RSR RIT SEE LEE LE DROLE APT SPP RES NAT 2) UN Lib 44, SION SON | 4, " OI At ET Ë 14 LE re . EE no. VE k ) 0 1 | POUTTe Met ASE . AA ae en | Tan à Je F : e* re | | Le Her L K À : ï Re 0. LINUX = "1 " ; Le / . { : UF (l : Li f Mire du W ! \ ‘a jet | A “ : ut NÉS LA OH k i LA LA | Al pu nu | | Le ta N1 MAPS Le er ê | ’ [ |] | : ; y t CP AXE | A LATE DEEE nr] ESS h 2 4 : * DU | L ! 19 f l à ! L 1Y F AA t a 1 : L è 1, (] j ) Les 1 nl ‘ : { jé oui Ps HSE AL k PEN OMEN FUIRIAArE | Ce Pr Le D l Se NT ETES | nt À LATE < JOURNAL DE PHYSIQUE. AUOIefHg 4Q. | A au : JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, D'HISTOIRE NATURELLE Li Pr DLE:S EA-RET.S;, AVEC DES PLANCHES EN TAILLE-DOUCE: Par J.-C. DELAMÉTHERIE. _— JUILLET AN 18r2. TOME LXX V. APRATETS" Chez Madame veuve COURCIER, Imprimeur - Libraire pour les Mathématiques, quai des Augustins, n° 57, pa LA on ÿ Ha: pri FE D à de ce à 0 dé bi RE AUDIÈ IA # a "à LT MO ad. ti . L AITAAU À AROTENC | «8 E AM: à ät fée UE . ‘ Fou OGA JT Le ÉBROAIE ana LARE à LE à. ana, De sat ge € a HE bo ee — if 1 Dh}. ” ’ a dr Ve À (fr : M LeIRAT A TT dérar -apeniiagril RATE OCD »: La) Per x id on A RARE sp ji Verte er JOURNAL MUR MP UE ST O UF: DE CHIMIE ET D'HISTOIRE NATURELLE, JUILLET AN 18r2. RAPPORT FAIT À L'INSTITUT, SUR UN MÉMOIRE DE M. JACOBSON ; INTITULÉ: DESCRIPTION ANATOMIQUE D'UN ORGANE OBSERVÉ DANS LES MAMMIFÈRES ; Par M. CUVIER. Extrait des Annales du Muséum d'Histoire naturelle. 1F A Classe nous a chargés, MM. Tenon, le comte de Lacépède et moi, de lui rendre compte d’un Mémoire de M. Jacobson , pensionnaire et chirurgien-major dans les armées du Roi de Danemark, intitulé : Description anatomique d'un Organe ob- servé dans les Mammifères. 6 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Cet organe étant situé sur le plancher de la partie antérieure des narineset communiquant avec les conduits palatinsantérieurs, communément appelés incisifs ou sténoniens : il est à propos de dire d’abord quelques mots de ces conduits et de rappeler ce que les anatomistes en ont écrit. Ceux qui se sont occupés d'anatomie, ont su de tout temps qu'il existe dans le squelette de l'homme, immédiatement der- rière les deux dents incisives du milieu, une petite fosse com- mune aux deux os maxillaires supérieurs et au plafond de laquelle sont percés deux trous qui donnent chacun dans la narine de son côté tout près de la cloison mitoyenne du nez. Mais pendant bien des années on n'a pas su avec autant de certitude, si dans l’état frais cette communication est ouverte comme dans l'os dépouillé de ses tégumens. La différence des opinions sur un point qui semble d’abord devoir être si aisé à décider, est même une des choses les plus singulières de l’histoire de l'anatomie. Vésale paroît avoir cru qu’elle étoit ouverte, du moins c’est le sens le plus naturel de ses paroles : paratur hoc foramen gralié connexus consensusque tunicæ palatum succingentis cum illa quæ narèwm amplitudini obducitur, portiunculæ enim illius tunicæ cum venula et item arteriola id penetravit ; car on ne voit pas comment la tunique des narines et de la bouche pourroit traverser ce conduit osseux autrement qu’en le tapissant, et par conséquent en y formant un canal. La plupart des anatomistes du seizième et du dix-septième siècle s’en tinrent aux termés obscurs de Vésale : per quod venula et arteria transeunt, dit Vidius, e£ Communis {urica narium ac palati. Spigel est encore plus visiblement copiste : ex palato in na- rium amplitudinem venula atque arteriola una cum tunica palatum succingente transmittitur. Blasius, dans ses notes sur Wesling, ne l’est guère moins: vasis membranulæque palatum succingenti, in narlum cavila- tem viam prœbent. Le premier qui ‘’expliqua plus clairement fut Stenon, célèbre anatomiste danois. Il fit observer que dans l'homme il y a un canal membraneux assez large vers le nez, et si étroit du côté de la bouche , qu'il laisse à peine passer une soie; mais qu'on en ET D'HISTOIRE NATURELLE. 7 reconhoît cependant l’orifice même vers le palais, par une gout- telette qui s’en échappe quand on presse du doigt cette région. Le même Stenon décrivit les canaux beaucoup plus amples qui existent à cet endroit dans le bœuf et dans la brebis. Alors la plupart des anatomistes admîrent ces canaux dans l’homme et leur donnèrent même le nom de canaux sténoniens d’après celui qui les avoit le premier indiqués avec détail. Verheyen dit qu'il les a trouvés ordinairement et assez ma- nifestes. Kulm assure les avoir vus et montrés à d’autres dans un garcon de deux ans. Ruisch dit avoir possédé dans son cabinet un palais préparé où l’on voyoit les orifices. Duverney les représente en détail avec un stilet passé dedans, et ajoute que leur disposition est telle , que les humeurs s’écoulent plutôt par là que par la grande ouverture des narines. L'’exact Santorini est plus exprès qu’aueun autre; il faisoit passer très-aisément, dit-il (commodissimè) , une soie par ces ca- naux ; il démontroit non-seulement leur cavité , mais lamembrane lisse qui en revêt l’intérieur ; enfin ses élèves s’amusoient à faire sur eux-mêmes l’essai d’y insérer une soie. Qui r’auroit cru , d’après dés témoignages si positifs, que l’exis- tence de ces canaux ne pouvoit être soumise à aucun doute? Vers le milieu du dix-huitième siècle commenca cependant une autre série d’anatomistes qui soutinrent.tout le contraire et dans termes non moins expressifs. . « J’ignore, dit Lieutaud, la raison qui a porté la plupart » des anatomistes à soutenir que ce trou étoit ouvert dans- les » sujets frais ; je puis assurer que je l’ai toujours trouvé très-bien » bouché. » Vainement Bertin a tâché, à ce qu'il assure, d’y introduire le stilet le plus fin : il chercha même à découvrir ces canaux dans le cheval, mais sans succès, parce qu’en eflet, comme nous le verrons plus bas, c’est précisément le quadrupède où ils ne sont pas ouverts, Heister les nie également : zu/lum ductum aut canalem ad nasum neque stylo tenuissimo neque seta detegere potui. Le grand Haller a fait de ces canaux l’objet particulier de ses ES ë JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE recherches sans les découvrir ; il s’est même assuré qu’ils n’exis- toient pas: clarë viri ante me viderunt non patere, eg0 -verù sœæpe et de industrie inquisivi; membrana hos tubulos replet, nullo pervia canal. Le même sentiment paroît être celui de MM. Portal et Boyer. Albinus, Winslow, Bichat, ne s’expliquent point. Mais Morgagni, Sabatier et Sœmmering pensent, peut-être seulement d'après toutes ces diversités d'opinions, que ces canaux sont quelquelois ouverts et quelquefois fermés. Celui de tous les auteurs vivans qui paroît avoir examiné la question avec le plus de soin , est M. Scarpa, On sait qu'il a décrit, sous le nom de nerf z7aso-palatin , une branche dt cinquième paire qui rampe le long de la partie postérieure et inférieure du vomer et passe par un petit trou particulier dans la fosse incisive et à la papille qui en bouche l'orifice. Il étoit naturel que M. Scarpa en suivant ce nerf, examinât les conduits sténo- niens devant lesquels il passe. Or, il les a toujours trouvé fermés par le bas ét en forme d’entonnoirs très-alongés, dont l'extrémité inférieure seroit bouchée. On ne peut rien faire passer par là du palais dans la bouche sans rompre la membrane palatine. M. Jacobson a toujours observé la même chose et croit que toutes les fois qu’on a cru voir le contraire, on avoit déchiré cette membrane par maladresse, et en eflet nous mettons sous les yeux de la Classe un palais humain où l’on n’en D ii pas le moindre vestige. Ge qui a pu contribuer aussi à l'illusion, ce sont deux pores qui se voient quelquefois aux côtés de la papille palatine, et qui paroissent être des conduits excréteurs de petites glandes, Voilà ce que l’on a de plus certain sur ces canaux dans l’homme. Mais dans les quadrupèdes, le cheval excepté, il ne reste aucun doute sur l'existence d’un conduit qui passe au travers de la fossette ou plutôt du trou incisif, et qui établit une com- munication libre entrg la cavité du nez et celle de la bouche. Les orifices palatins de ces conduits sont même généralement très-visibles, et dans quelques espèces ils ne forment pas seu- lement des pores, des trous, mais de vraies fentes assez éten- dues , et qui sont seulement cachées à la première vüe par les rebords d’un bourrelet de figure variable selon les espèces, qui occupe l'extrémité antérieure du palais, et qui représente en grand la papille palatine de l’homme, Ce ET D'HISTOIRE NATURELLE. 9 Ce fait, plus ou moins connu depuis Stenon, a élé généralisé par M. Jacobson , et trouvé vrai dans un grand nombre d’ani- maux où on ne l’avoit point examiné avant lui; il confirme donc pleinement sur ce point les observations de son illustre compatriote. Mais, ni Stenon, ni personne à notre connoissance avant M. Jacobson, n'avoit vu à cet endroit autre chose qu’une simple communication des narines avec la bouche; du moins n’avons- nous trouvé dans aucun des auteurs où nous avons fait des re- cherches, de traces de l'organe qui fait l’objet du Mémoire dont nous rendons compte, organe dont le canal sténonien ne paroît être qu'une partie subordonnée, ou un conduit ex- créteur. ù k Cet organe consiste en un sac long et étroit de substance plus ou moins glanduleuse, enveloppé dans un étui cartilagineux de même forme et couché sur le plancher de la narine, de chaque côté et tout près de l’arête sur laquelle vient se poser le bord inférieur de la portion cartilagineuse de la cloison du nez. On observe à cet endroit dans le squelette un enfoncement longitudinal, ou une gouttière large et peu profonde creusée sur l’apophyse palatine de los intermaxillaire et se continuant plus ou moins sur celle de l’es maxillaire supérieur. Cette gouttière - est destinée à loger l’étui cartilagineux qui loge lui-même le sac membraneux, ensorte que l’on peut, d’après l'étendue de la gouttière , juger de celle de organe même dans les têtes osseuses où il a été enlevé. Quelquefois, comme dans les rongeurs, ce sillon est si creux qu’il forme un canal presque complet. L’organe s'applique aussi plus ou moins contre la cloison des narines, et est protégé dans sa partie supérieure par une saillie du bas de la portion cartilagineuse de cette cloison. Son étui ou sa gaine est une lame cartilagineuse pliée en tuyau, avec diverses productions vers sa partie antérieure; la membrane pituitaire la cach@ en dehors et elle adhère par le reste de sa surface aux os et aux cartilages dont nous venons de parler. Vers l'extrémité postérieure de cette gaîne sont les trous qui donnent passage aux nerfs et aux vaisseaux qui se rendent à la membrane interne; et dans certaines espèces on y voit une fente plus ou moins étendue, dont nous expliquerons l'usage tout-à-l'heure. En avant est l'ouverture qui sert de passage au conduit excréleur. . Tome LXXV, JUILLET an 18r2, B Lan 10 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE L'intérieur de cette gaine est lapissé par deux membranes ; dont l'interne est continue, ainsi qu'on le comprend aisément, avec celle de la bouche et des narines; sa surlace est très-lisse, et on y vbserve beaucoup de petites ouvertures qui la traversent obliquemient. Eile est elle-même doublée du côté de la gaine par l’autie membrane, dont le tissu est aponévrotique et Irès- fort; entre deux est une sorte de parenchyme rougeâtre, d’une consistance assez molle, un peu grenue à l'œil, que M. Jacobson suppose avec assez d'apparence , de nature glanduleuse et sécré- toire, et dont il est probable que les pores dont nous venons de parler sont les orifices excréteurs. Selon que cette espèce de parenchyme est plus où moins épais, la cavité intérieure du sac que M. Jacobson appelle son récep- tacle, est plus où moins étroite. Quand la gaîne est fendue, comme nous l'avons dit plus haut, ce même tissu paroît se prolonger sur les parties voisines, en assant au travers de la fente et en se continuant sous la mem- pue pituitaire, qui paroit à ces endroits plus épaisse , plus fon- gueuse, que dans le reste de son étendue. Le conduit excréteur général de tout le sac donne obliquement dans le côté du canal sténonien, qui lui-même est quelquefois enveloppé dans un prolongement de l’étui cartilagineux. Nous ne suivrons pas M. Jacobson dans les détails qu’il donne sur les variétés de grandeur de figure, d'épaisseur de l'organe et de sa gaîne, ainsi que de la direction de son conduit excréteur et de sa jonction avec le canal sténonien , dans les diverses espèces. Nousdirons seulement d’après lui, que le chevalest jusqu’à présent le seul quadrupède où il ait trouvé le canal sténonien fermé, comme dans l’homme, du côté du palais, ensorte qu'il y repré- sente un cul-de-sac ou un cône creux sans issue. Du côté des. marines ce conduit est toujours ouvert. Ce que cet organe a de plus frappant ce sont ses nerfs. IL en reçoit d'abord aui semblent au premier coup-d'æil appar- tenir à la première paire, et qui naissent en eflet de la protu- bérance mammillaire et passent par des trous de la lame cribleuse; mais arrivés sur le vomer, ils se comportent autrement que les nerfs olfactifs. Beaucoup plus gros et plus longs qu'eux, ils restent visibles dans toute leur longueur, même au travers de la mem- brane pituitaire, à laquelle ils ne donnent aucuns filets, des- cendent obliquement en avaut jusque sur la partie postérieure ET D'HISTOIRE NATURELLE. Le: de l’organe, et après s’étre divisés en plusieurs filets, ils en percent la gaine pour se distribuer à sa membrane interne ou plutôt à son parenchyme. 2 Le. plus souvent ces nerfs sont au nombre de deux ou de trois, Quelquefois il n’y en a qu’un seul qui se divise. M. Jacobson, frappé de ce que ces nerfs ont de particulier dans leur cours, a cherché s'ils ne différeroient poiat aussi des nerfs olfactifs dans leur origine. Il a trouvé qu'ils naissent toujours d’une portion jaunêtre ou brunâtre qui forme une tache assez distincte sur la face supé- rieure et vers le bord interne de la protubérance mammillaire, et qui paroît être une petite masse particulière de matière cendrée qui seroit comme enchâssée dans cette protubérance; que l'on parvient même quelquefois à en détacher. Il a remarqué aussi que les trous de la lame cribleuse par où passent ces nerfs ont quelque chose de différent des autres, ce qui, joint à la différence de leur marche, les lui fait presque con- sidérer comme une paire particulière. Les autres nerfs de l’organe dont nous parlons viennent de ce même naso-palatin de Scarpa que nous avons mentionné ci-dessus. Le tronc, après avoir donné des filets à la membrane pituitaire, arrive vers l'extrémité postérieure de l’organe et lui donne une branche qui perce sa gaîne et se répand dans son intérieur avec les vaisseaux ; ensuite rampant le long de son bord inférieur et le long du canal sténonien , il descend à la papille palatine; c’est seulement cette terminaison du a these qui a été connue des anatomistes; maïs ils n’ont pas appercçu la branche qui pénètre dans l'organe. La grandeur relative de ces appareils nerveux est très-remar- quable, car ils surpassent de beaucoup les vaisseaux, quoique ceux-ci soient eux-mêmes très-abondans. On n’observe aucune différence notable dans le cours et la distribution de ces nerfs, même dans les animaux qui différent le plus. Quant à l'organe lui-même, il existe dans tous les quadru- pèdes sans exception. L’homme en paroît dépourvu, du moins on n’y appercoit qu'une petite lame cartilagineuse qui peut en être considérée comme un léger vestige ; mais le cheval, dont les conduits sténoniens sont bouchés comme ceux de l’homme, ne lui ressemble point à l'égard de l'organe en question, qui est au contraire très-développé dans cet animal. Les cétacés paroissent en être entièrement privés. B z 12 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE M. Jacobson a examiné cet organe dans les divers animaux qui le possèdent, daus la vue de déduire de cette comparaison quelques conséquences sur sa nalure et sur ses fonctions. Les variétés relatives à la grandeur proportionnelle des nerts et des vaisseaux ue paroissent pas très-Importantes. En regardant son parenchyme ou son tissu excréleur comme sa partie principale, et en estimant son développement d’après celui de ce tissu, on trouve que c’est dans les rongeurs qu'il seroit plus parfait, ensuite dans les ruminaus. Les carnassiers l'ont peu considérable, et dans les singes il devient si petit, qu’il nous prépare à le voir mauquer toul-à fait dans l’homme. x Tout ce que nous venons de lire n'est pas seulement extrait du Mémoire de M. Jacobson; c’est aussi le résultat des obser- valions que cel anatomiste nous a mis à même de faire en mettant sous nos yeux des pièces qu'il avoit préparées, où en préparant dans le laboratoire de l’un de nous et en sa présence, des ièles des animaux que l’on a pu se procurer dans l'intervalle, et no- tamment celles du cheval, du bœuf, de la biche, du chien, du tigre, du kanguroo, du porc-épie, etc. Nous croyons donc pouvoir rendre témoignage de l'exactitude de ses descriptions. Les recherches que nous avons faites dans les endroits des ouvrages des analoïuistes, où il y avoit le plus d'apparence qu'ils auroient parlé de cet organe, s'ils l'eussent connu , nous autorisent aussi à croire que la découverte de M. Jacobson est nouvelle pour la science. Il ne nous reste donc qu'à examiner avec l’auteur quelle peut ètre la fonction de cet organe. En considérant la texture de son parenchyme, les pores de sa surface interne, son conduit excréteur, l’humeur qui en suinte, on est porté à le juger sécrétoire; mais la sécrétion qui s’y fait est-elle sa fonction essentielle, ou n'est-ce qu'une fonction ac- cessoire, comme celle du mucus des nariues, par exemple? La grandeur et la Le QU des nerfs qui s’y rendent en- gageroit assez à le regarder comme sensitif, mais se demande M. Jacobson , quel agent extérieur pourroitaller se faire percevoir dans un réceplacle si caché, si proford, si peu accessible? En le supposant purement sécréloire , cette abondance de nerfs paroitroit annoncer une sécrétion d'une nature bien relevée ; mais quel seroit donc son usage soit dans la bouche , soit dans les marines où la petite quantité de liquide que cette sécrétion peut produire doit bien vite disparoître, et en quelque sortese pérdre par son mélange avec le mucus et la salive qui arrosent conslamment ces cavités ? Ë ET D'HISTOIRE NATURELLE, 13 M. Jacobson paroît disposé à croire que l'humeur sécrétée par cet organe est destinée à humecter, à lubréfier les naseaux dans les animaux qui les ont toujours humides, où au moins la partie voisine des fosses nasales dans ceux où es naseaux sont secs à l'intérieur, et à disposer ces parties à l'exercice de quelques fonctions sensilives. En songeant que l'homme est le seul des mammifères terrestres à qui cet organe mauque entièrement, lous en tomes venus à penser qu'il doit être relatif à quelque faculté qui nous manque el dont les animaux sont doués. Or, sa position doit faire choisir de préférence parmi les fa. cultés ainsi distribuées, celles qui concernent les qualités des alimens; etsi l’on se rappelle que les animarx distinguent beaucoup mieux que l’homme les substances vénéneuses, que les animaux herbivores surtout ne se mépreunent jamais sur les plantes nui- sibles et n’y touchent point dans les pâlurages, où sera peut-être tenté de soupconner que l'organe dont il question est le siége de cette faculté si importante pour la conservation des espèces. Ce fait observé par M. Jacobson , que son plus grand dé, elop- pement a lieu dans les herbivores, en qui cetle faculté se fait aussi le mieux remarquer, pourroit confirmer cet appereu. La position de l'organe est d’ailleurs très commode pour ce but ; et comme on ne peut guère se représenter cette faculté que comme une modification particulière du sens de l’odorat, on ne trouvera pas sans doute étonnant que ces uerfs aient presque une origine commune avec les olfactifs. Au reste, nous ne donnons ces vues que pour ce qu’elles sont, pour des conjectures très susceptibles d’objection el qui exigent encore de longues recherches pour prendre plus de ceritude, M. Jacobson termine lui-même son Mémoire par une série de questions qu'il lui paroîl nécessairede résoudre avant de pouvoir porter un jugement certain sur un pareil sujet. Ce qui est dès ce moment hors de doute par les travaux suivis avec autant de patience que de sagacité par cet anatomi.te, c'est l'existence générale dans les quadrupèdes d’un orgaue particulier qui tech Ste RO ce Jour aux observateurs, et dont la strnc- ture, la position et les rapports avec le reste de l'organisation, pa- roissent annoncer quelque fonction intéressante dans l’économie de ces animaux. Nous croyons que le Mémoire de M. Jacobson mérite Pappro- bation de la Ciasse, et que cetanatomiste doit être invité à continuer des recherches qui ont déjà fourni ua résultat aussi curieux. OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES | THERMOMETRE EXTÉRIEUR | BAROMÈTRE MÉTRIQUE DGA ED Le ARR ba us, EE: € 8 PEN CA NÉE de ME 2 Ve, De TGS AN a je SPAS! NAS € HU Em M) EN) AU PAR oder AE | a] f + DE E CENTIGRADE,. DE fl PR. US NO CC OS 5 = ñ Maximum. | Minrmum. |A Mir. Maximum. | Mivinuuum. A T2 heures« o |heures. o heures" mil | heures. ile mill: l 4 Le inidi 26,20 d 411. 10,90 +-26,25 agts.. +... 750,90 DES ANS cs. 757,66 res 19,7 2la midi +25,37|à 4in. 15,25] +25,37là midi... ..... 761,20|à 4 m......... 750,50|761,20| 20,2 5|à 9 m. Les mn. PRRU +19,37 à1o; Se... 761,004 95... 30607 760 0: 760,68 19.4 jadis. Rat 4m. ae 1519:60 : 93 Mes... 761,00 AS See... 750,48|760,77| 15,7 ë [à : = m2 44 a He HE é à 93m GERS HU FRE “à BRAS E 759 72 760,72] 16,4 ‘ Es 5 CTE pr ny e HR à Jar eo Déc dl “5 honte 739 TE 760144 19,4 7} à 9 S. 27,77 - 2,79|#21, 3 (Set a .:7/0470 44m. .L. 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Ærr,50]+-17,25)à 4 m.........758,00 16 1s.... .... 754,02 756,30| 19,1 Qiirla og +m.+17,50 à 4m. + 9,25|H17,00[à 1055....... 757,76 à imidi........ 754,44 754,44| 10,4||| B1161à midi +H18,50/äà4m. 10,75] H+18,50|à 3 s..........761,00|à 4 m......... 750,28[760,98| 18,7 il1gla3s. +20,o0fà 4 m. 12,50|+19,00jà 4 m........ DD 26) AND IS Me 749:14[751,30| 18,0 élooù3s. -+18,50/à 4m. —Har,25]+18,15|à 10 5 s....... 751,20/à 3 s.........748,82|749,42| 17:5||] Ie 13. 419,25 à 4m. +ro,75|+17,00[à9€5........ 754,44 à ARR CE 751,50|752,10| 17,4||| ; 7 à Se ne mL RE de me < ñ ï ich ne ne dd ue eee EUR 16,3]|| 1231235. x À ADS re meite .. VAA|AI4 M PSN ,26 3, 17,2) Hizqla3s. Hz2o,oofà 4m. ‘+ DE 18,75 à 9 ARR RRS 762 28 AIXOIS PAR re D Hu. É25là midi +24,25là 4m. +r10,25|+24,25/à 7 m......... 760,409 £5........ 756,84|758,92| 16,5||| |26/à o m, +2o,ooà 10 s. Hr19,75|-16,17|à 105.........756,44{4m......... 752,64 754,52] 18,4 Hl2zla3s. -ig,ooä4m. — subitement beaucoup plus brillante dans le milieu. » IXXXIIT., Des étoiles nébuleuses qui ont à peu près l'apparence d'étoiles. L'’apparence étoilée des six nébuleuses suivantes est telle, qu’à l’époque où je les observai, la meilleure description que jai pu en donner, fut de les comparer aux étoiles, à quelques défec- tuosités près (1). Quatrième classe, n° 49. « Une nébuleuse étoilée assez bril- » lante, comme une étoile entourée d’une petite auréole. » Les deux autres sont de la même nature (+). Quatrième classe, n° 15. « Une nébuleuse étoilée, ou plutôt » une étoile foible avec une petite chevelure et deux auréoles. » Les deux autres sont à peu près de la même description. XXXIV. Des nébuleuses douteuses. On peut avoir remarqué qu’à plusieurs nébuleuses étoilées comprises dans mes Catalogues, on a ajouté à leurs descriptions le memorandum qu'elles furent confirmées avecun pouvoir beau- coup plus grand, pouvoir qui quelquefois fut suivi de difliculté, et quelquefois ne put pas avoir d’heureux résultats. (1) Ici l’Auteur renvoie à l’Ouvrage précité. ET D'HISTOIRE NATURELLE, 165 Voici une collection de trente-quatre nébuleuses classées sous la description suivante (1). Deuxième classe, n° 470. « Une petite nébuleuse étoilée. » D'après une seconde observation, le doute qui m'étoit resté dans la première, fut dissipé avec 240 (nombre quireprésente la force ampliative du verre) qui le fit voir «assez brillante, mais pouvant » à peine être distinguée d’ane étoile. » Ë Troisième classe, no 2g. « Une nébuleuse étoilée, très-foible, » extrêmement petite, ou plutôt une étoile nébuleuse. » Le pouvoir balayant me laissoit indécis; 240 l’a vérifié. Je dois remarquer que dans ces nébuleuses le doute n'étoit pas sur l'existence des objets, mais simplement sur leur nature; et lorsque j'ai soupconné la nébuleuse si foible, que même son existence étoit douteuse, je me suis servi d’instrumens beaucoup plus puissans pour m’assurer si l’objet existoit comme nébuleuse, ou comme étoile; car si j'avois soupçonné que ce ne füt pas une nébuleuse, jamais je n’aurois entrepris de faire cette véri- fication (2). Troisième classe, n° 270. « Une nébuleuse étoilée, très-foible, » extrêmement petite : 240 la vérifioit difficHement et avec la » plus grande attention, la nuit étant d’une clarté extraordinaire. » ù Lorsque je parle de difficulté , il faut toujours entendre que l'examen ‘exigeoit un temps considérable et une attention sou- tenue, avant de former une opinion décisive (3). Troisième classe , no 7. « Une étoile nébuleuse, mais d'une » nébulosité douteuse; avec 240 la même apparence douteuse » continue, » Fig. 42. Avec cet objet, le doute qui reste ne peut porter que sur sa nature; car comme on le prend au premier coup d’œil pour une étoile nébuleuse, son existence ne peut pas être un sujet d’examen, mais un doute insoluble, savoir si un objet est une nébuleuse ou uneétoile, doit certainement être regardé comme la plus grande preuve d'identité que nous puissions nous flatter d'avoir. {1) L’Auteurrenvoie à l’Ouvrage précité, (2) dem. (5) dem. 1 166 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE XXXV. Remarques concluantes. La dissimilitude, absolue entre une diffusion de la matière né- buleuse, et celle d’une étoile, est si étonnante, que l'idée de la conversion de l’une dans Pautre peut difficilement entrer dans l'esprit de quiconque n’a pas par-devers lui le résuliat de l'examen critique du système nébuleux que j'ai développé dans ce Mémoire. Le but que Je me suis proposé en classant mes observations dans l'ordre où elles se trouvent, a été de faire voir que les extrémes ci-dessus mentionnés peuvent étre joints par des degrés inter- médiaires tels’ qu’il devient très-probable que chaque état suc- cessif de la matière nébuleuse est le résultat de l’action sur elle, tandis qu’elle agit sur celle qui la précède ; et au moyen de ces degrés, la condensation successive l’a amené à une condition planétaire. Cette transition à la forme étoilée, ainsi que je l'ai démontré, demande une très-petite compression additionnelle de la matière nébuleuse, et jai donné plusieurs exemples de la connection de l’apparence planétaire avec celle étoilée. Les nébuleuses étoilées foibles ont été également bien liées avec toutes les espèces des nébuleuses foibles d’un volume beau- coup plus considérable; et parmi celles de la plus petite espèce, l'approche de l'apparence étoilée est si avancée, que dans mes observations sur plusieurs d’entre elles, il devient douteux sielles ne sont pas déjà des étoiles, : On doit avoir observé que dans chacun des articles précédens je me suis borné à un petit nombre de remarques sur lappa- rence de la matière nébuleuse dans l’état où mes observations la représentent; elles paroissent être le résultat naturel des ob- servations soumises en ce moment à l’examen, et je ne les ai pas données dans la vue d'établir un système d’unedémonstration complète. Les observations elles-mêmes sont classées de manière que tout astronome, chimiste ou philosophe, après avoir jeté un coup d'œil sur mes remarques critiques, peut former le ju- gement qui lui paroît le plus probable. Dans tous les cas, le sujet est d’une nature telle, qu'il ne peut manquer d'amener tout esprit observateur à la contemplation de l’étonnante cons- truction du ciel; et ce que J'ai dit peut servir du moins à'jeter quelque nouvelle lumière sur l’organisation des corps célestes. ET D'HISTOIRE NATURELLE, 167 Postscriptum. On verra que dans ce Mémoire je n’ai considéré que la cons- truction de la partie nébuleuse du ciel, et que j'ai pris une étoile pour les bornes de mes recherches. Je n’y fais pas mention de la riche collection d'assemblage d’étoiles renfermées dans les 6°, 7° et 8e classes de mes Catalogues , ni de plusieurs de la Coz- noissance des Temps. Plusieurs autres objets dans lesquels les étoiles et la nébulosité sont mêlées, tels que lesétoiles nébuleuses, les nébuleuses qui renferment des étoiles, ou des assemblages soupconnés d'étoiles, qui peuvent cependant être des nébuleuses , ‘ n’y figurent pas, parce qu'ils paroissent appartenir à la partie sidérale de la construction du ciel, dans l’examen critique de laquelle mon intention m'étoit pas d'entrer dans ce Mémoire. 3rla3s. 22,60 4% m. + 812l+2r,90là 9 m..... Moyennes, 423,541 OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES FAITES | THERMOMETRE EXTERIEUR D Er = SR D BAROMETRE METRIQUE. D CCR. CRE De CO UC #Ù Maximum. | Misruum: |A Mur. Maximum. | Mivinuun. 2 MIDI heures AC heures. o heures- mill. | heures ill” mill 1fad se H23,20fà 4 in. + 0,50|[+22,15|ù 4 n1....... 1:7D0/JOjA TO 9... 0. 753.08 755,30 2|à midi +-19,00!41 4m. + 9,75|+19,00/à4 m........ ré sdla SLR. 747,30|749,62 sa gs. +-18,00|à 4 m, +4-10,50|+-15,25|à 925........ 758,palàdm...... 748,36 750,48 ala3s +17,00/à 4m ++11,25|416,25/19 s.......... 760,88|à 4m... ....755,00|758,60 élàgs. <+19,90/à4m. + 7,65[+17,65{à 9 + m....... 762,86|à 4m... ......762,00/762,66 6[à3s. 22,25 à 4m. +14,50|+22,00 AMI LS 766,34 | 4 m......... 762,40 76488 7liois. 422,90/14 m. +11,75|422,25 ag int. 2.45, 707,50 16 2s..,...... 766,60|766.74 b|àa nudi +-2440fà 4m. 411,79 24,40 g5 4 suis se 766,56 {à 4 m.. ..... 766,20|766,52 g[à 9 m. +-20,50fà 4m. 415,25] 419;950 à 7 me... + :700,00|à 9 & S+ . 2.44. .765,06]765,50 NOÉ 23,251 4m. +#16,25|+-22,50fà 9 :S........ 766,30|à 4m.........764,68|765,54 ufa3s. 19,75{à 4m. +15,75]4-18,65[à 9 m..... ..-..708,42/49#5S........ DEEE 768,04 t2à midi +23;00/ù 4m. +ro,50]#+2û,00!ù 4m..... . ..76450olà 5 +s........761,82|762,72 13]a3s “+18,65/à 4m. +11,00|417,75 AY + See... ..762,32|à 4 m.........701,72 762,00) llr4àss. “1900! 4m. + 9,25/+16,75 AO Dee eee 763,50 à DES... 762,50|763,20 19[à3s. #+-20,6)| 4m. + 9,00|420,50 à 9m........703,92|à 6S.......... 762,42|768,52 Dh: midi +-25,50|à 4 m. +11,40/+25,50 APArmeNr unie 761,00|à 6 s........756,82|756,306 A|r7la 5is. 24,00! 4m. 16,00 +-23,00[à9 s.......... 762,78là4m......... 757,481760,20 1Bla3s. +20,75/à 47m. +15,50| 422,50 OS AN ere 764,92|à 9 s....... ..763,36|764.84 Dliolèrs. +31,25là 44m. +13,25|4+29,90|à 42 m...... .761,12/à 35...:..-.. 753,16|756 44 20jà 35. +24,45)à 4 Em. 16,75] 4#24,00|29 % s........ 755,28|à-4 1 m....... 752,54|754,40 zifà midi +-22,15|à 4 { im. +15,65 H22,15[à9%sS........ 760,58|à 45 m...... .756,84|760,22 22[à 9 m.425,25/à 4 Em.4rr,50|424,75/à9S.......... 761,28|à 3 S....,.... 758,04|755,44 23|à 3s. “+21,00[à44 m.—+ 9.25| 420,62 A7Me.se..e..764)50[à I1 S........701,70|76424 n|zahè midi --25,75|a 44 m.+11,40 +23,75|à 4 m......... 759,82|à 3 S.......... 757,9 [759,20 25/à 1 s. 26,60! à 4 4 m.+17,00[+26,00 AJEMio.... 758,32{à 4 4 m.......790372 757,78 26|à midi +26,60/à 2 m. 16,75 —+-26,60|à 91 m....... 758,20|à 2m...,..-0.797:24 758,18 27[à2 5. +32,50|à 4 ; m.417,50 H32,25/a42m........756,72/à 3 s.......... 750,50|753,38 28|à midi 24,25|à 45% m.+15,00|+24,25|à 4 5m....... 753,64|à midi........751,04|791,04 29 à midi +20,25|à 4 + m.+11,50)4-20,29 d'OS ere 753,40là midi........ 751,00[751,00 Jo[à3s. —r9,25|à 4È m.æ+11,00|+16,50[à9s.......... 759,50[à 4x m...... ..754,90 757,10} ...760,80[À935.-.--. .-757:00/760,10 +12,02|+22,73| RÉGAPITULATION. Millim. Plus grande élévation du mercure. .,.. 768,42 le 11 Moindreélévation du mercure......,.. 747,30 le 2 Plus grand degré de chaleur.......... —32,5 le 27 Moindre degré de chaleur...... eu. + 77le © Nombre de jours beaux....... 2I de couverts........ Not 1 depluie..,.....,,.,.,. 10 de yent..,....,..e.se 3I de gelée.,.......,... , © de tonnerre..... nomQue de brouillard. ,......., 6 de neige..,srvoonssee , © de grêle ner reccete o Nora. Nous continuerons cette année à exprimer la température au degré du thermomètre centièmes de millimètre, Comme les observations faites à midi sont ordinairement celles qu’on le thermomètre de correction. À la plus grande et à la plus petite élévation du baromètre conclus de l'ensemble des observations, d’où 1l sera aisé de dé conséquent, sou élévation au-dessus du niveau de la mer. La température 758,19[790.bo| à “WUAHX "LNI ceu- sterminer la température moyenne des caves est également A L'OBSERVATOIRE IMPÉRIAL DE PARIS. JUILLET 1812. POINTS VMARIATIONS DE LATMOSPHERE. VENTS. ee an = LUNAIRES. LE MATIN. A MIDI. LE SOIR. O-S-O. |D.Q:a8h2’s. Nuageux. Frès-nuageux. Nuageux. Equ. ascen, SO. * L. périgée. Trouble et nuageux. le 1° 12°,975 Pluie , fine. RÉCAPITULATION. Pluie par intervalles O-N-0. Nuageux. Idem. Idem. N-E. Très-nuageux. Couvert. Couvert. 0. Nuageux. Nuageux. Idem, N-O. Couvert. Très-nuageux: Nuageux. N-E. Beau ciel, lég. brouil.[Nuageux. Très-nuageux. Iiem, N.L.à5ha/s.|Petits nuages à l’hor. Idem. Petite pluie. N-N-E. Couvert. Couvert. Couvert. Idem. Idem. Idem, CARE nuages. Idern. Idem. Quelques nuages. eau ciel. ), Beau ciel. Très-nuageux. Couvert. NE. Idem. Nuageux. Nuageux. O.&NE.inf.|Equ. descend.| em Jaem, Idem. N. Lune apogée. Idem. Idem. Très-nuagéux. S. P.L:à7h34s.|Couvert , brouillard. |Couvert. Petite plug à 2 h. O-S-0 Couvert, Pluie par intervalles. | Frès-nuageux. O0. Idem. Couvert. Idem. Se Petits nuages, brouil.|Quelques nuages. [Couvert , éclairs. OL Très-nuageux. Quelques éclarcis, |Frès-nuageux. Idem Quelques éclaircis. |Très-nuageux. Nuageux. O.-N-0, Nuageux, broullard, | Zdem. Jde. O. Superbe. Nuageux. Ciel voilé. S-O. P.Là5h34m.|Couvert, lég. brouil. |Couvert. Pluie. O. Couvert. Nuageux. Nuageux. S-0. Idem. Couvert. Pluie. S-S-0. Idem brouillard. [Nuageux. Nuageux. Idem pie éclairais. |PZuie tounerre à 2h. | Zxem. O. Equi.ascen. |Nuageux Idem. Pluie, tonnerre. JIdems Trèsnuageux. Nuageux, pluie à 1 h./Nuageux. Idem. |D.Q:oh27m. Nuageux, brouillard. JTrès-nuageux. Ciel voué. INR ee 260 INSEE ere 356000 5 1PSuesobace ee () Jours dontie veut a souflé du 4 ©1111 $ SOA ter AE 2 DES: CC Hd IN SOE RS sate ENT Therm. des caves Eau de pluie tombée dans le cours de ce mois, 16""00— o p.7 lig. le 16 12°,117 hgrade , €t la hauteur du baromètre suivant l'échelle métrique, c'est-à-dire en millimètres et “ER généralement dans les déterminations des hauteurs par le baromètre, on a mis à côlé ‘du thermomètre, observés dans le mois, on a substitué le maximum et le minimum moyens, 4 ë. mois et de l’année, ainsi que la hauteur moyenne du baromètre de l'Observatoire de Paris et par xprimée en degrés centésimaux , afin de rendre ce Tableau uniforme. Y Tome LXXV. AOÛT an 1812, 2 La 70 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ANNONCE DE LA CENT DEUXIÈME COMÈTE. LA nouvelle comète qui a été observée à Paris, le rer août , l’aété à Marseille dès le mois de juillet. Voici ce qu’écrit à ce sujet le directeur de l'Observatoire impérial de Marseille, M. Blanpain : « Le 20 de ce mois (juillet), à deux h. trois quarts du matin, le sieur Pons, concierge de l'Observatoire, y a découvert une comète, en parcourant le ciel, comme à son ordinaire, avec une lunette de nuit; cette comète se trouvoit entre un des pieds de la Giraffe et la tête du Lynx. » Il m'annonca cette découverte dans la matinée du même jow ;-et le soir, vers dix heures, je vis ce nouvel astre, pour la première fois, à la lunette méridienne de l'Observatoire, à son passage au méridien inférieur ; les circonstances de l'atmosphère m'empéchèrent de l’observer avec précision, Le lendemain 2r, au matin, je l’observai avant le jour ; je l’observai également le 22 au malin. Le ciel fut couvert le 23; mais ce matin, 24, je l'ai observée de nouveau. » Voici les positions que j'ai tirées de mes observations, par une approximation qui m'a paru bien suffisante pour le moment : TEMPS MOYEN 1012. à A QE DÉCLIN AISON. MARSEILLE. RETEE 21 juillet. 50715 89°48/ Goo 6! B. 21 Zdemn.e 15 31 90 56 59 35 23 1dem. 15 32 93 9 58 32 » Cette comète est petite, presqu'informe, et sans queue. Elle est invisible à la simple vue; mais on la voit assez bien avec la lunette :on commence à ÿ distinguer un noyau très-peu marqué, » Pour extrait conforme, DELAMBRE, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 172 a ————————— 2 NOUVELLES LITTÉRAIRES. “ Description des Machines et Procédés spécifiés dans les Brevets d'Invention, de Perfectionnement et d'Importation , dont la durée est expirée ; publiée d’après les ordres de M. le Comte Montalivet, Ministre de l'Intérieur; par C. P. Molard, Administrateur du Conservatoire des Arts et Métiers. — Tome premier. — À Paris, de Imprimerie de Mme Huzard, née Pallat Lachapelle, rue de l'Eperon Saint-André-des-Arts, n° 7, 1811. Un vol. in-4° de 593 pages, avec 14 Planches. Prix, broché, 15 fr., et 19 fr. 25 cent. franc de port. Mérnoires de l’Académie impérialè des Sciences Litiéraires et Beaux Arts de Turin, pour les années 1809 et 1810. Sciences Physiques et Mathématiques. Un vol. in-4. A Turin, chez Félix Galetti, Imprimeur de V'Académie impériale des Sciences, tome IV. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences Liftéraires et Beaux Arts de Turin, pour les années 1809 et 1810. Litlérature et Beaux Arts, Un vol. 1n-4°. À Turin, 1811, chez Félix Galetti, Imprimeur de l’Académie. Noticedes Travaux del’ Académie du Gard , pendant l'an 1810; par M, Trelis, Secrétaire perpétuel. Un vol in-80. À Nismes, chez Blochier-Belle, Imprimeur de l'Académie, an 1811, Supplément aux Institutions de Physique; par G.B. Sage, Fondateur et Directeur de la première Æcole des Mines, Membre de l'Institut impérial de France. Usus, et impigræ simul expertentia mentis. Un vol. in-8°. A Paris, chez Firmin Didot, Imprimeur-Libr. et Graveur de l’imprimerie Impériale,rue Jacob, n° 24,an 1602. Recherches sur la Prolongation de La vie humaine; pax J. Rucco. Un vol. in-8°. Chez Auteur, rue Helvéluius, n° 42. 172 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, ec, ERRAT A. Fautes à corriger dans le Cahier précédent, Pag. 74, ligne 18, sera pel-, lisez: sera nul. ligne 19, on tient voir, lisez: on peut voir. ligne 20, des aires mainnurnt , lisez: des aires maën- ent. ligne 21, la denue ; lisez: la durée. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER. Extrait d'un Mémoïre inédit sur l'état. des Mines du pays de Liége , et des rapports de MM. les Ingénieurs au Corps impérial des Mines, sur la Catastrophe de Beaujonc; par M. Héron de Villefosse. Pag. Précis de quelques Leçons sur l’organisation interneet le développement des végétaux ; par Mirbel. Observations astronomiques relatives à la construction du ciel, disposées en forme d'un examen critique; dont le résultat paroïft jeter quelque nouvelle lumière sur l'organisation des corps célestes; par William Herschel, Tableau météorologiqne; par M. Bouvard. Annonce de la cent deuxième comète. Nouvelles Liltéraires. . 8x. De l'Imprimerie de M” V° COURCIER, Imprimeur - Libraire pour les Mathématiques, quai des Augustins, n° 57: Journal de Phys JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE ET D'HISTOIRE NATURELLE. SEPTEMBRE An 18r2. EXPÉRIENCES Sur la déclinaison magnétique absolue , et sur l'étendue des variations horaires qu’offrent des aiguilles dans le même lieu et à la même époque, selon que le fluide magnétique est différemment distribué dans leur intérieur. Par M. le docteur SCHÜBLER, à Stuttgardt (r). CETTE suile d'expériences a été faite avec des aiguilles de fer simples, de trois à quatre pieds de Paris de longueur, et qui ont été suspendues avec un fil de soie très-fin, dans un appareil qui n’avoit point de communication avec l'air. L’aimant qui (1) Extrait d’un Mémoire inédit que M. Berard a bien voulu traduire de l'allemand. Tome LXXF. SEPTEMBRE an 1612 V4 174 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE a servi à les magnétiser , avoit la forme d'un fer à cheval et portoit ordinairement un poids de quatre livres, Première Expérience. J’ai pris une aiguille neuve qui n’avoit encore servi à aucune expérience magnétique; je lui ai communiqué le magnétisme de la manière ordinaire, par des contacts doubles et simples. Elle a présenté les petites oscillations horaires des aiguilles ai- mantées ordinaires, — J'ai pris une seconde aiguille parfaitement semblable à celle-là, mais au lieu de lui communiquer le ma- gnétisme de la manière ordivaire, j'ai placéle pôle sud de laimant sur le milieu de l'aiguille, et j'ai frotté dix fois vers l’une de ses extrémités sans retour, et dix fois vers l’autre. J’ai déterminé au moyen d'une petite aiguille très-sensible, les pôles de cette aiguille aussi aimantée. Ses deux pôles possédoient du fluide boréal, le milieu, du fluide austral (comme on pouvoit le prévoir d’après la manière employée pour l’aimantation). Un examen plus attentif m'a présenté la disposition ci-jointe du magnétisme. 0 —m o HN —————_—————— mn Oscillation de cette aiguille, Elle parcourt journellement 40— 59 minutes et même 60 par un ciel serein; tandis qu’une autre aiguille ordinaire ne parcourt par jour que 10—12 minutes; elle marche vers l’est en février à 9 heures, et au commencement d'avril à 7 + heures du matin; et elle marche vers l’ouest à environ 2 ou 3 heures de l’après-midi ; de sorte qu’elle parcourt souvent dans une heure depuis 8 jusqu’à 10 minutes. Dès 3 heureselles’avance de nouveau vers l’est jusqu'à environ 9 heures, où elle retourne vers l’ouest. Jusqu'ici J'ai observé que les variations étoient les plus grandes sous un ciel serein, et les pelites sous un ciel nébuleux et pen- dant la pluie. (Je me suis procuré de temps en temps plusieurs de ces aiguilles, et j'ai obtenu la même déclinaison.) Expérience IT. J'ai pris une des aïguilles dont on vient de faire mention. J'ai placé le pôle austral de l’aimant sur son milieu et j’ai passé dix fois, comme ci-dessus, sur la partie de l'aiguille qui se tournoit ET D'HISTOIRE NATURELLE. 175 vers le nord, tandis que l'autre moitié m'étoil pas touchée. C'étoit par conséquent lamême opération que dansl’expérienceL. L'aiguille a fait, comme auparavant, de grandes oscillations journalières. (Ün examen attentif ma prouvé que cette aiguille possédoit deux pe nord, parmi lesquels celui qui contenoit le plus de fluide oréal se tournoit vers le nord; en quoi cet essai coïncide avec le précédent. Expérience III. J'ai pris la dernière aiguille aimantée, mais au lieu du pôle sud, j'ai placé dans son milieu le pôle nord de l'aimant, et j'ai frotté dix fois dans la direction du pôle qui étoit tourné vers le sud. La partie qui étoit du côté du nord est restée 1n- tacte. Le résultat a été, que le pôle de cette aiguille qui étoit précédemment tourné vers le sud, a acquis actuellement du magnétisme austral (comme je. l’avois présumé). L'autre pôle a acquis du fluide boréal. Oscillations. Cette aiguille a présenté les petites oscillations diurnes des aiguilles ordinaires; seulement elle m’a paru marcher moins régu- lièrement. Expérience IF. J'ai pris une aiguille de fer neuve, et je lui ai communiqué agnétisme de la manière ordinaire, par les doubles contacts; elle avoit un pôle boréal et un pôle austral, et dans le milieu un point d’indiflérence. Elie faisoit les petites oscillations diurnes des aiguilles ordinaires. Dans la communication du magnétisme par les doubles frictions, le pôle boréal de l’aimant a été placé vers le pôle de même nom de l'aiguille, le pôle austral vers le pôle austral , et l’aimant aété ainsi promené dix fois sur l'aiguille. Him —m "+ RE Surune aiguille aimantée ainsi à la manière ordinire, j’ai placé un aimant dans une position précisément inverse, comme on levoit clairement dans la figure suivante, — 7 Z z 176 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE 4 — M mn + 71 — J'ai frotté dix fois en allant vers le pôle nord de l’aiguille, et autant en revenant vers le milieu. J'ai arrêté la friction préci- sément au milieu, de sorte que l’autre moitié de laiguille n’a point été touchée avec l'aimant. La moitié de l'aiguille frottée a acquis du magnétisme austral au pôle qui étoit précédemment . boréal. L’aiguille s'est retournée et le pôle frotté s'est placé vers le sud. + 771 — nn a ———— ————— ————————7% — ii Direction et oscillation de cette aiguille. Cette aiguille a d’abord présenté un phénomène frappant. Toutes les aiguilles que j’avois aimantées jusqu'à ce moment , se placoient toujours, quoiqu’elles fissent de grandes oscillations diurnes, dans le plan du méridien magnétique (qui s'éloigne du nord de 18 à 20° vers l’ouest); celle-ci tournoit ses pôles précisément vers le nord et le sud, sa direction coïncidoit par- faitement avec celle de la ligne méridienne de Stuttgard. (Sa véritable position et son écart exact de la ligne méridienne, exigent pour être déterminés avec précision, une plus grande suite d’expériences que je n’en possède.) Les oscillations de l’ai- guille dont nous parlons , éloient aussi très-extraordinaires; elles montoient à environ 20 — 4b' jusqu'à 3°; maiselle marchoit , comme les autres, le soir et le matin au maximum vers l’est, et à environ 2 heures, au #2aximum vers l’ouest. J'ai ensuite communiqué à cette aiguille le magnétisme à la manière ordinaire, par les doubles contacts , et je l'ai observée dans les mêmes circonstances. Elle s'est alors placée dans la direction du méridien magnétique ; les oscillations extraordinaires ont disparu, et les petites oscillations des aiguilles ordinaires - se sont de nouveau présentées, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 177 Expérience V. Pour obtenir le résultat de la quatrième expérience par une opération plus simple, J'ai pris de nouveau une aiguille de fer; j'ai placé dans son milieu le pôle nord de laimaut , et j'ai frotté, comme dans la première expérience, dix fois vers l’un des pôles et dix fois vers l’autre sans retour. L’aiguille a acquis effectivement à ces deux pôles du fluide austral, comme je l'avois présumé, et dans le milieu, du fluide boréal. Oscillation et direction. Cette aiguille se plaçoit dans la direction du méridien ma- gnétique, et non pas de la ligne méridienne , comme le faisoit l'aiguille avec deux pôles sud de la quatrième expérience. Elle parcouroit journellement bo à 60 minutes, semblable en cela à l'aiguille avec deux pôles nord de la première expérience, avec cette différence, que dès dix heures du matin elle commencoit à osciller vers l’ouest, tandis que celle qui avoit deux pôles nord oscilloit alors vers l’est. Celle qui fait le sujet de cette ex. Se de , étoit cependant aussi à son maxénmum vers l’ouest à 2 aeures après midi. Je me suis encore procuré deux aiguilles aimantées, comme dans cette expérience V, mais elles se sont comportées de la méme manière que celle-ci, sans présenter le phénomène qui s’est montré dans la quatrième expérience. Expérience VI. J'ai pris encore une aïguille qui wavoit servi à aucune expérience, et je lui ai communiqué le magnétisme exacte- ment de la manière décrite dans l'expérience LV. Elle s’est alors placée aussi dans la direction de la ligne méridienne, et non pas du méridien magnétique. Elle parcourt ordinairement, même par un ciel nébuleux, depuis six heures du matin jusqu’à 2 heures du soir , trois degrés. J’observesa marche depuis trois semaines, Je n'ai pas encore pu réussir à trouver l'explication d’un ré- : sultat aussi extraordinaire que celui de la quatrième et de la sixième expérience. En général, j'ai cru remarquer une correspondance entre le maximum des élongations de l'aiguille magnétique , et les marées électriques; c’est pourquoi je joins iei le résultat des observations électriques que j'ai faites à Stuttgard, SION JOUENAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE PENDANT UN CIEL SEREIN. mm nn {Rapport de Force moÿenne de l'électricité aux différentes heures |la force de : : l’électricite Horce du Jour. dans le maximum moyenne à la même force dans de Maximum de l'électricité Premier Deuxième Minimum sous un ciel TE maximum 5 maximum} le minim.,| },: or au lever è l'électricité TZ “| Æ | quelques) & Deuxième) quelques | et par con- . 2 | dusoleil,{ © S [minimam| © , ne serein, É £ Jheuresa-| € fl heures séquent | en général. Z |oupeude) 7 S = après 5 FR RATES près le le-L © ES 9 | après le randeur temps a- midi. : rès ver du so coucher des varia- PUSSs leil. du soleil. | tions. - —+r6° ES le 7 juin à 9 10° 1:2,87 |+ 8,60 | du soir. 22° le25s., Juillet.|le 29 à 7" m., k LE 4,561 9! 1|414,43| 1:2,96 [+ 9,50 le 3o soir. nn mere TE von con On ce ALLAN (HS Aupa E Août. |le 3 le soir, + 5,47181|416,11| 1:2,82 le 23 le mat ER +25 rte nn RANCE AT TES Sept. | le 17 à 8* + 5,00! 8* |H15,61| 1:2,94 du soir Octob.| le 25 à 7* 1:2,59 du soir. DRE Er ES RER FN PE Nov. | le 3 à 74 | 7* LE 5,50! 9! |+14,42 1:2,922 du soir. À — + Déc. | le 11 à 6* oo,71l 1:1,56 |+16,29 du soir. i 40 LATE le 3 etle29! 7" 414,75] 10" +31, o 31,83] 1:1,85 L'OTAN RME = à 6* du soir. Les Févr. le4à7* dus] 7* | 7,54] g" |+925,55 924,54] 1:1,93 Brouillard, | PRET DR TEE OI TER D En Mars, | le 4 à 7" 2 [6* 14 5,5718" 1 du soir. ET D'HISTOIRE NATURELLE. ATMOSPHÉRIQUE FAITES À STUTTGARD. SOUS UN. CIEL SEREIN ET TROUBLE. RÉSULTAT GÉNERAL DE TOUT LE MOIS. el @ E # ca Pendant la pluie. Degré le plus fort. des varia- tions. —600° le 30. +-400° le 1° et le 9. +-600° le 3. —500° le 16.|} +-5oo° le 20. —140° le 8. + 3o° le 27. — 7°le 25. + 58° le 4. — 60° le 29. + 65° le 11. — 5o° le 12. + 70° le 3. —220° le 22. + 40° le 16. —150° le 16. ‘ ; LE a Rapport de| Force moyenne de l'électricité aux différentes heures |la force de 4 Pelectricité du jour. AFS TE Force maxinium moyenne à la même | Premier Premier Deuxièmel force dans de minimum maximum PAS maximum le minim.;,| ,, er A « au lever = quelques Le Deuxième [ae quelques let par con- Pélectricité du soleil,| © heures a-|t ERARITEUDI,,S heures séquent en! général ou quel-| © près le le- $ QUE 8 après le À grandeur PS que temps ver du 50- HS coucher | après. Veil. dusoleil! 6 8 2 10# 2e 6 et 7" 10,4 soir. + 4:22 soir. 410,44] 1:2,61 nr cE- + 4,68 641 Lpui,65| 0% [+ 4,40] 92 |+ao,95! 110,49 | + 8,35 71 [44,78] 2 |+ 5,35] 841 +15,20| 1:2,70 10,25 + 5,53] 8 |+L13,095| 2? | 4,761 8! |+14,80! 1:2,79 +10,13 +. 6,40] 82 [12,09] 2! | 6,03! 71 18,60] 1:2,47 | 10,73 H 5,85] 9! + 9,g5l°2* | 8,40] 7° |+13,57| 1:1,64| + 9,40 + 9,80] 10" [413,70] 2" |+14,56| 6* Lo 1:1,37 | 14,72 +10,71| 10% |+17,23| 2 |H17,50 27,50] 1:1,58 18,13 + 6, 6| 9° 18, 9] 2° Hu, 5) 7° He ; 122,03 | “14, 1 + 4 Shi + 8,92 9 + ai 7h [+ v} 1:2,02 | + 6,93 EX THERMOMETRE EXTÉRIEUR Tue ï : RTE PANTE tes BAROMETRE METRIQUE. m | Maximum. | Minrmum.:|aMrpt. Maximum. | Minimum. AIS MIDI. "SHNOL \ «heures o LR heures. ill, | heures. mill. mill. 1[à3s. —29,00]a 3 5m. +19,2 it ÀDS......... IA 9M........703,721753,78 2làa23s 26,1: ihée Tor +23,25 NE 2 à ess. se 754,74[756,90 24 11 Me : net 753,12 q[à midi ; 2Alà 45 M... . .754,12/756,46 5|a 93m. Re A4; me Sr née ee OS 729,92] NDS. mets. 758,22|759,44 6h 3s. 16,75 143; me +-10,50[+16,00|à 9 s.......... 759,92|à 41m.......757,08 756,06 7là midi +z21,0oofà 42 M. 6,50|+21,00|à 7 ANA AIS esta mis 756,50|754,72 B[ags, +21,29/à 4 + m.—+13,75| 410,90 “ .755,40|755,78 ofà 3 s. —+21,75|à 45 m. +13,75| +10, Solà 94 9 à +. . 758,20] 759,26 olà midi +-24,50{à 4m. 10,75] 424,50] à 7 m è re .7506,841757,58 Alulh3s. 25,50 142 m.—+13,75|+4-21,90 à9s. 36 34|è 757,0617568,06 Miiolà 3s. 22,25] 4% m.<+14,00!+21,25/à9 ’ 760,26|761,64i sis3lamidi +109,25)à 4 à im. +-12,50| +10, 25|à9 s .....762,60|763,50 g|r4la midi 420,214 m. + 9,50[+20,25|à 91 Messe ee 709,06/À 5 5. 763,80 764,94. Hirola3s. “+23,o0f4im, + 9:00 +21,50)à 95m........ 763,52là 11 4 s.. 060€ ..7601,96|762,06 Mirola3s. +-25,87|a 41 3 m.+13,25|+25 ,75|à midi 761,92là 105.......,. 761,04|761,92 Mir7lazis. +20,50 43 Em. +13,75|+28/50/à 0 ! 761,16|à 3 s 760,02|760,62 1Blà midi +28,50[à 4 À m.—14,62|+28,00|! 759,60|à 9 s 755,76|758,50 A|rolà midi +26,90|à5 m. +10,0c|+26, go fè s 756,78là 5m........754,00|755,72 los. —24,70jà 5m. 14,50 +24 40|à 0: 762,42|à 5 m.........760,76|762,28 B|z1|à midi +20,90|4 5m. 14,50] +29 oo! 761,22/à 55 759,04|750,92 Hiz2lù3s. <-23,75/à minu. +14,25| +29 50] minui 764,30|à 5m 760,70|763,00 23|à midi +2 à 5m. “+10,50| 425,25 : 764,10|à9+s. 760,60|763,22 2q|à 125. - 13,00! 4-28,25|€ 25 763,40|à 5 m........ -768,52 758,56 25|a3$. 3,791è . +10,95|+22,50|[à9+ m.. : +764; 72\à 'ÉDECEREEEEE 761,80|736,80 A|26/à3s, 26751à 5 m. 13,75 +26,40fà 8 m. _ ri is 60,10là 9: SR CERE CE 757,42/750,22! É27/à midi . a à S. 14 00, Ær9,50{à 7 756,12|à 9 + s. ..799,40|795,72 A |20|à midi im. 12,2 5| +18 5ofà 105 760,80|à 6 m 756,26|758,74 4|29/à midi 5o|à m,+-11,2 25/4415, 50là à 55m 759,46/à 9 s 1 641758,56| 19,9 | olà midi 3,4 m.+19,00|H16,40|à II S........ 758,20[à 5 + m Tee 726,42} 19,0 3rla 35, Re lie 4014 DS. .761,12/à 5 ?m 92 750,22) 19,9 [| Moyennes, +23 H12,01|+922,481 760 45| EE 21,6 HE CA PT TUE A TION: Plus grande élévation du mercure Moindreélévation du mercure Plus grand degré de chaleur,......... Moindre degré de chaleur L {ombre de jours beaux....... 19 de couverts de pluie. de nr RTS dccoee ë demMerSe Eee eC EC de.grêle Nora. Nous continuerons cette année à exprimer la température au degré du thermomètre cen- centhèmes de millimètre, Comme les observations faites à midi sont ordinairement celles qu’on, le thermomètre de correction. A la plus grande et à la plus petite élévation du baromètre conclus de l'ensemble des observations, d’où 1l sera aisé de déner la température moyenne conséquent, son élévation au-dessus du niveau de la mer. La température des caves est épalement A L'OBSERVATOIRE IMPÉRIAL DE PARIS. AOÛT 1812. n D. POINTS VARIATIONS DE L'ATMOSPHERE. a YG. { d VENTS. 2 = ‘1e LUNAIRES. à | un LE MATIN. I S-O. Pluie fine. Très-nuageux. Très-nuageux. 2 O-S-0. Nuageux. Nuageux, Couvert. 3 S-0. idem. Très-nuageux , pluie.| Nuageux, éclairs. 4 O. Couvert. Très-nuageux. Nuageux. 5 S-S-0. Beau ciel. Pluie abondante. Pluie averse à7 h. 6 0. Pluie. Pluie par intervalles. | Beau ciel. 7 _ Idem [N.L.a5h4/m.|Beau ciel, brouillard.[N uageux, Couvert. 8 O.-N-0, Couvert. Idem. Idem. 9 N-0. Idem petite pluie. |Uouvert. Beau ciel. 1o O. Beau cie, lég. brouil. | Frès-nuageux. Très-nuageux. ; [N-O. Equ. descend. | Quelques éclaircis. Idem. PI. parint., écl., ton. N. Lune apogée. | L'rès-nuageux,brouil.! {dem. Beau ciel. j Idern. Couvert. Nuageux. [rès-nuageux. Idem. Grosnuag.àl’hor. Idem. Ciel vaporeux, £. N-E. P.Q.7b37m.|Petits nuages, brouil.| Couvert. Petits nuages à l’ouest S.. Couvert, brouillard. |[Lég. nuages. Nuageux. 5-E. Nuageux, brouillard.| dem. Idem. E. Beau ciel, Liger br. [Superbe. Légers nuages. Ù. Trouble et nuag, br. [Trouble etnuageux. |[Nuageux. . Idem. Nuageux. Nuageux. Ciel vaporeux. S-E. Petits nuages à l'hor. [Ciel voilé. Petite pluie. OU-S-0. |p.L.a3h8s. | Pluie fine. Très-nuageux. * [Superbe. S Nuages, brouillard. |Légères vapeurs. Beau ciel. 0. Petits nuages , brouil. |Couvert. Idem. E. Equi.ascen. |Couvert, brouil. ép. |Légers nuages à l'hor.|Très-nuageux. CE Nuageux, brouillard. [Ciel vaporeux. Idem, 0. : Couvert, pluie, Quelq. gout. d'eau. [Pluie par intervalles. O-N-0. Nuageux. irèsnuageux. Beau ciel. 0. D. Q.à6h10/m. Couvert , pluie. Pluie par intervalles. | Pluie abondante, O-N-0. [Eie par intervalles. [Quelques éclaircis. Idem. 87 IE. Pluie fine. Nuageux. Beau cicl. RECAPITULATION. INlooboro cté 100 ol Le) INR cette 0 Jours dont le vent a soufflé du SE DEN AT 4 SO) leoraaumeonc 2 (DEA 04S He Sédobans 14 NEO RIRE TRE AE 2 Jen Nl Therm. des caves le 16 12°,110 Eau de pluie tombée dans le cours de ce mois, 46""30 = 1 p. 8 lig. 5 dixièmes. igrade , et la hauteur du baromètre suivant l'échelle métrique, c'est-à-dire en millimètres et np généralement dans les déterminations des hauteurs par le baromètre, on a mis à côté tdu thermomètre, observés dans le mois, on a substitué le z7aximum et le minimum mojens, u mois etde l'année, ainsi que la hauteur moyenne du baromètre de l'Observatoire de Paris et par xprimée en degrés centésimaux , afin de rendre ce Tableau uniforme, Tome ZXXV. SEPTEMBRE an 1812. Aa 102 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE MEMOIRE SUR L'HYDROMÈTRE UNIVERSEL DE M. LANIER, MÉCANICIEN; Membre de la Société des Sciences et Arts du département de la Loire-Inférieure ; Communiqué par l'Auteur, à ladite Société, dans la Séance du 19 Mars 1612. Omnia in ponudere et mensurd. Cette devise, énoncée parles philosophes, indique L ; P FORE RUE q au mieux que toutes choses, dans l’univers, ne sont parfaites que parce qu’elles ont été pesées et mesurées. MESSIEURS, IL y a environ douze ans que j'eus l'honneur de présenter , à cette Société, un Mémoire qui avoit pour but le perfection- nement des pèse-liqueurs. Je démontrai, alors, que les dissolu- tions du muriate de soude, pris dans son élat de cristallisation ordinaire, ne pouvoient pas servir de base pour leur construction; et, pour avoir un point plus fixe, j'imaginai qu’il failoit le pu- rifier et le priver ensuite de toute son eau de cristallisation, afin de lobtenir dans un état constamment le même. Les expériences que Je fis à ce sujet ne me donnèrent pas lieu d’être entièrement satisfait; parce qu’en corrigeant ce premier vice, j'en appercus plusieurs autres qui me parurent très-difficiles à détruire : je concus cependant l'espoir d'y réussir; et, peu de temps après ces premières expériences, J'essayai de graduer un pèse-liqueur d'argent, degré par degré, avec des mélanges d’eau distillée et de muriate de soude purifié et dépouillé de toute son eau de ET D'HISTOIRE NATURELLE. . 183 cristallisation. Je pris cent grammes de ce sel; je les divisai en dix portions égales, et je les mélai successivement dans neuf cents grammes d’eau. Ayant plongé le pèse-liqueur dans chaque mélange, je traçai tous les différens enfoncemens que me don- nérent ces diflérentes dissolutions : par ce moyen, j'obtins une graduation progressive; et je fus certain, dès-lors, que tous les pêse-liqueurs, divisés en parties égales, étoient absolument vi- Cieux, puisqu’ainsi divisés ils ne donnent pas les rapports de densité. Celle connoissance a été ponr moi un acheminement vers la perfection : mais ce moyen n’étoit pas exempt d'incon- véuiens, car, outre qu'il est presque impraticable sur les instru- mens en verre qui sont les seuls propres à reconnoître les densités des acides, les mélanges d’eau et d'alcool sont sujets à une con- centration qui ne permettroit pas d'établir aucune division exacte par cette méthode, lors même qu’on auroit de l'alcool entière- ment déphlegmé ; état auquel il me paroît impossible de Pamener, ét qui seroit cependant nécessaire pour faire des mélanges, dans le cas même où ils ne seroient pas sujets à la concentration. D'après ces considérations, j'ai élé porté à croire qu'il falloit chercher d’autres moyens pour parvenir au pesage exact des liquides. Il falloit un instrument basé sur des principes invariables et indépendans de tous les états diflérens qu'éprouvent tous les liquides en général; excepté celui de l'eau, qui, devant servir d'unité ou de terme de comparaison, doit êlre pris à un état déterminé, La connoïissance de tous les rapports de densité entre tous les liquides est le résultat de mes recherches. Un hydromètie, ou pése-liquide universel, est Pinstrument que j'ai composé, ét que je vous présente. Après une description succincte dudit instrument, et le détail des raisons qui mont déterminé à le confectionner de telle forme, de tel volume et de telle pesanteur, je vous ferai quelques expériences qui vous mettront à même de juger si je suis arrivé au but que je mé suis proposé. Un cylindre creux, terminé aux deux extrémités par des demi- boules aussi creuses (fig. r, pl. 1), formele corps de l’hydromètre ; au milieu de la demi-boule inférieure est soudée une tige, pour y adapter des lests. Cette tige est pleine, et d’une longueur suflisante fee que le centre de gravité soit constamment maintenu dans a parlie du lestage: la demi-boule supérieure porte une tige surmontée d’un bassin destiné à recevoir des poids. Celle tige mince a, vers sou milieu, un petit plateau vertical, de forme Aa 2 104 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE lozange, où est tracée la ligne de foi; ligne où toutes les densités des liquides doivent ètre amenées, tant par les changemens de lests que par l'addition des poids dans le bassin, La forme de cet instrument r’éloit pas indifférente : plus de longneur et plus de grosseur l’auroient rendu incommode, eu ce qu'il eût été né- cessaire d’avoir de grands vases pour son usage, et par la même raison de grandes quantités de liquides. Si la forme que Jat donnée à l’hydromètre im’a paru la plus convenable, elle ne manque pas d'élégance, et est d’une exécution facile. Je passe au volume de l'hydromètre. C'est lorsque j'ai été fixé sur ce point important, que j'ai tiré des conséquences décisives: c'est là que j'ai apperçu le point cherché; c'est là , enfin , que j'ai pris les fondemens de mon édifice. Pout que mon hydromètre pûl concorder avec le système mé- tique, il falloit que son volume représentät une fraction ou une unité de quelque mesure métrique: et alors j'ai pris le vo- lume de cinquante grammes d'eau distillée à la température de dix degrés, de Réaumur, pour le volume de linstrument; et je lui ai donné le poids de cinquante grammes, suivant en cela le principe d'hydrostatique, qe fait connoitre que tout corps qui flotte sur un liquide, déplace un volume égal à son poids. D'après ces données, il a fallu rendre l'instrument propre à re- cevoir des poids (et on sait, d’après ce qui vient d’être dit, que l'on doit se servir de poids métriques); et en outre le rendre susceptible de pouvoir changer de lests, en conservant rigou- reusement le volume de cinquante grammes d’eau distillée. C’est ce à quoi j'ai complètement réussi, en exécutant des boîtes pour contenir le lesiage, toutes calibrées, par des moyens que nous avons en mécanique, qui ne laissent aucun doute sur Pégalité de volume, et dont la vérification est simple et facile : je donnerai en temps et lieu le moyen de procéder à cette vérification. On conçoit que le volume, déplacé par l'instrument, étant toujours le même, les différentes densités de tous les liquides, d’une valeur supérieure ou inférieure à celle de l’eau, peuvent s’apprécier en les comparant à un même volume d’eau, valeur connue. L'eau distillée à la température de dix degrés, se porte par convention à 1000, 10000, 20000 de pesanteur, suivant qu'on a ou qu’on n’a pas besoin de tenir compte des fractions extrèmement petites. Dans ce procédé, je donne 1000 de pesanteur spécifique à l’eau ; parce que je trouve une précision raisonnable et Han te. en obtenant des millièmes de densité. Le lest portant l'indication ET D'HISTOIRE NATURELLE. 165 de bo grammes (poids constant de instrument réuni à ce lest), donnera donc, sans aucuu poids dans le bassin, la densité de l'eau ou mille de pesanteur spécifique ; celui portant l'indication de 45 grammes , représentera 900; celui de 40 grammes, 800; celui de 36 grammes, 720 ( La densité de l’éther rectifié n’allant qu'à 730, il étoit inutile d’aller plus loin, ce dernier lest n'étant absolument que pour ce liquide.) Pour les liquides supérieurs à la densité de l’eau, ils seront éprouvés par les lests indiqués, 5o grammes, 65 grammes et 75 grammes, qui, sans addition de poids dans le bassin , égalent le premier, 1000; le second, 1300; et le troisième, 1500. Ce dernier lest est chargé à tel point , que, si on plongeoïit l'instrument dans un liquide qui eût une densité de 2000, les vingt-cinq grammes qu’il faudroit ajouter dans le bassin ne feroient chauger aucunement le centre de gravité, et l'instrument tiendroit toujours sa position verticale. On voit que ces six lests ne représentent que six densités, et que toutes celles intermédiaires sont trouvées par l'addition des poids dans le bassin. Ainsi, par exemple, si on veut connoiïtre la densité d’un acide sulfurique, on adapte le lest portant l'indication de 75 ponne et, pour peu que l'acide soit concentré, ie oit surnager. Alors, si, pour l’'amener à la ligne de foi, on ajoute dix grammes, on aura une densité de 1700. On voit, par cet exposé, que cinq grammes EE 100, el par conséquent 5 centigrammes un millième. On doit aussi sentir la nécessité où je me suis trouvé d'établir plusieurs lests; car, si on vouloit eser. l’eau avec le lest destiné à reconnoître la densité de l’éther, il faudroit former cinquante grammes: alors le poids du lest, avec l'instrument, n'étant que de trente-six grammes, on seroit obligé d’ajouter, dans le bassin, quatorze grammes, poids qu'on ne pourroit ajouter sans faire perdre à l’instrument sa position verticale. Il falloit cependant réduire ces lests à un petit nombre: c’est ce que j'ai fait, en mettant, entre chacun d'eux, le nombre de grammes qu'il est possible de placer dans le bassin, sans faire changer de place le centre de gravité, qui doit toujours résider dans la partie du lestage, Ces boîtes, qui forment une partie du volume de linstrument, devoient n’en avoir que ce qu'il en faut pour contenir le lestage le plus pesant; afin que la boite la moins chargée eût un rapport de pesanteur et de volume à Jui faire conserver le centre de gravité dans les liquides spiri- tueux. Cet accord se trouve dans mes lests; puisque, avec le plus léger, l'hydromètre peut immerger dans l'éther, et que le plus pesant, que j'ai provisoirement été obligé de charger de 186 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE platine, n’est pas à beaucoup près rempli, et peut être immergé dans un liquide qui auroit une densité de 2000. L'inconvénient de ce dernier lest est de contenir trente-six grammes (le platine pur (qui coûtent 36 francs) ; dont j'ai été contraint de faire usage, par la raison que pareil poids de tout autre métal mois précieux présentoit un volume, qui ne m'a pas paru susceptib'e d’élre contenu dans ce lest. J'ai dit que j'avois provisoirement placé t'ente-six grammes de platine daus la boîte du lest ; parce qu'a yant reconnu que le cylindre de platine ne remplissoit guères que la moitié de la dite boîte, j'ai conçu l'espoir de pouvoir substituer à ce métal trop coûteux, de l'argent fin, dont la pesanteur spé- cifique est à trés-peu près la moitié de celle du platine. Si ce moyen me réussit, le prix de ce lest sera diminué des quatre cinquièmes. Dans le cas où cetie expérience ne réussiroit pas, parce qu’un très-petit excès de volume peut empêcher la réusstie, je réduirai les trente-six grammes de platine à dix-huit ou à ja moindre quantilé nécessaire, en complétant le reste du lest avec de l'argent; et, par un léger tâtonnement, il sera facile d'arriver au but. D'ailleurs, les physiciens ou les chimistes qui ont dans leurs laboratoires des balances de 1000 et de 1500 francs, ne seront pas détournés, par une légère augmentation de prix, de se procurer un instrument qui présente au moins autant d'intérét, et dont le prix sera beaucoup moins élevé; car on n’aura plus besoin de ces balances si précieuses et si coûteuses , pour recon- uoitre les densités des liquides: on les pèsera avec mon hydro- mètre avec une précision à laquelle ne peuvent atteindre les balances, ce qui est facile à démontrer. On ne peut reconnoître la densité d’un liquide avec une balance , qu’en plaçant le liquide dans un vase d’une contenance bien fixe qu’on aura taré avec soin; or, Jose avancer qu'il est impossible de remplir un vase avec un liquide d’une manière absolument comparative : quelques précaulions que le physicien prenne, il lai échappera toujours quelques particules de liquide; le tempsqu'il faut pour manipuler, dans des expériences où rien ne doit êlre hâté ni précipité pour obtenir un équilibre, donne souvent lieu à des changemens de température dans les liquides, d’où il résulte augmentation ou concentration: en outre, l’excédant de liquide, qu’on est obligé d’essuyer autour de l’orifice du vase, peut encore donner lieu à quelque erreur. Je joindrai, à tous ces inconvéniens, celui d’être obligé d'opérer sur des quantités un peu considérables, pour corriger et atténuer autant que possible les erreurs inévi- tables; ce qui nécessite des balances d’une grande dimension, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 187 qui par cela même ne donnent qu'une sensibilité relative à leur grandeur et au poids qu’elles portent. Tous ces inconvéniens disparoissent avec mon hydromètre : le temps de le plonger dans le liquide qu’on veut éprouver , et d’ajouter les poids nécessaires pour l’amener à la ligne de foi, suflit pour faire une expérience, Le célèbre Lavoisier, qui a donné dans son Traité élémentaire de Chimie la description d’un pèse-liqueur qu'il avoit construit pour déterminer la qualité des eaux, et auquel il avoit adapté une tige surmontée d'un bassin, à la manière du gravimètre de Nicolson, donne la préférence à son instrument sur toutes les balances, et s'exprime ainsi, pag. 17, tome II : « Cette mé- » thode, jointe à quelques expériences faites avec les réactifs, » est une des plus sûres pour déterminer la qualité des eaux ; » et on y appercoit des différences qui aurojient échappé aux » analyses chimiques les plus exactes. » Si ce savant chimiste s’est ainsi prononcé sur un instrument qui n'étoit propre qu à une sorte de liquide, que doit-on penser qu'il eût dit d’un ins- trument universel, propre à reconnoitre, avec le même avantage, la deasité de tous les liquides sans aucun calcul. On peut obtenir, avec mon hydromètre, des dix-millièmes de densités dans les liquides spiritueux, ce qui est au-delà des besoins ordinaires: il a d’ailleurs l'avantage sur la meilleure balance, que sa sensibilité croilra comme le volume qu'on voudra lui donner; car, si je voulois donner à cet instrument le volume d’un litre, la ligne de foi pourroit être tracée sur une fige qui ne produiroit que le même déplacement que produit celle de l'hyÿdromètre que J'ai construit. Alors sa sensibilité seroit vingt fois plus grande; mais cette précision et cetle sensibilité ne seroient utiles que dans bien peu de cas, et ne pourroient jamais compenser l'avantage qu'on a d'opérer sur de petites quantités de liquides avec mon hydromètre, Outre tous les avantages qu'il a sur la meilleure balance pour peser les liquides, il réunit celui de donner hydros- tatiquement la pesanteur spécifique des solides, c’est à-dire tous les résultats du gravimètre de Nicolson, au moyen d’une espèce de petite grille faite avec des fils d’argent, qu’on adapte à la tige inférieure de l'instrument. Ceci me paroissant suffisamment démontré, j'ai jugé à propos de me dispenser d'entrer daus des détails circonstanciés sur la théorie des principes dont j'ai fait l'application dans mon hydro- mètre: je vais donc passer à la description d’un instrument qui sera une fraction de l'hydromètre, qui ne sera assujetti à aucune x88 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE addition de poids, et qui doit présenter avec précision les densités des liquides. Car je n'eusse pas assez fait, en donnant à Ja Phy- sique et à la Chimie un instrument utile et précis : le commerce avoit droit au même avantage; il falloit que,le négociant pût fixer les valeurs intrinsèques des différentes marchandises liquides, qui diffèrent et varient suivant leur degré de rectification ou de concentration; il falloit, dis-je, un instrument commode et portatif qui fût une émanation de lPhydromètre, On sait que de tous les pèseliqueurs connus il n’y en a pas qui expriment les densités, d’une manière méthodique et sûre, sans qu’on ait besoin de recourir à des tables de rapports, ou sans qu’on soit assujetti à des calculs qui approchent plus ou moins de la vérité. Le pèse- liqueur anglais (que je possède, et qui n’est que pour les esprits), Je plus parfait que je connoisse, a des divisions égales, quoique les déplacemens en varient à chaque division, et que les quatre contre-poids qui en font partie diffèrent beaucoup de volume : c’est ce qui a obligé les auteurs de cet instrument à y joindre une échelle de rapports, qui exprime les densités que, chaque enfoncement donne. C’est d’après ce vice qu’on voit que celte échelle ne marche poigt d'accord avec les différens enfoncemens de l'instrument. here que j'ai composé sert d’élalon au èse-liqueur que j'ai construit pour le commerce. Celui-ci exprime Fe densités, comparativement avec le premier, sur une lige gra- duée; ce qui dispense de l'usage des poids, usage qui ne peut êlre praticable que dans les laboratoires, et dans les bureaux de vérification des poidset mesures, où cet hydromètre devra entrer et être mis au rang des étalons qui y sont déposés. À cet égard, on peut croire que le Gouvernement , qui met tant d'importance dans la vérification des poids et mesures de tout l'Empire, n’a pas encore atteint et réprimé les abus qui ont lieu dans le pesage des eaux-de-vie et des esprits, sans doute parce qu’il m’existoit aucun instrument basé sur des principes constans, et qui pût lui servir pour la vérilication des pèse-liqueurs: il n'existe aucune différence entre un faux poids, une fausse balance et un faux pèse-liqueur. L'abus est à un tel point, qu'on trouve, chez les marchands, des pèse-liqueurs du commerce de toutes les facons. Il est ordinaire de voir des personnes qui demandent un pèse- liqueur foible et un pèse-liqueur fort, l'un pour acheter, l’autre pour vendre; et de quelque manière qu’ils se trouvent gradués, l n’y en a jamais de rebut chez les marchands, ils se vendent tous, Il est donc du plus grand intérêt que le commerce puisse avoir $ ET D'HISTOIRE NATURELLE. 169 avoir un pèse liqueur qu’on puisse au besoin soumettre, ainsi que les autres poids et mesures, à la vérification. Pour que mon pèse-liqueur, à tige pa eût une corres- pondance exacte avec l’hydromètre étalon, il falloit que ses di- visions eussent des rapports de distances, proportionnés aux diflérens déplacemens que l'instrument doit opérer dans les divers liquides où il doit être immergé : alors, en prenant pour uaité où point de départ l’eau distillée à la température de dix degrés de Réaumur, les degrés qui exprimeront les densités moindres seront à des distances égales et en progression arith- mélique croissante; el les degrés qui exprimeront les densités supérieures à celle de l'eau iront eu progression arithmétique décroissante, M. Barré, d'Orléans, savant mathématicien, s’est appercu, ainsi que moi , que les pèse-liqueurs usités n’avoient point la marche qu'ils devroient avoir, et que leurs divisions n’avoient point de rapport avec l'échelle des densités qu’elles devoient exprimer. Il a composé un Mémoire sur ce sujet, qui m'a paru très-bien fait: il y donne le moyen d'établir des divisions d'après une pro- gression arithmétique qui se trouve relative aux densités à ex- primer. Je me suis servi de son moyen pour graduer quelques pése-liqueurs en verre; et je serois même disposé à l’adopter, si le triangle qu’il propose, pour trouver toutes les distances progressives, ne présentoit des difficultés ; car, quelque attention et quelque précaution qu’on prenne, pour saisir et relever les RE des sèctions des obliques, on ne peut les reporter sur e papier, sans commettre quelques erreurs: surtout quand on veut avoir les densités inférieures à celle de l’eau, qui sont données par les points de sections des obliques avec la ligne qui représente la tige du pèse-liqueur; et qui forment des angles si fermés , que les points ne peuvent être pris que par évalua- tion, ainsi qu’on peut s’en convaincre en voyant la figure 4me, qui représente le triangle de M. Barré, et que je vais tâcher de développer pour l'intelligence de sa méthode, afin qu’on puisse la comparer à celle que j'ai imaginée, et que je détaillerai ci après. La figure 4me est un triangle isocèle. M. Barré divise le grand côté en parties égales; et, du sommet de l'angle opposé à ce grand côté, il amène des obliques qu’il fait passer par tous les points de division. Il détermine l'unité de densité des liquides par la ligne qui forme un angle de 45 degrés avec les petits côtés du triangle ; et toutes les obliques qui sont décrites à droite Tome LXXV. SEPTEMBRE an 1872. Bb 199 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE et à gauche de cette ligne doivent déterminer toutes les autres densités à exprimer sur lés pèse-liqueurs à tige qu'on voudra graduer en progression arithmétique. Si on se représente main- tenant la tige du pèse-liqueur par la ligne A B, figure 4me, qui est amenée parallèlement à un des pelits côlés du triangle, on verra qu’elle n’est pas à cet approchement , de ce pelit côté, que parce que le point C de la parallèle et le point D sont les points pris sur le pèse-liqueur dans deux liquides, dont C est l’unité de densité, où l’eau distillée, ou 1000 de pesanteur, et D la densité de 900; densités reconnues d'avance, et qui doivent coïncider avec les pareilles densités exprimées par les obliques du triangle. Je renvoie au Mémoire de M. Barré pour le déve- loppement des principes, d’après lesquels il a établi ce triangle; et reviens à mon objet. Il résulte des essais que j'ai faits de la méthode de M. Barré, que je ne serois pas éloigné de m'en servir pour les densités supérieures à celle de l’eau ; parce que les obliques venant, dans cette partie du triangle, à former des angles moins fermés, les points de section sont bien plus faciles à relever avec précision. Maïs, pour les densités inférieures à celle de l'eau, je me ser- virai, avec beaucoup plus d'avantage, d’un moyen très-facile : que j'ai imaginé, et qui m'a donné la progression arithmétique, demandée avec la plus grande exactitude. Le voici: après avoir recounu, avec mon hydromètre, à un alcool, la densité de 900, qui est celle qui doit terminer la division d'une des faces de la tige du pèse liqueur d’argent que j'ai gradué, et qui a une tige carrée; J'ai plongé ce dernier dans cet alcool, et J'ai tracé le point d’enfoncement : je lai ensuite plongé dans l’eau distillée à la température de dix degrés, et j'ai tracé, au point d’enfon- cement, sur la tige, la densité de 1000. Jusques-là, Je ne m'écarte point de la méthode dé M. Barré : il préndroit la densité de 900 avec une balance, et moi je la trouve de suite avec mon hy- dromètre : la différence n’existera, comme je l’ai démontré plus haut, que dans la supériorité de mon hydromètre sur sa balance. M. Barré s'en tient à ces deux termes; et leur écartement sur l’instrument, pris avec un compas, est porté sur le triangle, parallèlement à un des petits côtés, Jusqu'à ce que cette même ouverture rencontre l’écartement des obliques goo et 1000 avec une coïncidence parfaite, Conduisant ensuite une ligne d’un point à l’autre, tous les points de section de la ligne avec les obliques donneront la progression cherchée: et moi, je prends, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 191 avec mon hydromètre, deux autres densités, dont Pune est à dix millièmes de 1000, et l’autre à dix millièmes de go0; ce qui produit d’un côté l’écartement de 1000 à 990, et de l’autre celui . de 900 à gro. Soit, par exemple, A B dans la figure 3me, la dis- lance sur la tige de mon pèse-liqueur, entre 1000 et 900; D C, celle entre 990 et 910. Au point À, j'élève une perpendiculaire À E à un point quelconque de cette droite , j'élève une autre perpendiculaire E F, sur laquelle je porte, à partir du point E, la distance B D, qui exprime les densités de 900 à 910 sur la tige de mon pése-liqueur. Ensuite, joignant le point C au point F, par une droite CF, que je divise en autant de parties égales que l'instrument l'exige, ainsi que la perpendiculaire AE ; je prends, avec le compas, tous les écartemens de ces deux lignesaux points de division, que je reporte successivement sur la tige de mon pèse-liqueur, qui se trouve avoir par ce moyen la division pro- gressive, exprimant les densités intermédiaires aux deux termes avec une exactitude rigoureuse. Je fais la même opération pour les densités, depuis 900 jusqu'à 800, qui sont reportées sur une autre face de ma tige, et l’instrument est gradué et comparatif avec l’hydromètre. Je n’ai pas besoin d'observer que je ne peux graduer la seconde face de mon pèse-liqueur qu’en substituant, au premier contre-poids, un second moins pesant. Tout en ren- dant justice au moyen de M. Barré, parce qu'il dénote de la science et du génie, je préfère ma méthode à la sienne, surtout pour les instrumens destinés au pesage des liquides spiritueux. I seroit néanmoins possible que, si les démonstrations n’étoient pas chargées de signes algébriques, je pusse appercevoir, dans son procédé, des perfections que je n’y vois pas. T'el est le malheur, que les savans parlent souvent un langage qui n’est entendu que par eux, et qu’assez ordinairement la science du mathématicien et le savoir de l'artiste ne se rencontrent pas dans le même individu. Ce pèse-liqueur à tige, étant destiné pour le commerce, comme plus expéditif, porte sur sa division la suite des chiffres o, 1, 2, 3,4, etc., jusqu'à 20, parce que les dénominations de millièmes pourroient être incommodes pour certaines personnes ; mais j'ai observé d’affecter dix millièmes de densité par chaque chiffre ou degré. Chaque degré pourra se subdiviser par demi-degrés, qui formeront des cinq millièmes ; ou même par des dixièmes de degré, qui feront des millièmes, suivant que les pèse-liqueurs auront un rapport éloigné de volume entre les tiges et les boules, Bb 2 192 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE pour permettre ces subdivisions. Car, en construisant un pèse: liqueur dont la boule seroit trèsgrosse et la tige très-petite, on -pourroit appercevoir des millièmes de densités avec facilité: c’est d'après ce moyen qu’on pourroit construire des pèse-vins, des pèse-lait, etc., sur lesquels on reconnoîtroit les densités au-delà des millièmes ; mais il ne pourroit être employé que spécialement pour desliquides qui ne varieroient pas de beaucoup en pesanteur, par la raison que pareils instrumens ne pourroient comprendre qu'un très-pelit nombre de densités. Cette même marche aura lieu pour les pèse-acides en verre; mais, dans les fortes densités, ces degrés se rapprochent tellement, qu’on ne pourra y placer que les demi-degrés qui égaleront cinq millièmes de densité. Ceci est dit pour les instrumens qui comprendront toutes les densités, depuis 1000 jusqu’à 2000, ce qui nécessite une boule petite avec une grosse tige: mais on pourroit remédier à cet inconvénient, en partageant en deux pèse-acides séparés ces mêmes densités. L'eau étant le point de départ pour les liquides concentrés comme pour les liquides spiritueux , je l’ai mise à zéro sur mes pèse- liqueurs gradués, me proposant de placer les densités exprimées par millièmes sur ceux qui seront construits de manière à recevoir une double graduation. À cet égard, ainsi qu’au sujet de monhydro- mètre, J'ai encore plusieurs détails à donner, ainsi que quelques petits perfectionnemens à ajouter; mais ils feront partie d’un autre Mémoire dans lequel je donnerai des échelles de rapports des pèse-liqueurs usités dans l'Empire, et qui indiqueront compara- tivement leur marche avec celle de mon hydromètre. Je joiudrai, à ce travail, des tables des pesanteurs spécifiques des liquides , d'après des proportions de mélanges que je me propose de faire pour la correction de la concentration qu'éprouvent tous les li- quides, lorsqu'on les mêle entre eux. Je termine ce Mémoire en annoncant que ce premier hydro- mètre que j'ai construit, quoique basé sur des principes constans, et exécuté avec la précision qu'il a été possible de lui donner avec des instrumens, et surtout avec des poids métriques, sur lequels lexactitude peut n'être pas rigoureuse, sera dans le cas d’atteindre la perfection, lorsque l’adoption qu’en fera le Gou- vernement permettra à l'artiste d'employer les moyens coûteux, mais nécessaires, pour y parvenir. LANIER, MÉCANICIEN. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 199 RECHERCHES ANALYTIQUES SUR LA SCILLE (SCILLA MARITIMA L.); Par M. VOGEL. LA bulbe de scille a donné naïssance à une foule de médica- mens qui ont tous plus ou moins d’énergie. Elle a été plusieurs fois l’objet des recherches chimiques à différentes époques. Le premier qui l'ait soumise aux expériences, est Boerhave (r). Ce chimiste a remarqué que la scille, en la coupant, exhale une vapeur âcre qui fait éternuer, en excitant. fortement les yeux; phénomène qu'il avoit attribué à la présence de l’alcali volatil. Cartheuser (2) a distillé la scille avec de l’eau et a obtenu une eau diaphane sans acidité et sans huile volatile. Ce chimiste prétend en avoir extrait quelques parties résineuses au moyen de l'alcool , et il conclut que la scille est composée d’une matière âcre mucilagineuse , et d’un principe volatil pi- quant qui se dissipe à la longue et surtout par la dessication., Meder (3) a obtenu des résultats presque analogues à ceux de Cartheuser, et Trommsdorff en a retiré une gomme amère et de la résine. Le travail le pius récent qui me soit connu, et dont on trouve une traduction dans le troisième volume du Journal de Phar- macie de Trommsdorff, est celui d’Athenasius (4). a ————————————————"—— me QG) foyezBoerhave, Elementa chemicæ , tome IL, pag. 190. (2) loyez Cartheuser , Rudimenta materiæ medic. rationalis ; pag. 2 (5) l’oyez Examen chimicum radicis scillæ marinæ. Malae. À (4) Voyez Historiæ scillæe marinæ physico-medicæ specimen. Halae, 1764. 44- 194 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE L'auteur a exprimé le suc de scille fraiche, et le sédiment qui s’en est déposé, lui a présenté tous les caractères d’une lécule amilacée. Du suc décanté, il s’est séparé de l'albumine par l’ébullition, Le résuitat de cette analyse étoit, ur principe dcre rolafil, un mucilage amer, de la fécule, de l’albumine et la matière fibreuse. Il ÿ a 20 ans environ que cette dissertation de M. Æ/henasius a été publiée. Depuis cette époque, l'analyse végétale a fait de grands. progrès : il n’est donc pas étonnant que je sois parvenu à des résultats qui different sensiblement de ceux annoncés par les chimistes que je viens de citer; et:si je n’ai pas trouvé dans la scille ni fécule amilacée , ni albumine, mais à leur place du taunin, du sucre et du citrate de chaux, il faut l’attribuer aux moyens analytiques quise sont perfectionnés depuis la publication du Mémoire de M. Athenasius. Je ne mw’arréterai pas long-temps sur les propriétés médicinales de la scille! : il existe un bon nombre de dissertationset de traités qui parlent deseflets plus ou moins meurtriers de cette substance, Lange (1) rapporte qu’une femme qui avoit pris une cuillerée de scille en poudre, mourut bientôt avec des convulsions les plus cruelles ; à l’ouverture du cadavre on trouva l'estomac en partie rongé, ce que l’on a attribué au principe âcre de la seille. D’après Quarin (2), 24 grains de scille en poudre ont suffi pour donner la mort à un individu, L'oignon de scille que j'ai employé pour mes expériences, éloit frais et très-charnu : il provenoit des bords de la Méditerranée par la voie de Marseille, La scille croît aussi naturellement et sans culture en Normandie, aux environs de Rouen, mais ce n'est qu'un objet, de parure, la bulbe acquiert peu de grosseur, et j'ignore si elle a les propriétés de la scille qui nous vient du Midi, Les squammes après avoir été râpées et exprimées, ont donné un suc laiteux qui filtre avec peine à travers le papier. La saveur du suc exprimé et filtré est éminemment amère, {1) Voyez Lange, de remediis Brunsvicensium domesticis , pag. 176, (2) Foyez Quarin, in adnimadversionibus practicis, pag. 166, x ÊT D'HISTOIRE NATURELLE. L 19 Le sut est troublé par l’alcool, lequel précipité est dissous par une petite quantité d'eau froide. . La gélatine animale y forme un précipité très-abondant, inso- luble dans l’eau froide et soluble dans l’eau bouillante. Le sulfate de fer donne au suc une eouleur de vert foncé. L'acétate de plomb occasionne un précipité jaune abondant. Avec l’oxalate d'ammoniaque on a un dépôt blanc considérable, L'eau de chaux et les alcalis carbonatés y forment un précipité peu abondant. Tout en râpant’ et en ‘exprimant les squammes de scille, j'éprouvois des démangeaisons considérables aux mains , fait qui est très-connu de tous ceux qui coupent cet oignon pour Je dessécher. La sensation devint bien plus douloureuse , lorsque 4 Apphquer la scille rapée ou le suc exprimé, au haut du bras; ‘endroit étoit rouge et couvert de petits boutons. J'ai introduit le sue: exprimé et filtré dans une :cornue de “verre, munie d’un récipient, et J'ai fait bouillir d’abord pendant quelques minutes pour voir s’il se précipitoit de lalbumine , comme M. Athanasius l’avoit annoncé, mais il ne se forma aucun dépôt. J’ai également fait bouillir une infusion aqueuse de scille faite à froid , mais il ne s’est déposé aucune matière albumineuse. J’ai continué l’ébullition du suc dans la cornue, jusqu'à ce ‘qu'on en eût distillé environ le tiers. Le liquide qui avoit passé dans le récipient, ressembloit en- tièrement à l’eau ,il n’avoit ni odeur , nisaveur, on peutlen prendre “une certaine quantité sans éprouver de nausées (r). J’ai laissé tremper un linge dans cette eau distillée, et lorsqu'il en fut fortement imbibé, je lappliquai sur la poitrine. Le linge, quoique toujours humecté par une nouvelle quantité d’eau, je n'en ressentis aucun eflet. Le suc restant dans la cornue, qui étoit réduit presqu’à moitié de son volume, appliqué sur dla poitrine au moyen d’un linge, ne m'a occasionné aucun picotement. (:) M 'Athanasius rapporte que deux onces d’eau distillée de scille ont donné la mort à un lapin au bout de 6iheures. 196 .JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE L'’extrait aqueux de sciile, délayé dans un peu d’eau, s’est comporté à peu près de la même manière. Il faudroit donc conclure de cette expérience, que le principe âcre de la scille est très-fugace, ou bien qu'il se décompose à la simple température de léballition. Ce principe ne perd cependant pas son effet à la tempéra- ture qui est nécessaire à la dessication de la scille (x), car sa poudre fine, délayée dans un peu d’eau et portée sur la poitrine en forme de cataplasme, occasionneune chaleur considérable. La Chhnie ne possède encore aucun moyen pour apprécier la présence de ce principe âcre ; on me le connoit que par son action sur l’économie animale, sans pouvoir l'isoler. Le suc exprimé parfaitement blanc, éprouve au bout de quelques minutes d’ébullition, un changement de couleur; il acquiert un aspect rougeâtre, et lorsqu'il est réduit presqu'à moitié de son volume, 1l se dépose un précipité d’un blanc rou- geâtre, qui, après avoir été lavé par l'alcool, présente des ai- guilles fines brillantes, mêlées d'une petite quantité de matière colorante qu'on n’a pu séparer en totalité par les lavages. On verra plus bas que ce sel étoit du citrate de chaux. Après avoir séparé le citrate de chaux , j'ai évaporé le suc ex- primé jusqu’à consistance de miel; il resta une matière amère d’un brun clair. Je lai épuisé ensuite par l'alcool chaud. Ce qui résista à l’action de ce menstrue, a présenté après la dessication une matière blanche cassante , d’une saveur fade, privée de toute amertume, Elle avoit tous les caractères d’une véritable gomme. On filtra la liqueur alcoolique, et on fit évaporer jusqu’à sic- cité, il resta une masse brune d’une saveur astringente et amère. Sa dissolution dans l’eau fut abondamment précipitée par la gé- latine, et en yert foncé par le sulfate de fer. La solution contient évidemment du tannin et une. substance amère , que l’on n’a pu séparer l’une de l’autre, par l’alcool ou par l’eau, vu la solubilité presqu'égale de ces substances dans Es deux menstrues. 2 OC (1) Cent grammes de scille fraîche que j’ai fait dessécher dans une étuve, ont perdu o,84en poids, Les 16 granumes qui restoient , exposés pendant 8 jours à l'air libre , avoient aturé + d'humidité, » Pour ET D'HISTOIRE NATURELLE. 97 Pour opérer la séparation de ces deux matières, on a suivi le procédé suivant. Dans la solution aqueuse étendue d’eau , on versa de l’acétate de plomb, jusqu’à ce qu’il ne se formât plus de précipité. La liqueur filtrée étoit sans couleur, mais elle contenoit un peu d’acétate de plomb ajouté en excès, et qu’on enleva ensuite par un courant de gaz hydrogène sulfuré. On sépara le sulfure de plomb à laide du filtre, et on fit évaporer le liquide à une douce chaleur jusqu’à siccité, afin d’en volatiliser l'acide acé- tique libre provenant de la décomposition de lacétate de plomb. Il resta une matière blanche transparente qui, dans son plus baut degré de dessication, étoit d’une cassure résineuse, de sorte qu'on pouvoit la réduire facilement en poudre. Cette poudre exposée à une douce chaleur dans un poêlon d'argent, se ramollit et se convertit en une masse gluante. Au bout de 24 heures, la poudre blanche avoit tellement attiré l'humidité de l'air, qu’ilresta une matière visqueuse presque coulante. Elle se dissout très-facilement dans l’eau froide, et lui com- munique une consistance visqueuse. Elle se dissout à froid dans, l'alcool à 400 et d’une manière bien plus abondante encore dans cet alcool porté à l’ébullition. Sa dissolution , soit dans l’eau, soit dans l’alcool , ou dans le vinaigre, est d’une amertume horrible, qui a cependant un arrière-goût sucré. Elle se boursouffle prodigieusement par la chaleur , et exhale une odeur de caramel très-prononcée. Elle retient en effet la petite quantité de sucre renfermé dans l'oignon de scille. Je ne connoiïs aucun moyen de séparer le sucre du principe amer, vu que les deux substances sont également solubles dans l’eau et dans l'alcool ; l’arrière-goût sucré et l'odeur de caramel étant suflisantes, je me suis bien assuré de la présence du sucre par la fermentation alcoolique qui s'établit dans la dissolution aqueuse au moyen de la levure. J’avois d’abord cru que la grande tendance hygrométrique étoit due à quelques sels déliquescens , mais je n’yai trouvé d’autres substances salines qu’un peu de muriate de potasse. Tome LXXV. SEPTEMBRE an 1812, Ce +198 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE La déliquescence de cette matière est aussi vraisemblablement la cause pour laquelle les squammes de scille desséchées s’hu- mectent si facilement à Pair. Ce principe aner, contenu dans la scille, desséché de 0,35, s'approche de ja gomme par la consistance visqueuse qu'il donne à l'eau, mais passant sous silence son amertume, il en difière encore par Numéros Rs QUE de : Quantité PRES alace fondue de glace £ glace fon- Par jes causes fondue par = eue a pie Le à Pecéondu me ." Ur laction du corps expérienc. px P P FAPURCE corps chaud. | chaud. en grarmm. À _—_—_————— | ET 1 1,6 as o Le morceau de glace n'ayant à ; 84 i2R8 je point été exposé à l'influence du £ 2 DE P Re REC 3:22] 1a386%|Ù h:,36 o lingot de cuivre. Moyen. 1,64, 1,64 | o PE PT EN AE pe EL Le re te A Le morceau de glace ayant été 2,89 exposé pendant deux minutes à| 5 2,77 Il l'influence de la chaleur rayon nante, émise par le lingot de Moyen.| 2,7g | 1564 DE | 3 3 2 cuivre à 497°. Le morceau de glace ayant été exposé pendant deux minutes à l'influence de la chaleur rayon- nante émise par le lingot de cuivre à g6o°. PREMIÈRE SÉRIE. 6 7,65 1,64 6,01 ———— Le morceau de fase n'ayant, 1 | 1,43 1,43 | © 4 |point été exposé à l'influence du|__ 2 __|_1,°4 | 1,24 | 0 æ [lingot de cuivre. L Moyen.;- 1,33 |! 1,33 o A Le morceau de glace ayantété| 3 2,57 exposé pendant une minute 35 4 2,70 el dire à > = [secondes à l’action du lingot de “ [cuivre chauffé à 427°. Moyen.! 2763 17351 il Le morceau de glace ayant été Be | 7,55 a [exposé pendant une minute 35] 6 | 7,11 à {secondes à l'action du lingot de | fixes Bi cuivre chauffe à 906°. Moyen.| 7,33 1535406760 La première de ces deux séries donne le rapport de 5,22 à 1,00, pour celui de la quantité de glace fondue par l’action du lingot de cuivre chauffé à 960°, à la quantité fondue par l'action du même lingot chauflé à 427° seulement, La seconde série donne pour le même rapport, celui de 4,61 à 1,00; ces,deux rapports (1) Le temps qui s’est écoulé entre les deux posées des blocs de glace , a varié dans ces diverses expériences, entre six et huit minutes ; mais pour plus de simplicité, j’ai préféré ramener par une proportion , les résultats obtenus à ce qu’ils eussent été, si l'intervalle des pesées eût toujours été de sept minutes. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 223 étant entièrement difiérens de celui de 2,24 à 1,00 (1), cest-à dire de celui des excès des températures du lingot de cuivre sur celle de la glace; il s'ensuit nécessairement que les quantités de chaleur cédées par un corps chaud à un corps froid, croissent suivant une progression plus rapide , que les excès de la tempé- rature de l’un sur celle de l’autre, et ne leur sont point pro- portionnelles. Il convient cependant d'examiner ici la valeur d’une objection que l’on pourroit faire # la conclusion que je tire du résultat général de mes expériences. Dans toutes ces expériences, J'ai fait subir, au moyen de miroirs métalliques concaves , une double réflexion aux rayons calorifiques. On pourroit supposer que cette réflexion, plus parfaite pour les rayons émis par un corps très- chaud que pour ceux émis par un corps qui l’est moins, a pu influer sur Îles résultats que j'ai obtenus. Quoique cette suppo- sition soit entièrement gratuite , on ne peut la rejeter entièrement sans des preuves directes. J'ai donc cru devoir répéter mes ex- périences, celles du moins dans lesquelles j’examinois l’action du calorique rayonnant sur un thermomètre, en laissant parvenir directement à ce dernier, les rayons calorifiques émis par un corps chaud. Voici le Tableau des résultats que j'ai obtenus, en employant , comme corps chaud d’abord, un creuset plein de mercure, puis un lingot de cuivre oxidé à la surface (2). QE CE M SEE EEE PEER ESS PREMIÈRE SÉRIE. DEUXIÈME SÉRIE. Creuset plein de mercure. Lingot de cuivre. . : [Excès de la tempé- Indication! rature du mercure des sur celle du ther- momètre au mo- expérienc. mentoù celui-ci est devenu stationn. Elévation de 1 Excès de la tempé-lÉlévation de la température Indication| rature du liugotde| température du du thermom. cuivre sur celle du} thermom. a dessus de| des dessus de cell au - dessus de therm.au moment essus de ce le celle de Pair expérienc.| Où celui-ci est de-| de l'air envi- environnant. venu stationnaire.| ronnant. | ne a 2,25 a 76 1,35 b 2,35 b 96 1,70 c 2,90 c 123 2,75 d 4,55 d 215 7,15 e 6,55 e 267 8,49 GE 9,20 fi 355 21,00 g 12,20 460 30,35 h 12,35 js 513 41,65 (1) Le même que celui de 960 à 227. - (2) Voyez leur construction graphique, fig. 4 et 5. Ff2z 224 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE . Ces résultats s’accordant parfaitement avec ceux que m'avoient donnés les expériences dans lesquelles j'employois des miroirs, il est évident que l’on ne peut attribuer à ces derniers le défaut de proportion entre la quantité de chaleur rayonnante cédée par le corps chaud au thermomètre, et l'excès de la température de un sur celle de l'autre, Il me paroît, en conséquence, qu’on peut regarder comme suffisamment démontrée la proposition placée en tête de cet article. En énonçant cette proposition, je l'ai appliquée seulement à la chaleur recue par le corps froid, et non à la chaleur émise dans le même temps par le corps chaud. Il n’est point dit, en effet, que luue de ces quantités soit proportionnelle à l’autre, et que le phénomène auquel se rapporte la proposition, ne soit pas dû à une modification particulière qu'éprouve la chaleur dans le trajet qu’elle parcourt en se rendant du corps chaud au corps froid. Si, comme l'a conjecturé M. le professeur Prevost (x), l'air intercepte une partie des rayons calorifiques qui le traversent, on peut supposer que la quantité de chaleur interceptée est d’au- tant plus grande que la source rayonnante est moins chaude, et expliquer de cette manière, comment 1i se fait que la quantité de chaleur rayonnante reçue dans un temps donné par un corps froid, n’est pas proportionnelle à la différence entre sa tempé- rature et celle de la source rayonnante, sans qu'il soit nécessaire pour cela-de supposer qu'il en soit de même de la chaleur émise dans le même temps, J'ai entrepris diverses recherches dans le but de déterminer si l'on peut regarder comme fondée, cette explication des phé- nomèênes que je viens de rapporter. Plusieurs faits me portent à croire qu'elle ne l’est pas; mais comme ils ne sont pas entiè- rement concluans, je préfère ne pas les rapporter ici. Je me propose de faire sur ce sujet de nouvelles recherches dont je rendrai compte dans une autre occasion. Quant à présent, 1l me suffit d'avoir établi par des preuves qui me semblent décisives, les différentes propositions que j’ai énoncéesdans ce Mémoire, ———————_—_——————————p2 (x) Traite du Calorique rayonnant , $S 178 et 191. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 225 NOTE PREMIÈRE. La température de 427° est, suivant M.'Thomson, celle à laquelle les corps chauflés au rouge, cessent d’être lumineux dans Pobs- curité. Je l’obtenois, en conséquence, en chauffant mon lingot métallique à un point suffisant pour qu’il devint lumineux, et en le mettant alors dans un cabinet obscur, où je le laissois refroidir jusqu’au point où il cessoit d’être visible. Je le trans- portois alors rapidement sur le support placé au foyer de l’un des miroirs coucaves. Peut-être sa température m'étoit-elle pas alors précisément de 4270, mais cela n'influe en rien sur le-ré- sultat de mes expériences, la seule chose que j'avois en vue, étant d'obienir une chaleur obscure supérieure à celle du mer- cure bouillant, et la même dans toutes les expériences compa- ratives. La température de 960 degrés étoit celle qu’acquéroit un lingot de cuivre lorsque je le chauflois dans un petit fourneau de ré- verbère, que j'avois soin de charger toujours de charbon de la même manière, et lorsque, après avoir attendu qu’il y eût acquis son A72axénum d’échauflement, je le laissois refroidir à l'air libre pendant 20 secondes. Je me suis assuré de la manière suivante, que cette température étoit à peu près constante, et qu'elle étoit d'environ 9602. J’ai amené de la manière précédente, à la température de 42e, mon lingot de cuivre, puis je lai plongé à l’aide d’un fil de fer auquel il étoit suspendu, dans une masse d’eau de cinq litres environ, contenue dans un vase de verre cylindrique et amenée auparavant à la température de l'air environnant. J’ai noté au bout d'une minute et demie, pendant laquelle j'ai remué constamment cette eau, la quantité dont sa température $’'étoit - élevée. J'ai ensuite chauffé à la plus forte chaleur de mon fourneau, le même lingot de cuivre, et après l'avoir laissé refroidir pen- dant 20 secondes, j'ai déterminé la quantité de chaleur qu'il com- muniquoit à une masse d'eau pareille à celle qui avoit servi dans expérience précédente et contenue dansle méme vase. J'ai ré- pété deux fois l’une et l’autre expérience, et J'ai oblenu lesrésultats suivans : 226 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Numéros Dept Températ. Différences de de Peau | de l’eau Un avant |après l’im- articu- expérienc.| l’immers. | mersion. | “Jijres. |Moyenn. Le lingot de cuivre ayant été chauffé au rouge et refroidi jusqu'à ce qu'il ne füt plus visible dans l'obscurité. 20,67 | 23,27 | 2,60 20,90 | 25,61 | 2,71 20,70 | 25,35 | 2,65 | 2,65 Le lingot de cuivre ayant été chauffé à la plus forte chaleur de 20:94 sue ee mon fourneau et refroidi ensuite re He 6,24 6.12 pendant 20 secondes. j 7 à . La moyenne des quantités dont la température de l'eau s’est élevée dans un cas, est de 2,65 et la moyenne de celles dont elle s’est élevée dans l’autre, est de 6.r2. Le rapport de ces deux moyennes est celui de 5; c’est celui des quantités de chaleur cédées à l’eau par le lingot de cuivre dans les deux états d’é- chauffement que je voulois comparer; et dans la supposition où la capacité de chaleur des corps ne changeroïit pas par les changemens de température, c’est aussi celui des quantités dont la température du lingot se'seroit abaissée en se mettant en équilibre avec l’eau dans laquelle il étcit plongé. Or si la température de ce lingot dans le premier des deux états d’échauf- fement, étoit de 427°, il a perdu à peu près 404 degrés de température, et par conséquent dans le second état, dl a dû perdre 933°; mais comme sa température étoit encore après cela de 27) sa température primitive étoit de 960°, ou, du moins, devoit se rapprocher de ce terme (x). C'est d’un procédé à peu près semblable que je me suis servi pour déterminer les différentes températures auxquelles j’ai amené successivement le lingot de cuivre dont je me suis servi dans les expériences rapportées à l'appui de la sixième proposition. J'y ai simplement apporté de légères modifications propres à en as- Q) M. Berthollet a fait usage de ce procédé, dont la première idée est due; je crois , au docteur Irvine (Essays chiefly on philosoph. subjects. Lond. 1805) pour déterminer la température des flacons métalliques qu'il a employés dans ses recherches sur la chaleur dégagée par la compression. (Mémoires de la Société d'Arcueil, vol. Il, pag. 442.) ET D'HISTOIRE NATURELLE. 227 surer encore davantage l'exactitude, et de plus, au lieu de com- parer les températures que je voulais déterminer avec celle où les corps cessent d’être lnmineux dans l'obscurité, je les ai com- parces avec celle mieux connue, de l’eau bouillante. Pour cela à Le tenu mon lingot dans un vase plein de vapeur d’eau bouil- ante, pendant un temps suffisant pour qu'il en prit la tempé- rature, puis l'en tirant rapidement, je l'ai plongé dans un vase de fer blane supporté par un trépied de ois, contenant six litres d’eau. J’ai déterminé avec soin, au moyen d'un {hermo- mètre extrêmement sensible, l’échauflement de cetie ean qui s’est trouvée être précisément dans deux expériences, d'un degré centigrade , quantité sur laquelle j’étois sûr de ne pas me tromper d'un centième. La température de l'eau à la fin de l'expérience étoit de r9° qui, retranchés de 100° température du lingot au moment de son immersion, donnent 81° pour la quantité dont il s’est refroidi en échauffant l’eau d’un degré. Comparant ensuite cet échauffement à celui qu’une quantité d'eau pareille placée dans les mêmes circonstances, éprouvoit lorsque J'y plongeois le lingot de cuivre amené à différentes températures, je déterminois ces températures en faisant la proportion suivanie ; 1 est à Gr comme l’échauflement de l’eau observé est à la quantité de degrés abandonnés par le lingot ; puis en ajoutant à ce nombre de degrés celui dont la température de l’eau à la fin de l'expérience. dé- passoit le terme de la glace fondante , j’obtenois d’une manière absolue, la température du lingot de cuivreque je vouloisconnoîïtre, Cette manière de déterminer les différentes températures aux- quelles on amène un lingot métallique, est assez exacte, pourvu qu'on prenneles précautions convenables. Elle présente cependant une cause d'erreur dont il est dificile d'apprécier la valeur. Il est possible que la chaleur spécifique du lingot augmente avec sa température, et que par conséquent il abandonne à l’eau dans laquelle on le plonge, non-seulement la quantité de chaleur qui lui auroit servi à élever sa température d’un nombre donné de degrés, si sa chaleur spécifique n’eût pas augmenté , mais encore celle qui a dû se combiner avec lui sous forme latente dans cette augmentation de chaleur spécifique, et qui doit étre d'autant plus considérable ,que la température à laquelle il a été amené est elle-même plus élevée. Il peut résulter de là, qu'on estime uu peu trop haut les températures élevées relativemeut à celles qui le sont moins, et est il difficile d'apprécier cette erreur, ais il est aisé de voir qu'à cause du sens dans lequel elle a lieu, on 228 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CftiMIE ne peut lui attribuer en aucune manitre, le résultat général des expériences qui vienneñt à l'appui de la sixième proposition. NOTE SECONDE. Pour comparer la lumière émise par le lingot de cuivre ayant 960 degrés de chaleur, avec celle qu’émettoit une bougie allumée, j'ai d’abord cherché à déterminer à quelle distance de l’un ou de l’autre de ces deux points lumineux il falloit placer deux planchettes blanches semblables, pour qu’elles fussent éga- lement éclairées; mais j'ai bientôt reconnu que ce moyen em- ployé avec tant de succès par Bouguer dans d'autres circonstances, étoit tres-défectueux dans ce cas-ci. La diflérente teinte de ces deux lumières empêchoit absolument d'établir aucune compa- raison dans leur intensité, J’ai eu recours alors à un autre moyen employé par M. Leslie pour mesurer la lumière de la lune, moyen qui, quoiqu'il ne soit que médiocrement exact, l’étoit assez pour le but que j’avois en vue. J’ai déterminé à quelle distance d’une bougie je pouvois lire.des caractères d'impression d’une grosseur médiocre , puis J'ai recherché à quelle distance il falloit les approcher de mon lingot de cuivre pour qu'on pût également les lire. L’on concoit facilement que cette dernière distance devoit aller constamment en décroissant à mesure que le lingot se re- froidissoit. Or comme l’objet que j'avois en vue étoit de déter- miner, non la quantité de lumière émise dans le moment où le lingot étoit le plus chaud, mais plutôt la moyenne de celle qu’il émettoit pendant la durée de son action sur le thermomètre dans les expériences où je le plaçois au foyer d’un de mes miroirs concaves, c’est-à-dire pendant une minute, j’attendois la moitié de ce temps avant de mesurer son actionilluminante. La moyenne de trois expériences que j'ai faites de cette manière, m'a donné un mètre et demi pour la distance à laquelle je pouvois lire des caractères d'impression, que je pouvois lire avec autant de facilité à la distance de huit mètres de la flamme d’une bougie : ce qui, en prenant le rapport des carrés, donne celui de un à vingt-huit, pour les facultés illuminantes du lingot de cuivre et de la bougie. Je me suis assuré d’un autre côté, par trois expériences très- soignées et très-comparables entre elles, que le rapport entre les quantités de chaleur émises dans les deux cas, étoit au plus celui de &5. En combinant les deux rapports, on trouve celui de 1 : 249 entre la chaleur due à la lumière émise par le lingot de cuivre et la quantité totale de chaleur qu’il émettoit. EXTRAIT ET D'HISTOIRE NATURELLE, 229 EXTRAIT D'UN MÉMOIRE SUR LA DISTRIBUTION DE L'ÉLECTRICITÉ A LA SURFACE DES CORPS CONDUCTEURS. Lu à la première Classe de l’Institut, les 9 mai et 3 août 1812. Par M. POISSON. LaA théorie de l'électricité la plus généralement admise, est celle qui attribue tous les phénomènes à deux fluides différens, répandus dans tous les corps de la nature. On suppose que les molécules d’un même fluide se repoussent mutuellement , et qu’elles attirent les molécules de l’autre; ces forces d’attraction et de répulsion suivent la raison inverse du carré des distances ; à la même distance, le pouvoir attractif est égal au pouvoir répulsif; d’où il résulte que quand toutes les parties d’un corps renferment une égale quantité de l’un et de l’autre fluide, ceux-ci n'exercent aucune action sur les fluides contenus dans les corps environnans , et il ne se manifeste par conséquent aucun signe d'électricité. Cette distribution égale etuniforme des deux fluides est ce qu'on appelle leur état naturel; dès que cet élat est troublé par une cause quelconque , le corps dans lequel cela arrive, est électrisé, et les différens phénomènes de l'électricité commencent à se produire. Tous les corps de la nature ne se comportent pas de la même manière par rapport au fluide électrique: les uns, comme les mélaux, ne paroissent exercer sur lui aucune espèce d’action; is lui permettent de se mouvoir librement dans leur intérieur, et de les traverser dans tous les sens : pour cette raison on les nomme corps conducteurs. D’autres, au contraire, l’air très-sec, par exemple, s'opposent au passage du fluide électrique dans leur Tome LXXV. SEPTEMBRE an 18712. Gg 230 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE intérieur, de sorte qu'ils servent à empêcher le fluide accumulé dans les corps conducteurs, de se dissiper dans l'espace. Les phénomènes que présentent les corps conducteurs électrisés, soit quand on les considère isolément , soit lorsqu'on en-rapproche plusieurs les uns dés autres pour les soumettre à leur influence mutuelle, sont l'objet de ce Mémoire dans lequel on s’est proposé d'appliquer le caicul à cctie partie importante de la Physique. e vais exposer dans cet Extrait avec quelque détail, les principes qu servent de base à mon analyse, et faire connoître les résultats les plus remarquables auxquels elle m'a conduit, Considérons un corps métallique, de forme quelconque, entière- ment plongé dans l’air sec, et supposons que l’on y introduise une quantité donnée de l’un des deux fluides. En vertu de la force ré- pulsive deses parties, et à cause que le métal n’oppose aucun obs- tacleà son mouvement, on concoit que:le fluide ajouté va être transporté à la surlaee du corps où il sera retenu par l'air environ- nant. Coulomb aprouvé (r), en effet, par des expériences directes, qu’il ne reste aucun atome d'électricité dans l’intérieur d’un corps conducteur électrisé, si ce n’est toutefois l'électricité naturelle dè ce corps; tout le fluide ajouté, se distribue à sa surface ; il ÿ forme une couche extrémement mince, et dont l'épaisseur en chaque point dépend de la forme du corps. Cette couche est terminée extérieurement par la surface même du corps, et à l’in- térieur, par une autre surface très-peu diflérente de la première: elle doit prendre la figure propre à l'équilibre des forces répul- sives de toutes les molécules qui la composent , ce qui exigeroit d’abord que la surface libre du fluide, c'est-à-dire, sa surface intérieure, fât perpendiculaire en tous ses points à la résultante de ces forces; mais la condition d'équilibre de la couche fluide est comprise dans une autre, à laquelle il est nécessaire et il suflit d’avoir égard. °æ, En effet, pour qu’un corps conducteur électrisé demeure dans un élat électrique permanent , il ne suffit pas que la couche fluide qui le recouvre, se tienne en équilibre à sa surface; il faut en outre qu’elle r’exerce ni attraction, ni répulsion sur un point quelconque pris au hasard daus l'intérieur du corps; car si cetté EEE 4 es (1) Relativement à tous les résultats de Coulomb qui sont cités dans cet Ex- trait, on peut consulter le Cahier de ce Journal du mois de septembre 1794; pag. 235. i ET D'HISTOIRE NATURELLE. 23€ condition n’étoit pas remplie, l’action de la couche électrique sur les points intérieurs, décomposeroit une nouvelle quantité de l'électricité naturelle du corps, et son état électrique seroit changé. La résultante des actions de toutes les molécules qui composent la couche fluide, sur un point pris quelque part que ce soit dans l’intérieur du corps, doit donc être égale à zéro ; par con- séquent elle est aussi nulle pour tous les points situés à la surface intérieure de cette couche; la condition relative à sa direction, devient donc superflue , ou autrement dit, l'équilibre de la couche fluide est une suite nécessaire de ce qu’elle n’exerce aucune ac- tion dans l’intérieur du corps. Il résulte de ce principe, que si l’on demande la loi suivant la- quelle l'électricité se distribue à la surface d’un sphéroïde de forme donnée, la question se réduira à trouver quelle doit être l’'épais- seur de la couche fluide en chaque point de cette surface, pour ‘que l’action de la couche entière soit nulle dans l’intérieur du corpsélectrisé. Ainsi, par exemple, on sait qu’un sphéroïde creux, terminé par deux surfaces elliptiques, semblables entre elles, n'exerce aucune action sur tous les points compris entre son centre et sa surface intérieure, en y comprenant les points mêmes de cette surface; on en conclut donc, que si le corps électrisé est un ellipsoïde quelconque, la surface intérieure de la couche électrique sera celle d’un autre ellipsoïde, concentrique et sem- blable à l'ellipsoïde donné, ce qui détermine son épaisseur en tel point qu'on voudra: cette épaisseur sera la plus grande au sommet du plus grand des trois axes, et la plus petite au sommet du plus petit; les épaisseurs de la couche, ou les quantités d’élec- tricité, qui répondent à deux sommets diflérens, seront entre elles comme les longueurs des axes qui aboutissent à ces sommets. M. Laplace a donné, dans le troisième livre de la Méca- nique céleste, la condition qui doit être remplie pour que l’at- traction d’une couche terminée par deux surfaces à peu près sphériques , soit égale à zéro, relativement à tous les points in- térieurs: en supposant donc que l'épaisseur de cette couche de- vienne très-petite, on en conclura immédiatement la distribution de lélectricité à la surface d’un sphéroïde peu différent dune sphère; maïs ce cas et celui de lellipsoïde sont les seuls où l’on puisse assigner, dans l’état actuel de la science, l'épaisseur va- riable de la couche fluide qui recouvre un corps conducteur électrisé. - Lorsque la figure de la couche électrique est déterminée, les Gg 2 232 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE formules de l'attraction des sphéroïdes font connoître son action Sur un point pris en dehors ou à la surface du corps électrisé. En faisant usage de ces formules, J'ai trouvé qu'à la surface d’un sphéroïde peu différent d’une sphère, la force répulsive du fluide électrique est proportionnelle à l'épaisseur en chaque point ; il eu est de même à la surface d’un ellipsoïde de révolution, quel que soit le rapport de ses deux axes; desorte que sur ces deux espèces de corps, la répulsion électrique est la plus grande dans les points où l'électricité est accumulée en plus grande quantité, Il est naturel de penser que ce résultat est général et qu'il a également lieu à la surface d’un corps conducteur de forme quelconque ; mais quoique cette proposition paroisse très-simple, il seroit cependant très-diflicile de la démontrer au moyen des formules de l'attraction des sphéroïdes; et c’est un de ces cas où l'on doit suppléer à l’imperfection de l'analyse, par quelque considération directe. On trouvera dans la suite de ce Mémoire, une démonstration purement sinthétique, que M. HARAS a bien voulu me communiquer, et qui prouve qu'à la surface de tous les corps électrisés la force répulsive du fluide est partout pro- portionnelle à son épaissenr. La pression que ce fluide exerce contre l’air qui le contient, est en raison composée de la force répulsive et de l’épaisseur de la couche ; et puisque l’un de ces élémens est proportionnel à l'autre, il s'ensuit que la pression varie à la surface d’un corps électrisé, et qu’elle est proportionnelle au carré de l'épaisseur où -de la quantité d'électricité accumulée ‘en chaque point de cette surface. L'air imperméable à l'électricité doit être regardé comme un vase dont la forme est déterminée par celle du corps élec- trisé, le fluide que ce vase contient, exerce contre ses parois des pressions différentes en différens points, de telle sorte que la pression qui a lieu en certains points, est quelquefois très-grande et comme infinie, par rapport à celle que d’autres éprouvent. Dans les endroits où la pression du fluide vient à surpasser la résistance que l'air lui oppose, l'air cède, ou, si l’on veut, le vase crève, et le fluide s'écoule comme par une ouverture. C’est ce qui arrive à l'extrémité des pointes et sur les arêtes vives des corps anguleux; car on peut démontrer qu’au sommet d'un cône, par exemple, la pression du fluide électrique deviendroit infinie, si l'électricité pouvoit s’y accumuler. A la surface d'un ellipsoïde alongé, la pression ne devient infinie en aucun point ; mais elle sera d'autant plus considérable aux deux pôles, que ET D'HISTOIRE NATURELLE. 233 Vaxe qui les joint sera plus grand par rapport au diamètre de l'équateur : d’après les théorèmes que je viens de citer, celte pres- sion sera à celle qui a lieu à l'équateur du même corps, comme le carré de l'axe des pôles est au carré du diamètre de l'équateur; de manière que si lellipsoïde est trés-al M la pression élec- trique pourra être très-foible à l’équateur et surpasser la résistance de l’air aux pôles. Ainsi, lorsqu'on électrise une barre métallique qui a la forme d’un ellipsoïde très-alongé, le fluide électrique se porte principalement vers ses extrémités , et il s'échappe par ces deux points en vertu de son excès de pression sur la ré- sistance que l'air lui oppose. En général, l'accroissement indéfini de la pression électrique en certains points des corps électrisés, fournit une explication naturelle et précise de_la faculté qu’ont les pointes de dissiper dans l'air non-conducteur, le fluide élec- trique dont elles sont chargées. Le principe dont je suis parti pour déterminer la distribution du fluide électrique à la surface d’un corps isolé, s'applique éga- lement au cas d’un nombre quelconque de corps conducteurs soumis à leur influence mutuelle: pour que tous ces corps de- meurent dans un état électrique permanent, il est nécessaire et il suffit que la résultante des actions des couches fluides qui les recouvrent, sur un point quelconque pris dans l’intérieur de l’un de ces corps, soit égale à zéro; cette coñdition remplie, le fluide électrique sera en équilibre à la surface de chacun de ces corps, et il n’exercera aucune décomposition du fluide qu’ils renferment dans leur intérieur , et qui s’y trouve à l’état naturel. L'application de ce principe fournira dans chaque cas, autant d’équationsque! l'on considérera de corps conducteurs , et ces équations serviront à déterminer l’épaisseur variable de la couche électrique sur ces diflérens corps: s’il se trouvoit en outre près de ceux-ci d’autres Corps qui fussent absolument non-conducteurs, il faudroit avoir égard à leur action sur le fluide répandu à la surface des corps conducteurs; mais comme le fluide électrique ne peut prendre aucun mouvement dans linterieur des corps non conducteurs, on n’auroit, par rapport aux corps de cette espèce , aucune con- dition à remplir, et le nombre des équations du problème sera toujours égal à celui des corps conducteurs. Je me suis borné dans ce Mémoire à donner ces équations pour le cas de deux sphères de diflérens rayous, formées d’une matière parfaitement conductrice, et placées à une distance quel- conque l’une de l’autre, Les deux équations que j’ai trouvées 234 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE sont aux différences finies, à deux variables indépendantes et à différences variables ; on les réduit d’abord à deux autres équa- tions à une seule variable indépendante, et la solution du problème ne dépend plus que de leur intégration. Lorsque les deux sphères se touchent, ces équations s’intègrent sous une forme très-simple, par des intégrales définies. C’est ce cas particulier que je me suis spécialement attaché à résoudre; et l’on trouvera dans la suite de ce Mémoire, des formules au moyen desquelles on peut calculer l’épaisseur de la couche électrique en chaque point de chacune des deux sphères. Cette épaisseur est nulle au point de contact, c’est-à-dire, que quand deux sphères dont les rayons ont entre eux un rapport quelconque, sont mises en contact et électrisées en commun, le calcul montre qu'il n’y a jamais ‘électricité au point par lequel elles se touchent. Ce résultat remarquable est pleinement confirmé par l'expérience, ainsi qu'on peut le voir dans les Mémoires que l’on a publiés sur ce sujet. Dans le voisinage du point de contact, et jusqu’à une assez grande distance de ce point, l'électricité est très-foible sur les deux sphères : lorsqu'elle commence à devenir sensible, elle est d’abord plus intense sur la plus grande des deux surfaces; mais elle croit ensuite plus rapidement sur la plus petite, et au point diamétralement opposé à celui du contact sur cette sphère, l'épaisseur de la couche électrique est toujours plus grande qu’elle ne l’est au même point sur l’autre sphère. Le rapport des épais- seurs de la couche électrique en ces deux points augmente à mesure que le rayon de la petite sphère diminue; mais cet ac- croissement n’est pas indéfini, il tend au contraire vers une limite constante que le calcul détermine, et qui est exprimée par une transcendante numérique , égale à 4,2 à peu près. Coulomb a aussi conclu de ses expériences que ce même rapport s'approche continuellement d’être égal à quatre, et une Potio qu'il ra pas assignée. Lorsque l’on sépare deux sphères qui étoient A en contact, chacune d’elles emporte la quantité totale d'électricité dont elle est recouverte; et après qu'on les a soustraites à leur influence mutuelle, cette électricité se distribue uniformément sur chaque sphère. Or, j'ai déduit de mon analyse le rapport des épaisseurs moyennes du fluide électrique sur les deux sphères, en fonction du rapport de leurs rayons; la formule à laquelle je suis parvenu renferme donc la solution de ce problème de Physique : Trouver suivant quel rapport l'électricité se partage ET D'HISTOIRE NATURELLÉ. 235 entre deux globes qui se touchent, et dont les r.yons sont donnés ? La formule fait voir que ce rapport est toujours moindre que celui des surfaces, de sorte qu'après la séparation des deux globes, l'épaisseur de la couche électrique est toujours la plus grande sur le plus petit des deux. Le quotient de cette plus grande épaisseur, divisée par la plus petite, augmente à mesure que le plus petit rayon diminue; maïs ce quotient tend vers use limite constante que l’on trouve égale au carré du rapport de la circonférence au diamètre , divisé par six, quantité dont la valeur est à peu prè: #; ainsi, quand on pose sur une sphère électrisée une autre sphère d'ua diamètre très petit relalivement au diamètre de la première, l'électricité se partage entre ces deux corps, dans le rapport d'environ cinq fois la petite surface à trois fois la grande. Dans les diverses expériences que Coulomb a faites pour mesurer le rapport dont nous parlons, il a cons- tamment trouvé qu'il est moindre que celui des surfaces, et toujours au-dessous du nombre 2; d'où il avoit conclu que 2 est la limite que ce rapport atteindroit, si le rayon de ia petite sphère -devenoit infiniment petit ; mais quoique cetie limite ne fût pas de nature à pouvoir se déterminer exactement par l'expérience, on voit que celle qu’il avoit soupconnée ne diffère que et os un cinquième de la véritable limite donnée par e calcul, s On ne verra sans doute pas sans intérêt l'accord remarquable qui existe entre le calcul et les expériences publiées il ÿ a vingt- Cinq ans, par l’illustre physicien que j'ai déjà plusieurs fois cité, J'ai trouvé dans les Mémoires de Coulomb, les résultats numé- riques de quatorze expériences qui ont pour objet de déterminer le rapport des quantités totales d'électricité sur deux sphères en contact de diflérens rayons, et celui des épaisseurs de la couche électrique en différens points de leurs surfaces. La plupart de ces résultats sont des moyennes entre un grand vombre d'ob. servations faites avec le plus grand soin, au moyen de‘ia baiance électrique: l'auteur a tenu compte de la perte du fluide élecirique par l'air; les nombres qu’il a publiés sont corrigés de cette perte, et à peu près les mêmes que si l'air étoit absolument imper- méable, comme la théorie le suppose; ils sont donc comparables à ceux qui résultent de nos formules; ei pour en faciliter la comparaison, J'ai caiculé tous les rapports que Coulomb a me- surés, et j'en ai formé plusieurs tableaux que l’on trouvera dans l suite de ce Mémoire. La diflérence moyenne entre les résultats 236 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE de ces quatorze observations et ceux du calcul, ne s'élève pas à un {rentième de la chose que l’on veut déterminer. Tant que l’on ne considère qu’un seul corps électrisé, ou plu- sieurs corps qui se touchent de manière que le fluide électrique puisse passer librement d’un corps sur un autre, on n’a jamais qu'un seul des deux fluides répandu sur les surfaces de tous ces corps que je suppose toujours parfaitement conducteurs; cependant j'ai voulu montrer par un exemple comment l'analyse s'applique également au cas où les deux fluides se trouvent à la fois sur une même surface : j'ai choisi, pour cela, le cas de deux sphères qui ne se touchent pas, et qui sont au contraire séparées par un intervalle très-grand par rapport à l’un des deux rayons. La considération de cette grande distance simplifie les formules et les résultats, et permet de discuter facilement tout ce qui arrive sur la petite sphère. Si l’on suppose que celle-ci n’étoit pas élec- trisée primitivement, et qu’elle ne le soit que par l'influence de la grande sphère, on trouve, comme cela doit être en eflet, que l'électricité contraire à celle de la grande sphère, se porte vers le point qui en est le moins éloigné, et l'électricité semblable, vers le point opposé; les électricités contraires en ces deux points sont à peu près égales , ou du moins leur rapport diffère d’autant moins de l’unité, que la distance entre les deux sphères est plus grande ; en même temps la ligne de séparation des deux fluides sur la petite sphère se rapproche de plus en plus du grand cercle perpendiculaire à la droite qui joint les deux centres; de sorte qu'à une très-grande distance , cette ligne partage la petite sphère en deux parties à peu près égales. Au reste, quelles que soient les électricités primitives de deux sphères très-éloignées l'une de Pautre, le calcul donne, par des formules très-simples, la quantité et l'espèce de l'électricité en chaque point de lune et de l’autre des deux surfaces. Il n'existe pas d'expériences faites jusqu’à présent, auxquelles on puisse comparer ces formules; mais on trouve‘dans les Mémoires de Coulomb, un fait curieux qu'il a observé, et qui, par sa liaison avec ces mêmes formules, peut encore fournir une confirmation de la théorie. Si l’on a deux sphères de rayons inégaux, électrisées positive- ment, et qui soient d’abord en contact; que l’on détache la petite sphère et qu’on l’éloigne de la grande, on trouve que l'électricité, qui étoit nulle au point de contact, devient positive sur la grande sphère, et négative sur la petite; l'électricité négative du point de la petite sphère le plus voisin de la grande subsiste jusqu’à ge ET D'HISTOIRE NATURELLE. 237 une certaine distance , à laquelle elle est zéro, comme au point de contact, et au-delà de laquelle elle devient positive. Cette distance est d’autant plus grande, que les rayons des deux sphères diffèrent davantage l'un de l'autre ; mais Coulomb a remarqué que quand lun des rayons est le sixième, ou moindre que le sixième de l’autre, la distance du second zéro atteint son 72axi- mum, et ne varie plus sensiblement : il a trouvé qu’à cette limite, l'intervalle qui sépare les deux sphères est un peu moindre que la moitié du rayon de la grande. Or, on peut appliquer à ce cas les formules relatives à deux sphères dont la distance mutuelle est très-grande par rapport à l’un des deux rayons; en supposant en outre ce rayon très-petit par rapport à l’autre, on trouve qu’il ya effectivement une distance pour laquelle l’élec- tricité est nulle an point de la petite sphère le plus voisin de la grande : en decà l'électricité de ce point est négative, et au- delà elle est positive, conformément à l'expérience ; de plus, le calcul donne, pour cette distance, une quantité un peu plus grande que le tiers du rayon de la grande sphère ; la distance observée et la distance calculée sont donc toutes deux comprises entre le tiers et la moitié de ce rayon; et quoique la premiere surpasse un peu la seconde, les deux résultats s’accordent aussi bien qu’on eut le desirer. Leur différence doit être attribuée aux erreurs inévitables dans une observation aussi délicate, et à la perte de l'électricité par l'air, dont l'effet, ainsi qu'il est aisé de s’en as- surer, est d'augmenter la distance dont il s’agit, et par consé- quent de la faire paroître plusgrande quela même distance calculée. Tels sont les principaux résultats qui font l’objet de ce Mémoire. Je me propose, dans la suite, de continuer ce genre derecherches, et de La étendre à d’autres cas-plus compliqués, que Coulomb a aussi considérés, et sur lesquels il a publié un grand nombre d'observations qui pourront encore servir à vérifier la théorie, Tome ZXXF. SEPTEMBRE an 18r2. Hh 238 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE GTS RU NET PESTE ENTRE TEEN SUP Tr PO RE RER SELS TNT CET ET ERA AR DE LA DÉCOMPOSITION DE LA POTASSE. Daxs un Mémoire que M. Curaudau a lu, le ro août 1812, à la première Classe de l'Institut, ce Chimiste fait connoitre une expérience d’après laquelle il est parvenu à décomposer la potasse: du moins tel paroît être le résultat de l'expérience qu'il décrit, puisqu’en effet les trois quarts de la potasse qu'il emploie dis- paroissent , sont réduits en gaz permanens sans qu'on retrouve aucune trace de potasse dans le résidu ni dans le récipient destiné à condenser les gaz solubles. M. Curaudau, d’après la certitude qu’il a d’avoir décomposé la potasse, est tenté d'en tirer la conséquence que cet alcalt, dans la poudre à canon, à l'instant de son inflatomation, pourroit ‘bien, concurremment avec les élémens de l'acide nitrique, étre réduit à l'état gazéiforme. Une autre considération, dit-il, qui vient à l'appui de cette opinion, c'est que la force expansive de la poudre à canon est beaucoup plus grande qu’elle ne devroit l'être, s’il n’y avoit que les principes constituans de l'acide nitrique qui fussent réduits à l’état de gaz. MM. Berthollet et Vauquelin sont chargés par l’Institut de répéter les intéressantes expériences de M. Curaudau. Aussitôt qu'ils auront fait leur rapport, nous nous empresserons de l’in- sérer dans notre Journal, ainsi que le Mémoire de M, Curaudau. Dans la même séance M. Curaudau a fait part à l’Institut d’un Fait qui prouve que le fer et le plomb peuvent se combiner en- semble; mais, dans ce cas, suivant que le recommande ce chimiste, äl importe que ces deux métaux soient couiplètement désoxidés et n'aient nul contact avec l'air atmosphérique. M. Curaudau a remis à l’Institut un morceau de fer dont la surface étoit recouverte de plomb comme si elle eût été étamée. MM. Berthollet et Chaptal sont chargés de rendre compte à la Classe du résultat annoncé par ce chimiste. Nous ferons également connoître leur rapport, ainsi que la Note de M. Curaudau, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 239 HISTOIRE DU CERIUM OXIDÉ SILICIFÈRE ET DE LA NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE CERIUM APPELÉ CERIN, DÉCOUVERTE PAR HISINGER , EN 1811; PAR T. C. BRUUN NEERGAARD: Lu à la première Classe de l’Institut, le 27 juillet. VouLaANT parler, Messieurs, d’une nouvelle espèce du genre cerium ,récemment découverte par M. Hisénger, je vous demande la permission de commencer par l'historique de ce genre. L’his- toire des minéraux est en général intéressante; les erreurs des grands hommes qu'on y trouve à côté des plus belles découvertes, sont une consolation de plus, même pour ceux qui ne sont pas en état de les commettre. Les progrès que la Chimie a faits, nous mettent souvent à portée de voir clairement là où nos ancêtres ne pouvoient que deviner, Un auteur d'autrefois qui ne fait que. présumer une chose, m'étonne souvent plus que celui qui, parmi nos modernes, nous donne des preuves certaines et récentes de l'existence de l’objet que l’autre ne pouvoit que soupconner. Le cerium étoit connu depuis long-temps sous un autre nom, et ornoit nos collections sous la classe des pierres, avant que la Chimie lui assignât sa place parmi les métaux. Le savant Cronstedr, dont la science ne reconnoît pas toujours assez le mérite, est le premier qui ait fait mention de ce fossile, dans un Mémoire inséré dans ceux de l’Académie Suédoise pour année 1757. Il regarde un fossile de la nouvelle mine de Basinas (Bastnas nya gruva) une de Ridderhyttan en Westermanie, Hh 2 240 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE comme une espèce particulière de fer, à laquelle il donne le nom de pierre pesante (tungsten). On trouva ce minéral à une pro- fondeur de dix-sept toises, accompagné de l’'amphibole hornblende, de l’amphibole actinot, du cuivre pyriteux, du mica, du wis- muth et du molybden sulfureux. Cronstedt dit cette pierre in- timement liée avec une terre inconnue : ce savant minéralogiste a donc lu dans l'avenir, ce qui lui arrive souvent, sans qu'il eût toujours le temps de détailler À e CENTIGRADE. y 8 EU CR ED “| Maxrmum. | Minimum. |A Mir. Maximum. | Minimum. PE ‘#4 heures» o |heures. o heures. mill, | heurese mill. mille e 1laimidi +17,12|à 55 m.+13,00|417,12/à104s....... 764,84|à 5 5 m...... .762,32|763,56| 19,0 2là3s. +H17,00/à5+m.—H12,00|+15,12/à 94m....... FÉH2GIA D See 763,96|764,94| 10,9 5à midi 18,50|à 55 m.+ 9,oc|+16,50là 7 m......... 762,42|à108...-...2. 759 45|761,60 18,8 gla3s. Avant l'épanouissement, les corolles sont pliées ou roulées sur elles-mêmes de différentes manières. Dans les APOCINÉES, les MALVACÉES elles sont roulées en spirale; dans le fraisier, le geum, les pétales s’inclinent les uns versles autres en se tou- chant par leur sommet; dans le liseron la corolleest fermée comme une bourse à jetons; dans le pavot elle a des plis nombreux et irréguliers comme si elles avoient été chiffonnées , etc., etc. L'appareil de la floraison acquiert un développement très- 382 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE considérable chez quelques espèces dans un temps assez borné. Ona vu en 1793, au Jardin des Plantes de Paris, l'agave fœtida élever sa hampe terminée par une magnifique girandole de fleurs, ; . à 17 mètres + dans l’espace de 70 jours. Le bourgeonnement et l'épanouissement marchent en sens inverse. Le bourgeonnement commence par les boutons supé- rieurs, l'épanouissement par les fleurs inférieures. Les épis, les grappes, les panicules, les thyrses fleurissent graduellement de la base au sommet, quelle que soit leur situation. Les cymes, les ombelles, les calathides, fleurissent de la-circonférence au centre, c’est-à-dire encore de bas en haut; car les fleurs de la circonférence représentent les fleurs de la base. J’attribue cette marche inverse de l'épanouissement et du bourgeonnement, à ce que les fleurs n'ont pas une force de succion égale à celle des boutons à feuilles, et que, par cette raison, la sève au lieu de se porter d’abord à l'extrémité supé- rieure, comme elle fait dans les branches, s’élève'insensiblement et pour ainsi dire par échelons. Le michauxia fait exception à la règle générale (r). La fleur qui termine sa tige fleurit la première et l'épanouissement gagne de proche en proche jusqu’à la fleur la plus voisine de la terre; mais j'observe queles calices du z7ichauxia, par leur grandeur et leur nature, sont très-propres à remplir les fonctions des boutons à feuilles. L'épanouissement, dans une espèce donnée, ne se fait pas indifféremment à tous les instans du jour ou de la nuit. Beaucoup s’'épanouissent plus ou moins selon l'intensité de la lumière, ensorte qu’on les voit s'étendre ou se resserrer progressivement, à mesure que le soleil s'élève ou s’abaisse, On les nomme tro- piques ou caniculaires. De ce nombre sont quelques #7esembry- anthemum, le gorteria ringens, etc. D’autres s'ouvrent ou se ferment à plusieurs reprises, selon l'état de l’atmosphère. Ainsi les vents d’est, les grandes chaleurs, les pluies d'orage, agissent visiblement sur ces fleurs météoriques : c’est le nom qu'on leur donne. Le calendula africana épanouit sa calathide quand le ciel est serein; le souchus sibericus resserre la sienne pendant la nuit quand un begu jour se prépare. (1) Observation de M, Decandolle, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 383 D’autres s'ouvrent ou se ferment à heures fixes. On distingue parmi elles les éphémères diurnes qui s’épanouissent le matin et se ferment le soir (la plupart des cistes) ; les éphémères nocturnes qui s’épanouissent le soir ou durant la nuit et se ferment avant le lever du soleil (cactus grandiflorus); les équinoxiales qui s'ouvrent et se ferment plusieurs jours de suite au retour des mêmes heures. Quoique toutes les fleurs soient plus ou moins météoriques et caniculaires, il s’en trouve quelques-unes, dans chaque climat, parmi les éphémères et les équinoxiales qui indiquent avec assez de régularité les diflérentes heures du jour et de la nuit. Elles composent une horloge de Flore, comme s'exprime ingénieuse- ment Linné; et il désigne par le nom de veille, le temps durant lequel elles sont ouvertes , et par le nom de sommeil , le temps durant lequel elles sont fermées. L'heure de Pépanouissement dans chaque fleur , avance ou re- tarde selon le degré de latitude, et par conséquent l'horloge de Flore a une marche particulière pour chaque climat. Une fleur qui s’'épanouit au Sénégal dès six heures du matin, ne s’épanouira qu'à huit heures au Jardin des Plantes de Paris, et qu'à dix heures au Jardin d’Upsal ou de Stockholm. Il paroït bien que tous ces phénomènes dépendent de trois ordres de causes: 10 les agens extérieurs, tels que la lumière, la chaleur, l'humidité, peut-être le fluide électrique, etc., qu: agissent suivant les lois de la Chimie et de la Physique, et qui sans doute aussi, sont des stimulans de l’irritabilité végétale ; 2° les agens intérieurs, tels que la sève, les sucs propres et les 8az, qui se comportent mécaniquement el qui, de plus, doivent avoir quelqu’influence sur l'irritabilité de même que les agens extérieurs ; 30 enfin, l'irritabilité ellemême sans laquelle il n’y a point de vie et par conséquent, point de phénomènes physiologiqués. Le tissu délicat des fleurs, pénétré par les fluides et les gaz, se dilate et l'épanouissement a lieu; les fluides s’échappent par la transpiration, les gaz se dégagent; dès-lors le tissu se flétrit et les fleurs se ferment. Mais pourquoi toutes les fleurs ne se comportent-elles point de la même manière dans des circons- tances semblables? D’où vient que l'une s'ouvre à la Jumiére, l'auire à l’obscurité, l’autre quand le ciel est pur, l’autre quand il est nébuleux ? Je l'ignore; ce sont des mystères de l’organisation et de la vie, 384 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, De tous les agens extérieurs, le plus actif semble étre la lu- mière, Dans les jours sombres le liseron des haies reste épanoui, contre l'ordinaire, après dix heures du matin, et le geranium triste n'attend pas pour s'ouvrir le coucher du soleil. M. Decandolle a vu que la belle-de-nuit s’épanouissoit pendant le jour quand on la placoit dans un lieu très-obscur, et qu’elle se fermoit pendant la nuit quand on l'éclairoit par une lumière artificielle, FÉCONDATION. Nous ne pouvons définir la fécondation, parce que nous n’en connoissons que les signes extérieurs et les résultats; quant au mode d’action qui fait l'essence du phénomène, il échappe com- plètement à nos sens et à notre intelligence. Toutes les fois que la liqueur séminale sécrétée par l'organe mâle, a été mise en contact avec l'organe femelle ou avec les ovules, et qu’à la suite de ce contact, de nouveaux individus se sont développés dans ces mêmes ovules, nous disons qu’il y a eu fécondation. Mais quelle relation at-il existé entre la liqueur séminale et Les ovules ? c’est ce qu’il estimpossible d'indiquer dans l’état actuel de nos connoissances. Cette grande question a fait naître trois principales hypothèses tour à tour attaquées et défendues par les hommes les plus illustres dans la Physiologie et la Métaphysique. Beaucoup ont dit avec Leuwenhoek : la liqueur séminale du mâle contient les germes; ils pénètrent dans les ovaires et s’y développent; et comme ils ne pourroient se développer ailleurs, la fécondation est, rigoureusement parlant , le passage des germes dans les ovaires. D’autres, M. de Buffon à leur tête, ont prétendu que le mâle et la femelle produisent chacun une liqueur sémi- nale, et que le mélange des deux liqueurs donne lieu à la for- mation des germes; ainsi la fécondation n'est, à leur sens, u'une cristallisation d’un ordre particulier, D’autres, à l'exemple de Graaf, ont soutenu que les germes sont tout formés dans la femelle avant l’acte de la fécondation, qu'ils y sont dans un état d'inertie et que la liqueur séminale du mâle leur donne le mouvement et la vie, à peu près comme un stimulant de l'irrita- bilité met en jeu les forces organiques. Tous les systèmes physiologiques sur la fécondation rentrent plus ou moins dans lune de ces trois hypothèses. On objecte contre la première et la seconde, la préexistence des germes dans les ET D'HISTOIRE NATURELLE. 385 les femelles, opinion rendue très-probable par les belles obser- vations de Malpighi, Graf}, Haller, Spallanzani , ete. On objecte contre la troisième, les modifications organiques que le père im- prime au produit de la fécondation ; et en eflet, si l’on ne peut nier l'existence de la cicatricule et de la membrane intestinale dans œuf des oiseaux, avant la fécondation, on ne peut non plus révoquer en doute que la nature de la liqueur fécondante n’ait une ‘influence très-directe et très-active sur le développe- ment, la structure et la forme des organes, puisque les mulets provenus d’un âne et d’une jument, d’un chardonneret et d’un serin, etc., et toutes les plantes hybrides, dont l'existence est due également à des fécondations croisées, ressemblent à leurs pères par plusieurs caractères qui touchent au fond de l’orga- nisation. Aucune de ces hypothèses n’est done complètement admissible ; mais les vérités de détail sont indépendantes des systèmes et"méritent toute l’attention du naturaliste. Les signes extérieurs de la fécondation dans les plantes sont les suivans : ouverture des loges des anthères; émission du pollen; contact immédiat de cette poussière avec le stigmate; écoule- ment sur cet organe de la liqueur du pollen. L'ouverture des anthères ou l’anthèse, comme parlent les bo- tanistes, s'effectue quelquefois dans la fleur encore fermée; plus souvent à l'instant où elle s’épanouit , plus souvent encore après son épanouissement. Le pollen s'échappe, se disperse et couvre les corps environnans. Quelques-uns de ses grains, arrêtés sur le stigmate dont la superficie ,est ordinairement visqueuse et garnie de poils, d’aspérités, de mamelons ou de papilles, y ré- pandent la liqueur séminale, et la fécondation s’opère. Comme on ne peut guère douter que les vaisseaux qui se rendent des stigmates aux ovules, n’absorbent la liqueur séminale et ne servent de cette manière, à l’accomplissement du phénomène, j’ai pensé que le nom de conducteurs de l'aura seminalis feroit bien con- noître leur situation dans le pistil, et donneroit quelqu’idée de leurs fonctions présumées. Quoique la fécondation des plantes dépende un peu du hasard, les chances favorables sont si multipliées qu’il paroît impossible que, dans l’ordre naturel, une plante chargée de fleurs bien conformées, reste stérile et meure sans postérité. Le pollen est très-léger ; ses ie sont innombrables; les vents leur servent de véhicule. Le pollen du pin, du sapin, Tome LXXF. NOVEMBRE an 18r2. Ddd D0£ 560 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, du mélèze s'élève en forme de nuage au-dessus des forêts et va couvrir au loin la terre et l’eau d’une poudre jaunâtre que le peuple a pris quelquefois pour une pluie de soufre. Quelques- unes de ces graines tombent sur les chatons femelles et roulent entre leurs écailles, jusqu’à l’orifice des cupules qui contiennent les ovaires (r). Les insectes volans, les mouches à miel, surtout, transportent le pollen de fleur en fleur. L’hermaphrodisme , rare parmi les animaux, est très-commun chez les plantes, et l'organe mâle placé auprès de l'organe fe- melle, l’inonde, pour ainsi dire, de la poussière fécondante. Linné, ingénieux à saisir les rapports tes plus délicats, re- marque qu’en général les fleurs dont les étamines et les pistils ont une égale longueur, sont indifféremment dressées, pendantes, ou horizontales ; que celles qui ont les étamines plus longues que le pistil, sont dressées; que celles qui ont les étamines plus courtes, sont pendantes. Il observe même que certaines fleurs s’inclinent ou se relèvent seulement lorsque la fécondation va avoir lieu et se disposent ainsi à recevoir la poussière des mâles: ces faits sont exacts: le pistil de l’euphorbe, par exemple, s'élève en naissant au-dessus des étamines ; au temps de la puberté, il s'incline au-dessous d'elles, après quoi il se redresse et devient un fruit rempli de graines fécondes. Nous n'ignorons pas que ces changemens de position dépendent du développement du pé- doncule dont la longueur et la flexibilité varient aux différentes époques de la floraison et de la fructification, par une suite nécessaire des lois les plus simples de la vie végétale ; mais c’est précisément celte merveilleuse harmonie dans les phénomènes qui doit exciter l'admiration du naturaliste, Linné dit encore que dans les végétaux monoïques, les fleurs mâles sont presque toujours placées au-dessous des femelles. Ce- pendant il faut avouer que les exceptions sont nombreuses. Tous les végétaux dioïques de mêmes espèces appartiennent à la même terre, par conséquent, selon l’ordre de la nature, les femelles et les inâles ne naissent point séparés. Aucun végétal pourvu d’étamines ou de pistil n'est privé de son analogue dans l’autre sexe, (1) Voyez le travail que M. Schubert et moi ayons fait sur les conifères, Bulletin de la Société Philomatique , année 1812, ET D'HISTOIRE NATURELLE. 367 La floraison des mâles et de# femelles s'opère presque toujours en des époques concomitantes, de sorte que les pistils sont en état de puberté quand les anthères dispersent leur pollen. Les chatons mâles du cèdre paroissent dès l'automne , mais l’épa- nouissement n’a lieu qu'au printemps suivant, alors que les chatons femelles viennent à poindre. A la vérité la floraison du jatropha multifidæ commence par des-fleurs femelles qui, faute de pollen, demeurent stériles, et ce n’est qu’en suite que les fleurs mâles s'épanouissent ; mais la floraison se termine par l’apparition de nouvelles fleurs femelles qui recoivent la liqueur séminale et deviennent fécondes. Les étamines ont de certains mouvemens favorables à la fé- condation. Les uns sont dus à une simple élasticité des filets, les autres à une cause cachée qu’on assimile, non sans probabilité, à l’irritabilité des animaux. Les étamines du mûrier, du broussonetia, de la pariétaire et de plusieurs autres URTICÉES, ‘courbées dans la fleur avant l'épanouissement, se redressent comme. autant de ressorts au moment où les divisions du périanthe s'écartent, et la même secousse fait ouvrir les anthères et jaillir le pollen. » Les dix étamines du Xalmia, engagées par leurs anthères dans dix fossettes de la corolle, s’échappent subitement avec élasticité, et dispersent leur pollen comme celles de la pariétaire. - Les anthères du rahernia èt de l'hermannia , attachées de manière qu’elles tournent le dos au pistil, s'ouvrent en rejetant leurs valves en arrière, de facon que l'émission du pollen se fait vers le stigmate, $ Ces mouvemens et beaucoup d’autres sont purement mécani- ques, mais ceux dont je vais vous entretenir résultent, selon toute apparence , de l’irritabilité végétale. Les étamines de la rue s'inclinent les unes après les autres sur le pistil, touchent les stigmates avec leurs anthères, puis se redressent et se jettent en arrière. . Les anthères du seigle s’élèvent en pirouettant sur leurs filets, disséminent leur poussière et s’abattent ensuite. Les filets de l’opuntia; de l’épine-vinette, du sparmannia sont tellement irritables qu'ils s’agitent dès qu’on les touche. Les organes femelles ne sont pas moins mobiles. Les styles de la nigelle, de la fleur de la passion, de l’épilobe, etc., se D dd z ET] 585 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE penchent vers les élamines jusqu'à ce que la fécondation soit achevée, Les stigmates de la tulipe, de la gratiole, etc., se dilatent sensiblement. On fait fermer à volonté les deux palettes du stigmate du mimulus, du martynia, et de plusieurs autres plantes de la famille des BIGNONÉES , des PERSONNÉES, etc., en les irritant avec une pointe, : Il suffit de passer légérement la main sur la calathide des cy- NAROCÉPHALES, pour que le style, contenu dans l’étuique forment les cinq étamines réunies de chaque fleuron, éprouve une con- traction spontanée. Dans le /euvenhoekia, le stigmate, ou du moins un appendice de cet organe, se redresse et s'applique contre l’androphore chargé de deux anthères. Vers l’époque de la fécondation, les fleurs du nénuphar ; du menianthes, du potamogeton et de beaucoup d’autres plantes aquatiques, montent à la surface de l’eau et s'y épanouissent; après la fécondation elles redescendent au fond de l’eau où leurs fruits se développent. Le valimeria spiralis présente un phénomène admirable. Cette plante vient dans les lacs et dans les fleuves de l'Italie et du midi de la France. Elle est divique. Les fleurs femelles sont portées sur de longues hampes contournées en hélice; les fleurs mâles sont portées sur des hampes droites et très-courtes: au temps de la puberté ces fleurs montent à l'air et surnagent ; mais les femelles tiennent encore à leurs longues hampes qui relâchent leurs hélices, tandis que les mâles se détachent de leurs courtes hampes qui ne peuvent s’alonger. D’autres plantesaquatiques, le zosfera, le chara,l'hippuris,ete., ne viennent point s'épanouir à la surface de l’eau, et cependant elles produisent des graines fécondes, ce qui, joint à quelques observations directes, peut faire soupconner que le pollen de ces plantes est d’une nature toute particulière, ou que, peut-être, son action n’est pas absolument indispensable au développement des embryons. Dés que l'ovaire est fécondé , il se développe et les autres arties de la fleur commencent à se flétrir, ou, pour mieux dire, a fleur qui n’est qu’un état transitoire des organes sexuels, n’existe plus. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 309 Quand la fécondation n’a pas lieu, les périanthes conservent plus long-temps leur fraîcheur : c’est la raison pourquoi les fleurs doubles passent moins rapidement que les autres. Expériences et observations qui ont servi à démonirer l'existencedes sexes et la fécondation dans les plantes. L'appareil vasculaire du pistil et particulièrement la disposition des conducteurs , la présence constante du stigmate, Pirritabilité manifeste de cet organe et des étamines, la conformation de ces dernières, l'ouverture de leurs anthères, l'émission du pollen, sa rupture sur l’eau, l'écoulement d’une liqueur parüculière, les époques correspondantes de la floraison dans les fleurs à étamines et dans les fleurs à pistil appartenant à une même espèce, l'ascension de la plupart des fleurs aquatiques au "mo- ment de l'épanouissement et beaucoup d’autres phénomènes qui ont lieu au temps de la fécondation, n’ont été observés atten- tivement et réunis en corps de doctrine, que lorsque les natu- ralistes ont eu la certitude de l'existence des sexes, certitude qui n'a pu résulter que de l’expérience. | Dans tous les pays où des espèces végétales d’une utilité in- dispensable et journalière, portent le sexe mâle et le sexe fe- melle séparés sur deux individus, Je besoin a bientôt instruit l'homme des relations qui existent entre les étamines de l'un et les pistils de l’autre. Les Orientaux savent de temps immé- morial, que pour que le fruit du dattier ou du pistachier se dé- veloppe , il est indispensable que des individus stériles, c'est-à- dire mâles, soient placés au voisinage des individus féconds qui sont les femelles. Pour assurer les récoltes, ils disposent leur culture de manière que des vents réguliers portent le pollen sur les pistils. On lit dans Hérodote, que de son temps les Egyptiens aidoïient la fécondation du dattier en introduisant des rameaux chargés d’étamines dams les spathes des fleurs femelles, et cette pratique ancienne est encore en usage dans tout l'Orient. En général, quand les individus femelles viennent à des dis- lances considérables des individus mâles, les ovules ne prennent aucun accroissement, à moins qu'en temps opportun on ne ré- pande le pollen sur les pistils. Gleditsch en fit l'expérience. Un chamærops humilis femelle, existoit depuis plusieurs années au Jardin de Berlin, et ses fruits étoient inféconds : Gleditsch fit venir de Karlsrhu du pollen d’un chamærops mâle et le versa sur les 399 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE fleurs du cLameærops femelle : la fécondation s’opéra, les fruits nouérent et donnèrent de bonnes graines. L'expérience n’ayant pas été répétée les années suivantes, les fruits manquèrent; mais dix-huit ans après on féconda de nouveau ce même chamærops. Un rhodiola femelle introduit en 1702 dans le Jardin d’Upsal, y resta stérile jusqu’en 1750, époque à laquelle un pied mâle fut transporté dans ce jardin. On possédoit le clutia femelle dans plusieurs jardins de la Belgique, mais il y étoit stérile. Un seul individu cultivé à Leyde, produisoit des fruits féconds; Linné avanca que lindividu mâle n’étoit pas éloigné : on le chercha; on le trouva. Si vous tenez rapprochés deux pieds de mercuriale, Pun mâle, l’autre femelle, tous les pistils seront fécondés; si vous les placez à quelque distance l’un de l'autre, beaucoup de pistils seront inféconds; si vous les éloignez davantage, aucune graine ne se développera. Linné voulut obtenir un seul fruit fécond sur un pied de clutia, et il y parvint en attachant une fleur mâle auprès d’une fleur femelle. 11 dit même qu’une seule loge est féconde si le pollen ne touche qu’un stigmate; mais d’autres assurent qu’il suffit que le pollen arrive à un stigmate pour que toutes les loges deviennent fécondes, et cette opinion est plus probable, car les conducteurs ont souvent entre eux, dans les placentas, des communications latérales. On empêche la fécondation des plantes monoïques en suppri- imant les fleurs mâles, et celle ‘des plantes hermaphrodites en ‘supprimant les étamines. Les jardiniers ignorans retranchent quelquefois les fleurs mâles du melon dans le dessein de soulager la plante, et ils nuisent à sa fécondité, Dans des expériences que j'ai tentées sur la fécondation, j'ai enlevé les anthères de diverses espèces de datura avant l’émission du pollen , et quoique je n’aie jamais attaqué le pistil ni même le calice ou la corolle, et que J'aie laissé subsister les filets pour moccasionner aucune blessure grave, les fruits ont constamment avorté. Les pluies qui surviennent au moment où les anthères s’ou- yrent, empêchent l'action du pollen, On le remarque surtout dans la vigne, et l’on dit alors que la f/eur coule. Lorsque le stigmate est mal conformé ou qu'il avorte com- ET D'HISTOIRE NATURELLE. - agi plètement, la fécondation n’a pas lieu, Cela est bien visible dans les calathides des cCORYMB1FÈRES et des CYNAROCÉPHALES. Toute fleur dont les étamines se transforment en pétales devient inféconde. De même que des animaux d'espèces très-voisines, comme le cheval et“l’âne , le chien et loup, le serin et le chardonneret, etc., engendrent ensemble, de même aussi des plantes très-voisines, telles, par exemple, que le coquelicot et le pavot somnifère , se fécondent mutuellement et produisent des espèces mixtes que les botanistes nomment des hybrides. Elles empruntent quelque chose de la physionomie du père et de celle de la mère. Elles se renouvellent en général, par la génération; cependant il paroît que certaines plantes hybrides sont infécondes, Kolreuter a opéré le croisement du rècofiana rustica et du paniculata. Les in- dividus qui en naquirent avoient des étamines bien conformées, mais leurs pistils étoient en mauvais état, et ils ne furent point fécondés. Les hybrides se produisent quelquefois dans l'état sauvage, et lon ne peut guère douter qu’elles n’augmentent, au moins pas- sagèrement, le nombre des espèces. On soupconne même que c’est à la formation des hybrides qu’il faut attribuer l'existence de ces grands genres dont les espèces nombreuses se rapprochent et se nuancent de telle sorte qu’il est souvent impossible d’as- signer les caractères distinctifs des diverses races. Les genres brassica, saxifraga, hieracium, geranium sont dans ce câs. La probabilité de la naissance adultérine des espèces qui composent ces grands genres, s'accroît quand elles se trouvent confinées pour la plupart dans quelques coins-de la terre, comme les ixia, les mesembryanthemum, les protées, les bruyères si mul- tipliés au cap de Bonne-Espérance, et dont on a peine à retrouver quelques analogues épars sur le reste-du globe. On attribue les variétésnombreuses de fraisiers, de melons,etc., qui paroissent journellement dans les jardins, au mélange des poussières, Cette, idée de la formation de nouvelles races par croisement d'espèces, avoit préoccupé Linné à ce point qu'il n’a pas craint d'avancer que si nous connoissons beaucoup plus de plantes que les anciens, c’est surtout parce que la production des hybrides en a considérablement accru lenombre, et il appuie cette étrange assertion par des exemples dont la plupart sont douteux et 3)2 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE plusieurs évidemment faux. Si l'expérience et la théorie nous portent à regarder comme fabuleuse la naissance d’un animal provenant du cheval et du bœuf, du lapin et du chat, etc.; si des raisons du même ordre ne nous permettent pas de croire au succès de la grefle du rosier sur le houx, de la vigne sur le mûrier, etc., nous ne devrons pas admettre, tant que l’expérience ne l’aura pas démontré, que des plantes de familles différentes puissent engendrer ensemble. Linné va donc trop loin lorsqu'il fait naître le saponaria hybrida du saponaria officinalis et d’un gentiane, l'actæa spicata alba de l'actæa spicata nigra et du rhus toxicodendron, etc. * Linné vouloit prouver la fécondation des végétaux, et je me permettrai à ce sujet, une remarque générale, afin que l'autorité d’un si puissant génie ne prévale jamais dans votre esprit sur les résultats de l'expérience et de l'observation. Lorsque Linné en- treprit de démontrer une vérité importante, il crut ne pouvoir trop multiplier les preuves et les donna souvent pêle-mêle sans les soumettre à une critique sévère, comme s’il eût pensé que l'essentiel étoit d’abord de s'emparer des imaginations, et qu’en- suite on trouveroit bien le temps de les régler. Loin d'adopter sans réserve l’opinion de Linné, on peut douter que les espèces hybrides se conservent. Parmi les animaux, il ne semble pas qu'il se forme de mulets dans l’état sauvage, sans doute à cause de l'extrême aversion que les espèces les plus voisines ont presque toujours les unes pour les autres; et les mulets qui naissent dans l’état domestique, si l’on en juge par les faits, n'ont pas en eux les qualités requises pour laisser de races durables, ensorte que leur apparition ne trouble que passa- gèrement l’économie de la nature. Les plantes ont , à la vérité, une organisation plus flexible que les animaux; chez elles, les traits distinctifs des races offrent des empreintes moins profondes; mais quoi qu’il en soit, nousremarquons dans le renouvellement non in- terrompu des générations, une certaine uniformité qui doit nous incliner à croire que les hybrides, de même que les mulets, pour- roient aussi n'avoir qu'une existence éphémere. Il n’est pas absolument démontré que la fécondation soit nécessaire dans tous les cas pour la formation d’une graine, lors même que les organes mâles existent. Camerarius, Tournefort et depuis Spallanzani, ont fait des expériences dont le résultat tend à prouver que le chanvre fructifie sans avoir été fécondé. Il enest de même, selon Spallanzani, de l’épinard et de la courge, Cependant ET D'HISTOIRE NATURELLE. 393 Cependant, quelle qu’aitétél’exactitudede ces observateurs, et sur- tout de Spallanzani, béaucoup de botanistes répugneront à croire que la fécondation ne soit pas indispensable là où se trouvent les organes sexuels. Cet argument tiré des causes finales, ne prou- veroit rien contre une opinion fondée sur des expériences rigou- reusés; mais comme l’on sait que:les vents transportent au loin le pollen, et que les grains isolés de cette poussière échappent à lavue par leur extrême ténuité; que d’ailleurs-1lest très-diicile de supprimer en temps convenable, toutes les fleurs mâles des plantes monoïques; et que les dioïques qui, pour la plupart, ne sont telles que par avortement, produisent quelquefois des anthères chargées de pollen, il faut attendre, pour porter un Jugement définitif, que des expériences, à l’abri de toute critique, mettent la vérité en évidence. Moyens de reproduction des plantes imparfaites, autrement dites des AGAMES et des CRYPTOGAMES. Les plantes agames sont celles qui n’ont point d'organes sexuels. les se propagent par rejets, bourgeons, sporules ou même par graines, Les cryptogames (sil existe véritablement des plantes qui mérilent ce nom) ont des organes sexuels très-petits , très-dif- férens par leurs formes de ceux des phanérogames, et souvent recouverts d’enveloppes particulières qui les dérobent à la vue. Linné qui infroduisit ce nom de cryptogames et l'appliqua, sans aucune exception, aux plantes dans lesquelles il ne vit pas nettement, ou ne vit point du tout les organes sexuels, ad- meltoit, comme principe incontestable, que tout être organisé a la propriété de se propager par œufs ou par graines, et qu’un œuf ou une graine ne peuvent se former sans fécondation ; d’où il inféroit qu'aucun être organisé n’est privé de sexes, lors même que les organes sexuels échappent aux regards de l’observateur. Mais des recherches ultérieures font croire que certains êlres organisés ne produisent ni œufs, ni graines, et que d’autres jouissent de ces moyens de multiplication sans qu'il y ait eu fécondation préalable, de sorte qu'aujourd'hui l’existence des sexes n'est rien moins que prouvée dans la plupart des crypto- games de Linné. Pour démontrer ‘l'existence des sexes, l'expérience est, sans doute, le moyen le plus direct. Nous ne pouvons nous méprendre Tome LXXV. NOVEMBRE an 1872, Eee 3 JE JOU RNA LTD D PH St QUE, » DIE', CHIMIE st lés fonctions dés étamines, quand nous voyons que les'ovules avortent constamment dans des ovaires bien conformés, dont lé stigmate n'a pas réeu le pollen, et qu’au contraire les ovules deviénnent des graines fécondes quand le pollen arrivé Jusqu'au stigmate. à . Un moyen moins direct, maïs non moins sûr, et d’ailleurs beaucoup plus facilé dans lPasage journalier ; c’est l’analogie réndue évidente paï l’observationi et la confrontation des organés. Nou$ n’4voris point tenté d’espériences sur la fécoudation d'une multitude de plantes que nous rommons phanérogames , et ilnoûs a suffi de comparer leurs fleurs au petit nombre de celles dän$ lesquelles l'existence des séxes a été démontrée par l’'expé: rience, pour jugér avec. certitude; qu’elles ont des étamines et des pistils. . Mais lorsque l'expérience rigoureuse est impossible et que l'analogie des organes ne sauroit étre clairement établie, l’exis- tence des sexeS devient douteuse, et c’est ce qui a lieu pour beaucoup de, plantes d’un: ordre inférieur. Les botanistes ne sont point d’accord touchant la nature de ces plantes. Plusieurs n’y voient que des agames, d’autres que des cryptogames, d’autres croient que c’est un assemblage d’es- pèces agames et d'espèces cryptogames, et quelques-uns, entre ces derniers, prétendent avoir découvert la limite précise des deux classes; ce qui prouve moins, peut-être, l'étendue de leurs lumières que l'impuissance où ils sont de maintenir leur esprit das un doute prudent. Je vais passer en revue les groupes les plus remarquables, vous indiquer les faits principaux et vous exposer rapidement les diverses opinions des botanistes. 6 Les issus, que l’on peut considérer comme formant un des anneaux les plus inférieurs du règne végétal, se multiplient par le développement de grains pulvérulens, espèces de sporules qui naissent sur toute leur surface, et ils n’ont point d’ovaires, c'est-à-dire, de cavités closes quirenfermentles nouveaux germes. Les lichens ont deux genres de sporules; les unes paroïissent sur quelque point que ce soit de la plante; les autres sur des conceptacles en forme de plateaux, de cupules, de tubercules, de lignes courtes, éparses, ou de lignes alongées et contournées. Beaucoup de botanistes ont voulu reconnoître dans ces sporules les analogues des étamines et des pistils. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 399 La plupart des champignons portent des globules reproduc- teurs entre des lames ou dans des tubes. Les lames et les tubes ont quelquefois un rebord velu. Micheli voit dans ce rebord l'organe mâle ; Hedwig, au contraire , pense que c’est le stig- mate, et il prend pour des étamines, certains filets succulens, chargés de pelits grains qui, selon lui, entourent les globules reproducteurs, ou, pour parler dans son sens, les pistils avant Pentier développement de la plante. Bulliard pense que ;dans plusieurs espèces, le fluide fécondant, dépourvu d’enveloppe, est en contact immédiat avec les embryons; que dans d’autres, iLest contenudans des vessiesmembraneuses, extrêmement petites. La poussière qui couvre les olaparia etiles auricularia est, à son avis, les parties mâles de ces plantes. Un grand nombre de plantes marines, telles que les ulves et certains fucus , se reproduisent par des rejetons en forme de tubercules ou d’écailles qui se séparent de la plante-mere et se développent. Beaucoup de fucus contiennent dans des ovaires vésiculeux, des globules environnés d’une matière mucilagineuse et remplis de graines. Réaumur, le premier, examina les ovaires et les globules; mais wayant point ouvert les globules, il les prit pour les véritables graines dont ils ne sont que les enveloppes, et il désigna sous le nom d’étamines, des poils en faisceaux étoilés que lon peut observer à la superficie dé quelques espèces. Je dois remarquer ici, contre ceux qui s'appuient de l'autorité de Réaumur pour soutenir que les fucus ont -des organes mâles , que ce naturaliste inelinoit à croire que les étamines, généra- lement parlant , ne sont que des organes destinés aux sécrétions. ‘Plusieurs espèces de fucus portent indépendamment de leurs ovaires, des vésicules qui diminuent la pesanteur spécifique de leur masse et la font surnager. Des filamens entrelacés, contenus dans ces espèces de vessies nalaloires , sont désignés par Linné comme étant les supports du pollen. Les conferves, autres plantes aquatiques , se multiplient toutes par le développement indéfini et la séparation de leurs parties, et plusieurs ont, en outre, des espèces de graines. Le tube des conferves prolifères se renfle irrégulièrement; chaque renflement l’alonge, se détache de la plante - mère et devient une nouvelle conferve. Les globules répandus sur les conferves ectospermes se comportent comme les renflemens des ce, z 396 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE prolifères. Les 'conferves hydrodictyes sont des sacs formés de réseaux à mailles pentagones, dont les fils venant à se séparer, se renflent, s'étendent dans tous les sens et offrent de nouveaux sacs en réseaux. Des globules transparens, disposés en chapelets, sont rènfermés dans les polyspermes; les globules prennent de l’opacité , grossissent, se détachent les uns des autres , se ré- pandent au dehors par des ouvertures pratiquées dans la paroi des tubes et produisent, au bout de quelques jours , de nouvelles conferves. Les conjuguées sont stériles quand elles sont isolées; rapprochées les unes des autres, elles se soudent latéralement, par anastomoses, de distance en distance, et des grains contenus dans les cellules d’un individu , passent dans les cellules de lin- dividu voisin, et s'unissent à d’autres grains semblables qui s’y trouvent. De cette union résultent des corps arrondis qui germent à la facon des graines, C’est aux recherches de M. Vaucher que l’on est redevable de ces détails sur les conferves, et il ne faut rien moins que l'autorité de cet exact et scrupuleux observateur, pour faire ajouter foi à l’histoire des conjuguées. M. Vaucher croit que les conferves ont les deux sexes. Il a remarqué à l’extrémité des tubes des ectospermes, des corps alongés en massues et remplis de poussière. Ce sont pour lui des étamines; mais M. Sprengel pense que ce sont des rejets proliféres. Les prèles portent à l'extrémité de leurs tiges, des cônes com- posés d’écailles garnies en-dessous, de cornets membraneux, qui s'ouvrent et répandentdes globules accompagnés chacun de quatre ‘lanières disposées en croix, élargies à leur sommet et couvertes d’une poussière très-fine. Ces espèces d’appendices sont roulées en hélice autour des globules tant qu’elles sont humides, mais dès qu’ellesse dessèchentelles se déroulent avec élasticité et sautent avec les globules. Quelques auteurs prennent les globules et leurs appendices pour des fleurs mâles , d’autres pour des fleurs femelles; mais Hedwig veut que ce soit des fleurs hermaphrodites. Tous les lycopodes portent sur des épis terminaux, ou dans l’aisselle de leurs feuilles, de petits sacs contenant une poussière inflammable: voilà les anthères pour Linné, Haller, M. de Beau- vois; les pistils, pour Kolreuter , et des sachets remplis de simples tubercules reproducteurs, pour M. Desvaux. Quelques espèces de lycopodes seulement, offrent en outre, des boîtes closes dans lesquelles sont logés un ou plusieurs globules que Linné et M. de ÈT D'HISTOIRE NATURELLE. 397 Beauvois estiment des graines, et M. Desvaux, une autre sorte de tubercules reproducteurs. La plupart des fougères ont desovaires membraneux, entourés chacun d’un anneau élastique. Ces ovaires sont souvent cachés sous des indusies, petites portions soulevées de l’épiderme des feuilles. Les feuilles ont des glandes miliaires , et, dans leur première jeunesse, elles sont quelquefois chargées de poils glan- duleux. Autour des ovaires on remarque des filets succulens, reuflés en tête à leur sommet. Les étamines des fougères sont, selon Micheli et Hedwig, les poils des jeunes feuilles; selon Stehelin, Hill et Schmidel , les anneaux élastiques des ovaires; selon Gleichen, les glandes miliaires; selon Kolreuter, les in- dusies ; selon Bernhardi, les filets à sommet renflé en tête. Dans les hépatiques on observe des cônes , des tubes, des cornes, des globules contenant une poussière tantôt agglutinée , tantôt attachée à des filets élastiques ; des corpuscules dispersés à la surface des plantes ou ramassés dans des cavités particu- lières. Une plante ne porte quelquefois qu’une de ces espèces d'or- ganes , et d’autres fois elle en porte deux et même trois espèces, Il seroit fort long et peu instruclif d'exposer en détail, les diverses opinions des botanistes sur les hépatiques; je dirai seu- lement que plusieurs nient l’existence des sexes, et croient que les poussières et les corpuscules sont des tubercules reproducteurs de formes variées ; que les autres admettent à-la-fois des pistils, des étamines et des tubercules reproducteurs ; mais que parmi . ces derniers, les uns prennent pour des étamines ce que les autres prennent pour des pistils, et vice versd. Les mousses ont des urnes pédonculées, recouvertes d’une coiffe. La coifle est surmontée, dans sa jeunesse, d’un filet suc- culent. Sous la coiffe est un opercule qui ferme l’orifice, ou, selon l’expression technique , le péristôme de l'urne. Le péristôme est souvent garni d'un ou de deux rangs de cils oude dents, qui s’agitent par un effet hygrométrique, et 1l est entouré d’un anneau élastique, articulé, lequel repousse l’opercule au temps de la ma turité. Un axe charnu, la columelle, s’élève du fond de l’urne jusqu’à son péristôme. Une poussière très-fine est logée dans la cavité de l’urne , autour de la columelle. La plupart des mousses ont en outre, des bourgeons et des rosules composés de folioles 398 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE au milieu desquelles on apercoit des filets semblables à des poils articulés, et des corps oblongs, celluleux, de couleurs verdâtres ou blanchâtres. Si vous observez ces corps oblongs sur l’eau, avec une forte lentille, vous les voyez bientôt se dilater, se fendre en bec à leur sommet et lancer un jet de liqueur qui forme un petit nuage à la surface de l’eau, de même que la liqueur séminale que répand le pollen des phanérogames. Ce phénomène curieux , qui avoit échappé à la sagacité de Micheli, de Dillen, de Kolreuter, etc., a été reconnu par Hedwig vers la fin du siècle dernier, et tout récemment, il s'est reproduit plusieurs fois sous les yeux de M. Schubert et sous les miens. T'els sont les faits: passons aux systèmes. Micheli prend les rosules pour des fleurs hermaphrodites: dans son hypothèse, les corps oblongs sont les pistils, les filets mem- braneux sont les étamines; et 1l qualifie l’urne du nom de fruit. Dillen veut que l’urne soit l’organe mâle et que les rosules soient les organes femelles. D’après Hill, les rosules ne seroient que de simples bourgeons; l’urnerenfermeroitles deux sexes ; les poussières seroient les parties femelles, les cils les parties mâles. Meese admet en même temps l'opinion de Hill touchant l’urne et celle de Micheli touchant les rosules. Kolreuter se range du sentiment de Meese en lé modifiant : il enlève aux cils la vertu fécondante pour l’accorder à la coiffe. Linné suit la doctrine de Micheli pour ce qui est de l’urne, et il ne s’explique pas sur le reste. Hedwig.est d'avis que les corps oblongs sont des an- thères, que la matière qui s'échappe de ces bourses celluleuses est le pollen (il eût mieux fait de dire, la liqueur séminale) ; que le filet’succulent qui termine la coiffe encore jeune, est le style surmonté de son stigmate; que l’urne est l'ovaire transformé en fruit; que la poussière contenue dans l’urne:est un amas de graines , et il montre en‘effet, que cette poussière germe à la manière des graines, phénomène qui confirme irrévocablement , à mon sens, ce dernier point de sa doctrine. Quoi qu'il en soit, M. de Beauvois pense avec Dillen, que la poussière de: Purne est le pollen ; il décide que la columelle centrale est-le pistil ,- et il ne veut voir, à l’exemple de Hill, que de; simples bour- geons dans les rosules. A vrai dire, aucun de ces systèmes n'est à l'abri de la critique, mais il me parait que celui. d'Hedwig s’ac- corde le mieux avec les faits que l’on a recueillis jusqu’à ce jour. ET D'HISTOIRE NATURELLE, 29) Puisqué tant de naturalistes célèbres adoptent des opinions si opposées sur les diverses familles de plantes connues sous les noms d’agames et de cryptogames, nous devons prudem- ment rester dans le doute, et cette réserve nous coûtera d’au- tant moins, que nous savons aujourd’hui ce qu’il faut penser de cet axiome trop accrédité dans l'ancienne école, qu'aucune graine ne peut se former sans fécondation préalable, ERRATA. Pour le Cahier d'octobre 1812. Page 205, ligne 34, le sommet naturel, Zisez, le sommet or- ganique, etc, 204, 14, divisé entièrement, Zsez, divisé intérieu= < $ rement, etc. idem., 32, du kïllingia, lisez, du kiggellaria, etc. 299, 30, et un peu succulent, lisez, et peu suc- culent, etc. 310, 32, sous ce point, /sez, sur ce point, etc. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES - | THERMOMÈTRE EXTÉRIEUR ù 5 1: MSA ANUS BAROMETRE METRIQUE, 22 an A 2e | nn A | © Ë Maximum. | Minrmum. |a Mr. Maximum. | Minimum. FA ANR h mipi.| fa | bi | Heures ac heures. Aro (heures. mill, | heures. mill. mill. 0 H| 1 ànudi +18,90|à 6 m. +-13,75|+18,00[19s........ 758,70 6m......... 755,541755,02| 16,7 | 2j4 midi -+19,50|à 6m. +-12,00|+10,50[à9 s.......... 762,14[à 6 m...….....722,60|761,52| 16,8 M, 3fhris. +211 44m. +#11,50|419,75|à7 4 m....... 761,08] 7 S.......... 759,32/760,82| 19,0 | 4fù nudi +20,69|1 6% m.4-11,00|4-20,62|à 104 m...... 760,12/1625.....,..758,10/760,10| 16,8 Satis. +23,75l16% im. 412,75 +22,25|à8m......... 757,68:à832S........ 754,461756,58| 19,4] fait m.+20,50|4 6% im, +14606|+18,25|à GE mn. io 749,26|à 945........ 741,42|745,60 19,5 | 7|à midi 16,75 {A 7 à m.+4 9,50|+16,75|à 10 m....…..747,60 à 9+s........745,44]747:06| 102 o|a2s. +17,69 à7 m. + 9,50]+17,50/à95.......... 744,85|à 7 m........743,46|749:74 16,9 4 glamidi +20,5016: m.+12,63]+29,50[à midi........740,94[à03 m........ 745,20|746,94| 16,0 à | 1o|à midi +16,25/2 64 m.+ 9 25 +16,25/à 6%m...:1..746,0b|à 9s.......... 744,381746,96| 18,4 dinulags. +13,75493s. + 9,25|+13,50[à 103m....... 744,04|à 3 s..........743,34|74402| 16,6f dirolà midi +-13,65/à 105. + 6,00/+#+13,62,à 6 ; m....... 743,12]à 43 S........ 74180|742;40 15,6 13là midi 12,50! 63 m.+ 6,50 +12,50/ù 67 m........742,84]à9 s.......... 734:78|742,99| 14,8 Blrgègis. H10,75/1 65m. 8,63] 414,10|à 9 3 s........ 735,54|à44S....-... 730,04|733,14| 19,61 S|rolà mudi +13,79/à 63m. + 9,25|413,75/à 9 7 s...... 735,121 61m....:..742,52/749,12| 19,0 M|1Glà midi 14,10 65m.+ 7,00|+14,10 à YES........ 52,00|à 6: m...... .716,40|748,86| 15,0 M |17 à 3 s. +14,60/à 5£m. + 5,75 13,29 là nudi........ 752,8o|[à 81s........746,86|751,00| 14,4 x #|161à midi +10,37|4 Giim.+r1,52+16,37làgzme....... 744,60|À9%5S........ 741,781743:08) 19,9 dlrolagis. +150 8%s. +12,25|+15,79/à 10m-..... ..7980,4plà 845s........ 734,12|737;70| 16,2 B\2oa 10+mæ+13,504 95. —H 6,25] 412,00 D): Bot donne. 740,40[à 6 x m....... LÉ 736,94| 19,4 Alzrlà3s. ‘H-r2,29/à 955. Æ 6,66 13,601 925s........ 756,04115£ m........763,32/75110| 15,1 Hi22{à midi +ro,r3là 65m.+ 5,50 +12,13 à13m....,...750,70l4105......... 749,141753:58l 13,2 A23/à 325. +13,22/à 66m. 8,12 +12,37/98.......... 757,42|à 62 m....... 753,14/755,12| 14,5 Al24gla midi +14,25{à 64m. 7,50|+14,25|à midi........761,42 ELOJÉ nd D 00 760,80|761:42| 14,0 A|o5làmidi 11,751 6m. 6,25/+11,75|à 64 m....... 757,80là 8 2 s........749,281755,64| 19,6 M26/à midi + 9.474945. + 7,25|+ 9,40 MONS eee eee 756,76\à 61 m....... 751,90/752,25| 13,3 HI27là midi +12,00/à 7; m.+ 4,50|+12,60 HOME 758,24|à 10 5........ 747,02|756,80| 13,1/ HI26/à midi 11,595. + 5,50|+r1,25/à9s.......... 749,68|à 3s......... 748,70|749,24) 13,5] H|2olà midi r1,37[à 0 À m.+ 4,25|4-11,97fà 9 S......... 757,06/à 62 m.......793;781755;72| 132} AlSol13s. —Lio,iolà 62m.—+ 0,88|+ 9,37là6m....... 756,421 à 9Ès........752,041755,52| 121 ni3ilamidi 11,37 à 925. + 5,25} 11,37 A daco doses 762,36là 7 = m....... 754,941757,86! 12,6], [Moyennes -+14,95! HE 8,65[-F15,44i 750,80| RE C'APITULATIOIN:. Millim. Plus grande élévation du mercure. .... 762,36 le 31 Moindreélévation du mercure......... 735,12 le 15 Plus grand degré de chaleur,........ 23,75 le 5 Moindre degré de chaleur............ + 0,88 le 30 Nombre de jours beaux....... 9 de couverts.........e 22 de pluie........ DUAL QUE 16 De ventre nee 31 degelée "0 tn o à de tONNCLÉE.- - - cree o : de brouillard. ......... 3 î de neige...s.......sse Ce] 4 derpréleheemcericsene 10 F RETIENS OSNENNT TRE ñ ki x Nora. Nouscontinuerons cette année à exprimer la température au degré du thermomètre cer cenlièmes de millimètre, Comme les observations faites à midi sont ordinairement celles qu’on le thermomètre de correction. À la plus grande et à la plus petite élévation du baromètre conclus de l'ensemble des observations, d’où il sera aisé de déterminer la température moyenne conséquent, son élévation au-dessus du niveau de la mer. La température des caves est également ‘A L'OBSERVATOIRE IMP OCTOBRE 1812. 2 |Hyc. POINTS (= VENTS. on vu Le FRERES LUNAIRES. C4 LE MATIN. LE SOIR. 1] 90 |S-O. Nuageux. Pluie par intervalles. |Couvert. 2] 62/0. Idem. léger brouil. | Très-nuageux. Idem. 4 3| ° 86 |S-S-E Equ. descend.| (ouvert. Idem. Beau ciel, quelq. nu.|£ 4l 85| Idem. Eclaircis, nuageux. |Superbe, pet. nuages.|Superbe, écl. à l'hor. |! 5] 87] Zdem. |N.L.àoh19's.| Beau ciel, queiq. nu. Nuageux. Couvert. 6 91 S. fort. Lune apogée. Couvert. Pluie. Pluie. 7| 7210. Couverten partie. Très-nuageux. Très-nuageux. 8| 691$. Pluie fine. Très-couvert, Couvert. gl 96| Idem. Couvert en partie. |Couvert. Idem. 10] ü2| Idem. Beau ciel, nuag. àl'h.| Nuageux. Idem. 11] 69| Za. foibl. Couvert. Pluie fine. Pluie fine continuclle. 12] 991$. Idem. Très-couvert. Pluie forte. 13] 95 |[S-S-O. tr-f.|P.Q.124h345.| Brouillard épais. Couvert. Pluie. 14] 07 |S. fort. Couvert à l'horizon. Idem. Idem. 15| 689{0. Nuageux, Très-nuageux. Très-nuageux, 16| 686| Idem. Beau ciel,nuag. à l'h.|Ciel tr-nuag., pl.à 2h.| Beau ciel, 17| 951$. Très-nuageux. Couvert. Couvert, 18| 96 |S. fort. Pluie. Idem. Idem. 19] 63 |S-S-O. tr. Equi. ascen. Idem. Très-couveit. Quelques nuages. zo| 78 |O-S-0. fort. P.L.:9ho/m.| Quelques nuages. Pluie. Idem. 21] 76 |0. L. périgée. [Nuageux. Couvert. Beau ciel. 22] 06 |S. fort. Couvert. Très-couvert. Pluie. 23] 70 |0. Nuageux. Quelques nuages. [Nuageux. 24] 05! Idem. Idem. Idem. Idem, 25] 61 |S-E. Couvert. Très-nuageux. Pluie. 26| 85 |0. Nuageux. Pluie par intervalles. |Ciel superbe. 27| 65 |S-O. D.Q.3h2m.| dem. Couvert. Pluie.- 26| 77 /|0. Idem. Nuageux. Idem. 29] ü1|O.-N-O, Beau ciel, nuag. à l'h.{Trèsnuageux, Très-nuageux. 3o| 60 |S-SE. Nuageux. Iderr. Couvert. 31 86 10-N-0. Pluie par intervalles. | dem, Quelques nuages. “LAC RÉCAPITULATION. IN nesen"10 INSIDE TA INPENCE o BCE SCO o Jours dont le vent a soufflé du ie Se ENT re GS Es SON . 5 OE =ctr0 0: 8 NEOPMEEERER AIT ERE 2 Therm. des caves le 1° 120,110 le 16 12°,112 ÉRIAL DE PARIS. Eau de pluie tombée dans le cours de ce mois, 89""71 = 3 p. 3 lig. 8 dixièmes. tigrade , et Ja hauteur du baromètre suivant l'échelle métrique, c'est-à-dire en millimètres et emploie généralement dans les déterminations des hauteurs par le baromètre, on a mis à côté et du thermomètre, observés dans le mois, on a substitué le zaximum et le minimum mojens, du mois et de l’année, ainsi que la hauteur moyenne du baromètre de l'Observatoire de Paris ct par exprimée en degrés centésimaux, afin de rendre ce Tableau uniforine, EF ff Tome LXXV. NOVEMBRE an 18r2, 402 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE MÉMOIRE SUR UNE DÉTONATION D'ARGENT FULMINANT, PAROI: VEAU-DELAUNAY, D.-M., Professeur de Sciences Physiques. . PERSUADÉ que les faits sont la base des connoissances utiles, Je crois devoir consigner le suivant. . Préparant dans une de mes lecons, de l'argent fulminant par Palcool à Ja manière d'Howard , l’opération à peu près terminée, c'est-à-dire la dissolution de l'argent par l'acide nitrique étant faite, et l'alcool ajouté à la dissolution ayant subi une suflisante ébullition et fourni une grande quantité de vapeurs éthérées, Je décantai le liquide et lavai le précipité avec une suflisante quantité d’eau distillée ; je versai le tout dans un verre à pied et en forme de cône; un instant après, je voulus verser le tout sur un filtre, et pour mettre le précipité en suspension , Je me servis d’un tube de verre; mais j’eus à peine fait deux ou trois mouvemens avec le tube dans ce verre, qu'il se pro- duisit une détonation et une violente explosion; le pied du verre fut brisé, et le tube que je tenois à la main lancé à une assez grande distance. Tout le liquide fut mis en expansion et jeté jusqu’au plafond élevé de plus de cinq mètres. Le plafond est resté couvert de taches d’un brun foncé produit par l’argent fulminant ou hydrure d'argent oxigéné. J'ai été atteint à la figure par une portion de la masse vaporisée instantanément : les yeux ont recu une très-violente commotion, et il n'y a pas de doute que la perte de la vue n’eût été Le résultat de . ZT D'HISTOIRE NATURELLE. 403 celte explosion, si elle se fût faite à une moindre distance et dans une direction moins oblique. Je pense que le tube de verre a contribué à déterminer l’ex- plosion par une sorte de vibration imprimée aux molécules, et que peut-être elle n’eñt pas eu lieu avec une tige ligneuse. Quelques mois auparavant, une explosion d’une semblable préparation d’argent fulminant qui étoit sur un filtre étendu sur une table, eut lieu [par le mouvement ou Pébranlement que produisit un tube de baromètre que posa sur la table un enfant qui le tenoit en sa main. La détonation fut très-violente, il y eut deux gros d’argent fulminant de volatilisé et il n’arriva aucun accident, Ces explosions presque spontanées, ou qui s’o- pérent si facilement, démontrent combien il peut être dangereux de préparer cette combinaison, ou même d’en posséder une légère quantité, Fff2 404 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE MÉMOIRE SUR UN NOUVEAU FOSSILE DE GOEKUM, PRÈS DE DANNEMORA EN SUÈDE ; Par M. LOBO, Ambassadeur portugais à Stockholm. EXTRAIT par M. VOGEL (à). IL y a déjà quelques années que M. Murray a publié l'analyse de ce fossile dans le Journal de Chimie Suédois, publié par MM. Hisinger et Berzelius. D’après cette analyse, ce fossile contient 2,78 de magnésie, néanmoins, par rapport à ces autres parties constituantes, on l’avoit déclaré trop précipitamment pour du vésuvian de Sibérie , dont Klaproth a donné l’analyse. M. Sve- denstierna envoyoit ce prétendu vésuvian à M. Lobo avec la sollicitation de l'examiner sous le point de vue de Minéralogie. M. Lobo, très-attaché à la méthode de Werner, étant inti- mement persuadé qu’elle indique assez de caractères pour dé- terminer minéralogiquement les fossiles, sans le secours du go- niomètre, découvrit bientôt l'erreur. l Le minérai est d’un verd d'olive foncé; sa pesanteur spéci- fique est, dans l’eau de neige, à 14° R. de 3,54 à 3,55. Il est plus dur que le verre, mais il est rayé par le quartz qui en détache une poudre d’un gris blanchâtre. Facile à casser et fragile. La cassure transversale est d’un petit grain, raboteuse; la cassure longitudinale est lamelleuse. Les lames minces sont translucides. Au chalumeau, tenu par une pincette de platine, il fond fa- (1) Voyez Journal de Chimie de Schweigger, tome IV, pag. 230. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 45 cilement avec un peu de bruit en un verre spongieux d'un brun jaunâtre; sur le charbon sans addition de borax, il se fond en une perle d’un vert de bouteille; avec le borax, la perle est d’un vert de mer clair ; étant frotté et chautlé, il ne donne pas une trace d'électricité. Réduit en poudre fine et projeté sur des charbons ardens, on apperçoit une foible lueur. Frotté dans l'obscurité avec l'acier, on ne remarque pas de phosphorescence. Les cristaux les plus parfaits sont des prismes à quatre faces. La gangue qui accompagne les cristaux est le même fossile sans forme régulière, le feld-spath et le spath calcaire, très- souvent parsemés de petits grenats et de plomb sulfuré. D’après ces caractères, surtout la pesanteur spécifique, sa cris- tallisation et sa manière de se comporter au chalumeau, le fossile diffère essentiellement du vésuvian; on ne peut même pas le confondre avec le fossile que M. Haïiy compare au vésuvian. On pourroit le confondre le plus facilement avec le schoerl commun et avec le stangenstein; mais l’électricité seule peut le différencier du premier ; l'éclat, la cassure, sa manière de se conduire au chalumeau le distinguent suffisamment du dernier. En réunissant les divers caractères, on voit que le fossile porte l'empreinte d’une espèce nouvelle. M. Berzelius a bien voulu en faire l'analyse. Les résultats qu’il a obtenus sont très-conformes à ceux publiés par M. Murray. Voici l'analyse de M. Berzelius: SINGCE SLIDSUA le) in eo LOS TE y 0:00 Chats het, SOARI, 0. :62200 < Auninet. 4-1. sn). SET 66 17,50 j Masnésie SO us shotiat Ah 2b2 Oxide:deiffer Mens nt tervauc 0325 Oxide de manganèse , une trace. . . Parfieswyolatlies re PR 00 ob. 99,28 Ces deux analyses font voir que la magnésie fait partie cons- tituante du fossile, Si les minéralogistes partagent cette opinion, en considérant ce fossile comme une nouvelle espèce, M. Lobo propose de le nommer gahnite en l'honneur de M. Gahn, chintiste suédois. 406 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE oem NOUVELLES LITTÉRAIRES. Races originaires de Bétes à cornes d'Allemagne et de la Suisse, dessinées d’après nature, et analysées , décrites et ca- ractérisées, par Æ£. ##. Wirte, Correspondant de la Société d'Agriculture du département de la Seine, 18r2. In-folio de cinq feuilles, et de trois figures représentant les races de lOder , d'Oldenbourg et d’Anspach. Paris, chez Mme Æuzard née P’allat-La-Chapelle, Ymprimeur- Libraire, rue de l'Eperon Saint-André-des-Aïts, n° 7. Nota. Les Cahiers deuxième et troisième paroissent en Alle- magne, L’auteur décrit trois races de bêtes à cornes, et en donne.les figures. 10, La race des terres basses de l’Oder. J’appelle de ce nom, dit l’auteur, les bêtes à cornes que l’on trouve actuellement dans les terres basses et qui proviennent probablement de races étrangères, 29. La race d'Oldenbourg:. C’est ainsi que nous nommons , dit l’auteur, une race de bêtes à cornes originaire des terres basses de la Westphalie, et qui, depuis la grande vache du Holstein. et de Tendern jusqu’au bétail des terres basses de la Hollande, s'appelle. tantôt Létes des terres basses de. l’Elbe, tantôt bêles à cornes de Brema, d'Oldenbourg, de Jutlande ou d’Ostfrise, 30, La race de‘Friese: Anspach. Ce taureau a été ‘élevé à Moegelin. Il prouve que ce ne sont pas seulement les terrains bas et riches sur les bords des fleuves, où des bêtes d’une beauté distinguée peuvent être élevées, mais quel’on peut également y réussir avec des soins, dans des terrains moins ‘fertiles. « Les agriculteurs d'Allemagne, dit l'auteur, connoissent le bel Ouvrage de Garrard, grand format in-folio, figures éoloriées, représentant les diverses races de gros bétail que l'on trouve é® Angleterre, 0,71 ET D'HISTOIRE NATURELLE. 0 407 » 11 west pas surprenant que cette entreprise ait fait fortune en Angleterre. On Y accueille avec enthousiasme tout ‘ce qui est distingué. - » Les gravures de Garrärd m'ont pfouvé ce que j’avois soup- conné sans avoir été en Angleterre, que dans le nord de l’AÏ- lenrigne nous somimés en possession de races atissi, belles que les Anglais. Les individus distingués sont plus rares peut-être ; mais Jusqu'ici notre tort a-été l'indifférence à apprécier les très- . beaux animaux de chaque race. » Lasteiye a fait au nom de la Société d'Agriculture de Paris, un Rapport très-avantageux de cet Ouvrage. C’est assez en prouver lutilité. J Flora Bruxellensis exhihens characteres generum et specie- run plantarum circum. Bruxellas crescentium. secundum. Lin= nœum désposita, cum syÿnominis autorum ; Cui additur lexëcon botanicon, in quo termini artis breviter exponuntur. curd Kickx, Pharmacopeorum Bruxellensiun College. \ + \ Cæcèruimus in rérum remotissimarum à nobis amplexus , patriaritrn ét ignari, él tricerti. e Ç SCHENCHER , it: alp. Un vol. in 80. \ : | à Bruxellis, tÿpis, M. E. Rampelbergh Z2 via lactea. Considérations sur les Elémens constitutifs des Corps; par M. A. L. Guillontet. Brochure in-80. . À Paris, chez Bertrand, Libraire, rue Haute-Feuille, n° 23; Latour, Libraire, grande cour du Palais royal, près les galeries de bois. 408 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE, efc. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER, Rapport fait à la Classe des Sciences Physiques et Mathématiques de l'Institut impérial de France, sur les expériences de Le Gallois, relatives auxmouvemens du cœur; par M. Percy. Pag. 329 Suite du Précis de quelques lecons de botanique, d'ana- comie et de physiologie , sur la structure de la fleur et sur les fonctions des organes qui la composent ; par Mirbel. 373 Tableau météorologique; par M. Bouvard. 400 Mémoire sur une détonation d'argent fulminant; par Cl, V’eau-Delaunay. 402 Mémoire sur un nouveau fossile de Goekum, près de Dannemora en Suède, par M. Lobo. Extrait par M. Vogel. | ne Nouvelles Litiéraires. 400 nr De J'Imprimerie de M"° Veuve COURCIER , Impnmeur-Libraire pour les Mathématiques, quai des Augustins, n° 57, JOURNAL DE PHYSIQUE, DEA CHIMIE 0 ET D'HISTOIRE NATURÉLLÉ. DÉCEMBRE AN 18r2. MÉMOIRE dut NS UN COMPOSÉ GAZEUX D’OXIDE DE CARBONE ET DE CHLORINE; Par Jonn DAVY, ÉCUYER. Communiqué par Sir H. DAV F, Chevalier, Secrélaire de la Société royale de Londres. TRANSACTIONS PHILOSOPHIQUES 16812. ( TRADUCTION.) EXTRAIT de la Bibliothèque Britannique: PuisQuE l'électricité et la lumière solaire, comme agens chi- miques, ont une influence à plusieurs égards analogue; et puisque le premier de ces agens ne produit aucun changement dans un Tome LXXV. DÉCEMBRE an 1812. G gg 4x0 JOURNAL DE: PHYSIQUE, DE-CHIMIE : mélange de gaz oxide de carbone et de chlorine (1), il étoit naturel de croire que le: second_n’en produiroit pas davantage. MM. Gay-Lussac: et Thenard aflrment qu'il entest ainsi; ils disent avoir exposé à la lumière un mélange de gaz ôxide de carbone et de chlorine sans avoir observé aucun changement (1). M. Murray na pas eu que de succès, L Ayant été aächéminé à répéter cette expérience à l’occasion de quelques objections faites par M. Murray à la théorie de mon frère, Sir H. Davy, sur le cbicébe je fus surpris de voir un résultat fort différent. ) Le mélange exposé contenoit des volumes à peu près égaux de gaz oxide de carbone et de chlorine. Ces gaz avoient été préalablèment désséchés/avec soin sur de mercure par l’action du muriate de chaux liquide; et le globe de verre vidé d’ar dans lequel on les fit passer, au sortir du récipient, à l’aide de robinets intermédiaires, avoit .aussi été bien desséché. Après une exposition d'environ un quart d’heure au soleil par un temps fort clair, la couleur du chlorine disparut tout-à-fait ; et lorsqu'on ouvrit sur du mercure récemment desséché, le robinet qui ap- partient au globe, il y eut une absorption considérable, égale précisément à la moitié du volume du mélange ; et le gaz résidu montra des propriétés également distinctes de celles qui appar- tenoient, ou à l’oxide de carbone, ou au chlorine, I n’exbaloit aucune fumée à l’aix libre; son odeur différoit de-ceHe- du chlorine, et ressembloït un peu à celle-qu'on’auroit présumé devoir résulter de celle de ce gaz combinée avec celle de l’ammoniaque; mais elle étoit plus mtolérable et plus suffo- cante que celle du chlorine même; elle affectoit les yeux d’une manière particulière en provoquant'urfel eflusion eonsidérable de larmes, et en occasionnant des sensations pénibles. \ (1) MM. Davy ont nommé chlorine le gaz muriatique oxigéné , à cause de sa couleur jaune verdätre ; et dans le kut d’évitertune nomenelature par laquelleon prononceroit sur sa composition chimique, sur laquelle ils croient qu’on peut élever des doutes. (R) (1) Recherches Physieo-math., tome Il, pag. 150. MM. Gay-Lussac et The- pard sont loin: desoutenir contre M. J. Davy, que le gaz acide muriatique oxi— géné ne peut pas se combiner avec le gaz oxide de carbone; carils ont répétéses principales expériences , et les ont trouvées très-exactes. S'ils ont imprimé dans leurs recherches physico-chimiques que le gaz muriatique oxigéné éloit sans aclion sur le gaz oxide de carbone , c’est qu’alors le Mémoire de M. J. Davy n’étoit pas connu. (T) ET D'HISTOIRE NATURELLE. 41x Ses propriétés chimiques ne sont pas moins prononcées que ses propriétés physiques. Introduit dans un tube rempli de mercure, dans lequel surna- geoit une bande de papier teint au tournesol, il fit passer de suite la couleur bleue au rouge. Mêlé au gaz ammoniacal, il s’ensuivit une condensation rapide, On vit se former un sel blanc, et il y eut beaucoup de éhaleur dégagée. Ce sel étoit parfaitement neutre; il n’avoït aucune action sur le tournesol ni sur le curcuma; il étoit inodore, maïs sa saveur étoit saline et piquante. Il étoit déliquescent, et par conséquent très-soluble. Les acides sulfurique, nitrique, phosphorique , et -muriatique liquide le décomposoient; mais, introduit dans les gaz muriatique, carbonique et sulfureux, il se sublimoiït sans éprouver de changement; et il se dissolvoit sans effervescence dans l'acide acétique. On recueillit sur le mercure les produits de sa décomposition ; et on trouva les gaz acide carbonique et muriatique. Êt dans l'expérience de décomposition avec l’acide sulfurique concentré , lorsqu'on put obtenir des résultats exacts, ces deux gaz se trouvèrent dans des proportions telles, que le volume du dernier étoit double de celui du premier. J'ai établi, par des essais répétés, en procédant par l’analyse et par la synthèse, que ce gaz.condense jusqu’à quatre fois son volume d’alcali volatil; et je n’ai pas pu le combiner avec une proportion moindre. L’étain, mis dans ce gaz au fond d’un tube recourbé qui re- posoit sur le mereure, et fondu à la flamme d’une lampe à esprit-de-vin, le décomposa rapidement. Il se forma de la liqueur de Libavius ; et lorsque le vase fut refroidi, on ne s’apperçut pas de la moindre diminution de volume dans ce gaz; mais il avoit perdu son odeur, et ce-n'éloit plus que de l’oxide de car- bone. Il brûloit comme lui, d’une flamme bleue; il donnoit par sa combustion de l’acide carbonique, et l’eau ne l’absorboit pas. Les effets du zinc, de l’antimoine et de l’arsenic chauflés dans ce gaz, ressembloient à ceux de l’étain; il se formoit des com- posés dé ces métaux et de chlorine, et ilse dégageoit dans chaque expérience un volume d’oxide de carbone égal à celui du gaz décomposé. Dans tous ces cas l’action du métal étoit rapide, et la décomposition s’opéroit en moins de dix minutes. Mais quoique cette action fût prompte, elle étoit tranquille; il n’y eut jamais 412 JOURNAI DE PHYSIQUE, DE CHIMIE d’explosion; et les métaux ne rougirent ni ne s’enflammèrent Jamais. | L'action même du potassium , chauflé dans ce gaz, n’étoit pas violente. Mais, d’après l'absorption considérable qui avoit lieu, et la précipitation du carbone, indiquée par la teinte noire que prenoient les parois du verre, il y avoit décomposition, non- seulement du nouveau gaz, mais aussi de l’oxide de carbone. L'’oxide de zinc chauflé dans le gaz, le décomposoit rapide- ment, et aussi vite que le faisoit le métal lui-même. Il se formoit aussi du beurre de zinc ; mais, au lieu d’oxide de carbone pro- duit, on avoit formation d’acide carbonique; et, comme à l’or- dinaire, aucun changement de volume. Le protoxide d’antimoine fondu dans le gaz, le décomposa ra- pidement. Il se forma du beurre d’antimoine, et le péroxide in- fusible. Le gaz ne changea pas de volume, et le résidu fut oxide de carbone. Le soufre et le phosphore sublimés dans le gaz, ne produisirent aucun changement apparent; le volume resta le même, ainsi que l'odeur caractéristique. Mélé séparément avec l'hydrogène et avec l’oxigène, le gaz ne s’enflamma point par l’étincelle électrique; mais mêlé avec les deux, dans les proportions convenables, c’est-à-dire, deux parties, en volume, du premier, pour une du second, il pro- duisit une violente explosion par l’étincelle électrique; et on trouva pour résidu les gaz muriatique, et acide carbonique. Ce gaz exposé à l’eau fut rapidement décomposé. Il se forma, comme dans la dernière expérience, les acides carbonique et muriatique; et lorsqu'on opéra à labri de la lumière, l’eflet fut le même. On peut conclure, du mode de formation de ce gaz et de la condensation qui a lieu à l'instant de la combinaison; comme aussi des résultats de la décomposition de son sel ammoniacal ; de son analyse par les métaux et par les oxides métalliques, qu'il est un composé d’oxide de carbone et de chlorine condensés dans la moitié de l’espace qu’ils occupoient séparément. “A en juger par sa combinaison avec l’ammoniaque, et la for- mation d’un sel neutre qui en résulle; comme aussi par sa fa- culté de rougir le tournesol, il paroît être un acide, Il ressemble aux acides, sous d’autres rapports; lossqu’il décompose le sous- ET D'HISTOIRE NATURELLE. 413 tarbonate d’ammoniaque sec, une partie (volume) de ce gaz, en chasse deux de gaz acide carbonique; comme aussi il ne se laisse enlever l’ammoniaque par aucun des gaz acides ni par l'acide acétique ; et, indépendamment de ces faits, si l’on prend pour mesure de l’aflinité la faculté de saturation, il faudra convenir que l'attraction de ce gaz pour l’ammoniaque est plus grande que celle qu'il a pour aucune autre substance; car au- cun acide n'en condense une aussi grande proportion; l’acide carbonique n’en prend guères que moitié, et encore il ne forme pas un sel neutre. Cette grande faculté de saturer et de neu- traliser est une circonstance qui caractérise particulièrement ce gaz; surtout lorsqu'on le compare sous ce rapport au gaz acide murlatique. Sa propriété d’être décompusé par l’eau ue m'a pas permis d'examiner s’il se combinoit avec les alcalis fixes. Lorsqu'on le met en contact avec les solutions de ces substances, il est absorbé, et un acide en dégage du gaz acide carbonique. J’ai exposé à l’action de ce gaz les carbonates naturels de chaux et de baryte, mais il ne les décompose pas. Je pouvois m'y aftendre, puisque j'ai trouvé que la chaux vive ne l’ab- sorboit pas sensiblement. Un pouce cube de gaz , exposé à l’action de la chaux dans un tube sur le mercure ne fut diminué que d’un dixième de son volume en deux jours, et demeura fixe ensuite. Mais cette expérience ne démontre pas que ce gaz soit sans affinité pour la chaux, et qu'il ne puisse en aucune facon se combiner avec elle; car, en faisant une expérience semblable avec l’acide carbonique, j'observai le même résultat; il n'y eut d’absorbé, en deux jours, qu’un dixième du pouce cube exposé. . Quoique ce gaz soit décomposé par l’eau, il paroît que l’al- cool, qui pourtant contient beaucoup de ce liquide, absorbe le gaz sans le décomposer. Il lui donne son odeur particulière, ainsi que sa propriété d’affecter les yeux. Cinq mesures d'alcool en condensent soixante du gaz. S Il est aussi absorbé par la liqueur fumante d’arsenic , et par l’oximuriate de soufre. Le premier paroît exiger pour sa saturation dix fois son vo- lume; c’est-à-dire, que six mesures de Ja liqueur en condensent environ soixante du gaz. Lorsqu'on mêle à l’eau la liqueur ainsi imprégnée , il se dégage soudain une grande quantité de bulles, qui forment un spectacle assez curieux ; si son odeur insuppor- 414 JOURNAL DE: PHYSIQUE, DE CHIMIE table ne m’eût convaineu qu'il reparoïssoit tel quel, je n’aurois pu croire qu'il traversàt ainsi l’eau sans se décomposer. : J'avois d’abord été disposé à croïre que le non-succès des chimistes que J'ai cités, étoit dû à ce qu'ils n’avoient pas exposé le mélange de ‘chlorine et d’oxide de carbone à un soleil assez vif; mais j'ai été forcé d'abandonner cette supposition lorsque j'ai vu que la lumière solaire directe n’étoit pas essentielle; et ‘que‘la combinaison s'opère en mbins de douze heures par la ‘seule lumière du jour, | On peut montrer facilement la formation de ce nouveau gaz en faisant le mélange de chlorine et de gaz oxide de carbone secs, dans un tube sur le mercure. Si l’on exclut la, lumière, le chlorine est absorbé par le. mercure, et il ne reste que l’oxide de ‘carbone; mais $ au moment du mélange on l’expose à un “soleil brillant, on voit le mercure monter rapidement dans le “tube; en moins d’une minute la couleur du chlorine disparoît; et au bout de dix minutes, environ, la condensation a cessé, ét la combinaison des deux gaz est complète, Il est essentiel pouf former ce composé, que les gaz soient desséchés; sans cette précaution, le nouveau gaz est loin d’être pur; il contient ‘une proportion considérable des, gaz carbonique et acide muriatique, qui se produisent en conséquence de la décomposition de l’eau hygrométrique. Il est très-diflicile de se procurer ce nouveau gaz passablement pur ; il faut une bonne pompe pneumatique et d’excellens robinets, des gaz et des vaisseaux pa:faitement desséchés, J'ai tenté, sans succès, de.me procurer ce gaz en faisant passer dans un tube de porcelaine chauflé au rouge, le mélange d’oxide de carbone et de chlorine. On peut déterminer sa pesanteur spécifique en partant de celle de ses ingrédiens conslituans, et de la condensation qu'ils éprouvent. D’après Cruikshank, 100 pouces cubes d’oxide de carbone pesoient 20,6 grains. Sir , Davy nous apprend que 100 pouces cubes de chlorine pèsent 76,37 grains; Or, comme ces gaz se combinent en volumes égaux, et n'occupent plus que la moitié de l’espace qu’ils remplissoient avant la combinaison, il s'ensuit que 100 pouces cubes’ du composé pèsent 105,97 grains. Ainsi, ce gaz surpasse la plupart des autres en densité, comme il le fait en force saturante. Pour éprouver &i le chlorine avoit plus d’aflinité pour l'hy- we: ET D'HISTOIRE NATURELLE. 41 drogène que pour l’oxigène, J'exposai à la lumière un, mélange des trois gaz, à volumes égaux. J'obtins, à-la-fois, le nouveau composé, et le gaz acide muriatique : et les affinités se balan- cérent si juste, que le chlorine se partagea à peu près également entre eux. On peut conclure aussi à la presque-égalité des at- tractions .du re pour les. deux gaz, de ce que l’acide-mu- rialique n’est pas décomposé par l’oxide dé carbone, ni le nouvéan gaz par l'hydrogène. , Il est. évident, d’après ces derniers faits, que le chlorine et l’oxide de carbone sont unis par une attraction forte; et comme les propriétés de cette substance nouvelle sont bien caractérisées, il faut là désigner par quelque nom simple. Je propose de l'ap- peler phosgène, ou gaz. phosgène; de pes lumière, yiwowar je suis produit; ‘c’est-à-dire, produit par la lumière. On ne connoît Jusqu'à présent pas d’autre moyen de le décomposer. J’ai exposé à la lumière des mélanges de chlorine et de gaz acide dans différentes proportions, mais je n’ai obtenu aucun com- pose nouveau. ; s Les proportions-selon lesquelles les. corps se combinent entre eux paroissent être déterminées par des lois fixes, dont l'effet se montre -dans un grand nombre de cas, et en particulier dans celui dont il s'agit, L’oxigène se combine avec deux fois son vo- lume d'hydrogène, et deux fois son volume d’oxide de carbone pour former l’eau et lacide. carbonique : il prend. la: moitié de son volume -deichlorine pour composer l’euchlorme ; et récipro- quement, le chlorine prend un volume égal at sien, de gaz hy- drogène , pour former l'acide muriatique; et d’oxide de carbone . pour faire le gaz nouveau, ou phosgène: Les rapports simples dans les proportions forment l’une des : plus belles découvertes de-la Philosophie chimique : c’est celle qui promet le. plus d'amener-la Chimie à un degré de-précision qui la rapprochera des:sciences mathématiques. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES Se DA RE (TETE 5 PGA SR A4 LA APR RE M, «| THERMOMÈTRE EXTÉRIEUR É É > É 9 RS es _BAROMETRE MÉTRIQUE. LE a PT A et ———| SF “| Maximum. | Minimum. |A Minor. Maximum. | Minimum. ANNE mipI.| à heures o ! heures: o À heures. | mill, | heurese mill. mill. e 1là55s. Jiobolà 6 Em. 1,75|-L10,75 à gmi...l..10764,08là 1081. 2 .762,22|764,07| 12,5 2455. Al zim 2,75]+11,29/à midi... .....762,14là 42 5.4... 761,78|762,14| 11,6 3 3s. +#15,75à 95. + 9,00[+13,50[à 9 s...…...... 764,12/à 5 s....:.....761,88|762,08| 12,5 4fà3s. +10,627m. + 5,25|10,38|à midi... … ...764,46[4 9 5 5........ 761,60|7614,46| 12,1 ESS. + 225872 mi 7,754 8,12là 7m... 756,32 |à midi: ....... 755,74,755,74| 12,0 Gfà midi Æ 9,25 07s. + 286] 9,25|à midi..…......755,44là 925... 754,86|755,44| 12,0] 7la midi + 6,50 à 815. — o,66|+ 6,50là midi... ..756,26)à 845........75,20|756,26| 11,1 8|a3s. + 5,60 à7Fm— 1,12/4 2,2528 1m.......754,02[À 102S....... 751,36|7523,50| 10,2 g[a45s. + 4,79là7 £im: Æ 2,50] 4,37 d9s....:....+755,82/à71m.......750,441753,38| 8,2 1olt0+s. + Gaslh7s mio, 5,37/à ToLs,.:.1..764,53là 7 £m.....!.760,28|762,25| 9,3 rl Ss. H %929là7 mi)— 2,004 4,37/a7 mes... 763,22|à 84 s.4....:758,98|762,08| 8,5 N|124 04 S. 12,124 75 m,+ 3,62|+ 5,756 3 m....…..,765,42/à 925.24. ...704,30[754:85| 739 | 13/à 35, +H10,25 à g+s. Hrr,75 +12,12/à 9 m........752,00[4 10 4s.......746,46|751,30| 11,9|° dirajà midi +13 bla7£m. +i025|+13,75|à 102 s..:....750,30 [à midi,....... 744,92|744.92| 11,9 1542%s. +19,60|à 71m. 09,75|+12,75|à 9 Em, ..... 751588 9ES.,...... 747,061751,58| 11,9 H|16/à midi + 9,00|à 105. + 6,25|+ 9,00! 7E m....….:.740,02!à 10 5,o.c..... 736,20|737,66| 10,5 17{à midi + 9,50|à 7 m.+ 6,75|+ 9,50à 6 : m.....…. TA Q ADS. iree conte 738,20] 734,24| 10,6 M1 à midi + b,10fà 8 m:+ 5,25] 8,10fà 9Ës.:4.....740,3olà7 1 m....... 734,30|736;04| 10,0 19185. . + 3,65/à gi + 1,25|4 3,40 945... 753,90là 7 Em,:...,.740,14|748,82| 0,0 d2ojà midi + 2,377 £m.— 0,754 2,37la9:5 rr-755,32/15 2 s........753,24[754:84| 83 Mizr|à midi Æ 2,95/à 115. — 2,50|+ 2,25làsos......... 758,98|à 7 5m... ... .753,30|754,66| 6,8 Ai22là3s. + 1,50{ù 71m.— 4,50[— o,12|à r15......... 767,00là71 m........763,501765,12) 5,4 HI231à3s. —0,50!à 71m. — 5,25|— 1,12là ro:m....... 769,22|à 10 + s.......767,70|768,70 5,6 Hi2qà3s. = o00fà71m. 675|— 0,509 m.........765,30[à 04 5.....:..761,66[764,50| 6,0 Blsshads. + 025) 75m. 8,25l— 1,40[a71m........758,02/à09 £s........ 756,00/757:54| 5,6 Rl26à3s. + 5,25là71m,— 4,50! 4,25|[à 9 LS. ee 7 07,808 7EMer.....755,50175564| 5,6 Hi27la 3s. + 662295. + o,50[ 5,75 ERP E TRE 764,58|à 7 ; m....... 761,741763:14| 6,3 Boolà 3s. + 4,50à71m.— 15/2 1,75[à7£ m.......762,84l1 10% 5....... 758,68|761.64| 6,0 AI20la3s, + 6,007: m.— 1,75] 3,90là1025.:.,....760,50[à 7 5 m....... 758,22|768,84| 5,3 col 33s. +13,50[à7 im.+ 0,50] 3,90|à83 m..,....761,70[19 :s........760,62|761:32| 5,3 &| Moyennes. + 6,75 + 1,75|+- 6,26; 757:29| 794,90/756,26[ 6,9 | NN RECAPITULATIO N. Millim. Plus grande élévation du mercure. .,.. 769,22 le 23 Moindreélévation du mercure......... 793,20 le 1 Plus grand degré de chaleur,......... 15,75 le Moindre degré de chaleur............ — 8,25 le 25 Nombre de jours beaux...... + 14 delcouverts ee e-ree 16 de pluie DONSDAPRE 5 Gelvent-ire reset 30 GOSSES 20066000: 12 de)tonnerre.. Le... o de brouillard. ......... 16 delneige..-,-.....c.ee » I derpréle. Rte DOC o d MPÉRIAL DE PARIS. | NOVEMBRE 1812. < REPARTI TL TS ER E APRES DEEE DREDPPERENE SITES PE ESRRS ECTS ETS | EST ne, POINTS VARIATIONS DE L'ATMOSPHERE. a VENTS. : _ |! C:] ee LUNAIRES. Ë Fe LE MATIN. A MIDI. LE SOIR. É) 4 1] 87/8. Equ. descend. Nuageux, brouillard.|Vapeureux. Légérement AN 2| 85| Zxem. |Lune apogée. | Légérement couv. |Très-nuageux. Très-vaporeux. Ë 3| 95| Ziem. Très-couvert, Couvert, Ciel nuageux. 4| 87 |[O-N-0. N.L.à6h 23m.| Couvert. Très-nuageux. Nuageux. 5| 85 IN-0O. Pluie par intervalles. | Pluie fine. Quelques nuages. 6| to|0. Couvert. Très-nuageux: Nuageux. ‘7| 70| Idem. Qelihes nuages. Beau ciel. Beau ciel, vapereux. 8] 7) |O.-N-O. uag., fo. gelée blan.| Beau ciel, vapezeux.|Quelques éclaircis. 9] 79 |N-E. Couvert brouillard. | lrès-couvert. "Frès-couvert. 10| 09 |N. Idem. Beau ciel, brume. |Beauciel, brouillard. 11| 64 |-S-E. Beau ciel, fo. gel. bl.|Couvert, brouillard. |P/., quelq. floc. neig. À 12] 099 |S-S-E,. P.Q.\3haf/m.| Pluie fine contin., br.| Pluie fine continuelle.|Eclaircis. £3| 91 |[S-0. Pluie fine. Pluie abondante. Couvert, 14| 94| Idem. Couvert. Très-nuageux. Idem. 19| ©9 |O. Equi. ascen. Idem. Couvert. Idem. 16] 65 |5-E. Pluie abondante, Idem. Quelques nuages. 17| G21S-0C. fort. |L.périgé. |Couvert. TFrèsnuageux. Pluie. 18] 69 [N-E, P.L.à6h39/s.| Très-nuageux, brou.|Couvert, brouillard. [Petits nuages. 19] 7o0| Jde. Couvert. Nuageux. Beau ciel. 20| 96|E. NE. Petits nuages, brouil, | Beau ciel. Nuageux, ï 21| 76 |N-E. Idem. Nuageux. Beau ciel, brouillard. | & 22| 68| Idem. Beau ciel, brouillard.|Beau ciel, brouillard.! Jde, 23] 71 Idem. Idem. Idem. Taèm, 24] 74|E. Idem. Idem. Idem. 20], 77| Idems \D.Q.5ha5's.| Idem gelée blanc. Idem. Superbe. è 26| 04 |S-S-E, Idem. Trouble etbrouillard.|Beau ciel , brouillard. | 27| :97 |0. Nuages, br., gelée bl.|[Ciel voilé, brouillard.| Zeem. brouil. ép. 28| 91| Idem. Idem. Idem. Couvert. 9! 9718. Equ. dsecend. | Zdem. Couvert, brouil. hu. Idem, brouil. hu. 3o| 94]S-S-E. LA RRESS Couv., brouil. hum. Idem. Beau ciel, brouillard. |? : RE RÉCAPITULATION. Nioeposonc 5006 Code" NS re Let ere 116 ADS aUE 5 Jours dont le vent a soufflé du ren SM MEL 6 SO! tt Leo QE Se GLE 2e 8e pl NO EEE. See eE le 17 120,009 Therm. des caves le 16 12°,099 . Eau de pluie tombée dans le cours de ce mois, 23""00 = 9 lig. 8 dixièmes. tigrade , et la hauteur du baromètre suivant l'échelle métrique, c'est-à-dire en nullimètres et emploie généralement dans les déterminations des hauteurs par le baromètre, on a mis à côté et du thermomètre, observés dans le mois, on:a substitué le z72aæimum ct le /7inimum moyens, du mois etde l'année, ainsi que la hauteur moyenne du baromètre de l'Observatoire de Paris et par exprimée en degrés centésimaux , afin de rendre ce Tableau uniforme. Tome LXXV., DÉCEMBRE an 1812. Hbh 415 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE LETTRE DE M. HANSTEN, Adjoint de l'École des Sciences de Fredreksborg en Danemarck, A M. ORSTED, Professeur à l'Université de Copenhague. MowsIEUR, Quand je vous communiquai, ily a environ cinq ans, quelques idées sur le magnétisme de la terre , qui m’étoientvenues à locca- sion d’une carte de Wilke, vous ne manquâtes pas de n’encou- rager à les poursuivre, et de m’en faire sentir toute l'importance. Depuis ce temps, je me suis livré à ces recherches, autant que mes autres occupations ont pu me le permettre, Je viens de finir un Mémoire assez étendu sur cette matière, et je prends aujourd'hui la liberté de vous en donner un extrait. Je reprends une question, qui sembloit déjà être parfaitement décidée par l’accord des plus grands mathématiciens , je veux dire la question: si la terre a quatre pôles magnétiques, comme l’a prétendu Hallay, ou seulement deux, comme l’a dit Euler, et après lui, les savans les plus distingués de notre temps. Pour résoudre ce problème, que je crois avoir été trop tôt aban- donné , j'ai, pendant ces cinq ans écoulés, tâché de rassembler toutes les observations, tant anciennes que modernes, qui y ont quelque rapport ; surtout je crois n’en avoir omis aucune (és . aucune de quelqu’importance pour la théorie) depuis an 1600. Au moyen de ces observations, j'ai pu dresser des cartes de déclinaison pour les années de 1600, 1700, 1710, 1720, 1730, 1744, 1790, 1770, 1787 et 1800. Dans celles de 1770 et de 1787, J'ai aussi construit des courbes de Hallay pour la mer Australe, où les déclinaisons magnétiques n’ont pas élé jusqu’à présent réduites en système. J’en excepte seulement une carte du célèbre Lambert , insérée dans | Ænnuaire astronomique de M. Bode pour l’an 1779, où l’on trouve un petit nombre de 2 ET D'HISTOIRE NATURELLE. 419 ces courbes, mais qui ne me paroissent pas assez exactes. J’ai aussi dressé une carte des inclinaisons magnétiques, pour l’état de notre globe vers l'an 1780. J'y ai corrigé quelques erreurs de Wilke, et j'y ai ajouté le système des inclinaisons dans la mer Australe, ce qui étoit impossible avant que La Peyrouse, Vancower, Cook et Kruserstern n'eussent enrichi cette partie de la Physique de leurs observations si précieuses. Quand on examine les cartes magnétiques pour les temps les plus voisins du nôtre, on y trouve le maguétisme distribué comme il suit : sur les côtes occidentales de la baie d'Hudson, la déclinaison occidentale est assez foible (Falls la trouva à 9° 41° en 1769). Dans le détroit d'Hudson elle monte déjà jusqu’à 45°. Aux côtes du Groenland elle excède 50° (M. Ginge la trouva au cap Gothaab égale à 5r°). En partant de ce point, elle diminue à mesure qu’on s'approche des côtes de la Norwège, où elle n’excède pas 20°, et enfin elle disparoît entièrement en Russie, dans le voisinage de la mer Blanche. En avançant encore davantage dans la même direction, on trouve une déclinaison orientale, qui augmente jusqu’au Tobolsk, d’où elle commence à décroître, et disparoît de nouveau un peu à l’est d’Irkursk. Le célèbre astronome de Pétersbourg, M. Schubert, trouva en 1804, la déclinaison magnétique orientale, à Casan— 2° 2/, à Cathrinenburg —5°27!, à Tobolsk =19 g', à Fara—6° 6', à Tomsk— 50 37!,à Nizni-Udinsk — 2° 40!,à rkutsk = 0° 32°, À l’est d’Zrkutsk commence une nouvelle déclinaison occiden- tale , quoique foible, qui disparoît dans le voisinage des îles Matsumie et Jesso. Johannis Islenieff trouva en 1768 la dé- clinaison occidentale, à Jakutskoi — 5° 15, et dans l'an suivant —5°0!. Le commandeur Béllings trouva la même déclinaison en 1788 — 2° o'. La Peyrouse, Brougton et Krusenstern trouvèrent une déclinaison orientale de 2° à 30 dans la mer de Corée, aux côtes du Japon, et dans le détroit qui sépare l'ile de Jesso des côtes orientales de l'Asie. Au port de Pierre Paul de Kamschatka, la déclinaison est encore une fois orientale de 5°, et augmente si fortement, à mesure qu'on s’avance plus en di- rection orientale, que Cook la trouva de 35° dans le détroit de Bering; mais le plus vers le sud, près du Notka-Sund, elle n'excéda pas en même temps 20°. En avancant vers l'est, dans le continent de | Amérique septentrionale, cette déclinaison orien- tale doit diminuer, et enfin disparoître au voisinage de la baie d'Hudson , où commence la déclinaison occidentale , dont j'ai H hh 2 420 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE parlé. Æinsi on trouve dans le méme cercle para llèleà l'équa- leur, quatre points où disparott la déclinaison. 1) Vers les côtes occidentales de la haie d'Hudson; 2) Vers les limites de la Russie européenne et la Russie asiatique ; 3) Un peu à l’est d'Zrkutsk ; 4) Entre Jesso et le Kamschatka. On trouve entre ces quatre points deux systèmes de déclinaison occidentale , un plus grand, qui s'étend depuis la baie d'Hudson sur le nord de la mer Atlantique et de l'Europe, jusqu'aux li- mites de l’Asie, et un moindre en Sibérie, entre Irkutsk et le Kamschatka. On y trouve de même deux systèmes de décli- naison orientale, dont le plus grand étend du Kamschatka sur le nord de la mer Pacifique et de l’Amérique jusqu’à la baie d'Hudson, et dont le moindre est contenu entre les limites de la Russie asiatique et Zrkutsk. ù Sur l’hémispère austral nous trouvons une distribution sem- blable des déclinaisons magnétiques. Prenons un cercle parallèle à l'équateur à une latitude de 60°, A la longitude de 80, à l’est de l'ile de Fer il n’y a pas de déclinaison. En s'en éloignant vers l’est, on y trouve une déclinaison orientale, qui s'accroît de plus en plus, jusqu’à ce qu’elle ait atteint son #7axèmum à la longitude de 100 degrés. De ce point-là elle décroît et dis- paroît encore une fois à a longitude d'environ 163°, En avancant encore on trouve une nouvelle déclinaison, qui augmente jusqu’à la latitude de 1960, où elle monte à 18°, et diminue ensuile jusqu'à 2609, où elle n'excède pas un à deux degrés. Mais au- delà, cette latitude s'accroît de nouveau, et atteint son 72axëmum, qui est de 26°, à la latitude de 3150, un peu à l’est de la Terre- de-Feu. C’est enfin de ce point qu'elle diminue jnsqu'à la latitude de 80, où elle disparoiît, comme je l’ai déjà dit. On ne peut pas douter qu'il n’y ait eu auparavant dans le parage que traverse la méridienne de 600 à l’est de l’ile de Xer, quelque: déclinaison orientale. Schouten trouva en 1616 à la latitude de ro, la déclinaison nulle sous cette méridienne, et les observations de Gemelli Careri, de Roger Wooden et d’Anson prouvent que la déclinaison orientale‘y a augmenté dans les deux derniers siècles; aussi Hallay est-il du même avis. 1] faut donc admettre dans l'hémisphère austral, deux systèmes de déclinaison orientale, savoir, un qui s'étend de 163° jusqu’à ET D'HISTOIRE NATURELLE. 421 260, et l’autre qui s'étend de ce parage jusqu'à la méridienne de 8° à l’est de l'ile de Fer. Ces deux systèmes ont un jour été séparés par un petit système de déclinaison occidentale, mais qui s’est changé en un 77énimum de déclinaison ‘orientale. IL est absolument impossible d'expliquer cette distribution des systèmes magnétiques, en n’admettant qu’un axe magnétique ou deux pôles magnétiques. Soit qu'on présume que cet axe a une grande excentricité, ou qu’on pense, avec Euler, que les pôles magnétiques ont une force inégale, on n’en déduira qu’une plus grande irrégularité dans les lignes de Hallay , mais on n'aura Jamais sur la surface de la terre qu’une seule ligne continue, dans laquelle il n'y a pas de déclinaison, et cette ligne divisera la terre en deux segmens, dont l’un contiendra les déclinaisons oi tales, et l’autre les déclinaisons occidentales. De même, omgraura dans chacun de ces segmens, qu'un 77aximum de maison. Il ne faut, pour se convaincre de cette assertion, que de se bien figurer la terre comme un globe avec deux pêles magnétiques quelconques, et'de bien méditer les conséquences de cette supposition. Si Æuler avoit connu le système de dé- clinaison en Sibérie, ou celui de la mer Australe, découverts depuis la publication de son Traité sur cette matière , il ne se seroit certainement pas déclaré contre la théorie de Hal/ay. En traçant sur un globe terrestre , ou sur une carte représentant le segmént septentrional de notre globe, les directions magné- tiques observées dans la baie d'Hudson et dans la Sibérie, on trouvera qu’elles convergent en deux points différens. Quand on prend deux à deux les déclinaisons trouvées dans la are d'Hudson, et que l’on cherche leur point d'intersection selon les règles de la trigonomélrie, on trouve, d'après un terme moyen, leur point de réunion commun pour l’an 1769, dans une dis- tance de 19° 43/ du pôle septentrional de la terre, et dans une Jongitude, de 277° 402! à l’est de l'ile de Fer. Si l’on soumet les observations faites en Sibérie à un calcul semblable, on trouvera le point de convergence des directions magnétiques pour l’année 1805 à 4° 38 + du pôle septentrional, el à une longitude de 133° 49° à l’est de l'ile de Fer. En calculant les observations qu’a faites Chr. Midleton dans la baie d'Hudson depuis l'année 1725 jusqu'à 1730 , on trouve le point d’intersection américain à la distance de 190 r2 du pôle septentrional , et à la longitude de 269° 34 + à l’est de Pile 422 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE : . : LA de Fer. On voit par là, que ce point a parcouru v 1 arc de 8° 6 en direction orientale dans le cours de 39 ans. Il en faut con- clure, qu’il parcourra tous les 360° du cercle en 1733+ ans. Les observations faites en Sibérie en 1768 et 1769, donnent le point d’interséction dés directions de l'aiguille dans ce pays à une distance de 4° 31’ du pôle du nord, et à une longitude de 118 à a19 degrés à l’est de l’ile de Fer; d’où il résulte que ce point fera le tour. complet du cercle dans l’espace de 800 à 900 ans. Ces deux points ont donc un mouvement de l’ouest à l’est, mais celui de la Sibérie a une vitesse à peu près double de celle de l’autre point. Un calcul semblable appliqué aux observations des capitaines Cook et Fourenaux dans l'hémisphère austral donne des rés ; analogues. Ici, comme dans l’autre hémisphère, on trouve deux points où se coupent toutes les lignes de déclinaison qu’on trace dans leur proximité. Un de ces points est dans la mer Indienne dans lattérage du pays de an Diemen, l'autre au sud ouest de la Terre-du-Feu. En 1774, le premier de ces points avoit une distance du pôle austral de 200 33 +, et une longitude à l’est de Ferro de 1530 55 3’; le second, une distance du pôle de 12° 43 +, et une longitude 2540 23/. Selon les observations de Tasman, dans la mer Indienne et dans l’attérage du pays de Jan Diemen, en 1542, et celles de John Narborough dans le détroit de Magelland et aux Mal- dives, on trouve que les deux points d’intersection dont nous parlons, ont auparavant eu une situation plus orientale. En com- parant ces observations différentes, on trouve, pour la révolution du point américain, un temps d’environ 1300 ans, et pour celle du point de la Nouvelle-Hollande, plus de 4000 ans. Ainsi les deux points magnétiques austraux se meuvent de l’est à l’ouest, c’est-à-dire en direction opposée des deux points septentrionaux. La situation excentrique des axes magnétiques, et leur action commune sur l'aiguille aimantée ne permet pas qu’on regarde ces quatre points comme les vrais lieux des pôles magnétiques ; mais la différence n’en doit pas être grande. Le point de l'Amé- rique septentrionale et celui de la Nouvelle-Hollande appartien- nent à un même axe, qui, à cause de sa grande force, et du grand angle qu'il fait avec l’axe de la terre, doit avoir l'influence ET D'HISTOIRE NATURELLE. 423 la plus considérable sur la direction de laiguille magnétique. Les points de la Sibérie et de l'Amérique australe appartiennent à un autre axe plus foible. Hallay, qui supposoit que l’axe le plus fort étoit en repos, et que tous les deux pôles de l’axe le plus foible se mouvoient de l'est à l'ouest, s’est trompé en l’une et en l’autre de ces deux suppositions, et c’est en cela que son système est défectueux. ; Ces quatre pôles magnétiques et leurs mouvemens, une fois admis, on peut expliquer précisément tous les phénomènes pro- duits par l’action de notre globe sur l'aiguille magnétique, c’est- à-dire, les déclinaisons et les inclinaisons, non-seulement telles qu’elles sont à présent, mais aussi telles qu’elles ont été aupa- ravant, même en remontant de plusieurs siècles. C’est ainsi, par exemple, que nous voyons le pôle qui se trouve à présent en Sibérie, étoit à la fin du seizième siècleaux environs de Spitzberg, et devoit produire une forte déclinaison occidentale aux côtes de la Nouvelle-Zemble, et une foible déclinaison en Europe, avec une inclinaison un peu plus grande que celle d'aujourd'hui. Or le navigateur hollandais ##filhelm Berens trouva en 1596, à ‘île de Wilhelm, une déclinaison occidentale de 33°. Les ob- servations, qui confirment la déclinaison orientale que j’ai in- diquée pour l'Europe, sont trop connues pour qu'il soit néces- saire de les rapporter ici (1). Les temps de révolution de ces quatre points sont à peu près dans le rapport des nombres 2, 3, 4 et 10; et en fixant ces temps à 864, 1296, 1728 et 4320 ans, on aura un accord si parfait avec les observations, que l’état imparfait de l'expérience sufhiroit pour expliquer la différence qui existe entre les uns et les autres. Il appartient à des recherches ultérieures de con- firmer ou de réfuter cette supposition; mais en attendant, je ne puis m’empécher de vous en faire observer une conséquence assez intéressante, c’est-à-dire, que si lon demande: combien de temps s’écouleroit avant que les quatre pôles magnétiques ensemble occupassent de nouveau les mêmes lieux qu’à présent, ou quel est le temps qu’ils exigent pour prendre toutes les po- (1) Ilest évident que les mêmes principes dont on s’est servi pour caleuler l’état magnétique de notre globe dans les temps passés, sufliront aussi pour en calculer l’état fufur. La connoissance de l’état magnétique de notre globe a donc fait un grand pas vers la perfection de l’Astronomie, et s’en approchera bientôt davantage, quand on aura approprié les méthodes d'observer aux prin- cipes quon vient d'établir, 424 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE sitions qui peuvent exister entre eux, et recommencer tous les phénomènes dans le premier ordre, on trouve celte période égale à 25920 ans? Durant cette période, qu’on pourroit appeler la grande période magnétique, le pôle de Sibérie doit faire trente révolutions, le pôle austral de PAmérique, vingt, le pôle septen- trional de l'Amérique, quinze, et le pôle austral de la Nouvelle- Hollande, six. Mais nous savons que les étoiles fixes se déplatent d’un degré en 72 ans, ce qui donne, pour la révolution de l'axe de notre globe autour du pôle de lécliptique, 72 X 360, ou 25920 ans — à la grande période magnétique; conformité qui doit paroître assez remarquable. Afin de tirer avantage de toutes ces observations, pour une thévrie des phénomènes magnétiques de la terre, il falloit exa- miner les lois selon lesquelles agissent deux aïmans l’un sur l’autre. Ne trouvant rien d'assez complet pour mon but dans ce qui a été fait avant moi, je me suis résolu de remonter aux premiers principes de cette recherche, et de ne me servir des résultats des autres savans sur ce sujet , que pour y comparer les miens. Supposons deux points magnétiques dont les forces absolues sont 72 et et la distance a. La force avec laquelle ces deux points s’attirent ou se repoussent, doit être un produit des forces absolues et d’une puissance négative de leur distance, cequi s'ex- primera par —71na7" = PS On sait que les forces magnéliques augmentent à mesure qu’on s'éloigne du point où elles sont en équilibre. En désignant par x cette distance, on pourra exprimer le rapport de l'augmentation par une puissance 4 de cette variable, et par Æ 7274 tout le rapport de la force d’un point aimanté à un autre, 72 étant une quantité constante pour un aïmant donné. — —ù—— .D PB: FI (CEA ‘ Soit BA un axe magnétique C le point d'équilibre de ses forces, D un point magnétique dans l'axe prolongé, CD = a la distance entre ce point et celui de l'équilibre, Æ un point arbitraire sur l'axe, et CE — x la distance de ce point de celui de l'équilibre. La force absolue dans le point Æ doit être... — natdx, son action sur le point D, dont nous exprimerons la force magriétique par 7, sera sotrimatdal mie nmatdie 5 d == DEpra = (a—2): — dd, quand ET D'HISTOIRE NATURELLE. 42b quand on appelle v la force avec laquelle agissent tous les points de CA sur le point D. Par un procédé semblable, on trouve l'action du point F sur le point D Lit amz'dx nma'dx __ ds AR ED AP GER) v’ étant l'expression de toutes les forces avec lesquelles la partie CB de l'axe magnétique agit sur le point D. L'action totale, X, de tout l'axe magnétique est done cas , __ f mnz'dx mna'de = 9 + p ni re nom G@+zx) Pour découvrir la valeur de 7 et de 2, j'ai pris r=vretté= 1, 42, 1=53, l'une après l’autre, et j'ai calculé des formules pour ces cas. J’en ai encore calculé pour r—2, r —3, en supposant, l’une après l'autre, les trois valeurs de z. Pour comparer les neuf formules que j'ai tirées de ce calcul avec l'expérience, j'ai essayé combien un aimant, mis en une position perpendiculaire à une aiguille aimantée, et dans le même plan, le détournoit de la méridienne magnétique. Les tangentes des angles, que fait l'aiguille avec cette ligne, sont en rapport avec Îles forces qu’exerce l’aimant dans les distances différentes. En comparant les résultats de mes expériences avec ces formules, j'ai trouvé que les trois premiers, où r—1, donnent l'accroissement de l’action par la diminution des distances trop lente, et que les trois dernières r—3, le donnent trop rapide. Les trois formules où r est —2 expriment fort bien toutes les tangentes, surtout en supposant aussi /= 2, On peut donc regarder comme prouvé, 1) Que l'action réciproque de deux points magnétiques est en raison inverse des carrés de leurs distances ; résultat déjà trouvé par Coulomb, quoique par des moyens différens; 2) Que les forces de différens points de l'axe magnétique sont en raison des carrés de leurs distances du point de l'é- quilibre magnétique; résultat également conforme avec ceux qu’a obtenus le célèbre Coulomb. Tome LXXF. DÉCEMBRE an 1812. Tii 426 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE Par ces valeurs r—2,é{—2, nous ayons trouvé æ désignant la moitié de la longueur de l’aimant ; et a la distance du point attiré du point d’équilibre de l’axe magnétique. L’at- traction est donc une fonction transcendante de la distance qu'il y a entre ces deux points. S L'expression pour Æ peut être changée en la série suivante æf 3x8 Az 24 4 2x5 K = 2mn ER Er ve mnx4 a autres termes de Ja série disparoissent par la comparäison avec le premier, c’est-à-dire: l'action d’un aimant linéaire sur un point est, pour des grandes distances, en raison inverse des cubes des distances entre ce point et celui de l'équilibre des Jorces magnétiques , et en raison directe de la quatrième puis- sance des longueurs de l'aimant. Ce qui donne K — pour les grandes distances, où tous les J’ai encore trouvé la confirmation la plus parfaite des valeurs que j'ai données à r et à £, en calculant l’action qu'ont réciproque. ment deux aimans l’un sur l’autre, et en soumettant les résultats de ce calcul à des expériences. J’ai suspendu d’une manière convenable, un aimant à une balance, et après lavoir mis en équilibre, j'en ai posé un autre de la même grandeur au-dessous. Les poids que j'ai été obligé d'employer pour rétablir l'équilibre ont toujours été dans le rapport le plus exact avec les intensités calculées, en supposant r—2, £—2. La théorie donne encore les résultats suivans. 3) Un aimant agit sur un point situé dans l’axe prolongé, mais dans une grande distance avec une force double de celle avec laquelle il agiroit sur un point situé dans la ligne qui coupe perpendiculairement l’aimant dans le point d'équilibre. Ainsi l'intensité magnétique sur la surface de notre globe, est à dis- » 4 , À 24: A 5 17 tances égales d’un pôle magnétique, le double au pôle qu’à l'é- quateur magnétique. 2) L'action réciproque qu’exercent deux aimans l’un sur l’autre est en raison inverse des quatrièmes puissances des distances. ET D'HISTOIRE NATURELLE. 427 J'ai, par le moyen d'autres formules, construit la courbe magnétique pour 4— x et £—2. En comparant ces courbes avec les lignes que font des limailles de fer jetées sur un plan, au-dessous duquel on a placé un aimant, j'ai trouvé la courbe construite d’après la supposition £— 1 trop alongée; mais celle qui suppose 4—2 une difiéroit essentiellement des lignes pro- duites dans l'expérience. Cela confirme encore les loïs que nous avons établies dans ce qui précède. Toutes ces recherches m'ont conduit à une théorie par la- quelle on seroit en état de calculer les déclinaisons et les in- clinaisons de l'aiguille aimantée, et l'intensité des forces magné- tiques, en supposant qu’on connoisse pour chaque endroit donné, les positions, les longueurs et les forces des deux axes magné- tiques. Quelques calculs préliminaires m'ontconvaincu que l’inclinaison ne se trouvera assez grande, qu'en prenant les demi-axes ma- gnétiques égaux à un dixième du rayon de la terre, ou plus petits encore. La force de l’un des deux axes doit être au moins double de celle de l’autre. Dans une même ligne d’inclinaison, l'intensité doit être la plus petite dans une partie de l’Europe et de l'Afrique, et la plus grande dans une partie de la mer Australe. L'équateur magnétique étant de toutes les lignes d’in- clinaison possibles, celle où l'intensité est la plus foible, le point qui sur toute la surface de la terre a la moindre intensité, doit tomber un peu au sud de l’équateur du globe, non loin de la côte occidentale de l'Afrique. L’intensité de ce lieu devroit être prise comme unité. Après tant de travaux sur le magnétisme, je n’ai pu m’em- pêcher de faire aussi quelques recherches sur la cause des varia- tions magnétiques , tant journalières qu’annuelles. Il paroît d’abord assez vraisemblable que le soleil par son action sur notre globe, puisse porter quelques changemens dans le rapport existant entre les deux axes, d'où résulteroit un mouvement de l'aiguille qui, à une certaine posilion du soleil ,devroit se mouvoir dans un sens, et dans le sens contraire, quand cette action a cessé; mais si cela étoit, le commencement et la fin de chaque oscillation devroit arriver partout dans le même moment, ce qui n’est pas con- forme à l'expérience. Je: trouve plus vraisemblable que les corps célestes agissent immédiatement sur l’aiguille aimantée. L'ana- logie que nous avons découverte entre la terre et les autres globes de notre système solaire, nous donne lieu de supposer Ie 428 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE que non-seulement la terre, mais aussi la lune, les planètes et le soleil même, ont des axes magnétiques. La position qu'ont ces axes, surtout ceux du soleil et de la lune contre l'horizon d’un endroit et contre Paiguille qui y'est en repos, doit être différente d’après les heures du jour et les saisons. Ainsi ces deux grands corps célestes doivent produire de petites oscillations journalières et annuelles. La latitude de chaque endroit, _ ainsi que la déclinaison qu'y souffre l'aiguille, ne peut que donner lieu à beaucoup de variations dans les résultats. Les calculs que J'ai faits à cet égard, remplissent assez bien mon attente; mais nous ne connoissons encore les oscillations journalières, qu’en Europe et en quelques points dans l'hémisphère austral, ce qui est trop peu pour nous hâter d’en hasarder une théorie. Enfin je prouve qu’il faut regarder l'aurore boréale, ou, pour mieux dire, /es lumières polaires, comme un phénomène étroi- tement lié avec le magnétisme. Voici mes raisons, a) Le lieu de l'arc de l'aurore boréale. 1) En Europe, on ne voit pas ce phénomène directement au mord, mais au nord-ouest; dans les Etats-Unis de l'Amérique septentrionale, on le voit ou parfaitement au nord, ou du moins trés-peu éloigné de cette direction. On y voit aussi l'aurore bo- réale dans une beaucoup plus grande distance du pôle septen- trional qu’en Europe. 2) À Vardochus en Norwège, on voit de temps en tempsune autre aurore boréale au nord-est. On voit la même en Russie, un peu moins à l’est, el en Sibérie sur les côtes de la mer Glaciale, directement au nord, et éminemment forte, ce qui a fait dire à Gmelin, que ce pays est la véritable patrie de l’aurore boréale. 3) Cook a vu, à une latitude australe de 58? et à la longi- tude de 830 à l’est de Greemmvich, une aurore australe, dans la nuit du 36 au 17 février; et dans celle du 20 au 21, à 59° latitude australe et à 92° à l'est de Greenwich, il en a vu une autre, Le capitaine Fourneaux a vu de même des aurores bo- réales dans la nuit du 26 février et dans quelques autres nuits sui- vantes, à 51° 22! latitude australe et à 1 15° 32’ à l’est de Greernvich. Toutes ces aurores australes étoient d’une forme circulaire, etobservées au sud-est, c’est-à-dire vers Le point du pôle magné- tique de la Nouvelle-Hollande. + ET D'HISTOIRE NATURELLE, 429 4) Molina assure qu'on voit souvent des aurores australes aux îles de Chili, et don Antonio de Ulloa dit, dans une lettre à M. de Mairan, qu'il en a vues dans la Terre-du-Feu. Le résultat de toutes ces observations est donc, que les aurores boréales et australes paroissent ,sortir des, quatre ;points, sous lesquels sont situés les quatre pôles magnétiques. D) Les mouvemens de l'aiguille aimantée, pendant l'apparition de l'aurore boréale , prouvent aussi une liaison entre ce phénomène et le magnétisme. c) Cela est encore confirmé par la diminution de l'intensité ma- gnétique, qu’a observée le célèbre Hurmboldt pendant une aurore boréale, d) En Suède, on voit la couronne d’une anrore boréale com- plète de 15° au sud du zénith: en France cette grandeur monte à 20°; c’est-à-dire qu’elle fait avec la ligne verticale un angle aussi grand que celui que fait l'aiguille d’inclinaison avec la même ligne. Or, selon Mairan, la couronne doit être vue dans une ligne visuelle parallèle :avec les rayons de l'aurore boréale. On voit doncaque les rayons de cette lumière se meuvent dans la direction magnétique, vraisemblablement dans la courbe magné- tique. Une observation de #zlke vient encore à l'appui de ce raisonnement, Ce savant a remarqué que le repos de l’aiguille aimantée est troublé quand la couronne change de place, et que laiguille même paroït suivre sa marche. e) Aristote a vu l'aurore boréale dans la Grèce, où l’on est bien loin de la voir à présent; mais du temps de ce philosophe le pôle septentrional de l’axe le plus fort a été à peu près dans la méridienne de la Grèce; ensorte que sa latitude magnétique a été plus grande que celle qu’on voit actuellement en France, où l’on est à portée de voir l'aurore boréale. 430 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE EXTRACTION DE SUCRE DE LA FÉCULE DE POMME DE TERRE, ET PARTICULIÈREMENT DE LA GOMME ARABIQUE 2 Par BRUGNATELLI. Jar appliqué à la fécule de pomme de terre, le procédé de M. Kircchoff pour produire du sucre avec l’amidom, lequel a été répété avec succès par M, Vogel; et j'ai varié ce procédé tant dans les proportions de l’eau que de l'acide. J’ai mis avec 400 parties de fécule, 1500 en place de 400 parties d’eau. On délaya la fécule dans l’eau, et l’on fit bouillir quelques mi nutes, dans une casserole de grès; ce qui la réduisit en une gélatine épaisse : ensuite on ajouta quatre ceâtièmes parties d’a- cide sulfurique , que ‘préalablement on avoit afloibli par l’eau bouillante, et on remua constamment avec une spatule de verre. Le mélange étoit acidule : il ne tarda pas à perdre toute sa consis- tanceet à devenir liquide comme de l’eau. On continua l’ébullition po environ 20 heures, en remplaçant de temps à autre, ’eauévaporée. On précipita l’acide par de la craie, et on débattit dans la liqueur quelques blancs d'œufs, à l'effet de la clarifier, et après quelques bouillons, on passa au blanchit; ensuite on fit évaporer jusqu’à la consistance de miel , et on obtint un produit passablement doux ; il étoit composé de sucre soluble dans l'alcool, et de substance gommeuse. T1 semble que la fécule se convertit d’abord en gomme, et ensuite en sucre. J’ai répété l'opération ci dessus détaillée, sur du mucilage de gomme arabique. L'ébullition n’avoit encore duré ET D'HISTOIRE NATURELLE. 431 que deux heures, qu’en examinant la matière je fus surpris de voir que la gomme avoit été totalement convertie en un bon sirop de sucre. J'espère, d’après ces résultats, que la fécule de pomme de terre, si elles ne fournit pas un sucre cristallisable, nous procurera toujours de bons sirop:, des liqueurs vineuses et spiritueuses, et qu'ainsi, surtout dâns les temps présens, ces recherches méritent la plus grande attention. J’y reviendrai dans une autre occasion. COMPOSITION ARTIFICIELLE DE LA SARCOCOLE ; Par M CERrtoLt. M. le professeur Cerioli de Crémone ayant combiné entre eux du principe amer , extrait du bois de quasia, du sucre et un peu de gomme, en obtint un composé qui offrit les caractères sui- vans : 1° il étoit noirâtre; 2° il avoit une saveur d’abord douce et ensuite sensiblement amère; 30 il n’étoit point cristallisable ; 4° ilétoit soluble dans l’eau, à laquelle il donna une apparence mucilagineuse, et dans l'alcool, mais en plus grande quantité dans le premier que dans le dernier de ces liquides; bo étant échaufté, il se fondit et exhala une odeur de caramel. À une haute température, il se noircit et prit une consistance de poix en répandant une fumée blanche, épaisse , d’une odeur qui n’éioit point désagréable. À un feu très-fort, il brûla en laissant peu de cendre; 60 ilse laissa aisément dissoudre par l'acide nitrique et donna de l'acide oxalique. Lorsqu’à cette dissolution on ajoute du muriate d’étain, ou de l’acélate de plomb, il se dépose, après quelque temps, un léger précipité. Ces caractères se rencontrent , à quelques légères différences près, dans le principe végétal nommé, par M. Thomson, sarco- cole, et l’on ne doit pas hésiter, dit M. Cerioli, à considérer ce principe comme résultant de l'union du sucre et du principe amer avec la gomme, et combiné de la même manière que la nature combine, en différentes proportions, les résines avec le mucilage, et donne naissance aux sucs végétaux nommés go71mes- résines. 432 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE* CHIMIE On voit par cette composition de la sarcocole, combien la alure possède de moyens pour varier ses produits; et l'art par ses réactifs et ses procédés d'analyse, en augmente indéfiniment le nombre; car la nature de l’oxide végétal est telle, qu’à l'aide d'un peu d’eau il peut prendre le caractère d’un sous-acide, et dans cet état il contracte des engagemens avec les alcalis, les terres et les oxides des métaux, tandis que sans cette eau, il se comporte en sa qualité et fixe en les salifiant : ces divers acides et ces oxides en se combinant entre eux, comme dans la sar- cocole artificielle, donnent origine à une classe de produits dont la multiplication doit aller à linfini. ‘ DESCRIPTION ET D'HISTOIRE NATURELLE. 433 DESCRIPTION D'UNE SCABIEUSE TROUVÉE PARMI LES ROCHERS DES ENVIRONS DE MALESHERBES, DÉPARTEMENT DU LOIRET. SCABIOSA GMELINI. N.Bull. Phil., tome ITI, pag. r40, cum icon. — Scabiosa ucranica. Lois. Deslony. sup. 153, non Lin. Gm. FI. Sib. p. 112, excel. syn. Scabiosa corollulis quinquefidis 5.6 radiantibus majoribus ; Joliis basi ciliatis, caulinis pinnatis, superioribus linearibus äntegerrimis; disco involucrum subæquante. Les tiges sont hautes d'environ six à neuf décimètres, droites, arrondies, rameuses, souvent roussâtres, chargées de poils épars plus abondans dans leur partie inférieure. Tout-à-fait à leur base on trouve quelques /euilles peu larges* bordées d’un petit nombre de dents et obtuses à leur sommet. Celles qui viennent ensuite, sont divisées jusqu’à la côtemoyenne, en lanières très-étroites, entières, aiguës, alternes ou opposées. Enfin les supérieures sont parfaitement entières, linéaires et ter- minées en pointe. Toutes sont ciliées à leur naissance ; celles du bas sont en outre pubescentes ou même un peu velues, mais les autres sont à peu près glabres. Des pédoncules terminaux , longs et très-gréles portent les fleurs. L’involucre est composé d’environ six folioles écartées, iné- gales, terminées en pointe, velues à leur base et dont. les plus longues dépassent peu les corolles de la circonférence. Le calice extérieur, très-velu à sa base, se termine par un rebord long d’environ 3 millimètres, scarieux, plissé, d’abord blanchâtre, et qui ensuite devient d’un jaune roux. L'intérieur présente à son sommet cinq arêtes dentées de couleur fauve qui dépassent beaucoup le calice extérieur. Le réceptacle ne porte pas un grand nombre de fleurs; il Tome LXXV. DÉCEMBRE an 18r2. Kkk 434 JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE est petit, très-velu et chargé en outre de quelques paillettes blanchâtres, linéaires-lancéolées et ciliées sur les bords. Les-corolles sont quinquefides, inégales , très-velues extérieu- rementt , quelquefois blanches et plus souvent d'une couleur jau- pâtre qui se nuance avec une teinte de bleu que la dessication rénd plus sensible. Les extérieures, au nombre de-cinq ou six, sont un peu plissées et dentées sur les bords et beaucoup plus grandes que les autres. Les anthères sont jaunes. J’ai trouvé cette scabieuse dans des endroits extrêmement secs et couverts de lichens, parmi les rochers de Buthiers et de Ron- cevaux près Malesherbes, département du Loiret. Elle est en fleur depuis la fin de juin jusqu’au commencement d'octobre. 4 Observations. Cette espèce doit être rangée près des scabiosa ucranica et colombaria , avec lesquelles elle a quelque ressemblance. Je l’avois envoyée à M. le docteur Deslonchamps qui, la prenant pour la scabiosa ucranica, Ya indiquée sous ce nom dans les additions qu’il a jointes au supplément de son Æora Gallica. Elle a effectivement beaucoup de ressemblance avec la scabiosæ d'Ucraine; mais il suffit de lirela Description de Gmelin, qui Je premier a fait connoître cette dernière espèce, pour se con- vaincre que ma plante ne doit pas lui être rapportée. En eflet, elle n’a point, comme celle de Gmelin, les feuilles charnues et linvolucre beaucoup plus grand que le ‘disque des fleurs. Ses caractères s'accordent infiniment mieux avec ceux d’une aulre