West Virgínia University Libraries 3 0802 102289803 8 KECEEVED JAN 1 9 1966 WEST VIRGÍNIA UNIVERSITY MEDICAL CENTER LIBRARY Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from LYRASIS members and Sloan Foundation http://www.archive.org/details/ladfensecontreloOObraz 9 IA DEFENSE CONTRE UOmiDISME PAR LE Dr. vital brazil DIRECTEUR DE LINSTITUT SÉRUMTHÉRAPIQUE L'ÉTAT DE St. PAUL BRÉSIL TT 1MI'K1MI.|;1K POCAJ & WBIS6 LAR. IROUCHK-l St. PAUL 1911 ?6? 3 1 f?U INTRODUCTION ■dQc 'Instituí de Butantán, qui s'occupe de longue date de l'étude des ophidiens est arrivé à des resultais pratiques capables de garantir, non seulement dans tout le Bré- sil, mais dans toute 1'Araérique du Sud, la defense efficace centre les accidents ophidiens. Ces resultais, n'ont été appliquées convenablement que dans l"État de St. Paul, à cause de la grande facilite de les faire connaitre aux interesses. Dans le reste du Brésil, rien n'a été fait en vue de répandre les connaissances utiles relatives à cet important sujei Cependant notre pays est "essentie/lement agricole" selon la phrase célebre d'un notable homme d'Etat, et 1'agriculture paye le plus lourd tribut à 1'ophidisme. Les effets malfaisants de ce tribut sont peu connus et n'im- pressionnent pas 1'opion publique, parce que, d'un côté, nous ne pos- sédons pas de statistiques, d'autre part, ils s'exercent presque exclu- sivement sur d'obscurs ouvriers agricoles. Si cependant nous consul- tons les uniques statistiques que nous possédons, qui sont celles de 1'Etat de St. Paul, et en faisons une base pour évaluer approximati- vement ce qui se passe dans tout le Brésil, nous arrivons au resul- tai suivant: Nombre probable de décès— 4.800 par an. Nombre probable d'accidents. 19.200 par an, Si nous considérons que la plus grande partie des victimes est composée d'individus vigoureux, en pleine activité productive, et donnons la valeur moyenne de cinq contos de reis (8.000 francs) pour Ia vie de chaque individu, nous pouvons évaluer les préjudices ma- tériels causes par les ophidiens, à 24.000:000$000 annuels, pour tout le pays, en ne parlant que des viés humaines, sans compter ler pré- judices causes par les accidents aux animaux, qui doivent être enormes. Cet exposé démontre clairement la necessite de commencer dês à présent une propagande méthodique, dans le but de faire con- i, . . : l: ■.;".' . :■ "n . ..yj 4 ' ■ j : ' ' ■■ ; ' ■ < ' '.' ' : ' ! -;' )' -Tl naitre le plus possible les moyens de combattre ces accidents; cette propagande est une oeuvre patriotique et humanitaire. Nous nMgnorons pas que la tache será três diíficile, car les plus interesses, ceux qui en plus grand nombre tombent victimes de l'o- phidisme ne pourront être instruits que de façon indirecte, parce que, ignorants et illetrés, ils vivent dans une atmosphére de superstitions et d'idées fausses, qui les empêchent d'accepter facilement la vérité. Cette considérarion ne doit pas nous arrêter en chemin, mais plutôt nous faire comprendre la necessite d'employer de plus grands efforts pour 1'accomplissement de notre tache. En agissant sur lès classes plus instruites au moyen de coníérences, de démonstrations expéri- mentales et de publications, nous obtiendrons indirectement un re- sultai favorable qu'il serait impossible d'obtenir directement. Uexemple de 1'Etat de St. Paul est à cet êgard três encoura- geant. Em moins de neuí ans de propagande on a obtenu une dimi- nution notable de mortalité causée par 1'ophidisme. Rare est la plantation qui ne possède sérum et seringue, pour parer promptement au premier accident; rare est le- planteur n'ayant pas entendu parler du traitement spécifique des morsures de serpents. En outre des coníérences et des publications, le service que nous avons organisé â 1'Institut, pour échanger du sèrum et des seringues contre des serpents qui nous sont envoyées de 1'Interieur a beaucoup contribué à ce résultat. Pour chaque serpent envoyé, un agricuheur reçoit un tube de sérum, pour six serpents et au dessus, une seringue propre à l'in- jection du sérum. Les planteurs qui désirent entrer en relations avec 1'Institut, pour 1'échange de serpents contre sérum et seringue, reçoivent des lassos pour capturer les serpents, des caísses pour les transporter, des étiquettes, qui, collées aux caísses contenant des ophidiens leur donnent droit au transport gratuit par chemin de fer. Nous avons obtenu le transport gratuit des serpents destines à 1'lnstitut, des compagnies suiyantes : St. Paul Railway, Sorocabana. Paulista, Mogyana, St. Paul Rio Grande, Ferro Carril de Araraquara, Bragantina, Noroeste do Brazil, Funilense, Central do Brazil, Minas et Rio, Muzambinho, et Sapucahy. A' 1'époque des travaux agricoles, principalementau moment du défrichément et de 1'émondage il est assez fréquent de rencontrer des ophidiens et parfois en grand nombre. 11 est três facile alors aux planteurs qui sont en relations avec 1'Institut, de faire capturer les ophidiens rencontrés, de les installer dans les caísses préparées remises par cet établissement, puis de faire porter ces caísses à la plus pro- chaine gare de chemin de fer, après y avoir collé une des étiquettes suivantes qui lui sont envoyés en nombre suffisant: S. R A la Direction du Service Sanitaire Rue Florêncio de Abreu, 21-A S. PAUL Serpents : - Expéditeur L'expéditeur ne devra pas omettre d'écrire son nom, sur 1'éti- quette à 1'endroit reserve afin qu'il puisse être remunere pour chaque ophidien reçu. Le moyen de capturer un serpent est três facile. II suffit de le prenJre entre les replis avec une tige de fer ou de bois ayant une des extrémités recourbée en angle droit, et de le soulever de terre. Le serpent n'ayant pas de foint d'appui ne sautera pas et pourra être conduit facilement à 1'interieur d'une caisse. Un autre procede est le lasso que 1'Institut distribue, extreme- ment pratique, généralement adopte dans toutes les plantations. II est constitué par une courroie fixée à un morceau de beis et pouvant se resserrer au moyen d'une ficelle attachée à une extrémité, 1'autre étant fixée au bois. Cét instrument peut étre adapte à un anneau métallique, que l'on place à I'un deses bouts, à une baguette quel- conque qu'on peut se procurer au moment voulu. Pour capturer un serpent on passe le lasso sur sa tête comme 1'indique la figure 2, et l'on tire la ficelle de façon à fixer la courroie immédiatement derrière la tête comme 1'indiqué la figure n.° 3. Le serpent se debat un peu, mais en soule^ant le lasso, il laisse pendre son corps que l'on introduit dans la caisse de transport, comme cela est indique a la figure n.° 4. Cette opération peut être éxecutée sans le moindre danger, car le serpent venimeux ne poursuit pas, ne saute pas, ne vole pas, comme le croient les gens du peuple. Pour attaquer ou se défendre, il a besoin de s'enrouler et de se faire un point d'appui avec la partie postérieure du corps, afin de pouvoir dresser la partie antérieure. II n'atteindra donc, étant tout au plus qu'une distance égale à sa longueur totale. L'échange de sérum et de seringue pour des serpents, que de 1'intérieur les agriculteurs envoyent à 1'Institut, augmente progressive- ment et a garanti l'approvisionnement continuei dela matière indispen- sable à la préparation du sérum ule venin". II concourt, en plus à rendre plus facile 1'obtention de cet héroique remede thérapeutique pour ceux qui en ont le plus besoin: les ouvriers ruraux, lesquels à () cause de leur extreme pauvreté, et en règle générale, .três ignorants et superstitieux, resteraient livres à Pempirisme nuisible, si on ne leur offrait gratuitement le traitèment éfiicace. Messieurs les plan- teurs, convainçus de 1'efficacité du traitèment spéciíique, par un sen- timent humanitaire et par le naturel intérêt qu'ils ont de proteger la vie de leurs ouvriers, ayant sous la main, le sérum que 1'Institut leur envoie en échange d'ophidiens ne manqueront pas de sauver les pauvres victimes de l'ophidisme, après avoir vaincu 1'opposition résul- tant des préjugés et de 1'ignorance. Les resultais pratiques que, dans ce sens, nons avons obtenu dans 1'Êtat de St. Paul sont três encourageants et nous indiquent le chemin à suivre. Le nombre des agriculteurs qui se. trouvent en rela- tions avec 1'Institut, et qui au début ne dépassait pas une demi — douzaine atteint actuellement 560. Le nombre des serpents reçus par cet établissement qui était autrefois extrêmement réduit, s'est élevé, dans ces derniers temps à plus de deux mille annuellement ce qui represente un abondant ma- teriel pour le travail, et la remise en mains de plus de deux mille ampoules de serum à des personnes qui auront três probablement 1'occasion de s'en servir. Nous voudrions beaucoup, voir repanjus dans tous les Estats de 1'Union, les grands benefices, resultat de cet echange. Mais il y a une grande difíiculté provenant du manque ou de 1'insuffisance de Communications. Sans le chemin de fer nous ne pourrons rien faire. Nous avons aussi besoin d'une mesure de la part des administrations superieures, qui facilite non seulement la rèception des ophidiens qui sont envoyés d'une station appartenant à quelque chemin de fer en communication avec un de ceux qui desservent la capitale pauliste mais aussi 1'envoi de caísses vides pour quelque destination de chemin de fer. Actuellement nous sommes encore três embarassés à cause du manque d'un trafic mutuei qui nous facilite ce service. Cest pour ce motif que nous rfavons encore pu entrer en relations avec beaucoup de planteurs de la zone sud-mineira et de 1'Etat du Paraná, desireux de nous envoyer des serpents pour obtenir le serum. Pour les États eloignés et qui ne sont pas en communica- tion avec St. Paul par voie ferree, il y a un projet qui serait une solution pratique de premier ordre et qui donnerait certainement les mêmes resul'ats obtenus à St. Paul. Nous vouLns parler de la crea- tion dans la capitale de chaque État-d'un poste de secours et de de- fense contre 1'ophidisme. Chaque poste fera pour son Etat respectif ce que 1'Institut de liutantan fait pour l'Etat de St Paul moins la preparation des serums. II fera 1'echange de serum contre ophidiens que lui enverront les agriculteurs de 1'Interieur; il fera 1'extraction du venin qui après être séché será envoyé à 1'Institut de liutantan, qui, à son tour renverra DDDDDaaDDaDDDaaaaaDG jaaaDaaaaa 7 aaonaaacaaangacjaoocmnncinc^z:: !'équivalent en serum. Ce double échange será extrêmement avanta- geux, tant au point de vue humanitaire qu'au point de vue scientiíi- que. Au point de vue humanitaire ce será le moyen le plus efíicace de vulgariser 1'unique traitement capable de sauver les pauvres victi- mes de 1'ophidisme. Au point de vue scientifique il fornuira à l'Ins- titut non seuiement la matière indispensable pour la prrparation des seruns comme il lui donnera les elements de nouvelles rccherches, car beaucoup d'espèces d'ophidiens sont particuliers à idle ou telle zone et ti serait possible de trouver de nouvelles espèces. Quant à la depense pour fetablissement de ces postes elle serait in- signifiante, en regard des grands avantages qui en resulteraient pour les États respectiís. II serait suffisant de nommer un professionnel, se devouant à 1'organisation du poste aide'par un auxilliaire. Dans les capitales ou se trouve dejà quelque etablissement scientifique, la depense pour la creation de cet important service serait. encore plus faible, car avec une petite augmentation ce serait suffisant pour au- gmenter dans le sens du double echange dont nous- nous occupons les services rendus par 1'etablissement. La defense contre l'ophidisme doit comprendre deux groupes distincts de mesures. Celles du premier groupe consistent dans 1'em- ploi de moyens tendant à diminuer le nombre des accidents ou à les eviter — ce qui en langage technique s'appelle faire la prophylaxie. Celles du second groupe s'occupent du traitement de faccident. Les unes comme les autres devront être eclairées, giudées par 1'etude des serpents, de leurs caracteres physiquès, de leur biologie et de leurs venins. Cest 1'etuJe approfondie du venin qui a ouvert de nouveaux horizons à la therapeutique de Pempoisonnement ophidien, basant sci- entitiquement le traitement qui auparavant etait à la merci du charla- tanisme et de la biologie des serpents qui doit nous enseigner les meilleurs moyens d'êviter les dangereux accidents, en nous apprenant à distinguer, les especes venimeuses et non venimeuses des especes niusibles inoifensives utiles, sur 1'habitat des differentes especes, leur genre d'alimentation, leurs victimes preferees, leurs ennemis naturels etc. Dans ce sens il reste encore bien à faire. Nous sommes cer- tains que quand nos connaissances sur la biologie des serpents seront plus avancées, notre victoire será plus grande quant à la defense prophylactique. La connaissance des serpents, savoir distinguer les especes ve- nimeuses de celles qui ne le sont pas, et les venimeuses entre elles, est encore extrêmement utile pour appliquer convenablement le trai- tement specifique. On sait, par exemple, quil est completement inutile de employer quelque traitement pour une piqfire faite par un serpent non venimeux. jgDDoanojg q aGoaoaooDoaoaGooDc Mais pour tranquilliser le patient, et prendre la responsabilité de 1'abstention de traitement il est indispensable de bien connaitre les serpents. On sait aussi qu'il y a un unique traitement speciiique qui in- dique des serums speciaux quand la piqure est determinee par telle ou telle espece venimeuse. De la également la necessite de connai- tre les differents serpents venimeux, au moins ceux de la region ou l'on habite. Ce n'est donc pas seulement le medecin, Inomme de science, qui doit connaitre les serpents, mais toutes les personnes, qui peuvent à un moment donne être dans la necessite de traiter ou dMndiquer le traitement d'un de ces accidents. — Ces raisons nous portent à faire preceder les deux parties qui traitent speciaiement de la deíense con- tre 1'ophidisme, d'une autre oíi nous ferons une ètude generale et resumée des serpents, leur biologie et leur venin. Dans cette etude nous traiterons speciaiement des especes venimeuses du Brèsil, que nous connaissons de plus prés et qui nous interessent. Nous n'avons pas la pretention de donner des connaissances completes. Nos obser- vations sur la biologie des serpents sont encore au debut et 1'etude même des venins n'est pas complete; elle est même presque nulle pour quelques espèces particulieres au Nord du pays. En donnant au public un resume de nos connaissances pour la defense contre les accidents venimeux, nous accomplissons un de- voir d'humanité et de patriotisme qui nous est extrêmement agreáble comme homme de science. MANIÈRE DE CAPTURER [ES SERPENTS -<*♦►- N." 2 Avéc le lasso que l'Institu1 distribue X." 3 — Pris au lasso «** 1 ■"-'— ' 1L_ '^wm? 1 |E f *^*i~5*nlá^; ■0 N " I — Mise en boite pour lo transporl N.° 5 — Le Dr. Chastinet enseignant à un groupe d'ouvriers agricoles la façon de prendre et mettre en boite, un serpent venimeux, pour étre envoyé á 1'Institut. N.° •> — Serpentário <\o 1'Institul Première Partie IES SERPENTS EN GENERAL LES SERPENTS DU Brèsil EN PARTICULIER, SPÉCIALEMENT LES VENIMEUX 111 ® CHAPITRE I BIOIPOIE DES SERPENTS ous pourrions nous dispenser de donner une definition des serpents, car ils constituent une place assez distin- cte dans 1'echelle zoologique, ne se coníondant pas, si- non três exceptionnellement avec les animaux apparte- nant à d'autres groupes. Nous dirons cependant, avec le savant herpetologiste Schlegel que les conditions principales de leur existence consistent à avoir un corps três allongé muni d'une queue et de teguments recouverts d'ecailles dures, lequel se meut •supporté par les cotes, au moyen d'ond.ulations laterales; dont le vo- lume est reduit au minimum en relation aux dimensions transversa- les, dont les parties sont extraordinairement extensibles, ce qui per- met aux serpents de se nourrir d'aliments relativement volumineux. Ils ne possedent pas de membres et par consequent n'ont ni les os corrcspondants, ni ceux de la partie scapulaire, ni ceux du bassin. Le squelette, se resume aux os de la tête et en une série de vertebres plus ou moins égales, chacune correspondanj à une paire de cotes. Celles ci sont extrêmement petites dans la région cervi- cale, plus longues au milieu du corps et diminuent progressivement jusq'à la queue. Les cotes sont libres dans la partie antérieure constituant des organes importants de 1'appareil locomoteur et contribuant en plus à 1'augmentation de la cavité abdominale et aux multiples modifications de forme et de volume que prend le serpent quand il glisse sur le sol, quand il nage ou quand il monte aux arbres. Les os de la tête à 1'exception de ceux qui protégent le cer- veau ne sont pas articules entre eux comme il en est des autres vertebres, mais ils sont simplesment unis les uns aux autres par des ligaments extrêmement élastiques et extensibles. QQDaaaDaaaaaaDODaaaDDaDaoanano 1 2 aoDaaaaaoanaaaaDPaoaaaaaaooaaa Em régie générale, on peut dire que la caractéristique differen- tielie du squelette des ophidiens explique sa raison d'être, par deux necessites d'ordre physiologique: celle d'avaler des victimes entières relativement volumineuses et celle de se mouvoir sans 1'aide de membres. La forme allongée et fine du corps des serpents a, comme il est naturel, une influence dans la conformation et la situation desor- ganes internes. Presque tous sont extrêmement fins et longs. Le poumon n'est qu'un sac allongé, occupant presque le tiers antérieur^ de Ia cavité: le coeur situe ordinairement à 1'union du tiers antérieur, avec les deux tiers postérieurs: le toie três long et três étroit; la vé- sicule biliaire, três éloignée du foie, aíin de ne pas être dérangée dans ses fonctions par la repletion de 1'estomac est placée prés de la courbe du duodenum; le bassin et le pâncreas sont três petits; les reins sont bien développés, três longs et etroit>, de position asyme- trique presentant un grand nombre de lobules, adherant les uns aux autres; l'estomac est fusiforme. Les organes reproducteurs sont développés principalement l'o- vaire, ce qui contribue generalement á donner plus de volume au corps de la femelle. . Les organes copulateurs du mâle sont sub-cau- dales et doubles et fonctíonnent comme organes fixation du cloaque du mâle á celui de la femelle et comme excitateurs; ils sont recouverts et ont une surface hirissée de reliefs rugueux. Les canaux deferents s'ouvrent dans le cloaque et n'ont pas de communication avec les faux penis. La forme et la dimension de ces derniers organes sont un peu variables selon les espèces; extrêmement longs dans quelques unes. La position des penis sous la queue, la rend plus longue et plus grosse chez le mâle que chez la femelle, ce qui constitue un ca- ractere de valeur pour diagnostiquer le sexe. Dans quelques espèces ce caractere est si saillant, que les gens du peuple croient avoir af- faire à des espèces ou des varietés differentes, quand ce n'est veri- tablement qu' un. caractere differentiel de sexe. FORMES La forme du corps est extrêmement variable selon la famille, le genre, 1'espece, et même le sexe auquel ils appartiennent. II y a des formes extrêmement fines et elegantes principale- mente dans les espèces appartenant au genre Philodryas, Herptodryas appelés vulgairement serpents cipó (lianes), Liophis etc. ; d'autres plus grosses et longues comme le Boa constrictor et la sucuri (Eunectes murinus); d'autres enfin, comme les serpents proprement venimeux de 1'Amerique, avec la tête plate et triangulaire, la partie immediate- DaaoDPaaoaaaoDaaDaoDaaDoaaaaon 1 3 onnoaaaaaoananDnoannoDOUD:: nient derrière la tète relativement fine, augmentant progressivement de grosseur jusqu'â la moitié du corps, puis de Ia diminuant peu à peu jusqu'à la queue qui est courte et íine, de façon que le corps se termine brusquement. A 1'exception du serpent corail tous les ser- pents venimeux du Bresil appartiennent à ce dernier type. Quant à la diíference de formes entre les sexes nous devons noter, en plus, de ce qui a eté remarque pour la queue, que les ser- pents males sont en regle generale, beaucoup plus fins et delicats que les femelles tant pour le corps que pour la tête. II y a quelques es- pèces qui font exception á cette regle; entre autres nous devons ci- ter la cascavel uCrotalus terrificus" oú le mâle parait plus vigoureux et de corps plus volumineux que la femelle. COULEURS De couleurs três variables selon 1'espèce, quelques uns presen- tent des tons differents dans les diverses parties du corps, mais sans former de dessins; d'autres, et c'est le plus grand nombre etalent des dessins recherchés et presque toujours caracteristiques de 1'espece à laquelle ils appartiennent. Quelques uns três vifs et bríllants comme les coraux; d'autres, au contraire sont revêtus de couleurs obscures ou pâles generalement peu visibles dans les endroits ou d'ordinaire on rencontre ces animaux. Et ceei est sans dou:e une des raisons de la frequence des accidents ophidiens, car justement les serpents venimeux se distinguent diífici- lement entre le feuillage. Les petits sont generalement de couleur plus claire et plus bril- lante que les individus adultes. Les serpents, de temps en temps, plusieurs fois par an, chan- gent de peau ; cette operation physiologique est constitueé par une mue complete de fepiderme. La peau sort tout entière de la tête à 1'extremité de la queue laissant 1'animal avec une peau nouvelle de couleurs et de dessins plus nets. A mesure que s'eloigne le moment de la dernière mue, les couleurs et le dessin perdent leur netteté jusqu'à ce qu'ils deviennent completement indistinets. Quand 1'animat est prêt à muer, il est com- me inerte, il cherche à être toujours immobile: c'est une phase criti- que oú beaucoup suecombent. DENTS Les serpents n'ont pas de dents enracinées. Elles sont comme collées à de petits caviiés alvcolaires. Elles ne sont destinées, ni à la mastication, ni á la trituration des aliments, puis que comme nous DOOQOQaDOODODaaopooaoaoDooaaDa 1 4 □naoDaDDDDDaDoooaoDDoaaDaaaaoa 1'avons dit les serpents avalent entières leurs victimes. Elles servent pour blesser, pour fi\er; mais leur tonction principale s'exerce au moment de la déglutition. Ce sont pour ainsi dire des organes pro- pulseurs ou intromisseurs du morceau à avaler. Les dents du maxil- laire inférieur fixent pour ne pas laisser rétrograder le corps de la vi- ctime tandis que celles des maxillaires supérieurs par un mouvement bilateral combine et alternatií fait progresser petit à petit la dégluti- tion. Les maxillaires se trouvant à peine lies, par des fibres extensi- bles facilitent 1'ouverture d'une enorme gueule qui donne passage três souvent, au corps d'un animal colossal proportionnément à la tète du serpent. Quelquefois on ne peut pas comprendre comment peut être réalisée 1'entrée dans 1'estomac d'un corps si volumineux telle est la disproportion entre le volume de celui ci et celui du ser- pent. La vérité est que la déglutition est toujours íacilitée, non seu- lement par 1'ampleur et 1'extensibilité de la gorge, mais aussi par la facilite d'avaler, gràce à 1'abondante salivation produite par le serpent au moment de cette íonction physiologique. Presque tous les !-erpents possèdent, en plus des dents des ma- xillaires, d'autres palí tines en deux series paralleles aux maxillaires. Beaucoup de serpents ont des dents completement unies, rela- tivement courtes en diminuant dans 1'ordre antero-posterieur ou dans l'ordre inverse et qui ne gardent aucune relation avec les glandes sa- livaires; elles sont aglyphes. Comme exemple de serpents appartenant a ce groupe nous citerons la cobra nova (Drimobius bifossatus), la caninana (Phryno- nax sulíureus), et la jararaquinha des camps (Líophis almadensis). Ce ^ont des serpents, qui nc peuvent produire aucun empoissonnement même s'ils mordent, ne possedant pas de dents inoculatrices. Un autre groupe Je serpents possede de chaque côté du ma- xillaire superieur, a la partie postérieure, une dent un peu plus lon- gue que celles de la serie maxillaire placées anterieurement, laquelle presente un petit sillon a la partie arterieure; prés de la base de cette dent s'ouvre le canal excreteur de la glande du venin. Cet appareil imparfait, inoculateur de venin est destine a fontionner au moment de lí déglutition, car sa localbation postérieure ne lui permet d'en- trer en activité que lorsque le serpent avale sa victime. II semble qui dans ce cas, finculation du venin a un efíet con- tentií, en plus du role qu'il joue comme ferment proteolytique. Les serpents de ce groupe sont — Opisthoglyphes — A ce groupe appartien- nent beaucoup d'espèces que l'on rencontre souvent dans 1'Etat de St. Paul, parmi lesquelles nous citerons les coraux non venimeux (Ery- throlamprus aesculapií et Oxirhopus trigeminus) le serpent vert (Phi- lndryas Shotti, Philodryas aestivus, Philodryas olíersi), le serpent liane Herptodryas carinatus et H. sexcarinatus; etc. DaaaoaaaDaooDaooaaaaoooDaoDoao 1 5 aoociaociODCiooonDDODaQaaooQaaDQa D'autres serpents ont antérieurement, de chaque côté du ma- xillaire supérieur une dent plus longue et plus forte que les autres, ayant un véritable sillon ou canal ouvert dans la partie antérieure. Ce sillon est destine à introduire dans la blessure faite par la dent une certaine dose de venin secrété par une glande, dont le ca- nal excrecteur s'ouvre prés de la base de la dent. Cet appareil de venin ne represente pas la perfection, mais il n'en produit pas moins, três frequemment des accidents mortels. Les serpents appartenant à ce groupe sont les proteroglyphes. A ce groupe appartiennent les serpents les plus dangereux de finde parmi lesquels le célebre serpent capello (Naja tripudians) les bunga- ros et les hydrophines ou serpents venimeux de mer. Au Brèsil nous n'avons que les coraux venimeux (Elaps coral- linus) E. frontalis etc) qui s< nt proteroglyDhes. Un dernier groupe enfin possede des dents inoculatrices, três períectionnées, Longues, de courbe antero-posterieure placées antérieurement une de chaque côté. Ces dents ont une echancrure a la base ou vient s'unir le canal ex- crecteur de la glande du venin et interieurement, un canal complet qui le parcourt de la base au sommet, ou il s'ouvre en fente longi- tudinale; elles jouissent de mobilité antero-posterieure, pouvant même se reposer dans Ia region du palais, grâce a la mobilité du maxillaire et a sa fixation incomplete sur cet os. Au repôs ou pendant la de- glutition, ces dents ont une position horizontale et sont couvertes par une doublure de muqueuse qui leur sert d'etui. Quand un serpent est en etat agressif, les dents prennent la position verticale prêtes a blesser. Les serpents qui possedent de telles dents se nomment sole- noglyphes; ils sont três dangereux. lis comprennent toutes les ope- res de 1'encien Monde et tous les serpents venimeux du Nouveau Monde a Pexception des coraux (Elaps) qui, comme nous 1'avons vu sont proteroglyphes. On rencontre souvent dans les espèces brèsiliennes de ce grou- pe, deux dents du même côté, fune derrière 1'autre. Quand ceei ar- rive, une des deux est pour tomber; c'est la mue qui se fait de temps en temps. Une seule des deux dents est en relation avec la glande de venin, c'est a dire qu'une seulement peut fonctionner. GLANDES DE VENIN Elles se trouvent placées du côté de la face, un peu en des- sous et derrière les yeux. Par leur situation anatomique elles correspondent a la glande ooooaoDaaooooooannociaQaanoDODa 1 6 □□□nooDDDDDnnooaaooonnDcrooacnO ■ salivaire nommèe parotide chez les mammifères. Elles sonts absolu- ment semblables pour Ia structure a quelque glande salivaire. Elles consistent en differents lobes. couverts par une enveloppe fibreuse elastique assez resistente, ou vient s'emboiter un desíaiceaux du muscle masseter. Le liquide secreté, le venin, vient s'accumuler dans les espaces intralobulaires et dans le canal excrecteur qui se prolonge a cause de 1'enveloppe fibreuse élastiqbe pour se reunir dans Péchancru- re de la base des dents de venin des solenoglyphes, ou dans la mu- queuse buccale a Qroximité des dents inoculatrices dans les protero- glyphes et opisthoglyphes ou encore sur un point quelconque dans les aglyphes. La iorme et la taille est un peu variable selon 1'espèce. Chez les serpents venimeux les glandes sont plus developpées et ont la forme d'une amande. La fonction secrétoire des glandes de venin s'exerce três len- tement, ce qui d'ailleurs ne constitue pas une exception, mais plutót s'harmonise avec la biologie de cet ordre d'animaux, chez lesquels toutes les fonctions s'accomplissent lentemeni LANGUE Cest une organe injustement qualiíié par les gens du peuple qui croient encore qu'elle peut fonctionner comme agent ofíensii et inoculateur de venin. Rien n'est moins exact; la langue du serpent n'est quun organe tactile. Cest pour reconnaitre le terrain ou il glisse lentement ou pour reconnaitre le péril qui le menace ou la proie qu'il guette que le serpent darde constamment sa langue bifide. Elle se trouve placée dans un replis qui s'ouvre devant la glotte três prés du rebord de la lèvre inférieure. Elle est extraordinairement flexible et .extensible de sorte qu'elle peut être lancée dans toutes les directions a quelque distance de la tête. ODORAT Nous n'avons pas d'observations propres a ce sujet. Le professeur Schlegel dit que les serpents n'ont pas 1'odorat fin, car 1'extention de la membrane muqueuse des narines est peu considerable. Les narines selon le genre, varient de forme, de position et de taille. Les espèces aquatiques ont des narines petits, retroussées et valvulées, de façon qu'elles peuvent se refermer. Les espèces terrestres ont des narines larges lateralement placées. X." 7 — Dents d'une aglypha. — Serpent ,,.',- , ■ , . X.° o — Dents d'une opisthoerlypha N.° 9 — Crâne d'une proteroglypha — Une X". 1<> — Crâne d'une solenoglypha corail venimeux UElaps frontalis jararaca — Lachesis lanceolatus X." 12 -- Coupe transversale d'un dent inoculatrice d'ttrutú. — Lachesis al- ternatus. — A. Canal du venin. - N.o 11— Dent inoculatrice de venin d'une g. Canal dentaire C. Pulpe solenoglypha dentaire — D. Dentine » • « » 9 » » • » HHI I II III IV N.o 13 — MARQUES LAISSE PAR LA MORSURE DES SERPENTS I. Morsure d'une solenoglypha II. Morsure d'une proteroglypha III. Morsure d'une apisthoglypha IV. Morsure d'une aglypha N.° li — Tête d'un jararaca— Lachesis lanceolatus, montrant 1'appareil inoculateur de venin. A. Dent ínoculatrice. — B. Glande de venin. — C. 1). E. Muscle raasseter f N.° 1.") — Extraction d< X.° 16 — Extraction de venin — l.er position N.° 1í — Extraction do venin — 2me position DoaoaaQcaajDaaDDQaanaoaoaaDQDa 17 aDGaonoDaonDaooaDoaooaoonoDnno OUÍE Les voyageurs naturalistes disent que les serpents sont três sensibles aux sons qui peuvent provoquer en eux des mouvements de colère, d'irritation d'apaisement ou de docilité. Nous voyons en effet dans toutes les descriptions des celebres charmeurs de serpents de 1'Inde et de l'Egypte etc et dans les speta- cles qu'ils donnent habituellement à bord des navires étrangers que les instruments de musique jouent un role important. Nous ne savons pas jusqu'a quel point auront raison ceux qui croient que 1'influence exercée par la musique est grande dans ces exhibitions ou il y a une grande part de charlatanisme et de mystifi- cation. Ce que nous pouvons affirmer c'est que les serpents ont des organes auditifs n'ayant absolument pas d'ouverture exterieure. Les sons doivent donc faire vibrer les téguments un peu durs et conaces de la region auriculaire pour impressionner 1'appareil auditif, si sim- pliíié, étant réduit a un unique petit os et à un anneau cartilagineux destine a recevoir les expansions du nerf auditif. YEUX Nous ne prétendons pas faire une description anatomique des organes visuels des serpents, description qui serait fastidieuse et s'eloignerait du plan trace par ce travail. Nous appellerons simplement 1'attention sur certains caracteres quelques uns importants pour la distinction des espèces d'autres pour la comprehension de certains faits de la biologie des ophidiens. Les yeux varient beaucoup en taille, forme et situation. II y a des serpents qui ont les yeux excessivement petits. Ce caractere est parfois três important pour la separation des genres en apparence três semblables. Les elaps, par exemple, vulgairement nomes coraux et qui sont tous venimeux peuvent être confondus avec des serpents appartenant a d'autres genres connus aussi sous la désignation de coraux. Eh bien, un des caracteres exterieurs par lesquels on peut dis- tinguer les elaps (coraux venimeux) des autres espèces est justement la dimension des yeux. Les elaps ont les yeux extrêmement petits tandis que les autres coraux en ont de grands. La situation et la forme sont aussi des caracteres importants qui peuvent varier d'un genre à 1'autre. II y a des serpents qui ont la pupille circulaire; c'est, a peu d'exceptions Ia majorité des serpents non venimeux. Ce sont des ani- maux três agiles qui exercent leur activité pendant le jour. D'autres ont oocjaDoaoDaaooDDDDaQaaoaoaDnQaa 18 oagapa anaaaa nnaaaaannaDa Daaaaci !a pupille en fente verticale, des animaux nocturnes. Cest la totalité a de rares exceptions des espèces venimeuses. Ces serpents voient peu pendant le jour, c'est pour cette raison quon les trouve presque toujours enroulés et somnolents, cherchant peu a fuir quand on les reveille. REPRODUCTIOM Les serpents sont três prolifiques. Ils sont en grande partie ovipares; ils pondent des oeufs qui éclosent hors du corps, après une periode d'incubation plus ou moins longue. Les oeufs ont generalement une forme un peu plus allongée que ceux des poules, ils sont couverts par une membrane opaque, resistante, presentant une legère iníiltration calcaire. lis varient de dimensions selon 1'espèce et de nombre, selon 1'individu. Les individus plus développés pondent generalement un plus grand nombre d'ceufs. Nous avons à differentes reprises ob- serve des pontes chez les serpents de 1'Institut. Le serpent ovipare pond les ceufs par séries, quelquefois superposés en forme de grappes étant enduits de matière agglutinante ; ils sont coílés les uns aux autres. Nous avons eu jusqu'à des pontes de 16 oeufs. II semble que ces ceufs abandonnés par le reptile, completent leur developpement dans la temperature ambiante sans 1'aide maternel. Nous n'avons jamais eu 1'occasion d'observer Peclosion de ces ceufs, peut être à cause du peu d'espace occupé par nos serpents et des conditions defavorables oú se trouvaient les ceufs. Quelques espèces se couchent sur les ceufs, et presentent alors une élevation de temperature. Trois exemples de ces cas nous sont fournis par le professeur Brehm: On a observe, dans la section de reptiles du Museum de Paris, que le Python molurus, espèce qui peut atteindre de grandes dimen- sions couve ses ceufs, et qu'à ce moment sa temperature s'éleve au dessus de l'air ambiant. L'animal dispose ses ceufs en une sorte de masse conique, au- tour de laquelle il s'enroule sa tête posée au milieu. Ces ceufs et leur mère disent Duméril et Bibron, selon les observations de Valenciennes, étaient tenus dans une temperature assez élèvée, variable entre 25 à 30 centigrades a laquelle ils reste- rent exposes pendant 60 jours, plus ou moins, pendant lesquels, la mere ne prit aucun aliment, quoique on lui en en oifert. Sur 15 de ces ceufs, qui etaient presque tous de même poids et grosseur huit seulement èclorent, donnant la liberte, le 3 juillet, (la pont avait eu lieu le 15 Mai) a de petits serpents, dont la dimension nnoonoDaooopoooDODanononooDDOQ 1 y nooonaooDoonDaoonDaooDononoQnn etait a peu prés d'un demi metre; quelques uns d'entre eux, seize jours plus tard, sans avoir pris d'aliment, avaient atteint 80 cent. de longueur. On examina le contenu des sept autre oeuís, et on trouva dans la coque des embryons bien formes, dont le developpement plus ou moins avance, demontrait qu'ils avaient peri a des epoques diverses. En 1862, un Python de Seba pondit des ceufs au jardin de la Societé zoologique de Londres; la durée de 1'incubation íut de 82 jours; la femelle avait 12.° Fahrenheit de temperature plus élevé que le mâle. sur la surface du corps et 20." entre les replis. Forbes observa le même fait, en 1881, sur un autre Python. La presque totalité des ovipares sont des serpents non veni- meux. Tous les viperides, qui sont les serpents les plus dangereux parce qu'ils possedent 1'appareil le prus .complet de venin, sont ovo- vivipares c'est a dire qu'ils pondent les petits deja completement for- més, a peine recouverts d'une três fine membrane translucide qui se rompt au moment de la ponte. Les petits serpents dès quils sortent du ventre ont une vie completement independem, ils peuvent même deja mordre et inoculer une petite quantité de venin, qui leur servira certainement pour íaire les premières victimes necessaires a leur alimentation. Le nombre des petits serpents pouvant naitre d'une ponte esttrès variable. Quel- ques auteurs disent que leur nombre peut s'elever de 40 a 50. Nous avons observe três frequemment a certaines epoques de 1'année des pontes de viperides et le chiífre le plus élevé fut de 38 petits; le nombre 20 peut être admis comme moyenne. Après leur naissance les petits serpents paraissent se developper un peu même sans prendre aucun aliment. Nous n'avons jamais pu en elever jus- qu'a l'âge adulte. Presque tous succombent après un ou deux móis de captivité. Le congrès sexuel se fait par 1'introduction du faux penis, dont nous avons déjà parle, dans le cloaque de la femelle, de façon à unir 1'anus de l'un à celui de Pautre. Les canaux déférents entrent alors en activité, répandant un abondant liquide seminal, qui du cloa- que du mâle penetre dans celui de la femelle, et de là dans 1'ovidu- cte ou s'opère la fècondation. Le contact sexuel, três prolongé, dure quelques heures. Ce phénomène physiologique s'observe rarement chez les animaux en captivité, car en possédant à 1'Institut, depuis bon nombre d'années, nous n'avons pu observer ce phénomène que deux fois. L'ovaire de la femelle après la féconJation, se développe extra- ordinairement, principalement chez les viperides; elles deviennent alors excessivement grosses, les ceufs occupant la moitié de la cavité ab- dominale. MOUVEMENTS Les serpents se mouvent au moyen des contractions des mus- cles inter-costaux. Ceux ci actionnent simultanément 1'infinité de co- tes qui s'étendent de la tête à la queue. Chaque paire de cotes met en mouvement une écaille sous-ventrière, qui represente pour ainsi dire le pied du serpent parce qu íl est son point d'appui et son or- gane de déplacement. Ayant autant de paires de cotes, que d'écail- les sous-ventrierès, on comprend que le mouvement simultané des cotes transmis aux ècailles sous-ventrierès determine un mouvement continu, uniforme et caractéristique des ophidiens que nous appelons ramper ouserpenter. Les serpents rampent légèrement et élégamment, ils peuvent même ramper plus ou moins rapidement, selon le genre et la famille dont ils font partie. Les serpents venimeux se meuvent três lentement; quand ils sont surpris en mouvement et menacés de quelque peril, au lieu d'accélérer leur marche, ils s'arrêtent au contraire, el s'enroulent dans une attitude dèfensive. Les serpents non venimeux, principalement ceux qui appartien- nent á la famille des colubrides, se meuvent avec beaucoup d'agilité et il est três difíicile de les attraper. Quand ils sont menacés ou poursuivis, ils cherchent à fuir, et à se cacher le plus rapidement possible, dans le feuillage, ou ils cher- chent à mordre pour se defendre. Presque tous les serpents sont bens nageurs. Par un mouvement ondulatoire du corps, ils se de- placent doucement dans 1'élément liquide en conservant toujours la tête hors de l'eau et le corps immergé horizontalement. Quelques espèces ne se baignent qu'accidentellement. D'autres vivent au bord des rivières et de lacs et sont fréquem- ment trouvés dans l'eau; quelques serpents appartenant à ce groupe sont de bons plongeurs, il y en a même pouvant rester quelque temps sous l'eau. Les serpents de mer ont le corps latéralement com- prime ce qui leur communique une forme facilitant la natation. Les serpents grimpeurs s'enroulent au trone des arbres, aux branches, et par un mouvement de déplacement analogue à celui que nous avons décrit, ils peuvent monter jusqu'aux plus fines branches pour se ca- cher dans le feuillage. En plus des mouvements propres de locomo- tion, il faut encore considerér les agressifs et les défensifs. Tous les serpents ne procédent pas de la même manière. Les vipèrides s'enroulent, et se faisant un point d'appui de la partie cauda- le du corps, lancent la partie antèrieure en avant s'enroulant de nou- veau après avoir fait la piqúre. Le coup est extrêmement rapide, si rapide que Pon ne peut pas bien aprècier les diffèrents mouvements qui le composent, et l'on a Timpression d'un ressort en spirale íortement comprime, qui deta- DaDDaaDaaoDDODDDjDODDnnoDaajsj 21 nDPaaaannooontinooaooaoonoDaPaa chant une des extrémités projécterait la partie antérieure (1'autre moi- tié étant prise), et s'enroulant ensuite avec la même violence. Sans se faire un point d'appui de la partie caudale, les viperi- des ne peuvent pas mordre. Cest pour ce motif que nous recommandons comme moyen plus facile de capturer un serpent venimeux de le soulever avec un báton ou une tige quelconque. Entre les serpents non venimeux il y en a qui ne mordent pas, même quand ils sont maltraités. Quand on les prend dans la main, leur unique defense est de se cacher la tête comme la mussurana (Rhachidelus brazili) un des serpents non venimeux, três fréquents dans PEtat de St. Paul. lOxyropus trigemi- nus) et quelques rhadines que le peuple appelle serpent d'eau. 11 y en a, qui, irrites- ou poursuivis s'applatissent par terre, et soulevant le tiers anterieur du corps, ouvrent démesuiement la bou- che prêts à mordre. Les serpents connus vulgairement sous le nom de boipevas (Xenedon, Cyclagras) sont de ce nombre. Quelques uns finàlement três agiles et três agressifs, poursuivis, qu'ils aient le corps couché, arrêté, ou en mouvement, soulèvent le tiers anterieur, le co- urbent rapidement et mordent. Dans ce groupe se trouvent les ser- pents non venimeux les pTus agressifs entre lesquels nous citerons comme exemple Tespèce três frequente que le peuple appelle serpent nouveau (Drimobius bifossatus) et la caninana (Phrynonax sulfureusi. ALIMENTATION Tous les serpents sont carnivores. lis s^limentent de temps en temps, et ne prennent ou acceptent que les animaux tués sur le moment. En étroite captivité, surtout quand on leur extrait le venin, ils refusent la nourriture qu'on leur offre naturellement. Ils peuvent vivre plus cfune année sans prendre aucune nourriture. Ce fait est assez connu des naturalistes. Pour le confirmer, nous pouvons affirmer que les serpents venimeux, q^habituellement possède Plnstitut en assez grand nombre vivent en captivité six ou huit móis, sans prendre aucune nourriture en souffrant pèriodiquement 1'extraction du venin. Nous avons déjà eu un serpent à sonnettes auquel il fut extrait rarement du venin, qui resista plus d'une anm'-e en captivité, dans le jeíine le plus complet. Les serpents gardés dans des ménageries étroites et saisis de temps en temps pour leur ex- traire le venin, sont três irrites et évitent 1'homme de façon quen leur jetant dans la cage un rat vivant qui est leur aliment préférée ils le íuent pour être débarrassés d'un hôte importun, mais ne l'ava- lent pas. Peut-être est-ce parce que la déglutition est lent et dif- íicile quils craignent de 1'entreprendre, par IMnstinct naturel de la dé- caDDDaoncaooDaoooaoDGanDooanoo 22 □□□□oaaDononnDoonanooaaannDonD íense, en se sentant à chaque moment menacés par la proximité de rhomme. La quantité des aliments, ou le poids des victimes peut varier extrêmement. De là on comprend facilemení que ce soit une des causes ré- gulatrices de la période ou intervalle, qui separe les repas Cet in- tervalle peut ètre comme nous 1'avons vérifié de 5 jours à quelques móis. D'autres causes peuvent influer sur 1'appétit des serpents, ou sur la capacite des aliments qu'ils peuvent prendre. Entre autres, la mue, et la période de la ponte. Pendant ces états ils refusent tout aliment. Les serpents venimeux íurent dotes par la nature d'un ap- psreil inoculateur du venin, non pour faire du mal à 1'homme, mais pour tuer les petits mammiferès dont ils se nourrissent. Comme ce sont des animaux extrêmement lents, si ce n'était 1'apparéil mortitère qu'ils possedent, ils ne pourraient pas pouvoir à leur propre subsis- tance. La nuit, quand ils sentent le besoin de nourriture, ils quittent, prudemment leur cachette, et vont à la recherche d'endroits ou ils doivent rencontrer leurs victimes qui sont fréquemment des rats. Après une prudente observation, ils se placent en position convena- ble, en s'enroulant au bord du chemin, ou doit passer la proie. Au passage le petit rongeur est blessé d'un coup qui lui infiltre une dose de venin, presque toujours foudroyante pour un animal si petit. Le serpent, quelques moments aprés, certain de 1'efficacité de ses armes, va à la recherche de la victime, qu'il trouve morte, ou dans les dernières convulsions de 1'agonie; il commence alors la dégluti- tion, du mécanisme de laquelle nons avons déjà parle. Les colubrides, qui comprennent la plus grande partie de nos espèces non venimeuses sont três agiles. Elles capturent leurs vi- ctimes grâce à leur agilité et à la dissimulation que leur offrent leurs couleurs, qui se confondent facilement avec celles de 1'endroit ou elles vivent. II y a des espèces qui se nourrissent de batraciens; d'autres dont la nourriture prèférée est constitué par des oiseaux et d'autres finalement qui ne s'alimentent que de serpents. Entre les boídes nous àvons les espèces de la plus grande force musculaire qui tuent par étranglement comme le boa constri- cteur — Sucuri ou sucuriú, dont le nom scientifique est Eunetes Mu- rinus. Ces espèces se nourrissent habituellement de mammiferès. Le sucuri peut attefndre de grands dimensions; les plus grands exem- plaires mesurent 10 mètres de longueur. Les exemplaires de 6 mètres ne sont pas rares. On comprend que ce gigantesque serpent puisse tuer et avaler des animaux de ^rand taille. II s'alimente habituellement de tapirs; de pacas, de cerfs DUDDaaannaaaanaaa:- , l ipgg 23 naoanDnDanaaononoooDaoaaQDoa:n etc. enfin de tous les mammiferès d'une certaine taille qui vicnnent se désaltérer au torrent, dont les bords sont habites par le vigoureu.x ophidien. ERREURS ET SUPERSTITIONS Dès la plus ancienne antiquité le serpent exerça une influence preponderante sur Pimagination populaire. Au paradis nous le voyons comme le commencement du mal, f origine de la première chute de Thonime, de la même manière quAsimane, en prenant la iorme d'un serpent cherche en vain àvaincre son antagoniste. Orosmade qui represente le bon príncipe du dualisme des anciens Perses. Objet de peur superstitieuse mais hautement justifiable par le mal qu'il peut causer, le serpent íut uri object de culte entre les peu- ples de Pantiquité, qui cherchaient, par fadoration ou la vénération à calmer sa fureur en employant la même méthode qifils employaient pour plaire aux autres dieux imparfàits et colériques qu'ils avaient imagine. Le serpent fut considere par les anciens grecs comme un des attributs d'Apollon, de ses prêtesses à Delphes; Pattribut constant d'Esculape, le père ou dieu de la médecine et de la magie; Pemblè- me de la prudence et de la circonspection. En Egypte il figura largement dans ses anciens temples, étant considere également comme symbole de fertilité. Dans Finde et dans 1'Indo-Chine l'on rencontre des vestiges du culte au serpent à sept têtes ou dieu serpent. Selon Fergusson, là, le culte de 1'arbre et du serpent dominait complétement, avant les prédications de Guatama Boudhah, que mourut l'an 543 avant notre époque. Ce réformateur toléa le culte de l'arbre, mais il condemna celui du serpent qui fut alors aboli; pour être rétabli plus tard. Dans 1'Europe même beaucoup de croyances populaires ne trouvent d'explication que dans 1'influence traditionnelle de 1'ancien culte au serpent. En Sardaigne, dit Cetti, Pon raconte des choses merveilleuses sur les serpents, qui étaient consideres autrefois comme divins et pouvant prédire 1'avenir. Je veux bien croire, que les personnes ins- truites, simplement par plaisanterie racontent de telles fables; mais bien des campagnards voient dans le serpent un object de vénération et de respect. Quand un serpent rentre dans la cabane d'un berger, ce fait est généralement considere comme un présage de bonheur, et le reptile dans de telles circonstances est respecté. Dans ce pays, toutes les femmes q 'i découvrent la retraitè d'un serpent, vont lui ODnonaQDDDDQonnaaoonaaDaaDoaoa 24 ooaaaoDanDDnonnnDQnooDDODODooii porter de la nourrituie. Je connais une femme, ajoute Cetti, qui pen- dant deux ans eut ce travail. En beaucoup d'autres pays de 1'ancien Monde les paysans ont de telles croyances. Dans notre pays, bien moins iníluencé par la tradition, on ne trouve point de vestige de culte, respect ou vénération pour les serpents. Ce qui prédonine icí est une peur exagérée, suprestiteuse et insensée que issue non rarement, d'idées complétemente fausses et absurdes. On entend dire fréquemment que les serpents poursuivent par sauts Thomme ce qui est completement faux; nous favons vu antérieurement, quand nous avons parle des mouvements des serpents. On rencontre souvent des personnes du peuple, qui ont peur de prononcer le mot serpent, surtout quand ils viennent chercher un remede pour une victime de l'ophidisme. Au lieu de dire par exem- ple F. a été mordu par un serpent, ils disent: F. a èté oííensé par une bete. Nous voyons là une peur superstitieuse qui parait résulter de la croyance en qualités surnaturelles des serpents. Beaucoup de legendes et de croyances fausses se rencontrent au Brésil surtout entre les gens des plantations, et certaines d'entre elles sont même répétées par des personnes d'une certaine instruction. De telles croyances, ont leur origine d'un côté dans les superstitions des africains et de nos indiens et d'un autre à cause d'obser/ations incomplètes ou íaussement interpretées. II est intéréssant d'éxaminer plusieurs de ces histoires, parce quelles ont rapport àvec la biologie des serpents, pouvant avoir pres- que toujours une explication rationelle et qui s'accorde parfaitement avec des faits scientiíiquement établis. Une legende três vulgarisée est celle qui dit que les serpents laissent, deposé, dans une fenille au bord de Teau leur respectif ve- nin, quand ils doivent y entrer. Cette legende a probablement com- me origine le fait de ne pas avoir encore observe aucun accident de morsure de serpent dans 1'élement liquide, ce qui du reste se com- prend parfaitement, car nous savons que rarement les espèces trou- vées dans l'eau sont venimeuses et qu'elles ne peuvent pas blesser sans avoir un point d'appui qui leur manque dans l'eau. Et en plus des espèces proprement aquatiques, qui ne sont pas venimeuses, les serpents nagent avec la tête hors de l'eau et sont facilement visibles, circostance qui concourt puissamment avec les antérieures pour que Taccident ne se vérifié pas. Un autre version populaire três curiéuse et sur la quelle nous avons été entretenus dMnnombrables fois, est le fait des serpents tétant autant les animaux que les femmes. On rapporte que les serpents pénètrent au domicile, et profitant •ngDggpDDõãoDoooDaaDQODaciDDSOciD 25 □□DoanacoaoD du sommeil de la victime, ils sucent le lait des seins, en cherchant à contenter le nourrisson, en lui introduisant la queue dans la bouche. D'autres disent que les vaches laitierès allaitent três souvent des ser- pents au pâturage; elles s'habituent si bien à cette fonction, qu'à Pheu- re juste elle s'spprochent de- la cachette du serpent, et patiemment attendent que celui ci se rassasse. Cette hfstoire a été invéntée probablement par quelque sorcier afri- cain, esclave, qui se rappela de cette ruse pour expliquer la disparition du lait, employé certainement dans 1'alimentation d'un vrai mammifère. Les serpents ne tettent pas: ils ne peuvent pas têter, toute simplement parce qu'ils ne sont pas; mammifères. II n'y aque ces ani- maux qui possédent une bouche anat< miquement constituée pour cette tonction. Les serpents ne téttent pas pour la même raison que les oiseaux et les poissons ne téttent pas. II y a cependant une fait qui mal observe et faussement interprete pourra venir renforce cette absurde version. Je veux parler du développement des ceufs des ser- ptnts vivipares après la fécondation. Dans Pétat initial du déve- loppement. les ceufs occupent presque deux tiers de la cavité abdomi- nale et sont a peine enveloppés par une pellicule qui se rompt avec facilite. Le contenu des ceufs est constitué par un liquide dense, d'un blanc jaunâtre qui peut être pris pour du lait caillé de sorte qui si quelqu'un tue un serpent dans cet état et lui ouvre le ventre pour le verifier, le couteaux fendra les ceufs qui laisseront échapper leur contenu que Pon croirà étre du lait absorbé. Nous avons déja ouí, d'un labouréur três digne de foi la narra- tion d'un cas analogue à Phypothése íigurée, qui était presente com- me prouve incontestable de Pabsurde fonction attribuée aux serpents. Quant à la manierè employée par les serpents pour attraper leurs victimes, il y en a une qui est rapportée par le peuple et par un certaine nombre d'observateurs, et qui n'est pas d'accord avec les faits observée par nous, pendant une pèriode de plus de dix ans. Je parle de la fascination que les serpents éxercent sur leurs victimes. i.Mioique nous ayons cherché à observer le phépoméne en plaçant dans la cage des serpents, des rats, des petits oiseaux, des grenouil- les etc. jamais nous n'avons pu poter quelque fait qui puisse être interprete par la fascination. Loin de lá, quand les animaux sont placès en face des serpents, ils se montrent inconscients du danger qui les attend. Les rats se promenent dans Ia cage, flairent paríois le serpent, qui temidement s'enroule dans un coin évitant le cohtact du petit roegeur. Quand on provoque la lutte en exitant le serpent et le rat, ou en les lançant Pun sur Pautre, c'est souvent celui-ci qui commence le combat en se jétant vaillamment sur son féroce enne- mi, en le mordant sans cesse. Attaqué par le serpent, si celui-ci ne dispose pas de venin pour Pabattre immédiatement, le rat se defend lonoonoon 26 nnnnnanaanaaDonaanoooonnnnBaãQ héroiquement jusqua ce quil succombe sous 1'influence du venin. tíuand un serpent en mauvais état physiologique n'a pas un appareil de venin íonuionnant bien, il peut être dévoré par le rat qui se trouve être son compagnon de cage dans le but de lui offrir une nourriture. Cest ce qui nous arriva quelque fois, en voulant soigner d'une manière spéciale quelques exemplaires raies, dont la conserva- tion nous intéressait beaucoup. On voit donc, sur ce qui est dit au sujet des serpents venimeux que leur unique arme est leur appareil inoculateur de venin. Quant à 1'observation des espèces non venimeuses nous n'avons pas été plus heureux, en employant comme victimes autant les batra- ciens que les oiseaux. Nous avons eu 1'occasion d'assister à un fait, qui pourrait être pris pour un cas de fascination par un observateur peu attentif. Ce fut au jar- din de 1'Institut. Dans un rosier, un couple de tico-ticos (Zonotrochia pi- liata) appelanotre attention par son pépiement continuei et aííligé: en cherchant la cause de ce fait anormal, nous distinguâmes dans le feuilla- ge d'un arbre qui était prés du nid du couple angoissé, un serpent liane (herpetodryas sexcarinatus) qui la tête levée paraissait être dans une attitude íascinatrice. De côté et d'autre, les petits oiseaux conti- nuaient à pépier en sautillant de branch en branche à proximité du rep- tile. De temps en temps, l'un d'eux s'armant d'un grand courage vo- letait le bec ouvert cherchant à blesser le serpent, Celui-ci, alors, ouvrait démesurément la bouche pour se dêfendre et 1'agresseur di- minuait d'enthousiasme en retournant une autre fois sur une branche. Aprês avoir observe pendant quelque temps la façon courageuse avec laquelle ces petits oiseaux defendaient leur couvée, nous leur rendi- mes la tranquíllíté en retirant du rosier 1'eutrus ennemi. Les obser- vations superticielles de faits analogues peuvent peut-être expliquer 1'origine de la fascination. . 11 faut encore considerér que la nature dota les serpents veni- meux d'un appareil inoculateur de venin, uniquement pour avoir un moyen sur de chasser leurs victimes; il n'y avait pas besoin d'un au- tre moven celui de la fascination. Quant aux serpents non venimeux, ils sont assez agiles et n'ont pas besoin d'employer la fascination pour la capture des animaux don ils se nourrissent. Outre les observations presentées qui parlent contre Ia fascina- tion, il y a une consideration d'ordre biologique qui nous parait avoir de Ia valeur. Cest celle-ci: il n'est logique, ni naturel que des animaux placés a un degré inférieur de 1'échelle zoologique puissent exercer quelque action á une certaine distance sur d"autres qui leur sont su- périeurs dans cette échelle. oaDDDDDcaDDDDODoaooaooaDoaoDoa a/ aDaaDaaDaapaDDaDaaDDDaaaDDaDoa D'accord avec les faits constates et les considerations expliquées, de distingues naturalistes ont combattu la fascination des serpents. Schlegel s'exprime ainsi dans son excellent livre sur laphysiono- mie des serpents: II nest guère personne qui n'ait entendu parler du prètendu pouvoir magique que les serpents exercentsur les petits ani- maux, quand ils veulent les attraper; il y a peu d'ouvrages d'histoire naturelle qui ne se soient occupés de ce phénomene, nié par les uns, aífirmé par les autres, sans que l'on ait pu arriver a un resultai satisfaisant. Je ne répeterai pas les absurdités que les voyageurs ont écri- tes à ce sujet qui sont parfois extrêmement curieuses; il suffit de dire que ces contes dont on retrouve des traits dans divers auteurs classiques sont particulièrement répandus dans l'Ameiique du Nord, tandis quils sont ignores aux Indes Orientales et en Europe, régions riches en serpents de toutes sortes. Cette observation est três curieu- se pour ne pas mériter quelque attention, car elle montre comment un fait veritable on non, peut se vulgariser et devenir populaire. Plu- sieurs faits peuvent avoir été 1'origine de ce prètendu peuvoir de fas- cination des serpents. II est vrai, que la plus grande partie des ani- maux paraissent ignorer completement le danger que lesmenace, quand ils sont en compagnie d'ennemis aussi cruéis que les serpents: on les voit plussieurs fois marcher sur ces reptiles, leur piquer la tête, ou se coucher familièrement á leur cote; mais on ne pourrait pas nier non plus quun animal surpris á 1'improviste, attaqué par un adversaire aussi terrible, en voyant son attitude menaçante, ses mouvements executes si promptement, ne soit pas pris d'une terreur qui lui enleve au pre- mier moment ses facultes et le rend incapable d'éviter le coup fatal éxécuté au moment même de 1'àssaut. M. Barlon Smith, dans un mé- moire écrit expressement pour combattre tout ce que l'on a avance sur la faculte fascinatrice des serpents a sonnetes, rapporte plusieurs faits qui prouvent que les oiseaux ne sont terrorisés, que quand les serpents s'approchent de leurs nids, pour s'emparer de leur progeni- ture; c'est alors que l'on voit les parents angoissés voler autour de leur enriemi en pépiant tristement, absolument comme les fauvettes quand quelqu'un reste dans le voisinage de leur nid. II peut arriver également quedes animaux que l'on prétend avoir vu sauter autour du serpent et enfin tomber dans sa gueule, aient été avant atteints par Ia dent mortiíère, ce qui coincide paríaitement avec le façon par lequelle les serpents dits venimeux attrapent leur proie. Plusieurs serpents d'arbres attrapent leur proie en enroulant Ia queue autour du cou de leur viciime: Dampier fut plusieurs fois té- moin de ce spectacle: En voyant un oiseau battre des ailes et crier, sans pouvoir voler, ce voyageur ne remarqua que le pauvre animal ètait ètranglé par les replis du serpent que quand il voulut le pren- dre avec la main. 28 JoaDapDa Russel présentant un jour une poule a un serpent (Dipsa) cet oiseau en peu de temps donnait des signes de mort; ne comprenant pas comment la morsure d'un seroem non venimeux et de si petite taille avait pu produire de tels efiets. il examina avec attention la poule et vit que cetaient Ies tours de la queue du serpent enroulèe autour du cou de la poule qui 1'aurait fait périr s'il n'avait eu le soin de la délier. Plusieurs oiseaux de dimensions exigiies ont 1'habitude de poursuivre les oiseaux de proie et autres ennemis de cette race, ou Je voler autour de 1'endroit oú 1'objet de leur . rage se cache; on doit croire que ce prunomène, connu par tout le monde, est aussi observe dans Ies régions exotiques de PEuroqe et qu'il a contribuo à l'invention des histoires de fascination des serpents. Le professeur Brehm soutient Ià même opinion dans son ex- cellent livre sur les reptiles, en nalysant avec beaucoup de con- science les pseudo— cas de fase nation. II y a des gens qui croient posséder des moyens hors des lois naturelles pour prendre dans un lieu determine, un serpent quelcon- que. Ces moyens sont ou des formules qui doivent être répétées à 1'occasion de devancer 1'ophidien, ou des actes, comme de faire un neud au bas de la jupe ou dans une jambe de pantalon etc. Ces croyances absurdes sont repoussèes de suite par les intelligences moins exigeantes. II y a cependant un fait dans la biologie des serpents qui nous explique le motif, parlequel cette idée absurde a eté vulg&risée. Cest celui ci: il y a des serpents nociurnes et qui ont des mou- vements extrêmement lents (les venimeux sont de ce cas) qui pen- dant le jour dorment ou se reposent; quand, par quelque circonstan- ce ils sont rencontrés par 1'homme, ils restent dans la même position ne fuient pas, en faísant croire aux superstitieux à leur sympathie. Les serpents n'ont le venin que dans la glande spéciale et ils ne peuvent Tinoculer qu'au moyen des dents appropriés pour cela. jls ne blessent, ni avec la langue, ni avec la queue comme le disent faussement les gens du peuple. Le contact des écailles des serpents qu'ils soient venimeux ou inofrensifs avec quelque partie du corps de 1'homme ne fait aUcun mal, ni même le cobreiro, nom par lequel- sont designes certains érythèmes que le peuple attribue faussement au passage ou au contact dirèct ou indirect du corps d'un serpent. Dans 1'Inde et dans d'autres pays asiatiques il y a une caste d'individus qui prétenient exercer une espèce de fascination sur les serpents. lis donnent des spectacles, causant 1'admiration de 1'assis- tance, par 1'habilité avec laquelle ils luttent avec les espèces les plus dangereuses. De tels individus connaissent três bien les habitudes de ces animaux, et c'est grâce à Pétude perfectionnée de celles cí et à la longue pratique de la profession de charmeurs de serpents quils ar- rivent à faire croire à leur pouvoir surnaturel. Querques uns arra- ooQoooaoQOOQaaaooo annnanonnaan 2{ ' r"QnooanoaoooaQDonnQaad chent les dents inoculatrices des serpents avant de s'exposer au dan- ger; d'autres ne prennent pas cette précaution, et finissent presque toujours par être mortelleinent piques dans une de ces exhibitions. Entre nous il a paru de temps en temps de ces magiciens, na- ctionaux ou étrangers. Les uns font des exhibitions publiques, d'au- tres sônt plus modestes, ils jircfêrent la réputation de serciers, grâce à une ou autre exhibition particulière. P-esque toujours ces indivi- dus finissent victimes de leur imprudence et de leur ignorance. A' Batataes le dr. Jean Paulino Pinto eut 1'occasion de ?ecourir un de ces charmeurs le 29 février 190S, qui' avait été mordu par un serpent à sonnettes quant il exhibait difíérents serpents dans un cirque. Le dr. C?rlindo Valeriani, áncien aide de cet Institu' eut 1'occa- sion de secourir à Pirassununga, le íameux charmeur de serpents connu dans 1'Interieur de l'E'tat de St. Paul sous le surnom de "Cabo Cobra". Celui-;i, jouait avec les serpents, et ce croyait privilegie ne pouvant pas être mordu par un serpent; mêmesMI 1'était, disait-il il ne courrait aucun risque car il était guéri ou avait le corps íermé. Nous connaissions déjà la réputation d'un tel personnage, pour en avoir en- tendu parler par des vísiteurs de 1'lnstitut qui en nous racontant ses prouesses, nous en demandaient une explication, quand nous avons reçu la communication du dr. Valeriani qui nous rapporta ceei: QiTé- tartt chez lui il avait été appelé par plusieurs personnes qui lui pré- sentèrent le Cabo-Cobra, en lui disant qui celui-ci avait parié d'être capable d'attraper et de jouer avec un serpent venimeux sachant qu'il était chez le dr. Valeriani et destine à être envoyé à llnstitut du Bu- tantan. Cétait une Jararaca (L. lanceolatus) de taille moyenne qui d'une plantation du veisinage avait été remise au dr. Valeriani. Ce collè- gue après avoir montré le danger que le pseudo charmeur courait en jouant avec un serpent venimeux, ceda aux instances des solliciteurs» et il consentit à ce que le Cabo-Cobra montrât sen habileté. Le serpent fut retire de la caisse et couché par terre; le Cobra lui dirigea la parole dans des termes tendres en 1'appelant sa belle Héléne et autres choses semblables. Quant il jugea avoir conquis les bonnes grâces de son ami, il le prit au milieu du corps, et fut pfqué prés du coudé. II lâcha im- médiatement 1'ophidien par terre et il voulut se retirer en niant avoir été oífensé par le serpent, ce qui avait été vu par tous. La résistan- ce cependant ne dura pas long temps. Quelques gouttes de sang dénoncèrent sa souffrance; sa pâleur, la douleur et 1'état de défaillance qui le prenaient. le tirem changer de résolution, et il accepta prudem- ment 1'injection de sérum qui lui était offerte par le dr. Valeriani. CHAPITRE II CLASSIFICATION DES SERPENTS cord avec Ia systématique moderne, 1'ordre des ophidiens se divise en neuf famUles. Ce sont: 1. Typhlopidae 2. Qlauconidae 3. Boidee 4. Ilysiidae 5. Uropeltidae 6. Xenopeltidae 7. Amblycephalidae 8. Colubridae 9. Viperidae A 1'exception des familles Uropeltidae et Xenopeltidce, toutes les autres ont des représentants dans 1'Amérique du Sud et au Brésil. Dans la famille Boidae, on trouve des espèces gigantesques comme la Sucury, Sucurijuba ou Sucuriú (Eunectes murinus; et la giboia (Boa Constrictor). Outre ces espèces 1'Institut en a reçu une autre de dimensions plus petits, que le peuple nomine petit Sucury, dont le nom scientiíique est Epicrates cenchris. Entouteraison, Iesdeux dernières familles mentionnées— la Colubri- dae et la Viperidae, doivent occuper notre attention spéciale. D'abord parce quelles comprennent les espèces les plus frequentes dans le pays; ensuit parce que dans ces familles se trouvent les espèces ve- nimeuses, autant celles de 1'Ancien Continent, que celles de 1'Amé- rique et de 1'Australie. La famille Colubridae, ou des Colubrides, comme nous dirions en français, est la plus grande de toutes. Elle se divise en trois groupes, d'accord avec la constitution dentairc: P^—Aglyphâ. — Toutes lts dents lisses sans canal, ni fente. &—OpÍSttlOglypha. — Dents postérieures fendues Iongitunale- ment. D— PfOterOg/ypha. — Dents inoculatrices antérieurs, fendues longitudinalement. "naaaaoDaaaDaGGDQ 2>Z □DaoaaQaaaaaaDnonDDDODaaoaacDL' Les serpents du groupe A et B ne doivent pas étre consideres venimeux. parce qu'ils ne peuvent déterminer d'accidents graves chez 1'homme. Ceu.x du groupe C sont tous venimeux; ente lux se trou- vent les espèces les plus dangereuses d<_ l'Asie. En Amérique les uniques serpents de ce groupe sont les coraux, qui appartienuent au genre Elaps et sous famille Elapinae. Le tableau suivant nous montre le nombre et le nom des co- raux venimeux du Brésil et des autres pays de 1'Amérique du Sud et la relation que !es espèces du genre Elaps gardent avec celles du même groupe." c— PROTEROGLYFHA Sous-familles: a) HIDROPHINCE Serpents venimeux du la mer. Avec dix genres et un grand nombre d'espè- ces. Habitat: Océan Indien Pacifique 1. Ogmodon 2. Glyphodon • 3. Pseudelaps 4. Diemenia 1. E. surinamensis 5. Pst udechis 2. E. heterochilus 6. Denisonia CU 3. E. gravenhorstii ir. 7. Micropechis o" 4. E. lansdoríii O 'CU 8. Hoploceohalus CU "C 5. [-;. bukclc\ CL 6)ELAP1NCE 9. Tropidechis 5E 6. E. corallinus cu 10. Notechis "S< . 7. E. spixii CM 11. Rhinhoploce- O c 8. E. rrontalis phalus 9. E. im rcgravii 'c/5 12. Branchyaspi CU C/5 73 C 10 E. lemniscatus *cu 13. Acanthophis -I-. CTS 11. E. filiformes l"™1 14. Boulengerina 12. E. decoratus 15. Elapechis £43 13. E. mipartitus C/5 CU 1 16. Rhynchelaps 14. E. fraseri 'CU 17. Elapognathus CTS JJ 15. E. mentalis cx c/1 18. Bungarus «•S 16. li ancoralis ; CU 19. Naia T373 17. E. narducci 20. Sepedon CU j-^ 18. E. anomalus CU 21. Aspidelaps C ^_ 19. E. heterozonas cr 22. Walterinnesia O o 20. E. annelatus *CU 23. Hemibungarus 21. E. dumerilii £ 24. Callophis C/l 22. E. hemprichi < 25. Dollophis = 23. E. tschudii > 27. Homorelaps 25. E. fulvius o. 28. Dendraspis 26. E. psyches C/3 CU 29. Elaps . . . . 27. 28. E. E. elegans euryxanthus < .'ijQnnojDpnonooDOoaaouDnDon 33 aoonanoaonaaaoooaonrjnQnacpaaaD Dans 1'Etat de St. Paul, nous n'avons rencontré jusquá présent que deux espèces d'Elaps:— 1'Elaps corallinus et 1'Elaps frontaiis. De 1'Etat de Minas nous avons reçu un exemplaire d'Elaps marcgràvi. Ce sont des espèces que Pon trouve rarement. Les autres espèces d'Elaps se trouvent dans les Etats du-Nord. Três fréquents sont les coraux non venimeux, qui appartiennent à la famille Dipsadomorphinae. Ces serpents sont constamment coníondus avec les coraux ve- nimeux (Elaps) des quels ils se distinguent par les caracteres différen- tiels suivants: CORAUX NON VENIMEUX a) Tète reguliére, ayant une dépression au point d'union avec • le corps. b) Grands yeux. c) Queue fine et longue. CORAUX VENIMEUX (Elaps) o) Tète extremement petite, ne présentant pas de dépression à son union avec le corps. b) Yeux três petits. c) Queue três grosse et courte. [ES COLUBRIDES qui nous sont envoyés de 1'Intérieur de 1'Etat assez souvent sont ceux-ci: A — Aglyphã — Sous-famille Colubrinse. 1— DR1MOBIUS BIEOSSATUS, vulgairement appelé serpent nouveau, Jararacuçu du marais; est une espèce três abon- dante et três rèpandue dans 1'lnterieur. Quoique ne pouvant inoculer du venin, il est três agressií, et de mou- vements três rapides; pour cette raison il efíraye fré- quemment les personnes peu familiarisées avec les ophi- diens. II vit dans les endroits humides, au bord des cours d'eau. et dans les marécages. II se nourrit exclusivement de bactraciens. Qiiand n mord par dessus les vêtements, ses dents ne touchent pas les tissus, car elles sont três courtes, cependant quand il mord directement sur la peau, elles diHerminent deux si-ries de blessures paralldes et su- ^aoDDaoaoooaaDaaoaaaocooao 34 aoaaaDDcnaooaDaaaDoaoaaaaoaooa períicielles, saignant règuliérement presque toujours, car elles sont tn-s coupantes. Ccs blessures se guérissent, toutes seuies, sans aucun traitement. 2-PHRYNONAX SULFUREUS, vulgairement appelé canninana. Cest une espèce três commune et três connue du peu- Dle. Três léger et agressif, ses morsures ne sont que des égratignures sans aucune conséquence; car, comme on l'a dit, toutes les espèces de ce groupe ne peuvent ino- culer de venin, ne possédant pas l'appareil respectif. lis sont grimpeurs et se nourrissent probablement d'oiseaux. 3— HERPETODRIAS SEXCARINATUS— Serpent liane, com- me il est connue vulgairement, est une espèce três abon- dantt. Extrémement íin et élégant, d'un vtrt grisâtre, il ressemble réellement à une liane; son ventre est d'un blanc jaunâtre, 11 vit généralement sur les arbres. 11 se nourrit depetites grenouilles. 4-HERPETODRIAS CAR1NATUS. Espèce ressemblant beau- coup á la precedente, mais bien plus rare. Nous n'en avons reçu que peu d'exemplaires. II a la mème forme que le serpent liane, mais il est beaucoup plus grand. 11 est d'un gris bleu, et la partie de la tête est íoncée presque noire. Nous n'avons encore pu déterminer le genre d'aliments qu'il prtfère, ni son habitat de prédi- lection. 5— RHAD1NCEA MERREMlI,-appelé serpent d'eau. II n'est pas três rare. De petite dimension, les plus grands exemplai- res ne dépassent pas 60 centimètres; écailles lisses et brillants, couleur d'olive, avec le rebord íoncé, presque noir. II habite les lieux humides, le bord des cours d'eau. II se nourrit probablement de bactraciens. 6-RHADINCEA UNDULATA— Plus rare que le précédent. Nous ne lui connaissons pas de nom vulgaire. 7-LIOPHIS ALMADENSIS.— Cest une espèce três abondante dans les environs de St. Paul. II habite les champs. II est court et fin, son corps est couvert d'un dessin clair et varie; son ventre est rougeâtre. II est tout à fait inoí- íensif, car il ne cherche mème pas à mordre. Malgré ce- la, le peuple a l'habitude de 1'appeler Jararaquinha des champs, Jararaquinha au ventre rouge. 8— L10PHIS PCECILOQYRUS.— Comme le précédent, complè- tement inoffensif. Nous ne lui connaissons pas de dèsig- nation populaire convenable. II est moins facilement trou- vé que 1'antérieur. Q— XENODON MERREMI1, ílíoipeva)-en langage vulgaire, dé- [ 'jaDaaDDaDoaDanaaDDDãa 35 ODQaooDananQaoDQonnnnonQDanQoa rivé de boi — serpent et peva — qui s'aplatit. Cest réel- lement une espèce qui s'aplatit complètement contre le sol, dés qu'elle aperçoit un homme ou quelque bete, ou- vrant alors dèmessurément la bouche. Sa morsure rfoffre aucun danger. Cest une espèce assez frequente. Elle ha- bite au bord des rivières, et se nourrit sansdoute de ba- ctraciens. 10-CICLAGRAS GIGAS, — connue aussi sous le nom de boi- pevassu, il ressemble à la précèdent, et a les mèmes habitudes. 11 — HELICOPS MODESTUS. Espèce aquatique que nous avons rencontré souvent dans la rivière Pinheiros. Elle se nourr rit de poissons. Ce serpent mord quand on veut le pren- dre avec la main. Sa morsure ne peut avoir aucune con- séquence, car c'est un aglypha. B- Opisthoglypha : 1— OXIRHOPUS TRIGEMINUS, serpent corail, boicorail. C'es une espèce complètement ínofíensive: ce serpent net cherche pas à mordre. II a le corps d'un rose rougeâ- tre, avec des écaiiles tachées de noir, rprésentant à des espaces règuliers, trois anneaux noirs ou de teinte plombée separes entre eux par une bande circulaire d'écailles d'un blanc jaunâtre. II est fin de corps, et peut atteindre plus d'un mètre de longueur. II vit sur les arbres, et se nourrit sans doute. d'oiseaux. L'Insti- tut reçoit iréquemment des exemplaires de cette espèces, qui lui sont envoyés de flntérieur de PEtat. 2 - THAMNODYNASTES NATTERERI - Três iréquent aux alentours de St. Paul. Nous ne connaissons, ni ses ha- bitudes, ni son nom vulgaire. 3 — PHILODRYAS SCHOTTI — Serpent vert olive tacheté de noir. 4-PHILODRYAS /ESTIVUS — Serpent vert clair. 5 — PHILODRYAS OLFERSI - Serpent vert, avec la partie su- périeure de la tête couleur de bronze et la face jaune. 6 -PHILODRYAS SERRA — Couleur chocolat, présentant des bandes jaunes sur le dos, 7-ERYTHROLAMPRUS /ESCULAPII — Cest un autre corail non venimeux, appelé, ainsi que les autres, simplesment, serpent corail. II mord difficilement quand ou veut le prendre avec la main. Son corps est d'un beau rouge avec des anneaux noirs. La taille et la disposition des anneaux, varient beaucoup chez les individus de cette ODaooaooaooaoDoaoaoaooDaDDoaaa 36 aonaaaaonnnaoDaDOLirjncnnLiaoaoaa espèce. II se nourrit exclusivement de serpents, c'est du moins, ce que nous avons constate dans un grand nom- bre d'autopsies. Nous rTavons jamais pu lui faire pren- dre de nourriture en captivité. 8 — KHACH1DELUS BRAZILI— Mussurana, cest 1'espèce ex- trémement curieuse et importante, qui se nourrit aussi exclusivement de serpents. Nous en ferons une descri- ption minutieuse, dans la seconde partie de cet ouvrage, quand nous parlerons des ennemis naturels des serpents. C- Proteroglyptia .*— Sous famille — Elapinaj. 1— ELAPS CORALL1NUS — Corail venimeux — Boicoral. Nous avous reçu peu d'e.\emplaires de cette espèce à 1'Institut. Serpent três élégant. Tête et yeux três petits; queue courte et grosse. Le corps est d'un beau rouge, présent tant d'espace en espace, un ameau noir avec un filet d'écailles blanches au bord. II ne grandit pas beaucoup. Les plus grands exemplaires ne déppassent pas 90 cen- timètres. Son venin est assez actif. 2— ELAPS FRONTAL1S — Corail venimeux— Boicoral. Le peuple confond facilement celui-ci avec le précédent. II est bien plus /olumineux que 1'Elaps Corallinus, pouvant atteindre 1m,50 de longueur. Yeux petits, tête plus grosse que le précédent, queue courte, grosse et três obtuse. Corps rouge, présentant d'espace en espace de triples anneaux noirs, avec de fins intervalles blancs. Dans 1'Etat de St. Paul, ou trouvé plus fréquemment cette es- pèce, que le Corallinus. Venin três actif et douloureux Les accidents produits par des coraux sont extréme- ment rares. Tous les Viperides appartiennent au groupe uSolenoglypha", possédant par conséquent un appareil inoculateur de venin des plus perfectionnés. Ils comprennent deux grandes sous-íamilles; Veperi- nae ou Viperines et Crotalinae ou Crotalines. Les Viperines sont des serpents particuliers à TAncien Continent ils n'ont aucun repre- sentam en Amérique. Les Crotalines, au contraire, sont presque exclusivement américains, ayant peu de représentants sur 1'Ancien Continent, et quelques uns en Océanie. La caractéristique différentielle entre l'une et 1'autre sous-fa- mille, consiste dans 1'existence d'un trou entre les yeux et la tente nasale, le trou lacrymal, qui ne se constate que chez le Crotalines n'existant absolument pas chez les Viperines. A 1'exception des co- raux venimeux qui sont Elapines, comme nous 1'avons vu tous les DoaoaDDaaaocooDnoooaocioooaciaoD 3/ □odciooqddodd OGDDooaoaaDonnnoDr: serpents venimeux du Brésil et de TAmérique sont Crotalines. L'e- xistence du trou lacrymal est donc un excellent moyen, pour distin- guer les serpents venimeux de ceux qui, ne le sont pas au moins dáns la région améiicaine, ne devant avoir en vue que 1'exception des coraux venimeux, qui ne se confondent pas facilement avec les autres espèces. En plus de ce caractere anatomique, d'autres différences peu- vent être signalées entre serpents venimeux (Crotalines), et ceux qui ne le sont pas. Comme il nous semblt qu'il est de grande utilité pra- tique, de savoir distinguer un serpent venimeux d'un inoffensif; nous donnerons maintenant quelques uns de leurs caracteres difíérentiels. Nous devons cependant prevenir que de tels caracteres ne doivent pas être pris isolément, mais ensemble. CARACTERES DIFFÉRENTIELS ENTRE LES SERPENTS VENIMEUX DEL'AMÉRIQUE (Crotalines) ET LES NON VENIMEUX: 1." — Les venimeux ont un trou, — le trou lacrymal — entre le glob oculaire et la íente nasale, tandis que les non ve- nimeux ne présentent pas ce caractere. 2." — Les venimeux ont, en règle générale, la tête aplatie et triangulaire, lorsque chez les non venimeux ce caractere est beaucoup moins accentué. 3." — Les venimeux out la pupille en íent verticale, et les non venimeux out généralement la pupille circulaire. Exce- ption fait, pour quelques espèces non venimeuses, noctur- nes, qui possèdent le mème caractere pupillaire des ve- nimeux. 4.° — Les venimeux ont la queue beaucoup plus courte que les non venimeux. 5.° — Les serpents venimeux out Ia tête couverte de petites écailles, et les non venimeux 1'ont couverte de larges écussous. Cette règle n'est applicable qu'aux serpents de 1'Amérique du Sud, car chez ceux de lAmérique du Nord, il existe quelques espèces venimeuses, qui comme les non venimeuses out de larges écailles sur la tête. 6.° — Les écailles qui couvrent le corps des espèces venimeu- ses ont un relief ou nervure à Ia partie qui est au mi- lieu, dirigée de la base au sommet, ce qui leur donne une ressemblance avec la paille de riz, alors que les non venimeuses ont les écailles lisses. DDaapoDDaaDouuDDODaonnnD 38 BgDãÕDBmuuuuuuaoDDnnnnnnnnnnn Le tableau suivant nous montre en synthèse la íamille des Vi- perides et la relation que nos Crotalines ont avec les autres individus de Ia même famille. D.-SOLENOOOLYPHA Tl Sous-familles a) Viperinee b) Crotalinse GENRES : I. Causus II. Azemiops III. Vipera IV. Bitis V. Pseudocerastes VI. Cerastes VII. Echis VIII. Atheris IX. Atractaspis GENRES: I. Crotalus . Habitat: Europae, Asie, Afrique Dix espèces dans l'A- mérique du Nord et une espèce dans celle du sud- le crotalus terrificus. II. Sistrurus. III. Ancistrodon. I 3 espèces dans l'Amé- 'j rique du Nord. 10 espèces dont 3 dans 1'Amérique du Nord et les autres en Asie et en Océa- nie. IV. Lachesis 41 espèces les suivantes, Lachesis Lachesis Lachesis Lachesis Lachesis Lachesis 7. Lachesis 8. Lachesis 9. Lachesis Lachesis 10 desquelles au Brésil. mutus lanceolatus atrox Jararacuçu alternatus neuwiedii itapetiningae biliniatus castelnaudi lansbergii Nous voyons par le tableau ci dessus que les crotalines pos- sedent quatre genres: Crotalus, Sistrurus, Ancistrodon et Lachesis. Ces quatre genres peuvent être placés en deux groupes: I Serpents qui ont des sonnettes ou hochets à 1'extrémité cau- dale. — Crotalus et Sistrurus. II Serpents qui n'ont pas de sonnettes ou hochets à 1'extrémité caudale.— Lachesis et Ancistrodon. Dans le premier groupe nous distinguons le Crotalus du Sistru- □ooaaaaDaaaa acDDODDDGODODDDOoa 39 aonoDDDnDanpoDQODDaDnooQDnDQon rus, car le premier a de pefites écailles sur la tête et le second en a de larges, De la même manière, ao second groupe, les Lachesis se distin. guent des Ancistrodons car ceux là possedent de petites écailles sur la tête et ceux ci en possedent de larges. Dans 1'Amérique du Nord on trouve des représentants des qua- tre genres, tandis que dans 1'Amérique du Sud, seuls deux de ces genres ont des représentants: le Crotalus avec une seule espèce et le Lachesis avec plusieurs espéces. Le genre Lachesis est le plus abondant de 1'Amérique du Sud, ou il compte 16 espèces desquelles, dix ont été constatées au Brésil. Quelques Lachesis sont particuliers au Nord de 1'Amérique du Sud, d'autres sont particuliers au Sud d'autres íinalement se trouvent autant dans le Nord que dans le Sud. Nous commencerons 1'analyse détaillée des espèces venimeuses les plus importantes de notre pays par le genre Lachesis. I. LACHESIS MUTUS Noms vulgaires Surucucú, Surucutinga (Estado de Rio, Minas et Espirito Santo). Surucucú pico de jaca (Bahia et autres Etats du Nord). Syno- nymie scientifique: "Crotalus mutus" — Linneo S. N. p. 373; Schlegel — Physiono- mie des serpents II. •"Boa mutus" — Lacepède, chap. II. "Caluber crotalinus" Gmel S. N. „Scytale ammodytes. Latreille. "Lachesis mutus." Daudin, Dumeril et Bibron; Lacerda; Gtinth Boulenger. — Catalogue of shakes III, page 534. " Cophias crotalinus. " Merrem. "Trigonocephalus ammodytes," Oppel. "Bothrops surucucú — Jean Spix — Serpentum braziliensium (1.824) pag. 59. "Lachesis rhombeata." Neuwied. "Trigonocephalus à losanges" — Cuvier. " Craspedocephalus crutalinus" — Cray, Cest une des espèces les plus importantes du Brésil, à cause du développement quelle peut atteindre et par la gravite des acci- dents qu'elle peut occasionner. Cest le serpent venimeux amèricain de plus grandes dimen- sions. Spix affirme avoir vu des exemplaires ayant jusqu'à dix pieds de longuer et un pied de circonférence, à Ia partie la plus grosse du corps. QDDDaaaoaaaaacaaaQanaaDDnDDaaD 40 ' oooonooaoaoaoooci- 3aaa II n'existe au monde qu'une espèce venimeuse pouvant rivaliser en longueur, c'est 1'espèce hamadryas(Naja bungarus), qui peut arriver) à 4 mètres. 11 n'y a pas, au catalogue du British Muséum,d'exemplaires ayant plus de 1995 millimètres. LMnstitut de Butantan n'a eu jusqu'á aujourd' hui qu'un unique exemplaire qui lui íut envoyé de Bahia en 1908 par le Dr. Alcêo Pei- xoto Gomide. Cet exemplaire mesurait 2 m.ètres et 40 centimètres de lon- gueur, et il pesait 5 k. et 600 grammes. Ce n'est pas une espèce abondante et elle n'est pas rencontrée dans tout le Brésil, comme 1'affirma Spix. Au contraire, c'est une espèce rare et elle ne se trouve pas absolument dans divers Estats du Brésil. Elle a été constatée aux endroits suivants: Bahia, Pernambuco, Amazonas, Pará, Espirito Santo, Minas Geraes, Rio de Janeiro, Peru, Bolívia, Panamá, n'étant pas rencontrée dans 1'Etat de St. Paul Pa- raná, St. Caíherine et Rio Grande do Sul. Par Taspect general, vo- lume et conformation de la tête cette espèce ressemble tant aux Cro- talus que le grand Linné l'appela Crotalus mutus. Schlegel concorde avec cette manière de voir, basant ainsi son opinion autorisée: 11 faut convenir que ce reptile (L. mutus) notable n'est diíferent des Trigonocephalus par aucun caractere essentiel, mais c'est 1'impression qui resulte de Penssemble de 1'organisation, qui doit décider de la question relative à la place qu'il convient d'attribuire aux êtres dans la méthode naturelle. Un coup d'ceil suffit pour voir 1'affinité qui existe entre ce reptile et le Crotalus, et même le regard peu experimente reconnaitra dans notre ophidién un Crotalus dépour- vu de sonettes. (*) La ressemblance de cette espèce avec notre serpent à sonnet- tes est réeliement notable, surtout en ce qui concerne la forme de Ia tête et du corps et de le desin en losanges du dos. Cependant, le manque d'appendice corne caudal (sonnettes ou hochets), la met hors du genre Crotalus, et les petites écailles de la partie supérieure de la tête nous offrent le caractere sufíisant pour ne pas la comprendre dans le genre Ancistrodon, qui, avec le genre Lachesis constitue le groupe de crotalines dépourvues de sonettes. Par la classification moderne elle ne pourra donc pas ne pas être comprise dans le genre Lachesis en conservant le nom mutus, désignatif de 1'espèce, qui lui íut donné par le savant auteur du "Système de la Nature". L'unique exemplaire que nous possédons, et auquel nous nous sommes rapportés plus haut, nous fournit les éléments descriptiís suivants plaque rostrale un peu plus haut que large; écailles de la (•) Physiononiie des serpents II, pag. 5õí>. -^ N.o 18 — Lachesis mutus - Surucucvi — Surucucú pico de jaca S irucutingá (Pag. 39) N.° 19 — Lachesis lanceolatus — Jararaca — Jararacuçu (Pag. 42) N.o 2U — Lachesis atrox — Jararaca — Jararacuçu (Pag. 46) 41 ãH-i-"-ioin"^-.n":""^ ""~:~ -41 ~:c,r~zcr.^~z~n"r.":VA partie supérieure de la tête, três petites et soudées, superposées et disposées en serie de 12 entic les supra-oculaires qui sont grandes! deux post-oculaires ; deux sous-oculaires separées des labiales par une serie de petits écailles; neuf supra labiales. la troisième étant ires grande ; écailles dorsales en serie de 3o fortement soudées, quelques unes ayent les retiefs de la partie du milieu si accentués Qu'elles res- setnblent beaucoup au\ picos da jaca) ce qui lui fit donner le norn vulgaire sous lequel il est connu au Nord du Brésil, (surucúcú-pico de jaca); 220 écailles sous-ventrières; anal entier; 36 sub-caudales en paires; les écailles de la partie terminant la queue sous le ventre sont três fines et sont identiques à celle de la face dorsale; la queue se termine par un appendice corne en forme d'ongle. Ouant au dessin il est bien caractéristique, se disting-uant laci- lement de celui des autres Lachesis. Sur un fond d'un blanc jàunâ- tre, dont la couleur s'entend du menton à toute la région ventrierò et sous-cadale. on voit un dessin des figures "rhomboedriques" de cou- leur marron foncé situe sur le dos du serpent s'étendant de la région cervicale á la région caudale. Pendant 1'existence de notre exemplaire, nous sommes arrivès á extraire à deux reprises le venin, en laissant entre chaque extra- ction le court espace de vingt-quatre heures. La première extra- ction produisit un centimètre cube. qui donna 333 milligrammes de venin sec. II faut noter que ce serpent était gravement blessé; endemeil- leures conditions il nous aurait três probablement fourni une plus grande quantité de venin. Les accidents determines par cette espèce doivent être exces- sivement graves, non seulement en raison de la puissance de l'appareil inoculateur; de ia quantité de venin; mais aussi de son activité. Cest aprés le venin de serpent à sonnette, un des plus actiís, par injection intra-musculaire, pour les animaux de laboratoire. Les phénomènes locaux sont peu intenses, la pénétration du venin se faisant avec une grande rapidité. Nous n'avons jamais eu 1'occasion d'observer aucun accident. ni sur des hommes, ni sur des animaux. Nous avons trouvé cepeu- dant dans 1'excellent livre de Brehm, une narration d'un planteur hol- landais, par laquelle on comprendre, que les accidents chez riiomme, confirment avec justesse etprécision, ce que nous avons constate par des expériences sur des animaux, en relation á 1'activité et à la rapi- dité de 1'action du venin de cette espèce. Voici le íait : "Un planteur, nommé Moll, avait engagé un in- dien Arrouvacken comme chasseur. Se trouvant dans la forêt avec son chien, le chasseur 1'entendit aboyer furieusement, signe certain de la présence d'un serpent, 1'indien courut avec son fusil en mains à 42 ocÍDDCiDaoaDnoDoac~ la defense de son chien; mais avant qu'il ait pu faire íeu, le Surucúcú, c'était cc serpent, se lançait sur lui et !e mordait profondément au bras, au dessus du coude, LMndien poursuivit le serpent qui 1'avait mordu, le tua, lui ou- vrit le ventre, prit la bile, qui passe pour un contre poison eíficace, ei en írictionna sa blessure. Lnsuite, 1'indien, ayant à la main sou trophée, se diiigea vers la demeure du maitre, encore três èloignée du lieu ou il se trouvait. A mi-chemin, il fut pris subiternent de faiblesse, se mit à trem- bler, de la tête au\ pieds, et tomba inânime sur le sol. Le chien, voyant son maitre dans cet état, courut à la niaison et fit tant de bruit que l'on comprit facilement qu'il était arrivé quel- que malheur au chasseur. — Moll emmena un de ses hommes, e suivit le chien qui sautait devant lui. Après une demi-heure de marche, ils trouvèrent 1'indien, para- lise, mais ayant encore sa connaissance. II transportèrent le malheu- reux à la maison; tous les remedes employés furent inutiles et 1'in- dien ne tarda pas à expirer". Le Surucúcú habite, selon les voyageurs, les forêts vierdes ou les brousses profondes et sombres ; surtout celles qui sont situées au bnrd de grandes ri vieres. Le feu 1'attire, et pour cètte raison, les voyageurs qui parcourent les régions ou il se trouve, ne iont pas de feu la nuit. Cest aussi pour cela qu'on fappelle dans certaines con- trées "Surucúcú du feu". Cette espèce, comme toutes les Crotalines, se nourrjt de petits mammiferès: Uats, lievrès, etc Aucun des sérums anti-venimeux, que cet Institut prepare actuellement, n'est assez actif contre le ve- nin du Surucúcú. Celui qui révéla la plus grande activité fut le sérum anti-cmta- lique, qui neutralise trois minimes mortelles par centimètre cube. Tant que nous ne recevrons pas de venin de cette espèce ou d'approvisionnement régulier d'e\emplaires vivants pour augmenter 1'activité de sérum polyvalant en relation à ce venin, nous ne pou- vons que conseiller 1'emploi de Panti-crotalique, dans le traitement des accidents causes par le Surucúcú, et l'on doit dans de tels cas augmenter la dose de sérum. 2- LACHES1S LANCEOLATUS Noms vulgaires: jararaca, jararacuçu. Synonymie scientifique: "Coluber lanceolatus" — Lacep, serp II (1789). "Vipera lanceolata". Latr. Rept lil 1802. DaudinRept VI— (1803) "Coluber Megcera". Schaw.-Zool 111 (1802). 4.") "Trigonocephalus lanceolatus". — Oppel, Schlégel, Ruiz, Martin,' Duncan. "Cophias lanceolatus" Merrem. "iiothrops fúria".— Wagler -Spix. "Cophias jararaca". — Wied. "Craspedocephalus lanceolatus". — Eit/.ing, "Trigonocephalus jararaca". —Schlégel. "Bothrops megcera".— Gray— Catalogue. "Craspedocephalus atrox"'. Gray. I. c. "Bothrops lanceolatus". — Dumeril et Bibron. "Bothrops jararaca"— Lacerda. Lee. Ven. Serp. lírés; "Craspedocephalus brasiliensis" — Wucherer. "Hothrops atrox" — Jan. Cest 1'espèce la plus aòondante, et généralement la plus répan- due du Nord au Sud du Brèsil, elle a été rencontrée dans presque tous les autres pays de 1'Amèrique du Sud, ainsi qu'au Mexique, dans 1'Amèrique Centrale et à la Martinique. Cest elle, qui indubitable- ment, cause le plus d'accidents au Brésil. Elle est três abondante dans 1'Etat de St. Paul, on la trouve en três grand nombre. quand on défriche de petits bois, qu'on sarcle et qu'on travaille dans les champs. Elle peut atteindre l,m50ou l.móO de longueur. Les exemplairs de cette taille sont rares; généralement, ces serpents ont 0,m90 ou 1.10. Le màle se distingue de la femelle; il est plus petit. a le corps plus fin, la tète plus allongée et la queue plus longue et plusgrosse. La femmelle est plus grosse, a la tête plus grosse et plus triangulaire; sa queue est courte et fine. Elle est ovo-vivipare, et três prolifique, il n'est pas rare,qu'elle mette au monde, jusqu'à ving: petits, à la íois. Le peuple nomme les exemplaires de grande dimension, jarara- cuçii, ce qui établit une confusion, car ce nom est ègalement donné à une autre espèce, comme nous le verronsplus loin. Tête plate en íorme de lance, couverte de petites écailles sau- dées et superposées et disposées en sept ou huit séries entre les su- pra-oculaires qui sont grandes; la plaque rostrale aussi haute que lar- ge, ou un peut plus haute que large, plus large en bas qu'à la partie supérieure, un peu échancrée à la partie antérieure; deux ou trois oculaires postérieures; huit supra labiales, desquelles la troisième et la quatriéme sont séparées du globe oculaire par de petites écailles; pla- que nasale divisée; une paire d'inter nasales; petites écailles entre la première supra-labiale et les inter-nasales; écailles du dos fortement soudées en 24 séries; sous ventrière, nombre de 195 á 200; sous cau- dales au nombre de 50 á 53 en deux series: queue terminée par une petite écailie en torme cTongle. 000000000000000000500:', 44 '._ : La coloration de la jararaca est três variable. Sur un fond vert bien foncé, gris et quelquefois iaune, de chaque côté du serpent se détache un dessin foncé presque noir, en forme d'angle ou de dents de scie, dont les pointes se trouvent tournés vers la ligne mediane du dos, se rencontrant ou s'alternant avec des dessins semblables du côté opposé. Sur !a tête, on voit un dessin indecis et peu caractéris- tique. De 1'angle posterieur de chacun des yeux, part, dans la direc- tion de la commissure labiale, une bande de couleur foncée plus é- troite en haut qu'en bas. Queue complètement foncée à la face dorsa- sale. La partie ventriére presente une couleur vert foncé tachée de iaune. Les individus jeunes, ont la pointe de la queue blanche, ce qui les fait considerer dans quelques endroits comme une nouvelle espèce; qu'on appelle "Jararaca à queue blanche". On trouve ce serpent généralement endormi pendant le jour, et pour ce motif on le nomme "Jararaca paresseux". Quand on fir- rit il lance des coups à tort et à travers, manquant plus eurs fois le but. Son venin est assez actif pouvant amener la mort assez ra- pidement quand il mord, il peut inoculer presque tout le venin qu'il a de disponible. L'action du venin commence à se faire sentir de suite après Taccident: à 1'endroit de la morsure, douleur, sensation de chaleur et engourdissement partant du point d'inoculation et gagnant tout le mem- bre ; augmentation progressive de volume du membre mordu lequel saigne á cause du sero hematique qui se forme dans le tissu cellu- laire sub-cutané, pouvant s'étendre jusqu'au trone, après avoir envahi tout le membre blessé; diminution de température, et vomissements alimentaires et hemorrhagiques, suburs froides, pouls três fréquent et faible, fatigue musculaire, somnolence, manque de connaissance, he- morrhagie par la bouche, par les oreilles et quelquefois par la peau ; mort dans un état algide, par arrêt du cceur. Ces symptômes se présentent et se succèdent avec autant de rapidité qu'est grande la quantité de venin inocule par la morsure du serpent et quest grande la sensibilité de la victime. Quand la dose de venin est insuffisante pour determiner la mort de 1'individu, les mêmes symptômes dont nous venons de parler peuvent être observes, d'intensité et de durée proportionnés à la quantité de venin inocule, le cas se terminam par la guérison, qui dans ces circonstanc^s se produit spontanément. La narration suivante du naturaliste Schombourg est interessan- te et nous montre un tableau parfait des circonstances oii se produis- sent de tels accidents, ainsi que des symptômes dans un cas de mor- sure, três problabement de Lachesis lanceolatus. Le voici: "Après avoir traversé le Murre, nous marchâmes vers le nordest à travers □poço inpDDDDDDDgan 45 ' iggãa une savane coupée par un ruisseau de 3 mètres de largeur, qui nous barrait le chemin. Au milieu du lit du ruisseau il y avait un bloc de grés, qui nous aida à franchir le cours d'eau. J'étaits le sixième pour passer; de suite après moi venait la jeune indienne Kate, qui aví-it obtenu la per- mission d'accompagner son mari à cause de son naturel gai et plaisant; elle constituait, par son caractere jovial, le meilleur élément d'anima- tion et d'allegresse de la troupe. Au moment de passer le cours d'eau, quelques petites fleurs appelerènt mon attention, et ne me rap- pelant pas si je les avait déjà dans mon herbier, jé restai quelque temps pour les examiner. Kate mMnvita alors à sauter sur la pierre, je pris un point d'appui et je le fis en riant. A' ce moment précis un cri d'horreur poussé par Kate me ter- rifia et les indiens qui nous suivaient poussèrent le cri de terreur Akuy! Akuy! (Un serpent venimeux). Je me retournai pâle comme la mort, vers Kate qui se trouvait à cote de moi sur le même bloc de pierre et je lui demandai si elle avait été mordue. La malheureuse se mit à pleurer et je pus observer quelques petites gouttes de sang à la jambe droite, à la région du genou. Seul un serpent venimeux pouvait avoir íait une telle blessure, seuls, les soins les plus prompts et énergiques pourraient sauver cette enfant si aimée. Par malheur le Dr. Fryer et mon frère se trouvaient à 1'extré- mité de la caravan, pendant que 1'indien qui conduisait la pharmacie et serviette contenant les lancettes avait déjà traversé le ruisseau et se trouvait bien en avant. Manquant d'autre chose j'ôtai sans perdre de temps mes bretelles et je m'en servis pour serrer aussi fortement quil me fut possible le membre blessé, faisant en même temps sucer les blessures par les indiens de la suite. Je crois que la pauvre íem- me ne remarqua pas de suite qu'elle avait été mordue, quoique 1'ayant été en deux endroits différents: au dessus et au dessous de la jam- bière de perles qui lui entourait le membre. Dans ces allées et ve- nues, on attira 1'attcntion des gens de la troupe; le mari de Kate arriva. Ouand il sut la terrible nouvelle, il ne laissa paraitre aucune émotion, quoique au tond três abattu. Pâle comme un mort, il se precipita prés de sa femme chérie et se mit à lui sucer les blessures. Pendant ce temps Fryer, mon frère et 1'indien arrivèrent avec la pharmacie. Fryer incisa largement les plaies qui furent succées par les in- diens. Le cercle de ces hommes au regard impassible et aux lèvres teintes de sang avait quelque chose d'horrible. Quoique les soins eussent été appliqués pour ainsi dire immé- diatement, malgré les applications d'ammoniaque à fintérieur et à 4o ,! ■ fextérieur tous les efforts furent inutiles. Trois minutes après la mor- sure les signes d'empnisonnement étaient évidents; la malheureuse se mit á trembler de tous ses memores, pendant que sa figure devenait de plus en plus pâle et prenait un aspect cadavérique; le corps se couvrit d'une sueur froide, pendant que la pauvre íemme se plaignail de violentes douleurs dans tout le memore blessé, à la région du coeur et dans le dos. Le memore blessé était comine paralysé. Survinrent des vo- missements qui furent suivis d 'hémathemèse ; hémorrhagie par le nez et par les oreilles; le pouls battait alors 120 par' minute. Huit minutes après on ne pouvait plus reconnaitre la pauvre Kate, lant elle était changée; elle venait de perdre connaissance. Le serpent, qui avait occasionné ce malheur, avait été trouvé à quelques centimètres du chemin ou les indiens 1'avaient tué. Três probiabiement, je favais touché au moment du saut et lui se retournant vers Kate qui me suivait. 1'avait mordue. Quand les indiens découvrirent le reptile, il avait déjà la tête levée prêt à mordre nouvellement. Quinze personnes étaient passées prés de lui et la pauvre Kate tut 1'unique victime La pauvre femme, sans connaissance, íut placée dans un bran- card pour être reconduite au village voisin, d'oíi elle était sortie gaie et rieuse vers le matin. Acompagnés par Fryer et le mari de Kate nous nous mimes en marche. Nous étions desesperes car nos étions síirs que tout espoir etait perdu et que le regard que venait de nous diriger Kate serait fatalement le dernier." Cette espèce se nourrit presque exclusivement de rats et d'au- tres petits rongeurs. Quelques naturalistes et voyageurs aítirment qu'elle se nourrit aussi de petits oiseaux. Nous devons cependant noter ici que dans le grand nombre d'individus que nous avons au- topsie, nous rfavons jamais rencontré de plumts dans 1'estomac. Dans les accidents déterminées par cette espèce on peut em- ployer le sérum auti-bothropique ou 1'anti-ophidique. Le premiei' est bien plus actif que le second, exigeant par conséquent une dose plus petite. Le sérum anti-ophidique, est cependant suííisamment actif. de- vant même être préféré s'il y a quelque doute sur la classification du serpent qui mord. 3. LACHESIS-ATROX Noms vulgaires: Jararaca, jararacuçí Synonymie scientifique: Coluber atrox— Linneo (17óó); onagro nDaDaononaanncGooõr:::' ro 47 Vipera atrox — Laur (1768); Cophias atrux Merrem (1820); Bothrops mcegera— Wagler et Spix (1820 Craspedocephalus atrox — Fitzeng (1826» Wucherer (1863); Trigonocephalus atrox -Schlegel (1.837); — Cette espèce est três voisine de la precedente, avec laquelle elle est confondue par le peuple sous la dénomination de jararaca et de jararacuçu. Plusieurs naturalistes n'ont même pas trouvé de carac- teres anatomiques bien distincts pour Fètablissement d'une espèce à part. Les caracteres différentiels pris du nombre et disposition des écailles des différentes parties du corps, principalement celles de la tète, sont réellement insuffisants.pour une indication utile dans le sins de caractèriser cette espèce. Son aspect general, le système de colo- ration et les caracteres du venin, pour lesquels nous appellerons eh temps voulu 1'attention constituent les meilleurs éléments pour le diagnostic. Ayant examine quelques exemplaires pour étudier un certain nombre de caracteres qui peuvent être décrits difficilement, il n'y a plus de danger de confondre cette espèce avec le L. Lanceolatus. Ce serpent parait bien moins abondant que celui-ci, surtout dans les Etats du Sud. A rinstitut nous avons reçu des exemplaires des endroits suivants: Santa Rita, Batataes, Araraquara, Cravinhos, Rincão, Lençoes, Patrocínio do Sapucahy, Ribeirão Preto, Ibaté, Boa Esperança, In- dayá< Casa Branca, Campo Alegre, Santa Lúcia, liaurú, Bomfim, AJ- fredo Lllis, Visconde Rio Claro, Porto Ferreira, Coronel Corrêa. Ven- tania et Trabijú. 11 peut atteindre l,m90 de longueur, cependant les exemplaires de cette dimension ne sont pas três communs. La diííèrence entre le male et la femelle n'est pas si visible que dans 1'espèce lanceolatus. A la partie superiure de la tète on nobserve aucun dessin. La colo- ration du fond, sur lequel sont dessinèes des figures semblables à celles constatées dans 1'espèce precedente, est d'un brun rougeâtre, prenant parfois un ton gris. Cette combinaison de couleurs donne à 1'animal un aspect ve- louté, par lequel on le reconnâit de suite. Le ventre, le menton et la partie ventrière de la queue sont d'un três beau jaune clair marqueté aux bords par des taches noires ou gris foncé. Plaque rostrale un peu plus haute que large pas échancrée; supra-labiales grandes, en nom- bre de sept, de çouleur grise; la"seconde formant la paroi antériure du trou lacrymal; écailles dorsales fortemetit soudées en 25 séries: 202 sous-ventrières; 55 paires de sous-caudales. La biologie de cette espèce est parfaitement identique à celle de 1'espèce precedente. Son venin se subordonne bien au type bothropique, ayant quelques pro- priétés quele distingue de iVimportequel autre; nous aurons 1'occasion onDnmc^nnnDnDnaDD^L^JDognnnDD 48 nnDDDnaDnnDDanmjs^nanongnnnD d'étudier ces propriétés dans un autre chapitre. Nous dirons setllement que c'est le veuin d'action locale plus intense, plus proteulytique sur les tissus. Le serum anti-bothropique est três aclif contre Pempoíson- nemment determine par cette espèce. On peut employer aussi, avec un três bon résultat, le sérum anti ophidique. 4. LACHESIS JARARACUÇU, Noins vulgaires: Jararacuçu, siirucuçú tapis (E. do Riu); uru- tu doré ctc. Synonymie scientifique: liothrops jararacuçu -"Venins des serpents du Brésil" — La- cerda (1884) Lachesis jararacuçu — V. Brazil — "Revue Medique de St. Paul" —(1901;. Le Dr. Lacerda fut le premier qui reconnut que c'était une es- pèce que l'on ne devait pas confondre avec la jararaca (L. lanceola- tus) croyant, cependant, qu'on pourrait 1'identifier avec 1'espèce Bo- throps atrox de Wagler. Malgré cette façon de voir, il proposa de conservei" le nom vulgaire de jararacuçu pour designer cette espèce. Voici la description qui se trouve dans ses leçons sur les venins des serpents du Brésil: "Selon moi, le jararacuçu et le "Bothrops atrox" de Wagler constituent une espèce différente du jararaca". Toutefois, comme 1'espèce décrite par cet herpétologiste est originaire de Cayenne et du Surinam, il me semble bon de conser- vei' le nom vulgaire pour cette espèce appartenant au Brésil. L"mdividu, dont la description suit, peut être pris pour type de cette espèce brésilienne. II a l,m50 de longueur et 22 centimètres de grosseur, à la partie la plus grosse. La tête est parfaitement trian- gulaire et 1'angle du vértice três prononcé. La partie supérieure de la tête est plate et tant soit peu déprimée à la région du front. Du rostrum au commencement de la région cervicale, il y a six centimè- tres. Le museau est tronqué, la plaque rostrale grande, convexe et presque triangulaire. Les plaques supra orbitaires sont três saillantes et forment comme un toit aux orbites. Celles-ci sont oblongues, les globes oculaires saillants et la pupille fendue en sens vertical. Les fosse tes lacrymales sont três ouvertes. Les écailles sont lancéolées, sou- dées et superposées. La coloration de la partie supérieure de la tête est noire, avec deux lignes jaunes de chaque côté; de ces lignes par- tent des plaques supra-orbitaires et continuent jusque à la limite de la région cervicale. La partie dorsale du corps est ègalement noire, avec des lignes N.° 21 — Lachesis altematus — Urutu — Cotiará — Cruzeiro (Pag. 52.) N." 22 — Lachesis neuwiedii— Jararaca á queue blanche— Urutu (Pag. 54) X" -2X — Lachesis itapetiningce Cotiarinha — Gorge do pigeon — Boipeva «los champs (Pag. .">(ij X." 24 — Lachesis jararacuçu — Urutu doré- Suruciicú tapis (Pag. 48) N.o 25 — Crotalus terrificus — Cascavel-Boicininga (Pag. 60) 4() ! bnDooaooaaanaaaaaóoDQÕZ obliques jaunes. La partie inférieure est jaune et pointillée de ta- ches noires. Les écailles qui couvrent la partie inférieure de la tête ressemblent plutôt à des plaques qu'à des écailles. LUes sont gran- des, de iorme irrégulière, lisses et coriaces. La bouche est profondément fendue; le maxillaire supérieur est arme de deux longuesdents canaliculées, courbées et isolées. La lon- gueur de ces dents est de plus de deux centimètres. Le maxillaire inférieur est garni de deux íaisctaux de dents courts, solidenient im- plantées, droites et três aigiies. La queue est conique terminant en forme d'ongle, et elle a 12 centimètres de longueur. (') A' Mr. G. A. Boulenger, spécialiste distingue du British Muséiim. nous avons envoyé des exemplaires de cette espèce. Après les avoir examines il nous communiqua n'avoir pas trouvé d'éléments suffisants pour 1'admission d'une espèce à part de Lachesis lanceolatus, et qu'il n'était question que d'une varieté de cette espèce. Malgré 1'autorité de Mr. T>oulenger, nous pensons avoir aífaire á une espèce distincte, qui ne doit pas être confondue, ni avec le La- chesis lanceolatus, selon 1'opinion de cet herpétologiste, ni avec le Bothrops atrox de Wagler comme 1'avait affirmé le dr. Lacerda. Outre 1'aspect general de 1'animal, coloràtion différente, et dé- veloppement qu'il peut atteindre, nous pouvons montrer un caractere anatomique, par lequel ou pourra distinguer le Lachesis jararacuçu des espèces qui lui sont proches. Le nombre de plaques sousven- Èrières chez la Lachesis Jararacuçu, est constamment inférieur á celui des deux espèces voisines. Sur des exemplaires de lm50 à I m80, nous avons compté de 170 à 176 écailles sons ventrières, tandis que sur le Lachesis lanceolatus et le Lachesis atrox, le nombre de sous ventrières varie de 195 à 202. Le Lachesis Jararacuçu peut atteindre jusquà 2m20 de longueur, alois que le Lachesis lanceolatus et le Lachesis atrox. nattem jamais cette dimension. La conformation de la tête est beaucoup plus triangulaíre chez le Lachesis jararacuçu que dans les autres espèces; ou ne remarque pas non plus de différence appréciable, entre la tête du mâle et celle de la femelle, lorsque dans les autres espèces, principalemem chez le Lachesis lanceolatus, la tête de la femelie est plus grosse, plus aplatie et plus triangulaíre que celle du mâle. Un autre caractere différentiel, dont les natura listes, actuellement, ne tiennent pas compte, est 1'étude comparaiive du venin des diffé- reiítes espècts. Cependant, on pourrait tirer parti des caracteres dif- férentiels, que présentent les différents venins, pour 1'établissernent de certains diagnosties difficiles. comme il arrivè pour les espèces ap- partenant à ce groupe. Le venin de Jararacuçu se distingue tacile- 1) Lacerda— Lcçous >m [e \renin dfs serpents du Brésil. pag. - -iDooonanoDDQnoonaooacr ,S( I □opoDODGnDaDODODanoDDnmnr' rnent, par plusieurs de ses propriétés, du venin du Lachesis lanceola- tus, et de celui du Lachesis atrox. Ceei veut dire que par l'étude du venin, on peut arriver à l'espèce qui Pa produit. Devant traiter dans une autre partie de ce travail, de Pétude comparative des venins des principales espèces brésiliennes, nous ne íerons qu'indiquer ici, en general, les symptômes les plus importants de Pempoisonnement produit par cette espèce. Nous ne pouvons trouver de meilleure observation, que celle recueillie dans cette ins- tituí même (au commencement de 1'année 1908) de Paccident dont avait été victíme, à Poccasion de Pextractiori du venin, Mr. Bruno Ran- gel Pestana, aide de cet établissement. Ce fut un cas d'extréme gravite, ou les phénomènes, tant objectifs que subjectifs furent soigneusement enregistrés. Voici le cas: Mr. Bruno, s'occupait, dans la matinée du 20 janvier, de Pex- traction du venin des serpents. II en avait dejà extrait à tous, prés de HO exemplaires, réservant pour la fin un enorme jararacuçu. II était aidé par un employé du Laboratoire, qui après avoir capture le serpent, tenant la tête entre le pouce et Pindex de la main droite, et le reste du corps avec la main gaúche, présentait Pophidien à Popèrateur qui pienait, au moyen d'une pince, maintenue avec la main droite, le maxillaire supérieur, et introdusait avec la gaúche, dans Pintérieur de la bouche, sous les dents du venin, une plaque en verre oii le venin devait couler. Au moment. oíi Mr. Bruno allait fixer le maxillaire supérieur au moyen de la pince, le jararacuçu, par un mouvement brusque, sans arriver cependart à se dégager com- plétement de Ia main de Pemployé qui le maintenait, desarma Popè- rateur, et implanta profondément dans la pulpe digitale, correspondant à la petlte phalange de Pindex de la main droite, une des dents ino- culatrices. Elle sMmplanta si profondément qu'il fallut dilacérer les tissus pour la retirer. De suite après Paccident, le patient sentit de fortes douleurs à Pendroit de la piqfire, douleurs qui s'étendirent peu á peu dans tout le bras. Accompagnant des douleurs, on observa une trépidation tendineuse et fibrilaire de tous les muscles du inem- bre blessé, à commencer par le tendon fléchisseur de Pindex rnordu et de la s'étendant graduellement aux autres tendons et groupes char- neux de Pavant-bras et du bras, Une demi-reure après, sehsation de froid dans tout le tégument externe, précédée de phénomènes d'e\- citation génêrale, parésie dans la déglutition, somnolence, perturbations visuelles, hémorrhagiès de Pendroit blessé et du nez. A ce moment les perturbations ressenties par le patient, furent teles qu'il se vit obligé de se coucher sur une des tables du Laboratoire. Malheureu- sement, il était seul avec Pemployé qui Pavait aidé à Pextraction du venin, car le Directeur et Pautre aide étaient absents. 51 i - - - Mr. Brune heureusement, navait pas perdu son sang-froid de- puis que s'etait produit faccident, et il se íit faire une injection quel- ques minutes après. Injection de 40 c. c. de sérum ànti-ophidique n. 2ó, dosant 0,7 en rolation au venin bothropique et 0,18 en relation au venin crotalique. Une demi-heure plus au moins après cette applica- tion, les phènomènes subjectifs diminuèrent, 'principalement Ia sensa- tion de froid des téguments et les perturbations visuelles, et le pa- tient jugea avoir assez de forces pour entreprende le voyage de Bu- tantan, à la capitale, soit 8 kilomètres de vehicule. Les phénoménes locaux devirent appréciables une heure après l'accident et suivirent une marche progressive et ascendante, de sorte que quatre heures après, fenílure se trouvait ou niveau du pli du cou- de, et en 12 heures au niveau de 1'èpaule, ou elle s'arrêta quelque temps. En arrivant en ville, ayant senti avec la secousse du voyage, une recrudescence des symptômes toxiques, signalés antèrieurement, il reçu nouvellement du sérum anti-ophidique dose à 40 c. c II dor- mit bien la nuit, ayant eu, à peine, vers le matin, un sommeil agite, accompagné de loquacité. Le matin dujour suivant, 1'état general était bon, temperature 38", urine en petite quantité et três rougeâtre: même état local: injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. Les phjnomènes locaux s'atténuèrent à partir du.troisième jour, progressivement et lentement, pour disparâitre complètement le huit- ème. La temperature se conserva au niveau de 38". pendant que du- rèrent les phènomènes locaux. A fendroit de 1'inoculation, il y eut uesphacele" des tissiis, avec une légère retraction, du tendon fléchis- seur du doigt. Comine on l'a vu le venin du jararacuçu, ne ressemble ni au type bothropique, ni au type crotalique, participant par quelques unes de ses propriétés, de ces deux types de venins. Ni le sérum anti-cro- talique, ni l'anti-bothropique ne sont suffisammentactifs contre ce ve- nin. Dans les accidents produits par le jararacuçu, le sérum anti-ophi- dien doit toujours ètre préféré. Les accidents determines par cette espèce sont généralement três dangereux, non seulement à cause de l'activité du venin, mais aussi de la quantité qifelle est capable d'inoculer. Le jararacuçu a une glande três active et de grande capacite, produisant en moyenne uri centimètre de venin liquide à chaque extraction. II est três abondant dans certaines règions, mais absolument introuvable dans d'autres. L'lnstitut en a reçu des exemplaires des localités suivantes: Lo- rena, Pirajíi. Tremembé, Porto Martins, Araquá, Cruzeiro, Conchas, Mandury, Cerqueira Cezar et Ilha Grande. 52 jODaoaoonoooo 5. LACHES1S ALTERNATUS Noms vulgaires: Urutu, cotiára ou coatiára, cruzeiro, etc. Synonymie Scientifique: Craspeciocephalus brasiliensis — Qray. Hothrops alternatus, - Dumeril et Bibron: Jan. Iconographie gé- nérale. Trigonocephalus alternatus. Jan. — Rev. et Mag. Zool. 185CA Bothrops atrox. — Hensel. Arch. G. Nat. L'Urutú est un gros serpent, relativement à la longueur qu*il peut atteindre. Les plus grands exemplaires que nous avons vu, ne dèpassent pas l.m40 de longueur. ils ont une grosseur de 0,15 à 0,20 II a la tête courte et efíilée, couvertes de petites écailles, dis- posées en 12 à 13 séries entre les plaques supra-oculaires. La plaque rostrale est plus haute que large. Une paire d'inter-nasales; deux ocu- laires postérieures et deux sub-oculaires, séparées des supra-labiales par deux séries de petites écailes; trou lacrymal séparé des supra-la- biales par de petites écailles; neuf supra-labiales. Eceilles dorsales en 33 le35 séries, sous-ventrières 180; sous-caudales 40 paires. Uurutú est un serpent três bien dessiné. et de là lui vient le nom que les mdiens lui ont donné de cotiára ou coatiára, qui pnrait- il. signifie, peint. Sur un fond brunâtre, pointilé de taches blanchâtres, on voit de chaque côté du corps, des figures courbes, ayant la partie conve- \e tournée vers la ligne du milieu, qui par la forme sont três com- parables aux branches d'un X. Ces figures tantot se croisent, tantot alternent avec celles du côté opposé, formant avec art, un dessin. de três bel eíffect. Sur Ia tête, un dessin, que le peuple sans raison compare à une croix. II a.plutotla forme d'une ancre ou d'un Y. II habite les Etats du Sud du Brésil et les pays sud-americains 11'aime de vivre sur le bord des rivières, des étangs et des mares ou il trouve une alimentation abondante, composée principalement de «preás». II nest pas trouvé dans beaucoup d'endroits; mais dans les parts qu'il habite, il est en abondance, étant três proliíique. Nous avons des exemplaires de cètte espèce, dans les locali- tés suivantes deTEtatde St. Paul: Boa Esperança, Batataes, Boituva, Guatapará, Araraquara, Jaboticabal, Bebedouro, Pirassununga, Sanla Rita, Sarandy, Java, Morro Alto, Mattãu, Nova Odessa, Itapetininga, llèrmillo Alves, Baguassú, Rincão, Lençoes, Ribeirão Preto, Pirape- tinguy, Limeira, Ribeirão Bonito, Tombadouro, Ibitirama, Ibaté, Pitan- gueiras, Sertãosinho, Itapira, Taquaritinga, Campo Alegre, Villa Ame- ricana, José Paulino, Martinho Prado, Cosmopolis, Mandury, Bom- íim, Alfredo Ellis, Pontal, Barão Geraldo, Agudos, Campo Alegre et Gramminha. GonDooonaaooL c 53 "-.zqdo II est ti ès irritable, et quand il est en fureur il s'applatit com- ine une "boipeva" (Xenodon) il lance des' coups à tort et à travers. Les acciients determines par cette espèce sont justement repu- tes de grande gravite. Le peuple a 1'habitude de dire, que quand l'u- ititii ne tue pas, il estropie. De fait, cela doit être, non pas tant par 1'activité du venin, que par la quantité, dont disposent habituellemcnt les individusde cette espèce. Linteressant observation d'un accident determine par cette es- pèce. prise par le distingue médecin Dr. Olympio Portugal, nous don- nant une idée parfaite des principaux symptômes de cette empoison- nement, nous allons la transcrire intégralement : H. agée de 45 ans, italienne, femme d"un cólon d'une planta- tion; de complexion régulière, fut piquée par un urutu, au niveau du -maleole*' interne droit, un jour du móis de dècembre dernier (1('()2). Le fait se passa à midi, et une heure après la patiente était sous mon observation. Pâleur notable, physionomie hébétée; elle entra dans mon ca- binet, appuyée sur deux personnes, pouvant à peine se soutenir. Elle ressent un grand malaise, nausées, vertiges. II est bon de noter, — heu- reusement pour 1'observation régulière. — quMI ne lui fut pas adminis- tre d'alcool, comme on le fait souvent ici. Pouls à 120, três faible; température axillaire 36"2. Pupilles extrêmement dilatées, presque inertes à la lumière, amblyopie. Hémorrhagie par les gencives et par la langue. Pendant Pexamen, vomisse.ments striés de sang, grand abattement. Immédiatemment, devant rimminence de 1'état vertigineux, est fait 1'iniection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Deux heures après cette intervention, la malade est moins abattue, les hemorrha- gies externes ont cesse, conservant toutefoís la même température et l'état vertigineux, les perturbations visuelles et les autres symptômes alarmants. Pour des motifs étrangers au point de vue thérapeutique, la malade ne fut pas visitée de 2 heures de 1'après-midi à 5 heures du matin du lendemain, manquant ainsi la nouvelle injection. ■\ la visite du lendemain, on rapporta ceei: — à mesure que s'avançait la nuit, 1'état de la malade s'aggravait considérablement: sueurs abondantes, presque froides, refroidissement des extrêmités, abattement profond, angoisse extreme, perte totale de la vue, dyspha- gie complete. Avéc la température de 35"7, un pouls excessivement faible, difficile à compter, des pupilles extrêmement (invertes, tout à fait inertes à la lumière — c'était là le funeste tableau symptomatique. La malade répondait à peine au\ questions, et ne pouvait pas boire l'eau qu'on essayat de lui faire prendre. Le ventre était extra- 54 ordinairement tympanique et douloureux à la pression. On lui fit une autre injection de 20 c. c. de sérum anti-bolhropique. Le tableau symptomatique ne tarda pas à s'améliorer, à tel point que 20 minutes après finjection, la malade put, quoique avec difficulté, boire de 1'eau. Une heure après, la situation est déjà bien différente. La malade pa- rut se réveiller d'un pesant sommeil. A 7 heures la tempèrature est à 26"2, et le pouls à 100. La vue s'améliore, quoique les rèactions pupillaires soient lentes. A midi, la malade. depuis la veille indiffé- rente à tout, se sent mieux, se plaignant touteíois d'une extreme ía- tique et d'une prcfonde faiblesse. Une purge huileuse, administrée à 7 heures, produit alors des déjections noirs, révélant des enterorrha- gies antérieures. Enfin, — pour ne pas allonger de détails sans va- leur, — la malade fut considérée hors de danger, le soir, après que les perturbations de Ia vue eurent disparu lentement. Au bout de deux jours, elle se levait déjà, avec peine, ànémiée et profondément affaiblie, supportant mal, debout, son état vertigineux. II resulte de ceei, avec une force de logique, que peut-être ces lignes n'expriment pas avec 1'éloquence nécessaire, 1'action miraculeuse du sérum victorieux, presque dans une imminence extreme. Son emploi serait certainement meilleur en dose plus forte au commencement; Ia réussite de la seconde injection, cependant, est d'une si grande valeur, qu'elle donne plus de relief encore à sa thé- rapeutique. Le sérum à employer contre cette espèce d'empoisonnement est l'anti-bothropique ou anti-ophidique, qui, moins actif que le pre- mier, donne cependant de bons résultats dans la pratique. 6. LACHESIS NEUWIEDII Noms vulgaires; Urutu, jararaca, jararaca à queue blanche. Synonymie scientifique: "Rothrops Neuwiedii" — Serpentum bra- siliensum — Spix. ••Trigonocephalus Neuwiedii" — Jan, Rev. Mag. Zool 1854, page 154. "hothrops Uiporus" — Cope — P.oulenger — Ann. de Mag.— 1886. "Trigonocephalus pubescens" — Cope — Pro.' Améric Philns. Soe. 1869. "liothrops Urutu" — Dr. Lacerda — Leçons sur le venin des ser- pents du Brésil. Connu en quelques endroits sous le nom d'Uruti'i, il ne doit cependant pas être confondu avec le serpent, qui est vulgairement connu sous ce nom populaire. — Le Lachesis alternatus. Cest une espèce qui n'atteint pas de grandes dimensions, ni en longueur, ni en nnoannnnvcnotirnaâaanaannaaannó 5tS u~~:inaoonDooaDnnariaoõnoõy?;*r* grosseur. Les plus grands exemplaires ne dépassent pas 90 centimè- tres. Son aspect general la três belle et caractèristique disposition de sa coloration, sont si distincts, que le diagnostic de cette espèce devient facile, il n'est pas possible de la coníondre avec celles qui lui sont voisines. II est donc ètrange que le peuple ne lui ait pas donné une désignation spèciale, différente de celles qui sont attribuées à d'autres espèces. De corps mince, tête effilée légèrement triangu- lai ix-, ce serpent, presente sur un tond brun légèrement rougeâtre, de chaque côté du corps, prés de la ligne du milieu, des taches d'un brun assez foncé, avec des liserés blancs, qui se croisent normalement avec des taches identiques du côté opposè; sur la tête, ou voit qua- tre taches de couleur foncée disposées sur quelques exemplaires, de telle manière qu'elles forment un dessin três sernblable à la croix de Malte; le ventre est jaune clair, prenant en quelques endroits un ton plus foncé. Plaque rostrale aussi haute que large; nasale divisée; écailles de la partie supérieure três petites, soudées et superposées: supra - oculaire grande, séparée de sa similaire par 6 ou O séries de petites écailles; grandes inter-nasales, en contact 1'une avec l'autre: deux ou trois post oculaires et une sub-oculaire, qui est separée des labiales par deux ou trois séries d'écailles; fosse lacrymale sèparée des la- biales; huit ou neuf supra-labiales ; écailles dorsalles fortement sou- dées et disposées en séries; ventrierès 180; sub-caudales 42. La distribution géographique de cette espèce est étendue' quoi- que peu abondante et ne se trouvant pas partout. Elle a été cons- tatée dans quelques Etats du Nord du Brésil, dans presque tous ceux xlu SuJ, et dans les pays sud-américains. Nous avons reçu des exemplaires des localités suivantes de l'E- tat Je St. Paul: Batataes, Guatapará, Jaboticabal, Andrades, Sta. Rita, Estação Hermillo Alves, Lençocs, Itú, Pirapetinguy, Limeira, Ribeirão Bonito, Ibaté, Indayá, Casa Branca, Campo Alegre, Martinho Prado, Eranca, Mandury, Bomfim, Alfredo Ellis, Visconde do Rio Claro, Por- to Ferreira, Coronel Corrêa, Porto Martins et Jardinopolis. Ce serpent possède un venin assez actif. heureusementen quan- tité inferieure, en moyenne, à celui d'autres espèces de Lachesis, dont nous avons parle antérieurement. II produit des phénomènes locaux assez intenses et des hémorrhagies abundantes, comine celui du La- chesis lanceolatus, et du Lachesis alternatus. Cest donc un venin três ressemblant par la symptomatologie qu'il produit, à ceux des deux dernicres espèces, desquelles il se distingue facilement par les carac- teres que nous étudierons plus loin. Nous ne connaissons aucun cas digne d'être enregistré ici. d'em- poisonnement chez 1'hpmme determine par cette espèce. I.imique cas que nous avons observe se produisit dans cet Instituí, sur un em- 56 ~ ployé, au moment ou il attrapait les serpents pour 1'extraction du ve- nin. L'accident f ut si bcnin, et traité si promptement, que nous ne constatâmes aucun phènomène d'empoisonnenient, à part la réaçtion locale, qui fut peu intense. Le sèrum que l'on doit employer dans un empoisonnement de eette espéce, est l'anti-ophidique. 7. LACHESIS ITAPETINING/E Q. A. Boulenger— "Annals and Magazine of Natural History"- 7-vol. XV. October 1907. Nums vulgaires: ('otiarinha, boipeva, furta-côr, í irise) Jararaca des champs. Lspèce rare, trouvée pour la première fois dans 1'Etat de St. Paul, les premiers exemplaires ont été envoyés à 1'lnstitut, par /Vir. Avelino César, de Itapetininga. Nous en avons aussi reçu quelques autres exemplaires provenant de Sta. Rita de Passa Quatro et de Pi- rassununga. Elle fut décrite par Mr. Q. Boulenger. notable spécialiste du British Museum, à qui 1'lnstitut de Butantan, en reconnaissant une es- péce nouvelle envoya des exemplaires. en lui proposant le nom de Lachesis itapetiningae. Cest un serpent qui ne grandit pas beaucoup; les plus grands extmplaires reçus juqu'à présent, atteingnant déux palmes de lon- gueur. Sun aspect general rappelle beaucoup le Lachesis alternatus, duquel il se distingue facilement par ses dimensions exigues et par les différences de couleurs et de dessin. La partie supérieure latérale de ce serpent est couleur de ter- re rougeátre présentant sur ce fond de chaque côté, des taches a in- tervalles de 5 millimètres l'une de 1'autre; tantôt elles alternent, tan- tôt elles se croisent avec les taches du côté opposé. La partie inférieu- re de la mandibule est complèternent blanche ainsi que la partie laté- rale des écailles sous-ventrières qui présentent des taches d'un brim grisâtre tout le long de la région sous ventrière, Museau âllongé et oblique; plaque rostrale plus haut que large, plus large en bas quVn haut; nasale divisée; écailles de la partie supèriure de la tête três pe- tites, superposées et fortement saudées; grandes supra-oculaires, sépa- parées par sept séries de petites écailles; deux ou trois post-ocuiaires et sous-oculaires séparées des supra-labiales par une série de petites écailles; huit supra-labiales, la troisième et la quatrième plus grandes que les autres. Écailles en 25 series et fortement soudées; 150 sous- ventrières; anale entière; sous-caudales 28. jjonà a õõongn Dnnnnngggggg aaatiaD 57 ggnnnDaaaanogaannocgaoooDooagn Selon les infortnations que nous avons recueilli cette espèce habite exclusivement les champs, se nourrissant três probablement de petits rats des champs. Les accidents determines par ce serpent doivent être três ra- res, ear nous n'avons pas eu connaissance d'un seul cas. Le venin est assez actit, mais la glande respective est heureusement de petite capacite. C'es le serpent venimeux qui donne la plus petite qiiautité de venin,— 0.05 c. c. par extraction. Le sérumquefon doit employer datis les cas de morsure de cette espèce est 1'anti-ophidique. 8. LACHESIS CASTELNAUDI Synonimie scientifique: "Bothrops castelnaudi" — Dumeril et Bi- bron VII (1854). "Trigonocephalus castelnaudi" — Jan, Rev. de Mag. Zool. — 1859. page. 135. "Bothriechis castelnaudi*' — Cope — ( 1860). "Bothriopsis quadriscutatus'' — (1861). "Thanatophis castelnaudi', — Posada Arango — Bui. Soe. Zool- France 1889. Espèce rare constatée à peine datis le Nord du Brésil, au Pará et à 1'Équateur. Nous n'en possédons pas encore un seul exemplaire dans no- tre collection. La descriptíon suivante est faite d'aprcs le catalogue du Hritish Muséum : Tête étroite et allongée; museau rond, rostrale aussi haute que large, nasale divisèe; écailles de la partie supérieure de la tête, pe- tites, juxtaposées, lisses ou faiblement soudées sur le museau et ati sommet; supra-oculaires plus larges et séparées par cinq séries d'é- cailles longitudinales; une paire dMnternasales en contact l'une avec 1'autre, et une grande canthale; deux ou trois post-oculaires et une sub-oculaire, séparée des supra-labiales par une série de petites écail- les: écailles temporales soudées; supra-labiales, la seconde formant le bord antérieur du trou lacrymal. Écailles fortement carenées en 25 ou 21 séries. Ventrières 230 — 253; anale entière; smis-causale 72 -84; toutes ou la plus grande partie sont simples. D'un brun verdâtre en haut, avec des taches transversales de couleur foncée; taches foncées sui la partie supérieure de la tête, 1'une d'elles oceupe le milieu du museau. Une ligne foncée de l'angle des yeux á la commissure labiale; ""cjuj—^DDaa^nnDacjannDnno 58 ":r:jnooDQooooonaaoooooDooooaoc! ventre d'un brun íoncé tache de jaune. Longueur totale: l.22(J milli- mètres; queue 180 millimètres. Nous ne connaisons pas le venin de cette espèce, et dans aucun ouvrage nous n'avons trouvé relate aucun cas d'empoisonnement de- termine par elle. 9. LACHESIS LANSBERGII Synonymie scientif ique : "Trigonocephalus lansbergii" Schleg Mag. de ZooL 1841. "Teieuraspis lansbergii, — Cope — Proc. Ac. Philad. — 184^, pag. 338. "Bothrops lansbergii" — Jan — Elenco, pag. 127 (1863) et leon- Gene. 47. "Bothrops ophryomegas" - Bocourt. — Ann. Sc. Nat. 1868, pag. 201. "Porthidium lansbergii" — Cupe, Proc. Ac. Philadel. 1871 - pag. 207. "Bothriopsis ophryomegas'"— Cope 1, c, pag. 208. "Brotriechis lansbergii" — Giinth — Biolc— C. Ann. Rept, pag. 130 (1895). "Brothriechis ophryomegas" — Giinth. 1, c, pag. 191. Cest une espèce rare, comine Ia precedente, qui na été ren- contrée qu'au Nord du Brêsil, sud du Mexique, Culumbie et Venezuela. L'Institut de Butantan ne possède pas un seul exemplaire de cette espèce. Voici d'aprês le catalogue du British Muséum cesprin- cipales caractèristiques: museau pointu, rostrale d'une et un quart á une fois et demie aussi haute que large; nasale divisée ou mi-divisée une paire d'internasales; écailles de la partie supérieure de la tête, petites, superposées et fortement carenées; grandes supra-uculaires, séparées par 5 ou 7 séries d'écailles; 2 ou 3 séries d'écailles entre les yeux et les supra-labiales; écailles temporales soudées; 8 à 10 supra- labiales. E'cailles fortement carenées en 25 à 27 séries. Ventrieiès 152 — 159; anale entière; sous-caudales 29—35 — simples. Brun jau- nâtre, brun décoloré tantôt gris en haut, avec des taches rhomboidales, d'un brun foncé, habituellement divisées par une ligne jaunâtre ou orangée, située le long des vertèbres; les côtés de la tète de couleur noire; ventre avec de três petites taches brunes tachées ou non de petites points blanc. Longueur totale 575 millimètres, queue 70 mil- limètres. Nous ne connaissons pas ce venin. 50 10. LACHESIS BILINIATUS Nym vulgaire: Surucúcú patioba (Bahia). S\nonymie scientifique : "Cophias bilinialus", - Wied Beitr. Nat. liras; "Trigonscephalus biliniatus" — Schegel., Pys. Serp. II p. 540. "Craspedocephalus biliniatus" Qray. Cat. pag. 7; "Bothrops biliniatus" Dumerii et Bibron VII pag. 1.514, Jan. con. Gen ; "Trigonocephalus arboreus" — Cepe, Prnc. Amer. Philos. Soe. XI. pag. 157. Le prince de Neuwied voyageant au Brésil trouva prés de la rivierè Peruhybe, prés de Villa Viçosa le premier exemplaire de cette três belle espèce qu'il appela "Cophias biliniatus". Cest un serpent tacile à distinguer des autres espèces de Lachesis de 1'Amérique car c'est 1'unique qui est vert. II est presque entièrement de cette cou- leur, présentant de chaque côté du corps des bandes jaunes. Sur la tête, de três petites points noirs et jaunes; le ventre est jaune pâle et les leires bien jaunes. Rostrale aussi haute que large; nasale di- visée ou mi-divisée; écailles de la partie supérieure de la tête, petites, superposées carenées et disposées en 6 séries, entre les supra-oculai- res que sont grandes; deux ou trois post-oculaires, et une ou deu\ sous oculaires, séparées des labiales par une série de petites écailles ; écailles temporales soudées; 7 ou 8 supra-labiales, la seconde íormant le bord antérieur du trou lacrvmal. Écailles du corps três petites su- perposées et fortement soudées et disposées en 29 séries. Ventrierès 1°8— 218, anale entière ; sous-caudales 6^ — 7 1 toutes ou la plus gran- de partie en paires; queue prehensile. Cette espèce n'a été rencontréé qu'au Nord du Brésil. en Boli- vie, au Pérou et à 1'Equateur. Nous n'en avons encore reçu à 1'lnstitut aucun exemplaire; 1'unique que nous avons pu examiner appartenait au Musée Nationai de Bio de Janeiro. II parait que, tnème dans les Etats du Nord du Brésil, elle n'est pas actuellernent rencontréé íréquemment. Les effets de son venin ne sont pas connus, car nous ne pou- vons pas enregistrer un seul cas d'empoisonnement produit par cette espèce. Des Lachesis qui se trouvent au Brésil, il nous manque trois espèces doní nous ne connaissons pas du tout le venin. Ce sont: le Lachesis castelnaudi, le Lachesis lansbergii et le Lachesis biliniatus. Nous ne signalons ce íait que pour avoir 1'occasion de solliciter encore une iois des confrères et des personnes qui s'interessent à la science. et qui habitent les rigions ou trouvent ces Lachesis, des efforts pour nous envoyer des exemplaires vivants, du venin sec, ou quelqucs informations sur 1'action du venin de ces espèces. uooõoa; ()( ) ' : \ g y y II y a d'autres Lachesis qui n'ont pas encore été rencontrées dans notre pays. Mais comme ce sont des espèces particulières à des pays da 1'Amérique du Sud voisins du nôtre, il est possible qu'elles soient trou- vées au Brésil. Ce sont : 1 1 — Lachesis pulcher — Equateur, 12 — Lachesis microphtalmus — Pérou — Equateur. 13 — Lachesis pictus — Pérou. 14 — Lachesis ammodytoides — Argentine. 15 — Lachesis xanthogrammus — Equateur. lò — Lachesis schlegelii — Colombie — Equateur. 11. CROTALUS TERRIF1CUS Noms vulgaires: Cascavel, Boicininga. Synonymie scientifique: "Crotalus dryinas"— Lni. S. N. I. pag. 372. "Caudisona terrífica"— Laur. Syn, Rep. pag. 193. "Caudisona dryinas" — Laur. 1. c. pag. 94. "Caudisona orientalis" — Laur. 1. c. "Crotalus boiquira" — Lacep. Serp, 11. pag. 130, 190. "Crotalus durissus"— Shaw. — Zool. III. pi. x. c. "Crotalus horridus" — Latr.— Rept. III. pag. 186; Daudin Rept. v. pag. 311; Neuwied, Abbid. Nata. Brás.; Schlegel, Phys. Serp. II. pag. 561. Dumeril et Bibron Vil. pag. 1,472; Jan, Icon, Gene 46, pi. III; Gray, Cat. pag. 20. "Crotalus cascavella"— Wagler et Spix — Serp. Brás. pag. 61. "Caudisona basilisca" — Cope Roc, Ác. Philad. Comme nous 1'avons dit antérieurement, l'Amérique du Sud ne possède qu'une espèce de Crotalus — le Crotalus terrificus — serpent à sonnettes (cascavel) espèce três abondante du Nord au Sud du Brésil principalement dans quelques E'tats du Nord. Se distinguant facilement de toutes celles de son genre par fexistence d'un appendice corne (sonnette ou hochetj placé à 1'extrémité de la queue, et qui agite produit un bruit spécial, et aussi par les petites écailles de la partie supérieure de la tête. Cette espèce sud américaine três connue n'a pas besoin de description détaillée. En nous conformant, cependant, avec le programme trace et étant question d'une espèce si importante, nous donnerons une indication succincte de ces principaux caracteres: tête courte, coverte de petites écailles carénées, distincte de la gorge, écailles saillantes, trone vigoureaux atteignant dans phesieurs exem- plaires la grosseur du poing ; sur un fond brun foncé verdâtre, on distingue sur le dos, de la région cervicale á la caudale, des losangos limites par des lignes concentriques, variant du jaune clair au brun () | ico idpdog ioncé presque noir, rostrale un peu plus haute que large, en contact avec la. nasale antérieure; une paire cTintemasales et une paire de pré- frontales: rarement avec une ou 2 pctites écailles entre elles; 3 ou 4 séries de petites écailles entre les yeux et les supra— labiales ; supra — labiales 12; écailles en 25 séries, les dorsales fortement carnéées; ven- trières 170; anale entièrc : sous— caudales 23. La dimension est três variable; les plus grands exemplaires que nous avons reçu atteignent l'",40. La queue du mâle est bien plus longue et plus grosse que celle de la femelle. Dans les espèces Lachesis le mâle est toujours plus fin et plus petit que la femelle; il n'en est pas de même avec le Crotalus; les males atteignent de grandes dimensions et ils paraissent plus robustes que les femelles. lis sont plus irritables que les femelles. Le cascavel, est heureusement,, un serpent três doux, qui se mtut avec ditticulté. II met quelque temps pour préparer son coup, mais cependant il manque rarement son but. II prefere les tarrains secs, champs, prés, aux brousses touffues. II est principalement três abondant dans les régions de champs. II cause quelquefois de sérieux préjudices aux éleveurs. C*ést 1'espèce que nous reçevons le plus abondamment de l'in- térieur de l'E'tat. Sur le nombre total de 2.210 serpents envoyés pendant 1'année 1908 à 1'lnstitut, l.Oól étaient des serpents à sonnettes. Le venin du serpent à sonnettes est les plus actif de tous ceux que nous avons étudié. II se distingue facilement des venins des La- chesis par une action eléctive sur le systéme nerveux, et son action locale plus faible. Pour donner une idée de 1'action de ce venin sur 1'homme, nous ne pourrons rien laire de mieux que de transcrire fobservation magis- trale relatée par le Ur. Sigaud, dans son excellent livre 'Maladies du Brésil'1 à propôs de la folie tentative d'un lépreux pour se délivrer de sa maladie, en se íaisant mordre par un serpent à sonnettes. Voici Tobservation : "Mariano Joseph Machado né à Rio Pardo, province de Rio Grande du Sud âgé de 50 ans, était il y a 6 ans affécté de lèpre tuber- cultuse, (lèpre léontine d'Aliberti) il était depuis 4 ans, à 1'hôpital des lépreux de Rio de Janeiro. Ce íur, le 3 setembre quil en sortit, arme d'un courage héroíque, bien résolu à tenter 1'épreuve de la morsure du serpent à sonnettes, malgré les sages et prudents conseils de diffé- rents médicins, qui attendaient un succès plus que douteux de dan- gereux moyen, et qui savaient d'ailleurs, que le malade, selon sa propre declaration, n'avait suivi que três irrégulièrement les différents modes de traitement qui lui avaient été prescrits, et quil était loin d'avoir épuisé la liste des remedes préconisés contre la lèpre, parmi lesquels, ( )2 looaoc le sudoriíique (asclepias gigantesca) si recommandé dans 1'lnde contre 1'éléphantiasis des Qrecs. Mariano .loseph Machado, dégoúté de 1'exis- tence, ne pouvant plus supporter les souffrances d'une horrible mala- die se dirigea chez le Dr. Snntos, chirurgien, rue Vallongo, ól qui possédait un serpent à sonnettes. Ce íut là, que, en présence d'une assistance assez nombreuse et dans laquelle se trouvaient les Drs. Maia, Costa, A. P. Martins, Tavares, Reis, etc. le malade se soumit à l'épreuve de la morsure présentant sa main au reptile, avec le plus grand sang-froid, et conservant toute sa présence d'esprit. Mariano •itait un homme de stature ordinaire, d'une constitution athlétique. La lèpre léontine arrivée à sa seconde périôde avait rendu la surface du corps insensible au toucher; le tissu cutané, dense et rugueux, était couvert de tubercules peu eleves sans altération, la figure repous. sante par la déformation des traits ; les extrémités des doigts avaient dejà perdu leur forme et 1'épiderme se détachait facilement; les ongles s'altéraient, et les doigts étaient contractés. La maladie, n'avait pas cependant anéanti la force vitale ni épuisé entièrement 1'énergie d'une constitution robuste. II existait en bas du bras quelques pustules de nature dartreuse, qui établissaientune sorte de complication avec la lèpre léontine. Mariano José Machado avant de tenter 1'épreuve declara |qu'il agissait de sa propre volonté : dans une déclaration signée par lui, en présence des assistants, il prend 1'entière responsabilité de son acte, et c'est après avoir signé cette formelle déclaration, que sa main droite, introduite à 1'intérieur de la cage, attrapa deux fois le serpent. Celui ci fuit tout d'abord, léchant ensuite la main sans la mordre; se sentant cependant, pris avec force, par le milieu du corps, il mord la main du malade entre 1'articulation du petit doigt et 1'annulaire avec le méta- carpe. La morsure est faite à 1 1 heures 50 minutes du matin du 4 septembre; le malade ne sent pas fimpression des dents, ni 1'action immédiate du venin introduit dans la blessure, il ne reconnait quil est mordu que par 1'avis des observateurs qui 1'entourent. La main est de suite retirée de la cage; elle est un peu enflée; il coule du sang de la blessure ; il n'y a pas de douleur ; le malade conserve son sang-froid; la respiration et le pouls sont normaux. Cinq minutes apri-s il ressent une légère sensation de froid dans la main ; à midi, une faible douleur se localise dans la paume de la main, augmentant en quelques minutes; la main se tuméfie considérablement; en 30 mi- nutes, le pouls devient três fort et plus plein: même tranquillité mo- rale. En 59 minutes engourdissement de tout le corps. A 1 heure et 20 minutes, tremblcment par tout le corps, sensibilité au toucher. A 1 heure et 36 minutes, perturbation de l'intelligence, pouls plus frequent; difficulté dans les mouvements des lèvres; tendance au sommeil; la gorge se resserre ; douleur plus intense dans la main, s'étendant à "aaooonannT" 63 ODDoaooaoancjoaoD:' tout le bras; la tuméíaction de la main augmente. A I heure et 40 minutes, douleurs dans !a langue et dans la gorge, s'étendant jusquà festomac; augmentation de douleur et de la tuméíaction de la main mordue; sensation de íroid aux pieds. A 2 heures et 5 minutes, diífi- culté de parler; 20 minutes plus tard, diíficulté d'avaler: en pcu d'an- goisse, sueur copieuse sur la poitrine. A 2 heures et 50 minutes, abbattement, prostration des bras, écoulement de sang par le ne/., agi- tation, pouls à %. Sueur généra|e à 3 heures et 4 minutes, gémisse- ment involuntaires ; quelques minutes après, pouls à 100 ; grande douleur dans les bras, face injecfée, epistaxis continuei. A 3 heures et 35 m.. le malade avale sans diíficulté de l'eau vineuse, change de chemise: une couleur rougeâtre se manifeste sur tout le corps; un écoulement sanguinolent se declare dans une des pustules placées sous le bras- La couleur devient plus foncée, principalement dans le membre pique; douleur atroce dans les membres supérieurs, ne laissant aucun repôs; gorge resserrée, respiration difficile. A 5 heures et demie pouls à 104, turpeur, urine abondante, salive épaisse, de couleur foncée, prostration musculaire, gémissements, à cause des douleurs, respiration tranquille, pouls plein, plus grande tuméíaction de la main mordue. A 7 heures, somnolence, gémissements; le malade se réveille, se plaignant de fortes douleurs dans la poitrine et la gorge qui lui semble être fermée, émission copieuse d'urine, déglutition plus difficile, salive abondante» continuation de 1'épistaxis. On lui íait prendre une boisson composée d'eau, de sucre, et d'eau de vie, qu'il ne peut avaler. V 8 heures, la sueur cesse, agitation, émission copieuse d uri- ne. .V 9 h. ' i, sommeil profond. A' 10 heurs on lui fait prendre une infusion de guaco à Ia dose de 3 cuillères, avec de 1'eau sucréc que le malade refuse de boire ; il prend seulement 1'infusion. L'épista\is cesse; pouls 108, règulier. On remarque que les tubercules sont deprimes, sur les deux bras et sur la face ayant un aspcct érysipelateux. A' 10 heures et 20 minutes émission d'urine claire. prés de deux onces, soulagement, sommeil durant quelques instants, diminution des douleurs de la poitrine. Celles ci cependant se déplacent, prenant les jambes et les pieds, qui jusqu'alors s'étaicnt conserves froids, ainsi que la main mordue; pouls 108; règulier, soif; le malade boit, assis, de l'eau avec facilite. A' 1 1 heures il prend 4 cuillerées d'un fort infusion de guaco; ; , cTheure après il urine un li- quide colore et continue à boire de l'eau sans diíficulté; pouls à 1!(J; bras et main piquée três oedemateux, avec une douleur excessive. A' minuit, sommeil, excitation, nouvelle émission d'urine. Une demi- heure après, réveil avec angoiíse, cris douloreux; le malade demande la cohfession et refuse les remedes; plus tard nouvelle émission du- rine, forte chaleur dans les jambes ; le malade se résout à prendre gOBoBaDDODoauDSBgnnngnnnnaoãno ()-\ r^HDõbDDDOoanDoaaOnnooaaonoonD deux fois 1'iníusion avec un intervalle d'une demi-heure: contiiiuatiun dcs tnêmes symptômes. A' 2 heures, il prend, assis sur sori lit, trois cuillerées d'eau qu'il avale avec difficulté, et, toutes les fois qu'il prendre de l*eau puré, la difficulté d'avaler augmente, ainsi que la douleur. A' 2 heu- res et demie, il prend le remede: repôs: pouls 110. A' 3 heures et demie, urine: repôs: dose du remede administrée à 3 heures^: pouls 110: inouvements involontaires dans le pouce de la main droitc et dans la jambe gaúche. A' 4 heures émission d'urine: on lui administre à 4 heurs : ( une cuillerée de remede: repôs: pouls 100: deux émissions d'urine de 5 à 6 heurs: respiration dégagée. A' *■> heurs :,,4 grande prostation, mouvéments convulsifs: diminution dintumescence des extrémités, et de la coloration rouge de la peau: déglutition três difficile: respiration embarrassée: on lui applique des vésicatoires aux mallets et on lui fait prendre de 1'infusion de guaco. A' 10 heures 50 minutes diminu- tion des mouve nents convulsifs; on lui administre un lavement deau de vie. A' 10 heures 55 m. les convulsions cessent. A' 11 heures le même état: on lui donne par la bouche une once d'huile de lezard qu'il avale três difficilement. Mort à 11 heures et demie." Dans cette observation qui vaut une expérience dans Thomme- nous avons note deux faits que nous navons pas constate, autant dans les animaux empoisonnés expérimentalement avec ce venin, que dans les accidents determines par cette espèce. Nous nous rapportons à 1'intensité des phénomenès locaux et à la rapidité avec laquelle se présentent les hemorrhagies, faits explicables problabement par 1'état pathologique oú se trouvait Tindividu soumis à lexpérience. Dans les accidents determines par le Crotalus terrificus, les ac- cidents locaux sont effectivement três peu intenses, contrastant pres- que toujours avec la gravite des symptômes généraux, indicatifs, gé- néralement d"action predominante sur les centres nerveux. La cara- ctèristique de ce contraste constitue un bon élément de diagnostic différentiel entre cette espèce d'empoisonnement et celle déterminée par la plus grande partie des Lachesis. Les hemorrhagies déterminées par le venin du serpent à son- nettes sont rares et quand elles se produisent elles sont tardives, ce qui constitue aussi un bon caractere différentiel pour distinguer le venin crotalique du venin bothropique. Les accidents determines par cette espèce sont généralement de grande gravite, car leur venin est au moins cinq fois plus actif que celui de nimporte quelle autre espèce. Les sérums à employer sont 1'anti-crotalique et lanti-ophidique. On doit cependant, toujours préférer l'anti-crotalique quand on est sfir que celui qui a determine 1'accident est un serpent à sonnettes, Les ODo-iioonoDUDDarn^joDaooonDDboo 65 oonaaoDDnaoaaDaoDooaoaoDoaDoba victimcs doivent être soignées le plus promptement possible, ne de- vant pas laisser passer plus de deux heures dès le mometit de Pacci- dent à celui de la première injection de sérum qui devra être de 20 centimètres cubes au moins. Les personnes mordues par le serpent à sonnettes doivent être observées avec attention, pendant 15 ou 20 jours après 1'accident, car pendant cette période des rechutes peuvent être observées, ou bien la réapparition des phénoménes d'empoisonnement primitifs, qui ava- ient cédé sous rinfluence du traitement specifique. Dans ces condi- tious une nouvelle injection de sérum faite même plusieurs jours aprés l'accident, produit un eífet merveilleu.x. II parait que, dans ces cas, une petite quantité de venin qui se trouvait en combinaison instable avec le sérum, se déplace finalement, allant se fi.xer sur les centres nerveux, produisant alors des phénomé- nes d'e.\trême gravite; il se trouve cependant extrêmemcnt sensibilisé en relation a 1'anti-toxine contenue dans le sérum specifique: de sorte qu'une nouvelle injection de celui ci parvient, nouvellement, à sous traire, les cellules de 1'organisme à 1'action pernictieuse du venin. Nous avons observe plusieurs cas à ce sujet, mais, exclusive- ment dans les accidents determines par le serpent à sonnetes. CHAPITRE LE VENIN DES SERPENTS -ínj- EXTRACTION DU VENIN our prendre le venin nous procédons à 1'institut de la manierè sui vante: un auxiliaire attrape au moyen d'une corroie. le reptile derrierè la tête, ne le retirant du lasso, qifaprés 1'avoir fixe entre le pouce et 1'index de la main droite; maintenant le corps de 1'animal avec la main ganche, avec la droite il presente à 1'opérateur la tête de 1'ophidien: après avoir fixe, au moyen d'une pince, le maxillaire su- périeur, 1'opérateur introduit, dans 1'intérieur de la bouche, sons les dents inociilatrices du venin, une plaque en verre, mi celui-ci coule dès que le serpe.nt cherche à mordre; pour augmenter 1'écoulement du venin, il suííit de presser sur les glandes de venin. Le venin récemment recueilli se presente sous la forme d'un liquide dense, légèrement acide, tantôt incolore, tantôt laiteux, tantôt de couleur plus ou moins jaune. Le < 'rotaliis terificus (serpent à sonnettes) donne habituellement un venin incolore ou d'apparence lai- teuse; les Lachesis donnent généralement un venin jaune. Après avoir été pris le venin est filtre sur du papier Berzelius et sèché dans une etuve a 37" pour ètre conserve. Le venin sec se présent sous la forme de petites pailles brillantes, blanches pour le venin du Crotalus terriíicus et jaunes pour celui des Lachesis. La quantité de venin qu'on peut recueillir dans un moment donné est variable avec divers facteurs. Entre ceu\-ci nous devons noter: la période de repôs de 1'ani- mal, la taille de 1'individu, son état de santé et principalement 1'espè- ce à laquelle il appartient. II y a. en effet des espèces qui produisent plus que d'autres. Après un grand nombre d'e\traction, nous établí- mes les moyennes suivantes de produetion selon les espèces: l.1' Crotalus terrificus produit 0,1 c. «.=33 milligrammes de venin sec. 68 ( )(> JDOD 2.fi Lachesis lanceolatus produit 0,2 c. c.=6ó milligrammes de venin sec. y Lachesis alternatus produit 0,5 c. c. = 165 milligrammes de venin sec. 4r Lachesis atrox produit 0,3 c. c. = 99 milligrammes de venin sec. 5e Lachesis jararacuçu produit 1,0 c. cubes = 330 milligrammes de venin sec. 6e Lachesis neuwiedii produit 0,1 c. c. = 33 milligrammes de venin sec. 7e Lachesis itapetiningee produit 0,05 c, c, = 15 milligrammes de venin sec. Le Lachesis rríutus doit produire autant ou plus que le jarara- cuçu. De Punique exemplaire que nous avons possédé quelques jours dans le laboratoire, nous avons extrait pour la première fois 1 cent. cube à peu prés, quoique blessé, et par conséquent en conditions dé- íavorables. Toutes les fonctions dans les animaux de sang froid sont plus lentes que dans les animaux de sang chaud, et la fonction glandulaire ne constitue pas une exception à cette loi biologique. De façon que, ayant extrait lc venin d'un serpent, la reproduc- tion du même venin se fait lentement, étant nécessaires approximati- vement 15 jours dans les saisons chaudes et un móis en hiver pour qu'une quantité de venin pareille à celle qui avait été extraite s'accu- mule dans la glande. Lts serpents originaires des zones chaudes ont une plus grande activité glandulaire, même quelque temps après avoir été retires de leur lieu d'orighe. Cest ainsi que nous vérifions que les serpents á sonnettes (Crotalus terriricus) du Nord du Brésil produisent une bien plus grande quantité de venin que ceux du Sud. Qénéralement, aussi grand est le serpent, aussi grandes sont les glandes du venin, et par conséquent aussi grande est la quantité de venin que pourront fournir les glandes. Cette règle se vérifie pour presque toutes les espèces que nous avons étudié, étant préférable cependant, de iaire une e.xception pour le serpent á sonnettes. Dans cette espèce, ce ne sont pas en effet, les plus grands exemplaires qui tournissent la plus grande quantité de venin. Ce sont les indivi- dus de taille moyenne qui en tournissent le plus. Les serpents mala- des, principalement ceux qui souffrent dMnílammation de la bonche ou des glandes pouvent avoir la sécrétion du venin três ^diminuée ou complétement supprimée. Les venins des diíférentes espèces de serpents sont des subs- tances analogues ou três ressemblantes, mais non parfaitèment identi- ques. On peut les étudier au point de vue de leur action sur les oczc^r. r'i ■ •nDODonuDOnHUODDDDoaDD ( )' ) '."^uaDnrrr-,1 ,un; nnr^ic^LiJj "niT.iun animaux, de leur caracteres physico-chimiques el leur réaction biologi- que etc. Dans ces diriérents aspects nous trouvcrons des éléments pour le diagnostic diíférentiel, et pnur 1'étabiissement de groupes selon leur relation de famille. ACTION SUR LES ANIMAUX Quand un serpent venimeux mord 1'homme ou un animal, ou quand on fait une injection de venta experimenta lement, 1'évolution des symptômes toxiques varie avec la qualité et la quantité du venin. II nous parait, cependant utile. de donner d'abord un tabkau general d'empoisonnement, en cas de moyenne intensité, les symptômes com- muns comprenant les diííérents venins, avant de faire mention des particularités de chaque type. Dans tous les cas d'accidents ophidien les phénomènes peuvent ètte locaux ou généraux. Les phénomènes locaux sont constitués par la tuméfaction plus ou moins intense des tissus voisins de 1'endroit touché, trépidation des iibres musculaires dans le même endroit, douleur d'intensité variable, sensation de froid etc: La tuméfaction est enorme avec quelques venins et presque nulle avec d'autres. Llle est constituée par un cedème hémorrhagique, qui commence dans la première demi hêure et peut augmenter progressivement jusqu'à 24 heures après. Ouand le serpent mord dans une région charnue, et que les dents inoculatrices atteignent le tissu musculaire, ou quand on fait dans la trame de ce tissu, une injection d'une solution pas três diluée de venin on peut observer la trépidation des fibres visibles et directement, ou la sentir en touchant la région. La dculeur locale est três intense avec quelques venins, et peu prononcée avec d'autres. Les phénomènes généraux sont: grande perte des forces, fatique musculaire, vomissements, déjections accompagnées de ténesme, dila- tation de la pupille, accélération et diminution du pouls, perturbation des mouvements respiratoires, hémorrhagies et abaissement de tem- pérature, etc. Chaque espèce de serpent venimeux, fournit un venin, qui pre- sente un grand nombre de caracteres communs avec celui des espèces qui lui ressemblent, au point de vue de 1'histoire naturellc, ayant ce- pendant des caracteres particuliers à certaine espèce et par lesquels s'établit leur non identification. II y a des venins qui s'approchent ou s'e!oignent du point de vue de leur caractere phvsico-chimique et biologique. Ln règle génerale il y a une certaine relation dans la parente des venins entre eux et celui des espèces que les produisent. Qénéralement, les serpents du même genre fournissent des venins semblables au même type. Nous avons admis ainsi, trois /( ) types de venin datis ceux que nous avons étudié. ils correspondent au\ trois genres de serpents de l'Amérique du Sud. 1'' Le type Crotalique íoumi par le < 'i-<>l< Lachesis neuwiedii — par inject musculaire 4 millig. s De Lachesis atrox — par injec. intra musculaire 4 millig. De Lachesis altematus par inject intra musculaire 4 milltg.. De Lachesis itapetiningw — par inject intra musculaire 4 millig. De Lachesis lanceolatus — par inject intra musculaire 8 millig. De Lachesis jararacuçu — par inject intra musculaire 8 millig. De Lachesis mutus— par inject intra musculaire 6 millig. Par la simple inspectk n des données ci-dessus, on vérifie que 1'énergie de 1'action est variable avec 1'espéce de venin, avec 1'espècc animale sur laquelle on fait des expériences et avec la voie d'introdu- ction du venin. Le venin du Crotalus terriiicus est bien plus actii que tous les autres ; à 1'unique exception de ceux de Lachesis atrox et Lachesis neuwiedii, par injection endo-veineuse sur le lapin. Après le venin du Crotalus terriiicus le plus actif pour le pigeon est celui du Lache- sis itapetininga-, qui est un des moins actiis pour le lapin. Celui du Lachesis jararacuçu, est au contraire un des plus actiis pour le lapin et des moins actiis pour le pigeon et pour le cobaye. En relation à 1'activité des venins, nous devons encore consigner que chaque espè- ce de venin conserve la même énergie d'action pour les dittérentes animaux de laboratoire. Un autre caractere différentiel de certaine importance et qui se rapport á l'activité des dittérénts venins est celui qui resulte de la comparaison entre la minime mortelle par injection endo-veineuse, et la minime mortelle par injection intra-musculaire. Pour quelques es- pèces de venins cette dittérence est petite; pour d'autres, au contraire. elle est enorme, comine cela pourra être íacilement vérifié par Pexa- men du tableau suivant. Relation \>m- injection intra-musculaire et par injection endo-veineuse: CSPÈCES DC VENIN Chez le pigeon Chez le lapin Crotalus terriiicus . . 2 A Elaps frontalis .... 2 1,4 ononoDoaooogoDobcinDDonoDncc"n /4 ooDDODDnoDnoDoanoDOooDno oooonG Lachesis mutus . . 5 1,6 Lachesis lanccolatus . 25 22 Lachesis jararacuçu . 35 10 Lachesis itapetiningae 10 40 Lachesis neuwiedii . 33 50 Lachesis alternatus . 58 26 Lachesis atrox. . . 70 118 II resulte de cette étude comparative que les venins qui possè- deut une action plus accentuée sur le système nerveux et déterminent une plus faible réaction locale, sont justernent ceux qui présentent une plus petite différence entre les minimes mortélles par voie veineuse et intra-musculaire. Dans cette catégorie se trouvent les venins de C. terrificus, L. mutus et Elaps frontalis. Le venin du L. atrox, celui qui presente la plus intense réaction locale, est celui oú la diiícrcnce entre les minimes mortellcs est la plus grande. ACTION HEMOLYTIQUE DES VENINS Nous appelons action hemolytique les propriétés que possèdent certaines substances de dissoudre les hématies ou globules roubes du sang. Pour étudier comparativement cette propriété sur les différents venins nous employons les globules roubes du cheval. Après avoir lave convenablement les globules dans du sérum artificiei nous intro- duisons une quantité c^ale en sérum artificiei en une série de petits tubes ; nous joignons après à chaque tube, respectivement, la rnême dose de chacun des venins á étudier, plus deux gouttes de sérurn nor- mal chauffé. La série de tubes portée à 1'étuve, a la température du corps, e tem[)s oú se produisait 1'hémolyse, était scrupuleusement note. Voici le résultat auquel nous sommes arrivés avec les venins que nous avons examine: Lachesis mutus — hémolyse en 15 minutes. Lachesis jararacuçu — hémolyse en 20 minutes. Lachesis atrox — hémolyse en 2 heures. Crotalus terrificus — hémolyse en 4 heures ' . Lachesis neuwiedii — hémolyse en 5 heures. Lachesis alternatus — hémolyse en 6 heures. Lachesis lanceolatus — hémol se en 6 heures. Lachesis itapetiningae - hémolyse en 6 heures. Elaps frontalis — hémolvse en 6 heures. ( >n voit par les donnés ci-deussus que les deux premieis venins sont três hémolytiques, tandis que les autres sont três peu actifs á ce point de vue. ODtJDu .. "jDODÕDda 75 ACT1QN COAGULANTE SUR LE SANG CITRATE Quand on ajoute au sang récement pris des veines d'un animal une petite quantité de citrate de soude, il perd la proprièté de se coa- guler normalement, ou il ne se coagule qu'après de longues heures. Si sur le sang ainsi traité on étudie 1'action des diíiérents venins, on vériíie quils n'agissent pas tous de même façon, comme le prouvent |es résultats suivants obtenus avec les venins que nous avons étudie, Le venin de Lachesis atrox — coagule le sang en 5 secondes. Le venin de Lachesis jararacuçu — coagule le sang em 15 se- condes. Le venin de Lachesis alternatus — coagule le sang en 50 se- condes. Le venin de Crotalus terrificus — coagule le sang en 60 se- condes. Le venin de Lachesis neuwiedii — coagule le sang en 60 se- condes. Le venin de Lachesis itapetiningae — coagule le sang en 120 se- condes. Les venins de Lachesis mutus et d'r3laps írontalis ne sont pas coagulants; au contraire ils rendent le sang incoagulable. ACTION PROTÉOLYTIQUE DES VENINS II y a des accidents ophidiens ou l'on observe le sphacèlement mi la destruction des tissus à 1'endroit de la piqíire. Cette action plus ou moins constante dans les ac:idents determines par quelques serpents, est tine à la proprièté digestive ou protéolytique de quel- ques venins. II y a des venins extrêmemenl protéoly tiques comine celui du Lachesis atrox, du L. alternatus; ci'autres qui ne joissenl pas absolument de cette proprièté, comme celui du Crotalus terrificus, La- chesis itapetiningae et Llaps írontalis. Laction protéolytique peut être ètudiée par 1'injection des dif- íérents venins, in vivo ou in vitro, en les faisant agir sur la gélatine th molée et marquant le temps nécessaire pour la liquéfier. Quand on étudie la proteolyse sur le vif, on vérifie que le venin le plus actit est celui du Lachesis atrox. Ce venin est si protéolytique qu'injecté en dose non mortelle dans la cuisse d'un*lapin, il determine au bout de quelque temps, le sphacèle complet du membre, et l'on voit tom- ber la peau, les muscles et l'os. L'animal, une fois rétabli semble avoir été ampute d'un membre. / ( ) li ODDaaDDDaaáDDDDDD Par l'étude fait in vitro en gélatine thymolée, nous classons [es venins dans 1'ordre suivant, sous le point de vue de la proteolyse: 1.° Lachesis atrox. 2.° Lachesis alternatus. 3.° Lachesis mutus. 4.° Lachesis neuwíedii. 5.° Lachesis lanceolatus. 6.° Lachesis jararacuçu. Crotalus terrificus, Lachesis itapetiningae et Elaps frontalis — négatifs — ne sont pas proteoly tiques. SENSIBILITÉ AN1MALE EN RELATION AU VENIN La sensibilité du venin varie d'un individu à un autre, et beau- coup plus d'une espè.e à une autre. La sensibilité individuelle est variable principalement avec l'age. Les individus jeunes- sont beau- coup plus sensibles que les vieux. Quant à la sensibilité dans fechelle zoologique, nos expérien- ces concordent avec celles de tous les expénmentateurs, qui consi- gnent des différences enormes sous ce rapport, dans les animaux de divers groupes. Cest ainsi que ceux de témperature variable sont três résistants, principalement les ophidiens. Les carnivores sont in. comparablement plus sensibles que ceux-ci, mais ils résistent mieux que les herbivores. Les oiseaux sont encore plus sensibles que ces derniers; on peut même affirmer que ce sont les plus sensibles de toute la série animale. Les serpents sont extraordinairement résistants à leur propre venin, mais, malgrè cela, on peut les faire succomber en leur inje- ctam une dose de venin égale au moins à d\x fois la quantité moyen- ne de venin que Fon peut extraire d'un individu de la même espèce. Ainsi nous avons besoin du venin de dix serpents à sonnettes, pour faire succomber un individu de la même espèce ce qui correspond approximativement à 1 centim. cube de venin liquide ou330millig.de venin sec, dose capable de tuer 330.000 pigeons, 11.000 cobayes de 500 grammes, ou 330 lapins de 1 kilo. Quand on essaie le venin d'une espèce sur un serpent d'une espèce diffèrente, qu'il soit venimeux ou non, on vériíie que la dose mortelle rest au niveau de la quantité moyenne que l'on peut extrai- re d'un seul individu. Cest ainsi qu'avec la dose moyénne de venin que l'on peut extraire d'un serpent à sonnettes, on tue un autre ser- pent quelconque d'espèce diffèrente. Nous devons faire une unique exception: la mussurana (Rhachidelus brazili) qui se montre résistante à cette'dose de venin. / I "aDDDDDDDDDDpa l:tudiant la sensibilité d'une espèce animale en relation au ve- nin, nous commençons par expèrimenter en doses infiniment petite qui ne determinent pas de phénomenès objectifs appréciables. Au- gmentant progressivement la quantité de venin, nous voyons que les phénomènes d'empoisonnement vont en s'aggravant pour la même raison, et se présentent d'autant plus rapidement que sont grandes les doses de venin, jusqu'à ce que l'on atteigne une dose capable de déterminer la mort de 1'animal. Entre celle-ci et la dose initiale, que nous nommerons insensible, il existe une enorme serie de graduation. A' partir de la dose mínima mortelle, les phénomènes toxiques se précipitent ei s'aggravent avec 1'augmentation de venin inocule, jus- qu'à ce que nous atrivions à un maximum, en plus duquel les phé- nomènes d'empoisonnement ne se modifient pas, ni en relation á la gravite ni en relation à la durée: c'est ce que nous appelons maxi- mum mortel. Entre celui-ci et Ia minime mortelle il y a une série enorme de doses dont 1'expérimentateur pourra disposer, déterminant selon sa volonté un empoisonnement qui determine la mort plus ou moins rapidement. Ce qui est intéressant à constater ce sont les petites va- riation posologiques immédiatement au dessus de la minime mortelle qui determinent une aggravation extraordinaire dans les symptômes d'empoisonnement avec 1'abrégement notable de 1'apparition du pré- mier symptôme et du temps de survivance de 1'animal en expérience tandis qu'à mesure que nous nous approchons de la maxime mortelle les difíérences de symptomatologie et l'abrègement de la survivance de 1'animal vont en diminuant notablement même quand on augment beaucoup la dose de venin. Ces déductions se rapportent aux empoisonnements determines par injection intra-musculaire, qui sont ceux qui doivent être compa- res à ceux qui s'obsèrvent dans les accidents naturels. La voie de pénétration du venin dans 1'organisme a une influ- ence extraordinaire sur la marche et la gravite de la symptomatolo- gie. Par voie gastrique elle est nulle ou presque nulle, exerçant à peine une action irritante sur les muqueuses. Par voie hypodermique, on intra-musculaire, 1'action du venin ne se fait pas attendre longtemps se manifestant d'autant plus rapi- dement qu'est grande la dose inoculée. Par voie veineuse, le venin agit beaucoup plus rapidement, pouvant déterminer la mort instantanée. Deuxiemè Partie PROPHYLAXIE de L'OÍ?iIDISME OU MO YENS POUR ÉV1TER OU DIMINUER LE NOMBRE DES ACCIDENTS OPHIDIENS i í ® PROmYlAXIE DE L'OmiDISME OU MOYENS POUR EVITER OU DIMINUER LE NOMBRE DES ACCIDENTS OPHIDIQUES es moyens, qui contribuent à éviter ou à diminuer la fré- quence des rnorsures de serpents, peuvent être classes en deux groupes, correspondant respectivement à deux indications capitales: celle de proteger directement les individus contre de tels accidents, et celle de le faire de açon indirecte par 1'extermination ou la chasse aux serpents venimeux. II est un fait généralement connu que le trav^illeur des champs est la victime presque exclusive des serpents venimeux, et la circons- tance qui contribue le plus puissamment à la fréquence de tels acci- dents, dans cette classe d'ouvriers, est sans aucun doute, 1'imprévoy- ance avec laquelle ils s'exposent à la morsure des ophidiens, n'employant, ni chaussures pour proteger leur pieds, ni aucun moyen pour proteger leur jambes. Cest une habitude invétérée chez nos indigènes i caboclos), d'avoir les pieds nus et le pantalon releve jusqu'au genou, quand ils travaillent à la terre, même dans les endroits ou abondent les espêces vtnimeuses. On ne comprend pas comment, ayant une peur superstiteuse des serpents, étant si souvent leurs victimes, ils ofírent pour ainsi dire, des parties de leur corps, (les plus sujeites à être atteintes) sans aucune protection,'aux rnorsures des terribles ophidiens. La statistique nous apprend, cependant, que sur 75% des cas, 1'accident se vérifie dans quelque partie du membre inférieur, selon ce que nous avons constate dans un garnd nombre de cas qui nous furent comuniques, des quels nous avons pris les données suivantes dignes d'être enregistrées : Partie du corps piquée sur 100 cas: Au pied . . . 60 A la jambe . . 13 A la main . 22 A la bouche . 1,2 Au thorax . . . 0,7 Aux f esses . 0,7 A fabdomen . 0,7 Partie non déterr ninée 0,7 100,0 aaaDoaooooanDnoDDDODoanDOODaDO 82 □QPoaonannaonaoaaaoaoaDOonaõDS Cet exposé démontre facilement, qu'il y aurait une diminution sensible dans le nombre des accidents ophidiens, si l'on pouvait con- vaincre les travailleurs de champs de 1'utilité du soulier, et de Pem- ploi de jambières primitives, qui pourraient être faites avec un morceau de toile d'emballage, attaché aux jambes, de façon à les proteger. Mais nous savons qu'il será difíicile de faire perdre des habitudes, prises des l'enfance, d'ailleurs justifiées três souvent par des conditions économi- ques spéciales. Uindication pourra servir aux agriculteurs intelligents et progressistes, qui pourront obtenir, avec le temps, 1'adoption de cette mesure prophylactique, par leurs salariês, spécialement quand ils auront besoin de travailler sur des terres abondaiites, en espèces venimeuses. Pour vériiier jusqu'à quel point le soulier peut proteger Pindi- vidu contre la morsure du serpent, nous avons mis la question sur le terrain experimental. Nous avons pris une série de pigeons, et après leur avoir enleve les plumes de la partie pectorale, nous y avons collé un morceau de cuir fin, par dessus lequel chaque pigeon íut pique par une espèce de serpent. Le résultat de cette expérience íut, que, dans la plus grande partie des cas, les dents inoculatrices de venin n'arrivèrent pas à tra- verser le cuir protecteur; dans peu de cas, les dents le percèrent, mais ne purent cependant atteindre les muscles pectoraux. Le cuir employé était fin et pouvait parfaitement être compare, pour 1'épaiseur et la résistance, au cuir que Pon emploie habituelle- ment pour la chaussure. Les serpents employés pour Pexpérience étaient de taille moyenne: ceux de grande dimension ont des dents inoculatrices de venin três fortes et développées: ils peuvent três pro- bablement atteindre les tissus à travers une fine membrane de cuir. Mais les accidents causes par des exemplaires si développés, doivent être consideres comme três exceptionnels. Les serpents qui causent le plus souvents des accidents, sont les petits, et ceux de taille moy- enne, parce que ce sont ceux qui passent le plus facilement inaperçus. iusqu'au moment de mordre Phomme, à cause de la facilite qu'ils ont de se cacher. Les moyens indirects comprennent tous ceux qui servent pour exterminer ou chasser les serpents venimeux. A Phomme revient le droit de faire une guerre sans trève à tous les animaux nuisibles. Parmi ceux-ci les ophidiens venimeux ont occupé et occupent encore une place proeminente. La guerre aux serpents venimeux peut être faite par Phomme, directement, en les exterminant, et indirectement en p.rotégeant leurs enntmis naturels. Une méthode, mise en pratique depuis bien longtemps, est tou- jours employée dans nombre de pays civilisés. Elle consiste dans le paiement d'une prime, pour chaque tête de serpent tué. aDoaaQuaQoooDaDaoDDOoaaaQDDODa 83 □□□ood dooduo aonoaa oaoDari apogoo A 1'avantàge de la destruction des serpents venimeux, s'alliait aux temps passes, 1'emploi industriei de ces animaux, dans la coníec- tion de preparations pharrnaceutiques, três en vogue chez nos ancêtres. Les pharmaciens étaient les meilleurs clients des chasseurs de vipères. Actuellement, ce sont les administrations municipales et dépar- tementales, qui établissent des primes, dont 1'importance est três varia- ble selon Ia règion. En France elle varie de 25 à 50 centimes par tête de vipère. J. Barberet — dans son intéressant volume — La Bohême du Tra- vail — dit avoir connu dans la Cote cl' Or, un chasseur de vipères qui, depuis 21 ans détruit annueilement 1.500 de ces ophidiens, se faisant un revenu de 450 francs. En Allemagne on paie beaucoup plus: le prix par tête est de 3 mares ou 3 fr. 75 cent. Dans finde Anglaise, extrèmement abondante en ophidiens, qui causent annueilement des pertes considérables, la chasse aux serpents est faite sur une large échelle, principalement par une caste, qui recoit une prime, en argent, par tête de serpent, presentée dans les postes anglais. La Flori je est aussi três abondante en serpents venimeux, en serpents à sonnettes particulièrement. Pour cette raison, les chasseurs sont également três nombreux dans cette région. Un des plus connus, le fameux Peter Gruber détruisit à lui seul plus de 50.000 reptiles. Au Brésil, ainsi que dans les autres pays de 1'Amérique du Sud, aucun moyen n'a encore été employé, dans le but de stimuler la des- truction des serpents. Seul, 1'Institut de Butantan, qui sMntéressait à ob- tenir un matériel d'étude, achetait des serpents venimeux, dont le prix variait de 2 à 5 mil reis, aujourdhui, il ne paie plus en argent les ser- pents qui lui sônt envoyés, mais en compensation il les paie, en es- pèce beaucoup plus précieuse pour les agriculteurs, — c'est à dire en tubes de sérum, applicable au traitement des accidents ophidiens. Nous calculons, à peu prés à 15.000 le nombre de serpents venimeux, que nous avons reçu, depuis le dèbut de nous expériences. Le nombre de fournisseurs de serpents pour 1'Institut, augmente d'année en année, et avec lui le nombre d'ophidiens que nous rece- vons. Messieurs les planteurs ne font pas la chasse aux serpents, ceux qui arrivent à 1'Institut sont trouvés par hasard, à 1'occasion des travaux agricoles. La chasse aux ophidiens n est pas chose íacile, non par le dan- ger qu'elle oííre, et qui a toujours été três exagere: mais par la diffi- culté de les trouver quand on le veut. Ces animaux se confondent faci- lement dans les différents éléments, qui constituent leur habitat, n'ay- ant pas de demeure súre, ou l'on puisse les trouver. lis se cachent tantôt dans des cupins abandonnés, tantôt entre les pierres, sous des oooQOoaoQoooooDoounDnaoaDDoaoD 84 □□auaaoaQaaaaaGaDQDDOoaaoaciaa:] trones d'arbre, dans des trous de tatou, et surtout, três souvent dans des feuillages de Manes. Nous avons tente, maintes fois, sans le moin- dre résultat, la chasse aux serpents, dans des endroits ou l'on nous avait dit, que nous Ies trouverions en abondance, les cherchant vaine- ment dans Ies cachette ou il y avait chance de ies trouver. Le moveu le plus pratique serait de dresser des chiens spécialement dans ce but: ils devraient ètre, natureliement, immunisés contre les diftérents venins. Comme moyen indirect de destruetion nous avons la protection de tous les animau.x ennemis naturels des serpents venimeux ou qui peuvent contribuer à léus destruetion. On cite de ces ennemis dans presque toutes les classes d'animaux. Entre les mammifères on nomme — le porc, la mangouse, le hérisson et le lérot. Le porc, seulement dans 1'état sauvage, habitue á une lutte três intense pour la vie, pourra attaquer les serpents qu'il trouve pour en faire son repas d'occasíon. Eleve et soigné par 1'homme, ayant une nourriture facile, il perd de suite les qualitès combatives, devenant complètement indifférent quand il est mis en présence d'un serpent venimeux, même pique par lui. Cest ce que nous pumes observer à 1'occasion d'une expérience que nous avons faite pour la vérification de ce fait. Nous avons laissé un de ces animaux à jeun pendant 24 heures et ensuite, dans un compartiment étroit, nous lui jetâmes un serpent à sonnettes, qui le mordit a plusieurs reprises; le porc ne pré- senta aucun symtôme d'empoisonnement, confirmant, une fois de plus, le fait déjà bien connu que le porc est extraordenairement resis- tam au venin, mais il n'attaqua pas le reptile, malgré la faim qu'il de- vait alors ressentir. La mangouste, ou mieux les mangoustes, caron n'en connait pas rnoir.s de 20 espèces, sont des animaux terrestes, qui se nourrissent de proies et quelquefois de fruits et habitent les régions chaudes de 1'Ancien Continent. Elle est un peu plus grande qu'un chat domesti- que, a un corps long, des jambes courtes, une tête effilée des oreilles courtes etarrundies. La queue, de longueur vaiiable et épaisse à la base* est couverte de poils plus ou moins longs. Le pelage est grossier et a un aspect particulier par 1'alternance d'anneaux clairs et foncés. Quelques espèces de mangouste sont fameuses pour avoir été domestiquées et preconisées comme un moyen destrueteur de rats et serpents. Entre celle ci nous nommerons la ichneumon (Herpestes ichneumon) ou rat des Pharaons et la mungo (Herpestes griseus). La première se trouve en Egypte, Asie Mineure, Maroc, Algérie et Tunisie; Ia seconde dans 1'lnde, Indo-Chine, Belouchistan et Afghanistam. Ces deux espèces sont notables par les combats qu'elles livrent aux serpents venimeux, et dont elles sortent toujours victorieuses, non seulement par la grande agilité dont elles sont dotées, mais aussi par la résistance extreme cju'elles opposent à 1'action du venin. ODODDaanDDaaDDDaaaDDaaaaDDDDba 85 QDnnnnooQaQaoaooãD oaoooQnooncc; II n'y a pas de doute que ces animaux peuvent attaqueur les serpents venimeux et être vainqueurs. Cest un fait qui a été cons- staté dMnnombrables fois par des voyageurs et des hommes de science. Ce qui peut cependant être mis en doute, c'est qu'ils soient récllement un élément utile comme moyen destructeur de serpents; car ils n'atta- quent quaccidentalement ces animaux. lis sont omnivores et attaquent habituellement les oiseaux, oiseaux domestiques, rats et autres petits mammifères dont ils font leur nourriíure habituelle. Dans quelques rOgions ils constituent même une véritable piaie, ils sont poursuivis pour cela par fhomme. Ils ne doivent donc pas être admis comme des éléments destructeurs des serpents venimeux. Le hérisson d'Europe (Erinaceus europeus) est réfractaire à 1'action du venin, et doit être considere comme un animal três utile et digne de toute protection, car il a la spécialité de composer ses repas d'animaux nuisibles, en se nourrissant dMnsectes, de réptiles, (y comprises les espèces venimeux) et le rats. Mr. CherbUnc dit qu'il n'\ a pas de meilleur destructeur de vipères et de réptiles de toutes sortes que le hérisson. "Aussi la nature qui a bien fait toutes choses, l'a arme des pieds à la tête pour le rendre apte à combattre les plus ter- ribles réptiles. Le hérisson par 1'odorat ressemble au cochon, car il va chercher les trufíes à 30 centimètres sous terre; il aperçoit les rép- tiles terrés et avec 1'aide de son museau et de ses petites pattes il les découvre à 30 et même à 40 centimètres pour s'emparer d'eux. Les expériences de M. Lenz faites avec un hérisson dans une cage sont extrêmement interessantes et instructives: "Le 30 Aout, à 10 heurs et demie, pendant que le. hérisson ai aitait ses petits, je ietai dans la boite ou il se trouvait une grande vipére. Celle-ci était certainement venimeuse, car deux jours avant elle avait tué un rat. Le hérissont Ia sentit de suite, car c'est par 1'odo- rat et non par la vue qu'il se guide. II se leva, s'approcha d'elle sans peur, la flaire de la queue à la tête. La vipère fit entendre un siftlement et le mordit à différentes reprises, prin- cipalement sur les levrès. Comme pour démontrer son peu de cas pour un aussi faible assaillant, il se contenta de lécher ses blessures, poursuivit son examen et fut encore mordu, mais cette fois, sur la langue. II nen continua pas moins cependant, de le lécher, mais sans le mordre encore. II le prit ensuite par la tête, 1'écrasa, tritura aussi bien les dents que les glandes de venin et devora la moitié du corps du reptile. II alia ensuite se coucher de nouveau prés des petits et leur donner une autre fois à'têter. L'après-midi il mangea un autre serpent et ce qui restait du premier. Le matin suivant, deux petits vipères recemment nèes. Sa santé ne s'altéra pas. ainsi que celle des petits. II □nonooDOPDnonoannoDDDOoonnaDoa 80 noDOODonnoDooanonPoooaaciaoonoo n'y avait même pas de tuméíaction dans les endroits ou il avait été mordu. Le l.''r Septembre, nouvelle vipère, nouveau combat. II s'approcha du reptile le flaira et reçut plusieurs morsures sur face, les poils et le épines. II continua à la flairer. La vipère qui s'était blessée dans les épines chercha à fuir. Elle glissa dans la cage; le hérisson la suivit et reçut encore plusieurs morsures. Ceci-dura bien douze minutes. Le hérisson avait été mordu dix fois sur le museau. Vingt mor- sures nTavaient atteint que les épines. La gueule de la vipère avait été blessée et était pleine de sang. Le hérisson 1'avait prise par la tête, mais elle parviní à s'échapper. Je la pris encore et je vérifiai que les dents de venin se trouvaient encore en bon état. Quand nouvellement je la jetai dans la cage, le hérisson lui mordit la tête, 1'écrasa, et devora lentement 1'animal malgré ses contorsicns. Cette fois encore ni la mère, ni les petits hérissons ne parurent incommodés. Ces combats se renouvelèrent plusieurs íois et toujours le hérisson commençait par la tête ce qu'il ne faisait pas pour les animaux non venimeux." En plus de le espèce européenne il en existe beaucoup d'autresr a ant les mêmes coutumes, dans FAncien Continent. En Amérique, il n'existe pas d'animaux, appartenant au genre des hérissons propre- ment dits — Erinaceus. Nous avons, au Brêsil, quelques animaux appartenant à la íamille Cercolabidae, et dont le corps est couvert d'épines. Ce animaux ne doivent pas être, confondus, ni rapprochés du véritable hérisson euro- péen; on doit plutôt considérer les representants américains du porc- épic de FAncien Continent. Selon le professeur Goeldi, ce sont des animaux flegmatiques d'existence principalement nocturne, mais se mettant paríois aussi en mouvement pendam le iour. Ils se nourrissent habituellement de fruits. Le plus connu de ces animaux, est le ouriço caixeiro (C. Vellosus) designe par les lndiens sous le nom de coandou ou cuím. Nous ne pouvons donc attendre, d'aucun des representants de ce genre, les si utiles services rendus par le hérisson européen, et desquels nous avons íait mention plus haut, Dernièrement Mr. Q. liillard, de Clermont-Ferrand, íit connâitre un petit mammiière, le lerot, rèfractaire au venin de la vipère et qui attaque les serpents pour s'en nourrir. Cest un omnivore, n'ayant aucune prédilection pour les serpents. Nous n'avons, il me semble, aucun représèntant de ce genre au Brésil. Dans les oiseaux nous possédons un grand nombre d^spèces, qui aident à la destruction des serpents venimeux. II est vrai que ce service a presque toujours été éxagéré, car en règle générale, les oiseaux qui mangent des serpents, le íont accidentellement ou du moins ne sont pas exclusivement ophiophages, ils sont au contraire omnivores. Même ainsi on doit proteger tous les animaux qui aident à la destruction d'aussi pernicieuxennemis, d'autant plus que en rela- tion aux oiseaux, presque toujours la capacite ophiophage coincide avec les coutumes insectivores. De sorte que ce sont des animaux doublement utiles à 1'agriculture. Parmi les oiseaux nous ne citerons que les brésiliens encore certains de le faire incomplètement pour manque dMnformations. Ce sont les suivants: a) L'éma ou Nhandu (Rhea americana) animal omnivore et qui ne se nourrit de serpents qu'accidentellement. hi La seriema (Dicholophus crystatus) jouit d'une plus grande réputation que Fespèce precedente; elle est respectée par lés sertane- jos (habitants de la campagne), ayant Ia réputation de dévorer une grande quantitc de serpents et de lezards, c) Le jabiru ou jaburu (Mycteria americana) passe aussi pour chasser de serpents. d L'épervier connu sous le nom de Macaguá, acauã ou oacauâ (fierpetoteres cachinans) jouit d'une grande réputation comme destruc- teur de serpents et de reptiles de toute sorte. II est considere parles indiens, selon 1'affirmation du professeur Gceldi oiseau sacré, et invoque pour la guérison des morsures de serpents. Nous pourrions en citer beaucoup d'autre, principalement parmi les oiseaux de proie, qui passent pour destructeurs d^phidiens. Mais il s'agit de faits qui ont besoin d'être scrupuleusement veriíiés. Nous croyons aussi que ni les animaux mammifères, ni les oiseaux, acci- dentellement ophiophages, ne devront être consideres comme des élé- ments de grande valeur, dans la defense contre Pophidisme, car la loi du moindre eífort réduira naturellement jusqu'à un nombre insignifiant les victimes venimeuses. E'tant question d'animaux omnivores ils préfé- rent certainement une autre nourriture plutôt que de soutenir Ia lutte avec les serpents. Entre les oiseaux ou parmi les mammifères nous ne rencontrons pas une seule espèce se nourrissant exclusivement de serpents. Comme nous 1'avons vu antérieurement, étudiant la biologie des serpents, ces animaux sont carnivores, se nourrissant, selon 1'espèce exclusivement de mammifères, d'oiseaux, de poissons, de grenouilles ou finalement d'autres serpents. aooaoQonDQDaoaanaoDODnDoanoooo 88 aoaaoooonnaaoaaoaoanoo ooa □ Parmi les serpents ophiophages on doit mentioner. en premier lieu, les serpents venimeux qui peut atteindre la plus grande dimension quoique au point de vue qui nous occupe, il ne peut être utilisé. Nous nous en raoportons à 1'espèce indienne la plus terrible et la plus re- doutée pour son caractere agressif — 1'Ophiophagus Elaps, Hamadryas Ophiophagus, Naja Elaps, Naja bungurus, vulgairement nommée Hama- dryas. II est considere comme le roi ou le géant des serpents veni- meux, car, selon 1'aííirmation de Brehm il peut atteindre jusqu'à 4mètres de longueur. II n'y a qu'un serpent venirreux qui peut rivaliser avec lui en dimension: c'est notre surucucú (Lachesis mutus; qui selon le témoi- gnage de plusieurs voyageurs peut aussi atteindre 4 metres. Au sujet de 1'habitude qu'a cette espèce de se nourrir d'autres serpents, en plus du témoignage des hindous, il existe des observations de Cantor et de Fayer qui établissent súrement la véracité du fait: "On lançait régulièrement à une de ces najas que j'avais en captivité, raconte le premier de ces naturalistes un ophidien quelconque, venimeux ou non. Des que 1'hamadryas apercevait Panimal il íaisait entendre.un íort sifílement, dilatait sa gorge, levait la partie amérieure du corps et restait, pendant quelques instants, dans cette position, comme s'il voulait viser avec plus de sureté sa victime. Puis il se précipitait sur elle, 1'empoison- nant, et la. dévorait ensuite; après cela, il restait comme endormi prés de 11 heures." Les hamadryas, que Fayer a eut en captivité, n'avaient plus les dents inoculatrices de venin qui avaient été arrachées par les char- meurs de serpents. lis avaient complètement perdu leur vivacité à cause de cette mutilation. Cependant, deux fois, en présence de Fayer ces serpents en dévorènt deux autres qui avaient été tués par des ser- pents (Najas); ils mangèrent également des serpents d'arbre. Au Brésil il y a problabement, diverses espèces de serpents inoffensifs, qui se nourissent habituellement d'autres serpents. Nous avons íait des observations positives sur deux espèces: Erythrolam- prus cesculapii et le Rhachidelus Brazili. L ' Erythrolampus cesculapii est une espéce de corai I non veni- meux, extrêmement iréquent dans 1'État de St. Paul et qui à été ren- contré dans le Nord du Brésil et Jans plusieurs pays de 1'Amérique du Sud. II a le long du corps des anneaux noirs, rouges et blancs ou légèrement jaumâtres. Ces anneaux peuvent avoir une disposition variable, selon la variété en question, car 1'espêce compte un grand nombre de varié- tés. La variété la plus abondante au Sud presente la disposition sui- vante dans les anneaux: groupe de deux ou trois anneux noirs de 1 OQaoaaoooaaoQoaoouDoooooooaaãD $9 oon DaoaonaDO ooooaaooooaa aooDoa centirn. ' ... de Iargt, separes entre deux par de fins anneaux blancs, les différents groupes étant separes les uns des autres par un large ànneau de couleur rouge. La tête est un peu large, avec une dépres- sion à son union avec le reste du corps. Les yeux sont grands — caractere qui sert à les distinguer des coraux venimeux qui ont les yeux et la tête extrêmement petits. II ne grandit pas beaucoup: les plus grands exemplaires ont 80 cent. de longueur. Cette espèce parait ne se nourrir que d'autres scpenis exclusi- vement. Ce fait a été cons,tamment vérifié dans un grand nombre d'autopsies, íaites sur des induvidus de cette espèce. Nous n'avons jamais pu lui faire prendre(d'aliments en captivité. Cest donc, une espèce qui doit être protégée, quoique nayant pas la même valeur prophylactique que le Rhachidelus Brazilii dont nous allons nous occuper. RHACHIDELUS BRAZILII La Rhachidelus brazilii est une espèce complètement inoíiensive pour 1'homme et pour les autres animaux. attaquant exclusivement les autres serpents, même les venimeux dont il tait son alimeniation habi tuelle. II y a bien peu de temps, qu'il n'était pas connu des na- turalistes. Ce fut 1'Instityt de Butantan, qui envoya le premier exem- plaire au British Muséum, ou il fut reconnu pour une espèce n"uvelle, par le notable herpétologiste de cet etablissemeit, Mr. Boulenger, qui •ugea en devoir crée' un nouveau genre. Les noms sous léquel il est cónnu vulgairement, h nt três dif- érents. Ces noms sont toujours extrêmement vanables, selon l'en- droit, beaucoup sont com" uns à d'autres espèces três éloignéés. et qui ne gardent pas la moindre relation avec celle-ci. Nous citerons entre autres le nom de: Serpent unir. serpent d'eau, gobe poussins, /, n/1,/ pinto nettoie champs (limpo matto) et entin celui de Mussur rama ou Mussurana. Nous avons jugé bon. de retenir et d'adopter ce demier nom, pour plusieurs raisons. D'abord, comine il s'tgit d'une espèce extrêmement uti le, elle doit être connue d'une façon sflre, avoir un nom. vulgaire unique, tau c à rttenir, c'est une mesure qui s'im- pose dans 1'ceuvre de vulgairisation que nous entreprenons. Kn second lieu, nous n'avons jamais entendu designer une autre espèce de ser- pent sous ce nom. Et, enfin, le nom de Mitssurana, donné, sans doute, par quelqu'un des primitifs habitants de notre pays, est le plus ancien et devant mieux trouver son explication dans les habitudes, et les caracteres extérieures de 1'animal Mussurana, signifie en eftet, dans la langue tupy, — corde — , et la grande flexibilité que posséde cette espèce, et sa íacon de proceder aDDaaaaDQDaDaDDDDaaoDDaaQDDODa 90 □□naoaaoDDoaaDaooadQDoaaoaooDo quand elle attaque un autre serpent attachant toujours avec les replis de son flexible corps, la victime dont elle veut se nourrir, justifient pleinement ce nom. Une autre explication, certainement plus érudite et plus correcte nous a étè communiquée par notre éminent ami Mr. le Dr. Théodoro Sampaio, grande autorité en la matière. Nous ne rési.sterons donc pas au désir de transcrire intègralement le passage de la lettre ou il eut famabilité de nous communiquer son interprétation de cette désignation: "Ce nom, dit le Dr. Théodoro Sam- paio, qui est indubitablement tire de la langue tupy a certaine- ment été recueille par le peuple. mais avec le vice de pronon- ciation d'ou procede la fausse orthographie — Mussurama, au Meu de Mussurana qui, me semble la véritable, comme je vais 1'exposer. D'après ce qui je sait sur 1'apparence extérieure de ce ser- pent, il a le dos noir, luisant et ressemblé beaucoup au mussum ou mossú, espèce d'anguille .de nos rivières et ètangs. Devant cette ressemblance 1'indien toujours três bon observateur le dé- nomma alors, — Mussurana; Mussurana est, en etfet un voca- ble dérivé de Mossum ou Mossú auquel on donne la désinence rana, qui dans la langue tupy exprime une chose fausse ou qui ressemblé à une autre. Mussurana signifie donc exactement, ressemblant au mussú, au faux mussú, au mussú apparent. L'indien, dans les dénominations d'animaux et de choses usait communément du procede de comparation; c'est ainsi qu'il disait: Gitirana pour dénonimer une plante rampante, solanacée qui imite la pomme de terre douce, (geii); Mucuirana ou Mu- quirana pour designer le pou, qui est semblable au Mocuim; Tupinambarana pour designer une nation sauvage, qui ressem- blé à la Tupinambá. Encore aujourd'hui dans la vallée de 1'Ama- zone, la population tapuia ou mameluca emploie la même dési- nence rana même avec les mots portugais; c'est ainsi que fon nomme cannarana, une carme sauvage ou flexible, qui croit en abondance sur les bords du grand fleuve et de ces affluents. Comme ce serpent, parait devoir se populariser entre nous, par son action bíenfaisante, comme la mangoste dans 1'Hindous- tan, et se faire connaitre dans le Monde, ce doit être sous son véritable nom d'origine, Mussurana a cote du scientifique Rhachidelus. Le nom tupy mussurana ou plus exactement muçurana ne signifie corde, qu'au sens figure. Corde, dans le tupy brésilien, se dit chama ou cama, ou plus couramment çã. La corde de 1'arc, se nomme en tupy, auirapaçã; la corde du hamac tupaçã. aDODDDDDDDDaanaDODapnaaaaaaoaa 91 oooooooaaaaciOQaaaaooooonooaano Le mot muçurana (muçurã en guarany) désignait une corde spèciale, tissue de coton et qui servait pour attacher les prisionniers au moment ou ils allaient être mis à mort dans le camp ennemi, (taba). Cétait une longue corde, de la grosseur de 2 cent., plus ou moins, et que pour rendre plus rede, et ne pas se défiler, on enduisait d'une certaine resine foncée ou cire de terre. De là, vient probablement, le nom muçurana, qu'on lui donnait pour sa ressemblance avec le muçu. On voit donc, par les érudites explications du Dr. Th. Sampaio que la désignation de Mussurana, appliquée à ce serpent, remplit com- plétement son but, soit, considérée, dans les sens direct ou étymolo- gique (muçú, enguia), (rana, ressemblant) ou dans le sens figure — de mussurana — corde de forme spèciale, ainsi appelée parce qu'elle est comparable à 1'anguil'e. A 1'analogie de forme, tirée naturellement des caracteres physi- ques de 1'animal, nous devons ajouter 1'analogie des fonctions, juste- ment quand nous considérons le mot mussurana, comme désignant une espèce particulière de corde qui servait pour le sacrifice des prisonniers. La mussurana, — corde,— servait pour attacher le prisionnierau moment du sacrifice; la mussurana, serpent, attache avec son propre corps Ia victime au moment de la tuer. II est bien possible que les Tupy, aient observe, três souvent ce combat curieux et émotionnant et, que, guidés par 1'analogie des caracteres physiques et de la fonction, ils ajent nommée, avec toute justesse, Pespèce dont nous nons occupons — Mussurana. Ce serpent est de couleur noire grisàtre, luisante, de teinte claire sur le dos; les écailles complétement lisses et brillantes ont un aspect irise, donnant 1'impression d'un corps, de nuance gorge de pigeon; les parties latérales sont d'un léger ton brun rose; la partie ventrière est de couleur variable: tantôt elle est toute grise, tantôt toute d'un jaune blan châbre, tantôt d'un gris tacheté de blanc. La partie inférieure du menton est presque toujours blanchâtre, les individus jeunes ont, à 1'union de cette partie avec le reste du corps, une bande rosée, comme si c'était un collier. La tète est petite, un peu obtuse, 1'écailles sont lisses et larges; yeux petits et saillants. Corps excessivement flexible beaucoup plus fin chez les individus males que chez les femelles. La queue relativement fine et longue; beaucoup plus grosse et longue chez le mâle que chez la femelle. Les exemplaires de lml/s sont communs, quelques uns peuvent atteindre jusqu'à 2111 35 cent. de longueur. Nos premiers exemplaires ont èté trouvés dans les terrains de Butantan. Maintenant, nous recevons des exemplaires d'autres endroits DDnooQDDDaoQQDaQoaaaaQoaaaDDaa y2 nnnoonnoQoaoõoDDDDonoaoaDnDoaa de 1'Intérieur, parmi lesquels nous mentionnerons: Campo Alegre, Saldanha Marinho, Ourinho et Limeira. Nous avons eu 1'occasion de voir un exemplaire mort dans le sud de 1'Etat de Minas aux environs des Eaux de Lambary (station thermale). II a probablement un habitat assez étendu; la rareté relative avec laquelle ori le rencontre, pouvant être expliquée par ses habitu- des nocturnes et l'habilité avec laquelle il se cache. La Mussurana, n'est pas absolument un serpent d'eau., parce qu'elle ne vit pas dans feau, mais íime à se baigner. Et c'est peut- être à cause de cela, qu'elle est fréquemment rencon - trée, dans les plaines ou marécages, au bord des ruisseaux et des rivières. Le íait le plus i nportant de la biologie de cette espèce de ser- pents, et duquel on peut tirer parti, pour la defense contre 1'ophidisme, est de se nourrir exclusivement d'autres serpents, attaquanthabituelle- ment les serpents venimeux les plus fréquents dans la région Sud, Américaine. 11 y a quelques années, déià, que nous avions observé- que quand des individus de cette espèce, étaient mis en cage avec d'autres serpents, ils tuaient leurs compagnons sans toutefois les ava- ler, probablement à cause du manqut d'espace. Ayant eu, depuis, l'occasion d'observir la déglutition d'un ser- pent non venimeux par une Mussurana, nous avons en fidée de vè- rifier si elle attaquait aussi les seipents venimeux s'en servant comme aliment. Ce fait fut véririe, d'innombrables fois à 1'lnstitut, de façon positive, et nous avons enregistré les observations faites avec plusieurs individus. La Mussurana se noUrrit exclusivement de serpents,' fait qui pu être constate par Pobservation directe et par 1'autopsie des individus récemment captures. Elle pourra attaquer três probablement, quel- qu'une des espèccs venimeuses que l'on trouxe dans notre pays. Nos expértences ont èté faites avec quelques Mussuranas, captives, déjà depuis quelque temp^, ayant constate qu'elles attaquent les espèces suivantes, e, sont toujours victorieuses: Jararaca (L. lanceolatus), urutu (L. alternatus) et le serpent à sonnette (Crotalus terrificus). Nous employons de préférence ces espèces venimeuses comme victi- mes, parce que ce sont les plus frequentes, et que ce sont celles qui existent en plus grand nombre dans le serpentário de l'lnstitut. Nous croyons, cependant, comme il a été dit, que la Mussurana, pourra atta- quer victorieusement n'importe quelles espèces venimeuses, dès que la victime n'est pas plus grande qu'elle. Une Mussurana, que nous gardons en captivité depuis plus d'un an, mesurant lm 75 cent. tue et avale des exemplaires de serpents venimeux, ayant jusqu'à lm 40 cent. de longueur. L'alimentation se fait de temps en temps et de iaçon irrégulière. Avec un intervalle de oDaoooaooooooocojuuLiuooaoDDaoo 93 oaaaaoanoaaannaaoDaooaDaooaaDn 6 à 9 jours, elle pourra prendre une nourriture, si les víctímes ne sont pas de grande dimension, et s'il n'y a pas d'empêchement d'ordre phy- siologique, comme la mue, ou la période ie ponte etc. Dans ces deux derniers cas, elle refuse tout aliment. Quand elle a avalé un serpent três grand, elle peut rester jusqu'à quinze jours, sans manger de nou- veau. Quand Ie repas est composé de petits serpents, elle peut en prendre trois ou quatre à ia fois. Nous donnerons ci dessous le tablèau de nos observations, en relation à la première Mussurana, dont nous avons commencé à enregistrer les données biologiques en Juillet de 1'année dernière (1909). RHACH1DELUS BRAZ1LII: (MUSSURAMaj N." 1 ANNÉE 1909. Le l.er juillet — Tua et mangea une jararaca. (L. lanceolatus» „ 16 „ — Tua et mangea une jararaca. n 25 „ • — „ „ 7 aôut — „ „ „ „ v .-. 24. » -=-„„•„ 2 octobre - Changea de peau (Mue). „ 17 novembre — Tua et mangea une jararaca. 9 „ - Pondit 8 ceufs non fécondés. . 29 - Mua. l.(r décembre — Tua et mangea une grande jararaca (Lachesis lanceolatus). Elle fut photographiée au moment de 1'attaque, • et dans les difíérentes phases de la déglutition: ce sont ces photographies qui servirent pour la confection des clichés et des gravures coloriées qui illustrent ce travail. .. 20 „ — Tua et mangea une grande jararaca (Lachesis lanceolatus). ANNÉE 1910. ' Le 14 janvier — Mua. „ 18 „ . - Tua et mangea une jararaca. „ 30 „ - „ „ „ 20 février — Mua. . . „ 13 mars — Tua et mangea une grande jararaca. „ 11 avril — Tua et mangea une boipeva fXenodon). „ 21 „ — Tua et mangea une petite jararaca. „ . 13 juin — „ „ „ j, „ „ _ 23 „ — Mua. _ 24 „ — Mangea une grande jararaca. „ 29 ., — Mangea une petite jararaca. „ 14 aôut — Mangea une jararaca de taille ordinaire. DnaDaaDODDDaooaDoaaaaaDoanoaõB 94 DaoaooDoooanooonDQaoaoDODoapoa La dernière note de notre registre se réfère au combat au quel assista le professeur Bertarelli, qui en íit une briliante et émotionnante description, accompagnée des plus savantes considérations. Qui a lu le sensationnel article "Trois heures au milieu des serpents" publié dans "1'Etat de St. Paul" le 16 aôut, le lira avec plaisir une seconde íois, et celui qui ne l'a pas lu aura foccasion de voir et de ressentir l'im- pression du poignant combat, dont le tableau est trace, avec un colo- ris et une grâce inégalables, par 1'illustre homme de science. Voici ce que le professeur Bertarelli dit de la Mussurana : "Le Brésil posséde aujourd'hui son mangouste, d'aspect moins romantique, mais plus utile: Mussurana (cordej. Rhachi- delus Brazilii scientifiquement, qui ét it encore il y a peu de temps, considérée avec indifférence par les naturalistes, mais aujourd'hui est élevée au role de collaboratrice de 1'homme en íaveur de la civilisation. La mussurana est étendue sur le sol, attendant la proie: le beau corps plombé, d'écailles brillantes et uniformes, se con- torsionne três peu. On dirait un noble serpent, orgueilleux de sa dignité, de son oeuvre, de sa valeur. Une jararaca apparait à son côté. Les deux corps s'agitent et commencent le mouve- ment flexible, lent, onduleux, en larges spirales, branlant, comme s'il fallait éviter quelque choc violent, quelque émotion inutile, Je n'ai jamais vu une tragedie, se déroulant, d'une façon, si elegante et si harmonique. Le serpent venimeux pressentit l'ennemi: il le sentit effleu- rer son corps, il sentit vibrer la petite langue bifide et prepare 1'assaut. La mussurana aussi a perçu 1'ennemi mais ses yeux, habitues à voir dans les ténèbres, fonctionnent mal à la lumière du jour, et le reptile doit s'orienter avec la langue qui vibre rapidement, tentant les assauts. Mais le serpent prepare sa defense, il ouvre la bouche avec férocité, se jette sur le corps de l'ennemi, y enfonce ses dents venimeuses, ... et attend L'expérience séculaire a fixe dans son cerveau 1'histoire de tant de victoires obtenues avec le petit effort d'une piqflre... Ses cellules cérébrales se souviennent des luttes contre le ja- guar, étle tamandoua, et les morts rapides d'animaux considera- blement volumineux, foudroyès par quelques gouttes de toxi- que. Et les petits yeux du serpent fixent la mussurana. Le Rachidelus qui cherche à serrer dans ses plus robustes spirales le corps du serpent venimeux semble presque faire des grima- ces au reptile habitue á ia tromperie... et qui attend que la pa- ralysie commence. Mais la Rhachidelus ne se tient pas pour aDnoooDODpnnaoonnoaaooDnoooann 95 onanoDDnnnnnnDDaanonoopaonnooo battue: elle a déjà fixe avec fermeté en deux tours de spirale le corps du serpent, le serre et le resserre dans un nceud de fer tandis que lentement elle cherche la tête de 1'adversaire pour tenter le dernier coup. Elle n'a pas dMmpatience: c'est la lut- te du fort qui épargne son énergie. Pourquoi s'agiter, quand la victoire doit fatalement lui sourire? Le serpent est eifrayé! Alors elles sont fausses, les pro- messes des parents, qui durant les longues heures de sieste lui avaient narre l'histoire des victoires; qui lui avaient conte la fonction de son venin, qui lui avaient parle de la fatalité du ve- nin sur la terre? — Pourquoi 1'adveisaire ne cède-t-il pas et pourquoi les fortes spirales deviennent elles si incommodes et si constringentes? Déjà la solide tête du Rhachidelus parcourt plus souvent les lignes du corps du jararaca, titillant avec la langue pour chercher la gorge, et après plusieurs tentatives inutiles, la voilà avec Fénorme bouche prête pour fassaut. Mais la résistence devient vaine: les spirales du Rhachidelus resser- rent, de plus prés tout le corps du serpent, dont la tête cherche à fuir le baiser de mort: encore quelques millim. et le contact será inevitable. La Rhachidelus comprend lasituation; elle ouvre démesu- rément la bouche, et, rapide, énergique, sur, quoique dans les ténèbres elle s'enroule finalement autour de la tête de 1'adver- sàire, la démantibule, 1'écrase, la triture. Et ensuit, lentement, commence son repas, et avale peu à peu tout son adversaire, jusquà ce que, inerte, il reste ètendu sur le sol, jouissant du gargantualesque festin. La Rhachidelus ou Mussurana est aujourd'hui un ob- ject de curiosité; demain il será populaire, comme un bieníai- teur, et les gens de Tlnterieur lui demanderont son aide in- telligente, obtenant en compensation la vie sauve". Les dernières paroles de 1'illustre Professeur, traduisent bien les désirs et les plans de Plnstitut de Butantan. Nous prétendons d'abord vulgariser la connaissance de cette três utile espèce; pour la proteger contre la persécution atroce dont elle est encore 1'objet, parce qu'elle est confondue avec ses nuisibles vic- times. Ensuite la multiplier en captivité, pour la distribuer, aux labou- reurs, qui sont les plus interesses dans cette campagne. A' cette fin nous avons fait les premiers pas en faisant cette publication et édi- tant des cartes postales qui représentent en couleurs naturelles, éga les aux gravures qui illustrent ce travai! (grav. 1, 2 et 3) la mussura- na, seule, dans la phase !a plus interessante de Tattaque àune jararaca et au mornent de la déglutition, étudiant déjà les mceurs de ce ser- naonooooaaooDooonooaaoooon 96 banaoõnDoanoaooarxioaoooonoooou pent, et cherchant à crèer le moyen converíable pour sa reproduction dans le serpentário (*) (jardin aux serpents) de 1'lnstitut. Nous avons imagine un type de serpentário dont un est déjà construit (figure 5) véritable station biologique des serpents des- tine en même temps à Pètude scrupuleuse de la biologie des diverses espèces et à la 'reproduction de celles qui furent utiles ou néces^aires à Tlnstitut. Le serpentário est constitué par une surface de 400 mètres carrés, entourée par un canal d'un mètre de largeur, ayant dans la paroi extérieure un mur d' lm,50 de hauteur, de surface lisse dans la partie interne et dans la paroi interne à peine 50 centimètres. La paroi externe du canal ainsi que le mur qui la continue sont verticaux et de surface lisse de manière à rendie impossible 1'ascension des ser- pents et des autres habitants du serpentaire: la paroi interne est incli- née en dedans de manière à faciliter la sortie des animaux, qui par hasard tombent dans !e canal ou vont s'y baigner. Au milieu* de Ia surface entourée, à un niveau sunérieur, un bassin circulaire ayant 2 mètres de diamètre et un ' ,. mètre de profundeur, ayant un petit filet d'eau qui coule contintiellement; l'excés d'eau qui aboutit au canal circulaire, a toujours 40 centimètres d'eau à peu prés, dont le trop plein sort par un conduit dont 1'ouverture interne est protégée pour éviter la sortie des prisonniers. Dans le bassin central, se trouvent des grenouilles, des cr&pauds? des poissons, Jes serpents d'éau, etc Dans le reste de le surface divisée en plates bandes, plantées de gazon, de íleurs, et d'arbres, et en avenues couvertes de fin gravier, on trouve des petites maisons, quelques unes imitant la forme des maisons de cupins, d'autres de formes variées, toutes bien protégées de la pluie, du vent et desrayons directs du soleil. Ces maisons sont destinées à 1'abri des serpents et des rats qui leur serviront de nourriture. Nous croyons avoir crée ainsi un petit paradis des serpents, ou ils aurout une nourriture abon- dante et facile, et ou ils pourront être facilement observes. La Mussarana (Rhachidelus Brazilii) n'est pas sensible aux mor- sures des serpents venimeux, car elle est touj >urs mordue au moment de 1'assaut, sans presenter aucun symptôme d'empoisonnement. Quand on jette la mussurana sur un serpent venimeux, quon lui offre comme repas, se trouvant indisposée pour se nourrir, elle refuse la lutte, nattaque pas et se défend pas quand elle est mordue pour le serpent venimeux. Quand, cependant elle est bien disposée ét ayant bon appétit, c'est la première qui attaque 1'autre, ce qifelle fait toujours victorieusement. Voici comment elle agit : elle mord le serpent venimeux en quelque partie du corps fixant la bouche sur la (-; Ce dernier uom nous a eté 9uggerè par 1'èminent docteur RapUael jC rea profesfeeui á la faculte de Droil de st. Paul. <0 J3 (Q li o ^ 5 ,«fc l- ^3 5 10 a £ ^g _g -5 | o -5 cu KJ ÍO c: <0 ^ ti ^J ■5 T3 .«0 t! V_> -~J t) u) ti ^ O) 5 ss 5 -1 c: QJ CD -?1 ,c C; ^5 S s 5 *s. -«^ C; *o P~ i tj -5 _i> Qj 5 ^ >o -$ iq ^ >^, ^ CL> ti s -fí < ■§ ^ .$£ ^^ te ^ 1 ^ CD .0 « ^ 6* O 01 «5 $ t) ,^_ •a o, <. 0 sr» <5 -5 Oi Qj >o c ^ ^ Qi T3 ^ V) 6 10 í) ^ £ Qj V, i) \j í) ^ •o -C «o<: U ÍS >.j 'O ^ CC <^ QC ^<5 N N.o" 26, 27, 28 et 29 — Rhackidelus brasHii (Mussurana) attaquant et avalant une jararaca aaaaoaoaaaaa opaoaoooooaD dddddo 97 oooDDnoDDnonoonDõ~daonãõaoaDDn:z partie mordue et s'enroulant rapidement autour du corps; dans ce moment elle est presque toujours mordue par le serpent venimeux, car en prenant une partie quelconque du corps de son ennemi elle laisse la tête de celui-ci toujours libre. Dans cétte phase de lutte (Image II) les deux serpents se trou- vent complètement enroulés, lamussurana cherchant àempêcher com- plètement les mouvements de 1'autre, resserrant les multiples tours faits autour du corps de la victime. Le serpent venimeux aprés avoir mordu une, deux fois, ne cherche plus à se déíendre et se rend peu à peu à la constriction faite par la bouche et par le corps de son ennemi. Quand cellui-ci comprend qu'il n'y a plus rien à craindre, elle fait mouvoir, avec la bouche, le corps de la victime de íaçon à 1'attra- per par la tête. A' ce moment, le serpent venimeux peut presque toujours se mouvoir encore et s'il est encore assez vigoureux, la mus- surana cherche à le tuer, en lui resserrant la tête entre les m xillaires, ou en lui faisant faire une distension íorcée de la partie antérieure du corps au moyen de tractions répétées exercées sur la tête. Quelquefois il arrive que la mussarana à la première attaque, mord et fixe entre les maxillaires une partie peu vulnérable de sa vic- time, la queue ou la partie inférieure du corps. Dans cétte circons- tance, elle sort sa bouche de 1'endroit ou elle avait mordu, continuant, cependant, avec le corps enroulé à 1'autre pour le tenir pris, attaché. et elle va titillant avec la langue cauteieusement à la recherche d'un point vulnérable qui presque toujours est la partie immédiatement derrière la tête comme le represente bien notre seconde gravure colo- rée. Cette seconde attaque est faite avec prudence et d'une façon sure. La déglutition se fait lentement, commençant invarhblerrient par la tête. Notre troisième gravure colorée, ainsi que les figures ns. 26, 27, 28, 29, représentent les phases les plus interessantes de cette ob- servation. La mussurana est comme nous 1'avons déjà dit un serpent en- tièrement innoííensif ne s'attaquant jamais qu'à d'autres serpents. Elle n'attaque absolument ni 1'homme, ni d'autres animaux, même si on la maltraitait. Elle semble respecter les individus de son espèce, tant ceux de sexe différent que ceux du même sexe. Nous avons mis exprès dans la même cage divers exemplaires de Mussurana et nous n'avons jamais observe qu'ils eussent entre eux la tendance agressive qu'ils révèlent pour les individus d'autre espèce. // est question, comme on le volt, d' une espèce três utile pour 1'homme, et destinée à rcmplir un role três important dans la defense contre 1'ophidisme. Elle devra être rigoureusement protégée par tout propriélaire naaaoDDoooDPOooooaaDoooaDaaaao 98 "□□□ODaonoaooaoaaooacicoaaoaoooa agricole, qui après Vavoir fait connaítre à ses ouvriers devra défendre énergiquement, sous peine damende, la mort des exemplaires qui seront rencontrés dans ses propriétés. II est probable ou presque certain qu'il y a d'autres espèces de serpents qui comme la mussurana se nourrissent de serpents veni- meux. De là 1'intérêt qu'il y a à faire dts observations scrupuleuses sur la biologie de tous les serpents. LMnstitut de Butantan est orga- nisé pour cela et il recevra avec gratitude tous les serpents qui dans ce but lui seront envoyés de quelque point du Brésil. Pour terminer ce chapitre nous devrons traiter de certaines plantes, dont parlent les naturalistes, qui ont la propriété de faire fuir les serpents. Nous ne nous attarderons pas à cette analyse parce que nous ne rencontrons pas une seule observation scrupuleuse et digne de foi: Un grand nombre de plantes sont notées comme possédant cette mira- culeuse vertu ; mais tous les faits référé ont leur origine dans la tradi- tion populaire, qui se complait à les entourer de íables et d'absurdi- tés, chaque íois qu'il est question des serpents. Le savant naturaliste A. Schlegel, dans son excellent livre (Essai sur la physionomie des serpents) rapporte un bon nombre de végétaux qui étaient préconisés comme éloignant les serpents, la conclusion en est qu'aucun d'eux ne possède une valeur réelle, et qu'ils doivent la rèputation dont ils jouissent aux préjugés populaires. Rufz qui a ob- serve et travaillé aux Antilles arrive à un resultai identique. Au Brésil on cite plusieurs plantes. Nous ne parlerons que du vegetal vulgaire- ment nome catingueiío, capim mellado etc. Sur cette graminée nous avons entendu des versions diamétralement opposées. Les uns disent que les pâturages de catingueiro sonl des nids de serpents; d'autres disent que ce capim a la propriété d'éloigner les serpents, de sorte que l'on ne rencontre pas un seul serpent dans les plantations ou pâtura- ges de cette espèce. Nous ne croyons pas que ce soit ce vegetal qui mette en fuite les serpents. Ce qui peut être a donné lieu à une fausse interpreta- tion est qu'il n'existe pas dans les pâturages de catingueiro, d'aliments convenables pour les rats ou pour les autres petits mammifères dont se nourrissent les serpents. N'ayant pas d'aliment convenable pour les rats ou pour les autres animaux dont se nourrissent les serpents ceux là abandonnent le catingueiro étant suivis par ceux-ci. Cest un fait que nous avons vérifié à PInstitut, que les cobayes et les lapins ne mangent pas le catingueiro, tandis quMIs mangent três bien d'autres graminées, principalement le capim fin, et angola. aoaooaPDaoaQaDoaaaooDODDQoaoDo 99 nannoaoaciocioanDonoaaaaoanDaaoa . L'emploi de végétaux comme moyen de mettre en fuite les ophi- diens nous semble dénué de fondement étant três probablement de re- sultai d'une erreur d'observation, Ce qui peut et doit se faire dans cet ordre d'idées, est chercher à diminuer la fréquence des ophidiens autour des habitations en n'atti- rant pas les rats, qui sont raliment préféré de quelques espèces veni- meux. On sait que les rats abondent et se multiplient d'une façon extraordinaire autour des habitations ou les restes alimentaires sont jetés sans précaution. Dans les plantations, principalement, on doit avoir le soin de jeter íous les restes de cuisine qui ne peuvent être employés pour les animaux domestiques, dans un endroit approprié, sur le fumief par exemple de façon à soustraire aux rats tout ce qui peut leur servir d'aliments. FAIRE LA GUERRE AUX RATS CEST LA FAIRE ÉGALEMENT AUX SERPENTS. Troisième Partie THÉRAPELJTIQUE de L'OFHlDISME ® THÉRAPEJTIQUE DE L'OPHIDISME i nous voulions faire une idée approximative de tous les moyens employés pour Ie traitement des morsures de serpents, depuis 1'antiquité Ia plus èloignée jusqu'à nos jours, — il serait peut-être plus íacile de rapporter ce qui n'a pas encore été rappelé, que de mentionner tout ce qui a étè proposé ou employé dans ce but — si nombreux et va- ries ont été les moyens thérapeutiques preconisés pour combattre les accidents ophidiques. Cette considération nous montre donc, 1'impos- Mbilité d'anaiyser d'une façon complete tous les remedes, toutes les pratiques employées, limitant notre sujet à une légère critique des traitements anciens, pour démontrer Ieur manque de solidité, à 1'expo- sition des bases scientifiques sur lequel s'appuie le traitement moderne ou spécifique. Pour le convenance de la méthode nous diviserons le sujet en trois chapitres: I — Traitements superstitieux et empiriques. II — Traitements chimique-physiologiques. III — Traitement spécifique ou sérumthérapique. CHAPITRE I TRAITEMENTS SUPERSnTIEJX OU EMPIRIQUES 1 y a parmi les traitements populaires des accidents ophi- diens, des idées si absurdes, des pratiques si insensées, qui ne mériteraient certainement pas les honneurs d'une référence, si ce rfétait Ia necessite et 1'opportunité, pour but que nous visons dans ce travail, de les analyser et dé les expliquer pour les détruire. Elles représentent, pour ainsi dire, les mauvaises herbes, que Pon doit arracher, pour faire de la place à la bohne semence. II n'y a personne qui n'ait entendu parler des "Guérisseurs de serpents", que l'on rencontre si souvent dans presque tous les endroits de 1'Intérieur, ... ou ailleurs, dans toutes les villes, même jusque dans les capitales. Le guérisseur des serpents, est presque toujours un homme stu- pidement ignorant, extrêmement crédule et superstitieux, qui a appris de quelqu'un la sympathie ou le remede dont il use dans le traitement des malades. II garde le secret le plus absolu, sur les pratiques dont il se sert, sur les ingrédients qui entrent dans la composition des siru- peux qu'il employe: il ne pourra transmettre son secret à une autre personne, qu'après avoir guéri un certain nombre de victimes, et cela sous la mêm,e condition mystérieuse du secret. Les procedes varient. II y a des guérisseurs qui guérissent par "sympathie", d'autres qui emploient de des agents divers, tires, — les uns du règne mineral, d'autres du vegetal, et enfin, d'autres du règne animal. Les guérisseurs par sympathie sont les moins dangereux, parce quMIs ne font pas de mal direct aux pauvres victimes de l'ophidisme; s'en remettant à la résistance naturelle de 1'organisme, qui três souvent triomphe tout seul. Leurs pratiques sont presque toujours complèment inofíensives. Elles consistent presque toujours à donner un verre d'eau QPaaaDooQoaannoDaDoociaaoQDnoao 106 aaDaaaaaaaaooaoaaaoaaoaaaaaaao" au porteur de la nouvelle de Paccident; cet acte doit être précédé ou accompagné de gestes, momeries, paroles cabalistiques et prières adres- sées à St. Benoit, et autres saints. lis affirment au porteur, que lors- qu'il arrivera prés du malade il le trouvera soulagé. Et de fait, cela arrive três souvent, car, le porteur ayant presque toujours à parcourir de grandes distances pour chercher le guérisseur, et revenir auprès du malade, ou le trouve mort, si c'est un cas grave, ou en meilleur état si ce n'est qu'un empoisonnement léger. Le traitement par sympathie exige une enorme serie de soins, exigences et précautions, dont Pa- vantage êxclusif est de justiíier 1'insuccès, dans 1'hypothesè ou le patient viendrait à succomber. Dans l'hypothèse contraire, celle de guérison spontanée, la non observance de mesures indiquées, n'est pas absolument prise en ligne de compte, et la cas passe pour être une victoire de plus du pouvoir surnaturel du sorcier charlatan. Si nombreuses et compliquées sont les recommandations faites par celui-ci aux personnes qui entourent la victime, que 1'insuccès probable será difficilement inexpicable. Ainsi, ni le malade, ni les personnes qui 1'entourent en pourront prononcer le mot serpent; aucune femme enceinte, ou nourrice au sein, ne pourra pénétrer dans la maison ou se trouve le patient; celui- ci pourra user de boissons alcooliques, mais ne pourra être en face de quelqu'un ayant abuse de 1'alcool. La moindre faute à toute cette série de recommandations, détruira la sympathie et expliquera la mort du patient, car, conclura triomphalemént le guérisseur, la sympathie est infaillible, et le malade durait certainement guéri, s'il avait obser- ve toutes les recommandations afin de ne pas détruirc le charme. La sympathie est infaillible, mais elle est extrêmement iragile, et les insuccès qui traduisent cette fragilité nous démontrent le malin guérisseur. D'autres guér-isseurs, cherchent à donner à quelques objects la vertu curative; alors appairessent: la peau de loup, les plumes dema- cuco, perdrix et d'autres oiseaux, lés pierres poreuses, les os calcines, les pointes de cornes de cerf, les objects en acier, etc, dont 1'action est expliquée par un simple contact. Quand quelques uns de ces remedes, sous cette forme amélio- rent Pétat du malade, on peut aussi les èmployer intérieurement. Cest ainsi que Pon conseille, la tisane de peau de loup de plumes de dif- férents oiseaux, de raclure de cornes de cert, etc. Dans quelques cas, on conseille d'ouvrir le ventre d'un petit ani- mal vivant, et de Petaler ainsi sur le point mordu; dans Pautres on íait enterrer le membre blessé; la barbárie de certains traitements, va même jusqu'à exiger de mettre le corps de la victime, dans la terre molle, dans une position verticale, de façon à ne laisser que la tête libre. Et quand la malheureuse victime succombe, le guérisseur dit aoDaoaáDDaaGoooaooDaaaaoooaaaa 107 □oooDDODPapnaoanoooDOODDOOQDOP avec conviction: "Cétait la dernière ressource; si le malade n'a pas guéri, aucun remede ne pouvait le sauver!" Une classe plus dangereuse de gvérisseurs, est celle des pseudo- médicins, qui ordonnent des remedes internes. Ils emploient, soit des substances toxiques connues, remedes de pharmacie, soit des plantes de notre flore dont les effets sont inconnus. lis se rendent presque toujours prés du malade, qui aura alors à soutenir une lutte heroíque contre 1'empoisonnement produit par le serpent, et les empoisonne- ments produits par le charlatan. Un grand nombre de malades qui auraient échappé à Tempoisonnement ophidien, s'ils avaient été aban- donnés à leurs forces naturelles, succombent sous 1'action toxique des substances qui leur sont administrées à titre de remedes. La fausse notion, que le poison détruit le poison, porte ces guérisseurs à en - ployer des agents três actifs et dangereux. Entre autres, le cak mel, dans du jus de citron; le sublime corrisif, qu'ils connaissent sous le nom de solimão: les purgatifs drastiques, le tabac en application locale, et par voie gastrique melangé à 1'eau de vie, 1'alcool à doses toxiques, soit sous la forme des boissons usuelles, — eaude-vie de canne à sucre, ícachaça) cognac, vin, etc, soit sous la forme d'esprit de vin ayant servi de liquide de conservation a un serpent mort quelconque. Les plantes préconisées et employées comme spécifiques dans le trai- tement de Pophidisme, sont innombrables, et rémontent à 1'antiquité la plus eloignée. Au Brésil, chaque guerisseur a sa plante de prédileaion ou sa préparation, dans la composition de laquei entre, presque toujours le sue d'un vegetal, la teinture dts feuilles ou de la racine, de Teau de vie et du miei. Quelques unes de ces mixtures incongrues et irrationelles, conçues par des individus complêtement obius, sont arrivées à con- quérir les sympathies d'hommes instruits et même de professionnels de grande valeur, dont beaucoup sont arrivés à attester fefficacité de telles panacées, bases sur des faits, qui analysés à la Iumère des con- naissances de la biologie des ophidiens, n'offrent aucun élément de preuve, quoiqu'ils soient impressionnants quand ils sont observes superficiellement. Un individu est mordu par un serpent, dont Tespèce n'a pas été reconnue, s'effraye, se trouve mal, en sentant les phénomènes subjec- tifs de l'empoisonnement. II a à sa disposition une de ces préparations miraculeuses, il 1'emploie; les phénomènes cessent comme par enchan- tement. Conclusion superficielle: 1'individu a été sauvé par le remede! Cause? de 1'erreur dans ce cas: cet individu avait pu être pique par un serpent non venimeux, et impressionné par 1'accident, avait pu sentir, par auto-suggestion, les phénomènes subjectifs de "'empoisonne- ment. Cette hypothése doit se vérifier assez fréquemment, parce que aQaooDnoaciaciOQoaociODaaoDaDOQao 1 08 DaDoaaDaaQaaaaDaaDDDDaDaaDDaaD le nombre des serpents non venimeux est beaucoup plus grand que celui des venimeux. Un autre- cas: Le patient est murdu par un serpent parfaitement reconnu venimeux, il presente le tableau complet de 1'empoissonne- ment ophidien, autant les symptômes subjectifs, que les signes objec- tits de la plus grande gravite; soigné avec une des fameuses prépara- tions, — il guérit. Observation superíicielle: oh! il n'y a pas de doute, le remede a guéri le malade. Explication: Le serpent venimeux, quand il mord, n'inocule pas toujours la dose mortelle de venin, ceei pour des raisons d'ordre bio- logique qui ont déjà été exposées et que nous allons répéter car elles sont essentielles pour la compréhension de ces fausses, cures. Le venin est normalement dépensé par le serpent pour la chasse des pe- tits mammiféres dont il se nourrit; il fonctionne dans ces conditions, comme arme de chasse, et comme íerment digestit; une fois employé le venin se reproduit três lentement dans la glande, de sorte, que, de suit après la déglutition d'une petite victime, le serpent será déporvu de venin, et celui-ci será d'autant plus abondant, jusqu'à la limite ma- ximum, dans la glande, que plus grand será 1'espace de temps à par- tir du moment ou le serpent s'est alimente. La quantité maxime de venin se rencontre de 15 jours à un móis après le dernier repas. II s'en suit que si un serpent, três ve- nimeux, determine un accident sur 1'homme, peu de jours après avoir dépensé le venin, il produira un empoisonnement non mortel, par in- sufíisance de dose de venin. Beaucoup de ces cas sont accompagnés de symptômes graves et impressionnants, se terminant spontanément par la guérison, parce que le venin inocule n'avait pas atteint la minime mortelle. D'autres circonstances peuvent concourir peur varier la gravite de Paccident : la résistance de la victime, (três variable avec l'âge) la région mordue, plus ou moins vasculaire et le fait d'être ou non cou- vert de vêetements, Timplantation d'une seule dent inoculatrice ou des deux, etc. Par cet exposé on vérifie clairement combien fausse est la base, de ceux qui prétendent conclure de Péfticacité de ces prétendus remedes, par leur application dans les accidents naturels. Non, l'uni- que moyen de juger avec certitude, est d'expèrimenter sur des ani- maux en leur injectant des doses connues de venin, essayant en suite les substances, dont on veut vérifier les eífets. En employant la méthode expérimentale, nous avons vérifié qu'aucun de ces pseudo-r-emèdes ne possêde la moindre action sur rempoisonnement ophidien, et quelques uns se révélèrent nocifs abrégeant la survivance des animaux en expèrience. aDDaDDUoaaooDDDaDDDoaoaaaaoaaa 109 □□□□□□naoouoooQoaoopooodaoonon Nous avons passe en revue expèrimentale un grand nombre de plantes, préconisées pour le traitement de F.ophidisme. Nous avons pu aussi essayer les préparations les plus fameuses. Nous ne 1'avons jamais fait par propre curiosité, car, par les expériences antérieures et par 1'étude que nous avons íaite des venins de serpents, nous possé- dions une conviction complete, sur le manque absolu de valeur de telles préparations; nos essais ont toujours été provoques par l'in- tervention de quelque personne amie et à le demande des propres interesses. Nous avons dernièrement résolu de proposer à ces der- niers, de venir eux-même expérimenter leurs préparations dans notre laboratoire, chaque fois qu'ils solliteraient 1'essai experimental. Ce mode de proceder a pour but de tirer 1'unique profit, que l'on peut obtenir avec de telles expériences, qui est de convaincre 1'auteur de la prèparation de son absolue inefficacité. Nous profitons de 1'occasion pour déclarer que nous n'avons jamais refusé notre aide pour 1'examen de remedes contre les morsu- res de serpents, ce qui fut insinue à quelques membres du Congrès de Minas, quand on discutait une autorisation pour que le gouverne- ment achète une de ces préparations pour être distribuée aux agri- cultures de 1'Etat de Minas. Nous sommes toujours prêts à aider aux expériences, même avec les remedes les plus absurdes, dès que Pauteur se presente au Laboratoire pour assumer la responsabilité des conclusions. Si 1'expérience et la raison ne suffisaient pas, si les considéra- tions que nous venons de íaire n'étaient pas acceptables, pour expli- quer les fausses guérisons apparemment obtenues par les pseudo re- medes, nous pourrions en appeler à 1'opinion sensée d'un grand nom- bre dMnvestigateurs, dont quelques uns, quoique ayant vécu à une époque assez èloignée de la nôtre, sans posséder les moyens moder- nes d'investigations arrivèrent sur ce point, à des conclusions identi- ques, condamnant les traitements absurdes et empiriques de 1'ophi- disme. Nous ne citerons que quelques uns des plus notables qui se sont occupés du sujet. Schlegel, dans son livre publié en 1837, sur la physionomie des serpents, critique três judicieusement Pàbsurditè des traitements populaires. Le dr. L. Rufz, dans un excellent travail de 1857, sur le Fer de Lance de la Martinique, analyse 41 recettes populaires préconisées contre la morsure des serpents, et concluí par leur inefficacité. En 1867, dans la Gazette Médicale de Bahia, le savant Wucherer écrivait ceei: "Spécifique ou antidote certain contre la morsure des serpents, il n'y en a pas. Gemer à déjà donnè une liste de cent plantes qui s'em- ployaient contre la morsure des serpents. Aujour-d'hui elle □oooooooooDooaoaDDaaoaaaooaaao HO aooaooooooooaoDDDooaaDooooaDDD pourrait s'étendre encore beaucoup plus. Aucune d'elles n'a pu soutenir sa réputation tant prônée de spécifique. Un moyen qui a joui, il y a longtemps d'une réputation imméritée, est une pierre qui a la faculte d'attirer ou d'absorber rapidement les liquides. Cette pierre a été remplacée par la pointe de cornes de cerf, ou 1'os calcine qui possède aussi cette propriété d'absor- ber les liquides. Redi, qui par ses expèriences faites devant le grand duc d'Etrurie, Ferdinand II, dètruisit tant de notions su- perstitieuses et erronées du sujet des serpents, démontra que les pierres mentionnées n'ont pas cette merveilleuse vertu, et Fontana par des expèriences sur des oiseáux et des mammiíe- res, fit la même preuve au sujet des os calcines." Le dr. Sebastião Barroso, dans son excellente thèse inaugurale (1889), sur les morsures de serpents, attaque vigoureusement les trai- tements empiriques, son analyse se terminant par le passage suivant, que nous transcrivons: "Cette enorme série de medicaments, plus in- faillible l'un que Pautre, n'a pas besoin d'étre étudiée par nous, car elle Pa déjà été par d'autres et il suffit que nous disions — elle ne sert á rien. Quelques uns sont dangereux, com me le tabac, à cause de la nicotine, et le dr. Lacerda, ditquMl connait un cas authentique d'empoisonnementpar ce moyen de traitement. Une pratique empirique beaucoup plus vulgarisée chez les peu- ples africains que chez nous, consiste dans Pemploi des organes in- ternes du serpent, tant par voie gastrique, que par application locale à Pendroit touché. Le foie et la bile sont principalement employés. Cette prati- que repugnante et complèment inutile, n'a pas la moindre valeur cu- rative, quoique le dr. Frayer de Edimbourg, ait vérifié que la bile neu- tralise le venin dans certaines conditions. Pour cet expèrimentateur, la bile exercerait non seulement une action neutralisante sur le venin, quand elle y est mélangée in vitro, mais encore contiendrait une substance reéllement antitoxique, ayant une certaine valeur curative. Les conclusions de Frayer ne furent pas complètement confirmées par d'autres expérimentateurs. Le dr. Wehrmann, de Moscou, par exemple, concluí que la bile de bceuf détruit par mélange in vitro Ia toxicité du venin, étant dé- nuée de Paction curative et préventive; que la bile de bceuf, celle de Panguille et celle de la vipère, — agissent surtout par mélange. Calmette, arrive à des conclusions identiques, ajoutant de plus que tous les venins comme aussi certaines toxines microbiennes, per- dent leur toxité et ne pn duisent aucun effet prejudicial quand on en injecte le mélange aux animaux. Cet expèrimentateur injectant de la bile quelques heures ou même 24 heures avant le venin, en doses oaaQooaDaaaaaaDQaaaaoaooDDaoao ] ] ] aaaaaaoDaDaaoaaoDODaaaaaanoDotj relativement élevées (1,5 c. c. de bile par cobaye de 500 grammes) rfarriva pas à observer aucun pouvoir préventif. II constata égale- ment qu'injectée après le venin, elle n'exerce aucun effet thérapeuti- que, n'arrivant même pas à modifier la marche de Tempoisonnement. Nous avons fait un bon nombre de expériences pour vérifier tous ces points, ayant employé principalement la bile des principales espèces veninu-uses. Nous avons vérifié comme Ies deux derniers expéri- mentateurs que la bile exerce une action altérante quand elle est mise en contact avec Ies venins; mais qu'elle ne possède aucune action anti-toxique sur Ies venins, ètant en conséquence complètement dénuée de quelque valeur préventive ou curative. CHAPITRE II TRAITEMENTS (HIMICO-FHYSIOIPGIQUES -o- ous examinerons dans ce chapitre, les divers traitements bases les uns sur la physiologie et les autres sur 1'alté- rabilité du venin sous 1'action d'agents chimiques. Ils se distinguent essentiellement de ceux analysés dans le chapitre précédent pour être rationnels ou s'appuyer sur des faits bien établis par la science, quoiqu'ils manquent dans la pra- tique pour les motifs que nous exposerons à propôs de chacun d'eux. Nous devons distinguer, dans le traitement des morsures des serpents, quelques indications d'application locale, d'autres d'application générale. Parmi les indications du premier groupe nous avons: 1.° Soustraire le venin de la blessure ou empêchér sa pénétra- tion dans le courant circulatoire. 2.° Détruire in loco le venin inocule. La pratique de la succion faite dans la région mordue, dans le but de soustraire le venin inocule, est bien connue, elle ne donne pas de resultai, principalement en conséquence de la rapidité avec laquelle le venin se fixe sur les tissus et faffinité qu'il possède pour le proto- plasme des cellules. Nous avons fait plusieurs expériences dans le sens de vérifier si la succion faite par une ventouse appliquée au point dMnoculation de venin, ditninuerait la gravite de finoculation par la soustraction d'une partie du venin. Les résultats ont toujours éié négatifs, les animaux traités par ce moyen succombant, en même temps que les témoins. Dans fintention d'embarasser ou d'empêcher la pénétration du venin dans le courant circulatoire il est d'usage d'appliquer une ligature au dessus du point mordu, quand la morsure a lieu à un des membres ce qui, heureusement est la règle. Cest un moyen três généralisé, provisoirement pour donner le temps à la victime de chercher QOoaaooããDDDDDDDDOoaDQaaoaaQaa 114 □□oaaQOQOoaooaooooooncinnaaoaao d'autres traitements car elle ne supporterait même pas longtemps l'em- barras circulatoire consécutif à 1'application de la ligature. D'ailleurs on ne doit pas se íier absolutement à ce que la ligature appliquée en de telles conditions empêche la pénétration du venin. Nous avons fait des expériences dans ce sens sur des lapins et des cobayes, arrivant à la conclusion que la ligature même quand elle est íaite avant 1'inocu- lation du venin, n'empêche pas sen action générale. II penetre dans ces cas à travers les éléments des tissus et non par les vaisseaux de la région. Dans la seconde indication — détruire ia loco le venin injecte — nous devons considérer les applications du feu, de fer rouge et celles des seis qui possèdent une action altérante sur le venin. Les applications de feu et celles de fer rouge ne pourront don- ner de résultat que mises en action immédiatement après la morsure. Cette condition qui est essentielle pour les efíets destrueteurs que l'on peut attendre de tels agents, e^t presque impossible à réaliser dans la pratique. Presque toujours, quand ils entrent en action, le temps oppor- tun est déjà passe, car la plus grande partie de venin ne se trouve plus au point d'inoculation, étant par conséquent, complètement inutiles. 11 y a des seis qui, mélangés en certaine proponion au venin ont la propriété de lui altérer 1'action toxique. Entre autres nous cite- rons ceux-ci : le permanganate de potasse, 1'acide chromique, le chlo- rure d'or, les hypochlorftes alcalins, 1'hypochlorite de calcium. Ceux-ci, employés en relation de 1 à 4 pour cent, de mélange avec le venin, en solution faible, déterminent une altération rapide. Quand, cependant, ils sont mis en contact avec le venin pur, 1'altération n'est pas si profonde pour empêcher 1'action toxique du venin. Des subs- tances que nous avons examine, celle qui se révéla la plus active a été la soude et la potasse, qui furent essayées en solution de 4%. Si 1'action de telles substances est manquée, même quand elles sont mé- langées in vitro avec le^venin, elles le sont d'autant plus quand elles sont employées par des injections dans les tissus, à 1'tndroit de l'ino- culation. Dans ce cas, leur action est entièrement nulle, comme nous avons eu 1'occasion de le vérifier plusieurs fois. Un des motifs de l'échec complet de cette méthode de traitement est 1'impossibilité de mettre en contact les substances neutralisantes, avec le venin qui a été inocule antérieurement et qui será loin du point dMnoculation; un autre motif est que 1'action altérante de ces corps sur le venin, est de la méme nature que celle qu'ils exercent sur les liquides organiques. De sorte que quand elles sont injectées dans les tissus, elles souffrent une altération immédiate par le contact des liquides organiques, ce qui empêche une action quelconque sur le venin que l'on cherche à com- battre. Le permanganate de potasse se trouve dans ce cas, car 1'action altérante qu'il exerce par oxydation des venins, s'exerce aussi sur les nnoDODDDOODODDoaoooDOOODonúDao 115 oaoDaaDoaoaaanaDaDoaaaoaaoaaan tissus et sur les liquides organiques. Nos expériences ayant pour but de vérifier 1'action curative de ce corps ont toujours été négatives et rfautorisent pas la conclusion d'être de quelque profit dans le traite- ment des accidents ophidiques. Notre distingue conírère Dr. Sebastião Barrozo dans son travail inaugural sur "Les morsures de serpent et leur traitement", critique sèvèrement le travail du Dr. João Baptista de Lacerda, concluant que le "permanganate de potasse est simplement antidote statique du venin injection. de 20 c. c. de sérum, dans la région lombaire comme la première. Le après midi, la douleur et faedème n'augmenterent pas. II se sentait bien Le lendemain 1'cedème se limitait à la jambe. II n'y eut pas d'hémorrhagie ni d'autre symptôme, en plus de l'cedèrne mentionné. Si 1'aedème est survenu malgré le sérum injecte dans la région lom- baire ceei s'est produit naturellement a cause de 1'intoxication de l'ophidien, et l'on doit attribuer aux injections de sérum le fait de ne pas avoir été observes d'autres symptô nes d'ernpoisonnement. II resta á l'hôpital trois jours encore, ayant Pexéat, guéri, et sans traces d'aedème. N.° 14. —Lourenço Sapputti, italien.âgé de 13 ans, blanc, demeu- rant dans une ferme des Pinheiros. II était oceupé à couper de 1'herbe lorsqu'il fut pique par un serpent qu'il dit avoir vu fuir et qui était un jararaca ayant prés de 80 centimetres de longueur. L'accident eu lieu le ó novembre 1904 à midi. II retourna chez lui, appela son père et celui-ci le porta iminédiatement à l'hôpital dMsolement pour deman- der du secours, ayant eu la précaution de faire une ligature au bras. A 1 heure de 1'après — midi je f examinai. II présentait au pouce dela main gaúche, la marque des piqQrcs, deux petits orifices entourés aussi d'une petite ecchymose plus petite qu'un pois, et dont 1'orifice parais- sait avoir laissé sortir quelques gouttes de sanj. Le bras et 1'avant— GDaaoPDCDaaooaoaoaaooaooaQODDD 132 Qoonopoaoooa oaoDoooaDooo aanopn bras malgré cette piqfire récent étaient oedèmateux. Le bras droitavai doublé de volume et était devenu subitement três douloureux. La li- gature n'était pas la cause de 1'aedème parce qu'elle n'était pas forte et n'avait pas été appliqueé plus d'une demi-heure. Quand elle avait- été taite au bras, au dessus il y avait déià rjedème. Comme 1'iníorma- tion était três positive qu'ii était question d'un jararaca je lui fis une injection sous cutanée de 20 centimetres cubes de sérum anti-bothro- pique. A ce moment arriva le Dr. Emilio Ribas qui vitaussi le malade. L'enfant iut couché sur un lit de 1'hôpitaletje recommandai au père de fairê chercher et d'apporter le serpent vivant ou mort. II partit en disant que cela ne serait pas Jiííicile parce que le serpent qui pi- que ne change pas de place, au moins ne va pas três loin. Eftectivement, 3 heures aprés, il présenta le serpent, qu'il avait tué sur le lieu de 1'accident, à 1'lnstitut Bactériologique. Le Dr. Car- los Meyer vérifia que c'était bien un jararaca. A 6 heures du soir je suis allé voir le malade qui dormait. II |'était beaucoup plaint de douleurs dans tout le bras, et c'est ^eulement à ■"> heures qu'il avait eu un peu de soulagement et qu'il s'était en- dormi. Je le reveillai et je vis que le bras était encore plus aedèma- teux, je lui fis une nouvelle injection sous — cutanée de 20 c. c. du même sérum. II passa assez bien cette nuit, n'ayant pas presente d'autres signes d'hémorrhagie. Le lendemain on examina Ies urines qui révélerent des traces d'albumine. Le 7 comme il pouvait rrieux suppor- ter Ies douleurs je lui tis encore une troisième injection et ce fut la dernierè, L'cedéme qui empêchait tout mouvement du bras blessé cé, da peu à peu et Ies mouvements ne furent complets qu'à la fin du 4 jour quand 1'cedème eut tout á fait disparu. II eut 1'éxeat le 7. N.° 15. — António Lourenço d'Almeida. portugais, âgé de 15 ans, ouvrier, demeurant rue de la Consolation prés du numero 500. La maison est situeé dans la partie de Ia rue un peu deserte, sur le che- min de Pinheiros. La maison est entoureè d'un pré. Le 1 Mars, à 7 heures du soir, il passait prés de 1'AlamedaJahú ou il y a aussi des prés, et fut pique par un ;-erpent, qui fut tué im- médiatement par un italien qui vint à son aide. Le serpent fut pre- sente à fhôpital et reconnu pour être un jararaca. Au moment de Ia piqfire il ne sentit quune douleur aigué dans ia partie blessée. Quelques minutes aprés vou'ant se redresser poar continuerson chemin il se sentit étourdi et tomba. II fit d'autres tentatives et tomba encore. Ensuite la jambe droite commença à eníler et à le faire souf- írir. II fut alors transporte à 1'hôpital dMsolement. Lá une heure après, il fut examine. II était pâle, en état vertigineux, pouls imperceptible, il restait étendu sur le lit pouvant diíficilement s'asseoir. On voyait à la partie dorsale du pied droit la marque de la piqúre produite par 4 dents. On notait: cedème du pied et de la jambe, et par la piqfire il noaDoociooaoDooaDODODOoaDoaoaoo 133 QonnaaaaaoaaoDnoDDõoanDaDoaDDQ sortai une petite quantité de sang. Com me le serpent avait été recon- nu, on lui fit une injection de 30 centimetres cubes de sé rum anti- bothropique a 9 heures du soir. Après 1'injection, la douleur commen- ça a diminuer mais cependant 1'cedème augmentait. Le lendemain de faccident le 2, il présentait de Paedème três prononcé, et des hé- morrhagies intersticielles dans toute Ia jambe. Hémorrhagies visibles au travers de la peau mais profondément situeés. II n'eut pas de perturbation dans la vue. L'cedème mit 16 jours a disparaitre completement et quand il sortit de Phôpital, deja guéri le 19, on voyait encore des mailles, profondes, jaunâtres dans les parties profondes de la jambe, indice de reabsorption lente du sang. II resta au lit pendant 5 jours durant lesquels il lui fut impossible de s'appuyer sur le pied blessé, a cause des douleurs que provoquait la station ver- ticale. Ce fut un cas grave, guéri avec deux injections, une de 30 c. c. le jour de la piqure et deux heures aprés 1'accident et Pautre le 2mc ou 24 heures aprés la 1 rr Exéat guéri le 19 Mars 1904. N.° 16 — José Olympio de Souza, bresilien, âgé de 22 ans, cé- libataire, ouvrier de la Light and Power. II entra le 15 Mars 1904 à minuit. II habite a Ibitinga. II raconta qu'à 5 heures du soir se trou- vant dans le village du O' dans la campagne, il fut mordu par un ser- pent au tiers iníérieur de la jambe gaúche un peu au dessus du maléole externe. Le serpent tué íut reconnu pour être un jararaca. II ressentií beaucoup de douleur dans la jambe après 1'accident et perçut qu'elle enflait. Les premiers secours íurent tous extravagants. On lui fit manger cru, le foie et le cceur du serpent, on lui donna de Peau-de-vie jusqu'à Pivresse, on lui attacha la jambe avec une liane et on lui frotta la blessure avec les intestins du même serpent. A' minuit, au moment de Pentreé à Phôpital, il était ivre, se plaignant de beaucoup de dou- leurs dans la jambe. II fut conduit à Phôpital par un tramway de la Light. On lava convenablement la blessure avec de Palcool et ensuite avec du sublime et on lui fit une injection de 30 c. c. de sérum anti- bothropique. L^émorrhagie, par la morsure était insignifiante et Pcedème n'augmenta pas beaucoup. Le lendemain on notait encore Pcedème et le malade se plaignait de fortes douleurs. II lui fut fait une seconde injection de 30 centimetres cubes. L'amélioration fut rapide, il se leva au bout de trois jours, quoique s'appuyant encore mal sur la jambe. On voyait de petites taches écchymotiques dans le voisinage de la blessure, le jour de sa sortie de Phôpital, qui eu, lieu 6 jours après 1'accident. N." 17. — Hermínio Ferrari, italien, âgé 16 ans, charbonnier, de- meurant à Leitão, dans le Alto da Serra. II fut pique à dix heures du matin plus ou moins à la main gaúche, et se présenta à Phôpital à 8 heures du soir. II avait tout le bras enflé et douloureux. II lui fut fait i] íqDDDnDDDDDDDDDDDn. 1 3-J aciDoaoQOOQapooonooooooaocioooan une injection de 20 c. c. et fut gardé à 1'hôpital pendant 5 jours, car les douleurs et Pinflammation ne céssèrent qu'au bout de ce temps. N.° 18. — Mathias Wacket, naturaliste, allemand, âgé de 55 ans, demeurant à la station de Rio Grande, S. P. Railway. II fut pique le 4 Octobre 1905 le soir. 11 se présenta à 1'hôpital le matih du 5 et reçut une injection de 20 centimètres cubes de sérum anti-bothropique. La morsure était de jararaca, qu'il reconnut; 1'accident eut lieu au moment ou il cueillait une orchidée dans la brousse. La morsure íut dans l'es- pace inter digital de la main droite, entre le médius et 1'index. On voyait d'ailleurs les marques de la morsure. II se plaignait de douleurs, le bras avait une grande inílammation. Quoique 1'injection ait-été un peu tardive, neuf heures aprés l'accident il sentit diminuer les douleurs. II sortit le 6 a ant encore un peu d'inflammation au bras. L'empoi sonnement fut léger. N." 19. — Guilhermina de Jesus, bresilienne, âgée de 13 ans, demeurant rua S. José, Villa Cerqueira Cezar. Elle fut piquée le 18 avril, à 6 heures du soir, par un serpent qui lui parut être grand, mais elle n'eut pas le courage de se retourner pour le voir. D'ailleurs elle ne connait pas les espèces de serpents. Une demi-heure après elle se présenta â 1'hôpital ét reçut une injection de 20 c. c. de sérum anti- ophidique. On voyait prés du maléôle interne, du pied gaúche, ,les marques de la morsure. Le pied commençait à enfler et lui íaisait três mal. Au bout d'une heure qu'elle était à 1'hôpital, l'inflammation avait encore augmenté un peu et elle ne pouvait mettre le pied à terre, à cause des douleurs. Elle garda le lit pendant 4 jours et tile eut gué- rie 1'éxéat le 26. A en juger par les symptômes presentes, le serpent qui la mordit devait être un jararaca. On peut attribuer à la rapidité des secours l'absence de phénomènes graves d'empoisonnement ophidiques. N." 20. — Adelino Teixeira de Carvalho, brésilien, âgé de 42 ans, ouvrier agricole, demeurant à la Serra de la Cantareira. II. fut pique le 16 à 1 heure de 1'après midi par un jararacuçu de 50 centimètres de longueur, à la partie dorsale du pied gaúche. Le Dr. Accacio, in- génieur du service des eaux de la capitale, lui lit une injectiou de 60 centimètres cubes de sérum anti-ophidique, une heure aprés la mor- sure. Malgrè la rapidné du secours, il présenta des phénomènes d'in- toxication grave, c'est à dire que la quantité du venin inocule avait dú être grande. II vomit plus de deux litres de sang. La jambe blessée était três enflée, elle présentait plusieurs hémorrhagies intersticielles dans le tissu sous-cutané. II ne pouvait pas marcher, à cause des douleurs et ne pouvant travailler il alia sur le conseil du Dr. Accacio à 1'hôpital d'Isolement le 18. On notait encore, à ce moment, un peu dMnflammation, de vastes écchymoses à la jambe et à la cuisse, la douleur avait déjà diminué d'intensité et il ne vomissait plus de sang oooooonaoonDoooaDOOoooaDooooaa ] 35 ooaDDnnoarnnnoooDDnnpoooDOPOPO Quoique 1'intoxication était considérée dominée, il lui fut fait une autre injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. Le 26 on voulut lui donner éxéat'; mais i! dit qu'il ne pourrait encore pas bien marcher et encore moins travailler. Pour cela il eut 1'éxéat, guéri, le 24 Avril N." 21. — Frediano Biancalana, âgé de 28 ans, italien, boucher, demeurant rue des Voluntaires de la Patrie n.° 95 le 12 Fcvrier à 5 heures du matin, allant dans le jardin de sa maison, fut mordu par un serpent qu'il tua ensuite et apporta avec lui. Cétait un jararaca d'un mètre de longueur. De suite aptès la morsure il commença à sentir de fortes douleurs' dans la jambe et la cuisse, qui commençèrent aussi à enfler notablement. Au bout de deux heures il ne pouvait déjà plus mettre le pied à terre, tellement les douleurs étaient fortes. Á ce moment il était dans la pharmacie de 1'Avenue Tiradentes, tPonte pe- quena) ou le pharmacien lui fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. Le Dr. Walter Seng fut appelé et conseilla de porter le malade à fhôpital dMsolement. II arriva ici à dix heures, en voiture, accom- pagné d'amis. La jambe et la cuisse étaient enflées du double à cause de IMnflammation. II se plaignait de grandes douleurs. On lui fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique car on connaissait le serpent aggresseur. Le pouls s'éleva a 104, et conserva ce chiffre les 3 jours suivantes, pour se normaliser ensuite. Le malade avait les marques de morsure sous la cheville du pied gaúche, côté externe. Au pied droit, au même endroit, il y avait des marques identiques et le malade dit qu'il avait été aussi mordu à ce pied. Cependant la jambe droite ne présema aucun symptôme, ce qui prouve que le venin avait été inocule dans la première morsure, celle du pied gaúche. Les jours suivants après la morsure, le 13 et le 14 le malade présenta des phénomènes hémorrhagiques, estomatorrhagiques. II avait vomi presque deux litres de sang. Au dessus de la morsure apparurent deux grandes bulles de pemphigus et il est curieux que Pextravasation tout d'abord citrina, devint ensuite sanguinolente. Le 15 on lui injecta une nouvelle dose de 20 centimètres cubes de sérum anti-bothropique et ce fut la dernière injection. Le malade commença à se sentir mieux, les douleurs cessèrent. Plusieurs hémorrhagies sous- cutanées apparurent sur toute la jambe et la cuisse gaúche, ressem- blant entièrement à la gangrene, à cause de la couleur qu'avait cet organe de locomotion. Le malade fut gardé pendant 11 jours à 1'hôpital et sortit le 23 quand il commençait à marcher. A ce moment la jambe présentait un volume supérieur d'un tiers à celle de la droite et les taches hémor- rhagiques commençèrent à prendre une couleur jaunâtre. II sortit donc guéri. aDDDaaooDaanaoaDDDDDDaaaDDDDaa 136 onaoooaanaanõaãoãaannnonaoancc. OBSIIRVATION PU PR. MARCONDES MA CHAPO MÈDICIK a tatum N.° 22. — Ayant appliqué le sérum anti-crotalique, préparé à 1'lnstitut sur un individu mordu par un serpent à sonnettes il est de mon devoir de vous communiquer que j'ai obtenu un três bon resul- tai, et 1'intoxiqué se trouva complétement libre du danger, malgré la grande dose de venin injectée et du retard dans 1'application de sérum (3 heures après) quand les symptômes d'empoisonnement se manites- taient déjà clairement et avec un caractere três grave. Cette faute eut cependant, 1'avantage de convaincre les personnes qui doutaient encore de 1'eíficacité du sérum, qui fut alors considere comme le meilleur moyen de traitement et le plus scientifique du grand nombre de subs- tances conseillées et employées pour guérison de Tempoisonement ophidique. Le malade, travailleur de la campagne présentait des per- turbations \isuelles, des convulsions dans les membres supérieurs, paré- sie des jambes, douleurs rheumatoides et malaise general, pollakyurie et hématurie. Je lui fis deux injections avec un intervalle de deux heures, qui furent sufíisantes pour améliorer le malade et en peu de jours il continua à vaquer à ses travaux, parfaitement guéri. OBSERVATIONS PU PR. F. CANPIPO ESPINHEIRA DMtECTEUK DE L'HOPITAL DMSOLEMENT DE ST. PAUL N." 23. — João Jacintho Pacheco, portugais, âgé de 14ans, demeu- rant dans la rue Bella Cintra, dans cette Capitale, pique par un ser- pent le 12 Janvier de cette année au moment ou il coupait de fherbe, se présenta à 1'hôpital d'lsoiement à Ia recherche de secours, deux heu- res í-.près avoir été pique. Le malade se plaignait de fortes douleurs le long de toute la jambe gaúche, qui était três aedemaciée et avec d'extenses et multiples faisceaux d'hémorrhagie cutanée. Au dos du pied correspondant on voyait deux points sanguinolents des emprein- tes de l'animal. Le thermomètre marquait 36" et le pouls 100 pulsa- tions par minute. Une injection de 40 c. c. de sérum anti -ophidique fut faite et ensuite une autre de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Le malade passa mal la nuit, avec de fortes douleurs dans la jambe, qui 1'empêchaient de dormir et vers le matin Ia température était de 37° et le pouls de 140. L'cedème augmenta et les 'faisceaux hémor- rhagiques étaient plus visibles et êtendus. Une nouvelle injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique fut fait. L'après midi la tempé- DoaDDDaaDaooaDDOoaDaDooaoDapao 1 37 boooancioooaoDnQciaPonooaoDDOooo rature se maintint à 37°, mais le pouls baissa à 108. Le malade con- tinuait à se plaindre de douleurs, qui ne lui permettaient pas de ce reposer, La nuit les douleurs allêrent en diminuant et le malade pút dormir quelques heures. Vers le matin du 14 la température était en- core à 37°, mais le pouls continuait à baisser et marquait 100 pulsa- tions par minute. Les douleurs étaient moins intenses et le malade se montrait content. Les jours suivants les améliorations s'accentuè- rent ayant l'éxéat le 21 (1904). N.° 24.— Francisco de Lima, brésilien, âgè de 20 ans, demeu- rant à Ribeirão Pires, pique par un jararaca le 19 Février de cttte année (.1904) quand il travaillait aux champs. II se présenta à 1'hôpital d'lsolement, quelques heures après, déjà avec une franche estomator- rhagie. Sur le dos du pied droit on remarquait deux endroits ou pé- nétrèrent les dents de 1'animal. Le malade avait une température de 37° et le pouls à 105. II lui fut fait une injection de 40 c. c. de sé- rum anti-bothropique. Le malade passa bien la nuit, et, vers le matin il avait une température de 37° et le pouls à 74. Aucune autre inje- ction ne fut faite et deux jours après il eut Féxéat, complètement guéri. OBSERVATIONS DU DR. EDUARDO BORGES RIBEIRO DA COSTA N.o 25. — Christino, noir, âgé, de- 36 ans, brésilien, célibataire, cultivateur, résidant dans la plantation de S. Joaquim da Gama, de la commune de S. João Marcos, État de Rio de Janeiro. Cet individu fut mordu par un urutu au gros orteil du pied droit, quand il fauchait dans un endroit situe à peu de distance de la maison d'habitation. II se sentit blessé, et reconnaissant le serpent qui 1'avait mordu il de- manda du secours qu'il obtint sans retard. car il y avait du sérum à la plantation. Le malade fut transporte à la maison, ou 15 minutes après il reçut une injection de sérum anti-bothropique dans le flanc droit. L'cedème qui avait rapidement commencé à se manifester, en- vahissant la agion malléolaire, disparut complètement au bout de 24 heures. Après trois jours de repôs, le malade se trouva presque com- plètement rètabli sentant à peine un peu de douleurs dans la jambe droite. Nous avions défendu a cet individu, exprès, de ne prendre absolument aucun remede, lui interdisant absolument 1'usage de Pal- cool, II n'arriva aucun accident pouvant être attribué au sérum. Ce iait se passa én Décc.nbre 1903. N.° 26.— J. B. C. V.. âgée de 23 ans, blanche, brésilienne, ma- :. laooaoaoo 138 DDOQOoooooopnnaDPOOOOPooooãnat-: riée, demeurant dans la commune de S. João Marcos, Ltat de Rio de Janeiro, fut mordue par un jararaca à la face interne du médius de la main droite, le 28 Septembre de Pannée dernière. Comme dans tout le voisinage il n'y avait aucun secours, on télégraphia à Rio demandant des secours urgents qui ne purent être portes que 36 heu- res après. Pendant qu'on attendait, anxieux, on employa tous les re- medes de bonne fame qu'on possédait. Malheureusement on admi- nistra à la malade 1'alcool en forte dose. On pratiqua aussi la suc- cion de la blessure et immédiate Iigature du bras au tiers inférieur. On lui injecta un centimètre cube d'une solution de permanganate de potasse. L'action du venin se manifestait avec intensité malgré les moyens employés. L'oedème avançait rapidement, ayant envahi 1'ais- selle, en dépit de la forte Iigature du bras. Les urines étaient fran- chernent hémorrhagiques, les déjections aussi. La main droite se trou- vait complètement cyanotique et le doigt mordu tout noir. Qúant à 1'état general de la malade, nous observâmes ce qui suit: pouls 120 par minute, petit et faible. La respiration était espacée. Température au dessous de la normale. La malade se plaignait de fortes douleurs dans tout le bras; ces douleurs sMrradiaient vers le thorax. La ma- lade se trouvait três prostrée et abattue. Comme il ne nous parut pas avoir d'indication urgente pour injecter le sérum par voie intra- veineuse, nous choisimés la voie hypodermique faisant alors une in- jection de 20 c. c de sèrum anti-bothropique dans le flanc droit. Nous attendimes le résultat x2 heures après notre première injection, nous observâmes que 1'oedème augmentait, se propageant sur la face antèrieure du thorax, presque jusqu'à la ligne médio externai, il enva- hit aussi les faces latérale et dorsale. L'hématurie contirtuait ainsi que 1'enterorrhagie. Le pouls était alors à 104 par minute. La malade ressentit moins de douleurs dans le bras. Encouragés par le résultat, quoique jugeant encore la malade en état grave, nous lui fimes une autre injection de 20 c. c. du même sérum au flanc gaúche. Huit heures aprés, 1'oedeme commença à di- minuer, les urines devinrent plus claires, n'étant plus d'un rouge si foncé. La malade se montrait beaucoup plus animée, ne sentant plus de douleurs que dans les doigts, principalement au doigt mordu, dont la peau se mortifiait complètement. A partir de ce moment, 1'amé- lioration de la malade s'accentua de plus en plus. L'oedeme continua à diminuer; les urines à être de plus en plus claires, et dans les sel- les on notaifde petites coagulations sanglantes. Au bout de 36 heu- res après la dernière injection, lVcdème était presque entièrement réa- bsorbé, il n'y avait plus que la main et les doigts qui se trouvaient encore augmentés de volume. QaaDODuaaaaaaaDoooDooDDDDODaoD 139 □□□□□□□ODauooooDoooooonaoaoooa Quant au doigt nous avons déjà signalé la mortification de Ia peau qui ne se cicatrisa complètement que longtemps après. Le 11 Octobre nous retournâmes à Rio, ayant laissé la malade parfaitement bien. OBSERVATIONS PU PR. EDOUARD _ MEIRELLES N ° 27. — Regina, âgée de neuf ans, brésilienne, jouissant d'une parfaite santé, íut mordue quand elle jouait dans la brousse, au tiers inférieur de la jambe droite. On lui lia la jambe au dessus de la mor- sure. qui fut bien lavée à 1'alcoo! camphré, elle ne sentit rien la pre- mière heure; mais, plus tard en plus de l'augmentation des douleurs et de la íormation de l'oedème, elle commença à sentir de la cépha- lalgie, dyspnée, vomissements sopeur bien prononce, incohérence des idées. quelques tremblements vagues de temps em temps, pouls petit palpitations cardiaques peu accentuées, vomissements fréquents, urines sanguinolentes. légère subictéricie, reflexes diminúes principalement le pupillaire, jambe três oedèmateuse, chaude, prèsentant diverses plaques ioncées sur plusieurs points. Devant cetétat; d'autant plus que d'après Ies informations des personnes de la maison, le serpent en question était bien un jararaca; nous jugeâmes meilleur d'injecter intra-veineuse- ment 20 c. c. de sérum, et de faire une autre injection sous-cutanée au ílanc gaúche. Quelques heures après, la respíration se régularisa, le pouls devint normal 1'ètat soporeux diminua, et disparut 5 heures après elle eut une forte diurese, Ies urines étant alors plus sombres, mais non sanguinolentes. Les douleurs et 1'oedème rétrogradèrent, de sorte que 24 heures aprés, la malade retrouva son état normal habituei. N.° 28. — A la íin de 1'année 1902 nous eumes 1'occasion, de soigner un petit garçon, de 7 ans, nommé Aííonsinho, demeurant, rue Curvello, à Santa Théréza, qui avait été mordu à Franca, quand il jouait, par un jararaca, selon les informations du voisinage. Quand nous le vimes 3 heures après 1'accident, en plus des grandes douleurs, il avait un légèr oedème dans tout le membre supérieur gaúche, plus accentué dans la région hypothenaire, endroit de la morsure; quant à 1'état general, à part une légère dyspnée, il était bon. Malheureu- sement, le sérum manquant ici, 1'application du traitement spécifique, ne put être faite que 36 heures après l'accident. Pendant cette attente, 1'état du petit malade s'aggrava considé- rablement; tendant peu à peu à 1'etat soporeux, la dyspnée augmenta, la soií devint plus intense, le pouls plus petit, presque filiforme, uri- nes sanguinolentes, légers tremblements convulsifs, tandis que le mem- aaQOODaooaaaDaoaaooDaaaaciaaDaa 140 □DaaoQonaaDnoaooaoDaaaooonDODZ) bre supérieur gaúche devenait três oedèmateux, douloureux, chaud, présentant en divers endroits des plaques devenant peu à peu de ton plus foncé. En voyant ce tableau semeiotique, si gravement dessiné, nous consultâmes notre distingue confrère, féminent Dr. Dias de Barros, qui insista pour le traitement sérumthérapique. A cause de Popposi- tion de Ia famille mal conseillée par les personnes qui entouraient le petit malade, et qui voyaient dans Pinjection intra-veineuse de graves dangers, 1'emploi du sérum à la dose de 40 c c. fut fait en une seule íois au flanc droit, et répété à la dose de 20 c. c, à 1'autre ílanc 12 heures après la première application. De suite après 1'usage de la médication spécifique les phénomènes graves se dissipèrent successi- vement en parallèle avec les améliorations des accidents locaux, de sorte que 24 heures après le petit malade entrait en pleine convales- cence. Avec cette observation, il faut aussi faire connaitre, la grave circonstance de la mort d'un chien, qui avait aussi été mordu en vou- lant attaquer le serpent en question. OBSERVATION DU DR. BARROS FILHO MÉDEOIN DANS LA VILLE DE BKAUANCE N.° 29. — Le 5 mai 1904, je fus appelé avec urgence pour soigner un manoeuvre de la St. Paul Raiiway, actuellement en service de prolongement dans cette commune. J'arrivai au baraquement à 4 heures de Paprès-midi. Là, je íus intormé du fait suivant: Le manoeuvre, Augusto Marinho, brésilien, âgé de 29 ans, se trouvait en train de de- jeuner, dans la brousse avec des compagnons, à 1 heure, quand il sen- tit une morsure dans 1'aiticulation du pied gaúche: sans retard il par- vint à tuer 1'animal qui 1'avait blessé, et que tous les témoins recon- nurent pour un jararaca, qui mesurait un peu plus d'une palme. Le blessé, 10 minutes après était déjà prostre, avec une vive anxiété épi- gastrique, et complètement aveugle pendant une heure, mais il eut en- suite une abondante hémorrhagie gengivale, il íut conduit dans cet état au baraquement ou il passait la nuit. A deux heures, un des in- génieurs de la Compagnie essaya de faire des applications de sérum anti- ophidique, prés de la partie blessée, et au bras droit, mais il ne put injecter à peine que 10 grammes des deux tubes dont il se servit, à cause du mauvais functionnement de la seringue dont il disposait. En arrivant à 4 heures, je fis sans retard, une application de 40 c. c. (deux tubes) de sérum. Le patient était complètement prostre, somnolent, ayant eu, avant mon arrivée, beaucoup de vomisstments alimentaires. au commencement, et bilieux ensuite. Le cceur et le pouls étaient normaux. mais 1'anxiété épigastrique persistait intense. Comme je DDDaDDDDDDDCaDODDQODaDnaaDOagD ]4| aODDaOODOOODaODODDODaDOODDDODD l'avais lésolu, le malade entra le lendemain à fhôpital, dont je suis mèdecin en cheí, déjà délivré de 1'hemorrhagie, qui avait persiste pen- dam 2 heures. II resta 10 jours en traitement, non pour fempoison- nement ophidien, mais pour une brúlure de 2.° degrè sur la partie mordue, produit par un charbon incandescent, remede inutile et tardif de ses compagnons. OBSERVATIONS PU PR. OSCARLINO DIAS MÈDECIN Á PIRACICABA N.° 30. — Le 8 octobre dernier (1904) apparut à 8 heures du matin, dans mon cabinet. le jeune José Alberca Hernandes, âgé de 13 ans, conduit par ses parents, espagnols, employés dans une plantation de cette commune, appartenant au Dr. Manoel Silveira Corrêa ; il pré- sentait d'évidents symptômes d'empoisonnement. Ses parents me dirent qu'à 6 heures du matin, lorsqu'il était dans une annexe de la plantation, il avait été pique par un jararaca, en plusieurs parties du bras droit, et de 1'avant bras. Comme son état s'aggravait, ils vinrent en ville, afin de le soumettre à un traitement. A une simple inspection, on notait une grande tumétaction, comprenant tout le bras et l'avant bras droit. L'état general de 1'enfant était peu rassurant: Prostration excessive, pâleur cadavérique, extrémités cyanosées et froides, sueurs visqueuses, vomissements répétés, syncopes. Malgré les symptômes alarmants, réclamant une injection intra-veineuse nous lui injectâmes 40 c. c. de sérum anti-ophidique dans la /égion abdominale. Nous lui ordonnâmes aussi une potion tonique et stimulante, et il tut reconduit à la plantation. Nous le vimes complètement rétabli 10 jours après 1'injection. OBSERVATIONS PU PR. JOSÉ IGNACIO PE OLIVEIRA BORGES N.° 31. — M. O. B. 26 ans, fut mordu par un jararacuçu à l'ex- trèmité du second métacarpe de la main droite, le 19 íévrier 1906, à midi. A midi et 30, on lui fit une injection hypodermique de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. A 3 heures et 30, le malade avait de Panxiété épigastrique, embarras respiratoire, excitation cérébrale; à 4 heures 30, vomissements alimentaires, perturbation de la vue, dyspnée, delire violent, pouls irrégulier á 120, extrémités froides. On lui fit une nou- ooaaaBaoaoaDoaDoaoaDaaoDooDaaa 1 42 □□aunoãDooaoconnnaoDODoonoaDaa velle injection de sérum. A 6 htures, le pouls était à 100, la tempé- rature à 36°, à 8 heures les perturbations de la vue avaient dispam, et la Jyspnée avait cesse. A 10 heures du soir, le malade se plaignait de videntes douleurs dans tout le membre thoracique droit qui se trouvait únormément cedé- mateux; il ressentait deTanxiété épigastrique qui cessa après les vomis- sements bilieux. Le malade qui rfavait pas urine après 1'accident ressentait une sensation de poids dans Ia région lombaire, il demanda, et émit 30 grammes de liquide três sanguinolent. Nouvelle injection de sérum de 15 c. c. L'état general s'améliora, et les urines s'eclair- cirent graduellement. Le lendemain matin, 1'cedème s'était étendu au côté droit du thorax, et nous vérifiâmes que le membre blessé avait eu une forte hémorrhagie sous-cutanée, qui, à cause de la position ou se trouvait le malade, avait forme des taches, rouge foncé, à la face interne de 1'avant-bras du bras et à la région thoracique postérieure, côtè droit. A 6 heures du matin,'le malade, qui à cause de la douleur qu'il éprouvait n'avait pu dormir, se sentit mieux, le pouls était à 120, et la température à 36°,4. On Iui fit une nouvelle injection de sérum de 15. c. c. L'amélioration s'accentua et le malade fut considere hors de danger. Après 1'application de sangsues au bras et à l'avant-bras, les phénomènes locaux commencèrent à ceder. 48 heures étaient écoulées. OBSERVATION DU PR. GAMA RODRIGUES MÈDECIN A GUARATINtíUETA N.° 32. — Je tiens à.vous communiquer un nouveau cas de morsure de serpent, rapidement guéri par le sérum anti-ophidique. II s'agit de un jeune homme de 20 ans. plus ou moins, qui avait été mordu, quelques heures auparavant par un jararacuçu (comme on put le vérifier, ayant tué 1'animal). Je lui fis une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophidique, sur la peau du dos, et le lendemain, comme il avait eu un peu d'oedème du membre, je lui fis une autre injection de 20 c. c. du même sérum. L'cedème ceda en peu de temps, et il n'ap- parut plus aucun svmptôme. OBSERVATION DU PR. FARIA ROCHA INSPEOTET.R SAKITA1EE N.0, 33. — Joaquim Pacheco, âgé de 11 ans, blanc, demeurant, rue Bueno de Andrade n." 83, fut mordu, dans un pré de la rue Espirito Santo, entre le médius et 1'index de la main droite. anaDaooDaoaDnooaanDDDDOoaDaona 1 43 ooaooDaoDaooannaaQnnoDaaDnaoaa On lui fit une injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique. II y avait une grande tuméfaction sur tout le bras, et 1'enfant criait de douleur. II ne fut pas necessaire de recommencer 1'injection, car le len- demain, la tuméfaction du bras commença à diminuer, et les douleurs cessèrent peu après la l.n' injection. OBSERVAT10NS DU PR. ALVIM HORCADES MEDECIN Á MONTE SANTO (stJD DE I.Vr.vr DE MINAS GEBAES) N.° 34. — João Roza, brésilien, 40 ans, inarié caboclo (indigène) constitution règulière, employé dans la plantation du capitaine Álvaro Pereira de Mello, de cette commune; fut ètrangement mordu par deux jararacuçus, chacun d'eux le mordit au petit orteil de chaque pied, le 24 mars 1906, à midi Une heure après il présentait déjà les symptômes de Tempoi- sonement ophidien. II était três sur de la provenance de ses morsu- res, ayant tué les deux serpents, aprés avoir été atteint. On commen- ça naturellement, á lui appliquer ces remedes de bonne fame, si en usage dans 1'lntérieur, entre autres, nous ne mentionnerons que f álcool, dont il absorba prés de 600 grammes. Lors qu'il se reveilla du sommeil produit par Pivresse, et qui dura 4 heures, il continua a ressentir les terribles eííets du venin inocule effets qui allérent toujours en augmen- tant. appelé pour le soigner, à 11 heures du. soir, je le trouvai avec un intense eedéme des membres inférieurs avec une propagation moins accentúeé jusqu'à ia ligne diaphragmatique, il avait des douleurs três aigiies, du vertige, diaphorése abondante, dyspnée et vomissements. Comprenani la gravite de la situation, je fis une injection endo-veineu- se de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, fabrique depuis 3 móis, et je prescrivis une ordonnance pour 1'usage interne. II était 1 heure du ma- tin, 13 heures s'ètaient donc écoulées depuis la double morsure. Une demi heure après 1'application du sérum, les phénomènes augmentèrent avec une rapidité effrayante. J'attendis les événements avec calme, et appliquai un cataplasme chaud de farine de graine de lin, laudanisé, sur le thorax. Une heure aprés 1'injection, les phénomènes commence- rent à diminuer d'intensité. A 6 heures du matin, avant de me retirer, je fis une nouvelle injection, de 20 c. c. intra-musculaire. L'amelioration se manifesta peu á peu, il y eut intense hémorrhagie par les oriíices de Pentrée du ve- nin et la guérison fut complete 10 jours aprés; le malade conservam encore aujourd hui deux nodosités aux orteils, seules marques du ter- rible accident. N.° 35. — António Sanzoni, Italien 56 ans, marié, blanc, constitu- tion régulière, n'ayant jamiis été malade, cólon dans une plantation oaooncanouQOOOOOorjDOQoaoonooan 144 caoaaDoaanaanDnnnaQononnnnanna de la veuve du Colonel Antenor Ferreira Carvalhal, de cette commu- ne; fut mordu par un jararacuçu au petit doigt de Ia main gaúche, le 19 février à 9 heures du matim (1906). Trois heures après, il présentait les prèmiérs symptômes de Tempoisonnement ophidique, particuliere- ment caractérisè par un aedéme régulier de Ia main correspondante, s'étendant jus qu'à la région scapulaire humerale. On lui íit boire prés que 600 grammes d'alcooI, et on lui appliqua difíerents remedes exter- nes. A V heures du soir, 1'cedéme commença à augmenter, et les dou- leurs s'exacerbérent, brusquement. On me íit appeler, je tis une application de serum anti-ophidique à la dose de 40 c. c. Jinjectai 20 c. c. au bras droit, et 20 c. c. au cote gaúche de la région abdominaie. Le patient était dans un grand abattement. Le lendemain faedè- me commençait à diminuer. II y eut une petite hémorrhagie par I'ori- íice de 1'inoculation du venin. Quatre jours après le malade, vint de la plantition, et se présenta à mon cabinet; il avait à peine une bles- sure au doigt mordu que je íis soigner avec la pommade de Reclus. OBSERVATIONS DU DR. PROCOPIO TEIXEIRA GUIMARÃES MEDECIN A ILHA GRANDE DE PAKANAPANEMA N." 36. — Le 23 novembre 1907, je fus appelé pour préter mes services proíessionnels, à M. Joaquim Vicente Rodrigues, capitaliste, résidant ici, qui avait été mordu parun jararacuçu, à la partie antérieure du pied gaúche; il y avait deux heures que le fait s'etait produit. Je lui fis immédiatement une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophidi- que, et huit jours aprés, il se trouvait completement rétabli. N." 37, — Le 31 décembre 1907, je fus appelé pour soigner M. Viditti, cólon de la plantation de M. Henrique da Cunha Bueno, qui avait été mordu à un des orteils du pied droit, il y avait une heure, par un urutu. Je lui fis une injection de 20. c. c. de sérum anti-ophi- dique; au bout de 6 jours, il était parfaiment bien. N." 38. — José Rodrigues, 20 ans, mulâtre, terrassier de 1'entre- prise José Giorgi et Cie, pour le prolongement du Chemin de Fer, Sorocabana, fut mordu par un urutu, le 30 janvier 1908, à la région antérieure du pied gaúche, quatre heures après la morsure, je lui fis une injection de 40 c. c. de sérum anti-ophidique. II retourna à son travail, dix jours aprés, completement rétabli. jaDaaDDanaaoDaaõnã □aoDoahaaoDa 145 oooDnoonoaoDonaoonoonaaaaPPOOQ COMMUNICATIONS PU PR. CINC1NNATO PAMPONET MÈDECIN Á S. MANOEL N.° 39. — Mon confrére et arai, le Dr. Baptista da Costa, vient (Tobtenir un véritable succès avec le sérum anti-ophidique. II avait été appelé dans une plantation, pour voir un malade qui avait étè mordu par un jararaca à queue blanche. II le trouva dans un etat véritable- ment inquiétant à cause d'abondantes hémorrhagies; sachant que je posséde du sérum, il m'en íit demander avec urgence, et fit une inje- ction d'un tube de sérum anti-ophidique. Le resultat fut surprenant; le 3 jour le malade était -en exceL lents conditions, et le 4 jour parfaitement guéri (Letre du 20-2-1904) N.« 40. — Le 28 octobre, à 6 heures du matin, à la plantation Araquà Mirim, le cólon espagnol Paschoal Martins, âge de 26 ans, fut mordu par un jararaca. A 7 heures l/a on me 1'apporta et je 1'examinai. Les pulsations étaient de 45 par minute, la tempèrature 36°2 sueurs abondantes, ver- tige, vue troublée, jambe gaúche et pied, enflammés jusqu'au genou. La morsure du serpent était situeé dans la partie médiane de la région tibio-tarsiana. Je fis immédiatement une injection de sérum anti-bothropique. Ce ne fut que le lendemain à 6 heures du matin que je pus le revoir Voici ses paroles: uJ'ai três bien dormi je ne ressens absolument rien, si ce n'est un peu de pesanteur dans la jambe. La tempèrature et son pouls étaient normaux, et à 11 heures plus ou moins, il montait à che- val pour retourner à la plantation ou il reside (Lettre du 20-11-1903), N.° 41. — II y a 10 jours je fus appelé avec urgence, dans une plantation, pour voir une femme qui avait été mordue par un serpent venimeux, en arrivant, je pus constater qu'il était question d'un jara- raca, qu'on avait tué sur le fait; la malade était três abattue, un peu algide (5 heures après). Comme j'avais apporté avec moi quelques tubes de sérum, je fis deux injections de sérum anti-bothropique; j'encourageai la malade, en lui donnant 1'assurance qu'il n'y avait au- cun danger et que le lendemaien elle serait guérie. Cependant je Ia quittai un peu perplèxe; les deux tubes de sérum anti-bothropique que j'avais employé avaient sur la boite la date de préparation, 5 Juin 1905, plus de 2 ans V*! Jai recommandé que fon m'avisa si elle n'était pas bien hierS ou 9 jours après, j'ai reçu la nouvelle qu'elle s'était bien éveil- lée le lendemain des injections et était même allée dans les caféiers! (Lettre du 1 Janr 1908). DaaoapnoanooDOOoaaonDaDaoaanad ] 46 □□□onnDonoaaoaaanoaDaoQnnnDacin COMMUNICATION DU ( )R. FRANCISCO A. PEIXOTO GOMIDE N.° 42. — Francisco Mariano, âgé de 40 ans, taille au dessous de la moyenne, bien maigre, íut pique par un jararaca au pied droit, à 8 ou 9 heures du matin du 13 Avril de cette année et n'apparut que par hasard ou je me trouvais, à la tombée de la nuit, après avoir tra- versé trois lieues à cheval cherchant sa demeure» II avait le pied et la jambe três enfies; il montrait un malaise et de temps en temps, avait envie de vomir. A' 7 heures du soir je lui fis dans la poitrine une. injection de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, l'unique que nous avions dans ce moment. A' 10 heures du soir il dormait régulièrement, mais le lendemain il présentait encore l'inílammation de la même manière et ce n'est qu'à ce moment que je vérifiai, du côté droit, de 1'engorgement à Paine, dessous le bras et sur le cou, le malade disait cependant qu'il était mieux et effectivement il était bien disposé. J'atten- dis qu'une purge d'huile de ricin íisse de 1'effet ; il 1'avait prise de bonne heure et l'après-midi je fis une nouvelle injection de 20 centimétres du même sérum dans le bras droit. Le jour suivant il n'y avait plus d'engorgement et le malade se jugeait guéri, quoique rinflammation du pied et d'une partie de la jambe existassent encore. Je ne fis plus aucune injection et le quatrième jour le malade se retira dans sa maison, ou il se rètablit complètement sans aucun autre medicament. L'in- flammation du pied et de la cheville ceda peu à peu et seulement au bout de huit jours elle disparut entièrement, le malade m'en informa après. 11 n'est pas nécessaire de dire que j'ai la confiance la plus ab- solue dans 1'efficacité du sérum prepare à Butantan contre le venin ophidique, même dans les circonstances de la plus grande gravite : les innombrables expériences que j'ai íait sur des animaux m'y autorisent. (Lettre de 25-X-903). COMMUNICATION DU MR. JOSÉ R. DE ALMEIDA SANTOSj^ILHO N.° 43 — Je vous envoie en même temps que ma lettre un con- naissement pour une cais se contenant deux serpents à sonnettes; le plus grand des deux m'a laissé un souvenir inoubliable. Je Pavais pris le l.,r du móis et je la gardais dans une caisse quelconque; je nVoccu- pai le lendemain de la transférer dans la cage appropriée afin de la remettre à PInstitut comme je le fais aujourd'hui; mais un mouvement malheureux fut cause que 1'irritable serpent put attraper le pouce de ma main droite avec un rapide saut déjà prepare. Je portai immédia- DDQDDaDODDDoaaDDaaaaDDQDDDoaoD 1 47 noonaoDaDTOOooooooooDOQDOODODa tement mon doigt à ma bouche et le comprimai fortement. Ensuite je cherchai un tube de sérum que favais chez moi et essayai de me faire une injection avec 1'aide de personnes qui étaient venues à mon secours. Mais je fis cette opération avec une certaine difticulté n'ayant pas une seringue spéciale. Je n'en avais qu'une de 1 c. c. Néanmoins cette mesure íut providentielle car étant à trois lieues de Rio Claro, ce ne fut que deux heures après avoir été attaqué et en y arrivant que je ressentis quelques symptômes bien accentués d'empoisonnement, Attendu par les Drs. João Coriolano, Edmundo Carvalho et Joachim Monteiro le traitement fut convenablement continue de íaçon que l'ophidisme ne put assumer de plus grandes proportions. (Lettre du 6 Février 1908). OBSERVATÍON DU PR. ROXO GUIMARÃES MÉDECra Á JARDIHOPOLIS N.° 44. — Le 9 Janvier 1908 je fus appelé pour assister L. C, italien, 38 ans, marié, etc, qui avait été mordu par un serpent quand il travaillait dans les champs. A' 6 heures du soir fetais prés de L. C, qui me conta ce qui suit: "II était 3 heures plus ou moins quand je nettoyais un piéd de cate; je fus mordu par un serpent que je recon- nus être un jararaca, et qui je tuai immédiatement. Je sentis une douleur três aigiie sur le pied droit, à fendroit oii j'avais été mordu, douleur qui s'irradia rapidement par tout le membre, en même temps que la blessure avait une forte hémorrhagie. Je pris le chemin de ma maison qui est à quelques pas; je sentis un éblouissement et fus in- capable de continuer mon chemin à cause de la jambe qui me faisait três mal et qui enflait rapidement." II demanda du secours et fut reconduit chez lui. Je le trouvai là et en 1'éxaminant je constatai une lésion sanglante sur le pied droit, fort oedème de la jambe du même côté, jusquau dessous de 1'articu- lation du genou; conjonctives oculairts injectées et loquacité. On me présenta le serpent qui eííectivement était un jararaca. Je lui fis alors une injection de 10 c. c. de sérum anti-bothropique, ensuite j'ordonnai 25 cent. de permanganate de potasse pour laver la blessure. Le lendemain, 10 janvier, à 7 heures du matin, je lui fis une in- jection de 20 c c. de sérum ; son état general était bon quoique 1'cedème se íut étendu à la cuisse et que 1'hémorrhagie continuait abondante à la blessure. Sa loquacité cessa: à 4 heures de 1'aprés-midi, son frère nVapporta de son urine; elle était franchement hématurique; le 11 au matin, je lui fis une injection de 25 centimètres cubes de sérum, le soir je sus que Tcedème cédait, que les urines étaient claires et que l'hémorrhagie de la blessure avait complètement cesse. paoooaoaaDoaDaopaauaaoaoaaciaoo 148 □oaooaaoaaanpoonãnaaãanaoDaaLj.i A' la face postérieure de la jambe et à la face interne de la euisse droite il y avait de grandes écchymoses, car il y avait eu là une abondante infiltration sanguinolente. Le 12 je lui fis une autre injection de 15 c. c. de sérum, son état était excellent. Enfin, le 13, L. C. vint à mon cabinet, n'ayant qu'un légèrcedème de la jambe et une légère injection de la conjonctive oculaire du côté droit. Pour la dernière fois, je lui fis une injection hypodermique de 10 c. c. de sérum. L. C. est complètement bien et travaille à la culture. OBSERVAT10N DU PR. ROBERTO GOMES CALDAS MÉDECIN DANS LA CAPITALE N.° 45. — Augusto António da Silva, brésilien, âgé de 22 ans, tnarié, agriculteur à Guapira en travaillant íut mordu par un serpent à 2 heures de 1'après-midi le 28 Septembre 1904, par un strpent qui était un serpent à sonnettes, Amené à 1'hópital à 8 heures 1/s du soir du mêrne jour il nous raconta que quelques moments après avoir été pique, il se sentit mal; vertiges; vomissements; douleurs atroces dans les jambes, suant abondamment. Nous 1'avons vu à cette heure et il était encore affaibli, sueurs abondantes et froides, se plaignant de douleurs atroces dans la jambe et le pied gaúche, endroit de la piqúre, qui étaient bleuis et cedèmaciés. Étant donné le temps passe depuis le moment ou il avait été pique jusqu'au secours administre, nous ré- solúmes de faire une injection endo veineuse de sérum, choisissant Tanti-ophidique, à cause de Tincertitude due à 1'exposé du malade, quant à la qualité du serpent qui 1'avait mordu. Nous favons vu le jour suivant et étant informes par Ia Sceur chargée de 1'infirmérie à 1'aquelle le malade avait été confie, nous súmes qu'il avait bien dormi la nuit, les douleurs étant três attenuées et elles deminuèrent jusqu'au 5 Octo- bre, ou sur sa demande se croyant guéri, il eut 1'exeat. OBSERVATION DU PR. XAVIER LISBOA MÉDECIN Á ITAJTJBÁ — MINAS N.° 46. — Arthur Santos, âgé de 23 ans, célibataire, blanc, bré- silien, de constitution physique robuste, fut mordu par un serpent d'espèce ignorée, mais d'identité prouvée, ayant été vu par le blessé. Le fait se passa le 19 courant à 11 heures du matin, à 1 kilomètre de cette ville. Le mêrne jour à 2 heures j^examinai le patient, qui avait été transporte en ville, et notai que la morsure se trouvait à la partie in- férieure de la région malléolaire externe, gaúche ou j'observai une petite solution de continuité, orifice de 1'entrée de la dent du serpent. oDoaaaooaaaDoaDDDobaaooDDaoDoa 1 49 dqdddd DDaDDaaaaDaDDpaaDaaaDDOD Sur Ia partie blessée nous avons appliqué une forte solution de per- manganate de potasse et intérieurement on administra de 1'eu-de-vie, avec du para tudo, plante de la famille des amorantiacées três préco- nisées entre nous par les pseudo-médecins, contre les morsures de serpent. On nVinforma que 1'on avait fait la succion de la blessure et quau tiers supérieur de la jambe correspondante on avait fait une ligature serrée avec de la ficelle. Les sons et rythmes cardiaques étaient réguliers et normaux et la température thermométrique physiologique. Sur la partie moyenne du pied blessé on observait des phly- cténes et à partir des genoux de grandes taches ecchymotiques. Sto- matorragie accompagneé de soif intense et anomalie du côté de l'ap- pareil gastro — intestinal. II n'y avait pas et il n'apparut pas les jours suivants d'hématuriè Je pratiquai après la plus rigoureuse asepsié des injections hypoder- miques de 20 c. c. de sérum anti-ophidique, découvert et prepare par le Dr. Vital Brazil, dans la partie moyenne de la région gastrocnemia. L'opération fut parfaitement supportée par le patient. Le 20, à 7 heu- res du matin, le malade après avoir passe une nuit agitée avec des douleurs, dans tout le membre blessé il était calme et bien disposé, pouls 80 température 37,5 et diminution de la stomatorragie. On notait de 1'oedéme durei jusqu'au genou et la paupière droit aussi (jedèmateuse et ecchymosée; ce fait s'explique car le blessé quel- ques jours avant avait eu des contusions dans cette partie, desquelles il se jugeait dèjà rétabli. Le 21 à 7 heures de matin le malade nous dit avoir bien passe la journée et la nuit antérieure, la température et le pouls étaient nor- maux. ' diurese abondante, absence de soif, retour de 1'appètit. plus d'hémorrhagie par les muqueuses, Le 22 notre malade continua à être dans un état general excel- lent ayant à peine parésie de la jambe blessée, désirant se lever et se remettre à ses oceupations habituelles et l'on put enfin le considérer rètabli et enregistrer un triomphe de plus au compte du sérum anti- ophidique. Nous avons eu en plus un autre cas couronné également du plus heureux resultai, dont nous ne remettons pas fobservation étant incompléte. COMMUNICATION DE M. GASPAR RICARDO PLANTRTR Á LA BTATION DE CAMPO ALEGBE, I.IGXi: PAULISTA N.° 47. — Une petit filie de 7 ans, filie de mon cólon Manoel Lopes, fut mordue par un urutu, quand elle setrouvait dans une cham- jgixiDoaQOoaoaoooaaoaooaaaa 150 □□□oajnonDandabDaooonoooDoaooa bre prés de la plantation et peu de temps après elle présentait tous les symptômes du terrible empoisonnement. Comme malheureuse- ment je n'avais pas de sérum dans ma plantation, j'eus recours à mon voisin Mr. Manoel Pimentel, qui avec bonté me preta le tube de sé- rum quil possédait, et qui vient de sauver la vie de cette petite filie, laquelle, au moment de 1'application, était presque èvanouie, délirant, et ayant la jambe blessée excessivement enflammée. Après avoir fait à peine deux injections avec le sérum les terribles symptômes précur- seurs d'une mort certaine disparurent ainsi que les douleurset48 heu- res après feníant était complétement rétablie. (Lettre du 7 Janvier 1908) COMMUNICAT10N DE Mr. JOÀO TEIXEIRA DE CARVALHO 1'LANTEUR DANS LA COMMUNE DE RIBEIRÃO PRETO N.0 48. — Joaquim Novaes, brésilien, cólon, âgé de 50 ans, fut mordu à la face supérieure de la main en deux endroits c'est — à— dire au pouce et prés du pouls. à 6 heures du soir, et présenta de suite des symptômes d'empoisonnement: douleurs atroces, crachement de sang, cécité, paralysie, plus accentuée à la langue, ne pouvant parler insomnie et agitation continuelle. On lui appliqua le sérum le lende- main à 10 heures du matin, tout un tube en deux fois à deux heures de distance, qui furent faites à là partie supérieure du bras. Le mala- de avait pris d'abord de Feau-de-vie et des remedes de bonne fa- me; mais sans résultat, le mal s'aggravant toujours. Aprés le traite- ment avec le sérum le patient fut plus tranquille, il s'endormit et Ia guérison fut complete, il ne resta aucune suite du mal ni aucune con- séquence. Je suis convaincu que sans le sérum c'était un homme perdu. i Lettre du 20 Décembre 1903;. COMMUNICATION DE Mr. LE CONSE1LLER PR. ANTÓNIO PRADO N.° 49. — Cest avec le plus grand plaisir que je vous transmets la communication suivante, qui me fut faite par le Dr. Nabor Jordão, planteur à la station de Cerquilho, ligne Sorocabana et auquel favais cédé quelques ílacons de sérum anti-ophidique. II y a plus de 15 jours, un ouvrier voisin fut mordu par un serpent que l'on ne vit pas. Le fait eu lieu à 9 heures du matin. Les symptômes de Pempoisonnement se manifestérent prompte- ment et avec une certaine gravite, car une heure après le patient était DamuuuuuuuuuúuuuanoaDDDaaaDan 151 □QCPDOoaDOoaoDOoaaaDooaDaaaaDo complétement aveugle. A' 10 heures et demie le Dr. Nabor lui fit une injection à la jambe un peu au dessus de la morsure avec le sérum anti-ophidique, et cautérisa la blessure avec du permanganate de po- tasse. L'amélioration commença à paraitre trois ou 4 heures après l'in- jection, et à 5 heures du soir tous les symptômes d'empoisonnement avaient disparu et le lendemain le malade reprit son travail. (Lettre du 24-9-902). COMMUN1CAT10N DU DR. JOÁO JOSÉ DE FARIA LETTRE ÉCR1TE DE PITANGUEIRAS LE ."> JANVIER l!»0H N.° 50. — Étant le 2 courant dans la plantation de M. le colo- nel Leolino Cotrim, en visite chez les distingues confrères Drs. Victor Arataugy et Manoel Cotrim. Nous trouvant en promenade il nous fut presente deux exemplaires de serpents venimeux (un serpent à sonnet- tes et une jararaca) destines à être remis à 1'lnstitut Sérumthérapique voulant faire une expérience avec le serpent à sonnettes, nous lui pré- santâmes une chevrette pour qu'il la pique, ce qu'il ne fit pas car il ne s'occupa pas d'elle quoique assez excite. Quant ce fut le tour du jararaca celui-ci fit immédiatement deux morsures à la lèvre supérieure de la chevrette par ou il sortit de suite du sang. Huit minutes après, les symptômes de 1'empoisonnement ophidique commençèrent à paraitre: tremblement par tout le corps, hémorrhagie nasale et oculaire, com- mencement de tuméfaction, à la partie blessé, le petit animal ne pou- vant plus se tenir sur ses pattes, restait couché, présentant un peu de tympanisme. On lui fit immédiatement, à la face interna d'une des cuisses, une injection de 20 c. c. de sérum anti-bothropique. Les symptômes décrits continuèrent à augmenter, excepté le tremblement que disparut de suite après 1'injection, la chevrette pouvant déjà se tenir debout les hémorrhagies et la tuméfaction augmentèrent progres- sivement ce qui nous força à pratiquer une seconde injection, de 20 c. c. celle-ci fut appliquée aux muscles abdominaux 20 minutes après la première. Nous continuâmes à observer la chevrette pendant deux heures et observâmes que les symptômes de fophidisme n'augmen- taient pas étant au contraire, un peu atténués; nous la jugeâmes hors de danger et elle fut mise en observation jusqu'au lendemain alors nous vériíiâmes que les hémorrhagies avaient complétement disparu Tanimal expulsant à peine quelque coagulum sanguinolents par les narines, et la tuméfaction qui sétait propagée à toute le tête et la gorge avait déjà diminué; la chevrette était vive et sautait. La chevrette pesait 11 kilogr. Les deux serpents, s'ils n'y sont pas déjà, seront sous peu remis à cet Instituí par Mr. João Cotrim. aoaaaDQOoaoaDODaQDODOooaDOODDa 152 □oaaoooaoaciooaocinoanooooQnaoaa En plus des cas dont nous avons consigne les observations nous en avons sur notre registre des centaines que les interessantes données suivantes en relation à la fréquence des accidents par espèce venimeuse. par sexe et âge des victimes et par la région mordue nous sontfournies. PAR ESPÈCES QUI MORDENT Lachesis lanceolatus (Jararaca) 39,6% Crotalus terrificus (Cascavel) 1.9% Lachesis alternatus i urutu ou cotiára) 1,2% Lachesis jararacuçus (Jararacuçu) 1,2% Lachesis neuwiedii 0,8% Coraux venimeux (Elaps) 0,2% Non venimeux 1,4% Ignores 53,7% PAR SEXE DES VICTIMES Hommes 52% Femmes 8% Non declare ....... 40% PAR AGE DES VICTIMES Au dessus de 15 ans . . . 43% Au dessous de 15 ans . . . 17% Non declare 40% RÉGION MORDUE Pied 60% Jambe 13% Main 22°/0 Abdómen ......... 0,7 % Mamelon 0,7 % Fessçs , . . 0,7% Bouche 1,2% Non déterminée 1,7", De 1'éxamen des données ci-dessus nous pouvons établir: 1.°) Que la L. lanceolatus vulgairement nomée jararaca, est 1'es- pèce qui determine la plus grande partie des accidents, íait qui s'har- monise avec 1'abondance ou elle est trouvée et avec sa distribution géographique, dans la région sud-américaine. 2.°) Que les hommes sont plus souvent victimes que les íemmes, ce qui s'explique paríaitement avec le genre de travail adopte généralement par l'un et Pautre sexe. 3.°) Que ce sont les individus ágés de plus de 15 ans qui sont le plus souvent victimes. 4.°) Que, sur 75% des cas ce sont les membres inférieurs qui sont atteints dans les accidents ophidiques. X." 30 Injection de sérum l.er phase N.° 31 Injection de serum 2.me phase "■...: rjDQUDG .■• ' :JL.'..aaaaaaaaanDa 153 caoarjoaoaDoonnQOQaoociDOonDGJcin COMMENT ON DOIT TRA1TER UN CAS DE MORSURE DE SERPENT Les premières questions que l'on doit se poser quand on a a traiter un cas de morsure de serpent est de savoir: 1.°, si le serpent qui a mordu est venimeux ou non; 2.", dans fhypothèse d'être veni- meux à quelle espèce il appartient. II arrive fréquemment que le serpent qui a cause 1'accident est tué ou attrapé vivant. Uáns cette hypothèse il ne será pas difficile de résoudre, sinon les deux questions, au tnoins la première, c'est à dire de savoir si le serpent est venimeux ou non, en examinant la bouche de 1'ophidien. Quand on a vériíié que 1'espèce n'est pas veni- meuse le cas n'exige aucun soin spécial dispensant même de quelque traitement. Si l'on n'a pas pu prendre le serpent, on peut encore résoudre la première des questions en examinant la région mordue et les symp- tômes. Les serpents venimeux font deux blessures ponctionnantes à petite distance 1'une de fautre. présentant extérieurement comme deux points rouges de la grosseur d'une tête d'epingle : quelquefois on voit 4 blessures, mais seulement deux correspondent aux dents de venin et présentent les caracteres indiques: les deux autres correspondent aux dents du maxillaire inférieur, lesquelles sont courtes et coupantes, de- terminam par conséquent des blessures superficielles. Les serpents non venimeux (aglyphes et opisthoglyphes) deter- minem quatre séries de petites blessures, superficielles et saignantes: les deux séries du centre correspondent aux dents palatines et les ex- térieures aux dents maxillaires. (Voyez íig. 13-III-IV), Quand on sait qu'il est question d'un serpent venimeux et qu'on veut determinei" 1'espèce á laquelle il appartient, pour indiquer le serum qui doit être appliqué, quelquefois la chose est facile et d'autres fois extrêmement difficile. La connaissance de certaines espéces de ser- pents est três tacile, même pour les personnes peu habituées à voir des ophidiens. Le serpent à sonnettes, par exemple, tout le monde le reconnaít à cause des sonnettes ou hochets. Quant aux différents espé- ces de Lachesis il y a beaucoup de confusion entre les gens du peu- ple, à cause du manque de fixité des noms vulgaires par lesquels elles sont désignées. Ce fut pour résoudre en partie, cette difficulté que naus fímes acompagner la description des principales de nos espèces venimeuses par des clichés, ayant 1'indication du nom scientifique e des différents noms vulgaires. Quand le serpent venimeux n'a pas été vu ou qu'on ne puisse faire le diagnostic de son espèce, on doit employer le sérum anti- ophidiquc, 1 54 ouand on connait !'espéce qui a mordu, on emploie: Pour le serpent à sonnettes (Crotalus terrificusi le sérum anti- crotalique. ou s'il n' . en a pas, le sérum anti-ophidique. Pour le jararaca ( L. lanceolatus et L. atrox) et 1'urutii ou coa- tiàra (L. alternatus) le sérum anti-bothropique ou le sérum anti- ophidique. Pour le corail (Llaps írontalis et Llaps corallinus) le sérum anti- élapine. Pour tous les autres cas le sérum anti-ophidique. Le sérum ayant une action génèrale il n'est donc pas nécessaire de faire I injection à la partie atteinte. On doit plutôt chercher un endroit, ou l'on puisse facilement faire 1'iniection, c'est à dire oú la peau est facilment extensible, et le tissu cellulaire abondant. Les régions du corps offrant ces conditions sont varieés. Nous conseillons la région inter-scapulaire, comme 1'indique les figures 30 et 31. On lave la région choisie, avec un peu d'eau et de savon, et énsuite avec um peu d'eau de vie, pour bien nettoyer la peau et évi- ter quelque inflammation au point d'injection du sérum. Pour faire, cette injection on peut employer une seringue sterilisée quelconque, de 10 ou 20 c c. de capacite. Pour stèriliser la seringue on la fait bouillir dans une petite quantité d'eau, pendant ' |4 d'heure. Ceei fait on la laisse refroidir un peu, on casse 1'extrémité efíileé de 1'ampoule de sérum, on adapte une des aiguilles a la seringue, et Tintroduisant dans le tube de sérum on aspire lentement celui-ci, en appuyant sur le piston de la seringue. Pendant ce temps, un aide introduit une aiguille de la seringue sous la peau dans la région choisie et preparée comme on l'a indique ci-dessus. On y adapte la seringue et l'on injecte le contenu. Si l'on veut repéter 1'injection, on laisse laiguille au même en- droit, et avec 1'aide dune autre aiguille on remplit nouvellement la seringue. Quand linjection est terminée, on doit laver la seringue dans plusieurs eaux. Cette précaution a pour but, deviter que le sérum, qui est une bonne colle, inutilise la seringue, en immobilisant le piston respectif. Dans les cas graves on peut eommencer le traitement en inje- ctant 30 cent. c. de serum, mais si le cas ne semble pas grave la do- se de lo c. c. est suffisante. II n'y a pas d*inconvenient a injecter une plus grande quantité, qu'il nest nécessaire pour neutraliser le venin inocule, dont on ignore la dose, il faut plutôt injecter trop de serum que pas assez. Le moyen le meilleur, pour juger un cas, est lobservation des symptômes, et principalement de la rapidité avec laquelle ils se pro- duisent. QQDaoaaòaaDODaoaòaDnoDoar-cqoõD \ 5 5 gonDaGDoanDaoaoDaQc:cnGDDODDaaa Le traitement une fois commencé, on observera soigneusement 1e malade, verifiant les modiiications symptomatologiques sous lin- fiuence du sérum. Les ameliorations devront être bien prononcèes dans les six premières heures après finjection et atteindre leur maximum 12 heures aprés. Si au bout de 6 heures, il nest constate aucune amélioration, on devra faire une nouvelle injection de 10 ou 20 c. c. r!n règle générale, les ameliorations ne se font pas attendre, sur- tout dans les cas traités à temps. La rapidité des soins est en effet, un des principaux facteurs, peut être le pJus important, pour les resul- ■ tats curatifs. Plus vite après 1'accident est commencé le traitement, plus grande cst la chance d'un triomphe rapide et complet. La délai oú l'on peut intervenir utilement varie naturellement avec la survivance qu'aurait la victime, qui dépend de divèrs facteurs. entre lesquels, le plus imnortant est celui constitué par la dose de venin inocule. Dans les cas oú la mort se produirait en 12 heures, finterven- tion devrait être imédiate, ou dans les premières heures après l'accident. Si au contraire, le cas est moins grave, la mort se produisant 48 heu- res et davantage aprés l'accident, 1'injection pourra encore être utile, plusieurs heures après. 11 est toujours plus sfir de faire 1'injéction de sérum le plus tôt possible. En terminam ce peu prétentieux travail, destine à combattre un des plus grandes maux qui affligent, les populations rurales de notre pays, nous remplissons 1'agréable devoir, de rappeler avec reconnais- sance, qu'à Messieurs les agriculteurs de 1'Etat de St. Paul, et de quel- ques autres états, nous devons tout le matériel d'étude, et aussi toute la matière première qui nous servit pour la préparation des puissants sérums anti-venimeux. A nos compagnons de labeur t)rs. Dorival de Camargo, Bruno Rangel Pestana et Francisco Iglesias, nous sommes extrêment recon- naissants pour 1'amité et le dévouement avec lesquels ils nous prètè- rent leur précieux concours. Nous enregistons encore, pleins de gratitude, la bonne volonté avec laquelle nous fumes aidés, pour mener à bien cette publicatinn par Messieurs les Drs. Carlos Guimarães, Rodolpho de Miranda, Emilio Ribas et Dias Martins. Messieurs Mazza, Sarracino, Valério Vieira, llartmahn el Reichen- bach, et Pocai et Weiss nous prétèrent aussi le concours intelligeni et dévoué de leur art. BIBLIOGRARHIE Artlius Etudes sur la Serotherapie Antivenimeuse -Lu Presse Medica- le n. 59 23 Juillel L91U pag. 561. Arnisirong — Snako Commission Report 1874 Calcutta. Albertoni — SulPazione dei veleno delia vipera— Lo Sperimental— Firen- y.o Agosto 1879 pag. L42 158. Alberto Tavares — Serumtherapia anti-ophidica These da Escola Me- dico Cirúrgica d<» Porto— Porto, 1!)<)4. Bonaparte Lucien Cazetta toscana delle seienze raedico-fisiche, 1848 ]);ig. 169. 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[g Dents, pag. --------- - . . ia Glandes de venin, pag. - - - 15 Langue, pag.- ------------ |(; Odorat, pag. -------------- ic <>uíe, pag. 17 Yeux, pag. - - .......... 17 Reproduction. pag. - - - - 18 Mouvements. pag. - - - - -20 Alimentai ion, pag. - - - - - - >\ Krreurs et superatition, pags. 23, l\, 25, 26, 27, 28 e i>(> CHAPITRE II Clasaification des serpents. pag. ;il Kamilles prinoipales, pag. -------- 3| Pniteroglyplut, pag. 32 174 Coraux \ ■enimeuv el aon venhnaux, pag. - 33 Les colubrides— Aglypha, pag. - 33 Opisthoglypha. pag. .•{."> Proteroglypha, pag. - - - - 36 Caracteres différentjels entre les serpents veni- meux de rAmeriqnp e( les nmi venimeux, pag. - - - 87 Solenoglypha. pag. ----- 88 Lachesis mutus— surucucú, pags. - 39, 40. 41 e 42 Lach. lanceolatus— jararaca, pags. 42,43,44,45 e 16 Lachesis atrox, pags. ------ 46. 47 e 48 Lachesis jararacuçu, pags. - - - 48. 49, 50, e ">1 Lachesis alternatus — urutu, pags.- - - 52,53 e 5 1 Lachesis neuwiedii, pags. ----- ;i4. 55 e 56 Lachesis itapetiningae, pags. ----- 56 e 57 Lachesis castelnaudi. pags. - - - - - "ií e ")8 Lachesis lansbergii. pag. - - - - - - - 58 Lachesis biliniatus, pags. ------ 59 e 60 Crotalus terrificus — cascavel, pags. t>o. 61, ti.!. 63, 64 e ti."> CHAPITRE III Le veuin des serpents, pag. ------- 67 Extraction du venin, moyenne de production par espèces, pag. - - - 67 Action sur les animaux, pag. - 69 Les differents types de ven n, pag. - - - - 70 Caracteres phisico-chimiques, pag. ----- 7() Energie de 1'action, pag. - - 72 Action hémolytique, pag. -------- 74 Action coagulante, pag. -------- 7o Action protéolytique, pag. -------- 75 Sensihilité animale au venin - - 7tl DEUXIEME PARTIE Prophylaxie de l'ophidisme, pags. - - 79 e 81 Moyens directs de protection, pags. ----- 81 Destruction des serpents, pags. ------ 82 Lnnemis naturels des serpents, pags. - - - - 84 Rhachidelus Brazili— Mussurana, pags. 89, 90 91 92, 93, 94, 95, 96, 97, e 98 Autres moyens de se débarrasser des serpents, pag. 99 QaãDDaoon [QB 1/5 .•■igDoaaaopcanan TROISIE.Mt: PARTIt:: Thérapeutique de l'ophidisme, paj KU e 103 CHAPITRE I Traitementssuperstitieux et erapiriques,pags. 105, I0K, [07, 108. 109, 110, 111 e 112 CHAPITRE 11 Tfaitements chimico-physiologiques, pags. 113, 111 et llõ CHAPITRE 111 Trattèment spécifique ou serumthérapique, pag. 117 1'róparation dos sérums anti-venimeux, pag. - 118 1'reavps do la valeur préventive et eurative, pag. 123 Réstutats pratiques obtenus, pâg. ----- 125 Obsêfvations cliniques, pag. - - - - 1"2H a 1">1 Cotftnient doil être soigné un cas de morsure de serpeiit, pag. ----------- L53 Bibliograpbie, pag. ------- 157 a 170 TABlf DES GRAVURES Manière de capturer les serpents: Entre les pags. - - - 8 et 9 Avec une tige métallique, fig. n. 1 ----- 8 et 9 Avec le lasso que 1'Institut distribue, fig. 2 - - 8 et 9 Pris au lasso, fig. 3 ---------- 8 et 9 fntroduetion du serpent dans la boite pour le trans- port, fig. 4 - 8 et 9 Le Dr. Chastinet enseignant à un groupe d'ouvriers agricoles la façon de capturer et de mettre en boite, un serpent venimeux pour être envoyè à 1'Institut, fig. 5 -------- - - 8 et 9 Serpentário de V Institui : Entre les pags. 8 et 9 Caracteres des dents et du cr ânedes serpents. rEntreles pags. 16 et 17 Dents d'une aglypba, fig. 7 -------„ „ „ Dents d'une opisthoglypha. fig. 8- - - - - „ „ Crâne d'une proteroglypha, fig. 9- - - - - - „ „ Dentinoculatrice devenind'unesolênoglypha,fig. 11 „ » - Coiilio transversale d'une dent inoculatrice d'une urutu, (Lachesis alternatus) fig. 12 - „ „ „ Marques laissés par la morsure des serpents:- - - - - „ „ Morsure d'une solenoglypha, fig. 13 I ---„„„ proteroglypha, , 13 II ---,., opisthoglypha 13 III - - - r „ * aglypha „ 13 IV - - - „ „ * Tête d' une jararaca: (Lachesis laneeolatus) Entre les pags. „ „ * Extraction de oenin: figs. 15, 1G et 17 ------ - „ „ Lachesis mutus — surucucú — fig. 18 Entre les pags. - - - 40 et 41 laneeolatus (jararaca) „ .. .. „..__---, iiiror - - ' n alternatus — urutu ., _ . ----- - 48 et 49 „ neuwiedii ------„„., itapetiningee ------„„. jararacuçu ------_.... rrotohis terrificus. „ .. ,.------.., lâdababdúopauonDnooqnaga 1 78 □oSaaDnc5DoopaoaooaaoooDtr|- RhacliiiIeltJs brasili — mussuraua : Entre los pags. - - - - Gravares coloriées représentant la raussurana seule et ensuite attaquant el avalant une jararaca - - Gravures représentant différents phases de 1'attaque et de la déglutition, ti^s. 26, 21, -28. et 29- - - - Injection de sèrum: figs. 30et31 Entre les pa#s. ------ 96 el 97 96 et 97 % et 96 152 el 153 TABLE DES AUTEURS ET DES CORRESPONDANTS -oQo- Alvim Horcades, dr. pag. Almeida Santos Filho, pag. António Prado, Conselheiro Bibron, pags Brehm, Professor, pags Barton Smith, pag. Boulenger, pags. Bocourt. pag, Barberet, pag. . Billard, pag. Kertarelli, pag Baldoni, pag. Barros Filho, dr. pag Baptista da Costa, 4 pag 39 is >4, .")(i o IS o , 28 o ) ( 1-2 « 14;; 14li L50 39 41 l'7 89 58 83 86 !»4 11.". 140 145 •_>!» 39 60 62 85 ss 110 11.") l-_".l L36 136 60 l;: L39 I Iti Mi 15 :lDDnCODD 1 (S< • . . . Fayer, pag 88 Fontana, pag lio Frayer, pag 110 Franco da Rocha, dr 128 Faria' Rocha, dr 142 Gmel, pag 39 Gray, pags 39, 42, 52 et 59 Giintn, pags 39 et 58 Goeldi, pags 86 et 87 Gama Rodrgues, dr. pag 142 Gaspar Ricardo, pag 149 Jean, pags. . . . 39, 43. 51. 57, 58 et 60 João Paulo de Carvalho, dr. pag. . . . '. 115 João Coriolano, dr. pag 147 Joaquim Monteiro, pag 147 João Teixeira de Carvalho, pag 150 João José de Faria. dr. pag 151 João Cotrim, pag. ,..'.... 151 Linneu, pags 39, 46 et 60 Lacepêde, pags 39, 42 et 60 Lacerda, pags. . . 39, 43, 48, 54, 110 et 115 Latreille, pags 39, 42 et GO Lenz, pag 85 Leolino Cotrim, coronel, pag [51 Merrem, pags 39. 43 et 60 Martin, pag 43 Maia, dr. pag 62 Martins, dr. pag 62 Marcondes Machado, dr. pag 136 Manoel Cotrim, dr. pag 151 Neuwiedii, pags. . . . . . . d . 39 et 60 Nabor Jordão, dr 150 Oppel, pags 39 et 43 Olympio Portugal, dr. pag 126 Oscarlino Dias, -dr. pag 141 Oliveira' Borges, dr. pag 141 Paulino Pinto, dr. pag 29 Peixoto Gomide, dr. pag ■ 146 Posada Arago, pag 57 Procopio Guimarães dr. pag 144 Pamponet, dr. pag 145 Russel, pag 28 Rufz, pag 42 Reis, dr. pag 62 :i ooaoooooaoDoaõonúaoúaofl 181 □DDaoDoaoaDDrJÒDoaaDnflooooãanõE Raphael Corrêa, rir. pag. Redi. pag Richard, pag Ribeiro da Cosia. rir. pag. Roxo Guimarães, rir. pag. Roberto Cairias, rir. pag. Schlegel, pags. . 1 1, "27. 3 Spix (Jean) pags Schaw, pags. Schombourg, pag Sigaud pag . Sebastião Barroso, Tavares, rir. pag Theodoro Sampaio, Treta. pag. . V . Brazil, dr, pag Vulpian, pag . Victor Godinho, rir Victor Aratangy, ri Wagler, pags Wieri, pags . Wucherer, pags . Wehrmann, pag . Xavier Lisboa, rir IH. 47 39 ir . pags rir. pags pags. pag. pag !.-! 60. et 47, et 43 et 10 el 47 et 13 el 46 et 96 LIO 115 137 147 148 98 54 60 44 61 115 6'2 90 115 48 115 130 l.M 60 59 109 110 148 •/