asie À Î sata remate V'PAPLALRRLE MOTRERETEETE DT RNEEITET RLRPEELETET) CPENTTE Lee ERIREES TENTE ‘| fn, \£! AURRL EE FES YET Hi JUL 1138 ! . RER EU] érirtreons 4 ASE ro REX ner : HAL EOTEITE EEXEX ELEC ENS EUETES EE CeeS DENT PUITS DECETE , * CAUTE DANUEN QUES OS ATEN COTE AENFIT EN EEE EORMIAENPEOMIE FOR EDVCATION RORISICTENICE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY DNA OUEN (arr HOTAEN } (1 \ (aux 1 \ | j / fl 1 " à | ] A CE L ï 4 (te 2 AR ACATEINTE AU Ü CR A UTE (LUS RU (1 ie 1 na act MANU 2% - 4e Novembre 1875. ER A FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES # Æ ; es Ft 2 POP ee A NOS LECTEURS. Ce n’est pas sans un sentiment de profonde satisfaction que jetant un regard sur le passé, nous constatons les progrès réalisés depuis la fondation de celte Feuille. Nos débuts ont été modestes ; mais grâce au bienveillant concours de nos abonnés, dont le nombre n’a cessé de croître chaque année, nous avons pu, par des amélioralions suecessives, donner suile au projet que nous avions formé depuis longtemps de joindre au texte des planches et des gravures; de plus, répondant au vœu de plusieurs de nos lecteurs, nous avons inauguré un Bulletin bibliographique dont l'importance ne peut échapper à personne. Les articles plus nombreux et plus variés ont témoigné du zèle el de l’activité de nos correspondants jeunes naturalistes pour la plupart. C’est à eux que revient le succès de notre œuvre. Qu'il nous soit permis toutefois de formuler un regret souvent exprimé dans ces pages : nous voudrions que Lous nos cama- rades qui reçoivent cette Feuille prennent la résolution de noter par écrit toutes les observations faites dans leurs excursions, tous les faits intéressants qu'ils ont pu relever dans leurs lectures; les vacances, aujourd'hui terminées, leur ont permis d’amasser des matériaux riches et abondants; qu’ils veuillent bien faire violence à leur timidité ou à leur modestie. Fabricando fit faber, dit le proverbe. Nous ne doutons pas que plusieurs d’entre eux ne deviennent plus tard d’habiles et savants naturalistes. LES RÉDACTEURS. LES LINAIRES. Les Linaires (Linaria Tourn.) forment un des genres principaux de la grande famille des Scrofulariacées. Très répandues dans la zone tempérée, on en compte aujourd’hui vingt-sept espèces en France (1); tandis que la Flore française de de Candolle (1805) n’en mentionnait que vingl et une. Sur ce nombre, environ treize espèces sont exclusivement méridionales et habitent surtout la Corse. Huit ou neuf sont répandues par loule la France; les autres sont particulières aux hautes mon- lagnes ou aux provinces de l’ouest et du centre. (1) Grenier et Godron {Flore francaise.) DE - Legenre Linaria, que l’on confondait autrefois avec les Mufliers (Antir- rhinum), s'en distingue très facilement par la présence d’un éperon qui atteint quelquefois la longueur de la corolle, comme dans la L. vu/garis, elc. — Les autres caractères distinctifs de celle pelile plante sont : calice à cing divisions; corolle à lèvre supérieure dressée, l'inférieure divisée en trois lobes el géné- ralement munie d'un palais saillant qui ferme la gorge; capsule ovale ou glo- buleuse, à deux loges s’ouvrant chacune par un pore au sommet; graines anguleuses. Quelques espèces de Linaires sont sujettes à une monstruosilé très singulière qu'on nomme peloria. Dans ces anormaux, la fleur irrégulière retourne au lype régulier (Kirschlg:. La corolle est cylindrique, divisée au sommel en cinq lobes égaux, amincie à la base qui se prolonge en cinq éperons réguliers ; les éla- mines sont au nombre de cinq, non insérées sur la corolle. Les fleurs changées en peloria ne donnent presque jamais de graines. On peut les reproduire par boulures, en ayant soin de les placer dans un sol gras : un terrain maigre rend à la Linaire sa forme primilive, d'où l’on conclut, dit de Cavudolle, que cette monstruosilé est due à une surabondance de suces. La peloria s observe surtout chez les Z. vulgaris, elatine, spuria, cymbalaria. Pour étudier séparément les différentes espèces du genre Linaria, 11 faut les diviser en deux groupes ou sous-genres : 4° feuilles péliolées, à limbe élargi, en cœur, ovale ou hasté; 2° feuilles sessiles, linéaires, ou oblongues spalülées. Chacun de ces groupes comprend lui-même deux subdivisions : - Le premier groupe comprend les sections Cyrnbalaria et Elaline; le deuxième, les sections Linariastrum et Chenorrhinum. SECTION I. — Feuilles longuement pétiolées, réniformes, lobées; capsules s'ouvrant par des pores trivalves; fleurs violacées; plantes vivaces. Cette section comprend {rois espèces : , 4° Zinaria cymbalaria Mill. (syn. Antirrhinum cymbalariaL., A. hede- ræfolium Poir.); petite plante très glabre, à tiges grêles, radicantes, à feuilles alternes, lri-ou quinqui-lobées, vertes en dessus, purpurines en dessous; la corolle est d’un violet bleuâtre, à palais jaune, rarement blanche; la capsule est globuleuse et plus longue que le calice. Cette charmante petite plante, répandue dans toute la France, mais plus commune dans le nord que dans le midi, décore les vieux murs humides de ses gracieuses touffes parsemées de pelites fleurs Jilacines ; elle fleurit pendant tout l'été, du commencement de mai à ia fin de septembre. 2. -L. hepaticæfolia Dub. (Ant. hepaticæfolium Poir.) ressemble beau- coup à la précedente, mais s’en distingue au premier abord par ses feuilles presque toujours opposées, par sa capsule plus courte que le calice et par ses fleurs plus grandes (12 à 15 millimètres); elle habite les hautes montagnes de la Corse, comme le Monte-Rotondo, le Monte-Cagno, le Monte-Renoso; on la irouve aussi au cap Corse. 3° L. æœquitriloba Dub. (Ant. æquitrilobum Viv.) a, au contraire, des fleurs très petites (7 ou 8 millimètres), et ses capsules sont plus longues que le calice; elle diffère aussi des autres cymbalaires par ses feuilles velues ou pubescentes. On la trouve à peu près aux mêmes endroits que la précédente, mais elle reste fleurie plus longtemps. ss .. La deuxième section comprend cinq espèces. Voici les caractères qui Ja distinguent : feuilles brièvement péliolées, oblongues ou ovales, quelquefois haslées, peuninerviées; corolle complètement fermée par le palais; capsule s’ouvrant par la chute de deux opercules ; tige poilue. 1° Linaria spuria DU. (Antirrhinum spurium L.]); ses feuilles sont ovales ou presque orbiculaires, jamais haslées; ses pédoncules sont velus; les divi- sions du calice très larges et presque cordiformes; la corolle est jaune, à lèvre dé a 0 mn PT PS - r | | « . LA ne n … ; à Ê ‘ vu Sn 4 H = nu ’ = ‘ ri û \ L 1 “D ll LL # Li ou ? ca . LROLE | . , Cu u à > : * > ‘ \ L à , à ” ; “ Il # 1 4 g JO D: De NOR mer ie Mot supérieure violacée. Celle espèce, connue sous le nom de Zinaîre bätarde où fausse velvote, est extrêmement commune dans toute la France, où elle infeste les champs, les vignes el les moissons. 29 JL. elatine Lesf. (Ané. elatine L.); très facile à reconnaitre par ses feuilles supérieures haslées, ses pédoncules glabres, par les divisions du calice, qui sont lancéolées, et enfin par son port, plus grêle que celui de la L. spuria. Elle est moins commune que la précédente, quoiqu'on la trouve aussi un peu partoul. La Z. elaline porte le nom de velvote vraie. 3 L. commutala Bern. (L. græca G.G., non Chav.); fleurs plus grandes que dans la Z. elatine, d'un jaune très pâle, avec une tache violelte ou bleuâtre; feuilles inférieures ovales opposées, les supérieures alternes, has- tées; souche ligneuse, vivace. Cette espèce est commune en Corse, où elle monte jusqu à 800 mètres d’allitude (Mabille); elle se retrouve à Toulon, à Montpellier, à Toulouse, à Belle-Isle-en-Mer, etc. 4° L. cirrhosa Wild. (Ant. cirrhosum E.); fleurs très petites, bleuâtres, ponctuées ; pédonceules filiformes, souvent en vrilles; feuilles assez étroites, hastées; racine annuelle. C’est une petite plante essentiellement méridionale : on la trouve à Aigues-Mortes, aux îles d'Hyêres, en Corse, etc. 5° L. Notiæ Bréb.; celte petite plante n’a été trouvée qu'une seule fois, par M. le D° Notta, aux environs d'Orbec, en Normandie. En voici la description d’après M. de Brébisson (F7. de Norm.), qui lui-même l’a empruntée à Durand- Duquesney : « Plante de 4 à 5 centimètres de haut, parsemée dans toutes ses parlies de poils blanchâtres, glanduleux, élalés. Racine pivotante, presque nue. Souche rameuse dès la base, à rameaux fermes, dressés. Feuilles pétiolées, alternes, les radicales ovales arrondies, obluses, portant quelques dents peu marquées; les caulinaires courtement lancéolées aiguës, portant de chaque côté deux ou trois grosses dents, dont l'inférieure, placée près de la base du limbe, fait paraître la feuille comme hastée. Fleurs axillaires, à pédicules plus courts que les pétioles. Calice à divisions lancéolées linéaires, aiguës. Corolle bilabiée; tube dépassant longuement les divisions du calice, et portant à sa base une simple bosse au lieu d’éperon (ce qui rapprocherait cette plante du genre Antirrhinum); palais peu saillant; lèvre supérieure à 2 lobes, l’infé- rieure à 3 lobes presque égaux. Tube de la corolle blanchâtre, très légèrement lavé de pourpre; extrémilé des lobes d’un pourpre violet en dedans. Anthères incluses, violettes. » | SECTION III. — Zinariastrum. Feuilles sessiles, verticillées ou alternes, penninerviées, entières, généralement très étroites. Fleurs disposées en grappes terminales; gorge de la corolle complètement fermée par le palais; capsule s'ouvrant par 4-10 dents. — C’est dans cette seclion que se trouvent le plus grand nombre d'espèces : A. 4° L. vulgaris Moench. {syn. L. genistifolia Benth., Antirrhinum linaria L., Ant. commune Lam.); capsule ovoïde, deux fois plus longue que le calice; fleurs très grandes (3 centimètres avec l’éperon), en grappes spiciformes, légèrement poilues glanduleuses; feuilles linéaires, glabres. Plante glauque, exhalant une légêre odeur de chou. Cette espèce, la plus commune du genré, en est aussi l’une des plus jolies; elle embellit et égaye le bord des routes, les talus, les lieux incultes:; elle se plaît aussi sur les décombres, les moissons, etc. Plante très vigoureuse, elle atteint parfois une très grande élévation (5 ou 6 décimètres). jrs 2 L. italica Triv.(L. genistifolia DC., angustifolia Rchb.; Ant. genistifo- lium Vill., polygalæfolium Poir., BauhiniGaud.), très voisine de la précédente, s’en distingue par sa grappe dépourvue de poils glanduleux, par sa corolle plus petile et plus pâle, par sa capsule une fois plus longue, par ses feuilles très Æ CIO ENENE glanques. Elle se trouve dans le Dauphiné, au Lautaret et à Briançon; dans les Pyrénées-Orientales, à Perpignan, Pori-Vendres, elc. 3° L. pelisseriana DC. (Ant. pelisserianum L., À. gracile Pers.); fleurs grandes, violettes, à palais blanchâtre, rayé. Capsule moins longue que le calice; feuilles des rejets stériles lancéolées, verticillées par trois. Graines ciliées. On trouve cette plante sur les rochers, dans les lieux pierreux du centre et du midi. 4° L. arvensis Desf. (Ant. arvense L.); fleurs très petites, violettes, à stries plus foncées, à éperon recourbé; capsule plus longue que Île calice; grappes poilues glanduleuses ; feuilles linéaires. Assez répandue dans les moissons de toute la France, sauf dans le nord et dans le nord-est. 5° L, simplex DC. (Ant. arvense, var. À. simpleæ Wild., parviflorum Jacq.); diffère de l'espèce précédente par sa corolle jaune, à lèvre supérieure réfléchie sur les côtés, par son éperon presque droit et par sa tige simple. On la trouve dans les champs du midi. 6° L. micrantha Spr. (Ant. micranthum Cav.), que l’on considère souvent comme une variété de la L. arvensis: ne s’en distingue que par ses feuilles oblongues ou ovales. Elle habite les environs de Narbonne. T L. spartea MHoffm. (L. juncea DC., Ant. sparleum L., junceum L.); fleurs jaunes, à palais safrané; capsule plus courte que le calice; feuilles linéaires subulées; plante très grèle, rameuse. Se trouve dans les Landes, jusque vers Bordeaux. 8° L. chalepensis Mill. (Ant. chalepense L.., album Lam.); remarquable par ses fleurs blanches, à éperon plus long que la corolle ; capsule globuleuse, bien plus courte que le calice; celui-ci à divisions linéaires, égalant la corolle. Celte jolie plante se trouve en Provence, depuis Montpellier jusqu'à Nice, en Corse, d'où J'en ai reçu un échantillon provenant de Saint-Florent. 9° L. striata DC. (L. snonspessulana Dum., repens Slend., Ant. mons- pessulanum L., striatuin Lam., golioïdes Lam.) : fleurs blanches rayées de violet, à palais jaune ou blanc, en grappes spiciformes; capsule plus longue que le calice; feuilles linéaires, verticillées par 3-6.— Cette plante, commune dans presque loule la France, est pourtant très rare dans certaines parties de noire pays, nolamment en Alsace. Elle offre plusieurs variétés, dont la plus importante est le Z. ochroleuca Brth., striato-vulgaris Timb., probablement hybride des L. vulgaris et striata. 10° 7. ériphylla Mill. (Ant. triphyllum L.); fleurs sessiles, de couleur fauve, bleuâtre ou blanche, en grappe courte, compacte; bractées foliacées: feuilles ovales, très larges, verticillées par 3. Plante de 1-3 décimètres, glauque, glabre. Elle se trouve à Toulon et en Corse. 119 ZL. thymifolia DC. (Ant. thymifolium Fabl.); corolle assez grande (18 à 20 millimètres), jaune, à palais plus foncé; pédoncules très courts; divisions du calice oblongues spalulées ; feuilles oblongues ou obovées; plante très glauque, alleignant à peine 2 décimèétres. Se trouve dans les sables mari- times du sud-ouest. 42° L. alpina (1) DC. (Ant. alpinum L.); fleurs assez grandes (15-20 mill. avec l’éperon), d'un beau violet à palais orangé vif; feuilles linéaires, glauques, gén. verticillées par 4; graines ailées; tiges très rameuses à la base, couchées, puis redressées. La Linaire des Alpes réunil tous les avantages qui sont dissé- minés entre les autres espèces du même genre, vivacilé de couleur, élégance de port, etc. Elle est très répandue dans les pâturages de toutes les Hautes- Alpes; je lai trouvée en quantité considérable aux environs de la Grave (Hautes-Alpes). Moins commune sur le Haut-Jura et dans les Pyrénées, la Côle-d'Or, elle manque lotalement dans les Vosges et dans l'Auvergne. Cette (1) Voir la planche qui représente cette plante un peu grossie. — ra) — petite plante a cela de particulier que ses graines, entrainées par les torrents, poussent parfaitement bien à des altitudes très faibles. Ainsi, je l'ai cueillie dans le lit de l’'Emme, près de Burgdorf (Suisse), à 400 mètres d'altitude; et on la retrouve assez souvent dans le lit du Rhin. au-dessous de Bâle (Krschigr), et même sur les bords du Rhône, à Lyon, par 140 mètres d'altitude. 13° L. supina Desf. (L. maritima DC., Thuillieri Mér., Antirrhinum supi- num L., bipunctatum Thuill., maritimum Poir.); fleurs grandes, d’un jaune très pâle, à palais orangé, en épi peu fourni. Feuilles linéaires, éparses supé- rieurement, les inférieures verticillées par trois ou quatre. Graines planes. Tige diffuse, de 1 à 3 décimètres. Cette plante se trouve dans l’ouest, le centre, la Lorraine, la Champagne et le midi. Elle est commune en Normandie (Bréb.,) je lai vue en abondance sur les murs du parc, à Fontenaibleau. Elle présente une variété à tige plus élevée, et dont l'inflorescence est fortement poilue, glanduleuse. C” est la Z. pyrenaïca DC. 14° L. arenaria DC. (Ant. arenarium Poir.); fleurs jaunes, très petites (1/2 centimètre), en grappes feuillées; feuilles inférieures ovales, oblongues, rétrécies en péliole et verticillées par ‘3. Les supérieures lancéolées, éparses. La L. saxatilis DC. en est une variélé, à fleurs réunies en tête au sommet de la tige et des rameaux, à feuilles plus larges, etc. La L. arenaria se trouve dans les sables maritimes de la Bretagne et de la Normandie, mais elle y est je ° L. flava Desf. (Ant. flavum Poir.); fleurs d’un jaune foncé. Calice à no. oblongues, presque spatulées; feuilles ovales oblongues ou lancéolées. Plante glauque et glabre dans loutes ses parties. Son habitat est la Corse; elle se trouve dans les sables maritimes d’Ajaccio, de Gravone, etc. SECTION IV. — Chenorrhinuim. Corolle à gorge incomplètement fermée par le palais. Capsule s’ouvrant au sommet par deux ouvertures trivalves ou fermées par un opercule. Feuilles opposées ou alternes. Graines ovoides non marginées (Gr. el G.). — Cette section comprend en France cinq espèces : 1° Z. minor Desf. (Ant. minus L.); corolle petite, lilacine, à palais jaune, velue, plus longue que le calice. Capsule munie de poils g elanduleux. Feuilles inférieures rétrécies en pétiole; les supérieures presque linéaires. Tige rameuse, alleignant 3 ou # décimètres. Plante commune dans les champs el les lieux stériles de la An 2 L. prætermissa Del.; ne se distingue de la précédente que par sa corolle complètement glabre, ainsi que toute a plante. Elle pousse dans quelques parlies de la France centrale, dans la Côte-d'Or et sur les bords du Vidourle, prés Nîmes. 3° L. rubrifolia DC. (Ant. filiforme Poir.); fleurs en grappe allongée, pelites, violelles, à éperon filiforme, graines hérissées de tubercules ; feuilles ovales, épaisses, rouges en dessous, surtout les inférieures; celles-ci en roselte; tige d'un décimétre au plus. Cette pelite plante se trouve sur les rochers el les collines ensoleillées de presque Lout le rivage méditerranéen. 4° L. origanifolia DC. (Ant. or iganifolium L., A. villosum Lap.); fleurs assez peu nombreuses, velues, d'un violet blanchätre, à éperon conique. , Graines ridées, non munies de tubereules. Feuilles pelites, ovales, oblongues, pétiolées. Souche dure el vivace. Elle croît aux mêmes endroits que la précé- dente, mais s'avance plus au nord; on la trouve dans les Pyrénées et même en Auvergne, el Je l'ai cueillie à Sassenage, près de Grenoble. 5° L. villosa DC. (Ant. villosui L., A. oppositifolium Poir.); corolle un peu plus grande que celle de la Z. origanifolia. Feuilles ovales arrondies, quelquefois presque orbiculaires; plante très poilue. Elle n’est peut-être que une variélé de la précédente. On la trouve dans les Corbières. | Je veux, en finissant, citer ces paroles qui rendent bien l'impression pro- EDEN duite par la vue de ces jolies fleurs : « Le long des talus du chemin de fer, voici une plante dont la beauté n’est même pas égalée par l'abondance, C'est la Linaire commune. Qu'elle est belle, avec sa fleur d’un velours nuancé de jaune pâle et orangé! Tout le genre porte un cachet de noblesse, si je peux m'exprimer ainsi; mais l'espèce qui remporte la palme, c'est sans contredit la Linaire des Alpes, fleur qui depuis huit ans que je l'ai vue pour la première fois sur le Kandergrien (au bord du lac de Thun), a fait mes délices. Elle est, comme toutes les plantes des Alpes, deux ou trois fois plus pelite que sa sœur des plaines. Quelle riche parure! Ce casque d’un violet bleu à langue orange défie toute description (1). » | A. DOLLFUs. LE PIERIS CRATÆGI. HISTOIRE ET TRANSFORMATION D'UN PAPILLON. Le gazé ou piéride de l'aubépine est un papillon noir, velu, aux ailes blanches veinées de noir, ayant environ huit centimétres d'envergure et que tous les entomo6logistes connaissent. La femelle dépose ses œufs sur les feuilles du prunier, de l’aubépine, du cerisier, de l'amandier, elc. C'est en suivant les diverses évolutions de cet insecte, depuis l'œuf seulement déposé jusqu’à l’éclosion du papillon que J'ai senti s'accroitre en moi l'amour de l'histoire naturelle et le goût de l'observation de lant de phénomènes admirables qui passenl inaperçus du vulgaire. A la fin de septembre d'une des années dernières, j'ai vu une femelle du gazé, occupée à pondre sur les feuilles d’un buisson de prunier. Je me suis dit que pour que cette ponte ait lieu à cette époque de l'année, à la veille de la chute des feuilles, le papillon devait, par un moyen quelconque, assurer l'existence de sa progénilure. La ponte terminée, j'ai compté environ deux cenis œufs posés et collés sur les feuilles, et jusqu'alors rien ne m'indiquait de quelle manière les œufs pourraient éclore, ni comment les jeunes chenilles pourraient vivre. Quinze jours plus tard, l'éclosion avait lieu. Aussitôt après leur naissance, les peliles chenilles, profitant d’un dernier beau jour, se sont hâtées de filer leur demeure pour l'hiver. Au moyen d'une soie très fine, elles ont lié ensemble les deux ou trois feuilles sur lesquelles elles se trouvaient, etentre les parois de cet abri, ont établi des cases de soie où elles se trou- valent commodément logées. Plusieurs chenilles ont hasardé une excursion, ioujours en filant, jusqu'au point d'insertion des feuilles an rameau. Le nid bien calfeutré et les feuilles attachées à l’arbrisseau, elles se sont mises à l’abri, confiantes dans la solidité de leur travail, qui devait résister aux rigueurs de six mois d'hiver. Au printemps suivant, vers le 40 avril, quand les bourgeons des feuilles ont commencé à grossir, les chenilles ont ouvert leurs cellules et se sont répandues dans les environs. Le soir, quand le temps était humide et froid, elles rentraient au nid. Mangeant peu d’abord, les excursions élaient très limitées, mais à la fin d'avril tous les bourgeons étaient rongés. Une première mue avait eu lieu et on voyait partout les vieilles peaux suspendues. Celte mue avait éclairei les rangs, car celte époque critique n'avait pas été favorisée par la chaleur. La seconde mue fit encore bien des victimes. Enfin, un couple de mésanges qui avait construit son nid dans un vieux mur en face et à trois mêtres du prunier (1) Ernest Dollfus, Lettres sur l’'Automne. D et sauvage, vint déjeuner un matin sur cet arbrisseau. Quanlité de chenilles furent gobées par ces oiseaux, si bien que des deux cents chenilles écloses, il n’en restait le 10 mai qu'une vinglaine. Ce jour-là, vers dix heures du matin, dix où douze de ces chenilles quittèrent l’arbrisseau natal, et s’en allèrent en quête d’un abri pour s’y transformer en chrysalides. J'en ai suivi une qui, à dix où quinze mètres du point de départ, S'est arrèlée sur une pierre exposée à l’est el s'avançant en toit Tenant la partie inférieure du corps solidement fixée à la pierre, elle agitait en l'air, de droite à gauche et de gauche à droite, la parlie antérieure en se repliant sur le dos. La chenille filait ainsi et fixait le câble qui devait tenir la chrysalide à la pierre. Une fois ce travail terminé, la chenille est restée posée sur la pierre el sans mouvement. À cinq heures du soir, la partie supérieure de la chrysalide était formée, et le lendemain il ne restait plus rien de la forme de la chenille, e’élait une chrysalide blanche pointée de noir : la mélamorphose était complète. Vinet-deux jours après, un magnifique papillon gazé est sorti de celte coque élégante, et je l'ai vu déplier ses ailes, ses antennes, ses pieds, les sécher, évacuer les goultes de liquide rouge que tout papillon rejette en naissant, et s'envoler sur la prairie par un beau soleil de juin. Quant aux chenilles qui étaient restées sur le prunier le 41 mai, au départ des autres, elles paraissaient malades, et bien que toutes leurs mues fussent accomplies, elles ne paraissaient pas être dans l’intention de se transformer. Je les abservai, cherchant à deviner pour quelle raison elles ne mangeaient plus el remualent à peine, quand, vers midi, je fus fort surpris de voir sortir du corps de toutes ces chenilles des quantités de pelits vers Jaunes. J'en ai compté vingt-trois sur une chenille et de dix à dix-buit sur les autres. C’élait un spectacle repoussant de voir ces pauvres chenilles, cadavres vivants, rongées par cette fourmilière de larves. Bientôt Lous les vers, ayant réussi à sorlir d'uñe chenille. se sont rassemblés autour de la tête de celle-ci. Je m'attendais à voir la chenille les rejeter, les faire tomber à terre ou les détruire pour se venger des lourments qu'ils lui avaient fait souffrir. Ce fut le contraire qui eut lieu. Je vis les chenilles caresser ces petites larves qui venaient de trouer leur peau, les rassembler et se hâter de leur filer une demeure. Avant deux heures du soir, chaque chenille avait emmailloté ses larves et collé le paquet sur le rameau Ensuite, elles se sont placées chacune sur son paquet, comme pour le couver ou l’abriler. Ce n'est que dix ou onze jours après que les chenilles, maigres et hérissées, sont mortes d'inanition, n'ayant rien mangé depuis le commencement de celle douloureuse période. Leurs cadavres ont flotté plusieurs jours, soutenus par un fil sur le nid de larves, puis ont élé emportés par un coup de vent. J'ai voulu savoir la fin de ce mystère, tout nouveau pour moi, et que la nature me dévoilait d'une manière si intéressante, et je réunis, dans une boite à couvercle vitré et laissant passage à l'air, un grand nombre de nids de ces larves parasites de la piéride gazée. Vingt jours plus tard, je vis sortir de ces cocons de trés pelils hÿménopières que, faute de livres spéciaux, je n'ai pas pu déterminer. Dans une autre boite où j'avais logé les cocons jaunes que je croyais de même nature, ramassés sur les murs, les pierres, les buissons du voisinage, j'ai oblenu des diptères aussi infiniment pelils, et que je n’ai pas pu nommer par la même cause; j'ai pensé, avec raison peut être, que ces diptères étaient parasites à l’état de larves d’autres espèces de chenilles que celles du gazé. Ma conclusion à élé que ces myriades de moucherons qui peuplent les airs, les fleurs el jusqu'aux moindres habitations en élé, ont leur raison d’être, et là- dessus, racontant l'histoire d’un papillon aux paysans de mon voisinage, je suis entré dans les digressions les plus éloquentes, jusqu’au point d'en convaincre un certain nombre de ces grandes vérités : que les œuvres de Dieu sont admi- SEE rables, que l'étude de la nature devrait faire partie de l'éducation au foyer domestique, que l'amour des sciences naturelles pourrait remplacer dans le cœur de l’homme une foule de passions mauvaises qui y germent faute de mieux; qu’on devrait, à défaut de science — la science coûte cher — inspirer du moins à la jeunesse le goût, l'habitude de l'observation. Observer et bien observer, c’est là que je vais le plaisir du naturaliste et de l’homme des champs. Bien peu de jeunes gens ont le temps ou les moyens de se créer de grandes et riches collections, mais il y en a en quantité dans chaque village qui pourraient lire s'il le voulaient dans le grand livre des champs qui est sous leurs yeux, et qui pourraient, comme moi, écrire dans la Feuille des Jeunes Naturalistes : Voilà ce que j'ai vu! C’est pour ceux-là principalement que j'ai raconté celle histoire d'un papillon. : Vagnez (Vosges). X. THIRIAT, Membre de la Société d'histoire naturelle de Colinar et de la Société d'émulalion des Vosges. COMMUNICATIONS. On nous annonce la mort d’un de nos zélés correspondants. M. Frédéric Louvat, de Liège. I! était âgé de 19 ans; doué d’une remarquable intelligence, il se serait certainement fait un nom dans la botanique qu’il cultivait avec un rare bonheur. {1 y a un peu plus d’un mois, il passait avec un brillant succès son graduat en lettres, obtenant les félicitations publiques du jury. Bien que Frédéric Louvat n’ait rien publié en Belgique, son nom restera dans l’histoire de la botanique de ce pays. Dans le deuxième fascicule des Malériaux pour servir à la flore de la province de Liège sont consignées plus de 300 localités de plantes rares découvertes par lui; ce nombre sera plus que doublé dans le troisième fascicule actuellement sous presse. Sa mort laisse un grand vide dans la phalange des jeunes botanistes liégeois. R. Société linnéenne de la Charente-Inférieure. — La Société linnéenne de la Cha- rente-Inférieure, fondée l’année dernière, a eu récemment sa première réunion générale à Saint-Jean-d'Angely. Le compte rendu de cette séance nous ayant 6té communiqué, nous sommes à même d'exposer, d’après les discours du président, M. le Dr Savatier, et du secrétaire, M. Doublet, le but de cette Société, qui nous intéresse d’autant plus qu’il se rapproche beaucoup du nôtre. « Vulgariser la connaissance de l’histoire naturvlle, faire germer dans tous les rangs de la société le goût d’une étude aussi aimable qu’instructive, la répandre surtout dans les écoles par la formation de collections d'histoire naturelle placées à côté des bibliothèques scolaires, » tel est, en quelques mots, le but de cette nouvelle Société, dont les membres appartiennent en majorité à l'instruction. Plusieurs excursions scientifiques, destinées à apprendre à connaître à fond la flore de l'Ouest et spécialement celle de la Charente, ont été faites depuis la fondation de la Société, qui se compose actuellement de 87 membres, nombre qui ne peut que s’accroître rapide- ment, vu l4 facilité des conditions d'admission. po La Société linnéenne de la Charente-[nférieure cherche à établir une bibliothèque roulante, afin de faciliter les travaux scientifiques de ses membres. Nous extrayons les art. 2 et 3 du règlement, cette création nous paraissant utile et intéressante : Art. 2. — Les ouvrages seront à la disposition des membres qui verseront annuellement 2 fr. pour alimenter la bibliothèque. Art. 3. — Les ouvrages ne pourront pas être gardés plus d’un mois, et devront être remis en bon état au bibliothécaire; les frais de transpart sont à la charge des demandeurs. M. Anatole l'oucher, bibliothécaire, fait l’'énumération des ouvrages déjà reçus par la Société. M. Lemarié, conservateur, expose ensuite en quelques mots une idée ingénieuse, destinée à fournir les matériaux pour l'édification de la Flore complète de la Charente- Ioférieure. Il fixe à chaque membre s’occupant de botanique le nom d’une plante dont il est prié de récolter annuellement 100 à 150 exemplaires. Les pieuvres et les congres à l'aquarium du Havre. — On voulut renouveler le combat entre pieuvres et congres dont nous avons parlé l’année dernière, mais cette fois le soir. Le bac où on les mit en présence était brillamment éclairé; cependant, malgré la pré- caution qu’on avait eue d’aiguiser leur appétit par un jeûne prolongé, ils refusèrent d'engager le combat. C’est vraisemblablement parce que l'éclairage au gaz n’a pas trompé leur instinct et qu’ils ne se sont pas laissé prendre à cette lumière factice. Il est probabie, en effet, que ces animaux ne cherchent leur proie que pendant le jour; les nuages d’encre noire dont les pieuvres s’entourent quand elles sont attaquées indiquent bien que c’est à la lumière du soleil que se passent ces combats sous-marins. Un poisson-lune. — L’aquarium du Havre a recu le mois dernier un poisson d’une extrême rareté, pêché en rade. Le nom scientifique de ce singulier plectognathe est Orthagoriscus mola Cuvicr; son nom vulgaire, poisson-lune ou mole. Le corps de cet étrange poisson brille dans l'obscurité d’une couleur argentée et d’un fort éclat phosphorescent, de sorte que lorsqu'il nage pendant la nuit, à la surface de l’eau, on le prendrait volontiers pour l’image réfléchie de notre satellite. Les pêcheurs disent que le mole a toujours l'air d’un animal à moitié mort, se laissant flotter comme un débris inanimé par un côté ou par l’autre, ou nageant tellement à la surface que sa nageoire dorsale sort fréquemment de l’eau. Le sujet qui était à l'aquarium, où il n’a pu vivre que quelques jours, était de taille moyenne. Il mesurait de l'extrémité d’une nageoire à l’autre 1m25 environ. Sa peau rugueuse était rayée de lignes brunes s’éclaircissant par en bas. Ses yeux d’un brun gris avaient la pupilie entourée d’un anneau d’une brillante couleur jaune. Excursion géologique à Villerville et Trouville. — La Société géologique de Normandie, sous la direction de son président, M. Lennier, a pris pour but de sa première excursion d'automne les terrains de l’époque secondaire qui se trouvent entre Villerville et Trouville. Au nombre d’une trentaine, nous prenons place à huit heures sur le bateau qui nous débarque peu de temps après à Trouville. Nous ne faisons que traverser l’élégante cité, toujours encombrée de baigneurs, et nous gagnons la route de Honfleur, route charmante et pleine de sites ravissants. ie |(f PA . Aux Creuniers, M. Lennier nous fait arrêter devant les falaises, que plusieurs de nos romanciers ont fait figurer dans leurs ouvrages. Il profite de cette occasion pour nous dire quelques mots sur les assises que nous allons examiner dans notre course et sur celles qui leur sont inférieures et supérieures. La falaise que nous avons devant les yeux appartient, ainsi qu'il est facile de le recon- naître, à l'époque crétacte. Elle est formée entièrement par le cénomanien. À la partie supérieure, nous voyons plusieurs gros lits de silex qui n’existent pour ainsi dire pas à la base. Comme fossiles caractéristiques, nous citerons le Peclen asper ct l’Ammoniles mantelli. À la base de la falaise se voit une craie jaunâtre qui fait ensuite place à la craie glauco- nieuse, puis aux sables glauconieux et enfin à des lits d’argile bleuâtre, séparés par des bancs de grès siliceux. Ces dernières assises, connues sous le nom de gaull (étage albien), nous marquent le niveau des sources dans notre pays. L'eau qui sort du puits de Grenelle, à Paris, vient également de ce même niveau. En suivant les couches que nous venons d'indiquer, nous les voyons s’incliner vers le nord-est, sous un angle très prononcé. C’est ainsi que le cénomanien forme la base de la falaise à Honfleur, et que le kimmeridge, qui est à 7 ou 8 mètres au-dessus du niveau de la mer à Villerville, affleure seulement à Criquebœuf et disparaît à Honfleur. Ces assises kimméridiennes, que nous allons examiner tout à l’heure, forment la base des bancs d’Amfard et du Rattier. Après ces données, nous reprenons notre course et bientôt après nous descendons surla grève. Il est 11 heures et, pour ne pas avoir à nous déranger dans nos recherches, nous mettons le couvert sur l'herbe et nous sommes bientôt à table. Notre déjeuner terminé, nous nous éparpillons sur la plage qui retentit immédiatement du bruit de nos marteaux. Parmi les fossiles trouvés dans ces assises kimméridiennes, nous citerons l’Ostrea delloïdea, la Trigonia costala, le Belemnites nitidus, etc. Tout en cherchant, nous nous dirigeons vers Trouville, et au bout d’un quart d'heure, nous arrivons aux argiles à Aslarle. Ces argiles sont remplies de charmants petits fossiles qui, malheureusement, ne se conservent pas à l’air; aussi sommes-nous obligés de les enduire d’une couche de gomme pour pouvoir les emporter. Nous en ramassons une bonne provision, notamment des Pterocera helcium, des Cerilhium Mmillepunclatum, des Trigonia papillala et muricata, des Aslarle trigoniarum, mysis et scalaria. Nous signalerons encore la Pinna ornata qui se rencontre seulement à ce niveau. En arrivant vers Trouvilie, nous voyons le corallien formé de bancs calcaires durs et jaunâtres. Puis les premières assises de l’oxfordien, calcaire marneux oolithique, dans lequel nous ramassons le Nucleoliles sculalus et Ammonites plicatilis. : Nous traversons encore les Roches-Noires, formées, comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire plusieurs fois, de silex noirs à surface mamelonnée. L’heure s’avançait; nous revenons à Trouville, où nous attendons le bateau qui doit nous ramener au Havre. G. D. Nid du Cini (flringilla serinus Linn.). — Bien que le Cini soit assez commun dans certaines parties de l’Europe, il est cependant peu connu. En France, il est répandu sur tout le territoire, mais très inégalement. Il est commun er Provence, dans les départements du Var, du Gard, des Bouches-du-Rhône, de Vaucluse, dans les Alpes-Maritimes, en Savoie, en Dauphiné, dans les Pyrénées-Orientales. Comme tous les oiseaux qui tissent habilement, le Cini apporte un grand soin au choix 4 des matériaux destinés à son nid; il les examine attentivement et juge en expert leur valeur avant de les employer. À quoi lui servirait en effet son talent d’architecte, s’il con- £ — Il — sacrait à son nid des matières avariées, pourries. qui au moindre coup de vent, à la première pluie, se désagrégeraient en laissant en péril ses œufs ou ses petits? Pareil accident arrive fréquemment aux oiseaux qui construisent avec négligence. Souvent, après une grosse pluie d'orage, une rafale, j'ai vu des nids de Fauvettes transpercés, désemparés, renversés même à terre; jamais, au contraire, je n’ai constaté d’avaries de ce genre au nid du Cini, du Chardonneret, du Pinson. Les matériaux qui composent le nid varient peu. En Lorraine, principalement aux environs de Metz, ce sont les suivants : Extérieur : mousse verte très ténue, petites racines de diverses couleurs et grosseurs, brins d'herbe, lichens, plumes d'oiseaux. Tous ces matériaux sont habilement reliés, soudés les uns aux autres par des toiles d'araignées, de la laine de mouton ct quélquefois des soies de chenilles. Intérieur : crins, poils de divers animaux (chiens, vaches, chèvres), soies de pore, fil, laine à tricoter, plumes de petits oiseaux, débris d’étoffe, duvet de saule et de peuplier. Le matelas du nid est formé presque entièrement de mousse et de racines, mais ces racines, assez grosses en cet endroit, vont en s’amincissant ol jusqu'à l’orifice où elles sont excessivement fines. Le nid est ordinairement établi dans une petite enfourchure. Quand le Cini construit sur de grands arbres, tels que sapins, mélèzes, poiriers, pruniers, pommiers, il place son nid sur les branches d’une certaine flexibili'é, vers l'extrémité ou plutôt le dernier tiers de la branche. Quand, au contraire, il construit sur des arbres de basse ou moyennetige (rosiers, roma- rins, genêts, épine-vinette, poiriers ea quenouilles), il le place indistinctement au commencement, au milieu ou au bout des rameaux, auprès ou loin du tronc, suivant qu'il trouve ici ou là une enfourchure avantageuse. Les arbres sur lesquels niche le Cini varient beaucoup selon les diverses contrées qu’il habite. (Extrait de la Monographie du Cini, par M. Nérée Quépat.) Gracilia brevipennis. — Dans les premiers jours du mois de juin de cette année, je vis se promener sur ma table un petit coléoptère longicorne que je m’empressai de saisir. Son corselet et son abdomen étaient rorges, ses antennes un peu plus longues que le corps, ses élytres bronzées, très courtes, ne couvraient que la moitié de l’abdomen. Peu de jours après, je pris un grand nombre d'individus de cette espèce sortant d’un vieux panier d’osier contenant du charbon de bois. Les mâles étaient aussi nomb-eux que les femelles, dont ils diffèrent par leur thorax et leur abdomen bronzés au lieu d'être rouges, leurs antennes sont plus longues. [L’allure de ces insectes était très rapide, leurs antennes S’agitaient par saccades et frappaient alternativement le sol sur lequel ils marchaient. Ces ‘insectes parurent en grand nombre jusqu’à mi-juin; passé cette époque, je n’en vis plus un seul. C'était la Gracilia (Leplidea) brevipennis de Mulsant, espèce exclusivement méridionale, ‘au dire de cet auteur, déjà prise en abondance à Bordeaux par M. Perroud, aux environs de Mont-de-Marsan par M. Perris, à la Teste, etc., mais dont la capture à Paris n’a pas, je crois, encore étc signalée. Tout récemment encore, M. Weyers en a pris un individu à Bruxelles, mais ce n’est là qu’une capture accidentelle. La larve et l’insecte parfait vivent aux dépens de vieux osiers. Leurs mœurs sont analogues à celles de la Gracilia pygmæa, espèce plus commune et plus répandue, ceris, dont les élytres ne sont pas écourtées. D'après Mulsant, la larve de cette dernière vit dans le bois mort du châtaignier, du saule, du bouleau, etc. Elle ronge les bois de treillages, les vieux paniers d'osier, les cercles des tonneaux, etc. L'insecte parfait est parfois très abondant sur ces matières végétales. Son apparition est de courte durée. M. Rouget, dans son Catalogue des Coléoplères de la Côte-d'Or, raconte que feu M. Naudet, conservateur du Musée d'histoire naturelle de Dijon, y a observé la Gracilia pygnæa dans des circonstances particulières. Plusieurs jours de suite, vers les dix heures du matin, ces insectes noircissaient de leur multitude l'angle d’une maison voisine de la promenade, et vers midi ils disparaissaient simultanément. M. Rouget, en rapportant cette observation, fait observer que la maison précitée servait d’entrepôt à des provisions d’osier; il explique l'apparition et la disparition des insectes à heure fixe par la manière dont la lumière du soleil frappait cette maison aux heures indiquées. La Crataræa nidicola est un petit staphylinide fort curieux et fort rare; ilest particulier aux bords de la mer et se rencontre exclusivement dans les vieux nids d’hirondelles aban- donnés. La chasse de ce coléoptère est très amusante. Les nids dans lesquels il se trouve sont situés au sommet de collines de sable, presque à pic, hautes de 5 à 6 mètres, et dont il faut faire assez difficilement l'ascension pour capturer l’intéressant animal. Mais une fois arrivé au but, on est bien dédommagé des peines qu’on s’est données; on secoue sur place le nid dans un sac que l’on a eu la précaution d’emporter; les insectes en dégringolent par ving- taines, puis on remet le nid à sa piace pour ne pas Cpuiser la localité. Cette espèce est peu répandue dans les collections; je l'ai cependant prise en assez grand nombre entre Dieppe et Pourville, et je l'offre aux abonnés de la Feuille qui désireraient se procurer ce curieux staphylin nidicole. Je tiens aussi quelques exemplaires de la Gracilia brevipennis à leur disposition. Paris. Pierre DELARUE ÉCHANGES. Additions et changements à notre liste. M. E. Fontaine, 11, rue des Vaux, Chälons-sur-Marne, — Botanique et Coléoptères. M. Loosli {Ferdinand), la Ferrière, Berne. — Lépidoptères. M. Brylioski, 1, rue Fléchier, Havre. — Paléontologie et Géologie. M. Léon Anthouard, avocat, rue des Barries, au Vigand (Gard). — Auriez-vous la Ponte d'annoncer, dans le prochain numéro de la Feuille, que je tiens à la disposition des bota- nistes qui voudraient faire des échanges avec moi, bon nombre d’espèces rares ou inté- ressantes du Gard, et plus particulièrement de la région cévennique de ce département, entre autres : Arabis cebennensis DC.; Cislus Pouzolzii Delile; Cerastium Riæi Desmoul. ; Galium pedemontanum All.; Crepis suffreniana Lloyd; Gagea saxatilis Roch; Nothoclæzna Maroutz KR. Br., etc. ? M. Maurice Régimbart, 68, rue des Feuillantines, Paris. R. P. Tholin, au collège des Maristes, à Toulon (Var). Typ. Oseartaur et fils, à Rennes, — Mor à Paris, ruc des Blanes-Manteaux, 35. 4er Décembre 1875. Sixième Année. No 62. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES ———— 6" RIT D ———— e UN PROBLÈME A RÉSOUDRE. MŒURS DES HESPÉRIENS. Je tiens que c’est à la jeunesse qu'il faut s'adresser pour résoudre les problèmes que les entomologues exercés ont fini par abandonner, s’en remettant au temps et au hasard d'une rencontre heureuse. En effet, les débutants peuvent plus facilement choisir et se consacrer à un point isolé ; on n’a plus besoin que de persévérance, qualité qui ne manque mi à l'entomologue, n1 au chasseur. Le problème dont je parle est la découverte des chenilles des Hespériens de notre pays. J'excepte les espèces graminicoles (Linea, Comma, Silvanus, etc.) qui sont connues et peu difficiles à trouver. Ce sont celles des Scelothrix Rbr. (Syricthus de Boisduval) et des Spulothyrus qui sont le moins connues et qu'il serait précieux de découvrir. Il y a là une question de mœurs des plus intéressantes et un moyen de limiter définitivement des espèces tout à fait affines. Voici ce qu'on sait : Dans le genre Scelothrix, aucune chenille n’est bien authentiquement connue ; on vient de publier en Angleterre l’histoire des mœurs de l’A/veolus qui vivrait sur la ronce, l’article de M. Hellins, quoique fort étendu, laisse cependant des doutes, et l’on dirait que sa conclusion fait entendre que sa découverte n’est qu'un accident. D’auires auteurs font vivre la même espèce sur le fraisier, sur le Dipsacus ; il est possible qu’elle soit polyphage, mais il est constant qu’en Frauce personne ne l’a vue ou trouvée depuis les figures ou les assertions de Godart et de Freyer. Toutes les espèces, à peu près, ont reçu des noms de plantes (Centaureæ, Onopordi, Cirsui, Carlinæ, Serratulæ, etc.), mais cela n'indique pasquelanour- riture de ces espèces fût connue et que ces noms aient été appliqués à propos. Il n’est pas impossible que les Composées soient les plantes sur lesquelles il faille chercher de préférence, mais on ne sait rien de précis à cet égard, et l’on vient de voir que M. Hellins indique une rosacée pour une espèce qui a longtemps porté le nom de Cardui. Le Proto, que je n'ai pas mentionné à dessein, n'est pas un vrai Scelothrix. Peut-être devra-t-il former le type d’un genre quand on connaîtra plus d'espèces africaines. Il a les principaux caractères des Scelothrix, et sa chenille a les mœurs des Spilothyrus. Elle vit surle PAlomis lychnitis, grande et belle labiée à fleurs jaunes, qui est assez répandue dans l'extrême Midi. Les chenilles des Spilothyrus et celle du Proto sont, comme toutes celles des Hespéries, d’une forme singulière, qui les fait reconnaître au premier coup d'œil. Elles rappellent les Satyres par leur corps aminci en arrière et par le segment anal prolongé et partois bifide; elles ont une.grosse tête, arrondie, très saillante, et le segment ou anneau qui la supporte est beaucoup plus petit que les autres : ce qui lui donne l'aspect d’un collier et fait paraître la chenille étranglée. Toutes les espèces connues, tant européennes qu’exoliques, sont plieuses de feuilles, un peu à la manière des Tortrix. Quand la feuille est La TA EE assez grande, elles réunissent les bords et se forment un sac au fond duquel on les trouve immobiles, la tête ramenée contre les flancs. Quand elles vivent dans les épis de fleurs, elles les plient et les lient en paquet. Proto vit sur le Phlomis lychnilis en mai; Malvarum sur les malvacées en avril et juillet; Marrubii sur le Marrubium vulgare en avril; l’Altheæ, qui se prend parfois à Paris, vient, dit-on, sur le Séachys recta, ainsi que le beau Lavateræ. Cette plante est commune, elil est certain qu’on trouvera plutôt ces deux espèces sur une Labiée, comme les Sfachys, la Ballotta, le Marrubium, que sur les Malvacées. Ë Voici maintenant ce qu’on ne sait pas et ce qu'il faut chercher. Écartons d'abord les espèces à ailes fauves : Cormma, Silvanus, Linea, Lineola, etc. ; l'Aracynthus qui, comme le Si/vius el le Paniscus, vivent au printemps sur les graminées des bois; elles sont difficiles à trouver, parce qu’elles se cachent et fuient la lumière du jour, puis parce qu'on confond les graminées au lieu de les distinguer botaniquement avant la recherche; elles préfèrent, en général, les espèces à feuilles tendres ou fines, les Festuca de la section de Tenuifolia, les Poa, quelques Bromus ; j'ai trouvé Szlvanus sur les Molinia cærulea, mais je crois à une rencontre accidentelle. Du reste, pour se procurer facilement ces espèces, il faut à la nuit faucher avec un filet en toile, dans les clairières herbues; on peut nourrir les espèces avec les graminées déjà nommées ou avec la Dactylis glomerata, qui plait beaucoup à toutes les chenilles graminicoles. Toutes les espèces d'Orient et de la Russie méridionale n’ont pas encore été étudiées en chenille. On n’a point de renseignements sur le Tessellum Hb., le Cribrellum Ev., le Cynaræ Rbr., le PAlomidis Hs., Loggei Ld., etc.; ces deux dernières doivent vivre sur des labiées. | Alveus Hb., commun en France, et qui a deux générations, n’a pas été ren- contré en chenille; il vivrait, dit-on, sur la ronce. Fritillum Hb. nec alior., Cirsii Rbr. Carlinæ Rb., Onopordi Rbr., Serra- tulæ Rbr., Cacaliæ Rbr., Centaureæ Rbr. On n’a pas même une indication sur leur nourriture; plusieurs de ces espèces ne vivent que dans les montagnes : Cacalice n’habite que les sommets des Alpes; Centaureæ appartient à la faune du Nord; il ne se trouve qu’en Suëde et 1l est assez répandu en Amérique, au Labrador. Ces espèces sont, en général, très mal nommées dans les collections ; cependant, avec un peu d'attention on peut déterminer les individus les plus douteux. En Allemagne, où l’on ne se gêne pas pourtant pour faire des espèces, on n’est pas arrivé à bien déterminer plusieurs de celles qui nous occupent. Le catalogue Staudinger réunit Cirsii qui est de l’Europe centrale, Carlinæ qui n’habite que les versants des Alpes, Onopordi qui ne quitte pas les bords de la Méditerranée, Fritillum, figuré par Hubner, et qui n'habite que les montagnes de l'Europe méridionale, et ressemble à s’y méprendre à Malvæ L.(Alveolus H.), à l'Alveus Hbn., qui se rencontre partout dans l'Europe tempérée; il est vrai qu’il y a devant chaque nom un?. La chenille de Sao vit sur le framboisier. Ce n'est là qu'un renseignement très incertain. Orbifer doit avoir les mêmes mœurs ; comme on le voit, la ronce, le framboisier et le fraisier doivent attirer l'attention des chercheurs; mais, en cherchant, il faut se rappeler que les Scelothrix aiment les coteaux chauds, rocailleux, les clairières découvertes ; que les chenilles ne tombent pas dans le parapluie, puisqu'elles sont renfer- mées dans des sortes de nids et qu’elles adhèrent fortement aux feuilles; qu’enfin, époques d'apparition, mœurs, mode de développement, nourriture, tout est à trouver. Par analogie, on peul recommander les premiers mois de l'année depuis mars jusqu'en mai. Il faut chercher sur les fleurs aussi bien que sur les feuilles. Les entomologues du Midi et ceux qui habitent des localités montueuses seront les mieux placés pour arriver à la solution du problème que je viens d'exposer. Je n'ai rien dit de la nécessité de souffler les chenilles et EE un de les bien préparer, et d’en garder une description complète, car c’est un sujet qui a élé trop souvent traité déjà, et j'estime que tous sont prévenus. Paris. P. MABILLE, Vice-président de la Société entomologique de France. UNE EXCURSION BOTANIQUE A LA SALETTE (ISÈRE). Le vendredi 4 septembre, je prenais place dans la voiture de Grenoble à Gap; du haut de l’impériale, comme d’un observatoire, je pus à loisir exa- miner le château historique de Vizille, admirer dans le lointain la belle vallée d'Uriage, et contempler les beaux lacs de Laffrey. Après avoir dépassé la Müre, mon admiration s’accrut à la vue des glaciers suspendus aux flancs des hautes montagnes dont la base est rongée par des torrents et forme des précipices affreux. À trois heures du soir, je débarquais à la petite ville de Corps, et de suite je m'engageai dans le sentier de la Salette. Au bout de vingt minutes je capturais Rumex scutatus L., Centranthus angustifolius DC., et Valeriana mon- éana L.— Entre la chapelle de Notre-Dame-du-Gourmier et le village de la Salette je cueillis plusieurs bonnes espèces, entre autres Saxt/raga azoon Jacq., et aizoïdes L., ainsi que les Hieracium prenanthoïdes Nill., villosum L., el stalicefolium Vill. Après avoir traversé la Salette, le sentier monte par des lacets assez raides; c'esi le moment de chercher Nepeta lanceolata Lamk., Sorbus aria L., les Digitalis grandiflora Al. et lutea L., Laserpitium siler L., et Gentiana ciliata L. Vers cinq heures, J'avais atteint la limite des arbres, et mes re- cherches durent se concentrer sur les prairies Loutes parsemées d'Euphrasia minima DC. et salisburgensis Funk., et des charmantes pelites têtes roses du Dianthus monspessulanus L. Cà et là des touffes de Rhododendron ferru- gineum L., et des Gentiana lutea L. en fruits. Bientôt un épais et froid brouillard vint m'arracher à mes recherches et me faire hâter le pas. À six heures, trois heures juste après mon départ de Corps, j'arrivais au couvent de la Salette, à 4,800 mètres d'altitude Le lendemain, samedi 5, grand désappointement! J'avais compté sur un temps clair, et un brouillard intense couvrait la montagne. Aprés déjeuner, je fais cependant une petite herborisation sur les flancs du mont Gargas, qui fait face à l'entrée de l’église. — Au pied du petit cimetière, je cueille la belle linaire des Alpes, puis en montant, Erigeron alpinus L., Solidago minuta Vill., Potentilla alpestris Hall., Trifolium montanum L., Onobrychis mon- tana DC., les Alsine verna Bartl., sériata Gr. et mucronata L., ainsi que le Polygala alpestris Rchb... Le Buplevrum falcatum L. y est très grêle. Les rocailles sont couvertes de Juniperus alpina Clus. et d’un Thymus à glo- mérules velus laineux, sans doute le Zanuginosus Schk... Partout les Silene acaulis L. et les Calamintha alpina L. sont desséchés. Après midi, un soleil splendide me décide à partir avec un des Pères, qui me Sert obligeamment de guide sur les arêtes rocheuses du mont Chamoux, à droite du Gargas. En route, je récolte les Alchemilla alpina et vulgaris L., quelques Gentiana acaulis et verna L., à moitié flétris, Gnaphalium dioiïcum L., Serratula alpina G. et G., le rare et beau Centaurea uniflora L., Poly- gonum viviparum L., Phyteuma orbiculare L. et Plantago brutia Ten.? Sur la crête bordée de précipices, je trouve les Astrantia major et minor L., k Daphne mezereum L., Arbutus uva-ursi L., Coloneaster vulgaris Lind., Dryas octopetala L., Orobus luteus L., Phaca alpina Wullf., Rubus saxatilis L., Globularia cordifolia L., Gypsophylla repens L. et Draba aizoïdes L. Un peu plus loin, Je découvre les Anthyllis vulneraria et montana L., Salix retusa L., Hypericum Richeri Vill., et une variété du Lotus corniculatus L., à fleurs orangées. Bienlôt je m'engage dans une gorge rapide du versant opposé à la Salette, et J'y rencontre avec joie quelques beaux pieds de Potentilla delphinensis Gr. et G. — Tout autour c’est un vrai fouillis d'Hieracium, de Sedum anacamp- seros L., Sempervivum tectorum et arachnoïdeum L., Scutellaria alpina L., Centaurea montana L., Cacalia alpina Jacq., Chrysanthemum corym- bosum L., Crepis blattarioïdes Nill., Erigeron Villars DC., Saxifraga aïzoon Jacq., Scabiosa lucida Vill. Je cueille dans ce même endroit quelques Anemone alpina L. en fruits, et l'Hedysarum obscurum L., à fleurs blan- châtres. Il fallait, hélas! songer au retour : je regrettais de ne pouvoir aller chercher le Senecio incanus L., auprès de la Croix-du-Chamoux. Après un dernier coup d'œil sur le paysage grandiose et sublime qui se déroulait autour de moi, sur les glaciers empourprés par le soleil de l’Obiou et de la chaîne des monts d’Oi- sans, je dus quitter l’altitude de plus de 2,200 mètres à laquelle j'étais parvenu, et rentrer au couvent, pour ne pas être surpris par la nuit. Le lendemain, une rapide exploration du monticule du Planeau ne me donna que le Trifolium Badium Schreb., et l'Asperugo procumbens L. — Dès le soir, je reprenais le chemin de Corps pour rentrer à Grenoble et à Lyon. . La saison était trop avancée pour que je pusse espérer une plus riche her- borisation. C’est en juillet-août que ces montagnes se couvrent d'une luxu- riante végétation. J'ai cru néanmoins que ces quelques notes pourraient intéresser et aussi guider peut-être quelques-uns de mes lecteurs dans cette partie des Alpes dauphinoises si riches à explorer | Senlis. | (Lt L'ARGYRONÈTE Une argyronèête, que j'installai dans un vase de verre, avec quelques cailloux, des conferves et une petite louffe d'Zlodea canadensis, parcourut en tout sens son nouveau domicile. Trouvant dans les conferves un emplacement commode pour construire sa cloche, elle se mit de suite à l’œuvre; elle commença par écarter, rapprocher, enchevêtrer les brindilles ; de la sorte, elle se ménagea une cavité de la grosseur d’une noisette, dont elle enduisit les parois de fil. Après vingt-cinq minutes de ce travail, le tissu étant assez serré pour garder l’air, l’ar- gyronèle gagna la surface pour faire la provision d'air nécessaire. Chaque fois, elle avait soin de s’altacher par un fil à sa cloche; de sorte que, pour y revenir, elle se cramponnait après ce fil qui se tendait, puisque rendue plus légère que l’eau par l'air qui entoure son abdomen, elle était constamment entraînée vers la surface. Quand l’argyronète avait oublié de s'attacher, ou quand le fil se cassait, s1 la surface de l’eau se trouvait dégarnie d'herbes qui lui auraient permis de regagner facilement le fond, elle diminuait la pellicule d’air qui l’en- veloppait, nageait vers une herbe quelconque, y fixait un fil et se laissait aller à la surface. En six minutes je comptai sept voyages : dans l'intervalle, l'argyronète visi- tait son ouvrage, rétrécissant une maille à l'endroit où le tissu était trop lâche, fixant à quelque branche voisine le bord de la cloche qui menaçait d'êtreenlevé Et 7 RES par l’air intérieur. Plus la besogne avançait, plus l’ouvrière redoublait d’acti- vité: son ardeur était telle que, parfois, elle s’arrêtait immobile pendant une trentaine de secondes. Etait-ce la fatigue, ou bien la production de la soie étant moins rapide que la consommation, la fileuse était-elle obligée d’attendre qu’elle fût à même de fournir à son travail ? Après huit autres voyages pour la provision d'air, je donnai à mon argyronète une mouche qu'elle se hâta d’en- traîner dans sa cloche pour la sucer. Après un repas de neuf minutes, elle fila pendant quatre minutes ; puis, avec une ardeur étonnante, en quatre minutes elle fit dix voyages à la surface ; puis, pendant trois minutes, consolida le tissu de la cloche ; dans les cinq minutes qui suivirent, elle vint quatorze fois à la surface : chaque voyage, aller et retour, représentait une longueur de douze à treize centimètres. La cloche se trouvant achevée, l’argyronète s’y établit et se reposa deses fatigues en suçant la mouche. Le travail commencé à # heures 5, était terminé à 5 heures 20. Le tissu de la cloche, qui du reste était assez lâche, présentait assez de transparence pour laisser voir l’argyronête et permettre de suivre tous ses mou- vements. À la longue, les diverses araignées que j'ai eues consolidaient le tissu, au point de le rendre opaque et de donner à leur cloche une couleur blanc laiteux, au lieu de l'éclat argenté dù à l'air, qu’elle‘avait primitivement. La cloche construite, l’araignée s’y blottit, guette les insectes qui peuvent servir à sa nourriture et les entraîne dans l’air de la cloche pour s’en repaître. Parmi les argyronètes que j'ai possédées, une qui était restée plusieurs Jours avant de se construire un domicile, se mettait à l'affût dans les trous de quelque pierre ; lorsqu'elle avait saisi une larve aquatique ou tout antre animal à corps mou, elle sortait de l’eau et se plaçait sur une feuille flottante de morrène (Hydrocharis morsus-ranæ). L’argyronète lâche ses déjections sous forme d’un petit nuage laiteux qui, un peu plus lourd que l’eau, tombe lentement au fond. Montlhéry. | M. VALLÉE. COMMUNICATIONS. = —— 2 AVIS. Nous prions nos abonnés de régler dès à présent le montant de leur abonnement à la sixième année de la Feuille. Les souscripteurs étrangers qui envoient la somme directe- . ment et par mandat sur la poste sont invités à indiquer sur le mandat qu’il est payable au bureau de poste n° 9, à Paris. Quelques numéros de la première année étant épuisés pour la seconde fois, nous ne pourrons satisfaire aux demandes qui nous sont faites que lorsqu’ils auront été réimprimés. Nous tiendrons alors à la disposition des personnes qui le désireront les quatre premières années, reliées en deux volumes, au prix de 7 fr. le volume. Quant à la cinquième, il n’en reste plus qu'un nombre limité d'exemplaires, que nous réservons aux abonnés qui nous demanderaient la collection complète. Les auteurs des articles insérés dans la Feuille peuvent obtenir un tirage à part au prix de 8 cent. par feuille ou partie de feuille d'impression, pour 50 exemplaires. Ils sont priés d’en faire la demande avec l’envoi de leurs articles. Nous rappelons encore à ce sujet-qu'il est nécessaire de laisser en blanc. le verso des pages que l’on nous envoie. pour. Fim- . pression. = NS Nous publierons cette année, comme les années précédentes, la liste des abonnés qui désirent entrer en relation d'échange les uns avec les autres. Nous prions instarament ceux qui veulent y figurer de nous envoyer leurs noms avec l'indication précise de leur spécialité. Il est inutile d’insister sur les avantages de ces échanges, dont l'importance ne peut échapper à aucun naturaliste. La Rédaction. Une chasse chez soi. — Au mois de novembre 1873, ayant placé par hasard dans un grenier quelques débris de carottes, je fus très étonné de les retrouver quelques jours après couverts de Coléoptères dont quelques-uns étaient assez rares; je répétai l'expérience, qui fut constamment couronnée de succès. C’est ainsi que je me procurai en nombre les espèces suivantes : Cryptophagus cellaris, C. acutangulus, pilosus, selulosus, saginatus, den- tatus, Lathridius constriclus, filiformis, porcatus, inæqualis, Plinus fur, bicinclus, crenatus, testaceus. Parfois la Monotoma angusticollis, et de plus quelques Hémiptères-Hétéroptères dont j'ignore les noms. Il suffit, pour cette chasse, de couper en tranches de l'épaisseur de deux centimètres environ des carottes de grandeur moyenne, et de les placer dans les coins d’un grenier ou d’une cave non humide. Le piège peut durer de novembre en avril. Les Pfinus disparaissent en mai, tandis que les Lathridius et les Cryptophagus peuvent se récolter toute l’année. Dans le cas où des rats et des souris attaqueraient les morceaux de carottes, on pourrait placer ceux-ci dans un sac en toile métallique à larges mailles. Chasse dans les rues des villes. — On rencontre souvent sur les murs des maisons, dans les jours chauds du printemps et de l’automne, une grande quantité d'insectes, surtout de Coléoptères. Les Staphylinides, les Catops, les Gallérucides de toute espèce y abondent, ainsi que les Siones et les Ceutorhynchus. Citons seulement : Quedius boops, Coprophilus striatulus, Simplocaria semistriala, Sitones griseus, Ceutorhynchus asperifoliarum, C. denti- culalus. J’engage vivement les entomologistes, qui ne peuvent faire que de rares excursions dans la campagne, à pratiquer cette chasse ; ils devront diriger principalement leurs recherches dans les rues peu fréquentées et bordées de maisons en pierre de taille. Au lieu de saisir les insectes avec les doigts, ce qui est incommode et en laisse perdre un grand nombre, il me semble plus facile de les faire tomber, à l’aide d’un pinceau ou d’une brosse fine, dans une boîte carrée, ou mieux encore dans un entonnair aplati d’un côté et fermé à l'extrémité, qu’on applique sur la muraille, au-dessous de l’insecte. J'ai capturé ainsi à Rouen un certain nombre d'espèces qui n’avaient été trouvées, à ma connaissance, par aucnn entomologiste du département de la Seine-Inférieure. Rouen. Robert GUILBERT. La Société linnéenne du Nord de la France prépare, d’après la collection d’un de ses membres, M. Obert, la publication d’un catalogue des Coléoptères de la Somme. Elle recevra avec plaisir toute communication utile à son travail. Amphimallus fuscus. — Comme toutes les autres espèces de son genre et des genres voisins, l’Amphimallus fuscus peut devenir parfois un véritable fléau ; mais aussi dans bon nombre de pays, le chercherait-on vainement. Chacun sait quelles différences considérables offrent les deux sexes. Le mâle présente une couleur à peu près uniformément noire; quelquefois ses élytres sont d’un brun très foncé ; ses antennes plus foncécs à la naissance qu’à l'extrémité, tranchent sur la couleur générale par leur ton plus roux. Quant au corselet, il est revêtu de poils abondants qui lui ù + # édité Lee MS : PROEENT CT 1 ST CRE UT ul ner Ms ie Abies bn ns + | Core donnent une teinte gris sale. La femelle, au contraire, se rapproche comme couleur générale de l’'Amphimallus assimilis et du rufescens, dont elle s’éloigne par son prothorax hérissé, comme celui du mâle, de poils grisâtres, et par son front rouge brique. Au dire de beaucoup d’auteurs, la femelle est difficile à trouver, même dans les localités où l’on voit voler le mâle en abondance, et bien souvent on passe plusieurs années sans en prendre dans des endroits où précédemment on en avait rencontré quelques-unes. C’est ce qui m'engage à venir offrir aux abonnés de la Feuille quelques individus de cette espèce que j'ai capturés l’été dernier. Le mâle, étant beaucoup plus répandu que la femelle dans les collections, n’offre pas un grand intérêt ; toutefois, ceux de nos collègues qui en désireraient peuvent m’en demander, et je me ferai un plaisir de leur en procurer. Quant aux femelles, j’en tiens une certaine quantité à leur disposition. Je désirerais particulièrement en échange les espèces suivantes : Amphimallus pygiales, pini, nomadicus, ruficornis, assimilis, Rhisotrogus marginipes, maculicollis, cicatricosus, vicinus, æquinorialis. Reims. Ch. DEuaison. Nous lisons dans le Bulletin de la Société d'études des sciences naturelles de Nîmes : Travail- lant à la rédaction d’un Prodrome d'histoire naturelle du Gard, nous prions nos correspon- dants de ce département de vouloir bien nous adresser, quand ils le pourront, des notes et catalogues locaux sur n’importe quelle branche des sciences naturelles. La Vipère au dix-septième siècle. — A cette époque, la Vipère était employée en médecine sous les formes les plus diverses. On en tirait des huiles, des esprits, des graisses, du fiel, que les médecins d’alors prodiguaient à leurs malades. Le véritable venin de la Vipère n’était pas encore connu, car les opinions des savants du siècle étaient fort partagées. Les uns affirmaient que le liquide jaune renfermé dans les vésicules placées des deux côtés de la tête était le véritable poison, tandis que les plus nombreux (Van Helmont, Poterius, Zulpher,. Chavas) soutenaient que la malignité de la morsure de la Vipère consistait uniquement dans l’irritation des esprils. Voici plutôt ce qu’en dit un médecin de l’époque (Nicolas Lémery, Cours de Chimie, page 551, Paris, 1688) : « Quand la Vipère est irritée, elle darde une langue fourchue, qui » paraît comme un petit brandon de feu en sortant, et cela à cause des esprils qui sont dans un » grand mouvement. » Et plus loin : « Monsieur Charas montre dans son Livre de la Vipère, que les esprits irrités » sont le seul venin de la Vipère; mais encore il prétend que le suc jaune qu’on trouve dans » Palvéole de la grosse dent, et qu'on avait cru étre le venin de cet animal, ne l’est aucunement, » parce que ayant versé de celte liqueur sur les plaies de plusieurs bétes, iin'en était point mort, » et que de plus, ceux qui en avaient goûté n'avaient ressenti aucun inconvénient. » Cependant, déjà à cette époque, le savant Redy, d’après ses expériences, soutient l’opi- nion contraire, et déclare que le venin de la Vipère consiste exclusivement dans le'suc _ jaune, et non dans les esprits irrités. Lémery indique un singulier remède pour guérir la morsure de la Vipère (page 559) : « La morsure de la Vipère est plus dangereuse que celle des autres Serpents: le plus prompt » remède qu'on puisse y apporter est d'écraser au plus tôt la teste de l'animal sur la playe, parce » qu'en ouvrant les pores, elle fait sortir les esprits envenimés qui y élaient entrés. » Pour extraire des remèdes de la Vipère, Lémery séchait ces reptiles à l’ombre et en tirait au moyen de la distillation : 1° Un sel volatil qu’il employait contre une foule de maladies (fièvres malignes et in- termittentes, petite vérole, apoplexie, épilepsie, paralysie). Il s’en servait aussi pour guérir 99 = la piqûre de toutes les bêtes venimeuses, particulièrement celle de la Vipère elle-même. 20 Une huile servant à oindre les parties attaquées par la paralysie. 3° Un esprit dont les vertus sont les mêmes que celles du sel. On employait, en outre, la chair de Vipère pour en faire des trochisques et de la poudre pour guérir les fièvres. Le fiel de Vipère était utilisé pour exciter les sueurs, et la graisse de Vipère pour guérir la petite vérole et les fièvres. On voit donc que la Vipère occupait une large place dans l’officine des drogues des phar- maciens du dix-septième siècle, et qu’elle avait surtout le privilège de guérir les fièvres. Villarzel (Suisse). R. RuBATTEL. Excursion botanique à Saint-Hippolyte-de-Caton (Gard), par M. Féminier. — L'itinéraire suivi nous a permis de traverser le bassin lacustre qui occupe la partie inférieure de l’arrondissement d’Alais et de voir le gisement de Suint-Hippolyte-de-Caton. Le calcaire lacustre que l’on y rencontre est tantôt blanc, lamelleux et assez friable, et ne renferme alors que des mollusques du genre Cyrena (Cyrena Dumasii ?) tantôt dur, grisâtre, et ne renferme que des limnées d’une bonne conservation. En se dirigeant vers le Serre- de-Bouquet, on rencontre les terrains néocomiens dont le soulèvement a produit cette montagne, plus intéressante au point de vue botanique qu’au point de vue géologique. C’est au mois de iuillet qu’on vient y récolter le Delphinium fissum W. K. (D. hybridum Lois.), espèce qui, par sa rareté, est bien digne d'attirer les botanistes que n’effrayent ni la chaleur de l'été, ni une course pédestre dans un pays privé de moyens de transport. Cette dauphinelle vient ici au milieu des rochers, sur le versant S.-E. de la montagne où elle paraît être dans de bonnes conditions de végétation. Elle se distingue par sa tige assez élevée (1), par ses feuilles palmées et divisées en lanières étroites, par ses fleurs d’une magnifique couleur violette, qui rivaliserait avec les plus belles nuances de la dauphinelle orientale ou pied-d’alouette de nos jardins; enfin par ses capsules glabres. Cette récolte n’est pas la seule que nous ayons faite. Mentionnons quelques espèces récoltées dans le cours de cette excursion. À Saint-Hippolyte-de-Caton, dans les bois et pelouses : Viburnum lantana, Campanula glomeraia, Reseda lutea, Althæa narbonensis, A. hirsuta, Turgenia latifolia, Lotus hirsutus, Betonica officinalis, Centranthus calcitrapa. À Vacquières, dans les bois, Xeranthemum inapertum, Leuzea conifera, Stehelina dubia, Anthyllis vulneraria, var. polyphylla, Clematis flammula, var. maritima, Knaulia collina, Crucianella angustifolia. À Seynes et dans les bois du Serre-de-Bouquet : Delphinium pubescens, Isatis tinctoria, Inula montana, I. spireifolia, Senecio jacobea, Rubus cæsius, R. tomentosus, Ononis pubescens, Buplevrum protractum, Lonicera etrusca, Campanula medium, Alyssum macrocarpum, Aga- ricus pectinaceus (var. albus et roseus), Boletus cyanescens. (Bulletin de la Société d’études des sciences naturelles de Nimes.) Causes du sommeil des fleurs. — M. P. Chappellier attribue l’épanouissement de la fleur du Crocus nivalis à la dilatation de l’épiderme interne de la gorge du périanthe. Cette . . dilatation serait l’effet de l'élévation de la température et déterminerait l’épanouissement en produisant dans le périanthe un arcure à convexité interne. À quoi il a été objecté que l'épanouissement pourrait provenir tout aussi bien d’un resserrement ou raccourcissement (1) Les échantillons récoltés cette année n’atteignaient guère que 60 à 65 centimètres, tandis que de l’ouzolz leur assigne une longueur d’un mèêtre. Au jardin botanique de Bordeaux, où cette plante est cultivée, elle-atteint cette dernière dimension, NS | UNE dû à une perte d'humidité, sous l'influence de la chaleur. Il en résulterait une traction du périanthe vers l’extérieur, et la fleur serait ainsi obligée de s'ouvrir. Une expérience facile montre que cette hypothèse d’un raccourcissement de la face externe des corolles n’est pas fondée, puisque l’épanouissement peut coïncider et même atteindre son maximum avec une excessive saturation humide de l’air ambiant. Si dans la matinée, en effet, on place des Urocus sativus, pissenlits, pâquerettes, tulipes, dames d’onze heures, etc., sous un pot ou sous une cloche où se trouve en même temps une éponge imbibée d’eau chaude, on verra capitules et fleurs s'épanouir rapidement au sein d’une atmosphère tellement saturée d'humidité que des gouttelettes d’eau ruissellent sur les parois du vase. Non seulement l'épanouissement a lieu plus tôt qu’à l'air libre, mais il se prolonge bien davantage, et des Ornithogalum umbellatum étaient encore ouverts, sous un pot à fleurs, à huit heures du soir, alors que ceux à Pair libre avaient commencé à sommeiller à deux heures. Bien plus, j’ai fait épanouir sous l’eau des fleurs d’Ornitho- galum, et souvent, d’ailleurs, la Ranunculus aquatilis offre spontanément un pareil phé- nomène. M. Chappellier donne pour cause de l'épanouissement la dilatation de l’épiderme de la face interne, sous l'influence de la chaleur. Une telle opinion est inconciliable avec ce fait qu’une chaleur élevée ou trop prolongée produit l’occlusion, bien loin d’accroître ou seule- ment même d’entretenir l'épanouissement. Aussi, pendant l'été, les fleurs sommeillantes se hâtent-elles de s’ouvrir le matin pour se fermer à l'approche des heures les plus chaudes de la journée. Sans doute, il y a, pour l'épanouissement, dilatation de l’épiderme interne, mais cette dilatation est due non pas à la chaleur, mais à la turgescence que la chaleur provoque dans le parenchyme des fleurs. L’épiderme le moins résistant, c’est-à-dire celui de la face interne, cède et se dilate sous l’effort de la turgescence et permet ainsi la cour- bure hors de la corolle. Mais, après un certain temps, les pertes par évaporation de la plante ayant fait disparaître la turgescence, la dilatation de la face interne cesse, et la fleur revient à l’occlusion malgré une température égale à celle qui régnait au moment où s'était produit l’épanouissement. Par là se trouvent expliquées et l’occlusion prématurée des fleurs, sous de hautes températures ou des sols desséchés, et aussi la prolongation si notable de l’épanouissement au sein d’un air humide. On voit donc que, suivant les circonstances atmosphériques, sans parler du sol, d'âge de la corolle, etc., l’épanouisse- ment de la même fleur pourra beaucoup varier d’un jour à Pautre et même parfois étre complètement nul, ce qui réduit à néant la poétique invention des horloges de Flore. Ch. Royer, (Journal de la Société centrale d’horticulture de France.) Expédition scientifique à la Nouvelle-Zemble. — Un naturaliste suédois, le Dr Nor- denskiold, bien connu par diverses explorations scientifiques dans les régions polaires et de nombreux travaux sur la flore fossile de ces régions, vient de terminer une intéressante excursion dans la Nouvelle-Zemble. Un particulier de Gottembourg, M. Oscar Dikson, a subvenu généreusement aux frais de cette exploration faite à bord du Prœfven, pendant les mois de juin, juillet et août. M. Daubrée en a rendu compte à la séance de l’Académie des sciences du ? novembre. Sur la côte occidentale de la Nouvelle-Zemble, un des membres de l'expédition, M. Lundstrom, fit l'ascension d’une montagne d’environ 1,000 mètres d’al- titude, où l’on recueillit une riche collection de fossiles caractérisant le terrain jurassique, dont la comparaison avec ceux que l’on rencontre dans les mêmes couches, à des latitudes moins élevées, sera intéressante. L’abondance des glaces força l’expédition à revenir plus au sud; elle se dirigea par le détroit de Jugor, vers la mer de Kara, qu'aucun naturaliste r’avait encore explorée. Les fossiles, que l’on recueillit en abondance sur un point de la côte NO NI forçant les voyageurs à s'arrêter, sont siluriens et presque semblables à ceux de l’île Gothland. Dans cette mer, « les sondages, écrit le professeur Nordenskiold, nous donnèrent des moissons d’espèces bien plus variées qu’on ne pouvait l’espérer; entre autres, je citerai des espèces colossales d’isopodes, des cumacées particulières, quantité d’amphiopodes et de copépodes, un grand et fort joli Alecto, des ophiurides d’une remarquable grandeur, des astérides très bien dessinées, d'innombrables mollusques, etc. Ici, l’eau, près de la surface de la mer, est douce, par suite des grands fleuves qui débouchent dans ces parages. Il en résulte ce fait curieux que la plupart des animaux que l’on extrait du fond de la mer, où l’eau est très salée, meurent en quelques instants, si on les place dans l’eau de la surface de la mer. » La température de l’eau est variable suivant les profondeurs. Ainsi, dans la partie septentrionale de la mer de Kara, l’eau de surface est presque douce et assez tiède pendant l'été. Si l’on plonge à une profondeur de 20 mètres un flacon rempli d’eau de la surface, il arrive que l’eau s’y congèle. Bolitochara Reyi Sharp. — Cette espèce nouvelle vient d’être décrite par M. Sharp dans lEntomologists Monthly Magazine. Cette espèce est très semblable à B. lucida, mais elle est plus élargie, ses antennes sont plus longues, la ponctuation de la tête et du thorax est plus fine, les élytres sont presque entièrement dépourvues des dépressions caractéristiques de B. lucida. Le thorax est atténué et rétréci à sa partie antérieure. Le B. Reyi, décrit sur une Q des environs de Paris, doit se placer entre les B. Mulsanti et carulala. Un de nos abonnés nous signale deux erreurs qui se sont glissées dans l’article intitulé : Pieris cratægi. D’après l’auteur de cet article : 1° Les petites larves d’'Hyménoptères qui sortent du corps de la chenille sont pourvues d’un cocon que la chenille elle-même aurait l’obligeance de filer pour elles.—Ce sont bien les larves et non la chenille qui filent ce cocon, et cela comme presque toutes les larves d’Hyménoptères. 2° Les petits cocons recueillis contre les murs auraient produit des Diptères. — Non, ce sont encore des Hyménoptères (Braconides), attendu que la nymphe des Diptères est une pupe et non un cocon. ÉCHANGES. M. le docteur Gobert, GA rue de la Préfecture, à Mont-de-Marsan, réunit en ce moment des matériaux pour la publication d’un catalogue et d’une Faune des Diptères de France. Il s’offre à déterminer ceux de ces insectes qui lui seraient envoyés avec l'indication précise de la localité. Les trop rares entomologistes débutants qui recueillent les Diptères seront heureux de pouvoir profiter d’une offre aussi avantageuse, la difficulté qu'ils éprouvent à faire déterminer leurs insectes les forçant presque toujours à abandonner cette branche de l’entomologie. M. Barnsby, directeur du Jardin des plantes de Tours, désire entrer en relation avec les entomologistes de Touraine qui s’occupent de coléoptères. M. A. Martin, 4, rue Montplaisir, à Toulouse, offre d'échanger des plantes rares des Cévennes. M. E. Honnorat, rue de la Préfecture, à Digne, désire échanger des salamandres terrestres vivantes ou conservées dans l'alcool, contre d’autres animaux de même genre (reptiles ou batraciens). | = 98 M. Hette, 107, rue de Mons, à Valenciennes, rappelle à nos abonnés qu’il tient à la disposition des débutants qui lui en feront la demande, et sans autres frais que ceux nécessités par l’envoi, un lot de Lépidoptères diurnes, nocturnes et phalènes,. BIBLIOGRAPHIE. Reliquiæ Dossinianæ ou Catalogue des plantes observées dans la province de Liège, par P.-E. Dossin, publié et annoté par Th. Durand, 4? p. — Gand, chez Annot-Brækman. P.-E. Dossin, botaniste liégeois très distingué (1777-1852), avait composé plusieurs ouvrages dont deux seulement ont été publiés (dans la Belgique horticole de 1850 et 1851); son principal travail, le Caitaloque des plantes qui croissent spontanément dans le département de l'Ourthe, écrit en 1807, est resté manuscrit, jusqu’à ce que, de nos jours, M. Durand en a entrepris la publication. — Dans son Catalogue, Dossin mentionne (plantes vasculaires, Muscinées, Hépatiques et Lichens) 1197 plantes; mais il dit que 43 d’entre elles ont été prises hors des limites du département de l’Ourthe; c’est un nombre fort considérable, si l’on sunge qu’à cette époque les espèces linnéennes n’avaient pas encore subi ces démem- brements qui ont donné lieu à tant de nouvelles créations spécifiques. Le département de l’Ourthe était un peu plus étendu que la province de Liège actuelle; mais, comme Dossin ne semble pas avoir beaucoup herborisé dans la partie maintenant enlevée à la province, son Catalogue nous donne encore un tableau exact de la végétation liégeoise prise dans son ensemble. Parmi les 838 phanérogames citées par Dossin, on doit surtout mentionner comme plantes intéressantes : Ranunculus platanifolius, Myosurus minimus, Anemone ranunculoïdes, : Actæa spicala, Thalictrum flavum, Cochlearia armoracia, Iberis amara, Erysimum chei- ranthoïdes, Arabis arenosa, Radiola linoïdes, Malva moschata, Elodes palustris, Rosa spino- sissima, Epilobium villosum, Chrysoplenium alternifolium, C. oppositifolium, Saxifraga palmata, Bunium bulbocastanum, OEnanthe peucedanifolia, Athamantha libanotis, Pimpinella hircina, Adoxa moschatellina, Galium hercynicum, G. tricorne, Senecio erucæfolius, S. fuchsii, Cineraria integrifolia, Inula britannica, Chrysocoma linosyris, Carduus acanthoïdes, Hyoseris minima, Lactuca scariola, Hieracium sabaudum, Vaccinium vitis-idæa, V. uliginosum, Andromeda polyfolia, Campanula ( Wahlenbergia) hederacea, Gentiana ciliala, G. pneumo- nanthe, G. cruciata, G. amarella, Cicendia filiformis, Centunculus minimus, Aristolochia clemalitis, Thesium linophyllum, Daphne mezereum, Potamogeton pusillus, P. lucens, Orchis fusca, Convallaria verticillata, C. bifolia, Anthericum liliago, Narthecium ossifragum, Juncus tenajeia, Scirpus pauciflorus, S. cæspitosus, Cyperus fuscus, Carex pulicaris, C. flacca, C. pa- nicea, C. ampullacea, C. remota, C. leporina, Phleum Bæhmeri, Panicum sanguinale, Milium efjusum, Poa sudetica, P. humilis, P. nemoralis, Bromus pinnatus, B. racemosus, B. grossus. Je passe sous silence un certain nombre de plantes rares indiquées comme douteuses. Catalogue raisonné des Coléoptères des Landes, par le D° Émile Gobert. In-8°, 58 p. — Toulouse, 1875-1870. La faune étudiée par M. Gobert comprend non pas le département des Landes, mais les Landes proprement dites, limitées au nord par le bassin d'Arcachon et le cours de la Leyre, au sud par le cours de l'Adour ; contrée très variée d’ailleurs et fort riche au point de vue entomologique. Les Landes ont été explorées depuis longtemps par Léon Dufour et M. Édouard Perris ; M. Gobert a su glaner avec succès après ces deux moissonneurs : OA et, pour n’en citer qu'un exemple, rappelons la belle et récente découverte de l’Acilius Duvergeri. On peut donc s'attendre à avoir sur ce pays un travail fort complet, et il serait à désirer que les trop rares faunes locales que nous possédons puissent présenter les mêmes garanties. Les familles parues jusqu’à présent sont : les Cicindélides et Carabides comprenant 298 espèces ou variétés, les Hydrocanthares, 83; les Palpicornes, 61 ; les Bra- chélytres, 316. Calaloque des Coléoptères de France el de la France gallo-rhénane, par Maurice des Gozis. — Montluçon, 1875. In-1?, 110 p. (Chez l’auteur, place de l’'Hôtel-de-Ville, à Montlucon. Prix (Nice 5-franco etre A0) Nous ne possédions, jusqu’à présent, d’autre catalogue de notre faune que celui de M. Grenier, paru en 1863. Depuis ces douze années, l'étude de l’entomologie a fait de grands progrès; des changements et des additions nombreuses ont été faits à la nomen- clature ; les recherches dans les cavernes, alors seulement commencées ont fait connaître tout un monde nouveau; chaque année, les monographies toujours plus nombreuses, ont fourni de nouveaux matériaux. Nous devons donc remercier M. des Gozis de s’être chargé du travail ardu de la confection de ce catalogue. Certaines parties ont été rédigées par des spécialistes : les Sfaphylins sont dus entièrement à M. Fauvel. L’auteur a quelquefois modifié l’ordre adopté généralement dans la distribution des genres et des familles. Les Clavicornes, par exemple, sont divisés en deux parties : la première unit, par les genres Aelerocerus et Parnus, les Palpicornes aux Staphylins qu’elle rejoint par les Nitidulides, la seconde partie placée entre les Staphylinides, Scydménides et les Lamellicornes. Nous regrettons seule- ment que M. des Gozis n'ait pas expliqué ces divers changements par une discussion qui eût été fort intéressante à tous égards. Ce catalogue, de même format et de même volume que celui de M. de Marseul, énu- mère plus de 8,000 espèces et variétés. Catalogue des Hémiptères (Hétéroptères, Cicadines et Psyllides) d'Europe et du bassin de la Médi- terranée, par le docteur Puton, ?e édition. — Paris, librairie Deyrolle, 4 fr. La première édition de ce catalogue date de 1869; il ne contenait alors que les Hété- roptères. M. Puton le publie à nouveau en le mettant au courant des récents travaux de classification en y ajoutant le Catalogue des Cicadines et des Psyllides; les deux familles des Alphides et des Coccides sont encore trop peu connues pour qu'il soit possible de dresser à présent la liste de leurs espèces. La faune européenne adoptée par M. Puton est celle des auteurs, à l'exclusion des îles Açores, Madère, etc., qu’il considère comme formant une faune spéciale. Voici le dénombrement des espèces énumérées dans ce catalogue : Hétéroptères, 372 genres comprenant 1,577 espèces; Homoptères, Cicadines et Psyllides, 128 genres comprenant 1,089 espèces. Nous apprenons avec une vive douleur la mort d’un de nos zélés collaborateurs, M. Aimé Méguelle, de Digne. M. Méguelle s'était occupé de l'étude des Lépidoptères des Basses-Alpes. Nos lecteurs ont pu apprécier le caractère sérieux de ses observations, qui étaient le résultat d’un travail persévérant et de nombreuses recherches personnelles. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue des Blanes-Manteaux, JDe Re. - = 4er Janvier 1876. Sixième Année. No 63, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE LONDRES. Nous n'avons pas l'intention de faire ici un parallèle entre le Jardin zoolo- gique de Londres et la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle de Paris; la comparaison ne peut s'établir avec ce dernier établissement. Sans les dons des agents diplomatiques et consulaires français, des voyageurs, des missionnaires et de quelques étrangers généreux, le Jardin des plantes devrait bientôt être fermé au public. Le crédit qui lui est accordé pour achat d'animaux est tellement restreint, que si nous n'avions lu un rapport présenté par un des professeurs du Muséum se plaignant de son insuffisance, nous n’aurions jamais osé le croire. Dix-sept cents francs est toute la somme dont peuvent disposer les professeurs du Muséum pour acheter des animaux vivants. Heureusement pour notre amour-propre national, et grâce aux efforts de M. Geoffroy Saint- Hilaire, Paris possède, depuis 185%, le Jardin d’acclimatation. Le nombre d'animaux est au Zoological Garden de Londres beaucoup plus grand : dire que le chiffre en monte à 2,000 n'est certainement pas une exagération, mais comme ensemble artistique, comme disposition des cabanes rustiques, des enclos, des rivières et des lacs, tout au Jardin d’acclimatation révèle un goût qui n’existe nullement dans l'établissement semblable d'outre-mer; les étables y sont d’une construction désagréable à l'œil, les herbivores manquent de place et n’ont point de parcs où ils puissent paître, les cages des petits animaux sont les unes sur les autres, les rochers qui ornent les pièces d’eau sont en briques, et tout le reste à l'avenant. Nous avons l'intention de transcrire ici nos impressions de voyage et de servir de cicerone aux lecteurs de la Feuille, quand ils feront un voyage en Angleterre. Nous emprunterons souvent quelques détails à l'excellent guide rédigé par M. Philip Lutley Sclater, avec autant de science que d'intérêt, et où l'histoire naturelle se trouve à la portée de chacun. Le Jardin zoologique est situé à l'extrémité nord de Londres, dans Regent’s Park, les voyageurs peuvent s'arrêter aux stations de Saint-John’s Wood ou de Chalk Farm, suivant qu'ils viennent de l’un ou de l’autre côté de la ville. Cet établissement, qui est l’œuvre de simples particuliers, a été fondé en 1828 par la Société zoologique de Londres qui s'était formée deux ans auparavant, sous les auspices de sir Humphry Davy et de sir Stamford Raffles, pour travailler au développement de la zoologie, à l'introduction et à l’acclimatation des ani- maux. Les membres payent un droit d'admission de 195 fr. et une contribution annuelle de 75 fr. Le prix d'entrée au Jardin est de 4 shilling, tous les jours, sauf le lundi où il est réduit à six pence; le dimanche, le public n’y est pas admis. I. — MAMMIFÈRES. Le palais des singes est construit dans le genre de celui du Jardin d’accli- malation; sa forme rappelle celle d'une serre. Les singes des deux hémis- phères (Catarrhinæ et Platyrrhinæ) y sont largement représentés. La Société Hp a reçu nouvellement un jeune chimpanzé (Troglodytes niger) qui est le premier spécimen figurant dans sa collection. Trois cages recouvertes d’un voile que le visiteur soulève pour voir les habitants qu'il cache, contiennent quelques chauves-souris. Une des plus curieuses est le Pferopus medius ou renard volant, qui s’est reproduit plusieurs fois en captivité; le petit se tient aux mamelles de sa mère, suspendu la tête en bas. Les rongeurs se trouvent en différentes places du Jardin, et sauf le Capy- bara de l'Amérique du Sud, ne présentent rien d’intéressant. Ce dernier animal, appelé aussi cochon aquatique, est commun au Brésil et au Paraguay, où il habite le voisinage des fleuves, qui lui fournissent les plantes d’eau et les fruits dont il se nourrit. C’est, d’après le docteur Burmeister et Darwin, le mets favori du jaguar. À Les animaux carnassiers sont aussi mal logés qu’au Jardin des plantes de Paris, leurs cages sont beaucoup trop étroites; mais la Société s’est préoccupée de cette situation, et à la fin de l’année 1875, une galerie spacieuse doit être accordée à ces sauvages capliis. La collection comprend les lions de l’Afrique septentrionale et du Cap de Bonne-Espérance; du premier coup d'œil il est facile de juger la différence de mœurs qui les caractérise; tandis que le lion d’Algérie est robuste, bien membré, qu'il présente des muscles semblables à des barres d'acier, que sa posture, même en captivité, est fière et imposante, son frère du Cap a plutôt les allures du loup et de la hyène; son corps ne fait pas présumer la même puissance. C’est du reste un sujet que Jules Gérard a parfaitement trailé dans sa Chasse au lion, et sur lequel nous ne nous étendrons pas. La discussion qui n’est point encore terminée, sur la prétendue impossibilité d’apprivoiser le tigre, peut être considérée comme close. Les animaux de cette espèce que la Société zoologique possède lui ont été donnés par le guicowar de Baroda; leurs gardiens les laissaient se promener dans les rues de cette ville sans qu'ils fussent l’objet de la moindre crainte et sans qu'ils causassent le moindre dommage; sir James Outram avait aussi un tigre mâle qui l’accompagnait dans ses EXCUrSIONS. On voit dans le Jardin une splendide panthère noire de Zanzibar, achetée en 1867. Il est reconnu aujourd’hui qu'elle n’est qu'une variété du Feks leopardus, et l'on a vu de ces animaux de couleur entièrement opposée vivre par couples. Le puma (Felis concolor) ou couguar est l'animal que les voyageurs appellent le lion de l'Amérique du Sud; il se trouve dans le Paraguay, mais on le rencontre jusqu'aux environs de New-York. Les deux individus de Londres sont de toute beauté. La collection d’ours que le Jardin possède comprend un spécimen de presque tous les genres. Les ours blancs sont d’une taille gigantesque; ils diffèrent peu de celui que prit le capitaine Lyon : sa longueur était de huit pieds anglais el sept pouces et demi, et son poids de 4,600 livres. Nous ne citerons que pour mémoire les loups de l’Amérique polaire et de Transylvanie, les loutres, l’ocelot, le Iynx, le coracal, le fennec, le grison et lichneumon qui rend de si grands services en détruisant les œufs de reptiles. Le Jardin ne possède point de phoque en ce moment, mais il en a conservé un depuis 1852 à 1856, que les visiteurs avaient qualifié du nom de Tom et qui mourut d'une indigestion causée par un trop grand nombre d’arêtes qu'il avait avalées. La merveille du Zoological Garden est la paire de lions marins ou otaries, dont le premier spécimen lui arriva en 1866. La Société, pour être à même d'étudier les mœurs de ces curieux mammifères, envoya aux îles Falkland un marin français, François Lecomte, pour s'emparer de plusieurs individus; a O7 mais il ne réussit à en capturer qu’un seul, dont il devint le gardien. En 1871, un autre lion de mer fut offert au Jardin par le gouverneur de la colonie du Cap, mais il est d’une taille beaucoup inférieure au premier. Le degré d'intelligence auquel ces animaux sont arrivés est vraiment in- croyable : grâce à de bons traitements et à une sollicitude, nous pourrions dire presque paternelle, le vieux marin est parvenu à apprivoiser ces amphibies, gui d’abord se jelaient sur lui avec furie et qui, maintenant encore, ne peuvent voir aucune autre personne s'approcher d'eux. Sur l’ordre de leur cornac, ils entrent dans leur cabane, en sortent, en faisant rouler la porte à coulisse qui les retient, viennent mettre leurs nageoires autour de son cou, l’embrassent, montent sur des chaises et s’y tiennent immobiles : c’est dans cette posture qu'il a été possible de les photographier, et nous recommandons bien aux voyageurs de se procurer la reproduction, qui est d’une réalité saisissante et que François Lecomte leur offrira avec complaisance. La collection des rhinocéros est sans égale; le rhinocéros bicornis que la Société possède est le premier spécimen de cette espèce apporté en Europe depuis l’époque où les Romains les faisaient combattre dans le cirque. Il a été pris dans la Nubie, près de Casala, en 1868. Depuis, un second individu a été acheté par la direction du Jardin. Le rhinocéros de Java (sondaïcus) qu’elle possède est aussi le seul qui soit venu en Europe. Le rhinocéros lasiotis qui est dans la ménagerie de Londres est une femelle prise près de Chittagong, dans le Burma anglais, il y a à peu près quatre ans, par des officiers de l’armée indienne. La Société se l’est procuré au prix de 31,750 fr. Elle à malheureusement perdu l’année dernière le rhinocéros de Sumatra qu'elle possédait; sans cette circonstance, la collection déjà fort belle aurait son complément nécessaire. Les hippopotames sont comme ceux de Paris, un présent que le vice-roi d'Egypte fit à la Société en 1849. Au printemps de 1872, la femelle mit bas un petit, et un second neuf mois après. Tous deux périrent peu de temps après leur naissance. Le troisième, qui fut élevé avec soin, est maintenant d'une taille presque égale à celle de ses parents : c’est le seul hippopotame né en Europe, à l'exception de celui d'Amsterdam, qui a été aussitôt enlevé à sa mère et élevé avec du lait de chèvre. Les ruminants sont en grand nombre et forment une des collections les plus complètes que l’on puisse voir; les genres antilope, cerf, élan, gazelle, chèvre, brebis, lama et bœuf y sont largement représentés. Les chameaux et droma- daires servent, comme au Jardin d’acclimatation, de monture aux enfants. L'éléphant de l’Inde que la Société possède est une femelle qui lui fut envoyée en 1851 ; elle était alors de la taille d’un veau et telait encore sa mère. L’éléphant d'Afrique est le premier spécimen de cette espèce qui ait été transporté en Angleterre. Le Zoological Garden se l’est procuré au moyen d'échanges qu'il à faits avec le Jardin des plantes de Paris. Cet animal est maintenant d’une laille énorme; il porte sur son dos une douzaine de jeunes miss et de pelits garçons, pendant toute la Journée. Mais le palanquin et le mode d’ascension n’est pas aussi parfait que celui du Jardin d’acclimatation. Les édentés ne sont représentés que par deux splendides fourmiliers (Myr- mecophaga jubata), l'un du Brésil, l’autre de la République Argentine, que la Société possède depuis 1867. Parmi les marsupiaux, nous citerons le Phalangista vulpina, le Belideus breviceps, le Cholopus Hoffmanni. qui tous vivent sur les arbres, en Australie et dans l’Amérique du Nord, et l’'Orycteropus capensis, que les colons du Cap ont appelé cochon de terre; les naturalistes l'ont réuni au genre fourmilier, mais 1l s’en distingue par sa conformation singulière. 11 vil par troupes dans COQ a l'Afrique du Sud, et creuse d'immenses terriers, où il est difficile de le prendre. Près de la cage de cet animal, se trouvent deux spécimens d’un rare et curieux carnivore, le loup de terre de l'Afrique du Sud (Proteles cristatus), qui a été placé par quelques auteurs parmi les hyènes, par d’autres parmi les chiens, mais qui en réalité forme un groupe à lui seul. C’est un animal qui vit caché et qui, en liberté se repaît probablement de chairs mortes, à l'exclusion de toute autre nourriture. Londres. V. COLLIN DE PLANCY. (A suivre). COLÉOPTÈRES DES ENVIRONS DE SENLIS. Voici une liste des principaux insectes trouvés par moi ou sous mes yeux, par les élèves de l'institution Saint-Vincent, de Senlis, pendant ces quatre dernières années. Elle m'a paru pouvoir intéresser les entomologistes de Paris et les renseigner sur l'époque et le lieu qui leur permettront de capturer certaines espèces rares. AVRIL. Panagæœus CrUX-MAÿOr.)....: 2 2.00 Sables, feuilles sèches, surtout au Tomberay. Meloe proscarabœus............... Sables, forêts. Cassida/nobilis Lee Free FOREST EM Tilleuls. MAI. Cicindela sylvatica....... NA ... Assez abondant à la butle des Gen- darmes; sables. — CAMPESUIAS MN EE . Sables. —— RYDTIAA NAME LUE PET EET Sables. Notiophilus aqualicus............. . Vase des étangs, fossés. _ biguttatus ..... AESEA PATTIEE Mousse, feuilles. Carabus catenulatus...... SAT AÈS2E Pied des chênes des forêts. D 'NDUTDUrASCENS LI LUCE . Fossés des forêts. = LICONTEGUS IA M CET . Pied des chênes. ProcrUslescOntaceUSL A ME LEE Er Forêts, fossés. PAGPRTUSMIDAUS RC ECONOMIE FREE Vase des étangs. Calosomasycophanta. 11 UE 1 Chênes et fossés, au Puits-d’Amour. MO RQUISTIORE ARE MOR EE EEE Chênes, au Tomberay. Anchomenus marginatus....... .... Vase des étangs. Feronia madida..... LINTA LC AUMENATE Feuilles mortes, sables. & Leistus ferrUTineuSs AT M. ELEC LUE Fossés du Puits-d'Amour, sous les feuilles mortes. — spinibarbis....... NE Sables, fossés, pierres. Colas Mulvipes 24 1e 1000 .. Feuilles des fossés. — melanocephalus........... Sous les chardons. Staphylinus cæsareus.... ......... Vase des étangs. you SMICEUS ANNEE Etangs. Ï CONS SUSEUS LL. RE Etangs. DES BoecoDiUSLMmAInULUs 0 D JAN DORA. Mares. Necrophorus germanicus...,....... — Rumalor ie QU VU Animaux en décomposition. — DeSDEUOr VON E DAAEN Silpha rugosa et reticulala......... Matières en décomposition. a Lhunciatar. ….:...-BOE0U. Chênes des forêts, surtout au Tom- beray et au Puits-d'Amour. — carinata, atrala, lævigala, obscura... Chemins, fossés. UT ELICULOLOS NA ESINORE CAAEE. Tiges de blé. COS piCipes MR NON. Feuilles des fossés. _… A eee Feuilles des fossés, au Puits-d'Amour. caphium immaculalum.......... Blatucerus caraboides...... eu. Jeunes pousses des chênes. Señica holosericean, IUUN, ANNE, UD. Tilleuls. Ceotrupesityphœus. ARMIOQ EMAN. Sables de la butte des Gendarmes. — sylvaticus .............. Forêts, champignons. Malaushemiplerus*. VITE" Tilleuls, forêts. RRLCNUUSIASCIALUS. 2... MORE BEN, Rosiers. CRYPCUS QUISQUALTUS INA. COUPON. Pierres, fossés des forêts. Opatrum sabulosum............... Sables. MHICHODES APLATIUSE RL END COLIN. Fleurs, roses. Corynetes cœruleus :.............. Vieux bois des chambres. PARRUSEpUUlG Dee). AUBIN UNS. Sables. Sphæridium bipustulatuin......... Déjections animales. Meloe variegatus 12 DIE 08 A . Un seul, dans les sables de la forêt : d'Halatte. Telephorus fuscus, lividus......... Moissons, fleurs, arbustes. Drapenisiboletine 2. 0 CHOSE Bolets. NO LIONMANCAN NN NN SNS Bord des forêts. Cardiophorus thoracicus........... Vieux bois des büchers. Corymbites cruciatus. ::...."11,, . Taillis, les Balmes, au Poteau-des- Blancs-Sablons. — CHSCANEUS SA UNMA HOLL NNES. Forêts, vieux bois. — holosericeus............ Taillis. FIMO DIUS Abies RAIN. Pierres, sables des clairières, à la butte des Gendarmes. Bothynodenesialbidus. 0.0. Sables de la butte des Gendarmes. Otiorhynchus ligustici............. Buissons, bois. Lepynus colon MON OUIEHDeURE AUS. Chemins. Notoæus monoceros................ Fleurs des buissons, bois. Asiynomus. œduis MOULE. NS, .... Pins entre Thiers et Morfontaine. Dorcadion fuliginator............. Allées de la forêt d'Halatte. AAA CARAUL SRE ta nat Chardons, orties, à Halatte. OU MORUNNEUN I CR NTI Un seul, sur un noisetier de la forêt d'Halaite. Cryptocephalus variabilis....,,..... Bords du bois, vers Aumont. Adimonia sanguinea.......,....... En battant les haies, derrière Chamant. JUIN. Elaphrus cupreus et riparius...... Stenolophus teutonus...,........... Vase des fossés et mares à Coye, Pont Dachypus flavipes. REA {et Glaynes. Bembidium lampros, 4-pustulatum. 1 mp CYCRRUS QUERUAUS MCE CC AMEL Fossé qui longe le Puits-d’Amour, sous les feuilles. — \rostrUS MONA A HUAULIA A. Un seul, au Poteau-des-Blancs-Sablons. CarADUS ORNE MERE EN Fossés à Coye. Demetrias unipunctatus...... ASTRMOE Pierres. Anthrenus pimpinellæ, scrophulariæ. Rhubarbe. Dermestes lardarius...... ÉApraEee ) vi Da Aitagents pelliortt UMA UC MATEUE DOS Mordella fasciala, aculeata........ Fleurs de ronces et autres. Sericaïbrunnea.. ep entres Haies. RAIZOMOQUSESLIOUSE REPARER Arbustes, au crépuscule. ORACLES ON US PME AE Mégisseries. Gnorimus nobUis A SERA ATEN Fleurs. Odontœus mobilicornis............. Un seul, trouvé mort vers le Poteau- Neuf; pourrait se prendre peut-être au crépuscule, sur les marais de Thiers. Malthodes minimus......... se Sur le tilleul Omalisus suturalis etant en Herbes des clairières. D'AMPYRISNOMIUCA CORRE Volant au crépuscule. Telephorus ruslicus 4e 40402 .... Feuilles des fossés. Rhagonycha melanura............. Herbes, fleurs près des bois. Ciemopus SUureus CENTER Sur le tilleul. Œdemera podagrariæ...... MARTEL . Herbes des clairières. Agrilus Guerini.. Mt 24 ROARPE RE Sur le saule marsault. DACRESTES ONE CREER Hietsd'h. Sur le frêne. Larinus sturnus, ÿacecs le Lama SPRETOÏETMACATAUT NN aie Chardon. Rhynocyllus latirostrisisar 2940 Lee0 | Cionus scrophulariæ, thapsus....... Bouillon-blanc. Liophlœus nubilus...... al te 8e Routes. APodenusICOnyIT A rCCII AMIE" Noiselier. Dascillus cervinus.ie 4. je a Sur une cour; vieux bois, à Barberie. PRAGIUMNNONAQL NN Sous les tas de bois des forêts. Oberedlineans ti es MARS Noyers. Callidium sanguineum............ sa À : Phymatodesnvariabilis ete t rie Vieux bois des bûchers. Phyteciatvirescens MAP ACE IUT. Sur la vipérine. RhOpAlOpUS JeMOrALUS /OLELTONCE Poteau-du-Courcolet. Gramimoptera lævis....... Jidesele Sur le Chrysanthemum, Leucanthe- Strangalia nigra..... ee 9 © + © © © «© Leptura livida, cruciata....... pui Cryptlocephalus aureolus.....:....,. hypochæridis ....... se + Tina populi. tremulæ . se... ee «+ Mysia oblongo-guttata............. OCEAN ET RE ARE à bifasciata, melanura... : Eleurs à Morfona nel mum, à Morfontaine. Sur l'£Zuphorbia Gerardiana. Fleurs et herbes des bois. Sur l’Hypochæris radicata, à Morfon- taine. Peupliers, à la Sablière. Trembles, au Poteau-du-Courcolet. Herbes autour de l'étang de la Biguë, à Senlis. Bois. Sur le pin. JUILLET. SAARAUUG AMAR). Lens Ronces et autres arbustes. — CURULITLEOL RES AN ANNEE A Capturé un individu au vol, à Morfon- taine. PGI CONTANUUS NA EI AE Forêt d’Aumont. PORTA DLOSC ROLE A. à CAE NE à Saules de la Biguë. SCA SUN CUS. 22e ARENA Pris au vol, entre Thiers et Morfon- taine, dans les pins. SUUnTYIIS DUprestoides Le". Pins de la Victoire et derrière la butte des Gendarmes. BONUS NEOUIOSUS MARNE ARTE : Sur un arbre abattu d’'Halatte. BAS ODRAQUS MUINON NA ILE UN AE Pins du Poteau-Neuf. Danacia menyantnidis., ue "00, Joncs, à Morfontaine. —. AG Lea otaaitie NA RARE Herbes du ruisseau, à la Biguë. LRO ROLE NE EAN Herbes des prairies. CERCLE CE). NE PANNE ANS Sur le nénuphar, à la Mothe. RAS DUR OLI ON NAS ETS AR MAER ea CRADLOCEDRAIUS DUSTUUS AA EURE En fauchant, dans les prairies. DOULEUR ETS NN APRES Lane MR PM Rae CALE Fleurs et feuilles, herbes. SAAUTEUS UNITENMOLUS SN NMMURENBAN Ecorces de chêne. CUS TOMCAT US EI MARNE AE Bois de pins, à Thiers. CÉDRIC IUOS GUN EPP SNA ANNE NS Sur la Centaurea jacew, avant le Po- teau-Neuf. ASTON HIOLOSO. + ARR RNA En fauchant. RES US neerenm endennnEnrEnc Tréfles et vipérines. Apion miniatum ....... ON ee AONONeS: Cœæliodes 4-maculatus, rubicundus.. Orlies. CORÆEDUS UNAQIUSS ES INR EN ) À ) PL) CHRULEUS CN EE EUR \ Chênes du Puits-d'Amour. TONI CRENALO AN UNE ee Ecorces de chênes. Dorcus parallelipipedus............ Forêt de Chantilly, chènes. il RORDCICO REA PEAR ER . : : HLORUORUME NON | Champignons en décomposition. OURTOUSNONUS TES SN AE Sous les gerbes. DORE DE LI CORNES 0 TA Endroits humides, à Glaynes. BAdChiRUsS emplodlens 00100. Sous les pierres. CÉTDASCUAREUS. MINE ANPE Champignons. DORONI QMISER AN Ne Jon Ecorces de chênes. Chrysomela graminis.. 0... Sur les menthes, à Glaynes. — TUSLUIOS AMENER Herbes des clairières, à Halatte. DIT NRUSS LC QE RS RENE Et te Bolet. NOIS UMICRALIS NN MUR ee . Champignons. AOÛT. BAOSCUSICPDhALOLES NEA AU LE. Mottes de terre des moissons. Cradle lier mac e nl rat Champs d'avoine, à la moisson. RÉACRYS RUE, AE ER nl NE ce Chênes et tilleuls. Ces notes sont encore bien incomplètes. Puissent-elles, du moins, aider les entomologistes dans leurs recherches et susciter dans d’autres parties de la France de semblables observations ! Toulon. A. T. € oo LES STOMATES DES PLANTES, PAR F. RESCH (Suite). III. — FORMATION DES STOMATES. Nous en sommes arrivés à un point qui est loin d’être bien connu, malgré les recherches les plus suivies et les plus minutieuses. La précision du mi- croscope, la méthode rigoureuse que suivent les observateurs sembleraient nous laisser en droit d'attendre plus de lumière sur ce sujet. Tout ce que nous pouvons avancer avec quelque certitude se réduit à ceci : une des plus jeunes cellules épidermiques laisse apercevoir le cytoblaste partagé en deux cellules embryonnaires qui, dans le jeune âge, restent stationnaires et plus tard s'écartent peu à peu. Bientôt une séparation a lieu : la cellule est partagée en deux par une cloison longitudinale; la cloison se dédouble, s’élargit au centre, et le stomate est formé. Ce phénomène est d’une observation très facile sur les jeunes feuilles des Monocotylédones comme les Zrès, Crocus, Hyacinthus, Orchis, etc. On peut y ajouter aussi quelques Dicotylédones comme je l’ai particulièrement reconnu sur l’épiderme d'une jeune feuille (5 centim.) de Sedum maximum L. et chez le Nicotiana tabacum L. (5 millim.). La position et l’arrangement des stomates que nous présentons (fig. 15 et 16) sont essentiellement variables suivant les plantes, aussi avons-nous simple- ment cherché à reproduire la différence bien tranchée qui existe entre les deux dispositions suivantes : Fig. 15. Fig. 16. Couche sous-jacente d’épiderme de Couche sous-jacente d’épiderme de Sedum maximum L. Nicotiana tabacum L. Fig. 15 et 16. — 4 Cellule mère simple avec cytoblaste. — 5 Commencement de séparation. c Formation de la fente. — 4 Stomate complet. IV. — IMPORTANCE PHYSIOLOGIQUE DES STOMATES. La transpiration et la respiration sont deux fonctions des plantes qui s opérent au moyen des stomates. 2. OU e Les plantes éranspirent, c'est-à-dire perdent par leur surface une partie de l’eau qui se réduit en vapeur, par suite de la sécheresse de l'air, l'élévation de la température, et surtout les rayons de soleil. Chaque cellule laisse échapper une quantité inappréciable d'eau qui se vaporise au contact de l'air. L'évaporation devient plus active quand la plante pousse dans un terrain humide et chaud, et qu’elle est entourée d'une atmosphère un peu refroidie. Dans ce cas, l’eau se condense en goultelettes sur quelques points des feuilles, surtout vers la pointe et sur les bords. Si l’on examine ia feuille de plus prés, on trouve que l’eau correspond aux stomates parfaitement distincts, soit par leur forme, soit par leur grandeur ou leur nombre. Quand la surface entière de la plante a rejeté de la vapeur d’eau au dehors, il se produit naturellement des vides à l’intérieur des parois et la vapeur nou- velle arrive facilement à travers les vaisseaux intercellulaires jusqu'aux sto- mates. Cependant, d’après les recherches d’Unger (1), la transpiration des feuilles ne dépend pas des stomates jusqu’à un certain point. Il y a, en effet, des plantes qui n’ont pas de stomates et qui transpirent, à ne citer que le Me- rulius lacrymans Pers. (2) bien connu. Je dis jusqu’à un certain point, car les feuilles étant inégalement pourvues de stomates sur leurs deux surfaces, il s'ensuit que l’évaporation est en rapport avec le nombre des stomates de chaque surface. C’est ainsi, par exemple, que s’explique la différence d'évapo- ration des feuilles d’Aucuba japonica, chez lesquelles elle est de 1 à 40, et le nombre des stomates de 0 à 145, et pour l'Æelianthus annuus L., chez lequel elle est de 4 à 195, et pour les stomates de 207 à 250. On ne remarque qu’un phénomène pendant la transpiration, c’est la turges- cence des stomates, et par suite leur plus grande ouverture. Les mouvements spontanés, produits par une action irritante qui tend à les faire s'ouvrir ou se fermer, ne peuvent être opposés aux assertions contraires du naturaliste ilalien Amici. L'importance des stomates est encore bien plus grande dans la respiration des plantes. La respiration est le phénomène par lequel l'oxygène de l'air est absorbé par la plante qui dégage l’acide carbonique qu'elle à formé. Chez les animaux, en général, les organes de la respiration sont incomplets, ou mieux simples, plus on les considère dans des espèces inférieures, et même chez quelques-uns ces organes n'existent qu’à l’état rudimentaire. Il en est relativement de même dans le règne végétal, car on rencontre une infinie variété dans le nombre et le degré de perfection des stomates. En effet, ils manquent toul d’abord dans toutes les plantes dont l’épiderme en formation n en porle pas de trace. Les stomates se trouvent pour la première fois dans quelques hépatiques (ex. : Warchantia), puis dans les Monocotylédones, re- marquables par la rapidité et l'exubérance de leur végétation. Leur vie durant, les plantes absorbent l'oxygène de l’air, à travers les sto- mates; cet oxygène se combine aux matières organiques et forme entre autres combinaisons de l'acide carbonique et de l’eau, qui sont rejetés de nouveau par les stomates. La chaleur à une grande influence sur l'énergie de ce phéno- méne, aussi l'élimination est-elle activée quand la température augmente . jusqu’à un degré convenable. Pendant la nuit, comme à toute heure du jour, soit au soleil, soit à l'ombre, les feuilles dégagent toujours de l’acide carbo- nique. Cette assertion n'infirme en rien l’ancienne théorie, d’après laquelle la plante dégage de l'oxygène pendant le jour et de l’acide carbonique durant la nuit. Et, en effet, ce sont deux phénomènes totalement différents, comme nous (1) Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences de Vienne, 1861. 2) Ghampignon genre Rhizoctonia. Voy. lahrbuch de Pringsheim. Berlin, 1863. Fungous threads in the cells of Plants. Schacht. (N. du trad.). a — allons le voir; remarquons toutefois qu'ils peuvent se rattacher l’un à l’autre, suivant qu'on produit ou supprime les forces qui les font naître. La respiration a pour conséquence immédiate une production de chaleur. C’est la chaleur qui règle la respiration, c’est la chaleur qui, en se dégageant, provoque d’autres phénomènes dans l'organisme, ainsi elle active l'échange des gaz, la circulation des sucs propres, etc. Nous voyons déjà d’après cela quelle est l'importance des stomates dans la vie des plantes. Cependant, si la plante perdait sans cesse de l'acide carbonique, elle serait bientôt anéantie : l’acide carbonique lui est nécessaire. L’absorption de ce gaz a pour siège principal les stomates, et elle est surtout produite sous l'influence de la chaleur et des rayons lumineux du soleil. L’acide carbonique ainsi absorbé, est décomposé dans les cellules chlorophylliennes en carbone et oxygène : le carbone reste pour contribuer à la formation de nouvelles couches, l'oxygène est rejeté. C'est ce qu'on appelle l'assimilation. Respiration et assimilation sont unies par lesrapports les plus intimes; l’une enlève l'oxygène, l’autre le carbone. L'action du soleil étant indispensable pour la décomposition de l’acide carbonique, l'assimilation doit se faire pendant le jour, la respiration, au contraire, pendant la nuit. C’est là justement ce qui a donné lieu à la théorie citée plus haut et qui explique la respiration par un dégagement d'oxygène pendant le jour et d'acide carbonique pendant la nuit. La plante vivante produitsans cesse de l'acide carbonique, mais pendantla nuit, au moment où le dégagement d'oxygène vient succéder à l’assimilation en suspens, la production d'acide carbonique est nécessairement entravée. Cet état négatif a non seulement pour conséquence de maintenir la plante à un degré de température convenable, mais encore d'activer la respiration ainsi que le dégagement de l’acide carbonique. La plante, privée des rayons du soleil pendant la nuit, est exposée à une température beaucoup trop basse; mais la respiration, et par suite la chaleur, augmente. L'action des rayons solaires est donc pour ainsi dire continnée. Que ce soit là une conséquence de l'arrêt de l’assimilation ou bien un épuisement lent des forces vives de la plante, c’est ce que l'observation expérimentale ne saurait établir. Nous voyons donc quelle est l'importance du rôle des stomates des plantes. Leur admirable distribution dans les différentes espèces, leur forme constante chez quelques plantes, le caractère particulier du côté de l’épiderme où ils se irouvent placés, tout en un mot indique une origine unique qui ne peut êlre recherchée que dans la nature intime de la plante. Ici se place une question. De quelle manière se forment les stomates d’après la théorie de la transmu- tation et de la sélection de Darwin? L'importance immense des stomaies dans quelques espèces semble, & priori, exclure toute possibilité d'intervention accidentelle. Si l’on considère de plus que les stomates ne se montrent pas dans n'importe quelle partie des plantes, on en arrive à attribuer leur formation ou à une disposilion naturelle, ou à un principe fondamental, ou bien enfin on est porté à croire que toutes les plantes, ou seulement un nombre restreint d'espèces, possèdent ce principe. Le premier cas soulève une nouvelle question : Pourquoi ce principe ne se réalise-t-il pas? Si l’on répond que la plante n'avait pas encore complèlement atteint l'aptitude nécessaire ou bien qu'il lui manquait une condition indispensable, on se paye de mots, et la question reste sans solution. Si maintenant nous admettons qu'il n’y a que quelques plantes qui possèdent ce principe, une nouvelle question surgit. D'où leur vient, à ces quelques plantes, ce pricipe de formation des stomates, quand, d’après l'hypothèse, elles n’ont pour origine qu'une simple cellule? Le lecteur jugera; nous lui laissons le soin d'élucider ces questions (et certes la matière ne lui fera pas défaut), et de chercher une explication dans le sens de l'hypothèse darwinienne. Pour nous, il nous est impossible de trouver une . mn ©. con issue qui puisse nous satisfaire; aussi, bien loin de croire à une brillante théorie, ne voyons-nous dans l'hypothèse de Darwin qu'une grave erreur scientifique. Traduction de l’allemand, Par Gustave BOUAT, Membre correspondant de la Sociélé d’élude des sciences nalurelles de Nimes. Nota. — Iln’a, à ma connaissance, encore rien été écrit sur les stomates considérés au point de vue darwinien ; comme je n’entends nullement assumer la responsabilité des opinions de l’auteur que je traduis, je serai reconnaissant à celui des lecteurs qui voudrait adresser ses études sur la matière à la Feuille. Le sujet mérite qu'on s’en occupe. G. B. EXCURSION BOTANIQUE AU HOHNECK. Depuis quelque temps, deux instituteurs du Tholy (Vosges) et moi, nous avions décidé que l’un de nos jeudis serait consacré à une excursion au Hoh- neck, pour visiter les Hautes-Vosges, et aussi pour enrichir mon herbier d'un certain nombre de plantes nouvelles pour moi. Le voyage fut tixé au jeudi 15 juillet. Le mercredi 14, après notre classe, nous préparons nos provisions et nos instruments, et à dix heures du soir, par un ciel magnifique, muni d’un carton et de ma boîte en bandoulière, je m'achemine avec mes compagnons vers les ballons vosgiens. Je ne veux pas ici décrire la jolie vallée qui nous y conduisait, ni l'impression que les lacs firent sur notre imagination, ni la beauté de Gérardmer, du pont de Vologne, de la vallée de Longemer, ni la surprise que nous causa l’écho de Longemer, répétant sept fois le même son, ni les autres curiosités naturelles du pays, ni les brouillards qui escaladaient le versant oriental du Hohneck pour retomber à Relournemer, et que le soleil, à son lever (que nous pûmes ad- mirer), dissipa comme par enchantement. Je rendrai seulement compte, aussi suceinctement que possible, du produit de mes recherches, qui remplit bientôt toute la place dont je disposais. Au fond du Frankenthal (ravin au N.-E. du Hohneck), où je descendis par un semblant de sentier, en m’aidant des mains, je rencontrai, dans les rochers exposés au midi, et au fond, près d'une mare : Aconitum lycoctonum et na- pellus L., Allium ursinum et victorialis L., Anemone alpina L. (presque défleurie}, Centauræa montana L., Dianthus prolifer L., Digitalis lutea L., Doronicum pardalianches L., Epilobium.trigonum Schr., Gentiana lutea 1., Lilium martagon L., Menyanthes trifoliata L., Nuphar pumila Sm., Orchis albida Scop., Polygonatum verticillatum All., Rosa alpina L., Saxifraga stellaris L., Sedum rhodiola D.C., Sonchus alpinus L., Spiræa aruncus L., Trollius europæus L. Sans doute, je ne décourvris pas ainsi, du premier coup d'œil et à la hâte, toutes les plantes nouvelles pour moi, qui se trouvent dans les replis de ces montagnes. Il n’y avait pas deux heures que j'avais quitté mes compagnons qui allaient à la Schlucht, quand j’arrivai à mon point de départ, au sommet, après avoir remonté péniblement cette pente rocheuse, glissante et humide de la neige à peine fondue (nous en avons remarqué quelques amas dans un vallon, au S.-0. du Hohneck). Sur la pelouse, je pus encore récolter Æriophorum vagina- tum L., Hieracium alpinum L., Leontodon pyrenaicus Gouan, Luzula spadicæa D.C., Viola lutea Sm., en me dirigeant vers la Schlucht. Après un 0 — déjeuner réconforlant, nous visilämes ensemble la route de Géradmer à Munster, taillée souvent dans un granit compact, sur une pente de 60 à 70°, el traversant, à deux ou trois cents mètres du col, un contrefort de 18 mètres de large, haut de 90 mètres, descendant jusqu'au fond du vallon. Je trouvai encore dans ce vallon : Dentaria pinnala Lam., Galium monta- num Nill., Lonicera nigra L., Lunaria rediviva L., Roripa pyrenaïca Spæ, Valeriana tripteris L., Salvia pratensis L., etc. Nous reprimes le chemin des vallées vers 10 heures du matin, mais au lieu de descendre près des lacs, nous suivimes la route qui longe le flanc de Bal- verche, et qui est presque aussi belle, quant aux difficultés vaincues, que celle du versant alsacien. Les lacs, de ce point de vue, étaient admirables de poésie, surtout celui de Retournemer, qui semblait baigner le pied de la maison fores- lière élégante, bâlie à peu de distance du bord. — D'énormes seneÇons sarra- sins étalaient leurs nombreuses fleurs jaunes le long de la route, avec d’élégants épilobes en épis et de belles digitales pourpres, et une foule de plantes moins remarquables, qui croissent dans les régions élevées et granitiques. Le reste de la route se fit sans de nouvelles récoltes. Longemer et Gérardmer nous retinrent encore quelques instants, mais ce ne fut malheureusement pas pour y herbo- riser ; j'aurais pu y trouver quantité de plantes palustres el aquatiques qui me manquent encore. Nous arrivions au Tholy vers sept heures du soir, passable- ment fatigués de ces 70 kilomètres franchis à pied d'une seule journée en pays montagneux; mais le plaisir de celte excursion rachetait amplement les mo- ments de fatigue qu’il avait coûtés. Le Tholy (Vosges). C. MÉLINE. COMMUNICATIONS. —— AVIS. Nous publierons dans le numéro du 1er février la liste des abonnés qui désirent entrer en relations d'échanges les uns avec les autres. Nous rappelons à ceux qui veulent y figurer de nous envoyer leurs noms, avec l'indication précise de leur spécialité, avant le 10 janvier. Coléoptères des Landes : les Carabiques. — Nous avons rendu compte dans le dernier numéro du catalogue des Coléoptères des Landes, publié par M. Gobert. L'examen attentif de ce catalogue permet d’y relever diverses particularités curieuses pour l'étude de mœurs et la distribution géographique des espèces. Nous en avons rapporté ici quelques- unes, pensant qu’elles intéresseront les Coléoptéristes, surtout ceux du nord et du centre de la France. Les Cicindèles des Landes sont celles que l’on rencontre le plus souvent en France, tant dans le centre qu'aux bords de la mer; la C. sylvatica ÿ est inconnue. La Nebria compla- nala est commune sur la plage, sous les bois et les fucus. Elle est plus grande que celle des bords de la Méditerranée et d’un albinisme tel qu’il faut une certaine attention pour la distinguer au repos sur le sable, et que les individus qui ont le plus de noir n’approchent pas sous ce rapport de ceux de la Méditerranée qui en ont le moins. Il n’est pas rare de rencontrer des individus d’un blanc sans tache. Les Carabides y sont pauvres en espèces ; le Procrusles éoriaceus ne descend guère plus bas que Bordeaux, oùil est rare. Les Carabus catenulatus, monilis, cancellatus, nitens, purpurascens, auratus et nemoralis S'y trouvent comme dans la France centrale, mais on y chercherait en vain les C. auronitens, converus, intricatus. Le C. splendens est la seule espèce intéressante; originaire des Pyrénées, il s’est acclimaté sur les bords de PAdour, où il a été transporté par les inondations. Les Cychrus manquent, le Calosoma sycophanta est rare, l'inquisitor introuvable; ce dernier n’habite que les régions tempérées et ne se trouve un peu communément qu'aux environs de Paris, puis en Hongrie. Il ne faudrait pas croire par cet exposé que la faune des Landes soit pauvre en Carabiques, bien au contraire, elle renferme bien des espèces méridionales; quelques-unes que l’on ne saurait trouver ailleurs, le Cymindis Baudueri, par exemple, dont on ne connaît qu’un exemplaire. Le Polystichus vittatus est très commun sous les détritus laissés par les inondations de PAdour. Les Brachinus sclopeta et explodens rares. Les genres Dromius et Lebia n’offrent aucune particularité. M. Perris a observé la larve du Dromius 4-notatus parasite d’un charancon, le Pissodes notatus, dont elle dévore les larves dans leurs cellules. Les Harpalus et Feronia offrent des espèces intéressantes. Le Stenolophus Skrimshiranus est un insecte rare, que l’on trouve, comme ses congénères, en battant les aulnes et les saules au prin- temps. Le Zabrus inflatus est très commun, courant sur le sable ou perché sur les épis du Psamma arenaria dont il mange les étamines; il est aussi carnassier et fait la chasse à l’Heliopathes gibbus et à la Tenthyria interrupta, deux espèces communes dans les endroits sablonneux. Le genre Amara et ses sous-genres sont nombreux en bonnes espèces; l’4. con- vexiuscula, propre au nord de la France et de l’Europe, y a été rencontrée une fois. M. Gobert a vbservé la larve du Sphodrus leucophthalmus vivant à une profondeur de près d’un mètre en compagnie de nombreuses larves de Blaps. Le Cillenum laterale, très commun au bord de la mer, se trouve avec sa larve à la marée descendante; il court avec agilité sur le sable avec lequel il se confond par sa couleur et s’y enfonce quand on veut le saisir. Le Tachys nana est très commun sous les écorces des pins qui ont nourri les larves des Æylurgus piniperda et minor et celles du Bostrychus stenographus. M. Perris a observé sa larve qui vit des excréments et des dépouilles laissées par ces Xylophages, ainsi que des Podurelles et autres animalcules qui pullulent aux mêmes lieux. C’est par les trous dont l'écorce est criblée que l’insecte prend son essor. C’est aussi par un de ces trous que la femelle pénètre sous l’écorce pour faire sa ponte, qui a lieu en mars et avril et qui donne des insectes parfaits en juin et juillet. Ceux-ci passent l’hiver sous les écorces, sous lesquelles, lorsqu’on veut Les saisir, ils courent avec agilité, J. DE G. Un chat ami d’un oiseau. — On sait que l'instinct du chat le porte à faire une guerre continuelle aux souris et aux petits oiseaux. Voici un fait qui prouve que cet instinct peut être complètement modifié. Un des lecteurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes me racontait dernièrement l’intéressante observation qu’il a faite à ce sujet. Il avait un jeune chat qui commençait à chasser. On lui a donné quelque temps après un jeune ramier apprivoisé qui était habitué à voleter et à courir dans la maison. Le chat, à cette vue, prend sonair le plus féroce et s’apprête à croquer l’oiseau au premier moment favorable. On mit les deux animaux en présence, en pleine liberté dans la même chambre, et aussitôt que le chat faisait mine de vouloir sauter sur l’oiseau, un coup de baguette lui faisait comprendre qu’il ne devait pas y toucher. Après quelques jours de cette éducation, toute tentative d’agression de la part du félin avait cessé. Quelques jours encore, et une intelligence, une affection véritable était née entre le chat et l'oiseau. Pendant longtemps ils vécurent inséparables. Le chat avait, pour dortoir, une corbeille où était disposé un paillasson ; il sut y attirer le ramier, et tous deux dormaient ensemble, l'oiseau blotti entre les pattes du chat. L'affection qui existait See entre ces deux animaux étonnait tous ceux qui en étaient témoins. Un jour le ramier fut tué par accident, et son cadavre fut jeté sur la prairie près de la maison. On ne vit pas le chat de la journée. Voici ce qui était arrivé. Netrouvant plus le ramier au logis, ille chercha tant qu’il finit par découvrir son cadavre dans la campagne. La nuit arrivait. Il le veilla. D’autres chats, rôdant dans le voisinage, flairant une proie, vinrent pour croquer loiseau; ils furent recus à coups de griffes de la part du gardien. Ils ripostèrent, et les cris, les miaulements attirèrent du renfort. Tant et si bien que l’ami du ramier fut trouvé le lendemain tout ensanglanté, et tristement accroupi près de l'oiseau défunt. Il avait réussi à mettre en fuite l'ennemi et à conserver intact cet oiseau mort dont il ne pouvait se séparer. Vagney. X. Tarrrar. M. M. de Mathan, très habile chasseur, en ce moment aux États-Unis, offre des insectes de ce pays, frais et en bon état, à 20 fr. le cent. S’adresser chez M. de Marseul, 271, bou- levard Pereire. M. Albert nous communique une liste de plantes qu’il a recueillies aux environs d'Ampus (Var), elle donne un excellent aperçu de la flore de cette riche contrée : Pæonia peregrina Mill.; Ranunculus albicans Jord.; Hesperis laciniata AÏL.; Dianthus libur- nicus Bastl.; D. hirtus Vill.; Mæœhringia ponæ Feuzl.; Viola arenaria DC.; Genista pulchella Vis.; Ononis rotundifolia L.; Pyrola chlorantha Sw. et P. secunda L.; Polentilla subacaulis L.; P. caulescens L.; P. inclinata Vill., et une potentille dont la description ne se trouve pas dans Grenier et Godron; cette plante croît dans les bois de pins des terrains dolomi- tiques (sables). Alchemilla alpina L.; Rosa rubrifolia Vill.; Athamanta cretensis L.; Bupleu- rum protractum Link; B. rigidum L.; Galium pedemontanum All; G. murale All, &. cine- reum All; G. lævigatum L. et G. boreale L.; Picnomon acarna Cass.; Centaurea seusana Chaix; Serratula nudicaulis DC.; Artemisia incanescens Jord.; Cota allissima Gay ; C. tinc- toria Gay; C. triumfetti Gay ; Asteriscus aquaticus Mœnch; 4. spinosa God. Gren.; Senecio cineraria DC.; S. doria L.; S. doronicum L. et S. Gerardi God. et Gr.; Anthemis montana L., Achillea tomentosa L.; A. odorata L. et A. ageratum L.; Copularia viscosa God. et Gr.; Picris pauciflora Willd.; P. stricta Jord.; Urospermum Dalechampit Desf. et U. picroïdes Desf.; Scorzonera hirsuta L.; Hieracium lanatum Vill.; H. Jacquini Nill.; H. cymosum L.; Phyteuma Charmelii Vill:; Specularia falcata Alph. DC.; Campanula medium L.; C. erinus L.; Primula grandiflora Law.; Androsace Chaixi God. et Gr. Chlora imperfoliata L. (fin septembre à environ 700 mètres d’altitude) ; Cerinthe minor L.; Myosotis Alberti Huet et Burnat, plante nouvelle que jai trouvée, pour la première fois, en 1872, dans les escarpements du Verdon; Cynoglossum cheirifolium L.;, C. montanum Law.; Asperugo procumbens L.; Solanum dulcamara L. (à fruits globuleux) ; Scrophularia lucida L.; Linaria rubrifolia DC.; Veronica verna L.; Odontiles viscosa Rchb.; Phlomis herba-venti L.; Teucrium lucidum L.; T. flavum L.; T. polium L.; Plantago argentea Chaïx; Armeria bupleuroïdes God. et Gr.; Daphne cneorum L.; Passerina thymelea DC.; P. dioïca Ram.; Euphorbia spinosa L.; E. nicæensis AIl.; E. tenuifolia Lam.; Tulipa clusiana DC.; . T. præcoz Ten.; Fritillaria involucrata Al.; Lilium pomponium L.; Scilla italica L.; Allium moschatum L.; Crocus versicolor Gawl.; Ophrys Bertoloni Moretti. Orchis tridentata Scop.; Luzula nivea DC.; Festuca interrupta Desf.; Diplachne serotina Link. Nous avons ici une lavande hybride qui est assez commune (Lavandula spica-latifolia); elle croît en compagnie de ses parents les L. spica L. et L. lalifolia Vill.; elle a les bractées de la première avec laquelle elle a le plus de rapports, mais on l’en distingue à première DU vue par son port plus robuste et ses épis plus gros et plus fournis. Les fleurs sont munies de bractéoles sétacées comme dans la L. latifolia Nill. Elle fleurit vers la mi-juillet, tandis que les espèces légitimes fleurissent, la L. spica au commencement du même mois et la L. latifohia à la fin ou au commencement d’août. Le temps me manque pour vous parler de deux hybrides des Centaures scabiosa L. et C. collina L. Je les ai nommées C. scabiosa-collina et C. collina-scabiosa. Elles ne sont pas rares à Ampus, surtout la première; on les trouve en compagnie de leurs parents. Aplysies ou Liévres de mer. — Pendant mon séjour au bord de l'Océan, j'ai pu observer des Aplysies ou Lièvres de mer, et j’ai remarqué que lorsqu'on les touche ou les irrite, ils émettent, par le bord de la surface interne de leur manteau, un liquide violet qui passe bientôt au rouge vineux ; il n’a aucune odeur et n’attaque nullement la peau, contrai- rement à une croyance répandue au moyen âge, d’après laquelle ce liquide, considéré comme vénéneux, aurait produit des taches indélébiles. Singulière nourriture d’an Carabe. — J’ai trouvé, au mois de mai dernier, à Châ- tillon-sous-Bagneux, un Carabus auratus en train de dévorer une fraise. — On sait que les espèces du genre Carabus se nourrissent de proies vivantes. Les dents des Rhytines. — Le Rhytine (Rhytina borealis) est un mammifère de la famille des Sirénides dont l'espèce est aujourd’hui éteinte, le dernier individu connu ayant été tué vers 1768.— Les dents sont remplacées chez ce curieux animal par deux os, larges, allongés et attachés l’un au palais et l’autre à la mâchoire inférieure. Ils ne sont adhérents qu'à la peau, et marqués de sillons et de saillies nombreuses entrecoupés. — Le Rhytine: s’en servait pour broyer les plantes dont se compose sa nourriture habituelle. Paris. R. H. Note sur la Zygæna genevensis. — Quelques-uns de mes correspondants me demandant des renseignements sur la Zygæna genevensis, j'ai pensé que les détails qui suivent pourraient intéresser un ou deux de nos collègues; voici tout ce que je sais sur ce lépidoptère : Je vis pour la première fois la Z. genevensis dans la collection de M. Rambur, qui lappelait, je crois, faustula. M. Rambur eut la bonté de m’en remettre un type parfait, avec lequel j'ai toujours comparé ceux pris par moi dans la suite. La Z. genevensis diffère de la Z. fausta, dont elle n’est qu’une variété, par sa taille inférieure et en ce que le noir domine beaucoup plus sur le corps et les ailes supérieures. La chenille, dont j’ai eu à deux reprises des exemplaires sous les yeux, est d’un vert clair avec une ligne dorsale brune et une ligne latérale blanchâtre, marquée sur chaque anneau de deux points noirs, un gros et un petit. Elle vit en juillet sur les Coronilla emerus, minima et vaginalis. Le papillon, qui paraît vers le 15 août, habite le mont Salève (à deux heures de Genève, sur le territoire français, Haute-Savoie); le nom de genevensis ne lui est donc pas très justement appliqué et salevensis serait à plus d’un égard préférable. Cette Zygène porte aussi le nom de jucunda (Meissner). Ce papillon, que l’un pouvait prendre en nombre il y a deux ou trois ans, à Monnetier (Salève), ne s’y montre depuis qu’en petite quantité; il butine sur les scabieuses. Genève. Ad.-Ch. CoRcELLE. — 4Ù — Les Nécrophores.— Le genre Necrophorus est représenté, dans l’est de la France, par huit ou neuf espèces. J’en ai trouvé cinq dans la région montagneuse des Vosges : Necro- phorus humalor, assez commun; N. vespillo, commun; N. vesligalcr et morluorum, qui se trouvent dans la région élevée, jusqu’au sommet des ballons, et N. ruspalor, qui est le plus répandu. Je pourrais citer aussi ke N. germanicus, qui a été vu dans la région, mais que je n’ai encore pu me procurer. L'instinct de ces insectes est admirable. Qu'un petit cadavre, taupe, souris, rat, grenouille, crapaud, oiseau, etc., gise dans la campagne, et aussitôt, surtout si la température est élevée, les nécrophores s’empressent de l’enfouir, avant que les émanations délétères qui s’en élèvent aient eu le temps de vicier l’air. Tous les habitants des campagnes ont observé ce fait, mais ce que j'ai remarqué à ce sujet m’a paru si curieux que je tiens à le faire connaître aux observateurs. Par une chaude journée de juillet, me trouvant dans un petit jardin dont la circonférence était disposée en plate-bande, remplie de fleurs, et le centre en une place sablée et battue, je remarquai sur ce sable une souris dont le chat avait croqué la tête. Bientôt, j’entendis le bourdonnement du vol de plusieurs nécrophores qui, au nombre de deux, vinrent s’abattre sur le petit cadavre. Aussitôt, ils s’occupèrent de l’enterrement sur place. Le sol, fortement tassé, et qui avait presque la consistance d’un béton, ne put être entamé par leurs fortes pattes. Les deux insectes, après avoir parcouru les environs, montèrent sur la souris et tinrent conseil. Bientôt, un des deux s’envola. Environ un quart d'heure après, quatre nécrophores arrivèrent presque au même instant. Celui qui s’était envolé était pro- bablement au nombre de ceux qu’il était allé chercher. Tous les ouvriers se mirent à l’œuvre. Se plaçant sur le dos, sous le cadavre, ils le firent avancer, dans l’espace d’une demi-heure, jusque près de la plate-bande, où ils voyaient un sol meuble, qui permettait de creuser facilement la fosse. Arrivé au but, il se trouva un obstacle qui n’avait pas été prévu. Une haie de buis nain, formant bordure, interceptait le passage; il y avait bien un petit intervalle, mais il se trouva trop étroit pour que le cadavre y püt passer. Les nécrophores essayèrent en vain de creuser la terre en ce point, le sol était trop ba tu. Il fallait les voir s’agitant, courant aux environs, se consultant : on devinait leur anxiété. Ils explorent la bordure et trouvent enfin, à une distance d’un mètre environ, un passage assez étendu entre les touffes de buis. — Il s'agissait de transporter le cadavre de la souris jusqu’à ce point éloigné, ou de l’abandonner sans sépulture. Les cinq insectes se réunirent, et après avoir sans doute délibéré sur la grave question qui se présentait, tous se remirent à l’œuvre avec une nouvelle énergie. Poussant, tirant le cadavre le long de la haie de buis, s’arrêtant pour vérifier s’il avançait, puis travaillant de nouveau avec ardeur, le travail fut terminé à la satisfaction générale. Mon observation, commencée à deux heures du soir, était finie à quatre heures du soir. La petite souris était enterrée à une profondeur d’un décimètre, et on ne voyait plus au dehors que l'extrémité de la queue. X. TuairiarT. La plupart de nos lecteurs connaissent l’Anobium tessellatum; ce petit coléoptère, qui se loge dans les boiseries produit un bruit assez semblable au tic-tac d’une montre. Un de nos abonnés nous demande le moyen de détruire cet insecte. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rie des Blancs-Manteaux, 35. 4er Février 1876. Sixième Année. No 64. ——_——_—— — — — — — ————_—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…—…———."—"—"—" |" FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES ee DE LA LUTTE POUR L’EXISTENCE CHEZ LES MOLLUSQUES (1) Le nombre des individus qui auraient pu être produits par une espèce orga- nique est toujours bien au-dessus du nombre des individus descendant de celle espèce, qui vivent réellement à un moment donné, et cela parce qu'il y a loujours uue différence immense entre la quantité des œufs produits par un individu et celle des êtres vivants qui se trouvent vraiment avoir êlé engendrés par cet individu. Car un certain nombre des êtres auxquels, ce dernier a donné la vie a succombé soit dans l'œuf même, soit après sa sortie de l'œuf. En effet, dès le commencement de son existence, chaque organisme est en lutte avec mille influences ennemies qui entravent son développement. C’est là la lutte pour l'existence. Ce terme doit s’étendre à deux catégories d’influences bien distinctes. Tout être lutte pour sa vie, soit contre les circonstances extérieures de tempéra- ture, elc. (influences inorganiques), soit contre d’autres organismes (influences organiques). Dans ce dernier cas, il combat tantôt contre des organismes d’es- pèces ou de familles différentes auxquelles il peut servir de proie, tantôt contre des organismes de la même espèce, qui lui disputent sa nourriture, et Lous ses autres moyens d'existence. La lutte, on le comprendra facilement, est d'autant plus impitoyable que les individus se ressemblent davantage, c’est-à-dire entre les êtres d’une même espèce et plus encore entre ceux d’une même variété. En effet, la quantité de subsistances, les conditions de vie sont nécessairement limitées pour chaque espèce qui y est adaptée, et comme il n’y a pas place pour tous, ce sont les plus faibles, les moins bien doués pour la lutte qui sont vaincus et s’éteignent. La loi de la lutte pour l'existence fut étudiée par Héraclite et Lucrèce, et définitivement formulée en 1798 par Malthus, qui, dans son célèbre Essai sur le principe de la population, découvrit son action sur le développement des sociétés humaines. Enfin, dans ce siècle, Darwin et Wallace ne firent qu'ap- pliquer aux règnes anima! et végétal les idées de Malthus. Ainsi celte lutte pour l'existence est incessante et se pratique journellement du haut en bas de l’animalité. C’est une loi générale à laquelle l’homme lui- même ne peut échapper. Avant d'entrer dans l'étude que nous ferons aujourd’hui de la lutte pour l'existence dans l’embranchement des Mollusques, nous tenons à développer quelques points relatifs aux ennemis et à l’alimentation des Mollusques qui touchent de fort près à notre sujet et qui contribueront à l’éclaircir. Malheu- reusement les mœurs des Mollusques ont été insuffisamment étudiées, surtout à cause des difficultés d’observation. Aussi, une étude de ce genre, si intéres- sante et si complète quand il s’agit des insectes, sera-t-elle, j'en ai peur, un peu pâle, quand il faudra parler des Mollusques. Les Mollusques ont beaucoup d’ennemis et fournissent par conséquent une nourriture à beaucoup d’autres créatures. (1) Conférence faite à la Société d’études des sciences naturelles de Nîmes, le 5 no- vembre 1875. "ti ADR L'homme mange l’Huiître, la Moule, l'Escargot, la Littorine, les Vénus et même les Seiches, les Bucardes et les Solens. Le Rat et le Raton viennent, en temps de disette, chercher des Mollusques sur la plage; la Loutre de l'Amérique du Sud et la Sarigue cancrivore parcourent aussi les bords de la mer et des étangs salés dans le même but. Les Baleines avalent par milliers les Ptéropodes, et les Dauphins font une chasse acharnée aux Céphalopodes. Les Grives mangent quelquefois des Escargots, mais les oiseaux de mer et surtout les Canards font une grande consommation de Mollusques qui, dans leur propre élément même, n'échappent pas à la voracilé des poissons dont les robustes mâchoires ne sont nullement effrayées par l'épaisseur de leur coquille; témoin, l’Anarrhicas qui brise sans difficulté les valves solides des Cyprines. Les insectes eux-mêmes ne reculent pas devant celte proie. On a vu des Carabes dévorer des Limaces et les Driles attaquer les Hélices et les Cyclos- tomes. Mais ce qui est plus humiliant, des animaux en tout inférieurs aux Mol- lusques, les Astéries et les Actinies, se nourrissent de petits Bivalves et même de Bulles (Philine). Malgré toute cette multiplicité d’ennemis, c'est encore dans leur propre embranchement que les Mollusques rencontrent les poursuivants les plus dan- gereux. C’est à peine si la moitié d’entre eux broûtent paisiblement les herbes marines ou se contentent des aliments que le flot leur apporte sur place. Tous les autres sont carnassiers et vivent aux dépens des herbivores. Ceci nous conduit naturellement à nous occuper de l'alimentation des Mollusques. Les Céphalopodes sont tous carnivores et se nourrissent d’autres Mollusques, de Zoophytes et même de poissons. Les Gastéropodes siphonobranches ont une alimentation identique, et nous sont même nuisibles d’un certain côté, en ce sens que plusieurs d’entre eux, les Pourpres et les Buccins, dévastent les pares de Moules où d’Huîtres. Les Gastéropodes asiphonobranches sont en général herbivores, sauf quel- ques-uns qui, comme les Natices, mangent de petits bivalves, ou comme les Dentales, se nourrissent de Foraminifères. Les Pulmones ont de même une alimentation herbacée, à l'exception des Testacelles qui font un grand carnage de Lombries. Parmi les Opisthobranches, il n’y a guère que les Nudibranches qui soient herbivores; les autres préfèrent des proies vivantes choisies le plus souvent dans les Cœlentérés. Les Ptéropodes se nourrissent d’Entomostracés et d’'Infusoires. Quant aux Lamellibranches et aux Brachiopodes, ils se dérangent généra- lement peu pour aller aux provisions; ils attendent patiemment que l’eau amène à portée de leur bouche ou de leurs siphons des Infusoires ou des plantes microscopiques. Mais, parmi tous les carnassiers, la lutte pour l'existence eût été trop rigoureuse, vu la similitude de la nourriture. Aussi, comme cela se passe partout dans le règne animal, se sont-ils arrangés pour avoir chacun une place bien délimitée, des lieux de chasse et des catégories d'aliments déterminés, de . sorte qu'il y eût le moins de froissements et de conflits possible. Les uns ont choisi la nuit ou du moins le crépuscule comme heure de leurs exécutions (Poulpes). Mais la plupart ont préféré le jour et se sont taillé une part distincte dans la proie commune. Les uns se sont adjugé les proies vivantes, les autres les proies mortes; et alors, tel a préféré les Poissons, tel les Zoophytes, tel autre les Mollusques, et dans ce cas encore, chacun, selon ses moyens, s’est arrange pour ne pas poursuivre les mêmes viclimes. | th METRE) — 4 Le partage ainsi fait, ce n’était pas assez : trop d'êtres mangeaient en un même lieu, et des individus aux habiludes si sanguinaires ne pouvaient être commodes et tolérants les uns pour les autres. Il à fallu encore délimiter les territoires de chasse. Les uns ont pris la zone littorale (Seiches, Poulpes, Cones, Cérites, Natices); les autres, la zone des Laminaires (Buccins, Nasses, Pourpres); ceux-ci ont choisi la zone des Corallines (Fuseaux, Aporrhaïs, Bulles); ceux-là ont chassé dans la haute mer (Argonautes, Nautiles, Spirules, Ptéropodes). Tous enfin se sont arrangés pour accomplir le plus commodément et le plus sûrement possible cette grande œuvre de destruction qui contribue à maintenir l’équilibre naturel. Ces préliminaires une fois posés, et sachant maintenant sur quelles bases va s’opérer la lutte pour l'existence, rentrons en plein dans notre sujet. C. CLÉMENT. (A suivre.) TREMBLEMENT DE TERRE A LA RÉUNION Voici, d’après une lettre écrite par un témoin oculaire, quelques détails sur les derniers phénomènes géologiques à l’île de la Réunion : Une catastrophe épouvantable a jeté la consternation dans l'île. Soixante- deux victimes ont péri, dont trente-neuf enfants. Le vendredi 26 novembre, entre cinq heures et demie et six heures du soir, tout le terrain compris entre la Mare-d’Affauches et le Camp-de-Pierrot, sur une longueur de près de 2 kilo- mètres et une largeur de 1,500 mètres environ, avait complètement disparu, écrasé sous une avalanche de roches énormes de terre et de sable, qui s'était délachée tout à coup d’une des arêtes du Gros-Morne, qui est à plus de 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. En moins de cinq minutes, le cataclysme était accompli. À la même heure où ce beau plateau de Grand-Sable se trouvait enseveli sous les décombres, le même phénomène se produisait à Orrèêre, de l’autre côlé des Salazes. Là heureusement il n’y eut pas de mort d'homme à déplorer; les pentes y sont trop rapides pour être cultivables. En présence d’une aussi effroyable catastrophe, et à la vue d'un boulever- sement si considérable, il faut croire que la chute d’une partie du Gros-Morne a élé occasionnée par une commolion souterraine, un soulèvement volcanique. Il serait difficile, en effet, d'expliquer par une autre cause la projection des blocs énormes retrouvés au Camp-de-Pierrot et sur le bord du Grand-Ilet, à prés de trois kilomètres de distance. En outre, une coulée du volcan a eu lieu le même jour et à la même heure. Un des témoins du sinistre, qui habitait sur le bord du Grand-Sable, a été emporté avec sa case, dans laquelle se trouvaient sa femme et ses enfants, à environ 200 mètres plus loin; le sol a glissé horizontalement et même en s’élevant un peu, entraînant avec la case les arbres qui l’avoisinaient et qui sont restés debout. C’est cet habitant qui a déclaré avoir senti des secousses et entendu des détonations. En voulant sortir de sa case, il a vu des roches énormes qui semblaient jaillir de terre, comme l’eau bouillante s'échappe d'une bouilloire. Une autre case, siluée sur la rive droite de la ravine de Fleurs- Jaunes, à été transportée sur la rive gauche, franchissant ainsi, sur des amas de roches qui avaient comblé cette ravine profondément encaissée, un espace de plusieurs centaines de mêtres. Comme il arrive aussi en pareille circon- siance, les matériaux provenant de l’éboulis, au lieu de s’entasser au pied de # ETAT la montagne et de se former en talus plus on moins incliné, se sont agglomérés à 6 ou 700 mètres plus loin, laissant entre eux et la base de la montagne un vide profond. Un grand danger est à craindre aujourd'hui pour ceux qui habitent sur le bord de la rivière des Fleurs-Jaunes, dont le lit a été comblé par l’'éboulement. Un lac immense s’est formé à la tête de l'éboulis, et si les eaux parviennent à crever la digue naturelle qui les retient, les habitants de Saint-Martin et de la Roche-Plate seront inondés. Dès le lendemain, les curieux furent nombreux, mais une pluie battante et le débordement de la rivière du Màt qu'il fallait traverser à gué, à la hauteur du piton d'Anchin, rendaient fort pénible et même dangereux le trajet de Hell- Bourg au Grand-Sable. : Quel spectacle grandiose! Quelle magnifique horreur! Le cœur est ému à la pensée de ces familles entières qui, Sous ces rocs énormes à plus de cent mètres de profondeur, dorment de l'éternel sommeil. Quelles tombes! Jamais la main de l’homme ne les profanera. M. B. COMMUNICATIONS Chevrolatia insignis. — J’ai pris ce rare insecte en fauchant dans un petit ravin des environs de Gimont. Ce mode de chasser a l'inconvénient de ne pas révéler l'habitat des espèces que l’on y prend en grand nombre. J'espère que le mois de juin prochain ne passera pas sans que j'aie repris cet insecte intéressant et trouvé quelque chose sur ses mœurs. J’ai toujours, grâce à mes courses de vacances : Anophthalmus Pluto, Cerberus, Orpheus, Adelops clavatus, infernus, Schiodtei, quelques ovatus et quelques Dieckii à échanger, particulièrement contre des espèces des mêmes genres. E. DELHERM DE LARCENNE. Les Tortues aiment-elles la musique ? — Un de mes amis me racontait dernièrement que, toutes les fois qu’il se mettait au piano, sa tortue venait se placer à coté de lui jusqu’à ce qu'il eût fini de jouer. Doit-on appliquer ce fait à toutes les tortues ou seulement à une seule? La solution serait intéressante. R. DrAGIcsEvics. Catalogue des Flores locales. — Nous recevons de M. Bouat, qui a commencé dans la Feuille la publication de son catalogue des Flores locales, une lettre dont nous donnons l'extrait suivant : « J'ai l'intention de faire subir à mon catalogue un remaniement fort utile... Veuillez faire un nouvel appel aux lecteurs de la Feuille. Ce travail peut avoir une haute importance, car il n'existe pas encore; aussi faut-il y apporter un grand soin et chercher à le faire le plus complet possible. Si vous le voulez bien, faites-moi adresser directement tout ce qui concerne ce sujet, de manière à ce que je puisse plus rapidement établir un ordre systématique facile à suivre pour ceux qui chercheront des indications. Que chaque abonné botaniste de France indique, en envoyant son abonnement, là ou les . . Flores dont il se sert, celles qu’il connaît de vue ou de nom et qui sont propres à son département, pays, etc. et ainsi nous aurons un ensemble de notes qu'il suflira de contrôler. » Nous recevons de bonnes nouvelles de la Société philomatique de Villefranche qui voit accroître ses ressources et le nombre de ses membres. Elle a pu louer dernièrement un local indépendant pour l’installation de ses collections, et recevrait avec plaisir tous échan- LT or ÉTAT tillons d'histoire naturelle propres à les enrichir. Plusieurs membres de cette Société désirant entreprendre, cet hiver, l'étude de la conchyliologie, ils échangeraient volontiers des plantes ou des fossiles du lias contre des coquilles, même communes, mais exactement déterminées. Les géologues de la Société désirent se procurer aussi des fossiles du terrain crétacé. Société d’études scientifiques d'Angers. — Une Société de jeunes gens, fondée _ à peu près à la même époque que la Feuille des Jeunes Naluralistes et dont nous avons toujours suivi les travaux avec le plus vif intérêt, la Société d’études scientifiques d'Angers nous prie d'annoncer à nos lecteurs que, désirant donner au bulletin annuel de ses travaux l'extension que comporte leur importance, elle verrait s’accroïître avec plaisir le nombre de ses membres correspondants. Nous espérons que plusieurs de nos collaborateurs répondront à cet appel; pour tous renseignements, ils peuvent s'adresser à M. Bouvet, président de la Société, 25, rue Saint-Jean, à Angers. LISTE D'ÉCHANGES BOTANIQUE Albert, instituteur à Ampus (Var). Dr L. Amblard, rue Paulin, 14, Agen. . Léon Anthouard, rue des Barris, au Vigan (Gard). Ch. Arnauld, à Layrac, Canton d’Astaffort (Lot-et-Garonne). Barnsby, directeur du Jardin des plantes de Tours. J. Bernard, pharmacie Jacquot, à Montbéliard (Doubs). Abbé Blot, aux Bains du Mont-Dore (Puy de Dôme). G. Bouat, lycée de Bourg (Aïn). C. Bourgault-Ducoudray, rue du Bocage, 36, Nantes. Bousquet, curé à Saint-Martin-Labouval, par Limogne (Lot). Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). G. Bouvet, rue Saint-Jean, ?5, Angers. Édouard Brabant, Morenchies, par Cambrai (Nord). E. Burnat, Nant, Vevey, par Vaud (Suisse). — Plantes des Alpes-Maritimes. Caron, Rubempré, par Villers-Bocage (Somme). Abbé Carret, professeur à l'institution des Chartreux, Lyon. Paul Chardon, ingénieur, rue Saint-Jacques, 7, le Mans. Ad.-Ch. Corcelle, Prieuré, 13, Pâquis, à Genève (Suisse). Darras, chef de gare à Chagny (Saône-et-Loire). J. Degand, à Gannat (Allier). Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. H. Delalande, rue Saint-Georges, 34, Rennes. Deruelle, rue de Vaugirard, 199, Paris. A. Dollfus, avenue Montaigne, 29, Paris. N. Doumet-Adanson, à Cette (Hérault). Dubois, rue de la Madeleine, 6, à Blois. Émile Durand, rue Lambert-le-Bègue, 12, à Liège (Belgique). Théophile Durand, rue Lambert-le-Bègue, 12, Liège. Ed. Duvernoy, hôtel Soufilot, rue Toullier, 3, Paris. Pa oise Pier AE CA to SNS Le SR dé D de Se 15 Se ADI Jules Fabre, route de Camaret, Orange (Vaucluse). G. Féminier, rue du Refuge, 8, Nimes. — Espèces Phanérogames du Gard. Fontaine, rue Saint-Pierre -les-Dames, ?, Reims. Abbé Fray, professeur d'histoire naturelle à l’école normale de Bourg (Aïn). Gaudefroy, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 8, Paris. Dr Gérard, rue Herbillon, 3, à Châlons-sur-Marne. L. Giraudias, Asprières (Aveyron). Hanra, à l'École normale de Cluny (Saône-et-Loire). G. Huberson, rue Laromiguière, 2, Paris. — Bryologie. T. Husnot, Cahan, par Athis (Orne). — Bryologie. Lafon, rue de la Treille, 6, Nîmes. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire). Alfred Lelièvre, Grand’Place, Anzin (Nord). H. Lemaire, rue Violet, 54, Paris. Adrien Lemaire, rue Saint-Michel, 19, Nancy. Georges Levassort, rue Notre-Dame, 10, Mortagne (Orne). Maurice Luuyt, rue de la Chaussée-d'Antin, ?, Paris. Mabille, rue Cochin, 5, Paris. Malm, directeur du Musée zoologique de Gothembourg (Suède). Dr Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Passy-Paris. Aug. Martis, rue Montplaisir, 4, Toulouse. G. Martin, 13, avenue de la Reine-Hortense, Paris. Ad. Mébu, professeur d'histoire naturelle à l’école normale de Villefranche (Rhônc). Célestin Méline, au Tholy (Vosges). Mercier, rue de la Guerche, 40, Tours. Millet, rue Saint-Serge, 3, Angers. Millot, rue Buffon, 55, Paris. Galien-Mingaud, rue Saint-Jean-du-Gard (Gard). Ed. Morren, Boverie, ?, Liège (Belgique). V. Picou, grande rue Saint-Marcel, 10, Saint-Denis (Seine). Louis Pourchot, au Val-de-Cuisance, par Baume-les-Dames (Doubs). Prudon, pharmacien, à Uriage (Isère). — Bryologie. G. Rouast, quai de la Charité, 27, Lyon. G. Roux, rue Duhamel, 17, Lyon. Xavier Thiriat, Vagney (Vosges). R.-P. Tholin, externat des PP. Maristes, Toulon. Abbé Thillet, collège de Mongré, par Villefranche (Rhône). M. Vallée, Montlhéry (Seine-et-Oise). René Vion, rue des Cordeliers, 21, Amiens. Viviers, rue de la Latte, 24, Poitiers. CONCHYLIOLOGIE À. Béthune, Mesnil-sur-Oger par Avize (Marne). C: Clément, rue Bout-du-Monde, 12, Montpellier. Darras, chef de gare de Chagny (Saône-et-Loire). Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. J. de Guerne, rue de Léwarde, 9, Douai. Guéroult, rue Saint-Lambert, Paris. H. Guinault, rue Lepic, 58, Paris-Montmartre. AE Robert Hickel, rue Taranne, 10, Paris. A. Lelièvre, Grande-Place, Anzin (Nord). — Mollusques terrestres et fluviatiles. Malm, directeur du musée de Gothembourg (Suède). Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. E. Sourbien fils, rue Sainte-Lucie, 85, Carcassonne. H. Viallanes, rue Saint-Bernard, 1, Dijon. M. Vimont, rue Montplaisir, 22, Toulouse. ENTOMOLOGIE Élzéar Abeille, rue Grignan, 7, Marseille. — Coléoptères. D'Agnel, allée d'Azémar, 35, Draguignan. — Coléoptères. Dr Amblard, rue Paulin, 14, Agen. — Coléoptères, Hyménoptères. André Meursault (Côte-d'Or). — Coléoptères, Hyménoptères. André, notaire à Gray (Haute-Saône). — Coléoptères, Hyménoptères. Abbé G. d’Antessanty, rue Saint-Jacques 12, Troyes. — Coléoptères. Austant, rue des Maisons-Neuves, 7, Villeurbanne, par Lyon. — Lépidoptères. P. Bargagli, Palazzo Tempi, via di Bardi, Florence (Italie). — Coléoptères. Barnsby, directeur du Jardin des plantes de Tours. — Entomologie générale. Félix Barrière, place Mercadieu, 24, Tarbes. — Coléoptères. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Coléoptères. E.-A. Bigot, rue de l’Hôtel-de-Ville, 28, Pontoise. — Lépidoptères, Sériciculture. Eugène Boullet, Corbie (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. Jules Bourgeois, rue Saint-André, 7, Rouen. — Coléoptères. Ed. Bouteiller, professeur à Provins (Seine-et-Marne). — Coléoptères. E. Bureau, pharmacien à Arras. — Lépidoptères. Abbé Carret, professeur à l'institution des Chartreux, à Lyon. — Coléoptères. Chaffanjon, élève à l’école normale de Villefranche (Rhône). — Coléoptères. Maurice Chappui, rue Bausset, 14, Paris- Vaugirard. — Coléoptères. A. Claudon, rue de Rouffach, 56, Colmar. — Coléoptères. E. Claudon, quai de la Tournelle, 27, Paris. — Coléoptères. Clément, rue Bout-du-Monde, 12, Montpellier. — Crustacés. Georges Colin, rue Lafayette, 80, Rochefort (Charente-Inférieure). — Diptères. A.-Ch. Corcelle, Prieuré-Päpuis, 13, Genève (Suisse). — Lépidoptères. Cuny-Gaudier, Gérardmer (Vosges). — Coléoptères. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Entomologie générale. H. Delalande, rue Saint-Georges, 34, Rennes. — Coléoptères. Pierre Delarue, avenue de Villiers, 72, Paris. — Coléoptères. H. Delamain, à Jarnac (Charente). — Coléoptères. Delherm de Larcenne, au collège Saint-Nicolas, à Gimont (Gers). — Coléoptères. Charles Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Lépidoptères. L. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. — Coléoptères, Lépidoptères. M. Dollfus, avenue Montaigne, ?9, Paris. — Coléoptères. Dragicsevics, rue de la Visitation, 12, Paris. — Coléoptères. Michel Dubois, rue Pierre-l'Hermite, 24, Amiens. — Coléoptères. Gaston Dupré, chaussée St-Pierre, 99, Etterbeck-les-Bruxelles (Belgique). — Coléoptères. Sylvain Ébrard, à Unieux (Loire). — Lépidoptères. Julien Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris — Coléoptères, Lépidoptères. René Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris — Coléoptères, Lépidoptères. Fauvel, rue d'Auge, 16, Caen. — Coléoptères. | EME 1e UE Eug. Fontaine, 2, rue Saint-Pierre-les-Dames, Reims. — Coléoptères. G. Foulquier, boulevard Petit-Cours, 37, Nimes. — Lépidoptères. Edmond Fridrici, Estréc-Blanche (Pas-de-Calais). — Lépidoptères. Gabillot, quai des Ceélestins, 5, Lyon. — Coléoptères. Henri Gaillard, rue du Cherche-Midi, 34, Paris. — Colcoptères. Jules de Gaulle, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères. L. Cavoy, rue de la Préfecture, 5, Carcassonne. — Coléoptères. Dr Gérard, rue Herbillon, 3, Châlons-sur-Marne. — Coléoptères. Dr Gobert, fils, rue de la Préfecture, 7, Mont-de-Marsan. — Coléoptères, Diptères. Th. Goossens, rue du Faubourg-Saint-Martin, 171, Paris. — Coléoptères. Maurice des Gozis, Montluçon (Allier). — Coléoptères. Dr Grenier, rue de Vaugirard, 55, Paris. — Coléoptères. Jules Grouvelle, rue des Écoles, 26, Paris. — Coléoptères. Gruet, Renan (Jura-Bernois). — Lépidoptères. Jules Guédat, Tramelan-Dessus nee de Berne, Suisse). — Lépidoptères. Guède, carrefour de la Croix-Rouge, 2. — Coléoptères. Guérin, rue Violet, 54, Paris-Gr ele. — Coléoptères. Robert Guilbert, quai du Mont-Riboudet, 56, Rouen. — Coléoptères. Héron-Royer, rue de Cléry, 22, Paris. — Lépidoptères. E. Hervé, rampe Sainte-Mélanie, Morlaix (Finistère). — Coléoptères. F. Hette, rue de Mons, 107, Valenciennes. — Lépidoptères. Alphonse Houry, Mer (Loir-et-Cher). — Coléoptères, Lépidoptères. Léon Itasse, rue du Faubourg-Montmartre, 56, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. H. Jeckel, rue Letort, ?, Paris-Batignolles. — Coléoptères. Dr Émile Joly, au 7e bataillon de chasseurs à pied, à Marseille. — Orthoptères, Éphémériens. Edmond Kæchlin, chez M. Albert Kunkler, Marseille. — Coléoptères. Émile Kæchlin, boulevard Saint-Michel, 69, Paris. — Lépidoptères. Oscar Kæchlin, Dornach, près Mulhouse. — Coléoptères. Ladouce, Maison des Frères Saint-Vincent-de-Paul, Chaville (Seine-et-Oise).— Coléoptères. E. Lair, Grande-Rue, à Amboise (Indre-et-Loire.) — Entomologie générale. A. Lajoie, impasse de l’Esplanade, 13, Reims. — Coléoptères. Th. Lancelevée, rue Saint-Étienne, 29, Elbeuf (Seine-Inférieure). — Coléoptères. Ch. Lebœuf, rue de Talleyrand, 19, Reims. — Coléoptères. Marcel Lebrun, rue Saint-Loup, Troyes. — Coléoptères. Édouard Lefèvre, rue Vercingétorix, 28, Paris. — Coléoptères. Ernest Lelièvre, rue de l'Entrepont, 22, Amboise (Indre-et-Loire). — Colonel Lépidoptères, Névroptères, Hémiptères. — Sériciculture. Henri Lemaire, rue Violet, 54, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Eug. Lemoro, rue Guichard, ?, Paris-Passy. — Coléoptères. G. Levassort, rue Notre-Dame, 10, Mortagne (Orne). — Coléoptères. Léveillé, rue Sainte-Placide, 44, Paris. — Coléoptères. J.-A. Levoiturier, rue du Glayeul, 36, Elbeuf (Seine-Inférieure). — Coléoptères. Jules Lichtenstein, cours des Casernes, 29, Montpellier. — Coléoptères, Hémiptères, Hyménoptères. À. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. — Lépidoptères. 3 Abbé Lizambart, à Éperlecques, par Waten (Pas-de-Calais). — Coléoptères. F. Loosli, à Laferrière, Berne (Suisse). — Lépidoptères. À. Lucante, à Lectoure (Gers). — Coléoptères. Mabille, rue Cochin, 5, Paris. — Coléopteres, Lépidoptères. ER A ONE Paul Maisonneuve, rue Lacépède, 39, Paris. — Coléoptères. Malm, directeur du Musée zoologique de Gothembourg (Suède). — Entomologie générale. Maxime Mangerel, château de Montroy, par Pionsat (Puy-de-Dôme). Dr Marmottan, rue Desbordes-Valmore, Paris. — Coléoptères. Abbé de Marseul, boulevard Pereire, 271, Paris. — Coléoptères. À. de Maupeou, rue Cambacérès, 11, Paris. — Lépidoptères. R. de Maupeou, rue Cambacérès, 11, Paris. — Lépidoptères. Léopold Meyer, Burgdorf, canton de Berne (Suisse). — Hyménoptères. Daniel Mieg, rue Monge, 19, Paris. — Lépidoptères. Millot, rue Buffon, 55, Paris. — Lépidoptères. Galien Mingaud, Saint-Jean-du-Gard (Gard). — Coléoptères, Lépidoptères. Henri Miot, à Semur (Côte-d'Or). — Coléoptères. R. P. Mondom, au grand séminaire de Moulins. — Coléoptères. Frédéric Monnier, rue des Cornillons, 11, Châlon-sur-Saône. — Lépidoptères. Arnold Montandon, à la Société financière de Roumanie, Buckarest. — Coléoptères. Ferdinand de Nerville, 85, boulevard Malesherbes, Paris. — Coléoptères. Fr. Noël, rue Désirée, 26, Saint-Étienne. — Coléoptères. Georges Odier, rue Taitbout, 80, Paris. — Coléoptères, Lépidoptères. Osmont, rue de Strasbourg, 4, Caen. — Lépidoptères. Piot, rue de Pologne, 105, Saint-Germain (Seine-et-Oise). — Diptères. Polle-Deviermes, rue Carrée, 31, Troyes. — Coléoptères. Dr Populus, à Coulanges-la-Vineuse (Yonne). — Coléoptères, Hémiptères. G. Power, St-Ouen-de-Thouberville (Eure), par la Bouille (Seine-Inf.). — Coléoptères. Dr A. Puton, Remiremont { Vosges). — Hémiptères. Émile Ragonnot, rue de Buffon, 27, Paris. — Lépidoptères (micros). Maurice Régimbart, rue des Feuillantines, 68, Paris. — Coléoptères. J.-B. Renaud, cours d'Herbouville, 21, Lyon. Lucien Reynaud, rue de Lyon, 19, Lyon. — Lépidoptères. Georges Rouast, quai de la Charité, 29, Lyon. — Lépidoptères. [.-J. Saury, rue Pont-Hérisson, Limoges. — Coléoptères. Sédillot, rue de l’'Odéon, 20, Paris. — Coléoptères. Eugène Simon, rue des Feuillantines, 64, Paris. — Aranéides. E. Sourbien fils, rue Ste-Lucie, 85, Carcassonne. — Coléoptères, Hémiptères, Lépidopt. Raoul Talon, rue de l’'Horloge, Riom (Puy-de-Dôme). — Coléoptères. Tarissan, au lycée Louis-le-Grand, Paris. — Coléoptères. L.-E. Taton, place de la Sorbonne, 1, Paris. — Coléoptères. Thélesphore, rue Calade, 34, Avignon. Xavier Thiriat, à Vagney (Vosges). — Coléoptères. Ed. Thirot, rue de Laeken, 54, à Jette-St-Pierre, par Bruxelles (Belgique). — CODE R. P. Tholin, externat des PP. Maristes, Toulon. — Coléoptères. Dr Trouessard, Villévèque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Coléoptères. _ G* de Valdan, à l'Ile-Adam (Seine-et-Oise). — Coléoptères. E.-A. Verchère, cours de Brosses, 8, Lyon. — Coléoptères. Louis Vetu, rue Saint-Joseph, 23, Lyon. — Coléoptères. Charles Zuber-Hofer, Niedermorschwiller, par Mulhouse. — Coléoptères. HERPÉTOLOGIE V. Collin de Plancy, rue Dareau, 85, Paris. Sylvain Ébrard, à Unieux (Loire). he Héron-Royer, rue de Cléry, 22, Paris. R. Rubattel, Villarzel, près Payerne (Suisse). L.-E. Taton, place de la Sorbonne, 1, Paris. GÉOLOGIE — MINÉRALOGIE — PALÉONTOLOGIE A. Béthune, Mesnil-sur-Oger, par Avize (Marne). — Géologie. Bouvet, rue Saint-Jean, 25, Angers. — Paléontologie. M. Brylinski, rue Fléchier, 1, le Havre. — Géologie, Paléontologie. Paul Chardon, rue Saint-Jacques, 7, le Mans. — Géologie. Deladerrière, rue de Paris, 114, Valenciennes. — Géologie. G. Drouaux, rue Corneille, 16, le Havre. — Géologie. Arthur Engel, rue de Marignan, 29, Paris. — Minéralogie. R. Fallou, rue Hautefeuille, 30, Paris. — Géologie, V. Fouilhoux, rue Borgard, 19, Clermont-Ferrand. — Géclogie, Minéralogie. Ch. Gaïillardot, à Alexandrie (Égypte). — Géologie. Guéroult, rue Saint-Lambert, Paris. — Géologie. Guillaume, au lycée de Bourg (Aïn). — Géologie. Hanra, à l’école normale de Cluny (Saône-et-Loire). — Géologie. B. Honnorat, rue de la Préfecture, Digne. — Géologie, Paléontologie. J.-E. Jones, Bath-Street, 23, Stoke-on-Trent (Angleterre). — Géologie. Paul Kienlen, rue Bonaparte, 76, Paris. — Géologie, Paléontologie. Stanislas Lami, rue Duret, 27, Paris. — Minéralogie, Paléontologie. Ferdinand de Nerville, boulevard Malesherbes, 85, Paris. E.-J. Saury, rue Pont-Hérisson, Limoges. — Minéralogie. Dr Trouessard, Villévèque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). — Paléontologie. René Vion, rue des Cordeliers, 21, Amiens. — Géologie. ORNITHOLOGIE Ulysse Cosandier, à Renan (Jura-Bernois, Suisse). Ch. Demaison, rue Rogier, 9, Reims. E. Gruet, à Renan (Jura-Bernois). A. Livon, rue Peirier, 17, Marseille. _ J.-B. Mougel, à Vagney (Vosges). René Paquet, rue de Vaugirard, 34, Paris. Dr Trouessard, Villévêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire). Gustave Weiss, rue Cretet, 6, Paris. Société d'études scientifiques d'Angers. — M. Bouvet, président, rue Saint-Jean, 25, à Angers. Société linnéenne de la Charente-Inférieure. — Saint-Jean-d’Angély. Société d'études scientifiques de Lyon. — M. F. Chassagnieux, secrétaire, rue de l’Annon- ciade, 20, Lyon. 5: Société d’études scientifiques de Nimes. — M. Eybert, secrétaire, rue d'Angoulème, 5, à Nimes. Société d'éludes scientifiques de Paris. — M. Jules de Gaulle, secrétaire, rue Violet, 54. Sociélé linnéenne du nord de la France. — M. R. Vion, secrétaire, rue Voiture, 8, Amiens. Union philomatique de Villefranche (Rhône). — M. Deresse, président, rue d’Anse, 19, Villefranche. RSS ÉCHANGES Je propose à ceux de mes collègues qui désireraient savoir de suite à quel papillon se rapportent les chenilles qu’ils ont récoltées et savoir ainsi s’ils doivent en faire ou en aban- donner l’éducation, de m'envoyer un spécimen en chenille, et sur leur demande, je la leur retournerai avec le nom et les détails de mœurs que je connaïtrai. Cette offre s'arrête aux Microlépidoptères. S'ils trouvent des pontes et qu'ils veuillent bien m'envoyer un œuf avec quelques renseignements, soit sur la plante sur laquelle ils étaient, soit placés par petits groupes ou en masse, je pourrai leur dire souvent le genre et quelquefois l'espèce. Tax. Goossens, 171, faubourg Saint-Martin, Paris. M. Ragonnot se met à la disposition des débutants lépidoptéristes pour la détermination des Microlépidoptères. Il appelle leur attention sur cette famille, dont l’étude est trop négligée et où il y a encore à faire bien des découvertes intéressantes. M. le D' Gobert réunit en ce moment des matériaux pour la publication d’un catalogue et d’une faune des Diptères de France. Il s’offre à déterminer ceux de ces insectes qui lui seraient envoyés, avec l'indication précise de la localité où ils ont été recueillis. M. T. Hette, 107, rue de Mons, à Valenciennes, met à la disposition des débutants qui lui en feront la demande et sans autres frais que ceux nécessités par l'envoi, deux ou trois cents Lépidoptères diurnes, nocturnes et phalènes parfaitement nommés. M. Ernest Lelièvre rappelle aux débutants qu'il continue, comme par le passé, à metre à leur disposition, et sans autres frais que ceux nécessités par l'envoi des boites en double emballage, trois ou quatre cents espèces de Lépidoptères de tous les ordres bien et dûment déterminés. M. Ernest Lelièvre, 2?, Entre-Ponts, à Amboise, propose aux Lépidoptéristes qui voudraient entrer en relation d'échanges les espèces suivantes, à savoir : Thaïs medesicaste, Parnassius mnemosyne, Anthocharis belia, A. eupheno, Leucophasia lathyri, Rhodocera Cleopalra, Polyommatus virgaureæ, P. Eurydice, P. Gordius, Lycæna Bætica, L. telicanus, L. Tiresias, L. Hylas, L. Ercos, L. Agestor, L. Daphnis, L. Damon, L. dolus, L. se- brus, L. melanops, Libythea celtis, Arge, Psyche. La plus grande partie des Erebia de la faune française : Satyrus Circe, S. Arelhusa, S. cordula, S. Actæa, S. Phædra var. Mæone, S. epinephele, S. Lycaon, S. Ida, S. Pasiphaë, S. cœnonympha, S. Dorus. Il recevrait volontiers en échange les espèces qui suivent : Anthocharis Simplonia, Thecla V-album, T. acaciæ, roboris, Polyommatus ballus, P.hippothoë, Lycæna Argus, L. Hylas, L. optilete, L:pheretes, L. orbitulus, L. Donzelii, L. Alcon, L. Diomedes, L. Arcas, L. Eumedone, L. Icarius, Melitæa Deione, M. Arge var. Cleanthe, Erebia epiphron, E. manto, E. gorge, E. gorgone, E. æme var. Lefebvrei, Chionobus aëllo, Pararga hiera, Syrich- lus sidæ, S. cacaliæ, S. proto et S. carlinæ. M. Édouard Thirot, rue de Laeken, 54, à Jette-Saint-Pierre (Belgique), s'occupe spéciale- ment des Carabes, Lamellicornes et Longicornes européens et exotiques; il tient à la dis- position des entomologistes qui désireraient entrer en relations d'échanges avec lui, des Carabes et autres insectes de la faune belge. PRNEUELE AB Pre La ? MR ur M. Léon Anthouard, ruc des Barris, au Vigan (Gard), tient à la disposition des botanistes qui voudraient faire des échanges avec lui, bon nombre d'espèces rares ou intéressantes du Gard, et plus particulièrement de la région cévennique de ce département. M. D. Hanra, élève à l’école normale spéciale de Cluny (Saône-et-Loire), tient à la dispo- sition des amateurs des fossiles et des minéraux des alluvions quaternaires et tertiaires, du terrain oxfordien, de l'oolithe inférieure, du lias, des marnes irisées, arkoses, por- phyre, granite; de plus, quelques ossements d'animaux antédiluviens de la station de Solutré (Saône-et-Loire), BIBLIOGRAPHIE Rapport sur les phosphates de chaux de la Caroline du Sudet sur l'emploi comme engrais des phosphates en général, par M. Brylinski, 14 p. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de Normandie). Nous prions nos lecteurs de ne pas confondre cette brochure avec le Traité général des phosphates de chaux natifs, dont nous avons annoncé dans plusieurs numéros de la Feuille la prochaine publication. Le rapport de M. Brylinski se recommande par une grande lucidité qui n’est pas une des moindres preuves de l’érudition de son auteur; celui-ci prend soin, du reste, par des défi- nitions rigoureuses, d'écarter dès l’abord toute équivoque dans les termes qu'il emploie. Son travail est divisé en deux parties : la première comprend l'historique, l’âge géologique et l'origine des phosphates de chaux de la Caroline du Sud, avec quelques mots sur les phosphates de France, de Russie, d'Angleterre, etc.; cette question sidélicate de l’origine des phosphates est traitée avec beaucoup de tact; M. Brylinski ne cherche à résoudre le problème qu’en ce qui concerne les nodules et croit devoir adopter la théorie de M. Holmes, basée sur l’absorption par les nodules de marne, des eaux de pluie imprégnées de matières fécales; c’est le chapitre que nous avons lu avec le plus vifintérêt. Dans la seconde partie de son rapport, l’auteur traite de la composition des phosphates en général et de leur emploi comme engrais. Il n’entre pas dans le cadre de cette Feuille de nous étendre surles questions pratiques qui nous entraineraient trop loin, mais nous ne pouvons nous empêcher d'engager vivement nos jeunes géologues à étudier la question des phosphates, qui est devenue pour l’agriculture une question vitale; ils trouveront des indications sûres dans la brochure de M. Brylinski, qai se termine par quelques analyses fort utiles aux spécialistes et par quelques mots sur la fabrication des superphosphates et sur la rétrogradation. Description d’'Eumolpides nouveaux et peu connus. Les Eumolpides forment en Europe une famille peu nombreuse en espèces; c’est dansles pays chauds des zones tropicales qu'ils se rencontrent en abondance et forment un groupe riche en genres des plus caractéristiques et en espèces des plus variées. M. Édouard Le- fevre a entrepris leur étude, souvent délicate; MM. Marshall et Chapuis en ont décrit un grand nombre; mais, depuis ce temps, de nouvelles richesses ont été accumulées, qui nécessitent une nouvelle revision de la famille. En attendant ce travail considérable, M. Le- fèevre nous offre dans ces deux mémoires la description de 50 espèces nouvelles de pro- venances diverses. Nous profitons de cette occasion pour annoncer la prochaine apparition dans l’Abeille d'une synopsis du même auteur, portant sur les Eumolpides d'Europe. Typ. Oberthür et fils à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers). Y v 4 4 Mars 4876. Sixième Année. N° 65. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES — AVIS. — Nous sommes forcés d'interrompre la publication de l'article de M. Clément : « Lutte pour l'existence chez les Mollusques, » par suite d’une maladie du dessinateur, qui n’a pu terminer la planche accompagnant ce travail. SR D SUR LE PROSOPISTOMA. Je crois devoir signaler l’intéressante caplure que mon frère, Albert Joly, médecin-élève au Val-de-Grâce, en excursion entomologique avec leprofesseur N. Joly, correspondant de l’Institut, a faite à Toulouse, durant ces dernières vacances, dans le bassin de la Garonne, de trois superbes Prosopistoma puncti- frons Latr. (Binocles à queue en plumet, de Geoffroy). Me trouvant, une quinzaine de jours après cette trouvaille, en congé à Toulouse, j'ai pu encore voir, étudier et admirer tout à l'aise dans le labo- ratoire de mon père, le dernier survivant de ces étonnants insectes, lequel, du reste, vingt-quatre heures plus tard, allait rejoindre dans l’alcool ses cama- rades morts beaucoup plus rapidement. Ces nouveaux Prosopistomes ont été recueillis le 12 octobre 1875, vers le, milieu de la digue du Moulin-Vivent, en aval de cette digue, c'est-à-dire juste à l'endroit où il y a sept ans un heureux hasard me permettait de rencontrer les types qui, aujourd'hui encore, font partie de ma collection. Les individus saisis par mon frère ont absolument la même taille, le même faciès et le même degré de développement que mes exemplaires de 1868. Or, si l’on considère que ces récents spécimens ont été surpris dans nolre fleuve plus d’un demi-mois après l'époque (25 septembre) où, pour la première et unique fois, j'ai eu occasion d'y capturer moi-même les miens; si, d’un autre côté, l’on tient compte de ce fait, que toutes les Ephémérines du bassin sous- pyrénéen jusqu'ici observées par nous (1), et probabiement aussi toutes les Ephémérines européennes connues, ont, à cette époque et depuis longtemps, accompli le cycle entier de leurs multiples métamorphoses, — on sera certaine- ment tenté de se demander, avec M. Robert Mac-Lachlan, s’il n’existe pas d'Ephémérine aptère, et si l’imago du Prosopistoma ne pourrait se trouver dans cette condition. On s’expliquerait très bien ainsi l'absence d'ailes, même rudimentaires, chez tous les individus que mon père et moi nous avons disséqués jusqu’à ce jour. Ce qui donne encore plus de force à l'hypothèse du savant entomologiste anglais précité, c’est : 1° que Latreille lui-même, le créateur du genre, n’a pas vu de vestiges d'ailes, detraces de fourreaux sur ses Prosopistomes de Madagascar (P. variegatum) qui ont pourtant des yeux à facettes; et 2° qu'il n'existe pas, que je sache, d'immature d'Ephémérine autre que le Prosopistoma, qui, muni d'yeux à résean, ne soit en même temps possesseur de fourreaux d'ailes ou tout au moins de rudiments de ces organes. (1) Elles se rapportent aux genres suivants : Ephemera, Ephemerella (?), Palingenia, Baëtis, Potamanthus, Cloë, Cœnis, Oligoneuria. SAN La nymphose se bornerait-elle donc, chez nos curieux insectes, aux modifi- cations ci-dessus indiquées des organes de la vision, et ainsi limitée à l’exté- rieur, constiluerait-elle, comme chez certains Crustacés (1), le dernier degré de leur perfectionnement? Serait-ce sous ce dernier état, certainement définitif, je le répète, au double point de vue organique et physiologique, que ces bizarres entomozoaires ainsi voués à une existence entièrement subaquatique, seraient aptes à propager leur espèce? Les Prosopistomes, enfin, seraient-ils vivipares, comme quelques-uns de leurs congénères, les (Zoé, par exemple?.. Autant de questions non encore résolues, fort importantes au point de vue de la philosophie naturelle et bien faites pour stimuler notre propre zèle, ainsi que celui des collaborateursles plus studieux de la Feuille des Jeunes Naturalistes. Si j'insiste de la sorte au sujet du Prosopistoma, c'est que, comme l’a très justement dit un savant éminent : « Les faits individuels, en dehors même de » toute application pratique, méritent non seulement de fixer notre attention, » mais d'être étudiés avec le plus grand soin et jusque dans leurs derniers » détails. Il n’en est pas de trop petits pour quelevrai naturaliste dédaigne » de les constater, au prix de longues heures d'études et de les fixer, s'il le » faut, par les plus minutieuses descriptions (2). » Aussi, en terminant, me permettrai-je d'adresser un nouvel appel à nos jeunes amis. Fouillez, leur dirai-je, les fleuves, les rivières, les lacs, les mares, les étangs; cherchez au milien des digues, des chaussées, des écluses; ex- plorez les passerelles, les ponts, les gués, les bords des îlots; retournez toutes les fois que vous en trouverez l'occasion, au milieu des amas d’eau qui vous afoisinent, les grosses pierres, les cailloux, les blocs de rochers ou de maçonnerie, les morceaux de bois flottants, les feuilles et écorces submergées, etc., etc.; tentez même avec l’aide des pêcheurs de sable, là où la chose est faisable, quelques dragages dans les endroits où le courant est le plus rapide, — et peut-être enfin, grâce à des efforis persévérants, l’un de vous aura-t-il le Juste orgueil et la gloire de pouvoir offrir au monde savant la solution si impa- tiemment attendue du mystère qui entoure le Prosopistoma. D' ÉMILE JoLy, Membre de la Société entomologique de France. EXPLICATION DES FIGURES FiG. 1. — Prosopistoma punclifrons, de la Garonne, grandeur naturelle. — 2. — Le même, grossi et colorié. — 3. — Le même, très grossi, vu par la face dorsale. — 4, — Le même, très grossi, vu par la face ventrale. : — 5. — Binocle à queue en plumet, des environs de Paris, vu par la face ventrale (3) et grossi tel que Geoffroy l’a représenté pl. XXI, fig. 3, g. — 6. — Nymphe d'Ephémérine, à organes respiratoires, accessoires complétement nus. — 7. — Nymphe d'Ephémérine (genre Cœnis), à organes respiratoires, accessoires protégés, en majeureparliecachés par les sortes deguichets, de volets, basques, ou opercules 0, 0’. , 9, 10, 41, 12, 13, 14, 15. — Articulés fossiles trouvés dans le Lias de l'Angleterre et rapportés par le géologue anglais Peter Bellinger Brodie, soit au genre Trogulus, soit au genre Prosopisloma. On a, à dessein, supprime la partie inférieure des dernières pattes, pour montrer en vv” les espèces de ventouses à l’aide desquelles l'animal adhère fortement lorsqu'ilest surpris aux gros blocs de maçonnerie tombés dans l’eau, sous lesquels nous l’avons recueilli. | CO (1) Les yeux à facettes ne sont pas, comme on le sait, le privilège exclusif des insectes Lexapodes, . tant aériens qu'aquatiques, car on les trouve également chez quelques Crustacés : tels les Seutigera; les Ocypus, les Astacus, les Squilla, etc., etc. (2) Isidore-Geoffroy Saint-Hilaire : Æistoire naturelle générale des règnes organiques, &. I, 363-364. (3) Seraient-ce des stismates, que ces trois petits points abdominaux rapprochés, que l’on voit à droite de la figure, en dehors de la patte postérieure évidemment à dessein a page repliée et déjetée vers la gauche? A ee) NOTICE SUR M. BOREAU. La ville d'Angers vient d'acquérir au prix de 6,000 fr., l'herbier de M. Boreau, le savant auteur de la Flore du Centre. Cette magnifique collection comprend plus de 250 cartons renfermant environ 20,000 espèces dues à 50 années d'herborisations et à de nombreux échanges avec les célébrités botaniques de tous les pays. Alex. Boreau naquit à Saumur, le 15 mars 1803; reçu pharmacien à Paris en 1828, il se fixa à Nevers pour y exercer sa profession. Dès 1832, il publiait la relation d'un voyage botanique au Morvan, relation qui fut bientôt suivie du Programme de la Flore du Centre et du Catalogue des plantes observées dans le rayon de cette flore. Quelques années plus tard (1838), M. Boreau quittait Nevers pour venir prendre la direction du Jardin des plantes d'Angers et professer la botanique à l'Ecole supérieure de celte ville. Là, délivré des charges d’une profession qui exige une attention et une surveillance de tous les instants, il put se livrer sans relâche à ses éludes favorites; c’est alors qu'il fit paraître, sous les auspices du comte Jaubert, la 4° édition de la Flore du Centre de la France (1810), ouvrage de grand mérite qui attira immédiate- ment l'attention des spécialistes par le nombre des espèces nouvelles mises au jour, et celle des élèves par la clarté des diagnoses et les avantages que leur offrait la clef dichotomique pour arriver à la détermination de chaque plante. En 1849, une nouvelle édition étendit le rayon de cette Flore à tout le bassin de la Loire, et ne tarda pas à êire suivie d'une troisième {1857). Ces ouvrages sont trop connus pour qu'il soit besoin d'en faire ici l'éloge; ils sont devenus, pour ainsi dire, classiques, et se trouvent entre les mains de tout botaniste herborisant. Les fatigues et les difficultés d’une publication telle que la Æore du Centre n’empêchaient pas M. Boreau de se livrer à de nombreuses herborisations dans le beau pays d'Anjou qu’avaient déjà parcouru les Bastard, Guépin, Desvaux, etc. Les résultats de ses recherches furent consignés dans le Catalogue raisonné des plantes phanérogames de Maine-et-Loire (1859). Inutile d’énumérer ici toutes les autres publications de notre vénérable maître aussi ardent au travail que consciencieux dans ses écrits. Parmi les plus importantes, parues soit dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Paris ou la Revue de Botanique, soit dans les Actes de la Société Industrielle ou ceux de la Société Académique de Maine-et-Loire, contentons-nous de rappeler de nombreux précis d’herborisa- tion avec notes critiques, des remarques sur plusieurs plantes françaises, une Monographie des Seduin de la section Telephium, la Monographie des Agropyrum d'Europe, etc. Au mois de juin dernier, la Société Botanique de France, réunie en session extraordinaire à Angers, éprouvait le regret de ne pouvoir placer à sa tête pour la diriger dans ses excursions, celui qu'elle venait, dans la personne de ses éminents et dignes représentants, remercier d’avoir tant fait pour la science. Combien dut souffrir notre cher maître d’être obligé de se soustraire à une manifestation si juste @t si bien méritée. Très affaibli déjà, il succombait quelques jours plus tard (5 juillet 1875) sous les étreintes d’une terrible maladie. M. Boreau réunissait depuis longtemps des matériaux pour une 4°édition de sa Flore, dont il a laissé le manuscrit. De nombreuses modifications ont été apportées aux éditions précédentes, surtout en ce qui concerne, les genres hügieux : Erophila, Rubus, Rosa, Hieracium, Mentha, elc. Espérons que cetimposant travail sera livré à la publicité, ainsi que plusieurs mémoires LS EEE détachés auxquels M. Boreau sacrilia ses dernières études et plus particulière- ment la Monographie des Sedum de la section Reflexwm. Vuisse enfin une main plus autorisée que la nôtre donner au monde botanique la biographie complète du savant et modeste professeur d'Angers. G. BOUVET. DEUXIÈME NOTE SUR LE ROLE DES FEUILLES. C'est un fait aujourd’hui bien reconnu que les gaz de l’atmosphère pénètrent dans le tissu des feuilles pour y être élaborés. Les feuilles aériennes tirent ces gaz directement de l'air, les feuilles snbmergées de l’eau où ils sont dissous. L’acide carbonique y est décomposé, l'oxygène fixé en partie, l'azote est peut-être aussi fixé, mais en très petite quantité. Mais si le résultat est bien connu, il n’y a que quelques années à peine que le mécanisme de ces phéno- mènes commence à l'être. Prenons une feuille d'une plante aquatique submergée; on sait que cette feuille est dépourvue d’épiderme et de stomates, elle baigne dans l’eau, et ce qui est immédiatement en contact avec elle est cette membrane, la cuticule, découverte par M. Ad. Brongniart. L'eau tient en dissolution les gaz de l'atmosphère, qui y sont normalement dans la proportion de 1/3 d'oxygène, 2/3 d'azote, quantité variable d'acide carbonique. Or, commeil est bien prouvé que l’acide carbonique pénètre à l’intérieur, il ne saurait y avoir ici de doute; le gaz ne peut entrer que par une endosmose au travers de la cuticule. C'est un principe qui paraît incontestable que celui qui.consiste à dire que les caractères les plus généraux sont les plus importants. Or, la présence de la cuticule est dans ce cas; elle est presque aussi générale que celle de la cellulose et de la chlorophylle. On la rencontre, selon M. Garreau, non seule- ment sur les feuilles déjà ägées, mais sur les feuilles très jeunes, souvent sur les stigmates, les placentas, les ovaires, sur des plantules à peine développées. C’est une membrane extrêmement mince, homogène et sans organisation cel- lulaire. On ne saurait mieux la comparer qu'a une feuille très mince de caoutchouc. Elle ne paraît donc avoir aucun rôle vital, car on sait que l’orga- nisation en cellules est précisément le criterium de l'être ou de l'organe vivant. Peut-être est-ce là ce qui fait qu'on a longtemps négligé de lui rechercher un rôle quelconque dans la vie de la plante. Cependant il est évident, par ce qui a été dit plus haut, qu'elle doit être traversée par les gaz de l’eau quand ceux- ci pénètrent dans le tissu. ; Si nous considérons maintenant la feuille aérienne, la question se complique parce qu'ici se trouve un épiderme organisé, muni de stomates. Par ces sto- mates, une communication incessante est ouverte entre l'atmosphère inté- rieure de la feuille et le milieu environnant. Aussi crut-on pendant longtemps que c'était par ces orifices que pénétraient les gaz de l'air. Bien des expériences cependant tendaient à faire douter de l'importance de ces organes à ce point de vue : 1° il y a une grande variabilité dans le nombre des stomates d’une plante à l’autre; et il y a, au contraire, une constance rela- tive dans l'intensité des phénomènes qui nous occupent; 2° la face supérieure vernissée de la feuille en est moins pourvue que l’autre, et c’est cependant celle dont la respiration est la plus active, ainsi qu’il résulte de nombreuses expériences d'Ingenhousz, de Dutrochet, de M. Boussingaull. Il y a donc lieu de rechercher si la cuticule ne joue pas, là aussi, un rôle LR: TN qui, pour n'être que purement physique, n’en serait pas moins important pour la vie de la plante. Dans un important mémoire, Graham s’est occupé de la séparation dialytique des gaz par les membranes colloïdales. 11 reconnut que le caoutchouc ne se prête à la diffusion colloïdale que sous une épaisseur moindre que 1/75° de millimètre. Dans ces conditions, les gaz traversent les membranes avec des vitesses très variables. Graham suppose que les gaz se liquéfient dans la mem- brane et viennent reprendre l’état gazeux de l’autre côté. Partant de là, les saz les plus liquéfiables doivent être les plus diffusibles, et c’est en effet ce qu'a démontré l'expérience. L’azote est celui qui offre la moindre vitesse. Si on prend cette vitesse pour unité, on trouve pour les autres gaz : VITESSE. RAD Re RE ns 1,000 Oxyde de carbone . ...:....:.. 4,113 CORTE TERRASSE CRTC EPS 2,556 ENUipnBne ns des 9,900 | Acide carbonique............. 13,585 De ces chiffres ressortent les conséquences suivantes : — Le mélange gazeux extrait de l’air par dialyse contient 42 0/0 d'oxygène environ et 58 d'azote. — De plus, l'acide carbonique ayant un coefficient très élevé, passe assez rapide- ment pour que sa proportion dans l’air dialysé atteigne jusqu’à 1 0/0. Or, il paraît certain que l'on est en droit d’assimiler la cuticule à une mem- brane mince de caoutchouc. Par suite, elle devra avoir une action dialysante sur l’air. Cette opinion a été énoncée par M. Barthélemy. Il y a même plus. La formule chimique de la cuticule donnée par M. Garreau (qui la retire des pélales de roses, en détruisant les tissus sous-jacents par l'acide sulfurique), représente celle du caoutchouc associé à de l'oxygène. On sait, d'autre part, que le caoutchouc exposé dans le vide perd une notable quantité de ce gaz. Il n’est donc pas impossible que cette membrane ne soit très voisine du caoutchouc, sinon identique. Pour vérifier l'exactitude de son idée, M. Barthélemy fit des expériences sur les feuilles de divers végétaux. On peut les répéter à l’aide du diffusiomètre irès simple que voici : on prend un tube de verre de 3 centimètres de diamètre et on le ferme à l’aide d’un bon bouchon où l’on perce un trou de ? centi- mètres. Sur son pourtour on met une couche assez épaisse de matière grasse el on y fixe le limbe de la feuille en l’appuyant. On à alors une sorte d’éprouvette dont le fond est formé par la feuille. On la remplit d’eau et on la retourne : on pe tarde pas alors à voir le niveau du liquide baisser. Si l’on opérait sur du mercure, 1l faudrait soutenir la feuille par une toile à tamis collée sur le bou- chon. Cet appareil fort simple fonctionne très bien. En analysant les gaz à l’eudiomètre, on reconnait que le filtrage de l’air donne un mélange gazeux contenant environ 40 à 45 0/0 d'oxygène. Ce nombre est d'accord avec celui qu'on calcule à l’aide des coefficients de Graham. Cependant on remarque que la vitesse de diffusion est bien supérieure à celle que le savant indique pour les membranes minces de caoutchoue, ce qui s'explique par l’extrème ténuité de la cuticule. _ Voyons maintenant quelle est la théorie du mécanisme que l’on peut fonder sur ces remarques. La feuille étant à l'air libre, supposons-la pleine d’air. L’acide carbonique de l'air va se diffuser, à travers la membrane, dans la feuille. Alors, de deux choses l’une : ou la feuille recevra les rayons solaires ou elle ne les recevra pas. Dans le premier cas, sous l'influence de la chlorophylle, l'acide carbonique sera décomposé, son carbone fixé, et l'atmosphère intérieure de la feuille gagnera RE) ler 00 AUS de l’oxygène et, au contraire, perdra de l'acide carbonique. Alors l’endosmose de celui-ci pourra continuer tant qu'il sera détruit à l’intérieur. Mais pendant ce temps, l'oxygène étant en excès à l’intérieur sorlira par exosmose. Pendant la nuit, au contraire, l'acide carbonique pénêtrera de même; mais là encore, l'équilibre ne pourra pas s'établir, il Sera rompu; mais en sens inverse de tout à l'heure, il y avait au soleil destruction de ce. gaz, il ya maintenant, au contraire, production additionnelle par suite de la respiration proprement dite par laquelle la plante brûle une partie de son carbone. Alors, l'acide en excès sortira à l'extérieur par diffusion colloïdale. Mais que devient dans cette théorie le rôle des stomates? Comme celui de la cuticule, c’esi un rôle purement physique : elles fonctionnent comme ouver- iures capillaires établissant la communication entre deux atmosphères. Il devra alors se passer un phénomène de diffusion simple ou capillaire. Or, on saitque dans ce cas la vitesse d'écoulement d’un gaz est inversement proportionnelle à la racine carrée de sa densité. Or, la densité de l'oxygène est 1,1056, celle de l'azote 0,976. Les stomates sont donc les organes de diffusion simple favorables au passage de l'azote. Il est d’ailleurs très probable que là ne se borne pas leur rôle et qu'elle servent activement dans les phénomènes d'évaporation. Cette remarquable théorie de M. Barthélemy rend compte de diverses expé- riences intéressantes. En premier lien, c’est l'énergie avec laquelle la feuille tire de l’air l’acide carbonique, mise en évidence par l'expérience de M. Bous- singault sur la vigne. Son grand coefficient montre que les molécules au contact se dissolvent de suite dans la membrane, déterminant ainsi un vide local d'acide carbonique, d’où résulte un appel des autres molécules. En second lieu, on se rend compte de la grande influence qu’exerce le plus petit excès d'acide earbo- nique, el qui a été signalée il y a déjà longtemps par Saussure. C'est donc là une ingénieuse théorie qui, par son accord rigoureux avec l'expérience et la théorie de la dialyse en mème temps que sa grande simpli- cité, mérite l’attention et les études de tous les physiologistes. Saint-Denis. V. Picou. COMMUNICATIONS. La Société entomologique de France a décerné le prix Dollfus, pour l’année 1876, à M. Eugène Simon, pour son ouvrage intitulé : Les Arachnides de France. Un loup privé (1). — On sait que le loup passe pour un des animaux les plus sauvages et qu'on a fort peu d'exemples de loups privés, même quand on parvient à les prendre tout petits. Voici cependant la correspondance que nous lisons dans un journal de l'Allemagne du Nord. Un étudiant en médecine de Dorpat (Livonie) recut l’an passé un louveteau mâle à peine âgé de huit jours. Il en prit soin et s’appliqua à faire son éducation. Il a été depuis payé de ses peines par le plus fidèle attachement. Quand il sort, il laisse son élève en compagnie d’un grand chien couchant qui s'accommode, lui aussi, de son métier de gardien. Le petit loup est complètement privé, répond au nom de filou, et obéit à l'appel ou au sifflet de son maître; on dirait un chien bien dressé. Rien de farouche dans son aspect comme chez ceux de son espèce, au contraire, de Ja franchise, de la joie; il regarde les visiteurs en face, tout prêt à rendre les moindres marques de sympathie qu’on lui témoigne. (1) Communiqué à la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes. De jen Filou n’est lâché que quand son maitre est chez lui, le reste du temps il est couché dans une loge en bois placée dans une cour. Mais quelle joie quand la porte s'ouvre! D'un bond, le voilà dehors, il saute après son maitre, lui lèche les pieds, les mains, agite la queue, lui fait fête, moi-même j'ai une part de ses caresses, il me saute sur l'épaule et me lèche la figure. Un spectacle plus curieux encore m’attendait, Zampa, l'ami de Filou, est appelé pour les exercices. Au commandement du maître, chien et loup sautent tour à tour l’un par dessus l’autre; à la course, ils rivalisent d’agilité et s’élancent dans la cour, mais Le loup est bientôt atteint et terrassé. Ensuite ils luttent, ils se roulent ensemble comme une pelote, ils se mordent; mais il faudrait voir toutes les précautions du loup pour ne pas blesser son camarade dont il tient le cou presque tout entier dans sa gueule. On peut juger par là si Filou est bien dressé, mais ce n’est pas tout. Un jour son maître va faire une visite chez un propriétaire de la campagne, son frère; Filou est emmené, mais comme pour le trajet on ne sait où le mettre dans le traineau, on l'enveloppe d’un sac dont on ne laisse sortir que sa tête. Il se tenait tranquille à côté de son maitre, résigné à sa position et semblant s’accommoder assez bien de sa prison. On en était à la vingtième verste (1) en rase campagne... Tout-à-coup Filou s’élance comme un trait, après avoir longtemps fixé son maitre, et disparaît de sa vue. Un moment après on entre sous bois, Filou revient aussitôt. se serrer contre son maître comme s’il avait peur de le perdre! et cependant il faisait fort souvent des promenades à travers champs et forêts. Filou est maintenant de retour à Dorpat; il a onze mois, a atteint presque tout son dé- veloppement : il possède une pelisse magnifique et une mâchoire terrible. Ce qui confirme ce fait que le chien le plus fort n'arrive jamais au même point qu’un loup. Heureusemen que le chien gagne en attachement et en intelligence ce qu'il perd en force par la domes-+ tication, sur le plus grand nombre de ceux de son espèce. G. Bouar. Dauphin globiceps.—Ily a quelques jours, on a débarqué à Marseille un Dauphin globicips qui avait été pêché sur les côtes d'Algérie. Ce mammifère n’ayait été pris qu'une fois dans l; Méditerranée. Il avait été vu par Risso qui lui donna le nom qu'il porte. Il ne semble pas cependant être aussi rare dans nos eaux qu’on le croit généralement, car une bande très nombreuse de ces animaux a été aperçue tout dernièrement par le travers des îles de Sardaigne et de Corse. Cette espèce ne parait nullement différer du Phocæna deductor (Scoresby), qui est si abondant dans les mers du Nord. Tout au plus pourrait-onla regarder comme une variété méditerranéenne, mais les variétés locales ne sont guère fréquentes chez ces grands mammifères errants; et d’ailleurs aucune différence sérieuse n’a été signalée entre le cétacé du Nord et celui de notre mer. L'individu arrivé à Marseille mesurait à peine trois mètres de long, il n'avait done pas atteint tout son développement normal. Il n’est pas rare de trouver de nombreux Ascaris dans le tube digestif des dauphins , c'était, en effet, le cas dans cette circonstance; mais, fait non encore signalé, ces Nématoïdes parasites infestaient littéralement les fosses nasales du mammifere. Les migrations de ces Helminthes sont encore à découvrir : avis aux jeunes abonnés de la Feuille. Marseille. CATTA. Liparis salicis. — Je n'ai presque pas vu cette année de chenilles de la Liparis chrysorrhæa qui pullulaient dans ces cinq ou six dernières années. En revanche, celles de (1) Mesure itinéraire russe équivalant à 1K67. LB a la Liparis salicis ont été très communes sur les diverses espèces de saules et de peupliers. Les papillons de la Pieris cratægi ont été si abondants que l’on aurait cru voir tomber de la neige lors de leur éclosion. Peu de chenilles de Pieris brassicæ et P. rapæ; beaucoup de Papilio Machaon. En général, les agriculteurs n’ont pas eu à se plaindre des dégâts que les chenilles ont causés cette année, car ils Sont insignifiants. Par exemple, beaucoup de châtaignes et de noix sont véreuses ; elles renferment une (arpocapsa, la pomona, je crois. Umieux (Loire). S. Egrarp. Le Syntomium æneum est un petit Staphylinide court, d’une couleur noire, avec l’abdomen bronzé. On letrouve assez fréquemment, parfois même en nombre, sur les talus et la terre humide des chemins creux ombragés qui avoisinent la mer, particulièrement sur le littoral de la Manche, Il sait si bien se dissimuler et se tenir immobile dans les endroits sombres, qu'il faut explorer l'endroit avec une certaine attention avant d'en découvrir un seul. — Je l’offre aux lecteurs de la Feuille désireux de le posséder. L'Anommatus 12-striatus est peu répandu dans les collections, sans doute parce qu'il est assez difficile à trouver. Voici la manière dont je le capture par douzaines, au printemps et à l'automne. On arrache de terre quelques vieux tuteurs et des plantes mortes; on secoue sur un drap les parties qui étaient enterrées, on examine attentivement les détritus ainsi obtenus, et l'on ne tarde pas à apercevoir deux ou trois Anommatus se trainant lourdement sur la nappe. On visite ensuite les fissures du bois, le dessous de l’écorce, et on en recueille encore quelques individus. Cette vie toute souterraine ne laisse pas d’être fort curieuse, et les métamorphoses du petitinsecte doivent présenter un certain intérêt. Voici sa description sommaire : longueur, 1 millimètre, couleur jaunâtre, forme rectan- gulaire, corselet très grand, moitié de la longueur des élytres; pattes courtes, élytres offrant de chaque côté de la suture 6 stries pointillées bien distinctes. Rouen. Robert GUILBERT. Chasse sous la glace. — Le 30 janvier dernier, ayant fait une petite excursion à l'étang des Fonceaux, dans le bois de Meudon, nous le trouvâmes complétement et assez profondément gelé; mais, à l’aide de nos écorcoirs et des manches de nos filets, nous fimes dans la glace un:trou assez large pour donner passage au filet. — Beaucoup de Dytiscides et d'Hydrophilides montèrent aussitôt à la surface pour respirer. — Nous en primes un grand nombre, tous très vifs; c'étaient : (olymbetes fuscus, pulverosus; Agabus bispululatus, paludosus ; Noterus semipunctatus ; Laccophilus hyalinus et minulus ; Hydroporus picipes tristis et dorsalis; Hydrobius fuscipes, bicolor, æneus ; Phillydrus lævigatus ; Berosus æriceps; Helophorus grandis ; Hydrochus elongatus, etc., etc. R. Dracrcsevics et R. HicKkeL. Une chasse dans un nid d'hirondelle. — Depuis plusieurs années, un couple d'hi-, . rondelles (4. wrbica) vient tous les étés bâtir son nid et élever ses petits dans le tuyau de la cheminée de ma chambre, où l’on fait rarement du feu. Au mois de juin dernier, je remarquai sur les rideaux de la fenêtre un grand nombre de petits Curculionides sauteurs ; c'étaient des Orchesles quercus qui, malgré toute leur agilité, n’avaient pu sauter ainsi jusqu’au premier étage, ct, dans tous les cas, n’y pouvaient être venus d'eux-mêmes en si grand nombre, Ce fait m'intrigua, et je ne tardai pas à m'assurer, en suivant mes EN EM e Orchestes à la trace, qu'ils étaient tombés par la cheminée, et provenaient de la chasse de mes hirondelles qui avaient en ce moment une demi-douzaine de petits à nourrir. J'examinai l’âtre de la cheminée, et j y découvris bientôt, au milieu des déjections de ces oiseaux, une assez grande variété d'insectes, Coléoptères et autres; les uns parfai- tement vivants et intacts; les autres paraissant en proie à une sorte de vertige, dù, sans doute, à quelque lésion intérieure des centres nerveux, bien que leur aspect extérieur n'indiquât aucune blessure grave. Outre les Orchestes quercus (qui s'y montraient par centaines), j'ai obtenu ainsi des Scarabéides de petite et moyenne taille, des Élatérides assez rares, et beaucoup d'autres Coléoptères; les autres ordres étaient représentés par un Hémiptère sauteur (de même couleur que l’Orchestes, rencontrés probablement par l’hi- rondelle dans les mêmes circonstances, et presque aussi nombreux que lui), par des Agrions, des Diptères, etc., etc. J’ai acquis ainsi la preuve de la consommation, ou plutôt du yaspillage énorme d'insectes que font les hirondelles, surtout à l'époque de l'éducation des jeunes. Je crois être au- dessous de la vérité en disant que la moitié de leur chasse échappait au bec des petits. Est-ce maladresse de la part de ceux-ci, ou satiété ? C’est ce qu'il est difficile de décider. MM. Fairmaire et Berce, dans leur Guide de l’'Amateur d’Insectes, indiquent bien (p. 70), comme localité, pour la recherche des Coléoptères, l'estomac des oiseaux insectivores. — Je crois, d’après l’observation que je viens de relater, que l’on fera bien d'examiner aussi le nid et les environs du nid de ces oiseaux, quand on sera assez heureux pour le découvrir. Dans tous les cas, on pourra se procurer sans peine des exemplaires en parfait état, quand on possédera sous son toit, comme dans le cas précédent, un ou plusieurs couples d’hi- rondelles ayant des petits à élever. E: T. Chasse parmi les détritus des inondations. — Avant d'avoir essayé de cette chasse, il est impossible de se faire une idée de la quantité énorme d'insectes, surtout de Coléop- téres, que l’on se procure très facilement de cette facon. On peut dire que l’inondation opère en grand à la manière du filet fauchoir; elle ramasse tous les insectes qui se trouvent devant elles, mais sur une bien plus grande échelle, et avec bien plus de perfection, puisqu'elle fouille sous toutes les pierres et jusque dans l’intérieur du sol pour en expulser les habitants. Les inondations du commencement de novembre ont été particulièrement favorables à ce genre de chasse. Arrivant après un automne assez chaud et avant les premières gelées, elles ont trouvé un grand nombre d'insectes encore en campagne, et sous ce rapport, on peut dire qu’elles ont été ‘beaucoup plus fructueuses que ne le seront probablement les inondations du printemps prochain. Pour mon compte, j'ai pu récolter en quelques jours plus d'insectes intéressants de cette manière, que je n’en ai vu pendant toutes mes chasses de l'été. Le pont et la jetée qui relient Villevêque à Soucelles par-dessus le Loir et en aval de l'immense prairie basse qu’on appelle la Grande-Rivière, alors inondée, m'ont fourni une ample récolte et de nombreux sujets d'observations pendant toute la première quinzaine de novembre. Les insectes, repousses par l’inondation, avaient cherché un refuge sur cette espèce de digue placée en travers de la vallée du Loir et longue d’un kilomètre au moins. Sur les parapets, se promenaient en nombre les Timarcha coriaria et tenebricosa ; des Amara d'espèces variées pullulaient dans toutes les fissures de la pierre; des Altica appartenant à plus d’une douzaine d’espèces sautaient de tous côtés. Je citerai parmi les espèces prises en nombre : feronia cuprea, Chrysomela staphylea, C. limbata, Coccinella sexdecim-guttato, C. duodecim-guttata, des Harpalus, Bembidium, etc., etc. ’ Ut EN Parmi les espèces plus rares trouvées parmi les détritus de végétaux amassés par le courant le long des contreforts de la jetée, je trouve : Arislus sulcalus, Polystichus fasciolatus (ne s'obtient guère que de cette facon), Panagæus crux-major, Diachromus germanus, etc. Se promenant sur le parapet du pont, je capture une très brillante Lebia chlorocephala. La nuit s’approchant, j'avise un amas de ces détritus que le cantonnier a pris soin de mettre en tas, et qui déjà presque sec, doit servir d’abri à de nombreux insectes. En le re- imuant avec ma canne, j'en fais sortir Carabus purpurascens, Feronia melanaria et d'autres carnassiers qu’une proie certaine et facile y attire sans doute. — Je remplis de ces détri- us pris au hasard un sac de la contenance d’un boisseau à peine, et je l'emporte chez moi pour en trier le contenu à loisir. Plusieurs jours m'ont à peine suffi, à raison de deux ou trois heures par jour, malgré l’exiguité du sac, pour faire l'inventaire complet des richesses contenues dans cette mine d’un nouveau genre. Citons seulement pour terminer : Cassida murræa, Chrysomela violacea, Anisosticta 19-punctata, Lasia globosa, des Curculionides à dé- terminer et beaucoup de Wicros appartenant à diverses familles, sans oublier les Siaphy- linides toujours fort nombreux partout; — enfin Brachinus explodens, dont un individu vigoureux, saisi par mes pinces, retourne son abdomen en dessous pour tirer en avant son coup de pistolet. Villevèque. E. TROUESSART. Trois plantes nouvelles pour la Flore de Maine-et-Loire : 1o Luzula albida Dec. — Keneu, bois de Monrepos. — Il est curieux de retrouver dans notre pays de plaine cette espèce de basses montagnes. 20 Asperula galioides M. Bieb. — Feneu, à Monrepos. 30 Anacharis alsinastrum Bab. — Cette plante, considérée naguère encore comme spé- ciale au continent américain, a été trouvée depuis dans plusieurs rivières de l'Angleterre et de la Hollande où elle menace de devenir un embarras pour la navigation, tant sa végétation est vigoureuse. Enfin, il y a seulement quelques années, elle fit son apparition en France, M. Lamy la recueillait dans un étang de la Haute-Vienne, éloigné de toute habitation. En 1874, nous trouvions, à dix kilomètres d'Angers, dans la boire de Juigné-sur-Loire, quelques pieds de cette curieuse hydrocharidée. En juin 1875, nous constations, avec la Société botanique de France, sa prodigieuse multiplication dans la mème localité. Enfin, au mois d'août dernier, nous pouvions de nouveau recueillir FAnacharis, mais cette fois dans la Maine, où il occupe une étendue de plus d’un kilomètre, vers le confluent de cette rivière, au delà et en deçà de Bouchemaine. En moins d’une année, notre envahisseur avait pris un développement tel qu’il menaçait déjà de détruire les autres plantes aqua- tiques : Myriophyllum, Ceratophyllum, Potamogeton, etc. Cette multiplication énorme n'est pas due à une reproduction par graines, mais bien par bourgeonnement, car nous ne pos- sédons que la plante femelle. rappelons, en terminant, un phénomène de biologie curieux, que présente l’Anacharis. Ses fleurs sont portées par des tubes qu’à première vue on serait tenté de prendre pour des pédoncules. Ces tubes s’allongent jusqu’à ce qu’ils aient gagné la surface de l’eau et présentent une longueur qui varie de ? à 30 centimètres, suivant la profondeur à laquelle : sont placées les tiges qui leur donnent naissance. Il résulte de cette disposition que les tubes polliniques fécondateurs sont obligés d'acquérir des longueurs variables et parfois surprenantes, si l’on considère la petitesse du grain de pollen. G. Bouvet. — 63 — Tulipa præcox Ten. — Je possède en ce momezt-ci, dans ma chambre, cinq ou six magnifiques Tulipa præcox (de Ténore). Mon ami, M. Méhu, est le premier botaniste qui _ ait découvert cette bonne espèce dans nos régions. Nous la cultivons, et j'ai trois échantillons atteignant actuellement de 70 à 75 centimètres d’élévation. J’en ai récolté, année dernière, le 14 avril, dans une excursion avec M. Méhu, de nombreux exemplaires, _ mesurant de 80 à 90 centimètres, depuis le sol jusqu'à la fleur. Nous la retrouverons durant de longues années eucore dans les champs de blé où elle a été remarquée pour a première fois, il y a deux ans, et nous nous proposons bien d'en renouveler notre approvisionnement en avril prochain. TrLLEr, Professeur d'histoire nalurelle à Mongré, par Villefranche (Rhône). En réponse à la question de M. R. Dragicsevics, dans les communications du n° 64 en ma possession, je dirai que j'ai possédé une petite tortue, qui venait aussi près de moi chaque fois que je jouais du piano. Quoique jeune alors, j'en ai fait la remarque. Ce double fait dénote certainement un instinct naturel. NV. PLUOHE. ÉCHANGES. Additions et changements d’adresses. Gallois, à Sainte-Gemme-sur-Loire, près Angers. — Entomologie générale. R. Hickel, rue Taranne, 10, à Paris. — Entomologie, Coléoptères. Isenschmid, rue des Juifs, 113, Berne (Suisse). — Entomologie. B. Jacob, Corcelles, près Neufchâtel (Suisse). — Botanique, Entomologie, Coléoptères. Kunckel d'Herculais, rue Gay-Lussac, 28, Paris. — Entomologie générale. Ch. Langrant, rue Thourat, 16, Bordeaux. — Géologie. Abbé Martin, à Semur-en-Brionnais (Saône-et-Loire). — Coléoptères. Pellet, rue de l’Aloës, 1 bis, Perpignan. — Coléoptères des Pyrénées-Orientales. V. Pluche, place de l’Hôtel-de-Ville, 29, au Havre. — Ornithologie. J. Prosmy fils, Château-Porcien (Ardennes). — Coléoptères. Abbé Tillet (et non Thillet), collège de Montgré, par Villefranche (Rhône). — Botanique. G. Weiss, rue d'Enghien, 8, à Paris. — Ornithologie. Nous avons indiqué par erreur comme s’occupant d’erpétologie, M. Rubattel, à Villarzel (Suisse). M. Jules Saury, rue Pont-Hérisson, 8, à Limoges, offre des minéraux du Limousin parmi lesquels plusieurs rares ou particuliers à cette contrée : kaolin, feldspath, serpentine, émeraude, wolfram, titane, etc. M. Malm, directeur du Musée zoologique de Gothembourg (Suède), désire faire des échanges dans les diverses branches de l’histoire naturelle; il offre spécialement des plantes de Suède contre des plantes du midi de la France, des mollusques, etc. Nous recevons de M. Hette, à Valenciennes, l’avis suivant : J’informe mes correspondants qu'ayant recu considérablement de demandes, il m'est impossible, vu le peu de temps dont je dispose, d’y répondre immédiatement. 11 me serait agréable d'obtenir, soit par achat, soit en échanges de Lépidoptères, des 83 fs: UE 0. aa L! È L: D Mg €. ets graines fécondées de Saturnia Spina — Bombyx de V’Ailante — Bombyx Yama-Maï, Pernyi et Polyphemus. Adresser les offres directement à M. Hette, 105, rue de Mons, à Valenciennes (Nord). M. Ernest Lelièvre, rue de l’Entrepont, ?2?, à Amboise, nous prie d'ajouter à ses spé- cialités les Lépidoptères exotiques; il désirerait avoir, soit par la voie du journal, soit directement, des renseignements sur l'habitat et les mœurs du Cœnonympha OEdipus, qu'il a vainement cherché en mai et juin dans la Sologne, aux environs de Beaugency, où il est indiqué commun par divers auteurs. Nous donnons ci-joint la composition De la sixième Centurie de l'association d'échanges de M. de Marseul : Cicindela circumdata, Rognat: Nebria tibialis, Tours; N. rubripes, Mont-Dore; Carabus Ulrichi, Temesvar; C. v. alpinus, Alpes: Cymindis macularis, Sutendal; Aëtophor impe- rialis, Reims; Demetrias unipunctata. Reims: Lionychus quadrillum, Luchon; Harpalus rupicola, Dieppe; H. cupreus, Tours: H. Frœlichi, Suterdal; Stenoloph, vespertinus, Paris: Feronia v. platypera, Canigou: F. cribrata, Alpes; Amara infima, Sutendal; Anchomenus 6-punctat , Alpes: Pogonus gracilis, Corse; Bembid. nigricorne, Sutendal; B. 4-pustulat., Saumur: Bembidium concinn., Dieppe: B. biguttatum, Saumur; Hydaticus cinereus, Paris; Agabus femoralis, Mulhouse; Hydroporus inæqualis, Paris ; H. geminus, Saint-Honoré; H. Davisi, glac. du Rhône : H. angustatus, Bondy; Haliplusruficolis, Bondy ; Philbydr. marginell., Meudon: Hydrochus elongatus, Meudon; Thiasophila angulata, Limoges: Dinarda dentata, Alpes: Oxypoda alternans, Limoges; Conurus littoreus, Limoges; Stenus unicolor, Eure: Bledius bos Fauv., Tunis: B. longulus, Dieppe; B. brevicollis, Italie; Anthobium ophthalm., Limoges; Tychus niger, Colmar; Bryaxis simplex, Dieppe; B. Helferi, Italie: Scydmænus Wetterhali, Italie; Pholeuon Querilhaci, Pyrénées ; Necrophor. mortuor., Dornach; Scaphydium 4-maculat., Limoges: Scaphium immacul., Fontainebleau; Dendrophil. pygmæus, Limoges; Plegaderus vulneratus, Vosges; Brachypter. vestitus, Lectoure: Atomaria linearis, Dieppe; Hadrotoma variegata, Corse; Byrrhus murinus, Limoges; Bolboceras gallicus, Marseille; Trox sabulosus, Eure Triodonta aquila, Lyon; Rhizotrogus fuscus, Alpes: R. rufescens, Drôme: Anisoplia arvicola, Var; Cetonia amina, Tunis; Dicerca berolinensis, Haute-Loire; Anthaxia corsica, Corse ; Data vestigialis, Limoges : Cis lineatocribratus, Pyrénées : Orophius glabri- culus, Dieppe: Xestobium plumbeum, Vosges: Dorcat. chysomel., Dornach; Enneatoma subalpina, Dornach; Ptinus dubius, Reims; Gibbium Boieldieui, Perse; Morica planata, Espagne; Cistela v. ferruginea, Eure; Rbinosim planirost., Dornach: Abdera griseogut- tata, Poitiers; Carida fiexuosa, Verviers ; Emenadia bimaculata, Aïx; Sitones chloroloma Corse; Otiorhync. pupillat., Saint-Bernard ; O. nubilus, Saint-Bernard; Grypidius equiseti, Eure; Rhynchites populi, Metz; Poophagus sisymbriü, Eure: : Brachytarsus varius, Limoges; Clytus detritus, Limoges: Gracilia pygmæa, Lectoure ; Phytæcia solidaginis, Tours; Leptura cincta, Axat; Donacia sagittaris, Brest: D. simplex, Somme; Zeugophora subspinosa, Langres; Clytra concolor, Limoges: Cryptoceph. ochroleuc., Saumur; C. nitens, Tours; C. 6-pustulat., Tours; Chrysomela cerealis, Langres: Lina longicollis, Metz; Hispa testacea, Aix; Cassida lucida, Vosges; Halyzia 16-guttata, Mulhouse. se Espèces supplémentaires. — Cymindis humeralis, Canigou; Agabus conspersus, Amiens ; Megarthrus aflinis, Limoges; Bythinus securiger, Fecht; Murmidius ovalis, Rouen; Heterocerus fusculus, Schafh; Apion juniperi, Dieppe; Cerambyx heros, Limoges; Hæmonia equiseti, Schafh; Lithonoma margin, Saint-Sever. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus (square des Arts-et-Métiers). 4er Avril 1876. Sixième Année. N° 66. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES DE LA LUTTE POUR L’EXISTENCE CHEZ LES MOLLUSQUES (1) (Suite). I Les Mollusques ont à soutenir le combat non pas seulement contre des influences provenant d'êtres organisés, mais encore contre des influences purement inorganiques. En effet, ils doivent souvent résisler soit aux courants, soit aux boulever- sements et aux agitalions quelconques de la mer. É Au commencement de leur vie, surtout à un moment où leur coquille est encore fragile, les jeunes Mollusques s’amarrent au moyen de fils soyeux, soit à la coquille de leurs parents, soit à tout objet fixe, ce qui les empêche d’être emportés par les courants. D'autres, à l’âge adulte, dans le même but, se fixent à un rocher soit par leur coquille (Huître, Spondyle), soit par un byssus formé de fils sécrétés par une glande particulière (Moule, Avicule), soit encore par un muscle spécial (Anomie, Térébratule), ou par un abri de fils entrelacès autour de la coquille (Lime, Modiole). Il est à remarquer que toutes les espèces, ainsi fixées, sont dépourvues de pieds. Cependant les Dréissènes ont trouvé moyen de concilier la fixation par le byssus et la locomotion en se fixant aux Muletles ou aux Anodontes qui les entraînent avec elles dans leurs voyages capricieux. Chez les Mollusques libres, la coquille sert de protection contre les agitations sous-marines, el plus faible, souvent transparente sur les côtes sablonneuses elle devient épaisse et robuste sur les côles rocheuses. De plus, le test leur permet souvent de couler à fond, quand la tempête sévit à la surface. C’est pour cela que les Nautiles et les Spirules, après être descendus pendant l'orage, remontent presque sans effort musculaire, quand le beau temps est revenu, grâce aux cellules pleines d'air de leur coquille. C’est aussi ce qui nous fait croire que celte faculié de couler à fond, très commune chez les Mollusques, a été principalement acquise en vue d'échapper aux courants violents et aux tempêtes, plutôt que comme moyen de défense; car ils peuvent trouver des ennemis à loutes les profondeurs. Les Mollusques terrestres craignent beaucoup le froid et se cachent pendant l'hiver, soit dans la terre, soit sous les rochers. Mais beaucoup n’ont pas d'opercule et ne peuvent ainsi fermer leur coquille. Aussi en construisent-ils une, mais seulement pour la saison froide. C’est une couche de mucus durci, renforcée parfois de carbonate de chaux qui bouche l'entrée de la coquille. mais est toujours finement perforée en face de l’orifice respiratoire. On l'appelle épiphragme. (1) Conférence faite à la Société d'études des sciences naturelles de Nîmes le 5 no- vembre 1875. PP TN M RP RE 0 n : Méurht tie dant nié onto pots dia à nn ét 2 D le à M nn too Il Nous avons vu qu'il y avait beaucoup de carnassiers parmi les Mollusques ; la moitié d’entre eux dévore l’autre moitié; quelques-uns même imitent le tigre et tuent pour le plaisir de tuer, les Seiches par exemple. Il est vrai que ces carnassiers eux-mêmes deviennent la proie d'animaux d’autres classes plus grands et plus forls qu'eux. Ils ont, cela va sans dire, des moyens d’aitaque proportionnés à leurs habitudes destructives. Mais ces armes offensives sont, chez les Mollusques, peu nombreuses et surtout peu variées. Les Céphalopodes se servent pour saisir leurs victimes de leurs tentacules, garnis à la face interne d’une série, simple ou double, de cupules ou ventouses. Des fibres musculaires vont des bords de chaque ventouse à son centre, où elles laissent un petit espace circu- laire rempli par une caroncule molle qui s'élève comme un piston et est capable de réiraction quand la cupule est appliquée sur un objet quelconque. Cette sorte de succion est si puissante que, tant que les fibres musculaires ne sont pas relâchées, il est plus facile d’arracher le tentacule que de lui enlever ce quil étreint. Cela n'empêche pas cependant que le mécanisme de ces ventouses soit entièrement sous le contrôle de l'animal, qui peut instantanément faire cesser l'adhésion. Une fois la proie capturée par ces bras dangereux, le Céphalopode la déchire au moyen de ses mandibules cornées très aiguës et recourbées qui se meurent verlicalement l'une sur l’autre. Rien n’est plus curieux que de voir le Cépha- lopode en chasse. Il se tapit dans une anfractuosité de rocher et étend autour de lui ses tentacuies comme un filet. Cela forme une espèce d’étoile horrible : dont le centre est occupé par le bec et sur les côtés de laquelle apparaissent deux yeux énormes. Le bandit se tient immobile en embuscade et laisse approcher assez près le poisson ou le Crustacé dont il doit faire sa pâture; soudain, dès que la victime est à portée, les tentacules se déploient, enlacent la proie et paralysent ses mouvements pendant que le bec commence son œuvre meurtrière. L’arme la plus habituelle des Gastéropodes carnivores est leur langue, long ruban musculaire, enroulée dans le pharynx ou l’æsophage. Ce ruban est armé d'épines recourbées appelées dents linguales, de formes différentes, suivant les genres et disposées selon des plans très variés, mais qui forment ordinai- rement un triple bandeau dont la partie centrale se nomme rachis et les côtés pleuræ. Cette langue, qui doit être manœuvrée par les Céphalopodes à la façon de la langue du chat et qui sert aussi à l'alimentation des Herbi- vores, est souvent employée par les Gastéropodes carnassiers en guise d’ins- trument de mine. Le Bivalve malheureux qui a attiré le regard d’un d'entre eux a beau fermer précipilamment ses valves et se tenir coi dans sa coquille, le petit mineur ne se déconcerte pas; il s’installe sur le test et commence son travail; bientôt le calcaire s’use sous les attaques répétées de la langue qui pénètre enfin jusqu'à l’assiègé et le force à capituler. Outre cette langue, quelques-uns ont encore des mächoires cornées qui servent à dépecer la proie. On le voit, nous n'avons pas ici de ces ruses si habilement ourdies, de ces: : pièges si artistement tendus qui ont fait la célébrité des insectes. Cependant, il ne faut pas croire que les opprimés se soient laissés sans défenses; au contraire, ils en ont trouvé de très variées et parfois de très originales. L'arme défensive la plus généralement répandue est la coquille ou test, organe produit par une incrustation calcaire d’une plus ou moins grande partie — 67 — du manteau et qui caractérise le mieux l’embranchement des Mollusques. Elle est le plus souvent externe et sert alors d’enveloppe à tout le corps, soit que celui-ci y soit loujours contenu, soit qu’il puisse se relirer à un moment donné. Quelquefois cependant, elle est interne et ne sert alors qu’à protéger une cerlaine partie de l'animal. Tels sont les tests des Philines, des Aplysies, le gladius des Calmars et la lame dorsale des Seiches qu’on ne doit peul-être pas considérer comme homologues du test. Chez les Céphalopodes, on voit même dans le cartilage céphalique un rudiment de véritable squelette interne recouvrant les ganglions cérébraux et donnant attache à des portions du système musculaire. Mais si la coquille restait ouverte, elle serait nécessairement accessible aux allaques de l'ennemi, et cette sorte de pelite forteresse serait mal défendue. Aussi, tandis que les Bivalves peuvent au moyen de leurs muscules adducteurs fermer hermétiquement et très solidement leurs valves, les Gastéropodes portent la plupart du temps, à la partie postérieure du pied, une pièce cornée ou calcaire, nommée opercule, qui, lorsque l'animal se rétracte dans sa coquille, vient s'appliquer exactement sur l'ouverture de cette dernière et interrompre la communication avec le dehors. Quoique en général les tests des Mollusques soient d’une couleur brillante, il y en a qui ont le Lact d'harmoniser leurs teintes avec celles du milieu où ils vivent. Les Céphalopodes portent disséminés çà et là dans le manteau des organes de coloration (Chromatophores) dont la couleur peut varier suivant le fond sur lequel ils passent. Les Nucléobranches, qui vivent presque tous dans la haute mer, ont des tissus très transparents : ce qui est, d'après M. Giard, une forme particulière d'adaptation à la vie pélagique. Les patelles, collées à leur rocher, se dissimulent sous les balanes et les algues qui les couvrent. D’autres ont la faculté d'agglutiner à leurs coquilles des matières étrangères qui les font ressembler à un amas de débris (Trochus agglutinans, Fhorus agglutinuns). : Il en est, au contraire, qui, au lieu d'harmoniser les couleurs, exécutent des dissonances terribles et produisent, au beau milieu de l'onde marine, un gros nuage coloré, au moyen duquel ils se dérobent aux poursuites de l’ennemi. Quelques-uns possèdent même pour cela des appareils de sécrétion et d'éjacu- lation particuliers. Les Seiches lancent l'encre de leur poche. Les Scalaires, les Pourpres, les Aplysies s’entourent d'un nuage rouge plus ou moins violacé; les Clios se dérobent derrière un liquide blanchâtre qui semble s'échapper de tout leur corps; et de plus, les Mitres arrêtent leurs poursuivants par l'odeur nauséabonde du liquide qui les enveloppe. Quant à la fuile, ce ne peut être un moyen d'échapper au danger pour la plupart des Mollusques ; car, si l’on en excepte les Céphalopodes, les Ptéropodes et Les Nucléobranches, tous sont d’une lenteur remarquable. Les Céphalopodes ont appliqué les données de l'hydrostatique à leur mode de locomotion. Ils laissent entrer l’eau dans leur cavité branchiale; puis tont à coup leur manteau se contracle, et le liquide est chassé violemment par l’entonnoir, ce qui produit un mouvement de recul très rapide, principalement chez les Calmars grêles, allongés et terminés en pointe à leur extrémité poslérieure. Les nageoires latérales des Pléropodes baltent continuellement avec vilesse et dans des directions différentes, Suivant que l'animal veut monter ou des- cendre, aller à droite ou à gauche. | Tous les Gastéropodes, sanf quelques genres nageurs, ont le mouvement reptatoire si lent, que chacun de nous a pu l'oëserver sur le vulgaire Escargol. Parmi les Lamellibranches, la marche est encore plus embarrassée et plus relardée. Cependant, certains peuvent se déplacer rapidement, soit grâce à l'élasticité de leur pied (Donaces), soit en ouvrant et en fermant brusquement LS LE NGONEE leurs valves (Vénus, Pecten). Ces derniers, d’après Landsborough, peuvent même, par un saut de ce genre, franchir plusieurs mêtres d’un seul coup. Mais quelques-uns de ceux qui n'avaient que leur coquille pour arme défen- sive ont bientôt vu l'inutilité de cet abri, qui ne peut résister à la langue des carnassiers, et, pour se rendre toul à fait inattaquables, ils se sont creusé dans le roc, le bois ou le sable, une loge dont ils ne sortent plus. Les uns, comme les Tarets et les Xylophages, percent le bois de galeries sans nombre ; les autres, comme les Pholades, se logent dans les rochers tendres (craie, argile, marnes, etc.). Au contraire, les Lithodomes, les Pétricoles, les Saxicaves pré- fèrent les pierres les plus dures; les Solens S'enfoncent verticalement dans le sable; les Gastrochænes, après avoir percé les coquilles d’autres bivalves, protègent la parüe de leur corps restée à l'extérieur, en construisant autour d'elle, au moyen de matériaux cimentés, un étui en forme de bouteille et por- tant un goulot. Enfin, on a vu des Modioles se loger dans la tunique de cellulose des Ascidiens ou dans la couche adipeuse sous-cutanée des Baleines. Quand les loges deviennent vides par la mort de leurs propriétaires, des Lamellibranches (tels que les Modioles, les Arches, les Vénérupes) viennent y demeurer, et c’est ce qui les à fait à tort prendre pour de vrais mineurs. Il est facile de se rendre compte de la façon dont opèrent ceux qui se logent dans les substances tendres. Mais quant à ceux qui creusent leur habitation dans les roches, l'explication a été plus malaisée à trouver et reste encore pour certains à l’ordre du jour. On sait néanmoins comment les Pholades procèdent. Tandis que Deshayes croyait à une action chimique, Caillaud et Robertson ont démontré que cette action était purement mécanique et que la loge était creusée au moyen de la coquille hérissée de pointes et d’arêtes et grâce aux mou- vements rotatoires répélés que l'animal lui imprimait. Une telle façon d'agir était possible chez les Pholades qui aiment les roches tendres et ne dédaignent pas le bois. Mais, pour ce qui regarde les Lithodomes et les Saxicaves, habitants des roches dures, on ne pouvait s'appuyer ni sur la forme de la coquille qui est lisse et recouverte d’un épiderme, ni sur les mouvements de l'animal qui est fixé parfois par un byssus dans la cavité (Saxicave), pas plus que sur la présence d’une sécrétion acide qu’on n’est pas parvenu à constater. La seule explication possible pour le moment est de croire que sous l'influence du contact d’une matière organisée vivante, la matière inorganique finit par disparaîlre, comme les racines des dents de lait sont absorbées avant que celles-ci tombent et comme certaines parties internes de la coquille des Univalves sont détruites par l’animal lui-même dans les genres Conus, Nerila, Auri- cula, etc. | Enfin, beaucoup d’autres Lamellibranches n’ont à opposer à leurs ennemis qu'une résistance passive. L'imagination des anciens auteurs avait même prêté à quelques-uns d’entre eux (Pinnes, Huîtres) un gardien qui les avertissait du danger et qu'ils ont nommé pour cela Pinnothère. C’est un petit Crustacé décapode de la famille des Portuniens qui paraît être le commensal du Mol- lusque dont les valves le protègent. Si maintenant nous jetons un coup d'œil sur ce qui vient d'être dit. à propos des armes défensives chez les Mollusques, nous verrons que les car- passiers sont encore privilégiés sous ce rapport, et que, quand leurs victimes n'ont souvent d’autres ressources que de se cacher ou d’opposer la résistance de l’inertie aux atiaques de leurs ennemis, ceux-là jouissent d'armes dé- fensives perfectionnées et de moyens de fuite très savamment combinés, parfois d’après les lois de la physique. | Telle est la sévère rigueur de cette concurrence vitale, de cette lutte pour SV Enr l'existence dont l'étude sera toujours nécessaire pour expliquer les mœurs des animaux. C. CLÉMENT. EXPLICATION DE LA PLANCHE. 1 — Mandibules d’Octopus tuberculatus Lamk. 2 — Dentition de Sepia officinalis Lin. 3 — Cartilage céphalique du Nautile. A, vu de derrière; B, vu de devant. 4 — Appareil digestif de Calmar A, poche à l'encre. 5 — Schéma du manteau chez les Céphalopodes. 6 — Argonaute argo nageant. 7 — Dentition du Buccin. 8 — Telline (Tellina depressa Lamk), percée par un Buccin. 9 — Détail de la perforation. 10 — Dentition de Fissurelle. 11 — Dentition de Littorine. 12 — Dentition d’Achatine. 13 — Lithodomes dans leurs loges. 14 — Bois percé par les Tarets. 15 — Taret sorti de son trou. N. B. — Une partie de ces figures a été dessinée d’après nalure; l’autre a été exécutée d’après les ouvrages de Woodward et Gegenbaur. LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE LONDRES (Suite) II — OrsEaAUux La collection des Rapaces est fort riche, et il est peu de genres qui n’y soient pas représentés; le seul défaut qui puisse lui être reproché est d'être disséminée dans tout le jardin, disposition plus agréable pour le visiteur, dont on ménage l’attention par une variélé toujours renouvelée, mais regreltable au point de vue scientifique. Nous passerons sous silence les espèces connues, telles que l’Aquila impe- rialis, dont la Société possède des individus provenant de toute l’Europe et présentant tons, sauf ceux d’Espagne, une très grande similitude : le condor (Sarcorhamphus gryphus), le Vautour cendré, le Vautour griffon, le Gypaëte barbu, l'Aigle batteleur, etc. | L’Aigle à tête blanche (Haliaëtus leucocephalus) est l'espèce la plus commune en Anglelerre; mais il disparaît de plus en plus, grâce à la chasse incessante qui lui est faite. Il doit être très commun aux Etats-Unis, puisque c’est lui que les Américains ont pris pour emblème. Ce rapace vit de poissons, qu'il guelle en planant sur la mer; il va les saisir jusque dans l’eau, où il plonge, et les emporte dans ses serres. L’Aigle audacieux (A. audax) d'Australie se nourrit principalement de kanguroos; l’outarde devient aussi sa proie, bien que son corps soit lrois fois plus pesant que celui de son ennemi. Depuis que lélevage des moutons s’est développé dans la Nouvelle-Hollande, les bergers sont devenus les adversaires acharnés de ces rapaces, qui font une énorme destruction d’agneaux; aussi, en Tasmanie, des récompenses considérables sont-elles accordées aux chasseurs qui les tuent; mais il devra s’écouler encore beaucoup de temps avant que la diminution en paraisse sensible. Le Milan commun (Mlvago regalis), presque détruit dans la Grande-Bretagne, RQ | est encore abondant en Espagne et dans l’Afrique septentrionale. Dans cette derniére contrée, il se charge, avec le Milan noir, de faire disparaître les immon- dices, rôle que le Milan indien (Milvago govinda) remplit dans l’Indoustan. Le caracara (Poluborus Brasiliensis) et le Milvago leucurus sont des espèces propres à l'Amérique, où ils sont à peu près les seuls agents de la salu- brité publique. Ils se nourrissent de charogne, et après une partie de chasse, on les voit souvent attendre les reliefs d'un festin qui n’est pas encore commencé. Leur voracité est incroyable : ils ne cessent de manger que lorsque la viande ne peut plus leur entrer dans le bec: ainsi repus, ils deviennent incapables de voler, ils se traînent péniblement à terre et les enfants en pro- fitent quelquefois pour les assommer, ou au moins leur administrer une volée de coups de bâton. Le vautour noir est un auxiliaire précieux pour l'absorption des immondices; il est très répandu à Charlestown et dans d’autres villes du sud des Etats-Unis; on le trouve aussi dans les Amériques centrale et méridio- nale. M. Taylor raconte, dans un curieux article qu’il a publié sur les oiseaux des Indes occidentales, que l'abondance de ces vautours est telle à Port- d’Espagne (Trinitad), qu'ils s’élablissent sur les toits des maisons et vivent dans les meilleurs termes avec les habitants des poulaillers; ils sont si peu farouches qu'ils ne se dérangent pas devant les passants et qu'il faut les écarter à coups d’ombrelle. Le Bubo mazximus est fort rare en Angleterre; on peut même dire que c’est par hasard qu'il s’y trouve; par contre, il est irès répandu en Norwège. Il pond quelquefois en captivité. En passant à une autre famille d'oiseaux, nous trouvons les curieux Ptilo- norhynchus holosericeus et Dacelo gigantea d'Australie : le premier est remarquable par la facon dont il construit son nid, sujet fort intéressant qui a êté parfaitement traité par M. Gould, dans son Ornithologie d'Australie. Le second vit non loin des cours d’eau et se nourrit comme un oiseau de proie, d'insectes, de reptiles et de petits mammifères. Il est même très habile à attraper les souris, et attend avec la patience d'un chat qu'elles sortent de leurs trous. Son cri ressemble à un éclat de rire puissant; la régularité avec laquelle il le fait entendre à certaines heures du jour lui a valu, de la part des colons, le nom de « Settler’s clock. » L'Australie est riche en Pigeons : M. Gould n’en compte pas moins de 21 es- pèces, dont un grand nombre est représenté au Zoological Garden. Parmi ceux qui vivent dans la colonie anglaise que nous venons de nommer, nous cilerons le Pigeon Wonga-Wonga (Leucosarcia picata) qui serait de la plus grande utilité en Europe; malheureusement tous les efforts faits jusqu’à ce jour pour l'acclimater ont échoué. Sa taille est plus grande que celle de nos pigeons ordinaires et sa chair d’une blancheur remarquable et d'une délicatesse exquise. La plus belle colombe que nous connaissions encore, est l'Ocyphaps lophotes ou colombe à crête, dont l’élevage réussit parfaitement à Londres et dont les couvées produisent tous les ans. Le Pigeon couronné (Goura coronata), originaire de la Nouvelle-Guinée, se distingue par les plumes qui ornent sa tête comme un diadème et par les bril- lantes couleurs de son corps; il a souvent reproduit au Jardin zoologique; mais comme tous les autres pigeons du genre Carpophage, il ne pond qu'un œuf: à la fois. Londres. V. COLLIN DE PLANCY. (A suivre). Rene CHASSE AUX DIPTÈRES ê Plusieurs de nos collègues, désirant collectionner des Diptères, afin de pou- voir étudier cette classe d'insectes si intéressante, me prient de leur indiquer la meilleure manière de les chasser. La chasse aux Diptères n’est pas en général aussi facile que celle des Coléoptères et exige des précautions spéciales. On trouve les Diptères partout, et le meilleur moyen est de les obtenir d’éclosion, quand c’est possible; mais il y a des espèces qu’on ne peut se procurer de cette façon et qu’il faut prendre avec le filet. Les gros Diptères, tels que les Taons, les Echynomies, peuvent se prendre sans inconvénient avec le filet ordinaire; mais les espèces plus fragiles se prennent a l'aide d'un petit filet de gaze, terminé en pointe, de 0"02 de long sur 0"08 de diamètre à l'entrée. Le manche ne doit avoir que 0"01 à 0"02, de manière à pouvoir être mis facilement dans la poche. Cet instrument, très commode, permet de prendre les plus petits Diptères au vol ou autrement. L'insecte étant dans le filet, plusieurs moyens de le prendre et de le préparer se présentent. Le meilleur, à mon avis, est de piquer à travers les mailles du filet les Diptères assez gros el de les placer dans une petite boîte liègée ; ils meurent ainsi sans abimer leurs ailes et conservent leur position naturelle. Pour les pets, qui ne peuvent être piqués sur place, je les mets dans des tubes remplis de brins de mousse, lavés préalablement, imbibés d’éther ou de chloroforme, mais en très petite quantité. Il ne faut pas que la mousse soit humide, car les ailes se colleraient aux parois du tube. D’autres fois, lorsque je n’ai pas de boîtes, je place les Diptères dans de petils cornets de papier que je mets ensuite dans un bocal, en y versant quelques gouttes d’éther. Au bout d’une heure, tous les insectes sont morts sans avoir pu déployer ni froisser leurs ailes. Je défais alors les cornets et je pique, avec des épingles fines, tout ce qui se peut piquer; je colle les autres avec soin sur des plaquettes de carton, en ayant soin de laisser à découvert tous les organes de la bouche et les pattes. Mais la manière la plus commode et la plus instruclive de récolter des Diptères est sans contredit de les élever. Beaucoup de leurs larves sont para- siles, soit d’autres animaux, soit de chenilles et de larves; d’autres vivent dans les tiges des plantes, ou sont mineuses de feuilles; enfin beaucoup vivent dans divers champignons et dans des matières animales en décomposition. Après avoir mis dans un bGcal ou dans un grand tube un peu de terre humide, Je place dessus tous ces détritus, végétaux ou animaux, au milieu desquels j'ai préalablement constaté la présence des larves. À l'époque de leur transfor- mation, elles S'enfoncent presque toutes en terre et donnent naissance à des insectes parfaits, de la plus grande fraîcheur. Si ce sont des pupes que Je récolte, Je les place soit sur la terre, soit sur du coton un peu humide, el j'obtiens le même résultat. Lorsque j'ai piqué ou collé tout le produit de mes chasses, je le mets dans une boîte recouverte de gaze, afin de permettre l’évaporation et d'empêcher la poussière de pénétrer. Les insectes se dessèchent ainsi peu à peu sans se moisir. Je les mets ensuite dans une boîte hermétiquement fermée et remplie de tampons de ouate imbibés soit d'essence de thym, soit d'acide phénique; je les y laisse quelques jours, de manière à détruire tous les germes qui pourraient exister. Les Diptères ainsi préparés se conservent très bien dans les boîtes de collection, si l’on a soin de les visiter de lemps en temps. Quant aux meilleurs ouvrages à consulter pour l'étude des Diptères, il est EN TOEE assez difficile de les indiquer, car nous n’avons pas d'ouvrages élémentaires, comme il en existe chez presque tous nos voisins. Je citerai cependant Robineau, Desvoidy et Macquart, dont les descriptions sont bien courtes et qui ne sont plus au courant de la science. Pour les Diptères d'Allemagne exclusivement, Lœw et Schiner renferment d'excellents renseignements; Meigen est également un excellent ouvrage, quoique plus ancien. Enfin, Rondani est bon à consulter pour les Diptères d'Italie. J'ai l'intention de publier au plus tôt un catalogue des Diptères de France, afin de favoriser l’arrangement des collections et les échanges. J'ai déjà beaucoup de matériaux pour ce travail, mais les Diptères de France sont si peu connus que d'ici à quelques années le catalogue sera à refaire complètement. Je me déci- derai cependant à en publier un l’hiver prochain, espérant que dans cet inter- valle, des chasseurs zélés voudront bien me fournir de nouvelles espèces non signalées en France jusqu’à ce jour. Ce qui me manque surtout, ce sont des renseignements sur les Diptères du Sud-Est. Nous connaissons assez bien ceux du Nord et du Sud-Ouest, et je fais appel aux entomologistes de la Provence et du Languedoc qui veulent étudier les Diptères, afin qu'ils en récoltent le plus possible. L'étude des Diptères est si attrayante que je m'étonne qu’ils soient Si peu connus, et que nous soyons restés, sous ce rapport, Si en arrière des autres nations qui possèdent presque toutes des faunes spéciales. Mont-de-Marsan. D' GOBERT. LE PORTE-NAPPE INSTRUMENT POUR LES CHASSES ENTOMOLOGIQUES Dans l’un des excellents articles insérés dans la première année de la Feuulle, sous le litre Conseils aux débutants en entomologie, l'auteur passe en revue (p. 87) les différents instruments indispensables au chasseur d'insectes. Il cite en première ligne les filets (fauchoir et troubleau), puis il parle des parapluies spéciaux et du thérentôme, tout en conseillant aux chasseurs de se contenter du parapluie ordinaire de ménage. = Le thérentôme, inventé il y a une vingtaine d'années par M. Graslin, est un appareil fort compliqué el très encombrant; il est maintenant généralement délaissé. On peut en voir la description dans le Nouveau Guide de l'amateur d'insectes. Cet instrument est fort long à monter et il est difficile de le main- tenir convenablement tendu dès qu'il fait le moindre vent; en outre, ses di- mensions et son mode de suspension ne permettent guère au chasseur qui le tient de battre en même temps les arbres ou les haies. Il est d’ailleurs fort couleux. Au début de mes recherches entomologiques, un de mes amis et collègues avec lequel j’excursionnais souvent aux environs d'Angers, fit l'acquisition d'un thérentôme; nous l’emporlämes alors à plusieurs reprises dans nos.. chasses, mais il ne nous donna point les résultats que nous en espérions, et nous dûmes bientôt le laisser complètement de côté. Les parapluies spéciaux (espèces de grandes ombrelles « bains de mer » doublées en blanc à l'intérieur), les uns à manche brisé, les autres à manche renversé, c'est-à-dire avec poignée à l'extrémité inférieure et sous le parapluie ouvert, sont certainement préférables au thérentôme, mais ils sont encore fort encombrants et assez coûteux. 73 Quant aux parapluies ordinaires, leur couleur, quand bien même ce serail le beau coton rose qui recouvrait naguère les fameux robinsons de nos grand’- mères et que l’on trouve encore communément dans nos campagnes, leur couleur ne vaudra jamais pour les recherches une nappe blanche de toile ou de calicot, et leur armature intérieure et la profondeur de leur ceintre nuiront également à une bonne récolte. Je me sers depuis deux ans d’un instrument que j'ai reclifié peu à peu, et dont je suis maintenant très satisfait. Le premier ferblantier ou le premier serrurier venu peut l’établir rapidement, moyennant quelques centimes. C’est un appareil très facile à loger dans la poche d’un vêtement et que tout chasseur ardent peut emporter sur lui aussitôt qu'il sort de la ville : avantage bien grand déjà, car que de bonnes aubaines perdues, que d'arbres et de haies en pleines fleurs on n’a pu souvent secouer convenablement, à défaut de l’embar- rassant parapluie laissé à la maison Voici la description de l’ustensile : Sur une plaque de fer batlu ou de fer-blans de moyenne épaisseur et ayant environ 5 centimètres de longueur sur # de largeur, faites souder solidement, en forme de croix de saint André, des douilles de même métal, dépassant les angles de la plaque de 1 centimêtre environ; le diamètre de ces douilles devra être de 1 centimètre à l'extrémité et diminué graduellement vers le centre en forme de cornet; ces douilles seront maintenues à un demi-centimètre en contre-haut de chaque angle de la plaque et seront inclinées vers le centre de. celle plaque; sous cette même plaque, faites souder une autre douille, celle-ci plate de 1 centimètre d'ouverture en hauteur sur 2 de largeur. La plaque sera enfin percée de deux petits trous ronds, l’un à droite, l’autre à gauche de l’entrecroisement des douilles. Taillez ensuite un manche plat ou demi-rond, ayant de 15 à 18 centimètres de longueur et dont l’un des bouts sera diminué de manière à entrer dans la’ douille inférieure. L’instrument aura à peu près cet aspect : de face de profil Prenez ensuile une bande de toile ou de calicot d'environ 4 mêtre de longueur sur 0"80 de largeur; cousez aux quatre coins un pelit cordon double ; cousez également au centre de la nappe, par son milieu, un autre cordon ayant les deux extrémités pendantes. Celle nappe, de même que le pelit instrument décrit plus haut (et dont le manche Pourra êlre mis et ôté à volonté), sera facile à dissimuler dans la poche d’un vêtement, et aussitôt que l’occasion se présentera, il suffira au chasseur de couper au premier arbre, au premier buisson rencontré, quatre baguettes d'environ 0"60 de longueur, de tailler en pointe le bout le plus fort et de ménager une entaille à l’autre extrémité; de placer ces quatre baguettes dans les douilles de la plaque; de poser la nappe sur ces baguettes, en attachant à leurs quatre extrémités les cordons de ses quatre angles, puis de passer les deux bouts du cordon central dans les trous pratiqués à la plaque et de les allacher sous la douille du manche. D rue) L’instrument ainsi monté et tenu de la main gauche se développe à demi sur l’avant-bras, et rien n’est plus facile, en même temps qu'on le tient, de battre de la main droite, avec le premier bâton venu, les arbres et les haies. La nappe étant solidement fixée à l'extrémité des baguettes et s’inclinant, comme elles, vers le milieu de l'appareil, les insectes qui tombent des arbres suivent naturellement cette pente et sont recueillis au centre de cette sorte de cuvelle, el tout le système supportant la nappe se trouvant en dessous, leur recherche et leur capture sont des plus faciles. Les dimensions que je viens d'indiquer pour la plaque à douilles et pour la nappe ne sont point obligatoires; chacun pourra les modifier suivant qu'il lui plaira : on pourra, par exemple, prendre une toile plus grande, en donnant, pour la solidité du tout, un peu plus de force et d’ampleur à l'instrument ou laisser autant de largeur que de longueur à la nappe; mais dans ce cas, et pour que cette nappe resle bien tendue, il faudra également mettre la plaque, et partant, les douilles et les baguettes au carré. La nappe a toujours êté recommandée de préférence aux parapluies pour une bonne baltue des arbres; mais il fallait, comme on le dit au Guide de l’Amateur d'insectes, trois personnes pour faire convenablement cette chasse : deux pour lenir la loile, une pour battre l'arbre. La nappe ordinaire, d'un autre côté, est un ustensile indispensable au chasseur d'insectes, pour l'examen des détritus, des feuilles sèches, l'exploration des champignons, elc.; la nôtre, dé- tachée de l'appareil, aura toujours là son uulité, et même l’on s’apercevra rapidement que, loin de lui nuire, cet appareil conservé sera avantageux pour la plus grande partie de ces recherches. L'insitrument dont il s’agit n’est pas bien merveilleux; mais il est commode et n’a point trop mauvaise tournure; — chacun, du reste pourra le perfec- tionner comme il l’entendra. — Je crois que beaucoup de nos jeunes collègues pourraient l'utiliser fructueusement au printemps prochain. A cet instrument bien simple, il suffirait d'un nom simple aussi : peut-être pourrait-on le nommer : Porte-Nappe. Saint-Gemmes-sur-Loire. J. GALLOIS. COMMUNICATIONS Un abonné à la Feuille se rappelle avoir vu à l’exposition des insectes qui eut lieu dernièrement à Paris un mode de préparation fort ingénieux de squelettes de petits animaux batraciens, reptiles, poissons. Les cadavres de ces animaux préalablement desséchés sans doute, étaient introduits dans un bocal fermé, et livrés en pâture à une myriade d'insectes, lesquels se repaissant de la partie musculaire, laissaient finalement à nu le squelette parfaitement nettoyé et propre à être conservé comme pièce anatomique. Quelque abonné aurait-il connaissance de ce mode opératoire et pourrait-il nous dire, par la voie de la Feuille, quel est l’insecte anatomiste employé à cette délicate besogne; en un mot, le modus faciendi pour obtenir un résultat satisfaisant ? Ë. L. Cœnonympha Hb. Œdippus F.— Ce papillon se trouve dans tous les marais tourbeux de nos Landes, au nord et à l’ouest de Dax, où il est parfois très commun. Son apparition oscille, suivant les années, entre le 24 juin et le 15 juillet; il est surtout abondant pendant cette dernière quinzaine. Je ne l'ai jamais pris avant cette première date et les individus que je trouvais après la seconde étaient peu présentables. de roue L'OEdippus m'a été souvent demandé en nombre, et l’ayant chassé spécialement pendant plusieurs années, je puis donner sur son apparition, dans nos environs, les renseignements les plus complets. Je n’en puis pas dire autant de sa chenille, que je ne connais pas, mais que je soupçonne devoir vivre sur la Festuca cærulea D.C. Voici les dates dont j'ai tenu note : 1858, juin 24. C. OEdippus, 20 individus (très beaux). — Ye — en nombre (peu de Q). . 1859, juillet 17. — — (passés). 1860, juillet 6. — — (beaux exemplaires). Le 8. cu 2e 2 — 10. — — 10 individus (frais). 1861, juillet 7. — 40 individus, dont 6 Q (en bon état). 1862, juillet 15. — ? femelles seulement (tous les individus G'de cette espèce passés). 1863, juin 24. — ? individus (commencent à paraitre). 1863, juillet 5. — 45 individus (très beaux). — 12. _ 10 — — 1864, juillet 17. — en lambeaux (méconnaissables). 1865, juin 28. — 12 individus, dont ? Q (beaux). — 30. — en nombre (passés). 1866, juin 25. — 57 individus, dont 4 © {le tout tres frais). Dans les localités d'OEdippus, je trouve les espèces suivantes : Acidalia auroraria Bkh., Acidalia caricaria Reut., Acid. emutaria Hb., Erastria argentula Hb., uncula CI., Satyrus dryas Sc., Hesperia sylvanus Esp., Cyclopides Morpheus Pall., Crambus pascuellus L.,. nemoreltus Hb. ct quelquefois malacellus Dup. En 1858 et 1859, je pris aussi, dans ces mêmes localités, les deux Lycæna Alcon F.et Euphemus Hb., que je n’ai plus revus depuis. Les Cyclopides Morpheus et Erastria argentula paraissent être, de toutes les espèces que . je viens de citer, celles qui pourraient le plus sûrement, je crois, indiquer la localité d'OEdippus. Rarement j'ai pris ce dernier papillon sans avoir pris ou vu voler les deux autres au même endroit. : L'’Aspitates gloriosaria B. se trouve un peu plus tard, vers le ?5 juillet, dans la même localité qu'OEdippus. Comme renseignement complémentaire, voici les plantes qui croissent le plus abondam- ment dans les localités où vole le papillon qui nous occupe : Festuca cærulea D.C., Schænus nigricans L., Cladium mariseus Brown, Myrica gale Lin. Comme ces quatre plantes dominent la végétation de nos marais tourbeux, le papillon g vole lourdement au-dessus d’elles et vient s’y poser de préférence. Quant à la ©, beaucoup plus rare du reste que le G', elle se tient posée à terre ou au milieu des touffes de Fest. cærulea, d’où elle s'envole avec une certaine difficulté. Les Schenus albus Lin., Anagallis tenella Lin., Eriophorum polystactium Lin., Parnassia palustris Lin., Abama ossifraga Huds., Drosera intermedia Hay. et rotundifolia Lin., complètent à peu près la liste des plantes les plus communes dans les localités préférées par l’OŒEdippus. En chassant cette espèce en juillet, au lieu de la chercher en mai et juin, et en ayant pour guides les lépidoptères et les plantes que je viens de citer, je ne doute pas que M. Lelièvre n'arrive à capturer ce charmant papillon, qui se trouve aussi dans les marais de la Somme. Saugnac. | LAFAURY. re Pie Au mois de novembre 1874, en excursion entomologique aux environs de Paris, je fis halte au bord d’une petite mare qui se trouve entre Les fossés des fortifications et le chemin de halage de la commune de Billancourt, à cinquante mètres environ de la grande mare dite aux Anglais. Je fouillai les bords avec une épuisette et je recueillis quantité de Corises ponctuées, de Notonectes glauques, de Nèpes cendrées, de Naucores punaises, peu de Ranatres linéaires, et quantité de Colymbètes ; les Dytiques y sont rares, un seul fut pris dans mon filet; en revanche, je pris, à ma grande satisfaction, dix-huit Hydrophiles bruns, tant mâles que femelles. Les larves des névroptères y sont très abondantes. J'engage nos jeunes naturalistes à rendre visite à cette petite mare, et je suis convaincu qu’ils seront comme moi satisfaits de leur chasse. HéroN-RoYERr. Potentilla arenaria Albert. — En avril 1874, j'ai abondamment récolté, dans les sables dolomitiques du bois de pins de Tourtour, une potentille qui doit être nouvelle, au moins pour la France, et à laquelle j'ai donné provisoirement le nom d’Arenaria. Elle pourra prendre place, dans la flore, à la suite de la P. subacaulis J. En voici d'ailleurs la description : Divisions du calicule très obtuses, de même longueur et à peu près de moitié plus étroites que celles du calice, triangulaires. Pétales échancrés, deux fois aussi longs que le calice. Carpelles lisses et glabres, réceptacle poilu. Feuilles ternées, vertes, glabres sur la face supérieure, cilées aux bords et munies sur les nervures très saillantes de la face inférieure de longs poils blancs et quelquefois de poils plus courts entre-croisés, ce qui rend alors cette face presque tomenteuse; pétiole plus long que la longueur des folioles obovées cunéiformes, dentées presque jusqu’à la base du côté externe; dents grosses et obtuses, la supérieure plus petite. Tiges faibles, de 3-8 centimètres, couchées, terminées par 2-5 fleurs jaunes et hérissées de longs poils, ainsi que les pétioles, les stipules et les divisions calicinales. Altitude de la station : 700 mètres environ. Ampus (Var). ALBERT. ÉCHANGES Additions et changements d’adresses. Desbrochers des Loges, à Gannat. — Coléoptères d'Europe et confins, Curculionides, Elatérides et Cassides exotiques. L'abbé Journet, aumônier des frères Maristes, à Saint-Didier, par Thoissey (Aïn). — Botanique. M. Damry, naturaliste à Porto-Vecchio (Corse). — Coléoptères. L. Mesmin, à l’École supérieure de Poitiers. — Coléoptères. Eug. Simon, 7, avenue des Gobelins, à Paris. — Arachnides. À. Bouvier, 55, quai des Grands-Augustins, à Paris. — Ornithologie. Léon Nardin, pharmacie Bernard, à Beaucourt (Haut-Rhin). — Botanique, Géologie. M. Desbrochers des Loges demande l’Agrilus Guerinii en échange d’autres coléoptères ; il s'offre à déterminer les Élatérides, Ptinides, Anthicides, Curculionides et Cassides qui lui seront adressés, ainsi que la majeure partie de la famille des Chrysomelides. M. d'Hamonwville, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle), collectionne les oiseaux d'Europe et les œufs des oiseaux de tous pays. Il a de nombreux doubles et est disposé à acquérir par échange ou par achat toutes les espèces qui lui manquent. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4e Mai 1876. Sixième Année, N° 67, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE LONDRES (Suite) Une des plus précieuses acquisitions de la Société est l'Oiseau-Moqueur (Tindus polygloitus), que plusieurs fois déjà le Jardin d’acclimatalion a possédé et qu'il n’a jamais réussi à conserver. Les soins efficaces qui ont été donnés à ceux de ces Passereaux envoyés en Angleterre ont réussi à les faire pondre, et l’un d'eux est né au Jardin le 20 juillet 1874. Ce fait est un des plus probants que nous pourrons citer au sujet de l'attention dont les animaux sont lei l’objet. Le Moqueur, si utile aux planteurs de la Louisiane, qui l'ont appelé l'Oiseau du Bon Dieu et qui empêchent sa destruction, car il est le protecteur des cultures et fait une grande consommation d'insectes, est connu de tous. Audubon (1) affirme que sa voix est beaucoup plus harmonieuse que celle du Rossignol; d’après le même auteur, 1l s'élève très bien en cage, mais il faut le prendre au nid huit ou dix jours après sa naissance. Il devient familier et affectionne quelquefois son maitre à un tel point qu'il le suit dans ses appar- tements. Mais quels que soient les soins prodigués à cet oiseau, sa voix n’a jamais en captivité la même mélodie qu'à l'état de liberté. Les bons chanteurs se vendent à des prix très élevés; ils vivent longtemps et sont d'une agréable société. Leur faculté d'imitation est surprenante; ils répêtent en les embellis- sant les chants de tous les oiseaux et les eris de certains quadrupèdes; c’est ce . qui leur a fait donner par les Mexicains le nom de Cencontlatolli, qui veut dire quatre cents langues (2). Nous espérons que de nouvelles tentatives seront faites pour nous faire voir el entendre ce musicien sans rival. La Société porte sur son catalogue l'Oiseau-Lyre (Wenura Australiensis) que nous n’avons pas aperçu dans ses collections et qui n’y à jamais figuré : il n’est placé sur le guide que pour l'instruction du public et pour rappeler aux Anglais que cet oiseau vit exclusivement en Australie, possession britannique. On sait que M. Gould proposa de le placer dans les armes de cette grande île. C’est surtout dans la Nouvelle-Galles du Sud qu'on le chasse. Nous passerons rapidement sur ces oiseaux singuliers, à becs énormes, à mandibules colossales, tels que le Buceros bicornis, le B. rhinoceros, le B. lunatus, le B. Abyssinicus, qui ne se trouve qu’en Abyssinie, où il se nourrit d'insectes et de reptiles ; les visiteurs du Jardin peuvent voir le curieux combat qu'il livre aux serpents qu’on lui donne quelquefois pour nourriture. Arrivons maintenant à la belle collection de Faisans que la Société possède. La plupart des espèces apportées jusqu'ici en Angleterre y ont parfaitement réussi, et l'on s'efforce de les acclimater complètement pour fournir un nouveau gibier aux chasseurs. Tous ces oiseaux sont d'introduction récente et pro- viennent, sauf quelques exceptions, de l'Extrême-Orient. Le Faisan du Japon (Phasianus versicolor) à produit des croisements avec la race commune ; le Faisan de Sæmmerring a été apporté en Europe en juillet 1864. L’Argus, le (1) Ornitholog. améric., vol. I, p. 108. (2) Buffon, t. VI, p. 35, édit. Plon. = ie plus beau Faisan connu, que l’on trouve à Malacca, à Sumatra et à Bornéo, est représenté par plusieurs individus, dans les volières du Jardin zoologique. Le Faisan de lady Amherst (Thaumalea Amherstiæ) estle rival du Faisan doré, par la beauté de son plumage; il élait depuis longtemps connu par quelques dépouilles qui existaient dans les Musées, mais ce n’est que tout récemment qu'il a été introduit vivant en Europe. Le rédacteur du Guide du Jardin zoologique, M. Sclater, se départissant ici de son impartialité ordinaire, dit que ce Faisan a été obtenu en Chine, dans les provinces de Yun-Nan et du Sse-Tchouen « by collectors. > Nous sommes fâchés de trouver M. Sclater en défaut, mais nous devons lui donner un démenti formel. Nous nous appuierons sur une lettre de M. Carreau, missionnaire apostolique au Thibet, qui relate quelques faits confirmés par Mgr Chauveau, sans avoir aucun intérêt à trahir la vérité. M. Carreau eut un Jour la fantaisie d'envoyer à ses parents quelques peaux du Faisan Amhersl; sa caisse fut ouverte à Chang-Haï, et le consul anglais put voir les spécimens qu’elle contenait. Il fit aussilôt préparer une expédition pour Ta-Lin-Pin, résidence du missionnaire, à plus de 800 lieues des ports ouverts aux Européens. En 1869, deux courriers envoyés par ce consul se présentèrent à Mgr Chauveau, qui fit afficher que quiconque lui remeltrait un Hoa-tze-ki, c'est-à-dire un Faisan fleuri, recevrait 200 sapèques (30 sous) pour récompense. Deux jours après, vingt-cinq Faisans mâles et femelles lui avaient été apportés. Après quelques jours de repos, Mgr Chauveau les fit mettre dans des cages et les expédia avec les courriers à Chang-Haï; treize arrivèrent vivants chez le consul anglais. Immédiatement, sept furent envoyés à Londres; les six autres devaient les suivre de près. C’est done bien à nos missionnaires que le Jardin zoologique est redevable de ces précieux oiseaux, eLil devrait leur rendre cette justice. Rendons à César ce qui est à César, el à la France, ce qui lui revient (1). On a réussi à faire croiser cet oiseau avec le Faisan doré, et déjà la Société d’acclimatation de Paris en a tenté l'introduction à l'élat libre dans nos contrées, avec le plus grand succès ; il en est de même du Faisan vénéré, dont elle poursuit les essais de multiplication à l’état sauvage el pour l'élevage duquel elle offre un prix de 500 fr. au propriétaire qui possédera dix Jeunes sujets vivants en liberté; elle a mis aussi au concours un. prix de 1,000 fr. à la personne qui fera reproduire en captivité les Tragopans Salyre et de Temminck, oiseaux dont le Jardin de Londres possède quelques beaux individus. : Nommons parmi les Paons le P. commun (Pavo cristatus), originaire de l'Inde et de Ceylan, où le nombre de ces gallinacés est si grand qu'on les tue par milliers et que leurs cris devienneut si incommodes qu'ils empêchent les habitants de dormir; le P. à plumes noires (P. nigripennis), appelé aussi Paon du Japon, bien qu'il ne se trouve pas dans ces îles. Son origine fut longtemps inconnue; On l’a rencontré dernièrement à l’élat sauvage en Cochinchine; le Paon de Java (P. muticus), de la péninsule Malaise, etc. L’outarde (Otis tarda) fut jadis le plus beau et le plus grand oiseau de chasse en Angleterre ; 1l ne s’y trouve plus aujourd’hui, mais il vit en grand nombre dans l'Europe centrale et méridionale. Une des curiosités du Jardin zoologique est sans contredit l’enclos des Talé-.. gales, appelés par les colons australiens Brush-Turkey et par les naturalistes Tallegala Lathami. Nous avons eu déjà l’occasion de consacrer à cet oiseau un arlicle dans la Feuille ; nous rendrons compte aujourd'hui des observations faites à Londres, et dont plusieurs, plus précises, viendront corriger ce que cerlains délails donnés par nous avaient d’erroné. Ce gallinacé, dont il avait (1) Bulletin de la Société d’acclimatation, n° 8, t. VII, août 1870, p. 502. La lettre de M. Carreau est datée du 27 février 1870, — 79 — élé fort peu parlé jusqu’à ce jour, est désigné par les sauvages de l'Australie sous le nom de Ngou. Quelques voyageurs l'avaient plus ou moins décrit dans leurs ouvrages, mais rien de ses mœurs n'élait encore connu. Un curieux ouvrage publié à Rome en 1851, par l'imprimerie de la Propagande, et intitulé : Memorie storiche dell” Australia, per Monsig. D. Rudesindo Salvado, contient des détails assez précieux : « Cet oiseau construit, au dire des indigènes, une pyramide de terre ou de sable, de six pieds de diamètre et de trois pieds de hauteur. Dans sa partie supérieure, il creuse un trou d'un pied, où il dépose ses œufs, et laisse à la chaleur solaire le soin de les couver ; quand Îles petits sont prêts d’éclore, la mère vient les découvrir. » Les renseignements que la Société a recueillis et qu’elle a publiés viennent pleinement confirmer ces observations encore incomplètes. Les œufs, dit le rapport, sont enfouis par les oiseaux dans un monceau composé de terre, de feuilles, d'herbes, de sable ou d’autres matières pouvant produire et conserver la chaleur. Les oiseaux les surveillent avec soin jusqu’à ce que les jeunes soient éclos et en sortent forts, robustes et déjà couverts de plumes, au point de pouvoir voler le second ou le troisième jour après leur naissance. Depuis dix ans, ce singulier phénomène, qui avait élé observé en Australie par M. Gould, s’est reproduit à Londres. Placé dans un enclos, avec des matières végétales abondantes à sa dispo- silion, le mâle commence à les transporter, en les poussant en arrière avec ses palles vigoureuses, et en les lançant à une dislance considérable. Comme il entreprenait chaque jour son travail à l'extrême limite de son enclos, les maté- riaux furent en peu de temps rassemblés en un cercle et réunis auprès de la place où le tumulus devait être élevé : Quand la pyramide fut haute de quatre pieds environ, les deux oiseaux travaillèrent à en rendre la surface plane et creusèrent une excavation au centre ; c'est là que les œufs furent placés, à me- sure qu'ils furent pondus, et disposés en cercle, à 15 pouces au-dessous du sommet du monceau de terre, à intervalles égaux, et le petit bout de l’œuf dirigé en bas. Le mâle surveillait la température du nid avec le plus grand soin ; les œufs étaient généralement couvés, et une ouverture cylindrique était toujours maintenue au centre de l’excavation, dans le but d’aérer l'intérieur ef provablement prévenir le danger d'un accroissement subit de température par l’action du soleil ou la fermentalion trop prompte de la pyramide, formée de détritus végétaux. Dans les temps chauds, à deux ou trois intervalles de la journée, les œufs restaient sans être couvés. Quand le jeune oiseau a brisé l'œuf, il reste dans le nid douze heures au moins, sans faire d'efforts pour en sortir; le mâle le réchauffe en le eachant sous ses ailes. Le deuxième jour, il sort; les plumes de ses ailes sont déjà bien développées, mais il ne paraît avoir aucun désir d’en faire usage; ses pieds puissants lui donnent un moyen de locomotion suffisant. Dans l'après-midi, le jeune Talégale se retire de bonne heure dans le nid et se réfugie sous les ailes du père. Le troisième jour, l'oiseau est capable de voler, et on vit une fois l'un d'eux, subitement effrayé, prendre son essor et passer à travers le solide filet qui recouvrait son enclos. Le récit des mœurs de ce gallinacé, donné par M. Gould dans ses Oiseaux d'Australie, qui parut si étrange quand l'ouvrage fut publié, est aujourd'hui adopté par tous. La collection des Perroquels est d’une richesse incomparable, et aucune autre en Europe ne peut soutenir le parallèle avec celles de Londres. Quatre-vingts espèces au moins vivent dans la serre qui est affectée à ces oiseaux : tous les si, individus exposés sont pleins de vie et d’ardeur, parlent, sifflent, chantent et é fon! un tapage assourdissant. Il faudrait citer tous les spécimens, car tous sont curieux et rares; bornons-nous à nommer le Perroquet zébré (Melopsittacus HE tee undulatus), à la poitrine verte et au dos coupé de lignes noires jaunes, et le Perroquet à crête (Calopsitia Novæ-Hollandiæ), tous deux d'Australie. Quelques Toucans (Ramphastos carinatus et R. Loco) complètent la famille des grimpeurs. Londres. V. COLLIN DE PLANCY. (4 suivre). LA GRENOUILLE COMMUNE ET SES TRANSFORMATIONS (RANA ÆSCULENTA) La grenouille commune qui habite nos marais, appartient à l’ordre des Batraciens anoures, elle est le type de la famille des Raniformes. Ces ani- maux, trés voraces, ne se nourrissent que de proies vivantes, sans distinction; tout leur est bon, même leurs semblables. L'hiver venu, ces grenouilles se cachent dans des endroits bien abrilés du froid; d’autres passent l'hiver au fond des eaux, ensevelies dans la vase où elles se réunissent en grande quantité. Beaucoup de naturalistes n’admeltent que ce seul fait; mais Je puis ajouter, après de nombreuses observations, que beaucoup d'entre elles quittent les marais pour chercher un abri, soit sous les pierres, soit sous les terres fraichement remuées, soit encore sous les mousses, au pied des buissons, où elles restent des semaines entières, immobiles et réunies par groupes trés variables en nombre, entassées et serrées de façon à ne former qu'une seule masse. Si le temps devient doux, les grenouilles en profitent pour aller à la mare la plus proche, dévorant ce qu’elles peuvent sur leur chemin. Je m’attends bien, dans l'étude que je vais faire de ces Batraciens, à soulever quelques réclamations, ne pouvant éviter de me trouver en contradiction avec divers auteurs; mais j'écrirai avec sincérité, me renfermant toujours dans ce que j'aurai observé moi-même chez les sujets que J'ai élevés dans mon aquarium. PONTE ET ÉCLOSION C’est vers le mois de mai et quelquefois en juin qu'a lieu l’accouplement; il se fait toujours en grande société, au bruit assourdissant des coassements et dure plusieurs jours. Aussitôt la ponte faite, les œufs restent abandonnés; ces œufs, en chapelets d'abord, se forment en pelotes el f£rossissent promptement à l'air, puis s’agglomèrent assez solidement pour former une masse gluante. Chaque œuf atteint en quelques semaines le volume d’un grain de raisin et son poids devient tel qu'un litre d'œufs à leur maturité pèse environ 4,500 à 2,000 grammes. Leur enveloppe est vitreuse; ils ressemblent à des grains de groseilles : blanches; leur transparence est assez grande pour que le centre où se forme l'embryon soit parfaitement visible; aussi est-il facile de déterminer l’époque de l’éclosion du jeune têtard. Il est inulile de dire que tous les œufs d’une même ponte n’éclosent pas le même jour, mais bien peu à peu, et j'ai vu des masses mettre plus de quinze jours pour compléter l’éclosion. Alors la masse d'œufs devient hideuse el malpropre au point de répugner au naturaliste désireux de s’en emparer. F — 81 — «. 9 LE TÉTARD Au sortir de l'œuf, le jeune têlard a la tête petite et la queue large; de chaque côté de sa tête apparait une petite houpe qui n’est autre que les branchies par lesquelles il respire pendant quelques jours; puis ces branchies flottantes s’oblitérent peu à peu et disparaissent vers le dixième jour pour être remplacées par des poumons ; dès lors, nouvelle respiration. : Le petit têtard grossit promptement s'il est bien nourri; il commence par absorber peu à peu le liquide gluant que contient l'œuf qui était sa prison; après quoi, il suce, mange, broûte les plantes aquatiques et les insectes aquatiques qui s’y attachent. Les têlards sont herbivores, disent beaucoup d’herpétologistes, mais je puis affirmer qu'ils sont aussi carnivores. J'ai fait éclore chez moi plusieurs centaines d'œufs; dés la deuxième semaine, j'ai nourri les têtards avec de la viande cuite et de la viande crue, nourriture qu'ils ont très bien supportée, ce qui prouve bien que les têtards sont autant carnivores qu herbivores. Une autre preuve de ce que J'avance, c’est que sitôt qu’un têtard meurt, ses camarades se disputent son corps; il est sucé et dévoré jusqu’à ce qu'il n’en reste plus rien. Si j’appuie sur ce fait, c’est pour démentir le dire de plusieurs de nos devanciers qui ont écrit dans leurs QUTABeS que le têlard restait herbivore tant qu’il n'avait point atteint l’état arfait. : Les têlards ont bien des transformations à subir avant d'arriver à l’état de grenouille. Leur première forme, qui rappelle celle d’un poisson, subsisle pendant près d’une année; les patles qui se présentent d’abord sont les postérieures; les antérieures viennent ensuite; puis, peu à peu, la queue disparaît et le bec suceur est remplacé par une bouche qui se dilate jusqu'à la naissance du cou. Toutes ces phases sont longues et font bien des victimes; sur un millier de têtards, il est rare qu'un cent arrive à l’état parfait. Ces animaux, quoique agiles, ne s’éloignent point du bord de l’eau, car si les parties membraneuses qui constituent les nageoires de leur queue venaient à se dessécher, la décomposition arriverait vite, et cet apendice, dès lors inutile, occasionnerait la mort. ÉTAT PARFAIT Plus de transformations, la métamorphose est complète; le têtard a quatre paties, est débarrassé de sa queue; il est devenu plus agile et propre au saut. Sa gueule énorme va engloutir tous les êtres vivants qui pourront y entrer, car les systèmes digestif et respiratoire sont changés. Du poisson est sorti à proprement parler un reptile dont la gloutonnerie est telle qu'il avale ses semblables sans le moindre remords; mais ce monstre, si prompt à l'attaque, devient lâche quand il se voit lui-même poursuivi; il se lance à l’eau pour se cacher, ou, s’il est loin d’une mare, il se blottit sous l'herbe et reste sans mouvement jusqu'à ce que son ennemi se soit éloigné. Les grenouilles à l’état adulte ont des habitudes nocturnes; dès que le soleil se couche, la gent du marécage coasse à qui mieux mieux, sautant par-ci, sautant par-là, abandonnant peu à peu leur mare chérie jusqu'au malin, pour aller chercher par les prés et les champs une nourriture plus abondante. Malheur à l'insecte qui se trouve sur leur chemin; lépidoptère ou coléoptère, il sera dévoré. L'année dernière, J'ai assisté à un acte de leur gloutonnerie; je mis deux grenouilles de même grosseur dans une chambre. L'une d’elles appartenait à l'espèce Rana temporaria (grenouille rousse), l’autre était une grenouille QD M verte. Elles rôdèrent quelque temps sous les meubles pour se cacher, mais finirent par se rencontrer; la grenouille verte s'arrête aussitôt et fixe de l'œil la rousse; celle-ci ne s’en effraye pas et avance; la verte alors baisse sa tête vers le sol, et comme le chat qui guette la souris marche d’abord sans sauter en allongeant son corps vers son ennemie, puis d’un bond se jelte sur elle et l’avale. La Lête et les deux premières pattes sont entrées dans sa vaste gueule; afin d'activer l’engloutissement, elle va vers la muraille frapper sa proie, pour l'enfoncer plus avant dans son estomac; mais ce choc plusieurs fois répété ne peut suflire, et au bout de vingt heures, elle creva avec sa proie. Intéressé malgré moi à cet horrible spectacle et désirant me rendre compte de l’activité diges\ive et absorbante de l'estomac des batraciens, je relirai avec répugnance le premier cadavre du second. La tête élail complètement dépourvue de sa peau; les yeux avaient presque disparu ; les deux paltes commençaient à perdre leur peau et étaient couvertes de glaires. Je compris alors que ces glaires faisaient l’office de salive et qu’elles étaient propres à dissoudre les aliments en activant la digestion. Cette curieuse tragédie me donna envie de mieux connaître leur gloutonnerie; quelques semaines après, j'eus la satisfaction de voir éclore le même jour deux papillons de l’espèce Cossus ligniperda, dont la chenille était jadis si estimée des Grecs, qu'ils la considéraient comme un mets délicat. Je pris mes énormes lépidoptères et les mis en présence d'une de mes grenouilles, qui en avala aussitôt un; après cela, elle resta quelques instants sans bouger, puis, s'étant retournée vers l’autre, elle le regarda fixement, altendant qu’il se remut pour lui faire le même honneur. Au premier mouvement du papillon, elle se précipite sur lui et le dévore; les grandes ailes du Cossus dépassaient de chaque côté de sa gueule; avec une de ses pattes, la grenouille s'efforce de les faire entrer, se penchant alternativement à droite et à gauche, en se servant de l'une de ses pattes comme un chat qui se gratte l'oreille. Mon papillon est enfin englouti, puis quelques bâillements se succèdent et m'apprennent que je puis être certain qu'une grenouille peut avaler en quelques minutes deux de nos plus gros lépidoptères. : Poussant plus loin mes expériences, je fis avaler à une autre grenouille trois cétoines dorées et un hanneton commun. Le tube digestif se dilata à un tel point que mes quatre coléoptères furent rejetés au dehors quatre jours après parfaitement distincts, muulés il est vrai, mais reconnaissables. Je pus me rendre comple par ce dernier fait que les élytres des insectes ne sont point nutritives, puisqu'elles sont rejetées intactes, mais qu’elles n’ont point qualité vésicante chez les Batraciens. Désirant continuer sérieusement ces expériences, je serai reconnaissant à nos jeunes naturalistes qui pourraient se procurer une douzaine de sujets vivants de me les adresser, soit Méloë, Cantharide, Mylabre, qui tous trois sont des insectes vésicants employés avec succès dans la science médicale. Je ne terminerai point ce chapitre sans dire quelques mots des animaux que les grenouilles consomment ordinairement pour leur nourriture. Au premier rang, je placerai les insectes mous et ceux à ailes transparentes, puis les coléoptères qu'elle mange faute de mieux. Dans les jours de mauvais temps, elles se jeltent sur les têtards qui sont leur progéniture et en mangent de grandes: quantités ; les petits poissons ne sont point épargnés, et l’intéressante Epinoche même, malgré ses nageoires éperonnées, a souvent à se plaindre de leur glou- tonnerie ; les larves rampantes et aquatiques, ainsi que les lézards, font aussi les frais de leurs cruels repas. 1 À ACT MERS me -CHANGEMENT DE NUANCES CHEZ LA GRENOUILLE La grenouille, commune au printemps, est généralement d’une belle couleur verte, et les raies bleuâtres qui ornent son dos encadrent agréablement les taches noires verruqueuses qui la distinguent au premier coup d'œil de la rainette verte (Hyla arbore); mais cette nuance verte n’est point stable; elle varie du vert pomme et du vert jaunâtre au vert bleuâlre, et ces diffé- rentes nuances changent encore chez chaque individu, suivant l'impression qu'il ressent. Pourquoi tous ces changements? D'où proviennent-ils? Ce sont les questions que je me suis posées bien des fois, et pour les résoudre, j'ai dû faire bien des expériences. Voici ce que j'ai observé : quand le temps est au beau, ils prennent la nuance vert pré; alors les taches noires sont très apparentes, les raies dorsale et latérales paraissent d’une grande netteté et offrent quelquefois une apparence métallique. Si le temps devient sombre et froid, la nuance verte s'obseureit; s'il se maintient froid et sans pluie, à part quelques exceptions, les raies deviennent foncées et le ventre grisätre; mais sitôt que la tempé- rature s’adoucit et qu’une légère pluie tombe, les belles nuances ne tardent pas à reparaitre. Tous les Batraciens aiment l'humidité et l’'ombrage; la grenouille ne sup- porte pas longtemps le soleil. Pendant l’été 1874, je mis mon aquarium au soleil pour observer les mœurs de mes grenouilles pendant la saison chaude, Au bout de quelques jours, leurs coassements devinrent insupporlables, si bien que je fus forcé de retirer mon aquarium; il était temps : deux grenouilles périrent le lendemain; une iroisième était malade. J’examinai mes pauvres bêtes mortes, leurs paupières avaient extérieurement un cercle blanchâtre; je remarquai que ma malade présentait la même parlicularité; ses yeux paraissaient moins vifs que de coutume, leurs prunelles étaient nuageuses. Je fis mon possible pour sauver ma malade; je la mis dans un vase et lui versai goutte à goutte de l’eau fraiche sur le dos pour la ranimer. Elle reprit ses forces après huit Jours de soins, mais elle était aveugle; depuis ce jour, elle sautait peu, se cachait dans les coins de ma chambre, et allait se cognant le long des murs. Voyant qu'il me serait impossible de lui rendre la vue, je résolus de lui rendre la liberté. Je portai donc avec regret ma pauvre bête à l’île Saint-Germain, où je l’avais prise l’année précédente; je la jetai à l’eau, mais elle revint vers la place où je me trouvais, je la repris et la jetai de nouveau; elle revint encore; malgré cela, je l'abandonnai à sa destinée, croyant bien que ce simulacre d'attachement n’était autre que l'instinct de la conservation. Le grand froid produit sur la grenouille un effet encore plus sensible que la chaleur; sa couleur devient gris vert foncé, et si elle reste à l'air, elle gonfle sa peau, qui est très extensible et peu adhérente à la chair, comme pour se ménager un courant d'air chaud, mais si vous la plongez dans de l’eau froide, proche de 0°, sa peau devient rugueuse et d’un gris noirâtre; elle se dégonfle, sa peau se plisse, et on la prendrait plutôt pour un vilain crapaud que pour la jolie grenouille verte, si belle au printemps. Plus vous la maintenez contre sa volonté dans l’eau froide, plus sa peau devient verruqueuse; puis elle sécrête après quelques jours une matière gluante qui ressemble à du blanc d'œuf et qui la recouvre presque entièrement; ses paupières se ferment tout comme si elle voulait chercher le sommeil; mais cet engourdissement ne l’empêche pas de temps en temps de remonter tristement à la surface de l’eau pour respirer; après quoi elle descend reprendre sa même place, en-laissant échapper par les narines quelques bulles d’air, et referme ses paupières. Tel sera son état tant qu'elle demeurera dans l’eau froide. | LE. tn 2 Le oi Avant de terminer, je ne dois point passer sous silence un fait assez surprenant. qui s’est passé chez moi. Une jeune grenouille que j'avais rapportée du Bas- Meudon, dans le but de servir de pâture à mes pensionnaires, se bloutit dans un coin pour éviler d’être dévorée et se laissa dessécher vivante. Je m'’aperçus de cela un peu tard, car cette petite élait sans mouvement; je la pris pour la jeter; elle était sèche comme un parchemin; ses pattes étaient dures comme du bois, ses yeux élaient fermés; tout, en un moi, annonçait qu’elle avait cessé de vivre. J'eus l'idée de la mellre dans une cuvette pour la détremper et voir si sa peau reprendrait son ampleur; en rentrant le soir même, quelle ne fut point ma surprise en voyant ma petite grenouille qui se débaltait lentement comme pour chercher à sortir de leaul Elle revint en effet peu à peu à la vie; ses membres reprirent bientôt leur souplesse, et deux jours après je pus la considérer comme complètement sauvée. Toutes ces expériences ne sont point celles d'une ® journée, mais le fruit de plusieurs années d'observations. HÉRON-ROYER. EXCURSION BOTANIQUE AU MONT PILAT Les 19, 20 et 21 juin 1875. Parti de Lyon avec mon ami M. Reynaud, dans le but de combler les vides de notre duplicata de papillons, nous sommes revenus du Pilat après trois jours avec un certain nombre de plantes, mais de I Lépidoplères point. Non seulement le soleil n'a pas daigné nous sourire, mais la pluie n’a presque pas cessé de tomber. Le compte rendu de mon excursion au Pilat, au point de vue des Lépidoptères, que je m'étais proposé de vous faire, se trouvant complètement réduit à néant, j'ai pensé que l’énumération des plantes que j'ai recueillies pendant ces trois malheureux jours, pourrait être agréable aux botanistes de la Feuille des Jeunes Naturalistes, et je viens aujourd'hui vous en soumettre la liste. Je n'ai pas l'ambition de croire que nous avons, M. Reynaud et moi, récolté tout ce qui se prend à cetie époque au Pilat; pour s’en assurer, on n'aurait qu'à jeter un coup d'œil sur l'excellente notice de la flore du Pilat par M. Cuzin (Annales de la Société botanique de Lyon, 3° fascicule). Je n'ai pas pour les plantes l'œil exercé d’un vrai botaniste, et outillé pour la chasse des Lépidoptères, on l’est bien peu ou bien mal pour la recherche des plantes. De Saint-Chamond au Planil, en passant par Saint-Martin-en-Coailleu. Hieracium auricula L. Blechnum spicans Rto. Mœæhringia muscosa L. Centeaurea nigra L. Rchb. Hypericum perforatum L. Filago minima Fries. — humifusum L. Sarothamnus purgans Gren. et God. Genista pilosa L. — vulgaris Wimm. Galium saxatile L. Brunella vulgaris, var. alba Pallas. Viola agrestis Jordan. Hypochæris glabra L. Ribes petreum Wuif. Jasione montana L. Epilobium montanum L. — perennis Lamk. Galeobdolon luteum Huds. Vaccinium mytillus L. Alchemilla vulgaris L. Hieracium murorum L. Campanula cervicarioides Mutel. Asperula cynanchica L. Lonicera periclymenum L. Sagina procumbens L Barbareu vulgaris Rob. Br. Montia rivularis Gmel. Blitum bonus-Henricus C. À. Meyer. Scleranthus perennis L. Fumex acetosella L. — annuus L. Carduus nutans L. Dianthus prolifer L. Malva moschata L. Hieracium pilosella L. Linaria striata D. C. Centaurea jacea L. ou Juncus effusus L. Rosa repens Scopoli. Rosa comosa Piep., forme du Rosa - rubiginosa. Carlina vulgaris L. Thymus lanuginosus Schrb. Bois du Planil à la ferme. Larix europæa D. C. Maianthemum bifolium D. C. Digitalis purpurea L. Polystichum dilatatum D. C. Vaccinium myrtillus L. Salix cinerea L. non Willd. Sorbus aucuparia L. Polysticum filix-mas Roth. Sambucus racemosa L. Aspidium aculeatum Dœll. Hypericum perforatum L. Athyrium filix-fœæmina Roth. Prairie de la ferme. Orchis conopsea L. Luzula sudetica D. C. Polygala vulgaris L. Lychnis sylvestris Hoppe. Orchis latifolia L. — incarnata L. Ranunculus aconitifolius L. Euphrasia montana Jordan. Briza media L. Arnica montana L. Fhinanthus hirsuta Lam. Teesdalia nudicaulis R. Br. Meum athamanticum Jacq. Barbarea vulgaris Rob. Br. Blitum bonus-Henricus C. À. Meyer. Euphorbia dulcis L. Centaurea nigra (obscura Jordan). Potentilla tormentilla Sibth. Veronica officinalis L. Vaccinium myrtillus L. Orobus tuberosus L. Polyygonum bistorta L. Scabiosa longifolia Waldst. Kit. Aira flexuosa L. Luzula campestris D. C. Ornithopus perpusillus L. Caltha palustris L. Viola sudetica Willd. Polygala depressa Wend. Potentilla aurea L. Drosera rotundifolia L. Pâturages du plateau. Leontodon pyrenaïicus Gouan. Lychnis sylvestris Hoppe. Genista pilosa L. Doronicum austriacum Jacq. Vaccinium vitis-idæa L. — myrtillus L. Salix cinerea L. non Willd. Potentilla aurea L. Ferme de Botte et dans la forêt au-dessous de la ferme. Ribes alpinum L. Lychnis sylvestris Hoppe. Senecio Fuchsii Gmel. Valeriana tripteris L. Ranunculus aconitifolius L. Ribes rubrum L. Hadenostyles albifrons Reichb. Doronicum austriacum Jacq. Vaccinium vitis-idæa L. Geranium sylvaticum L. Prenanthes purpurea L. Lyon. Chæœrophyllum hirsutum L. Aconitum napellus L. Acer pseudo-platanus L. Antennaria dioica Gærtner. Holcus lanatus L. Vaccinium myrtillus L. Sorbus aria Crantz. — aucuparia L. Salix cinerea L. non Willd. Rosa alpina L. Asperula odorata L. Georges RoUAST. pre es SOL ET RIVAGES PRIMITIFS DU HAVRE (1) Nous n'avons pas de meilleur mode d'investigation géologique que la. com- paraison constante des phénomènes passés, dont les effets seuls sont sensibles, avec les phénomènes actuels, dont il nous est permis de constater sûrement les causes. Les dépôts qui se constituent actuellement sous nos yeux, à l'embouchure de la Seine, présentent cet avantage que l’on peut, dans un espace restreint, peu distant, les observer sous divers aspects, soit déjà formés depuis long- temps, soit en formation, soit même à l’état de désagrégement partiel. La partie de ces dépôts formée depuis longtemps est la plus importante à considérer au point de vue comparatif. Des fouilles récemment faites pour les travaux du port du Havre ont fourni une série de coupes soigneusement relevées par plusieurs membres de la Société géologique de Normandie. On a pu ainsi se rendre compte de la formation du sol sur lequel s’est élevé le Havre au XVI: siècle. SÉDIMENTS DÉPOSÉS AU SEIN DES EAUX. — Cetle formation est essentielle ment de sédiments « déposés au sein des eaux, » après avoir été arrachés aux falaises, par les courants de marée montante, sur toutes les côtes depuis la pointe de Barfleur (Manche) jusqu’au cap d’Antifer (Seine-Inférieure). Divers travaux d'ingénieurs célèbres, parmi lesquels il suffira de nommer Lamandé, Lamblardie, permettent d'estimer l'importance des sédiments ainsi apportés à 1,444,000 mêtres cubes par an. Ces sédiments se déposent le long des côtes, au fond de la baie de Seine, principalement au reñversement de la marée et pendant la période que l’on appelle, en termes marins, l’éfale. PROCESSUS DE DÉPÔT. — Les bancs se forment et se détruisent rapidement, changeant parfois de place. Lorsqu'un banc s’est constitué près des côles, — ce qui a lieu généralement aux confins de la ligne générale des courants, — et s'est accru au point de découvrir, les sédiments viennent se déposer hbrement derrière celte sorte de digue naturelle, et un marais s'élève rapidement sur lequel on voit bientôt apparaître une végétation d’abord à demi marine. Cette végétation augmente peu à peu; les débris en transforment insensiblement la composition du sol, et assez pour permettre à des plantes terrestres de s’y déve- lopper. C'est alors un véritable sol conquis sur les eaux, et qui se trouve suffisamment abrité contre l’envahissement de la mer, du moins dans les marées ordinaires : il est en effet à remarquer que le bord, ce que l’on appelle l’accore du banc, est la partie qui s’élève le plus; tandis que le milieu du marais resle loujours à un niveau sensiblement inférieur. FORMATION DE LITS DE TOURBE. — Si maintenant, à la suite de grandes tempêtes d'Ouest coïncidant avec des marées des syzygies, l’accore du banc se trouve rongée, la mer reprend violemment possession de son ancien domaine; les sédiments qu’elle tient en suspension recouvrent les plantes (qui se trans- forment avec le temps en tourbe) et les animaux terrestres qui y vivaient. Une flore el une faune, alors exclusivement marines, peuvent y renaître jusqu'à ce que l’accore du banc venant à se relever, reconslilue une barrière aux flots el favorise un nouveau travail d’assèchement et d'approprialion du sol, suivi d’un nouveau changement de flore et de faune. (1) Résumé d’un rapport fait à la Société géologique de Normandie. — 87 -- Ces détails devaient être donnés ici Dour rendre plus sen- sible l'intelligence de la composition générale de l’ancien sol du ‘Havre, dont nous joignons à ce travail une coupe théorique, . alors avec certitude d’être compris (1). 4 - En résumé, ce sol se compose essentiellement de sédiments vaseux, d'apports marins (96 0/0 minimum). Ces dépôts sont entrecoupés de bandes de tourbe du milieu desquelles s’élancent 3 des tiges de plantes terrestres dont les rameaux retiennent encore des débris de mollusques appartenant aux genres # Helir, Pupa, Cyclostoma. Ce fait seul, disons- le en passant, suffirait à indiquer la provenance terrestre de ces Lourbes. Dans eZ Ja partie vaseuse, au contraire, on rencontre de nombreuses coquilles marines en place, telles que ZLutraria compressa (Lam.), Cardium edule (L.), etc. TT -GALETS ET SABLES REJETÉS SUR LE RIVAGE. — Les fouilles "°*2090 [m Opérées pour les travaux du port du Havre descendent en v moyenne jusqu'au niveau représenté par la cote O des cartes des marines. En prenant ce niveau pour base, les sédiments dont nous venons de parler ont une épaisseur de 5 à 6 mètres. Ils fl Sont recouverts de couches de sables et de galets roulés, mé- langées ou alternées, fort variables d'épaisseur, suivant les points où l’on a relevé les coupes. Ces sables et ces galels — proviennent des silex arrachés par le flux à nos falaises de craie (2), el rejelés sur les plages, surtout lors des grandes lempêtes d’ Oues. eor000000 € IT Nous avons dit que le côté intéressant, au point de vue géologique, des coupes indiquant le sol primitif du Havre, était la comparaison possible entre le passé et le présent. Nous ne reviendrons pas sur les détails que nous avons donnés précédemment touchant la manière dont ces dépôts se constituent à l'embouchure de la Seine. Il suffit seulement ici de faire ressortir de nouveau l’analogie qu'ils présentent avec les résultats que l'observation nous à permis de constater et que notre coupe rend plus sensibles. Un examen attentif nous a permis, en effet, de rapporter les plantes composant l'élément dominant des tourbes observées à la flore actuelle de nos marais, et les animaux fossiles à ceux qui existent maintenant. Même vérification et même identification ent élé faites pour les animaux marins, et permettent d'affirmer l'analogie complète des dépôts formés et en formalion. Havre. (rte) Le (1) R. Terre de remblai. — 1. Sables et galets paraissant remaniés. — ?. Lit de sable et galets. — 3. Sable. — 4. Galets. — 5. Sable et galets. — E. Couche de galets noirs remaniés, provenant du Cénomanien moyen. — v. Vase sableuse (quelques lutraires). — 1. Tourbe. — v. Vase, avec nombreuses lutraires. — {’. Tourbe. — v. Vase, lignes noires révélant traces de végétaux. — {”. Tourbe. — v. Vase contenant bucardes et lutraires. (2) Étages : Turonien, Cénomanien, Albien (d'Orb.), etc. COMMUNICATIONS Chasse d’hiver. — Pendant l'hiver et jusqu'aux premières chaleurs du printemps, j'ai plusieurs fois fait des chasses productives en cherchant sous la mousse qui couvre le tronc des arbres fruitiers et autres, épars dans les vergers et les prés, et surtout sous les écailles de l’écorce des pommiers et poiriers. C’est là que j'ai découvert : Dromius agilis, quadrimaculatus, quadrinotatus, Cymindis humeralis, Badisler bipustulatus, Clivina fossor, Lathridius minutus, Metabletus foveola, Soronia grisea, Silpha atrata, divers Feronia et Amara, Anthonomus druparum, pomorum et diverses Coccinellides. En mars, après une journée chaude, en fouillant la terre du jardin près d'un mur à l'exposition du midi, j'ai trouvé encore à moitié engourdis : Notiophilus semi-punciatus, Dyschirius globosus, Harpalus rubripes, Feronia cuprea, nigrita, vulgaris, Amara familiaris, Philonthus æneus; Choleva angustata. L’entomologiste peut ainsi utiliser ses promenades d’hiver et faire parfois des trouvailles précieuses. Vagney (Vosges). Xe TH: Chasse dans les épaves des débordements de la Seine. — La crue exceptionnelle des eaux de la Seine m'a permis de récolter sur les quais de Rouen une grande quantité d'épaves, surtout les 10 et 11 mars. Après avoir fait sur place un premier triage, qui m'a procuré : Panagæus crux-major, P. 4-pustulatus, Brachinus crepitans, B. eæplodens, Polystichus vittatus, Feronia picimana, F. melanaria, F nigrila, Amara trivialis, A. communis, À. fulva, Ophonus rotundicollis, O. rupicola, Harpalus æneus, H. rubripes, H. semiviolaceus, Silpha polita, S.obscura, Hister bimaculatus, Birrhus pilula, Achenium depressum, Teuchestes fossor, Barynolus obscurus, Phytonomus meles. J'ai rempli un grand sac des débris de toute nature que l’eau ne cessait de rejeter, et je les ai versés dans une grande caisse bien fermée, en laissant aux insectes le soin de se dégager eux-mêmes et de-remonter le long des parois de leur prison. Grâce à de fréquentes visites dans cette caisse, j'ai pu recueillir, outre les espèces déjà mentionnées : Stomis pumicatus, Taphyra nivalis, Helophorus nubilus, Staphylinus cæsareus, Miniops variolosus, Oliorhynchus picipes, O. ligneus, Chrysomela hæmoptera, Cassida vibex, Longitarsus dorsalis, Balanomorpha ruslica, Phædon pyrilosus, et plusieurs autres dont je n’ai pas encore déterminé les noms. Lorsque les insectes ont cessé de se montrer en grand nombre, j'ai procédé au triage méthodique sur un drap; peu d'insectes étaient restés dans les détritus; cependant j'ai capturé Bembidium obtusum en nombre et une multitude de petits Staphylinides des genres Homalota, Oligota, etc. Le ?6 mars, époque à laquelle les eaux avaient sensiblement baissé, j'explorai les détritus accumulés sur les talus des prairies inondées de Bapaume-lès-Rouen. Les Carabiques étaient nombreux, et le plus souvent à demi enterrés dans le sol. Citons seulement Argutor vernalis, Acupalpus meridianus, Anisodactylus binotatus, Harpalus griseus. En résumé, la chasse dans les épaves procure parfois des espèces intéressantes et qu'il est dificile de capturer dans d’autres conditions. Rouen. Robert GUILBERT. — 89 — Chasse dans les lieux inondés, aux environs de Poitiers.— Le dimanche ? avril, il tomba, à six lieues de Poitiers environ, sur un plateau nommé le Pas-de-Saint-Martin, une telle avalanche d'eau qu’elle se précipitait de tous côtés et formait dans les rochers qui entourent ce plateau de magnifiques cascades. J'étais allé voir le dégât causé par cette pluie dans les blés qui se trouvent sur la pente, mais je n’y pus parvenir, les vallées étaient pleines d'une eau tourbeuse assez profonde. En la regardant, je vis remuer quelque chose de vert; je l’attrapai, c'était une Cicindela campestris. J’examinai alors cette eau où je ne songeais pas à chercher des Coléoptères. Je reconnus qu’il y avait une foule d'insectes de tous les ordres, et sans plus tarder, je m'occupai d'y chasser les Coléoptères que le courant avait entraînés. J’en pris environ la valeur de {rois litres et demi rien qu’en Coléoptères. En les ramassant, je ne m'étais pas ou peu occupé de les examiner, et lorsque je commençai à les préparer, je fus étonné de la grande variété d'espèces qui s’y trouvaient, surtout en Curculionides et Staphylinides. Je puis citer parmi les espèces qui m'ont semblé les plus intéressantes : Lebia cyanoce- phala, fulvicollis ; Harpalus maculicornis, azureus, oblongiusculus, rupicola, consentaneus, Hottentota, sulphuripes, pumilus, cordatus, convezus; Trachys troglodites ; Anchomenus pra- sinus, oblongus, albipes; Acupalpus meridianus, dorsalis, flavicollis ; Carabus purpurascens ; Badister peltalus, bipustulatus, humeralis; Melabletus obscuroguttatus ; Bembidium nitidulum ; Dyschirius globosus; Diachromus Germanus; Licinus silphoïides; Cymindis axillaris; Stomis _pumicatus; Stenolophus Teutonus, avec la variété sans tache et aux élytres grisâtres, qui n'avait pas, je crois, été encore prise dans le département de la Vienne : Staphylinus cya- neus, Æthiops, cupreus ; Myrmedonia limbata ; Falagria obscura; Lathrobium pallidum ; Rhyn- chites æneovirens; Phylonomus punctatus; Tanymecus palliatus; Minyops varivlosus; Asida grisea, etc., etc. J’ai pris ces trois dernières espèces en très grande quantité. J’engage beaucoup mes collègues en entomologie à visiter les eaux qui descendent des coteaux après une forte pluie; peut-être y trouveront-ils, comme je viens de le faire, de bonnes espèces, surtout parmi les Curculionides, où j'ai pris de fort bonnes espèces de Cleonus, Otiorhynchus, Anisorhynchus, Larinus, Ceuthorynchus non encore déterminées. Poitiers. Louis MEsux. Erebia Euryale. — Plusieurs de mes correspondants s’étonnent de n’avoir pas trouvé une seule femelle dans le grand nombre d’Erebia Euryaie que je leur ai envoyés cette année. La chose est curieuse en effet, mais sur 250 à 300 Euryale prises cette année dans les Alpes par un de mes collègues et par moi, il ne s’est trouvé que quatre femelles, et jamais, jusqu’à ce jour, nous n’en avions pu prendre une seule. Peut-être cela tient-il à ce que, tandis que le vol du mâle est vif et continu, celui de la femelle est presque nul et ressemble à un saut. Nous avons pris les quatre Q en question par un temps orageux, en profitant de quelques rares rayons de soleil. Elles avaient toutes la même pose au moment de leur capture, les ailes tournées vers le sol et pendues par les pattes au milieu d’une grosse touffe de graminées. Nous comptons, en juillet, étudier de plus près les causes de cette singulière rareté de la Q d'Euryale dans les champs où le g' vole par légions. Genève. A.-C. CoRCELLE. Sirex juvencus. — Voici un fait sur lequel nous croyons devoir attirer l'attention des observateurs. En 1857, M. le maréchal Vaillant présenta à l’Académie des sciences des paquets de cartouches dont les balles étaient percées par les larves du Sirex juvencus. Le même fait s’est reproduit dans l’arsenal de Grenoble, mais cette fois, c'étaient les larves du Sirex gigas. PES Op Viscum album. — Je viens d'observer sur un érable (lAcer platanoïdes L.), et sur un marronnier (Æsculus hippocaslanum L.), de magnifiques touffes de gui à fruits blancs (Viscum album L.). Ce fait rare m'a paru assez intéressant pour être signalé à l'attention des botanistes. C’est la première fois que je le remarque depuis quatorze ans que je m'occupe de botanique. Mongré. P. TizLer. Préparation des squelettes des petits animaux par les insectes. — Voici les renseignements que nous avons pu obtenir au sujet de la préparation des squelettes de petits animaux : A la dernière exposition, l’insecte employé pour cette opération était la larve du Dermestes lardarius, bien connue par les dégâts qu'elle cause aux collections zoologiques et dans les magasins de fourrures. Le modus faciendi est bien simple : dans un grand bocal dont le fond est garni de plusieurs morceaux de flanelle et d’un morceau de peau de mouton ayant sa laine, on introduit quelques larves, ou à défaut, des insectes à l’état parfait, qui se reproduiront. On y suspend le sujet que l’on veut faire disséquer, en ayant soin qu’il touche légèrement le fond du vase, puis on ferme le bocal avec une toile métallique très fine, rabattue et ficelée solidement autour du goulot, et l’on ne tarde pas à voir les larves au travail. Un moyen plus simple encore pour nettoyer parfaitement un squelette, est de placer l'animal dépouillé grosso modo, dans une boîte percée de trous nombreux, et de l’abandonner ainsi dans une fourmilière. On pourrait aussi opérer, comme nous l’avons indiqué pour le Dermesles lardarius, c’est-à-dire renfermer dans un bocal de verre l’animal à disséquer avec les fourmis chargées de ce soin. L'avantage serait de pouvoir ainsi assister à cette opération curieuse. Inondation à Stoke-upon-Trent. — Au mois d'octobre dernier, la vallée du Dôve (Staffordshire) eut à souffrir d’une violente inondation. À un endroit, près de Burton-on- Trent, l’eau se précipita avec tant de force par une ouverture pratiquée dans un remblai de chemin de fer qu'elle creusa dans les prés, au côté inférieur du remblai, un grand fossé de neuf pieds de profondeur. Sur la terre se trouvent sept pieds de gravier et en dessous une couche de tourbe argi- Icuse, contenant des troncs et racines d'arbres. Toutes ces racines, jusqu'aux plus petites, étaient entourées d’une couche de sable très fin et très ferrugineux ayant une épaisseur d’environ 1/8 de pouce; ce sable adhéraït assez fermement à l'écorce. Le bois de ces racines était d’un gris bleuâtre et tout à fait mou. L'ayant séché devant le feu, j'ai trouvé qu’il devenait noir, dur et fragile. Il brülait très lentement et dégageait beaucoup de dioxyde de soufre. Le sable perdait de son adhérence. Stoke-upon-Trent. J. E. J. Expériences pour empêcher la décoloration des collections entomologiques , à la lumière. — La Société entomologique de Belgique a été saisie, vers la fin de 1874, d’une question ainsi posée : « Dans quelle mesure des collections publiques d'insectes peuvent-elles être exposées pour concilier toutes les exigences de leur destination ? » Une des principales diflicultés à résoudre était de préserver les insectes exposés au public de la décoloration produite après un temps plus ou moins long par la lumière, M. Félix Plateau proposait de substituer des verres jaunes aux vitres incolores qui éclairent or à RE 5 SF ol les salles entomologiques. Une discussion s’ensuivit, et on témoigna le désir que des expériences fussent faites, en soumettant les insectes à l'influence de différents verres colorés. M. Capronier s'est chargé de faire l'expérience et en a rendu compte à ses collègues. « Chacun sait que, chez les Lépidoptères, ce sont les couleurs vertes et carminées qui se détruisent le plus rapidement à la lumière du jour. Je désirais avoir des insectes de l’éclosion de l’année; je ne pus me procurer en quantité suffisante que l'£uchelia Jacobææ Li. Les ailes inférieures de cet insecte sont d’un carmin foncé, uniforme de ton, ce qui est important pour l'expérience. Je devais donc choisir les verres colorés. Les principales couleurs du spectre solaire sont le jaune, le rouge et le bleu. Je rejetai le rouge donnant une teinte trop foncée et j'ajoutai les couleurs mixtes, le violet et le vert. J'avais donc quatre teintes choisies à la mème valeur de ton, d’une nuance modérée, jaune, violet, vert et bleu, plus un verre incolore. J’ai fait cinq petites boîtes carrées de 8 centimètres de côté et de 1 centimètre de profondeur; toute la surface était recouverte par un des verres précités. Chaque aile était fixée au milieu de la boîte et nageait dans un bain de lumière très vive, mais à l’abri des rayons du soleil. Chacune des ailes était recouverte, en partie, par une bande de papier noir, et la position en a été combinée de manière à laisser exposer succes- sivement chacune des parties pendant un laps de temps de quinze, trente et quatre-vingt- dix jours. Voici ie résultat : | Verre incolore. — Après quinze jours d'exposition, la teinte carminée était déjà visible- ment attaquée. Après trente jours, l’altération était plus sensible, et après quatre-vingt-dix- jours, l’œuvre de destruction était fort avancée, le carmin était passé au jaunâtre. Bleu. — Cette teinte n’a donné aucune différence avec le verre incolore. Le carmin a subi les mêmes altérations. Vert. — Cette teinte a préservé le carmin pendant les quinze premiers jours. L'altération a été indiquée au trentième jour. Après les quatre-vingt-dix jours, l’altération du carmin s’est accentuée. Violet. — Même influence que précédemment; cependant un peu moins d’altération. Jaune. — Pendant les quatre-vingt-dix jours, le jaune seul a laissé la couleur carminée presque intacte. Je dis presque, car on peut cependant apprécier, après les quatre-vingt-dix jours, une légère altération dans la teinte. Cette dernière observation prouve qu'il n’y a pas de préservatif absolu et qu'il faut laisser les collections dans l'obscurité, sous peine de les voir altérées fatalement après un temps donné. Néanmoins, il est évident, par ce qui précède, que c’est le jaune qui est le meilleur pré- _servatif contre l’altération des couleurs chez les insectes. J’en conclus, par conséquent, que la couleur jaunâtre doit être préférée et combinée dans tout l'aménagement d’une salle entomologique. Ensuite que les toiles qui recouvrent les glaces des montres doivent être plutôt jaunes que vertes, et ce qui est important et indispensable, c’est que les stores des fenêtres soient absolument jaunes. » En rapportant cette curieuse expérience, nous ne pouvons qu'engager nos lecteurs à la poursuivre et à la compléter, en la répétant sur d'autres teintes que le carmin du lépi- doptère en question et én se servant de toutes les couleurs du spectre solaire. Ce Gomme pour coller les insectes. — On se sert généralement, pour coller les petits insectes, de la gomme arabique mélangée avec du sucre, pour empécher qu'elle ne s’écaille. Depuis longtemps, sur l'indication d’un entomologiste, M. Pujade, je me sers, pour mes collections, de la gomme qui découle du cerisier. Cette colle, qui n’a que le défaut d'être un peu moins blanche que celle de la gomme arabique, ne se fendille ou ne s’écaille jamais. On peut, au reste, en faire facilement l'expérience; la gomme de l’abricotier ou du pêcher peut aussi bien servir. Digne. Ep. Honxorar. ÉCHANGES MM. Lapanne, 1, rue du Centre, à Paris. — Minéralogie. Alphonse Denis, 5, rue du Couëdic, à Brest. — Coléoptères indigènes. M. A.-C. Corcelle, 6, rue du Mont-Blanc, à Genève, ayant récolté, au mois de mars, un certain nombre de Gagea saxatilis et Bulbocodium vernum, en met quelques exemplaires à la disposition de ceux de ses collègues qui lui en feront la demande. M. Mesmin, rue du Gervis-Vert, à Poitiers, offre des Coléoptères de la Vienne et de la Haute-Vienne contre des Coléoptères des autres régions de la France et des pays limitrophes. A céder des œufs de Bombyx (Antheræa) Pernyi, ver à svie de la Chine, se nourrissant sur le chêne, aux prix suivants : 1 fr. 75 les cinquante, ou 3 fr. le cent. — Envoi franco, sur demandes affranchies, adressées à M. Lelièvre, 22, rue de l'Entrepont, à Amboise (Indre-et-Loire). M. Lelièvre, à Amboise, désire se procurer, soit en échange, soit par achat, les Rhopalo- cères suivants : Lycæna Donzelii, Arcas; Melitæa Deïone; Erebia seme var. Lefebvrei, gorge, Gorgone; Scelothrix Corlinæ, Sidz et Cacaliæ. M. René Valletle tient à la disposition de ses collègues en minéralogie quelques échantillons de cristaux de quartz enfumé et non enfumé, dits diamants de la Vendée. — Forme : prisme à six pans terminés par une pyramide. Il les échangerait volontiers contre d’autres cristaux de France ou de l'étranger. ERRATA Page 65, au lieu de : il est à remarquer que toutes les espèces ainsi fixées sont dépourvues de pieds, lire : il est à remarquer que la plupart des espèces ainsi fixées n’ont qu’un pied rudimentaire. Page 65, au lieu de : Dreissées, lire : Dreissènes. Page 67, au lieu de : Asphysies, lire : Aplysies. Typ. Oberthür et fils, à Rennes, — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-ct-Métiers). 4er Juin 1876. Sixième Année. No 68. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE. Nous avons déjà plusieurs fois eu l’occasion de recommander à nos lecteurs diverses Sociétés locales destinées à propager le goût des sciences naturelles et à en faciliter l’étude. Nos appels n'ont pas été vains, et chaque année nous avons la satisfaction d'enregistrer la fondation de nouvelles Sociétés d’études et de constater en même temps les progrès de celles déjà établies. Il s’agit aujourd’hui d’une fondation d'intérêt général, de la Société zoolo- gique de France, appelée, nous n'en doutons pas, au même avenir que ses ainées les Sociétés botanique, entomologique et géologique de France; aussi nous n’hésitons pas à engager nos amis à s'inscrire parmi ses membres. On trouvera joint à ce numéro le programme des fondateurs de la Société zoologique de France. Les Redacteurs. LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE LONDRES. (Suite). Les échassiers que possède la Société sont fort nombreux; il est peu de genres qui ne figurent pas dans sa ménagerie. La grue de Mandchourie (Grus Montignesia) habite le nord du Céleste-Empire; les premiers individus de cette espèce ont élé apportés à Paris, en 1854, par M. de Montigny, consul de France en Chine, auquel l’histoire naturelle est redevable de tant de services et que la Société d'acclimatation a récompensé par une médaille frappée à l'effigie du lauréat. Dès leur arrivée dans nos contrées, ils construisirent un nid, et après plusieurs incubations stériles, plusieurs jeunes naquirent en 1861. La grue de Mandechourie est un des oiseaux chéris des Chinois, qui l'ont rendue domes- tique, et 1ls la représentent partout, sur les écrans, sur les éventails, sur les papiers peints qui ornent leurs maisons; sa marche est considérée par eux comme très gracieuse. Les grues Antigone de l'Inde, cendrée d'Europe, blanche d'Amérique, à cou blanc du Japon, les Balearica pavonina d'Afrique et regulorum du même continent, la Ciconia Maguari de l'Amérique du Sud, la C. Boyciana du Japon, récemment découverte par M. Swinhoe, les marabouts, les flamands, les ibis, forment la curieuse collection d’échassiers. Citons encore quelques râles des Iles Pacifiques, le ràle d'Australie, l’'Ocidra- mus Earlei de la Nouvelle-Zélande, l'O. sylcestris de l’île de Lord-Howe, el le râle de la Nouvelle-Calédonie (O0. Lafresnayanus). Le kagou (Rhinochetus jubatus) est aussi originaire de cette possession française; c’est un oiseau fort intéressant, connu depuis peu de temps. Il a de 35 à 40 centimètres de hauteur (1); son corps est de la grosseur de celui d’une (1) Jules Garnier, la Nouvelle-Calédonie. Plon, 1871. poule; ses jambes, fortes et assez longues, sont armées de pattes solides et d'ongles très forts; ses ailes sont impuissantes à le soutenir dans. les airs, et lorsqu'il se voit menacé d’un danger auquel il ne peut se dérober que par la fuite, il les déploie au-dessus de sa tête, qu'il cache ainsi, à la manière de l’autruche. Le kagou trouve une abondante nourriture dans le sol des forêts, formé d’un détritus de feuillages en décomposition, et dans les troncs des arbres morts, qui sont l'habitation de milliers d'insectes, et surtout de vers et nymphes de capricorne que les indigènes ne dédaignent pas eux-mêmes. La femelle pond deux œufs semblables aux œufs de poule, et les cache si soigneusement que les Kanaks eux-mêmes ne les trouvent que très rarement. Cet oiseau, dont la chair est délicieuse, pourrait facilement s’acclimater en France, où il rendrait de précieux services, en détruisant les insectes nuisibles. Les plus grands volatiles appartiennent au groupe des échassiers, et sans parler de l’Æpiornis, ce géant ailé, trois fois plus grand que l’autruche, 1l existe dans chaque continent des oiseaux de haute taille, tous de la même famille : tels sont les autruches, en Afrique; le nandou, dans l'Amérique du Sud; l'émeu, dans la Nouvelle-Hollande; le casoar, dans les Iles Moluques. L’autrache (S{ruthio camelus), rendue domestique, serait pour l’homme une précieuse conquête. Aussi est-ce principalement vers ce but que se sont dirigés les efforts de la Société d’acclimatation. Après bien des essais, on a réussi à dresser celles que le Jardin de Paris possède, et aujourd’hui, elles traînent de gracieuses voitures où peuvent monter quatre ou cinq enfants. La Société a encouragé l'élevage de cet oiseau en France et en Algérie, par des primes élevées qui ont déjà été remportées une fois. Onze autruches sont nées à Marseille en juillet 1861 et les essais ont toujours été continués depuis cette époque; un prix de 4,500 fr. est offert à la personne qui possédera six au- truches nées chez elle. D’après un rapport fait dernièrement par M. Geoffroy- Saint-Hilaire, il paraîtrait que cette domesticalion s’est heureusement accomplie au Cap, où se trouveraient 34,000 autruches apprivoisées. Néanmoins, la question de l'élevage de cet échassier n’est pas encore résolue et des efforts persévérants doivent encore être tentés. Un rapport envoyé à la Société d’accli- matation (1), qui avait provoqué en Algérie une enquête sur ce Sujet, el communiqué au bureau arabe de Tlemcen par le caïd des Hamyanes-Djembà qui habitent au sud de Dahra, affirme, malgré les faits qui se sont passés en Europe et qui sembleraient donner une preuve contraire, que les autruches à l'état privé ne pondent jamais en Afrique. Un autre document, transmis par le chef du bureau arabe de Geryville, d’après les renseignements fournis par le caïd des Oulad-Sidi-Chikh, par le caïd des Saïd-Atba et le chasseur d’autruches Mohammed-Ben-Khaled, soutient la même opinion, se basant sur les obser- vations faites dans les ksours des Oulad-Sidi-Chikh, où l’on élève un grand nombre d'individus des deux sexes. Toutefois, il ajoute que Si-Djellout-Ban- Hamza, le caïd des Oulad-Sidi-Chikb, assure avoir vu à Marakac (capitale du Maroc), dans un parc attenant au palais de Mouley-Abder-Rahman, de nombreuses autruches qui s’accouplaient et couvaient comme à l’état de liberté. Il est donc à présumer que des circonstances accessoires, souvent locales, influent Sur ce résultat. La nourriture des autruches doit faire principalement l’objet des soins : : de l'éleveur : les plantes ligneuses, le sel surtout, doivent leur être prodigués. En captivité, les Arabes leur donnent, quand eHes ne vont pas pâturer, de l'orge, des dattes ou de l'herbe appelée chiet; les indigènes estiment qu'il faut leur fournir deux kilogrammes d'orge par jour, autant de dattes et dix kilogrammes d'herbes. Il est bon de leur accorder aussi des os et quelques morceaux de viande. Les visiteurs des jardins zoologiques qui voient les autruches ävälef de (1) Bulletin, tome IV, n° 7, juillet 1867, p. 331. — 95 — petits cailloux, qu’elles absorbent probablement pour faciliter la digestion, s’imaginent que ces oiseaux s’en nourrissent et peuvent se contenter de pierres, de sous et de boutons de cuivre. On ne saurait croire combien d’autruches ont péri empoisonnées par les objets en métal qu’on leur à ainsi présentés. Chez nous, ce zèle commence un peu à se calmer et les badauds deviennent à peu près raisonnables. Il faut croire qu'il n'en esl pas de même en Angleterre, car la Société zoologique de Londres a publié une note où elle dit : « Les visiteurs s'imaginent que cet oiseau peut toul digérer, et ont la mauvaise habitude de lui présenter des sous; c’est ce qui nous a causé la perte de plusieurs de ces beaux échassiers. » Le nandou (Rhea americana) est très abondant dans les pampas de la Plata ; il est plus pelit de taille que l'autruche. L’émeu (Dromæus Novæ- Hollandiæ) est originaire d'Australie, où il est répandu à peu près partout, Ses mœurs ressemblent beaucoup à celles de son congénère d’Afrique; sa nourriture consiste en fruits, racines et herbes ; la puissance de ses pates le rend très rapide dans sa course et terrible pour les chiens qui le chassent, car il les tue d’un seul coup. Le casoar commun (Casuarius galeatus), le casoar (C. australiensis) et le C. bicarnunculatus sontles principaux représentants de cette famille; quelques autres se trouvent dans la Nouvelle-Guinée et dans les îles Salomon. Le casoar est ordinairement sauvage en caplivité et reproduit difficilement. En plusieurs circonstances, ces oiseaux pondirent au Jardin zoologique de Londres; mais le mâle, qui seul est chargé de l’incubation, ne réussit pas à faire éclore les œufs. Enfin, pendant l'été de 1866, un jeune casoar de l'espèce commune y naquit. Nous ne pouvons passer sous silence les tentalives de M. W. Bennett, de Brocklam Lodge, près de Reigate Surrey (Angleterre), qui, en juillet 4860, reçut de Sydney une paire de casoars âgés de cinq ou six ans et les installa dans un grand enclos bien exposé au midi. Le9 février 1861, la femelle pondit son premier œuf, neuf jours après, le second, puis un autre tous les trois jours, jusqu’au treizième œuf qui fut séparé du douzième par un intervalle de quatre-vingt-seize heures. Ces œufs, pondus dans la cabane des oiseaux, furent transportés par le mâle au grand air. La femelle en pondit encore deux, et son compagnon se mit à couver le 24 mars. Sept semaines après, effrayé par un incident fortuit, il abandonna les œufs qui furent portés au Jardin zoologique, où un autre casoar continua à les couver. La semaine suivanie, quatre jeunes sortirent des œufs : l’un vécut six semaines, un autre jusqu'à l'hiver; les deux derniers parvinrent à toute leur croissance. Le 29 décembre 1861, la femelle recommencça à pondre; après que quatorze œufs eurent été déposés par elle, le mâle se mit à couver (14 février); les 20, 21, 23 avril, trois pelits sorliren!; deux seulement vécurent. Ces expériences sont encore trop isolées; espérons qu'elles se multiplieront et que dans quelques années, nous en verrons l’heureux résultat. La Société zoologique de Londresest le seul établissement scientifique d'Europe qui ait possédé vivants les kiwi ou Apierix australis et Owenni de la Nou- velle-Zélande. Le premier de ces oiseaux fut acquis par elle en 1852; c'était une femelle. Après avoir vécu près de sept ans dans le Jardin, elle pondit un œuf le 9 juin 1859, qui fut suivi de quelques autres. Un second kiwi, puis un troi- sième, furent ajoutés à la collection de la ménagerie; malheureusement, ces deux individus étaient aussi des femelles. Cet oiseau, si curieux et dont on croyait la race disparue, a des mœurs entièrement nocturnes; il ne se montre jamais le jour, à moins d’être chassé de son refuge par son gardien. Après avoir avalé rapidement un ou deux vers de terre, qui sont sa nourriture ordinaire, il se hâte de regagner sa retraite où il se cache sous la paille. La nuit, il court de tous côtés avec assez de vivacité, fouille la terre et scrute les coins de sa cage avec son long bec. Avant de quitter les échassiers, disons que la Société d’acclimatation de Paris offre un prix de 4,500 fr. à la personne qui pourra justifier de la posses- sion de six casoars ou nandous nés chez elle et âgés d’un an au moins. Les palmipèdes sont beaucoup moins nombreux et présentent moins d’es- pèces rares qu'au Jardin du bois de Boulogne; sa série ne comprend guère qu'une quarantaine de variétés. C’est la famille d'oiseaux qui prête le plus à l’acclimatation, et il en est peu qui n'aient reproduit en captivité, même sous le climat de Londres. Citons la Bernicla melanoptera, découverte par M. Pentland dans les Andes de Bolivie et du Chili, sur le lac Titicaca; la CAloëphaga magellanica, desiles Falkland, dont le mâle et la femelle présentent une telle opposition de cou- leur dans leur plumage qu'on les prendrait pour deux oiseaux différents; le canard mandarin (Anas galericulala), si estimé des Chinois dont sir John Bowring eut beaucoup de peine, en 1850, à obtenir quelques couples pour les envoyer en Angleterre. Un amateur de Rotterdam en avait auparavant pos- sèdé deux paires, et c’est de ce double ménage que descendent tous les oiseaux de cette espèce actuellement en Europe. Le canard mandarin paraît être ori- ginaire de la contrée située au nord de Pékin : une récente exploration russe l’a aussi rencontré à l’état sauvage au sud de l’Amour. Pendant longtemps la Société a possédé les seuls cygnes à cou noir (Cygnus nigricollis) qui pondaient en Europe. Les jeunes de cette espèce sont d’un blanc de lait; mais le cou noir se dessine de bonne heure, et leur plumage adulte se développe plus tôt que chez les cygnes ordinaires, Ce cygne est originaire des contrées tempérées de l'Amérique du Sad. Citons encore les Cygnus atratus, ferus et buccinator. La Société zoologique possède la collec - tion complète des pélicans, le Pelicanus crispus, l'un des plus rares dans les ménageries, quoique, d’après lord Lilford, il soit commun sur la côte d’Epire, le P. commun (?. onocrotalus), le P. d'Australie (P. australiensis); un seul, le P. d'Amérique, manque encore à cette intéressante série. III. — REPTILES ET BATRACIENS. Le palais des reptiles, construit en 1849, laisse à désirer et rappelle beaucoup, par sa laideur et ses étroites proportions, l’ancien édifice qui était réservé aux mêmes animaux dans notre Jardin des plantes; aussi ne peut-il point être comparé au somptueux monument qui leur a été dernièrement élevé à Paris et où ils sont exposés aux regards du public sans avoir à souffrir de leur captivité. Des mousses, les troncs d'arbres creux, les herbeset plantesexotiques, les bassins leur ont élé prodigués ; au contraire, une laide couverture est le seul abri des reptiles du Zoological Garden. Le reproche que nous adresserons surtout à la direction anglaise est d’avoir négligé de protéger les verres des cages au moyen de grilles, ei comme ces glaces sont à la portée de la main, il sufhirait qu'un visiteur imprudent ou maladroit, un enfant, en brisât une pour livrer passage à un de ces dangereux vertébrés. | ; La collection herpétologique de Londres est fort peu riche. Après avoir cité parmi les serpents non venimeux le python d'Afrique, le python royal, le boa constrictor, le boa jaune, le serpent diamant (Morelia spilotes); parmi les couleuvres, si utiles comme auxiliaires de l’homme pour la destruction des petits mammifères, le Tropidonotus fasciatus, le T. ordinatus et le T. vipe- rinus; parmi les espèces venimeuses, le naja de l'Inde (Naÿa tripudians et haje) que l’on regarde avec effroi, quand on considère que le plus léger mouvement pourrait readre libre cet horrible reptile, nous aurons terminé la liste des ophidiens que le Jardin possède. Nous n’y avons pas remarqué de serpent à sonneltes (Crotalus horridus); il est néanmoins indiqué sur le catalogue comme une des acquisitions de la Société zoologique. A' propos du naja que nous venons de nommer, M. le D' Morice, qui vient de publier quelques notes sur un voyage en Cochinchine qu'il fil en 1873, raconte (1) que le 20 juin, il trouva un serpent caché sous une pierre el enroulé sur lui-même à côté d’un paquet d'œufs agglomérés. Il s'en empara aussitôt; tandis qu’il le transportait chez lui, le reptile lui lança au front un jet de liquide qui ne lui fit éprouver aucune sensation désagréable; de plus, il frôla contre sa gueule entr’ouverte son index gauche qui saigna abondamment. Le lendemain, la plaie qui avait été lavée et sucée avec soin était fermée. Le 30 du même mois, quaire petits serpents éclorent et sortirent de la caisse où ils avaient été placés avec leur mère. M. Morice les saisit et les plaça dans un bocal en verre; mais quel fut son étonnement, en voyant ces animaux se dresser contre la paroi transparente; leur cou, immédiatement après leur tête, se dilatait latéralement en devenant excessivement mince, et sur ce cou ainsi élargi, S'apercevait le V caractéristique. C’élaient des serpents à lunettes, des najas où cobra capelle. Ces animaux sont très communs dans la Cochinchine française, où les Annamites les prennent fréquemment avec un nœud coulant, disposé au bout d’une longue baguette. Dans notre colonie, ils ne font mourir personne, tandis que dans l'Inde, les décès causés par la morsure de ces reptiles se comptent chaque année par milliers. Ce fait, absolument nouveau, mérile une sérieuse attention. Peu de choses en fait de sauriens : le Trachydosaurus rugosus, le Cyclodus gigas, le lézard ocellé de Jersey et plusieurs petits crocodiles, entre autres le Monitor Gouldi d'Australie, composent loute la collection. s chéloniens. Quelques tortues l 1] Plus rares encore sont les chélonie lques tortues d’eau sans importance se trouvent dans un bassin laid et exigu. Au moment de notre dernière visite'au Jardin zoologique, on construisait une petile pièce d’eau nour plusieurs tortues fluviales qui venaient d’arriver et que nous regrettons de n'avoir pu voir. La Sociélé a reçu, au mois de juillet 4875, une tortue géante de l’île Aldabra, dans l'Océan Indien. Ce chélonien, d'une taille énorme, est la plus grande tortue de terre connue jusqu’à ce jour; l’exemplaire qui se voit à Londres est proba- blement un individu unique en Europe. Cet animal se meut fort lentement et ne remue que pour aller manger les choux qui lui servent de nourriture. Une petite cage de verre contient quelques rainettes des plus communes; ajoutons deux salamandres du Japon, semblables à celles que nous possédons à Paris, l'une placée à la porte du palais des reptiles, l’autre dans l'aquarium, où se trouvent aussi plusieurs tritons sans valeur, un protée et quelques spé- cimens si connus aujourd’hui du curieux animal trouvé dans les lacs du Mexique, le Siredon mexicanus ou Axolotl. IV. — AQUARIUM. L'aquarium n’a qu’un seul mérite, celui d'avoir été le premier établissement de ce genre; il fut construit en 4858, par les soins de M. Mitchell, secrétaire de la Société zoologique. Autrefois sans rival, ilest maintenant aussi peu intéressant que le palais des reptiles. La Direction du Jardin a compris que pour le moment elle ne pouvait pas lutter contre des entreprises analogues. Du reste, les aqua- riums abondent en Angleterre, où tout ce qui est instructif réussit à merveille. Sans parler de ceux de Brighton ou de Westminster, qui sont, le premier, la (1) Tour du Monde, n° 780, 18 décembre 1875. — 98 — merveille du genre, le second, une des nouvelles curiosités de Londres, nous pouvons citer celui du palais de Cristal, qui par le nombre et le choix des ani- maux, la rarelé des poissons et mollusques exposés, l’immensité des bacs, l'éclairage des bassins, est véritablement remarquable. Aussi la Société zoolo- gique attend-elle que ses fonds lui permettent d'agir pour redevenir la rivale de ses imilateurs. Actuellement, l'aquarium contient un ou deux brochets, une carpe, quelques petits crustacés et zoophytes, et les batraciens cités plus “haut. Plusieurs des bacs ont été mis à sec; l’un d’eux contient un oiseau fort curieux, le Plotus anhinga, le seul individu de cette espèce connu en Europe. La Société l’a reçu du Brésil, en décembre 1872. Cet oiseau, maintenant adulte, n’est nullement farouche; il saisit et mange les petits poissons, qui font sa nourriture, de la plus singulière façon, malgré l’affluence des visiteurs qui se pressent autour de lui. Un autre bassin renferme quelques oiseaux de rivage, de petits échassiers, elc., tous fort communs. En terminant celte longue description, qu'il nous soit permis de revenir un peu sur ce que nous avons déjà dit. Au point de vue esthétique, si nous pou- vons parler ainsi, le Jardin des plantes est de beaucoup supérieur au Zoolo- gical Garden; mais, pour le nombre d'animaux, pour leur conservation et leur reproduction, mettant hors de cause le Jardin d’acclimatation, qui est un modéle du genre, nous pensons que la ménagerie de Londres tient le premier rang. Des soins plus assidus, plus persévérants y sont donnés aux animaux; les applications scientifiques sont faites avec plus d'intelligence pour le déve- loppement des tentatives d’acclimatation. Nous constaterons la longue période de temps pendant laquelle plusieurs animaux féroces, les lions marins, les girafes surtout y ont été conservés; la reproduction des hippopotames, des chauves-souris, des oiseaux moqueurs, des talégales, des casoars, etc. En un mot, nous sommes heureux d'adresser nos félicitations à la Société zoologique de Londres pour le succès qu’elle obtient et le soin avec lequel elle poursuit l'œuvre de la science. Londres. V. COLLIN DE PLANCY. TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES FRANCAISES DU GENRE CICINDELA L. 1. Pronotum transverse, de moitié plus large à son _ bord antérieur que long dans son milieu. Dessus du corps généralement d’un vert clair, avec des taches cuivreuses plus ou moins étendues. Sur chaque élytre, six points blancs, dont cinq le long du bord externe, le sixième discoïdal et reposant sur une tache noire ou cuivreuse..... campestris L. Toute la France. Certains individus sont d’un vert obscur. Le point discoïdal et le troisième marginal sont sujets à disparaître. Queique- fois ces deux points sont réunis par un trait sinueux (V. connata Heer. — Alpes, — On trouve sur les bords de la Méditerranée des individus chez lesquels les taches cuivreuses ont envahi presque entièrement la tête, le corselet et le pourtour des élytres (V. maroccana F.). — Enfin, chez quelques-uns, propres à la Corse et peut- être au midi de la France, le dessus du corps est d’un noir mat (V, nigrita Dej.). DNS 0 ME Pronotum peu transverse, aussi ‘large à son bord postérieur..qu'a son bord antérieur ou à peine élargi en avant...... OMAN ENT dt ot le np Eire 2 Pronotum nullement transverse, généralement , plus long que langer. x: srhrio5s Bou) met ap eus y 2. Labre noir, longitudinalement caréné. Elytres ru- gueusement poncluées, avec une série de fossetles le long de la suture, ornées chacune d'une lunule humérale, d’une bande médiane sinueuse et d’un gros point marginal, aux trois quarts de la lon- gueur, de couleur blanche. Dessus du corps d'un brun noirâtre plus ou moins cuivreux,.avec un FA ICONE RER ETS Ex .. Sylvatica L. Toute la France, surtout dans les CRHTOIS sablonneux des forêts. Labre d'un jaune pâle non caréné............, ; 3 3. Pas de tache blanche au bord antérieur des elytres vers le milieu de celui-ci. 0 LE 4 Élytres ornées chacune d’une a Hinata d'une tache basilaire attenante au bord: 'an- térieur vers le milieu de celui-cr, de deux taches .Juxtasuturales, dont la première est sujette à dis- paraître; d’une bande médiane recourbée posté- rieurement en crochet, et d'un point marginal tantôt libre, tantôt réuni à une tache apicale de couleur blanche. Dessus du corps généralement UD DPONZÉ CUINFEUX: 11:51:52 PO NNIPON EST flexuosa F. France méridionale, bord, des eaux et de la per: On ren- contre quelquefois des exemplaires d’un vert cuivreux. Chez les &', le 4° article. des antennes est munien dessous d’un petit appendice pointu. 4. Pas de point blanc juxtasutural au tiers pos- térieur de chaque élytre. Sur chacune, une Junule humérale souvent interrompue, une bande médiane plus ou moins sinueuse et une lunule apioale blanches "sr etant : 5 Élytres ornées chacune d’un gros point juxtasu- tural. au tiers postérieur el de quatre taches altenantes au bord marginal, de couleur blanche : la première, en formede C'humérale; ladeuxième, sous forme de bande transversale souvent inter- rompue; la troisième, pelile, placée derrière la précédente; enfin la quatrième, lunulaire, apicale littoralis F. Bords de la Méditerranée et de l’Océan, où elle remonte jus- qu’en Bretagne. Les individus chez lesquels la bande transversale est inter- rompue constituent la variété nemoralis Oliv. 5. Pronotum rectangulaire aussi large en avant qu’en arrière. Élytres finement dentées en scie à leur bord postérieur (1). Dessus du corps variant . (1) Ce caractère n’est pas absolument constant. Nous possédons des exemplaires appartenant à la var. riparia, chez: lesquels le bord postérieur des élytres est très entier, et d’ autres où la denticu- lation est à peine sensible, — 100 — du vert brunâtre au brun rougeûtre, He PIESUEMDICRE ARS PEINE ...... hybrida L. Toute la France, sauf la partie oder ene Elle varie sous le rapport de la couleur et de la forme de la bande médiane. Tantôt cette bande est pen, sinueuse avec la couleur des élytres d’un vert foncé ou noirâtre (V. riparia Dej.) — France orientale; V. montana Charp. — Pyré- nées, quelquefois même elle devient presque droite avec la même couleur (V. transversalis Dej. — Fr. or.); tantôt elle se recourbe postérieurement sous forme d'un crochet très accentué dont la branche descendante est presque parallèle à la suture et aussi longue que la partie trans- verse (V. maritima Dej.). Cette dernière variété est propre aux dunes de la Manche et de la mer du Nord, où on la rencontre avec le type. Pronotum un peu élargi en avant. Élytres non dentées en scie à leur bord postérieur......... 6 6. Lunule apicale, très entière. Dessus du corps d’un vert grisâtre bronzé plus ou moins foncé. Labre avancé dans son milieu, assez profondément échancré de chaque Re sylvicola De). France orientale et montagneuse. Lunule apicale presque toujours interrompue. Dessus du corps généralement d’un vert vif. Suture des élytres concolore as 2 se...) achioris D£1. Alpes françaises, zone des rhododendrons (2,000 à 2,500), quelquefois sur la neige. Cette espèce pourrait bien n'être qu’une variété locale de la sylvicola, propre à une région plus élevée. 7. Élytres peu convexes, ovalaires ........ 2: de net 8 Élytres convexes, parallèles... Lu .. 9 8. Petite (8 à 12 millim.). Elytres à bord marginal entièrement ou en majeure partie blanc, duquel se détachent latéralement trois branches de même couleur, étroites et sinueuses : la première, humérale, en forme de C; la deuxième, médiane, recourbée postérieurement en hamecon: la troi- sième, au quart postérieur, figurant un petit crochet qui n'apparaît souvent que comme un - point blanc détaché de la bordure marginale... litterata Sulzer. France méridionale depuis Lyon. Cette espèce est la même que la lugdunensis Dej. Elle présente plusieurs variétés locales, dont quelques auteurs ont fait autant d'espèces. — Aïnsi, chez les individus des bords de la Méditerranée et de l’Océan dont la taille est, en outre, plus avantageuse, la bande médiane, au lieu de remonter dans sa première moilié, s'étend transversalement et se coude presque à angle droit avec la portion descen- dante (V. trisignata Dej.). — La variété sinuata Fab., propre aux localités élevées, se distingue par les dessins de ses élytres plus larges, mal limités sur leurs bords, et par la portion descendante de la bande médiane sensible- ment plus courte, Grande (14 à 15 millimètres). Bords latéraux des élytres, deux larges lunules, l’une humérale et l’autre apicale, et une large bande médiane si- nueuse;‘blänches. veus ae 10 aie Hub circumdata De]. Bords de Ja Métenence, MP à — 101 — 9. Taille petite. Pas de point juxtasutural vers le milieu de chaque élytre ou de bande médiane dércouienR Dianche +. NA Une Le ne 10 Taille moyenne. Elytres ornées chacune de six points blancs : un huméral, trois marginaux, un apical et un juxtasutural vers le milieu; ce dernier souvent réuni au deuxième marginal, sous forme de bande sinuée. Tête et corselet d’un noir obscur un peu bronzé; élytres d’un noir mat.... maura L. Bords de la Méditerranée. Gorges d’Ollioules, près Toulon. 10. Une ligne de points enfonces, bien marqués, verdâtres, parallèle à la suture. Élytres ornées chacune, le long du bord marginal, de trois lunules blanches, allongées, se touchant le plus souvent et formant une bande sinueuse. Dessus du corps d’un brun bronzé ou vert........ .... paludosa Dufour. France méridionale. D’après M. Redtenbacher, cette espèce ne serait qu’une variété - locale de la suivante. Ligne de points enfoncés, à peine marquée ou nulle. Élytres ornées chacune, le long du bord marginal, d’une tache humérale, d'une autre vers le milieu et d’une troisième lunulaire et apicale, de couleur blanche. Dessus du corps vert, bleu Eurnairätret, assume domaine cv germanicaE: Toute la France, sauf les bords de la Méditerranée. Var. sobrina Gory. — Plus robuste que le type. Dessus du corps ‘d’un vert ‘obscur; tache marginale du milieu des élytres plus grande et: terminée par une petite ligne se dirigeant vers la suture. — Nice. Rouen. J. BOURGEOIS. COUP D'ŒIL SUR LA VÉGÉTATION DES ENVIRONS DE LIMOGNE (Lor). Le Lot est un pays assez peu exploré des botanistes. Moins heureux que quelques départements voisins, il ne possède pas encore de flore spéciale. Le catalogue publié il y à vingt ans par M. le docteur Puel, dans l'annuaire du département, a bien des lacunes et n'offre pas au botaniste un guide bien utile et suffisamment renseigné. De plus, il est difficile à trouver; malgré mes recherches, je n’ai pu m'en procurer que là première feuille. Enfin, l’ordre adopté, la classification linnéenne, est incommode et rend les recherches peu aisées. Ce n'est pas à dire pour cela que l'ouvrage soit absolument dépourvu d'intérêt. Il renferme des documents utiles sur les environs de la Tronquière, Figeac, Livernon, Cahors. À ce titre, il pourra être consulté avec fruit par Pauteur futur d'un ouvrage plus étendu que M. Puel paraît avoir renoncé à éditer. Cependant, le Lot n’est pas absolument inexploré. Au contraire, la plupart des botanisies qui ont passé par cette région paraissent avoir élé séduits par — 102 — la variété de ses richesses végétales. Le bulletin de la Société bolanique de France contient, à diverses époques, des articles de MM. Personnat, Malinvaud et d’autres qui ont exploré les environs de Gramat et de Saint-Céré. Peut-être un de ces Messieurs rassemblera-t-il plus tard les documents épars pour donner de la végétation du département une édition plus précise. Je vais apporter aussi ma pierre à l'édifice à construire et résumer en quelques pages mes herborisations de plus d’une année autour de Limogne. Tout d'abord, je dois avouer que les environs immédiats de Limogne ne présentent rien de bien poétique. Chacun sait que l’eau est indispensable à la poésie, et nous #avons Ici ni cascades, n1 ruisseaux. De tout ce qui séduit le touriste, Limogne n’a guère que l'horizon étendu des montagnes du Cantal, portant orgueilleusement, jusqu'à l'été, leur couronne de neige. A part cela, il faut reconnaître que l'œil, ramené des cimes lointaines à un horizon plus rapproché, n’a pas lieu d’être très satisfait. Ces interminables friches, semées ça et là de bouquets de chênes rabougris; ces champs maigres, entourés de murs en pierres sèches, ne sont pas faits pour séduire l'imagination. Aussi est-il nécessaire d'être initié aux charmes de la botanique pour bien sentir l'âpre saveur du paysage. À la longue, ces accumulations de pierres grisàtres, ces terrains vagues qui cachent leur secrète beauté, finissent par devenir pour l'amant de Flore des jardins enchantés, où l'intrépide Renaud lui-même se proménerail avec plaisir, s'il consentait à abandonner le noble métier des armes pour l'étude des fleurs. | Mais l’énumération qui suit, quelque sèche qu'elle soit, renseignera mieux le lecteur que toutes les descriptions du monde: Dans les friches, on rencontre pêle-mêle les 7halictrum montanum, Ane- mone pulsalilla, Ranunculus gramineus, Thlaspi occitamioum, Hutchinsia petræa, Heliantheïium pulverulentum et procunibens, Polygala calcarea, Buffonia macrosperma, Arenaria controversa, Cerastium obscurum , Janum Leontii, austriacum, strictum, gallicum, Hypericum. lineolaltum, Acer monspessulanum, Genista sagittalis, Ononis siriata et column, Fsoralea bituminosa, Coronilla minima, Vicia peregrina, Cerasus mahaleb, dont les bouquets embaumés parfument l'air en avril, Spiræa obovata, Sedum altissimum, anopetalum et micranthum, Trinia vulgaris, Cornus mas, Lonicera elrusca, Crucianella angusthifolia, Cephalaria leu- cantha, Micropus erectus, Inula squarrosa, montana, salicina, Artemisia camphorata, Leucanthemum corymbosum, Carduus vivariensis, Stæhelina dubia, Leuzea conifera, Carduncellus mitissimus, Centaurea. montana, maculosa, Catananche cærulea, Scorzonera hirsuta, Tragopogon croci- folium, Convolvulus cantabrica, Digitalis lutea, Veronica spicata, Melam- pyruin cristatum, Salureia hortensis, Hyssopus officinalis, Slachys heraclea, Ajuga genevensis, Teucrium montanuin, Plantago :cynops, Thesriuim divaricatum, Juniperus communis, Orchis simia, fusca,malitaris, Ophrys scolopax, apifera, Narcissus juncifolius, Soeilla autumnalis, bifoha, Curex Halleriana, Gastridiuin leudigerum, Brachypodium dis- tachyon, Ægilops ovata et triuncialis. Dans les moissons on trouve aussi quelques bonnes plantes : Delphinium cardiopelalum, Erysimum perfoliatum, Holosteum. umbellatum, Astro- lobium scorpioïdes, Orlaya platycarpos, grandiflora, Valerianella coro- nata,.Zterotheca nemausensis, Euphorbia. chameæsice, Ornithogalum divergens, (ragea arvensis. Ca et là, des rochers abrupts, dominant les gorges profondes de leurs crêtes menaçantes, abritent les représentants d’une flore spéciale. L'un de ces escar- pements, situé entre Limogne et Cénevières, est connu sous le nom de Roc- kRovge. Les innombrables fleurs de saponaires qui le lapissent au printemps — 103 — pourraient aussi bien lui valoir le nom de Roc Rose. On y remarque l'Helian- themuin Spachii, Geranium minutiflorum, Melilotus neapolitana, Astra- galus monspessulanus, Caucalis leptophylla, Centranthus calcitrapa. Un térébinthe qui surgit des fissures du rocher et le Sedum maximum annoncent déjà les approches du Lot. Un peu plus loin, en descendant vers la rivière, un coteau exposé au midi, offre à l’œil les longues arêtes plumeuses du S#ipa pennata;\ Asphodelus albus qu'il serait peut-être plus exact de nommer subalpinus; enfin, deux plantes dont la présence dans une même station est curieuse à signaler : Cen- taurea montana et Helianthemum Spachii. Là, j'ai recueilli aussi une Zberis précoce dont la floraison commence dès le mois de mars. J'ai distribué cette plante à mes amis, sous le nom provisoire d’Z. apricorum. Elle n’est décrite nulle part à ma connaissance, et M. le docteur. Bras, de Villefranche, qui a rencontré aussi cette espèce dans ses herborisations, pense comme moi qu'elle est nouvelle pour la flore de France. Elle est très répandue sur les collines calcaires à Calvignac, Cénevières, Crégols, etc. Telle est, en résumé, la flore du plateau calcaire appelé Causse’el qui forme la majeure partie du canton de Limogne. A mesure qu'on s’avance vers le Lot, le pays prend un caractère plus grandiose; le sol devient plus accidenté; les gorges se creusent profondément; les cimes s'élèvent; les pentes se rapprochent de plus en plus de la verticale. Près de Cénevières, dans un paysage qui n’est pas sans analogie avec celui de la fontaine de Vaucluse, un ruisseau jaillit brusquement du rocher pour aller se Jeter dans le Lot. Celte rivière, qui est généralement encaissée, baigne çà el là des plaines magnifiques où pas un pouce de terrain n’est perdu pour la culture. Le bota- piste dont l'agriculteur a fait la besogne, est obligé pour remplir sa boîle, de parcourir les sables de la rivière ou d’escalader des coteaux assez raides qui s'étendent sur chaque rive. — Probablement pour lui venir en aide, un brave docteur de la contrée, feu M. B..., avait imaginé de semer sur les bords du Lot des graines provenant de son Jardin. Quoi qu'il en soit, je doute qu'aucun botaniste ail été pris au piège. Mon vénérable ami M. l'abbé Bousquet, qui explore aujourd'hui avec tant de bonheur les environs de Saint-Marlin-la-Bouval, pourrait nous en dire quelque chose. Les bords du Lot sont des plus’ pittoresques, et le naturaliste, qui est artiste à ses heures et ne dédaigne pas les belles situations, y trouve tout profit. Calvignac est une des plus curieuses stations de la vallée. Situé sur une éminence, ce village est remarquable par un calvaire qui dominé à pic le Lot à plus de cent pieds d’élévation. Au sommet de cet effrayant précipice et sur les parois inaccessibles du roc, on aperçoitles Asine mucronata, Alyssum ma- crocarpum, Dianthus caryophyllus, Silene saxifraga, Iris germanica, eic. Si de là.on explore les collines de la rive gauche, on rencontrera une végétalion suffrutescente représentée par Coriaria myrtifolia, Rhamnus alaternus, Pistacia terebinthus,Coronilla emerus, Ribes alpinum, Phyllirea media, Lonicera xylosteum. Le Vicia serratifolia abonde dans certaines vignes, et les Campanula persicifolia et Lilium martagon S'épanouissent entre les pierres. Les rives du Lot seront aussi visitées avec fruit. Parmi les touffes de Salix purpurea et amygdalina, les Nasturlium anceps, Chenopodium botrys, Cyperus fuscus, Equisetum variegatum, Aristolochia longa, Setaria glauca, etc., se montrent çà et là, landis que dans les terrains plus denses et dans les prairies, on récollera : Ranunculus Sleveni, Heracleum. Lecogii, — 104 — Barbarea præcox, Diplotaxis muralis, Chærophyllum hirsutum, Lactuca muralis, Calamintha nepeta, Piychotis heterophylla, Orobanche ramosa, parasite sur le chanvre, ZLamium maculatum, etc. C’est encore non loin de cette vallée du Lot, dans la commune de Salvagnac- Cajare, que M. le docteur Bras a découvert, au gouffre de Lantouy, une plante inconnue en France jusqu'à présent, le Specularia Castellana Wk. el Lge. Celte localité est célèbre dans le pays par son caractère sauvage. Si les projets les plus faciles à exécuter n'étaient pas précisément ceux qu'on néglige, je serais allé voir ce site curieux et pourrais en parler de visu. J'aurais pu ajouter quelques mots des terrains argileux qui caractérisent les environs de Vidaillac et de Beauregard; des bois de Bigorre, où M. l’abbé Bousquet a rencontré dernièrement l'Æesperis matronalis et le Geranium nodosum; mais cette région n’a pas de flore spéciale et ne produit guère que des vulgarités. Pauvreté regrettable dans des lieux où la Nature étale un véritable luxe de verdure! J'ai fini ce travail; s’il peut donner à quelque jeune ami de la Nature l'envie de parcourir ces contrées, j’en serai particulièrement heureux, certain que ce pays n’a pas dit son dernier mot et qu'il réserve encore à l'explorateur de nombreuses découvertes. L. GIRAUDIAS. COMMUNICATIONS. Loup privé. — Le fait cité dans les communications du n° 65, de. mars, n’est pas isolé, quoique assez rare. En voici un nouveau, qui ne peut que confirmer les détails donnés précédemment. F. Cuvier,; frère du célèbre naturaliste, et lui-même naturaliste distingué, directeur de la méoagerie du Jardin des plantes eu 1804, s'était attaché un jeune loup qui devint bientôt aussi affectueux et aussi docile qu’un chien. | Obligé de quitter Paris pour accomplir une mission scientifique, il le laissa au Jardin des plantes. Quoique bien soigné et traité avec douceur, le loup semblait regretter son mailre par son attitude triste. F. Cuvier revint au bout de dix-huit mois. Au seul son de sa voix, le loup s’élanca sur lui, témoignant une joie folle et l’accablant de caresses. F. Cuvier dut repartir une seconde fois. Après trois ans d’absence, à son retour, le loup Paccueillit avec les mêmes transports de joie : il lui sautait à la figure pour le lécher, grondait quand ses gardiens l’approchaient ct refusait de leur obéir. Le loup ne put sup- porter une troisième épreuve. Après un nouveau départ de son maître, il changea presque subitement, devint morose et comme concentré en lui-même. Un moment on crut qu’ilen mourrait. Cependant la force animale reprit le dessus et il se rétablit. Mais ce n’était plus le loup de F. Cuvier, caressant, doux, familier ; il était devenu sauvage, féroce même comme ses semblables. G. Bouar. Nous recevons de M. Montandon, de Bucharest, une note sur le même sujet : « J’ai eu, l’année dernière, dit M. Montandon, l’occasion de voir un loup déjà de forte taille qui, élevé depuis son jeune âge dans une propriété des environs de Bucharest, avait pris en affection un agneau qu’il suivait pas à pas dans un petit parc où se trouvaient aussi quelques chevreuils en libérté et qu’il surveillait avec toute la fidélité d’un bon. chien de garde, ie » Ce loup, soigné par la cuisinière de la maison, donnait des preuves non équivoques de satisfaction et d’attachement lorsque cette dernière lui apportait sa nourriture. » Depuis, la propriété a été vendue, et je ne sais pas ce qu'il advint du loup. » Lina longicollis. — La Lina longicollis ressemble assez à la Lina tremulæ; elle a la tête, le corselet et le dessous du corps d’un vert métallique très foncé; ses élytres sont rouge brique et très finement ponctuées. Au dernier article des tarses se trouve une dent qui n’existe pas sur la L. tremulæ; c’est là le principal signe distinctif de cette espèce: Les exemplaires de cette Lina que j'ai trouvés étaient sur de jeunes tiges de peuplier blanc de Hollande (Populus alba), dans une forêt coupée au printemps. J’en trouvai en grande quantité au mois de septembre, mêlées à des Lina populi. Il y avait aussi des larves ; ces dernières, bariolées de diverses couleurs, vivaient suspendues au-dessous de la feuille; elles étaient hérissées de petits tubes qui, dès qu’on les touchait, laissaient échapper par l'extrémité une gouttelette de liquide laiteux et caustique. Les larves que j'ai observées vivaient sur les jeunes feuilles du haut, rarement j’y ai vu des insectes parfaits. Je ne pus jamais nourrir ces Lina qu'avec des feuilles de peuplier blanc; celles aux- quelles je donnais du peuplier ordinaire moururent bientôt, tandis que les Lina populi s'en accommodaient très bien. J’ai un certain nombre de ces Lina à échanger, ainsi que des Chrysomela violacea, Cryp- tocephala, signaticollis, Brontes planatus, cerylon, hysteroïdes, et d’autres coléoptères que j'ai pris en Lorraine et aux environs de Paris. Paris. R: De TinsEau. Setina aurita.— Tous les livres d’entomologie que j'ai lus indiquent une seule éclosion en juillet, de Setina aurila; or, j'ai sur l’étaloir, en ce moment, plusieurs $S. aurila prises à Sion (Valais), le 30 avril, dans une localité où cette espèce se trouve toujours en grand nombre en juillet. Il est donc avéré pour moi que la Setina aurita a deux éclosions : avril- mai et juillet-août. Hermaphrodisme de Saturnia carpini. — En visitant dernièrement la magnifique collection de M. Poulin (aux Tranchées, Genève), j'ai observé un curieux cas d’herma- phrodisme; c’est un sujet de Saturnia carpini qui a les deux ailes gauches et l’aile anté- rieure droite ©, tandis que l’inférieure droite est G', l’antenne gauche © et la droite G. Genève. Ad.-Ch..Concezre. Excursion entomologique aux environs de Reims. — Le 1er août 1875, l’année scolaire étant terminée, je commençai mes excursions entomologiques. Le ?, étant parti de Reims au matin, je suivis la route d'Épernay, dans l'intention d'explorer la lisière de la forêt au-dessus de Rilly. À gauche de la route, je fauchai sur le talus des fossés où l’'Achillea millefolium croissait en abondance. En peu de temps, un de mes flacons fut rempli de Cleonus marmoratus. Sur la route, je ramassai les Geotrupes putridarius, G. silua- ticus, G. mutator, Zabrus gibbus. En fauchant sur les chardons, je capturai Clytus quadri- punctatus, O, massiliensis (en grand nombre), et sur les ombellifères, le Stenopterus rufus et le Clerus apiarius. Dans l'après-midi, je pris un chemin à gauche et j’arrivai à Villers-Allerand, village situé au pied de la montagne. Je devais y rester. jusqu’au lendemain matin. Alors je Chassai dans les bois abattus, sous les pierres et dans les vieux troncs d’arbres; je récoltai plusieurs carabes ct de grosses larves qui maintenant sont prêtes à se transformer. : Le lendemain, je partis de bon matin et je me rendis par un sentier pratiqué dans les vignes, à l’endroit de la montagne appellé Mont-Joli (274 mètres). Je rencontrai sur ma — 106 — route : Meloë violaceus, Licinia sylphoïdes, Brachinus crepitans, Carabus catenulatus. Arrivé sur la lisière du bois, je capturai dans les mares : Zydrophilus piceus, Hydrous caraboïdes, Dytiscus marginalis, Hybius fuliginosus, Gyrinus nalator, Colymbetes fuscus, ete, En entrant un peu dans le bois, je trouvai dans les champignons deux Wecrophorus morluorum et plusieurs petits staphylins. Sous les tas de bois, je récoltai : Feronia terricola, Abax ovalis, À. striola, Carabus catenulatus, C. purpurascens. En descendant la montagne, je fauchai sur la vipérine; je capturai plusieurs Phylæcia virescens et un lineola. Reims. Ch. LEBœvur. Au moment où le temps redevient propice aux expériences de physiologie végétale, qu’il me soit permis d'adresser une demande à ceux des lecteurs de la Feuille qui s'occupent de ces questions : Ayant étudié, l’an dernier, l’action des rayons lumineux diversement colorés sur Îes phénomènes respiratoires et évaporatoires des végétaux, j'ai naturellement dû m’enquérir de tout ce qui avait été publié jusque-là sur ce sujet. Je me suis alors trouvé en présence de travaux très nombreux, mais peu concordants. En cherchant à me rendre compte des causes de ce défaut de concordance, j'ai reconnu que la principale était le peu de soins ap- portés par les expérimentateurs à désigner exactement à l’aide de quelles teintes ils opé- raient : or, c’est là le point important. Que l’on se serve de verres colorés ou de dissolutions colorées, la méthode scientifique rigoureuse consisterait à examiner au spectroscope les limites des rayons transmis et à consigner ces limites dans le tableau des expériences. Mais cette méthode n’est pas à la portée de tout le monde : la suivante est beaucoup plus pratique; elle permet à tout expérimentateur de reproduire exactement la teinte dont tel autre s’est servi. Elle consiste à se servir de dissolutions des sels colorés du commerce. On dissout un poids connu de sel dans un poids connu d’eau, et l’on a ainsi une teinte parfaitement définie J’indiquerai les substances suivantes : Bichromate de potasse dans l’eau, pour solution jaune; Perchlorure de fer dans l’eau, ide Sulfate de cuivre dans l'eau, solution bleue; Chlorure de cuivre dans l’eau, solution verte; Alun de chrome dans l’eau, id. ; lode dans le sulfure de carbone, solution violette; Bichr. de potasse additionné d’acide sulfurique, solution rouge; Cochenille dans l’acide acétique, ide; Rouge d’aniline dans l’eau, id. Je demande donc à ceux des lecteurs de la Feuille qui s’occuperaient dans l’avenir d’un sujet analogue, de bien vouloir opérer ainsi, et de rejeter les verres colorés du commerce, dont pas deux ne se ressemblent. On se figure difficilement le nombre de travaux dont les résultats ont été attaqués par suite de l’omission de la précaution si simple de définir la teinte en expérience. Saint-Denis. V. Prcov. L'Union philomathique de Villefranche (Rhône) vient de faire paraître son deuxième bulletin contenant les travaux de l'année 1875. Nous y trouvons un long et intéressant ar- ticle sur les monuments et légendes préhistoriques des environs de Tarare, fait par M. Mel- ville Glover, ainsi qu’une étude sur la nature des tumeurs que font naître les pucerons à la surface des tiges et des racines des plantes qu'ils habitent. L'auteur de cet article, M. Blon- deau, a étudié surtout les effets produit par le puceron lanigère sur les branches du pommier. — 107 — « On observe, dit-il, sur les rameaux qui ont été attaqués par les pucerons un sillon qui règne dans presque toute la longueur. Cette excavation ne saurait être attribuée à l’action pure- ment mécanique produite par la trompe des pucerons, car des piqüres faites sur l'écorce à l’aide de corps solides de dimensions plus considérables, tels que des épingles, n'auraient pas pour effet de fendre l'écorce, ni de produire des deux côtés de la fente un bourrelet qui Ja limite dans le sens de la longueur. — Il est plus naturel d'admettre que Le puceron sécrète une liqueur acide et corrosive, qu’il fait pénétrer à travers la membrane épidermique jusqu’à la couche formant l'enveloppe herbacée, dont les cellules atteintes par le poison se gonflent, deviennent turgides, se séparent les unes des autres, et étant retenues de chaque côté par le tissu cellulaire adjacent, elles laissent entre elles un espace vide qui forme le sillon tracé sur l'emplacement occupé par les pucerons. D’ailleurs, l’existence du poison, qui détermine le gonflement des cellules, peut être démontrée d’une manière directe ; il suffit pour cela de placer sur du papier de tournesol quelques-uns de ces insectes, pour voir aussitôt sur tous les points par lesquels ils sont passés une trace rouge qui prouve qu’ils produisent inces- samment une liqueur acide, à l’aide de laquelle ils opèrent la modification qu’ils font subir à la marche de la végétation. » Reproduction des Ichneumons. — Je revenais, le 4 octobre dernier, du Tholy, où j'avais passé mes vacances. Lorsque j'entrai dans ma petite chambre, je remarquai au montant de la fenêtre une chenille que je reconnus pour celle d’une piéride. Elle était toute prête àse transformer en chrysalide; un fil assez fort lui entourait le corpspar le milieu. Je la laissai faire, me promettant d'observer, si je me trouvais là au bon moment, le phénomène si remarquable de cette transformation. Mais j'attendis jusqu’au 10 avant de voir le moindre changement dans sa position. Enfin, le matin de ce jour, je vis que l’abdomen de la chenille était un peu soulevé. Je m’approchai vivement, et alors j’apereus de hideuses petites larves d’un vert glauque, sans pattes, qui étaient à moitié hors du corps de la pauvre chenille ou en étaient complètement sorties, et se filaient elles-mêmes, immédiatement, même avant d’être complètement dehors, un cocon de soie jaune excessivement fine. Peu à peu, j'en vis d’autres qui sortaient encore. J’en comptai quatorze. Elles mettaient environ douze heures chacune pour quitter la chenille. Ce que je trouvai d’inexplicable, c’est que ces larves, après leur sortie, ne laissaient aucune plaie apparente dans le corps de Ja chenille lorsqu'on les laissait faire seules, tandis que si on les arrachait, comme je voulus faire pour l’une d’elles, la chenille semblait souffrir beaucoup, et la plaie ainsi faite laissait couler un sang vert pendant fort longtemps, mais en quantité très petite. La chenille vécut encore quatre jours après ce phénomène si intéressant. Je recueillis les cocons de ces larves, me promettant de les laisser éclore, afin de voir à quels insectes ils appartiennent. Mais je n’ai encore pu le faire, car ils ne sont pas encore ouverts. Je crois pouvoir dire cependant qu’ils appartiennent à un hyménoptère de la famille des ichneumons, genre microgastre. On sait que ces petits insectes, si utiles, s’attaquent surtout aux piérides. Remiremont. MéLine. ÉCHANGES Liste d’Échanges M. P.-A. Amblard, notaire à Fumel (Lot-et-Garonne). — Botanique, Géologie. M. Le Riche, à Thézy-Glimont, par Moreuil (Somme). — Coléoptères, Lépidoptères. M. Nicklès, 24; place Carrière, à Nancy. — Minéralogie, Géologie. — 108 — M. Louis Bureau, 38, rue Madame. — P.-Ornithologie. M. Combes, pharmacien à Fumel (Lot-et-Garonne). — Paléontologie, Géologie. M. Frossard, 14, rue de Boulogne. — Colcoptères. Changement d'adresse : M. A.-Ch. Corcelle, 6, rue du Mont-Blanc, à Genève. M. Eugène Boullet, de Corbie (Somme), désire acheter ou échanger contre des Coléoptères exotiques ou français les Dytiscides suivants : Dytliscus circumcinctus — laponicus. Hydaticus zonatus — stagnalis — grammicus — Leander — austriacus. Hybius angustior — meridionalis. Agabus serricornis — fuscipennis — confinis — pulchellus — Reichei — congener — vittiger — striolatus — subtilis — binotatus — dilatatus — affinis. Hydroporus delicatulus — crux — ignoltus — varius — meridionalis — bilineatus — ypsilon — alpinus — hyperboreus — rivalis — angustatus — elongatulus — obscurus — neglecitus — melanarius — longulus — neuter — nivalis — pyrenæus — liluratus — limbatus — analis — ferrugineus — Atropos — veslitus — mæstus — platynolus — Aubei — assimilis — luctuosus — J-lineatus — pumilus — fasciatus. Haliplus glabratus — fulvicollis — fluviatilis — marilimus — rubidus — pyrenæus. M. Xavier Thiriat, à Vagney (Vosges), offre des Coléoptères des Vosges contre : Nebria brevicollis, Carabus intricatus, Calosoma inquisitor, Chlænius nigricornis, OEdes helopioïdes, Bradycellus collaris, Aucupalpus meridianus, Amara bifrons, livida, Calathus fulvipes, Bémbidium femoratum, quinquestriatum.— Staphylinides du nord de la France. — Psélaphides, Clavigérides et Scydménides de la même région. Des types bien déterminés de Necrophorus vespillo, ruspaior, vestigator et germanicus, Phalacrus caricis, Olibrus bicolor, affinis, pygmæus, Epurea immunda, parvula, Nitidula rufipes, bipustulata, Omosita colon, Meligethes coracinus, viduatus, nanus et autres du nord-est dela France. Des Mycétophagides. Dermestles ater, vulpinus, — Elmis æneus, obscurus, Germari, angustatus, Melolontha hippocas- tani. — Buprestides, Pténides, Diaperis boleti et types bien nommés de Chrysomela marginata, limbata et hæmoptera. BIBLIOGRAPHIE. Microscope mégalographe. Notre collègue, M. Chérest, nous a communiqué sur le microscope mégalographe, nouvellement inventé par M. Révoil, un rapport qui nous a paru fort intéressant. Les appareils de ce genre sont assez nombreux; certains même, ceux de MM. Nachet et Chevalier, entre autres, ont une valeur réelle. Cependant, M. Révoil, connaissant les travaux de ses devanciers, a su faire mieux qu'eux : il a évité, par la disposition de son appareil, les inconvénients signalés dans ceux qui existaient déjà. Le microscope de M. Révoil a recu, contrairement à l’habitude, la position horizontale, qui permet de faire tomber plus directement la lumière du jour sur les objets opaques ou transparents ; il est placé sur un pivot et peut prendre toutes les positions dans un plan horizontal. La camera lucida de M. Révoil est une simple chambre claire de Wollaston qui, au lieu d’être suspendue devant le microscope, est solidement fixée à l’orifice du tube et peut aisément s’enlever. Par un procédé très simple, M. Révoil peut obtenir des gros- sissements considérables de l’image déjà amplifiée par le microscope et arriver à la qua- drupler avec son appareil seul. Un avantage très grand, dont jouit l'appareil de M. Révoil,. est que l’opérateur obtient une image vraie et aucunement déformée de l’objet étudié. En lisant le rapport de M. Chérest, chacun sera frappé comme nous des nombreux avantages du microscope mégalographe de M. Révoil, et personne n’hésitera à reconnaître son incomparable supériorité sur tous les appareils de ce genre inventés jusqu'ici. R. Kocxi. ERRATUM. — Page 77, ligne 2, au lieu de Tindus, lisez Turdus. Typ. Oberthür et fils, à Rennes, — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers.) 1x Juillet 1876. Sixième Année. No 69. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES TROISIÈME NOTE SUR LE ROLE DES FEUILLES. Nous avons exposé sommairement, dans la deuxième note sur le rôle des feuilles, l’ingénieuse théorie de M. Barthélemy sur le mode d’entrée et de sortie des gaz dans la feuille. Nous allons aujourd'hui montrer comment cette théorie se prête à l’explicalion des faits de respiration de ces organes. Afin d'éviter toute confusion de mots, nous appellerons respiration propre- ment dite, ou simplement respiration, le phénomène de combustion du car- bone avec production d'acide carbonique que l’on constate chez tous les êtres vivants. Nous nommerons assimilation du carbone ou respiration nutritive le phénomène aujourd’hui bien connu, découvert par Bonnet en 4750 (Usage des feuilles, p. 31), qui a pour cause la lumière et pour effet la décomposition apparente de l'acide carbonique en carbone et oxygène. Nous allons d’abord établir le principe suivant : Si l’on admet la théorie de M. Barthélemy, il doit y avoir dans les feuilles, au moment de l'assimilation du carbone, une pression supérieure à celle de l’atmosphère extérieure. Considérons une feuille au moment où elle vient à être frappée par les rayons solaires. Elle est pleine d'air atmosphérique et contient par conséquent une faible quantité d’acide carbonique. Sous l'influence du soleil et à la suite : d’une réaction encore inconnue, la chlorophylle décompose ce gaz et met en liberté un volume d'oxygène égal à celui de l'acide. Après cette période, il est évident que la pression intérieure de la feuille n’a pas changé. Mais le mélange gazeux intérieur ne contient plus d'acide carbonique, tandis qu'il renferme une plus grande quantité d'oxygène que l'air ambiant. Or, comme ce sont les tensions individuelles des gaz qui déterminent la diffusion à travers la cuticule, on comprend qu’il va néanmoins s'établir un courant d'exosmose pour l'oxygène, d'endosmose pour l'acide carbonique, car l'équilibre tend toujours à se rétablir. : Mais l'acide carbonique rentre environ cinq fois et demie plus vite que l'oxygène ne sort, car nous avons vu dans un précédent article que leurs vitesses sont respectivement 13,58 el 2,56. L'équilibre sera donc rétabli pour l’acide carbonique, alors que les 4/5 au moins de l'oxygène excédant n'auront pas encore eu le temps de sortir de la feuille. Il en résulte donc un excès de pression absolue à l’intérieur de celle-ci. Comme l’acide carbonique rentré va être à son tour décomposé, cet excès de pression semblerait devoir augmenter indéfiniment. Mais les stomates et les ouvertures accidentelles forment des orifices d'échappement, sortes de soupapes de süreté par où s’échappe une partie des gaz; de telle sorte qu'il s'établit bientôt un état d'équilibre dyna- mique qui est à la fois fonction de l'intensité de la lumière, et par suite de celle de la réaction et de la section des orifices d'échappement offerts aux gaz. À la tombée du jour, la respiration nutritive cessant de s'effectuer, la pression interne diminuera peu à peu, et bientôt il ne restera plus dans la feuille que de l'air ordinaire. Mais cet excès de pression intérieure n’a pas été sans avoir eu une grande influence sur l’économie générale du végétal. Voici laquelle : Nous ayons démontré dans la première note que les réservoirs aérifères des Pi feuilles communiquaient à travers les canaux du pétiole avec les vaisseaux spiralés de la tige. Or, les canaux du pétiole forment autant d’orifices de sortie par où peuvent s'échapper les gaz de la feuille. Pendant la respiration nutritive, une atmosphère assez riche en oxygène s’est donc introduite de toutes parts dans le corps même du végétal. À la nuit, lorsque l'air de la feuille a repris la composition de l'air extérieur, la diffusion simple a tendu à appauvrir le gaz qui pénétrait le corps de la plante, mais à cause du peu de surface de contact représentée par la section des canaux du pétiole, cette diffusion a été faible : ce phénomène est d’ailleurs très secondaire dans la théorie que nous exposons. Mais il y a lieu de voir maintenant comment vont intervenir les phénomènes de respiration proprement dite. Dans la feuille, il se forme une petite quantité d'acide carbonique qui s’exosmose, tandis que de l’oxygène rentre. Par suite d’un raisonnement inverse de celui que nous avons fait plus haut, il est certain qu’un vide partiel tend à se former, vide dont l'effet serait de rappeler en partie les gaz chassés par le pétiole. Mais la respiration proprement dite est infiniment plus faible que la respiration nutritive, puisque généralement trente minutes d'exposition au soleil suffisent à fixer dans le végétal autant de carbone qu’il en brüle en vingt-quatre heures. Il en est done de même du vide produit; il est très faible et échapperait certainement à toute mesure directe. Les gaz chassés dans le corps même du végétal n’en sortent donc pas d’une manière notable. Que vont donc devenir ces gaz et quel sera leur rôle? L'oxy- gène qu'ils renferment servira évidemment à la respiration intérieure du végétal. Une partie en sera brûlée, mais une partie seulement, à cause du peu de vitalité des cellules voisines. Il en résultera que le lendemain, à la réappari- tion du soleil, la succession de phénomènes que nous avons analysée se repro- duira et aura pour effet de chasser un peu plus l'air interne vers les racines. Cet air intérieur se dirigera donc des feuilles vers les racines, en S'enrichissant toujours d'acide carbonique aux dépens du carbone contenu dans le végétal. Des racines, 1l sera expulsé au dehors dans le Sol arable. Ainsi nous tirerons de cette théorie toute personnelle du mécanisme de la respiration proprement dite du végétal les conclusions suivantes : 1° Il existe toujours un courant gazeux descendant dans lés végétaux; 2° Les gaz sont introduits par l’excès de pression résultant de la respiration nutrilive ou assimilation du carbone: 3° Ils s’enrichissent en acide carbonique dans leur parcours des feuilles aux racines, par lesquelles ils sont chassés. Telle est la théorie de la respiration que nous proposons comme corollaire de la théorie de diffusion cuticulaire de M. Barthélemy, que nos recherches personnelles nous avaient amené à adopter. Quelles sont maintenant les recherches qui viennent appuyer notre manière de voir? Elles sont nombreuses. Ce sont entre autres : celles de Dutrochet (Mémoires, t. 1), sur la composition de l'air contenu dans les feuilles, tiges et racines de Nymphæa lutea; il reconnaît un appauvrissément progressif en oxygène — celle de Coulomb (Journal de Physique, t. XLIX), signalant le jet gazeux qui s'échappe en sifflant du tronc perforé d’un peuplier — celles de. MM. Boussingault et Lewy (Annales de Chimie et de Physique, t. XXXVID), sur l'acide carbonique contenu dans la terre arable — de M. Corenwinder (Annales des sciences nalurelles, cinquième série, t. IX), constatant la sortie d'acide par les racines — enfin celles de MM. Faivre et Dupré (Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. LXIL), sur la composition des gaz contenus dans les tissus du mürier et de la vigne, et d’autres encore dont l'énumération nous entrainerait trop loin. nt Saint-Denis. V. PICOu. — 111 — QUELQUES MOTS SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE L'ÉCREVISSE, D’après les expériences et observations faites par M. S. Chantran au Laboratoire d'embryogénie du Collèse de France. 1E Je prendrai l’écrevisse avant sa naissance, au moment où elle est encore dans l'œuf, et j’essayerai de donner aux lecteurs une idée des diverses phases par lesquelles passe l'écrevisse pendant sa vie. La ponte des écrevisses a lieu en novembre, décembre et janvier; ses œufs sont de couleur violeite, gros comme de petits pois et transparents; ils sont reliés entre eux et aux barbes des fausses pattes par un pédoncule, de manière à être disposés en grappes. Le développement de l'animal dans l’œuf a, comme pour les autres crustacés, quatre phases principales : Dans la première apparaissent sous forme de lames les différents membres. Dans la seconde, les membres prennent de l'accroissement et on commence à distinguer les yeux et la bouche; on voit se former l’abdomen et le céphalo- thorax, puis les pattes ambulatoires. | Dans la troisième, l'abdomen se développe; on voit apparaitre les fausses pattes et les branchies. Enfin, dans une quatrième période, l’animal est complètement formé. L'éclosion a lieu en mai, juin ou juillet, ordinairement aprés six mois d'in- cubalion. La petite écrevisse, de huit millimètres de long, perce son enveloppe et se trouve libre; pas toat à fait pourtant, car pendant dix jours les petits restent attachés aux fausses pattes de l’écrevisse par un filament hyalin qui existait déjà à la troisième période de l'accroissement embryonnaire. Ainsi soutenus, les petits se nourrissent de la pellicule des œufs jusqu'à la première mue qui a lieu dix jours après l’éclosion. En naissant, l'écrevisse a une carapace; mais celle-ci n’est qu'une pellicule et n'a aucune consislance. Dix jours après l’éclosion, l'écrevisse change de carapace : elle mue. Pour cela, elle se plie en deux, frotte ses pattes les unes contre les autres, se retourne sur le dos, étend et ramène sa queue plusieurs fois, agite ses antennes et fait d’autres mouvements dans le but sans doute de détacher sa peau. A la suite de tous ces mouvements, il se fait une ouverture à la jointure dor- sale du premier anneau de l’abdomen et de la carapace qui couvre le céphalo- thorax; cette ouverture met à découvert le dos de l’écrevisse. Après cette rupture l'animal reste quelque temps en repos, puis il fait différents mouvements, gonfle diverses parties de son corps et se tire enfin, comme d'un fourreau, de la partie postérieure de la carapace qui se replie sur la partie abdominale de la jointure désignée plus haut, comme sur une charnière. L’écrevisse a dégagé dans cette action ses yeux, ses pattes et ses antennes; les grosses pattes sont celles qui paraissent les plus difficiles à dégager, car le dernier des cinq articles dont elles sont composées est beaucoup plus gros que le quatrième; pour faciliter ce travail, chacun des articles écailleux dont est formée chaque partie se divise en deux pièces longitudinales qui s’écartent sous les efforts de l’animal. Par un dernier mouvement, l’écrevisse se dégage de la partie abdominale de la carapace, qui n’est en rien endommagée par la sortie de l’écrevisse, en sorle que l’on peut recueillir les diverses enveloppes de l’écrevisse et avoir ainsi le moule parfait des diverses phases de la vie d’une même écrevisse. Ce * rire travail pénible de la mue, qui dure dix minutes, est facilité par la sécrétion d'une humeur visqueuse entre la vieille et la nouvelle carapace qui est d’abord très molle, mais au bout de vingt-quatre heures est revenue à son élat normal. L'écrevisse mêre agite ses pattes à l'époque de la première mue des peliles écrevisses, pour en faciliter le travail. Il. Si on ouvre une écrevisse, on peut distinguer à la base des antennes, derrière la paroi de l’estomac, une glande qui ressemble à une glande salivaire; mais nous allons voir que son rôle semble être tout autre : elle sécrète un liquide qui est reçu dans une espèce de poche ou sinus. Cinq jours après la naissance, les sinus de ces glandes se gonflent démesurément et viennent s'appliquer sur la paroi extérieure de l'estomac; en même temps, on peut voir, entre la paroi interne épidermique de l'estomac et la paroi médiane, des dépôts calcaires appliqués sur la partie opposée à celle où s'appliquent les sinus gonflés de suc. Ce dépôt va en s’augmentant jusqu’au dixième jour après la naissance, moment de la mue; ces dépôts tombent alors dans l'estomac, entraînant avec eux la partie de l’épiderme qui y était appliquée. L’estomac alors, par certains mou- vements, amène les pierres à se frotter l'une contre l’autre par la face qui les “rattache à l’épiderme. Celte face est entourée d’un bourrelet et a pris la forme de la paroi sur laquelle elle était appliquée. Cette paroi est distendue par le sinus des glandes nommées plus haut, et ainsi, par l'entremise de la paroi médiane de l'estomac, les pierres prennent le moule des sinus. Lorsque les pierres sont amenées à se frotter par une de leurs faces, elles s’usent et se broient comme deux morceaux de sucre que l’on frotte l’un contre l’autre; la poudre résultant de cette opération est dissoute par le suc gastrique et portée probablement, soit par le sang, soit par des vaisseaux particuliers, jusqu’à la carapace molle qui durcit à ce contact. On est conduit à penser que ce sont les pierres qui dureissent la carapace, parce que celle-ei ne durcit que si les pierres sont résorbées; de plus, la couleur des pierres influe sur celle de la carapace. La couleur des pierres est aussi en rapport avec la couleur des glandes : si celles-ci sont très vertes, les pierres sont bleues; quand elles sont d’un vert opaque, les pierres sont blanches. Les pierres en s’usant deviennent lisses et brillantes; en même temps, on voit la coupe des couches superposées dont les pierres sont formées. JOEL UNOS COEUR AUUEN ESS C. É pidermertexterne. tnt d Épiderme interne.....,.... € La résorption entière des pierres a lieu de vingt-quatre à trente heures après : : leur chute dans l'estomac. Aussi trois jours après l’éclosion, l’écrevisse fact ses pierres; celle opération dure jusqu’au dixième jour. L’écrevisse change alors de carapace, fait tomber ses pierres dans son estomac, les broie, les résorbe, et le onzieme jour, la jeune écrevisse a terminé sa première mue. La cause de ce changement de carapace est évidente : la carapace est une malière inorganique et ne peut se déformer et grandir; donc, pour se développer, l'animal doit sortir de sa prison et en faire une autre plus grande. (A suivre). Paul LANDELLE. : mo eee DEUX JOURS DE CHASSE DANS LES ALPES. Parti de Genève, le 12 août 1875, avec un botanisie de mes amis, notre première élape fut Sion, où nous appelait la réunion annuelle de la Société murithienne de botanique du Valais. Le lendemain, malgré la perspective attrayante d’une promenade dans les Alpes de Sion avec plusieurs savants botanistes, nous nous séparons de nos amis pour poursuivre notre projet primitif : la traversée des Alpes depuis Sion à Chamounix. C’est des captures et des trouvailles faites dans cette rapide excursion que je viens donner la liste aujourd'hui. Pour plus de facilité et pour abrèger autant que possible, je diviserai chaque journée en trois étapes, en donnant dans chacune deux listes : 1° botanique, 2° lépidoptères. | J'ai récolté chemin faisant passablement de coléoptères, mais connaissant! peu cet ordre d’insectes, je n’ai pu encore les déterminer tous. De Sion à Vernayaz, le trajet se fait en chemin de fer. C’est donc de cette dernière localité que doit commencer la première étape. Nous quittons Vernayaz après avoir visité la cascade de Pissevache et les magnifiques gorges du Trient. | De Vernayaz à Salvant, la route, quoique rapide, est cependant fort agréable; de grands châtaigniers l'ombragent sur un long parcours, tandis qu’une pelite cascade anx eaux fraiches et transparentes vient charmer l'oreille de son gai lapage. Les deux côtés de la route sont couverts d’une végétation luxuriante que nous exploitons de notre mieux. Arrivés au village de Salvant, qui termine notre ascension, el accablés par la chaleur torride du soleil du Midi, nous nous réfugions dans l'unique auberge où tout en prenant quelques rafraichissements, nous récapilulons et classons nos trouvailles. Cette première partie de notre course nous donne : BOTANIQUE. Thalictrum minus (Salvant). Lactuca dubia. Ranunculus divaricus. Jasione montana. — platanifolius. Cyclainen europœum. Reseda lutea. Phalangium ramosum (Salvant). Sagina procumbens. Silybum Marianum. Linum tenuifolium (Salvant). Véronica spicata (Salvant). Trifolium aureum. — bellidioides (somt de Salvant). Vicia dumetorum (Pissevache). Centaurea solstitialis. Artemisia valesiaca (Pissevache). Colchicum alpinum. — spicata — Asplenium viride. Ebpilobium collinum (Salvant). — Halleri. Peucedanum cerraria. Aspidium sonchitis. Senecio jacobæa. Selaginella helvetica (Salvant). Lappa intermedia. Lycopodium clavatum. LÉPIDOPTÈÉRES. Pap. machaon. Parn. Apollo. Van. lo. — Antiopa. Mel. didyma. Arg. Amathusia (Salvant). — Niobe. — Adippe.: Satyrus Hermione. —: Briseis. Thecla quercus. Spilothyrus malvarum. Sphinx convolvuli. Ino globularicæ. Syntomis phegea (Salvant). Naclia ancilla (Salvant). “ Setina v. Andereggii (Salvant). — aurita (Vernayaz). — ramosa (Salvant). Callim. hera. Gonoptera libatrix. — 114 — Nous quittons Salvant pour nous rendre au Châtelard, où nous devons passer la nuil. La route, bonne et large, tantôt domine un abime, tantôt se glisse à couvert sous les sapins sombres ou les hêtres séculaires; au fond d’une profonde ravine coule l’Eau-Noire, dont nous sommes séparés par des pentes rapides, mais couvertes de fleurs et d’arbusties, ce qui nous paye de notre peine. Nous arrivons à nuit close à l'hôtel qui se trouve dans le fond mème de la ravine, au bord de la rivière. La journée a été rude, mais malgré notre lassitude, nous préparons immédiatement une miellée sur la lisière du bois qui touche l'hôtel; après souper, la visite faite aux arbres miellés nous permet de grossir sensiblement le catalogue de nos prises dela journée. De Salvant au Châtelard et le soir aux abords de l’hôtel, nous avons récolte ce qui Suit : BOTANIQUE. Thalictrum fœtidum. Leontodon autumnale. Reseda phyteuma (Salvant, cimetière). Prenanthes purpurea. Stellaria uliginosa. Geranium sanguineum. Impatiens noli-tangere. Lotus corniculatus. Rosa spinulifolia (col de Finttant). Rosa Reuteri (Salvant). Epilobium spicatum. Laserpitium latifolium. Arnica montanc. Centaurea montana. Hieracium pilosella. — villosum. Cyclamen europæum. Orobanche scabioseæ. Veronica montana. Juncus alpinus (Eau-Noire). Phlœum alpinum (Eau-Noire). Molinia littoralis — Asplenium trichomanes. Pteris aquilina. LEPIDOPTÉÈÉRES. Argynnis Ino. Agrotis xanthographa. — aglaja. — Cc.-nigrum. — paphia. — cuprea. Limenitis Camilla. — signifera. — lucilla. — nigricans. Satyrus Phædra. — tritici. Polyom. virgaurecæ. — v.aquilina. — chryseis. — obelisca. Hesperia comma. — trux. — sylvanus. — segetum. Ino pruni. — vestigialis. Naclia punctata — decora. Simyra nervosa. — clavis. Leucania albipuncta. — ypsilon. ee lithargyrea. — saucia. Dicycla 00. Dichonia aprilina (variété jaunâtre). Orthosia rufina. Le 14, l'aube nous trouve debout, et quelques instants après, nous traversons le petit torrent qui sépare les Alpes suisses du Valais des Alpes françaisès. Le passage de la frontière est marqué par la prise d'£upithecia pimpinellata, que mon ami fait envoler en fouillant les broussailles qui bordent le cours d’eau. La matinée est délicieuse; plongés dans l'ombre des hautes montagnes qui nous environnent, nous admirons les hautes cimes alpines que dore le soleil du matin; de tous côtés, les cascades s’élancent des flancs du rocher et viennent autour de nous se perdre sous les grands arbres de la forêt; à chaque instant l'aspect change; peu à peu les montagnes se resserrent, la route s’encaisse de plus en plus, pour aboutir bientôt à un col étroit, au sortir — 115 — duquel la vue embrasse la vallée d’Argentières, dont le glacier resplendit aux rayons du soleil. Nous atleignons le village à neuf heures et prenons un frugal déjeuner, pendant lequel nous mettons en ordre la petite récolte du matin. BOTANIQUE. Ranunculus aconitifolius. Hieracium villosum. Trifolium aureum. Campanula barbata (Argentières). Rosa vestita (la Poya). Lysimachia nemorum (sapins). Epilobium collinum (Barberine). Chlora serotina. Galium sylvaticum. Gentiana ciliata (châtaigniers). Cirsium acaule. Rumex arifolius (Argentières). LÉPIDOPTÉRES. Papilio podalirius. Nemeophila plantaginis. Argynnis Pales. Charœæas graminis (Argentières). Apatura iris Q et G' (accouplés). Omia cymbalariæ — Setina irrorella. Plusia moneta (Barberine). Lithosia depressa. Eupithecia pimpinellata. Nous repartons à dix heures, après avoir chargé notre petit bagage sur la dili- gence et gardé seulement le strict nécessaire. Nous faisons une rapide visite au glacier; après quoi nous regagnons la route de Chamounix, où nous croisons à chaque pas des caravanes de touristes, Anglais pour la plupart, montés sur des mulets et qui vont regagner Martigny par la Tête-Noire ou le Salvan. Nous quitions la route au-dessous de Lavanchy et traversons le petit hameau de ce nom, où nous prenons pour guide et cicerone un jeune Savoyard à la mine éveillée, qui, sur notre demande, nous conduit par des sentiers peu fréquentés jusqu’au chalet auberge du Chapeau, où nous arrivons à une heure après midi, avec un appétit dévorant et une soif à avaler le glacier des Bois qui développe à nos pieds le magnifique chaos de ses vagues glacées et ses profondeurs bleuâtres, où l’œil plonge avec effroi. Pendant que notre diner se prépare, nous classons notre récolte. Nous {rouvons : BOTANIQUE. Ranunculus aconitifolius (Lavanchy). Hieracium pulmonarioides. — philonotis (Chapeau). Pyrola minor. Drosera obovata (Argentières). Monotropa hypopitys (sapins d’Argen- Hypericum quadrangulum. tières). Vicia dumetorum. Gentiana alpina. — sylvatica. - Atropa belladona. Rosa rubrifolia (Lavanchy). Digitalis grandiflora. Alchemilla alpina. Plantago alpina. Cephalaria pilosa. E'pipactes latifolia. Adenostiles alpina. Asplenium trichomanes. Carduus defloratus. Cystoperix fragilis. Leontodon hispidum. LÉPIDOPTÉRES. Colias palæno (Chapeau). Hepialus humuli. Limenitis populi. | Triphæna fimbria. Melithea cynthia (Chapeau). Plusia orichalcea (Chapeau). Erebia cassiope. Psodos horridaria (Chapeau). — ligea. — trepidaria —— Lycæna orbitulus. Larentia rupestrata — Polyom. gordius. Eupithecia scriptaria —- — 116 — A trois heures, départ du Chapeau par le Mauvais-Pas. Ce sentier, si dan- gereux naguère, est maintenant bien entretenu; une forte barrière scellée dans le rac permet aux touristes dont la tête est peu solide de franchir sans crainte ce difficile passage. À quelque distance, une cascade magnifique tombe de la roche abrupte, et son écume blanche vient arroser et fertiliser un petit coin de terre, oasis de mousse et de fleurs au milieu d’un désert de rocs et de glace. Nous faisons ici abondante récolte d'Erebies, après quoi nous traversons la mer de Glace et gravissons le Montanvert par une rampe rapide couverte de rhododendrons aux fleurs roses. Après une courte halte, nous gagnons le sommet où malgré l'heure avancée, nous prenons quelques Chenobias aëllo, Colias phicomone, Pieris callidice, etc., elc. La cascade du Chapeau, les bords du glacier et le Montanvert nous ont fourni les plantes et papillons suivants : BOTANIQUE. Ranunculus glacialis (rochers du Cha- Renanthes viminea. peau). Crepis aurea. Ribes alpinum (Montanvert). Hieracium montanum. Solidago alpestris. Campanula cenisia (Montanvert). Gnaphalium sylvaticum. Rhododendron ferrugineum. Lappa major. a hirsutum. Carlina acaulis. Urtica dioïica (Montanvert). Saussurea alpinea (échantillon au Mon- Chameæorchis alpina (Chapeau). tanvert). Goodyera repens. Leontodon hispidum. LÉPIDOPTÈRES. Parnassius mnemosyne (Montanvert). Erebia Euryale (Montanvert). — delius — Cœnympha Satyrion (Chapeau). Pieris callidia — Nemeophila v. matronalis. Colias phicomone — Bryophila lichenis. Arginnys v. Isis — Dianthæcia cæsia (Montanvert). Chionobus aëllo — Psodos v. chaonaria. Erebia melampus (Chapeau). —, alpinata. — dromus == Crambus Gouana. De Monlanvert, le temps tournant .à l'orage, nous devons renoncer à notre projet primilif de passer la nuit au sommet pour chasser ; nous redescendons rapidement à Chamounix, où nos bagages nous attendent chez le père Couttet, excellent hôte que nous ne saurions trop recommander aux naturalistes que leurs chasses mêneraient de ce côté des Alpes. Le lendemain, pluie torrentielle ; nous quittons Chamounix à huit heures, et à trois heures après midi, la diligence nous rendait à nos foyers pleinement satisfaits de notre excursion et nos cartons mieux garnis que la saison avancée ne semblait le promettre. | Genève, Ad.-Ch. CORCELLE. Ur COMMUNICATIONS. —__— La Societe zoologique de France a constitué son bureau pour l’année 1876 : Président, M. Vian. Vice-présidents, MM. Elliot, Dr Jousseaume. Secrétaire, M. Bouvier. Vice-secrétaires, MM. Jules de Gaulle, J. Gros. Trésorier, M. Bérard. Archiviste, M. Cretté de Palluel. Conseil, MM. L. Bureau, Carbonnier, Z. Gerbe, Dr Marmottan, Dr Robin, Eugène Simon. Nous recevons d'excellentes nouvelles de la Société d'études scientifiques d'Angers. Elle compte aujourd’hui plus de cent membres titulaires ou correspondants et son Bulletin de 1874-1875 est sous presse. Cette Société a eu à traverser de dures épreuves; elle ne s’est pas laissée décourager, et un succès bien mérité vient aujourd'hui couronner l’entreprise de nos collègues d'Angers. Excursions scientifiques aux environs de Paris. — Nous recevons de M. le Dr Le- lorain, licencié ès sciences naturelles, le programme d’excursions scientifiques organisées sous sa direction pour étudier les environs de Paris au triple point de vue géologique, botanique et zoologique. ' « Notre but, dit-il, n’est pas de refaire, après nos savants professeurs, des courses où des lecons pratiques ne sont que le complément d’un haut enseignement théorique et qui ne peuvent être suivies avec fruit que par des auditeurs déjà initiés. » Ces excursions auront lieu, pour l’année 1876, tous les dimanches des mois de juin, juillet et août. S'adresser pour souscrire, chez le Dr Lelorain, 9, rue Bertin-Poirée, de 4 à 5 heures, ou chez M. Deyrolle, naturaliste, rue de la Monnaie, 23, toute la journée. Additions au catalogue des oiseaux qui vivent à l’état sauvage dans l’enceinte de Paris. — S'il est, parmi les oiseaux, un certain nombre d’espèces qui fuient la présence de l’homme et se retirent dans les régions sauvages encore à l’abri des envahissements de l’industrie et de l’agriculture, d’autres, au contraire, viennent chercher jusqu’au milieu des grandes villes une vie paisible et une protection assurée. Quelques-unes enfin, sans s’as- treindre à cette demi- domesticité, rendent aux cités populeuses des visites plus ou moins régulières au moment de leurs pérégrinations annuelles. Ces espèces sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le croire, et maint lecteur, en parcourant l’Ornithologie parisienne de M. N. Quépat (Paris 1874), aura sans doute appris avec quelque étonnement qu’il n'existe pas moins de cinquante-trois sortes d'oiseaux vivant à l’état sauvage dans l’enceinte de la capitale. C’est, on le voit, une proportion assez considérable par rapport au chiffre total de la faune française; mais cette liste, quelque étendue qu’elle puisse paraître, est encore au- dessous de la réalité, et nous pouvons dès aujourd’hui l’augmenter de plusieurs noms. La riche collection ornithologique du Muséum nous a fourni à ce sujet de précieuses informations. On y remarque, en effet, quelques oiseaux assez rares, qui n’ont pas craint de s’aventurer jusque dans le voisinage de cette nécropole de la gent ailée'et qui ont péri vic- times de leur imprudence. Telle est une Tichodroma muraria tuée par Delalande dans l’in- — 118 — térieur même du Jardin des plantes. Nous citerons également trois becs-croisés (Loxia curvirostra, ? ', 1 Q) tués au même endroit par M. Perrot. Enfin, à ces renseignements nous pouvons en ajouter d’autres que nous devons à nos observations personnelles. Pendant l'hiver de 1874-1875, nous avons apercu un moineau friquet (Fringilla montana), dans la rue du Sommerard, en face du musée de Cluny. En 1867, une bande de tarins (Chrysomithris spinus) fit son apparition dans un parc de Vaugirard; nous en avons vu trois ou quatre individus que l’on avait réussi à prendre au piège. Ce sont là les seules espèces dont nos recherches nous permettent jusqu'ici d'enrichir le catalogue de M. Quépat. Il nous reste à dire quelques mots des cas d’albinisme dont cet excellent observateur a déjà cité un exemple. « En 1866, 1867, 1868, dit-il, on voyait au Luxembourg un moineau mâle dont le plumage était d’un blanc jaunâtre légèrement nuancé de roux. » Ce changement de coloration est fréquent chez les moineaux qui hantent ce jardin. Nous avons remarqué, il y a huit jours à peine, un de ces oiseaux qui était tout entier d’une éclatante blancheur. Mais le plus souvent l’albinisme n’est que partiel et n’atteint qu’un petit nombre des pennes des ailes et de la queue. Les types ainsi modifiés se rencontrent communément. Le Muséum possède aussi une variété complètement albine de la Bulalis grisola, qui provient également du Luxembourg. Nous serons heureux si ces remarques bien sommaires engagent nos lecteurs à se livrer à des recherches plus approfondies sur les oiseaux qui habitent dans nos murs. Cette étude si intéressante n’est pas, il faut l'avouer, sans difficulté. Grâce à l'impossibilité de chasser et de pénétrer dans certaines propriétés particulières qui pourraient fournir à l’or- nithologie parisienne une contribution importante, plusieurs espèces échapperont peut- être aux regards du naturaliste. On doit féliciter M. Quépat d'avoir su, malgré ces obstacles, réunir une somme si complète d'observations, et nous espérons que son exemple trouvera des imitateurs. Paris, 8 avril 1876. LD: Une chasse chez soi. — J’ai pratiqué l’été dernier, à la Bresse, avec un de mes amis, une chasse aux lépidoptères qui est très fructueuse. C’est une sorte de chasse à la lan- terne. Outre que cette manière de chasser ne nécessite aucun déplacement, clle procure encore beaucoup d'espèces rares. Il suffit, pour cela, de placer, aussitôt qu’il fait nuit, une lampe allumée sur une des fenêtres de la chambre que l’on habite, et l’on ne tarde pas à voir arriver une grande quantité de papillons. Plus la nuit est noire, plus ces insectes arrivent en nombre. Lorsque les papillons sont entrés dans la chambre, on peut les saisir avec le filet ou les laisser se poser sur les murs de la chambre, où on peut les piquer sur place. Nous engageons vivement les lépidoptérologistes à essayer ce procédé, qui nous a tou- jours donné de bons résultats. : Val-d’Ajol. Henri FRIaRn. Mœæurs de la Myrmedonia collaris.— J'étais dans un appartement après avoir visité des détritus d’inondations, lorsque je vis parmi les insectes qui y pullulaient une belle Myrme- . donia collaris. Craignant qu’elle ne s’abimât au contact des autres insectes qui se trou- vaient dans mon flacon, je la mis dans un vase où se trouvaient par hasard quelques brindilles de fourmilières, ainsi qu’une demi-douzaine de vigoureuses fourmis. Un instant après sa chute, je la vis prendre entre ses mandibules une fourmi qui passait à sa portée, et malgré les efforts désespérés de la pauvre bête, l’entraîner sous ces débris qui tapissaient le fond du vase. Je fus obligé, pour cette fois, d'arrêter là mon observation. Le lendemain matin, je retrouvai ma Myrmedonia collaris bien vivante; mais en inspectant les débris — 119 — qui se trouvaient dans sa prison, j’y vis deux cadavres de fourmis qui, toutes les deux, avaient eu l’abdomen séparé du corselet. Un fait analogue avait été observé l’an dernier par M. Lucante, de Lectoure, pour la - Myrmedonia canaliculata. Une autre personne, M. Léon Bleuse, de Limoges, dont la bonté. et lo obligeance sont bien connues des personnes qui sont en relations avec/lui, a bien voulu me faire part d'un fait qu’il a vu : c'était en chassant dans les détritus; une M. canaliculala qui s’y trouvait a couru après une fourmi; celle-ci, n ’ayant pu se retirer à temps, fut. prise: et emportée. BES circonstances ne lui ont pas permis de pousser plus loin son observation. Poitiers. Louis MEsMin. ÉCHANGES. M. Huleau, à l'Ecole spéciale de Cluny (Saône-et-Loire), aura, au mois d’août prochain, une certaine quantité d’ossements de la station préhistorique de Solutré à la disposition des amateurs. M. René Vatetté, rue des Trois-Cheminées, 18, à Poitiers, offre en nombre : Otiorhynchus lugdunensis et Hydroporus opatrinñus. Il lui sera surtout facile de procurer de nombreux, exemplaires de cette dernière espèce à partir du mois d'août prochain. Dès maintenant il peut disposer d’un certain nombre d'individus de ces deux espèces, contre échange de Carabus, autres que C. catenulatus, OC. monilis, C. cancellatus, C.' granulatus, C.: auralus, C. purpurascens, C. glabratus, C. convexzus, C. nemoralis, C. sylvestris, C.: intricatus, C. pyrenæus, C. alpinus, qu’il possède déjà en nombre. | BIBLIOGRAPHIE. Étude sur le camphrier de Bornéo, par le D" Paul Maisonneuve. — Ondistingue plusieurs sortes de camphriers, dont les principaux sont (ynnamomum camphora et Dryobalanops aromatica. Ce dernier est originaire de Bornéo et de Sumatra. Nous le trou- vons déjà cité dans les récits de voyages de Marco Polo C’est un arbre très élevé, car sa hauteur dépasse 150 pieds; il paraît que des racines adventives peuvent naître du tronc à une hauteur plus ou moins considérable et former de puissants arcs-boutants ; M. Hooker a trouvé que la circonférence de ces arcs-boutants atteignait 330 pieds. La circonscription de la région où croît le Dryobalanops est limitée à quelques îles de l'archipel malais, Sumatra, Java, Bornéo, Labouan; il en existe aussi dans la presqu'île de Malacca, selon Virey. Le camphre de Bornéo, qui présente l'aspect d’une huile essentielle, est très peu connu en Europe; il est d’ailleurs préférable au camphre ordinaire, car sa volatilisation est bien moins grande que celle de ce dernier. Nous v’insisterons pas sur la description du Dryobalanops aromatica, sur les usages qu'on peut faire de son camphre, de son bois, etc. On trouvera dans l’excellente étude de M. le Dr Maisonneuve des détails nouveaux et des plus intéressants sur ce sujet, détails mis en lumière par une planche soigneusement gravée. le, 1 ai 10 mi ya jen Notes pour servir à l’histoire des insectes du genre Phylloxera, par J. Lich- teinstein. — Nous trouvons dans ce nouvel ouvrage quelques curieux détails sur le Phyl- loxera du chêne. Le Phylloxera quercus, le premier connu, fut découvert en 1834 par Boyer de Fonscolombe, naturaliste provençal. En 1868, le professeur Planchon, de Montpellier, découvrit sur les racines de la vigne un Phylloxera auquel il donna le nom de vaslatrix. Les treize espèces de Phylloxera que l’on a cru reconnaitre doivent probablement se ré- duire à quatre espèces, dont trois vivent sur le chêne et: une sur la vigne. Ce dernier, le plus généralement connu, est le P. vaslatrix. Le P. quercus Q apparaît comme une mère fondatrice vers le commencement de mai et dé- pose sur les tiges ou à l’aisselle des feuilles du chêne kermès de cent cinquante à deux cents œufs. Ces œufs éclosent au bout de quatre ou cinq jours et donnent naissance à de petits pucerons qui se changent en nymphes et deviennent ailés vers le 20 mai. Tous émigrent alors surle chêne pubescent et y déposent quarante ou cinquante œufs sur le revers de la feuille et meurent ensuite. Huit ou dix semaines après, apparaissent de nouveau les nympbhes et les insectes ailés qui retournent alors sur le chêne kermès et y déposent des pupes d’où sortent les insectes sexués. Les femelles fécondées pondent dans les fissures du tronc du chêne kermès un œuf unique qui donne naissance à la mère fondatrice au mois de mai suivant. La mère fondatrice du P. coccinea pique les feuilles du chêne pubescent, qui se replient, et à l'abri desquelles elle pond de cent cinquante à deux cents œufs. Les jeunes Phylloxera sortis de cet œuf ne sont ailés que vers la fin de juillet. Ils émigrent alors sur le chêne kermès, et sept jours après, les insectes éclos ont subi toutes leurs métamorphoses etappa- raissent comme ailés porteurs de pupes sur le chêne pubescent. L’œuf qui doit donner naissance à la mère fondatrice est alors pondu sur les jeunes bourgeons. Quant au P. corlicalis qui, comme son non l'indique, vit sous l'écorce, il n’a encore été observé que dans une propriété du midi de la France. Le P. vastatrix est certainement d’origine américaine et a été décrit en Amérique dès 1850, par Asa-Fitsch; mais il s’est opéré un grand changement dans ses mœurs, par suite de l’influence du climat, car au lieu de vivre sur les feuilles, comme en Amérique, le P, vastatrixz vit, en Europe, sur les racines de la vigne. Le gros œuf d'hiver du P. vastatrix cest déposé, en France, sous l'écorce. La femelle qui en sort pond sur les racines ou les galles des feuilles de nombreux œufs qui donnent naissance à des femelles parthénogéné- siques ou se reproduisant sans fécondation. : Les nymphes sortent de terre, et en été, apparaît le Phylloxera ailé, qui déposera des pupes. Mais pendant ce temps, les femelles aptères continuent de pondre pendant quelques années mêmes, en passant l’hiver engourdies. R. Hicez. ERRATA. — Page 101, ligne 7 du texte, il faut une wrgule après le mot : linnéenne. Page 102, ligne 5, au lien de : édition, lire : idée. Page 105, ligne 5, lire : Cajarc au lieu de : Cajare. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4er Août 1876. Sixième Année. N° 70. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES a A QUELQUES MOTS SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE L'ÉCREVISSE D’après les expériences ot observations faites par M. S. Chantran au laboratoire d'embryogénie du Collèse de France (suite). III Vingt jours après cette première mue, l'écrevisse en fait une seconde, que précède de dix jours la formation de nouvelles pierres qui se résorbent de la même façon. ï Pendant ses trente premiers jours, l’écrevisse reste sous l’abdomen de sa mêre, se nourrissant de débris d'œufs et de carapace, ainsi que de petites écrevisses qui sont les moins fortes. Après sa seconde mue, l'animal cherche sa nourriture tout seul. La première année, l'écrevisse subit huit mues; elle fait done huit fois ses pierres; la deuxième année, elle en fait cinq ou six; la troisième, trois; la quatrième, deux. È L'écrevisse mâle, à la troisième année, et l'écrevisse femelle, à la qua- itrième, deviennent adultes, c’est-à-dire aptes à reproduire leur espéce; l'écrevisse mâle fait alors deux mues par an; l’une dans les mois de juin et juillet, l’autre dans les mois d'août et septembre. L'écrevisse femelle ne fait qu'une mue dans les mois d'août et septembre; c’est ce qui explique pourquoi les éerevisses mâles sont plus grandes que les femelles, l’ac- croissement étant toujours proportionnel au nombre des mues. Les jeunes écrevisses de couleur bleu cobalt clair s'assombrissent en vieillissant et deviennent brunes, vertes ou rougeâtres, selon l'espèce et la nalure des eaux où elles vivent. L’accouplement pour les écrevisses a lieu pendant une période qui comprend les mois de novembre, décembre et janvier. La ponte à lieu à une époque qui varie de deux à quarante jours après l'accouplement. Lorsque la ponte va commencer, la femelle se couche sur le dos, raméne sa queue vers le plastron, de manière à former avec son abdomen une chambre dans laquelle l'ouverture des oviductes se trouve comprise. Pour clore cette chambre et s'épargner le soin de contracter incessamment ses muscles pour maintenir sa queue et son abdomen dans celle position pendant toute la durée de l’incubation, l’écrevisse sécrête un suc d’abord gélatineux, mais qui prend ensuite une certaine consistance; cette matière s'étend entre l'extrémité de la queue et le plastron, par l'intermédiaire des premières fausses pattes, ce qui maintient la queue et l'abdomen dans leur position courbe et ferme comme par une espèce de cloison cette chambre où a lieu la ponte. Ces dispositions prises, l’écrevisse pond vingt à trente œufs violets, maintenus comme nous l'avons déjà dit, par une espèce de pédoncule aux fausses palles. La ponte s'effectue en une seule fois, pendant la nuit, rarement pendant le jour. L’incu- bation dure environ six mois; l’éclosion a lieu en mai, juin ou juillet, et les ne petites écrevisses naissantes vont passer, comme leur mère, par ies diverses phases de la vie que nous avons essayé de décrire. Tous les actes de cette vie ne se font pas toujours avec celte tranquillité et cette régularité : En muant, l’écrevisse de dix jours peut déjà devenir la proie de ses congénères, car elle est molle et épuisée. Lorsqu'elle sort de la tutelle de sa mère, elle devient la proie des anguilles et des autres poissons; aussi se cache-t-elle dans des touffes d'herbes aqua- tiques. Enfio, lorsqu'elle mue, elle a tout à redouter, car elle perd alors sa défense naturelle : sa carapace el ses terribles pinces sont sans force; aussi l'écrevisse, avant de muer, se réfugie-t-elle dans les trous de la rive. Outre ces causes extérieures, l’animal peut ne pas avoir assez de force pour moudre ses pierres, qui deviennent brunes et ne peuvent se résorber. La carapace reste molle dans ce cas et l'animal meurt infailliblement; il en est de même lorsque la formation des pierres entre les deux parois de l'estomac est arrêlée et si les pierres ne peuvent pas tomber dans l'estomac pour être résorbées. Lorsque l'animal, soit en muant, soit en livrant des combats, soit par une cause extérieure quelconque, perd un de ses membres, la nalure y pourvoit et le remplace; mais pour cela, il faut que la patte, si c’est une patte, soit cassée à la jointure d’une articulation, et d’ailleurs, quand le membre est cassé en son milieu, l’écrevisse prend soin de le couper à une articulation, et alors en deux ou trois mues le membre est repoussé. Si c'est un œil, il ne peut repousser que si le pédoncule reste. Malgré cela, l'œil ne repousse pas toujours bien, ou il prend un développement anormal. Ainsi, une éerevisse de deux ans, à laquelle on avait enlevé les yeux après sa mue du 26 juin 41871, avait après la mue du 29 juillet 14871 des bourgeons opaques très apparents; après la mue de septembre, les bourgeons étaient plus apparents; à la mue du 4 juin 4872, les yeux étaient clairs et avaient un point noir pour prunelle; à la mue du 28 août 1872, les yeux étaient complètement repoussés, mais l’un d’eux avait un trait noir pour prunelle. En général, si on opère l’ablation d’un membre après la mue d'octobre, cette mutilation subsiste tout l'hiver, et il n’y a progrès que sous l'influence des mues. Cependant, au bout d’un an pour les jeunes sujets et de deux pour les adultes, la régénération est complète. Mais, au contraire, si on opère l’ablation des yeux chez un sujet de deux ans, soit immédiatement avant la série des mues, soit dans l'intervalle de deux mues, le travail de régénération se fait plus difficilement, par suite des per- turbations que les mues apportent dans l'organisme. Tels sont les résultats décisifs que M. S. Chantran a obtenus après douze ans d’un travail difficile et délicat. Plusieurs points restent encore à élucider, mais quand on jette les yeux en arrière et quand on voit les progrès que la science fait tous les jours par les efforts de gens aussi dévoués que - M. Chantran, on ne peut douter que dans un court délai tout ce qui reste . à découvrir ne soit acquis au domaine de la science. Paul LANDELLE. — 123 — CHASSE SUR LES SAULES EN ALSACE Nous recevons de M. Claudon, de Colmar, le résumé de ses chasses sur les saules aux environs de cette ville. Les botanisles reconnaissent plusieurs groupes de saules qui, selon notre regretlé Fréd. Kirschleger, peuvent se ramener à trois groupes de Salices latifoliæ ou Marceaux, et à neuf groupes de Salices augustifoliæ. Au point de vue entomologique, on ne distingue que deux sections : les Marceaux et les autres saules. La première section caractérise les chasses sub-vosgiennes et vosgiennes, la seconde celles de la plaine. Le lamisage du terreau qui se trouve au pied de l'arbre donne en hiver, au commencement du printemps et en automne, les meilleurs résultats; on trouve ainsi bon nombre de coléoplères, dont quelques-uns très rares et difficiles à prendre autrement; parmi les carabiques : Carabus granulatus, purpu- rascens, Omophron limbatum, Noliophilus aquaticus et sa var. rufipes qui est de bonne prise, quelques Zlaphrus, et parfois l'Æ. uliginosus ; des Nebria, des Leisius spinibarbis (j'ai trouvé des débris de Z. piceus), la svelte Drypta emarginata, des Brachinus nombreux, Demetrias, Dromius, Blechrus, Lio= nychus, Lebia cyanocephala et chlorocephala, Masoreus Wetferhali \rès rare en général, quelques Clivina fossor, Dyschirius gibbus, Panagæus crux- major, et l'élégant Callistus lunatus, quelques CAlænius vestitus, melano- cornis, libialis (rare), Badister, Anisodactylus, Harpalus, Acupalpus, Fero- nia cuprea, vernalis, nigra, melas, vulgaris, spadicea, des Amara de tous genres, des Anchomenus, entre autres oblongus, Agonum impressum (pris une seule fois) et des Bembidium. : Les Staphylinides sont nombreux; on y trouve aussi quelques Psélaphides et Scydménides, des Sipha, Calops, et une fois une Ziodes humeralis, des Histérides, tels que l'Æéster purpurascens et l'A. corvinus, Saprinus nili- dulus, speculifer, æneus el le rare specularis, ce dernier en débris. Les Curculionides sont abondants; on prend aussi des Longicornes, comme Saperda carcharias. Les Chrysomélides et Coccinellides pullulent, et il y en a de rares, par exemple Crioceris brunnea, Pachnephorus arenarius, Cryp- tocephalus villatus et geminus, Chrysomela varians, Gæœllingensis, sta- phylea, polita, lamina, Lina longicollis, Phædon sabulicola, Prasocuris aucla, Adimonia aptera, Cassida sanguinosa, thoracica, nobilis sisomptueuse quand elle est fraîche, Trètoma bipustulata, Anisosticta 19-punctata, Thea 22-punctala, Epilachna Argus, Lasia globosa, Platynaspis villosa, Rizobius litura. Après avoir fouillé le pied des saules, prenez votre écorçoir et un filet à demi-cercle en baleine que vous appliquerez sur l'arbre, en appuyant contre le tronc les deux bouts de la baleine. De celte facon, écorces, larves, insecles parfaits, tout tombera dans le filet; on peut même, à mesure que le filet se remplit, verser son contenu dans de petits saes et dépouiller le tout tranquille- ment chez soi. Ce dernier syslème m'a procuré quelques Gibbium scotias que je trouvais collés contre la Loile du sac, après avoir déposé celui-ci dans un endroit humide. De jolis Péinus se prennent sans plus de peine. Les Sta- phylins se nichent partout; aussi leur récolte est-elle nombreuse et variée; on y trouve aussi des Palpicornes, ainsi que des Megasternum et des Crypto- pleurum. Quelques Catops peuvent se rencontrer, et entre autres le C. Watsoni. J'ai capturé de cetle facon un Colon punclicollis, ainsi que des Anisotoma, des Clambus, Agathidium nigripenne et marginatum, Ortho- perus brunnipes, des Trichopteriæ et des Péinella, des Scaphidium macu- * — 124 — latum, Scaphisoma agaricorum et boleli, Plegaderus saucius, divers Olibrus, Epuræa florea, obsoleta, Cerylon histeroïdes, et le rare Botrideres contractus, Corticaria pubescens, Dasycerus sulcatus, plusieurs espèces de Mycetophagus, Trinodes hirtus, Dorcus parallelipipedus. J'y ai trouvé un Aphodius 4-guttatus, des débris d'Anomala Frischii, de fragiles Anthaxia salicis, Agrilus viridis, olivicolor, tenurs, Elater sanguinolentus, Pomone, balleatus, elc., et le joli Betarmon bisbimaculatus ; la trouvaille de cet élégant petit Elatéride m'a fait bien plaisir. J'y ai pris également Melanotus casla- nipes et rufipes, quelques Cyphon, un Charopus pallipes, des Clerus formi- carius, Lyctus canaliculatus, divers Cis, des Ennearthron affine, Anobium pulsator, un Xylotinus en très mauvais état, Sphindus dubius, Plinus O-punciatus, Hypophlœus castaneus, Eryx ater, quelques Bruchus, un Brachylarsus varius, un Gronops lunalus, des Rhynchites Bacchus, cupreus, conicus, Magdalinus cerasi, Orchestes alni et salicis, Cossonus linearis, ferrugineus et cylindricus, un Scolytes destructor, Cerambyx Scopolii, Callidium clavipes, Clytus liciatus, Lamia textor, un Merosa en fragments, un Rhamnusium salicis, Zeugophora scutellaris, Cryptocephalus G-punc- latus et bipunclalus, Gonioctena, Phædon, Phratora, des Alteides. — Enfin, dans un vieux bolet pourri, J'ai pris un grand nombre de Triplax ænea et quelques Coccinellides. Parlons maintenant du tamisage du terreau : il faut pour cela deux tamis et deux nappes, comme l'indique M. Leprieur dans sa « chasse aux Coléoptères »/ On se sert d’abord du tamis à grosses mailles, puis on tamise plus fin et on remplit ainsi des petits sacs, exactement comme dans la chasse à l'écorçoir. On emporte le tout chez soi pour fouiller à son aise ce monde lilliputien si étonnant d'aclivilé. Il arrive souvent en tamisant que l’on rencontre des larves plus ou moins grosses; on les mettra dans une boîte en fer-blanc perforée de pelits trous el aux irois quarts remplie de terreau convenablement humide; J'ai obtenu ainsi : Cetonia marmorala, Trichius eremita, nobilis, Elater san- guinolentus, elegantulus, Lucdius ferrugineus, Anomala Frischii, et parfois des Agrilus, quoique ceux-ci vivent surtout entre l'aubier et l'écorce. Quant au résullat du tamisage, il est à peu de chose près le même que celui de l’écor- çage; les insectes suivants s’y tronvent cependant en plus grande quantité : Anisostoma, Liodes, Scaphisoma, Sciaphilus, Histérides, Seydménides, Téné- brionides, elc. Tel est le résultat de mes chasses d'automne et d'hiver. Laissons le temps d’éclore aux nombreux insectes qui préparent leurs trans- formations dans le tronc décharné de notre arbre, et occupons-nous de ses fleurs et de ses feuilles. La chasse au parapluie est généralement la meilleure et la plus productive; si l'arbre est trop élevé, on remplace le parapluie par une grande nappe que l’on étend sous l'arbre. On prend ainsi un grand nombre de Coléoptères : on peut aussi profiter des habitudes de ces jolies créatures pour les guetter sur l'arbre même et les prendre pour ainsi dire à coup sûr. Les insectes à chasser sur les différentes espèces de saules sont si nom- breux, que je me contenterai de donner une liste des plus remarquables. LISTE DES COLÉOPTÈRES A CHASSER SUR LES SAULES, PRINCIPALEMENT AU PARAPLUIE Cychrus rostratus, peut se prendre dans les troncs de ces petits saules qui bordent tous les fossés humides de la plaine. Dromius fenestratus, D. linearis, Lebia hæmorrhoïdalis (Marceau), Tachyporus pusillus (très rare), 7, Aypnorum (plus commun), quelques Stenus, en fauchant dans — 125 — les saussaies; des Anéhophagus, principalement sur les fleurs, ainsi que quelques espèces d'Omalium et d'Anthobium, très communs, généralement dans les montagnes sub-alpines : aucune espèce remarquable, à ma connais- sance, pour l'Alsace; Si/pha quadripunctata, chemin du Hohlandsberg, une seule fois sur le Marceau; Zpurcæa florea et obsoleta, en grand nombre (Mar- ceau);, Meligethes, très nombreux sur les saules au printemps : ils tombent dans le parapluie par centaines, sur les bords de certains fossés de nos environs; Telmatophilus obscurus, Bytlurus fumatus, en petit nombre; Anthrenus scrophulariæ, A. muscorum; Cylilus varius, une seule fois; Zucanus cervus, trouvé sur le tronc décharné d'un saule presque centenaire; Æoplia cærulea, une seule fois; Melolontha hippocastani, Anomala Frischii, Oxythyrea hirtilla, Celonia marmorata, Osmoderma eremila; Valqus hemipierus, Anthaxia salicis, Agrilus biguttatus, vit généralement sur le chêne; À. Guerini, pris par M. Martin sur le Salix caprea; A. subauratus (Martin), À. éenuis, A. angustulus, A. ohvicolor, A. viridis, Troscus dermes- toides, Eucnemis capucina? Elater sanguinolentus, Pomonæ, E. prœus- tus, Æ. crocatus (je n’ai pris qu'une seule fois ce rare Elater), Æ. balteatus, Æ. elongatulus, que Je cite pour encourager les amateurs : je ne l’ai pas en- core pris moi-même de cette façon; Melanotus castanipes, une fois en grand nombre (Hohenlandsberg); Corymbites cupreus (Marceau à la Schlucht), Synaptus filiformis, Agriotes aterrimus, A. pilosus, Dascillus cervinus, une fois Scirtes hemisphæricus, Sur un saule à Soulzbach, en assez grand nombre, Telephorus hæmorrhoïdalis, T. paludosus, Pygidia denticollis (M.), Malthinus flaveolus (Marceau), Malthodes, Anthocomus sanguinolentus, Opillus mollis, Corynetes ruficornis, Lyctus canaliculatus,, L. impressus, Anobium striatum, Sphindus dubius, Helops lanipes, Omo- phlus lepturoïdes, Pyrochroa saltrapa, Anaspis thoracica (Marceau), À. fiava, Chrysanihia viridissima, Barynotus obscurus, Sciaphilus muri- catus, Melallites ambiguus, Polydrosus confiuens, Chlorophanus grami- nicola, C. pollinosus, Phyllobius sinuatus, Hypera nigrirostris, Lepyrus binotatus, Erirhinus acridulus, Dorytomus ventralis, D. costirostris, D. Silbermanni, D. salicinus, D. tortrix, D. dorsalis, Brachonyx indigena, Apion pubescens, À. minialum, A. gracilicolle, À. marchianum, Rhyn- chites æquatus, R. betulæ, Magdalinus flavicornis, Balaninus rubidus, BD. crux, B. brassicæ, B. pyrrhoceras, Acalyptus carpini, A. rufipennis, Orchestes saliceti, O. decoratus, O. rufitarsis, O. populi, O. pralensis, Coryssomerus capucinus (une fois), Lignyodes enucleator, Ellesches sca- ninus, E. bipunctatus, Ciones blattariæ, Cryptorhynchus lapathi, Ram- phus fiavicornis, Hylesinus vitlatus, Scolytes pygmæus, Prionus coriarius (a été pris par M. Martenot, aux bords de l'Ille; peut-être sortait-il d’un tronc de saule), Aromia moschata, Callidium glavipes, C. femoratum, Gracilia pygmæa, Necydalis major, Lamia texlor, Leiopus nebulosus, Saperda punctata, Oberea oculata, Phytæcia virqula, Leptura fulva, Grammoptera prœusta, Zeugophora scutellaris, Clythra 4-punctata, Cryptocephalus corylr, C. cordiger, C. variegatus, C. variabilis, C. 6-punctatus, C. inter- ruplus, C. ianthinus, C. 6-pustulatus, C. pusillus, Pachybrachys, Chry- somela polita, Lina cuprea, L. Lapponica, L. 20-punctata, à Soulzbach; L. longicollis, Gonioctena rufipes, C. triandriæ, C. 5-punctata, Phædon salicinum, Phratora tibialis, Galleruca tenella. Crepidodera choris, Sospita tigrina, Halyzia 16-guttata, Scymnus, Rhizobius, etc. La chasse dans les vieux bois est une chasse fatigante et bien souvent ingrate, si l’on n’a pas le bonheur de rencontrer les vieux troncs tels que les larves le désirent : conditions de vieillesse et surlout d'humidité favorables à leur développement. — Ainsi, vers le 15 juillet, l'Osmoderma eremita est — 126 — éclose; un jour, un vieux chasseur me prit avec lui par une après-dinée chaude el humide; à peine arrivés hors ville, près de la Werdenmüble, nous trouvâmes, en moins d'un quart d'heure, sur le tronc d’un vieux saule, plus de deux dou- zaines d'O. eremita; il y a au moins dix ans de cela, je n’en souviens encore avec plaisir. Mais c’est dans les troncs vermoulus des vieux saules d'Illhausern, que nous avons fait les chasses les plus fructueuses; c’est là que nous avons pris en une seule chasse six magnifiques Ludius ferrugineus, Cetonia mar- morala, Allecula morio, Eryx ater, Polonta nigrila, Tenebrio obscurus, Mycetochares barbata, Cistela ceramboïdes, Tomoxia bigutlala, avec des Dorcus, des Lucanus, des Flater et une Cetonia angustata que je crois nouvelle pour la faune alsacienne. Colmar. A. CLAUDON. RAPIDE COUP D'ŒIL SUR LA FLORE DE MODAVE (BELGIQUE) Modave, charmant village situé dans la vallée du Hoyoux, à six lieues de Lièoe et à deux lieues de Huy, est souvent visilé par les touristes qui viennent admirer son magnifique château historique. Il est peu de localités dans notre pays dont le terroir soit plus varié; en effet, la pierre calcaire, le schiste, le sable, la marne et la terre glaise en forment allernalivement la base. Son territoire, généralement bas, est entrecoupé de collines assez hautes et de rochers arides; les plateaux sont livrés à la culture, tandis que les versants des collines et le fond des vallées sont couverts de prairies et de bois de futaie. . Outre le Hoyou, pelite rivière à courant rapide qui descend des hauteurs du Coudroz, Modave est encore arrosé par plusieurs ruisseaux assez importants, ceux de Vyle et de Pailhe et le torrent de Bonne. C'est en 1860 que le nom de Modave apparaît pour la première fois dans les Flores belges, À celte date, la cure étail occupée par l’abbé J. Henrolay. Cet homme remarquable consacrait à la botanique tous les loisirs que lui laissait son laborieux minislère. En 1865, au moment où il se disposait à publier le résultat de ses nombreuses recherches, il fut enlevé par la maladie. Après sa mort, ses manuscrils furent détruits, et à cause de cet acte de vandalisme, il ne nous reste de lui qu'un bon travail sur les bourgeons axillaires du Sagina no- dosa (1), et un certain nombre d'indications sur la flore de notre province, consignées dans les beaux ouvrages de M. Crépin. A Modave, il trouva : Ane- mone ranunculoïdes L., Gypsophila muralis L., Dianthus prolifer L., Sa- gina nodosa Fenzl., Geranium lucidum L. (natur.), Zrodium moschatum L'Hérit. (id.), Geranium lucidum L., Genista sagiltalis L., Trifolium ar- vense L. el striatum L., Sedum sexangulare L. et refleæum L., Potentilla verna L. et argentea L., Rosa spinosissima L., Eryngium campestre L., Gentiana germanica Willd., Myosotis hispida Schlecht. et sylvatica Hoffm., Pulmonaria vulgaris Mérat, Verbascum lychnitis L., Veronica montaña L., Orobanche minor Sutt., Salvia pratensis L., Specularia hybrida Alph. DC., Sambucus racemosa L., Carduus nutans L., Centaurea montana L., Crepis paludosa Mœnch., Orchis mascula L., Juncus sylvaticus Reich. et bufonius L., Carex hirta L., Scirpus compressus Pers., Æra caryophyl- lea L. et præcox L., Ceterach officinarum Willd., Potyspodium Phegopteris L., et calcareum Sm., Asplenium septentrionale Hoffm., Polystichum mon- lanum Roth. (1) Bullelin de la Société royale de botanique de Belgique, 1862, t. I, 160-175. — 127 — En 1872, mon ami Frédéric Louvat, dont la Feuille (1) à fait connaître la fin prématurée, reprit avec ardeur l'œuvre inachevée de Henrotay. Animé du feu sacré, ne craignant pas la fatigue, il fouilla les bois, parcourut les vallées, ne laissanf aucun coin inexploré. Ses aclives recherches furent cou- ronnés de succès, et grâce à lui, Modave, dont le nom est si souvent cité dans les derniers travaux qui ont paru sur la flore liégeoise, n'aurait pas tardé à devenir une localité classique. Certainement Louvat n’a pas tout découvert; il ne pouvait consacrer que ses vacances à l'exploration de son endroit favori, c’est-à-dire le commencement du printemps et la fin de l'été, et, peu de temps avant sa mort, il me disait : « Chaque fois que je vais à Modave, j'ai la chance de trouver de nouvelles plantes; » mais je crois que la liste des meilleures espèces rencontrées par lui à Modave, jointe à celle de Henrotay, juslifiera le titre de cet article et donnera aux botanistes, lecteurs de ce journal, une idée de la végétation de la partie calcaire de la province de Liège. Thalictrum flavum L., Ranunculus aqualilis L. var, capillaceus, Helle- borus fœtidus L., Aquilegia vulgaris L., Delphinium consolida L., Actæa spicala L., Berberis vulgaris L., Dianthus armeria L., Saponaria offici- nalis L., Cerastiuin aquaticum L., Monotropa hypopitys DC., Evonymus europæœus L., Hypericum quadrançgulum L., intermedium Bellynck, tetrapterum Fries, pulchrum L., montanum L., hirsutum L., Corydalis solida Sm., lutea DC., Viola hirta L., Ulex europæus L., Herniara glabra L., Sedum rupestre L., Rubris idœus L., Sanguisorba officinalis L., Mespilus germanica L., Pyrus communis L., Epilobium spicatum Lmk., roseum Schreb., Circæa lutetiana L., Sanicula europæa L., Orlaya gran- difiora Hoffm., Cornus mas L., Ribes rubrum L., Saxifraga granulata L., Chrysosplenium opposilifolium L., Lysimachia nemorum L., Anagallis cærulea Schreb., Vinca minor L., Vincetoxæicum album Aschs., Cuscuta trifolii Babingt., Lithospermum officinale L., Solanum dulcamara L., chlorocarpum Spenn., Cynoglossum officinale L., Atropa belladona L., Lyciurn barbarum L., Hyoscyamus niger L., Veronica polita Fries, ana- gallis L., Scrophularia aquatica L., alata Gilib., Digitalis lutea L., Rhi- nanthus alectorolophus Poll., Euphrasianemorosa Soy. Will., serotina Lmk., Campanula persicæfolia L., Specularia speculum Alph. Di Phyteuma spicalum L., Bryonia dioïca Jacq., Sambucus ebulus L., Lonicera æylos- teum L., Asperula odorata L., Dipsacus pilosus Le Chrysanthemum segetum L., Arlemisia absinthium L., Senecio Fuchsii Gmel., Mentha viridis L., var. macrostemma Lej., aquatica L., var. parvifiora Wirtg., sativa L., var. orbiculata Wirtg., Teucrium botrys L., Humulus lupulus L., Daphne mezereum L., Euphorbia exigua L., Mercurialis perennis L., Juniperus communis L., Allium vineale L., ursinum L., Asparagus offici- nalrs L., Polygonalum officinale All., Majanthemum bifolium K. W. Schmidt, Paris quadrifolia L., Iris pseudo-acorus L., Galanthus nivalis L., Platan- thera montana Rehb., Cephalanthera grandifiora Bab., Epipaclis lati- folia AÏ., Neottia ovata Bluff et Finger, nidus-avis Rich., Spiranthes spiralis C: Koch, Lemna trisulca L., Typha latifolia L., Spargantum ereclum L., Melica unifiora Retz., ciliata L., Bromus velutinus Schrad., Blechnum spicans With. , Scolopendrium vulgare Sym., Asplenium adian- thum-nigrum L., Botrychium lunaria SU Liège. Théophile DURAND (1) Voir le numéro de novembre 1875. — 128 — COMMUNICATIONS Société d’étude des sciences naturelles de Nîmes. — M. Féminier, président de cette vaillante Société, nous en donne les meilleures nouvelles : « Les jeunes gens prennent intérêt aux travaux et aux excursions de notre Société et se rattachent à elle, et le nombre de ses adhérents serait plus grand encore si chaque année les études ou le service militaire n’éloignaient de nous plusieurs jeunes gens. Nos séances sont bien suivies; des conférences y sont données de temps en temps; de plus, un membre est chargé de donner chaque semaine un compte rendu bibliographique des ouvrages reçus; — mesure excellente et fort appréciée. — Nous avons très souvent des excursions dans notre département, et par sa situation spéciale, il nous permet d'étudier à la fois la flore et la faune de la région maritime cet de la région montagneuse. La botanique est surtout étudiée parmi nous et nous nous attachons plus spécialement à circonscrire nos études, en nous limitant au Gard; nous pourrons par ce moyen arriver à compléter l'excellent ouvrage de la Flore du Gard et dresser plus tard, pour la botanique comme pour les autres parties de l’histoire naturelle, un prodrome de notre département. Nous avons eu, le 18 courant, une intéressante excursion à Ganges et à la Grotte-des- Demoiselles. Les Sociétés d'horticulture et d'histoire nalurelle de l'Hérault et la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers s'étaient jointes à nous. » Excursion géologique aux environs de Caen. — La Société géologique de Normandie : a fait, le dimanche et le lundi de la Pentecôte, une excursion aux environs de Caen. En voici le compte rendu, qui nous est communiqué par un des membres de cette Société : Vers huit heures, nous débarquons au Bac-du-Port et nous nous dirigeons vers Bénou- ville, où nous nous arrêtons quelques minutes après pour commencer nos premières recherches dans une carrière ouverte dans le calcaire à polypiers des géologues normands. Nous recueillons la Terebratula digona (connue sous le nom de chique), la Rhynchonella concinna et de nombreux bryozoaires. Après cette première halte, nous prenons la route de Lion, où nous arrivons vers dix heures, ayant traversé les villages de Saint-Aubin, d'Arquenay et d'Hermanville. Qu'il nous soit permis d'admirer en passant avec quel soin sont entretenues les routes du Calvados, mais aussi de demander à quoi servent les nombreuses bornes qui y sont placées et sur lesquelles il n’y a aucune indication. A l’ouest de Lion, nous nous trouvons en présence d’une petite falaise formée à la base par le bathonien, et à la partie supérieure par le callovien, dont l’épaisseur, à cet endroit, n'excède pas 2 à 3 mètres ct disparaît bientôt par suite de l’inclinaison assez prononcée vers l'Est. Comme nous ne reverrons pas le callovien dans notre course, nous ne le quittons pas avant d'avoir fait une ample moisson de fossiles, qui y sont, du reste, très abondants. Nous citerons seulement la Rhynchonella major et la Pholadomya crassa. Jusqu'à Luc, la falaise, qui atteint à peine 6 à 7 mètres, est entièrement formée par le bathonien, qui se présente sous forme de bancs durs de calcaire jaunâtre superposés. Sur cette partie du littoral, la mer a rongé le pied de la falaise en laissant des piliers de place en place, de sorte que la côte se trouve formée par une succession de grottes qui sont du plus joli effet. — 129 — Près de Luc, sur une longueur de 300 mètres, le sable se trouve remplacé par un effleurement de bathonien se présentant sous l'aspect d’argiles bleues entièrement couvertes de fossiles ; aussi avons-nous bien du mal à nous en éloigner, même après en avoir ramassé une quantité, principalement la Tereb. digona. L'heure du déjeuner étant arrivée, nous entrons dans un hôtel, où nous faisons largement honneur au talent culinaire du chef. Après nous être réconfortés, nous allons rapidement jusqu’à Saint-Aubin-de-Langrune pour voir la couche du bathonien, où se rencontrent les oursins et qui constitue le niveau à Hemicidaris. Nous trouvons bien cette couche au pied de la falaise, mais n'y découvrons que quelques-uns de ces échinodermes. Les couches nous offrent ici un calcaire marneux gris avec des parties argileuses, le tout rempli d’une grande quantité de bryozoaires et de beaucoup de fossiles, principalement de térébratules et de rhynchonelles; nous y voyons aussi passablement de Lima, qui ont assez rarement leurs deux valves. Entre Langrune et Saint-Aubin, la falaise disparaît et est remplacée par des dunes de sable, pour reparaître au delà de Saint-Aubin, où nous avons examiné Iles couches dont nous venons de parler. Le train de Caen partant à six heures dix, nous n’avons plus que le temps de gagner la gare de Luc pour y prendre notre billet; et, à sept heures, nous arrivons au chef-lieu du Calvados. Le lendemain (lundi), nous montons en voiture à six heures et demie pour faire une tournée, dont nos malheureux chevaux se souviennent peut-être encore. À sept heures, nous sommes au Mesnil, où nous commençons mal la journée, car, à notre grand désappointement, il n’y a plus de carrières. Il y a bien dans un champ quelques morceaux d’oolithe ferrugineuse, mais rien de bon en fait de fossiles. Plus loin, à Etervilie, un talus sur le bord de la route est exclusivement formé par des débris du même terrain (oolithe ferrugineuse d'Eug. Deslonchamps, et Bajocien de d'Orbigny, nous y ramassons des Bélemnites, des Ammonites, etc. En arrivant à la Morinière, l’oolithe disparait pour faire place au lias à bélemniles que nous voyons de chaque côté de la route. A l'entrée du village, on voit le silurien très relevé et en contact avec le lias. Vers dix heures, nous descendons de voiture à la Caine, et nous nous rendons dans une très jolie carrière que le propriétaire, M. Pagny, nous autorise très gracieusement à visiter. Cette carrière offre une jolie série de terrains, soit (de haut en bas) : 1° L’oolide inférieure remaniée, formée de débris de calcaires jaunâtres enclavés dans le diluvium et offrant des ondulations tres curieuses. Ces assises renferment beaucoup de céphalopodes, de gastéropodes et d’acéphales. 2° Le lias supérieur formé de calcaires marneux, avec des lits d’argiles bleudtres qui cons- tituent les argiles à poissons. Ces poissons, dont M. Pagny a bien voulu nous faire voir plusieurs beaux échantillons, sont renfermés dans des blocs aplatis de calcaire grisâtre, connus des ouvriers sous le nom de miches. Le lias supérieur contient encore la couche à Lepiæna, épaisse d'environ 15 centimètres et contenant des fossiles microscopiques. Et 3° le lias moyen, formé ici par une assise de bancs durs contenant des débris d'ichthyo- saures. L'exploitation de ces calcaires liasiques a pour but le chaulage des terres et la fabrication de la chaux. Nous repartons de la Caine à une heure et demie et traversons Vaubpilière, Grainbosq, — 130 — Brieux, les Moutiers, Saint-Laurent-de-Condel. De Vaupilière à Grainbosq, la route est ouverte dans les couches siluriennes. A Notre-Dame-de-Laize, nous visitons une carrière ouverte dans le silurien, que nous voyons ici traversé par des filons de baryle sulfalée dont nous recucillons de beaux échantillons. En quittant Notre-Dame-de-Laize, nous remontons en voiture pour nous rendre à May, où nous trouvons une belle carrière en exploitation dans le silurien. Cet étage, que nous n'avons encore fait que citer, fait partie des terrains paléozoïques et se présente dans le Calvados sous l’aspect de grès quartzeux gris ou rougeûtres, qu’on exploite pour faire des petits pavés dont nous pouvons voir de nombreux échantillons dans certaines de nos rues. — Comme fossiles, le silurien de May ne renferme guère que des trilobites, mais ils sont rares et nous n'avons pas eu la chance d’en rencontrer. Du reste, les carriers, qui en connaissent la valeur, ont soin de les ramasser. Par contre, nous faisons ample provision de gastéropodes dans une couche d'environ ? mètres de lias qui se trouve directement au-dessus de ces grès et remplit souvent les fissures du silurien. Par une anomalie assez fréquente en géologie, il faut remarquer que par suite d’un relève- ment très accentué, les couches siluriennes du Calvados, qui sont très disloquées, sont en contact direct à leur partie supérieure avec le lias, de sorte que les trois autres étages des terrains paléozoïques et les deux étages de la série triasique manquent complètement. En sortant de May, nous revoyons dans une carrière abandonnée l’oolithe ferrugineuse el le lias à bélemniles, y compris le calcaire à pentacrines (calc. à entroques des géologues normands) qui est pétri de débris de ces échinodermes. En rentrant à Caen, nous traversons le village d'Allemagne, où l'on rencontre la pierre de Caen (grande oolithe des geologues normands et fuller's earth des ANSE qui forme une masse compacte que l’on exploite comme pierre à bâtir. C'est grâce à cette richesse locale que presque tous les monuments, et pricipalement les églises de Caen et des environs, sont bâtis en pierre de taille. Citons aussi les églises de Cantorbéry, en Angleterre, et de Saint-Paul, à Londres. Cette pierre offre ce double avantage, qu’elle est naturellement très tendre et qu'elle devient très dure au contact de l’air. L'heure ne nous permet pas de nous arrèter, et, du reste, l'exploitation se faisant par des galeries souterraines, nous ne pourrions pas y pénétrer sans la permission du propriétaire. Nous arrivons à Caen vers sept heures et demie, pour en repartir le lendemain matin, les uns directement par le bateau, les autres en passant par Glos-Montfort pour visiter, près le pont, une carrière ouverte dans le corallien pour l'extraction du sable. Nous sommes tous enchantés de notre charmant voyage et prêts à recommencer à la première occasion. Nous omettions de dire que M. Letellier, qui nous accompagnaït, a rapporté de cette excursion plusieurs épreuves photographiques qui seront aussi bien appréciées des géologues que des touristes. Avant de terminer, qu'il nous soit permis de signaler à l'attention des excursionnistes les magnifiques carrières de Sully, ouvertes dans l’oolithe ferrugineuse pour la fabrication de la chaux, dans lesquelles M. de Mollon a signalé dernièrement un dépôt de phosphate de chaux qui est exploité comme engrais. CAD; M. Pelletier nous communique diverses observations faites par lui aux environs de Blois. La Vanesse morio (Vanessa susiopa), signalée comme une rareté aux environs de Paris et en Angleterre, est très commune dans mon jardin et dans toute la localité QUE j'habite, bords du Cosson, du Beuvron et de la Loire (sud de la Loire). one — Mylabris cichorii. — Je n'ai pas rencontré une seule fois cet insecte sur la plante de ce nom. Je l’ai rencontré quantité de fois sur l’Achillea millefolium, Coronilla varia, Ta- raxacum dens-leonis, Carduus nutans, Vicia lutea. Habituellement mon jardin est envahi par le Meloë proscarabœus ; cette année, je n’en ai vu qu'un seul. — Le Rhynchites auratus et Rhynchites Bacchus, appelés Urbec dans notre localité, fléau assez redouté des viticulteurs, affectionnent particulièrement les coteaux dont le terrain est composé de matières calcaires. On n’en trouve pas dans nos parages, dans les coteaux dont la constitution du terrain est tout autre. — Le Lithospermum purpureo-cæruleum, mentionné comme rare dans les environs de Paris, est très commun dans la forêt de Bussy, située au sud de la Loire, et qui occupe une partie de la Sologne, ainsi que la Belladone (Afropa belladona). Scrofularia canina est aussi très commune, mais surtout dans les carrières, dans les endroits pierreux et arides. Madon (Loir-et-Cher). H. Perrerier. ÉCHANGES M. Fernand Lataste, auteur de quelques travaux herpétologiques, désirerait entrer en relations d’echanges et de renseignements avec des herpétologues habitant le sud-est de la France. Il accepterait avec empressement des correspondants jusqu’à ce jour étrangers à l'étude de l’herpétologie, mais désireux de cultiver cette branche de l'histoire naturelle. M. Fernand Lataste demande des Triton vitlatus vivants des deux sexes, de tout âge et en différentes livrées. Il offre en échange ceux que l’on pourra désirer des batraciens et reptiles de l’ouest de la France. Écrire d'ici au ler novembre, à Cadillac-sur-Garonne (Gironde). M. Édouard Talon, hôtel du Courrier, rue des Récollets, à Givet-Saint-Hilaire (Ardennes), recevrait avec plaisir des Ophidiens non venimeux, des Lézards verts, de grande taille et vivants; il pourrait donner en échange le Bombinator igneus, le Triton alpestris, l'Anguis fragilis, la Salamandra maculosa, et sans doute aussi la Coronella lævis. M. Baylac, chargé des observations de météorologie à l'observatoire du Pic-du-Midi-de- Bigorre (Hautes-Pyrénées), recueille sur cette montagne et sur les sommets voisins de très beaux échantillons de minéralogie qu'il livrera à des conditions extrêmement modérées. On peut adresser directement les demandes à M. Baylac; un bureau de poste est installé au Pic-du-Midi, du 1er juillet au 1er octobre. M. l'abbé Fernique, ?, rue d’'Erfurth, ayant reçu ces jours-ci un certain nombre de Melolontha fullo, S'et Q, desirerait les échanger contre d’autres Coléoptères. M. A. Constantin, pharmacien à Brest, possède en ce moment un grand nombre de Lépidoptères de Cochinchine qu'il désirerait échanger contre des Coléoptères européens ou exotiques. — 132 — à BIBLIOGRAPHIE Note sur une sécrétion propre aux Coléoptères dyliscides, par Félix Plateau. L'étude de M. Plateau porte sur la double sécrétion produite par les Dytiscides et les Âciliens, sécrétion que l’on peut observer chez ces insectes lorsqu'on les saisit dans les doigts; ils laissent alors suinter deux liquides différents, confondus jusqu’à présent par divers observateurs. Le premier, produit par des cellules monocellulaires, situées entre les régions méso et métathoraciques, n’a d'autre but que de lubrifier les téguments de l’animal. Une sécrétion analogue a été constatée chez divers autres insectes. Le second liquide, d’un aspect laiteux et d’une nature toute particulière, est exsudé entre la tête et la région dorsale du prothorax. M. Plateau croit y trouver des substances résineuses, ce qui serait fort curieux, ce cas étant extrêmement rare dans l'économie ani- male; il n’a pu encore déterminer le rôle de ce liquide bien différent du sang et qui ne parait d'aucune utilité pour la défense de l’insecte. Il est curieux de suivre l'auteur dans ses patientes et minutieuses recherches, qui font admirer le talent et la sagacité bien connus de l’expérimentateur. J. de G.. La Société géologique de Normanilie, au Havre, se propose de publier, accompagnées de légendes, des photographies représentant les coupes géologiques les plus remarquables qu'elle a pu observer dans ses excursions. Des collections de dix photographies choisies parmi les plus saillantes, paraïîtront successivement au prix de 1? fr. pour les souscrip- teurs, 15 fr. pour les non-souscripteurs. Un correspondant de la Feuille, M. Henri Courtois, au château de Muges, par Damazan (Lot-et-Garonne), vient d'ajouter un nouveau volume à ses études géographiques sur les voies de communication de la France : les chemins de fer de l'Est et de l’Alsace-Lorraine; prix, ? fr. 50 en s'adressant à l’auteur. Typ. Oberthür ct fils, a Rennes. — Maison à Paris, ruc Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-ct-Métiers). E Le 4° Septembre 1876. Sixième Année. No 71. FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS, — Nous ne pouvons donner au complet l’article de M. André sur Les larves des Chalcidites, la planche qui doit accompagner ce travail n’ayant pu être achevée à temps. NOTES SUR LES LARVES DE QUELQUES CHALCIDITES (TRIBU DES TORYMIENS) Sous le nom de Chalcidites, les entomologistes ont réuni en une grande famille une quantité considérable d'hyménoptères de irès petite taille, souvent parés des couleurs métalliques les plus brillantes et dont l'étude est encore des plus difficiles. Ils sont tous carnassiers, et leurs larves, bien que molles et souvent presque inertes, sont les ennemis acharnés de presque tous les autres insectes, dont elles ont pour mission de modérer l’excessive production. Elles n’ont pas par elles-mêmes l'instinct nécessaire pour découvrir leur proie, ni les moyens de la poursuivre; mais la mère prévoyante a su; au moyen de la longue tarière qui termine son abdomen, déposer ses œufs précisément au lieu où les petites larves qui doivent en éclore trouveront largement à se nourrir. Leur étude est encore peu avancée, et la preuve en est que de nouvelles espèces sont signalées fréquemment. Ce n’est qu’en multipliant les éclosions et en prenant note exacte des conditions diverses de leur parasitisme, que l’on arrivera à une connaissance complète de ces petits insectes. Outre qu'il serait souvent difficile de les obtenir autrement, ce système permet encore de réunir sûrement les sexes d'une même espèce, ce qui serait souvent impossible par l'étude seule des caractères, le S différant quelquefois notablement de la ©. Les types de larves, dont je veux m'occuper aujourd’hui, appartiennent à la tribu des Torymiens, qui renferment les espèces les plus éclatantes et dont voici les caractères principaux : Antennes coudées, de treize articles, insérées entre les yeux. Mésothorax avec un sillon latéral. Tarses de cinq articles. Cuisses postérieures non ou peu renflées. Abdomen ovale plus ou moins allongé, muni d’une longue tarière chez les ©, comprimé à l'extrémité chez les G'. Rameau sligmatical court. Les Torymiens comprennent sept genres, que l’on distingue au moyen des caractères suivants : A. — Cuisses postérieures dentées. a. — Tibias postérieurs fortement courbés............... Paimon Dalm. a’. — — non courbés. b. — Hanches postérieures dentées................... Monodontomerus Westw. b'. — — HONFAeNtÉeS UNE. 0.0 NES Diomorus Walk. A’. — Cuisses postérieures non dentées. a. — — finement crénelées ............. Oligosthenus Fœrst. a. — — non crénelées. b. — Rameau stigmatical avec une massue épaisse ..... Megastigmus Spin. b'. — — sans massue. c. — Écusson partagé en avant par un sillon transversal CttOUt AAHFUNECNPALRIÈLE IS el Dr ee Syntomaspis Fœrst. c'— HCUSSON SANS SION EE HE . mue Callimome Spin. — 134 — Je crois bien faire en ajoutant ici l'indication des cas du parasitisme des Torymiens consignés dans divers ouvrages à ma disposition, ainsi que dans lé catalogue dé M. Dours, leregrelté et éminent hyménoplériste. Dire que ces observations sont dues pour le plus grand nombre à MM. Perris, Goureau, Giraud, c’est leur donner en même temps toute l'autorité de ces noms illustres. — Celle liste sera aussi une sorte de catalogue des espèces de France. Palmon pachymerus W......... Parasite des œufs de la WMantis religiosa L. (Névropt.). Monodontomerus stigma W...... — du Rhodites rosæ (Hymén.). — dentipes Boh.... — de Zygæna filipenduleæ. — nitidus Smith... — de Lophyrus pini, Osmia aurulenta, O. bicolor, Chalicodoma muraria (Hyménopt.). Diomorus imperialis Gour...... — de Cemonus unicolor — = MKolara Forster — de Crabro rubicola — — calcaratus Nees....... —. de Siigmus pendulus — — nobilis Walk.. Oligosthenus stigma Fab...:..... — de Rhodites rosæ — Megastigmus collaris Walk. :.... - — de Tripeta continua (Diptère). — giganteus W...:.1.. — dorsalis Fab::.....: — de Cynips quercus-pisi, C: inferus, C. corlicis, C. longipennis, C. fecundatrir (Hymén.). — pictus: Forst.. Syntomaspis luzulinus EF... :...: — eurynotus F. ....... _ chrysis Nees., 1... Callimome longicaudis Ratz....….. — des galles en pomme du chêne. — pellucidiventris K..... — d’Andricus petioli (Hymén.), — muscarum Fousc.:... — de Cynips roboris, C. carbonaria. (Hymén.), et Cecydomia capreæ (Dipt.). — caudatus Nees ....... — de Cynips quercus-pisi, C. inferus, C. eglanleriæ, C. longipennis, Lasioptera eryngüi (Dipt.). : — SOICROT TU SEEREE ACRe — de Diastrophus glechomaæ. = puparum Néees.:. — de Cynips lignicola. —— conjunctus Gour..::.. — — corlicis. — FOSQTUNMV D . ÉAIICE EAL -— de Rhodites rosæ. = Dedequaris A UN — de Rhodites rosæ (Hymén.). — contractus Ratz., 1... — de Trigjonaspis crustalis (Hymén.). — robustus Ratz .:.,..:° — — —— — — nigricornis Walk:,:,. — : de Cecydomia corni, Cec.\medicaginis (pe ). — culiriventris Ratz..:.. — — —. (Dipt.): —raroemilis Nalkaioil. sic _ —— asperulæ, Cec. Artemisiæ ( (Dipt.. — lasiopteræ Gir........ — de Lasioptera arundinis, Lasioptera flezuosa,, Ce= cydomia inclusa (Dipt.). — HLODLISAB ONE EEE CAR — d’Aylesinus-bicolor (Coléopt.). — æquifer :Walk ..,.... — imperator Walk.. — inconstans Rep....... — de la galle en artichaut % obède Je par Cynips fecundatrix. — UD Res ae — de Diastroplius rubi (Hymén:): — mutabilis Walk ...... — . de Cecydomia pimpinellæ (Dipt.). — auratus Fousc.... ... — . de Diaslrophus rubi, Cynips longipennis, Cecy- domia? —- CIDIDES EL 00. 0 — devoniensis Walk,:.., — gaudens: Walk:....... — _ fegohnNNalk:) . . ..... — de Diaslrophus rubi (Hymén.) — 135 — Callimome cynepidis Walk....... Parasite de Cynips longiventris, C. poli, C. radicis (Hym.); Lasioptera rubi (Dipt.) _ minutus Fœrst....... — de Cynips granarum, C. hieracii, C. glandulæ. — chlorimus Fœrst...... — d’Urophora cardui. — daUCt GOUT: 2er mas — des galles du bluet. — chloromerus G&our .... — de Cecydomia tanaceti (Dipt.). — regius Nees.......... — des capsules d'érable. Oligosthenus stigma F. — Larve. — Peu courbée en arc, très épaisse au * milieu du corps, pointue à l’extrémilé, apode, blanche, brillante, pubescente de poils blancs, puis roux très fins sur tout le dessous du corps et le dessus des premiers segmenis; ceux-ci au nombre de treize, plus la tête. Long. 4r/». Téte renflée à la base, allongée en museau en avant, fortement sillonnée au milieu, de façon à former deux lobes latéraux séparés sur le front par une partie paraissant surélevée et siriée transversalement. De chaque côté de celle-ci, une tache fauve rougeûire, ponctuée de noir et limitée à un gros ma- melon saillant, portant au centre un pelit article antennaire allongé. À la base du museau se trouvent les mandibules fauves rougeâtres, arquées en dedans, allongées, étroites, avec une pelite dent intérieure au milieu de leur longueur. De la base de chacune d’elles part un repli ou un corps charnu allongé, trans- parent, terminé par un petit article palpiforme. Dessous du menton portant en avant deux petits. mamelons pointus. Prothorax plus long en dessus que chacun des deux segments suivants. Le mésothorax est muni d’un stigmate. Les sept premiers segments abdominaux portent chacun en dessus, sur la ligne médiane et à leur bord postérieur, un renflement ou pseudopode carré, visible surtout sur les quatre premiers segments. Segments deux à huit de l’ab- domen munis d’une paire de stigmates arrondis. Dernier segment ventral allongé, rétréci à l'extrémité. Abdomen aplati inférieurement. Celte larve se trouve tout l'hiver et au printemps, à l’état adulte, dans le bédéguar du rosier. Elle ne se transforme en nymphe qu’en juin, et l’insecte parfait s'échappe en juillet, en perforant la paroi de sa loge. Ed. ANDRÉ. (A suivre.) CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES SUR LES DÉPARTEMENTS DU LOT ET DU LOT-ET-GARONNE I Durant la période éocène tertiaire, immédiatement antérieure à l'apparition de l’homme sur la terre, un vaste lac recouvrait la région qui forme le Bas- Agenais. Ce lac avait pour rivage, dans les environs de Fumel, les terrains secondaires marins, déjà déposés et consolidés du Haut-Agenais. Un travail de la croûte superficielle s'étant fait brusquement sous l'influence de l’action centrale, des fissures larges et profondes s'ouvrirent dans la roche sous-jacente, livrant passage à des masses de vapeur et de matières liquéfiées. Parmi ces matières, le fer surtout abondait. Traversant les couches calcaires par les crevasses qui s'étaient produites, il finit par s’épancher au dehors et se déposa lentement sur les terrains meubles ou vaseux qui constituaient le fond du lac. % — 136 — Bientôt l’eau du lac s’échauffant, sa température fortement surélevée la rendit propre à subir et à provoquer des réactions physiques et chimiques très complexes. Il en résulta, entre autres choses, cette transformation du fer métal- lique connue sous le nom d'hydroxyde, qui remplit des filons dans l'intérieur du sol, ou s’étale à sa surface en concrétions, en rognons et en géodes. C’est le minerai de fer ordinaire, celui qui entretient le bien-être dans les campagnes de notre région et en alimente les grandes usines. Mes recherches dans les terrains ferrifères m'ont fait acquérir la conviction qu'à un moment donné ils cessèrent d'être habitables pour les animaux contemporains. Le Rhinoceros, le Palæotherium, le Paloplotherium, V An- thracotherium, le Caïinotherium, le Xiphodon, les Crocodiliens, les Mol- lusques durent s’expatrier. Je retrouve les dépouilles de ces animaux dès que, dépassant le rayon du phénomène igné, j’entre dans la région plus calme où il leur était possible de vivre en paix. Ces faits sont incontestables, on peut les constater aisément aux alentours de Fumel, au Tiple notamment. L'action simultanée de l’eau, de la chaleur et du fer s’y traduit manifestement par la coloration rouge des dépôts lacustres, les mouvements violents dont ils portent l’empreinte et leur aspect calciné. Avec un peu d'imagination, le géologue, pénétré de son sujet, peut croire parfois qu’il assiste au phénomène (1). Il Le département du Lot est traversé et en grande partie occupé par une bande jurassique dirigée du nord-ouest au sud-est et comprenant les terrains supé- rieur et inférieur de cette puissante formation. Le premier, caractérisé par l'Ostrea virgula, borde le Lot entre Fumel et Cahors; le second commence au delà de cette ville vers Saint-Géry, Lar- nagol, etc. Les fossiles sont rares dans celui-ci; j’ÿ ai pu néanmoins recueillir des Gryphæa, des Spirifer, des Belemnites, eic., tous spéciaux à cet étage. Au milieu de cette roche, sur des plateaux extrêmement élevés que n’a recouverts aucune autre formation marine ou lacustre, se trouvent des cavités de dimensions variables, mais d’une forme identique. Largement ouvertes à la surface du sol, elles se resserrent peu à peu, à mesure qu’elles s’en éloignent, 5 terminant au pius bas, par une simple fente qui se perd dans les entrailles u sol. A vrai dire, ce sont des entonnoirs. Mais ces entonnoirs ne sont pas vides. L'action de l'air, des pluies, du froid et de Ia chaleur sur les roches qu'ils traversent en a délaché, avec le temps, des détritus qui ont tout rempli. C’est au milieu de ces détritus qu’on trouve le phosphate de chaux. Il s’y présente, comme le minerai de fer des environs de Fumel, sous forme de concrétions, de rognons, de géodes, etc.; comme le minerai, il est d’une richesse extrême- ment variable. On trouve des pierres qui donnent 80 pour 100; on en trouve qui ne donnent que 50; il y en a même dont la composition esl telle que les frais d'exploitation dépasseraient de beaucoup le prix de vente. D'ailleurs, les prétentions des propriétaires du terrain, très élevées au début, ne font que s'accroitre avec le temps et deviennent exorbilantes. | Comment se sont formés ces phosphates ? Telle est la question qui se pose dès l’abord. La première idée qui vient à l'esprit, c’est qu'ils résultent de la désagrégation de coquilles, de coprolites et d’ossements d'animaux enfouis (1) Voir ce que j’ai déjà écrit sur les minerais de fer dans mes Études sur la Géologie de la région agenaïse, pp. 34 et 35, et dans mes Études sur Fumel et ses environs, pp. 21, 22, etc. — 137 — depuis des siècles dans ces fentes jurassiques. Tel n’est pas mon sentiment, et je me fonde sur les faits et les raisons que voici : On ne trouve, parmi ces phosphates, aucune trace de coquille marine ou lacustre, ce qui est tout simple, puisque le calcaire jurassique qui contient ces phosphates n’a été recouvert, depuis sa formation, d'aucun dépôt marin ni lacustre, comme je le disais tout à l'heure. Quant aux ossements d'animaux, s'il s'en présente quelques fragments, c'est un pur hasard, car il y sont d’une rareté exceptionnelle. Et qu'on ne dise pas que celte rareté est plus apparente que réelle et témoigne surtout de l'inhabileté des recherches. Le peu de reste d'animaux que l’on réussit à mettre au jour est d’une admirable conservation. D'ailleurs, comment admettre que ces hauts sommets calcaires, absolument dénudés et qui le furent autrefois comme aujourd'hui, dépourvus à l'origine d’une végétation suffisante, parce que l’eau pluviale s’absorbait dans les fissures, aient pu nourrir assez de grands animaux pour produire de tels amas de phos- phates? Je n’insiste pas sur celte objection, qui me semble malaisément réfutable. Je crois que l'acide phosphorique, au lieu d’être venu de la surface du sol, est monté de ses profondeurs. L'abbé Paramelle, l'habile chercheur de sources, à qui la structure de nos chaînes est très familière, assigne aux fissures en question une profondeur d’au moins 130 mètres. Il déclare qu'on ne trouvera de l’eau sur aucun point des terrains qui s'étendent dans leur voisinage, parce que ces fissures, qu'il appelle des bétoires, la reçoivent comme des collecteurs naturels et la conduisent au plus profond du sol. Ce canal, par où l’eau descend, ne peut-il être regardé comme un tuyau de dégagement pour les vapeurs phosphoriques? On se figure aisément, cette théorie admise, la phosphatisation S'opérant de bas en haut et dans des proportions qui naturellement varient avec l’activité de la production gazeuse. M. Daubrée à émis une opinion qui se rapproche de la mienne et d’après laquelle les phosphates seraient le produit d'eaux phosphoriques thermales qui auraient jailli par les fissures rocheuses aux temps géologiques. Mais on se demande pourquoi ces eaux n'auraient pas déposé leur sel en dehors comme au dedans des fissures ? Et comment se ferait-il qu’on retrouverait mélangés aux phosphates, et eux-mêmes phosphatisés, des ossements d'animaux qui n’avalent pas encore vécu (1) ? III Il résulte de celte observation que le remplissage des crevasses a dû s'opérer lentement, durant les époques tertiaire et quaternaire. À ce propos, une coïncidence me frappe, dont je demande la permission de faire part aux personnes compétentes. Les formes variées qu'affecte le phosphate calcaire du Lot sont les mêmes, ai-je dit, que celles du minerai de fer de notre région. Y a-t-il témérité à penser que les uns et les autres on pris naissance parallèlement, c’est-à-dire que l'acide phosphorique s’est montré dans les fissures jurassiques du Lot sous l'influence de la même cause terrestre que le fer de notre éocène supérieur ? Au reste, je ne crains pas davantage d'admettre (1) Un mot sur les fossiles que j'ai colligés dans les poches à phosphates. La plupart appartiennent à l’époque tertiaire éocène et miocène lacustre; quelques-uns, aux premiers temps de l’époque quaternaire, je nomme le Palæotherium, l’'Anoplotherium, le Caïnotherium, le rhinocéros, ete., «etc., puis l'ours, la hyène, le renard; les premiers ne se retrouvent que dans les crevasses.les plus rapprochées du tertiaire lacustre, dans les exploitations de Bach seulement. — 138 — que ce phénomène de phosphatisation se continue de nos jours, moins activement il est vrai, à cause de l’obstruction plus ou moins complète de la partie étroite des fissures. pe Tout cela peut sembler étrange; mais du moment où l’origine de l'acide phosphorique ne peut être attribuée à la présence d'innombrables troupes d'animaux sur les hauts plateaux du Lot, pendant une infinité de siècles, et comme en définitive, il faut bien qu'il vienne de quelque part, je ne lui vais d'autre source probable que le centre de la terre. Si je me trompe, ce qui est possible, je reconnaïitrai mon erreur de bonne grâce, ne demandant qu’à être éclairé. IV De plus, ayant continué mes observations et mes études, toujours dans nos contrées, sur l’origine et le mode de formation du manganèse, du sulfate de chaux et du silex meulière ou en rognons qu'on y retrouve, j'ai pu conclure, d’après l'évidence des faits, que ces produits minéralogiques sont dus aux mêmes modes de formation que les précédents, et sont d’origine contemporaine; de telle sorte que ces cinq produits différents ont tous pour origine la même cause, c’est-à-dire une brusque rupture de la croûte superficielle opérée à l'époque éocène supérieure, sous l'influence de l’action centrale, qui a permis par les fissures le passage de masses de vapeurs et de matières, lesquelles ont aidé à la formation chimique et variée de ces divers produits. Quatre d’entre eux se sont déposés dans les mêmes couches éocènes Supé- rieures lacustres. Le. phosphate de chaux seul se trouve exceptionnellement dans le Lot, au milieu des fentes du calcaire jurassique. Mais il ne s’est formé el n’a rempli ces fentes du calcaire secondaire qu'à l’époque fertiaire, ainsi qu’en fournissent la preuve les animaux de cette période (Palæotherium, An- thracotherium, Anoplotherium, Rhinoceros, Caïnotherium, etc.), qu’on re- trouve au milieu des rogaons phosphatés. Du reste, chacun de ces produits très rapprochés l’un de l’autre est souvent mélangé et participe presque toujours de son voisin. D'où l'on peut tirer celte conclusion que dans notre région on trouve cinq produits minéralogiques différents (ci-dessus désignés) dont la formation, se continuant encore même de-nos jours, quoique bien plus faiblement, est due à une seule et même cause qui a surgi pendant la période £ertiaire éocène supérieure lacustre. Fumel (Lot-et-Garonne). J.-L. COMBES. QUELQUES MOTS SUR LA FLORE DE MONTLHÉRY Pour se faire une idée de la flore de Montlhéry et de ses environs, il suffit de savoir que le sol est en général formé par le sable et les grès de Fontaine- bleau : le monticule qui porte les ruines du vieux château est essentiellement : formé de sable blanc recouvert d’une légère couche d'humus; les espèces qu'on y trouve sont : Draba verna, Mibora minima, Ornithopus perpu- sillus, Spergula Morisonii, Verbascum thapsus, Statice armeria, Saxi- fraga tridactylites, S. granulata; le Saxifraga nivalis, espèce d'Auvergne qui, d’après Mérat (Nouv. F. env. P., 1821), a élé trouvé par M. de Lamarck, sur les rochers, à Montlhéry, ne s’y trouve plus; Taraxacum var. officinale, Rumex acetosella, Lamium amplexicaule, Pulentilla verna, P. argentea, — 139 — Holosteum umbellatum, Cerastium glutinosum, Hieracium pilosella, medi- cago falcata, Plantago arenaria, Muscari racemosum, Alyssum calyci- num, Silene conica, Sherardia arvensis, Cheiranthus cheiri, à terre et sur les murs; Echium vulgare, Vicia lathuroides, Sarothamnus scoparius avec Orobanche rapum, Kentrophyllum lanatum, Podospermum laciniatum, Geranium lucidum. Si, quittant les promenades de la tour, nous prenons à travers champs, nous dirigeant vers la Garenne, la Creusée, Guipéreux et la rivière d’Orge, au moulin de Grôteau, nous pourrons recueillir, outre les espèces communes déjà citées, les suivantes : Myosurus minimus, Veronica arvensis, V. triphyllos, V. hederacea, Calendula arvensis, Lithospermum arvense, Alsine tenui- folia, Scandix pecten-Veneris, Muscari comosum, Vicia lutea, qui. par suite de la culture tend à disparaître; Arabis turrila, vue une seule fois; Crepis virens var. diffusa, Valerianella olitoria,. V. carinata, Specularia speculum, Myosotis versicolor, Lactuca saligna, Oxalis stricta, Orobanche galii sur G. mollugo, Cuscuta trifolii, Thrincia hirta, Cynodon dactulon, Saponaria officinalis, quelques pieds de Saponaria vaccaria, Lathyrus aphaca, Campanularapunculus, C.rotundifolia, Echinospermum lappula, un seul exemplaire. Je citerai, quoique l’on ne puisse guère les regarder que comme subspon- tanées, les espèces récoltées dans le parc du château de Lormois : Primula elatior, Ranunculus auricomus, Doronicum plantagineum, Lunaria annua, Epipactis atro-rubens, Listera ovata, Iris fœtidissima, Ruscus aculeatus, Aquilegia vulgaris, Narcissus poëlicus, Ornithogalum umbellatum, Sam- bucus racemosa, Arum maculatum. Maintenant explorons les prés arrosés par l'Orge, depuis le moulin de Grô- teau jusqu'au point ou vient se jeter la Sallemouille, et les bords de ce ruis- seau jusqu’à Guillerville, et nous récolterons : Senecio jacobæa, Hypericum tetrapterum, Lysimachia vulgaris, Dipsacus pilosus, Thalhictrum. flavum, Malachium aquaticum, Nasturtium officinale, Lycopus europœus, Ualva sylvestris, Scutellaria galericulata, Stachys palustris, S.germanica, Eupa- lorium cannabinum, Lythrum salicaria, Spiræa ulmaria, Senecio erucæ- foltus, Coronulla varia, Mentha aquatica, var. hirsuta, Myosotis palustris, Althæa officinalis, Melilotus ofhcinalis, Peucedanum Chabræi, Mentha rotundifolia, Artemisia vulgaris, Epilobium roseum, Onopordon acan- thoîdes, Iris pseudo-acorus, Hydrocharis morsus-ranæ, Elodea canadensis, Bidens tripartita, B. cernua, Caltha palustris, Erylhræa centaurium, Veronica beccabunga, Potamogeton pusillus, Scrofularia aquatica, Col- chicum autumnale, Humulus lupulus, Solanum dulcamara, Heracleum spondylium, Helosciadium nodiflorum, Anthriscus vulgaris, Sambucus ebulus. De Guillerville à Marcoussis, les principales espèces sont : Cardamine pra- tensis, Equiseltum arvense, Equisetum limosum, Epilobium roseum, E. hir- sutum, E. molle, E. teiragonum, Rhinanthus crista-galli, Orchis mascula, Veronica chamædrys, V. acinifolia, Myosurus minimus, Spergularia sege- talis, Lemna trisulca, Caltha palustris. En suivant le chemin qui conduit du hameau de Choinville à celui du Houssay, on trouve sur les murs: Sedum album, S. acre, S. telephium, Sempervivum fectorum, Asplenium tricho- manes, À. rula-muraria, Ceterackh officinarum, Crepis tectorum; dans le chemin, Cynoglossum officinale. Explorons maintenant les bois quicouvrent les pentes du coteau, et dirigeons- nous d’abord vers l’ouest, jusqu’au grand parc de Marcoussis; puis nous revien- drons par les carrières,, maintenant épuisées de la ville de Paris, et nous parcourrons tout le plateau, sans dépasser le village de Nozay, ni le Môru, — 140 — Les pentes du coteau sont couvertes de grès peu volumineux; les plus gros ont élé exploités de bonne heure, et journellement ceux qui restent subissent le même sort; dans la mince couche végétale préparée sur ces blocs par les mousses, on trouve, mais en très petite quantité, Spergula Morisonti. Le sol du plateau est argilo-sablonneux; à une faible profondeur, un mince lit d'argile ferrugineuse annonce la présence de la meulière, qui est exploitée comme pierre à bâtir ; les excavations produites pour cette exploitation se remplissent d’eau quand viennent les grandes pluies et donnent lieu à un assez grand nombre de pelites mares qui n'offrent aucun intérêt par leur flore, beaucoup étant à sec quand vient l’élé; on n’y trouve que des Alisma plantago, Typha latifolia, Bidens tripartita; en résumé, toutes espèces des plus communes; nous ne nous arrêlerons donc pas; occupons-nous seulement de la flore dés bois et des champs : elle fournit les espèces suivantes : Doronicum plan- tagineum, Carex glauca, Pulmonaria tuberosa, Orobus tuberosus, 0. niger, Ruscus aculeatus, Endimion nutans, Luzula campestris, Ulex europæus, Silene nutans, Stellaria graminea, Erigeron canadense, E. acre, Pedicu- laris sylvatica, Anthirrhinum orontium, abondant, Chrysanthemum segelum, abondant, Dianthus urmeria, Scabiosa succisa, S. columbaria, Origanum vulgare, Betonica officinalis, Clinopodiüum vulgare, Carlina vul- garis, Tunacetum vulgare, Euphorbia exigua, Ranunculus flammula, Genista tinctoria, Linaria spuria, Sperçularia rubra, Melampyrum arvense, Anthemis nobilis, Pulicaria dyssenterica; Campañnula persicæ- folia, C. trachelium, Galeopsis letrahit, G. ladanum, Senecio viscosus, S. adonidifolius, sur tout le côteau, mais surtout dans la forêt de Linas, avec Serratula tinctoria, Solidago virga-aurea, Polygonuüm convolvulus, Bor- rago officinalis, Dianthus prolifer, Inula graveolens, assez abondant; Tussi- lago farfara, Linaria striata, Filago germanica, Fumaria capreolata, Potentilla reptans, Viola canina, Anemone nemorosa, Ficaria ranuncu- loides, Polygala depressa, Sanicula europæa, Ranunculus acris, Hype- ricum humifusum, Hieracium umbellatum, Vicia villosa, Ranunculus arvensis, Euphrasia officinalis, Odontites rubra, Delphinium consolida, Nepeta cataria, Epipactis latifohia, Peucedanum parisiense, Jasione mon- tana, Filago montana, Stachys arvensis, Silene gallica, vu en abondance dans un seul champ de luzerne; Saponaria vaccaria, Asperula arvensis, Anchusa italica, en petite quantité, Crassula rubens, Linaria elatine, L. spuria, Asperugo procumbens, un Seul échantillon; Erysimum orientale. Sur la route de Paris à Orléans et dans les champs de la plaine de Longpont, on peut recueillir : Trifolium fragiferum, T. filiforme, T. pratense, Plan- Lago coronopus, Melilotus vulgaris, Arabis thalliana, Stachys arvensis, Lamium hybridum, Neslia paniculata, plus d’autres espèces communes signalées ailleurs. Dans les prés de l’Orge, entre Longpont et la Maison-Rouge, nous retrouvons les mêmes plantes qu’en amont de Grôteau, et en espèces nouvelles : Zemna polyrhiza, Veronica anagallis, Lysimachia nummularia. Dans les bois de Mort-Rüû : Morchella esculenta, Geastrum hygrometri- cum, Helleborus fœtidus, Anemone pulsatilla, et dans ceux du Faïj : Genista anglica, Osmunda regalis (abondant), Pedicularis sylvatica, Meliitis melis- sophyllum, Goleobdolon luteum, Senecio adonidifolius {très abondant). Là se terminent nos excursions. Pour les indications de localités, se reporter à la carte d'état-major (feuille de Melun); à ce sujet, je ne crois pas inutile de signaler tout le parti qu’un botaniste peut, tirer d’une bonne carte; sans m'étendre sur l’avantage d’avoir un guide excellent pour explorer facilement les localités que l’on ne connait pas, je parlerai de l'intérêt non moins grand que l’on a de pouvoir indiquer — 141 — d’une manière exacte dans l’herbier les localités où l’on a trouvé certaines espèces remarquables par leur rareté ou à tout autre point de vue, la carte d'état-major répondant parfaitement à ce but, on ne saurait trop en conseiller l'emploi. : Montlhéry. M. VALLÉE. COMMUNICATIONS Nous venons d'apprendre la mort de M. le docteur Théveneau, membre de la Société botanique de France et l’un des botanistes les plus distingués du Midi. M. Théveneau, fondateur et président de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, avait organisé des excursions botaniques et des cours d’histoire naturelle; il a publié plusieurs savantes communications sur la flore locale, et son herbier, l’un des plus riches de France, comptait plus de quarante mille espèces. — M. Théveneau a fait beaucoup pour propager le goût de l’histoire naturelle dans sa région, et c’est au moment où la jeune Société de Béziers allait le plus profiter des savants enseignements de son président que la mort le lui a ravi. Société géologique de Normandie. — Le but de la dernière excursion de la Société géologique de Normandie était Villers-sur-Mer. Le François-[e" nous dépose à Trouville vers sept heures trois quarts, et aussitôt nous affrétons un omnibus pour nous transporter à Villers. / Après avoir traversé les dunes de sable qui couvrent le littoral depuis Dauville, nous arrivons à Villers et de suite nous nous rendons sur la plage pour étudier les couches oxfordiennes qui composent à elles seules presque toute la falaise. Ces falaises n’ont aucun rapport avec celles de notre littoral : elles sont basses, com- posées d’argiles noirâtres ravinées par les eaux de pluies et forment de curieux contre- forts d’un aspect très pittoresque. L’étage oxfordien est très fossilifère; on y rencontre une grande huitre appelée Ostrea dilatata, également connue sous le nom de Gryphæa dilatata, ainsi que beaucoup d’ammo- nites, qui présentent ce caractère particulier qu’elles sont transformées en fer sulfuré. Lorsque nous nous sommes bien rendu compte de la nature du terrain que nous avons à examiner, M. Lennier nous rassemble autour de lui, nous. donne quelques indications sur le niveau que nous explorons en rattachant notre course aux précédentes. La puissance maxima des falaises de Villers à Dives est de 60 mètres. Au sommet, du côté de Villers, nous pouvons voir encore les couches inférieures du corallien, qui dispa- raît bientôt pour céder la place à l’oxfordien, composé, à la partie supérieure, de calcaire oolithe ferrugineux dans lequel se rencontrent le Nucleoliles scutatus, caractéristique de ce niveau, et l’Amm. plicatilis. La base de l’oxfordien présente une composition tout à fait différente et s'offre sous l'aspect d’argiles noirâtres alternant avec des bancs cal- caires; ces argiles renferment une grande quantité de fossiles ; nous citerons seulement les suivants : Ostrea gregaria, O0. Marshii, Amm. Lamberti et de nombreux fragments de bélemnites, d’encrines, etc. En résumant les divers terrains que nous avons eu l’occasion d'étudier dans nos courses, nous aurons, pour la série crétacée : les étages cénomanien et albien à la Hève. Pour la série jurassique : le kimméridien, à la Hève; le corallien. et la partie supérieure de l’ogfordien, à Nillerville; la partie inférieure de cet étage, à Villers; le callovien, le: bathonien et le lias, dans les environs de Caen. Lu ei4o Le Au-dessous des couches jurassiques se trouvent les terrains paléozoïques dont fait partie le silurien que nous avons reconnu à May. La Seine, qui sépare la Haute de la Basse-Normandie, n’est pas le résultat d’une faille ; mais bien une vallée de dénudation, ainsi qu’il est facile de le reconnaître par la régularité des couches sur les deux rives; du reste, dans le puits de sondage qui a été perforé sur notre place Louis-Philippe, on a traversé tout l'étage oxfordien, c’est-à-dire environ 60 mètres. | Après ces explications, écoutées avec une grande attention, nous revenons à Villers pour déjeuner, et à une heure nous retournons à nos chers fossiles dont nous emplissons nos sacs avant derepartir pour Trouville et le Havre. Havre. °G. D. Note sur l'élevage des larves xylophages. — M. Erné, entomologiste mulhousien, emploie avec succès une méthode fort simple pour se procurer en nombre des insectes rares dont il se sert ensuite comme de matériaux d'échange. Voici comment il procède : [1 recueille une certaine quantité de morceaux de bois ou d’écorce percés de ces couloirs qui décèlent toujours le travail des larves; ces fragments sont placés dans une caisse munie d’un couvercle, ou mieux encore dans un tonnelet fermé, puis recouvert d’une légère couche de sciure de bois; cette couche sera facilement traversée par l’insecte, dont la tendance, après sa transformation, est ordinairement de se montrer à la lumière du jour. Ce procédé, comme on voit, n’est ni compliqué ni dispendieux, et pourrait être appliqué avec avantage aux bois exotiques qui se trouvent facilement dans certains chantiers. Pour recueillir les larves, en promenade ou en voyage, il est une précaution indispen- sable : c’est de prendre un morceau de l'écorce du bois qui a nourri la larve; on l’égalise sur Sa surface interne et on y pratique une cavité dans laquelle on introduit l'individu. On prend ensuite un autre morceau d’un bois quelconque, et après l’avoir convena- blement plané, on l’applique sur le premier; les deux morceaux seront ficelés soigneu- sement. Un éleveur de larves doit toujours être muni de morceaux de bois dans lesquels il a pratiqué d'avance les trous dont il a été question, et y enfermer, sans délai, les larves qui sont très sensibles au contact de l’air frais. L'expérience a prouvé que les larves exposées à l’air, même pour un temps très court, dépérissent peu à peu et meurent bientôt presque entièrement desséchées. M. Erné a surtout appliqué sa méthode aux espèces suivantes : Serropalpus striatus, Saperda phoca, Anthaxia candens et Coræbus undatus. Il a publié dans le Bulletin de la Soc. suisse d’entomologie (en allemand), d’intéressantes notes sur les mœurs, le développement et les métamorphoses de ces différents insectes. A. Encez. ÉCHANGES J’ai recueilli en assez grand nombre un curieux hyménoptère, le Palmon pachymerus, parasite des nids de mante religieuse. Je le mets à la disposition de ceux de vos amis ou abonnés qui seraient désireux de le posséder, D’autres chalcidites bien nommés en échange me feraient plaisir. Les lépidoptéristes qui font des éducations de chenilles voient souvent avec regret des hyménoptères parasites se développer, au lieu du papillon qu'ils attendaient. Je leur serai reconnaissant de me les mettre de côté, en séparant au moyen de petits cornets de papier ceux éclos d’une même espèce de chenille, et surtout en notant le nom du lépidoptère objet — 143 — du parasitisme et Fépoque d’éclosion du parasite, ainsi que tous autres renseigaements pou- vant paraître utiles. Les petits cornets pourraient ensuite m'être envoyés numérotés dans une boîte, comme échantillons, par la poste, les numéros correspondant à une liste donnant les renseignements que je désire. Je ne puis offrir en écharge que des hémiptères ou des coléoptères, car je suis tout à fait incompétent en fait de lépidoptères; mais j'espère que les personnes qui s’uccuperit exclusivement de papillons verront dans ma demande une sorte de centralisation dont l’effet ne peut qu'être très utile, et qu’en raison de ce fait, elles né laisseront pas perdre inutilement les hyménoptères que je réclame. Meursault. Ed. Axpré. M. Ad.-Gh. Corcelle, rue du Mont-Blanc, 4-6, Genève, offre des chrysalides de Deilephila- vespertilio, ‘hippophaës et, Plerogon ænotheræ. I] désire recevoir en échange Deilephila nerii, celeria et. Smerinthus quereus. BIBLIOGRAPHIE Sociélé d'étude des sciences naturelles de Nimes. — Le dernier bulletin de la Société d'étude des sciences. naturelles de Nîmes {avril-juin 1876) renferme outre le compte rendu des séances, un article de M. Monteil, intitulé : Théorie nouvelle du vol naturel. Nous ne suivrons pas l’auteur dans ses calculs et dans ses intéressantes observations sur le.vol des oiseaux et des insectes, ainsi que sur la disposition, la forme et la surface de leurs ailes. Cet article.-très important ne saurait être résumé en quelques lignes. Conten- tons-nous de dire que les Ctudes de M. Monteil sur le vol à voiles et sur le vol ramé lui servent à Ctablir d’une manière solide sa théorie, que l’oa trouve déjà exposée dans un précédent article. (V. Bulletin, janvier-mars 1876.) Ce travail est suivi de quelques observations sur des plantes nouvelles ou critiques de la flore du Gard, par M. Lombard-Dumas. L’auteur cite particulièrement comme les ayant trouvées aux environs de Sommières, lAstragalus glaux, plante africaine déjà rencontrée par MM. Barrandon et Loret à Narbonne et à Lunel, le Cratægus ruscinonensis (Gren. et Blanc); arbuste qui se distingue du £. azarolus par ses fruits à deux noyaux de moitié moins gros, plusieurs hybrides de Warcissus poëticus et de N. taselta, parmi lesquels NW. tazetlo- poëticus et une espèce nouvelle qui semble se rapprocher du N. poëtico-tazetta de M. Loret. M. Lombard-Dumas a récolté également quelques plantes rares sur les bords du Vidourle, Ophrys scolopax, Potamogeton nalans, lucens, crispus, densus, pectinaltuset perfoliatus, et enfin le Naïas minor All, Gaulinia fragilis Wild. L’Aigle botté (Aquila pennata), par L. Bureau. (Association pour l'avancement des sciences, Congrès de Nantes.) — L’Aquila pennata se trouve dans l’Europe méridionale, en Asie, Afrique et Australie. Il est assez répandu dans l'Ouest de la France, où M. Bureau a eu souvent Poccasion de l’observer et d'étudier ses mœurs. Cet oïseau est soumis à des lois singulières qui ne trouvent dans la série animale que de faibles analogies; il pos- sède deux types parallèles, lun blanc lPautre nègre, et chacun de ces types comprend la livrée de l’adulte et celle du jeune en premier plumage; il offre donc quatre livrées; de là une confusion extrême dans l'étude de ces aigles à livrée multiple, étude qui n’a été éclaircie que depuis fort peu de temps. — On trouvera dans le travail de M. Bureau des détails très intéressants sur les mœurs de lAquila pennata, sur sa nourriture, son habitat, ctc., ainsi qu’use étude très bien faite du dimorphisme chez cet oiseau et chez d’autres rapaces diurnes. 19 — 144 — Nérée Quépat. L'Ornithologie au salon de peinture de 1876. — M. Nérée Quépat a eu l’in- génieuse idée d'analyser les tableaux qui, au dernier salon de peinture, représentent des oiseaux. En dehors des tableaux dans lesquels il n’y a que des oiseaux essentiellement domestiques, tels que poules, paons, cygnes, strictement éliminés de ce travail, M. Nérée Quépat a étudié quarante-quatre tableaux au point de vue ornithologique, représentant trente et une espèces différentes d’oiseaux. L'auteur de ce petit travail se trouve avoir à relever plus d’une erreur scientifique. Ainsi, sur un tableau, des mésanges, verdiers et bouvreuils « se disputent une cerise; or, jamais mésanges et verdiers jouissant de la pléni- tude de leur raison n’ont donné un seul coup de bec à des cerises; quant aux. bouvreuils, tout au plus ouvriraient-ils ce fruit pour en casser le noyau et manger l’amande. » Un autre tableau représente, réunis au bord d’un ruisseau, dans un bois, bouvreuils, tarins, chardonnerets et bergeronnettes ; il est extrêmement rare de voir ces oiseaux-là au même endroit, attendu qu'ils ont des habitats très différents. Les bouvreuils vivent en été au centre des forêts, et n’en sortent qu’en hiver, lorsque la nourriture leur manque. Les tarins nichent très rarement en France, et les chardonnerets habitent ies coteaux, les vergers, et viennent peu se baigner à l’entrée des bois. C’est tout au plus si la présence de bergeronnettes grises, Motacilla cinerea, en ce lieu nous paraît admissible. Nouveau genre d'Entomostracé fossile, par M. Ch. Brongniart. — M. Ch. Brongniart a découvert dans le terrain houiller des environs de Saint-Étienne un petit crustacé très voisin des Cypris, mais qui s’en distingue pourtant par plusieurs caractères essentiels. — M. Ch. Brongniart en a formé un genre particulier et l’a désigné sous le nom de Palzo- cypris Edwardsii. Ce petit animal, long d’un demi-millimètre, diffère des Cypris et autres genres voisins par la partie antérieure du corps qui est arquée, par le nombre des articles des antennes supérieures (5 au lieu de 7), et des antennes inférieures (6 au lieu de 5), par la conformation des pattes, de la rame postabdominale, etc. Les Arachnides de France, par Eugène Simon, 3° volume, in-8, 1876. — ,On trouvera dans le troisième volume des Arachnides de France les mêmes qualités qui ont valu aux deux précédents le prix décerné cette année par la Société entomologique de France. Le mérite du travail de M. Simon n’est pas seulement dans la clarté et la précision de ses descriptions, l'utilité de tableaux dichotomiques destinés à faciliter la recherche du genre et des espèces, ni dans aucun de ces autres points qu’il est pourtant rare de trouver traités avec autant de succès dans le même ouvrage; le principal mérite de l’œuvre est dans son originalité. Il ne s’agissait pas ici de réunir quelques matériaux épars ou de perfectionner ou compléter les travaux de devanciers : nombreuses descriptions d'espèces, de genres, classification même, tout était à créer. M. Simon a su traiter ce sujet nouveau d’une manière complète et rendre accessible à tout le monde une étude pleine d'intérêt qui semblait jusqu’à aujourd’hui être le privilège de quelques rares audacieux. Cet ouvrage une fois terminé, nous pourrons reconnaître nos araignées aussi facilement que nous connaissons un papillon. Je, ne dis rien des coléoptères; le jour paraît encore éloigné où les coléopté- ristes français seront enfin dotés d’un manuel complet. Le troisième volume des Arachnides de France contient les familles des Attidæ, Oxyopidæ et Lycosidæ, comprenant 35 genres et 224 espèces. On trouvera à la partie réservée aux communications des extraits de cet ouvrage. Typ. Oberthür et fils, à Rennes. — Maiso: à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-et-Métiers). 4er Octobre 1876. Sixième Année. No 72, FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS. Nous prions instamment ceux de nos abonnés qui désirent ne pas continuer leur abonnement, de nous en avertir avant le 1er novembre. Les autres seront considérés comme réabonnés à la septième année, qui commencera avec le prochain numéro, et sont invités à nous envoyer le plus tôt possible le montant de leur abonnement. Prière d'indiquer à temps et lisiblement tous les changements d'adresse. Nous ne pouvons étre responsables des numéros qui s’égarent lorsque les destinataires ont changé de demeure sans nous en avoir donné avis. NOTES SUR LES LARVES DE QUELQUES CHALCIDITES (TRIBU DES TORYMIENS) (Suile.) Callimome bedeguaris L.— Larve.— Très semblable à la précédente, dont elle a tout à fait la forme, apode, blanche, brillante, pubescente de poils blancs, 13 segments plus la tête. Long. 4m/m, Tête aussi allongée en museau et présentant de chaque côté du front 2 gros mamelons porteurs d’un pelit ar- ticle antennaire. Mandibules fauves. arquées. Point de taches rousses sur le front. Stigmates sur le mésothorax et sur les segments 2 à 8 de l'abdomen. Celui-ci comprimé en dessous avec les segments 4 à 7 portant chacun à la partie médiane supérieure et près de leur bord postérieur un renflement for- mant pseudopode un peu échancré en son milieu. Cette larve se trouve dans les mêmes conditions que la précédente, mais _ l’éclosion a lieu en mai ou juin. : Le Callimome bedeguaris, nommé par Geoffroy Cinips doré à queue du bedequur lisse, par Degeer Ichneumon doré à longue tarière, par Linné Ichneumon bedequaris, et par Latreille Misocumpe bedeguaris, a alliré l’attention de beaucoup de naturalistes par ses couleurs brillantes et son peu de rareté. Réaumur el Degeer ont fait sur lui de belles observalions, et je ne puis mieux compléter son histoire qu’en citant le passage suivant de Degeer (Mem. insect., t. II, p. 879) : « J'ai eu, dit-il, occasion de voir un Zchneumon doré à longue tarière, dans l'action d'introduire cette tarière dans une galle de chêne. L’Ichneumon commençait d’abord par baisser la véritable tarière et par la faire sortir d’entre ses deux demi-fourreaux. Il la plaçait ensuite dans une silualion perpendi- culaire au corps et à la surface de la galle, de sorte qu’elle touchait avec sa pointe à cette surface. Pour pouvoir se meltre dans une telle position, il fut obligé de se hausser sur ses pattes le plus qu'il était possible. Après cela, je vis que la tarière s’enfonçait peu à peu dans la galle, et qu’à la fin elle s'y — 146 — trouvait introduite dans toute sa longueur, de sorte que le ventre de l'Ichneumon venait à toucher la surface de la galle. Alors l’insecte fit du mouvement avec sa tarière de haut en bas; il la retirait un peu, puis il l’enfonçait de nouveau; c'était comme s'il voulait tâter quelque chose dans l'intérieur de la galle avec la pointe de sa tarière. Sans doute qu'il y cherchait la loge du ver ou bien le ver même pour y pondre ses œufs auprès de lui; ensuite, il retira sa tarière hors de la galle, en se haussant considéra- blement sur ses deux pieds; un moment après, il la pique de nouveau dans un un autre endroit de la galle, et après l’avoir retirée encore il l’enfonce dans la galle pour la troisième fois, toujours de la même manière. Aprés cette dernière opération, il s’envola. Pendant l'action même il n’était point du tout farouche; il paraissait fort attaché à sa besogne et se laissait approcher avec une loupe. » Callimome auratus Fousc. — Larve. — Allongée, légèrement renflée au milieu, amincie aux deux extrémités. Long. 4"/". D’un blanc un peu rosé, apode, garnis de longs poils un peu frisés, naissant sur le milieu de chaque segment, ceux-ci au nombre de 13, plus la tête. Tête allongée renflée à la base, portant en avant 2 petites antennes de 2 articles et 2 mandibules courbées en dedans, aiguës; segments 2 à 7 portant à leur sommet chacun un pseudo- pode carré, membraneux. Dernier segment ventral allongé, cylindrique, tronqué à l'extrémité. Cette larve se rencontre en août et septembre dans l’intérieur des feuilles de l'églantier, repliées en deux de façon à leur former une loge, l’intérieur étant entièrement maculé de noir, l’extérieur présentant un aspect congeslionné rouge pourpre. Au commencement de septembre elle se transforme au même endroit en nymphe qui, au bout d'un petit nombre de jours, donne naissance à l’insecte parfait. La déformation de ces feuilles est sans doute produite par un microlépidoptère ou une cécydomie. Nymphes. — Les nymphes des trois larves qui précédent ont de grands points de ressemblance. Elles présentent toutes les parties du corps de l'in- secte parfait dont elles prennent aussi peu à peu les teintes en commençant par les yeux. La larière des © est recourbée sur le dos (Long. : 3"/" ©, 2/" G. Si l’on a bien voulu lire attentivement les descriptions qui précèdent, on aura pu remarquer divers caractères qui leur sont communs. D'abord, c’est l'existence de pseudopodes dorsaux servant très efficacement à la locomotion. Les deux premières larves vivant dans des cellules assez étroites pour que leur corps doive rester courbé en are, le but de ses éminences dorsales s'ex- plique de lui-même, car des pates ventrales ne seraient en ce cas d'aucune utilité. Mais 1l est à remarquer que l’analogie se poursuit même chez celle qui, vivant dans une feuille repliée, peut rester étendue et chez laquelle, par con- séquent, des pattes ventrales seraient parfaitement utülisables. Les poils qui garnissent une partie du corps de ces trois larves semblent encore un carac- ière important. Ils ont certainement aussi une grande part à la locomotion de ces bestioles. Les larves des Euryloma (Giraud, Soc. ent. fr., 1866, p. 492), des Isosoma . (Verandl. der zool. bot. Gesell. in Wien, 1863, p. 1292) portent les mêmes pseudopodes, et ces mêmes soies plus ou moins raides, ce qui semble géné- raliser ces caractères, au moins chez les Torymiens et les Eurytomiens, dont les larves ont toutes, d’ailleurs, les plus grands rapports entre elles. Les larves décrites plus haut ont toujours (au mains les deux premières) été rencontrées par moi seules dans une loge ou cellule du bédéguar, et ce fait ne s’est jamais contredit, bien que j'aie ouvert un nombre considérable de ces galles. Aussi peut-on supposer ou qu’elles sont lignivores après avoir été — 147 — carnivores, ou qu'elles acquièrent très rapidement leur taille définitive, jeünant ensuite pendant plusieurs mois pour attendre que le printemps vienne leur donuer Île signal de la transformation. Le même fait a été indiqué par M. le D' Giraud pour les larves d’Isosoma (Verandl. der zool. bot. Gesell. in Wien, 1863, p. 1291). Ce qui viendrait à l'appui de la première hypothèse, c’est que le canal digestif, très visible à travers la peau, est tout l'hiver rempli de matières noirâtres chez l'Oligostenus, jaunes chez le Callimome, semblables à une huile émulsionnée, et qui ne peuvent être que des aliments en partie digérés el peut- être emmagasinés. L'absence de tout excrément dans la cellule est encore un fait peu explicable et qui attend des observateurs plus expérimentés. Il résulle en tout cas de ce qui précède que ces insectes sont des parasites externes, dé- vorant leur proie sans y pénétrer ou n’y séjournant qu’un temps très court. Peut-être même, comme cela à été reconnu pour les Palmons, est-ce l'œuf et non la larve de leur ennemi qu’attaquent ces parasites. Qu'il me soit permis de dire en terminant que je n’ai pu avoir dans les lignes qui précèdent la prétention d'écrire rien qui soit nouveau pour les maitres de la science; j'ai voulu seulement signaler quelques faits el donner à d’autres plus habiles le désir de compet ces observations, Meursault. Ed. ANDRÉ. Fig. Le AVURRe de Callimome bedequaris . — 2. Larve de Callimome bedeguaris. — ?’. Larve de grandeur naturelle. . Tète de larve très grossie, vue de face. . Silhouette du Cailimome bedequaris Q. Larve de Callimome auralus. Nymphe de Callimome auratus G. . Nymphe de Callimome auralus Q. . Larve d’Oligostenus sligma. — 8’. Larve de grandeur naturelle. . Tête de cette larve vue de face et très grossie. ce point même, on en aurait une double preuve; car la nature charbonneuse » des couches qui enveloppent ces coquilles flottantes du genre Orthoceratites » annonce, en même temps, un mélange de végétaux parfaitement en rapport » avec la nalure également flottante des plantes terrestres de toute nature qui > n'ont pu se déposer qu’au niveau supérieur des marées. » À huit heures, nous rentrons à Saint-Sauveur, d’où nous repartons une heure après pour Néhou. A Néhou, nous descendons dans la lande du Part, où sont ouvertes de nom- breuses carrières dans le Dévonien. Nous commençons nos recherches dans une carrière à gauche de la route, el nous ramassons passablement de fossiles, parmi lesquels des tiges d'encrines et des Brachiopodes. Quoique les trilobites soient caractéristiques du Dévonien, nous n’en ramas- sons que de rares fragments. Dans la lande, à droite de la route, de nombreuses fissures sont remplies de carbonate de chaux dont nous recueillons de forts beaux échantillons. De ce côté, la couche dévonienne est supérieure à celle qui est à gauche de la route, et elle se présente sous l’aspect de grès noirâtres el jaunâtres inter- calés et très disloqués. Nous ramassons de nombreux Favosiles et beaucoup de Brachiopodes. Après un moment de repos, nous revenons à Saint-Sauveur, d'où nous repar- tons à trois heures pour Chef-du-Pont. En route, nous nous arrêlons à la fosse de la Bonneville, carrière d'environ 1 mètre 50 de profondeur, ouverte dans le Danien, à un niveau un peu supé- rieur à la craie à Baculites. À Picauville, nous faisons une nouvelle station dans deux carrières ouvertes dans linfralias; nous ne trouvons à peu près rien, en fait de fossiles; seule- (1) L'Ouve est indiquée presque partout, et même sur la carte d’État-Major, sous le nom de Douve ; ce qui est une erreur. (2) Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigraphiques. — 152 — ment, nous constatons la présence d’un banc de lumachelles sous le banc supé- rieur d’argiles bleues. Revenus à Chef-du-Pont, nous prenons, à six heures quarante-cinq, le train de Caen, où nous descendons au Grand-Hôtel de France. CINQUIÈME JOURNÉE A quatre heures et demie, mercredi, on vient nous réveiller pour prendre le bateau à cinq heures trente. Pendant la traversée, à peu près à moitié route de l'embouchure de l'Orne au Havre, nous voyons, à babord, la mer se briser comme s'il y avait un rocher à fleur d’eau, notre président nous explique que c’est une bande de célans (petits harengs) qui a été attaquée par une autre bande de marsouins, lesquels se régalent des malheureux petits poissons qui ne peuvent leur échapper. A neuf heures et demie, nous nous retrouvons à notre point de départ, et nous nous séparons en nous félicitant du charmant voyage que nous venons de faire et du temps magnifique, quoique un peu chaud, dont nous avons élé favorisés. G. DROUAUX. LE NATURALISTE AU MONT-DORE Ayant, au mois de juin dernier, passé quelques jours à la station thermale du Mont-Dore, j'ai consacré les courtes heures dont je pouvais disposer à visiter les environs, et voici quels ont été les résultats de mes courses. I Comme la saison était encore peu avancée et le temps très pluvieux, les caplures de Lépidoptères ont été insignifiantes. La chasse aux Coléoptéres, quoique peu abondante, m'a néanmoins fourni quelques insectes assez rares. J'ai recueilli dans la vallée : Carabus auronitens, monilis, purpurascens; Stenochorus mordazæ, bifasciatus ; Callidium violaceum; Donacia sericea. Au bas de la Cascade-du-Serpent et sur le versant nord du Sancey, les feuilles de Petasites vulgaris étaient littéralement couvertes d’Oreina. J'en ai pris un certain nombre d’espèces, parmi lesquelles : Oreina speciosissima, cacaliæ, speciosa, id. v. nigrina, etc. IT C’est surtout en botanique que le naturaliste qui parcourt le Mont-Dore peut espérer faire de riches récoltes. L’altitude de ces montagnes, dont le point culminant, le Sancy, s'élève à près de 1,900 mètres, fait que l’on y rencontre une bonne partie des plantes alpines et pyrénéennes. En partant du Mont-Dore pour me rendre au sommet de celte montagne, J'ai récolté d'abord, dans les prairies qui avoisinent la localité : Centaurea mon- Luna, pratensis; Veratrum album; Trollius europœus; Kumex alpinus; Arnica montana. Au-dessus des prairies : Sedum annuum; Saxifragæ dizoon, stellaris, exarata Nill., rotundifolia; Alchemilla alpina ; Cerastium d ie ES — 153 — squalidum, alpinum; Potentilla aurea, anserina, Pyrola minor, secunda; - Gnaphalium dioicum, norvegicum; Thlaspi virens Jord., arvernense Jord. Dans le Val-de-la-Cour : Geum montanum, Gentiana verna, lutea; Ane- mone alpina, ranunculoides. Dans le Val-de-la-Craie et sur la pente du Sancy: Petasites vulgaris, aibus; Adenostyles albifrons; Allium ursinum, victo- riale; Mulgedium alpinum, Sodanella alpina, Salix repens, Streptopus amplexifolius, Plantago alpina. Vaccinium uliginosum, Sorbus chamæ- mespilus, Aconitum napellus, Empetrum nigrum, Pedicularis comosa, foliosa; Lycopodium selago, Asarum europæum. Près du sommet du Sancy : Androsace carnea, Erigeron alpinum, Polygonum viviparum, Dianthus cæsius, Trifolium alpinum, Aconitum humile Delarbre. Celte dernière espèce me paraît être seulement une forme ou tout au plus une variélé de l'A. napellus. La vallée de Chaudefour et ses environs m'ont donné : Serratula monticola non encore observé en Auvergne; Luzula spicata, id. v. nigricans Lac. el Lam.; Rosa alpina, Anemone sulfurea L., Genista Delarbrei L. et L., Cotoneaster vulgaris, Buplevrum longifolium, Meum athamanticum, mu- tellina ; Angelica pyrenaïca Spreng., Campanula linifolia, Ajuga pyrami- dalis, Salix Lapponum, Inula britannica, Euphrasia minima, Juniperus nana Willd., Phyteuma hemisphericum. On m'avait encore signalé dans cette vallée le rarissime Salix herbacea, et je n’ai pu le rencontrer. À la grande cascade je récoltai : Pinguicula vulgaris, grandiflora; Car- damine resedifolia, Astrocarpus sesamoïdes, Sisymbrium pennatifidum, liumex scutatus. Sur la route de la Tour et aux environs du Capucin : Aconilum lycoctonum, Meconopsis cambrica, Imperatoria ostruthium, Sambucus racemosus, Con- vallaria verticillata, Mayanthemum bifolium, Mulgedium Plumieri, Orchis albida, viridis, chlorantha Curt. Du côté de la cascade du Queureuilh et de la Croix-Morant, j'eus le plaisir de trouver : Cerastium squalidum Ram., Rumex alpinus, Neotia cordata Rich., Juncus alpinus, Leontodon pyrenaïcus Gouan, Pyrola rotundifolia, Drosera intermedia, rotundifolia L. — MM. Lair et Blot, qui herborisaient avec moi, trouvèrent dans un marais quelques pieds d'Oxycoccos vulgare. . Le temps ayant été très mauvais, comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pu que visiter en courant cette contrée, qui, outre ce que je viens de nommer, fournira au naturaliste assez heureux pour l’étudier en détail une multitude d’autres richesses dont certainement quelques-unes n’ont encore été signalées par personne. : L'abbé Roucay j". UTILITÉ DE L'ORCHIS MILITARIS, Lin. On connaît généralement les usages de certaines Orchidées tout exoliques et les produits qu’elles fournissent au commerce. A côté des plus usités de ces produits, comme la Vanille et le Salep, on peut citer le Thé de l'île Bourbon, désigné aussi sous le nom indigène de Fuham, et que constituent les feuilles d'une Orchidée africaine, l'Angræcum fragrans (1) de la tribu des Vandées, et (1) Ce nom d’Angrzcum paraît être une altération du nom malais Angurek (Du Petit- Thouars, Orch. Afr., tab. 65). — 154 — que Sprengel avait placé dans le genre Ærobion (ip, air; Biss, vie), indiquant par là le parasitisme de cette espèce. L’Angrec odorant est réputé antispasmodique, et se prend ordinairement mêlé au Thé de Chine, dont il corrige les propriétés parfois trop excitantes, en même temps qu'il constitue une boisson agréable par son parfum. Parmi nos Orchidées françaises, il en est une, l'Orchis mililaris, qui partage les propriétés de l’espèce africaine dont nous venons de parler. Cette plante, bien connue est répandue dans presque toute la France, où elle habite les prairies et les bois couverts. Elle se distingue du reste par une tige de trente centimètres en moyenne, assez robuste, munie de feuilles radicales ovales, oblongues, larges et luisantes, de quelques feuilles engainantes plus étroites, et d’une grappe de fleurs d'un rose blanchâtre cendré, en forme de casque, d’où le nom de galeata donné par de Candolle. A peu près inodores à l’état frais, les feuilles de celte plante acquièrent en séchant une odeur agréable, rappelant celle de la vanille ou de la Fève de Tonkin. Préparées en infusion théiforme, elles peuvent remplacer avantageusement le Faham d'Afrique; la boisson qu'on obtient a un goût mielleux; elle peut être mélangée au lait, auquel elle communique un parfum agréable, ou au Thé de Chine, vis- a-vis duquel elle agit comme l’Angræcum fragrans. C’est lorsque la plante a acquis tout son développement, c’est-à-dire vers les mois de mai et de juin, époque de la floraison, que doit se faire la récolte; les feuilles doivent être séparées de la tige et placées sur des claies que l’on expose à l'air sec; elles ne tardent pas à y sécher et peuvent se conserver en boîtes. Cette analogie de propriétés thérapeutiques entre deux plantes, l'une exolique, l’autre indigène, nécessiterait une étude spéciale et plus approfondie que je ne puis entreprendre ici. Qu'il me suffise de signaler cette propriété curieuse que M. le professeur J.-E. Planchon m'avait récemment fait connaitre, et dont aucun traité bolanique ou thérapeutique n’a, je crois, encore parlé. Ceux que cette plante intéresse pourront faire sur elle de nouvelles recherches; dans tous les cas, ils apprendront qu’il y a lieu de ne pas mépriser ces humbles plantes qui eroissent près de nous et dont nous méconnaissons trop souvent les propriétés et les usages. Nimes. _ G. FÉMINIER. (Communication faite à la Société d'étude des sciences naturelles). COMMUNICATIONS Nouveau procédé pour la préparation de petits squelettes. — Je l'ai vu employer par un de mes amis qui en obtient les meilleurs résultats. Ce ne sont pas des insectes, mais de jeunes têtards qui font le travail, et ils s'en acquittent à merveille. L'animal dont on veut obtenir le squelette est dépouillé, puis mis dans l’eau au fond d’un vase où l’on introduit un assez grand nombre de tétards. Ceux-ci l’attaquent de tous côtés et nettoient chaque partie simultanément sans en négliger aucune. L'avantage de ce procédé est que l’eau faisant flotter les moindres fibrilles musculaires, facilite le travail de ces voraces ouvriers. Le squelette ainsi obtenu est d'une netteté parfaite. Il suffit de surveiller un peu — 15 — l'opération et de retirer l’objet à préparer au moment où les têtards ayant fait disparaître toutes les parties molles, commencent à s’attaquer aux ligaments qui retiennent entre eux les divers os du squelette. Celui-ci est transporté sur une planchette de liège ou de bois où on le fait sécher après lui avoir donné l’attitude voulue. J. de G. Mœurs des Attides. — Les Attides construisent une coque ou cellule ovale et déprimée qui leur sert d'habitation, dont le tissu, toujours blanc, est tantôt lisse, serré et comme parcheminé, tantôt floconneux et adhérent au toucher. — Aux premiers rayons du soleil, les Attides sortent de leur coque pour se mettre en chasse, car ils sont tous diurnes et la chaleur paraît indispensable à leur activité. L’Attide, en quête de sa proie, explore lente- ment le voisinage de sa demeure, palpant le terrain avec ses pattes antérieures, qui, presque toujours différentes des autres par leur conformation, paraissent aussi douées d’usages spéciaux; il se tient souvent immobile et aux aguets, soulevant de temps en temps son grand corselet pour agrandir son horizon visuel; si la proie est à portée, l’Attide s’élance d'un seul bond, et il calcule si bien la distance qu'il tombe rarement à faux. La faculté de sautcr est l’un des traits les plus remarquables de la famille; elle n'existe pas au même degré dans tous les genres et elle ne parait produite spécialement par l’une des quatre paires de pattes, car elle est aussi développée chez les espèces ayant les pattes antérieures les plus longues et les plus robustes (Philœus) que chez celles où la troisième (Satis), ou la quatrième paire dépasse les autres. Les Attides ne tissent aucune toile pour arrêter leur proie, maisils ne manquent jamais de laisser un fil sur leur passage; et quand ils s'élancent, ils ont soin d’en fixer un au point de départ, probablement pour les arrêter dans le cas où l'élan donné les entraïnerait trop loin; ils se servent du même moyen pour descendre des objets sur lesquels ils sont placés. L’aversion que la plupart des araignées manifestent pour leurs semblables n'existe pas chez les Attides; quelques-uns vivent, en effet, en petite société, sous une même pierre ou sous une même écorce. Au moment de pondre, la femelle s’enferme dans sa coque et y dépose ses œufs tantôt librement, comme quelques Drassidæ (Clubiona) et les Dysdera, tantôt dans un petit sac de tissu léger. Les sexes dif- fèrent peu par la taille, mais souvent beaucoup par la couleur et par la proportion des pattes. (E. Sinon, les Arachnides de France). Mantis religiosa. — Nous recevons de M. Pérard la communication suivante : Je viens vous faire part de la découverte du Mantis religiosa, que j'ai faite le 26 août dernier, dans les environs du Havre. La présence de cet Orthoptère dans les marais qui bordent les falaises d’Orcher, et par conséquent au nord-ouest de la France, est d'autant plus intéressante que cet insecte est surtout méridional, et je ne sache pas qu'on l’ait ren- contré plus au Nord que la forêt de Fontainebleau. C’est dans une excursion de botanique et de zoologie, faite pendant mon court séjour dans cette ville, en compagnie de M. Gustave Lionnet, du Havre, que j'ai trouvé le Mantis religiosa sur les grandes herbes des marais salants d'Orcher. Cet insecte, avec ses longues pattes douées d’une agilité surprenante, avait saisi un criquet qui devait servir à sa nourriture. Du reste, la voracité de ces êtres. qui se dévorent entre eux, est.si connue que je me contente de signaler ce fait en passant. Quant à la flore de ces falaises et des marais qui bordent l'embouchure de la Seine, depuis Harfleur jusqu’à Tancarville, je puis dire qu’elle brille autant par sa variété que par sa richesse. On y trouve en abondance la plupart des espèces du littoral, les Atriplex, les — 156 — Salicornia, qui constituent le fond de la végétation maritime ; aussi je ne citerai que les plantes qui peuvent offrir quelque intérêt; telles sont dans les marais : Aster tripolium L.; Triglochin maritimum L.; Plantago maritima L.: OEnanthe Lache- nalii Gmel.; Samolus Valerandi L.; Sperqularia marginala Bor.; Apium graveolens L.; Epi- lobium tetragonum L.; Scirpus maritimus L. Sur les falaises calcaires du Cénomanien et du Turonien : Atropa belladona L.; Chlora perfoliata L.; Glaucium luteum Scop.; Fœniculuum officinale All; Geranium minutiflorum dJord.; Centaurea decipiens Thuill.; Helminthia echioïides Gaertis.; Solanum ochroleucum Bast.: Chrithmum maritimum L.; Sonchus arvensis L.; Digitalis lulea L.; Brassica orelacea L.; var. a. silvestris D.C. Cette dernière espèce est commune sur toutes ces falaises calcaires. Le Havre. A. PÉRARD. Phénomène de phosphorescence. — Le 17 août, surpris par un violent orage au bord de la mer, à Seaton (Devonshire), nous remarquâmes, mon frère et moi, sur les ru- bans et sur la paille de nos chapeaux trempés par la pluie, une lumière phosphorescente assez intense. Nous ne pümes l’atteindre avec nos mains, mais elle disparut naturellement au bout de quelques minutes. — Quelqu'un des lecteurs de la Feuille pourrait-il nous expliquer ce phénomène? J.-E. Jones. Chasse chez soi. — M. l'abbé Rouchy, de Sauvat (Cantal), nous fait savoir qu’il a lui- même pratiqué fort souvent et avec un plein succès la chasse chez soi, indiquée par M. H. Friard dans notre numéro du 1er juillet; M. Rouchy a même rendu compte de ce genre de chasse, à la fois si simple et si fructueuse, dans les Petites Nouvelles enlomolo- giques du 15 décembre 1875. À Société géologique de Normandie. — Nous sommes heureux d'annoncer à nos lec- teurs que la Société géologique de Normandie vient d'obtenir deux subventions de 300 fr. chacune : l'une du Ministère de l'instruction publique, et l’autre du Conseil général de la Seine-Inférieure. Ces deux allocations, qui, nous l’espérons, seront répétées chaque année, aideront puissamment la Société dans l’accomplissement important des travaux qu'elle a. en vue. Club jurassien. — Le Club jurassien, Société d'histoire naturelle fondée à Neufchâtel, nous annonce par son organe, le Rameau de Sapin, qu'il vient de se rendre acquéreur du Creux-du-Van. Cet endroit classique, visité par tant de naturalistes et si célèbre en Suisse par la variété des plantes qu'on y trouve, forme une sorte de cirque de montagnes à quelques kilomètres de Neufchâtel et dans cette admirable vallée qui a nom Val-Travers. Les économies réalisées pendant dix années par la publication du Rameau de Sapin per- mettent au Club jurassien de transformer le Creux-du-Van en un jardin botanique où l’on cherchera à acclimater les plantes des Hautes-Alpes; cet alparium sera rendu accessible par l'établissement de nombreux sentiers. Nous espérons qu'un succès complet récompen- sera sous peu les efforts du Club jurassien, — 157 — ÉCHANGES M. Lucante, de Lectoure, tient à la disposition d’un de ses collègues qui pourrait les lui déterminer sûrement quelques crustacés et myriapodes des grottes du Midi de la France. BIBLIOGRAPHIE ——— Catalogue des Coléoptères du département des Landes, par M. le docteur Gobert, ?e fascicule, p. 59-145 (Extr. du Bulletin de la Société d’hist. nat. de Toulouse). Ce deuxième fascicule contient, avec la fin des Staphylinides (229 esp.), les Psélaphides (48 esp.), les Scydménides (22 esp.) et toute la famille des Clavicornes, ne comprenant pas moins de 500 espèces. Le plus ou moins de rareté des insectes, leur habitat, leurs mœurs y sont soigneusement marqués. Tout le monde consultera utilement ce catalogue d’une faune aussi riche; les débutants y trouveront, pour les guider dans leurs chasses, plus d'indications que dans aucun manuel. M. Gobert a eu de plus la bonne fortune d'insérer dans son travail des descriptions de larves encore inédites, dues à M. Perris, le maître en cette matière. En voici la liste: Helophorus rugosus, Scaphisoma agaricum, Hister 4-maculatus, H. i?-striatus, Saprinus rotundatus, Teretrius picipes, Abracus globulus, Cercus rufilabris, Brachypterus vestitus, B. cinereus, B. linariæ, B. urticæ, Carpophilus hemiplerus, Epuræa obsoleta, Nitidula -pustulata, Pria dulcamarzæ, Meligetes viridescens, M. marrubii, [ps lævior, Rhizophagus nitidulus, Eudophlœus spinosulus, Colobicus emarginatus, Lathropus sepicola, Telmatophilus brevicollis, Langelandia anophthalma, Mycetophagus piceus, Lithargus bifas- ciatus, Typhæa fumata. RO RS PQ ———————— — 158 — TABLE DES MATILPARES De la 6° Année ACPDOLHEUS- 27. , “Les Tinaisesinlanche ee CPR RER RE EEE 1 RM THIRTATS + nee Histoire et transformation d’un papillon (Pieris Cratægi)...... PARMABILLE ee. Un problème à résoudre. Mœurs des Hespériens............. 15 PAR RE ee Une excursion botanique à la Salette (Isère) .............,... 15 MÉNABLÉE 66... L'Argyronète. 4.22 228 scntermttre ice ie CCC 16 — Quelques mots sur la flore de Monthléry ......,.............. 138 V. Cozzin DE PLancy. Le jardin zoologique de Londres ................ 25-609 1,809 PE RD hd a Es Coléoptères des environs de Senlis...................... OR Er Hama... 1... Les Stomates des plantes/(fin} "2" terne LE 32 GMÉRINE SA Se Excursion botanique au Hohneck....................... END C'ACLÉMENT:, 5. 122.1.6 De la lutte pour l'existence chez les Mollusques (planche) 41, 45 MÉBRYLINSKL,. 4. Le Tremblement/deterre à 1a Réunion he 43 PRO he arcs Sur le Prosopistoma (planche) SUIS as etr ee liete UE 53 GÉUBOUVET. ee ce Notice sur MyBoreaut #2"... ne D9 MRBIGOU A 2.0 2e note sur le rôle des feuilles. ........................... 96 — 3e note sure rôle des feuilles. OP TO CRE 109 PRÉ OBERT ete ou Chasse aux:Diptères .s'stsm AR NP RT 71 JACATLOIS-2N.. He. Le Porte-Nappe, instrument pour les chasses entomologiques. 72 HÉRON-ROYER . ...... La grenouille commune (Rana æsculenta) et ses transfor- MATOS PET TC Crete tac AR SN AN 80 GAROUAST. Lt... Excursion botanique au Mont-Pilat. ........................ 84 GAAIIONNET... 7... Solret rivages -primitifs-du Havre "Ce RER Rte 86 JAÉBOBRGEOIS 0... Tableau synoptique des espèces françaises du genre Cicindela. 98 RACIRAUDIAS......: Coup d’œil sur la végétation des environs de Limogne (Lot)... 101 PASIPANDELLES ec Quelques mots sur l’histoire naturelle de l’écrevisse .... 111, 121 Ap.-Cn. Corcezce.... Deux jours de chasse dans les Alpes............ eee 148 AMOCAUDON. 2. 2e Chasse sur les saules en Alsace.......... RS RE one 123 HÉSDURAND T0 cr Rapide coup d’æil sur la flore de Modave (Belgique).......... 126 HD PANDRE... 0. Notes sur les larves de quelques Chalcidites .....,...... 133, 145 J'=L- COMBES...... + Considérations géologiques sur les départements du Lot et de Lot-et-Garonne ....5,.50..22 M RER 135 CE DRODAUXS. 270.0 Excursion géologique dans le Calvados et dans la Manche.... 147 ROUCHV 0e Rene Le naturalistesau Mont-Dores.... RE 152 CG FÉMINIER.:. 40. Utilité de l'Orchisimilitaris PP PRE EPRREE PEER 255 Bibliographie .,,.. Reliquiæ Dossinianæ, ou plantes observées dans la province de Liège par) Ta. DurANDe 0 cet. cr PE — Catalogue raisonné des coléoptères des Landes, par E. GoBerT. — Catalogue des Coléoptères de France et de la faune Gallo- Rhénane, par M. nes Gozis..,........ SP OL TE Bibliographie...... Communications... — 159 — Catalogue des Hémiptères d'Europe et du bassin de la Médi- tesranee par le! D PUTONE ARR RL RATE ER RER 24 Rapport sur les phosphates de chaux de la Caroïine du Sud et sur l'emploi comme engrais des phosphates en général, PAM BR VENERT 10 100 Her DR DO raie eme ne ee D? Descriptions d'Eulmopides nouveaux et peu connus, par IH MBEABVRESS. RAMAUMAUIE DoEr AN ant. ROLE EE dise ss D? Microscope mégalographe de M. Revoil par M. CHÉREsT...... 108 Étude sur le Camphrier de Bornéo, par le Dr Marsonneuve... 119 Notes pour servir à l’histoire des insectes du genre Phylloxera, DATE DICENENS TN LEE ELEC Lee 120 Note sur une sécrétion propre aux Coléoptères Dytiscides, DATE CPL ATEATR ANR CR ER Re ES RS Rec ne 132 L’aigle botté (Aquila pennata), par L. BuREAU................ 143 L'ornithologie au salon de peinture de 1876, par N. Quépar... 144 Nouveau genre d'Entomostracé fossile, par CH. BronGnrarr... 144 Les Arachnides de France (3e volume), par E. Simon... 144, 155 Catalogue des coléoptères des Landes, par E. GoBerr (?e fasci- Coléoptères. — Une chasse chez soi et dans les rues des villes (R. Gurzgerr), 18. — Sur les Coléoptères carabiques des Landes (J. de Gauzze), 36. — Singulière nourriture d’un Carabe, 38. — Les Nécrophores (X. Tuirrat), 40. — Chasse sous la glace (R. Dracrcsevics et R. Hicxer), 60. — Chasse dans un nid d’hi- rondelle (E. T.), 60. — Chasse parmi les débris des inondations (E. Trousssart), 61. — Chasse aux insectes (Héron-Rover), 76. — Chasse d'hiver (X. TuirraT), 88. — Chasses dans les épaves des débordements de la Seine (R. GuizserT), 88. — Chasse dans les lieux inondés aux environs de Poitiers (L. Mesuw), 89. — Gomme pour coller les insectes, 92. — Excursion entomologique aux environs de Reims (Cu. Lesoœur), 105. — Mœurs de la Myr- midonia collaris (L. Mesu), 118. — Note sur l'élevage des larves xylophages (A. ExGEL), 142. — Gracilia brevipennis et Crataræa nidicola (P. DeLarue), 11. — Amphimallus fuscus (C4. Dewar- son), 18. — Bolitochara Reyi, 28. — Chevrolatia insignis (E. ne LARCENNE), 44. — Syntomium æneum et Anommatus 1?-striatus (R. Guisserr), 60. — Lina longicollis {R. pe Tinseau), 105. — Mylabris cichorii et Rhynchites oratus (H. Pezerier), 131. Hyménoptères. — Reproduction des Ichneumons (Mézine), 107. Lépidoptères. — Note sur la Zygæna Genevensis (Cw. Corcezze), 39. — Expériences pour empêcher la décoloration des collections entomologiques à la lumière (CarronteR), 90. — Une chasse chez soi (H. Frrarp), 119. — Liparis salicis (S. Erarp), 59. — Cœno- nympha OEdippus (Laraurie), 74. — Erebia Eriale (CH. Cor- CELLE), 89. — $Setina aurita et hermaphrodisme de Saturnia car- pini (An.-Cx. CorcELzE), 105. — Vanessa morio (H. Pezre- TIER), 131. Orthoptères. — Mantis religiosa (A. Pérarp), 155, — 160 — Vertébrés. — Les Pieuvres et les Congres à l’aquarium du Havre, 9. — Un poisson-lune, 9. — Nid du Cini (Fringilla serinus), par N. Quépar, 10. — La Vipère au XVIIe siècle (R. RugarreL), 19. — Expédition scientifique à la Nouvelle-Zemble, 21.— Un Chat ami d’un Oiseau (X. Tarrtar), 31. — Aplysies ou Lièvres de mer, 39. — Les dents des Rhytines (Rhytina borealis), par R. H., 39, — Les Tortues aiment-elles la musique? (R. Dracicsevics), 44. — Loups privés (G. Bouar), 58, 104. — Dauphin globiceps (Carr), 59. — Sirex juvencus et gigas (P.$.), 89. — Préparation des sque- lettes des petits animaux par les insectes, 90, 154. — Excursion scientifique aux environs de Paris, 117. — Additions au Cata- logue des oiseaux qui vivent à l’état sauvage dans l'enceinte de Paris (L. D.), 117. Botanique. — Excursion botanique à Saint-Hippolyte-de-Caton (Gard). (Février), 20. — Cause du sommeil des fleurs (Ca. Royer, 20. — Plantes recueillies à Ampus (Var), par M. Azgerr, 38.— Cata- logue des Flores locales, 44. — Trois plantes nouvelles pour la Flore de Maine-et-Loire (G. Bouvet), 62. — Tulipa præcox (Tirer), 63. — Potentilla arenaria (ArBerr), 38 — Viscum album (P. Tir- LET), 90. — Expériences de physiologie végétale (V. Picov), 106. — Lithospermum pupureo-cæruleum (H. Peccerier), 131. Géologie et divers. — Excursion géologique à Villerville et Trouville (G. D.), 9. — Inondation à Stoke-Upont-Trent (J.-E.-J.), 90. — Excursion géologique aux environs de Caen (G: D.), 128. — Phé- nomène de phosphorescence (J.-E. Joxes), 156. Sociélés. — Société linnéenne de la Charente-[nférieure, 8. — Société linnéenne du Nord de la France, 18. — Bulletin de la Soc. d’études des sciences naturelles de Nimes, 19, 128, 143. — Societé philomat. de Villefranche (Rhône), 44, 106. — Société d'études scientifiques d'Angers, 45, 117. — Société entomol. de France, 58. — Soc. zool. de France, 93, 117. — Soc. géol. de Normandie (G. D.), 117, 156. — Club jurassien, 156. Nécrologie.-........: F. Louvar (Liège), 8. — A. MécueLze (Digne), 24. — THEVENEAU (Béziers), 141. Échanges....:....... 12,22, 38, 45; 63, 16, 92,107; 149, 134,472” 4597- Bulletin bibliographique, Ouvrages recus, Ventes, Annonces, Correspondances, Variétés, etc. ) Typ. Oberthür et fils, à Rennes, — Maison à Paris, rue Salomon-de-Caus, 4 (square des Arts-ct-Métiers). tn = \ Het \ ï } # Pl #3 $ ' x e] ru 4 é ? à Î \ î æ 4 a nN L = (4 ‘ ot + D 2 À 2 , » ) À } 1 PTT] Asntigi int EST #, SESTISAS se sue LOT OT EF! CELT TF1 1411514 (ED #, 4, (TRAIT CLP EEE LEE MSIE II LELLECTE EEE fi CAPE S1S; A4 LULE ELEC EPT 14 # ILECCETEPE FEI 5535593 LUELIT EE) 11 WA5SES COTE CONTI EC TI CEE EL E EEE TETE TE] S11511 TÉCEE] ACC : SAN #3 LCI CEC ER CE ELEC PTT LÉCEAEITET TE) 4 PORIAITLET TE CAT TIT EE) ALLER CENT ON CAN DIRECT IT ET EEE DAILITEIC EE ETET(E" dll is COTE] CUTLCETATES 4 HAT TOT CETLET EE TETE TS : f REETAEN TEL ETTITE DAPALEEESTET CET VA RAA RAL EL 1] COECET CAT EE ll thttunt Ararern CECOALTETEN DRCOCPEN TEE) MENACELAT EX ERCTCET TETE : QUAKE LÉELELEL E) CEFEETEE) LELELEETE LCEEET] ÉÉTELNS AU CAT MELLE CEE CRETE ie suis {it FA 374 ALELIECE TT] ELCFECET EEE) # ÉLEECTEFT EI ÉPÉRTEE 364 ALELANILCEE LÉCEETLEEE LEXEILEETERFET) ELOUTETETI TEE EXEILETIETE tiit LRATEEFETET] L . LR ET EE DEATEITEETE TENTE EI ELEETTER TEE RME EC ECO TETE LAXEETEST EE TEL ET ET TEE EULECEET EEE EEE) CERCLE TENTE TE) ERELTENT CEE TT EE TEE EE Ts Pr COIN 51 AULTELEETITETE DELIANEENETEET EEE LELLET LATE TE) ELETEATE TENTE TE TT ra CLÉPEÉ TAN TER