LE LAC LÉMAN PRÉCIS SCIENTIFIQUE PAR LE D>* F.-A. FOREL de Mor )> de l’été h 740 m^. » )> exceptionnel, en temps d’inondation à 1700 m^. » Quant h la surface du bassin d’alimentation du lac, elle est évaluée par la Commission hydromé- trique suisse à : Bassin du Rhône 5382.6 km^ Bassin du lac et de ses affluents directs 2611.9 » Ensemble . . . 7994.5 km^ — 8 — Notons que, sur les 5-400 km. du bassin du Rhône, il y en a plus de mille en nature de giaciérset de neiges éternelles. Cette t)i‘ 0 |)ortion est énorme; elle représente plus de la huitième partie de la sur- face totale du bassin d’alimentation du lac, et joue évideminerd un rôle très important dans les con- ditions météorologiques de la vallée et dans les conditions hydrologiques du lac. Cette surface des neiges éternelles a considéra- blement diminué, de plus de 50 km., pendant la grande période de décroissance des glaciers de 1850 à 1880. Actuellement les glaciers sont de nou- veau en croissance; le glacier qui le premier a montré des signes d’allongement est le glacier des Bossons, en 1875, En 1885 on complait dansla val- lée du Rhône 17 glaciei's en voie de croissance reconnue. rX. VAIITATIONS ANNUELLES DE LA HAUTEUR DU LAC. Le niveau des eaux du lac varie considérable- ment de l’été à l’inver. La fonte des neiges et des glaces éternelles du Valais détermine la crue esti- vale du Rhône, et relève en été le niveau du lac d'une hauteur que l’on peut estimer k 1.54 m. au- dessus du niveau moyen de Thiver. Voici, d’après les observations de 25 années, 1851 à 1875, au limnirnètre de Vevey, les hauteurs moyennes des différents mois ; elles sont rapportées à l’étiage, soit — 9 — au lirnnimètre normal du colonel Burnier dont le zéro est îioin. au-dessous du repère en bronze de lu Pierre du Niton à Genève : Janvier 1.07G m. Juillet 2.0(34 m, Février 1.059 Août 2.205 » Mars 1.017 Septembre 1.943 » Avril 1.154 )) Octobre . 1.525 » Mai 1.328 » Novembre 1,297 » Juin 1.700 » Décembre 1.213 » D’après rétendue en surface du lac de 578 km^., toute hausse de 1 inrn. dans le niveau général cor- respond à un excès de 578 000 ni''*, dans l’entrée sur la sortie, dans le débit des afHuenls du lac sur le débit de rémissaire. Une hausse de 1.54 ni. correspond donc l\ un excès d’entrée de 800 mil- lions de m'"*. Les baisses correspondent h des difté- rences de même valeur, mais en sens inverse. D’après les observations limnimétriques de 1818 à 1880, la moyenne générale est de 1.349 m, la moyenne des maximums (1800 àl880) 2.284 » la moyenne des minimums id. 0.742 » amplitude moyenne de la variation an- nuelle 1.542 » plus forte variation anrd\ 1817 à 1818 2.278 » plus faible variation amd", 1858 :i 1859 0.778 w le maximum le plus élevé, 10juilletl817 2.880 » le minimum le plus bas, 4 février 1830 0.224 » amplitude des variations extrêmes. . . 2.G5G > — 10 — Les maximums les plus élevés du siècle ont été : •1876 , . . 2.601 m 1877 , . . 2.761 » 1879 . . 2.788 }) 1816 . . 2.807 » -1840 . . 2.834 » 1817 . . 2.880 La crue la plus rapide que l’on ait constatée dans les trente dernières années a été celle du 24 au 25 mai 1878, de 155 mm. en 24 heures. Si l’on tient compte de la hauteur du lac et du débit du Rhône à Genève, on calcule qu’à ce moment le débit total des affluents du lac était de 1475 m^. par seconde. Tous les chiffres ici donnés se rapportent à l'état du lac dont Témissaire est réglé artinciellement par les barrages des machines hydrauliques de Genève, tels qu’ils existaient antérieurement à 1880. Les travaux que la ville de Genève a entrepris en 1883, avec les subsides de la Confédération et des can- tons de Vaud et du Valais, changeront notablement les allures des variations du lac ; les nouveaux bar- rages seront établis de manière à maintenir le lac entre les cotes 1.1 et 1.7 m., avec une variation extrême de GO cm, X. ÉMISSAIRE DU LAC Le Rhône est l’émissaire du lac; il emmène les eaux en leur faisant traverser le port de Genève et surmonter le barrage de la machine hydraulique. — 11 — Le débit du Rhône varie avec la hauteur du lac; il peut être évalué d’après les cliiirres de MM. Pesta- lozzi et Logler, dans le régime de 1873 : à 80 m^. par seconde p^' une haut, du lac de 0.780 m. à 320 y> » 1.500 » à 41 5 y> » 2.025 » à5G0 )) 2.545 » On ne peut cependant pas conclure toujours de la hauteur du lac au débit du Rhône, car, pendant les mois d’hiver, le fleuve est presque entièrement fermé par le barrage en planches qui relève les eaux pour les roues de la machine hydraulique, servant à l’alimentation de la ville de Genève. Il en résulte que le niveau du Léman, en hiver, est un niveau artificiel, et que le débit de l’émissaire n’est aucunement en rapport avec la hauteur du lac. XT. LIMXIM ETRES On étudie le niveau du lac au moyen des lirnni- mètres, dont le zéro, établi d’une manièi'e quelcon- que par le maçon qui a scellé la règle dans le rnur, doit être corrigé expérimentalement. Voici, d’après les notes du Génie cantonal vaudois, la correction à donner aux lectures des limnimètres établis sur la côte suisse du Léman, pour les rapporter à l’é- tiage du lac : Chillony barre de fonte . . — 0.977 m. Vevey, llotteur -|- 0.192 )> Ouc%, barre de fonte . . . — 1.G32 » 1 Marges^ barre de fonte . . — i.062 in. MonjeSy enregistreur Rolle, barre de fonte + 0.002 » — 0.897 » — 0.721 » — 1.212 » 0.1 T)') » Nyon, barre de fonte Coppet, barre de fonte Genève, ilotteur . . XIT. PENTE DU LAC Le lac est généralement de niveau. De Villeneuve aux jetées du port de Genève, il n’est pas possible de constater de différence de niveau, soit de pente du Jac. En revanclie, il existe une pente assez sen- sible dans le port de Genève, et le liinnimètre du Jardin anglais, dont les indications, très soigneuse- ment observées depuisl838, donnent des moyennes précieuses pour la hauteur des eaux du Léman, ne fournit pas d’une manière exacte le niveau du lac. II y a une correction à faire; il faut ajouter une valeur de ; 9 mm. aux basses eaux, 0.7 à 0.9 m. 35 aux eaux moyennes, 1.2 à 1.3 » 90 )> aux haute.s eaux, 2.5 à 2.0 » XITL DÉNIVELLATIONS LOCALES CONSTANTES Existe-t-il sur le lac des dénivellatiotis locales constantes, analogues à colles qui ont été consta- tées sur rOcéan ou la Méditerranée, où l’on a l’e- connu des différences sensibles dans le niveau de la mer d’un port h Tautre? Distinguons. Des dilïé- rences dues aux allures de la marée, je n’ai pas pu en reconnaître des indices sur les tracés de mon limnograplie- enregistreur de Morges. Des dilTé- rences dues aux courants; ceux-ci ne sont pas assez énergii|ues et surtout pas assez constants pour causer de ces dilVérences de niveau pernia- nenles, du moins l’on n’a pas encore su les con- stater avec certitude. Quant à ces dénivellations, probablement plus imj>ortaîiles, dues au fait que l’attraction de la rive est fort différente suivant la densité des roches et l’inclinaison, soit de la côte elle-même, soit du talus du lac, elles doivent cer- tainement exister; mais elles ne peuvent pas être reconnues par les moyens hypsométriques ordi- naires, le niveau des géomètres étant, lui aussi, affecté de la même manière dans les opérations du nivellement. XIV. DÉNIVELLATIONS LOCALES TEMPOlIAIIîES J’ai reconnu sur le lac Léman l’existence de dénivellations locales temporaires, dues probable- ment à l’action des vents ou à des inégalités dans la pression barométrique, et analogues à celles que l’on connaît depuis longtemps sur la Baltique et la Méditerranée. Elles durent un ou plusieurs jours, et peuvent atteindre une valeur de plusieurs ceiili- inètres. Ces dénivellations peuvent être assez fortes pour que, aux basses eaux, la pente du lac soit — 14 renversée, et Peau plus élevée au liniiiimètre de Genève qu’à celui de Vevey ou de Cliillon. La |)]us forte de ces dénivellations ([ue nous ayons mesurée est celle du '20 décembre 1877, à 8 heures du soir, par une très forte bise ; elle don- nait une surélévation des eaux de Genève sur celles de Morges de 125 mm. XV. COÜKANTS Dans tout lac, il y a divers types de courants : 1" Le courant d’entrée des affluents qui ne tarde pas à s’arrêter dans la masse immobile de l'eau stagnante. Ce courant est superficiel quand l’eau de l’aflluent est plus légère que l’eau (lu lac; il est profond quand Peau fluviale est plus lourde. Le ravin sous-lacustre du Rhône montre que ce cou- rant profond peut, en certaines saisons, se pro- longer jusqu’à 6 km. et plus de Pernboiicbure du fleuve. 2‘> Le courant causé par le départ de Peau par l’émissaire. Toute la masse du Léman se transporte constamment dans la direction de Genève. Pendant la plus forte crue connue, celle du 24 au 25 mai 1878, le lac s’est élevé de 155 mm. en 24 lieures dans ces conditions, le courant normal devait avoir, par minute, une vitesse : Sur la section de Vevey à St-Gingolph 0.054m. » d’Ouchy à Evian . . . 0.018 Au détroit d’Yvoire 0.170 - - ir> — Dans le Petit-lac, la vitesse peut être plus rapide; avec un débit de 600 in^. par seconde du Rhône à Genève, on a une vitesse : Au détroit d’Yvoire 0.18 in. p. min. Sur la section Coppet-Hermance . 0.20 Genthod-Bellevive . 0.5 » Sur le banc de Travers, h Genève 3.8 3» Les courants h causes thermiques, résultant des diflérences de température : aj Les uns sont horizontaux, quand il y a échauf- feinent inégal des diverses régions de la surface. Très irréguliers et inconstants, la vitesse maximale (|ue je leur ai mesurée est de 10 m. par minute. bj Les autres sont verticaux, dus au refroidisse- ment de la surface en automne et en hiver; ils ont écliappé jusqu'ici à Tobservation. Les courants dus h raction des vents. L’air, en frottant la surface de l’eau, l’entraine dans le sens de son tî'ansport; ce courant superficiel cause une accumulation de l'eau sur la côte vers laquelle le vent frappe. Cette dénivellation provoque un re- tour de l’eau par un courant profond, qui marche en sens contraire du vent, et est parfois assez vio- lent pour tordre et entraîner les filets des pêcheurs. En été, quand l’eau est stratifiée thermiquement, le courant de retour a lieu entre deux eaux, k une faible profondeur; en hiver, quand la température de Teau est uniformisée, il peut descendre jusqu’aux plus grands fonds du lac. Pendant l’ouragan du 20 février 1879, les filets des pêcheurs de Lavaux, ancrés dans le lac h 200 et 800 in. de fond, ont été déplacés \mv le courant de retour. 5'’ Les courants dus au balancement des seiches n’ont pas encore été étudiés. Dans les conditions les pins favorables, au détroit d’Yvoire, ils doivent avoir une vitesse de 1 .5 in. à la minute. XVL SKICIIES Les riverains du Léman connaissent depuis des siècles et appellent seiches des variations singu- lières du niveau de feau du lac ; sans cause appa- rente, ils voient l’eau s’élever, sur le rivage, de plusieurs centimètres, de plusieurs décimètres, d’un mouvement lent qui dure quelques cinq mi- nutes, un quart d’heure, une demi-heure, puis s’a- baisser avec la même lenteur au-dessous du niveau primitif, puis s’élever de nouveau, et ainsi de suite. On dirait d’une petite marée, de faible amplitude, de courte durée. Une observation allentive constate des mouve- ments analogues dans tous les lacs et étangs, quelles qu’en soient les dimensions. J’ai montré, en 1873, que ces seiches sont le fait d’un balancement, des vagues d’oscillation fixe de l’eau, qui balance d’une extrémité du lac à l’autre, dans un mouvement rythmique, isochrone, et d’am- plitude décroissante, autrement dit dans un mouve- ment pendulaire. 1 — 17 — Les seiches sont d’apparition très fréquente. A l’aide d’appareils enregistreurs suffisamment sen- sibles, nous les observons constamment; c’est av^ec peine que nous trouvons dans l’année quelques heures de suite, jamais une journée entière, où le niveau du lac ne présente pas trace de ces phéno- mènes rythmiques. L’amplitude, soit la hauteur des seiches, est fort variable. Elle varie avec la station : certaines loca- lités, situées au fond de golfes en entonnoir, Genève par exemple, ont des seiches beaucoup plus fortes que d’autres stations, situées sur un cap proémi- nent. L’amplitude varie aussi d’un jour à l’autre : parfois les seiches sont milles ou presque milles, parfois elles ont leur maximum de développement. Les plus grandes seiches connues sont celles du 3 octobre 18ii, observées h Genève, ou le dénivel- lement de l’eau, entre le maximum et le minimum, a dépassé i. 90 m. Cet exemple est fort rare; depuis neuf ans que nous possédons sur le Léman des limnographes à enregistrement continu, nous n’a- vons pas constaté de seiches dépassant h Morges ^0 cm., îi Genève 40 cm. d’amplitude. L’étude de l’amplitude des seiches et de leur dé- veloppement nous a montré leurs relations avec les mouvements de l’atmosphère; leur début coïncide avec une rupture d’équilibre de l’air qui surmonte le lac. Un orage qui frappe sur le lac cause une dénivellation locale de feau, première impulsion O — 18 — qui est suivie d’une série d’oscillations d’amplitude décroissante, jusqu’à ce que l’état d’équilibre soit de nouveau atteint, ou, ce qui arrive le plus fré- quemment, qu’une nouvelle série de seiches se développe en effaçant les traces de la série précé- dente. J’ai constaté, sur les tracés des enregis- treurs, la suite non interrompue de telles oscilla- tions pendulaires, causées par une seule impulsion, et se continuant pendant trois, quatre et même cinq jours. Je distingue dans un lac deux systèmes princi- paux de seiches : Les seiches longiiiidinales qui oscillent sui- vant le gi*and axe du lac ; dans le Léman, de Chil- ien à Genève. 2*^ Les seiches transversales qui oscillent suivant la plus grande largeur du lac : dans le Léman, de la côte suisse à la côte savoyarde, de Morges à Evian. Dans chacun de ces systèmes, je connais trois types principaux de seiches, à savoir ; i» Les seiches de premier ordre ou seiches uni- nodules^ avec un seul nœud et deux ventres d’os- cillation. L’eau s’élève à une extrémité du lac pen- dant qu’elle s’abaisse à l’autre; au milieu de la longueur du bassin est un point mort, nœud d’os- cillation, où la hauteur de l’eau ne varie pas. 2° Les seiches de deuxiènie ordre, ou seiches binodales, avec deux nœuds et trois ventres d’os- 19 cillation. L’eau s’élève simultanément aux deux ex- trémités du lac pendant qu’elle s’abaisse au milieu, et vice-versa ; entre ces trois ventres, il y a deux nœuds d’oscillation où le niveau de l’eau reste sta- tionnaire. 3 ° Les seiches mixtes ou seiches dicroteSy dans lesquelles il y a superposition des seiches de pre- mier et de deuxième ordre, ce qui donne, suivant la station d’observation, des courbes de dénivella- tion de types divers, assez compliquées aux extré- mités du lac où les ventres des uninodales et des binodales interfèrent ensemble. Je donnerai, d’après nos observations sur le lac Léman, la durée de ces divers types de seiches, en nommant durée l’espace de temps compris entre deux maximums de hauteur de l’eau, ou deux som- mets de seiches : Seiche longitudinale uninodale, 73 minutes. » » binodale, 35 » » transversale uninodale, 10 » La durée de la seiche varie d’un lac à l’autre sui- vant les dimensions du bassin. En 1876, je suis arrivé, en me basant sur une équation théorique de Rodolphe Merian, de BAle, à donner d’une ma- nière pratique et très simple la formule des seiches uninodales, à savoir ; — 20 qui exprime t, la durée d’oscillation d’une demi- seiche, mesurée en secondes de temps, en fonction de l, la longueur, comptée en mètres, de la section du lac suivant laquelle la seiche oscille (la plus grande longueur ou la plus grande largeur du lac), et de /i, la profondeur moyenne de cette section, g étant le coefficient de la pesanteur 9.800. D’après cette formule, plus le lac est long, plus la durée de la seiche est grande. Mais cette durée est fortement influencée par la profondeur de l’eau ; quand le lac est peu profond, la durée de la seiche est prolongée; on peut admettre que le frottement de l’eau sur le fond est la cause de ce retard. Des exemples tirés de l’observation des seiches du Léman et d’autres lacs suisses ont jirouvé la légitimité de cette formule. Les seiches ont été étudiées sur le lac Léman par H. -B. de Saussure, Vaucher, F.-A. Forei, Ph. Plan- tamour, E. Sarasin, etc. XVIL VAGUES DU VENT Les vagues soulevées par les vents (vagues d’os- cillation progressive) varient de dimensions dans les conditions suivantes : elles sont d’autant plus fortes que lèvent est plus violent; lèvent soufllant avec une intensité constante, elles augmentent ré- gulièrement de vitesse, de largeur et de hauteur, à mesure qu’elles avancent sur le lac. Lorsque — 21 — l’eau diminue de profondeur et que les vagues ar- rivent sur la beine, elles ralentissent leur vitesse ? leurs crêtes se rapprochant, elles diminuent de largeur; en revanche, elles augmentent de hauteur, et lorsque la profondeur est très faible, elles se brisent en déferlant sur la grève. Les plus grandes vagues mesurées sur le lac, vagues de vent sudois, observées h Morges le 1 1 no- vembre 1875, avaient 20.5 m. de largeur d’une crête h l’autre, par une profondeur d’eau de 2 m. environ. Ces vagues ont déplacé une pierre de 80 dm®., pe- sant sous l’eau 54 kg. Quant h la hauteur maximale des vagues, si nous appliquons la formule générale (lui hxe cette hau- teur au quinzième de la largeur des vagues, les plus grandes vagues du Léman ne dépasseraient pas une hauteur de 1.3 m. à 1.5 m. Mes mesures sont d’accord avec cette évaluation et arrivent à un maximum de 1.5 m. entre la crête et le creux dos vagues. Ces chiffres ne se rapportent qu’au plein lac ; car, quand les vagues se brisent sur une plage peu inclinée, elles augmentent en hauteur pendant qu’elles perdent en largeur; quand elles se réfié- cliissent contre le mur d'un quai et produisent qu’on appelle le ressac, rinterférence des deux ordres de vagues peut en doubler la hauteur ; quand enfin elles rebondissent contre un mur ou contre un rocher, l’embrun des vagues peut rejaillir jus* (ju’à 6 ou 8 in. de haut. — 22 — La durée des vagues augmente avec leur largeur; elle varie de 0 à 4 secondes. La vitesse de translation de vagues de 20 m. de largeur, en plein lac, serait de 5.5 m. par seconde, soit à peu près la vitesse moyenne de nos bateaux à vapeur. XVIII. RIDES DE FOND Le mouvement des vagues, qui est à la surface une oscillation progressive, se transforme dans la profondeur en un balancement alternatif et hori- zontal de l’eau. En frottant sur le sol, ce mouve- ment de va-et-vient soulève le sable en dunes sta- tionnaires, les 7Hdes de fond. Leur direction est parallèle à la crête des vagues de vent qui leur ont donné naissance ; leur disposition est celle de lignes parallèles, équidistantes, à inflexions allongées, comparables aux stries de Fépidertne de la paume de la main; leur forme est une crête bornée par deux talus symétriques, les matériaux les plus fins étant au sommet de farête, les plus grossiers dans les creux; leur largeur, qui dépend de la grosseur et de la densité des grains du sable, varie dans notre lac de 2 à 40 cm. d’une crête à l’autre. Les rides de fond n’existent que dans la région litto- rale; elles ne descendent pas plus bas que OàOm. au-dessous des basses eaux; elles donnent ainsi la limite d’action effective des vagues du vent. iiiA- XIX. VIBRATIONS DU LAC J’ai décrit sous le nom de vibrations des mouve- ments oscillatoires do l’eau du lac, beaucoup plus lents et moins apparents que ceux des vagues du vent et de très faible amplitude; leur durée varie de0.5à4 minutes, leur hauteurdeOàJOmrn. Elles sont déterminées dans certains cas par l’action des vents, dans d’autres cas par le passage des bateaux à vapeur. Un instrument aussi sensible que le limnimètre enregistreur de Morges peut dessiner les vibrations antécédentes d’un bateau îi vapeur qui est encore à une distance de 10 ou même 14 km. de l’appareil, et les vibrations consécutives d’un bateau à vapeur deux et même trois heures après son passage. XX. TACHES DTIUILE Lorsque la surface du lac est agitée par une brise légère, on peut voir, par places, des taches de for- mes variées se dessiner sur la surface de Teau. Dans ces taches, les vaguelettes sont mortes et ne pré- sentent pas, comme dans l’eau vive qui les entoure, des sommets aigus et des laces concaves ; il en ré- sulte qu’elles réfléchissent le ciel et la côte opposée d’une manière diflérenle que la surface générale du lac, que, par conséquent, leur couleur appa- rente est différente. La forme de ces taches est variable; en générai, elles sont arrondies, souvent — 24 allongées comme un grand chemin tracé sur le lac; souvent aussi elles forment une bande de 50 à 100 m. qui borde le rivage. La position de ces taches sur le lac n’a rien de fixe, et, une Ibis éta- blies, elles se déplacent sous l’inlluence des vents et des courants. Ces taches sont dues à la présence d’une substance huileuse répandue accidentelle- ment à la surface de Teau, couche prodigieusement mince(V 2 ooooo millimètre) et provenant des égouts des villes, des bateaux à vapeur, des cadavres d’a- nimaux, etc. Ces mômes taches d’huile peuvent se reconnaitre lorsque la pluie tombe sur un lac absolument calme. Chacune des gouttelettes, en frappant sur Peau vive, y détermine de petites ondes très serrées qui, s’en- trecroisant dans mille directions, donnent à la sur- face du lac une couleur apparente d'un gris relati- vement foncé; lorsque les gouttes tombent sur de l’eau recouverte d’une mince pellicule d’huile, ces petites ondes sont immédiatement éteintes, et le moiré grisâtre ne se pi'oduit plus. XXL VEXTS Les vents qui régnent sur le lac peuvent se clas- ser en trois groupes : les vents généraux, les vents d’orage, les brises. xxn. VENTS GÉNÉKAUX Ils sont causés par un cyclone qui passe dans le voisinage de notre vallée et occasionne un trans- ■lA port d'air à direction spirale, centripète ; Fair passe ainsi d’un pays aFautre et se déplace souvent h de grandes distances, sur une partie notable du con- tinent. Ils portent des noms locaux, et ont les caractères suivants : La bine, ou vent du Nord, soufflant du N.-E., est causée par le passage d’un cyclone sur la Médi- terranée, la Provence ou la Haute-Italie. C’est un vent sec et froid, souvent très violent, pouvant at- teindre dans les couches inférieures de Fuir une vitesse de 25 m. par seconde, régnant ordinaire- ment pendant une série de joiu's (trois, six ou neuf jours, suivant le dicton vulgaire, ce qui corres- pond h la durée tlu passage d’un, deux ou trois cyclones successifs dans le voisinage de notre vallée). La bise est généralement accompagnée par le beau temps. On désigne sous le nom de bise noire un vent du Nord inférieur, au-dessus duquel règne un cou- rant du Sud, humide et chargé de nuages, voilant le ciel par conséquent. 2'^ Le sudois, ou vent du Midi, le vent par excel- lence des riverains vaudois, soufflant du S. -O.; il est causé par le passage d’un cyclone qui traverse le Nord de la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Manche ou la mer du Nord. C’est un vent chaud, humide, chargé de nuages, souvent accompagné de pluie, régnant en général plusieurs jours. — 2G — On appelle vent blanc {mauràbiaf vent qui mûrit les blés) un sudois assez vif, très chaud, sans nua- ges, avec un brillant soleil, qui souffle en été pen- dant quelques heures seulement, un jour au plus; il se transforme bientôt en vent de pluie. 3^ La vaudaire (Fôhn des Allemands), vent du S.-E,, souffle dans la vallée du Rhône et le Haut- lac, de Villeneuve îi Morges, exceptionnellement jusqu’à Rolle. Il est occasionné par un cyclone dont le centre est de l’autre côté du Jura, à l’Ouest ou au Sud-Ouest. C’est un vent très chaud, souvent accompagné d’orages et de grandes chutes de pluie ; il souffle par rafales, et dure généralement, mais d’une manière très interrompue, pendant un, deux ou trois jours. 4° Le joran, vent d’Ouesl, qui passe par-dessus le Jura et retombe dans la vallée du Léman ; il suc- cède en général au sudois, quand le cyclone s’est transporté dans la direction de l’Autriche ou de la Bohême. Il a à peu près les mêmes caractères que la vaudaire. xxirr. VENTS d’orage Violent déplacement de l’air, causé par un orage, accompagné de phénomènes électriques, éclairs et tonnerres, de condensation d’eau, pluie ou grêle, et d’un abaissement de la température de l’air. Le vent d'orage souffle par boutîées ou rafales ; il dure peu. La direction du vent est, ou bien spirale cen- — 27 — tripète, dans les ouragans-cyclones et les trombes, cyclones de petites dimensions, cyclones secon- daires dont le type est pour notre vallée Touragan du 20 février 1879; ou bien elle est centrifuge, di- vergeant autour du foyer de l’orage : orages d’été, orages de beau temps. Suivant la direction locale du courant d’air, les vents d’orage ont reçu quelques noms spéciaux; Le j or an vient du N. -O.; il descend du Jura vers le lac. Lehornan vient de la vallée de laDranse, soit du Sud. Le môlan souffle sur le Petit-lac, venant de la vallée de l’Arve. Enfin, certains coups de vaudaire, dans le Haut- lac, rentrent certainement dans les vents d’orage. XXIV. BRISES Ce sont des vents locaux, qui s'établissent en temps de calme, en l’absence des vents généraux, suivant des directions déterminées, et en raison de refoulements causés par la distribution inégale de la température de l’air sur la terre et sur l’eau; leur intensité est toujours très modérée. On les désigne sous le nom de : P Rehat ou séchard, brise du lac, soufflant du lac sur la terre dans le milieu de la journée; il est causé par l’inclinaison des couches isothermes de l’air, qui sont plus vite réchauffées sur terre que 28 — sur Teau, par Faction du soleil : il s’en suit un écou- lement des couches supérieures de la terre vers le Lac, et un courant de retour inférieur du lac vers la terre, 2" Morgel, brise de terre qui souffle de la terre sur le lac pendant la nuit, de 6 heures du soir à 8 heures du matin; nulle part, sur le lac, il n’est aussi bien déterminé qu'à Morges: de là son nom. Il résulte d’une circulation de Fair en sens inverse de celle de la brise du lac, par le fait du refroidis- sement plus rapide de Fair sur la terre que sur le lac. On appelle morget de neige une brise de teri*e qui souffle pendant toute la journée en hiver, lors- que la terre est refroidie par un tapis de neige. On appelle morget d'automne une brise de terre qui règne durant toute la journée en automne, sai- son pendant laquelle la température du lac est plus élevée que celle de la terre. XXV. LES EAUX. ANALYSE CHIMIQUE L’eau du lac est très pure. En voici la composi- tion, d’après les meilleures analyses. Un litre d’eau de la surface contient : En gaz : Oxygène (1.85 cm^. Azote l-i.9G » Acide carbonique 2.85 » (J. Walter.) — 29 — En substances solubles : Chlorures de sodium et de potassium . 1.8 mgr. Sulfate de sodium 15.0 » Sulfate d’ammoniaque traces. Sulfate de calcium 47.9 » Nitrate de calcium 1.0 » Carbonate de calcium 73.9 » Carbonate de magnésium 17.0 » Silice 3.7 » Alumine, oxyde de fer 1.9 î > Matières organiques, pertes 11.9 )> Total des matières solubles, 174.1 mgr. (Analyses de S^'*-C1.' Deville, Risler, Walter, Dossier et Brandenbourg, résumées par S. Forel.) En matières organifjues, révélables par le per- manganate de potasse, de 5.6 à 15.1 mgr. (Dossier, Michaud, Marignac, Hahn et Graebe.) Dans les profondeurs, Teau a la même composi- tion, à peu de chose près (R. Brandenbourg). Elle contient un peu plus de gaz dissous, en particulier de l’oxygène 7.08 et de l’acide carbonique 5.28 cm^. par litre (J. Walter.) XXVr. COÜDEUR DE L’EAU La couleur propre de l’eau du Léman, telle qu’on peut la constater lorsque l’eau est pure dans les mois d’hiver, est d’un beau bleu d’azur, légèrement teinté de vert; c’est bien près de la nuance de l’eau — 30 — distillée et de Feau chimiquement pure. Cette cou- leur devient en été un peu opaline; elle peut deve- nir localement plus ou moins jaunâtre, lorsque les torrents ont charrié des eaux limoneuses ou ter- reuses assez chaudes pour flotter à la surface du lac. Dans certaines anses abritées, une algue, Pan- dorma morimi, peut déterminer une couleur verte, qui n’apparaît du reste que très temporairement, en juin et juillet. XXVII. TRANSPARENCE DE L’EAU L’eau du Léman est normalement fort transpa- rente, mais cette transparence varie dans des pro- portions assez étendues, et cela de la manière sui- vante : L’eau est plus claire en plein lac que sur les bords, au bout d’un cap qu’au fond d’un golfe, sur une côte oü l’eau est profonde que là où le fond s’incliim très lentement. Toutes choses égales d'ailleurs, elle est plus transparente en hiver qu’en été; voici la profondeur moyenne à laquelle disparaît à l’œil un disque blanc de 25 cm. de dia- mètre, par le soleil de midi : Octobre 10.2 m. Mai 8.2 m. Novembre 11.0 » Juin 6.9 » Décembre 11.5 » Juillet 5.6 » Janvier 14.6 » Août 5.3 » Février 15.0 » Septembre 6.8 » Mars 15,4 » Avril 11.3 » Moy. hiver, 12.7 ra. Moy. été, 6.6 m. Maximum observé : 17 m. On appelle eau bleue la région du lac où Teau est assez profonde pour que l’œil ne distingue plus le fond. L’eau bleue commence sur le talus du mont. Une lampe électrique, descendue dans l’eau re- lativement claire du printemps, disparaît à mesure qu’elle s’éloigne, comme le fait une flamme de gaz au milieu d'un brouillard ; elle cesse d’être visible comme un point brillant à la distance de 35 m. en- viron ; l’illumination qu’elle donne h l’eau cesse d’être apparente à 70 ou 8() m. Les mêmes valeurs pour une lampe h huile, type du modérateur, étaient de 25 à 40 m. (Soret et Sarasin.) Des expériences photographiques ont montré que la limite, à laquelle les rayons chimiques du soleil cessent d’influencer du papier sensibilisé au chlo- rure d’argent, varie de 45 m. en été àiOOm. en hiver (Forel). Des plaques extra-sensibles au gélatino-bromure d’argent de Monckhoven ont été impressionnées jusqu’à la profondeur de 200 m. (Fol et Sarasin.) XXVlir. TEMPÉRATURE, SOIT CHALEUR DES EAUX Tout lac profond présente trois régions diffé- rentes, au point de vue de la propagation des va- riations périodiques de la chaleur : — 32 — 1° Une région profonde où les seules variations sont de périodicité lustrale. 2*^ Une région moyenne soumise aux variations annuelles de la chaleur. 3^^ Une région superficielle soumise aux varia- tions diurnes. Les conditions thermiques d’un lac, c’est-à-dire l’épaisseur relative des trois régions, l’amplitude et le degré des variations de température, sont dé- terminées par le climat de la contrée. Voici ce que nous connaissons à ce sujet pour le Léman : 1° La région profonde n’est pas sujette aux va- riations annuelles; on n’y reconnaît que les varia- tions lustrales lesquelles sont de périodicité irré- gulière. Elles se traduisent par un réchauffement lent, dû à des causes multiples et compliquées, qui relèvent la température de 2à3 dixièmes de degré par an, ce réchaulTernent est interrompu parles hivers d’intensité extraordinaire, où l’on voit le lac- se refroidir, dans ses grands fonds, de plusieurs dixièmes de degré. Voici, dans les dernières années, les variations de chaleur de la région profonde du Léman, laquelle s’étend depuis les plus grands fonds jusqu’à 150 m. environ de la surface : 1879 .... 5.2'^ 1884 .... 5.4« 1880 .... 4.6 1885 .... 5.6 1881 . . . 4.8 1886 .... 5.3 1883 ... * 5.0 33 — On voit dans ces chiffres l’effet du grand hiver de 1879-1880 et de l’hiver prolongé de '1885-1886. *20 La région moyenne, entre 10 et 150 m. de profondeur, dans laquelle se font sentir les varia- tions annuelles. Le réchauflément de l’été, dû h l’action du soleil, agit sur la surface supérieure et se propage de haut en bas ; il se traduit par la stra- tification en couches d’autant plus chaudes qu’elles sont plus rapprochées de la surface. Les couches isothermes sont très serrées en haut, et s’écartent progressivement à mesure que l’on descend plus bas. Voici un exemple de la stratification de l’été, 22 août 1879 : Surface . . . 22.00 100 m. . . . 5.50 20 m. . . . 12.7 120 » . . . 5.3 40 » . 7.6 140 » . . . 5.2 60 » . 6.2 . . . . . . O 00 5.8 800 5.2 En automne et en hiver, le refi'oidis.sement se faisant par la surface, et l’eau refroidie, plus dense, descendant dans la profondeur, il en résulte la for- mation d’une couche supérieure, de température uniforme dans toute son épaisseur, et d’épaisseur croissante h mesure que la température se refroidit. A la fin de l’iiiver, la couche de température uni- forme tend à rejoindre la région profonde, dont elle se rapproche par sa température' dans les hivers très froids, elle l’atteint et la fait participer au re- froidisseïuent général du lac. 3 — U — Dans un hiver ordinaire de nos climats, la tem- pérature de la couche superficielle uniforme des- cend à environ 6.0". Le Grand-lac n'a jamais été congelé dans les temps historiques, et, d’après l’expérience de l’hi- ver 1879-1880, il n’est pas probable qu’il gèle jamais. Les seuls faits de congélation connus ont eu lievî dans des golfes resserrés et dans le Petit-lac. Lù, Feau est peu profonde et se trouve dans les condi- tions d’un étang où l'eau peut s’abaisser au-dessous de 4.0«, température de la densité maximale; il peut en résulter la formation de glaces super- ficielles. On en connaît des exemples dans la rade ou le port de Genève en 1570, 1587, 1681, 1681^ 1685, 1709, 1788, 1810, 18^20, 18:30, 185-1 et 1880. Dans ce dernier hiver, on a même vu 4“4-4-«4XX CiC4co---4 — xooccitex » ^ Humidité ri relative 42.0 M X ce ic en en O 4-teteieieiocccoen4“X4i* XX4-XO“4-X^Î'^*44- o" Bise S Veut (lu Nord 44.2 O “ te O tr en te Ci C0XCOC04-COC04*4^beXX ce X M O Ci ce X c» ce te X 'r- Sudois c Vent du Sud te IC Or te O te -4 >— te c» --.XC’4^ — 4-CiXC«ceW*-- 'c' Pluie S Durée X te te te ^ Ci te X ce ce *-5 ce c te te — te c»*oe:^ceX“-i-^i-'ien4-C3 4- — 4- ^ 4- O C' Cl ce X -J X X c: O w te 4*» X ce — X te en -4 3 Pluie ? Hauteur d’eau 25.0 1 ce C« fCi O en -4 e- 4» OOOte4-enen4i-'— cco — lexciceencootete*— te q' Orages di Tonnei're IC Ci 4- C» C. X c. X “'l X 4- 4- 4- en en en Ci X -1 icxcece-44*»4-xxi-‘“4ce 1 1 Nébulosité — 47 — il a plu), d’orale (jours dans lesquels il a tonné,) — la hauteur totale des chutes d’eau en milli- mètres, — la nébulosité en fractions centésimales du ciel couvert. Je donne les valeurs mensuelles, les valeurs des quatre saisons météorologiques (l’iiiver comprenant les mois de décembre, janvier et février) et celles de l’année entière. Pour les moyennes, j’ai compté les mois comme ayant une valeur égale. Le climat varie notablement suivant la région du lac. Ainsi : la chaleur de l’air est un peu plus élevée à Marges, et beaucoup plus h Montreux pour la moyenne annuelle et celle de l’hiver; pour l’été, il est un peu plus chaud a Genève qu’à Morges, mais un peu moins qu’à Montreux. La hauteur an- nuelle des chutes de pluie va en croissant de Ge- nève jusqu’à l’extrémité orientale du lac. Le Haut- lac est bien protégé contre la bise dans la rive du Nord; il est, en revanche, frappé par lavaudaire. Pendant les jours calmes de l’hiver, les brouillards descendent à Genève jusqu’au niveau du lac; ils se relèvent à partir d’Yvoire pour flotter à 100 ou 150 in. au-dessus du Grand-lac; dès Vevey, le ré- gime alpin donne pendant ce temps à Montreux et au Pïaut-lac un brillant soleil. XXXVI. LE FOND DU LAC Partout où la côte n’est pas rocheuse ou défor- mée par une moraine de blocs erratiques, partout * .‘t. 1 7 aussi où le talus n’est pas trop incliné^ on peut re- trouver, en marchant du bord au milieu du lac, les zones suivantes dont l’origine, et les détails doivent être rapportés à l’action des vagues : a. La grève^ formée de sable et de cailloux lavés, est la partie sur laquelle les vagues déferlent. Elle est inondée par les hautes eaux de l’été; elle est à sec par les basses eaux de Thiver. b. La heine, blanc-fond plus ou moins étendu, terrasse dont la profondeur varie suivant la situa- tion de la côte, mais qui est toujours remarquable par l’horizontalité presque parfaite de son fond. En général, la beine présente du coté de la grève une bande plus ou moins large, de nature vaseuse, où croissent les forêts des plantes aquatiques; plus en avant est une zone sableuse presque absolument dépourvue de plantes et d’animaux. c. La beine est bordée en avant par un talus très incliné qui porte le nom de mont; sa hauteur varie avec la largeur de la beine et avec l’inclinaison du talus général du lac. d. Au pieil du mont commence le grand talus qui descend régulièrement jusqu’à la plaine hori- zontale du fond du lac. Au pied du mont, le sol est vaseux; plus loin, sur le talus lui-même et sur la gi'ande plaine qui forme le plancher du lac, le sol consiste dans le limon des grands fonds. Ce limon prodigieusement fin, formé de parti- cules mesurant à peine un millième de millimètre. argileux, très plastique, se laissant bien modeler et cuire, presque absolument pur de corps étran- gers, présente deux couches, l’une superficielle jaunâtre, d’un centimètre environ d’épaisseur, l’au- tre bleuâtre, profonde; la différence de couleur entre ces deux couches provient de l’état d’oxydation différent des sels de fer. La composition chimique de ce limon devant Morges est la suivante : Humidité .... Silice et silicates . Oxyde de fer . . . Alumine Acide phosphorique Chaux Magnésie .... Potasse et soude . 2.20 63.87 5.20 2.30 traces 10.50 2.06 traces Acide carbonique 0.20 Eau chimiquement combinée et matières organiques 4.67 ■ 100.00 (E. Risler.) La composition de l’argile lacustre varie avec la localité; elle est plus siliceuse vers les bouches du Rhône, où elle est formée essentiellement par l’al- luvion alpine; elle est plus calcaire h l’extrémité occidentale du lac où elle contient plus d’alluvion jurassique (analyses de Bischofï, Risler et Hoch- reutiner). 4 4 — 50 — La densité de Fargile du Haut-lac, devant Cia- rens, est 2.68 (E. Ghuard). L’alluvion moderne recouvre tous les accidents du sol primitif. Dans une seule localité, sur la barre d’Yvoire, en plein lac, h 2 km. de la rive, et sous 60 m. d'eau, je connais une moraine dont la crête fait saillie sous cet empâtement générai. Tl faut ad- mettre que Talluvion lacustre y est enlevée par les courants, probablement par les courants de retour des grands vents. Les pierres de cette moraine sont revêtires d’une mousse, le Thamnium alopecurum Scbimper (détermination de M, J. -B. Schnetzler), Elle est brillamment cblorophyllée, et indique ainsi une action effîcace de la lumière. La moraine d'Yvoire est la station favorite de rOmble-chevalier. L’argile lacustre ne contient en fait de corps étrangers que : Les animaux et débris d’animaux vivants et morts des faunes profonde et pélagique. 2^’ Les débris végétaux qui après avoir üottésur les eaux ont sombré dans les fonds. 3'^ Les scories de coke des fournaises des ba- teaux à vapeur. -4^ A moins d’un kilomètre de la rive, quelques pierres, graviers et sables transportés par les ra- cines des arbres llottant sur le lac ou par les glaces de rivière ou de rivage ; plus en avant ce transport — T)! — ii’existe plus, et Ton n'y rencontre que les débris tombés accidentellement hors des barques et ba- teaux. XXXV IT. FAUNE DES VERTÉBRÉS Nous laissons de côté tout ce qui se l'apporte aux rivages et aux at'lluents. Oiseaux. Nous n’avons sur le lac que deux es- pèces stationnaires, c’est-à-dire séjournant toute l’année dans le pays : La Mouette rieuse, Larus ridibundus, est un oiseau de passage qui nous vient de l’Océan en automne et y retourne au prin- temps ; quelques individus cependant passent l’été sur le lac et y nichent. Le Cygne, Cygnus olor , a été introduit à l’état domestique à Genève, en ■1838 ; cette es[)èce s’est répandue sur le lac vers l’année 1837 et depuis lors elle s'y reproduit en liberté. En IStiS une variété intéressante de ce Cygne a commencé à apparaître sur notre lac, et chaque année on peut en voir quehiues exem- plaires ; les petits appartenant à cette variété ont leur premier duvet d’un blanc jaunâtre et leurs premières plumes d’un blanc pur, tandis que nor- malement les jeunes Cygnes sont gris ou bruns pendant leur première année. Outre ces espèces stationnaires nous indique- rons, d’après Necker, comme étant de passage ré- gulier, c’est-à-dire arrivant normalement et en nombre clnuiue année, à une saison dilTérente pour 1 iiài chaque espèce : La Poule d’eau, Gallinuia chlo- l’opus; les Canards sauvage, pilet, morillon, ini- luuin, siffleur, souchet, garrot, Anas boschas, A. acuta, A. fuligula, A. ferina, A. peuelope, A. clypeata, A. clangula; les Oies sauvage et cendrée, A. segetum, A. anserferus; les Sar- celles d’été et d'hiver, A. querquedilla, A. crecca; les Harles huf)pé, piette et le grand Harle, Mergus serratus, M. aibellus, M. inergan- ser ; les Mouettes îi pieds bleus et rieuse, Parus canus, L. ridibundus ; le Goéland à pieds jaunes, L. fuscus ; les Hirondelles de mer pierre- garin et épouvantail, Sterna hirundo, S. atra; les Plongeons cal-marin, lumme et imbrin, Co- lymbus septenlrionalis, G. arcticus, G. gla- cialis; les Grèbes caslagneux, jougris et huppé, Podiceps rninor, P. rubricollis, P. cri s ta tu s. A cette liste, on pourrait encore ajouter une trentaine d’espèces qui sont de passage accidentel et viennent isolément s’ofTrir au plomb des chas- seurs heureux. Reptiles. La Tortue, Cistudo europea (?). Poissons (G. Lunel). La Perche, Perça l'iuvia- tilis; le Chabot, Gottus gobio; la Lotte, Lota vulgaris ; la Cai'pe , Gyprinus carpio ; la Tanche, Tinca vulgaris; le Goujon, Gobio flu- viatilis; TAblette, Alburnus lucidus; le Spir- lin, A- bipunctatus; le Rotengle, Scardinius erythrophlhaimus ; le Gardon, Leuciscus ru- — 53 tiliis; la Chevaine, Squaliiis cephalus; laFéra, Goregonus fera; la Gravencbe, G. hiemalis; rOmbre, Thymcllus vuigaris; rOmble-cheva- lier, Sahno umbla; la Truite, Trutta varia- bilis; le Brochet, Esox lucius; l'Anguille, An- guilla vuigaris. XXXVin. PARASITES DES POISSONS Crustacés. Argulus foliaceus. Nématodes. Ascaris capsularia, A. acus, A. truncatula, A. tenuissiina, A. adiposa, Dipharagus denudatus, D. filiformis, Cu- cullanus elegans. Acanthogéi'hales. Echinorhynchus angus- tatus, E. proteus, E. clavæceps. Trématüdes. Mono.stoma marænuhe, Dis- toma globiporum, D. tereticolle, D. rosa- ceum, D. folium, D. nodulosum, D. longi- colle , Tetracotyle percæ , Diplostomum volvens, Diplozoa paradoxum, Sporocystis cotti. Cestodes. Toenia longicollis, T. ocellata, T. filicollis, T. salnionis-umblæ , T. toru- lo’sa, Cyathocephalus truncatus, Caryo- phyliæus mutabilis, Dibothryum ligula, Bothryocephalus infundibiliformis , Triæ- nophorus nodulosus, Tetrarhynchus lotae (d’après F. Zschokke). — 54 — XXXIX. FAUNES DES INVERTÉBRÉS Les animaux invertébrés qui vivent dans le lac peuvent être divisés en trois groupes : les faunes littorale, pélagique et profonde. Les espèces ont été étudiées et déterminées entre autres par MM. H. Blanc, A. Brot, E. Bugnion, S. dessin, F. -A. Forel, L. Graff, E. Grube, G. Haller, A. Humbert, O.-E. Imbof, H. Lebert, A. Lutz, D. Monnier, Osten-Sacken, G. du Plessis, H. Vernet. XL. FAUNE LITTORALE Elle est formée des animaux vivant sur les bords, dans les eaux superficielles, ù moins de 10 m. de fond. L’on peut établir comme suit les conditions de milieu de cette faune ; Fond rocailleux, vaseux ou sableux, eaux éclairées, agitées par les vagues et les courants, à température variable suivant les saisons, sous une pression failde; en été une riche végétation de plantes aquatiques fournit aux ani- maux une nourriture abondante. Les caractères de cette faune sont ceux des faunes lacustres classi- ques. Je citerai comme appartenant à ce groupe : Arthropodes. Insectes. Haemonia equiseti, Sigara lernani, larves de Chironomus, Tany- pus, Anopheles, Hydroptiles, Polycentro- pus, Tinodes lurida, Syzira spongillæ, etc. Arachnides. Arrhenurus sinuator, A. glo- bator, Axona versicolor, Forelia cassidi- formis, F. abumberti, Hygrobates nigro- — 55 — maculatus, Limnesia histrionica, L. par- dina, L. undulata, Nesæa binotata , N. nodata, A. spinipes, A. crassipes, A. upsi- ïophora. CnusTACÉs. Astacus fluviatilis, Gammarus palex, Eurycerciis lamellatus, Camptocer- cus macrourus, Acroperus leucocephalus, A. striatus, Alona grisea, A. acanthocei’coï- des, Alonella excisa, Pleuroxus pel’sona- tus, P. trigonellus, P. Lruncatus, Cliydurus sphæricus, AcanLhocercus sordidus^ Daph- nia niiacronataj Simocepha] us vetulus, Sida crystallina, Candona lucens, Cyprisovum, Piaptoinus castor, Gyclops brevicaudatus, C. serrulalus, Canthocamptus staphylinus. Mollusques. Gastéropodes. Limnæus stag- nalis, L. auriculari us, L. minutus, Planor- bis marginatus, P. albus, Valvata piscinalis, Bylhinia teiituculata , Ancylus fluviatilis, A. lacustris. Lamellibranches. Anodonta anatina , A. pictetiana, A. cygnea, A. cellensis, Cyclas cornea, Pisidium amnicum, P. benslowia- num, P. pulchellum. Vers. Annélides. Stylaria proboscidea, Nais eiinguis, Sænuris rivulorum, Bathy- Domus lemaiii, Chætogaster vermicularis, Clepsine bioculata, C. complanata, C. niar- ginata, Nepbelis vulgaris. — 56 Bryozoaires. Fredericella sultana. Nematoïdes. Mermis aquatilis, M. chiro- nomii, Borylaiinus stagnai is, Trilobus gra- cilis. Cestoïdes. Ligula sirnplicissiina. PtOTATET'Rs. Floscularîa ornata, Bracchion. Turbellariés. Stenostoma unicolor, Pro- rhynchus slagnalis, Mesostornum lingua, M. Ehrenbergii, M. pusillum, M. rostratum, M. viridatuin, M. sulphureum, Gyralor her- maph roditus , Monotus morgiensis, Pla- giostomum leniani, Dendrocoelum lacteum, D. fuscura, I). quadrioculatum. Cœlentérés. Hydraires. Hydra fusca, H. grisea, H. aurantiaca , H. r ubra , H. viridis, H, oligactis. Spongiaires. Spongilla t'iuviatilis. Protozoaires. Infusoires, Yorlicella conval- laria, Oplirydium versatile, Zoothamnium arbuscula, Carchesium polypinum, Stentor cœruleus, S. polymorphus, S. Roeselii, Spi- res to mu m ambigu U m, Bursaria truncatella. Rhizopodes. Arnoeba, Difflugia, Arcella, Actinophrys. XLI. FAUNE PÉLAGIQUE Elle est formée d’animaux vivant en plein lac, loin des côtes, à la surface pendant la nuit quand le lac est calme, entre deux eaux, de 5, à iO, à fOO m. de profoadeur quand le lac est trop agité et pendant le jour. Les conditions de milieu sont les suivantes : Pression variable, lumière brillante, température variable, agitation de beau nulle, flore très pauvre, nourriture très pauvre. Ce sont des animaux transparents, byaüns comme du cristal, ornés de quelques points très brillamment pig- mentés, noirs, rouges, ou bleus, en général très bons nageurs. Cette faune est pauvre en espèces, prodigieusement riche en individus. Nous lui con- naissons les espèces suivantes : Arthropodes. Arachnides. Alax crassipes. Crustacés. Daphnia hyalina, D. mucro- nata , Bosmina longispina , By tbolrephes longimanus, Leptodora hyalina, Diaptomus castor. Vers. Rotateurs. Asplanchna hel vetica , Conochylus volvox, Anurea longispina, A. cochlea ris. Protozoaires. Infusoires. Vorlicella con- vallaria, Epistylis lacu.stris, Aeineta ele- gans. Flagellés. Dinobryum divergens, D. cy- lindricum. CiLio-FLAGELLÉs. Peridinium tabulatum , Geratiuin h i rundinella. A ces Invertébrés nous pouvons ajouter, comme rentrant dans la faune pélagique, les Vertébrés sui- vants : .'.HA 1 .A. — 58 — Oiseaux. Palmipèdes nageurs. Poissons. Les Corégones, rOinble-cbevalier, et les carnassiers qui les poursuivent. XLir. FAUNE PROFONDE Elle est formée des animaux qui vivent sur et dans le limon des grands fonds, depuis 25 ra. à 330 mètres de pi'o fondeur. Cette faune vit dans les conditions de milieu suivantes : Pression considé- rable, température basse, invariable, lumière nulle, agitation nulle, Horo très pauvre, nourritui'e peu abondante. Ce sont en général des formes petites, à coloration pâle et terne ; quelques-uns de ces animaux sont aveugles ; ils sont paresseux et peu agiles, et n’ont pas d’organes fixateurs. Nous pou- vons citer : Arthropodes. Insectes. Larves de C h i ro n o- muset de Tanypus. Arachnides. Higrobates longipalpis , H. nigro-maculatus , Lebertia tau-insignita , Limnesia pardina, Nesæa Koenikei, N. re- ticulata, Asperia lemani, Atax crassipes, Halacarus, Arctiscon tardigradum. Crustacés. Gammarus pulex, Nipbargus Forelii, Asellus Forelii, Sida crystallina, Moina l)atbycolla, Eurycercus lamellatus, Camptocercus inacrourus, Alona quadran- gularis, Pleuroxus, Candona similis, C. lu- cens, Cypris minuta, Acantbopus resistans, — 50 — A. elongatus, Cyclops inagniceps, C. brevi- cornis, Ganthocamptus staphylinus, C. mi- nutas. Mollusques. Gastéropoues. Limna?a pro- funda, L. abyssicola, L. Foreli, Yalvata la- c U s t r i s . Lamellibranchks. Pisiclium Foreli, P. pro- fil n d U m . Vers. Annklides, Piscicola geometra, Tu- bifex rivuloruin, Sænuris velutinaj Bytho- nomus leniani. NÉ.AiATOiDES. M e r m i s a q u at i 1 i s , D o r y 1 a i - mus stagnalis, Trilobus gracilis, CESTOinES. Ligula simplicissima. Turbellahiés. Macrostoma bystrix, Micro- storna lineare, Prorhynchus stagnalis, Me- sostoma productum,M. lingua, M. Ehren- bergii, M. pusillum, M. rostratum, M. vi- ridatum, M. sulphureum, M. trunculum, Gyrator coecus, Monotus morgiensis, Pla- giostoma leninni, Vortex intermedius, Den- drocoelum lacteuin, D. fuscuni. Bryozoaires. Fredericelia Duplessis. Rotateurs. Floscularia ornata, Notom- mata ligris. Coelentérés. Hydra rubra. Protozoaires. Infusoires. Spirostomum am- biguum, Stentor coeruleus, S. polymor- phus, -S. Roeselii, Zoolliamnium arbuscula, — GO Epistylis lacnstris, Acineta elegans, Podo- phrya cyclopum. Rhizopodes. Actinosphaerium Eichhornii^ Actinophrys sol, Pamphagus hyalinus, Aca.nthocystis spinifera, A. turfacea, Rha- phidiophrys pallida, Arcella vulgaris, Hya- losphemia cuneata, DifHugia acuminata, D. globulosa, D. urceolata, D. piriformis, Cen- tropyxis aculeata , Gyplioderia ampulla, Quadi'ula symmetrica, Anioeba proteus, A. verrucosa, A. radiosa, Anisonema grande, XLIII. FLORES Nous diviserons, d’après les régions du lac, les représentants du règne végétal qui vivent dans le Léman, en trois flores distinctes; les conditions de milieu sont les mêmes que celles que nous venons d’indiquer pour les faunes. Les déterminations sont tirées des notes de MM. J. Rrun, F. Girardet, J. Millier, Arg., J. -B. Schnetz- 1er, G. Rey. XLIV. FLORE LITTORALE Les plantes qui habitent la région littorale du Léman peuvent se divdser en plusieurs groupes : La Grève submei'gée, c’est-:i-dire la région qui est inondée par les hautes eaux de l’été, mais qui est à sec en hiver, présente les tdantes sui- vantes : • iir. • Phanérogames. Dicotylédones. Raniinculus aquatiîiSj R. trichophyllus , R. Drouettii, R. flivaricatus, Oenanthus Lachenalii, Lit- torella lacuslris, Polygonuin arnphibium. Monocotylédones. Typiia latifolia, Pota- mogeton natans, P. fluitans, P. heteropbyl- lus, Caulinia fragilis, Lemna trisulca, L. ininor, L. gibba, L. polyrhiza, Arundo phragmites, Garex striata. Cryptogames. Niteila liyalina, Cbara as- pera. 2° Dans les parties vaseuses de la beine, il se développe en été de véritables forêts de plantes an- nuelles qui disparaissent en liiver : Ranunculus aquatilis, Myriophyll uni pectinatum, M. spicatum, Ceratophylluin submersuin, G. densum, Potamogeton crispus, P. perfolia- tus, P. lucens, P. decipiens, P. pusillus, P. pectinatus, Elodea canadensis, cette dernière espèce d’importation récente. 3® Les galons, de Characées des fonds vaseux contiennent : Ghara ceratophylla , G. con- traria, G. foetida, G. hispida, G. aspera, G. fragilis, Nitella syncarpa, N. capitata, N. opaca, N. flexilis, N. foreliana. Les tapis mousseux qui revêtent les pierres et les bois submergés sont formés de Gladopliora glomerata, Ulothrix tenuis, U. tenerrima, Oscillaria limosa; on y trouve accidentellement G h æ 1 0 }:) Il 0 r a e n d i v i æ f o 1 i a , B a t r a c h o s p e r - mum moliniforme, Bulbochaite setigera, etc. Dans rfuelques régions ce tapis revêt un carac- tère d'incrustation calcaire et contient Z o no tri- chia (Euactis) calcivora et Hydrocoleum calcilegum. 5^ Les algues flottantes a])parî\issent pendant quelques semaines de la saison chaude : Proto- derniH viride (lévrier— mai), ülothrix zonata, Conferva glohulifera, C. fontinalis (mars — juin), Pandorina morum (juin — juillet). O*’ Les mousses de la moraine sous-lacustre d’Yvoire entre 50 et (iO rn. de fond : Thainnium alopecurum. Les algues inférieures qui végètent eu abon- dance sur la vase et les corps immergés du lac. Diatomées, Desinidiacées, Vaucheriées, Oscillariées, Palmellacées , etc. Les Diatomées en particulier sont très aliondantes. M. Brun cite les suivantes comme habitant, normalement le lac. Achnantes flexella, Gocconeis pediculus, C. placen- tula, Gomphonema intricatum, Himanti- dium pectinale, Cymbella cymbiforrnis, G. lanceolata, G. helvetica, G. maculata, G. gracilis, Navicula dicephala, N. elliptica, M a s t ügl 01 a S ni i th i i , T r y b I i o n e 1 1 a a n g u - stata, Nitschia communis, N. linearis, Den- ticula frigida, Diatoma elongatum, D. vul- — 68 — gare, Fragilaria capucina, Synedra vau- cheriæ, S. tenuis , S. uhna , S. gracilis , Gy- clotella operculata, G. kützingiana, Melo- sira varians. XLV. FLORE PÉLAGIQUE Des millions et des milliards d’Algues, flottant près de la surface de Peau, en plein lac, petits flo- cons verts ou verdâtres, gros comme des graines de pavots, représentent la flore pélagique que Pon peut retrouver pendant toute Pannée, aussi bien en hiver qu’en été. Les Algues pélagiques iPappar- tienneut qu’à deux espèces : Pie uroco cens an- gulosus et Anahîena circinalis. Gette der- nière espèce sert de support à Plnfusoire que nous avons cité à propos de la faune pélagique, à la Vorticella convallaria. XLYL FLORE PROFONDE Elle habite la région profonde du lac, mais ne descend pas au delà de la zone éclairée, 45 rn. en été et ICO m. en hiver. Nous avons à citer : Algues. Pleurococcus roseo-persi ni eus, Oscillaria subfusca, O. versatilis. Diatomées en très grand nombre d'espèces, qui ne difTèrcnt pas de celles que nous avons énumé- rées dans la flore littorale, ou de celles qui vivent dans les eaux, terrestres du pays. G’est accidentelle- ment qu’elles arrivent dans le lac; aucune espèce spéciale n’indique une flore locale particulière. Enfin, de très petites Ealinellacées, Palmella hyalina, forment par leur développement prodi- gieux une couche brunâtre qui recouvre le fond partout oïl la lumière pénètre, et renfermant dans ses mailles les autres Algues et Diatomées, mérite le nom de feutre organique, tellement elle est dense et serrée. XLVII. FLORAISON DU LAC Vers le milieu du mois de mai, on peut voir par- fois la surface du lac couverte par places d'une poussière jaunâtre que les riverains appellent la fleur du lac. Ce phénomène a été expliqué par M. Schnetzler, qui a reconnu dans ces petites gra- nulations jaunâtres le pollen des sapins et des pins apporté des Alpes par les vents et par les affluents du lac. Des faits analogues ont été observés sur les lacs du Nord et sur la Baltique. XLVIII. CITÉS LACUSTRES PRÉHISTORIQUES A la suite de l’heureuse découverte de F. Keller, qui reconnut, en janvier 1854, dans les pilotis de Meilen, au lac de Zurich, les restes d’un village bâti sur le domaine des eaux, et par une hardie généralisation conclut à l’existence, dans les épo- ques antéhistoriques, de peuplades habitant sur les rivages des lacs des bourgades de bois établies sur pilotis, on a étudié dans tous les lacs du centre de l’Europe les ruines de ces cités lacustres. Ces con- structions ont été utilisées pendant de !ong:ues suites de siècles, et la civilisation s’est lentement déve- loppée depuis les plus anciennes aux plus récentes, soit par les inventions du progrès et par des décou- vertes indigènes, soit par l’apport de produits nou- veaux introduits par le commerce ou le pillage dans des expéditions h l’étranger. On distingue dans la période lacustre des âges difi'érents, caractérisés par les matériaux en usage pour la confection des outils, instruments et ornements, et l’on peut éta- blir la série chronologique suivante : 1'^ Vcaje de la pierre (âge de la pierre polie, âge néolithique, époque robenhattsienne) est la période précédant rinvention ou rimportalion de métaux. 2" Une période de transition^ appelée par G. de Mortillet l’épofjue morgienne d’après la station des Roseaux de Morges, est remarquable par l’intro- duction des premiers instruments de bronze, au milieu d’une civilisation appartenant encore en- tièrement à l’ûge de la pierre. 3® Ij'âge du bronze, époque larnaïu/ie^ine de Mortillet, bel âge du bronze de Desor, avait pour métal d’usage le précieux alliage du cuivre et de l’étain. Il était remarquable par un brillant essor de l’industrie et par l'élégance vraiment artisti(|ue des dessins et des formes. 4" A la fm de l’iige du bronze, le fer a commencé 5 60 — à apparaître, d’abord sous la forme de métal pré- cieux, employé pour l’oraementation de jjièces de grande valeur, puis pour la confection d’outils de plus en plus abondants. Une invasion violente d’un peuple conquérant, a détruit les dernières stations du bronze, et notre pays est devenu la proie des Helvétiens, tribu de la grande nation gauloise, quelques siècles avant Tère chrétienne. Une station du lac de NeuchMel,. ruine d’un oppidum ou d’un port militaire, a servi à caractériser cette période helvétienne, oii la civi- lisation de l’àge du fer était dans une brillante flo- raison, et lui a fait donner le nom d'époque de la Tène. Cette époque est mal représentée sur les bords du lac Léman. Quant aux ruines des cités lacustres, elles consis- tent surtout dans les restes des pilotis plantés dans le sol, par une profondeur de 2 h 6m. d’eau; entre les pilotis, on trouve des débris de poutres plus ou moins carbonisées, des fragments de poteries, des armes, des objets de parure, des ustensiles, des os d’animaux, etc. Une étude attentive a permis de reconstruire, à l’aide de ces restes antiques, les traits généraux et les détails de la civilisation et de la vie de peuplades, ignorées jusqu'alors par rhistoire et oubliées par la tradition. Voici les noms et l’âge archéologique des prin- cipales stations lacustres connues sur les bords du lac Léman : — 07 — Rive droite. Station du Creux de Plan, Yevey. ... ? y> de Cul] y ? » de la Pierre de Cour s. Lausanne Bronze. » du Flou y> » de la Yenoge, Saint-Suipice . . Bronze. y> des Roseaux deMorges, type de l’âge morgien de Mortillet .... Transition. » de Téglise de Morges Pierre. Grande cité de Morges Bronze. Station de la poudrière de Morges . . . Pierre. » de Fraidaigue près Saint-Prex. . » )) de Saint-Prex Bronze. » de File de Rolle Pierre, bronze. y> de Beaulieu, près Rolle .... Bronze. s> du Châtaignier, Dully Pierre. » du Creux de la Bullive Bronze. » de Promenthoux près Nyon . . Pierre. » de Nyon Bronze. » de Céligny . » » de Coppet » )> de Mies » » de Yersoix Bronze. » de Bellevue Pierre. y> des Pâquis, Genève » Grande cité de Genève Bronze. Rive gauche. station de Thonon Pierre. *— 68 — station de Thonon Bronze. Station de Coudre, Sciex Pierre. » de Moulin-Paquis, Excénevrex . ? 1^0 station deNernier Pierre. Bronze. Station de Messery » du Creux de Tougues » » de Beauregard Fer (?) » de la Fabrique ? » de la Vie h l’Ane, Hermance . . Bronze. d^Anières » )ï de la Gabiule Pierre, bronze. » de Bellerive ):> » de la Pointe de la Bise .... Transition. » de la Belotte Pierre et bronze. » de Plongeon Fer. » des Eaux-Vives Pierre. Grande cité de Genève Bronze. XLIX. NAVIGATION Le commerce et la pêche ont construit sur le lac Léman des types spéciaux de bateaux qui sont ori- ginaux et peuvent se décrire comme suit : 1° La barque, navire marchand de 120 à 180 ton- neaux, à fond plat, légèrement concave d’avant en ari'ière, avec une quille peu saillante; ses liords sont évasés, sa proue inclinée, proéminente, re- levée, terminée en pointe aiguë; sa poupe est car- rée, verticale. C’est un navire ponté, k un seul pont, sans cloisons intérieures ; il n’a pas de bas- tingages, mais des galeries latérales extérieures lappoustüj occupant toute la longueur du navire jusqu’au mât d’avaut. La barque porte deux mâts, d’une seule tige, le grand mai vertical, au milieu de la longueur du navire, le mat de trinquet, légè- rement incliné en avant, à l’origine de la proue. Chacun de ces mâts porte une grande voile trian- gulaire, voile latine, montée sur une vergue coni- que, d’une seule tige. Les mâts n’ont pas de hau- bans; les vergues sont soutenues par des drisses. Un grand gouvernail carré descend à 0.5 m. au- dessous de la qujlle. La barque ne porte pas de lest; elle est servie par un petit bateau plat qu’elle remorque. Elle a pour équipage un. patron et deux ou trois bateliers. Une gi'ande barque m'a donné les mesures sui- vantes : longueur *27.5 m., largeur au maitre-bau 7.0 m., hauteur des mâts 20 m., longueur des ver- gues 28 m. Les barques en pleine charge tirent 1.6 ;i 2 m. d’eau. Dans le dernier quart du X1X‘‘ siècle, la forme des barques s’est perfectionnée ; la quille a été faite plus saillante, la proue a été abaissée, et le navire, rendu meilleur voilier, peut courir des bor- dées et gagner légèrement sur le vent. 2<> La coclière, de même forme que la barque, mais de dimensions moitié moindres, ne jauge- — 70 — guèl'e plus de 30 tonneaux. Elle n’est pontée qu’à Tavant et n’a pas de quille; elle a deux bancs entre les mâts; elle n’a point d’appoustis ni de bateau de service. Elle est armée de deux voiles latines, d’un gouvernail et de l'arnes, à savoir deux grands avirons à l’avant, et une rame rectrice à bâbord- arrière. 3° Le bateau de pêche, de même lonne que la cochèi’e, de 6 à 8 m. de longueur, 2 m. de largeur, avec 2 ou 3 avirons à tribord en avant, et une rame rectrice à l’arrière, à bâbord ; sans gouvernail. La liquette, petit bachot à fond plat transver- salement, concave longitudinalement, à bords éva- sés de 30 cm. de hauteur, rétréci et taillé en carré aux deux extrémités. Un banc et une paire de rames, pas de gouvernail. 5” Le noie-chvdtie7i, réduction de la liquette. Outre ces types indigènes, les constructeurs ont introduit les bateaux en usage dans d’autres eaux, en les modifiant parfois et en les adaptant aux con- ditions de notre lac : yacht, cutter, canot, péniche de chasse , de course , de promenade , yole , skiff, etc. Les bateaux à vapeur ont été inaugurés sur le Léman en 1823. La Compagnie générale de navi- gation, qui fait le service des voyageurs et des marchandises sur l’ensemble du lac, possède en 1886 une flotte de 15 navires à roues, dont la charge maximale varie de 350 à 1200 passagers, avec des machines de la force de 30 à 140 chevaux. La Com- pagnie veveysanne de navigation a trois bateaux à hélice de 30 à 50 tonneaux de charge. Une trentaine de yachts à vapeur appartiennent à divers particuliers pour la navigation de plai- sance. L. BIBLIOGItAPIIIE Il ne pouvait entrer dans le plan de cette esquisse de donner ni détails ni démonstrations. Je prends sous ma responsabilité tous les faits et théories pour lesquels je n’indique pas de nom d’auteur; j’en ofïre la justification dans les mémoires suivants ^ : Note sur la carte hydrographique du lac Léman. Archives de Genève LU, 5, I87i. Ravins tous-laoustres des tleuves glaciaires. Comptes rendus Acad. sc. Paris, 1885. Ténevières des lacs suisses. Arch. Genève 1430, 1879. Contributions à la limtîimétrie du Léman, séries I à V, RuH. Soc, Vaud. SC. nat. \]\ à XYIl, La isaiine, 1877 à 1881. Comparaison du débit du Rhône de Genève avec l’eau mé- téorique, ibid, X U5, 1870. Etudes sui* les seiches du Léman. I et II, ibid. XII 213, 1873, XIII 510, 1875. Discours sur les seiches, vagues d’oscillation fixe des lacs. 1 et IL Actes de la Soc. helv. sc. nat. 1875 Andrrmatt, 1878 Renie. Limninièlre enregistreur de Morges. .\rch. Genève LVI 305, 1870. Formule des seiciies, 1 et II, ibid. LVU 278, 1870. XIV 203, ■1 ^8r>. Essai monograpliique sur les seiches du Léman, ibid. LIX 50, 1877. Cause des seiches, ibid. LXllI 113, 1878. (1) S’adresser à la librairie fl. Geoug à Geneve, Bâle et Lyon. Seiclies dicrotes, ibid. III, 5, 1880. Seiclies ft vibiatioiis des laes et de U luer. Assoc. fram;aisey congrès de Montpellier, 1871). Les seiches des lacs. Gnide scientiliqiie, 1885. Les rides du fond du Léman. Aich. Genève X 30, 1883. Les latdies d’hniles du Léman. Lui!. Soc. Vaud. sc. nat. XII ■148, 1873. Les brises du Léman, ibid. X, (508, 1870. Varialiûii de transparence des eaux du Léman. ,-\rcli. Genève LIX 137, 1877. Température des lacs gelés. Comptes rendus Acad. sc. Paris, '1880. Recherches sur la température thi Léman. I et 11. Arch. Ge- nève 111 501, IV 80, 1880, Congélation des lacs suisses et savoyards. Echo de^ Alpes XVI 94 et 140, Genève -1880. Inclinaison des couches isothermes dans les eaux profondes du Léman. Comptes ivnilus Acad. sc. Paris, 1880. La gloire du lac Léman. Rnll. t oc. Vaud. sc. nat. XIII 357, '1874. La moraine sous-lacustre d'Y voire. Comptes rendus Acad. sc. Paris, 1880. Faux iilhinisiTie des jeunes Cygnes de ^lorges, Soc. Vaud. sc. nat. X 13'2, 1808. Maladie épizoolique des Perches du Léman, ibid. IX 500, 1807. Le typhus des Perches, Ruli. soc. méd. Suisse romiuide, 1808. Enquête sur le Ivphus des J^erehes. Rull. Soc. Vaud sc. nat. XIII 400, 1873. Beitrage ziir Entwicklungsgeschichte der Najaden, Würz- bourg, 1807. La faune prolonde des lacs suisses. Nouv. mém. de la Soc. helv. sc. nat. XXIX, 1885. Matériaux pourTétudede la faune profonde du Léman, intro- duction et séries 1 à VL Bull. Soc.' Vaud. sc. nat. Xà XVI, 1800 à 1870. Discours sur la faune profonde du Léman. I et II. Actes Soc. helv. sc. nat. Schaflhoiise 1873, Coire 1874, Faunistische Sfiulieii in den Süsswasserseen der Schweiz. Zeitschr. f. wiss. Znol. Suppl. Band XXX 383, Leipzig, 1878. Faunes lacustres de la région subalpine. Assoc. iranyaise, congrès deMonlpellier, 1870. Pelagische Fauna der Süsswasserseen. Biolog. Centralblatt, « Il 209, Erlangeii, 1882. Faune pélagique des lacs d’eau douce. Arch. Genève VIU 230^ '1882. Passai de clironologie arcdiéologique. Bull. Soc. Vaud. sc. iiat. X 559, -1870. Rapports sur les stations lacustres du lac Léman, in Keller’s Berichte liber die Rrablbauteu VI 29ü, 'l8Gd. VU 42, 1876. IX, 1886. et clans les procès-verbaux des séances de la Société vaudoise et de la Société helvétique des sciences naturelles, de la Société de physicpie de Genève, etc. Les recueils où sont rassemblés les travaux des naturalistes suisses sur le Léman sont essentielle- ment : Les Bulletins de la Société'vaudoise des scien- ces naturelles, Lausanne; les Mémoires de la So- ciété de physique et d’histoire naturelle de Genève; les Actes et Mémoires de la Société helvétique des .sciences naturelles; la Bibliothèque universelle (Sciences et Arts) et les Archives des sciences phy- siques et naturelles (Archives de Genève). Les études d’ensemble sur le lac Léman qui mé- ritent d’être consultées sont : J.-C. Fatio de Duillier. Remarques sur This- toire naturelle des environs du lac de Genève, in Spon. Histoire de Genève. II 449, Genève 17 :î0. H. -B. DE Saussure. Le lac de Genève, B*" cha- pitre de ses Voyages dans les Alpes, I, 4. Neuchâ- tel, -1779. Le doyen Bbidel, Essai sur le lac Léman, in Conservateur Suisse. V, 5, Lausanne, 1814. — 74 - Martignier et de Crousaz. Dictionnaire histo- rique et géographique du Canton de Vaud. Art. Lac Léman. Lausanne, 1867. A. Favre. Le lac de Genève. Appendice à la Description géologique du canton de Genève, II ■127. Genève, 1880. Ch. Lenthéric. Le Léman. Avignon, 1885. TABLE DES MATIERES Pages I. Situation 1 II. Altitude i III. Forme 2 IV. Division 2 V. Dimensions 3 VI. Relief du bassin du lac 4 VIL Ravin sous-lacustre du Rhône 5 VIII. Amnents 15 IX. Variations annuelles de la hauteur du lac 8 X. Emissaire du lac ; 10 XL ‘ Limnimètres 11 XII. Pente du lac . 12 XIII. Dénivellations locales constantes 12 XIV. Dénivellations locales temporaires 13 XV. Courants 14 XVI. Seiches 1(5 XVII. Vagues du vent 20 XVIIL Rides de fond 22 XIX. Vibrations du lac 23 XX. Taches d'huile 23 XXL Vents 24 XXII. Vents généraux 24 XXIII. Vents d’orage 2(5 XXIV, Brises 27 XXV. Les eaux. Analyse chimique 28 — 76 — Pages XX.VI. Couleur (le l’eau 29 XXVU. Transparence de l’eau 30 XXVm. Température, soit clialeur des eaux 31 XXIX. Transmission du son dans l’eau 37 XXX. Couleur apparente 37 XXXI. Gloire 41 XXXII. Réfractions et mirages 42 XXXIII. Réllexion à l'horizon 44 XXXIY. Réllexion de la chaleur 44 XXXV. Climat de la vallée du Léman ^ . 45 XXXVI. Le fond du lac 47 XXXVH. Faune des vei tébrés 51 XXXVÜI. Parasites des poissons 53 XXXIX. Faune des invertébrés 54 XL. Faune littorale 54 XLI. Faune pélagique 50 XLII. Faune profonde 58 XLIII. Flores 60 XLIV. Flore littorale 00 XLV. Flore pélagique 63 XLVL Flore profonde 63 XLVII. Floraison du lac 64 XLVIII. Cités lacustres préhi-toilques XLIX. Navigation 68 L. Bibliographie 71 H. aEORa, ÉDITEUR, BALE, GENÈVE & LYON jMaiiignac, M.-C. Recherclws sur la 'proportion de ma- tière oryaniqm contenue dans Veau du Rhône à la sortie du lac Léman et sur ses variations. 1884 2 fr. Plantakoitr, E. Notice sur la hnideur des eaux du lac d’après les observations faites à Genève de 18(î8 à 1878. In-4". 1874 . 8 fr. — Observations Iminimètriques faites à Genève delSOG i 550. lu-P’. 1881 4fr. — Remarquesmv le rapport présenté au Conseil d’Etat du canton de Vaud par Pestalozzi et Legler sur récouicment du Rhône à Genève. 1880 . . 8 fr. — Remarques critiques sur les rapports présentés en 1881 au Conseil d’Etat du canton de Vaud par MJr. Favre, Pestalozzi et Legler sur la question du lac. 1881 f) fr. PnANTA::^rouR, R. Du climat de Genève, (Observations météorologiques de 182B à 1860.) ln-4". 1868. 10 fr. — Des anoynolies de teynqyérature observées à Genève pen- dant les 40 années 1826 à 1845. 111-4”. 1867. ofr. — Nouvelles études sur le climat de Genève. 1 87 6. 1 5 fr. Loriol, P. DE. Description des animaux invertébrés fos- sileSj contenus dans l’étage néocomien moyen du Mont Salève. Iu-4”. 22 planches. 1868 . . 40 fr. H. aEORG, ÉDITEUR, BALE, GENÈVE & LYON PiCTET, J. -F. Matériaux pour la paléontologie suisse. G volumes in-J-®, reuferinant 3286 paj^^es de texte, 3G7 planches et plusieurs cartes. Prix complet, relié G40 fr. Dollfus-Ausset. Matériaux pour Vétnde des glaciers. J8G3-1873. 13 vol. gr. in-8® et atlas in-f®. (Ouvrage terminé; publié à 300 fr.) 200 fr. Tome !«>■ en 4 parties. Auteurs qui ont traité des hautes régions des Alpes et des glaciers et sur quelques questions qui s’y rattachent à 20 fr. Tome II. Hautes régions des Alpes, Géologie, Météoro- logie, Physique du globe 20 fr. Tome ni. Phénomènes erratiques 20 fr. Tome IV. Ascensions 20 fr. Tome V. Glaciers en activité, !*■« partie .... 20 fr. Tome VI. » 2® » .... 20 fV. Tome VJI. Tableaux météorologiques 20 fr. Tome VIII en 3 parties. Observations météorologiques et glaciaires à la station de Dollfus-Ausset, au col du Saint-Théodule (3350 m. ait.) du pi’aoùt 18G5 au août 18(56. à 20 fr. Atlaa de 40 planches 40 fr. Fatio, y. Faunes des vertébrés de la Suisse. Vol. I. Mammifères. In-8®. 8 planches IG fr. Vol. III. Reptiles et batraciens. ln-8“. 5 plan- ches 18 fr. Vol. IV. Poissons. P® partie. In -8®. 5 plan- ches 25 fr. Forel, D** Aug. Les Fourmis de la Suisse. Systéma- tique, notices anatomiques et physiologiques, archi- tecture. distribution, géogî-aphie , nouvelles expo- H. GEORG, ÉDITEUR, BALE, GENÈVE & LYON riences et observations de mœurs. 452 pages avec 2 planches. 1874 15 fr. Monographie épuisant le sujet complètement, voir Revue des Deux-MondeSf 15 octobre 1875. — Ouvrage cou- ronné par la Société helvétique des sciences naturelles et par l'Académie des sciences à Paris avec le prix « Thore », destiné à récompenser les meilleurs travaux sur la zoologie (parus en 1874). BiilIeU/i de la Société ornithologique suisse. Tonies I et II en 4 livraisons. Grand iii-8'^, avec planches colo- riées. 18(Î5-18(>8. (Le tout publié à 20 fr.) Prix réduit 10 fr. Contenu : G. Lunel. Sur la Cisticola schœnicola. — Sur le bécas- seau platyrhynque. — Sur le grand corbeau (Corvus corax). — V. Fatio. Distribution verticale des Sylviadées en Suisse. — Une colonie d^Ardea cinerea en Suisse. — Parus borea- lis. — L'oomètre, — Le Syrrhaptes paradoxus en Suisse. — Steensimpp. Sur l'Alca impennis. Beklepsch, h. -A. Les Alpes. Descriptions et récits. Edition ornée de l(î illustrations, d’après les dessins deE. Rittmeyer.Trad. autorisée. 1868. Broché, lOfr. Demi-reliure, tranches dorées 14 fr. Tschudi, F. DE. Le monde des Alpes^ ou description pittoresque des montagnes de la Suisse et particu- lièrement des animaux qui les peuplent. Trad. auto- risée,' revue iiar O. Bourrit. 2*" édition grand iu-8°, ornée de superbes gi-av. sur bois. 1869 . Broché, 1 5 fr. Relié, doré 20 fr. «■ La Bible des Alpes que chacun doit avoir chez soi. (Michelet.) H. GEORG, ÉDITEUR, BALE, GENÈVE & LYON Brüx, J. Dlaiomèes des Alpes ei du Jura et de la n”'- giou suisse et française des environs de Genève. In-S. 0 planches. 1870 10 fi-. Christ. La Flore de la Suisse ei ses origines. 1 fort vol. grand in-8'* avec 4 illustrations et o cartes en cou- leurs. 1888 10 fr. Cart. toile, 18 fr.; demi-reliure 20 fr. V Cet ouvrage est divisé en quatre parties : I. ha région inférieure, zone de la vigne et des arbres fruitiers. — II. Ré- gion moyenne, celle des bcis feiiillés. — Ilh Région plus élevée, zone des conifères. — IV. Région alpine, la plus captivante de la llore suisse qui, pour la richesse de la llo- raison et Téclat des couleurs, excite à un si haut degré l’in- térét du savant et du simple amateui*. L'auteur est naturaliste, mais, avec son talent d’artiste, il sait donner un grand attrait à ses descriplîûiis ; c’est un livre qni intéressera toutes les personnes qui aiment les Alpes et leurs llcurs. Eaucoxnet, Cii. Hei'borisations au Salève, I11-8''. 18G7 4fr. — Promenades bnfaniques aux V'oiroHS et supplément aux herborisations. In-8”. 18GS 2 fr. Guejili, a. Flore aiuilgiigue de la Suisse. Tnid. sur lu 5*^ édition allemande par J. Vetter. Tn-12. 188G. Cartonné toile 7 fr. Botanique pratique. Suisse et Savoie. Choix de 810 plantes alpines dessinées d’après nature et impri- mées eu couleurs, 2 volumes in-18. 1885. Reliés toile 25 fr. T», . » •* î'r 7^ ■••'/ -r” •.I" .-s ( ♦• •. ’ r:-.'" 7 . • - j' , l.''r .'■• ■ : ;;i ■ - (.> »• r: