ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. OU JOURNAL DES JARDINS ET DES CHAMPS; Par MM. Gers, Darsrer, Doverce, Duvaz, Friurerre, Jacques, Jacquin AÎNÉ, JacquiN 3EUNE, LECOINTRE, Lémor, E. Marnn, Neumann, Louis Noiserre, PériN, Pororny ET Uriner. LIBRARY NEW YORK BOTANICAL GARDEN 1834-1835. L LL Paris. ROUSSELON, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE D’ANJOU-DAUPHINE, N° 8. 1835. ANOMOL ARTE 4401 VAASELI XA0Y WI JAMALTOA ABCAAD 4 à # “ j Ne = VAR x L E ar. CA 2 he ÉvATTE Ra ei EUR LR aa ré | £ : 2 e L 7 € r Dire à Ce AL | 4 À APP avt. noel, Lire tOTALODEUE d'A ER) aie 3 x cHrraeloN ai jo oanrs MLD ga LA ñ ra) DE FLORE ET DE POMONE. FSI 001BD008PI D 00 D0D0S0B0S 020006 S08081S0906006© MAL LS EPEPIT IT IT AGRICULTURE. PRAIRIES. Suite de la notice sur l'entretien des prés naturels. (Voyez page 321, Annales 1833-1834.) Il faut , pour qu'un pré soit bien entretenu, qu'il conserve un bon état de nivellement , que les amen- demens et engrais soient appliqués selon les besoins, que les irrigations , s’il y en a , soient dirigées avec intelligence, économie et à propos , et qu’enfin la fauchaison et le fanage aient lieu en temps oppor- tun et avec les soins nécessaires. Du nivellement. — Bien qu'avant de semer un pré on ait dù prendre le soin de niveler exactement le terrain qu'on y a consacré, 1l arrive à la longue qu'il cesse de l'être ; soit que le sol s’affaisse inéga- lement, soit que les eaux pluviales, le piétine- ment des animaux d'exploitation ou de ceux qu’on y fait paître, la pesanteur des chars et les ravages des taupes y produisent des inégalités plus ou moins considérables. Les avantages qui résultent du ni- vellement d'un pré sont que le fourrage qu'on y récolte est plus abondant, puisqu'on peut faucher Ocrosxr 1834. l 2 plus près de terre, et que les plantes repoussent d'autant plus facilement qu'elles sont coupées tout près du collet. ILest donc utile d'y veiller , et le tra- vail que ce soin nécessite n’est pas gênant, puisqu'il peut être fait en hiver. C’est en effet dans cette saison qu'on enlève les pierres, et que l’on détruit les inégalités , soit en remplissant avec de la terre rapportée s'il y a affaissement, soit en abattant les petits monticules qui s y sont formés. On se sert à cet effet de la bêche ou de la herse à étaupiner, qui tranche toutes les buttes, et unit la prairie. On roule ensuite ou on passe le dos de la herse. Mais ce qu'il importe surtout de détruire dans un pré, ce sont les taupes, qui, en bouleversant le terrain, font le désespoir du cultivateur. Nous n’en- trerons pas ici dans le détail de tous les piéges ima- ginés contre elles ; mais nous dirons qu'il ne faut rien négliger dans ce but, et qu'il vaut mieux à cet égard pousser les soiüs trop loin que de rester en decà, bien que quelques personnes aient préten- du, bien à tort , que la destruction des taupes fa- vorisait la propagation des vers blancs. Nous re- commanderons seulement un procédé fort simple , qui a été déjà conseillé et dont le résultat est cer- tain; c'est d'introduire dans les galeries ou pas- sages des taupes , des noix bouillies dans une forte lessive de cendres. Des amendemens et engrais. — Un des amende- mens les plus importans pour la bonne tenue d’un pré est l’arrachage de toutes les mauvaises plantes qui y croissent , et l’on doit y procéder chaque an- née au printemps. Cette opération doit être faiteavec soin , et toutes les plantes parasites que l’on arrache Das F 5 sont brûlées et leurs cendres disséminées sur le pre. Parmi les plantes véritablement nuisibles aux prés naturels , il en est quelques-unes dont l’extir- pation exige une attention toute particulière ; les saignées peuvent débarrasser le sol de quelques mauvaises espèces , comme les jones et les laiches. La culture et les amendemens peuvent détruire les mousses. Quant aux patiences, qui se reproduisent de graines et de racines, il faut les arracher en- tièrement ayec la houe ; ce que l'on fait après de grandes pluies. On prétend qu’en les coupant en juin et répétant l'opération aussitôt que la se- conde pousse paraît , la racine s’oblitère et périt. Il faut couper chaque année les chardons en dé- chirant le collet de la racine ; ce qui fait périr la plante graduellement. Au surplus, dans les prés que l'on fauche, les chardons ne résistent pas. Toute- fois il faut les couper aussitôt que les fleurs pa- raissent. Il faut arracher avec soin, avant que la fleur se développe, le senecon jacobée, qui s'emparerait bientôt des prés secs. Enfin , lorsque les plantes nuisibles se sont pro- pagées dans un pré au point d'étouffer tous les vé- gétaux qui constituent le fourrage , il n’y a point d'autre moyen que de le rompre et de le cultiver pendant deux ou trois ans en céréales, qui y réus- sissent fort bien , et de ressemer ensuite. On peut encore, si le solest de nature argileuse, écroûter la surface du sol, par un labour croisé, avec une charrue à coutre, et brüler les gazons, qu'on rassemble en tas. On répand ensuite les cendres sur ce terrain. On donne deux labours 4 croisés et profonds, et on laisse le sol en repos. H ne tarde pas à se couvrir de plantes dont les graines ont été mises en position de végéter. Aussitôt qu'elles ont levé, on donne un nouveau labour au printemps , et la seconde végétation est encore dé- truite par un dernier labour que l’on donne avant que les nouvelles plantes aient pu se mettre à graines. Sur ce labour, bien hersé, on sème à l'au- tomne et on roule. De cette facon on n'a perdu qu'une année. Si le sol est léger, il vaut mieux re- tourner le pré par un labour profond qui enterre toutes les plantes, et en donner successivement plusieurs dans le même but, et à mesure que les mauvaises herbes repoussent. Tous les trois ou quatre ans, en octobre, en janvier ou février, on fume les prés pour en aug- menter la fertilité, Quand on a le choix des engrais, il faut donner à chaque pré ceux qui conviennent le mieux aux plantes qui en font la base et à la na- ture du terrain. Dans les hauts prés on emploie avec avantage les engrais froids, tels que les fumiers de vache et de cochon bien consommés ; les boues de rues, les vases provenant des mares , des fossés et des étangs, immédiatement après les avoir retirées, si le sol est léger, et après les avoir laissées fermenter en tas plus ou moins long-temps , selon que le ter- rain est plus ou moins argileux et froid. (Voyez à ce sujet Particle de notre collègue M. Martin, page 16 de ces Annales, octobre 1832. ) Dans les prés de plaine , le plâtre est ce qu'il y a de mieux si les légumineuses dominent ( voyez page 100 de ce journal, année 1852-1833); sice sont 5 les graminées, les fumiers de cheval, d'äne, de mulet, de vache, de mouton, de volaille, etc., selon la nature du terrain. Dans les bas prés, les cendres , la suie, les marcs de raisin et de pommes, les décombres pulvérisés , sont préférables, parce qu'ils nuisent aux mousses et plantes aquatiques qui y abondent souvent, tout en favorisant la végétation des bonnes plantes. En général, tous les engrais animaux sont bons sur toutes les espèces de prés. Ce qu’il y a d’im- portant , c'est de les distribuer également sur leur surface , à l'automne dans les prés où l'on n’a pas à craindre les inondations qui les entraîneraient , et au printemps dans ceux où cet inconvénient existe. (Voyez l'article de notre collègue M. E. Martin, intitulé Application des engrais aux prairies, page 235 , année 1832-1833 de ces Annales.) Dans tous les cas, après que l'on a répandu, le plus également possible , les engrais sur la surface du pré, il est bon d’y passer le rouleau. Ce soin toute- fois est inutile quand l’engrais employé la été en arrosemèent, sous forme liquide. Enfin, on produit un effet fort remarquable sur les prés maigres, en y faisant parquer des moutons. En Angleterre on coupe à l'automne ou au prin- temps , avec une charrue qui n'a que des coutres, les vieilles prairies dont on veut raviver la fertilité. Cette opération se fait en longueur et en largeur. Ainsi divisées et déchirées en petites pièces, elles donnent aux racines la facilité de pénétrer plus avant, et aux engrais qu'on ajoute en même temps, Je moyen d'entrer dans les petits sillons, et d'agir 6 plus efficacement. On égalise le tout avec la herse, que l’on passe à l'envers. Cette opération remplace le roulage, que l'on pra- tique dans d'autres endroits à la même époque et dans le même but. Au reste , au printemps , après l'opération des découpages, on peut rouler pour rendre le terrain plus uni et plus commode à fau- cher. Des irrigations. — Bien que notre intention ne soit pas d'indiquer ici les travaux qui peuvent être nécessaires pour établir une irrigation, nous croyons devoir cependant donner un apercu de l'action de l'eau, afin de faire bien comprendre les avantages qui résultent des irrigations, lorsque, profitant des circonstances favorables qu'offrent les localités, on peut en jouir avec très-peu de frais. L'eau a pour premier effet de faciliter la divi- sion des particules du sol, de les humecter , de les rendre plus pénétrables par les racines, et d'ÿ in- troduire les fluides atmosphériques dont elle tient toujours en dissolution un volume plus ou moins grand, selon le temps qu'elle a été exposée au contact de l'air. Quelquefois elle apporte sur le sol des matériaux fertilisans dont elle est chargée. Enfin , dans tous les cas elle facilite la décomposi- tion des engrais et la dissolution des substances sa- lines qui existent dans le sol, et rend leur action plus égale en les disséminant également. Elle dé- truit aussi les plantes nuisibles qui ne se plaisent que sur les terrains secs ; telles sont les bruyères. Les matériaux de fertilité que les eaux apportent et déposent, dépendent de la nature des terrains qu’elles parcourent ou traversent. Ainsi, selon les 7 localités, elles sont plus ou moins précieuses. Lorsqu'’elles sont pures , elles n'agissent qu'en hu- mectant le sol et favorisant la dissolution de l’en- grais et légale répartition de ses élémens solubles. C’est ce qui arrive lorsqu'elles traversent des sols de granit ou de sable pur. Toutefois d’autres causes encore influent sur la qualité des eaux , et celle des rivières et ruisseaux n’est pas la même dans toutes les saisons de l’année. Après les premières pluies d'automne, elle offre une plus grande quantité de sels en dissolution , et de détritus organiques qui proviennent du premier la- vage des champs , des routes et des fossés, Cette circonstance se comprend facilement, l'automne étant la saison où l’on transporte le plus d'engrais dans les champs, où les routes sont couvertes de parties solubles, et où les fossés contiennent une grande masse de détritus végétaux d'une décompo- sition avancée. C'est aussi vers le milieu de lau- tomne que l'on commence à arroser les prairies. En hiver et au printemps, à l'époque des grandes pluies , les eaux sont moins riches en détritus or- ganiques , mais elles tiennent en suspension une plus grande masse de molécules terreuses. Enfin, en été, elles ont une action très-stimulante, qu’elles doivent à l'élévation de la température qui leur donne une faculté dissolvante plus considérable , et conséquemment les rend plus chargées de. parti- cules salines. Dans les pays où les irrigations sont en usage, les cultivateurs distinguent plusieurs espèces d'eaux. Les eaux crues sont celles de fontaine ou de source froides et peu aérées; elles nuisent aux plantes 5 qu'elles recouvrent, parce qu'elles ne sont pas assez imprégnées d'oxigène, et leur froideur arrête la vé- gsétation si on les emploie en été. Les eaux maré- cageuses et croupissantes sont celles qui se trouvent dans les marais et les lieux bas; reposant ordinaire- ment sur un lit d'argile, Hé produisent un foin dur et de mauvaise saveur si on les emploie à l'arrosement. Les eaux ferrugineuses et minérales sont celles qui, ‘coulant à travers des sols pyriteux, retiennent en dissolution des particules métalliques; elles ne sont utiles que sur les sols crayeux , tandis qu'elles sont nuisibles surles autres. Les eaux calcaï- res sont celles qui, traversant des terrains abondans en craie, en plâtre ou en marne, se sont chargées de particules qui se déposent, et sont surtout fort avan- tageuses sur les terrains sablonneux ou argileux. Enfin les eaux douces sont celles qui proviennent en général des rivières ou ruisseaux. L'époque et la durée des arrosemens varient sui- vant les climats et la nature du sol. Les pays hu- mides , les lieux bas et les sols argileux en ont moins besoin que les pays secs, les lieux élevés et les terrains légers. Généralement on commence à arroser en octobre pendant un temps plus ou moins long ; ensuite, on Ôte ou on laisse écouler l’eau , et on nen donne plus avant avril ou mai. Dans d’autres cantons on laisse la prairie inondée pendant l'hiver; ce qui est recommandé par les uns et blämé par les autres. Généralement c'est en avril et mai (ue l'effet des irrigations est le plus sensible ; pen- dant l'hiver l'eau protége les feuilles et les racines contre le froid ; durant lautomne elle apporte quelquefois une certaine somme de principes fer- 9 ülisans ; mais c'est au moment où la végétation est le plus active , que la présence de l’eau détermine des effets plus considérables, en provoquant la dé- composition des fibres mortes , et en servant de vé- hicule aux sues nutritifs. Le point important est de distribuer l'eau égale- ment, et de niveler assez bien le terrain pour qu'elle s'écoule facilement aussitôt qu'on le veut. Plus les prairies sont saines quand l’eau en a été retirée, plus l’arrosement est avantageux. Dans le cas con- traire , il ne fait pousser que du jonc. Il faut aussi queleseaux d'irrigation aient unléger courant; tout- à-fait stagnantes , elles nuisent aux plantes, parce qu’elles tiennent peu d'air en dissolution. Enfin, la durée de l'inondation sera d'autant plus courte que la végétation sera plus avancée. Il faut donc éviter de prolonger les irrigations du printemps ou de l'été autant que celles d'automne; et l’on peut re- connaître que le danger est imminent, quand on voit l’eau se couvrir d’une écume qui s'élève du sol. Si alors on ne se hâtait de l’égoutter, la récolte se- rait perdue pour l’année. Les eaux des ruisseaux et rivières qui arrivent dans les prés, par inondation à la suite des pluies, sont presque toujours nuisibles si elles y pénètrent par la partie la plus élevée, à moins qu’elles ne char- rient qu'un limon provenant d’excellens terrains. Mais comme elles entraînent ordinairement une certaine quantité de sable, elles altèrent les bonnes qualités d’un pré en l'y déposant. Quand la praï- rie est située de facon que l’eau s'y introduit par la partie la plus basse, alors le sable, qui n'est plus soutenu ou entraîne par le courant, ne remonte pas 10 sur la prairie, et l'eau n’y dépose que des particules terrestres, grasses et fertilisantes. La pratique des irrigations varie, au reste , selon les localités : là on arrose à l'automne et au prin- temps , ailleurs on le fait en toute saison. À notre avis, les irrigations d'hiver et d'été sont les plus im- portantes : c'est le moyen d'éviter aux plantes ces alternatives nuisibles d’un froid trop intense et d’une chaleur excessive. C’est ainsi que l’inondation des prairies durant les gelées, les abrite contre leurs effets, de même que la neige garantit les jeunes ré- coltes, et que les plantes sont préservées des séche- resses par les irrigations successives depuis la fin de juin, après la rentrée des foins, jusqu'au moment où les herbes développées couvrent le sol et y en- tretiennent la fraîcheur. Dans les départemens mé ridionaux on peut obtenir | jusqu à cinq coupes, Si on a la facilité d’arroser après chacune d'elles. Des cantons entiers dans le Languedoc et le Roussillon doivent aux irrigations l'abondance de leurs pro- duits ; et les champs que le Nil inonde périodique- ment ete année , jouissent d'une fertilité que le climat brülant de l'Égypte leur eût refusée sans son secours. Doverce. (La suite au prochain numéro.) HORTICULTURE. Société d' Horticulture de Paris. Nous avons sous les yeux le numéro de septem- bre des Annales de cette Société, et nous devons à la vérité de dire que la phrase que nous avions re- 11 prochée à M. le président, ne se trouve pas dans son discours imprimé ; elle y est remplacée par celle- ci: Enfin, Fromont est aujourd’hui plus prospère que jamais. Nous nous plaisons ici à rendre hom- mage à la loyauté de M. Héricart de Thury, qui aura reconnu ce que pouvait avoir de blessant pour tous ses collègues cette prééminence que, dans la chaleur de la composition, il avait accordée à l'institut de Fromont, et nous nous félicitons sincèrement de la prospérité de cet établissement , comme de tous ceux qui peuvent concourir aux progrès de l'hor- ticulture. La lecture du discours de M. Soulange-Bodin nous à fait regretter davantage encore la disposi- tion adoptée pour la séance publique, et qui éloigne tellement l'auditoire, qu'il est fort difficile d'enten- dre. M. le secrétaire-général, dont l'organe est fai- ble, est intéressé à tenir compte de notre observa- tion , car il eût été écouté avec attention et plaisir, surtout par les amis de la science horticole: et, pour notre compte particulier, nous nous serions gardé de le trouver trop long. Doverce. JARDIN FRUITIER. Chasselas panaché. D'après la lettre que nousavait adressée M. Sieulle, jardinier à Puteaux, relativement à une branche de chasselas à bois, feuilles et fruits panachés, je me suis transporté dans son jardin, où j'ai vu etexaminé cet accident de la nature, qu'il serait curieux et in- téressant de fixer, puisque jusqu’à ce jour nous ne 12 connaissons encore aucune variété de vigne positi- vement panachée. Cette anomalie est d'autant plus remarquable, que la branche sur laquelle elle existe s’est développée sur un cep très-vigoureux de chasselas , et que les bourgeons voisins sont sains et ne participent en aucune facon de la maladie qui a attaqué ia pre- mière. Celle - ci est beaucoup plus faible que les autres; le bois en est menu , strié de jaune pâle ; les feuilles sont partie verte et partie de la même cou- leur que le bourgeon ; la seule grappe qui s’y trouve, ayant sa rafle attachée moitié sur une partie verte et moitié sur une blanche, présente aussi ces deux couleurs, et les grains qui garnissent ia partie blan- che ont pris cette teinte, ressemblent à des perles presque transparentes, et sont d’un aspect tout-à- fait singulier ; les grains qui se trouvent sur les parties vertes n’ont subi aucun changement. M. Sieulle a l'intention d'employer toutes les res- sources de l’art pour conserver et multiplier cette variété, afin de la répandre chez les amateurs, et il n'est pas douteux qu’un succès complet n’attende cette opération remise aux mains d'un praticien aussi habile. Puisque la maladie n’a pas empêché le fruit de nouer, je suis persuadé qu'il se trouvera par la suite des grappes qui, naissant entièrement sur des parties blanches, auront tous les fruits d’un blanc perlé, et feront l'effet le plus curieux en les mêlant sur une assiette de dessert au chasselas or- dinaire. J'ai remarqué que , comme dans beaucoup d'ar- bres ou plantes à feuilles panachées, le soleil avait brûlé quelques-unes des parties des feuilles, dont 15 le parenchyme est décoloré. Si cette vigne se mul- tiplie, ce sera donc à l'exposition du levant qu'il faudra la placer, afin d'éviter les rayons directs du soleil du midi, et de conserver les feuilles dans leurs nuances , et intactes de brûlures. Enfin, cette nouvelle variété de vigne mérite d'être signalée, parce qu'elle peut devenir par la suite très-intéressante sous le rapport de Îa singu- larité de ses produits. Je n’ai pas voulu quitter le jardin de M. Sieulle sans voir un pêcher obtenu de ses semis il y a quel- ques années, et dont il a parlé dans le Journal de la Société d’agronomie pratique. J'ai remarqué avec plaisir que cet arbre ayant été greflé, un individu placé en espalier a donné pour la première fois quelques fruits qui paraissent très-améliorés. La peau en est plus fine et bien mieux colorée, le duvet moins épais et masquant peu la couleur ; et il est présumable que la chair aura acquis en qualité ce que l'apparence a gagné en beauté. JACQUES. PÉPINIÈRE. Moyen de multiplier plus facilement le populus angulata. H. Kew. Peuplier anguleux ou de la Caroline. Cette espèce de peuplier, qui acquiert en peu de temps un très-grand développement dans un terrain qui lui convient parfaitement, est cependant assez rare dans les pépinières. Il en résulte qu'on l'em- ploie peu dans l’ornement des jardins, et même dans les grandes plantations , où cependant il serait fort avantageux , sa végétation sous notre climat étant 14 très-vigoureuse, surtout dans sa jeunesse. On voit souvent des boutures faites en terrain convenable pousser l’année suivante des jets de sept à huit pieds, chargés de feuilles d'une grandeur énorme. Sa ra- relé provient sans doute de ce que sa multiplication, qui s'opère par boutures comme dans la plupart des autres espèces, est tentée en automne, ou au prin- temps avec des rameaux coupés en hiver. Dans le premier cas, les boutures gèlent ou pourrissent , au moins la plus grande partie, selon que la mauvaise saison est froide ou humide; dans le second, elles sont souvent atteintes de la gelée par leur extrémité supérieure quand on les coupe, où elles se dessèe- chent très-promptement au printemps, parce que l'on choisit toujours pour cet objet de jeunes bran- ches qui n’ont pas été assez aoûtées à l'automne, et sont encore trop herbacées. On évite parfaitement ces deux inconvéniens en faisant les boutures de ce peuplier pendant tout le temps qu'il est en végétation. Au commencement de l'automne, c’est-à-dire fin de septembre ou dans les premiers jours d'octobre, il faut effeuiller l'extrémité de chaque rameau. La suppression de ces organes ralentit la végétation ; la sève n'affluant pas en aussi grande abondance, les rameaux se dur- cissent, restent moins herbacés, et se défendent beaucoup mieux contre la gelée. Si quelques ra- meaux avaient poussé avec une extrême vigueur, 1l ne faudrait pas craindre de supprimer à l’époque que je viens d'indiquer six pouces ou un pied de leur extrémité supérieure, pourvu que l’on ne retranchät que de la partie produite par la dernière seve. Ce procédé fort simple peut être employé avec ee 19 avantage pour la conservation de plusieurs arbres exotiques que je vais indiquer ci-après. Pépin. Arbres exotiques qu’il est possible de préserver de la gelée. On voit tous les ans un grand nombre d'arbres exotiques dont la végétation se prolonge jusqu’en hiver, avoir l'extrémité de leurs rameaux frappée par les premières gelées de deux à quatre degrés. Ces rameaux, qui l'année précédente s'étaient cependant développés avec une grande vigueur, et avaient at- teint une extension de un à huit pieds, selon leur es- pèce, n'offrent plus au printemps que leur som- mité désorganisée sur une longueur de plusieurs pouces. Souvent même la mortalité qui les a frap- pés gagne peu à peu et descend jusqu’à la tige. Je citerai comme sujets à cét accident , que j'ai eu l'occasion de remarquer plusieurs fois à leur égard, le mûrier multicaule, Morus multicaulis, Perro- TET; müûrier intermédiaire, Morus intermedia, PEr- ROTET , et plusieurs autres espèces ou variétés de ce genre dont la végétation vigoureuse se prolonge long-temps, car le premier n’a pas cessé de végéter pendant l'hiver dernier, et en janvier 1834 il était en fleur, tandis que tous ses bourgeons avaient dé- veloppé de jeunes feuilles ; le peuplier de la Caro- line, Populus angulata, que j'ai cité dans l’article pré- cédent ; le catalpa de Virginie, Bignonia catalpa, Lin. ; le micocoulier de Chine, Celtis Sinensis, Bosc; le micocoulier du Mississipi, Celtis Mississipiensis, Bosc; l’orme de Chine, Ulmus Sinensis, M. P.; l’acacia ou arbre de soie, Acacia julibrissin, Witi».; 10 l'assiminier du Canada, Ænona triloba, Win. ; le plaqueminier du Japon, Diospyros kakr,.Lin., et plusieurs autres de ce genre. Le moyen que j'ai indiqué pour faire réussir les boutures du Populus angulata est le préservatif le plus certain qui puisse garantir ces végétaux de la gelée. Ainsi il suffira d'effeuiller les extrémités des rameaux , Ou , S'ils ont acquis un grand développe- ment , 1l faut les retrancher eux-mêmes. Dans ce dernier cas, l'opération doit être faite dans les pre- miers jours de septembre, un peu plus tôt ou un peu plus tard, selon la nature et la fertilité du sol. Ces arbres étant alors en pleine végétation poussent quelquefois encore des rameaux qui s’allongent de plusieurs pieds ; mais les branches-mères sur les- quelles ils se développent, étant tout-à-fait ligneu- ses, n'ont aucun danger à courir, quand bien même la gelée frapperait ces nouveaux bourgeons. Au surplus, ce procédé, employé déjà plusieurs fois , a en sa faveur les résultats de l'expérience. P£ÉpPIN. PLANTES D'ORNEMENT. . PLEINE TERRE. Danzria Le Moxrécun.— Cette plante est peu four- nie de feuilles ; les tiges, lisses, et dans leur jeunesse couvertes d’une poussière blanchâtre, se ramifient peu. Les fleurs sont d’une très-grande dimension, de couleur violet foncé, noirâtre au centre, tres-dou- bles ; les ligules ou demi-fleurons sont étoffés et ri- chement veloutés. Le plus souvent réunies par trois partant du même point, elles sont penchées, incon- L7 vénient qui résulte de leur poids et de la faiblesse du pédoncule toujours très-allonge. Cette disposi- tion fait au reste que la plante forme une touffe de fleurs très-majestueusede la hauteur de cinq pieds à cinq pieds et demi. Ce dablia est né au château de Montéclin, appar- tenant à madame a comtesse de Sainte-Marie. MM. ses fils, s’occupant particulièrement d'horticul- ture forment chez eux une collection, en ce genre, des plus distinguées. J’y ai vu cette année des plan- tes, semis de 1834, parmi lesquelles ils trouveront à faire un beau choix. Le Montéclin est déjà connu sous le nom de duc de Reichstadt, qu'il a recu d'un amateur de Ver- sailles (1) qui, par erreur sans doute , l’a annoncé comme obtenu de ses propres semis; MM. de Sainte- Marie, instruits de cette circonstance, et qui jus- que alors n'avaient pas pensé à lui donner un nom, lui ont imposé celui de son lieu natal. J'ai cru de- voir consigner ici ce fait pour empêcher les ama- teurs de recevoir deux fois la même plante sous des dénominations différentes. Duvaz, horticulteur à Chaville. DIOCLEA. Decanp. Diadelphie decandrie. Lin. Légumineuses. Juss. Caracteres génériques. Galice à quatre divisions, garni, à sa base, de deux bractées latérales, étroites et laciniées. Corolle papillonacée, oblongue, lisse et réfléchie; dix étamines diadelphes, stigmate quel- (1) M. le comte Lelieur de Ville-sur-Arce. Ocrosre 1934. > #& 18 quefois adhérent en dessous , en forme de massue ; disque urcéolé en dessous ; légume comprimé , po- lysperme ; semences à hile linéaire. DIoCLÉE A FEUILLES DE GLYCINE, Dioclea glycinoides , Horrt. Par.; Decano. ( Voyez la planche. ) Arbuste à tiges sarmenteuses , glabres, à écorce striée, et subéreuse à la base ; à rameaux alternes, et les pousses de l’année pubescentes; feuilles alter- nes glabres , persistantes, ovales, mucronées, com- posées de trois folioles portées sur un pétiole com- mun d'un à deux pouces , renflé à sa base ; les deux folioles inférieures opposées , attachées à la moitié environ du pétiole commun par un pétiole parti- culier, court, un peu renflé et muni, à sa partie su- périeure, d'une stipule linéaire brune et dressée; la troisième foliole est terminale et n’a point à son pétiole de stipule comme les deux autres ; fleurs géminées ou disposées par deux, dont l’une s’épanouit avant l'autre , formant épi, sur des petits rameaux axil- laires, longs de quatre à six pouces, qui se dévelop- pent sur les jeunes tiges dans laisselle de chaque feuille. La corolle est longue d’un pouce, d’un rouge écarlate, avec une petite échancrure au sommet, et une macule d'un blanc pur, à la base, se pro- longeant en pointe aiguë vers le haut. Les ailes sont étroites, de même couleur que la corolle, avec une raie blanche qui part de l’onglet et se pro- longe comme une nervure longitudinale ; la carène qui est ordinairement soudée, ne l’est qu’à la moi- tié supérieure ; de chaque côté sa base est garnie d'une petite auricule; ses bords intérieurs sont li- DIOCLEE, À FEUILLES DE CLYCINE Dioclea vlycinoides. ue FA 19 sérés de blanc qui, à l'extérieur et vers la partie su- périeure, se convertit en deux lignes d’un violet pourpre ; elle a aussi la couleur de la corolle. Les étamines sont fertiles, réunies et à anthères oblon- gues ; le style de même longueur que les filets des étamines. Le calice monopétale a sa pointe supé- rieure plus longue et plus large que les trois autres. Jusque alors , la plupart des fruits ont avorté ou n'ont pas acquis leur maturité parfaite. Il existe chaque soir dans cette légumineuse un mouvement d'irritabilité que l'on remarque dans quelques autres espèces ; les pétioles se redressent contre les tiges , et les feuilles se ferment sur elles- mêmes , en appliquant l’une sur l'autre chaque moitié de leur page supérieure. Le lendemain ma- tin , les pétioles s’abaïssent et les feuilles s'ouvrent. On croit ce joli arbuste originaire dela Nouvelle- Grenade ; il a été cultivé en pots, et rentré dans la serre chaude en hiver pendant plus de dix ans, sans qu'on sût à quel genre on devait le rapporter. IL a fleuri pour la première fois à Paris en août 1824, et on reconnut alors qu'il était voisin des Phaseolus et Glycine. Enfin on en a fait un genre auquel on a donné le nom de Dioclea. Depuis lors , il a fleuri quelquefois, quoique toujours cultivé en pots; mais de cette manière, il fournissait peu de fleurs. Lorsqu'il fut assez multiplié, j'en plantai un pied en pleine terre , en 1829. Ce pied a fleuri tous les ans malgré que les tiges périssent pendant les froids de l'hiver , excepté l'hiver dernier , dont les gelées peu intenses w’atteignirent que ses jeunes rameaux. Aussi commenca-t-il à fleurir cette année dès le mois de juillet, et il est encore aujourd’hui ( fin 20 septembre ) couvert de fleurs et de boutons. Cet arbuste est, sous ce rapport , dans le même cas que les arbres à feuilles persistantes, dont la végétation dure encore quand les premières gelées se font sentir. Les tiges qu'il reproduit chaque annee lorsqu'un hiver rigoureux a tué celles de l’année précédente, atteignent encore pendant la belle saison une hauteur de six à huit pieds et produisent abondamment des fleurs depuis août jusqu’en octobre , et quelquefois même en novembre. On peut donc, sous notre chi- mat, le cultiver en pleine terre comme la Passi- tora cærulea, 1x. (grenadille ou fleur de la Passion). Dans le midi et l’ouest de la France, où il résisterait à la mauvaise saison, 1l ferait un effet charmant soit qu'on l’'employât à couvrir les tonnelles et les murs, soit qu'on sen servit pour décorer le tronc des arbres, autour desquels il formerait des guirlandes magnifiques par son feuillage d’un beau vert, et le nombre et l'éclat de ses fleurs. Rien n'empêche encore de le cultiver dans les serres tempérées, dontil serait un brillant ornement, pourvu qu'on puisse l'y planter en pleine terre. Du reste, sa culture est facile ; peu délicat sur la nature du terrain, 1l ne redoute qu'une terre trop forte et humide. Il lui faut l'exposition du midi. Jusqu'à présent, n'ayant pas donné de graines, on ne la multiplié que de boutures faites sur couche tiède, de marcottes , et par la division des . üg'es qui se développent de la souche ou du collet. La première année il est bon de le cultiver en pots remplis de terre meuble et légère , afin de pouvoir le rentrer pendant l'hiver dans l'orangerie , ou le FE LOBÉLIE A BELLES FLEURS Lobelia speciosa A 21 placer sous châssis froid. I! faut l'arroser de temps en temps. PÉPIN. LoBÉLIE À BELLES FLEURS, Lobelia speciosa , Horrur. (Voyez la planche, et, pour les caractères géné- riques , page 311 de ces Annales, année 1833- 1834.) Plante vivace à tiges de deux à trois pieds , ra- meuses, droites, un peu anguleuses; feuilles al- ternes , entières , sessiles, lancéolées , oblongues , pointues, sinuolées, douces au toucher , d’un vert foncé, pubescentes. Fleurs grandes d’un beau violet pourpre, en grappes terminales. La lèvre supérieure . est divisée en deux parties plus étroites et échan- crées au milieu; l'inférieure, trifide, a les divisions beaucoup plus larges. Les étamines et leurs an- thères sont réunies en forme de tube de la couleur de la corolle ; de ce tube sort le stigmate simple, velu et blanc. Son style traverse le tube formé par les filets des étamines; il en sort au milieu par un coude et y rentre ensuite. Cette plante, que nous avons recue l'an dernier, pourrait bien n’être qu'une variété hybride des Lo- belta syplulitica et fulgens. Depuis que nous la pos- sédons , nous l'avons cultivée en pots de terre de bruyère, rentrés pendant l'hiver en serre tempérée. Un seul pied, laissé en pleine terre de bruyère, a fort bien résisté à l'hiver de 1833 à 34, sans aucune couverture. Je pense que cette plante s’'accommodera parfaitement d'un mélange par moitié de terre franche et de sable de bruyère. J'ai laissé en pleine terre pendant plusieurs an- 22 nées dont les hivers ont été assez rigoureux, les Lobelia syphilitica, cardinalis, fulgens, sans qu'ils en aient éprouvé aucun dommage, Il faut dire que ces plantes étaient en pleine terre de bruyère, ce qui à la fois les garantissait de l'humidité qu’elles redoutent beaucoup, et leur procurait l'abri des arbustes qui s’y trouvaient. On sait que ce qui nuit le plus aux plantes, c’est le contact des rayons solaires après qu'elles ont été frappées de gelée pendant la nuit. C'est pourquoi celles qui sont placées au nord ou qui se trouvent abritées du soleil, n'éprouvant aucune alternative de température, restent durant les gelées dans une sorte de léthargie dont elles ne sortent que peu à peu dans les premiers beaux jours, et sans qu'il en résulte aucun dommage. Il est toutefois prudent de tenir en serre pendant l'hiver , une ou deux de ces lobélies, afin de n’en pas perdre l'espèce si le froid était trop rigoureux , ou l'humidité trop constante, ou si enfin il surve- nait de ces brusques changemens de température plus nuisibles encore aux végétaux. Il n'est arrivé de perdre une année tous mes Lobelia cardinalrs et Julgens auxquels javais fait passer l'hiver sous châssis. Ayant eu besoin de ces châssis en mars, j'en fis sortir les Zobelia, que l'on déposa sur la terre, et aucun d'eux n'échappa aux gelées des nuits et au dégel que le soleil opérait chaque jour. On divise et replante tous les ans les lobélies en terre neuve, soit en pots, soit en plein air. Le Zobelia speciosa n'étant pas plus délicat que les autres doit être traité de la même manière. JACQUIN AINÉ. SP A à El as die Le 1 v € 1 L r L NA: 0 « ; ! Jus: ‘ } spi À { PA | e | if Ru RC 1] 25 ALAIN | te : ‘+ Li 7 nos LL +! | L 4 PA LUTETS 1rù rie bi 6 DETTE JhtA < SV FN RON ER L 34 ueel ie. ne fé Apart, #1 La [NO 7E Abe LS A pe LAALT 1,3 Nu our ER #4 LL he, ÿ NAS CROSSANDRE BICOLORE Cross indra undulotolia 247 bicolor 23 ORANGERIE. CROSSANDRE A FEUILLES ONDULÉES, Crossandra undu- læfolia, Sauss8., Parad. Lund.; Ruellia infundibu- liformis, Axpr., Botan. Reposit.; Harrachia spe- ciosa , JAcQ. ; Didinamie angiospermie, LINNÉE ; Acanthacées, Juss. Arbuste à tige higneuse , droite, à écorce verte ; feuilles opposées, ovales, nervurées , ondulées sur les bords. Il forme naturellement un beau buisson de deux à trois pieds qui se couvre, de mai en septembre, de fleurs en épis terminaux de forme quadrangulaire, de deux à trois pouces de long, portant chacun trente à quarante fleurs safranées , à trois lobes larges subdivisés. Originaire des Indes- Orientales , cet arbuste est connu depuis 1800; il a fourni de semis, il y a trois ans, la variété sui- vante : CROSSANDRE BICOLORE , Crossandra bicolor Horrur. (Voyez la planche.) Cette variété diffère de son type en ce que ses fleurs, plus grandes, plus abondantes, et se succédant toute l’année , ont, à l'onglet des pé- tales, une macule jaune très-apparente. On cultive les crossandres en toute terre douce et légère , ou en terreau pur bien consommé ; on les tient en été à une exposition chaude, et on rentre les pots en hiver dans une serre tempérée, où on Jes place sur les tablettes près du jour ; on les mul- tiphie de boutures et de graines. LÉMoN. 24 SERRE CHAUDE. TURNERA , Lin. ; Pentandrie trigynie, Lin. ; Portulacces, Juss. Caractères génériques. Calice tubuleux , infundi- buliforme , à einq découpures ; cinq pétales ongui- culés, insérés sur le calice; cinq étamines à an- thères étroites, insérées de même; trois styles à stigmates capillaires et multifides; capsule à trois valves , à une loge polysperme. TuRNÈRE A FLEUR DE KETMIE, Z'urnera trionÿflora , Decanr. Prod.; T'urnera elegans, HortuL. (Voy. la planche.) Tige ligneuse , grêle ; rameaux flexueux , à l’ex- trémité desquels se développe une certaine quan- tité de boutons qui produisent une fleur chaque jour, si le temps est beau , et rarement deux à la fois. Les fleurs sont d’un beau vert, marquées de nervures profondes , longues d’un pouce et demi, larges de six à huit lignes, dentées et pointues; pétiole un peu aplati, {long d'environ quatre ou cinq lignes, ayant à son extrémité deux glandes de chaque côté. La fleur est attachée sur le pétiole entre deux bractées qui embrassent la base du calice; elles sont lancéolées, longues de quatre à six lignes , et larges d’une demi - ligne à la base. Cette fleur est assez jolie par rapport à sa couleur peu ordinaire : c'est un jaune - pâle, clair à la circonference, et plus foncé au centre. Chaque pétale est marqué à son onglet de trois stries longitudinales , d’un violet- pourpre fonce. PL. 4 TURNÈRE À FLEUR DE KETMIE Turnera { rioniflor a . 25 Cette plante a été donnée au jardin des Plantes, en 1833, par M. Loth, habile fleuriste de Paris. On la cultive en pots dans un mélange de terre franche, de terre de bruyère et d’un peu de terreau de fu- mier. Les pieds les plus forts que nous ayons eus ont exigé des pots de six à sept pouces de diamètre ; elle ne s'élève guère à plus de trois pieds. On la multiplie facilement de boutures, sous cloche et sous châssis , ou dans une serre chaude. Il faut mé- nager les arrosemens dans son jeune âge , la tenir dans une serre chaude , sur la bâche ou sur les ta- blettes de devant, de facon à ce qu’elle ait de Pair et de la lumière , car elle s’étiole facilement. On peut la tenir à l'air libre pendant l'été, en ayant soin de l’amener par degrés à l'exposition du soleil. NEUMANN. Observation sur les Cactees. Au printemps dernier, le jardin des Plantes acheta de M. Andrieux, voyageur au Mexique , différentes graines, bulbes et Cactées. Parmi ces dernières se trouva une espèce bien singulière, qui sera, je pense, un Mammillaria. Elle est d’un beau blanc , à épines extrêmement resserrées et d’une forme ronde comme le genre que je viens de citer. Les amateurs qui l'ont vue s'accordent à la regarder comme la plus jolie de celles connues jusqu’à présent. Cette plante avait souffert en route, et elle était pourrie intérieurement ; ce dont on ne s'était pas apercu au moment de d'acquisition. Ne lui trou- vant aucun mouvement de végétation un mois après qu'elle fut mise en terre, je la visitai, et re- 26 connus qu'elle était pourrie en plusieurs endroits ; j'enlevai soigneusement les parties gâtées et laissai parfaitement sécher les plaies, que je rebouchai en- suite avec du moellon pilé, pour écarter l'humidité. et je la replantai. Quinze jours après, je la visitai de nouveau; mes soins avaient été inutiles, et la gan- grène s'était emparée de toute la partie inférieure. Il fallut recourir au grand remède, et je me décidai à la couper par le milieu, un peu au-dessus de la zone malade. Dans cette opération , je fis sauter une espèce de tissu qui enveloppait quelques graines que je m'empressai de ramasser avec soin. Je cher- chai alors entre chaque mamelon, et je trouvai éga- lement des graines pareilles; je les semai aussitôt pour m'assurer qu'elles n'étaient point trop vieilles, et J'eus la satisfaction de les voir lever quinze jours après. Quant à la tête que j'ai coupée, j'ai laissé sé- cher parfaitement la cicatrice; je l'ai replantée, et elle commence à faire de nouvelles racines. J'ai cru devoir publier ce fait pour lutilité des amateurs qui recevraient des pays d'outre-mer des Cactées, parmi lesquelles il s’en trouverait à épines resserrées ; car ce sont les seules qui conservent leurs graines. Cette circonstance fait présumer aussi qu'en pareil cas la fleur ne peut pas être bien grande. Neumann. Serre chaude méridienne. Cette serre doit son nom à sa position longitudi- nale du midi au nord dans le sens du méridien. Les avantages qu’on prétend y trouver sont de n'avoir pas besoin d’ombrer, les petits bois des panneaux , 27 leurs montans , et le petit toit qui en couronne le faîte, projetant.une ombre suffisante en mars et en septembre pour garantir les végétaux des brûlures plus à craindre à ces deux époques, et, en outre, de faire jouir toutes les plantes qu'on y cultive de plus de soleil et de lumière. Notre collèoue M. Lémon vient d'en faire con- struire une dans son établissement de Belleville. Elle a cinquante pieds de longueur, treize pieds et demi de largeur et dix et demi de hauteur. Deux forts murs en moellons, recouverts sur toute leur épaisseur de dalles, pour lécoulement des eaux, forment les deux extrémités nord et sud de cette serre. Au milieu de chacun d’eux est pratiquée une porte entre lesquelles'se prolonge le sentier qui sé- pare les bâches. Dans ce sentier, et près de la porte sud, est placé le poêle, dont les tuyaux parcourent le sentier dans toute sa longueur, et vont sortir près de la porte nord par une ouverture disposée à cet effet. Cet appareil est couvert par des plaques en fonte coulée et à jour qui laissent rayonner la chaleur, forment un chemin très-propre, et sont mobiles de facon à permettre sans difficulté toutes les réparations qui pourraient être nécessaires au poêle ou à ses tuyaux. Les murs des côtés est et ouest sont formés par des dalles de quatre pieds et demi de hauteur, posées sur un mur de fondation en moellons, ayant à sa base deux pieds d'épaisseur réduite à quinze pouces à sa jonction avec les dalles. Celles-ci, de cette épais- seur en bas, n’ont plus que huit pouces vers le haut, qui est taillé en plan incliné pour recevoir l'extré- mité inférieure des panneaux; elles sont assemblées 20 avec soin, et toutes les jointures sont remplies par du ciment. + Une forte barre de fer destinée à former le faîte de ia serre est agrafée solidement dans l'extrémité supérieure de chaque mur nord et sud , qu’elle lie l'an à l’autre ; elle est soutenue par onze fermes en fer carré, espacées entre elles de la largeur des panneaux, qu'elles ont aussi la destination de porter. Ces fermes sont inclinées à l’angle de quarante de- grés ; elles passent sous la barre de fer, qui est fixée sur chacune d'elles au moyen d'un boulon. Leurs extrémités inférieures sont disposées en tenon, et recues dans la moufle qui forme l'extrémité supé- rieure d’une barre de fer coudée et scellée solide- ment à la partie intérieure des dalles. Une vis à écrou assujettit ces deux parties. Une bande de fer plate, sur laquelle repose le bord de deux panneaux contigus, passe sur chaque ferme, qu’elle recouvre; elle est scellée par ses deux extrémités sur la face extérieure des dalles, qui, comme on le voit, ne peuvent éprouver ni écartement ni resserrement ; elle est coudée à son milieu pour former le faîte et embrasser la barre de fer longitudinale, qui ne peut varier en aucun sens, retenue qu’elle est en dessous par les fermes, et en dessus par cette bande de fer plate. Celle-ci est de chaque côté du faîte liée à la ferme par une vis avec écrou. On voit, par ces dispo- sitions, que toute la carcasse en fer destinée à porter les panneaux qui couvrent la serre peut être dé- montée facilement et enlevée à volonté. Le faîte a recu un petit toit en planches, recou- vertes de zinc, d’un pouce d'épaisseur et larges d’en- viron huit pouces, de facon qu’il ne descend de cha- 29 que côté que de cette longueur. En dessous, à l'in- térieur de la serre, sont clouées solidement sur ces planches d'autres planches épaisses qui cachent la barre de fer du faîte, et servent de point d'appui aux panneaux. Ceux-ci sont au nombre de vingt-quatre, douze de chaque côté. Ils sont en chêne, à quatre rangs de carreaux, et trois petits bois de quinze lignes de large sur douze d'épaisseur; les montans et tra- verses sont solidement assemblés, et l’écartement des premiers est rendu impossible par une tringle de fer vissée sur chacun d'eux par un de ses bouts, et placée au milieu de la longueur. Chaque panneau est garni, au milieu de la traverse supérieure, d’une charnière qui s’ajuste dans sa partie correspondante , solidement vissée en dessous sur les pièces de bois qui forment le faite intérieur. Il y reste fixé et soutenu par une forte goupille mo- bile, ce qui permet de retirer les panneaux, et de les soulever par le bas pour donner de l'air selon le besoin. À cet effet, la traverse inférieure est garnie d'une main en fer; le bois de cette dernière, qui doit recevoir les eaux des carreaux, est couvert d’une lame mince de plomb qui le garantit de l’hu- midite. Nous avons cru devoir faire connaître la construc- tion de cette serre, qui nous a paru commode et bien entendue ; elle peut parfaitement convenir à toutes les espèces de serres, et surtout à celles que l’on destine à former des jardins d'hiver où l’on cultive des végétaux en pleine terre , parce qu'on peut aisément, dans la belle saison, enlever toutes les couvertures et faire jouir les plantes des influences bienfaisantes de l'atmosphère. Bien que la dépense 30 soit quelque chose, elle n’est pas non plus hors de proportion avec le plus grand nombre de fortunes : M. Lémon la destine à la culture des végétaux des zones intertropicales. DOvVERGE. NOUVELLES. Phlox à tiges couchées, Phlox procumbens, Lopnic. Plante vivace à tiges longues d’un à quatre pouces, pubescentes, couchées, mais se redressant à la partie supérieure ; les feuilles sont lancéolées; poin- tues, longues d’un pouce, larges d’une à deux li- gnes, opposées en croix, glabres, persistantes, épaisses , réfléchies, réparties dans toute la lon- sueur des tiges, ainsi que beaucoup de petits ra- meaux courts en forme de rosaces qui persistent toute l’année. La corolle est monopétale, à cinq divisions, à tube infundibuliforme et poudrée sur sa longueur; les cinq pétales sont grands, d’un violet clair, échan- crés au sommet, cinq étamines à anthères jaunes, un style à stigmate bifide , calice velu , à cinq dents aiguës. Cette charmante petite espèce est originaire de l'Amérique septentrionale ; on l’a recue d'Angleterre à l'automne de 1833. Ce genre, qui fournit de belles fleurs à nuances si variées , est très-recherché dans tous les jardins ; il s’est beaucoup augmenté depuis quelques années non-seulement par des espèces nouvelles , mais encore plus par les belles hybrides et variétés que ses semis ont produites. 31 Le phlox procumbens, comme on le voit, n'est pas d’une taille gigantesque ; mais il a l'avantage d’être cultivé dans les jardins non-seulement en touffe sur le bord des corbeilles, mais mieux encore comme bordure. Il est très-rustique , et sa culture est facile; mais 1l demande une exposition demi- ombragée et une terre meuble , sablonneuse ou de bruyère , plutôt humide que sèche. IT reprend faci- lement de boutures, et encore mieux de marcottes, qu'il suffit de fixer sur terre pour y faire développer des racines. d Cette espèce paraît devoir fleurir une bonne partie de l’année, mais particulièrement au printemps, en avril et mai, et au mois de septembre : on peut se la procurer chez MM. Jacquin frères. PÉPIN. L'histoire naturelle pendant l'année 1834 devra être riche en faits curieux et intéressans : de tous côtés on signale des phénomènes dignes de l'atten- tion des hommes qui désirent se rendre compte des effets et des causes. Ici ce sont les marronniers d'Inde qui montrent pour la seconde fois leurs thyrses blancs ; là , des abricotiers , des amandiers, fournis- sent de nouvelles fleurs ; ailleurs, la vigne , qui pour nous semble vouloir épuiser ses trésors , fleu- rit encore et tourne de nouveaux fruits; le Mercure ségusien cite une courge de sept pieds de circonfé- rence et du poids de deux cents livres offerte en ce moment à la curiosité des Stéphanois , qui ont vu précédemment une rave pesant quatorze livres; des hannetons apparaissent sur divers points , trompés sans doute dans leur métamorphose par la douceur de lautomne; partout, enfin, des faits plus ou t 5% moins extraordinaires appellent les méditations des physiologistes et des cultivateurs. Nous nous proposons d'offrir à nos lecteurs le tableau de toutes les exceptions aux lois de la na- ture , à l'égard des végétaux particulièrement, qui ont marqué cette année vraiment extraordinaire. L'observation des faits naturels fournit toujours des inductions utiles, et l’homme méditatif y puise des enseignemens dont il profite tôt ou tard. C'est pourquoi nous invitons nos souscripteurs, disséminés dans les divers départemens de la France et à l'étranger, à nous faire connaître toutes les re- marques qu'ils ont eu l’occasion de faire pendant les neuf mois qui se sont écoulés, ou qu'ils pour- raient faire encore pendant le reste de l’année. Ces renseignemens , joints à nos observations particu- lières et à celles de nos collègues, nous permet- tront de donner un exposé à peu près complet de tous les phénomènes de végétation ou se rappor- tant à la culture en général, et susceptibles d'offrir un intérêt quelconque aux personnes qui s'occupent des sciences agricoles. DovErGE. ERRAT A. NUMÉRO DE SEPTEMBRE 1934. Page 368, ligne 8, il sort vers la fin de février une spathe qui ne tarde pas à épanouir ses belles fleurs jaunes , lisez : il sort vers Ja fin de février une spathe en cornet ouvert, d’un beau blanc, environnant un chaton cylin- drique, couvert de fleurs jaunes. Page 376, ligne 24, Pyrethrum indicum; Mont. Cassini, lisez : Henni Cassinr. DE FLORE ET DE POMONE. CCRT EL TILL ELLES LR EL LL PERLES DT PTIT IT EL 1, LL, ES PARLE, LL FL LT LS LIT Z LE 1 1) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Observations sur la chute des feuilles dans quelques arbres verts. La température était si douce pendant les mois de janvier et de février de la présente année, que la plupart des végétaux cultivés en pleine terre éprou- vèrent un commencement de végétation causé par l'ascension de la sève vers les bourgeons. Cette végé- tation précoce fut arrêtée par les gelées de mars, qui furent funestes à un grand nombre de plantes. Les arbres résineux les plus rustiques ont eux-mêmes payé le tribut à cette intempérie. C’est ainsi que les Abies picea, u.P. (Pinus abies, LiN.), de vingt à vingt- cinq pieds d’élévation ; Abies alba, micu.…, et plu- sieurs autres, moins développés que le premier, ont perdu leurs feuilles et ont paru morts pendant tout l'été. Un pareil état de choses, à l'égard d'arbres em- ployés presque toujours isolément, soit sur le bord des massifs ou au milieu des pelouses où ils ont pour fonctions d’accidenter et d’orner le terrain, était Noveusre 1834. 3 O1 4 trop remarquable pour ne pas attirer l'attention des horticulteurs. Aussi beaucoup d'entre eux en ont - ils recherché la cause, qu'ils attribuaient d’a- bord à des larves rongeant les racines, ou à la pré- sence d'insectes s’établissant sur les feuilles. Mais un examen attentif les a convaincus qu'il fallait re- connaître dans cette chute des feuilies l'effet de l'in- terruption de la végétation par les gelées inattendues de mars. Effectivement , cet abaissement de tempé- rature , suspendant brusquement l'ascension de la sève et la refoulant versles racines, a sans doute cris- pé les vaisseaux qu'elle avait déjà parcourus et rendus plus sensibles en les dilatant ; et ce resserre- ment n’a pu être détruit pendant le cours de la belle saison. Tous les arbres de cette nature auxquels cet acci- dent est arrivé ne seront peut-être pas rétablis l’an- née prochaine, quoique plusieurs individus aient conservé à l'extrémité de leurs branches de très-pe- tits rameaux encore feuillés. Quand même ils repous- seraient des feuilles, ellesne pourraient être attachées que sur les jeunes rameaux qui S'y développeraient, et il est probable qu'il ÿ aura dans l’intérieur une grande perte de branches mortes qu'il faudra sup- primer, et peut-être même des individus. Nous ferons connaître, au printemps prochain, ce qui en résultera. Pépin. Anomalies observées dans la végétation. Je plantai, au mois de novembre 1831 ,un mar- ronnier rose, /Æsculus rubicunda , qui avait huit à dix pieds de hauteur et deux pouces et demi de dia- 35 mètre. En 1832, les feuilles se développerent sur tou- tes les branches, excepté à la cime qui resta dégar- nie et comme inactive. Elle demeura toute l’année dans cet état , et je pensai qu'elle était morte ; aussi, chaque fois que je passais près de cet arbre, j'étais tenté de le rabattre, ce qui probablement n’a pas eu lieu faute d'échelle à ma disposition dans les mstans où cette idée m'occupait. Cependant, au printemps der835,cemarronnier se couvrit de feuilles en même temps que les autres arbres, et la cime elle-mêmenon- seulement émit des feuilles, mais encore fournit des fleurs. Les unes et les autres, toutefois, avaient un moindre développement que celles des autres bran- ches. Cette anomalie, dont j'attribue la cause à un malaise des racines, est une preuve qu'il ne faut pas désespérer de la reprise d'un arbre replanté quand même il reste inactif pendant la première année de la plantation. Au printemps dernier, je remarquai sur un abri- cotier planté depuis douze ans, d’une belle venue et dont le diamètre était de sept pouces environ , deux boutons à fleurs , qui s'étaient développés sans feuilles dans une fente de l’épiderme. Après la flo- raison je les perdis de vue et ne m'en ressouvins que quelque temps après. Je visitai attentivement cet abricotier, et je trouvai à la place des deux boutons deux fruits bien conformés , qui mürirent parfaite- ment, et firent par leur beauté l'admiration de toutes les personnes à qui j'eus occasion de les faire remar- quer. On sait que l’abricotier repousse assez facile- ment sur le vieux bois. Cependant un fait semblable à celui que je viens d'indiquér n’a jamais été observé, à ma connaissance du moins. Je l’attribue à la for- 36 mation d'une petite lambourde, comme celles qui se développent souventet produisent detrès-bonsfruits, laquelle n'aura pu être complète ni s'allonger au dehors à cause de la dureté du bois; sou extré- mité seule, arrivée à rez de l'écorce, aura émis, par la fente de lépiderme, les deux boutons dont il est question ; etils ont d'autant mieux profité que l'ef- fort de la sève pour produire la lambourde a fini par n’agir que sur eux. Âu reste, ce fait confirme encore les résultats qu'on peut espérer, au moyen de la taille, de la faculté dont jouit l’abricotier de repousser sur le vieux bois. PoKkoRrNY. AGRICULTURE. Suite de la notice sur l'entretien des prés naturels. ( Voyez page 321, année 1833-1834, et page 1, année courante de ces Annales.) De la fauchaison et du fanage. L'époque de cou- er les foins est fixée par la nature elle-même ; c’est- à-dire qu’elle doit varier selon les plantes qui forment la base d’un pré, la culture du terrain, les cireon- stances dans lesquelles il se trouve, plus ou moins fa- vorables à la végétation, le climat et la température du printemps. Le but que l’on se propose dans la récolte des foins est d’obtenir les plantes dont ils se composent avec la plus srande somme de substances nutritives qu’elles sont susceptibles de produire; or la nature, avant d’arriver à sa fin, qui est la repro- duction des espèces, développe les individus au point convenable, et ils ont atteint le plus haut degré de croissance herbacée qui leur est assigné au mo- LA 97 ment où la floraison va commencer. C’est donc là Pinstant qu'il faut choisir pour faucher. Plus tard, tous les sucs séveux se portent aux organes de la fructification , et les tiges durcissent, deviennent fibreuses , etn'offrent plus aux animaux qu'unenour- riture peu substantielle. | Cependant comme toutes les plantes qui compo- sent un pré ne fleurissent pas en même temps, on concoit que le principe que nous venons de poser ne peut être appliqué à la rigueur; mais connaissant l’espèce qui domine on la prendra pour point d’ob- servation , et on fauchera aussitôt qu'elle sera près de fleurir, si elle est tardive, ou pendant sa pleine floraison, si elle est dans le cas contraire. Au reste, le temps de faucher varie, pour notre pays, de la fin de mai à la première quinzaine de juin , et l’im- portance de ces observations se résume par le plus ou moins de délicatesse du fourrage , qui contient plus de plantes sèches et dures si la fauchaison est trop retardée. Lorsque l'herbe est très - couchée par les pluies ou par une végétation trop forte , il est bon d'avancer le moment de faucher parce qu’elle pourrit au pied et prend un mauvais goût. Les prés destinés à la nourriture des vaches sont fauchés deux et même trois fois dans le cours de l'été, le grand point, en pareil cas, étant d'obtenir un foin tendre et doux. En général , quand on des- tine le foin aux chevaux, on ne fauche qu’une fois et on fait pâturer le regain pour accroître la récolte de l’année suivante. ILest toujours favorable de profiter, pour le fau- chage et le fanage, d’un temps sec et beau et dont le vent du nord promet la durée pendant quelques jours. 58 On emploie un nombre suflisant de faucheurs pour que l'opération ne languisse pas, et on veille à ce que le foin soit coupé le plus près possible de terre. Assez généralement on laisse sur le sol le foin étendu tel qu’il a été coupé, et on se contente de le retourner de temps en temps, jusqu à ce qu'il soit suffisamment see et bon à rentrer où à mettre en meule. Cette méthode n’est pas sans inconvénient sur les prés humides , où le foin peut contracter un goût de marécage ou de moisi. Le foin conserve d'autant mieux son arôme naturel qu'il sèche plus promptement et qu on le met immédiatement en meule. Si le temps est humide et qu'on craigne qu'il ne s’altère pendant la nuit surtout, il faut le ramas- ser le soir en petits tas de trente à quarante livres. S'il pleuvait pendant le fanage, il faudrait égale- ment le ramasser en petites meules et l’étendre de nouveau aussitôt après la pluie. Dans quelques parties de l'Allemagne, on plante de distance en distance des pieux de neuf ou dix pieds de hauteur , traversés en croix par des chevilles de deux pieds de longueur qui alternent entre elles. C'est sur ces chevilles que l’on place, avec la four- che, le foin , à mesure qu'il est coupé , et où ilreste jusqu’à la dessiccation, qui s'opère en peu de temps. À mesure que le foin sèche, on en fait des petites meules, et lorsqu'il n’y a plus à craindre qu'il s'é- chauffe , on le rentre dans les greniers destinés à cet usage. IL est important de veiller au degré conve- nable de dessiccation , car le moindre inconvénient qui puisse résulter de le serrer peu sec , serait de provoquer une fermentation qui lui donnerait un mauvais goût, capable de rebuter le bétail ; et si 39 cette fermentation devenait trop vive, il pourrait s’enflammer et entraîner la ruine des bâtimens où il serait renfermé. Quand les greniers ne suffisent pas à serrer toute la récolte, force est de faire des meules en plein air, en prenant toutes les précautions possibles pour ga- rantir le fourrage de l'humidité et de la pluie. Pour cela, ondisposeàterreunlit de fagots, assez épais pour que le foin n’éprouve aucune altération de lhumi- dité du sol. Sur le milieu de ce lit, on. place un fa- got debout et on tasse le foin à l’entour jusqu'à sa hauteur; on met ensuite un nouveau fagot sur le premier et quelquefois quelques-uns placés ho- rizontalement ; et on continue jusqu'à ce que la meule soit assez élevée. Ces fagots ont pour but de faire circuler un peu d'air dans la masse pour empé- cher qu'elle ne s'échauffe. Cela fait, on la couvre avec de la paille dont on fait une espèce de toit épais et convenablement incliné ; il déborde assez la meule pour en écarter les eaux pluviales. En Angleterre , on couvre quelquefois la meule avec le foin même.On lui donne une forme conique, régulière, en le tirant avec la main. Ce procédé vaut bien la couverture de paille, qui, moins souple, laisse souvent filtrer l’eau , à moins qu'elle n’ait été faite avec un grand soin. En Angleterre encore on mêle, dans quelques provinces, du sel au foin à mesure qu'on construit la meule, et cela se pratique surtout pour celui qui a été long-temps inondé ou mouillé par une lon- gue pluie; le sel arrête la fermentation et pré- vient la moisissure. Peut-être même ce procédé em- pêcherait-il linflammation spontanée des meules. 40 En mêlant des lits de paille à ceux de foin, on pré- vient plus sûrement encore cet accident. Le bétail mange le foin salé, ainsi que la paille qui s’y trouve mêlée , avec plus d'avidité que le meilleur foin non salé. Il y a des pays où l'on bottelle le foin avant de le rentrer. Cette méthode rend le transport plus fa- cile , et permet de connaître exactement le produit de la récolte ; mais elle exige plus de place pour être emmagasinée. Au surplus, ces usages dépen- dent des localités et de l'emploi que l’on fait du foin. Quand on le consomme chez soi, il est inutile de faire les frais de main-d'œuvre qu'exige le bottelage. Un pré dont la coupe de juin fournit de soixante- dix à quatre-vingts quintaux de foin par hectare, doit être considéré comme très-bon. S'il en donne davantage , c’est toujours aux dépens de la qualité du fourrage, dont l'abondance provient alors d'une humidité constante qui produit de très - grosses herbes. On ne peut espérer de regain que sur les prés favorisés par leur position et les circonstances locales propres au maintien de la végétation. Aussi les prés élevés ne fournissent-ils presque jamais de regain, à moins que Jon ne jouisse des avantages de l'irrigation. On a demandé quel était le plus avantageux de faire paître le fourrage sur place ou de le faucher. Je ne pense pas qu'il puisse y avoir un grand in- térêt à ce qu’elle soit résolue, et, si lon s’en rap- porte aux indications les plus généralement ad- mises , la fauchaison, à fort peu d’exceptions près, paraîtrait devoir être préférée ; et cependant beau- coup de cultivateurs éclairés ont adopté la méthode 41 de faucher et de pâturer alternativement. Is pré- tendent que ce système améliore les foins par l'en- grais qu'y laisse le bétail, et que le pâturage de deux en deux ans est bon et productif. Si donc on voulait faire consommer ses herbages en vert, il vaudrait mieux faire faucher et porter à létable. L’herbe repousse plus promptement qu'après le pà- turage , et elle fait plus de profit, parce qu'elle n'est pas gaspillée. On a moins à craindre d’aceidens pour les animaux, l'herbage étant ressuyé; on obtient plus de fumier , et on a un moindre besoin de faire et d'entretenir les clôtures. Ces avantages compen- sent bien ceux qui résultent de l'économie de main- d'œuvre et de transport, et du fumage qu'apportent les bêtes. Cependant, il est des circonstances où le pacage doit être préféré. Dans ce cas, il faut avoir l'attention de ne pas mettre des bestiaux en quantité hors de proportion avec le pâturage; autrement, non-seulement ils souffrent, mais ils nuisent au sol par leur piétine- ment. Huit à dix grandes bêtes par hectare sont ordinairement suffisantes pour .une prairie de bonne nature; on les y met quand l'herbe a quatre ou cinq pouces de hauteur. Dans les haras et dans les fermes où l'on fait des élèves, on assortit les es- pèces par nature et par âge , et on les change de pâturage tous les huit à dix jours; il faut alors avoir au moins trois enclos pour chacune, afin de ne les ramener dans un pré qu'ils ont déjà pâturé qu'au moins vingt jours après qu'ils en sont sortis. Ce temps est nécessaire pour que l'herbe repousse et que les émanations des animaux se dissipent , ce qui rend alors l'herbe plus savoureuse et plus appé- 42 tissante. Après avoir fait pacager des chevaux dans une pièce, on peut y mettre des bœufs pendant un jour ou deux ; ceux-ci tirent bon parti d’herbages auxquels les chevaux n'ont pas touché. Cette espèce est au reste celle qui dégrade le moins un pré. Les ovines sont au contraire les bêtes qui font le plus de dégâts. Le pâturage du gros bétail par les temps humides fait beaucoup de tort aux sols argileux. Chaque pas des bêtes forme un trou.où l’eau sé- journe comme dans un vase, et l'herbe de ce trou et à l'entour périt par excès d'humidité. Dans un pré de cette nature, il ne faut pas permettre que le gros bétail mette le pied en temps humide et même très- peu pendant l'hiver. Dans les prairies dont le sol est sain , il ne faut pas faire pâturer trop tard en automne, parce que, si elles étaient trop dégarnies , elles repoussent mal au printemps. Il ne faut pas non plus laisser pâtu- rer à cette dernière époque , si l’on veut faire une bonne coupe en juin. On remarque qu'après le pacage, il reste toujours dans les prés des places entièrement garnies d’her- bes que, par une cause quelconque, le bétail a épar- gnées ; il faut , pour le bon entretien de la prairie, empêcher que ces herbes ne durcissent , et les faire faucher avec soin à la sortie du bétail. On lui donne cette coupe en vert à l’étable, s’il consent à s’en ac- commoder. Dans le cas contraire, on la fait sécher et on la mêle avec le fourrage , ou bien, ee qui vaut mieux , on y ajoute un peu de sel; ce moyen le rend agréable aux bêtes qui, ainsi, lemangentavec plaisir. Il faut aussi prendre le soir de faire éparpiller les excrémens des animaux, afin que cet engrais soit 1. POIRE PARFUM D'HIVER. 2. POIRE S7 JEAN EN FER. 43 mieux réparti et n'agisse pas trop fortement sur les places où il tombe. Telles sont les précautions générales que l’on doit prendre à l'égard des prés naturels; il est tou- tefois bien entendu que la position locale est le principal motif qui doit faire préférer le fauchage au pacage, en tenant compte aussi du genre d’ex- ploitation auquel on se livre. DovErGE. HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Pomme ParFum p'aiver ; ( Voyez la planche. ) Cette espèce est cultivée au Jardin des Plantes depuis 1822; elle est due à la bienveillance de M. Botelle, alors jardinier en chef à la pépinière du Luxembourg. Ce fruit est de moyenne grosseur , de forme turbinée, déprimée et de couleur marron , marqué de quel- ques points gris. Il mürit successivement de janvier jusqu’en mai; et, conservé dans un bon fruitier, il en est encore detrès-mangeable pendant le mois de juin. Sa saveur sucrée et parfumée est aiguisée par un léger goût acerbe qui n’a rien de désagréable. Quoique la chair soit un peu sèche, elle se divise facilement dans la bouche et laisse échapper un suc très-abondant. Elle est aussi d’un excellent usage pour les compotes ; mais il faut peu de cuisson. L'arbre est vigoureux et productif. Quoique ses branches et rameaux soient un peu réclinés, il est facile d’en former de belles pyramides. Indifférent sur la situation du terrain, on peut très-bien l’em- ployer dans les vergers agrestes, où il fructifie abon- 7 damment. Ce fruit, que, depuis quelques années, j'ai signalé aux amateurs qui fréquentent l’établis- RNA du Muséum, mérite d'être beaucoup plus répandu. Poire Saint-Jean EN Fer; (Voyez la planche.) Cette poire nous a été envoyée des beaux jardins de Schœnbrunn , près de Vienne, en 1816. Depuis cette époque, elle est cultivée parmi la nombreuse col- lection des fruits de ce genre formée au Jardin des Plantes. Elle a acquis une sorte de célébrité comme fruit à compote. Elle est mûre en janvier et peut se conserver plus ou moins long-temps selon les loca- lités. Sa forme est régulière, et sa couleur d’un jaune luisant. Lorsqu'elle est très-müre, son écorce se chagrine un peu à la manière de celle des oranges, mais beaucoup plus légèrement. Sa chair un peu graveleuse est sucrée et légèrement âpre. L'arbre est très-vigoureux et fécond ; 1l porte des fruits par bouquets qui adhèrent fortement à l'arbre; les ra- meaux sont longs et droits à épiderme d'un roux clair, et portent des yeux gros, recouverts d'écailles assez pâles. Il devrait être plus répandu dans nos vergers à cause de sa rusticité , et il est également très-propre à former de jolies pyramides. DaLBreT. JARDIN POTAGER. Destruction de l’araignée des melons. Depuis long-temps je cherchais un moyen de dé- truire l’araignée des melons, et jusqu'alors mes es- sais n'avaient produit aucun résultat. J'avais d’abord employé la fumée de tabac, en bouchant bien her- 45 métiquement les châssis avec de la mousse ; ensuite le tabac macéré dans l’eau, dont je bassinais les me- lons deux fois par jour, pendant une semaine ; l’ar- senic et le miel, et bien d’autres choses encore dont l'effet ne m'a pas satisfait. Enfin j'employai la chaux vive pulvérisée, et j'en saupoudrai les feuilles ; cette substance me réussit assez bien, mais les plantes étaient hideuses à voir, et leur végétation singulièrement ralentie. Cette année j'ai imaginé de me servir de l'essence de térébenthine, et j'en fis enduire avec un pin- ceau tous les châssis et les coffres. Pendant quelque temps je ne vis aucun de ces insectes ; mais lorsque les melons commencèrent à nouer, je m'apercus qu'ils reparaissaient sur les feuilles en grande quan- tité, et, en peu de jours, les melons en furent in- festés. Pensant, avec raison, que les araignées dé- posent leurs œufs en terre , Je fis dans chaque coffre relever avec précaution toutes les branches de me- lons, et, sur chaque pied, je fis mettre une cloche pour contenir et garantir le tout; on ôta ensuite tout le paillis qui couvrait la couche. Dans un arrosoir dont la pomme était percée de trous très-fins, je mis huit litres d'eau auxquels je mêlai, le mieux possible, un litre d'essence; j'en arrosai toute la couche, enlaissant, bien entendu, les melons sous leur cloche. Après cette opération, je fis repailler , avec soin et fortement, afin que les branches qu'il s'agissait d'étaler ne touchassent en aucune partie à la terre aimsi arrosée. Trois jours après, toutes les araignées avaient disparu ; les melons ont continué de végéter et de croître parfaitement , sans que odeur de l'essence, qui se fait sentir long-temps 46 encore dans le coffre , ait paru leur faire souffrir la moindre altération. PoKkorNy. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. ARGEMONE, Liv. ; Polyandrie monogynie, ne Papavéracées , Juss. Caractères géneriques. Calice quelquefois de trois folioles ; corolle de quatre à six pétales; stigmate en tête , divisé, persistant ; capsule ovale, à trois ou cinq angles, à une seule loge, s’ouvrant dans sa moitié supérieure en cinq valves, et contenant plu- sieurs graines. ARGEMONE JAUNE PALE, Argemone ochroleuca, Bor. Rec. PL. 1543. ( Voyez la planche. ) Tiges droites, glauques, cylindriques, hautes de deux à trois pieds, un peu rameuses, feuillées, garnies de petites épines réfléchies et irrégulière- ment espacées. Ces tiges, coupées ou rompues , sé- crètent un suc particulier , de couleur jaune, qui s'écoule aussitôt que la section ou la rupture a eu lieu, comme dans le genre Chelidonium, Lan. ; feuilles alternes , presque amplexicaules, longues de einq à six pouces à la base, diminuant de longueur vers la partie supérieure, découpées ou roncinées laté- ralement, très-glabres; d’un vert pâle en dessus avec les nervures d’un blanc laiteux et glauques en dessous; épineuses sur les nervures et sur les bords. Fleurs grandes, terminales, solitaires, composées ARGEMONE JAUNE PÂLE Aro-emon En ch roleue a. ‘PE 47 de cinq à six pétales disposés en rose, d’un jaune pâle, plus grands que le calice, et très-finement et légèrement crénelés à leur extrémité. Les boutons non ouverts présentent à leur partie supérieure trois cornes droites épineuses. Chaque sépale du calice est concave, épineuse et terminée par une corne droite. Les divisions calicinales se détachent de leur base au moment du développement de la fleur, et tombent comme celles des pavots. Les éta- mines sont nombreuses , moins longues que les pé- iales, et surmontées d’anthères petites, jaunes, oblon- gues. L’ovaire est supère, sans style, et surmonté d'un stigmate épais, obtus, à cinq lobes réfléchis, d’un pourpre très-foncé. La capsule est ovale, al- longée , hérissée d’épines , s’ouvrant à demi à la par- tie supérieure ; les graines sont noires et attachées à des placentas linéaires. Le genre argemone diffère de celui des pa- vots, parce que le calice, dans le premier, a trois sépales, et dans le second, deux ; la corolle a cinq pétales chez les argemones , et quatre seule- ment dans les pavots, et enfin la capsule des arge- mones s'ouvre sous le stigmate qui est sessile et persistant. L'espèce dont nous nous occupons est originaire du Mexique ; elle estbisannuelle, mais, sous notre climat, on la cultive comme plante annuelle, ses racines se détruisant par l'humidité pendant l'hiver. Cette plante est curieuse à cultiver, par son port, la forme de son feuillage , et sa couleur glauque, qui fait ressortir le blanc de ses nervures. Elle con- vient plus particulièrement à la décoration des seènes agrestes et sauvages : elle peut sy prêter 48 d'autant plus aisément, quelle se plaît dans tous les terrains, à toutes les expositions , et demande peu d'arrosemens. On la sème en bordure ou en touffe, en place, car elle ne supporte pas la déplantation : cette opé- ration se fait en octobre ou novembre, et mieux aux premiers jours du printemps. On peut cepen- dant la semer en pots, pour plus tard la planter avec sa motte à la place qu'on lui aurait assignée; elle fleurit en juin ou juillet , et les fleurs se succèdent jusqu’en octobre. Pépin. | AMARYLLIS BELLADONE, BELLADONE D'AUTOMNE, AmA- RYLLIS ROSE, /maryllis Belladona, Pers.; 4. Ro- sea, Lam. ; 4. Reginæ, Mixer. J'ai remarqué qu'on rencontrait fort peu cette belle amaryllis dans les jardins de Paris et des en- virons ; cependant elle est loin de mériter une pa- reille indifférence de la part des amateurs, qui la négligent peut-être parce que la plupart des ou- vrages qui ont indiqué sa culture ont prescrit la terre de bruyère , et l'ont montrée comme délicate et passant difficilement l'hiver sans être atteinte par le froid ou l'humidité , à moins qu'on ne la couvre de châssis. Je vais indiquer ici les soins fort simples que je lui donne, et qui cependant sont couronnés d’un plein succès ; dans l'espoir de voir cette plante plus recherchée ; elle est en effet très-digne d'occuper sa place dans les jardins par la beauté de ses fleurs roses nuancées de blanc, dont l'odeur est d’une sua- 49 vité extrême, et qui se succèdent du mois d'août au mois d'octobre. J'éloigne, autant que possible, des autres végé- taux, la planche où je veux cultiver mes amaryllis. La nature du terrain est peu importante, cepen- dant une terre légère est préférable. Je la fais pré- parer convenablement pour qu’elle soit meuble et suffisamment amendée. J'y plante un à un mes oignons en ligne, à la distance de quatorze à seize pouces les uns des autres. Tous les trois ans je relève les oignons, je les dé- barrasse de leurs caïeux , et je les repiante dans un autre carré dont la terre a été préparée comme la première fois. Depuis plusieurs années que j'en agis ainsi, J'ai obtenu tous les ans des fleurs superbes et en abon- dance, et quelquefois huit à douze hampes par su- jet. Je puis citer particulièrement le pied que j'ai présenté à la Société d'Horticulture en 1832, qui portait treize hampes de vingt à ving-deux pouces de hauteur, ayant chacune de huit à dix belles fleurs bien développées et exhalant une odeur délicieuse. FiLLIETTE. Notice sur le genre Solidago et les espèces qu’il con- vient de cultiver pour la décoration des jardins. Le genre Solidago ( verge d'or) est composé d’un très-grand nombre d'espèces toutes vivaces, qui peuvent, par leur port et la disposition de leurs fleurs , servir sans exception à l'ornement des jar- dins. Depuis long-temps cependant on n'y remarque que trois ou quatre espèces, dont deux sont fort anciennement connues, ce sont les Soldago sem- Noveusre 1834. 4 50 pervirens et lœvigata, toutes deux fort belles. Ces plantes sont remarquables par leur feuillage glabre et luisant , ainsi que par leurs fleurs jaunes, dispo- sées en panicule plus ou moins serrée. Mais leurs fleurs se développent tard en automne, même dans les années chaudes, et souvent elles n'ont pas encore fleuri lorsque les premières gelées se font sentir à la fin d'octobre ou dans le commencement de no- vembre. Plus tard, on a cultivé le So/idago glabra, le Solidago nutans et le Solidago Canadensis, espèces fort intéressantes par la beauté de leurs amples pa- nicules de fleurs. Aujourd'hui on en cultive près de cinquante es- pèces, soit dans les jardins d'agrément ou de collec- tion. Je ne me propose ici que de faire connaître celles qui méritent d’être recherchées pour la dé- coration des grands et petits jardins. Elles sont toutes très-rustiques, se plaisent dans tous les ter- rains, et offrent encore l'avantage d’être utiles aux abeilles, à qui elles paraissent convenir, puis- qu'on voit ces actifs insectes venir y butiner en très- grand nombre , pendant cinq mois que dure la flo- raison successive de ces diverses espèces, savoir de juin en novembre. Toutes sont à fleurs jaunes, nom- breuses, mais plus ou moins grandes ; disposées en panicules lâches ou serrées , ou portées sur des pé- dicelles courts et se développant sur presque toute la longueur des tiges , ce qui leur donne l'aspect de gros épis. Une seule, le Solidago bicolor, Lan. , a des fleurs blanchâtres, et n’en est pas moins in- téressante. Toutes ont un caractère particulier d'in- florescence : c’est que les premières fleurs s’épa- nouissent à lextrémité des petits rameaux qui 6x composent la panicule , et se succèdent graduelle- ment jusqu'à leur base : elles sont presque toutes exotiques, ou naturelles à l'Amérique septentrio- nale, à la Virginie, etc.; quelques -unes sont in- digènes à l'Europe , mais c'est le plus petit nombre ; et l’espèce la plus commune parmi ces dernières est le Solidago virga aurea, Lin. (Verge d'or des bois. ) Verce D'or pu Canapa, Solidaso Canadensis, Lin. , de l'Amérique septentrionale. Tiges hautes de quatre à cinq pieds, simples, cylindriques, velues, gar- nies de feuilles alternes éparses, presque sessiles, étroites , aiguës, longues de trois à quatre pouces, glabres en dessus et marquées de trois nervures saillantes , pubescentes en dessous, plus ou moins profondément dentées sur les bords. A l'extrémité des tiges 1l sort de l'aisselle des feuilles un assez grand nombre de rameaux florifères, longs d'un pied à six pouces, et diminuant de longueur vers l'extrémité, un peu recourbés , ct formant par leur ensemble une ample panicule plane, un peu pyrami- dale ; les fleurs, petites et nombreuses, sont tournées vers le ciel. Cette espèce est magnifique, elle fleurit de juillet en septembre, et convient parfaitement à la déco- ration des grands jardins, soit qu'on la place dans les massifs ou entre d’autres arbrisseaux, où ses gerbes d'un jaune d'or produisent un bel effet. VERGE D'or GLABRE , Solidaso glabra, HorT. PAR. , de l'Amérique septentrionale. Tiges hautes de trois à quatre pieds , glabres , simples, cylindriques , rou- geâtres ; feuilles glabres, alternes, éparses , étroites, aigués , longues de trois pouces, et plus courtes à la partie supérieure des tiges, finement dentées sur DJ les bords de toute la moitié supérieure, entières et rétrécies à la base. Les fleurs se développent sur de petits rameaux latéraux, longs de trois à six pouces, un peu réfléchis et formant la panicule. Cette espèce, qui fleurit en juillet et août, pro- duit également un bel effet par son feuillage d’un vert luisant , et parses belles panicules moins gran- des, mais plus serrées que dans la précédente : elle peut être employée de la même manière. Il sort au pied de la touffe, dans le courant de l’année, un assez grand nombre de drageons souterrains que lon peut employer à sa multiplica- tion, ou que l'on supprime lors des labours. VERGE D'OR 4 FLEURS PENCHÉES , Solidago nutans , Horr. par., de l'Amérique septentrionale. Tiges hautes de trois à quatre pieds et demi, simples, cy- lindriques, pubescentes ; feuilles alternes, éparses, longues de quatre à cinq pouces à la base, dimi- nuant de longueur en remontant, lancéolées, poin- tues , un peu réfléchies, à nervures saillantes, un peu pubescentes et rudes au toucher, munies de quelques petites dents sur les bords ; fleurs en pa- nicule dont les petits rameaux sont tous réfléchis. Elle fleurit dès les premiers jours de juillet jusqu'au commencement d'août ; elle convient parfaitement à l'ornement des grands parterres. VERGE D'OR GIGANTESQUE, $o/dago gisantea, Wii». de l'Amérique septentrionale. Cette espèce s'élève de quatre à six pieds , suivant la qualité du terrain. Tiges glabres, droites, cylindriques, un peu striées, divisées à leur sommet, en rameaux paniculés ; feuilles alternes lancéolées , pointues, longues de trois à quatre pouces à la base des tiges, un peu 53 espacées, garnies de dents sur les deux bords su- périeurs, à trois nervures longitudinales très- prononcées en dessus , et plus saillantes en dessous. Les petits rameaux florifères sont presque horizon- taux, ce qui donne à la panicule une forme de co- rymbe; les fleurs sont dressées sur la partie supé- rieure des rameaux. Cette espèce, une des plus belles du genre, fait un très-bon effet dans les grands jardins par sa taille élevée ; mais il faut soutenir ses branches au moyen de tuteurs. VERGE D'OR ÉLEVÉE, Solidugo procera , Hort. KEw. de l’Amérique septentrionale. Tiges hautes de cinq à six pieds, très-droites, simples, cylindriques, striées à la base, velues, garnies de feuilles alternes, nombreuses, éparses, sessiles, longues de trois à quatre pouces, lancéolées , pointues, rudes en des- sus, pubescentes en dessous, rétrécies à la base, à nervures très - prononcées. Les fleurs , petites, sont disposées, à l'extrémité des rameaux , en une panicule droite , serrée, dont les rameaux floriferes sont dressés en forme d’épis, et garnis à leur base de petites feuilles étroites. Elle fleurit pendant tout le mois de septembre et une partie d'octobre ; elle convient aux grands jar- dins, où son emploi fait fort bien, à cause de ses panicules dressées et longues d’un pied, et de larigi- dité de ses tiges qui résistent parfaitement au vent. VERGE D'or A BORDS RUDES, Soldago rigidula, HorT. par. , de l'Amérique septentrionale. Tiges droites, raides , anguleuses, velues, hautes de quatre à cinq pieds au, plus ; feuilles alternes , longues de deux à trois pouces , sessiles, glabres , ovales, lancéolées à 54 la partie inférieure, plus étroites à la partie supé- rieure des tiges ; les bords sont garnis de petites dents fines et rudes au toucher. Très-belles panicules composées de pelits rameaux latéraux longs de six à huit pouces, lâches, un peu penchés à l'extrémité , terminée par un grand nombre de fleurs serrées , se dressant toutes sur la partie supérieure. Malgré ses fortes panicules, cette espèce résiste parfaitement aux efforts des vents ; elle fleurit de- puis les premiers jours de septembre jusqu’à la mi-octobre. C'est une des plus belles espèces à faire entrer dans la composition des massifs et des bor- dures. VerGEe D'or PETITE, So/dagohumilis, Horr. par., de l'Amérique septentrionale. Tiges droites, angu- leuses, velues, hautes d’un à deux pieds; feuilles sessiles, ovales , lancéolées , longues d’un à deux pouces, aiguës, rudes, dentées sur les bords. Fleurs petites et nombreuses en panicules dressées, com- posées de petits rameaux de quatre à six pouces de long , garnies au centre de petites feuilles étroites. Cette espèce est une de celles qui s'élèvent le moins. On peut l'employer avantageusement pour la décoration des plates-bandes et corbeilles. Ses tiges dressées se soutiennent fort-bien et forment pendant tout le mois de juillet un joli buisson de fleurs. Elle ne pousse pas de drageons à son pied. VERGE D'OR A FLEURS NOMBREUSES , Solidago multi- flora , Hort. par., de l'Amérique septentrionale. Tiges droites , striées , pubescentes à la partie su- périeure , hautes de deux pieds, rameuses à moitié de leur longueur ; feuilles sessiles, glabres, lancéo- lées, aiguës, longues de trois pouces, rudes et 55 dentées sur les bords; fleurs en panicules lâches, composées de nombreux rameaux, longs de quatre à six pouces, espacés et dressés. Chaque branche est terminée par une panicule de dix pouces à un pied de long. Cette espèce , quoique peu répandue dans les jar- dins, est sans contredit la plus belle, à cause de ses nombreuses fleurs qui s'épanouissent pendant août et septembre. Comme elle s'élève peu , on la cultive sur les plates-bandes et corbeilles, et en bordures des massifs, où elle ressemble souvent à une boule d’or. VERGE D'OR À FEUILLES DE LITHOSPERME, Solidago li- thospermifolia, Vuxv., del Amérique septentrionale. Tiges droites, simples, raides, cylindriques, hautes de deux à trois pieds, de couleur violacée, rudes ; feuilles alternes, espacées , sessiles , rudes , entières, ovales, lancéolées, pointues, réfléchies, longues de six à sept pouces à la base, à nervures saillantes ; fleurs axillaires formant un long épi. Cette espèce, qui fleurit pendant août et les pre- miers jours de septembre, est encore peu répandue ; elle mérite cependant d’être cultivée à cause de son port, et de ses fleurs en épis longs d’un pied et qui terminent chaque tige : elle fait très-bien au milieu des plates-bandes ou au bord des grands massifs. VERGE D'OR A LONGSs ÉPis, Solidaso elongata, Horr. PaR., de la Géorgie. Tiges glabres, striées, hautes de quatre pieds au plus, rameuses dans toute leur lon- gueur ; les branches, qui se développent de Fais- selle des feuilles, n’ont pas plus d'un pouce de long; feuilles presque sessiles, d’un beau vert, glabres, ovales pointues, longues de deux à trois pouces, à nervures saillantes ; les inférieures dentées sur les 56 bords, les supérieures entières. Aux deux tiers des tiges se développent des rameaux longs de six à dix pouces, lâches et dressés, garnis de petites feuilles ovales, et terminés par un long épi defleurs petites et nombreuses. L'ensemble de tous ces rameaux forme une magnifique panicule de plus d'un pied de long sur autant de large. On cultive depuis trois ou quatre ans cette espèce, qui à un très-grand avantage sur les anciennes que l'on destinait à orner les parterres en automne. Elle ne commence à fleurir que le quinze octobre , et sa floraison continue jusqu'à la fin de novembre. Elle est une de celles qui offrent les plus belles fleurs à une époque où les autres sont défleuries. Elle peut fort bien occuper une place dans tous les grands parterres entre les chrysanthèmes , les astères et les autres plantes qui fleurissent dans cette saison. VERGE D'OR A FINES DENTELURES, Soldago arguta, Horr. KEew., de l'Amérique septentrionale. Tiges glabres, droites, cylindriques, hautes de deux pieds à deux pieds et demi, rameuses vers le tiers de la hauteur; feuilles alternes , sessiles, glabres à leurs deux surfaces, inégalement et finement den- tées à leurs bords; les feuilles radicales sont longues de quatreà six pouces, larges d'un à un pouceet demi, ovales oblongues ; celles des tiges, elliptiques, plus étroites à la partie supérieure. Les rameaux latéraux qui se développent forment une belle paniculeétalée; les fleurs sont nombreuses et se montrent les pre- mières depuis juin jusqu'en août. Cette espèce, connue depuis long-temps en Angleterre, ne l'est à Paris que depuis trois ou quatre ans. C'est une très- bonne acquisition , à cause de la précocité de sa 97 floraison. Elle est très-rustique et mérite d'être em- ployée dans les jardins. VERGE D'OR A FEUILLES DE PLANTAIN, Solidago plan- taginea, HorT. par. , de l'Amérique septentrionale. Tiges glabres, droites, cylindriques, hautes de trois à quatre pieds et demi, rameuses vers la moitié ; feuilles alternes, sessiles, glabres , dentées finement sur les bords, longues de deux à trois pouces , de forme ovale elliptique, pointues, un peu réfléchies ; les supérieures lancéolées. Les rameaux florifères sont droits, foliacés, nombreux , se développant sur les tiges dans l’aisselle des feuilles, et garnis de fleurs dans leur longueur. Cette espèce , encore peu répandue, est d'un joli effet pour la décoration des grands jardins, où ses nombreuses gerbes d’or lui assignent une place. Elle fleurit depuis août jusqu'en octobre, et peut être considérée comme une des plus belles du genre. VERGE D'or ÉTALÉE, So/dago patula, Vio., de la Pensylvanie. Tiges droites, raides, glabres, angu- leuses, hautes de deux pieds et demi à trois pieds, paniculées à la partie supérieure; feuilles alternes , sessiles, oblongues, pointues, glabres à leurs deux surfaces; les radicales, longues de cinq à six pouces, dentées sur leurs bords, rétrécies à leur base; les caulinaires, elliptiques et moins dentées ; fleurs ré- unies en grappes étalées sur de petits rameaux latéraux, longs de six à dix pouces, disposés hori- zontalement. Cette espèce, encore peu répandue, a l’avantage de se soutenir parfaitement droite, à cause de la force de ses tiges, et de former d'énormes pa- nicules de fleurs d’un bel effet, dont on peut jouir pendant septembre et octobre. 58 VERGE D'OR A FLEURS LATERALES , So/daso lateriflo- ra, Wirep., de l'Amérique septentrionale, Tigesdroi- tes, cylindriques, glabres et quelquefois rougeûtres ; hautes de deux pieds et demi à trois pieds, se rami- fiant aux deux tiers de la hauteur; feuilles alternes , lancéolées , longues à la base de six à sept pouces, glabres à leurs deux surfaces, à nervures saillantes, dentées à leur pourtour ; fleurs disposées à l'extré- mité des rameaux en petites grappes un peu recour- bées , et dirigées toutes du même côté, formant une panicule serrée, ou quelquefois un épi, lorsque les petits rameaux sont un peu développés. Ces petits rameaux sont entremèlés de petites feuilles lancéo- lées. Cette espèce fleurit en août et septembre ; elle est très - touffue et peut aussi être employée avec avantage. VERGE D'OR A FEUILLES ENTIÈRES , 90/dago integri- Jfolia, Horr. par., de l'Amérique septentrionale. Tiges simples, striées, pubescentes , hautes de deux à quatre pieds, se ramifiant aux deux tiers par de petits rameaux foliacés ; feuilles alternes , entières à la partie supérieure, glabres, lancéolées, longues à la base de cinq à six pouces, et un peu den- tées. Les fleurs sont jaunes, grandes , disposées la- téralement sur des rameaux dressés , longs de deux à quatre pouces ; ce qui forme une panicule allon- gée; elle fleurit pendant le mois d'août. C'est une belle espèce, que son port et ses belles panicules de fleurs recommandent aux amateurs, VerGE D'or HÉrissée, Solidago hirta, Wu». , de l'Amérique septentrionale. Tiges droites, cylhndri- ques, rudes, légèrement pubescentes, hautes de deux à trois pieds, et terminées par une panicule fo- 59 liacée ; rameaux longs de trois à six pouces ; feuilles alternes, ovales, Jlancéolées, sessiles , rudes aux deux faces, pubescentes, longues de deux à trois pouces à la base, acuminées à la partie supérieure, et inégalement dentées sur les bords : celles des pe- tits rameaux floriféres sont plus petites, étroites , entieres , aigües; fleurs en forme de panicule droite ettouffue, et disposées latéralement sur l'extrémité des rameaux. Cette espèce forme une très- belle touffe qui se garnit de nombreuses fleurs depuis le mois d'août jusqu'en septembre. VERGE D'or A TIGES BRUNES, Soldago fuscata, Mort. par., de l'Amérique septentrionale. Tiges droites, très - glabres, de couleur brun - violacé, hautes de quatre à six pieds, cylindriques ou très-peu angu- leuses, terminées à la partie supérieure par de jeunes rameaux droits de six pouces à un pied ; feuilles al- ternes , sessiles , entières, très-glabres et luisantes , longues à la base de trois à quatre pouces, lancéo- lées, pointues, diminuant de longueur à la partie supérieure ; les fleurs sont grandes, nombreuses, disposées, à l'extrémité des petits rameaux, en forme d’épis ; ce qui compose une panicule lâche, dressée, de plus d’un pied de long. Cette espèce, fort remar- quable par l'élégance de ses fleurs, a encore l'avan- tage d’être d’une grande ressource pour les parterres d'automne, car elle fleurit en octobre et novembre. C'est une des plus belles du genre, et dont la florai- sontardive devrait la faire employer davantage qu'elle ne l’est. Elle convient très-bien dans les massifs, sur le bord des pelouses, ou au milieu des plates-bandes. VErGE D'or Des FoRÊTSs, Solidago nemoralis, Horr. Kew., de l'Amérique septentrionale. Tiges droites , 6o raides, cylindriques , s'élevant de dix-huit pouces à deux pieds au plus, incanes, couvertes quelquefois de petits poils blancs; terminées à la partie supé- rieure par de petits rameaux longs de trois à quatre pouces, recourbés à leur extrémité; les feuilles ra- dicales sont en rosaces, pétiolées, longues de trois à cinq pouces, de forme ovale obtuse, très-rudes, iné- galement dentées en scie à leur contour ; les feuilles caulinaires sont plus étroites, plus courtes, lancéo- lées, hispides, un peu ondulées sur les bords ; les fleurs sont petites , très- nombreuses, formant par leur réunion une panicule ou plutôt un corymbe ; elles se montrent pendant tout le mois d’août et le commencement de septembre ; elle n’estcultivée que depuis quatre, ans à Paris. Sa petite taille la rend très-convenable pour garnir les plates-bandes et le bord des corbeilles. VERGE D'or DE DEUX couLEURS, Solidago bicolor, Lan. de la Caroline et du Canada. Tiges droites, raides, cylindriques , hautes d’un à deux pieds, légèrement pubescentes; feuilles radicales ovales, obtuses , en rosace, rétrécies en pétiole à leur base, dentées sur les bords ; les caulinaires sessiles, lancéolées, presque elliptiques, vertes en dessus, incanes en dessous, entières et rudes au toucher ; les fleurs sont dispo- sées à l'extrémité de chaque rameau en un épi droit ; les demi-fleurons sont blancs et les fleurons jaunes ; elle fleurit en septembre et octobre. Quoique peu recherchée, elle mérite cependant les soins des ama- teurs par ses grappes droites et ses demi-fleurons blanchâtres qui la distinguent de toutes les autres. VERGE D'OR DU MEXIQUE, Solidago mexicana, LAN ., du Mexique. Ses tiges s'élèvent d’un à deux pieds au Gt plus ; elles sont obliques, glabres , luisantes , cylin- driques , de couleur brune, garnies de feuilles al- ternes, lancéolées, sessiles ,; amplexicaules à leur base , longues de quatre à cinq pouces sur un de large, charnues, lisses à leurs deux faces, très-en- tières à leurs bords , rétrécies en pétiole à leur base, à nervures saillantes. Les fleurs sont disposées en grappes unilatérales, réunies en belles panicules étalées; les rameaux florifères sont munis de petites folioles linéaires ; elle fleurit pendant septembre et les premiers jours d'octobre. Quoique née sous un climat chaud, elle passe très-bien l'hiver en pleine terre chez nous, où elle est anciennement connue. Elle produit un bel effet par ses fleurs et son feuillage d'un vert luisant. VERGE D'OR 4 PETITES FEUILLES, Solidago tenutfolia, Pursu., de la Caroline. Tiges hautes de deux pieds à deux pieds et demi, cylindriques, striées, pubes- centes , se ramifiant à la partie supérieure, et gar- nies dans toute la longueur de petites feuilles ses- siles , linéaires et subulées , très - courtes à la partie supérieure ; celles de la base sont longues de deux pouces, un peu réfléchies, garnies de quelques dents vers l'extrémité ; les fleurs sont petites, se dévelop- pant à l'extrémité de rameaux latéraux, grêles et longs de quatre à six pouces; ce qui forme une pa- nicule fort élégante ; elle fleurit depuis la mi-octobre jusqu'en novembre. Elle est encore peu répandue et se recommande par l'élégance de son port et la légè- reté de ses fleurs. Outre son emploi pour la décora- tion des jardins, elle peut très-bien être cultivée en pots et servir à orner les appartemens. VERGE D'OR TOUJOURS VERTE, So/dago sempervirens, 62 Lin., du Canada. Cette espèce se recommande par son port et son feuillage d'un beau vert luisant ; ses tiges s'élèvent de cinq à six pieds, mais il leur faut un tuteur. Elle est moins répandue que le Solidago lævigata , et cependant elle peut très - bien trouver place dans les grands jardins ; elle fleurit en même temps que cette espèce et mérite d'être conservée ; ses feuilles, au rapport de Cornuti, jouissent de la ropriété de faire reprendre les chairs coupées, ce qui, dit-il, lui a valu son nom. Telles sont les espèces les plus intéressantes à multiplier et à employer à l’ornement des jardins. Elles se cultivent toutes de la même maniere. Bien qu’elles réussissent dans tous les terrains et à toutes les expositions, elles préfèrent cependant une terre franche légère ; il faut les replanter à neuf tous les trois à cinq ans , selon la nature du terrain. Ce be- soin, au surplus, est indiqué par l’état de la plante. En faisant cette opération, on les débarrasse des vieilles tiges qui périssent à l'intérieur. On les multiplie de graines qu'il faut semer aus- sitôt la maturité, et de drageons , ou par éclats de leurs touffes, en ayant soin d'opérer la séparation en automne, immédiatement après la floraison, si l'on veut avoir des fleurs l’année suivante. Il leur faut peu d’arrosemens , à moins que le soi ne soit très-léger et la chaleur très-forte. Pépin. ORANGERIE. POEONIA. Lis. ; Polyandrie digynie , Lin. ; Renon- culacées, Juss. Caractères génériques. Calice à cinq folioles per- sistantes ; corolle à cinq grands pétales ou plus; éta- EE LAN a Dei DL UE ae | (4 Le &. 4. ‘VEN SNS PIVOINE PAPA ER ACÉE A FLEURS ROSES Pœonta papaveracea #7 rosea 63 mines en très-grand nombre ; deux à cinq ovaires terminés par des stigmates épais, colorés; deux à cinq capsules ovales, ventrues, cotonneuses, s’ou- vrant par leur côte intérieur, et contenant des graines presque globuleuses, lisses et luisantes. PIVOINE PAPAVÉRACÉE À FLEURS ROSES, Pæœonia moutan, SMITH; Pœonta fruticosa, Duu. courc.; P.ar- borea, HorT. ANGLE ; P. papaveracea, ANDREW ; var. Rosea. (Voyez la planche.) Tige flexueuse, quoique ligneuse , s'élevant de trois à quatre pieds , feuilles grandes (quoique plus petites que celles de son type), alternes , bipinnées , à folioles longues, in- cisées , lisses en dessus, légèrement velues en des- sous, où les nervures sont apparentes et teintes de pourpre , d'un beau vert, plus pâle en dessous ; fleurs de sept à huit pouces de diamètre, formées par deux rangs de pétales au nombre de cinq cha- cun, d'un rose tendre, marqués à l'onglet d’une large macule d'un pourpre foncé, s'étendant en stries de même couleur jusqu'au tiers inférieur du pétale. Ces fleurs , qui paraissent de mars en avril, font un effet superbe lorsque l'air agite doucement leurs pétales soyeux ; ceux-ci, dans leurs ondulations, laissent apercevoir les macules pourprées qui semblent, en se réunissant au centre de la fleur, n’en faire qu'une, sur laquelle se détachent parfaitement les anthères jaunes des étamines. Le pédoncule, quoique plus court que dans le type, est long et assez fort ; il est d'un vert jaunâtre, de même que le pétiole des feuilles, ordinairement teinté ou strié de pourpre. La culture de cette belle variété est la même que celle de son type, la pivoine en arbre. Bien que quelques essais aient prouvé qu’elle pouvait quelque- 64 fois résister en plein air à un hiver peu rigoureux, il est prudent , surtout quand on n'en possède qu'un pied , de le rentrer en orangerie, et mieux en serre tempérée. où il jouit de plus de lumière. Une terre franche légère, mêlée par tiers avec de la terre de bruyère et du terreau très-consommé , lui convient parfaitement. Elle a besoin d'arrosemens fréquens pendant sa végétation, surtout à l'appro- che de ia floraison et pendant sa durée. La terre doit être renouvelée tous les deux ou trois ans. On multiplie cette pivoine par la division de ses tubercules , en ayant soin que chaque portion soit munie d’un œil au moins, et par marcottes qu'il ne faut pas séparer de leur mère avant qu'elles aient produit des tubercules, c'est-à-dire la seconde ou troisième année. Le semis des graines de l'espèce et de ses variétés promet bien des jouissances aux amateurs patiens, car les résultats sont longs à obtenir, puisqu'on n’a rien à espérer avant six ou dix ans au moins. À en juger par les peintures qui nous viennent de Chine, dont le Pœonia moutan est originaire, les Chinois possèdent un bien plus grand nombre de belles variétés que nous; et peut-être, avec le temps, parviendrait-on à en obtenir de semblables ou d’équivalentes, en croisant les unes avecles autres celles que nous cultivons. Les fécondations artifi- cielles peuvent avoir lieu avec d'autant plus de fa- cilité, que l'expérience a démontré que le pollen pouvait conserver sa faculté fécondante d’une année à l’autre. L. NoisETTE. BNRRALES DE FLORE ET DE POMONE. tSietéierenrim ele eu ele @teieleié ot elececeretelSeaccretbes PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Double Récolte de Cerises. Le journal de la Côte-d'Or a rapporté le fait sui- vant : Un Vigneron de Couchey avait étêté, après la récolte de juillet, un cerisier-griottier. Cet arbre, dont la sève s'est portée sur les brindilles restantes, a produit une seconde fois des fleurs et des fruits, que l'on à cueillis le 15 d'octobre, et qui se sont trouvés bien colorés, parfaitement mûrs et d’une saveur agréable. Ce fait, dû à la chaleur et au rapprochement qu’a subi l'arbre sur lequel il a eu lieu, est une nou- velle preuve de l’activité de la sève pendant le mois d'août; ce que l’on sait au reste depuis long-temps, puisque les jardiniers ont appelé sève d'août l'aug- mentation de vigueur dans la végétation qui se re- marque à cette époque, et qu'ils en ont tiré parti pour assurer la reprise de quelques espèces de greffes. Mais une telle observation pourrait peut- être faire naître à nos habiles horticulteurs l'idée de tenter quelques essais pour obtenir une seconde Déceurre 1834. 5 66 récolte de quelques uns de nos fruits hâtifs, en mettant les arbres dans une position favorable à leur développement, par une taille savamment combinée, quant au moment de la ‘pratiquer et relativement à la proportion de bois à retrancher, pour laisser à Ja sève d'août un excès de vigueur capable de con- courir à la reproduction des fleurs et des fruits. Bien qu'une telle tentative ne puisse avoir que des applications bornées, un seul succès suffirait pour récompenser des autres essais infructueux. DoverGE. AMENDEMENS ET ENGRAIS. du /Notr antmalise. M. Payen, inventeur de ce nouvel engrais, a eu l'obligeance de nous faire voir sa fabrique de Gre- nelle, où cette manutention est exécutée en grand et avec toute l'intelligence qu'on devait attendre d'un chimiste aussi distingué. Nous n'entrerons pas ici dans tous les détails de cette fabrication, nous dirons seulement que len- srais dont il est question a pour base un charbon animal réduit en poudre fine, à laide de fortes meu- Jes en fer, qui, dans l'établissement de M. Payen, sont mues par une machine à vapeur, et qui est ensuite bluté pour le rendre aussi fin que de la farine. Cest là la principale différence qui le dis- üngue du charbon animal des raffineries, qui a besoin d’être plus gros pour remplir l'objet anquel il est destiné. Ce charbon est obtenu par la torré- faction, en vase clos, de toutes les espèces d'os, et 07 généralement de toutes les matières animales, telles que vieux cuirs, chiffons de laine, de soie, plumes, rognures de cornes, etc., etc. Tout le monde sait qu’une des propriétés parti- culières au charbon est celle d’absorber tous les sa et particulièrement les miasmes putrides avec lesquels on le met en contact, et, par consé- quent, de rendre inodores les matières les plus infectes, lorsqu'on le mélange avec elles. Cette propriété que le charbon de bois possède, se trouve à un bien plus haut degré dans le charbon animal. C'est elle que M. Payen à muse à profit pour ani- maliser son noir ; et tout en imprégnant ce charbon de substances capables de le rendre un engrais puis- sant, il a trouvé le moyen d'opérer la désinfection de très grandes masses de matières putrides. Il à même à cet égard des projets importans, et dont le résultat serait de débarrasser la capitale et ses envi- rons de tous les foyers d'infection inséparables d'une grande ville. Nous faisons sincèrement des vœux pour que ces projets, qui intéressent au plus haut point la salubrité publique, soient accueillis par l'autorité compétente; et leur réalisation serait un véritable titre de gloire pour M. Payen. Ce chimiste fait mélanger son noir pulvérisé avec des imatières animales, dans une proportion qu'il a jugée convenable, soit en le mêlant avec des chairs et des intestins en putréfaction et di- visés , soit avec du sang ou les vidanges des fosses. Le mélange opère instantanément la désinfection de ces matières, l'absorption de tous les saz f6- tides qui s’en exhalent ayant lieu aussitôt par le charbon. Un exemple de ce mélange a été donné 68 sous nos yeux, et nous avons pu immédiatement après y toucher, sans qu'aucune odeur nous parût sensible. MM. Jacques et Jacquin , que nous avions accom- pagnés dans cette visite, se proposent de faire quel- ques essais comparatifs des applications de cet engrais à l'horticulture, et lorsque l'expérience nous aura fourni des faits nous nous empresserons d'en rendre compte. Provisoirement cependant nous pouvons établir les probabilités des effets de cet engrais ; connaissant sa composition et l’action qu'exercent ses élémens agissant séparément. Le charbon animal, conte- nant une grande quantité de phosphate de chaux, est un stimulant actif, et ses effets durent long- temps, ce sel ne se dissolvant que peu à peu. Son emploi en agriculture a des résultats avantageux ; et selon qu'il est plus ou moins réduit en poudre fine, il agit encore comme amendement sur les divers sols avant que son influence comme engrais soit ren- due sensible. Ainsi, lorsqu'il y a lieu de l'employer sur un terrain léger, perméable, il faut qu'il soit réduit en poudre fine; si au contraire le sol est froid ou compacte, il faut qu'il ne soit que concassé. | Dans cet état il divise la terre, la rend plus légère, plus accessible aux influences atmosphériques, et se trouve par cette raison placé dans des conditions qui favorisent la décomposition. Au contraire, employé à l’état de poudre fine, il ne fait qu'augmenter le vice de constitution du sol, et se trouvant soustrait par sa compacité aux alternatives de la température, il serait un temps infini avant que sa décomposition le rendit soluble et lui fit produire des élémens 69 capables d'être absorbés par les végétaux. En ré- sumé, le charbon animal peut être employé seul avec avantage comme amendement et engrais sur tous les sols , excepté ceux qui surabondent en élé- mens calcaires, parce qu'il ne ferait qu'augmenter ce défaut, étant lui-même composé de près de deux tiers de sa masse de phosphate et de carbonate de chaux ; seulement, lorsqu'il est question d'agir sur les sols compactes et argileux , il est bon de n’em- ployer le charbon animal que concassé ; au contraire il doit être réduit en poudre fine sur les sols légers et siliceux. Maintenant que nous nous sommes rendu com pte de l'action générale du charbon animal seul , exa- minons aussi quelle est celle des matières ster- coracées avec lesquelles M. Payen le fait mélanger pour le rendre plus animalisé encore. Ces matières, trop négligées dans la plupart de nos départemens, tandis qu'au nord de la France et en Belgique on en tire un si grand parti, à l'exemple des cultiva- teurs de la Chine et du Japon, sont un des engrais les plus puissans , surtout celles qui proviennent des fosses d’aisance, où pour mieux dire, celles qui appartiennent à l'espèce humaine ; nos alimens sont en effet empruntés aux règnes animal et végétal, et les déjections humaines sont par cette raison les plus riches en matériaux d’assimilation directs pour les végétaux, et en principes stimulans de différens genres. Dans léSèpays où l’intelligence des agriculteurs sait les mettre à profit, on les emploie à l'état frais, ordinairement en arrosemens en y ajoutant de l’eau; sous la forme d’une poudre obtenue par la longue exposition à Fair libre, ou en Fm 10 mélange avec de la marne, de la tourbe, des dé- combres écrasés, etc., etc. Aucun de ces procédés n’est capable d'empêcher la déperdition des gaz, qui s'évaporent en pure perte et infectent l'air sans servir à la végétation. La poudrette, par exemple, qui est le résidu de ces matières déposées en grandes masses dans des fosses peu profondes et étendues, où elles subissent une longue fermentation qui diminue considéra- blement leur volume et finit par les dessécher, a perdu la majeure partie de son énergie par lévapo- ration des gaz et la décomposition des sucs anima- lisés qui s'y trouvaient. Aussi ses effets, comme substance nutritive propre à fournir des alimens à la végétation, sont-ils extrêmement diminues, et ceux qu'elle produit ne sont plus que stimulans et résultent particulièrement des sels dont la dissolu- tion n’a pu s’opérer dans le même temps. Sous les deux premiers états, les matières fécales peuvent ètre employées sur toutes les natures de ter- rain, comme engrais énergique , mais de peu de durée, parce que les pluies entraînent la plus grande partie de leurs substances, qui sont très-solubles , et l’évaporation leur enlève, sous la forme gazeuse, une grande quantité d’élémens d'assimilation. En effet, la poudrette n’est inodore que lorsqu'elle est sèche, et dès qu'elle est mouillée, la fermentation recommence, et avec elle l’'évaporation des gaz très volatils ; ce que son odeum, alors fortement ammo- niacale, fait suflisamment reconnaître. Mêélées avec de la marne, de la tourbe, des décom- bres , etc., on en forme un compost fertilisant , mais qui répand aussi une odeur désagréable, et dont 71 l'emploi doit être fait avec intelligence, suivant la na- ture du terrain auquel on le destine , parce qu'il agit à Ja fois comme amendement et comme engrais, selon la composition du mélange. Maintenant que nous connaissons les élémens du noir animalisé de M. Payen, essayons de nous ren- dre compte de ses effets. Nous dirons d’abord qu’un de ses avantages est sa qualité inodore, car il dégage si peu de gaz, qu'ils ne sont même pas sensibles auprès des tas où il est réuni en grande masse. Son aspect n’a rien non plus de désagréable : il ressemble à une terre noire, et peut être pris à la main sans la salir. On pourrait croire, d’après cela, que ladhérence des gaz avec le charbon est telle que rien ne peut la rompre ; mais M. Payen nous à affirmé que l'ana- lyse chimique opérée sur une quantité donnée de noir animalisé, à fourni les mêmes produits qu'une égale quantité de matières fécales analysée séparément. Son action, comme amendement, ne peut être sensible que sur les terrains légers et siliceux où sa ténuité peut opérer quelque peu d’adhérence entre les particules et les rendre plus propres à la végétation. Pour en obtenir un bon effet sur les terrains gras et compactes, il faudrait que le char- bon animal füt conservé en morceaux et non réduit en poudre ; parce qu'alors il diviserait le sol et pla- cerait l’engrais dans une position convenable pour subir les diverses décompositions au moyen des- quelles il doit rendre peu à peu à la terre les élé- mens fertilisans qu'ila absorbés. Peut-être M. Payen devrait-il fabriquer du noir animalisé à peine 72 concassé; certainement les agriculteurs expéri- mentés le préféreraient pour les terrains dont il s’agit. Ce charbon non réduit en poudre jouirait à un degré plus grand de la propriété de se charger des émanations animales ; car la faculté absorbante de cette substance est plus considérable dans les gros morceaux que dans les petits. On se demandera pourquoi nous considérons l'action du noir animalisé comme amendement, avant de nous en occuper comme engrais, puisque c'est sous ce point de vue seul qu'il est offert à l'agriculture ? Nous répondrons à cela, qu'un en- grais dont les effets sont soumis à des décomposi- tions assez. lentes, ne peut agir que lorsqu'il est appliqué sous la forme convenable pour faire naître ces décompositions. Or ici il est clair que, pour que le charbon animal rende au sol les substances nutritives dont il est chargé, il faut que sa compo- sition propre soit altérée; autrement la combinaison continuerait à exister. Par conséquent, si sous la forme d’une terre noire, composée de molécules très - atténuées et adhérentes entre elles par le mé- lange de substances animales plus ou moins grasses et humides, il est additionné à un sol argileux qui forme une pâte épaisse par un temps de pluie, ou une croûte dure par la sécheresse, il ne recevra aucune des influences de chaleur et d'air capables d’altérer sa composition, et de lui faire subir la fermentation qui peut lobliger à abandonner les principes fertilisans qu'il recèle. On concoit qu’en pareil cas, si cet engrais avait la forme de charbon concassé, il s’opposerait à l’adhérence du sol, per- mettrait à une certaine somme de chaleur et d’air 73 d'y pénétrer et subirait enfin les altérations néces- saires. Il'en est donc, à notreavis, de cet engrais comme de tous les autres : il faut étudier le sol avant de l'appliquer. Là il pourra faire merveille; ailleurs il sera de nul effet, et quelquefois ses effets seront pernicieux. On peut affirmer d’abord qu il peut être utile sur tous les sols légers; mais on doit s'en abstenir sur ceux qui sont glaiseux et compactes, ainsi que ceux où l'élément calcaire est prédominant. Il doit être excellent pour toutes les céréales, non seulement à cause des sucs animalisés qu'il fournit à la végétalion, mais encore par le phosphate de chaux que ces végétanx absorbent en quantité no- table. M. Briaune de Trancault dit aussi avoir fumé avec cet engrais cent arpens ensemencés en seigle et en froment, et avoir obtenu une récolte importante. Les expériences comparatives entre divers en- grais faites par M. Decauville , près de Versailles, prouvent seulement que le noir animalisé a de l'ac- tion; que son action est Ja plus forte après la pou- drette désinfectée fabriquée par M. Payen. Ceci peut se concevoir aisément lorsqu'on n’observe qu'une récolte , la poudrette étant bien plus soluble dans toutes ses parties et conséquemment devant avoir une action énergique plus prompte. Peut-être que la récolte suivante sera plus belle sur le terrain fumé au noir animalisé, que sur celui fumé par la poudrette. L'emploi du noir animalisé sur les prairies peut être profitable si on le sème au printemps sur leur surface, et qu'il pleuve ensuite. Par un temps sec 1l -74 serait plus nuisible que profitable ; et en général, ce n'est pas sur de telles cultures qu'il est le plus convenable. Quant à ses usages dans la pratique de l’horticul- ture, nous attendrons les expériences pour en par- ler; toutefois il est probable qu'il peut être utile dans toutes les circonstances où le fumier de cheval bien consofnmé réussit, et applicable à toutes les cultures qui se trouvent bien des engrais animaux; mais quant aux plantes délicates qui ne vivent que par l'absorption qu’elles font des principes nutritifs puisés dans un humus purement végétal, 1l les tuerait infailliblement; et dans cette catégorie on peut sans hésiter ranger une grande partie des plan- tes du Cap , comme les erica, les protea, elc. DoverGe. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Moyen facile d'obtenir des champignons. On sait qu'en général les haricots aiment une terre légère un peu fraîche, très meuble et fumée avec un engrais consommé. Il y a quatre ans qu'en débarrassant un terrain des tiges de haricots qu'il avait produits, je remarquai une grande quantité de champignons comestibles, agaricus edulis, Lin; J'en fis une récolte successive pendant plusieurs jours, et ils se trouvèrent très bons. Depuis lors Je n'ai pas manqué d'obtenir toujours une récolte de champignons à la suite de celle de haricots. (on } 7 Voilà seulement ce qu'il faut faire et qui me réussit parfaitement. Le sol que je cultive est léger et un peu sablonneux. Je dépose sur les carrés desti- nés à la plantation de mes haricots trois ou quatre pouces de fumier de cheval bien consommé; je le fais mêler au terrain par un labour à la bêche. Je plante ensuite les haricots à la manière ordinaire, et sans autre soin; après qu'ils sont récoltés , Le sol se couvre d’une grande quantité de champignons, que l’on ramasse pendant plusieurs jours, et dont le produit n’est pas à dédaigner. Il est bon de remarquer, toutefois, que ce résul- tat peut être obtenu avec toute autre culture qui voudra un sol léger et beaucoup de fumier de cheval consommé ; car dans cette circonstance , les haricots n'y sont pour rien. FiLLIETTE. Sur la culture des melons. Un jardinier de Château-Thierry a une grande réputation pour la culture de ses melons, qui réust- sissent toujours bien. Ses procédés diffèrent peu cependant de ceux connus, excepté par un seul moyen. Il sème ses melons sur une couche en dos d'âne, et au milieu. Il leur donne les soins accoutumés, et lorsque ses melons commencent à nouer, il jette dessus à la volée, et comme on sème du blé, du plâtre réduit en poudre très fine. Il en emploie assez pour que ses plantes et sa couche soient toutes blanches. Par ce moyen fort simple, ses melons ne sont jamais attaqués par l’araignée ou autres insectes; ils offrent continuellement une végétation vigou- 70 reuse, mürissent parfaitement, et acquièrent tou- tes les qualités qui recommandent ces fruits. Doverce. JARDIN FRUITIER. PomME coiNG ( Voyez la planche). Cette pomme dont la forme approchant de celle du coing poire lui a valu son nom, est assez remarquable. C’est en 1826, que mon frère, pépiniériste à Brie-Comte- Robert, l’a fait connaître. Elle est resserrée à sa par- tie supérieure, ce qui fait ressortir un mamelon très-prononcé , plus saillant d’un côté que de l’autre et longeant la queue. Sa couleur est d’un beau jaune citron , couvert de carmin du côté où frappe le so- leil. Sa chair est blanche, fondante, sucrée, relevée par un acide doux très-agréable; sa maturité se prolonge de septembre en novembre. Sa saveur a beaucoup de rapport avec celle de la pomme rei- nette d'Angleterre de laquelle elle provient de semis. L'arbre est vigoureux, les rameaux assez ou- verts, violâtres , marqués de points blancs allongés. Cette variété réussit bien à haute tige sur franc, sur doucin et sur paradis. Greffé sur ce dernier les fruits sont plus gros ; l'arbre est très-productif. Ce fruit est une bonne acquisition, tant sous le rap- port de sa qualité que sous celui de son aspect qui fait fort bien pour le service de la table. L. NolsETTE. Pommes riccieTTE (Voyez la planche). Cette pomme provient d’un semis fait en 1815 et qui a produit pour la première fois en 1823. Je l'ai présenté en 1831 à la Société d’horticulture de Paris, qui a bien PES 1. POMME COING. 2.POMME FILLIETTE. -f 77 voulu lui donner mon nom. C'est un fruit assez joli, de grosseur moyenne, de couleur jaune rayée de carmin ; sa chair est cassante, abondante en jus, et douée d’une saveur ble de reinette musquée exaltée ; elle a l'avantage de se conserver saine et bonne jusqu'en mars et avril. Je la cultive sur paradis et sur tige ; elle a des dis- positions à devenir plus grosse sur le premier. Le bois est vigoureux , court et gros ; les feuilles sont ovales - arrondies, dentées obtusément, d’un vert luisant en dessus, beaucoup plus pâle et velues en dessous. C'est un des pommiers qui conservent le plus long-temps ses feuilles. PommE Divine. Cette pomme provient de greffes qui furent envoyées de Naples, en 1830, à notre col- lègue M. Jacques. Ayant eu l’obligeance de m’en faire part, je greffai d’abord sur franc, puis enfin, en 1832, sur paradis. C'est de cette dernière opération que J'ai obtenu un seul fruit cette année. Il a une forme arrondie et un peu turbinée ; sa couleur est d’un jaune verdâtre uniforme ; sa chair est ferme , sucrée et approchant de la saveur du fenouillet gris. Son bois est mince, allongé; ses feuilles sont ovales-allongées, dentées en scie, d’un vert lisse en dessus, plus pâle et légèrement tomenteuses en dessous. Ce fruit paraît devoir être une bonne acquisition. FILLIETTE. 70 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. LiseroN DE BuENos-AYRESs, Convolvulus Bonarien- sis. Cav., Plante vivace à tiges filiformes, volubiles, s’élevant de trois à cinq pieds, blanchâtres ou quel- quefois cendrées; feuilles alternes, pétiolées, incanes, hastées, et même assez variables; souventelles ne sont qu'à trois lobes cunéiformes , obtus; d’autres fois à cinq lobes plus ou moins longs et étroits; mais le iobe du milieu est toujours long d’un à trois pouces, obtus et mucroné au sommet. Les fleurs sont soli- taires, grandes, d’un beau rose, quelquefois tra- versées longitudinalement de veines plus foncées, portées sur des pédoncules axillaires de la longueur des feuilles, munis de petites bractées à leur base ; à la partie supérieure du limbe il existe cinq petites dents aiguës ; cinq étamines à anthères violettes ; un style à stigmate fourchu; calice à cinq divisions ovales-pointues ; capsule à deux loges renfermant deux graines dans chaque loge. On cultive à Paris ce charmant liseron depuis trois ou quatre ans. La première année on le tint en pot comme plante vivace, et on le rentrait pour passer l’hiver en serre tempérée, où 1} conservait une partie de ses tiges. Cultivé ainsi il se déve- loppait faiblement et ne donnait que de petites fleurs. Lorsqu'il fut multiplié, on livra à la pleine terre les pieds qui avaient passé l'hiver dans la serre. On les planta en mai dans une terre meuble et lé- sère, et pendant tout l'été chaque pied, soutenu par des rames, forma une colonne de verdure entre- LI PL A9 PENTSTEMON GRACIEUX Pent stemon venustum 79 mêlée d’un grand nombre de jolies fleurs s'ouvrant de six à sept heures du matin et se fermant vers le soir. Ses grandes fleurs roses, portées par des tiges srêles, et son feuillage découpé et de couleur cen- drée, produisaient un effet charmant. On obtint ainsi une grande quantité de graines qui mûris- saient chaque jour. Aujourd’hui cette jolie espèce est répandue dans plusieurs jardins où on l’'emploie pour garnir des murs, des tonnelles , etc., et à tout autre usage, pourvu que les tiges soient soutenues ; du reste elle croît à toute exposition. + On peut la cultiver comme plante annuelle, en semant ses graines en mars dans de petits pots placés sur couche, pour être mis en place en avril ou mai. Mais si l’on veut avoir des touffes plus fortes, il faut en conserver en pots que l’on rentre l'hiver en orangerie ou sous châssis. Cette plante à besoin de fréquens arrosemens pendant les chaleurs de l'été, et presque point en hiver. Pépin. PENTSTÉMON GRACIEUX , Pentstemon venustum , Dou- GLAS, BOT. REG., 1930. Tiges ligneuses, glabres, hautes d'un à deux pieds, se ramifiant quelquefois à la partie supé- rieure par le développement de petits rameaux al- ternes. Feuilles opposées en croix , longues de deux pouces, sessiles, glabres, un peu coriacées, per- sistantes, ovales -lancéolées, pointues, dentées en scie assez profondément sur les bords. Fleurs dis- posées en une belle panicule longue de six à huit pouces , composée de petits rameaux longsau moins 8o d'un pouce, opposés en croix, et terminés par deux, trois, et quelquefois quatre fleurs portées sur des pédicelles courts, garnis à la base de deux petites feuilles linéaires opposées. Corolle monopétale tu- buleuse , longue d’un pouce, renflée à l'extrémité du limbe, qui est à cinq divisions. La lèvre supé- rieure plus courte, dressée, échancrée en cœur au sommet, plus foncée que le tube ; linférieure plus longue , réfléchie, à trois échancrures garnies de quelques petits cils moins longs qu'aux bords de la lèvre supérieure. Calice court, monopétale, glabre, persistant, à cinq divisions aiguës ; cinq étamines, dont une avortée à filet terminé par de petits poils soyeux, deux autres plus longues que la corolle , et deux beaucoup plus courtes. Les étamines fertiles terminées par des anthères jaunes cordiformes et soyeuses ; un style intermédiaire en longueur entre les quatre étamines. Le fruit est une capsule ar- rondie dont les graines jusqu'à ce jour ont constam- ment avorté. Cette espèce est originaire des contrées de l'Amé- rique septentrionale. Elle a beaucoup d'affinité avec le P. diffusum, Bot. REG.; mais elle en diffère au premier abord par ses tiges ligneuses dressées, ses feuilles plus petites et coriaces, et sa panicule plus serrée. Elle est de pleine terre et fleurit de juillet en septembre. Elle demande, quoique ligneuse, à être multipliée souvent ; sans ce soin ses tiges s’'appauvrissent et ne donnent que peu de fleurs. Il faut pour cela renou- veler les pieds au moins tous les deux ans. Jusqu'à ce jour n'ayant pas donné de graines, on la mul- tipliée par la voie des boutures. Quoique ses feuilles 5 81 soient persistantes, et que la plante soit toujours plus ou moins en végétation, le moment le plus favorable de couper les boutures est cependant la fin de mai ou le mois de juin. On les plante en terre meuble et bien préparée, soit en pot, ou en pleine terre abritée du soleil, ou plutôt sous cloche pen- dant les premiers jours de l'opération. Par ce moyen les boutures s’enracinent en peu de temps ; on les sépare ensuite pour leur donner plus de nourriture, afin d'activer leur végétation. Comme elle développe aussi quelques branches de son pied, on peut, si le bourgeon qui se montre au collet avait pris racine , le séparer de la souche, ou bien si le nombre en est considérable, on rechausse où l’on déplante le pied pour l’enterrer plus avant, afin que ses branches se trouvent assez couvertes de terre pour pouvoir former des racines. Cette belle espèce n'a pas moins de mérite que ses congénères par la beauté et l'élégance de ses fleurs ; elle peut également orner les jardins. Quoi- que peu difficile sur le choix du terrain, elle pré- fère cependant un sol léger, humide, et riche en humus, et une exposition ombragée. Dans une telle situation la végétation est plus vigoureuse, et les fleurs plus belles que dans toute autre, et surtout placée au soleil. Cultivée en pots, elle demande une terre douce composée de détritus de végétaux, et des arrose- mens fréquens pendant les chaleurs de l'été. Ce pentstémon , encore nouveau, est peu répandu dans le commerce ; cependant on le trouve chez notre collègue M. Lémon, qui l’a recu d'Angleterre en 1833. PÉpiN. Décemsre 1834. ( l 82 Kermie pes JARDINS, Mybiscus syriacus, Lin, Pers., Wizp, Lam. ; alihœæa frutex, Horr. Ce grand et bel arbrisseau , originaire d'un pays beaucoup plus chaud que le nôtre, supporte cepen- dant assez bien nos hivers. Dès l’année 1606 il a été cultivé en Angleterre, et pendant un laps de temps aussi long (un siècle et demi), il n’a donné que peu de variétés. J'ai pourtant l'espoir d’en obtenir, ayant déjà un semis de quelques centaines de pieds qui proviennent d'un individu à fleurs pourpres, qui de- puis quelques années en a fourni un certain nombre. En attendant que le hasard nous en procure de nou- velles, je vais énumérer celles que nous possédons aujourd'hui. 1. KETMIE A FLEURS BLANCHES, /1. s. albus. Fleurs blanches simples, avec un fond d'un beau pourpre. 2. K. A FLEURS BLANCHES, sous-variéte, 7. s. albus var. Fleurs blanches simples , fond pourpre, quel- ques étamines converties en petits périls au bas de la colonne staminifère. 5. K. A FLEURS SEMI-DOUBLES BLANCHES, 7. s. albus : flore semipleno. Fleurs blanches à fond pourpre. Cette variété très intéressante fleurit aussi bien que les simples et n’est pas plus sensible au froid. 4. K. A FLEURS DOUBLES BLANCHES, Z1. s. albus, flore pleno. Fleurs d’un beau blanc, doubles. L'ar- brisseau est un peu délicat et a besoin de quelques abris, et d’une année chaude, où de chaleur artifi- cielle pour que ses jolies fleurs s’épanouissent. 5. K. À FLEURS ROSES, 1. s. flore roseo : var. Fleurs roses, simples, fond pourpre. 83 6. K. A FLEURS ROSES , SOUS-VARIÉTÉ , /7. 5. flore roseo : var. Fleurs roses, simples, fond pourpre ; quelques étamines changées en pétales au bas de la colonne staminifère. 7. K. A FLEURS ROSES SEMI-DOUBLES, Z1. s. flore roseo semipleno. Fleurs roses semi-doubles. J'ai recu cette variété de Naples il y trois ou quatre ans. Elle paraît fleurir assez facilement ; mais jusqu'à pré- sent les fleurs sont petites et mal développées. 8. K. ROUGE simPLE. /1. s. rubra. Fleurs rouges, simples, à fond pourpre. 9- K. ROUGE pouBLE, A. s. rubra plena. Fleurs rouges" doubles ; cette variété, anciennement cul- tivée, ne fleurit bien que dans les étés chauds. 10. K. ROUGE A FLEURS D'ANÉMONE. Z1. s. rubra anemonæflora. Cinq grands pétales extérieurs, et au centre une portion des étamines converties en petits pétales ; c’est cette variété qui donne souvent des semences susceptibles de germination. 11. K. A FLEURS LILACÉES, 1. 5. Uilacina. Fleurs lilacées , simples , à fond pourpre. 12. K. LILACÉE A FLEURS DOUBLES, À. s. lilacina plena. Kleurs petites, doubles, à pétales presque égaux. J'ai recu de Naples cette variété en même temps que le n° 7. 15. K. A FEUILLES PANACHÉES, /1. s. variegata. Celle-ci, connue depuis long-temps, est intéressante par les jolies, panachures blanches de ses feuilles. Une nouvelle variété à panachures jaunes existe chez quelques cultivateurs. Telles sont les variétés que je connais de ce bel arbrisseau. Il se trouve bien encore quelques légères nuances de couleur dans les fleurs des nombreux 54 individus obtenus de semis ; mais elles ne m'ont pas paru assez tranchées pour devoir être mentionnées, et si, comme je l'ai dit, j'obtenais quelques variétés remarquables, je m'empresserais de donner suite à cet article. Les variétés 4, 7, 9 et 13 sont sensibles au froid un peu intense, et ilest bon, par précaution, de mettre des feuilles sèches ou du grand fumier au pied, et même de rentrer quelques individus en orangerie ; les autres sont aussi rustiques que le type, et il n’y a que les froids extraordinaires qui puissent leur causer du dommage. Toutes se multiplient par marcottes et boutures, ainsi que par la greffe en fente sur l’espèce; ces trois moyens sont faciles et réussissent parfaitement. JACQUES. ÂCACIE A FEUILLES D'OLIVIER , dcacia oleæfolia , Hor- TuL. ( Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 168 du Journal et Flore des jar- dins.) Cette acacie peut s'élever de huit à dix pieds, mais il est facile de la maintenir à trois ou quatre sans nuire à sa floraison. Feuilles simples, ovales, mucronées, obliques, entières, marginées, raides, d’un vert un peu glau- que, légèrement pubescentes et à nervures pennées; fleurs d’un beau jaune à odeur d’aubépine, dispo- sées en têtes globuleuses au bout de pédoncules solitaires axillaires , de la longueur des feuilles et munis à leur base d’une petite bractée très rouge. Cette jolie espèce se cultive en serre tempérée. PL A1 ACACIE A FEUILLES D'OLIVIER Acacia oleæfolia . P1.42 EFFILÉE FUCHSIE Fuchsia viroata Le 2 85 Elle développe vers la fin du printemps une grande quantité de fleurs qui couvrent ses Jeunes rameaux et durent long-temps. Cet avantage, ainsi que l'o- deur suave qu'elles exhalent, en font une des plantes de serre tempérée les plus intéressantes. La multiplication est facile par le moyen de mar- cottes. Nous espérons aussi pouvoir semer ses graines, dont nous pensons recueillir une grande quantité, car la fructification est bisannuelle; c’est- à-dire que les fruits ne se développent que dans l'année qui suit celle de la floraison. Si eela nous réussit, nous pourrons la livrer au commerce au prix le plus modéré. Cers frères. Fucasie EFFILÉE, Fuchsia virgata, Swer., Horr. Brir. (Voyez la planche, et pour les caractères gé- nériques , page 133, Journal et Flore des jar- dins.) Arbrisseau pouvant s'élever de deux à quatre pieds , et peut-être davantage; tige et rameaux ef- filés, d'un rouge-brun; feuilles opposées, pétio- lées, lancéolées, pointues, à dentelure écartée et peu profonde , glabres sur les deux surfaces ; fleurs solitaiges, axillaires dans l’aisselle des feuilles ; pé- doncules filiformes, longs de douze à dix-huit lignes, pendans; calice monophylle tubuleux à sa base, et s’ouvrant en un limbe à quatre divisions pointues, et d’un beau rouge; quatre pétales moitié moins longs que les divisions calicinales , roulés en tube et d’un beau violet-pourpre ; huit étamines à filets rouges, un peu plus longues que les divisions du calice; style rouge aussi, et du double plus 86 long que les étamines ; stigmate épaissi et oviforme. Ses jolies fleurs se montrent de mai en juillet. Il est originaire du Mexique, cultivé en Angle- terre depuis 1815; 1l n’est pas encore bien répandu à Paris, cependant on le trouve chez MM. Loth, Cels, Noisette, ete. On le cultive en serre tempérée ou chàssis froid, et sa multiplication est facile de boutures faites en terre de bruyère, qui lui con- vient parfaitement. Le nombre des espèces de ce genre s’'augmente beaucoup depuis quelques années; mais il est très- présumable que plusieurs ne sont que des variétés l'une de l’autre, obtenues par le semis ; et ce qui vient d'autant à l'appui de cette opinion, c’est que notre collègue et ami Jacquin en a obtenu quelques- unes très-jolies et qu'il fera sans doute connaître bientôt. JACQUES. NÉRrION, LAUROSE , LAURIER-ROSE , Nerium, Lin. , Juss., Lam. , PErs., etc. Ce genre est peu nombreux en espèces ; deux sont cultivées depuis long-temps : lune, originaire du midi de l'Europe, et l'autre de l'Inde. La première l'a été en Angleterre en 1596, l’autre en 1683 ;: elles ont toutes deux donné des variétés, et probable- ment peut-être même des hybrides. Celles-ci seront toujours faciles à reporter à leur type, en observant un caractère qui paraît constant : cest que toutes celles de la tribu des Européens ont les divisions de la couronne ou nectaires ( Linnée), qui se trouvent au centre de la fleur, à doubles échancrures, for- mant alors trois pointes courtes, tandis que celles 87 de la tribu des Indiens ont les cinq divisions de la couronne de la fleur terminées par de longs filamens. Le type de la première division mürit ses graines dans le midi de la France, et probablement celles du type de la seconde y mürissent de même, ainsi qu'en Espagne, Italie et Naples. C’est donc de ces différens pays méridionaux que nous pouvons es- pérer tirer quelques variétés intéressantes : aussi M. le comte de Camaldoli, à Naples, possède déjà une assez nombreuse collection, du moins d'après son catalogue , qu'il n’a envoyé , il y a quelques an- nées. Pourtant un amateur zélé de ce beau genre sème de ses propres graines récoltées chez lui, à Ligny , département de la Meuse, et a déjà obtenu des variétés très - remarquables. Cherchant aussi, depuis plusieurs années à rassembler les variétés, je m'en suis procuré une suite qui commence à s’en- richir , et je vais donner une courte description de celles qui me paraissent tranchées et que je ne con- nais que peu ou point décrites. 1. NÉRION A FEUILLES MACULÉES, /Vertum oleander, var. : Maculatum, Horr., section des Européens. Cet arbuste ne diffère du Nérion commun que par son bois un peu strié et ses feuilles maculées de jaune sur le milieu de leur limbe : je l'ai recu de M. Cachet, bon et zélé cultivateur à Angers. 2. NÉRION À FLEURS PANACHÉES, J/Vertum oleander : var. Flore variegato, Hort., section des Euro- péens. Port du commun ; fleurs en cymepeu nombreuses, plus petites que dans l'espèce , d’un rose plus foncé, 58 et élégamment panachées de blanc ; elles ont besoin de plus de chaleur pour s'épanouir, que n’en de- mandent celles du type. 3. NÉRION CARNÉ DOUBLE, /Verium carneum plenum ; IN. splendens pomponia , Hort. NEapoztr.; CAT. Cacuer. Port et feuilles du nérion ordinaire , mais ses par- ties moins grandes et plus grêles : panicules plus resserrées , fleurs doubles d’un carné tendre, petites et fort jolies ; sa petite stature doit le faire recher- cher pour la culture sous châssis, où il a même besoin d’être tenu pour en obtenir une floraison complète. 4. NÉRION REMARQUABLE, /Verium formosum. Mort. ANGERrs ; CAT. CACHET. J’ar recu celui-ci de M. Cachet, estimable culti- vateur d'Angers ; port du Nérion commun, dont il n’est qu'une variété ; feuillage souvent terné, d'un beau vert foncé; bois gros et raide ; fleurs en larges cymes composées, calice rouge du tiers moins long que le tube de la corolle ; celle-ci moyenne (dix-neuf à vingt ig.), d'un rose carné tendre en dehors, plus léger en dedans; appendices avec trois à quatre dents courtes, du‘même rose que les pétales, avec trois stries plus foncées. Les fleurs de cet arbuste sont jolies mais la panicule en est peu fournie. 5. N£rION ROUGE, POURPRE, /Verium atropurpureum. HorTur. Celui-ci, que j'ai décrit dans les Annales de la So- ciété d'Horticulture de Paris et dans le Journal et 8) | Flore des jardins, est le plus intéressant de tous ceux que je cultive jusqu’à présent ; ses fleurs, d’un beau rouge, et qui ont l'avantage de bien s'épanouir en plein air, se font rechercher des amateurs et des fleuristes. 6. NérION ÉLÉGANT, /Verium elegans, Horr.; Car. BAUMANN. Arbrisseau à bois menu d’un vert grisâtre ; feuilles linéaires, étroites, entières, pointues, d'un vert pâle en dessus ; fleurs comme en panicule trifide ; calice presque ouvert à divisions pointues, corolle petite (dix-huit big. de diamètre), couleur cerise au moment de la floraison , passant ensuite au rose foncé; divisions de la coroile courtes, obliques et creusées en cuilleron; appendices ayant sur leur milieu une strie pourpre et trois pointes au sommet, dont celle du milieu est plus courte. Je regarde cet arbuste comme une variété du nérion commun quoique les deux divisions latérales des appendices soient un peu plus allongées que dans l'espèce et quelques autres variétés. 7. Nérion ÉcLATANT, ÂVerium splendens, Mers. DE L'AMATEUR ; JV. grandiflorum, Desr. Car. éd. 3, p- 128; {V. odorum, Born. Macaz., 1700. Cette superbe variété ou hybride d’une espèce indienne, puisqu'elle a les appendices de la cou- ronne très -allongés, est connue depuis plus de trente ans : elle fait actuellement l’ornement de tous les jardins. 96 8. Nérion RaconoT, Âeriun splendens : var. Ragonotr. Celui-ci, déjà décrit, a été obtenu par le cultiva- teur dont il porte le nom: son port est le même que celui du précédent ; ses feuilles , plus grandes, sont légèrement nuancées de blanchâtre; sa fleur, d'un rouge plus foncé, est composée de deux à trois corolles, l’une dans l’autre, et dont les divisions sont ordinairement bien panachées de blanc; l'odeur en est aussi agréable. 9. Nérion D'Hacvizce, ÂNerium splendens : var. Hacviller. Cette variété a été aussi obtenue, à Paris, par un des bons fleuristes de cette capitale ; les fleurs en sont plus larges et plus doubles que dans la pre- mière ; l'odeur est la même, et ses feuilles n’en diffèrent point. Il se pourrait donc que les diffe- rences observées ne soient dues qu’à la bonne cul- ture que donne à ses plantes cet excellent praticien. 10. NÉRION ÉCLATANT A FEUILLES PANACHÉES , /Verium splendens : var. Folio variegato, Horruz. Cette jolie sous-variété a été obtenue par M. Lé- mon, l'un de nos plus habiles cultivateurs : c'est un arbuste tres-remarquable par l'élégance de ses panachures , qui la fait rechercher dans les collec- tions d'amateurs de jolies plantes , et de ceux qui tiennent aux arbres et aux plantes panachées. CLS 11. NÉRION REMARQUABLE , /Vertum spectabile, CaT. Cacner ; NV. splendens. Semblable au Nertum splendens , d'un rose car- né semi-double ; appendices à filamens bi ou tri- fides à leurs sommets, d’un rose très-pâle, avec une strie pourpre au milieu ; pétales ouverts hô- rizontalement. 12. NÉRION A FLEURS PLEINES VARIÉES, /Verium roseo variegato pleno , CAT. BAuMANN. Fleurs d’un rose tendre élégamment panaché de blanc , appendices et filamens du même rose que la fleur, avec une strie pourpre au milieu. Cette fleur est plus petite et plus double que celle du Nérion Ragonot , mais elle y ressemble par ses nuances. 13 NÉRION MAGNIFIQUE, Verium splendendissimum , K oeniG et Our. Fleurs roses semi-doubles, avec quelquefois des macules blanches; appendices grands, bien appa- rens, avec trois stries pourpres ; filamens longs, irréguliers , souvent bifides au sommet. Ces trois arbustes qui ont du rapport entre eux et avec le Verium splendens , sont comme lui de la section des Indiens. 14. Nérion De Ricctarni, Verium Ricciardianum, Hort. CamALDoLr. Ce bel arbrisseau est de la section des Indiens ; bois gros et ferme, le jeune d’un vert brunâtre ; feuilles souvent ternées, épaisses, fermes, lancéo- À 92 lées avec une pointe mucronée, presque épineuses, longues de six à neuf pouces, larges de dix à dix- huit lignes, d’un beau vert; fleurs en panicule rameuse; Corolle à tube cylindrique jaunâtre dans le bas, rosée et à cinq angles dans la partie supé- rieure; limbe à cinq grandes divisions profondes, contournées et d'un beau rose; filamens près de moitié aussi longs que les divisions de la corolle et du même rose avec une strie pourpre, au milieu; la fleur ouverte a de trente à trente-trois lignes de diamètre , et exhale une odeur agréable. Je l'ai recu de Naples en 1831, et, comme ses congénères , il fleurit une partie de l'été. 15. NÉRION DE L'INne , /Verium Indicum, GrisART pu SAULGET ; /Verium album niveum , Koënie et Ont ; Nerium tinctorium, Hortu.; /Verium lacteolum. Section des indiens. Je J'ai recu de M. Grisart du Saulget, amateur distingué et qui s'occupe spécia- lement des variétés de ce genre ; j'ai donc recu une seule et même variété sous quatre noms différens. Port des autres variétés : feuilles lancéolées, avec une petite pointe mucronée, planes, d’un beau vert, redressées au sommet de l’arbuste ; fleurs en pani- cule érigée ; calice pointu, du tiers de la longueur du tube , qui est jaunâtre sur la partie inférieure, légèrement carné sur le reste; cinq divisions à de- mi ouvertes, d'un beau blanc en dedans, à peine car- nées en dehors; filamens presque aussi longs que la moitié des divisions de la fleur, blancs, avec trois stries pourpres ; les fleurs ne sont que très légère- ment odorantes. 93 16. NÉRION A PÉTALES ONDULÉS, /Vertum undulati- petalum, HoRT. CAMALDOLI. De la section des Indiens, cet arbuste est vi- goureux, le jeune bois d'un vert brunûtre; feuil- lage d'un beau vert, large, ferme et étoffé ; fleurs en panicule lâche ; bise moitié moins le que le tube de la corolle, celui-ci jaunâtre à sa base, rose au sommet ; corolle à cinq divisions très-obliques, obtuses, un peu ondulées sur les bords, d’un rose tendre; appendices divisées en trois ou cinq fila- mens du tiers moins longs que les divisions de la corolle , laquelle ouverte à de vingt-quatre à vingt- sept lignes de diamètre. Recu de Naples en 1851, sa corolle est grande et d'un rose bien tendre, mais les fleurs ne sont pas nombreuses en même temps sur la même panicule. 17. NÉRION pu SAULGET, Verium odorum Sauloett, ANNAL. DE LA SOCIÉTÉ D'AGRON. PRATIQUE, 1829. Celui-ci a été obtenu par M. Grisart du Saulget, amateur à Ligny; il a été décrit dans les Annales de la Société d'Agronomie, année 1829, page 333, et paraît être un hybride du /Verium odorum et du IVe- rium splendens, section des Indiens. Feuillage d'un beau vert, ressemblant beaucoup à celui du . Splendens ; fleurs grandes, d’un beau rose et nombreuses sur les panicules; appendices di- visées au sommet en filamens nombreux et roses , avec chacun trois stries pourpres à la base ; les fleurs sont inodores , ou du moins peu débats C’est un arbuste charmant , qui formera bien sû- 94 rement l’un des beaux ornemens des orangeries , et sera accueilli du commerce lorsqu'il y sera intro- duit. | 18. INÉRION A GRANDES FLEURS , /Verium grandiflorum, Hor. CamaLp. Arbuste vigoureux, jeune bois brunâtre ; feuilles d’un vert foncé, fermes , lancéolées , pointues, mu- cronées ; fleurs en panicules assez serrées ; calice un peu ouvert, à divisions pointues, du tiers moins longues que le tube de la corolle, celle - ci grande (trente lignes de diamètre), d'un rose foncé, à base plus intense; appendices divisés au sommet en six à huit filamens , longs et un peu poilus ; divisions de la corolle larges, obliques et finement ondulées sur les bords; odeur légère et douce; section des Indiens; charmant arbrisseau. Toutes ces variétés se cultivent comme les an- ciennes, et elles reprennent facilement de boutures, de marcottes et de greffes sur le type ou l’une sur l'autre ; pourtant les variétés doubles ou semi-dou- bles, demandent un peu plus de chaleur pour fleu- rir. Du reste, toutes se trouvent très-bien d’être mises en serre vitrée et bien aérée, ou sous de grands châssis, un mois avant leur floraison , qui, de cette manière, est toujours plus belle, surtout dans les années froides et humides. JACQUES. NOUVELLES. Tris Lechnavensis, Horr. Cette plante me paraît n'être qu'une variété de V'Jris pseudoacorus , Lin, ou iris des marais ; pour- 99 tant elle s'en distingue par une stature moitié moins grande, puisque sa tige ne s'élève guère à plus de quinze à dix-huit pouces ; elle estun peu flexueuse et terminée par une spathe membraneuse au sommet et sur les bords, et du même vert que les feuilles ; cette ‘spathe renferme deux à trois fleurs petites , d’un Jaune-serin pâle et uniforme ; les trois pétales ex- térieurs un peu roulés en dessous , ayant à leur base une auréole de légères stries brunâtres ; les trois in- térieurs très-petits, creusés en cuilleron; trois stigmates moitié moins longs que les pétales exté- rieurs, fendus au sommet ; feuilles un peu plus bautes que les tiges (dix-huit à vingt-quatre pouces), d’un beau vert sans reflet glauque, linéaires, poin- tues et à nervure médiane saillante sur les deux fa- ces, caractère qui la rapproche encore de l'iris des ma- rais qui le possède aussi. J'ai recu cette plante en 1853 de M. Louis Parmentier d'Enghien ; elle est de plein air, aime les terrains frais et même maréca- geux et se multiplie par l'éclat de ses racines comme la plupart de ses congénères. Notre confrère, M. Lémon, posséde une belle suite d'iris, provenant soit de ses semis, soit de ses cor- : respondances, dans le nombre desquelles il s’en trouve six à sept que je ne possède pas. Haricor D'Espacxe , Phaseolus multiflorus, Wizo.; ? ? Ph. coccineus , Lin. Cette espèce, qu'on croit originaire de l'Amérique méridionale , est cultivée depuis 1633 , ainsi que sa variété à fleurs et grains blancs ; jusqu'ici nous ne connaissions que ces deux plantes ; mais l'an passé, 96 1833, M. Lafey en rapporta ou recut d'Angleterre une nouvelle qui est assez curieuse et mérite les soins des amateurs ; le port de la plante est absolu- mert le même que celui des anciennes, mais elle en diffère par ses fleurs rouges et blanches, c’est-à- dire que létendard est d’un beau rouge, et les deux ailes blanches ; les graines aussi sont variées de brun et de blanc. Cette variété, comme celles ancienne- ment connues et cultivées, peut servir à l’orne- ment des jardins, et peut être comestible comme elles. Pois DE SENTEUR A FLEURS PANACHÉES OU VARIABLES, Lathyrus odoratus : var. ariegatus , Horvur. On cultive depuis long-temps la gesse odorante à fleurs pourpres, roses et blanches ; l'an passé j'ai vu chez M. Loth, rue Fontaine-au-Roi, à Paris, une va- riété qui m'a été aussi communiquée cette année par M. Vilmorin; les fleurs offrent ces trois couleurs mélangées tantôt de blanc sur fond pourpre, de rose sur fond blanc, ou de blanc sur fond rose ; tantôt ces trois couleurs unies sur un même pied, ou réunies sur la même fleur, etc., ce qui produit un joli effet et fera rechercher cette plante pour l'ornement des jardins. Sa culture est absolument la même que celle des anciennes variétés, et elle ne paraît pas plus qu'elles difficile sur le choix du terrain. Mais si Fon veut la conserver franche, il faut avoir soin de ne récolter des graines que sur les fleurs les mieux panachées, en coupant, à mesure qu’elles paraissent, celles qui sont d’une couleur uniforme. JACQUES. DE FLORE ET DE POMONE. 0Rreitision0ter51e)00S 0e 1oteroretateler die éterclé ec ererteoetssececsse PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Phénomènes de Végétation en 1834. Ainsi que l’a fort bien observé notre collègue M. Doverge , l’année que nous venons de parcourir a présenté des simgularités et des phénomènes de végétation dignes d’être recueillis dans l'intérêt de la science, autant en provoquant les méditations des savans, qu’en formant des précédens utiles aux amis de l'agriculture et de l'horticulture. Je viens donc ajouter quelques faits à ceux déjà consi- gnés dans ces annales. Le 29 septembre dernier, j'allai voir M. Giroux, dit La Rose, jardinier fleuriste à Neuilly. 11 m'a dit qu'il possédait un cerisier ordinaire qui avait fleuri pour la seconde fois en juillet, et portait, dans ce moment, une soixantaine de fruits en parfaite matu- rité. Je désirai voir cet arbre, et en effet je trouvai les cerises telles qu'elles avaient été indiquées; seu- lement, en les dégustant , elles me parurent beau- coup plus acides que dans leur saison naturelle, et je remarquai également que la queue ou pédon- cule était beaucoup plus allongée. Cependant c'était Janvier 1835. 7 98 bien l'espèce commune et non le cerisier de la Tous- saint ( Cerasus semperflorens, Wivp. ). Le 20 octobre, je vis chez madame la maréchale Gouvion Saint-Cyr, à Villiers-la-Garenne, un ceri- sier nain hâtif qui avait développé quelques bour- seons à fleurs qui étaient sur le point d’épanouir. Je vis en même temps une planche de boutures de deux ans de cytise à feuilles sessiles ( Cytisus sessi- lifolius ). les étaient, comme au printemps, garnies d'un grand nombre de fleurs, et leurs rameaux, terminés par une ou deux grappes d’un beau jaune, contrastaient singulièrement avec les arbres ou ar- bustes environnans déjà dépouillés de la plus grande partie de leurs feuilles. Au commencement de novembre, j'ai vu dans plusieurs jardins diverses variétés de poirier en pleine floraison; et ce qu'il y a de singulier dans l'émission de ces fleurs anomales , c'est que la terre était alors d’une grande sécheresse ; les petites pluies qui sont survenues ne l'ayant pas pénétrée à plus de deux pouces. En ce moment , 15 décembre, M. Utinet, notre collègue , nous fait connaître qu'il a vu la veille à Rocquencourt, près Versailles , un prunier de mon- sieur hâtif en pleine floraison et ayant déjà quel- ques fruits noués. JACQUES. HORTICULTURE. JARDIN FRUITIER. Applications de l’incision annulaire pour le maintien de l'équilibre de végétation dans les arbres fruitiers. M. Lecointre, en voyageant pour notre maison, a eu l'occasion de voir à Bar-le-Duc une heureuse 99 application de lincision annulaire obtenue par M. Choppin, propriétaire dans cette ville, pour la for- mation de plusieurs espèces d'arbres fruitiers. Les renseignemens qu'il nous en donna firent naître en nous le désir d'en obtenir de plus complets, et nous étant adressés, pour cet objet, à cet habile et zélé horticulteur, il a bien voulu nous honorer d’une réponse que nous croyons devoir reproduire textuel- lement , parce qu'à notre avis elle contient une in- struction qui ne peut qu'être utile aux cultivateurs d'arbres à fruits. « Vous me demandez, monsieur, des renseigne- mens relatifs à l'opération de l’incision annulaire que je pratique depuis plusieurs années sur mes arbres. C'est avec plaisir que je vous les adresse, et mon désir le plus vif est qu'ils puissent être utiles aux nombreux amateurs d'arbres fruitiers, sou- scripteurs de votre intéressant journal. « J'ai planté dans un jardin attenant à ma maison des quenouilles-poiriers greffées sur coignassier, et des quenouilles -pommiers greffées sur doucin. Cette plantation est faite depuis dix ans; mes arbres ont dedix huit à vingt-quatre pieds de hauteur, sont parfaitement verticaux et bien garnis de branches, brindilles et lambourdes du bas en haut sans aucun vide. Ils ont dans leur plus grande circonférence quinze pouces au plus de diamètre qui diminue gra- duellement jusquà l’éxtrémité , et presque chaque annéeils se chargent de beaux fruits qui, n'étant point cachés sous de longues branches horizontales, sont parfaitement colorés et profitent de toutes les in- fluences atmosphériques. L’élévation de ces arbres et leur peu de circonférence m'ont engagé àleur donner 100 le nom de fuseau. Cette forme, très-agréable à l'œil, orne bien un jardin. Le petit espace qu’occupe cha- cun d'eux, permet de les planter à des distances rap— prochées et de réunir ainsi un grand nombre de sujets dans un terrain peu étendu. Taillés suivant ma méthode, ils produisent des récoltes plus abondantes que lorsqu'ils sont soumis à la taille dont les précep- tes sont consignés dans les traités d'horticulture. Mais, pour arriver à ces résultats, 1l faut raisonner les opérations d’après les lois et Ja marche de la végé- tation, qu'il est essentiel d'étudier judicieusement. « Lorsque, sur un arbre dont les tailles de la branche principale ou tige ont été fortement allon- gées, pour l’élever promptement en quenouille ou en fuseau à la hauteur de quinze ou vingt pieds, il se trouve une ou plusieurs lacunes sans branches, je fais, au commencement de l'ascension de la sève, une incision annulaire au-dessus du point dégarni, et je suis certain qu'il poussera immédiatement au - dessous de cette incision plusieurs branches très- vivaces. En effet, la sève ascendante, arrêtée par cette incision, se fait jour au travers de l'écorce et donne naissance à des bourgeons. Cette opération peut se répéter différentes fois sur le même arbre d'année en année, et, par ce procédé , on est certain de faire naître des branches partout où elles sont né- cessaires pour obtenir une parfaite régularité, et cela sans que l'arbre en souffre. J'en ai auxquels j'ai fait quatre incisions à la branche-mère, 1ls sont très-bien portans et me doûnent de beaux fruits. D’après cela je ne partage pas l’opinion émise dans le Manuel complet du jardinier par Noisette, ouvrage d’ail- leurs très-estimable. Il y est dit : « On ne doit faire IOIT EY cette opération (lincision) qu'aux parties d'un « arbre destinées à être supprimées, car lors même « que les écorces se sont réunies, et que la plaie « est parfaitement cicatrisée, la branche n’en reste « pas moins souffrante et épuisée, etc.» Et plus bas : « On peut juger par ce que nous venons de dire « que l’incision est de peu de ressource sur les arbres « dont on veut conserver les branches à fruits plu- « sieurs années. » Ce même ouvrage proscrit aussi lincision sur les arbres à fruits à noyau. « Jene considère passeulement l'incision annulaire comme devant servir à faire naître des branches, mais je l'emploie aussi avecsuccès pour rétablir l'équilibre dans la végétation et mettre à fruit des arbres trop vigoureux. Par exemple sur une quenouille de cal- ville blanche, j'ai fait il y a trois ans, à.cinq pieds de hauteur, une incision annulaire qui a produit au- dessous quatre fortes branches, tandis que tous les bourgeons au-dessus n'ont donné que des brin- dilles , des lambourdes et des fruits. L'année sui- vante, j'ai taillé à deux ou trois yeux les quatre branches qu'avait fait naître l'incision, et j'en ai pratiqué une nouvelle à dix pouces au-dessous de la première. Elle m'a procuré cinq branches, et les quatre que j'avais taillées, comme je viens de le dire, sesont couvertes de boutons à fruits. Enfin la troi- sième année J'ai fait encore une nouvelle incision au- dessous des précédentes; elle a de même produit plu- sieurs branches très-vigoureuses et toujours au-des- sous de l’incision , et l'arbre n’en est pas moins bien portant. « Vous pourrezremarquer d'après ces expériences que lincision a fait croître des branches où j'en 102 voulais, et qu'elle a mis à fruit la partie supérieure de l'arbre qui n’en avait pas encore produit. Je crois néanmoins devoir vous faire observer que, lorsqu'on soumet à l'incision un arbre jeune et vigoureux, cette opération ne l'empêche pas de faire de très- fortes pousses au-dessus de l’incision , dont la cica- trice s'opère promptement. Mais quand on la pra- tique sur un arbre formé dont la végétation est moins fougueuse, les pousses au-dessus de l’incision ne donnent plus que des lambourdes et des fruits, d'où je conclus qu'il ne faut pas multiplier cette opération sur un arbre qui nest plus dans sa jeu- nesse , et qu'il faut s’en abstenir sur les sujets faibles ou malades. « Presque tous mes arbres ont été incisés une ou deux fois à six ou huit pouces des racines pour ralen- tir leur trop grande vigueur ; il en est même dont la plupart des branches ont subi cette opération afin de les mettre à fruits, ce qui m'a toujours bien réussi sans que les arbres en ressentent aucune altération. J'ai fait encore l’incision à des branches verticales sur plusieurs pêchers , pour diminuer l’action de la sève, qui s’y porte presque toujours avec trop de vigueur, aux dépens de la branche-mère et des mem- bres inférieurs, et la gomme ne s’y est point muse. J'ai aussi soumis avec succès des abricotiers à cette opération, et je lai employée sur des pommiers et poiriers en espaliers, soit pour obtenir des bran- ches là où il en fallait , soit pour rétablir l'équilibre entre ces mêmes branches, soit enfin pour obtenir des fruits. ; « J'ai la certitude , d’après les résultats obtenus, que l’incision, dont la pratique remonte à des temps 103 reculés, est d’une application avantageuse quand elle est faite avec discernement et par des cultiva- teurs intelligens qui raisonnent leurs opérations: «Je concois, monsieur, que les physiologistes qui prétendent que la sève monte par le bois et re- descend par l'écorce trouveront difficile d'accorder leurs opinions avec les résultats de l'incision ; car si telle était, comme ils le pensent, la marche de la sève , l'incision, qui n'enlève que l'écorce, n’em- pêcherait pas son ascension, et lorsqu'elle redescen- drait par cette écorce elle se trouverait arrêtée et produirait des scions au-dessus de cette incision, tandis que cela a toujours lieu au-dessous. Par suite de mes expériences, je pense que la sève monte entre l'écorce et le bois,et que, arrêtée par une solution de continuité, elle fait éruption au travers de cette écorce et donne naissance à des bourgeons là où il n'y en avait pas la moindre apparence. Il est à pemärquer cependant que la partie supérieure de lincision éprouve un gonflement considérable, et devient plus grosse que sa partie inférieure , et que la cicatrice se forme par la croissance du bourrelet de haut en bas et jamais de bas en haut, le tout sans que les branches et brindilles de cette partie supé- rieure prennent une croissance marquée en propor- tion durenflement du bord supérieur de l'écorce.Ces branches et brindilles ne recommencent à prendre leur développement ordinaire que lorsque l’incision est entièrement cicatrisée. Cette particularité me porte à croire qu'il y a deux natures de sèves : l'une ascendante , fournie par les racines et destinée à la formation du bois ; l'autre descendante, produite par les gaz atmosphériques et propre à la formation 104 des boutons à fruits; car toutes les fois que l'on arrêtera ou diminuera l'ascension de la sève, soit par le retranchement des raeines , soit par l'in- cision, soitenfin partout autre moyen, on obtiendra des fruits en abondance , mais aux dépens de la vi- gueur de l'arbre. «Une expérience que j'ai faite 1l y a deux ans vient encore à l'appui de la conviction où je suis qu'il y a deux natures de sève. Sur une branche que je vou- lais supprimer et qui était placée verticalement sur l’une des deux branches-mères d’un pêcher de six ans, J'ai fait au mois d'avril une incision de dix à douze lignes à six pouces de la naissance de cette branche, parce que, avant de la supprimer, je désirai encore en obtenir la recolte. La partie placée au- dessous de lincision a cessé de croître , et la partie supérieure s’est fortement gonflée. À la fin de l’au- tomne le bourrelet avait un diamètre triple de celui de la branche avant l'opération. Elle a conservé une belle verdure pendant toute l'année. Les fruits ont été plus gros et plus tôt murs que sur les autres parties de l'arbre. La cicatrice ne s'étant point for- mée avant l'hiver, la partie du bois dépourvue d’é- corce paraissait entièrement desséchée ; néanmoins, au printemps suivant, la partie supérieure de cette branche fleurit encore, mais ne développa que quel- ques petites pousses jeunes et sans force, et alors je la supprimai. J'ai observé que la sève ascendante, entièrement arrêtée par une large incision, s'était portée dans les branches les plus voisines de celle incisée et en avait beaucoup augménté la croissance. Vous savez comme moi que l’incision a Îa propriété d'augmenter le volume des fruits et d'activer leur 105 maturité. Chaque expérience que j'ai faite m'en a donné la certitude. « L'incision que l'on fait pour se procurer des branches doit se pratiquer au commencement de la sève, c'est-à-dire en avril. Elle consiste à enlever un anneau d'écorce au-dessus de l'endroit où l’on veut faire pousser des branches. Cet anneau aura deux à trois lignes de largeur si le sujet a un pouce de diamètre à la place même de l’incisien, quatre lignes pour un sujet de deux pouces , et six lignes pour les arbres ou branches qui ont trois pouces et plus de diamètre. Elle se fait avec une serpette ou tout autre instrument tranchant. Lorsqu'on prati- que lincision pour mettre les arbres à fruits, on peut la différer jusqu'aux mois de mai ou de juin. Il faut cependant la calculer de manière à ce que la cicatrice puisse être bien formée pour le mois de septembre , car si cela n'avait pas lieu l'arbre mour- rait infailliblement l'année suivante. Enfin quand on pratique l'incision sur de petites branches, on doit se servir de l'inciseur, qui abrége beaucoup ce travail. » Telles sont les indications intéressantes que nous devons à l’obligeance de M. Choppin, et dont nous le prions de recevoir tous nos remercimens. Nous savons que cet habile cultivateur prépare, sur le même sujet, une notice qui lui a été demandée par la Société d'agriculture de la Meuse dont il est membre; nous en rendrons compte avec plaisir à nos lecteurs lorsqu'elle sera publiée, parce que nous sommes certains d'y trouver encore d'utiles enseignemens. JAcQUIN jeune. 106 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Note sur un semis d’ Anthémis à grandes fleurs, Chry- santhemum indicum, LAN. J'apprisen 1833 que dans le midi de la France on avait récolté des graines fertiles de plusieurs va- riétés de cette plante , et que déjà MM. Audibert en possédaient de nouvelles. Ayant eu occasion de voir M. Reinier , administrateur des hospices d’'Avi- gnon , qui s'occupe de culture en amateur zélé et instruit, je lui parlai de cette circonstance et j'ai su alors qu'il était un des premiers qui aient obtenu, par le semis, des pieds de cette jolie plante. Il a eu obli- geance de m'envoyer, en février 1834, un petit paquet de graines que j'ai conservées soigneusement jusqu’en mars. Je les ai semées alors sur couche chaude, sans châssis ni cloches. Quinze jours après environ, je m’apereus avec grand plaisir que les jeunes plantes commencaient à paraître , la première feuille se montra ensuite et prouva que le semis avait réussi. Vers le commencement de mai, le plant étant vigoureux et un peu épais , je fis préparer une planche pour repiquer les piedsles plus forts. Ne pen- sant pas que ces plantes pussent acquérir un grand développement pendant la première année, je les fis repiquer sur cinq rangs sur une planche de quatre pieds et demi de large. Tout fut successivement re- piqué et forma deux planches contenant près de quatre cents pieds. On les soigna bien pendant l'été, et ce fut avec une agréable surprise que vers la fin de 107 septembre je vis des boutons se formeretnr'offrir l'es- poir de leur prompte floraison. En effet, de la fin d’oc- tobre à la mi-novembre des fleurs se sont épanouies sur cent soixante-quatre individus. Dans ce nombre, la couleur blanche a été la dominante, ensuite le lilas, ou rose plus ou moins foncé. Le reste a varié du jaune paille clair au jaune foncé, mais fort peu dans cette dernière nuance. Il y a eu peu d'individus à fleurs positivement simples ; les semi-doubles domi- naient ; je veux dire les fleurs ayant de quatre à huit rangs de rayons et un disque de fleurons au centre. Quelques doubles et pleines se sont également montrées ; elles m'ont paru belles et différer de tou- tes celles de notre ancienne collection, déjà composée de quarante variétés bien distinctes , vérifiées et comparées entre elles. J'espère donc laugmenter de plusieurs bonnes plantes , après toutefois les avoir observées de nouveau à la floraison prochaine. D’après ce que j'ai dit de la prépondérance de la couleur blanche dans ce semis, il serait présumable que, comme dans la plupart des autres espèces de ce genre, cette plante à l’état sauvage est à rayonsblancs et que les autres couleurs ne sont que des variétés résultant de la culture. Du reste, nous voici en beau chemin, et, avant peu detemps, on possèdera des collections nombreuses de cette plante, dont les fleurs font presque le seul ornement de nos par- terres en automne, et qui joignent à leur abondance l'avantage d'être très-variées en nuances, en pro- mettant de le devenir davantage encore. Jacques. 108 ORANGERIE. PÉLÉGRINE A FEUILLES OVALES, ÆAlstr@merta ovata , Cav. Persoow. ( Voyez la planche, et pour les ca- ractères génériques, page 118 de ces Annales, année 1852-1833.) Racines fasciculées ; tiges simples, faibles, volu- biles, glabres, hautes de deux à quatre pieds, et, comme je viens de le dire, s’entortillant autour des corps qu elles rencontrent ; feuilles alternes, ovales, pointues, d'un beau vertet glabres en-dessous, pâles, blanchâtres et velues en-dessus, qui devient la surface inférieure, par la torsion du pétiole (phénomène qui se retrouve dans toutes les autres espèces), entières sur les bords, un peu obliques, longues de deux à trois pouces, larges de neuf à douze lignes; fleurs en ombelle au sommetdes tiges, composées de trois à cinq pédoncules, se divisant chacun en deux pédicelles, dont l’un porte une petite bractée à sa base, terminés chacun par une fleur tubulée dont le périanthe est à six divisions à peu près égales; les trois extérieures d'un cocciné jaunâtre, vertes au sommet, les trois intérieures vertes, ponctuées de brun en-dedans ; six étamines à anthères brunes, un peu moins longues que la fleur ; un style terminé par trois stigmates simples et verdâtres ; capsules assez grosses, marquées en- dessus de six sillons ; graines d’un beau rouge, ar- rondies et grosses comme des petits pois. Originaire du Chili, cette plante ne paraît pas délicate, et les Anglais, qui la cultivent depuis 1824, la citent comme de plein air ; je crois pourtant pru- PLUS PÉLECRINE À FEUILLES OVALES 1 : AI strœmeria ovata. Ÿ à 3 # Li ne LPS ( PT. 44 | I 1 l | . IN ! * === = — ET L = FRANCOA APPENDICULEE Francoa Appendiculata 109 dent , dans le cas où on voudrait l'y soumettre, d’en conserver quelques pieds en orangerie ou châssis froid, qui lui suffisent, afin de remplacer ceux qui pourraient périr en pleine terre. Du reste, et comme plusieurs autres de ses congénères, on peut l'y livrer au printemps, en la relevant à l'automne, c’est même le seul moyen de voir ces plantes dans leur beauté, ne se plaisant pas beaucoup en pots. On peut la mul- tiplier par l'éclat de ses racines , ce qui doit être fait avec précaution ; lorsque les graines mûrissent, elles peuvent servir à la propagation. La terre de bruyère lui convient, ainsi que celle composée de détritus végétaux , mêlés de bonne terre franche normale. Je l'ai recue de Belgique, et elle est encore peu connue à Paris. JACQUES. FRANCOA, Cavanicues; Décandrie pentagynie, Lin; Francoacées, Horr. Par. Curacteres génériques. Calice à 4-5 divisions , 4-5 pétales , 8-10 étamines fertiles et autant de stéri- les, plus courtes que les premières, et alternant avec elles ; ovaires libres, ovales, à 4-5 lobes ; 4-5 stigmates sessiles; capsule polysperme à 4 ou 5 valves. FRANCOA APPENDICULÉE, Francoa appendiculata. Cav. (Voyez la planche.) Plante vivace, feuilles radicales , serrées, pétio- lées, ovales , sinuolées , ondulées et tomenteuses en- dessus, presque glabres en-dessous et à nervures sail- lantes, larges de deux pouces à deux pouces et demi 110 et longues de cinq à six pouces y compris le pétiole; celui-ci est muni de trois à quatre appendices ; tiges nues, droites, simples ou très-peu rameuses, hautes de dix-huit à vingt-quatre pouces, velueset marquées de points pourpres, terminées par un épi de soixante à quatre-vingts fleurs roses , striées de blanc, pédi- cellées et alternes autour et en haut de la tige, sur la- quelle elles occupentunelongueur d’un piedenviron. Cette plante, qu'on cultive en France depuis deux ou trois ans, est originaire du Chili; Cavanilhes l’a dédié à Francisco Francoa , botaniste espagnol, qui vivait dans le xvu‘ siècle. Elle croît abondamment en pleine terre dans plusieurs parties de cette contrée, où elle se trouve plus particulièrement sur la pente des montagnes dans les situations un peu humides. Sous le climat de Paris, ce Francoa pourra servir à l’ornement de nos parterres d'été; mais il sera pru- dent de tenir quelques individus en pots pour les rentrer l'hiver dans une serre tempérée, où il con- vient de les placer le plus loin possible des conduits de chaleur; cette plante en effet se trouve mieux dans une serre vitrée où l’on ne fait pas de feu. Plantée en pleine terre dans une bache ou dans une serre , la plante serait plus vigoureuse, et ses fleurs auraient des couleurs plus vives. Quoique toutes les terres puissent lui convenir, elle paraît toutefois préférer un mélange par moitié de terres franche et de bruyère. On multiplie ce francoa de boutures faites en pots sur couche tiède, au printemps et en automne, et de graines semées en pots ou en terrines dès leur maturité. Quoique semées en même temps et de la même manière, les graines lèvent en diverses PL 15 it 7, | 1/4 1, FRANCOA A FEUILLES DE LAITRON Francoa Sonchifolia 05 M: fois, et souvent il en lève encore six mois après le semis. Celui-ci réussit toujours mieux lorsque la plante se ressème d'elle-même en la plantant dans Ja terre de bruyère. Les plantes de semis ne fleuris- sent que la deuxième ou la troisième année, etcomme les graines ne lèvent pas en même temps, on peut espérer d'avoir des fleurs à différentes époques de l’année. Cependant la saison naturelle de la florai- son est jusque ici de mai en juillet. Comme cette plante ne sera pas long-temps rare, Jengage les amateurs à en laisser une partie passer l'hiver en pleine terre, afin de s'assurer jusqu'à quel degré de froid elle peut résister. Il faut toutefois en même temps conserver l’autre partie en serre afin de ne pas s’exposer à tout perdre. FRANCOA A FEUILLES DE LAITRON, 7'ancoa sonchi- folia, Wizp. (Voyez la planche.) Plante vivace également originaire du Chili, et plus vigoureuse que la précédente. Feuilles plus larges, longues, sinuolées, ondulées , et velues dans toutes leurs parties , moins serrées et d’un vert plus foncé, à pétioles à deux paires d'oreilles et garnis de chaque côté d’une membrane foliacée, longues de neuf à dix pouces (pétioles compris) et larges de trois pouces et demi à quatre pouces. Tiges de vimgt à vingt-quatre pouces, velues, un peu maculées de pourpre; fleurs plus grandes que dans la précédente d'un pourpre violet nuancé de blanc paraissant de mai en juillet. Le docteur Hookes pense que cette espèce pourrait bien n'être qu’une variété du Zran- coa appendiculata. Plusieurs personnes ont attribué des fleurs bleues à l'espèce qui nous occupe; le pied LE2 qui à fleuri chez moi et d'après lequel le dessin a été fait était à fleurs pourpres. Y aurait-il eu erreur dans l'envoi qui m'en a été fait ? Au reste nous verrons sil nous arrive une espèce à fleurs bleues. Le docteur Hookes dit encore : «Le Fran- « coa sonclufolia se distingue du Francoa appendi- culata par la présence d’une tige. » Effectivement un des pieds que j'ai recus avait le restant d’une tige très charnue qui avait été amputée; ce fragment était de la grosseur du doigt et plusieurs œilletons y étaient attachés. Cette tige paraît être vivace et devant s'élever à plusieurs pieds dans l’espace de trois à quatre ans. Aujourd'hui un pied de cette espèce a trois tiges feuillues et charnues qui ont huit à dix pouces de hauteur, et les pieds des deux autres espèces n'en ont pas. FRANCOA A FLEURS BLANCHES, {rancoa alba, Fran- coa ramosa , HortuL. ( Voyez la planche.) Nous avons recu cette plante de deux endroits différens , sous le nom de Ramosa, et nous l’avons vue cet été à l'exposition de Namur sous celui d4/ba, qui paraît mieux lui convenir, puisque cette plante n’est pas plus rameuse que les deux autres et que ses fleurs sont blanches. Cette plante indigène au Chili croît sur les mon- tagnes de Valparaiso. Elle à été introduite en An- gleterre par MM. Cuming et Bridges. Elle y a fleuri, pour la première fois, en juillet 1833, dans les jardins de M. Knight ; elle a aussi fleuri au mois de juillet de cette année dans nos jardins au Grand- Charonne près Paris. Sa tige nue avait trois pieds de haut. Cent cinquante à cent soixante fleurs pédi- TIGE KT ES d FRANCOA BLANCHE Francoa Alba an ha LL'éraU LA Û Ur.) UN i | 4 - , k ve è 1: x FL \ = … * ‘# À | st + La à LE" 'o { n < 1 x . ’ 4 } +. 7 » \ ‘ k ON Le 113 cellées d’un beau blanc étaient rangées en épi ter- minal long d'un pied et demi. Cinq petits épis par- taient de la base de l’épi principal et avaient de dix à douze fleurs. La tige, d’un vert purpurin, est presque glabre dans la partie occupée par les fleurs, et un peu velue dans la partie inférieure. Les feuil- les sont plus petites que celles des deux précédens ; elles sont aussi d’un vert moins foncé, moins coton- neuses et moins sinuolées. Elles ont trois à quatre pouces de long, sur un pouce et demi à deux pouces de large ; elles sont presque ovales, à pétiole garni de chaque côté d'une petite membrane foliacée formant deux petites oreilles, rarement trois. Cette espèce encore rare pourrait bien n'être aussi qu'une variété de l’appendiculata. On la cultive de même. Nous avons semé cette année séparément des grai- nes de ces trois francoa, afin de voir, lorsqu'ils fleu- riront, s'ils se reproduiront identiquement, ou s'ils donneront naissance à de nouvelles variétés. Danslun ou l’autre cas, nous aurons soin d'en rendre compte. JaAcQuIN aîné. Notice sur la culture des Pruryeres et les espèces cultivées en France. Le genre Erica 11, de l'octandrie monogynie et de la famille des bruyères de Jussieu , est composé de plus de deux cents espèces et d’un grand nom- bre de variétés. Toutes sont des arbustes charmans et très-convenables à l'ornement des jardins, autant par leur forme élégante que par la beauté et la va- Janvier 1835. 8 114 riété de leurs fleurs. Ces arbustes ont des racines fibreuses d’une finesse extrême, à chevelu très-délié; elles sont blanches dans leur naissance et prennent ensuite une consistance ligneuse et une couleur noire. Toutes sont ligneuses, quelques unes ont les tiges couchées ; chez toutes, les feuilles sont persistantes , opposées , ternées , quaternées ou ver- ticillées , linéaires ; la plupart à bords roulés en dessous , d’autres à bords ciliés ou pubescentes ; le plus grand nombre est presque toujours en végé- tation. Les fleurs sont axillaires ou terminales, en tubes campaniformes ou en grelots. Très-peu d’es- pèces sont indigènes. À la fin du xvu° siècle, on n’en connaissait que quelques-unes ; mais, depuis 1804 jusqu'à ce jour, plus de deux cents espèces ont été introduites en Angleterre, où la culture y est perfectionnée , et où l’on voit peu de beaux jardins dans lesquels il n’y ait pas une collection de ces jolis arbustes. Nous avons voulu imiter les Anglais, mais nous avions adopté un mauvais mode de culture. Aussi plusieurs commercans qui avaient commencé des collections en ce genre les ont abandonnées pour la plupart , en attribuant leur mauvais succès à l’air de notre pays et aux coups de soleil pendant l'été, comme si les rayons de cet astre n'étaient pas aussi ardens au cap de Bonne -Espérance. En effet dans le commencement nous placions durant toute la belle saison nos bruyères à l'ombre, à des ex- positions humides où l'air ne circulait pas. On plantait même des thuyas ou des peupliers en ligne pour les ombrager. Dans cet état, les bruyères s’é- tiolaient ; et lorsqu'après de longues pluies qui 115 pénétraient jusqu'à leurs racines, il survenait quel- ques jours de chaleur , les tiges étiolées, attendries par la pluie, périssaient promptement. Depuis dix ans environ , nous réussissons parfai- tement dans la culture de toutes les bruyères, même des espèces les plus délicates, en les exposant pen- dant l'été au plein air sans aucun ombrage, et les tenant suffisamment éloignées des arbres, des bâti- mens et des murs. En les sortant de la serre, on enfonce les pots, jusqu’au bord du cordon ou collet, dans une planche de terre légère, sablonneuse, ou même caillouteuse. Il faut éviter pour recevoir les pots un sol de nature calcaire , argileuse, ou un tuf. Ces pots sont placés à des distances telles que les arbustes ne puissent se toucher, que l'air circule parfaitement parmi eux, et qu'enfin ils recoivent les rayons solaires de toutes les expositions. On n'arrose Jamais que le soir et lorsque la terre paraît sèche. Pendant la mauvaise saison on tiendra les bruyè- res dans une serre à toit vitré, assez basse pour qu’elles ne soient qu'à six ou huit pouces du verre. Les pierres employées dans cette construction ne doivent pas être de nature calcaire. Les serres mé- ridiennes , dont une porte fait face au levant et l'autre au couchant, conviennent parfaitement à ces arbustes. Les pots y sont placés sur du sable ou sur des tablettes. Toutefois nous conservons très- bien les bruyères dans des coffres ou bâches en planches de deux pieds de hauteur sur quatre de large et d'une longueur indéterminée. On les en- fonce de moitié en terre, on entoure de terre ou de terreau la partie des coffres qui dépasse le sol ; 110 on creuse l'intérieur à une profondeur convenable, et on met au fond un lit de gravier pour y déposer les pots. Pendant les grands froids on couvre les châssis avec deux ou trois pouces de regain ou de litière sèche et des paillassons par-dessus. Si dans le jour le soleil paraît, on découvre les châssis pour qu'il réchauffe l'intérieur; on les recouvre vers les trois heures après-midi. Quand il ne gèle que de deux à trois degrés , on couvre seulement avec un paillasson , et enfin toutes les fois que le thermo- mètre est au-dessus de cinq degrés, on fait prendre l'air aux bruyères en levant le chässis sur le der- rière de la bâche. Les bruyères veulent une terre qui ne soit pas de nature tourbeuse; celle prise dans les lieux marécageux ou humides ne leur convient pas, ainsi que celle dans la composition de laquelle en- treraient des feuilles de chêne , de hêtre, ou des li- chens. Celle qui est préférable doit être composée de détritus de bruyère, de mousse et de gazon; c'est ainsi qu'elle existe sur les terrains montueux , et elle est de qualité parfaite quand elle contient, en outre, un quart de sable de couleur roux brun. Il faut autant que possible employer cette terre nou- vellement tirée ; celle qu’on a depuis plus d'un an en tas a perdu une grande partie de ses qualités. On la brise et on la passe pour s'en servir. On cultive les bruyères en pots ou en pleine terre , dans une bâche ou une serre dont on ôte les châssis pendant l'été. Celles que l'on cultive dans des vases ne doivent pas être tenues trop à l'étroit. Il faut que les pots soient proportionnés au volume de Ja plante. Le rempotage d'automne se fait en wI j] octobre ; on choisit nn temps sec, afin que la terre des pots soit bien ressuyée. En les dépotant, si les racines ont tapissé les parois du pot, on les en détache avec les doigts. On prépare un pot d'un diamètre un peu plus grand, on en garnit le fond de morceaux de pots de grès cassés , ou de cailloux grossièrement concassés, on rempote, on arrose et on les tient à l’air libre jusqu’à la rentrée. Il y a des espèces de bruyères qui poussent beau- coup. Si à la fin de l'hiver, lorsqu'on les sort de la serre, elles paraissent être trop petitement, on leur donne des pots plus grands, mais il ne faut pas toucher aux racines. Dans cette saison , elles supportent facilement la taille : on peut donc les empêcher de trop s'élever en leur donnant une forme ronde ; quand les jeunes individus sont parvenus à une hauteur convenable, on coupe le sommet avec les doigts ; lorsqu'ils ont repoussé d’autres branches, on les coupe toutes à la même longueur. Il y a des espèces tortueuses ou à rameaux pendans qui ne prennent jamais une forme agréable ; on n'a d'autre ressource pour les régu- lariser autant que possible , que de les soutenir avec des tuteurs et de les éboter un peu. Les bruyères qui croissent naturellement sans être taillées, ne sont belles que pendant trois ou quatre ans; elles se dé- garnissent du bas, et n’ontsouvent plus que quelques branches au sommet. Les espèces qui paraissent les plus robustes sont les suivantes, dont je ne donne- rai toutefois pas une description scientifique ; je me contenterai d'indiquer la forme, la couleur de leurs fleurs et l’époque de leur floraison. Toutes ces es- pèces, excepté la première qui est fort ancienne, 118 sont cultivées en France depuis le commencement du siècle, jusqu'à ce jour. Fleurs en grelot. Erica mediterranea. Arbaste s'élevant jusqu'à six pieds, se formant bien si on le taille dans sa jeunesse ; de février en avril, fleurs d'un joli rose. Æ. baccans. De mai en juin, fleurs en grelot roses. {>. purpurescens. En juillet, fleurs en grelot d’un rouge pourpré. ÆE. viscaria. De mai en juin, fleurs en grelot d’un rose vif. ÆE. empetrifolia. Corolle globuleuse pourpre ; elle fleurit en avril et mai. ÆE, nudiflora. Corolle globuleuse d’un blanc rosé; elle fleurit de février en avril. E. flexuosa. Corolle globuleuse blanche; elle fleurit en mars et avril. E, hirtiflora. Corolle globuleuse, d’un rose vio- lacé ; elle fleurit de décembre en mars. E. pubescens. Corolle globuleuse, purpurime; fleurissant de novembre en décembre. E. margaritacea. Corolle petite, globuleuse, blanche ; elle fleurit en avril et mai. E. persoluta. Corolle globuleuse, petite, d'un rose tendre ; fleurs nombreuses en mai. E. polytricifolia. Corolle globuleuse, un peu ovale, d’un blanc rosé ; elle fleurit de mars en mai. E. cernua. Corolle globuleuse carnée ; fleurit de septembre en novembre. 119 Fleurs en tube. Æ. tubiflora. En maiet juin, fleurs nombreuses d’un rose tendre. Elle a une variété fort belle à fleurs écarlates. Æ. cylindrica. En avril et mai, fleurs nombreuses d'un rouge orangé. Elle a plusieurs variétés, dont une d’un rouge vif. E. grandiflora. En été, fleurs en tube allongé d'un vert jaunâtre. Æ. vestita. Joli arbuste à rameaux droits, garni de feuilles longues et épaisses, semblables à des plumets. Fleurs verticiilées en épis terminaux ; co- rolle d’un bel écarlate tirant sur le ponceau. Elle fleurit en juin et juillet. Elle a plusieurs variétés fort jolies, telles que les estita purpurea , fulgida, incarnala. E. vestita superba. De juillet en août, fleurs verticillées d’un rouge éclatant. Elle a plusieurs va- riétes fort belles. E. versicolor. De mars en avril, fleurs d’un jaune verdâtre à la base, de couleur de feu à l'extrémité. Elle à une variété à fleurs plus grandes qui fleurit en juillet et août. E: mammosa. V'août en octobre , fleurs d’un rose velouté. Elle a une variété à fleurs d’un écarlate brillant, qui fleurit en épi dans le mois d'août. E. colorans. D'octobre en décembre, fleurs en épis terminaux; les unes blanches variées de rouge ; les autres rouges ; elles sont d'un fort bel effet. Æ. ciliaris. Corolle pourpre; elle fleurit en sep- tembre et octobre. Æ. pyramidalis. Corolle en tube allongé d’un rose vif ; elle fleurit en décembre et janvier. 120 E. fusiformis. Corolle d'un bel écarlate fleuris- sant de mars en mai. ÆE. taxifolia. Corolle d'un rouge vif, fleurs abon- dantes d'octobre en décembre. ÆE. fragrans. Corolle blanche; elle fleurit en avril et mai. inflata. Arbuste formant un joli buisson. Co- rolle en tube, fleurissant d’août en novembre. £. ventricosa. Corolle d'un blanc carné, renflée à la base. Elle fleurit une partie de l'été. FE. jasminiflora. Corolle en tube allongé d'une jolie couleur carnée. Elle fleurit toute la belle saison. £. Linnæi. Corolle en tube coudé, d'un blanc pur. Elle fleurit en mars et avril. ÆE. formosissima. Arbuste d'un beau port. Co- rolle en tube allongé d’un bel écarlate; fleurissant tout l'hiver. E. decora. Corolle d’un beau rouge; fleurit d'août en octobre. E. fascicularis. Corolle en tube rouge safrané. Elle fleurit en août. La multiplication des bruyères mérite quelques observations. Les unes ne peuvent être multipliées que par le semis , d'autres par boutures; mais le moyen le plus prompt et le plus sûr est le couchage. Le semis se fait en mars, en pots ou en terrines, remplis de terre de bruyère tamisée; on recouvre les graines d’une demi-ligne seulement de la même terre. On place les vases très-près du verre sous châssis sans chaleur artificielle. On les tient conti- nuellement dans une fraîcheur égale, mais non trop humide; on couvre le châssis d'une toile claire pendant que le soleil y donne. Quand le semis est 121 levé et que les jeunes plantes ont deux ou quatre feuilles, on les retire de dessous le châssis, pour les placer dans un lieu aéré, où l’on a soin de les om- brer d’unetoile claire, depuis neuf heures du matin jusqu’à quatre ou cinq, toutes les fois que le soleil luit. Quand le plant a quelques lignes de hauteur, s’il était trop épais , il faudrait le repiquer dans d’autres terrines en pots placés à l'ombre , et étouf- fé ou privé d'air pendant douze ou quinze jours. Lorsque la reprise est assurée, on choisit un jour sombre pour replacer les pieds à l'air libre. Lorsque lesjeunes bruyères ont un pouce ou plus de hauteur, on peut les planter une à une dans des petits pots que l’on place sous châssis près du verre, en les ombrant et les privant d’air pendant une quinzaine de jours. Les boutures se font depuis le 15 février jusqu’à la fin de juin. On prépare des pots au fond desquels on met de gros gravier ; on les remplit de terre de bruyère, bien divisée et tamisée. On choisit des branches qui ne soient pas trop tendres; on les prend de la longueur d'un pouce et demi à deux pouces ; on les effeuille au tiers de leur longueur ; avec un petit plantoir bien effilé de la grosseur du petit doigt, on enfonce la partie effeuillée. On peut en mettre ainsi vingt-cinq à trente dans un pot de cinq pouces de diamètre. Lorsqu’elles sont plantées on les arrose légèrement ; on les couvre hermétiquement avec une petite cloche de verre blanc; on les placesur une couche tiède sous châssis, en ne faisant que poser les pots dessus ; on couvre le châssis avec une grosse toile épaisse pour intercepter le soleil, et on y donne de l'air depuis neuf heures du matin jusqu'à quatre. 122 La terre des pots doit être tenue dans une fraîcheur égale ; pour arroser on lève la cloche d’un côté, et on verse l'eau au pied avec un arrosoir à long bec. Il y a des espèces de bruyères qui prennent racine en six semaines, d'autres auxquelles il faut trois ou quatre mois. On est assuré de leur reprisé quand elles se sont allongées d’un pouce, et que les feuilles qu'elles développent sont plus larges que celles du bas. Les boutures qui ont été faites en mars et avril doivent être enracinées à la fin de juin. A cette époque, on Ôte les cloches, mais on les laisse sous le châssis couvert d'une toile pendant le soleil. A son coucher on peut ôter le châssis, que lon re- mettra à son lever. On se conduira ainsi pendant trois semaines , et, après ce temps, on pourra les exposer à l'air libre la nuit et le jour. Les boutures passent l'hiver dans les pots où on les a faites ; on ne les sépare qu’au printemps suivant. L'époque la plus convenable pour séparer les jeunes bruyères provenant de semis ou de boutu- res, est la fin de mai. A cet effet, on prend un coffre semblable à ceux que l’on emploie pour les melons; on le place sur une planche de terre disposée à l'ombre sans être sous des arbres; on tourne sa pente du côté du nord, et on l’enfonce en terre de la moitié de sa hauteur. On creuse l’intérieur, seule- ment assez pour que les plantes séparées y étant, elles ne soient qu'à quelques lignes du verre. On entoure de terre la partie du coffre qui dépasse le sol ; on sépare les bruyères dans des pots que Fon dépose sur la terre dans le coffre; on couvre celui-ci de châssis que lon tient hermétiquement fermés pendant quinze à vingt jours, et couverts de pail- 123 lassons depuis le lever du soleil jusqu'à ce qu'il ne donne plus sur le coffre. J'ai dit que le couchage était le moyen le plus prompt et le plus sûr qu'on puisse employer pour la multiplication des bruyères; mais pour réussir complètement , voici comment il faut opérer : vers la fin de février on construit une bâche de quatre pieds de large sur une longueur convenable ; le devant dépassera le sol de deux pouces, le derriére de huit à dix : on creusera l’intérieur à une profon- deur de dix-huit à vingt pouces ; on y mettra neuf à dix pouces de terre de bruyère, et on entourera la bâche de fumier court ou de feuilles sèches, pour en interdire l'entrée à la gelée. La bâche ainsi pré- parée , on choisit les vieilles bruyères, les plus branchues , on les dépote et on les plante dans la bâche en pleine terre, sur deux rangs, en échi- quier. Après avoir coupé toutes les petites bran- ches qui n’ont pas un pouce de long , on abaisse toutes les plus grandes autour du pied, et on les fixe sur terre avec des petits crochets. S'il s'en trouvait qui fussent trop raides , et qu'il y eût du danger de les casser, il faudrait ne les abaisser que peu à peu, en enfoncant le crochet tous les deux jours. On les laisse dans cette position jusqu’à la fin d'avril. Les branches couchées ont alors relevé leur sommet, en formant un coude ; on les effeuille , si l’on veut, à la partie coudée, et on enfonce cette partie en terre en y faisant un trou avec le doigt , et sans ris- que de la casser. Le tout étant couché, on unit la terre sur toute la surface de la bâche , et on la couvre d'un lit de mousse le plus mince possible. Au moyen de cette mousse et des arrosemens, on en- 124 tretient la terre dans une fraîcheur égale pendant tout l'été. À la fin d'octobre, après avoir retiré la mousse, on se dispose à faire le sevrage ; avec une houlette , on soulève les branches avant de les déta- cher de la mère; si elles ont des racines, on les sèvre avec une petite motte , et, s'il est possible, on les empote aussitôt dans des vases proportionnés à leur force. On les place ensuite dans un coffre couvert de châssis, hermétiquement fermé , et que l'on ga- rantit des rayons solaires pendant trois semaines environ. Après ce temps, on peut les transporter dans la serre ou les laisser passer l'hiver dans le coffre , en les garantissant du froid à l'aide de pail- lassons et de paille sèche. Il se trouve souvent des couchages qui nese sont pas enracinés; il faut les re- coucher. Des pieds-mères poussent ordinairement quelques branches vigoureuses; il faut avoir le soin de les incliner pendant l'hiver avec des cro- chets de bois , afin qu’elles ne touchent pas aux châssis; au printemps suivant, on les couche. Si quelques espèces se montrent rebelles à la reprise, il faut, lorsqu'on recouche les branches qui n’ont point de racines, enlever horizontalement une por- tion d’écorce sous la partie coudée ; cette opération les fait reprendre infailliblement. Ce sont les es- pèces à feuilles longues et à grosses tiges qui se montrent les plus difficiles à la reprise. En se conduisant d'après ces principes dans la culture des bruyères , on aura la satisfaction de n’en point perdre, et d’en obtenir toutes les jouissances que ce beau genre peut offrir. J'ajouterai que les jardins qui se trouvent à mi-côte ou sur les hauteurs sont ceux où les bruyères réussissent le mieux; ceux 125 qui sont en plaine conviennent encore, sile sol est à vingt-cinq ou trente pieds au-dessus du niveau des rivières ; mais elles ne réussissent pas du tout dans les fonds sur le bord des eaux. LEMon. SERRE CHAUDE. LirTa À FLEURS GÉMINÉES, Litlæa geminiflora, THAGLIAB. Le genre littæa a été établi par Thagliabuc, jar- dinier en chef du duc de Litta à Lainate, près de Mi- lan. C’est en effet dans cette résidence qu’elle a fleuri pour la première fois en Europe; et ses caractères différant de ceux des genres connus, le nom de littæa ui fut attribué de celui du seigneur chez le- quel elle avait fleuri. Cependant cette plante originaire du sud de l’A- mérique avait paru en France en 1705. Par une erreur dont on ne peut se rendre compte , la plante portait pour étiquette le nom de Bonapartea juncea, et comme sa description ne s’accordait pas avec celle donnée par Ruiz et Pavon dans la Flore du Pérou, de la plante dédiée par eux au général Bonaparte, elle resta long-temps ignorée dans les serres du Jardin-des-Plantes. Le célèbre Desfontaines crut pouvoir la ranger parmi les yucca sous le nom de Jucca Bosct, et Senagata en avait fait un agave sous celui d’'agave geminiflora. On voit dans le Journal des Sciences et Arts publiéàa Londres, une figure d’un Littæa dont la hampe avait de neuf à dix pieds. C'est Thagliabuc qui apporta de Milan à Paris le premier pied qui y ait paru sous le nom de Littæa. Celui qui a fleuri pour la première fois au Jardin- 1 26 des-Plantes était d'une forte dimension ; sa tige avait deux pieds de hauteur et quatre pouces de diamètre; ses feuilles, très-longues , pendantes et nombreuses, formaient une touffe serrée qui se développait de la moitié du tronc à sa partie supérieure. Au mois d’oc- tobre 1825, une hampe simple s’éleva de dix-sept à dix-huit pieds; ce développement, à cette époque de l'année, parut être un obstacle à l'épanouissement des fleurs, qui eurent beaucoup de difficulté à s'ouvrir , et qui ne fleurirent qu'en février 1826. Cette contrariété fut sans doute la cause que les graines avortèrent. Aussitôt que les fleurs furent flétries, la hampe se sécha; on la coupa près des feuilles en végétation, on recouvrit la plaie avec de la cire à greffer, afin que l'humidité ne s’y intro- duisit pas. Dans cet état, ce pied végéta encore quel- ques années, et développa même quelques bour- geons au centre de la tige, entre les feuilles. Le plus ordinairement cette plante meurt après la floraison comme toutes les agavé. La sève se porte avec une telle fougue dans la hampe, qui en absorbe une très- grande quantité pour suflir à son accroissement ra- pide , qu'aussitôt que sa végétation cesse, le pied, hors d'état de réabsorber assez promptement la sève, meurt presque immédiatement. On a remarqué que cette hampe croissait régulièrement de quatre à cinq pouces par jour, et quelquefois même de six pouces. La plante qui a fleuri à Milan avait donné des graines dont quelques-unes ont été envoyées au Jardin-des-Plantes. Deux pieds qui en proviennent ont fleuri depuis deux ans, mais ils étaient de deux tiérs moins forts que celui dont je viens de parler. 127 Le premier se développa à la fin d'octobre 1832, époque qui paraît être celle de la floraison naturelle, à en juger par tous les pieds qui ont fleuri dans divers établissemens. Il n'avait que quatorze pieds ; ilné donna point de graines et mourut aussitôt après que ses dernières fleurs furent flétries. Le second a commencé son développement le 9 septembre 1834; le 11 décembre, il avait atteint la hauteur de dix-sept pieds. Le diamètre de la hampe, à sa base, était d’un pouce. Les fleurs commencèrent à s'épanouir le 20 octobre; dès les premiers jours de décembre il était défleuri dans la moitié de sa hampe, dont la floraison continuait à la partie supérieure; dans ce moment il y a quelque apparence de fruits. En 1826 ou 1827, un très-beau pied a fleuri dans l'é- tablissement de M. Soulange-Bodin ; il a donné une très-grande quantité de graines qui toutes ont levé parfaitement. Enfin, dans cet automne 1834, deux pieds ont également fleuri à Bruxelles, l'un au jardin bota- nique, et l’autre chez M. Vandermoelen. Cette plante magnifique, de la famille des bromé- lhacées, mérite toute l'attention des amateurs tant par son port que par la singularité de ses fleurs. En voici la description : Tiges ligneuses, hautes d’un à deux pieds sur deux à quatre pouces de diamètre , terminées par un fais- ceau de feuilles éparses , nombreuses , longues d’un à deux pieds, jonciformes, triangulaires , très-acérées et piquant à l'extrémité, avec un renflement, à la base , de la grosseur du pouce; celles de la partie supérieure sont droites, raides et munies sur les bords de filamens blanchâtres plus ou moins longs ; 128 les autres sont réfléchies. Du centre de ces feuilles se développe une hampe simple, droite qui s'élève à la hauteur de quatorze à dix-huit pieds, fleurs gémi- nées se développant deux à deux sur toutela longueur de la hampe, et formant ainsi un épi d’un bel effet : elles sont longues d’un pouce. La floraison com- mence par la base : elle dure deux ou trois mois ; les fleurs s’'épanouissent successivement de bas en haut. À l'insertion de chaque fleur, existe une bractée sessile, triangulaire et pointue, longue de deux pou- ces, recourbée , et finissant, quand la floraison est passée, par s'appliquer contre la tige , la pointe en bas. Calice coloré, verdâtre, tubuleux, luisant , à six divisions égales, réfléchies, et roulées inférieure- ment , d’un vert jaunâtre à sa partie supérieure avec une ligne verte sur le milieu de chaque sepale, et bordées de violet purpurin. Six étamines à filets de couleur rose violacé, longs d’un pouce et demi, terminées par des anthères jaunes, anguleuses et mobiles. Un style long d’un pouce de la longueur des filets , à stigmate triangulaire. Ovaires infères, géminés ; l’un d’eux avorte quel- quefois ; de forme ovale anguleuse , élargie et tron- quée àla partie supérieure ; terminés par trois petites pointes. Capsules ovoïdes , rétrécies à leur base, à six an- gles longitudinaux, dont trois plus saillans ; trois loges renfermant plusieurs graines. Cette plante se cultive comme les agavé. P£pPIN. DE FLORE ET DE POMONE. Clos tO0061e0c1é ete Sle loire rcieitleieie ets) eee aeteLsicrécess PRINCIPES GÉNÉRAUX D'AGRONOMIE. MÉTÉOROLOGIE. Résumé général des observations météorologiques et horticoles faites a Villiers, pendant l’année 1834, par Jacques, jardinier en chef du Ror, a Neuilly. ÉTAT DU CIEL. | TEMPÉRATURE BAROMETRE. shot a nee lo mdeitis sons VENT MOIS. : . domi t. Clair. |[Nuageux. Borne Couvert.| Pluie, l les sn Maeximum.| Minimum. DES ee | ces om, | | | || es | peer | | degr. degr: Pod pl Janvier. s 8 » 10 10 Hir| — 3) 286 }27 y Ouest. Février. 12 7 3 5 1 + gl — 5| 285% 28 — Ouest. Mars. 12 10 » 7 2 |+Hrio| — 4] 28 7'/1128 ‘/; Ouest. Avril. 12 I » 4 SIG | 2) 2876122720 Nord-Est, Mai. 12 13 » 2 Î +25 + 4 28 7 27 10 Ouest. Juin 7 12 » 3 ù +26 | 15! 26 6 |28 » Ouest. Juillet. 4 18 » 4 2 Ho4 | 5] 28 5 |28 » Sud. Août. 8 16 » 4 D) 23 | + 6] 25 3:/,128 11 :/,ÏNord-Est. Septembre.|| 13 13 » 3 3 22 | + 2] 28 G |27 1 Sud. Octobre. 12 8 » 7 4 [18 |. + 1] 28 7 27 9 ‘/|Est et O. Novembre 7 » 12 2 NHi15| — 4] 28 5 |25 10 HSE Décembre. 8 6 3 9 5 [+ 8! — 41 28 8 28 » N.-Ouest. je 28 8 277 Ouest. FÉvRIER 1835. 9 150 Il résulte du résumé ci-dessus que nous avons eu 110 jours clairs, 131 nuageux, 6 de brouillard, 70 de temps couvert et 48 pluvieux; mais dans ces derniers je ferai observer que les pluies n’ont été en sénéral que peu abondantes, car la Seine et autres rivières sont si basses, que plusieurs denrées aug- mentent sensiblement faute d’arrivages; la terre est tellement sèche que les plantations et les levées d'arbres se font difficilement et que dans certains terrains on est obligé de mouiller. Il est à craindre, si la fin de l'hiver ne donne pas d'eau, que les grains n'échaudent avant leur maturité. L'année a été en général abondante en vin, mais il y a quelques endroits où il est d'une bien médio- cre qualité ; dans quelques localités, les pommes ont été tellement abondantes qu’une partie est res- tée sous les arbres, et le cidre n’y vaut que quatre à cinq francs le muid. Les menus grains et les fourrages sont excessive- ment chers, et quelques cantons ont été forcés de renoncer aux élèves de bestiaux; espérons que les mois de février et de mars seront pluvieux, et que l'équilibre se rétablira. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Pendant les premiers jours de septembre, je remarquai un ibes rubrum 1. (groseillier à grap- pes) à fruits rouges dont les feuilles sèches étaient pour la plupart tombées, par la privation de sève que la chaleur et la sécheresse avaient épuisée. em QI E Cependant , je m’apercus en même temps qu'une nouvelle végétation s’annoncait dans l'individu , et que déjà les branches principales étaient terminées par des bourgeons feuillés , longs d'environ un pouce. Ils montrèrent bientôt des grappes de fleurs qui sépanouirent peu de jours après. Les fruits avaient atteint leur grosseur ordinaire à la mi-oc- tobre , et à la fin de novembre ou dans les premiers jours de décembre, ils avaient commencé à se co- lorer; toutefois 1ls ne sont pas parvenus à leur ma- turité. Dans un jardin rue du Temple, à Paris, j'ai vu un pommier, fenourllet gris, dont les branches s’é- taient couvertes de fleurs comme au printemps, et sur lequel , dans le courant de l'automne, se sont développés plusieurs fruits, dont quelques uns ont atteint leur accroissement presque complet. Pendant les mois de septembre et octobre, le syringa laciniata mort. (lilas à feuilles laciniées ou à feuilles de persil) s’est montré en pleine fleur dans beaucoup de jardins. On a pu remarquer également que le syringa Persica 110. (lilas de Perse ) avait fourni une seconde floraison. Parmi les iris nains que Pon cultive pour bor- dures, un grand nombre ont fleuri en septembre et octobre, et ont même fourni des graines dans un état de parfaite maturité. Parmi ceux qui ont ainsi fleuri pour la seconde fois, je puis citer lis lutescens 1AM. (iris naine jaunâtre ), l'iris pumila mn. (iris nain bleu foncé), lis pumila cærulea (iris nain bleu clair ), etc. Si une plus grande somme d'humidité avait pu se joindre pendant l'automne à la douce température F9:2 qui a régné durant cette saison, la végétation au- rait eu une activité bien plus grande, on aurait vu fleurir de nouveau une infinité d'arbres et de plantes, et d’autres dont la vie végétale aurait été hâtée de plusieurs mois. Pépin. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Culture hätive du chou marin. LE cHou MariN, crambé maritime ( Crambe mari- tima L. ), est encore peu répandu dans les jardins potagers, quoiqu'il soit indigène de la France, et ce- pendant il mérite d’être plus cultivé, car ses produits se récoltent à une époque où il y a disette de lé- gumes, ce qui le rend d'autant plus précieux, et ce qui, selon moi, devrait engager nos maraîchers à en essayer la culture, dont ils pourraient tirer un très-bon parti. La manière de cultiver cette plante a été indiquée par bien des auteurs, mais je ferai observer que les intervalles qu'ils ont prescrits entre les pieds peu- vent être diminués ; ainsi, sur une planche de quatre pieds de large, on peut planter trois rangs de choux marins en espacant les pieds de quinze pouces seu- lement. De cette manière on obtient un plus grand produit sur une même étendue de terrain. Celui-ci a dû être bien ameubli et fumé : on le terreaute au printemps de la troisième année où la plante produit seulement, ce qui est peut-être la cause qu'on la cultive peu. Si l’on veut avancer les produits, il faut, dès la fin 133 d'octobre de la seconde année, placer des coffres à châssis sur les choux marins que lon désire hâter. Si la terre des sentiers est douce et légère, on en remplit les coffres jusqu’à environ quatre pouces des verres, en enterrant par conséquent les pieds du chou marin. On entoure le coffre d’un bon réchaud fait avec du fumier nouveau de cheval, et trois semaines après on peut commencer à cueillir. Pour cela on dé- chausse les pieds et on recueille les jeunes pousses blanches et tendres. En ayant soin que les réchauds ne se refroidissent pas, on peut cueillir pendant un mois environ. Il faut donc, si l'on veut jouir des pro- duits de cette plante tout l'hiver , disposer autant de planches qu’il sera nécessaire, en les faisant succé- der les unes aux autres. Uri. JARDIN FRUITIER. CHAsSELAS PANACHÉ (voyez la planche). Notre collègue M. Jacques a décrit, page 11, n° d'octobre, année courante de ce journal, le fruit dont nous donnons aujourd’hui la figure. Il nous a paru assez curieux pour mériter d'être reproduit par le dessin, et avec d'autant plus de raison que M. Sieulle s’oc- cupe de le multiplier et sera bientôt en état d'en livrer au commerce. Nous n'avons rien à ajouter à l’article de notre collègue, si ce n’est que la saveur des grains blancs est identiquement la même que celle des grains verts. Doverce. Moyen de conserver le raisin. En Ecosse, en Irlande, et dans quelques parties des Etats-Unis, on emploie à la conservation du 134 raisin le procédé suivant, qui paraît parfaitement réussir. La personne qui me l’a communiqué m'a affirmé l'avoir employé et avoir trouvé, au mois de juin 1834, des raisins de la récolte de 1833, très bien conservés, et aussi frais que s'ils venaient d'être cueillis. On dispose des caisses en bois de deux pieds car- réset d’une épaisseur suffisante pour qu’elles n'aient qu'un pouce à peu près de plus que la longueur des grappes; on a soin de coller à l'intérieur, sur tous les joints des coins et partout où cela est nécessaire , des bandes de papier pour que l'air ne puisse y pénétrer. On suspend les grappes au couvercle de la boîte par le pédoncule et en les espacant convenablement pour qu'elles ne se tou- chent pas; on referme le couvercle et on couvre toutes les fentes avec de pareilles bandes de papier. Cela fait, on perce avec une vrille l’un des côtés de la caisse, et on y introduit à l’aide d’un soufflet fu- migatoire de la fumée de sucre que l'on fait brûler. Une once suffit pour une caisse de la grandeur in- diquée ; on rebouche avec soin le trou qu'a fait la vrille; on conserve les caisses dans un endroit exempt d'humidité et où la température varie peu ; on les place les unes sur les autres, en ayant la pré- caution de ne pas renverser les boîtes, c’est-à-dire de tenir toujours les couvercles en dessus. Il paraît que la fumée de sucre, en se condensant sur les grains , forme à l’entour un vernis qui s'oppose à l'évaporation, et par la même raison à la moi- sissure. Il faut toutefois choisir des grappes saines et à grains peu serrés. Uriner. 135 JARDIN D'AGRÉMENT. Ponts rustiques vivans. Dans un grand nombre de jardins décorés il existe de petites rivières ou des ruisseaux sur lesquels on est obligé d'établir des ponts autant sous le rap- port du service que sous celui de la promenade. Le plus souvent , pour leur construction , on pré- fère à la pierre des pièces de bois en grume dont les formes et les courbes paraissent être l'ouvrage de la nature et concourent à rendre la scène plus agreste. Selon les localités, on en établit de légers, suffisant pour les piétons, ou de solides qui peuvent résister au passage des voitures chargées. À cet effet, on jette sur le cours d’eau deux troncs d’ar- bre (chêne, orme ou frêne) dont la grosseur et la force varient selon la destination du pont. On fixe ensuite sur ces troncs d’autres pièces de bois ou branches, et l'on forme les garde - fous avec des branchages plus petits et très-tortueux que lon assujettit solidement à l'aide de mortaises ou de clous. On recouvre de mousse les parties de bois blanchies par les outils, et tous les points de jonc- tion où la main de l'homme se fait trop apercevoir. On peut facilement et à peu de frais établir de pareils ponts avec des arbres vivans, dont l'effet est tout-à-fait pittoresque et éloigne entièrement la pensée que l’art joue le moindre rôle dans cette construction. On choisit, pour cet objet, des arbres quicroissent avec assez de vigueur dans les terrains humides: tels sont les sa/x Babylonica 1. (saule de Babylone ou pleureur); salix alba 11. (saule 1350 blanc); salix fragilis un. (saule fragile); populus fastigiata (peuplier d'talie) ; populus Virginiana (peuplier Suisse); populus Ontariensis ( peuplier du lac Ontario, etc. On arrache les deux arbres que l’on a choisis pour établir l'arche du pont, et on les fait transporter à l’en- droit désigné. Là on les plante sur le bord de l’eau, l'un du côté droit de son cours, et le second du côté gauche, en laissant entre eux l’espace convenable. Il ne faut pas pour cette plantation un trou profond ; il suffit que lesracines soient couvertes de terre pour en assurer a reprise. On a soin en plantant de donner à l'arbre la station la plus horizontale possible; cela fait, on assujétit l'extrémité supérieure de l’autre côté de l'eau, et on la couvre de terre pour lui faire émet- tre des racines, ce qui ne tarde pas ; c'est-à-dire qu'à la fin de la première année, l'arbre est déjà solide- ment implanté dansle sol des deux côtés. Cette plan- tation doit se faire autant que possible pendant lhi- ver ou au premier printemps; Car, aussitôt que Îa sève se met en mouvement , il sort sur la longueur des tiges un assez grand nombre de bourgeons dont it faut tirer parti pour former le garde-fou. Pour lui donner une régularité convenable, il est néces- saire de faire un ébourgeonnage par lequel on sup- prime toutes les branches nuisibles et superflues , en pincant en même temps lextrémité de celles qui annonceraient vouloir prendre un trop grand développement, en absorbant toute la sève à leur profit. En s’y prenant ainsi, on dirige l’accroisse- ment de chaque branche et on obtient la forme que l’on désire. Mais le moyen le plus solide et qui of- fre en même temps un coup d'œil agréable, c’est CHASSELAS PANACHE 157 de croiser toutes les branches de facon à former des losanges, en les greffant même par approche aux points de contact à l’aide d’une petite incision sur les deux parties qui se touchent; on obtient ainsi une rampe solide en ménageant toutefois les petits rameaux qui servent à appeler la sève dans toutes les parties qui la composent. Une fois cette rampe soli- difiée et arrivée à la hauteur voulue, qui est, suivant les cas, de deux àtrois pieds, on la traite de la même manière qu'une haie vive. On a eu soin de couvrir le pont de traverses, branches où madriers desti- nés à en former l'aire et dont chaque extrémité re- pose sur l’un des arbres formant un des côtés de l'arche. Un pont ainsi construit fait un effet fort pittoresque , surtout lorsque sa situation le met en rapport parfait avec les scènes environnantes. J'avais eu occasion de remarquer plusieurs fois des arbres qui, croissant dans des terrains humides, avaient été renversés par des coups de vent d'au- tant plus irrésistibles pour eux que leurs racines végétaient dans un sol rendu mouvant par lexcès d'humidité; ces mêmes arbres, quoiqu’ayant la moitié de leurs racines hors de terre et une lon- gueur de vingt-cinq à trente pieds, développaient encore des branches d’une grande vigueur à la partie supérieure de la tige, qui continuait de croî- tre pendant quelque temps. Mais plus tard cette végétation se ralentissait, lorsque des branches verticales se faisaient jour sur toute la longueur de la tige. C'est ainsi que tous les modèles sont dans la nature, et qu'il suffit de méditer sur ses œuvres pour trouver les moyens de varier nos jouissances en culture. Déjà plusieurs propriétaires ont mis 138 en pratique le procédé dont je viens de parler , et le succès a couronné leur entreprise. Je ne connais toutefois que des ponts de ce genre construits pour des piétons; ce n’est qu'avec le temps qu’on peut en avoir d'assez solides pour les voitures, parce qu'il est nécessaire, pour réussir dans cette planta- tion, de ne pas la faire avec des arbres trop forts. PEpPin. PLANTES D'ORNEMENT. Ziste des véSÈaUXx à feuilles panachées connus jusqu” à ce jour. Depuis plusieurs années je n'occupe de collecter ies arbres, arbustes et plantes à feuillage plus ou moins panaché; j'en ai déjà rassemblé un certain nombre , et je me suis procuré des renseignemens sur les végétaux semblables qui existent dans divers établissemens d’horticulture de France et même de l'étranger. Il en résulte que la quantité est déjà assez considérable ; j'ai donc cru faire plaisir aux amateurs en en donnant une liste autant exacte que possible, au moins jusqu’à ce jour. Plusieurs sont très-jolis et méritent d'être employés à l’ornement des jardins, où leur feuillage sert à la fois de dé- coration et de moyen de faire valoir la teinte de celui des arbres ou plantes environnantes. Peut- être même seraient-ils déjà bien plus répandus si l'on s'était rendu bon compte des effets qu'ils peuvent produire et des combinaisons dans lesquelles ils peu- vent entrer. J'ai eu soin , à la suite de chaque nom, de faire 139 connaître les établissemens ou les cultivateurs qui possèdent la plante. PREMIÈRE SECTION. — Arbres et arbustes de serre chaude. 1. Arum seguinum, 11N. Gouet arborescent. Feuilles pana— chées de blanc sur fond vert; MM. Cels, Makoi ; Neuilly, etc. 2. Cereus triangularis, vec. Cierge triangulaire. Tiges tan- tôt jaunes ou variées de jaune et de vert; MM. Loth, Noi- sette ; Neuilly. 3. Dracæna terminalis, dragonnier pourpre. Rayé de rose sanguin sur fond plus ou moins pourpre ; Neuilly; MM. Cels, Loth , etc. 4. Ixora coccinea , ixora écarlate. Panaché de beau jaune sur fond d’un vert luisant ; MM. Cels, Makoi, etc. 5. Jasminum heterophyllum , jasmin à feuilles variables. Pa- naché de jaune peu prononcé ; Neuilly ; MM. Gels, Noi- sette , etc. DEUXIÈME SECTION.— Plantes vivaces de serre chaude. 1. Caladium bicolor , caladion de deux couleurs. Feuillage d’un beau rose plus pâle au centre , et maculé de blanc ; Neuilly, etc. 2. Caladium bicolor major , Caladion élevé et de deux cou- leurs. Pétiole du double plus long, feuilles de même couleur ; Neuilly, etc. 3. C. variegatum, Caladion panaché. Feuilles maculées de blanc ; Neuilly ; MM. Noisette , Lémon, etc. 4. Bromelia ananas , ananas commun. Feuilles bordées de blanc ; Neuilly ; MM. Noisette , Lémon , etc. 5. Le même. Feuilles bordées de jaune, quelquefois rougeä- tre. Potager du roi; MM. Lémon, Rothschild. 6. Le même. Feuilles rayées de blanc par stries longitudi- nales ; M. Lecandéle , à Bruxelles. 7. Le même, Feuilles striées de jaune; M. Lecandèle. 8. Le même. Feuilles diversement striées de bleu, de jaune plus où moins foncé ; M. Lecandéle , etc. 140 9. Cana indica, balisier commun. Feuilles rayées de jaune souvent peu apparent ; Neuilly, Italie, Belgique, etc. 10. Globba nutans, globba penché. Feuilles obscurément ponctuées de jaune; Neuilly, etc. TROISIÈME SECTION. — Arbres et arbustes d’orangerie. 1. Camellia Japonica, rose du Japon; MM. Noisette , Lecandèle, etc. 2. Cissus nepalensis , vigne vierge du Népaule ; Angers. 3. Citrus aurantium lunatum, oranger turc. Feuilles échan- crées souvent d’un côté, marginées de blanc; MM. Fion, Ragonot; Angers. 4. Citrus aurantium lusitanicum , oranger de Portugal. Panaché de jaune ; Angers ; M. Fion, etc. 5. Cürus bigaradia , oranger bigaradier. Feuilles panachées de blanc; MM. Fion, Mathieu , etc. 6. Citrus bigaradia angustifolia , oranger bigaradier à feuil- les étroites. Feuilles panachées de blanc. 7. Citrus bigaradia, oranger bigaradier. Panaché de jaune ; Angers. 8. Citrus medica, cironnier ou limonier. 9. Citrus myrthifolia, oranger à feuilles de myrthe. Pana- ché de blanc ; Angers. 10. Clethra arborea, cléthre de Madère. Feuilles panachées d’un jaune peu apparent ; Neuilly ; MM. Gels, Noisette, etc. 11. Coronilla stipularis , coronille à stipules. Feuilles élégam- ment panachées de blanc ; MM. Makoi, Gels, etc. 12. Daphne odora, lauréole odorante. Feuilles marpginées de blanc ; Neuilly; Quillardet, etc: 13. Daphne odora longifolia, lauréole odorante à longues feuilles. Feuilles marginées de blanc; Neuilly; Cels, Quil- lardet , etc. 14. Daphne collina, lauréole des collines. Feuilles marginées de jaune ; Neuilly ; Poilpré au Mans, Margat aîné, etc. Rare. 15. Daphne pontica variegata, lauréole pontique. Panaché en blanc très-élégant ; Neuilly ; Margat aîné à Versailles. Rare. 141 16. Evonymus Japonica , fusain du Japon. Feuilles panachées de blanc ; M. Lecandèle à Bruxelles ; Angers. Je ne connais pas cet arbuste. 17. Helianthemum mutabile , hélianthème changeant. Feuil- les bordées de jaune ; Neuilly; MM. Cels , Noisette , etc. 18. Hybiscus syriacus, althæa. Feuilles élégamment pana- chées de blanc ; Neuilly ; MM. Cels, Noisette , etc. 19. Jasminum officinale , jasmin ordinaire. Panaché de blanc; MM. Cels, Noisette, Godefroy, etc. ; Neuilly. 20. Le même. Panaché de jaune; Belgique, Angers, etc. Rare. 21. Jasminum azoricum, jasmin des Acores. Feuilles macu- lées de jaune peu persistant ; Jardin des Plantes ; M. Ber- tin, à Versailles. 22. Jasminum grandiflorum , jasmin d’Espagne ; Noisette. 23. Metrosideros lophanta, métrosidéros en panache ; Angers. 24. Myrthus communis, myrthe commun. Petites feuilles pa- nachées de blanc ; Neuilly; MM. Jacquin , Gels, Noisette, etc. 25. Le même. Petites feuilles panachées de jaune ; Neuilly ; Jacquin , etc. 26. Nerium oleander, nérion commun. Feuilles maculées de jaune ; Neuilly; M. Cachet à Angers, etc. 27. Nerium splendens , nérion élégant. Feuilles panachées de jaune ; Neuilly ; MM. Lémon, Mathieu, Noisette, etc. 28. Pelargonium zonale , pélargonier à bandes. Fleurs rou- ges , feuilles bordées de blanc ; Neuilly ; M. Noisette. 29. Le même. Fleurs rouges, feuilles bordées de jaune ; Neuilly; Noisette, etc. 30. Le même. Fleurs violettes, feuilles. bordées de blanc ; Neuilly, etc. 31. Pelargonium peltatum , pélargonier écussonné. Feuilles marginées de blanc; Neuilly, etc. 32. Pelargonium radula, pélargonier rude. Feuilles pana- chées de blanc ; Neuilly; Noisette , etc. 33. Pelargonium tetragonum , pélargonier à 4 angles. Tiges et feuilles variées de vert, de jaune et quelquefois de rou- geâtre ; M. Loth , etc. 142 34. Putosporum undulatum , pittospore ondulé. Feuilles bor- dées de blanc ; Neuilly ; MM. Cels , Noisette , etc. 35. Pittosporum tobira , pittospore de la Chine. Feuilles lar- gement bordées de blanc; Neuilly; MM. Soulange, Cels, etc. 36. Quercus ilex, chène yeuse. Panaché de blanc ; M. Bertin. 37. Suber, chène liège ; MM. Bertin , Cels. 38. Rosmarinus officinalis, romarin usuel. Feuilles pana- chées de blanc ; Neuilly; Noisette, etc. 39. Le même. Panaché de jaune. 40. Sempervivum arboreum , joubarbe en arbre. Feuilles mar- ‘ ginées de blanc ; Neuilly; Noisette, Gels, Soulange , etc. 41. Solanum dulcamara , morelle douce amère. Feuilles pa-- nachées de blanc ; Neuilly ; M. Godefroy, etc. 42. Solanum pseudo capsicum , mo relle amomum. Panaché de jaune peu constant ; M. Poilpré au Mans. 43. Viburnum tinus , laurier tin. Feuilles panachées de blanc; M. Leroy fils à Angers; Belgique, etc. 44. Le même. Panaché de jaune ; M. Leroy, etc. 45. Viburnum tinus lævigatum , laurier tin à feuilles lui santes. Feuilles maculées et panachées de blanc ; M. Noi- sette; Angers , etc. 46. V'iburnum fragrans, viorne odorante. Feuilles maculées de blanc, par taches larges peu constantes; Neuilly, etc. 47. Yucca aloefolia , yucca à feuilles d’aloës. Feuilles lon- situdinalement marginées de jaune , quelquefois rougeà- tres; Neuilly ; MM. Lafay, Noisette , etc. 48. Le même. Feuilles marginées de vert, jaune au centre ; je l’ai vu chez M. Boursault. Rare. 49. Yucca filamentosa, yucca filamenteux. Feuilles pana- chées de blanc; Neuilly, Jardin des Plantes, Gels, etc. 50. Laurus nobilis , laurier franc. Feuilles panachées de jaune; Neuilly ; MM. Noisette, Gels, etc. QuaraiÈmE section. — Plantes vivaces d'orangerie. 1. Agave americana , agavé d'Amérique. Feuilles marginées de jaune; Neuilly ; M. Noisette, etc. 145 2. Le mème. Feuilles jaunes au centre; MM. Boussière, Noi- sette , etc. 3. Agapanthus umbellatus , agapanthe en ombelle. Feuilles panachées de blanc ; Neuilly ; MM. Cels, Noisette, Loth, Jacquin , etc. 4. Aloë brevifolia, aloës à feuilles courtes , rayées de jaune ; Neuilly, etc. 5. Aloë umbellata, aloës en ombelle; Feuilles maculées ; Neuilly, etc. 6. Aloë subcarenata, aioës presque en carène:; Salm-Dick. 7. Arundo donax variegata, feuilles élégamment rayées de jaune pâle et de vert; Neuilly , etc. 8. Chetranthus cheïri , giroflée jaune simple. Feuilles pana— chées de jaune ; obtenu par M. Lémon ; Neuilly , etc. 9. Chetranthus cheiri , giroflée jaune mordoré double. Feuilles panachées de blanc; Neuilly; MM. Loth, Jacquin , etc. 10. Chetranthus cheiri, giroflée jaune double , panachée de blanc ; Neuilly ; MM. Durand, Mathieu , etc. Nouvelle. 11. Jberis semperflorens, thlaspi de crête. Feuilles pana- chées de jaune ; Neuilly , etc. 12. Ornithogalum caudatum, oxnithogale en queue ; Noi- sette , etc. Cinquième section. — Arbres et arbustes d2 plein air à feuilles caduques. 1. Acer pseudo platanus, sycomore. Feuilles panachées de jaune , bien constant, même par semis; Neuilly, etc. 2. Le même. Feuilles ponctuées de jaune; Belgique; M. Le- candèle. 3. Le même. Feuilles tricolores; M. Lecandêle. 4. Acer platanoïdes, érable plane. Feuilles panachées de jaune ; Neuilly ; M. Godefroy, etc. b. Acer campestre ; érable champêtre. Panaché de blanc,' peu constant ; Neuilly ; M. Godefroy. 6. Le même. Ponctué de blanc ; M. Lecandèle. 7. Acer eriocarpum , érable rouge de Virginie ; Angers. 8. ÆEsculus hippocastanum, marronnier d’Inde. Feuilles 144 panachées de blanc; Neuilly ; M. Godefroy; Jardin des Plantes, etc. 9. Le mème. Panaché de jaune ; Neuilly. 10. Pavia hybrida, pavia hybride. Feuilles élégamment panachées de jaune, obtenu au Jardin des Plantes de Paris. 11. Amygdalus communis , amandier commun. En blanc; Godefroy , etc. 12. Armentaca vulgaris , abricotier commun. FPanaché de blanc, souvent peu constant ; MM. Godefroy, Noisette, etc. ; Neuilly. 13. Le même. Maculé de jaune; se trouve dans la plupart des pépinières , etest peu constant. 14. Alnus glutinosa , aulne commun. Panaché de jaune ; en Belgique , M. Lecandèle. 15. Le mème. Panaché de blanc ; d. 16. Betula alba, bouleau commun. Panaché en jaune; M. Le- candéle. 17. Berberis vulgaris , épme-vinette commune. Maculée de nébules peu prononcées ; Neuilly. 18. Le même. En jaune ; MM. Gouillet , Lecandèle. 19. Castanea vesca , châtaignier commun. En blanc ; MM. Cels, Godefroy, etc. 20. Le même. En jaune; M. Lecandéle. 21. Carpinus betulus , charme commun. En blanc ; M. Go- defroy ; Neuilly , etc. 99. Le même. En jaune; M. Lecandéle. 23. Celtis australis, micocoulier de Provence. Maculé de jaune, peu constant. 24. Cerasus avium, merisier des bois ; à Angers. 25. Le même. Poudré or ; M. Lecandéle. 26. Cerasus vulgaris, cerisier ordinaire. Panaché jaune ; M. Lecandéle. 97. Clethra alnifolia , cléthre à feuilles d’aulne; Angers. 98. Cornus alba, cornouiller blanc. Panaché en blanc; M. Cels ; Neuilly. 29. Cornus sanguinea , cornouiller sanguin. En blanc; M. Godefroy , etc.; Neuilly , etc. 145 30. Cornus stricta, cornouiller érigé. D’Amérique; M. Le- candèle. 31. Cornus mascula, cornouiller mâle. En blanc. 32. Corylus avellana , noiïsettier ordmaire. En jaune ; M. Le- candêle. 33. Cralægus oxiacantha, épine blanche. En blanc; MM. Go- defroy , Cels, Noisette, etc.; Neuilly. 34. Le même. En jaune , M. Lecandèéle. 39. Cratægus azarolus. 36. Cytisus laburnum, faux ébénier; obtenu par M. Le- fèvre, à Morfontaine. 37. Diospyros lotus, plaqueminier de Provence; Angers. 38. Evonymus europœæus , fusain commun. En blanc; Neuilly , etc. 39. Fraxinus excelsior , frène commun. En blanc; M. Gode- froy ; Neuilly , etc. 40. Fraxinus excelsior asplenifolia , frène commun. Variété marginée de blanc. 41. Fraxinus excelsior , frène commun. Panaché en jaune ; M. Lecandèle. 42. Fraxinus ornus , frène à fleur. Angers. 43. Fagus sylvatica , hètre commun. En blanc; MM. Cels, Godefroy , Noisette , Bertin , etc.; Neuilly. 44. Le même. En jaune ; M. Lecandéle. 45. Le même. Poudré de blanc ; M. Lecandèle. 46 Hallezia tetraptera , hallésie à quatre ailes ; M. Lecan- déle. 47. Ligustrum vulgare , toène commun. Panache de jaune ; Neuilly. 48. Le mème. Maculé de jaune. 49. Lonicera periclemenum, chèvre-feuille des bois. Marginé; Neuilly, etc. 50. Malus communis , pommier commun; obtenu par M. Fil- liette. 51. Le même. Maculé de jaune; appelé pommier à feuilles d’aucuba. 52. Mespylus Germanica , néflier sauvage ; M. Lecandèle. 53. Morus alba ; mürier blanc. En jaune ; Neuilly, 1834. Février 1935. 10 146 54. Phyladelphus coronarius, syringa commun. En blanc ; chez MM. Jacquin, Gels, Bertin et Lebrun ; Neuilly. 55. Phyladelphus inodorus, syringa inodore. Jardin des Plantes; MM. Bertin et Lebrun, etc. 56. Populus fastigiata, peuplier d'Italie. Angers. 57. Populus monilifera, peuplier suisse. Angers. 58. Populus alba, peuplier ypréau. Jardin des Plantes. Angers , etc. 59. Prunus domestica, prunier cultivé. En jaune; M. Le- candèle. 60. Le même. Poudré de blanc; MM. Godefroy, Noisette, etc.; Neuilly. 61. Quercus pedunculata , chène commun. En blanc; MM. Godefroy , Cels , etc. 62. Le même. En blanc, bords jaunes ; en Belgique , M. Le- candéle. 63. Le même. En blanc , peu de vert ; obtenu par M. Lefèvre à Morfontaine. 64. Le même. Poudré ; M. Lecandèle. 65. Quercus cerris, chène à cupules chevelues. M. Noi- sette , etc. 66. Quercus tauza , chène de Bourgogne. Angers , etc. 67. Ribes nigrum , groseiller cassis. Ponctué de blanc; à Vitry; MM. Cels, Godefroy, etc.; Neuilly. 68. Le même. Panaché de jaune ; obtenu à Neuilly. 69. Ribes rubrum , groseiller rouge. Maculé de blanc; MM. Go- _ defroy , Gels, ete.; Neuilly. 70. Le même. Panaché de jaune ; MM. Bertin et Lebrun, à Versailles. 71. Rosa canina, rosier des hayes, églantier. En blanc, obtenu à Neuilly, 1832; Verdier. 72. Rosa muscosa variegata , Verdier; Le Mans. 73. Le mème. Variété palmire ; MM. Vibert, Verdier. 74. Rubus fruticosus , xonce des hayes. En blanc ; MM. Cels, Jacquin ; Neuilly. 75. Le mème. En jaune ; Belgique, M. Lecandèle, 76. Robinia pseudo-acacia, acacia blanc. En jaune ; Belgi- que , etc. 147 77. Salix aurita , saule à oreillettes. En blanc; MM. Ber- ün et Lebrun , Cels, Noisette, etc.; Neuilly. 78. Sambucus nigra , sureau commun. En blanc; MM. Cels, Noisette, Jacquin, etc.; Neuilly. 79. Le même. En jaune. Neuilly, etc. 80. Sambucus Canadensis, sureau de Canada. MM. Bertin et Lebrun. 81. Syringa vulgaris, lilas commun. En jaune. Belgique, etc. 82. Le même; en blanc; MM. Godefroy. Jardin des plan- tes; etc. Neuilly. 83. Symphoricarpos vulgaris, symphoricarpos à fruits rouges. Angers. 84. Sophora Japonica, sophora du Japon. En blanc peu franc. Neuilly, etc. 85. Tilia sylvestris, tilleul des bois. Poudré de jaune ; M. Lecandéle. 86. Ulmus Campestris , orme à petites feuilles. De jaune et rose ; MM. Margat , à Versailles, etc. 87. Ulmus campestris latifolia, orme à larges feuilles. En jaune. Neuilly, etc. 88. Le même. En blanc. Belgique. 89. Ulmus campestris longifolia , orme à longues feuilles marginées. 90. Ulmus campestris glabra | orme glabre. Maculé de blanc ; Neuilly, etc. 91. Ulmus campestris intricata , orme tortillard. NT. Lecan- dèle. 92. V’iburnum lantana, viorne mansiène. En jaune ; MM. Go- defroy, Lecandèle ; Neuilly. 93. Fiburnum opulus, viorne obier. En jaune; MM. Godefroy, Neuilly, etc. 94. FViburnum dentatum , viorne denté. M. Noisette. 95. Pyrus communis, poirier sauvage. En blanc. MM. Go- defroy, Cels, Noisette, etc ; Neuilly. 96. Pyrus communis, var. crassana. En blanc. Belgique. SIXIÈME SECTION. arbres et arbustes, toujours verts, de plein air. 1. Arbutus unedo , arbousier commun. Belgique. 2. Aucuba japonica , aucuba du Japon. Maculé de jaune; commun. 148 3. Buxus sempervirens, grand buis. Panaché de jaune. Neuilly, etc. 4. Le mème; de blanc. Idem, etc. d. Buxus balearica , buis de Mahon. Marginé de jaune peu constant. 6. Cerasus lauro-cerasus , laurier-cerise. En blanc. Neuilly, etc. 7. Cerasus Lusitanica , laurier de Portugal. Belgique. 8. Cratægus glabra , alisier glabre. Panaché de blanc. Bel- gique. 9. Daphne laureola, lauréole commune. Marginé de jaune, Neuilly. 10. Le même. Panaché de jaune. Neuilly, ete. 11. Daphne pontica , lauréole pontique. Marginé de blanc. 12. Le même. Panaché de blanc. 13. Daphne cneorum ,thymelé. Marginé de blanc ; MM. Cels, etc. 14. Le même; de jaune ; MM. Godefroy, etc. 15. Erica vulgaris , bruyère commune. M Noisette. 16. Hedera helix , lierre commun. Panaché de jaune , Neuilly, etc. 17. Hedera helix arborea, lierre commun en arbre. En jaune; MM. Cels, etc. 18. Juniperus sabina, Sabine. En blanc; MM. Cels, Noi- sette , Neuilly, etc. 19. Juniperus Virginiana, cèdre de Virginie. En blanc; M Cels, etc. 20. Kalmia latifolia , Kalmie à larges feuilles. 21. Kalmia angustifolia , Kalmie à feuilles étroites. 22. Ilex aquifolium crispum ; houx hérissé. En jaune ; Neuilly, etc. 23. Le même. En blanc. Neuilly, etc. 24. Le même. En blanc sur la marge. Neuilly, ete. 25. Le mème. En blanc au centre: feuilles ondulées. Id., ete. 26. Le même. En jaune au centre; feuilles id. — Id. , etc. 27. Le même. Jaune nébuleux sur la marge. Neuilly, ete. 28. Le même, var. houx. Blanc sur la marge ; feuilles pres que sans épines. 149 29. Ilex serrata, houx denté. Panaché en blanc; hort. angl. 30. Phyllaria media, phyllaria moyen ; M. Noisette. 31. Quercus suber, chène-lièse. En blanc; MM. Berün, Noisette, Cels. 32. Quercus ilex , chène-yeuse, chêne vert. En blanc; M. Cels. 33. Rhamnus alaternus , alaterne. Maculé de jaune ; com- mun ; Neuilly, etc. 34. Le même. Panaché de blanc; Neuilly; Cels, Noisette. 35. Rhamnus alaternus monspeliensis, alaterne de Montpel- lier. Panaché de blanc ; MM. Bertin et Lebrun ; Noisette, etc. ; Neuilly. 36. Rhododendrum hirsutum ; vrosage velu. Marginé de jaune ; n’est pas bien constant ; MM. Cels, Bertin , Gode- froy , etc. 37. Rhododendrum ponticum , vosage d'Orient. A feuilles étroites, en jaune sur la marge ; MM. Cels, Bertin, De- labaye , Margat , etc. 38. Le même. A feuilles ctroites, de jaunâtre et vert plus foncé , comme le précédent. 39. Le même. Panaché de blanc sur la marge; dans les cul- tures de Versailles. 40 Rhododendrum ponticum elegantissimum , rosage d’O- rient très-élégant. Mélangé de jaune, de vert. et de rose dans la jeunesse des feuilles; MM. Cels, Margat, Ber- tin , etc. 41. Rhododendrum hirsutum , rosage d'Orient. En jaune sur l’intérieur du limbe de la feuille, comme le précédent. 42. Le même. En jaune mélangé. 43. Le mème. Ponctué de jaune, surtout sur le limbe de la feuille ; en Belgique , chez M. Lecandèle. 44. Sabvia officinalis, aurea variegata, sauge panachée de jaune. Neuilly ; MM. Jacquin , etc. 45. Salvia officinalis tricolor , sauge tricolore. MM. Jacquin, Godefroy , Noisette , etc.; Neuilly. 46. Spartium scoparium , genèt d'Espagne. Hort. angl. 47. Taxus baccata , if. En jaune; MM. Cels, Lecandèle. 150 48. T'huya orientalis, thuya d'Orient ; Angers. 49. T'hynus vulgaris. En blanc; Neuilly, etc. 50. Waccinium macrocarpum; canneberge à gros fruits. En blanc ; Versailles, etc. 51. f’accinium myrtillus , airelle myrtille. SEPTIÈME SECTION. — Plantes vivaces de plein air. 1. Aira cærulea, canche violette. En blanc; obtenu à Neuilly, 1828. 2. Alchemilla vulgaris, pied de lion commun. Hort. angl. 3. Alyssum saxatile, corbeille d’or. En blanc; Neuilly, etc. 4. Anthirrinum majus, mufle de veau. En blanc , obtenu à Neuilly, 1834. 5. Centaurea , centaurée. En jaune peu apparent; obtenu à Neuilly, 1834. 6. Cornus suecica, cornouiller de Suède. Belgique, M. Le- candèle. 7. Convallaria majalis, muguet. Strié de jaune ; Neuilly, etc. 8. Dactylis glomerata , dactyle pelotoné. En blanc ; obtenu à Neuilly, 1832. 9. ÆEuphorbia characias , euphorbe à feuilles de laurier. Salm-Dick. 10. Euphorbia sylvatica, euphorbe des bois. M. Noisette. 11. Æritllaria imperialis, couronne impériale. En blanc ; M. Jacqüin , etc. 12. Le mème. En jaune. 13. Fragaria vesca , fraisier cultivé. En jaune ; Belsique , M. Lecandèle. 14. Hemerocallis fulva, hémérocalle fauve. En jaune; Neuilly, M. Noisette , etc. 15. Jris fœtida , is gigot. En blanc. Neuilly ; MM. Jacqun , Noisette , etc. 16. Zilium candidum , lis blanc. En jaune; MM. Jacquin , Lémon ; Neuilly, etc. 17. Lilium croceum, lis orangé. M. Jacquin , etc. 18. Lotus corniculatus , lotus corniculé. M. Noisette. 19. Lysimachia nemorosa, Iysimachie des bois. M, Noi- sette. 151 20. Melissa grandiflora , Mélisse à grandes fleurs. En blanc; M. Baumann. 21. Pœonia officinalis, pivoine usuel. En blanc ; MM. Sou- lange et Lecandèle. 22. Phlox suaveolens, phlox blanc odorant. Neuilly, etc. 23. Phlox paniculata, phlox en panicule. En jaune; ob- tenu à Neuilly, 1832. 94. Phalaris arundinacea , chiendent panaché. Neuilly, etc. 25. Spirea ulmaria , reine des prés. En jaune , au centre du limbe. Neuilly, etc. 26. La même. En blanc sur toute la feuille ; M. Bertin ; Neuilly. 27. Tussilago farfara , pas d'âne. En blanc. MM. Godefroy, Noisette ; Neuilly, ete. 28. Veronica glabra, véronique glabre. MM. Parmentier, Jacquin ; Neuilly, etc. 29. Veronica chamaedrys, véronique chaïînette, En blanc ; M. Parmentier ; Neuilly, etc. 30. Vinca minor, petite pervenche. En blanc; commun. Neuilly, etc. 31. La même. En jaune ; Belgique, M. Lecandèle. 32. Vinca major, grande pervenche. Angleterre. 33. Viola odorata, violette odorante. MM. Parmentier, Jac- quin , etc. ; Neuilly. RÉCAPITULATION. Première section ; arbres et arbustes de serre chaude. 5. Deuxième section ; plantes vivaces de serre chaude... 10. Troisième section ; arbres et arbustes d’orangerie. . . 50. Quatrième section; plantes vivaces d’orangerie.. . ... 12. Cinquième section; arbres et arbustes de te. air, à feuilles caduques. . . . . +} RASE 96. Sixième section ; arbres et A bustes de bin air, tou— joursivertsihuu is à tolact abus UE. EE LS à Bd: Septième section ; plantes vivaces de a AE y Us 08: Total.: :7- : 237. Jacques. 152 PHLOMIS DE SAMOS, PAlomuis samia, Lan., Désr., Fi. att.; Didynamie gymnospermie, L.; Labiées, Juss. (Voyez la planche.) Plante vivace herbacée, à tiges droites hautes d'un à trois pieds, tétragones, velues et cotonneu- ses à la base ; feuilles opposées, rugueuses, terminées par une pointe, crénelées à leurs bords, vertes à leur face supérieure, blanchâtres et tomenteuses en dessous, portées par des pétioles cannelés, velus, longs de trois à cinq pouces. Les radicales sont grandes, cordiformes ; les caulinaires sont plus petites et ovales lancéolées. Les fleurs sont disposées en verticilles axillaires et terminales; elles sont grandes , jaunes, longues d'un pouce , munies à la base de bractées nombreu- ses, à trois divisions subulées , raides et velues de la longueur du calice. La corolle est monopétale irrégulière ; la lèvre supérieure, beaucoup plus lon- gue que l'inférieure, est velue , renflée à sa base et comme creusée et recourbée en forme de voûte sur la lèvre inférieure, qui est plus courte et à trois lobes presque égaux, obtus ; elle ressemble beau- coup à celle du Phlomis fruticosa , Lan. Le calice est monosépale, tubuleux , persistant, coriace, strié, pubescent, terminé à son orifice en cinq divisions subulées, aiguës et piquantes. Quatre étamines dont deux plus courtes, terminées par des anthères oblongues ; un style aussi long que les étamines, terminé par un stygmate bifide; quatre graines nues. Cette belle espèce de phlomis est originaire de Barbarie , où elle croît sur le mont Atlas. Le plus ADM | M M Al PHLOMIDE DE SAMOS Phlomis Samia. 109 grand nombre des espèces de ce genre sont égale- ment indigènes à l'Afrique; quelques-unes sont du Levant, et notamment des montagnes de l'Arménie. Celle qui nous occupe est fort remarquable par ses verticiiles de fleurs étagées sur les tiges, et les ter- minant; quoiqu'elles soient grosses et nombreuses, les tiges se soutiennent parfaitement sans tuteur ; la floraison a lieu de juillet en septembre. Cette plante est d’un très-joli effet pour la décoration des grands et petits jardins; elle est très-rustique. De- puis quatre ans qu'elle est cultivée à Paris, elle a parfaitement résisté à nos hivers; ses racines étant sèches comme la plupart des espèces du genre et même it sa famille, 1l lui faut une terre meuble légère et substantielle plutôt sèche qu'humide. Pour ia conserver en belle végétation, il convient de la diviser de son collet et de la replanter à neuf tous les deux ou trois ans ; sans cela les tiges, qui acquièrent une certaine grosseur à la base, se dé- composent en vieillissant et retiennent une humi- dité qui devient , plutôt que la gelée , la cause de la mort de la plante pendant l'hiver. On fait cette opération à l'automne , après que les tiges sont sé- chées ; elle exige peu d’arrosemens. On peut cependant par précaution en conserver quelques pieds en orangerie. J'ai vu cette belle plante cultivée dans les établissemens de MM. jac- quin et Lémon. PÉpIN. ORANGERIE. des rempotages et rencaïssages. Autrefois les rempotages se faisaient toujours à la 154 même époque, qui était fixée du 20 au 30 août. Ce travail consistait à dépoter les plantes, à retrancher la moitié ou les trois quarts de la motte, et à les remettre dans d’autres vases plus grands. Cette opération occasionait souvent la chute des feuilles et le dépérissement des branches dans les arbustes délicats. Les jardiniers de Paris n’ont plus aujourd'hui d’époques fixes pour rempoter. Ils font ce travail indistinctement toutes les fois que les plantes man- quent de nourriture. Ils laissent alors sécher un peu la terre ; ensuite ils dépotent, frappent avec la main pour faire tomber la terre et principalement celle du centre de la motte, et replacent enfin la plante dans un pot plus grand. Pour cela, on la soutient d'une main à la hauteur convenable, et on met de la terre bien ressuyée, pour qu’elle se glisse mieux entre les racines. Si cette opération est faite dans un temps chaud, il faut tenir les plantes, pendant huit à dix jours, dans un lieu un peu ombragé. On ne doit secouer que les plantes qui ont déjà subi deux ou trois rempotages. Quand on les change de pots pour la première fois, il suffit de leur en donner un un peu plus grand que celui d’où on les sort. Cependant , si elles avaient entièrement tapissé leur motte de racines accumulées, il faudrait les écarter un peu avec les doigts sans en rien retran- cher , excepté le cas où la plante serait prête à fleu- rir, parce qu'il faudrait alors se contenter de la met- tre dans un autre vase, sans toucher aux racines, si lon voulait jouir de la floraison. Quand ii s’agit de rencaisser des arbres d'un cer- tain âge, tels que de gros orangers, des grenadiers, 199 des lauriers roses, etc., on doit se rappeler qu'ils souffrent long- temps, lorsqu' on retranche les jeu- nes racines qui servent à les alimenter, et qu'on ne leur laisse que des racines tronquées, obligées d'en émettre de nouvelles petites dans la terre neuve qu'on leur a donnée. Cet état de souffrance recom- mence encore si, quelques années après, on opère de la même manière. J'ai vu des orangers fort gros et d’une beauté rare, auxquels on n'avait retranché aucune racine depuis leur naissance. Voici comment il faut agir en pareil cas. On change les orangers de caisses, quand celles- ei sont hors d'état de servir. On fait ordinairement cette opération au moment de sortir ces arbres de l'orangerie. On à soin de laisser la terre sécher avant de les sortir. On soulève l'arbre avec la chèvre qui sert à cet usage. Ensuite on prend une fourche en bois au moyen de laquelle on fait tomber la terre qui entoure les racines, et l’on détache toute celle du centre de la motte, à l’aide d’un bâton terminé en pointe et gros comme un manche à balai. On prépare une caisse neuve d'une grandeur propor- tionnée à la force de l’arbre, on en garnit le fond avec des débris de vieilles caisses et on recouvre d’un lit de terre neuve. On suspend l’oranger au dessus de cette caisse, de facon que le collet dépasse ses bords de deux pouces, afin que, après un an ou deux, quand la terre est affaissée, on puisse en remettre sans que les racines se trouvent trop enfoncées. Dans cette position, on introduit de la terre bien divisée et presque sèche entre toutes les racines , que l’on garnit le mieux possible. Quandila caisse est aux trois quarts pleine, on arrose, afin que 156 la terre se tasse et pénètre partout également, on remplit entièrement, en foulant autant qu'on le peut, et enfin on arrose complètement. Les arbres, ainsi rencaissés en sortant de l’oran- serie, ne souffrent en aucune facon et fleurissent la même année. Ce procédé m'a toujours très-bien réussi ainsi qu'aux personnes à qui je l'ai communiqué. LEémon. PHASEOLUS, Lin; Diadelphie décandrie, Lin. ; légumineuses , Juss. Caracteres génériques. Calice à deux lèvres, la supérieure échancrée, l’inférieure à trois dents ; étendard réfléchi; carène en spirale avec les éta- mines et le style; légume oblong, contenant plu- sieurs graines réniformes ou arrondies, ayant un ombilic latéral. HariCOT CARACOLLE , HARICOT A GRANDES FLEURS ; Phaseolus caracalla ; Lx. (Voyez la planche.) Plante vivace , originaire de l'Inde. Tige volubile s’élevant à cinq ou six pieds; feuilles ovales, pointues, per- sistantes, d’un vert plus foncé en dessus qu’en dessous. Fleurs grandes, odorantes, à étendard et carène roulés en spirale , alternant par deux autour des tiges , qu’elles terminent en forme de grappes. Elles sont d’un blanc teinté de pourpre très-foncé et rosé. La floraison a lieu en août. Multiplication de graines semées au printemps, en terrine, placée sur couche tiède. Lorsque le plant est levé , on le repique en pots que l’on place à l'air libre, à bonne exposition, pendant la belle saison, et que l’on rentre, à l'automne, en serre tem- pérée. On le multiplie également de boutures faites HARICOT CARACOLLE Phaseolus caracalla PLAS P1.20 QUISQUALIS DE L'INDE Quisqualis indice a 157 au printemps sur couche tiède, sous châssis ombré. I ui faut une terre légère, mais riche en humus, et des arrosemens assez fre équens pendant les grandes chaleurs. Lemon. SERRE CHAUDE. QuisquaLis DE L'INDE, Quisqualis indica, Gar., DEsr.; Décandrie monogynie, Lin.; Onagres, Juss. (Voyez la planche.) Tiges grimpantes ou plutôt volubiles; feuilles persistantes , ovales lancéolées, un peu réfléchies, opposées , longues d'environ quatre à cinq pouces, à pétiole court un peu tomenteux , long de trois à quatre lignes ; fleurs nombreuses en panicules ter- minales , à pédoncule long, garni à la base d’une petite bractée ; calice à tube grêle, long d’un à deux pouces; corolle à cinq pétales oblongs et arrondis au sommet; blancs au moment de l'épanouissement. Ils passent ensuite au pourpre, en gardant toutefois un liséré blanc. Le limbe extérieur de chaque pé- tale ne change pas de couleur, ou , pour mieux dire, il prend une teinte de couleur de chair, quand l'in- térieur est coloré en pourpre. Dix étamines, dont cinq plus longues à anthères plus petites, filamens naissant à l'entrée du tube du calice ; un style plus long que les étamines. La fleur exhale une odeur très-agréable qui se rapproche beaucoup de celle du jasmin. C’est un joli arbrisseau très-convenable à la décoration des ser- res chaudes. Il est susceptible de s'étendre au-delà de trente pieds, sion lui donne une nourriture con- venable. 158 On le multiplie facilement de boutures sous clo- ches, en tenant les pots dans une couche de tannée, à la température de trente-deux degrés Réaumur. Il faut aux jeunes individus une terre mélangée par moitié d'humus végétal; ensuite une bonne terre bien préparée lui suffit, car cette plante est peu délicate à cet égard. NEUMANN. Moyens d’entretenir en santé, pendant la belle saï- son, les plantes exotiques de serres. Au moment où l’on sort des serres chaudes et tempérées les plantes exotiques, qui ont passé six à sept mois dans ces conservatoires, beaucoup de personnes les placent immédiatement à l'endroit qui leur est réservé. D’autres , avec bien plus de raison, les déposent provisoirement dans un lieu abrité du soleil. Cette méthode est en effet préférable , parce que la plupart de ces plantes ont commencé à vé- géter dans les serres; leurs jeunes pousses délicates, abritées pendant les mois de mars et d'avril, résis- tent difficilement aux premiers coups de soleil, et au bâle qui règne à l'air libre ; surtout lorsque la chaleur force à les arroser et bassiner souvent, ce qui attendrit encore leurs feuilles. Celles-ci jaunis- sent, se dessèchent et tombent, et les végétaux dont le feuillage est plus sec et d’un tissu plus serré, ne sont pas exempts d’avoir leurs feuilles ta- chées, ce qui oblige à les supprimer. Cet inconvé- nient, en les déparant, nuit aussi beaucoup à leur vigueur et à leur santé. Tous les horticulteurs intelligens ont reconnu le danger qu’il y a d'exposer ainsi, sans précautions, à 159 l'air libre et au soleil, les plantes attendries par leur séjour dans les serres, aussi ont-ils renoncé à l’habi- tude que l’on avait prise de les réunir par groupes et en gradins à l’exposition du midi. Maintenant , si Von n’a pas dans un jardin des murs ou des massifs d'arbres , on établit des abris de l’est à l’ouest, ou du midi au nord, en ayant soin, dans ce dernier cas, de planter de distance en distance des lignes trans- versales pour briser les rayons du soleil de midi. Plusieurs espèces d'arbres sont consacrées à la forma- tion de ces abris. On y emploie principalement le Populus fastigiata (peuplier d'Italie) et le Thuya ortentalis (thuya commun ou de Chine). On pour- rait avec avantage établir ces lignes avec de la vigne, dont le feuillage, suffisant pour imtercepter les rayons solaires, laisse facilement circuler l'air. Ses produits d’ailleurs ne sont pas à dédaigner, et sa cul- ture ne peut nuire en rien aux autres végétaux. Les plantes , ainsi abritées, croissent avec plus de vigueur, elles conservent leur fraîcheur, et donnent des fleurs d’une plus longue durée et d'un coloris plus brillant. J'ai remarqué encore que les plantes déposées sur une pelouse ou gazon, même sans abris, ont une santé plus robuste et une fraîcheur plus grandes que celles placées sur une terrasse sablée et aride. La forte absorption d'humidité que les graminées font pendant la nuit et qu’elles partagent en partie, ainsi que la fraîcheur dont elles jouissent au pied même pendant le jour, les entretiennent dans un bel état de végétation. Il en est de même des plantes dont les pots sont enterrés ou simplement déposés sur un sol que l’on laisse garni des mauvaises herbes 160 qui y croissent spontanément ; on aperçoit une bien grande différence de vigueur entre ces dernières et celles qui sont enterrées ou déposées sur un terrain exactement sarclé. Ces faits prouvent positivement que les plantes exposées au midi ont beaucoup trop de soleil et pas assez d'humidité; aussi les voit- on reprendre en septembre et octobre, où l’abon- dance des rosées les fait renaître à vue d'œil. Je proposerais donc de semer de la graine de ga- zon, Lolium perenne, Lix.(Ray-grass ou gazon an- glais ), entre les pots des végétaux susceptibles d'être exposés au midi pendant la belle saison. Indé- pendamment des avantages qui résulteraient pour eux de l'humidité entretenue par ce gazon, celui-ci reposerait agréablement la vue, en cachant l’aridité que présentent les plates bandes ou les massifs que garnissent ces végétaux, lorsqu'ils ont déjà acquis une hauteur de plus d’un pied. Cest dans ce cas encore que le gazon serait d’une bien grande uti- lité pour conserver la fraîcheur des arrosemens, qui sont bientôt absorbés par le soleil qui frappe direc- tement sur le terrain. Un pareil soin peut être faci- lement pris chaque année, aussitôt après que l’on a organisé les massifs. Cela exige peu de temps et peu de dépense. Pépin. ERRATA. Page 109 Janvier 1835, ligne 16. CavamiLmes, lisez : CAvVAnNII ras. Id. ES ligne 17: Hont. Par., lisez: Juss. Page 110. — ligne 10. Cavanilhes, lisez : Cavanilles. Page 111. — ligne 17. Wicvp. Lisez : CAvAN. Id. — ligne 29. hookes, lisez : Hooker. Fr Page 112. — ligne 5. id. id, id. DE FLORE ET DE POMONE. LURPTI-EL Li LIL, LT LE, LE RES PT KI EL PERS LE PT LD, RE LE DE LL ES EPL LE LA ET EL, LT L-E] HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. CONVOLVULUS , Lin, Persoow, Lamark ; Pentan- drie monogynie, Lin.; Convolvulacées , Jussreu. Caractères génériques. Calice à cinq parties, co- rolle en cloche plissée sur les cinq angles; cinq étamines un peu inégales en longueur ; ovaire entouré et plus ou moins enfoncé dans une glande circulaire; un style, un stigmate à deux lobes; capsule à deux trous ou quatre loges renfermant chacune une ou deux graines. LisERON, PATATE pouce, BATATE. Convolvulus Ba- atlas, Lann., PEersoon, Desr. Racines tubéreuses ; tiges rampantes, radicantes; feuilles pétiolées en cœur, hastées ou lobées; fleurs portées sur des pédoncules axillaires naissant dans l’aisselle des feuilles. Cette plante, originaire de l'Inde, est cultivée dans tous les pays chauds et surtout entre les tro- piques , pour sa racine alimentaire, et qui fait en Mars 1935. II 1062 plusieurs endroits la majeure partie de la nourriture du peuple; elle est aussi cultivée dans l'Amérique septentrionale, d'où nous sont venus les premiers tu- bercules qui l'ont été en France, ou du moins aux environs de Paris, où on cultive actuellement cinq et peut-être bien même six variétés, qu’on peut dis- tinguer ainsi : 1° Patate rouge fusiforme; tiges longues, me- nues, un peu velues ; pétiole de quatre à cinq pouces de long, cylindrique, canaliculé en-dessus, amine au sommet, ayant à sa base deux glandes radicu- laires ; feuilles cordiformes à la base, entières ou à trois lobes peu profonds, d’une consistance mince; le haut du pétiole est quelquefois légèrement teint de pourpre; racines d’un rouge plus ou moins foncé, fusiformes, allongées ; 2° Patate jaune fusiforme ; ne diffère de la pré- cédente que par ses tiges et ses pétioles un peu plus velus, et la couleur des tubercules, lesquels du reste ont la même forme. 3° Patate blanche ; tiges grosses, fermes, cylindri- ques, brunâtres près des racines, glabres ainsi que les pétioles des feuilles, qui ont de six à dix pouces de long, sans taches violacées au sommet ; feuilles non cordiformes à la base, entières ou à trois lobes courts ; glandes radiculaires très-apparentes, racines ou tubercules blanes irréguliers. 4° Patate à feuilles laciniées ; tiges vertes, cylin- driques , longues et plus grosses que dans la variété précédente, glabres ou presque glabres; pétioles de six à neuf pouces de long, amincis au sommet, où une taché violette bien marquée s'étend sur la ner- vure moyenne ; feuilles cordiformes à trois ou cinq 18° NRA v IGNAME . PATATE 105 lobes quelquefois très-profonds, étroits et acumi- nés; racines blanches. Il se pourrait faire que cette plante ne fût qu’une sous-variété de la précédente, dont la forme des feuilles est très-sujette à varier. 5° Patate igname (voyez la planche); tiges grosses, glabres, violacées, à mérithales courts; glandes ra- diculaires bien apparentes; pétioles de six à dix pouces de long, glabres avec une tache pourpre au sommet, et ne s'étendant point sur la nervure mé- diane; feuilles cordiformes, presque toujours en- tières , ou ayant seulement deux petits lobes laté- raux courts , à limbe glabre et comme gaufré ; racines blanches, irrégulières, souvent sillonnées ; fleurs portées sur un pédoncule axillaire, long de quinze à vingt lignes, ayant à son sommet trois à cinq pédicelles d’une à deux lignes de long, ter- minés par un calice à cinq divisions, ayant à leur sommet une pointe mucronée; corolle à tube un peu renflé au-dessus du calice, s’évasant en un limbe presque plane, arrondi sur les bords ; je les ai vus d'un blanc rosé à Verrière, chez M. Vilmorin, et les échantillons que j'ai recus de M. Tougard , de Rouen, étaient à peu près de la même couleur ; cinq étamines un peu inégales, moins longues que la corolle; filets élargis à leur base et velus dans cette partie; un style terminé par un stigmate di- dyme ou à deux lobes arrondis. IL est remarquable que, quoique cette variété n'ait été introduite que l'an passé, 1854, elle a fleuri la même année chez les deux cultivateurs que je viens de citer, à Toulon chez M. Camille Aguillon, et chez un autre amateur dans le Midi, où je crois 104 qu'elle a même donné de la graine; on peut done espérer d'obtenir un jour de cette plante quelques varictés plus rustiques et d’une culture plus facile que celle des anciennes. J'ai encore vu un fragment de branche qui n'a paru différer des cinq que Je viens de décrire , mais sur lequel je ne puis rien dire jusqu’à présent. Comme l’on a déjà beaucoup écrit sur la culture des anciennes variétés de patate, et notamment un irès-bon article dans le Son Jardinier de 1834, je me bornerai done ici à faire connaître les résultats que j'ai obtenus dans la culture de cette cinquième variété, patate igname , auquel cet article est pres- que exclusivement consacré. Au printemps de 1854 je recus de l’obligeance de M. Vilmorin deux tubercules de patate igname, je les plantai, fin d'avril, sur couche et sous châssis, afin de les avancer et en faire quelques potées de boutures, que je fis aussitôt que les branches furent assez longues; les deux pieds-mères furent plantés vers la fin de mai, sur buttes dont l’une, n° :, fut composée de sable fin d'alluvion, lequel contient une grande quantité de fragmens de coquillages qui peuvent, malgré l'apparence contraire, le rendre très-propre à la végétation, et d'un huitième de noir animalisé de M. Payen. L'autre, n° 2, fut formée de moitié de ce même sable, et moitié de terreau de couche. Apres la plantation, une cloche fut mise sur chaque pied, mais la végétation ayant été bientôt vigou- reuse, elle n'y resta que peu de temps; cette belle végétation ne s'est point ralentie de l'été , et les tiges se sont allongées de cinq à six pieds autour des buttes, 105 ee qui formait des masses d’épais feuillage; et il serait possible que ce fût cette cause qui les ait empêchées de fleurir, comme cela est arrivé chez les personnes que j'ai citées plus haut. Le 8 juin trois buttes furent plantées avec des boutures qui avaient été tirées des mères-plantes, et élevées en pots sous chässis : les mélanges des terres furent ainsi faits : No 5, cendres ou charbon dechiendent brülé, pur; N° 4, sable fin d’alluvion, et terreau de feuilles. N° 5, sable fin d'alluvion avec terre naturelle du sol, qui est léger et peu compacte, mais depuis long - temps cultivé ; les deux mélanges furent faits moitié par moitié. Nous allons actuellement passer à la récolte, en la suivant par dates et numéros : le 16 septembre je levai la butte n° 1, composée de sable fin d’allu- vion et d'un huitième de noir animalisé ; le nombre des tubercules était de cinquante-deux, dont le plus gros avait neuf pouces et demi de tour, et le plus petit trente-trois lignes; ces cinquante- deux tubercules pesaient ensemble seize livres, et le reste des plus petits deux livres; ce qui porte le poids total à dix-huit livres. Il est à remarquer que quoique la butte eût été formée sur un sol dur et non cultivé, plusieurs branches s'y étaient enracinées et avaient produit des tubercules d’une moyenne grosseur. La buite n° 2 fut relevée le 29 du même mois; elle produisit un peu moins que la première en nombre de tubercules, mais ils étaient plus gros. Trente-huit pesaient quinze livres, et le reste des petits une livre : total, seize livres. 166 N°3. Celle-ci, ainsi queles deux numéros suivans, fut levée le 8 octobre; elle produisit peu de tu- bercules, mais les plus gros de ma récolte; ils pesaient dix livres. N° 4, tubercules moyens, cannelés pour la plu- part, d’un blanc grisâtre , et bien faits; le poids en était de treize livres. N° 5, tubercules moyens, lisses et d'un blane jaunûtre, très-bien faits, du poids de dix-sept livres. On peut remarquer que les produits ont varié, mais qu'en général ils ont été bons, et que plu- sieurs mélanges de terres ou composts peuvent con-— venir aux cultures des diverses variétés de patates; ce que je vais rendre encore plus sensible par un simple tableau. N° 1. Sable fin d’alluvion avec un 1/8 de noir animalisé. 18 1. 2. Sable id. avec moitié terreau de couche. 17 3. Sable id. avec moitié terreau de feuilles. 13 4. Sable id. avec moitié terre du sol. . . . 17 5. Cendre de chiendent brülé, pure . . . . . . . . . 10 751: Ce qui porte la moyenne pour chaque touffe à quinze livres. A la même époque de la plantation des palates ignames , j'avais fait planter trois touffes de patates rouges, et trois touffes de patates jaunes, le tout sur butte et dans un terrain ayant déjà produit de ces plantes l’an passé, et dans lequel il a été ajouté du terreau de couche et du sable d’alluvion ; la végé- tation de ces plantes fut belle pendant tout l'été, et le 16 octobre je fis lever toutes les buttes, et voici ci-dessous le tableau de leurs produits : 107 N°1. Patates jaunes fusiformes. . . . 15 liv. 2 1 ses cure PMR NES ei de de : Edo. Fi ete de ee M PEER 4. Patates rouges fusiformes. . . . 17 Log 1 dre ame urtnde HP indices oue hs à à à ©. MU FD MIO GO 39 MST 92 livres. Ce qui porte la moyenne à quinze livres cinq onces, produit à peu près égal à celui de la patate igname. Ces trois variétés étant jusquà présent celles dont la qualité alimentaire est reconnue la meilleure, on peut s’y tenir; mais si pourtant la patate igname continuait à se montrer moins déli- cate sur les terrains et la température, elle devra être préférée aux deux autres, ayant encore l'avan- tage de donner les tubercules les plus volumineux. M. Vilmorin en a présenté un à la Société d'Horti- culture de Paris, qui pesait huit livres et provenait de ses cultures. Dans le commencement de la culture de eette plante la conservation des tubercules était assez dif- ficile, actuellement on y parvient assez facilement, surtout par la méthode qu'emploie M. Souchet, jardinier en chef au petit parc de Fontainebleau : vers le commencement de l'automne on place sur ce que l’on veut conserver de patates une bâche à un ou deux panneaux, suivant la quantité; au fur et à mesure que la terre se dessèche, et que par consé- quent la végétation se ralentit, on supprime les feuilles et les tiges, et enfin, à l'approche des froids, on entoure la bâche d’un épais réchaud de feuilles ou de fumier autant que possible, et on la garantit 168 ensuite, par des couvertures, des moindres atteintes de la gelée; au printemps les tubercules se trou- vent aussi sains qu'au mois d'août. J'en ai souvent et très-bien conservé, pendus le long du mur d'un appartement et non loin du tuyau d'un poêle où l'on fait du feu presque journellement pendant l'hiver. Je terminerai cet article par l'analyse comparée de la patate igname, de la jaune et de la rouge ; cette analyse est faite par notre savant chimiste et collègue M. Payen, sur des tubercules que je lui ai envoyés au moment de la récolte, et jy ajouterai les réflexions qu’il a bien voulu joindre à cette ana- lyse. Analyse des racines de patate. PATATE IGNAME. JAUNE. VIOLETTE. PARENT. LE Un toe ie 76:50" "1/75 EN IONTRRE FÉCUIE EN A CREER M 13° 30 1} 14050 4} 27m Sacred 2 2 60: . 2480110880 Tissu) végetakullue st + 31250040 3080, ot 48440 Mumines diuth oui » 28 ii 089 ON Matièresiorasses . .". : » 93...» D. RS Matières azotées solubles à CHAN True ie » 16 » 165 » 155 Huile essentielle et sub- stance aromatique. . . . » 31. .! »1 035144 15 104 Acidesmaliqueetpectique, silice, oxide de fer, sels de chaux, de potasse et d’am- © 19 Qt LL 9 Le] Qt D ox peu Gt mOonadue. 0-1" UeiE 1 00 n 1 00 " 1 00 » On voit que la patate igname contient les mêmes 109 principes et à peu près dans les mêmes proportions, sauf l’eau de végétation qui est un peu plus abon- dante, que les patates violettes et jaunes à cela près encore de quantités fort minimes de matières colo- rantes. La fécule de patate igname est aussi d’une fort bonne qualité; elle ne contient pas sensiblement d'huile essentielle, vireuse, nauséabonde, comme la fécule des pommes de terre. Nous ajouterons ici que l'huile essentielle de cette dernière fécule, huile à laquelle la saveur désa- gréable particulière est inhérente, réside dans les enveloppes ou tégumens propres de la fécule, et qu'un lavage à l’alcoo! peut l'enlever en lui laissant la même insipidité qu’on recherche dans quelques fécules exotiques, et qui se trouve dans celle des patates. Nous dirons enfin que ces derniers résul- tats de nos précédentes recherches sont maintenant admis définitivement dans la chimie organique. La même fécule de patate igname , examinée au microscope , se présente en grains arrondis, la plu- part approchant de la forme sphérique, d’autres plus ou moins allongés ou irréguliers ; un plus petit nombre paraissent avoir été en partie moulés sur les parois du tissu cellulaire, car ils offrent des angles planes un peu arrondis ; tous ces grains d’ail- leurs sont munis d’un hile ou point d'attache, lais- sant parfois une déchirure ou cicatrice. Ainsi la fécule en question diffère de celle pré- sentée comme provenant de la racine d’isname, dont la plupart des grains ont une forme ovoïde allongée. Le sucre extrait dans cette analyse est entière- ment cristallisable et identique avec celui des bette- 170 raves, de la canne, des melons, et des patates rouges et jaunes que j'avais précédemment analysées. L'albumine coagulable et la substance azotée so- luble à chaud comme à froid formenten somme plus d'un centième du poids de la racine tuberculeuse, et plus des 0,04 de la substance sèche; cette propor- tion est importante à noter, puisqu'elle donne un nouvel indice de l'utilité des détritus organiques azotés, pour le développement des tubercules. JACQUES. Culture de la chicoree pour primeur. On choisit pour cette culture la variété connue sous le nom de chicorée fine d'Italie; elle monte moins facilement, et se garnit plus promptement. On sait aussi que, pour l'empêcher de monter, il faut la semer sur une couche très-chaude. On sème sur le terreau sans recouvrir la graine ; on arrose légèrement, après avoir battu la terre avec une planche ou le dos de la pelle. On couvre le chàs- sis de plusieurs paillassons, afin de concentrer la chaleur. Vingt-quatre heures après, on s'assure que la graine à germé ; et, dans ce cas, on la recouvre légèrement avec de la terre ou du terreau plus sec qu'humide. On entretient la chaleur de la couche; et, quinze ou vingt jours après , on repique sur une autre couche préparée à cet effet, et on y laisse le plant jusqu’à ce qu'il soit bon à mettre en place. Depuis plusieurs années , je sème ainsi cette chi- corée dès le mois d'octobre , époque où l’on sème la romaine pour le printemps. Je compose mes cou- ches avec du vieux fumier et des feuilles; en no- vembre, je repique le plant sur la couche où je veux 171 le conserver, et qui peut m'en fournir jusqu’en mars, en ayant soin de la garnir de feuilles et de vieux fumier, pour y entretenir constamment une douce température. La couche doit également être entourée de réchauds que l'on remanie chaque fois que cela est nécessaire. La chicorée, ainsi traitée, pourrira plus tôt dans ses liens que de monter. Urner. DU CHAMPIGNON COMESTIBLE. Ce champignon, comme tous ses congénères , est dépourvu d'organes de la fructification apparens à nos yeux; seul de son genre, il est cultivé et très- recherché pour la cuisine. On en fait un usage fré- quent , car il y a peu de mets où il ne puisse être admis; certes, celui qui le premier introduisit sa culture aurait bien mérité la médaille d'or; mais en France on n'en est pas encore là. Le genre des champignons lamellés est l’un des plus nombreux ; la nature a assigné à chaque espèce la qualité de terre où les individus doivent vivre et se reproduire, sans qu'ils s’en éloignent jamais. Les uns se plaisent sur les hautes montagnes, dans les vallées, parmi les rochers, sur les édifices les plus élevés, dans les terres argileuses ou les sables ari- des et brülans; d’autres ne végètent que sur les plantes vivantes ou sur celles qui tombent en pour- riture , et enfin sur les fumiers de toute espèce. Il y en a de toutes couleurs et formes, de très-gros comme de très-petits. Les uns ont des pédicules très-élevés, d’autres en sont dépourvus; on en voit dont le chapeau est régulièrement arrondi, ou chez 172 lesquels il est irrégulier ou difforme ; enfin il en est qui sont très-fragiles et qui vivent peu de jours, tandis que d'autres sont d'une consistance coriace, existent plus d’une année et peuvent être desséchés. J'ai vu sur un épicea dont la tige était dégarnie de branches à la hauteur de six pieds, plus de qua- tre cents petits champignons implantés dans les ri- des de l'écorce : ils n'étaient pas plus gros qu’une forte lentille, tous pédiculés, de couleur jaune pâle, et paraissaient être nés du même jour. Je les y ob- servai encore pendant sept jours ; puis ils périrent tous presque en même temps; ils étaient isolés les uns des autres et à des distances presque égales. Que les champignons n'aient ni fleurs ni fruits, je le veux bien croire; mais ce que je croirais mieux, c'est que la nature a des secrets auxquels nous ne sommes pas encore initiés, et que des savans, tels que MM. de Jussieu et Persoon, pourront peut-être dé- couvrir un jour. Les champignons , en cessant de vi- vre , laissent aux environs une espèce de poussière onctueuse que je ne prétends pas être des rudimens de fructification, mais qu'il serait possible de consi- dérer comme susceptibles de servir à leur repro- duction , étant infiniment subtiles et légers, et pou- vant être portés par le vent sur les végétaux ou dans les localités convenables à leur développement. Le champignon comestible (4garicus edulis, Lan.) croît naturellement dans tous les lieux que fréquen- tent les chevaux, mulets, etc. Il se produit sur leurs excrémens, et même sur la terre imprégnée de leur urine, ainsi que dans les fumiers enterrés à une certaine profondeur. J'ai vu des couches à melons chargées de dix pouces à un pied de terre, 175 produire en automne une grande quantité de champignons qui en sortaient en groupes par les fentes que la sécheresse avait fait ouvrir. Notre collègue M. Filliette a raison de dire qu'il en pousse parmi ses haricots ; car, toutes les fois qu’on enterre du fumier de cheval, et qu'il arrive à un certain degré d'humidité joint à la chaleur relative de la terre, le blanc se forme. Peu de temps après on verrait sortir les champignons, si une foule d'accidens ne détruisait en un instant toute cette progéniture : tels qu'un nouveau labour, une sécheresse croissante ou un excès d'humidité. C’est donc toujours par hasard qu'on récolte des champi- gnons sur un sol cultivé; mais, quand les circon- stances sont favorables, ils se montrent au printemps et ensuite à l'automne. L'année 1834, par exemple, n'a pas été du tout favorable. J'ai remarqué que beaucoup d'espèces de champignons qui avaient ha- bitude de croître dans divers cantons, ne se sont pas montrées du tout, la terre s'étant trouvée trop sèche. Le choix des fumiers, pour faire des meules à champignons , n'est pas indifférent ; et, quoique ce parasite y naisse spontanément, il n’en est pas moins vrai que ceux provenant de chevaux de luxe ne valent rien pour cet objet. Leur litière est compo- sée d’une trop grande quantité de paille , et celle-ci ne reste pas assez long-temps sous leurs pieds pour pouvoir s’imprégner de leur urine, et être broyée suffisamment pour arriver à l’état que, nous autres jardiniers, nous nommons fumier moelleux. Ces chevaux de luxe ne travaillent pas assez, et ne sont pas assez fortement nourris, pour que leur urine se charge des sels nécessaires à la prospérité 174 des champignons. Un propriétaire qui veut faire cultiver cette plante à sa campagne, croit avoir beaucoup fait lorsqu'il a envoyé à son jardinier deux ou trois chariots de fumier-paille; celui-ci s’'em- presse d'en retirer tout le foin, qui, pour Fordi- naire, S'y rencontre en assez grande quantité. Il larrange bien en un tas ou carré plat, que nous nommons plancher ; puis il l’arrose copieusement, pour le faire fermenter et l'amener au degré con- venable pour pouvoir s’en servir. Mais, comme il est probable qu'il ne sera pas assez réduit, il réitère la même opération; c’est alors que le fumier, lavé à deux fois , est tout-à-fait privé du peu d'urine dont il pouvait être chargé. Après cela, faut-il être étonné que les champignons ne réussissent pas ? le jardinier a cependant fait tout ce qui dépendait de lui. Les fumiers pour faire &es meules doivent être pris dans les auberges , chez les maîtres de poste, dans les messageries, dans les maisons de roulage et dans les écuries des fermiers. Ces fumiers , lors- qu'ils sont restés quelques jours en gros tas au lieu de dépôt, sont déjà aux deux tiers préparés, parce qu’au moment où on les a déposés ils étaient déjà chargés d'humidité ; ils fermentent promptement et sans avoir besoin d’arrosemens ; 1l leur suffit de subir un seul plancher pour extraire les foins et autres ingrédiens. Quoique toutes les formes de couches soient in- différentes pour la réussite des champignons, la forme en dos d’âne est la plus généralement adop- tée ; elle est la plus économique en ce qu’elle occupe moins de place, exige moins de fumier pour la construire, et présente plus de surface. Quand on 175 fait des champignons dans une cave, pour peu qu'elle ait de hauteur, on peut établir à l’entour deux rangées de meules, la première par terre et la deuxième au-dessus, au moyen d’une tablette. lis y réussissent tout aussi bien qu’à terre ; seule- ment le fumier est plus susceptible de se dessécher; mais les personnes qui font ce travail ne manquent pas de surveillance , et au moyen de légers arrose- mens et de sondes qu'ils font de distance en dis- tance , ils maintiennent l'humidité. Quand on éta- blit des meules dans une localité qui a suffisamment d’élévation, on en peut faire trois ou quatre étages, au moyen d'échafauds légers et portatifs. On mul- tiplie ainsi la surface, et si la réussite est bonne, la récolte est proportionnée. Mais en général elle est très-douteuse; car cette culture est sujette à tant d’événemens, qu'il n’est pas un seul homme qui puisse se flatter d'y réussir complètement. Le blanc destiné à ce qu'on appelle /arder les meules ne doit pas être pris au hasard, mais par- faitement choisi. Les bons cultivateurs se défient toujours et avec raison du blanc pris à des meules qui se disposent à donner, quoique vulgairement il ait la réputation d’être le meilleur ; ils préfèrent celui qui porte le nom de blanc vierge, et que l'on rencontre dans les couches , dans les tas de fumier qui se trouvent déposés sur le bord des chemins comme dans les environs de Bagnolet, Montreuil, Vincennes, etc., ou bien celui qui se forme en quantité dans les manéges des fabriques; ils le paient fort cher et ils n'ont pas tort, car ils en sont souvent bien récompensés. Je connais lun des mailleurs cultivateurs de champignons de 176 Paris, qui a payé une toise de blanc ( six pieds de longueur sur vingt pouces de large ) quatre- vingts francs, parce qu'il lui trouvait une qualité supérieure. Le blanc de champignon provenant des couches ou des manéges doit être levé par plaques de deux ou trois pouces d'épaisseur et déposé dans un grenier. On étale les plaques ou gazons à côté les uns des autres, afin quil se sèche le plus promptement possible, et lorsqu'il est sec on peut l’'employer dans tous les pays du monde, pourvu que pendant le voyage il ne contracte aucune humidité ; tant qu'il reste sec il conserve toute sa vertu végé- tative. Le champignon est une plante fort délicate et qui ne peut supporter les mauvaises exhalaisons sans périr, et l'on a des preuves certaines que des meules qui promettaient beaucoup, c'est-à-dire, en termes de jardinier, qui montraient beaucoup de grain , ont tout à coup péri par des odeurs péné- trantes qui s’y étaient introduites. Il en est de même de l'électricité, car le tonnerre ou un éclair dont la lumière frappe sur les meules tue infaillible- ment le champignon. J'ai éprouvé une fois combien le champignon se plaît dans les vieux bâtimens. J'avais construit plusieurs meules dont une tout autour des murs d'une pièce basse. Pendant qu’elles étaient en pleine récolte, des plâtres s'étaient un peu détachés à cause de l'humidité. Au bout de quelques jours j'apercus un groupe de champignons qui sortait par un trou à environ deux pieds au-dessus de la meule, et quelques jours après j'en aperçus un autre bien plus considérable qui était sorti près des solives du Y plancher, à quatre pieds et demi au-dessus du niveau de la meule. Je les récoltai deux fois, puis ma curiosité voulant se satisfaire, je soulevai dou- cement les plâtres et trouvai deux lignes longitu- dinales principales qui aboutissaient à chacune des ouvertures et étaient garnies dans leur longueur de beaucoup de ramifications qui, sans doute, au- raient aussi produit des champignons; le tout était parti du corps de la meule, et, par une crevasse, $6- tait ainsi introduit derrière la couche de plâtre, Les champignons ne réussissent pas partout; il est des localités où ils ne produisent pas, quoique l'on fasse , et malheureusement je ne suis pas le seul qui en ai subi les conséquences. A Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 4, actuellement pas- sage Vivienne, j'avais quatre caves à ma disposi- tion, pendant quatre années; je reussis bien dans trois d'entre elles, dans la quatrième je ne pus ja- mais récolter un seul champignon ; j'employais ce- pendant les mêmes matériaux que pour les autres, jy apportais les mêmes soins, et tandis qu'on cueillait dans les prenuères par paniers, celle-ci est toujours restée stérile. Ce parasite ne peut pas non plus être cultivé long-temps dans le même local; il est telle cave ou telle carrière souterraine, etc., où il a toujours bien réussi et où il n’est plus possible d’en avoir. D'excellens cultivateurs, tels que MM. Cantin et autres, se sont mis en dépenses pour faire enlever le sol des souterrains et y rapporter des terres sal- pétrées; malgré les soins, l’activité, et, en un mot, les connaissances relatives, 1l fallut abandonner cette culture. Le champignon , comme beaucoup de vé- Mars 1835. : 12 178 gétaux , veut une culture alterne; il n’est pas sen- sible au froid ; car en 1813, au mois de novembre, je construisis deux meules dans une partie isolée du jardin que je dirigeais ; je les garnis de blanc, leur donnai une légère couverture ; puis les calamités de la guerre qui désolaient notre pays me firent négliger de les surveiller ; elles passèrent ainsi l’hi- ver. Je les visitai un jour, et trouvai que le blanc avait pris partout ; cependant l’hiver avait été long , le printemps très-froid; mes caves menacaient de cesser de donner; je doublai la couverture de mes meules, et au moment où les alliés entraient dans Paris, j'avais des champignons en abondance, qui valaient dans cemoment deux francs le maniveau. Autrefois 1l n’y avait guère que les jardiniers de Paris qui s’occupassent de cette culture ; mais de- puis dix-huit ans environ elle a pris un développe- ment extraordinaire. La proximité des carrières des environs de Paris, tels que Châtillon, Bagneux, Arcueil, Montrouge, ont engagé beaucoup de jar- diniers à les louer et à y cultiver les champignons, où ils réussirent bien d’abord. Puis, au moyen des constructions nombreuses qui se firent, le nombre des carrières augmenta, celui des cultivateurs éga- lement; l'intelligence, l'activité, ne restèrent pas en arrière, de sorte qu'aujourd'hui la quantité de champignons qui arrive chaque matin à la halle de Paris est immense, au point qu'on les a vus cette ammée ne valoir que deux sous le maniveau, pendant un assez long-temps. Malgré cela les jardiniers peuvent encore bénéficier, parce que le champi- gnon cultivé dehors coûte trois fois plus en cou- vertures qu’en construction, et comme dans de 179 semblables localités ils n’ont de frais que les corps de meules säns couvértures, aveë la facilité de mul- tiplier les meules selon leur volonté, la récolte de- vient immense; de Jà le bas prix et la nécessité de la consommation. Mais si l'on cessait d'ouvrir au- tant de nouveaux terrains, et que les cultivateurs se trouvassent forcés de garder encore quelques annees leurs mêmes localités, on verrait le cham- pignon redevenir au prix de trente à quarante sous le maniveau , parce qué les localités cesseraient de produire en tout ou en partie; tandis que l'habi- tude de la consommation ne cessant pas, il faudrait que le prix du champignon haussât. Duvar. JARDIN FRUITIER. Observations sur les arbres de plein vent. Je vis ces jours derniers une quantité de forts poiriers qui étaient arrachés dans une propriété voisine ; je minformai auprès du régisseur de ce qui pouvait avoir donné lieu à cet abattis : il me dit que son maître s'était décidé à cela, parce que ces arbres né rapportaient rien depuis cinq où six ans, et que de plus c’étaient de mauvaises espèces dé poi- rés. J'avoue qué je fus un peu mortifié d'entendre un pareil raisonnement. En effet, il n'entre jamais dans l'intérêt d’un propriétaire d'arracher un bel arbre fruitier, surtout quand il a l'intention de le remplacer par un arbre à peu près de même nature. IL'est presque sûr qu’il ne le verra jamaïs aussi beau que celui qu'ika supprimé. J'éngage donc messieurs les propriétaires qui seraient dans l'intention de füre abattre des poiriérs, pommiers ou prunicrs, 130 comme étant de mauvaises espèces , à réfléchir au- paravant; car un arbre est bientôt détruit, et il est quelquefois assez long-temps à nous donner des fruits. Il y a un moyen bien facile de remédier à cela ; voici l'époque de greffer qui arrive, on peut les changer d'espèces; c'est le meilleur procédé pour accélérer la jouissance , et un arbre de qua- tre pieds de circonférence se greffe aussi facile- ment que sil n'avait que quatre pouces. Ilest très-vrai que quelques espèces de poires ne se plaisent pas partout ; mais le greffeur doit savoir celle qui peut prospérer dans telle localitégs Il ya de toutes parts ici, à Chaville, des arbres que j'ai ainsi changés d'espèce et qui sont fort beaux; un entre autres qui se trouve sur le bord du pue qui conduit de Chaville à Ville-d'Avrai, sur lequel jai planté vingt-neuf greffes qui toutes sont fort bien venues. Duvaz. . PLANTES D'ORNEMENT PLEINE TERRE. VÉRONIQUE DE SIBÉRIE, ’erontica Sibirica, Lan. Plante vivace à tiges simples, hautes de trois à cinq pieds, droites, cylindriques, striées, hérissées de poils ; feuilles disposées en verticilles au nombre de cinq à neuf, sessiles, lancéolées, pointues, longues de deux à trois pouces, pubescentes ou légèrement velues, finement dentées en scie à leurs bords. Les fleurs sont réunies à l'extrémité des tiges, en forme d'épi long de cinq à six pouces , cylindrique, imbriqué, de la grosseur du doigt, quelquefois rami- fié, un peu rétréci vers son sommet. Les pédoncules 101 sont solitaires, uniflores ; le calice divisé en cinq découpures lancéolées ; la corolle est monopétale, de couleur blanc rosé. Le tube est allongé , les étami- nes et le pistil une fois plus longs que la corolle. Cette espèce ressemble beaucoup par son port au V’eronica l'irginica, Li; elle en diffère par ses tiges hérissées de poils, un plus grand nombre de feuilles en verticilles, et par la couleur et la disposition de ses fleurs. On ne la trouve que rarement dans les jar- dins ; cependant elle est d’un beau port, et mérite également d'être plus multipliée. Toutes deux sont susceptibles de produire un effet agréable par l'élé- vation de leurs tiges terminées par de longs épis de fleurs, ainsi que par leurs feuilles en verticilles étagés. On la multiplie par éclat de sa touffe à la fin d'oe- tobre, lorsque ses tiges sont séchées, et de ses grai- nes, dont elle est assez avare. On les sème aussitôt la maturité, en pots remplis de terre de bruyère ou si- hiceuse, et placés à l'exposition du nord ou plutôt du levant. On repique, aussitôt que le jeune plant est assez fort, en terre meuble et légère, pour être mis en place plus tard. Elle croît à toutes les expo- sitions, mais celle demi ombragée lui convient mieux. Arrosement pendant l'été. Cette espèce, qui avait depuis quelque temps dis- paru des collections, a été retrouvée par M. Dover- gne, pharmacien à Hesdin, Pas-de-Calais. Pépin. ACACIE ARBRE DE SOIE, ACACIA DE CONSTANTINOPLE, Acacia Julibrissin, Wii». Ce bel arbre est connu de beaucoup de personnes par son port et son feuillage élégant, amsi que ses 182 belles fleurs qui se développent en forme de pani- cule à l'extrémité de chaque rameau. Ces fleurs, qui se montrent pendant les mois d'août et de septem- bre, sont composées d'un grand nombre d’étamines formant une espèce de houppe soyeuse de couleur rose ; ce qui concourt à donner à l'arbre un aspect merveilleux lors de sa pleine floraison. Jusque alors les propriétaires et amateurs qui ont voulu en planter n’ont pas obtenu une grande réus- site. Ce défaut de succès provient sans doute de ce que les individus choisis à cet effet étaient trop fai- bles pour résister aux gelées. Cet arbre, ainsi qu'on le sait, végète fort tard en saison, et développe pen- dant l’année des rameaux de sept à huit pieds de lon- sueur, dont l'extrémité toujours tendre et herbacée est très-sensible à la gelée. Aussi est-ce toujours par cette partie que les branches sont attaquées , et la mortalité finit par descendre jusque sur le vieux bois. On est souvent forcé dans les hivers rigou- reux de rabattre jusque sur le vieux bois toutes les belles pousses de l’année ; ce qui occasione de for- tes cicatrices qui se recouvrent assez difficilement , et déparent l'individu en même temps qu'elles en retardent le développement. On a essayé également d'en planter dans des va- ses et de les rentrer en orangerie pendant l'hiver. Ils souffraient beaucoup moins , parce qu'ils étaient à l'abri de la gelée, et que d’ailleurs la végétation y était moins rapide.Mais en général, les individus eul- tivés ainsi étaient chétifs et rabougris, et incapables de devenir de beaux arbres. Cependant le pied le plus remarquable que l'on ait élevé sous le climat de Paris avait été cultivé long-temps dans les ser- 183 res chaudes du Jardin des Plantes. C'est en 1804 qu'il fut mis en pleine terre, dans lPécole de botanique du même établissement. Il avait alors deux pouces de diamètre sur cinq pieds de hauteur sous branches. Pendant les premières années de sa plantation on abritait les branches avec des paillassons , pour les garantir du givre ou du verglas , qui aurait pu en désorganiser"les extrémités, et on couvrait le pied de quelques pouces de feuilles, pour préserver les racines. Il s’est développé avec une telle force, que depuis 1812 on a cessé de lui donner aucun abri. Cet arbre était de toute beauté et faisait chaque année l'admiration des amateurs, lorsqu'à la fin d'août 1829, époque où il était couvert de fleurs, un coup de vent violent sépara les deux branches- mères. On s’'empressa de remédier autant que pos- sible à cet aceident, en les rapprochant et les main- tenant à l’aide de liens et de branches de fer; mais l'hiver de 1829 à 1830 fut si rigoureux, qu'une des deux branches, encore mal soudées , souffrit beau- coup de la gelée. Cependant elle développa encore des feuilles en 1830, et même au printemps de 1851; mais elles se fanèrent presque aussitôt, et la branche succomba. L'autre, qui avait été bien moins alté- rée, a donné des fleurs en 1831 et 1832; nrais ay printemps de 1853 elle périt, et la tige en même temps. Cet arbre qui ne s'élève ordinairement, sur sa zone naturelle, qu'à vingt-cinq ou trente pieds, avait près de cette hauteur, et ses branches, qui s'é- tendaïent horizontalement, couvraient un espace as- sez considérable. Sa tige avait six pieds et demi sous branches , et son diamètre était de huit pouces et demi. Il n'avait jamais noué de graines. 184 Cet acacia est si peu répandu dans les jardins, qu'il serait facile de citer les individus remarqua- hles qui sont en France. La plupart sont dans le Midi et l'Ouest. On en voit de beaux à Grenoble, Lyon, Toulon, Marseille, Nantes, Angers, Rennes, etc. À Tours, un pied a donné cette année une très- grande quantité de graines. Au printemps de 1852, M. Mirbel, professeur ad- ministrateur au Muséum d'histoire naturelle, fit ve- nir plusieurs arbres exotiques élevés dans les pépi- nieres de MM. Audibert frères. Parmi eux se trou- valent de très-beaux Melia azedarach, Lx., ainsi que d'autres espèces parfaitement acclimatées dans le Midi. Douze ZcaciaJulibrissin faisaient partie de cetenvot. Ils étaient d’une vigueur et d’une beauté que les mar- chands de Paris et des environs n’ont pu encore obte- nir jusqu'à ce jour. Ces jeunes sujets avaient quatre ans; leur tige était formée d'une seule pousse de l’an- née, haute de six à sept pieds. Pour que les tigesse dé- veloppent ainsi, on rabat le sujet dans la seconde an- née du semis, à un pouce au-dessus du niveau du sol. Cette pratique est employée dans toutes les pépinmiè- res pour beaucoup d'individus que lon destine à former des tiges d'arbres fruitiers et autres. On ne conserve que le bourgeon le mieux disposé pour former la tige, qui acquiert près d'un pouce de dia- mètre à Ja base. L'année suivante, on forme la tête; la tige prend plus de force, et les pieds ainsi traités sont alors des arbres parfaits pour livrer au com- merce, et qui se défendent très-bien contre les in- tempéries de notre climat. Fous ces acacias ont été plantés au jardin , et au- 189 jourd'hui les tiges ont un accroissement double, ou deux pouces de diamètre. Le développement des branches de l’année est de six à huit pieds ; elles ont toutes de la tendance pour pousser horizontalement. Ils ont fleuri l’année dernière pour la première fois; mais cette année la floraison a éte assez abondante, et deux pieds seulement ont donné des graines qui ont parfaitement müri. Ce fait est très-rare, et on doit l’attribuer à la haute température qui a régné pendant la belle saison. Le fruit est une gousse ou légume long de cinq à sept pouces et large d’un demi. J'ai eu principalement en vue, en publiant cette note, d'indiquer aux horticulteurs les moyens de se procurer ce bel arbre. Plusieurs en effet y avaient renoncé. Feu Cels père en avait fait venir d'Italie un assez grand nombre en 1828 ou 1820, qui lui coù- tèrent fort cher. Ils étaient loin d'être comparables à ceux provenus des pépinières de MM. Audibert. Is n'avaient pas plus de quatre à cinq pieds de haut’; ils étaient rabougris par les tailles successives faites par la serpette, dont ils portaient les marques désa- gréables. Aussi n'ont-ils jamais fait de beaux arbres. C’est donc à MM. Audibert frères, de Tarascon, Bouches (du Rhône), que les personnes curieuses de posséder l'arbre de soie doivent s'adresser pour en obtenir des individus bien venant. Ils sont également en position de fournir tous les arbres exotiques que l'on ne peut cultiver ici qu'en orangerie pendant les premières années. Je citerai parmi ces derniers le melia azedarach, lilas des Indes, qui croît dans une terre meuble et substantielle, pourvu qu'elle ne soit pas trop humide , et à toute exposition, et dont ces 186 habiles pépiniéristes peuvent livrer des pieds à ti- ges droites et lisses d’un diamètre de deux pouces et d'une hauteur de six à sept pieds sous branches. PÉPin. ORANGERIE. Oxaus, Lin., Drc., PErsoow, etc.; Decandrie pen- tagynie; Lin.; Oxalides, Decann., Geraniacées, Juss., DesrontT., etc. Caractères génériques. Calice de cinq sépales li- bres ou un peu réunis à la base; cinq pétales, dix étamines , dont les filamens sont constamment réunis à la base, et dont cinq alternes sont plus courts; cinq styles à sommet en pinceau ou en tête; capsules à cinq angles, oblongues ou eylin- driques. SuRELLE DE Bowe, Oxalis, Bow, Arrow, Sec. V. ; Caprinac, Decawp. ( Voyez la planche.) Racines tubéreuses; feuilles portées sur des pé- tioles presque cylindriques, pubescens, longs d’un à deux pouces, portant à leur sommet trois fo- lioles courtement sessiles, obcordées, glabres et d'un beau vert en-dessus, lésèrement pubescentes, ciliées sur les bords, d’une saveur acidulée ; scape droit, pubescent, haut de six à huit pouces, ter- miné par une ombelle de six à neuf fleurs portées sur des pédicelles longs de douze à quinze lignes, réfléchis en bas avant la floraison, droits pendant celle-ci, et se réfléchissant de nouveau après ; ealice à cinq divisions lancéolées, pointues, munies de poils très-courts et g#landuleux; corolle grande ( 18 à 21 lignes } d’un beau pourpre léger, à cinq divi- PL.22 SURELLE DE BOWE Oxahis Bov Pl.22 DEPPE DE SURELLE Oxalis Deppei à 197 sions un peu réunies à leur base, à onglets jaunà- tres, crénelés à leurs sommets; dix étamines dont cinq plus courtes, filamens un peu glanduleux ; cinq styles plus courts que les étamines, à stigmate en tête et papilleux. Originaire du cap de Bonne-Espérance, cette jolie espèce se cultive en pots de terre de bruyère qui doivent être rentrés en serre tempérée ou sous châssis froid en hiver ; elle se multiplie par la sé- paration de ses tubercules et ne paraît point délicate; les fleurs se montrent de septembre en octobre ; elle est cultivée en Angleterre depuis 1823; elle n’est que peu répandue en France, c’est pourtant une jolie plante qui mérite les soins des amateurs. JACQuEs. SURELLE DE DEPPrE , Oxalis Deppet, HorT. ANGL. ‘(Voyez la planche.) Racines tubéreuses, arrondies, de la srosseur d’une aveline, recouvertes d’une écorce brunâtre, en réseau comme dans les crocus ; feuilles à pétioles d’un vert pourpré, longs de six à sept pouces, pubes- cens d'abord, et glabres ou presque glabres lors- qu'ils sont arrivés à leur hauteur ; ils portent à leur sommet et réunies en croix quatre folioles obron- des , courtement sessiles, d’un vert frais, glabres en dessus et marquées d’une zone pourpre à la base, pubescentes en dessous, ciliées sur les bords, sou- vent réfléchies et pliées en dessus, d'une saveur acidulée. Tiges ou scapes droits, pubescens d'abord, glabres ou presque glabres lorsqu'ils sont développés, pour- prés, hauts de huit à dix pouces , terminés par une ombelle de huit à dix fleurs portées chacune par un 188 pédicelle pourpre, long de douze à quinze lignes, réfléchi avant et après la floraison , et droit pendant celle-ci. Corolle de sept à huit lignes de diamètre, à divisions profondes , un peu réunies à leur base qui est verdâtre et d’un blanc strié de rose , à limbe ar- rondi, et d'un rose-cerise. J'ai recu cette plante en 1835, et je la cultive de- puis cette époque. Elle a fleuri en 1854, dans mon jardin au Grand-Charonne. La floraison a commencé en mai et s’est prolongée successivement jusqu’en septembre , les scapes arrivant à fleurs les uns après les autres. Toutefois je ne puis pas encore afir- mer que chaque année elle dure aussi long-temps. Dans ce moment, 25 février , j'en ai un pied en fleur, mais je le dois au hasard, et voici comment je suppose que ce fait a eu lieu. Vers le 15 janvier dernier on a procédé à la séparation et à l'empo- tage des tubercules des diverses oxalides que je cultive. Cette opération s'est faite dans la serre à boutures sur une couche de tannée. Il y a trois semaines environ, je vis une plante sortir de la tannée et je la reconnus pour une oxalide; mais ce nest qu'au moment de la floraison que je fus cerlain qu'elle était l’oxalis Deppei. W est probable que, dans l'opération dont je viens de parler, un tubercule oublié sur la tannée s’y est trouvé enfoui. Je me suis contenté de déplacer cette plante, pour la mettre dans un autre endroit moins gênant que celui qu’elle occupait, mais je l'ai laissée à nu dans la tannée pour observer ce qu'elle deviendrait. Elle continue à très-bien végéter et à fleurir dans cette situation, et voici la deuxième tige florale qui se dé- veloppe. Mon intention est de laisser ainsi cette oxa- 159 lide toute l'année dans cette position, afin de m'as- surer si la tannée mise en contact direct avec tous les végétaux leur est aussi nuisible qu’on paraît le croire jusqu à présent. Je ferai remarquer toutefois que ce tubercule laissé ainsi dans la tannée est le seul qui ait fleuri. Ceux qui sont en pots depuis le 15 janvier, et en- terrés dans la même couche, n’ont encore donné aucun signe de végétation, et je m'en suis assuré en en dépotant plusieurs. Ce fait est-il dû seulement à une chaleur plus élevée et appliquée immédiate- ment sur le tubercule en contact direct avec la tan- née, ou est-il aussi le résultat de la conformation des particules de celle-ci , qui, peu atténuées, n’ad- hèrent que très-faiblement entr'elles, et sont par conséquent très-perméables à l'air atmosphérique ? Enfin, la chaleur produite par la tannée qui brûle les racines fibreuses et chevelues des plantes a-t-elie une autre action sur les racines tuberculeuses qui fournissent les premiers principes d'alimentation aux semmes qui s'en développent ? J'appelle sur ce fait l'attention de mes collègues et des amateurs, car en horticulture il y a toujours à expérimenter. L’oxalis Deppeiï se cultive du reste comme la pré- cédente. Jacquin , aîné. SERRE CHAUDE. ZYGOPETALUM, Gynandrie monogynie , Li. ; Orchidées , Juss. Caractères génériques. Pétales égaux, sous-secon- daires, ouverts, droits, et innés à la base. Labelle bien développée et émarginée au sommet; grand 190 disque tuberculeux ; la base inférieure, obtuse, cal- ciforme, colonne rude. Anthères ovales, compri- mées, calciformes , attachées au disque supérieur. Deux loges à deux valves, deux masses de pollen bi- lobées inégalement et glanduleuses à leur base. ZyxcoreraLon DE Mackar, Zygopetalum Mackaii, Horr. AnGL. ( Voyez la planche.) Plante du Brésil, rapportée en 1827 par M. Mae- kai, directeur du jardin botanique du éollége de Dublin. C'est, sans contredit, une des plus belles orchidées que nous possédions. Bulbe large, ovale, rugueuse et conservant les cica- trices des anciennes feuilles. Celles-ci sont distiques , lancéolées, engaînantes et partant toutes de la même base, légèrement carénées et striées ; longues d'un pied à un pied et demi. Tige haute d'un piéd'et demi, comprimée , et surmontée de éinq à six fleurs très- grandes, portées chacune sur un pédoncule cylin- drique, naissant dans l'aisselle d’une bractée cymbi- forme et presque aussi longue que lui. Cinq pétales d'un vert olivâtre maculé de taches de couleur éan- nelle foncée en dessus , plus terne en dessous , lan- céolés, aigus, droitset ouverts. La labelle, développée en demni - cércle , a douze à quinze lignes de dia- mètre, à bords légèrement ondulés et crénelés, d'un blanc de perle jaspé de violet pourpre. Le nectaire, semi-cylindrique ; est à peu près aussi long que Ia moitié des pétales ; il est d’un jatne verdâtre, strié et picté de pourpre; en avant de lui se trouve un tubercule membraneux, blanc, ayant à sa partie supérieure quelque ressemblance à un fer à éheval, et recouvrant l'anthère. AAA \\ ) \ À \ ñ | | nt { 4 le Wy PCT 7 = EE == = ZYGOPÉTALON DE MACKOY. /Zveopet alum Mackan . 191 Ce genre ne ressemble à aucun autre déjà décrit, d’abord par la réunion des cinq pétales à leur base, d’où lui vient son nom, et ensuite par la forme par- ticulière de l'anthère , dont les masses polléniques sont cachées, moitié par la tunique qui la recouvre, et moitié par la forme singulière des loges. Culture des Orchidees de serre chaude. CELS FRÈRES. BIBLIOGRAPHIE. Sous le titre de T’héorie Fanmons (1), M. Poiteau vient de publier une brochure sur les moyens qu'em- ploie cet habile pomologiste pour obtenir d’excel- lens fruits de semis. La lecture de cet opuscule , qui échappe à l'analyse , car il est lui-même une ana- lyse succincte du système de M. Vanmons, est fort intéressante pour les amateurs des arbres frui- tiers. ILa besoin d'être médité, autant pour adop- ter la plupart des faits qu'il contient, que pour ar- river à confirmer ou à rejeter quelques indactions qui paraissent improbables , et que cependant , en présence de l'expérience de M. Vanmons, il faut se garder de repousser par le raisonnement, avant que des épreuves nombreuses et bien faites aient pu of- frir une base solide aux réfutations. M. Vañnmons, frappé d’abord de la pensée que les bonnes variétés existantes d'arbres à fruit ne peu- vent avoir qu'une vie plus ou moins limitée, pensée dont il croit avoir trouvé la confirmation dans une pratique de cinquante ans, a tourné tous ses efforts (1) Brochure in-8°. Prix, 1 fr. 75 ce. Paris, chez madame Huzard , et chez Rousselon. 102 vers les moyens d'obtenir des variétés nouvelles, di- gnes de remplacer celles dont il prévoit la perte. Mais ce n'est point en semant au hasard et sans mé- ditations qu'il a espéré atteindre ce but; c'est par une suite de semis successifs commencés avec les fruits d'une bonne variété , jeune encore, puisque l'âge est à ses yeux une cause de dégénérescence, et continués avec les premiers fruits obtenus de chaque génération, jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à une amé- lioration évidente et convenable. Cette méthode, qui a été l’objet des travaux de toute sa vie, paraît lui avoir donné des résultats satisfaisans, et en effet, nul pomologiste n’a introduit un plus grand nombre de fruits nouveaux. Aussi M. Poiteau termine-t-il sa brochure par la description de quatre-vingts poi- res dont il a enrichi les jardins fruitiers, en 1833 et 1834. Mais, nous le répétons, il faut suivre dans la bro- chure le développement de cette théorie intéres- sante, dont quelques principes ont toutefois donné lieu à des ebservations de M. Poiteau , fort expert lui-même en pareille matière. On y trouvera des idéesneuves, et des enseignemens propres à soutenir les progrès de la pomologie. C'est aux jeunes culti- vateurs à s’élancer sur la route frayée par le sa- vant professeur de Louvain ; car lui-même , après une si longue et honorable carrière , obligé deux fois d'assister à la destruction de ses établissemens d'expérience, va sans douteselivrer àäun repos queson zèle pour la scienceeut certainement retardé, sansles désastres de ses pépinières, qui lui promettaient en- core tant d'observations précieuses. DovErGE. DE FLORE ET DE POMONE. LOLe061010Bm000%51e0%000e 008160200060 0608080 160200006006 0202:60e JARDIN POTAGER. Observations sur la culture et quelques usages de lOxalis crenata. Ce genre est nombreux en espèces , puisque M. Decandolle, dans son prodrome, en décrit cent cin- quante-quatre espèces, dont à peu près cent vingtsont cultivées en Angleterre; beaucoup sont jolies, plu- sieurs seulement curieuses , et quelques-unes uti- les : parmi celles-ci se trouve l’espèce faisant l’objet de ces observations. SURELLE A PÉTALES CRÉNELÉS , Oxalis crenata, JAcQ. ox. , n° 7. PERSOON. SWwET. fl. gard. Decandrie Pentagynie, Lin. Oxalidées, Decanp. (Voyez page 240, année 1853-1834, la note donnée sur cette plante par notre collègue M. Jacquin jeune.) Cette espèce, originaire du Pérou, fut intro- duite en Angleterre en 1830 ; on l’obtint en France, du moins à Paris , en 1833 ; j'en ai recu , cette même année , un petit pot comme plante curieuse ou d’or- Avez 1535. 13 194 nement. En même temps quelques journaux et où- vrages périodiques en faisaient l'apologie, comme devant devenir une plante précieuse par ses tuber- cules comestibles, soit pour l’homme , soit pour les animaux. Il était évident que dans toutes ces nar- rations 11 y avait exagération et plagiat; il était donc désirable de se rendre compte de la culture, du produit et des usages de cette nouvelle con- quête. A la fin de l’automne de 1833, ma petite potée me produisitune vingtaine de tubercules ; j'eus l’a- vantage d'en pouvoir offrir à quelques personnes, et au mois d'avril il m'en restait dix, dont six sros comme de petites noix , et quatre comme des noisettes. Le 16 de ce même mois, je les plantai dans dix pots à basilic, remplis de terre de bruyère pure, qui de suite furent placés sous chässis tiède; ils ne tardèrent pas à végéter, puisque au Q mai suivant les plantes avaient à peu près un pouce de haut. Ce même jour j'en dépotai cinq sur le bout d’une couche, dans un mélange de bonne terre et de terreau , dans lequel je fis ajou- ter environ un dixième de terre de bruyère. Le 17 du même mois, j'en dépotai quatre autres , que je plantai dans une planche bien amendée avec du terreau de vieille couche , et de la terre de bruyère; le dixième fut rempoté dans un pot de dix pouces, avec de la terre de bruyère pure; il fut enfoncé sur la même couche où les cinq premiers pieds avaient été plantés le o mai. Le 25 juin toutes ces plantes formaient de fortes touffes , hautes de huit à neuf pouces , à tiges nom- breuses, ramifiées et d’une grande vigueur. Ce 199 même jour, je coupai vingt-quatre bouts de bran- ches longs de trois à quatre pouces ; après avoir Ôté les deux à trois premières feuilles du bas, j'en plantai douze dans trois pots à melon, remplis d’une terre de bruyère mélangée d’un quart de terreau bien consommé ; ces trois pots furent mis sous une cloche garantie du soleil pendant tout le jour par un paillasson et l'ombre d’un arbre ; six autres fu- rent plantés de même, et dans la même terre, dans un pot à basilic, et placés sous une cloche dans une serre chaude, avec quelques autres boutures de cette température ; et enfin six autres, plantés dans un pot de pareille dimension, furent placés à l'ombre d’un bâtiment ,. sans cloche ni aucune autre cou- verture. À cette même époque, je rechaussai d’en- viron deux pouces de terre et de bruyère deux des touffes plantées sur la couche , en laissant néan- moins une espèce de bassin autour des tiges, afin de retenir l’eau des arrosemens. Le 18 juillet, la potée de boutures qui avait été mise en serre chaude en fut retirée; elles com- mencaient toutes à émettre des racines, et elles étaient sensiblement alongées et en pleine végéta- tion. Les autres, qui avaient été mises sous une clo- che ombragée , ou simplement à l'ombre, étaient bien portantes, mais n'avaient encore aucune ra- cine; enfin toutes étaient entièrement enracinées au commencement d'août. Du reste, les boutures de cette plante s’enracinent avec une grande facilité, et notre collègue Jacquin, ainsi que plusieurs au- tres personnes , à ma connaissance , en ont fait une planche en plein air, sans aucun ombrage, qui toutes ont parfaitement réussi. Ce moyen sera d’au- L 196 tant plus avantageux à employer, que ces boutures donnent leurs tubercules aussitôt que les pieds- mères, comme nous l'avons éprouvé cette année. Le 10 juillet, en attendant la maturité des racines ou tubercules , afin de faire quelques essais culi- naires, je récoltai une couple de poignées de Jeunes feuilles, et j'en fis faire une soupe où elles rempla- caient l’oseille , et dans laquelle un jaune d'œuf fut ajouté au moment de la tremper. Les personnes qui la mangèrent avec moi se sont accordées à là trouver excellente, et ne différant aucunement d’une qui aurait été faite avec de la jeune oseille , car, à cette époque, cette plante contient un acide beaucoup plus développé qu'au printemps; ainsi je pense qu’en été l'Oxalis crenata pourra entrer dans les po- tages comme légume, et avoir quelques avanta- ses sur l’oseille. Le 20 septembre je dépotai un des pots de boutu- res faites le 25 juin ; je m'attendais à y trouver au moins des commencemens de tubercules, mais je fus assez surpris de ne voir que des racines fibreuses, et aucun vestige des premiers. Seulement, dans une ou deux plantes, quelques jets souterrains pa- raissaient se lancer vers les parois des pots; j'ai de- puis acquis la certitude que c'est à l'extrémité de ces mêmes jets que se forment les tubercules , que les boutures, comme je l’ai déjà dit, donnent aus- sitôt et aussi beaux que les pieds-mères. Le 17 octobre, j'arrachai une toufle des plan- tes mises en pleine terre le 9 mai; les tiges et le feuillage en étaient immenses , succulens, et bien fournis : le tout pesait vingt livres ; mais mon étonnement fut grand, lorsque je n'y trouvai, 197 comme dans la potée observée le 20 septembre, que des racines fibreuses sans aucun tubercule ; au centre de ces racines existait encore l’ancien tu- bercule , paraissant très-sain. La succulence des ti- ges , des rameaux et des feuilles, m'engagea à es- sayer si les animaux pourraient s'en accommoder ; je présentai done cette petite récolte à deux vaches, lesquelles parurent la manger avec plaisir , je dirai même avec avidité. Voyant que jusqu'ici la récolte des racines n'avait encore rien produit, je dus en- core une fois porter mon attention sur les feuilles. L'expérience que je viens de rapporter donne es- poir qu'on pourra peut-être cultiver cette plante comme fourragère , essai qu'il sera sans doute possi- ble de tenter un peu en grand l’an prochain. Mais je pensai en outre à en tirer parti pour l’economie domestique. Je fis donc encore cueillir des feuilles et en plus grande quantité que la premiére fois, J'en fis faire de la farce , qui fut absolument traitée comme si c’eût été de l’oseille ; je la trouvai très- bonne, et ce fut aussi l'avis de plusieurs personnes qui en mangèrent avec moi. Le lendemain ayant l’a- vantage d’avoir à la maison MM. les chefs de cul- ture de l’école botanique et des serres chaudes du Jardin des plantes , je recommencai l'expérience , et des feuilles et jeunes pousses pesant une livre furent blanchies à l'eau bouillante, égouttées et hachées ensuite, puis mises dans la casserole avec un bon morceau de beurre frais ; six œufs battus y furent ajoutés avec l’assaisonnement convenable, ce qui forma un mets que nous trouvâmes tous très-bon, et pouvant rivaliser, et peut-être même avec avan- tage , avec l’oseille, la chicorée ou les épinards. 108 Le lundi 3 novembre, il survint une gelée blan- che assez forte qui fatigua les feuilles et les tiges charnues de mes plantes; je me décidai done, quel- ques jours après, à visiter encore une touffe : ce fut une de celles qui avaient été plantées le 9 mai, sur un bout de couche, et qui avaient été rechaussées avec de la terre de bruyère. Du moment de la plan- tation à celui-ci, six mois s'étaient écoulés, ce qui me paraissait un laps de temps assez considérable pour que les tubercules pussent se former ; aussi je trouvai au collet des tiges , et adhérens à des jets tracans, longs de neuf à quinze lignes, vingt-huit unies , dont les plus gros avaient le volume de fortes avelines , et les plus petits celui de forts pois. Une des NE , Qui n'avait pas été buttée , n’a pro- duit que seize tubercules à peu près de la même grosseur que ceux de la première; ce qui prouve encore que les tubercules ne se forment qu’à laisselle des feuilles, et peuvent le faire dans toute la lon- sueur des tiges, mais tout-à-fait à l’arrière-saison. Le 14 novembre, il vint une gelée assez forte, puisque le thermomètre descendit à trois degrés sous zéro; mes oxalides n'avaient nuilement été cou- vertes : aussi toutes les feuilles et les tiges furent selées , ce qui prouve leur sensibilité, ainsi que celle des tubercules, puisqu'ils gèlent à un au-des- sous de zéro du thermomètre de Réaumur. Je lé- prouvai en en laissant une couple sur terre avec autant de pommes de terre ; et, comme je viens de le dire , le thermomètre descendit à peine à un, que ces quatre tubercules étaient complètement ge- lés. Le 15 novembre, j'avais mis un châssis sur trois touffes , afin de ne les lever que le plus tard 109 possible , mais voyant que les tiges pourrissaient et continuaient à se détériorer, je me décidai, le 25 décembre , à lever toutes mes plantes; une des touffes, qui avait été buttée de terre de, bruyère, produisit quatre-vingt-seize tubercules , que j'ai di- visés en quatre grosseurs , ainsi classés : 1° Grosses comme de petites noix. . . 12 29 de grosses avelines. 22 3° de petites noisettes 32 4° de gros pois. . . . 30 Total égal. 10e °° 06 La touffe voisine, qui n'avait point été buttée, n’a produit que quarante-buit tubercules, et dans la proportion suivante : 1° Grosses comme de petites noix. . . 8 29 —_— de grosses avelines. 6 JO EEE de petites noisettes. 16 49 de gros pois. . . . 18 Totaldre (Rome LOU AT 48 Il y a jusqu'ici une chose remarquable , c'est que la DRosour d'une petite noix est à peu près le maxi- mum où ces tubercules soient parvenus , du moins à ma connaissance, à Paris et aux environs. Espé- rons pourtant qu'avec du soin nous parviendrons à les avoir plus volumineux et plus savoureux ; car, deux ou trois jours après la récolte, j'en fis cuire une douzaine dans de l’eau , avec seulement un grain desel , et, après leur cuisson, tous ceux qui comme moi les ont dégustés , les ont trouvés très-tendres, mais sans saveur, et ne paraissant que bien peu nu- tritifs , laissant même une assez forte âcreté dans la 20G gorge. Du reste, en ayant envoyé à M. Payen , il a bien voulu les analyser, ainsi que les tiges et les feuilles, et m'envoyer le résultat de ses expériences, que je me plais à consigner ici, ainsi que les ré- flexions qui y sont jointes, le priant d'en agréer ines sincères remercimens. Analyse des tubercules, des tiges et des feuilles de lOxalis crenata. TUBERCULES. Fécule. Albumine, . . . Mucilage , etc. Tissus végétaux ligneux et si- lice. . . . Total. - : TIGES, S6 oc|Eau. . 100 +. 5o|Tissus végétaux 51| ligneux. . . . 55|Oxalate de po- Albumine. . . 44 Matière azotée soluble. . . . Chlorophylle.. . Oxalate d'ammo- naque , sels, matières gom- meuses, sub- stances aroma- d’une odeur suave et tiques sucrée, etc. . 00 Total 95 ; 100 00 FEUILLES. 20/Eau. : Tissus végétaux oo! ligneux. . Oxalate de po- 06 fofAlbumine. . . . Matière azotée 06! soluble. . . o6 Chlorophylle. Oxalate d’ammo- niaque , etc., élc: ice 22 Total 90 5 © 100 60 00. oc « Sans doute , observa M. Payen, que dans un « état de maturité plus avancé, la proportion de « fécule serait plus forte. « Les tiges de cette plante sont abondantes en sucs; « écrasées et pressées fortement, puis le jus rappro- « ché en légère substance sirupeuse, elles donnent « directement des cristaux d’oxalate de potasse (sel « d’oseille); ceux-ci égouttés, puis humectés et pres- 201 « sés dans du papier sans colle, redissous et filtres, en Es et la solution évaporée, donnent par le refroidis- « sement de beaux cristaux incolores. « L’eau-mère saturée par le carbonate de soude, « et chauffée , laisse séparer un coagulum albumi- « neux, et retient encore de la matière azotée so- « luble à chaud comme à froid. « On voit que les feuilles, moins abondantes en « eau de végétation, sont plus riches en principes « sécrétés, et contiennent une plus forte propor- tion de tissu végétal liyneux. » De tout ce que nous avons observé jusqu'ici, on peut en conclure que la culture de cette plante doit se faire ainsi : choisir un terrain chaud demi-léger, bien amendé, y planter les tubercules vers le com- mencement de mai, un peu plus tôt, un peu plus tard, mais surtout lorsque les gelées un peu fortes ne sont plus à craindre ; creuser en ligne, et à deux pieds de distance en tout sens, de petites fossettes profondes de six pouces , y placer chaque tubercule au fond et recouvert d'environ deux pouces ; lorsque les tiges sont assez grandes, donner un binage et recombler les fossettes, et quand les tiges se sont allongées de nouveau , donner la seconde facon et un bon buttage. On pourrait coucher chacune des branches horizontalement, en laissant sortir de terre environ six pouces de l'extrémité ; de cette ma- nière , je suis certain qu'on récolterait beaucoup de tubercules d’une seule touffe ; mais ce mode ne con- vient que dans une très-petite culture. Ces deux fa- cons données , on attendra, pour faire la récolte, le plus tard possible, puisque , comme je l'ai dit, nn EN 202 ce n'est qu'à l’arrière-saison où les tubercules se for- ment. Sur un assez grand nombre de touffes plantées par notre collègue Jacquin , dans ses cultures de Charonne, près de Paris, une seule tige florifère s’est montrée ; les fleurs en sont grandes, en ombelle, pé- donculées , d’un beau jaune foncé. Ma récolte ayant été assez abondante, je me fe- rai un plaisir d'en envoyer quelques tubercules aux personnes qui désireraient faire quelquesexpériences sur la culture et les usages de cette plante , laquelle, du reste, a besoin d’être suivie et expérimentée de nouveau. JACQUES. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. HIBISCUS , Lix.; monadelphie polyandrie, Lin. ; LA malvacées. Jussieu. Caractères géneriques. Calice double , l'extérieur polvphylle , l'intérieur à cinq divisions ou à cinq dents ; cinq pétales plus grands que le calice, éta- mines nombreuses monadelphes ; cinq stigmates ; capsule à cinq loges , à cinq valves . , Chaque loge le plus souvent polysper me. KETMIE À FEUILLES DE CHANVRE. {/ibiscus canna- binus, Lin. (Voyez la planche.) Tiges droites , hau- tes de quatre à six pieds, cylindriques , rameuses, glabres, parsemées de petites aspérités ; feuilles al- ternes , glabres, portées sur des pétioles longs de quatre à six pouces , et garnis cà et là de petits pi- quans, ou aspérités très-minimes; les inférieures PAS KETMIE À FEUILLES DE CHANVRE Hibiseus Cannabinus. 203 sont souvent ovales ou presque en cœur, celles qui suivent en montant sont trifides , enfin les su- périeures sont palmées, digitées, ou découpées profondément en cinq lobes, lancéolées , pointues , dentées en scie; celui du milieu porte à sa base sur l'épine dorsale une glande sessile. Les stipules sont en alène, longues d’un demi-pouce, se développant à l'insertion des pétioles. Les fleurs sont grandes, presque sessiles, axillaires, à pétales, d’un jaune pâle, dont l’onglet est couvert d’une large macule d’un pourpre foncé qui vient en rayonnant jusque sur le limbe. Le calice inférieur un peu cotonneux, verru- queux et garni de cils et de piquans, est composé de cinq sépales, longues de près d’un pouce. L’extérieur est glabre , composé de neuf folioles subulées, plus courtes que les sépales du calice intérieur, et munies de quelques piquans. Les étamines sont nombreuses et portées sur un tube columniforme , à filamens libres au sommet et à anthères réniformes; un style filiforme à stig- mate g#lobuleux, Cette belle espèce est annuelle; elle croît dans l'Inde , au Sénégal; ses feuilles, comme plusieurs autres de ses congénères, y sont employées pour les potages en remplacement de l’oseille , et son écorce fournit une filasse dont on fait des cordes, et d’au- tres ouvrages d'utilité en économie domestique. En Europe on ne la cultive que comme plante d'ornement. Elle fleurit abondamment pendant les mois de juillet, août, septembre, et quelquefois oc- tobre , et elle produit un fort bel effet. Pour cela il faut en semer les graines sur couche, 204 etsous châssis en marsouen avril, dans des pots rem- plis de terre légère ; repiquer le plant lorsqu'il aura développé sa deuxième ou troisième feuille, et le re- placer sous châssis pendant quelque temps pour être mis en place à l'air libre dans le courant de mai. La terre qui lui convient le mieux doit être meuble et légère ; elle croît à toutes expositions , mais la po- sition du midi est préférable ; elle demande des ar- rosemens copieux pendant les chaleurs de Pété. Cette belle plante développe un assez grand nom- bre de rameaux alternes dans la longueur de sa tige, qui ont de six à dix-huit pouces de long , et qui pro- duisent un grand nombre de belles fleurs ; mais si l'on voulait ne pas laisser pousser ces tiges à une aussi grande hauteur , il suffirait de pincer ou de couper la tige principale d’un pied à dix-huit pou- ces de terre, et les rameaux secondaires se dévelop- peraient avec plus de force, et par ce moyen for- meraient de beaux buissons qui ne s’élèveraient que de quatre pieds au plus. Il est surprenant de ne pas la rencontrer davan- tage dans les jardins où elle peut être employée avec un très-grand avantage, et je la fais connaître à dessein, car il est supposable qu'elle est ignorée du plus grand nombre des amateurs. Pépin. ORANGERIE. ERYTHRINA, Lin.; diadelphie décandrie , Lan. ; lécumineuses, Juss. Caractères génériques. Galice court , tubuleux , à bord presque tronqué, ou à deux lobes inégaux ; étendard très-long ; carène de deux pétales, et les, | ERYTRINE CRLTE DE COQ Érvtina crista vall 205 ailes très-petites, à peine saillantes hors du calice; étamines monadelphes : à leur base ; légume allongé, polysperme , renflé à la place qu'occupe chaque graine qui est ovoide ou réniforme. ÉRYTHRINE CRÊTE DE COQ , Erythrina crista gallr, Lin. , Mara, Sir; Ærythrina laurtfolia, Jaco. (voyez la planche.) Arbre du Brésil assez élevé dans son pays natal, pouvant être traité en France comme une plante herbacée, quoiqu'il devienne également ligneux en serre. Tiges glabres et vertes, prenant une teinte pourpre aux extrémités , à épines grosses, longues de trois lignes, courbées, piquantes, de couleur brune , espacées cà et là, et particulièrement auprès des pétioles. Feuilles alternesà trois folioles, glabres, coriaces , ovales, lancéolées, pointues, longues de trois à quatre pouces, larges de deux au milieu, portées chacune par un pédicelle de trois à quatre lignes attaché sur un pétiole commun long de quatre pouces. Les uns et les autres sont munis à leur base de deux glandes sessiles; les folioles ont pour la plupart une ou deux épines recourbées pla- cées en-dessous sur la nervure médiane. Les pétioles ont aussi ‘une ou deux épines de même forme, pla- cées soit au point d'insertion des,folioles paires, ou vers le milieu dessus ou dessous. Les pétioles et pé- dicelles sont horizontaux, tandis que les folioles ten- dent à se redresser verticalement. Les feuilles gar- nissent lestiges presque Jusqu'à l'extrémité, qui, au moment de la floraison, en est dépourvue sur une longueur de six à sept pouces occupée par les fleurs. 206 Fleurs légumineuses, grandes, d'un beau rouge corail, axillaires, ternées , au nombre de soixante- quinze à quatre-vingts , en épi terminal long de quinze à dix-huit pouces , dont les deux tiers in- férieurs sont garnis de feuilles , à pédicules pour- pres, longs d’un pouce. L'étendard a deux pouces un quart de longueur, sur un pouce et demi au milieu. Les ailes sont petites ; le style part du centre des filets des étamines réunies ; une d'elles, détachée des autres , est placée sous le style, qui est long d'un pouce, courbé , raide, piquant et de couleur brun fonce. Le calice d’une seule pièce en forme de soucoupe est persistant , et de couleur à peu près semblable à celle de la fleur ; le légume est d'abord vert, et prend peu à peu une teinte noirâtre. Il conserve toujours à son extrémité le crochet piquant, qui, pendant la floraison , était le stigmate. Il renferme de cinq à sept graines, dont la plupart avortent. Le plus souvent je n'ai trouvé qu'une graine, quelque- fois deux , et rarement trois , en bon état de matu- rité. La graine est de couleur marron marbré de teintes plus claires. Il lui faut environ deux mois pour arriver à une maturité parfaite, qui s'annonce par la couleur noire de la gousse, qui peu de jours après s'ent rouvre d'elle-même. Depuis quatre ans je possède cette plante, qui fut introduite en Angleterreen 1770 par Francis Bearsly, et que l’on cultivait peu , persuadé qu'elle exigeait la serre chaude. Mais aujourd'hui qu'on a reconnu qu'une bonne serre tempérée lui suffit, elle de- viendra bien plus commune dans les jardins, oùd'ail- leurs la modération de son prix la fera facilement 207 admettre. Je lai d'abord cultivée à Vitry; et plu- sieurs fois je l’ai recue d'Angleterre sous le nom d'erythrina laurifolia ; cependant tous les ouvrages que j'ai consultés la décrivent sous la dénomination de crista galli ; Jacquin seul ajoute comme synonymie laurifolia. Je n'ai vu dans aucun d'eux la hauteur à laquelle cette plante pouvait atteindre, ni si on lui connaissait des variétés. M. Jonas Dryander pré- tend que le laurtfolia est une variété très-distincte du crista gatli; mais je ne sais, parmi les individus que je possède, quel est celui auquel il appliquele pre- mier nom. J'ai en effet recu en 1834 un érythrina sous la seconde dénomination ; 1l s'est élevé à huit pieds, et n'a fleuri qu’à la fin de septembre. Cest celui-ci que les horticulteurs francais qui Pont vu chez moi prétendent être le laurifolia, mais est-ce celui des Anglais? ce n’est pas probable, puis- que je l’ai recu étiqueté différemment. Ces détails m'ont paru nécessaires pour garantir les amateurs des erreurs qui pourraient résulter de la confusion dans cette nomenclature , et les empêcher de rece- voir la même plante sous deux noms différens. En résumé, qu'ainsi que le veut Jacquin, l'erythrina crista gallr et le laurifolia soient la même espèce , toujours est-il que nous possédons deux variétés : l’une tardive et s'élevant beaucoup, que les culti- vateurs francais connaissent sous le nom de /auri- folia ; autre hâtive et naine, à fleurs plus grandes, et d’un coloris plus vif, à laquelle on conserve la dénomination de crista galli. Cest cette dernière qui a été figurée, parce qu'elle m'a paru la plus inté- ressante. Ainsi, dans la suite de cet article , je pré- viens qu'ayant adopté la nomenclature francaise, ] 200 la dénomination de crista gallé s'applique à la va- ricté naine , et celle de laurifolia à la plus élevée. Bien que depuis quatre ans je possède l'erythrina crista galli, ce v’est, à proprement parler, que pen- dant l’année 1834 qu'il a été l'objet d’une culture soignée et d'observation; aussi vais-je donner avec détail la manière dont il a été traité, me réservant de faire connaître plus tard ceux des résultats que je n'ai pas encore obtenus. J'ai planté à l'air libre, du 15 au 20 mai 1834, six pieds d’erythrina , dont cinq crista galliet un lau- rifolia ; tous, placés à l'exposition du sud-ouest, ont parfaitement végété et fleuri. Les cinq individus crisla galli ont commencé leur première floraison de la fin de juin à la fin de juillet, et le plus fort d’entre eux n'avait alors que deux pieds et demi de hauteur. Les fleurs se sont mon- trées d’abord sur les pieds les plus développés, de facon qu'il s'est écoulé environ trois semaines entre l'apparition des fleurs sur les premiers et les der- niers. L'individu qui à montré ses fleurs le 25 juin avait deux rameaux et deux tiges; sa floraison a duré trois semaines, temps à peu près nécessaire pour lé- closion des fleurs terminales, car la floraison com- mence par la base de lépi. Une grande partie des fleurs passées avaient déjà produit de belles gousses, dont j'admirais le développement qui me donnait d'agréables espérances, lorsqu'un jour je les trouvai toutes à terre. Cette circonstance provoqua de ma part un examen attentif afin d'en connaître la cause, car la plante n'avait manqué ni de soins ni d’arrose- mens. Je remarquai bientôt que plusieurs jeunes rameaux , dont quelques-uns avaient déjà trois ou 209 quatre pouces, sortaient des aisselles des feuilles, et Je compris aussitôt qu'ils avaient produit la chute des fruits en absorbant toute la sève à leur profit. Je visitai immédiatement mes autres pieds, dont deux commencaient à fleurir, et je cassai les jeunes rameaux qui se présentaient, les conservant toute- fois sur les deux derniers qui se montraient plus tardifs, dont l’un en effet n'a fleuri qu’une fois, et qui tous deux n’ont point donné de fruits. Ceux du premier pied fleuri étant tombés, ce n’est que sur les deux pieds où j'ai supprimé les jeunes rameaux que j'ai recueilli vingt-quatre gousses, dans les- quelles j'ai trouvé trente-huit graines. J'oubliais de dire qu'aussitôt après la floraison du premier pied , j'ai coupé l'extrémité des deux tiges au tiers environ de leur longueur et au-dessus des Jeunes rameaux déjà longs de quatre à six pouces. Ces rameaux, au nombre de neuf, donnèrent des fleurs aussi nombreuses et aussi belles que les pre- mières tiges; et cette seconde floraison commenca vers le 15 août et se prolongea jusqu'au 15 sep- tembre. Je pense qu'avec une culture et des soins intelli- gens, cette variété pourrait fleurir jusqu’à trois fois : la première aurait lieu en serre, vers le commence- ment de mai , et quelquefois plus tôt ; la seconde en pleine terre du 15 au 30 juin, et la dernière du 15 au 50 août. C'est surtout en rabattant jusqu'aux deux tiers de leur longueur les tiges florales immédiate- ment après que les dernières fleurs sont fanées que lon peut obtenir ce résultat. Cette plante, tant qu’elle est en pleine terre, n’a pas besoin d’autre chose que d’arrosemens et de tu- Avriz 1835. 14 210 teurs pour soutenir ses tiges au fur et à mesure qu’elles s’allongent, et elle deviendra d’un grand secours pour la décoration de nos parterres pendant "été. Avant les gelées, on rabat toutes les tiges jusqu'à six pouces du collet et l'on fait arracher les touffes, que l’on plante, soit en pots, soit en caisses, selon leur grosseur, et que l’on place dans une serre chaude, ou même une serre tempérée, pourvu que la gelée n'y puisse pénétrer. Je pense qu'elles passeraient de même bien l'hiver à nu sur les tablettes d’une serre chaude ou tempérée, comme on le fait pour les dahlia. On les conserverait aussi en caisse avec du sable et placant la caisse à l'abri des atteintes du froid. Si l'on voulait en élever un ou plusieurs pieds en ar- bre, il faudrait leur conserver toutes leurs tiges et les rentrer ainsi en serre. Cette plante se multiplie facilement de boutures et de couchages, ou en buttant les touffes ou en plan- tant les boutures, couchages ou éclats sur une couche chaude, et les tenant sous cloches ou châssis jusqu'à leur parfaite reprise. Les racines se développent en trois semaines ou un mois. J'ai rentré, l'an dernier, plusieurs de ces plantes avec les deux tiers de la longueur de leurs tiges ; elles ont été empotées ou encaissées , et placées dans une serre à boutures à la température de dix à douze ; degrés Réaumur. Toutes ont également bien poussé, quoique les unes fussent enterrées dans la tannée, et les autres déposées dessus seulement. En janvier dernier, elles avaient déjà des rameaux de trois à quatre pouces. Un seul pied est resté en pleme terre; il a été couvert de feuilles et s’est bien conservé. 211 Les tiges sont gelées jusqu’à un pouce du collet. Je rendrai compte plus tard de l’époque de sa floraison et de la hauteur qu’il aura acquise comparativement aux individus conservés en serre. J'ai fait couper les jeunes rameaux pour boutures, et je n’ai conservé que trois ou ‘quatre branches au haut des tiges des pieds , dont j'ai l'intention de for- mer des arbres, et pour en former la tête. J'ai l’es- poir que mes boutures fleuriront toute cette année. J'ai rentré également en serre l'erythrina lauri- folia, auquel on a laissé ses vieilles tiges à une bau- teur de cinq pieds. Cette variété a aussi développé des rameaux , mais au moins un mois après le crista galli, quoique l’un et l'autre aient habité la même serre. Le 23 novembre dernier, j'ai fait semer dans deux pots remplis d’une bonne terre mélangée dix-neuf graines provenant dela récolte dont j'ai parlé. Toutes étaient levées le 15 janvier dernier et montraient une belle santé ; cinq seulement étaient en naissant d'une teinte plus jaune qu’elles conservent encore. Cette plante ne germe pas comme la plupart des lé- gumineuses, dont les cotylédons sortent les premiers au sommet de la plumule; ici les deux cotylédons s’entr'ouvrent et la plumule s'élève au milieu d'eux : elle a déjà deux pouces de longueur quand ils sortent de terre. Aujourd'hui 30 mars, je viens de faire mettre ces dix-neuf plantes en pleine terre, sur une couche re- couverte de dix à douze pouces de bonne terre, sur laquelle j'ai fait placer des coffres et des panneaux vitrés, que je ferai relever du 15 au 30 mai, selon le temps. 212 Elles ont déjà de dix à douze pouces de haut , et j'ai fait pincer plusieurs individus pour observer la différence que cela pourra produire. J'ai omis de dire que déjà le 15 février, ces dix - neuf plantes avaient été repiquées seule à seule dans de petits pots et n'avaient nullement souffert de la trans- plantation. Jusqu'au 30 mars elles ont été tenues dans la serre à boutures dont j'ai parlé, et enter- rées dans la tannée. Les dix-neuf autres graines qui me restaient ont été semées le ro de mars dernier ; neuf dans un seul pot pour être repiquées plus tard , et les dix autres une à une dans de petits pots. Presque toutes sont levées en ce moment 30 mars. Les pots sont égale- ment restés enfoncés dans la tannée de la serre a boutures. Toutes les plantes obtenues de mon premier se- mis ont eu les deux ou trois premières feuilles en- tières presque rondes; ce n’est qu'à partir de la troisième ou quatrième feuille qu’elles sont ternées, et les folioles ont à peu près la forme de celles de la plante-mère. Elles sont alternes. Ce n’est aussi qu'a- près la quatrième ou cinquième feuille que les épi- nes se montrent sur la tige, et plus particulièrement près de l'insertion des pétioles. J'ignore si j'obtien- drai quelques variétés ; quoi qu'il en soit, je vais suivre avec toute l'attention possible le développe- ment de mes jeunes individus, et je m'empresserai de rendre compte des résultats qui me paraîtront dignes d'intérêt. Je me propose également de m'occuper avec zèle de toutes les expériences horticulturales que nécessiteront mes cultures au Grand-Charonne , route de Bagnolet, n° 20, auxquelles je vais me PLa7 PODOLEPIDE PAPILLEUSE Podolepis Papillosa . DS consacrer exclusivement, afin que les personnes qui m'ont honoré de leur confiance, dans le com- merce de la grainerie, soient certaines de trouver dans cette maison les plantes les plus rares sous leur véritable nom , et dans un bon état de vigueur et _de santé. JAcQuIN aîné. PopoLÉPiDE PAPILLEUSE. Podolepis papillosa. BrowWN, 1834. ( Voyez la planche, et pour les caractères génériques , les Annales de Flore et de Pomone, année 1832-33, page 154, et la page 89, année 1833-54 ). Tige sous-ligneuse, grise, munie des débris des anciennes feuilles, et pouvant s'élever de douze à dix-huit pouces et plus ; jeunes rameaux verts éri- gés, garnis de feuilles courtement sessiles, pointues, entières sur les bords, qui sont un peu coulées en dessous, à une seule nervure, glabres des deux cô- tés , d’un beau vert en dessus , plus pâles en dessous, et longues de dix-huit à vingt-sept lignes ; fleurs solitaires terminant les jeunes rameaux, portées sur des pédoncules longs de quatre à six pouces, munis de feuilles semblables à celles des rameaux, mais d'autant plus petites , qu'elles approchent du calice, où elles sont réduites en bractées courtes et appliquées ; fleurs jaunes à demi-fleurons de la cir- conférence ligulés, rayonnans, à trois dents pro- fondes; fleurons du centre d’une seule pièce et à cinq dents égales; les aigrettes m'ont paru légère- ment plumeuses. Cette plante ou petit sous-arbrisseau est cultivée au Jardin des Plantes de Paris, depuis seulement 214 1832; originaire de la Nouvelle-Hollande, elle a besoin de l’orangerie ou même de la serre tempé- rée pendant Fhiver ; on l'a obtenue de graine, et il est probable qu'elle les mûrira sous notre climat ; elle peut encore se multiplier par boutures étouf- fées; c’est une singulière et assez jolie plante. JACQUES. GNIDIA, Lin.; octandrie monogynie, Lin. ; thy- mélées, Juss. Caractères génériques. Périanthe à tube grêle, à limbe quadrifide , quatre écailles pétaloïdes insérées à l'ouverture du tube et alternes avec les divisions du limbe ; huit étamines ; un ovaire à style filiforme latéral, terminé par un stigmate velu en tête; un petit drupe caché au fond du calice persistant. GNIDIENNE A FEUILLES DE PIN. Gridia pinifolia. Lin., BoT. REG. , page 10. ( Voyez la planche). Joli arbrisseau de deux pieds environ de hauteur, à feuilles persistantes , linéaires , subulées, alternes, d'un vert glauque et charnues; rameaux eflilés, droits et flexibles, d’un vert jaunâtre dans ceux de l'année , d’une teinte brune ensuite ; se ramifiant en trois ou quatre , formant verticille et terminés cha- cun par un corymbe de douze à quinze fleurs s’épa- nouissant plusieurs ensemble, et se succédant de janvier jusqu’en mai. Le tube et les quatre divisions du périanthe d’un blanc pur, les quatre écailles pé- taloïdes, et l’intérieur du tube d’un blanc soufré. Toutes les parties de la fleur sont couvertes de poils soyeux, couchés; ciliées sur leurs bords, et par- semées de points brillans, Chaque corvmbe est en- GNIDIENNE A FEUILLES DE PIN Gnidia Pimifolia 215 touré d’un involucre ou collerette à folioles lancéo- lées et plus larges que les feuilles des rameaux. Elles exhalent une odeur très-suave, approchant de celle des daphnés, et assez forte pour incommoder si l'on gardait pendant la nuit une plante en fleurs dans la chambre à coucher. ILest étonnant que cet arbuste, qui est remarquable par son port délicat et gracieux, et l'abondance des fleurs odorantes dont ilse couvre chaque année, soit aussi peu cultivé en France. Il est originaire du Cap, anciennement connu en Angleterre, où on le cul- tive depuis 1768. Il est bien vrai qu'il est assez dé- licat, quoique d’une culture facile. Il lui faut la serre tempérée ou une bonne orangerie bien éclai- rée; car C'est surtout la privation de lumière qu'il redoute. On le tient ainsi que les diosma en pots de terre de bruyère; et on le multiplie de graines se- mées aussitôt la maturité, de couchages avec inci- sion , et enfin de boutures faites avant ou après la floraison, mais dont la reprise est lente et difficile. JAcQuIN aîné. Notice sur les pelargonium. En 1812, on ne connaissait que dixa douze es- pèces de pelargonium, y compris les zonale et les Inquinans. Ce genre de plantes, ayant eu quelques amateurs , s’est accru de plus en plus chaque année, tant par les espèces introduites du Cap de Bonne-Es- pérance, que par les variétés obtenues de semis. De sorte quen 1825, on était parvenu à en réunir un nombre de trente à trente-cinq dans les collections. Depuis lors nous en avons introduit, M. Noisette 216 et moi , une grande quantité, dont le choix des plus beaux était en 1830 de cinquante environ. En 1834, j'ai réformé une grande quantité de ces derniers, pour les remplacer par d’autres espèces ou variétés, en partie introduites du Cap de Bonne-Espérance ; elles ont les tiges plus robustes, et les fleurs d’une plus grande dimension, avec des couleurs plus ri- ches ; la floraison pour la plupart se prolonge d'avril en septembre. Je donne ci-après une liste descriptive des pelar- gonium cultivés chez moi depuis le printemps de 1834. Adansont roseum. Plante d’un beau port naturel- lement droit; fleurs grandes, rose sur tous les pé- tales; grosses macules brunes sur les supérieurs ; les inférieurs ont une tache longue et plus rouge. Adulterinum semperflorens. Fleurs de deux pou- ces ; beau violet vif, macules noires avec palme blanche. Alchimillæfolium. Feuilles pédiformes velues ; fleurs moyennes; les pétales supérieurs rouge - foncé maculé de brun velouté , les inférieurs violets. Æquale. Fleurs grandes, rouge vif, grosses macules brunes; les pétales inférieurs bleus à la base. Amabile splendens. Plante d’un beau port, florai- son perpétuelle; fleurs très-grandes, cramoisi écla- tant; les pétales supérieurs, occupés par une grosse macule noire, reflétant du bleu au centre. Aurantiacum majus. Corolle de deux pouces, à pétales arrondis ; les supérieurs aurore satiné, gros- ses macules noires; les inférieurs rouge vif. Balsameum formosum. Fleurs très-grandes, rouge pourpre, striées de blanc, maculées de brun. 217 Bougainvillianum. Corolle de deux pouces et demi, au nombre de huit à neuf à l’ombelle; les pétales inférieurs d’un rose bleuâtre au sommet, et blancs à la base ; les supérieurs rouge ponceau, striés de blanc , de bleu et de brun. Burmani. Plante de moyenne taille, d’un beau port; fleurs grandes, amaranthe foncé ; les pétales supérieurs fortement marqués de brun, de rouge et de blanc. Carolineum floribundum. Variété superbe d'un beau port, à grandes fleurs nombreuses ; les pé- tales supérieurs d’un bel incarnat, à grosses macules pourpre foncé , portées par une palme rouge; les pétales inférieurs blancs. Claudianum. Fleurs abondantes; corolles grandes, amaranthe velouté ; les pétales supérieurs maculés de blanc comme ceux du g/adiolus cardinalis. Cæcium. Plante vigoureuse d'un beau port, fleurs grandes ; les pétales supérieurs amaranthe velouté, fortement maculés de noir, les inférieurs bleus, avec le centre rouge. Concessum novum. Plante d’un beau port; fleurs de deux pouces et demi; corolles bien arrondies, ponceau foncé ; macule noire striée de blanc. Concinum. Corolle de deux pouces et demi; les pétales supérieurs cramoisi mordoré ; grosses ma- cules brunes; les inférieurs bleu violet. Daveyanum superbum. Plante robuste, se soute- nant sans appuis ; Corolle de deux pouces et demi, cramoisi foncé; les pétales supérieurs maculés de noir, avec palme bleue; les inférieurs rouge vif, bleus à la base. Decorum rubrum. Fleurs grandes ; pétales supé- 218 rieurs rouge éclatant ; grosses macules noires ; les inférieurs pourpre clair, striés de violet. Descartianum. Corolle de deux pouces et demi, cramoisi mordoré ; grosses macules noires. Diadematum rubescens. Plante de petite dimen- sion , de belle forme; fleurs grandes, les pétales su- périeurs rouge vif, grosses macules brunes, mêlées de feu; les inférieursrouges, bordés de rose superbe. Diadematum bicolor. Arbuste d’un beau port : il se couvre de fleurs dans les premiers jours du prin- temps ; tous les pétales sont d’un rouge velouté, et bordés de rose. Edivarti. Vlante de petite dimension; grosses tiges courtes, fleurs nombreuses de plus de deux pouces , cramoisi éclatant ; grosses macules noires entourées de feu; fleurit tout l'été. ÆExornatum majus. Fleurs abondantes de près de trois pouces , violet foncé ; grosses macules noires ; les pétales inférieurs lilas, striés de bleu. Ilammeum. Plante d’un beau port, fleurs nom- breuses ; corolles de deux pouces, couleur capu- cine, maculée de rouge feu et striée de bleu. Flavicinum. Corolle de près de trois pouces à pé- tales larges, et arrondis de couleur coquelicot vif, macule noire. Francisci. Plante d’un beau port, se soutenant sans appuis ; fleurs très-abondantes, de couleur amaranthe satiné; grosses macules brunes ve- loutées, entourées d’une auréole argentée ; les pé- tales inférieurs rouge violacé avec un fond blanc. Fulminans. Plante de petite dimension; fleurs grandes et abondantes, rouge maculé de feu , palme blanche ; les pétales inférieurs rose tendre. 219 Fusco-superbum maximum. Fleurs très-grandes ; couleur de la rose ermite ; grosses macules brunes; plante parfaite, les fleurs sont abondantes tout été. Gloriosum superbum. Plante d'un beau port, co- rolle de trois pouces, couleur de lacque, grosses macules veloutées , striées de blanc. Hispidum. Plante moyenne d’un beau port, feuilles et tiges très-velues ; corolle de deux pouces , d'un beau violet pur strié de pourpre; macules plus foncées ; les pétales inférieurs couleur plus claire, marqués de légères bandes rouges. Il fleurit tout l'hiver. Honorabile multiflorum. Variété nouvelle; plante robuste; corolle grande, beau pourpre, macule brune. Humile. Très-beau , à fleurs nombreuses grandes; il a les tiges grosses et le bois court. Isidorianum. Corolle de deux pouces et demi, rouge cardinal; les pétales supérieurs écarlate foncé, et maculés de noir ; c’est le plus vif en couleur qui ait encore paru. (/’oyez les Annales de Flore et de Pomone , année 1833-34, pl. 55.) Julianum superbum. Plante moyenne d’un beau port; fleurs de trois pouces, couleur amaranthe éclatant ; les pétales supérieurs fortement maculés, et les inférieurs amaranthe vif. Kermesinum majus. Plante parfaite; fleurs gran- des, cramoisi vif; macules couleur de feu. Kæmpferianum. Arbuste à tige droite d'un beau port ; fleurs très-belles. Lanatum. Arbrisseau à tige droite très-ligneuse; 220 fleurs très-grandes, rose brillant , palme blanche, surmontée de bleu sur les pétales supérieurs. Miniatum. Fleurs moyennes rouge sanguin; toute la corolle entourée de rose clair. Multicolor. Fleurs très-grandes et nombreuses, les unes rouges , les autres rose tendre. Nobile rubrum. Vlante d’un port parfait ; fleurs nombreuses, d’une belle couleur rouge; grosses ma- cules mordorées. Obliquum. Jolie plante; fleurs couleur amaranthe avec macules noires , très-abondantes. Opulentum. Grosses tiges droites; feuilles lobées, très-dentées , glabres; fleurs de deux pouces , cra- moisi vif, reflétant du bleu mêlé de feu. Optabile. Arbuste parfait; il fleurit de mars en octobre; corolle de près de trois pouces; les pétales supérieurs rose tendre, striés de violet, marquées d'une énorme macule mordorée, les inférieurs in- carnat, striés de rose brillant. Ornatum majus. Corolle parfaite de couleur pour- pre, violet vif, maculé de bleu et de brun; fleurs abondantes. Pelagineum. Corolle de trois pouces; pétales larges et arrondis, de couleur rouge amaranthe, panachés de bleu; quelquefois la moitié du pétale est striée longitudinalement ; sa panachure est con- stante. Primatum majus. Vort majestueux ; fleurs très- srandes, couleur amaranthe brillant ; les pétales supérieurs maculés de feu. Pubescens. Plante moyenne; fleurs de deux pou- ces; couleur capucine, maculée de noir. Puniceum. Plante d'un port parfait; fleurs très- 221 grandes , à pétales arrondis; les supérieurs poncet£u, maculés de brun , et les inférieurs rouge vif. Purpureo-cæruleum. Corolle grande ; pétales su- périeurs pourpre violacé, macules ignées; les inférieurs bleus à la base. Il est très-florifère. Purpureum superbum. Corolle de trois pouces; pétales larges; les supérieurs cramoisi foncé, grosses macules veloutées, mêlées de feu ; les inférieurs moi- tié lilas , et moitié rose foncé. Quæstorum magnum. Corolle de trois pouces; pé- tales supérieurs , couleur carmin, avec reflet ver- millon; grosses macules noires, surmontées d’une auréole argentée. Radiatum puniceum. Fleurs grandes ; les pétales supérieurs, couleur grenade; macules couleur de feu , entourant une palme rosée; les inférieurs violet clair, veinés de rouge sang. Ramiserum majus. Corolle grande ; pétales ar- rondis, larges, réticulés de carmin; palme blan- che , macules mordorées , striées de noir. Regium superbum. Corolle grande, unicolore , bleu de rhododendrum ; les pétales supérieurs ma- eulés fortement de cramoisi velouté ; les inférieurs à reflets brillans. Resplendens. Plante d’un beau port; fleurs très- abondantes ; corolle de deux pouces et demi, cou- leur cramoisi éblouissant ; les pétales supérieurs maculés de brun , et les inférieurs bleus à la base. Revolutum. Joli arbuste ; fleurit tout l'été. Roseum. Arbuste parfait; fleurs très-grandes ; les pétales supérieurs rose vif, grosses macules brun velouté ; palme blanche, striée de noir ; les inférieurs roses , striés de violet. 222 -Rotundilobum. Port majestueux; fleurs nombreu- ses ; corolle de deux pouces et demi, de couleur amaranthe vif, satiné ; les pétales supérieurs striés de brun velouté, mêlé de blanc et de rouge. Salisburianum. Plante de dix-huit à vingt pou- ces , feuilles sinuées ; fleurs moyennes et nombreu- ses, couleur capucine. Fleurit tout l'été. Semperflorens. Plante parfaite ; fleurs de deux ouces, de couleur écarlate; grosses macules noires, striées de blanc. Fleurit toute l’année. Sericeum. Joli arbuste à rameaux droits; fleurs moyennes, couleur feu vif ; grosses macules noires. Sparmani. Plante d'un port majestueux, se cou- vrant de fleurs de mars en octobre ; corolle de près de trois pouces ; les pétales supérieurs amaranthe vif, maculés de brun foncé, avec palme blanche; les inférieurs pourpre clair, striés de bleu. Spectabile. Corolle grande ; les pétales supérieurs rose tendre , réticulés de rouge , avec une grosse macule rouge de sang; les inférieurs presqueblanes, réticulés de bleu. Sprengelianum. Plante d'un port parfait ; corolle de plus de deux pouces, en tous sens, rouge bril- lant ; grosses macules brunes, entourées de stries de diverses couleurs; les pétales inférieurs roses, striés de bleu. Superpurpureum. Plante d'un beau port, fleurs abondantes; corolle grande, de couleur pourprebril- lant; les pétales supérieurs maculés de noir, palmes blanches; les inférieurs également pourpre bril- lant , et bleus à la base. Tankervillæ. Corolle de deux pouces et demi; les pétales inférieurs rose éclatant, et blancs à la base; 225 les supérieurs rose foncé, macule brune , entourée de couleur feu ; fleurs abondantes. T'asmani. Axbrisseau d’un beau port ; fleurs très- grandes , à pétales larges et arrondis , rose brillant, maculés de brun, striés de blanc; les inférieurs veinés de bleu. T'enerum. Plante d'un beau port; grosses tiges courtes , fleurs nombreuses ; les pétales supérieurs rouge tendre, grosses macules mordorées ; les infé- rieurs bleu clair. V’enustum majus. Corolle grande; pétales supé- rieurs rose brillant, macule brune; les inférieurs bel incarnat veine. La terre qui convient le mieux aux Pelargonium doit être composée d’un tiers de terreau consommé, et de deux tiers de terre de bruyère bien mélangés et bien divisés. La saison la plus convenable pour faire les boutures est vers le quinze août. On prend les branches qui n’ont pas fleuri, on les plante plu- sieurs ensemble dans des pots , et onles place dans un endroit ombré. A la fin de septembre, elles sont de force à être séparées , alors on les met chacune dans un petit pot , et on continue pendant une quin- zaine de jours à les garantir du soleil. Vers le quinze octobre , on les transporte dans une serre vitrée, et on les tient tout l'hiver le plus sèchement et le plus près du vitrage qu'il est possible; on construit à cet effet des gradins ou tablettes sur lesquels on les conserve très-bien. On dait les tenir à une tem- pérature de cinq à sept degrés, et leur donner de l'air toutes les fois que la chaleur du dehors excède six degrés. Dans le courant de février on les éboucte, afin de les faire buissonner ; lorsqu'ils 224 ont un peu repoussé , on rempote ceux qui en ont besoin, afin qu'ils poussent vigoureusement, et on les tient toujours dans la serre jusqu’au temps de la flo- raison. Alors on les ombre avecune toile claire, du- rant le soleil, pour conserver plus long-tempsla frai- cheur de leurs fleurs; ensuite, lorsqu'ils commencent à s'avancer , on lessort de la serre pour les mettre dans une plate-bande, à demi-ombrée, où ils conti- nuent de fleurir tout l'été ; on tient les pots à demi- enfoncés en terre , afin que le vent ne les renverse pas. Vers les premiers jours d'août, on taille toutes les branches qui ont fleuri, près des yeux qui doi- vent repousser , afin de leur donner une belle forme. Au commencement de septembre, les jeunes pousses ont cinq à six feuilles. On ne les arrose pas pendant quelques jours pour faire ressuyer la terre; alors on les dépote , et on fait tomber toute la terre, en ta- pant légèrement avec la main, et en écartant les srosses racines pour les dégager du chevelu qui est gâté , et qui pourrait les faire périr en se décom- posant ; ensuite on les rempote dans des vases pro- portionnés à leur force , on les place à une expo- sition un peu ombrée, on les arrose modérément, jusqu’à ce qu'ils soient parfaitement repris, et enfin on les rentre en serre, où on les gouverne de la même manière que les jeunes boutures. Lémon. J’ai vu chez MM. Cels frères un assez grand nom- bre d'individus de ARBRE A PAIN, artocarpus tncisa , provenant de semis. Les amateurs de cette belle plante, qui réclame la serre chaude , ne peuvent pas trouver une occasion plus favorable de se la procu- rer, Car sOn prix est extrêmement modéré. Doverce. ERRALES DE FLORE ET DE POMONE. Srelelet@Pilers ee ete -ScaL1e1e 1e (61618106 ece0e1ecetececetoctase AGRICULTURE. Observations sur les semailles du ble. En France il est tellement passé en habitude de semer le blé à la volée, que parler de le semer au plantoir paraît au premier coup d'œil une véritable plaisanterie. Mais pour les gens qui se donnent la peine de raisonner, l'antiquité d’une pratique n’est pas un titre d'infaillibilité ; ainsi l'on peut, sans crainte qu'on crie haro, proposer de substituer à une méthode, quelque ancienne qu'elle soit, une méthode nouvelle, si on parvient, ce qui n’est pas facile, à en démontrer l'eflicacité. Je dis que cela n’est pas facile, car les meilleures choses ont besoin d’être répétées jusqu’à satiété avant de les voir adopter. Toutefois je ne prétends pas décider & priort à laquelle des deux pratiques, du semis à la volée ou par le plantoir, peut être due la préférence ; mais je vais exposer les faits annoncés par des cultivateurs qui ont expérimenté l’une et l'autre comparative- ment, et j y ajouterai les réflexions que ces expé- riences m'ont suggérées. Mar 1332. 15 220 M. Devred, membre de la Société d'agriculture de Valenciennes, a depuis vingt ans fait de nom- breuses expériences sur la plantation du blé, et il annonce que tous ses résultats lui ont offert de grands avantages sur lensemencement à la volée. Voici comment il fait opérer. A l’aide de piquets en fer 1l fait tendre deux cordes sur le terrain, à la distance de neuf pouces l’une de l'autre. Ces cordes vont d'une extrémité à l'autre, s'il n’y a pas une étendue telle que la tension de la corde ne puisse avoir lieu; dans ce cas, la ligne est complétée en deux fois. Deux planteurs sont armés d'un plantoir semblable à ceux dont on se sert pour le colza, si ce n’est que l'extrémité qui doit entrer en terre est en forme de boule de cinq pouces de diamètre, plate du côté de la terre, et munie au milieu d’une broche en fer de deux pouces de diamètre et de deux pouces et demi de longueur. La forme aplatie du plantoir a pour but d'empêcher les trous d'être faits à une profondeur inégale, et de tasser la terre à l'entour afin qu’elle n’y retombe pas avant que la sraine y soit déposée. Les deux planteurs, suivis chacun d’un enfant, partent de l’extrémité-du champ en marchant lun vers l’autre le long d'une des deux cordes tendues , et font, en avancant, des trous dis- tans de six à sept pouces. Les enfans qui suivent y déposent de trois à cinq grains qu'ils prennent dans une sébile en bois que l’on approvisionne au besoin. Les planteurs arrivés au bout des cordes en même temps, les replacent à neuf pouces de distance, espacement qu'il faut toujours conserver, et ils re- commencent de la même manière. On voit que lon plante en avancant dans le champ, ce qui fait 227 que lon pietine l'ouvrage qu’on laisse derrière soi. Un seul hersage suffit, et encore il n’est nécessaire que dans le cas où la terre n’est pas suffisamment piétinée et les trous bien bouches. Cette manière de planter est très-ingénieuse et d'une exécution fort facile. Voici les résultats que donne cette méthode, comparativement à ceux que produit l'ensemencement. Dans le semis à la volée : on emploie toujours, selon M. Devred, deux hect. un cinquième de blé par hectare (d’autres prétendent qu'il faut deux hect. et demi, mais la différence nfitrien),"ars#/francs, ci. .". 2 62T/80te. Salaire du semeur, à 00 c. par hec- tare; plus la nourriture, la bière, etc., selon l'usage de Ia Flandre, estimés 1 fr. 5o c.; supposant qu'un semeur peut ensemencer dans sa journée MRECIARES OMS AUPAEQUENE PROS à 1 08 53 4 Dans le semis au plantoir : on emploie seulement trente-six litres de blé par hectare, ci. . . . 8 64 Salaire par jour des plan- teurs et des enfans, à 2 fr. les premiers et 1 fr. les seconds (toujours selon M. Devred ); ces quatre ouvriers pouvant planter 45 ares 06 centiares. Mois pariheéctaress 415,09 297, 69 Différence par hectare en faveur du semis au plantoirers 1h epoque ani & 52119 228 Reporter nemem 52 19 Cet avantage n'est pas le seul que signale M. Devred; il en trouve un bien plus grand dans les produits de la récolte. Voici comme il les présente. L’hectare planté rapporte, terme moyen, trente-neuf hectolitres quinze litres , à 20 fr. l'hectolitre, ci. 783 fr. L’hectare ensemencé à la volée rapporte, terme moyen, vingt-six hectolitres dix litres, à 20 fr. l’hectolitre, ei. . . . 522 Différence des produits par hectare en faveur du semis au plantoir, ci. - 201 Total par hectare. . . . . . . 203 19 Un résultat aussi avantageux pourrait paraître exagéré, s'il n’était attesté par un cultivateur éclairé qui présente à l'appui une pratique de vingt ans ; et cependant comment se fait-il qu'en présence d’un bénéfice aussi important l’ensemencement à la volée prévale encore partout. Certes, si jamais in- novation agricole mérite un examen approfondi, c’est celle la puisqu il peut en résulter une écono- mie immense en grains sur les semailles et une aug- mentation de produits également fort grande. En effet en adoptant les données de M. Devred, on trouve par hectare une différence en grains non employés pour semences , de 1 hectol. 84 lit., ce qui, sur les 11,250,000 hectares consacrés en France à la cul- ture de toutes les espèces de grains, forme une 220 économie de. . . . . . . . . :20,700,000 hectol. et une surabondance de ré- colté de, : lo our x alex a46;360;dûc Total. . . . . 166,950,000 hectol. quantité capable de nourrir pendant un an 48 mil- lions d’'habitans. Hätons-nous de dire toutefois qu'un tel résultat est exagéré, car il a pour base les données prises dans un des départemens les plus productifs de la France. On ne peut guère porter à plus de seize hectolitres la moyenne par hectare de la production par l'ensemencement à la volée ; en admettant que la récolte produite par la plantation soit augmentée d'un tiers, proportion indiquée par M. Devred, il en résulterait encore un surcroît de produits MO nc 1 : .|.:. .|: 20:000,00D-HECT, qui, joints AUS cul ne 20: 700,000 d'économie sur les pa for- ment un total de. . . . . . . . . 80,366,000hect. quantité suffisant encore à la nourriture annuelle d'environ 23 nullions d'individus. En Chine, où pour économiser le grain on emploie beaucoup le semis au plantoir, on fait ainsi une réserve capable de nourrir la population de plus d’un royaume. D’autres motifs viennent encore militer en faveur de ce procédé : 1° il n'est besoin que d’un seul labour ; 2° la semence, déposée régulièrement au sein de la terre, y est enterrée convenablement, et v puise une nourriture plus substantielle ; 3° la ré- colte peut être binée et permettre le nettoiement 250 du terrain ; 4° elle offre de l'occupation aux jour- naliers et un salaire qui n’est pas à dédaigner. Tant d'avantages , s'ils n'avaient quelques com- pensations dans la difficulté de l'exécution, dans la nature du sol, ou dans d’autres causes qui les an- nullent en partie, accuseraient de négligence et d'impéritie tous les agriculteurs qui pourraient les méconnaître. Mais en y réfléchissant on trouve d’abord le plus grand obstacle dans la possibilité de l'exécution. En effet, si l’on considère qu'il faut deux hommes et deux enfans pour semer un hec- tare en deux jours, on reconnaîtra qu'il est néces- saire d'employer quarante-cinq millions de journées d'hommes et autant d'enfans au travail de cette lantation, ce qui déja coûterait la scmme de 135 millions de francs, au prix indiqué plus haut. Mais comment trouver assez de bras pour fournir à la fois un si grand nombre de journées ; car il ne faudrait pas moins d'un million cinq cent mille hommes et autant d'enfans pour faire ce travailen un mois, temps qu'il est convenable de ne jamais dépas- ser, car les semailles hâtives sont les meilleures. Il est aisé de concevoir qu'une telle masse detravailleurs ne peut être employée à la fois à une œuvre qui souffre peu de retards , et à une époque où d’autres occupa- tions également essentielles réclament aussi des bras. Sinousestimons à vingt-six millions notre population rurale, nous trouvons qu'elle n’est que de treize millions d'hommes; déduisant encore un quart de vieillards et un quart d’enfans incapables de travail, il ne reste que six millions cinq cent mille, dont la moitié au moins est étrangère aux travaux des champs, ce qui porte à trois millions deux cent 231 cinquante mille les hommes s’occupant directement d'agriculture, mais non tous des travaux manuels ; ainsi donc il n’y a pas possibilité de consacrer à ce travail les trois millions d'individus qui y seraient nécessaires. Ces considérations sans doute ont prouvé lim- possibilité d'adopter généralement le semis du blé au plantoir qui , d’ailleurs, ne paraît pas convenir dans les terrains forts et compactes, où la graine trop en- terrée ne recoit pas les influences de la chaleur at- mosphérique , et où dans les temps pluvieux l’eau s'infiltre dans les trous des plantoirs, et fait pourrir les grains. Pour obvier à cette difficulté d'exécution, plusieurs machines ont été inventées sous le nom de semotrs, etont été successivement perfectionnées; le travail se fait plus vite , mais il n'offre pas l'éco- nomie de semailles du premier procédé. Cette pra- tique sera l’objet d’un second et prochain article. Toujours est-il que le semis au plantoir, bien que son emploi soit prématuré, quant à présent que nous pouvons suflire à notre subsistance par les moyens ordinaires , n’est pas une pratique à dé- daigner. Peut-être qu'un jour une population exu- bérante couvrira notre sol, et alors indépendamment de l'augmentation des terres arables qui pourront être conquises sur les parties incultes de notre ter- ritoiré, ce procédé concourra à lui offrir du travail et du pain. DovEerGe. 232 HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Observations sur la culture des asperges. Malgré les divers reproches qui ont été adressés par les auteurs de plusieurs ouvrages d’horticulture à la méthode de cultiver les asperges en fosses, jai remarqué que tous les cultivateurs des environs de Paris, qui font de cette plante pour approvisionner les marchés de la capitale, ne la plantaient pas au- trement. Sans prétendre décider si ce mode de cul- ture est bon ou mauvais, j'ai cherché à pénétrer les motifs qui le rendaient préférable aux yeux des jardiniers marchands, et je vais les exposer comme je le sens, et dans le but d'appeler sur cette pra- tique l’attention des personnes qui s'occupent de la culture des asperges. Je pense d'abord que lidée de cultiver les as- perges en fosses est résultée de la manière dont elles végetent; on sait que la même griffe n’a pas plus de trois ans de durée, et que pendant cet intervalle il s’en forme une autre, superposée à la première, ce qui fait dire aux jardiniers que las- perge remonte, et ce qui leur à fait penser quil était nécessaire d'ajouter tous les ans une certaine épaisseur de terre; cependant dans les cultures à plat, on cesse de charger , seulement on renouvelle chaque année la terre qui entoure les souches. IL paraît évident, au reste, que l'asperge n’a pas besoin d’être autant enterrée pour produire convenable - ment. Consultez à ce sujet l'excellent article que 233 notre collègue, M. Dalbret, a donné dans ces An- nales , années 1832-1833, page 141. Quoi qu’il en soit, une fois l'opinion formée de la nécessité d’enterrer les griffes, afin de pouvoir les charger successivement de terre, on a trouvé qu’il valait mieux défoncer le terrain, et alors pour garder la terre à sa portée, on a jeté sur les intervalles celle retirée des tranchées; et on a formé les ados qui ont valu à cette culture le reproche de priver le plant de l'influence solaire en abritant les fosses. Ce reproche n’est pas, au reste, aussi fondé qu'il le paraît, parce qu'en ouvrant les tranchées du nord au sud, le soleil peut frapper leur intérieur pendant la plus grande partie de la journée. Cette méthode de culture produisant des as- perges plus allongées, les consommateurs se sont habitués à les vouloir ainsi, puisqu'ils les trouvaient constamment dans cet état; et aujourd'hui on cour- rait risque de ne pas vendre sur les marchés des asperges trop courtes, qui au reste ne seraient pas présentables, et dont les cuisinières ne vou- draient pas. D'ailleurs, les cultivateurs marchands, obligés de se hâter dans la cueillette de leurs lé- gumes, risquent beaucoup moins de voir les turions endommagés par le couteau, lorsqu'ils récoltent des asperges qui, étant rechaussées, ont ieurs griffes couvertes de sept à huit pouces de terre. IL est donc probable que cette méthode ne sera pas abandonnée de si tôt. Dans cette pratique, c’est en avril qu’on prend la terre meuble des ados, pour en répandre cinq ou six pouces sur le fond des fosses; on peut même cueillir des asperges pendant deux ou trois jours , 234 avant de les rechausser, ce qu'on ne fait qu'a cette époque pour les laisser jouir jusque-là de Pinfluence du soleil du printemps. En novembre ou décembre suivant, on retire à la bêche, ou mieux avec une houe, la terre qui a été employée à rechausser en avril et on la rejette sur les ados. On répand ensuite sur les asperges deux pouces environ de bon fu- mier bien consommé, ou des curures de mares, que l’on laisse ainsi tout l'hiver, et que l’on recouvre avec la terre des ados au mois d'avril. Les asperges n'ont besoin d'aucune autre facon; il suffit de les biner pour détruire les mauvaises herbes. Si l’on emploie les ados à une récolte quelconque, il faut que le sol en soit débarrassé , lorsqu'on déchausse les asperges. Si l’on ne tenait pas à avoir des as- perges aussitôt que possible, on pourrait les re- chausser en mars, ce qui les retarde de huit ou dix jours. L'usage est de ne couper les asperges que jusqu'à la fin de juin, quelquefois même jusqu'au 15 seule- ment. Après cette époque, on laisse monter les tiges de tout ce qui resté, que l’on ne coupeque lorsqu'elles sont sèches, et lorsqu'il s’agit de rechausser. On prétend qu'en récoltant des asperges plus tard, on altère les souches, et lon nuit aux produits de l’année suivante, autant sous le rapport de la beauté que sous celui de la quantité. Je n'ai pas fait pa- reille expérience ; mais c'est l'usage admis chez tous les cultivateurs. JAcQuIN aîné. 235 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Pommier pu JAPON, Malus Japonica, Hort. Par. Pyrus Japonica, Bot. mac. Cydonia Japonica, Tauws. Ce charmant arbuste est originaire du Japon: Il est généralement recherché à cause de ses belles fleurs nombreuses, d’un rouge vif, qui se déve- loppent depuis les premiers jours de mars, et se succèdent jusqu'en mai, et souvent même plus long-temps; mais sa multiplication ne répond pas à l'empressement des amateurs. Jusqu'à présent , le moyen le plus sûr de le mul- tiplier était de le marcotter. Il prend cependant bien de greffe sur le coignassier, le poirier, le pem- mier, etc., quoique assez difficilement sur le pre- mier, mais sur tous il ne vit que peu de temps (c'est toutefois sur le poirier que son existence se prolonge davantage). J'ai vu dans plusieurs pépi- nières des greffes de cet arbuste, faites sur des pommiers et poiriers tiges, hauts de cinq à six pieds, s’y maintenir vivantes pendant deux ou trois ans , sans cependant développer un seul bour- geon, quoique les scions et les gemmes se soient conservés frais par la petite portion de sève qu'ils absorbaient ; quelquefois il se développe quelques rameaux maigres et grêles, qui ne résistent que pendant trois ou quatre ans. Il serait cependant bien à désirer que ce procédé eût un plein succès, car on en obtiendrait des effets charmans, cet ar- buste étant propre à les produire par ses branches pendantes et divariquées. 236 On a enfin imaginé un moyen de multiplication prompt et facile. Il consiste à rabattre cet arbuste au printemps, jusqu'à quelques pouces de terre, et à le chausser ou buter au pied, comme cela se fait dans les pépinières, pour la multiplication du coignassier. On obtient ainsi, à l'automne, au- tant de pieds qu’il s'est développé de tiges. Celles qui n'ont pas émis de racines sont garnies dans leur partie enterrée d’un assez grand nombre de glandes, et lorsqu'elles sont plantées , ces glandes, qui ne sont autre chose que des rudimens de ra- cines, se développent et s’allongent en peu de temps. Ce joli arbuste ne vit que peu d’années dans les terres fortes, humides ou calcaires ; 1l réussit mieux en terre de bruyère, ou dans un sol argilo-siliceux. Les expositions du nord et du levant sont celles qu'il préfère ; il y pousse avec plus de vigueur , et ses fleurs y deviennent plus grandes et brillent d'un plus beau coloris. PEpix. Peupuier pu LAC ONTARIO , GRAND Baumier à Orléans, Populus Ontariensis, Horruz. H. Paris., Porr. Bon Jard. 1834. P. Macrophylla, Lixpz. Loupow, Hort. brit. Cet arbre peut , dit-on, s'élever jusqu'à soixante- dix et quatre-vingts pieds ; il croît, en effet, avec rapidité dans sa jeunesse et j'en ai vu qui, à trois ans de bouture, avaient plus de douze pieds de haut. Tige droite, branches assez ouvertes , rameaux rougeâtres arrondis bruns, marqués de points blancs , allongés ; gemmes ou boutures gros, vis- queux et très-odorans ; feuilles très-grandes , cor- 237 diformes à la base, arrondies, pointues, régu- lièrement et peu profondément dentées; glabres d’un beau vert en dessus, blanchâtres en dessous ; fleurs femelles en chatons longs de deux à trois pouces , capsules pyriformes , grosses comme des pois, renfermant un coton blanc très-abondant, dans lequel est nichée une grande quantité de grai- nes très-menues, que jusqu'ici je n’ai pu réussir à faire germer. Cet arbre ne diffère essentiellement du Populus candicans , Horr. Kew. P. viminea , Hortuz. (peu- ‘plier liard , faux baumier), que par des feuilles cordiformes à leur base, et j'ai quelque raison de croire qu'il n’est que l'individu femelle, car tous les sujets que j'ai eu occasion de remarquer sont de ce sexe , et au contraire dans le Populus candi- cans ils sont tous mâles. Les Anglais citent cet arbre comme ayant été in- troduit chez eux en 1820 ; notre savant collègue, M. Noisette , l’a rapporté d'Angleterre en 1823, et dans la notice qu'il a publiée sur cet arbre en 1829, dans le journal de la Société d'Agronomie pratique, page 32, il cite qu'il en existait à Orléans depuis plus de vingt ans. Je suis parfaitement de son avis dans cette assertion, puisque dans le courant de l'été de 1825, j'en trouvai un carré de plus de six cents individus dans les cultures de notre collègue Jacquin , Situces à Boissy, sous Saint-Yon, Ces ar- bres avaient trois ans de boutures , et étaient d’une grande vigueur. Les plancons lui avaient été fournis d'Orléans , où 1l est connu sous le nom de crAnp Bauwrer , ce dont je me suis assuré dans le pays même. [Il est donc évident qu'il était cultivé en 238 France avant qu'il fût introduit en Angleterre. Ce qui vient encore appuyer notre opinion, c'est que cette année 1835, le 20 mars, quelques af- faires m'ayant appelé à Dreux, à ma première sor- tie dans la ville, je remarquai, dans la cour d’un moulin, et planté sur le bord de la petite rivière qui le fait fonctionner, un arbre que je jugeai à ses longs chatons , et à l'apparence de son bois, être un peuplier de l'espèce qui nous occupe. Du reste, je passai, et ne pus m'en assurer cette même jour- née ; mais le lendemain j'y retournai avec un pépi- niériste de la ville, et alors je me convainquis que je ne m'étais pas trompé. Cet arbre est bien un peuplier de l'Ontario ; il a été étêté à la hauteur de vingt ou vingt-cinq pieds , et traité comme plusieurs de ses congénères le sont , c’est-à-dire en grand tê- tard, duquel on coupe les branches tous les trois à quatre ans. Mesuré près de terre , ila trois pieds six pouces , et quatre pieds au-dessus ; son diamètre n’est pas moindre de six pouces; l’écurce en est dans presque toute sa hauteur encore lisse et unie. Il peut avoir de vingt-cinq à trente ans de plantation, n'ayant pu me procurer de documens certains à cet égard ; etil m'a paru que sil n’eût pas été étêté , il aurait formé un bel arbre. On m'a assuré qu'il en existait dans les environs de même espèce, et d'une plus grande dimension ; il est done probable qu'il en est de cultivés sur quel- ques autres points du territoire, où ils sont confon- dus avec son congénère, ou son méle, le Populus candicans ou Faux BaAuMIER. JACQUES,. 239 Observations sur la végétation des grefjes du Cytisus Adami. Le Cytisus Adamiest un hybride obtenu en 1828 par M. Adam, pépiniériste à Vitry-sur-Seine, qui le livra d’abord au commerce , sous le nom de 2rand Cytise d'Autriche. Cette belle variété, qui tient le milieu entre le Cyusus laburnum , Vin. (faux ébénier) , et le Cy- tisus purpureus , JacQ. , a le bois , les feuilles et la disposition des fleurs du premier, et la couleur plus ou moins foncée du’ dernier. Remarquable par ses belles grappes de fleurs longues et pendantes, d'un rose purpurin, elle ne tarda pas à être mul- tiphiée chez les pépiniéristes. Onremarqua en 1833, sur quelques sujets greffés depuis trois ou quatre ans, un bon nombre de pe- tits rameaux, dont le bois et les feuilles revinrent entièrement à leur type, le Cytisus purpureus. En 1834, un sujet, greffé avec le Cytisus Adami, four- nit une tête dont la moitié était bien l'individu greffé ; mais l'autre moitié reproduisait le Cytisus purpureus, par seç rameaux grêles et ses petites feuilles ; et cependant l’une et l’autre avaient pour principe la même greffe. J'ai vu cette année , dans les pépinières de M. Bertin , à Versailles, une greffe de Cytisus Adami, qui avait reproduit, et avec les caractères les plus reconnaissables, les Cytisus labur- num, purpureus et Adami. M. Transon-Gombault , très-habile cultivateur, à Orléans, m'a affirmé avoir remarqué le même phénomène dans ses pépi- nières ; dans l’un et l'autre cas, les deux espèces 240 et leur variété ont donné les fleurs qui leur sont propres. Un fait aussi anomal, et qui appelle de nouveau les méditations des physiologistes sur les résultats de l'opération de la grefle, m'a paru mériter d’être consigné dans nos Annales , pour devenir un motif d'observations suivies. Elles ne peuvent que jeter un jour nouveau sur une pratique qui, quoique très-ancienne, n’a pas été suffisamment étudiée sous le rapport de linfluence du sujet sur la greffe, et réciproquement, ainsi que sur les causes qui, dans de certaines circonstances, produisent les exceptions aux lois générales admises par l’expé- rience. Pépin. Moyen de planter le roster du Bengale dans toutes les saisons de l’année. Rosier pu BENGALE. Rosa diverstfolia, Vent. Hort. Cels.; À. Semperflorens JacQ.; R. Indica Rev. et Tuor.; À. Bengalensis Horr.; originaire de l'Inde. Tout le monde recherche cette charmante espèce qui se fait remarquer par le coloris de ses nombreuses fleurs presque perpétuelles, malheureusement imo- dores, et sa brillante végétation qui ne se ralentit que pendant les grands froids. Aussi en plante-t-on une grande quantité dans les jardins. Mais la plu- part ont été élevés en pots, afin de ne pas ralentir, par la transplantation, le cours de leur végétation vigoureuse. Lorsque les individus ont été livrés à la pleine terre, pendant une ou plusieurs années, et qu'il P1.29 PHLOX PRINTANIER Phlox vVerna . 241 s'agit de les transplanter, il y a quelques précau- tions à prendre pour en assurer la reprise, que rendent difficile leurs racines longues et peu cheve- lues. Elles consistent à rabattre ou couper les tiges près du collet; sans cela, la circulation de la sève étant interrompue, n'alimente plus les branches qui ont besoin d’en absorber une grande quantité pour entretenir leur vigueur; l'écorce se ride, sèche, et souvent le pied ne tarde pas à périr. Quelques horticulteurs praticiens arrachent et plantent de ces rosiers, pendant tous les mois de l’année où la végétation est le plus active. Ils n’em- ploient pas d'autre procédé que de couper les bran- ches à un pouce au plus au-dessus du collet. Bientôt après, on voit se développer un assez grand nombre de rameaux qui croissent rapidement et produisent d'énormes panicules de fleurs peu de temps après la transplantation. J'ai cru devoir indiquer cette pratique d'autant plus applicable aux rosiers, qu’il est peu d’arbustes susceptibles de repousser avec autant de vigueur, à la suite de cette opération, quoiqu’on la fasse dans le moment où ils végètent avec une très-grande activité. Parmi les variétés que cette espèce a four- nies par le semis, plusieurs peuvent être traitées de cette manière, et notamment celles qui sont les plus rustiques. Pépin. PHLoxX PRINTANIER, Phlox verna, Horr. (Voyez la \ z LA L4 2 planche, et pour les caractères génériques, page 53 de ces Annales, année 1832-1833. ) Plante vivace ; tiges de cinq à six pouces, rou- geûtres , frêles et comme articulées ; feuilles oppo- Mar 1935. 16 242 sées , persistantes en spatule arrondie , sessiles ou presque sessiles , ciliées sur les bords ; scape florale droite , haute de cinq à six pouces, verte, garnie de feuilles étroites , lancéolées , terminée par un corymbe de cinq à six fleurs pédicellées monopé- tales, à tube long et corolle hypocratériforme, d’un beau rose pourpré , à cinq divisions arrondies. Ca- lice monophylle persistant, vert, à cinq divisions subulées. Toutes les parties de la plante sont ve- lues. Ce joli Phlox, que nous ne possédons que depuis 1834, sera très-propre à faire des bordures, sur- tout au pourtour des plates-bandes de terre de bruyère. Il a fleuri pour la première fois dans notre jardin du grand Charonne, où nous le tenions en serre tempérée ; mais nous pensons qu'il peut résister au plein air en terre de bruyère. Il n'est pas d’une culture difficile , et à l'automne prochain nous pourrons le livrer au commerce. Il se multi- plie de pieds éclatés et de boutures faites après la floraison , soit sur couche, soit à froid er pleine terre de bruyère à l’ombre. Ignorant encore quel degré de froid cette plante peut supporter, il est prudent d'en conserver quelques pieds en oran- serie pour parer aux accidens. JACQUIN aîné. SCILLE DE SIBÉRIE, Sctlla sibirica,ANprew, Bot. Repos., tab. 565; $. præcox, Donx., Wizzp. ( Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 303 de ces Annales, année 1833-1834.) Plante vivace à bulbes arrondies, de couleur brune , développant constamment trois feuilles gla- SCILLE DE SIBERIE 243 bres, d’un beau vert, droites, lancéolées, obtuses, canaliculées, longues de quatre à six pouces, lar- ges de einq à huit lignes, inclinées après la florai- son. Du centre de la bulbe, il se développe alter- nativement plusieurs hampes qui se succèdent les unes aux autres, et dépassent d'à peu près un pouce la hauteur des feuilles. Elles sont comprimées, an- suleuses, et marquées de stries longitudinales , terminées par deux ou trois fleurs alternes, portées chacune par un pédoncule réfléchi, long au plus de deux lignes, et garni à sa base de deux petites brac- tées membraneuses persistantes. Corolle grande, à six divisions ovales, lancéolées, campanulées, con- caves , rotacées , de couleur bleu foncé pendant les premiers jours de la floraison, nuancé de violet pourpré plus tard. Etamines à filets aplatis ne dé- passant pas la moitié de la corolle, à anthères ova- les ; le style est de la longueur des filets ; l'ovaire a trois loges, marqué extérieurement de six sillons dont trois plus saillans renferment des graines ova- les arrondies. Cette charmante espèce a été long-temps réunie par quelques auteurs au Sc/lla amæna, Lin., comme en étant une variété. Willdenow en fit une espèce qu'il nomma S$. præcox, ne connaissant pas la loca- lité dont elle était originaire. Le professeur Pallas l’'envoya de Sibérie où elle croît abondamment, ainsi qu'aux environs du Wolga. M. Loddiges la recut en Angleterre en 1807, et elle est arrivée à Paris en 1025. wette espèce est très-précieuse à cultiver par la précocité de ses fleurs, qui sont d’un bel effet et se développent depuis la fin de janvier, lorsque l'hi- 244 ver n'est pas rigoureux, et se succèdent souvent jus- qu'à la mi-avril. Mais le plus souvent sa floraison ne commence que dans le courant de février. C’est l'espèce qui fleurit la première dans ce genre, en- suite le Seilla bifolia, Lin. , indigène ; elle est très- rustique et s’accommode de tout terrain, pourvu tou- tefois quil ne soit pas fort et humide. Elle réussit très-bien en plein air; mais on peut en tirer un parti plus avantageux en la cultivant en pots, soitenserre, soit sous châssis, pour l’ornement et la décoration des serres et des appartemens, à une époque où les fleurs sont rares et par conséquent recherchées. On peut l’alterner avec les Jacinthes, etle T'ulipa sua- veolens (duc de Thol.). Sa couleur bleue tranche agréablement sur celles de ces deux plantes, qui sont les seules que l'on chauffe pour obtenir leur floraison à cette époque. Ces deux plantes sont également très-convenables pour former, avec la Scille qui nous occupe, des bordures ou plates-bandes où elles produisent tou- tes trois un joli effet par leur floraison simultanée, et leur développement à peu près égal. La Scille de Sibérie se multiplie par ses cayeux, et facilement par graines, qu’il faut semer en pots ou terrines remplis de terre meuble et sabloneuse, aussitôt leur maturité, et dont on repique le plant en terre meuble bien préparée, lorsqu'il a acquis assez de force. Lorsqu'elle est en pleine terre , il faut relever les ognons tous les deux ou trois ans, en septembre ou octobre, enlever les cayeux qui se trouvent à la base des bulbes, et planter immédiatement si on le juge convenable. Du reste on peut conserver ces cayeux 245 qui durent aussi long-temps hors de terre que ceux des autres liliacées. Cette plante, quoique déjà ancienne , nous a ce- pendant paru digne d’être représentée, parce que sa floraison hâtive est la cause qu’elle est presque ignorée , et jusqu’à présent même elle n’est cultivée que dans peu d’établissemens. Elle existe chez notre collègue, M. Jacquin, et chez quelques autres hor- ticulteurs de Paris. Pépin. Note sur la culture de la giroflée des jardins , dite grosse otroflée. Cette plante, que tout le monde connaît , est assez difficile à la reprise, à cause du peu de chevelu de ses racines. Voici comme je la cultive depuis plusieurs années , et avec un succés constant. Je sème sur couche à la fin de février ou au com- mencement de mars; lorsque le plant a une feuille, quelquefois même avant, je le repique sur une autre couche , en espacant les pieds de deux pouees, et en pincant le bout de la racine, cette fois seulement. À la fin d'avril, ou un peu plus tard, je lève mes plants avec la houlette , et je les replanteune seconde fois, en les espacant de six à huit pouces. Dans les premiers jours de juin, je renouvelle cette opération, et je mets les giroflées en place dans un terrain bien préparé où elles doivent rester jusqu’au mo- ment de les empoter. Dans cette opération, le plant a déjà une petite motte qu'il importe de bien mé- nager. Quinze jours’ avant le moment de les mettre en pots, je soulève avec la bêche chaque pied qui marque fleur. Cette opération rompant ordinaire- 240 ment plusieurs racines, je donne immédiatement un arrosement copieux.'Il en résulte qu'au moment d'empoter, toutes les racines se trouvent resarnies de chevelu, ce qui permet de laisser à la plante une motte convenable qui l'empêche de faner après qu’elle est en pots. Il faut se garder de couper aucune racine, parce qu'il en résulte des chancres qui font périr la plante. On rentre les pots en serre tempérée pendant lhi- ver; mais il n’y faut point de feu, parce que la cha- leur fait étioler les giroflées , ainsi que le manque d'air. Quand on les sort de l’orangerie, il ne faut pas non plus les exposer au grand soleil, qui en tue sou- vent beaucoup; on les dépose à l'endroit où lon veut les faire fleurir, en les abritant un peu pendant quelques jours. Üriner. ORANGERITE. Fucusie GLOBULEUSE, Fuchsta globifera, Mort. ANGL. (Voyez la planche, et pour les caractères généri- ques, page 35, Journaz ET FLore pes JARDINS.) . Arbuste paraissant ne pas devoir s'élever beau- coup, fleurissant n'ayant que quatre à six pouces de haut; tiges grises, jeunes rameaux d’un beau rouge, avant de la tendance à se recourber vers le bas, ce qu'il a de commun avec son congénère FF, macrostemma, qui fait le même effet ; feuilles op- posées, quelquefois ternées, portées sur de courts pétioles rouges; limbe ovale pointu, un peu cor- diforme à la base, à dents peu profondes ct écartées, glabre sur les deux surfaces et un peu rougeûtre ; fleurs sortant une à deux de chacure des aiselles PH GLOBULEUSE x n FUCHSIE Fuchsia elobifera . ON PE 4 NEA SJ CES ET" Dar ; ON PU Ur ES “ En ’ ë £ * Li 710 + La WF NA pi r - … rs net v" û = 4 1 { f f ) | } 247 des feuilles; pédoncule grêle, pendant, rougeûtre, long de neuf à dix lignes; ovaire d’un vert brun, portant à son sommet un calice presque globuleux, avec une pointe particulière avant son épanouisse- ment, à quatre divisions d'un beau rouge à demi ouvertes étant épanouies ; corolle de quatre pétales courts, ou moitié moins longs que les divisions ca- licinales, obtus, à bords entiers, un peu roulés en tube et d’un beau violet; huit étamines à filets vio- lacés, de grandeur inégale et près de moitié plus longs que les divisions calicinales ; style de même couleur que les étamines et plus long qu’elles , ter- miné par un gros stigmate rouge en forme de mas- sue pointue. J'ai vu pour la première fois ce joli arbuste, chez M. Lafey, à Auteuil, en 1832; je l'ai recu en 1533 d’Abbeville, et actuellement il se trouve chez plu- sieurs cultivateurs et amateurs, On le multiplie fa- cilement de boutures, et la serre tempérée ou les châssis lui conviennent, ainsi que la terre de bruyère légère. J'ignore son pays originaire. JACQUES. Murisie GRACIEUSE, Mutisia speciosa, Air. (Syn- génésie-Polygamie superflue, Lin. ; composées , Juss. ) Plante originaire du Brésil, à tige et branches anguleuses ; feuilles alternes, pinnées, à six ou sept folioles de chaque côté , légèrement couvertes d’un duvet aranéeux , et devenant glabres en vieil- lissant. Chaque foliole, d'un pouce de long , ovale, lancéolée , très-aiguë , entière , rétrécie à la base, 245 sessile , trinervée ; pétiole commun, grêle et ter- miné par une vrille herbacée. Stipules elliptiques ; pédoncule terminal tres-long , sillonné avec une ou deux bractées, portant une grande fleur simple, de beaucoup d'apparence ; involucre long cylin- drique, couvert d’un grand nombre de petites écailles ovales oblongues, aiguës et réfléchies en dessous , droites et obtuses en dessus. Les demi- fleurons de la circonférence femelles sont au nom- bre de seize, sur un seul rang, composés chacun d’un tube très-mince et long , terminés par deux lèvres, l'extérieure en languette très-dentée, d’un pourpre magnifique ; l'intérieure à deux divisions filiformes laciniées et d’un pourpre pâle; le limbe est garni de cinq filamens d'étamines stériles ; style long , stigmate bilobé; aigrette plumeuse, égale aux trois quarts de la lonsueur du demi-fleuron ; sraine oblongue ; les fleurons du centre, réguliers, tubuleux , jaunâtres , à cinq dents, divisés au som- met en deux ou cinq découpures égales, ou plus souvent en trois inégales, dont la plus large est tridentée. Anthères longues, verdâtres , saillantes , avec deux longues soies à la base; le style, l’ai- srette et la graine , semblables à ceux des demi- fleurons. Cette jolie plante, introduite en Angleterre vers 1827, est encore rare chez nous. On la cultive en serre tempérée, et on la multiplie de boutures , ce qu’il faut renouveler souvent. Elie paraît acquérir un grand développement dans son pays natal. Ces frères. PL. APONOGETON A DEUX ÉPIS Aponogelon Bistachion S 249 APONOGÉTON , Lin. PErsooN , Lamarck. Hexarndrie trigynie, Lin. Potamées, Juss. Desr. Cat. fluviales. Loupox , Cat. brit. Caractères génériques. Épis composés d’écailles simples ou bipartites ; calice nul , corolle idem, six à douze étamines, trois à quatre ovaires, autant de styles , de stigmates et de capsules , renfermant chacune trois graines. APONOGÉTON A DEUX ÉPIS, Æponogeton distachioh ; Lin. fils, Arrow , Huuserc. ( Voyez la planche.) Racines tubéreuses , produisant plusieurs pétioles plus ou moins allongés, suivantla profondeur de l’eau où la plante croît, arrondis, souvent tordus sur eux-mêmes, très-glabres, d’un beau vert, portant à leur sommet une feuille à limbe plane, ovale li- néaire , presque obtuse, glabre et très-entière sur les bords, de trois à"quatre pouces de long, sur douze à dix-huit lignes de large, à nervure mé- diane saillante en dessous ; deux autres nervures se remarquent de chaque côté de celle-ci, mais ne sont que très-peu saillantes ; elles nagent sur l'eau étant appliquées par leur surface inférieure ; hampe simple , arrondie , amincie du bas, un peu renflée dans le haut , sortant au-dehors de l’eau, au mo- ment de la floraison , et portant un épi bifide , dont les deux branches sont plus ou moins ouvertes , et composées chacune de douze à vingt bractées ovales, entières, et d’un beau blanc. A la base de chaque écaille se trouvent six à douze étamines à filets blancs et anthères noires, trois à quatre ovaires à stig- 250 mates sessiles et obtus. Ses fleurs se montrent à diverses époques de l’année, et exhalent une odeur particulière et très-suave. Cette plante aquatique et intéressante est origi- naire du Cap de Bonne-Espérance. Elle a été intro- duite en Angleterre en 1788 , et nous la cultivons à Neuilly depuis 1819. La culture en est facile ; la bulbe doit être placée dans un pot rempli de terre de bruyère tourbeuse, déposé lui-même dans un ba- quet rempli d'eau , dont la superficie doit dépasser les bords du pot de quelques pouces. On aura soin de renouveler l’eau en remplissant le baquet , au fur et à mesure de l’évaporation ; l'été, ce baquet sera placé en plein air à bonne exposition, et l'hiver rentré sous un châssis ou en orangerie , où la gelée ne pénètre pas. Il est certain que, placée dans un bassin assez profond pour que la gelée n’atteigne pas ses bulbes, elle y croîtrait facilement, et s’y multiplierait par ses graines , comme elle l'a fait dans le baquet où je la cultive. L’odeur de cette plante est très-agréable , et sa culture n'étant pas difficile, elle mériterait d’être plus répandue qu’elle ne l'est, ainsi que plusieurs autres plantes aquatiques, qui sont en général trop négligées des amateurs. Du reste, on peut consulter un excellent article sur les plantes aquatiques, publié par notre col- lègue Pépin, dans la #ore des Jardins, page 152, où la culture de cette plante, comme de plusieurs autres , est parfaitement détaillée. JACQUES. 251 CORRESPONDANCE. Extrait d'une lettre de M. Boucot, jardinier en chef du jardin de botanique d’Orléans. « Je profite encore de cette occasion pour vous faire connaître que notre Sterculia platanifolia, que vous connaissez , et qui a parfaitement résisté à l'hiver de 1829-1830, a donné une grande quantité de graines, que je crois être parvenues à tout leur point de parfaite maturité ; je me fais un plaisir de vous en envoyer un échantillon pour votre herbier. « Nous avons été également favorisés, cette année, de la floraison de quelques autres plantes qui ne fleurissent que rarement dans les serres de Paris ou des environs. Je vais donc sommairement vous en citer quelques-unes : la première, dont la flo- raison est, je crois, peu connue, est le Cereus trian- gularis, Decann., Cactus triangularis, Lan. , dont la superbe fleur n’a été que peu ou point observée en France. Cette circonstance et la rareté de la flo- raison sont fâcheuses , car c’est une des plus belles fleurs que j'aie vues : elle se présente verticalement, au lieu d'être horizontale, comme dans le €. 2ran- diflorus , d’un blanc pur, surtout en dedans, où les étamines , très-nombreuses , forment comme une jolie collerette autour de la corolle ; le tube a plus de huit pouces de long , et le limbe près d'un pied de diamètre ; il est fâcheux qu'une aussi jolie fleur ne dure qu'une nuit, comme celle de sa congénère (C. glandiflorus), dont elle n’a pas l'odeur suave. « Un Cactus melocactus (melocactus communis) 252 nous à aussi fleuri, et donné même beaucoup de graines ; mais, comme vous le savez, les fleurs de cette plante ne sont que peu apparentes. « Un Convolvulus nervosus (ipomea nervosa), let- somia splendens , Horr., nous a aussi donné ses jolies fleurs , quoique le pied soit beaucoup moins fort que celui que vous cultivez dans vos serres; nous avons encore eu le Casuarina equisetifolia , et quel- ques autres plantes moins intéressantes. « Mes poinciana pulcherrima, quoique ayant de cinq à six pieds de haut, et quatre à cinq ans de semis, n'ont encore donné aucune apparence de fleur, malgré leur vigueur; enfin, espérons que nous serons plus heureux lan prochain; dans ce cas, Je me ferais un vrai plaisir de vous le faire sa- voir, Comme vous m'en avez témoigné le désir. » Observations. Dans les plantes que vient de citer M. Boucot, il en est qui fleurissent assez ordinai- rement ; mais celle qui me paraît avoir été le moins observée , le Cereus triangularis , mérite d’être si- gnalée par la rareté de sa floraison. JACQUES. NOUVELLES. Rurrzie PALMÉE, Rurtzia palmata, Car. Desr.; Ruitzra vartabilis, PERSOON ; originaire de l’île Bourbon. Cet arbrisseau, qui n’est remarquable que par son port élégant et ses feuilles blanches, a fieuri pour la première fois dans les serres du Muséum. Fleurs en paquet, ne s'épanouissant que deux ou trois ensemble, de couleur rose et de quatre à 359 six lignes de diamètre. Elles sont presque cachées par les feuilles : celles-ci sont quelquefois découpées très-profondément, et d'autres fois à peine échan- crées. Cette plante, quoique rare, sera médiocrement recherchée par les amateurs, à cause du peu d'ap- parence de ses fleurs. On la cultive en serre chaude et terre mélangée, et on la multiplie assez facile- ment de marcottes. NEUMANN. ÉPIDENDRE ODORANT, Æpidendrum fragrans, Swarrz. Cette orchidée, originaire de la Jamaïque, a fleuri pour la première fois en janvier dernier dans la serre chaude du Jardin. Elle y existe depuis cinq mois seulement , et y a été envoyée par M. Par- mentier d'Enghien, sous le nom d'epidendrum co- chleatur Parmentiert. C'est évidemment une erreur; car cette plante n’est pas une variété, mais bien l'espèce décrite dans Swartz, Persoon , etc. Les tiges sont des renflemens allongés, au bout desquels sont ordinairement deux feuilles en gout- üère, longues d'environ dix pouces et larges d’un. La hampe n'a qu'une feuille ; la seconde paraît être remplacée par la spathe qui s'élève du centre de la tige. . É Les fleurs sont au nombre de deux, ce qui est probablement dû à l'état de la plante, qui a un peu souffert ; car, d'après les auteurs que j'ai cités, elles paraissent devoir être en plus grand nombre. Elles sont d’un blanc sale un peu jaunûtre. Le calice est supère à six divisions , y compris le nectaire qui est coloré. Les anthères sont insérées 254 sur un filet très-court, et remplis d'un pollen glu- tineux. Il n'y a pas d'apparence de fruits. Je cultive cette orchidée dans une composition de mousse bien consommée, d’un peu de terre de bruyère, et des tessons mélangés dans la masse, dans une serre très-chaude , humide et peu exposée au soleil. La fleur est odorante, mais d’une odeur peu agréable. Ce caractère est si rare dans les orchidées, qu'il suffit seul pour distinguer cette espèce parmi ses congénères. NEUMANN. Camera. (Voyez page 84, Annales de Flore et de Pomone, 1832-33.) Camellia kissi, WarzicH, DECAND., prod. 1, page 529. Feuilles ovales, oblongues, acuminées, à dents aiguës ; fleurs presque solitaires, sessiles, axillaires, ou comme terminales, à trois styles. DEcanp. Arbrisseau pouvant atteindre à peu près la taille du C. Japonica ; tige et rameaux gris, ayant de la tendance à prendre la forme pyramidale; feuilles alternes, pétiolées, ovales, oblongues, acuminées, dentées en scie à dents aiguës ou mucronées par une pointe glanduleuse, d'un beau vert lisse en dessus ; la nervure médiane à sa base et le pétiole sont mu- nis de poils courts et brunâtres. Fleurs axillaires pa- raissant quelquefois terminales , sessiles, composées d’un calice à sept ou neuf écailles scarieuses , cadu- ques et extérieures; deux à trois écailles intérieu- res persistent et sont de la couleur des pétales : ceux-ci , au nombre de quatre à cinq, sont attachés sous les étamines, d’un blanc jaunâtre , échancrés 255 ou comme crépus au sommet; étamines nombreuses de moitié plus courtes que les pétales , à filamens jaunâtres et à peine monadelphes à la base; trois styles divergens au sommet où ils sont libres , réu- nis dans le reste de leur longueur. La fleur ouverte n'a pas plus de huit à dix lignes de diamètre; la flo- raison a eu lieu sous châssis froid, en Pre et mars. Observations. Cet arbrisseau a des rapports avec les. C. sesenqua et olæifera. Sa fleur se rapproche aussi de celle des 7’hea, ce qui augmente encore l’a- nalogie qui existe entre ces deux genres. L'espèce que je viens de décrire est originaire du Népaule; cultivée en Angleterre depuis 1823, nous l'avons recue de Belgique en 1834. C'est une plante d'école ou d’amateur qui n’a aucun agrément. Elle se multiplie de boutures, de marcottes, et par la greffe sur le camellia Japonica. Une bonne orangerie ou le châssis froid lui conviennent. JACQUES. BIBLIOGRAPHIE. FLORE PITTORESQUE ET MÉDICALE DES ANTILLES, ou Histoire naturelle des plantes usuelles des colo- nies francaises, anglaises, espagnoles et portu- gaises , par M. Æ. Descourtilz, docteur en méde- cine , etc. ; peinte d’après les dessins faits sur les lieux , par M. Th. Descourtilz. 2° édition (x). Cet ouvrage, dont les divers journaux ont parlé avec éloge, est digne de trouver place dans les (4) 8 vol. in-8°, formant 150 livraisons avec 600 plantes gravées et coloriées au pinceau. Prix de la livraison , 2 fr. , 256 bibliothèques formées avec goût. Bien que toutes les ressources de la science y aient été employées, il offre cependant une lecture agréable dans le pré- cis historique qui accompagne chaque plante, et des renseignemens précieux qu'on ne trouve nulle part. Il convient donc aux gens du monde comme aux médecins, aux pharmaciens , aux cultivateurs ; et l'exécution des figures est telle, qu’elles peuvent servir de modèles aux dessinateurs qui consacrent leurs pinceaux à la représentation des beautés végé- tales. En mettant cette seconde édition à un prix moin- dre de moitié de celui de la première, l'éditeur a fait une chose utile et qui doit engager tous ceux que l’histoire naturelle et particulièrement la bota- nique intéressent, à se procurer un ouvrage pour l'acquisition duquel il leur offre d’ailleurs toutes les facilités. DovErGE. ERRATA. N° d'Avril, page 213 , ligne 16, qui sont un peu coulées en dessous, lisez : qui sont un peu roulées en dessous, ou 300 fr. l’ouvrage complet. On peut retirer deux ou plu- sieurs livraisons par mois. L'éditeur livrera l’ouvragecomplet aux personnes qui prendront l'engagement de le payer à termes fixes. Celles qui voudraient le payer comptant jouiront sur le prix total d’une remise de 10 pour cent. On souscrit chez le libraire Roussezon , éditeur de ces Annales, qui pren— dra tous les arrangemens qui pourront convenir aux sous- cripteurs. DE FLORE ET DE POMONE. CDI 0606082008 519010100008 0000010© 0160200000 100001200080002082600: MÉTÉOROLOGIE. Observations sur la température du 16 au 20 avril 1835. Le 16, à six heures dusoir , le vent était nord et le temps très-froid ; le ciel avait été nuageux toute la journée , mais à cette heure il s’éclaireit, ce qui fit prévoir et craindre une gelée pour la nuit sui- vante , avec d'autant plus de raisons que ce jour-là il était tombé quelques grêlons et flocons de neige. À neuf heures du soir le thermomètre ne marquait que + 3°, et le froid paraissait vif. Le lendemain matin , à quatre heures et demie, je pus à peine en croire mes yeux. Au lieu d’une assez forte gelée que j'attendais, la terre était couverte de près de quatre pouces de neige, ainsi que tous les arbres dont la plupart en feuilles et en fleurs l'avaient retenue en quantité. Leurs branches formaient comme de grosses guirlandes diversement contour- nées et du plus beau blanc que relevait le vert frais du feuillage qui se montrait par intervalles. Ce spectacle vraiment pittoresque et digne d’inspirer Juix 1835. 17 258 les pinceaux des peintres qui se plaisent à repro- auire les scènes gracieuses ou sauvages de la na- ture , avait quelque chose d’agréable et de pénible à la fois; ce manteau de l’hiver, jeté sur les jeunes pousses du printemps comme pour les étouffer, attristait l’âme par les tristes réflexions qui se présentaient en foule, tandis que l'imagination s'exaltait à la vue des contrastes qu'offrait ce sin- gulier phénomène. Toutefois en pensant que la neige était la meilleure couverture contre l’in- tensité du froid, que le thermomètre d’ailleurs n'était qu à peine au-dessous de zéro, je sentis mes craintes se dissiper. En effet, lorsque dans la jour- née la neige eut disparu presque complètement maloré que le vent füt resté au nord, je reconnus par un examenattentif que cet accident n'avait causé aucun dommage aux fruits nt à la vigne, et que les jeunes semis d'arbres et arbustes n’en avaient aucunement souffert. Il est possible que quelques seigles épais aient été couchés sous le poids de la neige , mais cet accident n'a pu être que partiel et peu important , et que quelques rameaux de jeunes arbres aient également succombe sous ja charge. Le soir du 17, le ciel s'éclaircit encore, le ther- momètre à six heures n’était qu'a + 3°, et une ge- lée paraissait imminente : en effet, le lendemain 18, le thermomètre marquait un peu plus de — 2°: aussi la gelée était forte , et, quoique très-blanche, on trouvait de la glace sur les petites flaques d’eau, dans les chemins et ailleurs. J'en ai vu sur des baquets exposés à toute l'influence du rayonnement, qui n’était pas fondue encore à neuf heures du matin. Heureusement qu’alors les rayons du soleil étaient 259 Ce interceptés par d'assez nombreux nuages qui atté- nuèrent un peu les effets et le mal que cette gelée aurait pu produire. Le dimanche, 19, il n’y eut point de gelée; le baromètre remontait , et le soir un ciel pur, qui se conserva ainsi toute Îa nuit, amena une gelée dont l'intensité était indiquée le lendemain matin par — 2° du thermomètre. Il est impossible que ces deux gelées successives n'aient point été funestes à la végétation, qui, sans être trop avancée pour la saison , l'était cependant assez pour inspirèr des craintes. En effet, dès le lendemain on s’apercut que la vigne avait onfcat dans quelques localités, et surtout dans les lieux bas. On dit que quelques départemens, et notamment le Loiret , ont été plus maltraités que nous dans cette circonstance ; espérons que le mal sera moins grand qu'on ne le pense. Les abricotiers, dont les fruits très-nombreux étaient déjà noués, n’ont point souf- fert; il en est de même des cerisiers et pruniers, qui étaient en fleurs; les pêchers en espaliers ont également échappé au désastre; mais les noyers qui étaient un peu avancés ont perdu leurs bour- geons , et conséquemment n'auront point de fruits. Les jeunes pousses des g/editzia Sinensis, kœlreu- teria, rhus toxicodendron , diospyros lotus, pavia macrostachia, morus alba , morus multicaulis, fraxi- nus ornus , etc. , ont été détruites ; les feuilles du populus Ontariensis, qui déjà avaient plus de deux pouces de long, ont été tachées seulement. J'ai aussi perdu quelques semis, notamment une planche de frêne à fleur ( fraxinus ornus ), tandis qu’à côté le frêne commun (fraxinus excelsior) n'a au- cunement souffert. Quelques gleditzia triacanthos, 260 sortis de terre, ont succombé. Les cerasus maha- leb, padus, avium , les æseuius, les Lerberis, pa- reillement levés, n'ont éprouvé aucune atteinte. Maintenant que le printemps paraît suivre son cours de manière à répandre sur la terre sa douce et sa- lutaire influence, nous avons tout lieu d'espérer, à moins qu'il survienne des sinistres, au reste fort peu probables, que l’année 1835 sera abondante en fruits et généralement favorable aux produits de l'horticulture et de l'agriculture. Jacques. INSECTES NUISIBLES. De laltise bleue ou t iquet. Il est des circonstances où les jardiniers sont obli- gés de fournir toute l'année des raves et radis pour la table de leurs maîtres. La plus grande difficulté n’est pas de les cultiver sous verre pour primeur, car on voit rarement alors les altises s’introduire sous les châssis; mais il arrive assez souvent que les semences du printemps et de l'été en pleine terre se trouvent détruites ou fort maltraitées par ces insectes, qui dévorent en peu de jours les feuilles séminales ou cotylédons de toutes les plan- tes de la famille des crucifères, quelquefois les plantes entières déja fortes. J'ai vu une cresson- nière de plusieurs perches d'étendue; que j'avais plantée moi-même, entièrement ravagée pendant tout un été par les tiquets, qui rongeaient Îles feuilles jusqu’à fleur d’eau. L'année dernière a été très-remarquable par les dévastations de ces insectes, dont la sécheresse a ‘favorisé la multiplication ; les choux surtout ont beaucoup souffert, car tandis 261 que les vers blancs rongeaient les racines, les al- tises dévoraient les feuilles. On a proposé divers moyens pour arrêter les ra- vages des tiquets , Mais tous me paraissent peu con- venables. Par exemple, on a conseillé de répandre de la cendre sur les plantes ; mais, comme on est obligé d’arroser souvent, il faut recommencer cette opé- ration tous les jours; d’ailleurs on sait que les plantes se plaisent peu dans la poussière, qui, en bouchant les pores des feuilles, les ferait périr par asphyxie. Les décoctions de plantes à odeur forte ne sont pas non plus très -convenables pour les jeunes plants, toujours assez délicats. Je vais indiquer un moyen fort simple qui m'a toujours bien réussi, et que chacun peut employer , car il est facile et peu dispendieux. | Quand on sème des radis , des choux, etc., on est dans l'usage de les terreauter; cette opération est d'autant plus nécessaire que, les graines étant peu ou pas du tout enterrées , 1l est bon qu’elles soient recouvertes, d'une légère couche de terreau ou paillis aux trois quarts consommé. Pour rem- placer ces matières, je me suis servi depuis long- temps de crottin de cheval, le plus récemment sorti de l’écurie. Il ne s’agit que de le battre un peu pour l'émietter , et en garnir le terrain d'une légère épaisseur ; on arrose par-dessus, et en peu de jours le plant sort de terre et n’est jamais attaqué par les altises. J’attribue ce fait à l'odeur pénétrante que répand la fiente de cheval étendue au soleil. Tou- jours est-il que ces insectes n’approchent pas, et que les jardiniers peuvent par ce moyen garantir pendant tout l'été leur semis de crucifères. 202 Ce n'est pas seulement dans les jardins que ce procédé peut être employé ; il me semble qu'il se- rait possible d’en tirer parti dans la grande culture, où quelquefois des champs entiers de navets, pas- tels, et autres espèces de la même famille, sont dé- vorés en peu de jours. Il faudrait sans doute mo- difier la manière d'employer la fiente de cheval. Il suffirait , je pense, de l'étendre toute brute cà et là, à peu près également partout, comme on le fait pour la poudrette ou autres engrais. C’en serait un d’ailleurs fort utile pour la terre lors du retour- nage du sol. Ce procédé aurait encore un effet plus durable ; le crottin n'étant pas continuellement lavé par l’eau des arrosemens , ne recevant que les pluies et les rosées, son odeur se conserverait assez long- temps pour que les plantes aient pris une force suf- fisante pour être moins attaquables par les altises. Je pense que huit à dix brouettces ordinaires suffi raient pour un arpent. M. Poiteau a inséré, il y a quelques mois, dans les Annales de la Société d Horticulture de Parts, un extrait d’un article de / Horticulteur belge, que je crois devoir reproduire ici textuellement. « L'au- teur (de l’article), dit M. Poiteau, ayant vu un se- mis de choux dévoré par les altises dans un endroit où l’on n’en remarquait pas auparavant, a voulu savoir d’où elles provenaient. Il a fait un nouveau se- mis, l’a de suite recouvert d’une gaze très-fine, et cependant, dès que les cotylédons parurent, un grand nombre d'altises les dévorèrent. Cette expé- rience a prouvé à l'auteur que les altises ne prove- naient pas du dehors. Alors il a mis , sur un feu ar- dent , dans un pot de fer fondu , la terre destinée à 265 recevoir la graine de choux, ne s’est servi pour ar- roser que d'eau qu'il avait fait bouillir lui-même, à soigneusement recouvert ce nouveau semis d’une gaze très-fine, et pourtant des altises dévorèrent encore ses jeunes plantes. Convaincu que ces insec- tes ne pouvaient provenir de la terre, ni de l'eau, ni de l’air, il examine les graines dont il se servait, avec une forte lentille ; il trouva que la plupart por- taient des points blancs et plats au nombre d’un à cinq, et se crut en droit de regarder ces petits points comme des œufs. Afin de les détruire , il trempa les graines, pendant vingt-quatre heures, dans une forte saumure , et les confia ensuite à la terre. Les jeunes plantes levèrent , se développèrent parfaite- ment, et aucune altise ne parut. Des expériences répétées lui ont même appris qu'il suffit que les graines restent trois heures dans la saumure pour que ies œufs, dit-il , soient détruits , et qu'il ne pa- raisse aucune altise sur la jeune plante. » Dans le numéro de mai courant des mêmes An- nales, un membre de la Société d'Horticulture , habitant l'Oise, affirme avoir employé ee procédé, et déclare qu'il a parfaitement réussi. Je n’ai pas fait cètte expérience , et je ne suis pas assez versé dans les moyens de reproduction que la nature a assignés aux insectes qui nous occupent , pour appuyer ou contredire ces assertions , etje les livre aux lecteurs comme un fait à vérifier , et qui peut être utile dans beaucoup de circonstances, si l'expérience vient le confirmer. Duvaz, à CHAvizze. 264 HORTICULTURE. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. [Note sur lA gave ameriCand. Il paraît que l'année 1829 a été avantageuse à la flo- raison de cette plante , puisqu'on cite qu'il en a fleuri dix-huit aux environs de Toulon, et une au pavillon de la Jonchère, près de Rueil et de La Malmaison. Dans celle-ci, la hampe centrale a avorté, et n'est parvenue qu'à trois pieds d'élévation; deux hampes latérales se sont développées, et ont atteint six à sept pieds. C’est une de ces dernières que j'ai présentée à la Société d'Horticulture de Paris, le 7 oc- tobre 1829. L'année suivante, un pied en caisse a fleuri à l'orangerie du château de Versailles, et MM. Lemoine et Philippar fils ont publié un bon mémoire sur cette plante, inséré dans les Annales de la société que je viens de citer, tome 7, trente- buitième livraison. D'après une note et une lithographie que vient de nous adresser M. Dudresnay, amateur à Saint-Pol- de-Léon , département du Finistère, ila eu l’avan- tage, en 1827, d'avoir chez lui une de ces plantes en fleur, laquelle n’était guère âgée de plus de trente ans, et dont la hampe s’est élevée à vingt-cinq pieds, portant de trois à quatre mille fleurs, distribuées sur quarante rameaux, dont l’ensemble formait une immense et superbe girandole. La floraison de la plante de M. Dudresnay a donc été antérieure de deux ans à celles de Toulon, et de trois à celle de 265 l'orangerie de Versailles, et sa hampe est celle qui s’est le plus élevée de celles parvenues à ma con- naissance. Îlest vrai que celles de la Jonchère et de Versailles avaient toujours été en caisse , tandis que celle de Saint-Pol-de-Léon a toujours été livrée à la pleine terre, ce qui nécessairement doit l'avoir rendue beaucoup plus vigoureuse. IL résulterait de la note de M. Dudresnay, que cette plante peut être cultivée en plein air dans plusieurs localités de la France, et même peut-être aux environs de Paris, à quelques bonnes exposi- tions et avec quelques soins indispensables aux plantes ou arbustes dont on tente l’acclimatation. JACQUES. Note sur quelques plantes grasses qui, depuis deux ans, résistent aux intempéries de l'hiver. A l'appui de la note qui précède, je vais citer quelques faits qui peuvent engager à essayer en plein air la culture de plusieurs plantes grasses. Après l'hiver de 1832 à 1833, je remarquai sur une terrasse terminant une maison élevée d’un septième étage plusieurs branches de cactus flagelliformis, Lin; elles avaient été cassées à l'automne, au moment où les froids commencaient à se faire sentir, et avaient passé l'hiver dans cet état sans aucune es- pèce d’altération. Cependant le thermomètre était descendu à un degré au-dessous de 0. À l'automne de 1833, on laissa à l'air libre et exposés à toutss les intempéries deux cactus mamil- larts, Lin. ; deux cactus pseudo-mamillaris, SALM. ; un cactus opuntia, Lin. ; un cactus flagelliformis, Lanx. ; 266 deux aloe carinata, Dec., qui ne cessèrent pas de végéter, et qui, l'été suivant, 1834, prirent un accroissement considérable et développerent un ovand nombre de branches et de bourgeons. On les a laissés également à l'air libre à l'automne dernier, et aujourd'hui ils sont dans un état de santé parfaite. Malgré que ces deux hivers aient été peu rigoureux, nous avons cependant eu des nuits où le thermo- mètre est descendu à quatre ou six degrés sous 0, et la terre où ces plantes vivaient a toujours été plutôt humide que sèche. Ces faits prouvent que ces plantes ne sont pas aussi délicates qu'on le pense généralement. Toute- fois, j'attribue à l'élévation où on les a tenues le succès de cette expérience, à cause de la plus srande agitation de l'air qui règne à cette hauteur. C’est également la même cause qui me porte à croire que dans les jardins qui se trouvent près de la mer, ces plantes passeraient l'hiver à l'air libre, et prin- cipalement sur les côtes de Bretagne et de Norman- die , où les vents , continuellement en mouvement, rompent le rayonnement et diminuent l'intensité du froid. Pépin. SERRE TEMPÉRÉE. ÉPACRIDE CHANGEANTE, ÆEpacris variabilis ; HorT. (Voyez la planche, et pour les caractères géné- riques, page 546 de ces Annales, année 1833- 1834.) Tige ligneuse, garnie de feuilles ouvertes , lan- céolées , acuminées, plus large que dans l’émpressa , terminée par des fleurs axillaires d’un rose - car- min moins vif que dans cette espèce. Calice com- EPACRIDE CHANGEANTE Epacris variabilis. 267 posé de douze à quinze écailles courtes , légèrement frangées sur les bords, imbriquées vers le sommet ; corolle entièrement lisse, tube comprimé à sa base par cinq cavités comme dans l’impressa ; limbe plus évasé, d’un coloris variant du rose carminé au rose pâle. Filamens des étamines presque invisibles ; style simple, surmonté d’un stigmate verdâtre, ru- gueux ; anthères uniloculaires. Nous pensons que cette jolie espèce est originaire du même pays que l’émpressa (Nouvelle-Hollande ). Elle fleurit au commencement du printemps, et peut, avec avantage, disputer le pas à l'espèce que nous venons de citer, par l’élégance de son port et la multitude des fleurs dont elle se couvre, qui, quoique d’un coloris moins vif, n’en font pas moins un effet agréable. Nous l'avons recue de Belgique, où elle est encore rare , sa multiplication étant assez difficile. Du reste, la culture est la même que celle de l’émpressa (voyez cet article). CELS FRÈRES. PRIMEVÈRE, Prémuta, Lan., pers. Decaxn. Law. Pentandrie monogynie, Lin. Lysimachies, Jus- SIEU , DESFONT. Caractères génériques. Calice persistant, à cinq divisions plus ou moins profondes, tubuleux; co- rolle tubulée à cinq lobes , orifice de la gorge libre; cinq étamines sessiles sur le tube de la corolle ; un style terminé par un stigmate simple; capsule uni- loculaire s’ouvrant au sommet en cinq ou dix valves peu profondes. 268 PRIMEVÈRE VERTICILLÉE, lrimula verticillata, Fors- kAL, WauL., Bot. mag., 2842. Desr., cat. ed. 3, sup. (Voyez la planche.) Racines fibreuses; feuilles en rosettes, spathu- lées , rétrécies en pétiole à la base où elles sont en- tières ; le reste du limbe est doublement et irré- sulièrement denté, à nervures très-saillantes en dessous, ce qui les rend gaufrées ou bullées en dessus , blanches sur les deux surfaces et surtout en dessous ; hampe s’élevant du centre des feuilles, arrondie , haute de six à dix pouces, portant vers le milieu de sa hauteur une collerette composée de cinq feuilles sessiles, profondément et irrégulière- ment dentées , et soutenant chacune à leur aisselle un pédicelle mince, redressé et terminé par un ca- lice à cinqdivisions profondes et dentées au sommet ; corolle tubulée, du double au moins plus longue que le calice, un peu resserrée sur le limbe , qui est à cinq divisions , bien ouvertes, arrondies et denti- culées au sommet, et ayant au plus six lignes de diamètre, d’un jaune-serin pâle. Étamines sessiles un peu au-dessous de l'entrée du tube ; style de la même longueur que les étamines ; ovaire arrondi. Les hampes portent deux, trois ou quatre verticilles de fleurs au-dessus de la première, et qui sont d’au- tant plus rapprochées qu'elles avoisinent le sonimet ; les hampes , les pédicelles et les calices sont munis d'une poussière blanche, pulvérulente et très- abondante. L'inflorescence de cette plante se rapproche de celle du primula prænttens ( primevère de la Chine) par ses verticilles , s’élevant les unes au-dessus des PL ak PRIMEVÈRE VERTICILLEE Primula verticillata PIVOINE VICTOIRE nn : Pœonia moutan war: Victoria PU 269 autres ; du primula verts, par la couleur deses fleurs, et du primula farinosa, par le faciès de ses feuilles et le blanc poudreux dont il est recouvert. Cepen- dant elle en diffère sensiblement, ainsi que de toutes les autres espèces, et en forme une très - distincte. Ce primevère est originaire d'Arabie, et a ététrouvé dans une seule localité sur le mont Sinaï, près d’un lieu humide, par M. Bové, dans le voyage qu'il vient de faire en Egypte, en Syrie et en Arabie. On le cultive en orangerie ou châssis froid, en pot et terre ce bruyère qui lui convient bien; il se multiplie par la séparation de ses œilletons en au- tomne. Jusqu'ici, je n'ai point encore vu ses se- mences parvenir à maturité. Les amateurs anglais cultivent quarante-cinq espèces de ce beau genre ; nous sommes loin d'en posséder autant en France. JACQUES. PIVOINE VICTOIRE, Pæœonia moutan, var. Pictoria. norT. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques , page 62 de l'année courante.) Dans le numéro de mai 1834 de ces Annales, page 254, Jai déjà donné une note sur cette beile pi- voine, dont la floraison, qui vient d’avoir lieu, a fourni des fleurs tout aussi remarquables que celles de l’année précédente. Cette plante ligneuse offre une végétation d’une grande vigueur , et cependant elle ne paraît pas de- voir prendre un développement considérable. Ses rameaux , d'abord tomenteux, velus et rougeûtres, ainsi que les feuilles naissantes, deviennent en croissant gros et anguleux , et perdent la plus #rande 270 partie de leur villosité. Les feuilles sont portées sur des pétioles légèrement velus, et marqués de stries d'un pourpre violacé qui se prolonge sur les ner- vures principales : il est remarquable que cette cou- leur est beaucoup plus vive pendant la floraison qu'après. Ces feuilles n’ont jamais plus de cinq fo- lioles, plus larges et plus courtes que dans les autres variétés, et presque rondes au sommet ; elles sont rugueuses er dessus, blanchâtres et à nervures saillantes en dessous. Fleurs solitaires, à pédoncule anguleux et strié de pourpre; bouton blanc de moyenne grosseur ; fleur presque pleine, de cinq pouces environ de diamètre, d’un beau blanc, à pétales disposés avec grâce, peu ou point découpés, et teintés à l'onglet de rose carné; les étamines d'un jaune doré, qui se montrent au centre sur un fond rose produit par la réunion des pétales, donnent à cette fleur une grande élégance. Elle fleurit quinze jours ou trois semaines après les autres variétés, et en même temps que les pi- voines herbacées, telles que les pæonta albiflora, Sinensis, odorata, etc. La culture ne diffère pas de celle qui convient aux pivoines en arbre. PIVOINE A FLEUR DE ROSE, Pæonia moutan, Var. Rosæ- Jlora. norT. Dans le semis de pivoine en arbre fait par M. Ma- thieu de Belleville, et dont j'ai décrit quatre varié- tés dans le numéro de mai 1834 de ces Annales, il reste plusieurs pieds à fleurir. Le 26 avril dernier, 271 l'un d'eux a épanoui sa fleur, qui mérite d'être si- snalée aux amateurs. Elle a la forme et l'élégance d’une rose cent-feuilles, ce qui a déterminé son nom. Ses pétales , disposés avec régularité, sont obtus, peu ou point dentés, et moins allongés que dans les autres espèces ou variétés connues jusqu'alors ; ils sont de couleur rose foncé, à onglet presque pourpre, et marqués au milieu d’une raie encore plus foncée. Quelques étamines se montrent au centre et font un contraste agréable à l'œil; avant l'épanouissement, le bouton est remarquable par ses écailles imbriquées. Les rameaux sont de moyenne grosseur, glabres et pourpre violacé ; les feuilles sont moyennes, glabres en dessus, un peu velues en dessous, ainsi que les pétioles. PÉpin. Notice descriptive des espèces et variétés du genre camellia qui ont fleuri en 1835. Le genre camellia a fourni tant de richesses pour la décoration des serres et jardins d'hiver qu'il oc- cupe le premier rang parmi les arbustes de collec- tion que les amateurs se plaisent à réunir. Nous pensons alone leur être agréable en faisant passer sous leurs yeux une description succincte des fleurs des nombreuses variétés de ce beau genre dont Ja floraison a eu lieu cette année à la fin de l'hiver et au commencement du printemps. Indépendamment de ce que cette notice a pour but de leur donner une idée autant exacte que possible des variétés que l'horticulture commercante possède, elle a celui de les aider à faire un choix plus certain que sur 272 un simple catalogue ne présentant qu'une sèche no- menclature,qui tropsouvent n exprime aucune idée. Nous renvoyons , pour les caractères génériques et pour la culture , aux pages 84 et 85 de ces An- nales , année 1832-1833, où les uns et l’autre ont été donnés par notre père. Nous nous garderons bien d'y rien ajouter, car son expérience, juste- ment appréciée comme cultivateur de camellia, est et sera toujours notre guide le plus sûr. A. CamezciA pu Japon, Camellia Japonica, Tauns. Arbrisseau rameux de dix à douze pieds ; à feuilles ovales , acuminées, serrées , à dents aiguës , fermes, coriacées, persistantes; de décembre en avril, fleurs d’un beau rouge, grandes, solitaires, termi- nales ou axillaires. C'est de cette espèce que sont nées les nombreuses et brillantes variétés que lon possède aujourd'hui, et que nous avons classées ci- après dans l’ordre alphabétique. 1. Alba plena. Cette belle variété est connue en Angleterre depuis plus de quarante ans. La régula- rité de sa fleur, sa blancheur éclatante, lui assurent le premier rang parmi les plus jolies. Nous cultivons sous le nom de folüs argenteis une sous-variété à feuilles panachées. 2. Alba simplex. Fleurs simples, de moyenne srandeur, d’un blanc d’albâtre , quelquefois parse- mé de points rouges ; feuilles larges ,; profondément dentées et d’un vert vif. 3. Acutipetala. Fleurs moyennes, doubles, d’un rose gai; pétales acuminés. 4. Aglaë. Fleurs moyennes, bien faites ; douze à quinze pétales, d’un rouge pâle, arrondis, quel- 275 quefois maculés de blanc. Ressemble assez, quant à la forme , au coccinea. 5. Aritonia. Fleurs très-grandes , simples ; six à sept pétales ondulés, d’un rouge cramoisi; éta- mines bien saillantes. 6. Allunti superba. Fleurs moyennes, d’un rouge carmin passant au vermillon. Douze pétales larges , un peu réfléchis; quelques étamines au centre. Ressemble assez au pinck. 7. Altheæflora. Fleurs d’un carmin pourpre bril- lant, à reflets veloutés d’une teinte plus foncée. Décrit page 256 de ces Annales, année 1832-1833. 8. Anemoneflora warrata. Nous cultivons sous ce nom une variété de la forme du warrata, mais de couleur rose, moyenne, conservant mieux son bouton et donnant beaucoup de fleurs. La dénomi- nation de warrata rosea lui serait très - convena- ble , si elle n’était déjà attribuée à une autre variété. 9. Angustifolia simplex. Fleurs du Japonica, dont cette variété ne se distingue que par son feuillage étroit et allongé. 10. Apunga. Fleurs doubles, d’un rose tendre; pétales ovales, cymbiformes au centre. Jolie variété ressemblant au Rawesiana. 11. Atrorubens.Ressemblant au rubra plena, dont il diffère par ses feuilles larges, quelquefois ru- gueuses , ses fleurs d’un rouge plus foncé, et ses pe- tales plus petits au centre et plus crispés à la circon- férence. 12. Atroviolacea. Fleurs petites, d’un rouge vif, doubles. N'est remarquable que par l'abondance de ses fleurs. 13. Argentea. Bouton soyeux, argenté; fleur du Juin 1835. 18 274 warrata; Cinq à six grands pétales, larges d’un bon pouce, couleur carmin, passant au vermillon pâle ; le centre est garni de petits pétales blanchâtres et jaunes, striés et lavés de carmin ; quelquefois un quart des étamines n’est pas converti en pétales. Feuilles ovales, lancéolées, lisses, d’un beau vert foncé. 14. Aucubæfolia. Fleurs moyennes, régulières, d'un rose carminé ; pétales larges, ondulés ou crispés. Feuilles ressemblant à celles de l'aucuba Japonica. 15. Belle Rosalie. Fleurs moyennes, pétales lar- ges, peu nombreux, coloris du vartegata. 16. Blackburniana. Yleurs moyennes, couleur du Chandleri, mais moins vive, plus plates ; pétales du centre petits comme dans le warrata, réunis par faisceau ; d’un effet charmant. 17. Carolus. Fleurs moyennes, doubles, d'un rouge pâle ; pétales arrondis, étamines au centre. 18. Chandleri. Sous-variété du wwarrata. Fleurs moyennes, d'un rouge cramoisi brillant ; deux ou trois rangées de pétales, parfois panachés de blanc, bien distincts les uns des autres, laissant aperce- voir au centre un faisceau de pétales réunis. 19. Clintoniæ. Fleurs moyennes, d’un rouge ce- rise; pétales irréguliers à la circonférence; ceux du centre petits et inégaux comme dans le Sericea. 20. Coccinea. Fleurs assez grandes, écarlates, doubles, avec quelques étamines au centre, bien faites; les pétales du centre disposés irrégulière- ment. 21. Colla. Fleurs moyennes, doubles , d'un rouge écarlate ; quinze pétales larges, un peu ondulés, d’un trèes-bel effet. 275 22. Cokilli. Voyez, page 188, Annales de Flore et de Pomone, 1833-1834. Fleurs d’un blanc rosé, strié de carmin plus ou moins vif. 23. Conchiflora. Fleurs moyennes, d’un rouge vif, très-abondantes ; pétales assez réguliers , ceux du centre arrondis , quelquefois tachetés de blanc, rangés en spirale. 24. Conchiflora nova. Fleur du précédent, pe- tite, d’un coloris moins foncé. Nous pensons que la floraison de cette variété n'a pas été ce qu’elle doit être dans toute sa vigueur. 25. Corallina. Fleurs assez grandes, doubles, d'un carmintrès-foncé, passant au vermillon; quinze à vingt pétales échancrés profondément ; quelques étamines ; très-belle variété. 26. Cruenta. Fleurs simples, couleur du stami- nea, plus grandes; feuilles petites. 27. Delecta. Fleurs simples, à sept pétales, forme du paradoxa ; étamines rapprochées comme dans ce dernier ; pétales plus réunis et d’un coloris moins vif. 28. Derbyana. Grandes fleurs, carmin assez vif; vingt pétales très-larges, bien étoffés, d’une di- mension moindre, assez irréguliers au centre. Ce camellia est d'une forme etd’un coloris qui tranchent bien avec les autres. 29. Donkelarit. Grandes fleurs, à quatre rangées de pétales ; quelques étamines au centre.Ces pétales, très-larges, ont le milieu blanc, bordé d’un carmin plus ou moins vif; la forme est une des plus élé- gantes. La dimension, la durée et le riche coloris de ses fleurs font aujourd’hui de cette variété une des plus recherchées. 276 30. Dorseti. Gros bouton, ne s’ouvrant pas tou- jours; fleur d'un rose tendre panaché de blanc ; pétales assez réguliers, imbriqués ; quelques éta- mines, quoique très-double. 51. Ælegans. Fleurs moyennes, bien faites, d’un carmin pâle ; pétales bien détachés les uns des au- tres, arrondis et veinés , au nombre de douze en- viron. 52. ÆElphinstonia. Voyez, page 224, Annales de Flore et de Pomone, 1832-1833. 35. Excelsa. Fleurs blanches, grandes; quinze pétales environ ; quelques étamines au centre. 34. Eximia. Petites fleurs nombreuses, de dix à quinze pétales, forme du variegata, d'un rouge vif, assez souvent panachés et ponctués de blanc. 55. Extmia vera. Grandes fleurs, bien doubles, d'un très-beau rose, s’ouvrant comme le Dorseti ; pétales nombreux à l'intérieur; variété très-re- cherchée. 36. Æxpansa. Fleurs doubles, d’un rose assez vif; au centre, étamines et pétales de différentes dimensions. Ce camellia se fait remarquer par sa vi- gueur et le port du Japonica. 37. Fusciculata nova. Fleurs assez grandes, dou- bles, de trois pouces de diamètre, d'un joli rose carminé, ayant un peu la forme du rosa punce- lala. 58. Fimbriata. Fleurs de même forme que celles de l’alba plena, mais peut-être plus doubles et plus grandes ; pétales frangés d’une manière très-élé- sante. Cette variété remarquable sera long-temps recherchée. 39. Fontana. Fleurs panachées , plus petites que 277 dans le variegata , mais plus doubles ; arbuste plus petit. Variété obtenue par M. Fion. 40. Floræ. Voyez, page 255, Annales de Flore et de Pomone, 1832-1833. Obtenue par M. Noisette. 41. Floribunda. Voyez, page 255, Annales de Flore et de Pomone, 1832-1833. Variété obtenue par M. Noisette. 42. Florida. Fleurs rose vif, forme de nid d’oi- seau, bien doubles; pétales diminuant progressi- vement de la circonférence au centre. Cette belle variélé, par le nombre, le coloris agréable et la forme gracieuse de ses fleurs, occupe une place au premier rang. 43. Formosa. Fleurs petites, d’un rouge tendre, doubles ; pétales au centre, contournés ou ondulés, d’un assez joli effet. 44. Fulgentissima. Fleurs petites, nombreuses, doubles, d’un rouge vif; dix à quinze pétales. 45. Futting. Fleurs moyennes, de couleur car- min foncé; quinze pétales inégaux à la circonfé- rence ; un grand nombre de pétales, de forme et grandeur différentes, occupent le centre, et sont divisés en cinq faisceaux, séparés entre eux par des pétales plus grands. Très-abondant en fieurs ; con- serve bien son bouton. 46. Gigantea. Fleurs moyennes, rose vif, dou- bles, bien faites ; pétales larges, échancrés. 47. Gloriosa. Fleurs moyennes, nombreuses ; quinze pétales à la circonférence; au centre, plu- sieurs petits pétales chiffonnés, inégaux, couleur et forme du scintillans ; plusieurs pétales panachés de blanc. Floraison prolongée. 278 48. Grandiflora simplex. Grandes fleurs, d’un beau rose, simples. 49. Grays nova. Fleurs moyennes ; trente pétales environ; dix de la circonférence assez réguliers ; ceux du centre, contournés de la manière la plus élégante, plus petits; la couleur est celle du ver- millon passant au carmin. 50. Helvola. Fleurs moyennes, simples, carmi- nées; quelques étamines changées en petits pé- tales. | 51. Heptangularis. Fleurs moyennes, blanches, pétales irréguliers ; ressemble au Wellanksiana. 52. Heterophylla. Fleurs nombreuses, bien fai- tes, d’un joli rose gai; pétales acuminés, cymbi- formes , au nombre d’une quinzaine; d’un très-joli effet. 55. Hexangularis. Fleurs grandes, d'un rose très-tendre , à pétales nombreux, réfléchis en de- dans, anguleux. 54. Iddebiana. Fleurs moyennes, tout-à-fait rondes , rouge vermillon carminé ; pétales entière- ment arrondis. Ce camellia , sans avoir beaucoup de pétales , est d’une forme si régulière et d’un coloris qui tranche si bien avec celui des autres , qu’il sera long-temps recherché. 55. Zognescens. Fleurs moyennes, doubles ; pé- tales nombreux, d’un carmin vif. 56. Imbricata. Fleurs assez grandes, très-dou- bles ; pétales nombreux, petits, imbriqués, couleur rose tendre panaché de blanc. Ressemble au myrtr- folia. Cette variété est d’un effet charmant. 57. Imperialis. Voyez, page 85, Annales de Flore et de Pomone, 1832-1853, et sa figure pl. 11. 279 58. ÆIncarnata. Fleurs très-doubles, couleur in- carnat, moyenne grandeur ; les pétales, au nombre de soixante environ , sont disposés sur six angles; fleur très-régulière. 59. {nsignis simplex. Grande fleur, simple ; cinq pétales seulement, de dix-huit lignes de largeur, d’un carmin brillant, quelquefois maculé de blanc; étamines nombreuses et saillantes ; quelques-unes sont changées en petits pétales ; style les dépassant de plusieurs lignes. C’est sans contredit la plus belle des variétés à fleurs simples, par la forme gracieuse, le coloris et la grandeur de ses fleurs. Go. Znsignis plena. Fleurs moyennes, doubles, rouges. Gr. Znvoluta. Grandes fleurs simples, rouges. 62. Johnsonti. Fleur moyenne, double, rouge vif, bien faite, forme du conchiflora ; pétales veinés, grands et arrondis ; d’un bel effet. 63. Lanckmanni. Bouton allongé, fleur presque simple ; six à sept pétales d’un carmin foncé, comme le corallina ; étamines changées en petits pétales au centre, pourpre foncé et blanc; ressemble à l'argentea pour la forme. 64. Leana superba. Fleur grande, double, bien faite, rouge, du coloris et de la forme du Clandlert ; pétales panachés de blanc, mais grands et réguliers au centre. 65. Lucida. Fleur petite, double, couleur car- min foncé ; d'un assez joli effet. 66. Magnaflora plena. Un plus grand nombre de pétales que dans le scntillans, plus petits, dont quelques-uns cymbiformes; ceux du centre en plus grand nombre que dans ce dernier, un peu chiffon- 280 nés, comme dans le punctata; couleur d’un beau carmin vif. 67. Marmorata. Fleurs moyennes, semi-dou- bles, huit à neuf pétales d’un rouge marbré. 68. Mutabilis traversi. Kleurs doubles, rouge pâle , forme du florida ; pétales du centre plus larges que dans ce dernier, et fleur d’une plus grande di- mension, Les feuilles ressemblent à celles du Prnck, mais plus grandes ; il est probable que cette belle variété provient du semis de ce dernier. 69. Myrtifolia odorata. Arbuste restant petit et ramifié; les feuilles également petites d'une très- jolie forme. Fleur bien double ; une quarantaine de pétales disposés régulièrement et de la forme du blanc double, mais plus étroits et plus acuminés , d’une très-belle nuance rose , et exhalant une odeur suave, ayant du rapport avec celle de la fleur d’o- ranger. 70. Nanetensis. Fleurs moyennes, assez doubles et assez bien faites, d’un rouge très-vif, quelques étamines au centre. 71. Palmeri. Fleurs roses et d’un blanc rosé, forme du rosa Sinensts et du pompon ; bien doubles, d’un coloris peu ordinaire ; les pétales sont assez forte- ment échancrés. 72. Papaveracea. Grandes fleurs simples; six à sept pétales d’un beau rouge vif d’un fort bel effet. 75. Paradoxa. Yleurs simples, moins grandes que le staminea ; coloris moins vif, étamines nom- breuses, inégales; style ne dépassant pas les éta- mines. 74. Parthoniana. Bouton sphérique d’un carmin assez vif qui passe au rose vif en s’ouvrant; une 281 dixaine de pétales à la circonférence ; à l'intérieur pétales plus petits et striés de blanc; il a beaucoup de ressemblance avec le Dorseti, qui est moins dou- ble, mais il en diffère par la forme de la fleur et du bouton. 75. Perle Parmentier. Grande fleur couleur du pæoniæflora; les pétales plus striés que dans ce dernier, tenant le milieu pour la forme entre le Welbanksiana et le pomponta. 76. Philippe 1%. Fleur moyenne, double, pana- chée de carmin foncé et de blanc; d’un très-bel effet. 77. Pinck (ou carnea ). Fleur large , d'un rouge pâle; pétales intérieurs plus petits, panachés de rouge et de blanc. Ce camellia ressemble assez à l'expansa. Il existe une autre variété sous le nom de pallida, qui a beaucoup de rapport avec ces deux camellia ; la fleur est d’une couleur plus pâle. Ces camellia , au reste, par la vigueur de leur végéta- tion, sont très -remarquables; ils se multiplient facilement de boutures et de marcottes. 78. Platipetala. Voyez, page 217, Annales de Flore et de Pomone , 1833-1834. 79- Pomponia alba. Grande fleur ; les pétales ex- térieurs affectant différentes formes, ondulés ; les intérieurs de même, plus petits et de différentes grandeurs ; les fleurs sont tantôt blanches , tantôt roses , et tantôt roses et blanches : cette variété de couleur fait très-bien. 80. Pomponia rosea (ou pœoniæflora ). Fleur semblable à la précédente, mais généralement plus régulière; les pétales du centre beaucoup plus uniformes , d’une jolie nuance rose qui ne varie 282 pas ; elle est à peu près de la même dimension. 81. Pomponia grandiflora semiplena. Grandes fleurs semi-doubles ; une dixaine de grands et beaux pétales ondulés, blancs et souvent marqués d’une ligne rose ; étamines bien sailiantes et nombreuses. Ce camellia porte graines facilement ; nous en avons récolté qui nous ont reproduit la même plante, mais dont les fleurs sont simples et plus petites. 82. Prægnans. Fleur de moyenne grandeur, cou- eur carmin foncé; quinze pétales environ ; forme lu corallina. 83. Princeps. Fleur moyenne, quinze grands étales bien disposés et d’un joli rose carminé vif, étales au centre petits, maculés de blanc, bien létachés des plus grands ; forme du Sericea et du futtino. 84. Punctata plena. Voyez, page 217, Annales de Flore et de Pomone , 1833-1834. 85. Raswestana. Fleur assez grande, d’un rose endre charmant, bien double; pétales cymbiformes et disposés très-régulièrement jusqu'au centre. La forme de la fleur diffère essentiellement de tous les autres par ses pétales en gouttière. 86. Reticulata. Voyez, page 248 de ces Annales, année 1832-1833. 87. Rex Georgius. Les boutons de ces camellia sont tombés avant l'épanouissement : ils ont atteint presque la grosseur d’un œuf de pigeon ; ces bou- tons étaient d’un cramoisi foncé. L'année prochaine, nous pourrons être à même d’en donner la descrip- tion. 88. Bivinii. Fleur double, moyenne, vermillon passant au carmin vif; d’un très-bel effet. 283 89. Roi des Pays-Bas. Fleur moyenne, vingt pétales larges , d’un rouge pourpre foncé et velouté ; quelques étamines se laissent apercevoir au centre, quelques-unes sont à demi changées en pétales ; les pétales du centre sont chiflonnés, Cette jolie fleur ajoute encore à son agrément l'avantage de durer près de six semaines. 90. Rosa punctata. Fleur d’un rose tendre, assez grande ; pétales de la circonférence arrondis, ceux du centre acuminés, cymbiformes. Cette variété donne des fleurs en abondance. Elle est d’un très- bel effet. O1. Rosa Sinensis. Voyez, page 256, Annales, 1832-1833. Fleur de la forme du punctata , mais les pétales plus grands, en moins grand nombre au centre , plus plate et d’un joli coloris rose tendre. Cette variété donne beaucoup de fleurs et tient bien son bouton. 92. Roseanum. Fleur double, couleur du Chand- leri, ressemblant pour la forme au Futting ; deux rangées de grands pétales inégaux, un grand nom- bre de petits au centre; d’un effet admirable. 93. Rossi. Grande fleur couleur cerise , forme du princeps , mais pétales de l’intérieur comme dans le pompon. Ce camellia, gracieux quant à la forme, est une des meilleures variétés à cultiver. 94. Rubra plena ( ou maxima , où atropurpurea). Fleur bien double, large ; pétales nombreux, dis- posés assez irrégulièrement, laciniés et crispés d’une jolie nuance rouge. 05. Rubricaulis. Fleur moyenne, bien double, d'un joli rouge vif, bien faite ; pétales arrondis. Fleurit très-bien ; fleurs nombreuses. 284 06. Sanguinea. Fleurs rouge vif, simples, gran- des , d’un bel effet. 97. Scintillans. Bouton allongé ; fleur assez plate, de trois pouces de diamètre environ ; une quinzaine de pétales d’un pouce au plus, de différentes gran- deurs ; à l'intérieur , une vingtaine de pétales plus petits, souvent irréguliers et de grandeurs inégales ; ceux-c1 quelquefois striés de blane , et laissant aper- cevoir accidentellement plusieurs étamines. Cou- leur carmin assez vif; les feuilles, luisantes comnie dans le svarrata, sont d’un vert plus gai. 98. Sericea. Fleurs moyennes ; dix pétales grands et ondulés, échancrés profondément à la circonfé- rence ; ceux de l'intérieur comme dans le warrata , mais de différentes grandeurs et pas aussi réguliers. Cette variété est d’une jolie couleur rouge tendre et d'un fort bel effet. 99+ Sémsii nova. Bouton gros comme un œuf avant l'épanouissement, et laissant apercevoir les pétales du centre avant ceux de la circonférence ; ils sont alors d’un rouge très-foncé. La fleur épa- nouie est rose passant au carmin; elle a quatre pouces de diamètre et trois pouces d'épaisseur au centre ; les pétales , au nombre de quinze à vingt, se détachant les uns des autres à mesure que lépa- nouissement s'opère, et restant attachés sur un axe de deux pouces, à peu près comme les cônes de pin ouverts. On remarque au centre plusieurs pétales en lanière, et quelques étamines. C’est une fort belle variété. 100. Spatulata. Grandes fleurs, couleur ver- millon passant au carmin, simples; pétales larges, ondulés et spatuliformes ; d’un bel effet. 285 1o1. Splendens. Fleurs simples, très-grandes, couleur du corallina , mais d’une nuance moins fon- cée ; étamines détachées les unes des autres; style les dépassant de huit lignes au moins. 102. Siaminea. Grandes fleurs simples ; cinq pé- tales larges, d’un rouge vif; étamines très-saillan- tes, au nombre de cent vingt-cinq à cent cin- quante. 103. J’ariegata ( panaché ). Fleur assez grande, double ; une quinzaine de pétales larges, d’une jo- lie nuance cerise clair, panachée de blanc. La fleur n'est pastrès-régulière, mais d’un bel effet ; elle offre au centre quelques pétales plus petits, irréguliers. Ce beau camellia est une des plus belles variétés, et joint à la beauté de sa fleur l'agrément d'en don- ner un grand nombre et d'en conserver très-bien le bouton. 104. Variegata monstruosa. Fleurs moyennes, d'un carmin tendre, doubles, forme du muagna- flora. Nous n’avons rien trouvé jusqu’à présent de prodigieux dans ce camellia; nous ne savons pas encore ce qui a motivé son nom. 105, Fersicolor. Fleur double, assez grande, panachée, rouge très-vif où carmin vif et blanc, plate comme le scintillans. Elle dure jusqu’à six et sept semaines. Le coloris de cette belle variété est d’un charmant effet. 106. W/arrata vel anemoneflora. Bouton pres- que noir par les écailles qui recouvrent la fleur; celle- citrès-double, composée de cinq pétales principaux, échancrés , d’une couleur ponceau ; les petits pétales intérieurs disposés de manière à former un faisceau 286 presque hémisphérique, en gouttière, et au nom- bre de cent soixante à deux cents. 107. W'arrata striata. Muit pétales grands, d'un carmin plus pâle que l’énsignis, échancrés; étamines nombreuses , dont une grande partietrans- formée en petits pétales striés , jaune et rose. 108. F'eymarit. Ce camellia a beaucoup de rap- port avec le elbanksiana. Cependant la fleur est moins plate et moins double, . offre un plus grand nombre d’étamines. 109. Welbanksiana. Très-grande fleur, d’un beau blanc d’albâtre , double ; pétales ondulés, et dont quelques-uns sont plus ou moins échancrés ; ceux du centre chiffonnés, de différentes grandeurs, et disposés avec un certain désordre qui n’est pas sans élégance, et qu'ornent cà et là une, deux ou un plus grand nombre d’étamines. La fleur est presque plate. 110. Æoodsia. Fleur rose, très-double, s’ou- vrant difficilement. Nous cultivons encore dans notre établissement un grand nombre de variétés dont nous ne con- naissons pas la fleur, et que nous signalerons plus tard selon leur mérite. B. CAMELLIA AXILLAIRE, Camellia axillaris, Roxs. Feuilles oblongues, finement dentées, les supé- rieures tout-à-fait entières ; les fleurs, solitaires, presque sessiles dans les aisselles des feuilles. Fleur simple, d’un blanc jaunûtre , assez grande. Cet ar- buste est originaire de Poulo-Pinang. Il demande une exposition plus chaude que le Japonica et ses variétés. Il paraît, au reste, plutôt appartenir au genre gordonia qu'a celui des camellra. Multiplication de boutures sous cloches. 207 C. Camerura kissy. Voyez la description donnée par M. Jacques, page 222 du numéro de mai de l'année courante. D. Camera DRUPIFÈRE. Camellia olivæfera, Mort. par.; Camellia drupifera, Wirzo. De la Cochinchine. Arbrisseau à feuilles ovales, oblongues , légèrement dentées, persistantes, d'un vert lisse et luisant. De janvier en avril, fleurs biternées, terminales, blan- ches, de moyenne grandeur ; fruit à quatre loges, ayant la forme d’une olive. On prétend qu’en Chine on en extrait une huile d’une odeur suave. Même culture. E. CAMELLIA SESANQUA, Camellia sesanqua, Tuuns. De la Chine. Arbrisseau rameux ; rameaux roussâitres et velus dans leur jeunesse ; feuilles alternes , cour- tement pétiolées, ovales, obtusément dentées, émarginées , plus petites que dans le Japonica, lui- santes, fermes, persistantes. De janvier en avril, fleurs petites, d’un blanc pur, à cinq petales, ses- siles, axillaires ou terminales. Même culture. On dit que les Chinois emploient ses feuilles au même usage que celles du thé. Cette espèce a fourni les variétés suivantes : 1. Alba semiplena. Boutons brunâtres , un peu laineux, petits, ovales ; fleurs petites , blanches, un peu jaunâtres en dedans, et, presque toujours, deux ou trois ensemble. 2. Rosea plena. Boutons vert clair; fleurs pe- tites, roses et entièrement pleines; pétales inté- rieurs courts et lancéolés. CeLs frères. 288 Z'ÉPHYRANTHE ROSE , Zephyranthes rosea. Bor. Rec., 821. (Voyez, pour les caractères génériques, page 93 de ces Annales, année 1832-1835.) Petit oignon brun, produisant sept à huit feuilles planes d’un beau vert et légèrement striées en des- sous , longues de cinq à sept pouces, larges de trois à quatre lignes au plus, presque couchées sur terre ou peu redressées. Du centre naissent les hampes, qui sont droites, glabres , presque rondes , hautes d'environ deux pouces, terminées par une spathe s'ouvrant en deux parties égales, et contenant une seule fleur, petite , à limbe divisé profondément en six pétales d’un joli rose, et à fond d'un jaune verdâtre. Six étamines, de moitié moins longues que les divisions du limbe, ont leurs anthères li- néaires d’un beau jaune ; le style, un peu plus long que les étamines, est terminé par un stigmate rose à trois petits lobes étroits. Il fleurit en août et sep- tembre. Cette jolie petite plante, originaire de La Havane, a été introduite en Angleterre en 1822. Il lui faut l'orangerie ou le châssis froid. Peut-être parvien- dra-t-on à la cultiver en pleine terre ; mais il faudra lui donner une couverture pendant l'hiver, l'oignon étant sensible au froid. La terre de bruyère est celle qui lui convient le mieux. On la multiplie de caïeux. JACQUES. ERRAELES DE FLORE ET DE POMONE. VOL 210160901022 )609®100 000000006000 1@60018101e180012906)e1806cc62se%e AGRICULTURE. Observations sur la culture des Pommes de terre. Beaucoup de personnes, et les cultivateurs parti- culièrement, ont remarqué que, dans les années de sécheresse, les pommes de terre acquéraient de mauvaises qualités qui en faisaient un aliment dé- testable. Cet inconvénient n'attaquant qu'une par- tie des pommes de terre de la même récolte, je crois bien faire d'indiquer les moyens de recon- naître celles qu'il faut rejeter, d'autant que je n'ai trouvé aucune indicalion à cet égard dans les ou- vrages qui ont traité de ce tubercule. On peut compter que, dans les années sèches, il y a toujours au moins un dixième, et quelquefois plus, des pommes de terre récoltées qui ne valent ab- solument rien. Voici comme je crois pouvoir en ex- pliquer la cause : lorsque la sécheresse se fait sentir deux ou trois mois après la plantation des pommes de terre, il y a déjà des tubercules formés; ils sont plus où moins gros, selon que la sécheresse arrive plus ou moins long-temps après qu’elles ont Juner 1835. 19 200 été plantées. Ces tubercules, arrêtés dans leur vé- gétation par la privation des sucs nourriciers que leur transmettaient les feuilles et les tiges, flétries les premières par la sécheresse, restent dans un état de langueur plus où moins long, mais qui peut être de deux ou trois mois, comme en 1833. Dans cette circonstance, ils subissent la loi natu- relle qui mürit tous les fruits par privation de l'humidité, et ils atteignent une maturité antici- pée, qui, quoique incomplète, ne les met pas moins en état de se reproduire aussitôt que les pluies viennent rendre la vigueur aux tiges et aux feuilles. En effet, dès que l'humidité parvient Jus- qu'à eux, leurs germes se développent d'autant plus promptement que la terre est échauffée, et il se forme bientôt de nouveaux tubercules. Les pommes de terre qui se reproduisent ainsi, et que les cultivateurs appellent mères, sont celles qu'il faut rejeter; car non-seulement elles ne valent absolument rien comme aliment, pas même pour les bestiaux, à cause de l’âcreté insupportable de leur goût, mais encore il faut se garder de les con- server avec les autres, parce que, pourrissant facile- ment, elles peuvent les faire gâter. Il faut donc les mettre à part en les arrachant. On les reconnait fa- cilement à la quantité de chevelu qui sort de tous leurs yeux, et qui est terminé par les jeunes tuber- cules produits depuis la pluie. On les reconnait encore à leur écorce brunâtre, à leur état de mol- lesse, et à une espèce de zone noirâtre qui se montre lorsqu'on les coupe transversalement. Les tuber- cules formés par cette seconde végétation ne sont eux-mêmes bons à manger que lorsqu'ils n'ont pas 201 germé, et encore, leur maturité n'étant pas ache- vée, ils n’ont jamais les qualités des pommes de terre dont la végétation a eu lieu régulièrement. On a tant parlé de la culture des pommes de terre qu'il devrait ne plus rien y avoir à dire; ce- pendant je me permettrait de faire observer qu'on les plante généralement trop près les unes des au- tres. On devrait laisser trois pieds de distance d'une touffe à l’autre pour les espèces vigoureuses, et un pied et demi à deux pieds pour celles qui sont hâtives et dont les tiges se développent peu. Je crois qu'on ferait bien aussi de planter les pommes de terre au fond d’un trou d'un pied carré environ sur six à sept pouces de profondeur, en ameublis- sant le fond à trois ou quatre pouces encore en le piochant et le maniant. Avec la houe plate ou fourchue, on enlèverait du même coup toute la terre jusqu à six pouces; on déposerait sur le fond ameubli une pomme de terre; on ferait ensuite le second trou de la même manière, en rejetant sur le premier tubercule planté la terre du secondtrou, et ainsi de suite jusqu'à la fin. Si on plantait fin de mars ou en avril, il suflirait de couvrir chaque tu- bercule de deux à trois pouces de terre; il en fau- drait davantage si on plantait plus tôt, à cause des gelées tardives. En indiquant de planter profon- dément, j'ai pour but de rendre plus facile le re- chaussage et le buttage sans endommager les racines, ce qui arrive souvent si on plante trop près, et peu avant. IL faut éviter aussi de butter par un temps sec; il vaut mieux ne pas butter du tout que de ne pas faire cette opération lorsqu'il y a de l'humidité. JACQUIN AÎNÉ. 202 HORTICULTURE. Laxposition florale de la Société d'horticulture de Paris. Cette Société a exposé, du 1° au 7 juin, dans l'orangerie du Louvre, les produits horticoles qu'elle soumet annuellement aux regards du public. Cette exposition, à laquelle deux Belges avaient apporté leur tribut, nous à paru assez remarquable, surtout en végétaux nouvellement introduits. Près de quinze cents plantes étaient offertes à la curiosité publique par quarante-quaire exposans. N'ayant pas assez de place pour citer Ici tout ce qui mériterait de l'être, je ne peux qu’indiquer succinctement les noms des plantes qui n'ont le plus frappé, sans prétendre n'omettre que celles qui ne m'auraient pas paru dignes de cette distinction. J'ai remarqué, dans les collections : de MM. Cels frères, de belles orchidées, parmi lesquelles on voyait en fleurs, les calanthe veratrifolia, cattleya Forbesii, epidendrum cochleatum, Var. : pallidum, et surtout le gongora atro-purpurea ct l’oncidium flexuosum; parmi les végétaux d'autres familles on distinguait l'uranta Amazonica, Ve chrysophyllum macrophyllum , Yepacris grandiflora, les pimelea intermedia, longifolia et syivestris, ete. ; De madame la comtesse Hocquart, un pelarpo- nium qui offrait sur la même tige buit variétés différentes greffces ; De M. le marquis de l'Escalopier, un grand nombre de plantes de serre chaude dont les plus curieuses étaient l’Aippomane mancinella, e musa 203 Sinensis, les cocos nucifera et amara, les cucifera T'hebaica, pourretia aeranthos, theobroma cacao, etc., etc. : ce monsieur avait exposé aussi un mo- dèle de serre chaude pour faire voyager les plantes les plus délicates; De M. Lémon, un beau crinum amabile, un syn- ningia guttata, un gladiolus pulcherrimus, un nycClertum amazonium , elc ; De M. Jacques, plusieurs beaux palmiers, deux musa coccinea en fleurs, un dahlia globe et huit pots de reine Marguerite, aster Sinensis , en parfaite floraison : cette plante était, de toutes celles admises à l'exposition, la plus éloignée de l’époque où elle donne naturellement sa fleur, ce qui a lieu en août et septembre ; De MM. Jacquin frères, un joli mtrbelia Baxte- rt, un dracophyllum gracilis, les petunia inter- media et violacea, Verythrina crista galli,Var.: nana, les dryandra floribunda, lachnea purpurea, Daviesta longifolia, et les erica ventricosa, superba et porcel- lina : on y voyait aussi plusieurs fuchsia nouveaux obtenus de leur semis ; De M. Berlèze, l'acacta pulchella, les Kennedia bicolor et coccinea, etc. ; De M. Madale, parmi un très-grand nombre de belles plantes, les orchys nigra et globosa, Vophrys- Jusca, le campanula barbata, etc. ; De M. Loth, le pentstemon speciosum , V'alstræ- meria tricolor, le cactus scopa, Veuphorbia splendens, le gloxinia caulescens, Var.: alba, le tropæolum tri- color, etc. ; De M. Verdier, la rose thé victoire modeste, le Bengale gloire de Guérin, etc., etc. ; / 294 De M. Uterhardt, le mahernia incisa, le cistus Al- garvensis, le poly gala pulchelia, etc. ; De M. Vilmorin, le géllia uniflora et Vhordeum trifurcatum ; De M. je prince d'Essling, six espèces de strelitzta ; De M. Soulange Bodin, l'eutaxia pungens, le Swwainsonta purpurea, etc., etc. ; De M. Mechelinck de Gand, les doronta serrulata et alata, etc.; De Sir H. E. Oakes de Tournay, les Loronta den- ticulata, Beaufortia sparsa, lachnea pendula, gre- willea sulphurea, Pitcairnia coccinea, etc., etc. ; De M. Marchand, deux oliviers d'Europe ayant des fruits en maturité. On voyait aussi quelques fruits précoces, tels que pêches, qui, quoique peu mûres et petites, n’é- taient pas moins dignes de l'exposition, et quelques raisins qui n'auraient pas dû y être admis. Les objets d'art en rapport avec l'horticulture m'ont paru moins nombreux qu'aux précédentes expositions, et je n’y ai rien vu de remarquable. Le dimanche, 7, a eu lieu la séance publique, à laquelle assistait une foule nombreuse. Je ne dirai plus qu’on n'entend rien des discours qui y sont pro- noncés, ce qui tient à la place où l’on établit le bu- reau, puisque, malgré les représentations des mem- bres mêmes de la société à cet égard, on n’a rien pu obtenir. Cependant, s'il est un certain nombre de personnes qui assistent à ces séances pour rire et causer entre elles, et quelquefois même cri- tiquer, il en est d'autres qui seraient bien aises d'entendre , et le conseil d'administration de la So- ciété d'horticulture devrait trouver une disposition 295 plus convenable, sans nuire toutefois à l'élégance de la décoration. Tout ce que j'ai compris au discours de M. le pré- sident , c'est que le roi, qui, la veille, avait visité l'exposition avec sa famille, a promis d'accorder à la Société le titre de Royale. Il ne manquera plus alors au succès de cette Société que la révision de son réglement , afin que tous les membres aient des droits égaux, ce qui est de toute justice et je dirai même ce qui est indispensable dans une société comme celle-là. Diverses médailles d'encouragement ont été dis- tribuées en dehors du concours. L'une a été donnée à M. Tamponet pour ses belles cultures du genre citrus. Une à M. Delaire, adjoint aux serres chaudes du Jardin des Plantes, pour ses succès dans la féconda- tion artificielle de plusieurs plantes intéressantes qui se refusaient à une reproduction naturelle, telles que les passiflores, les strelitzia, le blakea trinervta, etc. Ce jeune cultivateur promet d’être un jour au premier rang de l’horticulture francaise. Une à M. Guichenot, en récompense de l'intro- duction de plusieurs plantes de la Nouvelle-Hollande, et des services qu'il a rendus à l’horticulture en collectant pour elle dans le cours de ses voyages. Une à M. Cappe, également attaché au Jardin des Plantes, pour ses belles cultures des jardins du ba- ron de Papenheim, dont il a été le jardinier à Com- ble-la-Ville, et qu'il a dû quitter, l'acquéreur de cette propriété n'ayant pas les goûts horticoles de son prédécesseur. Une à madame Desfossés Courtin, pépiniériste à 206 Orléans, que je cite seulement ici parce que Je suis l'ordre de distribution. C'est un bon exemple d'encourager le mérite partout où 1l se trouve, et cette distinction était due à cette dame, autant pour le courage qu'il lui a fallu pour remplacer som mari dans la direction de ses cultures et de son com- merce ; que pour les succès qu'elle y a obtenus. Quand les femmes le voudront, elles réussiront dans tous les arts qu'elles cultiveront avec une volonté ferme , et nous devons reconnaître ici comme dans bien d'autres circonstances que ce que femme veut Dieu le veut. Enfin, une à M. le marquis de l'Escalopier pour son appareii de chauffage à la vapeur dont nous avons parlé dans le numéro de septembre 1834 de ces Annales. M. Poiteau a ensuite rendu compte des décisions du jury d'examen. M. Loth a obtenu le prix pour la plante en fleur le plus nouvellement introduite. Cest le pentstemon speciosum ,; dont nous donnerons incessamment la figure. MM. Cels frères, qui soutiennent dignement leur nom, ont eu le prix pour la plus belle plante en fleur de toutes celles admises à l’exposi- tion ; MM. Jacquin frères , le premier prix pour la collection la plus riche en belles plantes fleuries ; M. Lémon, un second prix pour le même sujet; et M. Madale, un troisième prix. M. Edmond Godefroid a eu le prix pour Îa plus belle collection de fruits. Le prix pour Ja plante en fleur dont la floraison 207 naturelle est la plus éloignée de l’époque du con- cours, était mérité par les aster Sinensis de M. Jac- ques; mais étant membre du jury, il n’a pu lui être décerné. La séance , entrecoupée par la distribution de bouquets aux dames, et par des morceaux de mu- sique fort bien exécutés par des artistes dont mal- heureusement j'ignore le nom, sur le piano, la cla- rinette, le hautbois et le basson, s’est prolongée jusqu’à près de quatre heures, sans que le public auditeur et spectateur parûtse lasser. L’horticulture se popularise donc en France. Espérons-le, car nos jardiniers sont pleins de talent; il ne leur manque que des amateurs assez nombreux pour pouvoir encourager leurs efforts et récompenser leurs tra- vaux. Doverce. PLANTES POTAGÈRES. Quelques observations sur la culture des choux- Jleurs. Lorsque l’on veut avoir des choux-fleurs printa- niers , 1l faut s'y prendre de la manière suivante. Vers la fin de septembre, on sème la graine sous châssis, sur une couche d'une chaleur tempérée, ou même tiède. Lorsque le plant est suffisamment développé, on le repique sur une autre couche tem- pérée , et afin de l’endurcir et de le préserver de l'étiolement, auquel il est très-sujet, on lui donne de l'air toutes les fois qu’il est supportable. Au mois de janvier, on fait une couche sourde, composée de feuilles et de mauvais fumier, qui don- nent une chaleur douce, mais de longue durée. 298 On la fait d’une longueur suffisante pour recevoir le nombre de coffres nécessaires à la consommation, en comptant seulement cinq individus par châssis de quatre pieds. On charge la couche d’un pied de terre douce et substantielle, mélangée avec du ter- reau ; on lève avec sa motte le plant déjà fort, pour faciliter la reprise; on le plante, et aussitôt on donne une mouillure médiocre, mais suflisante pour plom- ber la terre et la tasser sur les racines. On pose de suite les châssis sur les choux-fleurs, et on les tient fermés pendant quelques jours pour aider à la reprise. Lorsque le froid se fait sentir, on garnit les coffres de réchauds, et on couvre les châssis de paillassons. Il faut toujours profiter de toutes les occasions qui permettent de donner de l'air et d’ar- roser, car c’est l'essentiel pour obtenir de beaux choux-fleurs. Aussitôt que les pommes se montrent, il faut rompre quelques feuilles par le milieu, pour les couvrir et les garantir à la fois des rayons du soleil et de l'eau des arrosemens, ce qui les con- serve blanches, et leur donne une plus grande va- leur. Les choux-fleurs ainsi traités produisent en avril. J'ai vainement essayé, pendant plusieurs années, d'obtenir en été des choux-fleurs aussi beaux qu’en biver, et malgré les soins que je donnais à cette culture, 1l m'a été impossible de réussir. Voici ce- pendant le procédé que j'employais. Je semais, au mois d'avril, une petite planche de choux-fleurs ; quand le plant était bon à repiquer, je le mettais en place, en espacant les pieds de vingt pouces en- viron. Chaque chou était planté dans un trou assez grand et rempli de terreau. Dès ce moment, je ne 209 cessais pas de leur donner chaque jour un arrose- ment abondant, et de les biner au besoin. Malgré ces précautions et la surveillance la plus active, je n’obtins aucun succès; car la pomme, au lieu d’être blanche, était toute verte, et partagée quelquefois en dix petites têtes, qui ressemblaient plutôt au brocoli vert ou violet qu’au chou-fleur. Cette observation peut être utile aux jardiniers qui pratiquent cette culture aux environs de Paris, à cause de la légèreté de la terre, qui est sablon- neuse et brûlante, surtout l'été. La meilleure saison pour semer les choux-fleurs d'automne est le commencement de juin ; on sème à l'ombre, pour préserver le plant des tiquets : et celle pour semer ceux de printemps est aux pre- miers Jours d'octobre; on sème alors sur couche tiède, et l’on repique ensuite sur une autre, pour entretenir constamment les choux-fleurs dans un état de végétation lente. Au mois de mars, le plantest assez fort pour être confié à la température du prin- temps ; on le plante alors dans un carré bien pré- paré, et dans des trous semblables à ceux dont j'ai parlé plus haut, et ox lui donne souvent des ar- rosemens copieux. PokorNy. ÎVote sur la culture des brocolis blancs. Ces brocolis ne diffèrent des choux-fleurs que par leur tête moins serrée et plus allongée. Ils sont aussi plus délicats à manger. On sème la graine dansles premiers jours de juin, dans un lieu, autant que possible, à l'abri des tiquets, qui en sont très-friands ; on arrose souvent. Quand le 300 plant est assez fort, on le repique dans des trous pré- parés comme pour les choux-fleurs, et sur trois rangs par planche. On laisse une planche videentre deux; on cultive dans celle-ci des légumes qui peuvent être récoltés avant les froids. Lorsque la gelée se fait sentir, on butte les brocolis aussi haut que les feuilles le permettent. Pour cela, on prend la terre dans les planches intermédiaires, et qui ont été débar- rassées de leurs productions; on dépose sur ces mêmes planches de bonne litière pour couvrir les brocoïis aussitôt que le thermomètre descend à deux degrés Réaumur. On les laisse ainsi tant que les froids durent, en ayant soin, chaque fois que le temps est doux, de les découvrir pendant le jour, pour les empêcher de pourrir et de moisir. Dès que le printemps est de retour, on ôte la litière, on dé- butte les brocolis, on donne un binage profond, et on arrose fréquemment et en abondance. PokoORNY. Fraister DE PLymoutTn. Ducnesne, ist. nat. des frai- ses, page 82. Fragaria muricata. P.G. F. Tur- Pis. (Voyez la planche.) Nous possédons ce fraisier depuis plusieurs an- nées, et il nous a toujours donné des fleurs et des fruits verdâtres. Il provient probablement de la fraise des Alpes, puisque, comme elle, il fleurit et fructifie toute l’année, si on a le soin de le ren- trer lhiver en serre ou sous châssis, sn le garan- tir des gelées. Ce sb est plus curieux qu'il n’est utile comme fruit comestible, puisque les petites bulbilles vertes PL, 37 | BA FRAISIER DE PLYMOUTH Fragaria muricata. 501 qui couvrent son fruit font qu'il n’est pas man- geable. Du reste , il n'est pas plus dangereux que la . fraise ordinaire; seulement il est moins agréable à manger. ]l présente donc peu d'intérêt sous ce rap- port, et pas plus comme nouveauté, puisqu'il y a peut-être deux cents ans qu'il a été décrit par plu- sieurs auteurs. Duchesne, dans son Zfrstoire natu- relle sur le fraisier, page 82, le décrit sous le nom de fraisier de Plymouth, lieu où probablement il a été observé pour la première fois. L’ayant présenté à la Société d’horticulture de Paris, en 18650, M. Turpin en fit un rapport fort long et très-scientifique , le dessina, et le nomma fragaria muricata. Voici comme il s'explique: « C’est une monsiruosité, ou, pour me servir de l’heu- reuse dénomination de notre honorable confrère, M. le Chev. du Petit-Thouars, c'est une chlorenthie, ce qui veut dire fleurs devenues vertes et herba- cées. Cette chlorenthie, ou cette monstruosité, comme tant d'autres analogues que nous possédons déjà, est d’un grand intérèt pour l'avancement de l'organographie et de la physiologie des végétaux. » Voir son savant Rapport, dans les {nnales de la Sociélé d’Horticulture de Paris, 37° livraison, pa- ges 138 à 195. Je pense, comme M. Turpin, que les aspérités vertes ou bulbilles, pour me servir de son expres- sion, sont propres à s'enraciner, en les répandant sur une terre bien préparée. Si je donne la figure de ce fraisier dans nos Annales, c’est que, quoi- que ancien, peu de personnes le connaissent, et qu'il peut être cultivé comme plante d'agrément, qui se couvre de fleurs et de fruits une partie de l'an- 302 née, surtout si on a le soin dele rentrer l'hiver dans une serre ou sous châssis, pour préserver de la ge- lée ses fleurs, qui, comme celles de tous les frai- siers, y sont très-sensibles. En le cultivant en pots , il pourra servir, avec d’autres plantes, à orner les serres ou les jardimières d’un salon; il y sera d’un effet singulier et fort agréable, en ayant le soin de soutenir ses tiges avec de petites baguettes. Il demande, comme tous les fraisiers , une bonne terre mélangée d’un tiers de terreau ; il peut aussi se cultiver en pleine terre, les gelées ne lui causant pas plus de dommage qu'aux autres fraisiers. JACQUIN aîné. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. OnAGRE DE Fraser, OEnothera Fraseri, Purscu. FI. Amer. Decanr. Prodrom., tom. 5, pag. 51, sp. 51. Feuilles radicales en rosette , glabres et d’un beau vert; tiges droites, rameuses au sommet, d’une consistance dure et comme lisneuse , glabres et Bsses, de 18 à 24 pouces et plus; feuilles caulinai- res et raméales alternes, rétrécies en pétiole à leur base, lancéolées , entières sur les bords ou munies de quelques denticules glanduleuses , glabres, d'un vert foncé en-dessus, rougeûtres en-dessous; fleurs terminant les tiges et les rameaux en grappe serrée, composée de 10 à 20; calice teinté de rouge, pa- raissant glabre , mais réellement muni ( à la loupe) 303 de petits poils courts glanduleux; tube deux fois plus long que l'ovaire, à quatre divisions , et s’ou- vrant seulement d'un côté pour laisser épanouir les quatre pétales, qui sont larges , obcordés, un peu ondulés et rongés au sommet, d'un beau jaune d’or, et dont les veines forment à l’intérieur des stries comme transparentes : huit étamines moins longues que les pétales ; anthères versaliles et at- tachées par le milieu; style de la longueur des éta- mines, terminé par un stigmate à quatre lobes, cylindrique et long de deux lignes ; capsule pres- que sessile, obovale, tétragone, glabre. La fleur ouverte est de 18 à 24 lignes de dia- mètre. Cette plante, originaire de la Caroline , est vivace et peut se cultiver en plein air, puisqu'elle a sup- porté l'hiver de 1829 à 1850. On la multiplie par la séparation de ses pieds, et aussi de graines. Elle fait un joli effet sur les parterres. Cette espèce a du rapport avec l'œnothera fruti- cosa, de laquelle elle diffère par ses tiges et ses feuilles glabres ; ces dernières sont rougeûtres en- dessous, ses grappes moins allongées, et ses fruits plus courts. JACQUES. PYRUS. Lin. Wizzo. Pers. Decanp. Desr. Icosandrie pentagynie, Lin. Rosacées, Juss. VII tribu. Pomacæ, Dec. Prod. Caractères génériques. Calice à tube urcéolé, limbe à cinq lobes, pétales presque arrondis, cinq styles libres dans toute leur longueur ; fruit tur- biné, ombiliqué au sommet, à cinq loges cartila- 504 sineuses, contenant chacune deux graines ou pé- pins cartilagineux. Poirier pu NÉPAuLcE, Pyrus Nepaulensis, Horr. Lopp. Cat. Lounon. Hort. brit., page 202. Cydo- nia indica, WaLucx. Cratœægus Nepaulensis, L. Nois., Cat., page 49. ( Voyez la planche. ) Arbre oa grand arbrisseau rameux, écorce brune et glabre étant adulte. Rameaux queiquefois épi- neux ; feuilles alternes, portées sur des pétioles d'un à deux pouces de long; limbe ovale, pointu, un peu velu dans la jeunesse, glabre ensuite des deux côtés, denté sur les bords; pétioles également velus dans la jeunesse. Fleurs en corymbe termi- nal; rafle, pédicelles et calice blancs et velus pen- dant la floraison ; pédicelles longs de 12 à 18 lignes; calice à cinq divisions élargies à la base, acumui- nées au sommet; cinq pétales blancs insérés à la base interne du calice, à hmbe creusé en cuiller et aminci en onglet à la base ; environ 20 étamimes, moitié moins longuesqueles pétales, inséréescomme ceux-ci; cinq styles glabres et de même longueur que les étamines ; fruits petits, pyriformes et glabres. Dans la jeunesse de cet arbre, les feuilles sont à trois ou cinq lobes; quelquefois encore il ny a qu'un lobe sur un des côtés de la feuille. Ce phé- nomène se montre aussi, lorsqu'on rabat une bran- che , sur les rameaux adventifs que fait produire cette opération. Il est originaire du Népaule et introduit en An- gleterre en 1820. Je l’ai vu lever de graine à la PAS POIRIER DU NEPAULE Pyrus nepalen sis “ à ar dev C2 NL Tr CL VE .- 305 même époque dans l'établissement de notre collè- gue M. Noisette. On peut le livrer à la pleine terre; mais je crois qu'il est prudent d'en avoir un ou deux pieds en pot ou en caisse, pour Îles garantir des fortes gelées pendant l'hiver. C'est un individu en caisse qui, pour la prennère fois, nous a donné des fleurs ; elles se sont épanouies du 20 au 30 avril. On le multiplie assez facilement de boutures étouf- fées pendant une partie de l'été; on peut aussi le grefler en fente ou en écusson sur franc coignas- sier ou épine blanche. JACQUESs. Note sur la culture de la ketmie à grandes fleurs. La KETMIE A GRANDES FLEURS, //tbiscus manthct, Lan. est remarquable par ses belles fleurs d'un jaune soufre sur lequel se détache agréablement le pour- pre qui en colore le fond. C'est une plante ligneuse, originaire de l'Inde , et pour laquelle il faut la serre chaude quand on veut la conserver dans cet état. Mais il est un moyen fort simple de jouir de cette plante sans être dans l'obligation de la rentrer en serre chaude pendant l'hiver. Il suffit pour cela de Ja cultiver comme annuelle, ce qui peut d'autant mieux se faire qu'elle fleurit et mûrit ses graines la même année. Il s'agit donc de la semer sur place vers la mi-mai, en terre ordinaire. Dès la fin de juillet elle commencera à fleurir, et la floraison continuera jusqu'aux premiers Jours d'octobre. Il serait même possible d'obtenir des fleurs un mois plus tôt, en semant sur couche dans les premiers jours d'avril et la soumettant à la culture indiquée pour l'hibiscus cannabicus par notre collègue, M. Pépin, Jurrer 1835. 20 306 dans le numéro d'avril de l’année courante, p. 203. Ce procédé est d'autant plus intéressant qu'il offre la facilité d'augmenter le nombre des plantes d’or- nement de pleine terre, et de jouir de la floraison de celles qui paraissaient devoir faire exclusive- ment partie du domaine des amateurs assez opu- lens pour avoir des serres chaudes. LECoINTRE. PANICAUT PANICULÉ, Eryngium paniculatum. LAROCHE. Plante vivace à racines noirâtres , longues et peu chevelues ; feuilles éparses , touffues , persistantes, sessiles, longues d'un à trois pieds, larges d'un demi-pouce et plus à la base, se rétrécissant et terminées en pointe épineuse. Elles sont ciliées ou sarnies d'épines axillaires sur les bords, ainsi que de petites macules sur les deux faces. Les feuilles inférieures sont souvent recourbées par leur extré- mité ; celles du centre sont droites et moins lon- gues. Du milieu des feuilles s'élève une tige florale paniculée, haute de trois à six pieds, striée, garnie de feuilles, alternes, semi-amplexicaules, qui diminuent de longueur vers l'extrémité ; de l’ais- selle de ces feuilles se développent des rameaux assez longs, dichotomes, et qui se bifurquent jus- qu'à l’entier développement de la panicule. Les capitules sont ovales, environnés d'un involucre placé au centre de la bifurcation et terminant les rameaux. Les fleurs sont nombreuses, petites et blanchâtres. Quoique cette plante soit de la famille des om- bellifères, on la prendrait, au premier abord, pour 507 un pitcairnia où bromelia, par son port et ja forme de ses feuilles. Aussi porte-t-elle encore dans plu- sieurs établissemens le nom d'eryngium bromeliæ- Jolium , espèce qui existe effectivement , mais que l'on ne possède pas dass les cultures rh 2 Cette belle espèce est originaire du Chili ; 5 elle fut introduite à Paris en 1830, où elle fleuri de pour la première fois en juillet et août 1834. Le développe- ment de ses tiges florales s'effectue pendant le mois de juin. On cultive depuis assez long-temps, à cause de l’effet singulier de leur port et de la dispo- sition de leurs fleurs, les eryngium planum ( pani- caut à feuilles planes), amethystinum (panicaut bleu améthyste), Æ/pinum (panicaut des Alpes); et celui qui est l'objet de cet article n’est pas moins propre à produire un effet pittoresque dans les jar- dins réguliers, et mieux encore dans les jardins anglais ou paysagers. Je suis porté à croire que ce panicaut s’acclima- tera sous notre climat d'autant plus qu'il a sup- porté nos hivers depuis 1852, en couvrant le pied de quelques feuilles seulement. Mais dans le midi de la France il résisterait très-facilement ; il croît à toute exposition et en terre meuble et légère. On le multiplie de boutures, de drageons, dont il est assez avare, mais mieux de graines se- mées aussitôt la maturité en pots ou terrines rem- plis de terre siliceuse ou de bruyère. On repique en pots dès que les pieds ont acquis trois ou quatre feuilles, afin de fatiguer moins les racines longues et sèches, et de rendre la reprise plus facile quand on les met en place avec leur motte. Il faut, pen- dant les deux premières années, conserver les 308 jeunes pieds en pots et sous châssis froid pendant l'hiver; il suffit que la gelée ne puisse les at- teindre. Il est bon aussi d'en avoir en tout temps quel- ques pieds en pots, pour pouvoir les planter où l'on veut ; car les vieux pieds en pleine terre repren- nent difficilement quand on les déplante; ceux au contraire qui ont été tenus en pots contournent leurs racines autour du vase, et n'éprouvent au- cune altération lorsqu'on les dépote pour les mettre en place. PÉp1x. ORANGERIE. MAHONIA. Dec. Nurr. Gen. Amer. Hexandrie monogynie, Lix.; Berbéridées , Juss. Caractères génériques. Calice composé de six fo- lioles, accompagnées de trois bractées ou écailles ; six pétales sans glandes à la base ; étamines munies au sommet de deux espèces de dents de chaque côté ; fruits en baie contenant trois à neuf graines. Lamarck dit, dans l'Encyclopédie, à propos du berberis ou épine-vinette, que ses grappes de fleurs jaunes et pendantes ; qui se montrent au printemps en même temps que laubépine aux fleurs blanches et parfumées, peuvent parfaitement se mêler en- semble dans la décoration de nos bosquets ; mais, tandis que l'odeur agréable de l'aubépine lui fait trouver sràce pour son armure piquante , au point qu'on l'introduit jusque dans nos appartemens, l'épine-vinette, malgré son élégance, malgré ses fruits à saveur acidule et agréable, est reléguée dans les lieux les moins fréquentés des parcs, à cause 509 de l'odeur désagréable qu’elle exhale au moment de sa floraison. Nous revendiquerons pour le genre mahonia les avantages de l'aubépine. L'odeur agréable qu'exhalent ses fleurs en épis dorés, ses tiges dénudées d'épines, ses feuilles persistantes qui résistent à nos hivers, en font une belle con- quête pour l’ornement de nos bosquets, où les es- pèces que nous allons décrire méritent d'occuper une place distinguée. ManoONIE A FEUILLES DE HOUX, Mahonia aquifo- lium, Dec. Nurr. Gen. Amer. 1, p. 312. Berberis aquifolium, Pursu. Arbrisseau à tige rameuse, dont les rameaux, épars et sarmenteux, sont pen- dans ; feuilles pétiolées, alternes , persistantes, pédi- cellées, ailées, avec impaire, à trois paires de folioles sessiles, ovales , allongées, luisantes, glabres, co- riaces , sinuées et munies à leurs bords de dents épineuses; fleurs disposées en grappes épaisses, munies de bractées membraneuses sur deux rangs qui semblent former un triple calice ; l'extérieur à trois folioles très-petites, ovales, aiguës, cadu- ques ; l’intérieur trois fois plus long, à folioles pres- que orbiculaires ; corolle jaune à pétales allongés presque droits, à peine de la longueur du calice, incisés et bidentés à leur sommet ; filamens des étamines plus courts que la corolle, munis au milieu de deux dents opposées, à anthères bilobées épaisses; ovaire ovale; un stigmate sessile à trois lobes. Cette espèce croît dans le nord-ouest de l'Amé- rique septentrionale, sur les bords de la rivière Co- lombia, depuis sa source jusqu’à son embouchure 310 dans l'Océan. Elle y forme des buissons de cinq à six pieds. MAHONIE À FLEURS EN FAISCEAU, Mahonta fascicu- laris, Dec. Feuiiles ailées avec impaire, à quatre ou six paires de folioles, l’inférieure très-rappro- chée de la base du pétiole, ovales , lancéolées , den- tées fortement, d’un beau vert, persistantes ; fleurs réunies en faisceaux, jaunes, plus grandes que dans l'espèce précédente, et au nombre d’une tren- taine sur chaque grappe, munies de longs pédon- cules accompagnés d’une bractée à la base, et de deux autres plus petites au tiers environ de leur longueur. Cette espèce est originaire des environs de Nutka dans la Nouvelle-Espagne. Manonre GLuMACÉE, Mahonia glumacea, Dec. Ber- beris glumacea ou nervosa, Bor. Rec. (Voyez la planche. ) Feuilles ailées avec impaire, de six à huit paires de folioles à pétiole allongé ; folioles oblon- sues , lancéolées, dentées ; fleurs jaunes en grappes srêles de quinze centimètres environ de lon- sueur, à court pédoncule; ovaire simple à cinq semences ; stiymate large, sessile. Cette espèce a été trouvée par M. Douglas, dans des bois épais à l'em- bouchure de la Colombia , Amérique septentrionale. Elle est très-rustique. MaHoNIE RAMPANTE, Mahonta repens, Bot. REG. Feuilles ailées avec impaire, composées de deux paires de folioles, dont l'inférieure très-éloignée de la base du pétiole; folioles ovales , lancéolées , lon- gues de trois à quatre pouces, légèrement dentées ; fleurs en épis réunis en faisceaux de quatre à huit, MAHONIE GLUMACEE Mahonia glumacea . FU ur 311 dont l'axe de chacun est garni d'une cinquantaine de fleurs jaunes à pédicelle court, muni d’une bractée à sa base ; stigmate large et sessile; ovaire simple, cinq semences. Cet arbuste est originaire du nord-ouest de l’A- mérique septentrionale, où il a été trouvé par les naturalistes de l'expédition des capitaines Louis et Clarke. Tous les mahonia se multiplient de marcottes et de boutures. Jusqu'à ce jour nous les avons tenus en terre de bruyère légère et sous châssis froid, mais il est probable qu'ils pourront s’accommoder de terre ordinaire ct du plein air. Au surplus, lors- que la culture de ces arbrisseaux , destinés à deve- nir un des plus beaux ornemens de nos parterres, aura été mieux étudiée, nous nous empresserons de la faire connaître avec détail. Cezs frères. SERRE CHAUDE. Moyen d'avoir en cinq semaines des rhododendrons en fleur au mois de décembre. Dans une serre disposée de facon à être chauffée à volonté, on place la quantité que l’on désire de pots de rhododendrons. Si la serre contenait une couche couverte de tannée, on les y enterrerait; mais il faut que cette couche soit très-tiède, car Fexcès de chaleur pourrait brüler les racines de ces plantes. Au surplus, la couche de tannée n'est pas indispensable, et les rhododendrons peuvent s’en passer. La température de cette serre doit être maintenue constamment à vingt-cinq degrés. Le 512 soin principal est de ne pas laisser dessécher la terre, et pour cela il faut arroser souvent et peu à la fois. On fait usage, dans ce but, d’une pompe à main, ou d'un arrosoir à pomme percée de trous très- fins, pour répandre l'eau sur les feuilles en pluie très-fine, et de facon à y maintenir toujours une espèce de rosée. PokorNny. SOLANDRA. SwarrTz. Pentandrie monogynie, Lin. Solanées , Juss. Caractères génériques. Calice cylindrique, bifide; corolle très-srande , infundibuliforme, à tube de la longueur du calice, à imbe campanulé, bordé de cinq lobes arrondis; einq étamines, stigmate en tête arrondie; une baie globuleuse, à quatre loges polyspermes. ( Ce genre porte le nom du docteur Daniel Solandre, Suédois, compagnon de voyage du capitaine Cook. ) SOLANDRE VELUE, Solandra grandiflora, Swartz. Var. hirsuta, Mort. (Voyez la planche.) Arbrisseau s’élevant à trois ou quatre pieds et au- dessus ; feuilles ovales, pointues, un peu renver- sées, larges de vingt-cinq à trente lignes, et longues de quatre à sept pouces, alternes, cotonneuses des- sus et dessous, à six nervures bien marquées, à pé- tiole long de seize à vingt lignes, en gouttière. Elles ne diffèrent de celles du grandiflora que par le du- vet qu’elles conservent plus long-temps. La fleur est d’un jaune clair, passant en vieillis- sant à un jaune sale et foncé; elle est teinte de pourpre violet à l'orifice du tube à l'intérieur et à P1.40 SOLANDRE VELUE Solandra erandiflora ver: hirsuta 31% l'extérieur, où elle est légèrement velue; elle exhale une odeur fort agréable. Cette plante exige la serre chaude et une terre légère mélangée, peu substantielle ; le plein air au soleil pendant l'été. Pour en obtenir des graines, il faut la féconder artificiellement ; à cet effet , on prend, avec la pointe d’un canif, le pollen des éta- mines, et on en frotte légèrement le pistil; une seule fois suffit. On la multiplie de semences et de boutures. Je n'ai trouvé cette plante décrite nulle part, et je crois ne pas me tromper en la regardant comme une variété du so/andra grandiflora. Je présume qu’on peut la considérer comme originaire des An- tilles, ainsi que son type. Elle est mentionnée sur plusieurs catalogues marchands; mais une simple nomenclature ne permet pas d'affirmer que ce soit la même. NEUMANN. Chauffage par la circulation de la vapeur dans une couche de cailloux. Dans une visite que j'ai faite, au milieu de juin, au château de Roquencourt , près de Versailles, ap- partenant à M. Fould, et dont les beaux jardins sont confiés aux soins de notre collèeue Utinet, j'ai vu, entre autres choses fort remarquables , comme des orangers en espaliers en pleine terre dans la serre, et mürissant leurs fruits, une application du nouveau procédé de chauffage par les cailloux et la vapeur. Les serres , disposées avec une grande élégance, ont une longueur de cent soixante pieds ; elles sont 314 décorées avec un goût parfait, et ornées d’un grand nombre de végétaux précieux, parmi lesquels se distinguent deux acacias d'une grande beauté. L'un, l'acacia oleæfolia, dont la figure a été donnée dans ces Annales, page 84, année courante, s'élève à onze pieds, et se trouvait couvert de fleurs ; l'autre, l’'a- cacia vestita, dont la hauteur est d’au moins quinze pieds, se fait remarquer par ses beaux rameaux pen- dans, qui ombragent, dit-on, à Sainte-Hélène, le tombeau du grand homme dont la France devrait posséder la cendre. J’y ai vu encore deux camellia en pleine floraison ; l’un, l’atro-rubens, à fleurs d'un rouge vif ; l'autre, l'a/ba plena, dont les fleurs ré- gulières et d'un blanc éclatant font un si joli effet sur le feuillage vert foncé qui les entoure. Certes, si ces deux camellia avaient paru à l'exposition de la Société d'Horticulture, ils eussent été dignes de con- courir pour le prix offert par cette Société à la plante dont la floraison est obtenue à une époque éloignée de celle assignée par la nature. Mais revenons au mode de chauffage qui est l’objet de cet article. La serre où il est en activité à quarante-cinq pieds de longueur ; elle est employée à la culture des ana- nas. Sous le sentier qui règne dans sa largeur, à son entrée, est construit un fourneau dont les tuyaux, qui portent la fumée au dehors, se prolongent ho- rizontalement sous le sentier du fond de la serre, formé de plaques en fonte, qui s’'échauffent par leur rapprochement de ces tuyaux, et rayonnent encore dans la serre une certaine somme de chaleur. Sur le fourneau , est placée une chaudière en cuivre, de forme ovale, un peu aplatie, et de la contenance de cent cinquante litres. Elle est fixée à demeure 315 dans la maconnerie, et cachée sous les dalles du sen- tier. Cette chaudière, entièrement fermée, recoit plusieurs tuyaux : 1° celui par lequel on la remplit au moyen d'un entonnoir qui s’y adapte ; il pénètre dans la chaudière par son fond supérieur, ét se trouve placé perpendiculairement au-dessous d’un robinet qui fournit l’eau nécessaire , amenée du dehors par des conduits étrangers à l'appareil qui nous occupe; il est fermé par un couvercle égale- ment en cuivre; 2° un tuyau placé au niveau du fond inférieur : il est fermé par un robinet, et sert a vider complètement la chaudière; 3° un tuyau d'un diamètre de trois à quatre lignes, partant éga- lement du niveau du fond inférieur : il est terminé par un coude également en cuivre, dans lequel est scellé un tube de verre, placé verticalement contre. une lame de cuivre, fixée sur le mur de la serre, et garnie d’une flèche qui indique le point jusqu’au- quel la chaudière doit être remplie. On concoit qu'en y versant l'eau, celle-ci s'élève dans le tube de verre à la hauteur correspondante à son niveau dans la chaudière, qui ne doit être remplie qu'aux deux tiers environ, pour laisser une place suffi- sante à la formation de la vapeur, et afin que l’eau élevée par l'ébullition ne se déverse pas dans le tuyau destiné à la circulation de la vapeur. Pour que cet indicateur de la hauteur de l’eau dans la chaudière soit toujours exact, un tube en cuivre est adapté à la partie supérieure du tuyau par le- quel on remplit la chaudière , et au-dessous de son couvercle, et vient établir une communication avec le tube de verre. Sans cette précaution, la pression opérée par la vapeur pourrait faire remonter le li- 316 quide dans le tube de verre; celui-ci indiquerait alors une fausse élévation , et pourrait faire croire qu'il.y a assez d'eau dans la chaudière, tandis qu'elle aurait besoin d’être remplie. Par la commu- nication établie par le tube en cuivre dont je viens de parler, la vapeur qui s'élève dans le tuyau de remplissage pénètre dans le tube en verre, et opère sur l'eau qu’il contient une pression qui balance la première. 4° Enfin, le tuyau destiné à faire circuler la vapeur. Il est adapté à la partie latérale du fond supérieur de la chaudière , et il se prolonge hori- zontalement jusqu'au bout de la bâche dont je vais parler. Ilest en cuivre, et son diamètre est de quinze lignes ; il est percé dans toute sa longueur, alternativement en dessus et en dessous , de trous d'une ligne de diamètre. Leur intervalle, qui est d'abord de deux pieds en partant de la chaudière, va en diminuant graduellement, de facon qu'il n’est plus que de six pouces à l'extrémité de la bâche. Touchant le fourneau et la chaudière est bâtie une bâche en maconnerie. Le fond est garni, à une épaisseur de quatre pieds , de cailloux (silex); c'est au centre de ces cailloux que passe le tuyau con- ducteur de la vapeur. Il est terminé par un autre tu yau coudé qui traverse verticalement toute l'épais- seur de la couche , qu'il surmonte de quinze à dix- huit pouces; il est garni d’un robinet au moyen duquel on concentre la vapeur dans l’intérieur de la couche en cailloux lorsqu'il est fermé, ou on la laisse s'échapper dans la serre en le tenant ouvert. Sur le lit de cailloux est ajusté un plancher en chêne qui supporte la terre de la couche, et empêché qu'elle ne soit détrempée et pénétrée par la vapeur. ON 17 À l’aide du thermomètre à piquet de Regnier, que l’on plante dans l'épaisseur de la couche, on connaît exactement sa température. M. Utinet a remarqué qu'elle s’abaisse seulement d'un degré et demi en deux jours, lorsqu'une fois on l’a amenée à vingt-cinq ou trente, et qu'il suffit par conséquent de faire du feu tous les deux ou trois jours. Lors- que notre collègue a mis pour la première fois cet appareil en action, il ne lui a fallu que trente-six heures pour amener à vingt-huit degrés la tempé- rature de sa couche. Cet appareil fort simple a été exécuté par M. Loyer de Versailles, qui a construit également celui du potager à peu près sur le même modèle. Ce sont les deux seuls appareils que je connaisse en France, où il est probable qu'ils seront plus multi- pliés dans quelque temps. Ce procédé de chauffage , que l’on croit être im- porté de l'Irlande, pourrait bien être d'invention francaise; car je tiens d’un ancien administrateur des jardins impériaux que, du vivant de l'impéra- trice Joséphine, un Francais lui proposa un mode de chauffage par les cailloux pour les serres de la Malmaison. Cette proposition, peut-être mal com- prise par les personnes appelées à l’examiner, ne fut pas adoptée. Je dépose ici cette assertion, assez vague sans doute, pour provoquer les souvenirs de ceux qui pourraient peut-être l'appuyer par des faits plus certains. Quoi qu'il en soit, ce mode de chauffage est écono- mique et commode, en ce qu'il dispense d’une sur- ‘veillance aussi active que celle qu'il fallait pour régler convenablement le feu par le chauffage an- 318 cien. Le principal soin qu'il faille prendre est de veiller à ce que la chaudière ne se vide pas; car l’on comprend que l'évaporation est assez rapide, le tuyau conducteur étant percé de trous qui lais- sent la vapeur se répandre dans Ja masse de cail- loux dont il est entouré. I n'y a point d'humidité surabondante à craindre; car la vapeur ne peut se faire jour à travers son enveloppe sans se condenser, et dans cet état l'eau qu'elle forme s'écoule en tra- versant le lit de cailloux, et va s'infiltrer dans le sol, légèrement disposé en gouttière à cet effet. Il n'y a point non plus d'accidens à craindre; car l'eau de la chaudière, quelque feu qu'on fasse, ne peut se vaporiser instantanément, et le refroidissement qu’éprouve la vapeur dans le milieu qu’elle par- court s'oppose, en la condensant, à ce que son vo- lume devienne trop considérable. L'expérience ne lui reproche rien encore, mais il faut dire que son emploi n'est pas ancien; toute- fois la théorie même ne prévoit aucune objection. Il est donc probable que l’adoption de ce genre de chauffage aura lieu généralement, et lon peut affir- mer dès à présent que rien ne peut fui être com- parable pour les serres à boutures. DoverGE. NOUVELLES. IRIS LUTESCENS, varielates. Dans les Annales de Flore et de Pomone, année 1834, p. 276, je sigualaiune variétéde l'iris lutescens à fleurs pourpres, que j'ai obtenue d'un semis fait en 1831. Ce même semis vient de me donner deux nouvelles variétés, l'une que je nommerai ris lutes- cens, var. albida : les pétales érigés et les stigmates 319 sont blanchâtres, très-légèrement soufrés à la base ; les trois pétales réfléchis sont jaunâtres; mais ce qui la distingue avantageusement, c’est l'odeur douce et suave qu'elle exhale. L'autre variété, que j'appelle ris lutescens, var. maculata, a le port et le fond de la couleur comme la précédente; mais les trois pétales extérieurs et réfléchis sont fla- gellés de macules d'un violet pâle, et leur base striée de brun; elle n’est point odorante. Voici donc déjà trois variétés obtenues d'un seul semis peu nombreux ; il est probable que par la suite on ob- tiendra autant de variétés que dans les crocus, ce qui formera des bordures charmantes et préféra- bles à ces derniers par leur feuillage persistant. JACQUES. NOTICE NÉCROLOGIQUE. La mort, à qui rien n'échappe, vient encore de frapper un de nos collègues, M. FILLIETTE, pépi- niériste à Rueil, dans un âge qui nous laissait l’es- poir de le posséder long-temps. Fils de pépiniériste, 1l quitta momentanément les travaux de la culture pour porter les armes dans les dernières années de nos guerres. Rentré dans ses foyers à la paix, il reprit avec empressement une carrière vers laquelle son goût et les premières impressions de sa jeunesse le portaient également, et bientôt il se fit remarquer parmi nos pépinié- ristes les plus distingués. Ses pépinières offrent en effet un très-bon choix des meilleures espèces d'arbres fruitiers, et de tous les grands végétaux forestiers , arbrisseaux et arbustes d'ornement. Il cultivait aussi les roses, = 9320 et a obtenu en ce genre quelques variétés qui restent avec éclat au nombre des plus belles. 11 a également obtenu de semis du pliladelphus co- ronarius un seringat assez beau, dont notre col- lèoue, M. Jacques, a donné la description dans le Journal de la Société d'Agronomie Pratique, numéro d'août 1850, et quil a nommé Piladel- phus dubius ( sevingat douteux ). Il s’occupait en effet avec zèle de la multiplication des arbres et arbustes par le semis, et beaucoup d'expériences, dont la solution approchait , resteront sans résultats par la mort prématurée de ce cultivateur. Il est aussi l'un des premiers qui ait substitué à la greffe en flûte, en usage pour le châtaignier, la greffe en fente, d'une exécution plus simple et plus facile. Si, comme pépimiériste, 1l montrait dans les opé- rations de culture un esprit judicieux d'observation propre à Jui valoir plus d’un succès, 1l portait dans les choses privées un jugement sain et droit. Homme de la nature, ne devant rien qu'à lui seul, il était doué de cette brusque franchise qui n'est pas sans dangers au milieu d’un monde qui la re- doute et s'empresse de la signaler comme un vice d'éducation, mais qui en réalité mérite l'estime de ceux dont la vie est sans reproches. On pouvait, à son aide, lire à découvert dans le cœur de M. Fil- liette, et y voir les bonnes qualités qui y étaient déposées. Bon époux, bon ami, franc et, loyal, il ne laissa jamais dans l'incertitude sur ses sentimens ceux avec qui il était en relation. C'est donc au double titre de cultivateur distin- gué et d'ami sincère que je dépose ici l'expression de mes regrets et de ceux de tous nos collègues. DovErGE. ERRELSS DE FLORE ET DE POMONE. Sté ePP0e20000e0000210100e1e 061600600080 16000e121000cS1e06160: PRINCIPES GÉNÉRAUX D'AGRONOMIE. Observations sur l'utilité d'étudier le climat. Je désigne par climat les circonstances atmosphé- riques sous l'influence desquelles on pratique l’a- griculture. Son étude devrait toujours précéder les opérations préliminaires d'établissement, et il est bien rare cependant qu'il en soit ainsi. La plu- part des agriculteurs appelés à diriger une exploi- tation se contentent d'examiner les cultures adoptées dans le canton où ils viennent s'établir ; c’est d’après cet examen qu'ils règlent leur conduite; tant mieux si l’assolement en usage est celui qui se trouve le plus approprié aux influences climatériques. Certes, un examen approfondi des opérations agricoles du voisinage n'est pas inutile; je dirai même qu'il est indispensable, mais j'ajouterai qu'il n’est pas suffisant. Presque partout l’ordre établi dans les cultures est le résultat de la routine. Le fils agit comme son père, qui a lui-même soi- sgneusement gardé les traditions de ses ancêtres: et l’on conçoit qu’une telle pratique ne peut pas présenter assez de garantie pour négliger de se Aour 1835. 21 322 convaincre par soi-même qu'elie est conforme aux lois physiques dictées par la nature, et auxquelles force est de nous soumettre, sous peine d’échouer dans nos travaux. Aujourd'hui qu'une foule de jeunes hommes, reconnaissant l'importance de l'agriculture, se con- sacrent à la culture des terres, après s'être initiés dans les sciences, pour lesquelles en général la jeunesse montre une grande aptitude, nul doute qu'ils porteront dans la pratique de ce premier des arts l'intelligence et Le savoir qui en feront une mine féconde. On peut donc indiquer les résultats qu'on obtien- drait de l'examen attentif du climat, parce que le temps approche où chaque cultivateur, armé du flanibeau de l'expérience, obéira à ses propres in- spirations , qu'il puisera dans l'étude de toutes les circonstances environnantes capables d'influer sur le succès de ses entreprises. Le caractère général d’un climat dépend de son degré de latitude dans lun ou l’autre hémisphère; de l'élévation du sol au-dessus du niveau de la mer; de la nature des couches terrestres à la sur- face et inférieurement, et de leur aptitude à con- server la chaleur ou l'humidité; de l'exposition ; du voisinage des grandes masses d’eau et des abris naturels comme montagnes, forêts, etc.; des cou- rans de vents les plus ordinaires; du temps pen- dant lequel le soleil reste sur l'horizon, de l'inéga- lité de température entre les jours et les nuits, et enfin des irrégularités dans le cours des saisons. La France, qui s'étend en latitude du 42° au 51° degré, jouit d’un climat général assez favorable , 399 mais qui offre une grande variété de climats parti- culiers ; circonstance qui la rend propre à la pro- duction d'une multitude de végétaux, mais qui oblige en même temps le cultivateur à étudier particulièrement les conditions atmosphériques qui agissent dans la localité sur laquelle il opère. Située dans la partie la plus tempérée de l'Europe, elle jouit d’une température modérée, variant toutefois du nord au midi. Son territoire, considéré en masse, offre l'aspect d’une plaine ondulée plus élevée au sud et à l’est et conséquemment à l'exposition du nord et de l’ouest. Mais les montagnes qui la tra- versent en différens sens et la divisent en bassins arrosés par de nombreuses rivières, apportent autant de modifications aux circonstances climatériques ; ainsi les Pyrénées au sud, la chaîne de la Lozère quise divise à la source de la Loire et projette, au nord-est et au nord-ouest , les montagnes volcani- sées de l'Auvergne, à l’est les Alpes maritimes et cottiennes, au nord le Jura, les Vosges et les Ar- dennes, sont autant de grands abris qui garantis- sent les bassins qu'ils forment des excès de froid ou de chaleur, et alimentent de leurs sources les fleuves et rivières qui vont en tous sens rafrat- chissant le sol : ce qui fait que la France est moins exposée aux longues pluies qui désolent les contrées septentrionales et aux sécheresses arides qui tuent la végétation dans les pays méridionaux. Mais le but que je me suis proposé étant moins de définir le climat général du royaume que de fournir les inductions qu'on peut tirer de la con- naissance d'un climat particulier, je vais revenir à mon sujet. / 524 Il ne faut pas s'imaginer que parce qu'un terra sera situé sous un degré donné de latitude, 1l aura une température égale à un autre situé sous le même degré. Cela peut être souvent, mais cela n'est pas toujours ainsi ; les circonstances environ- nantes, telles que grands abris , position intérieure ou maritime, gisement élevé, incliné ou plat, nature intrinsèque du sol et du sous-sol, accidens, comme courans de vents, volcans ou autres phé- nomènes qui se renouvellent périodiquement ou irrégulièrement , modifient cette température en plus ou en moins. Ainsi un canton très-boisé est plus humide et plus froid qu'un canton découvert. Les rayons so- laires sont interceptés, et l’évaporation est lente ou nulle; les alternatives du chaud au froid sont plus marquées ; l'été y est court et brûlant , et l'hiver long et glacé. Le déboisement est un moyen de rendre la température plus égale et plus douce. Notre propre pays en fournit un exemple. La Gaule, représentée par les anciens historiens comme une contrée tou- jours couverte de glaces, lui doit l'adeucissement de sa température. D'un autre côté, en abattant les forêts dans un pays exposé à des vents brülans, on exalte encore sa température; tandis que la conser- vation de ces grands végétaux rend l'air plus frais et l'action du vent moins desséchante. Tels sont les motifs qui font qu'au midi de la France on se plaint avec quelque raison de la destruction des bois, tandis qu’au nord on s’en félicite. Comme obstacle aux efforts des vents, les bois et les montagnes ont des effets diflérens. Quelquefois la conformation de celles-ci forme des gorges qui, 325 se trouvant dans la direction des vents, leur livrent un passage facile, de facon qu'ils s’y engouffrent et se précipitent dans les plaines ou les vallées où elles aboutissent ; ils y amoncèlent les nuages et y ren- dent les pluies plus fréquentes. D'autres fois, au contraire , les uns et les autres abritent ces mêmes plaines des courans des vents dominans. Ceux-ci sont froids ou chauds, humides ou secs, selon les régions qu’ils parcourent et l'époque de année. Ainsi les vents d'ouest, par exemple, sont souvent frais en été et chauds en hiver, parce qu'en traversant l'Océan ils élèvent, dans le premier cas, des vapeurs humides qui abaissent la température de l'air; et, dansle second cas, l'Océan ne gelant pas, son évaporation réchauffe l'air; c’est ce qui fait que le département du Finistère, situé sous le même degré que Paris, a des étés moins chauds et des hi- vers moins froids. C’est aussi à une cause semblable qu'il faut rapporter les brouillards épais que les vents poussent dans de certaines contrées. Parfois le voisinage de la mer charge les vents de parti- cules salines qui nuisent à la végétation des arbres et des blés, mais qui favorisent smgulièrement le développement des plantes composant les prairies. Dans de telles situations, il n’y a pas de moyens de modifier ces effets”; mais il faut cependant calculer d'après eux les cultures qui peuvent Île mieux y être soumises. Une situation méditerranée n’a rien à redouter de ce que je viens de dire; mais il faut étudier quelle influence peuvent avoir sur ses productions les montagnes dont elle peut être environnée, les rivières qui l’avoisinent, et la nature de son sol. 320 Dans les situations élevées et sans abris naturels, il est avantageux de diviser le sol par des haies et des plantations formant autant d'abris artificiels qui augmentent la chaleur. Et si les hauteurs d’un pays étaient plantées avec jugement, la force du vent en serait diminuée, son action divisée et le climat adouci. Les terrains inclinés des montagnes jouis- sent aussi d'une température variable, selon qu'ils sont plus ou moins élevés sur leurs flancs. Il y a encore une variation bien plus grande entre ceux qui, sur la même montagne et à la même hauteur, sont exposés les uns au midi et les autres au nord. Ainsi au versant méridional des Pyrénées, par exemple, la température est de douze ou quinze de- ovrés Réaumur, tandis qu'au versant opposé la neige et la glace n’éprouvent encore aucune fusion. Dans les situations basses et plates, il faut sup- primer tout ce qui peut gêner la libre circulation de l'air ; il faut découvrir le terrain, agrandir les enclos, diminuer l'épaisseur et la hauteur des haies, et élaguer ou supprimer les grands arbres qu'elles renferment. Le desséchement du sol mérite aussi souvent en pareil cas une attention particulière parce qu'il peut rendre le climat plus salubre et la terre plus fertile. C'est surtout dans les localités qui recelent une grande agglomération de tourbes froides et spongieuses, qu'une telle opération peut avoir les résultats les plus avantageux. Il en est de même à l'égard des terrains marécageux, qui rem- plissent l'atmosphère de gaz dangereux pour les végétaux et les hommes. Ces are , Si elles ne soËE pas soumises à un desséchement, entretiennent une grande humidité dans Fair , rendent les pluies 327 fréquentes et le climat froid, et nuisent ainsi aux terres en culture qui les avoisinent. Lorsque la surface du sol est cultivée, l’eau pénètre à l'intérieur, au lieu de s’écouler à sa sur- face quelquefois en torrens destructeurs , et les rayons solaires ne sont pas reflétés par une croûte dure, mais absorbés d’une facon profitable par une couche de terre ameublie. Là, les nuits sont moins froides , parce que le rayonnement du sol pendant l'obscurité restitue une portion de la chaleur qu’il a absorbée dansle jour. Ainsi le climat de l'Amérique a été sensiblement amélioré depuis que le sol a été approprié à la culture. Mais dans l'état de ceul- ture même, la nature du sol et du sous-sol modifie singulièrement le climat, selon que le sol se péne- tre de la chaleur du soleil, ou qu'il la repousse, selon que le sous-sol offre un passage libre à l’eau des pluies ou la retient dans les couches supérieu- res, par sa nature argileuse ou albumineuse. La chaleur est, comme chacun le sait, le stimulant le plus actif de la végétation ; c'est elle qui amène à leur maturité complète les fruits de toute espece. Aussi l'élévation de température, lorsqu'elle n’est pas excessive, améliore la qualité de toutes les productions végétales. Mais ce qui doit fixer l'attention du cultivateur, c'est moins le degré moyen de chaleur annuelle que sa durée et sa con- stance à l’époque où la terre se couvre de moissons. La quantité de lumière solaire est également fort importante : les plantes croissent sans doute dans l'obscurité, mais leurs tiges s’y allongent et s’étio- lent, et jamais leurs semences n’y parviennent à maturité. La lumière restreint leur croissance, mais 328 développe leurs qualités. Dans les contrées tout-à- fait septentrionales , les plantes parcourent toutes les périodes de leur croissance pendant que le soleil brille sur l'horizon , et la lumière , dont elles éprouvent les effets sans interruption, les durcit avant qu’elles aient eu le temps de croître en hau- teur. Leur croissance est rapide et leur constitution robuste, mais leur développement petit. Quant à l'humidité, on en connaît aussi toute l'importance, car sans elle il n’y a point de végéta- tion. Mais c'est moins la quantité de pluie qui tombe dans le courant de l'année, que sa répar- tition plus ou moins équilibrée pendant chaque mois, qui rend un climat plus favorable. Il peut arriver que, dans un climat sec, il tombe annuelle- ment autant de pouces d’eau que dans un climat convenablement humide; mais, dans le premier cas, elle tombe en grande masse à la fois, et est plus nuisible qu'avantageuse, tandis que dans le second elle tombe modérément , à des intervalles plus ou moins réguliers, et vient pénétrer le sol préparé pour la recevoir. La nature du sol et du sous-sol est encore ici d’une grande importance pour la conser- vation ou l’évaporation de l'humidité. Ainsi, suppo- sons un sol sablonneux sous un climat humide : 1l serait productif, tandis qu'une bonne terre forte ne le vaudra pas. La rosée n’est pas moins avantageuse qu'une pluie modérée. Cest elle qui entretient la végétation sous les climats chauds et secs, et son influence est très-favorable aussi sous un climat tempéré. Elle est le résultat de la condensation des vapeurs évapo- rées pendant le jour, par la fraîcheur de la nuit. 329 Il est également important d'apprécier les phe- nomènes atmosphériques qui se renouvellent régu- lièrement ou irrégulièrement, tels que les orages violens , la grêle, les ouragans et bourrasques, les inondations, les gelées intempestives, parce que la connaissance de ces divers accidens naturels doit guider nécessairement le cultivateur dans le choix de ses cultures. La quantité et les qualités des productions d'un pays dépendent donc absolument de l'influence de son climat : on sait la différence qui se remarque entre les produits d’un climat favorable et ceux d’un autre. La même espèce d’arbres qui, dans un can- ton tempéré, élève à une grande hauteur une tige enorme et chargée de branches, reste rabougrie dans un pays froid. Mais il y a encore un autre désavan- tage : c'est que la culture est beaucoup plus ecoû- teuse sous un climat défavorable, où tous les tra- vaux ont besoin d’être faits dans un court espace de temps, ce qui nécessite un plus grand nombre de chevaux et d'ouvriers qu’on ne peut plus occu- per utilement pendant le reste de l'année. L'expérience, qui prouve que les plantes d'un pays peuvent être naturalisées dans un autre, est une raison de plus pour engager à étudier le climat sous lequel on opère, afin de ne pas faire des dé- penses infructueuses pour lintroduction de végé- taux étrangers qui ne prospèreraient pas. Enfin, à l'époque où nous vivons, les cultivateurs jouissent, pour constater la nature d’un climat, d'a- vantages précieux qui manquaient à pos pères. ils n'avaient, pour se guider, que les pronostics qu'ils tiraient de l’état du ciel; et cependant il est ré- 350 sulté de leur longue expérience à cet égard des maximes qui ne sont pas indignes de l'attention des physiciens. Il est donc bon de continuer à étudier les apparences célestes qui peuvent pro- duire des probabilités utiles; mais il ne faut pas dédaigner non plus les instrumens que la science a perfectionnés et qui nous permettent d'acqué- rir sur les phénomènes naturels des notions po- sitives. Ainsi la girouette nous donne la connaissance cerlaine des points d’où souffle ie vent et de ses va- riations ; le baromètre indique à l'avance le temps probable qu'il fera ; le thermomètre détermine exac- tement le degré dechaleur;l'hygromètre, l'humidité de l'air; et Fudomètre, la quantité de pluie tombée dans un temps donné. Il est donc beaucoup plus important qu'on ne le pense généralement de recueillir des observations météorologiques qui consiatent tout ce qu'il im- porte de savoir sur la constitution d’un elimat. Une série d'observations recueillies pendant plusieurs années sur une localité donnée, serait une véritable garantie pour les entreprises agricoles qui y seraient tentées. Mais il ne faudrait pas se borner à tenir note des variations de l'atmosphère ; il serait de la plus grande utilité d'y ajouter les époques de feuil- Jaison et de floraison des plantes qui y seraient cul- tivées, parce que c’est ainsi qu’on arriverait à combi- ner les cultures de tels ou tels végétaux hâtifs ou tardifs, de facon à éviter les perturbations atmosphé- riques que l'expérience aurait rendues probables. Par-là on parviendrait à assurer les récoltes et à diminuer les chances de pertes qui ruinent quelque- SE fois pour toujours le malheureux agriculteur qui en est la victime. Nul doute que, lorsque toutes les personnes qui s’occuperont d'opérations agricoles seront en état de recueillir des observations semblables à celles que je viens d'indiquer, il n’en résulte de grands bienfaits pour l'agriculture en général. Là où les circonstances climatériques défavorablesnepourront être modifiées par l'art, on n’y soumettra plus que les cultures sur lesquelles elles auront le moins d'action ; et partout où la science pourra prêter son secours, on verra le sol se couvrir de riches ré- coltes que de savantes combinaisons sauront mettre à l'abri des chances de destruction. DovERGE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Observations sur l’époque du semis de quelques racines potageres. Depuis plusieurs années, nous semons du 10 septembre au 1* octobre les graines de salsifis blanc; elles lèvent parfaitement en cette saison, et le plant se fortifie avant les gelées, qu’il supporte très-bien. Si l'on semait avant cette époque , les sal- sifis monteraient au printemps suivant. Les avan- tages du semis que nous conseillons sont assez importans. D'abord, les racines qui en résultent sont déjà grosses comme une plume à écrire au prin- temps, où jusqu'alors on a l'habitude de semer, et dès le mois de juin on peut les employer pour la cuisine. Si on ne les mange qu’à l'automne suivant FO ou dans l'hiver, elles conservent toujours leur su- périorité de grosseur, et leur qualité est la même. Par ce procédé, on reporte sur une époque peu occupée un travail qu'il west par conséquent plus nécessaire de faire au printemps , saison où les tra- vaux sont trop multipliés. On peut employer les mêmes graines que celles qui auraient servi pour le semis printanier ; elles lèvent encore très-bien ; et d’ailleurs si lon échouait, ce qui est fort rare, on aurait la ressource de resemer en mars ou avril comme on le fait presque partout encore. Cepen- dant il est remarquable que les produits de ce der- nier semis ne réussissent pas aussi bien que ceux faits selon notre procédé. Le non-succès, en ce cas, dépend ou du froid humide, ou des hàles qui existent alors ; et même lorsque le semis réussit , si l'été est sec, ce n'est qu'à force d’eau qu'on par- vient à avoir des racines toujours moins grosses que par le semis d'automne. On évitera encore ainsi la perte de graines qui n'auraient plus été bonnes au printemps suivant. En traitant de la même manière le salsifis noir ou scorsonère , les racines sont bonnes à manger à l’automne suivant, tandis que semé de printemps il est rare qu’il puisse être employé la même an- née , à moins qu'on n'ait semé dans une terre pri- vilégiée ; et lorsqu'on le mange plus tard il est beaucoup moins tendre. Nous conseillerons encore aux personnes qui ont l'habitude de semer en février et mars tout ce qu'il leur faut de carottes pour l’approvisionnement de l'année, de renoncer à cette méthode. Il est mieux de ne semer en février et mars, soit sur 399 couche soit en côtières, que ce dont elles ont besoin pour consommer en mai et Juin; en avril, ce qu'il faut pour la consommation de l'été ; et enfin en juillet, pour consommer l'automne et l'hiver. De cette facon on aura des carottes un peu moins grosses , mais infiniment plus tendres. Il est bon aussi de ne pas semer des graines nou- velles , et principalement sur couche, parce qu’a- lors le trop grand développement des feuilles nuit à celui des racines, ainsi qu'a leur précocité. Les graines de deux ou trois ans sont celles que recher- chent toujours les bons horticulteurs, tels que les Découfflé et autres; elles donnent plus prompte- ment des racines et produisent moins de feuilles. LECOINTRE. JARDIN FRUITIER. Nouveau procède de conservation des fruits. Étant un jour chez M. Chevet, dans sa propriété, rue de Charonne, à Paris, j'y admirais sa belle culture de bananiers, dont la prospérité est remar- quable. Il les à fait planter en pleine terré, il ya deux ans, et une serre chaude à été construite ex- près pour eux. Aussi la végétation et la vigueur de ces plantes sont telles, qu’elles méritent toute l’at- tention des véritables amateurs. La plupart de ces individus donneront leur régime l’année prochaine, ce qui s'accorde parfaitement avec les prévisions concues à leur égard. Indépendamment de cette belle culture, j'ai pu remarquer encore des primeurs de plusieurs sortes, parmi lesquelles j'ai vu des raisins dont la beauté, le coloris et le goût ne laissaient 354 rien à désirer. On peut dire que cet établissement fait le plus grand honneur à M. Bouché, qui en a la di- rection et quis’en acquitte avec une intelligence et un zèle admirables. Dans la conversation horticole qui dura pendant toute ma visite , il fut question des movens de con- servation des fruits, graines, ete. M. Chevet vou- Jut bien me communiquer le procédé qu'il emploie depuis long-temps et dont le succès est toujours assuré. C'est à la chaux éteinte et réduite en poudre qu'il doit la conservation des fruits ou autres sub- stances végétales qu’il a intérêt à maintenir le plus Jong-temps possible dans leur état de fraîcheur. Pour cela, on dépose les produits à conserver dans un vase approprié à leur nature, et on les range par lits entre lesquels on sème un lit de chaux en pou- dre d’une épaisseur plus ou moins grande encore, selon l'espèce du végétal. Ce vase non bouché est renversé sur un lit de chaux, de un à deux pouces d’é- paisseur, dans laquelle son orifice se trouve enterré. Il parvient ainsi à conserver, d'une récolte à l'au- tre, des raisins dans un état satisfaisant de fraîcheur. Les grappes choisies saines sont rangées par lits que l'on saupoudre de chaux éteinte, de facon qu'il y en ait entre eux quelques lignes seulement. Pour les patates, on donne à chaque lit de chaux qui sé- pare ceux de ces racines une épaisseur d'un pouce. Il faut à peu près la même quantité pour conserver les châtaignes, les noix, les amandes, etc. Îl paraît que dans cette circonstance la chaux éteinte, ou hydrate de chaux, produit le résultat indiqué par plusieurs causes. D'abord, elle s'oppose au contact de l'air, et garantit les substances vége- 335 tales qu’elle enveloppe de son humidité et de l’a- cide carbonique qu'il contient et qu’elle absorbe ; ensuite elle se combine ésalement avec l'acide car- bonique qui se dégage peu à peu des fruits pen- dant la lente fermentation qui s'opère, et elle s’em- pare également de lhumidité surabondante des fruits; actions qui s'opposent le plus à leur dé- composition. Ce procédé, d'une exécution facile et peu coù- teux, mérite d'être expérimenté , et j'engage les amateurs à en faire l'essai. Il est si agréable de pou- voir, à une époque éloignée de leur maturité, jouir de fruits aussi frais que s'ils venaient d’être cueillis ! P£ÉPiIn. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. ÉRABLE A FEUILLES BLANCHATRES , #cer candicans , Horr. Arbre ne paraissant pas devoir s'élever beau- coup ; écorce d'un gris cendré ; jeunes rameaux verts et très-plabres ; feuilles opposées, portées sur des pétioles souvent rougeûtres, glabres, longs de dix-huit à vingt-quatre lignes ; limbe cordiforme à la base, à trois lobes formant des angles assez ouverts, munis de quelques grosses dents obtuses, d'une consistance assez ferme , d’un vert-pomme et glabre en-dessus , blanchâtre et comme glauque en- dessous, où il y a seulement quelques poils sur les principales nervures , de trente-six à quarante-deux lignes de large, et de trente à quarante de haut. 336 Fleurs en corymbe; ‘rameaux terminaux et peu fournis ; pédoncules et pédicelles grêles et filifor- mes , longs de vingt-sept à trente lignes ; fruits à ailes rougeâtres , glabres et peu divergentes. Cet arbre, qui se rapproche un peu de l’érable à sucre (acer saccharinum, Lan. ), en diffère par ses feuilles d'une bien plus petite dimension, leurs lobes et dents obtuses et leur consistance ferme. J'ai obtenu cet arbre dans un semis fait en 1821 ou 1822 avec des graines de l’érable de Montpellier (acer monspessulanum) récoltées au parc de Mon- ceaux par moi, et sur un seul individu. Les ano- malies que présentaient les jeunes pieds de ce semis étaient très-nombreuses , car on remarquait des feuilles pas plus grandes que l'ongle du pouce, tandis que d’autres étaient plus grandes que la main ; c'est donc un de ces individus que j'ai con- servé et que je signale aujourd'hui ; il ne se rap- proche de son type que par la forme et la couleur de ses fruits, qui diffèrent cependant des premiers par la longueur et la ténuité des pédicelles. Du reste , la grande variation de ce semis ne m'a pas beaucoup surpris ; car , plusieurs années avant, j'avais vu dans le bel établissement de notre savant collègue Noisette un semis d'érable de Montpellier où les anomalies étaient encore plus remarquables. JACQUES. SERINGAT A TIGES ÉTALÉES, lhiladelphus laxus , SCHRADER Petit arbuste de trois à quatre pieds de haut, à rameaux étalés , opposés, glabres, striés, flexueux et 357 de couleur brunâtre, dont l’épiderme se renouvelle chaque année, celle de l’année précédente se dé- tachant et tombant comme dans les autres espèces. Les feuilles sont opposées, à pétioles courts, cannelés supérieurement , ovales, pointues, quel- quefois lancéolées, d’un vert pâle , incanes en-des- sous , et garnies de nombreux petits poils soyeux. La partie supérieure de la feuille en est moins gar- nie, mais 1l s'en trouve à la base du limbe, dont les bords ont quelques grandes dents. Lesfleurs sont grandes, terminales, à odeur douce, d’un beau blanc, à deux rangs de pétales larges, ce qui donne à la fleur un diamètre de deux pouces ; les étamines sont nombreuses au centre , à anthères jaunes, et un peu moins longues que le style. Ce Seringat est originaire de l'Amérique septen- trionale , et a été introduit à Paris en 1851. Il peut, comme ses congénères, par la beauté de ses fleurs qui s'épanouissent en juin, devenir un ornement agréable de nos bosquets. On le multiplie facile- ment de marcottes et de drageons. Le genre philadelphus s'est enrichi, depuis une dixaine d'années, de plusieurs belles espèces qui sont fort intéressantes pour la décoration des jardins d'agrément. PÉPIN. ESCALLONIE A FLEURS NOMBREUSES. /Æscallonia flort- bunda, Kuxru. Nova gen. (Voyez, pour les carac- tères génériques, page 86, année 1833-1834.) Arbrisseau s’élevant sur plusieurs tiges droites, de quatre à six pieds et plus; ses tiges sont glabres et d'un vert un peu rougeâtre dans leur jeunesse, Aour 1835. 22 350 et gris jaunâtre ensuite; rameaux alternes et nom- breux, de même couleur que les tiges; feuilles al- ternes, portées sur de courts pétioles, lancéolées, obtuses, très-glabres , d'un beau vert sur les deux surfaces, finement et régulièrement dentées en scie. Les fleurs sont en thyrse terminant les petits ra- meaux, entremêlées de petites feuilles bractéales glanduleuses sur les bords; calice à cinq divisions, aussi un peu glanduleuses sur les bords; corolle blanche à cinq pétales à moitié ouverts, légèrement réticulés ; style de la longueur des étamines, stig- mate élargi en tête. Fleurit en août et septembre. C'est en 1819 que je recus de l’île Bourbon beau- coup de graines, dans le nombre desquelles se trouva cette plante, avec le nom générique seulement. Les graines levèrent bien au printemps suivant; j'en communiquai quelques pieds au Jardin des Plantes, où ils ont fleuri pour la première fois en 1828. C'est là queM. Xuntz Va reconnue pour l’espèce que j'ai citée, nomenclature adoptée par M. Desfontaines. Cet arbuste est joli; sen port et ses feuilles le font un peu ressembler à un petit arbousier ; on le mul- tiplie assez facilement de boutures étouffées sous cloche et sur couche chaude. Il n’est pas délicat. Cultivé d'abord en orangerie, il passe en pleine terre depuis 1830, et s'élève à plus de six pieds, Ses panicules de fleurs sont longues de plus de six pou- ces. JACQUES. YuccA A FEUILLES GLAUQUES. Ÿucca glaucescens , Haw. Tiges s’élevant à quelques pouces du sol, où sou- vent nulles comme dans le yucca filamentosa, Li; 339 feuilles sessiles, assez rapprochées, en touffes, striées longitudinalement, ce qui les fait paraître comme plissées. Elles sont longues de dix-huit pouces à deux pieds et plus, larges au milieu d’un à deux pouces, rétrécies à la base, ainsi qu’à la partie supérieure qui se termine en pointe aiguë, mais non acérée comme dans les autres espèces. Les feuilles infé- rieures sont réfléchies, d’un vert pâle ; celles du cen- tre sont droites, raides, très-glauques, la plupart un peu concaves ou creusées en gouttière , bordées pendant leur développement d’une fanière longitu- dinale d'une à deux lignes, d'où se détachent de nombreux filamens blancs d'une assez grande lon- gueur. Au centre de ces feuilles se développe une hampe florifère , haute de quatre à cinq pieds, striée dans sa longueur et souvent même anguleuse, de cou- leur vert jaunâtre teinté de pourpre plus ou moins foncé du côté du soleil, pubescente et gar- mie de petits poils glanduleux qui sont souvent ru- des au toucher. Cette hampe forme une panicule composée de petits rameaux alternes, longs de qua- tre à huit pouces, et munis à la base d'une mem- brane foliacée, dressée , coriace, persistante, d'un à trois pouces de long. Panicule composée de cent cinquante à trois cents fleurs disposées alternativement par deux sur les petits rameaux dont chacun porte quinze à vingt- cinq fleurs. L'une des deux fleurs fleurit huit ou dix jours avant l'autre, ce qui fait que la floraison se prolonge pendant un mois et plus. Fleurs campaniformes, pendantes, grandes, d’un blanc verdâtre, à six divisions profondes, lancéo- 540 lées, pointues, portées par un pédoncule réfléchi long d’un demi-pouce, muni à la base d’une brac- tée aiguë plus courte que le pédoncule. Six étamines à filamens épais appliqués à la base contre l'ovaire et réfléchis ou recourbés par la par- tie supérieure; anthères petites; ovaire allongé, surmonté d’un stigmate, sessile, épais. Cette espèce , introduite dans les jardins depuis 1825, est originaire de l'Amérique septentrionale. Elle est encore peu répandue, parce que jusqu'alors elle n’a donné que peu d’œilletons et point de grai- nes. Elle a beaucoup de rapports avec le yucca fi- lamentosa, La. , par ses feuilles radicales en touffes, et les filamens qui se développent sur leurs bords, par ses tiges qui ne paraissent pas devoir s'élever de plus de quelques pouces, et par ses fleurs d’un blanc verdâtre. Mais elle en diffère par ses feuilles rap- prochées, plus étroites et plus longues, ses fleurs plus amples, à divisions plus profondes et moins ob- tuses, et d’une couleur blanche plus pure; elle a aussi plus d'élégance dans le port. Depuis son introduction on la cultivait en pots que l'on rentrait pendant l'hiver en orangerie où elle prenait peu d’accroissement. Un pied fut livré à la pleine terre, en mai 1830, dans l'école de bota- nique du Jardin des Plantes de Paris, il y prit un tel développement qu’en juillet 1833, il donna une superbe panicule de fleurs qui dura jusqu'à la mi- août. Dans tous les yucca qui ont fleuri, les tiges se dé- truisent à la partie supérieure, par la grosseur de la hampe qui après la floraison se dessèche, en oc- casionant une plaie assez considérable qui force la 341 sève à se refouler et à émettre sur la partie infé- rieure un, deux ou plusieurs bourgeons qui avec le temps s’allongent en tiges. Ce sont ces nouvelles pousses que l'on peut couper l’année suivante pour servir à la multiplication. On prend soin toutefois de conserver sur le pied la tige la mieux disposée, pour en continuer le prolongement et en obtenir des fleurs deux ou trois ans après. Mais les espèces qui tendent peu à s'élever, comme les yucca filumentosa et glaucescens, forment, après la décomposition de la hampe qui s'effectue presque rez-terre, une touffe assez considérable d’œilletons qui se développent du collet. Aussi il n’est pas rare de voir après la floraison quatre ou cinq tiges flo- rales se développer, mais à une moindre hauteur, t , lorsque les pieds sont forts, plusieurs fleurir souvent la même année sur la même touffe , et suc- cessivement depuis le mois de juillet jusqu’en octo- bre et quelquefois novembre. Cependant, quoique la hampe se développe en moins de quinze jours les fleurs à cette époque reculée de l’année ont ons coup de peine à s'épanouir, quel que soit le soin que l’on prenne de les abriter par des panneaux vitrés ou par d’autres moyens. Notre collègue M. Lémon cultive encore dans son établissement à Belleville un yucca que lon nom- mait glaucescens avant que l’on connût celui qui nous occupe. Il paraît que l'individu qu'il cultive nest qu'une variété du yucca gloriosa. Ses feuilles sont très-larges , glauques, sa hampe moins élevée, mais ses fleurs plus grandes, blanches, teintées de violet purpurin et formant une panicule pleine, élargie. 342 Le jucca glaucescens se montre ericore moins sen- sible au froid que le filamentosa ; il croît à toutes les expositions, dans les terrains les plus médiocres, car une terre trop forte ou humide pourrait faire périr ses racines. Aussi en pareil cas faut-il garnir le fond du trou de cailloux ou de pierres propres à faciliter l'écoulement des eaux. Sous notre climat il est bon pendant l'hiver de couvrir les pieds de quelques feuilles. N’en ayant point encore obtenu de graines, on peut facilement le multiplier de boutures par les jeunes tiges dont j'ai parlé, ou en supprimant la partie su- périeure d’une tige pour faire refouler la sève vers la partie inférieure et lui faire émettre des rameaux. Au printemps suivant on coupe près de la tige ces derniers qui ont acquis assez de force , on supprime les feuilles de la base, et on les laisse sécher pendant huit ou dix jours, ensuite on les plante comme bou- tures dans des pots remplis de terre meuble et lé- sère, et on les place sur une couche tiède, ou à Jombre seulement, en les couvrant d’une cloche, jusqu’à ce que les racines soient développées. Cette belle espèce sera très-recherchée par sa beauté, pour l’ornement de tousles jardins ; ses feuil- les ont le port de certaines espèces d'iris, et elles ont l'avantage de ne pas être ; comme les autres, armées de pointes acérées qui sont -capables de produire des piqûres dangereuses. Il lui faut peu d'arrosement. PEpIn. PL CAMPANULE GRACIEUSE Campanula Speciosa . 343 CAMPANULE GRACIEUSE. Campanula speciosa, Horx. (Voyez la planche, et, pour les caractères géné- riques, page 110, Journal et flore des jardins ). Plante vivace à racines charnues ne tracant pas ; üges simples, droites, quelquefois rameuses, hautes de quinze pouces à deux pieds, à angles saillans, et comme tordues, garnies de poils fins dans toute la longueur; les feuilles radicales varient souvent de formes ; elles sont tantôt en cœur et d’autres fois ovales portées par un pétiole long de deux à quatre pouces, velu et cannelé à la partie supérieure. Elles sont rudes au toucher, pubescentes dans tou: tes les parties, et dentées en scie sur les bords. Les caulinaires sont alternes, sessiles, ovales, pointues ; celles de la partie inférieure de la tige sont portées par un pétiole long d’un pouce au plus, dont les bords sont ailés ou membraneux. La corolle est monopétale, campaniforme, longue de près d’un pouce, d'un bleu foncé, marcescente, à cinq divisions pointues et réfléchies lors de leur entier épanouissement. Elles sont réunies en tête à l'extrémité des tiges en forme de capitule, au nom- bre de vingt-cinq ou trente ; souvent elles sont ses- siles et réunies par dix ou quinze dans Paisselle des feuilles supérieures; quelquefois même elles se montrent simples, sessiles, dressées , à l'extrémité des jeunes rameaux, de la longueur de trois à six pouces qui se développent aux deux tiers des tiges. Le calice a cinq divisions linéaires, garnies sur les bords de cils nombreux. Cette belle plante, originaire de Sibérie, est cul- tivéc depuis plusieurs années dans les jardins bota- 544 niques, mais elle est encore peu répandue dans les jardins d'agrément, c'est cependant une des plus belles espèces de ce genre, quoiqu'il soit nombreux. Elle est rustique, et commence à épanouir ses belles fleurs d’un beau bieu foncé dés la fin de mai, le plus souvent en juin, et sa floraison continue jusqu’er juillet. Parmi les espèces vivaces elle est la première fleurie, et sa couleur doit la faire recher- cher pour varier les parterres où la nuance bleue est rare à cette époque, si l’on en excepte la cam- panula medium , Lx. Elle s’accommode de tous les terrains et de toutes les expositions ; on la multiplie en août et septem- bre par la division de sa touffe, et de semis qu'il faut faire aussitôt la maturité des graines, ou au printemps suivant. On sème en pots ou en pleine terre. Celle-ci doit être meuble et légère. On recou- vre peu la graine qui est très-fine, et lorsque les premières feuilles radicales sont développées, il est bon de repiquer le plant deux à deux pour obtenir de belles touffes à l'automne. On les met alors en place, soit au bord des massifs, soit au milieu des plates-bandes. Il faut peu d’arrosement. PÉPIN. ALLIUM. Lan., Pers., Juss., Dec., Lam. , etc. Hexan- drie monogynie, Lin.; Liliacées , Juss. Caractères génériques. Spathe à deux valves, pé- rigone ouvert à six divisions profondes; stigmate simple; capsule à trois valves et à trois loges, pro- fondément divisées; axe du fruit couronné par le style persistant. Pie AZURE L I Allrum À Azureum., 545 Air AZURÉ. AÜlium azureum, Lrpsours. HorT. par. Desr. Cat. sup. Æ{lium cœruleum , Link et Orro. Icon. ( Voyez la planche.) Cette jolie plante, remarquable parmi ses congé- uères par sa belle couleur bleue, a déja été décrite par moi dans le Journal et flore des jardins, page 102. Je ne peux qu’y renvoyer, en répétant toutefois ici qu'elle est originaire de Sibérie, passe en plein air, et se multiplie de graines et de caïeux. JACQUES. PENTSTÉMON POURPRE BRUN. Pentstemon atropurpu- reum, Horr. (Voyez les caractères génériques, page 369 de ces Annales, année 1832-1833.) Tiges de deux à trois pieds au moins, glabres , d’un beau vert; feuilles opposées, lancéolées, linéaires , glabres sur les deux surfaces, acuminées, dentées sur les bords; fleurs en panicules terminales, serrées, tubulées à deux lèvres peu profondes, for- mant cinq divisions courtes, d’un pourpre brun, veiné de blanchâtre en dedans. Elles se montrent de juillet en septembre. Cette plante, qui n’est qu'une variété du pentste- mon campanulatum , s'en distingue cependant par une plus grande élévation et par la couleur de ses fleurs. Elle est originaire, comme son type, du Mexi- que, et peut passer l'hiver en plein air avec quel- ques soins. Toutefois il est bon d'en conserver un ou deux pieds en orangerie pour réparer les pertes. On la multiplie facilement de boutures et d'éclats. JACQUES. 346 ORANGERIE. Liparia, Lin. ; Diadelphie décandrie, Lix.; Lésumi- neuses, Juss. Caractères génériques. Calice monophylle, ur- céolé, bilabié , à lèvre supérieure trifide, à lèvre inférieure plus longue, bidentée ou entière; co- rolle papilionacée à carène de deux folioles conni- ventes au sommet ; dix étamines dont neuf réunies à la base et desquelles trois sont plus courtes que les autres ; un ovaire supérieur surmonté d’un style à stigmate simple; un légume ovoïde, oligosperme. LiIPARE SPHÉRIQUE, liparta sphærica, Lin. BorT. MAG. 1242. (Voyez la planche.) Arbrisseau peu rameux, haut de trois à quatre pieds, glabre, parni de feuilles alternes, distantes, sessiles, entières, de forme ovale lancéolée, longues d’un à deux pouces, larges de près d'un pouce, glabres, à nervures raides et souvent réfléchies, terminées par une pointe aiguë et piquante. Corolle longue d’un à deux pouces, de couleur jaune foncé ; fleurs en grand nombre en tête ter- minale penchée par le poids, étant de la grosseur d'un petit artichaut. Elles sont glabres et sessiles, entourées à la base du calice de feuilles vertes, lancéolées formant comme une sorte de collerette. Calice monophylle à cinq divisions dont l’inférieure est allongée et pétaliforme. Cette belle et singulière plante est originaire d'Afrique; on la trouve assez fréquemment au cap de Bonne Espérance ainsi que plusieurs autres es- PL, LIPARE SPHERIQUE Liparia sphœrica Ï P A PETUNIE A FLEURS VIOLETTES Pelunia violacea . 347 pèces du genre, qui ne sont pas moins intéressantes par leur port et leurs fleurs. On la cultive pendant l'hiver en serre tempérée près du jour, en pots remplis de terre de bruyère ou mêlée d'un cinquième de terre normale; elle se plaît encore mieux, lorsqu'elle est livrée à la pleine terre dans une serre anglaise où lon peut enlever les panneaux pendant la belle saison. Là elle pousse avec plus de vigueur que lorsqu'elle est cultivée en pots , et ses têtes de fleurs prennent un diamètre beaucoup plus considérable. On la multiplie de boutures faites sur couche tiède en pots, et recouvertes hermétiquement pen- dant quelque temps par une cloche ou bocal ; elle se multiplie encore de marcottes avec incision , et parfaitement par ses graines qui lèvent avec faci- lité. Elle redoute l'humidité pendant l'hiver et ne demande que peu d’arrosemens ; mais pendant l'été elle a besoin d’arrosemens fréquens et d’une expo- sition ombrée. Lémon. PÉTUNIE A FLEURS VIOLETTES. Petunia phænicea. Var. V'iolacea, Horr. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques page381 de ces Annales, année 1832-1833 ). Cette plante que j'ai introduite l’un des premiers en 1534 est vivace, sous-lisneuse , haute de quatre à cinq pieds , très-rameuse, visqueuse, et velue dans toutes ses parties. Feuilles entières , opposées et presque sessiles , ovales à la base des tiges, plus petites et lancéolées dans le haut des rameaux. Pendant neuf mois de l'année elle est couverte 348 de fleurs grandes , monopétales , infundibulifor- mes, d'un beau violet liliacé, pédonculées, axillaires, et terminales ; calice monophylle, persistant, à cinq divisions profondes. On la multiplie facilement de boutures que l’on peut faire tout l'été en terre de bruyère mélangée de terre franche, sous cloches, soit sur couche, ou à froid à l'ombre. Elles émettent promptement des racines, et lorsque celles-ci sont suffisamment dé- veloppées, on les empotte une à une pour les rentrer l'hiver en serre tempérée ou sous châssis. Cette plante n'est ni délicate, n1 très-sensible aux pre- muers froids. Pour jouir de la fleur, on plante en pleine terre, vers le 15 de mai, les pieds qui ont passé l'hiver dans la serre. On les place le long d’un mur si on veut les palisser, ou isolément en massif soutenus par un bon tuteur. De quelque facon qu’on les dis- pose ils font un fort bel effet. Je pense que cette plante n'est qu'une variété du petunia phænicea, dont la figure et la desert iption se trouvent page 381 de ces Annales, année 1832- 1835. J'avais promis alors de faire connaître à nos lecteurs les résultats que cette dernière plante of- frirait, et je vais en rendre compte ici, en faisant remarquer que ce que je vais dire peut s'appliquer également au petunix violacea , qui a la même struc- ture, et se cultive comme elle. Vers le 15 de mai 1834, je placai en pleine terre le long d'un mur, au midi, deux pieds de petunia phænicea afin d'en observer l'accroissement. Au mois d'août ils avaient atteint quatre à cinq pieds de hauteur et autant de largeur, et sont restés ré 519 | couverts de plusieurs milliers de fleurs, jusqu'à la mi-novembre. Un autre pied a été planté isolé- ment pour former massif. Soutenu par un fort tu- teur, il s'est élevé à près de cinq pieds et formait une très-jolie pyramide fleurie entourant le tuteur de bas en haut, et aussi chargée de fleurs que les pieds palissés. J'ai laissé passer l'hiver en pleine terre aux deux petunia palissés , avec l'intention de connaître le de- gré de froid qu'ils pourraient supporter. Je n'étais proposé d'en laisser un entièrement découvert et de garantir l’autre de paillassons ; mais l'hiver ayant été pour ainsi dire nul, l’un et l’autre sont restés sans couverture. Ils se sont très bien conservés verts tout l'hiver, et seulement vers le mois de mars les rameaux supérieurs se sont desséchés. Je les ai suc- cessivement rabattus au fur et à mesure que la mortalité descendait. L'un des deux a péri ; l’autre vit encore et est en fleur dans ce moment. Les tiges inférieures sont devenues ligneuses , mais son dé- veloppement n'est pas supérieur à celui des bou- tures plantées cette année. Je pense donc que les petunia doivent être renouvelés chaque année, soit de boutures, soit de graines. Celles-ci lèvent bien mieux lorsqu'elles se sèment d’elles-mêmes, et les pieds qui en proviennent se montrent plus vigou- reux Quoique je n'ose pas considérer comme espèce le petunia violacea , objet de cet article, je dois dire cependant que j'ai obtenu plus de cinquante graines du phænicea, et sur cette quantité il n’en est pas une qui ait produit autre chose que son espèce. IL est vrai d'ajouter qu'on m'a affirmé avoir obtenu à 350 Trianon la variété vrolacea d'un semis de graines du phænicea qu'on suppose avoir été fécondé par le 7 yctaginiflora. J'ai acquis cette année une nouvelle variété dont nous donnerons probablement la figure. Cest le petunia argentea. Sa fleur ne le cède à aucune des autres. Elle est aussi large que celle du violacea ; sa couleur est blanche, lavée de lilas tendre devenant violet foncé au fond du tube. La plante a le port et la structure des autres. Ces diverses espèces ou variétés employées 1s0- lées ou réunies, sont destinées à produire des effets fort agréables pour la décoration des plates bandes et massifs. JACQUIN aîné. TRILLIE À GRANDES FLEURS. 7'rillium grandiflorum, Cat. Desr. Z'rillium erythrocarpum. Bot. mac. 855. Michaux, dans sa Flore de l'Amérique boréale, vol. I, page 216, cite une variété sous le nom de rhomboideum qui ressemble beaucoup à cette plante. Cependant, lorsqu'elle a fleuri dernièrement au Jardin des Plantes, elle était tout autre que celles décrites dans les ouvrages que je viens de citer. Il faut en conclure, je crois, qu’elle varie considéra- blement selon les localités qu’elle habite. Elle est herbacée, à racines charnues et à feuilles trifoliées. De leur centre sort une seule fleur blan- che à trois pétales, pointus, renversés, formant le triangle. Calice persistant ; anthères grosses à l'ex- trémité des filets; trois stigmates latéraux; fruit à pericarpe succulent, uniloculaire , polysperme. Sa culture est assez difficile, aussi la perd-on 351 souvent. Jusqu’alors je la cultive à l'ombre dans un sable mélangé d’une très-petite quantité de terre franche, en bâche froide comme les Zxia. On la multiplie par la division de ses turions, lorsqu'eile en donne, car le sujet que je possède n’en montre point encore. J'ai essayé de féconder artificiellement les fleurs qu'elle m'a données , mais les fruits n’ont pas noué. NEumANN. CEREUS. Dec. Prod. 3, page 463. CACTUS, Lain., Lers., Desr. Icosandrie monogynie, Lin. ; Cactiers, Jussieu. Caractères génériques. Sépales nombreux imbri- qués, se réunissant en tube allongé à la base; éta- mines nombreuses insérées à l'intérieur du tube; style filiforme à sommet divisé; baie couverte de tubercules ou d’écailles. CIERGE À CÔTES ONDÉES. Cereus subrepandus, Haw., Decanp. Prod. sAL. pik. Tige simple, droite, à huit angles obtus, et un peu ondés, d'un beau vert, munie, au sommet des ondes, de paquets d’épines au nombre de six à huit, blanchâtres à la base, brunes au sommet; la supé- rieure est la plus longue et atteint quelquefois douze à quinze lignes ; la laine qui est à la base des épines est très-courte et à peine apparente. Les fleurs sortent du centre des faisceaux d’épines, elles sont longues de huit à neuf pouces ; le tube est cylindrique à la base, muni d'écailles courtes et 452 épaisses, et de laine assez longue et blanche; les sé- pales sont nombreux, étroits, linéaires à l’exté- rieur et d'un brun verdâtre; les intérieurs sont plus larges, d’un beau blanc, très-pointus et dentés sur les bords; les étamines sont nombreuses, du même blanc que les sépales intérieurs; le style est plus long et du même blanc, à stigmate divisé en six ou huit parties. Comme dans plusieurs de ses congénères, les fleurs s'ouvrent le soir et sereferment quelque temps après le lever du soleil ; elles se sont montrées à la fin de juin. J'ai obtenu cette plante de graine qui m'avait été envoyée de Naples en 1824; la plante se rapproche beaucoup du cereus repandus ; cependant elle en diffère sensiblement par ses angles plus prononcés et évidemment ondés, et ses épines plus longues. Sa culture est la même que celle de toutes les plan- tes de cette nombreuse et intéressante famille, et une serre tempérée ou une bonne orangerie lui suffit. JACQUES. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. DDIOIDIS@DI0M DIE 100606001800 060000 162000608001 000912100200000œ01800 AGRICULTURE. Des efjets produits par les labours. Caton l'Ancien a résumé les devoirs les plus es- sentiels des cultivateurs par ce peu de mots : Bien assoler, bien labourer et bien fumer. Ge précepte fait connaître toute l'importance qu'il attachait aux la- bours. De nos jours elle est aussi généralement ap- préciée, et personne n’ignore que la meilleure terre serait improductive, si sa surface n’était ouverte par la charrue , la bèche ou la pioche. Les labours ont, en général, pour objet d’ameu- blir le sol, de le soulever, de le rendre plus per- méable aux racines, et plus susceptible de livrer passage à l'air et à la chaleur; ils atténuent l'effet des pluies violentes qui battent le sol, et de la sé- cheresse qui en resserre toutes les parties ; ils fa- cilitent l'absorption de la rosée , l'action des pluies douces et l'évaporation d’une humidité superflue ; ils divisent les détritus végétaux, dont le tissu trop serré empêchait la fermentation ; ils les mélangent avec le sol , et ramènent , à la portée des racines, ceux que les pluies avaient entraînés, ainsi que SEPTEMBRE 1939. 23 554 les particules divisées trop fin, qui tendent tou- jours à descendre ; enfin ils détruisent les mauvai- ses herbes , les disposent à se convertir en engrais, et font périr une multitude d'insectes qui rava- seraient les moissons. Cette exposition suflit pour faire sentir que les divers sols n’ont pas le nième besoin d'être labourés. Ceux qui sont légers et profonds s'ouvrent sans peine pour livrer passage aux racines, et recevoir l'in- fluence de l'air et de ia chaleur. Leurs parties ne se durcissant pas en masse compacte, la rosée les pénètre sans difficulté, et n'absorbant que la quan- tité d’eau convenable aux plantes, ils ne se con- vertissent ni en boue par l’action des pluies , ni en poussière par celle de la chaleur. Il suffit, pour de tels sols, de rompre de temps à autre la cohérence que les parties inférieures peuvent contracter par suite d’une pression et d'un contact prolongés. Mais pour cela il n’est pas besoin que le soc triture toutes les glèbes ; il suffit souvent qu'elles soient soule- vées et renversées , et, par cette opération, sou- mises à l’action de l'air, de l'humidité et de la cha- leur. Ces agens les désunissent bientôt ; les glèbes s'ouvrent et s’effacent peu à peu , et le sol, toujours perméable à l'air, absorbe avec avidité la chaleur et l'humidité, et conserve la température douce et humide qui convient aux plantes. Le soulèvement des parties inférieures était nécessaire pour renou- veler les points de contact, dégager les matériaux de l’engrais, et préparer aux racines des routes nouvelles pourvues de sucs nutritifs; mais quel- quefois cetameublissement vers la surface est porté trop loin; la terre donne trop de prise aux vents, 355 et les jeunes racines n'étant pas assez pressées con- tre le sol, les plantes languissent et finissent par se dessécher; alors le seul remède approprié est l'usage d’un lourd rouleau , qui lie la terre avec les racines , et les rend moins sensibies à l'effet de la sécheresse et des vents. Les sols compactes demandent des labours plus multipliés. Leurs parties susceptibles de s’agolutiner par l'humidité, forment une masse qui se resserre par la chaleur, et qui, acquérant une dureté exces- sive à la surface, intercepte toute communication des racines avec l'atmosphère. Dans cet état, les parties inférieures du sol conservent une humidité plus que suffisante ; mais la surface étant compacte, impénétrable et sèche, les racines qui ne font qu’ef- fleurer la terre sont desséchées dans les sols comme très-arides, et celles qui pénètrent plus profondé- ment dépérissent par le manque d'air. Quant aux matériaux de l’engrais, ensevelis dans une argile liante , ils sont sans force, à moins que leur quan- tité ne soit excessive, pour rompre l'espèce d’enve- loppe qui les entoure, et dans cet état d'isolement, où ils ne peuvent s’'échauffer ni mutuellement, ni par leur contact avec l'air, 1ls ne fermentent pas , et sont inutiles pour les végétaux. Les labours occasionent un changement momentané dans la constitution de semblables sols; ils rompent cette croûte impénétrable formée par l'action des pluies et de la chaleur; ils exposent au contact de l'air la terre des couches inférieures et les détritus végétaux qui y étaient enfouis ; ils divisent mécani- quement ces matériaux , les soulèvent , les rendent perméables à Pair et à la chaleur, et enfin occasio- 356 nent un état de choses qui permet aux détritus de l’engrais de fermenter et de réagir. Cette fermenta- tion, une fois excitée, développe une nouvelle cha- leur, qui entretient à son tour la fermentation , et les racines établies dans un pareil sol, maintien- nent quelque temps cet état de choses par leur ac- tion vitale. Mais pour obtenir de tels avantages, il faut que les labours soient faits à propos; et cette opportunité n’est pas toujours facile à saisir. Si la terre n’est pas suffisamment égouttée, le soc, au lieu d’en ameublir les parties , la soulève en glèbes compactes , luisantes partout où le fer a touché, et qui acquièrent, par l'effet de la sécheresse, une dureté telle, que de nouveaux labours les déplacent sans les écraser. Si la terre était plus humide en- core, l'inconvénient qui en résulterait en serait d'autant plus considérable : les animaux de trait, en la foulant, la pétriraient d’une manière très-de- favorable , et le soc ne ferait que la rendre plus compacte et plus impénétrable à l'air dans toute sa masse. Cet inconvénient des labours pratiqués hors de saison avait été remarqué par les anciens comme parmi nous; et c'est ce qui leur avait fait recom- mander de ne labourer les terrains compactes que dans les temps secs, et de n’y jamais toucher lors- qu'ils étaient détrempés. L'effet des labours dans les sols légers est beau- coup moins étendu : il se borne à renouveler les surfaces par lesquelles les parties adhèrent les unes les autres, à disséminer les matériaux de l'engrais, à ramener à la portée des racines ceux que les pluies ont entraînés trop avant, à extirper les mau- vaises herbes , et détruire une multitude d'insectes 35% nuisibles qui pullulent en plus grande quantité dans leur sein. Bien qu'en pareille circonstance l'effet des labours ne soit pas aussi remarquable qu'à l'égard des sols compactes, il n’est pas moins important de ne les faire qu'en temps opportun : cependant on ne peut pas dire c'est tel ou tel mois qui convient le plus pour cette opération. Il faut avoir égard aux circonstances dans lesquelles on se trouve, à la na- ture des plantes que l’on veut semer, et au temps où les semailles doivent être faites ; et la seule rè- gle de laquelle on ne doit s’écarter que le moins possible , c’est de ne jamais labourer, dans une sai- son sèche et brülante, des sols qui sont déjà trop arides et trop brûlans. Le travail à la pioche, et surtout à la bêche, est bien plus parfait que celui que lon fait à la char- rue ; il divise, ameublit et retourne plus facile- ment le sol, mais il est plus long, plus dispendieux, et ne peut être exécuté que par des cultivateurs qui n’exploitent qu'un terrain de peu d’étendue, et qui doivent à ce mode particulier une partie des grands produits qu'ils obtiennent. Les travaux de nos jardiniers maraichers, aux environs de Paris, sont une preuve irrécusable de l’excellence du tra- vail à la bêche. « Je connais, a dit Chaptal, un petit village en Touraine, entre le Cher et la Loire, où toutes les terres sont cultivées à la bêche; leur produit est constamment double de ce qu'il est dans le voisi- nage ; les habitans y sont riches, et le sol a doublé de valeur. ». Cet exemple n’est pas le seul que l’on puisse citer. u est peu de villages en France où une partie des 358 habitans ne cultive ainsi quelque coin de terre; et souvent dans les pays très-peuplés on voit la moiï- tié de chaque commune ainsi cultivée. Mais c’est l'Italie qui présente l'exemple le plus remarquable peut-être de cette manière de cultiver. Il y a entre les rivières de la Brenda et de l'Adda, une plaine qui n’est pas naturellement très-fertile, mais dont le produit a de quoi surprendre. Douze villages, par une émulation réciproque, y ont porté la perfec- tion de l’agriculture au plus haut degré. On n'y connaît pas l'usage de la charrue; tous les travaux sont faits à la bêche. Du reste, ce qui s’applique aux Jabours à la charrue quant au moment où il faut les exécuter, s'applique également à ceux qui sont faits avec d’autres instrumens. Les généralités que nous venons d'exposer sont les seuls points sur lesquels les cultivateurs sont d'accord. Mais ils diffèrent sur ia saison où les la- bours sont le plus utiles, sur la profondeur qu'ils doivent avoir, et sur le nombre de fois que cette opération doit être répétée. Ainsi on n’a pas encore résolu la question de sa- voir sil est mieux de rompre le chaume en au- tomne qu’au printemps. Voici notre opinion à cet égard. Supposons qu'il s'agisse d'un sol léger dont les parties soient peu cohérentes, et que l’on se propose d’ensemencer en féviier; nous pensons, par toutes les raisons que nous avons exposées à l'égard du labour en pareil sol, qu'il faudra rompre le chaume avant l'entrée de la saison pluvieuse. Le chaume et toutes les herbes parasites se trouveront de cette manière plus attendris et plus propres à servir d'engrais, et toutes les parties du sol seront 359 mieux mêlées ; de telle sorte qu'un nouveau labour donné en février, en un moment où lhumidité du sol sera encore considérable, produira les circon- stances les plus favorables que lon puisse désirer. Dans un sol compacte, la nécessité d’ensemencer en février doit inspirer une marche tout opposée. En effet, supposons qu'on laboure le chaume en automne, et que l'on ameublisse bien la terre par le labour, les pluies de l'hiver n’en détremperont qu'avec plus de facilité toutes les parties. Le chaume et les végétaux parasites s’enfouiront dans cette terre amollie, et quand on voudra y mettre le soc en février, on ne remuera qu'une masse grasse et colante, et on labourera dans Ja boue. Si, au contraire, on laisse le chaume passer Phiver, pour semer sur un seul labour au printemps, la surface du sol, battue et serrée, laissera couler la plus grande partie de l’eau sans la retenir ; peu de jours sans pluie suffiront pour assainir le terrain, et le soc retournera des glèbes assez égouttées pour se diviser. En outre, les matériaux au chaume et des plantes serviront alors à ouvrir et à soulever ces glèbes, sous lesquelles, dans la circonstance d’un labour d'automne , elles seraient restées enfouies sans utilité : ainsi, dans cet exemple particulier, un seul labour doit être plus profitable que deux. On voit par là combien la pratique présente d’ex- ceptions aux règles générales que l'on établit. IL est certain que les sols compactes ont besoin d’être la- bourés plus souvent que les sols légers, et cepen- dant nous venons d'offrir un exemple où un sol lé- ser doit recevoir deux labours, tandis qu'un sol gras et compacte n'en demande qu'un. Du reste, si 360 l'on ne devait semer que plus tard, et si l'on pou- vait attendre que la terre fût parfaitement égouttée, le labour d'automne deviendrait avantageux dans tous les cas, surtout si l'on se proposait de purger le sol des mauvaises herbes, par une jachére com- plète. En effet, ce labour d'automne provoquerait la germination des mauvais grains; au printemps les plantes qui auraient poussé seraient enfouies par un premier labour en temps convenable, et un second labour quelque temps après, détruirait celles qui auraient poussé de nouveau. Le nombre des labours convenables n’est pas moins essentiel à connaître ; mais il dépend encore de plus de circonstances. Toutes les récoltes ne réclament pas le même nombre de labours, et il ré- sulte de là une multitude de cas particuliers qu'il serait trop long d'expliquer. Nous nous bornerons à dire que les sols compactes doivent être plus souvent retournés, sur la fin du printemps et en été, que les sols légers, et que ceux-ci doivent être par- ticulièrement labourés dans Les temps humides. Cependant un nombre de labours très considé- rable ne suffit pas toujours pour remédier aux in- convéniens des terrains compactes; dans certains cas même, plus de pareils sols sont attenués à l'en- trée de l'hiver, et plus la croûte qui se forme à leur surface est impénétrable. Alors l'usage d'une herse lourde, les sarclages ou les binages, sont le seul moyen qui reste pour préserver les moissons ; et ces pr atiques sont la ressource des terrains com- pactes, comme le rouleau est celle des sols plus lé- gers. La profondeur à donner aux labours varie aussi | 361 selon les terrains et ieur nature. Il ny a pas de doute que pour la généralité des plantes un sol profond ne fût de beaucoup préférable à tout au- tre; mais ce n’est pas une raison suffisante pour toujours chercher à approfondir les labours autant que possible. Quand on cultive un sol d’alluvion, dont la composition est la même dans une grande épaisseur, et qui est riche en matière divisée très fin, eten matériaux de lengrais, on ne doit pas craindre d’enfoncer le soc à une profondeur consi- dérable, et de chercher à produire avec la charrue d'aussi grands effets qu'avec une bêche. Mais si la couche végétale que l'on exploite a peu d'épaisseur, et si elle repose sur une autre couche dont le mé- lange ne pourrait que lui être défavorable, alors il faut labourer peu profondément, à trois ou quatre pouces même, selon le besoin. Dans le cas où l’on n’a pas à redouter un pareil mélange, la profondeur à donner doit varier en rai- son d’un grand nombre d’autres circonstances, et d'abord en raison de la nature du sol. Ainsi une terre compacte et dure a besoin d'être divisée et fouillée à une profondeur plus considérable qu'un sol léger, parce que l'adhérence de ses parties est plus grande, et qu’elle demande à être exposée par plus de points à l’action de l'air. Toutes les plantes n’exigent pas non plus que les labours aient une profondeur considérable, et ce serait souvent s'é- puiser en vaines dépenses que de labourer pour les grains, comme on le fait pour Îles racines bul- beuses ou pivotantes. Enfin la quantité d'engrais qu’on peut emplover influe aussi sur la profondeur que les labours doivent recevoir, et à l'égard des 362 plantes dont les racines s’enfoncent peu, ce serait sacrifier sans utilité une partie importante de cet engrais, que de l'enfouir à une profondeur considé- rable, alors même que les parties les plus profondes du sol seraient aussi ameublies et aussi propres à la production que les parties où les racines doivent s'établir. Ainsi, dans le cas même où l’on aurait la- bouré profond, jusqu'au moment de l'enfouissement de l’engrais, 1} faudrait se contenter d’un léger la- bour dans cette occasion , à moins que l’on eût de l'engrais en grande abondance ou que lon dût cul- tiver des plantes dont les racines pénêtrent fort avant dans le sol. Du reste, comme la culture est toujours meilleure là où le sol peut être soulevé plus profondément avec avantage, le cultivateur doit se proposer pour objet d'ajouter peu à peu à la profondeur du sol qu'il exploite, en augmentant aussi, dans la même proportion, la quantité d'engrais dont 1l fait usage ; et cette amélioration lui sera fa- cile si les prairies artificielles et les racines bul- beuses et pivotantes occupent dans ses assolemens une place proportionnée à leur importance. E. MarrTin. HORTICUETURE. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. GILIA , Ruiz et Pav. Pentandrie monogynie, Lan. ; Polémoniacées, Jussreu. Du nom d’un botaniste espagnol. Curactères génériques. Calice à cinq divisions égales ; corolle monopétale à cinq lobes, infundibu- PL. GILIE DE TROIS COULEURS Gilia tricolor 363 liforme ; cinq étamines insérées sur la corolle; un style; capsule à trois loges, renfermant plusieurs graines oblongues et un peu chagrinées. GiLIE DE TROIS COULEURS. Gztlia tricolor. Horr. Par. 1835. ( Voyez la planche.) Tiges rameuses, hautes de six à quinze pouces ; feuilles bipinnatifides, à segmens linéaires, glabres, d’un beau vert; fleurs rassemblées au sommet des rameaux, au nombre de quatre à six ; calice à cinq divisions entières , munies de petits poils légèrement glanduleux ; corolle monopétale à tube jaunûtre, ayant cinq taches d’un violet-noir à l'entrée du tube ; cinq divisions arrondies, d'un violet päle au sommet, blanchissant à la base; cinq étamines insérées à l'entrée du tube, à anthères bleues; un style plus long que les étamines, à stigmate divisé en trois parties divergentes et d’un violet pâle. Ses fleurs ont de cinq à sept lignes de diamètre, et ne s’ou- vrent que dans le milieu du jour. Originaire du Chili, elle n'est cultivée à Paris que depuis l'année passée, et encore peu répandue. On la voit au Jardin des Plantes, chez MM. Lafey, Vilmorin, à Neuilly, etc. La culture en est facile; on peut la semer en au- tomne, repiquer quatre à cinq pieds dans des pots qui passeront l'hiver sous châssis froid, puis au mois d'avril les dépoter en place, en pleine terre; on peut encore la semer au printemps, soit en place, soit pour être repiquée comme les reines marguerites : en planche elle produit un assez agréable effet. Quelques auteurs ont réuni à ce genre les Cantux picta et elegans. JACQUES. 364 Iris FAUVE, flambe fauve, Zris fuloa. Bor. Mac. 1496. (voyez la planche, et pour les caractères géné- riques, page 273 de ces Annales, année 1833- 1884.) Plante vivace, à racines longues et fibreuses, dont les tiges ou rhizomes sont presque cylindriques, verdâtres, laissant voir des anneaux formés par l'insertion des anciennes feuilles , ce qui leur donne, au premier aspect, une forme noueuse. Elles s’é- tendent horizontalement sur le sol, c’est-à-dire que la moitié se trouve enterrée , tandis que l’autre moitié est visible. A l'extrémité de ces rhizomes, se développent des feuilles d’un vert clair, d’abord droites, ensuite un peu réfléchies lors de leur complet accroisse- ment, distiques , engaînantes , au nombre de quatre à cinq, étroites, longues de 18 à 30 pouces, larges d'un demi-pouce, striées régulièrement dans toute leur longueur, et bordées dine ligne blanche du côté intérieur seulement, laquelle se continue vers la moitié. Hampe glabre, haute comme les feuilles, ou les dépassant à peine, flexueuse, aplatie, anguleuse, garnie dans sa longueur de deux à trois feuilles alternes, longues de quelques pouces , engaînantes et peu réfléchies. Elle se termine par une spathe longue au moins de trois pouces, lancéolée, poin- tue, enveloppant la fleur avant son épanouissement, et se divisant ensuite en deux parties, aussi et quelquefois plus longues que la fleur. Fleurs portées sur des pédicelles courts, com- posées de six pétales non barbus, d’un rouge fauve, PLUG IRIS FAUVE [ris fuiva 365 plus foncé au centre , les trois extérieurs plus larges, de forme ovale arrondie, un peu réfléchis, mu- cronés au sommet; les trois autres, ovales-ellipti- ques , marqués de quelques dents à leur extrémité ; trois étamines situées sous les divisions pétaloïdes ; trois stigmates un peu dressés, renflés et dentés à leur sommet, et d’une couleur moins foncée que le limbe. Le fruit est une capsule obovale, obtuse, à trois côtes et angles peu saillans, lisse, de couleur vert glauque , triloculaire , renfermant dans chaque loge un grand nombre de graines disposées sur deux rangs longitudinaux. Cette belle espèce, originaire de la Nouvelle-Or- léans, a été introduite à Paris en 1825, et cepen- dant on ne la trouve encore que dans quelques jar- dins. Cette rareté vient sans doute de ce qu’elle est peu connue, car elle n’est aucunement délicate, et mérite d’être cultivée à cause de sa couleur marron fauve, qui la distingue parfaitement des autres es- pèces de ce beau genre. Dès le début on la cultiva en terre meuble comme ses congénères ; mais ayant remarqué qu'elle avait par son développement beaucoup d’analogie avec l'iris jaune des marais , srés pseudo-acorus , Lin. , je pensai que, comme elle, elle pouvait croître dans l'eau. J'en plantai alors quelques pieds autour d’une cuve où l'on puise l'eau des arrosemens. Malgré que la terre fût très-médiocre, la grande humidité qu’elle contenait lui fit prendre l’année suivante un accroissement double de celui des pieds plantés en pleine terre, et les fleurs se montrèrent nombreuses et grandes à proportion. 366 On peut donc ajouter cette belle espèce aux plantes que l’on emploie pour la décoration des ri- vières et ruisseaux qui arrosent les jardins anglais ou paysagers, et les bords des pièces d’eau ou bassins, et sur lesquelles j'ai donné un long article dans le Journal et Flore des jardins, page 152 et suivantes. Pour bien fleurir, elle n’a pas besoin d'être im- mergée dans l’eau pendant l'été ; il lui suffit d’être plantée dans un lieu très-humide. On la multiplie par portions de ses tiges, depuis septembre jusqu'en avril, et de graines que lon sème aussitôt la maturité, ou au printemps sui- vant, en terre argilo-siliceuse. Ses pieds cultivés dans l’intéricur des terres exigent des arrosemens très-fréquens pendant l'été. Pépin. IRIS DE DIVERSES COULEURS. ris versicolor. THuMs. Curr. Mac., t. 21 ( voyez la planche ). Plante vivace à racines tubéreuses ; tiges de vingt- cinq à trente pouces, munies de quatre à cinq feuilles beaucoup plus petites que les autres ; se ra- mifiant à la partie supérieure, et portant sept à neuf fleurs pédonculées et terminales dont deux ou trois sur chaque ramification. Feuilles distiques, ensiformes et engaïnantes, à peu près de la longueur des tiges, larges de dix- huit lignes au milieu, se rétrécissant vers la base où elles n’ont que douze lignes, et diminuant éga- lement vers le haut qui se termine en pointe aiguë, d’un vert tendre , légèrement glauque et d’un beau violet-pourpre à la base ; elles sont plus épaisses et plus veinées au milieu que sur les bords, qui sont 567 longuement sinués; elles se réfléchissent à sept ou huit pouces de leur extrémité supérieure. Vers la fin de mai, fleurs imberbes assez grandes, d'un pourpre lilacé strié de violet plus foncé ; les trois pétales extérieurs, couverts, depuis l'onglet jusqu’au centre , de macules jaunes et blanches en- cadrées régulièrement par des lignes d’un violet très-foncé. Capsule de deux pouces de long sur huit à dix lignes de large , à trois loges saillantes, presque cylindriques, et garnies chacune, à l'exté- rieur seulement, d'une arête longitudinale qui semble la diviser en deux. Chaque loge est poly- sperme , et contient de soixante à cent graines , pla- cées sur deux rangs, de couleur marron, de forme ovale comprimée, et pointues par les deux extré- mités : elles murissent vers le 15 septembre. Cette iris remarquable par son coloris, assez rare dans ce genre, est originaire de l'Amérique septen- trionale. Elle n’est pas d'une culture difficile ; il lui faut la pleine terre, et, comme la précédente, le voisinage des eaux. On la multiplie par éclats du pied et par ses semences. Ce dernier moyen ne re- produira probablement pas l'espèce d'une manière constante, mais il fera obtenir quelques variétés in- téressantes. Son coloris fort élégant la rend précieuse pour la planter en massif, au bord des eaux ou partout ailleurs, avec la précédente et quelques autres à fleurs de nuances différentes et d’une vigueur analo- gue, Telles sont l’Zris sermanica , à fleurs violettes, lris pallida à fleurs d’un bleu pâle, lZris varie- gata à fleurs d'un violet foncé et jaune, l’/rrs pseudo- acorus à fleurs jaunes, l’Zris fœtida à fleurs brunes 568 et à semences rouges, etc., etc. Ces diverses iris, disposées avec goût, ne peuvent produire qu'un effet très-pittoresque et fort agréable. Jacquin aîné. Notice descriptive des variètes du Phlox suffruticosa. PHLoX SOUS-ARBRISSEAU. Phlox suffruticosa. VENTE- naT, Wiczp., PEersoow. Bot. REGis , 68. HerBIER DÉ L'AMATEUR , etc. Cette plante, décrite par Ventenat, et qui est cultivée en Angleterre depuis 1700, ne s’est, pen- dant long-temps, multipliée que d’éclats et de bou- tures. Mais depuis quelques années il en a été ré- colté et semé des graines qui ont produit beaucoup de variétés, notamment chez M. Souchet, jardinier en chef au petit parc de Fontainebleau, et chez M. Girault, dit Larose , ancien jardinier en chef à Malmaison, actuellement fleuriste, pépiniériste et entrepreneur de jardins à Neuilly-sur-Seine. Ce dernier en a un grand nombre, dont beaucoup sont remarquables; toutes tiennent plus ou moins des Phlox sufjruticosa, maculata, glaberrima et suaveo- lens, lesquels, eux-mêmes, ne sont peut-être que des variétés l’un de l’autre. Quoi qu'il en soit, les variétés que je vais décrire succinctement , prove- nant des semis des graines du phlox suffruticosa, je considère cette espèce comme leur type. Première division. Les hätifs, c’est-à-dire fleuris- sant depuis le commencement de juin jusqu’à la mi- juillet. PREMIÈRE SECTION. Les pourpres , rouges, roses, plus ou moins foncés. 1° PHLOx SOUS-ARBRISSEAU DE CoLmar. Phiox suf- PL.HT IRIS DE DIVERSES COULEURS Iris versicolor 369 fruticosa Colmariensis. Fleur d'un rouge vif violacé, comme dans l'espèce, de laquelle il ne diffère que par des stries blanches sur le limbe de Ja corolle : j'ai recu cette plante de MM. Kœnig et Hol, culti- vateurs à Colmar. 29 PHLox SOUS-ARBRISSEAU CHANGEANT. Phlox suf- fruticosa mutabilis. Tiges de quinze à dix-huit pou- ces, vertes et finement maculées de pourpre, glabres, rameuses depuis environ le milieu ; rameaux un peu étalés ; feuilles étroites, glabres , de trente à trente- six lignes, larges de quatre à cinq; fleurs lilas pâle, un peu strié de plus foncé, surtout au centre, passant ensuite au lilas très-pàle ; limbe ayant sept à huit lignes de diamètre. 3°. PuLox SOUS-ARBRISSEAU A FEUILLES EN LANCE. Phlox sufjruticosa lanceæfolia. Tiges de quinze à dix-huit pouces, glabres, très-finement ponctuées de brun, rameuses dans les deux tiers de la hau- teur ; feuilles ovales , lancéolées , glabres, longues de vingt-quatre à vingt-sept lignes; fleurs d'un pourpre léger, blanchâtre au centre ; limbe de sept à huit lignes de diamètre, formant un peu la coupe. 4° Puzox sOUS-ARBRISSEAU A FLEURS ÉTOILÉES. P/lox suffruticosa stellata. Tiges de quinze à seize pou- ces, glabres, du bas, munies de poils courts dans le haut, très-ponctuées de brun, rameuses dès le bas; feuilles lancéolées, lintaires, glabres , longues de vingt-sept à trente-trois lignes, larges de sept à huit; fleurs d’un pourpre-lilas avec une étoile plus foncée au centre ; limbe de sept à huit lignes. 5° PuLox SOUS-ARBRISSEAU A FEUILLES CANALICULÉES. Phlox suffruticosa canaliculata. Tiges droites de quinze à seize pouces, très-finement ponctuées de SEPTEMBRE 1935. 24 370 brun, rameuses au sommet ; feuilles linéaires, poin- tues , glabres , luisantes , pliées en gouttière en des- sus, longues de vingt-quatre à vingt-sept lignes, larges de six à sept ; fleurs d’un beau lilas pourpré, nombreuses ; limbe de huit à neuf lignes. Jolie plante. 6° PaLox SOUS - ARBRISSEAU A LONGUES FEUILLES. Phlox sufjruticosa longifolia. Tiges de vingt à vingt- deux pouces, à peine ponctuées ; feuilles lancéo- ‘lées, linéaires , pointues, glabres , presque planes, longues de trente-six à quarante-deux lignes, larges de six à huit; fleurs formant le thyrse, d’un rose- lilas pâle uniforme; limbe bien ouvert, de onze à douze lignes. 7° PHLox SOUS-ARBRISSEAU A FLEURS ROSES. Phlox su f- fruticosa rosea. Tiges de quinze à dix-huit pouces, ponctuées de brun ; feuilles linéaires, glabres, lui- santes en-dessus , longues de vingt-quatre à vingt- sept lignes, larges de six à sept; fleurs en thyrse, d'un rose pâle. 8° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU A PETITES FLEURS. PAlox suffruticosa parviflora. Tiges de vingt-un à vingt- deux pouces, vertes, variées de brun, rameuses du haut, les rameaux supérieurs serrés; feuilles linéaires d’un beau vert, écartées les unes des au- tres , longues de trente-six à quarante-deux lignes ; fleurs nombreuses, rose-lilas , un peu plus pâle au centre, petites, de six à sept lignes de diamètre. 9° PHLOx SOUS-ARBRISSEAU ÉLEVÉ. Phlox suffruti- cosa elata. Tiges de vingt-quatre à vingt-six pou- ces, rameuses dans le tiers de la hauteur, gla- bres, fermes, striées de brun; feuilles linéaires, pointues, glabres, demi-amplexicaules, longues de SA trente-six à quarante lignes , larges de dix à onze ; fleurs lilas foncé, nombreuses ; limbe bien ou- vert , de neuf lignes de diamètre. Ces huit variétés se trouvent chez M. Girault. 10° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU À LARGES FEUILLES. 2Alox suffruticosa latifolia. Tiges de vingt-cinq à trente pouces, glabres, ponctuées, rameuses dans la moi- tié supérieure ; rameaux érigés; feuilles glabres, un peu contournées, comme cordiformes à la base, longues de trente à trente-six lignes, larges de dix à quatorze; fleurs d’un rouge vif, de huit à neuf lignes de diamètre , à divisions arrondies. Bien belle plante. À Fontainebleau, à Neuilly. 11° PHLox SOUS - ARBRISSEAU A FLEURS SERRÉES, Phlox suffruticosa coarctata. Tiges hautes de vingt- quatre à trente pouces, fortement maculées de brun ; feuilles radicales linéaires très-ctroites, les caulinaires assez éloignées, linéaires , lancéolées, glabres , longues de trente-trois à trente-six lignes, larges de sept à huit ; fleurs en panicule serrée; co- rolle rouge pourpre , de sept à huit lignes de large. À Fontainebleau , à Neuilly. 12° PHLOX SOUS-ARBRISSE AU TRÈS — ÉLEVÉ, Phlox suffruticosa alussima. Tiges de trois pieds, etquel- quefois plus, fortement ponctuées de brun, gla- bres; feuilles opposées en croix, linéaires , lancéo- lées , glabres, pointues ; fleurs en panicule, ayant quelquefois plus d'un pied de long ; corolle d’un rouge violacé brillant, de huit à neuf lignes de diamètre. À Fontainebleau, à Neuilly. 13° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU BRILLANT. Phlox suf- Jruticosa fulgens. Tiges de dix-huit à vingt pou- ces, ponctuées de brun ; feuilles linéaires dans le 372 bas, les caulinaires lancéolées , glabres ; fleurs en panicule un peu lâche, d'un rouge pourpré vif; limbe de dix à onze lignes de diamètre, formant un peu l'étoile, comme les précédentes. C’est une des plus belles variétés que je connaisse, 14° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU RAMEUX. Phlox suf- fruticosa ramosa. Tiges de deux pieds et demi à trois pieds, fortement flagellées de brun, très-ra- meuses dans la moitié supérieure de leur hauteur; feuilles ovales lancéolées, acuminées, glabres; fleurs en panicules serrées au sommet de la tige et des rameaux, d’un rouge violacé vif, avec un pe- tit cercle plus foncé au centre. 15° PHLOX sOUS-ARBRISSEAU GRÈLE. Phlox suffruti- cosa gracilis. Tiges droites , minces, eflilées, d’un brun-noir, surtout dans le haut, glabres, hautes de trente-trois à trente-six pouces; feuilles linéaires très-pointues, glabres, luisantes en-dessus, sou- vent bordées de brun; fleurs en panicule courte ( trois pouces ), d’un rouge-violet brillant très-dis- tinct. A Neuilly. DEuUxIÈME secTion. Les blancs plus ou moins purs. 16° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU VIRGINAL. Phlox suf- fruticosa virginalis. Tiges fermes, vertes et gla- bres , hautes de quinze à dix-huit pouces , rameu- ses presque dès le bas ; feuilles linéaires, entières , pointues , glabres et lisses en-dessus , courbées en gouttière , rabattues vers la tige ; fleurs d’un beau blanc uniforme , à divisions arrondies , de six à sept lignes de diamètre. 179 PHLOx SOUS-ARBRISSEAU CANDIDE. Phlox sufjru- ticosa candida. Tiges fermes, érigées, vertes, gla- 375 bres, hautes de dix-huit à vingt pouces, rameuses dans leur moitié supérieure ; feuilles rapprochées , linéaires, lancéolées, glabres , presque planes, lisses en dessus ; fleurs en panicule lâche du bas, d’un beau blanc uniforme ; limbe à divisions arrondies, de neuf à onze lignes de diamètre. 18° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU BLANCHATRE. Phlox su f- Jruticosa candicans. Tiges de vingt-sept à vingt- huit pouces, droites, glabres, ponctuées de brun ; feuilles glabres, linéaires , lancéolées ; fleurs en thyrse , longues de près d’un pied, d’un beau blanc en s'épanouissant , ensuite le tube devient un peu violacé ; limbe un peu en soucoupe , de huit à neuf lignes de diamètre. 19° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU CANDIDE RAIDE. Phlox sufjruticosa candida stricta. Tiges de vingt à vimgt- quatre pouces , raides, droites, glabres, vertes, ponctuées de pourpre-brun ; feuilles comme dans les variétés précédentes ; fleurs en panicule serrée, de six pouces de long , d’un beau blanc uniforme ; limbe arrondi, de huit à neuf lignes de diamètre. Ces quatre plantes sont charmantes, et forment des acquisitions d'autant plus intéressantes, que le blanc pur était encore rare dans ce beau genre, et n'existait pas dans cette série, dont les variétés rap- prochent et confondent plusieurs espèces. Ces qua- tre dernières se trouvent chez M. Girault. 20° PHLOX SOUS-ARBRISSEAU DE DEUX COULEURS. Phlox suffruticosa bicolor; Phlox speciosa, Horr. Cecs.Tiges de douze à quinze pouces, glabres et vertes; feuilles linéaires , lancéolées , pointues et glabres ; fleurs en panicule courte, à limbe blanc arrondi, de neuf à dix lignes de diamètre ; tube violet , ce qui produit 374 un joli effet. Je tiens cette plante de lobligeance de MM. Cels. J'ignore son origine; j'ai cru de- voir la placer dans cette catégorie, quoiqu’elle eût quelques rapports avec le phlox maculata. Jacques. ORANGERIE. Observation sur les orangeries et châssis froids. Déjà , avant un mois, la mauvaise saison va de nouveau nous forcer à abriter les végétaux pour lesquels les intempéries de l'hiver sont redoutables; il nous a donc paru utile de donner ici une instruc- tion générale sur les moyens que l'art a imaginés dans ce but , et sur les précautions dont leur emploi doit être environné. Quelques personnes peut-être trouveront cet article superflu ; mais il est en cul- ture des choses au moins aussi connues, et qui ce- pendant sont ignorées par un certain nombre de cultivateurs et d'amateurs , ou pratiquées par eux sans qu'ils se soient rendu compte des motifs qui les ont nécessitées, seul moyen, selon nous, de ne pas s’exposer à des erreurs. Nous ne voulons nous occuper ici que des abris à l'égard desquels on n’emploie aucune chaleur arti- ficielle, au moins sous le climat de la France, c’est- à-dire que nous ne parlerons que de l'orangerie et du châssis froid. Nous n'avons pas la prétention de décrire les rè- gles architectoniques relatives aux orangeries. Elles dépendent d’ailleurs de la dépense que le proprié- taire veut faire; car ces sortes de constructions peu- vent être établies avec la plus grande simplicité, ou recevoir toutes les décorations que l’art de l'archi- 375 tecte peut y appliquer. Mais nous nous permettrons d'insister sur les points qui touchent à la culture, et qui importent conséquemment au bien-être des plantes. Il est surtout essentiel que l’orangerie soit aérée ; pour cela il est nécessaire que sa grandeur soit en proportion avec le nombre de plantes qu’elle est destinée à recevoir, et que sa hauteur soit telle qu'il y ait au moins deux pieds d'espace entre le plafond et la cime des plus grands végétaux. Une de ses qualités est d’être sèche. Il faut donc l'établir sur un terrain convenable, et disposer son aire un peu au-dessus du niveau du sol environnant, en l’asseyant sur un lit de mâchefer ou de toute autre substance non conductrice de l'humidité. Il est des cultivateurs qui préfèrent que l'aire de l’o- rangerie soit un peu enterrée parce qu’alors elle est plus chaude. Il ne faut adopter cette disposition qu'autant que le sol est parfaitement sec ; et dans l'un et l’autre cas une pente douce doit conduire du sol à l'aire, afin de rendre plus facile l’entrée et la sortie des caisses. Elle doit être disposée pour admettre la plus grande somme possible de lumière; en conséquence il ne faut laisser en murailles, du côté des fenêtres, que ce qui est rigoureusement nécessaire pour la solidité de la construction. Aujourd’hui, qu’à limi- tation des Anglais on emploie le fer dans les bâti- mens, il est facile, à l’aide de piliersde cette matière, de laisser en vitraux presque toute la face tournée au midi, exposition la plus favorable parce qu’elle met à même de profiter de la lumière solaire à l’é- poque du jour où elle a le plus de chaleur. Les fe- 376 nêtres doivent avoir une hauteur égale à celle du bâtiment. Enfin, plus il y aura de lumière, et plus l'orangerie pourra recevoir de plantes délicates. Nous venons de dire que lexposition du midi de- vait être préférée, et en effet c'est celle-là qu'il faut toujours adopter à moins d'empêchement réel. Celle du levant est la meilleure ensuite. L'intérieur de l’orangerie doit être établi avec assez de soin pour que l'air froid ne puisse y péné- trer du dehors. Ainsi elle devra être plafonnée, soit que son toit soit couvert en ardoises ou en tuiles, soit que le chaume ou le roseau ait remplacé ces matériaux. Dans tous les cas, on réserve au-dessus un grenier que l’on utilise au besoin et dont l'aire doit être couverte de litière, de feuilles, de mousse ou de toutes autres substances bien sèches et propres à intercepter le froid. Quant aux fenêtres il importe aussi qu’elles closent bien, et on dispose à l'extérieur des paillassons que l’on peut rouler ou dérouler à volonté, selon que l’on veut, dans les grands froids, couvrir les vitraux pour garantir les plantes, ou les découvrir pour profiter des rayons de soleil. Il est rare qu'en France, à moins de froids ex- traordinaires, il y ait besoin de faire du feu dans les orangeries, où la température peut sans inconvénient s’abaisser jusqu'à deux degrés sous zéro; mais au- delà du cinquantième degré de latitude, il faut dis- poser dans ces conservatoires des appareils de chauf- fage. Dans les grands établissemens horticoles, ou dans les jardins d'amateurs opulens, où les nou- veaux moyens de chauffage sont mis en action, rien d'aussi facile, à l’aide d’un supplément de tuyaux, de profiter, pour maintenir l'orangerie à une 377 température convenable, de l’eau chaude ou de la vapeur employée au chauffage des serres. Nousavons à cet égard donné des indications générales, page4r de ces Annales, année 1832-1835. Mais, tout en re- connaissant la nécessité de soutenir par une cha- leur artificielle la température de l’orangerie afin de l'empêcher de tomber sous zéro, il faut une surveil- lance assez active pour l'empêcher de dépasser qua- tre degrés au-dessus du terme de la congélation. Ce qui importe le plus pour le bien-être des plantes d’orangerie, c'est le choix de l’époque où il convient de les rentrer et de les sortir. Sous le cli- mat de Paris on a assez généralement fixé celle de la rentrée du 1° au 10 d'octobre. Cependant cette époque ne peut pas convenir tous les ans ni dans tous les pays : c’est donc au jardinier à consulter l'état de l'atmosphère sans s'embarrasser de la date précise du mois. Quand on ne possède qu'un petit nombre de plantes de cette catégorie, la difficulté n'est pas grande, et l’on peut sans inconvénient at- tendre jusqu'au dernier moment. Mais quand la col- lection est considérable, il faut s’y prendre assez à l'avance pour ne pas être surpris par les gelées, à moins encore qu'on ne dispose d'assez de monde pour que la rentrée puisse être terminée en peu de temps. Un autre inconvénient d’ailleurs de la ren- trée des plantes dans un moment trop rapproché de celui des froids, est l'obligation où l’on se trouve de fermer de suite les fenêtres de l’orangerie, Su- bitement privés de la grande masse d’air dans la- quelle ils vivaient, les végétaux souffrent beaucoup, et sont d’ailleurs plus susceptibles d’être atteints par la moisissure qui peut les faire périr. 378 Au reste, le moment convenable pour la rentrée des végétaux d'orangerie est indiqué dans tous les pays par la suspension de la végétation dans ces mêmes plantes, et par la chute des feuilles dans les arbres de pleine terre, et notamment de ceux à fruits. Ces indices ne souffrent pas d’exceptions et peuvent être le guide le plus sûr de la conduite des jardiniers. Quelques jours avant la rentrée on a la précaution de modérer les arrosemens, pour que la terre des pots ou caisses ne porte pas dans l’'orangerie une trop grande masse d'humidité. Il est bien aussi de biner la surface de tous les pots ou caisses pour fa- ciliter l’'évaporation. On a soin de monder les plan- tes, des feuilles tachées, des ordures accumulées à la bifurcation des branches, et de supprimer les parties mortes; il faut cependant s'abstenir de couper dans le vif, parce qu’à cette époque de l’année les plaies se cicatrisent fort difficilement. Si donc il y avait quelque chose à tailler, il faudrait attendre au printemps. Toutes ces opérations préliminaires rem- plies, on procède à la rentrée des plantes par un jour sec et serein et aux heures de la journée où la rosée de la nuit a eu le temps d’être évaporée ou absorbée par les feuilles, qui de cette manière sont suffisamment sèches. Parmi les arbres et arbustes qui réclament l’oran- gerie, 1l en est chez qui les feuilles sont caduques et d’autres chez lesquels elles persistent : leur pla- cement dans la serre ne doit donc pas être fait ar- bitrairement. Les arbres à feuilles caduques ayant moins besoin de lumière que les autres, doivent occuper le fond de l’orangerie où l'obscurité est 379 plus grande. Parmi ceux à feuilles persistantes, il en est qui ont le bois dur et peu moelleux, les feuilles sèches et coriaces, et chez lesquels la vé- gétation est suspendue pendant l'hiver : ce sont ceux-là qui doivent former la seconde ligne. Devant eux on place les arbustes à feuilles persistantes, dont le bois est tendre et les feuilles molles ou charnues. Ces végétaux conservent pendant tout l'hiver une végétation plus ou moins sensible, et ont conséquemment besoin d'une plus grande somme de lumière. Assez ordinairement on mé- nage devant ce troisième rang un sentier pour le passage des personnes qui vont visiter l’orangerie et le service des jardiniers; ilest également nécessaire pour offrir une certaine facilité à la circulation de l'air. Enfin on place le plus près possible des fenêtres toutes les plantes qui sont d'une nature délicate, et dont les tiges sont succulentes et herbacées. Comme leur végétation est continuelle, il faut qu’elles aient tout le jour dont on peut les faire jouir. On concoit que, dans cette disposition générale, il faut avoir le soin de placer dans chaque classe les végétaux par rang de taille; c'est-à-dire que les plus petits doivent être devant, les moyens ensuite et les plus grands derrière, de facon que les rangs de devant cachent seulement les troncs ou tiges de ceux placés immédiatement derrière. Quand la taille des végétaux, dans chaque classe, s’oppose à la régularité de cette disposition, on y supplée par des supports ou gradins. Mais il est important que toutes les têtes des végétaux ainsi placés forment un,fam- phithéâtre plus ou moins incliné mais régulier, et 580 de facon que chaque plante puisse recevoir un jour direct et jouir d'une suflisante quantité d'air. Lorsque la rentrée des plantes en orangerie s’est effectuée à une époque convenable, on les habitue graduellement à la privation d'air à laquelle elles doivent être soumises. Pour cela, jusqu’au moment où les gelées sont à craindre, on laisse les fenêtres ouvertes pendant le jour et la nuit. Ensuite on les ferme pendant la nuit seulement, et enfin Jour et nuit lorsqu'il gèle. Toutefois, il faut toujours profiter , même pendant l'hiver , desjournées où le thermo- mètre se maintient au-dessus de zéro, pour ouvrir les fenêtres aux heures les plus favorables, afin de renou- veler l'air. Il faut néanmoins s'en abstenir, quelque douce que soit la température, s'il faisait du brouil- lard, de grands vents, ou si l'air se trouvait très- chargé d'humidité. Chaque fois que le soleil brille , il est important d'ouvrir les fenêtres à sa douce in- fluence; mais il ne l'est pas moins de les refermer avant qu'il ait disparu, parce que de cette manière on enferme la chaleur dans l’orangerie. Pendant leur séjour dans ce conservatoire, il faut ne donner aux plantes que l'eau strictement néces- saire à chacune d'elles pour qu’elles ne se dessèchent pas. On se sert à cet effet d’un arrosoir à long goulot pour porter l’eau au pied de chaque végétal à quelque rang qu'il soit, et éviter d'en répandre sur les feuil- les et même sur l'aire de l’orangerie, car l'humidité dans cette circonstance est plus à craindre que le froid lui-même. Indépendamment qu’elle peut pro- duire une moisissure funeste aux plantes, celles- ci trop arrosées sont beaucoup plus sensibles à l’in- fluence de la gelée. 381 il va sans dire aussi que chaque végétal ne doit recevoir que la somme d'eau appropriée à sa nature, et qu'il faut essentiellement se garder d'imiter ces jardiniers qui arrosent à jour fixe et donnent à cha- que plante la même quantité d'eau. k Le reste des soins qu'exigent les végétaux pendant leur séjour dans l’orangerie, consiste à enlever le plus souvent possible les feuilles mortes ou qui se tachent; et si l’on remarquait qu’un d'eux dépérit, il faudrait le visiter, le dépoter même et le placer sous châssis pour le ramener à la santé. Il faut en- core, pendant les grands froids, veiller à leur inter- dire tout accès à l’intérieur, en calfeutrant les fenê- tres et les garnissant depaillassons. Ii faut cependant, et malgré le froid, leur rendre la lumière chaque jour, en enlevant les paillassons durant le milieu de la journée. Si malgré ces soins la gelée pénétrait à l'intérieur et que les végétaux en fussent atteints, il serait de toute nécessité de n’ouvrir les fenêtres qu'après qu'ils seraient dégelés. Cet accident est presque sans dangers en prenant cette précaution, qui opère un dégel fort lent, tandis qu'il est souvent funeste si l’on permet le contact de l'air extérieur, qui souvent, devenu très-doux, produit un dégel su- bit qui désorganise le tissu cellulaire des végétaux. Il ne faut pas moins de précautions pour sortir les plantes de leur habitation d'hiver. Lorsque la température s’adoucit, que la végétation s'annonce dans les arbres à l'air libre, on commence par ou- vrir les croisées de l’orangerie d’abord toute la jour- née , puis pendant la nuit. Lorsqu’elles ont subi ce régime pendant quelque temps, on profite, pour les mettre dehors, d’un jour sombre et pluvieux. Si l’on 382 était obligé de les sortir par un temps clair qui ren- drait les rayons du soleil dangereux, il faudrait d'abord les déposer dans un lieu ombragé, et les y laisser plusieurs jours avant que de les mettre à leur place , si elles devaient y être exposées à toute l’in- fluence solaire. Lorsque l’on n’a pas un assez grand nombre de plantes d’orangerie pour posséder une serre où on puisse les placer l'hiver, on peut employer, pour les abriter, les châssis froids. Ils peuvent très-bien aussi suppléer au défaut de grandeur de l'orangerie en recevant toutes les plantes basses qui l'encombre- raient. Les châssis froids s’établissent à demeure sur un terrain très-sec. On creuse à une profondeur proportionnée à la hauteur des plantes que l’on veut abriter. On garnit les parois intérieures de la fosse par des planches clouées sur quatre pieux enfoncés dans le sol aux quatre coins, afin d'empêcher l’éboule- ment des terres; sinon on établit intérieurement un petit mur en briques qui a l'avantage de durer plus long-temps, le bois enterré étant sujet à se pourrir. Le petit mur en briques peut se terminer au niveau du sol et recevoir un coffre non enterré, ou on peut l'élever assez pour se dispenser d'employer un coffre. Dans tous les cas, on couvre avec des panneaux vi- trés. Pour se garantir de l'humidité, on dépose au fond de la fosse un lit de plâtras ou de pierrailles que l’on recouvre ensuite d'une couche assez épaisse de sable bien sec. On peut remplacer le sable par un lit de mousse également bien sèche. On enterre les pots dans le sable ou la mousse, ou on les dépose simplement dessus. On place au fond du coffre les plantes les plus élevées, et par devant, c'est-à-dire BILLARDIERE FUSIFORME Billardiera fusiformis pi . CAL. So 7 353 vers le côté le plus bas du châssis, les plantes les moins hautes ; de facon qu'aucune d'elles ne touche les vitraux et n’en soit cependant éloignée que de quelques pouces. Avant de déposer sous ce châssis les plantes qu’on veut abriter, on prend les précautions indiquées plus haut. On donne tous ses soins à se garantir de l'humidité. Pour cela on veille à n’arroser que mo- dérément et sans répandre de l’eau. On donne de l'air aussi souvent que la température le permet, et on a soin d’essuyer les châssis chaque fois qu’on peut donner de l'air et que leurs carreaux sont mouillés intérieurement. On se garantit du froid en entourant la caisse d’une épaisse litière en forme de réchauds, et en couvrant les panneaux de litière et de paillassons. Enfin on prend, pour la conservation des plantes ainsi placées, toutes les précautions dont nous avons parlé pour l'orangerie. DoverGe. BILLARDIERA. Smiru. Pentandrie monogynie, Lin. ; Solanées, Juss. Caractères génériques. Calice de cinq folioles ca- duques; corolle de cinq pétales, alternes avec les divisions du calice; cinq étamines; stigmates à deux lobes; une baie ovale, velue, contenant plu- sieurs graines aplaties, arrondies et un peu réni- formes. BILLARDIÈRE FUSIFORME. Pillardiera fusiformis. Bor. mac. (Voyez la planche.) Ce charmant arbris- seau est originaire de Van Diémen. Ses tiges, moins grimpantes que dans les autres espèces et très-gré- les, ont besoin d’être soutenues ; feuilles entières, 384 fusiformes, presque sessiles, d'un vert frais, nervu- rées; à l'extrémité des jeunes rameaux gréles, fleurs en grappes de trois à six, attachées chacune par un pédoncule fiiforme à un pédoncule commun, très-grêle et plus ou moins long, terminant le ra- meau. Elles sont penchées, et d'une jolie couleur bleu azuré; baies fusiformes, velues. Ce joli arbrisseau, qui forme dans la serre tempé- rée des guirlandes charmantes, qui peut en décorer agréablement les colonnes par ses masses de ver- dure que rehausse le coloris de ses fleurs, se multi- plie de marcottes ou de boutures sous cloches. Il lui faut une terre franche, légère, avec arrosemens fréquens en été et modérés en hiver. CeEcs frères. MM. les Souscripteurs sont invités à faire renou- veler leur abonnement pour éviter tout retard dans l'envoi du premier numéro de l’année 1835- 1836. Ceux qui n'ont pas payé sont priés de faire par- venir de suite, et franc de port, à M. Rousselon, gérant des Annales, le montant de leur abonnement. Les personnes qui désireraient compléter leur collection des {nnales de Flore et de Pomone sont prévenues qu'il ne reste que fort peu d'exemplaires des premières années. TABLE FRANÇAISE ET LATINE DES PLANTES GRAVÉES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. + CO RO me ANNÉE 1834-1835. . Dioclée à feuilles de glycine. . Lobélie à belles fleurs. . Crossandre bicolore. . Turnère à feuilles de ket- mie. Poire parfum d’hiver. Poire St-Jean en fer. . Argémone jaune pâle. . Pivoine papavéracée à fleurs roses. Pomme coing. Porame Filliette. . Pentstémon gracieux. . Acacie à feuilles d’olivier. . l'uchsie eflilée. . Pélégrine à feuilles ovales. . Francoa appendiculée. . Francoa à feuilles de laitron. . Francoa à fleurs blanches. . Chasselas panaché. . Phlomide de Samos. . Haricot caracolle. . Quisqualis de l’inde. + Patate Isname . Surelle de Bowe. . Surelle de Deppe. . Zygopétalon de Mackaï. . Ketmie à feuilles dechanvre. . Erythrine crête de coq. . Podolépide papilleuse. . Gnidienne à feuilles de pin. SEPTEMBRE 1932. : Pages Dryoclea glycinoides. 15 Lobelia speciosa. 21 Crossandra bicolor. 23 Turnera trioniflora. 24 43 44 Argemone ochroleuca. 46 Pœonia moutan. Var. : rosea. 63 76 Ibid. Pentstemon venustum. 79 Acacia oleæ/olia. 84 Fuchsia virgata. 85 A lstræmeria ovata. 108 Francoa appendiculata. 109 Francoa sonchifolia. 111 Francoa alba. 112 135 Phlomis Samia. : 152 Phaseolus caracolla. 156 Quisqualis Indica. 157 163 Oxalis Bowii. 186 Oxalis Deppei. 157 Zygopetalum Mackaii. 190 Hibiscus cannabinus. 202 Erythrina crista galli. 205 Podolepis papillosa. 213 214 Gaidia pinifolia. 25 29. Phlox printanier, 30. Scille de Sibérie. 31. Fuchsie globuleuse. 32. Aponogéton à deux épis. 33. Épacride changeante. 34. Primevère verticillée. 35-36. Pivoine Victoire. 37. Fraisier de Plymouth. 38. Poirier du Népaule. 39. Mahonie glumacée. 40. Solandre velue. 41, Campanule gracieuse. 42. Aiïl azuré. 43. Lipare sphérique. 44. Pétunie à fleurs violettes. 45. Gilie de trois couleurs. 46. Iris fauve. 47. Jris de diverses couleurs. 48. Billardière fusiforme. 586 Pages Phlox verna. 241 S'eilla Sibirica. 242 Fuchsia globifera. 246 ÆAponogeton distachion. 249 ÆEpacris variabilis. 266 Primula verticillata. 268 Pæœonia moutan.Var.: Vic- dora. 269 Fragaria muricata. 300 Pyrus Nepaulensis. 304 Mahonia glumacea. 310 Solandra grandiflora. Var. : hirsuta. 1? Campanula speciosa. 343 Allium azureum. 345 Liparia sphærica. 346 Petunia phænicea. Var. : violacea. 347 Gilia tricolor. 363 Iris fulva. 364 [ris versicolor. 366 Billardiera fusiformis. 383 Nora. En faisant relier ce Journal, on réunira toutes les planches à la fin du volume et dans l’ordre ci-dessus, ou l’on placera cha- cune d’elles en regard de la page indiquée. r TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. 1834-1835. D D CE — Pages Pages Acacia de Constantinople. 181 Cers rrères. Zygopétalon —Julibrissin. 1bid. de Mackai. 190 —Oleæfolia. 84 —Mutisie gracieuse. 247 Acacie à feuilles d’olivier. Zbid. —KEpacride changeante. 266 —Arbre de soie. 181 —Notice descriptive des Acer candicans. 335 espèces et variétés de ca- Ail azuré. 345 mellia. 271 Allium azureum. Ibid. — Mahonia. 3058 —cæruleum. Ibid. —Billardière fusiforme. 383 Alstræmeria ovata. 108 Cereus subrepandus. 351 Altise bleue ( de l). 260 Champignon comestible. 171 Amary llis belladona. 58 Chasselas panaché. 11-133 —Reginæ. Tbid. Chauffage par la circula- —T0$ ea. Ibid tion de la vapeur dans Amaryllis belladone. Ibid une couche de cailloux. 313 —rose. Ibid. Cierge à côtes ondées. 351 Anomalies observées dans Convolvulus batatas. 161 la végétation. 34 — Bonariensis. 78 Aponogéton à deux épis. 249 Craiægus Nepaulensis. 304 Aponogeton distachion. Ibid. Crossandra undulæfolia. 23 Application de l’incision —bicolor. Ibid. annulaire pour le main- Crossandre à feuilles on- tien de léquilibre de dulées. Ibid. végétation dans les ar- —bicolore. Ibid. bres fruitiers. 98 Culture de Ja chicorée Arbre à pain. 224 pour primeur. 17 Arbres exotiques qu’il est —hâtive du chou-marin. 132 facile de préserver de Cydonia Indica. 304 la gelée. 15 —Japonica. 235 Argémone jaune pâle. 46 Dabhlia le montéclin. 16 Argemone ochroleuca. Ibid. Darsrer. Poire parfum Artocarpus incisa. 224 d’hiver. 43 Batate. 161 —Poire St Jean en fer. 44 Belladone d’automne. 48 Destruction de l’araignée Berberis glumacea. 310 des melons. Ibid Billardiera fusiformis. 383 Dioclea glycinoïdes. 18 Billardière fusiforme. Ibid, Dioclée à feuilles de glycine.Zbrd. Camellia Kissi. 254 Double récolte de cerises. 65 Campanula speciosa. 343 Doverce. Notice sur les prés Campanule gracieuse. Ibid. naturels. 1-36 CELS FRÈRES. Acacie à —Société d’horticulture feuilles d’olivier. $4 de Paris. 14 355 Pages Doverce. Serre - chaude méridienne. —Note sur les phénomè- nes de l’année 1834. 30 —Double récolte de ce- rises. 65 —Du noir animalisé. 66 —Sur la culture des me- lons. 75 —Chasselas panaché. 133 —Théorie Var Mons. 191 —Arbre à pain. 224 —Observations sur les semailles du blé. 225 —Flore pittoresque et médicale des Antilles. 255 —Exposition florale de la Société d’horticul- ture de Paris. 292 —Chauffage par la cir- culation de la vapeur dans une couche de cailloux. 313 —Notice nécrologique sur Filliette. 319 —{Observations sur l’u- tilité d’étudier le cli- mat. 321 —Gbservation sur les orangeries et châssis froids. 37à Duva.Dabliale montéclin. 16 —Champignon comesti- ble. 171 —Observations sur les arbres de plein vent. 179 . —De Paltise bleue. 260 Épacride changeante. 266 Epacris variabilis. JTbid. Epidendre odorant. 253 Epidendrum fragrans. Ibid. Erable à feuilles blanchä- tres. 335 Eryngium paniculatum. Ibid, Erythrina crista galli. 205 . —laurifolia. Ibid. Érythrine crête de coq. Ibid. Escallonia floribunda. 337 Escallonie à fleurs nom- breuses. Ibid. Exemples de seconde flo- 26 Pages raison et fructification de plusieurs végétaux. 136 Exposition florale de la So- ciété d’horticulture de Paris. 292 Extrait d’une lettre de M. Boucot, jardinier en chef du jardin botanique à Orléans. 251 Ficrierre. Amaryllis bel- ladone. 48 —Moyen facile d’obte- nir des champignons. 74 — Pomme Filliette. 76 Flambe fauve. 364 Flore pittoresque et médi- cale des Antilles. 255 Fragariu muricata. 300 Fraisier de Plymouth. Ibid. Franco alba. 112 —appendiculata. 109 —ramosa. 112 —sonchifolia. 111 Francoa appendiculée. 109 À feuilles de laitron. ide À fleurs blanches. 112 Fuchsia globifera. 246 —virgala 85 Fuchsie effilée. Ibid. —globuleuse. 246 Gilia tricolor. 363 Gilie de trois couleurs. Zbid. Gnidia pinifolia. 214 Gnidienne à feuilles de pin. Ibid. Grard baumier. 236 Haricot à grandes fleurs. 156 —caracolle. Ibid. —d’Espagne. 95 Hibiscus cannabinus. 292 —$ yriacus. 82 Tris lechnavensis. 94 —lutescens, variela- Les. 318 —fulva. 364 —versicolor. 366 Iris fauve. 364 —de diverses couleurs. 366 Jacques. Chasselas pana- ché. LE 11 —ketmie des jardins 82 Jacques. Fuchsie effilée. —Nérions. — Tris lechnavensis. —Haricot d’Espagne. —Pois de senteur à fleurs panachées. —Phénomènes de végé- tation en 1834. —Note sur un semis d’anthémis à grandes fleurs. —Pélégrine à feuilles ovales. —Résumé d’observa- tions météorologi- ques en 1834. —Liste des végétaux à feuilles panachées. —Patate douce. —Surelle de Bowe. —Observations sur l'O- xalis crenata. —Podolépide papil- leuse. —Peuplier du lac Onta- rio. —Fuchsie globuleuse. —Aponogéton à deux épis. —Extrait d’une lettre de M. Boucot. — Camellia Kissi. Observations sur la température du 16 au 20 avril 1835. —Note sur l’agave ame- ricana. —Primevère verticillée, —Onagre de Fraser. —Poirier du Népaule. —Îris lutescens. —Érable à feuilles blan- chîtres. —Escallonie à nombreuses. —Ail azuré. —Pentstémon pourpre brun. —Cierge à côtes ondées. —Gilie de trois cou- leurs, —Notice descriptive des fleurs variétés du Phlox suf- Jfruticosa. Jacquin AINÉ. Lobélie à bel- les fleurs. —Francoa. —Surelle de Deppe. —Érythrine crête de coq. —Gnidienne à feuilles de pin. —Observations sur la culture des asperges. —Phlox printanier. —Observation sur la culture des pommes de terre. —Fraisier de Plymouth. —Pétunie violette. —JIris de diverses cou- leurs. Jacquix 3eunE. Applica- tons de l’incision annu- laire. Ketmie à feuilles de chan- vre. —des jardins. Labours (Des effets pro- duits par les). Lathyrus odoratus. Var : V'ariegatus. Laurier-rose. Laurose. Leconrre. Note sur la cul- ture de la ketmie à gran- des fleurs. —Observations sur l’é- poque du semis de quelques racines po- tasères. Lémon. Crossandre bico- lore. —Notice sur la culture des bruyères. —Rempotages et rencais- sages. —Haricot caracolle. —Notice sur les pélargo- nium. —Lipare sphérique. Liparia sphærica. Liseron. Pages 36& 21 109 187 205 214 232 241 289 300 347 366 98 202 82 358 96 86 Ibid. 305 590 Pages Liseron de Buénos-Ayres. 78 Liste des végétaux à feuilles panachées. 138 Litta à fleurs géminées. 125 Litiæa geminiflora. Ibid. Lobelia speciosa. 21 Lobélie à belles fleurs. Ibid. Mahonia aquifolia. 309 —fascicularis. 310 —glumacea. Ibid. —repens. Ibid. Mahonie à feuillesdehoux. 309 —à fleurs. en faisceau. 310 —glumacée. 1bid. —rampante. Ibid. Malus Japonica. 235 Mari (E). Des effets pro- duits par les labours. 353 Melons ( Note sur la cul- ture des ). 75 Moyen de multiplier plus facilement le Populus angulala. 13 —facile d’obtenir des champignons. 74 —de conserver le rai- sin. 133 —d’entretenir en santé les plantes exotiques de serres. 158 —de planter en toutes saisons le rosier du Bengale. 240 —de fure fleurir en cinq semaines les rho- dodendrons au mois de décembre. 311 Mutisia speciosa. 247 Mutisie gracieuse. Ibid. Nérion. 86 INerium. Ibid. Neumanx. Turnère à feuilles de ketmie. 24 —Observation sur les cac- tées. 25 —Quisqualis de l’Inde. 157 —Ruitzie palmée. 252 —Épidendre odorant. 253 —Solandre velue. 512 —Trillie à grandes fleurs. 350 Noir animalisé. 66 Noiserre ( Louis). Pivoine papavéracée à fleurs ro- ses. —Pomme-coing. Note sur les phénomènes de l’année 1834. —sur un semis d’anthé- mis à grandes fleurs. —sur la culture de la giroflée des jardins. —sur l'agave ameri- cana. —sur quelques plantes grasses qui résistent à l'hiver. —sur la culture des brocolis blancs. —sur la culture de la ketmie à grandes fleurs. Notice sur l'entretien des prés naturels (suite de la ). —sur le genre Solidago. —sur la culture des bruyères. —sur les pélarsonium. —descriptive des es- pèces et variétés du genre camellia qui ont fleuri en 1835. —nécrologique sur Fil- liette. — descriptive des varié tés du Phlox suffruti- cosa. Nouveau procédé de con- servation des fruits. Observations sur les cac- tées. — sur la chute des feuilles dans quelques arbres verts. — sur les arbres de plein vent. — sur lOxalis crenata. — sur les semailles du blé. — sur la culture des as- perges. _- sur la végétation des greffes du Cytisus Adarmi. 264 265 271 319 368 333 25 33 179 193 225 232 239 391 Pages Observations sur la tem- pérature du 16 au 20 avril 1835. 257 — sur la culture des pommes de terre. 289 —sur la culture des choux-fleurs. 8397 — sur l’utilité d’étudier le climat. 321 — sur le semis de quel- ques racines pota- gères. 331 —sur les orangeries et châssis froids. 374 OEnothera Fraser. 302 Onagre de Fraser. Ibid. Oxalis Bowi. 186 —crenala. 193 — Deppei. 187 Panicaut paniculé. 306 Patate douce. 161 —à feuilles laciniées. 162 —blanche. Ibid. —igname. 163 —jaune fusiforme. 162 —rouce fusiforme. Ibid. Pélégrine à feuilles ovales. 108 Penistemon atro-purpu- reum. ° 345 —venustum. 79 Pentstémon gracieux. Ibid. —pourpre-brun. 345 Péri. Moyen de multiplier le Populus angulata. 13 —Arbresexotiques qu’il est facile de préserver de la gelée. 15 —Dioclée à feuilles de glycine. 18 —Phlox à tiges couchées. 30 —Observations sur Ja chutedes feuilles dans quelques arbres verts. 33 —Argémone jaune pâle. 46 —Noticesur le genre So- lidago. 49 —Liseron de Buénos- Ayres. 78 —Pentstémon gracieux. 79 —Litta à fleurs géminées, 125 — Exemples de seconde Payes floraison et fructifica- tion. 130 —Ponts rustiques vivans. 135 —Phlomide de Samos. 152 —Moyens d’entretenir en santé les plantes exotiques de serres. 158 — Véronique de Sibérie. 180 —AÂÀcacie arbre de soie. 181 —Ketmie à feuilles de chanvre. 202 —Pommier du Japon. 235 —Observations sur la greffe du Cytisus Adami. 239 —Moyen de planter en toutes saisons le ro- sier du Bengale. 240 —Scille de Sibérie. 242 —Noie sur quelques plantes grasses qui ré- sistent à l’hiver. 266 —Pivoine Victoire. 269 —Pivoine à fleurs de rose. 270 —Panicant paniculé. 306 —Nouveau procédé de conservation des fruits. 333 —Seringat à tiges éta- lées. 336 —Yucca à feuilles glau- ques. 338 —Campanule gracieuse. 343 —Jris fauve. 364 Petunia phœnicea var. —violacea. 347 Pétunie à fleurs violettes. Peuplier anguleux ou de la Caroline. 13 Ibid. —Du lac Ontario. 236 Phaseolus caracolla. 156 —multiflorus. 95 Phénomènes de végétation en 1834. 97 Philadelphus laxus. 336 Phlomide de Samos. 152 Phlomis Samia. Ibid. Phlox à tiges couchées. 30 —-printanier. 241 Phlox procumbens. 30 —verna. 241 Piveire à fleur de rose. 270 —papavéracée à fleurs 392 Pages Pages roses. 63 Auitzia variabilis. 25? —Victoire. 269 Ruitzie palmée. Ibid. Pœonia moutan. Var: rosea. 63 Scilla Sibirica. 242 —Var. : rosæflora. 270 Scille de Sibérie. Ibid. —Var.: Victoria. 269 Seringat à tiges étalées. 336 Podolépide papilleuse. 213 Serre chaude méridienne. 26 Podolepis pap'llosa. Ibid. Société d’horticulture de Poire parfum d’hiver. 43 Paris. 10 —St-Jean en fer. 44 Solandra grandiflora. Var. : Poirier du Népaule. 304 hirsuta 312 Pois de senteur à fleurs Solandre velue. Ibid. panachées ou variables. 96 Solidago (Notice sur le Pororny. Anomalies obser- genre). 49 vées dansla végétation. 34 Surelle à pétales crénelés. 193 —Destruction de l’arai- —de Bowe. 186 gnée des melons. 44 —de Deppe. 187 —Observations sur la Table des plantes gravées culture des choux- dans ce volume. 385 fleurs. 297 Théorie Van Mons. 191 —Note sur la culture Tiquet (au). 260 des brocolis blancs. 299 Trillie à grandes fleurs. 350 —Moyen de faire fleurir Trillium grandiflorum. Ibid. en cinq semaines les — Erythrocarpum. Ibid. rhododendrons au T'urnera trioniflora. 24 mois de décembre. 312 Turnère à feuilles de ket- Pomme-coing,. 76 mie. Ibid. —Filliette. Ibid. Uriner. Culture hâtive du Pommier du Japon. 235 chou marin. 132 Ponts rustiques vivans. 135 —Moyen de conserver le Populus angulata. 13 raisin. 133 —macrophy la. 236 —Culture de la chicorée —Ontariensis. Ibid. pour primeur. 170 Primevère verticillée. 268 —Note sur la culture de Primula verticillata, Ibid. la giroflée des jardins. 245 Pyrus Japonica. 235 Verge d’or. 49 —Nepaulensis. 304 Ferouica S'birica. 180 Quisqualis de PInde. 157 Véronique deSibérie. Zbid. Quisqualis Indica. Ibid. Yucca à feuilles glauques. 338 Rempotages et rencaissa- Fucca glaucescens. Ibid. ges. 153 Zéphyranthe rose. 288 Résumé d'observations mé- Zephyranthes rosea. Ibid. téorologiques en 1834. 129 Zygopétalon de Mackai. 190 Huilzia palmala. 252 Zygopetalum Mackaii. Ibid. FIN. "© PARIS, —1MPRIMERIE DE CASIMIR, RUE DE LA VIEILLE-MONNAIE , N° 12. re