D 1" a _ 2h) ol AE S È ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. nO0MOL EU TA MONT l PARIS. — IMPRIMERIE DE CASE ) rue de la Vieille-Monnaie, n° ANNALES DE FLORE ET DE POMONE, OU JOURNAL DES JARDINS ET DES CHAMPS; Par MM. Ausert, Camuzer , CELs FRÈRES, DALBRET, Doverce, Harpy, Jacques, Jacquin AùNé, Jacquin JEUNE, LÉMON, E. Martin, Neumann, Pépin, Pororny Et Uriner. Paris. ROUSSELON, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE D'ANJOU-DAUPHINE, N° 8. 1838. ( Ve 4 : k | È ,Tanttra® PET LE TE a 8 rasuwAO ‘57 aingoal , anis wugoal 2aug9al ra nd mauaVl émraalf Æ not a ve pe à 12 PO à ‘QE Ya" AGO WI HA MNATEOE nage ‘aË et- ca htm LU | | oral :. nt | ui HONTÉA-A AE A AA EI 10118200 É Café. > \ & ont ymerntiasa-soue "a re x C'AS L À | | ‘set ERRALES DE FLORE ET DE POMONE. croéomoe im eee Ce ets eee ece0SSScer Ste 0BPSCSIecerscers:e SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. ({ Voyez le n° d'août 1836.) ACACTA, Wrzo. sp. 4, p. 1049. Desr. Cat., etc. Mimosa, LiNNÉE, monadelphie polyandrie ; PErsoow, Syn. plant. Polygamie monœcie, Loupow’s Hort. brit. Observation. Le genre Mimosa se trouve divisé actuellement en neuf, qui sont Æntada, Mimosa , Gagnebina, Inga, Schrankia, Darlingtonia, Desman- thus, Lagonichium et Acacia. C'est de ce dernier genre que je vais m'occuper présentement; il est très-nombreux; Decandolle en décrit 258 espèces, etLoudon, Æort. britannicus , en cite 224 cultivées en Angleterre. Caractères génériques. Fleurs polygames ; quatre à cinq pétales, ou libres, ou formant une corolle à quatre ou cinq divisions; les étamines variant du nombre dix à deux cents ; le fruit est un légume continu, sans suc, et s'ouvrant en deux valves. Ocrosre 1837. 1 2 1° SECTION. Feuilles déformées, en pétiole élargi et formant des phyllodes entières, ou dentées, à nervures parallèles. 1 Division. Fleurs en capitules globuleuses , axtillaires et naissant sur des pédoncules solitaires. 1. ACACIE AILÉE, Acacia alata, KR. Brown. Dec. Prodr. 2. p. 448. sp. 1. 4. scolopendrioides, Hort. Arbrisseau toujours vert, et pouvant s'élever de cinq à six pieds; stipules spinescentes , persistan- tes; tige ailée sur deux faces par les phyllodes décurrentes, à une seule nervuïre à sommet épineux, la marge supérieure à une seule glande; le tout un peu velu ; capitules solitaires où géminées, de couleur jaune et grosses comme un pois : introduite en Angleterre en 1803. Observation. Comme presque tous les arbustes de cette section sont originaires de la Nouvelle- Hollande, je ne citerai le lieu natal que lorsque quelques-uns seront d'un autre pays. 2. À. EN DOLOIRE. 4. dolabriformis, WENp. Decann. Prodr. 2. p.448. sp. 2. Arbrisseau toujours vert, de cinq à six pieds; stipules caduques ou nulles, rameaux comme anguleux, phyllodes petites, presque falciformes, à base comme deé- couverte, à sommet obliquement tronqué, le lobe ._ inférieur muni d’une pointe piquante, d’un beau vert ; fleurs portées sur des pédoncules un peu plus longs que les phyllodes, portant une capitule jaune, arrondie, de la grosseur d’un petit pois : introduite en Angleterre en 1818. 3. À. CHANGEANTE. 4. decipiens, R. B., Decanp. Prod. 4. dolabriforme, Gorra. Hort. ripul. p. 1. non ré d Wen». Dec. Petit arbrisseau de deux à trois pieds ; stipules spinescentes , tombantes ; phyllodes trian- gulaires ou en forme de trapèze à nervure latérale rapprochée du bord inférieur ; la marge supérieure ayant une dent aiguë à une seule glande; pédon- cules comme solitaires, plus longs que les phyllo- des ; capitules arrondies, multiflores, de la grosseur d'un petit pois : introduite en Angleterre en 1803. 4. À. TRAPÉZOÏDE. À. trapezoides. Loupow’s Hort. Brit. 4. decipiens, Dec. Prodr. var. B. Arbrisseau de trois à quatre pieds; rameaux glabres, anguleux; phyllodes irrégulièrement trapézoïdes, à nervure de la marge inférieure rapprochée du bord et pro- duisant une épine, dent supérieure à deux glandes; fleurs en capitules axillaires presque sessilés ; fleurs jaunes: introduite en Angleterre en 1810. 5. À. 4 Deux FLEURS. 4. biflora, R. B., Decanp. Prodr. Horr. Kew. 5. p. 465. Arbrisseau ne s’éle- vant qu'à deux ou trois pieds; rameaux pubescens ; stipules spinescentes, persistantes ; phyllodes trian- gulaires, à une seule nervure rapprochée de la marge inférieure, et produisant une épine au som- met, bord supérieur à une dent et une seule glande; capitule solitaire, courtement pédonculée, et à deux fleurs jaunes; corolle quadrifide : intro- duite en Angleterre en 18053. | 6. À. HASTULÉE. À. hastulata. Smirn. Drcan». Prod. 2. p. 449.Arbrisseau de quatre pieds; stipules sétiformes , spinescentes , droites, persistantes ; phyllodes glabres, en rhombe, acuminées, épineu- ses, ayant au milieu une nervure moyenne, bord supérieur obtusément denté, à une seule glande ; les petits rameaux hispides; capitules solitaires à 4 trois à quatre fleurs jaunes : introduite en Angle- terre en 1824. 7. À. NERVEUSE. 4. nervosa. DecanD. Les., mem. 12. Prod. p. 440. Tiges rameuses pouvant s'élever de trois à quatre pieds; stipules spinescentes, persistantes ; phyllodes ovales oblongues , toutes acuminées, à sommet épineux , le milieu sans ner- vure, les marges en forme de nervure entière ; capitules pédonculées, comme géminées, compo- sées de quatre à cinq fleurs jaunes : introduite en Angleterre en 1824. 8. A. PARADOXE. À. paradoxa. Decaxn. Hotr. monsp. p.74. Desr. Cat. ed. 3. p. 209. Wenn. Diss. t. Il. Tige pouvant s'élever de six à dix pieds ; sti- pules-spinescentes , persistantes , longues de quatre à huit lignes; phyllodes lancéolées, oblongues , très- entières, ondulées, obliques, à une seule nervure ondulée ; rameaux glabres, comme visqueux; capi- tules solitaires de fleurs jaunes, grosses comme des pois. 9. À. ARMÉE. 4. armata. Roë. Br. in Hort. KEw. Dec. Prod. 2. p. 449. Tige ferme, rameuse, à ra- meaux assez érigés et un peu velus; phyllodes ovales oblongues, très-entières, à une seule nervure, un peu obliques et à peine ondulées; stipules spines- centes, persistantes, longues de trois à sept lignes; capitules solitaires, très-nombreuses, grosses comme de gros pois : introduite en Angleterre en 1805; très-cultivée à Paris pour l’ornement des jardins et par les fleuristes; c’est une charmante espèce. 10. Aho-ues te tait DAS ornithophoraSwW£m Loupow’s Hort. brit, n° 24650. Tige de six à sept pieds; rameaux allongés, un peu anguleux, velus ; 5 stipules spinescentes, persistantes, verdâtres à la base , brunes au sommet, longues de huit à neuf lignes; phyllodes glabres, lancéolées, obliques, à une seule nervure, un peu ondulées sur le bord extérieur, ayant une petite pointe récourbée au sommet ; Ales solitaires en tête sphérique, très- Elie des : introduite en Angleterre en 1824 ; je l'ai obtenue, en 1837, du jardin de Fromont à Ris; c’est une bien belle plante. 11. À... . . . . . A. Bartheriana. Horr., ou À. hybrida. Se Bot. mag: 1653. Loupow’s Hort. brit. n° 24652. Tige de cinq pieds; rameaux un peu anguleux, glabres; stipules spinescentes, per- sistantes, longues d’une à deux lignes au plus; phyllodes linéaires à peine obliques, très-entières , à une seule nervure, longues de quinze à vingt- quatre lignes ; capitules en tête, solitaires, à pédon - cule près de moitié moins long que les phyllodes. Cultivée en Angleterre, au jardin de Fromont , et chez plusieurs cultivateurs de Paris. 12. À. A FEUILLES DE GENËT. À. juniperina. Link. enum. Dec. Prod. sp. 9. Tige de deux à trois pieds, stipules spinescentes, très-petites ; phyllodes linéaires, subulées, piquantes, rapprochées ; ra- meaux glabres, anguleux; capitules solitaires de fleurs jaunes. Cultivée en Angleterre depuis 1825. 15. À. GENÉvVRIER. À. juniperina. Wir. Dec. Prod. Mimosa juniperina. Vent. mal. t. 64. M. ulicina. Wexo. Coll. 2. t. 6. Tige de six à huit pieds, très-rameuse; stipules sétacées, à peine spinescentes, persistantes; phyllodes linéaires , subulées, mucronées, piquantes; petits rameaux velus, pubescents ; capitules solitaires ; pédoncule 6 moins long que les phyllodes : introduite en Angle- terre en 1790; il y a aussi long-temps qu’elle l’est en France, pourtant elle est peu commune dans les établissemens d'amateurs et dars le conmmerce. 14. À.DE Broww. 4. Brownei. Srenp. Dec. Prod. sp. 11. 4. acicularis. Roë. Brown. in. H. Kew. 5. p. 450. non Wyrp. Tige de six à sept pieds; petits rameaux arrondis, glabres ; stipules sétacées, irès-petites, tombantes; phyllodes linéaires subu- lées, piquantes, distantes ; capitules solitaires, iner- mes; pédoncule un peu plus court que les phyllo- des. Cet arbuste paraît avoir beaucoup de rapport au précédent, mais les ramuscules glabres et les phyllodes l'en distinguent ; il fut introduit en Angle- terre en 1796; je ne le crois pas encore er France: 15. À. A PETITES ÉPINES. 4. echinula. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Tige de quatre pieds; stipules sétacées, spinescentes, persistantes ; phyllodes li- néaires, subulées, mucronées, piquantes ; petits rameaux arrondis, velus, pubescens; capitules so- litaires, bractées en soies épineuses, plus longues que les corolles : cultivée en Angleterre depuis 1824. Comme la précédente, je ne la crois pas encore en France. 16. À. EN PoIGNARD. 4. pugiontformis. WENp. Dis. 4. 26. t. 0. Dec. Prod. p. 450. Ros. Brown. Syn. Tige de six à sept pieds; petits ra- meaux arrondis, glabres ; stipules très-pointues, très-petites, comme persistantes; phyllodes linéaires arrondies , lisses, obtuses, obliquement mucro- nées; capitules solitaires; pédoncules trois fois plus courts que les phyllodes : introduite en Angle- terre en 1810. 1 17. À. oirruse. Z. diffusa. Box. Cas. t. 634. Decano. Prodr. p. 450. sp. 14. 4. prostrata. Lonv. Bor. Cas. t. 631. Tige de deux pieds, diffuse, ra- meuse, presque couchée, ainsi que les rameaux; sti- pules très-petites, caduques ; phyllodes linéaires à une seule nervure, acuminées , obliques , la marge inférieure se continue en une petile épine au som- met les rameaux sont glabres et anguleux ; capi- tules souvent géminées : introduite en Angleterre en 1818; on la trouve à Paris dans divers établis- semens. 18. À. sILLONNÉE. /. sulcata. Ros. Browx. Dec. Prod. p. 450. Tige de deux pieds ; rameaux comme arrondis , glabres ; stipules très-petites, concaves, caduques; phyllodes linéaires, arrondies, sillonnées, mucronées ; capitules comme binées : introduite en Angleterre en 1803. 19. À. A FEUILLES D'OLIVIER. À. oleætfolia. ANX. DE FL. er Pom. 1834-1835. p. 84. fig. Tige de buit à dix pieds; stipules nulles; phyllodes nombreu- ses , couvrant presque les rameaux qui sont un peu velus, ovales, mucronées , obliques , entières, marginées , raides , d’un vert un peu glauque, légèrement pubescentes et à nervures pennées ; capitules en tête, pédoncules axillaires solitaires, à peu près de la longueur des feuilles ; les fleurs sont très-nombreuses et ont l'odeur de l’aubépine : in- troduite en 1832 dans le riche établissement de MM. Cels frères. Elle à fait l’ornement de la serre tempérée au printemps de 1834; c’est peut-être la plus jolie de cette section. 20. À. A FEUILLES EN COEUR. À. cordifolia. Horr. 8 Ann. DE FL. ET DE PoMoNE, 1836-1837, page 378. Petit arbrisseau très-rameux de dix-huit à vingt- quatre pouces; rameaux velus; stipules calviformes, spinescentes, persistantes; phyllodes très-nombreu- ses, petites, n'ayant guère plus d’une ligne de long, sessiles, cordiformes à leur base, mucronées, pi- quantes au sommet; fleurs très-nombreuses , en petits globules axillaires, solitaires, courtement pédonculées, d’un jaune soufre. Je n’ai point trouvé cette espèce citée dans le Prodromus de M. Decan- dolle, ni relatée dans Loudon’s Hort. brit. Elle est très-élégante; on la voit au Jardin des Plantes, et chez plusieurs cultivateurs de Paris. 21. À. A FEUILLES DE SsAULE. 4. saligna. Wew. diss. n° 16. Decanp. Prod. Mimosa saligna, LABILL. Nouv. Holl. 2. p. 86. t. 255. Arbre de dix à douze pieds ; rameaux anguleux, glabres ; stipules comme nulles ; phyllodes linéaires, amincies aux deux bouts, très-entières , presque saps nervures; Capi- tules solitaires, courtement pédonculées; légumes contractés entre les semences. Elle varie par des feuilles plus ou moins larges ou très-étroites : in- troduite en Angleterre en 1818, elle le fut peu de temps après en France, où on la trouve assez com- munément dans les collections. 22. À. ÉMARGINÉE. 4. emarginata. Wen». Diss. n° 16. Dec. Prod. p. 450. sp. 17. Arbrisseau de sept à huit pieds; stipules nulles ; phyllodes linéaï- res spatulées, à base amincie, à sommet émargi- né et muni d’une petite mucrone; capitules de fleurs jaunes, gémuinées ; pédoncules plus longs que les capitules : introduite en Angleterre en 1824, elle est encore peu répandue en France. 9 23. À. proire. À. stricta. Bot. Rep. 53. Wico. sp. 4. p. 1052. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. p. 200. Arbrisseau de six à sept pieds, à tige et à rameaux anguleux; stipules nulles ; phyllodes linéaires à base amincie, à sommet arrondi, mucroné , à une seule nervure médiane; d’un vert glauque; capitules géminées ; pédoncules plus courts queles capitules : introduite en Angleterre en 1790; c’est aussi une des anciennes Acacies cultivées en France. 24. À. LÉPREUSE. À. leprosa. Sie8. Decanp. Prod. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de six à sept pieds ; rameaux anguleux , non visqueux; stipules presque nulles; phyllodes linéaires, munies de points lé- preux, souvent à deux nervures apparentes, à base amincie , terminées en pointe aiguë; capitules gé- minées , portées sur des pédoncules plus courts qu’elles, d’un blanc tomenteux. Elle a des rapports à l Acacia Dodonæifolia, mais elle en diffère bien par son bois et ses phyllodes non visqueuses, ses pé- doncules plus courts et tomenteux, etc. : intro- duite en Angleterre en 1817, je l'ai recue du jardin de Fromont à Ris, sous le nom de Dodonæifolia. 25. À. À FEUILLES DE DODONÉE. 4. Dodonætifolia. Wii. Pers. Syn. pl. Desr. Cat. Dec. Prod. 4. s- cosa. Wenp., n° 10, t. 7. Arbrisseau de six à sept pieds ; rameaux anguleux, visqueux ; phyllodes li- néaires lancéolées , un peu en faux, à base amincie, à une seule nervure moyenne, terminées par une mucrone recourbée ; capitules géminées, à pédon- cules plus longs qu’elles : introduite en Angleterre en 1817,on la cultivait en France, sinon avant, mais du moins à la même époque. 26. À. MuLTINERVE. 4. multinervia. Dec. Leg. , 10 mem. 12. Prod. pag. 450,sp.21. Louvon's Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds; jeunes rameaux anguleux, les adultes arrondis; stipules nulles ; phyllodes linéaires lancéolées, à base amincie, à plusieurs nervures, marquées supérieurement d'une dent glanduleuse ; capitules solitaires ou géminées, courtement pédonculées : cultivée en Angleterre, depuis 1824. 27. À. SANS GLANDEs. 4.eglandulosa. Dec. Leg, mem. 12, Prod. pag. 450, sp. 22. Lounows Hort. brit. Arbrisseau de six à sept pieds; stipules nulles ; phyllodes linéaires lancéolées à base amincie, or- dinairement très- entières, sans glandes, à base comme à plusieurs nervures; capitules solitaires, à pédoncule un peu plus long qu'elles : introduite en Angleterre en 1824. 28. À. mispipuce. 4. hispidula. Wixro. Dec. Prod. Mimosa hispidula. Smiru. Nouv. Hoil., tab. 16. Petit arbrisseau de deux à trois pieds ; stipules très- petites, caduques ; phyllodes oblongues à une seule nervure, qui, ainsi que la marge, est denticulée, hispide; capitule solitaire de petites fleurs blanches; calice à quatre dents, quatre pétales; légume ovale oblong à deux semences : introduite en An- gleterre en 1794. 29. À. . . . . . . À. cochlearis. Wexn. Diss., n° 7. Dec. Prod. Arbrisseau de quatre à cinq pieds; stipules comme nulles ; phyllodes linéaires lancéo- lées, à base à plusieurs nervures, un peu poilues, très-entières, mucronées ; capitules solitaires ; ca- lice en cinq parties; légume linéaire oblong, un peu droit , quatre à huit semences, contractées entre celles-ci : introduite en Angleterre en 1818. II 30. À. coriAcE. À. coriacea. Dec. Leg., mem. 12. Loupow’s Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds; rameaux arrondis ; stipules nulles; phyllodes très- longues, linéaires, très-entières, sans nervures, épaisses, coriaces ; les jeunes sont munies de poils pubescens , couchés; les adultes glabres; capitules solitaires : cultivée en Angleterre en 1824. 31. À. coupanTE. 4. anceps. Dec. Leg., mem. r2. Lounow’s Hort. brit. Arbrisseau de trois à quatre pieds ; rameaux à angles aigus; stipules nulles ; phyllodes obovales oblongues à base amincie, som- met obtus très-entier, à une seule nervure mé- diane ; capitules solitaires : introduite en Angleterre en 1820. 32. A. Des Moruques. 4. Mangium. Wnxp. Dec. Prod. Mangium montanum. Rumr., amb. 3, p. 125, t. 81. Petit arbre de dix à douze pieds; rameaux à trois angles; stipules presque nulles ; phyllodes ovales pointues, à base amincie , une nervure suit parallèlement la marge inférieure......; capitules comme solitaires. Lieu originaire : l'Inde , les Mo- luques. Introduite en Angleterre en 1820. 35. À. A FEUILLES DE LAURIER. À. laurifolia. sp. 4. p. 1053. Dec. Prod. Mimosa simplicifolia. Lan. Sup. 436. M. Mangium. Forst. Prod. n° 305. Ar- brisseau de trois à quatre pieds ; rameaux anguleux; stipules comme nulles ; phyllodes ovales oblongues, pointues, à beaucoup de nervures, la moyenne manquant ; capitules solitaires. Lieu : les iles des Amis, les Nouvelles-Hébrides. Introduite en Angle- terre en 1775 ; je ne la trouve cependant portée sur aucun des catalogues de France ou de Belgique. 54. À. ALLONGÉE. À. elongata. Ses. PI. exot. Nov. 12 Hol. n° 445. Dec. Prod. 2. p. 451. Sp. 29. Arbris- seau de cinq à six pieds; stipules comme nulles ; phyllodes linéaires pointues, de deux à trois pouces de long, de une à deux lignes de large, à trois ner- vures longitudinales, sans glandes, six fois plus longues que les pédicules, qui sont géminés ; ca- pitules grosses comme des petits pois, quelquefois solitaires ou ternées : introd. en Anglet. en 1824. 55. À. TRINERVÉE. À. trinervata. S1eB. Dec. Prod. Arbrisseau de cinq à six pieds; stipules comme nulles ; phyilodes linéaires, mucronées, sans glandes , un peu glabres, ayant trois nervures dans toute leur longueur, deux fois plus longues que les pédoncules; les capitules sont quelquefois solitaires, quelquefois en petites grappes péden- culées ; cette espèce est ambiguë, et se trouve entre la section des fleurs en tête et celle des fleurs en tête paniculée: introduite en Angleterre en 1820. 36. À. . . . . . . . A. calamifolia. Bot. Rec. t. 839. Dec. Prod. 2. p. 451. sp. 31. Swer. Ar- brisseau de deux à trois pieds; rameaux glabres ; stipules presque nulles ; phyllodes filiformes, com- primées , penchées, étalées, ayant au sommet une mucrone recourbée, glabres comme les rameaux qui sont pédonculés, solitaires, et beaucoup plus courts que les phyllodes : introduite en Angleterre en 1825. 37. A. QUADRILATÉRALE. 4. quadrilateralis. Dec. Prod. 2. p. 451. Arbrisseau de quatre à cinq pieds ; rameaux glabres ; phyllodes filiformes, tétragones, redressées , terminées par une mucrone droite, à sommet sans glandes; les côtés inférieur etsupérieur sont marqués d’une fine nervure; capitules ou soli- La 13 taires ou en grappes, ce qui la place entre les deux divisions. Introduite en Angleterre en 1824. 38. A. penpantTe. Z. pendula. Lou. Hort. brit. n° 24675. Petit arbrisseau de trois pieds ; fleurs jaunes en avril, juin: introduite en 1824. 59. À. EN FORME D'ASPERGE. 2”. asparagoides. Louv. Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds. Fleurs jaunes de mars en juin; introduite en 1816. 40. À. mucronurée. 4. mucronulata. Bot. Rec. Lour. Hort. brit. Arbrisseau de quatre pieds; fleurs jaunes en mars.et juin : introduite en 1824. 41. À. LANIGÈRE. À. lanigera. Louvo. Hort. brit. Arbrisseau de six pieds; fleurs jaunes de mars en mai: introduite en 1724. 42. A. RUDE. À. rigens. Lour. Hort. brit. Ar- brisseau de quatre à cinq pieds ; fleurs jaunes d'avril en juin : introduite en Angleterre en 1824. 43. À. RAYÉE. 4. Uneata. Louv. Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds, en mars et mai; fleurs jaunes : introduite en 1824. 44. À... ...... A. hebecephala. Lou. Hort. brit. Arbrisseau de six à sept pieds; fleurs jaunes en mars et mai : introduite en 1817. 45. À. veRNE. 4. verniciflua. Loun. Hort. brit. Arbrisseau de six pieds, en mars et mai; fleurs jaunes : introduite en Angleterre en 1812. 46. À. À FEUILLES DE DAVIESIE. 4. daviestifolia. Lour. Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds, de mai en juillet; fleurs jaunes : introduite en 1817. 47: À. cANALICULÉE. À. canaliculata. Swer. Lour. Hort. brit. Arbrisseau de trois à quatre pieds; en avril et juin ; fleurs jaunes : introduite en 1524. I 4 48. À.A crocuer. 4. uncinata. Lov»p. Bot. Reg. 830, Fleurs en mars et mai. Arbrisseau de quatre à cinq pieds : introduite en Angleterre en 1810. 49. À. À FEUILLES DIF, 4. taxifolia. Bot. Cas. 1225. Loun. Hort. brit. Arbre de trois à quatre pieds; en avril et juin; fleurs jaunes : introduite en 1023. 5o. À. A FEUILLES ONDULÉES. 4. undulæfolia. Loup. Hort. brit. Arbrisseau comme le précédent, intro- duit en Angleterre en 1824. 5r. A. RASSEMBLÉE. 4. conferta. Lou. Hort. brit. Arbrisseau de quatre pieds; de février en juin ; fleurs jaunes: introduite en 1824. (La suite au prochain numéro.) - JAcQuEs. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Gomzso, KETMIE COMESTIBLE, hibiscus esculentus, Lin. Monadelphie polyandrie, Lin. Malvacées, Juss. Tige épaisse, s’élevant de deux à trois pieds, velue au sommet ; feuilles pétiolées , cordiformes , à cinq lobes élargis , dentées, d'un beau vert, velues dans leur jeunesse , et glabres lorsqu'elles sont entièrement développées ; pédoncules axil- laires, droits , de dix à douze lignes de longueur, portant une ou plusieurs fleurs; calice à cinq divi- sions sortant d'un involucre de plusieurs folioles linéaires, caduques ; corolle campanulée à cinq pétales d’un jaune pâle soufré à onglet pourpre ; étamines réunies par leurs filets. Le fruit est une capsule conique pyramidale, tronquée à sa base, 15 un peu corniculée au sommet, longue de deux pouces et demi, à dix sillons, cinq loges et cinq valves. Graines globuleuses , grisâtres ou brunes. Cette plante, originaire des Indes, est d’un usage très-répandu dans l'Amérique méridionale et aux Antilles. On mange son fruit mûr ou avant sa ma- turité. Dans le premier cas, on le hache ainsi que les feuilles, et on le fait cuire avec du lard : c’est la préparation la plus estimée des créoles ; dans le second , on le coupe par tranches et on le prépare comme les petits pois nouveaux. De cette manière, c'est un aliment extrêmement sain et fort conve- nable aux convalescens et aux personnes délicates, à cause du mucilage doux et d’un goût agréable qu’il contient. On le cultive peu en France comme plante pota- gère , si ce n'est dans le midi, et notamment dans le Var et la Gironde, où ses graines müûrissent. On a prétendu que ses semences pouvaient remplacer le café, mais cette circonstance ne parait pas devoir se réaliser, car elles ne contiennent aucun principe aromatique. Cependant le docteur Virey a indiqué un moyen de les torréfier, et prétend que, réduites en poudre, elles donnent une infusion qui a toute la saveur du café sans affecter les nerfs comme ce dernier. Pour cultiver cette plante sous le climat de Pa- ris , 1l faut semer la graine en pots dès le mois de février, et placer ceux-ci sur une couche chaude sous châssis ; en mai, on depote le plant, que l'on replante avec sa motte à l'exposition du midi, bien abritée et mieux au pied d’un mur. Il lui faut des arrosemens fréquens. 16 Outre le parti qu'on peut tirer de cette Ketmie comme plante alimentaire, elle peut très-bien être employée pour l'ornement des plates-bandes, où ses fleurs jaunes à fond pourpre et son feuillage dé- coupé font un joli effet. Urier. JARDIN FRUITIER. Suite de l'essai sur la plantation des arbres. (Voyez p.359, Annales , 1836-1837.) Arrivés à ce point, nous allons indiquer quelle est la préparation qui convient le mieux au terrain que l’on veut planter. Toutes les fois qu'il s’agit d'une grande plantation, il y a avantage incontes- table pour le succès de l’entreprise à défoncer entie- rement le terrain à une profondeur de trois pieds, sauf les exceptions remarquées plus haut. Nous dirons, pour les personnes qui seraient effrayées d’une pareille dépense, que l'opération devant être faite un an à l'avance, on peut être à peu près indemnisé des frais par une récolte de froment ou de tout autre produit approprié à la localité, et une terre ainsi préparée offre en peu d'années la récompense des travaux qu’elle a occasionnés. Quand il ne s’agit que d’une plantation partielle, ou enfin si l’on recule devant un défoncement général, 1l faut alors faire des trous. Ici encore nous ferons quelques observations sur la nécessité de faire ces trous une année à l'avance, et sur celle de leur donner des dimensions plus grandes qu'on ne le fait ordinaire- ment. En opérant ainsi, on donne aux météores le temps d’ameublir la terre des parois et celle que l'on en a sortie, et de rendre l'une et l'autre plus M capables de produire une vigoureuse végétation. Les dimensions que nous estimons le plus con- venables sont une ouverture de six pieds carrés, sur une profondeur de trois pieds pour les arbres à racines tracantes, et de quatre pieds et demi pour ceux qui sont pivotans. Il n'est pas sans importance enfin, en creusant les trous, de mettre à part Ja terre de la première couche, qui est ordinairement la plus végétale, et de laisser tout autour un rayon non recouvert de la terre du fond, que l'on rejette le plus loin possible , selon l'emplacement, afin d avoir à volonté de la terre végétale pourentourer lesracines, en réservant la moins bonne pour achever de remplir les trous. Dans tous les cas, il faut toujours attendre pour planter que la terre soit convenablement ressuyée , car sans cela elle se pétrit et ne permet pas de placer convenablement les racines. | | On peut planter avec un égal avantage en au- tomne et au printemps; cependant l'automne est préférable pour les terrains chauds et bien ameu- blis, et le printemps pour les terres fortes et hu- mides. En plantant en automne, la terre conserve encore une certaine somme de chaleur et une humidité con- venable, ce qui concourt à asseoir immédiatement l'arbre et à lui faire reprendre un certain degré de végétation qui assure sa reprise avant l'hiver, et le rend plus en état de résister aux influences de cette saison. Les arbres pivotans surtout se trouvent bien de la plantation à cette époque: If peut cependant y avoir du danger à planter alors | dans les terres froides et humides, parce que si les pluies sont Ocrosre 1837. 2 15 abondantes , les racinés des jeunes plants sont sujettes à pourrir, aucune chaleur ne: venant y activer l’action végétative. Toutefois, 1l y a pres- que toujours à gagner à planter en automne, car les progrès que font ces arbres leur donnent le plus souvent une année d'avance sur ceux splantés- en mars. à Il ya aussi quelques din à courir pour ecs derniers, car si le printemps est sec, les terres fortes se hâlent, se gercent , et les racines des jeu- nes plants non encore assises se ot et meurent. . | Il serait à désirer, ainsi que nous l'avons déjà dit, que la tenue des pépinières fût plus rationnelle- ment conduite. Par exemple, les arbres y sont tou- jours trop rapprochés, ce qui force souvent à mu-. tiler leurs racines ; il faut donc recommander au pépiniériste en qui l’on ‘a confiance de soigner l'arrachage de facon à ce que les racines restent aussi intactes que possible. Il vaut mieux en pareil cas payer un sou ou deux de plus par pied afin que toutes les précautions soient bien prises et que le choix soit fait convenablement, dans les pousses de la première ou de la seconde année au plus de greffe, en donnant la préférence aux pieds qui an- noncent de la vigueur et un développement équili- bré. C'est surtout pour les arbres fruitiers que l’on soumet à la taille que ce choix, fait ainsi, est essen- . tel, parcé que dans cet état ilest plus facile de les préparer à la forme que l'on veut leur donner. Il serait à désirer qu'on pût planter immédiate- ment après l’arrachage, car c'est toujours au pré- judice des arbres que s'écoule le temps qu'ils A 1e, passent hors de terre. Cependant il est rare qu'il en soit ainsi, et même que cela se puisse. -Ainsi donc, toutes les fois que les arbres que l’on voudra planter seront venus de loin, on mettra, aussitôt après leur arrivée, les racines tremper dans l'eau pendant quelques heures; ensuite ‘on les examinera attentivement, puis on rafraîchira celles qui sont endommagées. On les plongera enfin dans un bain préparé avec de la bouse de vache et une petite quantité de terre glaise. Cette mixtion, en enduisant les racines, les prépare à une végéta- _tion plus prompte, et leur offre un engrais bien délié que les sucçoirs peuvent absorber sans efforts. Pour les arbres fruitiers destinés au plein vent, il faut être encore plus avare de suppressions, soit des racines, soit des branches; mais si, par une cause quelconque, on se trouvait dans l'obligation de por- ter la serpette sur les racines, il serait nécessaire de supprimer des branches dans la même proportion, et cela par les motifs développés plus haut. Enfin, si l’on était forcé d’entailler le sujet, la coupe doit être faite une ligne au-dessus de l'œil le plus élevé; elle est, comme tout le monde le sait, disposéeen biseau, dont la partie la plus élevée est au-dessus du bouton. Cette disposition protége ce dernier contre l’épan- chement de sève qui pourrait avoir lieu. Il est d’ail- leurs utile de couvrir la plaie. Nous voici arrivés à l’opération même de la plantation ; ; SUppOsOns qu ‘elle se fasse dans un ter- rain non défoncé, mais où l’on a creusé des trous, ainsi que nous l'avons dit. On commence par combler une partie de cha- que trou avec de la terre végétale prise sur 20 deux de ses côtés, et à laquelle on mêle du fumier bien consommé, On comble ainsi jusqu'a six ou huit pouces du niveau du sol. L'emploi pour cet usage de la terre végétale est d’une grande im- portance , parce qu’elle offre aux jeunes racines une alimentation plus facile à absorber, et qui as- sure la reprise et la rend plus prompte. Comme le collet est la ligne de démarcation entre la partie de l'arbre qui doit rester à l'air et celle qui doit être enterrée, et qu'il n’est pas toujours facile de le distinguer dans les jeunes arbres après qu'ils ont été déplantés, il est prudent de le marquer au. moment de l’arrachage avec un brin de laine pareille à celle qu'on emploie pour les ligatures des greffes. Pour être ensuite assuré qu’on maintiendra ce collet à la hauteur convenable, qui est celle du niveau du terrain, on plante un tuteur au milieu du trou; ce tuteur doit être assez long pour pénétrer toute la terre défoncée, s'asseoir convenablement sur celle qui ne l’a pas été, et dépasser suffisamment les bords du trou pour qu'on puisse y attacher le jeune arbre. On fixe celui-ci solidement sur ce tuteur, de facon que son collet soit précisément au niveau du sol, ce que l’on trouve facilement en posant une règle plate sur les deux bords opposés du trou où l’on n'a pas encore pris de terre. On dispose les racines dans la direction et l’ordre naturels, et on fait cou- ler à l’entour de la terre bien végétalisée et émiet- tée le mieux possible; enfin on achève de remplir avée celle qui se trouvait au fond du trou, on la serre avec les mains, et on termine l'opération en versant d’un peu haut, et en forime de pluie, un ou deux arrosoirs d’eau sur l'arbre ainsi mis en place. 21 On comprend que des arbres plantés dans des trous creusés dans un terrain, non défoncé en plein, soient susceptibles d’être dérangés après les premiè- res pluies, surtout dans une terrelégère, quis’affaisse toujours plus ou moins. C’est ici que doit apparaître l'utilité du tuteur, qui empèche l'arbre de suivre cet affaissement, et le maintient conséquemment au point que nous avons déterminé comme seul convenable. Il suffit donc, lorsque le sol est bien assis, de visiter la plantation pour redresser les ar- bres qui pourraient être dérangés, et ajouter la terre nécessaire pour combler le trou. À Nous trouvons, dans le 7'raïté des semis et planta- tions de Lardier, un autre moyen d’assujettir l’arbre que l’on plante, de facon à ce que son collet soit maintenu au niveau du sol. Il conseille de prendre un bâton d'appui qu'on pose au milieu du trou, de manière que ses deux extrémités posent sur les bords opposés, et par conséquent assez long pour le tra- verser en entier. Ce bâton d'appui se pose horizon- talement, comme la règle dont nous venons de parler. Sur ce bâton d'appui qui donne le niveau du terrain , on assujettit solidement l'arbre à plan- ter au point où le brin de laine indique le collet. Ce bâton d'appui, de même que le tuteur dont nous venons de parler, empêche l'arbre de s’affaisser avec le terrain. Ils doivent être maintenus l’un et l’autre pendant un an après la plantatign, afin de préserver le sujet de la violence du vent; mais il faut prendre le soin dès les premiers jours du printemps d'interposer, entre le tuteur ou le bâton et l'arbre, un morceau de drap ou un peu de mousse pour empêcher Vétranglement que pourrait occasionner 22 l’affluence de la sève aux premières chaleurs prin-. taniéres. Enfin il faut desserrer les liens lorsque on s'aperçoit qu'ils. gênent. Dans les terres défoncées en plein , Si on fait la plantation avant qu elles soient rassises , on peut: se dispenser d'attacher les arbres au butéur ou au bâton d'appui, parce que tout le terrain s’affaissant ensemble , le collet ne peut jamais se trouver au- dessous ra niveau du sol, lor Fu une fois il a été bien placé. On peut transplanter avec succès des Arbres déjà formés, et même âgés. Nous rappellerons à ce sujet l'excellent article de notre collègue M. Dal- bret, page 72 de ce journal, numéro de décem- bre 1836, auquel nous renvoyons le lecteur. Nous avons l'intention, dans une série d'articles suivans, de nous occuper de chaque espèce des ar- bres fruitiers cultivés en France, et de la considérer sous tous les rapports qui peuvent intéresser les. amateurs de ces arbres précieux. . DovErce. Avis aux EÉducateurs de vers à sorte. Le hasard, qui nous sert quelquefois mieux que les plus beaux raisonnémens, m'a fait découvrir un moyen très-propre à conserver les feuilles de müû- rier dans un parfait état de fraîcheur , pendant six semaines ou deux mois après avoir été cueillies. Du 5 au 10 août dermer, j'ai coupé une certame quantité de rameaux de différentes espèces de mü- riers pour en faire des greffes, et après en avoir détaché les feuilles, selon l'usage, j'ai réumi ces feuilles en deux tas dans un endroit caché à l'ombre, 25 tant pour la pr opreté que pour que le vent ne les dispersät pas. - Le 26 septembre, en passant auprès de ces tas, . Je vis que le dessus était tout décomposé et Portntiit une croûte sèche ; l'ayant brisée, je m’apercus avec étonnement que toutes les feuilles de dessous étaient aussi vértes et aussi fraîches qu ’au. moment où je, les avais détachées de léurs rameaux. Je m’em— pressai de montrer ma découverte à plusieurs per- sonnes, notamment à M. Poiteau , el toutes ont trouvé ces feuilles dans la plus parfaite. conservation de fraîcheur... £ù : Ne pourrait-on pas tie parti de ce moyen de conservation dans les magnaneries où l’on aurait cueilli une plus grande quantité de feuilles que n’en exige la consommation journalière, ou bien pour économiser les voyages, quand « on est oblige de les faire venir de loin? C'était sur la° terre et sous des arbrisseaux feuillus que j'avais mis mes feuilles de mäûrier en tas ; mais de nouyeaux essais pourraient peut-être perfectionner encore ce mode de conser- vation. Au lieu, par exemple, de laisser les feuilles supérieures du tas se décomposer et former croûte, pour conserver celles de l'intérieur , ne pourrait- on pas couvrir le tout avec d’autres fciiltes moins précieuses, telles que celles de tilleul , d’orme, etc. ? Ne pourrait-on pas imaginer d'autres couvertures qui produiraient le même résultat ? Quoï qu'ilen soit, le moyen de conservation que le hasard nr a fait découvrir me semble digne de la publication, et c’est pourquoi jai cru devoir l'insérer dans ces . Annales. , | FN ARRB. ont sé « 24 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Roses nouvelles. . Norsette la victorieuse. Cette variété est d’une vé- gétation ordinaire; ses rameaux sont courts et ne sont point élancés ni divergens, comme dans les autres variétés du même genre. Feuilles de einq à sept folioles luisantes et lancéolées; fleurs trés-nom- breuses, grandes, très-doubles, réunies en corymbe, d'une forme plate, à pétales carnés ; irrégulière- ment découpés au sommet. C’est une fort jolie va- riété qui se couvre d’une assez grande quantité de fleurs pendant une partie de l'été. | Thé duchesse de Mecklembourg. Variété trèes-vi- soureuse et faisant un bel effet greffée sur églantier. Ses fleurs sont grandes, très-doubles, disposées en corymbe , à pétales jaunâtres au centre et blancs sur les bords. C'est une variété remarquable et qui peut figurer avec avantage dans une collection. Elles se trouvent l’une et Vautre chez M. Por- temer , cultivateur de roses, à Gentilly, près Paris. Thé princesse Hélène. Ce joli rosier est d’une végétation vigoureuse ; les rameaux sont droits, à aiguillons égaux, très-dilatés à leur base; folioles un peu petites; fleurs très-grandes, pleines, souvent solitaires, se soutenant très-bien, à pétales d’un beau blanc très-pur. C'est une rose superbe et du plus bel effet. Thé Darance de Navarro. Cette variété ne pousse que très-peu; elle n’a rien de remarquable dans les rameaux et le feuillage , mais elle se couvre d’une FF _très-grande quantité de fleurs réunies en corymbe, doubles, parfaites, d’un beau rose vif, et d’une odeur de thé très-prononcée. C est une charmante variété. Thé comte d’Osmont. Variété vigoureuse à ra- meéaux étalés, à aiguillons égaux, peu nombreux et droits, à folioles ondulées et luisantes ; fleurs grandes, bien faites , très-doubles, à pétales jaunes à l'intérieur , larges et bien rangés. Thé duchesse d'Orléans. Arbuste très-vigoureux à aiguillons rares ; fleurstrès-grandes , nombreuses , disposées en corymbe, bien faites, à pétales larges, - roses au centre et blancs à la circonférence. Superbe variété. Bengale prince Eugène. Rosier d’une végétation ordinaire, à rameaux droits, égaux, rougeûtres , à folioles d’un vert glauque pourpré sur les bords ; * fleurs nombreuses, moyennes, en corymbe, pleines, bien faites, à pétales d’un beau rouge violacé. C'est un des plus beaux bengales qui existent. Noisette Hortense-aimée. Cette variété est peu vigoureuse , les rameaux sont munis d’un petit nombre d’aiguillons, les folioles petites et rou- seûtres ; fleurs très-nombreuses, réunies en co- rymbe , bien faites, petites, à pétales d’un joli rose clair très-régulièrement imbriqués au centre. Cette jolie variété, ainsi que les einq précédentes , se trouve chez M°° Sylvain Péan, fleuriste, rue d'Enfer, à Paris. Thé princesse Victoria. Jolie variété, d’une végé- tation assez vigoureuse, à rameaux presque droits, munis d’aiguillons égaux, et à folioles d'un vert luisant ; fleurs nombreuses, grandes, bien faites, 26 en forme de coupe, réunies par: deux ou trois, à pétales bien rangés , souvent cordiformes, d’un beau jaune serin à l'intérieur, plus pâle à la cir- conférence. Cette variété fort r REA se trouve chez M. Vissley Vandaël, horticulteur, rue de Vau- girard, à Paris. : Haroy. dr. LiERRE À FEUILLES PALMÉES , //edera Helix. Lin. ; var. : Palmata. C'est seulement depuis la: fin dé 1836 que nous possédons cette variété, remarquable par ses feuilles profondément découpées en cinq lobes, dont celui du milieu est le plus allongé. Elle est propre aux mêmes emplois que les autres espèces . et va riétés , et peut, comme elles, garnir les murs, treillages, berceaux, tonnelles, etc. Elle paraît devoir s'élever aussi haut et produit un effet pittoresque par l'élé- gance de son feuillage. Elle se cultive de la même. manière en pleine terre, etse multiplie de marcottes. et de boutures faites en mars et avril. JAGQUIN ainé. LYCHNIS, Lin. Décandrie pentagynie, pb re | phyllées, Juss. Caractères génériques. Calice tubuleux à cinq dents : ; cinq pétales onguiculés , souvent bifides, couronnés à la gorge ; cinq styles ; capsule à une loge polysperme, s’ouvrant au sommet en cinq dents. Lycanne DE Bunce, Lychnis Bungeana , Fiscner. Agrostemma Bungeana, Horr. Becc. ( Voyez la planche. ) Plante vivace à tige simple, droite, haute de LYCHNIDE DE BUNGE Lychnis Bungeana -- Le Qi 27 dix-huit pouces à deux pieds, cylindrique, garnie dans sa longueur de petits poils laineux. Feuilles sessiles, opposées en croix, de forme oblongue lan- céolée , longues d’un pouce et demi à deux pouces, un peu épaisses, raides , rudes sur les deux faces et garnies de poils très-fins sur les bords. Fleurs gran- des, solitaires, se développant à l'extrémité des tiges, quelquefois sessiles dans les yeux inférieurs, d’au- tres fois portées chacune par un long pédoncule et formant par leur réunion une sorte de panicule di- chotome. Le calice est monosépale, tubuleux, long d’un pouce, cannelé, à cinq dents pointues, et garni de poils et d'aspérités le long des cannelures. La corolle est composée de cinq pétalés onguiculés , , longs d’un pouce et demi, divisés profondément à l'extrémité du limbe, chacun en six ou huit lobes : très-irréguliers, et comme laciniés, de couleur rouge vermillon, marcescente. Les cinq stigmates sont blancs, en forme de massue. La floraison a quelque- fois lieu en juillet, mais plus ordinairement en août, et se prolonge jusqu’à la fin de septembre. Cette plante, encore rare, n est connue que depuis peu d'années. Notre collègue M. Neumann la vue l’année dernière en assez béahà nombre chez le duc de Devonshire à Charsworth. Elle tient le milieu entre le Zychnis fulgens et le L. grandiflora. Kile paraît être due au docteur Bunge, qui accompagnait le professeur Ledebours dans ses explorations aux monts Altaï, sur les confins de l’Asie et de la Russie d'Europe , où elle croît spontanément. Le docteur Fischer, qui l’a décrite, dit qu’on la trouve aussi dans la Mongolie chinoise. Le pied qui à servi de modèle pour notre gravure 20 ù -est le premier, je crois, qui ait fleuri à Paris. Il nous -a été envoyé cette année par M. Makoy, horticul- teur distingué à Liége. Cette plante n’est pas plus délicate que les deux espèces ci-dessus. Elle veut Ja même culture, qui consiste à lui donner la terre de bruyère, ou une terre douce et riche en humus. Elle ferait très-bien, plantée à mi-ombre sur le bord des massifs d’azalées et de rhododendrons; elle y conserve long-temps le beau coloris qui la rend si remarquable. On la mul- tiplie par éclats de son pied, soit en octobre, ou mieux en avril, de boutures faites en mai et en juin, en pots placés sur couche tiède, et par semis en pots placés à l’ombre sur du gros sable ou mâ- chefer , et couverts d’une cloche ou d’un châssis. On la cultive aussi très-facilement en pots, où elle fleurit tres-bien. Il est bon d'en conserver quelques pieds en orangerie pendant l'hiver ou sous châssis froid près du jour, dans la crainte que nos alterna- tives de gel et de dégel ne la fassent fondre. Il lui faut peu d’arrosemens pendant la mauvaise saison, . mais durant l'été elle en exige beaucoup. PEpin. ORANGERTE. OvaGrE DE DrumMMonp, OEnothera Drummundr. Plante vivace ou peut - être sous - ligneuse , ra- meuse , s'élevant de deux à trois pieds; feuilles ovales lancéolées , velues , et d’un vert un peu glauque ; fleurs grandes , d'un beau jaune citron, s'épanouissant successivement depuis le printemps jusqu'aux gelées. Cette plante, que nous avons recue d'Angleterre en 1836, est d’un port et d’un effet fort Na Au qui RE ‘1 , ADI Là À ROSES IN AA ONE L DAT rat RHODAN THE DE MANGLES Rhodanthe Manolesn 29 agréables. Je pense qu’elle pourra se cultiver en pleinair et supporter nos hivers; mais ne l'ayant pas encore essayé , il convient d'en conserver quelques pots en serre ou orangerie, jusqu'à ce qu’on sache à quoi s’en tenir. Elle se contente de terre ordinaire et se multi- plie facilement de boutures; elle donne aussi des graines qui pourront sans doute être employées à la reproduire, mais j'ignore si elles la rendront exactement. Jusqu'à présent, je lai cultivée en pots, où elle se conduit très-bien et donne des fleurs en abondance. Jacquix aîné. RHoDanTHÉ DE ManGres, Rhodanthe Manglesii, Lino. Bot. reg. 1703. ( Voy. la planche. ) : Plante nouvelle de la famille des Flosculeuses , introduite en France en 1836. Elle est annuelle et s'élève de neuf à quinze pouces. Tiges cylindriques lisses, se ramifiant beaucoup; feuilles glauques oblongues, obtuses , embrassantes, d’un joli vert; fleur terminale formée d’un involucre à écailles sèches, coniques à la base, de couleur grisâtre devenant d’un rose frais et vif au sommet; dis- que composé de fleurettes jaunes tubulées, récep- tacle nu. Cette jolie plante, originaire de la Nouvelle- Hollande, se sème en automne en pots, et doit être rentrée en serre tempérée et placée près du Jour, ou sous châssis seulement. Pendant la belle saison on la tient en plein air à mi-ombre, mais si le printemps est pluvieux il convient de la con- server à couvert. Je pense que l’on parviendra à la D, .. cultiver en pleine terre. La terre de bruyère mé- Jangée avec un peu de terreau est celle qui lui est nécessaire. Paxton assure qu’on peut semer cette plante en toute saison; mais ne la possédant que depuis peu de temps, je n’ai pu faire à cet égard d'essais concluans. Je n’en ai point encore obtenu de graines , ce que j'attribue à la circonstance d'avoir semé trop tard; mais elle en donne abon- damment en Angleterre. | Le docteur Lindley, qui l’a dédiée au capitaine Mangles, la compare aux plus jolies immortelles du Cap. Elle-est en effet fort remarquable par l’é- légänce de son port, la délicatesse de ses tiges pur- purines et la fraicheur de son coloris rose, auquel le nom du genre fait allusion, et qui fait ressortir à merveille la couleur jaune dorée de ses fleurettes. C’est une charmante plante d'ornement, qui ne peut manquer de trouver de nombreux amateurs. Cé genre est tout voisin des Podolepis, dont il ne diffère que par son involucre. NEUMANN. Garpoquia pe Hooker. Gardoquia Hookeri. Hort. ANGL. (Voyez la planche.) Plante ligneuse, de la famille des Labiées, grêle, rameuse, s’élevant de douze à dix-huit pouces ; ; À tiges brunes lorsqu'elles sont adultes, vertes dans les pousses de l’année; feuilles petites , opposées, ovales, spatulées, presque sessiles, d’un vert tendre. ‘En juillet et août, fleurs axillaires rangées en forme " d’é épi sur les jeunes rameaux ; pédoncule très-court, muni à la base de deux petites bractées; calice per- sistant à cinq divisions d’un vert pourpré; corolle tubulée, monopétale, à deux lèvres, la supérieure 7} GARDOKÉE DE HOOKER Gardokea Hookern . US RE CRCHL PI Pl # BARBAC E NIE POURPRE Barbacenia purpurea. $a büluibnée l'inférieure trilobée ; l’une et é l'antrék dé coupures peu profondes, de couleur rouge orangé très-vif; quatre étamines adhérentes au tube de la corolle, un style aussi long. qu’elles attaché sur , ets stigmate bifide de couleur pourpre ; ovaire arrondi à plusieurs loges. | Cette jolie plante, que nous avons recue sd ‘Angle- terre en 1836, ne paraît pas devoir acquérir. un grand développement, et devra toujours être traitée avec soin. Cependant elle a passé l'hiver en serre tempérée, où elle a paru se trouver assez bien. Je la cultive en pots et en terre de. bruyère: On la multiplie de: boutures. Ji ignoré si par la suite elle donnéra des graines. | JAcQUIN aîné. SERRE CHAUDE. BARBACENIA. Méndrie re vh ie) Lin. - Hœmodoracées. Juss. Br. \ Caractèrés génériques. Périanthe attaché à le- vaire, infundibuliforme, à-six divisions. Filamens des étamines bifides, anthères presque toujours fixées à leur base ; capsules triloculaires, poly- spermes. 95 BARBACÈNIE POURPRE, Barbacenia purpurea , Hers. (Voyez la planche.) Plante presque acaule, à feuilles linéaires, acumi- nées, carénées et garnies sur leurs bords de petites épines tuberculeuses ; j tige florale beaucoup plus longue que les feuilles, à trois côtes,rude au sommet, surmontée d’une fleur solitaire de moyenne gran- deur, à six sépales d’une -belle couleur pourpre 32 foncée, réunis à la base du tube, lancéolés , les trois extérieurs plus étroits, réfléchis, pointus, striés obscurément; les intérieurs plus larges, ondulés, plus droits, veinés; les filamens des étamines sont pourpres; à la base de chacun est placée une anthère plus courte que lui, linéaire , droite , à deux loges renfermant un pollen blanc; style aussi long que les anthères, acuminé, trigone, pourpre, à trois slandes blanchés, oblongues, représentant le stig- mate; ovaire infère, oblong ou presque claviforme, verdâtre, marqué de six lignes tuberculeuses, rudes, de couleur pourpre et parsemé de petites macules. La section transversale de l'ovaire laisse voir trois loges avec un large trou cordiforme, et dans chaque loge deux cloisons verticales, couvertes au bord de haut en bas par de nombreuses ovules oblongues. Ce genre de plantes a été dédié par Vandelli à Barbacena, gouverneur des Minas-Geraes, au Brésil. Douze espèces ont été reconnues par Martins et Spix , et six sont décrites dans le Vova genera et Species plantaium Brasiliensium. Celle qui nous occupe ne leur était pas. connue et fut rapportée du Brésil par. l'honorable Williams Herbert. Elle croît dans le sable sec et aride des rochers et mon- tagnes élevées de mille à cinq mille cinq cents pieds au-dessus du niveau de la mer, entre les 14° et 23° degrés de latitude sud. Cette plante, qu’on peut cependant espérer de conserver dans une bonne serre tempérée, se plaît mieux dans une sérre chaude ; une terre de bruyère sablonneuse est celle qu’il faut lui donner de préfé- rence ; on la multiplie dé drageons et de graines. ” CEcs frères. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. CrhoScotPoerete ete re Sc O0 0m060S 1600610001 e0D0S000S100666050€ SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. { Voyez le n° d'août 1836.) Suite des Acactres. 2° Division. Fleurs rassemblées en tétes globuleuses et formant des grappes axillaires. 52. ACACIE EN FAUX. Acacia falcata. Wizio. Ven. Dsc. Prod. Herier de l'amateur, vol. 7. 4. obliqua. Desvaux. Mimosa falcata. Pers. Petit arbre ou ar- brisseau de huit à dix pieds; rameaux anguleux ; phyllodes oblongues, en faux, fortement amincies à la base, pointues , la nervure moyenne rappro- _ chée du Ed supérieur, à nervures pennées, d’un vert glauque ; capitules de fleurs arrondies, de la grosseur d'un pois, disposées en grappes RATS ‘es quelquefois terminales ; dans quelques individus cultivés, les fleurs sont quelquefois solitaires; les phyllodes varient aussi beaucoup de forme, quel- quefois très-pointues, quelquefois obtuses. Lieu : la Nouvelle-Hollande, comme toutes les espèces suivantes ; introduite en Angleterre en 1700, et peu de temps après en France. Noveusre 1837. 3 54 53. À. FALCIFORME. À. falciformis. SieB. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Petit arbre ou arbrisseau de même stature que le précédent ; phyllodes oblongues en faux, à base fortement amincie, som- met un peu obtus, une seule nervure moyenne, nervures latérales très-menues, ayant antérieure- ment une glande, longues de cinq à six pouces, larges de huit à neuf lignes; capitules en grap- pes : introduite en Angleterre en 1818. 54. À. FEUILLES NERVÉES. À. penninervis. Sie8. Dec. Prod. Bor. Mac. 2754. 4.impressa. Loun. Grand arbrisseau ou petit arbre de huit à dix pieds; phyl- lodes oblongues, amincies à la base, nervure moyenne , ayant à la base une glande, à nervures ou à veines pennées, de deux à trois pouces de long, de cinq à six lignes de large, capitules de fleurs jaunes en grappes : introduite en Angle- terre en 1024. Ces trois arbustes me paraissent avoir de très- srands rapports entre eux, et ils se trouvent sûre- ment confondus chez les cultivateurs, sous les noms d'mpressa et. falcata. 55. À. a pois noir. 4. melanoxylon. Ro. Brown. Dec. Prod. Bor. Mac. 1659. Ven. dis. n° 14. t. 6. Petit arbre ou grand arbrisseau de huit à douze. pieds; rameaux un peu anguleux; phyllodes lan- céolées ;, oblongues, comme en faux, obtuses très- entières, à plusieurs nervures; fleurs jaunes en tête, en petites grappes presque sessiles peu four- nies; légume linéaire, arqué, plus long que les phyllodes : introduite en Angleterre en 1808. 56. À. nérTÉRoPHYLLE. 4. heterophylla. Winx. Dec. Prod. Mimosa heterophytlla. Lin, Lamarcx. 1 Dict. encyclop. Arbrisseau de cinq à six pieds ; phyllodes linéaires, amincies, comme falciformes , à plusieurs nervures; quelques-unes, au sommet des rameaux adultes, sont bipinnées; capitules jaunes comme en grappes, peu fournies. Lieu originaire : île Bourbon ; introduite en Angleterre en 1824. 57. À. AGRÉABLE. À. amæna. WeENv. Dec. Prod. 2. p. 452. sp. 38. Arbrisseau de la taille du précé- dent ; phyllodes oblongues, à base fortement amincie, à une seule nervure, marge antérieure glanduleuse ; capitules jaunes en grappes; fleurs à cinq divisions ; les grappes sont de moitié plus courtes que les phyllodes, et l'ovaire est tomen- teux : introduite en Angleterre en 1820. 58. À. a FEUILLES DE MYRTHE. 4. myrthifolia. Wuo. sp. Dec. Prod. Mimosa myrthifolia. Sur. Arbrisseau de trois à quatre pieds; phyllodes oblongues lancéolées , à base amineie, à une seule nervure ; la nervure antérieure anssi à une seule glande; capitules composées de peu de fleurs, en grappes ; fleurs quadrifides, corolle à quatre des : : pétales à base soudée : introduite en Abbléterré en 1780. 59. A. vèrue. Acacie de Sainte-Hélène, J’ulg. A. vestita. Ker. Bor. Rec. t. 608. Dec. Prod. Desr. Cat. 4. conspicua. Horrur. Arbrisseau de six à sept pieds; petits rameaux hispides ; phyllodes elliptiques, lancéolées, munies au sommet d'une pointe en arête, ayant une seule nervure moyenne, un peu yelue; capitules pédonculées très-nom- breuses en grappes làches , de couleur jaune; les Supérieures solitaires : introduite en Angleterre 36 en 1820. Cultivée à Paris chez MM. Cels, Daniel, Jacquin , ete. | Là 60. A. MarRGINÉE. 4. marginata. R. Browx.. Dec. Prod. 2. p. 452. Arbrisseau de quatre à six pieds, phyllodes allongées, lancéolées , à une seule nervure, marge antérieure. à une seule glande ; capitules de peu de fleurs ; fleurs quadrifides : in- troduite en Angleterre en 1805. Gr. À. EN FORME DE PEUPLIER. À. populiformis. Cux. Lour. Hort. brit. Arbrisseau de six àsept pieds; fleurs jaunes en grappes, en mars et mai : introduite en Angleterre en 1824. G2. A. À FEUILLES DE POIRIER. À. pyrifolia. Dec. Lég. mém. XIL Prodr. p.452. Arbrisseau de six à huit pieds; stipules endurcies, persistantes ; phyl- lodes largement ovales, mucronées, piquantes ; nervures médianes et latérales penninervées , ce qui les rénd réticulées , très-entières ; rameaux glauces- cents; grappes allongées, composées de beaucoup de capitules ; fleurs à cinq divisions : introduite en Angleterre en 1824. | 65. A. DIVARIQUÉE. À. divaricata. Gun. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds ; fleurs jaunes en grappes, en mars €t mai : introduite en Angle- terre en 1924. 64. A. BINERVÉE. À. binervosa. Di Prod. tom. 2. pag- 452. sp. 43. Arbrisseau ou petit arbre de huit à dix pieds; phyllodes oblongues ; longuement acu- minées ; base antérieure à une seule glande , à deux : nervures dans toute leur longueur; capitules en grappes plus courtes que les phyllodes : introduite en Angleterre en 1824. 65. À. BIVENÉE. À. bivenosa. Dec. Leg.mém. XI. 37 Prod. 2. pag. 452. Petit arbre de dix à douze pieds ; phyllodes oblongues, obtuses , à base comme amin- cie, très-entières, glauques , comme lisses , à base ayant deux très- petites nervures ; ; Capitules en grap- pes lâches, plus longues que Le SRunrRE : intro- duite en Angleterre en 1824. 66. A. omsreuse. À. umbrosa. Cux. Louv. Hort. brit. Arbrissea de six à sept pieds, fleurissant de mars en mai; grappes de fleurs } jaunes : introduite en Angleterre en 1824. 67. A. LUNULÉE. 4. lunata. déni Dr. Prod. 2. pag: 452. Petit arbrisséau de deux à quatre pieds ; rameaux glabres ; phyllodes. oblongues comme en - faux, à base étroite, à sommet caleux, mucroné, bide , ayant une petite glande à la base moyenne, d'un vert un peu glauque; grappes de fleurs en globules jaunes plus longues que les phyllodes, qui ont environ un pouce delong, ettrois à quatre lignes de large : introduite en Angleterre en 1810. On la cultive dans plusieurs établissemens de Paris et chez les amateurs. 68. À. À FRUILLES COURTES. À. brevr folia. Lo». bot. Cab. 1255. Petit arbuste de deux à trois pieds; ra- meaux menus et anguleux ; phyllodes ovales, un peu rétrécies à la base, obtuses au sommet avec une petite pointe, bord antérieur muni à la base d'une petite glande, d'un vert glauque , à une seule nervure penninervée , de sept à huit lignes de long, trois à quatre de large ; fleurs globuleuses , jaunes, en petites panicules DER : introduite en An- gleterre en 1820; cultivée chez MM. Cels, Da- miel, etc. 69. À. oBTUSE, À. sde Ses. Dec. Prod. 38 p.453. 5. p. 46. Grand arbrisseau ou petit arbre de dix à douze pieds d’élévation ; phyllodes oblon- gues en coins, à base amincie , obtuses, à une seule nervure, sans glande, très-entières , coriaces , gla- bres ainsi que les rameaux; capitules en grappes plus courtes que les phyllodes; fleurs à cinq divi- sions : introduite en Angleterre en 1824. 70. À. UN PEU ÉPAISSIE. 4. crasssuscula. WEND. Dec. Prod. id. Petit arbre de la même taille que le précédent ; phyllodes linéaires , à une seule nervure, un peu épaisses, très-entières, à base amincie, à sommet arrondi, ayant une pointe recourbée ; ca- pitules comme ternées en grappes, fleurs à cinq divisions : introduite en Angleterre en 1824. | 71. À.ODoRANTE. À. suaveolens.Wirrp.Dec. Prod. Mimosa suaveolens , Smiru. Lour. Hort. brit. Arbris- seau de quatre à six pieds ; à tige et rameaux re- dressés, anguleux, d'un vert glauque , ainsi que les phyllodes, qui sont linéaires, à base un peu amin- cie, pointues, mucronées, à une seule nervure, très-entières ; capitules petites jaune-pâle, en grappe multiflore : introduite en Angleterre en 1790 ; de- puis bien long-temps on la cultive en France. 72. A..A FEUILLES DE BUIS. À. buxifolia. Cu. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de quatre à cinq pieds, fleurs jaunes en grappes, se montrant de février en juin. Cultivée en Angleterre depuis 1824. 73. À... 71, |: Aprominens- Gin. 6e, DON:0f; sard. 2.406. Loun. Hort. brit. Arbrisseau de quatre à cinq pieds; phyllodes linéaires , lancéolées, pointues, ouvertes, recourbées en faux ou redressées , à une seule nervure, très-légerement ciliées, munies d'une petite pointe en crochet terminal, ayant une glande 99 à la base de la marge antérieure; grappes termi- nales axillaires, composées de six à dix capitules un peu plus longues que les phyllodes; fleurs en cinq parties : introduite en Angleterre en 1834. Je ne la crois pas encore en France. 74. À. A FEUILLES ÉTROITES. {.angustifolia. Wen». Dec. Prod. Mimosa angustifolia. JAcQ. À. odorata. Desvaux. À. angustifolia. Lov. bot. Cab. t. 730. Petit arbrisseau de deux à trois pieds; phyllodes linéaires, à base comme amincie, pointues , mu- cronées, à une seule nervure, très-entières ; capi- tules de fleurs jaunes en grappes multiflores ; calice à quatre dents; ovaire tomenteux : introduite en Angleterre en 1816. Elle a des rapports avec | 4. suaveolens , mais elle en diffère. 75. À. À FeuILLES DE LIN. À. linifolia. Wivrp. sp. Dec. Prod. Mimosa lintfolia. Vent. Cels.t. 2. M. Li- nearts. Wenp. Sims. Bot. mag. t. 2168. Arbrisseau de trois à quatre pieds ; phyllodes étroites, linéaires, mucronées, à une seule nervure, très-entières; ca- pitules en grappes multiflores, moins longues que les phyllodes; calice’ sinué à cinq dents ; ovaire gla- bre : introduite en Angleterre en 1700. Cultivéedans plusieurs établissemens à Paris depuis bien des années. 76. À. ROUGEATRE. 4. rubida. Cux. Loup. Hort. brit. N° 24750. Arbrisseau de huit à dix pieds ; fleurs jaunes en grappes, de mars en juin. Cultivée en Angleterre depuis 1825. 77:-À. A FEUILLES DE SAPIN. Z/. abietina. ous. sp. 4. p. 1051. Lou. Hort. brit. Dec. Prod. 2. pag. 453. sp. 51. Arbrisseau glabre, de quatre à cinq pieds ; phyllodes allongées , étroites, linéaires, mu- 40 cronées, à une seule nervure, capitules en grap- pés multiflores plus longues que les phyllodes : introduite en Angleterre en 1823. Cet arbuste pour- rait bien être V4. linifolia minor de plusieurs éta- blissemens de Paris. 78. À. susuzée. 4. subulata. Boxe. Navar. Dec. Prod. Ven». Arbrisseau de quatre à six pieds ; phyl- lodes très-longues, linéaires, à sommet subulé, mucronées; fleurs jaunes en capitules en grappes multiflores, moitié moins longues que les phyl- lodes; calice à cinq divisions; ovaire tomenteux : introduite en Angleterre en 1824. 79. À. EFFILÉE. À. virgata.Lon. Cat. Loun. Hort. brit. Arbrisseau de quatre à cinq pieds; fleurs jau- nes en grappes en avril et juin : introduite en An- gleterre en 1824. Je ne la connais pas encore en France. | 94 80. A. TOUJOURS FLEURIE. 4. semper/florens. BON JARD. 1837. pag. 889. Arbrisseau de quatre à cinq pieds; rameaux un peu anguleux au sommet; phyllodes alternes, ovales, lancéolées, longues de trois pouces et demi à quatre pouces, larges de douze à quinze lignes, glabres , d'un vert glauque, amincies aux deux extrémités, pointues au som-— met, à une seule nervure médiane qui se termine avant d'arriver au bord supérieur du phyllode : ce même bord est muni à sa base d’une glande ; vei- nes latérales apparentes. Fleurs jaune soufre, en grappes lâches, moins longues que les phyllodes ; j'ai vu cette plante chez M. Boursault en 1830. Elle est en fleur une partie de l'année. 81. À. TRiIGoNoCARPE. À. trigonocarpa. Gun. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de trois à quatre pieds ; fleurs 4 en grappes, de couleur jaune ; en avrilet juin : in- troduite en Angleterre en 1824. 82. À. A FEUILLES BLEUATRES. À. netloécins. ANNALES DE FLORE ET DE POMONE, décembre 1836. Pag- 93. fig. Tige et rameaux érigés de quatre à cinq pieds, rameaux aïlés par la décurrence de la base des phyllodes qui sont disposées comme en spirale, linéaires, lancéolées, pointues aux deux bouts avec une. pointe mucronée au sommet, lon- gues de trois à quatre pouces , larges de cinq à sept lignes, à une seule nervure médiane ,.saillante , jaunâtre, marginée dé même teinte, d’un vert glau- que fortement bleuâtre; fleurs en têtes disposées en grappes axillaires ét terminales, moins longues que les phyllodes, d’un beau jaune, très-odorantes. Je ne connais encore cette belle et intéressante espèce que chez MM. les frères Cels, chaussée du Maine, à Paris, qui l'ont obtenue d'Angleterre en 1654; c'est peut-être la plus belle espèce de- ce nom- breux genre. 83. À. À FEUILLES DEPODALYRE. À. podalpriæfolià. Cux. Lou». Hort. brit. Cultivée et introduite en An- gleterre en 1822. 84. À. À FEUILLES DE POLYGALE. 4. poly galæ folia. Cux. Lou». Hort. brit. Introduite et cultivée comme la précédente. 3° Division. Fleurs en épis cylindriques. 85. À. À FEUILLES DIF; 4. éaxifolia. Wu. Dec. Prod. 2. p. 453. Mimosa stellata. Louretro. Cocuin. Mimosa ternata. Pers. Syn. Plant. Arbrisseau à phyllodes verticillées par trois, lancéolées ; fleurs e 42 en épis axillaires, solitaires, subovales ; fleurs à quatre divisions, à quatre étamines. Lieu : la Cochinchine; toujours vert. Observations. Je doute beaucoup que cet arbris- seau soit le même que cite Loud. Hort. brit. p. 407. sp. 24,757. Pourtant il cite aussi Willdenow comme son auteur, mais il donne pour patrie la Nouvelle-Hollande à sa plante, ce qui ne s'accorde pas avec Decandolle. 86. À. oxIcÈDRE. 4. oxicedrus. Sie. DeEcan». Prod. Lour. Hort. brit. Arbuste de sept à huit pieds; les rameaux et les rafles des épis sont ve- loutés velus; phyllodes munies à leur base de stipules épineuses : elles sont éparses ou comme verticillées, lancéolées, linéaires, piquantes, à trois nervures, longues de six à neuf lignes; fleurs en épis axillaires, moitié plus longs que les phyllo- des, recourbés en bas, d'un beau jaune; fleurs quadrifides : introduite en Angleterre en 1824; en 1837 je l'ai vu en fleur dans l'établissement de MM. Ryfkogel et D. Hooibrenk, près de la barrière du Mont-Parnasse , à Paris; c’est une bien belle et très-distincte espece. 87. À. vERTIGILLÉE. A4. verticillata. Wario. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Persoon, etc. Arbrissean de huit à douze pieds ; rameaux lâches; phyllodes sub- verticillées, comme linéaires, mucronées, piquan- tes ; épis solitaires, axillaires, oblongs; corolle à cinq divisions; les jeunes fruits sont un peu pubescens. Cette plante, d’une multiplication peu facile, est assez rare dans les collections, quoi- qu’elle soit cultivée depuis déjà bien des années. 88. À. 11NÉAIRE. 4. linearis. Sims. Bot. Reg. L 43 t. 2156. Dec, Prod. Desr. Cat. ed. 3. Petit arbris- seau de quatre à six pieds au plus; phyllodes étroites , linéaires, allongées, à une seule nervure très-entière , longues d'un à deux pouces, larges d’une ligne à une ligne et demie ; plusieurs épis axillaires nombreux formant presque la grappe, grêles et allongés; calice sinué à quatre dents ; quatre pétales distincts ; légumes étroits, linéaires, les jeunes pubescens : introduite en Anaicttiee en 1820; cultivée à Paris. 89. à, A LONGUES FEUILLES. 4 longissima. WEND. Bot. Reg. 680. 4. linearis. var. P. Dec. Prod. sp. 56. Arbrisseau de quätre à six pieds ; rameaux glabres ; phyllodes linéaires, très-entières, d’un vert foncé, longues de cinq à six lignes, larges d'une à une et demie; épis de fleurs jaunes, linéai- res, long de douze à quinze lignes : introduite en Angleterre en 1819. Chez MM. Cels, Daniel, Noisette, etc. 90: À. À LONGUES FEUILLES GLAUQUES, /. longts- sima glauca. Horror. Arbrisseau à rameaux grôlE élancés, anguleux, d'un vert glauque, ainsi que les phyllodes qui ont de huit à douze pouces de long, de trois à quatre lignes de large, à une seule ner- vure médiane , très-pointues; fleurs en épis axil- laires. “ai MM. Cels, etc. 1837. ; O1. A. MUCRONÉE. 4. mucronata. Wir. enum. Bor. Mac. 2747. Decanv. prod. 2. p. 454. sp. 57. Arbrisseau de quatre à six pieds, à rameaux nombreux, redressés, anguleux, glabres, phyllo- des linéaires comme spatulées , entières, obtuses, mucronées , de deux à quatre pouces de long, de deux à trois lignes de large, d'un gros vert; fleurs 44 en épis axillaires plus de moitié moins longs que les phyllodes : introduite en Angleterre en 1818; cultivée peu de temps après en France; j'en ai vu de très-beaux individus dans le bel établissement de M. Noisette. É 92. À. FLEURISSANTE. À. floribunda. Wu». sp. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Arbrisseau ou petit arbre de huit à douze pieds; rameaux allongés , grêles et pendans avec grâce ; -phyllodes linéaires, lancéolées, atténuées aux deux extrémités, poin- tues, très-entières ,'à trois ou cinq petites nervures longitudinales ; fleurs en épis, axillaires, ordinaire- ment solitaires, quelquefois géminés, plus de moitié moins longs que les phyllodes ; calice simué à quatre dents : introduite en Angleterre en 1796 ; jen ai vu de superbes individus au magnifique jardin de Za Malmaison en 1806 et 1807. 93. À... . .. À. homomalla. Wan. Diss. Dec. Prod. Lun: Hort. brit. Arbrisseau de siX à sept piéds ; phyllodes linéaires-lancéolées , amincies aux deux extrémités un peu en faux, à trois petites nervures, à base pubescente, épis géminés sur des pédoncules axillaires solitaires; calice à cinq dents ; cinq pétales à base réunie : introduite en Angleter re en 1822. 94. À. À LONGUES FEUILLES. 4. longifolia. Wirtp. sp: Dec. Prod. 2. pag. 451. Desr. Cat. ed. 5. Mimosa longtfolia. Anprew. Rep. 4. floribunda. Siès.'ete. Petit arbre de douze à quinze pieds, rameaux gla- _bres un peu anguleux; phyllodes sublancéolées, très-entières , à deux ou:trois nervures, d'un vert pâle, sommet comme mucroné arrondi; épis gémi- nés portés sur de courts pédoncules, nombreux, 45 d’un jaune soufre foncé , plus de moitié moins longs que les phyllodes : introduite én Angleterre en 1792» très-cultive chez les fleuristes de Paris et des environs. 95. À. A. heteromalla. Swer. Lou. Hort. ren Petit RER de dix à douze pieds; fleurs jaunes en épis axillaires : introduité en Angleterre en 1818. Je ne la connais pas encore en France. 06. A. a TRoIS NÉRVURES. 4. trinervia. Horruz. Paris 1856. Arbrisseau s’élevant moins que le pre- cédent ; rameaux plus fermes et plus courts; phyl- lodes dés lancéolées, très-entières, glabr es, lon- gues de dix-huit à vingt-quatre lignes au plus, les trois nervures principales peu prononcées ; fleurs axillaires en épis denses et serrés, comme sessiles et binés, moitié aussi longs que les phyllodes. ge tivée dans plusieurs établissemens marchands, Paris, Versailles, etc. 97-' À. DE DaMprer. 4. Dampieri. FAR Paris. 1837. Arbrisseau. . . . . rameaux un peu angu- leux , glabres; phyllodes lañcéolées, comme un peu spatulées , de au sommet, un peu obliques , à plusieurs nervures peu failantes, de douze à quinze lignés de long, de six à sept de Hegel fleurs. . . . Cultivée chez MM. Daniel et compagnie, à Paris. 98. À. RÉTICULÉE. À. intertexta. Ses. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de. six à sept pieds ; ra- meaux glabres ; phyllodes oblongues, linéaires , un peu obtuses, droites, amincies à la base ,oùil ya une glande sur la nervure antérieure; nervures anasto- mosées formant réseau , de six pouces de long , d'un demi de large; fleurs en épis géminés d'un pouce de long : introduite en Angleterre en 1824. 46 09. À. GLaUcESCENTE. À. glaucescens. Wiri. Hort. Berol. Dec. Prod. pag. 454. Lou». Hort. brit. Petit arbrisseau de trois à quatre pieds ; phyllodes oblon- gues, presque en faux, très-entières, à plusieurs nervures dont deux ou trois sont plus saillantes ; fleurs en épis axillaires solitaires, pédonculées ; cinq pétales à base réunie, à sommet étalé : intro- duite en Angleterre en 1790. Je l'ai vue, il y à déjà plusieurs années, cultivée à Paris. 100. À. ceNDRÉE. À. cinerascens. Ses. Dec. Prod. Lou». Hort. brit. Grand arbrisseau de dix à douze pieds; rameaux anguleux; phyllodes oblongues, amincies aux deux bouts, comme en faux, très- entières , à plusieurs nervures dont deux ou trois sont plus saillantes; fleurs en épis solitaires, axil- laires , pédonculées; fleurs quadrifides. Introduite en Angleterre en 1824. W 1o1. À. sopnora. A4. sophora. R. Browx. Dec. Prod. 2. pag. 454. Desr. Cat. éd. 3. Petit arbre de douze à quinze pieds; les jeunes bourgeons comme velus; phyllodes obovales-oblongues , comme lan- céolées , très-entières , à plusieurs nervures; il se trouve quelquefois des feuilles bipinnées : le tout d’un vert cendré; fleurs en épis axillaires, comme binées ; calice quadrifide, quatre pétales distincts. Cultivée en Angleterre en 1805, et peu de temps après à Paris. On cultive encore en Angleterre les espèces sui- vantes de cette section. 102. À. . . . . . A. plectrocarpa. Cun. Lou. Hort. brit. Six pieds. 103. À. BLANCHATRE. À. dealbata. Cun. Loun. Hort. brit. Dix pieds. 47 104. À. À FRUITS ÉPAIS. 4. Crassæcarpa. Cux. ‘ Lour. Six pieds. , 105. À. A FEUILLES DE FRAGON. 4. buscifolia. Cux. Loup. Hort. brit. Dix pieds. 106. A. À Bois DORÉ. 4. doratoxylon. Cux. Loup. Hort. brit. Dix pieds. 07. À. A FEUILLES OBTUSES. .{. obtustfolia. Cux. Loup. Hort. brit. Six pieds. Quelques catalogues marchands citent encore plusieurs espèces qui peuvent se rapporter à ces trois sections de feuilles ou phyllodes entières; mais ne se trouvant décrites dans aucun des ou- vrages que J'ai pu me procurer, j'ai cru ne pas de- voir les citer. Culture. Excepté les espèces 32, 33, 56 et 85, qui sont de serre chaude ou du moins de bonne serre tempérée, toutes les autres sont de bonne oran- gerie ou vitrée; elles aiment l'air et la lumière, et comme une partie fleurit au printemps avant la sortie des plantes, 1l est bon de leur donner le plus de jour possible; plusieurs espèces ne font pas grand'chose en pots ou caisse, mais lorsqu'on peut les tenir dans une serre vitrée en pleine terre de bruyère, ils forment alors des arbustes du plus grand ornement , et donnent souvent des graines , Ce qui arrive rarement étant cultivés en vases. Lorsqu'on a l'avantage de récolter des grar- nes , elles servent à la multiplication; dans le cas contraire , beaucoup d'espèces reprennent de bou- tures faites sur couche chaude et sous cloches ._étouffées ;, d’autres s’y refusent constamment : alors on emploie les marcottes faites avec strangulation, et aussi les greffes en approche, en se servant des 45 espèces qui se multiplient le plus facilement pour servir de sujets; elles réussissent ordinairement bien. Ces petits arbres ou arbustes sont tous d'un véritable ornement : aussi on les trouve répan- dus chez beaucoup d'amateurs ; dans presque toutes les collections, chez les commercans, etc. ; pourtant quoique toutes soient jolies, il en est cependant de préférables; et je vais citer celles, qui offrent le plus d'agrément ; ce sont les espèces 1. Alata, 2. Dolabriforme, 8. Paradoxa, 9. Ar- _mata, 10. Ornithophora, 11. Bartheriana, 19. Olæ- folia , 20. Cordifolia, 21. Saligna, 35. Trinervata, 49. T'axifolia, 52. Falcata, 59. Vestita , 67. Lu- nata, 75. Linifolia, 80. Semperflorens , 82. Sub- cærulescens , 86. Oxicedrus , 87. Verticillata, 88. Linearis, 89. Longissima, 92. Floribunda, 94. Lon- gtfolia, 96. Trinervia, 101. Sophora, et plusieurs autres suivant les goûts des amateurs, les places qu'on peut leur donner, etc. , etc. ( La suite au prochain numéro. ) Jacques. JARDIN FRUITIER, Poire duchesse d’Angouléme. ( Voy. la planche. } Fruit à peu près de la forme du doyenné, mais plus gros , ayant de deux pouces et demi à trois pouces de hauteur sur sept à huit de circonfé- rence. Peau d’un jaune verdâtre devenant plus clair à mesure que la poire approche davantage de la maturité, légèrement rugueuse , teintée et : pictée de rougeätre du côté frappé par le soleil, et marquée de points verts sur la partie restée à PTS POIRE DUCHESSE D'ANGOULEME. ET pa 49 l'ombre. La chair est fondante, vincuse, fine et parfumée , et ayant beaucoup d’analogie avec celle du doyenné. Cette belle poire mûrit de la fin de septembre à celle d'octobre, et est délicieuse lors- qu'elle est mangée au point précis de sa maturité. Elle a été trouvée il y a quinze ou seize ans dans les environs d'Angers, et semblerait s'être amé- liorée depuis par la culture. L'arbre est d'une végétation moyenne et très- fertile. On le cultive particulièrement en pyramide, forme sous laquelle il réussit très-bien, et peut l'être également en espalieret contre-espalier. Toute exposition lui convient. Üriner. Note sur la maniere de forcer quelques arbres a fruits. En parcourant l'Autriche, la Moravie la Bo- hême et une partie de la Hongrie , j'ai remarqué que l on employait le procédé nt pour forcer quelques espèces d'arbres à fruits. Dans des serres élevées de quinze à dix-huit pieds, et profondes de neuf à douze pieds, on dispose un encaissement de trois pieds de profondeur et de largeur. C'est là où l'on plante les arbres dont on veut obtenir des fruits de primeur, tels que les pruniers Kætsche, Mirabellier, de Reine-Claude, ete. Comme les gelées arrivent de bonne heure, dès lé mois de novembre, on a soin, la veille du jour où on veut enlever les arbres qu'on destine à cette culture, d'en déchausser les pieds de facon cependant à leur laisser une motte de dix-huit à vingt pouces de diamètre. Immédiatement après cette opération, Novemsre 1837. 4 50 on arrose fortement la terre qui entoure le pied , afin que la gelée s'y fasse sentir d’uné manière plus énergique. Le lendemain , on entoure la motte selée de planchettes destinées à la maintenir et fées par des cordes , et on charge l'arbre ainsi disposé sur un chariot à roues très-basses, ce qui rend l'opération plus facile. Cet arbre est replanté avec sa motte dans l’en- caissement dont jai parlé, et on commence par élever à 10 ou 12 degrés la température de la serre, que l’on maintient ainsi jusqu'à ce que les fruits soient entièrement noués. Les effets de la gelée sur la motte enveloppant les racines se dis- sipent bientôt, l'arbre recoit l'influence de la cha- leur comme si le printemps venait remplacer l'hi- ver, et sa végétation commence. | Pour que cette opération réussisse , il faut main- tenir la température entre 10 et 12 degrés jusqu'à ce que les fruits soient noués, et avoir soin d'hu- mecter souvent les arbres avee une pompe à main dont la pomme est percée de très-petits trous, excepté pendant le moment de la floraison. Mais encore alors faut-il arroser au pied, afin d'en- tretenir une fraîcheur convenable. Après que les fruits sont noués, on élève gra- duellement la température de la serre de manière à la porter et à la soutenir entre 18 et 20 degrés ; on obtient ainsi la maturité des fruits, et jai vu recueillir plus d'un panier de prunes sur des ar- bres' ainsi traités. Il est vrai qu on soumet à cette opér ation des individus ayant déjà de douze ‘à quinze pieds d'élévation. Pokorny. De Sujet propre a recevoir la greffe du pécher et de labricotier. Les pépiniéristes qui Étévent des pêchers et des abricotiers manquent quelquefois de sujets pour greffer ces sortes d'arbres fruitiers; car le pêcher ne prospère que sur amandier, damas et un autre prunier appelé Geuré à Vitr ÿraux-Ar bres. Quant à l’abricotier , il préfère le Saint-Julien ; tous les autres sujets ne conviennent ni au Hechér ni à l'abricotier. Cependant, je viens d'apprendre et de voir, dans un voyage que jai fait en Belgique , que les pépiniéristes des dépar temens du nord, et nos voisins les Belges, greffent avec le plus nd succès le pêcher et l’abricotier sur le myrobolan, Prunus myrobolona. Non-seulement ils n'en em- ploient plus d’autres dans leurs pépinières > Mais vs j'ai vu au jardin botanique de Louvain un magni- | fique espalier de pêchers et d'abricotiers conduits ‘à la manière hollandaise, greffés sur myrobolan , et dont la santé, la vigueur et l'harmonie m'ont fait le plus grand plaisir. Les pêchers. étaient cou- verts de fruits et les abricotiers en avaient encore quelques-uns au 13 septembre. Les branches nom- breuses-et parfaitement espacées de ces arbres cou- vraient beaucoup mieux leur mur que ne font les nôtres avec la taille à la Montreuil. Je pense donc que les pépiniéristes de Vitry, d'Orléans, de l’Anjou et de l’ouest de la France feraient bien d'employer le myrobolan comme sujet dans leurs pépinières pour recévoir la greffe des _pêchers et des abricotiers. Ce prunier donne suff- samment des fr uits pour én obtenir des semis; de 5e plus, il se multiplie facilement de drageons, et'on pourrait en établir des mères comme on le fait pour le cognassier et le paradis. Il réussit même de bouture dans des terrains frais. J.-B. Canuzer. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. RENONCULE BULBEUSE A FLEURS DOUBLES, Bouton d’or à racines bulbeuses. à fleurs doubles; Ranuncu- lus bulbosus. Lin. var. : Flore pleno. Plante vivace de-pleime terre, à tiges de douze à dix-huit pouces, velues, rameuses, à feuilles Ilon- gues, découpées et velues. Du commencement d'avril à la fin de mai, fleurs larges, très-doubles, d’un beau jaune, à disque vert et prolifere. Cette jolie plante, qui orne élégamment les plates-bandes dans les premiers jours du printemps, est néan- moins assezrare dans les jardins, quoiqu'elle y soit anciennement connue. J’attribue cette rareté à ce qu'elle se dépouille de ses feuilles à la fin de juin, et qu’alors la place qu'elle occupe paraissant vide est retournée à la bêche pour être disposée à une nouvelle culture ; et dans ce cas les bulbes se des- sèchent et meurent, car lorsqu'on les retire de terre if faut les replanter immédiatement, autre- ment elles périssent. Il faut donc pour éviter cet accident marquer par un piquet la place où elles sont plantées; au surplus, celle-ci ne reste pas long- temps vide, car pour peu qu'il pleuve.ou qu’on ar- rose , élles poussent bientôt de nouvelles feuilles. 53 | Toutefois je conseillerai aux amateurs de cette jolie plante de la cultiver en planche, comme on le fait pour les Ranunculus aconitifolius flore pleno ,: les Anemone nemorosa flore pleno ; et autres ‘ana- logues ; c'est le moyen de n’avoir pas à craindre Ja bêche et de jouir complètement de sa floraison printanière, qui parait plus belle encore lorsque ces renoncules sont ainsi réunies en parc. On les multiplie, lorsque les feuilles sont entière- ment desséchées, par la séparation des bulbes, qui, ainsi que je l'ai nat doivent être replantées aussitôt. JaAcquiN aîne. MuFLE DE VEAU A FLEURS DOUBLES BLANCHES. 4/thuir= rhinum majus , var. : Flore pleno allo. Dydina- mie angiospermie Lin. Scrophulariées Juss. Cette varicté fait un effet fort agréable par la blancheur de ses fleurs doubles, qui s’'épanouissent en très-grand nombre. Bien que cette plante soit de pleine terre , il est cependant prudent d’en tenir quelques pieds en serre tempérée jusqu’à ce qu’on soit assuré qu'elle résiste parfaitement aux intem- péries de nos hivers, car sous ce rapport seulement elle pourrait bien être plus délicate que ses con- génères. On la multiplie de boutures et de pieds éclatés au printemps et en automne. On la tient en terre ordinaire ou mieux dans un mélange où la terre de bruyère entre pour moitié. Nous la possédons depuis 1836. JAcQuiN aîné. 54 Horera pu Japon. Hoteia Japonica Decaisxe ; “observations sur les plantes du Japon. Plante vivace à racines fibreuses , sèches et noi- râtres; tiges rameuses , dressées , glabres, feuillées, hautes de deux à trois pieds; feuilles alternes, lan- céolées » et irrégulièrement déntées, luisantes, d’un vert noir, longuement pétiolées, stipulées, sous-tri- ternées, à folioles inférieures plus petites, la termi- nale plus large et sous-sessile. Inflorescence en grappes, munies à la base de petites bractées folia- cées. Fleurs petites, blanches et nombreuses, cour- tement pédicellées; calice à cinq divisions; cinq pétales spatulés plus grands du double que les sé- pales du calice. Dix étamines insérées au sommet du tube. Deux styles réunis jusqu’ à leur partie moyenne; stigmates papilleux ; ovaire glabr e attaché au calice; fruits capsulaires renfermant plusieurs graines sCO- biformes... | Cette plante est une nouvelle acquisition qui nous vient du Japon. Elle à d'abord été introduite en . Hollande , ainsi que plusieurs autres végétaux, par le docteur Van Sieboid. Nous la cultivons à Paris, comme plante d'ornement, depuis 1834. Elle est remarquable par la légèreté et l'élégance de ses fleurs, qui surmontent de beaucoup les feuilles et qui la rapprochent des Spiræa , et particulièrement du Spiræa aruncus, dont elle a le port gracieux. C'est pourquoi elle a été portée sur plusieurs cata- logues hollandais et belges sous le nom de spiræa japonica, dénomination sous laquelle nous l'avons recue.Cependant, malgré ses rapports avec plusieurs espèces de ce beau genre, ses caractères l'éloignent Pal [N 1 A D LR y si dd j a A = Dec umo d AD UINT[OÏTOUL] NTI ET SOON vuod 177774 2 dl F I O1) NV” (| S [” [ 55 de la famille des Rosacées , et la placent dans celle des saxifragées à à côté du genre T'arella. Le nom générique qu'elle porte aujourd'hui lui a été donné en l'honneur d'un botaniste japonais appelé Ho-teï. Jusqu'à présent nous cultivons cette plante en pleine terre de bruyère et à toute exposition. Elle se montre très-rustique, et il est probable qu’elle s’'accoutumera à la terre normale de nos jardins. Elle fleurit en abondance depuis la fin de mai jus- qu’en juillet. On la multiplie facilement en sep- tembre et octobre par l'éclat de son pied, lorsque toutefois 1l s’y est développé des bourgeons, et par ses graines, qu'il faut semer aussitôt sa maturité. Elle demande quelques arrosemens pendant les chaleurs de l'été. . _ P£vix. ORANGERIE. LILIUM. Lis. Hexandrie monogynie, Lin. Lilia- cées, Juss. Caractères génériques. Périanthe campanulé à six divisions ovales, oblongues, pétaliformes , éva- sées ou même réfléchies et roulées en dehors, mar- quées en dedans d’un sillon longitudinal nectarifère; six étamines à filamens subulés, portantdes anthères oblongues, versatiles; un ovaire chargé d’un style cylindrique terminé par un stigmate en mas- sue trilobé ; une capsule obtusément trigone à trois loges contenant chacune deux rangées de graines aplaties. Lis LANCÉOLÉ À FLEURS PONCTUÉES. Léliumn lanctfolium, var. : punctatum. Hort. (Voyez la planche. ) La tige de ce beau lis est droite, cylindrique, 56 rameuse, haute de deux à trois pieds, d'un vert tendre, peu feuillée; les rameaux floraux sont peu nombreux, sans bulbe à leur aisselle, espacés comme les feuilles, alternes, uniflores. Les feuilles sont ovales, oblongues, pointues au sommet, atténuées à la base, sessiles ou peu pétiolées, de deux à quatre pouces de longueur, sans bulbilles à leur aisselle, réfléchies ou pendantes, glabres et marquées de cinq à sept nervures plus pâles. Le pédoncule est long, cylindrique, penché, portant à la moitié de sa longueur une bractée ovale, lancéolée, pointue, foliacée. La fleur est in- clinée, grande, belle, subcampanulée, à six sépales réfléchies et laissant à nu les organes reproducteurs. Les sépales sont ondulées sur leurs bords; les trois internes sont larges de plus d'un pouce, ovales oblongues, atténuées au sommet, ayant ‘un sillon vert au centre. Elles sont blanches et légèrement teintées de rose au milieu et à la base. Au-dessus de l'onglet naissent des espèces de poils glanduleux qui grandissent peu à peu, et atteignent jusqu'à six li- gnes de longueur, plus ou moins larges, pétaloïdes et laciniés au sommet, d’un blanc pur ;'ils diminuent de longueur et finissent par n'être plus que des pa- pilles ou glandes d’un beau rose pourpré. Les sépales externes sont lancéolées, atténuées aux deux extrémités, blanches variées de rose léger et moins chargées de papilles ou glandes pourprées. Au centre et à la base de l'onglet règne également un sillon nectarifere, vert. Les filamens des étami- nes sont d’un blanc verdâtre, glabres, subulés, plus courts que les divisions du périanthe , terminés par des anthères vaciilantes, oblongues, et dont le pol- NÉJA GRÈLE. Neja gracilis. È — PL. 8 57 Jen est d’un jaune orange. L'ovaire est hexagone, verdâtre, surmonté d’un style vert terminé par un stigmate charnu, arrondi, capité et d'un vert plus tendre. Nous cultivons cette charmante plante en terre de bruyère et plantée dans une bâche froide ; nous ne pouvons assurer si elle passera à la pleine terre. Elle se multiplie, comme ses congénères, d’écail- les et de caïeux. Nous espérons que sa propaga- tion rapide permettra de la voir à un prix modéré. Cecs frères. -NEJA, D. Dow. Decann. Prod. 5. p. 325. Loup. Hort. brit. sup. pag. 488. B. M. Syn. superflue. Linn.; Radiées, Juss.; Composées astéroïdes, Dec. Caractères génériques. Capitules multiflores , hétérogames ; fleurs radiées ; rayons de la circon- férence disposés sur deux à trois rangs, ligalés, femelles; ceux du disque à cinq dents, hermaphro- dites; réceptacle plane, creusé de petites fosset- tes; involucre comme hémisphérique, imbriqué sur trois rangs; écailles linéaires, subulées; akènes ou graines linéaires, oblongues, compri- mées, soyeuses, velues ; aigrettes doubles : les exté- rieures courtes , étroites, paléacées; les intérieures, longues , poilues et scabres. Nesa GRÈLE, Veja gracilis. Dec. Prod. B. M. Swer. FI. gend. Diplopappus graminifolius. Less. Syn. page 165. (Voyez la planche.) Petit sous-arbrisseau à peine sous-ligneux, toujours vert, rameux dès sa base et pouvant s'élever d’un pied à dix-huit pou- ces; feuilles éparses , subulées , linéaires , creusées 58: en gouttière en dessus, un peu rudes et munies dé poils blancs , ouverts et rares, non ponctuées, lon- gues de quinze à vingt lignes ; fleurs terminant les rameaux, portées sur des pédoncules grêles presque filiformes, un peu renflés sôus l'involucre, munis de poils blancs comme les feuilles, longs de six à huit pouces, términés par un involucre plus court que les fleurons du disque, qui sont d’un jaune brunâtre et à cinq dents; ceux de la circonfé- rence, où ligules, sont d’un jaune d'or brillant, entiers au sommet ; la fleur épanouie a de neuf à douze lignes de nebe. et se montre une partie de l’année. . Originaire du Mexique, cle fut ee en Angleterre en 1828, et je ne la connais à Paris que depuis 1855, où je l'ai vue cultivée au Jardin des Plantes ; A commence pourtant à se répandre chez quelques amateurs; On la cultive en serre temipér ée, où on lui donnera autant d’ air et de lu- mière que possible, étant toujours en végétation , et fleurissant, comme je l’ai dit, une par eue l'an- née; Ja terre de bruyère pure ou mélangée de terre normale lui convient; on l’a obtenue de semences venant du pays, et il est à espérer qu'elle les mürira sous notre climat; il est présumable qu’on pourra aussi la multiplier de boutures faites sur couches et sous cloches, et en été en plates-bandes de terre de bruyère en plein air et aussi sous cloches étouf- fées ; c’est un très-johi petit arbuste d’amateur. De- candolle décrit six autres espèces de ce genre, qui toutes sont originaires du Brésil. RE JAGQUES. 5 sé Re CT HR SERRE CHAUDE. - BREXIA, Nor. Duremitr-Tnouars. Pentandrie mo- nogynie. Linnée. Bréxiées. Lounon. Hort. brit. Rhämnoidæ. Jissru. Desr. ° dhatières génériques. Galice à cinq petits lobes arrondis, ouverts ; corolle de cinq pétales, insérés sous un disque Done : cinq étamines à filets, insérées sur le disque, qui est divisé en filamens charnus entre chaque étamine; anthères comme sägittées,; à deux loges ; ovaire‘pyramidal à cinq an- gles saillans; stigmate sessile, divisé en cinq petits lobes ; l'ovaire n'a paru à cinq lobes sans fruit. . . 1. BrexiE DE Mapacascar. 2. madagascariensis. Bor. Rec. 750. Loup. Hort. brit. Desr. Cat. ed. 3. pag. 533. Aïbre pouvant s'élever de trente picds dans son pays originaire, et n’en acquérant qu'en- viron, moitié dans nos serres; tige assez effilée, à écorce d'un roux-brun ; les jeunes rameaux verts et glabres ; feuilles éparses , portées sur des pétioles courts et rougeâtres , à liimbe comme spatulé , fer- mes, coriaces, glabres, très- obtuses au sommet, amincies à la base , entières, ou comme à peine si- , nuées sur les bords , longues de cinq à sept pouces et plus; fleurs portées sur des pédoneules axillaires, longs de quinze à dix-huit lignes , portant au som- | met trois à six pédicelles , comme en ombelle, ayant à leur sommet une fléur à cinq pétales épais, d'un vert jaunûtre, demi-ouverts, et longs de six à sept lignes; les cinq filets des étamines et l'ovaire sont .à peu près de la longueur des pétales ; les fleurs se sont ouvertes en août et septembre. 60 Originaire de l'île Maurice et de Madagascar , cet arbre a été introduit en Angleterr re en 1812, et vers Si en France, ou du moins à Paris. 2. Brex1e DENTÉE. B. spinosa. Lino. Bor. Rec. 872. FRS Hort. brit: Desf. Cat. ed. 3. pag. 333. Cet arbre, de la même grandeur que le précédent, y a beaucoup de rapport : : son feuillage est allongé et bordé de dents aiguës sur les bords ; je n'ai point vu les fleurs. Je suis presque persuadé que cet arbre m'est qu'une variété accidentelle de la première espèce : jen ai vu dans plusieurs établissemens de Paris qui dans leur ; Jeunesse avaient les feuilles dentées, et qui par la suite perdaient leurs dents, et alors il était impossible de distinguer une espèce de l’au- tre; du reste, il est cité comme étant originaire du même pays; et a été introduit en Angleterre, à +1 même époque. 3. BREXIE A FEUILLES ARGENTÉES. D. chry sophy Ia. Swer. Loup. Hort. brit. Cet arbre, qui peut s'élever à la même hauteur que les précédens a été intro- duit en Angleterre en 1820, et je ne crois pas qu'il le soit encore en France ; 1l doit former une espèce bien distincte, quoique originaire du même pays que ses congénères; tous trois sont toujours verts. Culture. Ces trois arbres sont de serre chaude: ils aiment la chaleur, pourtant les deux premiers ne sont pas délicats; ils se multiplient assez facile- ment de boutures, sur couche chaude et étouffee, sous des cloches ou bocaux ; on peut encorele faire de marcottes, qui du reste sont longues à s'enraci- ner ; étant presque toute l'année en végétation, ils demandent assez d'eau en tout temps. Gt - Leur feuillage est d'un beau vert, ferme et lisse, et se fait remarquer dans les collections. où on les cultive. AT. " Jacques. - Moyen facile de détruire les cloportes dans les d 3l 4 P serres. Il y a quelque temps, une telle multitude de cloportes infestait: la serre où nous cultivons les or- chidées, que je croyais qu'il nous faudrait renoncer a cette culture, : à cause des ravages que ces aptères occasionnaient en détruisant les racines et les bourgeons au fur et à mesure de leur développe- ment. Ne sachant comment nous défaire de ces hôtes incommodes, qui sortent de leur retraité surtout pendant la nuit, nous avons commencé par essayer, en déposant € cà et là quelques vieux chiffons humides et des feuilles de choux, de leur offrir des abris sous lesquels ils vinssent se loger et où nous, pussions Îles trouver pour les détruire ; mais ces tentatives n’ont eu aucun succès. C’est alors que des navéts coupés en deux moitiés, dont chacune était creusée, ont été employés dans le même but. Pendant les deux ou trois premiers jours, rien n'annonçait que ce procédé dût mieux réussir ; Mais bientôt les navets se’‘sont garnis de cloportes au point d'en trouver de vingt- cinq à trente dans chacun. Pour détruire ces insectes, qui tombent facilement il a suffi de secouer les navets au-dessus d’un vase à moitié rempli d'eau chaude. Mais il vaut mieux employer de l'eau froide cou- verte. d’une couche d'huile, n ‘importe de quelle espèce, et qui ait un bon doigt d'épaisseur. Les 62 cloportes à peine tombés dans ce liquide y sont ini- médiatement asphyxiés. Le moment le plus coûve- nable pour faire cette espèce de chasse est le soir, lorsque la nuit est devenue obscure. Les mêmes navets peuvent servir jusqu’au moment où la pour- riture les a rendus hors d'état d'être touchés. Non-seulement les cloportes.se nourrissent de ces racines, mais encore ils paraissent Y trouver une cachette favorable. Ce qu'il y a de certain, c'est que depuis que nous employons ce procédé leur nombre a tellement diminue qu’à peine on en voit quelques-uns. Nous pouvons donc espérer d'obte-. nir d'aussi jolies orchidées qu'en Angleterre,'si l'on donne aux jardiniers des serres convenables. J'ai communiqué ce moyen, qui peut être utilisé dans toutes espèces de cultures, à des cultivateurs- allemands qui m'ont dit qu'en baretlle circonstance. ils employaient avec avantage les cornes des pieds de bœuf et de vache et l’ergot de porc. NEUMANN. NOUVELLES. IRIS A FEUILLES VARIABLES. {ris heter ophyllé. TENoRE. Triandrie monogy nie. Lin. lridées. Jussieu. : Racines fbreuses ; feuilles Ales linéaires , glabres, nerveuses, un peu courbées en sabre, pla- nes, engaînées , entières, d'un beau vert, longues de dix à quatorze pouces, larges de cinq à huit lignes; hampe de moitié moins longue que les feuilles, portant ordinairement deux fleurs à pé- doncules plus courts que les spathes; corollé à trois divisions extérieures , sans barbe, allongées 7 65 presque d'une largeur uniforme, hastées àla pointe, d'un brun, varié de jaune dans les deux tiers infé- rieurs, bleu varié de blanc dans le reste de leur Jong ueur, à demi ouvertes ; trois pétales intérieurs redressés , d'un beau bleu pourpré; trois stigma- tes peu courbés en dessous, d’un bleu pâle, excepté : ‘au sommet, où ils sont de la même couleur que lés pétales, un-peu fendus à Îa pointe ; trois étamines sous les stigmates et dont les anthères sont pres- que aussi longues qu’eux, à pollen jaune ; ovaire : à six angles , aigus, amincis au sommet, qui est terminé par un rénflement très-remarquable sup- portant la corolle. C'est de l’Iris graminée (Zris. grarninea ) que cette plante se rapproche le plus; mais elle en est très- distincte, soit par la longueur de ses feuilles, soit par la disposition et la couleur de ses fleurs. _ Elle m'a été envoyée de Naples en 1830 et a donné, des fleurs en 1852; je l'ai d'abord cultivée ‘en orangerie , puis livrée à la pleine terre en 1832; elle y a supporté tous les hivers depuis cette épo- que; on la multiplie par Ja séparation de ses touffes en automne ou au printemps. Inis picnorome. ris dichotoma. Parras. Porr. Bon Jard. ris pomeridiana: Fiscu. Racines fibreu- ses formant- une touffe peu garnie ; hüit à dix feuilles engaînantes, d'un vert glauque, bordées . d’uneligne blanche; qui ne s’apercoit que par trans- parence ; du centre des feuilles sort une tige ra- meuse au sominet, droite, munie dans sa longueur de deux à trois feuilles spathiformes , : sr brassantes ; cette tige est munie au sommet d’une spathe de deux feuillés de laquelle sortent quatre à 64 six fleurs portées sur des pédicules de quatre à six lignes de long; corolle à: six divisions, les trois extérieures renversées en dehors, lancéolées ou peu rétrécies à leur base, d’un beau violet en de- hors, avec des macules blanches , obtuses et comme tronquées au sommet ; les trois intérieures portées sur une espèce d’onglet, aussi renversées en dehors, d'un violet pâle et uniforme, obtuses avec une petite fente au sommet ; trois stigmates élargis au milieu qui est blanchâtre, violacés au sommet où ils sont laciniés ; trois étamines cachées sous les stigmates , à pollen jaune; ovaire arrondi. Cette jolie fleur ne s'ouvre que l'après-midi, c'est ce qui lui a valu un de ses noms; elle se re- ferme, pour ne plus s'ouvrir, vers les huit heures du soir ; il est à regretter qu’une aussi jolie fleur ne dure qu’aussi peu de temps. | J'ai cultivé quelques années cette plante en pot, sous châssis, avec les glaïeuls, ixia, etc. Elle s’y comportait parfaitement ; mais l'ayant risquée en plein air, j'ai tout perdu, quoique je l'aie vue bien réussir au jardin du Luxembourg ; il est donc prudent d'en avoir en pots si l'on veut risquer le reste à la pleme terre; on la multiplie par l'éclat de son pied, et de graines, qu'elle mürit assez ordi- | nairement. —. Elle est originaire de la Daurie, et fut introduite en Angleterre en 1784, et n'est encore que peu ré- pandue à Paris. JACQUES. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE. 200S0M000600000e6 006080600000 0000!1S00061600000066D:S0608080600000 SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉES EN FRANCE. ({ Voyez le n° d'août 1836.) Suite des Acactes. Secrion II. Feuilles à une seule paire de pin- nules, à plus ou moins de folioles, rarement bipinnées. Section anomale et renfermant des es- pèces hétérogènes. 108. ÂCACIE STROMBULIFÈRE. Acacia strumbulifera. Wa. Sp. Desr. Cat. ed. 3. Dec. Prod. 2. p. 455. Mimosa strumbulifera. Lamarck. Dict. 1. p. 15. Arbrisseau toujours vert, de sept à neuf pieds, glabre ; épines stipulaires comme nulles, feuilles à deux pinnules, portant chacune quatre à six folioles alternes ou opposées, linéaires, obtuses ; glandes entre les folioles à peu près nulles ; fleurs inconnues; légume arrondi, contourné en spirale : le fruit in- déhiscent doit faire reporter cet arbre à un autre genre. Lieux : les bois du Pérou; cultivée en Angleterre en 1825 , et au jardin des Plantes. DéceusrEe 1837. 5 66 109. À. À FEUILLES DE CORONILLE. À.'corontllæ folia. Desr. Cat. ed. 3. Dec. Prod. 2. p.455. Mimosa coro- nillæfolia. Pers. Mimosa Giraffæ. Brouss. in Hort. mont. Arbrisseau de dix à douze pieds, toujours vert, glabre; épines stipulaires droites ; feuilles à deux pinnules, portant cinq à neuf folioles linéaires, obtuses , presque glauques ; pétiole commun très- court ou nul, glande sessile entre les pinnules, fleurs en capitules , ovales , pédonculées. Lieu : l'Afrique ; cultivée au jardin des Plantes de Paris, en Angleterre, etc. 110. À. GUMNIFÈRE. Z/. gumnifera. Wico. Sp. Dec. Prod. 2. p. 455. Arbre de trente pieds, glabre ; épines stipulaires droites; feuilles pétiolées, à deux pinnules, portant six paires de folioles linéaires, obtuses; glande sessile entre les pinnules ; épis oblongs, axillaires ; légume comme en collier, blanchâtre , tomenteux. | Lieux : l'Afrique, la Guinée; cultivée en Angle- terre en 1823. 111. À. porte. À. pilosa. Bert. in Herb. balb. Dec. Prod. 2. p. 455. Arbre toujours vert , de trente pieds; rameaux poilus; épines subaxillaires, étalées, droites ; stipules lancéolées, striées, droites; feuilles à pétiole court, sans glandes, pinnules portant treize paires de folioles linéaires obtuses. Cette espèce est singulière en ce qu’elle a en même temps des épines stipulai es et de véritables stipules; fleurs blanches. Lieu : la Jamaïque; cultivée en Anglet. en 1600. 112. À. RÉTICULEE. À. reticulata Wicp. Fnum. Dec. Prod. 2. p. 455. Petit arbre ou grand arbris- seau toujours vert, de dix à douze pieds ; feuilles 67 bipinnées; pinnules portant six à neuf paires de folioles oblongues , linéaires, obtuses, distantes ; pétiole à sommet glanduleux , terminé par une pointe, fleurs blanches en épis globuleux pédon- culés ; légume ovale comprimé. Lieu : le cap de Bonne-Espérance ; cultivée en Angleterre en 1816. 115. À. GENTILLE. À. pulchella. R. Browx. H. K. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. p. 200. Petit arbrisseau à rameaux nombreux, et pouvant s'élever de deux à quatre pieds, presque glabre; épines stipulaires, droites, grêles, allongées; feuilles bipinnées, pin- nules à cinq ou sept paires de petites folioles ob- longues , obovales, obtuses ; pétiole commun, court; glandes pédicellées entre les pinnules ; fleurs jaunes en petites têtes solitaires. Lieu : la Nouvelle-Hollande ; cultivée à Paris, en Angleterre, etc. 114. À. TRÈS-HISPIDE. 4. hispidissima. DEc. Prod. 2. p. 455. Lour. Hort. brit. sp. 24,762. Petit ar- brisseau toujours vert, à tige et rameaux très- hispides ; feuilles bipinnées à cinq ou sept paires de folioles oblongues , obtuses ; épines stipulaires, droites, grêles ; pétiole commun, court; glandes pédicellées entre les pinnules , fleurs blanches en petites têtes solitaires : cette espèce a des rapports à la précédente , mais elle en diffère par sa tige et ses rameaux munis de poils blancs et un peu raides. Lieux : la Nouvelle - Hollande, la Jamaïque; cultivée en Angleterre en 1800. 115. À. DETINENS. 4. deiinens. Burcu. Itin. t. p. 3500. Dec. Prod. 2. p. 456. Arbrisseau toujours vert, de deux à quatre pieds; épines stipulaires 68 recourbées, très-courtes ; folioles obovales ; pétiole pubescent; fleurs jaunes en tête, légume ovale, aplati, membraneux, à peu de semences. Lieux : le cap de Bonne-Espérance , la Nouv.- Holl. ; cultivée en Angleterre en 1824. 116. À. A RAMEAUX VERTS. À. viridiramis. Burcu. Itin. Dec. Prod. 2. p. 456. Arbrisseau toujours vert, de trois à quatre pieds, à rameaux verts flexueux ; feuilles à six à huit paires de folioles sur chaque pinnule , ovales, rapprochées; les gemmes munies de laine blanche, fleurs jaunes. Lieu : le cap de Bonne-Espérance; cultivée en Angleterre en 1816. 117. À. EN FORME DE CASSE. A. cassioïdes. Wir. Enum. Dec. Prod. Lour. Hort. brit. Arbre toujours vert, de trente pieds; épines stipulaires sétacées, quatre à six paires de folioles lancéolées , pointues, les extérieures plus grandes ; fleurs blanches. Lieu: . . . . . cultivée en Angleterre en 1820. 118. À. À DEUX ILES. À. diptera. Wu. Enum. Dec. Prod. Lour. Hort. brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert; épines stipulaires très-courtes, su- bulées; pinnules portant de vingt à vingt-quatre paires de folioles , linéaires, obtuses, glabres ; fleurs blanches. Lieu : l'Amérique méridionale ; cultivée en An- gleterre en 1818. 119. À. coucuéE. À. prostrata. Hort. Paris. 1856. Arbrisseau à tige grêle, allongée, et ne pouvant se soutenir sans tuteur, munie de glandes rudes et de nombreux poils bruns; feuilles à deux paires de pinnules ; pétiole commun velu, long de six à huit lignes; douze à quinze folioles ovales, sessiles , 69 de cinq à sept lignes, velues en dessous , comme ciliées sur les bords ; stipules aiguës, velues. Lieu : . . . . . . toujours verte; obtenue au jardin des Plantes de Paris en 1836. 120. À. A FEUILLES DE RUE. 4. rutæfolia. Lainck. Loup. Hort. brit. Petit arbrisseau de trois à quatre pieds , toujours vert; feuilles à deux pinnules, portant chacune cinq à six folioles ovales, obtuses, longues de six à huit lignes ; fleurs jaunes , en têtes pédonculées ; introduit en Angleterre en 1810, sans désignation de lieu originaire; cultivé chez M. Noi- sette en 1822. 121. À. oc1GoPHYLLE. 4. oUoophylla. Horm. Lou. Hort. brit. sp. 24,756. Arbrisseau toujours vert, de trois à quatre pieds, fleurs jaunes; introduit en Angleterre en 1817. Lieu natal inconnu. 122. À. ROBUSTE. 4. robusta. Burcu. Lour. Hort. brit. p. 408. 123.A.Lirakuna. À. litakunensis. Burcn.Hort. brit. id. Ces deux espèces, originaires du cap de Bonne- Espérance, furent introduites en Angleterre en 1816. 123 (bis). À. A cHATONS PENDANTs. 4. juliflora. SwarTz. FI. Jam. Desr. Cat. Descourrizz. Flore des Antilles. Arbre de quinze à vingt pieds, toujours vert; épines stipulaires binées ou ternées , très- fortes , blanchâtres ; feuilles pétiolées à une seule paire de pinnules, portant dix-huit à vingt paires de folioles, ovales, obtuses, d’un gros vert; fleurs jaunes en chatons pendants, géminés et axillaires. Lieux : la Jamaïque, Saint-Domingue; cultivée au jardin des Plantes de Paris. 70 SecrTion III. Spiciflores ; feuilles bipinnées à plusieurs pinnules. * Sans épines. 124. À. . . . A. rohriana. Dec. Prod. 2. p. 457. Mimosa nigricans. Van. Ecl. am. 3. p. 37. t. 20. Arbre de trente pieds, sans épines; feuilles quadri- juguées, dix à onze paires de folioles, comme tra- péziformes , obtuses, glabres ; les côtes munics de poils jaunètres, une glande entre chaque paire de folioles ; fleurs blanches, en épis solitaires, pédon- culés , axillaires , plus longs que les feuilles. Lieu : l'Amérique méridionale; cultivée en An- gleterre en 1823. 125. À. DES sanLes. 4. arenosa. Wirzo.Sp. Lour. Hort. brit. Arbrisseau toujours vert, de vingt pieds, sans épines; feuilles à six pinnules, portant seize paires de folioles pointues, ciliées ; pétiole pubes- cent, une glande entre toutes les pinnules; fleurs en épis géminés filiformes. Lieu : Caracas, sur les sables des bords des fleu- ves; cultivée en Angleterre en 1818. 125 (bis). À. FAUX LOPHANTHA. 4. lophanthoïdes. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbre rameux toujours vert , de vingt pieds, sans épines; feuilles à huit ou neuf pinnules, à douze folioles ovales-oblongues, obtuses; pétiole sans glandes, petits rameaux pu- bescents; fleurs jaunes en grappes courtes, axil- laires , comme géminées. Lieu : la Jamaïque; cultivée en Anglet. en 1820. 126. À.ENPANACHE. 4. lophantha. Wii. Sp. Dec. Prod. Desr. Cat. éd. 3. Mimosa distachia. Venr. H. Cels. Grand arbrisseau de six à douze pieds, sans 71 épines ; feuilles pétiolées à six à huit pinnules, por- tant chacune vingt-cinq à trente folioles, linéaires, un peu obtuses ; pétioleet calice comme pubescents, velus; une glande à la base du pétiole entre les deux dernières folioles ; fleurs d'un jaune verdûtre, en grappes géminées, axillaires , formant des pana- ches légers et élégants ; légume articulé, aplati. Lieu : la Nouvelle-Hollande ; toujours verte. 127. À. DE LA GuIANE. 4.guianensis. Wirrp. Sp. Dec. Prod. 2. p. 457. Loun. Hort, brit. Arbre tou- jours vert, de quarante pieds, sans épines ; feuilles à dix pinnules , à dix folioles elliptiques, obtuses, oglabres ; glande convexe à la base du pétiole, qui est presque velu; fleurs en épis axillaires, filifor- mes , solitaires; fleurs petites, glabres. Lieu : Cayenne; cultivée en Angleterre en 1803. 128. À. D'Acapuco. À. acapulcensis. Knaur. Dec. Prod. 2. p. 457. Louv. Hort. brit. Arbrisseau ra- meux, toujours vert, sans épines; feuilles à huit ou neuf pinnules, portant chacune trente-cinq à qua- rante-cinq folioles oblongues, linéaires , glabres ; deux à trois glandes entre les pinnules extrêmes, et à la base du pétiole ; fleurs blanches en épis cy- lindriques, au nombre de un à trois, axillaires. Lieu : Acapulco; cult. etintroduite en Angleterre en 1025. 129. À. RACINE D'ÉLÉPHANT. 4. elephanthorhiza. Burcu. Cat. n°2410. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Ar- bre toujours vert, sans épines ; rameaux et floraison glabres; feuilles à dix ou douze pinnules, munies cha- cune de vingt-cinq folioles linéaires , glabres; pé- tiole sans glandes ; fleurs en épis axillaires, cylin- driques, solitaires. 73 Lieu : lecap de Bonne-Espérance ; introduite en Angleterre en 1818. 130. À. SCLÉROXYLE. À. scleroxyla. Tussac. F1. des Ant. Dec. Prod. Loup. Prod. pag. 408. Arbris- seau toujours vert, de dix pieds, sans épines; feuilles à douze ou quinze pinnules munies de fo- lioles très-nombreuses et indéfinies; glande urcéo- lée, près des pinnules inférieures; épis de fleurs filiformes, solitaires ; rameaux verruqueux. Lieu : les Antilles; introd. en Angl. en 1822. 131. À. TRÈS-ÉLÉGANTE. 4. pulcherrima.Wirrp. Sp. DeEcanp. Prod. Lou. Hort. brit. Arbrisseau rameux de dix pieds, sans épines; feuilles à treize pinnu- les, à folioles très-nombreuses, oblongues-linéai- res-obtuses, le dessous ainsi que les pétioles pubes- cens ; glande convexe à la base du pétiole; épis axillaires géminés filiformes. Lieu : le Brésil, Para; introd. en Angl. en 1825. 152. À. DE WazucH. 4. Wallichiana. Drc. Prod. Lour. Hort. brit. n° 24,781. Arbrisseau de dix pieds, toujours vert, sans épines; rameaux pubes- cens, velus ; feuilles à dix ou douze pinnules, por- tant environ cinquante paires de folioles, rappro- chées, linéaires; le pétiole porte une glande entre les pinnules; feuillage pubescent , velu ; fleurs en épis cylindriques, allongés; légume très-aplati, lancéolé , très-glabre, à six à dix semences. 153. À. LUISANTE. 4. lucida. Roxs. Loup. Hort. brit. n° 24,775. Arbre toujours vert, de quarante pieds , sans épines ; feuilles à deux paires de pin- nules, portant chacune une ou deux paires de fo- lioles, grandes, lancéolées, amincies , les inférieu- res plus petites, vertes et glabres, de quinze à 73 trente-six lignés de long, de quinze à vingt-quatre de large. L'Inde ; cultivée à Paris, 1855. 134. À. SERISSE. 4. Serissa. Rox8. Lou. Hort. brit. n° 24,774. Arbre de vingt pieds, toujours vert ; introduit et cultivé en Anglet. depuis 1822. 135. A. À Épis DORÉS. 4. chrysostachys. SWET. Lou». Hort. brit. n° 24,775. Arbre ou grand arbris- seau toujours vert, de quinze à dix-huit pieds ; originaire de l'ile de France, cultivé en Angle- terre depuis 1826. **, Aiguillonnées ou épineuses. 136. A.sunprA. 4. sundra. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa sundra. Rox. cor. 3.t. 225. Petitarbre toujours vert , de quinze pieds; épines stipulaires en crochets à base décurrente ; feuilles composées d'environ vingt pinnules, à autant de paires de folioles linéaires, obtuses, glabres; fleurs en épi cylindracé , axillaire, comme solitaires, de couleur jaune; légume plane, comprimé et renfermant deux ou trois semences. Lieu : le Coromandel; introduite en Angleterre en 1789. 157. À. FERRUGINEUSE. 4. ferruginea. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa ferruginea. Rox. Arbris- seau rameux, toujours vert; épines stipulaires un peu redressées, coniques, à base large; feuilles composées de trois à quatre pinnules, portant cha- cune dix à douze paires de folioles, linéaires, subob- tuses, glabres, glauques, glande du pétiole grande, déprimée ; fleurs en épis cylindriques grêles, dis- posées en panicule ; légume ovale, dur, comprimé, ne s’ouvrant pas, et contenant une à deux semences. | 74 158. À. Carecuu. 4. Catechu. Win. Sp. Dec. Prod. Louv. Hort. brit. n° 24,784. Arbre toujours vert, de quarante pieds; épines stipulaires un peu redressées étant jeunes, ensuite en crochets; feuilles à dix pinnules ayant chacune quarante à cinquante paires de folioles , linéaires, pubescentes, une glande déprimée à la base du pétiole; deux à trois entre les pinnules extrêmes ; fleurs d’un jaune pourpré, en épis cylindriques axillaires au nombre d'un à trois. Lieu : les Indes orientales; introd. en Angl.en1823. 139. À. À FLEURS VERTES. 4. viridiflora. KHuNT. Mim. Dec. Prod. Lou». Hort. brit. Arbre toujours vert de vingt pieds; aiguillons recourbés ; feuilles à six à quinze pinnules, à quinze à trente-cinq paires de folioles, linéaires-oblongues, le dessous, les rameaux et les pétioles pubescents; fleurs d'un blanc verdâtre, en épi cylindrique, solitaire. Lieu : Amérique méridionale; introduite en Angleterre en 1823. 140. À. pes Carres. 4. caffra. War. DEcano. Prod. Lour. Hort. brit. Arbre toujours vert de dix à douze pieds ;aiguillonsstipulaires géminés, courbés ; feuilles de trois à douze paires de pinnules, portant vingt à trente paires de folioles , lancéolées , linéai- res, obtuses, glabres; glande déprimée à la base du pétiole; fleurs d’un blanc jaunâtre en épis axil- laires. Lieu : le cap de Bonne-Espérance; introduite en Angleterre en 1800. 141. À. PORTE-CORNE. 4, cornigera. Winiv. Dec. Prod. Dssr. Cat. ed. 3. Arbrisseau ou petit arbre de dix à douze pieds; aiguillons ou épines stipulaires 75 cornées, comprimées , grandes ; feuilles à six paires de pinnules, portant vingt paires de folioles gla- bres ; pétiole glanduleux ; fleurs pourpres et jaunes en épis axillaires cylindriques, légume pulpeux. Lieu : l'Amérique méridionale; au jardin des Plantes, Neuilly, ete. 142. À. A UN AIGUILLON. À. monacantha. Waxp. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbre toujours vert de vingt pieds; aiguillons stipulaires infra-axillaires, solitaires ; feuilles comme à huit pinnules, dix-sept à vingt paires de folioles oblongues ; fleurs blan- ches en épis cylindracés, formant des grappes axillaires. Lieu : le Brésil ; introd. en Angleterre en 1818. 143. À. spin. À. spini. Barmis. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. n° 24,789. Petit arbre de quinze pieds, toujours vert; aiguillons infra-axillaires, solitaires, en crochet ; feuilles à trois ou quatre paires de pin- nules , trois à quatre paires de folioles elliptiques, les inférieures plus petites ; fleurs rouges jaunâtres en épis axillaires cylindriques. Lieu :.........Iintroduite et cultivée en Angleterre en. . . . 144. À. ....... 4. latronum. Wu». Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbre de quinze à vingt pieds, toujours vert ; épines stipulaires, géminées, cornées; feuilles à quatre paires de pinnules, à folio- les nombreuses, très-petites; fleurs blanches en épis, allongées, comme géminées ; légume en forme de croissant ; les épines sont blanches et droites. Lieu : lesIndesorientales; introd,en Angl.en 1824. 145. À. pu SÉNÉGAL. A. Senegal. Wixn. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Mimosa Senegal. Vas. 76 Pers. Syn. pl. Arbre toujours vert de trente pieds; aiguillons stipulaires droits très-courts; feuilles à cinq à huit paires de pinnules à quinze à dix-huit folioles oblongues, linéaires, obtuses; pétioles et rameaux glabres; glandes sessiles entre les pinnu- les ; fleurs blanches en épis axillaires grèles. Lieux : l'Arabie, l'Afrique intérieure ; cultivée à Paris, à Londres, etc. ( La suite au prochain numéro. ) JAcQUES. PLANTES POTAGÈRES. Note sur le meilleur moyen d'obtenir de bons plants de Jraisters des quatre saisons. J'ai recu de M. Villeroy, jardinier de feu M. le baron Louis, au château de Petit Brie, la note suivante dont la communication m'a paru utile. C'est pourquoi je la transcris ici littéralement. « J'ai lu avec intérêt l'excellente notice sur les fraisiers, publiée par M. votre frère, p. 261 des Annales de Flore et de Pomone, année 1835- 1834, ainsi que les observations de M. Lecointre, p- 289 du mêmeJournal, année 1835-1856. Toutefois j'ai regretté que ces deux horticulteurs n'aient point indiqué le moyen d'obtenir de bons plants, et c'est pour remplir cette lacune que je viens vous prier d'insérer dans le Journal dont vous êtes col- laborateur les quelques lignes suivantes, si cepen- dant vous les trouvez dignes de fixer l'attention de vos nombreux lecteurs. « Il faut d'abord avoir soin de renouveler souvent le plant au moyen du semis que l'on fait avec des 77 graines récoltées en octobre, époque où le fraisier des quatre saisons étant le seul qui donne, il n'y a pas à craindre que les semences soient altérées par des fécondations étrangères. En recueillant les fruits , 1l convient de choisir ceux qui ont le plus de grosseur et de longueur, et qui sont parfaite- ment mûrs : ce sont les plus estimés. On les écrase dans les mains, on lave les graines dans de l’eau jusqu'à ce qu’elles soient bien nettes, et on les sème immédiatement pour qu’elles ne se dessèchent pas, car l’expérience prouve que lorsqu'elles sont semées encore fraîches elles lèvent beaucoup mieux que celles qu’on fait sécher pour être em- ployées au printemps. « Deux dés pleins de graines, ce qui équivaut à un gros et demi ou deux gros pesant, suffisent pour ensemencer un espace de quatre pieds car- rés, et pour donner une prodigieuse quantité de plants pour repiquer en pleine terre. Si l'on n'a pas besoin d'un si grand nombre de plants, on se contente de semer dans de petites caisses portati- ves ou_en terrines que l’on a soin de rentrer pen- dant Phivés en serre ou en orangerie, ou dans tout autre local aéré , mais exempt d'humidité et inaccessible à la gelée. On peut également couvrir chaque caisse ou terrine d'une cloche que l'on garantit de la gelée par une couverture de grande litière. Cette méthode a en outre l'avantage de préserver la graine des attaques des insectes et animaux rongeurs. « Si l’on sème sous châssis, ce qui arrive toutes les fois qu’on a besoin de beaucoup de plants, il faut établir un coffre à panneaux qui ait quatre 78 pieds carrés sur une profondeur de huit pouces. On le ferme en dessous par un plancher qui s’op- pose à l'introduction des vers blancs et courtilliè- res. On le remplit de terre jusqu'à cinq ou cinq pouces et demi, ce qui sufit très-bien à l’entretien du plant jusqu’à ce qu'il soit assez fort pour être repiqué. Il reste de cette facon un intervalle de deux pouces et demi à trois entre la terre et le chàssis qu'on place sur le coffre et que l’on recouvre de paillassons de litière ou de feuilles selon le besoin. Il importe toutefois de donner au plant que l'on élève en caisse ou terrines, ou sous châssis, de l'air aussi souvent que le temps le permet, « Il faut, pour semer, préparer une terre com- posée de ?/, de terre de bruyère, de ‘/; de terreau, et de même quantité, pour chacune, de terre franche et de terre ordinaire. On sème sans enterrer la graine , et après l'opération on saupoudre le ter- rain avec de la terre de bruyère. « Si on donne au plant obtenu de cette manière tous les soins convenables, on peut avoir des fruits à l’automne suivant sur les pieds repiqués en place, et obtenir des filets bons à planter dans le mois de juillet pour être chauffés comme fraisiers de primeur. « Lorsque le printemps est venu, et que les fortes gelées ne sont plus à craindre, on expose à l'air libre les caisses et terrines , et on enlève le châssis de dessus le coffre. Cette méthode a pour objet de renforcer le plant. Si le temps est favora- ble, on plante en pleine terre à la fin d'avril ou dans les premiers jours de mai. On prépare une terre semblable à celle que j'ai indiquée plus haut, en 79 s’abstenant d'y mélanger de la terre de bruyère si l’on n’en est pas assez ‘abondamment pourvu. On rapporte cette terre sur les planches qu'on des- tine au repiquage, et, l'opération faite, on a soin d'entretenir une fraîcheur continuelle en bassinant légèrement avec un petit arrosoir à pomme percée de trous très-fins, afin de moins battre la terre. Il faut sarcler et biner les planches avant le déve- loppement des premiers filets; ce sont ceux qui sont les plus francs , et même davantage que les pieds-mères. Mais comme ces derniers poussent plus vigoureusement, il est préférable de les planter dans les terrains peu favorables aux fraisiers ; cette plantation réussit mieux faite au printemps qu'en automne. » JacqQuiN jeune. AY772 quelques causes de mortalité subite dans les Melons. Les personnes qui s'occupent activement de la culture des melons ont souvent remarqué que les individus de cette espèce périssaient presque subi- tement par des causes qui échappent plus ou moins à l'intelligence du cultivateur, parce qu'elles agis- sent dans des circonstances différentes et souvent opposées. Ayant eu plus d'une fois l’occasion de voir des exemples d’accidens semblables, je crois être utilé en signalant ici les causes auxquelles j'ai cru pouvoir les attribuer. Souvent au printemps et à l'automne les melons ui subissent un temps pluvieux ou des brouil- lards froids et humides meurent en peu de temps. Cet accident, auquel on donne le nom de nuille ou 80 nielle, atteint d'abord les jeunes pousses qui se cris- pent et deviennent couleur de rouille. Tout ce qui produit de l'humidité peut faire déclarer cette : maladie. Le seul moyen de les en garantir est d'avoir toujours à sa disposition des coffres et châssis vitrés, afin de pouvoir au besoin couvrir les melons, et les découvrir chaque fois que le temps devient plus favorable. Toute l'opération consiste donc à panneauter quand il survient des pluies froides, et à dépanneauter quand elles ont cessé. Je ne connais pas de moyen plus efficace, et je ne crois pas qu'on puisse en trouver un meilleur. Si la maladie s'était déclarée avant qu’on ait pensé à couvrir les melons , il faudrait se hâter d’amputer toutes les parties atteintes : encore n’est- il pas toujours certain qu'on puisse sauver le pied attaqué, surtout si le temps se maintient froid et humide. A l'automne les fruits eux-mêmes ne sont pas exempts des atteintes de la nielle. Elle y produit des taches qui pénètrent promptement dans la chair, et lui donnent une saveur amère. On les enlève, aussitôt qu’on s’en apercoit, avec la pointe d'un greffoir, et on place une cloche sur le fruit. Il arrive quelquefois que des melons périssent subitement au milieu d’une végétation brillante et favorisée par l'état de l'atmosphère. Cet accident survient le plus communément par un temps calme, chaud et couvert, qui, ordinairement très-favora- ble à la vigueur des melons, ne devient dangereux que par les éclaircies qui laissent subitement passer une masse de rayons d’un soleil ardent. Les pieds que frappent ces rayons subissent, par l'effet de OI cette vive chaleur, une telle contraction (1) des vaisseaux séveux, fortement dilatés par la douceur de la température et par l'humidité vaporeuse dont ils sont-enveloppés, que la sève qui les remplit est refoulée vers les racines, empêche par son affluence Jeur action absorbante, et désorganise leurs fibres qui ne tardent pas à pourrir. Cette mort subite, que beaucoup de jardiniers appellent coup de soleil, peut être comparée à une apoplexie foudroyante dans l'espèce humaine, car elle frappe presque toujours les pieds les plus vigoureux et ceux qui ont été Île moins mutilés par la taille. Je pense donc qu’il y a prédisposition à cet accident toutes les fois qu'une végétation luxuriante développe de longues et fortes pousses et élève la sève en si grande quantité que les racines ét le pied en sont presque épuisés, de facon que lorsque les rayons solaires viennent contracter ces tiges attendries , elle redescend si promptement qu'elle désorga- . nise les parties inférieures, et que bientôt le pied se fane et meurt, ce que les jardiniers désignent par le nom de lécher. Dans des circonstances sem- blables, où l’impétuosité de la végétation est telle que je viens de le dire, peut-être sérait-il avanta- (1) En me servant à dessein du mot contraction, je dois peut-être l'expliquer, quelques personnes pouvant penser que * l’action, de la chaleur dilate toujours les fibres végétales + cet effet est constant toutes les fois que la chaleur n’est pasextrême ; mais lorsqu'elle est portée à un haut degré, comme dans le cas présent, elle agit à la manière du froid, qui resserre et con- tracte les vaisseaux séveux. Ainsi la température produit un effet analogue lorsqu'elle se trouve aux deux extrémités de l'échelle barométrique. Décemere 1837. : . 6 82 ja geux, pour s'opposer à cette espèce de pléthore, d'opérer quelques torsions des branches, ou d'en supprimer quelques- uñes de celles qui n me point de fruits ou qui en portent peu..Dans ce dermer cas, il faut laisser un intervalle entre chacuné de ces suppressions, pour -ne pas por ter le désordre dans le pied, et donner le temps à la sève, à laquelle ona retranché des débouchés, de se porter modérément vers les autres parties. Le seul inconvénient que cette opération présente, est .de nuire: à la beauté des fruits. ii Les pieds de melons meurent encore subitement lorsque le fumier d'üne couche sourde s’affaisse ; après que les’ racines, déjà allongées, se sont im- plantées dans la terre qui forme les côtés de cette couche, parce qu alors l'air s’introduit sous les racines qui soutiennent le pied suspéndu , et les fait dessécher et périr immédiatement. Enfin les courtillières, les mulots et les taupes pêuvent aussi détruire des melons en soulevant ou rompant les ‘racines, de facon qu’au milieu de toutes ces causes de destruction , on ne se rend pas toujours un compte exact de celle qui agit. C'est cependant d'abord ce qu'il faut étudier si l'on veut y apporter un remède efficace. JAcquIN aîné. JARDIN FRUITIER. Note sur les effets que produit la gelée à l'égard des ” arbres fruitiers qu'on veut chaufjer pour primeur. Nos lecteurs voudront bien se rappeler que dans . lenuméro d'octobre dernier , en parlant des moyens de chauffer quelques arbres à fruit, j'ai dit que dans 83 les pays où j'avais vu employer cette méthode, on avait soin de laisser subir aux racines de l'arbre une congélation plus ou moins forte. L'expérience nous prouve que la végétation , qui renaît au printemps, n'est jamais plus rapide et plus vigoureuse que lorsque l'hiver a suivi son cours d’une” facon régulière, et n’a pas eu lieu, comme cela arrive trop souvent chez nous, par nlÉiatites de gel et de dégel, quelquefois si funestes à nos pro- duits printaniers. Les cultures du Nord en sont la preuve, car quinze jours après la cessation des hivers rigoureux qui règnent dans ces contréés, les végétaux sont souvent plus avancés que ceux de notre climat après un mois de printemps, comme s'ils sentaient le besoin de vivre plus vite, afin d'accomplir leur mission dans le temps plus court que leur accordent les frimas ; mais l’expé- rience, en constatant le fait , n'en démontre pas les causes , et la théorié elle-même est ic: fort embar- rassée de donner une explication satisfaisante de ce phénomène. Il reste tant de mystères à pénétrer dans les opé- rations de la nature , qu'il paraît téméraire de vouloir rechercher les causes des effets qui frappent nos yeux ou se révèlent à notre intelligence; et cependant on ne saurait blämer la curiosité qui nous excite à nous instruire des moyens employés dans le grand œuvre: car les lois qui régissent Les corps organisés ont des principes plus simples qu’on ne le soupconne généralement , à voir les combinaisons si multipliées dont ils sont susceptibles , et qui donnent naissance à toutes ces merveilles qui ‘éblouissent notre imagination et déroutent nos 34 calculs. C’est pourquoi la recherche des causes d'un phénomène quelconque de la végétation , lors- qu'elle est couronnée de succès , a une importance plus grande qu’on ne pense, car cette connaissance devient le plus souvent la clef d’autres problèmes qui sans elle seraient restés insolubles. Si l’on examune les effets que produit sur les végétaux la température aux divers degrés de l'échelle thermométrique, on remarque qu'aux deux extrémités la contraction existe, soit qu'elle ait pour cause le chaud ou le froid, et que la dilatation occupe les termes intermédiaires. Ainsi il y a con- traction dans les végétaux lorsque le mercure est à zéro, comme lorsqu'il s'élève à 70, et il ya dilatation dès qu il se fixe à l’un des degrés de 10 à Go. Si ensuite on se donne la PÈRE d'étudier l’exis- tence des plantes, on voit que même dans celles à feuilles persistantes elle a deux états, l’un qui peut être appelé vie active, l'autre qui peut recevoir le nom de 7e inerte. Elles passent chaque année par ces deux états : le premier commence dès qu'une douce chaleur exerce son influence ; le secondarrive lorsque l’abaissement de la température vient ar- rêter la circulation de tous les fluides séveux. Il y a donc une loi générale de la nature qui veut que la végétation s'arrête quelque temps; cette loi, si remarquable dans nos végétaux à feuilles cadu- ques, est sans aucun doute modifiée selon les cli- mats ; mais même dans les contrées inter-tropicales, malgré la vive chaleur qui y règne, le cours des saisons peut y être remarqué. Là l’exaltation de la température dessècherait toutes les plantes, si une : 65 végétation luxuriante ne produisait pas une in- mense quantité de feuilles généralement très-déve= loppées, et qui forment des ombrages impénétrables aux rayons solaires, entretiennent l'humidité du sol dans lequel les racines vont profondément chercher la fraîcheur, et maintiennent les végétaux, qu'elles abritent, dans un état de dilatation convenable par les vapeurs aqueuses qu’élève sans cesse l’évapora- tion ,-et dont se sature l'air brûlant qui circule sous ces dômes épais. Il n’y a donc pas lieu de s'étonner des produits gigantesques et innombrables que nous offre le règne végétal, soumis aux deux agens les plus énergiques, la chaleur et l'humidité extrêmes. Mais lorsque la durée de la chaleur se prolonge et qu'aucune humidité ne vient rendre au sol la frai- cheur quis’évapore si facilement, les feuilles se desse- chent et tombent, la sécheresse augmente d'autant plus, et la végétation reste suspendue jusqu’à la saison des pluies, qui devient le signal de la renais- sance detous ces végétaux qui paraissaient avant voués à une mort certaine. Comme tout est relatif, nos arbres, qui ne pour- raient résister à une température aussi élevée, supportent en revanche un abaissement plus grand, et nuldoute que dans ces variations atmosphériques auxquelles les végétaux sont soumis, la nature n’ait placé une influence salutaire à leur vie. En effet, en les tenant dans un état de dilatation continuelle, elle les aurait privés de leur irritabilité, et consé- quemment les aurait rendus insensibles à toute élévation de température, ou bien la même cause, agissant de la même manière, finirait par faire éclater et déchirer les tissus. Au contraire, après 66 une dilatation amenée graduellement , et qui a duré un temps proportionné à l’organisation du végétal, la contraction produite par l’abaissement de la tem- pérature vient en resserrer toutes les fibres comme pour les faire adhérer davantage les unes aux autres, en former un tissu plus homogène , et les humecter des fluides dont les vaisseaux sont remplis, et que Ja contraction fait épancher par tous leurs pores jusqu'au moment où, frappés eux-mêmes par le froid , ils se concrètent et restent dans cet état tant que la température ne s'élève pas assez pour leur rendre leur fluidité. 4 Si une réaction semblable est imposée. chaque année à tous les élémens constitutifs des végétaux, on concevra sans peine que la créature, disposée pour obéir aux lois de sa création, n’est apte à recommencer son rôle de dilatation qu'après qu'elle a subi l'influence de la contraction qui est venue rendre l’élasticité à toutes ses parties, ainsi qu'un arc alternativement tendu et détendu la conserve, tandis qu’il la perd si on le tient toujours dans le premier état. Je conclus de ce qui précède que tout arbre que lon voudra soumettre à une culture forcée mon- trera une végétation d'autant plus active qu'avant de recevoir l'influence de la chaleur destinée à l’'exciter , 1l auva supporté l'impression d’un froid plus ou moins vif, mais tel, qu’il ait opéré une con- traction suflisante de toutes ses parties pour qu'elles aient déjà d’elles-mêmes une tendance à se soustraire à cette sorte de gêne. Mais comme dans toutes les circonstances de la vie végétale les transitions brus- ques dans la température sont constamment dan- FPE COLLINSIE BICOLORE Collinsia bicolor 97 , gereuses , il suffit de tenir la plante dans une at- mosphère de dix à douze degrés, pour qu’elle revienne à Ja vie active qu’on excite graduellement en augmentant de la même manière l'action du calori ique- ya donc lieu d'approuver la méthode que j'ai. signalée dans mon précédent article, qui consiste à soumettre à la gelée les arbres que l’on veut chauffer. : CRIE Pokorny. | Moyen de détruire la mousse sur les arbres fruitiers. M. Legrand, horticulteur à Puteaux, débarrasse . de la mousse ses arbres fruitiers en couvrant la to- talité du tronc et des branches d’une forte couche d'huile de colza donnée avec la brosse (gros pinceau). Il prétend que cette huile détruit la mousse , entre- tient l’élasticité de l'écorce, et favorise la végétation. N’ ayant pas usé de ce moyen, dont les résultats annoncés nous étonnent, nous engageons les pra: ‘ ticiens à l'essayer pour le confirmer ou le rejeter. PoKkorNy. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. COLLINSIA. Nurr. Didynamie angiospermie. Lin. Scrofulaires. Juss. Genre dédié. à M. Collins, vice-président de Il Académie des Sciences natur elles de Philadelphie. Le caractère qui le distingue est une protubérance placée à la base de la partie su- périeure du tube de la corolle. | CoLLiNSIE BICOLORE, collinsia bicolor. BoT. REG. (Voyez la planche. ) Jolie plante annuelle , originaire de la Colombie. 88 Sa racine est pivotante, ramifiée; sa tige , haute d'un pied, est droite, pubescente, renflée au-dessous des nœuds, de couleur purpurine , à rameaux étalés. Les feuilles, d’un à deux pouces de longueur, d’un beau vert, à nervure médiane, pourpresen dessous, sont ovales, cblongues, pétiolées dans la partie in- férieure, et sessiles, presque sagittées dans le haut de la tige. Fleurs axillaires , terminales , assez gran- des ; calice monophylle, à einq dents ; corolle tubu- leuse, à protubérance saillante en dessus, striée de rose, partagée en deux lèvres ; la supérieure échan- crée , blanche ; l’inférieure trifide , d’un beau violet sur Le deux tiers inférieurs, Lande a la base ; ; l'intérieur du tube velu. Cette plante peu délicate veut une terre légère et substantielle; on la sème au printemps sur les plates-bandes , où elle fait un joli effet. Les fleurs sont plus belles lorsqu'on à semé d'automne, ce que l’on a remarqué par les individus qui se sont © ressemés d'eux-mêmes. JacQuIN jeune. Variétés du Verbena pulchella. Lors de l'introduction, en 1829, du verbena pul- chella, dont les graines furent envoyées par la Société horticulturale de Londres, je publiai une note sur la culture de cette jolie plante à fleurs violettes, disposées d'abord en ombelles, et prenant ja forme d'un épi, à mesure que la floraison se pro- longe. Cette note a été insérée p. 182, n° 12, du Journal et Flore des Jardins. Depuis cette époque, cette verveine a produit plusieurs variétés obtenues de sennis. J'ai recu cette année de M. Makoy, horticulteur 89 distingué à Liége , un pied de cette plante dont les fleurs sont d’un beau blanc. En visitant les belles cultures de nos collègues, MM. Cels frères, j'ai remarqué la même variété parmi les nouveautés qu'ils avaient recues dé la Belgique au printemps dernier : elle était étiquetée du nom de verbena pul- chella alba. y ai vu aussi une autre variété d'une couleur beaucoup plus rare, à fleurs d’un jaune serin pâle. M. Modeste , horticulteur , rue des Couronnes , à Ménilmontant, près Paris, en cultive une autre variété à fleurs d’un beau rose, sous le nom de verbena pulchella rosea. Il est de fait que j'ai souvent remarqué sur les fleurs de plusieurs pieds des verveines provenues de semences du verbena pulchella une couleur bleu clair ou violét plus ou moins foncé. Je n'aurais pas été surpris d'en voir de blanches, mais je ne pré- sumais pas qu'elles fussent susceptibles de passer à la couleur rose , quoique cependant ce soit celle que l’on rencontre le plus souvent dans les fleurs qui varient. On les voit ordinairement passer du bleu au blanc, ensuite de cette nuance au rose. Toutes ces variétés sont recherchées à légal du type pour l’ornement des serres tempérées et des jardins. Mises en pleine terre en mai, elles ornent pendant toute la belle saison le bord des corbeilles, les talus ct les rochers. Pour conserver ces variétés franches, il faut les multiplier de boutures et de marcottes qui reprennent facilement et en peu de temps. On a soin d’en rentrer pendant l'hiver, soit sous châssis ou en serre tempérée. PÉpin. 90 ORANGERIE. PHYSIANTHE ONDULÉ, , Physianthu s undulatus, MarTINs nov. gen. v. 1, p. 53. tab. 52. Bot. Mac. 3101. Bot. reg. 1759. ( Voyez la planche. ) Arbuste de troisà quatre pieds, àtiges volubiles, ra- meuses , d'un vert luisant dans les jeunes rameaux, grisâtres, verruqueuses ou couvertes de glandes sur’ les vieux, à feuilles opposées, persistantes, courtement pétiolées, glabres, d'un yert tendre en dessus, glauque en dessous, longues de trois pouces et demi, larges d'un pouce à un pouce et demi, triangulaires, aiguës, ondulées sur les bords. D'août en décembre et plus , fleurs extra-axillaires , le plus souvent par trois à l'extrémité du pédoncule, à pédicelle garni à sa base d'une stipule caduque subulée. Corolle monopétale à cinq divisions évasées et réfléchies, chacune à trois lobes , dont celui du milieu est le plus long , à limbe ondulé, d’un blanc: légèrement lilacé en dessus, et d’une odeur un peu nauséabonde ; un style attaché sur l'ovaire, entouré d'étamines courtes ; calice persistant à quatre divi- sions. Lorsque cette plante n’est pas en fleur, on la. prendrait pour un chèvrefeuille (home Nous l'avons recue à l'automne de 1836, et nous la cul- Hvons en pots remplis de terre de bruyère que nous rentrons l'hiver en serre tempérée. Elle ne paraît pas délicate , et je pense que l’on pourra la cultiver en terre mélangée, peut-être: même en terre ordi- naire. Nous essaierons en 1838 de la passer en pleine terre, et nous rendrons compte du résultat. On.la multiplie de marcottes et de boutures faites P1.10 PHISANTHE ONDULE Phisanthus undulatus . ESCALLONIE DE DEUX COULEURS Escallonia biscolor \ OI au printemps , et qui s ‘enracinent assez OS PERE Sous cloches, sur couche tiède, ses jeunes rameaux se couvrent de fleurs. Il sera facile de lui donner un port agréable, en pincant ses rameaux en mai et en juin, ce qui permettra de la former en tête ou de l'élever en pyramide, selon que l’une ou l’autre de ces formes paraîtra plus agréable. JacquiN aîné. ESCALLONIE DE DEUX COULEURS, escallonia discolor. Murs. Vent. ch. 54. Dec. Prod. t. 4. p. 4. Ste- reoxylon discolor. PoirET. Encycl. £. tubar. Murmis. Kunr. etc. (Voy. la planche, et pour les caractères génériques, Ann. de F1. et de Pom., 1833-1834, p. 86. ) Petit arbrisseau de quatre à six picds, rameux ; rameaux assez diffus, subpubescens et légèrement visqueux ; feuilles alternes, cunéiformes , rétrécies en pétiole à la base, ovales , lancéolées, dentées ou finement crénelées sur les bords, dents glandu- leuses à leur sommet, glabres et d’un beau vert lisse en dessus, blanchâtres et munies de points saillans et glanduleux en dessous, ce qui les rend un peu rudes au toucher, de douze à dix-huit lignes de long, et de sept à neuf de large. A l’aisselle de chacune des feuilles sort un rudiment de rameaux munis de quatre à cinq petites feuilles absolument conformées comme les autres; fleurs en panicule terminale, multiflores; calice légèrement pubes- cent, à cinq dents d’un rouge brun, un peu ou- vertes ; corolle de cinq pétales, comme formant un tube à sa base, long de six à sept lignes, d’un rouge sanguin assez if: les divisions du limbe roulées en 92 dessous, d’un rose plus pâle quelle tube ; étamines et style de la longueur du tube. Fleurit en juillet et août. B ; Originaire des Andes de la Nouvelle-Grenade , ce petit arbuste est joli, et n’est pas délicat ; il passe très-bien l’hiver en orangerie bien éclairée ou sous châssis froid; sa multiplication est assez facile de marcottes et de boutures faites sur couche chaude et sous cloche étouffée, et aussi sur une plate-bande de terre de bruyère ombragée, et de même recou- vertes de cloches ou bocaux. Elle fut introduite en Angleterre en 1824 ,*et à peu près une dizaine d'an- nées après à Paris, où on la rencontre actuelle- ment chez quelques cultivateurs marchands, au jardin des Plantes, à Neuilly, etc. d Observations. Dans les /nn. de F1. et de Pom., année 1833-1834, p. 87, j'ai parlé d’une espèce de ce genre, connue sous le nom d’escallonia rubra; cet arbre a bien sés jeunes rameaux d'un rouge assez foncé, mais ses fleurs sont blanches, ou à peine rosées, et ayant beaucoup de ressemblance pour la forme avec celle que je viens de décrire. JACQUES. SERRE CHAUDE. MaxiLLaiRE DE DEPPE, maxillaria Deppri. Lonr. Bot. Cab. 1612. Curtis. Bot. mag. 33095. PaxrTon’s Mag. ( Voyez la planche. ) Cette espèce d’orchidées a été envoyée à M. Lod- diges par M. Deppe, qui l'a recueillie à Xalapa, dans la Nouvelle-Espagne. Bulbe grosse, ovale ou ronde, comprimée , ridée, surmontée de deux ou trois feuilles larges, elliptiques, lancéolées, striées FL MAXILLAIRE DE DEPPE Maxllaria Deppii. or: : et ondulées, à pétioles engaînés les uns dans les autres, garnis à leur base de cinq à six écailles leds Après la chute des feuilles, leur cicatrice laisse apercevoir quelques espèces Stat aussi hautes que larges et groupées. Tige florale de cinq à six poutes , d’un vert tendre, garnie de quatre à cinq écailles, la dernière ren- fermant la fleur avant son développement ; fleur large, belle, à trois pétales extérieurs étalés , ovales, elliptiques, velus à la base seulement, striés et ponctués de pourpre sombre sur un fond verdâtre ; au point inférieur, où se réunissent les deux pétales latéraux, se trouve une cavité formée par l’éperon du labellum. Les deux pétales intérieurs sont sail- lans, blancs, presque ovales, concaves, à extré- mités réfléchies en dehors , légèrement tomenteux. La Jlabelle est trilobée ; les deux lobes latéraux recourbés, l’inférieur réfléchi. Elle est marquée intérieurement d'une côte saillante qui s'étend de la base de la colonne jusqu’au milieu, et se termine en languette ; sa couleur est d’un beau jaune, strié et ponctué à l’intérieur de pourpre vif, et maculé de même couleur à l'extérieur , où elle est légère- ment velue; elle est terminée par une espèce d'éperon pourpre ; la colonne est allongée; blanche et finement striée: lesanthères sonthémisphériques. Cette charmante orchidée répand au moment de sa floraison, qui dure un mois , une odeur de fleur d'oranger mêlée d'une odeur d'amande. Elle a commencé à fleurir le 25 octobre. On la multiplie par le séparage des bulbes ; nous la cultivons dans des mottes de terre de bruyère ; maïs , come nous l'avons recue du Mexique dans l'envoi dont nous : ; 94 ., avons déjà parlé, nous ne la possédons pas depuis . assez de temps pour avoir pu étudier suffisamment sa culture. Nous présumons qu'on pourra la tenir dans: une terre de bruyère tourbeuse assez brisée, sans cependant en séparer es racines ou autres débris ligneux en décomposition ; arrosement par la seringue. Cecs frères. Las +8 NOUVELLES. GLoxiNE POuRPRE. Gloï%inia purpurea. Hortul. Di- dynamie-angiospermie. Liv. Gesnériées. Juss. Racines tubéreuses; tiges basses et s’élevant peu, ‘presque glabres; feuilles opposées, pétiolées, ovales, lancéolées, pointues, dentées sur les bords, d'un vert mat, presque glabres, un peu ciliées sur les bords (à la loupe ), épaisses, les nervures très-sail- lantes en dessous , où elles sont blanchâtres ; fleurs dans les aisselles des feuilles, portées sur dé pé- doncules de douze à quinze lignes, glabres, ainsi _que le calice, qui est monophylle, anguleux, s'ou- vrant à cinq divisions égales, aiguës, longues de dix à douze lignes; corolle tubulée, longue de dix- “huit à vingt-une lignes ; tube évasé à son sommet, et s’ouvrant en un limbe à cinq divisions presque égales, d'un beau pourpre violet; l'inférieure en dédans du tube est‘d’un blanc jaunâtre ponctué de pourpre; ce blanc se fait sentir en dessous dans toute la longueur du tube. Quatre étamines inséréés à la base de la corolle et moitié moins longues, filamens blancs , étamines _ agglomérées , pollen blanc ; style blanc un peu velu, de la longueur des étamines ; le stigmate m'a paru 05 ) avorté, ainsi que l'ovaire , quiest entouré à sa base par cinq petites. glandes recourbées en arrière. Cette jolie plante paraît être une hybride du gloxinia caulescens et du sénninoia Helleri ; quoi qu'il en soit, elle est jolie et mérite de faire avec ses congénères l’ornement des serres chaudes des ‘amateurs et des commercans. Elle se multiplie fa- cilement de boutures faites avec une feuille munie ‘de son pétiole. sur couche chaude et sous cloche étoutees s : le * Elle a été introduite à Paris, cette année 1837, par.la maison J.-B. Rifkogel FT -Hooibrenk et compagnie, boulevard du Mont-Parnasse , où je l'ai vue en fleur en août et septembre. Tangises Pentsterion gentianoïdes. Plante vivace ressem- blant par son port au P. campanulatum , et plus __encore à une de ses variétés, le P. pulchellum. Cependant ses feuilles ont plus de largeur ; elles sont raides et lancéolées ; les fleurs sont grandes, en : panicule d’un rouge pourpre. Elle a fleuri en sep- tembre et octobre. Il lui faut la serre tempérée ou le châssis froid pendant l'hiver, et la pleine. terre pendant l'été. On la multiplie de boutures et de graines. | . Calliopsis Drummundr. Espèce de coréopsis vivace. dont les-fleurs jaunes radiées ressemblent beaucoup par la forme. et la grandeur au Coreopsis tinctoria, d l'exception de la maeule brune. Les tiges et les pétioles sont velus ; les feuilles sont opposées , ses- siles et trilobées. Cette plante de pleine terre ne s'élève guère qu'à un pied'et fleurit abondamment . ‘de depuis août jusqu’en octobre. On la multiplie de boutures et de graines. , Ces trois plantes ont été iritroduites en France en 1837 et proviennent de l'établissement horti- cultural de M. Makoy de Liége , qui a de plus en- voyé quelques orchidées et autres végétaux des contrées inter=tropicales. P£pin. Daurra, Var. :‘Licas rICTÉ DE NEuILLY. Cette plante est de moyenne taille, s’élevant de quatre-à cinq pieds, très-florifère et sortant bien ses fleurs, lesquelles sont aussi moyennes , ayant de quatre à cinq pouces de diamètre, à ligules lar- ges, bien imbriquées, presque planes à la circon- férence, courbées en gouttière au centre, pointues et entières au sommet, à fond blanc, transparent, bordées et pictées de lilas violacé produisant un " charmant effet. J'ai obtenu cette plante de semis en 1836; je l'ai mise à revoir, et cette année presque toutes les fleurs ayant eu la taille et la facture de celles que je viens de décrire, je la juge très- digne d'entrer dans les collections des amateurs, dans lesquelles j'en ai remarqué plusieurs qui étaient loin d’avoir le mérite de celle-ci. JAGQUESs. aRRELES DE FLORE ET DE POMONE. D0616 260606: 00019 cs16060m000000!S00cetCle cites ers ter ecs SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉES EN FRANCE. { Voyez le n° d'août 1836.) Suite des Acactes. SECTION IV. Globiflores. Feuilles bipinnées; fleurs en têtes globuleuses. Fe division. Aiguillonnees. * Tous les aiguillons stipulatres droits ; légumes sans épines ; étamines au nombre de vingt et plus. 146. ACACIE HÉRISSÉE. À. horrida. Wirzp. sp. 4. Decann. Prod. Loup. Hort. brit. Arbrisseau rameux de cinq à six pieds, toujours vert; épines géminées presque égales aux feuilles ; rameaux et feuillage glabres; feuilles à deux ou trois pinnules, neuf à douze folioles oblongues, obtuses ; côtes biglandu- leuses, fleurs jaunes en capitules pédonculés, tou- jours agrégées. Lieux : l’Afrique australe, l'Arabie; introduite en Angleterre en 1823. | 147. À. À ÉPINES DIVOIRE. 4. eburnea. WiLo. Janvier 1838. 7 90 Decann. Prod. Desr, Cat, ed. 3. Pers. Syn. plant. Arbrisseau rameux, toujours vert, de einq à six pieds; épines stipulaires, géminées, cornées, blanches, d’un à deux pouces de long; rameaux et feuillage glabres; feuilles de quatre à huit paires de pinnules , six à douze paires de folioles très-petites, oblongues ; une glande au-dessus des pinnules in- férieures; fleurs jaunes, polyandres, en capitules pédonculées , serrées, axillaires; légume linéaire, comme tordu, contenant huit à dix semences. Lieu : les Indes orientales ; cultivée à Paris, Lon- dres, en Belgique, etc. 148. À. TORTUEUSE. À. (ortuosa. Wiip. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbrisseau de six à sept pieds, toujours vert ; rameaux et pétioles pubescens ; épi- nes géminées; feuilles composées de deux à six paires de pinnules, douze à seize paires de folio- les ; glandes entre les pinnules externes et celles de la base ; fleurs en capitules solitaires , axillaires. Lieu : la Jamaïque; cultivée en Angleterre en 1824. 149. À.De BURMANN. 4. Burmanniana. Dec. Prod. Lou». Hort. brit. 4. tortuosa. Burmann. Arbrisseau de six à sept pieds, toujours vert; rameaux angu- leux un peu glabres ; pétioles pubescens ; feuilles à six paires de pinnules , à quinze à vingt paires de folioles ; petite glande sur le pétiole; capitules soli- taires , longuement pédicellées , axillaires. Lieu : les Indes orientales; introduite en Angle- terre en 1810. 150. À. vRAIE. À. vera. Wiro. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. n° 24,706. Desr. Cat. édit. 5. Petit arbre de douze à quinze pieds, toujours vert; rameaux 99 et feuilles glabres ; épines géminées ; feuilles à deux paires de pinnules, portant chacune huit à dix fo- lioles oblongues, linéaires ; glandes entre les pin- nules; fleurs en capitules comme géminées, pé- donculées , axillaires. (Mimosa nilotica. Lin. Pers.) Lieux : l'Afrique, l'Égypte ; cultivée à Paris, Lon- dres , en Belgique, etc. 151. À. . . . . . A. hebeclada. Decanr. Prod. Lounon. Hort. brit. 4. stolonifera. Burcn. Cat. n° 2267. Arbre de quarante pieds, toujours vert ; épines géminées ; pétioles et pédoncules pubescens, comme hispides ; feuilles à trois ou cinq paires de pinnules , dix folioles oblongues, linéaires, glabres; pétiole glanduleux; deux à trois capitules pédon- culées, axillaires, ayant beaucoup d’analogie avec celles de l’Acacie de Farneèse (acacta farnesiana ),. Lieu : l'Afrique australe ; introduite en Angleterre en 1816. 152. À. pe Maroc. Z. mauroceana. Dec. Prod. Desr. Cat. éd. 3. Arbrisseau de cinq à six pieds, toujours vert; épines géminées; sommet des ra- meaux , pétioles et pédoncules pubescens ; feuilles de cinq à huit paires de pinnules, portant quinze à vingt paires de folioles linéaires » &labres ; glandes entre les pinnules inférieures ; une à quatre capi- tules pédonculées ; fleurs blanches. Lieu : les environs de Maroc; cultivée à Paris, Londres, etc. 153. À. DE Farnèse. 4. farnesiana. Wup. Dec. Prod, Desr. Cat. Cassie du Levant, Mimosa farne- siana. Las. Pers. Syn. plant. Arbre de vingt pieds, toujours vert, écorce brune ; épines stipulaires géminées ; les petits rameaux, les pétioles et les 100 pédoncules presque pubescens ; feuilles de cinq à huit paires de pinnules, quinze à vingt paires de fo- holes petites, étroites, d’un beau vert ; fleurs jaunes en capitules ordinairement deux à deux , axillaires, sessiles ou inégalement pédonculées, odorantes. Lieu : Saint-Domingue; cultivée et comme na- turalisée en Orient, Italie, etc. 154. À... . . . A.leucophlæa. Rox. Cor. Dec. Prod. Loup. Hort. DL Petit arbre de dix à douze. pieds, épines stipulaires géminées ; rameaux, feuil- les et pédoncules glabres; feuilles de huit à douze pinnules, vingt à trente folioles linéaires, oblon- gues; glandes entre les pinnules inférieures et su- périeures; fleurs d’un jaune pâle, polyandres; capi- tules en grappes, formant des panicules terminales. Lieu : le Coromandel, l'Inde; introduite en An- gleterre en 1812. 195. À. HEMATOxYLON. 4. hematoxylon. Wirp. Enur. Dec. Prod. Louv. Hort. brit. Arbre de dix- huit à vingt pieds, toujours vert ; épines géminées, grêles ; rameaux glabres; les petits rameaux, les feuilles et les pédoncules velus, blanchâtres ; feuilles de huit à seize pinnules, dix-huit à vingt-quatre paires de folioles très-petites, obtuses et très-rap- prochées; fleurs d’un blanc jaunâtre; deux. à trois capitules axillaires pédonculées. Lieu : le cap de Bonne-Éspérance; introduite en Angleterre en 1812. 156. À. TOMENTEUSE. 4. lornentosa. Wixco. sp. Dec. Prod. Lour. Hort. brit. Grand arbrisseau tou- jours vert; épines géminées ; rameaux, pédon- cules, pétioles et feuilles tomenteux ; celles-ci en dessous; feuilles à dix pinnules, vingt paires de IO1I folioles linéaires obtuses ; capitules axillaires, agré- gées, pédonculées. Lieu : les Indes orientales; introduite en Angle- terre en 1816. 157. À. INDIENNE. À. indica. Dresv. Jour. bot. Dec. Prod. Desr. Cat. éd. 3. p. 300. Mimosa indica. Pers. Porrer. sup. Arbrisseau de dix à douze pieds, toujours vert ; épines géminées ; feuilles de douze à quinze pinnules, quinze à dix-huit paires de folioles, oblongues, linéaires, obtuses, un peu poilues, ainsi que les pétioles; petites capitules axillaires ; rameaux arrondis, bruns. Lieu : l’Inde ; cultivée à Paris, Londres , etc. 158. À... . . À. macracanthoïdes., Bert. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. n° 24,805. Moyen arbre de vingt pieds , toujours vert ; épines stipulaires, gémi- nées, arrondies; rameaux et pétioles pubescens : feuilles de douze à quatorze pinnules, à vingt-cinq paires de folioles oblongues, linéaires, glabres ; glandes entre les premières et les dernières pin- nules ; fleurs en capitules géminées, axillaires, longuement pédicellées. Lieu : la Jamaïque; cultivée en Angleterre en 1820. 159. À. FLEXUEUSE. 4. flexuosa. H. et B. Wii. Dec. Prod. 2. p. 463. Loup. Hort, brit. Arbrisseau rameux de cinq à six pieds, toujours vert ; épines stipulaires , géminées , connées ; feuilles composées de seize pinnules , à vingt-cinq paires de folioles linéaires, obtuses, ciliées; glande déprimée à la base supérieure du pétiole, et entre les folioles: trois à six capitules axillaires, pédonculées ; épines brunes , luisantes. 102 Lieu : Cumana ; introduiteen Angleterreen 1824. 160. À. DE GuayaquiL. 4. guayaquilensis. Desr. Cat. éd. 3. p. 209. Arbre. . . . épines stipulaires? feuilles composées d'un pétiole commun, long de neuf à dix pouces, vert, sans glandes, portant trois paires de pinnules, composées chacune de quatre paires de folioles ovales, obtuses, entières sur les bords, d’un vert gai en dessus, blanchâtres en dessous, glabres, de douze à dix-huit lignes de long , dix à douze de large. Fleurit. . .. Lieu : . . . . . Cultivée au Jardin des Plantes de Paris en 1826. **_Aiguillons stipulaires géminés : dix étamines. 161. A. A FRUIT ÉPINEUX. 4. acanthocarpa. Nip. Enum. Dec. Prod. Desr. Cat. éd. 3. p. 470. 4. un- cinella. M. P. 4. aculeaticarpa. Lacasc. Arbrisseau rameux de six à huit pieds; aiguillons stipulaires géminés, en crochets; feuilles composées de six à huit pinnules, portant six à quinze folioles oblon- gues, pubescentes ; pétiale sans glande, muni d’ai- guillons ; fleurs d’un bleu rosé, en capitules axil- laires , pédicellées, géminées ; légume plane, com- primé en faux, muni d'aiguillons. Lieu : la Nouvelle-Espagne. Cultivée dans les jar- dins de botanique et dans quelques collections d’a- mateurs. 162. A. À LOBES ÉPINEUX. 4. acantholoba. Humws. et Boxe. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert. Aiguillons épars en crochets ; pétiole sans épines, pubescent; feuilles à trois ou quatre pinnules , à dix ou douze paires de folioles, pubescentes en dessous ; capitules presque sessiles , 103 en grappes ; légume plane, membraneux, à marge aiguillonnée. Lieu : l'Amérique méridionale ; introduite en Angleterre en 1823. *#**_Aiguillons épars sur les rameaux ; tiges non vo.ubiles 163. À. A FEUILLES DE TAMARIN. À. tamarindifolia. Waizzp. Dec. Prod, Loun. Hort. brit. Petit ar- brisseau de trois à quatre pieds, toujours vert ; aiguillons des rameaux droits, épars; feuilles de quatre à six pinnules; dix à quinze paires de fo- lioles oblongues ; obtuses , tres-glabres ; pétiole un peu aiguillonné, ayant à sa base une seule glande ; stipules en cœur, celles du sommet en forme de bractées ; capitules pédonculées, disposées en pani- cules : fleurs blanches. Lieu : l'Amérique méridionale ; introduite en Angleterre en 1774. 164. À. . . . . . A. concinna. Dec. Prod. 2. p: 464. Mimosa concinna. Wiriv. Mimosa sapo- naria. Roxs. Arbre de vingt pieds, toujours vert ; aiguillons des rameaux épars, petits rameaux velus; pétiole aiguillonné, à une glande à la base; feuilles à cinq ou six pinnules, folioles nombreuses, li- néaires, ciliées ; stipules en cœur ; celles du sommet en forme de bractées; capitules de fleurs blanches disposées en panicules terminales. Lieu : les Indes orientales ; cultivée en Angle- terre en 1823. 165. À... .. . . . A.intsia. Wuo. Dec. Prod. Loub. Hort. brit. Mimosa intsia. Lin. Arbre tou- jours vert, de vingt pieds ; aiguillons des rameaux 104 et des pétioles épars , recourbés ; feuilles à six paires de pinnules, comme douze paires de folioles in- courbées; glande entre les folioles inférieures ; aiguillons plus courts que les stipules ; capitules de fleurs d’un blanc jaunûtre, pédonculées. Lieu : Indes orientales ; introd. en Angl. en 1778. 166. À. rENNÉE. 4. pennata. Wu. Dec. Prod. °24,812. Mimosa pennata. Lan. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons des rameaux et des pétioles é épars, re feuilles de huit à seize paires de pinnules, vingt à trente folioles, linéaires, oblongues ; glande He à la base du pétiole; fleurs jaunes, en capitules, courtement pédonculées, disposées en panicules terminales ; rameaux de la panicule aiguillonnés ; capitules ayant du rapport à l’Acacia farnesiana, mais plus petites. Lieu : l'Inde, Madagascar ; introduite en Angle- terre en 1775: : : 167. À. BLEUATRE. 4. cœsia. Wirzo. sp. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa cœæsia. Lin. Pers. Syn. pi. Arbre toujours vert, de vingt pieds; aiguillons des rameaux et des pétioles épars , recourbés ; feuilles composées de cinq à sept paires de pinnules , por- tant chacune douze à seize paires de folioles lan- céolées, ovales; glande oblongue à la base du pé- tiole; fleurs jaunes, en capitules pédonculées , et disposées en panicules terminales ; rameaux de la panicule aiguillonnés. Lieu : les Indes orient. ; introduite et culüvée en Angleterre en 1773. 168. À. ..... A. centrophylla. Dec. Prod. Lou». Hort. brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons des rameaux, des pétioles et de la , 10 panicule épars, nombreux et recourbés ; pétiole sans glande, ayant entre chaque pinnule un ai- guillon subulé droit; feuilles composées de six à neuf paires de pinnules , à base calleuse et munie de petites stipelles ; huit à douze paires de folioles oblongues-linéaires, obtuses, mucronées, glabres ; fleurs blanches en capitules disposées en grappes terminales, espèce très-distincte. Lieu. . . . cultivée à la Jamaïque; introduite en Angleterre en 1818. 169. A. pe CourraNT. 4. courrantiana. DEcann. Prod. Loup. Hort. brit. n° 24,815. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons des tiges, des pé- tioles, et des panicules peu nombreux, épars, recourbés; pétiole sans glande; feuilles à huit ou dix paires de pinnules; quinze à vingt paires de folioles linéaires-oblongues; capitules de fleurs pédonculées , disposées en grappes latérales et ter- minales ; toute la plante d'un vert d'eau ou glau- cescenf. Lieu : les Canaries; cultivée en Angl. en 1818. 170. À. À EPINES ROUGES. 4. rhodacantha. DeEsr. Cat. éd. 3. pag. 299. Dec. Prod. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons stipulaires bin- nés, ceux des pétioles épars ; feuilles à sept paires de pinnules, les inférieures plus petites ; huit à vingt folioles obtuses, linéaires, comme ciliées; une glande déprimée à la base du pétiole. Lieu : . . . . Cultivée au Jardin des Plantes de Paris et en Angleterre. 171. À. A ÉPINES VARIABLES. 4. heteracantha. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Burcu. Arbre de quinze pieds, toujours vert; épines les unes géminées , 100 très-courtes, recourbées, brunes; les autres droites, de plusieurs longueurs, blanches; feuilles à quatre à six paires de pinnules, à dix à quatorze folioles rapprochées, oblongues ; feuillage et rameaux pubescens. Lieu : le Cap de Bonne-Espérance; cultivée en Angleterre en 1816. 172. À. De Bancror. 4. Bancrofliana. BarTer., Dec. Prod. Lour. Hort. brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons des rameaux épars, ceux du pétiole à la base des pinnules géminées; feuil- les à deux à cinq paires de pinnules; folioles ob- ovales, très-obtuses ; pétiole sans glande. Lieu : la Jamaïque; introd. en Angl. en. . .. 153. À. . . . . . A. arrophyla. G. Dow. Loup. Hort. brit. Arbre rameux de vingt pieds, toujours vert; aiguillons recourbés, pétiole muni d'une large glande déprimée ; feuilles à beaucoup de pinnules, folioles nombreuses, inégalement li- néaires , obtuses , rafle ciliée; fleurs en capitules globuleuses , disposées en grappes terminales. Lieu : le Népaul ; introd. en Angi. en 1818. 174. À. CAROUBIER. Æ. ceratonia. Wirro. Sp. Piuu. icon. t. 8. Desr. Cat. éd. 3. Loun. Hort. brit. Petit arbrisseau traçant, de trois à quatre pieds, toujours vert; tiges et rameaux aiguillonnés ; feuilles bipinnées; pinnules de quatre à huit paires de folioles ovales, oblongues, à deux nervures prin- cipales et saillantes en dessous, glabres sur les deux surfaces; la tige et les rameaux sont comme angu- leux, glabres; fleurs. . . . Lieu : les Antilles ; introduite en Angl. en 1800. Cultivée aussi au Jardin des Plantes. 107 175. À. A LARGES ÉPINES. À. latispinosa. Lamarcx. Encycl. Desr. Cat. éd. 3. Arbrisseau rameux , tou- jours vert; tiges et rameaux anguleux, munis d’aiguillons à base élargie, de couleur d'ivoire; feuilles bipinnées, pinnules de six à huit paires de folioles petites, glabres , ovales, obtuses; pétiole muni d’aiguillons comme les tiges, plus petit, mais ayant la même forme; fleurs. . . . | Lieu : Madagascar; introduite et cultivée au Jardin des Plantes en 1827. *##*# Aiouillons épars ; tiges grimpantes. 176. À. GRIMPANTE. 4. scandens. Wirzo. Dec. Prod,Desr. Cat. éd. 3. pag. 290. Arbuste grimpant, toujours vert, de dix à douze pieds; tiges aiguil- lonnées, sillonnées, tomenteuses; feuilles bipinnées, à pinnules nombreuses ; glande entre les dix ou douzième paires; fleurs pourpres en capitules, dis- posées en panicules axillaires ou terminales. Lieu : le Brésil. 177. À. GUILANDINA. 4. guilandinæ. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbuste grimpant de dix à douze pieds; aiguillons épars, petits, recourbés; ra- meaux et feuilles glabres ; feuilles à quatre pin- nules, portant chacune deux folioles ; fleurs en capitules jaunâtres, pédonculées et disposées en panicule lâche et terminale. Lieu : Cayenne; introd. en Angl. en 1820. 176. À. SARMENTEUSE. 4. sarmentosa. Pers. Syn. plant. Arbrisseau rameux, toujours vert, un peu grimpant, glabre; aiguillons épars en crochets; feuilles bipinnées, à six ou sept pinnules; folioles nombreuses, obtuses, linéaires, comme imbri- 108 quées; une petite glande à la base du pétiole ; fleurs. . . . fruits. Lieu : . . . . . au Jardin des Plantes, en An- gleterre, etc. JaAcQuESs. (La suite au prochain numéro. ) AGRICULTURE. Sur les insectes qui dévorent les vignes. L’année 1837, si remarquable par la pénurie des fruits, l’a été aussi par les plaintes plus vives éle- vées de quelques-uns de nos vignobles contre les insectes destructeurs, qui, depuis plusieurs années, y font un dégât considérable. Les vignes , qui seules parmi les arbres fruitiers offraient de belles appa- rences de récoltes heureusement réalisées en grande partie, devaient naturellement fixer l'attention, et le fléau auquel elles étaient en proie parut assez grave pour que le ministre dans le département duquel l’agriculture se trouve comprise erût de son devoir de s’en occuper. Des naturalistes furent donc désignés pour étu- dier les mœurs et habitudes des insectes contre lesquels s’élevaient tant de plaintes. M. V. Audouin, professeur d'entomologie au Muséum d'histoire na- turelle, fut envoyé dans le Mâconnais; auparavant il avait exploré le vignoble d'Argenteuil, où le dégât était incalculable, et précédemment il avait, à plusieurs reprises, eu l’occasion d'étudier l'insecte qui ravageait les vignes de la Champagne. Cet habile naturaliste, qui depuis plusieurs années tourne toutes ses investigations vers l'étude des ani- maux nuisibles à l'agriculture, carrière digne des 109 méditations d'un savant et d'un philanthrope, a saisi avec empressement la mission qui lui avait été con- fiée sur la présentation de la société d'agriculture, juste appréciatrice de son mérite. Il résulte des rapports qu'il a lus à l’Académie des Sciences, et des communications adressées aux sociétés d'agriculture et d'horticulture, que deux insectes occasionnent les ravages qui inquiètent à bon droit les cultivateurs de vignes. Le premier est la pyrale de la vigne, le second est le ver rouge , désigné par Bosc sous le nom de teigne de la vigne. C'est ce dernier qui dévaste plus particulièrement les vignobles de la Champagne, où la pyrale n’est pas connue, tandis qu'elle ravage le Mäconnais et Argenteuil , où la teigne se montre également, ainsi que l’année 1837 en est la preuve. Comme il importe surtout aux cultivateurs de bien distinguer ces deux insectes, afin de leur opposer les moyens de destruction qui peuvent les atteindre selon leurs mœurs et leurs habitudes, je vais emprunter à M. Audouin les principaux carac- téres qui les différencient. « La chenille de la teigne est plus petite que celle de la pyrale; elle est toujours d’un roux pâle et violacé, ou quelquefois d’un rouge lie de vin, ce qui lui a valu son nom de ver rouge; celle de la pyrale est verte. « Le ver de la teigne, après s'être construit un co- con soyeux, se change en chrysalide, puis en un papillon de moitié au moins plus petit que la py- rale; iln’a guère que sept à huit millimètres de long. Il en diffère encore par la pose de ses ailes, et surtout par leur couleur qui, pour les supérieures, 110 est d’un blanc jaunâtre café au lait, avec une bande noire transversale, laquelle, envisagée isolément sur chaque aile, a une forme triangulaire. Lorsque le papillon est en repos, les deux triangles , par suite du rapprochement des ailes, se réunissent entre eux sur Ja ligne moyenne par leur sommet, qui est tronqué ; il en résulte une sorte de selle étroite au milieu, mais dont les panneaux sont élargis. Outre cette large bande transversale, on remarque posté- rieurement quelques petits points noirs presque invisibles à l'œil nu, et dont deux plus distincts, situés sur le bord postérieur , se réunissent en une seule tache lorsque les ailes sont rapprochées. « La chenille de la pyrale senourrit exclusivement de feuilles, et n’attaque la grappe que secondaire- ment, et pour qu’elle lui serve d’abri après s'être flétrie. Le ver rouge ne vit que dans la grappe et de la grappe. Il se nourrit exclusivement de grains, en y pratiquant un trou, par lequel il passe momen- tanément sa tête, puis le tiers, la moitié et même les trois quarts de son corps, afin de ronger la pulpe qu'ils contiennent. Chaque chenille ne se contente pas d’un grain, et cheminant, avec une facilité incroyable entre les fils soyeux dont elle enveloppe tout sur son passage, elle en attaque un très-grand nombre auxquels elle touche à peine, et qui, comme les autres, ne tardent pas à se flétrir, puis à se moi- sir, à gâter ceux restés intacts, etenfin à occasionner la pourriture. « La teigne de la vigne passe l'hiver dans une coque qu’elle construit pour se métamorphoser en nymphe ; par conséquent elle a acquis tout son dé- veloppement lorsque vient la saison rigoureuse. Au CAS contraire, la chenille de la pyrale durant tout l'hiver n’est encore qu'à l'état d'un très-petit ver, n'ayant pas encore mangé et par conséquent n'ayant pu grossir. Elle sort au printemps de cette espèce de torpeur , et commence enfin à se nourrir. À cette même époque, la teigne de la vigne devient pa- pillon , s’accouple et pond; elle fournit deux géné- rations dans la mème année, tandis que la pyrale n’en donne qu'une ; la première dépose ses œufs sur des parties plus ou moins cachées , la seconde sur la page supérieure des feuilles. » Telles sont les observations importantes que M. Audouin a faites sur les habitudes naturelles à ces deux insectes destructeurs. Arrivé dans le Mi- connais au moment où la pyrale venait de revêtir sa forme de papillon , il a pu assister à l’accouple- ment , à la ponte et à l’éclosion des chenilles, qui naissent du 15 au 20 août. Il avait imaginé, pour détruire ces papillons , d'établir des feux placés à vingt-cinq pas les uns des autres, et au moyen des- quels ilen fut détruit un grand nombre. Mais ce pro- cédé, quoique ingénieux, a présenté l'inconvénient d’être peu commode et peu économique. Il a donc pensé à la cueillette des feuilles sur lesquelles les œufs sont déposés au nombre d'environ soixante. Cette opération qui, pour être profitable dans le cas présent , doit se faire pendant la première quin- zaine d'août, ne présente point d'inconvéniens, bien que cette époque précède un peu celle où se pratique l’'épamprement usité dans trente-quatre départements vinicoles de la France, pour hâter la maturité du raisin.. D'ailleurs peu de feuilles sont à enlever sur chaque cep, et cette sup- IX 2 pression ne peut avoir aucun mauvais résultat. Dans l'essai fait sous l'inspection de M. Audouin, essai cependant tardif, car on approchait du mo- ment de l’éclosion , douze journées de vingt à trente travailleurs ont suffi pour détruire 40,182,000 œufs, qui eussent produit autant de chenilles. Ainsi, par ce procédé fort simple, M. Audouin espère avec raison qu’en le pratiquant avec soin on parviendrait, en peu d'années, à l’extirpation de ce fléau, et la main d'œuvre qu'il nécessite peut être estimée à vingt francs l’hectare. Au surplus, ce qui doit encourager les propriétaires à faire pro- céder à la cueillette des feuilles garnies d'œufs, c’est que les chenilles de la pyrale ne voyagent pas, et que les ceps sur lesquels les œufs auront été en- levés ne seront point attaqués par elle. C'est le papillon qui dépose ses œufs cà et là, et lorsqu'ils éclosent, les jeunes chenilles, quoique nées en août, époque où la seconde sève fournit quelques produc- tions tendres, se réfugient sous l'écorce des sarments, sans toucher à ces pousses, et après être restées en- sourdies pendant l'hiver, se réveillent au printemps pour commencer leurs ravages sur les bourgeons. Mais si, à l'égard de la pyrale, le procédé de la cueillette des feuilles présente des résultats incon- testablement certains , 1l n’en est pas de même à l'égard de la teigne de la vigne, vis-à-vis de laquelle ce moyen est inapplicable , puisqu'elle dépose ses œufs dans des endroits plus ou moins cachés. Mais dans des localités où les échalas sont en usage, M. Audouin, qui a remarqué que c'était dans leurs fissures que Île ver rouge se retire plus particu- lièërement pour y tisser sa coque, conseille de les 115 passer au four ou de les soumettre à la vapeur pen- dant l'hiver, afin de tuer toutes les teignes qui s’y seraient attachées , et il en a compté jusqu’à vingt- deux sur un même échalas. Au reste, M. Audouin continue activement la recherche d’un moyen efficace de destruction , et incessamment il publiera le résultat de ses observa- tions; d'après ce qu'il a déjà fait, nous pouvons espérer que ses efforts, soutenus par un zèle ardent etune science profonde, seront couronnés de succès. DovercE. HORTICULTURE. PLANTES POTAGÈRES. Chou Pé-tsaie ou chinois. Il ÿ a quelques semaines , M. Vilmorin a présenté à la Société royale d'Horticulture de Paris une nou- velle espèce de chou appelé Pé-tsaie ou chou chinoës. Une notice imprimée, publiée par M. Ducros, avocat à la Cour royale , le désigne sous le nom de Brassica sinensis Lan. Originaire des provinces septentrionales de la Chine, où il croît du 35° au 46° degré de latitude nord , il n'y a nul doute sur la réussite de sa culture sous notre climat, comparativement moins froidque le sien, et conséquemment il sera bientôt possible de s'assurer s'il mérite les éloges qu'on lui donne déjà. Il est bisannuel comme nos choux, et paraît devoir être cultivé de la même manière ; cependant il redoute la chaleur. Janvier 1838. 8 114 Je me rappelle que la culture de ce chou a été suivie à Paris pendant huit ou dix ans, et que ses résultats ont été fort peu satisfaisans. Les graines nous venaient de l'Inde, où elles avaient été apportées de la Chine; mais, quoique nous en ayons recu en diverses fois, elles ont toujours paru dégénérer, car aucun des choux qui en proyenaient ne pom- malt; au contraire, tous montaient à la troisième ou quatrième feuille, fleurissaient , donnaient leurs graines et mouraient. Il paraît avoir dégénéré de la même manière dans l'Inde, où sa culture a été abandonnée. Quoi qu'il en soit, nous saurons bientôt ce que nous devons en penser; mais, au moins, ce chou ne coûte pas un franc la graine comme celle du fa- meux chou colossal : car, messieurs, des missions étrangères, auxquelles on en doit la réintroduction, en ont déjà offert au président de la Société d'Horti- culture quelques pieds qui donneront des graines cette année; et la maison Vilmorin en possède aussi quelques-uns dont elle suit la culture. PEpin. Conservation du Cardon de Tours. Le Carpon pe Tours. Cynara cardunculus Lan. , d’une ressource si précieuse pour les grandes tables pendant l'hiver, se conserve souvent avec difficulté pour cette saison. Voici un moyen simple et sûr de prolonger sa durée jusqu’en avril. Lorsque les gelées approchent, on lève les cardons en motte; on relève toutes les feuilles, et on les lie sans les serrer, afin que celles du cœur puissent croître sans être gênées. On a creusé une tranchée 119 de trois pieds de profondeur sur trois et demi dé largeur , et sur une longueur proportionnée au nombre de pieds qu’on veut conserver. On garnit les parois de paille , ou mieux encore de vieux pail- lassons qui attirent moins les mulots ; on plante deux pieds de cardon sur la largeur, et autant qu’il en peut tenir sur la longueur, en espacant les rangs dans la même proportion; on entoure Île tout de coffres , et on couvre avec des châssis. On a soin de donner de l'air tout le temps que la température le permet ; et aussitôt que cela devient nécessaire, on entoure le coffre d'un réchaud de vieux fumier et de feuilles. Si le froid devient intense, on place des paillassons sur les châssis ; par ce moyen, on amène les cardons en bon état jusqu’au mois d'avril, et ils blanchissent parfaitement bien. Uriwer. JARDIN FRUITIER. e Conservation des fruits d’éte. Dans le Journal dés Jardins, publié en 1828, on trouve, page 56, un article signé Noisette ainsi concu : « Un tres-ancien cultivateur m'a dit avoir con- servé des melons, pêches, abricots et autres fruits de cette nature, presque pendant l’année entière, avec toute leur fraîcheur, parun moyen assezsimple. Au moment de la maturité, il les placait dans des boîtes de plomb qu'il faisait souder de manière à les fermer hermétiquement. Il déposait ces boîtes au fond de l’eau courante d’un ruisseau qui ne gelait jamais, et il les y laissait jusqu'au moment de faire usage dés fruits. 110 = «Nous regardons ce fait comme ayant grandement besoin d’être confirmé par de nouvelles expériences, et nous engageons les amateurs à les tenter, car nous pensons qu'il n'est pas tout-à-fait dénué de vraisemblance ; tout le monde sait que le contact de Fair et les variations de la température sont les principales causes de la fermentation putride. » Un de nos souscripteurs, dont l'attention a été éveillée par cet article, et dont la plus agréable occupation est de conserver les produits de l’horti- culture, an d'en enrichir sa table pendant l'hiver, où ils ont un charme de plus, vient de nous com- muuniquer quelques détails sur diverses applications qu'il a faites du procédé indiqué par M. Noisette. Il a d'abord essayé en 1833 de conserver des abricots et des pêches, qu'il a enfermés dans des boîtes en fer-blanc ; et n'ayant point à sa disposition de ruisseau à eau courante, et qui ne gèle point, il les a descendues au fond d'un puits, d’où il neles a retirées que pour en manger les fruits. Le premier essai qu'il a fait a été examiné à la Toussaint, et sur dix abricots-pèches enfermés dans cette boîte depuis la mi-août, huit ont été trouvés très-bons et très- frais; un autre était gâté, et le dernier, voisin du précédent , avait un commencement de pourri- ture. Les pêches examinées le 25 décembre se sont trouvées, moitié mangeables, et moitié moisies ; elles étaient au nombre de huit. Attribuant ces diverses altérations au peu de soins avec lesquels les fruits avaient été enfermés dans les boîtes , il recom- mença l’année suivante de nouvelles expériences. H fit faire plusieurs boîtes de fer-blanc d’un pied de 117 longueur sur une hauteur et une largeur propor- tionnées à la dimension des fruits qu’il voulait con- server. Sur la longueur, de petites rainures ver- ticales , également espacées, étaient destinées à recevoir de petites feuilles de fer-blanc formant cloison, pour séparer chaque fruit de ses voisins. Ses essais eurent pour objet non-seulement des abricots-pêches, mais des pêches tétons de Vénus et des poires de doyenné blanc et beurré gris. Chacun de ces fruits, cueilli par un temps sec, et au milieu de la journée, dix ou douze jours avant sa maturité, a été choisi très-sain, et sans la moindre écorchure ; il a été enveloppé de papier fin et collé, et placé dans une des boîtes disposées pour le re- cevoir ; une cloison en fer-blanc a été placée entre chacun , et la boîte pleine a eu son couvercle soudé. Le 10 août, vingt-quatre abricots-pêches ren- fermés dans quatre boîtes ont été ainsi préparés ; deux de ces boîtes ont été descendues dans le puits, deux autres placées dans une cave, comme nous le dirons tout à l'heure. Le 8 septembre , trente poires de doyenné furent placées de même dans six boîtes, dont trois des- cendues dans le puits, et trois mises à la cave. Le 15 septembre, vingt beurrés gris furent de même mis dans quatre boîtes, dont moitié fut placée dans le puits, et l’autre à la cave. Enfin, le 25 septembre, seize pêches tétons de Vénus furent disposées de la même facon, en quatre boîtes, qui furent aussi partagées entre le puits et la cave. Le 15 décembre, deux boîtes d’abricots furent ouvertes, lune provenant du puits, l’autre de la 110 cave; les douze fruits qu’elles contenaient furent trouvés également sains et bons. Le 1‘ janvier, deux boîtes de pêches, prises de même à la cave et dans le puits , furent ouvertes, et les fruits firent l'admiration des assistans par leur fraîcheur et leur bon goût. On ouvrit en même temps deux boîtes de doyenné: parmi les dix fruits qu’elles contenaient, sixétaienten maturité parfaite, les quatre autres furent conservés cinq jours dans une armoire , et se trouvèrent alors à point. Le 15 janvier, les deux autres boîtes d’abricots- pèches furent ouvertes : dans celle provenant du puits, l'eau s’y était introduite par un trou presque imperceptible, et tous les fruits étaient gâtés. Dans celle gardée à la eave , quatre fruits étaient encore mangeables, quoique passés ; les deux autres étaient entièrement moisis. Le même jour, les deux boîtes de pêches furent ouvertes : dans celle provenant du puits , elles étaient légèrement moisies en dessus, mais assez bonnes encore; les pêchesde l’autre boiteétaient meilleures ; l’une d'elles seulement était profondément altérée par une tache qui l’avait rendue amère. A la fin de janvier, deux boîtes de doyenné fu- rent ouvertes ; elles offraient des fruits sains et bons, mais pouvant attendre encore. Le 20 février , furent ouvertes les deux dernières boîtes de beurré gris ; dans les cinq fruits conservés dans le puits, deux avaient b/etti, les trois autres étaient bons. Sur les cinq poires provenant de la cave, trois étaient parfaitement à point, une pouvait attendre encore; la dermière était ta- I 19 chée, mais cépendant ce qui en restait était bon. Le 10 mars, les deux dernières boîtes de doyenné furent examinées : dans l’une comme dans l’autre, les fruits étaient pâteux ; mais dans la boîte prove- nant du puits, deux poires étaient blettes. Cette expérience faite avec plus de soin que la première fit penser à notre correspondant qu'il était possible de conserver les abricots et les pêches jus- qu'au 1” janvier au plus tard, et les poires de doyenné et de beurré jusqu'au 1° mars. Toutefois les épreuves comparatives ainsi faites démontrèrent que la conservation dans la cave était aussi sûre que l'autre, et comme elle présentait moins d’embarras , c'est à cette dernière qu'il s'est arrêté. Il a donc continué depuis 1834 à s'occuper de conserver les mêmes fruits, et voici comment 1l a perfectionné son procédé, qui lui donne de bons résultats. Il récolte les fruits, ainsi que je l'ai dit; il les enveloppe dans une feuille de papier serpente , bien collé, parce qu'il prend moins l'humidité qu'aucun autre. Il les enferme dans des boîtes en fer-blanc, dévenues à compartimens par les petites lames qui se placent dans les coulisses. Pour que le fruit ne ballotte pas, il l’assujettit sans le serrer, au moyen de petits rouleaux du même papier. Les couvercles des boîtes , au lieu d’être fermés par la soudure, ne sont plus assujettis que par un fil de fer formant double croix, une à chaque extrémité; et les join- tures sont bouchées par un goudron semblable à celui dont on se sert pour les vins en bouteille. Pour que ce goudron tienne mieux, les bords du fer-blanc qui se rejoigient sont légèrement crénélés. 120 Dans une cave assez profonde pour que la tem- . pérature , pendant toute l'année, ne varie que de 2 à 6° Réaumur au-dessus de zéro, il a fait établir un coffre en bois de hêtre, élevé par quatre pieds de six pouces au-dessus du sol ; le fond de ce coffre est garni d'une couche, épaisse d’un pied , de poussier de charbon de bois bien sec; sur cette couche est posé un casier sans fond, ayant un nombre de compartimens suffisant pour loger les boîtes en fer- blanc qui contiennent les fruits. Ce casier a deux pieds de hauteur et des proportions telles, qu'il règne tout autour, entre lui et le coffre, un inter- valle vide de dix pouces que l’on remplit de poussier de charbon. Sur l'épaisseur supérieure de chacune des planches qui divisent le casier , est clouée une étiquette portant un numéro correspondant à une note indicative des fruits que renferme chaque case. Elles ont toutes une dimension carrée, mais telle qu'il yaitentre la boîte de fer-blanc placée debout et leurs parois en bois un intervalle de deux pouces que l’on remplit également avec du poussier de charbon ; un fil de fer attaché à chaque boîte est assujetti à un clou planté près du numéro, de facon qu’on puisse retirer la boîte à volonté. Les boîtes ayant un pied sont couvertes d’une égale épaisseur de poussier, de facon que de toutes parts chaque boîte est au moins séparée de l'air ambiant par une couche de poussier d'un pied d'épaisseur. Ce coffre est couvert d’un couvercle qui s’y ajuste parfaitement, et par-dessus lequel on pose des pail- lassons semblables à ceux employés dans les jardins. Comme les fruits que notre correspondant con- serve ne sont pas prêts à mettre en boîte en même 121 temps, il a soin, chaque fois qu’il en place une dans une case , Ge remplir celle-ci de poussier , ainsi que le rang de toutes celles qui l'entourent, sauf à les vider quand d'autres boîtes sont prêtes. Les précautions les plus importantes dans ce pro- cédé sont que les fruits ne soient pas encore mûrs; qu'ils soient soigneusement enveloppés, sans les froisser, de papier bien sec et collé ; que les boîtes en fer-blanc soient parfaitement essuyées, et que les fruits soient placés dedans, vingt-quatre heures après la cueillette. Ils séjournent pendant ce temps dans le fruitier. Il ne faut pas croire que ce procédé soit coûteux : une fois la dépense faite, les mêmes appareils durent longtemps; le papier peut servir plusieurs fois, avec la seule précaution de le bien faire sécher s’il a pris de l'humidité ; quant au poussier , si on le renouvelle chaque année, il est tout aussi bon à brüler ; et si on veut qu'il serve plusieurs fois, il suffit de le rap- porter de la cave au dehors, pour faire évaporer, en l’étalant en couche mince, l'humidité dont il s’est chargé. En mettant sous les yeux de nos lecteurs les dé- tails qui précèdent, j'ai pensé être utile aux per- sonnes qui se plaisent à multiplier chez elles des jouissances qui n’exigent que quelques précautions, et qui sont d’un prix inestimable dans de certaines occasions. DovErRGE. 122 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. PHOTINIA, Enorey. Icosandrie digynie, Lin. Rosacées, Juss. Caractères génériques. Ce genre a été formé de quelques arbres placés précédemment parmi les cratægus et mespylus. Calice campanulé à cinq dents, cinq pétales ovales périgynes, dix étamines périgynes, monadelphes à la base ; ovaire semi- adhérent , velu , biloculaire, à loge disperme, sur- monté de deux styles, glabres, à gros stigmates; fruit biloculaire tétrasperme, charnu , et dont les graines. sont cartilagineuses. PHOTINIE À FEUILLES D'ARBOUSIER, Épine de la Cali- fornie, photinia arbutifolia. LAND. BoT. REG. 491. Cratægus arbutifolia. Hort. KEw. ed. 2. 3. 202. Cratægus serratifolia. Mort. PAR. p. 408. { Voyez la planche. ) Le photinie à feuilles d'arbousier croît naturel- lement dans la Californie, et fut introduit en Europe par Archibald Menzies, en 1706. Il paraît ne devoir former, dans son pays , qu’un grand ar- brisseau. Depuis plus de vingt ans on le cultivait au Jardin des Plantes comme arbrisseau d’oran- gerie , et il ne fleurissait pas ; mais en juin dernier, lun des individus que je cultive a enfin montré une panicule terminale dont les boutons, après avoir pris presque toute leur grosseur, ont cessé de croître pendant quinze jours. Je les croyais avortés, mais le 14 juillet ils se sont ouverts pres- PE PHOTINIE 2% Æcilles d'Arbouster. Phoünia arbutifolia . 125 que tous spontanément , et ont formé une panicule compacte de fleurs blanches. L'individu qui a fleuri ainsi est une greffe que J'avais faite en fente, il y a trois ans, sur coignassiér ; elle a actuellement quatre pieds de hauteur, et forme un petit arbre pyramidal d'un très-beau port; l'écorce du jeune bois est d’un rouge lie de vin très-foncé; les feuilles sont persistantes, al- ternes, pétiolées, oblongues-lancéolées, longues de quatre à cinq pouces, raides, coriaces, gla- bres, d’un vert foncé en dessus , d’un vert pâle en dessous, bordées de dents inégales, divergentes, sé- tacées et piquantes. Les pétioles, longs de six à neuf lignes et rouges comme les jeunes branches, sont accompagnés de petites stipules , subulées , noires, qui s'appliquent contre le rameau. Les fleurs , disposées en panicule rameuse, par- tant du sommet, de la tige et de l’aisselle des deux feuilles supérieures, sont blanches, larges de cinq lignes , portées sur des pédicelles très-courts, et ré- pandent une odeur assez forte; le calice et les éta- mines sont jaunâtres ; quand les anthères se pas- sent , elles deviennent rousses. Je cultive ce petit arbre en pot, le multiplie par la greffe en fente, sur aubépine et coignassier, et le conserve l'hiver sous châssis à froid. Je dois avertir qu'il ne veut pas être taillé, car tous ceux que j'ai rabattus en sont morts. C’est probablement pourquoi on voit si peu d'individus de cette espèce dans les collections. J.-B. Camuzer. 1 24 ORANGERIE. Hovée ELLIPTIQUE. /ovea elliptica , Decan». ( Voyez la planche, et pour les caractères génériques, page 310 de ce journal , année 1833-1834.) Arbuste pouvant s'élever à la hauteur de deux à trois pieds, à rameaux grêles, de couleur jaunâtre et vert aux extrémités. Feuilles alternes plus ou moins oblongues, elliptiques, marginées, lisses en dessus , d’un vert foncé et luisant, réticulées, lé- sèrement velues en dessous où le vert est jaunâtre. Il y a des feuilles en spatule et de formes variées. Le pétiole est court et muni de deux petites sti- pules. : Pédoncule trois fois plus court que les feuilles , le plus souvent géminé, surmonté d’une bractée dolabriforme légèrement soyeuse. Il supporte une fleur papillonacée à étendard d'un beau bleu et à ailes d’un violet foncé. Les fleurs naissent tout le long des rameaux à l’aisselle des feuilles. Le- gume contenant trois graines. Cette charmante plante est une miniature de l’Aovea Celsii, dont elle ne diffère que par ses feuilies moins grandes et elliptiques, ses fleurs plus petites et d'un bleu moins foncé. Jusqu'à ce moment, on ne peut la multiplier que de graines; mais il y a lieu d'espérer qu'on par- viendra à trouver un moyen plus expéditif, et qui permettra d'en faire l’ornement des serres tempé- rées. Originaire, comme ses congénères, de la Nou- velle-Hollande, près du détroit du Roi-Georges, PL , HOVEE ELLIPTIQUE Hovea elliptuca. RER ES SOA LS P1.15 TIGRIDIE D'HERBERTS Tigridia Herbert. PLAC = AS ” = SZ N/// PS WA A A AU) FE 1 | 7) 7 NN ARGYREIA BRILLANTE 125 elle est moins vigoureuse que l’hovea lanceolata et se cultive comme elle. Voyez même page que ci-dessus. CELS FRÈRES. Tien D'Hersert, T'igridia Herberti. Bot. mac. Cypella Herberti. Bot. MAG. 2509. Lounox. Hort. Brit. (Voyez la planche, et pour les caractères gé- nériques , page 281 de ce journal, année 1832- 1833.) J'ai donné, page 283 de ces Annales, année 1833- 1834, la description et la culture de cette char- mante iridée; je ne puis qu'y renvoyer nos lecteurs, afin de ne pas insérer deux fois le même article. JACQUES. SERRE CHAUDE. ARGYREIA. Low. Bot. mac. 2446. Loupow. Hort. Brit. Pentandrie monogynie, Lin. Convolvulacées, Jussieu. Caractères génériques. Calice à cinq divisions inégales; corolle tubulée , infundibuliforme , sub- campanulée; cinq étamines à filamens adnés au tube, stigmate à deux lobes; baie à quatre loges et à quatre semences. Observations. Ce genre diffère donc de l'ipomea, par ses étamines, dont les filamens sont adnés à la corolle, et par son fruit en baie et non capsu- laire. ARGYREIA BRILLANTE. Argyrela speciosa. SWET. Bot. mag. Letsomia nervosa. Rox8., pomæa speciosa. BoT. Mac. 2230. Convolvulus nervosus. BRow\. Tiges ligneuses, grisâtres étant adultes ; les jeunes, 126 blanches et très-cotonneuses, volubiles, et pouvant s'élever de dix à vingt pieds, et peut-être plus; feuilles alternes, éloignées les unes des autres, portées sur des pétioles cylindriques, argentés comme les tiges et longs d'environ un pouce; limbe grand ( cinq à huit pouces), arrondi, cor- diforme à la base, entier sur les bords, d’un beau vert en dessus, blanches, soyeuses et argentées en dessous, nervures bien prononcées sur la page inférieure ; fleurs naissant sur des pédoncules axillaires , longs de deux à trois pouces, ayant à leur sommet trois à quatre bractées blanchâtres presque transparentes, et contenant quatre a cinq fleurs, dont celle du centre seule s’est développée sur notre individu; corolle monopétale, tubulée, renilée au-dessus de sa base ; blanchâtre et soyeuse en dehors, d’un beau pourpre violacé en dedans, à cinq petites divisions à son sommet, longues de dix-huit à vingt lignes, limbe d'un pouce; cette fleur ne dure qu’à peine vingt-quatre heures. Ce grand arbrisseau est originaire de l'Inde ; il a été introduit en Angleterre en 1818; j'en ai recu les graines en octobre 1819, envoyées de File Bourbon par notre ami Bréon; comme sa végétation est forte, et que par sa nature volubile il est très-em- barrassant dans les serres chaudes, je n’en ai con- servé qu’un pied, qui a donné ses premières fleurs en octobre 1837. Son feuillage est beau et remar- quable, mais ses fleurs ne sont pas brillantes, et, comme je l'ai dit, ne durent que très-peu de temps ; on peut le multiplier de boutures faites sur couche chaude et sous cloche étouffée; on en recoit aussi quelquefois des graines de Bourbon ou de Caleutta ; 127 elles lèvent ordinairement bien étant semées sur couche et sous châssis, et forment des individus de douze à quinze pouces de haut la première année. JACQUES. NOUVELLES. CÉROPÉGIE ÉLÉGANTE , Ceropegia elegans. War. Bot. Magaz. 5015. Lour. Hort. brit. Pentandrie digynie. Lin. Apocinées. Jussieu. Sous-arbrisseau grimpant, volubile et s'entortil- Jant autour de tous les corps qu'il rencontre, et pouvant s'élever ainsi jusqu'à plus de vingt pieds ; tige verte, plabre ; feuilles opposées portées sur des pétioles de six à huit lignes, contournés ; limbe ovale, rétréci au sommet, en pointe acuminée, glabre sur les deux surfaces ; fleurs portées sur un pédoncule commun, sortant de l’aisselle des feuilles, disposées en espèce d’ombelle de quatre à six ; calice très-petit à cinq divisions; corolle tubulée , longue de douze à quinze lignes; tube renflé à sa base en forme de bouteille, rétréei ensuite et s'évasant au sommet en cinq portions , formant comme des demi- cornets , surmonté d’appendices ovales, munies de quelques poils bruns : toute la corolle est de cette couleur mêlée de verdâtre et de pourpre. Originaire de l'Inde ; introduit en Angleterre en 1828; je l'ai vu en 1856 et 1837, chez MM. Loht, Cels, à Neuilly, etc.; fleurit à différentes époques de l'année. 120 CéROPEGIE d'AFRIQUE, Ceropegta africana. Lo». bot. Cab. 906. Loup. Hort. brit. Petit sous-arbrisseau, volubile grimpant ; tiges vertes, comme herbacées, glabres; feuilles oppesées, un peu pétiolées , ovales, entières, obtuses, avec une petite pointe mucronée au sommet, épaisses, charnues; fleurs axillaires, solitaires dans les aisselles des feuilles ; calice à cinq très-petites divisions ou- vertes; corolle tubulée, ayant à sa base un petit renflement, gros comme un petit pois ; tube grêle, long de huit à neuf lignes, s'évasant un peu, en cinq petits demi-cornets, surmontés de cinq ap- pendices linéaires brunes et velues; les demi-cornets sont d’un jaune verdâtre , le tube brunûtre, et le renflement inférieur vert. Des Indes, introduit en Angleterre en 1823: je Jai vu en 1537 chez MM. Ryfkogel , Daniel et com- pagnie. Ces deux plantes ne sont absolument que de sim- ple curiosité ; pourtant la première a des fleurs tout à fait singulières , et peut intéresser quelques ama- teurs; toutes les deux sont de serre chaude, mais peu délicates. On les multiplie de boutures faites sur couche chaude et sous cloche, étouffées et soi- gnées comme la plus grande partie des plantes de cette température. JAcQUESs. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. COL EL, BELLE LES 7, LEE, LS LS LS LEZ ES LS LL, LE EL LEE, LL Li LE LL), LL, LB MÉTÉOROLOGIE. Resume général des Observations météorologiques et horticoles faites a Villiers, pendant l'année 1837, par M. Jacques, jardinier en chef du Roi, a Neuilly. ÉTAT DU CIEL. TEMPÉRATURE. || BAROMÈTRE. EL, || VENTS dominants. Nuageux Brouillard. Brümeux Couverts. Orage Plu: basse. Moximum, Minimum | Sans observation. 7 Ÿ Sud-Ouest. Ouest. IN.-Est. N.-Ouest. N.-Ouest. Ouest. N.-Ouest. N.-Est. (Ouest. N.-Ouest. Sud-Ouest. Sud-Ouest, ER S y > = y SES ES M D à L2 5 5 5 5 D = D 4 S > 4 7 A F: + 2 6 { 8 / 4 6 1 . Décembre. N.-Ouest. FÉvRIER 1838. 9 130 I! résulte donc des tableaux ci-dessus que nous avons eu 73 jours de temps clair, 116 nuageux, 18 de brouillard, 71 couverts, 73 de pluie, 4 de neige , 6 orageux et 4 sans observations posi- tives. En général , l'année a été sombre , humide, quoique moins pluvieuse que Fan passé. L'hiver s’est prolongé fort avant dans les mois de printemps. Aussi les vignobles étaient tellement en retard, que la majeure partie des cultivateurs croyaient bien , comme nous, que la récolte des vins serait à peu près nulle. Pourtant les beaux jours de sep- tembre et d'octobre ont presque changé spontané- ment cette fâcheuse position , et les vignerons qui ont attendu pour vendanger ont fait du vin très- potable, et qui, en général, est de meilleure qua- lité que l'an passé; pourtant il y a beaucoup de choix. La récolte des céréales a été contrariée par les pluies ou temps brumeux, et les avoines sur- tout n’ont été levées que très-tard; par contre, les foins ont été assez abondants. En générai, les fruits ont élé peu communs ; aux environs de Paris, les abricots et les pêches ont autant dire totale- ment manqué; quelques cantons ont récolté des pommes ; les poires sont rares et peu belles; pourtant tout se soutient dans un prix raisonna- ble, et les travaux étant communs, les ouvriers et le peuple se trouvent aussi heureux que chacun peut l'être dans sa position. JACQUES. 151 SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. ( Voyez le n° d'août 1836.) Suite des Acactes. Deuxième division , sans épines. * Anthères velues, stigmate en forme de pinceau, Trichodées. 178 bis. À rricaones. 4. trichodes. Wir. sp. Dec. Prod. 2. p. 466. Lou. Hort. brit. Mimosa tri- chodes. Jaco. Scnoëns. Arbrisseau rameux de huit à dix pieds, toujours vert, sans épines, glabre; feuilles bipinnées, à deux ou trois paires de pin- nules, portant chacune trois à cinq folioles, ovales, pointues ; une glande droite, oblongue en- tre les pinnules; fleurs d'un pourpre jaunûtre en tête, géminées, pédonculées, axillaires ; rameaux ponctués. Légume plane, comprimé, linéaire. Lieu : le Pérou. Cultivée en Angleterre en 1818, et au Jardin des Plantes en. . . . ** Anthères glabres, stigmate simple; Julibrissinées. 179. À. NOIRCISSANTE. À. nigricans. R. B. Dec. Prod. Bor. MAG. 2188. Mimosa nigricans. LaBir. Nov. Hol. Arbrisseau de six à huit pieds, sans épines , glabre ; feuilles à deux paires de pinnules portant cinq à sept folioles obovales-oblongues , obtuses ; une ou deux glandes sur le pétiole , fleurs jaunes en petites têtes solitaires ; légume linéaire, plane, droit , à six ou sept semences, devient noir par la dessiccation. 132 Lieu : la Nouvelle -Hollande; toujours verte. Cultivée en Angleterre en 1803, et à Paris à la .même époque. 180. À. REMARQUABLE. À. formosa. Kuxru. Mim. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Arbrisseau de huit à dix pieds, sans épines, glabre; feuilles à deux paires de pinnules, portant cinq à six paires de folioles obovales-elliptiques ; pétiole sans glandes ; stipules grandes , oblongues , obtuses ; fleurs blan- ches en capitules, au nombre de deux à cinq, por- tées sur un pédoncule commun; fleurs polyan- dres. Lieu : le Mexique; toujours verte; cultivée en Angleterre en 1825. 181. À. cutée. À. ciiata. R. B. Louo. Hort. brit. À. strigosa. Link. Enum. Dec. Prod. Arbrisseau de six à huit pieds, toujours vert, sans épines, poilu ; feuilles à deux paires de pinnules, portant deux à trois paires de folioles; stipules comme sétacées, caduques; fleurs jaunes en tête, soli- taires. Lieu : la Nouvelle-Hollande ; introduite en An- gleterre enr 805. 182. À. vaca. À. vaga. Waizuo. sp. Dec. Prod. Rox. Cor. Mimosa vaga. Lan. Arbre de trente à quarante pieds, toujours vert, sans épines ; feuilles à trois paires de pinnules, dont les inférieures portent deux paires de folioles, les supérieures, trois: elles sont ovales, un peu lisses; fleurs blanches en deux et trois capitules pédonculées. Lieu : le Brésil; cultivée en Angleterre en 1818. 185. À. LEBBECK. 4. lebbeck. Wniv. sp. Dec. 133 Prod. Desr. Cat. ed. 3. Mimosa lebbeck. Lan. sp. 1503. Arbre de vingt-six à trente pieds, toujours vert, sans épines, glabre; feuilles composées de deux à quatre pinnules, portant chacune six à huit folioles ovales obtuses ; pétiole sans glandes, fleurs rouges en tête, pédonculées, agrégées ; les fleurs sont chacune pédicellées. Lieux : l'Égypte supérieure , les Indes orientales. Cultivée en France, en Angleterre, en Belgique, etc. 184. À. ÉLEVÉE. 4. procera. Win. sp. 4. Dec. Prod. Mimosa procera. Roxs. Cor. Lour. Hort. brit. Arbre de cinquante à soixante pieds, tou- jours vert, sans épines , glabre; feuilles à quatre paires de pinnules, portant chacune cinq à huit folioles ovales pointues ; glande déprimée à la base du pétiole; fleurs pourpres, mêlées de jaune, en tête, pédonculées, disposées en panicules terminales ; légume plane, glabre , aminci par les deux extré- mités, de six à sept pouces de long; fleurs po- lyandres, monadelphes. 3 Lieu : les Indes orientales; introduite en Angle- terre en 1816. 185. À. TRÈS-ODORANTE. 4. odoratissima. Wicio. sp. Dec. Prod. Mimosa odoratissima. Rox. Cor. 2. t. 120. Arbre de trente à quarante pieds , toujours vert, sans épines , un peu glabre ; feuilles à quatre paires de pinnules, portant chacune dix à douze folioles ovales-oblongues, obtuses, les inférieures très-petites ; glandes déprimées à la base du pé- tiole, et entre les dernières pinnules; fleurs jaunes, en tête sur des pédoncules agrégés, disposées en pa- nicules terminales ; fleurs tres-odorantes. Lieu : le Coromandel ; introd. en Angl. en 1790. L 154 _186.AÂ. supers. À. speciosa. Wiccp. Sp. pl. Dec. Prod. Lou». Hort.brit. Mimosa speciosa. Jaco. Coll. icon. rar. 1. t. 198. Arbre ou grand arbrisseau de dix à douze pieds, toujours vert , sans épines , gla- bre ; feuilles à quatre ou cinq paires de pinnules, sept à onze folioles ovales-oblongues, obtuses, glandes à la base du pétiole ; deux ou trois capi- tules axillaires longuement pédicellées; fleurs blan- ches, polyandres. Lieu : les Indes orientales; introduite en Angle- terre en 1742, et à Paris en 1830. 187. À. GLAUQUE. À. glauca. Wu. Sp. pl. Dec. Prod, Lour. Hort. brit. Mimosa glauca. Lan. Sp. 1504. Arbrisseau rameux de quatre à cinq pieds, sans épines, glabre; feuilles de quatre à six pin- nules, portant douze à quinze paires de folioles, distantes, linéaires, glauques en dessous, pétiole légèrement pubescent, glanduleux entre les pin- nules intermédiaires ; fleurs blanches en tête, axil- laires, pédonculées, comme géminées ; légume sessile. Chacune des fleurs a cinq parties et dix étamines. Lieu : Amérique mérid.; introd. en Angl. en 1600. 188. À. À TÊTE BLANCHE. 4. leucocephala. Link. Enum. Dec. Prod. Mimosa leucocephala. Lama. Dict. 1. p. 12. Arbre ou grand arbrisseau de cinq à dix pieds, et peut-être plus, sans épines , glabre; feuilles à quatre à cinq paires de pinnules, à douze à quinze folioles ovales-oblongues, linéaires, poin- tues; pétiole pubescent ayant des glandes entre les pinnules ; fleurs blanches, en tête , comme gé- minées ; légume porté sur un long stipe; elles sont velues étant jeunes. 135 | Lieu : l'Amérique méridionale; cultivée en France , Angleterre , Belgique, etc. Observation. Gette espèce et la précédente sont confondues dans les jardins sous le derhier nom ; la dernière se distingue par la longueur du stipe dés gousses ou légumes. i89. À. MarGINÉE. 4. lomatocarpa. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa marginata. LAmarck. Encyel. Petit arbre de quinze à vingt pieds, tou- jours vert , sans épines, glabre; feuilles compo- sées de cinq pinnules, portant ordinairement quinze folioles oblongues , un peu en faux; une glande entre toutes les paires de folioles; fleurs pourpres mêlées de jaune, en panicules lâches; chacune des fleurs à quatre divisions, polyandres. Lieu : Pondichéry ; introduite en Angleterre en 1824. 190. À. À LARGES SILIQUES. À. latisiliqua. Wirxp. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa latisiliqua. Lin. Pers. Syn. pl. PLüm. Arbrisséau de huit à dix pieds, toujours vert, sans épines; feuilles à cinq paires de pinnules portant dix folioles elliptiques obtuses; stipules bractéiformes, un peu cordiformes ; fleurs en capitules pédonculées agrégées, et for- mant des panicules terminales; elles sont indiquées comme blanches par M. Decandolle , et rouges par M. Loudon. 191. À. DE Porro-Rico. 4. Portoricensis. Win. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Lou. Hort. brit. Mr mosa Portoricensis. JacQ. Icon. rar. t. 633. Arbris- seau de cinq à six pieds , peu rameux, sans épines ; feuilles à cinq paires de pinnules à vingt folioles, linéaires, obtuses, un peu glabres; pétiole sans 136 glandes; petits rameaux pubescens; fleurs blan- ches en capitules longuement pédonculées ; deux à trois axillaires; calice à marge ciliée; filets des étamines blancs , très-longs. Lieu : Porto-Rico, Amérique méridionale. Cul- tivée à Paris, et introduite en Angleterre en 1824. 192. À. DE Caracas. 4. Caracasana. Wiro. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Mimosa Caracasana. JAcQ. Icon. rar. t. 652. Arbrisseau de dix à douze pieds, sans épines, glabre, feuilles à cinq pinnules, à vingt folioles linéaires un peu obtuses; pétiole sans glande; petits rameaux comme pubescens ; fleurs purpurines, en capitules pédonculées deux à trois, axillaires, comme terminales; calice à marge glanduleuse. Lieu : Amérique méridionale, Caracas; introd. en Angleterre en 1817. 193. À. QUADRANGULAIRE. Z. quadrangularts. Link. Enum. Desr. Cat. ed. 5. Lou». Hort. brit. Bon sarp. 1857. Dec. Prod. Arbrisseau de six à huit pieds et plus; jeunes rameaux quadrangulaires et même un peu ailés; stipules lancéolées assez grandes; feuilles à quatre à six paires de pinnules, seize à dix-neuf folioles, linéaires, légèrement pubescentes, ainsi que les pétioles et les jeunes ra- meaux ; fleurs jaunes en capitules solitaires. Lieu : Caracas ; toujours verte. Cultivée à Paris en 1617. 104. À. pe LamBerT. 4. Zambertiana. VW. Dox. Bot. Res. 721. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Arbrisseau de cinq à six pieds , sans épines , à rameaux arrondis ; feuillage pubérulent, velu ; feuilles à deux ou trois paires de pinnules, composées de neuf à douze 137 paires de folioles petites , ovales, obtuses; pétiole sans glande; fleurs purpurines, en capituies, comme arrondies, disposées au nombre de trois à cinq en grappes; les filamens des étamines allongés. Lieu : le Mexique. Cultivée et introduite en An- gleterre en 1818. 109. À. TÉTRAGONE. À. tetragona. Wir. Sp. Dec. Prod. Loup. Hort. brit., etc. Arbrisseau toujours vert, sans épines, glabre; feuilles composées de cinq à six paires de pinnules, seize à trente fo- lioles, linéaires pointues, les extérieures plus grandes; fleurs blanches en capitules pédonculées, comme ternées , axillaires ; légume linéaire obtus, à marge épaissie. Lieu : Caracas ; introduite en Angleterre en 1820. 196: À. DE DEUx couLEURs. 4. discolor. Wir. Sp. Dec. Prod. Desr. Cat. Ed. 3. Mimosa botrycephala. Venr. Cers., etc. Petit arbrisseau rameux de quatre à huit pieds , sans épines; feuilles à cinq paires de pinnules , à neuf ou douze folioles oblongues, gla- bres, pointues, pâles en dessous ; pétiole à base glanduleuse ; les petits rameaux pubescens; fleurs jaunes en capitules pédicellées, formant de longues grappes. Lieu : la Nouvelle-Hollande; cultivée à Paris en 1792, etc. 197. À. ANGULEUSE. À. angulata. Desvaux. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Petit arbre de quinze à vingt pieds, sans épines , très-glabre ; rameaux tétragones, feuilles à cinq à sept paires de pinnules , environ trente folioles linéaires très-étroites ; une glande à la base de chaque paire de pinnules ; les folioles sont ordinairement alternes; fleurs jaunes, en petites 158 têtes pédicellées, portées sur un pédonculeaxillaire, formant de longues grappes. Lieu : la Nouvelle-Hollande; introduite en An- gleterre en 1820. 198. À. PUBESCENTE. À. pubescens. Roë. Browx. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 35. Mimosa pubescens. VenT. Malm. t. 21. Arbrisseau de dix à douze pieds et plus, sans épines; rameaux arrondis, velus ; feuilles composées de trois à dix pinnules, portant chacune six à dix-huit paires de folioles linéaires , glabres ; pétiole sans glande, fleurs en petites têtes jaunes, pédicellées et disposées comme celles de l'espèce précédente. Lieu : la Nouvelle - Hollande ; cultivée à Paris, Londres, Bruxelles , etc. 109. À. À FEUILLES DE FouGÈRE. À. filicina. Wiip. Sp. Dec. Prod. Lou. Hort. brit. Mzmnosa filicoides. Cav. Ic. 1. t. 78. Grand arbrisseau , toujours vert, sans épines, à rameaux arrondis; pétiole sans glan- des, légèrement velu ; feuilles à six ou sept pinnules, portant de cinquante à soixante-dix folioles linéaires, pointues, ciliées ; fleurs blanches , polyandres , en assez grosses têtes pédicellées et formant des grappes paniculées terminales ; légume linéaire plane, poilu, à marge épaissie. Lieu : le Mexique; je l'ai vue cultivée au jardin de botanique d'Orléans en 1837, et j'en ai recu un bel échantillon en décembre de la même année de l'extrême obligeance de notre collègue M. Delaire, jardinier en chef de cet établissement. 200. À. vELUE. 4. villosa. Wii. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mrimosa villosa. Swarrz. F1. ind. occid. 982. Arbrisseau toujours vert, de cinq à six 159 pieds, sans épines ; feuilles à cinq ou six paires de pinnules, portant ofdinairement douze folioles ovales un peu velues, ainsi que les rameaux, pétiolées sans glandes; fleurs blanches en capitules pédicellées, formant des panicules terminales; légume court, plane, velu. Lieu : la Jamaïque ; introduite en Angl. en 1800. 201. À... À. frondosa. Wie. Sp. Dec. Prod. 2. pag. 468. Louv. Hort. brit, Arbre toujours vert, de vingt-cinq à trente pieds , sans épines ; feuilles à six paires de pinnules, à quatorze folioles lancéolées, distantes, pubescentes , ainsi que les rameaux et les pétioles; une glande entre les pinnules infe- rieures ; fleurs blanches en capitules axillaires, pé- donculées, solitaires ; légume linéaire, plane. Lieu : les Indes orientaies ; cultivée en Angleterre en 1816. 202. À. À sripuces. À. stipulata. Dec. Prod. 2. pag. 469. Loun. Hort. brit. sp. 24,844. Arbre tou- jours vert, de quinze à vingt pieds, sans épines ; feuilles à cinq ou sept paires de pinnules, vingt à trente folioles oblongues, pubescentes, ainsi que les pédoncules, les pétioles et les petits rameaux ; slipules ovales en cœur, pointues, persistantes; fleurs blanches en petites têtes pédonculées, comme en corymbe ; légume plane, glabre, droit, de six pouces de long et six lignes de large. Lieu : le Bengale ; cultivée en Angleterre en 1800. 203. À. DIVARIQUÉE. 4. divaricata. Wunup. Sp. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. sp. 24,845. Arbre de vingt pieds, toujours vert, sans épines , glabre ; feuilles de six à neuf paires de pinnules, quarante folioles linéaires, obtuses; glande convexe, sessile, à la 140 base des pinnules inférieures ; stipules demi- ovales, en faux; fleurs blanches, en petites têtes, une à trois, pédonculées, axillaires. Lieu : les Indes orientales ; introduite en Angle- terre en 1820. 204. À. EN ARBRE. 4. arborea. Wirzo. Sp. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. pag. 3500. Mimosa filicifolia. Lawark. LINNÉE. sp. 1503. Arbre de quarante pieds, toujours vert, sans épines; rameaux et pétioles pubérulens, ferrugineux ; feuilles de sept à douze pinnules , seize à dix-huit foholes oblongues, ordi- nairement glabres ; glande déprimée entre les pin- nules ; fleurs d'un blanc légèrement carné, en capitules pédonculées, deux à trois, axillaires. Lieux : la Jamaïque, Porto-Rico; cultivée à Paris, au jardin des Plantes; en Angleterre. 205. À. AMÈRE. À. amara. Wap. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Mimosa amara. Rox. Cor. Arbre de vingt-cinq à trente pieds , toujours vert, sans épines ; rameaux et pétioles sans glandes , velus comme les pédoncules; feuilles à huit ou dix paires de pinnules, vingt à vingt-cinq paires de folioles linéaires , un peu obtuses , glabres ; fleurs blanches, polyandres, en petites têtes , deux à six, agrégées , pédonculées ; légume plane, courbé, linéaire , à huit semences. Lieu : les Indes orientales ; introduite en Angle- terre en 1816. 206. À. sucisrissin. Arbre de soie. 4. julibrissin. Waizo. Sp. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Mimosa ju- librissin. Scor. Pers. Syn. pl. Mimosa arborea. Forsk. Descrip. Lamarck , etc. Arbre de vingt pieds et plus, à feuilles caduques, sans épines , glabres ; feuilles composées de huit à douze pinnules, à trente folioles 141 oblongues, pointues, subciliées, une glande orbi- culaire déprimée à la base du pétiole ; fleurs à fila- mens longs, soyeux , légèrement rosés, en capitules pédicellées , disposées en panicules ou corymbes terminaux ; légume plane, membraneux, glabre. Lieux : l'Orient, l'Égypte; cultivée depuis long- temps en France, etc. 207. À. poryPayLue. À. polyphylla. Dec. Prod. Lou. Hort. brit. Arbre de quinze à vingt pieds, toujours vert, sans épines, glabre ; feuilles de onze à douze paires de pinnules, à trente folioles ob- longues , ciliées , légèrement pubérulentes en des- sous, une petite glande orbiculaire entre les deux à trois pinnules extrêmes ; fleurs blanches en petites capitules pédicellées, disposées en ample panicule terminale; légume plane, membraneux, glabre. Lieu : Sainte-Marthe; introd. en Angl. en 1824. 208. À. DÉCURRENTE. 4. decurrens. Wirp. Sp. Dec. Prod. Drsr. Cat. ed. 5. Loup. Hort. brit. Mimosa decurrens. Vent. Malm. t. 6r. Arbrisseau de cinq à six pieds, sans épines, glabre, toujours vert ; feuilles de neuf à onze pinnules, portant chacune trente à quarante folioles étroitement linéaires, distantes, une glande entre toutes les pinnules ; pétioles et rameaux à angles aigus; fleurs jaunes, polyandres, en petites têtes, formant des grappes axillaires pédonculées ; en mai et Juin. Lieu : la Nouvelle-Hollande; cultivée au jardin des Plantes, et chez plusieurs amateurs et marchands. 200. À. MoLLETTE. 4.mollissima. Wiro.Dec. Prod. A. mollis. R. Brown. Louv. Hort. brit. Arbrisseau de la taille du précédent, sans épines , rameaux et pétioles anguleux , pubescens ; feuilles de huit à 142 ‘ dix-huit pinnules, de trente à quarante folioles, linéaires, très-serrées, pubescentes; une glande entre toutes les pinnules; fleurs de la couleur et disposées comme dans l'espèce précédente, dont celle-ci ne parait être qu’une variété; fleurit en juillet et août. Lieu : lecap Van-Diemen; intr. en Angl. en 1810. 210. À. BLANCHATRE. À. dealbata. Dec. Prod. Link. Loup. Hort. brit. Petit arbrisseau toujours vert, de trois à quatre pieds, sans épines ; rameaux comme anguleux, pétiole muni de poils très-courts, ce qui les rend comme velus ; feuilles à quinze paires de pinnules , trente à trente-cinq folioles linéaires très- serrées , pubescentes , une glande perforée à la base de chaque pinnule; fleurs jaunes en petites têtes pédicellées , formant des grappes pédonculées, axil- laires ; a du rapport avec les deux précédens. Lieu : la Nouvelle-Hollande ; cultivée au jardin des Plantes, etc. 211. À. PRISMATIQUE. À. prismatica. HoFFMANG. Dec. Prod. Louv. Hort. brit. Petitarbrisseautoujours vert, de cinq à six pieds, sans épines ; feuilles bi- pinnées, de sept à huit pinnules, portant chacune quatorze à dix-sept folioles oblongues , comme dis- colores, rameaux et pétioles glabres; fleurs jaunes. Lieu: . . . introd. en Angleterre en 1818. 212. À. cONTOURNÉE. 4. contorta. Dec. Prod. p. 450. Loup. Hort. brit. Arbre toujours vert, de vingt pieds, sans épines ; rameaux comme arrondis, gla- bres, ainsi que les feuilles, qui sont composées de douze à seize pinnules, portant trente à trente-cinq folioles rapprochées, linéaires ; glande arcéolée à la base des pinnules inférieures ; fleurs blanches en 145 tête portées sur des pédoncules axillaires, solitaires; légume très-long, contourné en spirale. Lieu : le Brésil ; introd. en Angl. en 1825. 213. À. COMESTIBLE. 4. esculenta. F1. MEx. Icon. ined. Dec. Prod. Lou. Hort. brit. Arbre toujours vert, de vingt pieds , sans épines, glabre; feuilles à dix-sept paires de pinnules, à trente-deux folioles linéaires, obtuses; fleurs blanches à dix étamines, en têtes géminées, formant des panicules terminales ; légume linéaire, glabre , plane à la base, longuement aminci. 1 Lieu : le Mexique ; introd. en Angl. en 1825. 214. À Lycopone. 4. lycopodioides. Desv. Journ. de Botaniq. Dec. Prod. Dssr. Cat. ed. 3. pag. 300. Arbrisseau sans épines , rameaux tétragones ; feuilles à trois paires de pinnules, folioles nombreuses, petites, un peu pubescentes; stipules distinctes, lancéolées , striées ; fleurs en tête, formant des épis longuement pédonculés. Lieu : . .. cultivée au jardin des Plantes de Paris. 215. À. voyaceur. 4. perecrina. Wivco. Sp. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. pag. 3500. Mimosa peregrina. Lin. Arbrisseau de sept à huit pieds, toujours vert, sans épines, presque glabre; feuilles à treize à dix-sept paires de pinnules, vingt-cinq à trente paires de folioles oblongues, linéaires, ciliées ; une glande sur le milieu du pétiole, une à deux au sommet despinnules ; fleurs blanches à dix étamines, en capitulesau nombre de deux à quatre, pédicellées; les anthères à sommet glanduleux. Lieu : la Nouv.-Gr. ; cultivée à Paris, Londres, etc. 216. À. A GRANDES FLEURS. 4. grandiflora. Wir. 144 Sp. Desr. Cat. ed. 3. p. 300. Journal et F1. des Jar- dins, fig. p.168, inga anomala. Dec. Prod. 2. p. 442. Mimosa grandiflora. L’Herir. Sert. ang. 30. Arbuste de huit à dix pieds, toujours vert, sans épines ; feuilles de quinze à dix-sept paires de pinnules, presque égales ; folioles nombreuses , linéaires, obtuses , glabres, comme ciliées sur les bords ; pé- tiole sans glande ; rameaux et pédoncules floraux, puberulens; fleurs d’un beau pourpre rubicond, en capitules subgéminées à peu de fleurs, disposées en grappes terminales; les filets des étamines trés-allon- gés, ce qui donne à ces fleurs beaucoup d'élégance. Lieu : le Mex. ; cult. à Paris , Neuilly, Lond., etc. 217.A.peHousros. 4. Houstoni. Wuzp.Sp. Desr. Cat. ed. 3. /nga Houstonti. Dec. Prod. 2. pag. 442. Mimosa Houstoni. L'Herir. Gleditchia inermis. Lin. Arbrisseau de huit à dix pieds, toujours vert, sans épines ; rameaux et pétioles munis de poils bruns ferrugineux; feuilles à six ou sept paires de pinnules, à folioles nombreuses , courtement sessiles, tron- quées et obliques à la base et au sommet, glabres en dessus, un peu pubescentes en dessous ; pétiole sans glande ; fleurs pourpres , en capitules comme géminées , disposées en grappes terminales ; éta- mines à filamens très-longs; légume linéaire, plane, très-velu. Lieux : La Vera-Cruz, le Mexique; cultivée au jardin des Plantes de Paris, et chez M. Zémon et quelques autres amateurs. Cuzrure des sections à feuilles plus ou moins com- posées. Une seule espècé, la 206°, 4. de Constantinople, 145 À. Julibrissin, est de plein air sous le climat de Paris; encore faut-il quelques soins dans les pre- mières années de sa plantation. Elle doit être élevée en orangerie jusqu'à l’âge de cinq à six ans; après cette époque, on peut la livrer à la pleine terre, en couvrant les racines de feuilles ou de li- tière, et en empaillant le tronc et les branches ; et lorsqu'ils ont acquis une certaine force, on peut l’a- bandonner à la nature. Quand les pieds résistent aux hivers, ils forment alors de petits arbres charmans par la légèreté et la grâce de leur feuillage, et qui se couvrent de fleurs légères et élégantes. Dans le midi de la France, elle végète rapidement ; j'en ai recu de MM. Audibert (de Tarascon ) de superbes individus qui n'avaient que deux ou trois ans de recépage. Les espèces 113, 114, 120, 120, 140, 155, 161 et 162, sont d'orangerie bien éclairée, et le plus près des jours possible ; j'ai même vu en 1823 au jardin botanique de Clermont-Ferrand , dirigé par M. Speiser, un individu de l'espèce 161 (A. à fruit épineux, À. acanthocarpa) qui avait passé plusieurs hivers en plein air, à bonne exposition, en ayant eu seulement les racines couvertes de feuilles pen- dant la durée des plus grands froids. Les espèces n° 112, 115, 116, 119, 121, 122, ta5a26çuASérr4Gour4n ab 1551108 470, 178, 179, 101, 100, 197, 198, 208, 209 et 210, sont de serre tempérée bien éclairée. Toutes les autres sont de serre chaude; mais la plus grande partie n’exige pas une grande chaleur ; les tablettes, les bords des bâches, sont des places qui peuvent leur convenir. Toutes se propagent de graines, lors- Février 1838. 10 146 qu'on peut sen procurer; la multiplication par bouture réussit aussi, mais peu facilement ; pour- tant on doit toujours la tenter, et j'ai vu réussir assez souvent celles des espèces 216, 217; on pour- rait encore les greffer les unes sur les autres, soit en approche, soit sous cloches étouffées, à la manière des jeunes orangers ou camelia. Beaucoup d'espèces servent à l’ornement des oran- series, serres tempérées et chaudes ; en général, leur feuillage léger les fait avantageusement re- marquer. Ên orangerie et serre tempérée , je citerai comme des plus remarquables les espèces suivantes : A. pulchella, hispidissima , prostrata,, rutæ folia, lophanta, farnesiana , discolor, angulosa , pubes- cens , decurrens , mollissima , etc., etc. Quelques espèces de serre chaude sont aussi très-élégantes et je citerai notamment les espèces grandiflora, Houstont, filicina, etc. Plusieurs fournissent des sommes employées dans les arts et en médecine; on tire des extraits astringens des fruits dequelques- unes; beaucoup fournissent de bon bois à brûler dans leur pays natal, ou dans quelques colonies où on les cultive; on en emploie à former des haies de défense, et presque toutes dans leur pays originaire ont trouvé des emplois dans les arts, la médecine ou l’économie domestique. (La suite au prochain numéro. ) JACQUESs. 147 PLANTES POTAGÈRES. MorELLE ÉPiNaRD. Bredde de l'île Bourbon. Sola- num nodiflorum. Jaco. Wizzp. Lam. Porr. Sola- UM nigrUM. B. patulum. Lan. Cette plante se trouve dans l'Inde, à la Guyane et au Brésil , et est cultivée dans les îles de Bourbon et Maurice. On l’a cultivée en plein air dans le jardin de Montpellier ; elle s'y est montrée annuelle, quoique robuste et s'élevant à trois pieds et plus. Cultivée en serre , elle devient ligneuse ct vivace, et s'élève jusqu à six pieds. Tige glabre, à rameaux cylindriques presque dichotomes, souvent renflés au-dessous des feuilles; feuilles minces, veinées, vertes sur les deux faces; pédoncules filiformes, courts, renflés à leur attache, naissant dans les aisselles des rameaux; pédicelles au nombre de six au moins, uniflores; fleurs petites ; corolle blan- che, jaunissant à sa base, à cinq divisions; baie globuleuse, de la grosseur d’un petit pois, noire, slabre, luisante. Cette espèce, regardée longtemps comme une variété du so/anum nigrum qui croît spontanément dans les jardins et dans les terrains incultes de l'Europe, en diffère surtout par sa taille, qui, dans ce dernier, atteint rarement deux pieds. Longtemps on a regardé la morelle noire, so/anum nigrum , Comme une plante délétère et seulement médicinale, quoique les anciens auteurs aient in- diqué que de leur temps elle était employée comme alimentaire. Ce qu'il y a de certain, c’est qu’aujour- d'hui on revient sur ce préjugé, surtout depuis que la paix a permis aux colons des voyages plus 140 fréquens en France, où ils ont, sans le moindre acci- dent, mangé de cette morelle comme épinards. A Villemomble, près Paris, les habitans, suivant Decandolle, font usage des tiges et feuilles fraîches de cette morelle. L'espèce qui nous occupe est recherchée comme aliment aux îles Maurice et de Bourbon, où elle porte le nom de bredde. Il n’y a point là de bons repas sans un plat de cette morelle, et les nègres la mangent bouillie dans l’eau sans autre assaison- nement qu'un peu de sel. Cette morelle commence à prendre faveur, et déjà dans beaucoup de grandes maisons on la pré- fère aux épinards. On la cultive comme plante annuelle. On la sème en mars et avril, sur couche tiède. On la repique en mai en place dans une bonne terre potagère à exposition chaude. On arrose fréquemment, et dès la fin de mai on peut commencer à couper ses tiges, qui repoussent successivement jusqu'à la saison des gelées. Urner. PLANTES D'ORNEMENT. Note surle robinia pseudo-acacia. Var. spéctabilis. J'ai vu chez M. Transon-Gombault, propriétaire ct pépiniériste distingué à Orléans, un robinia qui a l’avantage de fleurir une seconde fois pendant l'été , et dont la floraison dure alors très-longtemps, comme les robinia hispida et viscosa que j'ai cités dans ces Annales, n° de décembre 1836, page 79. Celui dontilest ici question est le spectabilis , variété du robinia pseudo-acacta. 0 Fous v PENTSTEMON DE SCOULER Pentstemon Scouler: . 149 Pour obtenir des fleurs pendant une partie de l'année, il suffit de couper en juin et juillet l’ex- trémité des jeunes rameaux de l’année, ettous ceux que le refoulement de la sève fait développer à la partie inférieure. Ils se couvrent alors d’une quantité considérable de fleurs, de même que toutes les greffes en fente faites au printemps avec les jeunes scions de cet arbre en développent aussi immédiate- ment après la pousse des bourgeons. Ce fait a lieu encore très-souvent sur les deux espèces citées plus haut; on les voit même fleurir à la fin de l’été sans avoir employé aucune suppression; mais dans ce cas les fleurs sont petites et en moindre quantité. D'après les renseignemens que M. Transon- Gombault m'a fourmis , il paraîtrait que la variété spectabilis serait la plus précoce : j'ai cru devoir consigner ce fait dans ces Annales, afin d'engager les amateurs à l'employer dans la décoration de leurs jardins , en attendant une notice fort intéressante pour l'horticulture, et qui porte à plus de trente le nombre des variétés de robinta obtenues par la voie du semis dans les diverses pépinières et jardins de la ville d'Orléans. Il est bon d’observer que pour conserver toutes ces variétés franches, on doit les multiplier par la greffe. PÉPIN. PENTSTÉMON DE ScouLer. Pentstemon Scouleri. Bot. Rec. vol. 15, pl. 277. (Por. la planche, et pour les caractères génériques pag. 369 de ce Journal, année 1852-1833. ) Arbuste pouvant s'élever de trois à quatre pieds ; tige grisâtre, rameaux étalés, rougeûtres, légére- 150 ment tomenteux; feuilles persistantes, opposées, Jancéolées, aiguës, longues d'environ deux pouces, étroites, d’un vert tendre , plus pâle en dessous, à pétiole court , rougeâtre , à nervure médiane, saillante en dessous, à dents un peu crochues et pointues; pédoncule terminant le rameau, muni de bractées foliacées, étroites, linéaires, presque entières, plus courtes que les pédicelles, supportant plusieurs fleurs en grappes, qui s'ouvrent succes- sivement, de manière à prolonger la floraison de mai En juin. Calice à cinq divisions aiguës, pubescentes ; co- rolle lilacée, d'environ un pouce et demi, ventrue, à limbe à deux levres, la supérieure bilobée, et inférieure trilobée ; anthères laineuses , semences anguleuses. Cette plante est considérée comme appartenant à la pleine terre; mais nous ne lavons pas encore cultivée à cette température. Elle paraît devoir être la même que le cerardia fruticosa de Pursh; elle est originaire de l'Amérique septentrionale, et fut trouvée et rapportée par Douglas, qui la dédia à Scouler , soncompagnon de voyage dans la Colombie. On la multiplie de graines et de boutures faites sous cloches; du reste, même culture que ses con- sénères. Ces frères. ORANGERTIE. KETMIE ÉCLATANTE , Mibiscus splendens. Bot. REc., vol. 10, pl. 1629. Bor. Mac. pl. 3025. (Voy. la planche, et pour les caractères génériques p. 202 de ce Journal, année 1834-1835.) Arbuste originaire de la Nouvelle-Hollande, à KETMIE ECLATANTE Hibiseus splendens. F RL ù 1 à b A Nr LR qe 4 k fa 11 tiges cylindriques , d'un vert pomme, velues , par- semées de petites épines plus ou moins rapprochées; ‘feuilles alternes, dentées, quelquefois monophylles, et souvent à trois ou cinq lobes, d’un vert tomen- teux argenté en dessous , d’un vert frais en dessus, longues de quatre à six pouces, y compris le pétiole, presque égal à la moitié de la longueur totale. Celui- ci, ainsi que les nervures principales, est parsemé de petites épines roussâtres , renflées à leur base : deux stipules allongées accompagnent chaque pétiole à leur insertion. De juin en septembre , production successive de fleurs grandes, larges de six à neuf pouces, à cinq divisions, légèrement couvertes d’un duvet blanc, d’un joli rose frais, à nervures blanches ; la teinte rose devient très-pàle en approchant du tube, qui est large d’un pouce à un pouce et demi. Au fond du tube se trouvent cinq macules d’un pourpre noir, correspondantes aux cinq divisions; ces macules ressortent sur un fond jaune terminé par une au- réole d’un rouge vermillon; stigmates et étamines de la même couleur que les macules. Chaque fleur est portée par un pédoncule d'un pouce et demi; le bouton est jaunàlre , couvert d'un duvet blanc à divisions calicinales , vertes, étroites. Cet arbuste, qui peut s'élever jusqu’à vingt pieds, fleurit facilement, et même à la hauteur d’un à deux pieds : il est considéré dans la Nouvelle-Hol- lande comme un des plus beaux arbres du pays; il a été introduit en Europe de graines envoyées par le docteur Fragel en 1828. On le cultive en pots de terre de bruyère, que Fon lient en hiver en serre tempérée ; on le multiplie &e 152 boutures sous cloches; il lui faut des arrosemens fréquens en été. CeLs freres. Dickie À FLEURS SERRÉES, Dickia remotiflora. Tige courte, garnie de feuilles linéaires atté- nuées, terminées par une pointe acérée et munies d’épines brunes sur les bords. Elle donne naissance vers son sommet et latéralement à une hampe de trois pieds de haut , environ de la grosseur du petit doigt, garnie de feuilles réduites à leur gaîne vers le haut ; fleurs en épi, longues d’un pouce, cocei- nées et placées obliquement par rapport à l'axe. Les feuilles les plus inférieures , largement em- brassantes à la base, ont de six à huit pouces dans leur longueur, et un demi-pouce à leur base; leur contour est garni de dents étroites, aiguës, hori- zontales, lésèrement dirigées vers la base ; la face supérieure est lisse, d’un vert livide; l’inférieure est régulièrement striée, et porte , comme celle des agavés, l'empreinte des épines contre lesquelles elles étaient pressées avant leur développement. Cette partie de la feuille est en outre très-finement réticulée. La hampe est latérale, garnie inférieurement de feuilles semblables à celles de la tige, quant à leur forme générale, mais beaucoup plus courtes ; elles finissent , en s'avancant vers l'extrémité supérieure de la hampe, par s’écarter et par montrer complé- tement leur base membraneuse en couvrant la moitié de fa circonférence de l'axe qui les supporte; au sommet, elles sont réduites à l’état de mem- brane lancéclée, et terminées en pointe. Cette hampe, glabre et lisse à la base, est couverte à sa P149 DI C KIE a leurs SCTEES . Dickia remouflora LE dt: M | LORS 7 Pis r 153 partie supérieure d'un léger duvet tomenteux et blanc. Les feuilles supérieures avortées constituent enfin des bractées distantes les unes des autres d’un pouce environ, et ayant chacune à leur aisselle une fleur tubuleuse de couleur écarlate. Le périanthe est composé de trois folioles imbri- quées , ovales , arrondies , sur lesquelles on remar- que une gouttelette d'un suc gommeux incolore, ayant le goût de l’albumine ; leur couleur est jaune orangé, et parfois légèrement lavé de vert pâle; elles sont charnues, soudées entre elles à la base et amincies sur les bords. Les divisions intérieures, également imbriquées, ont leurs onglets soudés et assez longs ; le limbe est presque cordiforme, étalé, légèrement échancré au sommet, plié sur lui- même en gouttière, et présentant sur les bords quel- ques ondulations. Les étamines , au nombre de six, égalant en longueur les divisions du périanthe, sont insérées sur la paroi interne de la partie rétrécie du tube; les filets, charnus et dilatés à leur base, sont droits, fermes et glabres, et de couleur orangée ; leur sommet se retrécit brusquement en pointe pour former le connectif; les anthères qu'il sup- porte dans toute sa longueur se recourbent, et montrent après leur épanouissement leur pollen d'un beau jaune doré. Les styles, soudés à leur base, sont libres dans leur moitié supérieure, ou tortillés les uns autour des autres; leur surface est glabre, etleur couleur semblable à celle des filets des étamines ; les stigmates sont petits et papilleux ; l’o- vaire est petit, conique, jaunâtre , marqué de trois côtes , et adhère à la base élargie des divisions de la fleur. 154 Cette jolie plante, originaire d'Afrique, a été introduite en 1852 au Jardin du Roï. Elle fleurit en juillet et août. On la cultive très-facilement en pots dans un mélange composé d'un tiers de terre fran- che, et de deux tiers de terre de bruyère. On la multiplie de drageons qui se développent à la ma- nière de ceux des pitcairnia. Il lui faut la serre tempérée. NEUMANN. SERRE CHAUDE. GESNÉRIE ÉCARLATE, Gesnerta coccinea. (Voyez la planche, et pour les caractères génériques, p. 184 de ce Journal, année 1835-1836.) Plante à racine tubéreuse, sous-ligneuse, irré- sulièrement arrondie à cause de quelques protubé- rances qui s'élèvent à sa surface , de la grosseur du poing, et de couleur de bois où grisätre. Tiges s’élevant de dix-huit à vingt pouces, her- bacées, vertes, velues, sinueuses et penchées, changeant brusquement de direction à chaque étage de feuilles ; celles-ci sont cordées , arrondies, velues sur les deux faces, d’un vert tomenteux, à nervures vertes et saillantes en dessous, dentées sur les bords, à pétioles verts, velus et plus ou moins longs ; les tiges sont garnies, de la base au sommet, de feuilles disposées en verticilles espacées de trois pouces environ; un rameau sort de l'ais- selle de chaque feuille. Les ramexux sont également sarnis de feuilles dans une disposition analogue, mais sessiles ; fleurs terminales par cinq ou sept, munies de pédicelles longs d'un pouce et demi, d'un vert lépèrement pourpré, velus, partant de l'ais- GESNÉRIE ÉCARLATE Gesneria coccinea . 1 oi PAT Fan ; À ne" 155 selle des feuilles , formant collerette à leur base, et prenant des directions irrégulièrement opposées. Calice monophylle , persistant, à cinq divisions étroites, vertes, velues; corolle tubuleuse, bila- biée , renflée à sa base de cinq proéminences en- tre lesquelles passe une division calicinale, d’un beau rouge écarlate, longue de deux pouces à deux pouces et demi; quatre étamines à filets inégaux, pourpres, réunies par leurs anthères à pollen jaune; un style. Les fleurs, avant leur épanouissement, ont déjà toute leur couleur, et n'ont qu'un pouce et demi tant que la lèvre supérieure, qui se rabat et ferme l'ouverture, ne s'est pas développée. Trois lignes violettes sillonnent l’intérieur du tube à sa base et à son sommet. Cette plante, qui nous est venue du Chili, a com- mencé à fleurir vers le 1° avril. Je pense qu'on peut la faire fleurir à volonté lorsqu'on en possède plu- sieurs pieds, en en tenant quelques-uns en serre tempérée, et les replacant ensuite dans la serre chaude , dont la température lui est nécessaire. On la multiplie de boutures sur couche chaude, avec des jeunes tiges de trois à quatre pouces et des feuilles. Je l'ai fécondée artificiellement avec son propre pollen, dans l'espoir d'en obtenir des graines, ce qui ma effectivement réussi. Ces graines, que j'ai semées, lèvent parfaitement en ce moment. Jacquin aîné. 156 NOUVELLES. MacnouEr. Magnolia. Lin. Pers. Desr. DEcan». Lamarck, etc. , etc. Caractères génériques. Calice de trois feuilles pétaliformes, caduc, entouré d'une bractée mem- braneuse , fendue sur un des côtés, et fugace; corolle formée ordinairement de neuf pétales ; anthères nombreuses, oblongues, adnées aux côtés des filamens ; ovaires nombreux , imbriqués sur un réceptacle central allongé ; autant de styles recourbés et très-courts; stigmates velus; capsules en nombre égal à celui des ovaires, comprimées, aiguës, à deux valves, à une loge, contenant une ou deux semences, ramassées en forme de cône autour d’un axe commun persistant ; semences 0s- seuses, bacciformes ou arillées, suspendues à un long filament après la déhiscence des capsules. Ce genre est dédié à Magnol, botaniste francais. MAGnNoLiER TRÈS-ODORANT. Magnolia odoralissima. Rex. Loupox. Hort. brit. ed. 2. sup. pag. 482. Petit arbre toujours vert, peu rameux, de dix à douze pieds de haut; rameaux érigés, à écorce verte, glabre ; feuillesalternes, pétiolées, lancéolées, longues de sept à dix pouces, entières sur les bords, d’un beau vert en dessus, glaucescentes en dessous ; fleurs terminant les rameaux, composées de neuf pétales, dont les trois extérieurs s'ouvrent hori- zontalement ; les six autres sont droits , à demi ouverts , lancéolés, obtus ; tous six resserrés à leur base, et embrassant l'ovaire , d'un blanc jaunâtre ; 157 cette fleur a du rapport à celles du magnolier nain (Magnolia pumila), exhalant une odeur suave et forte, se rapprochant un peu de celle de la tubé- reuse. Lieu originaire : Java. Cet arbrisseau très-rare en France y a été mtroduit par feu M. Cels, en 1827; il l'avait acquis de M. Parmentier d'Enghien , en Belgique. Depuis peu, ia compagnie française , hollandaise, etc. , dont l'établissement est situé boulevard Mont-Parnasse, à Paris , le possède dans ses serres, et c'est dans cet établissement que je l'ai vu en fleur. Cet arbrisseau intéressant exige la serre chaude, et sa multiplication est extrêmement difficile , du moins jusqu’à présent ; car , si l’on coupe l'extrémité des rameaux pour en faire des boutures, on court le risque de voir périr le pied : ce ne serait donc qu'en plantant un pied en pleine terre en serre chaude, et en bonne terre de bruyère, qu’on pourrait espérer de le multiplier de marcottes; il serait bien désirable qu'il devint plus commun, car il manque à la piupart des écoles de botanique, et il est digne de figurer dans toutes les collections d'amateurs. Observations. À la simple vue , la fleur de cet arbuste m'a paru différer de celles des magnoliers; c'est cequi m'a fait croire qu’il pouvait être rapporté au genre talauma. Decan»., Prodrom., etc. Jacques. 158 ÉRABLE A FEUILLES OBLONGUES. {cel oblongum. Wauur. et litt. DecanD. Prodr. 1. pag. 503. 4. nepaulense , HorTuL. Petit arbre toujours vert et pouvant s'élever à une vingtaine de pieds; jeunes pousses très-pla- bres, lisses ; feuilles opposées, portées sur de longs pétioles, glabres et lisses commeles jeunesrameaux , oblongues, entières, acuminées, glabres, d'un beau vert en dessus , glauques en dessous, longues de cinq à six pouces, larges de dix-huit à vingt- quatre lignes; fleurs en grappes terminant les jeunes rameaux ; pédoncules et pédicelles glabres ; calice à cinq parties blanchâtres, autant de pé- tales de même couleur, et un peu plus longs que les divisions du calice; sept à neuf étamines plus courtes que les pétales ; deux stigmates recourbés ; disque et jeunes fruits pubescens. Le fruit est cou- ronné par deux ailes, séparées, parallèles et glabres. Cette espèce, très-distincte, fut introduite en Angleterre en 1824, et elle fut apportée de l'île Bourbon à Paris par notre collègue et bon ami M. Neumann. Elle a déjà fleuri, dit-on, à Mont- pellier, et aussi l'an passé au Jardin des Plantes de Paris. Les fleurs étant polygames, il est proba- ble que les graines parviendront à maturité, et serviront alors à ie multiplier. Jusqu'ici on l'a fait assez facilement de boutures faites sur couche chaude et sous cloche étouffée en été, et avec les jeunes pousses de l'année ; la greffe réussit aussi quelquefois sur l’érable sycomore (acer pseudo-pla- tanus ) ; les pousses sont alors très-visoureuses. Il est fâcheux que cet arbre gèle facilement ; je 159 ne crois donc pas qu'il puisse jamais être de plein air sous le climat de Paris ; il périra probablement souvent dans la France méridionale : ainsi, si on désire le conserver, il faut le cultiver en pot ou en caisse, et le rentrer l'hiver dans l’orangerie, en ayant soin de le placer le plus prés des jours possi- ble, entrant de bonne heure en végétation; les fleurs se sont montrées en maiet juin. Jacques. MoriN A LONGUES FEUILLES. Morina longifolia. WAL- Lich. Dec. Prodr. Diandrie monogynie. Lin. Dipsacées. Juss. Plante vivace toujours verte; feuilles radicales en touffe, pétiolées, linéaires, longues de dix à douze pouces, larges de quinze à dix-huit lignes, sinuées et dentées sur les bords ; dents épineuses , glabres et d’un beau vert; tige arrondie, glabre, et d’un beau vert du bas, pubescente entre les verticilles ; fleurs en verticilles serrées , entourées de trois bractées sessiles , épineuses sur les bords ; calice double, l'extérieur à bord tronqué horizon- talement et muni sur les bords de huit à dix épines inégales ; l’intérieur à deux divisions émarginées au sommet; corolle à tube grêle, long de huit à vingt lignes, blanc; limbe ouvert à cinq lobes, d’abord blanchâtre, puis passant au rose; ses fleurs sont nombreuses et font un joli effet; en touchant la plante, elle exhale une odeur forte et désagréable. Lieu originaire : les montagnes du Népaul. Cette plante, qui a fleuri pour la première fois à Paris en juillet 1837, est jolie, et pourrait servir à l'ornement des jardins, si on a l'avantage d'en obtenir des graines; du reste , elle paraît assez 160 rustique, puisqu'elle a passé en plein air hiver de 1836 à 1837. Toutefois, il est présumable que sa multiplication sera assez facile par la séparation de sa touffe, car notre ami et bon collègue, M. Neu- mann, en à déjà séparé un œilleton qui a très- bien réussi, ce qui w’arriva jamais au Morina per- sica, qu'on ne peut conserver dans nos Jardins. Si donc on peut la multiplier, ce sera une acquisition pour nos jardins. JACQUES. GRATIOLE TÉTRAGONE. Gratiola tetragona. Hook. BoT. Macaz. 3154. Diandrie monogynie. Lin. Scrophulariées. Juss. Plante vivace par sa racine ; tige droite , haute de trois à quatre pieds et plus, tétragone , très-gla- bre et lisse, rameuse au sommet; feuilles ses- siles, amplexicaules, ayant à leur base comme une espèce d’oreillette , lancéolées, glabres, dentées sur les deux tiers supérieurs de leur limbe; dents très- aiguës, opposées dans le bas de la tige, ternées dans le haut; fleurs en épis terminaux, d'abord serrés, puis s’allongeant au fur et à mesure que la floraison s'effectue, et disposées en verticilles d’abord de deux fleurs, puis de trois; corolle courte, d'un pourpre violet. Lieu originaire : Buénos-Ayres. Cette plante se cultive en serre tempérée; la terre de bruyère lui convient ; on la multiplie fa- cilement de boutures , sur couche tiède et même en pleine terre de bruyère, en plein air, recouverte d’une cloche ; c’est une singulière plante, qui ne sera que de collection et d'école de botanique. Elle a été introduite au Jardin des Plantes de Paris en 1856. Jacques. ARRELAS DE FLORE ET DE POMONE. DOS 0600 081010000608 000 10e 060000601661 B0S 080$ 0% SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. { Voyez le n° d'août 1836.) Suite des Acacies. Autres espèces cultivées, ou dont les divisions sont incertaines. 218. Acacie FOuRCAUE. 4. furcata. Desv. Journ. de bot. Desr. Cat. ed. 3. p. 290. Arbrisseau de six à huit pieds , toujours vert , à tige et rameaux bruns ; aiguillons stipulaires, solitaires ou gémi- nés; feuilles à une ou quelquefois deux paires de pinnules, portant quinze à dix-neuf paires de fo- lioles linéaires, pointues, glabres , longues de près d'un pouce ; fleurs axillaires en longs épis un peu pendants. MU FT ne Cultivée au jardin des Plantes en 1836. (Serre chaude.) 219. À. TRINERVÉE. 4. trinervis. DEsv. Journ. Desr. Cat. ed. 3. p. 290. Arbrisseau toujours vert, à aiguillons épars ; feuilles à deux et à trois paires de pinnules , à cinq et à sept paires de folioles, glabres, ovales , obtuses, de six à huit lignes de Mars 1838. 11 162 Jong, d'un beau vert, avec une nervure moyenne, et deux autres peu apparentes en dessous ; fleurs. . . Lieu : . . . . . Cultivée au jardin des Plantes de Paris en 1835. (Serre chaude.) 220. À. A FEUILLES DE LENTISQUE. 4. lentiscifolia. Desr. Cat. Dec. Prod. 2. pag. 472. Arbrisseau ou petit arbre de douze à vingt pieds, glabre ; épines stipulaires, subulées, droites ; feuilles comme à quatre paires de pinnules, neuf à onze folioles ovales, mucronées, comme coriaces, luisantes ; glandes sessiles entre les pinnules ; fleurs. . . .. Lieu : Mexique; cultivée au jardin des Plantes de Paris. (Serre chaude.) 221. À. 4 PETITES FEUILLES. 4. microphylla. Wap. Enum. Dec. Prod. 2. pag. 471. Mimosa parvifolia. Por. Arbrisseau de huit à dix pieds, sans épines ; feuilles à vingt-cinq paires de pinnules, portant de cinquante à soixante paires de folioles, linéaires, pointues, ciliées, grosse glande à la base du pé- tiole ; rameaux et pétioles pubescens; fleurs en capitules pédonculées, géminées , axillaires. Lieu : Caraca ; cultivée en Angleterre en 1826. (Serre chaude.) 222. À. LEPTOPHYLLE. 4. leptophylla. Dec. H. mont. Prod. 2. p. 472. Loun. Hort. brit. Arbre de vingt pieds, toujours vert; aiguillons stipu- laires, sétacés, droits, courts et distincts ; feuilles bipinnées à quatre et cinq paires de pinnules, à douze folioles oblongues, distantes, pubescentes en dessous , ainsi que les petits rameaux et les pé- tioles ; une glande entre les pinnules inférieures. Lieu : l'Amérique mérid.; introduite en An- oleterre en 1824. (Serre chaude.) 103 225. À. VERDATRE. 4. verescens. Dec. Cat. mont. Prod. 2. p. 472. Loun. Hort. brit. Arbre de même grandeur que le précédent, glabre; aiguillons sti- pulaires, sétacés, droits, distincts; feuilles bi- pinnées , à deux paires de pinnules, à douze et à vingt folioles oblongues-linéaires; glande entre les pinnules inférieures. Lieu : l’Amérique mérid. ; introduite en Angle- terre en 1820. (Serre chaude.) 224. À. ÉTALÉE. À. patula. H. et B. Dec. Prod. Louo. Hort. brit. Arbre de la taille des deux pré- cédents ; épines stipulaires connées, géminées, à base comprimée, dilatée ; feuilles bipinnées, à cinq pinnules , portant quinze à vingt folioles, linéaires, glabres ; pétiole un peu poilu, sans glande. Lieu : l'Amérique mérid. ; introduite en Angle- terre en 1818. (Serre chaude.) 225. À. A COURTES ÉPINES. 4. brachyacantha.M. et B. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Arbre de quinze à vingt pieds, toujours vert; épines stipulaires gé- minées en crochets; feuilles bipinnées, comme à dix pinnules, à dix et douze folioles ciliées. Ç Lieu : l'Amérique mérid.; introduite en Angle- terre en 1520. (Serre chaude.) 226. À. citée. À. céliata. H. et B. Wir. Enum. Dec. Prod. Loun. Hort. brit. Arbre ou arbuste toujours vert ; épines stipulaires géminées, droites, subulées ; feuilles bipinnées, à trois et quatre pin- nules, portant treize folioles ciliées. Lieu : l'Amérique mérid.; cultivée en Angle- terre en 1822. (Serre chaude.) 227. À. vecue. À. venusta. Win. Enum. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Arbrisseau toujours vert, 104 de six à sept pieds, sans épines ; feuilles bipinnées à trois et cinq paires de pinnules, quinze à vingt folioles en forme de faux, tres-pointues, glabres; fleurs pourpres. Lieu : l'Amérique mérid. ; cultivée en Angleterre en 1816. (Serre chaude.) BDO TA he eee À. cavenia. H. P. 1836. Ar- brisseau à rameaux droits menus; épines stipu- laires distinctes à moitié ouvertes, très-aiguës , de cinq à sept lignes de long ; feuilles bipinnées à huit et dix paires de pinnules, portant douze à quinze folioles ovales, obtuses, glabres, très-petites, n'ayant guère qu'une ligne de long; fleurs. . . . .. Lredreil (20e cultivée au jardin des Plantes de Paris en 1835. (Serre chaude.) 220. À. De SmiTH. 4. Smithiana. Rox. Hort. Paris. 1856. Loup. Hort. brit. Grand arbre de qua- rante à quarante-cinq pieds; feuilles bipinnées, à neuf et dix paires de pinnules , à dix-huit et vingt- deux folioles, linéaires, pointues, glabres , très- obliques à la base, de cinq à sept lignes de long ; une glande sur le pétiole, plus basse que les premières pinnules ; pétioles et pédicelles un peu velus. Lieu : les Indes ; cultivée au jardin des Plantes de Paris, Londres, etc. (Serre chaude.) 250. À. A HUIT ÉTAMINES. /. octandra. Hort. Paris. 1836. Arbrisseau à petits aiguillons épars, glabres ; stipules géminées, sétacées ; feuilles à deux paires de pinnules, huit et douze folioles ovales- allongées, un peu obtuses, glabres , de cinq à sept lignes de long ; pétiole grêle allongé. Lieu : Calcutta; cultivée au jardin des Plantes de- Paris. (Serre chaude.) 165 On cultive encore en Angleterre les espèces suivantes : | 231. À. BRUNE. À. fuscata. Lon. Gat. Loun. Hort. brit. 1824. (Serre chaude.) 232. À. JACARANDA. À. jacaranda.Lop. Cat. Loup. Hort. brit. Indes , 1835. (Serre chaude.) 233. À. FRUTIQUEUSE. Æ. fructicosa. Rox. Loup. Hort. brit. Indes, 1820. (Serre chaude.) 254 A rer dti A. dumosa. Rox. Lour. Hort. brit. Indes, 1818. (Serre chaude.) 235. À. PÉDoNCULÉE. 4. pedunculata. Rox. Lou. Hort. brit. Indes, 1822. (Serre chaude.) 236. À. pu Brésir. 4. Brasiliensis. Serexc. Loup. Hort. brit. Brésil, 1825. (Serre chaude.) FIN. JACQUES. PLANTES POTAGÈRES. Sur la pomme de terre de Ségonzac. J'ai dit, dans le numéro de septembre 1837 de ces Annales , page 558, que je ferais connaître le résultat de mes observations sur la pomme de terre de Ségonzac; je viens réaliser cette promesse. J'ai planté en mai dernier, dans le mème terrain, une pomme de terre coupée en quatre. Le déve- loppement des tiges s'est opéré avec la même vi- gueur dans les quatre touffes qui en ont été le résultat. Elles ont été buttées en juin, et récoltées en octobre dernier. Le poids des tubercules obtenus a dépassé treize livres. Parmi eux, deux pesaient un peu plus d’une livre, et quatre une livre chacun ; les autres étaient de volume et de poids différens. 166 Ce résultat prouve que cette pomme de terre est très-productive, et que sous ce rapport elle peut prendre rang après celle de Rohan, Elle est très- farmeuse, fine et de bon goût. Il est bon aussi de faire remarquer que les tiges se conservent toute l'année dans un état parfait de végétation, sont très-vigoureuses, repoussent parfaitement après avoir été coupées, et peuvent être facilement uti- lisées pour la nourriture des bestiaux. Un autre morceau de tubercule, planté le 29 jui et récolté également en octobre, a produit un tu- bercule pesant trois livres et un quart, et un autre une demi-livre. D'après les observations que M. Vilmorin a faites de son côté, il m'a dit qu'il ne croyait pas avoir remarque de différence entre la pomme de terre qui nous occupe et celle cultivée depuis longtemps sous le nom de chave ou schaw, pomme de terre fort estimée de forme ovale arrondie, et qui effec- tivement lui ressemble beaucoup. Toutefois l’épi- derme est un peu graveleux , comme si l’on y eût semé du son, tandis que la Ségonzac a la peau lisse et la forme moins ronde. Mais comme cette der- nière a été plus récemment obtenue de semis, il pourrait se faire qu’elle fût une légère variété de la première. Je crois utile de recommander iei aux agrieul- teurs de renouveler par le semis la plupart des variétés obtenues depuis quinze ou vingt ans. Pres- que toutes ont perdu leur goût fin, farineux et sucré, et même les caractères distinctifs de leur forme. Chacun sait qu'après quelques années, les espèces même dégénèrent quand on les multiplie 107 constamment par toute autre voie que celle des semis. Pépin. Note sur le poireau Gros-Court. Allium porrum, var. £rossUrn. Ayant été désigné par la Société royale d'Horti- culture de Paris pour faire partié d’une commission chargée de lui faire un rapport sur ce poireau , qui lui avait été présenté par M. Duvillers, j'en obtins quelques pieds de ce cultivateur , et voici comment je les traitai. Le 4 mai 1836, je coupai horizonta- lement les hampes à deux à huit lignes au-dessus du plateau ; je transplantai ensuite ces poireaux en terre meuble et amendée, et quoiqu'ils fussent prêts à fleurir avant la transplantation, je vis paraître au bout de vingt-quatre heures un commencement de développement de caïeux qui s’effectuait, non pas au centre, mais à la circonférence , entre les bases des feuilles extérieures, et non au dehors même, comme cela a lieu dans la plupart des liliacées. Au bout de huit jours, les hampes avaient déjà acquis de quatre à six pouces d'élévation, et continuèrent à pousser avec une activité égale. Je les examinai le 15 février 1837 ; elles offraient alors le développe- ment des plus gros poireaux. Le 15 mai et le 2 juin de la même année, je re- commencai mes observations , et je coupai sur plusieurs pieds une de ces hampes provenant de Ja première opération, et qui avait deux pouces de diamètre sur trois pieds et demi de haut; il en ré- sulta également plusieurs nouveaux caïeux qui, après s'être transformés aussi en tiges , atteignaient , le 20 juin, sept ou huit pouces de hauteur. J'en 168 présentai alors à la Société d'Horticulture un pied portant, sur la même touffe, des hampes de l’année dernière , prêtes à fleurir, et d’une très-grande di- mension, et d’autres coupées depuis quelques jours. Tous les pieds de poireaux que j'ai coupés ainsi ont développé de semblables hampes , qui sont d’a- bord de forme comprimée ou aplatie, et qui finissent par reprendre leur forme cylindrique au fur et à mesure de l'accroissement, et par détruire insen- siblement le centre de l'ancienne tige. Le nombre des hampes a été ordinairement de deux, trois et quatre sur chaque pied coupé, ce qui pourrait faire donner à ce poireau le nom de rnul- utige ou multicaule. J'avais pensé, avant d’avoir vu cette plante, que ce pouvait être V{llum ampeloprasum Lin. , espèce d'Orient qui acquiert un très-gros volume, mais qui n’est pas employée dans l’économie domestique, à cause de l’âcreté de son suc, et parce que ses tiges sont plus coriaces; mais j'ai reconnu ensuite que c’est une variété recommandable du poireau com- mun, obtenue par la culture, et qui mérite l'at- tention des cultivateurs. Il paraît qu’elle se trouve aussi à Rouen ; car M. Démarais a présenté, en 1837, à la Société d'Hor- ticulture de cette ville , des poireaux dont plusieurs avaient treize pouces de circonférence , ou plus de quatre pouces de diamètre. Cette plante, ainsi que tous les légumes en général , peut acquérir un fort développement, selon la nature du sol dans lequel on la cultive. Elle offre l'avantage précieux, qu'étant traitée par le procédé que je viens de décrire, elle peut repro- 169 duire de nouvelles hampes pendant troisans, sans que l’on soit obligé de la semer et de la replanter , comme cela se fait pour le poireau ordinaire. M. Duvillers la cultive en la coupant ainsi; mais c'est à tort qu'il prétend qu'elle repousse du centre, et les graines qu'il récolte et qu’il sème depuis plusieurs années ont constamment reproduit cette variété; il est à remarquer qu’elle devient un peu plus dure lors- qu’elle développe sa hampe pour fleurir, sans cepen- dant perdre aucunement de son odeur. Son emploi serait très-avantageux dans lesgrandes maisons , où l’on fait une forte consommation de légumes ; il suflirait d'en cultiver quelques pieds dans le potager pour satisfaire à la provision. Cette plante, comme toutes ses congénères, est très-vorace ; elle demande une terrericheen humus, et des arrosemens copieux pendant l'été. Comme la qualité du poireau dépend entièrement de la grosseur de la tige , il est bon de le repiquer lorsqu'il a atteint la grosseur d’une plume et plus. On sait qu’il devient par la transplantation , qui se fait toujours profon- dément, plus gros, blanc et tendre. Il est essentiel de couper les racines près du plateau, ainsi que l'extrémité des feuilles , quoique quelques personnes prétendent que la réussite n’est pas moins assurée, quand même on ne supprime pas ces dernières ; mais ordinairement elles se sèchent et se fendent. M. Lacroix , associé de la maison Vilmorin, pense que le poireau dont il est question est celui appelé gros-court ; c’est presque le seul cultivé à Rouen ; les Anglais Le cultivent aussi et lui donnent le nom de Loudon-flag. Pépin. 170 JARDIN FRUITIER. Soins généraux qgu'exigent les arbres fruitiers pendant leur existence. Dans un article inséré dans le numéro de sep- tembre 1837, j'ai essayé d'indiquer les précautions qu'il est essentiel de prendre pour la transplanta- tion des arbres, et plus spécialement de ceux qui font la richesse de nos vergers. J'ai promis de pas- ser successivement en revue les arbres fruitiers, afin d'appeler l'attention sur les soins que chacnn peut exiger particulièrement; mais avant je crois devoir exposer encore quelques généralités sur la manière de les conduire pendant la durée de leur existence, afin d'en obtenir tout ce qu'un art intel- ligent peut faire produire en aidant la nature et se conformant à ses lois, qu’elle rend palpables à ceux qui prennent la peine de l’observer. La vie de tous les corps organisés peut être, à mon avis, comme celle de homme, divisée en qua- tre époques : l'enfance, la jeunesse, l'âge mür et la vieillesse. Chez les arbres fruitiers surtout, ces quatre âges peuvent être parfaitement établis. Le premier commence au moment de la mise en place ou de la transplantation de larbre, et se pro- longe jusqu’à l’époque où sa vigueur est telle qu'il peut sans danger produire des fruits ; la jeunesse vient alors, et finit lorsque larbre a atteint tout le développement que la nature lui a assigné selon son espèce ; l'âge mûr comprend le temps qui s’é- coule depuis ce moment jusqu’à celui où la décré- pitude s'annonce, et où la sève cesse peu à peu de se répartir également, et abandonne successive- 171 ment les sommités, qui meurent l’une après l’autre : c’est la vieillesse. Je vais donc indiquer succinctement les soins que chaque âge réclame de l’art du jardinier, et no- tamment ceux qui influent sur les produits et la durée des arbres fruitiers. é L'enfance d'un arbre soumis aux opérations de la culture ne saurait être environnée de trop de pré- cautions. C’est le plus souvent la négligence appor- tée dans le début d’une plantation qui le rend ra- bougri dès le premier moment de sa croissance, lui communique une langueur qui l'empêche de se former une constitution robuste, et abrége son existence. Tout le temps qu'un arbre passe en pépinière après l'opération de la greffe est une époque de malaise qui influe fortement sur la durée de sa vie. Il faut donc, sans s’enthousiasmer de l'espoir d’une jouissance plus prompte, ne planter que des arbres d’un an de grefle et d’une belle venue, et comme tout vient à point à qui sait attendre, il convient de s'opposer à ce qu'ils fructifient avant d'avoir acquis un développement convenable et une vigueur proportionnée. L'œuvre de la fructifica- tion affaiblit et épuise les arbres les plus vigoureux jusqu’à occasionner leur mort; à plus forte raison, une fructification prématurée nuit essentiellement au jeune arbre. D'ailleurs, dans ce jeune âge, la sève, non encore suffisamment élaborée, ne pro- duit que des fruits petits et de médiocre qualité, et c'est sacrifier un avenir de jouissance complète à un présent sans résultats flatteurs. Cette précaution de s’opposer à la fructification 172 doit s'étendre, pour les arbres à fruits à pepins, ju*- qu'à la sixième année de la plantation, lorsqu'ils sont greflés sur sauvageon ou sur franc; à la cinquième, quand ils le sont sur cognassier ou aubépine ; et à la quatrième, pour tous les arbres à fruits à noyaux. Ce temps doit être consacré à la formation d'une bonne charpente qui assure à l'arbre une existence prolongée et de futures récoltes de fruits. C'est par les diverses opérations de la taille, que je décrirai en leur lieu, qu'on obtient un résultat avantageux. Mais une observation im- portante que je dois faire ici, c'est que parmi tous les arbres plantés en espalier ou soumis à la forme de vase ou de gobelet, il faut se garder de tailler court ceux qui font des pousses vigoureuses et ont une grande abondance de sève, car ce serait faire développer une grande quantité de gour- mands dont on aurait peine à se débarrasser. Au contraire, une taille plus ou moins allongée , selon la vigueur des individus, leur permet de dévelop- per leurs branches sans désordre, et sans que la sève cherche à se frayer de nouvelles routes, ce qui rend bien plus difficile le maintien de sa juste répartition dans toutes les parties de l'arbre. D'ail- leurs, en facilitant ainsi la formation du bois, on obtient une plus belle croissance , et on retarde la fructification jusqu’au moment où l'arbre a acquis la force convenable pour remplir cette fonction sans qu'elle puisse l’épuiser. Chacun sait que les arbres très-vigoureux sont les plus longs à se met- tre à fruits. Si cependant avant le temps il nais- sait quelques fleurs , il faudrait les supprimer. Durant ces premières années, 1l ne faut épar- 175 gner ni les arrosemens dans les temps de séche- resse, ni les labours äâu pied des arbres aussi pro- fonds que possible, ni les engrais, si le terrain en a besoin, ni enfin les binages le plus souvent répétés au printemps et en été, parce qu'ils entretiennent la fraîcheur, font pénétrer l'air jusqu'aux racines, et détruisent les mauvaises herbes qui épuisent d’au- tant le sol. Avec tous ces soins, on formera des ar- bres robustes, sains et capables de remplir toutes les fonctions qui leur sont réservées pendant leur jeunesse. Cette époque de véritable jouissance commen- cera sous les plus brillans auspices si l’on a bien voulu se conformer aux prescriptions précédentes. Il en résultera inévitablement que la croissance des arbres continuera à avoir lieu dans les proportions équilibrées qui font la gloire du jardinier ; qu'ils jouiront de toute la vigueur qui doit être leur par- tage, et qui s’annoncera par une écorce fine et lisse, par des pousses annuelles, vigoureuses et allongées, par des feuilles d’un beau vert, bien dé- veloppées et tombant tard en automne ; que cette époque de brillante végétation se prolongera d’au- tant plus que la première période aura été mieux surveillée, et qu'enfin les fruits auront toute leur perfection en volume et en qualité, parce que l’ar- bre aura une organisation forte , et que la sève aura acquis le degré d'élaboration nécessaire pour la rendre parfaite. Mais il en est des productions végétales comme des jouissances humaines, l'abus n’a pas lieu sans danger : et une trop grande fécondité nuirait éga- lement à la parfaite croissance de l'arbre, comme 174 aux qualités des fruits des récoltes suivantes. Il faut donc savoir modérer cette fécondité , qui ne peut avoir lieu sans qu’on ait bientôt à la regretter, et ne laisser sur chaque arbre qu’une quantité de fruits en proportion avec ses forces , qu'il peut mû- rir convenablement, et amener au volume naturel qu'ils doivent atteindre. Pour cela, les arbres doi- vent être surveillés pendant la floraison et lorsque les fruits sont noués, afin de supprimer dans ces deux circonstances les fleurs et les fruits sura- bondans, en veillant avec une égale sollicitude à leur répartition plus régulière, afin que la produc- tion superflue de quelques parties ne les épuise pas plus que d'autres. Ces soins sont faciles à l'égard des arbres en espalier, et les combinaisons de la taille peuvent aider aussi à modérer la fructification. Mais à l'égard des arbres en plein vent, il n’est pas toujours possible de les donner, et le plus sou- vent ils sont abandonnés à la nature, qui ne les con- duit pas plus mal, surtout lorsque les premières années se sont écoulées sous la surveillance que j'ai indiquée. Enfin, comme rien n’est stationnaire ici- bas, après six ou huit ans de cet état si prospère, l'arbre a acquis tout son développement, et dès qu'il cesse de croître, son âge mûr commence. Dans cette période de leur vie, les arbres fruitiers cessent de croître en longueur, mais le grossisse- ment du tronc et des branches continue. C’est l’é- poque où les fruits sont ie plus beaux et le plus savoureux, et surtout en plus grande abondance; car, les vaisseaux séveux commencant à s’obstruer, la circulation de la sève est plus lente , et il en ré- sulte qu’elle transforme tous les yeux en boutons à 175 fruits. Cet état conduirait promptement les arbres à la vieillesse , si on cessait de les entourer de soins. On les maintient plus longtemps dans une situation favorable, en fumant plus souvent pour rendre à la terre les sucs nourriciers qui ont été absorbés, en multipliant les binages, opération favorable à tous les âges, en labourant à l'automne et au prin- temps la terre qui entoure les pieds, pour la ren- dre d’abord plus perméable aux pluies, et ensuite à la chaleur de l'atmosphère. Il est urgent aussi d’é- mousser les arbres en mars, et de les débarrasser de l'écorce morte qui garnit par places le tronc et les grosses branches. La mousse et ces plaques d’é- corce non-seulement bouchent les pores et gênent les organes qui aspirent les fluides atmosphériques, et expirent ceux qui sont superflus, imais encore servent d'asile à une multitude d'insectes qui dé- vorent les feuilles, les fleurs, et souvent les fruits; enfin, pour retarder autant que possible le triste moment de la vieillesse, 1l faut encore soula- ger ces arbres des fruits surabondans qui concour- raient à les épuiser plus vite. Comme tout dans la nature n'est que production et destruction, malgré tous les efforts de Part, l'époque assignée par elle à la durée de la fertilité des arbres arrive enfin, car chaque pas dans la vie en est un vers la mort. C’est alors que commence la vieillesse, dernière et triste période de l'existence de ces utiles végétaux. Elle s'annonce par divers symptômes qu'il est impossible de méconnaître : d'abord la végétation se ralentit , les vaisseaux séveux oblitérés laissent sans nourriture des branches qui se dessèchent et meu- 176 rent ; l'écorce du tronc et des grosses branches, desséchée et fendue , se détache par lambeaux ; les feuilles plus rares jaunissent et tombent avant l’automne ; la mousse , la rouille, des chancres, des ulcères, des tumeurs occasionnées par des dépôts de sève, la carie des racines, toutes les maladies enfin assiégent l'arbre tour à tour, ou plusieurs à la fois, tandis que des myriades d'insectes viennent ache- ver sa décomposition et présager sa fin prochaine. Avant d'être arrivé à ce dernier point, l'arbre fournit encore des fruits plus beaux , plus parfumés et plus sucrés ; mais plus que jamais c’est l’occasion de ménager sa faiblesse, car une récolte trop forte peut le faire périr avant le terme: elle achève d’é- puiser le peu de forces qui lui restent, et l'arbre meurt immédiatement après la récolte, et quelque- fois même avant d'avoir pu accomplir la maturité des fruits. Cependant le jardinier intelligent dispute branche à branche ses arbres à la destruction; il retranche successivement chaque branche épuisée et toutes les petites pousses, pour obtenir des gourmands, afin de pouvoir supprimer plus tard la grosse bran- che qui est au-dessous; enfin lorsqu'il a épuisé toutes les ressources de la taille, et sans attendre que l'arbre soit trop près du terme fatal, il a recours au ravalement dans les arbres en espalier , ou au cou- ronnement dans ceux en plein vent. Voici au surplus les règles qu’il faut avoir pré- sentes lorsqu'il s’agit de procéder à ces opérations. La vie des végétaux figneux réside dans le premier rang des racines , et c'est par cette raison qu'elles sont toujours les plus fortes, les plus longues et les 177 plus ramifiées; les autres racines sont d'autant plus faibles, qu’elles s'éloignent davantage du premier rang. Les branches sont précisément placées en sens inverse des racines; les plus fortes sont les plus basses , et les plus faibles les plus élevées. Il résulte de cet ordre de choses que laffaiblissement vital commence toujours par les somnuités de l'arbre et par les racines le plus profondément enterrées. L'état de dépérissement des branches supérieures est donc un indice certain de la fin prochaine de l'arbre , et si l’on ne se hâte d'y porter remède, ia mortalité descend par degrés et arrive bientôt à un tel point qu'il n'ya plus possibilité de s’yopposer. Pour réussir complétement , voici comment J’on doit s'y prendre. On commence , immédiatement après la chute des feuilles, par découvrir les racines avec précaution, pour ne pas les blesser , et on retranche jusqu'au vif tout ce qui est mort ou vicié. On remplace la terre épuisée par une terre nouvelle de bonne qualité, à laquelle on mêle un peu de fumier consommé, et on arrose. Cela fait , on ravale toutes les branches principales en leur laissant une longueur proportionnée à l'état des racines con- servées , et en général on les tient plus longues qu’on n'a l'habitude de le faire communément; les autres branches sont taillées selon leur force, et celles à fruits à un ou deux yeux pour leur faire pousser de nouveaux jets ; ensuite, après avoir uni toutes les coupes très-proprement, on y applique de l’onguent de Saint-Fiacre ou un mastic pour les garantir de la sécheresse et du contact de l’air ; on peut, l’année suivante, laisser quelques fruits sur les branches à fruits conservées. Mars 1838. 12 170 Quand, après avoir parcouru une certaine période de temps, l'arbre est retombé dans le même état d'épuisement, on peut, avec les mêmes précautions, lui faire subir une opération semblable ; mais cette fois en raccourcissant plus que la première les moi- gnons des grosses branches. Enfin, lorsqu'après le second couronnement l'arbre est de nouveau au point de se couronner lui-même , il existe encore un moyen de rajeunis- sement que l’on peut employer avec succès : ee moyen consiste. à remplacer le vieil arbre par un nouveau, obtenu d’une racine saine. On a pu re- marquer que, lorsque les arbres ont épuisé toutes les ressources de la vie, c’est le moment où ils poussent le plus de rejetons à leur pied ; il semble que les premières racines, dans lesquelles, ainsi que je viens de le dire, réside le plus de principe vital, font un dernier effort pour reproduire de nouveaux individus capables de remplacer celui qui se meurt. Ces rejetons sont d'autant plus vigoureux, qu'ils profitent exclusivement de toute lasève ascendante ; on peut donc choisir parmi eux les deux rejetons les mieux disposés , et on ampute tous les autres, ainsi que le vieux tronc le plus près possible du collet, en enlevant ensuite avec un ciseau de me- nuisier , et proprement, tout ce qui reste pour arriver jusqu'aux racines. Si les racines n'ont pas spontanément produit des rejetons, on peut les y contraindre en coupant de inême le vieux tronc, et recouvrant la coupe de quelques lignes de terre. Lorsque les deux rejetons choisis ont acquis une force suffisante , on les étête à la hauteur qui con- - 179 vient, et on les greffe en août à œil dormant; plus tard , lorsque l’un des deux annonce une vigueur plus grande, on supprime le plus faible et on dé- barrasse le pied du jeune sujet conservé des vieilles racines qui lui sont inutiles, et qui en se cariant pourraient gâter les siennes. Il faut en pareille occasion renouveler de même la terre au pied , en ajoutant autant d'engrais que cela est nécessaire. Tels sont les moyens imaginés pour prolonger l'existence des arbres ; J'aurai l’occasion de revenir avec plus de détails sur les opérations elles-mêmes ; je n’ai voulu quant à présent que présenter le tableau des soins dont les arbres que je pourrais appeler domestiques doivent être environnés. DoverGr. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Suite de la note sur le Maclure doré. Maclura aurantiaca. J'ai donné dans ces Annales, année 1832-35, page 182, la figure et la description des chatons femelles et du fruit de cet arbre, qui, sous plus d'un rapport, peut devenir intéressant ; je viens aujourd'hur compléter autant que possible cette notice par la description des fleurs mâles, des graines et de leur germination. Comme je l'ai dit, les fleurs femelles sont en chatons sphériques et axillaires ; les mâles sont en petites grappes ou chatons lâches, naissant dans l’aisselle des feuilles sur les jeunes rameaux. Chaque petite grappe est portée sur un pédoncule fili- forme et long de dix à douze lignes. Au sommet 180 de ce pédoncule est groupé un assez grand nombre de pédicelles longs de trois à six lignes portant un petit calice à quatre divisions velues ; de ce calice sortent quatre étamines à filets moitié plus longsque les divisions et à anthères cordiformes à deux loges. Dans la note dont je viens de parler j'avais bien indiqué la forme des fruits, mais je n'avais pu donner aucun renseignement sur les graines, puis- qu’alors nous ne possédions que l'individu femelle en état de porter fleurs. Depuis, dans le midi de la France , et même à Paris dans l'établissement de M. Noisette, le Maclure mâle à fleuri et quelques fruits ont été fécondés. Dans les premiers jours de janvier dernier j'ai recu de M. Regnier, directeur de la pépinière dé- partementale à Avignon, une quarantaine de va- riétés du Chrysanthemum indicum, toutes provenant de ses semis. À cet envoi étaient joints deux fruits fécondés de Maclure. Leur forme et leur volume étaient les mêmes que ceux que j'ai indiqués, ainsi que leur couleur verte ou très-peu jaunâtre, seu- lement la pulpe était plus molle ; elle s'écrase aisé- ment sous les doigts et fournit un suc légèrement visqueux, dont lasaveur n’estaucunement agréable, quoiqu’un peu sucrée. Ainsi que je l'avais remarqué, de nombreuses loges, placées au centre du fruit, entourent l'axe à distance de six à huit lignes. Chacune contient une seule semence, renfermée et comme noyée dans la pulpe. Ces semences ont de huit à dix millimè- tres de long sur cinq à six de large; elles sont ob- longues, aplaties et ayant la couleur et un peu la forme d’une petite graine d'orange. La fécondation 1Ô1 n'avait été que bien imparfaite, puisque sur les deux fruits un seul contenait cinq graines susceptibles de germer. On voit par cette courte descriplion que malgré la grande ressemblance des chatons femelles du Maclure avec ceux du Broussonetia , les premiers en diffèrent beaucoup par le gisement des semen- ces qui dans le second sortent à l'extérieur, portées sur des pédoncules charnus, tandis qu'on a vu plus haut que dans le Maclure elles restent au centre, enfermées dans la pulpe; ils se distinguent aussi des fruits du Mürier (Morus), qui sont composés de plusieurs petites baies réunies et renfermant chacune une seule semence. Le Maclure forme donc un genre bien distinct et bien caractérisé. Vers la mi-février j'ai semé dans un pot les cinq graines trouvées dans le fruit venu d'Avignon. Le pot a été placé en serre chaude, et aux premiers jours de mars j'ai eu la satisfaction de voir sortir de terre un jeune individu. La tigelle, qui s’est montrée genouillée, s’est redressée peu à peu, et après être devenue tout à fait verticale, les deux cotylédons se sont écartés. Ils sont de forme ovale, obtus, comme cordiformes à la base et portés sur des pédicelles aplatis, longs de trois à quatre li- gnes ; du centre est sortie la plumule , qui a déve- loppé deux feuilles séminales, ovales, pointues, entières , légèrement pubescentes. | [est probable que cesgrainessontles premières qui ont germé à Paris, et surtout qui ont été récoltées en France. Espérons que M. Noisette, qui a obtenu des graines parfaites, aura fait un semis plus nombreux; que le midi de la France aura fait aussi des élèves, 102 et qu'ainsi le nombre de plants de Maclure aug-- mentant d'année en année, nous aurons bientôt des individus des deux sexes, et de plus beaux sujets que par tout autre mode de multiplication. JaAcQUESs. SERRE CHAUDE. PoINSETTE FASTUEUSE. Poinsettia pulcherrima. GRAY. in Edinburgh new. Phil. Journal, March, 1836. Bor. Mac. 3403. ÆEuphorbia pulcherrima. Wap. (Voyez la planche.) Cette plante s'élève à la hauteur d'un mètre à un mètre et demi environ, sans produire de ra- meaux. La tige est lisneuse, d'un tissu lâche, tendre, grosse comme le pouce à sa base , de cou- leur vert lisse; les rameaux sont peu nombreux, gros comme le petit doigt et de même couleur. Les feuilles sont alternes, ovales ou ovales lan- céolées, variant de forme et de grandeur; leur longueur est de trois à six pouces, les unes sont entières, d’autres présentent des dentelures. irré- gulières, ou des sinuosités plus ou moins profondes, quelques-unes même sont anguleuses et presque tronquées à leur partie supérieure, ainsi qu'on le voit sur l'Æuphorbia heterophylla. Elles sont acu- minées au sommet et terminées inférieurement par un pétiole assez long, canaliculé, coloré de rouge pourpre qui s'étend jusque vers le milieu de la nervure médiane. Il est accompagné à son atta- che sur le rameau de stipules caduques qu'une glande remplace, et à son sommet de deux petites glandes placées chacune d’un côté à la naissance du limbe des feuilles. Celles-ci ont la surface supé- rieure glabre et d’un vert gai, l’inférieure pubes- P1.2/-22 > dUIDU.: JS v Eu Lu | "pd U1}}2s uro AS ANHODESVA LLUSNIOd4 193 cente. À mesure qu'elles atteignent l'extrémité du rameau, les pétioles se colorent davantage, les feuil- les elles-mêmes deviennent oblongues, atténuées aux deux bouts, parfaitement glabres, etse revêtent d’une couleur rouge ponceau éblouissante. Ces feuil- les ou bractées ont de six à sept pouces de longueur sur douze à quinze lignes de largeur et se rap- prochent au point de paraître opposées. Elles forment au sommet du rameau une espèce de collerette d'un diamètre de douze à quinze pouces autourdes fleurs. Celles-ci sont terminales ; le sommet du rameau se divise en trois branches surmontées chacune de deux pédoncules partant de l'aisselle d’une bractée, cylindriques, charnus, herbacés comme le rameau et longs de deux à six lignes. Ordinairement ils portent en un point de leur surface deux très- petites bractées lancéolées, aiguës, très-caduques, dernier indice de la terminaison de Faxe. On voit sur les trois branches les traces de l'insertion des pédoncules déjà tombés, et correspondant tou- jours à l’aisselle d’une bractée. Chaque pédoncule est surmonté d'un involucre monophylle et tur- biné, faisant pour ainsi dire suite au rameau, her- bacé comme lui à la base, et pendant au sommet. Cet involucre (fleur, selon le système de Linnée ) porte sur le côté regardant l’axe une espèce de cupule jaune , charnue, à bords rapprochés, ayant l'apparence de deux lèvres et sécrétant un liquide incolore assez abondant. C'est à ce caractère qu'est due la création du genre Pornsettia. L'orifice de l'involucre est fermé par quatre divisions décou- pées en lanières, très-délicates et réfléchies à l’in- térieur. Si on coupe l'involucre en deux transversa- 104 lement, on voit qu'ilest divisé à l'intérieur par cinq Membranes charnues correspondant aux divi- sions del'involucre, et qu’une d’entre elles se trouve en rapport avec la glande. L'intérieur est couvert de poils blancs ciliés au sommet et accompagnant les étamines , dont le filet est rouge. L’ovaire, qui occupe le centre de l'involucre, comme dans les Euphorbes, le dépasse à une époque et se réfléchit en dehors. Il est surmonté de trois stigmates pour- pres, contournés. Son organisation ne nous a rien offert de particulier ; et malgré nos soins et les moyens actuels de fécondation, il n’a pointmüri de graines. Îtest à remarquer aussi que très-souvent les organes reproducteurs ne dépassent pas l’involucre et restent dans un état d’avortement complet. Cette magnifique plante, qui depuis le mois de décembre fait le plus bel ornement de nos serres, se cultive sur couche en pots remplis d’une bonne terre légère , composée de terre de bruyère et de terreau. On la multiplie assez facilement de bou- tures; mais malheureusement il pousse peu de bourgeons. Je pense que nous pourrons essayer de la cultiver en pleine terre à l'air hibre pendant la belle saison en ia relevant à l'automne. L'époque de la floraison au Mexique, sa patrie naturelle, est le mois. de novembre. Jusqu'aiors nous avons perdu du temps à cet égard, mais ce n'est pas une raison pour désespérer de la faire fleurir plus tôt. Je ne l’ai d'ailleurs forcée en rien, et elle a donné ses fleurs naturellement. Le plus fort pied que le jardin possède est dû à lobligeance du docteur Blaquière, qui l’a rapporté lui-même en 1836 du Mexique, où, selon ce qu'il m'a dit, cette VO fe LOTS RER à "h 1, 34 ne RTE ME ï , A TATRENEN F4 L F At : + 3 f ‘ Re A : à . 0 (LE ; à ; CSS ed &e L ; l ” | RARE IR | RATES HASR Fe E 3 oi : JE vi 0e LIRE | PL EUPHORBE 4 ZLurs de Jacquuua. Euphorbia Jacquiniæflora . 185 plante ne s'élève pas à plus de huit à dix pieds. Un second individu nous a été envoyé de Munich; il me paraît moins beau tant à cause de la couleur que de la longueur des bractées, qui ont des dimen- sions plus petites. Je ne pense pas que cette diffe- rence provienne de la culture, puisque les mêmes soins et le même traitement ont été appliqués à lun comme à l’autre. Toutefois, les feuilles du pied venu de Munich sont presque toujours entiè- res, tandis que celles de l’individu que nous avons fait peindre sont toutes lobées, comme on le voit sur la figure. Cette circonstance me fait présumer que c'est une variété. NEUMANN. EuPnORBE À FLEUR DE JACQUINIA. Euphorbia Jacqui- niæ flora. ( Voyez la pl. et pour les caractères génériques pag. 182 de ces Annales, 1832-33. ) Cette Euphorbe a été envoyée au Muséum en 1837, par le jardin botanique de Munich. Sa tige est droite, cylindrique, revêtue d’un épiderme herbacé, entièrement glabre. Elle est presque simple, se ramifiant seulement après la floraison, et acquiert de quatre à cinq pieds de hau- teur. Elle est grêle ainsi que ses rameaux, ce qui lui donne un aspect maigre et étiolé, mais elle paraît susceptible d’un plus grand développement. Ses feuilles sont alternes, isolées, portées par de longs pétioles grêles, cylindriques, sillonnés en dessus, glabres et légèrement lavés de violet ou de lilas dans leur jeune âge. Le limbe est oblong, at- ténué aux deux extrémités et surtout à la supé- rieure, souvent terminée en pointe. Les nervures sont pennées , peu saillantes et atteignent presque 186 les bords sans s’anastomoser. La page supérieure est d’un vert foncé, l'inférieure est plus pâle, mais teintée de violacé dans les feuilles très- jeunes. Les pédoncules naissent solitaires à l’aisselle des feuilles et atteignent au plus la moitié de la lon- gueur des pétioles; ils donnent naissance à des pédicelles dont l’ordre d'évolution marche de la base au sommet, d’abord droits, puis isolés et quel- quefois réfléchis. L’involucre qui les termine offre l'analogie la plus frappante avec les fleurs du Jac- quinia. Les cinq glandes communes à la plupart des Euphorbes sont remplacées ici par cinq appen- dices pétaloïdes étalées, d’un rouge écarlate très-vif. Ces appendices, par leur britlante coloration , for- ment seules l’ornement des rameaux qui les portent. En examinant avec soin l’intérieur de l’involucre, on remarque fixées aux parois cinq petites écailles placées chacune entre les appendices colorées ; elles sont arrondies, légèrement concaves, à bords fine- ment denticulés et présentant, comme les appen- dices extérieures , une coloration très-vive. Toute la surface interne et inférieure de l’involucre est cou- verte d’étamines dont le filet cyhndrique, incolore et articulé vers le milieu , est accompagné à la base d'une écaille membraneuse frangée et découpée en lanières longues et délicates. Les anthères sont à deux lobes arrondis d’un beau jaune doré et offrant un sillon au milieu. Quelques-unes des étamines plus longues dépassent l'orifice de l'involucre et ne contribuent pas peu à augmenter la ressemblance avec les fleurs monopétales du Jacquinia. Je n'ai pas encore observé d’ovaire parfait dans cette espèce. Le rudiment de ceux qui partent du 187 fond et du milieu des involucres se compose d'un petit corps renflé à la base, représentant l'ovaire et terminé par une petite partie cylindrique se partageanten trois petites divisions bifides et réflé- chies, de couleur pourpre foncé et qui sont les stigmates. Je remarque cependant qu'à force d’avoir essayé de les féconder artificiellement , quelques ovaires commencent à prendre un peu d’accroisse- ment , ce qui me fait espérer d'obtenir quelques graines. Cette Euphorbe a fleuri pour la première fois en décembre 1837. J'avais immédiatement coupé la tête à l’un des deux pieds que nous possédons dans le but d'obtenir des bourgeons adventifs; cela m'a parfaitement réussi, mais tous ces bourgeons ont produit des fleurs, et à l’exception d’une huitaine de jours d'interruption, la floraison n'a pas dis- continué depuis décembre jusqu'à ce jour, et se prolongera probablement jusqu’en mai. Le pied qui-n’a pas été coupé n’a éprouvé aucune interrup- tion dans le développement de ses fleurs. Je n’ai donc pas pu jusqu'a présent obtenir un bourgeon propre à faire une bouture, moyen de multiplication que je me proposais d'essayer. Je serai peut-être plus heureux à l'égard des graines. Cette plante magnifique, qu'on m'a dit être origi- naire du Mexique , appartient à la serre chaude, où elle se plaît parfaitement , et dont elle est des- tinée à devenir un des plus beaux ornemens. On la cultive en pots remplis d’une terre pareille à celle que je viens d'indiquer pour le Pornsettia pulcher- rima. NEUMANN. 188 GESNÉRIE À FEUILLES ALLONGÉES. Gesnerta elongata. Horr.(Voy. la pl.et pour les caractères génériques page 189 de ces Annales, année 1835-1836. ) Arbuste à racine fibreuse, à tiges sous-ligneuses, rameuses , d'un vert jaunâtre et velues dans toutes leurs parties, hautes de trois à quatre pieds, à feuil- les opposées, pétiolées, ovales lancéolées, pointues et dentées sur les bords, longues de trois à sept pouces , larges de deux pouces à deux pouces et demi au milieu, très-velues , soyeuses des deux côtés et à nervures saillantes en dessous. Le som- met des jeunes rameaux, le dessous et les bords des feuilles nouvelles sont d’une belle couleur pourprée. En mars et avril, fleurs disposées en une espèce d'ombelle de trois à six fleurs attachées par leur pédicelle à un pédoncule commun sortant de lais- selle des jeunes rameaux. Corolle monopétale tu- bulée, renflée au milieu, un peu courbée et rétrécie par le haut, d’un rouge orangé frais et nuancé de jaune en dessous , longue de dix à douze lignes, à limbea cinqdivisions égales etlégèrement crénelées. Cette plante, qui fleurit abondamment, se cultive en pots de terre de bruyère que l’on place en serre chaude. Il lui faut peu d’arrosemens pendant l'hi- ver. On la multiplie de boutures et de graines; les boutures se font en terre de bruyère , sous cloches et sur couche chaude. Les graines sont semées en pots de terre de bruyère aussitôt leur maturité. Comme elles sont très-fines, il convient de ne les recouvrir que fort peu avec du sable blanc, très- fin, que l’on tanise sur le pot après que le semis est fait. Comme il est urgent d'entretenir celui-ci GESNERIE a feuilles allon Jees . Gesneria elonvrata . © PR # dans une humidité continuelle, c’est pourquoi il est bon de placer le pot en serre chaude dans une soucoupe où l’on a soin d’avoir toujours un peu d’eau, et de le couvrir d’un carreau de vitre. J'ai obtenu de très-beaux individus de semis fait de cette manière l'an dernier; je ne pense pas qu'ils fleuriront. cette année, mais d’après leur port, ils me paraissent avoir reproduit leur espèce, sans cependant que je puisse affirmer qu'il ne se trou- vera pas quelques variétés dans les fleurs. Je me propose pour l'hiver prochain de placer quelques individus en serre tempérée et d’autres sous châssis, afin d'acquérir la certitude qu'ils pour- ront ou non se conserver et fleurir dans ces diffé- rentes situations. JACQUIN aîné. NOUVELLES. 189 ORoBE. . "21. . . Orobus Jordant. TENORE. ‘51. Nap. Diadelphie Décandrie, Lin. Légumineuses. Jussreu. Persoon dans son Synopsis plantarum , publié en 1807, a décrit dix-neuf espèces de ce genre ; depuis, M. Decandolle, dans le second volume du Prodromussyst.nat., en décrit trente-neuf espèces, ce qui a plus que doublé ce genre, dont plus de moitié est indigène à l’Europe. Plusieurs ont de bien jolies fleurs ordinairement printannières; une même de nos environs ( O. tuberosus. ) devrait être accueillie dans nos jardins, où déjà plusieurs sont cultivées ; celle que je vais décrire, quoique d'une petite taille, n’y serait pas déplacée. Tiges nombreuses, à moitié couchées, simples, hautes de six à huit pouces, anguleuses, un peu 190 ailées, d’un beau vert; feuilles portées sur un pé- tiole aplati, ailées; les folioles sont au nombre de six à huit, sans impairé , ovales, obtuses, mucro- néés , irrégulièrement opposées sur le pétiole com- mun , qui ordinairement se termine par un rudi- ment de vrille, et est accompagné à sa base de deux stipules demi sagittées, lancéolées, aiguës. Fleurs en grappes unilatérales, au nombre de huit à douze, portées sur des pédoncules plus lougs que les pétioles ; pédicelles d’une à deux lignes; calice à cinq dents, dont les trois inférieures sont les plus longues ; corolle papilionacée, d’un violet bleuâtre, assez grande; je n'ai point vu les fruits. Cette plante, originaire d'Italie , se rapproche de l’'Orobus multiflorus, Decanb. Prod. t. 2., p. 377, Sp. 9. Mais elle mé paraît en différer par la gran- deur, la couleur de ses fleurs et quelques autres caracteres. Je l'ai cultivée en plein air en terre de bruyère, elle y a vécu et prospéré pendant quelques années, puis elle y a péri; il serait donc bon d’en con- server en orangerie. JaAcQuEs. HYACINTHE DOUTEUSE. Hyacinthus dubius. TENORE. Cat. pag. 78. Not. 11. Hexandrie, Lin. Liliacées, JossIEU. Petit oignon produisant cinq à six feuilles ra- dicales, longues de neuf à douze pouces, larges de cinq à huit lignes, courbées en gouttière en dessus, glabres et d’un vert un peu glauque; hampe de quatre à cinq pouces, glabre arrondie, verte et droite, portant à son sommet une grappe de fleurs d’abord droites, puis horizontales, et enfin penchées 191 au moment de la floraison. Ces fleurs sont portées sur des pédicelles un peu plus courts que le pé- rianthe, lequel au moment de son épanouissement est d’un beau bleu; pendant la floraison , le limbe devient blanchâtre et le tube brun. Cette fleur a de quatre à cinq lignes de long, à limbe ouvert, formé de six parties ouvertes jusqu’à la moitié de sa longueur ; six étamines dilatées à la base; an- thères, d’un beau bleu, ainsi que le pollen, un peu plus courtes que la corolle. À la base de chaque pédicelle, en dessous, est une petite bractée, courte et quelquefois divisée en deux; cette plante doit être reportée au genre muscart, dont elle a tous les caractères. Nous la cultivons depuis 1825 sous châssis froid; mais en 1825, ayant voulu la livrer à la pleine terre, l'hiver de 1829 à 1830 a presque tout détruit, et à peine en avons-nous sauvé quelques petits caïeux moyens que l'on emploie pour la multiplier. Elle est originaire du royaume de Naples, d’où nous l'avons recue. Jacques. CAPUCINE A PÉTALES INCISÉS. 7° ropæolum incisurs. DonKkLAERr. Notre collégue M. Jacques a décrit et fait figurer dans le Journal et Flore des jardins, p. 166, la Ca- pucme mordorée , vulgairement Capucine d'Alger, T'ropæolum majus. var. : Atro-purpureum ; M. Jac- quin aîné a obtenu dans un semis de cette belle plante la variété à fleurs doubles figurée dans le numéro d'octobre 1836, p. 20. Plusieurs variétés de la Capucine commune avaient été obtenues antérieurement, mais ayant 192 paru peu intéressantes, on finit bientôt par en abandonner la culture. Toutefois on remarquait parmi elles des fleurs semi-doubles, à pétales plus ou moins grands, de couleurs plus pâles, jaunes ou rubannées. Nous avons recu de la Belgique, en 1837, la nouvelle variété qui fait l'objet de cet article. Les tiges et les feuilles ne diffèrent en rien de leur type, elles sont seulement un peu plus petites; mais les fleurs, dont les larges pétales sont ordinairement entiers, les ont ici finement et pro- fondément dentés et frangés sur les bords. La couleur est jaune orangé pâle. Toutes ces fines dé- coupures font paraître au premier aspect ces fleurs plus petites. Cependant cette variété, quoique moins belle que celles cultivées jusqu'à ce jour, n’est pas la moins intéressante à cause de la singu- larité de ses pétales. Pour la conserver franche, il faut la multiplier de boutures, qui reprennent fa- cilement , et la cultiver comme la Capucine à fleurs doubles. On en conservera en pots que l’on rentrera pendant l'hiver en serre tempérée ou sous châssis, près du jour. Pendant l'été on la tient en pleine terre. Elle veut une terre meuble et légère et des arrosemens au besoin. Nous avons également recu en 1837, de M. Makoy de Liége, une autre espèce sous le nom de 77ro- pæolum tuberosum. Ses racines sont tout à fait tu- berculeuses et de la forme de celles de l'Oxalis crenata , et ses feuilles à trois lobes réniformes. Elle paraît devoir devenir intéressante, mais comme le pied était faible , elle n’a pas encore fleuri; j'es- père qu'elle montrera ses fleurs cette année. Du reste elle a fort bien passé l'hiver sur une tablette près du jour. PÉPIN. ERRELES DE FLORE ET DE POMONE. derercteceocoee et@omomne0mcse0e0ClsleteleereosieeBecclerécécecs re PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Observations sur Les effets de la gelée durant l’luver de 1837-1838. Les effets de l'hiver que nous venons de passer ont été pernicieux pour presque toute la France ; j'ai donc rassemblé quelques observations à ce su- jet, non-seulement dans les jardins de Neuilly, mais encore par correspondance dans quelques au- tres pays. Je vais commencer par ce qui m'est per- sonnel, et je donnerai ensuite l'extrait des lettres de mes correspondans. La plus grande intensité du froid a été de 14 de- grés Réaumur, 16° 8/10 centigrades, le 20 janvier à 6 heures du matin; et les journées qui ont causé le plus de mal sont les 8, 9 et 10 février, où il y a eu un mouvement de dégel bien prononcé, mais qui malheureusement n’a pas duré, puisque les 12, 15, 14 et 15, il a gelé de 6 à 8 degrés Réaumur. Enfin, les gelées nous ont définitivement quittés. et le dégel s’est déclaré le 17 février. Les gros Aucubu ont souflert, mais ne sont pas perdus; les jeunes sont ou bien malades ou morts ; AvriLz 1838. 13 194 les Lauriers-amandes sont dans le même cas, sur- tout ceux qui ont pu être frappés des rayons so- laires. Pres du château, un très-fort Néflier gla- bre ( Cratægus glabra), qui avait résisté à l'hiver de 1829 à 1830, est totalement perdu; il est planté à une exposition nord-ouest, et abrité de quelques gros arbres; le terrain est de remblai et un peu en pente, laissant par conséquent facilement s’é- couler l'humidité. Toutes les grosses toufles de Buplèvre ligneux ( Buplevrum fruticosum ) sont recepées du pied; les jeunes plants d’un an et de deux ans sont gelés, et le terrain déjà labouré ; il en est de même des Genêts d'Espagne, des Ajoncs ( Ulex europœus ) à fleurs simples et dou- bles. Tous les Cèdres du Liban, les Cyprès pyrami- daux , les Chênes yeuses, ont beaucoup souffert, et notamment ceux qui se sont trouvés exposés au soleil ; quelques bois de Judée ( Cercis siliquastrum canadensis) ont perdu des branches, et tous les plants d’un an sont gelés. Les Zelkoi ( P/anera cre- nata ) ont souffert dans leurs jeunes rameaux ; il en est de même de beaucoup d’Abricotiers. Un très- fort Chèvrefeuille de la Chine ( Lonicera flexuosa), palissé auprès du château, dans un terrain sec et sraveleux, est tout à fait gelé; des Jasmins blancs voisins de celui-ci ont souffert, mais sont, je crois, susceptibles de repousser ; enfin, comme chez tous les autres cultivateurs, tous les Rosiers bengales, noisettes, thés, plusieurs quatre-saisons, des hybrides, etc., sont morts, ou bien malades. En plantes de parterre, nous avons perdu toutes les Giroflées jaunes, une grande partie des Coque- lourdes, OŒEïillets de poëte, Juliennes , Campanule 199 a grandes fleurs, Thlaspic toujours vert, Prime- vere, et quelques autres. Dans les potagers envi- ronnans, ont été gelés tous les choux, le plant de chou hâtif pour le printemps, la laitue de passion, une grande partie de l’ognon blanc, presque tous les artichauts. Ainsi, il faut s'attendre que les œil- letons de ces derniers vont être chers pour la plan- tation : on dit que dans les grandes cultures de ce légume, aux environs de Laon , Compiègne, Saint- Germain, etc., 1l en est de même. Dans nos terres légères et sablonneuses, les blés d'hiver ont souffert ; pourtant ils se remettent asse bien. Les Æ£scourgeons semés de bonne heure pour fourrage de printemps sont beaucoup plus affectés , et jen connais plusieurs pièces assez considérables qu'on a été obligé de retourner; les seigles se sont beaucoup mieux soutenus, et sont d’une bonne et moyenne force ; dans les bonnes terres les blés n'ont que peu souffert , et il faut espérer que les récoltes n'en seront pas moins abondantes. Extrait d’une lettre de Dreux, 7 mars 1838. « Je ne sais pas si les pertes que vous avez éprou- vées sont aussi considérables que les nôtres, mais nous sommes très-sévèrement traités; le thermo- mètre est descendu à 16° Réaumur : aussi tous nos arbrisseaux à feuilles persistantes sont gelés, sans exception d'espèces ou de variétés. Beaucoup de peupliers suisses, dans nos vallées, se sont fendus de six lignes de large sur huit à dix pieds de long: au dégel, ces gélivures se sont refermées, mais je crains que ces arbres ne s'en ressentent le reste de leur vie. Nos jeunes plants de pruniers, pêchers, cognassiers, etc., sont extrêmement fatigués. » 100 Extrait d'une lettre de Meulan, 6 mars 1838. « Avant de terminer ma lettre, je ne puis faire autrement que de vous entretenir un instant des pertes énormes que nous avons éprouvées ici et dans les environs. Comme je vous le dis, elles sont très- considérables, car depuis 7rel, Vaux, Évremont, Meulan et Mezy , il a été perdu pour plus de quatre cent mille francs, rien qu’en pois précoces; il n'en reste pas un seul, telle position bien abritée que ce soit. Il ne nous reste pas une seule plante de laitue- passion, ni de chou bâtif, avec lequel, comme vous le savez, nous faisions ordinairement beaucoup d'argent; pour ma part, ma perte peut être, pour ces deux derniers lésumes seulement, évaluée à plus de quatre cents francs. Nos bosquets font pitié, presque tous les rosiers sont perdus; les lauriers- tins, Alaternes, Phylirea, Aucuba, Craitægus gla- bra, etc., sont totalement gelés, ou du moins jus- que rez-terre.. Nous avons aussi éprouvé un tort considérable dans les branches à fruits des arbres, surtout sur l’abricotier, où cetaccident s’est princi- palement fait remarquer sur les arbres qui avaient été taillés avant les gelées ou pendant ce cruel temps. Le plus grand froid que nous ayons éprouvé a été de 15° le 20 janvier à six heures du matin. » Extrait d'une lettre de Bizy près Vernon (Eure ), 6 mars 1838. : « Malheureusement je crois que nous avons en- core plus souffert que vous des rigueurs du cruel hiver que nous venons de subir; car tous les rosiers de Bengale francs de pied qui, pourtant, comme vous le savez, sont d’une force majeure, sont ge- 197 Jés, et je les ai recepés rez-terre; toutes les espèces de Roses bengales, noisettes, thés, sempervirens, bracteata, etc., greflées sur églantiers, et ayant été empaillées, sont totalement perdues ; les quatre-sai- sons et portlands sont aussi bien malades, et, ce qui m'est le plus pénible, c’est que tous mes églantiers en pépinières et écussonnés l'an passé ont péri, et que je suis forcé de les arracher ; heureusement que ceux que j'ai plantés cette année et avant les gelées sont bien portans. Les Lauriers de Portugal (Pru- nus lusitanica) sont aussi bien affectés ; les Lau- riers-cerises ( Prunus Laurocerasus) sont gelés jusqu'aux racines, ainsi que les Cratægus gla- bra; les lauriers francs, arbousiers, lauriers-tins, etc., quoique bien empaillés, sont rapprochés rez- terre. Beaucoup de plantes à fleurs ont aussi péri par la rigueur de la saison ; je vous citerai par- ticulièrement les Gtiroflées jaunes, OEïillets de poëte, Scabieuse, Campanule à grandes fleurs, T'hlaspic blanc et violet, Digitale blanche, et quel- ques autres. Mais ce qu'il y a de plus malheu- reux, cest que dans notre vallée la plupart des froments sont perdus, et que dans ce moment on est en train de les retourner pour semer du blé de mars. Enfin, chez tous nos maraïîchers, ont été gelés les poireaux, le petit ognon blanc, les choux, de même que les jeunes plants, la laitue d'hiver, les pois hâtifs, mâches, etc. Ainsi, nous ne pouvons que passer un printemps pénible, vu le manque de beaucoup de choses. » Extrait d'une lettre de Mignaux près Poissy, 17 mars 1030. « Dans nos environs, et notamment à Orseval, 100 que vous connaissez, sur des arbres très-forts en poiriers d'épargne et abricotiers, le bois de l'année a été gelé, et il en a été de même ici sur beaucoup d’abricotiers et quelques poiriers; les pêchers des vignes en plein vent, comme vous le savez, ont aussi beaucoup souffert. Les forts lauriers-amandes (Prunus Laurocerasus) ont beaucoup souffert, mais les jeunes sont totalement perdus ; il en est de même des ZLauriers de Portugal, Aliziers glabres , Cèdres du Liban, Genéts d'Espagne, Jasnuns blancs, Chénes verts, et quelques autres. Les Æ1- guters et Lauriers francs sont gelés, quoique bien empaillés. Quant aux rosiers, il en est de même ici que partout ailleurs; tous les Bengales, Nor- settes, Thés, une partie des quatre-saisons, sont to- talement gelés. Dans nos jardins nous avons aussi beaucoup souffert; presque tous les artichauts sont gelés, les bordures de buis plantées de l'an dernier sont perdues; la laitue de passion , les pois hâtifs, les plants de choux, ont été gelés sans qu'il en restât un seul. Ici, un Cyprès pyramidal de plus de 20 pieds de haut, ainsi qu'un Cèdre du Liban de 15 à 18 pieds, ont péri : il est vrai qu'ils étaient déjà souffrants avant l'hiver. Nous avons des abri- cotiers qui, plantés en 1836, sont totalement per- dus. Les seigles sont assez beaux , mais les blés sont chétifs ; 1l y a pourtant assez de plants, et il est à espérer que le beau temps les remettra. Beaucoup de pommes de terre ont été gelées dans les caves; enfin, d’après les renseignemens que j'ai pris, il en est à peu près de même dans tous nos environs, et plus de détails deviennent alors inutiles. » 199 Extrait d'une lettre de Randan (Puy-de-Dôme), 18 mars 1838. « N'ayant que bien peu de temps disponible, je ne puis vous donner que quelques renseigne- mens. Dans notre parc, tous les Zlaternes sont gelés, et je crains bien qu'ils ne repercent pas du pied; les Zucuba ont beaucoup souffert, mais je ne crois pas qu'ils soient morts; tous les Rosiers greffés sur églantiers en Lengales, thés, norsettes, multiflores et quelques autres, sont entièrement perdus ; les forts bengales francs de pied paraissent devoir repercer du pied. Dans beaucoup d’abrico- tiers les jeunes branches sont gelées; les sureaux à fruits rouges , surtout les vieux pieds, sont morts jusque dans leurs racines ; les jeunes Æmandiers paraissent en partie gelés : pourtant on ne pour- rait pas encore flaflirmer, et quelques-uns pour- raient se remettre ; les Jasmins blancs ou communs sont tout à fait perdus; les bordures de Mignar- dises et les OEillets doubles sont détruits plus qu'aux trois quarts. Vous savez que nous avons des Glycynés de la Chine (Glycyne sinensis) et des Chèvrefeuilles de la Chine ( Lonicera flexuosa ) qui sont plantés dans des caisses au-dessus des cuisi- nes : toutes les branches sont gelées, et je crains qu'il n'en soit de même des racines, et cependant ils étaient empaillés; nos Genéts d’Espagne le sont aussi jusque rez-terre. Dans nos environs et hors le parc, sur beaucoup de Pêchers de vigne, tous les jeunes rameaux ontété atteints, et par con- séquent toutes les fleurs gelées; en espalier je crois n'avoir pas à regretter la même perte. On 200 parle aussi de quelques pieds de vignes qui auraient souffert ainsi que des blés; mais je ne les ai pas vus. C'est donc tout ce que je puis vous dire pour l'instant sur les dégâts que nous avons éprouvyés. » Extrait d’une lettre d'Orléans, 22 mars 1838. « Tout ce que vous m'avez cité dans votre der- nière est à peu près perdu aussi ici; pourtant un fort Alaterne qui se trouve au milieu de l’École de Botanique ne paraît avoir que peu souffert. Dans plusieurs établissemens , les Magnoliers à srandes fleurs ( Magnolia grandiflora) paraissent bien ma- lades, cependant on ne peut encore rien affirmer sur leur état futur ; le petit que j'ai à sa place à l'École est bien portant et ne paraît pas attaqué. J'ai tota- lement perdu un fort pied du Devaua depen- dens, Amyris polygama; 1 n’était nullement cou- vert. Il en a été de même du Néflier du Japon (Æryobotrya japonica), d'un très-fort Laurier d'Apollon (Laurus nobilis), d'un Érable du Né- paul (Acer oblongum), ici et chez M. Levacher; mon Acanthe à feuilles molles ({canthus mollis) est morte aussi. Je ne puis encore rien affirmer sur le Chène du Mexique ( Quercus Rugosa ): on lui avait fait un abri ouvert au nord, et la neige ne l'a nul- lement atteint; j'espère un peu le voir bientôt véréter...: Ces quelques documens sont à peu près tout ce que j'ai pu me procurer Jusqu'à présent sur les ef- fets de la gelée pendant le long et rigoureux hiver que nous venons de passer; on peut voir que dans les diverses localités que j'ai citées, c'est presque toujours les mêmes plantes qui ont été 201 atteintes malgré la diversité des climats, des terrains et des localités. Du reste, les dégâts ont été trèes- onéreux pour bien des cultivateurs par les pertes éprouvées dans presque tous les établissemens. JACQUES. Idees sur les causes qui donnent aux vins dés goûts dits de terroir. Un sujet plein d'intérêt pour les physiologistes, et qui mérite à un haut degré l'attention des pro- priétaires de vignobles, est la recherche des causes qui produisent, dans les vins, les aromes détesta- bles désignés par le nom de goûts de terroir. L'opinion admise les fait provenir de la nature du sol et des fumiers dont on fait usage; c'est pourquoi il est généralement reconnu que les en- grais animaux surtout doivent être écartés avec soin de toute vigne qui donne un vin fin. Cette opinion est fondée sur la faculté que possèdent les végétaux d’absorber par leurs racines toutes les substances en dissolution dans l’eau qui imbibe le terrain dans lequel elles sont implantées. Cette fa- culté paraît même agir sans la moindre élection ; el d'après les expériences de De Saussure , ce sont souvent celles qui leur sont le plus contraires qu'elles absorbent en plus grande quantité, et au point d'en périr par un véritable empoisonnement. Lorsque la substance nuisible ne se trouve pas en quantité suffisante, la végétation peut suivre son cours, mais on peut penser qu'il en résulte toujours une modification plus ou moins importante. Cette faculté d’absorber toutes les substances en dissolution dans le sol paraîtrait devoir expliquer 202 l'influence pernicieuse qu’exercent sur les produits de la vigne les fumiers en état de putréfaction. Les parties les plus infectes, étant les plus solubles, sont en effet les premières absorbées ; mais il est difhcile d'indiquer ce qu’elles deviennent dans les diverses combinaisons qu’elles éprouvent sous l’action des organes qui agissent sur elles. D’autres substances sont nécessairement formées ; les unes sont assi- milées, les autres sont expulsées par les sécrétions. Toutefois, dans ces métamorphoses opérées dans le secret de la nature, il est probable que quelques- unes échappent au travail de la végétation. Celles qui paraîtraient devoir être plus particu- lièrement dans ce cas sont les aromes. On sait que chez les animaux ce sont eux qui résistent le mieux à l'influence de la digestion ; et, sans vouloir établir aucun rapport direct entre les organisations végé- tale et animale, il peut être permis de raisonner par induction, quand une série de faits positifs ne vient pas offrir une base plus solide à l'argumenta- tion : ainsi nous voyons l'odeur de l'ail persister plusieurs heures après la digestion chez les per- sonnes qui en ont mangé; l’assa fœtida, pris à l'intérieur comme médicament, offre le même phénomène. Cependant il serait hasardeux d'avancer que c’est uniquement par l'absorption des odeurs méphitiques capables d’altérer la sève que celle-ci conduit jusque dans les grains de raisin le goût désagréable que quelques vins affectent après la fermentation. Ce qui indique que ce n’est pas dans l’eau de végétation que réside l’arome , c’est que les vins blancs en sont toujours beaucoup plus dépourvus que les vins 205 rouges; et la différence qu'on apercoit de suite entre ces deux sortes de vins consiste dans la ma- nière de les faire : les premiers sont obtenus de raisins noirs ou blancs pressés immédiatement, et dont le moût séparé de son marc parcourt sans lui toutes les périodes de la fermentation ; tandis que les seconds cuvent avec le marc. M. Aubergier, pharmacien à Clermont-Ferrand, auquel l’œnologie doit plusieurs observations im- portantes, a distillé séparément toutes les parties du raisin. Les pepins seuls mêlés avec l'alcool lui ont fourni par la distillation une liqueur ayant une saveur agréable d'amande. La rafle n’a produit qu’un liquide alcoolisé sans goût particulier. La pellicule des raisins, séparée de la rafle et des pepins, et distillée après la fermentation , a donné une eau-de-vie détestable et semblable à celle qu'on connaît sous le nom d’eau-de-vie de marc. Le même chimiste est parvenu à extraire, de l'eau-de-vie produite par la distillation de 1500 kil. de marc de raisin, une once d’une huile volatile d’une âcreté telle qu’une goutte suffit pour infecter dix litres de la meilleure eau-de-vie. Ayant égale- ment distillé du vin provenant des mêmes vignes, mais qui avait fermenté sans marc, il en a tiré une eau-de-vie excellente et sans aucun mauvais goût. Ces expériences l’ont amené à conclure que le mauvais goût qui infecte le vin est dû à cette huile volatile, que celle-ci réside dans la pellicule du raisin, qu'elle y est toute formée, et qu’elle n'est 204 point un produit de la distillation, opération qui ne fait que la séparer. La pratique de la vinification appuie parfaitement cette opinion, puisque, ainsi que je l'ai dit, les vins blancs, que l’on sépare du marc avant la fermentation, sont rarement imprégnés de goût de terroir, tandis que les vins rouges, qu’on faitcuver avecle marc, en sont d'autant plusinfectés que leur séjour dans Ja cuve a été plus long : d’où découle la conséquence naturelle que la substance qui produit le goût de terroir réside dans l’un des Corps qui accompagnent le moût dans la cuve. On sait que les raisins s’imprègnent assez facile- ment de l'odeur des corps avec lesquels on les tient quelque temps en contact. Cette pensée n’est pas nouvelle , car les anciens ont cité un certain nombre de plantes qui, cultivées dans les vignes, communi- quaient aux raisins un arome agréable, et appuyé sur la nécessité d'en éloigner quelques aatres qui pouvaient leur faire contracter un goût infect. Sans attacher à cette opinion plus d'importance qu’elle ne mérite, on peut en induire que les rai- sins eux-mêmes absorbent les émanations qui s’é- lèvent des fumiers putréfiés ou de quelques sols qui, lorsqu'ils sont mouillés, exhalent une odeur désa- gréable , et il est à remarquer que c’est surtout les sols très-argileux qui produisent ce phénomène. On pourrait, je pense, sans se tromper beau- coup, admettre que cette absorption s’opère parti- culièrement dans la poussière fine et blanche qui couvre les grains de raisins à leur maturité, et qu’on nomme vulgairement la fleur. Elle est composée de molécules de forme ronde extrêmement ténues, et d’une nature analogue à celle de la cire, ce qui 205 la rend très-propre à retenir fortement les odeurs avec lesquelles elle peut se trouver en contact. Elle est insoluble dans le moût du raisin et soluble dans l'alcool, ce qui explique très-bien, à mon sens, pourquoi elle communique son goût aux vins qui fermentent avec le marc, et pourquoi on peut l’extraire sous forme d'huile volatile de l’eau-de-vie qu'on en obtient, tandis que son arome est à peu près nul dans les vins faits avec des raisins soumis au pressoir immédiatement après la cueillette, et dont le moût fermente seul. En écrivant ces lignes, je suis loin d’avoir la pré- tention de décider une question aussi épineuse que celle qui a pour but la connaissance des causes gé- nératrices des aromes bons ou mauvais qui se ren- contrent dans les vins. Je n’ai voulu qu'engager les physiologistes et les chimistes à en faire l’objet de leurs méditations, car le sujet en vaut la peine. Mais provisoirement je crois pouvoir rappeler aux propriétaires de vignes que les idées que je viens d'émettre confirment les règles suivantes , admises dans les bonnes pratiques et partout où l’on veut faire des vins fins, et qu'il ne faut pas perdre de vue, indépendamment du bon choix des cépages, à savoir : Qu'il est essentiel de ne planter la vigne qu'en terre légère , substantielle et profonde ; ce terrain étant plus perméable aux influences atmosphé- riques et n’exhalant que fort rarement des émana- tions putrides, ce qui est beaucoup plus commun dans les terrains argileux , qui communiquent par l'absorption des racines, ou de la surface des raisins eux-mêmes, un mauvais goût aux fruits ; 206 Qu'il faut éloigner des vignes tout engrais ani- malisé qui dégage des gaz fétides, et n’employer que desengrais végétaux, et particulièrement l'en- fouissement des plantes en vert, partout où cela est possible ; Qu'’enfin il ne faut laisser en contact levin avec le marc, lorsqu'on reconnaît que celui-ci développe un arome désagréable, que précisément le temps rigoureusement utile à la fermentation, afin qu'en soutirant immédiatement, on empêche le vin d'en être trop fortement infecté. Quant aux plantes dont la culture dans les vignes peut donner aux raisins un goût flatteur, j'y crois fort peu malgré l'autorité des anciens; je pense que les investigations des savans modernes pourraient nous apprendre avec certitude le fond quil faut faire sur ces assertions. La chimie a trouvé des procédés pour ajouter aux vins des aromes agréa- bles; la physiologie, aidée de ses moyens d'analyse, nous apprendra peut-être un jour jusqu'à quel point un fruit peut s'imprégner d'odeurs exhalées par des fleurs cultivées près de lui. Doverce. ENGRAIS ET AMENDEMENS. Des emplois de la chaux dans la culture. La chaux a été l’objet de tant de dissentimens parmi les cultivateurs et les agronomes , que je crois ne pouvoir mieux faire que de lui consacrer un article dans ces Annales. Lorsque la pierre à chaux ou carbonate calcaire est exposé à une température élevée, la calcination fait dégager l’acide carbonique, et la base de cette 207 substance, isolée d’une manière plus ou moins com- plète de cet acide qui neutralisait ses propriétés , prend le nom de chaux vive. Dans cet état, elle jouit d’une grande affinité pour l’humidité et pour le gaz carbonique de l'air. Mais l'humidité est ce qu’elle absorbe de préférence, et elle peut en enlever à l'air libre une quantité égale environ au tiers de son poids total. Après une pareille absorption, la chaux ne s’empare plus de l’eau avec sifflement , et ne produit plus sur la langue une impression si brû- lante qu'auparavant ; aussi recoit-elle alors le nom de chaux éteinte. Du reste, la chaux vive et la chaux éteinte ne diffèrent l’une de l’autre que par le plus ou moins d’affinité pour l’eau : sous ces deux états, elle jouit des mêmes propriétés alcalines et d’une égale affinité pour les acides. Aussi, comme l'acide carbonique est assez abondamment répandu dans l'air , elle s’en empare également et se transforme de nouveau en carbonate de chaux : cette métamorphose s'opère de la même manière dans un état que dans l'autre; seulement la chaux éteinte laisse exhaler l'humidité qu'elle retenait à mesure qu'elle solidifie - l'acide carbonique. Lorsque la chaux est répandue sur un sol quel- conque, soit qu'on la laisse exposée à sa surface, soit qu’on l’enfouisse à la herse ou à la charrue, son premier effet, si elle n’est déjà éteinte, est d’absorber une assez grande quantité d’eau et de s’éteindre. Cette réaction suit instantanément son emploi, à moins qu'on ne la répande par un temps très-sec , et sur un sol privé de la moindre humidité. Cette substance peut donc être considérée comme éteinte du moment qu’elle est dans le sol, d'autant surtout 208 qu'il n'arrive jamais qu'on l’emploie sous un autre état en agriculture. Toutefois cette combinaison avec l'humidité n’est que passagère, et elle finit toujours par se transformer promptement en car- bonate de chaux. On voit déjà qu'avant sa transformation, la chaux n'ayant aucun effet avantageux sur le sol comme amendement, la craie doit toujours lui être préférée, à moins qu'il n'existe dans le sol quelque sel mé- tallique nuisible, ou quelque acide accumulé en quantité trop considérable ; alors l'emploi de la chaux est souverain, et la craie ne peut lui être comparée sous le rapport de la promptitude d’ac- tion et de la certitude du résultat. L'affinité de la chaux vive pour l’eau est telle, qu'elle peut enlever ce liquide même aux végé- taux vivans, en désorganisant leur tissu. La chaux vive répandue sur les moissons en végétation pro- duirait donc Îles effets les plus funestes ; mais ces effets, désastreux dans cette occasion, peuvent quel- quefois devenir d’un grand avantage. Ainsi lorsqu'il s’agit de prairies humides où dominent le jonc et la mousse, le plus sûr moyen de détruire ces plantes nuisibles, dont les racines végètent à peu de profondeur dans le sol, est d'y répandre une bonne quantité de chaux vive. La chaux éteinte produirait bien les mêmes effets, mais ils seraient plus lents et il en faudrait davantage. Dans des circonstances semblables , aucune autre substance ne peut remplacer la chaux. Elle extirpe les mau- vaises herbes des prés humides, elle détruit la mousse des arbres quand on en couvre leur tronc après l'avoir délayée dans l’eau, et enfin elle rend 209 l'activité à leurs racines en déterminant la décom- position des matières mortes dont elles finissent par s’envelopper et qui gênent leur action. J'ai dit que la chaux avait encore pour lacide carbonique une plus grande affinité que pour l'eau; ce gaz est un produit de la décomposition des engrais. Or, la chimie enseigne que la grande affinité que deux substances ont l’une pour l’autre les dispose à s'unir, en affaiblissant les liens qui les retiennent dans d’autres combinaisons, et entraîne la dissolution plus ou moins rapide des composés dont elles faisaient partie. Les élémens de l’engrais en contact avec de la chaux ont donc une plus grande disposition à se désunir que dans leur état naturel, et il ne s’agit plus que de constater dans quel cas et jusqu’à quel point une pareille disposi- tion peut être utile. Si la chaux, en provoquant la décomposition des engrais, n’absorbait pas la plus grande partie d'un de leurs élémens les plus essentiels, l'acide carbonique, qu’elle ne rend Jamais, son emploi pourrait être regardé comme très-utile; mais comme elle produit les mêmes eflets qu'une fer- mentation prolongée qui occasionne une déperdi- tion considérable des principes fertilisans, sa pré- sence est presque toujours dangereuse. Ainsi, sur les sols légers , où l’engrais se décompose avec promptitude, la chaux a toujours ur mauvais effet. Elle est également nuisible dans les sols moyens, où ses inconvéniens, pour être moindres, ne sont pas moins frappans. Enfin, dans les sols compactes, son emploi est encore défavorable lorsqu'ils ne sont pas riches en détritus végétaux, parce que rien alors AvriLz 1838. 14 210 ne rend nécessaire une décomposition plus prompte d’élémens dont le sol n’est pas assez pourvu. Il n’est donc profitable que dans le cas où le sol compacte renferme en surabondance des détritus végétaux , parce qu'elle les ramollit et les divise, qu'elle uti- lise ainsi des matériaux qui resteraient inertes, et que la proportion de l’élément charbonneux qu'elle leur enlève à l’état d'acide est peu de chose en comparaison des autres produits que les feuilles ou les racines peuvent absorber. Dans les circonstances ordinaires de la culture en France, où le climat et la nature du sol ne s’op- posent pas à la décomposition des engrais, l'emploi de la chaux peut être généralement considéré comme désastreux, malgré l'apparence de fertilité que son usage donne dès les premiers moments, car cette fertilité temporaire est toujours au détri- ment de l’avenir. Ainsi, par exemple, un cultiva- teur qui rompt un trèfle pour mettre du blé, et qui emploie la chaux pour augmenter sa récolte, se trompe beaucoup. À la vérité ; 1l fait servir une partie considérable de détritus laissés par le trèfle à la nourriture de la récolte actuelle ; mais le reste se trouve sacrifié sans utilité à la saturation de la chaux, et le sol demeure épuisé. En consacrant le prix auquel il faut acheter la chaux, à l'achat de quelque engrais très-fermentescible, pour mêler avec les détritus du trèfle, la végétation ne serait pas moins active la première année , et le sol serait en- core riche les années suivantes. Au reste, l’'épuise- ment du sol après l'emploi de la chaux est tellement reconnu , qu'il est consacré par cet axiome, fumier et récolle, mais chaux et repos. 241 C'est donc une règle invariable pour tout culti- vateur, de ne recourir à la chaux que dans le cas où les matières fibreuses que le sol contient se trouvent placées dans des circonstances telles que leur décomposition n’aurait jamais lieu , ou bien lorsque des plantes parasites étouffent les herbes fourrageuses dans les prés humides ou trop riches en détritus végétaux , ou bien encore lorsque des sucs acides, de nature végétale ou minérale, s'op- posent à toute végétation. Dans les autres cas, il faut constamment éviter l'emploi de la chaux, et songer que si le mal qui en résulte n’est pas évident dès la première fois sur un sol fertile, il n’en est pas moins vrai qu'un usage inconsidéré de cette substance peut amener une stérilité totale. Il ne faut pas croire que la qualité de la pierre à chaux puisse rendre son emploi moins défavorable. L’alumine, la silice, le fer ou une matière bitumi- neuse qui s'y trouvent parfois incorporés, n'ont aucune action propre à la modifier ; et, si la pierre à chaux qui les contient agit avec moins d'activité, c'est qu’elle est moins pure. Au contraire, la chaux qui contient de la magnésie a encore une action plus funeste. La magnésie se rencontre dans la na- ture à l’état de carbonate comme la chaux; mais séparée par la calcination de l’acide carbonique, elle a moins de disposition que la chaux à se com- biner de nouveau avec lui ; il s'ensuit qu'elle con- serve ses propriétés alcalines pendant un temps plus long, durant lequel elle nuit aux végétaux. Mais par la même raison elle donne une qualité de plus à la chaux employée sur les sols tourbeux ou marécageux. 212 Malgré l’opinion de quelques savans qui ont con- seillé l'emploi de la chaux, toutes les fois qu'il s’agit d’'absorber des sucs dont les plantes n'ont pas besoin, ou de communiquer une certaine solidité à divers engrais qui, isolés, se dissiperaient trop promptement dans le sol ou dans l'atmosphère, je n'hésite pas à recommander de lui préférer la craie ou la marne. Je les crois plus convenables à absor- ber les matières grasses qui se produisent dans les décompositions animales, et une foule d'engrais animalisés plus ou moins liquides, tels que le pro- duit des fosses d’aisances , les matières stercoracées des bestiaux et l'urine, ou même différents sucs végétaux qui se rapprochent des matières grasses animales par leur nature, tels que les huiles. Dans ces divers cas , les carbonates calcaires tendres très- divisés produisent de meilleurs effets que la chaux, non-seulement parce qu’ils n’absorbent pas en pure perte une partie importante de l’engrais, mais encore aussi parce qu'ils ne provoquent pas, comme la chaux, le dégagement d’une grande quantité d’ammoniaque toujours combinée avec ces sub- stances. En effet, la chaux , par son action sur les matières animales en putréfaction, en dégage con- stamment l’ammoniaque, et cette substance pré- cieuse se trouve ainsi perdue en totalité pour les végétaux. Le seul cas où la chaux présente quelques avan- tages, c'est lorsqu'il s’agit de débarrasser un sol compacte d’une matière particulière qui se produit dans l’eau et dans les lieux humides , et qui, tenant une place intermédiaire entre l'huile et le mucilage, est assez grasse pour s'opposer à l’accès de l'air et 213 ajouter au vice du sol. Dans cette circonstance, l'emploi d’une petite quantité de chaux, qui ne pré- sente aucun embarras à répandre, et que l’on re- nouvelle de loin en loin, suffit pour faire disparaître presque aussitôt cette matière grasse et comme glaireuse qui nuit au sol, et disposer une partie de ses éléments à servir d'alimentation aux plantes. Cest ainsi qu'il est souvent utile d'employer la chaux sur des prairies basses, ou sur des champs en labour que leur position rend constamment trop humides, ou que des eaux stagnantes recouvrent de temps en temps; et l'avantage qu’elle présente est d'autant plus grand, que le sol est de nature plus argileuse. Les combinaisons de la chaux avec les acides jouent un rôle important parmi les engrais stimu- lans en usage dans l’agriculture ; j'ai déjà dans ces Annales, année 1832-1833, page 100, indiqué les propriétés du sulfate de chaux, plus connu sous le nom de plâtre ; je me propose dans un prochain article de compléter ce qui est relatif à la chaux, en traitant des carbonate, phosphate, nitrate et hydro- chlorate, combinés avec cette base. E. Marin. HORTICULTURE. PLANTES D'ORNEMENT DE PLEINE TERRE. Moyens de multiplication pour le Bignonia gran- diflora. J'ai donné en 183:, dans le Journal et Flore des Jardins , page 146, la figure, la description et la culture du Bignonia grandiflora. À cette époque, cette belle plante n’était connue que des botanistes et d’un petit nombre d’horticulteurs. Cultivée jus- 214 qu'alors presque toujours en pots tenus en serre tempérée pendant l'hiver, elle ne fleurissait que rarement, et encore ne développait-elle que quel- ques fleurs. Le beau sujet planté dans l’école de botanique du Muséum, depuis une douzaine d'années, n’a pas peu contribué à la faire remarquer, à cause du grand nombre de fleurs dont il se couvre tous les ans. Une floraison à la fois si riche et si élégante ne pouvait manquer de flatter le goût des amateurs, et les demandes sont devenues si multipliées, que les horticulteurs de Paris suffisent à peine à la pro- pager assez pour satisfaire l’'empressement du pu- blic. Je crois donc être utile en consignant ici les moyens de propagation que l’expérience à sanc- tionnés jusqu’à ce jour. Je ne reviendrai pas sur les procédés de multipli- eation par marcottes, boutures herbacées et bou- tures de racines, dont j'ai déjà parlé; mais je crois devoir appeler l’attention sur un nouveau mode de boutures auxquelles j'ai donné Île nom de Loutures horizontales, pour les distinguer des premières, que l'on plante perpendiculairement, tandis que pour celles dont je veux parler il faut les coucher dans toute leur longueur. Cette opération peut se faire pendant tout le mois d'avril et les premiers jours de mai. Il suffit de prendre sur larbuste des bran- ches longues d’un à trois pieds, et de les placer ho- rizontalement dans un rayon ou sur une plate- bande creusée à cet effet. On les couche à la distance d'un à deux pouces l’une de l’autre, et on les couvre d’une égale épaisseur de terre meuble substantielle et siliceuse. 215 J'ai remarqué que les boutures faites par ce pro cédé du 12 au 15 avril avaient souvent commencé à pousser du 10 au 20 juin; et dans les premiers jours de juillet on apercevait de toutes parts tous les bourgeons sortir sur la longueur des branches, à la place où se trouvent les yeux, se redresser peu à peu, et pousser ensuite verticalement. Ces bour- geons deviennent dans la même année des tiges de 4 à 10 pouces de haut, et leur base a une gros- seur presque égale à celle d’une forte plume. Les yeux sont ordinairement espacés sur les branches de 3 à 6 pouces, et je n’ai jamais vu de racines entre ces intervalles, mais seulement à la base desyeux. Dès l'automne suivant, on peut, si on le veut, faire autant de pieds qu’il y a de bourgeons en cou- pant la branche par morceaux entre chacun d'eux. Ce moyen de multiplication offre plus de chan- ces de succès que celui des boutures faites verticale- ment, parmi lesquellesil n’en reprend que fort peu. Le procédé de la greffe en fente, qui avance la floraison de plusieurs années, est celui qu'il faut préférer pour la propagation. Il est facile de se pro- curer pour sujets des pieds ou racines de Jasmin de Virginie, Bignonia radicans, Lan., que l’on plante soit en pépinières ou en pots. On greffe fin d'avril ou mieux en mai à la hauteur que l’on désire, et de préférence à peu de distance du collet, et l'on obtient des buissons de toute beauté qui fleurissent en abondance la même année pendant les mois d'août et septembre, tandis que les pieds provenus des autres moyens de multiplication ne fleurissent guère que de la deuxième à la quatrième année. J'ai vu employer ce procédé avec un grand suc- 216 ces dans les pépinières d'Orléans, chez MM. Tran- son-Gombault, Transon aîné, Vaché, Renard- Courtin (v° Desfossés ), etc. Le Biononia grandiflora est un arbuste magni- fique que l’on ne tardera pas à voir figurer plus communément comme buisson dans nos jardins, quoique ses Liges soient volubles et que jusqu'alors on lait principalement employé pour décorer les troncs d'arbres, tapisser les murs ou couvrir les tonnelles. La greffe en a hâté la floraison, et l’a rendu presque nain. Tous les individus que J'ai vus n'avaient pas plus de 18 pouces à 2 pieds de haut, et tous les bourgeons de l’année se terminaient par une belle panicule de 10 à 15 pouces de grandes et jolies fleurs d’un beau rouge orange. Le plus beau pied et le plus fort que je connaisse, après celui de l’école botanique de Paris, est planté le long d’un mur, dans la pépinière de M. Transon ainé, à Orléans. PÉPiIN. VERVENE DE Twini, ’erbena T'ywidiana. Nieven. ( Voyez la planche, et, pour les caractères généri- ques, page 56 de ce journal, année 1835-1836.) Plante vivace , introduite depuis un an au jardin des plantes par le jeune Melinon, élève qui a été envoyé en Angleterre, où il a consacré deux années a l'étude des différens procédés de culture, mission qu'il a remplie avec zèle et intelligence. Elle avait été importée en Angleterre en 1836 par M. Twidi, qui l’a trouvée dans les lieux marécageux à Laguna de la Molina, dans la Banda Orientale. Cette Verveine, qui a quelque ressemblance avec la verbena chamædrifolia, figurée dans le Journal VERVEINE DE TWIDI Verbena Twidiana. PL 25 À A ee SabrÉ dd k Lo N a) Ye PE PL JACINTITE Pa ssC “pourpre Hnperiale 217 et Flore des Jardins, en diffère toutefois par ses tiges presque droites, velues, ses feuilles plus délicates , acuminées, un peu cunéiformes et pétiolées. Les fleurs forment une panicule ovale; elles sont géné- ralement plus grandes que celles de la précédente et d’une jolie couleur cramoisie. Jusqu’alors nous n’en avons eu qu’en pots; mais je pense qué, comme dans la Verveine citée plus haut, tous les rameaux qui toucheraient la terre prendraient racine. Elle est destinée à produire un fort joli effet en la placant à mi-ombre, en pleine terre de bruyère. On la multiplie facilement de boutures faites sous cloches ombrées. Elle a fleuri en mars, et sa floraison se prolonge longtemps. NEUMANN. HYACINTHUS. Hexandrie, Monogynie, Lin. Liliacées , Juss. Caractéres génériques. Périanthe monophylle, tubuleux, pétaliforme, partagé en six divisions plus ou moins profondes; six étamines à filamens atta- chés au milieu du périanthe; un ovaire ayant au sommet trois pores nectarifères, surmonté d'un style à stigmate simple; une capsule arrondie, tri- gone, à trois loges, ne contenant le plus souvent chacune que deux graines. JAcINTHE PASSEPOURPRE IMPÉRIALE , variété de la JA- GINTHE D'ORIENT, Âyacinthus orientalis, Lin. (Voy. la planche.) Quoique depuis cinquante ans environ les ja- cinthes doubles soient en possession de la préfé- rence des amateurs, les jacinthes simples unicolores 218 d'une nuance remarquable ne sont pas moins re- cherchées. Celle dont nous donnons la figure se re- commande par son coloris d’un violet noir foncé, par la fermeté de sa hampe de même couleur, qui passe au pourpre foncé près de la base. C'est une conquête obtenue à Harlem, où la culture des jacin- thes est poussée à un grand point de perfection que n'atteint pas l’horticulture francaise, et où l’on compte plus de quinze cents variétés qui, il faut le dire, diffèrent les unes des autres par des nuances trop peu tranchées pour mériter toutes une place dans les collections de choix. C’est M. Leblanc, as- socié de la maison Tripet aîné, grainier, boulevard des Capucines , qui nous a fourni le modèle de la Jacinthe passepourpre impériale que nous avons remarquée dans la belle collection de cette maison. Eile a l'avantage d'être très-hâtive et de convenir parfaitement à la culture forcée. I! faut à la jacinthe une terre douce, légère, sa- blonneuse , mais substantielle. On peut lui en com- poser une très-convenable avec un tiers de terre de bruyère , un tiers de sable fin de rivière et un tiers de terreau de fumier ou de feuilles bien consommé, et divisé. On cultive les jacinthes en pleine terre où on les plante tous les ans, et en pots et en carafes pour l’ornement des appartemens. Les vrais amateurs donnent aux jacinthes les mêmes soins qu'aux tulipes. Ils dressent des plates- bandes élevées de huit ou dix ‘pouces au-dessus du niveau des allées, et les bords sont soutenus par un gazon fin. Ils plantent sur ces plates-bandes les ognons en quinconce, sursix lignes, avec l'attention de les distribuer de manière à faire ressortir leurs 219 couleurs. La plantation se fait de la fin de septembre au 15 octobre. On plante à cinq ou six pouces de profondeur dans les terres légères et chaudes, et à moins dans les terres plus humides; on couvre la plantation de deux doigts de terreau bien consom- mé. Si les gelées sont à craindre, on étend sur la plate-bande des feuilles ou de la litière bien sèche, mais non imprégnée d'urine, qui est funeste aux ognons. Au printemps on enlève cette couverture, on bine entre les plantes avec précaution , et on couvre la plate-bande d'un doigt de terreau noir bien divisé, ce qui donne à cette culture un aspect de propreté qui séduit. . Vers le mois d'avril, les jacinthes fleurissent, et l'on a soin de prolonger la floraison et de leur con- server leur fraîcheur en les garantissant du soleil et de la pluie par des toiles que l’on étend au-des- sus; on découvre à mesure qu’il s'éloigne ou que la pluie a cessé. Les amateurs mettent plus ou moins de coquetterie dans la disposition de ces toiles , dont l’arrangement sert encore à donner au parc un aspect plus flatteur. Après la floraison, on coupe toutes les fleurs, que l’on jette, et on ne conserve que celles des jacinthes dont on veut récolter la graine. Ce ne sont pas seu- lement les simples qui en donnent, les demi-doubles et quelques doubles en produisent que l’on préfère généralement aujourd'hui que la mode donne l’em- pire aux duplicatures ; il n’y a que les fleurs très- doubles quine grainent pas. Les semences sont récol- tées lorsqu'elles sont noires et prêtes à s'échapper de lovaire fendillé. Il faut les semer à l'automne suivant. 220 Lorsque les feuilles sont jaunes et sèches, on sou- lève les ognons avec la houlette, on les couche et recouvre d’une couche de sable sec de deux doigts environ, et on les laisse ainsi sécher à l’air libre pendant une quinzaine de jours. On les dépose en- suite sur des tablettes en lieu sec et aéré, et lors- qu'ils sont parfaitement secs, on les nettoie, on en sépare les caïeux, et on les place à leur numéro dans le casier des plantes faites. Les caïeux sont plus ou moins forts, et se culti- vent comme les ognons obtenus de semence ; ils ne fleurissent, comme eux, que de la 4: à la 5° année. Quelquefois les caïeux trop serrés dans les tuniques avortent, et entraînent la perte de lognon. C'est ce qui engage quelques amateurs à faire aux ognons, avant de les planter, une incision circulaire qui pénètre de deux lignes au plus, pour ne pas endom- mager le centre; cette incision facilite la formation des caïeux, et en fait produire davantage. Si l’on veut multiplier par le semis, on sème en sep- tembre en rayons. On couvre lesemis de deux doigts de terreau consommé, et, pendant l’hiver, d’une couche épaisse de litière ou feuilles sèches, si mieux on n'aime entourer la planche de semis d’un coffre à panneaux vitrés, sur lequel on place des paillassons pendant les froids. Cette méthode est préférable. Si on sème en terrines, on rentre celles-ci pendant l'hiver en orangerie. Au printemps on découvre avec précaution, et on donne de l'air le plus pos- sible, en veillant à garantir le semis des gelées tar- dives qui le tueraient infailliblement. On soigne ce semis comme celui des tulipes. On replante les ognons chaque année en les espa- DIT cant davantage à mesure qu'ils vicillissent, et les garantissant du froid en hiver. À la quatrièmeannée, on voit déjà quelques fleurs, mais ce n’est qu'à la cinquième année que l’ognon est dans toute sa force. C'est à cet âge aussi que le commerce hollandais expédie les jacinthes, qui apparaissent dans tout leur éclat aux yeux des amateurs au moment de leur première floraison, éclat qui trop souvent ne se renouvelle pas l’année suivante, soit que le climat exerce une influence fâcheuse, ou plutôt que la cul- ture qu'on leur donne ne réponde pas à leurs besoins. Les nouvelles plantes qui promettent prennent le nom de Conquéte, jusqu'à ce qu’elles soient bap- tisées définitivement. On donne aux jacinthes cultivées en pots une terre comme celle que j'ai indiquée plus haut. On les laisse à l'air tant que la température est douce, et on les rentre dans les appartemens en les tenant le plus possible près du jour pendant les froids. Elles y fleurissent plus ou moins vite, suivant le de- gré de chaleur qui règne dans l'appartement. L’'o- gnon qui à fleuri ainsi, retiré de la terre, conservé dans un lieu sec, peut être replanté à l'automne suivant. Il faut arroser au besoin. On met un peu de sel dans l’eau des carafes sur lesquelles on place des ognons , pour qu’elle ne se corrompe pas et pour stimuler la végétation. On a soin de tenir les carafes le plus près possible de la lumière, pour que les jacinthes s’étiolent peu , et de remettre de l'eau au fur et à mesure qu’elle est absor- bée. Après la floraison des ognons, on peut les re- planter à bonne exposition dans une terre un peu sèche, afin de les faire mürir. Il faut pendant une 222 quinzaine les garantir du soleil; ils se rétablissent , et peuvent refleurir à la 2° plantation. DoverGe. ANÉMONE, LiN.; Polyandrie Polygynie, Lax.; Renon- culacées , Juss.; Dicotylédon. exogènes, Dec. Caractères génériques. Calice nul remplacé par un involucre de trois feuilles plus ou moins rapproché de la fleur. Corolle de cinq à vingt pétales ; étamines nombreuses; ovaires nombreux en tête; capsules terminées en pointe ou parune longue arête soyeuse. ANÉMONE DES APENNINS, /nemone apennina, Lin.; CLus. Hist. 254.(Voy. la planche. ) Plante vivace à racines charnues, fibreuses ; les tiges florales sont feuillées, cylindriques, hautes de 5 à 8 pouces, glabres, terminées à la partie su- périeure par trois feuilles verticillées à pétiole long d’un pouce, cannelé au sommet, et formant une sorte d'involucre. Les feuilles sont à segmens tri- ternés, incisés, dentés, aigus, velus, portées sur un pétiole commun rameux, long de 2 à 4 pouces, cannelé. Celles qui forment l’involucresont quelque- fois multifides. En général, elles ressemblent toutes par leur forme à celles du Geranium robertianum. Du point de jonction des trois pétioles portant les feuilles caulinaires sort un pédoncule velu, long de 2 à 3 pouces, et qui se termine par une fleur d’un beau bleu qui passe au bleu clair sur la fin de la floraison. Les pétales sont au nombre de 12 à 18 disposés sur deux rangs; ils sont longs d'un demi-pouce, oblongs, obtus, mucronés à l'extré- mité ; les étamines sont MÉteanes, terminées par des anthères oblongues, jaunâtres. d Le fruit est composé d’un grand nombre d'ake- PL.27 ANÉMONE des Apennins Anemone Apennina L } : “ : du. Pr LES \ è sd : C1 ai A: = L AL 1 0 / s { 0 LL « } . alt > L 8 de N L Po - LI pl . — Le e- A UE, É LU s er L 4 e L 7 1 ’ Te. V SR ' cas : 2 1 r « 1 Ù é à RP RE, Le CRE , "TA 4 LE” La" : CISORE ONG s $ 1F . ! ï . i 2 . F * ù , Le Nat A" + pe ALT NYSE: Æ on" :1 C'HMLrES Bit TOME RÉ AP IR ON TE LT ee SAONE 4 à TA L *, ju +2 « Ms x h % ? Fe < H 3 r, # fi L PET ANT spi 9 » L p y 3 , sk Ti { 9) FANS ' ‘ v % v : Fa" F dl ‘ ra re, 14 … L ! » “ ) vL. + : . 5 ce” Dr IA + , ja * M va n" ra, É x . . t éd "4 TT S d : A *, .% 3 L ALTER É. = » * 1 , L . : 223 nès comprimés, réunis en tête, ct qui avortent quelquefois. Cette charmante espèce fleurit pendant tout le mois d'avril, et quelquefois en mai. Quoiqu'elle soit connue depuis longtemps, Je ne l'ai rencontrée que rarement dans les jardins. Depuis seize ans que je la cultive, je l'ai toujours remarquée chaque an- née, à cause de sa modeste et simple beauté qui flatte cependant tous les vrais amis de la nature. Elle épanouit ses nombreuses fleurs en même temps que les Ænemone ranunculoides, Nemorosa, Pa- vonina, Stellata, etc., avec lesquelles elle se marie d'une facon fort agréable. On la multiplie facilement par portion de ses ra- cines depuis les mois de juin et juillet, époque à laquelle ses feuilles sont entièrement desséchées, jusqu’en automne. Elle demande une terre légère, siliceuse et fraîche; la terre de bruyère lui con- vient également, ainsi que les terreaux de feuilles, auxquels on ajoute un 6° de terre normale, On sème les graines aussitôt leur maturité dans des vases que l'on tient à mi-ombre. Mais jusqu’à présent les graines ont presque toujours avorté sur les pieds que j'ai cultivés. Elle croît sur les Alpes et les Apennins (Mentz ), sur les montagnes de l'Angleterre (Ray), sur celles du Péloponèse (Sibth), sur le Caucase (Rieb), vers les rives du Simoiïs (Clarke), et elle a été trou- vée aux environs de Bruxelles (Juss.) et de Na- ples (Desf. ). Elle est très-rustique, sa culture exige peu de soins ; il suffit, lorsqu'elle est en pleine terre, de la replanter tous les quatre ou cinq ans. Elle n'exige aucun arrosement. On peut également la cultiver 224 en pots placés sur les tablettes de la serre tempérée ou sous châssis froid. Elle y fleurira trois semaines ou un mois avant celles cultivées à l'air libre ; ce qui permet de l’employer à la décoration des jar- dins d’hiver et des appartemens. Pépin. ORANGERIE. ANÉMONE A FEUILLES DE VIGNE, Ânemona vilifolia. Bucuaw. Decano. Prod. Bor. Rec. , t. 1385. (Voyez la planche. ) Cette plante, importée du Népaul par lord Amherst, est, selon le docteur Wallich, une des plus jolies de cette contrée. On la trouve dans toutes ses forêts, et elle se plaît particulièrement dans les endroits les plus couverts et humides. Le pied qui a fleuri chez nous nous à été envoyé ; en octobre 1834, par M. N. Don du jardin de Knyppesley , près Congleton, où ces anémones fleurissent en plein air. Tige s’élevant à un pied et demi, droite, presque simple, velue ; feuilles radicales portées par de longs pétioles, cordiformes , lobées , nervées, striées et comme ridées, d’un vert frais etglabres en dessus, et en dessous d’un vert pâle et velues. De l’aisselle des feuilles s’élève un pédoncule velu , mince et assez ferme, portant une fleur soli- taire, blanche, au centre de laquelle se détache l'ovaire de couleur verditre , entouré de nombreuses étamines à anthères jaunes. Cette plante a fleuri chez nous durant tout l'été de l'année passée, dans une bâche froide, exposée au nord ; elle y a gelé cet hiver , et nous pensons qu'elle ne pourra jamais résister à nos intempéries en plein air. On la multiplie par ses graines et d’œiile- tons. Cezs frères. P1.28 ANEMONE & fouilles de ligne. Anemone vitifolia Has À EC & BE : ER PE ET PA us ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. 4& 00080608 -SO00000220008 020200006812 1DIG00 00 )S08 002 2804 202100280804: SUITE DE LA REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. ( Voyez le n° d'août 1836.) ACER. Érable. Ce genre, ayant par avortement des fleurs poly- games, monoïques ou dioïques , a été placé dans diverses classes suivant les auteurs; ainsi, par exem- ple, Linnée, T'huillier, FI. paris., Loudon, Hort. brit., etc., l'ont fait entrer dans la polygamie mo- nœcie; Persoon, Syn. plant., dans l’octandrie mo- nogynie; Jussieu, Desfontaines , etc. , en ont fait le type de leur famille des acérinées, classe XIV, dycotylédones polypétales , étamines épigynes, ordre XI. Enfin Decandolle, Prod. , le classe dans ses Dycotyledones seu Exogenes, thalamiflores , ordre XI, Acérinées. Caractères génériques. Fleurs polygames monoi- ques, rarement dioïques; sépales ordinairement au nombre de cinq, quelquefois 4-6-12, dressés, li- bres, quelquefois soudés ; pétales nuls, ou en même nombre que les sépales; étamines ordinaire- ment au nombre de huit, par exception 4-7-9 . Mar 1838. 15 226 ou 12; ovaire didyme, style court (quelquefois nul); deux stigmates; fruit composé de deux samares ailées, à une seule semence chacune; les fleurs mâles n’ont point de pistil par avortement, et les femelles ont leurs étamines nulles ou avortées. le Secrion. FLoraison plus tardive que le développement des feuilles, ou ayant lieu simultanément ; fleurs dis- posées comme en grappe, en thyrse, en corymbe plus ou moins composé, terminales. A. GrAppE un peu ranmeuse à la base, ou très- simple, lâche, pédonculée; fleur campanulée; pétales d’un jaune pâle; étamines des fleurs mâles renfermées dans le périgone. * Grappes très-simples pendantes, presque aussi longues que les feuilles; pétales obovales plus grands que Îles sépales. 1. ÉRABLEJASPÉ. Acer striatum. Lamark. Mic.Ârb. A. Pensylanicum. Lin. 4. Canadense. Dunamer. Arb., etc. Petit arbre de douze à quinze pieds; écorce lisse, élégamment rayée de blanc; feuilles mem- branacées , à trois lobes pointus, acuminées, fine- ment et doublement dentées sur leur pourtour; pé- tiole deux à quatre fois plus court que le limbe ; fleurs d’un jaune verdâtre ; sépales obtus; pétales ovales , en grappes simples, pendantes; ailes du fruit glabres, longues de cinq à neuf lignes sur deux de large. Lieu originaire : très-commun au Canada, et s'étendant jusqu’en Caroline. **_ Grappes très-simples spiciformes, ou rameuses à la base , et alors subthyrsiformes, dressées, plus 227 courtes que les feuilles ; pédoncules secondaires opposés , portant d'une à trois fleurs. 2. E. ne Bosc. 4. Bosc. Spacu. Monog. ined. Suites à Buffon, etc. 4. hybridum. Bosc. Hortul. Petit arbre formant buisson, branches rugueuses, rougeâtres ; feuilles presque coriaces , cordiformes à la base, plus ou moins profondément trilobées ; les jeunes poilues en dessous, les adultes presque glabres, lobes égaux ou inégaux, pointus ou ar- rondis ; dentelures grosses, pointues ou obtuses ; enfin les feuilles sont très-variables sur le même individu ; fleurs écartées , longues de deux à trois lignes; fruits glabres; ailes dilatées au sommet, longues de cinq à sept lignes sur trois de large ; pédicelles une ou deux fois plus longs que les fleurs; sépales oblongs , obtus. Lieu originaire : l'Amérique septentrionale ; cul- tivé à Paris, aux pépinières royales de Ver- sailles , etc. B. IxrLorEscENcE en forme de grappe ou de thyrse décomposé , sépales et pétales dressés ; étamines des fleurs mâles saillantes. *_Épis dressés, longuement pédonculés, composés de petites cimes dichotomes, ou de corymbes ; pédoncules secondaires courts ou presque nuls, épars ; fleurs très-petites, d’un jaune verdâtre. 3.E. À Éris. 4. spicatum. Lamark. Decaxp. Prod. A.montanum. Air. Hort. Kew. 4. Pensihbanycum. Duror. Harb. T. 2. Arbre de dix-huit à trente pieds ; feuilles en cœur, à trois , rarement cinq lobes, pu- bescentes en dessous, inégalement et grossièrement dentées ; fleurs en épis droits; pétales linéaires ; fruits glabres , à ailes subdivergentes, dilatées au 228 sommet, longues de six à huit lignes , larges de trois ; rameaux rougeûtres, très-lisses. Lieu : le Canada, les Alleghanys, etc.; on le cul- üve dans beaucoup de parcs et jardins. ** T'hyrse en forme de grappe , pendant, pédon- culé, composé de corymbes simples ou subdi- hotomes, et subsessiles ou courtement pé- donculés , épars. 4. E. nysrine. 4. hybridum. Bosc. Dict. Apr. 5. p: 251. Dec. Prod. 1. p. 594. Suites à Buffon. 3, p. 88. À. lobatum. Hort. Arbre de vingt à trente pieds et peut-être plus, rameaux tuberculés bru- nâtres ; feuilles à demi coriaces, subcordiformes à la base, glabres, excepté en dessous à la base, des nervures , à trois lobes au sommet , les deux laté- raux plus courts que le terminal , tous irrégulière- ment et grossièrement dentés; thyrses en grappes courtes, pendantes; pétalesou sépalesoblongs, obtus, presque égaux; fruits glabres , à aïles divergentes, longues de huit à dix lignes, sur quatre à cinq de large au sommet, rougeàtres avant la maturité. Lieu: ignoré ; se cultive au Jardin des Plantes de Paris , et dans quelques parcs d'agrément. 5. E. sycomore. 4. pseudo-platanus. Lin. Dunam. Dec. Prod. Desr. Car. ed. 3, etc. Arbre de première srandeur ; écorce lisse, grisätre; feuilles en cœur ordinairement à cinq lobes glabres, pointus , acu- minés, les deux de la base très-courts ; thyrses pen- dants, allongés , à rafle pubescente, ainsi que les filamens des étamines; fruits glabres , à ailes plus ou moins divergentes; ovaires velus. Lieu : l'Europe, la France, les bois, les forêts. Variété 1. Grappes fructifères, longues d'environ 220 un demi-pied; ailes du fruit divergentes presque horizontalement , longues de quinze à dix-huit li- ones, fortement élargies au sommet, et mesurant près de trois pouces entre les deux ailes. Variété 2. Grappes fructifères, longues de deux à quatre pouces; ailes beaucoup moins divergentes et de moitié plus petites que dans la variété précé- dente. ( {cer pseudo-platanus, var. micropterus. ) Heyx. Dendrolog.—Guimp. Heyx. 1. c. tab. 210. V’ariété 3. Grappes fructifères longues de deux à trois pouces, ailes petites, convergentes, souvent conniventes au sommet. Variété 4. À. subobtusum. Dec. Prod. 1. p. 594. A. opulifolium. Tuurz. FL. paris. 538. Arbre... feuilles à cinq lobes peu profonds ; chaque lobe découpé en dentelures peu profondes et obtuses; fleurs d’un jaune pâle, pendantes, à pé- doncules inégaux, mais tronqués en corymbe : les bois des environs de Paris. Observations. Cet arbre n’est pas, suivant moi, l’'Acer opulifolium de Villars, quoique le syno- nyme en soit cité par MM. Mérat et Thuillier. Ayant herborisé longtemps et avec quelques soins dans une grande partie des bois des environs de Paris, je n’ai jamais rien rencontré qui ressemble à la des- cription donnée; pourtant si les fleurs ou corymbes existent dans la plante qui nous occupe, elle serait beaucoup plus près de l_4cer opulifolium que d’au- cunes variétés du sycomore (4. pseudo-platanus ), et serait probablement une espèce distincte, mais jusqu’à présent restée , faut-il dire, inconnue. Variété 5. SYcoMORE A FEUILLES PANACHÉES EN BLANC. 4. P.-platanus albo-variegata. Gette variété 250 est assez répandue dans les pépinières, les pares et les jardins ; elle est, dit-on, un des arbres qui repro- duisent par leurs semis lapanachure deleurs feuilles. Jene me suis pas trouvé, jusqu à présent, en position de pouvoir trancher la question ; mais je sais que les individus de cette variété s'élèvent beaucoup moins que l'espèce. V'ariêté 6. SYCOMORE A FEUILLES PANACHÉES EN JAUNE. À. P.-P. aureo variegata. Cette variété n'est qulà peine connue à Paris, mais elle n’est pas rare dans les jardins de la Belgique. Variété 7. SYCOMORE À FEUILLES POUDRÉES. 4. P.-P. folio pulverulento. Cultivé en Belgique comme la précédente variété. 6. E. A GRANDES FEUILLES. 4. macrophyllum. Pursu. FI. Am. sept. Hook. Fi. bor. Am. tab. 38. Decanp. Prod. 1. pag. 594. Lounon. Hort. brit. Arbre de première grandeur, à rameaux étalés ; feuilles grandes, digitées, à cinq lobes, à sinus arrondis, les lobes comme trilobés, incisés, dentés, glabres en dessus, pubescentes en dessous aux aisselles des nervures seulement ; grappes droites, filamens et ovaires velus; samares pubescentes ou glabres ; ailes subdivergentes; les jeunesrameaux d’un beau rouge. Cette belle espèce croît dans les forêts des côtes nord-ouest de l'Amérique , à la Californie , et elle fut introduite en Angleterre en 1826; je l'ai vue au Jardin des Plantes de Paris en 1834 : l'hiver de 1837-38 en a attaqué quelques individus. *** T'hyrse dressé, pédonculé, composé de co- rymbes dichotomes; pédoncules secondaires oppo- sés , allongés. 7. Æ. À FEUILLES OBLONGUES. À. oblongum. W ALL. 231 PL. asiat. rar. Dec. Prod. 1. p. 593. sp. 1. Lounon. Hort. brit. E. pu Népauz. Hortul. Arbre de vingt pieds et plus ; jeunes pousses d’un beau rouge ; ra- meaux grêles, lisses; feuilles opposées, comme dans toutes les espèces, portées sur de longs pétioles , à limbe oblong, acuminé, à bords très-entiers, co- riaces, d’un beau vert, glabres en dessus, glauques en dessous , longues de cinq à sept pouces, larges de dix-huit à trente lignes, persistantes ; fleurs en thyrse racémiforme ; calice à cinq parties blanchà- tres, autant de pétales de même couleur et un peu plus longs; sept à neuf étamines plus courtes que les pétales ; deux stigmates recourbés ; disque et jeunes fruits pubescens ; ailes séparées, paral- lèles et glabres. Lieux : le Népaul, les montagnes d'Himalaya ; à ‘été introduit au Jardin des Plantes de Paris vers 1820, et en Angleterre en 1824. 8. E. 1isse. 4. lœvigatum. Warz. PI. asiat. rar. tab. 104. Suites à Buffon, vol. 3, pag. or. Grand arbre toujours vert; ramules effilés, pen- chés, luisans; feuilles subsessiles, coriaces, gla- bres, entières, lancéolées, cuspidées ou longue- ment acuminées , dentées , longues de quatre à six pouces ; thyrses ovales, elliptiques, obtus, longs d'environ quatre pouces ; corolle blanche de la lon- sueur du calice; dix étamines; samares lisses, longues d'environ un pouce; ailes divergentes, cultriformes, obtuses. Lieux : les hautes montagnes du Népaul, les Alpes. Cette espèce paraît avoir du rapport à la précédente , mais elle en diffère par ses feuilles subsessiles, dentées, et par sa taille beaucoup plus 252 élevée; il est fâcheux qu’elle ne soit pas encore intro- duite en Europe, elle pourrait probablement se cul- tiveren plein air dans Le midi de la France et ailleurs. 9- E. DE TaRTARIE. 4. T'artaricum. Lin. ParLas. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 2. Duname. Ed. nov. vol. 4. t. 0. Lounox. Hort. brit. Arbrisseau ou arbre de vingt à trente pieds; écorce lisse, grisâtre ou brunâtre; feuilles en cœur, sans divisions, non lobées , souvent anguleuses , pubescentes en dessous aux nervures ; grappes composées , serrées, droites ; fruits à loges aplaties, à ailes parallèles, élargies au sommet, où elles sont souvent conniventes, rou- seûtres avant la maturité; les jeunes fruits sont un peu velus. Lieux : la Russie jusqu'au Caucase, la Mongo- he, etc.; cultivé dans les parcs et jardins; intro- duit en Angleterre en 1750, 10. E. CHAMPÈTRE. À. campestre. Lin. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Louv. Hort. brit., etc. Arbre de seconde grandeur; tronc peu élevé; tête étalée, arrondie; écorce rimeuse; feuilles orbiculaires, cordiformes , à cinq lobes, fermes, luisantes, gla- bres en dessus, pubescentes en dessous, les lobes subgrossièrement dentés; grappes droites; pétales linéaires spathulés ou oblongs spathulés , distans, presque aussi longs que les étamines ; fruits à ailes très-divariquées. Variété 1. E. C. À rRuirs courts. 4. C. hebecar- pum. Dec. Prod. Fruits mesurant deux pouces, ve- lus, pubescens ; loges cotonneuses. V’ariété 2. E. C. À Fruits GLagres. 4. C. Collinum. Dec. Prod. Feuilles à lobes obtus; fleurs petites; fruits glabres. 25 Variété 3. E. C. p'Aurricue. 4. C. austriacum. Dec. Prod. Feuilles à lobes subacuminés; fleurs grandes ; fruits glabres. Variété 4. E. C. À GRANDS FRUITS. À. C. macro- carpum. Fruits de deux pouces et demi à trois pouces ; loges cotonneuses. V'arieté 5. E. C. À FEUILLES PANACHÉES. 4. C. fol. variegala. Lieux : toute l’Europe ; la France; les bois, les jardins , etc. C. FLeurs en corymbes simples ou rameux, ou en ombelles simples. * Corymbes courtement pédonculés , dressés, sub- trichotomes ; étamines des fleurs mâles peu sail- lantes; fruits à loges aplaties, coriaces, réticulées. 11. E. rLaANE. 4. platanoïdes. Lin. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Dunauez. Arb. Loupow. Hort. brit. MÉraT. FI. paris., etc. Arbre de première gran- deur, soixante à quatre-vingts pieds, écorce d'un gris tirant sur le roux ; feuilles en cœur, glabres, à cinq lobes, les lobes acuminés, ainsi que les dents, glabres en dessus et en dessous, excepté à l’aisselle des nervures; corymbes pédonculés, dressés; pétales obovales de la longueur des sépales ; fruits à loges aplaties, glabres; ailes très-divergentes ou étalees horizontalement ; suc propre lactescent. Variété 1. E. P. A FEUILLES CRÉPUES, à pattes d'oie. A. P. laciniatum. Axron. Kew. Dec. Prod. 4. cris- pum. Wap. Feuilles profondément quinquefides, cunéiformes à la base ; lobes incisés, lacérés; dents acuminées, cétacées. Varieté 2. KE. P. PALMATIFIDE. 4. P. dissectum. Jace. fils, in Hort. vind. 4. palmatifidum. Tauscu. 234 Feuilles à trois ou cinq parties, ou comme pédalées ; lobes cunéiformes, subtrifides, ou sinués-pinna- tifides. V’arieté 3. E. P. À GRANDS FRUITS. À. P. macro- carpum. Suites à Buffon, 3, p. 95. Diéresile très- grand; ailes divergentes mais non horizontales, longues de près de deux pouces sur dix lignes de large au milieu. Variété 4. E. P. À FEUILLES PANACHÉES. 4. P. va- rlegatum. Lieux : l'Europe; la France ; les bois, les jardins, les parcs, etc. 12. E. sarBu. 4. barbatum. Micu. F1. Am. Dec. Prod. Loup. Hort. brit. Petit arbre de quinze à vingt pieds; feuilles ovales, subcordées, à trois lobes courts, inégalement dentés, glauques en dessous ; corymbes sessiles ; fleurs femelles à pédicelles sim- ples , les mâles les ont rameux; calice barbu en dedans; fruits glabres à ailes divergentes. Lieu : les marais de l'Amérique septentrionale ; cultivé en Angleterre depuis 1872. 13. E. pe Loer. 4. Lobelii.Tenore. Syllog. 4. major. Corni. Loge. Icon. IL, 190. 4. Lederæ folio. Tourner. Herb. Grand arbre d’un beau port, tronc lisse et strié comme celui de l'Érable jaspé ; jeunes branches très-lisses, vertes et glauques , striées de rouge; feuilles suborbiculaires, à trois ou cinq lobes, ceux-ci écartés, entiers et longuement acu- minés, glabres , excepté en dessous, aux aisselles des nervures, où elles sont tomenteuses ; d’un vert gai, membranacées; pétiole presque de la longueur du limbe ; corymbe subthyrsiforme; samares apla- ties ; ailes longues d'environ un pouce, divergentes 255 et ouvertes presque horizontalement ; les fleurs, d’un vert jaunâtre, paraissent avec les feuilles. Lieu : les montagnes de la Calabre, où elle a été trouvée par M. Tenore, professeur au Jardin de Botanique de Naples ; elle se trouve aussi en Orient ; c’est une très-belle et très-distincte espèce , qui se trouve cultivée au Domaine royal de Neuilly, au Jardin des Plantes de Paris , et chez quelques ama- teurs et marchands, mais qui n’est pas assez connue ni cultivée , vu la beauté de son port , de son écorce et de son feuiilage. ** Corymbes en ombelles simples, longuement pédoncules. 14. E. arroNDI. À. circinnatum. Pursu. FI. bor. Am. Hooker. FI. bor. Amer. tab. 39. Dec. Prod. 1. pag. 505. Petit arbre de vingt à trente pieds ; écorce lisse, verte sur les jeunes branches , blan- châtre sur le tronc; branches et rameaux pendans ; feuilles flabelliformes à sept ou neuf lobes inégale- ment dentés, lobes et dentelures très-aigus ; les nervures et leurs aisselles hispides; corymbes pen- chés, à peu de fleurs; pétales ovales ou linéaires, plus courts que les calices ; ovaire très-glabre, ailes des samares horizontales. Lieux : la Californie boréale, les côtes nord-ouest de l'Amérique, entre les 43 et 49"% degrés de lati- tude, où l’ont trouvé MM. Scouler et Douglas, qui l'ont envoyé au Jardin de la Société horticulturale de Londres, où il est cultivé depuis 1827; je ne le crois pas encore en France. 15. E. À FEUILLES CULTRIFORMES. 4. cultratum. Wazuicu. PI. asiat. rar. Suites à Buffon, 3, pag. 08. Arbre de première grandeur ; feuilles cordiformes, 236 à sept lobes, glabres en dessus, velues en dessous, aux aisselles des nervures ; lobes acuminés, cuspi- dés, très-entiers; corymbes pédonculés, glabres ; pétales cunéiformes , fruits à ailes très-divergentes, semi-lunées , cultriformes. Lieu : les montagnes inférieures de l'Hymalaïa ; cet arbre n’est pas encore introduit en Europe. 16. E. DÉcHIQUETÉ. 4. dissectum. Taums. F]. jap. Dec. Prod. 1. pag. 595. Feuilles à cinq ou sept parties; lobes oblongs, acuminés, incisés, dentés ou pinnatifides ; ombelles de quaire à six fleurs. Lieu : le Japon. 17. E. pu Japon. 4. J'aponicum. Tuums. F1. jap. Dec. Prod. trat. t. 16. Arbre. . . . . feuilles or- biculaires, velues, palmatifides, à onze et à treize lobes , acuminés, dentés ; ombelles multiflores. Lieu : le Japon. 18. E. PALME. 4. palmatum. Taums. F1. jap. Dec. Prod. trat. t. 17. Arbre. . . feuilles glabres, pro- fondément incisées, à cinq ou sept lobes; lobes oblongs, acuminés, dentés ; ombelles de cinq à sept fleurs; cultivé en Angleterre en 1820. Lieu : le Japon. 19. Ë. SEPTEMLOBÉ. 4. septemlobum. Taums. Lon. Cat. Dec. Prod. Arbre. . . . . . feuilles glabres, septemlobées; lobes acuminés, dentelés, dente- lures égales, pointues. Lieu : le Japon. 20. E. À FEUILLES MARBRÉES. 4. pictum. THuMs. FL. jap. Dec. Prod. Arbre. . . . . . rameaux lisses, feuilles glabres , marbrées, à sept lobes acuminés, entiers. Lieu : le Japon. 237 21. E. TRieIDE. À. trifidum. Tauws. F1. jap. Dec. Prod. 1. pag. 595. Arbre. . . . . . feuilles trifides ou indivisées , non dentées. Lieu : le Japon. Ces six espèces ne sont connues que par les phrases de Thumberg que je viens de citer, et n'ont pas encore été introduites en Europe, excepté la 16°. *** Corymbes sessiles ou courtement pédoncules, penchés, rameux; pédoncules secondaires 1-3 flores, filiformes, pendans, très-longs ; loges des samares réticulées, coriaces, à face fortement convexe ; étamines des fleurs mâles saillantes. 22. E. À sucre. 4. saccharinum. Mrcx. fils. Arbr. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Dunamer.. Ed. nov. 3. t. 8. PEersoow. Syn. plant. Loup. Hort. brit. Lin. Sp. plant. Arbre de première grandeur; écorce blanchâtre, ramules tuberculeuses, brunûtres ; feuilles profondément cordiformes à la base, glau- ques en dessous, glabres, excepté aux aisselles des nervures, en dessous, d’un vert jaunâtre en dessus, palmées à cinq lobes, sinus arrondis, lobes acumi- nés, sinués, dentés, corymbes courtement pédon- culés, pendans; pédicelles poilus, ceux des mâles plus longs que les fructifères ; ovaires légèrement poilus ; fruits glabres , ailes divergentes. Var. 1. Jeunes feuilles veloutées en dessous; feuil- les adultes, pubescentes en dessous et cotonneuses aux nervures ; fleurs tout à fait semblables à celles de l'espèce ; fruit... 1’Æ/cer saccharinum Waxn. paraît se rapporter à cette variété. Suites à Buffon, 3, p. 100. à 238 Lieux : le Canada , la Pensylvanie, la Géorgie, etc. ; cultivé en Angleterre depuis 1735. 23. E. noir. 4. nigrum. Macs. fils, Arb. 2. t. 16. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. Loup. Hort. brit. Arbre de la taille et de l'aspect du précédent ; feuilles cor- diformes, bilobées à a base, sinuées, à cinq lobes, sinus très-larges, lobes acuminés ou cuspidés, pres- que concolores sur les deux surfaces, pubescentes en dessous, ethérissées aux nervures ; fruits glabres, ailes larges , divergentes , redressées. Lieux : l'Amérique septentrionale, le Connecticut, l'état de Vermont , etc. Cet arbre est peu commun dans les plantations des environs de Paris , et même en France; on le cultive pourtant dans quelques pares et collections ; il fut introduit en Angleterre en 1812. 24. E. osrus. 4. obtusatum. Kir. M. Wirxo. Dec. Prod. 4. neapolitanum. Texor. in.Ant. acad. Neapol. 1819. Desr. Cat. ed. 3. Arbre de moyenne grandeur (vingt à trente pieds); feuilles en cœur, subar- rondies , à cinq lobes, lobes un peu obtus, sinuolés ou dentés, velus en dessous, corymbes pendans, pédicelles poilus ; fruits à loges bosselées , ailes divergentes ou presque dressées ; fruits très-va- riables dans leurs forme et grandeur. Lieux : la Croatie, la Hongrie, le royaume de Naples; cultivé dans les collections où il est encore peu répandu; il n’a été introduit en Angleterre qu'en 1825. 25. E. opaze. 4. opalus. Air. Hort. Kew. Dec. Prod. Desr. Cat. 4. rotundifolium. VLamark. 4. ttalum. Smira. Loup. Hort. brit. Petit arbre ou haut buisson ; feuilles coriaces en cœur, subarrondies, à 239 cinq lobes obtus et grossièrement dentés , coriaces ; pédoncules subérigés, ovaires poilus ; fruits glabres à ailes subdivergentes. Lieu : l'Italie; cultivé à Paris, et introduit en Angleterre en 1752. 26. E. purer. 4. opulifoliun. Wii. Dauph. 4. p. 802. Dec. Prod. Desr. Cat. Lou, Hort. brit. 4. opalus. Spacu. Suites à Buffon, 5, p. 106. 4. Juspa- nicum. Pour. 4. vernum. Reynier. Arbre ou grand buisson ; écorce brune , feuilles en cœur subar- rondies à cinq lobes obtus, grossièrement et obtu- sément dentés; corymbes subsessiles, ovaires et fruits glabres, ailes subdivergentes. Lieux : la France méridionale, le Dauphine ; introduit en Angleterre en 1823. Ces deux espèces, qui doivent être réunies , sont extrêmement variables dans les formes et grandeurs de leurs feuilles, ainsi que de leurs fruits, et pro- duisent plusieurs variétés. 27. E. pocymorrne. 4. polymorphum. Spacn. Monog. ined. Suit. à Buffon. 4. creticum. Dec. Prod. tal. arch.t. 19 (non Tournefort). Petit arbre ou formant le plus souvent un haut buisson ; feuilles luisantes, d’un vert gai en dessus, d’un vert pâle ou glauque en dessous, de forme et de grandeur très-variables , orbiculaires, ovales-orbiculaires, ovales, subcunéiformes et trilobées, lobes inégale- ment dentés ou sinués, semi-orbiculaires, ou ovales, ou oblongs, etc.; ovaires poilus, fruits glabres, ailes plus ou moins dressées ou divergentes. Var. 1 , À GRANDES FEUILLES ET À GRANDES AILES. A. polymorphum major. Spacu. Monog. ined. 4. cortaceum. Lion. Cat. Feuilles larges de deux à 240 quatre pouces et plus; fruits à ailes longues de douze à quinze lignes. Sous-var. 1, AAILES ÉTROITES. Ailes larges de quatre à cinq lignes , dressées, convergentes au sommet, ou se recouvrant par les bords. Sous-var. 2, À AILES LARGES. Ailes cultriformes ou subdolabriformes , larges d'environ six lignes , plus ou moins divergentes. Var. 2, À PETITES FEUILLES ET A PETITES AILES. #. polymorphum minor. Spacn. Monog. ined. 4. cre- ticum. TrarT. (non Tournefort). Feuilles larges d’un à deux pouces; ailes longues de cinq à sept lignes, sur trois à cinq de large. Sous-var. 1, À AILES ÉTROITES. Ailes dressées ou presque dressées, cultriformes, larges d'environ trois lignes. Sous-var. 2, A AILES LARGES. Ailes plus ou moins divergentes, presque aussi larges que longues, or- dinairement rétrécies à la base. L'origine de cet arbre n’est pas certaine, et sa susceptibilité à donner par les semis beaucoup de variétés , ou des hybrides formés probablement des deux espèces précédentes ou des suivantes, em- brouille singulièrement la nomenclature de ce sroupe dent les espèces, difficiles à distinguer entre elles, ne peuvent pourtant pas être confondues avec les autres groupes de ce genre ; on les cultive com- munément dans les jardins. 28. E. ne MonrPezuER. 4. Monspessulanum. Lin. Dec. Prod. Desr. Cat. ed. 3. 4. trifolia. Dunamer. Arbr. 1. t. 20. 4. Ibericum. Dec. Prod. Biesr. FI. taur. 4. Jllyricum. Jaco. fils (var.). Arbre de trente à quarante pieds, haut et grand buisson, bran- 241 ches et rameaux d’un roux brun ponctué ; feuilles non persistantes, à base en cœur, trilobées , lobes sub très-entiers, égaux, luisantes et d’un vert gai en dessus, tantôt glauques, tantôt d’un vert pâle en dessous; corymbes sessiles ou courtement pédon- culés, droits ou un peu penchés , pauciflores ; fleurs d'un jaune pâle, longues d’environ trois lignes ; fruits glabres à ailes divergentes, de formes et grandeurs très-variables. Var. 1, À FEUILLES PANACHÉES; cultivée er Bel- gique, 1937. Lieux : la France méridionale, l'Europe australe, l’Asie-Mineure , etc. 29. E. DE Crète. 4. Creticum. Tourner. Lin. ( non Dec. Prod. ) À. sempervirens. Lin. ( var.) 4. heterophyllum. Wu». Dec. Prod. 4. obtusifolium. Surr. Fl. grec. DEcanp. Petit arbre tortueux, ou buisson très-rameux, écorce des vieux troncs noi- râtre ou grisâtre, rameaux brunâtres ponctués ; feuilles d’un vert gai , luisantes en dessus, pâles et non glauques en dessous, fermes, persistantes jus- qu'aux fortes gelées, cordiformes ou arrondies à la base, trilobées , lobes semi-orbiculaires, ou ovales, ou oblongs, ou triangulaires, obtus, ou pointus, inégalement dentés, crénelés ( feuilles des reje- tons souvent indivisées) ; ovaires poilus, fruits gla- bres , ailes dressées, ou plus ou moins divergentes, rouges avant la maturité. Var. 1 , À FEUILLES LOBÉES SUBORBICULAIRES. 4. cre- tica. Tour. Corol. Feuilles orbiculaires ou suborbicu- laires , larges de six à quinze lignes, lobes dentés, ailes dressées se recouvrant par les bords , longues de cinq à six lignes , sur presque autant de large. Mar 1838. 16 242 Var. 2, À FEUILLES LOBÉES SUBCUNÉIFORMES. À. Cretica cuneifolia. Spacu. Ined. Feuilles longues d'un à deux pouces, un peu moins longues que larges, cunéiformes, trifides ; lobes très-finement crénelés, inégaux, les deux latéraux fort courts, semi-elliptiques , ou semi-orbiculaires , ou ovales triangulaires ; ailes un peu divergentes subdolabri- formes, longues de trois à six lignes, sur trois à quaire de large. Var. 3, A FEUILLES INDIVISÉES. 4. oblustfoltum. Sisr. et Smiru. Dec. Prod. Feuilles larges de six à douze lignes , orbiculaires , ou ovales orbiculaires , non dentelées, ni lobées, ou à lobes très-arrondis, peu apparents ; ailes dressées, distantes, longues de cinq à six lignes , sur trois de large. Lieu : l’île de Candie; cultivé au Jardin des Plantes , et dans les parcs et jardins. Cette espèce est souvent confondue avec l'érable de Montpellier ; mais ses fleurs paraissent trois à quatre semaines plus tard , et elle en diffère encore par ses feuilles presque persistantes toute l’année. 20 bis. E. À FEUILLES BLANCHATRES. /. candicans. Nos. {nn. de F1. et Pom. 1834-1835, pag, 335. À. Polymorphum. (var.) Petit arbre; écorce d'un gris cendré; rameaux de l'année verts et très-glabres ; feuilles portées sur des pétioles souvent rougeûtres, slabres, longs de dix-huit à vingt-quatre lignes ; limbe cordiforme à la base , ordinairement à trois lobes principaux, formant des angles assez ouverts, bordés de quelques grosses dents obtuses ; celles- ci semblent quelquefois former deux lobes, ce qui alors les fait paraître à cinq; d’une consistance assez ferme, vert pomme et glabres en dessus, 245 blanchâtres et glauques en dessous, où il y a seu- lement quelques poils sur les principales nervures; ordinairement plus larges que hautes ; fleurs en corymbes rameux, terminaux, et peu fournis; pédoncules et pédicelles grêles, filiformes , longs de vingt-sept à trente lignes; fruits glabres, loges très-renflées ; ailes glabres, rouges avant la matu- rité, longues de neuf à dix lignes, peu divergentes ou peu redressées. Observation. Cet arbre diffère beaucoup de toutes les variétés des trois espèces ci-dessus que Je viens de décrire ; pourtant par la disposition de ses fleurs il doit être rapporté à cette section, et d'autant plus que je l'ai obtenu de semis fait à Neuilly, et de graines d’un Érable de Montpellier, qui avait été récolté par moi au parc de Mouceaux ; ce semis a offert plusieurs variétés, dont celle-ci très-remar- quable , et aussi l'Érable coriace (cer coriaceum) , A. Polymorphum major. Spacu. Du reste cet arbre par la forme de ses feuilles se rapprocherait plutôt de l’Erable à sucre (4. saccharinum ) que de son type, dont il a conservé le mode d’inflorescence et la forme des fruits, mais dont il diffère par la lon- gueur et la ténuité des pédicelles. (La suite au prochain numéro. ) JACQuESs. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Observations sur le genre Xerria, autrefois Corchorus japonicus. Je crois utile de donner la nomenclature et la nouvelle classification d’un arbuste qui fait depuis 244 plus de vingt ans, en pleine terre, l’ornement de nos jardins. C'est le Corchorus japonicus, qui, d'a- près Tuunserc, fut placé et cultivé pendant plus de vingt-cinq ans dans la famille des Liliacées. Il était déjà connu sous Linné , qui l'avait nommé avec raison ARubus japonicus. Quoique cette plante ait par son port quelque analogie avec ce dernier genre , sa place n’était pas moins restée incertaine, parce que jusqu'alors on ne pouvait rien observer de ses caractères botaniques, ses fleurs se montrant constamment doubles. Je vais exposer la synonymie de tous les noms donnés à la Corrète du Japon, Corchorus japonicus, par les auteurs, afin que les amateurs qui voient et parcourent les catalogues des établissemens fran- cais et étrangers puissent se rendre compte du genre Kerria, qui est adopté par tous les botanistes de l'Europe, et qui a été créé par le savant professeur Decandolle. _ Voici sa classification et ses caractères, tirés du Synopsis plantarum, D. CG. Dicoryrépones ou Exo- cènes-Rosacéss, 1 1° tribu, Spiréacées.Genre Kerrta. D. C. Trans. Lin. Soc. 12. pag. 156. Caractères génériques. Calce quinquefide à trois lobes ovales, obtus, dont deux sont calleux, sous- mucronés , imbriqués avant la floraison, cinq pé- tales orbiculés, environ vingt étamines dépassant le calice avec les pétales ; cinq à huit carpelles libres, glabres, surmontées d'un style filiforme , globu- leux, renfermant un ovule latéralement adhérent ; sous-arbrisseau à écorce lisse d’un vert gai, à rameaux vergés ; feuilles ovales lancéolées, gros- siérement et inégalement serretées , penninervées, 245 condupliquées; stipules linéaires subulées; fleurs jaunes passant facilement au double. Synonymie : Kerria japonica. D. C. Rubus ja- ponicus. Lann. Mant. 245. Corchorus japonicus. Bot. Repos. 587. Sprrea japonica. Came. Ann. soc. nat. pag. 389. Corchorus japonicus ; décrit sous ce nom dans le Bor. Macazine, pag. 1206, à l'époque où on ne le connaissait qu’à fleurs doubles; mais depuis que l’on possède en Angleterre le type à fleurs simples, on le figura cette année dans le même ou- vrage, tab. et pag. 1873, sous le nom de Kerria japonica flore simplier. L’échantillon à fleur simple que possédait Linné est maintenant entre les mains de M. Smith, sa- vant botaniste anglais, possesseur de l'herbier de l'illustre Suédois. Ce charmant arbuste fut envoyé d'Angleterre en France, il y a plus de trente ans, sous le nom de Corchorus japonicus, et le Jardin des Plantes de Paris fut possesseur du premier pied. On le cultiva en pots en serre chaude, pendant plusieurs an- nées, où il fleurit pour la première fois en 1809; ses fleurs alors parurent mériter de l'intérêt. On s’occupa promptement de sa multiplication, que lon fit de boutures et de drageons ; et, lorsqu'il fut mul- tiplié, on en fit passer simultanément quelques pieds en serre tempérée et en orangerie, et ce ne fut guère qu'en 1814 que l’on commenca à en livrer à la pleine terre, en le placant le long des murs, au midi. Depuis environ dix-huit ou vingt ans, les pépiniéristes le cultivent en grand, comme tous les arbustes livrés à ce genre de culture. Cette année le Jardin des Plantes de Paris vient 240 encore de recevoir du même pays le premier pied à fleur simple; c’est un arbuste précieux pour les écoles de botanique. Ses fleurs simples, jaunes, ressemblent parfaitement , par leurs caractères bo- taniques, à celles de plusieurs ronces ( Aubus ). Il vient de fleurir, pour la première fois, en avril; ses pétales tombent promptement. Get arbuste ne sera pas autant recherché pour l’ornement, en ce que ses fleurs ont beaucoup moins d'éclat et de vo- lume que celles de la variété à fleur double qui décore si bien nos jardins par ses nombreuses fleurs printanières d'un beau jaune d'or. Mais iltrouvera partout place dans les jardins botaniques. PÉpIN. Tuupe PRINCESSE CLÉMENTINE. (Voy. la figure.) Il arrive assez souvent que l'on se méfie d’un éloge outré ou que lon porte quelque intérêt à l'objet d’une critique amère; alors des préventions favorables ou défavorables s’insinuent malgré nous dans notre esprit, et deviennent parfois des motifs d’ approbation ou de répulsion peu réfléchies. C'est ainsi que, sans m ‘en rendre compte, l'enthousiasme exagéré des amateurs de tulipes avait, pendant longtemps, refroidi mon admiration pour ces belles fleurs. En rendant justice à cette innombrable combi- naison de couleurs si variées qui parent les tulipes, tantôt en striant les pétales de lignes nettes et pures, tantôt se heurtant sans se mêler, tantôt formant les dessins les plus séduisans; en trouvant gracieuse cette corolle en vase parfait se balancant mollement sur sa baguette droite et ferme; en éprouvant une sensation ravissante produite par les reflets de la P1,29 | Ù « L / PL «Ze TUIIPE PRINCE SSE CLEMENTINE 247 lumière se jouant au travers de son tissu diaphane, je concevais la passion des grands amateurs. Mais en réfléchissant qu’à tant de perfections la nature a refusé un parfum agréable ; que la culture de cette jolie espèce laisse le terrain nu après l'avoir paré de tant de nuances s1 éclatantes et si diverses ; que la durée de cette ma gnifique floraison égale à peine le douzième d’une année; que trop souvent la tulipe est capricieuse, surtout sous l'influence de nos prin- temps variables, je n'entrevoyais que mécombptes dans les jouissances que fait espérer le mois de mai. Cependant l'aspect séducteur de ces parcs; fleu- ris éblouissant les yeux par l'éclat si vif de toutes les nuances artistement disposées dissipa peu à peu mes préventions; et sans être devenu un amant passionné de la tulipe, je reconnais la puissance de ses charmes, contre lesquels n'a pu me défendre la froideur que je leur opposais. | C’est surtout en visitant ces jours-c1 la che 24e lection de tulipes de la maison Tripet et Leblanc, cultivée avenue de Breteuil, n° 50, derrière les Invalides, que toutes mes incertitudes se sont éva- nouies. À la vue des deux parcs d'élite établis sous une tente de cinquante-sept pieds de long sur dix- huit de large, et resplendissant des milie couleurs qui parent les périanthes de plus de 600 variétés, on se croit transporté dans ces jardins que la féerie ornait par ses enchantemens magiques. L'œil est ébloui au point de ne rien distinguer d’abord; ce n'est qu'après plusieurs instans de recueillement qu'il est possible de se détacher de cet ensemble admirable, pour examiner les plantes en détail. Alors de nouvelles jouissances commencent, nom- 240 breuses et indéfinissables ; car tandis qu'une tulipe attire le regard, une autre, comme une coquette jalouse, vient approcher d'elle sa corolle poussée par un zéphyr, et lui disputer la victoire; l'œil séduit se promène de l’une à l’autre, incertain de celle sur laquelle il doit se fixer. L'esprit est ravi de cette prodigieuse fécondité de la nature pour la composition et la disposition de couleurs si riches, si pures et diaprées avec tant de netteté ; et, embarrassé de choisir, il ne peut qu'admirere Le jour de ma visite, M. Leblanc, qui s'occupe de cette belle culture avec un goût exquis et un succès sans limite, était contrarié par le vent, qui régnait avec assez de force et fatiguait les tulipes ; tandis qu'il imaginait des abris contre ce souflle importun , je jouissais à part moi de cette circons- tance qui semblait donner une vie de plus à ces fleurs dont les corolles plus vivement agitées va- riaient incessamment le mélange des couleurs et produisaient des contrastes charmans. Parmi ces tulipes de choix toutes magnifiques, et qui mériteraient l'honneur d’être citées une à une, j'en ai remarqué particulièrement plusieurs que je vais indiquer aux amateurs : la #ajestueuse, dont le blanc est relevé par du rose de diverses nuances; la Supréme , où le violet joue le rôle du rose dans la précédente; PÆnfant de la grille, Ja Présidente, la Princesse Hélene, la Princesse Adélaïde, Ye Duc d'Orléans, la Comtesse Anatole de Montesquiou, Dumortier, dont ie fond blanc est diapré de rose, de rouge et de cramoisi; le Louis XVT, de Lille, si difhicile à produire des caïeux , et si richement nuance de violet et de mar- 249 ron ; l'Étoile des Mages , la Joséphine de Paris, le Duc de Berry et VUnique sans Egale, sur les pé- tales desquelles le rose et le rouge se rencontrent en combinaisons remarquables et diverses, etc., etc. Mais au milieu de tant de beautés rivales, une jeune tulipe élevait sa corolle à la forme parfaite- ment orbiculaire de vase élégant, recherchée par tous les amateurs , et que soutenait avec fermeté une baguette verte aux proportions exigées. Sur un fond blanc pur aussi éclatant que la plus belle porcelaine , et transparent comme elle, se dessi- naient en contours gracieux des traces d'un rouge vif relevées par des stries plus ou moins fines d’un cramoisi foncé ; quelques nuances d’un joli rose, surtout sur les pétales extérieurs, venaient se ma- rier au rouge et en rehausser la vivacité; enfin, régularité de forme, richesse de dessin, assem- blage heureux de couleurs pures nettement tran- chées , et dont la fixité est garantie par le beau blanc de l'onglet des pétales, cette plante offrait à l'amateur la réunion de toutes les qualités voulues pour réaliser le beau idéal en ce genre. Je demandai son nom; elle n'en avait point en- core : c'était une Conquéte obtenue dans les semis de la maison Tripet; elle montrait sa régulière beauté pour la seconde fois, et, loin de se démentir, elle était, suivant M. Leblanc, plus fraîche et plus positivement nuancée qu’à la précédente floraison. Fleur nouvelle, elle devenait du domaine des /n- nales de Flore, et il fut décidé qu’on la peindrait ; fleur parfaite, elle méritait un nom qui rappelàt des idées de perfection d’un autre ordre, et celui de la Princesse Clémentine fut prononcé. 250 Cette tulipe est une variété de la tulipe de Ges- ner, Z'ulipa Gesnertana, Lan., section des tulipes flamandes ou à fond blanc. Elle est digne de la col- lection à laquelle elle appartient, et qui compte cent gains au moins. Les autres proviennent du département du Nord, de la Belgique et de la Hol- lande, contrées aussi renommées pour la culture que pour Ja passion des tulipes. De nos jours, toute- fois, cette passion est très-modérée, si on la com- pare surtout à ce qu'elle était quelques années après l'introduction de la tulipe en Europe. Aujourd’hui, beaucoup plus riches en belles fleurs , le prix des plus parfaites excède rarement 150 fr., tandis qu'a- lors on a vu offrir pour un ognon 4,600 fl., un car- rosse neuf et deux chevaux harnachés, et que la Prasserte de la Tulipe, qui existe encore aujourd’hui à Lille, a été échangée contre un seul ognon; sa valeur cependant était dans ce temps estimée 30,000 fr. Dans un prochain numéro, je donnerai avec dé- tail la culture des tulipes. DovErGE. ORANGERIE. MAMMILLAIRE A DEUX ÉPINES, Mammillaria acantho- plezma. LExm. A1. geminispina. Dec. M. leucoce- phala. Horrt. Par. (Voyez la planche. ) Plante presque ronde, aisselles laineuses ; ma- melons ovales, courts, rapprochés; aréoles lai- neuses; vingt à vingt-cinq épines blanches séti- formes, s'étendant horizontalement , rayonnant irrégulerement, et entrelacées les unes dans les autres sur toute la surface de la plante; au centre P1,30 MAMMILLAIRE 7 ur cpines. Mammillaria acantho phle O'Ma . © P1.31 vrai GRENADILLE DE NEUMANN Passifora Neumanni 2517 | de chaque mamelon, deux épines droites plus fortes, de couleur jaune pâle et noire au sommet. En mai, fleurs nombreuses de quatre à cinq lignes de diamètre, et restant ouvertes plusieurs jours; tube très-court, de couleur pâle, entouré d’une laine blanche; pétales linéaires, réfléchis, d'un pourpre violacé; étamines rouges, à anthères grandes et jaunes; style rose, à peine aussi long que les étamines, à quatre ou six stigmates rap- prochés, et jaune soufre. En publiant la description de toutes les espèces de ce genre cultivées dans notre établissement, qui en offre une collection à peu près complète, nous donnerons les caractères génériques et la cul- ture qui convient à ces plantes curieuses. Cezs frères. GReNADILLE DE NEUMANN. Passiflora Neumanni.Horr. ( Voyez la planche, et, pour les caractères géné- riques, page 210 de ce Journal, année 1835-1836.) Arbuste higneux, grimpant, de serre tempérée ; ges crenelées, d’un vert grisâtre ; feuilles alternes, d'un beau vert luisant en dessus, et d’un vert blan- châtre en dessous, assez distantes , à cinq lobes lan- céolés, munis à la base de chacune des divisions de deux glandules jaunâtres, placées sur le bord, à peu près à deux millimètres du sommet de l'angle qui forme les divisions; nervures principales de chaque division assez saillantes, rosées , ainsi que le pétiole, qui est long de trois centimètres, tordu à la base et muni vers la partie médiane en dessus de deux glandules plus grosses que sur les feuilles ; quelque- 252 fois une troisième glandule plus petite se remarque au-dessus entre la feuille et les autres glandules; d’autres fois cette dernière se trouve sur la feuille même. La base du pétiole est munie de deux stipules longues de deux à trois centimètres, dentées et terminées par une pointe filiforme. Pédoncule flo- rifère ou avorté , opposé à la feuille, s’insérant avec la vrille , celle-ci longue quelquefois de vingt-cinq centimètres, et opposée au pédoncule, qui est long de sept à huit centimètres et surmonté d'un invo- lucre ou de trois bractées donnant naissance à une fleur pédicellée ; calice à dix divisions, les cinq ex- térieures d'un vert pomme en dessous, ayant à en- viron trois millimètres du sommet une petite vrille à large base, d'un blanc verdâtre, jaspée légèrement de pourpre en dessus; les cinq intérieures sont en dessous d’un blanc verdâtre , pourpré sur les bords et en dessus d’un blane légèrement verdâtre, sau- poudré de pourpre particulièrement sur les bords; à la base des divisions est une collerette d'appendices filamenteuses , longues de deux à trois centimètres, pourpres depuis la base jusqu'à environ le tiers, ensuite un peu violacées et blanches jusqu'au deuxième tiers, et enfin d’un beau bleu violet à l'extrémité , formant la troisième partie. Ces appendices sont au nombre de cent environ. Immédiatement après on remarque une zone ver- dâtre large de deux millimètres , surmontée par des filamens de cinq à six millimètres de long, pourpres et un peu plus gros au sommet, contenant le pédi- celle qui supporte l'ovaire ; cette zone, à l'insertion de ces filamens et en dessous, se recourbe pour venir embrasser le pédicelle qui supporte l'ovaire, et 253 couvre alors entièrement le nectaire, qui contientun suc limpide sucré. Ovaire d'un vert gai, supporté par un pédicelle, d'une forme ovale ; cinq étamines insérées dessous l'ovaire, larges de deux millimètres et aplaties sur une longueur de huit à dix mil- limètres, jaspées de pourpre foncé en dessus, et moins foncé en dessous, soutenant une anthère à deux loges par le milieu; celle-ci est verdâtre et le pollen d'un beau jaune; style nul; stigmatetrifide, en forme de trois clous, surmontant l'ovaire. Nous multiplions cette plante de boutures étouf- fées et en serre tempérée ; elle paraît se rapprocher assez de la Cærulea , mais elle surpasse infiniment cettedernièreen beauté; peut-être pourra-t-on la cul- tiver en pleine terre avec succès. Ce qui doit la faire rechercher par les amateurs, c’est non-seulement Ja quantité de ses belles fleurs, mais surtout l'odeur de jacinthe, mêlée avec une autre odeur agréable que nous ne savons comment désigner , et qu’elle répand au moment de sa floraison. Nous croyons qu’elle est originaire du Brésil, ou toutefois de l'Amérique méridionale. Cezs frères. SERRE CHAUDE. PETROEA. Lin. Didynamie Angiospermie. L. Gat- tiliers. Juss. Caractères génériques. Galice grand, coloré , à cinq divisions ouvertes, longues, scarieuses, et muni de cinq écailles à son entrée; corolle plus courte que le calice , à tube court, à limbe à cinq lobes ouverts, presque égaux ; quatre étamines non saillantes ; un stigmate ; capsules à deux loges et 254 deux semences placées au fond du calice persistant et couvertes par ses écailles. Ce genre a été dédié par Houston au docteur Pètre, grand protecteur de la botanique. PÉTRÉE VOLUBILE, Petroea volubilis. Horr. Par. (Voyez la planche.) Arbrisseau à tige flexible, s’enroulant après un tuteur , pouvant atteindre dans nos serres quinze à dix-huit pieds, un peu rugueuse, ayant, à chaque place où il ya eu des feuilles, des renflemens qui grossissent en même temps que la tige. Les feuilles sont longues de cinq à six pouces , pointues , un peu obtuses, larges de deux pouces environ, extrême- ment rudes au toucher, au point de pouvoir user les ongles en les frottant dessus , opposées; le pétiole est long de quatre à six lignes ; les jeunes rameaux en se développant sont d’une couleur violacée et garnis de petits sporules allongés, très-visibles à l'œil nu; les fleurs sont alternes en épis de huit à dix pouces; le calice est tubulé d’un bleu clair; il est formé par une feuille découpée presque jusqu'au fond en cinq segmens, larges, obtus, colorés, étendus et persistans ; la corolle est monopétale, di- visée au sommet en segmens presque égaux et étendus, d'un beau bleu. Deux étamines sont un peu plus longues que les deux autres, toutes à anthères simples. C’est la deuxième année que cette plante fleurit dans nos serres. Nous en avons recu une autre espèce sous le nom de Petroea erecta, qui ressem- ble beaucoup à celle décrite ci-dessus ; seulement, au lieu d’être volubile, elle se tient droite. IF y à PETREE VOLUBILE Petræœa volubilrs 255 quelque temps , M. Poiteau a eu la complaisance de me faire voir un dessin d’une espèce qui est beau- coup plus grande et qui serait beaucoup plus jolie que la nôtre. Elle porte, je crois, le nom de Petroea arborea. La nôtre est, dit-on, originaire de l’île des Barbades, où elle croît sans culture. Nous la cul- tivons en pots très-grands , remplis d'un mélange formé d’un tiers terre franche et deux tiers terre de bruyère. Il vaudrait mieux encore la tenir en pleine terre dans une petite bâche, disposée dans celle où l’on met ordinairement la tannée, et sépa- rée par des planches. Neumann. Nouvel appareil de chauffage. A en croire les bruits intéressés que la renommée répandait sur un nouveau combustible économique, ne dégageant ni fumée, ni vapeur, brülant dans un appareil portatif, commode et peu volumineux, il semblait qu’une révolution allait s'opérer dans notre système de chauffage, et que nos horticul- teurs qui entretiennent des serres de toutes les températures allaient pouvoir, presque sans frais, répandre une douce chaleur autour de leurs végé- taux nés dans les contrées voisines de l'équateur. Déjà le précieux appareil avait fonctionné dans Îles appartements du duc de Sussex , et l'élite de la so- ciété anglaise n'avait jamais rien vu de si confor- table. Enfin, le bateau à vapeur l’améne, et le 2 d'avril il a été présenté à l'examen de l'Académie des Sciences. Les inventeurs ont persisté à garder leur secret vis-à-vis de la docte société, comme si nos Gay-Lussac , nos Thénard , n'étaient pas en posses- 29506 sion , depuis longtemps , de pénétrer tous les mys- tères de l’industrie. L'appareil exposé dans cette séance se composait de deux cylindres entrant lun dans l’autre ; le premier a la forme d’un vase élé- gant, et peut d’ailleurs recevoir tous les ornements artistiques connus ; l’autre, qui se loge dedans, est percé de trous pour permettre à l'air d'entretenir l’ignition du combustible qu'il renferme. Ce combustible, examiné, a paru être du char- bon calciné à un haut point : on a soupconné aus- sitôt qu'il était mélangé ou combiné d’une facon quelconque avec un des alcalis qui ont le plus d’af- finité pour l'acide carbonique, comme la chaux, la soude, la potasse , dans le but d’absorber le gaz . au moment même de sa formation , et d'empêcher son dégagement dans l'atmosphère , en en faisant un carbonate qui ne se retrouve plus que dans les cendres. Malheureusement l appareil, en fonction- nant, n'a pas produit une absorption assez complète, et le gaz qui s’est échappé à l'extérieur n’a pu dis- simuler sa présence à une simple épreuve de nos savans. Voilà donc une invention à refaire , car tel qu'est l'appareil, on peut en faire usage sans dan- ger, mais avec la seule précaution de tenir toutes les fenêtres ouvertes. Cependant , comme il faut être juste, il est à re- marquer que là se trouve le germe d'un procédé que l'étude et la méditation parviendront à rendre utile; quant à présent, il ressemble trop au bra- sero des Espagnols, et à nos anciens brasiers de faïence montés sur des roulettes, et comme eux il laisse échapper autant de gaz que la braise elle- même. Doverce. ARRALES DE FLORE ET DE POMONE, Lereieteroessieie em 000S 000000000160 000106000060 01v4%16615% DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. (Suite.) (Voyez le n° d’août 1836.) Suite du genre ÉRABLE. Acer. IT Secriow. FLoraison beaucoup plus précoce que le dévelop- pement des feuilles ; bourgeons florifères aphylles, latéraux, ordinairement opposés ou fasciculés ; fleurs dioïques par avortement , en ombelles sim- ples, sessiles ; pétales rougeûtres , quelquefois nuls. Fleurs mâles courtement pédicellées, comme glomé- rulées ; filets des étamines longs, saillants, capil- laires; pistils presque inapparens. À l’époque de l’épanouissement , les fleurs femelles sont courte- ment pédicellées ou glomérulées ; pédicelles fructi- fères très-allongés. 30. E. ROUGE. 4. rubrum.Micu. F1. bor. Am. Micu. fils. Arbr. 2. tab. 14. (non Wars. Dendrol. Brit.) Desr.in Ann.Mus.Trarr. Arch. 1. tab. 0. Dec. Prod. Grand arbre ; feuilles caduques, à cinq divisions, cordiformes ou tronquées à la base ; les jeunes flo- conneuses en dessous , les adultes glabres et glau- ques en dessous; lobes triangulaires très-pointus, incisés , dentés , cymes aiguës ; fleurs mâles à quatre Juin 1838. 17 258 ou cinq étamines; les femelles à ovaire glabre; quatre à cinq sépales obovales; autant de pétales lancéolés-spathulés ; fruits à loges aplaties, membranacées ; ailes longues de quinze à dix-huit lignes, rougeûtres, dressées, ou convergentes, arquées, plus ou moins élargies vers leur sommet. Lieux : cette espèce croît depuis la Floride jus- qu'au Canada, dans les marais qu'elle couvre quel- quefois spécialement; elle est cultivée dans les jardins d'agrément, mais presque toujours confon- due avec celle à fruit cotonneux (4. eriocarpum ). 31. É. A FLEUR COULEUR DE SANG. À. sanguineum. Spaca. Monog. inéd. 4. rubrum. Wars. Dendrol. Brit. (non Micu. F1. bor. Am. Dec. Prod.) 4. cocci- neum et À. glaucum. Hortul. Arbre paraissant ne pas devoir s'élever autant que le précédent; ra- meaux plus menus, rougeûtres, ponctués , formant une tête ovale ou arrondie; feuilles longues de deux pouces et demi à quatre, à peu près de même largeur, caduques, suborbiculaires, ou ovales, trifides, arrondies ou tronquées à la base, quelque- fois cordiformes, presque glabres, et glauques en dessous; lobes triangulaires, acuminés, inégale- ment dentés ou dentelés, ou incisés-dentés, pres- que divariqués; pédicelles des fleurs femelles à peine plus longs que les écailles gemmaires ; quatre à cinq sépales oblongs ou lancéolés-oblongs , poin- tus, ou à trois dents , autant de pétales lancéolés- linéaires, ou linéaires-spathulés; ovaire glabre; fruit petit, à loges membranacées aplaties, ailes dressées ou un peu divergentes, rouges avant la maturité, à pédicelles d’un pourpre noir. Lieu : l'Amérique septentrionale ; j'ai vu souvent 259 des individus de cette espèce fleurir la deuxième ou troisième année de semis , ce qui peut faire pré- sumer que l'arbre n’acquiert pas une bien grande hauteur. 52. E. À FRUITS COTONNEUX. À. eriocarpum. Micu. FI. bor. Am. Desr. in Ann. Mus. v. 7. pag. 415. Dec. Prod. 1. pag. 505. 4. dasycarpum. Enrx. Berre. Wir. Très-grand arbre ; feuilles caduques, grandes, à cinq lobes profonds, à sinus obtus, lobes acuminés ou très-pointus , inégalement in- cisés , dentés ou sinués, tronqués ou cordiformes à la base, glabres et d’un vert gai, un peu lui- santes en dessus, glabres, glauques en dessous ; fleurs subsessiles, les mâles brunâtres, très-pe- tites , sans pétales, à cinq étamines ; les femelles, jaunâtres, plus apparentes; stigmates saillans, ovaire tomenteux; fruits à loges cotonneuses, striées en long, membranacées ; ailes grandes, con- niventes , ou distantes, arquées. Lieux : l'Amérique septentrionale, le bord des fleuves et des rivières. Les feuilles de ces trois der- nières espèces deviennent rouges en automne. Autres espèces cultivées ou non , et non classées dans Les divisions ci-dessus. 55. E. À FEUILLES DE FRÊNE. À. negundo. Lin. Pers. Desr. Cat. ed. 5. Negundo fraxinifolium. Nurr. Gen. N. aceroïdes. MoExcu. Arbre de qua- rante à soixante pieds; rameaux lisses et luisans, d'un vert gai; feuilles à trois ou cinq folioles, op- posées, la terminale longuement pédicellée , toutes grossièrement et rarement dentées ; l’impaire est souvent à trois lobes; toutes d’un vert gai sur les deux surfaces, luisantes en dessus, léserement 260 pubescentes en dessous, et velues aux aisselles des nervures ; fleurs mâles et femelles portées sur des pieds différents; pédicelles des fleurs mâles rou- geâtres, longs d’un à deux pouces; grappes fe- melles pendantes; samares glabres; ailes conver- gentes plus ou moins distantes , à peine plus longues que les ailes. Variété 1, A FEUILLES CRÉPUES. À. /V. crispum. Feuilles crépues, déchiquetées ou diversement lobées ou incisées. Var. 2, À FEUILLES PANACHÉES. 4. NN. variega- tum. Feuilles bordées ou légèrement panachées de blanc. Ces deux variétés sont peu constantes, et retour- nent très-facilement à leur type; il faut donc les greffer assez souvent, ou les multiplier de boutu- res pour pouvoir les conserver; on les cultive au Jardin des Plantes, à Neuilly, et chez quelques au- tres amateurs. 34. E. TERNÉ. 4. ternatum. F1. Mex. inéd. MVe- gundo mexicanum. Dec. Prod. Arbre... toutes les feuilles ternées; croît au Mexique, et n’est peut- être qu'une variété du précédent. 35. E. À FEUILLES PENNÉES. 4. pinnatum. Loun. Cochin. 2. p. 797. Negundo cochinchinense. Dec. Prod. 1. pag. 506. Arbre.….feuilles pennées, comme à quatre paires de folioles alternes très-entières, cinq pétales blancs ; carpelles à ailes charnues. Es- pèce douteuse, faisant peut-être partie de la famille des Sapindacées. Observations. Ces trois espèces forment un genre dans les auteurs modernes; j'ai pourtant cru de- voir les réunir aux Érables, puisque la fructifica- 261 tion ne diffère, faut-il dire, en rien ; car les Érables rouges, sanguins et à fruits velus, sont presque tou- jours dioïques. 36. E. vezu. À. villosum. WaxruicH. in PI. asiat. rar. Suites à Buffon. 3. p. 117. Arbre de première grandeur; feuilles 5 lobées, velues en dessous et aux pétioles; lobes ovales, pointus, les latéraux très-entiers, le terminal un peu dentelé ; pétales barbus au sommet. Fruits à ailes cultriformes, cré- nelées, presque dressées ; les fleurs paraissent en novembre , lorsque les fruits de l’été précédent ap- prochent de leur maturité. Lieu : les montagnes de l’'Hymalaïa. 57. E. Faux sTERCULIA. 4. sterculiaceum. W aix. PI. asiat. rar. tab. 105. Suites à Buffon. vol. 3. pag. 118. Grand arbre, écorce grisâtre, ramules rougeûtres ; feuilles de 6 à 10 pouces , membrana- cées , luisantes, velues étant jeunes, cordiformes à la base, 5 lobées palmées, pubérules en dessous ; lobes ovales, acuminés ; les trois terminaux divari- qués, fortement dentelés; les deux autres fort courts, très-entiers ; pétioles longs de 6 à ro pouces; grap- pes latérales, penchées, spiciformes , lâches, sub- sessiles, à peu de fleurs ; sépales et pétales obova- les-oblongs, obtus ; fleurs mâles petites, blanches, pédicellées, larges d'environ 3 lignes. Lieu : les montagnes du Népaul; arbre superbe. Il est à regretter que ces deux dernières espèces ne soient pas encore introduites dans les cultures d'Europe; espérons que par la voie de l'Angleterre elles le seront bientôt. Culture générale. Toutes les espèces d’Érables se multiplient par leurs semences, qui doivent être 262 mises en terre aussitôt leur complète maturité : dans ce cas, elles ne doivent être que très-peu couvertes ; un paillis de fumier court qui cache à peine les graines est presque toujours suffisant. De cette manière, elles lèvent parfaitement au prin- temps suivant, et même de trop bonne heure, car je les ai vues souvent être détruites par les gelées tar- dives du printemps. On peut pourtant les semer en- core avec succès au mois de février, ou du moins aussitôt qu'il est possible, au premier beau temps ; jeles ai vues lever assez bien lamême année, quoique semées à cette dernière époque; mais si on les re- cevait de quelques pays éloignés, ou que par quelques causes on les eût laissées se dessécher , il faudrait alors les semer en planche, en les recou- vrant d'au moins un pouce de bonne terre; car elles ne lèveront qu’un an après ou au second prin- temps après leur mise en terre. Pour ne pas em- ployer le terrain un an inutilement, il vaut mieux les stratifier, en les mettant, par lits alternatifs de terre et de graines, dans de grands pots, ou vases quelconques, qui seront tenus frais en été, et rentrés en hiver dans un endroit où la gelée ne pénètre que peu ou point ; au mois de mars suivant, on les mettra en terre, et elles lèveront peu de temps après. On peut encore greffer les espèces les unes sur les autres en les rapprochant le plus possible ; les variétés se greffent facilement sur leur type. La sreffe en écusson réussit ordinairement mieux que celle en fente : nous avons pourtant obtenu quel- quefois d'assez bons résultats par cette dernière. On peut encore les multiplier de marcottes , en ra- battant quelques individus pour en former des mè- 263 res; quelques espèces s'enracinent dans l’année, à d’autres il faut deux ans. Culture spéciale et Usages. Les espèces 7. 4. oblongum. 8. Lævigatum. 15. Cultratum. 16. Dis. sectum. 17. Japonicum. 18. Palmatum. 19. Septem- lobum. 20. Pictum. 21. Trifidum. 34. T'ernatum. 35. Pinnatum. 56. V’illosum. 37. Sterculiaceum, sont d’orangerie, du moins au nord de la France et sous le climat de Paris; leur introduction en plein air pourrait avoir du succès dans les départemens méridionaux , et 1l est plus que présumable qu’elles croîtraient parfaitement à Alger et dans toute Ja province. Elles pourraient être aussi introduites dans nos colonies, comme la 7, 4.oblongum, l'est déjà à Bourbon , et notamment les espèces du Né- paul, qui sont des arbres de la première grandeur, et qui par conséquent pourraient devenir d'un bon rapport. La 7° est un arbre d'ornement pour nos orangeries, et il en serait probablement de même des autres espèces si nous les avions une fois ob- tenues; celle-ci, qui ne perd passes feuilies, se multiplie facilement de boutures faites sur couche et sous cloche étouffées; on peut encore la greffer avec quelques succès sur le Sycomore. Toutes les autres espèces sont de plein air, et réussissent à peu près dans tous les terrains. La première espèce, Érable jaspé, forme un petit ar- bre d’un véritable ornement pour les jardins, où ses rameaux et bourgeons rouges, et son écorce striée de blanc, le font agréablement remarquer; on le multiplie facilement par la greffe en écusson sur le sycomore; on pourrait aussi le faire de semis , mais alors il lui faudrait une terre douce, légère et 264 profonde. Les espèces 2, 4. Poscü, 3, Spicatum, et 4, Hybridum, ne forment que de petits arbres qu’on rencontre dans les collections arboricoles, mais qui n'ont rien qui puisse les faire cultiver dans les jardins d'agrément , dans lesquels on les ren- contre pourtant assez souvent, surtout la troisième, A. Spicatum. La cinquième espèce, 4. pseudo-platanus, syco- more, est un de nos plus beaux arbres d’aligne- ment ; aussi on s'en sert souvent avec avantage pour la formation des allées des pares, les hauts rideaux de verdure, etc. Les bons sols frais et fertiles sont nécessaires à son plus grand développement; il croit pourtant dans presque tous les terrains, mais sa croissance et son élévation sonten raison de leur plus ou moins de qualités. Il serait désirable qu'il fût introduit en grand dans les forêts, son bois étant un des meilleurs à brûler connus, et servant à une infinité d’usages dans les arts ; les tourneurs, me- nuisiers , luthiers, marquetiers , etc., s'en servent et en tirent un parti avantageux, prenant un tres- beau poli. On le multiplie aisément de semences, comme je l'ai indiqué à la culture générale; ses variétés à fleurs panachées se cultivent dans les jardins d'ornement; elles se multiplient par la sreffe sur le type; et comme pour toutes les au- tres, la greffe en écusson est préférable. La sixième, Z/. macrophyllum, E. À GRANDES FEUILLES, est malheureusement encore très-rare dans les collections , et paraît être un arbre du plus bel aspect ; son jeune bois d'un beau rouge et ses srandes et larges feuilles le rendront très-propre à l'ornement des jardins; son bois est, dit-on, très-jo- 265 liment marbré et ses fleurs odorantes ; on le multi- plie de marcottes, et il est présumable que sa greffe en écusson réussit sur le sycomore ou l’érable plane. Les espèces 9, À. tartaricum, 10, campestre, se cultivent dans les bosquets, surtout la neuvième; la dixième, étant indigène, se trouve dans les bois et forêts ; l’autre forme un joli petit arbre d'ornement, et son bois est bon et peut s’assimiler à celui de la dixième, qui est très-employé par les tourneurs, ébénistes, etc. On les multiplie de semences ; les variétés de la dixième se greffent sur l'espèce, soit en fente, soit en écusson. Tout ce que j'ai dit du sycomore peuts ‘appliquer à l’érable plane ( Z. platanoides); de plus deux de ces variétés servent à l’ornement des jardins et sont très-remarquables : ce sont les Zaciniatum et dissec- tum. La dernière n’est pas encore très-répandue; on les multiplie toutes deux par la greffe. Relativement à la variété à feuilles cr épues , je doisr apporter iciune chose assez singulière que j'ai remarquée à Orléans dans les riches et nombreux semis du bel établisse- ment de M. Transon-Gombault. Cet habile cultiva- teur sème tous les ans les graines d’un pied d'érable plane, et dans ce semis il se trouve toujours environ cinq du cent d'érable à feuilles crépues , tandis que les graines des autres n’en donnent jamais. La douzième n’est pas encore introduite en France, du moins à ma connaissance. La treizième, ER. DE Losez( 4. Lobeli), est une belle et très-distincte espèce ; je l'ai recue de Naples en 1829, elle n’était pas alors connue en France; elle n’était pas non plus cultivée en Angleterre en 1832, où Loudon publia 266 la deuxième édition de son /ortus Britannicus. Ac- tuellement elle commence à se répandre dans les collections, et lorsqu'elle sera plus répandue, elle ornera parfaitement les bosquets par son feuillage d'un vert très-gai et les jolies stries de son bois; on la multiplie de greffe sur le sycomore, et de graines tirées de son pays. La quatorzième, 4. circinnatum , est indiquée comme de plein air en Angleterre ; mais, comme je l'ai dit, je ne la crois pas encore introduite en France. Les espèces 22, 4.saccharinum, et 25, 4. nigrum, ont beaucoup de rapports entre elles, et forment de beaux arbres ressemblant beaucoup à l'Érable plane, A. platanoïides. On les rencontre dans quelques jardins et dans les collections d'amateurs ; mais pour qu’elles parviennent à une élévation et à une grosseur remarquables, un terrain doux, profond et frais, leur est indispensable. On les multiplie par la greffe sur le Sycomore ou l'Érable plane, mais encore avec beaucoup plus d'avantages par leurs se- mences tirées de leur pays originaire ; car je ne crois pas qu’elles en aient donné de prolifiques en France. Leur bois, très-recherché en Amé- rique, soit pour l’ébénisterie, la construction des navires , etc., ou le chauffage, passe pour un des meilleurs pour cet usage. La vingt-deuxième sur- tout est encore précieuse pour le nord de l'Amé- rique par la récolte de son suc propre, duquel on tire une assez grande quantité de sucre, qui, étant raffiné, est, dit-on, aussi beau et aussi bon que celui de cannes et de betteraves; mais si la culture de cette dernière plante s’introduit, comme il n’est point 267 douteux, en Amérique, elle fera certainement aban- donner la fabrication du sucre d'érable. Les espèces 24, obtusatum, 25, opalus, 26, opulifolium, et 27, polymorphum, ainsi que leurs variétés et hybrides , ont beaucoup de rapport entre elles, non-seulement par leur port et faciès , mais encore par la qualité de leurs bois, qui sont très- recherchés , surtout dans le midi, pour les ouvrages de tour, le charronnage, la menuiserie, etc. ; ils sont aussi d’un excellent usage pour le chauffage. On les cultive dans les bosquets, où elles produisent de l'effet par leur beau feuillage , et aussi par leurs graines à ailes rouges avant la maturité. On les multiplie de semences, et leurs variétés par la greffe sur franc, ou sur le Sycomore. L'Erasce DE MonTreLzier , 4. Monspessulanum , espèce 28 , et celui de Crète, 4. Creticum, 29 bis, se confondent très-facilement ; on les cultive dans les bosquets , et ils n’y sont pas assez répandus, puisqu'ils ont l'avantage de croitre dans les plus mauvais terrains, et celui de conserver leurs feuilles, daos les hivers doux , presque jusqu’au printemps suivant. Leur bois est blanc, très-tenace, et peut être employé à un grand nombre d'usages ; c'est aussi un excellent combustible. On les multiplie de graines , de marcottes et de greffes, surtout par ce dernier mode pour les variétés qu’en desire fixer. Les espèces 30, À. rubrum, 51, sanguineum , et 32 , eriocarpum , peuvent être assimilées pour leur culture; car toutes trois, étant franches de pied surtout , ne prospèrent que dans les terrains légers, profonds, frais et même inondés, et elles pourraient avec avantage, surtout la 32°, utiliser cette der- 268 nièére sorte de terrain, dans lequel souvent peu d'espèces d'arbres prospèrent, et ce qui pourrait la rendre par suite d’un bon produit. On les multiplie de semences qui mûrissent dans le courant de mai; on lessème, aussitôt leur maturité, en planche de terre de bruyère, la seule qui leur convienne dans leur jeunesse; elles lèvent ordinairement au bout de dix à quinze jours. On peut aussi les greffer en écusson sur le Sycomore ; et dans ce dernier cas, on peut les cultiver dans presque tous les terrains, et dans les bons fonds elles acquièrent une taille raisonnable. J’en ai vu dans le parc du Raincy, près Bondy (Seine ), ayant de trente à trente-cinq ans de plantation, qui avaient trois à quatre pieds de tour. Le bois est excellent à brûler , et sert aussi aux menuisiers , charrons, tourneurs, etc. ; en Amé- rique on tire du sucre de sa sève. Ces trois espèces sont d’un très-bon effet dans les jardins paysagers, par leurs rameaux rouges, leurs fleurs et jeunes fruits au printemps, eten été par leur beau feuillage blanc, et comme argenté en dessous. La 55°, E. À FEUILLES DE FRÈNE, 4. negundo, est aussi un arbre qui croît naturellement en Amérique, dans les terrains profonds, frais et même aquatiques ; on pourrait donc l'associer à l'érable à fruit coton- neux pour utiliser de pareils terrains. En France, il vient assez bien dans toutessortes de terres, pourvu pourtant qu’elles ne soient pas trop arides ; mais sa végétation est toujours en rapport avec le plus ou moins de bonté du sol. Il entre toujours dans les plantations d'agrément, et il y remplit bien son objet. Il serait avantageux de le cultiver en taillis, croissant très-promptement, et ses jets pouvant 269 fournir d’excellens échalas; le bois, étant débité, est d’une couleur safranée, veiné de rose ou de violet ; il peut être employé dans la marqueterie, la menuiserie, etc. On le multiplie aisément de graines qu'il donne en abondance, et qui sont ordi- nairement bonnes lorsqu'un individu mâle se trouve auprès du porte-graines ; elles se sèment sitôt après la maturité, ou au premier printemps, dès que le temps peut le permettre. Cet arbre fait exception à presque toutes les autres espèces de ce genre, en ayant la faculté de reprendre facilement de boutures, qui doivent être plantées dans un terrain doux et entretenu frais; les variétés peuvent aussi se greffer sur l'espèce. JACQUES. HORTICULTUR E. JARDIN FRUITIER. Observations sur le tort que produit l'opération de la taille en vert faite à contre-saison. Je remarque depuis longtemps, dans presque tous les jardins où l’on cultive des arbres fruitiers , qu’une routine aveugle préside à l'opération que les jardiniers appellent taille en vert, opération qui doit se faire et qui se fait partout où la taille est raisonnée, mais qui devient funeste lorsqu'elle a lieu à contre-saison ou sans modération, comme on le voit trop souvent. La taille en vert combinée consiste à supprimer avec la serpette ou par le pincement des bourgeons nuisibles, ou à raccourcir des branches pendant la présence des feuilles. Elle se pratique ordinaire- ment depuis mai jusqu'en août; mais beaucoup de praticiens ont pour habitude de la faire en juillet et 270 août, selon que l’année est plus ou moins sèche, et la terre de bonne ou mauvaise nature , et ils l’ap- pellent taille entre deux sèves. Ils coupent, dis-je, ou cassent indistinctement tous les rameaux de l'année à deux ou trois pouces, et souvent même à quelques lignes de la taille pré- cédente. J'en ai même vu qui employaient les ei- seaux à tontures pour faire cette opération. Cette fausse taille est faite le plus souvent sur les quenouilles, sobelets et contre-espaliers, dans le but de donner aux arbres une forme plus régulière, sans s'inquiéter du mal qui peut résulter de la suppres- sion des feuilles, qui sont les poumons des végétaux. Cependant quelques-uns prétendent que cette opération fait produire aux arbres beaucoup plus de fruits les années suivantes. Il est vrai que l’on emploie ce moyen sur les arbres dont les branches trop vigoureuses ne poussent qu'en bois ; la sup- pression de celles-ci, que l’on rompt avec la serpette et le pouce, fait sortir une quantité de rosettes. Cette opération alors fait naître souvent des boutons qui se forment inférieurement à l’endroit où se seraient développés des rameaux. Mais lorsque la taille n’est pas combinée, elle force les rosettes à se transfor- mer en boutons à bois par lerefoulement de la sève, et tout le monde sait que lorsque l’on enlève une trop grande quantité de feuilles aux végétaux , cela devient dangereux, et influe beaucoup sur les raci- nes des arbres en les faisant périr en peu d’années. Il est facile de remarquer que tous les arbres, traités ainsi pendant deux ou trois ans seulement, se couvrent d'une quantité considérable de boutons à fruits ; même les rameaux qui s’y développent se ai transforment en autant de dards et brindilles qui forment ce que l’on appelle des tétes de saule. Au bout de ce temps, les arbres deviennent languis- sants , ne fleurissent plus, ou les fruits noués tom- bent faute de sève et de vigueur, car le plus souvent les boutons à fleurs y sont trois fois plus nombreux qu'il ne faudrait, et tous ces moyens funestes fatiguent considérablement les arbres qui s’épui- sent, sans contredit , beaucoup plus que s’ils étaient abandonnés à la nature. Voici le conseil que je donnerai d’après l’expé- rience. Les contre-espaliers, vases ou gobelets, que- nouilles ou pyramides, tous arbres à fruits à pepins, subissent avantageusement l’'ébourgeonnage comme on le pratique sur les espaliers de pêchers, ainsi que tous les arbres à fruits à noyaux. Ces derniers exigent , 1l est vrai, beaucoup plus de soins , en ce que des bourgeons qui prennent le cdisicthre de sourmands s’y développent avec plus de vigueur, et que ces arbres sont aussi plus sujets à diverses ma- ladies. Mais si le temps du jardinier lui permettait de supprimer au moment opportun tous les bourgeons et faux bourgeons inutiles des premiers cités plus haut qui se développent au-dessous de la dernière taille , soit à l'extrémité des branches verticales ou latérales, en ayant soin de réserver ceux qui doi- vent servir à la continuation de la charpente et de la forme de l'arbre pour la taille suivante , ce moyen de suppression des branches nuisibles tournerait au profit de celles réservées,et donneraiten mêmetemps plus d'air et de nourriture aux fruits qui sont au centre. Au contraire, en coupant les branches 272 comme on le pratique trop souvent, on ne forme qu'une confusion de brindilles sur lesquelles il est difficile de trouver une branche bien disposée pour la taille de l’année suivante, sans être obligé d'y pratiquer des plaies ou entailles considérables qui produisent diverses maladies, telles que des chan- cres nombreux, ce qui oblige souvent même à effec- tuer l'opération du rapprochement sur les vieilles branches. Si l’on n'opère pas convenablement dans les ar- bres à fruits à noyaux, la gomme y aflue éonsidé- rablement, etles branches meurent en peu de temps. Mais, comme je le dis , il ne faut pas attendre, pour faire cette suppression de branches, qu’elles aient atteint tout leur développement ; l’opération de- viendrait alorsinutile. Il faut, pour qu’elle soit bien faite, que les bourgeons aient trois, quatre à huit pouces , et quelquefois plus ; car cela dépend de la nature du terrain et mieux encore des individus ; aussi on ne peut préciser le moment que par l’état de végétation où ils se trouvent. Par exemple, quand un arbre planté dans un sol maigre sera chétif et peu vigoureux, que ses rameaux n'atteindront pas la longueur de cinq à six pouces pendant l’année, 1l faudra lui enlever les bourgeons inutiles lorsqu'ils auront de deux à trois pouces, tandis qu'à celui qui sera planté dans un sol riche et frais , et dont les ra- meaux seront très-visgoureux, il faudra au contraire attendre que les bourgeons soient plus développés ; on les supprime alors quand ils ont d’un ou deux pieds de long : par ce moyen on évite de favoriser le développement de nouveaux bourgeons, ce qui arriverait sur des arbres aussi vigoureux. 273 Un moyen qui est aussi très-simple , quoiqu'em- ployé rarement, et dont l'expérience a constaté l'efficacité, c'est de déchausser le pied d’un arbre trop vigoureux, de chercher une, deux ou trois fortes racines, et, suivant le développement de l’ar- bre , d’en couper une ou plusieurs par la moitié ou aux deux tiers, ce qui fait porter du fruit en peu de temps. Tous ces moyens employés à propos favorisent le développement des arbres et en prolongent l'existence. Pépin. Moyen de débarrasser les arbres des chenilles. Les chenilles sont si abondantes cette année sur les arbres en général, et notamment ceux à fruits, que tous les journaux, et l'autorité elle-même, devraient recommander contre ce fléau lemploi des vieilles graisses, ainsi que je vais l'indiquer. Les chenilles, après avoir dépouillé entièrement un arbre de ses feuilles, se transportent sur un autre avec une rapidité surprenante; il existe un moyen fort simple et peu connu de mettre obstacle à ces communications dangereuses. Il consiste à ceindre la tige ou le pied de chaque arbre, dans un verger, d'une zone de vieux oint, large de six à huit lignes. Lorsque l'opération est terminée, on secoue forte- ment, et par un beau temps, tous les arbres in- fectés, afin de faire tomber la plus grande partie des chenilles. Celles-ci se hâtent de regagner le tronc des arbres qu'elles atteignent en peu de temps ; mais, arrivées à la zope circulaire de graisse, elles ne peuvent la franchir , et s’amonceilent au- dessous, situation dans laquelle il est fort facile de Juix 1838. 18 274 les détruire. L'époque de l’année étant encore fa- vorable à cette opération, j'engage tous les pro- priétaires à l’'exécuter. DALBRErT. PLANTES TINCTORIALES. Notice sur le Polygonum tinctorium. Notre collègue , M. Doverge, a annoncé, p. 374 de ce journal, année 1836-1837, les avantages que cette plante promet aux cultures francaises; je crois être utile en venant, autant qu'il est en moi, offrir à nos lecteurs le complément des connais- sances acquises aujourd'hui sur ce végétal, qui se montre digne en effet de toute l'attention des culti- vateurs. La Renouée des teinturiers, Polygonum tincto- rium , se trouve particulièrement en Chine et au Japon. Loureiro l'a décrite le premier en 1790. Plus tard, M. Jaumes St.-Hilaire lui a consacré des détails assez étendus dans un mémoire publié en 1816 sur les Indigofères de l'Inde. Cette plante pa- raît avoir en Chine et au Japon le nom de Ka-yong- moa. Portée de son lieu natal en Géorgie, les Russes l'introduisirent en Europe, en la tirant de Tiflis et de Trébisonde. Elle paraît avoir été culti- vée en Angleterre en 1792, mais on l’y perdit bientôt ; et depuis lors nous l'avons obtenue à Pa- ris par lobligeance du savant professeur Fischer, de l'Académie Impériale de St.-Pétersbourg, qui nous en envoya des graines en 1833, 1834 et 1835. Nous en avons également recu, en 1836 et 1837, de M. le professeur Delile , à Montpellier. Cette plante, annuelle en France, vivace en Chine, selon Willdenow, est de l'octindrie trigynie , Lan. ; 275 de la classe des polygonées, Juss.; de celle des staminées, Fiscn. Ses tiges s'élèvent à deux ou trois pieds; elles sont herbacées, noueuses et purpurines; les feuilles sont alternes, ovales, bullées, d’un vert foncé, à nervures saillantes. Les fleurs, d'un rouge foncé purpurin, ressemblent à celles du Po/yszonum orientale , mais forment des épis plus étroits et plus courts : l’une des six étamines est opposée à un des lobes du périanthe, qui est gamosépale , ainsi que l’a fort bien observé M. Chapel, de Montpellier. Le style est semi-trifide, comme la dit Loureiro. Cette plante, placée convenablement dans nos jardins, peut parfaitement servir à leur décoration ; mais, outre cet avantage, elle paraît appelée à une destinée plus utile. En 1834, on commenca à cultiver cette plante à Paris ; mais les graines, ayant été recues fort tard, ne furent semées qu’à la fin de mai; les fleurs ne parurent qu’en octobre, et la plante ne donna pas de graines. Ce fut de même en 1835. En 1836, on recut d'autres graines qui furent semées plus tôt, et des fruits succédèrent aux fleurs à l’automne suivant. J'ai semé du Polygonum tinctorium les 10 et 20 avril 1857; les premiers pieds ont beaucoup souf- fert pendant le premier mois par les intempéries du printemps. Quelques individus semés en pots ont végété dans un tel état de langueur, que plu- sieurs n’ont commencé à fleurir qu’en juin, n’at- teignant que la hauteur de: quatre à huit pouces, et n'offrant qu’une seule tige. Les pieds qui ont été repiqués en pleine terre, en mai, ont donné pour 276 la plupart une végétation parfaite ; les tiges, ayant à la base la grosseur du petit doigt, se sont élevées de deux à trois pieds, en se ramifiant beaucoup. J'ai remarqué que cette plante demande à être rechaussée , à cause de ses nombreuses racines ad- ventives, longues de plus d'un pouce, et qui:se développent sur les nœuds des principales tiges jusqu'à la hauteur de huit à dix pouces. Toutes celles qui touchent à terre s'enracinent aussi très- promptement. Ce Polygonum est vorace; ses racines sont nombreuses , composées d’une grande quantité de chevelu qui absorbe promptement les parties nutritives , surtout à [a superficie du sol; car j'ai remarqué que sa racine principale, même dans un bon terrain, ne s’enfonce que de quatre à six pouces. Malgré les intempéries qu'ont éprouvées les plan- tes annuelles semées au printemps de 1857, on a pu récolter des graines de cette plante en août, et la totalité en septembre. Pour la grande culture, il est bon de semer depuis la mi-avril jusqu'a la mi-mai, en rayons espacés d’un pied à quinze pouces, suivant la nature et la bonté du sol, pour que l’on puisse ensuite donner un et même deux binages, afin de rechausser la plante, comme je l'ai déjà dit. M. le professeur Delile est, jusqu'à ce jour, celui qui a multiplié cette plante en plus grande quantité. Avant de terminer ce que j'ai à dire sur la culture du Polygonum, je ferai observer, 1° qu'il aime en général les lieux humides, comme ses congénères ( Polygonum amphibiunt, persicaria, etc.); 2° queles gelées blanches peuvent faire périr les jeunes pieds, comme cela arrive au sarrasin ( Polygonum fago- 277 pyrum) : ainsi il ne faut pas le semer en automne, car dans notre climat il commence à perdre ses feuilles depuis la moitié d'octobre jusqu'en novembre. Cette plante a été annoncée d’abord comme plante tinctoriale , ainsi que son nom lindique. Soumise en 1835 aux expériences ordinaires pour en retirer de l'indigo, le résultat ne confirma pas ce qui avait été annoncé, parce que la plante, semée trop tard, n'avait pas bien réussi. En 1856, une expérience a été faite par l’un de nos plus habiles chimistes, M. Chevreul. En 1837, de nouvelles tentatives ont été plus décisives, et nous sommes heureux d'annoncer, d'après les pre- mières données de ce savant chimiste, que ce vé- gétal important peut fournir en indigo deux fois le produit que fournissent les Zndisofera anil et tinc- toria. M. Chapel, ex-jardinier du jardin botanique de Montpellier, et maintenant pépiniériste dans cette ville, s’est beaucoup occupé aussi de notre Polygonum. ( Voir sa notice, /nnales de la Societé d’horticulture de Paris, t. 22, 124° liv., 1838. ) Il dit qu'en 1837 un kilogr. de feuilles de Polygonum lui a donné trente grammes d'indigo ; au reste, il a suivi les procédés d’extraction indiqués à peu près par Chaptal, et mon dessein n'étant pas de m'occuper en ce moment de l'analyse de ce végétal, je laisse à nos chimistes le soin de perfectionner les procédés d'extraction de son principe colorant. Cette plante est dans sa végétation la plus active depuis la fin de juin jusqu’en septembre. En oc- tobre , les feuilles commencent déjà à se flétrir, et du 15 au 20 de ce mois, sa végétation décroît insen- siblement et devient presque nulle en novembre. 270 J'ai fait cette remarque depuis trois ans, et Je dois avertir que ce Polyegonum meurt aussitôt qu'il est frappé par les gelées blanches. Les feuilles doivent être récoltées en deux fois, c'est-à-dire à deux époques, quand elles ont acquis leur entier développement. Par ce moyen, onobtient un plus bel indigo et en plus grande quantité. Cette matière colorante que fournit notre plante est très- belle, comme on peut en juger par les échantillons que M. le docteur Von Siebola a rapportés du Japon. Ce produit ne peut manquer d’être le même en France, dont le climat est le plus propre à la culture des Polygonées. Avant de terminer cette notice, je dois avertir que les oiseaux aiment beaucoup la graine de ce Polygonum, et qu'au Jardin du Roi, à Paris je suis obligé de préserver les pieds en fruits au moyen de filets; je soupconne donc que cette graine pourrait être par la suite employée avantageusement pour la nourriture de quelques oiseaux de basse- cour. P£pin. PLANTES D'ORNEMENT DE PLEINE TERRE. CaRDAMINE DES PRÉS, Var.: A FLEURS DOUBLES. Car- damine pratensis, Lin., var.: flore pleno. Mona- delphie Triandrie, Lin. Crucifères, Juss. Plante vivace indigène à tiges hautes de 10 à 12 pouces; feuilles ailées, les radicales à folioles ar- rondies , les caulinaires lancéolées. La variété à fleurs doubles est la seule cultivée pour l’ornement des jardins, où elle produit un fort joli effet, surtout dans les lieux humides, qui lui conviennent de préférence. Cependant elle y est peu commune , et c'est un tort, notamment pour PIVOINE à fleur d'Anemone Pœohia officinalis ler \nemonaeflora O2 279 ceux qui ont le privilége d'avoir des ruisseaux qui serpentent. On peut sur leurs bords ménager quel- ques petits massifs où elle plairait infiniment en mélange avec des Caltha palustris, des Myosotis et autres plantes analogues, parmi lesquelles ses fleurs tres-doubles et d’un violet lilacé, qui lui donnent un peu l'aspect d’une petite Julienne, la feraient faci- lement remarquer. Je cultive cette jolie petite plante en pleine terre de bruyère disposée sur un sol humide. On peut aussi la tenir en pots, auxquels on a soin de procu- rer une humidité constante. On la multiplie par la division des pieds, par boutures , et même par ses feuilles, qui, appliquées sur une terre humide, s’enracinent à chaque foliole, soit que ces feuilles restent attachées à la plante et ne fassent que ramper sur le sol, soit qu'elles en aient été détachées , et qu'on les ait divisées en au- tant de parties qu’il y a de folioles. Dans tous les cas , elles prennent racines avec la plus grande fa- cilité, pourvu que l'humidité ne manque pas. L'espèce est aussi cultivée dans les potagers pour en manger les feuilles comme celles du cresson de fontaine. Celle-ci se multiplie de graines. On peut également manger les feuilles de la variété à feuilles doubles. Jacquin aîné. PIVOINE A FLEUR D'ANÉMONE. Pæonta officinalis. Var. anemonæflora. Mort. (Voyez la planche, et, pour les caractères génériques, page 62 de ce Journal, année 1834-1835. ) Plante vivace à racines fasciculées, à tiges herba- cées, s'élevant de deux à trois pieds, vertes et gla- 280 bres comme les pétioles des feuilles ; celles-ci iné- galement pinnées, d'un vert glabre en dessus, glau- que en dessous. Fleurs en mai, d’un beau rouge écarlate pourpré, ayant de neuf à dix pétales très-larges, arrondis, et formant la coupe; étamines nombreuses dont les filets élargis et aplatis , et de la même couleur que les pétales, annoncent une disposition à doubler. Ils sont bordés par une raie jaune provenant du pollen des anthères, et forment autour des ovaires une houppe à peu près semblable à une anémone, d’où lui vient son nom, et qui fait un joli effet à cause des lignes jaunes qui tranchent agréablement sur le fond pourpre qui les environne. J'ai recu cette plante sous le nom de Pæonia ni- dus avis anemonæflora. Elle est aussi rustique que ses congénères, et peut se cultiver dans tous les ter- rains. Elle nous a paru assez belle pour entrer dans la décoration des plates-bandes et prendre place dans les collections de ce beau genre. Il ne faut pas la confondre avec la Pæonia warrata , décrite par notre collègue M. Jacques. J'ai recu également plusieurs variétés à fleurs doubles ; parmi celles qui ont fleuri dans nos cul- tures, je citerai : 1° Une pivoine officinale, double blanche, ayant fort peu de couleur carnée : c'est du moins la plus blanche que je connaisse; > Une variété du Pumila à fleurs doubles, d’un beau violet, ayant les pétales découpés au sommet, sous le nom de Pæonia fimbriaia ; 3° Une variété à fleurs blanches doubles, pana- chées de lilas, sous le nom de Pæonia Resvest! ; AE a ?' ae fr is At se ji wi NS Le 4 LE JTE FA y ji svt Ms : P1722 CLEMATIDE AZUREE à grandes fleurs Clematis azurea grandiflora » ‘e 281 4 Une variété à fleurs doubles, d’un coloris rouge sombre, fort belle; elle porte le nom de P&æonia Potisii. Ces deux dernières variétés m'ont paru provenir de la Pivoine de la Chine. Jacquin aîné. ORANGERIE. CLÉMATIS. Lin. Polyandrie-polygynie, L. Renon- culacées, Juss. Bot. magaz. 1837. Caractères génériques. Calice nul, corolle de qua- tre.ou cinq pétales, étamines nombreuses, ovaires chargés d’un long style soyeux ou plumeux. Cap- sule monosperme , ne s’ouvrant pas, terminée par une longue arête, le plus souvent plumeuse. CLÉMATIDE AZURÉE A GRANDES FLEURS, Clemalis azurea- grandiflora. Horr. (Voyez la planche.) Tiges grêles, volubiles, grimpantes ; feuilles op- posées, ternées, à folioles lancéolées entières, quel- quefois bi ou trilobées, glabres et d’un vert foncé en dessus, tomenteuses et d’un vert plus clair en dessous, ainsi que sur le pétiole. Pédoncule long de quatre pouces, légèrement velu, portant une fleur de trois pouces de diamètre, ordinairement à huit pétales : celle qui a été figurée n’en a que sept; mais le supérieur, quiest plus large, est formé de deux pétales soudés; d'un joli rose en dessus, à reflets violacés, changeant suivant les acci- dents de lumière, à trois nervures saillantes en des- sous, où 1ls sont d’un blanc verdâtre au centre et rose azure sur les bords. Plus de cent étamines au centre à filets blanchâtres et à anthères pourpre violet. Pistils nombreux, verdâtres, à stisgmates 282 blanchâtres, à peine visibles à cause des étamines qui les entourent. Nous cultivons cette jolie plante en pots remplis de terre de bruyère, et placés l'hiver en serre tem- pérée. Elle paraît assez rustique, et on espère qu'elle pourra passer en pleine terre à l'air libre, ce qui serait une acquisition précieuse pour la décoration des jardins. Nous nous proposons d’en faire l'essai, et nous dirons quels résultats nous obtiendrons. On la multiplie par boutures étouffées et par greffe. Il paraît que l'on regarde cette plante comme va- riété de la Florida, avec laquelle elle a beaucoup de ressemblance; elle fut introduite, ainsi que la suivante, par le docteur Von Siebold, qui l'apporta du Japon en 1833. Cecs frères. CLÉMATIDE BICOLORE, Clématide de Siebold, Clematrs florida. Dec. Var. Bicolor. Bot. Rec. (Voy. la pl.) Cette jolie plante , variété de la Clematis florida , a les tiges gréles, volubiles et velues; les feuilles ternées , à folioles ovales, aiguës, entières, et par- fois bi et même trilobées, d’un joli vert foncé en dessus, plus clair en dessous, et marginées de pourpre sur les bords, surtout dans les jeunes feuilles, dont les nervures sont souvent pourprées sur les deux faces. Pédoncule uniflore, long, ac- compagné de deux feuilles vers son centre ; fleur à sépales ovales, acuminés, d’une teinte verdâtre très-prononcée au sommet , garnie au centre d'une masse de filaments linéaires de couleur pourpre foncé, provenant de la métamorphose des étamines, dont quelques-unes, de couleur verdâtre , se main- tiennent au centre. PAS CLEMATIDE BICOLORE Clemats florida. ver. bicolor. 6 { 3 L Lg (NTAITE PS] | Re M Œ (bts 0e Qt Es b. ve PL.36 “HITS SN949 ) ILLINS HQ HOUUL) 283 Cette plante, que nous avons achetée en Belgique l’année dernière , se trouve dans le même cas que la précédente, c'est-à-dire que nous ignorons si elle pourra supporter nos hivers. Nous savons qu’elle a été gelée en Angleterre l'hiver dernier. Sa végétation est vigoureuse, mais sa floraison ne réussit bien que sous des conditions favorables ; la pluie, parexemple, la gâte. Nous la cultivons donc provisoirement en serre tempérée, en pots remplis de terre de bruyère. On peut la multiplier de mar- cottes et de boutures, mais qui reprennent très- lentement. C'est une trèes-jolie plante grimpante. CELS FRÈRES. CierGEe De Smitu.Cereus Smithi. HortT.ANGL.PFEFFER. Enum. diagn. cactearum. pag. 3 et 181. Cereus Mallissoni. Verupz. Cactus Malissoni. HorTuL. (Voyez la planche.) Tige presque droite, rameuse, et pouvant s’éle- ver de quatre à cinq pieds, et peut-être plus, à six ou sept angles, verte ; les jeunes pousses et rameaux rougeâtres ; côtes bien marquées, aréoles éloignées de six à huit lignes, convexes ; aiguillons sortant d’un coton court et blanchâtre, cinq à six diver- gents, rudes, brunâtres, les extérieurs en forme de soie, jaunâtres, longs de quatre à cinq lignes ; fleur sortant d’une aréole latérale, longue d'environ cinq pouces en y Comprenant l'ovaire et le tube, d'à peu près quatre pouces d'ouverture, et se présentant presque horizontalement ; sépales extérieurs écail- leux, s’élargissant de la circonférence au centre, où ils sont le plus larges. Tous, etsurtoutles intérieurs, sont munis d’une pointe mucronée, d'un beau 204 rouge cerise foncé, avec un léger reflet violet sur les bords. Étamines nombreuses, un peu moins longues que les pétales , et ayant les filets de même couleur, ainsi que le style, qui est un peu plus long que les étamines ; stigmate blanc à huit divisions. On croit que cette belle plante est une hybride du Cereus flagelliformiset du C. spectosissimus, ce qui peut être ; mais ce qu'il y a de certain, c'est qu’elle s'est retrouvée deux fois à ma connaissance dans des semis du C. speciosissimus, un au domaine royal du Raincy, l’autre chez M. Petit, fleuriste, rue de Jessaint , 16, barrière Poissonnière, à Paris, sans que les plantes eussent été fécondées, du moins artificiellement, par du C. flagelliformis. Quoi qu'il en soit, c'est une très-jolie plante, qui n'est pas plus délicate que le C. speciosissimus, et dont la culture est absolument la même ; la pre- mière fleur s’est ouverte fin de mai, et une autreen juin. Jacques. NOUVELLES. PavoT À BRACTÉE. Papaver bracteatum. Yan. Col. t. 23. Ker. Bot. Reg. tab. 658. Dec. Prod. vol 1. Pp. 119. P. pulcherrimum. Wisc. var. À FLEURS DOUBLES, A Le Pavot à bractée fut mtroduit en Angleterre en 1818 , et à peu près à la même époque en France; et actuellement cette espèce fait l’ornement des jardins depuis la mi-mai jusqu’au commencement de juin. C'est une plante très-rustique, et qui vient dans tous les terrains, qui se multiplie par éclat + 285 de’ses racines, et aussi de semis, qui ordinairement fleurit la: deuxième ou troisième année. Jus- qu'ici ces semis, que je fais presque constamment chaque année, dans l'espoir d'obtenir quelques va- riétés , soit dans la couleur, soit dans la duplicature, ont toujours été sans succès, et reproduisent leur espèce d’une manière constante et véritablement décourageante ; pourtant enfin, le 29 mai 1838, je remarquai avec autant de surprise que de satisfac- tion ‘un pied de cette plante qui avait deux fleurs, et toutes deux très-doubles : ce jour étant celui de l'ouverture de l'exposition de la Société Royale d'Horticulture, j'y en portai une, où beaucoup de personnes ont pu la remarquer. Le feuillage de cette plante ne diffère en rien de l'espèce; seulement les tiges à fleurs sont plus basses, n'ayant guère plus de quinze à dix-huit pouces de hauteur, fermes et droites, terminées par une fleur grosse, très-pleine, et dont toutes les étamines sont changées en pétales plus ou moins larges , et tous laciniés et crispés au sommet, ce qui lui donne un air un peu chiffonné ; l'ovaire est complétément avorté, comme dans le Pæonia Humei ; la couleur est la même que dans l'espèce, seulement la tache noire de l'onglet des pétales est placée plus ou moins haut sur le limbe de chacun d'eux. L’avortement complet de l'ovaire, dont je viens de parler, me fait craindre un peu que la duplica- ture de la fleur de cette plante ne soit produite que par un accident anormal , et que le même effet ne se reproduise pas les années suivantes, ce que j'espère pouvoir vérifier l'année prochaine, et en 286 publier le résultat dans ces Annales, tel qu'il sera et comme il se représentera. Jacques. LEPTOSIPHON. . . . …. . . . Pentandrie monogynie, Lin. Polémoniacées, Juss. Caractères génériques. Calice à cinq divisions subulées ; corolle monopétale , à tube grèle , à cinq divisions égales; cinq étamines insérées sur la co- rolle; un style à stigmate allongé bi ou trifide; capsule à loges renfermant plusieurs semences. LEPTOSIPHON A GRANDES FEUILLES. L. grandiflorum. Honr. Tiges faibles , rameuses , hautes de six à huit pouces; au sommet, feuilles fasciculées , linéaires, munies de poils assez raides, longues de neuf à douze lignes; fleurs en tête au sommet des ra- meaux , entourées de bractées nombreuses, subu- lées, et semblables aux feuilles, longues de six à neuf lignes ; corolle à tube grêle s’évasant un peu au sommet, deux fois plus long que les divisions du calice; limbe à cinq divisions ouvertes, d'un violet lilacé pâle, ayant près d'un pouce de diame- tre ; étamines à antheres jaunes à l'entrée du tube ; elles s'épanouissent en juin et juillet. Lieu originaire - Ja Californie. Annuelle. L. à FLEURS SERRÉES. L. densiflorum. D: Tiges et feuilles semblables au précédent; fleurs nombreuses en tête, entourées de bractées subu- lées, velues ; fleurs à tube grêle, filiforme , plus de trois fois plus long que le calice; limbe ouvert, d'un violet plus ou moins foncé , et n'ayant pas plus 287 de six à huit lignes de diamètre; étamines à an- thères jaunes à l'entrée du tube. Lieu originaire: la Californie. Annuelle. Ces deux petites plantes sont assez jolies, et on pourra s’en servir pour l’ornement des jardins si, en continuant deles cultiver, elles deviennent moins délicates qu'elles ne le sont actuellement. Dans ce moment, on doit semer les graines en pots, en terre de bruyère; on fera passer l’hiver au jeune plant sous châssis froid et bien éclairé, et au prin- temps suivant on le dépotera et livrera à la pleine terre , à demi ombragée ; la terre sera entretenue fraîche, mais non trop humide. On pourrait en- core semer en place à l'automne ; et si l'hiver est doux, les jeunes plants pourront y résister, et de- viendront beaucoup plus beaux au printemps. Elles ont été introduites au Jardin des Plantes et chez quelques amateurs en 1836 et 1837. Jacques. Tuzrre puc pe Troc. T'ulipa suaveolens. Wirrn. Hexandrie monogynie. Lin. Liliacées. Juss. Cette Tulipe, originaire de l'Europe méridionale, est fort anciennement connue, et montre dès les premiers beaux jours sa fleur rouge marginée de jaune, qui exhale, ainsi que son nom l'indique, une odeur des plus suaves. On sait qu’elle a déjà produit une variété à fleurs doubles ; mais nous en avons recu plusieurs autres à l'automne dernier, provenant de la Belgi- que, et nous croyons devoir faire connaître les quatre suivantes, qui viennent de fleurir dans nos cultures. 288 1° T'ulipe duc de T'hol rose. Feuilles engaînantes, ovales, lancéolées , d’une longueur égale à la moitié de la hampe, d’un vert glauque; hampe ferme, droite, haute de dix pouces à un pied, portant une fleur d’une jolie forme dont la couleur générale ou le fond est d’un blanc pur; les onglets des pétales sont d’un beau jaune à l’intérieur, et une fraîche teinte de rose couvre le'sommet des pétales en dedans et en dehors, surtout les trois extérieurs. Odeur agréable imitant celle du lilas. 2° T'ulipe duc de T'hol jaune. Feuilles sembla- bles à celles qui précèdent , d’une longueur égale aux deux tiers de la hampe, formant la gouttière ; hampe haute de huit à dix pouces, portant une fleur odorante d’un jaune d’or uniforme et brillant. 3° Tulipe duc de Thot blanche. Feuilles sem- blables à celles de la précédente , mais sensiblement plus petites ; hampe haute de dix pouces, et surmon- tée d’une fleur odorante, à pétales d’un blanc pur, excepté les onglets, qui sont d'un jaune pâle. 4 Tulipe duc de T'hol écarlate. Feuilles plus larges que dans les précédentes et plus ondulées ; hampe de six pouces, d'un vert pourpré, supportant une fleur également odorante, dont les pétales ont le fond d’un beau rouge écarlate, les onglets d’un beau jaune à l'intérieur, et leur sommet teinté de noir en dehors. On cultive la Tulipe duc de Thol comme celle de Gesner ; la meilleure époque de plantation est le mois d'octobre. On peut, ainsi que les variétés ci-dessus , la cultiver en vase et la faire fleurir en la chauffant, pour l’ornement des serres et appar- temens pendant l'hiver. JacquiN jeune. ARRELES DE FLORE ET DE POMONE. Foto teiw rem e DNS Fée 160616000206 1S160e1S0S0S 0806080806 0%d1S6215:e REVUE DES GENRES DE VÉGÉTAUX CULTIVÉS EN FRANCE. (Suite.) (Voyez le n° d'août 1836.) MAMMILLARIA. Haw. Syn. p. 177. D. C. Prod. 3. p. 458. Cactées. Juss. Icosandrie monogynie. Lix. Caractères génériques. Tube du calice adhérent à l’ovaire ; cinq ou six lobes colorés , couronnant le jeune fruit; cinq à vingt-cinq pétales peu distincts du calice, plus longs et rassemblés en tube avec les sépales ; étamines filiformes en plusieurs séries ; style filiforme, stigmate de trois à sept fides rayon- nants; baie lisse, oblongue; graines en forme de nid; cotylédons petits , acuminés. Sous-arbrisseau charnu, presque rond ou cylin- drique , lactescent ou rempli d’un suc limpide, sans feuilles, à tubercules en forme de mamelles presque coniques, disposés en spirale, couvert d’épines rayonnantes et d'un duvet laineux, caduc; fleurs naissant à la base des mamelons, sessiles, plus souvent disposées en zones transversales ; baie ovale, comestible, couronnée par le calice qui se fane et tombe. Jorzzer 1838 19 200 $ LÉ. A ÉPINES SEMBLABLES. * minces, rameuses. 1. MaMMizLaIRE mince. Mammilluria tenuis. Bor. Rec. t. 1523. Mexique. Prolifère souvent à la base, cylindrique; aisselleslarges, nues; mamelons ovales; aréoles des jeunes mamelons un peu laineuses ; épines sétiformes , au nombre de seize à dix-huit, rayonnantes, jaunes , beaucoup plus longues que le mamelon , aucune centrale. Tronc d’un demi-pouce de diamètre , épines de deux à trois lignes de long, entrelacées ; fleurs blanches, petites, en avril et mai. a. M. T', media. Variété de celle-ci. Mam. stel- lata aurata. Marrivs. Tige plus grosse générale- ment, ayant souvent une épine centrale. 2. M. enrreracér. M. intertexta. D. C. Mexique. Prolifére souvent à la base, cylindrique; aisselles étroites; mamelons ovales, très-rapprochés, entiè- rement cachés ; aréoles glabres ; vingt à vingt-cinq épines raides, jaunes, rayonnantes et entrelacées tout près des mamelons ; le tronc de la plante est de quatre pouces de haut sur un pouce de diamètre environ. **_a mamelons coniques. 3. M. À MAMELONS NOMBREUX. M. polytheie. Marr: Mexique (Yxmiquilpan).Simple, cylindrique, sous- articulé ; aisselles nues ; mamelons coniques ; épines 2,3,4, cylindriques, presque droites; l'inférieure plus forte , fauve; laine blanche autour des jeunes mamelons et des fleurs; tronc pouvant atteindre plus d'un pied et trois à quatre pouces de diamètre, 291 vert foncé ; mamelons de cinq lignes de long, larges de quatre à la base ; épine inférieure de cinq à six lignes, la supérieure de trois lignes, les laté- rales, lorsqu'il y en a, de deux lignes et demie ; fleurs se développant entre les mamelons supérieurs, d’un pourpre rose et blanches dans la partie infé- rieure. | 4. M. 4 QuATRE ÉPINES. M. quadrispina. Marr. Mexique. Simple, cylindrique, allongée; mamelons coniques; épines au nombre de quatre (rarement cinq et six ), droites, ouvertes, cruciformes obli- quement, de la longueur du mamelon, fauves ; l'in- férieure un peu plus longue ; laine autour des ma- melons, éparse sur les aréoles et entre les fleurs ; jeunes mamelons couronnés par un anneau séti- forme ; tronc de deux pouces et demi de diamètre ; mamelons de quatre lignes de long ; épines, de quatre à cinq. Nous l’avons eue en fleurs en juillet. Celles-ci pourpres, à tube un peu épais, à pétales nombreux et linéaires ; style de même couleur, à cinq lobes; étamines de même longueur, à an- thères jaunes. Cette plante ressemble beaucoup à la précédente, dont elle diffère par le nombre d'épines et par les petites épines soyeuses qu'elle a quelquefois. Les jeunes plantes de semence du Polythele et du Columnaris sont difficiles à distinguer, attendu qu’elles ont, ainsi que celle-ci, six épines pendant les premieres années. 5. M. ex coconne. M. columnaris. Mar. Mexique. Simple, cylindrique, allongée, à mamelons coni- ques ; épines au nombre de cinq à six, presque droi- tes, fauves, ouvertes, redressées, les inférieures 202 quelquefois plus longues ; laine entre les mamelons, etparsemée au-dessous des fleurs, qui sont pourpres. Elle fleurit plus tard que la précédente , et atteint presque les mêmes dimensions. 6. M. a ÉPINES ALLONGÉES. M. dolichocenthra. Horr. Leu. Sphérique, presque pas prolifère à la base ; mamelons coniques ; aréoles petites, presque lisses, supportant quatre épines , rarement deux ou trois , celles-ci longues d’un pouce, et quelquefois plus, courbées, divergentes , d'un rose roussâtre. 7. M. simPce. M. simplex. Haw. Decanp. PI. gr. Cactus mammuillaris. Lis. Amérique méridionale, Antilles et Caracas. La plus simple de toutes, ronde dans sa jeunesse, ensuite oblongue ; aisselles presque lisses; mamelons coniques, ovales; douze à seize épines rayonnantes , blanches, diaphanes , à pointes fauves, sortant de l’aréole tomenteuse blanche ; qua- tre, plus souvent cinq centrales plus fortes ; toutes droites, raides, d’abord sanguines, ensuite d'un rouge grisâtre; tronc de quatre pouces environ sur deux et demi de diamètre; mamelons de cinq à six lignes; fleurs blanches-verdâtres fleurissant pen- dant tout l'été. 8. M. couvERTE DE NEIGE. M. nivosa. Lancx. Île Tortole. Presque pyramidale, prolifère à la base, et formant une espèce de gazon; aisselles très- laineuses ; mamelons d’un vert obscur , rapprochés, coniques , obtus ; épines allongées , raides, droites, brunes, une seule centrale, six à huit extérieures, pas tout à fait ouvertes. Les plantes adultes paraissent comme entière- ment couvertes de neige ; fleurs en automne, jaunes. 209 9. M. saunE D'or. M. flavescens. Dec. Cactus fla- vescens. D. C. Mam. straminea. HAw. Amérique mé- ridionale. Presque sphérique, verte, prolifère sur les côtés ; aisselles laineuses ; mamelons coniques; aréoles couvertes d’un blanc velu ; épines droites, raides, presque égales, les jeunes jaunâtres, enfin brunes ; quatre centrales, neuf à dix extérieures, dont quatre supérieures très-petites. Fleurit en juillet; fleurs nombreuses, d’un jaune soufre. *#* 4 mamelons sillonnés ou partagés en deux lobes. 10. M. À PETITS MAMELONS. À]. parotmamma. Haw. Indes Occidentales. Presque cylindrique, d'un vert obscur ; aisselles nues ; mamelons petits, très-rap- prochés, coniques, munis par derrière d'un sillon barbu ; les nouvelles aréoles laineuses blanches ; épines minces, droites, presque redressées, d'abord d'un pourpre noir, ensuite noires et enfin cendrées, inégales, huit à dix extérieures, rayonnantes, deux ou trois centrales un peu plus longues. Tronc de quatre à cinq pouces de haut sur deux à deux et demi de diamètre : la fleur nous est en- core inconnue. 11. M. À GROSSES ÉPINES. A7. pycnacantha. Marr. Mexique, près de la ville d'Oaxaca. Simple, ovale cylindrique ; mamelons larges, partagés supérieu- rement en deux lobes par un sillon ; épines environ au nombre de seize, pâles, courbées et d'un fauve pourpre, quatre ou cinq intérieures très-fortes ; laine en flocon dans les aisselles , sur les aréoles su- périeures et autour des fleurs. Nous en avons recu du Mexique plusieurs su- perbes plantes dont le trone peut avoir trois pouces 294 de diamètre; les épines centrales ont plus d’un pouce, et les mamelons un demi-pouce. Cette plante est d’un aspect particulier ; nous espérons en voir la floraison cette année. 12. M. A MAMELONS SILLONNES. M. aulacothele. Leu. Simple, presque cylindrique; aisselles d'abord laineuses , ensuite lisses; mamelons de plus d'un pouce de longueur, presque cylindriques, plus larges à la base, recourbés et sillonnés en dedans ou bilobés; aréoles plus basses que le sommet du mamelon ; dix à douze épines presque raides, droites , rayonnantes irrégulièrement , d’un fauve rougeâtre , plus foncées à la pointe , une au centre plus forte. Cette plante diffère du Zehmani par ses aréoles plus portées au sommet du mamelon, ses épines moins fortes, ses mamelons recourbés en dedans et plus cylindriques. 15. M.REDRESSÉE. M. erecta. LEem. M. evanescens. H. B. Simple ou prolifère dans le bas, cylindrique; aisselles très-laineuses dans les jeunes ; cette laine disparaît bientôt et laisse voir des points glanduleux; aréoles très-laineuses dans les jeunes, disparaissant aussitôt ; mamelons d’un vert gai, sillonnés en de- dans, de la forme du Lehinant, plus courts, presque coniques et redressés; douze à seize épines, dont une centrale, plus forte, quelquefois deux ou trois centrales, mais toujours une plus forte; toutes d’un jaune fauve, un peu recourbées. 14. M. A CORNES DU DIABLE, M. demonoceras. Horr. Leu.Simple, sphérique; mamelonslarges, coniques, obliques, sillonnés en dedans, serrés ; jeunes aréoles laineuses, tellement qu’elles ressemblent à un Cepha- lium; épines rayonnantes, jaunes d'ambre, noirâ- 295 tres au sommet, bien étalées sur le mamelon , et longues de près d’un pouce ; une épine centrale très-forte en forme d’alène, noire d’abord , ensuite blanchâtre et roussâtre , quelquefois deux cen- trales. a. impexicoma. Variété de la précédente à épines intriquées tellement qu’il est impossible d'apercevoir les mamelons, comme le calice qui enveloppe la châtaigne ; elle est toujours ou presque toujours dépourvue d’épine centrale. *##*# 4 mamelons courts. 15. M. avcuceuse. 1. angularis. Hort. Beror. Mam. compressa. Dec. Mexique. Simple (cependant très-prolifère à la partie supérieure), d'une forme eylindrique, plus large au sommet ou claviforme ; les jeunes aisselles laineuses et soyeuses ; mamelons ovales, courts, anguleux à la base, et comme com- primésau sommet ; aréoles peu tomenteuses ; épines raides , droites, au nombre de quatre à cinq, iné- gales, blanches, à pointe noire, l'inférieure lon- gue de deux pouces environ. 16. M. crrmirÈRe., M. cirrhifera. Marr. Mexique. Presque cylindrique ou claviforme, prolifère à la base ; aisselles laineuses et soyeuses ; mamelons lar- ges, d'un vert glauque, comprimés, redressés, anguleux, obtus, par-devant, de l’aisselle à l’aréole ; aréoles rondes, les jeunes très-cotonneuses, enfin presque dénudées; cinq épines intérieures, deux supérieures très-courtes, droites, les latérales plus longues , droites , l'inférieure très-longue, flexible, de trois à quatre pouces environ, toutes raides, blanches, noires au sommet ; deux ou trois exté- rieures plus minces, plus courtes et blanches. 200 Nous avons recu de Mexico quelques individus de trois à quatre pouces de diamètre, et des touffes prolifères de six à huit pouces. Cette tête laineuse et blanche, lorsqu'ils com- mencent à pousser, et d'où sortent des fleurs qui sont roses, et cette longue épine couleur d'ivoire, Jui donnent un aspect séduisant. 17. M. PRESQUE ANGULAIRE. M. subangularis. Dec. Revue, p. 112. Mém. p. 10. Mam. cirrhifera spinis Juscis. H. moxac. Mexique. Presque sphérique , très- prolifère ; aisselles laineuses , très-peu soyeuses ; mamelons larges, épais, verts, anguleux, obtus à la base ; aréoles ovales, les plus jeunes velues, entiè- rement cachées, devenantentièrement nues ; six épi- nes raides, droites, fauves au sommet ; trois supé- rieures plus courtes, deux latérales plus longues, Pinférieure très-longue. Cette espèce a beaucoup de rapport avec la pré- cédente : les mamelons ont cinq lignes diamétriques sur trois de longueur ; l’épine inférieure est moins longue, les épines supérieures ont de deux à trois lignes , les latérales de cinq à sept. Les fleurs sont pourpres , et se développent au milieu de cette tête blanche laineuse et soyeuse, comme dans la pré- cédente. 18. M. EN sage. M. gladiata. Marr. Mexique. Simple, ensuite prolifère, d’un vert obscur ; aissel- les peu laineuses; mamelons épais, coniques , an- suleux ; jeunes aréoles velues , ensuite nues; quatre épines raides, blanches et cornues , noires au som- met ; les trois supérieures divergentes, très-cour- tes , l’inférieure beaucoup plus longue et épaisse , anguleuse et arquée parfaitement. 297 Tronc de trois à quatre pouces de diamètre; ma- melons de trois à quatre lignes, et de cinq à six lignes à la base. 19. M. À Gros MAMELONS. M]. magnimamma. Haw. M. ceratophora. LEum. M. schiedeana. Horr. Mexi- que. Sphérique, simple, d’un vert obscur ; aisselles laineuses ; mamelons gros, ovales, coniques, obtus, durs; les jeunes aréoles velues, blanches ; les épines fortes , raides, un peu larges, recourbées et fauves, le plus souvent au nombre de trois, dont une seule supérieure droite, très-courte, et deux latérales ou- vertes, courbées, rarement quatre, en croix. Nous possédons de forts individus de cette plante venus du Mexique, ainsi que de la précédente. Les mamelons sont larges de quatre lignes, et de sept à huit de diamètre à la base; les épines supérieures ont deux à quatre lignes, les inférieures ont près d'un pouce, elles sont sillonnées. 20. M. À MAMELONS RECOURBÉS. M]. recurva. LERM. Mexique. Simple, sphérique, d’un vert noir, ponc- tuée agréablement, et enfin presque glauque; ais- selles presque nues; mamelons grands, coniques, obliques , presque tétragones à la base, atténués au sommet recourbé vers le bas ; aréoles plus bassesque lesommet du mamelon, presque nues ; trois ou qua- tre épines blanches, à sommet fauve, petites, ca- duques; une ou deux seulement persistent , et sont quatre fois plus longues que les autres d'une cou- leur brune ou noire. ONE polyèdres. 21. M. poryÈpre. M. polyedra. Marr. Mexique , près de Oaxaca. Simple, presque cylindrique, pous- 208 l sant des rejetons latéralement ; mamelons en forme de pyramide de six à sept faces, dont deux infé- rieures, quatre supérieures,'et une autre plus petite; quatre à cinq épines droites, blanches d'ivoire, sor- tant au centre d’une laine blanche, pourpres au sommet ; la supérieure double, plus longue ; fleurs roses entourées de poils fauves tortillés ; quinze à seize pétales quelquefois denticulés au sommet. 22. M. sous-poLvèprEe. M. subpolyedra. Sarm. Ma- mill. polygona. Zvcc. Mam. anisocantha. M. Jalap- pensis. Horr. Mexique. Simple, et ensuite prolifère latéralement, presque cylindrique; aisselles laineu- ses, mamelons pyramidaux à large base de cinq à six faces ; quatre épines pourpre-foncé d'abord, ensuite pâles et pourprées au sommet; l'inférieure, plus longue, sortant du centre d'une laine blanche ; fleurs rouges-jaunâtres extérieurement, à pétales intérieurs roses. Les jeunes plantes de semence of- frent de grandes différences. 23. M. Laineuse. M. crocidata. Lex. Simple, sphé- rique aplatie, jeunes aisselles très-laineuses ; ma- melons à polyèdre à quatre ou cinq faces, rangés symétriquement en spirale ; aréoles très-petites , un peu plus bas que le sommet du mamelon, cou- vertes d'une espèce de toison cotonneuse, ainsi que les aisselles , dans les jeunes; deux épines, l'une en haut, l'autre en bas, celle-ci plus longue, plus forte, blanchâtre, à pointe noire. 24. M. ne Seirz. M.Seitziana.Marr.Mexique (Yx- miquilpan). Presque sphérique, prolifère à la base ; aisselles laineuses ; mamelons coniques, verts, peu anguleux, tétragones à la base ; jeunes aréoles cou- vertes de poils blancs, ensuite nues; quatre épines 299 droites, raides, en croix (la supérieure et l'inférieure inégales et pluslongues), carnées, noires ausommet. 25. M. ne Zuccarini. M. zuccariniana. MarrT. Mexique. Simple, presque sphérique ; aisselles pres- que nues, celles d’où se développent les fleurs sont très-laineuses ; mamelons d’un vert obscur, coni- ques, pyramidaux, nus au sommet, qui est aigu ; aréoles ovales, presque nues, plus bassesque le som- met du mamelon; deux épines centrales, l’une diri- gée en hautet l’autre en bas, raides, cendrées, noires au sommet, l’inférieure plus longue ; deux ou trois à la circonférence, blanches, très-courtes, souvent caduques. Cette plante est remarquable par ses deux épi- nes longues , et souvent une seule. 26. M. rère DE Mépuse. M. caput Medusæ. Orro. M. semperviwi, Dec. Mexique, provinces froides de Jalappa. Simple, penchée vers la base , aplatie en dessus, disciforme ; aisselles Jaineuses ; mamelons droits, ovales, tétragones, rapprochés ; aréoles presque nues; deux ou quatre épines très-pelites, raides, blanches, noirâtres au sommet. \ PP 4 longs mamelons. 27. M. À LONGS MAMELONS. M. longimamma. Dec. Mexique. Simple, quelquefois prolifère à la base, ovale ou presque cylindrique ; aisselles laineuses ; mamelons éloignés, ovales, oblongs, d'environ un à deux pouces de long ; aréoles tomenteuses; épines piquantes d’un fauve cendré, sept à huit ouvertes, une ou trois centrales à peine plus longues. La plante atteint la hauteur de six à huit pouces et deux pouces environ de diamètre ; fleurs jaunes 300 en juin et juillet, longues d'un pouce et rougeà- tres en dessous. 28. M. De Lenmann. M. Lehmanni. M. Beroz. A1. octacantha et leucacantha. Dec. Mexique. Simple, allongée; aisselles d'abord laineuses, ensuite garnies de points glanduleux ; mamelons longs, solitaires, coniques , larges à la base, d’un vert glauque; les aréoles plus basses que le sommet des mamelons, d’un blanctomenteux; épines presque raides, droites, huit à douze régulièrement rayonnantes, blanches, fauves au sommet, une seule centrale fauve. $ IT. 4 ÉPINES DIFFÉRENTES. * à pelits mamelons. 29. M. ÉLÉGANTE. M. elegans. Dec. Mexique. Simple, ovale, un peu ombiliquée au sommet ; ais- selles nues; mamelons ovales ; aréoles des jeunes mamelons tomenteuses; vingt-cinq à trente soies blanches, rayonnantes, peu raides; une à trois épines raides, droites, un peu plus grandes que les soies. C'est une plante admirable par la belle couleur blanche de ses soies. 50. M. À DEUX ÉPINES. M. acanthophlegma. Scux. Mam. geminispina. Dec. Figurée et décrite pag. 250, mai 1838, de ces Annales.Cette plante est très-remar- quable par sa forme et par la couleur de ses épines. 31. M. Bicorore. M. bicolor. Lenm. M. gemini- spina. Haw. Ovale, prolifère au sommet; aisselles laineuses; mamelons tournés en spirale ovale, py- ramidale , laineux et spinifères au sommet de la plante; épines soyeuses au nombre de seize à vingt, écartées, blanches, deux droites beaucoup plus lon- sues au centre. 301 32. M. BLANC DE NEIGE. M. nivea. Webi. Mam. toaldoæ. Len. Mexique. Presque ovale, prolifere ; aisselles laineuses ; mamelons tuberculeux, coni- ques, laineux et spinifères au sommet ; épines exté- rieures blanches, dressées les unes contre les autres, capillaires, les intérieures au nombre de deux ou quatre, quelquefois trois et cinq fauves à la pointe, les supérieures courbées, allongées , plus longues que le pouce, brunes à la pointe. a. Nivea diacantha. Variété ayant constamment deux épines centrales. b. NN. tetracantha. Variété ayant constamment quatre épines centrales. c. N. minor. Variété naine. d. N. cristata. Bizarre variété accidentelle de forme de serpent et de crête de coq très-extraordi- naire , ayant les épines très-courtes, et tellement différente de la plante mère, qu'on serait tenté d'en faire une espèce distincte. Nous possédons des plantes fortes du Mam. n1- vea de huit pouces à dix de diamètre, venues du Mexique; lorsqu'elles poussent, elles laissent voir autant de boules de neige que de têtes. ** 4 mamelons coniques. 33.M. BLANcHATRE. /V. albida.Cat.Haage.Mexique. Sphérique ; aisselles d'un vert gai, un peu laineuses ; mamelons conifères ; aréoles blanches, laineuses ; seize à vingt épines extérieures , très-minces, soyeuses, blanches, rayonnantes ; quatre à cinq au centre , fauves, à peine plus fortes, un peu cour- bées; ressemblant au Discolor; fleurs roses. 34. M. pe pEux coureurs. M. discolor. Haw. 302 Mexique.Sphérique,ovale, presque simple, d’un vert glauque ; aisselles à peine cotonneuses ; mamelons ovales , coniques ; aréoles presque nues ; seize à vingt épines extérieures , blanches, soyeuses , pres- que raides, rayonnantés, six intérieures, très- raides, un peu recourbées; les jeunes noires, blanches à la base, cendrées ensuite, toutes très- longues; rarement une au centre, droite; fleurs roses en avril. a. prolifera. Variété prolifère, à quatre ou cinq épines centrales quelquefois, mais rarement six ; celles-ci plus courbées. 55.M. rauve. M. fuscata. Horr.Bero. Mexique. Sphérique, simple, aisselles nues ; mamelons coni- ques, à quatre angles à la base ; vingt-cinq à vingt- huit épines , minces, rayonnantes, d’une couleur fauve agréable ; six centrales, brunes, plus fortes, une supérieure plus longue, courbée. 36. M. À soMMET DORÉ. A7. aureiceps. HortT. Pro- lifère, presque sphérique ; aisselles laineuses , enfin presque nues; mamelons coniques, rapprochés ; aréoles tomenteuses, ensuite nues; épines rayon- nantes, sétiformes , au nombre de dix-neuf à vingt- deux , presque égales, légèrement jaunâtres, six centrales très-fortes , d’un pouce de longueur , dorées , un peu courbées , très-raides. a. pallidior. Variété à épines moins foncées, à mamelons plus écartés, et à soies plus nombreuses. 37. M. souie. M. tintaculata. Horr. Beror. Mam. pulchra. Haw.Bor. Rec. t. 1320. Presque sphérique (quelquefois à deux têtes), tirant sur le glauque; aisselles laineuses , mamelons rapprochés , obtusé- ment coniques, tétragones à la base; les jeunes 503 aréoles couvertes de laine blanche, ensuite nues: épines centrales, au nombre de quatre à six, fauves, raides, la supérieure très-longue , à peine re- courbée ; les épines rayonnantes, au nombre de près de vingt-cinq, grèles, blanches. 58. M. 4 FLEURS ROSES. Mam. rhodantha, atrata, aurata, hybrida.Horr.Mexique. Oblongue, presque cylindrique, quelquefois en deux parties ; aisselles laineuses et soyeuses ; mamelons coniques , verts; aréoles velues, blanches ; seize à vingt épines rayonnantes , blanches, soyeuses ; six intérieures raides, blanches ou jaunâtres , noires à l'extrémité supérieure , quelquefois une centrale plus courte ; tronc de plus d’un pied, de trois à quatre pouces de diamètre ; mamelons de cinq lignes de long; fleurs nombreuses pendant tout l'été, roses, d’un demi-pouce de diamètre, à peine dépassant les épines. a.-prolifera. Variété prolifére drageonnant beau- coup plus latéralement. b. Andreæ. Orto. Tronc plus faible ; mame- lons un peu plus petits et plus eflilés, épines plus raides et plus courtes , fauves au sommet. c. neglecta. Hort. Beror. Tronc presque cylin- drique , souvent bifurqué ; aréoles velues ; épines centrales dorées, courbées , au nombre de douze à seize, rayonnantes, très-effilces. d. rubens. Prr. Mam. pyramidalis. Horr. Beror. Tronc presque conique, simple ; épines centrales, au nombre de six, d’une couleur fauve, rougeûtre ; la supérieure très-longue. 59. M. À ÉPiNES LAiNEUSES. Â/. ertacantha. Horr. 304 Ber. Mam. cylindrica. Mexique. Simple, cylin- drique, allongée; aisselles laineuses ; mamelons rapprochés, coniques, aigus; aréoles laineuses, blanches ; épines rayonnantes, au nombre de vingt à vingt-quatre, soyeuses, jaunâtres ; deux centrales, droites, raides, l’une dirigée en haut, l’autre en bas, dorées, pubescentes ; fleurs jaunes, petites, en juin. 4o. M. pÉCRÉPITE, A]. vetula. Marr. Mexique. Cylindrique et prolifère sur les côtés ; aisselles pres- que nues ; mamelons coniques d’un vert luisant; épines tomenteuses , éparses, plusieurs extérieures (d’abord vingt-cinq à trente), sétiformes, blanches, : horizontales (enfin environ cinquante entrelacées); une à trois centrales plus fortes, fauves, presque droites. *#* 4 mamelons brachiformes. 41. M. A FLEURS EN couRoNN&; Â7. coronaria. HAwW. Cactus coronatus. W. Mex., Guatimala. Robuste, cylindrique, prolifère à la base; aisselles presque nues; mamelons presque glauques, gros, ovales ; épines sortant d’un duvet assez rare; treize à seize, extérieures, transparentes, blanches, raides, rayon- nantes; quatre centrales, plus longues, fauves; l'inférieure plus longue, très-allongée dans les jeunes plantes , et crochue au sommet; fleurs coc- cinées plus longues que les mamelons, disposées en couronne autour du sommet dela tige. L'on a vu des plantes de quatre pieds de haut sur un demi-pied de diamètre. 42.M. À crocuets. M. uncinata. Zucc. Mexique. Sphérique, simple ; aisselles inférieures nues, su- périeures laineuses ; mamelons d’une couleur vert- bleu obscur, rapprochés, larges, anguleux par 309 l'effet de leur pression; jeunes aréoles très-lai- neuses , et enfin nues ; épines extérieures, au nom- bre de quatre , disposées en croix , presque égales, raides, blanches , noires au sommet ; l’inférieure souvent courbée dans les jeunes, et devenant pres- que toujours crochue; la supérieure ordimaire- ment plus courte; la centrale plus longue, plus épaisse, carnée , fauve à la base, pourpre-noir au sommet, qui est très-crochu. 43. M. A MAMELONS STYLIFORMES, M. pusilla. Dec.— Cactus stellatus. Bot. Car.—Cactus stellaris. Linx. Indes occidentales. Très-prolifère, sphérique, en forme ‘de gazon presque hémisphérique; ais- selles barbues; mamelons grêles, cylindriques; aréoles velues ; quatre à six épines presque droi- tes, pubescentes , d’un jaune-blanchâtre ; les exté- rieures , au nombre de 12 à 20, en forme de che- veux blancs ; fleurs nombreuses, jaunes. 44. M. À MAMELONS TRONQUÉS, M. olochidiata. Marr. Mexique. Formant un gazon irrégulier, très- prolifère à la base ; aisselles laineuses et soyeuses ; mamelons cylindriques tronqués obliquement, d’un vert luisant; aréoles laineuses; douze. à quinze épines sétiformes, blanches, horizontales ; trois à quatre intérieures presque fauves, une centrale presque droite à crochets, les autres horizontales. 45. M. ne Wrin., M. Wildiana.Orro. M. glochi- diata, var. aurea Mort. Casselano. Cylindrique, sphérique à base très-prolifère ; aisselles roses, lai- neuses et soyeuses; mamelons grêles , allongés, obtus, cylindriques, verts, à base très-étroite, roses ; aréoles des jeunes, tomenteuses; trois épines supérieures, droites, un peu raides, jaunes, égalant Juurer 1838. 20 306 presque les mamelons, une centrale crochue, dorée , moitié plus courte que les mamelons, toutes pubescentes; huit à dix extérieures, très-grêles, soyeuses, blanches , rayonnantes. Fleurs très- petites (4 à 6 lignes de diamètre), peu nombreu- ses; pétales pointus, d'un blanc argenté; stigmate à quatre ou cinq fides; étamines très-courtes, anthères jaunes. Cette note nous a été fournie par M. Neumann, qui a observé cette première florai- son dans les serres du Jardin du Roi. Culture. Nous cultivons toutes ces plantes dans un compost de terre comme suit : demi-terre franche, un cinquième de terreau de feuille, un cinquième de sablon ou de sable de bruyère, et un dixième de poudrette, et nous obtenons une cul- ture assez remarquable par cette composition. Notre collèeue Neumann les cultive également bien dans un tiers de terre franche, un tiers de terreau, et un tiers de terre de bruyère. Plus les plantes sont jeunes, moins il doit entrer de terre franche dans le mélange. Les arrosemens doivent être modérés pendant l'hiver, et fréquens pendant l'été pour avoir ces plantes dans un brillant état de végétation; la serre tempérée est suffisante, quoique nous les cultivions dans une serre chaude. Vers le 20 mai, il faut les sortir si l’on veut qu’elles déve- loppent bien leurs fleurs, à moins qu'on puisse, dans la serre, leur donner beaucoup d’air. Il est essentiel de pouvoir les préserver des grandes pluies, et des plus grandes ardeurs du soleil par des toiles assez claires. La plupart des mamillaires sont originaires des environs de Mexico, où les rosées sont extrêmement F7 307 abondantes; ainsi les arrosemens doivent se faire le soir en été, et le matin pendant l’hiver, mais tous les huit jours seulement. Ces frères. EXPOSITIONS FLORALES. La fin de maiet les premiers jours de juin nous ont offert trois expositions florales : celle de la So- ciété royale d’horticulture de Paris, dans l’orangerie du Louvre; celle de la Société d'agriculture d’Or- léans , dans cette ville ; et celle de la Société de con- férences horticoles, à Meulan. L'exposition de la Société d'horticulture de Paris a été autant remarquable qu'il était possible de l'espérer après un hiver aussi désastreux, et pour le peu de temps que les exposans ont eu pour s’y pré- parer. On remarquait la belle et nombreuse collection de cactées de nos collègues MM. Cels; leurs Zraucaria; la Clematis azurea, également exposée par M. Bertin, de Versailles ; les Pe/arsonium de M. Chauvière; le choix des plantes de l'ambassadeur d'Angleterre, lord Granville ; la collection de M. Jamin , de la rue de Buffon; les Chrysanthèmes de M. Loth; la col- lection de M. Madale et de M. Marchand ; les Aster sinensis de M. Mathieu, de Neuilly, en pleine flo- raison ; la belle collection d’Azalées de M. Soulange- Bodin ; les Tulipes et les Pensées de M. Tripet-Le- blanc ; les fruits forcés de M. Grison, jardinier du baron de Rothschild ; les fruits conservés naturelle- ment de M. Alexis Lepère, de Montreuil, etc. , etc. La Société royale d'horticulture n'ayant pu, l’an- née dernière, faire son exposition, le nombre des heureux a été cette fois plus considérable. 308 Une médaille d'or, du prix de 200 fr., a été dé- cernée à M. Loiseleur Deslongchamps, vice-prési- dent, pour la conservation de fruits dans leur état naturel , au-dela du terme de leur maturité. Nous reviendrons sur le procédé employé. Une médaille d'argent à M. Janvier, directeur des cultures de mesdames veuves Bruzeau et Levacher à Orléans, pour sa belle conduite etl'intelligencequ'ila montrée, depuis vingt-quatre ans, dans ses travaux. Une médailie d'argent à la maison Tripet-Leblanc pour sa belle collection de Tulipes. Une médaille d'argent à M. Utinet, notre col- lècue, pour ses belles cultures à Rocquencourt. Une médaille d'argent à M. G. Pelvilain , jardi- nier en chef du château de Meudon, pour la cul- ture des Ananas. Une médaille d'argent à M. Grison, jardinier du baron de Rothschild , pour ses fruits forcés. Une médaille d'argent à M. Durand, pour l'intro- duction en 1837 du Cliantus puniceus , figuré dans ces Annales. Une mention honorable à M. Debure, pour sa belle collection d'Iris. Une mention honorable à M. Brule pour son pro- cédé économique de forcer le raisin. Une mention honorable à MM. Turlure et Lecoq pour un grefloir différent, imaginé par chacun d'eux. Une médaille d'argent à M. Mathieu , de Neuilly, pour l'avancement de la floraison des Aster sinensis, Balsamines roses et œillets d'Inde. Une mention honorable à M. Loth pour le même essai à l'égard du Chrysanthemum indicum, dont 309 les fleurs toutefois n'étaient pas parfaitement épa- nouies. Une médaille d'argent à M. Jamin, rue de Buflon, pour la plus belle collection en fleurs. Une médaille à M. Madale, comme second prix, pour la plus belle collection de plantes en fleurs de pleine terre. Une mention honorable à M. Marchand pour la collection la plus méritante après les deux précé- dentes. Une médaille d'argent à MM. Cels frères, nos collègues, pour la plus riche collection de plantes rares , composée de cactées et de conifères. Une mention honorable à M. G. Pelvilain pour sa collection d’'Ananas de 1838. Une mention honorable à M. Grison pour ses fruits forces. Une mention honorable à M. Bachoux pour son essai dans la culture forcée du poirier. Une mention honorable à M. l'abbé Voisin et à M. Vilmorin pour la réintroduction du chou Pé- Tsaie, qui probablement ne répondra pas aux espé- rances qu'il a fait concevoir. Une mention honorable à M. Georgé, architecte de jardins, pour ses jolis plans'et dessins de fa- briques. Enfin, le jury d'examen, juste appréciateur de tous les genres de mérite, a décerné une mention honorable à M. Audot, éditeur zélé et avocat éclairé du jardinage , selon les expressions du rapporteur, pour ses recherches, ses travaux et ses publications, ainsi que le lui a dit M. le Président. Je ne sais rien de l'exposition horticole d'Orléans; 310 c'est la première dans cette ville qui compte tant de célèbres pépiniéristes et cultivateurs ; on peut donc augurer qu’elle aura été intéressante. Quant à celle de Meulan, j'en sais davantage. Mais ce que je sais surtout, c’est que les jardiniers, qui la composent, méritent les plus grands éloges pour avoir créé, avec de faibles moyens, une société où ils viennent une fois par mois se communiquer leurs observations et leurs doutes, mettre en com- mun leurs connaissances pour le bien de tous, et sinstruire par des lectures qu'ils commentent et s'expliquent mutuellement. Honneur à ces horti- culteurs dont l'exemple est digne d'être imité par- tout ; honneur surtout à leur président, M. Fleury aîné, entrepreneur de jardins à Meulan , que n’ont rebuté ni la nouveauté de l’entreprise, ni les obsta- cles de communications peu faciles, et qui a su assez bien juger du bon esprit de ses confrères dis- séminés dans les environs, pour espérer qu'ils le se- conderaient. La Société de conférences horticoles à fait son exposition le 10 juin , dans un local disposé à cet effet, et qui offrait aux regards étonnés des nom- breux visiteurs, trois cent cinquante plantes, parmi lesquelles plusieurs fort remarquables : des pommes de terre nouvelles , des jardinières, fauteuils, chaiï- ses, etc., en bois rustique, produits de l’industrie de quelques exposans. Trois prix ont été distribués : le premier à M. Fleury jeune, jardinier du général baron de Gency ; le second à M. André Ujet fils, jardinier à Hardricourt, etle troisième à M. Roger, jardinier de madame la comtesse de Castellane à Aubergenville. 311 Ces prix ne consistaient point en médailles d'or ou d'argent, prospectus orgueilleux des sociétés opu- lentes, mais en livres et instrumens horticoles utiles. Notre collègue M. Jacques, invité à assister à cette réunion, a eu l'honneur d’être chargé de cette distribution et en a éprouvé une satisfaction d'autant plus vive qu'il apprécie mieux le zèle de ces horticulteurs si méritans. La musique de la garde nationale de Meulan à bien voulu concourir à embellir cette solennité; ce qui prouve que dans toutes les localités les choses utiles peuvent trouver des élémens de succès. Doverce. PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. CHALFE A FLEURS RÉFLÉCHIES. Ælæagnus reflexa. Decaisne. Ob. sur la Flore du Japon. Tétrandrie monogynie. Linx. Chalefs. Juss. Arbuste de six à douze pieds, à rameaux alter- nes, à écorce ferrugineuse et couverte de petites glandes sur toutes ses parties, particulièrement sur l’épiderme des jeunes rameaux; feuilles persistan- tes, alternes, oblongues, acuminées, coriaces, vertes et très-glabres en dessus; argentées, pou- drées de points ferrugineux et marquées en dessous de nervures de la mème couleur ; ondulées et quel- quefois dentées sur leurs bords. Fleurs axillaires, solitaires ou ternées, pédicellées, réfléchies, sous- cylindriques, ferrugineuses (d'un blanc jauntre), à segmens du périanthe presque droits. Il arrive souvent que des rameaux vigoureux se développent avec beaucoup d'extension ; ils sont 312 susceptibles de pousser de six à huit pieds pendant quelques mois de l’année, surtout lorsqu'ils sont plantés dans un terrain convenable. Cet arbuste émet, à l’aisselle des feuilles, de Jeunes rameaux qui offrent pendant leur premier développement la forme d'un crochet. Ils ont dans cette position la longueur de deux à trois pouces et se redressent ensuite horizontalement. Dans cet état, ils ont la forme d’épines, qui, par un excès de végétation, se transforment en rameaux acérés, analogues à ceux des Mespylus (Azerolier), Elæaps- nus (Olivier de Bohême), etc. , etc. Cette nouvelle espèce, originaire du Japon, a été introduite à Paris en 1834 venant de la Belgique. On la cultiva d'abord en pots rentrés en orangerie les premières années, et lorsqu'elle fut multipliée, on la livra à la pleine terre en risquant, au prin- temps de 1836, le premier pied, comme le plus fort et le plus robuste. Depuis la plantation de cet individu, qui avait huit pieds de haut, jusqu'aux grandes gelées du mois de janvier 1838, il n'avait pas encore donné apparence de fleurs, tandis que des boutures pri- ses sur le même sujet faites en juillet et août 1836 ont fleuri en octobre de la même année : ce fait, au reste, a lieu journellement à l'égard même d'arbres d'une haute stature qui depuis nombre d'années n'ont point encore fleuri. L'Elæagnus reflexa est très-vigoureux, et d'un beau port , sous forme d’un buisson élégant, et fait un joli effet par son feuillage qui ressemble beau- coup à celui du Laurier commun, Laurus nobilrs, Lin., et mieux encore par ses couleurs tranchées, 315 aux espèces du genre Chrysophyllum, telles que le C. argenteum , C. caintto, C. glabrum, etc. sera non-seulement recherché par son feuillage, mais bien plus encore par ses fleurs, dont l'odeur est très-agréable et semble réunir le parfum de la violette et celui de l’œillet. Il aime une terre meuble et fraîche. On le multiplie facilement par marcottes, et de boutures de racines et de ses branches faites en pots en terre meuble ou mieux en terre de bruyère; il faut les placer sur couche tiède ou même à froid en les reccuvrant d’une cloche, et les étouffer en les privant d'air pendant quelques jours pour as- surer leur réussite. Cette dernière multiplication se fait depuis juillet jusqu’en septembre. Cette espèce est encore une nouveauté à ajouter aux plantes du Japon; elle passera facilement en pleine terre dans le midi de la France et même sous le climat de Paris, où elle n’a pas gelé pendant les froids de janvier et février 1838, quoiqu'elle ait perdu beaucoup de ses branches. Mais, dans les hi- vers moins rigoureux que celui de cette année, elle résistera au moins aussi bien que les Æ//aternes Laurier-Cerise,Cratægus, etc., car, en octobre 1857, elle avait supporté quatre degrés de froid sans que cela l’eût empêchée de pousser avec vigueur, pen- dant tout lereste du mois etmême jusqu'aux gelées de janvier 1838. Il sera bon toutefois de couvrir le pied de feuilles sèches pendant les fortes gelées. Cet arbuste à feuilles persistantes est une espèce de plus à joindre aux végétaux qui ornent par leur port et leur beau feuillage les rnassifs des jardins d'hiver. PÉPin. 314 CALLICHROA. Fisc. et Maver. D. Don. F1. gard. Ser. 2. t. 373. Decann. Prod. t. vu. pag. 274. Syngénésie polygamie superflue. Lin. Radiées Jussieu. Caractères génériques. Capitule multifiore, hété- rogame; rayons femelles disposés comme sur deux séries, ligulés; ceux du disque, hermaphrodites, tubulés, à cinq dents; involucre à plusieurs fo- lioles disposées sur deux rangs ; réceptacle déprimé, fimbrillé, sans paillettes; achêônes ou graines des rayons glabres, comprimées, celles du disque velues, à aigrettes sétacces, denticulées, scabres, disposées sur une seule série. CaALLICHROA A LARGES RAYONS. Callichroa platiglossa. Fiscu. et Mayer. Dec. Prod. id. (Voy. la planche.) Tiges simples ou rameuses dès la base, munies de poils pulvérulens, doux; feuilles radicales en- tières, linéaires, fortement dentées, sessiles; les caulinaires , entières, linéaires , obtuses, toutes un peu velues et ciliées sur les bords; fleurs terminales, solitaires ; involucre ou calice à dix et à douze di- visions extérieures, pulvérulentes; autant de grands demi-fleurons ouverts, larges et à trois grandes dents au sommet, d’un beau jaune d'or; fleurons du centre à cinq divisions d'un jaune plus foncé ; étamines noires; stigmate bifide à deux divisions roulées en crosse ; la fleur ouverte a de dix-huit à vingt lignes de diamètre. Cette plante, originaire de la Californie, a été cultivée au Jardin des Plantes de Paris en 1837; sa culture est à peine connue, pourtant j'en ai semé P1.37 C A FE EC Il ROA a larges l'ayoOnis Callichroa platglos sa. a Ve | 10 AU QI | ATQLE RON TER vg LA (A l'A Te KO Il ‘ 1e “Al: 0 P1.39 RUSSELIE JONCEE Russelia juncea. 315 quelques graines en pots à l'automne; les jeunes plants ont passé l'hiver sous chässis froid , et ont bien fleuri pendant tout le mois de juin suivant ; la terre de bruyère pure paraît lui convenir éminem- ment, et si, comme il n’y a pas de doute, on peut la rendre moins difficile sur le terrain, ce sera certainement une jolie plante à introduire dans les parterres. Jacques. ORANGERIE. Russéie soNcÉE. Russelia juncea. Scrofulariées de Juss. (Voyez la planche. ) Plante tétragone , junciforme , ressemblant beaucoup par laspect à un Cassuarina. Feuilles extrêmement petites sur les rameaux supérieurs ; quelquefois à la base de la tige il y en a de plus larges qui sont presque rondes, un peu dentées. De l’aisselle des petites feuilles sortent des bour- geons qui, à leur extrémité, donnent naissance àaune fleur portée sur un pédoncule très-mince, un peu recourbé et garni d’une bractée à sa base. Calice divisé, corolle en tube droit à limbe étalé, divisé au sommet en cinq parties; étamines au nombre de quatre, style unique, stigmate à deux lobes, fruits capsulaires à deux loges. Cette superbe et curieuse plante a fleuri pour la première fois au Jardin du Roï en juillet. Je pense qu’elle pourra prolonger sa floraison jusqu'en sep- tembre; comme ses rameaux sont pendans, elle ne peut être cultivée qu’en l'air, et c’est sans doute sur des rochers qu’elle croît au Mexique. Il ne faut pas mettre de tuteur à cette plante, on doit la laisser libre, et à mesure que les rameaux s’allongent , on 516 élève le vase dans lequel on l’a plantée afin qu’ils ne trainent pas à terre. Dans l'individu que nous possédons, les rameaux retombent autour du pot de trois pieds de lon- gueur. C’est une si jolie plante pour mettre dans des espèces de candélabres qu'aucun amateur ne pourra se dispenser de lavoir, d'autant plus que cette charmante curiosité végétale ne demande pas une serre chaude, elle peut très-bien passer l'hiver dans un vestibule, dans une orangerie bien saine. En été, on la pendra au soleil à l'air libre; elle se porte mieux lorsqu'on l'a laissée pendant quelque temps dehors. On la rentre pour fleurir, et sa florai- son est alors plus abondante. Elle se multiplie très- facilement de boutures en terre mélangée. NEUMANN. SERRE CHAUDE. VANILLE. Juss. Gynandrie diandrie. Lin. Orchidées. Juss. Caractères génériques. Périanthe à six divisions, dont l’inférieure ou labelle concave, creusée en capuchon, ayant son limbe dilaté en lames élargies, deux anthères ovales, insérées sur le style; un ovaire oblong, cylindrique, surmonté d'un style court, terminé par un stigmate concave, adhérent à la labelle; une capsule cylindrique , siliqueuse. VANILLE AROMATIQUE. //anilla aromatica. SWARTZ. Desr. Cat. Epidendrum Vanilla. Lan. ( Voyez la planche.) Plante rameuse, sarmenteuse , à tige cylindrique de la grosseur du doigt, souvent plus mince à Ja base qu'au sommet. Feuilles alternes oblongues, à sA } TH je A Al VANILLE AROMATIQUE Vanilla aromatica . Of-G£'1d Le 317 court pétiole, espaces dans les plantes vigourenses de sept à huit pouces, charnues, terminées jar une pointe , longues de sept pouces et larges de deux 4 trois ; les feuilles et les tiges sont d'un vert ylauque ét comme pubescent, À l'opposé de chaque feuille il sort une où deux racines qui s'implantent sur tous les corps qu'elles rencontrent et qui sont souvent plus grosses à Vestrémité qu'a leur naissance sur Va tige, À vingt-cinq pieds d'élévation sur un individu planté, il y à trois ans, dans le pavillon vitré du Muséum , s'est développé celte année en juin , et à Vaisselle d'une feuille, un rames de 5 4 6 pouces ct aussi gros que la tige , mais d'un vert plus frais, West garni de petites feuilles d'un vert pomme , et terminé par une espece d'oeil terminal, compos de petites folles comme imbriquées, Vers son sommet ét tout à l'entour s'est formée une espéce de pani- cule composée de onze fleurs attachées sur le ra- mean par leur ovaire cylindrique , d'un Hanc jau- nâtre 4 la base, qui est garnie d'une bractée verte, et d'un vert trésSoncé vers Va partie supérieure , et comme verni sur toute la longueur, Les fleurs s'épanouissent les unes aprés les autres, «1 la durée de chacune est tout au plus d'un jour, Ces Gvaires, qu'au premier coup d'oil on prendrait pour des pédoncules, sont , aprés Va fécondation, d'abord redressés et ensuite pendans 4 mesure qu'ils grossissent, Îs prennent en croissant une teinte uni- forme verte qui doit passer au roux rougehtre à Va maturité, dont je rendrai compte plus tard si elle réussit, À ce qui aurait trop retardé cet article si nous avions dé l'attendre, Les cinq divisions supérieures du périanthe sont 318 un peu charnues, ovales, lancéolées, légèrement concaves , et d’un vert très-jaune et comme verni. La labelle est trilobée , les deux lobes latéraux re- courbés en forme de gouttière, à limbe évasé, un peu échancré, le lobe du milieu réfléchi en dehors, un peu bombé au centre, à limbe marqué de points proéminens plus jaunes que le fond, qui est d'un vert blanchâtre, mat; la colonne est blanche et s'élève entre les deux courbures de la labelle. Ces fleurs s'ouvrent peu, et il n’est pas facile d’opérer la fécondation artificielle si l'on n’emploie de petites pinces à cet effet. Le stigmate étant recourbé, on éprouve quelque difficulté pour y appliquer le pollen. À cette occasion j'ai fait une remarque assez intéressante. Sur les onze fleurs produites par notre vanilie, quatre n’ont pas été fécondées, quatre l'ont été après midi, et trois le matin avant neuf heures. Il n'y a que ces trois dernières qui conserveront leur fruit, ou silique , lequel a trois côtes peu sail- lantes dans le jeune âge et du même vert que la tige. On voit d’après cela qu’il n’y a pas à espérer que la vanille se féconde d’elle-même dans nos serres. Je pense que la ’anilla planifolia , Arr. Horr. Kew. édit. ATT. p. 220, et Vanilla viridiflora, Blume Bijd. p. 422. Rhumph. V. 1. p. 108. T. 68. n’est autre chose qu’une variété bien faible de notre Vanilla aromatica, car elle nous est venue bien plus tard que celle-ci. Dans quelques ouvrages on cite plusieurs vanilles qui seraient originaires de pays différens. Je présume qu'il y a erreur, car les trois vanilles cultivées ont tant d’analogie entre elles qu'il faut y regarder de très-près pour les distinguer. La Planifolia, qui a fleuri Pannée der- 319 nière en Belgique, a une fleur toute semblable à celle de l'espèce qui nous occupe, et elle n’en dif- fère que par ses feuilles plus étroites et plus poin- tues. Il est aussi question d’une petite Vanille que je crois être celle que nous cultivons sous le nom de Pomponia. IL paraîtrait donc que les Vanilles seraient indi- gènes au Mexique et à la Nouvelle-Espagne, d’où elles auraient été envoyées dans l'Inde, de là à notre Jardin du Roi à Paris, à Cayenne , etc. | Selon M. Aublet, tome Il, pag. 70, il existe à Cayenne trois espèces de Vanilles, que l’on distin- gue par les épithètes de grosse, petite et longue. Les unes et les autres n’ont aucun aromate tant qu'elles sont fraîches ; elles en acquièrent un peu cependant en mürissant naturellement ; mais cet arôme est loin de pouvoir être comparé à celui qui se développe après la préparation des gousses. Ces trois sortes de Vanilles se préparent de la même manière, et développent une odeur plus ou moins suave, et dont on ne peut apprécier les nuances que dans l'emploi. Elles servent aux mêmes usages. Lorsqu'on a réuni douze gousses de vanille, plus ou moins, qu'il ne faut récolter que lorsqu'elles com- mencent à jaunir, mais sans attendre qu'elles de- viennent rougeâtres, on les enfile en forme de chapelet par la partie postérieure la plus rappro- chée du point d'attache. Dans cet état on les trempe dans de l’eau bouillante pour les blanchir, ce qui se fait en un instant. Ensuite, on les suspend, à l'air libre, à une corde tendue dans un lieu où le soleil donne pendant quelques heures du jour. Le len- 320 demain, avec la barbe d’une plume ou simplement avec les doigts, on enduit chaque gousse d'huile afin que la dessiccation soit plus lente, que les in- sectes et surtout les mouches, qui n'aiment pas l'huile, respectent la Vanille , que son épiderme ne se dessèche pas de manière à se raccourcir et à devenir coriace ou cassant, et qu’enfin l'air ne puisse pénétrer dans l’intérieur. Quand ces gousses ont perdu toute leur viscosité, elles se déforment, deviennent brunes, ridées, molles, à demi sèches, et plus petites des trois quarts de leur grosseur primitive. Dans cet état on les passe dans les mains ointes d'huile, et on les range dans un pot de terre vernie pour les conserver. Il est essentiel qu'elles ne soient pas trop huilées, parce qu'elles perdent alors de leur odeur suave. a Cette plante ne demande pas de grandes avan- ces à ceux qui l'exploitent ; 1l ne lui faut ni labour, ni taille, ni échalas; plantée sous des bois, dans des ravins très-chauds, elle pousse avec vigueur sur les Guazuma ulmifolia et généralement sur tous les arbres à écorce molle et spongieuse. Chez nous, lorsque la Vanilie est très-vigoureuse, elle pousse des racines aériennes de cinq à six pieds de long qui tendent à se prolonger en terre, mais qui s’attachent au bois qu’elles rencontrent, même quand il est enduit de peinture, et qui quelquefois aussi, lorsqu’elles se touchent, poussent l’une sur l'autre. Il lui faut la serre chauffée à une haute tempé- rature, une terre franche, légère et substantielle ; de fréquens arrosemens en été et de rares en hiver. On la multiplie de boutures. NEUMANN. DE FLORE ET DE POMONE. P@t@cece0e0ere eee 0er 0e0S0@0e00 060160010010 0e02060800©1401e6:@ ENGRAIS ET AMENDEMENS. Du Phosphate de chaux. En traitant, dans le numéro d'avril dernier, des emplois de la chaux dans la culture, j'ai promis de compléter ce que j'avais à dire des effets que pro- duit cette base en combinaison avec quelques aci- des ; je viens accomplir mon engagement, en débu- tant par le phosphate de chaux. Ce composé jouit, à l'égard des céréales, d’une importance à peu près semblable à celle du plâtre à l'égard des plantes qui composent les prairies ; mais comme il n’a encore été rencontré en abondance que dans un canton de l'Espagne , l’agriculture ne peut en faire beaucoup d'usage, et l'on se borne à em- ployez le phosphate qui est fourni par les os des ani- maux, dont il compose communément plus de la moitié. Ce sel, formé par la combinaison de Îla chaux avec un acide qu’on appelle phosphorique , est d’une solubilité beaucoup moins grande que le plâtre; mais, néanmoins, les petites portions que l’eau en dissout dans de certains cas suffisent pour déterminer, dans les céréales, une vigueur constante Aout 1838. 21 322 et des produits abondans, et il est certain que si un sol en était totalement dépourvu, les plantes de cette espèce ne pourraient y prospérer. Lorsque , pour procurer au sol une masse d'en- grais importante, on a recours à l’enfouissement des récoltes en vert, on est assuré d'obtenir les plus heu- reux effets, dans la culture du blé, de l'emploi des fèves pour cet usage. Il est à remarquer qu'une par- tie considérable de ces effets doit être attribuée à l’action du phosphate de chaux , que les fèves ont la propriété d'enlever au sol, et que leurs racines lon- gues et pivotantes vont chercher à une profondeur considérable. L’on suit dans quelques cantons de lI- talie, depuis plusieurs siècles, la pratique de culti- ver alternativement du blé et des fèves, sans qu’on s’apercoive d'aucune diminution dans les produits ; cependant je dois faire quelques observations à cet égard. Cultiver des fèves, lorsque l’on se propose de les enfouir pour faire succéder une récolte de céréales, c'est opérer dans l'intérêt de cette récolte, parce que les plantes qui la composent trouvent dans le sol une plus grande quantité de phosphate, et qu’elles absorbent avec d'autant plus de facilité cette substance, qu’elle est unie à d'autres matériaux d'assimilation; mais il n’en est pas de même quand on cultive des fèves pour les récolter, parce qu'alors on enlève au sol par cette récolte plus de phosphate que l’on ne lui en restitue par les engrais; et le maintien de la fertilité dans un cas pareil ne peut provenir que de la richesse du sol en cette ma- tière. Sile phosphate de chaux est un stimulant énergi- que pour les céréales, les plantes fourrageuses, qui 323 ressentent à un degré si marqué les effets du plâtre, n’en éprouvent aucun du phosphate ; et, comme les plantes enlèvent généralement de préférence les substances que réclame leur constitution, il s'ensuit que, pendant que les prairies occupent le sol, le phosphate n’en est point enlevé, et qu'il en est de même du plâtre pendant que l’on cultive des cé- réales. Bien plus, comme cette dernière culture nécessite beaucoup d'engrais, et que les engrais contiennent toujours un peu de plâtre , on voit que la culture des céréales dispose le sol à la production des prairies, à cause du plâtre qui y est porté avec les engrais , et que les céréales n’enlèvent pas. D’un autre côté , les prairies ne sont pas d’un moindre avantage pour la culture des céréales, parce qu’elles enlèvent à l'atmosphère beaucoup de carbone, et qu’elles en enrichissent le sol. Ces divers effets expliquent pourquoi il est nuisi- ble en général de faire succéder les mêmes récoltes sur le même sol. En effet , dès que chaque récolte en particulier enlève au sol une substance qu’elle af- fectionne principalement , il n’y a pas de quoi s’é- tonner si la quantité de cette substance diminuant sans cesse, la fécondité du sol paraît se lasser. Ceci s'applique surtout aux sols qui sont peu riches en principes organiques et stimulans, et aux plantes qui ont une préférence bien marquée pour une substance ; car, sur certains territoires extrême- ment riches, et à l'égard de certaines plantes qui ne paraissent pas affectionner un engrais en particulier, les mauvais effets produits par la perpétuation des mêmes récoltes sont quelquefois inapercus pendant fort longtemps. 324 Quoique le phosphate de chaux ne soit pas, comme le plâtre, un engrais dont l’agriculture puisse user toutes les fois qu'il y aurait avantage à le faire , il ne s'ensuit pas que l'on doive regarder cette substance comme manquant dans différens sols. On ne peut douter au contraire qu'elle ne se rencontre dans tous ceux qu'exploite l'agriculture, puisqu'on la retrouve dans le grain et la paille des céréales , ainsi que dans le grain et la tige des pois et des fèves. Cette substance , totalement insoluble dans l’eau pure, paraît s’y dissoudre à la faveur d’un acide, et cette circonstance se rencontre plus fré- quemment dans le sol qu'on ne le croirait. En ef- fet, lorsque les détritus organiques se décomposent, le gaz carbonique, qui est un produit de la décom- position , se dissout toujours en grande partie dans l'humidité qui imprègne ces détritus ; et le fluide aqueux, ainsi chargé de gaz carbonique, devient propre à dissoudre un peu de phosphate. La paille du blé et des autres céréales, signalée par différens agronomes comme une matière inerte et sans effica- cité, jouit donc ici d’une propriété qui doit la ren- dre recommandable, celle de contenir du phos- phate de chaux, dont l’action s'ajoute à celle des autres matériaux que l'accroissement des diverses plantes peut nécessiter. On peut en dire autant des tiges de pois et de fèves, et de celles de quelques autres plantes dont le phosphate de chaux fait partie. Dans les substances animales, le phosphate de chaux existe en plus grande abondance que dans aucun végétal, et on ne peut douter que la puissance de ce sel ne contribue pour beaucoup aux effets de 325 ces substances lorsqu'on les emploie comme en- grais sur les céréales. C'est ainsi que l’urine, les chairs animales, le sang, les poils et les os sont à la fois les premiers entre les engrais nutritifs , et en outre des stimulans efficaces; mais c’est dans les os que la proportion du phosphate est plus considéra- ble que dans aucune autre partie des animaux: aussi sont-ils la substance la plus convenable pour enrichir le sol de ce stimulant. En effet, leur dé- composition s’effectuant insensiblement , et le phos- phate ne se dissolvant que peu à peu , le sol devient propre, pendant très-longtemps, à fournir aux plantes le surcroît de sel que leur constitution ré- clame. Les os dont on fait usage dans cette vue doivent être réduits en poudre assez fine, afin de pouvoir être répartis plus également sur tout le sol, et de présenter une plus grande surface aux agens qui doivent déterminer leur dissolution. Il faut aussi employer de préférence ceux qui n'ont pas été cal- cinés, parce que la matière gélatineuse qu’ils con- tiennent est un engrais nutritif des plus efficaces, qui, en fermentant , occasionne la dissolution d'un peu de phosphate. Cependant ils produisent encore beaucoup d'effet alors même qu'ils sont calcinés, et surtout dans les terres riches où abonde la matière végétale. | Le phosphate de chaux, isolé de toute matière animale, comme dans les os calcinés, ou uni sim- plement à une égale quantité de ces matières, comme dans Îles os frais, est un engrais approprié aux champs en labour, et dont on ne doit jamais faire usage sur les prairies. Il n’en est pas de même quand il est uni à une quantité considérable d’autres 326 substances, et qu’il ne forme qu’une petite partie du composé ; car, dans ce cas, ce n’est pas lui que l’on considère en particulier, on le subordonne or- dinairement aux autres substances plus abondantes et dont l'effet doit être plus apercu. C'est ainsi que les urines, les chairs , les poils et la matière connue sous le nom de charbon animal, sont tres-souvent utilisés sur des prairies, quoique l’on puisse les considérer en général comme plus appropriés aux champs en labour , et plus utiles aux céréales qu'à aucune des plantes qui composent les prairies. E. MarrTin. HORTICULTUR E. PLANTES POTAGÈRES. Note sur le Pé-tsaïe, ou Chou chinois, Brassica sinensis. Lin. J'ai donné, dans le numéro de janvier 1638 deces Annales, un court article dans lequel j'annoncais que nous saurions bientôt à quoi nous en tenir sur les qualités attribuées à ce chou. Je viens faire con- naître les observations que j'ai faites sur les pieds que j'ai cultivés moi-même. Au printemps dernier, il s’est fait de nombreux semis des graines du Pé-tsaïe par toutes les per- sonnes curieuses d'étudier cette nouvelle crucifère, et je sais qu'aucune n’a obtenu de résultat satisfai- sant, c’est-à-dire que nulle part ce chou n'a pomme, et que tous les pieds , même ceux repiqués, se sont mis à fleur au bout d’un mois. On avait annoncé deux variétés de Pé-tsaïe. J'ai voulu les expérimenter toutes deux, et, pour mon 327 compte, j'ai semé de l’une et de l’autre sur couche au commencement d'avril, et je les ai repiquées le 24 du même mois. J'ai fait arroser copieusement, ainsi qu'on le pratique dans les potagers ; les pieds sont devenus très-beaux et ressemblant beaucoup à de grosses scaroles, excepté que les feuilles du centre sont moins nombreuses et conséquemment moins serrées. J'en possédais 160 qui tous ont poussé avec Ja même vigueur, mais aucun d'eux n’a fourni assez de feuilles pour pommer , et, mal- gré mes soins, ils ont commencé à fleurir dans les premiers jours de mai, et le 15 du même mois ils étaient tous en pleines fleurs; le 26, les siliques étaient bien formées et déjà grosses; le 16 juillet, les graines étant müres, je fis arracher les Pé-tsaïes pour les faire sécher, et, le 22, les semences étaient neltoyées et mises en sacs. On peut voir par là que cette plante est de toutes les crucifères celle qui fournit ses graines le plus promptement. Les deux variétés ne différent entre elles que parce que la feuille de l’une est plus large et arron- die à son sommet, tandis que celle de l’autre est plus ovale et allongée. Du reste, les tiges, les fleurs et les fruits sont semblables. Pour me rendre compte des avantages que ces choux peuvent présenter comme plante alimentaire, j'en ai fait cuire en mai et juin à la manière de nos choux communs, et j'ai remarqué qu'ils ne don- nent au potage qu'une légère saveur, que le paren- chyme des feuilles se résout complétement en eau, ce qui est, suivant moi, un grand désagrément , car il ne reste à manger que les nervures des 328 feuilles, qui sont d’un tissu coriace et filamenteux. Il reste maintenant à essayer le semis en automne, pour reconnaître si on obtiendra un meilleur ré- sultat ; autrement ce chou ne peut rivaliser avec ceux que nous possédons dans nos potagers. Les personnes qui désireraient faire cette expérience doivent semer en août, et successivement en sep- : tembre et octobre. La terre sur laquelle j'avais cru devoir semer se composait de deux tiers terreau bien consommé et d’un tiers terre de potager. J'ai re- connu depuis que le Pé-tsaïe réussissait très-bien . dans toute espèce de terrains. On repiquera en- suite sur une plate - bande disposée à cet effet, comme on le pratique pour les autres légumes. Ainsi qu'on vient de le voir, cette espèce est dé- finitivement annuelle, quoique d'abord je l’aie crue bisannuelle, et qu’on la dise vivace en Chine ; se- mée au printemps, elle donne sa graine en trois mois et demi au plus ; semée à l'automne, elle fleu- rira au printemps, comme cela arrive à la plupart de nos salades d'hiver. Mais peut-être faudra-t-il pour cela la garantir des rigueurs de cette saison. J'ai déjà cultivé ce chou pendant dix ans, ainsi que je l'ai dit dans l'article cité plus haut, et j'ai tou- jours obtenu les mêmes résultats, Cette année, la vé- gétation était beaucoup plus luxuriante, les tiges avaient deux pieds à deux pieds et demi de hauteur, et les siliques, qui étaient très-grosses, m'ont fourni une très-sgrande quantité de graines. Cette circons- tance n'a suggéré la pensée qu'il serait peut-être possible d’en obtenir de l'huile, et dans ce cas le Pé- tsaïe présenterait probablement de grands avantages à l’agriculture, qui le cultiverait comme plante oléa- 329 gineuse, et qui pourrait en tirer deux récoltes en semant, pour la première, au commencement d’a- vril, et, pour la seconde, immédiatement après la maturité des graines, c’est-à-dire fin de juillet, ou premiers Jours d'août. La précocité de ce chou peut encore le rendre l'objet d’une culture avantageuse comme fourrage printanier pour la nourriture du gros bétail. En- fin, si on parvient à le conserver pendant l'hiver , il pourra, de plus, offrir quelque utilité dans les usages alimentaires des hommes, en fournissant un herbage frais à une époque peu abondante en res- sources légumières. Pépin. Observations sur les Artichauts. En décrivant, pages 269 et suivantes de ces An- nales, année 1832-1833 , ma méthode de culture des Artichauts, je dis, page 233, qu'il convient d’arracher tous les ans une certaine quantité de touffes d’artichauts que l’on place dans une tran- chée ouverte, à un pied de profondeur, afin d'en conserver un plus grand nombre avec une moins grande quantité de fumier, pour avoir les moyens de parer aux accidens que peuvent produire les grands froids de lhiver. J'ajouterai aujourd’hui qu'outre l'avantage de conserver ainsi et à peu de frais bon nombre de pieds, puisque , resser- rés dans un petit espace, on peut toujours dis- poser d'assez de fumier et de litière pour les garan- tir de la gelée, quelque intense qu’elle soit; j'ajoute- rai, dis-je, que celle-ci a d'autant moins d'influence sur ces artichauts, qu'ils auront été arrachés deux 330 ou trois mois avant, parce que ces plantes se fa- nent par l’évaporation de la sève, que le tissu de leurs racines se resserre, et que, contenant moins d’eau de végétation , elles sont moins sensibles au froid. A l’appui de cette assertion, je vais citer un fait que j'ai remarqué cette année 1838. J'avais fait arracher, à l'automne dernier, seulement six touffes d'Artichauts, qui ont été placées dans une tranchée , comme je l’explique à l’article déjà cité, auquel je renvoie mes lecteurs. Ces touffes n’ont eu, pour toutes couvertures, que quelques tiges des- séchées d'Aster, que l’on avait jetées dessus, plutôt pour s'en débarrasser que pour les couvrir; ce que l'on comptait faire convenablement dès les pre- mières gelées. Mais lorsqu'elles commencèrent, elles prirent de suite une telle intensité, que les arti- chauts furent oubliés, à cause des soins que récla- maient d’autres cultures que l’on juge plus pré- cieuses. Quel fut mon étonnement lorsqu'au mois d'avril dernier je vis les six touffes pousser des feuilles ! Aucune d'elles n’avait soutfert ; seulement leur végétation était retardée à cause de la déplan- tation. Ce fait, remarqué à la suite d’un hiver ri- soureux et qui a surtout été funeste aux Artichauts, m'a paru mériter d’être rapporté, autant pour af- firmer la certitude de mon procédé que pour in- diquer l'effet favorable résultant de larrachage qui ralentit la végétation, et qui a été observé cette année à l'égard de quelques autres plantes. JACQUIN ainé. 331 PLANTES D'ORNEMENT. PLEINE TERRE. Note sur le Virgilier à bois jaune. J'aù donné, page 213 de ce Journal, année 1832-1833, la description et la culture du Virgi- lier à bois jaune, 7rgilia lutea , Micu. Mais je ne puis résister au besoin de dire encore quelque chose de ce bel arbre, qui était en pleine floraison du 10 au 50 de juin, dans l'École de Botanique du Muséum d'Histoire naturelle, où il est planté de- puis 1808. Ses belles grappes pendantes de fleurs blanches papillonacées qui terminent les rameaux, et dont la longueur est de douze à vingt pouces, ont en effet quelque chose de si léger et de si gracieux, qu'on ne peut s'empêcher de les admirer. Aussi a-t-il été visité par un nombre infini de curieux et d'amateurs , attirés par son élégant aspect et rete- nus près de lui par le parfum délicat qu'exhalent ses fleurs. Ce Virgilier n'avait pas fleuri depuis 1833 ; les gelées tardives de chacun des printemps des années dernières ont toujours détruit ses boutons à fleurs. Le 27 avril 1837, j'avais remarqué ses grappes déjà longues d’un pouce, et le lendemain elles n’exis- taient plus, la gelée les ayant frappées pendant la nuit. Il y a lieu de s'étonner qu’un arbre aussi intéres- sant ne soit pas plus multiplié dans les jardins. L’imagination encore pleine du bel effet qu'il pro- duit pendant sa floraison , je ne puis qu'engager les pépiméristes à le multiplier et les amateurs à en 592 décorer leurs parcs et grands jardins, où il peut entrer avec un avantage incomparable dans la com- position des scènes les plus pittoresques. Son port est remarquable, et sa tête sphérique, couverte de ses fleurs terminales, en fait un des plus beaux arbres que nous connaissions. Il a aussi le privilége de n'être jamais attaqué par les insectes. Pépin. Conservation des tubercules de Dahlia pendant l'hiver. L'hiver de 1837 à 1838 a été si rigoureux que beaucoup de personnes ont perdu des Dahlia. La gelée est entrée dans les celliers, dans les orange- ries, et même dans les caves. Les silos ordinaires n’ont pas été un préservatif suffisant, et une grande quantité de tubercules y ont gelé; cependant il est un moyen dont je me sers depuis plusieurs années, avec un plein succès, pour conserver mes Dahlia en parfait état, et je crois qu’il m'a encore mieux réussi cette année que précédemment. Le voici : On choisit l'endroit le plus sec de son terrain ; on y fait une fosse de cinq à six pieds de largeur sur quatre pieds de profondeur, et d'une longueur proportionnée à la quantité de tubercules que l’on veut y placer. Arrivé à la profondeur de trois pieds, on rétrécit la fosse de trois ou quatre pouces de chaque côté, afin d'obtenir une retraite ou un appui pour l'usage que je dirai tout à l'heure. On fait bien ressuyer ses tubercules, après leur avoir coupé la tige, selon l'usage, à trois à quatre pouces de longueur, à laquelle on attache un numéro en plomb ou en bois , et on arrange les touffes de tu- bercules à côté les unes des autres, la tête en des- 333 sus, dans le fond de la fosse. Ensuite on recouvre avec de vieilles planches posées par les bouts sur le rebord ménagé des deux côtés ; à défaut de plan- ches, on peut se servir de morceaux de bois , d’é- chalas sur lesquels on place des bourrées de branchages assez épais pour que la terre ne puisse point passer au travers. Enfin, on remet sur ce plancher toute la terre sortie de la fosse, en la pres- sant suffisamment et l’arrangeant en dos d'âne. Si on craignait un froid excessif, on pourrait recou- vrir la fosse de feuilles , de litière, ou d'herbage. Par ce procédé , je conserve mes tubercules de Dablia très-sains; il arrive même que les bouts de tiges où sont attachées les étiquettes continuent de vivre, et cette année même j'en ai bouturé quel- ques-uns gros comme des chandelles , qui ont par- faitement repris. Camuzer. Variations observées sur le PAPAVER BRACTEATUM. Depuis longtemps les horticulteurs et amateurs désiraient ardemment voir obtenir une variété à fleur double du Papaver bracteatum. H y a plus de quinze ans que notre collègue, M. Jacques, a com- mencé une série de semis, dans ce but et dans ce- lui de rencontrer de nouvelles couleurs. Ses efforts viennent d'être couronnés de succès , ainsi qu'on a pu le voir dans le numéro de juin de cette année, page 284, où il rend compte lui - même de la variété qu'il a obtenue. D'une autre part, MM. Tripet et Leblanc, mar- chands grainiers, boulevard des Capucines, ont obtenu, dans un semis de la même plante, une autre 334 anomalie. C'est un pied dont les fleurs simples et de la grandeur ordinaire ont eu tous les pétales soudés sur les bords jusqu’à la marge du limbe, qui est resté seulement un peu lobé supérieure- ment. Leur régularité leur donnait l'apparence d’une fleur moropétale , approchant de la forme d’une tulipe. Du reste, il n’y avait rien de changé dans les autres caractères de la plante , et tout se trouvait dans l’état normal. Espérons que ces deux variétés , qui ont figuré l'une et l’autre à la dernière exposition de la Société royale d'Horticulture , ne seront pas purement ac- cidentelles, mais se reproduiront par le semis, et donneront peut-être naissance à de nouvelles ano- malies. De mon côté, j'ai remarqué une autre métamor- phose sur la même plante; elle consiste dans le changement, en autant de carpelles de forme dif- férente, des étamines qui se trouvent à la base de l'ovaire. Le même pied avait déjà produit cette anomalie l’année précédente; c’est donc la deuxième fois que j'ai pu l'observer. On la rencontre quel- quefois sur le Pavot somnifère, Papaver somnife- run, LiNN. , espèce annuelle que l'on cultive pour les arts, et ses variétés à fleurs doubles pour l’orne- ment des jardins; mais elle a été observée sur le Pavot à bractée, pour la première fois, en 1837. Ainsi, voilà trois transformations assez curieuses qui se sont produites, cette année , sur la même plante, dans trois établissemens différens. P£Épin. 335 Note sur la duplicature de la Campanule des jardins. J'ai fait en juin et juillet de cette année une observation assez curieuse pour être citée ici; c’est la duplicature de plus de deux cents pieds de Cam- panule des jardins ou Violette marine, Campanula medium, Lan. J'avais fait au printemps de 1837 un semis de cette plante qui fut repiqué ensuite. On placa les plants deux à deux en pépinière sur une plate-bande disposée à cet effet ; on releva et mit en place à l'automne et au printemps dans les plates- bandes et massifs pour l’ornement. Tous ces pieds ont végcté parfaitement ; les premières fleurs qui ont paru étaient toutes simples, mais bientôt elles se montrèrent doubles, plus ou moins pleines. Les pluies continuelles de ce printemps ont mer- veilleusement aidé à cette métamorphose, et favo- risé par une humidité surabondante la conversion en pétales plus ou moins développés de la plupart des organes reproducteurs, qui n’ont pu remplir leurs fonctions naturelles, en rendant un grand nombre d’étamines stériles. J'ai observé également cette année qu’un grand nombre de plantes tant indigènes qu'exotiques n’ont donné que peusde graines. Cet avortement est l'effet des variations atmosphériques qui ont empêché la fécondation de s’opérer librement. Ge fait, au reste, n’est pas nouveau, puisqu'on le re- marque trop souvent sur la vigne et les céréales, lorsque des pluies froides et abondantes tombent pendant la floraison, et tous les végétaux soumis à une semblable intempérie dans la même circons- tance en ressentent un effet analogue. PÉPIN. 336 ROSES NOUVELLES. Cette année la floraison des roses a été singuliè- rement contrariée par le mauvais temps. Les pluies abondantes qui sont tombées pendant l’époque où elles étaient en fleurs, ont empêché de les bien juger. Cependant, parmi le grand nombre de va- riétés qui ont fleuri, j'ai remarqué les suivantes, qui se sont montrées assez belles , malgré l’intem- périe de la saison. J'ai pu, au surplus, les exami- ner précédemment, car ce n’est pas la première an- née qu'elles ont paru ; mais elles sont fort peu ré- pandues dans les collections. BouLE DE NEIGE A FLEURS PLEINES (hybride de Pro- vins). — Rosier vigoureux, à rameaux droits, armés de petits aiguillons, très-courbés, inégaux ; feuilles ordinairement de cinq folioles lancéolées, d’un vert foncé, fortement dentées. Fleurs nombreuses, très-pleines , bien faites, grandes , disposées en co- rymbes ; pétales d’un rose très-foncé, bleuâtre dans différentes parties de la fleur , roulés et plissés au centre , réfléchis à la circonférence ; pédoncule et tube garnis de petits poils glanduleux. Belle va- riété , d’un effet admirable dans les collections. Mapame Rameau (hybride de Bengale). — Végé- tation ordinaire; rameaux un peu grêles, armés d’un petit nombre d’aiguillons bruns, recourbés, inégaux. Feuilles de cinq folioles lancéolées , d’un vert très-tendre au sommet des rameaux, et d'un vert foncé à la base ; fleurs nombreuses, grandes, d’une forme régulière, presque toujours trois réu- nies ensemble; pétales cordiformes , rouge- feu dans l’intérieur, d’un beau violet velouté à la cir- 337 conférence ; tube du calice glabre ; pédoncule garni de glandes. Superbe fleur d'un mérite supérieur. GuiccauMe Tecz (Provins). — Arbuste vigou- reux , à rameaux droits, garnis de petits aiguillons rougeâtres, peu nombreux, presque droits ; feuilles à cinq folioles allongées , un peu ondulées, d’un vert tendre; dentelure forte, assez profonde. Fleurs nombreuses , très-srandes et pleines, réunies en corymbe ; pétales petits, d’un rose pâle, très-ser- rés intérieurement , plus larges à la circonférence et réfléchis; pédoncule long, garni de glandes, ainsi que le tube du calice. : Jolie variété à grand effet, obtenue par M. Miel- lez , horticulteur à Esquermes, près Lille. ADÈLE GÉrARD (4{/ba). — Cette variété est d’une végétation vigoureuse, à rameaux droits, légère- ment coudés , presque dépourvus d’aiguillons. Feuilles de cinq à sept folioles, les unes elliptiques, les autres cordiformes, d’un vert tendre, un peu glauque, fortement dentées. Fleurs peu nombreuses, pleines, réunies par trois ensemble, grandes ; pétales d’une jolie couleur de chair, plissés et chiffonnés intérieurement, roulés en anneau au centre; tube du calice presque glabre , divisions du calice foliacées. Cette fleur mérite d'être cultivée parmi les plus belles du genre. Pompon DE La QUEUE ( hybride de Provins). — Rosier vigoureux, à rameaux droits, aiguillons bruns, inégaux, courbés, entremêlés de petits poils glanduleux; folioles elliptiques d'un vert clair, un peu ondulées ; dentelures larges, rougeà- tres. Fleurs peu nombreuses, de moyenne gran- deur , parfaites, réunies par deux ou trois ensem- Aour 1838. 22 338 ble sur le même rameau ; pétales couleur de chair intérieurement et roulés, blanes et réfléchis à la circonférence , souvent cordiformes; pédoncule et tube munis de petits poils glanduleux. Charmante variété obtenue par M. Étienne Noi- sette, pépiniériste à Laqueue. Sosteskt (Provins). — Végétation ordinaire; ra- meaux munis d’aiguillons assez longs, peu nom- breux, inégaux ; feuilles ordinairement de cinq fo- lioles , d’un vert foncé, lancéolées , régulièrement dentées. Fleurs nombreuses , très-pleines, grandes, réunies en corymbes ; pétales rose foncé et plissés intérieurement , violet foncé et réfléchis à la cir- conférence; tube et pédoncule garnis de petits poils glanduleux. Très-bonne variété obtenue par M. Rœser, ama- teur à Crécy. GLoire pe CoLmar (kybride de Bengale). — Rosier vigoureux, à rameaux droits, armés de petits aiguil- lons, très-courbés, inégaux ; feuilles ordinairement de cinq folioles lancéolées, d’un vert foncé, fortement dentées ; fleurs nombreuses, très-pleines, bien faites, grandes , disposées en corymbes; pétales d’un rose très-foncé, bleuâtre dans différentes parties de la fleur , roulés et plissés au centre, réfléchis à la cir- conférence ; pédoncule et tube garnis de petits poils glanduleux. Belle variété, d'un effet admirable dans les collections. Harpy. ORANGERIE. PHILIPPODENDRUM. Poireau, Ann. des Sc. nat. Caractères génériques. Fleurs dioïques : mâles, inconnues jusqu'ici ; femelles : calice monophylle, 339 simple, campanulé, à limbe à cinq divisions ovales, lancéolées, étalées , égales ; corolle à cinq pétales (ou mieux peut-être cinq étamines stériles péta- loïdes) spatulés, lancéolés, insérés sur le tube staminifère, plus courts que les divisions du ea- lice, et attenant avec elles; étamines stériles, à filets soudés en un tube hypogyne se rompant cir- culairement vers la base, resserré en haut, couvrant l'ovaire, et surmonté de dix anthères vides de pol- len , s’ouvrant transversalement , bivalves ; ovaire libre, sessile, ovoide, uniloculaire , renfermant un seul ovule pendant; style terminal, droit, court ; stig- mate simple, claviforme, très-grand, plus long que la fleur , réfléchi et couvert de papilles rugueuses. P&iLIPPODENDRON ROYAL, Philippodendrum regium , Porr. Arbre du Népaul, introduit en France en 1820 par M. Noisette, qui le trouva en Angleterre. Le pied qu'il apporta fut par lui cultivé en pot de terre de bruyère, comme une plante de serre tem- pérée. À dix ans, malgré les soins dont il était l'objet , il n'avait encore qu’une hauteur de trois pieds, et offrait l’apparence d’un bouleau nain. M. Noisette, qui l'avait multiplié de marcottes , le mit dans le commerce sous le nom de Betula bella, et quelques amateurs peuvent le posséder sous ce nom. M. Noisette en ayant planté un pied en pleine terre de bruyère dans une bâche, ce végétal de- vint en quelques années un arbre pyramidal. Le 15 août 1837, M. Poiteau, qui observait son dévelop- pement extraordinaire, s'apercut qu’il allait mon- trer plusieurs panicules de fleurs ; et après un exa- 3540 men attentif et prolongé, il fut convaincu que cet arbre devait fournir un nouveau genre très-dis- tinct de tous ceux connus, et fort difficile à classer dans les familles naturelles établies jusqu'ici. Il de- manda et 1l obtint la faveur de le dédier au chef de la dynastie régnante, notre roi Louis-Philippe [*. Cet arbre a une végétation particulière et remar- quable. Il reste sous forme d’arbrisseau pendant environ les dix premières années, sans montrer aucune tendance à s'élever; et puis tout à coup il prend presque instantanément une forme nouvelle et devient un arbre gracieux. Dans la première période, c'est un arbrisseau touffu, plus large que haut, à rameaux nombreux, divergens , d’une ténuité, d’une souplesse et d’une force remarquables, et susceptibles d’être employés comme du fil ou des liens d’une grande solidité. Dernièrement un petit panier formé de ces ra- meaux a été présenté à la Société d'Horticulture. Ils ont dans leur jeunesse une légère pubescence, formée de poils étoilés à rayons variant en nombre et en longueur. Les feuilles sont alternes, pétio- lées, stipulées, petites, ovales, subtrilobées , diver- sement incisées, longues de six à huit lignes, et un peu velues sur leurs bords. Dans l’âge adulte, c’est un arbre pyramidal d’un fort bel aspect, mais on ne peut encore préciser la hauteur qu’il est destiné à atteindre. Ses rameaux se soutiennent parfaitement ; leurs Jeunes pousses sont parsemées de poils étoilés, blancs, transpa- rens , d'inégale longueur, en nombre variant de deux à dix, libres ou adhérens entre eux à la base, émanant de la circonférence d’un globule verdâtre 341 couvert d’aspérités. Des poils semblables se retrou- vent sur le bord et le dessus des jeunes feuilles, sur les pétioles , les pédoncules et les jeunes fruits. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, lon- gues de huit à dix centimètres, terminées en pointe, lancéolées, trinervées, subtrilobées, profondément et inégalement incisées, dentées, semi-persistantes ; d’un beau vert intense en dessus, et d’un vert pâle en dessous. Le pétiole est semi-cylindrique , cana- liculé, long de trois centimètres, plus pubes- cent que les rameaux , accompagné à la base de deux stipules caulinaires, lancéolées, longues de quatre à cinq mill., et caduques avant les feuilles. Les fleurs sont disposées en panicules rameuses, latérales et terminales ; elles sont petites, verdâtres, dioïques, ou plutôt mâles sur certains individus, et hermaphrodites femelles sur d’autres. Les pre- mières sont inconnues, les dernières ont les carac- tères indiqués plus haut. | M. Poiteau , à la notice duquel j'emprunte ces dé- tails, espère qu’un individu mâle arrivera tôt ou tard dans nos cultures, et que peut-être il existe déjà en Angleterre. Malgté son absence, il trouve les caractères qu’il a exposés suffisans pour consti- tuer un genre solide. Il discute savamment la place qu’il doit occuper dans les familles naturelles, et, après avoir exposé les caractères qui le rappro- chent des malvacées et des rosacées, et ceux qui l'en éloignent, il propose de le considérer comme le chef d’une nouvelle famille à placer entre les dombeyacées et les bythnériacées. Dans le nord et le centre de la France, cet arbre paraît ne pas devoir être cultivé à l'air libre en 542 pleine terre, à moins qu'on ne puisse le garantir d’un froid de deux degrés. Mais il réussira sans aucun doute dans nos départemens méridionaux , où 1l acquerra le développement qui lui est na- turel et pourra fournir les fibres textiles de son écorce. Jusqu'ici on l’a multiplié de marcottes. Une terre douce et légère lui convient. Doverce. PIMÉLÉE A FEUILLES EN CROIX, A FLEURS ROUGES. P1- melea decussata, R. Brow. Var. : Flore rubra. J'ai donné, dans le numéro d'août 1834, page 349 de ces Annales , une note sur la culture du Pimelea decussata , et fait connaître les avantages que pré- sente ce joli arbuste pour la décoration de nos serres et de nos jardins. Cette plante a tellement séduit les amateurs par sa jolie forme et ses nombreuses fleurs roses en tête, ressemblant à celles du Thymélée ( Daphne cneorum), qu'aujourd'hui encore on suffit à peine à sa multiplication pour satisfaire les demandes et alimenter le marché. La variété qui nous occupe paraît s’obtenir assez facilement dans les semis des graines de cet ar- buste, car nos collègues, MM. Jacquin frères, l'ont recue de Belgique en 1835, tandis que M. Ber- tin, habile pépiniériste à Versailles, l'a vue naître dans ses semis, et que M. Quillardet, horticulteur à Paris, l’a obtenue de la même manière. Cette variété a les fleurs rouges; elles sont aussi nombreuses que celles du type et durent aussi longtemps ; seulement elles sont un peu plus pe- tites. Les jeunes rameaux ont l'écorce purpurine; les feuilles sont très-luisantes , obtuses et plus courtes. Pl à l'ouilles dentees . VERVEINE Verbena dentata. 345 Comme le type , on la multiplie de greffe, et de boutures étouffées qui jusqu'alors se sont mon- trées un peu plus délicates à la reprise. M. Bertin en possède un fort pied qui lui donne des graines qu’il sème immédiatement, et jusqu'à présent tous les jeunes individus obtenus de semis ont reproduit la même plante, chose assez rare parmi les variétés. Elle est, du reste , aussi rustique que son type, et demande la même culture, savoir : la terre de bruyère, les arrosemens fréquens, et l’orangerie ou le châssis froid pendant l'hiver. PÉPIN. VERVEINE A FEUILLES DENTÉES. //erbena dentata ? (Voyez la planche, et pour les caractères géné- riques, page 36, année 1835-1836 de ce Journal.) Arbuste s’élevant à un mètre environ, à rameaux un peu dressés; les plus jeunes , couverts d’un épi- derme velu et coloré en rouge brun; feuilles épaisses , raides , étalées, arrondies ou ovales, cu- néiformes , munies à leur contour de dents assez grosses , à bords légèrement recourbés en dessous. La surface supérieure est d’un vert foncé, un peu luisant, malgré la quantité de poils courts et raides dont elle est couverte et qui la rend très-rude au toucher. La surface inférieure est blanchâtre, ve- lue, et marquée de nervures épaisses , réticulées ; le pétiole est court et repose sur un coussinet assez prononcé. Fleurs disposées en épis, naissant à l’aisselle des feuilles supérieures, divariqués, dépassant plu- sieurs fois les feuilles en longueur; pédoncule nu dans sa partie inférieure, supportant des fleurs 544 d'abord géminées , puis disposées par petites verti- cilles de quatre ou cinq. Les bractées dont elles sont accompagnées, d’abord de la longueur du bou- ton , finissent par être plus courtes que le calice. Celui-ci est presque campanulé , à quatre dents aï- guës, garnies de poils blanchâtres ; la corolle est petite, tubuleuse, presque régulière, dépassant le calice du double de sa longueur ; le limbe a quatre divisions , arrondies , finement denticulées, de cou- leur lilas; la gorge est garnie de poils longs, incli- nés vers le centre et fermant lentrée du tube, sur lequel ils se continuent au delà des points d'inser- tion des étamines. Celles-ci sont situées entre cha- cun des points de la corolle et incluses; leur filet est subulé, glabre, incolore ; les anthères, d’un jaune doré, sont portées sur un connectif couvert de petites papiiles; la déhiscence est introrse ; un des lobes est muni à la base d’un petit bouquet de poils blancs. Le pistil est de la longueur du tube de la corolle; le style cylindrique est couronné par un stigmate en tête. L’ovaire est arrondi, velu supé- rieurement , et divisé en deux lobes, renfermant chacun un ovule dressé. Cette plante , que je crois être originaire d'Amé- rique, n'est pas une beauté, mais sa nouveauté m'a engagé à en donner la figure. Elle nous a été envoyée d'Angleterre, et je ne l'ai trouvée décrite nulle part. Sa culture est très-simple. Il Jui faut une terre mélangée, et l’orangerie pendant l'hiver. Elle se mul- tiplie assez facilement de boutures faites sur couche chaude et sous cloches. Peut-être pourra-t-elle ré- sister en pleine terre; c’est ce que je saurai l’année 345 prochaine, car j'en ai planté un pied pour essai au printemps dernier. NEUMANN. DaviésiE A LARGES FEUILLES , Daviesia latifolia , Horr. Tige d’un vert gai ; feuilles alternes , larges de plus d’un pouce sur deux et demi de long, co- riaces , lancéolées, mucronées; fleurs naissant à l'aisselle des feuilles, en grappes composées de trente à quarante, dont un plus grand nombre s'ouvre à la fois. La floraison commence par celles qui sont le plus rapprochées de la base du pédon- cule, et les autres succèdent; ce qui fait durer sa floraison plus d’un mois. Quelquefois deux ou trois grappes sont insérées dans la même aisselle. Chaque fleur a un pédicelle, muni à sa base d’une petite bractée en forme de spatule. L’étendard est d’un jaune d’or, strié de pourpre à sa base ; la ca- rène est blanchâtre à la base et pourpre au sommet ; les ailes sont rouges , et jaune d’or vers le haut; dix étamines , style simple. Ce joli arbuste est de serre tempérée et se cul- tive comme le Longifolia, décrit et figuré par notre collègue M. Jacquin aîné, page 153 de ce Journal, année 1836-1837. Cers frères. SPHACÈLE. Benrmam. Bot. Regist. Loupon. Hort. Brit. Didynamie gymnospermie. Lin. Labiées, Jussieu. Caractères génériques. Calice un peu bilabié, à cinq dents, dont trois supérieures et deux infé- rieures, à peu près égales ; corolle monopétale à 346 . sente . n re cinq divisions inégales, deux supérieures, deux latérales et une inférieure plus grande; quatre éta- mines didynames écartées , insérées sur la corolle ; un style terminé par un stigmate fourchu, à divi- sions aiguës; quatre graines nues au fond du calice. SPHACÈLE CAMPANULÉ. Sphacele campanulata. BENTH. Bot. Regist. n° 1382. Lounon. Hort. Brit. Sp. 29,262. Petit arbrisseau pouvant s'élever de deux à trois pieds; jeunes pousses blanchâtres et courtement tomenteuses , les adultes d’un gris cendré; feuilles opposées, linéaires, rétrécies en un court pétiole à la base, irrégulièrement crénelées sur les bords, qui sont roulés en dessous, d’un beau vert en dessus, incanes, blanches en dessous, rugueuses comme dans quelques espèces de sauge , de douze à quinze lignes de long, de deux à trois de large. Fleurs deux à deux dans les aisselles des feuilles terminant les petits rameaux; pédicelles très-courts; calice à cinq dents, souvent brunâtre, campanulé, les dents sétacées au sommet, munies de dix ner- vures en dessus; fleurs à tube rétréci à la base, s'évasant ensuite et comme campanulées, d’un blanc mêlé de violâtre, longues de sept à neuf lignes, et en ayant presque autant de large; toutes les cinq divisions ouvertes, l'inférieure reployée en dessous ; elles se sont épanouies fin de mai et courant de juin. Originaire du Chili, ce petit arbuste fut introduit en Angleterre en 1800, et pourtant je ne lai connu à Paris qu'en 1836; on le cultive au Jardin des Plantes, à Neuilly, et dans quelques autres 4 LS Ce se », 1 D dés her) Ÿ ste! . LT d 4 ag 2 PATA + “#38 Ft | s ? EX : L : Le t e 4% 4 7 L: ME e 7 Ce | MA : ee r * (] cr” . | : P1.#2 FUCHSIE ECLATANTE Fuchsia fuloeens = 347 établissemens de commerce. La serre tempérée ou une bonne orangerie lui convient; il doit être placé le plus près des jours possible. Il se multiplie facilement de boutures faites comme toutes celles des arbustes de cette température; les fleurs sont assez jolies et se succèdent longtemps; l’arbuste a un port régulier et il peut être introduit dans les collections d'amateurs; les feuilles sont odo- rantes. JAGQUES. FocasiE ÉCARLATE, Æuchsia fulgens. Bot. REG. ( Voyez la planche, et pour les caractères généri- ques, page 133, Journal et Flore des Jardins.) Tige glabre , glauque , rameuse , purpurine, d'un tissu herbacé; feuilles minces, ovales, cordi- formes à la base, pointues, dentées, ciliées, à ner- vures purpurines dans les supérieures, d’un vert frais, portées par un pétiole plus court qu'elles, canaliculé et à peine pubescent ; fleurs solitaires , axillaires, pendantes; pédoncule filiforme long de six lignes à un pouce ; ovaire oblong, pubescent , polysperme, quadriloculaire; style filiforme dé- passant les étamines; stigmate capité, conique. Calice long de deux pouces et demi à trois, infun- dibuliforme, ventru vers la base, très-légèrement pubescent , de couleur écarlate vive, à quatre divi- sions triangulaires, pointues, plates, d'un jaune verdâtre au sommet; pétales ovales, obtus, aplatis, plus courts que les divisions du calice , d'un rouge sang ; huit étamines insérées dans le tube, plus courtes que les sépales, à anthères jaunes. Cette jolie plante a été dessinée d’après un Jeune 348. individu appartenant à M. Loth, habile horticul- teur, rue Fontaine-au-Roi, à Paris. Il l'avait tirée de la Belgique avec quatre autres pieds qui ont péri entre ses mains, ce qui indique assez que cette Fuchsie est délicate. Il lui faut pour l'hiver une bonne serre tempérée bien éclairée; car, malgré qu'il soit probable qu'elle appartient à la partie tempérée du Mexique, il est fort douteux qu'elle puisse jamais passer en pleine terre. Elle veut une terre légère et substantielle, et pour l'été une ex- position à l'air libre, chaude, mais abritée des vents froids et des variations subites de température. Elle a besoin dans cette saison d’arrosemens assez fréquens. Ce n’est que là qu’elle peut assez bien fleurir, mais elle est encore loin d'acquérir ainsi le brillant coloris de vermillon dont elle se revêt sous le ciel du Mexique. On la multiplie assez facilement de boutures faites avec les jeunes pousses en les étouffant sous cloches et sur couche tiède. Doverce. ASTELMA. Ror. Brown. Syngénésie polygamie superflue. Lin. Flosculeuses. Juss. Caractères génériques. Réceptacle glabre, ai- grette plumeuse, sessile; rayons connés à la base; involucre imbriqué , composé d’écailles rouges, les intérieures conniventes. IMMORTELLE REMARQUABLE. Æstelma eximia. KRos. Brown. PaxTon. Gnaphallium eximium. Lin. (Voy. la planche.) Cette jolie plante , originaire du Cap de Bonne- Espérance, est anciennement introduite dans nos PL. 43 IMMORTELLE REMARQUABLE Astelma eximia. 349 cultures ; mais elle mérite d’y être plus commune, à cause du bel effet qu’elle produit par ses calices globuleux de couleur cramoisie et par les fleurs d’un joli jaune foncé qui en sortent en espèce de panache. Elle a de plus l'avantage de conserver longtemps sa fraîcheur et son coloris quand on cueille les calices avant qu'ils soient ouverts, ainsi que l'indique son nom d’immortelle. Sa tige s'élève à deux pieds environ, elle est li- gneuse et cotonneuse; les feuilles sont sessiles , ovales, entières, cotonneuses et droites. Cette plante produit rarement des rejetons pour la multiplier; on la propage de préfé- rence par le semis de ses graines , qu'elle mürit assez souvent. On les sème dès les premiers jours du printemps en pots ou terrines de terre de bruyère qu’on tient à une douce chaleur pour les faire germer. Quand le jeune plant peut être em- poté, on le tient alors en serre ou sous châssis. Il faut à cette plante une terre légère siliceuse, mais cependant riche en humus végétal; le mieux est une terre de bruyère sablonneuse et pleine de fibres végétales. Le point essentiel est de donner un facile écoulement à l’eau avec laquelle on arrose, ce qu’on obtient en garnissant le fond du pot de gravier ou de tessons. Il ne faut d’ailleurs arroser que lorsque le besoin l'exige, et prendre garde de donner trop d’eau à la fois, ce qui exposerait la plante à pé- rir subitement, surtout si elle se trouvait au so- leil. Il est aussi important de ne pas arroser sur les feuilles, car elles retiennent longtemps l’hu- midité, à cause du coton qui les revêt, et pourris- sent infailliblement. 350 Elle a besoin de la serre tempérée en hiver, et d’une exposition chaude en été. Le mois de juin est l’époque la plus ordinaire de sa floraison , qui se prolonge souvent jusqu’en septembre. Cezs frères. CERBERA. Lin. Pentandrie monogynie. Lan. Apocynées. Juss. Caractères génériques. Calice à cinq folioles ouvertes ; corolle infundibuliforme, à tube resserre à son orifice par cinq dents presque conniventes , puis évasé en un limbe grand , partagé en cinq dé- coupures obliques ; cinq étamines à anthères con- niventes ; ovaire arrondi, à style filiforme, terminé par un stigmate à deux lobes ; drupesillonné d'un côté, contenant un noyau à quatre valves, à deux loges et à deux graines. AHOUAI ARBRISSEAU. Cerbera fruticosa. Roxs. (Voyez la planche.) Arbrisseau à tige droite, à feuilles longues de six à huit pouces, pétiolées, larges de deux pouces environ, pointues, obtuses, à nervures apparentes des deux côtés, d’un joli vert en dessus. Les fleurs sortent du centre de la tige entre deux bourgeons; quelquefois il ne s’en développe qu'un. Il arrive souvent que les fleurs de l’année suivante partent du même point, comme cela a lieu dans le genre hoya. Le calice est très-court; la corolle a le tube très-allongé, elle est d’un rose frais dans les fleurs nouvelles et passe au blanc à mesure que l’époque de l'épanouissement s'éloigne. Les étamines sont portées sur de courts filets atta- PL 4x apr AHOUAI ARBRISSEAU Cerbera frutucosa y né | +4 de . dis fn "et NCA ét pes 6" 351 chés au sommet du tube et garnis entre eux de petits poils blancs. Cet arbrisseau , originaire de l’Inde, sppariiens à la serre chaude; on le multiplie de PP faites sous cloches en terre de bruyère pure. Lorsque les boutures sont enracinées, elles végètent très-bien en terre mélangée. La floraison commence en juin et se prolonge jusqu’en août. Jamais les fruits ne sont venus à maturité. NEUMANN. NOUVELLES. RoncE oporaANTE, Ronce de Canada. Rubus odorus, LinNÉE. Cet arbuste, sous-ligneux et qui s'élève de quatre à cinq pieds, est originaire du Canada, comme l’in- dique son nom vulgaire ; il fut introduit en Angle- terre en 1700, et il est aussi cultivé en France de- puis bien longtemps. On le rencontre très-souvent dans les jardins d'agrément, où son large feuillage et ses fleurs assez grandes, simples et d’un beau rouge , se font remarquer. Il va devenir encore plus intéressant pour les amateurs, en variant dans les massifs la couleur de ses fleurs ; car j'ai recu l’au- tomne passé, de l’un de mes correspondans, un pied de cet arbuste , à fleurs d’un beau blanc; les cinq pétales sont bien étoffés, et l’ensemble de la fleur est plus grand que dans l'espèce à fleurs rouges. Ce sera donc une bonne acquisition pour nos bos- quets et nos grands parterres, et qui probablement se multipliera aussi facilement que l'espèce par ses traces et l'éclat de ses racines. JACQUES. 352 OROBE PRINTANIER A FLEURS AZURÉES , Orobus vernus, var. : azureus. Catal. KoëeniG et On, Horrur. Ce beau genre se trouve maintenant composé d'au moins quarante espèces , parmi lesquelles on en cultive de trente-deux à trente-quatre. Dans le nombre , il y a de jolies et très-intéressantes plantes, et beaucoup pourraient servir à l’ornement des jar- dins, même les indigènes de nos environs; car l’O- ROBE TUBÉREUX , Orobus tuberosus, Lin., naturel aux bordures de nos bois, ne serait certainement pas déplacé , au premier printemps , sur les plates- bandes de nos parterres, qu’il ornerait parfaitement des premiers jours d'avril en mai. L'OROBE PRINTA- NIER , Orobus vernus, peut lui être adjoint, ainsi que sa variété que je vais décrire; car lOrobe à fleurs azurées n'est certainement qu’une variété de l'Orobe printanier, dont il a tous les caractères, n'en différant que par des fleurs plus grandes , à étendard plus large, et d'un bleu azuré pâle ou hlacé. Cette variété m’a été communiquée par M. Sou- lange-Bodin , qui l’a cultivée au jardin de Fromont, à Riz; MM. Kœnig et Ohl, cultivateurs à Colmar, la possèdent aussi, puisqu'elle se trouve portée sur leur catalogue; c’est, suivant moi, une fort jolie plante, et qui mérite les soins des amateurs et des cultivateurs. JACQUES, PL 45 € e A7 2702 CERISE DE LA REINE IORTENSE ENRRALES DE FLORE ET DE POMONE. TOICIcrccocorercocroc ere eee 0t eee to0Did0ecetec et Sceteteicterece ENGRAIS ET AMENDEMENS. DES EMPLOIS DE LA CHAUX EN CULTURE. (Suite.) Du Carbonate de Chaux. La combinaison de la chaux avec les acides joueun rôle fort important parmi les engrais stimulans en usage dans la culture, commeon a pu enjuger par les détails que nous avons consacrés au sulfateet au phos- phate de cette base. A la vérité, ces dernières combi- maisons sont celles qui ont fixé le plus l'attention jus- qu’à-ce jour ; maisil y en a quelques autres qui, pour être d’un usage moins général, ou moins efficace pour certaines plantes, n’en sont pas moins très-utiles à connaître et à employer : tels sont le nitrate et lhydrochlorate de chaux. Le carbonate de la même base pourrait aussi être considéré, à plusieurs ti- tres, comme un stimulant très-actif; mais comme il est répandu en grande abondance dans la nature, et qu'il est un composant indispensable des sols fertiles , il n’y a que des sols tout à fait ingrats, de nature siliceuse ou alumineuse, et dans lesquels l'élément calcaire ne se trouve pas, qui puissent ga- gner à une addition de cette substance comme sti- mulant. Dans tous les autres , la proportion du car- bonate calcaire est assez forte pour que les plantes SEPTEMBRE 1838. 23 354 puissent en trouver facilement autant que leur constitution le réclame ; de sorte que, lorsqu'on y fait une addition de cette substance, ce n’est pas en vue d'en fournir aux végétaux pour les stimuler, c'est seulement pour modifier le sol, l’'échauffer, diminuer sa compacité , et le rendre plus perméable aux racines et plus propre à absorber la rosée. Aussi ne l’'emploie-t-on pas dans ce cas par petites por- tions, comme un stimulant , et en le répandant à la main, mais en grande masse, comme par cent à trois cents charges par hectare, et quelquefois plus, selon que l’on veut que l'amendement soit perma- nent et considérable. Du Nitrate de Chaux. Le nitrate de chaux est un stimulant énergique, très-approprié aux plantes de toute espèce, par les élémens qu'il est susceptible de leur fournir, et par la manière dont il agit sur les semences, mais qui paraît être absorbé en particulier à l'état salin par les plantes à racine bulbeuse ou pivotante. Ce sel, d’une grande solubilité, est formé par la combi- paison de la chaux avec l’acide nitrique , qui lui- même ést une des combinaisons de l'azote et de l'oxygène, deux gaz utiles Fun et l’autre aux vé- gétaux, mais dont le premier est susceptible en par- ticulier de participer à tous leurs produits. On le rencontre dans les lieux humides, exposés aux exha- laisons animales, où l’acide mitrique se produit na- turellement par laréaction des substances du règne animal en putréfaction, et où cet acide, aussitôt après qu'il est produit, entre en combinaison avec les substances alcalines que le sol contient. Entre 355 cés substances, la chaux, étant sans comparaison la plus abondante, est celle qui donne naissance au nitrate, qui est utilisé en plus grande quantité dans l'agriculture; mais ce nitrate n’est jamais employé pur, parce qu'il reviendrait à un prix trop considé- rable dans cet état, et on ne le répand sur le sol que mêlé à d’autres substances qui ont souvent des propriétés particulières, et à l'égard desquelles il n’a quelquefois qu’une importance subordonnée. Le nitrate de chaux se rencontre dans tous les engrais d’une décomposition avancée, dans la terre des étables, le sol des caves, et les décombres des habitations. Il est infiniment à regretter que l’a- griculture ne puisse en faire un plus grand usage, parce qu'il agit d’une manière très-favorable sur les semences , en accélérant leur germination , et qu'il paraît exciter à un haut degré l’énergie vitale lorsqu'on répand les matériaux qui en contiennent sur des récoltes en végétation. Du reste, il convient de l'appliquer au printemps, parce qu’étant très- soluble, les pluies l’entraîneraient en pure perte si on l’'employait en automne ou en hiver. Sa solu- bilité prononcée est cause aussi qu'il n’a qu'une très-courte durée. De l’Hydrochlorate de Chaux. L'hydrochlorate de chaux n’a été signalé et em- ployé comme stimulant que depuis un petit nombre d'années, et jusqu'à ce jour son usage a été très- limité à cause de sa rareté ; il est cependant à croire que l'emploi en deviendra plus commun, parce qu'il stimule énergiquement tous les végétaux, et que l’on peut se le procurer à assez bas prix. Ce sel 356 est d’une grande solubilité , et c'est même le plus soluble des sels stimulans en usage dans l'agricul- ture, quoiqu'ils le soient tous, à l'exception du sul- fate, du phosphate et du carbonate de chaux. Il pa- raît agir d'une manière comparable à celle de lhy- drochlorate de soude ou sel marim ; maisilaen outre la propriété d'attirer plus énergiquement l'humidité, et de concourir avec plus d'efficacité à entretenir la fraîcheur du sol. L’hydrochlorate de chaux est formé par la com- binaison directe de l'acide hydrochlorique et dela chaux. Ce sel est constamment un produit de l'art, et ses effets paraissent également remarquables sur la végétation des céréales et sur celle des plantes fourrageuses. Cependant il faut être économe dans son emploi, car s’il existait en trop grande abon- dance dans un sol quelconque, ce sol serait frappé temporairement de stérilité. Au reste, il y a peu d’inconvénients à redouter à cet égard-là, parce qu'il suffit d’une simple expérience pour éclairer suffisamment le cultivateur , et qu’en employant ce sel en dissolution dans l’eau, en arrosement, on ne doit pas craindre qu'il nuise aux récoltes, quand la dissolution ne marque qu’un demi-degré à Paréo- mètre. L'hydrochlorate de chaux , considéré comme en- grais, et dans ses rapports avec la culture, a été étudié particulièrement par M. Pajot-des-Charmes, qui a indiqué les moyens les plus économiques de le préparer et les précautions qu'il convient de sui- vre dans son emploi. D'après ce chimiste, 1l serait facile, dans toutes les fabriques de soude artificielle, d'utiliser poux la production de ce sel le gaz hy- 357 drochlorique que l’on laisse exhaler souvent en pure perte dans l'atmosphère, et qui, combiné avec l'é- lément calcaire pour la production de l’hydrochlo- rate, deviendrait ainsi un accessoire très-avanta- sgeux de ces fabriques. L’hydrochlorate produit pourrait être livré au commerce à l'état solide, ou à l’état de dissolution concentrée; à l’état solide, il serait d’un prix plus élevé qu'à l'état liquide , à cause de la quantité de combustible nécessaire pour le solidifier, et ilne serait pas cependant d’un usage plus avantageux en agriculture. [1 vaudrait donc mieux le préparer à l'état liquide et l'expédier en dissolution concentrée dans des barils. Les cultiva- teurs l’étendraient eux-mêmes d’une grande quan- tité d’eau , de manière à ce qu'il ne marquàt plus qu'un demi-degré à l'aréomètre; et dans cet état, il serait employé en arrosemens. Cette opération devrait se faire au printemps , au moment où la vé- gétation se ranime, et peu de jours après on aper- cevrait les effets salutaires de ce stimulant sur les végétaux. E. Marrin. HORTICULTUR E. JARDIN FRUITIER. Cerise DE LA REINE Horrense. ( Voyez la figure.) Dans un semis fait en 1826 de noyaux de la Cerise anglaise, M. Larose , fleuriste-pépiniériste à Neuilly, après avoir été jardinier de la Malmaison, a obtenu une variété assez différente, et que l’on connaît aujourd'hui sous le nom de Cerise-La- rose. Les noyaux de cette nouvelle variété semés en 358 1832 ont donné næssance à un Cerisier d’une belle apparence, et qui a fixé l'attention. Soigné conve- nablement et étudié dans son accroissement, ce jeune arbre a paru à M. Larose devoir être inté- ressant ; et en effet, en 1857, 11 a donné deux fruits justifiant à peu près cette espérance , mais trop peu nombreux pour asseoir un jugement. Sa fleur, d’après ce cultivateur, répand l’odeur de l’aubépine. Cette année 1838, une fructification plus abon- dante a récompensé le zèle de M. Larose et permis d'apprécier les fruits, au nombre de vingt, qui ont remplacé les fleurs, toujours douées de l'odeur d’au- bépine dont j'ai parlé. Ces fruits très-remarquables ont servi de modèle à la figure ei-jointe; ils ont müûüri dans les premiers jours de juillet. L'arbre ressemble par son port et ses feuilles au Cerisier royal; ses rameaux sont étalés presque horizontalement; les bourgeons sont d’un vert frais et lavés de rouge du côté du soleil; les gemmes sont assez rapprochées ; le bois ressemble à celui du Cerisier Cherry-Duck. Les feuilles , d'un vert foncé en dessus et plus pâle en dessous, sont très-nervées et gaufrées , ovales , allongées, acuminées, longues de cinq à sept pouces, garnies en leurs bords de dents larges émoussées etsurdentées ; le pétiole, long d'un pouce à un pouce et demi, est canaliculé, rougeûtre, muni à sa base de deux stipules pinnatifides, et à son sommet de glandes fauves variables en nombre, et qui quelquefois se trouvent sur les premières dents du limbe. Les fruits, le plus souvent réunis par deux, trois et quatre, sont portés par un pédoncule mince, mé- 359 diocrement- long , inséré sur le fruit dans une large fossette. Ces Cerises ont la forme en cœur obtus, et d’autres arrondie ; elles sont légèrement. apla- tes sur deux faces, et souvent marquées au milieu de l’une d'elles d’un sillon longitudinal ; le diame- tre est d’un pouce; la peau est mince, luisante, transparente, d’un rouge clair d’abord qui devient foncé à la maturité. La chair est jaunâtre, fondante et pleine d’un jus incolore, abondant, sucré et nullement acide ; le noyau est gros, ovale , aplati. Le volume de ces Cerises est tel qu’il n’en faut que 48 ou 5o pour peser une livre, tandis que la Ce- rise anglaise ne fournit ce poids qu'avec 110 à 120 fruits. Cette Cerise, à laquelle un sentiment honorable pour M. Larose a fait donner le nom de /4 Reine Hortense , est digne de trouver place dans tous Îles jardins d'amateurs de beaux et bons fruits, et ne peut manquer d'être vivement recherchée. £ DovercE. Sur le Puceron Lanigère. Un fait qu'il est bon de signaler à l'attention des. cultivateurs de pommiers, c'est qu’à la suite de l'hiver dernier, le puceron Lanigère qui infestait depuis plusieurs années nos arbres de Charonne, au point que les racines elles-mêmes en étaient gar- nies, a totalement disparu. Un seul jeune pommier en avait encore sur trois où quatre branches que j'ai fait couper et brûler. Je ne sais.si l’on peut espérer. de ne pas le voir reparaître l’année prochaine; mais je crains qu'il n’en soit pas ainsi si, comme on me l’a dit, M. Dal- 360 bret, qui l'avait vu disparaître en 1837 des pom- miers confiés à ses soins au Jardin des Plantes, l’a vu revenir cette année. Quoi qu’il en soit, j'ai cru devoir faire connaître ce fait observé dans nos cul- tures. JACQUIN aîné. PLANTES D'ORNEMENT. Note sur les effets de la gelée pendant les hivers de 1829 et 1838. Je crois devoir mettre sous les yeux de nos lec- teurs uneïnote qui n'a été communiquée par mon collèeue, M. Noël, jardinier en chef du Jardin Botanique de la Marine , à Brest, relativement aux végétaux qui, sous ce climat, ont supporté l'hiver de 1829 et succombé pendant celui de 1838, et à ceux qui ont résisté aux froids de ces deux hivers. Plantes qui ont passé l'hiver de 1820 et gelé en 1638. Andropogon nardus, Arthropodium cirrhatum , Agapanthus umbellatus, Anigozanthos flavida, Cat- ceolaria rugosa, Nicotiana glauca, Bignonia pan- dorea , Gnaphalium orientale, tout le genre Stevia, Schrankia uncinata , Cyclamen Europæum, Jasmt- num odorum, L'eucrium marum, Horminum cau- lescens, Solanum Bonartense, Lycium 4 frum, Sphœ- ranthus Indicus, aster argophyllus, Artemisia arbo- rescens. Plantes qui ont résisté aux deux hivers de 1829 et 1636. Ruscus androgynus, Yucca gloriosa, Y. aloïfolia, 361 F. filamentosa , Agapanthus minor, Antholy za cu- nonia, Wachendorfia thyrsiflora, Pontederia cor- data, Canna Indica, C. gigantea, €. coccinea , C. Jlaccida, Alpinia nutans , Salicornia fruticosa, Ca- lyxhymenia Cervantesii, Callicarpa Americana, T'eu- crium fruticans, T. betonicum , Budleja salvifolia , B.salicifolia, Antirrhinum angustifolium, Baccharis wæfolia, Anthemis globosa, Buphtalmum frutico- sum, Verbesina alata, V. nodiflora , Cistus salvifo- lius, C. villosus, C. incanus , C. albidus, C. cris- pus, C. Creticus, Decumarta barbarea, Punica gra- natum, P. nanum, Lagerstræmia [ndica, Antyllis hermania, Phormium tenax, Horminum virginicum, Prasium majus, Cestrum parqui, Nerium oleander, Bignonia grandiflora, Chrysocoma coma aurea, Eryngium paniculatum, Pæonia moutan, Hibbertia volubilis , Bocconia cordata, Melaleuca armillaris , Metrosideros lophanta, M. crassifolia, Eucalyptus obliqua, Myrtus communts, M. Romana, M. mu- cronata, MNesea salicifolia, Mespylus Japonica, Cassia occidentalis, Pittosporum tobtra ( Sinensis ). Il résulte de la note ci-dessus que déjà plusieurs plantes, nées sous les tropiques, résistent parfai- tement aux intempéries hivernales dans le Finistère. Je citerai particulièrement les Metrosideros, qui, malgré les rigueurs de l'hiver dernier, bien plus doux sans doute dans cette localité que sous notre climat de Paris, mais cependant très-intense pour ces plantes, ont fleuri en juillet et août, et formaient des buissons admirables. PÉPIN. 362 PLEINE TERRE. CHÈVREFEUILLE DE TARTARIE, Zonicera T'atarica. Lin. Arbuste s'élevant à six ou sept pieds , à racines nombreuses, courtes, réunies en paquet; tiges formant un buisson fort épais, ayant le bois gris, les feuilles petites, cordiformes, opposées, d’un vert glauque ; fleurs naissant deux à deux dans l'aisselle des feuilles, petites, odorantes et de couleur rose. Elles paraissent en avril et durent dix ou douze jours. Il existe une variété à fleurs blanches. Cet arbuste se cultive dans toutes espèces de ter- rains et à toute exposition. Îl est d’un effet agréable dans les bosquets et jardins paysagers ; on peut en faire des palissades, le former en boule ; 1l se prête à toutes les formes qu’on veut lui faire prendre. Toutefois son principal mérite est de pouvoir être forcé pour l'hiver, ce qui est un avantage pour tous les jardiniers qui ont besoin de fleurs pendant cette saison, soit pour décorer les appartemens , soit pour fournir des bouquets, dans la composition desquels elles entrent avec beaucoup d'élégance. Voici le traitement qui lui convient : cet arbuste se multiplie de lui-même, par les drageons qu'il pousse abondamment du pied; on prend de ces drageons que l’on plante à l'air libre, dans une planche préparée à cet effet, et en les espacant en- tre eux de quinze à dix-huit pouces. On en forme des arbustes à tête ronde, de la hauteur de dix-huit pouces à deux pieds, en les arrondissant à la ser- pette en février ou mars ; lorsque la tête est formée, 563 on les empote dans des pots de sept à huit pouces de diamètre, remplis de terre meuble, à laquelle on à ajouté un peu de terreau ; on enfonce les pots en terre jusqu'à deux pouces de leurs bords, en les espacant assez pour que les arbustes ne se touchent pas ; on couvre toute la planche avec un paillis de fumier court, et on arrose fréquemment pendant les chaleurs de l’éte. A l'automne suivant, on retire de terre avec leurs pots les pieds qu’on veut forcer à fleurir pendant l'hiver, et l’on a soin de ne pas couper les racines qui dépassent; on les transporte dans un coffre en bois où on les range, et on remplit les intervalles avec du terreau qui doit recouvrir les pots. On en- toure le coffre d’un réchaud de fumier, épais de deux pieds en bas, se réduisant à dix-huit pouces vers le haut; ensuite on couvre le coffre de châssis vitrés bien ajustés , et toutes les nuits, et même pen- dant la plus grande partie du jour, lorsqu'il gèle, on place des paillassons sur les châssis. Lorsque le soleil se montre, sans gelée, on donne de l'air sous les châssis, depuis onze heures jusqu’à deux. Sept ou huit jours après, ils commencent à pous- ser, etil faut avoir soin de les arroser. Un mois après, ils commencent à fleurir. I] faut, autant que le temps le permet, donner de l'air sous les châssis, afin d'y habituer le plus possible ces plantes, pour qu’elles n’y soient pas trop sensibles lorsqu'il s’agit de les transporter dans les appartemens. Si on veut en couper les fleurs pour les faire entrer dans des bou- quets, il faut immédiatement plonger leur pédon- cule dans de l’eau de puits tirée à l'instant même pour les empêcher de se faner. 364 Les chèvrefeuilles ainsi chauffés sont fort difficiles à rétablir, et comme ils périssent le plus souvent dans les mains des acheteurs, c’est sans doute là le motif qui a fait croire que les jardiniers mettent de la chaux dans leurs pots. Lémon. VERVEINE DE SABINE, l’erbena Sabina. Nous avons recu d'Angleterre et nous cultivons depuis 1835 cette jolie petite plante sous la dénomination ci- dessus, qui du reste ne se trouve dans aucun ou- vrage. D'après ses caractères et sa structure, je suis porté à ne la considérer que comme une variété de la V’erbena Pulchella , dont elle ne diffère que par ses tiges, qui, au lieu d’être droites et rameuses, se couchent sur terre depuis leur insertion, et qui développent à chaque nœud une si grande quantité de petites racines fibreuses, qu’il devient presque impossible de l’arracher ; du reste, ses fleurs et ses feuilles offrent les mêmes caractères. Toutefois cette plante est recommandable par les jolis tapis de verdure qu’elle forme pendant toute la belle saison ; elle convient parfaitement à l’orne- ment des rocailles et à tapisser des glacis. Livrée à la pleine terre dès le mois d'avril, elle forme bientôt de belles touffes, d’un vert foncé, qui se couvrent d'une très-grande quantité de fleurs violacées de- puis la fin d'avril jusqu'en novembre; elle peut supporter trois ou quatre degrés de froid, mais pas davantage; c’est pourquoi il est bon d’en relever quelques pieds en septembre ou octobre pour la rentrer en orangerie. J'ai remarqué que cette plante ne fait quelanguwr lorsqu'on la tient en pots; ses rameaux sont grêles 565 et faibles, se détruisent au centre et retombent en dehors du vase, tandis qu’en pleine terre une sim- ple bouture, plantée en avril ou mai, couvre à l’au- tomne un espace de dix-huit pouces à deux pieds carrés. Les rameaux ne se redressent jamais; les fleurs croissent en dessus et sont portées par un pédon- cule commun ; long d’un pouce environ. Cette verveine croît à toute exposition, et n'est pas difficile sur la nature du terrain. Elle vient mieux toutefois placée à mi-ombre; elle a besoin d’arrosemens assez fréquens. On la dit originaire du Mexique. Elle a une va- viété à fleurs blanches que notre collègue M. Jac- ques a recue dernièrement. On trouve la Verveine de Sabine dans plusieurs établissemens marchands de Paris, chez MM. Cels, Jacquin frères, et Pelé, rue de l'Oursine. Pépin. Danraus Lin. Décandrie digynie. Lin. Caryo- phyllées. Juss. Caractères génériques. Calice tubuleux, à cinq dents, muni à sa base d’écailles opposées ou imbri- quées en croix, en nombre variable ; cinq pétales onguiculés, à limbe souvent denté; deux styles ; capsule cylindrique à une loge polysperme, s’ou- vrant par le sommet. OEïrxer pes FLEURISTES. Dianthus caryophyllus. Smir. Cette plante généralement connue, et qui tire son origine de la Barbarie, a produit un nom- bre infini de variétés, objet de soins empressés des amateurs qui leur portent un culte semblable à ce- 366 lui dont d’autres entourent les tulipes ; mais comme rien n’est stable en ce monde, on en compte bien moins aujourd’hui qu’autrefois. Cependant les œil- lets sont dignes de soins assidus par la vivacité et la netteté de leurs couleurs, qui, particulièrement dans les flamands, rappellent toutes celles qui dé- corent la tulipe, par leur forme empruntée à la rose, et par-dessus tout, par l'odeur suave qu'ils exhalent, odeur qui, formée de divers parfums, leur est toutefois particulière. Il fallait bien que quelque perfection distinguât ce genre de plantes que les botanistes ont nommé Fleur des Dieux. Toutes ces variétés ont été distribuées en quatre groupes ou races, parmi lesquels les œillets ÿ/a- mands et ceux de fantaisie ont obtenu la palme : aussi, à leur égard, les conditions exigées pour leur admission dans les collections de choix tiennent- elles de la rigueur imposée aux tulipes. L’imagina- tion pleine encore des beautés que ce dernier genre de plantes m'avait offertes en mai dans lPétablisse- ment de MM. Tripet et Leblanc, avenue de Bre- teuil, n° 30, j y suis retourné pendant la floraison des œillets , afin d'y voir la collection de ces caryo- phyllées, qui estaussi une spécialité de cette maison. Mon attente n’a point été trompée; peut-être aussi la vue de ces plantes choisies m'a-t-elle fait d'autant plus de plaisir que j'ai cru revoir d’an- ciennes connaissances parées d’une nouvelle frai- cheur; car, il faut le dire, malgré l'hiver rigoureux des premiers temps de cette année, ces plantes se montraient vigoureuses et fraîches, comme si la mauvaise saison n'avait eu pour elles ni froidure, ni frimas. Je dirai tout à l'heure à quels soins | : | ne sen de L 4. ŒILLET FLAMAND Zsaac. 2. ŒILLET DE FANTAISIE flamanville ; 367 était dû cet état prospère, si rare cette année pare les œillets. M. Leblanc, qui s'occupe de leur culture ayec un zèle égal à celui qu'il accorde aux tulipes, n’admet aussi dans sa collection que les variétés appartenant aux deux groupes que j'ai cités, et ses gradins en terre, parés d'un gazon verdoyant, prêtent un charme de plus à ces belles fleurs : tant il est vrai qu'un peu d'art seconde admirablement la nature ! Toutefois je ne décrirai point les soins minutieux que les vé- ritables adeptes du culte des œillets prennent pour rehausser leur beauté; je ne parlerai ni du tuteur en fil de fer, peint à l'huile en vert de la nuance des tiges, ni de la laine de même couleur qui les lie, ni de la pince avec laquelle on rajuste les pétales de la fleur dont l'épanouissement a laissé quelque chose à désirer : les véritables amateurs trouveront bien dans leur imagination les moyens de parer leurs fleurs chéries. Au milieu de ces nombreuses et riches variétés, jen ai remarqué une grande quantité de fort re- commandables , et particulièrement : Ænselme, blanc et carmin strié et bordé ; Olry, blanc strié de feu ; Mirabilia, bizarre rose, superbe ; mont V'ésuve, feu vif; Æmyot, blanc strié de carmin; ÆArgan, jaune strié cerise brun et d’un peu de blanc; Ca- (on, jaune strié rouge et cerise; /Zercule, bizarre feu; Grossetour, rose tendre très-beau, etc. ; et enfin les deux suivans, savoir : 1° Isaac ( Voy. la planche). Cet œillet, de la race des flamands, est remarquable par sa forme régu- lière; pétales entiers, à bords comme coupés à l’em- porte-pièce, et dont le fond, d’un blanc de neige, est 368 rehaussé par des traces nettes et pures de rouge feu et de marron sombre. Cet œillet réunit à peu près toutes les qualités estimées dans les fla- mands, telles qu’une corolle en cercle parfait , des pétales à sommet arrondi et sans aucune crénelure, un fond blanc pur et non sablé, et de riches cou- leurs nettement tranchées. 20 Framanvizce ( Voyez la figure). OEillet de fantaisie, remarquable par son fond jaune bordé et rayé de cerise pourpré vif. [ci, au contraire des flamands, les pétales sont incisés, comme frangés, et la couleur qui teint la bordure donne à cet œillet une grande élégance. Aussi est-il du genre de ceux que les Anglais estiment particu- lièrement. On conserve et l’on multiplie les variétés d'œil- lets par la marcotte et la bouture, et on en gagne de nouvelles par le semis. On marcotte de la fin de juillet à celle d'août. Lorsque le pied-mère que l’on veut marcotter offre des rameaux convenablement disposés pour at- teindre la terre où il est planté, on fait les mar- cottes dans cette terre même et à l’entour. On com- mence par la biner et y ajouter du terreau pour l'améliorer; ensuite on abaisse la branche élancée dont on a fait choix afin de connaître le point où il faudra faire l’incision ; on la dépouille avec pré- caution de ses feuilles depuis son attache sur la tige mère jusqu’un peu au-dessus de ce point. On fait alors à ce point même, en dessous, el juste au milieu d’un nœud, une incision transversale avec la lame tranchante d’un greffoir; lon conduit cette incision jusqu’à la moitié de l'épaisseur de Ja 369 marcotte , et alors on remonte la lame vers son sommet et verticalement pour produire une section de quatre à cinq lignes de longueur. Il est essentiel que la moitié du nœud reste au bout du talon, car c'est de là que partent les premières racines. On enterre alors la marcotte précisément à l'endroit où elle est incisée ; et par l'effet de la courbure qu’elle forme en redressant son extrémité supérieure qui sort de terre, le talon s’écarte de lui-même. On la fixe dans cette position au moyen d’un petit crochet en bois placé entre la courbure et la tige- mère, on recouvre de terre et on arrose. On fait ainsi à l’entour du pied autant de marcottes qu'il v a de rameaux convenablement disposés, et qu'il peut en exister sans confusion. Pour les rameaux qui n’ont point assez de lon- sueur pour être abaissés jusqu'à terre, on mar- cotte en cornet. Pour cela on incise de même la marcotte au milieu d’un nœud, on assujettit sur la première articulation au-dessous de l'entaille un cornet en plomb laminé qui dépasse cette dernière de la moitié de sa grandeur. On redresse la partie supérieure de la marcotte, et on remplit le cornet de terre fine et sèche qui se glisse entre les bords incisés et en maintient l’écartement. Gela fait, on mouille convenablement la terre du cornet. Les marcottes en pleine terre doivent être arro- sées une fois tous les deux jours; celles en cornet, deux fois par jour. Ainsi entretenues, elles mettent un mois ou six semaines à s'enraciner. On les sèvre alors et on les replante en pots ou en pleine terre. Il faut avoir la précaution de cesser d’arroser les œillets qu'on veut marcotter, surtout en courbant SEPTEMBRE 1838. 24 | 370 les branches, cinq ou six jours au moins avant de faire l'opération, parce qu’alors les rameaux sont moins cassans et plus souples. La bouture est beaucoup moins en usage que la marcotte; on ne l’'emploie le plus souvent que pour tirer parti de branches cassées sur des variétés précieuses et rares, ou pour rétablir la pureté du coloris dans des plantes qui dégénèrent. On coupe net les boutures toujours au milieu d’un nœud; on fend en deux l'extrémité inférieure d’une lon- sueur de cinq à six lignes ; on les effeuille, excepté au sommet, sur le tiers à peu pres de la longueur totale; on place dans l'incision un tout petit caillou pour maintenir les deux moitiés écartées, et on plante en pots remplis de terre de bruyère que lon place sur couche tiède en étouffant sous clo- ches, ou plus simplement , et même plus sûrement, en pleine terre de bruyère au nord. On choisit pour le semis les graines des œillets doubles, qui jouissent , malgré leur duplicature, du privilége de la fécondité. Les œillets simples grai- nent toujours et en abondance ; mais, sur une grande masse de plantes produites par leurs graines , à peine trouve-t-on quelques fleurs semi-doubles. On conçoit qu’on préfére toujours pour cet objet les semences obtenues sur des œillets doubles ap- prochant le plus près possible de la perfection qu'on exige d'eux, parce qu'il y a plus de chances d'obtenir quelques variétés recommandables. On sème en terrine dès le mois d’avml; une terre légère mêlée de terreau consommé et criblé est bonne pour cet usage; toutefois la terre de bruyère est plus favorable encore, et les jeunes 371 plantes s'en trouvent mieux. Lorsque le plant a six où huit feuilles, on le repique dans une plan- che de terre franche bien ameublie et terreautée. On place les œillets à un pied les uns des autres, et jusqu'à la fin de l'automne on bine et on ar- rose au besoin. Les œillets sont assez vigoureux pour résister à un froid de huit à dix degrés ; mais l'humidité, le verglas et toutes les brusques varia- tions de température leur sont funestes. Il faut donc les garantir de l'influence de ces intempéries, et surtout du contact du soleil, qui produit de faux dégels. C’est pourquoi on les couvre de paillassons que lon soutient avec des piquets pour laisser une libre circulation à Pair. Aussitôt que le temps le permet, on découvre, on met des tuteurs aux œillets, que l’on débarrasse des feuilles pourries ; on bine, on arrose au be- soin , et l'on attend la floraison, qui commence en juin, C'est alors qu'on réforme toutes les plantes dont la fleur ne promet rien, telles que les sim- ples, celles à fond blanc, les unicolores, etc. Enfin on marque pour les multiplier ceux qui annoncent toutes les qualités de l’œillet d'amateurs. J'ai dit dans quel brillant état se trouvaient les œillets de MM. Tripet et Leblanc, malgré le rude hiver qu'ils ont eu à supporter, et j ai promis d'in- diquer à quels soins ce résultat est dù. Ces soims sont fort simples, et voici en quoi M. Leblanc les fait consister. Il range au mois de novembre tous ses œillets sur un gradin élevé près d’un mur, à l'exposition du nord, et sur lequel le soleil ne peut jamais darder ses rayons. IL place à trois ou quatre pieds au-dessus d'eux des pail- 372 lassons disposés en toit incliné, et assujettis con- venablement. Cet abri les garantit à la fois des pluies, des neiges, des frimas et du rayonne- ment, et les laisse jouir de toute la circulation de l'air. Il proportionne les arrosemens à l'état de l'atmosphère; ainsi 1l ne fait pas arroser quand le temps est à la gelée, de peur qu'elle ne surprenne ses plantes dans un état d'humidité qui les rend bien plus sensibles au froid. Dans les hivers doux, l’ar- rosage est plus fréquent. Durant les froids de 1838, tout arrosement avait été suspendu, et bien que la terre fût devenue aussi dure qu'une pierre, les œillets n’ont éprouvé aucun dommage du grand abaissement de la température. Il laisse ordinai- rement ses plantes dans cette position jusqu'aux premiers jours d'avril. Dans le courant de mars, les œillets attendris par la végétation qui recommence résistent moins bien aux alternatives de chaud et de froid produites par la présence du soleil pen- dant le jour et les gelées blanches de la nuit, et il en périt souvent davantage que par un froid de quatorze degrés. DoverGe. ROSES NOUVELLES. Hyerine pe Laqueue. Arbuste très-vigoureux , rameaux faibles étalés, aiguillons nombreux, forts, rougeâtres, très-dilatés à leur base et courbés; feuilles planes, composées ordinairement de cinq à sept folioles lancéolées, luisantes, à dentelure couchée peu profonde; fleurs nombreuses, gran- des, pleines, d'une forme plate, bien faites, réunies en corymbes. Les pétales sont petits, plis- ses et roulés au centre, larges à la circonférence, 375 d’un beau rose vif; tube du calice glabre, pédon- cule garm de petits poils glanduleux. Très-jolie hybride de Bengale qui fait un bel effet sur églan- tier; obtenue par M. Etienne NoiseTTe. Beuze Poitevin ( Hybride de Bengale). Végéta- uion ordinaire, petits rameaux grêles, munis d'un petit nombre d’aiguillons presque droits; feuilles ordinairement de cinq folioles, petites; une partie lancéolée, l’autre coraiforme à dentelure couchée peu profonde; fleurs très-nombreuses, plemes, moyennes, bien faites, réunies en corymbes ; pé- tales cordiformes , d'un violet très-foncé au centre, ärdoisés à la circonférence ; tube un peu turbiné et glabre , pédoncule garni de glandes. Rene DE Danemark (hybride d’ Alba). Arbuste assez vigoureux, à rameaux droits armés d'un bon nombre d’aiguillons rouges, inégaux , très- courbés; feuilles de cinq à sept folioles, les unes cordiformes , les autres elliptiques, d'un vert som- bre, fortement dentées; fleurs nombreuses, grandes, parfaites, disposées en corymbes; les pétales sont d'un joli rose tendre intérieurement , blancs et cor- diformes à la circonférence; pédoncule et tube garnis de petits poils; superbe fleur d'un mérite tres-distingué. Harpy. LEPTOSIPHON ANDROSACE. Leptosiphon androsaceus. Beta. Bot. Mac. t. 3401. Jolie petite plante annuelle de la famille des Po- lémoniacées et très-voisine du genre Gzllia. Tiges à rameaux opposés, grêles et diffus, hautes de 374 quatre à six pouces ; feuilles étroites, subulées , soyeuses, disposées par petites touffes verticillées ; fleurs réunies en tête, portées chacune par un pé- dicelle ; la corolle est à tube allongé à cinq péta- les d’un violet lilas, laissant voir au centre les étamines à anthères jaunes qui produisent un Joli effet; les sépales du calice sont à cinq divisions su- bulées et velues. Cette charmante plante, originaire de la Cali- fornie, a été introduite à Paris en 1834. Semée en octobre , mais mieux dans les premiers jours du printemps, elle forme de jolies petites touffes qui produisent des fleurs depuis le commencement de juin jusqu'en août, lesquelles sont très-brillantes pendant la présence du soleil. Lorsque cette plante sera assez multipliée, on pourra la semer en rayons pour bordure, où elle produira un charmant effet par le grand nombre de ses fleurs et le changement de couleur de ses pétales. On trouve fréquemment dans les semis une fleur à variété tout à fait blanche. Elle demande une terre meuble et légère, et croît à toutes expositions. Semés en place, les pieds sont lus beaux que ceux qui ont subi le repiquage. En général, il faut peu d’arrosemens. Il existe une autre espèce sous le nom de Zepto- siphon densiflorum , importée à la même époque et du même pays. Elle est également fort intéressante et a été décrite par notre collègue M. Jacques dans le numéro de juin 1838, page 286 de ces Annales. Ces deux espèces paraissent avoir été introduites en Allemagne dans le même temps, selon le rapport de plusieurs botanistes. Elles figuraient en 1855 375 et 1836 au jardin botanique de Berlin, où on les voyait en grande quantité sur le bord des massifs. PÉpin. CAMPANULE A FEUILLES DE VERVEINE. Carmpanula ver- z ] L benæ folia. Sixs. (Voy. la planche, et, pour les ca- ractères génériques, page 119, Journal et Flore des Jardins.) Tiges nombreuses, simples, hautes de deux à quatre pieds, d’un vert gai, cylindriques; feuilles verticillées , au nombre de quatre, longues à la base de trois pouces sur trois quarts de pouce de large environ , un peu obliques , à nervures saillantes et dentées irrégulièrement , d’un vert foncé en dessus et plus pâle en dessous; chaque verticille éloigné de trois à quatre pouces, et les feuilles déeroissant de grandeur vers le sommet , où elles sont presque linéaires. Fleurs axillaires dans l’aisselle de chaque feuille, formant cinq à dix verticilles au sommet des ra- meaux , lesquelles fleurissent successivement et font durer la floraison pendant trois mois. Chaque verticille se compose d’autant de pédon- cules communs que de feuilles. Ceux-ci, insérés chacun dans l’aisselle d’une feuille, sont longs de six à huit pouces, et supportent de nouveaux pédon- cules au nombre de huit à douze, munis à leur base d'une bractée linéaire et supportant deux à trois fleurs pédicellées, également garnies à leur attache de bractées linéaires. Pédicelle aussi long que la corolle; calice à cinq divisions linéaires, supportant une corolle mono- pétale, cylindrique, d’un joli bleu tendre, peu ou- 376 verte et dépassée par le style d’une ligne et denne environ. | Cette plante, originaire du Japon, a été intro- duite en Europe par le docteur Von Sieboldt. Elle est de pleine terre. Nous la cultivons en terre debruyère ; mais une bonne terre de jardin peut lui suflire, et sa culture est la même que pour ses con- génères. Elle est fort intéressante, à cause de sa floraison prolongée et du joli effet qu'elle produit par ses nombreuses fleurs d’un coloris bleu agréable. CELS FRÈRES. COREOPSIS. Lin. Pers. Desr. Cat. Dec. Prod. etc. Syngénésie frustranée , Linx. Radiées, Jussieu. Composées sénécionides, Dec. Prod. Caractères génériques. Capitules multiflores hé- térogames, ordinairement huit rayons extérieurs neutres, ligulés, ceux du disque hermaphrodites, à cinq dents; involucre, ou calice commun, double, ordinairement à huit folioles soudées à leur base ; les extérieures foliacées, étroites, subétalées ; les intérieures plus larges, comme membraneuses ; ré- ceptacle plane, paléacé; paillettes persistantes; achènes comprimées-planes , rarement courbées, à marges plus ou moins ailées, à sommet bidenté ou biaristé. CoRÉOPSIDE À FEUILLES VARIABLES, Coreopsis diversi- folia. Decan». non Jacquin. C. diversifolia. Hook. Bot. Mag. t. 3474. Caliopsis Drummundii. Brir. FL. Gard. ser. 2. t. 315. (Voyez la planche.) Tiges rameuses, diffuses, presque cylindriques, PL.4T CAMPANULE a feuilles de Verveine C ampanula Verbenælfolia P1.48 COREOPSIDE fées variables Corecopsis diversiloha - 377 munies de quelques poils blancs, surtout dans le bas, et pouvant s'élever jusqu’à un pied et plus. Feuilles opposées, les radicales et les premières caulinaires , à trois ou cinq folioles ovales, sans di- visions, mais dont la terminale est beaucoup plus grande; les autres à trois folioles lancéolées ou entières, comme sessiles. Pédoncules longs de quatre à six pouces, glabres, portant un involucre à huit divisions extérieures, vertes, lancéolées, pointues ; les intérieures plus larges, membraneu- ses, lisses et brunes. Fleurs composées de huit rayons bien ouverts, figurés en coin, à sommet à trois ou quatre dents, qui sont elles-mêmes un peu dentées, larges de six à huit lignes, longs de neuf à douze , ce qui donne un diamètre de vingt-quatre à trente lignes à la fleur bien ouverte; ces rayons sont souvent marqués à la base d’une tache brune pourpre et veloutée, ie reste d’un beau jaune; disque d’un brun foncé ou noir avant Fouverture des fleurons. Originaire du Texas, cette plante n'est tout au plus que bisannuelle : elle a été intr oduite au Jardin des Plantes de Paris vers 1836; je l'y ai remarquée en 1637. La culture n’est pas encore bien connue ; jusqu’à présent, il est bon de semer les graines en pots, soit en automne, soit au premier printemps, sur couche tiède , repiquer les jeunes plants en pot, les y éle- ver, et les livrer à la pleine terre à la fin d'avril. Un terrain doux, léger, eu la terre de bruyère pure, paraissent leur convenir; ils aiment assez l'humi- dité. Cette plante est en fleur une grande partie de la belle saison ; quand elle sera plus répandue, sa culture pourra être probablement la mêmeque celle 578 du C. tinctoria, quine craint aucunement nos hivers. C’est une plante qui servira bien à lornement des parterres, et qui mérite fort d'y être introduite. JAcQuESs. ASCLÉPIADE A RACINE TUBÉREUSE, /sclepias: tube- rosa, L., plante vivace à racines blanches, char- nues, allongées, à tiges simples et feuilles Jancéo- lées et velues, s'élevant d'un pied et demi à deux ; de juillet en septembre, fleurs d'un beau rouge safrané; 1l existe une variété à fleurs jaunes. On cultive cette plante en terre de bruyère un peu fraîche, et mieux dans une bonne terre légère, substantielle, où elle vit plus longtemps. Il lui faut une exposition aérée, et des arrosemens en été. Il faut la couvrir pendant l’hiver pour la garantir de la gelée. On peut aussi la cultiver en pots. Elle y réussit très-bien, et on la rentre alors en orange- rie. On la multiplie par éclats de son pied, et de graines qu'il faut semer aussitôt la maturité. On la multiplie facilement aussi par troncons de ses ra- cines à la fin de mars; ils poussent de suite, et fleurissent la même année. On conserve également bien cette plante en en arrachant les racines, que l'on place dans la terre d’une caisse tenue à l'abri de la gelée. On les replante au printemps, et elles fleurissent à la même époque. Je suis étonné que cette plante, si remarquable par son port et l’élégante légereté de ses ombelles, ainsi que par le joli coloris de ses fleurs, ne soit pas plus commune dans les jardins. Elle est cependant très-ancienne , puisqu'on la cultive depuis 1731, où elle fut introduite de l'Amérique septentrionale, 379 et elle est très-propre à l’'ornement des plates- bandes. JAcqQuiN aîné. Visite au jardin de Fromont, pres Ris. J'ai visité en septembre dernier le bel établisse- ment de Fromont, dirigé par M. Soulange-Bodin, secrétaire-général de la Société d’horticulture, et Jai éprouvé le plus vif intérêt à la vue de ses cul- tures si soigneusement entretenues, et qui offrent des multiplications nombreuses et utiles et des plantes curieuses et rares. M. Keteleer , jardinier en chef de cet établisse- ment, a bien voulu me guider dans cette visite et me mettre à même de voir tout ce qu'il renferme d’intéressant. Je ferai remarquer d’abord que ce cultivateur est un homme fort distingué par ses connaissances horticoles, et un des plus habiles praticiens pour la multiplication par la greffe her- bacée. Aussi, chaque année, cet établissement verse dans le commerce plusieurs milliers de Camellia , Azalea et Rhododendrons. Si la Société d’horticul- ture n'a pas encore accordé de distinctions à cet honorable horticulteur , c’est uniquement parce qu'il appartient à l'établissement de Fromont, et que M. Soulange-Bodin craindrait qu'on n’attribuât à son influence de secrétaire-général une récom- pense accordée à l’un de ses employés, quelque évident que pût être son mérite. M. Keteleer n’en est pas moins un multiplicateur des plus adroits de notre époque, et les distinctions de la Société d'horticulture sauront bien aller le trouver un jour. Grâce à son obligeance, j'ai pu tout examiner 580 dans ce vaste laboratoire horticole ; mais 1l n'est impossible de rendre compte de tout ce qui nra frappé, car l'étendue de cet article ne me le per- met pas. Je vais donc me borner à quelques ci- tations qui porteront surtout sur les plantes que l'on trouve seulement à Fromont ou qui sont en- core rares dans les cultures. Le genre Mahonta, destiné à entrer un jour dans tous nos massifs d'arbres d'agrément, et particu- lièrement dans les jardins d'hiver, s'y trouve con- sidérablement multiplié. J'y ai remarqué les espè- ces suivantes : Mahonia nepalensis où Aquifolia, arbuste très- rustique à feuilles persistantes, à belles panicules rameuses et terminales d'un beau jaune, et qui a parfaitement résisté à l'hiver dernier. Mahonia diversifolia, encore rare, mais qui ne doit pas tarder à se répandre. Mahonia repens, s'élevant moins, à panicules plus serrées , très-rustique, formant de beaux buis- sons par ses racines tracantes qui se redressent et produisent de nouveaux individus. Mahonia glumacea , arbuste très-curieux que nos collègues Gels, qui ont aussi un certain nombre de ces espèces, ont fait figurer dans les Annales de Flore, page 310, année 1854-1835. Il est remar- quable par ses stipules persistantes , longues d’un pouce, qui sont presque imbriquées dans la lon- gueur des tiges et des branches. Mahonia fascicularis, à feuilles ondulées. I a gelé en pleine terre dans plusieurs jardins jusqu’au pied, et même radicalement. Toutes ces espèces sont ligneuses, ont les feuilles 381 pinnées , persistantes, et les fleurs en panicules d’un beau jaune. Le genre Mahonia, voisin des. Berberis, Épine- vinette, pourra plus tard jouer un rôle dans. les arts, auxquels ses racines paraissent devoir fournir une matière colorante. Jusqu’alors on cultivait les espèces sous châssis froids pour la multiplication ; mais la plupart ont passé à lair libre l'hiver de. 1838. Le genre Grevillea est aussi très-nombreux. Je citerai les espèces suivantes : Grevillea planifolia, arbuste d'orangerie, à feuil- les ressemblant à celles du saule et à fleurs d’un beau rouge. | Grevillea robusta, d'orangerie, très-singulier par ses longues feuilles découpées qui ressemblent beaucoup à une fougere, et en particulier au Pteris Jurcata. Grevillea Manglesit, d'orangerie, et dont les feuilles , quoique très-variables , ressemblent le plus souvent à celles du Ginkgo biloba. J'ai remarqué en outre le Chorizema cordata, où Manglesii, à feuilles obovales cordées, à fleurs nom- breuses d’un beau rouge pourpre ; d’orangerie. Le ZLobelia robusta, ressemblant par son port au Lobelia tupa, à fleurs axiliaires sur les tiges for- mant une sorte d'épi; d'orangerie. Le Physosteya imbricata, plante de pleine terre, ressemblant beaucoup au genre Dracocephalum, à fleurs roses en épi. L'Anthyrrhinum caryophyloides, variété à fleurs blanches ponctuées, rayées de rose et de violet, comme dans les œillets; d'orangerie et pleine terre 382 Les Arbutus nepalensis et tomentosa du Népaul, d'orangerie , et encore très-rares. Les Rhododendron Fareri de pleine terre, très- beau et nouveau, et Caucasicum album , Vun des plus remarquables du genre, et encore fort rare dans le commerce. Le ZLathyrus armithaginus , à tiges un peu volu- biles, à feuilles luisantes, cendrées, ovales, ner- vées , et à fleurs grandes , d’un beau rouge violacé ; d’orangerie. Le Pænia arborea phenicea, encore rare, de pleine terre. Le Æoitzia coccinea , nouvel arbuste d’orangerie. Le ZLambertia propinqua, encore rare, et plu- sieurs autres espèces du même genre. Dans l'impossibilité où je me trouve de citer toutes les beautés que l’on rencontre dans cet établisse- ment, je ne parlerai que de l’immense quantité d'in- dividus greffes de toutes les espèces de Rhododen- drons et d’Azalea, dont on a vu de beaux échantillons à la dernière exposition de la Société d'horticulture ; les Camellia n’y sont pas moins multipliés. Enfin ces riches pépinières nourrissent plusieurs millions de plants de semis de Morus alba (Mürier blanc ), que l'essor que prend l’industrie séricicole fait demander dans toute l'Europe, et de Morus mul- ticaulis, recherché pour le même objet ; ainsi qu’une quantité innombrable d'arbres verts, tels que Pinus laricio (Pin de Corse); Larix europæa (Mélèze), Cyprès, Pin Pignon, ete, etc. C'est en un mot un établissement où la culture est brillante, la multiplication considérable, et où tous les goûts peuvent trouver à se satisfaire. PÉrin. 383 CIERGE FLEUR DE NUIT, Cereus nycticalus. Lanx. Cereus brevi spinulus. SALM. C. rosaceus. Horr. Tige presque droite, longuement articulée, gar- nie de racines aux articulations; les articles de formes diverses, lesuns presque cylindriques avec quatre ou cinq aréoles, les autres à quatre ou six angles ‘aigus dans leur jeunesse, mais obtus: de bonne heure; leur diamètre varie de huit à douze lignes. Les aréoles sont tantôt éloignées, tantôt rapprochées; elles offrent d'une à quatre épines raides et tres-minces , entourées de quelques soies blanches, le plus souvent caduques. La fleur, plus grande que celles du Cereus orandi- florus, leur ressemble cependant ; elle s’épanouit la nuit et n’a pas d'odeur; l'ovaire est ovale et a un pouce de diamètre , 1l est velu et recouvert d’é- cailles serrées; le tube s'étend horizontalement; il a sept pouces de longueur, et un diamètre de huit lignes à sa base et d'un pouce et demi au-dessous de la corolle ; et il est garni d’écailles d’un verdâtre fauve légèrement duveteuses; les sépales sont li- néaires , longs de deux pouces à quatre pouces et demi, d’un jaune verdâtre inférieurement et rou- geûtre au sommet extérieur, canaliculés et étalés; la corolle, en forme de vase, se compose de pétales blancs , longs de quatre pouces et demi, et larges de quinze lignes, atténués à la base, obtus, et mucronés ; les étamines, plus courtes queles pétales, sont verdâtres à la base, jaunâtres au sommet et surmontées d’anthères jaunes; le style, un peu plus 384 long qu'elles, est cylindrique, presque incolore, et porte quinze stigmates subulés et de couleur de soufre. Cette espèce, curieuse par la beauté de sa fleur et sa floraison nocturne, est originaire du Mexique ; on la voit au Jardin des Plantes et dans la belle collection de Cactées de MM. Cels frères; toutefois elle a fleuri cette année pour la première fois en juillet, époque qui paraît être celle assignée par la nature pour cette importante fonction, chez M. Mathieu, horticulteur, rue d'Orléans, à Paris. Son épanouissement a duré douze heures ; il a commencé à six heures du soir, et la fleur était re- fermée à six heures du matin. Cette plante exige la serre chaude; on la cul- tive en pots, et sa floraison dont je viens de parler est peut-être due à l'exiguité du pot dans lequel la plante se trouvait. Il n'avait que cinq pouces de diamètre , et la terre qu'il contenait ne pou- vait lui offrir qu'une nourriture insuffisante. Ce qui tendrait à le prouver, c'est que la même plante, cultivée au Jardin des Plantes et dans l’établisse- ment Cels dans des vases plus grands, n’a pas encore fleuri. Doverce. TABLE FRANÇAISE ET LATINE DES PLANTES GRAVÉES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. ANNÉE 1837-1838. . Lychnide de Bunge. . Rhodanthé de Mangles. . Gardoquia de Hooker. . Barbacénie pourpre. . Poire duchesse d’Augou- lème. 6 et 7. Lis lancéolé à fleurs ponctuées. 8. Néja grêle. 9. Collinsie bicolore. . Physianthe ondulé. 11. Escallonie de deux cou- leurs. .- Maxillaire de Deppe. . Photinie à feuilles d’arbou- sier. . Hovée elliptique. . Tigridie d’Herbert. . Argyreia brillante. . Pentstémon de Scouler. . Ketmie éclatante. . Dickie à fleurs serrées. 20. Gesnérie écarlate. 21 et 22. Poinsette fastueuse. 23. Euphorbe à fleurs de jac- quinia. . Gesnerieà feuilles allongées. . Verveine de Twidi. . Jacinthe passe-pourpre im- périale. . Anémone des Apennins. à feuilles de vigne. SEPTEMBRE 1838. OT > CO 9 Lychnis Bungeana. 26 Rhodanthe Manglesi. 29 Gardoquia Hookeri. 30 Barbacenia purpurea. 31 Ets MT TE) ve et ER 48 Lilium lancifolium Nar. : punctalum. 55 Neja gracilis. 57 Collinsia bicolor. 87 Physianthus undulatus. 90 E'scallonia discolor. 91 Maxillaria Deppü. \ «ft 92 Photinia arbutifolia: 122 Hovea elliptica. 124 T'igridia Herberti. 125 Argyreia Speciosa. ibid. Pentstemon Scouleri. 149 Hibiscus splendens. 150 Dickia remotiflora. 152 Gesneria coccinea. 154 Poinsettia pulcherrima. 182 ÆEuphorbia jacquiniæflora. 185 Gesneria elongata. 158 Verbena Twidiana. 216 NP RP 2913 Anemone Apennina. 222 Anemone vitifolia. 224 25 47 386 . Tulipe princesse Clémen- tine. . Mammillaire à deux épines. . Grenadille de Neumann. . Pétrée volubile. . Pivoine à fleur d’anémone. . Clématide azurée à grandes fleurs. . Clématide bicolore. . Cierge de Smith. . Callichroa à larges rayons. . Russélie joncée. 9 et 40. Vanille aromatique. Verveine à feuilles dentées. Fuchsie éclatante. Immortelle remarquable. Ahouai arbrisseau. Cerise de la reine Hortense. OEïüllets Isaac et Flaman- ville. Campanule à feuilles de ver- veine. 48. Coreopside à feuilles varia- bles. 72 Mammillaria acantho- phlegma. Passiflora Neumanni. Petroea volubilis. Pæonia officinalis Var. : anemonæflora. Clematis azurea grandi- flora. Clematis florida bicolor. Cereus Smithi. Callichroa platiglossa. Russelia juncea. Vanilla aromatica. Verbena dentata. Fuchsia fulgens. AStelma eximia. Cerbera fruticosa. Var. : Campanula verbenæfolia. Coreopsis diversifolia. 357 367 376 376 Nora. En faisani relier ce Journal, on peut réunir toutes les planches à la fin du volume et dans l'ordre ci-dessus, ou placer chacune d'elles en regard de la page indiquée. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES ANNALES DE FLORE ET DE POMONE. ANNÉE 1837-1838. Abricotier (sujet propre à Pages L recevoir la greffe del). 51 Acer. 225-257. — oblongum. 158 Ahouai arbrisseau. 350 Allium porrum Var.: gros- sum. 167 Anemone apennina. 222 — viifolia. 224 Anthirrhinum majus Var. : Jlore pleno albo. 53 Arbres (piantation des). 16 — fruitiers (manière de les forcer). 49 — fruitiers qu'on veut chauffer pour primeur (effets que produit la ge- lée à l’égard des). 82 — fruitiers (moyens de détruire la mousse sur les). 87 — Soins qu'ils exigent pendant leur existence. 170 Argyreia speciosa. 125 Artichauts ( observations sur les). 329 ASclepias tuberosa. 378 Astelma eximia. 348 Avis aux éducateurs de vers à soie. 22 Barbacenia purpurea. 31 Pages Bignonia , grandiflora (moyens de multiplier le). 213 Brassica Sinensis. 326 Bredde de l’île Bourbon. 147 Brexia madagascariensis. 59 Callichroa platig lossa. 314 * Calliopsis Drummundi. 95 Campanula verbenæfolia. 375 Campanule des jardins (du- plicature de la ). Camuzer. Avis aux éduca- 335 teurs de Vers à soie. 22 — Sujet propre à recevoir la greffe du Pêcher et de l’Abricotier. 51 — Photinie à feuilles d’Arbousier. 122 — Conservation des tu- bercules de Dablia pen- dant l’hiver. 332 Capucine à pétales incisés. 191 Carbonate de chaux. 353 Cardamine pratensis Var. : Jlore pleno. 278 Cardon de Tours (conser- vation du). 114 Cxzs frères. Barbacénie pourpre. 31 — Lis lancéolé à fleurs ponctuées. 55 — Maxillaire de Deppe. 92 Cris frères. Hovée ellipti- que. — Pentstémon de Scouler. — Ketmie éclatante. — Anémone à feuilles de‘ vigne. — Mammillaire à épines. . — Grenadille de Neumann. — Clématide azurée à grandes fleurs. — Clématide bicolore. — Mammillaria. - — Daviésie à larges feuil- les. — Immortelle remarqua- ble. — Campanule à feuilles deux de Verveine. 375 Cerbera fruticosa. 350 Cereus Srmithir. 283 — MVrycticalus. 383 Cerise de la reine Hortense. 357 Ceropegia Africana. 127 — elegans. 127 Chalef à fleurs réfléchies. 311: Chauffage (nouvel appareil de). 255 Chaux ; son emploi dans la culture. 206 Chenilles; moyen d’en dé- barrasser les arbres. 273 Chèvrefeuille de Tartarie. 362 Chou Pé-tsaie ou chinois. 113-326 Cierge de Smith. 283 — Fleur de nuit. "383 Clematis azurea grandi- flora. 281 — florida Var bico- lor. 282 Collinsia bicolor. 87 Coreopsis diversifolia. 376 Dabhlia (conservation de ses tubercules pendant l’hi- ver): 332 Dahlia Var. : lilas picté de Neuilly. Dazsrer. Moyens de débar- 388 Pages 124 149 150 224 250 251 281 282 289 96 rasser les arbres des che- nilles. Daviesia latifolia. Dianthus caryophyllus. Dickia remotiflora. Doverce. Plantation arbres. — Insectes qui dévorent des les vignes. 108 — Conservation des fruits d'été. ae — Soins qu’exigent les ar- bres fruitiers. 170 — Idées sur les causes qui donnent aux vins des goûts dits de terroir. 201 — dJacinthe passe-pour- pre impériale. 217 — Tulipe princesse Clé- mentine. 246 — Nouvel appareil de chauffage. 255 — Expositions florales. 307 — Philippodendron royal. 339 — Fuchsie écarlate. 347 — Cerise reine Hortense. 357 — OEillet des fleuristes. 365 — Cierge fleur de nuit. 353 L'læagnus reflexa. 311 Érable. 225-257 — à feuilles oblongues. 158 Escallonia discolor. D. Euphorbia Jacquiniæflora. 185 Expositions florales. 307 Fraisier des quatre-saisons (moyens d’obtenir de bons plants du). 76 Fruits d’été (conservation des). : bis Fuchsia fulgens. 347 Gardoquia Hookeri. 30 Gelée (effets de la) durant l'hiver de 1837-1838. 193 — (Note sur les effets de la) pendant les hivers de 1529 et 1838. 360 Gesneria coccinea. 154 — elongata. 188 Gloxinia purpurea. 94 Pages 273 345 365 152 16 589 Pages Gombo. 14 Gratiola tetragona. 160 Grenadille de Neumann. 251 Harpy. Roses nouvelles. 24-336- 372 Hedera helix Var. : pal- mata. 26 Hibiscus esculentus. 14 — splendens. 150 Hoteia Japonica. 54 Hovea elliptica. 124 Hyacinihus dubius. 190 Hydrochlorate de chaux. 355 Immortelle remarquable. 345 Iris dichotoma. 63 — heterophylla. 62 Jacinthe passe-pourpre im- périale. 217 Jacques. Acacia. 1, 33, 65, 97, 131, 161 — Néja grêle. 57 — Brexia. 59 — Iris à feuilles variables. 62 — Iris dichotome. 63 — Escallonie de deux cou- leurs. 91 — Dablia picté de Neuilly. 96 — Gloxinie pourpre. 94 — Tigridie d'Herbert. 125 — Argiréia brillante. 125 — Céropégie élégante. : 127 — — d'Afrique. 127 — Observations météoro- logiques. 129 — Magnolier très-odo- rant. — Erable à feuilles oblon- gues. 158,225, 257 — Morin à longues feuil- 156 les. 159 — Gratiole tétragone 160 — Maclure doré. 179 — Orobe. 189 — Hyacinthe douteuse. 190 — Effets de la gelée durant l'hiver de 1837-1838. 193 — Cierge de Smith. 283 — Pavot à bractée à fleurs doubles. 254 — Leéptosiphon à grandes fleurs. — à fleurs serrées. — Callichroa à larges rayons. — Sphacèle campanulé. — Ronce odorante. — Orobe printanier à fleurs azurées. — Coréopside à feuilles variables. Jacquix aîné. Lierre à feuil- les palmées. — Onagre de Drummond. — Gardoquia de Hooker. — Renoncule bulbeuse à fleurs doubles. — Mufle de veau à fleurs doubles blanches. — Causes de mortalitésu- bite dans les Melons. — Physianthe ondulé. — Gesnérie écarlate. — — à feuilles allongées. — Cardamine des prés Var : à fleurs doubles. — Pivoine à fleur d’Ané- mone. — Observations sur les Artichauts. — Puceron Lanigère. — Asclépiade à racines tubéreuses. Jacquin jeune. Moyens d'obtenir de bons plants de Fraisiers des Quatre- Saisons. — Collinsie bicolore. — Variétés nouvelles de la Tulipe duc de Thol. Jardin de Fromont près Ris (visite au ). Ketmie comestible. — éclatante. Kerria autrefois Corchorus Japonicus (observations sur le genre). Lémox. Chèvrefeuille Tartarie. de Pages 286 cbid. 314 346 351 35? 390 Pages Leptosiphon densiflorum. 286 grandiflorum. ibid. — Androsaceus. 373 Lierre à feuilles palmées. 26 Lilium lancifolium Var. : punctalum. 55 Lis lancéolé à fleurs ponc- tuées. ibid. Lonicera Tatarica. 362 Lychnis Bungeana. 26 Maclura aurantiaca. 179 Magnolia odoratissima. 156 Mammillaria. 289 — acanthophlegma. 250 E. Marin. Emploi de la Chaux dans la culture. 206 — du Phosphate de chaux. 321 Maxillaria Deppü. 92 Melons {causes de mortalité subite dans les). 79 Morelle Epinard. 147 Morina longifolia. 1159 Moyen facile de détruire les Cloportes. 61 Mufle de veau à fleurs dou- bles blanches. 53 IVeja gracilis. 57 Neumann. Rhodanthé de Manples. 29 — Moyen facile de dé- truire Les Cloportes, 61 — Dickie à fleurs serrées. 152 — Poinsette fastueuse. 182 — Euphorbe à fleur de Jacquinia. 185 — Verveine de Twidi. 216 — Pétrée voiubile. 254 — Russélie joncée. 315 — Vanille aromatique. 316 — Verveine à feuilles dentées 343 — Ahouai arbrisseau. 350 Nitrate de chaux. 354 Observations météorolopi- ques. 1,29 OEüillet des Fleuristes. 365 — Isaac. 367 — Flamanville. 368 OEnothera Drummundi,. 28 Pages Onagre de Drummond. ibid. Orobus Jordani. 189 — VErNUS AZUTEUS. 352 Papaver bracteatum (va- riations observées sur le). 333 Passiflora Neumanni. 251 Pavot à bractée à fleurs doubles. 284 Pêècher (sujet propre à re- cevoir la greffe du). 51 Pentstemon gentianoides. 95 — S'couleri. 149 Périn. Lychnide de Bunge. 26 — Hotéia du Japon. 54 — Variétés du Yerbena pulchella. 88 — Pentstémon gentianoï- de 95 — Calliopsis Drummundi. 95 — Chou Pé-tsaie ou chi- nois. | 113 — Note sur le ARobinia pseudo- acacia Var. : spectabilrs. 148 — Pomme de terre de Sé- gonzac. 165 — Poireau gros-court. 167 — Capucine à pétales in- cisés. 191 — Moyens de multiplica- tion pour le Bignonia grandiflora. 213 — Anémone des Apen- nins. 222 — Observations sur le genre Kerria autrefois Corchorus Japonicus. . 243 — Observations sur le tort que produit la taille en vert, faite à contre-saison, 269 — Notice sur le Polygo- num tinclorium. — Chalef à fleurs réflé- chies. — Note sur le Pé-tsaie ou Chou chinois, Brassica sinensis. — Note sur le Virgilia à bois jaune. 391 | Pages Périn. Variations observées sur le Papaver bractea- um. 333 — Note sur la duplicature de la campanule des jar- dins. 335 — Pimélée à feuilles en croix, à fleurs rouges. 342 — Note sur les effets de la gelée pendant les hivers de 1829 et 1338. 360 — Verveine de Sabine. 364 — Visite au jardin de Fro- mont. 3158 Peiroea volubilis. 254 Philippodendrum regium. 339 Phosphate de chaux. 321 Photinia arbutifolia. 122 Physianthus undulatus. 90 Pimelea decussata Var. : rubra. 342 Pivoine à fleur d’Anémone. 279 Pæonia officinalis Var.: anemonæflora. ibid. Poinseitia pulcherrima. 182 Poire duchesse d’Angou- lême. 48 Poireau gros-court. 167 Pororny. Manière de forcer quelques arbres à fruits. 49 — Effets que produit la gelée à l’égard des arbres fruitiers qu’on veut chauf- fer pour primeur. #2 — Moyens de détruire la mousse sur les arbres fruitiers. 87 Polygonum tinctorium (no- ice sur le) 274 Pommede terre de Ségonzac. 165 Puceron Lanigère. 359 Ranunculus bulbosus Var.: Jlore pleno. 52 Renoncule bulbeuse à fleurs doubles. ibid. Rhodanthe Manglesi. 29 Robinia pseudo - acacia Var. : spectabilis (note sur le). 148 Pages Ronce odorante, 351 Roses nouvelles. 24-336-372 — Noisette la victorieuse. 24 — Thé duchesse de Meck- lembourpg. ibid. — — princesse Hélène. ibid. — — Darance de Navarro. ibid. — — comte d’Osmont. 25 — — duchesse d'Or léans. ibid. — Bengale prince Eu- ène. ibid. — Noisette Hortense-Ai- mée. ibid. — Princesse Victoria ibid. — Boule de neige à fleurs pleines. 336 — madame Rameau. ibid. — Guillaume Tell. 837 — Adèle Gérard. ibid. — Pompon de la queue. sbid. — Sobieski. 338 — gloire de Colmar. ibid. — Hybride de Laqueue. 372 — Belle Poitevin. 373 — reine de Danemark. cbid. Rubus odorus. 351 Russelia juncea. 8315 Sphacele campanulata. 346 , Taille en vert faite à contre- saison (observation sur le tort que produit la). 269 Tigridia Herbert. 125 Tropæolum incisum. 191 Tulipe duc de Thol (variétés nouvelles de la). 287 — princesse Clémentine. 246 Uriner. Gombo. 14 — Poire duchesse d’An- goulême. 48 — Conservation du car- don de Tours. — Morelle épinard. Vanilla aromatica. 316 V’erbena dentata. pulchella (varié- tés ). ges Pages V'erbena sabina. 364 qui leur donnent des er: Twidiana. 216 goûts dits de terroir. 201 Vignes (insectes qui les dé- Virgilier à bois jaune ( note vorent ). 108 sur le). 331 Vins. Idées sur les causes FIN PARIS. — IMPRIMERIE DE CASIMIR , rue de la Vieille-Monnaie, 12. y ne re SEUTR AE RE La l ; L' pX Myé Gus: " ent ait à JA, sn Ù SUR EE di: LU k Es er LA VA fa ef “ 1 ES QI 316 Fr. | LU ie | 8 5185 00280