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CLEF D'AMOUR

POÈME

PUBLIÉ d'après un manuscrit DU XIV'' SIECLE

PAR PDWIN TROSS

c/)vt'f une hitroduBion Ùr des T^emarques

PAR M. H. MICHE LANT

Imprimé à Lyon

Par LOVIS PERRIN pour la Librairie TROSS, à Paris

M. D. CCQI LXVI.

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1

LA

CLEF D'AMOUR

POÈME

PUBLIÉ d'après un MANUSCRIT DU X\\^' SIFX.LE

PAR EDWIN TROSS

oAvec une IntroduBion & des T{emarques

PAR M. H. MICHEL AN T

Imprimé à Lyon

PAR LOViS PERRIN pour \r\ Librairie TROSS, à Paris

M. D. CCC. LXVI.

24466

,,.^^EPLis quelques années les beaux to) )y livres ont fingulièrement repris '^^ faveur. Ce progrès on le doit à des libraires intelligents^ à des imprimeurs éclairés qui ont voulu revenir aux bonnes traditions de l'art typographique^ & fe montrer les dignes fuccelTeurs des Aides, des Giuntes, des Elzeviers, &c. ; c'eft à cette clafTe qu'appartiennent incontefta- blement M. TrofT, à Paris^, & M. Perrin, de Lyon. Il n'eft donc pas étonnant que leurs efforts réunis aient produit un petit chef-d'œuvre, car perfonne ne refufera

V)

ce nom au joyau bibliographique en tête duquel nous écrivons ces lignes. Le choix du papier, la beauté du caraclère. Télé- gance de la difpofition générale, tout eft combiné, tout Te réunit pour fatisfaire l'œil le plus exigeant & charmer l'amateur le plus difficile.

Mais, après avoir loué fans reftridion l'exécution typographique de ce joli vo- lume, nous nous montrerons plus réfervé à l'égard du texte. Lorfque iM. TrofTfit, en 1863, lacquifition du manufcrit de la Clé itcAmour, dont la dernière page e{\ gravement mutilée, il adreiïa, à la date du 30 juin, une circulaire à tous les confer- vateurs (Se employés des grandes biblio- thèques d'Europe, en les priant de lui fignaler un exemplaire complet s'ils en poiTédoient; mais les recherches furent vaines, (ScM.TrolTputfecroire en pofîefîîon d un manulcrit unique ou dune infigne ra- reté, méritant par cela feul les honneurs dune impreffion tout exceptionnelle. La correclion des épreuves ne tarda pas à

VI)

montrer qu'à partir du 19^ feuillet, le manufcrit ne contenoit qu'un texte in- corred:, rendu, dans plufieurs paflages, inintelligible par Timpéritie ou l'igno- rance d'un copifte qu'on peut croire an- glois, & qui auroit défiguré l'original qu'il reproduifoit, Ibit par un fyflème de tranfcription que juftifioit, peut-être, l'i- gnorance de la langue, foit par l'emploi de formes étrangères & barbares, foit enfin par des additions dont il avoit voulu enrichir fa verfion primitive. Comme plufieurs padages rappeloient d'une ma- nière aflTez frappante Ïc4n d'aimer d O- vide, un des auteurs que le moyen-âge avoit adopté avec une certaine prédi- leclion & cherché à traduire à diverfes époques, une fois fur cette voie, il de- venoit facile de retrouver des analogies & des rapprochements avec les autres traducftions de ce poème. Cette conjedure, d'ailleurs, fe trouva prefque auffitôt con- firmée par l'heureufe découverte que fit M. TrolT, d'une ancienne édition de

Vî,)

YcAri S aimer, fuivi de la Clé d'amour^ im- primée à Genève au commencement du xvi^ fiècle, mais poftérieure à ifOQ; édition tellement rare qu'elle étoit refiée complètement inconnue julqu'à ce jour a tous les bibliographes ; & puifqu'alors déjà on avoit entrevu le rapport que nous iignalons entre la Clé Samour 6c ïoAri S aimer, un examen rapide des diverfes traducflions de ce dernier poème ne fera peut-être pas déplacé ici,& amènera tout naturellement le lecteur au cœur de notre lujet.

La plus ancienne de ces traductions efl fans doute celle de Creftien de Troyes, qui écrivit dans la féconde moitié du XI i^ fiècle^ & qui, au début de fon roman de Cliges . la cite parmi fes premières oeuvres dans ces vers :

Cil qui fit d'Erec & d'Enide Et les commandemens d'Ovide Et l'Art d'aimer en roman mift...

Elle ne nous ei"! malheureulément pas

IX

parvenue; mais on peut {uppofer que/ous le rapport de Félégance & de la pureté du langage, elle fervit de modèle à deux autres qui durent la fuivre d'à (Tez près, quoi qu'on ne puiiTe leur aiTigner une époque précife, fans cependant les rapprocher au- delà du xiii^ fiècle, puifque les manuf- crits qui les renferment ne dépaflent pas cette limite.

De ces deux tradu (fiions, la plus an- cienne, 6c la moins connue peut-être, efl: celle qui efl contenue dans le Mss. 1259 du fonds Saint-Germain françois, dont elle j occupe les feuillets 93 à 96; écrite fur trois ! colonnes de quarante-quatre lignes cha- cune , elle comprend douze cent qua- rante-quatre vers & porte pour titre cette rubrique :

Cy commence de Ovide de arte.

Dès le début, fauteur fe fait connoitre

ainfi : j

Entendez tuit grant & petit i

Ce que maiftre Elie nos dit.

C efl: le feul renfeignement précis qu'il nous ait tranfmis fur la perfonne. mais on peut hardiment fuppofer qu'il habitoit Paris, d'après Féloge qu'il fait de cette ville, & les indications quil nous donne fur les réunions de femmes qui s'aflembloient à Saint-Germain-des-Prés pour V danfer :

Ja fe tu eftais à Paris

Mar iras en autre païs...

Soz ciel n'a riche cité

tantes pucelles font...

Quel part? Vers S^ Germain des Prez...

llueques les puceles quarolent...

Quoiqu Ovide ne loit cité que dans la rubrique, 1 intention, iinon de traduire en fon entier, du moins de paraphrafer le poète latin & d'en extraire des maximes qui fervent à former un corps denfeigne- ment, efl manifefle ; pour juftifier cette aiïertion il fuffit de citer un certain nom- bre de paiTages oii limitation eft évidente. Amfi le fixième vers (liv. i) :

X)

Tiphys in H^emonia puppe magifter erat, efl: rendu par :

Tifirs fu maiftres mariniers.

Ce qui gêne furtout le traducteur ce font les noms de lieux & de perfonnages & les détails mythologiques^ que maître Elie ignoroit ou ne comprenoit pas, 6c qu'il dénature quand il ne peut les omettre . Ainfi ^cidse Chiron devient pour lui Tachiron, dont il fait néanmoins le pré- cepteur d'Achille,

Cil qui l'aprift enz en s'enfance.

iMais fouvent la traduction, auffi jufte qu'élégante pour le temps, rend avec toute fa force 6c fa concifion FexprefTion latine :

... Non tenues veniet deiapia per auras.

Des nues ne cherra mie...

Scit bene venator cervis ubi retia tendat. . .

Mult fet bien fa roiz doit tendre Li venerres qui le cerf chace...

xij

... Qui fuftinet hamos

Novit qu3e multo pifce natentur aquse

Cil qui pefche des ameçons Set bien il a plus poiffons...

... in gremium pulvis fi forte Deciderit, digito excutiendus enr.

Et s'il avient. ..

Que poudre for fon mantel chiee Ofte la poudre à tes doiz.

Sed prius ancillam captandcT noffe puellir Premiers... Doiz la chamberiereacointier

Nullus ftet tibi nare pilus

N'aies point de poil el nés. . .

Citations qu on pourroitainli multiplier a rinfini fans utilité réelle.

La féconde traduction de YcAn d' ainwr eft à peu près de la même époque ; elle ne Te trouve que dans un manufcrit de la Bibliothèque de Drefdc O. 64". C'efl un in-4°rurvélin5Contenant vingt-deux feuil- lets cotés, à deux colonnes, de trente- cmq vers par page. Les majufcules qui commencent un alinéa font alternative- ment rouges 6c bleues, avec hlets & an-

Xllj

tenues; la première de toutes eft une grande lettre hiltoriéej de couleur bleue, à fond quadrillé de même dans un enca- drement rofe (aie qui occupe neuf lignes du texte; elle repréfente un clerc à tête tonfurée, affis fur un efcabeau; il femblc s'adreffer à un jeune homme tenant un faucon fur le poing & accompagné d'une jeune femme. Au feuillet 18, première colonne du recto ^ commencent Lis Remèdes d'amour^ avec une grande capitale hiftoriée, de couleur rofe fur fond rofe quadrillé, dans un encadre- ment bleu, quadrillé également ; elle offre un clerc, vêtu d'une robe bleue, aiîîs devanr un pupitre; l'écriture, l'or- nementation & les miniatures femblent indiquer la fin du xiii^ fiècle ou le début du xiv^. Le texte, qui comprend deux mille deux cent feptante-deux vers^ com- mence ainft :

Cil ki ne fet les ars d'ainours Ht d'amors fueffre les dolours,

XIV

Moi life, fi pora favoir Comment on en puet joie avoir...

Il le termine ainfi au feuillet i8 : Explicit dou Roumant D'Ovide de Art en roumant.

Immédiatement après vient une tra- duclion très-abrégée des 'Remèdes I amour, qui Te termine au verfo du feuillet 22. Un examen rapide de ce manufcrit,que nous avions vu à Drefde en 1842^ nous avoit fait fuppofer que ce pouvoit être la tra- dudion de Creflien de Troyes ; mais de- puis nous avons pu en prendre copie, grâce à la bienveillance de S. E. iM. le .VUniflre de linflruction publique, qui Ta emprunté au gouvernement de Saxe pour le mettre à notre difpofition , & nous avons reconnu notre erreur en trouvant dans les dix-huit derniers vers le nom du tradudeur que Ion peut ajoutera la lifle déjà fi nombreufe des écrivains du xiii*^ ou du xiv*^ fiècie.

Jakes d'Amiens par ceit livre A s'amie, tour à délivre Corn fins amans prie merci...

XV

Jakes d'Amiens qui étoic connu déjà par (ix pièces confervées dans le manul- crit de Berne {Hifl. lin. , t. xxiii^ p. 650), ne nous donne, ici, pas d'autre renfeigne- ment fur fon compte, & il faut, jufqu'à préfent, s'en tenir à ces feules indications. L'œuvre, du refle, paroifloit inédite, 6c fous ce rapport elle oflTroit une certaine valeur littéraire, lorfque, à notre grande Ibrprife, dans la traduction de ïcAn d'ai- mer qui précède la Clé LÏamour dont M. Troflfvenoit de découvrir la rarifftme édition que nous venons de mentionner, nous avons reconnu notre texte un peu défiguré , il efl vrai , avec cette feule différence qu'il y manque cent trente vers en remontant depuis celui-ci :

Comme fins amans prie merci.

en Ibrte que le nom de Jakes ne le trouve pas dans Fimprimé.

Comme ce petit livre efl dune infigne rareté 6c qu'il fait partie de la bibliothèque d'un amateur auffi favant que diftingué,

xvj

celle de M. Henri Bordier, qui s'emprelTe d acquérir tout ce qui le rattache à riiif- toire de l art typographique a Genève, 110US croyons devoir en donner une del- cription détaillée. Ce précieux volume ell un petit in-4'^ de quarante-deux feuillets, portant les (ignatures depuis 24ii]ufquà Kiii: les deux derniers n en ont pas. non plus que le premier qui porte ce titre en gothique à lignes alternantes rouge oc noire : Ovide Ve 24rte | zAmandi Tras \ latc d Latin en | Francoys, Imprimé | î^ouuel- lement, x, c, i. Au milieu de la grande capitale 0(d Ovide , qui ert en noir quoi- que la ligne foit en rouge^ on voit laigie impérial à deux becs, les ailes éployées : à la marge extérieure une petite bordure à rinceaux & ligurme ; au-deflTous du titre- un delTm groffier reprefentant à chacun des cotés d'une porte de ville, flanquée d une tourelle, un homme ôc une femme en coftume du x v^ (iècle, lurmontés d'une banderolle vide. Ce deflin ell: répété au verfo du premier 6: du dernier feuillet.

xvij

Sur le reclo de celui-ci, au-deflous de la ! féconde colonne du texte, on lit : Cy finijl

I Oui Je f lart daymer \ oAuecqs les fept i

ars II I heraiix nouiiellemem | Imprime a \

Genefue. i

En haut du fécond feuillet, figné cAll , \

on lit : a SI commëce Oiilde de lart dalmer .->:> \

Le texte, écrit fur une colonne, eft accom- j

pagné d'une manchette qui contient les !

paffages latins correfpondant à la traduc- | tion, avec bordure à rinceaux, fleurs &

fruits aux oAll^ r" cAlll , & du qua- i

trième feuillet qui n'a pas de lignature. j Voici le début :

S'aucun ne congnoift l'art d'amours Et des maulx feuffre les doulours Icy life, fi pourra fçavoir Comment l'on peut joye avoir.

Au verfo du quatrième feuillet G, fc trouve le fécond traité qui a pour titre : Le chef d\wiours. Il commence comme notre texte :

Amours qui les fins cuers reveille Et faitpenfer à grant merveille...

XVllJ

&, quoique plus correci: en général, il pré- i'ente aiïez fréquemment des fautes de quantité, & ne diffère , fauf quelques variantes, que par la fupprelTion de trois palTages, alTez coniidérables il eit vrai.

La première va du vers 1 1 de la page 59 de la nouvelle édition ,

Par bien loer. félon m'entente. Aras grè de ta dame gente

jufqu'au vers 20 de la page 42

A qui le baifier eft donné Doit le corps eftre abandonné.

la leconde, du vers 20 page y 5 .

Que tu aies du sieu le piere. julqu'au 20*^ de la page 106.

Pour Ion courage miex celer.

Enfin, pour la troilieme, a partir du vers 17, page 115,

Mes de paour ne laiffe mie A faire bonne compagnie Si penfera en fon courage...

julqu a la fin , le texte de Genève

XIX

n'offre plus qu'une férié d'anagrammes pouflés jufquW rabiurdité. L'auteur (foi- difant Ovide lui-même) veut, nous dit-il, le faire connoître ainfi que la dame dont il efl épris ; il nous montre alors par quelle fuite d'opérations ingénieufes on peut déguifer le nom d'Ifabeau, dont il fait fuc- celTivement Vaebaft, puis cAubefai; Ovide lui donne à fon tour Oeudi, Edivo, puis Vevio; Nafom , Sonna; ce bel exercice lui paroît li intéreffant qu'il confacre neuf colonnes à indiquer les règles des divers modes d'anagramme qu'il imagine, & il prend fi bien le foin d'en montrer fapplication, qu'il fait palTer la majeure partie du calendrier par fes ridicules transformations. Ce n'elfpas tout encore: après une nouvelle invocation à la dame de fes penfées, qu'il prend foin de dater en ces termes :

Efcript en l'an mil cinq cens. Adjoufte y neufz, je m'y confens. D'oélobre jour vingt-cinquiefme. Qui des moys eft le neufviefme.

il revient fur fes inventions ^ Ôc pour montrer quel parti on peut tirer de fa méthode pour une correlpondance fe- crète, il donne comme échantillon une lettre que nous reproduifons pour exercer la fagaciré des amateurs de rébus.

Erech efferriam & emad

C'eft-à-dire : Chère maitreffe c\- dame.

A vous corn y nan tuad

Mentblehum fcumpali ie me ment tourne

Mentrechie que feiani poure fuxce

Se vers vous fit vel et fe

Sat faicl nai eterfon et uelou

Aleredem quant ferd luou

Amrues efcluod & elleb

Sefuer mov fi ma feulxelle leb

Plus en foucy ire ferrein

Veid fuou gard ederi.

Après toutes ces gentilleiïes il (eroit difficile d'ajouter quelque chofe qui pût les valoir, aulfi le traducl:eur fe hâte de

xxj

terminer fon œuvre, dont il indique exac- tement rétendue.

Car icy veulx finir mes jeux Difez icy fe je fuis yvre Deux mil vers a en ce livre. Cv finift le chef d'amours.

Puis vient une petite pièce de cent quarante-trois vers^ dont le lujet eft indi- qué par les deux premiers,

Qui veult faire paix & entendre

Et les fept ars d'amours comprendre.

ôc au bas de laquelle on retrouve la men- tion : Cv iînift Oui de Je fan d\iymei\ &c. De ce qui précède il réfulte donc que ce précieux volume, indépendamment de Ion extrême rareté, a le mérite de repro- duire prefqu'en fon entier la tradudion delWrr d'aimer par Jakes d'Amiens, quoi- que fon nom ne s'y trouve pas, & une grande partie de la Clé d'amour, fous un titre un peu différent, mais dans un texte fouvent plus correcft que celui du manuf- crit que nous publions.

XXI)

Ce manufcrit eft un petit in-î6, de foixante-quatre feuillets de vélin^ conte- nant vingt-quatre vers par page jufquau vingt-cinquième feuillet, a partir duquel on en compte vingt-huit ; les dix-huit premiers feuillets & le reclo du dix-neu- vième offrent une belle minufcule de la fin du xiiie fiècle; mais enfuite le par- chemin devient gras^ tranfparent, lencre jaunâtre & pâle au point de rendre prel- que illifibles plufieurs paiïages, & le texte s'altère de plus en plus fous la plume dun clerc qui paroit être anglois, conjec- ture que confirment un certain nombre de mots de cette langue, tracés fur l'en- vers dun feuillet de garde qui adhéroit à des ais vermoulus. Comme on peut s'en apercevoir au fac-fimile, le manufcrit pré- fente tout à fait fafpecl du xiv^ fiècle.

Le dernier feuillet a été coupe obUque- ment de manière à ne lailTer fubfifter que le commencement des treize derniers vers du reclo 6c la fin des neuf derniers au verfo Les fragments qui en relient luffi-

fent pour nous montrer que l'auteur ou plutôt le traduéleur y donnoit fon nom, foit en anagramme^ loit au moyen de ces jeux d'efprit fi fi'équents à cette époque : mais il femble le faire dans des termes aiïez brefs pour que l'on puifle regarder cette indication comme férieuie, au lieu d^aller fe perdre dans le verbiage diffus que préfente l'édition de ifoç.

L'ornementation eft des plus faibles : une grande capitale reproduite dans le fac-fimile; une petite de couleur rouge ou bleue alternante au commencement de chaque paragraphe^ c'efl tout. On avoit cependant réfervé quelques blancs qui dévoient contenir des deflins ou des mi- niatures ; le fujet eft indiqué par des ru- briques parfois inintelligibles^ & elles femblent former comme des titres de cha- pitre.

Si nous

pafïons

à l'examen du texte,

nos obfervations feront courtes. Dan

s fon

enfemble,

la Clé

d'amour.

malgré

fbn '

titre^ n'efl

à bien

prendre

quune

c

qua- 1

XXIV

trième traduétion^ou, fi Ton aime mieux, une nouvelle paraphrafe de ïcAn S aimer Il eft à obferver feulement que les autres traducteurs ne femblent avoir connu que les deux premiers livres, & que celui-ci sefi: également fervi du troihème, conla- cré en partie à révéler les artifices au moyen defquels la femme peut diiFimuler fes défauts phyfiques & faire relTortir fes attraits.

La traducflion parfois ferre beaucoup plus près l'original; en voici un exemple. Le vers

In gremium puhis fi deciderit

elt traduit par :

Se il chiet poudre en fon geron.

qui rend aufTi exacftement que poffible la phrafe latine ; nous pourrions en citer une foule d'autres aulfi heureux. D un autre côté, le traducteur paroît avoir faid des notions dhirtoire &: de mythologie

XXV

auxquelles Tes devanciers étoient demeu- rés étrangers, & il ne le fait pas faute de citer les paflages qui concernent Circé , UlylTe , Hecftor, Andromaque , Achille, Procris. Diane, Vénus, &c., que les autres avoient paflTé fous filence. Enfin, ce qui ajoute à fon œuvre une nouvelle valeur, ce font les détails de moeurs & les defcriptions qui s'y rencon- trent. Sans doute, dans la manière de faire fa cour & de gagner les bonnes grâces de la femme qu'on délire (car, il ne faut pas s'y tromper, TArt d'aimer n efl en réalité que fart de fe faire aimer), il y a des traits communs à tous les hommes , furtout chez les peuples qui font parvenus à un certain degré de civilifation. iMais l'ap- plication des préceptes varie fuivanc les temps, les climats, les pays, & la Clc I amour nous donne des renfeignements qui ne manquent pas d'intérêt fur les ufages de la fociété au moyen-âge, <Sc fur la façon dont on pouvoit réalifer alors un plan de féduclion

XXVJ

En ce qui touche la langue ^ après avoir lîgnalé déjà les négligences & les bévues du icribe^ comme nous l'avons fait, nous nous contenterons de relever quelques formes d'orthographe toutes particulières. L'addition d'un e après \i final, ou quand il ell long comme lie pour // (pronom fé- minin), liet ^ delieij cuîer, attendriera , priefe^ coller e^ pour lit^ délit, cuir, atten- drir, pri/cy colère; l'emploi de cen pour ce (démonftratif) , îien & len pour on, muni pour moult : la forme enge au fub- jonélif des deuxième & quatrième conju- gai(onSy prenge, recîienge.^ vienge, efponges, ôzc ., pour prenne , vienne, retienne; la fup- prelfion de Ve entre ïi & la liquide r dans les mots tels que chamberire, pre- mîre, manire, pour chamheriere , première ; & le redoublement de ïs, comme dans ojfes, refujjes, mijTe, raijfe, rojfe, poJJl\ beijjter, i-ivijfe, faintiffe, guiffe, cortoijie, ciffie , vergondeujfe , pour ofes, refufes, mife, taife, rofe, pofe, heifier, avifer, fein- nfe, gidfe, cortoifîe, eifie, vergondeufe .

XXViJ

Tels font les points les plus importants que nous ayons à noter. Quant aux er- reurs <5c aux fautes évidentes, il étoit im- polTible de les relever toutes, fans multi- plier à Tinfini les obfervations & les remarques; & comme l'éditeur vouloit feulement donner en quelque forte un calque de fon manufcrit, il ne falloit fon- ger à introduire ni poncftuation, ni ac- cents , puifqu'il ne s'agiiïoit nullement d'établir un texte critique. Sans doute une reproduction moins exacfte eût, fur bien des points, facilité l'intelligence du poè- me ; mais fincorredlion même du langage ne permettoit pas un femblable travail, qui auroit, dans certains pailages, amené un tel bouleverfement qu'il ne feroit rien refté de la leçon primitive. Entre ces deux inconvénients on a adopté le moins grave, en fe bornant à une tranfcription exacfle, fans fe préoccuper de donner au texte une correcftion qui ici n'avoit aucun avantage réel.

Mais pour maintenir dans de juftes li-

XXVllJ

mites cette introducl:ionj qui pourroit s'é- tendre au-delà de la vraie melure, nous allons nous réfumer en quelques mots. La plus ancienne traduclion d^Ovide, celle de Creftien de Troyes el'l perdue; la fé- conde efl demeurée inédite; la troifième, celle de Jakes d'Amiens, a été imprimée à Genève au xvi'' fiècle , fauf un frag- ment très-court de la fin ; ôc la quatrième, plus complète, plus étendue que toutes les autres, a été publiée à la fuite de la précédente, fous le titre du Chef S amours; c'efl également celle qui fuit. Le texte reproduit fcrupuleufemeut un manufcrit réputé unique sSc d'une grande rareté. Malgré fes incorreclions, à part un très- petit nombre de palTages, il comprend aifément au moyen de foriginal latin, &: fa faiblelTe littéraire fe rachète d'ailleurs par le luxe de l'exécution matérielle. Auffi M. Troll, qui ne fe pique pas de donner ici un texte philologique, aura par- faitement atteint Ion but, celui de livrer aux amateurs de beaux Uvres , avec le

concours éclairé de la Maifon Perrin, un petit chef-d'œuvre de typographie, dont l'élégance ne iauroit être furpaiTée.

H. iVl.

y janvier i 866,

C^^. M O U R s qui les fins cuers efueille

\(^ & fait penffer agrant merueille

La nuit quant repos doiuent prendre Ma fait auiser Ù' emprendre A tretier de cefie matière Si vous dirai en quel manière

bn un temps iolis plain de ioie Doucement regarde auoie Ma très cJiiere dame Ù" amie La plus bêle qui foit en "die Tour qui feujfre paine Ù" martire 'Bêle voir la puis ie bien dire Quer onques puis que dex fut dex CHie fut bieau corps veu dex VHie fibeau vout comme il porte Ce efl ce qui mon cuer conforte Sanz qui ne puis iouer ne rire Ce eft quantque mon cuer deftre S^on délit & toute ma ioie Qtie touz iors mesferuir voudroie Ceft ma très douce chiere daine Qui mon cuer a ?non corps Ù" marne Quanque ie crain priefe & hennour

I

PA

En qui feus cortoifu & hennour T>ediî. foulas, ioie. liefce TDoucîwur amouroufe noblece Simplece bieau contenement Ù" grâce foîit parfaitement . Ouer de valour & de honte Toutes autres a four monte Ù" aufi comme elle efi très bêle cA très bieau non la damoifele cMainte foiz enfuy confortez Onques fi propre non portez îNie futpar angres ne par gent Quer il de fer me a clef dar gent kS" qui bien torner la ferait Son non Ù" fon fornon faroit Ù" aufi porroit il de uoir <îMon non Ù' fornon receuoïr Se la elef efoït bien tornee "V aucune fuhtille penfee Oiier un des nous ia ne fer oit Qui lautre non entier leroit U^e des fornons en la jnamert Tant efi prochaine la matière Si comme en la fin le -verrez Se vous nefies trop enverrez.

(juant ijfi oi confideree SMa douce dame defiree

& [es gra?ïs valours & boutez Quen pieche naroie acomptez T>oucement alie pris congie La nuit enfitiant ay fongie Que le dieu damors plain de ioie Qui les fins aînourous avoie T>e penjjer alie îiuit & tour Sans prendre repos ne Jeiour Jangloit amoy abonne chiere &parloit en cefle înaniere.

Ljieaus amis iay bien entendu Que piecha tes amoy rendu & voi bien que cefl ton defir T)e faire quanque ien defir T)e quoy tu es moût bien meu Et pour ceu quay apercheu Que es vers moy fi ententis & quan amors onc ne mentis Je wil que me faces ferui ce Si le te dirai en quel guife Trop mefuy tenu efi fitlence Je voi que chefcune fcience qA règles au commencement Ou aucun e?itrodi£e?nent Tar quoi cil qui les veut aprendn Vuet plus legierement entendre <cr efiudier la matière

Oi'.ele îï enfemhle flus legiere.

(Jr Z'oi te que en ma doBrine

Qjii les fins amans enlumine

'J^a pas règles en tel manière

îNie va encha en arrière

Tour quoi te 'vvil que fuient faites

Et des auôîorites eflraites

Qi'.er combien quil meit ?nout Jietie

Que plufeurs en aient traitie

Si efi ce par mos prolis

Otis les fins amouros iolis

CXie pueent pas briement entendre

Qui les auciors z-eullent co?nprendre

C^e chefcun ne puet pas fauoir

Latin ne les Hures auoir

Ojii fus amors ont efte fez

Si -j'cil que tu prenges le fez

Et que mettez toute ta cure

cA comprendre en brieue efcripture

cMon art qui les gelous alume

Et fi le fai de tel "jolume

Oiie l amant pour foi conforter

Tuiffè touz diz ofoi porter

Soit refiJent ou auge hors

En lieu dun petit porte hors

& quant ici ara defcrites

Les règles que iai deuant dites

Sachez que bien le te rendrai Quer en loure mon arc tendrai Et ferrai dun dars amourous Celle au douz fin cuer fauourous Ou tant a de honeur (t de pris Tour qui tu es fi entrepris &fe en lie a tant damer Que pour riens ne te vvielle amer Je te baudrai mon arc por trere Tartout ou il te voldra plere Et lors foiez certain fanz doute Que ta volente feras toute Or y entent & ne te tarde & te te retien g en ma garde.

K^uant eijfi moût arefonne

Cil par qui tout pris eft donne

Si feri enfemble fez elles

Qui tant eirent luifanz & belles

Et f eft haut en leir tref portez

'Donc ie fu mont defconforte :

Quant eijfi fut efuanoy

Le bruit defes elles oy

Qui 7nefueilUerent ce me femhle

Si comme il lt?s feri enfemble.

Lors quant ie me fu efueillie Je fui fichiez fnont ?nerueillie

Et jnont trefpenjîs de ceft fonge Sauoir fil iert voir ou ijienchonge IMes .a. refons fi me coururent Qui 7nerueilleufe?nent me murent cA croire que ce fut vérité Lune quer en diuinite Trueuent li théologien Que fouuent en temps ancien Tlufeurs diuines vi fions Venoient par avifions Lautre raifon qui mefioy Fut de la noife que ioy Qjj.er onc tel embruijfement îNie fut fanz aucun jnouuement Si que par cefte demonftrance Vinc ie avraie cognoijfance Que cicrt amours le filz neuus Qtii iert amoy ici venus Comme cJiofe efperituel U^e mon penfe puis ne fu el Sivi quil niert a efcondire Qiier fe vers moi iert m eu dire Toft me melleroit ma ntaine Et fe por lui fouffroie paine 'Bien le me prametoit atendre cAinfi îneftut cefte euure prendre Or me doint dex tel chofe faire Qui au dieu damors puiffe plaire

Et as amans Ù" as amez Si que fol ne foie clamez Ù" fi requier deuotement qA ceuls de bon entendement Saiicune chofe y deffaut Que il fupplieent mon deffaut Quer il voient bien que a force oAmours a ceu faire me ff or ce Et cil efi bien a efcufer Oui fait quil ne puet refufer Icefi Hure que iay fom?nci La clef damors fera nommei Que par lui porra len ouurir Les ars damors Ù" defcouurir Or ne le vienge nul aprendre SU na cuer amoros & tendre Traient foi enfus les gelous cA cuers félons ù' tauelous Et les vilains Ù' les vilaines Telx gens y perdraient lour p aines Quer a euls napartient il mie qA fauoir da?ner la mefirie.

(jui lefiat damors velt mener "Preînierement fe doit pener Vefliere & querre tel perfonne Qui por amer f oit digne & bonne cApres la pucelle eijfi quifc

Voit preer fi corn lart deuife Tar paroles ace auables Vouées plaifanz & amiables Outre ce fe il jnen fouuient Tel penfee auoir U conuient Que celle amor longuement dure Quer amour dun iour eft trop dure Or pues tu queftion mouuoir ; Ou & comment porras sauoir

I Celle qui tant te doie plaire

qA ceu te ijvil refponjfe faire.

I Quant tu uas a ta volonté

I Se damer es en talente

Eflie a qui tu puijjes dire Vame fur toutes vous defirc I En lieu doiz tu ta mie faire

j Ou aiez caufe de toi traire

Quer tes amor s & tes penfeez Emp orront mi ex efire celeez i C^e la fin loing ne hors de mile

Quer len faroit tantoft laguille i Si fen prendroit len de toi garde

I (^mors lointaigne eft trop mufarde

i Et fe loing la vels apointier

La dois .i. ami acoiîitier Si fera caufe du repaire Que fi fouuenty voudras faire

Or as tu veu a ma guife Ou tamie doit efire quife cApres te vvil le temps aprendre Que tu doiz achofir entendre Tu ne dois pas par nuit choifir Celle ou veus mettre ton dejir Iceu retien de ma dooirine Tout bien femble par nuit ferme ïNiuls lions ne porroit bonnement Taire .i. véritable iugement Tarnuit fe femme eft laide ou bêle Taîit veift cler a la chandele oApres que femme ara beu U^e foiez defliere efmeu Vins font les penfeez ouurir Et ?naintes foiz vérité couurir Les vins font engroijjïer les vaines Et les fâches froncJiies plaines Et maint volt font il colore Qui ainz efioit pale ou more Tour quoi qui velt amie feire Seit auife fil me velt creire Ve choifir ainz quelle ait beu Si ne fera pas decheu Or tai ie mouftre par refon En quel lieu & en quel fefon Doiz choifir. or faut que ien die Ve qui tu doiz efliere amie

lo

j Garde que t amie f oit bêle

1 Genne tendre frejche Ù' nouuelle

I Simple douce plefante auable

! Sage cortoife Ù" honorable

Et fe il te vient en corage I T)amer femme de grant aage

! T>e celles aJTez trouueras

; T^lus que de gennes ne feras

j c/îifjje en bon lieu fe tu esfage

\ Et femme de noble parage

'Tant plus fera de noble afaire Tins fera douce & débonnaire 1 Cuer gentil douz & débonnaire

I Fait tantofi ceu quil a a faire

Et tu pues dautre part veier Fille a vilain fe fait proier. \ 'Pour ce vvil ie que hautemcnr

\ zAïmes Ù" prenges hardement

Ja ne fouferra gentillejce Que fin amant uiue en trifiefce I Toutes tieng celles a vilaines

I Qui font perdre as amans Uir pâmes

I Et qui refufent &" defdient

I Gels qui fanz faintife les prient

; Vilaines funt averement

I Je le te prenne clerement

Celle efi vilaine a qui len donne ' Samour felle nel guerredonne

1 1

En femme de tel uice efprife CNiefoit ta ton entente mife ïNjil ne doit tenir enchierte Femme efprife de teille fierté Damer haut ne tejbaliiz mie Ouer ouide le certefie Femme ne puet qui bieau latente Fuire qua amer ne fa ff ente En corage te doit monter oA toutez femmes fonnonter oA enuis homme qui bieau prie Trueue femme qui lefcondie Fiîiale??ient tu doiz fufpofer 'Tout generalment fanz glofer Que toutes fe?n?p.es ont grant ioie Qtiant aucun y damer lefproie Or as tu veu quelx perfoîines Sont por amer dignes & bonnes Or wil a ton efiat venir Comment tu te doiz maintenir Se vers amors vels affener Vefirefage te doiz pener cMex vaut fenz fanz bieaute auoir Quaveir beauté fanz riens fauoir Qui a beau corps Ù" beau uifage Toy li vallent fe il nefi fage Quer il efi tout en la manière Comymage peint en maifere

12

0 tout ce doiz efire cortois

T>es cheuels fiques as ortois

Tar cortoîfie & par largefce

Tu et len monter en grant haut ef ce

"Bieau parlier foiez toutes voies

qA toutes gens ou que tu foies

En bieau parlier na pas grant force

Quer bieau parler langue nef cor ce

^e foies orguellous ne fier

î^e hurte nulli ne ne fier

Qui maine orguil ne félonie

'J^eft pa digne dauoir amie

Humble doiz efire & debonnere

Se tu te vels vers a?nors trere

Hons monte par humilité

Oiii par orguil chiet en vilte

Trous hardi doiz efire & apert

Oiiil foit iffi bien y apert

Trop maie chofe efi couardie

Ja couart nara bêle amie

Ces règles que iai deuant dites

T)oiuent en ton cuer efire efcriptes

Oui ma do6irine Ù' mon art tient

Or veon quau corps apartient

Je vvil que touz amourous eit

'Bieau chief & propre ou bieau toufeit

Iffi le fai que quil te coufie

cMes par force rienz ni aioufie

Tes iex dois tenir netement Et tes oreilles enfement Ofie le peil de tes narilles Et celui dentre deuls forcilles Tienges tes dens blanches & nettes Combien que de ta cure y mettes Et fi te garde bien & paine Que tu naies înauuefe alaine Gar que tel vice ne te touche Que il ait lymon en ta bouche Ta barbe fai reire & fouftrere qA tel qui bien le fâche fer e Sas pot coulour & tu ten duilles Garde que farder ne te vvilles ^e contre nature efiriuer Volt domme plefi fans coutiuer cAmantdoit efire meigre & pale cAfnour grejfe &" coulour auale Quiconques damours efi beteiz Il nefi gras ne atoqueteiz Taie doifi eftre par nature Qui les nuis veille en grant ardure IJJl le font les amourous oAs fins cuers douz Ù" fauourous "Robe dois auoir propre Ù" nette qAu corps Ù" au colet bien fette Si que ton corfet ne ta cote INie fâchent plique ne hancote

Gar que ta chemife ne monte Si haut que tu en aies honte Soies mignot de bel afaire En ce que poi te coufte afaire cAies caperon bien fetis Trop grant ?ie foit ne trop petis cAiet le fi Ù' encaperonne Que nul par înoquier nen farmonne c4m col aiez un farmaillet 'Poi pairant ou un efmaillet CNiet & propre fetis & gent Il plefl mont a aucune gent Tes manches dois faire drechier Si que ni ait que adrechier •Tyies tel nouueaute ne fai mie Qtie nen le tienge a moquerie Tes mains tienges faines ù' nettes Que il ni ait roignes ne bubetîes T{goigne tes ongles fouuent Se veuls eflre en notre couuent oAiez chaint de cuier ou de foie "Bêle bourfe ù" bêle couroie 'Bieaux couteaux bêle gibechiere Se veus auoir bone amor chiere Gauche toi en bêle manière Tire ta cauche a la lanière Si que ni ait plique ni fronche Ovide nels le te nonche

I)

C.4 tout ce fi comme il defcrit Voift eftre ton pie fi efcrit En ton fouller ou efiiuel Que îie fembles pas hariuel SU auient que clieualchier doies Sele faitiche & hieau frain aies Et hieau forchaint & bêle efpee Tels cîiofesfunta grant durée Sas beau coutel pendu doit eftre cA las de foie au cofte deftre Heufes & efperons dois prendre En quoi il nait riens a reprendre Chapel ou houche ou mantelet Vois auoir propre & nettelet cMes ne les prengnes ne ne veffles Si ne fait pluies ou tempeftes Ices cliofes que iay retrettes Vois auoir propres nettelettes Tel cointife eft a fez feure Un beau herneis longuement dure Se tu lias gueres ou ce prengnes Je viul que tes defpens reffrengnes cAinz que tel cJioffe ne foitfete 'Plus dure honte que fouffrete Cointementfe doit contenir Qui damors a chef veut venir "Pour fier ne fe fâche clamer cMes a petis & grans amer

\6

En touz lieux ce dois tufauoir T>oiuent fins amourous atioir "Biaus fez hiau dis & bêle guijfe Si que checum les loe & prijfe Se tu veus damours a chef trere IJfi le te conuient il faire Si que checum fera meffage T>e toi & de ton uajfalage Quant celle que ton cuer defire T>e toi orra tarit de bien dire Vers toi plus fera amiable Et plus douce & plus acoinîable Tu vois comment te dois condire Or te veuil ien après ce dire En quelx liex tu dois tes rois tend Tour parler a tamie tendre Se tamie hante au marchie Va il par le chemin marchie Trai toi la ou elle fera Et garde que ele fera Illeuc en la place commune Qui de mains liex le pueple aune Ou de laler ou du venir Vues a lie parler auenir Et fe elle repare au temple Qui de pueple inainte faiz enple Illeuc a lie parler porras En quel guife que tu vorras

re

'7

o4 ces dances a ces caroles 'Porras dire plujjeurs parroles Ou faire figne ce mefemhle qA la bêle qui ton cuer emble qAs bajîeaus as communes places Vuil ien que tes rois tendre faces oAs iofies a telx ajfembleez Viennent les dames bien pareez llluec porras tu bien choijir Celle ou veus mettre ton dejir La viennent ils liez & druez Tour veer pour eftre veuez Et fil eji ijfi quil auienge Que li rois en la uile uienge Ou que le tornay efîrey doye Que chefcun deuoier a ioie Tu te doiz lors celle part trere Ou celle eji qui tant te doit plere Tour veer & pour regarder Cen qui doit venir fans tarder Sans foupechony poras ejlre Soit a ejîal ou a feneflre Quer il nefl nul ou fol ou fage Qui noifi lors rendre mufage Lors ta dame falueras Et bien près de lie te treras Soit a defîre foit a feneflre Le plus près que te porras ejlre

Vre?i garde par mainte manière Teiis ton parler ce peut fojfire Et ijjtfanz aperceuance Vendra la première alianche oArefne la fe tu es f âge qAu premier de commun langage Oui font ces cheualx qui la viennent T{equer ou ces qui la fe tiennent Quel chofe que elle refponge CHie tien a fable na menchonge Otrie li fanz contredire Tout ce quelle te voudra dire Loe ce quelle loera "Blafme cen quelle blafmera C on fer me toutes fez paroles oAuoir tant f oient ce friuoles Se il chiet poudre en fon geron Soit fus robe ou fus caperon Efcorre la dois fanz ofler Se de lie te veuz acofter Et fe poudre nj efl trouuee Si doit el par toi eftre ojlee Chefcune caufe efl conuenable Tar quoi doiz eftre feruiab le Lieue fa robe en bêle guife Se elle efl par terre mife T>e feruir puet grant bien venir Souuent le veon auenir

Tar après ce tu dois veer Qui leiz vous fe vendra feer Queil ne foule ne ne grieue Celle pour qui ton cuer fejlieue Fin ainouros doit tout ce fere Que il penfe a fa dame plere Ifft le fai fe tu es fage De poi fe muet legier corage Quant les %gys Ù" comtes vendront Et ceulz qui ouec fe tendront Ou les barons fanz delaier Iftront as chans por tornaier Se ta dame lors te demande Les nom. refpon a fa demande Cil efi francois ceftuj cjirijîain Faing que de tout fiiez certain "Bel & cortaifement li compte Celui efi T{oys & ceftuj comte T>i les nons fe pues véritables Se non. fi les di conuenables Et pofe quel ne les requerre Si dois tu telx cJiofes retrere Celuj ne fe doit tnie tere Qtii par bieau langage puet plere Tar telx plefans arrefnemens Viennent lez premiers mouuemens Tar quoi les iolies penfees Sont des dars amourous nafrees

20

Se il auient que a diner foiez En tel lieu que ta dame votez "Bien aras afes ce me fenble T>e parler toi & lie enfemble cA table fe puet Un dédire Et moût de bêle cJiofes dire Chacum puet jangler & rire Le droit de table le defire Lors après boire vient lefbat Qui les gens déduit ù" efbat Les vim ojîent cure ù" triftece Et font venir ioie & liece SVÏouJîre a ta dame bêle chiere En telx liex & en tel manière Ont pleufeurs a amer enpris qA qui de puis en efi bien pris

J uques ici tai deuife Comme porras eflre auife T>e querre celle a cler viaire T)e qui tu veus amie faire Or te wil tretier la matière En quel guife Ù" en quel manière Toura de tamor eftre efprife Celle que ijjt aras quife 'Prejnierement ferme franche Dois auoir ÙT" feme efper anche T>e formontc" toutes puceles

21

Tantfoient il riches ou bêles

Les oifeaux leront le chanter

Et lez leur i ers Heures hanter

oAins ajjes que feme efcondie

qAus hans damer qui biau la prie

SVfeifmes vue papelarde

Ve qui tu te ne prendras garde

Et de qui ne le p or ras crere

Celle plus toft le voudra fere

oAmour nous a fi doutrinez

Que touz i fommes enclinez

Et lez famés comme lez hommes

"Diexfoit quelx pèlerins nous fommes

iMes entre nous a tel diftanche

Que lomme de paler fauanche

Et la famé ie lofe dire

Tlus couuertement le dois dire

Lomme doit le premier prier

Et encauchier & fupplier

cApres quant la famé eft conquife

'Priera elle fans faintife

Eame qui fin amant refufe

zMefprent vers nature & mefufc

Quer famés doiuent par nature

(lettre en amer toute lour cure

Or enpren donc le hardement

Damer bien & feurefnent

o4 envi s en trouueres vne

22

Oui fiait la volente conwuaie

Toute famé que quele die

^4 grant ioie quant len la prie

5\_e te tien ia pour efcondit

Tour ce fe elle te efcondit

Famé fi eft de tel nature

Que combien que elle ait grant ardui

Si veut elle longue p roi ère

Que nen ne la tinge a legiere

(lApres ce fe tu me veus crere Tu dois tant labourer feire Que connoifes la chanberire Que ta dame afegree is' chiere Tar celle porras tu sauoir Se fa dame porras auoir "Bien y fora melttre remiere Selle veut en mainte manière Mes garde que fe foit tel famé Qui fâche le confeil fa dame Et qui pour riens ne defcloroit Ce quele verrait ou orrait Tant li dois preer & prenmetre Que ele y uuille confeil meittre Selle veut afes de legier Porras tes griez maulx alegier Quant ouec fa dame fera Lore & le temps auifera

23

Quefes amours iT fes pensées Seront plus de legier tornees Famé eft en A. temps douce roufe En autre fiere Ù" orgueilleoufe Tour ce ont il temps ejleu Toutes cJiofes ont temps deu En près le temps iolis nouuel Tlain de ioie & de renouuel Que famé efl drue Ù" envoifie Lors far a temps que len la prie Et fi la vient que len fe plaingne Que fon ami vne autre tiengjie Lors fera de legier meue Quant fe tendra pour decheue Quant la chanbriere verra Qui leisfa dame fe ferra IMout bien fara voie de noir Tar quoi la porra efmouuoir Lors lui dira tant de nouuelles T>e toi plefans douces & belles T)e ton bien de ta cortoifie Quel en fera toute efbaie Cil efl dous & cortoiz & fage 'Vrope fetis de droit aage Touz jours voudroit iouer Ù" rire Ce efl tout quan que len puet dire Sus touz autres eft le nonper Je croi quel monde na fonper

24

Tiex lions doit bien auoir amie Se homme la qui foit enuie Icelui vous aime Ù" deftre Et lui pour vous plaint ù'foupire Tiex hons deuez vous feire amis Qui toutfon cuer en vous a mis Ve bien amer vient tout dédit Chafcum le tefmoigne Ù' le dit îNjil ne foit que ioie puet ejîre Se il na d'amours efle meftre Or enmes donc feurement Quant vous auez lefement Cil qui nefet quant il puet feire U^e fet quant fon vouler repaire "Par ces paroles oufemblabes "Propres a cen & conuenables Sera toft la dame a cordée cA bien amer Ù" eftre a?nee Se la chanberire y veut entendre j^ule meillor rer ni peus tendre Ouer ia niert famé fi bien prife Conme fe par famé eft conquife cMes garde bien que tu ne couchez O la chanbriere ne ne touchez Se tu lauees acointiee Ta cause en ferait targie Tantoft de toi saprocheroit Et fa fneftrefe efioigneroit

2r

cAinfi leferoit bien le foi Quer il nia tel comme foi Si te ferait trop mecheu Se de ta dame efîoit feu Quer tu perdrees a vne houre Cen que tu veus qui te fecoure Se fer oit il verement Que faînes font en tel dément De nouelles cerchier & quere Qui nefi riens qui le puife crere Or te garde donc de cen fere Se damours veus a bon chieftrere Il conuient trop droit carier Qui vers a?noursfe veut lier

(l4pres dois a ta dame efcrire Soit en parchemin ou en cire Ta volente & ton courage Humblement & par douz langage j^e fées de preer efcars Con bien quel die fes efcars "Par douz parler & beau prier Fait len dur cuer amolier V^e tien preeres a friuoles Viex lefa vertu enparroles Tar beau parler vient grant eur Tar ynefparler grant mejfeur Viex meifnez qui tout cria

26

Qjiant aucun mesfec lia Ï^Ce foit refujer qui le prie îMes fon mesfet tantoft oublie Or efcri donc en tel jnaniere qAu premier a ta da?ne chiere Oui niait mot de vilanie IMes de hennour & de cortoifie Tar ces lettres porras aquerre Satnour & fon courage enquerre îAfes garde que foient fi fêtes Que ton non ne le fuen ni ?netes Telfe dénient les ouureroit Qui tantofi -vous defcouureroit Et amour qui nefi bien celée ïNie puet efîre a longue deuree C^Qul ne puet fere greignor perte Qjie quant famor eft defcouuerte Chacum U dit chacum le crie Si en fort blâme Ù" vilanie Et pour cenfont il auenir Que el tel amour ne puet tenir Quer telxples & teljanglerie Sunt caufe de la de partie (^Amours qui ne font bien celées Sunt fur toute riens di famées Car chacum les moufire o le doi 'Bien le te puis noncier et doi Tour cen dois fi fere ta lettre

27

Que non ne fornon ni dois mettre Folie eft ds cen defcouurir Que ne doit celer & couurir Trenmet lui afes de prenmefes Grofes Ù' grandes Ù" efpefes T>e bonne houre fut mis a lettre Qui cortoifement foit prenmettre qA fes prenmetre petit grieue Et Jt fort le courage &' lieue Chacum puet prenmefes auoir Conbien quil ait poi de lauoir Trenmefes craient les pucelles Et font venir as cor délies Tre?mefes ou nen a fiance Voiuent lonc temps grant efperance Trenmefes trouent les cor ragez qA toutes gens de tous aagez îNien tient un fol qui -va en lefe Se fet lie de bêle prenmefe Faing touz jours que donner li doiz Le don que prenmis li auoiz Lorsfe tendra bien Jîgnee Ve la prenmefe re cordée <IMes quelx prenmefes que tu jacliez Garde bien que tu ne lez parfachez Ens en lore au baz te mètre oiez Se telx chofes li amordoiez Je ne di pas que i ouïes

28

Tetis propres Ù' neteles î\ie doies tel fois eflre donner "Bien le feira guerredouner "Pour donner puet grant bien venir Souuent le ueon auenir Tar prendre e donner fe me fenhle Sont mère Ù' file bien enfemblc qAu premier eft fort fa?iz don faire Que tn te puifez vers lie traire Tour cen fait il que fage?nent oAquerges fon acointement Gar que ta lettre ne contienge CJiofe qui a ennui li vienge En tel lettre ne doit auoir Triteche cen dois tu fauoir Selle ne veut ta lettre prendre dM es fans Heure la te fait tendre Sui ton propos ce tu es fage Quer el mura fon cor rage Tantoft fe fera repentue Que ta lettre nara leue Famé mue plus tofi penfee Que narois ta main tornee Selle la liet Ù' len refcriue 5X.e li contraing ne nen eflriue éMes dois lors fouent enuoier 'Belles lettres pour lie proier Quant vnes en aras leues

Les autres feront receues o4 près fera entalentee T)e récrire toi fa penfee Tremierement a auenture Te rendra lettre trifle & dure Tar quoi te voudra fuppleer Que na la vuillez plus preer iïMes pour ce ne tefbahnnie Quer combien que tel cJiofe efcrie Sa V oient e efl du c ont rare Elle f et pour toi meix atrare Elle a grajit defir que foit faite La chofe que elle contrete dMes îjt le fet pour vaer Vonc dois fuirre auifeement C^on contrefaîit tel mandement Et ce le fait trois fois ou quatre Si te dois tu touz dis efbatre Se par beiaus dis la fois preer S amour ne te porra veer Et fuji orre plus deure que mabrc c4u premier coup ne chiet pas labre Vlixes nefîoit ?nie biauz Et fi feji il tous fes debeauz Des greignor da?nes de Cartage Tant f fi il par f on langage Or efcri donc chofes creables Douces entrans Ù'vrais femhlahles

Et de tex dis lui fait prefent Entretant ce il puet auenir Que foule la puife tenir Soit em chahre foit en cortine Se tu pues ton defeir a fi ne

SI COMME LA DAME ESBATRE SE VIENT

Si

' f)f\T ce hors efbatre ce vient -Ê» Quelle fiit pour toi ce dénient oArrefte toi la eus en lore

"A^^ssé^'^ llleuc dois tu faire demoure j

qA quel geu que voudra iouer

Celui dois tu faire et loer j

Tant comme elle ce voudra efter \

En efiant te dois arefter :

Tant comme illec fera prefente j

éMet afin gre toute fentente

Se la pet tu taferras

Ifi fou aîïïour aquerras

Regarde bien fa contenanche

Con cil qui en lie afianche

Lors porra bien apercheuoir

Que tu laimes a dire voir

Se aucun fe vient embatre

Tour les gens déduire & efbatre

Vonner li dois aucune cliofe

Toi de chofe nuit ou alofe

Tu dois faire en toute manire

Cen qui plefi a ta dame cliiere

V-

Otrie li quant quele dira T)e par toi quant el fen ira Otiant elle fen fera alee Si entrera en grant penfee Lors li plera bien efire toue Quant ta "volente efl la foue Selle fe veut ou que fait treire Va 0 lie fe tu le pues faire Famé aime moût la compaingnie T)e cil qui la tient pour enmie Tren en alant bêle manière Trimes deuant primes dereitre "Primes ira hafti-jement cA chef de foiz tout bêlement CNiaiez honte dalerfor cofle C^ul ame foupechon ni aioujîe En tes fes en tel aleure Il fenble que cefl auenture

Ooiez cortoiz et hennorable Se tu te fies o lie atable Et en quel lieu que elle foi t Grant chofe eji quifere lefoit Ifi porras fa grâce auoir SU a en toi tant de fauoir Qîier fâches bêle contenanche Qrantment lez amorous auanche La porras dire mont de chofes

3?

Qui feront couertes & clofes Si pourra elle apercheuoir Que pour lie li diras voir Efcriere pues en tel îuanire Sus pain ou fus autre matire Quele pourra liere a la table Oiie ta vraie dame eft fans fable Ses iexfi doucement regarde Quil perge bien que ton cuer arde Vout taifant mainte foiz parrole Sans fi gne faire & fans parrole Quant la daw.oifele bera 'Regarde par ou cen fera Tar itel propre dois boire Ceft demonftrance da^nour voire Qiie viande que elle touche Celé dois porter a ta bouche En prenant fe tu es amain Porras bien toucher a fa main Se boire veus tu li dois tendre Que première le uielle prendre Soit par atoi ou plus ariiere Toutes chofes prenge première Se fus ton chiefa biau chapel Tantojl li donne fans rapel Toutes ycelx chofes dois fere qA la fin que li puifie pleire Ton cuer met fans de?nourer

34

c/i lie fermer & honnourer Si îem aura plus agréable Et plus douz et plus amiable Lors li puet requerre & prier Ouefenmour te uielle ottrier Por telx maux refreindre & tes ire^ Oiier il nefl riens que tant dejtres <r\îez en tel guijfe la rechrce Oiie nulle ame ne laperchoive Citant les verras aillors entendre Lors li pues telx mox vendre Se lors ne veut que nem le prie î\argue ne ne contralie Vers lie tantoft arees guerre Cen nefl pas bon que trop enquerre

i\ COMME LA DAMOYSELE DONNE »l C 1 E D A P G E NT A B O I R E A SUN A Xi I

qA table boifen tel ?naniere Qlie nem înues femblant ne chiere Et que tes pies ir ta penffee paient lor office oubliée Gar toi de tous poins de tenchier Et de mellees commenchier Ja niert par homme de ualue î\ioiJfe ne jneflee efmeue Il napartient fors a 7nerdaillt

3r

c4 faire tencliojis ne haitaille Por cen vuil ien que tu te gardes T>e f aires cJiofesfi mujfardes iMout de chojfes puet faire & dire Tout fans mes faire &fa?iz mefdire Tu pues chanter fe le feis faire Ou de belles bourdes retraire Quant le bachin Ù" leaue ouefques Seront par lauer nus illeques Pren par la main ta dame chiere Por prendre levé la première En touchant pues faire femblant Que tout le cuerteva trefnblant Pour lardour & le defirer Du gent cors que feurs remirer Or entent bien cefie leichon La na il point de foupechon dMainte fois ai ainfft ferui Qui puis ma efle deferui uHie foiez ia trop deletable T)e marchier le piefouz la table Grant péril en porroït uenir Si que cen vendrait miex tenir Tu pouroies biem te pie marchier Qjii lafe uendroiten archier Por f avoir ta volente toute Cen que nen ne fait efl en doute Je ne di pas f en tel manière

^('

Efloies leis ta dame cliiere Ojie aucîi pie nie poues crere Oiie lors ne peujfes faire Quant les tables feront ofleez cj."" les damez feront leuees Lors te dorra ancies Ù" lien La prijfe Jt comme le leu 'Bien près ta daine chiere tacofie dM arche ton pie touche fa cofte Lors feira le biem deuoir Oi'.e tufes bien demer ton deuoir Se ta dame lors te uelt dire Trees "cous ariere bien fire Pren paour Jt feras que fage Obéis atout fum courage Se ne cremees fa parole Ta penjfee feroit trop foie Tantofl ferait ta boulle atainte Otier niert vraie amour fans crainte Quant elle verras que ta la doutes Ses fez Ù" fezparolles toutes L 0 rs faperch ev ra v roiement Qîte tu laimes parfeitement

tain achief de fois .i. poi livre Se tu crois mont art & mont livre Tor couvrir ces dis &" ces fes Se tufres riens dont len te blafme

37

Le uim emportera le blâme IJJt feras tu efcuJJ} Se tu as à. poi mejjufe V^e fai ia domme ton fnejfage Vers ta dame fe tu es f âge Itiex mejfages mont neu Je menfiii bien apercheu 'Trouer i poues trop bonnes caufes Separvne reijfon te caujfe Jafi tout ne diroit ta dame Son gre a home comme a famé Famé a autre ditfum courage Qui vers les hommes font fauvage Donc efl ta uee plus legiere Se famé fais ta meijfagiere Famés puet paler enfemble Toutes le fois que bon leur femble Ho?n?ne ne puet pas iffi faire <!Mez pour doubte leftuet retraire "Plus homme parler de foi puet La famé non quer biem le foi Lors fe fait chef donc tlleft couue Et de ta caufe fit la fouue Veables aient tex mefages Ouer il nefunt cortois ne fages Oui uont entre lare Ù" la corde Quant il ueent que Uns acorde Quant il ne puet pis jeire.

38

Si feulent il hlames retraire ;yi cele fin que la mellee Soit entre lamant <Ù^ lamee Faînes ?nei?nes funt meues Damer lez perfones veues 'Tour cen ne doit domme feire Ton fnejfagefe me veus creire Tel mejfage dois efpier En qui tu te puijfes fier llfet mal telferjant tenir Dont blafme & ennui puet uenir

COMME EL SE T R E C H E ET SUN A M l Bit LA R E L" E R E

CJujint a ta dame parleras En lieu ou cen feire ojferas Loefun hiau chief propre o" zent Digne a loer de toute gent Loe fa face C^ fum cler vis 'Por quoi tu ne pues durer lis ôMes tefteut perdre contenance Se tu faus a ton efperance Loe f es iex parfetement Sum nés affis très proprement Sa bouche petite & bien fête Douche riante & uermeillete En tel fnanire que el loe

39

Son hiaus menton & fes dents loe

&fon col de propre fa ch o m

Par qui tu es pris au lachom

Loer dois toute tafenblance

Son cors fez bras &fez mains blanches

Ù'fes dois rondes Ù" tretis

&fespiez propres & petit

Loefon fensfi cortoife

Ù'fa ualour ne leij/e mie

Ù" tout cen que diexy a mis

Lors fera tenus por amis

Par biem loer félon mentente

oAras gre de ta dame gemte

il nefi riens qui tant famé atijfe

Come qui bien la loeù' prife

éMeifmes vne famé chafie

Qui biem par loenge la tafîe

Si deliete parfeitemeîit

Et enfet grant richeement

H neft dame ne damoifelle

Qui nait talent deflre belle

Et qui fa beauté li retreit

Tantojî vers lui fon cuerfe treit

([Meimes les leides pucelles

Quant len lor dit que elz font belles

Soient certain que elle croient

Et très duremenfen go gai en t

Tour ce dois tu co rto ijfem en t

Loer ta darne & fagement Ouer grant louier pour a s auoir Ce tefaige bien ajfauoir Se auaine prenmeijfe asfeite Que tu lias pas encor parfeite qA ferme que tu la donras Le plus hriement que tu porras Par muer ta dame ajjeure î\e te chaut ce tu es pariure IMes que tu laies entre ?nains Duferement ne plus ne mains Jupiter le dieu foverain Qui efioit en temps premerain Tiioient des amans que il rompeent Les ferements que fes auoient Telferement que que il monte ^efi a ramentevoir en conte Qiier le vent ens en lore loujîe Il ej} fol qui foi i ajoufte Dilleuc uient cen que Un feut dire Communément fans contredire î^ulle ame ne doit ribaut crere Porferement que fâche fere Famés jneimes fe parjurent 'Tant de fois près comment elles iurent Donc dois cromer de lor effenfe Celés qui ont celé har turjje Chil qui de geul feut ferir

41

Doit par droit a gleue ?nourir oAuJJidoit feremcnt muable Efire uengie par foîi femblahle Foy ne doit eftre a cil tenue Qui lafoue foy a rompue Tor cen dit len or la prendras Tel li donras tel H prendras Tor cen doiz tu ta cure ?neitre oA bien iurer & a prenmetre &futillier en quelle guijje Tant que ta dame aiez conquijfe Le decheuans doitz deceuoir & lez ueritables dire noir Oui riens ne fait que autre vuille Defun propre ejfamblefe duille

Lies Hures ?neijjmes profettent qA celz qui fagement fe ietent Donc dois tu tel eft plorer Porfa grâce miex implorer Quant telx lertnes deualera Le cur li atendrierà Quer il neft rien fi débonnaire Come famé a qui li f oit plaire Lors li prendra de toi pitié Qtii fi te fera aquitie Lors fongera en [on langage De refiorer toi cefi damage

42

Ù'fe tu ne pues aunir lermes En poins deuijfes & en termes Tu porra A. oignon tenir Oui tantoft le feras uenir Outuporra feron mentente qA la fim que loignon ne fente IMoille te ex en autre guijfe Jjjïfera ta dame prinjfe Se tu la puesfoulle trouuer Lors te dois proprement mouuer c4ffaire quantque li doizfeire Et a tout fan de fir parfaire En dijjant lui bêles paroles Vuil que h heiffes Ù' acolles Se tes beijjïers ne velt atendre En toutes -voies la doiz prendre 'De tant te garde folle?nent Que ne beiffes trop durement Et que les leiures ne lui cuijfent 'De cen que tes baijjiers li nuifjent qA qui le baijjter efi dojine Doit le corps eftre abandonne Quer le beijjïer efi du lignage z4 loutre plus &fon mejfage 'Par le beijjier efi otree Lamour par deuant denee Et la penffee defjcouverte Qui lonc temps a efie concerte

SI COMME F. LZ S E N T RE BE I S S E NT

1 L qui le bejjier aura prins 5\^iche fera &" mal aprins Et plain de toute uillanie Sel ne parfet la cortoiJJJe

îACus ne fe doit vers amors traire

Se il nojjefun defir parfaire

'Digne efi de perdre tout déduit

Qui en tel guijfe fe déduit

En loutre plus par auenture

Efi par femblant fiere Ùr dure

Si veut elle que ne la force

Et que foi t vaincue par force

Et combien que force lapeles

Tel force plefi mont as puceles

V^e lejfe mie por lor fet

cA faire cen qui biem lor fet

James famé noijferoit dire

T)e bouche cen que tant defir e

dMez mont li plet que nen la prenge

S^f aigre fuen comment que ill auienge

Tucele foute?nent renie

qA grant ioie que quel el die

44

Ojter tel înauuefiie fans doutance zA forme de don ù" femblance Et fe nen la laijfe efchaper "Bail point que ne la puet haper Sachez que el en efi moût courouchïe Combien que faigne efire lie Ve touz tems ainjjt fe jnaintienent Les vnes as autres laprennent

, Que ne foient prinfes prouees

Conques ft fuffent accordées Or donques ne tacouardis vvVffZ foient apert & hardis T>e donner en tems & en hore

' Le don damors qui tant demoure

^e lomme en fa biaute fe fie j Tant qu'il en eut que nen le prie

oAmors ne li doit nul bien faire Qv.er illi jet tant fou contraire Lomme fe doit premièrement Trier bel & cortoiffement (y4 fa dame quel tant defire Le doit molement efcondire \ Se ille fait en autre guijffe

Il neft pas drois que nen le [ri (Je Ojier home ne vaut un bouton i qA qui nen requert le mouton

'Vremire77ient prie ta ?nie

4f

El natent fors que nen la prie Donne caufe de fou dejîr Se tu veus faire fon plefir Se ta dame deleBeufje Eft au prefnier trop orgueilleufe qA enchantant tout bellement Vois faire fon covoitement Tor li honorer Ù" fervir Touras hiem famour deferuir Vucele fauuage a lentree 'Veulent bien en?nie privée Soyez preus de tout fon gre faire IJJi la porras bien atraire Combien que tu nojjes ouvrir Ta vollente ne defcouvrir Tor démo [ire r ton dejïrer Voues fans mot dire foupirer Lors notera en fa penfee Que elle eft bien de toi amee Lamant ne doit pas tozjours dire U^e requerre cen que deftre SMez doiz entrer entfior couerte Sus ombre damiftie aperte Tour ?nieux a ton defir ataindre Te doit mefgrece le vis taindre Que chacun die que tu ainmes Combien qua nulli ne ten clainws

46

Q/i ton compaignon ne doiz mie

'Dire la loenge de tamie

Il pouroit ta loenge traire

Et foi pener de li atraire

CX.hI home ejlrange ne dois craindre

Que il ne nielle tes amors effaindre

SainJJï le fais tu naras garde

Ojii fin cur a en?ner a mis

Tas ne die a fes amis

Otier fâches que il li nui roi t

Tlus tofi que ne li aideroit

Un compaignon puet bien auoir

Oui fin gre pourafauoir

^\fez le non ne li dois pas dire

T>e fa dame que tant defire

Celui le porra conforter

Des griex maux quil a aporter

dMiex vaut .i. bon anmi auoir

Oiie ne fait ni or ni auoir

En femtnes a mont de courages

Et mont de guijfe &" de fauvages

T>onc dois empefchetnens guijfes tendre

qA la fin que les puijfes prendre

Lune velt par dons ejire pri?fe

Lautre par prières ejîre cojiquijje

Lautrefe uelt abandonner

Tout fans prier & fins donner

Se il ell auis a famé [âge

47

Qjie tu aies legier courage Tantôt ten lefra aler quite Trop ?niex enmeroit vn hermite Ù" fe il eft nuis a la rude Qiiefoiezfage tantofl cude Que cen nefoit que fnoquerie Tour cen uelt eftre tamie T)e telx famés f eut auenir Que nem nen puet a chiefuenir Quer a A. vaillant homme fuient Et a ./. rice faliemt Qui uelt a telx famés ataindre Son eflat doit celer Ù' faindre Quelz nepuijfent aperceuoir Que nem les uielle de ceuoir En j. temps facent lypocrite Que il perge eftre vn hermite En ancien temps foit peceour Ou A. autre laboreour Se tu veuz que enmour te vaille IJJt le fay & ne chaille Se ton eflat en efl menour ^en fait mont por auoir honnour Qui uelt amer jtfe dédie T>e touspoins au gre de fa?nie Ou ja nen aura autrement 'J^e biau ne bien lacointemeiit

48

(^ez renies que ie tai retraites 5X.e font pas por les riches faites Qui ajfes a deniers ou prendre îX.a înefiïer de mon art aprendre Oui donne combien qnilfoit rude Il na que faire dautre efiude Famé de legier fabandonne qA qui biaus dons & grans li donne 5Xus teins a A. plus cuir que more Soit de Hongrie ou d'Efgremore Tantofl li efi a vne force Tor tant que meite main a borfe CefcJiun feji au riche fefte Conbien que cen foit rude befie Le riche eft partout bien uenu Et le poure por fol tenu Famé qui fi lez gens efcorche î\e prife riens ne me lezcorche Ojiant les dons atelx amans faillent Leur barbes efcouant fen aillent H na ne ioie ?ie déduit En famé qui fi fe déduit El ne uelt pas amie anoir T{iens ne prife for fun anoir la famé de bonne ualue ^ert ia plus toft mené IMis le fen s CT la cortoijjîe T>e fon ami la fet amie

49

Qui [on mer amer Je dreeclie C^e prenge pas garde a richeche iïMez que la perfone aamee Soit de grans bontés aouree Home qui ne vaut riens de foy C^e vaut por auoir bien le foy Quer grant fens richeces fabaijfent Toutes f es ualuet le leijffent Qui uelt amer parfeitement oAinge le cors premirement Sens & bonté tous iors demoure cMez richecefaut em poi doure

\Jr as ueu en quel manire Tu dois prier ta dame chiere Or te uoil du fens tarder Conment tu dois tes aînours garder Toi te vaudroit a faire amie . Se tajnor efioit toft f allie. Tor ce faut il quamour venue Tar art, foit par art maintenue oAufft fout efl cen feut len derre qA bien a garder & aquerre Quer les aquas petit uaudroient Se fagement gardes neftoient Tor cen doit leng cure mètre Qui damer fe uelt entre?neitre Que fes amours longuement durent

Que fum courage aJTeurent ÎJ'C^ créez por riens qui auiengc Otie par carmes amours reùenge Cil eft couart & decheu Oîi! de tel créance eft m eu Ja niert par les ars de Tollete Fine amour quijfe ne parfeite ïX^e croy ia telx for chéri es Ouer cen ne funt que moqueries Se carmes ou herbes laufijfent James amors ne departijfent JMez m neft pas eijjî de voir Cyrce fem puet apercevoir Onques a Jafon par Medee 5X.e pout la voie eftre trouée 5\C^ a Ulixes par f amie Tor carme ne por forcherie Gar toi de toute felonnie Seveus eftre bien de tamie Soiez douz cortoiz & amiable Se vers lie veus eftre agréable Ta douchour & ta cortoijjïe Te uaudront miex queque nul die Otie ta biaute ne pouroit fere Vouz paler fet toute gent pleire

Se tu veus quamor ne te leijffe T)e bons ars aprendre ne cefte

ri

Qiier il te ferront compaignie Quant ta beauté fera paffee "Biaute ne puet lonc temps durer ^ul ne fe doit ajfeurer Il îiefi nul iour que ne decJiie SMez lesfens tous iour s monteplie Homme eft contre fa uo lient e Tantoft fronchi ou efdente Ou il a lef cheuex canus oAutrement nenvillera nus Tor ce dois tu fe tu es f âge Si entrodire ton courage Que fens ir cortoiffie te fe courge Comme beauté qui fefcourlourge ^e force a ta beauté garder Vor toi coutiuer ^y farder Vliexs fans auoir baute Ont des amans la reaute

1 ar obéir deuotement Tuet amour durer longuement Et qui veut faire le coîitraire oArnour feut fes cornes retraire Tendions fus toutes riens efchive Se velz quamour longuement vive Fine a?nor veut fans faujferie 'T>e douz paler eflre nourie TencJiier affier af maries

u

Ouer eulzfont enfemhle liez

Si que temchoîis ne leloufte

5\^e puet faire départie

Les maries ne puent perdre

Qiier m ne puet deferdre

Des amans ijjt ne ua ?nie

Famez nefi riens auers denmie

oAmie dois touz iourz oir

Chofe dont fe doit esjoir

cA la fin que elle foit drue

De lamant Ù" de fa uenue

Voure II ornes a mont a endurer

SU veut amour fere durer

oMont li faut fou ffrir por famie

Que le riche ne feroit mie

Fins amans doiuent cen me femble

Toutes fois auoir pais ce me femble

Ù" giex Ù" glangles deletahles

Cete cliojfe font amors durables

oe ta dame veut dire ou faire Vers lie te dois fouffrir Ù" taire Chofe qui te doie plaire El fera après débonnaire Se tu fouffres Ù" obéis Onques fi grant fens ne feis Tacience fouffre vient toutes choffes Combien quel foient orguelluijfes

ri

Selle velî vers toi ejiriver Tu ne la~dois pas aviver De haut palier ne de noijjier oMes par douz langaigez apaijjier

Se elle veut arguer argue Tour lie que ne fait efperdue Treuve quantque elle provera iNiie quantque elle niera Se rire veut o lie dois rire Se plorer veut plore & foupire 'Touz iour doiz faire autele chiere Com?ne fera ta dame chiere Quel commandemeîit quelle face Fay lui fans arefter em place Si ne fera ia départie Lamour de toi Ù' de tamie

Se elle a les jeux agréables 'Des deiz des efches & de tables Joue 0 lie en tel manière Que tu aiez du gieù le piere 7u dois ton gieu a honte faire Ou ta candie a honte faire Si quel ait le pris & len honour Et que tu foie le menour Se elle veut pour foi déduire oAucun nombre gieter ou dire

)4

Tu dois mefgeter for fere umhre Oiie fâches plus que toi de îionbre

ru quel lieu que ta dame vieîii^e Ve faire li lieu te fouvienge Si que elle ne foit grevée Ernprife ni en ajf emblée En touz lieuz la dois eejjier Sanz rioter & fa?iz noejfier Cauche fon pie a la fiée Ou defcauche fe il li agrée Son mireour dois foutenir Et fez mains en ton fain tenir Tor efchauffer fe il fon froides Ja foit cen que tu en refroides Sele comjyimandez que tu foiez qAu marchie & que li voiez Va hâtivement celé part Et plus tart que lie te départ Se aucun veut que tu remaignes Va touz diz & ne te refraignes Garde que por rien ne tauiengne Oiie compaignie te retiengne Se elle efl as chans Ù" elle vielle Que uienges quique cen duille Tantnfi ta voie uers lie efdreiche cAmors nont cure de perreche Va de pie fe tu nas cheval

))

Tu ne dois douter mont ne v.il CNie noifne pluie ne gelée Envers ta dame defiree cAmours font quique nul ?ne die Efpeice de cheualerie Gens pecorous et vuille et frelles U^e font ?nie dignes pour elles

OMME IL RE VESTE ALA FENESTRE SI VERROIT AN'EEMENT DE SA MIE CHIERE

Q«,

'ui jine amour veut maintenir Grans douleurs a a foutenir Il ne[l pas méfier que il fennuie T>e froit ne de uent ne de pluie SMaiîite froit efl engele 'Te gerras de lonc Ù" de le T)e la nuit a lamie trere Tor le gre tamie aquerre iMainte fois perdras ton repos Tor efpier les liex repos Ou ta dame p orra tenir I Oiie blâme nem puijfe uenir

Tour iouer o ta datne chiere Te faudra a la fois défendre Tar vne doucherouffe feneftre Oui aime fi a mefire Se pour liefouffrez telz péris

De fin cur te fera meris

Ouer famé na de riens tel ioïe

Comme qui bien vers lie femplie

Tar vn fol péril fe tu loublies

Seront tes amours départies

En blouglier na pas tant de gardes

Comme en emours fe bien i gardes

Ve riote neft pas délivre

Oui en lefiat denmours veut vivre

Quer il neft mal doulour ne paine

Oui ne foit en enmour certaine

oAie amiables Ù" chieres

Le genz ta daine Ù" fes chamberires

Saluer doit par Jon droit non

Checune comment quel ait non

'Douner lor dois a bourfe ouuerte

0,4 checum feron fa deferte

Tetit de cJiofe lour agre

dMez que fagement foit dounee

Sachez que biem emploieras

Touz lez donz que tu lor donras

Ja niers par eulz lesdengiez

^iex vaut ouefdoune que ouef men^

(jrrans dons ne dones a tamie

Je ne le te commande mie

Gentis couteaux bources chainturetes

T7

doues propres & fri quêtes En temps que pomnes ou cherijjh [I^ois raijjins ou fris dautre guijfes Seront bon lors H e?n prefente éMout li plera feron mentent? Envoie li en .i. panier Tropre Ù' neit ne foies lanier Vire pouras fe tu es f âge Quenuoîs te font dun village En temps iolis & nouvelet Tues enuoier un capellet Cen provera queque nul die Quen bien te ?nenbre de tamie Onques vivant qui bien feuji tNie dift que em blâme eufi Viex li toille cors & avoir Qui dift quen dons blâme peuft avait

Canchons envoie biau dities Que tu meifmes aras dities Combien que tel chofe ne vaille Ci eft ce vne remenbraille Vities ou J. poi de loenge iMez amie grans dons calenge Qui fait grans dons touft a amie oAmour eft par or confeillie S Ouide ou Homer i uenoit Et touz fez biaux ditiez tenoit

Se il napercoit aucune cliofe . Toft li ferait la porte clofe Famé neft pas bien aprijfe Oiie conueitijfe ajjï prinfe c/ylez poi en efi qui fages [oient Combiem que efire le voudroient cMez to?n paler Ù' ton ditie Se tu veus eflre bien aquitie "Biau ditie qui fouuent Vaut bien un don a la fiée

Se aucune cJiofe veus faire

Ojie tu proues profetable faire

Fay que ta dame le te prie

Si cen tendra pour bien paiee

Se veus a ten ferjant donner

Ou aucun méfait pardonner

cAuge a ta dame Ù" li conpere

Si que fait foit a fa proiere

Et fe elle te fait entremetre

'De cliofe ou il convienge mètre

dMeitre dufoen a bone eftriene

Et tu e?n foutienges la paigne

Conbien que du faire aiez fefte

Tu dois touz îourz faire a fa rcqucfic

Lez grâces & les grès en retienge

Et le profiet pardeuers toi uienQ;e

r9

ôe bien veus enmours retenir

Tor efbahir te dois tenir

'Des grans biautes ta dame chiere

Ht de fa très noble fnanire

Se elle a vejlu robe moree

Ou blance ou verte ou ajjuree

Ou meille ou iaune ou vermeille

'Di que li fiet a merueille

Se de iouaux dor efl parée

Et proprement enluminée

Vie que fa biaute tout formonte

Enuers li nefl iouaux conte

Se elle efl en cote fanz tacer

T>i que elle te fait tôt arder

SMez prie li que garde prenge

Que plafme ou froit ne li forprengc

Selle a guimple ou coillechief

Loe fum abit de rechief

En quel guijfe que fe dédie

T>i que li fiet queque nul die

Se elle carole ou fe elle dan ce

Tu dois loer fa contenance

Se elle chante fus toute chofe

Loe fa uois mellodioufje

Quant le gieu fera abeiffie

Et ta dame ara deleijjte

cA chanter ou a caroler

Complaindre te dois ù" doler

6o

Tu dois loer tout fu?n deliet

Et fa contenance de liet

Ifji p orras tu fagement

Garder tes amours longuement

Oui veut amer ne face mie î Son gre mez le gre de tamie

j oAmours &fegnourie enfemble

' î?\_e puet durer or ce me cenble

I c

: oe ta dame eft cruelle ZJ^ dure

Tor cen ne te defaffeure i Ouer cen funt le famés qui fuient

I Oui uers miex lors amours emploient

; Si fagement la loe & prinjfe

' Que ren ne perge eftre faintif[e

^e fai pas que ton uent defiruie I Cen que ton parler f en e fie

I Et fe elle ne foit pot de cJiofe

Vire pues que elle efl uergondeuffe j Et que miex vaut ijjî couverte

I Que fe elle ejhit plus aperte

I ff y^ ^^ auient tant que tamie

I Chie en aucune maladie

1 Grant cure dois ?neitre & grant paigne

qA mofirer lui amour certaine I Lors pora elle aperceuoir

j Se tu es fon ami de voir

Oiier au bejfoig puet len ftntir

6i

Qui efi amie vraie fans mentir

T)oucliement la dois conforter

Tour ces doulours miex déporter

Et curioufement entendre

qA lie biem le te feira rendre

Se elle a longue maladie

Tor ce ne ten ennuie ?nie

oMes de lie fervir miex te paigne

Cen uaut miex que f elle efioit faigne

Lors dois plorer piteujjement

Et heijjtr la eflroitement

Si que em beiffant les lermes fente

Quamoraus depr li prefente

Tar douz confort par douz langages

Tuet mont efjoir fin courages

Tlains de joies foient touz tes fonges

Ou autrement nul nen efponges

Se lors en aucune ville uient

T)e mal courage fe deuient

Souffre queque elle uoudra feire

Sans dire lui chofe couverte

cA ta dame nefoit uee

Tar toi uiande ne defiree

^e chofe amere abandonnée

V^i egre ne mal favouree

cAmours de nouuel efdrechie

Seutpar ufage efire efforchie

Se au premier efi bien nourrie

62

Lojic temps fera fan départie Le leiffè pour la ?naladie cA jouer oueques tamte Trop efi grief ce felt len baillier Celui qui ne puet baaillier cMout ara fre?n agréable Cel déduit douz & deletable Ouer il neft îîuI fujjiefn Si uois con ieune crefiien

SI COMME SON MEISTRE LENSEIGNE

tai la diner a ta meijfon De fois en autre ce(i raifon Tar difner ù" par hanter enfembk Se nourit amour ce jne fenble Lors dois faire la mellor chiere Que tu pues en nule manière Que fi trifîe ou penjjts ejloies Ja de ton diner gre naroies Qiiiconque veut ffefle tenir Il doit grant joie maintenir Quer cil tenche ou autre entente Il femhle que ilfen repente Chierejnent fon diner achate Cil qui le prent a chiere mate Tor cen dois tu ta fefte faire

63

Si que doie a cefchun plaire Souuent dois uijtter ta?nîe qA la fin quele Jie toublie CNjiit & tour fans nule faintifje Dois ejlre preft a fou feruijfe SU auint tant que tu tefloignes Tour la cure de tes heijfbignes 'Tren repos & ne te gabe mie Cen que dois garder ta amie La terre qui Jet repojfee Tient gregnours Jruiz en une eîinee Oiie pardeuant ne feuloit faire Si dois a cen prenge exemplaire IMais ne fay pas longue demore Î^Couel ami feroit en loure Souuent par longues demoreez Seullent amours efire muées Tu ne dois auoir compagnie qA autre famé qua tamie Ouer fe de li eftoit feu T)eahles tefr oient bien ueu Famé nefî de rien tant courouchie Comme quant por autre efi lejfie Si ne te dois a autre a rendre Se tu ne veus tes amours perdre Se ta dame par tel merueille Ten haifi pas ne merueille 'Bien doiuent eftre armes porteez

64

Vers a?nours par tel point faujjeez ^eprens o autre esbate?nent Faire le dois celeement Comment que tu aiez pecie V^e pren glore de ton pechie qA ta dame riens nen fera Quant de cen ne fauijfera Cur ne fe deut cefcun le j oit T>e cen quel ne voit ne ne foit oMes tu ne la dois pas atreire En lieu ou ta dame far a tre6ie Toute famé ne doit pas eftre Tar toi affemhlee en J. eftre SU avient en aucune guijfe Tant que ta dame fen auijje Garde por ?naux ne pour angoijfez Que tel maiffait ne reconnoiffez Se de lie es foupechone U^en foiez plus abandonne Tlus fubiet ne plus foudeant Oîie tu eftoies pardevant Forfait cen pert auers famie Qui plus que ne feut fe humilie Quer tex fignes font demoftrances Qtie de fon mesfet que^ finance Tortant ne li dois deveer Le gieu damours ne deleer Var le douz gieu

6r

Sera toft la pais acordee

lu redois faindre a la fiée Que autre amie as trouue Tar ce porront efîre avivées Tes amours pardevant hantées Quant les amans trop obeijfent Les famés damer fallentijfent Lors font amours enlangourees Se dautres ne funt gueriees CJiojffe de nulli conveitîe Seut moût petit efire precie Et quant ne la craint efire emblée T)e plus près f eut efire gardée Courage croifi au fuen défendre Quant nen veit qua autre le veult prendre Grief feroit dacuidre apartie cAutre en cen qui nefouffrenî mie Voncfe ueis amor parefchojfe Vois tamie faire geloufe oAmour doit efire quel ne chie Tar aigres aguillons drechie Enmours efi fus toute chofe Cil por qui efi famie gelloufe Lors funt amours de près tenues Afin quelz ne foient perdues Fai donc que de toi ne fe doute Ta dame de cen naiez doute

66

Tar ceft point fera refchauffee

Sa torme tenuejffee prejfee

Se pour ton fet ploure & foupire

Et ce cheuex ront & detire

Et 0 cruex oex te regarde

Ne doute pas que por toi narde

<yV/"f2 gar que lefpafce foit hrieve

Qui tant contraint ta dame & grieve

Ouer fâches par longue demoure

Te llefroit pour un autre en loure

Qiiant ijjl la uerras complaindre

q4 coller la dois & efiraindre

Et puis bejjtr & fans deleer

I Et en ton gerom ajfeer

oAp res fes plors Ù" fes clam o u rs

1 Li requier lezjoez denmours

Huhlement & en dechevant

j Lors tamera miez que devant

En fes pleurs douz beijjters li donne Et ton cors au fuen abandonne

) Tar cen fera tofi apejfte

Et toute fum ire lejjte Illeques mauint pais Ù" concorde Qui touz contens fine Ù" a cor de En ceul propre efl grâce née Par qui toute haingne efl caffee Communément veer foulons Quapres la guère des coulions

6?

Seulent il reijjîr douchement En feijfaiit douz murmurement oAutrefi après la mellees Seulent eflre amours doublées oAns ne puet tniex quapres trijlece Quonoiftre ioie ou liece Or fat donc cefle médecine Se tu veus que la guerre fine De îamie en autre manière Ne pues meitre melloiir miere Itel médecine efi celeftre Chacun le prent fans auoir meiftre Venus lordonna en tel guijfe Por nous tenir en fum feruife

C^ui a hiaute fe prenge garde Que fa dame fouuent les garde c4couchie a veue aperte Voit fefpaulle eftre defcouverte Cil ne doit pas eflre teffant Qui a hiau langage Ù" pleiffant Qui doit chanter hiau le doit faire Ou ce cen non il fe doit taire Cil qui a vois e?7ipefchiee Se teijfe quil ne len mefchiee Checun doit affaire leiffîer Cen qui funt prins puet abeijjïr Cil qui amera fagement

68

Vaincra cen faciles 'vraiement Quer par ceft art pora il prendrt Celé a qui fun defirt feut tendre uMez cil feuffre mont pour [amie "Pour cen ne fefbahijje mie IMout de chojfes lez amans grieuent IMezpoi en efl qui lez relievent Eu monde na pas tant pucelles Ne en firmanment tant defiailles Se tant de poijfons en la mer Cominent ill a doulours a enmer

C4 la fois dira len tamie Efire hors que uerras muchie Lors cen uerras que dois creire IMez cen que tu oras retraire 2/1 u fois en la nuit pramijfe Sera la porte au deuant mijje Lors te convendra mont fouffrir Et ton corps a în art ire offrir zAdonc te dira la chamherire Qui fe defpitoujffe & fiere Tor quoi uas ici riveant Et de nuis lor porta ejfeant Refpondre li dois huble?nent Et lie blandir fouevement Se fus ton chef a belles rojfes Je viel que en fuen lez pojfes

69

Qjiant li plera tu entreras Qliant ou a débours te ferras Cuer gentil pour riens qui avienge Damer en mue ne fe tienge qA leide choje ne te tien mie Souffrir les tendions de tamie Ou aheijfir a la fiée Son pie por miex eflre laboee

Hautes cJiofez viel &' commandes Il neft vertu qui ne foit grande Cil qui par art velt a chief traire Vamour ont fort labour a faire Se ta dame a autre amis En qui cuer Ù" courage a mis Endure fanz meitre lifoure Sus tous amans aras viBore Se aucuns en vont murmurant Qui cen afferment en iurant Di que tu nen crois riens a voir 'Tu ne pues miex [un gre avoir Souffre toi quant elle guignera Et efcri cen que elle efcrira Va ou elle commandera Vien a lie quant elle jnandera Les maris a ces efpoujjees Le font ijjt maintes fieez Vonc dois tu par meillour raijfon

70

Obéir en autre meijfoîi Signe em apert ne fe mie Quant tu regarderas tamie Oncafir [emhlant ne dois fere Qiii les formage ?iem velt traire "Baifjieiz en apert ne requer cMal ferait, celer ne te quer "BaiJJïr les dois en lieu efîrange Et fe tu pues f roter au lange Se la beijfes celeement Samour en croifira grandement Sachuns fe fegres celés tienge Qlie honte ne uergoigne ne viengîie Grant uertu nefl pas ne grant chofes T)e tenir fa penfee clofe Et grieve culpe efi au contraire De dire cen qui fet a taire Cefchun a?nant fes fegreis taijfe SU veut fa dame faire aefe Famé na de riens de paour Cofnme doume grand vanteour

Ije nuis efi le te?nps convenable cAs enmourous & deletable Lors puet amours fegreement Lum a lautre tout foutement Il ne[l nule cJiofe ci chiere Co?nme parler a famie chiere

71

T^ar douz parler funt ahrajfees Les amours & enluminées Se nen te fait figne en taftant Sanz paler ne va liaftant Quer la nuit connoiftre nefoit Fors au paler qui que ce foit Il auient bien a la fiée Que vn chamherire avifee Se met en la place ordenee Ou [eut fa dame efire trouvée Et fi auient bien le contraire Que les dames fe feullent traire Es lies leur braces <Ù^ efirendre Tor les gieux favourous atendre Et ijjî decheus enfement Le jeiure Ù'fon valet qui iurent O la dame por la chamberire Donc le feivre out depuis lepiere Lafavroijfe lors fe tejjoit qA qui la chofe mont pleffoit Et le feivre neji pas fi fage Qui lenfeuft rendre langage Or ne baijfe donc ne nacolle Famé de nuis fe ne parrolle Tour les péris & aventures Qui em puent venir fi dures

oen ta dame a vices ou reprenches

72

Garde que ne li reprenches Couurier le te conuient 'Ù" faindre Tor ta bejfoigne miex empaindre Terfeus ne defpijffoit ?nie La lede coulour de fajnie tT^on fejoit Heutor la grandie T>efa chiere amie oAîndromeche Cen qui te uient a defplejfance Te fiera par acouftumance cAmour ne fe garde ou elle fiche El nefparne poure ne riche Se elle eft noire comme caree Clere brune fait appelée Sele eft hloie fai la femblace Que eft a Vyane femblable Se elle a le cuir plain de grejfe Ce femble Venus la deejfe Se elle eft meigre & mal taillie T)ic que elle meigre Ù" alignie Se elle eft efpeijfe Ù" enflée T)i que eft plainne & toute Jiee Por acoler fel eft petite c4uable & feftice fait dite Sel eft torte comme coulleuvre 'De lie nulle meillor en leuvre Tout cen qui a vice fe cline Soit couverte par bonté uoiffine Se elle vielle & efbrannee

73

T/V« la porfage & auijjee

Ne requer pas de fez ans le conte

Quer ta beijfoigne iroit a honte

llfet bon les uielles amer

Cen nous feut Ouide clamer

îNie puet challoir ce funt clanues

cMes que lors flor aient perdues

Tel aige fans tiule fable

Eft a ieune homme profitable

Il en puet trere or Ù' auoir

Et munt dautres profiB auoir

Lour netee rent Ù" redreche

Les damages & lour ieuneche

Et fi font il bien tant par lour cure

Ojie lour fâche îie perge ofcure

Eiilz funt trop f âges du mefiier

'Donc les geunes gens ont mefiier

Et elles le doiuent bien efire

Otier uf âge feut rendre meftre

Le déduit damours fouffrent faire

En m. înanieres por exarnpleire

Et fi aident a la fiée

qA meitre l ouvrier a la vee

Quant la volente ert venue

Che neft ?nie paigne perdue

"Biem la foivent apercevoir

Et deuotement receuoir

_ 74

rar ces raijfons ù" par femblables CNious veut feire Ovide creables Que miex vaut les vielles atrere Que des ieunes [amie faire SMez fauve f oit fa redencium Tas ne înacorde a fa révérence cAins tien cil a fol qui feune La vielle por leijjier le geune Ouide qui y vout entendre Out fe deuifi mefîier de prendre iMez tel amour qui bien lauijfe ï^iefi pas amour mez conueitijfe oAmans qui les fins cuers lie Vient buta but fajiz Jtmonie Qui quert autre que funt femblable Tour argent nefi pas reffonnable Ovide entendi malement Cen que nem dit communément La ha tajnt ieune chofe prenge Se il fe doute que il ne mefprenge Lez ieunes vont en amendant Et les vielles en defcendant Cil efi donc fol qui puet efleure Et prent a encient le piere Dez ieunes vient ioie & lieclie Tris & ualour & hardieche Et qui les uielles met en conte qA grant de conoiftile grant honte

7r

La geune pleft a regarder Et la vielle fe fait farder Cil efi donc jol qui ?7iet fa cure En beautie qui vient par peinture Qiii conques des vielles facorde la ne toucheront a ma cofie Qui ??ie voudra creire me croie Et qui non vers elles fe traie

I ant con force ieuneche dure <îMetez a laborer grant cure Tofifera venue vielleche Qui les lahorans empêche Or f oyez donc notonniers Ou dautre mejiier parchonniers Clers ou lahoureours de terre Ou marcheans ou gens de guerre Ou les dames vielles ferui Et lour grâce biau deferui Grans profiez en puet uenir qA qui bien fe foit comtenir oAmours font les villains gentis Et efire a honnour & tentis Et les avaricious larges Et les couars hardis fans targes cAmours font emprendre les fais De touz biauz déduis efire plains Et font les dames funmetre

Et les amans en haut lieu meifre Cil efi donc fol qui faparrejfche Da?ner en te?nps de fa ianeche Oiier quant fa ianeche eji faillie oArenuis trouuent amie

SI COMME E L s SE G 1 S S E N T ENSEMBLE EN UN L l E T

Qiiant ta dame ert o tai couciee L 0 rs foit fagemen t cou ch ie Oiie ni ait ne defire ne fenejire Otii feufi atouchier ne nielle eflre Tex dois porras en tel lieu trere Qj4e jnunt lor plera lour rapaire . Tour lezfeigreis dam ours trouver Et plus doublement efmouvoir Hetor & cArchilles fors Faijfoient eifft lour effors Otiant 0 lour amies gejfoient Et le gieu damours lou faijp)ie?it ^^ liafle mie ton deliet zMez attent quel ele fi deliet Famé feffjoifi grandement Quant nen la touche longuement Quant les lius tendra fans defdire Que ta dame douche defire Touche les Ù" naies verfgoigne

77

T>e bien acomplir ta beijjoigne

Lors verras fes ieux languijfans

Et en tremblant refplendijfans

Con folleil qui partout efchaire

S eut remplir en levé clere

Lors uendront douz co7nplengniJJans

Et gracions murmurijjans

Caroles au gieu conuenable

Et ge?nij]}mens deletables

Emjfemble doift eftre acompli

Ta volente & la ten ermi

Lors eft plain deliet cen me femble

Quant les deux font uaincus emfemble

Se ton deliet plus toft repère

Que ta?nie ne puet faire

cAttendre dois par compaignie

Que femblablement fe deduie

Cefte guijfe dois maintenir

Quant a leijjïr la pues tenir

Et tu na doute que nen tienge

Terfoîie donc blâme vous uienge

lîMeix quant la demoure eft doutoujjc

Si lonc déduit confeillier nojje

Tu dois lors es iolis gérons

Ferir cheual des efperons

Ci eft la fin de ceft ouvrengne

Qui le traitie damours enfeigne

Tar quoi les hommes fans mefprendre

78

Tuent a hur dames entendre

Or efl raijjon que ie jnencUne

qA doner a famé doutrine

En quel tnaniere elsfe contiengnent

Si que vers hom?nes ne mefprengent

Si ie requier huhlement

c4 ma dame premièrement

Et autres toutes pucelles

q4 dame & damoijjeilles

Et a bourgeijfes de value

Qua moy recommandent faluent

Se H ueent a adrechier

Qj'.elles voillent a adrechier

Efcurer mon ignourance

Qiie ie nay mie tel puijjance

Que ie fâche fi tout efcrire

Que il niait affes a efcrire

Or entendes ijjt nos dames

Qui nous corps aues & nos âmes

Checune en droit foy prenge

Qtie af fon povair garde prenge

Qiii cefl Hure fauoir poura

James fans a?ner ne moura

Or ?netes donc toutes loreille

cA fauoir cen que ie conceille

tin amer doiuent par nature

79

Toutes famés mettre lor cure Quer famé qui damer ne traite CNie puet auoîr ioie parfeitte Des maris ne me parles mie Ce n'eji ne mes cîiocJionnerie Le mari fe veut faire craindre Lors y a il affes chochonnerie Famé par mariage prife Efi aujji comme em prinfon mife Quer il couuient quelfoumete qA tout cen qui au mari hete Chi a mal uoiffin & mal hofîe Qui jranc uouloir a fa famé Jiofre Quer riens ne uaut or ni auoir cA franc de lour uoullier auoir T>e amans ijjt ne va mie Quer lamie touz iours fe humilie Et touz dis sefforce a faire Quant que fa dame doit plaire Les amies funt touz iours honouree Et de fin cur dames clamées Icelles ont ioie & déduit Tout autre gre fans contredit Toute famé efi donc mal prife Qui damour ferui ne fapaife Quer tant y a foulas & ioie Qui nefi cuer viuant qui le croie Vonc fe doit toute famé traire

8o

IMellior feruice ne p net faire Quer amour par fa fegiiourie Toute chose meut C" mefirie

lajit coume ieuneche dure cMetes en amour uofire cure oAiez en ?ne?nore uofire uiellechc Qiii de iour en iour vous menafche Tant large efi couuenable Et le temps damer profetable Oîier le temps paffe en la jnanire Que levé court en la rivière J^e le temps pajfe ne force Tlus que levé qui ne feiourne Celé efi donc foie qui latent Cjier pour amer uieleche atent Emploiez*donç laage amee Quer trop briement fera paffee ï\_e niert laage derreniere Si bonne comme la première Tant com?ne lengin Ù' la biaute Vous viuent en Iour nouveate Obeifftes fans contredire qA cen qui nature defire Le temps vendras pas ne funt rufjes Que tu qui les amans refuffes Gerras. uielle. froide, esbahie Toutes les nuis fans compaignie

8i

Chanchon nert ja por toi chantée !7^e de nuis ta porte cajfee C^e rojjes de diuerfes guijfes ^e feront en ton li cher mij]\ Toft fera ta fâche Jronchie Et ta freche collour fadie Et ta blonde cheuelleure Enleidie par canifture Letres hiaute renouel "Pour mengier dune ferpentele Si ne pouez vous pas ouvrer Cl^e vofîre biaute recouvrer cAmez donc fe vous efte fagez En la primour de lour aagez Quer celé flors ne cuiliee Tofi chara fade & enleidie U^e foyez pas greignors meftreJles Que furent iadis les deijfes Oui lor bafuffent pas ne gafient cMez toutes par amours amerent La deuez nous effample prendre D^ulli ne vous ein puet reprendre CNion pas uous ioies deveer qA celz qui foiuent biau prier Se vers a?nours vous lez herdre En cen ne pouez vous riens perdre Quer fe mil de vous bien preneent Ja pour cen napeticheroient

82

Tar limer [eut le fer ufer cMez cen ne vous puet ejfcujfer Ouer la chambre Venus la fuge 5\Ca nule pour de damage Sen la mer perdeue vue goûte Oui fu foie qui me déboute Oufe ma chandele alumer Viel a vne fans fumer V^ien plus ne deuez vous tenir Cen donc grief vous puijje uenir Chacun doit fouffrir fans foi cuire "Pren d'autri qui ne li puet nuire Or aimes donc feurement Et créez mon enfengnejnent dMont en feres mont bien prifiez Ve feures & coitiuees

rucele qui ueult efire amee Se doit pener dejlre amee 'Vlejfante de belle manire Sage cortoufe Ù" biau parliere Ouecques tout cen pour mies plere Voij} efire finple & débonnaire Var cen fera mont defiree cMont prifie & mont amte En lie nait point de uillanie CNie dorguil ne de felenie C\^e foit fiere ne defpitoujje

85

cMeticJwngîere ne conuoitouJJ} Se elle eftoit de telle îiature Ja homme ne metroit fa cure o4 lie enmer ne tenir chiere cMaiz ce trairait touz jours arrière Or vous portes doîic en tel guijje Que cliacum ait conuoitijje T)e nous défaire Ù" amer Et de vous bontés reclamer Lors porres vous amis auoir Cen vous fat ie bien affauoir Quer il nefi riens que home priffe Tout comme famé bien afprijfe

Oe tu es de biaute garnie c4 lie cointir eftudie Tar cure efi biaute acreue Et par négligence perdue Se les bêles chites neftoient Coitiuees tofi ladireroient oAnfi biaute non coitiue îNie puet pas bien eftre garde Vor cen deuez a vous entendre Si que il niait que reprendre Les leides meifmes amendent Quant a eles coitiuer entendent SMais nais pas trop grant cointifes 'Dor ne de pieres defus miffes

84

Quer par vos grans richeces formes Sonnent cachiez entre nons hommes C\_ons creon qne lapparail fâche Sonnent collonr nenir en fâche Quer famé en efi plus regardée Et par cen la plus afflanbee Ces gnimples refont ioes maintez Collourer tant font il efiraintes T>e îex marchiez enuolepes 'Par cen deuon nous efloigniez Si ferions nons toft elleupes Tar cen deuon nous efloignies Se trop meifmes bejfoignies Quer bien ne puet ejîre avijfte 'Biaute de famé fi parée Sans appareil voit la pucele Sauoir mont fe elle leide ou belle Ijft fe doit moftrer bone orjre Quer la ueue toji defcuevre i?Ce foiez pas donc trop parées Si en feres plus tofl ameez c4 teus drois doit efire famé cointe Qui ueut damours fentir la pointe

S! COMME LA BEASSE LIE DONNE LESINE A LAVEH S O N C H I E F .

lar nos cointir netement Sommes nous pris parfaitement

8r

Ouer ceft cen qui nous enlumine

Et qui nous cuer uers vous encline

Vous chieffoient fouvent laues

Et clers fe faire le fauez

Et celé greue fi bien feite

Que checun nous viuant vou fliouliete

oApres cen les deuez trechier

Si que il ni ait que adrechier

Et galonner f, propement

Que nul ni vee amendement

Lors lefies uous chaperons

oAfin que vous chief ueounes

'Biaute empere decouvrier

Et les dure de defcouvrier

V^e pren pas garde a ta voiJJJne

Se fin chief ?nuche ou encortine

La guijfe qui bien fiet a lune

V^efi pas bone a cefcune

Tor cen voil ie que tu tauijfes

Et ejfaies em plujfors guijfes

Et feron celé taparelle

Que ton mireour te confeille

Oe tu as la fâche rondete Il te fiet a efire touffete Ou auoir cornes fi petites Que de ?noqueors foient quites Se tes cornes grandes efi oient

86

Ton uifage trop ley feroient Si ne feiroit pas conuenables 'Tel abit efl mal agréable Se tu as trop longue facile Ton chief ou chaperon atache Si que ton front en apetiche Si en feras mont plus fétiche oAdonques cen dois tu fauoir 'Pues tu bien grans cornes auoir Si que ta fâche en arondifje Et par la rondejfe enbelliffe Fâche ronde efi plus defiree Et plus prijte & plus amee Tlus pleffante & plus graciojje Que toutes autres dire lojfe T>onc dois checune ?ncitre cure T>e rejfembler a tel figure Ouer plus en fera conuoitie Tlus amouroufement tratie

I es forcilles dois alignier Et le peil mal ajfis uignir Et feire uiffer a ta beajfe Quil ni ait peil qui lautre paffc Cefchum matin viel que ueftics Tes iex ta bouche Ù" tes oiez Et ton uis em bêle manière T)e cen dois efl bien manire

«7

Tes (dens) foiens fi ef cures Et fi four bées & frotees Que ni arefte nulle cliojje T)e quoy tu foies uergondeujje cMaintes famés ay auijfees Qui avoient les dens foucrees cAies iames mon cur nameroit Famé qui tel dens porteroit Je penfe que dens fi carchiez tNie puent eftre au cur beijjiez Et nul ne fe puet eeffier Oueques famé funie bejfier Donc tienge famé a mehagnie Qiiant elle eft fi mal enfengnie Quel elle leijfe tel pourreture Entour fes dens & tel ordure Tel famé fe doit acofter T)un barbier qui le fâche ofler Tel efcarberges Ù" tel choj/es Tar quoy amours H funt fors clojjl's

Oetu as belle poitrine Et biau col ne lencourtine cMezfoit ta robe ef colletée Si que chefcun y mufie & bee Lors te pren bien garde Ù' tauife Que ta cote ne ta chemijfe !7^e le cole de ta pelice

88

îNie te face tenir pour niche 'De biaux dras te ueft isr te pare Si que niait que refaire Et tavijfe bien quant la uient Laquele couleur bien tauient cMesJt cJiiers dras nachate mie Que tu demurgez mal garnie T)e grant folie femtremet Qtii en mie feâ biens fe met cAjffure uermeil ou bunete Vert aune blanc ou uiolete ôMeille ou coullour dautre guijfe Touras trouer affes bien prijfe iMiex uaut fouuent robe muer Que mont lonc temps en une ufer Quant robe eji longuement portée Len la tient par uielle & ufee Garde que nait en tes mains roingne Et tes on gués fouuent rongne T>e cen dois efire curioujfe oApres ton uis fus toute chofe Cefl la guiffe dentre nous hoînmcs cAvon partout la ou nous fumjnes T)e prendre famé par la main Tor tant que nous feon a main T>onc pouries auoir uer geigne Se il auoit en tes mains rogne 5\^erte ou autre uillanie

«9

Tar quoi tu fuffles enhaie 'Pour tenir lez hlances &faingnes Te faut auoir ganz ou mitaignes Ce ne coufte mie grandement Et fi en funt plus neitement Se tu ueus eftre plus fétiche Fay trois refcours en ta peliche Ou quatre pour fere la ioe Et pour eft loing de la boe C^e leijfe ne pour pel ne pour fil Quefercoî naies a pourfil "Portant que en eftat fées Que avoir la puijfes & dees Chauche toi fi efiroitement Que qui te verra fe dément Comme tes pies foit fi petis Si îieteles & fi fetis Lors ne foit ta robe fi baffe Que la biaute de ton pie paffe "Biau pie f et bien a la fie Famé dam ours eftre priée IJfi parées deues eftre En cen qui nous puet apareftre Quant bien nous pleft le defcouvert cMeillor foufpechon le couuert Queque des courtes robe die Sachez que ma uollente neft mie Que ie defpiefe la manière

90

Des cotes longues par deriere Ceft la meillour fe me femble guijje Qui foit de nouuel auant jnijfe Ouer fe il iffi longues ne fujjent iMout de chofes lour aperrujjhn Quant famé fe baijfe ou el fe plee Faire ne puet que nem ne voie Les gros des iambes qui lauife Et le deuant de fa chemijje Si verrait len par auenture qA chief de fois aucune ordure cMespas nefouffres courte cote Quer aucum ytex chojfes note Tor cen tien iem a biem aprinfe Famé qui fe porte en tel guijfe ijjï le font les gentis famés Qiii des fins amourous funt dames

Uous defautes Ù" vous damages Touez couurir fe vos ejlez fages En maintes guijfes pour miex plere

IJJi ne poon nous pas faire Se canus fum?nes ou pelles cMous nem pom eftre celés Tour cote de lin ne de fee Que chacum tantofi ne le uee cM es famé o ci fi fa chainture Tar herbes ou par autre cure

9'

Et aquart colonc par inatiere

iîMeillor ajjes que la premire

Se des cJieuex vas a plente

'Tantoft ara un chief ente

T>e chanure ou dautre foureure

Ou deftrange cheueleure

^Maintes famés de cen fatendent

q4s mefcJiiers qui mont chier hr vendent

Lors ne puet aperceuoir

.7^e la menchonge ne le uoir

Les autres funt ejpes couchiez

Et en lour chaperon muchiez

Si que nem ne foi t par leur coupes

Sel ont chief de canvre ou defioupes

SI COMME LA DAME SE FARDE

rumc par art fi fapareille Que la coulour blanche ou uermeille Et le cuir du uis plain Ù" tendre Tant le fait elle cuer Ù" tendre cMes fagement fe prenge garde Toute famé que fi fe farde Que par f on ami ne foit mie T>e tiex hoiftez eftre fejjte James amer ne la deuoit Quant tex chofes aperceuoit

oMes de chofe qui nest iieue

îNie puet eftre uerite fine

'Venant fon ferlant en la guijfe

îM^e doit tel matière eftre prijfe

5X,e de forbie dent ne curée

Oiie ne defcouuerte la buée

Laide cJwJfe efl a regarder

Qtie de ueer famé farder

éMez laide chofe eft en faifant

Oui depuis eft bêle & plaifant

cMont laide chojfe efl an veer

Teaux & meguers conreer

Si en fit lem gans & pelices

Ojii funt mont belles Ù" mont riches

dMeftier nefi mie que nen fâche

Quant que famé met en fa fâche

Vor cen doift elle eftre enfremee

Tant que elle fe f oit bien parée

Telx choffez font laides & f e gréez

Soient toutes fois renées

Quer fe les hommes les favoient

Ja miex ne vous em prijferoient

Ueuant ton ami ne defplee 'Tek cheuelleure le te devee Se tu nas tel cheuelleure Qiie defon grezfoiez feure Quant ta dame fera lauee

93

^i fay fds longue demouree Otier tel y poroit foruenir V^nt honte te pouroit uenir Famé qui pot de cheueleure porte Voit mètre garde a fa porte Tant que elle [oit aounee Viront que elle eft hors alee T>e cen doijl ejire bien menhree Ouer trop laide chofe eft hefte efcornee Champ fans herbe & bois fans uerdure Et tefte fans cheuelleure

rame que baute enlumine V^a que faire de ma doutrine Ouer fa biaute grâce li donne Que chacum a lie fabandonne Tous iourfunt le belles amees SVfez trop cler me femblent plantée Quer amie qui belle neft Cent itant de leides en eft Ci ni a il belle ne laide qA qui ma doutrine bien ne hete Quer a paigne en troue en une En quois il nait de faute aucune Se tu es trop petite creue En eftant pas ne foiez ueue Seer te doisfe tu es f âge cMiez en chelleras ton damage

94

Se tu te giez nue ou ueftue ï^ieifie que te ne foit feue Ta petiteche Ù* ta mejfure Faire doiz longue couuerture Se tu es greille a defmefure Trendre dois tant de uefteure Que ellefesforce de parfaire Cen que nature ne uelt faire Se tu es trop palle ou trop noire Quer confeilfe tu me voeus creire Tar quoi tel coulour engrotee Tuijfe eftre changie Ù' muée Tie lonc & de lede figure CX.efoit nul temps fans chaucheure u\_e cuijfefeque defcouuerte Ouer uenir en pouroit grant perte Grans efpaulles & mal ofirues Soient fi lingement ueftuez Et a poit que nul ni voie Chofe qui defpleiffe li doie Grandez mamellez foient bendeez Ou en tel chemifi} ferreez Ou lez formes foient efcrites T>edens mamelletes petites Se tes dois funt mal agréables Ou tes ongles nient conuenables Ton paler ne feigne o le mains Ouer amees en feriez mains

9S

touche ou maie odeur a aucune CNie doit nul temps paler ieune C^e des hommes trop ne faprouche Que naperchoiue tel reproche

Se tu as defautes de dens

Ou fe ilfunt noires dedens

Ou grandes ou fans ordre neez

Car toi défaire grand rijfeez

Tel famé doit prendre (garde) a rire

Se fagement fe uelt déduire

^e mie rire a bouche ouuerte

Trop en aroit maie deferte

Tucele qui biau ris uelt rendre

Voit petit fez leiures ejîendre

Et doit avoir une foffete

Chacune part de fa bouchete

cMez dens ne dois pas defcouurir

En riant mez les doiz couurir

Et pour les amans miex atraire

T>oux ris court & ple^lfant dois faire

qA haute vois ne longuement

[N^e dois rire mes fimplement

O un petit de înellodie

cAdoncfi ne mefprendra mie

Tucelle qui rit fagement

Et embelifi très durement

Checune meftie donc feflude

96

Que nen la tienge pour rude Famé qui rit horriblement Doit faire aucun marrijfement qA la fin que nen ne la voie T{ire quant lez autres ont ioie Tleurers en eft qui plorer feulent En quelles ?nanires que elzfeullent Et quant il lor pleft fi fen tienent Tant fagement lait en aprennent Tleureours fe feulleîit adonner E ahaubier Ù' amignonner Si em femblent plus dediffates "Plus auahles & plus pleiffantes Les autres aprengnent luffage TDauoir doux Ù" plaijfans langages Et de paler bas Ù' a tret Oiier tel paler mont nous atret

1 renés la guijje Ù" lesfam plaire T>aler conme famer doit fere Legierement a petit pas Guide en cen ne mefdit pas Quant uos corps proprement mouues Touz nous courages efmouues Tar aler font mainte fiée Eame efire enhaie & amee Tlujfors en alant fi fe prennent Que lour cofies un petit mennent

97

Tor cuidre lair jrais & le uent

^ez maiîite en efl qui cJiier le uent

Les autres orguelloufement

Von Jttofl & fi redement

Que il apert a lour aleez

Que elz foient toutes forfenees

Les autres en vont leidement

qA grantpas & pejfantement

oAufi con famé mariée

Qui fe doute deftre blafmee

IJJt ont il diuejfes guijjes

dMez celez qui funt bien aprinjfes

Si veut le pie fi ajfeer

Que elles iviez de ellez neer

Chanter eft noble chofe & belle

Efpiciaument a pucelle

Por cen voil ien que tant fâchez

Que proprement chanter chaches

Leferi chatit de la cheraine

Trait ajjoi lee neif & amaine

zAufli pouez vous enchanter

Les amourous par bien canter

Chef c uns de fus oir les camps

Des oijfaux de bous & de champs

S^îez gregnour Vous chans que Chantes a vois Sinple pleijffantc

deliet doiuent r nous ne pouum

melloudiouffe & gracioujfe

endre entendre

7 1

98

Le biau chant de plufliours pucelles Les fet bien a?ner par as belles

C/rieitre dois ton entend on cA fonner le pfalterion Ou timbre ou quinterne ou citholle Ce]} cen qui du tout nous affolle Sejnblablement te dois aduire Q/ls romans fetijfchement luire Oiier les honnours Cr le temps, a. Famé ou tant debiatemens. a. Grande?nent te puis avanchier "Bien caroller Ù' bien danchier "Baller pajfer au rigolet qA petit pas Jim pie & înolet Les giex des efches Ù" dez tables Te font propres Ù" couuenables ï\ious tenon famé a bien aprinfe Oiii bien en foit lart Ù' la guijfe En fejfant tout gieu proprement Dois penffer couuenablement Tiex giex futis feullent ?nout plere Qui cortoijfement lez foit faire T)es autres giex e(} largement Ou puez iouer femblablemeut En mil formes le dois déduire Se tu uelz que nen te defire Trop laide chofe eft a pucelle

99

Quant îouer ne foit tant foit belle Tar louer fellon nous Jouuent Entrer en lenmourous cou en t Le fort neft pas abien iouer cMez avous mez bien aouner Si que nul en iouant ne die U^emez honour Ù" coutoijjie Quant uoflre douz couetement Et vous biautez apertement T{egardon queque nul mi die Ceji du giex de gregnour partie Tlujfors en ay ueu tenchier Con fe tout voufift trenchier Tar lardour de lour couoitijfe Quant le gyeu nalait a lour guijfe Les autres veu iurer Et a en ejjient pariurer Et dire blafme fanz deferpte oAfin de recouuer lour perte Jupiter le Jouerain fire 'Vous gart de tel lefdengerie Et de telx parrolle retraire Qui deens as autres defpleire Cen napartient pas a gentillex cMez as uillans & lour filles Qui bien Jionnor & coutoijjie ^e feront ounques en lour vie

Par le temps cliauî eflez fagez Vous deues tenir es vmhragez

Tour la grajit ardor ejfchiuer

Oiii le haie fait avîuer cAp rendre deuez les ufagez T)e ces petis pellerlgnagez Tlujffors yont efle adieutes Qui depuis ont grans fiutes La vous deueez nous efmouuoir Ouer acliejfon pouez trouuer T>aler y fouuent Ù' jnenu qA mainte en eft bien avenu oAs yglijfes encortinees oAs carolles as ajjemhlees Vos deueez vous bien moflrer parées Se uous defireres eftre amees Tour nient a famé belle chojje C^e biau cors fe moflrer ne lo^ffe Qiier biaute de famé efî perdue Qui toutes fois fe ?net en ?nue Tor cen que hors fe traie Souuent que checmn laiiee Soy moflrer efl mont perffetable qA fa?ne bêle Ù' profettable Tlujfors oueilles feut ajfaudre La louve pour paour de faudre Si fe tient elle pour contente Ojiant vne em puet traire a fa tente

lOI

cAutreJJt pour A. amifere Vous deues entre plujfours traire Lors îie faudres pas feron mentente Quacun j'amour ne vous prefente Tour auoïr pris Ù" honur chier Te dois en touz liex eff or chier T)e paler honnourahlement qA toutes gens & douchement Tel fe de nient parler tora Qui toufi fez amours te dora Sans cen que tu te prenge garde Il nefi riens que douz parler narde Tour icen i dois mettre cure Maint hiau coupt giefl en auenture îNien treuve maintefois fanz querre Cen que le courage déferre dMez bien garde a lentahler Que cil ne te uielle fahler Qui fait acreire par femhlant Que tout tout cur li vas emhlant oAucuns en eft fi e?nfeingnies Si coutiues &fi pegnies Qui femhlent as famés qui lez ueent Que tout le monde en lour main ent O telz gens ne uous atreties Quer cen funt rihaus affaitiez Qui pas ni donroient pailleté Fors que lour volent e foit faite

102

E?i tels arnans na fons ne riue

Celé efifage qui lez ejffchiue

Quer autre tant comment il vous dient

Dient il as autres &" efcrient

Quant telx gens font pluffours amies

Vous nous deues tenir garnies

Dautres amis de ualue

Lors fi fera honte rendue

zAucuns en efi dautre inanire

Qui faignent par vois menchongiere

oAmer mes uous deues fauoir

Cen nefi jors pour du uoftre avoir

U^e foiez pour cen decheues

Se belles robes ont ueflues

Gu fe il ont iouaux ou chaintures

Ve diuerfes defguijfeures

oAucune fois telx iouaux ofient

cA s famés de qui elz facofient

Et aujjt vont il entour vous

"Pour vous iouax plus que pour vous

Cent mille en ont efie moquies

Que telx rihaus ont ejji liiez

Et pour doit eftre aucune fage

Soy mirer en autri damage

Effample dautri vous enfeingne

Que chacune fi fe tienge

Que la porte fi fait ouuerte

Q/î telz gens donc puet uenir perte

103

Se vous premetent premetes (ïMez riens du uoftre ni metez Quant prenmejfe ares prifes Vonner lour ioies prenmijjes JJJt vous deues nous garder Vers telx qui vous vellent larder Et vers les fins amans ueri tables Eftre douches & amiables

O aucun temvoie leitres clojfes Chanchons înandemens ou telx cJwfes 'Prendre les doiz a bonne chiere Et faire prendre a ta chamberire Et après futillement lez regarde Et de fun palier te pren garde Sauoir mont ce ceft par faintijfe Ou de fin cuer que tant prijfe 'J{efcrire dois non pas en loure ^ez après À. poi de demoure Oiier demeure ejfueille Ù" eflieue Lez amans mez que elle f oit brieue Tar trop longuement prolongnier Se fêlent amours prolongnier Quer ilfemble a celui qui prie Que cen nefi ne mez moquerie Tour cen dois ajjes tofi refcrire Se tes amours ne veus defdire Et fi te dois bien rauifer

104

cA ta beijfoigne deuifer dMez de legier ne dois prenmetre Cen que il requert par fa lettre C^e du tout ne dois efcondire Les ioies que fon cuer dejïre Fai II ioie & paour emfemhle Si que fremijfe fon cuer & tremble Si que ne fâche par ton dit Se ceft preimeiffe ou efcondit Lors art lamant parfeitement Quant tu nefcris occurement ^ez fe trop lefirange fejffeez Grant damage auoir y poreez "Biau dis & de bel manire Efl cJiofe qui a famé afire %efcri comme cortoiffe & fage ^font feut pleire commun langage Et conment que taie dit Oj'.e tu dois lamorous dédit Targier ce nef mie mentente Que touz dis angez celé fente Se trop longuement atendeez Tantoft delejfie fereez Quer len fent par de fper anche Leiffier amour qui ne f au anche T)e legier ne dois pas contrcre Lez ioez ton ami parfere Qiier chofe de legier eue

En [eut plus utile eftre tenue Entre deuz le me dois tafter C^e trop targier ne trop hafier cMez entrer petit a petit Tour auoir gregnour apetit Ce tu fais en cefie manière Touz tours feras tenue chicre îNie ta niert f amour pou cen mendre Ce la fez un pot atendre Se la demoure eft atrempee dMil tanz en feras miex amee Quer chacune aime miex eft prife Cliofe qui eft a painne aquijfe Ijft porras tu eftre amee Et de touz amans honnouree U^e cil qui a toi parlera Jamez deftie nen fera Triueement par ta chamberire Que tu tienges fegree & cJiiere TDoiz mander tes mandemens Se tu crois mez enfengnemens 'Par enfans pas ne lez envoie Se ton confeil ne lui defploie Quer encuffee fereez Se tout a lour gre ne fejjeez Ou toft feroit treit de lour bouchez Tonfecre qui fi près te touche Tour prametre ou bel apeller

[o6

Quer enfant ne [oit riens celer ; Se fus lour ??ieres riens favoient

! cAuJJl tofi le de fcouur croient

Lors ferait dire lez entreites I Oui par eulz ont efte feitez

I Vonc doit checune avoir regart

j Que du petit ouil bien fe gart

; Et que deuant lui riens ne fâchez

Se ne veuz que chacum le fâchez Tar -cne main tant feulement Vois envoier celeement Tes mandeînens Ù" ton defir i Se tu veuz fare mon plefftr

Maintes hontes & main damagez Viennent davoir plujfours meffagez Quer coîiffeil de pluffaurs feu Eft tantofi partout ejfmeu Effache toutes lez tahletes zAins que riens de ta main y metez Tas ne doiuent Ai. main emprendre Tour ejire le foupechon mendre Tour fon courage miex celer ! Dois ton ami famé apeler

Et toi hommes par lez enfeignez Qîie tu meifnes lez enfeignez \ Lors ne pour a nul f avoir

I Quel penfee tu pues auoir

Fors ton ami tant fouhnent

1^7

Oui conoiftra ton mandement

l\efraim tes courons Ù" tes ires Se fine amour feruir defires Otier douche dois eflre & pejjlble Fatne qui veut efire pejjïble Jre fait etifler le uifage Et les vaigncs tendre a outrage Et fait lez iex trefj allier Con le feu en deufi fallier Tour ce fe vous vous mires Quant fi forment vous aires cA paine arres la conoiffance T)e vofire primire femblance Et ij]i fut iadisferuife Tallat qui ne fe quenut mie En leaue fi con nous apreimez SMez ont paour de lie meifmez Or ne vous amordez donc mie qA maintenant tel fellennie Tiez en feriez renoumees Et plus laides ù' plus amees

ruire dois orguil <& fierté Se tenir te veulz en chierte Quer chefcun efchiue & defpnfc Famez de telx uicez efprijfe Humble dois efire Ù" debonnere

io8

Se tu velz damours a chief traire Fiere fafne ne defert ?nie Que nen la tienge pour amie

(zAlucre îie foiez ne penjfiue ï^e trifte mez bien ententiue qA maintenir ioie & lieche "Bonne neft pas trop grant lieche ïNious tenon famés trop tejfantes Et haignojje & penjfantes Si nous traion de lez arire Quant lez veon de tel manire Tor ce mal ie que tu te gardes Et que lez regardans regardes Et as rians vil que tu ries Et que de tels iangles lour diez Et ijji p or ras tu eftre amee Et conuoitie & defiree Ouer famés liez & ioioes cA on agréent de totes chofes

Or ueis bien la contenanche Qtii lez fa77îes danier auanche Or conuient il que tu aprenges Conment vers les amans te contiengez Vijfer dois comme bien aprinfe Lefiat de chacum & la guijfe Et ouec lui te dois déduire

I09

Si comme fun eftat defire Le riche doit grant dons donner Lauocat foi abandonner qA défendre & a foujienir Celz donc prof et te puet uenir De cels qui biaux dis Joiuent rendre ^e deuez nul autre don prendre Les los qui fouuent rendre Tor tous dons foffire doiuent Talent davoir ne conuoitiffe ^e meut pas famé bien aprife Damer mezfon gentil courage Et le déduit de fin a âge. Quant famé fe force a prendre C^ous difon que elle fe veut vendre Et ne penfe aqui fabandoune Fors a celui qui plus li donne T)e tel mefpriffon nous gart Viex Si que de tel regat uous gart diex V^e truijfe cauffe ne mefpriffon Oui torner doie a acheffun

qAs clers futis douz & auablez Soiez douces Ù' amiables Damer foinent la guiffe & lart Tant fâchent il le papelart 'Biau foinent amours déporter Et lor amiez confforter

I 10

Ja nlert damours bien ajjînee Famefe de clerc nefi âmes

De premier front pour miex empeindre ;

Ve ton defir celer & jaindre Que pas ne feez auijfable zMont en feras plus auijfable oAutrejfi pour ta couuoitijje Se retrait lamant Ù" fauije j

Que qui de tout fa cointerroit '

Elz en loure plwne feroit Tor ce te voit ie coumander Que te garde de demander dMez qui te doura bien puez prendre Ve cen ne te puet nul reprendre

oe aucun ienne homme efi acointe \

Qui por toi foit iolis &" cointe

'Ve H tenir cher fi tapointe

Oiie de nul autre ne f acointe \

Se d autre ami fere te gardez

Tu ni pues meitre meillors gardes

"Royaumes ne amours iolie \

U^ont cure de parchonnerie

C/iu premAer quant ton ami Seras fe tu velz crere ami Combien que il te beijfe CT colle

I î I

Otrie riens plus de parolle Ojiantfon defir uoudra parffere Faing par bouche valoir contreire Tamour trop de legier dounee V^e puet auoir longue durée Combien que tiex giex mont te pleijjent Fai femblant que il te deploijfe Et tejient A. poi & tezforce Veicre te doiz leijjïer afforce

Oe ton ami par grant defir Vient deuant tes portes gejjir Tour enpeitrier par auenture Les ioies de la nuit occures cMolement le dois efcondire Qjiil nara pais cen que defire Et tout bas le dois menachier En fengnant que le uelz cacher IJJt dois à. poi deleer Tour fon corage miex veer Et fi tendra il plus chiere Quant il ara ta ioie entière

ion ami fi parfeitement Dois amer au commenchement Que il naît foufpefcJwn ne doute Que tamour ne foit toute oApres quant lamour eft parfeite

I 12

Si dois feire J. poi de retrete Si que il chie an gelloufie Qiie dautre ne foiez amie Lors fera plus engres de jere Treftout cen qui te deura plere Ouer adonc funt amours doublées Ouaiit nen les craint eftre efgeneueez Biau clieual met fa force toute qA poindre quant il efi en route Trop fe tendret fieble & lajfez Se dez autres efioit pajfeez T>es amans efi toute la guijfe Qiier ci touft con lamant fauijfe Ouer aucuns le vont decheuant oAmour le prent plus que deuant Checun fefchauffe outre mefure Quant nen H fet tort & iniure 'Vefoz amours tout fouloit eftre Tar deuant tout feignour & meiftre Tor cen dois tu ton ami fere Un poi gelouz por miex atreire Que tez amours toft villerent Se par cen gardeez neftoient

C/iuxi pour mïex eftraindre

'Vois tu fouuent grans doutes craindn

Es grans péris ou tu te mez

"Pour feruir du douz entremez

I^

SufpoJJer pouras vne efpie Qui de iour en iour vous efpie Qui ton jnari ou tes amis Qui tout lor penjjer ont la ?nis Loursfoiez tu toute certaine Qîia toi amer toute fap aine Quant il crera telz auentures Que pour li lez foujfres fi dures Tant aiez tu volente franche Faing tous diz paour & eftrange Quer famé trop abandonnée Eft poi prifie & pot amee Tiechoif ton ami par fenefires Tant ait il bons vs en tes ejîres Et par vout Ù" par raijfom mainte Fraing touz dis que tu es enchainte <^ez de paour ne lejje mie qA faire bonne compaignie . Si penjera enfon courage Que nuly nait tel auantage Lors fâche atrare ta chamberire Que pris valeis fans nul remiere Si feras ton ami mUchier Ouen cornet ou en huchier Tarit plus de paours li feras T>e tamour plus laflamberas Quer chefcun fesforche et defree Contre cen que îien li deuee

8

L14

Se ton mari de près te garde

Ou por fui i ?nete autre garde

Tour auifer & pour deueer

Que nul ne te puijje preer

dMaugrey que il en puijfe auoir

Touras cen te faire a fauoir

cA quatre amis a grant plente

Et mander leur ta volente

Se parchemin ne pues efcrire

Ton defir pouras meitre en chire

Tuis porras cnvoier par ta chanberire

Oui bien traitera la matière

^ien fera porter la tablete

Ou tes ajnours feront retraitez

Si que nuli napercheura

Qjiant ton ami naperceura

Se tu as tant de contraire

Qjie leiftr naiez de cen faire

Ou tu doutez a auenture

Qiie nen ne trouafi lefcriture

qA ta chaberire pouras dire

Cen que ton courage deftre

Lors en fon cuer le portera

Si que ia feu ne fera

Ou tu porras de nois de galles

Efcrire letres toutes pajles

Que ia nièrent apercheuez

Sajis compareyfon ne leuez

cAuJJî de lait frais lettres faites Ou de boucel del uin pourtreites U^e puent pas eflre auijfeez Se de charbon ne fon boudreez Se tu fais en tel inaniere Ja garde ni metra remiere Que tout a ton plefftr ne facez T>amoursfe ton cuery enlachez tNiulli ne pour oit garde faire 'De famé qui fe velt fouftreire Et qui plus la voudrait garder Tlus la feroit frue Ù" arder Famés trouuent trop dacJieJfons En gibier en toutes fejfons Quer efiuues & fains &faintes Que iurent de lour bejfongnes înaintes ^ien foiuent efpleitir lez fagez T)e ces petis peleringnages Souuent funt leur ioies doublées Chiez lour tauernieres fegreez oAujft faint bien famé pa boulle Eflre enfermée pour gejfir foule Lour puet bien toute la nuitie Vefon ami eflre atouchiee Ve jour fait ofler la lumière 'De paour qui ne luy enpiere Si puet fon ami recheuoir En fon liet fans apercheuoir

ii6

FauJJ}z cleis rejont bien lentree Maintes fois eftre abandonneez Et fi na cil qui les cleis porte Voûte que nul entre en fa porte cMez dez uois pluffors y ait qA la fin que péril ni ait Oiier lafouris eft îantoft prinfe Oui na que vne voie aprinfe

ouetter ce dois de tes epaigncs Quer ton ami ne lour enjfengnes Que fe de nient a lui te feroient Et toi deleijfir te feroient Tu ne dois pas ton fegre dire cA celé qui ne puet deflruire cMez uifier le poins & lauee Tar toi ton ami te fouftree Cep: grant fenz & grant auantage Vefauoir celer toufon courage Quer qui nichement fe defcueure Qiiant il ueut pas ne fe recouure

oAujfin pour eftre miex amee Vois tu tant faire a la fiée Que ton ami crée Ùr fufpoffes Qiie tu lames fus totes chofiez Tel cJioJe puet mont agregier Et fi eft fête de legier

117

Quer cefcun toji croit Ù" afferme La chofe que f amie afferme T{e garder la dois douchement En foupirant parfondement Et de?nander a voiz petite "Pourquoi fi aîart te uifitte oApres cen dois plorer Ù'faindre Que ieloufi-e te fait plaindre Et que moût eft mal ajjinee Quant tant laimes & nez amee Trop te pour as cen endurer Si te uoudra ajjeurer Quer pitié le moura a crere Que fine amour le tefaitfere Tant plus cointe & plus bel feras Tlus legierement ten creira Telz gens créent quant lenfe mirent Que toutes famés le défirent ïj]l par fainte ieloufie Seras miex que deuant famie Et voudra plus fouuent ioufter Tour tout le foupecJion ofter Etfe aucum itel retreit Que ton ami allourt fe treit Crere ne dois ne foufpofier Qui uuille tel jolie offer Ceft grant péril & grant folie Ve crere toji que nul die

ii8

Trocris la belle fe il àeclieut Qui a la fi m mort en recheut Son ami efpier uouloit Tour cen que reperier foulloit En lieu deletables ajjes Quant de cachier eftoit la/fez cMiJfie fe eftoit fous vne branche Tour auijjer la contenanche Con Zephaîus fe contrendroit Quant a la fontainne vendrait Zephaîus uint a la fontaine Tour la refrechier fen aleine Et le uent frais y repeiroit oAutre chofe ni defiroit Lors fe leua Trocris la bêle Qui eftoit lez la fontenele Et fut moût ioiefe & moût lie T)e cen que elle eft ijjt moquie Qiiant il uit lez fuillez mouuoir Qjii ne penffoit aine trouer Cuida quefuft befte fauuage Qjii li voufift faudre au uifage Lors entejfa de grant alee Vnefeete barbelée Si a ijjï fami ijjï muchie Tarmie le cuer outre perdue lj]l feni Tocrisfa uie Tar caufe de fa ielouffie

119

Elz vous donna bon efamplcire Que pas ne deuez ij]î fere llfet mal crere & efprouer Cen que ne ne vont pas trouuer Quer mont de grans péris en viennent qA celz qui tel manière maintiennent

Se cil a qui tu es amie

'De fouper o lie te conuie

qA uenir dois .t. poi targier

Ter fa penjfee miex chargier

Entretant co?n?ne il atendra

Tamour plus & plus efprendra

Il ne crera lame neez

Oui lez lui te nuée feer

(Apres quant tu feras uenue

Et chiez ton ami recheue

Ve touz feras tenue a bêle

Qui te verront a la chandele

Quant feras a la table ajpfe

oAiez de mengier bêle guijfe

Si petis morceax met en bouche

Qiie tes leur es nul nen a touche

Tes leiures ne foient pas ointes

U^e tez doiz moullier iuquez ef iointez

Que fe ijfi te conte ez

Viuement blâme en fereent

oAins que verre ou hennap manieez

120

Vuil ien que tez leiures ejjîez

qA la fi m que dedens ne mentez \

î?<ie perejjîs ne ?}iailletez ;

En faujfe doiz petit mouiller j

'Vor toi garder de tooler

Et fe du tout ten pues tenir

Grant honnor ten porra uenir I

Vail efpiciaument te garde \

Trem auant feil ou moufiarde \

Trop efl laide cJiofe Ù" uillaine

Que de corrumpre fen alaine \

ilMengier Ù" boire dois petit 1

3\]o» pas crere tout apetit i

Et toi contenir bel a table

JMout en feras plus deletable \

■Trop bonne nuift as amourous j

z4 fare les giex fauourous \

Et fi fet mainte fois retraire

Tel chofe qui lenift miex tere

Trop laide chofe efi huée

Quant famé fe giefi enyuree \

Tel faîne eft digne fans prolongne

Que chacum ouec lie efeioigne 1

Or te pren donc garde & tauijje \

Que par cefi point ne feez prinfe

Jament famé tenue chiere

Qui de trop boire efi coftumiere

121

oAtahU ne dois fonmelir cMez te dois leuer & ueillier U^e puet dire ne fere telz cîwfez En dormant qui font uergondoujffez •[Maintes famez funt qui fezcrient Et en dormant content & dient Tout cen que le iour ont ueu oMaintez fois lai apercheu Vautres en rejfeut nen trouuer Oui font un poi lor rains mouuer 'Tout aujjl con ellez feroient Se ouec lor amis gejfoient Vos cen ne dois tu prendre fu?nme En lieu ou il ait plus dun home Que tel cJiofe ne tainji 'De quoi vergoine te vient

L/e la contenanche fegree i^Vfe faut dire a qui quagree Quer fe aucun poi nen touchoie 'Pour diminut tenuferoie Chacune prenge quant la nient La guijfe qui miex H auient Quer la contenanche commune V^efi pas auenante a achacunc Cheueleure bêle & gente Voit aucune fois a mentente E(ire efpandue par le liet

122

Si en doublera le delieî

Ou efl cil qui le doublerait

Samour quant il auijferoit

Si hiau chief flechier & efiendre

Sus la char colorée & tendre

'Briement doit famé tout cen faire

Oui afin ami doit plere

Et en tel point doit contenir

Vonc gregnor deliet puet uenir

Joindre fi doit en mainte guijfe

Se elle efl de bien amer efprijfe

Ouer le deliet fi renouuelle

qA cefihune guijfe nouuelle

<îMeZ bien luil ien que tant fâchiez

Que famé qui a fur lie techez

Ou fronche ou nouele currie

Se doit touz dis tenir muchie

Se lamant la veut defcouurir

En lourefi doit recouurir

qA la fin que fur lie ne uoie

Chofe qui defplere li doie

Quan la befoigne iert commenchie Joing couuert bien enjengnie Si que femfemble foit finee Vofire vollente foi deftree En ices giex ne te doiz tere dMez douces paroles dois retrere

123

Et de blancez enluminée T>e douz baijfters entrelardeez Quant la matière doucJieroufe Sentiras ne foies don hontoujje T)e lamant eftraindre Ù" bejfir Et de ton cors bien aejjïr V^ul ne doit cen [eut len retraire cAuoir honte de fon pro feire T)onc ne feroiez tu pas f âge Se honte te fejjoit damage

ht fe ta vollente ne vient Quant la ton ami entreuient Si dois tu par vois menchongiere Faindre tes ioiez eftre entières éMez a la fim que nen fauife Que tu le face par faintijfe 'Par ces iex Ù" par toi mouuoir Torras ton entente efprouer cAutreJJt langue abandonnée CNiote bien la chofe fegree Et plufhors autres atouchemens Einfi nen quiert atouchemens

L que part que tu foiez

Quer ijfi doubleras tes ioiez

Tas ne doit eftre recheue

En ta chambre trop grant tenue

124

El

Si

Vcde

Ve lau

Ve cez .

Vont les

Lors

cMon non fans iure

Veuz dez .v. mijjez

Font mon fornon et

oAijec ,iîii. des demonreez

'Dez qiielez .ii. feront doub

rde X ma inné

ainne

feras aerfe

fois enverfe

couuoitement

ont de rement

tempr & lanee

amours fu trouvée

expliceat ludere fcriptor eat

2<f

IMPRIME PAR LOUIS PERRIN, A LYON

POUR LA

Ll^BTioAlTilE TTiOSS, zA Tc^niS

1865-

Tiré à

200

Exempla

res

fur papier

Whatman ;

4

Id.

fur peau vélin ;

2

Id.

fur papier

de Chine;

16

Id.

fur papier

vélin (Whatman).

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127

Publications de la Librairie TROSS, à Paris 5, Rue Neiive-des-Petits-Champs, 5.

CENT CINQ^

RONDEAUX D'AMOUR

Publiés par Edvvin Tross. Imprimerie de M. Louis Per- riiiy à Lyon, i vol. in-12, avecjfac-Jlmile, br.

Papier de Hollande, tiré à 222 exemplaires. . 12 fr.

Volume imprimé en caractères italiques, en rouge à, en noir, réglé, exécuté d'uiie manière particulière, par iM. Louis Perrin.

La fuite de ces 10$ Rondeaux forme un très-joli roman. Excepté les deux premiers &. le dernier, tous ces Rondeaux, écrits en regard l'un de l'autre, contiennent une demande ou une propofition faite par l'homme, à laquelle la dame répond par un auire Rondeau. L'homme fait une déclara- tion, la dame la repouiïe. L'homme revient à la charge, prie & fupplie; à la fin, la dame cède. Mais après les jouif- fances arrivent les angoifTes. La dame devient jaloufe, tombe malade, languit, fe meurt de chagrin. L'homme, repentant, quitte le monde, pour fe vouer à la vie folitairc. C'efl; un poème rempli de naïveté, de trifleffe &. de charme. Le premier Rondeau commence par ce vers :

En regardant la beauté nonpareille, &. le dernier fe termine par ce refrain :

Puifqu'elle eft morte.

128

// Z'!e?it de paraître :

GEOFROY TORY

PEINTRE GRAVEUR PREMIER IMPRIMEUR ROYAL

RÉFORMATEUR DE LORTHOCRAPHE ET DE l'iMPRIMERIE SOUS FRANÇOIS I ^"^

PAR

AUGUSTE BERNARD.

Deuxième édition , entièrement refofidue. VIII & 408 pages.

Papier vélin, in-8 12 fr.

Grand papier de Hollande, gr. in-8 . . 24 fr. Peau de vélin, gr. in-8 300 fr.

Cette nouvelle édition , qui forme pour a'inji dire un nouvel ouvrage, contient le double du texte de la première. Elle eft ornée de nombreuses gravures en bois.

Cette Monographie, digne pendant des Annales des Aide &. des Eftienne publiées par Renouard, efl devenue par- faite dans cette nouvelle édition. Elle intérefïe également &. les amateur? des Art? &. les bibliophiles.

Publicntions nouvelles de la Librairie TROSS, h Paris 5, Rue Neuve-des-Petits-Champs, 5.

HIST01J{E

DU CANADA

ET VOYAGES

QUE LES FRERES iMlNEURS RECOLLECTS Y ONT FAlCTS POUR LA CONUERSION DES INFIDELLES

DIVISEZ EN (QUATRE LIURES

On eft amplement traiélé des chofes principales arrivées dans le

pays depuis 161 5 iurques à la prife qui en a

efté faille par les Anglois.

UHiJîoire du Canada, par le Frère Gabriel SagardTheo- DAT, efl l'ouvrage ancien le plus important qui ait paru fur cette partie de l'Amérique.

11 efl d'une rareté exceffive.

La nouvelle édition formera quatre volumes dont la pagination fe fuivra pour le corps de l'ouvrage, le dernier volume réunif- fant différentes pièces fera précédé d'une notice hiftorique.

Le prix de chaque volume, SUR PAPi ER vÉLi N , eft fixé à 12 fr. Sur papier de Hollande. 20 fr.

C'eft une réimpreffion figurée de l'édition rariffime de i(i'^(>, mais il était impoffible de fuivre flriflement page par page cette première édition. Les chiffres de la pagination de l'original ont été placés en marge, &. la table de la nouvelle édition reproduira les deux paginations, ce qui facilitera les recherches.

Cette réimpreffion a été tirée à un nombre très-restreint d'exemplaires. Le fécond volume vient de paraître, le troi- fième paraîtra au mois de Septembre, & l'ouvrage entier fera ter- miné avant la fin de l'année.

LE GRAND VOYAGE

PAYS DES HVRONS

Mtué en l'Amérique vers la Mer

douce, es derniers confins

de la nouuelle France.

dite Canada.

il efl amplement traidé de tout ce qui efl du pays, de.^ inœui> &. du naturel des Sauuages, de leur gouuernement &. façons de faire, tant dedans leurs pays, qu'allans en voyages : De leur fov &. croyance : De leurs confeils & guerres, & de quel genre de tourmens ils font mourir leurs prifonniers. Comme ils fe marient &. efieuuent leurs enfants : De leurs Médecins, & des remèdes dont ils vfent à leurs maladies : De leurs dances & chanfons : De la chafTe, de la pefche &. des cyTeaux &. animaux terreftres &. aquatiques qu'ils ont. Des richelTes du pays : Comme ils cultiuent les terres, &. accommodent leur Meneftre. De leur deuil, pleurs &. lamentations, &. comme ils enfeuelifTent & enterrent leurs morts.

Auec un Diflionnaire de la langue Huronne, pour la commodité

de ceux qui ont à voyager dans le pays, &- n'ont

l'intelligence d'icelle langue.

PAR GABRIEL SAGARD THEODAT

l'tCOLtrr DE s. FRANÇOIS, DU lA PROVINCE DI S. DENVS EN FRANCE.

A PARIS

C/ifi Denis M or i- au. rue S. lacques, à la Sahmcjmire d'argent.

M . D C . XXXII

c^ii'f Triuilege du %oy.

2 vol. petit in-8\ frontifpice gravé.

Papier vélin, 24 fr. Papier vergé, ]o fr. Papier de Hollande . 40 fr.

BRHl" RHCn ET SUCCINCTE NARRAllON

1)1 LA

NAVIGATION

F A I T h EN M D X X X V PAR LE CAPITAINE

JACQUES CARTIER

iiMX lies de CANADA, HOCHELAGA, SAGUENAY

ET AUTRES

%éimpn'j]ion figurée

de l'éditioîi originale rarijjîme de MDXLV

avec les variantes des fnanufcrits

de la 'Bibliothèque impériale

PRÉCÉDÉE

L^ ' U N E BREVE ET SUCCINCTE

INTRODUCTION HISTORIQ^UE Tar cM. d'oAvezac.

LYON, IMPRIMERIE DE LOUIS PERRIN.

Un vol. pet. in-8, tiré a petit iiombre.

Prix, fur papier de Hollande. ' 12 fr.

Sur pap. vélin anglais, Whatman la cuve). . 20 fr. Sur Peau de Vélin 150 fr.

La relation du célèbre capitaine, natif de Saint-Malo, eft fort intéreifante. Quant à l'exécution typographique du volume, nous pouvons dire qu'elle a parfaitement réuffi &' que ce ^ref %écit eft un des plus beaux livres qui foient fortis des preffes de M. Perrin.

DISCOURS

DV VOYAGE

FAIT PAR LE CAPITAINE lAQVES CARTIER

/îux Terres-Neufues de Cajiadas,

Norembergue, Hochelage, Labrador, Ù" pays adiacens,

dite nouuelle France, auec particulières

mœurs, langage^ <Ù" cérémonies

des habitans d'icelle.

A Rouen, de l'imprimerie de Raphaël du Petit-Val, 1V98.

Relation du voyage de iy34, publiée d'après l'édi- tion de i^'çS & d'après Ramufio . par M. H. Miche-

lant.

On trouve à la fuite : DOCUMENTS INÉDITS

su R

JACQUES CARTIER & LE CANADA

Publiés d'après les originaux jufqu'alors inconnus PAR M. ALFRED RAMÉ.

Un vol. pet. in-8, avec deux grandes cartes :

Papier vergé 18 fr.

Papier vélin à la cuve, Whatnaan 2^; fr.

Peau de vélin (3 exennpl.) 180 fr.

Les documents {ur Jacques Cartier font nombreux & très-intérelTants; ils nous apprennent entre autres les noms de fes officiers & de fon équipage, &:c.

Lvon. Impr. Louis Perrin.

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Clef d'amour.

PONTIFICAL INSTITUTE

OF MEDIAEVAl STUDIES

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T^OUVELLES TWBLICzATlOO^S DE LA LIBRAIRIE TROSS, A PARIS

Imprimées avec luxe Si tirées à petit nombre

LE GRAND VOYAGE

DU PAYS DES HURONS

Situe en l'Amérique, vers la mer douce, es derniers confins de la nouvelle France dite Canada, par Gabriel Sagard Theodat. Avec un Dictionnaire de la langue huronne. a vol. in-8, front, grav. Papier vélin, 34 fr. Papier vergé. 30 fr. Papier de Hollande, 40 fr.

DISCOURS

Du voyage fait (en 1554) par le cap. Jacques Cartier aux Terres-Neufues de Canadas , Nore.mbergue , Hochelage , Labrador et pays adjacens, dite nouvelle France. Publ. par H. Michelant. Docu:nents jnedits fur Jacques Cartier &, le Canada, publ. par A. Ramé Avec 3 grandes cartes. Un vol. i;]-8, papier verge, 18 "- p--; - vélin Whatman, 3< fr. Peau de vélin, 180 fr.

BREE RECIT

ET SUCCINCTE NARRATION

De la navigation faite en 1535 par le capitaine Jacques Cartier, aux îles de Canada, Hochelagua, Saguenay & autres. Réim- preffion figurée de l'édit'on originale rariffime de m.d.xlv, avec les variantes des manufcriîs de la Bibliothèque impé- riale. Précédé d'une brève & fuccinfte introducflion hiflori- que par M. d'Avezac. Un vol. in-8, papier vergé. i3 fr. Papier vélin, ao fr. Peau de vélin, i$o fr.

HISTOIRE DE LA NOUUELLE FRANCE

Contenant les navigations, découvertes &, habitations faites par les François, es Indes Occidentales & Nouuelle-France. Avec les moeurs de la Nouuelle-France. Par Marc Lefcarbot. Nou- velle édition publ. par Edwin TrofT. 3 vol. Pap. vélin, ^6 fr. Papier de Hollande, 60 fr.

Cette nouvelle édition eft enrichie de quatre cartes.