie expérimentale de l'éledricité & du magnétifme eft expofte d’une. manière aufli neuve que fatisfaifante. Se; expériences ont étc faites avec des inftruimens de fon inventiôn , tre.-fupérieurs à ceux qu’on avoit employés jufqu'alors pour les mêmes objets, & parmi lefquels on diftingue la bouflole microfcopique dont il.s’eft fervi pour me- furer la variation diurne. Çet infrumént, trop connu des’ phyf- ciens pour que j'en fafle ici la deféription (1) , donne immédiates ment les changemens de déclinaifon avec une précifon qu'on n'avoit pas obtenue jufqu’à Jui. Mais Ja mefure de la déclipaifon abfolue reft pas aulli commode , ni peut-être aufli exaéte ÿ$ parce qu'elle exige qu'on enlève l'aiguille pour lui fubitituer un fl de métal, ou. une règle ; attachés a ynellunette, au moyenidefuzels on pent rendre l’axe optique de cette lunétte parallèle au méridien magné- . tique: Nc Lo 3 Il y a environ un an, qu'ayant fait, à la campaone , des difpo- fitions pour placer quelques anftrumens affrenotniques ; je voulus profiter des moyens que. J'avois de déterminer exa@emenñt la di- À à & k . d À , * : Fe 4 #R re " ist Ps (1) On la tronve dans le volume desmémoires de la ci-devant académie : des fciences , de l’année 1785 , & dans l'ouvrage publié en 1789, par Callini, : oùil rend compte des expériences qu’il a faites avec l'inftrumenc de Coulomb , & donne en même remps l’hifloire & le réfultat de celles faites depuis le fiècle dernier. Fur ARS (u Fa: ES ; = L 3 . 4 F4 : tetion du méridien, Fouil e une fuite ‘d'expériences ke la dé- clinaifon abfolve de l'aiguille aimantée. Je pouvois difpofer d'une éteridue de plus de deux cents toifes, pour y établir une méridienne-+ filaire, & je conçus projet de donner ant obfervations fr pré= cifion que comporte un rayon de pareille longuèur ; jai, en*con- féquence , fait confiruire Pinférument dont je REA ici la deférip- tion; mais des Rte imprèvues ne m'ont permis d'en faire qu'un très-peut nombre d'effais ; ces effais one Safi pour me con- vaincre que linitrument remplifloit les conditions qne je m'étois * impofées , & jai cru faire une chofe utile en en donnant con- r nr noïffaice aux phyficiens, dans Pefpoir que quelques-uns auront le temps # les facilités néceflaires pour faire une fuiré compière d experiences. ABCBE F, figure 1, eft le profil de là boîte qui renferme Ptone quand fl eft en expérience ; il faut fe ménager les moyens de pouvoir en enlever un ou deux panneaux , afin d’y placer ou en faire fortir les objets qu’elle doit contenir. * On voit dans cette boîte le barreau ainanté G Æ, fufpendu au fl de foie ST, & auquel eft attachée la Innette L WE F7. Ceue lunette et en deux parties ; favoir , le tuyau LP, qui porte Poculaire , & le tuyau 2° 77, qui porte Fobjectif. La figure fair voir creme nt comment’ chacune de ces paties eft attochée au barreau age ; au moyen des pièces | x, formant colliers à la lunette en 4, & boites au barreau en À , & on conçoit, qu’en defferrant les vis pe preflion y, les deux corps de lunette peuvent gliffer le long du barreau ; mais cette mobilité wa c’antre objet que de donnér le moyen de mettre le barreau à nu quand on veut lsimanter, & de faciliter l'ajuftement prunitif. orfque les corps de lünette font une fois en place, AL -fant ferrer Jeswis , en forte que ; pendant tout le cours des expériences , le ui 5 à lunette foient refpectivement immobiles. + “#4 Le fyftème Eu 20 je viens de parler, c'e © Ha del “le barreau & les deux corps de lureite peuvent tourner RE TT autour d’un axe. parallèle à l'axe shine de la lunette. Voici le détail dn me- Canifme, Lors. La figure 2 fait voir en face la pièce SP, que la figure 1 pté- fente. de profil ; cette pièce il percée de trois. trous ” cirehläites po, QQ&06; une : boîte de. cuivre £ A eftiplacée. dans le trou du rail'eu , E foudee à une rondeile circulaire, maintenue de chaque côte. s plaques z Z, au moyen de quoi elle peur tourner dans. , fans s échapper, ni fe déranger. Pouverture de cette calibrée exaétement , pour que le barreau aimanté y entre ES pop à frottement AE fans vaciilations. — 4 TES f ! Va LR { «> 8: + LEA 5 # x se 5 ef APE, Q Q ne foit arrêtée par les parties o &, 6 6; 2°. pourquoi ces’ parties correfpondantes “aux pôles que comporte la fituation de la lunette, qui, d’après les localités, peut être indifféremment dirigée au nord ou, au midi. La verge de bois 4 b , attachce au bas de la pièce $ P , avec la vis 8, porte deux flotteurs de liége /, au moyen de deux vis dont les têtes font de petites boîtes carrées qui peuvent couler le long de la verge a D, afin que le zoment de la réfiftance du fluide, par rapport à l’axe de fufpenfioñ , puifle varier à volonté. Ces flotteurs trempent dans l’ean, dont les vafes À font en partie pleins ; on voit é’abord qu'ils fervent à abréger les ofciilations de la lunette, quand elle a été dérangée ; mais ils fervent, de plus, à hauffer & baïffer le rayon vifuel pour le faire répondre à une ligne horizontale donnée. Cette cundition s'obtient en viflant ou deviilant plus o degrés d’immerfion , qui déterminent la hauteur des extrémités vers lefquelles ils font attachés. On rempliroit le même but, en faifant. varier la hautéur de l’eau dans les vafes A, ou-en faifant varier la diffance des boîtes au point B , ou, enfin, en ‘employant un contre-poids mobile ; mais le mouvement des bouchons eft plus avantageux, en ce qu’il permet de rendre fenfiblement conftans lé bras de lévier de la réfiflance du Auide & la hauteur de l’eau dans les vafes. La boîte 4 B C D Æ F'a deux fenêtres æ y, répondant aux deux extrémités de la lunette, afin qu'on puifle regarder dans la lunette lorfque léquipage eft en place. Une, au moins , de ces fenêtres ; celle de l’oculaire, doit être férmée par un verre mince & bien tranfparent, afin qu’on puifle y appliquer l'œil , fans donner aucun ébranlement au barreau aïtmanté ; la figure 4 eft lclévation du panneau qui porte çe verre, sx j Areas) ai (| moins les bouchons, ce qui leur donne difiérens. . «7 à a." 2-74 “Rd ET D'HISTOIRE NATURELLE. 477 J'aiéprouvé linftrument dans Cet état, & la lunette ctoit le plus fouvent fenfiblement {fationnaire ; mais lorfque le vent étoit fort, Fair de. l'intérieur de la boîte, & quelquefois la boîte elle: méme éprouvoient une petite agitation qui = É À : K ET D'HISTOIRE NATURELLE, 479 Loic affez lâche pour permettre à la pièce MN de fortir entièrement du trou 7’: cette condition obtenue , & la lunette étant dans Ja boîte, le fil s’attachera une fois pour toutes en S & en T', on placera le barreau Gans les fentes , & on l'y ferrera avec les vis de preilion ; la boîte fera enfuite renverfée. & placée fur deux tréteaux , comme on voit fig. $; on fortira le bouchon NV, & on y fufpendra un poids Zi tel que Æ plus N ayent un poids égal 2 celui de la lunette & du barreau ; enfin , on calera la boîte , de manière que le fi ne touche point à la paroi du trou 7’; dans cer état, les poids À & N prendront un mouvement ofcillatif de rotation autour du fil, qui durera jufau’à ce que la force de torfion foit nulle, du moins, relativement à la mafle qwelie doit mouvoir. Dans cet état, on rentrera la pièce N dans le trou 7°, où elle doit tenir à frottement , lorfque le poids À eft enlevé , & on pla= cera la boîte fur la plate-forme où elle doit étre mife en obferya- tion , en introduifant le tuyau X dans le trou deftiné à le recevoir , & faifant tourner la boîte jufqu’à ce que fon axe longitudinal foit fenfiblement parallèle à la diretion du barreau. La pièce N porte un index qui peut parcourir les divifions d’un cercle tracé fur une plaque horizontale de cuivre , viflce en 4 B; le fig. 3 fait voir le tout en plan, Cette difpofition a pour ‘objet de fournir à l’obfervateur le moyen d’éprouver l'effet qu'une tor- fion donnée peut produire fur la direétion du baïreau. Coulomb a donné fur cette matière une fuite d’expériences & de calculs , qui femble ne rien laifler à défirer ; mais il fera fatisfaifant de les répéter. - à DEUXIÈME PRÉPAKATION: Rendre l'axe de la lunette parallèle au mé des magnésique. | | Soit S N fig. 6, n°. 2, la diretion du méridien magnétique, & L Ü la direétion de l'axe de la lunette lorfqu’etie eft au-defous du barreau aimanté , dans la fituation du n°.:1: fi on fait faire au barreau aimanté une demi-révolution dans fon anneau , la lurette qui étoit au-deffous fe trouvera au-deflus, comme on le voicfig. 7, n°. 1, la direion Z U n°. 2 fe changera en la direétion 2? U”, & l'angle L A4 U fera le double de celui que l'axe optique de la lunette fait avec le méridien magnétique, D’après cela, dans chaque pofition on a pointé un objet, le point milieu entre les deux objets fera celui fu lequel le fil de la lunette doit étre dirigé pour que l'axe de vifion foit parallèle au $ Pppa 7” M Qt ÿ' 4 v + N * ke id t ‘ 4 4$8o_ JOURNAL DE PHYSIQUE, DECHIMIE - +. méridien magnétique. On pourra alors l’ajufter , foit avec la vis de rappel du foyer, foit en profitant d'une petite excentricité que les : objecifs ont prefque toujours, Je fuppofe ici que Popération ne dure que très-peu de temps , ce qui peut avoir lieu quand on fe fer des flotteurs; mais j'ai dit qu'il étoit poiiible & préférable de n’en point faire ufage; & alors, à les ofciilations de la lunette durent aflez long-remps pour que la précifion du rélulrat foit altérée par la variation dense. Dans ce cas ; & mêrne dans tous ceux où l’on fe propofera de faire une longue fuite d'obfervations , il ne faudra point toucher aux fils de la lunette, mais obferver alternativement un jour avec la lunette au-deflous du barreau , & le jour fuivanr, avec la lunette au-defius ; on diftinpguera foigneufement les denx féries d’obfervations , ôn trâceraitrois couibes rapportées à la même origine des co-ordonñées ; la première offrira les réfulrats du premier , troifième ; cinquième, & la deuxieme, ceux du deuxième , quatrième, fixièmejour, &c:; ëz la troifième, moyenne entre les deux premieres, coupera en deux parties épales, les diférénces entre leurs ordonnées , & fera dégagée des anomalies provenantes du défaut piraileliime.Îl ne fera nécéflaire d’emiployer cette méthode que pour la mefure de la déclinaifon moyenne abfolue qui a lieu chaque jour, Poblervation de la variation diirne relative étant indépendante de l’angle que l’axe de la lunette fait avec le méridien magnétique. : « On: aura grand foin de ne point faire effort contre la lunette , & même de ne la point toucher chaque fois qu’on tournera lé barreau aimanté dans fon anneau , crainie de caufer quelque; dérangemens dans l'axe de la vifion. + - Il me refte à dire comment on fe garantit des erreurs provenantes de la réfraion, lorfqu’on prend le parti de fermer avec un verre les deux ouvertures de la boîte ; la précaution weft utile que pour le verre qui eft devant l'objeif. Ce verre fera circulaire, & on atta- chera au panneau antérieur trois petites pinces de bois pour le re- tenir , fans néanmoins l'enpécher de tourner parallèlement à fon plan, Le barreau fera fixé dans les pinces 7; de manière que la lunette foit bicnimmobile, ou ce qui fera mieux, on la fupportera, dans la boîte, fur de petitschevalets, à la méme hauteur où elle eft ordinairement ; alors, le verre de la fenêtre x y étant dté, on pointeraun objet, on remettra le verre, la boîte & la lunette reftant toujours immobiles ; & fi les faces de ce verre ne font pas paralleles, objet ne fe trouvera plus fous les fils; on tournera alors le verre jufqu’à ce que l’objet revienne fous le fl vertical, & on le laifféra dans cette fituation. Il importe peu qu'il revienne fous le fil horizontal, fi ja lunette en a un, vu que la réfreétion dans le fens vertical ne nuit point à Pexae- “itude des obfervations. sud ART Ve EN Er DTA pe à. A 2 le £T D'HISTOIRE NATURELLE. 481 Mc à ÿ É AN. B. Mjaproth vient de.retirer une nouvelle terrs fui generis, d’une fubftancevenue d'Ecofle ,| & qu’on appelle /érontianite ; elle fev diitingue de la chiux , en ce qu'avec les”acides nitrique, mu- riatique &-acereux , elle forme dés criiliux non déliquefcents. Le muriate de [trontianite criftalife en aiguilles, au lieu que le muriate de baryte forme des criftaux rhomboïdaux : diflous dans Valcohol , 11 acquiert la propriété de ‘brûler avec une fupèrbe flamme de couleur poncean. Cent parties de carbonate de ftrontianite contiennent trente-£x parties d’acide carbonique êt-une demi-partie d’eau. La diffolution de fulfite de flrontianite eft predpitée par la moindre partie d’eau ; il fe forme {ur le champ du fulfate de ftrontianite. Herfchel a découvert que l'anneau de Saturne eft quintuple, c’eft- à-dire , compofé de cinq parties. ( _ done oi DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. Dante de l’indigo par acide nitreux ; par B. G. l à à SAGE, Hi ONE MIS AT CNT Npage 40$ Suite du mémoire pour'servir d’explicwtion, à la distribu- tion méthodique de tous les produits wolcaniques ; par le citoyen DEODAT-DOLOMIEU , ‘406 Oëservations météorologiques faites à: l'observatoire météo- rologique d'Emile ( Montmorenci) pendant le. mois. de Juillet 1794 (vieux style) ( 13 Messidor--- 13 Thermidor, an 2e. Républicain) ; par L. COTTE, membre de plusieurs ns académies , c L 429 Idem, #ofr (14 Thermidor---14 Fractidor). 432 Suite du mémoire sur le*sang; par les citoyens PARMENTIER & DeYEux, + 435 Description et usage d’un instrument qui sert à mesurer, avec “Nos à de précision, la:vartation diurne, et la déclinaison de l’uisuille aimantée ; par R, FRONY, 474 ‘ 482 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE TABLE GÉNÉRALE: DEs MÉMOIRES CONTENUS DaNs CE VOLUMES. HISTOIRE NATURELLE. Discours préliminaire ;par]. C. DELAMÉTHERIE, page 3 Cynipédologie du Chéne rouvre, Quercus robur ; per Le ci- £0yen D'ÂNTHOINE , ancien apothicaire en chef de l'armée d'Italie, membre de plusieurs académies , 34 Mémoire sur [’Opale ; par FRANGOIT-DELIUS, conseiller des mines d'Autriche; traduit par BESSON , sous-inspectenur des mines, 4 Distribution méthodique de toutes les matières dont l’ac- cumulation forme les montagnes volcaniques , où Tableau systématique, dans lequel peuvent se placer toutes les substances qui ont des relations avec les feux souterrains; par DÉODAT-DOLOMIEU , 108 Mémoire sur les roches composées en général , et particu- lièremem sur les pétro-silex, les trapps et les roches de corne , pour servir à le distribution méthodique des pro- duits volcaniques ; par DÉODAT-DOLOMIEU , 175 Suite, 241 Suite , Description d’un insecte phosphorique qui se trouve dans, zre partie du district de Grasse, département du Far; par LUE, ; (os Noïice d’une découverte importante faite par M. l'abbé -SPALLANZANI, sur des chauve-souris aveugles ; par JEAN - SENEBIER, 318 Observations sur les collines volcaniques du Brisgaw ; par DE SAUSSURE, professeur , 329 Supplément à la Cynipédolosie du chêne, insérée dans le journal de nivose ; par L. Bosc, k 3gx Du Péridot; par J, C, LAMÉTHERIE, 397 PT PLAN RE 0 à AU MS nes 7e à Mo + | ET D'HISTOIRE NATURELLE, 483 à | { " PHYSIQUE. Description d'une Trombe d’eau sur le Lac Leman, adressée à le société d'histoire naturelle de Genève; par M. Wizb, et adressée à J.C. DELAMÉTHERIE , par M. PICTET, 39 Ephémérides de la société méféerologique Palatine de Aanheim : cinquième extrait ; par L. COTTE, FAR Extrait et résultats des observations météorologiques faites à Montmorenci, pendent l’année 1793, par L. COTTE, membre de plusieurs académies , 4 72 Suite, D: Suite , \ S 228 Suite, À a 297 Suite, février ( pluviose.) 363 Suite , mai ( floréal. ) 366 Sitite, juin ( prairial. ) .1°369 Mémoire sur la cause du fit des ‘vins ; par ROBERIOT, membre de la convention nationale', 7$ La commission des poids et mesures républicaines ; aux artistes constructeurs des mesures de capacité, 81 Lettre sur le poids du mtal des cloches ; par LATAKDE, : 85 Dissertation physico-vésétale sur la nature des feuilles . florifères et de celles qui sont accompagnées à leur base d’une bractée sous-axillaire ; par L. D. RAMUTUELLE, 86 Quelques ‘doutes sur la théorie des marées par les C'laces polaires, ou Lettre à B. H; DE SAINT-PIERRE ; per À. L, VILLETERQUE, 99 Astronomie, ; par JSRôME Le FRANÇOIS ( LALANDE ), extrait, : 126 Suite, 209 Suite, \ 26$ Jastruction sxr.les moyens d'entretenir la salubrité, et de purifier l'air des salles dans les hôpitaux militaires de la république, 161 fémoire sur la source des caves de Savoniers, près Tours, tenant en dissolution de la chaux native, et formant des ! dépôts analopues à ceux'des bains de Saint-Philippe en Toscane , découverte par GiLLET-LAUMONT , | 200 Ariomes météorologiques, ou R ésuliats généraux de mes observations depuis trente ans, et.de ioutes celles que mes recherches et ma correspondance g'ont fournies ; par L, COTTE, Ce 234 D" ; œ & > = e] 4 < ge ee A RP AL A EN er OR POUR CU SR SLR RS ANS SEE S nn à vs a: ARS : : - x * : RS . 484. JOURNAL DE PHYSIQUE, DENCHIMIE" ! .. + #& Kapport des mesurés françoises usitées en météorologte , avec” es nouvelles mesures républicaines décrétées pär la con- “ventior nañiozale ; par L. COTTE , . 291 drstrument proposé par le citoyen HaNRT DESMAZIS, pour "ae égrener les blés,, “= è Firm ag M CHAMALE, re 4 Instruction sur l'art de séparer le cuivre\du métal des cloches, : ; ERA 60 - Lettre de B: G. SAGE , à-J. C. DELAMÉTHERIE , sur de salpétre, * : ET: ne Analyse d'une espèce particulière de eharbon de terre ar- F -gileux, de la mine de la Chapelle-Désirée; par B: G. SAGE , 2% € 173 … De:le partie colorante des terres et pierres ; par J.C. De- " .tLAMETHERIE., 203 1 > Observations sur Le witriol natif de magnésie, on sel ca- tharctique amer; par B.G.SAGr, à 264 Lettre du citoyen PAJOT au citoyen DELAMETHERIE ; sur le nitre trouvé dans Les cendres chaudes des fours à ( chauz , LEMEGUE 286 Procédés employés à Saarbruck , pour former de l’alun , par la calcination des, schistes pyriteux er bitumineux ; par le citoyen NICOLAS, 287 Extrait d’un rapport fait à la commission d'agriculture et sn des arts, à l'occasion de la refonte des papiers imprimés et éerits , < 303 Mémoire sur le sang ; par les citoyens PARMENTIER 4 ste DEYEUX, 372 Suite , CAS Précis des expériences faites par l'association des chimistes. d'Amsterdam, sur l'inflammation des sulfures métalliques sans air, telles qu’elles ont été répétées dans le labora- toire du citoyen Van-Mons ; par J. B. DUBOIS, 393 -. Mémoire sur l'inflammation de l’indigo ; par SAGE, 405$ » * ‘ Nouvelles Littéraires, : 160 » 321; 409 a ro Sms TS L'an 2 Pratrial ES SR , PTT « PTS, LE SR ER