! 4 ter N l phare " pipes 1 . CRUE TT æ 4 ? mn ?' Vip par one : Tri vi AE . : DAS ! erà + 4 Lin ad l 206 1 le epit de rte ar h . 00e nn 4 P l ds AS. Vu | DEPAMN ct 4 Ê DD taupe pure ME re tele + ACC je TA 4 " : ne 6e , "# Mr « AE MEET do der je 4 ? ) fl ' h - Pr LR [ ? AOOAT : 4 ANNE NTI Lt: 4 DORE] prié ONVTrS LT ANAL | MA He Ain RU RD CO CCS ! di 4 te Heu \ j in vis D'LA Cie 4 ! , 64 ' 1 FE PTE ht L ARR PAT EN Or MALE JOURS UT TENNt NE ALTO OR EN AA OT UE ( ARE DAZANNEN uit , Ps gt M 47585 fe CHR UN Me 04e 9 pe bé Le | Ds j l (na ) EN pr CE ne de "y nt CAM PCI HYURNE REC CUT nent pr f 144 [HP Nrbhton n ù AA Ÿ let ce Je en d, MT RQU CET ( 1 d Pot { “à 4! à 4 ALT! t | A RNA RP MST MM An 14) r tres i KA ALOUTNE Win fi EN A EPP Re ETAT | nn TMLTIT 2,4 PANIER ONE SIC CEE AM et DEUST | A À } 4 J » PUHTUR À IS = PIE = + = COPA # NET NUE 1 TR t HE le nm ne 2x ÉTÉ pts Enr 12 Hit Vs TT Lt 2 7N POUR 53 é : Re à ' 4 ] Te To ln és à ET / - FE Mara AE Fr LE ( vi fr Had 4 & [EN F1 # ? He ls * r EN ï ne i#s Ro | i NY Mrs rl el 4 EU de 41%) ve db l 13 / « } 1” ne sh, UNE ! "ol | À d IN? [ 1 u LE à DU A ju 13 NE ù pat Late teato 5 CIO , IE 1 CHU CEE TONY tu 0 HE Hp à}: MT REA ' ’ f vel hs 4-11 5 + }. } les Jp 7 LUN } . L à + JR [ , Ma Tan id" tj puit ” . [A ”} bn né ven on OCR fur CERN A! nl A: [UT r. A, r LA CES 4181929 U f +4 M IC 71 d ANA A EEIT AURONT 2T 4] (rl ŒUT air k ÿ” 14 ILES = w nr EEE MAL AI MALBLELLE LIEN LANIE THE UNIVERSITY OF ILLINOIS LIBRARY SNS FE eee A À The person charging this material is re- sponsible for its return on or before the Latest Date stamped below. Theft, mutilation, and underlining of books are reasons for disciplinary action and may result in dismissal from the University. University of Illinois Library fAU fs y SEP O0 7 1994 NOV 1 1 ENTD L161— O-1096 A { fi Pi? f mA ET eUnr AU ‘ RU hi \l AS Digitized by the Internet Archive in 2014 https://archive.org/details/lafeuilledesieun4344unse ile î #10 NU “ UE Là Mn ae ARR | Ho AJ L) 19 7e ‘ 7, 5% LEP LA FEUILLE. DES JEUNES NATURALISTES REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE QUARANTE-TROISIEME ANNEE Ve SÉRIE _— % ANNÉE LOL LL LL LD LE D D DD D DD ED. LOT 3 ML LL LR D D D D D D D D D D D D D D D D DL D DL D DL D D DL D EE. A PARIS Chez M. Adrien DOLLEUS, 3, rue Fresnel (16°) NT TABLE DES MATIÈRES DE LA XLII: ANNÉE (1913 — V: Série — 3° Année) Fazcoz (L.). — La recherche des Arthropodes dans les terriers (fin) n° 505)... LEcoinTRE (G.) et D' Arrix. — Les formes diverses de la vie dans les Faluns de Touraine (13 suite) : Les Foraminifères (n°% 505, 506, 507, avec 10 AE Vs LUE ATARI ARS 6, 29, LoisELLE (A.). — Notes sur la biologie de quelques Chalatogastra (suite) (n° 505)... tte ANR NE LA PART VIRIEUX (J.). — Sur le Plancton du Lac des Settons (n° 505, avec 2 fig.).......… MARTEL (H.). — Coquilles de Cancale. Note sur les Pectunculus glycymeris Linné (n°505)... MAUR. nn MP TONNERRE Corte (J.). — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue (n° 506).................. GourYy (G.) et J. GUIGNON. — Insectes parasites des Résédacées (n° 506)... RaBauD (Etienne). — La question des moyens de protection (n° 507)... PETITOLERC (Paul). — Note sur le Bathonien supérieur (Bradfordien) de Trésilley, canton de Rioz (Haute-Saône) (n° 507, 508, 509, 510, avec Len dede ve DE NS OMR SCT Or LES et or Le NS 47, 68, 77, Le BRUN (P.). — Herborisations dans la haute vallée du Gitfre, aux environs de Sixt, près Samoëns (Haute-Saône) (n°5 507, 508, 509)... 53, 62, Goury (G.) et J. GUIGNON. — Insectes parasites des Polygalées (n° 508)... Lacroix (J.). — Etudes entomologiques. Quelques anomalies chez les Chry- sopidæ:(n° 508, avec fier)... AE RER PS PicTeT (Arnold). — Recherches sur les couleurs optiques et pigmentaires chez les: Lépidoptères (n°509) 72..4. MEL AN ur TA RON AzAM (Joseph). — Excursion au val d’Eyne, Pyrénées-Orientales (Orthop- béren) ‘(n° 50). R Ur RE ARS RE Sas e CAR NS Lacroix (J.). — Contribution à l’étude des Névroptères de France (n° 510, 51L, avec 4 MEET Re CE RER Eee A PRES ES SOS 98, ViLLENEUVE (Dr J.). — Diptères nouveaux ou intéressants (n° 511, avec 1 fig.). Loisez (Gabriel). — Notes sur un grès pyriteux ppp ets des falaises de Sainte-Adresse: (n° 512, avec/1 fig} 7..2%0 ur an ue ee EE CHopauT (Dr A.). — Les Zrebia (Papillons diurnes Fo du Mont Ventoux (n° b19) 2 SNL TRE ET NE SES RE Ragaup (Etienne). — Notes biologiques sur Balaninus nucum (n° 512)... Virreux (J.). — Sur la « Galle en boutons » de la Cardamine (n° 512, avec à PT 2 DPREPR RE D PR NT LUE PRO Lu def) ME POS Deere ne di tree SRE OBEerTHÜR (Charles). — Une consultation lépidoptérologique (n° 513, 514, BBA BIG)... ed) ANRT PACS Ie SR Re 133, 156, 163, Dozzrus (A.). — Mollusques terrestres trouvés dans une fouille romaine à Lyons-la-Forêt' (Eure) (n2/818)00 RUE RS LS ONE LaviLe (A.). — Le Didelphis C'uvieri Fischer, à Sannois (n° 513, avec 7 fig.). Dozzrus.(Gustave-F.). — La Géologie et la circulation générale des eaux (DO DA). ,nirercescrepee es drames certe ee AT ARR D DES CCR RES 1 — III — . HAE # | Cazror (Ct). — À propos des Æelix acuta, barbara, crenulata et conica (n° 514, D eee. 159 à : MaNsION (J.). — Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol ? (n° 515, ER Le Ra16) 1... D ET ONE Re, VS SEE Rene 168, 193 _ Cros (D: A.). — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution (515, +: à Le LR. 173, 187 à _Srépr (D: P.). — Nos Hirondelles. Leur diminution (n° 516)....................... 183 ne DaurzenBerG (Ph.) et DuroucHoux. — Les Mollusques de la baie de Saint- D. Malo (n° 514, 515, 516), supplément hors texte (pagination spéciale)... 1à 24 A7 52 Notes spéciales et locales. LrenHArT (R.). — La Phalène hyémale (C'heimatobia brumata Xi.) (n° 505)... 19 M. L. — Les habitats du Gui (n° 505) FDA. AE TA TE 2 CPR Et TR 20 Dupont (L.). — Répartition géographique d’Araschina Levana (n° 505)... 120 - Moreau (L.). — Question à propos du Hamster (n° 505)................................ 20 NT ON CE NN Re EE 20 _ CAzIoT (Cf). — Note sur l’Æelixr Barcinonensis Bourg. (n° 506)...................... 35 Hazer (Charles). — Note sur quelques plantes de Moisdon- la-Rivière RE Inférieure) (n° 506) RENAN DEMRATANCSS ne EN NT QE Pin car 36 J. G. — Plantes hâtives et plantes retardataires (n° 507)... 54 Id. — Syrphus balteatus, parasite des Aphis brassicæ (n° 507)..................... 54 Id: — Vitalité chez une Guêpe et un Lucane (n° 507).................................... 54 … OHAPELLIER (A.). — Larves vivant dans le formol (n° 507)........................... 55 GAMKRELIDZE (W.). — Sur la faune des troncs de peuplier. — Gnophomyia PMosomrauveaur pour la France (n° 507).....:.....:................... 55 Id. — Sur les parasites du Gnophomyia tripudians Bergroth (n° 507)... 56 PuzenaT (L.). — Institut de Bibliographie scientifique (n° 507).................. 56 ZTiEGLER (P.). — Question (sur l’auteur entomologique Ziegler) (n° 508)... 72 _Goury (G.). — Anemone nemorosa LL. déformée par des larves de Thrips ua Re id eo Al am castec tue 73 Smirs (Aiïibert). — Fréquence du mélanisme chez les Lépidoptères du Nord- nie (DO) M LL an allier encre ven 73 Id. — Répartition géographique d’Araschnia FRANS (AT: N RONMRCERR CT PRE PE 75 MaAnNsIoN (J.). — Larves vivant dans le formol (n° 508).............................. 76 Souscription pour l’exécution d’une médaille à l'effigie d'Emile Maupas 3 D M ne Dm dues: 76 5 Tærrey-Mrec (Paul). — Deux variétés nouvelles du Lygœus familiaris Fabr. OL en Le o1 J. G. — La Ségestrie perfide et sa morsure (n° 509)....................................... 91 LICHTENSTEIN (Aug.)..— Sur les mœurs du Dolerus tremulus Kig. (n° 509)... 92 CHoBaAuT (D' A.). — Une aberration nouvelle d’ÆZrebin Neoridas Boisd. Re ndonterdthhepalocre) (RE 610)....1..1.. Leeds screens ncetenteres tone 103 DE à DS PARENT (0O.). — Contribution à la Faune des Diptères du Nord de la France (n°9 510). Edge Et OST OR 104 SIÉPI (D' P). — Adaptation du Gongvyle ocellé au territoire de Marseille (nl), ina a LC ARENA 114 MaRGIER (E.). — Le Zonites algirus dans les Albères (n° 511)... AP à |: - 114 ANDRÉ (Emile). — Comment les Musaraignes peuvent transporter leurs petits (D? 511): 2. NE RON DURS ADR TOO 116 W. G. — Quelques questions scientifiques vieilles de deux mille ans et plus * (RP SIL): RL PRE SPORT RSC NE RS 116 Appel à MM. les Entomologistes de tous pays (n° 511)... 116 J. G. — Aux Jeunes! Indications pratiques pour le mois d’Août (n° 512), de Septembre (n° 513), d’Octohre (n° 514), de Novembre (n° 515). 198, 145, 163, 178 Buysson (H. pu). — Ptinomorphus imperialis L. et Pt. regalis Duft (n° 512). 130 NiLLENEUVE (D' J. — Notes d’un Naturaliste (n° 512)... "NN 130 Id. — De quelques Tachinaires à grande extension géographique (n° 512)... 131. Id: — Vérité au delà, erreuf en decà (n°:512)....:.:....... O0 152 Plantes rares aux environs de: Paris (n°4512)... 132 CAZIOT (Ct). — À propos d’une nouvelle variété de Puna similis dans le département des Alpes Maritimes (n° 513, avec 1 fig.)...... RAT 147 Id: — Au sujet de la Zimnea humilrs. (n°2519)... Lea RS 148 D: — Dans les: Alpes(n2/544h,25.:.. RE a eee 161 SIÉPI (D7 P.). — Mantispa pagana en Provence (n° 514)............................. 161 MarGtEr (E.). — L’ÆHypnophila Boissyi Dupuy (n° 514)... 162 CHoBauUT (D' A.). — Apparition hâtive de Cetonia aurata Li. (n° 515)... 177 Tarerry-MiEeG (Paul). — Notes lépidoptérologiques : Description d’une Géométride nouvelle. — À propos du Papilio, var. Miegii Th. a et var. Feisthamelii Dur. :(n°:515).2:.:141. 20 A RE OS EES 180 Durour (G.). — Parnassius Mnemosyne: L, (n°.516)..::0%.- ER 198 MaARGIER (E.). — Pupa endolicha Bourg. ‘(n° 516)..::.:1.2E NN 198 Id. — Pupa Farinesi Des Moul., dans les Alpes (n° 516)........ 2... 199 PARENT (O:). —Dolichopus camptogus, nov. spec: (n°: 516)... ES 199 CorTEREAU (Elie). — Captures ornithologiques dans l’Aude (n° 516).. ......…. 200 Nécrologie. — D' Séguin (n° 505) ; Ed. Brabant (n° 506) ; Jules Desbrochers des Loges (n° 515) ; Ernest Malinvaud (n° 515). Echanges. — 37 notes d'échange (sur la couverture). + Fe FT} è Pa L 1e" Janvier 1913 — Ve: Série, 43° Année — N° 505 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LA RECHERCHE DES ARTHROPODES DANS LES TERRIERS = —— Afin de donner une idée de la faunule commensale du terrier de la taupe, voici l’'énumération des Arthropodes contenus dans les nids que m'ont pro- curés mes recherches aux environs de Vienne en Dauphiné au cours de mihiver 1941-1912. Les caractères gras désignent les espèces pholéobies, les caractères ila- liques, les espèces pholéophiles; les caractères ordinaires, les pholéoxènes. COLEOPTERES CARABÎIDÆ Bembidium lampros v. properans Steph. | Tachys bistriatus Duft. Trechus 4-striatus Schrnk. Badister bipustulatus F. Ophonus maculicornis Duft. Amara familiaris Duft. Stomis pumicatus Panz. Agonum dorsale Pont. Demetrias atricapillus L. STAPHYLINIDÆ Protinus ovalis Steph. Xylodromus affinis Gerh. Oxytelus sculpturatus Grav. — Saulcyi Pand. — tetracarinatus Block. Stenus brunnipes Steph. — picipes Steph. Astenus angustatus Payk. Medon ripicola Kr. = bicolor OI, — melanocephalus F. —- fusculus Mannh. Xantholinus linearis O1. Philonthus varius Gyll. Philonthus spermophili Ganglb. Quedius ochripennis Mén. — ochripennis v. ruleus Rey. — talparum Dev. Heterops prævia Er. Bryvocharis analis Payk. Mycetoporus brunneus v. longulus Mannh. | Tachyporus nitidulus F. Falagria obscura Grav. Atheta triangulum Kr. — angustula GyIl. — anguslicollis Thoms. — paradoxa Rev. Amischa arata Rev. Astlbus canaliculatus F. Oxvpoda ferruginea Er. Oxypoda longipes Rev. Aleochara sparsa Heer. — spadicea [:r. nigroc®æ - PSELAPHIDÆ Bvthinus macropalpus Aubé. SCYDMÆNIDÆ Batrisodes oculatus Aubé. L 2 FALCOZ. — La recherche des Arthropodes dans les terriers. nn D A pe PT MER D TS SILPHIDÆ Leplinus testaceus Müll. Choleva cisteloides Frül. — Slurmi Bris. Catops nigrita Er. | Plomaphagus sericatus Chaud. TRICHOPTERYGIDÆ Trichopteryx grandicollis Maerkel. HISTERIDÆ Hister marginatus Er. Onthophilus sulcatus Forst. NITIDULIDÆ Epuræa melina Er. (1). Rhizophagus perforatus Er. CUCUJIDÆ Silvanus bidentatus F. CRYPTOPHAGIDÆ Henoticus serratus Gyll. Cryplophagus distinguendus Strm. —- punclipennis Bris. LATHRIDIDÆ Corticaria truncatella Mannh. CURCULIONIDÆ Sciaphilus asperatus Bonsd. Barypithes araneformis Schr. Sitona lineatus L. Apion trifolii L. — _ pisi F. SCARABÆIDÆ Aphodius distinctus Müll. OUxyomus silvestris Scop. DIPTÈRES LYCORHDÆ Lycoria /Sciara) nitidicollis Meig. — — nervosa Meig. PHORIDÆ Phora caliginosa Meig. - Aphiochæta rufipes Meig. HELEOMYZIDÆ Œcothea fenestralis Fall. (2). CYPSELIDÆ Limosina retracta Roud. Fe nitens Stenh. APHANIPTÈRES PULICIDÆ Hystrichopsilla talpæ Curt. Ctenophtalmus assimilis Tasch. HYMÉNOPTÈRES Myrmecina Latreillei Curt. Tetramorium caespitum L. Solenopsis fugax Latr. Hyménoptères parasites : sp. ? FORMICIDÆ. Formica rufibarbis Fabr. Lasius flavus Fabr. Ponera contracta Latr. (1) La présence fréquente d'Epuræa melina Er., æstiva L., depressa Gy1l., dans le terrier de la taupe, présence signalée par différents auteurs (Heinemann, Haars, Joy, Sainte-Claire Deville) semblerait indiquer chez ces espèces des tendances au commensalisme. Il est inté- ressant de noter des tendances analogues, bien que dans un milieu différent chez une espèce appartenant au même genre : Epuræa angustata Er., signalée par Walker (Ent. M. Mag., 1906) dans les galeries de Trypodendron domesticum L., et par Fowler (Brit. Coleoptera) dans celles de Xyloterus linealus OI. (2) Plusieurs espèces de Leria, genre très voisin du genre (Æcothea, ont des mœurs pholéo- philes : L. cuniculorum R. D. vit dans les terriers de lapin, en France; L. subterranea R. D. dans les galeries de la taupe, également en France, et L. peclinala Lœw. dans le nid du rat des prairies, en Amérique du Ncrd. (M. Bezzi : Ulteriori notizie sulla Ditterofauna delle caverne, Atli della Socielù Ilaliana di Scienze Naturali, vol. XLVI, 1907.) * D » Amaurobius Erberi Keyserling. ._ Harpactes Hombergi Scop. 4 Pedanostethus lividus Black. _ Lithobius forficatus L. | Sté RSS ::10 one 15 à FALCOZ. —_ La recherche des Arthropodes dans les terriers. 3 5206 | THYSANOURES CE Lepidocyrtus pusillus L. Japyx solifugus Halid. De. ARACHNIDES _ Chelifer phaleratus E. Simon. Pachygnatha Degeeri Sund. Chtonius Rayi L. Koch. Oxyptila trux Black. 4 ARACHNIDÆ Clubiona pallidula Clerck. Micaria pulicaria Sund. Hahnia nava Black. Phrurolithus nigrinus E. Sim. Porrhoma pygmæum Black. ACARINEÆ Micrometa sp. ? sus Lephtyphantes alutacius E. Simon. Hæmogamasus hirsutus Berlese. Linyphia sp. ? | Gamasus magnus Kr. MYRIAPODES CHILOPODÆ Clinopodes linearis C. Koch. Schendyla nemorensis C. Koch. — calcaratus L. Koch. DIPLOPODÆ — crassipes C. Koch. Brachydesmus superus Latz. —— Duboscqui Brül. Polydesmus complanatus L. — SD? — subinteger Latz. Cryptops hortensis Leach. — ? coriaceus Por. Geophilus longicornis Leach. Microbrachyulus littoralis. Musaraigne. — La musaraigne ne creuse pas elle-même de terrier, elle loge ordinairement dans les trous abandonnés de campagnol ou de taupe. C’est en fouillant le terrier de ces animaux qu'on peut quelquefois rencontrer par hasard un nid de musaraigne. Un de ceux-ci, que j'ai trouvé en mai dernier contenait seulement, à part les puces et les acariens, quelques Coléoptères dont un seul à mœurs pholéophiles : Helerops prævia Er. Il est à remarquer que cet insecte, sans être un habitant exclusif des terriers, en est cependant un des hôtes les plus fréquents. Je l'ai régulière- ment rencontré dans tous les gîtes de Mammifères que j'ai fouillés. Il existe toujours en grand nombre dans les nids de taupe. Lapin de garenne. — L'intérieur du terrier de lapin est formé d'un labv- rinthe de galeries pénétrant si profondément dans le sol ({) qu'on ne peut songer à en explorer l'intérieur à moins d’un travail de fouille très long et très pénible. La méthode la plus pratique pour se procurer les insectes qui # _ y vivent consiste dans l’emploi de pièges, lesquels peuvent être des boîtes en - fer-blanc renfermant des morceaux de peau de lapin, fromage, excré- ments, etc. (les peaux de lapin donnent les meilleurs résultats). Ces boîtes _ soné placées à l'entrée des terriers et complètement serres le couvercle _ percé de trous étant seul sur le plan du sol. Ce procédé a été emplové avec succès plusieurs hivers de te dans les environs de Soissons, par M. de Buffévent, qui a bien voulu me communiquer les détails qui précèdent ainsi que la liste des Coléoptères qu'il a capturés paf ce moyen. (1) Le terrier spécial creusé par la femelle pour y meltre bas est bien moins profond. Sa profondeur ne dépasse pas un mètre. * 4 FALCOZ. — La recherche des Arthropodes dans les terriers. Voici cette liste : Oxypoda spectabilis Märk. — lividipennis Steph. — vitiata Märk. Microglossa picipennis Gyll. Aleochara curtula Gœæze. — mœærens Gvil. = cuniculorum Kr. Atheta triangulum Kr. Zyras funesta Grav. — humeralis Grav. — Ccognata Märk. — limbata Payk. Tachinus humeralis Grav. = rufipes Deg. — subterraneus L. Philonthus æneus Rossi. — chalceus Steph. — carbonarius Gyil. —— cephalotes Grav. Quedius longicornis Kr. — ochripennis Mén. — fulgidus F. — cincitus Payk. Coprophilus striatulus F. Protinus ovalis Steph. — brachypterus F. Phyllodrepa pygmæa Payk. Omalium rivulare Payk. Lathrimeum unicolor Marsh. Choleva oblonga Latr. — _ spadicea Sturus. — cisteloides Frôl. — agilis III. Nargus velox Spence. — Wilkini Spence. — Anisoltomoides Spence. Sciodrepa depressa Murray. — alpina GYIT. — Watsoni Spence. Calops picipes F. — nigricans Spence. — fuliginosus Er. — Kirbyi Spence. — neglectus Kr. — tristis Panz. — chrysomeloides Panz. Plomaphagus variicornis Rosh. _ sericeus Panz. RE sericatus Chaud. Necrophorus humator Goœze. Agvrtes bicolor Lap. Cryptophagus umbratus Er. Hister cadaverinus Hoffm. — unicolor L. Saprinus detersus I. Onthophilus sulcatus Forst. — cæsum Grav. Aphodius obliteratus Panz. ” — validum Kr. | —— contaminatus Herbst. Lathrimeum melanocephalum IL. Campagnol. — Le campagnol est extrêmement commun certaines années dans les champs cullivés et sa pullulation est souvent telle qu'il devient un véritable fléau pour l’agriculture. Ce rongeur se creuse une demeure souter- raine peu profonde qui communique avec l'extérieur par plusieurs couloirs. Pour déterrer le nid, il suffit de creuser avec une pioche, après avoir eu soin d'introduire dans la galerie une baguette flexible, afin de ne pas s'écarter de la bonne direction. Si on a l’occasion de suivre, en automne, un laboureur dans ün champ infesté par les campagnols, on peut ainsi se procurer facilement les nids déterrés par la charrue. Le terrier du campagnol n’est pas habité en hiver, cet animal l’abandonnant pour se retirer près des habitations, dans les caves, celliers, écuries, elc.; aussi la faunule commensale qu'on y rencontre est-elle généralement peu riche. ; Dans les nids que j'ai {trouvés l'automne dernier dans les environs de Vienne, J'ai rencontré les espèces de Coléoptères suivantes : Oxytelus sculpturatus Grav. Onthophilus sulcatus Forst. ° Cryplophagus dentatus Herbst. Atheta triangulum Kr. Hetlerops prævia Er. Medon fusculus Mann. I me s’y trouvait aucun Diptère. 4 ‘8 Led = Pl # 7" Arf. KE à ro mr. ‘ FALcoz. — La recherche des Arthropodes dans les terriers. 5) Marmotte. — Nous ne possédons aucun renseignement concernant la faune commensale du gîte de la Marmotte des Alpes. IT n’est pas douteux _que cet habitat ne soit peuplé par des espèces fort intéressantes, peut-être même encore inconnues. Une récente exploration du massif du mont Buet (Haute-Savoie), entreprise dans le but de fouiller les terriers de marmottes assez nombreuses encore dans cette région, m'a démontré que, ainsi que pour les autres mammifères, les recherches pratiquées durant l'été ne fournissaient aucun résultat. Je me propose de reprendre mes investigations en automne ou au premier printemps pendant la période du sommeil hibernal de ces animaux. Il existe en Russie une espèce de Marmotte (Arctomys bobac Gmel.) très voisine de la Marmotte des Alpes. Ses galeries ont été fouillées et on y a découvert en 1900 un Aphodius spécial et fort intéressant : A. rotundan- quius Reitt. Blaireau. — Cet animal n’est pas rare dans certaines régions boisées. Il creuse des terriers qu'en raison de leur profondeur et de leurs sinuosités il est toujours très difficile, pour ne pas dire impossible, de fouiller. Le procédé indiqué pour les terriers de lapins peut s’employer avantageusement. Un moyen qui m'a souvent très bien réussi consiste à racler le sol du couloir avec une raclette en bois à très long manche et à ramener à l'extérieur les feuilles sèches et les détritus qui y sont accumulées. Lorsque le gîte n’est pas situé à une trop grande profondeur, le tamisage de ces matériaux pro- cure une récolte assez abondante. C’est ainsi qu’au mois de mars dernier j'ai capturé dans un terrier les espèces suivantes : Coléoptères. Aleochara cuniculorum Kr. Protinus brachypterus F. Atheta nigricornis Thoms..({). Othius punctulatus Gœæze. — triangulum Kr. Xantholinus linearis OI. Ocalea picata Steph. Ptomaphagus sericatus Chaud. Heterops prævia Er. Catops alpinus Gvil. Diptères. Lycoria sp. ? Œcothea fenestralis Fall. (2). J'ai trouvé un cocon soyeux avant très probablement abrité une nymphe de Sciophila. Acariens. Gamasus crassipes Kr. On peut appliquer aux autres carnivores à résidence souterraine (Renard, Belette, etc.) les mêmes procédés de recherches que pour le Blaireau. Vienne (Isère). L. FALCOZ. FE {1) Cette espèce est également nidicole et xénophile. M. Joy l’a capturée à Bradfied, dans des nichoirs artificiels habités par des étourneaux (Entom. Mont. Magaz., 1906, p. 198) et Rouget l’a trouvée autrefois aux environs de Dijon au bas d’un nid de Vespa crabro L. (Rouget, Coléoptères parasites des Vespides, Dijon, 1873). @) Un individu d'(Æcothea fenestraiis- avait le corps entièrement recouvert d'Hlistiostoma _muscarum L. à l’état de nymphe hypopiale. 6 G.LECOINTRE et D'ALLIX.-— Foraminifères des Faluns de Touraine. LES FORMES DIVERSES DE LA VIE DANS LES FALUNS DE TOURAINE (Treizième suile) LES FORAMINIFÈRES M"° la Comtesse Lecointre, dans son ouvrage «Les Faluns de Touraine » (1), cite seulement 7 genres de Foraminifères. M. le docteur Allix, qui a eu l'amabilité de vouloir bien entreprendre leur étude, se doutant que les Fora- minifères devaient être bien plus nombreux dans les Faluns, la pria de lui envoyer des sables bruts dans le but d'y effectuer des recherches person- nelles. En appliquant son procédé du flottage décrit à propos des Ostracodes (Feuille des Jeunes Naturalistes, 1* novembre 1908), il a pu en réunir 58 espèces se répartissant entre 28 genres. Je lui laisse la parole pour les décrire. Georges LECOINTRE. Famille des Miliolidés. SPIROLOCULINA DILATATA d'Orb. Spiroloculina dilatala d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 271, pl. XVI, fig. 16-18. Coquille ovale, comprimée, lisse, également obtuse à ses extrémités, tronquée carrément au pourtour, loges arquées, égales en largeur sur toute leur longueur, carrées, à angle saillant au dehors et sur les côtés. Ouver- ture ronde avec dent simple, étroite. Voisine du S. depressa, actuellement vivante. C’est ici la seule espèce du genre, et elle est très constante dans sa forme, tandis que Terquem en décrit 16 espèces pour l’Eocène parisien. Longueur 4 mm. 3, largeur 1 mm. Assez rare. Manthelan, Saint-Epain. BILOCULINA, sp. Je m'abstiens de mettre un nom spécifique pour quelques rares exem- plaires brisés. Schlumberger a montré la nécessité de faire des coupes pour bien établir l'espèce des biloculines dont les individus extérieurement sem- blables diffèrent par la disposition des premières loges. Celles de Manthelan se rapporteraient cependant bien par leur forme extérieure à la B. ringens Lamk. TRILOCULINA INFLATA d’'Orb. Triloculina inflata d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 278, pl. XVII, fig. 13-15. — inflata Terquem, Foramin. plioc. de Rhodes, p. 956, pl. V, fig. 16-18. Coquille ovoïde, renflée, lisse, tronquée en avant, arrondie en arrière et sur le pourtour, loges arquées, renflées. Ouverture ovale allongée avec dent simple. Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 5. Très rare. Ferrière-l’Arcon, Paulmy. (1) Tours : Mame, 1908. G. LECOINTRE et D'ALLX.— Foraminijères des Faluns de Touraine. 7 TRILOCULINA LÆVIGATA d'Orb. Triloculina lævigala d'Orb., Table méthod., p. 134, n° 15; pl. inéd., pl. IV, n° 19. -— — lævigata Terq., Foramin. du plioc. de Rhodes, p. 57, pl. V, | lig. 20-21, et Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 168, : pl. XVIL fig. 22-23. à Coquille ovale oblongue, lisse, arrondie en arrière et sur le pourtour, loges allongées, peu arquées. Ouverture étroite avec dent lamelleuse. Longueur 1 mm., largeur 0 mm. ». Très rare. Saint-Epain, Paulmy. À | TRILOCULINA TRIGONULA d'Orb. E Triloculina trigonula d'Orb., Table méthod., p. 133, n° 1; pl. inéd., pl. H, Re. nb tnod. 93 Prodrome, 1: IL p.409. — trigonula Terq., Foram. de l'Eocène des envir. de Paris, p. 165, PÉXVI 06. 9: _ trigonula Terq., Foram. du Pliocène de Rhodes, p. 56. Coquille cordiforme, montrant extérieurement et très nettement 3 loges, k. arrondie en avant, rétrécie en arrière, à coupe transversale trigone, à angles Be. subaigus. Loges droites, convexes, sutures subplanes. Ouverture orbiculaire | munie d'une dent simple. C'est une des plus communes dans le calcaire grossier parisien. Dans les Faluns, je n'ai trouvé que quelques rares et jeunes individus dont plusieurs munis d'un appendice à la partie postérieure. QUINQUELOCULINA STRIATA d'Orb. Quinqueloculina striala d'Orb., Table méth., p. 135, n° 4; pl. inéd., pl. L, | ml Prodrome, ft Il:p49. — striata Terquem, For. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 184, DE'XX fe. 4107-à 42. Coquille ovoïde, obtuse, arrondie sur le dos, loges un peu arquées, ornées de côtes égales aux intervalles. Ouverture orbiculaire munie d'une dent courte. Je la rapproche de celle que Terquem a décrite sous ce nom, quoi qu'elle ait les côtes plus grosses et les loges moins renflées. Longueur 1 mm. 5, largeur O0 mm. 8. E: Paulmy, deux individus. QUINQUELOCULINA BOUEANA d'Orb. Quinqueloculina Boueana d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 293, pl. XIX, fig. 7-9. _ Boueana Terquem, Foram. de la plage de Dunkerque, p. 84, De Ge À. Coquille ovoide globuleuse, à loges arrondies et renflées, munie de côtes assez fortes, bouche ovale avec dent simpie. Elle diffère un peu du type …. de d'Orbigny par la bouche moins arrondie et les côtes moins fortes. Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 5. 4 Manthelan, un seul exemplaire. 7 QUINQUELOCULINA FERUSSACI d'Orb. $ k Fig. 1. … Quinqueloculina Ferussaci d'Orb., Table méth., p. 304, n° 18. ‘4 Je rapporte à cette espèce une coquille ovoide oblongue à contour anguleux _ très irrégulier, légèrement rugueuse, montrant peu distinctement sur une \ 8 G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. face 3 loges, sur l’autre 3 ou 4 loges fortement carénées. Ouverture en fente allongée munie d'une dent lamelleuse. Sa forme irrégulière la rend variable, mais la forme large et bicarénée de la loge dorsale est ce qui la fait distin- guer facilement de toutes les autres espèces des Faluns. Berthelin la cite à Pornichet, mais n’a pas donné de figure. Longueur 1 mm., largeur O0 mm. 5. Assez rare. Manthelan, Saint-Epain. (QQUINQUELOCULINA AKNERIANA d'Orb. Quinqueloculina Akneriana d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 290, pl. XVII, fig. 16-21. — Akneriana Terquem, For. de la plage de Dunkerque, p. 84, DFA. Coquille ovale obtuse, lisse, montrant sur une face plate 3 loges, sur l’autre face anguleuse 4 loges, la dernière dépassant un peu l'extrémité supérieure de la coquille. Bouche ronde avec dent courte et bifurquée. Longueur 1 mm., largeur 0 mm. 5. Assez commune dans presque toutes les localités. QUINQUELOCULINA MAYERIANA d'Orb. Quinqueloculina Mayeriana d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 287, pl. XVII, fig. 1-3. Coquille oblongue, lisse, à contour arrondi, montrant sur une face 3 loges, sur l’autre face 4 loges allongées et un peu arquées. Bouche petite, ovale avec dent simple. Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 5. Assez commun partout. TG: FIG 2. F1G./8;: Quinqueloculina Ferussaci. Tertilaria cuneiformis. Pissarina punctata. QUINQUELOCULINA TRIGONULA Terquem. Quinqueloculina trigonula Terquem, For. de la plage de Dunkerque, p. 84, pl. XIL, fig. 4. Coquille subglobuleuse, lisse, transversalement trigone, obluse sur le pourtour, aplatie en dessous, anguleuse en dessus, formée de loges arquées; sur une face loge médiane très élevée, sur l’autre face loges rentlées. Ouver- Lure très petite munie d’une dent simple et droite. Longueur à peu près égale à la largeur 0 mm. 8. Très commune partout. D' ALLIX. (A suivre). A LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. 9 NOTES SUR LA BIOLOGIE DE QUELQUES ‘ CHALASTOGASTRA ” (Suile). Cimbex lutea L. — Les larves de cette tenthrède se trouvent sur les Saules et doivent être faciles à confondre avec celles de Cimber capreæ Konow, car ce dernier auteur, dans son Analytische Uebersicht der Larven, p. #42, n® 247 et 248, après avoir donné les caractères distinctifs des deux espèces, a fait changer capreæ en lutea et lutea en capreæ. Or, celles que j'ai élevées me paraissaient si bien se rapporter à la description figurant sous le n° 248, — que j'attendais avec impatience un Cimbex capreæ, non signalé encore en — France, je crois, mais qui ne venait jamais, mes élevages ne réussissant pas, n quand enfin le 11 mai apparut un Cimbex lultea Q, provenant d'une larve 4 recueillie, sur Salix fragilis, le 27 juillet de l’année précédente et qui avait - fait son cocon à la surface de la terre le 9 août. 1" Il me paraît donc, sauf erreur, que la correction faite par Konow n'avait # pas sa raison d’être. à Hylotoma enodis L. — À plusieurs reprises j'ai tenté l'élevage des larves de cette espèce que je trouve généralement, soit sur les rosiers cultivés dans les jardins, soit sur les églantiers, vers la mi-juillet et qui s'enterrent avant | la fin du mois; en 1911, année exceplionnellement chaude, j'en ai récolté dès … Je 22 juin, qui se sont enterrées le 10 juillet. J'ai d'abord eu beaucoup d’insuccès; j'obtenais des diptères parasites qui sortaient au mois d'août, ou les larves mouraient dans le cocon sans se trans- former; enfin j'ai fini par avoir deux imago © les 11 et 13 mai de l'année suivante. Il n'y a donc qu'une génération par an, du moins en Normandie. L- Cette Hylotome ressemble beaucoup, sous sa forme parfaite, à H. cœru- 4 lescens Fourc. qui vit sur les ronces, mais paraîl bien moins commune. , Trichiocampus viminalis Fall. — Je ne l'ai élevé que deux fois; mon premier D. élevage ne réussit pas, la larve récoltée le 12 septembre sur Populus nigra à mourut sans faire de cocon. Le second fut le résultat du hasard. J'avais en réserve dans une boîte métallique, pour les mettre à l'abri de la dessiccation, une petite provision E. de différentes feuilles devant servir à la nourriture de mes pensionnaires : 2 saule, peuplier, rosier, ronce, reine-des-prés, etc., quand le 8 septembre je D: remarquai qu'une Tenthrédine avait fail son cocon entre les feuilles ; je # n'avais pas aperçu la larve et j'ignorais par conséquent sur quelle plante “4 elle avait vécu. Je la mis en observation, mais le 20 juillet de l’année suivante, agacé de ne rien voir apparaître, Je me décidai à ouvrir le cocon; il contenait une k femelle de Trichiocampus viminalis, parfaitement vivante, et qui n’eùt sans _ doute pas tardé à sortir. il Priophorus padi L. — La larve de cette espèce vit sur l'aubépine dans la 53 deuxième quinzaine de juin; je ne l'ai jamais trouvée sur la ronce ni sur le … framboisier et n'ai pu lui faire accepter ces plantes: elle fait son cocon entre les feuilles fin juin ou commencement de juillet et sort à l’état d'insecte parfait HR. depuis le 12 juillet jusqu'au 20 août. J'ai obtenu 1/3 de O' et 2/3 de Q. Sr Pontania puella Th. — Vit dans un repli par en bas et non enroulé de la | feuille de Salix fragilis, dans la deuxième quinzaine de juillet et s'enterre à _ la fin du même mois ou au commencement d'août: une seule de mes tentatives 10 À. LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. d'élevage a réussi, mais je ne sais à quelle époque limago est sorti; je l'ai trouvé mort dans le courant de l’année suivante. C'était un mâle. Pteronus biparlitus Lep., dont j'ai déjà parlé (F. J. N., 42° année, p. 67), pond dans de petites entailles à la face inférieure de la feuille de Salix cinerea et des saules à feuilles lisses, ainsi que du peuplier; la jeune larve broute d'abord le parenchyme en respectant l'épiderme supérieur à la façon des larves d'Ériocampoides, puis quand elle à pris un peu plus de développement elle fait des trous dans la feuille et ensuite en ronge le.bord en se tenant appliquée contre la tranche. Pleronus hortensis Hig. — Pour la cinquième ou sixième fois, J'ai récolté l’année dernière, à la fin d'août, des larves de cette espèce sur Robinia pseudo- acacia; elles se sont enterrées les 3 et 4 septembre, mais pensant avoir un insuccès de plus, je ne me suis guère occupé d'en surveiller l’éclosion. Or, est-ce dû à la température plus élevée de l’année 1911, mes insectes, cette fois, sont venus à bien et je les ai trouvés morts dernièrement. Il n’y avait que des femelles, comme toutes celles, du reste, que j'ai cap- turées au filet. Pteronus testaceus Th. — Il y a plusieurs années, je récoltais à la fin de juillet, sur Salix caprea, des larves vert clair, à lête presque blanche, qui s’enterraient dès les premiers jours d'août et me donnaient plusieurs mâles fin mai et commencement de juin de l’aunée suivante. N'ayant pu les déterminer, je les envoyai à Konow qui me les retourna étiquetés Pteronus hypoxanthus Fôrst. Je lui fis alors respectueusement re- marquer que la larve était absolument différente de celle de PI. hypoxanthus et comme dans l'intervalle j'avais obtenu, de larves qui m’avaient paru sem- blables, une femelle que je considérais comme PI. testaceus (c'est celle dont j'ai parlé à la page 31 de la 38° année), je pensai avoir affaire au O' de cette espèce et je lui soumis mon idée. Il me répondit : « Peut-être espèce nouvelle, mais il faudrait voir aussi la Q issue des mêmes larves ». Je lui réexpédiai alors le tout, mais contrairenrent à mon attente, tout en reconnaissant que la Q était bien P{. testaceus, ainsi que je l'avais pensé, il ajouta que Les © n'appartenaient pas à celle espèce. Plutôt que de croire à une erreur de l'éminent spécialiste, je préférai sup- poser que la Q provenait d'une larve inaperçue, et j'en restai là provisoi- rement. Jusqu'à l’année 1910, je ne pus trouver l’occasion de résoudre cette énigme, mais le 25 juin de ladite année, je découvris à nouveau mes larves que je reconnus parfaitement et que j'entourai des plus grands soins. Dès les premiers jours de juillet elles s'enterraient et au commencement de mai 1911 j'eus la bonne fortune de voir apparaître un © et deux © ; cette fois, plus de doute, les © sont bien PI. teslaceus el le © est absolument semblable à ceux que j'avais soumis à l'examen de Konow, mais non à la description qu’il en a donnée dans sa Revision der Nematiden Gattung Pte- ronus Jur., p. 33, puisqu'il s’y est lui-même trompé. Je suis donc convaincu que cette description ne s'applique pas au véri- table de Pteronus teslaceus. Crœsus seplentrionalis L. —— Depuis mon insuccès, dont j'ai rendu compte, 38° année, p. 31, j'ai retrouvé celle espèce sur Alnus glulinosa, au commen- cement d'octobre: les larves se sont enterrées les 8 et 9 du même mois et j'ai obtenu une © le 20 mai de l'année suivante; chose curieuse, un cocon ouvert le 20 juin contenait encore une larve vivante. Holcocneme cœruleicarpa Hg. — Postérieurement à mes articles du 1% décembre 1907, p. 31, j'ai observé la ponte de cetle espèce ; la femelle RE En L F 7 4 D edf din 9 de den or dé End de AC Ms Eh irtetixtrlit PRE NT PETER ETRR A. LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. 11 dépose sous la feuille de peuplier un œuf de chaque côté de la nervure médiane et tout à fait à la pointe de la feuille. Holcocneme lucida Panz. — C'est bien le cas de dire que ce sont les choses auquelles on prend le moins de soin qui ont quelquefois le plus de chances de réussir. Il y a fort longtemps, alors que je n'avais pas encore commencé à prendre de notes, je récoltais sur aubépine une larve que je déposais dans un vase en verre avec quelques feuilles, un couvercle dessus, et que... je m em- pressais d'oublier. Dernièrement, en mettant de l’ordre dans mon laboratoire, Je retrouve ce _ vase dans un coin. il contient des débris de feuilles que je constate être de l’aubépine; au fond j'aperçois un cocon et un insecle qui en est sorti. Intrigué, je mets cet insecte à ramollir, je l'épingle, je lui étale les ailes, c'est l’'Holcocneme lucida que je n'ai jamais capturé au filet. D'un autre côté, j'avais plusieurs fois trouvé sur Prunus spinosa une larve toujours solitaire, que je ne reconnaissais pas ayant perdu le souvenir de la première, et qui ne venait jamais à bien, quand, enfin je fus plus heureux avec une dernière récoltée le 13 août et enterrée le 15, et qui me donna encore Holcocneme lucida le 3 juin de l'année suivante. C'est donc une nouvelle plante nourricière à ajouter au Cralægus oxya- cantha. Dans l'intervalle j'avais aussi capturé un imago, Q, comme les deux obtenus d'élevage. L'espèce, semble-t-il, est plutôt rare ici. Lygæonematus compressicornis F. — Depuis mon article du 1* décembre 1909, p. 19, j'ai retrouvé plusieurs fois cette espèce et j'ai pu observer à loisir le manège de la larve dégorgeant une sorte de salive, comme l'a si bien indiqué M. Langrand, dans le n° 472, p. 66, ce que je n'avais pu faire la première fois. La seule chose qui m'ait paru différer, c'est que la larve, en dégorgeant cette matière et en faisant mouvoir continuellement ses mandibules, ce qui occasionne sans doute la formation des bulles dont j'ai parlé, m'a paru relever la tête plutôt lentement; c’est seulement lorsqu'elle est arrivée au plus haut point qu'elle puisse atteindre qu'elle dégage sa tête d'un mouvement brusque qui ne fait même pas courber la petite colonnette, pour l'abaisser de nouveau au contact de la feuille à une faible distance et recommencer la confection d'une seconde colonnette, et ainsi cinq ou six fois de suite, les bases de ces petites colonnettes étant alignées suivant un arc de cercle décrit par la tèle de l’insecte dont les pattes postérieures le maintiennent fixé au même point pendant cette opération. J'ai, du reste, appris récemment que Snellen van Vollenhoven avait déjà publié à ce sujet une observation, confirmée par Kriechbaumer (Entomol. Nachrichten, V (1879), p. 17). Quant à la raison biologique de cette curieuse particularité, comme Je l'ai déjà écrit (p. 81), il me paraît difficile d'y voir un moyen de protection pour la larve, ou du moins il serait bien souvent illusoire, car jusqu'à présent il m'a été impossible d'obtenir à nouveau l'imago; ce sont toujours des parasites (Ichneum.) qui apparaissent dans mes vases à éclosion. Pristiphora conjugata Dahlb. — Je n'ai trouvé les larves de cette espèce que deux fois, à la fin d'août et au commencement de septembre sur peuplier; elles sont très originales, rangées côte à côte, la tête sur la tranche de la feuille qu'elles sont en train de ronger et le corps relevé et plus ou moins courbé en $S; quand elles quittent une feuille qui ne leur offre plus une nour- riture suffisante pour se rendre sur une autre, elles reprennent la même 12 À. LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. disposition (Brische et Zaddach en donnent une assez bonne figure, PI. HI (6), fig. 15). Je leur ai fait accepter également différents saules à feuilles lisses, mais elles ont refusé le S. cinerea. Enterrées du 1* au 5 septembre, elles ont donné l’imago fin avril et com- mencement de mai de l'année suivante, 1/3 de © et 2/3 de ©. Il est vraisemblable qu'il y a deux générations par an. Pristiphora pallidiventris Fall. — Voici encore une espèce que je trouve assez rarement sur Spiræa ulmaria. Après plusieurs insuccès, une larve récoltée à la fin de septembre m'a donné une femelle le 29 avril de l’année suivante. Je crois avoir retr ouvé la même larve sur la ronce, comme l'indique Konow, mais je n'ai pas réussi à l’élever. Dans tous les cas, ia reine-des-prés est à ajouter à la liste de ses plantes nourricières. Phyllotoma aceris Me. L. — Se trouve à l'état larvaire en juin sur le sveo- more (Acer pseudo platanus) dont elle mine les feuilles. Dès la fin du mois, la larve façonne un cocon lenticulaire qui se détache et tombe à terre, mais je n'ai pu obtenir l’insecte parfait. Phyllotoma microcephala KI. —- Mine les feuilles de Salix cinerea en juillet, aoû, septembre et octobre, et pra een auparavant, mais je ne l'ai pas remarqué. Je n'en ai réussi l'éducation qu'une seule fois et obtenu l'imago le 27 juillet d'une mine récoltée au commencement du mois. La larve avait fait son cocon le 9. Il doit donc y avoir plusieurs générations annuelles. Phyllotoma vagans Fall. — Mine les feuilles de l’aulne (ainus glutinosa). Je l'ai trouvée au commencement d'octobre et les cocons lenticulaires. se voyaient parfaitement dans la mine le 1% du même mois, mais les larves ne se sont pas transformées. Entodecta gei Brischke. —. Mine les feuilles de Geum urbunum en août, septembre et octobre. Malgré de nombreuses tentatives d'élevage je n'ai eu que des insuccès; la larve meurt dans le cocon sans sc transformer. Il est vrai que l’imago paraît rare ici, car je ne l'ai capturé qu'une seule fois au filet. Monophadnus geniculaltus Hig. — J'avais souvent trouvé sur la reine-des- prés des larves épineuses qu'André donne comme étant celies de cette espèce, mais Konow assurant qu'elle vit principalement sur les r'onces, tandis que sur Spiræa ulmaria ce serait Blennocampa tenuicornis KI, j ‘en avais essayé l'élevage à plusieurs reprises, mais toujours sans succès, quand une après- midi du 9 mai, vers cinq heures, une quantité de petites mouches noires s aballit dans mon jardin sur un plant de Spiræa lobala Murr. (palmata L.); je me hâtai d'en capturer quelques-unes : c'étaient des Monophadnus geni- culalus que je ne possédais pas encore. Je surveillai alors ma spirée el vers le 25 mai j'y constatai la présence de jeunes larves épineuses semblables à celles déjà rencontrées sur Spiræa ulmaria; malheureusement je ne pus les élever. Malgré cela j'estime qu'il n'y a pas de doute, le Monophadnus geniculatus vil bien sur les Spiræa, mais je n’y ai pas remarqué les cécidies signalées par M. Guignon sur les tiges de Geum urbanum (n° 489 de la Feuille, p. 155). Ici la femelle pond dans une entaille qu'elle pratique au voisinage de la nervure médiane. Fenella intercus Vill, — Encore une mineuse qui se trouve en juin et septembre sur Potentilla replans. Contrairement à Entodecta gei, elle est très facile à obtenir. Les larves façonnent une coque en terre et sortent à l'état parfait, celles de juin dans le commencement de juillet et celles de septembre vers la fin de mai de l’année suivante, À. LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. 13 Donc, deux générations annuelles. _ A ce propos, je crois devoir faire remarquer qu'André (Mouches à scie, p. 233) indique deux espèces, l’une à onze articles aux antennes, l'autre à _ douze, nigrila Westw. et tormenlillæ Healy, cette dernière sur Agrimonia eupatoria et Tormentilla reptans. Konow (Wiener Entom. Zeil., 1886, p. 271) conserve ces deux espèces à onze et douze articles en signalant cependant que Cameron les réunit sous le nom de nigrila et (même recueil, 1887, p. 276) considère toujours la première vivant sur Agrimonia comme spécifiquement distincte de Tormentillæ, tandis que dans son Genera il en fait des synonymes de FÆ. intercus Vill., se ralliant ainsi à l'opinion de Cameron. Mes exemplaires n'ont que onze articles et sont tous du sexe léminin. Athalia lineolata Lep., var. liberta KI. — J'ai obtenu le 25 août un C' de larves récoltées fin juillet sur Alliarid ojjicinalis et enterrées dans les premiers jours d'août. Pœcilosoma abdominalis F. — J'ai trouvé la larve de cette espèce deux fois seulement, bien que l’imago soit assez commun; la première fois dans l'herbe d’un pré, le 16 septembre, sans doute à la recherche d'un endroit propice pour y subir sa métamorphose, car elle s'enterra presque immédiatement; je ne la connaissais pas alors et ne sus ce que c'était que l'année suivante, lorsque, l’éclosion ne se produisant pas et fatigué d'attendre, je recherchai dans la terre et y découvris une coque contenant l'insecte mort, mais cepen- dant bien développé. La deuxième fois, je retrouvai cette larve sur Lysimachia nummularia le 10 septembre; le 14 elle devenait verte et s’enterrait le 15. L'imago sortit le 21 juillet de l’année suivante. Donc une seule génération annuelle semble-t-il. C'étaient deux ©; je n’ai du reste jamais capturé le ©. Pachyprotasis rapæ L. — Je trouve les larves de cette espèce sur les rejets de frêne qui poussent au bord des chemins et sur Scrophularia nodosa; elles passent volontiers de l’une à l’autre plante et sont très difficiles à recueillir, car elles s’enroulent sur elles-mêmes au moindre attouchement et tombent dans l'herbe. Il doit y avoir plusieurs générations par an, les larves existant en juillet et août et en octobre. A leur dernière mue elles deviennent entièrement vertes et s'enterrent un jour ou deux après; la dernière génération au plus tard dans la deuxième quinzaine d'octobre. Malheureusement mes essais d'élevage n'ont jamais réussi, j'ignore quelle en est la cause; une seule fois j'ai retrouvé dans la terre un imago mal déve- loppé qui n'avait pu sortir, mais qui était cependant parfaitement reconnais- sable. C'était une ©, tandis que mes captures sont composées presque exclu- sivement de mâles. Allantus fasciatus Scop. —- II y a quelques années j'apercevais sur Hype- ricum quadrangulum une larve répondant à la description de Kaltenbach (Pjlanzenfeinde, p. 65, n° 26) qui la signale sur Hypericum perforatum; c'était le 24 juin. Espérant avoir plus de chance que lui, j'élevai cette larve avec les plus grandes précautions, elle s’enterra le 13 juillet, mais hélas! mourut dans la coque de terre qu'elle avait confectionnée, et comme malgré de minu- tieuses recherches, je n’en pus retrouver d’autres, j'avais renoncé à l'espoir d’élucider la question quand M. Guignon, plus heureux et aussi plus favorisé que moi, mais pas sans mal, puisque ce n'est que grâce à de nombreux matériaux qu'il réussit, de concert avec M. Goury et au bout de quatre années, à avoir une solution, publia dans la Feuille, n° 489, p. 153, un intéressant article pour annoncer qu'il avait obtenu l'Allantus fascialus Scop. La présente note n’a donc d'autre but que de faire connaître que cette larve 14 À. LOISELLE. — Sur la biologie de quelques Chalastogastra. paraît s’accommoder de divers hypericum et qu'elle existe dans la région de Lisieux, bien qu'elle ÿ paraisse rare. Je n’y ai du reste jamais rencontré l'imago. Tenthredo flava Poda. — Voici encore une espèce dont je n'ai pu mener à bien l'éducation, quoique la larve soit assez commune sur Ægopodium Po- dagraria. | Elle est facile à reconnaître et est du reste la seule signalée sur cette plante, où on la trouve fin Juillet et commencement d'août. Toutes sont enterrées vers le 20 août et devraient sortir fin mai ou com- mencement de juin de l’année suivante, époque où on les capture au filet. Il n’y a donc vraisemblablement qu'une génération annuelle. Lisieux. A. LOISELLE. SUR LE PLANCTON DU LAC DES SETTONS Le « lac » des Settons est un vaste réservoir établi au moyen d'un puissant barrage, sur le cours supérieur de la Cure, à quelques kilomètres au sud du village de Montsauche, dans la Nièvre (f. au 1/80.000°, n° 124, Château- Chinon). Il occupe, à une altitude voisine de 600 mètres un dépression dans les granits, d'une largeur d'environ 3 kilomètres. Sa profondeur atteint vers le barrage une vingtaine de mètres et cette masse d’eau constitue une réserve imposante destinée à régulariser le cours de la rivière en été. Un de mes amis, M. Martinet, a bien voulu v faire, à mon intention, lors d'une promenade, quelques pêches au filet fin que j'ai pu examiner. Il est évident qu'il ne s’agit ici que d’un simple aperçu de la population microsco- pique de ce réservoir, une seule récolte ne pouvant jamais donner une idée de l’ensemble de la flore et de la faune d’un lac. F’ai cependant pu y trouver un certain nombre de formes intéressantes comme on pourra le voir en par- courant ci-dessous la liste des organismes que j y ai rencontrés. Gomphosphæria Nægeliana (Unger) Lemm. Nostoc sphæricum Vauch. Peridinium Willei Huitf. Kaas. Assez abondant. Ce Fiagellé, bien facile à reconnaître aux crêtes saillantes qui bordent ses valves n’a, je crois, pas encore été signalé en France. Il est cependant loin d’être rare : dans le Jura, il existe dans presque tous les lacs sous diverses formes et on le rencontre parfois en grande quantité dans de très petites mares. Trachelomonas volvocina Ehrbg. T'. hispida St. Dictyosphærium pulchellum Wolle. Eudorina elegans Kg. Pediastrum Boryanum Men. var. Botryococcus Braunii Kg. Colonies rouge brique, très ab. à la surface. Elément presque indis- pensable du plancton lacustre. Xanthidium antilopœum Kg. Cosmarium punctulatum Bréb. ; À È ’ mis D NET un D sub dus “he ns Cats sd dits iii \n be ei. Le nn tit: Se dt SE SR J. VIRIEUX. — Sur le plancton du Lac des Seltons. 15 C. Botrys Kg. Cosmocladium saxonicum de By. Sur les quelques exemplaires rencontrés, j'ai pu répéter les observa- tions de Schrôder (1) sur la disposition des colonies et l’abondante sécrétion de mucilage qui les englobe. Sous l'influence du fixateur, ce mucilage avait formé des trabécules qui donnaient sur les cellules lPap- parence de longs cils. L'action des colorants renseigne immédiatement sur leur véritable nature. Espèce rare non indiquée en France. Staurastrum arctiscon (Ehrbg.) Lund. (fig. 1). Cette Desmidiée, une des plus grandes espèces du genre, cor- respond assez exactement à la figure donnée par Lundell (2) et à sa description, quoique le nombre des bras soit assez variable, même dans les deux moitiés d’une 72 même cellule. Le dessin que re- NT | HW produit Migula (3) est bien diffé- LA rent de celui de Lundell et repré- sente une forme bien moins élan- dée, _ On remarquera sur la paroi ponctuée les bâtonnets muqueux indiquant une abondante sécré- tion de mucilage, particularité qui s'ajoute à la longueur des prolon- gements brachiaux pour donner à ce Staurastrum les allures d'un type planctonique à large surface de natation. On a en effet déjà signalé cette espèce dans le plancton ; dans ses belles études sur les lacs de Grande-Bretagne, riches, comme Fi. 1. — Staurastrum arctiscon Lund., on sait, en Desmidiées, West l’a vu de profil. indiquée à plusieurs reprises (4). Dans les Settons, il était très répandu ; c’est encore une acquisition pour la flore française. Iyalotheca dissiliens Bréb. Sphærozosma vertebratum Ralfs. OEdogonium sp. | Filaments stériles portant plusieurs Diatomées épiphytes : Synedra lunaris, S. Vaucheriæ, etc. Tabellaria flocculosa Kg. T.'jfenestrata Kg. Toutes deux très communes, avec une assez grande variété de formes. Himanthidium pectinale Kg. Conochilus unicornis Rousselet. Weber, p. 303-304, pl. XII, 5-7 Extrêmement abondant dans les diverses pêches. Asplanchna priodonta Gosse. (1) B. Schrôüder. Cosmocladium saxonicum. Berichte, 1901, XVII. (2) De Desmidiaceis Sueciæ. Upsal, 1871, p. 70, pl. IV, fig. 8. (3) Algenflora, p. 531, n° 5. ee W. West et G.-S. West. The Brilish freshwater Phytoplankton. Proc. of. R. Soc. B. SI (1909). 16 J. VIRIEUX. — Sur le plancton du Lac des Settons. 7004 F1G. 2. — Brachionus Melhemi Barr. et von D. a, face ventrale. — b, vue de profil. — c, vue dorsale. Brachionus Melhemi Barrois et von Daday (1), fig. 2. Il s’agit ici d'un Rotifère appartenant au groupe si riche en variations (cf. Rousselet) de B. Bakeri, mais bien différent du type, au moins tel qu'il est représenté par Hudson et Gosse. Cette forme est bien distincte par ses longues épines postérieures et par la ponctuation de la carapace. À vrai dire, on ne voit pas dans les échantillons des Settons la poncitua- tion devenir beaucoup plus dense vers le milieu de la carapace comme l'ont figuré Barrois et Daday et, d’après leurs dessins, Weber, et récem- ment Sachse dans le Süsswassersjauna de Brauer. Il est vrai que ce caractère est de bien faible importance, comme le montrent les divers dessins de Barrois (cf. la fig. dans le texte à la pl. V, fig. 18-19). La variété minor du même auteur (p. 403, fig. 7) correspond beaucoup mieux par son allure générale et ses dimensions à notre Brachionus que le type Melhemi. inurœæa cochlearis Gosse. Pas très commun. Daphnia longispina Sars. Ceriodaphnia pulchella Jur. Bosmina longirostris 0. F. M. Sida crystallina O0. F. M. Diaphanosoma brachyurum (Liév.) Sars Forme lacustre estivale, manquant aux lacs froids et élevés, dont il faut remarquer l'apparition précoce (27 juin). Alona quadrangularis O0. F. M. A. affinis Leydig. ():Contributlion à l'étude des Rotifères de Syrie. Revue biol. du Nord, VI, 1893-94, p, 400, ÉD A “hrs. = ml de it HE œ J. VIRIEUX. — Sur le planclon du Lac des Seltons. 17 Chydorus piger 0. F. M. Cyclops Leuckarti CI. Cyclops sp., tout couvert de Colacium. Un Turbellarié (Vortex?). Les vases du fond dont j'ai pu examiner deux échantillons à l'état frais, prélevés à 9 et 15 mètres, sont constituées par des boues brunâtres, très peu riches et dépourvues des grandes diatomées (Surirellées) si fréquentes sur les fonds lacustres. J'ai observé quelques rares spécimens d'espèces banales : Pinnularia viridis, Stauroneis anceps, Melosira varians et une valve de M. gra- nulata, Meridion, Cymbella, Gomphonema capilalum, etc, avec quelques Rhizopodes (Difflugia 3 sp., Cyphoderia ampulla), etc. En somme les caractères de cette faune et de cette flore sont fort mêlés et tiennent le milieu entre ceux d’un lac et d'un marécage. En réalité les types eu-limnétiques y sont peu abondants (Gomphosphæria, Conochilus, Anuræua, Asplanchna, Diaphanosoma); je n’ai pas observé de Diaplomus, d’Asterionella, de Ceralium, par exemple. Parmi les Algues on trouve aussi un mélange de formes bien adaptées à la vie planctonique, telles que les Sfaurastrum, Cos- mocladium, et de nombreuses formes banales des marécages. On comprend d’ailleurs, étant donné l’âge relativement récent de ce réser- voir, que son peuplement en tant que lac n'ait pas encore eu le temps de s'effectuer entièrement et que les caractères correspondant à sa masse d’eau n'aient encore pas masqué les restes du marécage qu'elle était antérieu- rement." Il serait à désirer que des pêches répétées vinssent compléter cette brève notice dont le seul but était de signaler les quelques types remarquables que nous ont fournis des documents bien insuffisants. J. VIRIEUX. COQUILLES DE CANCALE NOTE SUR LES PECTUNCULUS GLYCYMERIS Linné. Depuis la publication de ma précédente note (Feuille des Jeunes Naturu- listes, juin 1908, p. 152), j'ai continué à chercher le P. glycymeris sur la plage de la Toise, celle de la région où cette espèce est la plus abondante, et j'en ai recueilli un grand nombre d'exemplaires dont l'examen a confirmé les vues émises par moi. Outre les différentes variétés de coloration énumérées par M. Lamy dans sa Revision des Pectunculus du Muséum (Journal de Conchyliologie, 1911. vol. LIX, p. 132 et 137), qui ne comportent que des combinaisons de deux couleurs : blanc jaunâtre et brun foncé, j'ai trouvé les variétés suivantes qui m'ont paru dignes d’être signalées : 1° Var. albescens. — De couleur maïs très pâle, avec des linéoles irrégu- lières, très fines et très espacées, de couleur jaune: de loin, la coquille paraît blanche : 2° Var. flavescens. — De couleur uniforme, sans taches, variant. selon les spécimens, du jaune clair au brun pâle ou à l’orangé. | Quelques exemplaires de cette variété portent des linéoles rayonnantes étroites blanches séparant de larges secteurs bruns ou jaunes el simulent 18 H. MARTEL. — Note sur les Pectunculus glycymeris Linné. à première vue de grosses côtes, mais le toucher et l'examen à la loupe montrent qu’il ne s’agit que d’un accident de coloration superficiel n’intéres- sant en rien la sculpture. Il est probable que c’est cette apparence qui a trompé Turton et donné naissance à sa var. decussala, caractérisée par de grosses côtes et des sillons profonds (Jeffreys, Brit. Conch., vol. IE, p. 167, : en bas). Cette variété répond d’ailleurs exactement à ce qui est dit dans les Mol- lusques du Roussillon (vol. II, p. 201),de la forme méditerranéenne pilosa qui présente, une fois l’épiderme velu enlevé, une couleur brun marron ; 3° Var. tricolor. — À surface partagée en grandes taches irrégulières de couleur lilas tendre et blanc pur avec de très petites taches clairsemées violet foncé ; 4° Var. lilacina. — De couleur violette, à très petites taches blanches irrégulières sur un fond variant, selon les individus, du lilas tendre au violet foncé. Ces quatre variétés sont assez rares. | Jeffreys, dans sa description de l'espèce (Brit. Conch., vol. IT, p. 166), dit qu'on rencontre quelquefois des exemplaires d’un beau violet ou d’une teinte plus claire et même d’un blanc de lait. M. de Monterosato (Nota intorno ai Pectunculus dei mari d'Europa, extrait du Naturalista Siciliano, 1899, p. 43) dit que la var. lineata du P. pilosus est quelquefois d’un beau pourpre. Ni l’un ni l’autre de ces auteurs n’a formellement caractérisé ces variétés. J'ai trouvé un second exemplaire de la variété brune étoilée que j'avais désignée sous le nom de stellata Gmelin et que M. Lamy a, dans son travail précité, nommé var. Marteli. Le P. glycymeris présente assez souvent une dissymétrie dans la coloration interne de ses valves dont l’une a la tache brune bien plus étendue que l’autre; il y a même des exemplaires dont une valve est entièrement blanche et l’autre complètement brune. C’est tantôt la droite, tantôt la gauche qui est la plus foncée. Cela montre bien le peu d'importance de cette coloration interne pour la spécification. Comme cela a déjà été signalé, c’est l'extrémité postérieure qui est plus colorée. Il se présente aussi, mais plus rarement, des cas de dissvmétrie dans la coloration extérieure ; une valve entière et la moitié antérieure de l’autre portent les mêmes dessins, tandis que la partie postérieure de celte dernière est complètement brune; c'est encore indifféremment la valve droite ou la gauche. Une remarque intéressante que je n’ai vu signalée nulle part, c’est que les crochets du P. glycymeris et de sa var. pilosa ne scnt pas situés au milieu de l’area ligamentaire; dans la grande majorité des exemplaires, ils se trouvent tout près de l'extrémité postérieure et ce n’est que dans les individus très vieux et épaissis qu'ils se rapprochent du milieu, mais sans jamais l’atteindre. | Quant aux habitudes de l'animal, il v a une erreur à relever : Jeffreys (loc. cit., p. 167) dit qu'il est apathique et timide, qu'il ne l’a jamais vu ramper. Je partageais cette croyance, ayant toujours rencontré ce Petoncle sur le sable, fermé et immobile, mais nous ne l’avions observé que dans la journée et un naturaliste de Jersey, M. Sinel, auteur d’un ouvrage très remarquable sur la faune marine de cette île(An Outline of the Natural History of our Shores, London, 1906), raconte à ce sujet l’anecdote suivante (p. 197) : « Je me souviens qu'élant gamin, une fois je pêchais des lançons ou équilles {Ammo- dites lancea) au clair de lune sur les grandes plages de sable coquillier de la côte orientale de Jersey, quand des éclaboussures dans l’eau, en face de moi puis un choc dans le dos me firent penser que j'étais lapidé. Ma conster- H. MARTEL. — Note sur les Pectunculus glycymeris Linné. 19 nation était grande, car il n’y avait personne en vue et ce n'est qu'après quelque temps que j'en découvris la cause : c'étaient des Pectunculus sortant du sable et sautant vers la mer pour rencontrer le flot montant : ils bondis- saient par centaines. » Le P. glycymeris est donc à l'occasion vif et agile, mais ce n'est que la nuit qu’il déploie son activité : il est nocturne comme beaucoup d'animaux marins bien connus des pêcheurs. J'ai déjà antérieurement relevé dans ma liste des Coquilles de Cancale une erreur de Forbes relativement aux mœurs des Ensis et Solen et ces deux exemples montrent combien il faut être prudent quand on veut généraliser des observations, surtout négatives. Cancale. H. MARTEL. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES La Phalène hyémale (Cheimatobia brumata L.). — Cette année, dès les pre- miers jours de novembre, et principalement vers le 5 et le 6, on pouvait remarquer le soir, autour des globes électriques qui éclairent la ville de Nancy, une multitude de petits papillons d’un brun clair qui voltigeaient fort affairés dans la zone lumineuse. Ces papillons, tous semblables et tous du sexe mâle, appartiennent au genre Cheimatobia et à l’espèce brumata Linné, de la famille des Géométrides. C’est la Phalène hyémale, bien connue des arboriculteurs, dans les plantations desquels elle commet souvent de graves dégâts. Cette Phalène fait tous les ans son apparition à pareille époque; mais cette année elle semble particulièrement abon- dante. Aussi me paraît-1l interessant de signaler ce fait et de rappeler en quelques mots les mœurs de ce Lépidoptère. Cheimatobia brumata présente un dimorphisme sexuel nettement caractérisé. Le mâle normalement constitué possède les quatre ailes recouvertes d’écailles qui font de lui un Lépidopère type; c’est lui que nous voyons voleter le soir autour des réverbères. La femelle est aptère et ne présente que d’insignifiants moignons, simples rudi- ments d'ailes. Elle est de ce fait complètement incapable de voler et se blottit sur le tronc des arbres, des arbres fruitiers principalement. Alourdie par la charge de ses œufs elle monte lentement le long du tronc jusqu'aux premières branches, et là, à proximité des bourgeons, elle pond ses œufs. On a donc peu de chance de rencontrer de ces femelles au voisinage des lumières; seuls les arbres des pro- menades et des jardins publics ou privés peuvent en recéler, à l’intérieur d’une ville. Mais revenons aux œufs; pondus dès novembre sur l’extrémité des branches, ils y passent l’hiver, et dès les premiers rayons du soleil printanier ils éclosent et donnent naissance à de petites chenilles grises qui pénètrent bientôt à l’intérieur des bourgeons, et de préférence dans les bourgeons floraux; en quelques jours ces chenilles détruisent l’espoir de la récolte. Plus tard celles-ci sortent de leur retraite désormais vidée et vivent aux dépens des jeunes fruits ou des feuilles qu’elles réunissent entre elles par des fils de soie, ou qu’elles replient en deux pour y trouver à la fois la table et le couvert. A son entier développement la chenille de C'heimatobia brumata ne dépasse pas 26 millimètres de long, sa coloration varie alors du vert clair au vert foncé; elle est du type dit arpenteuse. Vers le mois de juillet la chenille s'enfonce en terre où elle se transforme bientôt en une chrysalide d’un brun jaune. Aux premiers Jours de novembre le papillon éclot, sort de terre et le cycle recommence. : Pour lutter contre les déprédations de cette chenille on a recours a un procédé ingénieux : On enduit le tronc des arbres que l’on veut défendre d’une ceinture de glu que les femelles aptères ne peuvent franchir. Elles meurent bientôt sur le sol sans avoir pu pondre leurs œufs en un lieu propice à l’avenir de leur race. Nancy. R. LIENHART, Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences . de Nancy. 20 Notes spéciales el locales. Les habitats du Gui. — Dans un des derniers numéros de la feuille des Jeunes Naturalistes (1* septembre 1912) M. de Kerhervé a dressé la liste des arbres por- teurs de Gui en se servant de ses observations personnelles et de la bibliographie que lui a fournie cette revue; 1l cite ainsi 31 espèces d'hôtes du Gui. Dans le numéro du 1° octobre 1912, M. Moreillon complète cette liste en citant 12 arbres porteurs de Gui. Enfin M. Vuillet (1% novembre) ajoute encore deux noms aux listes précédentes. ” Il n’est peut-être pas, dans ces conditions, inutile de rappeler que la biblio- graphie relative au Gui est déjà considérable. M. Chassignol, en particulier, a relevé la liste des arbres porteurs de Gui et en a signalé 118 espèces et variétés (Procès-verbaux des Séances de la Société d'Histoire naturelle d’' Autun, 1907, p. 68- 93). D'ailleurs il a été publié, dans la feuille même,, une liste des arbres porteurs de Gui, due à M. Guignon (1* mai 1910), liste qui tient compte du travail de M. Chassignol; cette dernière liste compte 117 espèces et 10 variétés. Si l’on se reporte à ces deux listes très documentées on constate que parmi les arbres porteurs de Gui cités par MM. de Kerhervé, Moreillon et Vuillet, il n’y a de nouveaux que Abies alba et Alnus incana que M. Moreillon a indiqués. : M. L. Répartition géographique d’Araschnia Levaña. — À la suite de la note insérée, il y a quelques mois, dans la Feuille, J'ai reçu de plusieurs correspondants de précieux renseignements qui ont comblé plusieurs lacunes sur ma carte provisoire. Avant de faire paraître l’article où je résumerai ce qui est connu sur la répartition d'A. Levana dans notre pays, j'adresse un nouvel appel aux personnes qui pour- raient me mettre à même d’être plus complet et précis. Les renseignements relatifs aux Vosges et à la Meurthe-et-Moselle seraient particulièrement bien venus. Je recevrais aussi avec plaisir les renseignements relatifs à la présence de Levana en Suisse, surtout dans la partie occidentale de ce pays. Evreux. L. Dupont. Question à propos du « Hamster ». — M. Falcoz, dans son travail paru dans le dernier numéro de la F'eurlle (504), sur la recherche des Arthropodes dans Les terriers, dit que le Æamster a disparu de la Faune française. Il est, en cela, d'accord avec les auteurs. Aussi, j'ai été très surpris en lisant dernièrement dans « l'Atlas de poche des Mammifères de France », par René Martin, 1910, p. 107, ce qui suit : « C’est une espèce qui n’était, pour ainsi dire, pas française, il y a quelques années, car elle n’habitait que les Vosges sur notre territoire, tandis qu’elle était commune en Alsace et en Allemagne, mais, depurs 1870, on La rencontre en Lorraine, en Champagne et jusque dans les environs de Paris ». A-t-on vu, d’une’ façon certaine, ou pris le Zamster en Champagne et même aux environs de Paris? Epernay. L. Moreau. L’Herbier Gautier. — Nous apprenons que l’admirable Herbier de M. Gautier, de Narbonne, est mis en vente. Tous les botanistes connaissent ce véritable Musée botanique, l’un des plus importants qui existent pour l’étude de la Flore des Pyrénées, de la région méditerranéenne, de la péninsule ibérique, etc. Cet Herbier comprend en outre la plupart des exsiccata connus et de très nombreux types d'espèces. Ce vaste Herbier est confié aux soins d’un ami et collaborateur de M. Gautier, M. Henri Mue, directeur des Contributions indirectes, 6, rue Sainte- Anne, Toulouse, qui donnera aux botanistes que cela pourrait intéresser, tous les renseignements concernant cette précieuse collection. Nécrologie. — Nous apprenons à regret la mort de notre collaborateur, le D’ Seguin, médecin-major de 1" classe en retraite, décédé à Saint-Denis-de-Jouhet (Indre). — M. Seguin a publié dans la feuille plusieurs études géologiques et paléontologiques. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. DR LS LS SR D LL LL LL LL D mem ue D 2 Ed lmp. Oberthür, Rennes—Paris (5319-12) 1er Février 1913 — Ve Série, 43° Année — N° 506 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UN OISEAU CÉCIDOPHAGE LA MÉSANGE BLEUE Rien n’est plus gracieux, dans ses évolutions, que la jolie petite mésange bleue, Parus cæruleus L. Bien des fois il m'est arrivé de suivre, adossé contre le tronc d’un arbre, les actifs mouvements d’une bande de ces passe- reaux. Ils avaient été effrayés par ma venue, tout d'abord, mais s'étaient vite ressaisis et, rendus familiers par mon immobilité, ils continuaient à se poursuivre, à s'appeler, à quêter leur nourriture sans s'inquiéter davantage du témoin qui se trouvait sur le lieu de leurs ébats. En plus du plaisir que l'on éprouve à assister aux manifestations de vie exubérante d’un animal aussi gaiement alerte que la mésange, ce qui me faisait chercher à l'appro- cher de près, c'était que je tenais à voir pour quelles raisons cet oiseau fréquente plus volontiers les chênes-liège que les pins, dans les bois qui couvrent les montagnes des Maures. Il va aussi sur les pins, mais s'y arrête peu en général, s'y pose, happe un insecte et repart, et on l'y voit moins en troupe que sur les chênes. Sur ceux-ci il est bien plus affairé, se suspend au bout des branches, qui se balancent sous le poids de ce léger fardeau, et picore avec activité, manifestant sa satisfaction par de joyeux pépiements. La faune entomologique des chênes-liège où venaient ces troupes de mésanges me semblait cependant d'une assez grande pauvreté. Les Lachnus me paraissaient en faire le fond, et les pucerons, ainsi que les fourmis qu'ils attirent, ne sont pas des proies habituelles pour les mésanges. J'ai remarqué que celles-ci, suspendues aux rameaux la tête en bas, picorent la face infé- rieure des feuilles et que de petits fragments, détachés par leur bec, tombent de temps en temps sur le sol. La mésange à qui arrive cette maladresse se précipite aussitôt et ramasse la bouchée qui lui échappait. Cependant la mésange n’est pas un herbivore, et les feuilles qui avaient reçu des coups de -bec ne me paraissaient pas, vues d’en bas, avoir subi la moindre lacération. Un rusquié, ou leveur de liège, plus habile que moi à monter sur les arbres, aurait eu rapidement une certitude à ce sujet. Mais la patience est une des vertus nécessaires au naturaliste, et j'ai fini par avoir la clé de ce petit mystère. Un jour, une troupe de mésanges, pépiant et picorant, est venue explorer un bosquet de chènes-liège dans lequel je me trouvais. J'ai pu voir alors que l’objet chassé par la mésange était la galle produite par Veuroterus lanuginosus Giraud eur les feuilles du chêne-liège. Ces cécidies ressemblent assez à une chenille velue qui se serait recourbée sur elle-même, et elles sont généralement groupées à la face inférieure d'une dar" J. COTTE. — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue. feuille, formant des amas dont la croissance même des galles compromet la solidité. Elles s’écrasent, font effort les unes contre les autres et rompent le mince pédicule qui les retient à la feuille. Cela n’a aucune importance en ce qui concerne leur évolution ultérieure, car cette chute ne se produit qu à l'automne, quand les galles ont atteint une taille suffisante; bon nombre d’entre elles tombent spontanément à terre à cette époque de l’année, même quand elles ne sont pas pressées par des galles voisines, et on ne peut voir aucune différence dans leur évolution entre les galles qui sont restées fixées à leur point d’origine et celles qui s'en sont détachées. En automne, saison où j'ai fait l'observation que je viens de rapporter, les galles renferment une larve blanche relativement grosse, dodue, bien digne d’être recherchée par les petits passereaux, et je comprends que les mésanges recueillent avec soin les galles qui leur échappent et tombent sur le sol. J'ai ouvert l'estomac d’une mésange bleue, tuée au moment où elle faisait sur un chêne une ample moisson de cécidies de N. lanuginosus : son gésier renfermait un nombre assez élevé de larves blanches, grasses et dodues, et tout autant de larves orangées plus petites, bien différentes des premières. J'ai été frappé, d'autre part, par l'absence presque complète de débris végétaux dans le gésier; peut-être les mésanges rejettent-elles les fragments de cécidies qu'elles ont ingérés, absolument comme le font les chouettes pour les os des proies dont elles se nourrissent. Je n'ai pas reconnu immédiatement les petites larves rouge orangé. C'étaient des larves de Diptères et, autant qu'on pouvait le déduire de l'examen à une forte loupe, il s'agissait de larves de Cécidomyide. Or les chênes sur lesquels venait de chasser la mésange possédaient, assez nom- breuses, les cécidies, rondes en dessus et pourvues en dessous d’un opercule tomenteux, que l’on attribue à l’action d'Arnoldia cerris (Kollar). Les larves que j'ai extraites du gésier ressemblaient d’une manière complète à celles que l’on pouvait voir dans une de ces cécidies, et Je crois que les mésanges ont appris à faire sauter d’un coup de bec l’opercule des cécidies pour s’em- parer de la larve qui se trouve au-dessous de lui. Enfin je dois ajouter que depuis assez longtemps je cherchais l’origine d’une sorte de cicatrice qui se voit souvent, à sa face inférieure, sur la nervure médiane des feuilles de chêne-liège : on dirait que la partie la plus saillante de la nervure a été enlevée d’un coup d’ongle. Je crois savoir maintenant d’où provient cette lésion : un coup de bec a dû faire sauter en ce point une cécidie de Neuroterus saliens (Koll.), et l’auteur du coup de bec doit être encore Parus cæruleus L. Voici donc une qualité nouvelle, celle de cécidophage, à attribuer à notre mésange bleue; elle contribue à en faire un utile auxiliaire de l'homme. Il est certain que l'oiseau se nourrit des larves de Neuroterus lanuginosus, il est presque certain qu'il en fait autant pour Arnoldia cerris et il est probable que Veuroterus saliens subit le même sort. Ce n’est pas la première fois que des oiseaux sont signalés comme destrue- teurs de cécidies : les faisans mangent les galles de Neurolerus quercus- baccarum (L.) gén. agame (Diplolepis lenticularis) et de Neuroterus numis- malis (Fourc.) gén. agame, les pinsons attaquent la première des deux et le bouvreuil, celle de Perrisia laricis (F. Lôw). On cite encore comme cécido- zoaires mangés par les oiseaux : ? Diplolepis quercus-jolü (L.) gén. agame, Cynips lignicola Hartig, C. Kollari Hartig, Trigonaspis megaptera (Panz.), Rhodites rosæ (L.), Andricus testaceipes Hart. gén. agame (4. Sieboldi Hart.). Les écureuils rechercheraient aussi les galles des chênes, ce qui ne me paraît pas se produire en Provence, là du moins où les écureuils ont des pins à leur disposition; Lacerla muralis Laur., pour de Stefani-Perez, se nourrirait VPN GONE SO SET ES PEUR : + bai") hs trrèté "too J. Cove. — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue. 23 - peut-être des cécidies de Tephritis trislis H. Low sur Phagnalon saxalile Cass. et de celles de Tephritis megacephala H. Lüw sur Inula crithmoides L. Les insectes prédateurs jouent, eux aussi, un rôle appréciable dans la réduction du nombre des cécidozoaires : une fourmi, Camponolus ligniperdus … Latr., détruirait les larves de Biorrhiza pallida (Oliv.) gén. sex. Je mets à part les cas dans lesquels les ennemis des galles s'attaquent aux lissus gallaires et non au parasite animal : c'est ainsi que j'ai étudié l'action de Polydrosus murinus Gyllh. sur les galles que produit Asphondylia |[saro- thamni H. Lôw] sur Calycotome spinosa L. et sur celles de Biorrhiza pallida (Oliv.). D’autres s’en prennent aux cécidies d'Apion cyanescens Gyllh. sur Cistus albidus L., de Zeuxidiplosis Giardiana (Kielf.) sur Hypericum perjo- ratum L.; mais j'ignore si, dans ces cas, c'est d'un animal carnivore ou d'un herbivore que je voyais les dégâts. Citons enfin, comme autre animal ennemi des cécidies, l’homme, qui recueille parfois ces productions. végétales dans un but industriel ou même dans un but alimentaire. Il m'a semblé que l'observation faite sur la mésange bleue méritait de figurer sur cette Feuille hospitalière, car elle permet de revenir sur la ques- tion que M. Rabaud v avait ouverte il y à quelque temps, celle des moyens de protection des insectes. Pour les larves cécidogènes, plongées dans l'épais- seur des tissus végétaux, plus encore que pour les larves qui s’abritent derrière un simple reploiement d’une feuille de végétal, les conditions de protection semblent fort heureusement réalisées. En plus de la nourriture abondante, de l'abri contre les agents extérieurs : froid, chaleur, sécheresse, tant qu'ils ne portent pas atteinte à la vitalité de la plante nourricière, le cécidozoaire a l'avantage d'être complètement dissimulé aux regards imqui- siteurs. Et cependant la mésange sait dépister la proie si bien cachée et faire franche lippée là où 1l semblerait que rien ne dût mettre son attention en éveil. Faut-il en conclure que le cécidozoaire n’est pas protégé ? La larve xylo- phage qui creuse péniblement sa longue galerie n’est pas à l’abri des attaques du dehors, elle non plus; n'est-elle pas protégée ? Tout dépend du sens, plus ou moins large, que nous donnons au mot protégé. On peut être protégé d'une manière relative, on souhaiterait l'être d’une manière absolue. La louffe de broussailles est pour le lapin une protection contre l'œil de l’homme; elle n’en est pas une contre le nez du chien. La chenille que recouvre une feuille de végétal, recourbée sur elle-même, est très exposée aux attaques des ichneumons et des autres parasites, et cependant il serait injuste de nier que la feuille lui donne une protection quelconque. C’est là une protection contre les chocs, qui peuvent amener une chute sur le sol, toujours fâcheuse; c'est une protection contre le soleil et son action desséchante, etc. Je crois même que c'est là un moyen de protection contre les oiseaux, ou du moins que cela l’a été au début, et que ce l’est peut-être encore contre certains oiseaux. Mais, à mesure que les proies deviennent habiles à se dissimuler, les prédateurs deviennent à leur tour plus habiles à dépister ces ruses. Nous assistons là à la réédition, dans la nature, de ce qui existe dans notre société humaine, à la lutte entre l’obus et la cuirasse par exemple, ou entre le cambrioleur et le constructeur de coffres-forts. Nous ne pouvons pas prétendre que le blindage du coffre-fort n'est pas une protection pour les valeurs qu'il recouvre parce qu'il est à la merci de la flamme du chalumeau. Même si dans cétte lutte la victoire définitive reste au cambrioleur, le coffre- fort n'en restera pas moins un moyen de protection : il protégera contre le feu, dans certains cas, et dans tous les cas contre les voleurs qui ne se sont pas pourvus d'un outillage moderne. RC RE 6 darts À Le ve Pr FORCE RENTREE 4 Le ASS 24 J. COTTE. — Un Oiseau cécidophage, la Mésange bleue. Les Ichneumonides, Proctotrypides, Braconides, Chalcidides, etc., jouent : un rôle plus grand encore, pour la limitation du nombre des insectes, que les oiseaux insectivores. Ce n’est pas la vue qui les guide, c’est un sens dans le genre de l’odorat sans doute, et qui les dirige d’une manière plus sûre que l'œil de l’oiseau le mieux doué; aussi la protection contre les insectes para- sites aurait-elle une importance plus grande encore, pour les insectes, que la protection contre les oiseaux; ce n'est, pas contre l'œil de leurs ennemis qu'il leur importe surtout d'être abrités. L'intéressant est de voir l'éducation des prédateurs se faire graduellement et de constater comment ils savent venir à bout des difficultés que leur offre la conquête de leurs aliments et se servir, dans ce but, de ce même moyen de protection qui au début leur cachait la proie convoitée. Lorsque les oiseaux de la rue d'Ulm voyaient des feuilles de chêne enroulées, sur la fenêtre du laboratoire, ils accouraient, pensant sans doute : « Bonne affaire, voici de la pitance ! »: il en était de même pour la mésange dont nous parlait M. Chap- pelier dans la Feuille. L'oiseau, quand son éducation s’est affinée, sait par avance où il sera fructueux de faire des recherches, tout comme le braconnier qui voit un écriteau : « Chasse gardée », présume qu'il aura chance de trouver: du gibier dans le périmètre protégé. Aussi M. Chappelier insiste-t-il avec beaucoup de raison sur ce fait qu'il se produit un véritable renversement dans le rôle du moyen de protection, signalant finalement ce qu'il cache. La cécidie, par sa forme exubérante et définie, la netteté de son contour, peut devenir un véritable organe réclame, faisant connaître au loin ce qu'il devrait soigneusement dissimuler. Et ce ne serait pas une raison pour dire que la cécidie n'est pas un moyen de protection. Elle le fut contre tous les préda- teurs, elle l’est encore contre beaucoup d’entre eux et contre de nombreux agents physiques. Marseille. Jules COTTE. PEL AA ARE PERRET INSECTES PARASITES DES RÉSÉDACÉES I. — Coléoptères. 1 ; Larve linéaire... UNREAL UARES, RE 2 21 ATQUEE EN. 05e BRL MM OMR, MAS CROSS 1 9 Lcylinidtique 0. nr SARE RNA ea 3 | méplate 8. 3 blanéhent ss Me. ASS 2 EDR AN EL UN IuEe à NÉE HONG. a anal ee à 2 SE SR A CAT PER SES ER RIRE 9 y \ à tête d’un brun rouge 12. | — "Jaume verdAire : ,Kcu ice POS ARR OC RSS D $ Imago entièrement noir mat 9. —, d'éclat Mérallique. 540012 MORE RE TA RER 6 g ÿ d'un vert bleuâtre 10. { — bleu verdâtre à antennes noires 11. 7 Imago à pubescence uniforme et à fémurs noirs 6. — : à moühelures 4}, #00)... RON RME CR 0) | L E L GOURY et GUIGNON. — Insectes parasites des Résédacées. 25 8 si Ru antérieurs roux 7. tous noirs, et ligne sulurale nettement argentée 5. 9 ( Larve brun sale, vivant à découvert 1. Ù — d'un blanc ICE dans He... PMP ns... 10 10 L: Dee RONA DNONZÉ..:.... 0... 11 — bleu verdâtre 4. Lt antennes roussâtres à deuxième et troisième articles très courts 2. à troisième article plus long que le deuxième 8. 1. — Larve linéaire de 5 à 6 m/m., d'un brun sale, à tête noire, à points verruqueux verdâtres surmontés d’une soie; vivant à découvert sur les feuilles qu'elle ronge. Sur Reseda lutea (Fontainebleau : Samois, Vulaines !). —— 6 à 9. Nymphose en terre. — Imago sauteur de 3 à 3,5 sur 2,5, de couleur très variable, à antennes de 11 articles; sur feuilles et fleurs S qu il crible de trous. — 9 à 9. HALTICA OLERACEA L. 2. — Larve linéaire de 3 à 4 m/m., d’un blanc verdâtre; dans galerie très étroite de la feuille minée. Sur Reseda lutea, R. luteola (Kalt. Bedel); R. odorata (Kalt.). Fontaine- bleau ! -— 5,6. Nymphose en terre. — Imago sauteur de 2 m/m. à 2,2x1, de couleur bronzée, à antennes roussâtres dont le deuxième et le troisième articles très courts paraissent soudés. — 6,7. PHYLLOTRETA NODICORNIS Marsh. 3. — Larve de forme et mœurs identiques. Sur Reseda (Kalt.); R. luteola (Bedel);: R. lutea (Fontainebleau : Samois, Vulaines !). — 5,6. Imago (2 m/m. x 1) de couleur bronzée, mais à troisième article plus long que le deuxième. — 6 à 9. PHYLLOTRETA PROCERA Redtb. 4. — Larve de forme et de mœurs identiques. Sur Reseda (Bedel). — 6,7. Imago (1,8 x 1) d’un bleu verdâtre e métallique, à antennes noires. — 5 à 10. PHYLLOTRETA NIGRIPES F. ). — Larve de forme arquée, à segments transversalement ridés: dans les capsules dont elle ronge les semences. Sur Reseda luteola (Kalt.); À. lutea (Bedel): R. lutea (Fontainebleau Samois, Vulaines !). —— 8,9. Nymphose dans la capsule nourricière. —— Imago (2,5 x 1,5) à élytres grisâtres dont la ligne suturale d’une pubescence argentée est très nette, à fémurs tous noirs; sur fleurs et fruits. —- 6,7. URODON SUTURALIS F. 6. — Larve de forme et mœurs identiques. Sur Reseda luteola (auct.) (Fontainebleau ! -— 8,9). Imago (2,5 x 1,5) à élvtres d’une pubescence argentée uniforme, à fémurs tous noirs; sur fleurs et fruits. — 6.7. URODON CONFORMIS Sul. 1. — Larve de forme et mœurs identiques. Sur Reseda lutea (auct.) (Fontainebleau ! — 9). Imago (2,5 x 1,5) à élytres grisâtres, mais à fémurs antérieurs roux: sur fleurs et fruits. —— 5; 7. URODON RUFIPES OÙ. 8. — Larve de forme méplate, apode et blanchâtre, à tête petite et d'un brun clair, à segments bien distincts: dans galerie du collet de sa plante. Sur Reseda lutea (Bedel) (Fontainebleau ! -— 10). Nymphose dans le collet ou la racine. — Imago (6-10 m/m.) oblong, noir, à Squamules grisâtres, à rostre prolongé puis élargi en spatule cannelée. 6,7. RHYTIDODERES PLICATUS 01. 26 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasites des Résédacées. 9. — Larve cylindrique, apode, blanchâtre, à tête d’un jaune rougeàlre: dans tiges et racines de la deuxième année. Sur Reseda luteola {auct.) (Fontainebleau ! — 9-10). Nymphose dans sa galerie bourrée de fibres. — Imago (2 à 4) d’un noir mat. — 7. BARIS MORIS Boh. 10. — Larve de forme et mœurs identiques. Sur Reseda lutea (Kalt.) (Fontainebleau ! — 8). Imago (2-4,5) d’un vert bleuâtre métallique, à élytres non deux fois plus longues que larges. se BARIS CŒRULESCENS SCOP. 11. — Larve de forme et mœurs identiques Sur Reseda lutea (Bedel) (Fontainebleau ! 8). Imago (4-4,5) d’un bleu verdâtre bronzé, à antennes noires, à élytres deux fois plus longues que larges. — 5; 7. BARIS PICICORNIS Marsh. 12. — Larve cylindrique d’un blanc verdâtre à mouchetures brunes, à tête petite et d’un brun rouge; mine la feuille près de l'aisselle. Sur R. luteola (Bedel). —- 5. Nymphose en terre. — Imago (3-5,5) à rostre noir, à élvtres ardoisées pubescente et tachée de blanc près de leur base. CEUTHORHYNCHUS RESEDÆ Marsh. II. — Lépidoptères. j Chenille arpenteuse 20. | = NOR Le de MORT As 7, RO 0 SSI 2 9 a D D PR Lo TO SR CE SU MN CAES see a PIE TS 5 “MANDAT TT LAURE A APPRNO GR NRRE M eEST E : 042 E LCR 6 3 moniliforme 19. NON: = Ni ii ns CNRS EE CT RS k k \ à têle d’un bleu mat 18. PU MB SEA ET RL ARR SR D 5 d’un vert pâle; stigmatale jaune continue 15. d'un vert clair; stigmatale jaune interrompue 16. 6 atténuée en avant seulement 17. [US OM... NE ANA CR PEER ; ( étoilée de poils blancs et roux sur les points verruqueux 18. ) finement veloutée, à stigmatale jaune 14. 19: : veloutée (30-45) d’un Jaune verdâtre taché de noir, à tête d'un bleu mat aftomé de noir, à large dorsale jaune, à stigmates blanchâtres sur stigmatale jaune continue. Sur Reseda (Meyrick). Chrysalide jaune verdâtre atomée de noir, à partie ventrale fortement carénée. — Papillon (60-65) à ailes supérieures blanches dont le sommet est bordé de noir chez ©, et ornée en outre de deux taches rondes et d’une autre allongée chez ©. — 5,6; 8,9 PIERIS BRASSICÆ L. 14. nille fusiforme (25-30) d’un vert sombre, à tête verte velue au vertex, à fine dorsale jaune, à stigmates blancs cerclés de noir sur stigmatale interrompue. Sur Reseda odorata (auct.). — 6,7: 9. Chrysalide à partie céphalique très pointue, — Papillon (45 m/m.) à ailes a da “Mi es À à sommet estompé de noir chez d, à gros points noirs chez O. — 5,6: 8;9. PIERIS RAPÆ L. AA | LA | 4 * . PIONEER GoURY et GUIGNON. — Insectes parasiles des Résédacées. 27 45. 25) d’un vert sablé de blanc et de noir, à tête luisante d'un Fa nn à stigmates cerclés de noir sur stigmatale jaune continue. Sur Reseda luteola, R. odorata (auct.). — 6,7: 9. Chrysalide d’un jaune verdâtre plus ou moins foncé saupoudré de noir. Papillon (40 m/m.) à ailes supérieures blanches et nervures estompées de noir chez ©, avec deux points noirs chez Q. — 3-5; 8,9. PIERIS NAPI L. 16. — Chenille cylindrique veloutée (25-30) d'un gris bleuté à granulations noires, à tête petite d’un vert clair, à sous-dorsale jaune continue, à stigmates noirs sur stigmatale Jaunâtre. Sur Reseda lutea (auct.). — 5,6. Chrysalide grisâtre tachée de noir et de roux. — Papillon (40-45) à ailes marbrées de noir et de blanc; le dessus des inférieures sans taches noires chez ©, très nettes chez Q ; dessous verdâtre à marbrures blanches. — 4,5; 8,9. PIERIS DAPLIDICE L. 17. — Chenille cylindriforme atténuée graduellement d’arrière en avant, verdâtre, à peine velue, à tête petite d'un vert jaunâtre. Sur Reseda (Kalt.). — 4,5. Chrysalide en terre. — Papillon (36 m/m.) à antennes filiformes chez Œ et ©. Ailes supérieures d'un brun à reflet violet, sauf au milieu; tache réni- forme d’un gris jaunâtre cerclé de noir, — 7 (Alpes). AGROTIS POLYGONA F. 18. — Chenille allongée, atténuée aux deux extrémités, brune à verruqueux étoilés de poils blancs et roux, à tête petite et globuleuse d’un noir luisant. Sur Reseda (Rambur). — 4,5. Chrysalide dans coque roussâtre formée de poils et de débris de sa plante. — Papillon GS à ailes noires traversées de bandes plus ou moins confluentes blanchâtres. © à ailes réduites à des moignons. — 5 (Midi). CLEOPHANA BÆTICA Rbr:. 19. — Chenille allongée (40 m/m.), moniliforme d'un brun rougeàtre, à tête grosse et légèrement aplatie, à verruqueux noirs surmontés de soies. Sur les grappes de Reseda lulea (Berce); R. luteola (Kalt.). — 8. Chrysalide en terre. — Papillon (38 m/m.) à ailes supérieures brunâtres plus foncées dans l’espace terminal, à tache réniforme petite tenant lieu de l'orbiculaire; ailes inférieures d’un jaune pâle, à nervures et large bande terminale noirâtre. HELIOTHIS ARMIGERA Hp. 20. — Chenille arpenteuse (35 m/m.), rase, à tête verte tachée de blanc sur les joues, à dorsale vert foncé finement ourlée de blanc, à stigmatale blanche. Sur Reseda (Mevyrick). — 8,9. Chrysalide en terre. — Papillon (30 m/m.) à ailes d’un jaune d’or à bandes interrompues formant de nombreuses taches irrégulières. — 5,6. VENILIA MACULARIA L. III. — Hémiptères. 21. — Punaise ovalaire (4 à 5 m/m.), noire, roussâtre en dessus. à antennes noires grêles à dernier article épaissi, annelées de roux sur les deuxième et troisième articles: à cories jaunâtres ornées en leur milieu de 2 points brun-noir, et vers leur extrémité de 4 autres points. Pattes rousses Sur Reseda odorata (Macquart). — 5-8. ISCHNORHYNCHUS RESEDÆ P7. ; \ 4 TELE s ee %. wx LEE. 1 [AL 28 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasites des Résédacées. IV. — Thysanoptères. 22. -—— Ailes étroites et allongées, frangées de cils plumeux, sauf sur le bord antérieur des ailes supérieures pourvues de nervures et de taches À transversales noires; ailes inférieures sans aucune nervure; antennes de 9 articles dont les 4 derniers peu distincts. C' blanchâtre, sauf la tête et les derniers segments abdominaux, qui sont de couleur brune (1 m/m.) ; Q d’un noir brunâtre à tarière rétractile par en haut (1,5 m/m.). Sur fleurs de Reseda odorata (Macquart). ÆOLOTHRIPS FASCIATA L. 23. — Insecte un peu plus petit de formes et mœurs identiques, à articles des antennes tous bien distincts, à ailes enfumées, mais sans taches. Sur fleurs de Reseda odorata (Macquart). MELANOTRIPS FUSCA Sulz. REMARQUES. — Les auteurs sont muets sur le genre de parasitisme de ces deux Thysanoptères. Macquart se contente de dire : « vivant sur le Réséda odorant ». Kaltenbach, sans citer Macquart, écrit : « vivent sur les fleurs de Réséda ». — Nous supposons que ces insectes confient leurs œufs aux fleurs qui S'épanouissent successivement sur la grappe des Résédacées, et que les larvettes rouges qui en éclosent épuisent les organes floraux. C'est à cet insecte que nous croyons devoir attribuer l’étiolement de la parte supérieure de toutes les grappes d’un très vigoureux pied de Reseda luteola, alors que les fleurs de leur partie inférieure étaient plutôt renflées (Melun : Barbeau ! 25 septembre 1911). Nous n’avons pas rencontré 1schnorhynchus resedæ, dont Macquart signale seulement la présence sur la Mignonnette sans autre indication. Fieber, dans son travail sur les Hemiptera, donne cet habitat comme très douteux et pure- ment accidentel (wohl nur zufällig). Cependant tout nous porte à croire que c'est à la piqûre d’une Punaise que l’on peut attribuer les nombreuses taches jaunâtres à suc extravasé que nous avons remarquées sur les feuilles des Résédas, taches que l’on ne peut confondre avec les marbrures grisâtres du dessous des feuilles, et qui sont dues au Peronospora crispula Fück, si commun sur Reseda luteola durant l'été 1912. Nous n'insisterons pas sur les nodosités des racines de Reseda lutea con- sidérée comme cécidie douteuse par M. Houard, dans son travail sur les Zoocécidies, et attribuée à un Nématode : Heterodera Schachti Schmidt. Notre Ceuthorhynchus resedæ Marsh. n'y serait-il pas pour quelque chose? On n'a rien signalé jusqu'à présent, à notre connaissance, sur un autre genre des Résédacées françaises : Astrocarpus sesamoides Duby et À. purpu- rascens Raf. Dans les genres exotiques Caylusea, Ochradenus et Randonia, seule l'espèce Ochradenus baccatus Delile attire l'attention par la cécidie enre- gistrée par M. Houard dans l'ouvrage cité plus haut, dans les Annales de la Soc: Ent. France, 1912,;5. 99. G. GOURY et J. GUIGNON. Quelques indications bibliographiques à l’aide des ressources de la Bibliothèque de la F. d. J. N. BÉGUINOT (A.). — Int. ad alcune forme di Reseda lutea L. (Bull. Soc. Bot. Ital., 1899, p. 229-238). -— Ancien Catalogue 38110. SAINT-HILAIRE (Aug. de). — Premier mémoire sur la structure et les anomalies de la fleur des Résédacées (Extr. Soc. roy. sciences, etc., d'Orléans, tome XIII). —— Ancien Catalogue 1412. | Goury et GUIGNON. — Insectes parasites des Résédacées. 29 GUIGNARD (L.). — Sur l’origine et la structure du tégument séminal des Résédacées (Soc. Bot., 1893, p. 57). — Ancien Catalogue mensuel 2447. Ip. — Sur la localisation des principes actifs chez les Résédas (C.-R. Acad. 41 déc. 1893, p. 861-864). — Id., 4007. Ip. — Id. (Ass. fr. Besançon, 1893, p. 461-470). — Id., 5765. 3,6: 1 | LES FORMES DIVERSES DE LA VIE 1 DANS LES FALUNS DE TOURAINE à | (Suite). Famille des Textilaridés. TEXTILARIA CUNEIFORMIS d'Orb. Fig. 2. È. Textilaria cuneiformis d'Orb., Foram. de l’île de Cuba, p. 147, pl. F, fig. 37-38. : — cuneiformis Terquem, Foram. du Plioc. de Rhodes, p. 34. Coquille cunéiforme, comprimée, légèrement rugueuse, élargie en avant, obtuse en arrière, obtusément anguleuse sur les côtés. Loges nombreuses quadrangulaires planes, disposées de chaque côté d’un axe. Elle est variable et plusieurs coquilles différentes paraissent avoir été décrites sous ce nom. Hauteur 0 mm. 5, largeur 0 mm. #4. - Assez rare. Manthelan, Saint-Epain, Bossée. Famille des Buliminidés. BULIMINA PUPOIDES d’Orb. Bulimina pupoides d’Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 185, pl. XL fig. 11-12. Coquille ovoïde allongée, élargie en haut, formée d'environ 11 loges dis- posées en spire autour d'un axe, saillantes et bombées, augmentant de volume de bas en haut. Ouverture semi-lunaire. Terquem y rapporte une coquille de Dunkerque. C'est ici la seule espèce du genre: nous sommes loim des 29 espèces décrites par Terquem pour l'Eocène parisien, quoiqu'elles v | soient rares partout. L: Hauteur 0 mm. 4, largeur 0 mm. 2. Unique. Manthelan. BOLIVINA CARINATA Terq. Bolivina carinata Terq., Foram. de l'Eoc. des env. de Paris, p. 148, pl. XV. fig. 19. d Coquille allongée, obtuse à ses extrémités, carénée au pourtour, formée de 1% à 15 loges un peu allongées, disposées obliquement de chaque côté d'un axe. Par transparence dans le baume, on voit que leur extrémité externe est pointue, d'où des intervalles en dent de scie comblés par la carène externe. Surface recouverte de ponctuations très fines. Ouverture simple, assez large à l'extrémité de la dernière loge. Les quelques échantillons recueillis diffèrent ; 1 EN NICE ot: RME À ER a HUM) sv? 1 } A # 30 G. LECOINTRE et D'ALLX.-— Foraminifères des Faluns de Touraine. un peu entre eux, comme ils différent de la figure de Terquem. Je crois néan- moins que c'est la même espèce. Longueur 0 mm. 5, largeur 0 mm. 2. Très rare. Manthelan. BOLIVINA ANTIQUA d'Orh. Bolivina antiqua d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 240, pl. XIV, fig. 11-13. Coquille allongée, comprimée, linguiforme, peu obtuse en avant, acuminée en arrière, arrondie au pourtour, couverte de points impressionnés. Grand nombre de loges augmentant de volume de bas en haut, étroites, non con- vexes, obHques, la dernière pourvue d'une ouverture simple, sans prolon- gement. L'espèce des Faluns diffère un peu du type de d'Orbigny, les loges sont moins allongées, mais étant données les variations qu’elle comporte, il n'y à pas lieu d’en faire une espèce nouvelle, C’est un des plus jolis Fora- minifères des Faluns. Il rappelle une natte élégamment tressée. Les dimen- sions varient suivant l’âge. Les plus grands individus ont : Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 2. Manthelan. Moins rare que la précédente. Famille des Lagénidés. LAGENA GLOBOSA Williamson. Lagena globosa Williamson, Foram. des côtes de l'Angleterre, p. 8, pl. E, fig. 15. : — _ globosa Reuss, Monographie des Lagénidés, p. 318, pl. I, fig. 1-3. — _ globosa Terquem, Foram. de la plage de Dunkerque, p. 67, pl. VII, fig. 3-4. | Coquille subsphérique, lisse, opalescente, bouche très petite située sur un prolongement à peine marqué. La Lagena globosa décrite par Terquem dans l'Eocène des environs de Paris, et qu'ils dit commune, me paraît avoir été confondue par lui avec une algue calcifère, car il lui attribue « un test épais, blanc, spathique. » Les lagena ont au contraire un test mince et transparent. TI la cite vivante à Dunkerque. Diamètre 0 mm. 3. Très rare. Manthelan. LAGENA CLAVATA d'Orb. Oolina clavata d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 24, pl. I, fig. 2-3. Lagena vulgaris var. clavata Will. Foram. de la Grande-Bretagne. Coquille très allongée, fusiforme, lisse, très prolongée en un tube en avant, renflée au quart inférieur, et ensuite acuminée en pointe aiguë en arrière. Variable comme diamètre du simple au double. Actuellement vivante et abon- dante, en particulier sur les côtes de la Manche, dans la baie du Mont-Saint- Michel. J'en ai également un échantillon unique du calcaire grossier de Grignon. Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 3. Manthelan. Rare. LAGENA VULGARIS Will. Lagena vulgaris Will., Foram. des côtes de l’Anglet., p. 3, pl. I, fig. ». Lagena vulgaris Terq., Foram. de la plage de Dunkerque, p. 21, pl. I, fig. ». Coquille plus ou moins ovale ou subglobuleuse, ou piriforme. lisse, trans- parente, avec prolongement effilé très variable comme forme, mais la base est toujours arrondie. Assez rare dans l’Eocène, elle habite actuellement la Manche et la Méditerranée. | Longueur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 4. Rare. Manthelan, Bossée, Ferrière-l’Arcon, Pontlevoy. à À BOT VEN SI ”, A À n APT EN s V AD Ed Le un) HE ; UT ._ G.LecoINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. 31 v dt À t MAT LAGENA PERLUCIDA Will. . Lagena vulgaris var. perlucida : Will. « Lagena », p. 5, pl. E fig. 7-8. _ Lagena perlucida Will., Foram. des côtes de l'Angleterre. _ C'est plutôt une variété de la précédente, dont elle se distingue par les _ petites côtes qui ornent sa base. Longueur 0 mm. 5, largeur 0 mm. 2. Manthelan. Très rare. | LAGENA STRIATA d'Orb. Ds Pagena simata d'Orb., Voy. de l'Amérique mérid., For., p. 21, pl. V, fig. 12. — striala Reuss, Monogr. des Lagénidés, p. 337, pl. HE, fig. 44-15. = Variable comme forme, plus ou moins ovoïde ou sphérique, ornée d’un …_ grand nombre de petites côtes s’arrêtant au voisinage de la naissance du col. … __N'existe pas dans l'Eocène parisien, mais c’est une des plus communes actuel- lement dans la Manche. Longueur 0 mm. 4, diamètre 0 mm. 3. _ . Assez rare. Manthelan, Saint-Epain. LAGENA COSTATA Reuss. Lagena costata Reuss, Monographie des Lagénidés, p. 329, pl. IV, fig. 54. Entosolenia costata Will., For. des côtes de lAnglet., p. 9, pl. I, fig. 18. Coquille ovoïde ou subglobuleuse, rétrécie en avant, ornée de côtes élevées, tronquées, les intervalles plus larges que les côtes. Très rare dans l’Eocène parisien, où Terquem cite une variété très globuleuse: il en cite de Dunkerque une variété ovoide. C’est de cette dernière que se rapproche celle des Faluns où elle est assez rare. | Hauteur 0 mm. #, diamètre 0 mm. 3. ‘ . Manthelan. 17 rs D ET FISSURINA CARINATA Reuss. Fissurina carinata Terq., Foram. de la plage de Dunkerque, p. 68, pl. VIT, he10"4,0. a _— — Reuss., Monogr. des Lagénidés, p. 338, pl. VII, fig. 86. Coquille uniloculaire, plus ou moins ovoïde ou irrégulièrement orbiculaire, comprimée et arquée sur les côtés, arrondie en arrière et obtuse en avant, munie d'une carène sur tout son contour. Ouverture en fente allongée el - bordée. Terquem la cite fossile dans l'Eocène parisien et vivante à Dun- __ kerque. Diamètre 0 mm. 2. Rare. Manthelan, Saint-Epain. D FISSURINA PUNCTATA, NOV. Sp. | Pie-3. Coquille uniloculaire, subcirculaire, avec l'extrémité antérieure un peu allongée. Carène tranchante sur tout le pourtour. Surface couverte de nom- _ breuses ponctuations. Bouche en fente. 4 Diamètre 0 mm. 2. ; _ Très rare. Manthelan. FISSURINA PULCHRA, NOV. Sp. Fig. 4. _ Coquille uniloculaire, ovale allongée, un peu comprimée, entourée d'une mince carène transparente. La partie principale est opaque et creusée de 32 G. LECOINTRE et D'ALLIX.-— Foraminifères des Faluns de Touraine. petites malléations. L'extrémité antérieure porte un prolongement obtus muni d'une ouverture en fente. Longueur 0 mm. 5, largeur 0 mm. 3. Unique. Manthelan. DENTALINA SUBARCUATA, Var. JUGOSA Will. Dentalina subarcuata, var. jugosa Will., Foram. des côtes de l’Anglet., p. 20, pl: Ie, Coquille allongée, arquée légèrement, formée de 10 loges croissant insen- siblement en diamètre et en hauteur. Les premières sutures sont à peine marquées, les autres le sont davantage; ornée dans toute sa longueur de fines côtes un peu obliques, se continuant sans interruption par-dessus les sutures. : Je la rapproche de l'espèce de Williamson, dont elle peut être une autre variété, car la figure porte des côtes plus grosses et moins nombreuses. Notons que le genre Dentaline, abondant dans le Secondaire, est plutôt rare dans l'Eocène, où les espèces sont fort petites. Celle-ci est d’une taille remar- quable, et l'échantillon unique vient de Pontlevoy. Longueur 4 mm., largeur au milieu 0 mm. 7. NODOSARIA HECTICA Gümbel. Nodosaria hectica Gümbel, Beiträge zur Foram. der Nordalpinen, Eocœn- D'OIDIPS NDS DONS Coquille allongée, lisse, 3 loges allongées, à côtés droits subarrondis près de la suture. Ouverture bordée, quand la coquille est entière, mais la troi- sième loge manque presque toujours. Longueur 1 mm., largeur 0 mm. 2. Assez rare. Manthelan. Ce Foraminifère est absolument identique à ceux de l'Eocène parisien, où il est aussi très rare. Notons en passant que sa forme est exceptionnelle au genre Nodosaria, qui a généralement les loges arrondies et les étranglements bien marqués. Nous retrouvons le caractère du genre dans l'espèce suivante. NODOSARIA MARIŒ d'Orb. Nodosaria Mariæ d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 34, pl. L fig. 15-16. _- Mariæ Terq., Foram. de la plage de Dunkerque, p. 111, pl. XI, fig. 4. Coquille cristalline et translucide. Première loge allongée et pointue, deuxième loge très courte terminée par une ouverture un peu évasée. Terquem la cite à Dunkerque et en décrit 2 variétés : l’une grêle, l’autre raccourcie. Celle de Touraine se rapproche de la dernière. Elle existe éga- lement dans les Faluns du Bordelais. Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 2. 2 échantillons. Manthelan. MARGINULINA FABIFORMIS Terq. Marginulina fabijormis Terq., For. de la plage de Dunkerque, p. 143, pl. XVI, fig. 14-15-16. Coquille assez courte, comprimée, lisse, légèrement arquée, arrondie au pourtour, étroite en bas, plus large en haut. Loges arquées, allongées trans- versalement. Bouche ovale, située à l’extrémité du bord dorsal. Je la rap- proche d’une espèce de Dunkerque dont Terquem décrit 3 variétés assez différentes. Le type des Faluns, unique d’ailleurs, ne répond strictement à aucune, mais c'est encore à cette espèce qu'il se rapporte le plus et les Mar- a £ ER PTS TS < PRESS EC RI PIS T Te - CP TU, SR US SRE SE G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. 33 ginulines sont tellement polymorphes qu'il faudrait créer autant d'espèces que d'individus. Les Marginulines étaient assez abondantes et variées à l’époque secondaire. Je n’en connais pas de décrite pour l'Eocène parisien, Mais elles ont des caractères ambigus qui les rendent très difficiles à distinguer de certaines cristellaires. Hauteur 0 mm. 6, largeur O0 mm. 3. Unique. Manthelan. CRISTELLARIA ROTULATA d'Orb. Cristellaria rotulata d'Orb., Foram. de la Craie du bassin de Paris, p. 26. pl. I, fig. 45-18. — rotulala Park. et Jon., in Carpenter, Introd. to the study of the -Foram., p. 310. Je signale quelques échantillons un peu usés, mais reconnaissables, peul- être remaniés de la Craie. Berthelin la cite, il est vrai, vivante à Pornichet, mais en ajoutant que sa forme n'est pas identique à celle de la Craie. Je doute, en effet, que ce soit la même. Quant aux échantillons des Faluns, ils sont bien semblables à ceux de la craie de Meudon. CRISTELLARIA ACUTA Terq. Cristellaria acuta Terq., Foram. de la plage de Dunkerque, p. 116, pl. XIE, ne 21: Coquille brillante, vilreuse, ovale aiguë, comprimée, lisse, formée de > loges planes, comme lobées, croissant régulièrement, arrondies extérieu- rement, aiguës à l'intérieur, la première ovale, les autres triangulaires. Base un peu enroulée. Ouverture striée. Un peu différente du type de Terquem, les Cristellaires étant très polymorphes. Diamètre 0 mm. 4. Unique. Manthelan. CRISTELLARIA CALCAR Lin. _Cristellaria calcar Lin. Fo — calcar Will, Foram. des côtes de l'Angleterre, p. 27, pl. I, 1e 02: Coquille lenticulaire, brillante et lisse, 8 loges toutes visibles extérieure- ment, la première sphérique, les autres plus où moins triangulaires arrondies séparées par des sulures laissant des espaces clairs. Contour arrondi sans dents. Le nom spécifique a été créé pour d’autres variétés portant des dents sur leur contour. Actuellement vivante, mais plutôt rare. Diamètre O0 mm. 5. Unique. Manthelan. Famille des Polymorphinidés. Cette famille a dans les Faluns de Touraine d'assez nombreux représen- tants en individus et en espèces, comme dans les terrains secondaires et ter- tiaires éocènes, mais, comme toujours, il y a tellement de variétés de formes que la détermination est déconcertante. Néanmoins, quelques espèces assez caractérisées ont pu être assimilées à des tvpes déjà décrits. Deux espèces paraissent nouvelles, les autres sont douteuses, tenant des unes et des autres, et des études très longues seraient nécessaires pour débrouiller ce chaos. D'Orbigny avait établi pour cette famille piusieurs genres : Polymorphines, Guttulines et Globulines, fondées sur le nombre et la disposition des loges, distinction embarrassante dans la pratique, comme l'a fait observer Terquem, et l'étude des Faluns de Touraine, comme celle de l'Eocène ne fait que con- firmer cette manière de voir. 34 G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. POLYMORPHINA COMPLANATA d’Orb. Polymorphina complanatla d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 234, pl. XI, fig. 25-30. Coquille rhomboïde, lisse, anguleuse à ses extrémités, très comprimée et plissée des deux côtés, loges nombreuses allongées, croissant des premières aux dernières, peu convexes el séparées par des intervalles peu profonds. Ouverture radiée. Plusieurs échantillons sont conformes au type, d’autres sont plus lancéolés, maïs présentent bien la même disposition des loges. Longueur 1 mm. ÿ, largeur 1 mm. = Bossée, Paulmy. Assez rare. cs \ | jh) ll ï \ Ne) 2) — .) ] / & 7 À CC LY) D a TEE FIG. 4. — Fissurina pulchra. F1G. 5. — Polymorphina Lecointræ. POLYMORPHINA LECOINTREÆ, NOV. Sp. Fret Coquille très variable, plus ou moins globuleuse, comprimée; 5 à 7 loges à sutures peu profondes. Leur disposition est souvent confuse. Cependant, sur la plupart des individus, on voit qu'elles sont disposées symétriquement de chaque côté d’un axe fictif sur lequel elles empièlent alternativement à droite et à gauche. Il n'y à pas deux exemplaires absolument semblables. L'emplacement de l'ouverture n'est indiqué par aucune saillie, mais par une partie plus transparente, à l'extrémité de la dernière loge, partie percée d'un trou entouré de stries radiées. On fait mieux apparaître ce trou ainsi que les stries radiées en les touchant avec une solution de carmin. Malgré ce procédé, on ne peut souvent la voir, mais il n'esi pas rare de constater sur un certain nombre d'individus une ou plusieurs perforations, en des points ariables de la coquille, et non entourées de stries. Ces perforations, qui semblent s'être faites du vivant de l'animal, n’auraient-elles pas eu pour but de suppléer à l'ouverture normale accidentellement bouchée ? Les parois internes des loges sont très amincies et celles-ci communiquent entre elles par de larges ouvertures en forme de boutonnière à bords tran- chants Comme on peut le constater en faisant des coupes. Cette polymorphine est.commune dans presque toutes les localités de la Touraine et elle est remarquable par sa grosseur 2 mm. en moyenne (1). 1) Au moment de lérminer ce travail, je recois de M. de Monterosalo, des Foraminifères non déterminés du liloral de Palerme, parmi lesquels des polymorphines ayant une extrême ressemblance avec lespèce que je décris comme nouvelle. Elles sont en général, un peu plus allongées, les loges plus nombreuses et plus renflées. no ve d' 1U - LENE £ % EN, _, FAÂX EC CAS 64 ‘ + Û + d : r AA 4 (12 + ENT L ASIE LIEN ; | ne n à 1 ASE à j Ye G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminijères des Faluns de Touraine. 35 POLYMORPITINA COMPRESSA d’Orb. … Polymorphina compressa d'Orb., Forma. tert. de Vienne, p. 233, pl. XI, &s . fig. 32-34. À Coquille oblongue, lancéolée, très lisse, très comprimée inégalement, un - Gûté étant plan, l'autre un peu convexe, acuminée à ses deux extrémités. … $ loges oblongues séparées par des sutures peu marquées. La dernière loge acuminée en avant est munie d'une ouverture radiée. Longueur 2 à 3 mm., largeur 2 mm. Peu commune. Paulmy, Bossée. D° ALLIX. {A suivre). 4 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Note sur l'Helix barcinonensis Bourguignat. — Les Helix du groupe de l'Æélir barcinonensis Bourguignat sont, indubitablement, dans la Péninsule Ibérique, les représentants des Cusalpina de la Péninsule Italienne de l’Istrie et des Iles, qui a tait le sujet d’une étude par M. Fagot dans le ©. I, p. 107, du Zulletin de la Société malacologique de France. Le type de cette série est l’Æelix barcinonensis (1) Bourguignat. . Rossmässler (/conog. der Land und Süssw. Moll. Europa’s, Heft. 13 und 14, $. 24, E taf. 67, fig. 830-839, 1854) décrit et figure l’Æelix caperata Montagu et nous apprend, dans le texte, que la figure 830 représente des exemplaires d'Agen, en France, qui lui ont été donnés par Terver, et que sous la figure 831 est dessiné le type du # comté de Kent, en Angleterre, envoyé par John Hamilton, de Londres; enfin que n' la figure 832 représente des individus recueillis par Hall en Portugal. Des échan- - tillons plus gros ont été trouvés par Willkomm à Aranjuez (Espagne), mais, malheureusement, l’auteur néglige de les décrire et de les représenter. Il est incontestable que la figure 830 s applique à l’Æelix caperata, puisque | c’est la seule espèce de ce groupe que l’on trouve dans l’Agenais; il en est de même à de la figure 831 représentant des individus d'Angleterre. La figure 832 paraît également s'adapter à la même espèce, à cause de la disposition des bandes, de l’ombilic et de la surface presque lisse du test; 1l n’y a, d’ailleurs, rien d’étonnant à cela puisque l’Æelix caperata abonde en Portugal et que c’est probablement en suivant le littoral qu'elle s’est répandue jusqu’en Angleterre. En 1864, Bourguignat (Afalacol. Algérie, t. IT, p. 355) cite simplement le nom d'Æelix barcinensis (barcinonensis), appliqué par lui à lÆelix caperata Ross- mässler (non Montagu), qu’il croyait différente, tandis qu'il n’en est rien, ainsi | que je vais le prouver. \ Dans le courant de l’année 1868, le D' Rambur publia, dans le /ournal Conchyl., _ p. 266, 1868, sous le nom d’Æ/elix mirandæ, une coquille trouvée par lui à Miranda del Ebro; mais ce nom n’a pu être adopté parce qu’il existait déjà une Æelir mirandæ Lowe (Ann. and magaz. hist., p. 107, 1861), espèce différente de l’île de Gomeri, dans les Canaries. En décembre 1868, Bourguignat (Moll. noux. litèg. ou peu connus, p. 303, chap. 94, pl. XLIT, fig. 12-16) persiste à croire que la figure de Rossmässler repré- \ sente son ÆZelix barcinensis; pourtant, il a l’heureuse inspiration de faire dessiner …_ des individus de Barcelone, et c’est le seul motif pour lequel son nom doit être , conservé. En effet, la figure de Rossmässler s'appliquant à l’Æelir caperata, le à nom d’AÆAelix mirandæ eut été le premier en date, s’il n'eut été employé antérieure- ment: mais ce vocable devant être rejeté, la désignation faite par Bourguignat doit seule être maintenue. Quelques mois plus tard, le D' Rambur s’apercevant du double emploi pour son CE Helix mirandeæ, changea ce nom en celui d’herica, inadmissible comme postérieur. 44 (1) Nora. — Bourguignat. en décrivant cette forme, lui donna le nom de barcinensis (1864, .…… Malacol. Algérie, t. IT, p. 355). C'est un non sens, car le nom ancien de Barcelone est Barce- "+ nona et celui sous lequel on doit désigner celte coquille est donc barcinonensis. 36 Notes spéciales et locales. Voici donc la véritable synonymie de cette espèce : É 2.4 re ni 1868 (J Eh Con p. 266), non 71. mirandæ Lowe. elix barcinensis Bourguignat, décembre 1868 (Woll. . ditigi Pl ET Ab) gnat, ( nouv. litigieux, p. 303, elix iberica Rambur, 1869 (Journal Conchyl., t. XVI, p. 254, pl. I , Helix barcinonensis Westerlund, 1890 (Katia, Conch. 5e RP à : Vo Le type de cette espèce, tel qu’il a été figuré par Bourguignat, se trouve çà et là dans toute la Catalogne, au nord de Barcelone, mais il est toujours localisé et assez rare. Les causes de cette rareté sont les suivantes : | 1° Cette espèce est absolument calcicole; 2° Elle ne vit que dans les vignobles; 3° Elle semble ne pas dépasser l’altitude de 100 mètres. Or la région nord de la Catalogne est presque entièrement composée de roches acides ou très siliceuses : granites, porphyres, gneiss, grès anciens, schistes, etc. et les plaines sont recouvertes d’alluvions récentes mais argilo-siliceuses et formées de roches anciennes. Les lambeaux de terrain calcaires sont très rares, ceux cultivés en vignes sont enccre plus rares et sont à une altitude inférieure à 100 mètres. Les habitats de l’Æ. barcinonensis sont done toujours très restreints, spora- diques, complètement séparés et souvent très éloignés les uns des autres, mais ils sont toujours situés dans les vignobles et flancs de coteaux, entre 25 et 60 mètres d'altitude, exposés au sud et très secs, et généralement sur des calcaires travertins très récents (note de M. Thieux). Nice. Ct Cazior. Note sur quelques plantes de Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure). — Je viens corriger quelques erreurs et ajouter quelques plantes intéressantes à une précé- dente note sur la flore de Moisdon-la-Rivière (Voir #. d. J. N., 1% juillet 1912). 1° Corrections. — La plante appelée Barbarea vulgaris est plus exactement B. præcox KR. Br.; celle appelée Spergula arvensis est S. vulgaris Boën ; celle appelée Luzula vernalis est L. Forsteri D.C. et celle appelée Festuca ovina est F. tenuifolia Sibth. Au lieu de : Lepidium campestre R. Br., lire : Lepidium heterophyllum Benth. = Drosera sp. ?, — Drosera intermedia Hayne:(Lau- nay KR. R.). ni S. rubra Pers., — Spergularia rubra Pers. — Festuca Myurus L., — Festuca Myuros D. C. 2 Adilitions. — Les coteaux schisteux qui se trouvent dans le centre et à l’est de la commune sont caractérisés par : Âanunculus nodiflorus L. (à la Motte), Silene nutans L., Hypericum linarifolium NVahl., Trifolium glomeratum L., Poly- carpon tetraphyllum L., Scleranthus perennis L., Peplis Boræi Jord. (à la Motte), Filago montana L., Plantago carinata Schrad., Seilla autumnalis L., Asplenium lanceolatum Sm., etc. J'ai trouvé : Senebiera didyma Pers. — Çà et là. Peucedanum gallicum Latourette. — Butte des Drouhets. Rare. Galium anglicum L. (G. ruricolum Jord.). — Çà et là dans le $S.-O0. de la commune. Pinguicula lusitanica Li. — Landes tourbeuses. Alhum oleraceum L. — Bords du Don, près la Pochetais. Lemna arhirza L. — Etang de Gravotel. La Pochetais, par Moisdon-la-Rivière (Loire-Inf.) Charles HALET. Nécrologie. — Nous avons le regret d'annoncer le décès de M. Ed. BRABANT, de Cambrai (Nord), membre de la Société Entomologique de France. Depuis de nombreuses années, il s’était adonné à l'étude des Lépidoptères, dont il possédait une belle collection. Il a publié diverses notes très appréciées et décrit plusieurs espèces nouvelles de Noctuelles de la Guyane. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Fr Le Le ee ot So Imp. Oberthir, Rennes— Paris (149-13) « nè sort , Lx x | 19 Mars 1913 — V: Série, 43° Année a N° 507 LA FEUILLE _ DES JEUNES NATURALISTES LA QUESTION DES MOYENS DE PROTECTION La conception suivant laquelle les êtres vivants ne persistent qu'à la faveur de « moyens de protection » semblables à ceux que l’homme emploie paraît, au premier abord, la seule possible, la seule adéquate aux faits. Elle procède d'une interprétation toujours facile et permet un récit très attrayant de la manière d'être ou de vivre des animaux, voire des plantes. Dans son très intéressant article sur la Mésange bleue, M. Jules Cotte a tiré de cette concep- tion le meilleur parti, en le présentant sous son jour le plus séduisant. Il faut, cependant, savoir résister à la séduction et se demander si le point de vue des « moyens de protection » cadre vraiment avec l’ensemble des faits actuellement connus, si ce point de vue est établi avec toute la rigueur que l'on est en droit d'exiger. Sans doute, il n'y a pas lieu de s'étonner que les galles et diverses autres productions aient été considérées, par un très grand nombre de naturalistes, comme des abris protecteurs; pendant assez longtemps l'interprétation a pu paraître étroitement liée au seul fait connu : la présence d'animaux dans des galles, des fourreaux, etc. Mais du jour où il fut avéré que des animaux — prédateurs ou parasites — étaient spécialement attirés vers l'hôte de ces « abris protecteurs », l'interprétation tombait forcément, car elle dépassait désormais les données nouvelles de l'observation. Des Insectes vivent dans des galles, des fourreaux, des feuilles pliées, etc., mais üs sont cependant dévorés. Dès lors, l'observateur ne peut choisir qu'entre deux attitudes, ou bien s'en tenir simplement aux faits observés, ou bien penser que la galle ne protège pas l’insecte. Tout autre choix serait arbitraire, car il reposerait, non plus sur des faits bien établis, mais sur des hypothèses gratuites ou sur des analogies forcées. Dire, par exemple, que les galles ou les feuilles pliées ont été protectrices, puis ont perdu la plus grande partie de leur efficacité serait une affirmation pure, absolument indémontrable, puisque, en l'occurrence, le passé nous échappe entièrement. Pareille affirmation ne peut être soutenue que par un argument lui-même appuyé sur une comparaison, et celle-ci constitue une erreur de méthode. L'argument consiste, en effet, à admettre une marche parallèle entre l’at- taque et la défense — l’obus et la cuirasse. Si cette marche correspondait à la réalité, elle montrerait clairement l’inutilité de la défense qui n'arrête pas, qui retarde à peine l'attaque et la défaite. Mais cette marche parallèle est _ un mythe : où sont les progrès successifs dans un sens et dans l’autre ? Où 38 Et. RABAUD. — La queslion des « moyens de protection ». sont les galles partielles ? les feuilles à demi roulées ? Où est l’accentuation de la défense ? Où sont les hésitations de l'attaque ? Et comment, d’ailleurs, tout cela se serait-il produit ? Voici un Neurotère; il se croyait défendu, un oiseau passe et le mange : le voilà bien empêché d'améliorer sa protection. Ses congénères, du moins, l’ont-ils vu, et son malheureux sort leur servira-t-il d'enseignement ? Et non ! les Neurotères épargnés par la Mésange n’ont rien changé à leur manière de vivre, pour cette excellente raison qu'ils n’ont ressenti aucun contre-coup de la mort d'un certain nombre d’autres Neuro- tères. Aurait-ils d’ailleurs ressenti ce contre-coup, auraient-ils pu — nouvelle hypothèse gratuite — modifier leur galle, que le changement demeurerait sans effet, car la galle étant devenue signal, la mort de tous les Neurotères s'ensuivrait à brève échéance. Et ceci nous le constatons positivement : la Mésange reconnaît les galles comme elle reconnaît les feuilles pliées ou enroulées. On peut, au surplus, constater expérimentalement qu'un insecte attaqué n'améliore pas son « moyen de protection » d’une façon très sensible. Si nous détruisons, en tout ou partie, le cocon que tisse une chenille, celle-ci répare le dégât simplement et le tissu nouveau n'est pas plus résistant ni plus épais que l’ancien; si, enlevant une larve de l'intérieur d’une feuille pliée, nous la plaçons sur une nouvelle feuille, la larve pliera la seconde comme elle avait plié la précédente. Et ainsi de suite : j'ai pratiqué maintes fois des essais de ce genre avec des larves variées, et jamais je n'ai pu constater une « amélioration » quelconque du moyen de protection. Je me plaçais pourtant dans les conditions les meilleures pour obtenir un résultat dans ce sens, puisque tout en me gardant bien de blesser l’Insecte, je détruisais son abri, me livrant ainsi contre lui à une attaque caractérisée. Si l’on me répond que les Insectes d'aujourd'hui ne sont pas les Insectes d'autrefois, j'en tomberai immédiatement d'accord. Mais comme nous igno- rons tout, à ce point de vue, des Insectes d'autrefois, nous nous retrouvons alors dans le vide absolu. Et cela me conduit à affirmer d'autant plus que l'argument de la marche parallèle de l'attaque et de la défense ne repose vraiment sur rien. Tout dépend, va-t-on dire, du sens attribué au mot « protégé ». Si l'Insecte n’est pas protégé contre la Mésange, il le serait contre un autre animal, contre les intempéries, contre les chocs; la protection n’est que relative. Fort bien. Pour ma part, je constate un fait précis et un seul : l’Insecte n’est pas protégé contre la Mésange. De ce fait j'ai le droit de tirer une conclusion ferme sur la capacité protectrice de la galle; toute autre conclusion ne sera que suppo- sition sans aucun appui, Car rien n'autorise à penser que tel animal ne mange plus l’Insecte depuis que celui-ci s’enferme dans une galle ou que tel autre le mangerait s’il ne s’enfermait pas. Nul ne sait donc si la protection est relative, aussi peu que ce soit, pas plus que nul ne sait si elle fut jadis plus efficace qu'aujourd'hui. Et nul ne le peut savoir, parce que les éléments d’information manquent entièrement. * * * Au demeurant, l’argument d'une marche parallèle de l'attaque et de la défense n’est qu’une faute de raisonnement provoquée par une erreur fonda- mentale de méthode : l’emploi de l’anthropomorphisme. Celui-ci entraîne à conclure de l’homme aux autres animaux et aux plantes, c'est-à-dire à généraliser un cas particulier sans s'être assuré de sa géné- ralité, à supposer, sans autre preuve, que le monde entier est une forme de l'humanité. Et. RaBauD. — La question des « moyens de protection ». 39 Que le procédé soit tout à fait illégitime, cela ne fait certainement aucun doute. Il suffit de regarder, pour se rendre compte que si les êtres vivants … possèdent des propriétés communes à tous, chacun d'eux possède des par- ticularités qui lui sont propres. De quel droit déclarerions-nous que ces particularités se confondent avec les propriétés communes ? On ne peul conclure d'un animal à l’autre qu'avec la plus extrême prudence, quel que soit d'ailleurs l'animal dont il s'agisse, car il ne serait pas moins absurde de s’ingénier à retrouver chez le Hanreton les manières d'être de la Guêpe que de chercher à voir dans les galles l'équivalent des forteresses bâties par l'Homme. La seule méthode valable est de considérer chaque être relativement à Jui- même et de rechercher comment ont évolué, chez l'être considéré, les pro- priétés communes à tous. Si, chez l'Homme, telle de ces propriétés est devenue l'attaque et la défense, au sens habituel des mots, c'est gageure que s’obstiner à retrouver partout une évolution comparable. La même propriété générale, chez d'autres animaux, à pu se développer dans un sens différent ou ne pas se développer du tout; il y a, dans tous les cas, fort peu de chances pour que l'évolution se soit effectuée précisément dans le même sens, pour qu'il v ail attaque et défense — obus et cuirasse — au sens humain. Telle est bien l'erreur de méthodes sur laquelle repose, ce me semble, la conception fort ancienne des « moyens de protection ». + *# Au surplus, et pour mettre complètement en valeur tout ce qui précède, ne suffirait-il pas de montrer qu'une galie peut se produire dans des conditions telles qu'il ne soit guère possible de la considérer comme une défense à un titre quelconque ? Supposons qu’une galle se développe à l'intérieur d’une coque à parois épaisses et dures, possédant toutes les qualités exigibles d'une bonne cuirasse, il n'est pas croyable que dans ces conditions la cécidie apporte avec elle un supplément utile à cette « protection », et force nous sera bien d'attribuer à cette cécidie une autre signification. Or, pareille cécidie n'est pas une vue de l'esprit; je viens d'en signaler l'existence à l'intérieur des noisettes (1), où elle est provoquée par la larve de Balaninus nucum L. Cette galle possède les diverses propriétés communes à loutes les galles et n'a d'autre particularité que sa situation cachée; je puis donc légitimement con- clure de celle-là à l'ensemble des autres et dire que la signification de défense qui leur est d'ordinaire attribuée ne paraît guère exacte. La galle est avant * tout la réaction d'un végétal à certaines excitations et l’on peut se demander, non sans raisons, si l’eflet le plus immédiat de ces formations n'est pas d'étouffer l'œuf ou la larve. Que cela se produise, je le considère, d’après quelques observations, comme infiniment probable. Nous voici, dès lors, entraînés à envisager la défense sous un jour assez particulier. Elle ne serait jamais que le résultat secondaire d'un phénomène ayant un sens tout différent, de sorte qu'en aucune façon on n'est en droit de parler des progrès parallèles de la défense et de l'attaque. Non seulement la défense est un résultat secondaire, mais elle est aussi un résultat acces- soire et, fort souvent sans doute, sans efficacité vraie. Pour s'en convaincre, il suffit de se souvenir qu'il existe des galles faculialives. Giard, par exemple, a montré que la génération printanière de Drisina glutinosa Gd. détermine (1) Etienne Rabaud. — La cryptocécidie du ver des noisettes et la signification biologique des galles. C. R. Acad. Sc., 20 janvier 1913. A" LA PUIS T'ES 97 7 Re ANT US 40 Et. RABAUD. — La question des « moyens de protection ». un galloïde sur les feuilles tendres de l'Erable, tandis que la génération d'été ne provoque rien de semblable sur les feuilles sclérifiées (1). La génération d'été serait-elle moins bien « protégée » que la génération du printemps ? Ce n'est pas à croire, puisque les générations du printemps continuent de suc- céder aux générations d'été. Dans le même ordre d'idées, Molliard a mis en évidence un fait plus frap- pant encore. Il s’agit d'une galle déterminée par un Dorylomus sur les chatons de Salix caprea (2). Il semble que cette galle soit exceptionnelle et ne se produise que lorsque la ponte de l’insectle est sultisamment précoce, ou la végétation du Saule suffisamment tardive pour que l'œuf soit déposé dans des tissus jeunes. La coïncidence n'aurait peut-être pas lieu tous les ans ni dans toutes les régions, de sorte que, le plus souvent, le Dorylomus consi- déré vivrait à découvert sur les chatons, ni mieux ni plus mal « protégé » que lorsque les tissus du Saule forment une galle autour de lui. Ce sont là des faits positifs. Si on les rapproche des chservations non moins positives montrant des prédateurs dévorer les gallicoles, et des parasites les envahir, ont est logiquement conduit à dire que la « protection », relative au point d’être inefficace, n’est vraiment pas la signification biologique des galles. Celle-ci doit être recherchée dans l'interaction d'une plante et d'un animal d'où résulte, dans un certain nombre de cas, l'adaptation du second, à des conditions de vie qui ne sont pour lui ni meilleures ni pires que d’autres. Quant aux feuilles repliées, aux fourreaux diversement construits, aux cocons, eic., nos connaissances à leur sujet sont extrêmement limitées. Que nous n'ayons pas le droit de les considérer comme « protection », au sens anthropomorphique, c’est ce qui ressort, je l'espère, des lignes précé- dentes. Les uns et les autres n’en ont pas moins un sens. Quel est-il ? Pour tenter de le connaître, l’expérimentation et l'observation comparée deviennent indispensables. Suivant toutes probabilités, les questions d’éclairement, d'hy- sgrométrie et bien d'autres encore entrent en ligne de compte; mais, à cet égard, une Supposition quelconque ne saurait tenir lieu de solution. Nous devons nous dire que nos connaissances biologiques sont encore très frag- mentaires et, sur bien des points, tout à fait insuffisantes. Nous en savons cependant assez pour refuser désormais de nous déclarer satisfaits par des explications dans le genre de l « attaque » ou de la « défense ». Certes, nous ne pouvons douter un instant que tout être vivant soit protégé, car s'il ne. l'était pas il n’existerait plus; le tout est de savoir de quelle manière il est protégé; cela revient à rechercher la nature vraie des relations des êtres entre eux et avec ce qui les entoure. Si nous nous contentons de solutions super- ficielles, faites d’ignorance et de préjugés, nous ne tenterons jamais rien. Paris. Etienne RABAUD. (1) A. Giard. — Sur une Cécidomyie nouvelle, Drisina glalinosa. (Bull. Soc. ent. Fr., 27 déc. 1893.) (2) M. Molliard. — Une Coléoptérocécidie nouvelle sur Salix caprea, type de cécidies facul- tativss, (Rev. gén. bot., t. XVI, 1904.) GourY et GUIGNON. — Insecles parasites des Résédacées. 41 LES FORMES DIVERSES DE LA VIE DANS LES FALUNS DE TOURAINE (Fin) POLYMORPHINA THOUINI d'Orb. Polymorphina Thouini d'Orb., Table méth., p. 99, n° 7; PE inéd., pl. I, fig. 8; Prodrome, t. II, p. 408, mod. 23. Coquille allongée, étroite, lisse, obtuse à ses extrémités, transversalement subarrondie, 4 loges allongées. Quverture denticuléc. Peu rare dans l'Eocène parisien. Très rare. Bossée. POLYMORPHINA AMYGDALOÏDES Terq. Polymorphina amygdaloïides Terq., Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 441, pl. XIV, fig. 30-31. Coquille ovale plus ou moins comprimée, arrondie en avant, un peu pointue en arrière, formée de 4 à 5 loges allongées et aplaties. Dimensions variables. Longueur 4 mm. à, largeur O0 mim. 5. : ; Assez commun. Manthelan, Paulmy, Bossée, Saint-Epain. POLYMORPHINA COSTATA, NOU. Sp. Fig. 6. Coquille épaisse, opaque, arrondie en avant, un peu pointue en arrière, formée de 3 loges séparées par des sutures bien marquées. Surface couverte de côtes lisses. Ouverture radiée. Longueur 1 mm., largeur 0 mm. 7. Rare. Bossée, Paulmy. POLYMOREHINA PRŒLOGNGA Terq. Polymorphina prælonga Terq. For. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 142, pl. XIV, fig. 23-25. Coquille variable, en général ovoiïde ou pyriforme, allongée. Trois loges peu saillantes. Terquem à établi cette espèce pour quelques rares coquilles du Pliocène. Dans les Faluns, elle est aussi variable que dans l'Eocène pari- sien, Où Terquem en a figuré 20 {vpes différents. Dimensions variables. Longueur 0 mm. 4, largeur 0 mm. 2. Peu rare. Saint-Epain, Paulmy, Bossée, Manthelan. GLOBULINA TUBERCULATA d'Orb. Globulina tuberculata d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 130, pl. XI, fig. 21-22. Coquille ovoide, courte, globuleuse, couverte partout de petits tubercules inégalement espacés. Loges peu distinctes sans sutures marquées. Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 6. Peu rare. Manthelan, Saint-Epain. GLORULINA HISPIDA Terq. | Globulina hispida Terq. Foram. de l'Eoc. des environs de Paris, p. 131, pl:-XIL,. fig. 32. D'OR Yu 42 G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. de TT DRE NON TL CRT RS A PSE Coquille ovale allongée, transversalement arrondie, légèrement allongée en arrière, hérissée d'épines courtes sur toute sa surface. 2 ou 3 loges. Sutures peu distinctes. Longueur 0 mm. 6, largeur 0 mm. 5. Très rare. Manthelan. GUTTULINA PROBLEMA d'Orb. Guttulina problema d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 224, pl. XIE, fig. 26-98; Table méth.,. p.100, "n°141. inéd pl IL he 00e Coquille ovale, gibbeuse, très lisse, peu comprimée, obtuse à ses extré- mités, 4 loges obliques très convexes, sutures profondes. Ouverture étroite et radiée. Hauteur 0 mm. 8, largeur 0 mm. 5. Très rare. Manthelan. GUTTULINA MUCRONATA Terg. Gultulina mucronala Terq., Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 133, pl. XIIL, fig. 37-39. Coquille ovale, uniloculaire, légèrement granuleuse, munie d’une courte pointe à la partie postérieure. Bouche radiée. Longueur 0 mm. 3, larg. 0 mm. 2. Très rare. Manthelan. GUTTULINA COMMUNIS d'Orb. Gutlulina cominunis d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 224, pl. XIIL, fig. 6-8; Table méth. p. 100, n° 14; PI. inéd., pl. IL, fig. 14. Coquille ovoïde gibbeuse, très lisse, peu comprimée, à côtés très irré- guliers, acuminée en avant, très obtuse en arrière, 4 loges ovales obliques, à peine convexes, suture presque planes. Ouverture radiée. Commune partout et variable en dimension et en forme. Longueur 0 mm. 7, largeur 0 mm. 5. Il y aurait encore bien d’autres formes à décrire pour les polymorphines. De nombreuses figures pourraient seules en donner une idée, et seraient seules pratiques, mais ce ne sont sans doute que des variétés de celles déjà nommées. Aussi j'en limite là l'étude. Famille des Rotalidés. SPIRILLINA SEMINODOSA, NOV. Sp. Fig. 7. Coquille discoïde, aplatie, composée de 6 tours, couverte de ponctuations très fines. Une des faces est lisse, l’autre porte sur les trois premiers tours de petites granulations disposées sur une seule rangée. Ouverture quadran- gulaire. FIG. 7. FIG. 8. Polymorphina costata. Spirullina Seminodosa. Rotalina Lecointræ. FIG. 6, G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminijères des Faluns de Touraine. 43 Elle a beaucoup de rapports avec quelques spirillines de l’'Eocène et d’autres actuelles, mais aucune n’y répond exactement, et tous les exem- plaires sont identiques. Diamètre 0 mm. 4. Assez rare. Manthelan, Saint-Epain. PLANORBULINA NODOSA Terq. Planorbulina nodosa Terq., Foram. de l'Eoc., des envir. de Paris, p. 91, pe Ce. 16: Coquille orbiculaire, comprimée, arrondie au pourtour, perforée; loges nombreuses, sphériques, disposées en spire sur les premiers tours et en cercies concentriques sur les derniers. Diamètre 0 mm. 5. Un seul exemplaire. Manthelan. TRUNCATULINA BOUEANA d’Orb. Truncatulina Boueana d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 169, pl. IX, fig. 24-26. Coquille suborbiculaire, convexe en dessus et légèrement ombiliquée, très plane en dessous et à tours un peu embrassants, loges infléchies et planes. Comme toutes les Truncatulines, cette espèce se fixant par sa face plate sur les corps étrangers, en épouse la forme et devient par cela même irré- gulière et variable. Commune dans toutes les localités. Commune aussi dans l’'Eocène parisien où sa forme est un peu plus étalée. Assez commune actuellement sur nos côtes. Diamètre 0 mm. 4. | ROTALINA LECOINTREAE, NO. Sp. Rosalina rotaia Terq., For. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 100, pl. XI, fig. 4. Coquille orbiculaire à face inférieure plane, à face supérieure un peu bombée, blanche, translucide, lisse, bord caréné; formée en dessus de 3 tours de spire déprimés à loges planes, irrégulièrement quadrangulaires, et à cloisons arquées. En dessous, centre subconcave, formée d’un tour de spire à » loges disposées en roue et à cloisons arquées. Ouverture semilunaire. Diamètre 0 mm. #. Deux exemplaires. Manthelan. ROTALINA LECOINTREOE, nOv. 5p. Fig. 8. Coquille ovale, épaisse, un peu arquée, bords obtusément carénés. Sur la face supérieure qui est un peu bombhée, les premières loges forment un petit relief arrondi, les autres sont allongées et arquées, les sutures v sont peu visibles. La face inférieure est en cône surbaissé et montre seulement les dernières loges, triangulaires. Bouche bien visible, en fente, au retour de la dernière loge. Malgré l'extrême diversité des Rotalines, et quoique, peut-être on en ait fait trop d'espèces, celle-ci ne ressemble à aucune décrite Jusqu'ici. Dimensions { mm. dans son plus grand diamètre. Rare. Bossée. Paulmy. ROTALINA BECCARIT Lin. Rotalina Beccarü Lin. — Beccarü Will., Foram. des côtes de l'Angleterre, p. 48, pl. IV, fig. 90-92. — Beccari Terquem, Foram. de la plage de Dunkerque, p. 26, pl. I, fig. » à, b. 4% G. LECOINTRE el D'ALLIX. — Foraminijères des Faluns de Touraine. Coquille turbmoïde, spirale, convexe sur les deux faces, pourtour arrondi plus ou moins festonné. Cellules nombreuses disposées en 3 ou.4 circonvolu- Lions. Sur la face supérieure, les loges sont toutes visibles. Sur la face intérieure, les premiers tours sont masqués par un ombilic granuleux. Cette espèce, bien connue, commune actuellement sur toutes nos côtes, n'existe pas dans l'Eocène parisien, mais se montre avec une extrême abondance dès son apparilion dans le Miocène en se continuant dans le Pliocène, et ne Te frs Commun partout. ROTALINA INERMIS Terq. / Rolalina inermis Terq., Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 68, pl. VI, fig. 1. Coquille orbiculaire, lisse, obtusément carénée au pourtour, convexe en dessus, 3 tours de spire non saillants, loges planes sur les premiers tours, plus saillantes sur le dernier. En dessous, loges en forme de triangle allongé entourant un nucléus assez gros. Commune dans toutes les localités et un peu variable dans la disposition de son contour qui dessine quelquefois des lobes plus ou moins aigus, formant ainsi passage avec l’espèce suivante. Assez commun aussi dans l'Eocène parisien. Diamètre 0 mm. 6. ROTALINA ARMATA d'Orb. Rotalina armata d'Orb., PL inéd.;pl.:VIIT fig. 22; Prodr.. MEN po — _ armala Terquem, Foram. de l'Eoc. des envir. de Paris, p. 67, pl. V, fig. 14-15. Coquille orbiculaire, légèrement rugueuse, anguleuse et subaiguë au pour- tour, presque également convexe sur les deux faces. En dessus centre mamelonné, spire et loges non distinctes. En dessous existe un nucleus entouré de granulations placées à lextrémité de chaque loge. Celles-ci croissent régulièrement, sont triangulaires anguleuses, leur bord externe portant une pointe plus ou moins allongée. Sutures profondes. La disposition de ces caractères est éminemment variable. Abondante dans toutes les localités, et s’est déjà montrée dans l'Eocène parisien. Diamètre 0 mm. 5. ROTALINA BRONGNIARTI d'Orb. Rolalina Brongniarti d'Orb. Foram. tert. de Vienne, p. 458, pl. VIT, fig. 22-24. Coquille ovalaire obtuse, un peu comprimée, carénée à la périphérie; face supérieure à 7 loges toutes visibles, allongées, arquées, la dernière surtout. Face inférieure montrant 5 loges, la dernière très grande et bombée. Ouver- ture au retour de la dernière loge. Ponctuations très fines à la surface. Diamètre 0 mm. 6 et 0 mm. ». Assez rare. Manthelan. ROTALINA SOLDANI d’Orb. Rotalina Soldani d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 155, pl. VIE, fig. 10-12. Coquille orbiculaire arrondie, lisse, obtusément carénée à la périphérie. Sur la face supérieure où toutes les loges sont visibles, elles sont disposées en spirale, quadrangulaires, un peu arquées. Sur la face inférieure, elles sont allongées el rayonnent autour d'un centre occupé par un petit bouton fées dl. VEPT RES — r ni lélis De) G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. 45 peu saillant et opalescent. Surface couverte de ponctuations très fines. Très rare et un peu roulée, ce qui fait que sa détermination reste douteuse. Diamètre 1 mm. Rare. Bossée. Famille des Nummulitidés. NONIONINA COMMUNIS .d'Orb. Nonionina communis d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 106, pl. VE fig. 7-8. Coquille ovale, oblique, comprimée, lisse et brillante, en forme de cristel- laire, montrant 9 à 10 loges, toutes visibles extérieurement sur les deux faces, qui sont semblables et symétriques. Ces loges sont légèrement sail- lantes et réunies au centre ombilical qui est légèrement déprimé et rempli par de fines granulations. Ouverture très peu visible située dans l'ombilic. Elle diffère un peu du tvpe de d'Orbigny, qui ne porte pas de granulations au centre, mais à part ce caractère, sa forme est bien la même. Très rare dans l'Eocène parisien. Citée par Terquem à Dunkerque. Diamètres 0 mm. # et 0 mm. 5. Deux échantillons. Manthelan. POLYSTOMELLA CRISPA Will. Polystomella crispa Will., Foram. des côtes de l’Angl. p. 40, pl. TT, fig. 78. —— crispa. Park. E Lit Foram. des mers arctiques, p. 399, pl XIV, fig. 2 —- cris pa Terquem, Fes de la plage de Dunkerque, p. 24, pl. E, io. 49. Le genre Polystomella, abondant dans les Faluns de Touraine est excessive- ment rare dans l’Eocène parisien où Terquem en décrit quatre espèces, les citant comme fort rares, ce qui doit être, car je n’en ai encore jamais rencontré. La P. crispa est une coquille très anguleuse plus ou moins com- primée dans son ensemble, composée de {ours de spire en biseau déclive du centre ombilical, très convexe et pointillé vers le bord externe qui est très anguleux. Elle est formée de 20 à 30 loges arquées, munies chacune en travers de 11 à 15 fossettes allongées. Très variable suivant l’âge, d'autant plus convexe sur les côtés que la coquille est plus âgée. Actuellement vivante et abondante dans tous les parages et à toutes les laliludes, très abondante également dans les Faluns du Bordelais. La forme des Faluns de Touraine est plus petite et plus ramassée que sur la plupart de nos côtes. Certains individus plus rares, offrent une particularité : la matière vitreuse, au lieu d’être concentrés sur le bouton central et les fossettes, y est irrégulièrement distribuée sur toute la surface de la coquille, en for- NE un réseau confus de lignes et de points qui en modifie Et l'aspect. Je crois que c’est une simple variété déjà signalée d'ailleurs Diamètre 0 mm. 8. Presque toutes les localités. POLYSTOMELLA FALUNICA, nob. SP. Fig. 9. Coquille lisse et brillante montrant extérieurement bien moins de loges que la précédente. Celles-ci visibles au nombre de neuf généralement, sont un peu arquées et triangulaires. Les fossettes septales sont tellement petites qu'on ne peut guère les voir qu’en colorant au carmin. Elles sont situées le long et très près des sutures. Le contour de la coquille est en carène 46 G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. a ———]— —_—_———]_ obtuse. IT n'est pas toujours régulièrement circulaire et forme quelquefois des angles mousses au niveau des sutures. Elle n’est pas ombiliquée comme la P. umbilicala, qui a les fossettes bien visibles. Je ne vois aucune espèce décrite qui réponde à ces caractères. Très commune partout. Diamètre 0 mm. 7. NUMMULITES RADIATA d'Orb. Nummulites radiala d'Orb., Foram. tert. de Vienne, p. 15, pl. V, fig. 23-24. Coquille discoïdale, lenticulaire, comprimée, lisse, spire embrassante dont les tours sont anguleux au pourtour. Une vingtaine de loges étroites, flexueuses, non saillantes et réunies au centre ombilical convexe. Diamètre 1 mm. 7. J'inscris cette espèce avec doute. Quelques rares échantillons roulés ne permettent pas d'en faire une étude complète. \ } TA Z SNS D 2. NE ! HN : JAN 1. FIG. 9. — Polystomella falunica. FiG. 10. — Crustula complanata. CRUSTULA COMPLANATA, NOU. gen., NOV. SD. Fig. 10. Coquille irrégulièrement ovale, très déprimée, carénée, plate en dessous, légèrement bombée sur le dessus qui montre le rellef des loges au nombre de cinq. Elles sont de forme un peu triangulaire à bord externe arrondi. Les trois premières semblent former un commencement de spire, mais la quatrième se dirige en sens contraire et la cmquième est située en avant de la quatrième, vers l'extrémité antérieure de ja coquille, dont elle occupe leters: Le bord antérieur, convexe, de cette dermière loge offre au milieu une dépression d’où part une ouverture en fente, qui va en s’évasant dans l'épaisseur du test jusqu'à l'extérieur. Les trois individus que j'ai recueillis diffèrent légèrement de contour. Je n'ai pu, malgré mes recherches rapporter ce foraminifère à aucun genre connu. I tient des nubéculaires par l’aplatissement et le commencement de spire, mais s’en éloigne par la constitution du test et par son ouverture terminale disposée comme celle des fissurines. Longueur 0 mm. 4, largeur 0 mm. 2. Manthelan. Trois individus. CONCLUSIONS Quelques remarques générales s'imposent Les Nummulites qui foisonnent dans l'Eocène et qui constituent des bancs entiers sont ici à peu près complètement absents. Ils semblent remplacés par un genre de la même famille : les Polystomelles, G. LECOINTRE et D'ALLIX. — Foraminifères des Faluns de Touraine. #7 dont une espèce très commune et vivante de nos jours, mais leur impor- tance au point de vue stratigraphique est nulle. Leur petitesse et leur peu d’abondance relative ne leur ont fait jouer aucun rôle spécial, comparable à celui des Nummulites. Les Miliolidés sont ici également bien moins nombreux en genres et en espèces que dans l’Eocène. Il semble qu'après l’Eocène, le rôle des foraminifères comme constructeurs de continents s’efface. Par contre, il reprend son importance dans les for- mations actuelles. On sait que le fond de l'Atlantique est constitué, sur une grande étendue par la « boue à globigérines ». . D' ALLIX. NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien) De Tresilley, canton de Rioz (Haute-Saône) La ligne de tramway, récemment ouverte à la circulation et reliant Vesoul à Besançon (par Rioz), a entamé près du village de Tresilley une colline peu élevée où le Bathonien supérieur se montre à découvert et paraît assez fossi- lifère (1). Les matériaux que l’on peut y recueillir ne sont généralement pas d'une bonne conservalion, ce qui est fort regrettable; Je me suis néanmoins décidé à faire connaître ce gisement pour deux raisons principales : 1° parce que le Bathonien offre peu de bonnes stations dans notre département pour la récolte des fossiles; 2 et pour rendre service aux jeunes gens qui ont du goût pour la géologie et désirent s’instruire sur le terrain. La coupure (ou mieux la tranchée) produite par le passage de la voie ferrée est visible à quelques centaines de mètres en amont de la gare de Tresillev. si l’on prend Vesoul comme point de départ elle présente un développement de près de 300 mètres et une hauteur (ou profondeur) maxima de six mètres environ (2). Je vais passer en revue les couches que l’on est appelé à v rencontrer. COUPE RELEVÉE A TRESILLEY 1° À la base de la tranchée, on distingue plusieurs bancs d'une roche compacte, dure, gris clair, à pâte fine, dans laquelle on voit briller des la- melles de calcite : elle ne contient aucun fossile : 2° Puis vient un banc de calcaire oolithique résistant, de couleur beige. Les oolithes dont il s’agit ici sont assez petites, d'une forme plus ou moins arrondie, agglutinées par un ciment calcaire d’un jaune moyennement foncé. On y remarque de nombreuses lamelles de calcite et même quelques nids de cette substance: je n’y ai pas vu de corps organisés fossiles : 3° Au-dessus, règne un dernier banc d’un calcaire gris de fer, très dur, lourd, entièrement formé de très petites oolithes avant à peine la grosseur (1) J'ai eu l’occasion de visiter le gisement de Tresilley le 2 mai 1912, en utilisant les bons renseignements de M. A. Bertrand, instituteur à la Demie, localité voisine de Navenne (Haute-Saône). (2) Ces mesures m'ont été très obligeamment fournies par M. Desroche, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de notre ville. ME, | 48 Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. d'un grain de millef. Dans la masse, on aperçoit encore de minces lamelles de calcite. Quant aux espèces que l’on peut récolter à la surface de cette assise, elles m'ont semblé d’une extraction difficile (4). La puissance du massif calcaire dont je viens d’esquisser la composition ne jee guère 1770 (2). ° Ce massif supporte plusieurs mètres (un peu plus de quatre mètres) de reg d'un gris bleuâtre par places, puis franchement jJaunâtres, grume- leuses et très chargées d’oolithes : elles sont assez fossilifères. À la base, j'v ai trouvé de petits galets noirâtres dont l’intérieur est d'un brun foncé et aussi de rares Ammonites minuscules rapportées au groupe des Perisphinctes. Les marnes sont entrecoupées de lits assez nombreux, généralement peu épais, d’un calcaire oolithique semblable à celui décrit sous le n° 3 de la coupe, ou encore de plaquettes d'épaisseur variable, souvent couvertes de très bons échantillons d'Ostrea costala Sow., Avicula echinala Smith’s, Dic- tyothyris coarclala Park., etc.; de radioles d'Echinides, de Spongiaires ; »° Lesdites marnes sont surmontées d’une couche d'argile jaunàtre, sèche : elle termine la série des assises de la tranchée de Tresilley. Je dois encore ajouter que notre tranchée est assez fortement bombée vers son milieu; aussi, calcaires et marnes, après s'être abaissés progressivement vers les deux extrémités, plongent : au S.-S.-E., du côté de Rioz ; et, au N.-N.-0., du côté regardant la station de Tresillev, comme l'indique, du reste, le croquis qui sera publié prochainement. FAUNULE DE LA TRANCHÉE DE TRESILLEY Vertébrés. Aucun débris de Vertébrés n'a été découvert jusqu'à ce jour dans notre gisement. Annélides. N° 4. — SERPULA CONFORMIS Goldfuss. Synonymie (2, 1826. Serpula conjormis Goldf. — Petrefacta Germaniæ, vol. FE p. 228, n° 13, tal LXVI ea 1888. — — Schlippe. -— Die Fauna des Bathonien im oberrhei- nischen Tieflande,. p.94, n° 56: Celle Serpule, très exactement représentée dans l’atlas de Goldfuss, a son tube assez court, peu flexueux, adhérent dans toute son étendue, avec une carène bien marquée; la bouche est un peu trigone et porte quelques stries d’accroissement peu visibles, ete. (4). Elle est rare à Tresillev, tandis qu'à Authoison (dans lOxfordien) elle se montre assez commune et mieux conservée, sur des rostres de Bélemnites. Deux exemplaires, collection P. Pelitclerc (D). ).Ce dernier banc, par suite de l'enlèvement des marnes qui auraient pu glisser trop facilement dans les fossés de vidanges de la voie ferrée, offre une plateforme de 40 à 60 cen- Limètres de largeur où le ramassage des fossiles peut se faire commodément. (2) Le lemps m'a manqué pour vérifier exactement cette mesure ainsi que la suivante. (3) Pour ne pas fatiguer inutilement mes lecteurs, la synonymie de chaque espèce a été beaucoup écourtée. (4) Je n'ai fait qu'effilcurer les diagnoses des espèces fossiles, toutes bien connues et ligurant dans les ouvrages dont je donne la liste à la fin de cette Note, pour éviter des redites et ne pas trop charger le texte. 5) Les échantillons de la collection de M. Bertrand seront désignés par la lettre B, :es miens par la lettre P. F7. Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. 49 Céphalopodes. | N° 2. —— PERISPHINCTES Sp. | La classe si intéressante des Céphalopodes n'est représentée dans notre 1 gisement que par de très petites Ammonites, mal conservées, qui m ont paru se rapporter au genre Perisphinctes (4). Gastropodes. Contrairement à ce qui se passe dans le Vésulien, les Gastropodes son fort rares à, Tresillev: nous n’y avons recueilli, M. Bertrand et moi, que de mauvais moules d’une Nalica indéterminable. Pélécypodes. a N°3 OSTREA (EXOGYRA) ACUMINATA SOWer by. Synonymie. 1816. Ostrea acuminala Sow. — The Mineral Conchology of Great Britain, Vol. IL.p. 82, tab. CXXXV, fig. 2-3. 1853. — — Morris et Lycett. — À monograph. of the Mollusca from the great Oolite, etc. partie IT, Bivalves, Da tAD SET. 1880. — —— Schlippe. Die Fauna des Bathonien im oberrhei- | nischen Tieflande, p. 108, n° 102, tab. I, fig. 3. 1902. — — P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Bathonien inf.) de la câte d’Andelarre (Haute-Saône), p. 8, 10: Cette espèce, si commune dans certaines localités (à Leffond, par exemple), est rare; je n'en possède que deux exemplaires assez typiques : il faut dire que M. Bertrand est mieux fourni que moi. N° 4. — OSTREA (EXOGYRA) SOWERBYI Morris et Lycett. Synonymie. 1816. Osfrea acuminala Sow. — Min. Conch., vol. I, p. 82, tab. CXXXV, fig. 3 non fig. 2, type de l'espèce). | 1853. Ostrea Sowerbyi Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from | the great Ool., part. IF, Bivalves, p. 4, tab. I | fig. 3. 1871. — —. Ferquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage batho- nien,, p. 134. Réunie par Sowerby à Ostrea acuminala, cette Huitre en a été séparée plus lard par d'autres auteurs, notamment par Morris et Lycett, M. le D'L. Rollier, MM. P. de Loriol, Ed. Greppin et H. Schardt, etc.: elle est, en effet, beau- coup plus allongée, plus large, plus épaisse : elle porte, en outre, des rides concentriques plus accentuées. N° 5. — OSTREA (EXOGYRA) SANDALINA Goldfuss. Synonymie. 1835. Ostrea sandalina Goldf. — Petref. Germ., vol. I, p. 21, n° 54, tab. LXXIX, fig. 9. 1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. TI, p. 375, n° 452, étage oxfordien. | (4) M. Bertrand a bien recueilli dans des déblais, en amont de la tranchée, un fragment d’Ammonite que je rattache à Parkinsonia Parkinsoni Sow:; je ne lui donne pas de numéro + d'ordre, car il ne provient pas directement de notre gisement. oÙ Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. 1871. Ostrea sandalina Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage batho- nien, p. 131. 1882. — — Roeder. — Beitrag zur Kenntniss des terrain à chailles, p. 32, taf. I, fig. 2: 1900. — — Ed. Greppin. — Description des fossiles du Bajocien supérieur des environs de Bâle, partie IE, p. 154. Petite espèce, sans aucun pli apparent, s’atlache complètement par une de ses valves et a son bord relevé sur tout son pourtour. Assez rare, deux exemplaires bien caractérisés : coll. B. et P. Sans être rare, les exemplaires munis des deux valves ne sont pas fré- quents. Coll. P. M. Choffat a signalé Ostrea Sowerbyi à Epeugney (Doubs), M. le D’ A. Gi- rardot à Dôle (Jura) et à Belfort; elle existe aussi à Neuvelle-les-Scey (Haute- Saône), etc. N° 6. — OSTREA (EXOGYRA) RENIFORMIS Goldfuss. Synonymie. 1834-40. Ostrea reniformis Goldf. — Petref. Germ., vol. II, p. 20, n° 49, lab. LXXIX, fig. 4. 1882. Exogyra reniüormis Roeder. errain à chailles, etc., im Ober-Elsass, » R 30/2641 E fig. 3. 1888. -- — Schlippe. — Die fauna des Bathonien, p. 145, A0 tal: Tufie 49 Espèce de faible taille, exogyre, réniforme pour quelques échantillons bien conservés; la valve inférieure a le test assez épais, le crochet recourbé; la valve supérieure est plane et mince, elc., ce qui pourrait la faire confondre avec Ostrea nana d'Orb., de l'Oxfordien, qui est une forme sociable et adhé- rente. D'Orbigny, dans son Prodrome, admet comme synonyme d'Ostrea nana : Exogyra reniformis; Schlippe, au contraire, l’érige en espèce dans son im- portant mémoire sur le Bathonien. Comme Exogyra reniformis prête à la confusion, il sera nécessaire de revenir sur sa diagnose et de l’établir avec plus de netteté, d'autant plus qu'Etallon (Lethea Bruntrutana, p. 276, pl. XXXIX, fig. 4) a encore placé la même petite huître en synonymie de son O0. subnana. O. reniformis n’est pas rare à Tresilley, M. le D° A. Girardot l’a signalée à Leffond (Haute-Saône), à Corcelle, Vercel, Sombacourt (Doubs). N° 7. — OSTREA (ALECTRYONIA) KNORRI Voltz. Synonymie. 1828. Ostrea Knorri Voltz. — Aperçu des minéraux des deux départements du Rhin, p. 60. 1830. — — Jieten. — Die Versteinerungen Würtlembergs, fs 60, tab. XLV, fig. 2. 1856-58. —- —- Oppel. — Dié Juraformaltion, p. 193 "n°7 1888. -— Schlippe. — Die fauna des Bathonien, p. 111, n° 104, fat ln; 9. 1900. Alectryonia Knorri Ed. Greppin. — Description des fossiles du Bajo- cien supér. des environs de Bâle, part. IT, p. 148, pl. XVIL fig. 4. Ostrea Knorri est certainement voisine de 0. costala Sow.; en examinant avec un peu d'attention ces deux formes, on arrive à les distinguer sans trop À à y, L F ; À i U à Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. o1 de difficulté. La première est un peu déprimée, allongée, couverte de côtes nombreuses arrondies; la deuxième est bombée, presque aussi large que haute et ornée de côtes assez aiguës. Très abondante dans le Bradfordien de Bavilliers (Territoire de Belfort), O. Knorri est rare ici : je n’en vois guère que deux ou trois exemplaires pou- vant lui être rapportés avec certitude. Ma collection. N° 8. — OSTREA (ALECTRYONIA) COSTATA Sowerby. Synonymie. 1825. Ostrea costata Sow. — Min. Conch., vol. IV, p. 143, tab. CDLXXXVITE, fe à. 1850. — —- d’Orb. — Prodrome de Paléontologie, vol. [, p. 315, n° 340, étage Bathonien. 1883. — —— P. de Loriol et Schardt. — Etude paléontologique des couches à Mytilus des Alpes vaudoises, p. 77, pl. XF, fig. 8 à 18. 1888. Ostrea (Aleclryonia) costata Schlippe. — Die fauna des Bathonien, p. 113, n° 106, taf. 1, fig. 11-12. Cette petite espèce, dont j'ai parlé plus haut, est très fréquente; on la trouve aussi bien dans les marnes qu'à la surface de certaines dalles ou plaquettes calcaires. Coll. B. et P. N° 9. — OSTREA (ALECTRYONIA) FLABELLOIDES Lamarck. | Synonymie. 1814 Ostrea Marshiüi Sow. — Min. Conch., vol. IV, p. 103, tab. XLVIIT. 1819. Ostrea fjlabelloides Lamk. — Animaux sans vertèbres, & VI, p. 215. 1834-40. Ostrea Marshiü Goldf. — Petref. Germ., vol. IL, p. 6, n° 14, taf. LXXIIL, fig. 6. 1850. Ostrea subcrenala d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 285, n° 432, étage Bajocien. 1890. Ostrea [Alectryonia) jlabelloiles Steinmann und Dode der Palæontologie, p. 291, fig. 299. 1900. Alectryonia jlabetloides Ed. Greppin. —- Descr. des fossiles du Bajoc. sup. des env. de Bâle, part. I, p. 144. Cette grande et belle Huître, fort exactement figurée dans l’atlas de Gold- fuss (fig. e et i, tout particulièrement), et si abondante dans le Bajocien infé- rieur de la plupart de nos stations, devient assez rare dans le Bathonien. Je n’en ai recueilli qu'un fort débris, mais il est si bien caractérisé par ses gros plis tranchants, divergents, épais, etc., qu'il n’est pas possible de faire erreur. | N° 10. — OSTREA (ALECTRYONIA) HASTELLATA (Schlotheim), Quenstedt. Synonymie. 1820. Ostracites cristagalli hastellatus Schloth. (pars). — Petrefacten-Kunde, p. 243. 1858. Ostrea hastellata Quentedt. — Der Jura, p. 750, tab. 91, fig. 27. 1882. — — Roeder. — Beitrag z. Kenntn. des terrain à chailles im O. Elsass, p. 29, taf. I, fig. 1. 1894 . Ostrea (Alectryonia) hastellata P. de Loriol. — Etude sur les Mollusques du Rauracien inf. du Jura bernois, p. 72, pl. IX, fig. 2. sp Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. Coquille courte, beaucoup plus longue que large, arquée, peu inéquivalve, ornée de côtes élevées, tranchantes, régulières, nombreuses, rappro- chées, elc., telle est la définition succincte qu’en donne P. de Loriol dans son étude. Elle appartient plutôt au Rauracien inférieur qu’au Bathonien ; je lui ai néanmoins assimilé deux échantillons moins adultes que ceux de Combe-Chavatte (coll. Koby), qui s'accordent bien avec l’exemplaire figuré par Roeder. L'un de ces échantillons ne possède qu'une seule valve dont le toit est recouvert par deux 0. gregaria. Coll. P. N° 11. — OSTREA GREGAREA Sowerby. Synonymie. 1815. Ostrea gregarea Sow. — Min. Conch., vol. II, p. 19, tab. CXE, fig. 1-3. 1834-40. Ostrea gregaria Goldf. — Petref. Germ., vol. IL p. 7, n° 46, taf. LXXIV, fig. 2 1853. Ostrea gregaria Morris et Lycelt. — Monogr. of the Mollusca from the Great Ool., part. Il, Bivalves, p. 4, tab. I, fig. 2. 1871. — — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage Bathonien, p.491: 1888. — — Ed. Greppin. — Descr. des fossiles de la grande Ool. des environs de Bâle, p. 130. 1900. Ostrea gregarea Cossmann. — Note (I!°) Sur les Mollusques du Batho- nien de Saint-Gaultier, p. 47. On trouve fréquemment dans les marnes, en sujets isolés ou en groupes de deux ou trois individus, de petites huîtres ayant tous les caractères de l'O. gregarea de l'Oxfordien (coll. B. et P.); comme Terquem et Jourdy, dans leur belle Monographie, ont rapporté à celte espèce leurs échantillons de Gravelotie, des Clapes et de Longwy, j'ai suivi leur exemple en la circonstance. Du reste, Morris et Lycett, puis MM. Ed. Greppin et Cossmann ont admis l'existence de l'O. gregarea dans le Bathonien. N° 12. — LimA (PLAGIOSTOMA) CARDIHFORMIS Sowerby. Synonymie. 1815. Plagiostoma cardüformis Sow. —- Min. Conch., vol. IV, p. 26, tab. CXIIE, fig. 3. 1853. Lima cardüjormis Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the Great Ool., part. Il, Bivalves, p. 27, tab. II, fig. 2. 1877. — — Parisot. — Description géologique, ete., du Terri- | toire de Belfort, p. 96. 1893. Lima {Radula) cardüjormis Riche. __ Étude stratigraphique s sur le Juras- sique inférieur du Jura méridional, p. 1914. 1900. Lima ([Plagiostoma) cardüjormis Cossmann. — Note (Hi) sur les Mol- lusques du Bathonien de Saint-Gaultier, p. 53, pl. VIIL fig. 5. Assez grande espèce dont la figure de Morris et Lycett donne une juste idée; se reconnaît à sa forme bombée, à ses nombreuses côtes rayonnantes, épaisses, arrondies, entre lesquelles existe un sillon étroit et plat portant une ligne de cavités petites et circulaires, également espacées. Coll. P., un seul exemplaire. Paul PETITCLERC. (A suivre). P. LE BRUN. — Herborisations dans la haule vallée du Gijfre. 53 oo HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLÉE DU GIFFRE Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Saône) Le botaniste qui se trouvera de passage à Sixt, soit pour visiter le cirque du Fer à Cheval, soit pour gagner la vallée de Chamonix par le col d'Anterne, ou le Valais par les cols de Tanneverge ou de Sagerou, devra consacrer quatre à cinq Jours à des herborisations qui, failes dans la région el dans de bonnes conditions, ne manqueront pas d'être très fructueuses. Sans trouver une richesse de flore comparable à celle des Hautes-Alpes où du Valais, 1l pourra néanmoins faire quelques récoltes pleines d'intérêt, el jouira notamment de l'avantage de pouvoir étudier, au cours d'une même excursion, les trois élages de flore : subalpine, forestière et alpine. Au | milieu du mois d'août, qui est pour la localité l'époque la plus favorable, , il rencontrera leuries, dans les hautes régions, des plantes qui, à celte > époque, fructifient dans la vallée. : Le bourg de Sixt est situé à 757 mètres d'altitude, au bord du grand | Giffre, affluent de l’Arve, lequel naît plus haut, à près de 1.400 mètres d’alti- tude. Il est dominé au nord par des parois de rochers, polies par d'anciens À glaciers, et dont l'accès est difficile et sans intérêt. Au sud au contraire, les 4 pentes gazonnées qui descendent des falaises du Grenairon (2.772 mètres) et de la crête déchiquetée des Frêtes sont d’un abord très facile et ont une flore très variée, Les forêts qui couvrent les pentes de la vallée des Fonds ; recèlent également de nombreuses plantes intéressantes. Les montagnes, presque exclusivement calcaires [en quelques endroits 4 seulement des pentes schisteuses ou des clairières silvatiques renfermant ; quelques espèces nettement silicicoles|) appartiennent à des formations 1 jurassiques [comprenant surtout l'Urgonien, lequel constitue entre autres L les remarquables falaises du Grenairon] qui ont dû être soumises à des À actions glaciaires, d'érosion et d’effondrement jadis très intenses. L’altitude 1 des montagnes environnantes ne dépasse guère 3.000 mètres. La flore de L la région est en somme soumise à trois facteurs : l'altitude; le calcaire, et À exceptionnellement la silice, et la neige, qui, à certains endroits abrités du soleil, descend jusqu’à 1.300 mètres sans jamais fondre entièrement: fac- —. teurs qui la rendent fort variée. Chaque excursion permettra au botaniste de trouver une flore particulière : tantôt ce seront les plantes forestières, tantôt les espèces des gazons et rochers de la région alpine; ici les plantes propres aux éboulis morainiques, là les espèces affectionnant les prairies et les pâturages humides. Parfois même l’on sera surpris de trouver au même endroit des espèces propres aux plaines ou aux basses montagnes, el des plantes alpines descendant le long des pentes à une altitude parfois très faible, relativement. Le premier jour, le botaniste visitera les environs immédiats du bourg, puis l'après-midi sera consacrée au vallon des Fonds. — Le second jour, il explorera le Fond de la Combe, vers les sources du Giffre. — Le troisième, ; après une matinée consacrée à la vallée de Salvadon, sera occupé par des recherches qu'il effectuera avantageusement sur les pentes dominant Sixt au sud. — Le quatrième jour sera rempli par une excursion dans la Combe et au lac de Gers. — Enfin, le cinquième jour, il montera à la croix de Commune, et, s'il ne craint ni le vertige, ni la fatigue d’une longue course, « ; 2 £ D4 P. LE BRUN. — Herborisalions dans la haute vallée du Gifre. ce NT RE PP ESP CR TS il pourra quitter Sixt, par la même occasion, en gagnant le Valais par le col de Tanneverge. | Il ne se repentira pas non plus, s’il en a eu le loisir, d’avoir consacré une après-midi à la visite de la « Jaysinia » le remarquable jardin botanique installé au-dessus de Samoëns, et renfermant un très grand nombre de raretés parfaitement acclimatées. Une bonne carte est indispensable pour ces herborisations. Celle du service vicinal, au 100.000° est commode, mais insuffisante. Elle sera avantageu- sement remplacée par celle de l’Etat-major au 50.000, portant la plupart des indications mentionnées plus loin, et, en outre, la seule, pour la r'égion, qui soit d'une lecture aussi aisée que possible. Paris. | P. LE BRUN. {A suivre). SR ne NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Plantes hâtives et plantes retardataires. — La température actuelle donne aux plantes une allure anormale. Aïnsi à Montereau, on peut voir depuis 15 jours, dans un jardin du quartier Saint-Nicolas, une planche de fraisiers en fleurs et même quelques fraises déjà rouges, des artichauts dont les têtes ont jusqu’à 6 centimètres de diamètre. Sur la ligne de Sceaux à Limours, les voyageurs sont surpris de rencontrer une oasis de pêchers en pleine floraison. Près de Fontainebleau, quelques poiriers sont sur le point de fleurir. Dans mon jardin, un pied de Berce, rompu, par mégarde l’automne dernier, au ras du sol, s’est remis à pousser et à ..… fleurir. Au lieu des 1250 ou 2 mètres qu’avaient ses voisins, — réservés pour l’éducation des chenilles spéciales, — qui avaient fructifié et qui sont morts depuis, notre pied a tout au plus 30 centi- mètres de haut; il est très touffu et ses ombelles en pleine fleur feraient douter de son identité. D’ordinaire la Berce fleurit, ici, en juillet. Cet échantillon n’est pas en avance, maïs en retard. Quoiqu'il soit naïn, il se porte fort bien et si une gelée, malencontreuse pour lui, ne survient pas, la graine va très bien se former. Ses congénères montrent à peine leurs premières feuilles. ÉD: Syrphus balteatus, parasite de Aphis brassicæ. — La larve de Syrphe dont nous avons parlé dans la feuille (n° de septembre 1912, p. 135) à propos du Puceron de la Lunaire a donné son insecte parfait. C’est le vulgaire Syrphus balteatus Deg. J,uC. Vitalité chez une Guêpe et un Lucane. — L'automne dernier, j'avais saisi une Gluépe vulgaire dans le dessein d’en dessiner les nervures de l’aile. Ne pouvant m'y intéresser de suite, je me contentai de lui arracher la tête et de la mettre en réserve dans un plumier. L'opération avait été réussie assez proprement à ce qu’il semble mais trop incomplète : je n'avais fait que retirer une partie de l’œsophage sur une longueur d’un bon centimètre et 1l n’y avait donc pas de solution de continuité entre la tête et le thorax. Quand quelques temps après, environ 15 jours, j’eus besoin de remplacer ma plume, je m'adressai à mon plumier et y retrouvai ma Guêpe oubliée dans sa prison. Elle n'était pas morte encore : les antennes se mouvaient et l’aiguillon se mit à jouer dès que je voulus saisir la bête. Je constatais que la décollation était incomplète et l’œsophage un peu bruni, mais non encore desséché. L Ceci me rappelle que dans les premières années que je me passionnais pour la récolte des insectes, j'avais provisoirement embroché un très beau Lucane (Zu- ? TA | ë : 1 A Tr NX GP FE PENSE * LIT AL né ns ae re CS A] Notes spéciales el locales. 55 canus cervus) à l’aide d’une fine aiguille d'acier que je fichai sur le rayon de ma bibliothèque. J’oubliai le malheureux empalé et quand je m’aperçus un beau jour de ses ébats pour avoir pris un livre dans son voisinage, je fus pris de pitié et le plongeai dans le flacon à cyanure. L’infortuné était resté dans cette lamen- table position quelque chose comme un grand mois. Vraiment les insectes ont du tempérament, mais aujourd’hui j'aurais plutôt prolongé leur agonie relative pour prendre note de leur résistance. | Larves vivant dans le formol. — Sous ce titre, la Revue « Umschau » de sep- tembre dernier, citant Naturwissenschaftliche Rundschau, 1912, n° 21, dit qu’en ouvrant des boîtes bien closes qui provenaïent de la colonie allemande du sud-est africain, et renfermaient des têtes de Herreros et de Hottentots conservées dans le formol, on trouva un grand nombre de larves de diptères et d'adultes vivants. Des larves nageaient dans le liquide, d’autres se trouvaient sur les têtes elles- mêmes, dans les narines et les oreilles. Ces diptères appartenaient au genre Drosophila, et Th. Becker les détermina comme 7. rubrostriata, mouche qu’il avait décrite sur des exemplaires provenant des Iles Canaries. Cette résistance de larves de diptères à un liquide toxique, aussi pénétrant que le formol, n’est pas un fait isolé, et je puis citer un cas analogue. Vers la fin de l’hiver 1910, j'avais momifié dans des vapeurs de formol des cadavres de Serins. Le flacon resta exposé sur une étagère du laboratoire, et bientôt son contenu fût envahi par une grande quantité de larves qui sy développèrent en se nourrissant de cette chair imprégnée de formol et dans une atmosphère saturée des vapeurs de ce liquide. Un copieux arrosage au formol empêcha l’éclosion des pupes déjà formées, mais D. Keïilin put facilement reconnaître les espèces auxquelles elles appartenaient : Phora bergenstammi, Mik et Phora rufipes Meigen. D’autres observations du même genre auraient-elles été faites ? Paris. À. CHAPPELLIER. Sur la faune des troncs de Peuplier. — Gnophomyia et Miastor nouveaux pour la France. — Au cours d’une excursion que j'ai faite le 31 mars 1911 à Chaville, une des localités les plus visitées par les naturalistes de Paris, j’ai trouvé, près de l’étang d’Ursine, quatre troncs de peupliers de Virginie abattus l’année pré- cédente qui m'ont permis de faire quelques observations faunistiques intéressantes. Il est bon de remarquer qu’une trouvaille pareille, c’est-à-dire des arbres abattus ou tombés et pourrissant sur place, est devenue une rareté dans les bois des environs de Paris. Si, par hasard, on a la chance d’en trouver, il faut se presser d'utiliser cette aubaine dans la crainte qu’un jour prochain, peut-être dès le lendemain, ils ne soient enlevés. Dans ces troncs, j'ai trouvé un grande nombre de larves de Mycétophilides appar- tenant au genre Sciara, de nombreuses larves de Statiomydes (Æoplodonta viridula F.), des larves et des nymphes de 7'ipula, des larves de Dolichopides, des Blaniulus (qui y effectuent tout le cycle de leur développement et qui ren- ferment dans leur intestin une Grégarine polycystidée), un certain nombre de bêtes non déterminées, dont trois espèces d’Oligochètes, deux Acariens, un Roti- fère, une Collembole, plusieurs espèces de larves de Coléoptères, et, enfin, deux larves de Diptères particulièrement intéressantes. Ce sont des larves d’un Limno- byide et d’un Cécidomyide sur lesquelles je m’arrêterai plus longuement. Les larves du Limnobyide se trouvent en grand nombre dans la masse visqueuse en décomposition. Transportées dans leur milieu au laboratoire, elles se sont vite transformées en nymphes qui ont donné un Tipulide déterminé par M. Riedel comme Gnophomyia tripudians Bergroth. Il est intéressant de remar- quer que la larve de Gnophomyia tripudians était complètement inconnue (l’étude détaillée en sera faite par mon ami D, Keilin) et que l’insecte adulte n’était signalé qu’en Suisse Depuis ma première excursion je suis revenu à plusieurs reprises et en diffé- rentes saisons dans le même endroit; j'ai toujours retrouvé des larves de ze Gnophomyia et j'ai constamment vu l’adulte en grand nombre, depuis le prin- temps jusqu’à l’automne. Les larves de Cécidomyies trouvées à coté de celle du Gnophomyia appartiennent au genre Maastor, c’est le Miastor metraloas Meinert. On sait que les larves de ce Cécidomyide, découvertes par Nicolas Wagner en 1862 à Kazan, peuvent se reproduire à l’état larvaire et donner plusieurs générations pædogénétiques. De temps à autre les larves acquièrent des disques imaginaux, se transforment en NO CORAN FPMO | PU de nl v Je ARTE 56 Notes spéciales et locales. nymphes, qui donnent l’insecte adulte, et c’est ainsi que la génération sexuée apparaît. Cette larve a été revue depuis par Meinert (1864), Ganin (1865), Leuckart (1865), Metchnikoff (1866), Kahle (1908); tout dernièrement elle à été signalée dans les Etats-Unis par E.-P. Felt (1911) et en Allemagne par G.-W. Müller (1912). Les larves de ce Miastor vivent en grand nombre, formant toujours des amas sous l’écorce et j'ai vu, à côté de formes mobiles transparentes renfermant des embryons jeunes, des formes immobiles, blanches, remplies de jeunes larves prêtes à sortir. Apportées au laboratoire, elles ont donné de nombreuses générations pœdogénétiques et finalement une génération sexuée. à ma connaissance, on n’a jamais signalé les larves de Miastor metraloas en rance. Paris. W. GAMKRELIDZE. Sur les parasites du Gnophomyia tripudians Berghoth. — Le Gnophomyia tripudians dont je viens de signaler la présence à Chaville renferme presque toujours deux parasites internes : une Grégarine polycystidée dans l’intestin et un Nématode dans la cavité générale et porte un parasite externe, un Acarien. Que ce soit dans la larve, la nymphe ou l’adulte, je n’ai pu rencontrer, jusqu’à présent, que la forme végétative et la conjugaison de la Grégarine. Malheureu- sement je n’ai pas pu obtenir encore les kystes indispensables pour la détermi- nation. La durée de la vie végétative de ces Grégarines est très longue, car on les retrouve toujours au même stade, tant chez la larve que chez la nymphe, et même chez l’adulte, où je l’ai observé quinze jours après l’éclosion. Etant donné que le cycle évolutif de cette Grégarine se termine évidemment chez l’adulte, où j'ai vu la formation de copula, les larves ne peuvent s’infester mutuellement. Cette infestation ne peut se faire que par les spores provenant de l’adulte, quand ce dernier vient dans le milieu habité par la larve, soit pour y pondre, soit pour y manger. Dans la cavité générale du Gnophomyia adulte on trouve, pour ainsi dire, toujours un et, le plus souvent, deux individus de Nématodes vivipares et que je n’ai pu encore déterminer. Chaque individu est rempli de centaines d'embryons. La sortie de ces derniers détermine la mort de l’insecte. Pour la conservation de l’espèce cette mort n’est pas funeste, car la mort a lieu après la onte. à En faisant des coupes de la larve de Gnophomyia, j'ai trouvé dans les muscles un parasite enroulé autour de lui-même. C’est peut-être encore un Nématode. Il est possible que le Nématode du Gnophomyia adulte et que le Nématode présumé de la larve représentent différents stades évolutifs d’une même espèce. Si Due supposition se justifie, ce Nématode présenterait un fort curieux cycle évolutif. Quant au parasite externe, c’est un petit Acarien qui recouvre parfois presque complètement l’abdomen du Gnophomyia adulte. Paris. W. GAMKRELIDZE. Institut de Bibliographie scientifique. — Nous avons le plaisir d'informer nos lecteurs qu’un Institut de Bibliographie scientifique vient de se créer à Paris. — Les naturalistes pourront, en s'adressant à M. L. Puzenat, 21 bis, rue de Boulain- villiers, obtenir tous les renseignements bibliographiques nécessaires pour leurs travaux. M. Barthe, directeur de Miscellanea Entomologica, 23, rue d’Alais, à Uzès (Gard), prépare en ce moment la publication d’une liste des Entomologistes de France. I1 serait heureux de recevoir toutes les indications les concernant (adresses, spé- cialités d'étude, etc.). Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (443-13) P - ü 1er Avril 1913 —— V: Série, 43° Année _— N° 508 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES INSECTES PARASITES DES POLYGALÉES I. — Coléoptères. Aucun Coléoptière n’est signalé comme parasite spécial des Polygalées, ni même comme hôte de passage ; malgré les cas de mangeures que nous avons constatés, il nous a été impossible de prendre sur le fait les auteurs de ces dégâts qui semblent attribuables à des insectes des genres /allica et Apion. II. — Lépidoptères. Chenille en forme de cloporte 4. — non — Br JE GE PAUSE POP EU Me EEE 2 M OI SN RER 3 à 12 —- 3. Re aiobuleuse suivie d'un étranglement.....:..:.................... 4 — non — AN ANR, TR et dans D chenille verte à dorsale brun rose interrompue 2. | — n'ayant pas ces caractères 1. 5 RL LR nina 6 na ren Venere ann erau on ce de e à à 7 6 à tête d'un noir très luisant 5. — non — 7. : chenille verdâtre 8. RO OIL ati eee 8 g | chenille de couleur chair 9. ) —— — grisâtre 6. A. — Macrolépidoptères. 4. — Chenille peu connue, non encore décrite, mais qui ne doit guère différer de la suivante par l ensemble de sa forme et sa manière de chry salider. Sur Polygala (auct.). — 3,4 ; 6,7. Papillon rhopalocère (30 à 35 m/m) à ailes supérieures brunes en dessus, gris cendré en dessous ; inférieures brunes en dessus, mais à dessous jaune verdâtre chez ©, gris brunâtre chez Q. — 5,6 ; 8,9. HESPERIA CARTHAMI Hb. D0 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasiles des Polygalées. 2. — Chenille à soies courtes et clairsemées, trapue, d’un vert clair, à dorsale et sous-dorsales roses, interrompues, à tête globuleuse plus large que le segment voisin. Sur Polygala Chamæbuxus (auct.). — 3-5 ; 6,7. Chrysalide nue, à partie abdominale conique, dans feuilles lächement reliées. par quelques fils. Papillon rhopalocère (20 à 25 m/m) à ailes supérieures brun foncé en dessus, brun clair en dessous; inférieures de même couleur en dessus, mais. à dessous d’un jaune verdâtre traversé de trois rangs de taches blanches chez ©, à fond plus clair chez ©. — 5,6; 7,8. HESPERIA ALVEUS Hb. 3. — Chenille noctuelle à 12 pattes normales, les autres rudimentaires ; à tête verte tachée de brun. Sur Polygala vulgaris (auct.). — 4,5; 9,10. Chrysalide dans un cocon imparfait de soie et débris de feuilles. Papillon (19-22 m/m.) à ailes supérieures brun verdâtre traversées de bandes roses ; les inférieures à bandes plus foncées. — 7,8. PROTHYMNIA VIRIDARIA CI. 4. — Chenille zygénide trapue, renflée au milieu, très atténuée aux deux extrémités, à fond blanchâtre, à segments tachés de points noirs. sur ? Polygala, 3,6 (car on trouve une aberration Polygalæ de Zygæna purpuralis). Chrysalide dans cocon naviculaire parcheminé dans le voisinage de sa plante. Papillon (28 à 30 m/m.) à ailes supérieures dont toutes les taches rouges sont confluentes, ne laissant qu'une large bande irrégulière, terminale, d’un noir à reflets métalliques. Abdomen orné d’un segment rouge. — 6-8. ZYGÆNA PURPURALIS Brünnich. B. — Microlépidoptères. 5. Chenille (pyralide) d’un brun rouge foncé, à dorsale brunâtre bordée de plus clair, à tête globuleuse d’un noir luisant, à verruqueux noirs. Sur Polygala chamæbuxus (Berce) 9-5; dans tube de soie reliant tige et feuilles. Chrysalide dans débris de feuilles et grains de sable reliés. Papillon (28-32 m/m.) à ailes supérieures allongées, étroites, d’un gris bleuté, traversées de deux bandelettes d’un rouge brun; inférieures blan- châtres à frange surmontée d’un liséré brun. — 4,5; 6, 1. SALEBRIA PALUMBELLA F. 6. — Chenille (tortricide) jaune d'un gris blanchâtre, adulte d'un gris ver- dâtre, à tête d'un jaune d'ambre. Sur Polygala; 5-7 (de Crombrugghe) in Soc. Ent. Belg., 1907, p. 295. Chrysalide entre débris végétaux. Papillon (11-15 m/m.) à ailes supérieures jaunes striées de plus foncé; inférieures d’un gris pâle. — 8,9. ACALLA ASPERSANA Hb. 7. — Chenille (géléchiide) d’un brun foncé, à tête et premiers segments noirâtres. Sur Polygala vulgaris; 5,6 (de Crombrugghe) in Soc. Ent Belg., 1907, p. 294. Dans feuilles roulées et brunissantes d après ses mœurs sur d’ autres plantes. Chrysalide dans son abri de feuilles roulées. Papillon (44-16 m/m.) à ailes supérieures d'un gris blanchâtre saupoudré de brun; inférieures d’un gris uniforme. — 7. ANARSIA SPARTIELLA SChrk. UE RE NET ai un LS de GourY et GUIGNON. — Insectes parasiles des Polygalées. 09 8. — Chenille (géléchiide) d’un vert sale, à écusson vert clair, à dorsale vert foncé, à latérales vert jaunâtre, à tête d’un brun jaune. Sur Polygala vulgaris; 5,6 (de Crombrugghe) in Soc. Ent. Belg., 1907, p. 294 ; dans feuilles hées. Chrysalide dans ce refuge. Papillon (19-23 m/m.) à ailes supérieures d’un jaune atomé de rougeâtre; inférieures d'un gris plus clair à la base. — 7,8. DEPRESSARIA ATOMARIA Hb. (nec Z.). 9. — Chenille (géléchiide) de couleur chair, parfois d'un gris verdâtre à la fin, à latérales brunes. Sur Polygala chamæbuxus (Kalt). — 5,6, entre feuilles terminales reliées par un fil. Chrysalide entièrement verte fixée sous une des feuilles liées. Papillon (16-20 m/m.) à ailes supérieures d’un jaune citrin, à inférieures grisâtres. — 6,7. HYPERCALLIA CITRINALIS SCOP. III. — Diptères. 10. — Dans fleur décolorée ne s’ouvrant pas, à pétales renflés et ovaire atrophié, larve solitaire. Sur Polygala alpestris Reich (Thomas). — 6. CÉCIDOMYIDE (à relrouver). IV. — Acariens. 11. — Dans une déformation des pousses et agglomération des bourgeons à villosité anormale. Sur Polygala alpestris Reich, P. amara Crantz!, P. comosa Schrk., P. ser- pyllacea Weiïhe, P. vulgaris L.! Fontainebleau : Bois Gasseau, Bois de Champagne. ERIOPHYES BREVIROSTRIS Nal. REMARQUES. — Comme on le voit, à part la Cécidomyide qui reste à re- trouver et dont on peut tenter l'élevage pour arriver à la détermination, el Eriophyes brevirostris, les Polygalées n'ont pas de parasites spéciaux. — Dans notre région nous n'avons rencontré que cette dernière zoocécidie d’une manière certaine, et peut-être la Cécidomyide sur P. amara dont l'élevage ne nous a fourni aucun résultat. On rencontre assez souvent sur P. vulgaris, une cécidie de la tige qui simule une acarocécidie, mais sa couleur d’un jaune vif fait reconnaître la myco- cécidie due à Synchytrium aureum. Nous invitons nos lecteurs de l'Est à rechercher la diptérocécidie indiquée plus haut et à tenter un élevage qui fournira sans doute une espèce sinon un genre nouveau. La cécidie signalée pour la première fois en 1892 mérite qu'on tente l'élevage de son insecte. Quelques indications bibliographiques à l’aide des ressources de la Bibliothèque. KIEFFER (J.-J.). — Cécidie de Eriophyes brevirostris sur Polygala alpestris, P. depressa, P. vulgaris (F. d. J. N., XXII, p. 127). In. — Déformation de Polygala vulgaris par Eriophyes brevirostris (F. 4.17. N., XXII, p. 164, fig. 5 et p. 165). CAMUS (G.). — Une station nouvelle de Polygala Lensei Bor. (Soc. Bot. Fr., 1887, p. 84, 85). — Ancien Catalogue 2795. Ce Polygala semble être une variété de P. comosa Schk. 60 GOURY et GUIGNON. — Insectes parasites des Polygalées. RE AR PRE COSSON (E.). — De speciebus generis Polygala ad subgenus chamæbuxus per- tinentibus (Soc. Bot. Fr., 1888, p. 358-361). — A. C. 7139 et 8691. CHODAT (R.). — Polygalaceæ novæ (Herbier Boissier, 1896, p. 892-919). — À. C. 28888. Ç SAINT-LAGER. — Acceplions diverses du nom Polygala (Ann. Soc. Bot. Lyon, 1898, p. 97, 98). — A. C. 36037. CHODAT (R.). — Revision critique de quelques Polygala d'Europe (Soc. Bot., 1892, p. 179-190). — Catalogue mensuel n° 253. SOUCHÉ (B.). — Note sur Polygala (Soc. Bot. Deux-Sèvres, 1894, p. 67). — G. M. 5927, MAGNIN (A.). — Note sur le Polygala depressa dans l'Ain (Soc. Bot. Lyon, 1894). — C. M. 6996. G. GOURY et J. GUIGNON. ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES Quelques anomalies chez les Chrysopides (ins. névr.) Nous donnons dans ce premier article, l'énumération des anomalies que nous avons relevées chez les Névroptères du groupe des Chrysopides. Nous dirigerons nos recherches surtout du côté des ailes, car la nervulation de ces organes présente quelquefois des caractères anormaux qu'il est bon de faire connaître. Ces physionomies spéciales, anormales, observées chez quelques exem- plaires d'espèces déterminées, sont d'autant plus intéressantes qu'elles cons- tituent souvent, chez d’autres insectes de la même famille, des caractères ordinaires, distinctfs, normaux par conséquent. Nous nous contenterons, du moins pour le moment, de simplement signaler ces anomalies sans les accompagner d'aucun commentaire. Pour ce qui concerne les Chrysopides, qui seules nous intéressent aujour- d’hui, nous diviserons les anomalies en plusieurs groupes pouvant frapper les différentes régions de l'aile assez faciles à délimiter. a). Anomalies dans l'aire costale, b). — —— radiale. dj — —— intermédiaire. d).% — — procubitale. DE — pouvant frapper les nervules en gradins. Î[). — — la région marginale postérieure. Dans le présent article nous n'aurons pas l'occasion de relever des ano- malies dans toutes les régions de l'aile. Nous commencerons par l'aire inter- médiaire. c]. Anomalies dans l'aire intermédiaire. La première anomalie que nous signalerons sera l'absence de la première nervule intermédiaire. Elle est intéressante et nous semble suffisamment nette dans la figure 1. FÉES ÉD nn > RÉ RS tr | j. LACROIX. — Quelques anomalies chez les Chrysopides. 61 Dans la Chrysopa inornala Navas, en effet, la premiere nervule intermé- diaire doit tomber en dedans de l'extrémité de la cellule procubitale typique et la deuxième en dehors de la troisième nervule procubitale. On voit donc très bien ici que cette première nervule fait défaut. De plus il est également possible de constater que la courbure du secteur radial, à son origine, est également différente de ce qu'elle doit être normalement (dans la Chrys. inornala représentée ici, la même anomalie se voit sur les deux ailes supé- rieures). Nous avons aussi observé le même fait dans un exemplaire de Chrysopa vulgaris Schn. où il est plus difficile à reconnaître. Dans cet échantillon nous croyons également que l’'anomalie existe sur les deux ailes supérieures (une déchirure de la membrane juste à ce point nous empêche d'être rigoureu- sement affirmatif) et nous nous basons surtout, pour l’apprécier du côté gauche, sur la courbure du secteur radial. La deuxième anomalie que nous avons à signaler dans l'aire intermédiaire consiste dans la présence d'une véritable cellule placée immédiatement après la première nervule intermédiaire. Cette cellule est très bien limitée, occupant un espace un peu plus grand que la distance existant entre la deuxième et la troisième nervule de cette région. | Le secteur radial émet comme un petit rameau descendant obliquement de dedans en dehors vers la nervure procubitale pour se courber brusquement ensuite vers ce même secteur sur lequel il semble se terminer par l’intermé- diaire d'une nervule. Cette cellule a le même aspect qu'une cellule procubitale typique et rappelle assez bien, par sa disposilion, celle des insectes du genre Nothochrysa. Elle est réunie à la nervure procubilale par deux nervules. Nous représentons cette anomalie dans notre figure 2. SN HS F1G. 1. — Chrysopa inornata Navas. Fic. 2 CI . — Chrysopa vulgaris Schn. Aile supérieure droite (anomalie). Aile supérieure gauche (anomalie). d). Anomalies dans l’aire procubitale, Les anomalies affectant cette région sont assez diverses. Nous nous trouvons, tout d’abord, en présence de formes anormales de la cellule procubitale typique. Celle-ci peut ou être très petite (à peine appré- ciable dans un exemplaire de Chrysopa prasina Burm.) ou, au contraire, S allonger un peu plus que de coutume, ce qui donne à l'aile d’une espèce déterminée une physionomie un peu exceptionnelle. Dans ces conditions le rapport habituel entre la cellule procubitale typique et la première nervule intermédiaire d'une part et la troisième nervule pro- cubitale d'autre part peut être un peu dérangé. Quelquefois cette cellule procubitale typique est démesurément allongée et sa marge postérieure semble se terminer sur la procubitale non pas direc- tement comme dans les genres Chrysopa Leach., Hypochrysa M'L, Ancylop- leryx Brau., Chrysoplecta Navas, Chrysopidia Navas, Eremoch rysa Banks. mais par l'intermédiaire d’une nervule (Fig. 3). : …. "TPATIT 4 FA 62 J. LACROIX. — Quelques anomalies chez les Chrysopides. Celte aile que nous donnons dans notre figure 3 et qui appartient bien cependant à Chrysopa vulgaris Schn. présente alors un aspect absolument particulier et paraît plutôt être celle d’un Nothochrysa (1). 7. / F1G. 3. — Portion d’aile supérieure droite F1G. 4. — Portion d’aile supérieure, gauche de Chrysopa vulgaris Schn. (anomalie). . chez Chrysopa prasina Burm. (anomalie). Nous signalerons encore un genre d’anomalie qui frappe la cellule procu- bilale typique dans ses rapports avec la première nervule intermédiaire. Tandis, en effet, que l'extrémité de cette cellule, dans Chrysopa 7-punctata Wesm. et inornata Nav. (et bien d’autres d’ailleurs) doit normalement rejoindre la nervure procubitale en dehors de la première nervule intermédiaire, on trouve des exemplaires où il n'en est plus ainsi. Nous avons vu quelques échantillons isolés des deux espèces précitées chez qui l'extrémité de la cellule procubitale typique se continuait, en quelque sorte, avec la première nervule intermédiaire. Sur un spécimen de inornata où l'extrémité de la cellule procubitale typique se recourbe brusquement (ce qui donne à celle-ci une forme plus arrondie), il semble que l’anomalie soit produite par une sorte de raccourcissement de cette cellule. Mais nous pensons aussi qu'elle peut être déterminée par un déplacement de la première nervule intermédiaire. Une des anomalies les plus intéressantes que nous ayons relevées jusqu'à maintenant (parmi les Chrysopides) est bien certainement l'absence complète de cellule procubitale typique. La figure 4 qui représente l'aile supérieure gauche d'une Chrysopa prasina Burm. en donne un exemple. On remarquera l'aspect tout particulier que prend cette aile qui nous semble étrange et très éloignée de ce que nous voycns dans le genre Chrysopa. La cellule procubitale typique est, en effet, un caractère de ce genre (comme d’ailleurs de presque tous les autres genres de la famille) et son absence, dans l’espèce précitée, constitue une anomalie que l'on serait disposé à qua- lifier de monstrueuse. Toutefois, dans le genre Nesochrysa créé en 1910 par le R. P. Longinos Navas pour une espèce de Madagascar qu'il nomme : Nesochrysa Grandidieri, l'absence de cette cellule est normale et caractéristique même du genre. Il faut enfin ajouter, pour terminer cette courte note, que cette absence de ia cellule procubitale typique n’est pas forcément aussi complète. Nous avons vu un cas (Chrysopa vulgaris Schn.) où le rameau formant la marge imterne de la cellule est interrompu bien avant d'arriver à la nervure procubitale. Niort, 1913. J. LACROIX. | L (1) On voit, sur cette figure, la conséquence de cette anomalie : la cellule procubitale typique qui, dans Chrysopa vulgaris Schn. doit être isolée (la première nervule intermédiaire doit tomber en dehors de l'extrémité de la cellule) ne l’est plus ici. P. LE BRUN. — Herborisations dans la haute vallée du Giffre. 63 HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLÉE DU GIFFRE Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Savoie) (Suite) 4° Environs immédiats de Sixt. En moins d’une heure, nous pourrons récolter autour du village bon nombre d'espèces intéressantes. — Au pied du mur de l'hôtel du Fer-à-Cheval, en face du cimetière, nous trouverons Lamium maculatum L. Traversant le Giffre, et le remontant sur la rive gauche, nous passons devant la petite station génératrice d'électricité, puis nous parvenons en cinq minutes au hit d’un petit torrent très escarpé et la plupart du temps desséché. En le remontant pendant quelques instants, nous trouverons, parmi les cailloux, Alchimilla alpina L., Saxifraga aïzoides L. et Adenostyles alpina BI. et Fing. Dans le bois, sur la rive gauche du torrent : Hypericum montanum L., Phy- teuma spicatum L. et Epipactis atrorubens Hoffm. — Redescendant sur le sentier longeant le Giffre, nous traversons une prairie humide, où nous trou- vons Trollius europæus L. (fructifié), Aconitum Lycoctonum L., Parnassia palustris L., Geranium pratense L. et Astrantia major L., ainsi que Paris quadrifolia L. (fructifiée) à la lisière de la forêt. — Repassant le Giffre sur une petite passerelle, nous revenons au village, en récoltant sur des pentes humides dominant la route à droite, Phalangium ramosum Schreb. et Epipactis palustris Crantz.; enfin, Polemonium cæruleum L. et Stachys alpina L. au bord du Giffre, en face de l'hôtel du Fer-à-Cheval. Si, l'après-midi, nous allons à Samoëns visiter le jardin botanique, nous pourrons trouver, au retour, sur les rochers ombragés bordant la route à gauche, près du hameau de Balme, Digitalis lutea L. 2° Fer à Cheval. — Fond de la Combe. — Sources du Giffre. Cette excursion, pour être fructueuse, nécessite une journée entière. On peut, si l’on veut, aller à Champéry (Valais), soit par le col de Sagerou, soit par la Golette de l’Oulaz. Toutefois, après une période de pluies, la descente du col de Sagerou est parfois difficile, en raison de l’émiettement des schistes: d'autre part, le passage de la Golette de l’Oulaz exige l'accompagnement d'un guide. Nous remontons la vallée du Giffre par une route longeant la rive droite du torrent, bordée par endroits de Teucrium montanum L. et Chamædrys L. Traversant d’abord le hameau des Curtets, nous dépassons ensuite l’Echernv, puis Nant-bride-dessous, et Nant-bride-dessus. Au sortir de ce village, nous remarquons, sur la gauche de la route, des parois de rochers humides, qui vont nous présenter plusieurs plantes intéressantes, entre autres Rahmnus pumila L., Gentiana Cruciata L. et Primula Auricula L. Redescendant sur la route, nous franchissons bientôt le Giffre sur le pont d'Eau-Rouge, puis nous entrons dans un bois d’aulnes dont la flore est assez riche. Nous v voyons des feuilles d'Hepatica triloba Chaix. et d'Asarum europæum L. De même, la rare et belle Cephalanthera rubra Rich. v abonde. A la sortie du bois, nous nous trouvons dans le cirque du Fer-à-Cheval. Des parois de rochers verticales et superposées s'étendent en arc de cercle du Grenairon à la pointe de Tanneverge : une trentaine de cascades tombent des névés supérieurs le long des parois, et donnent à ce cirque un aspect singulière- ment grandiose et impressionnant. Le fond en est formé par les alluvions 64 P. LE BRUN. — Jerborisations dans la haute vallée du Gijfre. ————————————————————_——— torrentielles, recouvertes de gazons et de bois d’aulnes. — Après avoir, au delà de la cantine du Fer-à-Cheval, traversé un petit torrent, nous laissons à droite le chemin conduisant aux Pellys, pour obliquer à gauche. Après avoir traversé deux autres torrents, peuplés d'Epilobium rosmarinifolium Hænke et de Saxifraga aizoides L., nous laissons à droite le sentier menant à Frénalay. De là, le chemin muletier traverse des gazons, puis longe la masse de rochers formidable et rébarbative qui constitue la pyramide du Tanneverge (2.932 mètres), au flanc de laquelle nous voyons suspendue la cascade de la Pissette. Au delà des granges de la Combe, et avant de passer sur la rive gauche du Giffre, nous traversons un petit espace gazonné où, sur la gauche du chemin, le rare et minuscule Herminium Monorchis R. Br. est assez abondant. Nous traversons ensuite le Giffre sur une passerelle, et nous laissons à gauche un chemin, taillé dans le roc, menant aux chalets de Boray, et, par les chalets et le lac de Vogealles, au col de Sagerou et à la Goulette de l'Oulaz [le botaniste qui se rendrait à Champéry par ce dernier chemin trouverait, dans les éboulis, à l'extrémité du lac de Vogealles, Papaver alpinum L.]. À partir de cet endroit, le paysage change d’aspect et devient plus sévère ; d’âpres parois de rochers dénudés, des amoncellements de pierres, des cascades, puis la crête déchiquetée du glacier du Prazon, sus- pendue à droite au-dessus de la Combe, contribuent à lui donner un aspect triste et particulièrement sauvage. — Nous suivons maintenant directement la rive droite du torrent, dont la rive opposée est souvent parsemée de flaques de neige, restes des avalanches du printemps. Au bord d’un petit filet d’eau longeant à gauche la paroi de la montagne, nous trouverons Pinguicula vulgaris L.; puis, dans les graviers du torrent, deux charmantes espèces alpines : Phaca astragalina D. GC. et Linaria alpina L.: enfin, Biscutella lævi- gata L., abondante dans les débris de rochers situés sur la rive gauche du Giffre, au bord des amas de neige. Dans les pierrailles couvrant plus loin la rive droite du torrent, lequel coule sous des arcades de neige, se trouve lOxytropis campestris 0. G. Parvenus enfin à l'extrémité de la Combe, nous avons devant nous un petit tertre gazonné, situé entre les cascades descen- dant, à gauche du lac de Vogealles, à droite des glaciers du Mont-Ruan et du Prazon, et formant le Giffre. Malgré l'attitude relativement faible du lieu (1.328 mètres) de nombreuses plantes viennent grossir notre récolte, entre autres : Primula grandiflora AÏ., Globularia vulgaris L. et cordifolia L., Lilium Martagon L. et Phalangium Liliago Schreb. Si nous retournons à Sixt, nous reviendrons vers le Fer à Cheval par la rive droite du Giffre, ce qui nous procurera Geranium sanguineum L., abondant dans les éboulis en face de la passerelle. Nous traverserons ensuite : le torrent un peu en amont de la cantine du Fer-à-Cheval, pour regagner ensuite la route non loin du pont d'Eau-Rouge. Si, au contraire, du Fond de la Combe, nous voulons gagner Champérv par le col de Sagerou, nous prendrons un petit sentier revenant au sud, et s'élevant à gauche le long de la pente, pour atteindre les chalets de Boraw. Puis, en quittant les chalets de Vogealles (1.864 mètres), nous prendrons le sentier qui oblique à droite, en s'élevant au-dessus de la paroi qui ferme le Fond de la Combe. Du col de Sagerou (2.413 mètres), où croît l’Aquilegia alpina L., nous tomberons dans l’alpe de Clusanfe, et, de là, par le pas d'Encel, nous parviendrons à Champéry (Valais). — Quant au passage de la Goulette de l'Oulaz, il est plus difficile et nécessite l'accompagnement d'un uide. 4 3° Vallée et chalets de Salvadon. Cette excursion, qui ne demande guère qu'une matinée, comporte une LU L3 ,* à grimpée en forêt assez longue, mais elle n’est pas dépourvue d'intérêt. “M P. LE BRUN. — Herborisations dans la haute vallée du Gijfre. 65 Suivant pendant dix minutes environ la route du Fer-à-Cheval, nous la quittons aux Curtets, le premier hameau, pour prendre à gauche (plaque indicatrice) un chemin montant d’abord à travers des prairies, puis attei- gnant la lisière d’une forêt de sapins, où nous allons trouver en abondance les Vaccinium Myrtillus L. et Vitis-Idæa L. et Pirola rotundijolia L. Au cours d’une longue montée dans la forêt, nous apercevons les frondai- sons estivales de l’Asarum europæum L., ainsi que le Galium rolundifo- lium L., et la Cephalanthera rubra Rich., abondante au même endroit et en bon état. Au bout d’une heure et demie de trajet, nous sommes en vue du petit torrent de Salvadon, coulant à droite sur des rochers polis très inclinés et garnis dans leurs interstices de Rhamnus pumila L. Sortis de la forêt, nous montons en lacets une pente gazonnée, jusqu'aux granges de Miche ou de Salvadon-bas (1.277 mètres). À cet endroit, nous quittons un instant le Chemin, pour monter à gauche le long d'une petite pente pierreuse, abou- tissant à un amas de neige boueuse, situé dans un creux très abrité, au pied de la paroi qui descend de la pointe de Ressassa (2.203 mètres). Aux abords de cet amas de neige, nous trouverons Polygala Chamæbuxus L., Pedicularis foliosa L., Phalangium Liliago Schreb. et Cephalanthera ensifolia Rieh. — Aux endroiîts récemment découverts par la neige, Pelasites vulgaris Desf. est abondant et en pleine floraison. — Redescendant sur le chemin, nous attei- gnons (3 h. 1/2 de montée de Sixt) les chalets de Salvadon, situés au fond d’un vallon solitaire en forme d’impasse, dominé à droite par la pointe de Sambet ou de Salvadon (2.234 mètres), à gauche par l’âpre paroi rocheuse de la pointe Rousse (2.577 mètres) et au fond par la belle cime neigeuse des Avaudruz (2.672 mètres). — Nous pourrons, si nous le voulons [dans ce cas, l’après-midi sera nécessaire, monter à la pointe de Salvadon, au sommet de laquelle Gnaphalium Leontopodium Scop., Centaurea uniflora L. et Silene acaulis L. sont assez abondants. —— Sur une pente rocheuse, située sur la droite, au-dessus de la petite croix que nous avons trouvée avant d'arriver aux chalets, nous ne manquerons pas de récolter l’'Eryngium alpi- num L. — De là, nous redescendrons à Sixt par le même chemin. &° Pentes gazonnées descendant des Frêtes. Une après-midi suffit à cette excursion, une des plus belles et des plus riches, bien qu’un peu fatigante. Nous traversons le Giffre sur le pont de fer, puis remontons un instant la rive gauche. Après avoir dépassé la petite station génératrice d'électricité, nous prenons à droite un sentier montant le long d’un petit mur de pierres sèches, et, à gauche, parallèlement au petit ruisseau que nous connaissons déjà. Nous montons à travers des sapins ; puis, quittant le sentier, nous nous nous élevons directement et droit devant nous à travers des clairières dans lesquelles nous remarquons de nombreuses plantes subalpines, que nous retrouverons plus haut en pleine floraison, mais qui, à cette époque sont en fruits à cet endroit : Anemone alpina L., aux belles aigretltes plu- meuses, Trollius europæus L., Astrantia major L. et Gentiana lutea L. (cette dernière encore fleurie). — Traversant ensuite des prairies humides et étendues, nous arrivons. au bout d'une heure de montée, à de nombreux chalets, situés à 1.172 mètres d'altitude, au milieu de vastes prairies par- semées de merisiers et constituant le hameau de Passv, que nous laissons à gauche, pour prendre un chemin montant à travers prés. Sur ce versant, exposé au nord, les forêts ne croissent nulle part au-dessus de 1,200 mètres: elles cèdent la place à des prairies. Au bord du chemin, à l'origine d'un lit de ruisseau rocailleux et siliceux, situé à gauche et en contrebas du sentier, nous trouvons abondamment Arnica montana L. et Gnaphalium dioïcum L. — Au bout d’une demi-heure, nous atteignons le dernier groupe de chalets, le 66 P. LE BRUN. — Herborisations dans la haute vallée du Giffre. plus élevé, les chalets des Vagnys, situés au milieu de prairies humides par- semées de Geranium pratense L. Ce but de l’excursion est le tertre gazonné, triangulaire et très incliné que nous apercevons en face de nous, à une cer- taine hauteur, et dont l'accès est facile, bien que très escarpé. — Le sentier cesse à cet endroit; nous continuons à monter à travers des pâturages d’abord unis, puis rocailleux, dans lesquels nous commençons à récolter des plantes intéressantes : Bellidiastrum Michelii Cass., Carduus defloratus L., Crepis aurea Gass. et Gentiana lutea L. Dans les interstices des rochers croît l'Aspi- dium lonchylis Sov. Nous abordons la base du tertre, ayant au-dessus de nous la crête des Frêtes, déchiquetée el parsemée de flaques de neïge; à notre gauche un petit torrent que nous voyons plus haut suinter d’un champ de neige très incliné; enfin, à notre droite, un champ d'éboulis très escarpé, lit du torrent de Nant, sec, descendant en arc de cercle vers Salvagny. La flore de ce tertre, situé environ à 1.950-2.000 mètres d'altitude, est très riche. Nous admirons tous les représentants de la flore alpine, en pleine floraison à cette altitude, malgré la saison avancée; des fleurs aux couleurs variées et éclatantes parsèment le gazon ras, et vont nous faire oublier la légère fatigue de cette grimpée; beaucoup de ces belles plantes sont d’ailleurs pleines d'intérêt. Nous descendons d'abord à gauche, au bord du torrent qui, à cet endroit, dévale entre des pentes schisteuses couvertes d’'Hedysarum obscurum L. et de Valeriana montana L. Plus haut, un petit espace tourbeux nous procurera Primula farinosa L., aux fleurs d’un rose vif; la charmante Soldanella alpina L., puis Bartsia alpina L., Tofielda calyculata K. Br., Allium fallax Don., Eriophorum alpinum L., Juncus trifidus L. et triglumis L., Scirpus cæspiütosus L. et Carex atrala L. Remontant sur le tertre, nous en longeons la crête, praticable, bien que très inclinée à certains endroits, et couverte, sur la gauche, de buissons de Rhododendron ferrugineum L. encore fleuris. Enfin, à l'extrémité de ce tertre, à l'extrême limite de la végétation gazonnée, nous allons trouver de nombreuses plantes qui vont augmenter encore notre récolte, déjà fort belle : Anemone narcissiflora L. et sulfurea L., Geum montanum L., Potentilla aurea L., Dryas octopetala L., Sedum Rho- diola L., Hieracinum aurantiacum L., Pedicularis Barrelieri Rchb. et verli- cillata L., Orchis globosa L., Poa alpina L., Festuca violacea Gaud., enfin la plus belle de toutes : Paradisia liliastrum Schreb., qui étale à profusion ses grandes corolles odorantes d’un blanc éclatant. | Du haut de ce tertre, au milieu d’un silence troublé seulement par le bruit d’un petit filet d’eau filtrant d’un champ de neige voisin, nous jouissons d’une vue plongeante d’une grande beauté. À droite, le cirque du Fer-à-Cheval, avec la cime neigeuse du Tanneverge et les glaciers du mont Ruan: en face de nous, les Avaudruz et la solitaire vallée de Salvadon:; puis, à gauche, dans le lointain, la masse sombre du Môle, laissant voir à sa base un petit coin bleu du Léman. Une heure et quart de descente suffira au retour de cette belle excursion qui, à coup sûr, aura empli notre boîte à herboriser d'un riche butin. 5° Lac et combhe de Gers. Cette excursion est d'un grand intérêt. Elle est assez longue et nécessite une journée entière. Il y a lieu d'autre part d’emporter des provisions, car l'on ne trouvera en cours de route aucune auberge. Partant de la place, nous traversons le bourg, en suivant un instant la route de Samoëns, puis franchissons le Giffre sur une passerelle. Durant vingt minutes, le chemin traverse la petite plaine fertile qui s'étend entre le Giffre et le torrent des Fonds. Nous passons ce dernier au hameau des Faix, puis nous suivons le chemin montant à gauche le long de la pente. Au bout d’une demi-heure, nous quittons ce chemin, pour prendre à droite un autre chemin P. LE BRUN. — Herborisalions dans la haute vallée du Gijfre. 67 remontant un petit vallon par de nombreux lacets à travers des prairies par- semées de granges et de chalets. À un détour du chemin, nous commençons à apercevoir le Buet (3.109 mètres) dont la belle coupole glacée découpe, à droite, les sombres dentelures des Frêtes, puis les Aiguilles-Rouges et une partie de l’Aiguille-Verte. Parvenus au bord du nant du Keïet, le petit torrent issu de la combe de Gers, nous évitons de le traverser, pour obliquer à droite et monter directement à travers des prés humides où croît la Genltiana Ascle- piadea L., jusqu’au chemin de chars menant de Samoëns au lac de Gers, et faisant en ce lieu, près du chalet de Portes, un angle droit. Nous allons suivre ce chemin, lequel traverse la forêt; au sortir de cette forêt, une clairière siliceuse, située à gauche du chemin, va nous procurer en abondance Arnica montana L., Vaccinum vitis idæa L. et Gentiana purpurea L. Sortis de la forêt, nous traversons de vastes pâturages unis, emplacement probable d’un ancien lac, plus étendus, dans lesquels Rumex alpinus L. et Veratrum album L. sont communs. Après un parcours presque plat, nous parvenons aux chalets et au lac de Gers, situés à 1.850 mètres d'altitude environ, dans un charmant vallon alpesire, et dans un site particulièrement solitaire et reposant. En nous retournant, nous jetons un dernier coup d'œil au vallon que nous venons de quitter, limité en face de nous par la lisière de la forêt, et, à l'arrière-plan, par les cimes neigeuses de la chaîne frontière. La flore de cet endroit est très riche. Sur la rive gauche du lac, parmi les pierrailles, nous allons trouver Arabis alpina L., Viola biflora L., Semper- vivum montanum L. et arachnoideum L. et Astrantia minor L. Sur la rive droite, bordée de quelques derniers sapins : Homoayne alpina Cass., Belli- diastrum Micheli Cass. et Hieracium aurantiacum L. À l'extrémité du lac, nous trouvons abondamment Hutchinsia alpina R. Br. À cet endroit, le torrent formant le lac coule à travers des gazons parfois recouverts de flaques de neige, restes d’avalanches qui n’ont pu fondre entièrement, et parsemés de Potentilla aurea L. et Geum montanum L. aux belles fleurs d’un jaune d’or. Aux endroits laissés récemment à découvert par la neige fondante, nous apercevons des floraisons tardives de Crocus vernus AI. et Soldanella al- pina L., tapissant le sol de leurs corolles délicates. Nous remontons le vallon, puis nous atteignons les premiers rochers, en ayant soin de nous maintenir le long de la rive droite du torrent, coulant par endroits sous des ponts de neige. Au milieu de superbes buissons de Rhododendron ferrugineum L., en pleine floraison, nous pourrons trouver Daphne Mezereum L., aux fleurs violacées exhalant une odeur suave. Sur les pierrailles humides, nous trou- vons encore Viola calcarata L., la rare Pinguicula alpina L., et Soldanella alpina L., ainsi que les Gentiana acaulis L. et verna L. au bord de la neige, dans le lit même du petit torrent. En continuant à remonter le vallon, nous atteindrions la Tête-Pelouse (2.475 mètres) et Servoz, par le col du Dérochoir. Pour redescendre à Sixt, force nous est de revenir par le même itinéraire. De retour aux chalets de Gers, où nous pourrons trouver du laitage, nous reprenons le chemin de Samoëns. Toutefois, arrivés à la lisière de la forêt, nous le laissons, pour prendre à droite un chemin descendant rapidement à fravers les sapins. A cet endroit, nous trouvons une flore silvatique d’une exubérance remarquable, composée en majeure partie de Mulgedium alpinum Levss., Adenostyles al- bifrons Rchb. et Achillæa macrophylla L. Parvenus dans les prairies, nous descendons par de nombreux lacets, et nons rejoignons au bord du torrent le chemin que nous avions pris à l'aller. Une récolte très riche nous fera conserver un souvenir excellent de cette belle herborisation, à la fois pleine d'intérêt et dépourvue de fatigue. Paris. P. LE BRUN. [A suivre). 68 Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien) De Tresilley, canton de Rioz (Haute-Saône) (Suite) N° 13. — LiMA (LIMATULA) GIBBOSA Sowerby. Synonymie. 181%. Lima gibbosa Sow. — Min. Conch., vol. I, p. 120, tab. CLIT, fig. 1-2. 1890. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 312, n° 298, étage ba- thonien. 1853. — — Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. IL, Bivalves, p. 28, tab. IL fig. 7. TOR — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien, pa119; | | 1902. — — P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Bath. inf.) de la côte d’Andelarre, p. 9. Lima gibbosa, si commune dans le Bajocien des environs de Belfort et même dans quelques gisements bathoniens de Meurthe-et-Moselle (Longwy) et de la Lorraine (Gravelotte), n’a donné jusqu'à présent que deux valves séparées et un exemplaire entier. Coll. B. et P. Ne tte: LIMA (LIMATUTA) HELVETICA Oppel. Synonymie. 1834-40. Lima gibbosa Goldf. — Petref. Germ., vol. IT, p, 86, n° 25, tab. CIT, fig. 10 (non Sow.). 1856-58. Lima Helvelica Oppel. — Die Juraformalion, p. 489, n° 63. —— — Lycett. — Monogr. on the Mollusca from the Sto- nesfieldslate, great Ool., etc. (Supplément), p. #1, tab. XXXIIE, fig. 8. | Lima Helvetica possède une petite côte secondaire entre chaque côte prin- cipale rayonnante : ce caractère se voit parfaitement dans l'ouvrage de Morris et Lycett; L. gibbosa en est absolument privée. Très rare, un seul exem- plaire. Coll. B. N° 16. —— CHLAMYS VAGANS Sow. Synonymie. 1826. Pecten vagans SowW.=— Min. Conch., vol. IV, p. 82, tab. DXLIIT, fig. 3, 4, D: 1850. — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 314, n° 32P#étaseme thonien. : | 1853. — — Morris et Lvcett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. IT, Bivalves, p. 8, tab. I, fig. 12. 1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura von Balin, Di 20 AA DSP 1893. Pecten (Chlamys) vagans Riche. — Etude stratigr. sur le Jurassique inf. du Jura méridional, p. 238. Espèce bien connue, dont la description à cet endroit est surannée. Assez commun, à la surface de certains blocs calcaires. Coll. B. et P. Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. 69 N° 17. — CHLAMYS RETIFERA Morris et Lycett. Synonymie. 1853. Pecten retijerus Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from {he great Ool., part. IT, Bivalves, p. 9, tab. I, fig. 15. 1877. — — Parisot. — Descript. géologique et minéralogique du Terr. de Belfort, p. 98. 1906. 4 relifera Cossmann. — Pélécypodes jurassiques de France, Dose: 10-11. Espèce voisine de Pecten annulatus Sow. et de P. clathratus Roemer; s’en distingue (à vue d'échantillons en bon état de conservation) par des côtes (lamelles) plus écartées, plus saiïllantes, moins nombreuses, etc. Assez commun dans les falaises de Luc-sur-Mer (Calvados): à été rencontré à Belfort par Parisot. Un seul exemplaire fragmenté, mais bien typique. Coll. B. N° 18. —— CHLAMYS SEMICOSTATA Morris et Lycett. Synonymie. 1847. Pecten Rhetus d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 314, n° 321, étage bathonien. 1853. Pecten hemicostatus Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. IT, Bivalves, p. 10, tab. I, ; fig. 16. 1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura v. Balin, Dobtat:T fie. 15: Cette sorte de Pecten a bien la forme générale du Chlamys vagans, mais sa surface est ornée de cinq ou six grosses côtes saillantes, couvertes d'écailles squameuses entre lesquelles s’en trouvent de plus petites. Un seul exemplaire complet et quelques fragments de valves séparées. Coll. P N° 19. — AvICULA (OXYTOMA) COSTATA Smith’s-Sowerby. Synonymie. 1819. Avicula costata Sow. — Min. Conch., vol. IT, p. 77, tab. CCXLIV, LE FLE 1850. — — d’Orb. — Prodrome, vol. I, p. 313, n° 310, étage bathonien. 1867. — — Laube. — Die Bivalven des Braunen Jura v. Palin, DES NS 7 OR 1 OS 1 2 1871. — — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien, pr 122: Cette Avicule a le plus souvent, sa valve gauche ornée de 9 à 10 côtes bien en relief, tandis que celles (plus nombreuses et plus fines) de la valve droite tendent à s’effacer ; elle est facile à séparer de 4. transversa Terq. et Jourdy, qui est allongée et très transverse: de 4. inornata Terq. et Jourdv, qui a la surface privée de tout ornement, etc. (1). Assez commune dans les parties marneuses. Coll. B. et P. N° 20. — AvicuLA (OXYTOMA?) INORNATA Terquem et Jourdy. Synonymie. 1871. Avicula inornata Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien, p. 123, pl. XII, fig. 12. Petite espèce dont la valve gauche est convexe, obliquement ovale, lisse, etc. Un seul exemplaire. Coll. P. (1) J'ai, sous les yeux, de bons échantillons d'A. costata, du Bradford-Clay de Bradford (Angleterre); ils sont identiques à ceux de Tresilley. 70 Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. CE N° 21. — AvICULA (PSEUDOMONOTIS) ECHINATA Smith's. Synonymie. 1818. Avicula echinata Smith's. — Strata identif., etc., p. 26; Cornbrash, plate, fig. 8. 1819. — — Sow. — Min. Conch., vol. HI, p. 75, tab. CCXLIIT, fig. 1-2. 1850. % — — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 313, n° 311, étage bathonien. 1853. — — Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. IT, Bivalves, p. 16, tab. IT, fade 1871. — — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien, p.120: 1888. Pseudomonolis echinata Schlippe. — Die fauna des Bathonien, p. 138, n° 142. 1899. — — Ed. Greppin. — Descr. des fossiles du Baj. sup. des env. de Bâle, partie IF7p1142; Cette jolie Avicule, très répandue dans notre station, est parfois d'une parfaite conservation et accompagne très souvent (sur certaines plaquettes calcaires) un intéressant Brachiopode, je veux parler du Dictyothyris co- arctala Park. Elle est très facile à reconnaître : la valve gauche (la plus abondante) est ventrue, ornée de nombreuses côtes rayonnantes, croisées par de fines stries concentriques, lamelleuses et faisant saillie ; la valve droite est peu convexe et ne porte (sur mes échantillons) que de fines lignes rayonnantes peu apparentes. Excessivement commune, surtout dans les marnes. Coll. B. de la Société d'Agriculture de la Haute-Saône, et P. N° 22. — MyTiLus ASPER Sowerby. Synonvymie. 1818. Modiola aspera Sow. — Min. Conch., vol. IIT, p. 22, tab. CCXIT, fig. 4. 1847. Mytilus asper d'Orb. — Prodrome, vol. 1, p. 312, n° 281, étage ba- thonien. 1853. — — Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. IT, Bivalves, p. 39, tab. IV, fig. 8. 1871. — — Terquem et Jourdy. Monogr. de l'étage bathonien, p.146: 1900. — — Cossmann. — Note IT sur les Mollusques du Bath. de Saint-Gaultier, p. 60, pl. VIIL, fig. 15-16 (1). Petite espèce, de forme convexe, étroite, allongée et arquée; la surface est ornée de nombreuses stries rayonnantes, à l'exception d'un petit espace en arrière des crochets qui sont aigus et recourbés, etc. Un seul exemplaire. Coll. B. N° 23. — MyriLus FURCATUS Goldfuss, var. BATHONICUS Morris et Lycett. Synonymie. 1834-40. Mylilus furcalus (Münster) Goldfuss. — Petref. Germ., vol. If, p. 170, n° 9, tab. CXXIX, fig. 6. (1) En 1906, M. Cossmann, dans une autre Note sur quelques Pélécypodes jurassiques de France, a donné une diagnose très complète de Mylilus asper, très abondant, parait-il, à Luc (Calvados). ? | | J J : À | HS f L4 nt rl dr «) Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. 71 1839. Mytilus furcatus Roemer. — Die Versteinerungen des Norddeutschen Oolithen-Gebirges, partie Il, p. 33, n° 6, tab. XVIIL, fig. 38. 1853. — — Goldf. var. bathonicus Morris et Lycett. — Monogr. of the Mollusca from the great Ool., part. I, PRE PRET SL TA 2 Cette forme est voisine de M. asper, mais les stries rayonnantes de la surface sont moins nombreuses, plus apparentes, se prolongent sur toute la région buccale et se bifurquent plusieurs fois, etc. Très rare, un échantillon unique Coll. B. N° 24. — ISOCARDIA MINIMA Sowerby. Synonymie. 1821. Isocardia minima Sow. — Min. Conch., vol. IT, p. 171, tab. CCXCV, fig. 4. 1850. © — = d'Orb. — Prodrome, vol. I, 'p. 310, n° 253, étage bathonien. 1871. — — Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage batho- nien, p. 105. Coquille d'assez petite taille, cordiforme, renflée, close, sans ornements ; crochets enroulés en spirale en avant, lunule bien développée, etc. Deux exemplaires dont un incomplet. Coll. B. et P. N° 25. — PLEUROMYA DECURTATA Phillips. Synonymie. 1835. Amphidesma decurtatum Phill. — Illustrations of the Geology of York- sreeuartie up: 115; pl7, lie. 11. 1854. Myacites decurtalus Morris et Lycett. — Monogr. of the Moll. from ihesgréat Oo, part. IE, ‘Bivalves, p. 13/7, tab. XV, fig. 10. 1871. Pleuromya decurtala Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage ba- thonien, p. 83. 1902: -—- —- P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Bath. inf.) de la côte d’Andelarre, p. 16. Espèce bien figurée dans l'ouvrage de Morris et Lycett auquel je renvoie pour la diagnose. Moules assez rares. Coll. B. et P. Brachiopodes. N° 26. — DICTYOTHYRIS COARCTATA Parkinson. Synonymie. 1811. Terebralulites coarclalus Park. — Organic Remains, vol. HF, pl. XVE, fig. 9. 1821. Terebratula coarctata Sow. — Min. Conch., vol. IV, p. 7, tab. GCCXIT, fig. 1-4. 1851. —— — Davidson. — À Monograph of Brilish ooltic and liasic Brachiopoda, vol. F1, partie IT, p. 59, n° 957, pl, XII, fig. 12-15. 1862. Dictyothyris coarclata E.-Eudes Deslongchamps. — Paléontologie française, terrain jurassique. Brachiopodes, p.411, n° 77, pl. 6, fig. 7 et 9, pl. 117-118. 79 Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. 1879. Terebralula courctala Szajnocha. — Die Brachiopoden fauna der Oolithe von Balin bei Krakau, p. 14, taf. IV, ; fig. 3-4. 1880. Dicltyothyris coarctala H. Douvillé. — Sur quelques genres de Bra- chiopodes, p. 19, fig. 7. Très jolie espèce, caractérisée par la disposition particulière des plis de la valve perforée et par son ornementation ; celle-ci se compose de côtes rayonnantes très fines, nombreuses et rapprochées, qui présentent des épines creuses au point de rencontre des lignes d’accroissement. Très abondante dans les marnes. Coll. de la Société d'Agriculture, B. et P. N° 27. — EUDESIA CARDIUM Lamarck. Synonymie. 1819. Terebralula cardium Lamarck. — Animaux sans vertèbres, vol. VII, p. 299, n° 41. 1851. -— —- Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic Brachiopoda, vol. I, part. IE, p. 43, n° 38, pl. XII, fig. 13-18. c 1862. Waldheimia {Eudesia) cardium E.-E. Desl. — Pal. française, terrain jurassique, Brachiopodes, p. 388, n° 74, pl. 6, io, :pl. 1148 17% 1880. Eudesia cardium H. Douvillé. — Sur quelques genres de Brachiopodes, p.28, Ag. 48: 1900. — — MH. Douvillé. — Brachiopodes in Cossmann, note I, sur les Mollusques du Bath. de Saint-Gaultier, p.82; n°4/pl. VIEIL ir Cette Térébratule est très caractéristique des couches supérieures du Bathonien; elle a les deux valves couvertes de très gros plis assez aigus : ces plis, en se rapprochant des parties latérales de la coquille (c'est-à-dire de la ligne d'union des deux valves), diminuent progressivement de grosseur et finissent par devenir très petits. Le crochet est court, se termine brusquement, laissant voir un foramen largement ouvert, etc. Excessivement commune dans les falaises de Luc-sur-Mer et Langrune (visitées naguère par moi), ainsi que dans les carrières de Ranville (Calvados), Eudesia cardium est plus rare et moins bien conservée à Tresilley. Coll. bete) Vesoul. P. PETITELERES (A suivre). ——————————— #4 — NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Bibliothèque. — L’impression des quatre fascicules du Catalogue pour l’année courante et l’année dernière (réunies), vient d’être terminée. Ces fascicules seront envoyés dans quelques jours aux lecteurs de la Bibliothèque qui ont réglé direc- tement leur cotisation spéciale, ces cotisations n’ayant pas été recouvrées par la poste. Question. — M. P. Ziegler fils, à La Gosse-Epinal, serait reconnaissant aux lecteurs de la feuille qui voudraient bien lui envoyer des renseignements biogra- phiques au sujet de l’auteur eatomologique « Ziegler ». L 3 dif s le : ’ Notes spéciales et locales. 73 Anemone nemorosa L. déformée par des larves de Thrips. — A propos des deux Thrips (Aeolothrips fascrata L. et M elanothrips fusca Sulz.) que nous avons signalés dans notre article sur les Parasites des résédacées et à l’action desquels nous rappor- tions « l’étiolement de la partie supérieure de toutes les grappes d’un vigoureux pied de Xeseda luteola », M. J. Cotte vient d'écrire à mon collègue de Vulaines : « J'ai vu les Thrips déformer crucifères et renonculacées et amener notam- ment des proliférations dans les parties florales (ovaires transformés en tiges feuillées, sépales transformés en feuilles vertes, etc.) » J. Cotte 2n litt. Je crois devoir rapporter à ce dernier cas, une anomalie de la corolle que j'ai rencontrée une seule fois, au bois Gasseau, commune de Vulaines, en fin mars 1904, sur une renonculacée, Il s’agit d’une fleur d’Anémone nemorosa L. dont un pétale était métamorphosé en un sépale semblable pour la forme, la consistance et la couleur aux trois autres sépales normaux placés sous la fleur, mais de dimensions beaucoup moindres quoique supérieures toutefois à celles des sépales voisins. (voir fig. ci-contre.) En même temps, M. Guignon et moi, nous remarquions dans l’intérieur de la corolle de très petites larves foncées que nous prenions pour des triungulins guettant le passage de quelque hyménoptère. Mais en rapprochant leur présence sur cette fleur de l'étrange prolifération qu’elle présente, Je crois pouvoir supposer, sans trop de présomption, que ces prétendus triungulins devaient bel et bien être des larves d’un Thrips quelconque. Il est seule- ment fâcheux que ne soupçonnant pas alors leur véritable identité de parasites de plantes, nous nous soyons bornés à enregistrer cette observation sans nous y arrêter davantage. La lettre de M. Cotte nous ayant remis le fait en mémoire, il m’a semblé inté- rassant de le signaler, aux lecteurs de /a Feuille, en l’accompagnant d’un croquis emprunté à un dessin fait d’après nature en 1904. La même année, et au même endroit, nous avons rencontré en nombre, dévorant les feuilles et les fleurs de l’Anemone nemorosa, des chenilles d’une psychide qui mise en élevage nous a donné le papillon de Pachytelia unicolor Hfn. (= Psyche graminella Schiff.). G. Goury. Fréquence du mélanisme chez les Lépidoptères du nord-ouest de la France. — Ayant remarqué dans les collections de notre région, le grand nombre d’espèces atteintes de mélanisme, je crois utile de donner une liste des sujets observés, mais uniquement pour la région indiquée. La cause de ces cas fréquents doit probablement être attribuée aux hivers, en général très humides, que nous avons. Nous savons que les pays à longues époques de sécheresse, nous donnent des exemplaires pâles, 1l s’en suit que, inversement l’humidité doit nous donner des sujets foncés ou envahis par les couleurs noires, grises, enfumées ou brunes. Dans la liste qui suit, pour indiquer le plus ou moins de rareté, nous avons employé les abréviations courantes. Les collections sont désignées par les abrévia- tions ci-après : Dollection Ancelot:......:,........… Col. A. — POMICORE LM Col. F. — OPA, EL, CM RAT Col. G. — LESC de ME NO TRS Col. L. — ne ee pe VOL A a Col P: — DD Le dream a Col. S. La collection Paux à été acquise par la ville de Lille pour son Musée d'histoire naturelle ; les Microlépidoptères de la collection Foucart avaient été acquis par Paux qui l’a introduite dans sa collection, alors que les Macrolépidoptères ont été achetés par M. Brabant, de Cambrai, dont nous déplorons la mort récente. Je n'ai pu, en conséquence, être renseigné sur les sujets de sa collection, la plus riche de notre région. MACROLÉPIDOTÈRES Papilio Machaon L., ab. Nigrofasiatus Rothke. TR. — Col. $. Pieris Napi L., ab. Bryoniae O. R. Cob ALES | Polyommates Phlaeas L., ab. ailes presque toutes noires. T.R. — Col. F. 74 Notes spéciales et locales. Je ES PSE PNR EE Apatura Ilia $. V., ab. Iliades Natrs. T.R. — Col. P. et S. Lumenitis Populi L., ab. T'remulae Esp. AR. — Col. P. et S. —— ab. Waigra, R. — Col. P. — Sibylla L., ab. Wigrina Wetm. R. — Col. F., L. et P. Vanessa Levana L., ab. obscura Frunst. T.R. — Col. $. — C. album L., ab. très brune. — Col. P. Melitaea Aurimia Rott., ab. obscure Krul. R. — Col. G. et S$. — Athalia Kott., ab. Vavarina Kelys Long. R. — Col. P. Argynnis Selene $. N., ab. noire. T.R. — Col: P. — Papha L., ab. Valesina Esp. C. Epinephele Janira Li, ab. noire. T.R. — Col. A. Sphinx Pinastri L., ab. Unicolor Tutt. TR. — P. et $S. Hepialus Lupulina L., ab. Dacicus Carad. T.R. — Col. A. Liparis Monacha L., ab. £remaita O. T.R. — Col. F. — Daspar L., ab. Lrebus Th. T.R. — Col. A. et G. Bombyx Crataegr L., v. Ariae Hb. A.R. — Col. F. Pygaera Anastomosis L., ab. Trista Stgr. T.R. — Col. $. e Lophopterya Camelina L., ab. Grraffina Hb. R. — Col. F. et P. Asphalia Hidens K., ab. brun uniforme. R. — Col. G. et S. Acronycta Rumucis L., ab. Salicis Curt. T.R. — Col. S. Bryophila Muralrs Forxst., v. Par Hb. C. Xylophasia Rurea F., ab. Alopecurus Esp. P.R. Agrotis Exclamationis L., ab. Wigra R. — Col. P. et $. — Tritaci L., ab. noire. AR. — Col. P. — Segetum Schiff., ab. noire. A.R. — Col. À. et S. Mamestra Brassicae L., ab. très enfumé R. — Col. $. —. Perccaria L., ab. Unicolor Stgr. T.R. — Col. G. Hadena Didyma Esp., ab. Leucostigma Esp. C. — Strigilis CIL., ab. Aethiops Hw. C. — Bicoloria Vill., ab. F'uruncula Hb. C. Nonagria Typhae Thnbg., ab. l'raterna Tr. P.R. — Gemainipuncta Hatch., ab, Wogricans Stgr. P.R. Cucullia C'hamomaillae Schiff., ab. C'hrysanthemr Hb. R. — Col. F. et P. Abraxas Grossulariata L., ab. ailes sup. presque noires. R. — Col. A., L. et P. Venilia Macularia L., ab. Fuscaria Stgr. R. — Col. P. Biston Hirtaria C1, ab. F'umaria Hw. 'T.R. — Col. $. Amphidasis Betularia L., ab. Doubledayria Mill. C. Boarmia Roboraria Schitf., ab. /nfuscata Kchiff. R. — Col. G. et P. — Crespuscularia Hb., ab. Abietaria Hw. T.R. — Col. G. T'ephrosia Punctularia Hb., ab. Obscuraria. T.R. — Col. P. Ematurga Atomaria L., ab. Obsoletaria Zett. T.R. — Col. G. Eubolia Bipunctaria Schiff., ab. brun foncé. T.R. — Col. P. Cidaria Truncata Hufn., ab. perfuscata Hw. A.C. — Dilutata $. N., ab. obscurata Stgr. R. — Col. P. et $. Bomolocha Fontis Thnb., ab. T'erricularis Hb. A.R. — Col. P. MICROLÉPIDOTÈRES Teras Hastrana L., ab. Aquilana Hb. P.R. — Col. P. — Logiana Schiff., ab. Germarara Froel. C. — C'ontaminana Hb., ab. Dimidiana Froel. T.C. T'ortrixz Ministrana L., ab. Subsfasciana Stph. T.R. — Col. P. Cochylis Zephyrana Tr., ab. Margarotana Dup. A.C. Prays Curtisellus Don., ab. Rustica Hw. AR. — Col. G., P. et $. C'erostoma Vitella L., ab. Carbonella Hb. A.R. — Col. P. J'himabache Fagella F., ab. Dormoyella Dup. C. T'acyptiha Populella C1., ab. T'remulella Dup. C. Lyonetia Clerkella L., ab. Aercella Tr. A.R. — Col. P. J’ai trois remarques à faire au sujet de ces aberrations : 1° Argynis Papa, ab. Valesina, 1l y a une douzaine d’années, environ, me trou- vant en août dans la forêt d’Ardelot, près de Boulogne-sur-Mer, je n'y ai rencontré que l’aberration, et ce, en 4 ou 5 sujets capturés en 2 heures environ, malheu- reusement la saison étant déjà avancée, les sujets étaient passés. RS | 2 Amphidasis Betularia, ab. Doubledayria, dans cette même revue, en juin 1906, j'ai signalé que les deux tiers de l’espèce appartiennent à l’aberration ; il y à quelques jours encore, un amateur de la région me signalat que sur la récolte de dix chrysalides recueillies aux pieds des arbres, sept ont donné l’aberration, les trois autres étaient du type. OT 7 ecz Notes spéciales el locales. 79 30 T'eras Hastiana, ab. aquilana, Paux a fait à l’espèce une chasse effrénée (4.000 à 5.000 sujets capturés) supposant qu’elle était particulière aux dunes et vivant sur le saule rampant, alors que nous la rencontrons communément sur nos saules ordinaires des environs de lulle; cette chasse intense, en tout cas, à procuré à l’auteur toutes les aberrations signalées par Staudinger, plus cinq autres bien carac- térisées, qui sont inédites. Lille. Albert Suirs. Répartition géographique d’Araschnia Levana. — En réponse à la demande de M. L. Dupont, à sa note de janvier dernier ; dans le département du Nord, nous ne trouvons l'espèce que dans la forêt de Mormal, près du Quesnoy, elle y est assez commune. Quant aux Vosges, région qui intéresse particulièrement notre confrère, y passant tous les ans quelques semaines de l’été, je puis l’informer que j'ai rencontré l’espèce près d'Anould, non loin de Saint-Dié, mais elle sy trouve ailleurs, car Peyerimhoff, dans son Catalogue des Lépidoptères d'Alsace, dit qu’elle se trouve dans les vallons des Vosges. En ‘août 1911, à ma première recherche des chenilles de l’espèce, sur les orties, je les y ai trouvées en nombre dans ledit lieu; elles étaient en premier âge, non dispersées et donc faciles à rencontrer ; je les ai rapportées dans le Nord pour en continuer l’éducation et j'ai obtenu l’éclosion d’une partie en octobre de la même année. Il s'agissait donc, et exceptionnellement, grâce à cette année s1 ‘chaude, d’une troisième génération, donnant la forme estivale, alors que le reste qui à passé l’hiver, est éclôt le printemps suivant, me procurant la forme printa- nière; cette éducation avait été fait en plein air. Lille. Albert SMITs. Coléoptères rares recueillis en Bretagne. — Voici une liste de Coléoptères recueillis en Bretagne. Je crois que leur énumération peut être utile car quelques-uns sont nouveaux pour la région. Faronus Lafertei À., Vannes (Morbihan). Batrisus formaicarius À., Blain (Loire-Inférieure) ; B. Delaportei AÀ., Le Gâvre (Loire-Inférieure) ; B. venustus Reich., Le Gâvre (Loire-Inférieure) ; 2. oculatus À., Blain (Loire-Inférieure). Trachonyx Maerkelr À., Vannes (Morbihan). Bryaxis hipponensis ! Vannes (Morbihan) ; B. Lefevrei À., Vannes (Morbihan) ; B. fossulata Reich., Blain (Loire-Inférieure), Vannes (Morbihan); B. simplex, Vannes (Morbihan) ; B. aubei ! Vannes (Morbihan) ; B. haematica Reïch., Vannes (Morbihan) ; B. juncorum Leach., Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Inférieure) ; B. sanguinea L., Vannes (Morbihan) ; B. Helferi Schm., Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Inférieure). Bythinus Curtisi Den., Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; 2. Pandellei Saulc., Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord); ZB. nor- mannus, Blain (Loire-Inférieure), Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du- Nord) ; B. bulbifer Reich., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan). Pselaphus Heisei Hbst., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan) ; P. longi- cormis Saulc., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan). Tychus 1bericus Mots., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan) ; 7. tuber- culatus A., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan) ; 7. niger Payk., Blain (Loire-Inférieure). Euplectus signatus Reïich., Blain (Loire-Inférieure) ; Z. sanguineus Den., Saint- Brieuc (Côtes-du-Nord) ; Z. sulcatus ! Blain (Loire-Inférieure) ; Æ. perplezus Dur., Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Inférieure) ; £. ambiguus Reich., Vannes (Mor- bihan) ; Z. minutissimus À., Vannes (Morbihan). Trimium brevicorne Reich., Blain (Loire-Inférieure). Eumaicrus tarsatus Müll., Blain (Loire-Inférieure) ; Z. Perrisi Reit., Blain (Loire- Inférieure). S'ceydmænus scutellaris Müll., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan), S. collaris Müll., Vannes (Morbihan); S. pusillus Müll., Blain (Loire-Inférieure) ; S. confusus Bris., Blain (Loire-Inférieure) ; S. angulatus Müll., Blain (Loire-Infé- rieure) ; S. Sparshalli Den. (Helvolus), Vannes (Morbihan) et Blain (Loire-Infé- rieure) ; S. pubrcollis Müll., Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; S, Arrticollis IIL., Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan) ; $. Wetterhali Gyl., Vannes (Morbihan) et Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; S. tarsatus, Blain (Loire-Inférieure) et Vannes (Morbihan). Euthia formicetorum, Blain (Loire-Inférieure); Æ. plicata Gyl., Blain (Loire- Inférieure) et Vannes (Morbihan). C'ephennium thoracicum Mäüll., Blain (Loire-Inférieure). 76 Notes spéciales et locales. Coléoptères de Blain (Loire-Inférieure). Dromius melanocephalus Dej. — Cercyon haemorrhoum Gyl. — Catops nigricans Spence; C. sericeus; C’. anisotomoïides Spenc.; C. velox Spenc. — Colon brunneus Latr. — Colenis dentipes. — Sacium discedens. — C'ercus linariæ (Heterostomus) Corn. — £puræa pusilla IL — Cryptorcha strigosa. — Silvanus bidentatus. — Psammaæcus bipunctatus. — Monotoma picipes. — Cryptofagus scanicus; C. den- tatus. — Agathidium semanuluwm L. — Aphodius testudinarius. — T'hrosceus dermes- toides. — Telephorus hæmorrhoïidalis F. — Ptinus bidens. — Morychus nitens. — Platytarsus setiger (Strophosomus hirtus). — Omnas pellucidus. — Styphlus ungui- cularis. — Acalles echinatus Germ. — Bagous tempestivus; B. frit; B. lutosus. — Balanomorpha rustica. — Phytobius notula. — Coccidula rufa. Mantis religiosa n’est pas rare en Loire-Inférieure, dans les landes et les dunes en août. Mindin; forêt du Gâvre (y est A.C. ainsi que sa variété brune). Saint-Nazaire. G. REVELIÈRE. Larves vivant dans le formol. — En réponse à la question posée dans le n° 507 de la Feuille : Larves vivant dans le formol, je puis apporter la confirmation sui- vante : Au mois de mai 1910, au cours d'expériences sur le Hérisson, j'avais abandonné à l’air un cadavre de cet animal; la peau fut ensuite plongée dans une solution. salée, puis dans le formol dilué. Ma surprise fut grande de constater pendant les jours suivants la présence de larves de diptères, très actives dans ce liquide. Pensant me débarrasser facilement de ces parasites, j’arrosai le tout de formol pur (solution commerciale), mais les larves ne parurent pas souffrir de ce traitement et je répétaiï plusieurs fois sans succès, l’arrosage avec le formol. L'expérience ne fut pas continuée; je n’ai pas déterminé les diptères, maïs je viens de retrouver une larve, dans la peau du hérisson, larve qui permettrait peut- être à un spécialiste de faire une détermination. Les expériences sur la résistance des larves à l’action du formol sont d’ailleurs très faciles à renouveier. Bastia. J. MANSION, Professeur au Lycée. Souscription pour l'exécution d’une médaille à l’effigie d'Emile Maupas, Conserva- teur de la Bibliothèque Nationale d'Alger, Membre. correspondant de l Académie des Saences de Paris, Membre honoraire de la Société de Biologie de Paris, etc. — À une époque où l’immensité et la dispersion de la production scientifique. dans le domaine de la Zoologie, empêchent de remarquer bien des travaux ayant une réelle valeur, les recherches d'Emile MAuPASs se sont imposées dès l’abord et constamment à l’attention générale et à l’admiration des Zoologistes de toutes nationalités. Il suffit de rappeler son mémoire sur La conjugaison et le rajeunissement caryogamique des Ciliés, ses notes sur la sexualité de l Hydatine, son travail sur l’hermaphrodisme et la parthénogénèse chez les N'ématodes. Ils valent par l’ampleur des vues et l’in- térêt des résultats, comme par la précision et l’habileté de la technique. Pour mener à bien ces longues et belles recherches, MAuUPAS n’a pas eu les res- sources d’un laboratoire officiel. Il a travaillé chez lui, pratiquant la recherche pour elle-même, en amateur, dans le sens le plus noble du mot; 1l y a consacré les loisirs laissés par ses fonctions de bibliothécaire ; la simplicité des moyens dont 1l a disposé n’a d’égale que sa modestie allant jusqu’à l’effacement. Aujourd’hui, l’état de sa santé interdit à E. MauPas de poursuivre et même de terminer ses recherches. On a pensé que parmi les nombreux Biologistes qui, à distance, et souvent sans rien connaître de sa personnalité, ont lu et apprécié ses œuvres, beaucoup s’asso- cieraient volontiers à une manifestation de sympathie et de haute estime envers lui, en souscrivant à une plaquette à son effigie, exécutée par l’artiste C'HADEL. Le Comité accueille avec gratitude toutes les souscriptions. À partir de 20 franes, elles donneront droit à un exemplaire en bronze de la médaille ; à partir de 50 francs, a un exemplaire en argent. Prière d'adresser les adhésions à M. LHÉRITIER, Trésorier du Comité, à l’Institut Pasteur d'Algérie, Alger. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. LR RS D D D D 2 2 2 1 D Sd D TR et DD D Imp. Oberthtür, Rennes—Paris 751-183) 1er Mai 1913 — Ve Série, 43° Année — N° 509 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES ‘ HERBORISATIONS DANS LA HAUTE VALLÉE DU GIFFRE Aux environs de Sixt, près Samoëns (Hte-Savoie) (Fin) 6° Vallée des Fonds. — Chalets de Crépinnes. Cette excursion peut se faire facilement en une matinée, si l'on part de bonne heure. Elle procurera en particulier de nombreux représentants de la flore silvatique subalpine. Traversant le Giffre, nous passons devant la mairie, puis nous suivons la route du col d’Anterne, qui monte en pente douce à travers des prairies humides où l’Alchimilla vulgaris L. et le Cirsium oleraceum Scop. sont abon- dants. Nous traversons le hameau de Maison-Neuve, puis le village de Sal- vagny (875 mètres). Au sortir de ce dernier, nous franchissons un champ d’éboulis, cône de déjection du torrent de Nant-Sec, descendant à gauche des Frêtes, et semé de Saxifraga aizoides L. Nous trouvons une bifurcation. Si nous disposons de trois quarts d'heure, un petit délour nous permettra de récolter une plante fort intéressante, particulière aux forêts de Conifères des hautes montagnes, et n’existant guère que là, dans la région. Pour cela, nous prenons le chemin de droite, suivant la vallée, et rejoignant le torrent des Fonds à l'entrée de la forêt. Au bord du chemin, à gauche, dans des espaces marécageux, croissent Tofielda calyculata R. Br. et Orchis conopsea L. Le torrent, coulant entre de gros blocs de rochers, resserre entre les deux pentes sombres et couvertes de sapins, puis, en face de nous, les à-pics vertigineux descendant de la pointe de Salles (2,721 mètres), tout cela donne à l'endroit un aspect extrêmement sauvage. Dans les rochers bordant le torrent, nous trouvons abondamment Epilobium rosmarinijolium Haenke et Dryas oclo- pelala L. (défleurie). Nous passons le torrent sur le petit pont de fer, pour laisser un instant à notre droite le chemin (lequel fait à cet endroit un lacet) menant à la belle cascade du Rouget, puis au col d’Anterne par les chalets des Fonds, ou à Servoz et aux Houches par les chalets de Salles et les cols de Platé ou de la Portettaz. Le pont franchi, nous quittons le chemin, pour monter dans la forêt, légèrement à gauche, l’espace de cinquante mètres: là, parmi la mousse, sous les sapins, Goodyera repens R. Br. croît en quan- tités. En continuant jusqu’au chemin, nous frouverons au bord de ce dernier les Saxifraga Aizoon L. et cuneijolia L.: puis, un peu plus loin, au-dessus du chemin, à droite, Centaurea montana L. et Saivia glutinosa L. Repassant le torrent, nous revenons jusqu'aux éboulis, à l'entrée du village de Salvagny, pour prendre le chemin muletier que, à l'aller, nous avions laissé à notre gauche. C'est le nouveau chemin menant aux chalets des Fonds par les chalets d'Erassette, et au Buet par le récent refuge bâti sur la crête des Frètes. Nous 178 P. LE BRON. — Herborisalions dans la haute vallée du Gifre. entrons bientôt dans la vaste forêt de sapins qui couvre tout ce versant jusqu'à 1.800 mètres d'altitude. Nous trouvons en abondance sur les blocs de rochers au bord du chemin, Kernera saxatilis Rchb. et Campanula pusilla Haenke. Au bout d'une heure de montée, nous parvenons à un groupe de granges, situées sur un rebord gazonné dominant le ravin au fond duquel l’on aperçoit le torrent des Fonds. Nous quittons alors ce chemin, pour prendre à gauche un sentier montant dans la forêt par de nombreux lacets. Inférieurement, nous trouvons de beaux représentants de la flore forestière : Arenaria mus- cosa L. et Asplenium viride Huds. sur les rochers humides et moussus, puis Lunaria rediviva L. (en fruits) et Cephalanthera rubra Rich., cette dernière très abondante. Dans les clairières abruptes, nous remarquons Digilalis lulea L., ainsi que Dentaria digitata Lam. (en fruits), Phyteuma spicatum L., Prenanthes purpurea L., Paris quadrijolia L. (en fruits) et Luzula nivea D. C. Plus haut, toujours aux abords du chemin : Vicia süvatica L. (cc.), Pirola secunda L. et Maianthemuim bijolium D. GC. Enfin, avant de sortir de la forêt, au niveau de lavant-dernier lacet, nous récollerons, sur le sol humeux formé d’aiguilles de sapins en décomposition, deux parasites : Monotropa hypo- pilys L. et le rare Epipogium Gmelini Rich. Sortis de la forêt, nous aperce- vons, dans une riante clairière alpestre, à 1.449 mètres d'altitude, les granges de Crépinnes. Une petite pente gazonnée, située au delà des granges, au nord, va nous procurer abondamment Sempervivum tectorum L. et Gentiana lutea L., puis Orchis ustulata L. et Digitalis grandijlora AI., plus rares. De cet endroit, nous jouissons d’une fort belle vue; au-dessus de nous, des sapins, de‘plus en plus espacés, escaladent l’arêle des Frêtes, pour cesser de croître un peu plus haut; en face de nous, le petit vallon désolé menant aux chalets de Salles, et la belle cascade du Rouget, dont la rumeur emplit loute la vallée. Si, ayant quitté Sixt de bon matin, nous voulons aller au col d’Anterne et, de là, à Chamonix ou aux Houches, il nous faudra continuer le même chemin jusqu'aux chalets des Fonds. Ce passage, de mème que celui du col de Platé, se recommande surtout aux géologues, en raison des nombreux fossiles qui se trouvent dans ces formations calcaires. Si, au contraire, nous devons revenir à Sixt, il Sera nécessaire de redescendre par le même chemin, le couloir d’éboulis du torrent de Nant-Sec, empêchant de descendre directement sur Salvagny el sur Passy. Le principal mérite de cette excursion réside dans le fait qu'elle permet de récolter beaucoup d'espèces propres aux forêts de la zone subalpine. 7° Croix de Commune. —— Pentes du Grenairon. Cette excursion est, sans contredit, la plus riche. Le botaniste quittant Sixt pourra la faire en allant, par le col de Tanneverge, soit à Finhaut (Valais), soit à Vallorcine. En ce cas, il devra partir de Sixt avant le lever du soleil, de manière à se trouver à la croix de Commune avant neuf heures; pour pouvoir y herboriser avec fruit; autrement l’excursion nécessite, pour être fructueuse, une journée entière. Le passage du col de Tanneverge ne sera à conseiller au botaniste que s’il ne craint ni le vertige ni la fatigue, la des- cente du col étant très raide, vertigineuse parfois, à travers des rochers très inclinés. Dans ce cas, si le temps est favorable, il faudra treize à quatorze heures jusqu’à Finhaut. Dans tous les cas, l’excursion ne devra être entreprise que par un beau temps certain, Les orages qui se forment fréquemment el inopinément sur la chaîne du Mont-Blanc se dirigent très souvent sur le massif du Buet et du Grenairon, de sorte que l’on peut, d'un instant à l'autre, et sans s’y attendre, au-dessus de la croix de Commune, sans aucun abri, exposé aux coups de foudre fréquents dans la montagne à cette altilude, aux chutes P. Le BRUN. — Herborisalions dans la haute vallée du Gijfre. 79 de rochers qui paraissent permanentes à cet endroit, et surtout au brouillard, lequel vous environne soudain et vous contraint à une immobilité prudente et complète. Alors que le ciel, en face, paraît magnifique, l’on est très surpris, à cet endroit, d'entendre soudain l'orage que l’on n'avait pu deviner derrière la montagne qui en cachait la vue. Des provisions sont indispensables à cette course, la majeure partie du trajet étant absolument désert. _ Le première partie du chemin nous est connue. Nous suivons la route du Fer-à-Cheval jusqu'aux Brairets, où nous traversons le Gilfre, pour suivre, à droite, un chemin qui entre immédiatement dans la forêt, après avoir franchi un petit torrent. Ce parcours ne nous procurera guère que Geum rivale L. et Sambucus racemosa L. (en fruits). Après une demi-heure de montée, nous atteignons la petile clairière où se trouvent les granges de Sairon (1.228 mètres), et où l’'Epilobium spicaltum Lam. est abondant. Rentrés dans la forêt, pour grimper par de nombreux lacets une pente herbeuse et brous- sailleuse fort raide, étroitement bordée par deux petits torrents, celui de droite dévalant dans une fissure, entre des roches polies très inclinées, el formant la cascade du Dard. Parvenus aux granges de Commune, après avoir laissé à notre droite les chalets, du même nom, nous nous y reposons un instant de cette longue montée. Nous avons devant nous ie massif du Grenairon (2.772 mètres) dont les falaises verticales et polies, régulièrement étagées et couvertes de neige supé- rieurement, ont un aspect très pittoresque. À la base de la première paroi s'étend une large pente d'éboulis, parsemée de vastes névés à droite, et couverte à gauche de gazons coupés de gros blocs de rochers détachés de la paroi. La partie gazonnée est limitée à droite par un petit torrent issu des névés, et à gauche par une crête herbeuse bordant les premiers escarpements des précipices du Fer-à-Cheval, el sur laquelle nous apercevons la croix de Commune (1.932 mètres). C'est l’espace, tantôt gazonné et rocailleux, tantôt morainique, compris entre la crête à gauche, la première paroi du Grenairon en face de nous, et le petit torrent, à droite, que nous allons explorer, en ayant soin de remarquer le torrent le plus rapproché du Fer-à-Cheval, formant une ligne oblique dirigée du S.-E. au N.-W. Au-dessus des granges, nous nous dirigeons obliquement vers le petit torrent, en traversant des gazons où nous voyons en abondance les beaux capitules orangés du Senecio Doronicum L. et le Cirsium spinosissimum Scop., puis, entre les blocs de rochers épars sur le gazon : Saxifraga Aizoon L. et bryoudes L., puis l'Aspidium lonchytis Sn. Sur la rive droite du petit torrent, dans les éboulis presque entièrement dépourvus de végétation, nous trouve- rons Valeriana montana L. et Hutchinsia rotundifolia R. Br., aux feuilles un peu charnues et glauques, et aux fleurs d’un rose tendre. Nous éloignant un instant du torrent, nous revenons vers la croix de Commune, à travers des gazons qui vont nous procurer Arenaria grandijlora Jacq., Bellidiastrum Michelii Cass., Centaurea unijlora L., Crepis aurea Cass., et les Orchis glo- bosa L., albida Scop. et viridis L. Nous revenons ensuite, pour le suivre, au bord du petit torrent, maintenant simple ruisseau, lequel oblique vers la gauche. Bientôt nous nous trouvons dans un long couloir, très incliné, dont le fond est entièrement occupé par la neige, et que nous remontons. Une charmante flore alpine, tapissant les deux talus de ce couloir, surtout le côté gauche, exposé au soleil, va réjouir nos regards : Gentiana verna L., nivalis L. et acaulis L., aux fleurs d'un bleu intense, puis les délicates corolles de la Soldanella alpina L., perçant par endroits sous la neige. Sur le talus gauche, formé de débris rocheux humides, croisseni Viola calcarata L. et la rare Pin- guicula alpina L.; enfin Ranunculus alpestris L., qui, à partir de celte alti- tude, anime à profusion de ses belles fleurs blanches les pierrailles dénudées, , [] 80 P. LE BRUN. — Herborisalions dans la haute vallée du Gijfre. au voisinage des neiges fondantes. Revenant définitivement sur la gauche, nous traversons d’abord des débris schisteux, puis des gazons rocailleux, ce qui nous permet de récolter encore de bonnes choses, telles que le charmant Silene acaulis L., aux fleurs d’un rose vif paraissant piquées sur des pelotes de mousse, puis Achillæa atrata L. et moschata L. et Phaca alpina Wulf. (R.). Nous gagnons enfin la croix de Commune, située sur un mamelon dominant tout le cirque du Fer-à-Cheval. De là, nous allons remonter là crête qui, au- dessus de la croix, borde les premières pentes du précipice, dont le parcours n'offre d’ailleurs aucun danger; cela nous procurera Aster alpinus L., puis les frondaisons fructifères du Bulbocodium vernum L. (R.), que nous aurons peut-être la chance de récolter en fleurs plus haut. Sur la pente tournée vers le Fer-à-Cheval, nous pourrons recueillir sans difficultés Eryngium alpi- num L., d'ailleurs très peu abondant. Nous parvenons enfin à l'extrémité de la crête, à l'endroit (2.250 mètres) où elle rejoint le Grenairon, pour obliquer ensuite à gauche. Là, nous trou- vons un vaste champ de neige, bordé de Ranunculus alpestris L. (ee.) et à l'extrémité duquel nous pourrons sans doute apercevoir Bulbocodium ver- num L., récemment découvert et encore fleuri. C’est à cet endroit que s'arrête l’excursion, si nous redescendons à Sixt. Nous avons devant nous la muraille verticale et polie du Grenairon, dont le pied est couvert de blocs de rochers qui s’en détachent de temps à autre; à gauche la chaîne frontière, avec le Cheval-Blanc (2.819 mètres) et la pointe de Finive, réunissant le Buet au Tanneverge, puis les précipices du Fer-à-Cheval, avec leurs cascades irisées par le soleil, et le col de Tanneverge, en partie couvert de neige: derrière nous enfin les Avaudruz et le groupe neigeux du Mont-Ruan et de la Tour-Sallières. Si, ne craignant ni le vertige, ni surtout la fatigue d’une longue course, et ayant devant nous cinq ou six heures, nous voulons gagner le col de Tan- neverge, il nous faudra suivre la pente, formée d’éboulis et d'aspect désolé, qui, de l'endroit où nous sommes, s'étend régulièrement et en arc de cercle au-dessus de la paroi du cirque la plus élevée, jusqu'aux pâturages de Fanne- verge. Nous longerons la base des petits glaciers du Cheval-Blanc et de Finive, en ayant soin de ne pas nous approcher du précipice que nous contournons. Du col (2.497 mètres), limite entre la Haute-Savoie et la Suisse (Valais), par une descente de rochers extrêmement raide, verligineuse par endroits, nous tomberons dans le petit vallon désolé de Barberine, peuplé à cet endroit de tourbières dans lesquelles croît le Scirpus alpinus Schl. Nous descendrons le vallon jusqu'à Emosson, puis, de là, nous pourrons ou bien continuer la descente du vallon jusqu'à Vallorcine, ou bien aller à Finhaut par le col de la Gueulaz où nous tâcherons d'arriver avant le déclin du jour. Au sommet du col même croissent les rares Juncus Jacquini L. et Eriophorum Scheuchzerü Hoppe, puis Loiseleuria procumbens Desf., abondante au sommet des Six- Jeurs (2.056 mètres), mamelon granitique et gazonné dominant le col au sud, et du haut duquel la vue embrasse toute la chaîne du Mont-Blanc. Du col (1.927 mètres), une heure de descente nous mènera à Finhaut; ou mieux, si nous disposons encore d'une heure de jour, nous descendrons directement à Giétroz, ce qui nous permettrait de récolter Allosurus crispus Benth. dans des éboulis graniliques descendant jusqu’au bord de la route, à gauche de l'hôtel où nous pourrons coucler. Si au contraire nous redescendons à Sixt, nous regagnerons les granges de Commune. Toutefois nous pourrons, de là, suivre un itinéraire beaucoup moins fatigant que celui de Paller, en suivant le chemin se maintenant à flanc de montagne à travers les pàaturages, par les chalets de Commune, ceux de la Mouillette et des Vognys, enfin le hameau de Passy, d'où nous descendrons tout droit à Sixt. P. LE BRUN. — Herborisalions dans la haute vallée du Giffre. 81 Nora. — Ces récits d'excursions, résullats de. modestes observations re- cueillies durant deux mois, sont forcément très incomplets, vu la grande richesse de la flore de la région. I restera au botaniste de nombreux endroits à explorer, tels que le cirque de la Guivre, entourant les chalets des Fonds: le lac d’Anterne, le lac de Vogealles, le vallon menant aux chalets de Salles, etc. Il ne regrettera pas d’avoir prolongé des recherches qui n'auront pas manqué déjà d’être pour lui pleines de profit el d'agrément. Paris. P. LE BRUN. . ———— — ————.;% . RECHERCHES SUR LES COULEURS OPTIQUES & PIGMENTAIRES CHEZ LES LÉPIDOPTÈRES On sait que les couleurs des ailes des Papillons sont de deux sortes : les unes sont dues à un pigment qui s'est déposé, à la fin de l'histogénèse, dans les écailles en voie de formation. Les autres sont optiques et dues à des phéno- mènes de diffraction, comparables à ceux qui donnent naissance aux réseaux, en optique; les couleurs optiques sont bien connues des entomologistes el proviennent des interférences provoquées par la construction intime ou Île relief des écailles. C'est, par exemple, dans le genre Morpho que l’on rencontre ces magnifiques couleurs bleues, irisées, aux reflets métalliques; les cou- leurs chaloyantes, changeantes, si répandues chez les Papillons tels que ceux du genre Limenilis proviennent aussi d’écailles optiques dont la constitution a pour principal effet de décomposer les radiations lumineuses. Les écailles optiques sont généralement vides ou remplies de gaz; elles sont ornées, sur toute leur surface, d’une quantité de stries en relief, parallèles et séparées les unes des autres par une rainure; la disposition en relief est rendue apparente par le fait que, au microscope et à la lumière directe, chaque sitrie provoque une ombre portée à l’un de ses côtés; on s’en rend compte aussi par la méthode des coupes. Cependant la construction striée de l'écaille n’est pas suffisante à elle seule pour produire, par exemple, le bleu métailique des Morphidæ ou le violet chatoyant des Limenitis, et il est nécessaire que d’autres écailles contenant du pigment foncé existent au-dessous des optiques pour former un écran propre à mettre en valeur les irisations de la surface. D'une série de recherches et d'expériences que nous avons pratiquées, depuis 1906, sur la variation des Papillons (1), il résulte, entre autres, que certains phénomènes d'optique, dont celui de décomposer les radiations lumineuses est le plus important, jouent un grand rôle dans les modifications de couleurs et dans la formation du mélanisme et de l’albinisme chez les Lépidoptères. Nous ne pouvons, ici, résumer l’ensemble des résultats de ces recherches et nous nous bornerons à indiquer ceux de ces résultats qui mettent en évidence le rôle joué dans ce domaine par ces phénomènes .d'op- tique, dont quelques-uns sont peu connus des physiciens. En premier lieu, nous devons constater qu'il n'existe aucune différence de constitution morphologique entre les écailles optiques et les écailles pigmen- (1) Arnold Prcrer. Recherches expérimentales sur les mécanismes du mélanisme et de l’albinisme chez les Lépidoptères. Mém. Soc. Phys. et Hist. nat. Genève, vol. 37, p. m1 à 2, pl. 1 à 5, 1912. — Voir aussi : Recherches expérimentales sur l'origine de la couleur bleue chez les Lépidoptères. Arch. Sc. phys. et nal. Genève, IV, vol. 30, p. 621-623, 1910. Q (Ee À. PICTET. — Les couleurs opliques chez les Lépidoptères. | aires. ExXaminées au microscope, les deux sortes sont pareilles et la méthode des coupes révèle que les pigmentaires sont ornées de stries en relief semblables à celles des optiques. Du reste, il est facile de se rendre compte que celles des écailles qui sont peu chargées de pigment et qui, par conséquent, sont restées un peu transparentes, décomposent parfaitement les vibrations de la lumière dès qu'on les a détachées de l’aile pour les examiner séparément au microscope, à la lumière directe. Seules les écailles sur- chargées de matière colorante à tel point qu'elles en sont rendues opaques, ne jouissent pas de cette propriété. Sans entrer dans le détail de nos re- cherches, nous concluons que le phénomène de décomposition des radiations lumineuses est lié à la quantité de pigment qui colore les écailles et que ce phénomène croît d'intensité en raison inverse de la quantité de pigment. Le pigment constitue donc la seule différence qui existe entre les écailles optiques et les pigmentaires. Pour se rendre compte du rôle qu'il joue dans la coloration des Papillons, il convient par conséquent de débarrasser de leur matière colorante les ailes de quelques-uns de ces insectes. La chose est facile; de tous les procédés que nous avons employés, celui qui consiste à plonger les ailes dans un bain de potasse caustique à chaud est le meilleur. De cette façon on arrive à extrâire assez facilement le pigment des écailles et à rendre les ailes plus ou moins transparentes suivant la durée de l’action de la potasse et suivant la nature du pigment. Et nous voyons, de cette facon, que les cou- leurs claires sont formées mar des écailles qui contiennent moîns de pigment que les couleurs foncées et non pas toujours un pigment plus clair. Les ailes, une fois qu'elles ont été décolorées par ce procédé, sont lavées à l’eau, puis à l’alcool et nous les étalons sur un porte-objet où elles ne tardent pas à sécher. La transparence qu'elles ont acquise facilite l’examen micros- copique et celui-ci nous montre que la forme des écailles et leur position sur l'aile les unes par rapport aux autres n'ont pas élé modifiées: il en est de même des stries qui sont restées intactes et n’ont été ni déformées, ni altérées. Or, si l’on examine les ailes ainsi décolorées. par transparence, à la lumière du jour ou à la lumière artificielle, en avant soin de les incliner légèrement, la première chose que l’on remarque c’est qu’elles décomposent toutes acti- vement les radiations lumineuses; et c’est précisément les parties qui sont devenues si transparentes qu’elles peuvent rivaliser, sous ce rapport, avec du verre, qui donnent lieu au phénomène optique avec le plus d'intensité, tandis que les parties qui ont conservé du pigment jouissent moins de cette propriété. Ici encore, de même que sur les ailes intactes ou lorsqu'il s’agit d’écailles isolées, c’est le pigment des Papillons qui empêche la décompo- sition de la lumière. | La quantité de matière colorante répartie dans les écailles varie infiniment d’un individu à l’autre d’une même espèce. C’est du reste, ainsi que nous l'avons démontré, la quantilé de pigment, plutôt que la qualité de celui-ci, qui joue le principal rôle dans les modifications de couleur qui se présentent sur les ailes des Papillons, tant à l’état naturel que pour ceux modifiés expé- rimentalement. Souvent, la matière colorante peut faire défaut à quelques écailles de certaines parties de l'aile et ces écailles, ainsi que nous l’avons vu, en décomposant les vibrations de la lumière, parsèment ces parties d'une infinité d'éléments brillants, irisés, aux reflets métalliques bleutés, qui allient leur couleur à celle des écailles voisines dont la teneur en pigment n’a pas été modifiée et cela suffit pour changer la couleur des dessins. C’est aussi à une combinaison entre écailles pigmentaires et optiques qu'est due la couleur verdâtre qui orne le dessous des ailes inférieures d'Anthocharis cardamines el de beaucoup d'espèces du genre Pieris. Or, pour constituer ces dessins, il ne se trouve aucune écaille verte, mais seulement des blanches, des jaunes et des À. PICTET. — Les couleurs opliques chez les Lépidoptères. 83 noires. Si nous eXaminons ces dernières au mICrosCOpe, nous voyons que, bien qu'étant pigmentées, elles présentent, par suite d'un phénomène phy- sique curieux, des rejlets bleus très marqués. Le bleu ainsi produit et le jaune forment la couleur verte: les écailles blanches, suivant leur nombre, accen- tuent ou amoindrissent la Leinte verdâtre. Il en est de même de certaines femelles de Pieris brassicæ dont le dessous des ailes inférieures est teinté de vert. Nos recherches mettent en évidence un grand nombre de cas qui montrent que la couleur de certaines parties des ailes ou d’ailes entières de plusieurs Papillons est produite par l'assemblage d’écailles de couleurs différentes de ce qu'elles paraissent réellement. Nous ne nous arrêterons pas à décrire ces mécanismes dont chacun pourra se représenter l’origine d’après ce qui vient d'être dit; nous nous bornerons à citer l'exemple des ocelles de Vanessa io. Les ocelles des ailes supérieures de cette espèce sont maculés de bleu, de noir, de violet, de rouge et de blanc. [ls ne comportent que des écailles Jaunes, des noires, des rouges et des blanches ; il ne se trouve aucune écaille bleue et pas davantage de violette. Les blanches contiennent un pigment qui est bien réellement blanc et sont très répandues. Dans les régions blanches de l’ocelle elles sont amassées en un amas compact, chevauchant les unes sur les autres. Ce sont elles encore qui concourent à la formation des régions bleues et des régions violettes. Dans le premier cas, elles sont placées au- dessus d'écailles noîres; ce dispositif a pour résultat de mettre en valeur le phénomène de décomposition des radiations lumineuses que présentent les” écailles blanches, celles-ci étant peu pigmentées. Dans le second cas, les écailles blanches sont placées au-dessus d’écailles rouges et la couleur bleue émanant du phénomène optique s'associe au rouge des écailles sous-jacentes pour produire la couleur violette. Dans beaucoup d’aberrations de Vanessa io produites par l'influence de la température, les ocelles deviennent verts. C’est par le fait que les écailles blanches à reflets bleus sont placées au-dessus des écailles jaunes qu'est due la production de la couleur verte. Ces expériences montrent le rôle que jouent, dans ces phénomènes de colo- rations optiques, les écaïlles sous-jacentes foncées pour mettre en valeur les irisations des écailles de la surface; sans la présence de cet écran la décom- position des radiations lumineuses ne serait pas aussi accentuée. La petite expérience suivante, sous ce rapport, est très instructive. Nous décolorons la face supérieure d'un Rhopalocère richement coloré, Vanessa io par exemple, en faisant surnager celui-ci à l’envers à la surface d’un bain froid de potasse caustique ou d’ammoniaque: la face inférieure n’est donc pas atteinte par le liquide et reste intacte, tandis que seule la face supé- rieure se décolore, les écailles qui la tapissent devenant transparentes par perte de leur pigment. Une fois l'individu sorti du bain et séché, la face supé- rieure se montre bleue, légèrement rosâtre, avec brillants reflets métalliques dans le genre de certains Morphidæ. Or, les -écailles du dessus avant été débarrassées de leur pigment n’ont pas de couleur: celles que l’on remarque sont le résultat du phénomène optique mis en valeur par la face supérieure, foncée et opaque, fonctionnant comme écran. La couleur bleue des mâles de Lycænides, par contre, est bien réellement due à un pigment bleu; chez certaines espèces appartenant à cette famille, le phénomène de décomposition des radiations lumineuses joue aussi un rôle dans leur coloration. Arnold PICTET, Dr ès sciences, Privat-docent à l’Université de Genève. 34 J. AZAM. — Excursion au val d'Eyne {Pyrénées-Orient.). EXCURSION AU VAL D’EYNE (Pyrénées-Orientales) (ORTHOPTÈRES) Le village d'Eyne est situé presque sur le col qui permet de pénétrer de France dans la Cerdagne, non loin de Mont-Louis. À côté du village coule un ravin qui descend du val d'Eyne et se jette dans le Sègre. Au-dessus de ce ravin s'étendent des prés en pente douce, bordés de haies et arrosés par les canaux qui descendent du val. Gà et là, au bord des chemins, se trouvent quelques terrains incultes. Ces prés et ces terrains sont à une altitude de 1,600 à 1,700 mètres. En sortant des prés on pénètre dans le val d'Evne proprement dit. Il est formé par deux contreforts des Pyrénées. Le fond de la vallée se resserre rapidement entre des pentes abruptes et rocheuses, d’où se détachént des blocs qui roulent en s’effritant et viennent recouvrir les bords du ravin. De ci, de là, on voit quelques arbres rabougris; une herbe courte et serrée pousse entre les pierres et les rochers. La vallée commence à 1,700 mètres d'altitude el va en s’élevant jusqu'à la frontière espagnole, sommet des Pyrénées où elle atteint une altitude bien supérieure. On y rencontre les Orthoptères suivants : 1° Chelidura dilatata Lafresnaye, 1839. — En nombre sous les pierres de 2,000 mètres d'altitude et au-dessus. 2 Ectobia Lapponica Linné, 1745. — Sur les arbustes au commencement, de la vallée. 3° Slenobothrus lineatus Panzer, 1796. —- Dans les prés, ne pénètre pas dans la vallée. | 4° Stenobothrus nigromaculatus Herrich-Schäffer, 1840. — Dans les prés et dans la vallée jusqu'à 2,200 mètres d'altitude. C’est le nigromaculatus type que l’on rencontre dans cette région; il ressemble absolument comme taille et comme coloration à ceux provenant de Lardy et du mont Lozère. 5° Stenobothrus (Omocestus) hœæmorrhoidalis Charpentier, 1825. — Dans les prés et dans la vallée, remonte jusqu’à 2,100 mètres d'altitude. 6° Sienobothrus (Omocestus) rufipes Zetterstedt.— Dans les prés seulement. T° Stenobothrus (Omocestus) viridulus Linné, 1758. — Dans les prés et dans la vallée jusqu'à 2,100 mètres d'altitude. 8° Stenobothrus (Omocestus) Brülemanni Azam, 1906. — Cette espèce avait été placée à tort, lors de sa description, dans le sous-genre Sfenobothrus, tandis qu’elle devrait prendre place entre le Viridulus Linné et l’Antigaï Bolivar, dans le sous-genre Omocestus. Les valvules de son oviscapte sont plus longues que celles du Viridulus; les bords latéraux des valvules possèdent une forte échancrure en forme d'escalier, rarement aiguë, mais jamais recourbée dans le sens de la pointe apicale des valvules. On le trouve dans la vallée à partir de 1,850 mètres d'altitude. 9 Stenobothrus {Stauroderus) morio Charpentier, 1825. — En grand nombre dans les prés et dans la vallée, de 1,600 à 2,100 mètres d'altitude. 10° Stenobothrus (Stauroderus) apricarius Linné, 1758. — Avec le pré- cédent. J. AZAM. — Excursion au val d'Eyne (Pyrénées-Orient.). 89 11° Sienobothrus {Stauroderus) bicolor Charpentier, 1825. Dans les prés seulement. 12 Stenoboihrus {Chortippus) parallelus Zettersted, 1821. Dans les prés et dans la vallée jusqu’à 2,000 mètres d'altitude. 13° Gomphocerus sibiricus Linné, 1766. -— En nombre dans les prés el dans toute la vallée. On rencontre des exemplaires chez lesquels les élytres courts atteignent à peine l’apex de l'abdomen chez les mâles, Tandis qu'ils laissent voir les trois derniers anneaux de l'abdomen chez les femelles. On rencontre aussi des exemplaires ayant le dessus du corps carmin (lêle, pro- notum et fémurs postérieurs). 14° Gomphocerus maculaltus Thunberg, 1815. -— Avec le précédent, mais ne monte pas aussi haut dans la vallée, reste entre 1,600 et 2,000 metres d'altitude. | 15° Gomphocerus brevipennis Brisout, 1848. -— Quand on a pénétré dans la vallée depuis quelque temps et que l’on arrive vers 1,850 mètres d'altitude, on commence à rencontrer quelques exemplaires de ce superbe orthoptère. Leur nombre va en augmentant plus on s'élève. On le trouve en compagnie du Sten. Brülemanni. Les femelles de ces deux espèces se ressemblent beau- coup par leur forme, leur taille et leur coloration. On arrive à les distinguer facilement en remarquant que les élvtres du Brülemanni se superposent sur le dos, tandis que ceux du brevipennis sont latéraux et par conséquent séparés sur le dos. 16° Arcyptera fusca Pallas, 1773. — Dans les prés el au commencement de la vallée, de 1,600 à 1,800 mètres d'altitude. 17 Psophus stridulus Linné, 1761. — Dans les prés et au commencement de la vallée, de 1,600 à 1,800 mètres d'altitude. 18° Œdipoda cœrulescens Linné, 176%. — Avec le précédent. 19 Ephippigera Cuni Bolivar, 1877, var. jugicola Bolivar, 1896. — L'Eph. Cuni Bolivar se rencontre au pied du Canigou, près de Vernet-les-Bains, ainsi qu'au bord de la route allant d’Axat à Mont-Louis, principalement aux bains de Carcanières. La variété Jugicola Bolivar existe seule sur les haies qui bordent les prés d'Eyne. Cette variété diffère du type par sa taille bien plus petite, par sa couleur en général brun vert ou brun rouge, par ses élytres bordés de brun, ses fémurs antérieurs plus courts que le pronotum et Îles cerques des mâles plus aigus. 20° Antazxius hispanicus Bolivar, 1884. — Commun sur les haies qui bordent les prés et dans la vallée, sur les rochers bien exposés au soleil, de 1,600 à 2,300 mètres d'altitude. 21° Locusta cantans Fuessiy, 1775. — Dans les haïes qui bordent les prés. 22° Platycleis grisea Fabricius, 1793. — Dans les prés et dans la vallée, de 1,600 à 2,000 mètres d'altitude. 23° Decticus verrucivorus Linné, 1761. — Dans les prés au-dessus du village. Draguignan. Joseph A7AM, Correspondant du Ministère de l’'Instruction publique, 1) Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien) De Tresilley, canton de Rioz (Haute-Saône) (Suite) N° 28. —— EUDESIA FLABELLUM Defrance. Synonymie. 1828. Terebratula jlabellum Defrance. — Dictionnaire des sciences natu- relles, article Térébratule, p. 160. (SE ETES 2" OTbs . À, p. 346, n° 354, | élage bathonien. 1351; — — Davidson. — Monogr. of British ool. and lasic Brachiopoda, vol. [, part. [ p. 62, n° 60, pl. XII, fig. 19-21. 1884. Eudesia (Flabellothyris; flabellum E.-E. Desl. — Etudes critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus, VOLE *p176: Curieuse espèce, de petite taille, aplatie, disposée en éventail (d'où la désignation de palmetta donnée à cette Térébratule par E.-E. Deslongchamps, en 1837, et, par Bronn, en 1849). Elle est couverte de 9 à 12 plis épais, noueux ; le crochet est proéminent, le foramen très large, etc. Commune dans l'Ouest de la France (où je l'ai rencontrée avec Eudesia cardium, Dictyothyris coarclata, etc.), elle est rare dans l'Est. Un seul exemplaire, en bon état de conservation. Coll. P N° 29. — ZEILLERIA DIGONA Sowerby. Synonymie. 1815. Terebratula digona Sow. — Min. Conch., vol. I, p. 217, tab. XCVI. 1850. — — d’Orb. — Prodrome, vol. I, p. 315, n° 350, étage bathonien. 1991 — — Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic Brachiopoda, vol. I, part. IT, p. 38, n° 33, pl. V, fig. 18-24. 1862. ——- — _ E.-E. Des|l. — Pal. française, terrain Jurassique, p. 430, n° 80, pl. 121-123 (fig. 1-7). 1811: —— —— Quenstedt. — Brachiopoden, p. 331 Aab4e, fig. 62-64. 1884. Zeilleria digona E.-E. Desl. — Etudes critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus, p. 190. Espèce bien connue, très reconnaissable à sa forme allongée, triangulaire, un peu amincie vers les crochets, etc., et aussi très caractéristique des couches à Eudesia cardium du Bathonien supérieur. On la trouve en grande quantité en Normandie, mais elle n’est pas com- mune dans notre département. J'en ai reconnu deux ou trois échantillons seulement à Tresilley. Coll. B. et P. N° 30. —— ZEILLERIA OBOVATA Sowerby. Synonymie. 18910: NE A obovala SoW. — Min. Conch., vol. I, p. 228, pl. CI, fig. ». 1891. — — Davidson. — Monogr. of British ool. and liasie Brachiopoda, vol. 1, part. IN, p. 39, n° 34, pl. V, fig. 14-17. 1856. —- — _ Oppel. — Die Juraf., p. 495, n° 87. Paul PETITCLERC. -— Bathonien supérieur de Tresilley. 87 EE 1859. Terebratula (Waldheimia) obovala E.-E. Desl. — Notes sur le terrain | callovien, p. 33, pl. IV, fig. ». 1862. Terebratula (Zeilleria) obovata E.-E. Desl. -— Pal. française, terrain jurass., p. 447, n° 83, pl. 125-126. Coquille globuleuse, plus longue que large, plus renflée que la Zeilleria digona à laquelle elle ressemble beaucoup, étc. Très commune autrefois (et typique) dans les fossés du petit fort de Champ- Forgeron, près de la gare de Besançon (occupés aujourd'hui par des bâti- ments militaires), paraît rare dans notre gisement. Un ou deux exemplaires à M. Bertrand. N° 31. — TEREBRATULA INTERMEDIA Sowerbv. Synonymie. 1813. Terebratula intermedia Sow. — Min. Conch., vol. T, p. #8, tab. XV, fig. 8. 1850. —— —— d'Or. = Drodrome.. vol: 1; p..316,:n°,359, étage bathonien. 1851. -— _- Davidson. — Monogr. of British oo. and liasic Brachiopoda, vol. I, part. IT, p. 52, n° 49, pluXT, Ge: 425. 1882. Terebratula intermedia Haas et Petri. — Die Brachiopoden der Jura- formation von Elsass-Lothringen, p. 260, taf. XI, fig. 7 à 8. 11, 13-14, 17 et taf. XIT, | fig. 3. 1902. — — P. Petitclerc. Faunule du Vésulien (Bath. inf.) de la côte d’Andelarre, p. 16, n° 49. Forme bien connue, assez aplatie, plus longue que large, peu plissée, avec un large foramen, etc. ; échantillons souvent écrasés ou déformés. M. le D’ À. Girardot l’a recueillie à Port-sur-Saône, M. Parisot à Belfort, M. Kilian à Montbéliard et M. L. Rollier à Besançon. N° 32. — RHYNCHONELLA CONCINNA Sowerby. Synonymie. 1815. Terebratula concinna Sow.— Min. Conch., vol. 1, p. 192, tab. LXXXIHIT, fig. 6. 1847. Rhynchonella concinna d'Orb. — Prodrome, vol. TI, p. 315, n° 343, étage bathonien. 1851. — —— Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic Brachiopoda, vol. IIT, p. 88, n° 82, pl. XVII. fig. 6-12. 1879. — —— Szajnocha. — Die Brachiopoden-Fauna der Ool. v. Balin b. Krakau, p. 29, n° 32, taf. VI, fig. 10-13. Cette Rhynchonelle, un peu globuleuse, épaisse, etc., et non moins connue que l'espèce précédente, remplit de ses débris certaines falaises de l'Ouest de la France (Luc, Langrune, etc.). On en trouve de très bons échantillons à Bavilliers, près de Belfort: ceux de Tresilley sont moins typiques, mais assez communs. Coll. B. et P. N° 33. — RHYNCHONELLA OBSOLETA Sowerby. Synonymie. - 1815. Terebratula obsoleta Sow.— Min. Conch., vol. I, p. 492, tab. LXXXII, pet fan T. 1852. Rhynchonella obsolela Davidson. — Monogr. of British oo. and liasic Brachiopoda, part. IT, p. 90, n° 84, pl. XVI. fig. 1-5. 38 Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. 1882. Hhynchonella obsolela Haas et Petri. — Die Brachiopoden der Juraf. v. ÆElSass. Lothringen, p2215 Mare, | fig. 8-11. 1900. — —— Gossmann. —— Note Il sur les Mollusques du Bath. de Saint-Gaullier, p. 82, pl VIT, fig. 20. Irrégulièrement ovale, gibbeuse, plus longue que large à F état Jeune, avec le foramen‘petit, etc. acquiert souvent une assez grande taille (à Bradford, en Angleterre). | Notre gisemeni n'est pas riche en Rhynchonelles de ce type; c'est à peine si j'ai pu en reconnaître deux ou trois qui avaient été attribuées à À. concinna. N° 34, — RHYNCHONELLA VARIANS Schlotheim. Synonymie. 1820. Terebralula varians Schloth. — Die Petrefactenkunde, p. 267. 1836. —- — Roemer. — Die Versteinerungen des Norddeut- schen Oolithen-Gebirges, p. 38, tab. IT, fig. 12. 1852. Rhynchonella varians Davidson. — Monogr. of British ool. and liasic Brachiopoda, part. IT, p. 83, n° 77, pl. XVII, fig. 15-16. 1879. -- — Szajnocha. — Die Brachiopoden-fauna der Ool. v."Balin bei Krakau, p..28 m3 1860 fig. 9-9. 1882. — — Haas et Petri. — Die Brachiopoden der Juraf. v. Elsass-Lothringen, p. 229, taf. VI (Oberer Dogger), fig. 11-158. Petite espèce, de forme variable, dont on trouvera une bonne description dans Davidson et d'excellentes figures dans le mémoire de MM. Haas et Petri. Elle est assez rare à Tresilley : trois exemplaires. Coll. B. et P. Bryozoaires. N° 35. — DIASTOPORA VERRUCOSA M.-Edwards. Synonymie. 1839. Diastopora verrucosa M.-Edwards. — Annales des sciences naturelles, D: 97,00 45e: "27 1845. — —— Michelin. — Iconographie zoophytolog., p. 242, pl. 56, ‘fig. 14. 1850. ee — d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 317, n° 375, étage bathonien. Très petite espèce, formée de la réunion de tubes minuscules, à ouvertures redressées, groupés circulairement ; adhère sur un fragment de plaquette calcaire. Très rare, une seule colonie. Coll. P. | Echinodernes. N° 36. — ACROSALENIA SPINOSA Agassiz. Synonymie. 1840. Acrosalenia spinosa Agass. — Description des Echinodermes fossiles de la Suisse, part. IT, p. 39, tab. XVIIL, fig. 1-5. 1850. —— — d'Orb. — Prodrome, vol. |, :p. 320, n°417, étage bathonien. Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. 89 1879. Acrosalenia spinosa Gotteau. — Pal. française, terrain jurass., & X, 1% part, Echinides réguliers, p. 351, n° 236, : pl. 238 et 239, fig. 1-3. 1902. — — P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien (Bath. inf.) de la côte d’Andelarre, p. 20, n° 60. 1908. — . — Lambert ef Thiéry. — Revision des Echinides Jurassiques de la Haute-Marne, p. 14. Cet Echinide passe du Bajocien au Bathonien et est de petite taille; on le reconnaît à sa forme subpentagonale, renflée, à peu près plane en dessous et subhémisphérique en dessus, etc. (Cotteau). Très fréquent à Luc (Calvados), ete., et assez commun à Belfort, dans le Bathonien, il paraît plus rare à Tresilley. M. Jules Lambert, mon sympathique et très dévoué confrère a néanmoins reconnu sa présence dans le petit envoi d'Echinides que je lui avais communiqué au mois de mai dernier. N° 37. — ACROSALENIA WILTONI Wright. Synonymie. 1852. Acrosalenia Wiltoni Wright. — Annals and Magazine of Natural His- lory, série IR 1.1X, p. 83, pl. 3, fig. 4. 1856. — — Wright. — Monogr. of the British fossil Echino- dermata from the oo!l. formations, vol. I, D'AMGUPEUXMVE fig. 5. 1910. — — Lambert et Thiéry. — Essai de nomenclature raisonnée des Echinides, fase. HT, p. 174. Comme MM. Lambert et Thiéry n'ont pas réuni A. Willoni Wright à A. La- marcki Desmoulins, que d’Orbigny considérait comme synonymes (Pal. franç.. terrain jurass., &. X, part. I, p. 377), je me suis borné, pour cette raison majeure, à n'indiquer, dans la synonymie d'A.Wilsoni, que les ouvrages de Wright, laissant de côté ceux de Desmoulins, d’Agassiz, Desor, Bronn, Pictet et Cotteau, où il était plus directement question d'A. Lamarcki (l'espèce de Desmoulins). Deux seuls sujets, au dire de M. Lambert, peuvent être considérés comme appartenant bien au type de Wright, encore sont-ils d'une conservation médiocre et un peu empâtés dans la gangue. Coll. P. N° 38. —— PLEGIOCIDARIS BATHONICA Cotteau. Synonymie. 1866. Cidaris balhonica Cotteau (in Delbos et Kæchlin-Schlumberger). — Description géologique et minéralogique du Haut-Rhin, p. 314 et 335. 1875. — —- Cotteau. — Pal. franç., terrain jurass., t. X, part. I, Echinides réguliers, p. 62, n° 149, pl. 157. 1908. Plegiocidaris bathonica Lambert et Thiéry. — Revision des Echinides jurassiques de la Haute-Marne, p. 5. Les radioles du P. batlionica (le test fait défaut) sont allongés, grêles, cylin- driques et couverts de petits granules un peu épineux, disposés en lignes longitudinales, etc. Très commun dans les marnes. Col. B. et P. N° 39. — HEMICIDARIS LUCIENSIS d'Orbigny. Synonymie. 1847. Hemicidaris luciensis d'Orb. — Prodrome, vol. [, p. 320, n° 422, étage bathonien. CIE Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. 1859. Hemicidaris luciensis Wright. —— Monogr. on the British fossil Echi- | nodermata of the oolitic formations, vol. I, D:116; DL UM e "GE 1857. — — Cotteau et Friger. — Echinides du département de la Sarthe, p. 26, pl: VEN, 1880. — — Coitteau. — Pal. franc., terr: jurassiq.,"t:°X, partie Il, Echinides réguliers, p. 46, n° 271, pl: 971-272; 1908. — — Lambert et Thiéry. — Revision des Echinides Jurassiques de la Haute-Marne, p. 42. Espèce de forte taille, hémisphérique, renflée, plus large que haute, ar- rondie sur les bords, presque plane en dessous, etc.; ainsi s'exprime Cotteau en fixant les premiers termes de la diagnose d'A. luciensis. — Pour la des- cription complèle, se reporter à la Paléontologie française (loc. cit.). Le tvpe d'A. luciensis provient de Luc-sur-Mer, mais l'espèce a été ren- contrée dans quantité d’autres gisements bathoniens, notamment à Langrune, Saint-Aubin, Ranville (Calvados); à Selongey (Côte-d'Or); à Domfront (Sarthe); à Champ-Forgeron (Doubs) coll. E. Caillet, etc. (1). À Tresilley, on peut récolter de nombreux radioles, mais ie test est assez rare. Coll. B. et P. N° 40. —— HOLECTYPUS DEPRESSUS Leske. Synonymie. 1778. Echiniles depressus Leske. — Additamenta ad Kleinii dispos. Echinod., p. 164, pl. XL, fig. 5-6. 1847. Holeclypus depressus Agassiz et Desor. — Catalogue raisonné des Echinodermes, p. 87. 1850. Fa — d'Orb. — Prodrome, vol.-I, pb. 3194208; étage bathonien. | 1856. —— — Wright. — Monogr. of the British fossil Echi- nodermata, vol. I, p. 260, pl. 18, fig. !. 1871. -— —- Desor et P, de Loriol. — Echinologie helvétique, p. 258, pl. 34, fig. 3-4. 1879 — — Cotteau. — Pal: franc... {err. jura ee Echinides irréguliers, p. 412, n° 98, pl. 103, fig. 5-7. | LOU —— —- P. Petitclerc. — Faunule du Vésulien de la | côte d'Andelarre, p. 122, n° 59. 1908. —— — Lambert et Thiéry. — Revision des Echinides jurassiques de la Haute-Marne, p. 26. Presque tous les auteurs ont cité, décrit ou figuré cette espèce : elle a pour habitat le Balhonien et aussi le Callovien; on la trouve dans toutes les col- lections (2). ; Un seul exemplaire figure dans la coll. de M. Bertrand : il est d'assez petite taille. Vesoul. P. PETITCLERC. {A suivre). (1) M. Emmanuel Caillet, de notre ville, pendant un stage militaire à Besançon, en 1912, a pu recueillir, dans l'emplacement du petit fortin de Champ-Forgeron, de très beaux spécimens d’'Acrosalenia Marioni Coll., en compagnie des /1. luciensis d'Orb. el IT, langru- nensis Cott. — Je profite de l’occasion pour remercier sincèrement cet ami de la science d'avoir eu la gracieuselé de m'offrir une partie de ses récoltes. + us (2) À Bavilliers et à l’ancien étang de la Maîche (sur le territoire de Belfort), Parisot, el, après lui, le colonel Julien et le président Jourdain, en ont recueilli de nombreux et beaux spécimens, aujourd'hui bien dispersés. . Notes spéciales et locales. y1 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Deux variétés nouvelles du Lygæus familiaris Fabr. (Hémiptère),. * donne C1- dessous la description de deux variétés d’un Hémiptère très commun, variétés que j'ai trouvées à Achères (forêt de Saint-Germain), près Paris. Il y a dans la collection Puton, au Muséum de Paris, un autre exemplaire de ma var. flavina, que j'avais jadis envoyé au D' Puton. Lygœus famaliaris Fabr., v. aurantiaca, n. var. — Tout ce qui est rouge chez le type est de couleur orange dans cette variété. — 2 exemplaires, ma coll. Lygœus familiaris Fabr., v. flavina, n. var. — Tout ce qui est rouge chez le type est jaune citron dans cette variété. — 1 exemplaire, ma coll. ; 1 exemplaire, coll. Puton (au Muséum de Paris). Nora. — J'ai l'intention d'offrir les types des deux variétés ci-dessus au Muséum de Paris, afin qu’ils y soient conservés et j'y joindrai deux exemplaires immatures du type (à dessins rouges déjà très apparents), comme preuve que les var. awran- traca et flavina ne sont pas de simples Z. familiaris type immatures, comme le croyait à tort le D" ce Paul Tarerey-Mrec. La Ségestrie perfide et sa morsure. — Il est entendu que la morsure de nos araignées m'est pas mortelle, mais on s'accorde généralement à reconnaître qu’elle est assez douloureuse quand elle provient de Segestria florentina, autrement dit de la Ségestrie perfide. D’après quelques auteurs la blessure de cette dernière espèce serait tellement bénigne qu’au bout « d’une demi-heure » 1l n’en reste plus que le souvenir. Or, il se trouve qu’une personne de la Brosse-d’Héricy (Seine-et-Marne) n’en juge _ pas de même, attendu que, mordue le 28 mars, elle se trouve aujourd’hui encore, 8 avril, assez défigurée par suite d’une tuméfaction qui à envahi tout un côté de la face. L’araignée, après avoir payé de sa vie son impertine nce, à été reconnue à sa taille qui atteint facilement deux centimètres, à ses six yeux nocturnes et surtout à ses fortes chélicères d’un vert métallique si remarquable. C’était un exemplaire Q. Le monstre s'était attaqué à un morceau de choix sans doute : à la commissure externe de la paupière droite, y avait implanté ses pattes-mâchoires et du même coup inoculé son venin. D’où douleur vive, puis lancinante, fièvre consécutive de deux heures au moins, enfiure intéressant ‘toute la joue droite et la plus grande partie du nez; quant à l’œ1l 1l était hermétiquement clos comme à la suite d’une piqûre d'abeille. Au bout de cinq jours, 11 s’est formé à l’endroit de la morsure ce qu’on appelle ici un » galon », qui est tombé depuis; mais la joue garde toujours la rougeur caractéristique de l’ecchymose et reste douloureuse au moindre contact : il semble de plus que de temps à autre une mouche se promène sur la pommette et un geste s’ébauche pour éloigner cette importune imaginaire. Tel est, en résumé, le! récit de la victime de cette agression nocturne et des constatations faites sur place. Une recherche dans les auteurs s’imposait et voici ce qu’on trouve sous la signa- ture du D' Paul Gaubert, dans Le Naturaliste : « Dugès a examiné la morsure faite sur son bras par des Epeires, des Ségestries et des Dysdères érythriques. Une Segestrie perfide (grosse Araignée des caves) lui fit deux petites plaies rouges, à peine saignantes, un peu ecchymosées au pourtour et comparabies à celles que produirait une forte épingle. Dans le moment de la morsure, la sensation fut assez vive pour mériter le nom de douleur et se prolonger pendant cinq où Six minutes encore, mais avec moins de force. Une élévation blan- châtre entoura presque sur-le- champ les deux piqûres et le pourtour dans une étendue d’ un pouce de rayon ou à peu près, se colora d’une rougeur érysipélateuse accompagnée d’un très léger gonflement. Au bout d’une demi-heure tout avait dis- paru, sauf la trace des piqûres qui persista quelques jours comme aurait fait toute autre petite blessure » (in Histoire naturelle populaire, par Dugès). Tout cela est fort beau et très véridique, mais on peut se permettre quelques points d'interrogation. D'abord est-il bien certain que la S'égestr re utilisée par Dugès dans son expérience soit bien la Segestria perfida Walck qu'on appelle inter S. florentina ? La petite parenthèse (grosse Araignée des caves) qui à soin de préciser sur le texte 92 | Notes spéciales et locales. emprunté par le D' Gaubert ce qu’il entend par S. perfide, fait hésiter sur l’identité de l’espèce, car la grosse Araignée des caves semble plutôt être Segestria sexoculata, appelée également « Araignée des caves » en Allemagne : « Kellerspinne » et « S'echsauge ». Dans ce cas l’expérience n’aurait pas la valeur qu’on pourrait lui supposer : S. sexoculata est de moitié plus petite que S. florentina (perfida). De plus : 1° Tout autres doivent être les suites d’une morsure au bras et d’une morsure à la paupière ; le tissu épidermique a une certaine différence d'épaisseur, avouons-le. 2° Le venin inoculé à volonté par le propriétaire des chélicères doit être autrement abondant que celui inoculé de force par suite d’une intervention étrangère : le venin de la vipère elle-même à moins d’effet après une morsure à faux. 3° Par suite de la provocation due à un mouvement réflexe des paupières lors de la rencontre des cils, l’Araignée n’a-t-elle pas cru se trouver à portée d’une proie, comme lorsqu'elle habite dans son tube de toile ? Autant de questions dont il faudrait tenir compte pour une juste appréciation sur l’action du venin de cette Araignée. Mais 1l semble que les faits parlent mieux que des expériences qui ne se font pas dans les mêmes conditions ni dans le même milieu. De même qu’il y a des personnes qui sont immunisées contre les effets de la piqûre des abeilles et des guêpes, il peut s’en trouver dont le tempérament s’accommode plus facilement de la piqüre des Araignées. Puisque l’occasion se présente, signalons : Lucas. — Quelques remarques sur la manière de vivre de Segestria florentina (Ann. Soc. Ent. Fr., 1860, :p. 309). GAUBERT ($S.). — Appare:l venimeux des Araignées et action de leur venin (Z Naturaliste, 1893, p. 23-24). — Cat. mens. 1165 (article utilisé plus haut). Pour le venin d’autres espèces on peut encore consulter : Borpas (L.). — Recherches sur les glandes venimeuses du Zatrodectus 13-guttatus ou Malmignathe (Ass. fr. Congr. Ajaccio, 1901, p. 615-618). — Nouv. Cat. 564. ANDRÉ (Emile). — Sur la piqûre des Chélifères (Zool. Anz., 1908, p. 289-290). — Nouv. Cat. 7199. Pxisazix (Mt). — Effets physiologiques du venin de la Mygale de Corse (Bull. Mus. H. N., 1912, p. 134-138), n° 10683 (Nouv. Cat.). HE Sur les mœurs du Dolerus tremulus Kilg. — Le 15 mai 1912, je trouvai des fausses chenilles de ce tenthrède sur des tiges de Juncus conglomeratus L. croissant sur les bords d’un cours d’eau des environs de Montpellier. . Ces larves, de grande taille, étaient munies de 11 paires de pattes. Elles avaient la tête jaune, marquée de quelques points noirs; le corps vert foncé bordé d’une ligne noire sur chacun des côtés. Je les mis en observation et notaïi au fur e& à mesure les transformations qu’elles subissaient. Le 27 mai, toutes les larves ont pénétré dans le sable que j'avais eu le soin de mettre à leur disposition. Curieux de savoir dans quel état elles allaient passer l’hiver, j'en déterrai une. Elle était dépourvue de cocon ainsi que l’a constaté Snellen van Vollenhoven pour Dolerus hematodes $Schrk. et pelotonnée dans une petite loge qu’elle s'était creusée dans le sable à une dizaine de centimètres de profondeur. Le 28 février 1913 je déterre mes Dolérides. Sur huit larves, deux seulement sont encore vivantes sous forme de nymphes entièrement rouges. | Pendant la deuxième quinzaine de mars, les adultes apparaissent après avoir déchiré leur fourreau nymphal au niveau du pronotum. A la même époque J'en ai pris un, certain nombre sur les jones même où j'avais trouvé les larves. En résumé, ce qui me paraît intéressant dans tout cela, c’est le fait que le Jolerus tremulus Kilg. vit à l’état larvaire sur le J'uncus conglomeratus L. Le même fait a déjà été signalé chez d’autres Dolérides, mais n'avait pas encore été observé, que je sache, pour l’espèce en question. Montpellier. Aug. LICHTENSTEIN. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Iup. Oberthür, Keunes—/Flaris (1199-13). - MU 4 TR 1er Juin 1913 — Ve Série, 43° Année — N° 510 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES NOTE SUR LE BATHONIEN SUPÉRIEUR (Bradfordien) De Tresilley, canton de Rioz (Haute-Saône) (Fin) N° 41. APIOCRINUS PARKINSONI (SCHLOTHEIM) Bronn. Synonymie. 1820. Encrinites mespiliformis Schloth. — Die Petrefactenkunde, p. 332. 1837. Apiocrinites Parkinson Bronn. — Lethea geogn., p. 2, pl. XVII, fig: 415. 1839. Apiocrinus Parkinsoni d'Orb. — Histoire naturelle des Crinoïdes, p. 25, POV OST GDS lie APE 8: 1857. — — Pictet. — Traité de Paléontologie, 2° édition, AV bp 399 Atlas, pl! CIT, fig. 8-9. 1882. — —- P. de Loriol. — Pal. franç., t. XI, partie I, terr. jurass., *Grinoides/ p. 227, pl. 27, 28, 30, 31. Les échantillons assez nombreux et bien conservés, qui font partie de ma collection, m'ont permis de reconnaître (dans les matériaux de M. Bertrand) un article basal de ce beau Crinoïde, si longuement décrit et si parfaitement figuré dans la Paléontologie française. De nouvelles recherches feront probablement découvrir d’autres articles plus importants, peut-être même des fragments de tiges ou de calices, qui viendront corroborer ma manière de voir et rendre ma détermination plus certaine. N° 42. — EXTRACRINUS DARGNIESI Terquem et Jourdy. Synonymie. 1871. Pentacrinus Dargniesi Terquem et Jourdy. — Monogr. de l'étage bathonien de la Moselle, p. 146, pl. XV, (gd à:7,; 1878. Pentacrinus /Extracrinus) Dargniesi P. de Loriol. — Note sur le Pen- lacrinus de Sennecey-le-Grand, p. 4, pl. I et pl. IL, fig. 1-10. 1879. Pentacrinus Dargniesi P. de Loriol. — Monographie des Crinoïdes fos- siles de la Suisse, part. II et dernière, p. 141, DÉ'AVI, fie 2. 1888-89. Extracrinus Dargniesi P. de Loriol. — Pal. franç., terr. jurass., | t. XI, partie IT, Crinoïdes, p. 412, pl. 207-211. 94 Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. D'après la description très minutieuse qu’en donne P. de Loriol dans la Paléontologie française (loc. cit.), p. 413, ce Crinoïde, avec ses cirres (appen- dices) démesurément longs, ses grands bras toullus et retombant en panache et sa courte tige, devait avoir une apparence fort remarquable, il flottait librement. ; Bligny-sur-Ouche (Côte-d'Or) et Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire) étaient deux des meilleures localités citées pour l'abondance et la beauté des échan- tillons de l’Extracrinus Dargniesi; on peut encore, ce me semble, le récolter à Luc-sur-Mer (1). | Très rare dans notre gisement; je ne vois guère à mentionner que deux articles dans la collection Bertrand et un fragment de tige dans la mienne. Zoophytes. N° 43. — CERIOPORA CONIFERA Michelin. Synonymie. 1821. Millepora conifera Lamouroux. — Explication méthodique des Poly- piers, p. 87, pl. 83, fig. 6-7. 1840-47. Ceriopora conijera Michelin. — Iconographie zoophytologique, p.249, DL:91,/402%6: | 1850. — — d’Orb. — Prodrome, vol. I, p. 324, n° 479, étage bathonien. Cette espèce se distingue de toutes les autres par ses rameaux dendroïdes, divergents, cylindriques, terminés en cônes et couverts de minuscules cavités également réparties sur toute la surface. Un seul échantillon incomplet. Coll. P. N° 44. — CERIOPORA RAMOSA d'Orbigny. Synonymie,. 1846. Heteropora ramosa Michelin. — Iconographie zoophytologique, p. 247, Pl HT ROUE 1847. Ceriopora ramosa d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 323, n° 474, étage bathonien. Je crois pouvoir rapporter à cette espèce plusieurs fragments d’un Polypier dendroïde, dont les rameaux allongés, cylindriques, ont leur extrémité supé- rieure tronquée au lieu de l'avoir conique; les pores, dans cette même forme, sont plus espacés que ceux du C. conifera, etc. Coll. P. Amorphoozaires. N° 45. — EUDEA LYCOPERDOIDES (Michelin) d'Orbigny. Synonymie. 1894. Hallirhoa lycoperdoides Lamouroux. — Exp. méthodique des Poly- piers, p.{72, pl. 78, fig. 2. 1840-47. Siphonia lycoperdoides Michelin. -— Iconographie zoophytologique, p.251; Di°58, fig. 6. 1847. Eudea lycoperdoides d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n° 497, étage bathonien. Ce Spongiaire (sujet isolé) a de grands rapports avec les Siphonies; il a un peu la forme d’une toupie, porte à sa partie supérieure un oscule peu profond, arrondi, assez étroit el est couvert de nombreux pores visibles à l'œil nu. Un seul exemplaire. Coll. P. (1) M. le Dr Henri Caillet, de notre ville, m'a dit avoir trouvé Etir. Dargniesi (tige et calice) à Villey-Saint-Etienne (Meurthe-et-Moselle). 95 Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. à 1 "OJIHFUXO QI} 979 U ‘III U9 ‘SOITVOIRO SOUCA S0P AN9}NEU UT — ‘VLON "SOTISSOT SUBS ‘oul] 9704 € ‘AI, SUS unp ‘olnp ‘0798409 9U920I oun,p sourg 918) 9p SOTOUUET 79 SpIU 9948 ‘onbry}1100 ‘o8toq nono 9p ‘JUBISISOI 911090) * "COBJINS ET R SOIISSON ‘AJIOIE) 9D SOIR] 9042 ‘onbIq}[00 ‘ANP S941} ‘JOF SUB ANBO[L ‘UOITAUS SATJQUI 9 : { U9 7) 0 “ANONSUOT 9P SOIQU LGS : A U9 V 94 : GANHOTT “JnsiJodns usiuoyjeg ‘(euoes-synen) fojisou1 op sosyoueu | °P |lJjOud ( ‘uoÿuesog op uorson : ( ‘nosoA op uorauxq : na EX < (SP D e : si & 96 Paul PETITCLERC. — Bathonien supérieur de Tresilley. | N° 46. —- EUDEA CLAVATA d'Orbigny. Synonymie. 1821. Eudea clavata Lamouroux. — Exp. méthodique des Polypiers, p. 46, pl. 74, fig. 1-4. 1840-47. Eudea cribraria Michelin. — Iconographie zoophytologique, p. 251, pl. 58, fig. 8. 1850. Eudea clavata d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n° 498, étage ba- thonien. Spongiaire cylindrique, en sujet isolé, ayant l'extrémité supérieure arrondie et percée d’un trou circulaire, assez profond et étroit ; toute la surface est couverte de pores en forme de rosace. Sur notre échantillon un peu usé, ces pores sont peu visibles. N° 47. — EUDEA PISTILLIFORMIS d'Orbigny. | Synonymie. 1821. Spongia pistillijormis Lamouroux. — Exp. méthodique des Polypiers, p. 88, pl. 84, fig. 5-6. 1840-47. Scyphia pistilliformis Michelin. — Iconographie zoophytologique, | p. 250, pl. 58, fig. 4. 1847. Eudea pistilliformis d'Orb. — Prodrome, vol. I, p. 325, n° 499, étage bathonien. Cette espèce, à l'inverse de Ceriopora conijera, a ses nombreuses petites branches terminées par un ombilic tubuleux. Deux ou trois individus incomplets. Coll. P. La faunule de la tranchée de Tresilley se compose donc actuellement de : Annélides 2.148 0ePete Ces Een Ur At {- ‘espéce: Céphalo podes: Nue Thet an PE MERE Rte 1 — Gastropodes 21m NES Re at TR aNesE À: — PÉÉCyPOdES EURE Le AUIES ne er EAU 22 NE Braciopodes 2 Mr 00 tMeNsReR in eR AR A 9 — BryvozDairés.. 4e Re ee RS NE Échinodermes 0007.08 Mec ro AR T7 — ADODRVIES 0 PR MER Re etes 2 — AMOrDhozodrEs es CURE PA Un ee Rene 3 — AU Totale EUR LE Re HAE e 47 espèces. Ce chiffre de 47 espèces, pour un gisement qui présente une étendue de près de 300 mètres, est relativement assez peu élevé; il est probable que notre station n’a pas donné tout ce qu’elle pouvait produire : des recherches palientes et ultérieures nous révéleront bien certainement d'autres matériaux qui seront analysés en temps utile, si toutefois ils présentent un certain intérêt. LISTE ABRÉGÉE DES AUTEURS CONSULTÉS 1812-46... SOWERBY. — The Mineral Conchology of Great Britain, London. 1826-871.4..:! GoLpFuss. — Petrefacta Germaniæ, Dusseldorf. LUE LE ZiBTEN. — Die Versteinerungen Württembergs, Stuttgart. LD Ur RogmEr. — Die Versteinerungen des Norddeutschen Oolithen- Gebirges, Hannover. | » +; °F ONERENS AGaAssiz. — Description des Echinodermes de la Suisse, Neu- châtel. À. LUS AR M D'ORBIGNY. — Prodrome de Paléontologie stratigraphique uni- verselle des Animaux mollusques et rayonnés, Paris. …..... .….... …..... CRE) ss... ....... Paul PETITCLERC. — Balhonien supérieur de Tresilley. 97 MorRis et LYCETT. — À Monograph of the Mollusca from the Great Oolite chiefly from Minchinhampton, etc., London. DAVIDSON. — A Monograph ot the British oolitic and liasic Brachiopoda, partie HT et conclusion, London. WRIGHT. — Monograph on the British fossil Echinodermata of the oolitic formations, vol. I et II, the palæontographical Society, London. COTTEAU et TRIGER. — Echinides du département de la Sarthe, Paris. E.-E. 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SCHLIPPE. — Die Fauna des Bathonien im Oberrheinischen Tieflande. Abhandlungen zur geologischen Spezialkarte v. Elsass-Lothringen, Band IV, Heft [V, Strassburg. Ed. GREPPIN. — Description des fossiles de la grande Oolithe des environs de Bâle. Mémoires de la Société paléontologique suisse, vol. XV, Genève. P. DE LORIOL. — Etude sur les Mollusques du Rauracien infé- rieur du Jura bernois. Mémoires de la Société paléontolo- gique suisse, vol. XXI, Genève. Ed. GREPPIN. — Description des fossiles du Bajocien supé- rieur des environs de Bâle, parties IT et IT. Mémoires de la Société paléontologique suisse, vol. XXVI et XXVIT, Genève. P. PETITCLERC. — Faunule du Vésulien (Bathonien inférieur) de la côte d’Andelarre (Haute-Saône). Feuille des Jeunes Naturalistes, IV° série, n° 378, Rennes. COSSMANN. — Pélécypodes jurassiques de France. Congrès de tÊ J. Lyon. Extrait des comptes rendus de l'Association française pour l’avancement des sciences, Paris. LAMBERT et THIÉRY. Revision des Echinides jurassiques de la Haute-Marne. Extrait du Bulletin de la Société des Sciences naturelles de la Haute-Marne, 5° année, n° 20, Langres. LAMBERT et THIÉRY. — Essai de nomenclature raisonnée des Echinides, fascicule II, Chaumont. P. PETITCLERC. CPR AE 0, 4 98 J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE Troisième liste. — Variétés nouvelles. À. — SOUS-ORDRE DES LIOPTERES 1. — Section des Odonates (1). Notre très aimable correspondant, M. JOSsE, nous a envoyé, pour l'étude, des Odonales et autres Névroptères capturés autour du lac de Suint-Point (Doubs). Parmi eux se trouvait : Sympetrum meridionale Sélys. Nous croyons intéressant de signaler cette espèce prise dans cet endroit, mais déjà citée du département du Doubs par PIDANCET. Nous y avons trouvé également : Sympelrum scoticum Donov. Dans ces envois faits par M. Josse il y a encore lieu de remarquer Æschna juncea L. (plusieurs exemplaires ©). Le savant Odonatologue bien connu, M. R. MARTIN, dans un travail paru dans la Feuille des Jeunes Naturalistes (2), dt : « M. Pidancel indique comme abondante à Besançon, en août et sep- tembre, une espèce qui ne peut être que l'A. juncea.…. ». Les échantillons de M. Josse ne laissent planer aucun doute; ils se distinguent très nettement de cyanea Latr. par les bandes plus étroites du thorax, la raie très bien marquée de la face et le ptérostigma très sensiblement plus long. Ces spécimens de juncea ont été capturés sur le lac de Saint-Point. PYRRHOSOMA TENELLUM Villers. — Ayant voulu étudier cette espèce d'une façon toute spéciale, dans l'Ouest de la France, et ayant observé sur un très grand nombre d'exemplaires, nous croyons devoir insister quelque peu ici sur celte très belle petite Odonate. Nous n'avons évidemment pas la prétention de signaler des faits vérita- blement nouveaux; mais comme ceux-ci se trouvent consignés dans des ou- vrages qui ne sont pas à la portée de tout le monde, il ne sera peut-être pas inutile de les résumer. Le C' de PYRRHOSOMA TENELLUM est invariable : — abdomen tout rouge avec seulement l'extrémité des segments très finement cerclée de bronzé. Une seule raie bronzée sur le devant de la tête, celle du nasus. — La ©, par contre, est très variable et, à ce point de vue, très intéressante. Nous présenterons les diverses formes qu'elle peut affecter. 4. — Type. — Deux raies parallèles bronzées sur le devant de la tête; dessus de l'abdomen noir bronzé à partir de l'extrémité postérieure du troi- sième segment. — Nous avons rencontré le type, dans l'Ouest, dans la pro- portion de 30,12 %. 2, — PREMIÈRE FORME. — Deux raîes bronzées sur le devant de la tête ; 4 segment abdominal avec une tache postérieure, bronzée, assez large el généralement tronquée ; »° ayant cette même tache s’avançant en pointe {quelquefois presque entièrement couvert de bronzé}; 6° et 7° couverts, ou à peu près, d'une bande de méme couleur; 8° et 9 avec du bronzé formant quel- quefois des laches isolées ou plus ou moins unies. Nous avons trouvé celte forme, qui nous semble assez fixe, dans la pro- portion de 14,45 %. (1) Voir nos deux premières listes publiées dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, 1912. (2) René MarTiN. — Les Névropières de France, in Feuille des Jeunes Naluralisles, 1887-1888. PR J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 99 — 3. — DEUXIÈME FORME. — Diminultion très sensible des taches, compara- tivement à la forme précédente. Elles sont quelquefois à peine appréciables, comme simplement estompées. Mais ù y a deux raies bronzées sur le devant de la tête; b°, 6°, 7° segments abdominaux lachés postérieurement. Nous l'avons rencontrée dans la proportion de 36,14 %. Elle se présente comme une vraie forme de transition formant une sorte de trait d'union entre la première et celle dont nous allons maintenant parler. Elle nous semble aussi la plus irrégulière. k. — TROISIÈME FORME. — C'est la variété « de Sélys. Elle se caractérise ainsi : « Abdomen rouge sans tache, avec l'extrémité des segments très fine- ment cerclée de bronzé. Dans cette variété le nasus et la lèvre supérieure ne sont pas plus tachés de bronzé que chez le Œ (1). » Cette forme est citée par de Sélys comme ayant été trouvée à Bordeaux (Gironde) par Perroud. Nous l'avons prise dans le marais de Blanquejorl (Gironde), dans les Deux-Sèvres, la Charente-Inférieure, en Vendée... Nous l'avons trouvée dans la proportion de 18,07 %. D. — QUATRIÈME FORME. — C'est la variété y de Sélys (1). Nous l'avons trouvée seulement à Léognan (Gironde) : « Tous les segments de l’abdomen sont occupés en dessus par une bande dorsale bronzée, non interrompue au milieu, mais entamée sur les côlés par les incisions jaunes des segments. » De Sélys, dans son Synopsis des Agrionines a nommé cette forme : var. mela- nogastra. Nous l'avons trouvée une seule fois dans la localité précitée. CÆNAGRION SCITULUM Ramb. — Dans notre deuxième liste (2) nous avons signalé cette espèce comme ayant été trouvée, très abondante, à Saint-Martin- de-la-Coudre (Charente-Inférieure). Nous avons pu examiner ainsi de très nombreux spécimens © et Q (l'espèce élail accouplée). Nous signalerons la variation suivante observée sur quelques fenielles : 8° segment abdominal avec bande bronzée dorsale se rétrécissant lout à coup el se continuant par une ligne quelquefois assez mince, de chaque côté de laquelle on voit très distinc- lement du bleu. Ce facies est un peu différent du type chez qui la bande dorsale du 8° seg- ment ne laisse pas voir de bleu antérieurement. Nous avons capturé cette forme une fois à Blanquefort (Gironde), cinq fois à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure) et une fois au busseau (Deux-Sèvres). ENALLAGMA CYATHIGERUM Charp. — M. Josse nous à envoyé un certain nombre d'exemplaires de cette jolie petite espèce capturée sur les bords du lac de Saint-Point (Doubs). 2. — Section des Oxynates. a) Famille des Ephémérides. ECDYURUS FULMINUM Pictet. — Nous avons trouvé cette cspèce, assez voi- sine de forcipula Kollar, à Vouhé-en-Gâtine (Deux-Sèvres). Nous avions tout d'abord négligé de la séparer de cette dernière espèce prise également dans celte même localité et déjà signalée dans notre première liste. ECDYURUS VENOSUS Fabr. — Espèce citée de Brides-les-Bains (Savoie) par M. W. Lucas (3). | RHITHROGENA SEMICOLORATA Curt. — M. D. Lucas nous a rapporté de Ba- (1) DE Sérys-LonGcHaMPs. — Revue des Odonates d'Europe, 1850. (@) J. Lacroix. — Contribution à l'étude des Névroptères de France (Deuxième liste), in Feuille des Jeunes Naturalistes, novembre 1912. (3} W. J. Lucas. — Continental Neuroptera taken by Dr T. A. Chapman in 1909 and 1910 (The Entomologist, 1911). —- In. Neuroptera from the south of France (in Entomologist, 1913). 100 J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. gnères-de-Luchon (Haute-Garonne) cette très jolie espèce assez caractérisée. Nous remercions très vivement notre aimable collègue qui ne manque pas une occasion de nous caplurer, dans ses chasses, quelques Névroptères. b) Famille des Perlides. PERLA BICAUDATA L. — M. Gelin a He cette grande espèce à Cauterets (Hautes-Pyrénées), le 1% août 1906, les 22 et 25 juillet 1910. PERLA (DINOCRAS) CEPHALOTES (Curt.). — Sud de la France (W. J. Lucas). CHLOROPERLA GRAMMATICA SCop. (= Perla chlorella Ramb.). — Peut-être devons-nous inscrire dès maintenant cette espèce dans la faune française. LEUCTRA CYLINBRICA de Geer. — Pris à François le 20 septembre 1912 par M. Gelin. NEMURA INCONSPICUA Pictet. — Gité du Val d'Isère (Savoie) par M. W. J. Lucas. c) Famille des Ascalaphides. ASCALAPHUS ICTERICUS Charp. — Rambur (1) et Mac Lachlan (2) signalent cette espèce du midi de la France et des environs d’'Hyères. ASCALAPHUS MACARONIUS SCop., var. KOLYVANENSIS Laxm. — Citée des Alpes- Maritimes par V. der Weele (3). TELEPROCTOPHYLLA AUSTRALIS Fabr. Cette jolie espèce aux ailes trans- parentes, sans taches autre qu'une marque sous-ptérostigmale aux ailes pos- térieures, nous a été envoyée tout récemment des environs de Toulon. Citée par V. d. Weele (3) des Alpes-Marilimes. BUBOPSIS AGRIOIDES Ramb. — Pyrénées-Orientales (V. d. Weele). PUER MACULATUS Oliv. Nîmes. — Citée par V. d. Weele (3). d) Famille des Myrméléonides. MYRMECÆLURUS TRIGRAMMUS Pallas. — Nous avons reçu ce Myrméléonides des environs de Toulon. Il est signalé d'£spagne (4), de Perse (5), de Cri- mée (6). MYRMELEON INCONSPICUUS Ramb., var. LEONINA Navas. — Notre très aimable maître, le R. P. Longinos Navas a décrit, sous ce nom, une forme qu'il carac- térise ainsi : « À typo differt : abdomine macula dorsali julva grandi ad basim segmentorum 3-7, in intermediis seu 4-5 partem basilarem dimidiam occupan- libus; ultimo segmentio fulvo » (7). Ce savant névroptériste nous fit don, lors de son passage à Niort, en juillet 1912, d’un certain nombre de chrysalides de Myrmeleon inconspicuus venant d’ Espagne. Toutes celles qui ont abouti nous ont donné la variété leonina Navas. Notre collègue, M. d'Olbreuse, nous a rapporté de Ronce-les-Bains (Gha- rente-Inférieure), un exemplaire de cette variété. Nous l'avons également prise à Fouras (Charente-Inférieure). Elle + été encore capturée aux Sables- d'Olonne (Vendée), par M. Gelin. Le R. P. Longinos Navas, enfin, l’a reçue de Pornichet (envoi de M. Revelière). La variété leonina Navas paraissant moins commune en France que le type l’est plus que celui-ci en Espagne. (1) RamMBur. — Insectes névroptères, 1642. (2) Mac LACHLAN. — Classification of the Family Ascalaphidæ, 1871. (3) V. D. W£ezLr. — Catalogue des Ascalaphides des collections du Muséum d'histoire naltu- relle de Paris (in Bull. du Muséum, 1909). (4) R. P. LonGixos NaAvas, S, J. — Notas neuropterologicas. V. Myrmeleonidos de España, 1904. (5) R. P. LonciNos Navas, S. J. — Algunos neuropteros del Museo de Madrid. Congreso de Valencia, 1910. (6) R. P. Lonainos Navas, S. J. — Insectes névroptères de Crimée, 1911. (7) R. P. LonGiNos Navas, S. J. — Notas sobre Myrmeleonidos, in Broleria, vol. X, 1912. « CA UE | es, NO À DT J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 101 7 ACANTHACLISIS BŒTICA Rambur. — M. l'abbé Longer nous a envoyé, en août 1912, un Acanthaclisis G', qu'après étude nous rapportons sûrement à l'espèce bætica Ramb. Capturé dans l’île d'Oléron (Charente-Inférieure). Au sujet de Occitanica signalé par nous, dans notre première liste, comme ayant été capturé à Saint-Nazaire et à Mindin (Loire-Inférieure) par M. Reve- lière, il y a eu erreur. Il s'agissait là de bœtica. Le R. P. Longinos Navas (1) cite bœtica Rb. d'Evreux (Eure) et aussi de Crimée (2). e) Famille des Némoptérides. Les insectes de cette famille se reconnaissent immédiatement à la longueur et à l'étroitesse de leurs ailes postérieures. La tête est prolongée en un rostre ou prosostome. Ce dernier caractère les rapproche des Panorpides ; mais la Structure des ailes d’une part, la forme et les mœurs des larves d'autre part, les placent à côté des Myrméléonides, entre ces derniers et les Chrysopides, Hémérobides. NEMOPTERA BIPENNIS Illiger (= lusitanica Leach.) est un magnifique Névrop- tère aux ailes jaunes avec des bandes et des taches brunes. Le champ costal a des traits également bruns, libres entre eux et deux grandes taches de même couleur, la dernière touchant le bout de l'aile. Cet insecte est signalé comme appartenant à la Péninsule Ibérique et au sud de la France (3). Î) Famille des Chrysopides. CHRYSOPA VULGARIS Schn., var. NAMURCENSIS Navas. — Le R. P. Longinos Navas a décrit une variété nouvelle de Ch. vulgaris, trouvée à Namur (Bel- gique). Elle est surtout caractérisée par une ligne noire de chaque côté du prothorax et une autre latérale le long de l'abdomen; elle présente de plus. sur chaque segment abdominal, une strie oblique brune. Nous avons trouvé à Niort, le 8 août 1912, un exemplaire de vulgaris que nous croyons devoir rapporter à cette variété. Il a, latéralement, sur l'abdomen, une bande brune très nette et sur chaque segment une autre plus petite, oblique. De plus le prothorax est bordé de brun noirâtre. CHRYSOPA VULGARIS Schn., var. RUBRICATA Navas. Nous avons trouvé à Bessines (Deux-Sèvres) et M. l'abbé Longer a rapporté de l’île d'Oléron (Cha- rente-Inférieure) une forme de vulgaris que nous considérons, jusqu’à nouvel ordre, comme appartenant à la variété rubricata Navas. CHRYSOPA VULGARIS Schn., var. PRÆTEXTA, Var. nov. Viridis, cum flavd fascid maxime perspicud per omnem dorsalem corporis partem. | Striæ nigræ in lateralibus fasciei partibus latissimæ et saturato colore. Tres postremi articuli palporum marillarium in exteriore facie signati sunt linea fusca subnigra oplime expressd. Prothorax (figure 1) nullam habet maculam în dorso, fert autem in lateral marqine fasciam nigram maxime conspicuam. Abdomen nullam habet maculam sed tantum fasciam dorsi flavam. Ala superior (figure 1) : venulæ costales omnes nigræ sunt in parte inferiore {quarum prima tresque postremæ possunt esse omnino nigræ); radiales nigræ in duabus partibus extremis; tres primæ intermediæ nigræ sunt; item venulæ quæ sunt ad basim alæ. Sector radü in principio niger ; margina inferior (1) R. P. LoxGcrnos Navas, S. J. — Notas neuropterologicas. V. Myrmeleonidos de España, 1904 (2) R. P. LoxGinos Navas, S. J. — Insectes névroptères de Crimée, 1911. (3) R. P. LonGxos Navas, S. J. — Monographia de los Nemopteridos, in Memorias de la Real Academia de Ciencias y Artes de Barcelona, 1910. — In. Genera insectorum d. Wytsman. Neuroptera; famille des Nemopteridæ, 1912. 102 J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. cellulæ procubitalis typicæ paulum nigra in extrema parte. Radius signatus fusco colore paulo post basim. Ala posterior (figure 1) : venulæ costales, quinque vel septem primæ radiales, prima inlermedia, secunda procubitalis, secundaque postcubitalis nigræ; sector radi niger in principio. La variété prætexta est très voisine de microcephala Brau., mais elle s’en distingue par la bordure noire très nette du prothorax, les palpes maxillaires plus marqués, la dimension des stries de la face et la coloration plus intense des nervules. Certains exemplaires, que nous rapportons cependant à prætexta, ont la marge inférieure de la cellule procubitale type à peine ou pas marquée. Nous avons trouvé cette forme au Busseau (Deux-Sèvres), le 9 juillet 1912. CHRYSOPA FLAVIFRONS Brau. — Nous avons déjà cité cette espèce dans notre première liste, mais nous n'avions encore pas débrouillé, à cette époque, ses diverses variétés. Elle est excessivement protréiforme. 4. — Variété GENICULATA Ed. Pictet. — Un exemplaire pris par nous au bois de Vachette, près Niort Deux-Sèvres). 2. — Variété NIGROPUNCTATA Ed. Pictet. — Deux échantillons que nous avons capturés à Niort et à Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres). 3. — Variété MEYERI Ed. Pictet. — Cette forme est généralement de plus grande taille avec les nervules en gradins plus nombreuses. Le point placé sous les veux est gros. Un seul spécimen pris par nous dans la forêt de Mer- vent (Vendée), le 16 juillet 1912. | 4. — Variété RIPARIA Ed. Pictet. — Un exemplaire capturé par nous à Sainte-Pezenne, le 30 juillet 1912. D. — Ab. DIFTORMIS Lacroix. — Dans une note publiée dans Bulletin de la Société entomologique de France (1), nous avons décrit difformis comme variété. Malgré la physionomie un peu spéciale de cette forme, nous lins- crivons ici comme aberration, jusqu’à plus ample informé. Nous l'avons prise à Aîffres (Deux-Sèvres) et dans la forét de Mervent (Vendée). CHRYSOPA ALPBA L. — Notre excellent collègue, M. D. Lucas, nous l’a rap- portée de Vittel (Vosges). Elle a été capturée le 17 juillet 4942. CHRYSOPA VENTRALIS Curt., var. JoporTi Lacroix (1). — Nous avons décrit cette variété à la Société entomologique de France. Ventralis type a été signalé dans notre deuxième liste. La variété a été capturée par nous dans la forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres), le 24 juin 1912. CHRYSOPA PRASINA Burm. — Nous avons déjà signalé plusieurs variétés de prasina. Dans nos chasses de 1912 nous avons rencontré deux formes inté- ressantes sur lesquelles nous demandons l'autorisation d’insister un peu. Elles se distinguent des autres formes par la présence, sur la partie dorsale de l'abdomen, de points disposés en groupes. Le R. P. Longinos Navas a décrit (2) deux variétés ayant cette particularité. Nous donnerons ici leurs caractères. À. — Variété nEsPERSA Navas. —— « Palpi nigro annulati, ultimo articulo toto nigro. Prothorax duobus punctis discalibus nigris ante medium, duobus fuscis pone medium. Stigma pallide viride. « Abdomen sinqulis segmentis dorso sex punctis nigris noltalis, duobus an- (4) J. Lacroïx., — Deux variétés nouvelles de Chrysopides de France, in Bull. Soc. Ent. de France, 1912. (2) R. P. Loncinos Navas, $S. J. — Notas Entomologicas. 3. Excursiones por los alrededores de Granada, in Bol. Soc. Arag. de Cienc. Nat., 1911. J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 103 terioribus, quatuor posterioribus; stria item laterali nigra juxta connectivum; _segmentis ventralibus aliquot puncltis fuscis. » Nous avons trouvé, dans diverses courses entomologiques, des prasina que nous rapportons à cette variété respersa Navas malgré la différence qui semble les placer un peu à côté. En étudiant, sur Le vivant, ces exemplaires, _ nous leur avons reconnus deux facies : Facies 1. — Abdominis primum secundumaque (figure 2) segmentum jerunt in dorso duo tantum puncta nigra; terlium, quartum, sexlum, seplimumque segmentum jferunt in dorso sex puncla nigra; quorum duo sunt in anteriore parte, qualuor autlem in posteriore. Facies 2. — Unumquodque segmentorum abdominis fert in dorso duo tantum puncta nigra (figure 3). Il faut encore ajouter que les points du prothorax et du mésothorax (voir les figures 2 et 3) diffèrent aussi de respersa. Mais devons-nous pour cela créer un nom nouveau pensant avoir affaire à une forme véritablement nouvelle ? Nous ne le pensons pas et le R. P. Longinos Navas à qui nous avons exposé notre façon de penser nous a approuvé. Prasina est excessivement variable. Ceci nous conduit a dire qu'il faut surtout considérer des groupes de varia- lions présentant un ou plusieurs caractères saillants et communs unissant les individus. Lei il s’agit de points dorsaux sur l'abdomen qui donnent à ces formes une place véritablement à part et dont le nombre peut varier de deux à Six. Nous ajouterons que var. respersa Navas n'a pas de ligne arquée sous les antennes. Nous avons capturé nos exemplaires à Bessines, La Tranchée près Niort (Deux-Sèvres) et à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure). Niort. J. LACROIX. [A suivre). NOTES: SPECIALES ET LOCALES Une aberration nouvelle d'Erebia Neoridas Boisduval (LÉPIDOPTÈRE RHOPALO- CÈRE). — Pendant le mois d’août 1911, en compagnie de nos collègues de la Société entomologique de France, MM. H. Brown et le Dr P. Acheray, de Paris, nous avons eu le plaisir de capturer, au mont Ventoux (Vaucluse), en grande quantité, le gracieux lépidoptère diurne qui porte le nom d’XZrebia Neoridas Boisduval. Sur le versant méridional de cette montagne, dont la crête va de l'Est à l'Ouest et s'élève jusqu'à 1.908 mètres d'altitude, Ærebia Neoridas ne descendait guère au-dessous de 1.000 mètres, en pleine zone des chênes blancs (Quercus pubescens Willd.), et s'élevait jusqu’à la limite supérieure des hêtres (Fagus silvatica L.), vers 1.500 mètres. Sur le versant septentrional, nous l’avons aussi rencontrée, tout aussi abondante, au milieu d’août, à la fontaine du Coutrat, vers 1.450 mètres. . Par l’étude des nombreux individus rapportés de cette excursion de 17 Jours, il est facile de voir que cette espèce d’Zrebia est assez variable pour la taille et la coloration. La fascie rougeâtre du dessus des ailes supérieures est plus ou moins vive et se dégrade quelquefois jusqu’au jaunâtre, surtout chez les ©. Elle porte en général trois ocelles noirs pupillés de blanc. Mais le nombre de ces ocelles est très variable. Il va de 2 à 5. M. Ch. Oberthür dit (Ztudes de Lépidoptérologie comparée, IIT, p. 324) posséder des sujets qui ont « même 6 ocelles sur les ailes supérieures », La fascie fauve du dessus des ailes inférieures est parfois à peine indiquée, mais elle est en général bien marquée et formée de 3 à 5 taches rou- geâtres Juxtaposées. Quelquefois elle est dépourvue d’ocelles ; d’autres fois ces ocelles sont très petits et non ponctués de blanc ; au mont Ventoux, nous avons trouvé des exemplaires qui en comptaient jusqu’à 5. En dessous les ailes su pé- rieures seules portent des ocelles et ils y sont généralement mieux marqués qu’en dessus, mais pas toujours en même nombre. La coloration du dessous est aussi plus ou moins foncée chez les comme chez les Q, mais toujours beaucoup plus claire chez celles-ci. AT eu X SD À 104 Notes spéciales et locales. Deux exemplaires Q ont particulièrement attiré notre Ron même sur le terrain de chasse. Le premier, capturé dans le quartier de Perrache, vers 1.100 mètres d'altitude, le 15 août, à la tache fauve des ailes supérieures normale comme dimension, mais très pâle et sans aucune trace d’ocelles en dessus comme en dessous; le dessus des aïles inférieures porte une fascie formée de 5 taches fauve clair sans aucune trace d’ocelles. Le deuxième sujet, pris le 16 août, dans le quartier de Combe-Brune, vers 1.300 mètres d'altitude, un peu plus grand que le précédent, a les fascies des ailes un peu plus rougeâtres, mais sans autre ocelle en dessus et en dessous qu'un petii point noir, non pupillé de blanc, sur la tache fauve anale du dessus des ailes inférieures. Pour désigner cette singulière aberration qui me paraît n’avoir pas encore été signalée jusqu'ici, je proposerai le nom de venturiensis qui rappellera son pays d’origine, le mont Ventoux, en latin mons Venturius, bien traduit en provençal par son appellation de Ventour. L’aberration que signale M. Ch. Oberthür, dans l’ouvrage précité, forme le passage entre le type et notre aberration'venturiensis. Voici ce qu’en dit le Maître français : « Une Q prise à Digne, en septembre 1897, est dépourvue sur le dessous des ailes supérieures de toute ocellation noire. Le dessus des ailes montre seule- ment 2 petits points noirs sans pupille blanche ». L’opportunité d’un nom nouveau, pour désigner une aberration chez une espèce très variable, est certainement discutable, Mon excuse sera qu 211 s’agit là d’une forme extrême, d'aspect inattendu, pour laquelle un nom servira à fixer les idées. Avignon. D' A. CHOBAUT. Contribution à la Faune des Diptères du Nord de la France. — J’ai eu la bonne fortune de capturer, en septembre dernier, dans le Bois des Clercs,. terroir de Mainil-les-Ruit (Pas-de-Calais), une grande partie des espèces françaises de la famille des Platypezidæ. Je les al prises plusieurs fois au vol, maïs le plus sou- vent sur les feuilles des arbres, où elles tournent continuellement en cercle d’une façon tout à fait caractéristique. Voici la liste des espèces recueillies : D ne antennata Lett. — Je la possède également de Trescault (Pas-de- alais). Callimyria speciosa Meig et C. amæna Meig. Platypeza consobrina Zett.; P. modesta Zett.; Prufa Meig; P. hirticeps Verrall.; P. infumata Halid. Je possède, de Fampoux, près d'Arras, un exemplaire de Platypeza furcata FII., capturé en juillet 1912, et M. le docteur Van Oye a pris à Lille Platypeza dorsalis Meig qui habite sans doute aussi le Pas-de-Calais. Le genre Platycnema Zett. n’est pas représenté dans ma collection et je ne possède qu’un seul exemplaire d’'Opetia nigra Meig pris à Lille (docteur Van Oye). Vraisemblablement, cette espèce se retrouvera dans la région de l’Artois. Depuis six ans, je n avais capturé que deux Platypezides et le docteur Van Oye, de son côté, n avait guère été plus favorisé. Or, dans la localité citée plus haut, J'aurais pu, si la pluie continuelle n’y avait mis ‘obstacle, en prendre des centaines au début de septembre dernier. À propos de Palloptera pulchella Rossi. Dans le même Bois des Clercs, j’ai capturé un exemplaire de Palloptera pul- chella Rossi. J'en ai vu un autre provenant de Maiïlly-Maillet, entre Somme et Pas-de-Calais. Sa constatation dans ces deux localités, qui jalonnent la ligne Dunkerque-Rambouillet, infirme l'opinion des docteurs Van Oye et Bouly de Lesdain qui assignaiïent à cette espèce un caractère erratique dans le Nord et expliquaient par une introduction fortuite sa présence à Dunkerque. M. le docteur Villeneuve avait donc pleinement raison de la dire très répandue en France (Voir #. d. J. N., décembre 1910 et janvier 1911). Je la crois cependant très rare dans le Nord puisque depuis vingt ans, à ma connaissance, on ne l’y a capturée qu’en cinq ou six exemplaires. O. PARENT. Inston Saint-Joseph, Arras. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. LA AL LL LL LL LR DL LD LL D DT DT D LL. Imp. Obertbür, Renuas—Paris (1562-13) #4 LT FF” sc sil à dt 1er Juillet 1913 — Ve Série, 43° Année _ N° 511 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE (Fin) 2. — Variété AMABILIS Navas. — « Linea arcuata rubra ante antennas. Prothorax linea duplici fusco-rubra longitudinali, medio in punctum obscu- rum fusca. « Abdomen singulis segmenlis dorso 6 punctis fusco-rufis notatis... » L'exemplaire capturé par nous et que nous rapportons à var. amabilis doit être ainsi décrit, pour montrer ses différences : Caput magis subjlavo est colore; fert striam fuscam curvam sub utroque antennarum intra oculos. Prothorazx fert in dorso puncta satis ampla, nigra, ante quæ est tractus brevis colore subfusco. Abdominis primum, secundum, tertium, quartum, quintumque segmentum ferunt in dorso duo tantum puncta nigra; sextum autem septimumque seg- mentum in dorso ferunt quatuor tantum puncta nigra (figure 4). Ainsi notre exemplaire pris au Moulin de Comporté près Niort (Deux-Sèvres) s éloigne assez de la vraie amabilis Navas. Il n’a pas les deux bandes brun rougeâtre du dessus du prothorax et le nombre des points dorsaux de l'ab- domen n’est pas le même. Nous ne croyons cependant pas devoir séparer notre spécimen de amabilis et en faire, du moins pour l'instant, une variété nouvelle très voisine. CHRYSOPA PRASINA Burm., var. OBSOLETA Navas. — Nous rapportons à cette variété un exemplaire trouvé par nous à La Tranchée près Niort (Deux-Sèvres), le 13 juillet 1912. Les points du mésothorax sont totalement effacés et ceux du prothorax peu appréciables, très vagues. Nous noterons aussi que Îles nervules en gradins sont presque totalement vertes et les lignes noires du côté de l'abdomen réduites. | CHRYSOPA NOVEMPUNCTATA Navas. — Cette espèce a été récemment décrite par le R. P. Longinos Navas (1) qui la signale de Blois (Loir-et-Cher). CHRYSOPA FORMOSA Brau., var. GELINI, var. nov. — Punclum nigrum unum in corniculorum artliculo primo, in facie supericre, ad basim omnino. Aïles assez fortement irisées. Ailes supérieures. — Nervules costales noires en entier. Les radiales lon- guement noires à l'extrémité supérieure avec seulement un point de la même couleur à l'extrémité inférieure. Première et deuxième nervules intermédiaires entièrement noires; les autres seulement aux extrémités. Les dernières peuvent même être totalement vertes. (1) R. P. LoxGrxos Navas, S. J. — Crisopidos y Hemerobidos nuevos o criticos, in Broteria, vol. X, 1912. 106 J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névropières de France. Nervules gradiformes 6/7 noires en entier. Presque toutes les nervules de la base entièrement de cette couleur. Secteur radial noir à son origine. Cellule procubitale typique noire dans sa moitié terminale. Ailes postérieures. — Nervules costales noires en entier, les dernières moins marquées. Les radiales noires à l'extrémité supérieure. Toutes les nervules de la base entièrement vertes. Presque toutes les nervules en gradins (/7—6/71) entièrement vertes. Cette variété a été trouvée à Fouras (Charente-Inférieure) par M. Gelin à qui nous la dédions. CHRYSOPA FORMOSA Brau., var.? DECEMPUNCTATA, Var. nov. — Punctum singulare colore fusco nigro propriore in facie infra punctum quod est inter cornicula. Aïles très sensiblement comme dans formosa jormosa. Nervules en gradins 7/9—-7/8 à l'aile supérieure et 5/8—6/7 à l'inférieure. Nous avons trouvé plusieurs exemplaires de cette forme à Chätelaillon (Charente-Inférieure), en 1911 et 1912. CHRYSOPA ABBREVIATA Curt. — Cette espèce nous a été donnée par notre collègue M. D. Lucas, qui l’a prise à Paris-Plage (Pas-de-Calais), le 21 juin 1919: CHRYSOPA DORSALIS Burm. — Cette espèce est rare. Elle est assez voisine de perla L., mais s’en distingue par ses nervures costale et sous-costale noires sur une certaine longueur. M. Gelin en a pris un exemplaire dans la Forét de Chizé (Deux-Sèvres), le 23 juin 1912. Elle est encore citée, per le R. P. Lon- ginos Navas, d'Espagne et de Crimée. HYPOCHRISA NOBILIS Hevden. — C'est encore dans la Forét de Chizé (Deux- Sèvres) que nous avons capturé ce bel insecte, le 21 mai 1912. M. Revelière l’a également pris le 3 mai 1912 à Blain (Loire-Inférieure). Rambur (1), sous le nom d'Hemerobius elegans Burm. la signale des environs de Paris et de Château-du-Loir. g) Famille des Hémérobides. BORIOMYA CONCINNA Steph. — Nous l’avons trouvé à Niort (Deux-Sèvres) le 16 juin 1912. BORIOMYA QUADRIFASCIATA Reuter. — Sud de la France (W. J. Lucas). BORIOMYA SUBNEBULOSA Steph. — M. W. J. Lucas cite cette espèce de Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales). MEGALOMUS PYRALOIDES Ramb. — Trouvé à François (Deux-Sèvres), le 10 juillet 1909, par M. Gelin. Rambur le signale des environs de Paris. h) Famille des Mantispides. MANTISPA STYRIACA Poda (— pagana Fabr.). — M. Gelin a pris cette espèce à François (Deux-Sèvres), en août 1879 et à Collioure (Pyrénées-Orientales), le 25 juin 1912. i) Famille des Conioptérygides. Nous ajouterons aux Conioptérygides de la faune française déjà signalés le Coniopteryx tineiformis Curt. Nous avons trouvé cette espèce un peu partout dans le département des Deux-Sèvres, en juillet et août. j) Famille des Raphidides. RAPHIDIA MACULICOLLIS Steph. — M. Revelière a capturé cette espèce à Blain (Loire-Inférieure), en avril 1942. (1) RAMBUR. — Insectes névroptères, 1842, p. 427. PA *ABN 220 DWD “TBA UN DUISDAA DOS AUD — FOI ‘(OUHOF 08) SUAUN UN ELEET IBA ang Duispad ndoshaiy) — ‘€ ‘O1 ! . 107 ET PR LE 7 e2 PCI LELETTI- === ANT ASS s de France. ) # èr 7 / ‘(OULIOT o1f) SEABN DS49dS94 ‘TEA LUINg PUSVAd DAOSRAYD — ‘R OI *XBIOUJOIA J9 SOJIOIP SO[IV ‘XIOIOUT PT9PAA IRA 27 air COS fe fi. Es DS jt QUE Le AS uuyos s0bmna ndosh4iy) p'OLI ontribulion à l'étude des Névropt RS AE eue Chaos AR PE lies RCE <" LÉ ea Tee RENE NT) ne RSR nie L RAS TEE È © << = ti ob itil F TTITETEREES ce e RE TT Le tone dE PU VE Tan tr ra TE 1e < RS ve: > Dal au) \ ER PA A LE Sc % Lines à — PS Tr SES ÉNR ES ATE E S # ; MR PEN TVA ARS Ds age AVE 1 Te fe Due Enr Li — Sex VA \ RE UT CU Nous EC: ON ON ETAT = PRE e RE Pr eee QU a LEA Fr + ee Ar + LE rs Æ pt AA À “+ AL ETT dt à je À SD. SEA = { à se re ere 7% À 4 K ET ET He \] LA r. RL. CIC. ; 4 : ' j ee 18 1 2 d 108 J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. k:) Famille des Psocides. Nous ne citerons encore aucun Psocide, nous réservant de donner, pour ces insectes, une liste spéciale. l) Famille des Termitides. CALOTERMES FLAVICOLLIS Fabr. — Cité par Rambur du midi de la France. TERMES LUCIFUGUS Rossi. — Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure). m) Famille des Panorpides. AULOPS ALPINA Ramb. — Cette espèce nous a été envoyée par M. Coulon, dans un lot de Névroptères à étudier appartenant au Musée d'Histoire natu- relle d'Elbeuf. Deux exemplaires © trouvés en Seine-Inférieure. Rambur cite l'espèce de la vallée de Chamonix. PANORPA ANNEXA Sélys. — Nous ferons une note spéciale sur cette espèce. Nous nous contenterons, ici, de la signaler comme appartenant à la faune de France. B. — SOUS-ORDRE DES TRICHOPTÈRES Lors de la publication de nos deux premières listes sur la faune névropté- rique de France, nous ignorions les intéressantes notes que M. R. Martin avait publiées sur les Trichoptères (1). Elles mentionnent cependant un certain nombre d'espèces de ce sous-ordre ; nous en donnons quelques-unes ici. Quoiqu'elles aient été déjà signalées, nous les ajoutons à nos listes qui doivent, avant tout, former un ensemble le plus complet possible. 1. — Section des Inéquipalpes. a) Famille des Phryganides. PHRYGANEA STRIATA L. —— Nous avons vu cette espèce dans un envoi de Névroptères à étudier que nous a fait notre aimable correspondant, M. Josse. Elle a été prise par lui autour du lac-de Saint-Point (Doubs). Mac Lachlan la cite des Vosges (2). M. R. Martin la signale comme très commune du 1° mai au 15 juin dans le département de l'Indre. PHRYGANEA MINOR Curtis. Citée par M. R. Martin comme ayant été prise dans les environs de Paris par Pierson. PHRYGANEA OBSOLETA Hagen. — Citée des Vosges par KR. Mac Lachlan. NEURONIA CLATHRATA Koll. — Un certain nombre d'exemplaires pris autour du lac de Saint-Point (Doubs) par M. Josse. NEURONIA RUFICRUS SCOp. — Assez commun dans le département de l'Indre en mai et juin (R. Martin). NEURONIA RETICULATA L. — Cité par M. R. Martin comme rare dans la partie montagneuse de l'Indre, en juin. Ces trois espèces de Neuronia sont assez faciles à séparer : Ruficrus a les ailes uniformément brunâtres, sans taches; la nervulation est saillante. Reti- culala L. a les ailes supérieures couvertes de nombreuses petites taches brunes; les inférieures également un peu mouchetées dans la région apicale. Clathrata a la nervulation moins saillante que dans rujicrus. De plus les ailes ont plusieurs taches assez mal définies. Enfin les pattes sont jaunâtres (plus ou moins foncées) avec seulement la base des cuisses noire. ) René MarTiN. — Les espèces françaises des familles des Phryganines, Limnophilines, Leplocérines et Séricoslomatines, in Feuille des Jeunes Naluralistes, 1892. (2) R. Mac LacuLan. — Monogr. Revision and Synopsis of the Trichoptera of the Europ. Fauna. London, 1874-1884. | | | | ES ST ni it ain PET PONT NE TI 7 0 dt ms amené ee À. ns de th mn its tua amine à bis \ | | | | | 7 J. LACROIX. —— Contribution à l'étude des Névroptères de France. 109 b) Famille des Limnophilides. GRAMMOTAULIUS NITIDUS Müll. —— Cette espèce se distingue très aisément de atomarius F. par ses ailes antérieures plus aiguës, plus pâles et aussi _ par l’étroitesse plus grande de celles-ci et le sub-parallélisme des bords costal et marginal postérieur. Elle nous a été envoyée de Saintes (Charente-Infé- rieure), en juin 1912. Elle est citée du département de l'Indre de mai à no- vembre par M. R. Marlin. LIMNOPHILUS GRISEUS L. — Nous avons trouvé cetle espèce dans un des envois que nous à fait M. Josse. Capturée par ce dernier sur le lac de Saint- Point (Doubs). | DRUSUS DISCOLOR Rambur. — Cité du Val d'Isère (Savoie), par M. W. J. Lu- Cas. c) Famille des Séricostomides. SERICOSTOMA PEDEMONTANUM M’. L’. — Partie montagneuse de l'Indre (R. Martin). Le même auteur le cite également de la Haute-Vienne et de la Creuse. R. Mac Lachlan l'indique du Dauphiné. SCHIZOPELEX FURCIFERA M’. L’. — Mac Lachlan mentionne cette espèce des Pyrénées-Orientales. BRACHYCENTRUS SUBNUBILUS Curt. — Cette espèce a été trouvée en Alle- magne. M. R. Martin la cite comme très commune dans le département de l'Indre. Il l'indique également de la Vienne, la Haute-Vienne et l'Indre-et-Loire. SILO PALLIPES Fab. — Saône-et-Loire et Vosges (Mac Lachlan); Indre, com- mun du 40 mai au 10 juillet (R. Martin). Nous avons trouvé cette espèce à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), le 6 avril 1912. SILO PICEUS Brauer. — Indre, Creuse et Haute-Vienne. Commun du 25 mai au 25 juillet (R. Martin). Mac Lachlan cite l'espèce des Pyrénées et du dépar- tement de Saône-et-Loire. SILO NIGRICORNIS Pictet. — Cité par Mac Lachlan de la Saône-et-Loire et de l'Isère. OLIGOPLECTUM MACULATUM Fourcroy. — Très commun dans l'Indre et la Haute-Vienne, du 10 mai au 15 septembre (R. Martin). MICRASEMA SETIFERUM Pictet. — Vosges (Mac Lachlan). CRUNÆCIA IRRORATA Curt. — Saône-et-Loire et Vosges (Mac Lachlan). 2. — Section des Equipalpes. a) Famille des Leptocérides. BERŒA PULLATA Curtis. — Mac Lachlan cite l'espèce de la Savoie et des Basses-Pyrénées. BERŒA MAURUS Curtis. — Indre, Creuse, Haute-Vienne (R. Martin), Mac Lachlan le mentionne de la Saône-et-Loire, de l'Aude, du Cantal et des Basses- Pyrénées. LEPTOCERUS COMMUTATUS ? M’. L'. — Pris par M. Gelin à Francois (Deux- Sèvres), le 20 septembre 1912. LEPTOCERUS SENILIS Burm. — Indre. Commun de mai à août (R. Martin). LEPTOCERUS ALBOGUTTATUS Hagen. —— France centrale (R. Martin). LEPTOCERUS ATERRIMUS Steph. — M. R. Martin le dit très commun partoul du 25 mai au 25 août. LEPTOCERUS CINEREUS Curtis. — Très commun en France, d'après M. R. Martin. LEPTOCERUS ALBIFRONS L.— Rare dans le département de l'Indre (R. Martin). LEPTOCERUS BILINEATUS L. — Mac Lachlan le cite de Saône-et-Loire. 110 J. LACROIX. Contribution à l'étude des Névroptères de France. LEPTOCERUS DISSIMILIS Steph. — Mac Lachlan cite cette espèce comme appartenant à la faune de France. M. René Martin l'indique de la Haute- Vienne, la Creuse et l'Indre. LEPTOCERUS RIPARIUS Albarda. — Jndre, Vienne, Haute-Vienne, Indre-elt- Loire (R. Martin). HOMILIA LEUCOPHŒEA Ramb. Cité par Rambur (4) des environs de Paris, Maine-et-Loire (Millet), Indre. Très rare en juin (R. Martin). TRIÆNODES OCHREELLA M’. L’. — Très commun dans le département de l'Indre, du 25 mai au 25 août (R. Martin). ADICELLA REDUCTA M’. L’. — Saüne-et-Loire (Mac Lachlan), Indre, Vienne, Indre-et-Loire, en juin et juillet (R. Martin). OECETIS NOTATA Ramb. — Cité par Rambur (4) des environs de Paris et de Château-du-Loir (Sarthe). OËCETIS LACUSTRIS Pictet. — Nous avons pris cette espèce à Sainte-Pezenne (Deux-Sèvres), le 25 juin 1911. OECETIS TRIPUNCTATA EF. — Nous l'avons trouvé sur le Canal Saint-Martin près Niort (Deux-Sèvres), le 6 juillet 1911. Nous n’avions pas tout d'abord étudié sérieusement les espèces de ce genre. Elles sont assez rapprochées les unes des autres. Néanmoins par l'étude de la nervulation on arrive à en faire des groupes qu'il devient plus facile de différencier ensuite. SETODES LUSITANICA M”. L’. — « Observée du » juin au » août sur la Creuse et l’'Anglin, dans le département de l'Indre » (R. Martin). b) Famille des Hydropsychides. HYDROPSYCHE PELLUCDULA Curt. — Brides-les-Bains (Savoie), Amélie-les- Bains, Bagnuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), d'après M. W. J. Lucas. c) Famille des Policentropides. POLYCENTROPUS FLAVOMACULATUS Pictet. — Niort et environs (Deux-Sèvres), en mars, avril, mai. d) Famille des Philopotamides. PHILOPOTAMUS LUDIFICATUS M’. L’. — Cité de Brides-les-Bains (Savoie) par MANN Eucas e) Famille des Rhyacophilides. RHYACOPHILA TORRENTIUM Pictel. — Val d'Isère, Brides-les-Bains (Savoie) d'après M. W. J. Lucas. RHYACOPHILA TRISTIS Pictet. — Citée par M. W. J. Lucas, du Vernet (Pyré- nées-Orientales). RHYACOPHILA PERSIMILIS M. L’. — Amélie-les-Bains (W. 3. Lucas). Niort. J. LACROIX. N. B. — Nous avertissons les lecteurs que nous avons omis, dans les quatre dessins de ce travail, la nervule sous-costale placée non loin de la base des ailes. Le même oubli a d’ailleurs était fait dans les figures d'un travail précédent paru dans cette Fevue : Quelques anomalies chez les Chry- sopides. De plus, dans la figure 4 du présent article, les deux traits placés à gauche et au-dessous de l'aile inférieure sont plus grands que nature (les dessins n'ayant été réduits que de 1/3). JE {) Rameur. — Insectes névroplares, 1842. ( £ 2 { À D' J. VILLENEUVE. —Diplères nouveaux ou intéressants. 111 DIPTÈRES NOUVEAUX OU INTÉRESSANTS Parmi les Diptères recueillis en Algérie, soit par M. Lesne, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, soit par M. Bleuse, Entomologiste à Rennes, plusieurs m'ont paru inédits et quelques autres assez intéressants pour exiger une mention spéciale. Ce sont les espèces suivantes : A. Scenopinus squamosus n. Sp., Q. Aïn-Sefra (Oran), mai-juillet; 2 © Q. Types dans ma collection, envoyés par M. Bleuse. Espèce de petile taille (2-3 mm.), d’un noir mat, semée sur le front, sur le thorax y compris les mésopleures, sur le scutellum et sur les bourrelets latéraux de la face dorsale de l'abdomen, de petites squames blanchâtres, saillantes, non serrées. A l’ex- trémité de l'abdomen, de même que sur le ventre et les sternopleures, les squames sont remplacées par des poils plus fournis de coloration identique. L'abdomen est déprimé entre les bourrelets latéraux, glabre et d'un noir assez brillant: le ventre est terne; tergites et sternites sont limités"chacun par un trait blanc jaunâtre sur leur bord postérieur. Antennes et palpes noirs. Pattes brunes : tarses antérieurs noirs; tarses intermédiaires comme les précédents, mais le pro- tarse blanchâtre à son origine: tarses postérieurs blanchâtres, les 4 premiers articles maculés de noir, le dernier noirâtre, Aïles hvalines; les cellules, à l'exception des cellules costale, sous-costale, médiastine, basale antérieure et discoïdale, marquées d’une lache brunâtre. La petite nervure transversale est sise au 1/3 postérieur de la cellule discoïdale; la 1" cellule postérieure nullement rétrécie à son extrémité distale (voir la figure: le bord postérieur de l’aile, plié plus ou moins sur les 2 individus, n’a pu être reproduit exac- Aile de Scencpinus squamosus, NOV. Spec. tement). 2. Hybos striatellus n. sp., Cet ©. Cette capture de M. Lesne porte l'étiquette d'origine : « Oued Zous, 13 oct. 1908. » Un O' et une © sont la propriété du Muséum de Paris; un autre est conservé dans ma collection. Espèce de taille ordinaire, noire, à pruinosité cendrée sur le thorax et le scutellum; il en est de même sur l'abdomen où la plupart des segments sont cependant dénudés dans leur moitié postérieure au moins et apparaissent alors d’un noir assez brillant. L'hypopyge en dessus chez le &, les 2 derniers tergites chez la © sont fortement pruineux. Les soies dorsales du thorax sont noires, la pilosité abdominale d’un blanc roussâtre. Aïles hvalines, à stigma pâle. Balanciers couleur crème. Pattes d'un rouge testacé; les hanches cendrées: les trochanters d'un noir brillant. Les tibias postérieurs sont noirâtres du côté tourné vers les cuisses: celles-ci ont une large bande noire qui s'étend à leur face externe depuis l'origine jusque vers le milieu ou même au delà. Les cuisses des 2 paires de pattes antérieures ont leur bord supérieur plus où moins noirâtre et les libias des pattes de devant sont en majeure partie rembrunis. Les 3 ou 4 derniers articles de tous les tarses obscurs. Les protarses postérieurs n'ont pas d’aiguillons disséminés sur leur face plantaire: les cuisses postérieures ont 3 rangées d'épines noires en dessous, la rangée la plus interne occupe seulement la moitié hasale des fémurs chez le © et manque totalement sur la ©. Quant aux pattes de devant, elles ne présentent pas chez le © de longue villosité aux tibias et n'ont qu'une villosité ordinaire, non très développée, aux tarses. 112 * DJ. VILLENEUVE. -—_Diplères nouveaux ou intéressants. Le Co‘ a l’hypopyge très renflé et d'un noir brillant en dessous; l'abdomen de la © est terminé par une lamelle roussâtre, bifide au bout. 3. Rhinoœstrus purpureus Brauer. Sidi-0kba, mai 1885; un individu pris par M. Bleuse. 4. Cephalomyia maculata Wied. Même localité, même date; un individu capturé aussi par M. Bleuse. . Millogramma algirum Macq. Perrégaux (Oran), fin avril 1896; 2 GO de M. Bleuse. Cette espèce dont Macquart n’a connu que la Q appartient au groupe M. Germari Meig. — M. aurifrons L. Duf. La coloration de la face rappelle la première, mais le C' porte, comme M. aurijrons L. Duf. (= M. Girschneri Beck.), un long appendice sétiforme au dernier article des tarses antérieurs. Les autres articles de ces mêmes tarses sont hérissés de nombreux cils rigides et les tibias correspondants ont une rangée de longues soies sur tout leur bord antérieur. 6. Tachina marginella Wied. 2 Œ recueillis par M. Bleuse, à Aïn-Sefra (Oran), en mai 1896. Wiedemann n'a décrit qu'une © de Nubie. C'est une Miltogrammine fort curieuse par l'aspect des tarses antérieurs qui rappelle certains Dolichopus (Wiedemann) et aussi par la longueur des soies dont plusieurs sont déme- surées, du moins chez les Go que j'ai sous les veux. C'est ainsi qu'aux tibias antérieurs, on note, en plus d’une soie préapicale dressée en avant, la pré- sence de deux soies sises sur le côté externe l’une près du genou, l’autre vers le milieu, tellement longues qu'elles dépassent la longueur des übias; la 1" soie notopleurale est aussi longue que le thorax; le 1% et le 4° segment de l'abdomen sont nus, par contre sur le 2° segment il existe une paire médiane de soies marginales couchées et ondulées qui atteignent tout à fait l'extrémité abdominale; une paire de soies pareilles et aussi longues se voit également sur le 3° segment. Cette espèce, pour laquelle je propose un nom de genre nouveau, Dolicho- tachina, paraît bien voisine de celle du genre Hoplocephala Macq. par sa coloration d’abord qui est toute obscure à l’exception de la partie postérieure du scutellum et d’une large bande en zig-zag sur les flancs abdominaux, lesquelles sont blanchâtr comme dans le genre précité. Elle s’en éloigne par : veux nus — l'espace qui les sépare (au vertex, un diamètre oculaire transversal chez le ©) occupé presqu'’en totalité par la bande frontale — les soies frontales montrant une longue paire croisée vers le milieu du front et devenant lacuneuses en arrière: soies ocellaires longues et divergentes, 2 soies de longueur ordinaire de chaque côté du vertex. Les joues (genæ) présentent une rangée de soies qui, parties en haut du voisinage de l’arête faciale, se dirigent obliquement pour joindre l'extrémité inférieure de l'œil. Le reste de la face est conformé comme chez Hoplocephala; les antennes occupent les 4/5 de la fossette, le 3° article mesure environ 2 fois 1/2 la longueur du 2°, le chète est épais à son origine même, ténu et brièvement villeux au delà. De même le c a 3-4 soies orbi- taires. -— Thorax : 0 soie acrosticale; 2 + 2 soies dorsocentrales: soies sler- nopleurales — 4 + 1. — Scutellum avec 2 soies de chaque côté, les apicales parallèles et non redressées. — Ailes avec la nervation de Millogramma- Hoplocephala; la petite nervure transversale opposée à la terminaison de la 4 nervure; la nervure transversale postérieure située vers le milieu de lin- lervalle qui sépare la petite nervure transversale et le coude de la 4° nervure. 7. Neæra Bleusei n. Sp., ©. Aïn-Sefra (Oran), mai 1896: de M. Bleuse, à qui je suis heureux de dédier celle espèce. D' J. VILLENEUVE. —Diptères nouveaux ou intéressants. Fr3 Aspect et coloration de N. amasiæ B. B., dont elle se distingue par la taille exiguë (3 mm. 1/2), par l’aile qui présente 2 cils petits, suivis d’un cil long, serrés à l’origine de la 3° nervure; 4 forts cils un peu espacés sur la 1" ner- vure à partir de sa naissance et 2 cils courts plus éloignés vers sa terminaison. Cette ciliation sur 2 nervures est à peu près la même que celle de Thryp- tocera pomonellæ Schnabl et Mokrzecki (Revue russe d'entomologie, n° 3-#, p. 211-214, août 1903); mais G. Bleusei diffère de cette espèce en plusieurs points : le chète antennaire a le 1° article distinct seulement, le 2° allongé, le 3° coudé sur le précédent, 2 fois plus long et progressivement atténué jusqu'au bout. Les palpes difficilement visibles sur l'unique individu que je possède m'ont semblé courts et noirs (?). Le thorax est couvert d'une prui- _nosité d'un cendré clair, rayée de 4 lignes noires; 4 soies dorsocentrales après “la suture; soies sternopleurales — 2 + 1, non en tr iangle équilatéral. Abdo- men entièrement noir, sans trace d'incisures blanches. Nervure transversale apicale de l'aile droite; 1° cellule postérieure nettement ouverte. — Enfin, T. pomonellæ est plus grande (4-5 mm.). Le type de Neæra Bleusei n. sp. fait partie de ma collection. 8. Loxocera algerica n. sp., C' et Sainte-Croix-de-l'Edough, en octobre; de M. Lesne. Remarquable par les antennes très longues, dépassant cuisse et tibia réunis des pattes antérieures. Le chète est très court chez le © (1/6 environ de la longueur des antennes), plus long chez la Q et pubescent (à peine la 1/2 des antennes qui sont légèrement plus courtes que chez le o. Tête d’un rouge testacé: le triangle frontal noir ainsi que 2 taches situées à la partie supérieure de la face postérieure de la tête; celles-ci se touchent plus ou moins sur la ligne médiane et là sont rattachées au triangle frontal. Antennes noires; chète épaissi à son origine, blanchâtre. Palpes testacés. Thorax rouge testacé; épaules noires. La partie antérieure du thorax comprise entre les épaules est occupée par 3 bandes noires distinctes ou plus souvent fusionnées; seule la bande médiane s'étend au delà, jusqu'à lextré- mité du scutellum. Le mésophragme (métanotum) est également noir et, sur les flancs, existe une large tache de même couleur sous l'insertion des ailes (ptéropleurale). Abdomen noirâtre, maculé par places de brun rougeûtre sur les côtés des segments. Pattes d'un testacé clair. Ailes grisâtres, parfois un peu estompées le long des nervures: balanciers d’un jaune pâle. La pilosité générale de l’insecte est blanchâtre; plus blanches sont 2 franges qui garnissent, l’une la région notopleurale, l’autre le bord inférieur des mésopleures. Taille : 5-6 mm. (sans les antennes). Les exemplaires originaux ont été partagés entre le Muséum de Paris et ma collection. 9. Lonchæa jugax Beck. Sainte-Croix-de-l'Edough, en octobre (capture de M. Lesne qui l’a aussi obtenue d’éclosion d’une larve trouvée sous l'écorce du tronc d'un chène- liège mort). 10. Siphonellopsis lacteibasis Strobl. M. Bleuse m'a envoyé 3 individus de cette espèce qui n'élait connue que d'Espagne et qu’il a prise à Aïn-Sefra et à El-Kreider (Oran) en mai. 11. Chloropisca sulcifrons Beck. Aïn-Sefra, mai 1896; 2 exemplaires de M. Bleuse. Rambouillet. D° J. VILLENEUVE. 114 Notes spéciales et locales. a = NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Adaptation du Gongyle ocellé, au territoire de Marseille. — I] y a treize ans environ, un naturaliste du Muséum de Marseille, le regretté docteur Hagenmüller, laissa, en mourant, trois Gongyles ocellés, Gongylus ocellatus (Weyler) qu'il avait reçus de la province d'Oran. Ces Sauriens furent mis en liberté dans les terrains qui avoisinent le Palais Longchamp, et ne tardèrent pas à tomber dans l’oubli. Or, quelques années plus tard, les jardiniers chargés de l’entretien des jardins annexés au Muséum me signalaient la présence d’une espèce de Lézard qu’ils ne connaissaient pas et me remettaient un de ces reptiles fraîchement tué; je n’eué pas de peine à reconnaître un Gongyle, et Je pensai aussitôt à ceux qui avaient été lâchés aux abords du Musée. l Moi-même, J’eus ensuite l’occasion d'en découvrir plusieurs dans ces parages, et depuis, il n’est pas rare de trouver leurs petits cadavres mutilés par les chats. Il résulte de ces constatations premières que les Gongyles se sont reproduits dans cette partie du territoire, qu’ils y ont étendu leur aire de dispersion et se sont par conséquent parfaitement adaptés à notre climat. Seulement, ils ont déjà subi, en un temps aussi court, une légère modification portant sur la coloration. Leur nuance générale est beaucoup plus foncée que celle de leurs ascendants de la province d'Oran, et, par suite de cette modification de la couleur fondamentale, les raies latérales claires dont ils sont ornés apparaissent beaucoup plus blanches. La taille des sujets adultes que j'ai eus en mains est sensiblement la même que celle du type. Les mouvements de nos Gongyles sont assez vifs, sans égaler cependant l’agilité des Lézards gris avec lesquels ils vivent. Un sujet découvert à l’occasion d’un terrassement, au commencement de l’hiver dernier, est resté en léthargie pendant tout l’hiver, dans une boîte placée dans une pièce non chauffée exposée au nord. Je l’ai relâché plein de vigueur, par une belle journée de mars et ne l’ai pas revu depuis. Il est très probable que ces animaux qui, aux abords du Muséum n’ont d’autres ennemis que les Chats, échapperont à la destruction à en juger par leur nombre toujours croissant, et, 1l n’est pas impossible que les lois de l’adaptation auxquelles ils semblent se soumettre leur imposant, par la suite, des modifications plus pro- fondes que celles que nous avons pu déjà constater, les différencient assez du type oranais pour leur donner la valeur d’une forme qui deviendrait : Gongylus ocel- latus, forme Massiliensis. | Marseille, Muséum d'Histoire naturelle. D' G. Srép1. Le Zonites algirus L. dans les Albères. — La présence de cette espèce dans les Pyrénées-Orientales à déjà été signalée, il y a longtemps, par plusieurs auteurs. L'abbé Dupuy (Æistoire naturelle des Mollusques terrestres et d'eau douce qu vivent en France, 1847-1851) dit que Zonites algirus L. vit sur toutes nos côtes méditerranéennes depuis les Pyrénées-Orientales jusqu'aux Alpes, et qu’il l’a recueilli lui-même dans toutes les stations importantes de Perpignan à Toulon. En réalité, ce Mollusque, qui manque à la faune espagnole, n’est pas davantage indigène dans notre ancienne province du Roussillon, et s’il s’est rencontré sur quelques points de la région et peut s’y rencontrer peut-être encore, nous savons par des documents certains qu’il y a été introduit et acclimaté. Le Zonites algirus L. est abondamment répandu dans nos départements méditer- ranéens à l'Est du Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, où on le rencontre à peu près partout. Contrairement à l’affirmation de l’abbé Dupuy, qui prétend que ce Gastropode a besoin pour vivre et prospérer de l'air marin et qu'il ne s'éloigne pas des côtes, il pénètre assez avant dans l’intérieur des terres, puisqu'il est encore commun dans le département de Vaucluse et qu'on le trouve jusque dans les parties méridionales de la Drôme et des Basses-Alpes. À l'Ouest, il a franchi le Rhône; il abonde dans le Gard, pénètre dans l'Hérault, se rencontre communément aux environs de Montpellier et dans plusieurs autres localités du département; il devient moins fréquent à mesure qu'on s’avance vers l'Ouest et disparaît complètement du côté de Béziers; 1l n’atteint pas les limites de l’Aude Notes spéciales et locales. 115 et ne figure pas dans la Faune malacologique de ce département par P. Fagot, 1896. Il est signalé pour la première fois, comme vivant dans les Pyrénées-Orientales, dans le Rapport de MM. Delocre et Companyo sur un tableau contenant une collection de Mollusques terrestres et fluviatiles du département des Pyrénées- Orientales, offert à la Société Philomathique par M. Aleron (Bulletin de la Société Philomathique de Perpignan, t. III, I'° partie, p. 85-105, 1837); mais les honorables auteurs du Rapport ont soin d’indiquer que l’espèce avait été rapportée de Mont- pellier par Companyo et déposée dans diverses localités; les individus se repro- duisirent et se conservaient encore en 1837. Nous n'avons pu connaître la date exacte de cette introduction, antérieure sans doute de plusieurs années à 1837; nous savons que Companyo avait fait ses études médicales à Montpellier et y avait été reçu docteur en médecine le 17 juin 1812; mais peut-être avait-il eu depuis l’occasion de retourner dans cette ville et d’y faire de courts séjours; nous n’avons rien trouvé à ce sujet. On peut voir encore au Muséum d'Histoire naturelle de Perpignan le tableau composé et offert par Aleron; l’espèce qui nous occupe y figure (Salle Depéret). En 1863, Companyo, dans son Histoire naturelle des Pyrénées-Orientales, fait de nouveau mention de notre espèce comme vivant dans le département qu’il étudie; mais il a soin de rappeler qu’elle y a été acclimatée et il ajoute qu’elle se conserve encore, parce que sa chair coriace est dédaignée des cultivateurs. Dans son Enumération des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants du dépar- tement des Pyrénées-Orientales, publiée en 1872, le docteur P. Massot s'exprime ainsi à propos de Zomites algirus L. : Habite encore peut-être sur les bords du ruisseau de Las Canals, au-dessus du pont qui traverse la route nationale de France en Espagne, en face du Mas d’el Conte. Déposée par Companyo dans diverses localités, dans les fossés de la citadelle et au-dessous de Château-Rous- sillon (1), elle n’a pu s’y acclimater; j’en ai trouvé un seul exemplaire près la gare du chemin de fer, il y a déjà longtemps; je crois que cette espèce ne tardera pas à disparaître entièrement, si elle n’a pas déjà disparu. » Quelques années après, au mois de septembre 1888, nous fûmes surpris de ren- contrer quelques coquilles vides de ce Zonite dans ie ravin de Consolation, au- dessus de Collioure, dans les Albères, localité depuis longtemps célèbre par la découverte de l’Æelix Kangri Desh., et souvent explorée par les naturalistes. Nous fîimes part de cette découverte à M. Caziot qui l’a relatée dans son Etude sur Zonites algira parue dans le Bulletin de la Société Zoologique de France, t. XXXII, p. 77, année 1907; mais l’auteur ajoute que la présence de cette espèce dans les Albères est tres douteuse Nous ne croyons pas qu’il ait entendu mettre en doute les renseignements que nous lui avions fournis sur la récolte de quelques spécimens de l’espèce en question dans la station précitée. Il à sans doute voulu indiquer qu’il considérait cette espèce comme acclimatée et non indigène dans les Albères. C’est ce que nous avions pensé nous-même, persuadé d’ailleurs que notre Mollusque n’avait pu se maintenir et qu’il était éteint ou en voie d'extinction. Depuis un quart de siècle, nous n’avions plus eu l’occasion d’explorer la fameuse station, lorsqu’au mois de mai dernier nous avons eu la curiosité de revoir ce site de Notre-Dame-de-Consolation, aussi pittoresque qu’intéressant pour le natura- liste. Dans la partie du ravin située au-dessus de l’Ermitage, à l’endroit même de notre découverte de 1888, nous avons retrouvé en grande abondance le Zonites algirus L. La colonie était en pleine prospérité; elle paraissait en voie d’accroisse- ment et de dispersion; on trouvait de nombreux individus vivants à tous les degrés de développement. La station est très ombragée, humide; le sol est exclusivement siliceux. Malgré nos recherches, nous n’avons pu recueillir cette espèce dans aucun des autres ravins des Albères, présentant les mêmes conditions d'habitat. Nous restons donc convaincu qu il s’agit bien d’une introduction, et nous croyons cette introduction volontaire, par le fait de l’homme, et relativement récente. Le doc- teur Massot, qui connaissait le ravin de Consolation et l’avait exploré, n’aurait pas manqué de signaler un Mollusque aussi remarquable, s’il y eût existé de son temps. Nous recevrions avec reconnaissance les renseignements qui pourraient nous être fournis au sujet de l’époque et des circonstances de l’introduction et de l’accli- matation de cette espèce à Consolation. Nîmes. E. MaARGIER. (1) Les diverses localités citées par Massot sont toutes situées dans la plaine, aux environs de Perpignan. On voit au Muséum {Salle III, Collection locale) des spécimens du Mas d'el Conte. A7 0077 ERA ONE (ANAL, re Se K:, 116 Notes spéciales et locales. Comment les Musaraignes peuvent transporter leurs petits. — J’ai observé, au commencement du mois de mai, un procédé assez curieux — pas encore signalé, à ma connaissance — employé par une Musaraigne pour transporter sa progéniture. Dans mon jardin, je brûlais des branches sèches sur un amas de détritus végétaux, sur un « ruclon », comme on dit dans la campagne genevoise, lorsque de celui-ci je vis s'échapper rapidement une Musaraigne, bientôt suivie d’un second individu traînant derrière lui un petit. Ce dernier, à en juger par sa taille, ne pouvait pas encore courir bien rapidement et il aurait peut-être été brûlé, s’il n’avait été lestement emporté par l’adulte, la mère, je suppose. Le jeune avait saisi avec ses mâchoires la base de la queue de l’adulte et il ne lâcha pas prise pendant la course rapide de son sauveur, bien qu’il fut ballotté de droite et de gauche. Je pus suivre cet étrange attelage sur un parcours d'environ 6 mètres. Il est compréhensible que, pendant ce court moment, je n’aie pu reconnaître d’une façon précise l'espèce que j'avais sous les yeux; cependant, comme J'ai trouvé à plusieurs reprises dans mon Jardin le ZLeucodon araneus (Sorex araneus Schr.), je pense qu’il s'agissait encore de cette espèce. Genève. | Emile ANDRÉ. Quelques Questions scientifiques vieilles de deux mille ans et plus. — Une tra- duction quelconque comporte des incertitudes, des approximations, résultant de l’ignorance du sens vrai, des acceptations diverses d’un même mot; quand le texte date d’une antiquité reculée, quand il a traversé plusieurs siècles, quand la langue est morte, quand il nous parvient par fragments, victime des erreurs ou de la fantaisie des copistes, la difficulté de rendre l’idée devient immense, quelquefois insurmontable. Il en résulte pour le lecteur l’apparence d’une pensée heurtée, d'autant plus sensible quand le sens est de nature scientifique, qui ne comporte pas l’usage de la fable. Pourtant le simple désir de comprendre conduit à se convaincre que dans une fable se trouve presque toujours un fond de vérité. C’est dans cette idée que je me permets de poser à mes Collègues lecteurs de la Feuille les quelques questions suivantes, vieilles de 2000 ans et plus. — Existerait-il une antipathie naturelle entre le lion et le coq, le lion fuyant devant le coq ? — La salive humaine serait-elle réellement, par contact, mortelle au serpent, qui, en d’horribles convulsions, se mordrait lui-même ? Les Gaditains (Cadix) ont dans leurs jardins un arbre aux branches pendantes, aux feuilles longues d’une coudée, larges de quatre doigts; une branche coupée donne du lait, une racine coupée donne un liquide rouge. — À quel arbre pourrait s’appliquer cette description ? en tout ou partie. Si de telles questions comportent quelque intérêt pour les lecteurs de la Feuille, se j'appelle les réponses, je me ferai un devoir d’en poser quelques autres à occasion. Pr Appel à MM. les Entomologistes de tous pays (1). — La Faune lépidoptérologique de la Suisse compte quelques espèces rares qui, malheureusement, sont menacées de disparaître, grâce au zèle intempestif des collectionneurs et des marchands. Ce sont plus spécialement : Zrebia christi Râätz; Lycaena, var. lycidas Trapp.; Ocnogyna parasita Hb.; Arctia C'ervinr Fallou. Désirant parer à une telle éventualité, la Société entomologique suisse adresse à MM. les Entomologistes un pressant appel. Confiante dans leur loyauté, elle les prie de bien vouloir épargner les espèces précitées, c’est-à-dire, au moins pendant quelques années, de renoncer entièrement à en faire collection, de manière que, s’il en est encore temps, ces formes intéres- santes puissent être conservées à notre Faune. Zurich, le 14 mai 1913. Au nom de la Société entomologique suisse : Dr. J. EscxEer-KÜNDIcG. Dr. A. v. SCHULTHESS. Dr. August GRAMANN. Prof. Dr. M. STANDFUSS. Prof. Dr. E. BuGnioN. Dr. R. STIERLIN. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. ) MM. les Editeurs de publications périodiques relatives à l'Entomologie sont invités à reproduire le présent appel. [up Oberthür, Rennes—Paris (2007-18). 1er Août 1913 — Ve Série, 43° Année — N° 512 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES NOTE SUR UN GRÈS PYRITEUX PROVENANT DES FALAISES DE SAINTE-ADRESSE Lorsqu'on suit le bord de la mer, au pied des falaises de Sainte-Adresse, à l'endroit appelé aujourd'hui le Nice havrais, on rencontre des blocs de couleur rouge brun, de forme prismatique avec arêtes émoussées, atteignant d'assez fortes dimensions et qui, lorsqu'on vient à les briser, donnent une cassure jaune d'aspect métallique que l’on peut prendre a priori pour de la pyrite jaune de fer. Un examen plus approfondi de ce minéral avec le secours de la loupe, y révèle toutefois l'existence de points blancs brillants qui ne se trouvent pas habituellement dans la pyrite et qui laissent croire que l’on n’est pas en présence de pyrite ou sulfure de fer pur. Ayant rapporté de ces fragments, j'ai voulu savoir quelle en était exactement la composition et dans ce but j'ai essayé, après pulvérisation, d'en dissoudre une petite quantité dans l'acide azotique ; j'ai constaté que la dissolution, même à chaud, n'était que partielle et qu'il restait toujours, au fond du tube, un dépôt sableux incolore qu'au microscope on reconnaît constitué par des grains de quartz transparent. Ce sont évidemment ces grains que l’on re- marque lors de l'examen à la loupe. La roche dont nous parlons m'a donc paru être un grès pyriteux, c’est-à-dire un composé de grains de quartz agglomérés __ Grès pyriteux par un ciment constitué par de la pyrite ou vu au DR Are naturelle. ulfure de fer cristallisé, ce serait une uartz. yrite. Ses Grossissement 50 diam. roche analogue à l’alios : tous deux sont des grès, c’est-à-dire des agglomérats de quartz, mais avec cette différence que l’alios a pour ciment de l’oxyde de fer et que le minéral en question a pour ciment exclusif le sulfure de fer. J'ai cherché dans les ouvrages que je possède si cette roche était décrite, je ne la trouve nulle part, c'est pourquoi je la signale à l'attention des miné- ralogistes. L'analyse chimique donne comme composition : LI EE de OR MON I REP AIRE ASUS 23 A es cran ALAN 20 REG Lee EE 8 OT HEC A RE 53 LG LA NN Me ER RS RAS 4 4 CN tt. LG 100 La proportion de soufre et de fer correspond bien à la composition théo- rique de la pyrite donnée par la formule Fe $. Si l’on additionne les deux premiers éléments on obtient 43 de pyrite pour 53 de quartz. L'analyse microscopique en coupe de deux à trois centièmes de millimètre d'épaisseur donne, en lumière ordinaire, ce qu’indique la figure, c’est-à-dire 118 G. LOISEL. — Grès pyriteux des falaises de Sainte-Adresse. RS EE LE OR ENRER REREE EM UE, de grands éléments transparents de quartz tranchant sur une masse opaque de pyrite. Lorsqu'on supprime l'éclairage par transparence et qu'on éclaire la préparation par dessus, c'est-à-dire lorsqu'on l'examine par réflexion, on voit alors la couleur jaune de la pyrite avec les reflets métalliques qui la font partout reconnaître. ne. En lumière polarisée, entre les nicols à l'extinction, chaque grain trans- parent prend une couleur très vive : bleue, jaune, violette, rouge, etc. uniforme pour chaque grain, mais variable d’un grain à l’autre. On sait que ces apparences caractérisent le quartz, elles donnent dans l’ensemble une apparence de mosaïque avec fond noir. Lorsqu'on fait tourner la préparation, toujours entre les nicols croisés, on arrive à éteindre successivement chaque grain de quartz lorsque l’axe cristallographique coïncide avec l'axe de l’un des nicols. Ces caractères permettent notamment d'affirmer que l’on n’a pas affaire à du silex, lequel dans les mêmes conditions ne revêt pas de couleurs franches, mais prend une {einte laiteuse et ne s'éteint jamais. Si l’on recherche maintenant l’origine de ce grès pyriteux, on est conduit à penser quil ne peut provenir que des éboulements qui se produisent pério- diquement dans les importants dépôts quaternaires qui existent à la partie supérieure des falaises de Sainte-Adresse, Quant au mode de formation, il semble non moins indiqué qu'il réside entièrement dans l’action dissolvante de l’eau, soit que celle-ci s'exerce sur le sullfure disséminé en petites particules que la dissolution abandonnerait ensuite dans certains endroits qui seraient comme des centres de cristallisation, soit plus probablement que ce sulfure se forme aux dépens de certains sulfates en contact avec des particules orga- niques et de l’oxyde de fer. Le sulfate soluble et l’oxvde de fer seraient réduits, l’un à l’état de sulfure, l’autre à l’état de fer métallique par privation d'oxy- gène, ils se combineraient en même temps et formeraient finalement la pyrite qui irait se concrétionner en des endroits épars. Cette concentration se pro- duirait par le même mécanisme qui fait que dans une dissolution quelconque en voie de cristallisation, c’est sur les cristaux déjà formés que les nouveaux dépôts cristallins se forment de préférence. Pour que pareil métamorphisme se produise, il faut absolument que le milieu où il s'opère soit nettement réducteur, c’est-à-dire avide d'oxygène ; les matières organiques en particules ténues si communes dans certains dépôts géologiques comme les argiles jouent facilement ce rôle dans la circonstance. En ce qui concerne l’origine des grains de quartz, une seule explication paraît possible, c’est également un transport par voie de dissolution et de recristallisation, comme cela se produit pour toutes sortes de substances solubles. La même eau qui dissolvait les sulfates et l’oxyde de fer, pour les déposer après réduction sous forme de pyrite, devait dissoudre la silice des sables qu’elle rencontrait et venir la déposer sous forme de quartz mélangé à la pyrite. Longtemps après la formation du grès pyriteux, lorsque par la longue exposition à l'air ou le contact prolongé et renouvelé de l’eau de pluie chargée d'oxygène dissous, la couche ou la poche où se trouve la pyrite vient à perdre ses propriétés réductrices, c’est-à-dire vient à se saturer d'oxygène, alors on voit à son tour la pyrite s’oxyder et se transformer en oxyde de fer sans cesser pour cela d'emprisonner les grains de quartz qui s’y trouvaient mé- langés. C'est peut-être là l’origine de ces énormes lentilles d'alios ou grès ferrugineux que l’on trouve également au pied des falaises de Sainte-Adresse en beaucoup plus grande abondance que les grès pyriteux dont nous parlons. L'auteur se fera un plaisir de recevoir toutes communications au sujet de ce grès pyriteux et d’en offrir un échantillon aux personnes qu'elle peut inté- r'esser. Mont-Saint-Aignan (Seine-nférieure). Gab, LOISEL. Li D' CHoBauT.— Les Erebia (papillons diurnes) du mont Ventoux. 119 LES EREBIA (papillons diurnes d’altitude) DU MONT VENTOUX Tout d’abord, il conviendrait peut-être de décrire rapidement le mont Ven- toux pour les lecteurs de la Feuille qui ne connaissent pas le Sud-Est de la France. Mais tout le monde sait certainement que c’est la plus haute mon- tagne de l’intérieur de la France; que son altitude extrême est de 1.908 mètres; que c’est une crête qui va du levant au couchant, avec un flanc nord abrupt et un flanc sud en pente douce: qu'il constitue une limite parfaite entre la | Provence au midi et le Dauphiné au nord ; qu'un observatoire et un hôtel s'élèvent au point culminant; qu'une belle route, aujourd'hui sillonnée par les automobiles, mène à ces deux établissements; enfin que c'est un massif de calcaire néocomien, tout fissuré, d’une sécheresse extrême, à peu près sans eau, recouvert d’une maigre végétation où dominent les labiées par- fumées et les pins odorants. Maintenant, que signifie ce nom d’Erebia ? L’'Erèbe, dans la mythologie ancienne, était le nom donné à la région ténébreuse qui s'étend sous la terre, au-dessus de l'enfer. Le mot indique quelque chose de sombre et d'obscur. En effet, les Erebia sont des papillons noirs, mais pas de même espèce que ceux qui voltigent parfois devant nos yeux, aux heures de mélancolie. La teinte foncée de leur robe est d’ailleurs relevée de taches fauves sur lesquelles viennent trancher des yeux noirs à pupille blanche. Les Erebia sont donc dés Lépidoptères rhopalocères, c’est-à-dire à antennes terminées en bouton, soit des papillons de jour, n’habitant généralement que les régions élevées. C'est un genre de la famille des NYMPHALIDÆ et de la tribu des Satyrinæ. Il a été créé par Dalman, un naturaliste suédois, en 1816. Il n’est donc pas encore centenaire. | Cela ne l’a pas empêché de prospérer, puisqu'actuellement il comprend plus de soixante espèces, rien que pour la faune paléarctique, c’est-à-dire pour la faune du monde connu des anciens et qui comprend l'Europe, l'Afrique septentrionale et l'Asie occidentale et boréale. Chacune de ces espèces com- porte souvent plusieurs variétés et différentes aberrations, car, dans la Nature, chaque plante et chaque animal est sujet à varier, particulièrement sur les limites de son aire de distribution géographique. Au total, le genre Erebiæ contient donc plus de deux cents formes paléarctiques distinctes les unes des autres. Les Erebia sont des papillons à peu près spéciaux aux montagnes. On les trouve parfois en plaine, mais uniquement dans les pays à climat froid, dans le nord de l'Europe et en Sibérie, là où la température moyenne de l’année rappelle celle des régions élevées. En France, les Erebia ne se trouvent que dans les Alpes, les Pyrénées, le Jura, le Massif central et les Vosges. Une seule espèce, Erebia Medusa F., habite la plaine, mais elle ne se trouve que ; dans le nord-est. | Au mont Ventoux, les Erebia sont particulièrement bien représentées, puisqu'il n'y a pas moins de cinq espèces réparties sur cinq mois de l’année. En avril, apparaît Erebia epistygne Hb.; en mai, on y voit voler E. Evias 4 God.; en juin, se montre E. stygne O.; en juillet, c'est le tour d’E. scipio B.; à enfin, en août, E. Neoridas B. clôt la série. Quelques détails sur ces différentes espèces faciliteront peut-être les re- cherches des amateurs et attireront en Vaucluse nos collègues en lépidop- | térologie. 3 EREBIA EPISTYGNE Hübner. — C'est un papillon extrêmement printanier, | surtout pour la montagne où les éclosions sont moins hâtives que dans la 7) 120 D CHOBAUT. — Les Erebia {papillons diurnes) du mont Ventoux. plaine. Au mont Ventoux, il commence à voler dans la combe de Roland, au- dessus du petit village de Saint-Estève, vers 600 m. d'altitude, dès la fin du mois de mars, à l'éclosion des premières violettes, alors que la cime et les hautes combes brillent encore de toutes les neiges de l'hiver. J'ai ren- contré celte espèce pour la première fois le 15 avril 1909, le long de la route de l'Observatoire, au cours d’une ascension en automobile. Ce jour-là, j'ai pu prendre un mâle au-dessus de Saint-Estève, vers 600 m. d'altitude, puis deux mâles vers 700 m. et un autre mâle encore vers 1,000 m. Vers 1,100 m. nous avons vu voler un cinquième sujet que nous n'avons pu capturer. La même année, le 20 mai, j'ai encore rencontré E. epistygne au mont Ventoux, mais beaucoup plus haut. Les éclosions doivent commencer par le bas de la montagne et se continuer progressivement jusqu'à l’aire supérieure de l'habitat de cette espèce. À la date du 20 mai donc, l'espèce vole de 1,300 à 1,400 m. de hauteur et j'ai pu en prendre neuf exemplaires du côté de l’Aven et dans les prairies qui se trouvent un peu en dessous. Le lendemain, 21 mai, j'ai encore rencontré deux exemplaires dans les pins de Perrache, vers 1,200 m. d'altitude. Deux ans plus tard, le 27 mai 1911, j'ai encore pris une femelle dans les zones dénudées des pins de Perrache. Ces zones dénudées, dont il sera encore parlé souvent plus loin, sont de larges bandes de terrain déboisées, s’entrecroisant à angle droit, destinées à parer à l'extension des incendies toujours graves avec des essences aussi inflammables que les pins, pins d'Autriche et pins sylvestres. Là poussent, dans la pierraille, le thym, la lavande, de nombreuses graminées et bien d’autres plantes des terrains calcaires, plaisir des yeux en été, mais, en cette saison printanière, simples brindilles séchées par le soleil d'août et rôties par les froids de janvier. Très désireux de capturer cette belle espèce en nombre, j'ai organisé, le 21 avril 1922, une petite expédition dans les mêmes parages. Elle m'a donné plus de 80 exemplaires d’Epistygne. Ce papillon se trouvait, non seulement dans les zones dénudées des pins de Perrache, mais encore à la fontaine d’Angel, au-dessus du jas de Perrache et le long de la route de l'Observatoire, à partir de 800 m. Il a un vol rapide et il se laisse emporter par le vent, pour peu qu’il souffle. Rien de gracieux comme de voir voler ce Lépidoptère dans un plan situé juste au-dessus des tiges sèches des longues graminées dont se nourrit probablement sa chenille. Sa robe de velours noir tranche sur la blancheur calcaire du sol, non encore paré de verdure et les taches fauves de l'extrémité de ses ailes brillent comme de l’or sous les ardents rayons du soleil d'avril. Malheureusement, ce jour-là, Phœbus s’est caché dans les nuages à partir de midi, sans quoi j'aurais pu facilement capturer plus de cent sujets de ce beau papillon méridional. Il n’habite, en effet, que les Alpes du sud-est de la France et la province d'Aragon en Espagne. Dans notre pays, il est cité des Alpes-Maritimes, des Hautes et des Basses-Alpes, du Var (massif de la Sainte-Baume) et des Bouches-du-Rhône où il se prend sur les pentes de la montagne de Sainte- Victoire, près d’Aix-en-Provence. Nous pourrons maintenant ajouter le Vau- cluse à son aire de dispersion. La chenille, d’après le D" Siépi (Catalogue raisonné des Lépidoptères des Bouches-du-Rhône et de la région de la Sainte-Baume, 1904-1905, p. 31), sort de l'œuf en été, passe l'hiver, n’atteint toute sa taille que vers le 1* mars et reste 44 jours en chrysalide: elle vit sur Festuca tenuifolia Sibth. (= F. ca- pillata Lamk.), mais s'élève facilement sur les Brachypodium. » Ges plantes sont des graminées, comme toutes celles qui nourrissent les chenilles connues d'Erebia. 1 est dommage que notre savant collègue marseillais ne nous ait pas décrit l'œuf et la chenille, car, dans l'ouvrage récent de M. Ch. Frionnet (Les premiers états des Lépidopières français, Rhopalocères, p. 222), ils nous sont donnés comme inconnus, D' CHOBAUT. — Les Erebia (papillons diurnes) du mont Ventoux. 121 Enfin M. G. Foulquier (Catalogue raisonné des Lépidoptères des Bouches- du-Rhôüne, 1899, p. 14) a noté que « l'attitude au repos de ce papillon présente une particularité singulière. Il penche très visiblement à gauche, jamais à droite. » Je n'ai pas remarqué le fait sur les sujets du mont Ventoux et je le signale à l'attention des observateurs. EREBIA EVIAS Godart. — Quand mai arrive et nous amène les premières chaleurs de l’année, apparaît au Ventoux l'Erebia Evias. Je n'ai pris cette espèce que dans les zones dénudées des pins de Perrache, vers 1,200 m. d'altitude. Le 27 mai 1911, j'en ai capturé jusqu’à 57 exemplaires, mais beau- coup d'individus étaient passés, preuve que les éclosions s'étaient faites depuis quelque temps déjà. Jusqu'aux premiers jours de juin, on peut ren- contrer cette espèce là où je viens de le dire. J'en ai récolté quelques sujets aussi vers le jas de Mélette, à la fontaine d’Angel et un peu au-dessus de la fontaine du Rossignol, près des Tourreaux, dans la combe de La Canau. Cette Erebia, la plus grande des espèces du Ventoux, a le vol très rapide. C'est un plaisir de la voir parcourir à grands coups d’aile une zone de même hauteur, au-dessus de la tige des grandes graminées sèches qui ornent les pelouses pierreuses de ces parties déboisées, ce qui lui donne beaucoup d’analogie avec l'espèce précédente, l'E. epistygne. Fatiguée, l'E. Evias aime à se poser sur des pierres plates, surchauflées par le soleil. Sur une de ces pierres brûülantes, j'ai vu, le 27 mai 1911, s'effectuer un accouplement, les deux sexes placés bout à bout. L'Erebia Evias habite l'Europe du centre et du nord, les Pyrénées, les Alpes du Valais, de France, du Piémont et du Tyrol. En France, elle a été trouvée dans les Pyrénées-Orientales, la Haute-Garonne, les Hautes et les Basses-Pyrénées et les Basses-Alpes auxquelles nous ajouterons désormais le Vaucluse. D’après mon savant ami, le D' J.-L. Reverdin, de Genève, la race du Ven- toux mériterait un nom particulier de par le ton plus rougeâtre et plus vif des taches fauves de ses ailes. L'œuf et la chenille d’'E. Evias ne sont pas encore connus et sollicitent les recherches des intéressés. Sur les hautes montagnes, celte espèce se rencontrerait surtout, d'après M. Frionnet, vers 2,500 m. d'altitude. EREBIA STYGNE Ochsenheimer. — Vers la fin de juin, cette espèce apparaît au mont Ventoux et y vole pendant presque tout le mois de juillet. Mais je ne l’ai jamais encore trouvée que sur le versant nord. Elle paraît cantonnée autour de la fontaine du Contral, qui se trouve au-dessus du petit village de Saint-Léger, près du vallon de la Loubatière, vers 1,450 m. d’allitude. Elle remonte le long des pentes gazonnées qui s'élèvent vers l'Observatoire et où l'administration des eaux et forêts a exécuté de nombreux travaux de reboi- sement et je l’ai vue voler par les belles journées, chaudes et calmes, jusque sur la crête terminale. En juillet 1909, mon ami H. Brown, de Paris, et moi, avons séjourné près de trois semaines dans les baraques en bois du Contrat que M. Grandordy, garde-général à Malaucène, avait bien voulu mettre à notre disposition. Là nous avons pu prendre ce papillon en grande quantité. Le soleil venait-il à briller que, de tous côtés, E. stygne animait de son vol léger et sautillant les pelouses alpines. Le ciel s'assombrissait-il qu'immédia- tement tous ces petits êtres disparaissaient comme au coup de baguette d'une fée. Nous les avons vus alors replier brusquement leurs ailes et se laisser choir lourdement au milieu des touffes de graminées où ils n'étaient point faciles à retrouver. Les mâles étaient beaucoup plus communs que les fe- melles, comme d’ailleurs pour toutes les autres espèces. Ces femelles, au vol beaucoup plus lourd, ne tardaient pas, quand elles étaient poursuivies, à se 122 D'CHoBaAUT. — Les Erebia {papillons diurnes) du mont Ventoux. Æ laisser tomber dans le gazon et à se cacher au plus épais des brindilles d'herbe. . L'Erebia stygne est fort commune en Europe, depuis les basses altitudes jusqu'aux plus grandes hauteurs. Elle se trouve des Pyrénées jusqu’en Autriche, dans les Abruzzes et sur tous les sommets élevés de l'Europe cen- trale. En France, elle est des Alpes-Maritimes, des Hautes et des Basses- Alpes, des Alpes de Savoie, des Pyrénées-Orientales, de la Haute-Garonne, des Hautes et Basses-Pyrénées, du Puy-de-Dôme, de la Creuse, des Vosges, de la Haute-Marne et de l'Alsace. M. Ch. Oberthür, le savant lépidoptéro- logiste de Rennes, l’a, le premier, signalée du mont Ventoux (Etudes de Lépidoptérologie comparée, III, p. 296). | Il est curieux de constater que l'histoire d'une espèce aussi répandue n’est pas bien avancée, puisque l'œuf et la chenille sont encore inconnus. M. C. Frionnet nous dit cependant, d'après M. de Graslin, que « la chenille a déjà été trouvée sous des pierres. Elle doit hiverner comme ses congénères et les auteurs s'accordent à dire qu'elle parvient à toute sa taille d’avril à juin, suivant les altitudes. La chrysalide est libre, à terre ou sous les pierres. » EREBIA Scipio Boisduval. — Vers le 20 juillet 1908, nous avons pris, M. H. Brown et moi, quelques exemplaires de cette rare espèce dans les pelouses qui s'élèvent au-dessus de la fontaine du Contrat et dans le vallon de la Loubatière qui se trouve en dessous de l'Observatoire. En juillet 1909, à cause du temps froid qui a persisté jusque vers la fin du mois, nous n'avons pas pu rencontrer cette espèce qui a dû éclore plus tard. En août 19114, il régnait au Ventoux, comme sur toute la France d’ailleurs, une chaleur torride, même à une grande altitude. Aussi l'espèce était-elle déjà passée et ne pûmes- nous en prendre, M. H. Brown, le D' P. Acheray et moi, qu'un très petit nombre de sujets, en mauvais état, ei parmi lesquels dominaient les femelles. C'était la fin de l’éclosion. L’E. Scipio nous a semblé alors ne pas se trouver plus bas que la fontaine de la Grave, à 1,550 m. d'altitude, et habiter surtout les éboulis voisins du sommet. L'année dernière, en juillet, nous avons pu prendre cette espèce bien fraîche et en nombre, sur le versant sud, à une altitude bien moindre, à partir de 1,200 à 1,300 m., au-dessus du jas de Mélette, au bord des ravins qui limitent la plaine des Eremitans et de ceux qui se trouvent en dessous de la fontaine de la Grave. Ce papillon a des mœurs singulières. Il ne vole que sur les crêtes des ravins, parmi les pierres des éboulis. On ne le voit jamais sur les pentes planes, les plateaux, ni dans le fond des combes. Aussi est-il difficile à saisir et sa capture présente-t-elle quelques dangers. Poursuivi de près, il se laisse choir au milieu des tas de blocs calcaires ou dans les touffes de génévrier parmi lesquelles il sait très bien marcher, les ailes relevées, pour se mieux mettre à l'abri. L'Erebia Scipio est une espèce spéciale aux Alpes du sud-est de la France. On ne l'avait signalée jusqu'ici que des Hautes-Alpes, des Basses-Alpes et du Var. On pourra désormais ajouter le Vaucluse à ces trois départements. L'œuf et la chenille de cette espèce ne sont pas encore connus. EreBIA NEoRribas Boisduval. —— En juillet 1909, mon ami H. Brown avait trouvé sous une pierre, aux abords de la fontaine du Contrat, une chrysalide qui lui a donné, à Paris, le 18 août 1909, Erebia Neoridas. Ge fut là le premier exemplaire de cette espèce, constaté au mont Ventoux. L'Erebia Neoridas, que nous avions cru rare, est en réalité très commune sur celle montagne. Mais c'est une espèce tardive, c’est une espèce du mois d'août. Du k au 19 août 1911, toute une caravane d’entomologistes, principalement des Pari- siens, était installée à la maison cantonnière qui se trouve sur la route de l'Observatoire entre les bornes kilométriques 10 et 11, vers 1,000 m. d'alti- D: CHogAuT. — Les Erebia {papillons diurnes) du mont Ventoux. 123 tude, dans un vallon extrêmement pittoresque. Nous avons capturé chacun un très grand nombre d'exemplaires d'E. Neoridas. Il aurait été facile, à qui l'eût voulu, d'en rapporter des milliers. Nous avons ainsi constaté que l'espèce habite les deux versants entre 800 et 1,500 m. d'altitude. Elle était alors partout, dans le fond des combes, sur le bord des sentiers el des chemins, sur les crêtes des ravins, sur les plateaux, dans les pins de Perrache, sur le gazon de la fontaine d’Angel, au Contrat, etc. Son vol est léger, peu rapide, dansant, et elle est très facile à saisir. Les femelles m'ont semblé plus abon- dantes dans cette espèce que dans les précédentes. Au mont Ventoux, comme ailleurs, Æ. Neoridas est très variable pour la taille et la coloration. J'ai rapporté, de cette excursion de 17 jours, deux curieux exemplaires femelles, l'un capturé dans le quartier de Perrache, vers 1,100 m. d'altitude, le 15 août, l'autre, le 16 août, dans le vallon de Combe-Brune, vers 1,300 m. d'altitude. Ces deux papillons forment une aberration particulière à laquelle j'ai donné le nom de venturiensis el qui rappellera son pays d’origine, le mont Ventoux, en latin mons Venturius. La description de cette aberration nouvelle a paru dans l’avant-dernier numéro de la Feuille des Jeunes Naturalistes (1° juin 1913, p. 104). Elle est curieuse par la disparition des ocelles de toutes les ailes. C'est un type d'aberration aveugle, cœca, comme disent les Lépidoptéristes, et qui se retrouve chez plusieurs autres espèces d'Erebia. L'Erebia Neoridas est encore une espèce à peu près uniquement française. Elle n'habite, en effet, que les hauts sommets du midi de la France et des Pyrénées-Orientales. Elle a été trouvée dans les Alpes-Maritimes, les Hautes et les Basses-Alpes, l'Isère, le Dauphiné, le Var, les Pyrénées-Orientales, la Lozère, la Creuse, le Puy-de-Dôme et le Cantal. Le Vaucluse est encore à ajouter à cette série de départements méridionaux et montagneux. L'œuf d'E. Neoridas est connu. D’après M. Frionnet, il est « un peu aplati au sommet et à la base, celle-ci plus large, côtelé longitudinalement, de teinte blanc mat, tirant au gris avec les côtes noirâtres. » La chenille, « d’après Guenée, est pisciforme, épaisse, avec des verrues d'un noirâtre brillant. » M. Frionnet la décrit ainsi, dans son ouvrage si bien documenté : « Robe jaune verdâtre sale, laissant apercevoir le vaisseau dorsal qui forme une ligne plus foncée. Sous-dorsale blanc sale. Stigmatale noirâtre. Stigmates très petits, blanchâtres. Ventre concolore. Pattes brunes. Tête brune à deux taches noires. » D’après le même auteur, elle vit de graminées, surtout de Poa annua L. et de Digitaria sanguinalis Scop. En guise de conclusion, je me contenterai des quelques courtes remarques suivantes : Sur les cinq espèces d'Erebia, qui habitent le mont Ventoux, une seule avait été seulement signalée, ainsi que nous l'avons vu plus haut, E. stygne, par M. Ch. Oberthür. Cette espèce, seule d’ailleurs, a une grande extension géo- graphique. E. Evias a déjà une aire moins étendue quoiqu'encore considé- rable. E. Neoridas est du sud-est de la France, du Massif central et des Pyré- nées-Orientales. £. epistygne est du sud-est de la France et d'Espagne. Quant à E. Scipio, c'est de beaucoup l'espèce la plus rare et la plus recherchée, parce qu'elle est étroitement localisée à notre sud-est. Des cinq espèces d'Erebia du mont Ventoux, trois habitent les deux versants de la montagne : E. epislygne (mon ami H. Brown m'a dit l'avoir reçue de Brantes, au pied du versant nord), E. Scipio et E. Neoridas; une n’a encore été rencontrée que sur le versant méridional, Æ. Evias (peut-être se trouve- rait-elle en mai ou juin au Contrat); la dernière enfin, E. stygne, n'a été prise jusqu'ici que sur le versant septentrional. Avignon. D' A. CHOBAUT. 124 E. RaBauD. — Noies biologiques sur Balaninus nucum. NOTES BIOLOGIQUES SUR BALANINUS NUCUM S'il est un insecte dont on pourrait supposer l’histoire connue dans ses détails, c'est bien, sans doute, Balaninus nucum L. J'ai dû, cependant, me convaincre, l'été dernier, que cette histoire était encore fort incomplète, les données acquises ne correspondant à la réalité que d’une manière très rela- tive. Je vais essayer de combler quelques lacunes. D’après J.-H. Fabre (1), la femelle creuserait l’orifice d'introduction de l'œuf aux confins de la base de la noisette; cet oritice serait un « point subtil, » visible seulement à la loupe. Quant au trou de sortie du ver, également situé à la base, il ne se confondrait pas « avec le fin pertuis de l’entrée. » Sans doute Fabre s’est-il placé dans des conditions d'observation assez particulières, car les faits qu’il avance sont exceptionnels; ils tirent d’ailleurs tout leur intérêt de leur rareté même, une fois connus les faits habituels. Ceux-ci, en effet, correspondent à des conditions assez différentes, de sorte que la comparaison équivaut à une véritable expérience, dont les résultats dépassent l'étude spéciale du ver des noisettes. Pour ce qui est, tout d’abord, de l’orifice d'introduction de l'œuf, il est très généralement marqué par une intumescence, légère sans doute, mais aisément visible à l'œil nu : à ce niveau, le tissu végétal a proliféré d’une manière assez active; la prolifération se développe surtout à l’intérieur de la noisette, où elle forme une galle, mais elle se développe un peu à l'extérieur, où elle forme l’ntumescence conique, qui, bien que peu élevée, suffit pour attirer l'attention, dès la première inspection. Ainsi obturé et marqué, l'orifice d'introduction n’a pas une situation fixe. Il occupe un point quelconque de la surface de la noisette, le plus souvent dans sa partie moyenne, quelquefois près du sommet, rarement aux confins de la base ou sur la base même. Cette situation dépend incontestablement des dimensions de la noisette, de ses rapports avec les branches, les feuilles, les autres noisettes, toutes conditions qui règlent la position de la femelle au moment où elle commence à forer. Celle-ci ne peut que difficilement atteindre la base, qui est enveloppée de irès près par la cupule; elle ne l’atteint que si la noisette est dure : le rostre, glissant alors entre la paroi du péricarpe et la cupule, vient buter à la limite immédiate de la surface adhérente. Le plus souvent, dans les cas où l’orifice se trouve ainsi placé, on aperçoit un léger sillon, partant de la région moyenne ou un peu au-dessous, qui aboutit direc- tement à l’orifice d'introduction et indique précisément le passage du rostre. L'orifice n’est point alors marqué par une intumescence externe el nous ver- rons que ce fait coïncide avec une sclérification fort avancée du péricarpe. Je n'insiste pas sur le développement de l'œuf ni sur la formation conco- mitante de la galle qui entoure la larve et lui sert de nourriture pendant un certain temps; il me suffit ici d’un simple rappel, renvoyant, pour le surplus, à mes notes antérieures (2). J'en arrive au creusement, par le ver, d’un orifice de sortie, lequel coïncide constamment avec l'orifice d'introduction de l'œuf; je veux dire qu'il est constamment creusé à travers le tissu de l’intumescence extérieure; par suite, la sortie s'effectue, le plus souvent, par la paroi latérale et non par la paroi basale. (1) Souvenirs entomologiques, % série : Le Balanin des noiselles. (2) a) La cryptocécidie du ver des noisettes et la signification générale des galles (C. R. Acad. Sc. 1913), — b) La cryptocécidie du Balaninus nucum L. (Revue Sc. du Bourbonnais, 1913). AE Li E. RaBauD. — Notes biologiques sur Balaninus nucum. 125 La coïncidence de l'entrée et de la sortie constitue un fait vraiment singulier et qui mérite de nous arrêter. Je remarque qu'à la suite de la prolifération des tissus, l’orifice d'introduction de l'œuf est obturé, de sorte que de ce chef rien n’altire spécialement la larve. Cependant, au moment où elle va sortir, celle-ci est absolument libre dans la noisette; la galle a disparu en entier, ainsi qu'une parlie de l’amande. Le ver se trouve donc dans une assez vaste cavité et l'on comprend mal, au premier abord, qu'il attaque un point précis de la paroi, au lieu d'attaquer un point quelconque. À cet égard, l'affirmation de J.-H. Fabre, que la sortie ne se confond pas avec l'entrée, satisfait l'esprit beaucoup mieux que mes observations. Je les ai cependant refaites assez souvent pour ne conserver aucun doute. Mais il ne suftit pas d'observer, il s'agit encore de comprendre. Les tissus seraient-ils moins épais ou moins durs au niveau de l'intumescence? C'est cette raison de résistance que Fabre invoque pour expliquer la sortie par la base, qu'il dit constante. Je n'ai pu m'y arrêter, car cette raison ne correspond certainement pas au cas général. Grâce à l'intumescence, l'épaisseur de la paroi, aussi bien que sa dureté, reste comparable dans toute son étendue. Parfois même, l'épaisseur augmente au niveau de l'intumescence, quand celle-ci forme un cône assez allongé que la larve perfore néanmoins suivant son grand axe. Je n'ai eu la clef du mys- itère qu'en examinant des noisettes qui renfermaient un ver déjà gros, peu éloigné de la maturité larvaire. À ce moment, la galle a complètement dis- paru ; sa formation, cependant, a modifié d’une façon sensible la paroi interne du péricarpe, de sorte qu'elle laisse après elle une dépression infun- dibuliforme, qui correspond exactement à l’orifice d'introduction de l'œuf, c'est-à-dire à l’intumescence extérieure. Quoique peu profonde, cette dépres- sion n’en altère pas moins d'une manière appréciable la surface interne de la paroi. Dès lors, il devient inutile de supposer l'existence, dans cette paroi, d'un lieu de moindre résistance; le phénomène est tout autre : comme tout insecte enfermé dans une cavité close, le ver des noisettes se déplace en tous sens et donne des coups de mandibules contre la paroi; il les donne n'importe où, à l'endroit qui se trouve à sa portée. Les mandibules s’accrochant difii- cilement sur la surface interne concave du péricarpe, le ver tourne de côté et d'autre jusqu'au moment où il rencontre la dépression gallaire : là, ses mandibules ont plus solidement prise. C’est donc là qu'il s'arrête et creuse, non pas en vertu d’un choix instinctif ou conscient, mais par le simple effet d'un accrochage en quelque sorte mécanique. Si cette interprétation est exacte, la larve ne sortira par l'orifice d'intro- duction de l'œuf que dans le cas de la constitution préalable d'une galle laissant après elle une dépression. En l'absence de formation gallaire, la larve sortirait par un point quelconque de la paroi, ne coïncidant que d'une manière exceptionnelle avec l’orifice d'entrée. Et c’est précisément là ce que l'on observe. La galle, en effet, ne se produit pas nécessairement. Lorsque la femelle pique une noisette à péricarpe sclérifié, l'œuf ne s’en développe pas moins; mais alors la prolifération des tissus végétaux reste très limitée, elle ne s'étend ni en dehors ni en dedans et le ver, dès le début, entame directement l’'amande. Il s’agit alors d'une ponte tardive et la larve atteint à peine la moitié de son développement, alors que la plupart des autres arrivent à maturité. Sur ces noisettes tard piquées, la trace extérieure de l'introduction de l'œuf ne fait pas défaut; sans être aussi évidente que dans le cas d’une intumes- cence, on la discerne cependant aisément à l'œil nu. Ce sont sans doute sur des noiseties ainsi parasitées en fin de saison qu'ont porté les observations de J.-H. Fabre. Mises à leur place dans l’enchaïne- ment des phénomènes, ces observations deviennent, on le voit, vraiment 126 E. RaBauD. — Notes biologiques sur Balaninus nucum. intéressantes : dans les conditions, peu fréquemment réalisées, où la galle ne se forme pas, la surface interne du péricarpe ne présente ni aspérité, ni dépression capable d'arrêter les mandibules de la larve. Celle-ci perfore alors la paroi en un point quelconque qui, vu les dimensions relatives de la surface totale et de la surface de l'orifice d'entrée, ne coïncidera pour ainsi dire jamais avec le dernier. Il s’agit là d’une simple question de probabilités et non de l'intérêt qu'aurait la larve « de ne pas obstruer ce soupirail par où se fait l’aération de sa demeure. » Au surplus, l’orifice d'introduction ne reste jamais perméable, puisqu'une prolifération l'obstrue, prolifération qui n’aboutit pas toujours à une galle, sans être cependant jamais absolument nulle. En l'absence de galle, la sortie s’effectue-t-elle toujours par la base ? Je n'oserais l’affirmer. Sur les 5,300 noisettes que j'ai examinées, je n’en ai pas trouvé plus de cinq ou six perforées à la base. Telles sont les données immédiates de l'observation et telle est l'interpré- tation qu'elles suggèrent. En pouvons-nous tirer davantage, trouver, par exemple, une raison qui explique la sortie du ver avant la nymphose ? Sur ce point, je n’ai encore que des renseignements fort insuffisants. Je veux toutefois noter un détail. Fabre suppose qu'en émigrant dans le sol, la larve de Balaninus nucum L. évite divers dangers et, en particulier, la dent du mulot. Gelle-ci ne paraît guère à craindre. Souvent, en effet, J'ai ramassé des noisettes portant l'empreinte très nette de dents aiguës, n'ayant pas pénétré, ou ayant à peine pénétré dans la cavité : ces noisettes renfermaient toujours un ver, et je suis arrivé à penser que le mulot reconnaît soit au poids, soit à la résistance, soit à tout autre indice, sinon la présence d’un parasite, du moins l'absence d’une amande et abandonne la noisette. De tout ceci, je ne tirerai pour l'instant qu'une indication : en matière de biologie, il convient de ne pas se hâter de conclure d’après un petit nombre de faits. Les conditions sont infiniment variées et complexes. Pour les connaître, il faut accumuler des faits nombreux, pénétrer dans le détail, toujours comparer quand on ne peut expérimenter, car les comparaisons éthologiques, sans la remplacer complètement, tiennent parfois lieu d'une expérience. Etienne RABAUD. —— “> XX $ —<—— SUR LA «GALLE EN BOUTONS » DE LA CARDAMINE Les inflorescences de la Cardamine des prés sont souvent attaquées par les Perrisia (1), qui déterminent, sur la fleur des modifications appréciables. J'ai étudié des spécimens récoltés l’an dernier, dans des prés humides, au bord des tourbières de Malpas (Doubs). Comme on le voit sur le croquis (fig. a), il n’y a qu'un petit nombre de fleurs parasitées : elles se distinguent aisément par leur aspect de boutons coniques, violacés et nettement hypertrophiés. Nous pouvons les étudier comparali- vement aux fleurs saines et nous verrons très facilement ce qui s’est passé. Les sépales se sont fortement épaissis et ont pris de très grandes dimensions, environ le double des sépales normaux; les grands traits de leur morphologie {) P, Cardaminis Winn, d’après HouarpD. J. VIRIEUX. — Sur la « Galle en boulons » de la Cardamine. 127 (bordure scarieuse, disposition des tissus, etc.) sont respectés. On observe cependant à la face dorsale un hypoderme à grosses cellules remplies d’an- thocyane qu'on ne retrouve pas au même degré dans la pièce normale. Les pétales sont beaucoup plus atteints : ils sont presque entièrement virescents, leur extrémité libre ordinairement lilas est tout au plus un peu membraneuse. Les étamines restent rudimentaires, leur filet devient très gros et demeure a, inflorescence avec trois galles, b, une des galles (un sépale et un pétale enlevés); c, coupe du sépale; d, coupe du pélale montrant les lacunes (lac.); e, cellules du parenchyme péta- laire avec crible (cr.) chlorophylle et amidon ; f, cell. épidermiques (pétale) avec cribles latéraux. court, les anthères ne dépassent pas la taille qu’elles ont dans les fleurs très jeunes, le pollen avorte ou, du moins, a une forme irrégulière. Quant à l'ovaire, il a l’allure habituelle. Ces modifications morphologiques sont associées à des particularités ana- tomiques. Les tissus présentent des cellules très turgescentes et les systèmes de lacunes et méats sont très exagérés. Cette disposition est surtout nette dans le pétale (fig. d), où plus de la moitié de la coupe est occupée par des lacunes. Les cellules gonflées d’eau portent de belles perforations, de véri- tables cribles, eflet sans doute de l’activité de leurs échanges aqueux. Sur les cellules sphériques du parenchyme, ces ponctuations existent sur les faces par lesquelles les cellules sont en contact l’une avec l’autre. Elles affectent la forme de plages circulaires ou elliptiques (fig. e). Dans l'épiderme, les ponctuations existent seulement sur les faces latérales des cellules. Je n'ai pas retrouvé ces curieuses particularités dans les pétales normaux. Les étamines et le tissu ovarien montrent également des cellules grillagées. Le contenu cellulaire est aussi modifié et se fait remarquer par une richesse extraordinaire en amidon. Toutes les pièces florales, aussi bien les cellules turgides des parenchymes lacuneux, que les régions différenciées de l'ovule (nucelle et même sac embryonnaire) sont gorgées de tout petits grains d'amidon. _ Il s’agit, d’ailleurs, d'une action mécanique directe de l'insecte : les larves, de couleur orangé se trouvent à l'extérieur des tissus et circulent à la base des pétales et des étamines. Très probablement l'excitation produite pendant 128 J. VIRIEUX. — Sur la « Galle en boutons » de la Cardamine. l'organogénie de la fleur est cause de la non-ouverture des boutons : il en résulte que l’eau et les substances amenées dans l’inflorescence restent à l’état non employé et contribuent à donner à la galle une apparence de tubérisation avec accumulation d’eau et de réserves. Des phénomènes analogues ont été observés sur beaucoup d’autres galles : j'ajoute que dans la même famille des Crucifères on a décrit des cas compa- rables à celui-ci. L'exemple le plus rapproché est celui de la galle en boutons de Raphanus Raphanistrum, où M. Molliard (1) a décrit des modifications de même ordre, hypertrophie générale, apparition de pigment violacé, raccour- cissement des pétales et du filet, et a remarqué aussi (p. 164) l’abondance de l’amidon. J. VIRIEUX. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois d’Août. (Voir les années 1907-1908-1909-1910-1911). Abies excelsa DC. — Chenille rase, longuement cylindrique, rayée longitudina- lement de blanc et de brun, à corne anale arquée; ronge des aiguilles des jeunes pousses. = /Æyloicus pinastri L. To Chenillette d’un gris bleuâtre à verruqueux plus clairs, à tête brune ainsi que l’écusson pointillé de noir ; dans jeunes pousses attachées. = T'ortrix viburniana F. Id. Chenille verte, à tête et écusson noirs, à verruqueux très renflés; sur rameaux des sujets déjà âgés. = Asthema pygmæana Hb. Acer campestre. — Chenille à raies longitudinales peu tranchées, à partie anale surmontée d’une éminence bifide; sur feuille dont elle ronge le bord. = ZLophopteryx cuculla Esp. Id. Chenille trapue à robe terne et écusson luisant, à tête petite; dans les grappes de samares. = Cirrhœdia xerampelina Kb. Id. Chenille veloutée d’un jaune verdâtre, à dorsale brun rouge interrompue en chaînette; sur les jeunes pousses. = ZLobo- phora viretata Hb. Id. Chenille d’un gris clair, à dorsale et stigmatales jaunes, à tête d’un noir luisant; sur les feuilles. = Abraxas sylvata Sc. Id. Chenillette d’un brun rouge, à verruqueux plus clairs, à tête d’un brun foncé; dans le fruit des samares. = Conchylis ambiguella Hb. (2° génération). Id. Chenillette fusiforme, à tête et trois premiers segments d’un brun rouille, sur le premier segment lignes noires se bor- nant à taches noires sur les suivants et à des points noirs sur le reste; en société sous une toile commune. = Ypono- menta plumbellus Schiff. 9 D Id. Chenillette d’un blanc verdâtre, à verruqueux noirs, à tête jaune ainsi que l’écusson taché de noir sur les côtés; dans un lobe de la feuille retroussé et maintenu par de la sole. = Gelechia scriptella Hb. Id. Chenillette d’un vert pâle tacheté de noir; dans un tube soyeux maintenant les bords de la feuille. = Gelechia luculella Hb. De Id. Chenillette d’un blanc verdâtre lavé de rouge, à tête brun foncé, à écusson noir; dans pousses rattachées par des fils. — Dasystoma salicella Hb. (1) Rech. sur les Cécidies florales. Thèse. 1895. P. 161 eb suiv. Notes spéciales et locales. 129 Acer campestre. — Chenillette d’un blanc verdâtre, à dorsale verte, à tête brun clair tachée de plus foncé, à troisième paire de pattes écail- leuses renflée et inutilisée dans la marche ; sur feuilles à bords reliés par fils. = C'himabache fagella F. Ed: Chenillette d’un blanc verdâtre, à dorsale plus foncée, à tête Jaune; dans feuille roulée en cornet. = Gracilaria rufipen- | nella Hb. 16, Chenillette dans mine de la page inférieure de la feuille, — | Lathocolletis geniculella Rag. Achillea Millefclium. — Chenille arpenteuse d’un brun d’ocre, à dorsale gris pâle, à stigmatales jaunâtres, à segments dorsalement mar- qués de taches triangulaires brunes; appliquée au repos sur la tige de la plante nourricière, — Acidalia ornata Sc. Et. Chenille arpenteuse d’un brun violet plus pâle sur les côtés, à tête et premiers segments noirs ornés de lignes longi- tudinales blanches; parmi les capitules. = T'ephroclystia succenturiata L Aconitum Napellus. — Chenille rase, cylindrique, brusquement atténuée à la partie anale, à tête globuleuse; attaque feuilles, fleurs et fruits. = Mamestra glauca Hb. Id. Chenille rase, cylindrique, graduellement atténuée en arrière, à tête relativement petite, à marche galopante; la deuxième génération s'attaque aux fruits. = Plusia moneta EF. -- Id. Chenille cylindrique d’un vert bleuâtre, à stigmatale jaune; sur feuilles et fruits. = C'hariclea delphinii L. Æsculus Hippocastanum. — Chenille à robe chagriné-rugueux, à chevrons laté- raux obliques et bleuâtres, à tête triangulaire et corne anale verdâtre; ronge surtout le pédoncule des jeunes fruits avec lequel sa couleur le fait con- fondre. — Dailina tiliæ L. Id Chenille à touffes de longs poils jaunes; se roule en spirale laissant voir alors les miroirs d’un blanc d’argent qui forment la ligne dorsale, = Acro- nicta aceris L. Agrimonia Eupatoria. — Chenille verdâtre lavée de rouge sur les premiers seg- ments, à tête noire et grosse par suite de l’étrangle- ment des segments voisins, à stigmates jaunes; sur feuilles caulinaires. = /Zesperia malvæ L Alchemilla vulgaris. — Chenille arpenteuse courte, atténuée en avant, verte, à stigmatale blanche, à incisions transversalement rayées de jaune. = Larentia verna Hb Alsine verna. — Chenille arpenteuse, longue, très atténuée en avant, d’un vert jaunâtre, à dorsale et stigmatales vert foncé en chaînette; sur fleurs et graines. = T'ephroclystia pygmæata KHb. Althæa officinalis. — Chenille arpenteuse verte, allongée, cylindrique, renflée en arrière, à incisions jaunâtres, à tête globuleuse d’un vert pâle; ronge les plateaux de graines. = Ortholitha cer- vinata Schiff. Id. Puceron d’un vert pâle; sur bourgeons floraux déformés et sur feuilles fortement crispées à bords infléchis. = Aphis malvæ Koch. Id. Puceron d’un vert foncé marbré de plus pâle; sur feuilles crispées à fort enroulement marginal par en bas. — Aphis urticæ Fabr. Amygdalus communis. — Chenille verte à dorsale et lignes obliques latérales jaunes, à segments ornés de verruqueux très saillants et rougeâtres. = Papilio Podalirius L. Id. Chenille d’un blanc verdâtre, chagrinée, à tête bleuâtre et lignes obliques latérales blanches, à corne anale recourbée d’un blanc bleuâtre. — Smerinthus ocel- ata L. Anthemis arvensis. — Chenille allongée, d’un jaune clair, épaisse, moniliforme, à segments transversalement marqués d’une bande rose, à latérales vertes. = Cucullia chamomaillæ Schiff. Id. Larve blanche arquée, à tête brune, dans réceptacle déformé et allongé. = Apion lœvigatum Payk. (Col.). 130 Notes spéciales et locales. on SO ON OR OT SSSR US Anthemis arvensis. — Larve blanche non arquée, luisante, dans réæptacle déformé et durci. = Urophora stigma (Dipt.). Id. Puceron aptère vert, pollineux à cornicules et queue noirs; ailé à abdomen vert taché de noir. = Macrosiphum millefolii Fabr. Id. Puceron aptère d’un jaune verdâtre, à queue et cornicules Jaunes; ailé à abdomen vert taché de vert plus foncé. = ; Aphais helicrysi Kalt. Armeniaca vulgaris. — Chenille à poils épineux d’un fauve foncé, sur la deuxième moitié dorsale où ils sont blancs. = Polygonia C. album L. J. G. Ptinomorphus imperialis L. et Pt. regalis Duft. — A des notes qui m’avaient intéressé en 1878 et 1879, j'avais joint les figures coloriées de ces deux espèces que M. Adrien Dollfus fit reproduire successivement dans la Feuille. J'avais donné tout d’abord celle du Pt. imperialis L., récolté au Vernet-sur-Sioule dans des branches mortes de figuiers (V. Feurlle des J. Nat., vol. VIII, pl. 2, 1878). Le dessin des élytres de cette espèce est assez caractérisé pour permettre de ne pas la confondre avec la voisine. On est donc en droit de s’étonner des doutes exprimés par M. Pic au sujet de l’espèce que représente cette figure (V. Fauconnet, Viturat et Pic : Catal. rais. et anal. Col. Saône-et-Loire, p. 387, juin 1913). Malgré l’im- perfection de la chromolithographie à teintes superposées et restreintes, cette figure ne peut laisser subsister aucun doute par la coloration et le dessin des taches des élytres. Assurément il n’était guère possible de figurer là exactement les diffé- rences de relief du pronotum caractérisant d’autre part les deux espèces, mais la figure suffit pour reconnaître le Pt. eèmperialis L. cité. Je dois faire remarquer en outre que j'ai donné, en 1879 (Feuille des J. Nat., vol. IX, pl. 6, 1879), la figure du P#. regatis Duft. et celle-ci, mise en opposition, montre exactement la différence de dessin qui caractérise les deux espèces. Je les ai donc représentées en parfaite connaissance de cause. Ce qu’il y a de plus inté- ressant dans ma dernière note, c’est que je relate que j'avais trouvé les deux espèces dans une même branche sèche de noyer où les femelles avaient dû faire leurs pontes sur des points contigus, puisque j'ai extrait l’une et l’autre de coques fort rappro- chées comme le représente une autre figure de la même planche. Il est évident que cela ne voulait pas dire que j'étais porté à croire que les insectes en question appar- tenaient à une seule et même espèce. Je renvoie tout simplement les lecteurs de la Feurlle à mes dessins et à leurs cartons pour les contrôler. Ils reconnaîtront facilement les deux espèces en com- parant la forme de la tache sombre médiane des élytres; celle-ci est large et arrondie chez le Pt. regalis Duft. et très différente de celle du Pé. 2emperialis L. De plus, le premier offre généralement tout le pourtour de l’écusson plus ou moins largement garni de pubescence rousse très notable et dense. S'il s'agissait d'établir une dichotomie, on pourrait surtout mettre en valeur deux caractères très faciles à constater. Ainsi le P. èmperralis L. peut se recon- naître aussitôt aux soies éparses, longues et dressées de ses élytres lorsqu'on les examine de profil, et le Pt. regalis Duft. en est dépourvu et porte sur leurs élytres trois carènes longitudinales assez visibles quand on éclaire l’insecte latéralement. Quant à la forme de la carène du tubercule du pronotum plus ou moins obtuse et plus ou moins saillante, c’est un caractère qui n’est appréciable spécifiquement que lorsqu'on compare successivement les deux espèces. H. pu Buysson. Notes d’un Naturaliste. — Ces notes sont le résultat des patientes et habiles recherches de M. Estiot, de Vitry-sur-Seine. Il m’a autorisé à les publier. Notre savant collègue, qui possède nombre de documents inédits de toutes sortes, sur la biologie et les mœurs des Oiseaux et des Insectes, qu’il a su découvrir et dont la Science retirerait le plus grand profit, m’a obligé pour ainsi dire à commettre une indiscrétion dans la crainte que ses dernières trouvailles (celles qu’on va lire) n’eussent le sort des précédentes. Après bientôt trois ans, il me pardonnera, j'en suis convaincu, d’avoir manqué de patience et j'espère que, comme il me l’a écrit, il complètera lui-même les intéressantes observations dont je donne ici un bref résumé. Les amis dé la Nature lui en sauront gre. 1. Chortophila cilicrura Rond. — Vitry : d'élevage de larves trouvées au collet et à la partie supérieure de la racine médiane du cerfeuil et du persil. Notes spéciales et locales. 131 2. Hylemyia antiqua Meig — Vitry : d'élevage de larves trouvées en nombre dans le bulbe de l’oignon et du poireau. 3. Hylemyria brunnescens Zett. — D'élevage de larves minant la tige d’œillets cultivés en serre, pendant l’automne et l’hiver, et faisant périr la plante. 4. roue nigritarsis Zett. — Vitry : d'élevage de larves mineuses des feuilles oseille, 5. Pegomyia hyoscyami Panz. — Vitry : larves mineuses des feuilles d’épinard. 6. Pegomyia hyoscyami var. betæ Curtis. — Vitry : larves mineuses des feuilles de betterave. 7. Pegomyia hyoscyami var. nigricornis Strobl (antennes et palpes tout noirs). — Vitry : d'élevage de larves trouvées dans l’épaisseur des feuilles d’artichaut. Cette variété à été décrite d’Espagne; M. Gadeau de Kerville l’a rapportée de Syrie. 8. Ptychomyia selecta Meig. — Parasite de VNematus ribesni. 9. Zenillia roseanæ BB. — Parasite de l'ortrix Pillesiana, en Champagne. Eclo- sion en juillet et août 1909. 10. Leskria aurea Fall. — Draveil. Parasite de la Sésie du pommier. 11. Sarcophala latifrons Fall. (3 individus). 12. Sarcophaga tuberosa Pand. (1 ©, 1 Q). 13. Sarcophaga tuberosa Pand. var. tuberosa Pand. (2 , 1 O). Ces trois numéros sont sortis, en août 1909, de larves trouvées à Nuits- Saint-Georges (Côte-d'Or), dans le corps d’Oryctes nasicornis, adultes morts depuis peu. 14. Ormithomyia avicularia L. — Sur Buteo vulgaris (Buse commune} tuée en France le 5 septembre 1909; trouvée aussi sur un S#trix non dénommé en novembre 1909. 15. Cratærhina pallida Olf. — Sur le martinet à Draveil, en mai-juin. 16. Lynchia maura Bigot? — Un individu pris sur le pigeon à Vitry-sur-Seine en juillet 1907. S1 c’est bien Z. maura Bigot (les espèces sont difficiles à distinguer), cette cap- ture est importante, car Massonnat (Contribution à l’étude des Pupipares, 1909, p. 302-303) considère la présence de Lynchia maura dans la région lyonnaise comme accidentelle, ce pupipare étant méditerranéen. Puisque nous sommes sur le chapitre des Pupipares, je dois signaler que j'ai été, à deux reprises différentes, l’hôte accidentel de Zeènoptena cervi L. — En tra- versant une haute futaie du parc de Rambouillet, en novembre et vers une heure de l’après-midi, j'éprouvai subitement une douleur cuisante au cuir chevelu, une fois dans la région pariétale, une autre fois au voisinage de la nuque. C’est avec énormément de difficulté que je retirai, malmenés et mutilés, deux jeunes individus ailés de l’espèce en question. On peut m’en croire, cet animal a des griffes terribles. Autre fait : un jour d'automne, sur un chevreuil qui venait d’être tué et qu’on rapportait mouillé et couvert de boue. je vis fuir de nombreux Zpoptera cerwi dont la plupart avaient, à la face ventrale, une petite masse allongée qui m’intrigua beaucoup. J’ai su depuis, par M. Speiser, que cette masse était un cadavre d’un Psocide du genre Amphigerontia. Mais quelle signification donner à cette obser- vation, je ne saurais le dire. Rambouillet. Dr J. VILLENEUVE. De quelques Tachinaires à grande extension géographique. — Certaines Tachi- naires dont on ne connaissait pas ou plutôt dont on ne soupçonnait pas la grande extension ont reçu des noms différents suivant les pays où elles ont été rencontrées. Je désire en signaler quelques-unes très remarquables sous ce rapport, non sans faire observer que la liste s’allonge chaque jour de celles qui sont dans ce cas. — Gonia bimaculata Wied. (Sud africain) reçoit le nom de Gonia cilipeda Rond. dans le nord de l’Afrique et dans l’Europe méridionale. Rondani avait décrit la Q; Bigot ayant un © de Tunisie en fait une nouvelle espèce : Gonia incerta. — Cyphocera varia F., de l’Inde orientale, est décrite de Java par Wiedmann sous le nom de 7avana. Macquart lui donne le nom de argyrocephala en Algérie et Rondani celui de pyrrhogaster pour l’Europe méridionale. Je l’ai vue de toutes ces régions; je la possède aussi du Congo et elle remonte assez haut chez nous puisque, le 5 septembre 1902, j’en ai pris deux exemplaires sur Z’upatorium canna- binum, à Emancé près de Rambouillet. 13? Notes spéciales et locales. —————————————_——_—_—_——_—__. — ——————————————] — Tricholyga sorbillans Wied., des Iles Canaries, est appelée major par Rondani (Europe méridionale), grandis par Zetterstedt en Suède, bombycis par Becher dans les Indes orientales. Je l’ai vue également de l'Afrique équatoriale. — Rlinia apicalis Wied., des Iles Canaries, est répandue aussi dans toute l'Afrique où elle est plus connue sous le nom de Rhinra testacea R. D. — Bigot la signale du Gabon avec la dénomination : Æhènia punctata n. sp. — Chrysomyia albiceps Wied. a pour elle une pléiade de noms. Dans le sud de l’Europe, c’est Lucilia (Somomyia) flaviceps Macq. pour Rondani et Pandellé. En Afrique, Macquart décrit plusieurs espèces qui sont certainement synonymes. De nos jours, Bezzi voit encore en C’. putoria Wied. une espèce distincte, ce que je ne peux pas croire, et, en fin de compte, j’ai adopté le nom plus ancien de C. mega- cephala F. pour remplacer C. albiceps de Wiedmann. | Rambouillet. D' J. VILLENEUVE. Vérité au delà, erreur en deçà. — 1. Il est déplorable de constater qu’au pays de Macquart et de Robineau-Desvoidy on continue d’appeler C'alliphora vomitoria L. la mouche à viande commune, celle qui infeste nos maisons et vient pondre sur la viande que protège mal un mauvais garde-manger. C’est encore sous ce vocable qu’on parlait de cette mouche dans une revue de médecine que je viens de recevoir ! Partout, à l’étranger, elle est dénommée comme il convient : C'alliphora erythro- cephala Meigen; mais, en France, l’appellation erronée de C. vomitoria subsiste. C’est la vomitoria de Macquart et de Robineau-Desvoidy à qui est due l’erreur, mais non la vraie vomitoria de Linné. Celle-ci fuit le voisinage de l’homme: elle se tient à l’écart, dans les boïs et les forêts où elle est assez commune. Macquart et Robineau-Desvoidy l’appellent Calliphora fulvibarbis. On a donc : Pie A à erythrocephala Meig. = vomitoria R. D., Macquart (et nunc in allia). — Calliphora vomaitoria L. = fulvibarbis R. D., Macq. 2. En France, nos jeunes collègues m’envoient toujours Phormia azurea Fall. avec l’étiquette C'alliphora azurea. C’est Schiner qui l’a dit. D’accord, et pourquoi Schiner a-t-il placé Phormia regina Meig. parmi Lucilia? La réponse est que notre Mentor à tous a méconnu le genre Phormia KR. D., 1830, où l’on doit ranger au- jourd’hui quatre espèces, à savoir : azurea Fall.; sordida Zett. (= dispar Léon Dufour); regina Meig. et groënlandica Zett. — La dernière se distingue des autres par l’absence de soies acrosticales au devant de la suture du thorax. P. azurea et P. sordida se séparent entre elles par la couleur des cuillerons qui sont tout blancs chez la dernière; toutes deux ont le stigmate prothoracique obscur, tandis qu’il est roux chez P. regina. Dans le « Katalog d. paläarkt. Dipteren, » Phormia groënlandica Zett. est rem- placée à tort par Phormia cœrulea KR. D., car P. cærulea est synonyme de azurea Fall. Notre distingué collègue, M. H. du Buysson, a trouvé en nombre les larves de P. sordida Zett., Rond., dans la bourre des nids d’hirondelle et les à élevées. Il confirme l’observation de Léon Dufour au sujet de ces larves hématophages, ce qui nous surprendra moins aujourd’hui qu’on connaît mieux les adaptations diverses des larves de C'alliphorinæ en général. Rambouillet. Dr J. VILLENEUVE. a Plantes rares aux environs de Paris. — De la région d'Etampes on nous signale Botrychium lunaria Sw. de Villeneuve-sur-Auvers, et Zanaria Pelisseriana Mill., de Boissy-le-Cutté. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür. Rennes—Paris (2135-13) 1e Septembre 1913 — Ve Série, 43° Année — _ N°513 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE L'Entomologiste allemand Fruhstorfer à écrit dans Insekten-Boerse, 1908, que l'Allemagne était, zoogéographiquement parlant, un des pays les moins connus de la Terre. « Deutschland ist zoogeographisch eines der unbe- kanntesten Laender der Erde. » L'Allemagne est pourtant, avec l'Angleterre, le pays où il y a le plus de Naturalistes. D'ailleurs la boutade de Fruhstorfer n’est pas absolument vraie. En effet, ce n'est pas seulement l'Allemagne qui est un des pays les plus inconnus de la Terre au point de vue de sa Faune; ce sont tous les pays, même les plus habités, même ceux où demeurent, en très grand nombre, les Naturalistes, qui sont si peu ou si mal connus qu'on peut dire de chacun d'eux ce que Fruhstorfer a dit de l'Allemagne seule. Il est donc bien vrai qu'en fait de zoogéographie, la modeste déclaration de Linné ne doit pas cesser d'être justement appliquée à l'universalité des terres : « Ea quæ scimus sunt pars minima eorum quæ ignoramus ». Ce sont d’abord les conditions biologiques concernant les animaux de notre Faune que nous ignorons généralement; car, si nous connaissons une Espèce dans une ou plusieurs de ses manifestations, nous ne pouvons pas pour cela prétendre que nous avons réellement saisi toutes les circonstances presque toujours si intéressantes de sa vie évoiutive. Ainsi, dans ie monde des Papillons qui m'est plus familier, je trouve des exemples très suggestifs. Nous sommes avertis depuis assez longtemps que beaucoup de chenilles de Lycænidæ ont avec les Fourmis une vie commune; mais nous ignorons généralement les circonstances de cette symbiose, bien que plusieurs espèces de Lycænidæ vivent à notre portée, dans des lieux que nous visitons très fréquemment. M. Harold Powell nous à renseignés sur quelques particularités de la vie en Algérie des larves des Lycæna lolas, Bellargus {Adonis), Bætica dont les Fourmis aiment à sucer la liqueur secrétée par les chenilles. Mais en France, la Lycæna Argiades, bien que très abondante dans certaines contrées de l'Ouest, ne nous a pas encore dévoilé les secrets de son existence larvaire. Pourtant le fait -que le papillon ne se rencontre pas partout, dans les mêmes lieux au printemps (1° génération) et en été (2° génération), semble indiquer dans certaines contrées un curieux déplacement de la chenille. Comment s’accomplit le transport des larves? Les Fourmis en sont-elles les agents? Qui pourrait le dire? D'autre part, nous connaissons les parasites : Diptères et Hyménoptères, d'un certain nombre de Lépidoptères: mais s'est-on occupé jusqu'ici d'étudier les parasites des parasites en question? Nous savons maintenant que les œufs mêmes des Lépidoptères peuvent 134 Charles OÜBERTHUR. — Une consullalion lépidoptérologique. nourrir des parasites. Ce sont alors des infiniment petits dont l’organisation est d'autant plus merveilleuse que les dimensions de toutes les parties qui les composent se trouvent réduites à des proportions tellement exiguës que notre imagination peut à peine le concevoir. Malgré cela, les organes de l'animal n’en sont pas moins parfaitement constitués pour le but auquel ils sont destinés, Et dans un autre ordre d'idées, pouvons-nous prétendre qu'il n'existe pas des Jacunes graves dans notre connaissance des Espèces les plus en vue de notre Faune, lorsque nous nous trouvons surpris par des découvertes telles que celles de Callophrys Avis et Lycæna Thersiles? La première est une espèce très voisine mais très distincte de Callophrys {Thecla) rubi; la seconde est pour ainsi dire une redécouverte; car l'initiative en remonte à Boisduval qui la signale comme variété douteuse de Lycæna Alexis, dans le Genera et Index melhodicus, 1840. Cependant personne ne s'était plus inté- ressé à Thersites et il a fallu que le Docteur Thomas Algernon Chapman, l'heureux et très sagace discoverer de Callophrys Avis, ait de nouveau — et tout récemment — porté son atlention sur celle jolie et intéressante Lycæna répandue en Dauphiné, en Provence et sans doute en maints autres lieux, pour arriver à enrichir d’une unité spécifique nouvelle le catalogue des Papillons Rhopalocères français. Toutefois, c’est dans les Hesperidæ, non point seulement exoliques, mais françaises, allemandes, italiennes, etc., que notre ignorance revêt de plus sgrandes proportions. Systématiquement négligées par les amateurs de papillons, les diverses espèces du genre que Boisduval avait appelé Syrichthus sont confondues dans les collections au hasard d’un rangement absolument fantaisiste. Les Anglais, vu la pauvreté actuelle de la faune du Royaume-Uni, restent en dehors du débat; mais chez les Lépidopiéristes des autres nations de l'Europe, la confusion et le mélange des Espèces sont presque toujours la règle dans les collections de Syrichihus. Les Entomologistes allemands, belges, suisses, autrichiens, italiens ignorent aussi bien que les Français quelles espèces de Syrichthus habitent autour de leur résidence. C'est donc une partie de la science entomologique, jusqu'ici trop négligée, qu'il importe d'étudier soigneusement, n vue d'apprendre quelles sont les espèces de Syrichihus existant dans l'Europe centrale et comment les dis- linguer entre elles. Un caractère dont feu Rambur, il y a trois quarts de siècle, avait tiré un excellent parti et dont tout dernièrement le Docteur-Professeur Reverdin, de Genève, a démontré toute l'importance, ce sont les genilalia; mais un autre caractère tout à fait distinctif se trouve dans l'observation comparée des œufs des diverses Espèces. Il est facile de recueillir les œufs que déposent les femelles de Syrichthus. Un jeune entomologiste de Genève, M. Marcel Rehfous, a montré son talent pour recueiilir et étudier comparalivement les œufs des Syrichthus. Il y a aussi les chenilles, dont la connaissance est indispensable: elles sont encore bien peu connues. Quoi qu'il en soit, à l'époque actuelle, on peut dire que dans le genre Syrichlhus de nombreuses espèces européennes restent encore méconnues, sinon même inconnues. Il n'est pas encore possible de publier, avec chance d’être exact, un catalogue des espèces européennes de Syrichthus; nous sommes donc présentement les témoins d'un état chaotique dans lequel il faudra peut-être encore beau- coup de temps et de judicieux efforts produits par de nombreux naturalistes en des pays différents pour obtenir un rayon de belle lumière. Il est pourtant urgent d'agir, car ce qu'on appelle le progrès est une cause de rapide destruction de la Faune et de la Flore. Partout on transforme la surface du sol. Ce sont des constructions diverses de maisons, d'usines; ce HR art 5 Fr v° : ET 7 4 # d Charles ORERTHUR., — Une consullalion lépidoplérologique. 135 sont des chemins qu'on ouvre, des défrichements qu’on opère, des exploila- tions outrancières de bois, cause d’une destruction considérable d'espèces d'insectes. Il semble que la nature sauvage n'ait aucun droit au respect des hommes d'aujourd'hui. Avant peu, la faune se réduira à la série des animaux domestiques et la flore aux plantes utilitaires. Le reste sera à fout jamais éteint. En dehors de l’élable, du poulailler et du potager, tout aura été supprimé. La Faune et la Flore naturelles présentent cependant des charmes bien pré- cieux; mais ceux qui les apprécient et qui les goûtent sont en si petit nombre que leurs doléances n’ont aucune chance d’être prise en considération par la multitude. De tout ceci, il faut conclure que les Naturalistes contemporains doivent se hâter d'étudier les animaux et les plantes qui vivent encore sur notre sol: d'après mon opinion, ils doivent profiter pour cela, et dans toute la mesure du possible, des moyens de reproduction photographique ct artistique dont chacun dispose aujourd'hui, afin de fixer d’une façon certaine et durable, non seulement la figure des caractères extérieurs et anatomiques des êtres divers, mais encore les circonstances de leur existence. C’est ainsi que grâce à la photographie, nombre de plantes et d'animaux vivants peuvent être re- présentés avec leur pose naturelle et dans le paysage qui est leur véritable cadre. Qu'on me permette de recommander ce genre de sport aux jeunes amis des Sciences naturelles et qu’on m'excuse de proposer aux observations eri- tiques des lecteurs de la Feuille des Jeunes Naturalistes l'énumération suivante des Lépidoptères Rhopalocères français, en demandant à toutes les personnes qui s'intéressent à l'histoire de nos papillons indigènes de vouloir bien com- pléter la documentation sommaire de localité et de race qui est énoncée après le nom de chaque Espèce et de répondre aux questions posées. Papilio Machaon, Linné, paraît habiter toute la France. Une très belle variété : Aurantiaca ou burdigalensis a le fond des ailes d’un jaune orangé, quelquefois assez foncé. On l’a prise à Orléans, en Auvergne, dans la Gironde: on l’a aussi obtenue par des procédés artificiels qui doivent être sévèrement réprouvés, parce qu'ils donnent lieu à des erreurs scientifiques. Le Papilio Machaon peut avoir le fond des ailes envahi par la couleur noire ou inverse- ment la couleur jaune se développe exagérément. L'ocellation anale peut être bleue et non rouge (nigrojasciata). Ces variétés ont-elles été rencontrées en France et pour aurantiaca burdigalensis, dans quelles autres localités a-t-elle été constatée ? Papilio Hospilon, Gené, spécial à la Corse et à la Sardaigne. Machaon habite ces mêmes îles méditerranéennes et il semble que, dans la nature, des hvbridations se produisent entre Hospiton et Machaon. Connait-on des aber- rations d'Hospilon ? Papilio Alexanor, Esper, spécial à la région française sud-alpine. IT serait intéressant de savoir jusqu'où Aleranor s'avance dans la Drôme, en Vau- cluse, dans le Var. J'ai fait connaître les aberrations Couleti et Augustinus. Papilio Podalirius, Linné, commun dans le sud et le centre de la France, manque dans le nord de la Bretagne, la Manche, le Pas-de-Calais. Feu Rocquigny-Adanson avait constaté qu'en Europe, Podalirius ne dépasse pas le parallèle de 55°. Papilio Feisthamelü, Duponchel, habite les Pyrénées-Orientales, a été trouvé une fois dans les Hautes-Pyrénées, paraît répandu en Espagne dans l'Aragon, la Catalogne et jusqu'en Andalousie. Il serait très intéressant de savoir où Podalirius et Feisthamelii se rencontrent: ils semblent s'exelure 136 Charles OBERTHUR. — Une consultation lépidoptérologique. mutuellement. En Roussillon, on voit voler Feisthamelü, mais on ne trouve pas Podalirius. Sans doute la frontière en France de Feisthamelii est dans l'Aude ? Il serait très intéressant d’être fixé sur les localités où Podalirius et Feisthameliù se trouvent en contact. Thais Polyrena-Cassandra, Huebner, habite la Provence, semble se raré- lier, comme J’Aristolochia rotunda dont se nourrit la chenille. Les progrès de la culture détruisent les haies: l’aristoloche est arrachée ou brûlée aux environs d'Hvères, dans les fossés où elle était autrefois abondante. L'habitat de la Thais Cassandra se rétrécil sans cesse. Thais Rumina-Medesicaste, Huebner, spéciale aux Pyrénées-Orientales, au Languedoc méditerranéen et à la Provence. À Digne se trouve la superbe aberration Honnorali, Boisduval. La chasse acharnée que tant de gens ont entreprise, dans un but de lucre, en vue de se procurer Ja Thais Honnoratii, en fait prévoir l'extinction prochaine. On n’a jamais trouvé Honnorali ailleurs qu'à Digne. Une nouvelle aberration Mackeri, dans laquelle les taches rouges sont devenues jaunes, a été trouvée dans les Basses-Alpes et en Algérie. Parnassius Apollo, Linné, a été observé dans toute la chaîne des Pyrénées, la Lozère, le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire, le Cantal, l'Aveyron, le sud de l'Alsace, le Doubs, le Jura, l'Ain, la Savoie, l'Isère, les départements des Alpes, Vaucluse. Manque en Corse el en Algérie, mais se trouve en Sicile. Offre de nombreuses variétés et formes locales. Trouve-t-on authentiquement Apollo dans la Creuse, la Haute-Vienne, le Tarn, j'Ardèche ? L’Apollo, dans la Lozère, a le fond des ailes d’une couleur jaunâtre très caractérisée. Il y a des localités françaises où Apollo a été observé autrefois: il paraît y avoir été éteint. Rennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). | ———— > D C—<—— MOLLUSQUES TERRESTRES TROUVÉS DANS UNE FOUILLE ROMAINE à Lyons-la-Forêt (Eure) Dans une communication faite à la Société Zoologique de France (Bulletin Soc. Zool., 1911, p. 130), j'avais signalé J’intérêt qu'il pourrait v avoir à élu- dier méthodiquement la faune des mollusques terrestres déposés dans les couches de terre qui se trouvent à une certaine profondeur au-dessous du sol et qui peuvent nous renseigner sur l'état faunistique et sur l'aspect du pays à des époques historiques éloignées parfois de plusieurs siècles. Tel pays aujourd'hui complètement déboisé peut nous présenter dans les couches plus profondes des espèces sylvestres (je ne parle pas ici bien entendu des fossiles), -— Telle espèce, aujourd'hui tout à fait disparue et que l’on retrouve à un mètre du sol, nous indiqué un changement de climat. Enfin, un cas particulier, et c'est celui dont je m'occuperai aujourd'hui, se présente dans les fouilles archéologiques : une couche de terre contient une faunule qui nous donne une idée des lieux après la destruction des monuments. Dans les fouilles que nous avons entreprises à Lyons-la-Forêt (Eure) el qui ont pour objet le déblaiement d’un mur romain assez étendu, nous avons {trouvé à environ 0*90 de la surface du sol actuel (herbage en pente douce qui a succédé il y à une cinquantaine d'années à des champs de céréales), une À. DOLLFUS. — Mollusques terrestres trouvés à Lyons-la-L'orét. 137 couche de terre où les mollusques terrestres sont très abondants. Cette couche se trouve à 020 environ au-dessus du Sol romain cimenté; la partie riche en coquilles a de 020 à 025 d'épaisseur; elle a été observée jusqu'à présent sur une faible étendue, mais il est fort probable que le déblaiement se pour- suivant, on la verra se découvrir davantage. Ces mollusques s'observent tout près du mur romain qui, dégagé, ne me- sure que 080 de hauteur; mais il est certain, et c'est là un point intéressant, que ce mur, très épais, devait avoir autrefois une grande hauteur et être resté fort longtemps à l'état de grande ruine ombragée, car la faunule dont je parle est obscuricole, et sous ce rapport, tout à fait différente de ce que nous voyons aujourd'hui dans les mêmes lieux (verger en pente régulière el bien ensoleillé). Malgré l'épaisseur du mur romain (près d’un mètre), il élait complètement enfoui dans l'herbage où un hasard nous l'a fait découvrir, et rien ne nous aurait fait croire qu'il ait pu avoir une grande hauteur, si l'existence de cette faunule ne nous avait mis sur la voie. En continuant nos louilles, nous avons trouvé du même côté une accumulation de gros silex avant servi à la construction du mur, ce qui corrobore absolument l'hypo- thèse du mur élevé. On voit donc que l'existence de cette faunule de mollusques nous a été utile au point de vue même de la précision archéologique de notre fouille. Elle est non moins intéressante au point de vue zoologique, car elle fait apparaître certaines espèces qui ne semblent plus exister dans la région ou qui y sont devenues très rares. | Si le Buliminus monlanus se trouve encore dans la forêt de Lyons, il sv fait de plus en plus rare el est remplacé aujourd'hui par le B. obscurus de aille bien moindre. Or, dans notre fouille nous avons trouvé quelques D. montanus et pas un seul B. obscurus. On sait que le BL. montanus est maintenant cantonné dans les montagnes et dans quelques rares forêts du Nord. | | Je cilerai encore ffelix obvoluta, commune dans la fouille et que je n'ai Jamais trouvée dans nos environs immédiats. — Helix lapicida, rare aussi aujourd'hui et assez commune dans la couche archéologique. —— Acme fusca, Azeca tridens, abondants dans la couche profonde (quoiqu'en certains points seulement) et que je n'ai Jamais rencontrés vivants dans la forêt de Lyons. Avant de donner la liste des coquilles recueillies et de comparer leur degré d'abondance avec celui des mêmes espèces actuellement vivantes dans la région, Je rappellerai que la construction romaine datait vraisemblablement de l’époque d’Antonin. I ne m'est pas possible encore de donner une précision sur son étendue ni sur sa destination, le déblaiement n'élant pas encore assez avancé. Il est probable que sa destruction s’est faite peu à peu; elle était lorcément déjà en ruines, mais, ainsi que je le dis plus haut, en ruines encore Lrès élevées lors du dépôt successif des coquilles que je signale aujourd'hui, et, étant donnée l'épaisseur de la couche de terre à coquilles, ce dépôt s’est prolongé pendant longtemps. I a dû v avoir postérieurement un incendie, car on en voit des traces au-dessus de la couche des coquilles, et c'est seu- lement après cet incendie que l'on trouve la grande masse des silex tombés qui indique vraisemblablement la chute finale. Il est donc probable que plu- sieurs siècles se sont écoulés avant que la ruine fût complète et les mollusques vivaient sans doute au début du moyen-âge, peut-être à l'époque des inva- sions normandes. Dans la liste qui suit, nous insistons particulièrement sur le degré d’abon- dance des coquilles dans la fouille romaine et des mêmes espèces actuellement vivantes dans la région lyonsaise (1). (1) Je tiens à remercier M. FT. Germain qui a bien voulu revoir mes délerminations. 138 A. DOLLFUS. — Mollusques terrestres trouvés à Lyons-la-Forét. Fouille romaine. Helirs: Pomatia Lis AC. Hélig nemoralis LL... C: Helix hortensis Müll....…................…. AR. élir mbata: Draps. res AC. Helis isa din. Rent CC. Helix obvoluta Müll..:................... C. Heliz pulchella Mu. ist AC. Mehe lapreda. Dé. +. AC. (Exemplaires d’assez petite taille). Helix ericetorum Müll. — Tout à fait acci- dentelle. Je n’en ai observé que deux exem- plaires d’assez petite taille, dans la fouille. Pyramidula rotundata Müll....…..… CC. Hyalinia cellaria Muüll....….......…. GC: Hyalhinia nitida Müll.-.:.5...:...4:1. (Ge Hyalinia nitens Gmel. et var. subnitens Bgt. Hyalinia crystallina Muüll.........…. AR. ‘Hyalinia pseudohydatina Bgt...…. FR: (Exemplaires jeunes). Euconulus fulvus Müll....….............. RKR. (3 exemplaires). Buliminus montanus Drap... R. Azeca tridens Pultn. — Paraît assez abon- dant dans la fouille, maïs dans certaines places seulement. Aujourd’hui. AC., mais très localisée. Est assez rare aux environs immédiats de Lyons, où on a tenté de l’élever il y a deux ou trois ans. Extrêmement commune surtout dans les lieux cultivés où elle fait beaucoup de dégâts. S’'est singu- lièrement mutipliée cette année et devient un vrai fléau. Même observation que pour l’'Helix aspersa. Plus abondante encore, se trouve également en forêt et dans les herbages Ne se trouve qu’en forêt où elle n’est pas rare sur les troncs des hêtres. Elle est toujours plus petite et plus globuleuse que l’espèce pré- cédente. Je n’ai pas trouvé de forme de passage entre les deux espèces qui paraissent ici bien distinctes. AC., mais locaiisée dans les endroits très ombragés et frais, chemins creux, forêt, etc. Est commune dans les herbages et les lieux couverts. Elle paraît ce- pendant moins abondante qu’au- jourd’huï. Cette espèce, commune dans notre fouille, ne paraît plus exister aujourd’hui dans nos environs. Paraît rare aujourd’hui aux envi- rons de Lyons. Paraît rare aujourd’hui. trouve que dans la forêt. Extrêmement abondante mais loca- lisée sur les pentes calcaires, no- tamment sur celle qui fait face a notre clos, au-dessus de l’église de Lyons. Est toujours aussi commune, sur- tout sous les écorces des vieux troncs de la forêt. Est restée commune dans la région. Même observation. Même observation. Rare. ? Ne se Très rare. Très rare. J’en ai trouvé deux exem- plaires vivants il y a quelques années et un seul en 1913. Le Bu- liminus obscurus Müll. est beau- coup plus commun. On le trouvait assez abondamment au mois de mai dernier sur les troncs de hêtre. Je ne l’ai pas rencontré dans la fouille romaine. Je ne l’ai pas encore rencontré à l’état vivant dans la forêt de Lyons. À. DoLLEus. — Mollusques lLerrestres trourés à Lyons-la-Forét. Fouille romaine. Auaonbcuianrece Li... 139 Aujourd’hui, CC. Toujours très commun. Cæcilioides acicula Müll...….....…....… CC. Paraît assez rare aujourd’hui. Pratlmscorum L..........:....... Rare Toujours très rare. Clausilia lamainata Mont.......…....…..… Rare Cette Clausilie est assez commune (Quelques exemplaires seulement). aujourd’hui, sur les troncs des hêtres de la forêt. Clausilia nigricans Pult....…....…....…..… CC. Est toujours commune dans la forêt. Clausilia Rolphir Leach.............……. C. Rare dans la forêt. TUE TES a ie, RR. Ne se trouve aujourd’hui que sur Quelques exemplaires, qui semblent prou- l’eau où ver qu'une humidité réelle régnait dans les ruines (1). S'uccinea oblonga Drap. — Plusieurs exem- plaires (plus commune que la précédente). les plantes du bord de elle est commune. Fréquence très irrégulière. J’en ai trouvé, il y a trois ans, une assez grande quantité dans mon jardin. Planorbis rotundatus Peiret...…...…….. RR. Commun, mais dans l’eau. Deux exemplaires. Carychium minimum Mull...….....….. CC. Est encore assez commun aujour- d’hui, dans les détritus végétaux. Cyclostoma elecgans Müll..............… CC. Toujours très commun sur les li- sières de la forêt. Je ne l’ai jamais trouvé aux envi- rons de Lyons, en dehors de la fouille. Acme fusca Mont. — Assez abondant, mais seulement par poches. Lyons-la-Forêt (Eure). À. DOLLFUS. Le DIDELPHIS CUVIERI, Fischer, DE SANNOIS Le 20 juillet 1894, le carrier Léon Hittier me remettait deux blocs de gypse qui portaient, Fun l'empreinte du côté droit, l'autre l'empreinte du côté gauche de la Sarigue de Guvier. Il avait recueilli cette petite bête dans un des bancs appelé « les cheveux » par les carriers, banc qui fait partie de la première masse du gypse. Ce petit animal n’est pas entier, il ne reste du train de derrière que quelques {races informes du bassin, le fémur droit avec ses extrémités écrasées, un petit fragment du fémur gauche. Tout ce qui est conservé en empreinte de cet animal mesure 82 millimètres de longueur. La Sarigue de Sannois est exactement dans la même position que la Sarigue de Montmartre décrite par Guvier en 1822 (2), mais dans ce dernier échan- tillon, une torsion à 90° de la colonne vertébrale avait disposé le bassin de face. C’est cette disposition qui a permis à Cuvier de dégager les os marsu- piaux et de montrer ce caractère qui confirmait la détermination qu'il avait faite de cet animal au moyen de ce qui restait de sa dentition. (1) La présence d'espèces indiquant le voisinage de l’eau doit être soulignée. La petite rivière la Lieure, aujourd'hui distante d'environ 200 mètres, était autrefois beaucoup plus rapprochée de la construction romaine. Il est fort probable que pour obtenir une chute d'eau on en « déplacé le cours à une époque très ancienne, car, dans cette partie de son cours, la rivière n’occupe plus:le thalweg et il paraît probable quela Lieure formait au pied de notre verger actuel une sorte de lac dont les traces (tufs) sont encore constantes à environ ? mètres de profondeur. (2) Cuvier, d'une petite espèce de Sarigue fossile. Rech. s. les oss. [oss., 1822, {. IIT, p. 284, Dati 140 A. LAVILLE. — Le Didelphis Cuvieri, Fischer, de Sannois. Chez la Sarigue de Sannois, la colonne vertébrale n’a pas ou ne paraît pas avoir subi celte torsion; en outre, le bassin étant complètement détruit, il est impossible de retrouver les os marsupiaux qui ont disparu. Il reste le fémur droit qui est allongé en arrière et une empreinte d'une partie du fémur gauche qui s’allonge en avant. Le fémur entier mesure 17 millimètres de longueur. Ce qui reste de l’em- preinte du fémur gauche ne mesure que 7 millimètres. Ces deux os ont laissé une partie de leurs traces sur l'empreinte gauche. Il est impossible d'étudier et de dire quelque chose des tetbbres sacrées dont le contour de l'empreinte est détruit. Les vertèbres lombaires sont également écrasées et difficilement séparables dans les traces qu'elles ont laissées; j'en compte bien six tout d’abord, mais avee peu de conviction el bien plutôt sous l'influence de ce que dit Cuvier dans sa description de la petite bête de Montmartre, « six vertèbres lombaires fort longues et tenant plus de place à elles seules que les treize vertèbres dorsales. » lis. 1. — Didelphis Cuvieri, Fischer dans deux blocs de gypse. Empreinte du côté droit et contre-empreinte du côté gauche. La bête a été exactement fendue en deux. Dans le crâne on vait la partie interne de la dentition. Sur le côté droit, la partie interne du pariétal; sur le côté gauche le moulage de l'hémisphère droit. Les Cheveux, banc qui fait partie de la Hautle-Masse dite aussi première masse du gypse. Carrière Volembert, Sannois près Argenteuil. Recueilli par M. Laville en 1894. Collections de Paléontologie de l'Ecole des Mines de Paris. Grandeur naturelle, PAG C1 T1 1 Fr ACT Un RER ra WCE YEN L Pa” Le à L L Ne 4 \ A. LAVILLE. — Le Didelphis Cuvieri, Fischer, de Sannois. 141 L’empreinte gauche (fig. 1) de la petite bête de Sannois, montre encore 10 côtes, mais il est impossible de compter toutes les vertèbres dorsales: je puis cependant en compter 6 à partir des vertèbres lombaires: quant aux autres, ainsi que les vertèbres cervicales et le reste des côtes, elles sont com- plètement écrasées, brouillées ou effacées. F1G. 2. — Empreinte du çôté gauche montrant l'intérieur de la dentition de ce côté, et le moulage du côté droit de l'hémisphère cérébral et du cervelet. 5/1. L'empreinte droite (fig. 1) a conservé la partie moyenne de l'omoplate dont la tête écrasée est en connexion avec l’humérus droit sur lequel est articulé le cubitus accompagné du radius. L’omoplate droite, lorsqu'elle était entière pouvait mesurer 12 millimètres de longueur et 5 de largeur. Ce qui reste de l'humérus avait 14 millimètres de longueur, le radius 13 et le cubitus 15. Omoplate, humérus, radius et cubitus ont leurs extrémités mutilées, écra- sées. La patte a disparu. Ce qui reste de la tête, qui est cassée derrière les canines, mesure 2% milli- mètres. L’empreinte droite montre le pariétal droit et une partie de l'occipital un peu aplatis. F1G. 4. — Les dents visibles agrandies 10/1 du côté gauche, vues par leur partie interne. 142 A. LAVILLE. — Le Didelphis Cuvieri, Fischer, de Sannois. L'empreinte gauche a gardé du cerveau le moulage de l'hémisphère droit et celui du côté droit du cervelet. Les os de la face ont presque disparu et ce qui en reste est trop écrasé pour être étudié. | Sur le côté gauche (fig. 2) on voit d’abord, sur le maxillaire qui est écrasé, la prémolaire PM* qui a la forme d’un petit crochet et possède deux racines, (fig. 4). Gette dent rappelle assez exactement la même dent chez Didelphis virginiana, Linné, mais elle est un peu plus crochue. Chez la Marmose elle est presque droite. On voit ensuite un reste de la couronne des arrière- molaires AM! et AM?. De la mandibule de ce côté, il ne reste que AM, dont on ne voit bien que le denticule interne antérieur, tronqué par rupture, le den- licule médian, haut, très pointu, mais non tranchant et oblique en avant, et le denticule interne postérieur très petit ; les denticules externes de cette dent sont invisibles et la dent AM, dont on ne voit également que les denti- cules internes. Là on voit que le denticule interne antérieur est presque aussi haut que le médian, que le postérieur est petit et tend à se bifurquer. Gette dent a conservé l'amorce de sa racine antérieure et toute la racine posté- MÉUTÉ: F1G. 3. — Empreinte du côté droit montrant l'intérieur de la dentilion. 5/1. Sur le côté droit (fig. 3) les restes du maxillaire supérieur écrasés ont cependant conservé les arrière-molaires AM? et AM* (fig. 5) dont on ne voit que le denticule interne. La mandibule de ce côté, quoique mutilée, porte encore les arrière-molaires AM, et AM,. AM, montre une pointe, interne an- lérieure oblique en avant, une plus grande pointe mterne médiane également oblique en avant, la dernière pointe interne nettement bifurquée. Cette dent 4 encore ses racines qui sont engagées dans cette partie du maxillaire qui est intacte. La dent AM, à son denticule interne antérieur brisé, le médian 3 14 UNITONS. es J j, Fischer, d UULeT, C LS Iphi de i PLANIREE. — Le D ne. .— = = [e2) st — 7 — — Le _ ) [« à) — à ce S 2 © © © D = EL ES © es jhg = D je JE Le pie «= Oo & + © 3 = = O re, D — © . 2 © e- un) ES 6-5 ee = = F1 D = se = > 8 S © n ns un un RTS ss D = A se ES ® © er D) 1). Sa Oo À as) — (cb) à _ fs) Q rer D = qe] Q;, nN d = > — Q n Kæ) D a = © = O de = FER T an ou. (ab) SR n v— = a —t —_ Se TS — ee ; = LL (ee) (er Le CD æ (re un É : D) te se B © > = 2 en S es D : JS, 2 ESK n T SKK 2 NN = .« © : bé 109 Gb) [&) un le. un — 1 mt + « — F1G. 6. — Marmose. Buffon, Hist. Nat., t. X, pl. LI. € . 14% A. LAVILLE. — Le Didelphis Cuvieri, Fischer, de Sannois. Guvier (1) avait comparé ce qui restait de la Sarigue de Montmartre avec un squelette de Marmose, qui est une des huit espèces de Sarigues améri- caines reconnues par Geolfroy-Saint-Hilaire. Je donne (fig. 6 et 7) deux photographies du dessin que Buffon donne de cet animal, un d’une femelle avec ses dix petits attachés à ses mamelles, l’autre du squelette de cet animal (2). La comparaison que Cuvier a faite porte surtout sur les dimen- sions respectives des principaux ossements de la Marmose et de la Sarigue de Montmartre. Au sujet de la longueur de la tête, de la distance entre la canine et la dernière molaire, la longueur de l'omoplate, de l'humérus, du métatarsien du quatrième doigt et de celui du petit doigt, il trouve que la Marmose est plus petite; au sujet de la longueur de l'os inominé, de l'os marsupial, la Marmose serait de même taille, mais que, au contraire, au sujet de la longueur du cubitus, du radius, du fémur et du péroné, la Marmose serait plus grande que la Sarigue de Montmartre. Grâce à l'amabihité du D' Anthony, que je liens à remercier vivement, j'ai pu comparer le crâne de la Sarigue de Sannoiïis avec deux crânes de Marmose du Chill, crânes qui appartiennent au Laboratoire d'anatomie du Muséum. Ces deux crânes sont encore assez couverts de chair pour m'empêcher d'en voir la dentition complète, dentition qui est celle du genre, savoir : inc. ?, C. +, PM.$, AMS. Un de ces petits crânes mesure 32 millimètres de longueur, l'autre est plus petit et ne mesure que 30 millimètres. Le crâne de la petite bête de Sannois, lorsqu'il était entier, avait les mêmes proportions que celles du plus grand des crânes de Marmoses. Les dents (celles qui sont conservées) ‘ SES ST OS Mr ee 4 ne Se PRE SN * HIT MEE à 22 81484 Fe FBI PANASARIITAAR DÉTAIL ATAETE 4 AIT AH AUrAUT SU "irite Fi. 7. — Squelette de Marmose, Buffon, Hist. Nat., t. X, pl. LIV, (1) Cuvier. OSS;,1088.%4t., IT, p:: 207,1 1888: (2) Buffon. — La Marrmose, Hist. nat., MDCCLXIH, t: IV ,-p. 335, pl" TAN ct LIV. * + + + * +, ä A. LAVILLE. — Le Didelphis Cuvieri, Fischer, de Sannois. 145 sont exactement semblables à leurs correspondantes chez la Marmose, sauf que la prémolaire supérieure Pi de la Sarigue de Sannois est un peu plus _arquée. Comme je l'ai dit plus haut, Cuvier donne, p. 296, de son travail, un tableau comparatif des longueurs de quelques os du squelette de la Sarigue de Mont- martre et de ceux de Ja Marmose Didelphis murina Lin. Je n'ai de la Sarigue de Sannois qu'un os entier de fémur, je ne puis donc que donner la mesure comparative de cet os seulement. Ainsi Cuvier donne pour sa Sarigue de Montmartre 27 millimètres, 26 pour la Sarigue Marmose. Dans mon petil squelette de Sarigue de Sannois, le fémur n'atteint que 17 millimètres et paraît cependant entier. Il n'est pas dans la proportion de la longueur de la tête qui devait dépasser 30 millimètres. Il ne faut cependant pas perdre de vue, si on est choqué de la différence dans les dimensions de cet os dans les deux Sarigues du gypse, que si les restes de cette espèce sont rares (puisque l'échantillon de Sannois est le deuxième connu), elle devait être très abondante à l’époque du dépôt du gypse et comme conséquence, les variétés élaient extrêmement nombreuses. Dans la fig. 6, on remarquera que l'animal tient ses dix petits attachés à ses mamelles, non dans une poche mais dans un simple repli de la peau, ce qui n'empêchait pas cet animal d'être pourvu d'os marsupiaux comme les Sarigues à poches, ce dont on peut s'assurer par ja figure du squelette donné par Buffon (fig. 7). | A. LAVILLE. LA NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Septembre. (Voir en plus les années 1907-1911). Ballota nigra. — Larvette d’un blanc verdâtre à tête noire; dans mine de la feuille. = Dibolia occultans Koch (Col.). Id. Larvette à peu près identique, pui la tête qui est nulle ; dans - mine très sinueuse de la feuille. Agromyza carbonaria Zett. À | (Dipt.). Id. Larvettes blanches, sauteuses ; dans l’inflorescence déformée, — | Contarinia ballotæ Kietf. (Dipt.). id. : _ Puceron aptère vert à yeux noirs, à queue plus courte que les cornicules, à appendices blanchâtres sauf aux articulations. — ?Aphis ballotæ Passerini. Bellis perennis. — Larvette dans mine sinueuse d’abord, vésiculaire à la fin; for- Æ mant tache blanche sur la feuille, — Agr omyz a bellidis Kalt. Id. . Larvette dans mine de la nervure médiane, Agromyza stri- gata Meig. ‘Ed: : . ‘Puceron aptère vert, à yeux rouges, à tubercules dorsaux, à queue de moitié plus courte que les cornicules dont l’extré- mité seule « est noire; aile à nervulation hyaline; sous feuilles | crispées. — Ïacrosiphum pelargonii Kalt. Berberis vulgaris. — Chenille arpenteuse d’un brun rougeâtre, à dorsale en chaî- | nette plus foncée ; au repos elle replie tout l’avant-corps sur l'arrière. — Larentia berberata Schiff. (2° générat.). Id. Chenille arpenteuse d’un vert foncé, à dorsale et latérales | brunes, à partie dorsale de l'abdomen ornée de losanges rougeâtres : sur les jeunes pousses. = 7'ephroclystia exi- quata Hb. 146 Notes spéciales et locales. ; a ——————_—_— Berberis vulgaris. — Chenillette d’un gris bleuâtre, à tête noire finement bordée de blanc ainsi que la partie anale; dans feuilles rattachées des sommités. = //ypatima binotella Thnbg. (2 générat.). Ed Larvettes rouges en société dans un renflement latéral cre- vassé et d’un rouge brun; sur les jeunes tiges. = Lasioptera berberina Schrk. (Dipt.). Id. Acariens microscopiques dans pustules de la nervure mé- diane. = ÆZriophyes curvatus Fockeu. Ed, Acariens microscopiques dans le limbe déformé et coloré de brun. = ÆZriophyes granulatus Nalepa. Id. Psyllide à tête bicorne; produisant des piqûres sur le dessous des feuilles dont la page supérieure semble criblée de trous par suite des saïllies blanchâtres correspondantes. = Trioza Scotti F. Lôw. Beta vulgaris. — Chenille cylindrique brune, rase, à tête petite, à partie abdomi- nale s’élargissant de plus en plus jusqu’à la partie anale taillée en biseau; attaque le collet et entre même dans la racine, — Mamestra brassicæ L. (ver gris). À ire RE Chenille de forme identique, mais verte, à dorsale émettant des chevrons d’un vert très foncé; attaque les feuilles et le collet seulement. = Mamestra persicariæ L Id. Chenille de forme identique, mais à tête globuleuse, à corps moins trapu et d’un vert plus clair, à dorsale blanchâtre et chevrons peu marqués; attaque seulément les feuilles. = Brotolomia meticulosa L. | Id. Larves dodues d’un vert clair, tournant au jaune à leur matu- rité ; en société peu nombreuse sur les feuilles, dans mine vési- culaire et large bordée de violet. = Anthomyia nigritarsis Zett. Betonica officinalis. — Fausse chenille verte, à dorsale vert foncé bordée de blanc, à tête d’un rouge brun; sous les feuilles rongées sur le côté. — Pachyprotasis rapæ L. (Hym.). Id. Larvette d’un blanc sale: dans mine vésiculaire de la feuille. — Agromyza maura Meig. (Dipt.). Betula alba. — Chenille d’un blanc verdâtre, à segments transversalement cha- grinés, à chevrons latéraux blancs, à tête bleuâtre ainsi que la corne anale; sur feuilles près de la nervure. = Smerinthus ocellata L. (2 générat.). À | Id. Chenille difforme à segments très prononcés, à première paire de pattes thoraciaues très courtes, les autres très longues; les pattes abdominales seulement au nombre de quatre paires; pattes anales remplacées par deux expansions cornées; à l’aisselle des feuilles. = Stauropus fagi L. Id. Chenille verte, cylindrique, légèrement atténuée aux deux extré- mités, à dorsale et latérales d’un blanc jaunâtre; sous la ner- vure médiane des feuilles. = Drymonia trimacula Esp. Id. Chenille brune, allongée, à stigmatale très nette et jaune, à pattes thoraciques rougeâtres, l’avant-dernier anneau fait saïllie; sur le côté des feuilles de jeunes pousses. — Pheosia tremulæ CI. (2° générat.). Id. Fausse chenille d’un brun luisant à stigmates cerclés de jaune ; ronge en société la feuille sur le bord et se recourbe en crosse lors d’une alerte. = Crœsus latipes Villt. (Hym.). Id. Fausse chenille d’un vert jaunâtre, ornée de deux séries longitu- dinales de grandes taches noires, à stigmates surmontés de petites taches noires; à tête noire; mêmes mœurs. = Crœsus septéntrionalis L. CH Id; Fausse chenille jaunâtre à tête noire, à six séries longitudinales de points noirs. — //ylotoma pullata Zdd Id. Fausse chenille d’un vert foncé, à tête brune. =Priophorus padi L. Id. Fausse chenille dans mine vésiculaire brunissante de la feuille. = Phyllotomu nemorata Fall. Bidens tripartitus. — Chenille arpenteuse d’un vert jaunâtre à dorsale rougeâtre; sur le capitule. = Zupithema oblongata Thubg. Id. Fausse chenille d’un brun verdâtre, plus pâle en dessus, à tête d’un brun jaune. — T'axonus glabratus Fall. (Hym.). Id. Larve blanche conique, luisante, rétractile; dans capitules. = Oryna (Tephritis) elongatula H. Lôw (Dipt.). RE, » 9? Notes spéciales el locales. 147 Bidens tripartitus. — Larvette d’un blanc sale; danse mine en galerie étroite et sinueuse. = l’hytomyza geniculata Maca. (Dipt.). Id. Puceron aptère d’un jaune verdâtre, à cornicules et queue te ailé à abdomen vert marbré. = Aplhis helichrysti alt. _Biscutella lævigata. — Chenille arpenteuse d’un gris verdâtre en dessus, d’un gris brun en dessous, à tête et pattes d’un jaune clair, à laté- rales blanches bordées de rouge. = Aspilates gilraria F. Borrago officinalis. — Chenille velue, à épines arborescentes brunes, à dorsale ’ blanche, à stigmatales brun foncé. = Argynnis Lasonia L. ; Id. Chenille arpenteuse d’un brun foncé à stigmatales blan- L à ches. = Acidalia moniliata F,. Id. Puceron aptère noir, à antennes noires sauf au troisième article qui est jJaunâtre; queue et cornicules noirs; sur la nervure des feuilles légèrement recourbées et déco- lorées. =: /Aphis rumicis L. JG: A propos d’une nouvelle variété de Pupa similis dans le département des Alpes- Maritimes. — Le département des Alpes-Maritimes est celui qui, en France, offre le plus de surprises aux malacologistes. Le nombre et la variété des formes qui y vivent ont beau être grands, chaque fois que l’on parcourt une surface non encore explorée, on est presque certain de découvrir soit des espèces, soit des variétés nouvelles. C’est ainsi qu’en gravissant la pente sud des monts de Courmettes, entre le torrent du Loup et le village de Tourette, j'ai, sans idée préconçue d'étude n1 de recherches de cette nature, recueilli un certain nombre de Mollusques intéressants, entre 300 et 909 mètres d'altitude, sur les roches jJurassiques et infra liasiques, entre autres une variété nou- velle de Pupa similis dont je donne les caractères et la figuration plus loin. La saison n’était pourtant pas favo- rable pour la recherche des Mollusques (15 juin 1913); j'ai ourtant constaté l’existence du ZLeucochroa candidissima raparnaud qui, lui, brave la chaleur. Il ne monte pas jusqu’au sommet du mont, quoiqu'on le trouve jusqu’à 1.000 mètres sur la rive gauche du Var. Helix aspersa Müller qui présente, en ce point, une forme minor tout à fait conique et la variété crèspata Moquin-Tandon que j'ai aussi trouvée en Corse. M. Taylor ne l’a pas signalé dans son admirable ouvrage ayant trait à la faune des Mollusques terrestres et fluviatiles des Iles Britanniques. Helix vermiculata Müller. Des échantillons typiques avec d’autres Éd su +. comme l’Æelir aspersa, des formes tout à fait coniques et minor. \ Helix niciensis Férussae, var. Niepcei Bérenguier. — Variété qui mérite d’être considérée comme espèce, car elle est bien caractérisée par son galbe déprimé, ses tours presque plats, son ouverture arrondie au bord supérieur crânement relevé, et parce qu’elle ne vit pas en compagnie de l’Æ/elix type que l’on trouve non loin de là sur les bords plus ombreux et mieux protégés des bords du Loup. Helix cespitum Draparnaud, identique à celui choisi comme type par C. Pollo- nera et adopté par Locard dans ses Coquilles de France (la figure donnée par l’auteur de l’espèce présente une élévation de spire vraiment exagérée) avec les variétés nemuriana C. Pollonera (très rare), dismasthia Nevill (moins rare que - la précédente) et Mauriciensis Pollonera que Bourguignat considère comme type _ de l’espèce dans sa Malacologie de l’Algérie. Ielix mantinica J. Mabille. C'yclostoma elegans Müller, var. major Caziot (= Cyclostoma lutetianum Bour- guignat). — J'ai trouvé, près du sommet de cette montagne, la plus grosse variété que j’ai recueillie jusqu’à ce jour. Elle mérite aussi le titre d'espèce, parce qu "elle conserve ses dimensions et vit séparée du type du C. elegans qui est très rare dans les Alpes-Maritimes. — Hauteur 17-18 millim., diamètre 14 1/2 millim. (1). (1) J'ai développé, dans une élude antérieure, la différence existant entre le Cyclostoma elegans et le Cyclostoma sulcatum (Compte rendu d'une excursion malacologique dans la vallée de la Roja. Mémoires de ia Soc. Zool. France, 1908, p. 458). 148 Notes spéciales et locales. Pupa similis Bruguière, var. Zsabellæ (var. nova) (1).— Variété au galbe allongé, très légèrement renflée, robuste; onze tours très peu renfilés. Elle diffère surtout du type par ses dimensions. — Hauteur 17-18 millim., diamètre 4 1/2 millim. Le type variant entre : hauteur 9 à 15 millim., diamètre 3 à 3 1/2 millim. La variété major T. West n’a que : hauteur 16 millim., avec un diamètre égal à celui de ma variété; elle est done plus trapue. La variété Zsabellæ se rapproche de la variété variegella Ziegler que l’on trouve à Grasse (celle-ci est plus ventrue et plus distinctement marbrée). La variété des Courmettes a, en outre, le fond de l’ouverture couleur jaune sale. Quelques spé- cimens présentent la bande unique caractéristique de ma variété unifasciata. Les Pupa atteignent, dans le département des Alpes-Maritimes, comme les Cyclostomes d’ailleurs, des dimensions que ne présentent pas les espèces de ce genre dans les autres régions, exemple le Pupa polita Risso qui n’est qu’une variété géante du Pupa variabilis Draparnaud, mais qui est néanmoins à conserver comme espèce parce qu’elle est bien localisée et qu’il n’y a pas d’intermédiaires entre elle et l’espèce type, que l’on ne trouve d’ailleurs pas sur les points où le Pupa polita est abondant. La liste, présentée par Westerlund, p. 79 de son Synopsis Molluscorum extrama- rinorum regiontis palæarcticæ de 1897, sur laquelle il énumère les formes et variétés du ?upa simailrs (2), doit être complétée et modifiée ainsi qu'il suit : Pupa similis avec ses formes major, minor, variegella, pachygastra, lœvigata, unifasciata. Var. porcellata W. (Benn. Conch. Suppl., 1890), Italie, à la Spezzia. Var. Guidoni Caziot (Poggiola, Corse). Var. Zsabellæ Caziot (Alpes-Maritimes). Ci Cazior. Au sujet de la Limnea humilis. — Dans tous les Congrès internationaux, il est dit qu’on doit éviter d'employer, en zoologie, des noms génériques existant déjà en botanique (les noms spécifiques sont soumis aux mêmes règles). À plus forte raison, lorsque de pareilles répétitions se produisent dans une des branches de cette science, principalement en malacologie, on est désagréablement surpris de constater, lorsqu'on feuillette des Prodromes tels que ceux de Paëtel, Pfeiffer, etc., combien il existe d'espèces qui, dans le même genre, portent le même nom. Les signaler serait long et inutile, car je n’ai pas la prétention n1 le désir de donner un nouveau nom spécifique aux espèces qui font double emploi, maïs je signalerai particulièrement la Zimnea humailis que Locard a décrite sommairement dans ses Coquilles des eaux douces, en 1894, p. 38, en indiquant, pour habitat, Crolles (Isère). Or il existe une Limnée portant ce même nom, humilis, ayant pour auteur Say, qui l’a décrite et figurée pl. XIII, fig. 1, 8, in 7'he Journal of the Academy of natural Seiences of Philadelphia, déc. 1822, vol. IT, p. 378. Elle à été figurée par Haldeman (Monog. Linn., n° 5, 1842, p. 41, pl. XIII, fig. 1-8). La fig. 1 représente la forme typique du Sud, Caroline. La fig. 8 représente une variété. L’originale description est brève, et a beaucoup été amplifiée et complétée par conséquent, par Haldeman; par conséquent la Z1mnea humilis Locard, qui d’ailleurs n’a pas été figurée, doit être rayée de la nomenclature des Mollusques de France. CŸ Cazror. 1) Variété dédiée à Mme Isabelle Trouvé, membre de l'Association des Naluralistes des Alpes-Maritimes, qui s'intéresse autant à la malacologie qu'à la botanique et qui est d'un puissant secours dans no; recherches. @) M. Margier, le savant spécialiste des Pupidæ, est d'avis, partagé par moi, que les variétés dissimilis Westerlund et ocivelorum Locard sont absolument identiques. Ce sont des coquilles très allongées, scalaritormes du Pupa similis, qu'on trouve mêlées aux coquilles normales et jamais en colonies distinctes. La variété plagionira Locard est aussi une forme anormale qui ne mérite pas d’être conservée. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS, Imp, Oberthür, Rennes—Paris (2622-13) 1er Octobre 1913 oo — Ve Série, 43: Année _ N° 514 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES La GÉOLOGIE et la CIRCULATION GÉNÉRALE DES EAUX I. Utilité de l’hydrologie. — IT. Circulation générale de l’eau. — IIT. Influence des roches. — IV. Plan inférieur d'équilibre. — V. Régions montagneuses. — VI. Régions des plaines, nappes multiples. — VIT. Circulation dans les sables. — VIII. Circulation dans les calcaires. — IX. Puits artésiens. — X. Volume des eaux souterraines. — XI. Approvisionnement des communes et des par- ticuliers. — XII. Conclusions. Ï. — L'opinion publique et le monde scientifique se sont beaucoup préoc- cupés ces derniers temps de la recherche des eaux souterraines: c’est qu’en effet la nécessité d'une alimentalion en eau abondante et pure ne s’est jamais présentée avec un caractère d'urgence aussi manifeste; la découverte de la transmission par l'eau de maladies épidémiques graves, comme la fièvre typhoïde, la dyssenterie, le choléra: d'affections parasilaires comme les vers intestinaux, sans compter les diathèses obscures qui s’y rapportent peut-être comme l’entérite, le cancer, le crélinisme, la méningite cérébro-spinale, etc., ont imposé une hygiène nouvelle dont chacun a senti la nécessité. Mais aussi les empiriques, les mages, les médiums, les sorciers, les som- nambules se sont emparés de celle question et se sont donné carrière dans un domaine peu connu, que la science ne paraissait pas avoir suflisamment éclairé. Ces hommes dont nous avons suivi les travaux et les écrits n’ont apporté dans leurs dires que les théories les plus confuses et les plus contra- dictoires; des inspirations personnelles, des affirmations gratuites, souvent en opposition avec les données les plus élémentaires de la physique, des appareils ridicules, des secrets enfantins et de tout ce cliquetis d’ignorance il n'est rien sorti de valable. Il en est de la littérature des bacillogires comme de celle du spiritisme, on en est un moment surpris, troublé ; mais une réflexion attentive montre qu'il n’y a là qu'une fausse expérimentation, toute personnelle, illusoire et sans vérificalion générale possible. Cependant, au point de vue scientifique, nous savons sur la circulation des eaux beaucoup plus qu'on ne le suppose généralement ; on peut poser des principes généraux, expliquer la plupart des cas particuliers, donner des probabilités sérieusement motivées qui sont appuyées par des raisons que tout le monde peut comprendre el dont nous allons rappeler les principaux (rails. I. — La distinction entre les eaux apparentes et les eaux souterraines n'est pas toujours facile à établir ; quelques-unes de nos rivières comme l'Iton se perdent dans des amas de silex pour reparaitre à quelques kilo- mêtres en aval; d’autres, nombreuses dans le Jura et les Cévennes, dispa- raissent dans les goulffres ou fentes de terrains calcaires pour passer dans des cavernes et revenir au jour sous forme de grosses sources; passant du régime découvert à la circulation cachée et à la résurgence sans autre modi- fication qu'un changement de température. Le réseau apparent n’est que le groupement d'un réseau caché infiniment divisé, capillaire même, provenant 150 G.-F. DoLLrus. — Géologie et Circulation générale des Eaux. d'un vaste réservoir en amont; aussi, quand on veut capter une source en réunissant les mille filets qui la composent, il faut capter bas, le plus bas possible, organiser une chambre de réception au-dessous du niveau statique, ne permellant aucune fuite, puisqu'il n'y aura aucune issue inférieure. Et c'est seulement du niveau supérieur du bassin de groupement que pourra partir utilement la canalisation d'adduction. La circulation des eaux souterraines suit les mêmes lois que celles qui gouvernent les eaux s'écoulant à découvert; rien de mystérieux ne se passe dans la profondeur; c'est une question de géologie et de physique élémen- taires. Toutes les eaux continentales, apparentes ou cachées, ont pour pre- mière origine les précipitations atmosphériques, la pluie, sous ses diverses formes. Toutes les eaux s’écoulent à la mer comme point final de concen- tralion, d'où elles repartent dans l'atmosphère par l’évaporation en un cycle indéfini bien connu. Nous n’avons ici à les suivre qu'entre leur point de chute el le réservoir commun. Mais ce point de chute est extrêmement variable, il peut se trouver à toutes distances de la mer, à toute altitude, et, surtout, la fortune de l’eau sera profondément modifiée suivant la nature du sol sur lequel elle ira tomber, si le sol est nu ou couvert de végétation et suivant la nature de cette végétation. Les plantes retiennent les eaux, mais la plus grande partie s’évapore; on a Calculé depuis longtemps que 20 % seulement des eaux pluviales pénètrent dans le tréfonds; il y aurait beaucoup à dire sur cette question, car cette proportion varie d’après des facteurs nombreux, mais il est impossible d'entrer ici dans les détails nécessaires. IT. — Nous arrivons au côté spécial que nous devons envisager, à la nature du sol de réception, car la texture de la roche intervient péremptoi- rement, cette roche peut être : imperméable, Semi-perméable ou perméable. J'ai parlé d'une géologie élémentaire comme suffisante, en général, pour une étude hydrologique, c'est qu’en effet il n’est pas besoin de savoir si on est dans l’Eocène, l’Oxfordien ou le Dévonien. Il suffit de connaître les qualités physiques de la roche; il y a des roches perméables dans tous les terrains, il y en a d'imperméables de tous les âges. Le granit et les roches granitoïdes sont imperméables à leur état normal ; elles passent dans la classe des roches semi-perméables quand elles sont sillonnées de cassures nombreuses, étendues et de largeurs diverses ; elles sont perméables quand l'altération atmosphérique les a fait passer à l’état d'arène, de sable désagrégé. Le sable siliceux, franchement perméable, devient imperméable lorsque son état de silicification l’a fait devenir un quartzile; on pourrait multiplier les exemples. Les qualités de porosité, de texture, dominent les autres caractères et nous pouvons dresser le tableau sommaire suivant, en avertissant qu'il existe des passages insensibles entre ces diverses catégories, les éléments des roches étant mélangés en toutes proportions, et bien des auteurs n’admettent pas la distinction spéciale des terrains semi-perméables dont nous verrons au contraire la grande utilité. Roches imperméables : Granit et roches cristallines normales, argiles diverses, calcaire compact, quartzite, filons, schistes horizontaux, basalle et roches volcaniques compactes. Roches semi-perméables : Marnes, argile à silex, à chailles, calcaires, basaltes fissurés, schistes inclinés, grès et molasse imparfaits. Roches perméables : Arène granitique, sables siliceux, graviers diluviens ou glaciaires, sables calcareux (faluns), cendres volcaniques, calcaires fen- dillés, sables argileux (Molasse). IV. — La rapidité d'écoulement des eaux souterraines est comparable à celle des eaux à découvert; elle résulte de la hauteur verticale de la chute et de la liberté du passage horizontal. eu 0 Re. _ - G.-F. DoLzrus. — Géologie et Circulation générale des Eaux. 151 L'eau, en vertu du principe de l’atiraction, tend à descendre verticalement le plus bas possible; elle ne prend le régime oblique que lorsqu'elle rencontre des obstacles matériels qui empêchent son écoulement théorique, elle n'es! franchement horizontale qu'en vase clos, dans les lacs et en dernière analyse lorsqu'elle arrive au niveau de la mer. Sur un sol imperméable, l'écoulement est fonction de la pente ; il donne le régime torrentiel qui varie de la cascade au marécage. Sur un sol perméable, la rapidité d'évacuation est fonction des difficultés d'écoulement provenant de l'attraction capillaire, de la grandeur des vides, de la distance à la mer, de l'encombrement des autres eaux, car les eaux d’aval retiennent de proche en proche celles d’amont. Dans les terrains semi-perméables, le phénomène se complique, ces ter- rains retiennent dans leurs vides, dans un chevelu de fissures, une portion plus ou moins grande des eaux reçues et elles les laissent écouler avec une lenteur variable suivant la complication du réseau et l'espacement des larges fentes. C'est l’image souterraine des mille bras par où s’écoulent les eaux du delta d'un grand fleuve, ies canaux sont variables et muitiples, ils changent de place et de volume, s’anastomosent en une irrigation changeante dans ses détails, mais stable dans ses grandes lignes. Ces terrains sont d'une extrême utilité, car ils donnent des cours d'eau à régime régulier, des sources pérennes, des eaux alimentaires recherchées ; ils fournissent par exemple les eaux du bassin de l’Avre et de celui du Lunain utilisées par la ville de Paris; l'Indre, la Vienne, la Gartempe se slabilisent par ces terrains. Le niveau de la mer est si bien le plan directeur que le mouvement de la marée a une influence capitale sur le niveau des rivières et des nappes de la région côtière, par exemple la plaine maritime qui s'étend depuis Calais jusqu'en Danemark, n’est habitable que parce qu'on peut en écouler les eaux à marée basse, les eaux apparentes comme les eaux souterraines s’amon- cellent deux fois en vingt-quatre heures devant un obstacle imperméable qui est la haute mer même, et elles reprennent leur évacuation pendant un nombre d'heures variable suivant l'altitude négative des surfaces en arrière des dunes ou des barrages artificiels. Il existe cependant dans ces régions des eaux inférieures à celles du niveau de la mer, mais ce sont des nappes captives dont les eaux proviennent d’infiltrations lointaines et qui tendent à reprendre leur niveau sitôt qu'on leur donne une issue; elles ont forcément une commu- nication d'équilibre, mais elle est lointaine. Comme les divers genres de terrains dont nous avons parlé peuvent se trouver réunis dans une même région, sur une même verticale; on en déduira qu'il peut y avoir autant de niveaux d'eau qu'il y a de couches imperméables, et chacune de ces nappes se conduit indépendamment de toutes les autres ; elles cascadent les unes au-dessous des autres en cherchant toujours le plan - le plus bas, à la recherche d’un plan inférieur au-dessous duquel aucun écoulement n'est plus possible. Nous savons que la ligne d'imperméabilité du tréfonds remonte souterrainement depuis la mer jusqu'au centre des continents et cette ascension des eaux commence dès le pied des collines qui bordent la mer et dès l'estuaire des fleuves qui s'y déversent; les eaux des _ fleuves et rivières jouent, par rapport aux eaux des collines latérales, le mênfe rôle que la mer joue par rapport aux eaux des fleuves, elles en arrêtent et règlent l'écoulement. En cas d'inondation, la hauteur des eaux du fleuve fixe les venues latérales et constitue des réserves dans les roches perméables ou semi-perméables des berges et des coteaux voisins; la gravité du fléau porte en elle-même son atténuation. Inversement si, par exemple, le canal maritime de Paris à la mer était exécuté sans étanche, le niveau de la mer étant amené à Paris, il se produirait une chute des nappes de la vallée et un 152 G.-F. DoLLrus. — Géologie et Circulation générale des Eaux. desséchement longitudinal de toute la région, auquel il serait impossible de remédier. Il est nécessaire cependant d'introduire ici quelques données géologiques plus délicates, plus approfondies, sur l’inclinaison des couches, ce que nous avons dit jusqu'ici se rapportant spécialement aux assises massives et horizontales. Quand les couches ont été déplacées et qu'elles s'élèvent plus ou moins obliquement, et parfois jusqu'à la verticale, les conditions de perméabilité persistent, mais celles de la direction d'écoulement sont pro- londément modifiées. Il y a des surfaces de réception dont les eaux échappent ainsi souterrainement au bassin géographique apparent dont elles font partie. { La pente apparente du terrain ne peut donner aucun renseignement, positif sur l'inclinaison réelle des couches profondes, dans les régions monoclinales, qui sont si nombreuses, il y a juste la moitié des pentes des vallons secon- daires qui sont en contradiction ou en oblique avec la pente réelle des assises. V. — Dans les pays de montagne les renseignements géologiques doivent être complétés. Il faut étudier à la boussole la direction du pendage des couches et en mesurer l'inclinaison, relever les failles, cassures; les lignes des points hauts (anticlinaux), celles où les couches sont au contraire au plus bas (synclinaux) et l'examen attentif d’une carte géologique est néces- saire, mais il ne suffit pas de regarder la carte, il faut en lire la légende ou l'explication, il faut savoir la texture de la roche qui est représentée par chaque couleur pour savoir comment elle se comporte en profondeur, au point de vue de linfiltration des eaux. Il faut distinguer les terrains de cou- verlure, ceux qui forment un manteau superficiel, des {errains de structure, qui constituent l’ossature réelle du sous-sol. IT existe fréquemment dans les terrains superficiels un régime des eaux très important; c'est dans les allu- vions des grandes vallées que s’alimentent la plupart des plus grandes villes de l'Europe; à la base des limons des pays de plaine, sous les terrains d’alté- ration superficielle, et la composition, le volume, le régime de ces eaux sont absolument distincts de ceux des eaux profondes, bien que ces deux niveaux distincts finissent toujours par se rejoindre à une distance plus ou moins grande; le courant du fleuve étant toujours le dernier point de réunion générale. Dans le Nord de la France, le niveau de base des vallées paraît s'être abaissé depuis le Pleistocène, et elles sont remplies par un diluvium aquifère important au-dessous de leur fond, mais dans beaucoup de vallées du Midi le niveau de base s’est relevé depuis le Pleistocène, les vallées continuent à s’approfondir, le diluvium est en belles terrasses au-dessus des berges, el les eaux de sa base cascadent dans le fleuve quand les berges sont argi- leuses, ou s’y infiltrent quand elles sont sableuses. Il est bon d'ajouter que, dans les pays de hautes montagnes, les précipi- tations atmosphériques sont bien plus abondantes, que la pente qui est importante joue un rôle prépondérant et que les infiltrations passent au second plan. Les recherches d’eau y prennent surtout le caractère d'une canalisation; les grands éboulis, les amas diluviens ou glaciaires, les dépôts limoneux, fournissent à leur base des eaux filtrées abondantes. Dans ces régions on consultera avec avantage les caractères de la végétation qui ont été développés par l’abbé Paramelle, la présence de plantes spéciales, leur abondance, leur vigueur, le contraste avec d’autres points moins favorisés en eau permanente, sont des données d’une interprétation facile qui trompent rarement et dont les sourciers font un fréquent usage. VI. -— Dans les pays de plaine, le point capilal pour l'étude des nappes est de connaître l'altitude de la margelle des puits et de mesurer leur pro- fondeur complète, ainsi que le niveau de leurs eaux. Comme habituellement PTS CC Pe-SUr. NÉE ne. sf FR TA + Cu DR. Sms és NS ES nd ©. ñ ; G.-F. DOLLFUS. — Géologie et Circulation générale des Eaur. 153 dans les campagnes les puits sont faits sans épuisement, qu'ils sont creusés « à pieds mouillés », leur profondeur indiquera généralement le niveau sta- tique des périodes de sécheresse, tandis que l'épaisseur de l’eau donnera un renseignement en relation avec l’abondance des précipitations atmosphé- riques des saisons antérieures. L’allitude absolue de la nappe dans un grand nombre de puits, reportée sur une carte, donnera la direction de la pente de cette nappe, la source de son bassin d'alimentation. Les nappes sont comme les rivières, elles ne sont jamais horizontales: leurs eaux che- minent plus lentement que celles des eaux s’écoulant à découvert, mais elles se déplacent sûrement. Leur vitesse est en raison des difficultés qui les retardent et de l'abondance des eaux d'infiltration qui les poussent. I y a cinquante ans déjà Delesse à dressé une carte hydrologique du département de la Seine qui montre par des courbes décroissantes vers le fleuve le niveau de la nappe prouvé par les milliers de puits existant alors dans cette région très habitée. Dans les pays de nappe, la hauteur des eaux est gouvernée par labon- dance des précipitations atmosphériques des mois d'hiver et elle a sa réper- cussion non seulement dans les puits, mais dans les sources et dans les vallées sèches, et souvent le point d'émergence est variable suivant les années. En Beauce, les rivières de la Conie, de l’Essonnes, de la Juine, etc. ont leur source à plusieurs kilomètres en amont ou en aval, suivant l'humi- dité des mois antérieurs; on comprend que l'élévation du plan d'eau, qui peut atteindre 4 à 5 mètres, déplace de 4 ou 5 kilomètres le point d'apparition des eaux, et cependant bien peu d'habitants se rendent compte de cette relation de cause à effet. . Nous avons dit qu'il y avait autant de nappes que de niveaux imper- méables, la Brie nous en fournit un exemple intéressant. Il y à une première nappe très haute, sur les plateaux, à la base du Limon, nappe précaire qui peut disparaître à la fin des étés secs et ne donnera jamais qu'un faible volume. Une seconde nappe, plus importante, règne sur lArgile Verte qui arrêle les eaux ayant filtré à travers le calcaire de Brie et qui prend aussi les eaux du limon, la qualité est médiocre et l'abondance relative: souvent génante pour la culture on cherche à s’en débarrasser par des drainages, on la conduit à flanc de coteau où elle s’absorbe dans les fissures du calcaire de Champigny. Beaucoup plus bas une froisième nappe, relativement abon- dante, retenue par les marnes inférieures au gypse, s’épanche par de nom- breuses sources, étant encore au-dessus du niveau des deux Morin ou de Ja Marne. Vient ensuite un quatrième niveau d'eau qui est celui des rivières el de leurs affluents principaux, qui coulent sur des terrains très variés, et qui forme le niveau de base d'équilibre final des eaux. Mais ces horizons mouillés visibles ne sont pas les seuls; on trouve par forages dans la profondeur un niveau abondant, dans l'étage Sparnacien (Lignites du Soissonnais) qui s'ali- mente vers l'Est dans la région élevée où les sables de cette assise arrivent à découvert et dont les eaux tendent à reprendre leur niveau statique. I \ aurait encore à plus grande profondeur à rechercher les eaux ascendantes à la base de la craie, dans les sables du Gault, à 600 ou 700 mètres de pro- fondeur:, et nous savons qu'un puits de recherche est en bonne voie dans ce but à Mourmelon-le-Grand. VII. — C'est dans les sables que les eaux sont généralement les plus abon- dantes et les plus régulières, mais il est souvent difficile de les saisir: l'eau et le sable forment une émulsion qui engorge les pompes, lapprovisionne- ment est un véritable supplice de Tantale ; les nappes dans les sables de Beauchamp, dans ceux de Fontainebleau sont dans ce cas ; pour remédier à cette difficulté, il faut tuber les puits, les cimenter au besoin, les descendre 154 G.-F. DoLLrus. — Géologie et Circulation générale des Eaux. plus profondément et enfin on peut remplir les tubes de cailloux de grosseur . décroissante sur plusieurs mètres d'épaisseur, en s’arrêtant au crible de » millimètres. Le débit des puits dans les sables est gouverné par la grosseur du grain, et il vaut mieux augmenter le nombre des puits, en les faisant syphoner les uns dans les autres, que de demander trop à un seul. Le dia- mètre de tubage doit être aussi proportionné à la nature du sable, au delà d'un certain diamètre le débit n’augmente plus. Certains amas sableux existent sous une forme lenticulaire, ils s’épuisent et ne donnent «plus au bout d’un certain temps qu'un volume réduit. VIIT. — C’est principalement dans les régions calcaires que la circulation des eaux souterraines peut prendre un caractère mystérieux. Les calcaires sont rarement perméables par eux-mêmes, mais ils sont fréquemment fissurés, et l’eau circule par ces fissures; comme ces fissures sont très irré- gulières en largeur et en étendue, elles ne paraissent obéir à aucune règle et les baguettisants peuvent se donner carrière; cependant ce désordre est plus apparent que réel ; la nappe de fond existe dans les pays calcaires comme ailleurs, et si localement elle ne paraît pas exister, c’est qu'on est tombé sur une roche absolument compacte, nullement fissurée ; dans ces conditions on peut descendre beaucoup au-dessous du niveau de la mer sans rencontrer d’eau sérieuse, c’est ce qui est arrivé par exemple à Bar-le-Duc (Meuse) et à Chézal-Benoist (Cher) où on est descendu à 450 mètres et 240 mètres de profondeur, sans aucun succès, à travers le Jurassique. Parfois les eaux des calcaires ne correspondent qu’à un réseau très limité qui se vide au cours du pompage : ailleurs elles communiquent à grande dis- tance avec des rivières, des cavernes, des bassins très mouillés, et elles présentent une abondance indéfinie, elles demandent une grande circonspec- tion au point de vue de la potabilité, elles ne subissent qu’une épuration médiocre et sont fréquemment polluées. M. Van den Broeck a montré, par contre, le pouvoir filtrant des calcaires magnésiens. La composition des eaux Joue un rôle important dans leur épuration,; les eaux calcaires détruisent rapidement les matières organiques, fandis que les eaux brunes, siliceuses, les maintiennent; elles réclament donc un trai- tement chimique absolument différent. Dans les régions calcaires on doit conseiller de faire les puits et forages à grand diamètre, pour avoir plus de chance de rencontrer des fentes plus nombreuses, on cherchera les régions faillées, les points où les couches peuvent se trouver un peu froissées, ondulées, dénivelées, d'une manière ou d’une autre, et il peut y avoir de grandes divergences entre des points très voisins ; il faut entreprendre les travaux dans les points bas, dans les vallons, à la rencontre des dépressions sèches, ne pas s’entêler, quand on a dépassé le niveau statique, et changer d'emplacement, quand la géologie ne signale pas de couches perméables, dans la profondeur. Dans ces terrains, l'indication de points précis où passent des flux souterrains reste en quelque sorte dans le domaine de l’ins- piration et de la fantaisie divinaloire, mais ils sont une exception. IX. — Je ne dirai qu'un mot des puits artésiens: ils ramènent au jour une eau emmagasinée dans la profondeur dans quelque couche perméable qui s’approvisionne à une grande altitude et qui va se déverser souterrainement en mer, dans un fleuve, à grande distance, ou dans une autre couche, en quelque point plus bas. Chaque bassin présente des conditions spéciales, mais partout c’est l'application du principe des vases communiquants. L'iné- gale porosité détermine de grandes inégalités dans les débits et les pertes de charge s’observent dans la nature comme dans nos canalisations artifi- cielles. Les forages qui rencontrent des couches sableuses grossières per- méables, allernantes avec d’autres argileuses imperméables, peuvent donner PT 1] tés G.-F. DoLLrus. — Géologie et Circulalion générale des Eaux. 155 plusieurs niveaux ascendants, même jaillissants ; c'est le cas du forage d'Agen qui a rencontré cinq nappes artésiennes de puissance ascensionnelle et de débits croissants; souvent les mécomptes proviennent d’une mauvaise technique et la technique des puits forés est toute une science qui ne s’ap- prend pas en un jour. X. — Il est indispensable de dire un mot du volume des eaux souterraines, et pour fixer les idées il faut en premier lieu s’enquérir de ce que peuvent donner les précipitations atmosphériques ; le régime des pluies en France est bien connu par les publications annuelles du bureau météorologique ; laissant de côté les régions montagneuses, on peut dire que l'épaisseur d’eau varie de 50 centimètres minimum à 4 mètre; il y a de grands changements d'une année à l’autre et souvent entre des stations très voisines : on peut cependant estimer que la hauteur d’eau absorbée par le sol oscille entre 15 et 30 centimètres d’eau, on peut compter sur 150 à 300 litres par mètre carré et par an, soit 1.500 à 3.000 mètres cubes à l’hectare et une reprise théorique possible de 4 à 8 mètres cubes par jour. 160 litres minimum à l'heure. Mais une surface d’un hectare est insignifiante en hvdrologie, et d'autre part le captage complet des eaux tombées sur une surface donnée est une quasi-impossibilité. Le volume d’eau que peut donner un puits ou un forage est done presque impossible à prévoir à priori; ce qu'on peut dire à ce sujet ne peut se baser que sur le résultat de travaux analogues exécutés dans la même région et dans les mêmes conditions, et encore il ne faut donner des chiffres qu'avec prudence. Trop de facteurs mal connus interviennent : la largeur des fissures, grosseur des grains du sable, altitude, position des puits voisins ; des essais de pompage intensifs et prolongés sont souvent nécessaires pour nettoyer les canaux souterrains et l’eau trouble du début n’est pas un mauvais présage pour l'avenir. Un moven fréquemment employé, mais dont il convient de ne pas abuser est de mener les forages au-dessous du niveau statique et de descendre l'aspiration profondément, on crée ainsi un appel des nappes aftirées à grande distance dans la profondeur : les hydrologistes belges donnent à cette méthode le nom de rabattement de la nappe ; on a des exemples où le volume obtenu a pu être doublé, mais la force à emplover pour puiser croît beaucoup plus vite que le rendement qui ne tarde pas à devenir stationnaire. XI. — L’approvisionnement en eau potable d’un particulier n’a pas d’ana- logie avec celui d’une commune: la limite de la surface, celle de la dépense, la quantité à obtenir, la faculté d’expropriation n'ont rien de comparable. Pour une commune, les points dominants sont l'abondance et la pureté de l’eau à fournir, mais elle a généralement le choix du terrain: pour obtenir une eau de bonne qualité on s’éloignera des habitations à une distance de 200 à 300 mètres, suivant la nature du terrain, hors de toute cause de conta- mination, en amont des égouts et de la région d'évacuation des eaux usées: nous connaissons des communes qui prennent, bien à tort, leurs eaux ali- mentaires en aval, à proximité du déversement des eaux résiduelles. On cherchera donc un point en amont vers le bassin d'alimentation, bassin forestier, inculte si on peut; à défaut on y fera prendre un arrêté de péri- mètre de protection. Les conditions de dépense, de technique, de distribu- tion, sont subsidiaires, et les circulaires du Ministre de l'Agriculture en France ont donné avec raison le pas à la recherche de l'eau pure comme étant le fait primordial. Il v à bien la possibilité d'une épuration postérieure, mais c’est une opération toujours coûteuse et toutes les méthodes jusqu'ici préconisées n’ont donné le plus souvent qu'une tranquillité illusoire. Pour un particulier, la solution du problème d’une bonne alimentation n'est pas toujours possible. Il peut se contaminer lui-même, ce qui est fréquent: 156 G.-F. DozLrus. — Géologie el Circulalion générale des Eaux. il peut être empoisonné par ses voisins, sans que la législation actuelle lui permette de se défendre utilement. Il hésitera trop souvent à éloigner son point de prise, il reculera devant la dépense d’une canalisation de quelque longueur. Il devient fatalement la proie des prometteurs, des sourciers irresponsables. Cependant dans les pays de nappes les emplacements sont presque indifférents, ils sont tous bons, pourvu qu'ils ne soient pas au voisi- nage de goufifres, de puits absorbants, d'infiltrations suspectes ; il importe de ne pas faire comme à Laon, à Bonneval, etc., où l’on va reprendre une nappe locale qu'on a salie. fl pourra se contenter de puits moins larges, d'un diamètre intérieur minimum utile de 1°20, toujours entièrement murés au mortier de chaux et pilonnés à l'extérieur, ou de forages d'un diamètre moins important, mais adaptés à leur profondeur probable, la dépense d’un sondage étant loin d’ailleurs de croître comme son diamètre. On aura tou- jours intérêt à commencer les forages mécaniques au fond d’un puits ordi- naire descendu à la pioche jusqu'aux premières eaux; il faudra spécialement éviter tout travail en galerie qui peut se trouver asséché par l’abaissement du niveau statique, et tout travail avec épuisement toujours extrêmement coûteux et d'une exécution matérielle difficile. XIT. — Après tout ce qui vient d'être brièvement expliqué, peut-on dire que l'hydrologie n'existe pas comme science et que nous sommes encore dans le domaine de lempirisme ? Nous avons un corps de doctrines fixes, des rai- sonnements que tout le monde peut apprécier, des données expérimentales nombreuses et concordantes que les sorciers ignorent absolument, et si dans le détail quelques précisions nous manquent, nous expliquons pourquoi elles ne sont pas possibles à fournir: il est douteux d’ailleurs qu’on puisse jamais donner des affirmations complètes sur des phénomènes qui ne relèvent en rien des mathématiques, mais qui sont du domaine des sciences naturelles. Paris. Gustave-F. DOLLFUS. UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suile). Parnassius Mnemosyne, Linné, a été observé dans toute la chaine des Pyrénées, dans beaucoup de localités des Alpes et à la Sainte-Baume par Harold Powell. L'Espèce a-t-elle été rencontrée dans les montagnes du Massif Central et du Jura ? Il serait très intéressant de le connaître. Mnemo- syne est une Espèce printanière; elle varie surtout par mélanisme. Aporia Cralægi, Linné, répandue depuis la Bretagne jusqu'au Japon ; paraît éteinte en Angleterre ou sur le point de l'être; semble se rarélier dans l'Ouest de la France: cependant y est encore abondante, certaines années. Il serait intéressant de constater si l’Aporia Cralægi, très nuisible parfois aux jeunes plants de pommiers, tend à disparaître de certaines localités françaises. Cette année 1913, je n’en ai pas aperçu un seul échantillon aux environs de Rennes. | 2 À È - : ? 1 À 6 D 0 hp Le 1 “ Charles OBERTHUR. — Une consullalion lépidoplérologique. 157 Pieris Callidice, Esper, n’habite que les hauts sommets des Alpes et des Pyrénées. Les aberrations sont bien rares. Cependant il v a des exemplaires tout à fait mélaniens. Le mélanisme qui atteint la Pieris Callidice est exac- tement de même disposition que le mélanisme constaté jusqu'ici chez Dapli- dice, Simplonia, Brassicæ, Napi, Rapæ, c'est-à-dire consistant en un semis épais d’atomes noirs sur le fond blanc des ailes. Pieris Daplidice, Linné, très commune en Algérie, en Espagne, dans le sud de la France, ne paraît en Angleterre qu'accidentellement. De même elle n'est qu'accidentelle sur les côtes bretonnes de la Manche; mais elle est bien fixée dans l'intérieur de la presqu'île armoricaine où elle vole depuis Je printemps jusqu'à la fin de lété, autour des rochers qui émergent du milieu des landes. Il serait intéressant de savoir si Daplidice se trouve tous les ans, dans les départements du nord de la France, ou bien si elle ne s’y montre que de loin en loin, comme Belia qui a été rencontrée jadis aux environs de Laon et qu'on n'y à vraisemblablement pas revue depuis 50 ans. Daplidice donne une aberration d'un beau jaune soufre qui peut se présenter au nord aussi bien qu’au midi. C’est ainsi que je possède 2 C' bien semblables de Duplidice-Sulphurea; l'un provient de Chartres et l’autre de Biskra. On observe chez Daplidice deux formes saisonnières : Bellidice, au printemps, distincte par l’atténuation de la maculature noire de ses ailes, en dessus, et Albidice, en été, dans l’extrême-sud, presque dépourvue des taches jaune verdâtre, en dessous des äiies inférieures. Pieris Napi, Linné; Pieris Rapæ, Linné; Pieris Brassicæ, Linné: ce sont les trois Espèces les plus communes de Lépidoptères dans presque toutes les régions de l'Europe occidentale: cependant ces trois Piérides générale- ment si abondantes partout, répandues dans les plaines et en montagne, voltigeant dès le premier printemps et animant encore de leur présence les Jardins, aux derniers jours de l’automne, paraissent insuffisamment connues. Un Entomologiste de l’Artois, M. Postel, a eu l’idée d'étudier soigneuse- ment la Pieris Napi, en ses diverses manifestations saisonnières. Jai vu à l'exposition de Genève d’abord et j'ai plus tard reçu en communication à Rennes, les documents réunis par M. Postel. Je déclare m'être instruit au delà de toute prévision par l'inspection atten- tive de la collection des Pieris Napi formée aux environs de Foncquevillers. Mais je n'ai pas eu le temps de travailler la question et je ne me crois pas actuellement en mesure de disserter sur la Pieris Napi, avec quelque connaissance de cause, pas plus d’ailleurs que sur ses vulgaires congé- nères. J'ai vu, dans la collection Postel, des variations insoupçonnées jusqu'ici par mo), de couleur, de taille, d’accentuation des ombres qui accompagnent la nervulation, surtout des ailes inférieures en dessous. Je crois donc rendre hommage à la vérité, en déclarant ici que je ne connais point assez les manifestations saisonnières de nos plus vulgaires Piérides, pour avoir le droit de dire autre chose que ceci : l'étude des Pieris Napi, Rapæ et Brassicæ reste à faire; elle est ouverte à tous les Entomolo- gistes de bonne volonté. Les Pieris en question ont normalement le fond des ailes blanc ; les Œ peuvent être Jaunes, comme Daplidice-Sulphurea. En Amérique du Nord, Rapæ, qui y fut importée depuis trois quarts de siècle, y est devenue assez souvent jaune et donne la variété Novangliæ, Scudder. Dans les montagnes d'Europe, les Q Napi deviennent noirâtres et CO L'PUa.” dr A L Y » WU 158 Charles OBERTHUR. — Une consullation lépidoptérologique. offrent la forme Bryoniæ. On trouve des‘exemplaires mélanisants aussi bien chez Brassicæ que chez Napi et le mélanisme est produit, comme chez Calli- dice, par un semis plus ou moins serré d’écailles noires. Je prends donc la liberté de recommander à tous les Lépidoptéristes l'étude minutieuse des Pieris qui se rencontrent dans les environs de leur résidence. IT conviendra de noter l’époque de la capture de chaque individu. Cela est très essentiel. Plus tard, avec des documents suffisamment abon- dants, on pourra écrire d’intéressantes et exactes observations sur les Pieris françaises. D'ici là je considère que toute dissertation serait préma- turée. Pieris Manni, Mayer, assurément une Espèce distincte; on la trouve depuis les Pyrénées orientales jusqu’au sud de la Loire, vers l'Ouest, et jusqu'aux environs de Genève, vers l'Est. La Pieris Manni éclôt deux fois par an et elle présente deux formes de saison : 1° vernale : Manni, et 2° estivale : Rossü. La chenille, maintenant bien connue, est distincte par sa tête noire. J'ai pris Manni dans les Pyrénées- Orientales et en Savoie. Je possède en outre des exemplaires récoltés à Angoulême, en Poitou, en Gironde, dans le Gard, à Hyères, à Digne, à Nice, à Angers. Je crois que la Pieris Manni est très répandue dans le sud et le centre de la France; mais il serait utile de noter toutes les localités où l’on a authentiquement frouvé la Piéride en question. Son vol la différencie de ses congénères. À Aix-les-Bains, elle n’est pas rare dans le bois de Corsuez. Anthocharis Euphenoides, Stgr., très abondante en Provence, Languedoc méditerranéen et Roussillon. Je lai vue jusqu’à Avignon vers le nord; mais monte-t-elle plus haut? erraliquement, elle à été observée dans les Hautes- Pyrénées. Elle varie passablement et généralement par albinisme plutôt que par mélanisme. La tache apicale aurore peut être plus claire; le fond jaune des ailes peut devenir plus pâle ; les parties brunes, vers l’apex des supé- rieures, peuvent disparaître ; la tache apicale orangée peut être fortement soulignée de noirâtre, comme inversement elle peut être dépourvue de toute séparation noire d'avec la teinte jaune du fond. Les ©, privées de la tache apicale orangée qui est caractéristique des c', varient beaucoup elles-mêmes. Il y aurait lieu de noter les localités vers le nord où s'arrête l’Anthocharis Euphenoides. La limite de son habitat reste inconnue. Anthocharis Cardamines, Linné, l'un de nos plus jolis papillons messagers du printemps. Je crois que Cardamines habite toute la France: il vole assez haut dans les montagnes: mais il serait très instructif de noter exactement les localités où on ne l’a point observé. On peut rencontrer des Cardamiînes © avec le fond des ailes jaune et non blanc, avec la tache apicale pâle et même jaune verdâtre: il v a des albinos complets et cet albinisme atteint également les deux sexes. Le point cellulaire noir peut être très gros ou très petit; il peut être relié par un trait noir épais au bord costal. Les variations sur le dessous des ailes inférieures sont presque individuelles. Je crois que d'une manière générale, dans l’ouest de la France, Cardamines se raréfie très sensiblement. En est-il de même dans les autres contrées ? Cardamines habite en Irlande. en Angleterre, en France, depuis le Finistère, jusqu’au Su-fchuen, aux frontières orientales du Thibet et en Sibérie. On le trouve au bord de la mer ef jusqu'à une altitude de 1,600-1,800 mètres dans les Pyrénées. I éclôt au mois d'avril, en pays de plaine, et en juillet, en haute montagne. I n’v a partout qu'une génération annuelle. Rennes. Charles OBERTHÜR. [A suivre). CAZIOT.— À propos des Helix acula, barbara, crenulala el conica. 159 A PROPOS DES HELIX ACUTA, BARBARA, CRENULATA et CONICA Dans son compte rendu d’excursion à Mazargues présenté par le D' Cote, à la Société Linnéenne de Provence, le 12 décembre 1911, ce savant collègue fait remarquer, à propos des recherches malacologiques faites par lui dans la région provençale, que j'ai désigné dans mes Etudes sur la faune des Mollusques des Alpes-Maritimes, sous le nom de crenulala Müller, l'Helix qu'il avait l'habitude d'appeler trochoides Poirelt (non Locard)j, Helix que Jj'affirme ne devoir exister qu'au sud de la Méditerranée. Locard, en effet, dans son Prodrome de 1882, désigne par le nom de trochoides Poiret l’'Heïix qui est réellement l’'Helix crenulata Müller. En 1893, il à reconnu son erreur et l’a corrigée. Il connaissait pourtant le travail de Saint-Simon sur les Helix du groupe elegans paru en 1882, travail dans lequel cet auteur prouvant qu'il existe trois types différents réunis sous ce même nom de trochoîïdes : 1° Le trochoides typique à ouverture anguleuse et à filet carénant filiforme. C’est (toujours d’après Saint-Simon) celui de la Calle (Algérie). 2° Le conica de Draparnaud vivant à Cette pourvu d’une ouverture très peu anguleuse et d’un filet caréné plus prononcé. 3° Le crenulata Müller que l'on recueille sur le littoral de la Provence et qui est caractérisé par une dépression spirale très marquée et des tours turriculés. C’est donc Saint-Simon et non pas moi qui ai affirmé que le type de l’Helix trochoîides ne se trouve qu’à la Calle, au sud de la Méditerranée. Je suis au contraire très perplexe à ce sujet, car J'ai vainement cherché à me procurer, de la Calle, des spécimens répondant à la description succincte de Poire : « Testa conica, umbilicata ; anfractibus convexis subcarinata : apertura transversè lunata, D. 0,007 (Poiret, Voyage en Barbarie, 1, p. 29, 1792). Je n'ai reçu de ce point, récolté sur les dunes, où doit se {rouver ledit Helix, que des Helir conoiden Draparnaud. Ce sont ceux que je représente figure 8. Il n’y a pas d’indécision à cet égard. Quant à l’Helixr crenulata que le D" Cotte avait, dit-il, l'habitude d'appeler frochoides, 11 est bien caractérisé par sa dépression spirale très marquée et ses {ours turriculés. Je l’ai figuré au n° 8, vue de face. L'espèce vue de dos est ma variété colomasensis; elle diffère du type par la double carène qui orne le dernier tour. Pour bien indiquer les différences que présentent les espèces de ce groupe lorsqu'on les recueille sur des points différents, plus ou moins éloignés les uns des autres, quel- quefois même dans la même localité. j'ai figuré des Helir conica Draparnaud. Figure 1 de Bône. — 2 du château d'If, à Marseille. 3 de Corse, à Saint-Florent. : de Corse, à Bonifacio. n de Contes, Alpes-Maritimes. 6 d'Alger. La figure 7 représente, je l'ai déjà dit, l'Helir crenulata de Bandol (Var) et ma variété colomasensis. La figure 8 l’Helir conoidea de la Calle (Algérie). 160 CAZIOT.— À propos des Helix acuta, barbara, crenulala el conica. J'avoue que j'ai aussi la conviction que l’Helix terrestris Chemnitz, Pennant est la même chose que l'Helir elegans Gmelin. Au point de vue des caractères extérieurs de la coquille, tous les nombreux spécimens que je possède de Bône, d'Alger, etc., ne diffèrent en rien de ceux que j'ai recueiilis dans toute la Provence. Les caractères différentiels, accusés par Saint-Simon, s’effacent quand on examine une grande quantité d'individus. Dans l’article du D" Cotte, on lit aussi que la synonymie de l’Helix acuta Müller est un véritable casse-tête et que j'ai pris, dans ma Faune des Mol- lusques des Alpes-Maritimes, le contre-pied des conclusions de mon feu ami Fagot. Je me suis sans doute mal exprimé. Je me suis, au contraire, appuyé sur les indications données par mon regretté collègue, dans ses Glanages malacologiques, parus en 1883 (non 1888). Fagot a prouvé : {1° que l’Helix barbara de Linné (moins effilé que l’Helix acuta Müller) est synonyme de Bulimus aculus Draparnaud et non des autres auteurs. 2° Que l'Helix acula Müller (espèce dans laquelle le rapport de la longueur au diamètre est plus grand que chez l’Helix barbara, pour bien préciser (en s'en tenant aux caractères assignés par l’auteur, n’est autre que le Bulimus ventricosus Draparnaud, Férussac, etc. (non H. acula où modernes). Autrement dit la forme la plus obèse, la moins effilée, est l'Helir acula et la forme la plus élancée est l’Helix barbara. M. Fagot a fait remarquer que la faute a été commise par Draparnaud en 1801. Celui-ci, qui conservait des doutes sur l’Helix barbara de Linné, l'introduisit en synonyme du Bulimus aculus avec un point d'interrogation et rangea dans la variété a de son Bulimus ventricosus, l’Helix acula de Müller. Cette classification fut reproduite par lui en 1805 avec la seule différence qu'il supprimait l’Helix barbara de Müller dans la synonymie de son Bulimus aculus. | Cette erreur fut reproduite par tous les auteurs; pourtant les descriptions ci-jointes de Linné et de Müller, quoique brèves, ne peuvent pas donner de doute sur la valeur et les différences existant entre ces deux espèces; je dis deux espèces, parce que Coutagne, en 1895, dans ses « Recherches sur le polymorphisme des Mollusques de France, » a établi que ces deux Helix sont parfaitement séparés spécifiquement. Helix barbara Linné, 1758, Syst. nat., éd. X, p. 713, n° 610. Coquille imperforée, oblongue, ornée de striations grossières; huit tours de spire; ouverture subarrondie, échancrée par l’avant-dernier tour, entou- rée, souvent en dessous, d'une bande grisâtre. Habit. : l'Algérie. #5 Helix acuta Müller, 1774, Verum. hist., t. Il, p. 100, n° 297: Coquille blanche, entourée d'une bande assez large el rougeûtre le long de la suture et au milieu du tour le plus grand. Ces bandes sont entières ou interrompues; sept tours de spire; ouverture ovale, sans bourrelet et sans dents: les bandes sont visibles par transparence par l'ouverture. Elle varie par deux bandes sur le tour le plus large. Long. 4 lin. lat. 1 1/2 lin. = Long. 8 millim., lat. 0,002 1/2. Habit. : Italie. La lecture de ces deux descriptions ne doit laisser aucun doute dans l'esprit du malacologiste. Nice, NCAFIOT: Notes spéciales et locales. 161 NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Dans les Alpes. — Nous sommes heureux de pouvoir rassurer les amis et corres- pondants de notre jeune collaborateur, M. Pierre Le Brun, qui à été victime d’un accident au Mont Aurouze, près de Gap. — M. Le Brun revenait de son ascension, porteur d’une récolte botanique fort intéressante (Carduus aurosicus, Lberis aurosica, et nombre d’autres raretés) ; en descendant une cheminée de micaschiste mauvais, il fit une terrible chute le long d’un couloir très incliné et fut gravement blessé. — Resté sans secours pendant deux jours au pied du rocher, il fut enfin retrouvé et transporté à l'hôpital de Gap, d’où il à pu lui-même nous donner des nouvelles aussi satisfaisantes que possible, bien que son état exige encore de grands soins. L Mantispa pagana en Provence. — Au cours d’une de mes chasses nocturnes au plan d’Aups, région de la Sainte-Baume, à 700 mètres d’altitude, j’ai fait tomber d’un prunellier, le 23 août dernier, vers minuit, une HWantispa pagana. Cet insecte toujours très rare, et dont je ne connais pas d'autre capture dans là région, appartient à la famille des Rhaphidiens. II forme le passage entre les Orthoptères, en particulier les Mantes dont il a certains caractères, et les Névroptères. Ce superbe exemplaire fait actuellement partie de la collection de mon ami M. L’Hermitte. Marseille, Muséum d'Histoire naturelle. Dr: P:/SIért. L'Hypnophila (1) Boissyi Dupuy. — Cette espèce est une des coquilles les plus rares de la faune malacologique française ou du moins l’une des plus difficiles à trouver, à cause de ses habitudes souterraines; aussi est-elle encore peu répandue dans les collections. Elle à été décrite et très bien figurée, sous le nom de Zua Boissyi, dans le grand ouvrage de l’abbé Dupuy sur les Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France (IV® fase, p. 332, 1850, tab. XV, fig. 9). Le savant auteur la signale dans les Pyrénées françaises où elle avait été recueillie par M. de Boissy, qui malheureusement ne se souvenait plus de la localité. Elle ne devait être retrouvée qu'environ vingt ans après dans les Pyrénées-Orientales. Les anciens naturalistes roussillonnais, Alerou, Companyo, qui ont exploré ces départements avec beaucoup de soin et en ont étudié les Mollusques, ne paraissent pas l’avoir connue; peut-être avaienté-1ls eu l’occasion de la rencontrer, mais ne la distinguaient-ils pas de Zua subcylindrica L., dont elle est cependant bien dis- tincte, non seulement par les caractères de l’animal, mais aussi par la forme de la coquille. D’après Fagot (Monographie des Espèces françaises du genre Azeca, Perpignan, 1876), cette remarquable espèce, placée par Bourguignat dans le genre Azeca, aurait été authentiquement recueillie par Rambur avant 1868, sous les pierres au-dessus du Vernet, sur les pentes du Canigou; elle serait assez abondante dans cette localité. Le Dr Massot ne paraît pas avoir connu la découverte de Rambur et ne cite pas Azeca Boissyr Dup. dans son Enumération des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants du département des Pyrénées-Orientales (Bull. Soc. agric., scient. et littér. des Pyrénées-Orientales, t. XIX, Perpignan, 1872). En revanche, il décrit et figure dans ce travail une l'erussacia cylindrica, provenant du Mas d’Amont, près Cous- touges, et qui pourrait bien être notre espèce; malheureusement ni la description ni la figure très mauvaises l’une et l’autre, ne permettent de se faire une opinion à ce sujet. En 1875, un entomologiste de Toulouse, Marquet, retrouvait la coquille de Dupuy (1) Westerlund (1903) a changé ce nom en celui de Gomphroa, parce qu'il existait déjà un genre Hypnophila Foudras élabli pour des coléoptères voisins des Altises. Nous avons cru néanmoins devoir conserver dans cette note le nom d’Hypnophila comme plus connu. 162 | Notes spéciales et locales. sous de gros blocs de rochers aux environs de la tour de la Massane, dans les Albères, où il chassait les insectes hypogés, qui ont rendu cette localité célèbre parmi les entomologistes. Elle fut récoltée de nouveau dans les mêmes conditions et proba- blement vers la même époque dans les montagnes au-dessus de Port-Vendres, à 385 mètres d'altitude, par Valéry Mayet, de Montpellier, qui en rapporta quelques spécimens vivants à son ami Dubreuil (voir Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Hérault, 3° édition, in Rev. Sc. Nat. Montpellier, 1880). En 1878, l’abbé Dupuy recueillait, à La Preste, Azeca Dupuyana Bourg. in Fagot, qui ne peut être séparée, d’après le savant auteur lui-même, de sa Zua Boissyr, si ce n’est à titre de variété très légère. Voici comment il s'exprime à son sujet : « Habite La Rourède d’en Ribes en face du hameau de La Forge, à travers les » clairières du bois de chênes. Elle y est fort rare ou du moins très difficile à » trouver à travers le vieux terreau sous les touffes de buis. Chaque séance de » trois heures ne m’a jamais donné que cinq ou six échantillons, tous morts, à » l’exception d’un seul, dont nous n’avons jamais pu observer l’animal qui se » cachait à la moindre lueur. Si l’on était là au printemps, probablement on » pourrait en avoir de vivants » (Catalogue des Mollusques testacés, terrestres et d’eau douce qui vivent à La Preste, in Bull. Soc. Hast. Nat. de Toulouse, 1879). En septembre 1888, par un jour de forte pluie, nous avons trouvé nous-même un bel individu vivant de l’Azeca Boissy? Dup. sur les rochers humides, derrière l’ermitage de Notre-Dame-de-Consolation, au-dessus de Collioure, ajoutant ainsi une nouvelle station à celles déjà connues dans les Albères. De leur côté, les conchy- liologistes espagnols ont retrouvé cette rare espèce de l’autre côté de la frontière et l’ont signalée sur plusieurs points de la province de Gérone (Gerona,Madremaña, Olot), Manuel de Chia, Moliuscos terrestres y de agua dolce de la P de Gerona, Gerona, 1893. Dans les comptes rendus de l'Association française pour l’Avancement des Sciences, Congrès de Reims 1907, MM. Caziot et Fagot ont donné quelques détails sur la distribution géographique de l’Æypnophila Borssyi Dup.; ils la signalent, d’après nos indications, dans les Albères (Notre-Dame-de-Consolation, tour de la Massane), mais aussitôt après ils ajoutent : Ses stations certaines sont..., sem- blant ainsi mettre en doute nos renseignements et la présence de cette espèce dans les Albères, dont ils ne citent ensuite aucune localité. N’en déplaise aux deux savants malacologistes, nous maintenons que l’}ypnophila Boissy: Dup. se trouve bien dans les stations où nous la leur avions signalée et nous avons aujourd’hui à en ajouter une nouvelle à celles que nous connaiïssions déià. Au mois de mai dernier, nous en avons découvert une colonie près de Banyuls- sur-Mer, sur la route de Cerbère, à environ deux kilomètres du Laboratoire de Zoologie maritime, sur le flanc d’une montagne plongeant dans la mer et bien exposée au soleil. Cette espèce vit là, en compagnie de 'erussacia folliculus Drp., sous des éboulis qui conservent au sol un peu d'humidité; elle s’enterre profon- dément et ne sort sans doute de ses retraites qu'après des pluies prolongées; elle est d’ailleurs fort rare; malgré des recherches minutieuses, renouvelées à diverses reprises, nous n'avons pu en recueillir que six ou sept spécimens dont un seul vivant. Peut-être au commencement du printemps ou en automne, par un temps humide, aurait-on la chance d’en récolter un plus grand nombre. D’après nos connaissances actuelles, nous pouvons affirmer que l’Zypnoplula est répandue dans toute la chaîne des Albères, depuis le voisinage de la mer jusqu’à La Preste, à 1.000 mètres d’altitude, et dans le massif du Canigou, mais qu’elle vit en colonies isolées, toujours rares et peu populeuses. Elle est indifférente à la nature du sol et ne craint pas les roches siliceuses. L'espèce qui nous occupe a été retrouvée en dehors des Pyrénées, offrant aïnsi un exemple de disjonction remarquable. C’est encore à l’abbé Dupuy que nous devons sa découverte en Provence, dans la presqu'île de Saint-Mandrier, derrière le jardin de l'hôpital. Le savant malacologiste en a distribué quelques individus à ses correspondants; on peut en voir un très beau dans la collection Bérenguier au Muséum d'Histoire naturelle de Nîmes. M. Thieux prétend avoir rencontré une petite colonie de cette espèce à Callelongue près de Marseille (Observat. sur les l'erussacia, Butlleti de la Institucié Catalana d'Hist. Natur., 1907). Le fait n'a rien d’impossible puisque cette localité est peu éloignée de Saint-Mandrier; mais n'ayant pas eu communication de ces coquilles de Calleiongue, nous ue pouvons avoir d'opinion à leur sujet. Parlant des l'erussacia, M. Thieux dit très exactement que l’animal des espèces de ce genre a une coloration jaune soufre verdâtre très particulière. Il ajoute que la Zua Boissyi Dup. a exactement la même couleur jaune. Cette observation ne concorde pas avec celle que nous avons faite sur l’individu récolté à Banyuls, qui était d’une couleur grisâtre, très pâle, presque transparent sur les pieds, foncé, LR het. he j f # « 114 "PTT es Re re là dt Notes spéciales el locales. 163 presque noir sur le dessus du corps et les tentacules supérieurs; ceux-ci sont renflés à l’extrémité en forme de bouton, l’œil est noir et très petit. L'animal, certaine- ment nocturne, est très timide; il se décide seulement à sortir de sa coquille lorsqu’il est placé dans un milieu humide et dans l’obscurité, mais il s’empresse d’y rentrer à la moindre lueur et au plus léger choc; aussi est-il difficile à observer et il nous a été impossible, faute d’un examen suffisant, d’en faire une description complète. Nîmes. E. MARGIER. Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois d'Octobre. (Voir en plus les années 1907-1911). Galaminta Nepeta. — Chenille arpenteuse cylindrique allongée, d’un gris cendré granulé de blanc dorsalement, d’un gris bleuâtre ventra- lement, à stigmatale plus claire. = T'ephroclystia semigra- phata Brd. Calluna vulgaris. — Chenille arpenteuse rougeñtre, à.tête rousse, à dorsale brune moniliforme, à latérales et stigmatales jaunes interrompues sur les incisions. = l'ephroclystia absinthiata CI. Id. Arpenteuse d’un rose vineux, à tête rougeâtre, à dorsale peu marquée, à latérales et stigmatales roses interrompues. — T'ephroclystia Goossensiata Mab. Id. Arpenteuse jaunâtre à dorsale, latérales et stigmatales d’un brun rouge. = T'ephroclystia nanata Hb. id: Chenille allongée cylindrique atténuée en arrière, à tuber- cules surmontés de poils verticillés partout de même couleur, à tête noire. = Acronicta auricoma FK. Id. Chenille de même forme, mais non atténuée en arrière et à poils plus foncés sur la partie dorsale que sur les côtés. — Acronmcta euphorbicæ F. Id. Chenille courte cylindrique rase, à segments bruns très nets, à lignes dorsale et latérales jaunes. = Anarta myrtilli L. Ed, Chenille allongée à segments moniliformes rases sauf sur les verruqueux à poils isolés. = Pyrrhia umbra Hufn. Id. Chenille arpenteuse d’un brun verdâtre à dorsale et stigma- tales blanches. = T'ephroclystia scopariata Rbr. Campanula rotundifolia. — Larvette apode sans tête distincte dans mine sinueuse puis vésiculaire de la feuille. = Agromyza strigata Meig. (Dipt.). Id. Puceron aptère d’un rouge brun luisant à queue et cornicules noirs d’égale longueur à pattes noires ; ailé noir à abdomen brun rouge; sur les feuilles de la base — Macrosiphum campanulæ Kalt. Id. Puceron aptère d’un brun foncé à reflets bronzés, à queue et cornicules noirs, celle-là plus courte que ceux-ci, à pattes noires ; ailé d’un brun brillant à abdomen verdâtre: sur les sommités. = Macrosiphum jaceæ L. \ \ . Id. . Puceron aptère d’un brun rouge, à queue et cornicules noirs, mais à pattes jaunes tachées de noir aux arti- culations; ailé brun noir à abdomen brun rouge; sur l’inflorescence des plantes tardives. = Macrosiphum solidaginis Fab. Carpinus betulus. — Chenillette d’un blanc verdâtre, à dorsale vert foncé, à tête brune; dans un repli du bord de la feuille, = Ornix car- pinella Frey (2 génération). Chærophyllum temulum. — Larvette apode sans tête distincte: dans mine jaunâtre de la feuille. — Phytomyzia flava Fall. (Dipt.). Chenopodium album. — Chenillette d’un blanc jaunâtre à latérales orangées, à tête d’un brun clair, à écusson brun noir; dans mines vésiculaires blanches de la feuille. = Chrysopora sti- pella Hb. (2° génération). Id. Fausse chenille d’un vert mat plus clair en dessous, à tête d’un brun noir et yeux bruns cerclés de noir. — Z'axo- nus equiseti Fall. (Hym.). Id Fausse chenille d’un brun verdâtre, plutôt jaune en dessous, à tête d’un brun jaune tachetée de brun foncé. = Taxonus glabratus Fall. (Hym.). 164 Notes spéciales et locales. Ghlora perfoliata. — Larvette d’un blanc verdâtre, apode sans tête distincte; dans mine très irrégulière de la feuille. = Phytomyza albiceps Meig. (Dipt.). Chondrilla juncea. — Puceron aptère noirâtre en dessus, vert en dessous, à queue à peine apparente; ailé d’un noir luisant, à abdomen vert foncé à segments dorsaux noirs. = Aphis cardui L. Cichorium Intybus. — Chenille allongée, épaisse, moniliforme, d’un brun noir, à dorsale et latérales formées de gros points d’un beau jaune orange. = Cucullia wumbratica Li. Circæa lutetiana. — Fausse chenille d’un gris verdâtre marbré de brun noir sur la partie dorsale, à tête verdâtre luisant fendue de noir. = Rhogogastera viridis L. (Hym.). Id. Fausse chenille d’un gris clair marbré de jaune brun sur la partie dorsale, à tête d’un jaune brunâtre taché de noir. = T'enthredo obscura Pnz. (Hym.). Cirsium oleraceum. — Chenillette d’un vert brunâtre, à tête d’un brun très foncé, à dorsale plus claire; dans tiges. = Æ£uxanthis hamata L. Clematis vitalba. — Arpenteuse d’un jaune vif, plus pâle à l’arrière, à dorsale interrompue et stigmatale peu nette. = ZLarentia procel- lata FE. Id. Arpenteuse d’un rouge lavé de gris et taché de noir, à dorsale brune peu nette. — Phibolapteryx vitalbata Hb. (2° gé- nération). Id. Arpenteuse d’un brun rouge, à dorsale brune bordée de blanc à stigmatale interrompue formée de points bruns. = Phi- bolapteryx tersata Hb. (2° génération). Cochlearia Armoracia. — Arpenteuse brune, à dorsale noire et stigmatale jaune. = Larentia fluctuata L. Cratægus monogyna-oxyacanthoides. — Chenille de 14 pattes seulement, d’un brun rouge, très atténuée postérieurement et ornée de saillies charnues sur les trois premiers segments dorsaux. = Colix glaucata Sc. (2° génération). it h Chenille de 16 pattes, cylindrique, brune en dessus, verdâtre en dessous, à excro1is- sance charnue sur le quatrième segment et une bosse sur le onzième, à pattes écailleuses verdâtres. = Acronicta stri- gosa F. Re | la: Chenille de forme identique, à dorsale jaune et pattes écailleuses noires. = Acronicta tridens Schiff. (2° génération). Ld: Chenille de forme identique, à excroissance du quatrième segment très prolongé et noire, à pattes écailleuses brunes. = Acronicta pst L. Id. Chenille arpenteuse d’un vert foncé à dor- sale et latérales brunes. = T'ephroclystia exiquata Hb. Id. Chenille arpenteuse d’un brun jaunâtre avec tubercule charnu sur le septième segment. = Selenia bilunaria Esp. Ed Chenille de même forme, d’un gris verdâtre. — Selenra lunaria Schiff. Gydonia vulgaris. — Chenillette d’un blanc jaunâtre; dans mine du dessous de la feuille tachée de rouille en dessus et se recourbant par en bas. = Lithocolletis mespilella Hb. Id. Chenillette dans mine du dessus de la feuille. — Zrithocolletis corulifoliella Hw. JC Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS,. a — Ip. Oberthür, Rennes—Paris (3225-13). EE EL PR A LT . tre T., LS Op PT 2 Ce ee 1e Novembre 1913 — Ve Série, 43° Année — N° 515 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Pieris Daplidice, Linné. — M. J. Godon, Professeur à Cambrai, m'a donné le renseignement suivant : « J'ai capturé plusieurs années de suite Pieris Daplidice sur les côteaux calcaires de Sainte-Olle, près Cambrai (juin 1894 et 1895). M. E. Brabant, à qui je l'avais signalée, l’a capturée également. Depuis cette époque, je n'ai pas chassé dans les parages » (Voir n° 514 de la Feuille des Jeunes Naturalistes). Anthocharis Tagis, Huebner. — La forme type se trouve en Andalousie. En France, l’'Espèce donne deux formes : Bellezina, Bdv., aux environs de Digne et Aix-en-Provence et Gallica, Obthr., dans les Hautes-Alpes. La Corse produit la morphe Insularis, Rambur. En France, Bellezina éclôt au prin- temps et n’a qu'une génération. En Corse, il y a deux époques d'apparition : printemps et été. Bellezina n’est pas très commune, mais elle est bien connue aujourd'hui. En dehors de Digne et d’Aix, l’a-t-on trouvée dans quelque localité de la Provence ou du Languedoc? Quant à Gallica, je n'ai jamais vu d'autre exemplaire que celui de la collection Bellier. Mais qui donc chasse dans les parties relativement basses et chaudes du département des Hautes- Alpes? C’est toujours vers les stations alpestres que se dirigent les Entomo- logistes et ils explorent les Hautes-Alpes en été plutôt qu’au printemps, saison où il est vraisemblable que se fait l’éclosion de l’Anfhocharis Tagis-gallica. Anthocharis Belia, Cramer (Crameri, Butler). — La véritable Belia, Linné _ (Systema Naturæ, 1767), c'est la © de l’Anthocharis appelé Euphenoides par Staudinger, Douei par Pierret et Eupheno par Linné. La description linnéenne d'Eupheno d'a paru à quelques numéros de distance de celle de Belia qui est la Q d’'Eupheno, de sorte que la priorité du nom appartient à la Q décrite plus tôt que le ©. Butler a distingué sous le nom de Crameri l'Anthocharis blanche en dessus, avec le dessous des ailes inférieures vert orné de taches blanches nacrées, à laquelle tous les Entomologistes ont coutume de conserver le nom de Belia. Cette Belia, Cramer (non Linné, Crameri Butler), a trois formes, celle du printemps ordinairement désignée par le nom de Belia, celle d'été appelée Ausonia, Huebner, et celle des montagnes : Simplonia, Duponchel. L'Antho- charis Belia-Ausonia des plaines est assez abondamment répandue en Pro- vence et dans la France occidentale jusqu'aux bords de la Loire. Acciden, tellement elle s’est avancée vers le nord jusqu'à Paris et Laon. La Simplonia se trouve à Larche et dans les hautes stations des Alpes françaises. Aux 166 Charles OBERTHUR. — Une Consullation lépidoptérologique. Pyrénées, elle n’est pas très rare à Gavarnie et à Cauterets. Elle y vole en : juin et est remarquable par sa grande taille et sa tendance au mélanisme. J'ai donné le nom de Rondoui à un C' entièrement noir en dessus et sur le fond des ailes supérieures en dessous. Les chenilles des Antfhocharis se mangent les unes les autres et dévorent les chrysalides de leur propre espèce. Il serait très intéressant de connaître les localités de la. France occidentale où habite Belia-Ausonia d'une façon constante. Je crois que le Morbihan, le Finistère, les environs de Redon (Ille-et-Vilaine) sont quelquefois fréquentés par Belia. Mais est-ce accidentel ou régulier ? Leucophasia Duponcheli, Stgr. — Vole avec l’Anthocharis Bellezina à Digne et à Aix-en-Provence. Elle se trouve aussi dans les Alpes-Maritimes, dépar- tement où je n'ai jamais rencontré Bellezina. La Leucophasia Duponcheli offre deux formes saisonnières : vernale et estivale; on la trouve avec sa congénère Sinapis. Leucophasia Sinapis, Linné, est répandue dans presque toute la France et comme Duponcheli a, dans les plaines, deux éclosions par an, en avril et mai, puis en juillet et août. Dans le midi, Sinapis a une variété © Lathyri, Huebner et une forme © Erysimi, utrinque albida, comme dit Boisduval. Dans les montagnes, Sinapis éclôt une seule fois, en été; ainsi à Cauterets, où elle donne en juillet la forme vernale. Aux environs de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales), il y a jusqu'à près de 1.000 mètres d'altitude, en juillet, la forme estivale bien caractérisée. Je crois que la Leucophasia Sinapis se raréfie très sensiblement en Bretagne. Au temps de ma jeunesse, je me sou- viens que l’Espèce était bien plus abondante que maintenant. D’autres vieux Entomologistes ont-ils fait la même constatation que: je rapporte ici ? Colias Palæno, Linné, vole dans le Doubs, dans les Basses-Alpes et à Chamonix; mais je considère comme tout à fait fausse l'indication de localité : Pyrénées. Jamais, à ma connaissance, la Colias Palæno n’a été capturée dans les Pyrénées. Ce que MM. d’Aubuisson et Caradja ont prétendu à cet égard me paraît absolument inexact. En Franche-Comté, Palæno donne une race spéciale appelée jurassica par Verity; elle a été prise à Russey, où elle ne semble pas rare. Je serais très reconnaissant aux Entomologistes qui possèdent des ren- seignements certains sur l'habitat en France de Colias Palæno de vouloir bien m'en faire part; de même je demande à connaître les localités de France où quelqu'un à capturé la Palæno © à ailes jaunes, appelée Philomene, Duponchel, Je la connais seulement de Larche (Basses-Alpes). La race française de Palæno est celle que Staudinger a distinguée sous le nom de Europomene. La Colias Palæno se trouve à la Baraque-Michel, point culminant de l’Ardenne belge. Colias Phicomone, Esper, vole à partir de 1.800 mètres d'altitude dans les Alpes et les Pyrénées. C’est une Coliade des grandes hauteurs; elle est très variable de coloration; mais je n’en connais pas de race géographique spéciale. Le point noir discoïdal aux supérieures peut faire défaut. Les deux sexes sont sujets à cette aberration. Je ne crois pas que Phicomone ait jamais été observée en Auvergne, où les montagnes sont pourtant assez hautes pour être habitées par l'Erebia Tyndarus qui, dans certaines parties des Alpes et des Pyrénées, vit dans les mêmes altitudes que la Colias Phicomone. Colias Hyale, Linné, ne semble pas être plus qu'Edusa une Espèce bien ffxée en Bretagne. Alors que la Colias Hyale est bien commune au sud de la Loire et même aux environs de Paris, elle est généralement rare en Bretagne, surtout à l’ouest de Rennes. " hs SOS CAC SIERRA SERRE RE UT rd % vi Cod _ D + AR Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. 167 Colias Edusa, Fabr., commune dans le midi de la France où elle vole depuis le printemps; rare en Bretagne, sauf certaines années d’exceptionnelle abon- dance. J'ai pris çà et là aux environs de Rennes un exemplaire de Colias Edusa en mai ou juin; c’est surtout en août et septembre qu'on la voit paraître dans la partie occidentale de la France située au nord de Loire. J'ai longue- ment traité la question d'Edusa en Angleterre et en Bretagne, dans le Vol. HI des Etudes de Lépidoplérologie comparée et j'ai signalé les aberrations suivantes : 1° Jonction du point noir cellulaire des ailes supérieures à la bordure marginale noire ; 2° Absence de ce point cellulaire noir ; 3° Albinisme de la bordure marginale noire et du point discocellulaire ; au lieu d’être noires, ces parties des ailes sont grises ou brun clair ; 4° Albinisme de la couleur jaune du fond des ailes chez le ': )° Chez la ©, absence des taches jaunes dans la bordure marginale noire qui est immaculée comme chez le C'; 6° La © a le fond des ailes d'une couleur orangée très pâle (Helicina, Obthr.) ; 7° La © a le fond des ailes entièrement blanc (Helice, Hbn.) ; 8° La tache orbiculaire des ailes inférieures, en dessus, est blanche, au lieu d’être orangée, chez la Q Helice; 9° Le fond des ailes chez la © est jaune vif tandis que les taches ordinaires dans la bordure marginale noire sont d'un jaune pâle ou même blanches: 10° Le contour intérieur de la bordure marginale noire, chez la Q surtout, forme la tête de chien, comme dans la Colias américaine Cæsonia; 11° Dans la forme vernale de Provence, la bordure noire des supérieures est recouverte d’écailles jaunes. On possède de la Colias Edusa plusieurs hermaphrodites partiels ou nette- ment séparés en deux parties égales: notamment les deux ailes de l’un des côtés sont entièrement conformes à celles du Œ et les deux de l’autre côté sont de la © jaune ou blanche (Helice). Rhodocera Rhamni, Linné, une des plus communes espèces de Rhopalo- cères en France; plus abondante cependant dans le nord que dans le midi. La © est quelquefois presque de la même couleur que le &'. J'ai pris cette ab. © en Bretagne. Les hermaphrodites sont relativement assez fréquents chez Rhamni, mais beaucoup moins que dans l'Espèce suivante : Cleopatra. J'ai représenté avec le nom de Ab. Decora, un Rhamni pris en Angleterre, ayant le disque des quatre ailes de couleur orangée. Un exemplaire analogue a été obtenu d’éclosion en Suisse. Rhodocera- Cleopatra, Linné, un des plus jolis diurnes méridionaux, s'avance vers le nord, Jusqu'au pied méridional de la ville d'Angoulême. Je l’ai pris aux environs de cette jolie cité dont la campagne est si riche en Lépidoptères, lorsque je chassais en compagnie de mon ami regretté, Gabriel Dupuy. Il serait très intéressant de connaître les localités du sud-ouest de la France où on a authertiquement observé la présence de Cleopatra. La limite de l'habitat septentrional en France de Cleopatra reste à définir. Je prends la liberté de solliciter les renseignements des Entomologistes à cet égard. Cleopatra S varie pour l'intensité de la teinte orangée qui décore les ailes supérieures en dessus. La forme estivale Massiliensis, Foulquier, a le dessous des ailes jaune verdâtre et non blanchâtre. Cleopatra est sans doute, avec Liparis dispar, l'espèce de Lépidoptère qui fournit le plus grand nombre d'exemplaires hermaphrodites. Ma collection a réuni jusqu'ici 13 spécimens hermaphrodites de Cleopatra. Rennes. Charles OBERTHÜR. {A suivre). A CPR PNR Lo LA ( 1 168 J. MANSION. — Les larves des Diptères viwvent-elles dans le formol? Les LARVES DES DIPTÈRES VIVENT-ELLES DANS LE FORMOL ? Le formol étant fréquemment employé par les naturalistes pour la fixation des tissus, des pièces anatomiques et des petits animaux, plusieurs obser- - vateurs furent {rès étonnés d'apprendre que des organismes mous et fragiles comme les larves des Diptères pouvaient vivre et se développer dans ce liquide (1). « Dans des bocaux, expédiés de l'Afrique orientale allemande, et qui contenaient, dans du formol, des têtes de Hottentots et de Herreros, on trouva un grand nombre de larves, de pupes et d’imagos vivants de Drosophila rubostriata ». J'ai rapporté moi-même une observation de grosses larves sarcophages vivant dans une solution formolique (2). Mais cette observation, fortuite et incomplète étant imprécise, j'ai voulu déterminer les conditions exactes dans lesquelles les larves résistent à l’action du formol. Il est important de savoir si le formol est insuffisant pour mettre à l'abri des insectes les objets que nous conservons pour études. La résistance des larves à l’action du formol étant bien prouvée, il serait, en outre, intéressant de connaître le mode d'action du formol et le mécanisme physiologique par lequel les tissus vivants évitent les effets du liquide toxique. Dans une première série d'expériences, j'ai déterminé les effets du formol sur les œufs, les larves, les pupes et les imagos de la Mouche bleue de la viande. C’est la mouche la plus abondante autour des pièces fraîchement disséquées et celle qui a le plus de chances d'installer dans nos prépara- tions ses innombrables larves. ACTION DU FORMOL SUR LES ŒUFS Les œufs recueillis avec un pinceau, après la ponte (à laquelle j'ai assisté dans tous les cas), ont été placés dans de petits tubes de verre, en présence du réactif toxique. Les conditions âe température, de lumière, d'humidité, … étaient les mêmes dans toutes les expériences comparables. I. — Action des vapeurs de formol. Expérience 4. — Des œufs pondus le 9 avril à 14 h. 1/2 sont placés immé- diatement dans un tube en verre, fermé, sur un morceau de viande et au-dessus du formol pur (3), c’est-à-dire dans les vapeurs four- nies par ce liquide. 10 avril, 11 avril. — Pas d'éclosion. 11 avril, 13 h. — La viande est devenue blanche, sèche et friable comme si elle avait été plongée dans le formol. Elle est humectée avec de l’eau pure. 4) Schultze. Développement du Drosophila rubostriata Becker dans le formol. Contribu- tion à l'étude de la vie des larves de Drosophila. (Zoologischer Anzeiger, Leipzig, 27 février 1912, t. XXXIX, nos 5 et 6, p. 199). — Voir à ce sujet : Umschau, septembre 1912, et Naturwis- sensSchaftliche Rundschau., 1912, no 21. A. Drz. Développement des Drosophiles dans le formol (Revue Scientifique, Paris, 20 juillet 1912, p. 82). Chappellier (A.). Larves vivant dans le formol (La Feuille des Jeunes Naturalistes, Paris, 17 mars 1913, n° 507, p. 55). 2) Mansion (I. Larves vivant dans le formol (La Feuille des Jeunes Naturalistes, Paris, 1er avril 1913, n° 508, p. 76). (3) J'appelle : formol a la solution commerciale de formol (qui contient, 40 9, d'aldéhyde formique); formol à 50 %, la solution commerciale étendue de son volume d’eau, etc. J. MaNsioN. — Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol? 169 18 h. 1/2. — Pas d'éclosion. Les œufs sont examinés au microscope : les embryons ne se sont pas développés. Pour les œufs de la même ponte, non soumis à l’action du formol, l'éclosion a eu lieu normalement après 20 h. d'incubalion. — Les œufs placés immédiatement après la ponte dans les vapeurs de formol pur ne se développent pas. Expérience 2. — Des œufs pondus le 10 avril à 12 h. sont placés le 41 avril à 13 h. 1/2, sur un morceau de viande, dans les vapeurs | fournies par du formol pur. 11, 19, 13 avril. — Pas d’éclosion. Le formol est remplacé par de l’eau; la viande et les œufs sont légèrement humectés. 13 avril, 18 h. 1/2. — Pas d'éclosion. La chair est blanche et friable. Les œufs sont observés au microscope : les embryons se sont développés; les segments apparaissent, mais les organes internes sont peu visibles. — Des œufs ayant évolué normalement pendant 25 h. 1/2, et qui auraient donné des larves quelques heures plus tard, ont été arrêtés dans leur déve- loppement par les vapeurs de formol pur. — La suppression de l'action du formol (qui a agi pendant 45 h. 1/2), ne permet pas l’éclosion. Les . embryons ont élé lués. : EL 60 Let ner Pad CS Cine D ét à Expérience 3. — Des œufs pondus le 1% mai à 11 h. sont placés à 14 h. dans les vapeurs de formol pur. | a) Sur un morceau de viande humide. b) Sur une lame de verre humide. c} Sur une lame de verre sèche. | d) Quelques œufs sont immergés dans le formol. 9 mai, 13 h. — La viande se dessèche et blanchit. 91 h. — La moiiié des œufs de chaque catégorie est soustraite à l'action du formol. 3 mai, 20 h. — Aucune éclosion. — Tous les œufs ont été tués immédiatement. Sous la pression d'une lamelle de verre, le contenu des œufs plongés dans le formol sort de la coque en une seule masse coagulée, de matière blanche et friable, ressem- ré. mt OR in 5 LÉ ete … à. À blant à un grain de stéarine. — Les œufs déposés sur la viande 4) sont également coagulés, mais paraissent moins durs que les autres. — La suppression de l’action du formol après 31 h., n’a pas modifié l’état des œufs. Expérience 4. — Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont placés à 16 h. dans les vapeurs de formol fournies par une solution à 50 %, lube fermé. a) Sur un morceau de viande humide. b) Sur la paroi de verre. C) Quelques œufs sont immergés dans le liquide. ci han de drole bic dÀ tot à ‘at Er fe été: dan RÉ dif di 9 mai, 21 h. — La viande est blanche. Pas d’éclosion. 6 mai, 8 h. — Deux éclosions en b). 13 h. — Les deux larves sont mortes. 1 mai, 19 h. — Tous les œufs a) et quelques œufs b) ont évolué; mais il ny a pas eu d’éclosion. Les œufs immergés ne se sont pas développés; ils sont coagulés. Des œufs de la même ponte, non placés dans les vapeurs de formol, ont donné des larves le 5 mai à 18 h. | | 170 J. MANSION. — Les larves des Diptères vivent-elles dans te formol? — Les vapeurs fournies par Je formol à 50 % ont retardé l'éclosion de deux larves de 14 heures environ. Expérience 5. — Dans une expérience analogue, des œufs pondus le 142 mai à 12 h. sont placés sur deux morceaux de viande, l’un sec, l’autre humide, dans les vapeurs de formol à 50 %. Il n'y a pas eu d'éclosion. Les œufs, coagulés, ne se sont pas développés. Au contact de la viande protectrice et un peu humide, quelques œufs cependant, moins coagulés que les autres, montrent un commen- cement de différenciation des organes embryonnaires. — Les vapeurs fournies par une solution de formol à 50 %, n'arrêtent pas totalement le développement de tous les œufs d’une ponte. Quelques- uns, probablement protégés par les œufs voisins ou par le contact de la viande évoluent jusqu'à éclosion. On observe, selon l'intensité de l’action des vapeurs, tous les intermédiaires entre l'arrêt de développement complet et initial et le développement embryonnaire total amenant l'éclosion. Expérience 6. — Des œufs pondus le 1* mai à 11 h. sont placés à 14 h. dans les vapeurs fournies par une solution de formol à 10 %, tube fermé. a) Sur un morceau de viande humide. ) Sur une lamelle de verre humide. c) Sur une lamelle sèche. d) Quelques-uns sont immergés dans le liquide. 9 mai, 19 h. — Pas d’éclosion. 13 h. — L'éclosion commence en a). La viande est devenue grise; les larves sont peu actives. 14 h. — Eclosion en a) et c). 17 h. — Tous les œufs a) et c) sont éclos, sauf deux dans le premier tas et un dans le second, mais dont les embryons sont cependant bien développés. Les œufs b)}, placés à 1/2 centimètre au-dessus du liquide, n'éclosent pas. Quelques-uns de ceux-ci sont soustraits à l’action du formol. 4 mai, 20 h. — Toutes les larves sont mortes. La viande est desséchée. Les œufs b) laissés dans les vapeurs de formol ou soustraits à leur action après 31 heures, sont peu ou pas développés. — Les œufs submergés ne montrent aucun développement. Cette expérience (vapeurs de formol à 10 %) a été renouvelée plusieurs fois, en trempant préalablement la viande pendant trois minutes dans le formol à 10 %, en humectant la viande de formol à 10 %, ou avec de la viande fraîche, sèche ou humide. Dans tous les cas, les éclosions ont eu lieu normalement, mais les larves ont fui la viande et sont mortes peu de temps après l'éclosion. — Les vapeurs fournies par le formol à 10 % n’empêchent pas les éclo- sions si les œufs ne sont pas placés très près du liquide. L’éclosion n'est pas retardée. EN RÉSUMÉ : Les vapeurs de formol sont nuisibles au développement de l'embryon. Leur action est d'autant plus marquée que la solution qui les émet (dans les conditions de ces expériences) est plus concentrée. Les vapeurs peuvent coaguler les albuminoïdes de l'œuf et tuer l'embryon, ou bien agir comme desséchant (action visible sur la viande) et retarder l’éclo- sion. —— Une solution à 10 % donne des vapeurs qui n’empêchent pas le développement embryonnaire, ni l'éclosion. J. MANSION. — Les larves des Diptères viwent-elles dans le formol? 171 Les expériences précédentes ont toujours montré que les vapeurs de formol ont sur la viande une action desséchante, qui en s’'exerçant aussi sur les œufs peut modifier la durée de l'incubation. En conséquence, pour déterminer l’action toxique du formol seul, it était nécessaire de connaître l'influence qu'exerce sur les œufs l'état hygrométrique de l'air en l'absence de vapeurs de formol. II. — Action de la vapeur d’eau. Expérience 7. — Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont déposés (dispersés) sur une lame de verre dans une atmosphère peu humide. 5, 6, 7 mai. — Pas d'éclosion. Les œufs se dessèchent; mais tous les embryons sont complètement développés. — La dessiccation des œufs dispersés a empêché l'éclosion. Expérience 8. — Des œufs pondus le 12 mai à 12 h. sont déposés (en tas) sur une lame de verre dans une almosphère peu humide. 13 mai, 16 h. — L'éclosion a lieu. Les œufs de Ja même ponte laissés dans l'orbite d'un œil d'une poule, où ils ont été déposés, sont tous éclos à 13 h. — La dessiccation modérée des œufs laissés en tas a retardé l’éclosion de 3 heures environ. Expérience 9. —— Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont placés à 16 h. sur un morceau de viande, dans un tube fermé, au fond duquel se trouvent deux centimètres cubes d'un corps desséchant (chaux vive). » mai, 18 h. — Pas d’éclosion. 19 h. — L'’éclosion se produit et s'achève rapidement. Les larves paraissent souffrantes. 921 h. — Les larves ont fui la viande qui est rose et sèche à la sur- face. Elles sont immobiles, mortes, sur le bouchon. — La dessiccation a retardé l’éclosion de 2 heures environ; mais malgré l'action énergique du desséchant, l’éclosion a été rendue possible par le contact des liquides de la viande. EN RÉSUMÉ : la dessiccation n'arrête pas le développement des embryons, mais retarde et peut empêcher l’éclosion. Les effets de la sécheresse de l'air sont très marqués si les œufs sont dispersés; déposés en tas ou au contact de la viande humide, les œufs peuvent éclore dans une atmosphère sèche. Expérience 10. — Des œufs pondus dans le même {as, le 12 mai à 12 h. sont placés à 18 h. a) Dans un tube (ouvert, contenant deux ec° d'eau), sur deux morceaux de viande, l’un humide, l'autre sec. b) Dans un tube (fermé, contenant deux cc° d'eau), sur deux morceaux de viande, l’un humide, l'autre sec. 13 mai, 13 h. — a) Les éclosions ont eu lieu sur les deux morceaux de viande et sont terminées à 15 h. b) Pas d’éclosion. Le bouchon est enlevé le 13 mai à 23 h. Après un développement normal des œufs de 6 heures, la vapeur d’eau a agi sur eux pendant 29 heures. Température : 20°. 172. J. MansioN. — Les larves des Diplères vivent-elles dans le formol? 14 mai, 19 h. — a) Les larves prospèrent. b) Pas d'éclosion. Cependant les embryons sont développés; leurs crochets chitineux ne sont pas encore colorés en brun. 91 h. — b) L’éclosion se produit. 15 mai. — Toutes les larves prospèrent. — Une grande humidité entrave le développement des embryons. Les éclosions en b) ont eu lieu avec un retard de 29 heures sur celles des œufs placés dans les conditions normales a), et la. vapeur d’eau avait agi préci- sément sur eux pendant 29 heures. L'éclosion n’a donc pas été empêchée; c'est l’évolution de l'embryon qui a subi un arrêt ou mieux un retard pro- portionnel au temps d'action de l'humidité. Expérience 11. — Des œufs pondus depuis plusieurs heures (?)}, sont placés le 8 mai à 13 h. 1/2, dans un tube (fermé, contenant deux cc’ d'eau), sur un morceau de viande. 9 mai. — Pas d’éclosion. 10 mai, 19 h. — Pas d’éclosion. L'humidilé a agi sur les œufs pendant 46 h. 1/2. J’enlève le bouchon. 19 mai, 21 h. — If n'y a pas eu d’éclosion. Les œufs contiennent des . embryons dont on distingue nettement les crochets chitineux. 13 mai. — Pas d'éclosion. Les embryons sont morts. Des œufs de la même ponte, placés dans un tube fermé, contenant une solution de formol à 10 %, sont éclos le 9 mai à 7 h. — La suppression de l'humidité qui a agi pendant 46 h. 1/2 ne permet plus l’éclosion des embryons développés. EN RÉSUMÉ : la vapeur d'eau, selon les proportions et le temps d'action, retarde le développement (en retardant l’éclosion) ou empêche l’éclosion. L'évolution normale de l'embryon peut reprendre, si l’action d’une forte proportion de vapeur d'eau n'est pas trop prolongée. La dessiccation empêche ou retarde l’éclosion. La grande humidité entrave le développement et peut empêcher l’éclosion. Le développement normal de l'embryon n’est donc possible que dans des conditions d'humidité très pré- cises, et qui diffèrent peu les unes des autres. Les conditions-limites du développement normal sont très voisines, et de faibles variations du milieu peuvent entraver l’évolution des embryons. Comparant les résultats des Expériences 10 et 11 avec ceux de l'Expé- rience 6, on constate que l’éclosion se produit en tube fermé si l'eau contient une faible proportion de formol (10 %). Le formol desséchant, tempère l’action de l'humidité qui, si elle agissait seule, arrêterait le développement. En tube fermé, l’action desséchante du formol est donc favorisante. Ces résultats sont schématisés dans les dessins suivants : Eclosion Les vapeurs de formol émises par les solutions concentrées sont seules loxiques pour les embryons. La toxicité des vapeurs émises par une solution à 10 % est à peu près nulle. J. MANSION. (à suivre). Cu) D" A. Cros. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolulion. 173 Le SITARIS RUFIPES Gory, SES MŒURS, SON ÉVOLUTION Bien que la Nomenclature compte un nombre assez élevé de Sitaris, les mœurs de ces insectes ne sont guère connues que pour deux espèces : le Sitaris muralis Fourst., dont l'histoire si curieuse nous a été dévoilée par J.-H. Fabre (1), et le Sitaris colielis Mayet (—Stenoria analis Schaum), étudié par Valéry Mayet (2). Ces deux espèces offrent un développement similaire, si l'on se borne à comparer les divers stades de leur évolution et leurs formes successives : leurs larves primaires sont fort semblables, de même que leurs larves secondaires : les premières dévorent l'œuf de l’Apiaire, les secondes son miel; les deux espèces présentent le phénomène de l'Hypermélamorphose de J.-H. Fabre, et la 3° larve, ainsi que la nymphe et l'insecte parfait, se développent à l’intérieur des dépouilles emboitées et intactes de la 2° larve et de la pseudonymphe. Un autre point commun aux deux espèces est que la ponte est effectuée dans les galeries des Anthophores. Mais si le développement de ces deux Sitaris est similaire, il n’est nulle- ment simultané, et l’histoire de l'évolution de ces deux espèces présente des différences importantes au point de vue de l’époque de l’année où s’accomplit ce développement. Les deux espèces, il est vrai, paraissent à la fin de l'été : J.-H. Fabre dit avoir visité les talus fréquentés par le Silaris muralis « pendant les mois » d'août et de septembre, mois fortunés des vacances », et avoir trouvé dès les premiers jours d'août les coques des Sitaris contenant un insecte adulte qui Se démène comme pour se mettre en liberté. Bien qu'il ne précise pas exactement la date des pontes, il est permis de conclure qu'elles ont lieu particulièrement à la fin du mois d'août et au commencement de septembre, car il dit que « l’éclosion a lieu un mois après, vers la fin de septembre ou le commencement d'octobre ». Les jeunes larves restent groupées au milieu des coques vides des œufs pendant tout l'hiver, et ce n’est que six mois après, au printemps, vers la lin d'avril, qu'elles se réveillent et commencent à se développer (3). Le Sitaris collelis parait vers le milieu d'août. V. Mayet dit que les pontes ont lieu du 1°” au 15 septembre; les éclosions se produisent 14 ou 15 jours après, c'est-à-dire du 15 au 30 septembre. Mais la conduite des triongulins est différente de celle des triongulins du S. muralis : ils ne restent groupés que » ou 6 jours, et se mettent ensuite en campagne pour se fixer sur les Colletes dès que ceux-ci font leur apparition et commencent leurs travaux. Les jeunes larves se développent donc pendant l'hiver, tandis que celles du S. muralis restent engourdies pendant cette saison et ne se développent qu'au . printemps, au moment où précisément les larves du S. colletis ont terminé leur croissance (les larves mâles du 15 au 30 avril, les femelles du 1* au 15 mai, dit V. Mayet). En outre, les S. colletis, pour la plupart achèvent leur évolution dans le courant de l'été, et donnent l’imago la même année, tandis (1) J.-H. Fabre. Scuvenirs Entlomol., 2e série, p. 262. () Valery Mayet. Mœurs et Métamorphoses du Silaris colletis, Ann. Soc. Ent. Fr., 5e série, t. V (18%), p. 66, pl. III. (3) À Mascara, la date la plus avancée que j'aie observée de l'apparition du Sitaris muralis a été le 3 septembre, la date la plus reculée le 4 octobre; mais j'ai pu garder en vie une femelle jusqu’au 20 octobre. Le réveil des larves est ici plus précoce qu'en France et se produit dès le milieu du mois de mars (Voir mon travail sur Sitaris muratis, Bulletin de la Soc. d'Hist. nat. de l'Afrique du Nord, nov.-déc. 1910). 174 DA. CRoS. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. que les S. muralis développés pendant la saison printanière hivernent en grande partie sous la forme de pseudonymphe et ne donnent l’insecte parfait que la deuxième année. J'ai observé une troisième espèce, le Siaris rujipes Gory, qui offre avec les deux précédentes une similitude complète comme phases de développe- ment, mais qui en dillère sensiblement par ses mœurs : son apparition, ainsi que sa ponte, ont lieu au printemps, ou même seulement au commen- cement de l'été; les œufs, au lieu d'être pondus dans les galeries des hymé- noptères, sont cette fois déposés sur les fleurs d'une Labiée (Ballola hirsula), et les larves, développées dans le courant de l'été, passent l'hiver à l’état de pseudonymphes, et donnent l’insecte parfait au printemps suivant. Quelques mots tout d'abord au sujet de l'identité de ce Sitaris. Esche- rich (1) réunit le Silaris rufipes Gory au S. rufipennis Küst., auquel il donne pour patrie l'Espagne. Or l’insecte qui a servi de type pour la description du S. rufipes (Gory, Mag. de Zool., 1841, p. 7, pl. 73) a été pris à Oran. Je crois donc avoir quelque raison de préférer à cause de cela cette dénomi- nation, qui a d'ailleurs la priorité {2}. Cette espèce doit aussi très proba- blement se confondre avec le Silaris Ferdinandi Escal. (3), décrit tout récem- ment du Maroc (loc. : Tigui, Atlas), et que je ne connais pas de visu, mais qui, d’après la description qu'en fait M. de la Escalera (4), semble surtout différer du S. rufipes par la coloration des articles des tarses (dont les trois derniers. de la première paire et les deux derniers seulement des 2° et 3° paires sont noirs), et par celle du pygidium, noir également, alors que la description du S. rujipes par Gory ne mentionne pas ces détails, et dit sim- plement : « Elytres, pattes et abdomen d'un brun rouge ». Les nombreux sujets que j'ai en ma possession ont tous l'abdomen rouge avec le dernier segment noir, comme le S. Ferdinandi. En ce qui concerne le nombre des articles des tarses noirs, il y a de nombreuses variations individuelles : chez certains sujets cela concorde parfaitement avec la description de M. de la Escalera; chez d’autres, le nombre des articles noirs est réduit à deux au lieu de trois. On rencontre de nombreux individus chez lesquels la coloration noire est bornée au dernier article, même sur les pattes antérieures. Mais souvent en pareil cas les segments qui devraient être noirs sont légèrement bordés de noir. Ce caractère manque donc totalement de fixité et ne saurait servir, à mon avis, comme base de séparation de deux espèces. D'autre part, j'ai envoyé à Paris, au Muséum d'Histoire naturelle, deux exemplaires de mes Sitaris, en demandant qu'on veuille bién confronter mes spécimens avec ceux qui s’y trouvent sous le nom de Sitaris rufipes Gory. M. P. Lesne, Assistant de la chaire d'Entomologie, m'a répondu à la date du 17 juin 1911 ce qui suit : « J'ai comparé avec soin ces deux spécimens » à l’exemplaire faisant partie de nos collections, et figurant sous le nom » de $S. rufipes Gory dans la collection de l'Expédition de l'Algérie formée » par H. Lucas (5). Je n'ai pu constater de différences appréciables entre » vos exemplaires et le nôtre, bien que le faciès, et en particulier la colo- : — » ration des élytres, soient assez dissemblables; mais la coloration de l’extré- (1) Escherich. Beslimmungs-Tabelle der europ. Coleopl. — Zonitidæ. (@) L'ouvrage de Küster : Käfer Europ. n'a commencé à paraître qu’en 1844. (3) De la Escalera. Coleopteros nuevos de Marruecos. Boletin de la real Soc. esp. de Hisl. Nat., oct. 1910, p. 382. (4) « Elitros, patas y abdomen de un rojo acaramelado, coxas en parte tostadas; los tres » ulltimos larsos del primer par, los dos ultimos de los intermedios y posteriores, las espinillas » terminales de las tibias y el pigidio negros, y las uñas rojizo obscuras. » (5) Lucas (Explor. scient. de l'Algérie, t. I, p. 401) dit que cet insecte qu'il n’a pas pris lui-même à été capturé par le capitaine de corvette Dégenès, aux environs d'Arzew à la fin de mai. LR, j 4 - k D' A. Cros. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. 175 » mité de l'abdomen est également noire chez le spécimen de Lucas. Mon » impression est qu'il s’agit de la même espèce, S. rufipes Gory. » Ce Sitaris présente des sujets de grande taille : ce sont ceux qui se sont développés chez une Anthophore de forte stature, par exemple Anthophora fulvitarsis Brullé : et des exemplaires de taille moitié moindre, développés chez des espèces plus petites, telles que Anthophora lalaris Pérez (1). À part la taille, je ne vois aucune différence appréciable entre ces divers spé- cimens (2). Le même fait se produit du reste chez S. muralis, ainsi que j'ai pu en juger. La taille de ces Silaris est donc liée au plus ou moins d'abon- dance de la nourriture qu'a pu avoir à sa disposition la larve secondaire. J'ai pu du reste vérifier l'unité de l'espèce directement à plusieurs reprises, notamment le 28 mai 1912 : j'ai obtenu d'éclosion ce jour-là une femelle de la grosse variété que j'ai mise aussitôt en présence d'un mâle de la petite race; l'accouplement a eu lieu immédiatement et a duré 20 minutes. Au bout de 24 heures, cette femelle avait effectué plusieurs pontes sur les inflores- cences de Ballota hirsula. Elle s’est montrée d’ailleurs d’une rare fécondité, et le 31 mai j'ai compté douze dépôts d'œufs (dont plusieurs sur la même inflorescence) sur trois tiges de Ballota. Ces pontes ont commencé à éclore le 19 juin suivant après 21 jours d'incubation. C'est là la preuve indiscutable de l'identité des deux variétés. J'ai obtenu de même, le 1% juin 1912, l'accouplement d'un mâle de grande taille avec une femelle de petite stature, bien que dans un autre cas sem- blable l'union sexuelle ait paru difiicile à réaliser, en raison sans doute de la disproportion des organes. Le Sitaris rufipes paraît d'humeur plus vagabonde que le S. muralis. On le rencontre parfois sur les fleurs où il va effectuer sa ponte. M. Félix Ancey m'a écrit avoir pris à Oran, le 30 mars 1882, un exemplaire -— un seul — d'un Sitaris à jambes et abdomen rouges avec pygidium noir :S. rufipes Gory) ; « Mon exemplaire de S. rufipes a été pris sur une fleur, autant qu'il » men souvient ; c'était dans un endroit herbeux ; un mâle bien vivant ». M. Paul Mathieu, d'Oran, m'a montré dans sa collection un $S. rufipes g' qu'il a capturé au vol aux Carrières, il y a quelques années (3). Enfin moi-même, le 10 juillet 1910, j'ai mis la main sur un bel exemplaire © de cette espèce, posé sur une touffe fleurie de Ballota hirsuta. Il était environ deux heures. La plante sur laquelle se trouvait cet insecte surmontait un petit talus rocheux, au bord de la route de Selatna, percé de galeries entre deux couches de calcaire, qui doivent certainement donner asile à divers hyménoptères, notamment à des Anthophores. Ce Sitaris, qui n'a vécu en captivité que quatre ou cinq jours, a expulsé sous mes yeux, deux jours après sa capture, un crottin blanchâtre, ce qui semble bien établir qu'il avait dû prendre quelque nourriture. Ce détail est à signaler, car J.-H. Fabre a mis en doute qu'une autre espèce, le S. muralis, à l’état adulte, prenne le moindre ali- (1) Les exemplaires envoyés au Muséum appartiennent à cette seconde catégorie. @) Un sujet © de grande taille que j'ai obtenu le 17 juin 1911 d’une pseudonymphe trouvée dans une colonie d’Anthophora fulvilarsis présente à la base de chaque élytre, à l'épaule, un petit point noir; pour tout le reste il est absolument identique aux autres exemplaires. Je ne crois pas qu'il y ait lieu de le considérer comme pouvant donner motif à la création d’une variété spéciale. Je crois devoir signaler ici un détail anatomique dont n'ont parlé ni Gory ni M. de la Escalera : c’est que le Sitaris rufipes a la division supérieure des ongles des tarses fortement pectinée, comme d’ailleurs le Silaris Solieri, à l'inverse du $S. muralis qui a les ongles lisses; tout au plus ai-je vu sur un sujet de cette dernière espèce deux petiles tubérosités à la naissance de l’ongle. Il est assez curieux de constater cette différence de structure entre le S. muralis et les S. rufipes et $S. Solieri. (3) L'exemplaire de M. Paul Mathieu, de grande taille, semblable aux miens, a également l'extrémité de l'abdomen noire. 176 D'A. CRos. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. ment : « Je n’en ai jamais, dit-il, surpris un seul pâturant sur les plantes » voisines, de sorte que bien qu'ils soient pourvus d’un appareil digestif » normal, j'ai de graves raisons de douter s'ils prennent réellement la » moindre nourriture ». (J.-H. Fabre, loc. cit.). La période pendant laquelle se montrent ces insectes paraîl assez étendue, puisque M. Ancey à capluré son spécimen le 30 mars; Dégenès (exemplaire de la collection Lucas) fin mai, et moi le 10 juillet. Elle correspondrait à la presque totalité du printemps et empièterait sur l'été. Mais il faut tenir compte que sur le littoral (Oran, Arzew) la température est bien plus douce qu'à Mascara; que dans cette dernière localité, située à près de 600 mètres d'altitude, l'hiver est plus rigoureux et le réveil des insectes et de la végé- tation beaucoup moins précoce. Ici donc le S. rufipes ne se montre guère avant la seconde quinzaine de mai. En 1911, le 17 avril, j'ai récolté dans une colonie d'Anthophora talaris Pérez de nombreuses pseudonymphes; les unes contenaient déjà la 3° larve; les autres étaient encore à l’état triangulaire ; dès le 29 avril trois d’entre elles montraient la nymphe par transparence. D’autres pseudonymphes n'ont perdu la forme triangulaire, et donné par conséquent la 3° larve que dans les premiers jours de mai. Ce n’est que le 8 mai que j'ai vu pour la première fois remuer dans sa coque un Sitaris adulte; il na percé ses enveloppes que le 25 mai. C'est mon sujet le plus précoce pour cette année. Les insectes ont continué à faire leur apparition les jours suivants et péndant tout le mois de juin et la première semaine de juillet; ma dernière naissance est du 8 juillet. En 1912, année où l'hiver a été presque nul, et qui s’est montrée très précoce sous le rapport du déve- loppement des insectes, dès le 26 mars plusieurs pseudonymphes avaient repris la forme triangulaire, indice de la présence de la 3° larve; j'ai obtenu ce mar dès le 30 avril, et les éclosions très nombreuses (12 exemplaires en 13 exemplaires en juin) se sont succédé jusqu'au 15 juin, date où s’est ile la dernière. Les Sitaris sont au point de vue de leur apparition légèrement en avance sur les Anthophores qu'ils parasitent : ainsi des larves d’Anthophora talaris Pérez, prélevées dans la même colonie où j'avais recueilli les pseudo- nymphes, ont cominencé à donner des nymphes seulement le 15 mai 1911, alors que déjà les Sitaris arrivaient à l'état parfait dans leurs coques. Mais dès le 5 juin j'ai capturé de nombreuses Anthophora talaris des deux sexes auprès d’une colonie parasitée par ce Sitaris. L’éclosion des triongulins semble donc coïncider avec la période d'activité des Anthophores, ce qui est logique. J'ai observé le parasitisme du S. rufipes chez A talaris Pérez, A. albigena Lep., A. rhododactlyla Pérez (spec. nov.), À. fulvitarsis Brullé. Cette dernière Anthophore est d’une taille double de celle des précédentes, et les Sitaris qui se développent dans ses cellules, copieusement nourris, atteignent aussi une taille beaucoup plus forte. Le Sitaris rufipes est le commensal du S. muralis qui parasite également ces mêmes Anthophores; il se développe aussi à côté de Hornia nymphoïdes Escal. et de Silaris solieri Pecchioli, qui se rencontrent pareillement chez A. talaris et À. albigena, mais que je n’ai pas observés chez 4. fulvitarsis. Chez À. rhododactyla, je l'ai trouvé à Bou-Hanifia, en 1913, conjointement avec S. muralis, Horniu nymphoïdes et Apalus Comtei Pic. Comme le S. muralis, aussitôt après être sorti de sa cellule le S. rufipes rejette une grosse goutté d’un liquide trouble, excrémentiel, de couleur jau- nâtre, sorte de méconium. Contrairement à ce qui a lieu pour le S. muralis, que j'ai vu vivre jusqu à 14 et 16 jours en captivité, le S. rufipes n a dans les mêmes conditions qu’une existence éphémère de 5 ou 6 jours. Il est D' A. Cros. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. 177 probable que ces insectes meurent de faim. Ils ont plus de vivacité que les S. muralis et s’envolent volontiers, ce que ne font presque jamais ces der- niers; j'ai perdu ainsi, au début, faute d’être sur mes gardes, plusieurs sujets qui m'ont échappé. Ils savent aussi simuler la mort et le font d'une manière extrêmement prolongée : le 3 juin 1911 j'ai observé un sujet S' qui est ainsi resté en catalepsie pendant plus d’une heure et qui n’est revenu à lui que lorsque j'ai touché à ses organes génitaux pour les examiner. Je n'aurais jamais soupçonné la possibilité d’une simulation d'aussi longue durée chez un insecte palpé et manié sans ménagements, puis abandonné à l'air libre sur un carré de papier. La chose est bonne à connaître pour ne pas être exposé à piquer des sujets vivants quand on désire les observer. Le mâle est assez facile à distinguer de la femelle : outre que ses antennes sont plus allongées, le dernier article de l’abdomen est caractéristique le segment est hilobé à la face ventrale et le pénis saillant est facilement visible entre les deux lobes. Chez la femelle le dernier segment est entier. Dès que les deux sexes sont en présence, l’accouplement a lieu aussitôt, pendant cet acte les deux insectes sont superposés longueur pour longueur, le mâle enlacant la femelle avec ses six pattes. Les choses se passent donc comme chez le S. muralis. La copulation dure un temps variable, de 7 à 28 minutes, puis les insectes se séparent. Je m'attendais, par analogie avec ce qui se passe chez le S. muralis, à voir les femelles pondre sans difficulté aussitôt après leur fécondation. Je fus déçu : les premiers jours se passèrent sans la moindre ponte. Je vis seulement les femelles s’efforcer de ronger les boîtes où elles étaient enfer- mées pour se sauver. J’essayai de provoquer leur ponte en plaçant à côté d'elles les blocs de cellules d’où elles étaient sorties. Téchouai encore : malgré tous mes artifices mes premières femelles se refusèrent à émettre leurs œufs et moururent sans me livrer leur secret. TI était évident que si elles n'avaient pas pondu, c’est qu'elles n'avaient pas trouvé réalisées les conditions requises; elles devaient avoir d’autres habitudes physiologiques que le S. muralis. Mascara. D' Auguste CROs. (A suivre). —— © + — NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Apparition hâtive de Cetonia aurata L. — Le 25 septembre 1913, vers midi et demi, par une superbe journée d'automne, ensoleillée, chaude, calme, me trouvant au sommet même du Grand Montagnet, près de Villeneuve-lez-Avignon (Gard), élévation qui domine là vallée du Rhône, de sa maigre altitude de 192 mètres, je n’ai pas été peu surpris de voir une C'etonia aurata L. voler au-dessus d’une touffe de jeunes chênes-verts (Quercus ilex L.). Immédiatement capturé d’un prompt coup de filet, je constatais que cet exemplaire appartient à l’aberration T'ingens Reitt. Il est de toute première fraîcheur, ainsi qu’en témoigne la longue pilosité qui recouvre le pronotum et les élytres. Il venait évidemment d’éclore. Trompé par la chaleur de cette belle journée, 1l aura prématurément quitté la loge où d'habitude cette espèce passe la saison hivernale pour n’apparaître qu'aux pre- mières chaleurs du printemps, vers la mi-avril, et disparaître devant les ardeurs du soleil d’été, en juin ou en juillet, suivant l’altitude. J’ai bien capturé, en août, quelques sujets de C'etonia aurata, mais uniquement dans les détritus végétaux charriés par le Rhône, lors de crues estivales. Il s’agis- sait, là aussi, de sujets déjà formés, dérangés par les eaux et destinés à n’appa- raître qu'au printemps suivant. Dans le cas actuel, 1l s’agit évidemment ici d’une apparition hâtive, prématurée, et je ne pense pas qu’il faille interpréter autrement le fait ici signalé. : Mulsant a décrit comme variété pèligera de la Cetonia aurata les exemplaires velus de cette espèce. 178 Notes spéciales et locales. À proprement parler, il ne s’agit probablement point, pour de tels exemplaires, de variété ou d’aberration, car il m'a semblé que tous les sujets de notre pays ont le pronotum et les élytres poilus quand ils sont frais. Cette pubescence est fragile, caduque, et elle ne tarde pas à disparaître quand l’insecte a vécu quelque temps, sous l’influence des heurts et des frottements. Par contre, il n’en serait pas de même pour la race ou sous-espèce Aispanica, dont ce serait même peut-être là un caractère distinctif. Tous les sujets qui appar- tiennent à cette race de l’extrême sud de l’Europe naîtraient, d’après des rensei- gnements qui m'ont été jadis fournis par M. le professeur Fiori, avec le pronotum et les élytres glabres. Il y a là un problème intéressant à résoudre et je me permets d'appeler sur lui l’attention des naturalistes européens. Avignon. Dr A. CHoBAUT. Aux jeunes ! Indications pratiques pour le mois de Novembre. (Voir années précédentes.) Angelica silvestris. — Chenillette d’un blanc rosé, à tête brune et écusson grisâtre; parmi les graines. = Cataplectina fulvigutella Z. Artemisia vulgaris. — Chenille arpenteuse brune, à dorsale flanquée de traits obliques plus foncés bordés de blanc, à stigmatale blanche interrompue; dans l’inflorescence. = T'ephroclystia inno- tata Hufn. Berberis vulgaris. — Larve blanche courte, tronquée à l’arrière ; dans baies déformées. = Spilographa Meigeni Lôw (Dipt.). Betula alba. — Chenille à corps ramassé cylindrique, à tête petite et noire, à touffes de longs poils bruns. = Acronicta leporina L. Id. Chenille arpenteuse d’un brun rouge, assez courte, à segments très distincts, à tête jaune marbré de brun, à longitudinales brun foncé, à stigmatale jaune. = ZLarentia autumnalis Strôm (2° génération). Bryonia dioica. — Larve blanchâtre, conique; dans baies à couleur anormale. = Orellia Wiedemanni Meig (Dipt.). Bupleurum falcatum. — Chenille arpenteuse rougeâtre, à dorsale plus foncée, à tête brune, à stigmatale peu nette; sur les ombelles. = T'ephroclystia denotata Hb. Butomus umbellatus. — Chenillette d’un blanc rosé, à tête noire; dans graines. = Conchylis Mussehliana Tr. Id. Puceron à cornicules en massue; aptère d’un vert glauque à appendices d’un gris cendré; ailé d’un vert foncé, à appendices noires. = Æhopalosiphum nymphææ Fab. Calluna vulgaris. — Chenille arpenteuse jaunâtre, à tête d’un brun jaune pointillé de noir, à dorsale en chevrons brunâtres; parmi l’inflores- cence. — T'ephroclystia pumilata Hb. (2° génération). Id. Chenillette blanchâtre, à tête brun noir; dans toile en fourreau sur la tige centrale. — Pleurota bicostella CI. Carduus nutans. — Coléoptère curculionide à rostre très court, à pubescence grise marbrant les élytres et le reste du corps ; en société dans capitules à aigrettes bouleversées. = Æhinocyllus conicus Froel. Carpinus betulus. — Chenillette blanchâtre, à tête d’un brun clair taché de plus foncé, à troisième paire de pattes écailleuses renflées en massue et impropres à la marche; dans un repli supérieur de la feuille. = Chimabache fagella K. Id. Chenillette d’un vert blanchâtre, à dorsale plus foncée, à tête noire; dans galerie formée par une feuille à bords accolés en dessous. = Ornix carpinella Frey (2 génération). Centaurea nigra. — Chenille verte à tête et écusson d’un vert clair; dans feuille roulée et reliée. = ÆZulia politana Hw. Centaurea nigra. — Chenillette verte, à tête d’un brun foncé; en société sur feuilles de la base. = Steganoptycha quadrana Cerasus avium. — Chenillette verte à verruqueux blanchâtre, à tête et écusson jaunes tachées de brun foncé, à segment anal taché de noir; dans feuille roulée en long. = Ancylis siculana Hb. (2° géné- ration). Cirsium palustre. — Chenillette verte à dorsale plus claire, à tête d’un brun foncé; dans la tige. = £uxanthis hamana L. (2° génération). Notes spéciales et locales. 179 Girsium palustre. — Chenillette d’un gris verdâtre à verruqueux noirs, à tête et écusson bruns; dans mine de la nervure médiane. = Gelechia acuminatella Sircom (2° génération). Glematis vitalba. — Chenille arpenteuse jaunâtre, à tête pointillée de noir, à dor- sale en Re plus foncés; parmi les carpelles plumeux. T'ephroclystia pumilata, Hb. (9e génération). Gornus sanguinea. — A llette d’un vert clair, à tête et écusson plus pâles; entre feuilles accolées. — = Ancylis derasana Hb. (2° génération). Id. Chenillette d’un vert foncé, à tête et écusson d’un jaune taché de noir; dans bord replié d’une feuille. = Ancylris siculana Hb. (2° génération). Corylus avellana. — Chenillette verte, à dorsale plus foncée, à tête et écusson brun clair; dans bord roulé d’une feuille. = Eulia ministrana L. Cratægus oxyacanthoides. — Chenillette d’un blanc rosé, à tête brun clair; dans baies décolorées. Grapholitha janthinana Dup. Eupatorium cannabinum. — Chenillette allongée et luisante, verdâtre, à dorsale plus foncée, à tête petite et jaune semée de points noirs, à écusson marqué de deux taches noires ; dans large galerie formée par l’enroulement d’une feuille. = ?rionea ferrugalis Kb. Euphrasia officinalis. — Chenille arpenteuse en tout identique à celle indiquée plus haut sur Clematis et C'alluna. = Tephroclystia pumalata Hb. Fagus silvatica. — Chenille velue d’un jaune paille, à incisions d’un noir velours, à quatre brosses dorsales d’un jaune pâle, à touffe anale longue et d’un rouge vineux; sur les feuilles. = Dasychira pudibunda L. Falcaria rivini. — Larvette d’un rouge crangé dans renflement du point d’insertion des ombellules. — Lasioptera carophila P. Lw. (Dipt.). Fragaria vesca. — CUhenillette semblable à celle signalée plus haut sur Zupatorium. — Paronea ferrugalis Hb. Genista tinctoria. — Chenillette d’un brun foncé, à tête brun jaunâtre, à écusson noir ; dans pousses terminales roulées. = Anacampsis bi- gutella H Id. Chenillette rougeâtre, à dorsale verte, à tête brun jaune, à écusson jaune taché _de plus foncé; sous abri de feuille appliquée à la tige. = Anacampsis albipalpella H. $. Hieracium umbellatum. — Chenillette d’un blanc sale, à tête brunâtre; au collet de la racine. — — Conchylis atricapitana Stph. Lactuca sativa. — Chenille cylindrique, d’un vert clair, à tête globuleuse, à dor- sale blanche; sous les feuilles qu elle ronge entre les nervures. — Brotolomia meticulosa L. Pimpinella saxifraga. — Chenille arpenteuse atténuée en avant, verte, à incisions d rayées transversalement de jaune, à stigmatale blanche; rongeant les akènes. = Larentia rivata Hb. Pinus sylvestris. — Chenillette d’un jaune verdâtre, à tête et écusson brun foncé; dans galerie formée d’ aiguilles accolées. — Ocnerostoma piniariella 2. (2 génération). Potentilla verna. — Chenillette d’un vert sale, à tête d’un brun pâle bordée de noir en arrière, à écusson d'un jaune ourlé de noir postérieure- ment; entre feuilles radicales accolées. = Ancylis comptana Froel (2° génération). Rosa canina. — Larve blanche, dodue et conique; dans les cynorrhodons déformés. — Spilographa alternata Fall. (Dipt.). EL Larvette blanche, à segments distincts dans galle ronde, très caduque, d’un vert luisant, à paroi mince; sur ou sous les feuilles. = Æhodites eglanteriæ Hartig (Hym.). J. G. Faune entomologique de l’Indo-Chine. — Notre correspondant, M. R. Vitalis de Salvaza, est rentré du Cambodge et compte passer quelque temps à Sully-sur-Loire (Loiret), villa Belle-Rive. Il à entrepris une œuvre considérable due en partie aux recherches entomologiques qu’il a faites lui-même en Indo-Chine. Il s’agit de la Faune entomologique de l’Indo-Chine. Ses collaborateurs, très nombreux, sont choisis parmi Le spécialistes les plus compétents de l’Europe : MM. Bourgoin, Lesne, Raffray, Fleutiaux, Olivier, Boïleau, Boppe, D” Sicard, Grouvelle, Pic, R. Martin, Vuillet, Boucomont, Chatanay, Desbordes, Berland (en France); 180 Notes spéciales et locales. Dupuis, Bondroiït, d’Orchymont, Gillet, Kerremans, Clavareau, Lameere, Des- neux, Schouteden, Dubois (en Belgique); Horn, Ohans, Holler, Schmidt, Schenk- ling (en Allemagne); Bezzi, Borelli (en Italie); Bolivar, L. Navas (en Espagne); Distant, Arrow, Meede Weldo, colonel Wynn Sampson (en Angleterre). Description d’une Géométride nouvelle (Lépidoptère). — T'halera Prouti, n. sp. — O 25 mill., antennes bipectinées jusqu’à l’apex, d’un blanc très légèrement teinté de rougeâtre; les branches sont d’abord de longueur modérée, pour finir extrême- ment courtes à l’apex. Ailes d’un beau vert, un peu plus pâle que le vert émeraude; les écailles sont relativement peu abondantes, de sorte qu’à la loupe on aperçoit plus ou moins le tissu blanchâtre sur lequel reposent les écailles. Côte des supé- rieures d’un blanc un peu rosé, mouchetée par places d’écailles rouge brique. Bord externe des supérieures très légèrement proéminent à son milieu. Bord externe des inférieures arqué intérieurement entre 4 et 6, la courbe de l’arc étant relativement peu prononcée. Un fin liséré terminal rouge brique, coupé de blanc aux nervures, au bord externe des quatre ailes. Frange blanche dans sa première partie et rouge brique extérieurement. Aux supérieures on voit, sur presque toutes les nervures, à 4 mill. du bord externe, un petit trait blanc à peine perceptible, à tel point qu’il faut une forte loupe pour distinguer ces traits. Dessous des quatre ailes blanc très finement impressionné de verdâtre. Côte des supérieures bordée de rouge brique sur les trois quarts de sa longueur et blanchâtre de là à l’apex. Frange comme en dessus. Palpes blanc rougeâtre, à dernier article très court, front paraissant brun, espace entre les antennes blanc, espace derrière les antennes vert, quelques écailles blanchâtres entre la tête et le thorax, dessus du thorax et com- mencement de l’abdomen vert, le reste de l’abdomen blanc. Il y a peut-être quelques écailles rouges vers le milieu de l’abdomen, en dessus; cette partie étant un peu graissée, je ne puis l’affirmer. Pattes blanchâtres, la première rosée extérieurement. Tibias postérieurs non dilatés, avec une seule paire d’éperons (les terminaux). Dessous de l'abdomen blanc. Akbès, Syrie, 2 O, ma coll., rapportés par Ch. Delagrange. Le second O est un peu plus grand, mais moins frais que celui qui à servi à ma description. — Dédié à M. L.-B. Prout, l’éminent collaborateur du Genera insectorum. | N. B. — Au sujet de la nuance du fond des ailes de cette espèce et vu la confusion qui existe, je crois, dans l’appréciation des nuances du vert, je dois dire que je n’ai pas ma collection sous les yeux au moment où j'écris ces lignes. Je crois me rappeler que l’espèce décrite plus haut est d’un vert identique ou en tous cas approchant de T'halera fimbrialis Se. Quant à la différence spécifique, elle est énorme, surtout par les franges, qui n’ont aucun point de ressemblance. Paul Tarerry-Mrec. A propos de Papilio, var. Miegii Th.-M. et var. Feisthamelii Dup. — Dans l'ouvrage de Seitz sur les Rhepalocères paléarctiques, vol. I, pl. 7, colonne d, le Papilio figuré sous le nom de Feisthameli (recte lersthamelir), est en réalité une Q de Papilio, v. Miegii Th.-M. La taille, l'abdomen uoir, le fond des ailes jaune pâle, le bord abdominal très noir, la queue relativement courte, ne laissent aucun doute à cet égard. Chez Feisthamelir, au contraire, le fond des aïles est blanc dans les deux sexes, la taille plus grande, aïnsi que la queue et le bord abdominal est en partie blanc. De plus, dans le texte du même ouvrage, il est dit que HMzegri est une deuxième génération. En réalité, c'est une première génération, et lFers- thamelii est la seconde. Les exemplaires originaux de Msegir proviennent des Pyrénées-Orientales. Cette race paraît fin avril et courant de maï, et Fetsthamelri éclôt dans la seconde quinzaine de juillet. | Paul Tarerry-M1eEc. Nécrologie. — Nous apprenons bien à regret la mort de M. J ules Desbrochers des Loges, le savant Coléoptériste de Tours, ancien directeur du Frélon, qui s'était depuis tant d'années consacré tout spécialement à l’étude de l'immense groupe des Curculionides. — Sa famille nous prie de faire part de son décès à ses nombreux correspondants et collègues. Il n’a pas été envoyé de lettres de faire part. Au moment de mettre sous presse, on nous annonce la mort de l’un des doyens de la science botanique française, M. Ernest Malinvaud, ancien secrétaire géné- ral et ancien président de la Société Botanique de France, et l'un de nos collabo- vateurs occasionnels. M. Malinvaud a publié de nombreux travaux sur la flore de France et notamment sur celle du Lot. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS, Imp. Oberthür, Rennes—Paris (2863-13) 1er Décembre 1913 ss Ve Série, 43° Année 2 N° 516 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Charaxes Jasius, Linné; la plus magnifique espèce de papillon diurne de l'Europe; la chenille vit sur l’arbousier; on la trouve en Provence où il semble qu'elle se raréfie, et en Roussillon. Feu le commandant Deckert m'a dit que Charaxes Jasius était assez abondant à Avignon, en septembre. Trouve-t-on Jasius quelque part en Languedoc et en Corse? Je ne l'ai jamais vu prove- nant de cette île où il me semble qu'il devrait vivre cependant. Apatura lris, Linné; surtout abondant dans les forêts de Lorraine où le Grand Mars changeant donne assez fréquemment les belles aberrations par carence des taches et bandes blanches sur le dessus des ailes, connues sous le nom de Lole et Beroe. L'Apatura Iris est rare dans l'Ouest de la France. Je l’ai cependant pris à Rennes; il habite aussi les Pyrénées centrales, la Savoie ; mais Jusqu où l'Espèce s'avance-t-elle vers le sud de la France ? Par exemple a-t-on trouvé {ris dans les plaines, au sud de la Loire ? L'aire d'extension du Grand Mars changeant vers le midi, est tout à fait inconnue. On l’a trouvée à la Granja, en Espagne. Existe-t-elle quelque part dans l'Italie centrale ? Apatura Ia, Huebner; celle-ci habite le midi, comme le nord et l’ouest. Elle donnait même aux environs de Montpellier une forme Q tout à fait jaune d'œuf et que Lepelletier de Saint-Fargeau a appelée Laura. Mais je n'ai vu cette Q Laura que dans les vieilles collections françaises et je me demande si on trouve encore aujourd’hui le Petit Mars changeant dans la région du Languedoc et de Provence, notamment à Hyères et à Montpellier, comme il y à trois quarts de siècle. Dans les environs de Bordeaux, Ilia habite certains cantons et v à deux apparitions par an : en mai et en août. Dans le nord et l’ouest de la France, 1lia éclôt une seule fois, en juillet. ris se trouve seule en Angleterre, sans Ilia. On n'a jamais trouvé en Algérie, ni Apatura, ni Limenilis. Limenitis Populi, Linné; ainsi que l’Apalura Iris, le Grand Sylvain est répandu abondamment en Sibérie, en Chine (Su-Tchuen occidental), en Russie, en Allemagne et dans le nord de la France. L’altitude compensant la latitude, on peut voir Limenitis Populi voler dans l'Isère et dans la Savoie, vers 900 et jusqu’à 1.500 mètres d'altitude, mais pas dans les bois de plaine relative, en ces départements. Il semble que la région où l’Apatura Iris et la Limenitis Populi sont plus abondantes, est la frontière chinoise occidentale du Thibet, c'est-à-dire les environs de Tà-tsien-lou. De cette extrémité du Su-Tchuen, les deux Espèces semblent — (je dis : semblent, car je sais bien ne formuler ainsi qu'une hypothèse qu'il n’est pas possible, en l'état actuel de la science, de remplacer par une réalité) — se répandre vers le Nord, vers 182 Charles OBERTHUR. — Une Consullation lépidoptérologique. l'Ouest et vers l'Est, mais pas vers le Sud. Dans leur expansion vers l'Ouest, elles sont allées fort loin. L'Apalura Iris se rencontre encore en Angleterre, mais la Limenilis Populi n'existe pas actuellement dans les Iles Britan- niques. Cependant les Entomologisies sont mal fixés sur l'habitat vers l'Ouest, de la belle Nymphale que nous appelons communément Grand Sylvain. Nous croyons qu'elle se rencontre dans certaines forêts de la Sarthe, de Maine-et-Loire. Malgré des assurances dignes de foi, j'hésite à dire que Limenitis Populi habite en Bretagne où les grandes forêts ne manquent cependant pas. En Normandie, j'espérais voir voler Limenitis Populi dans les bois qui se trouvent entre Bagnoles-de-l'Orne et Domfront; mais, bien qu'ayant exploré le pays à la saison favorable, juin et juillet, je n'y ai Jamais vu le Grand Sylvain. Toutefois ce n’est pas une raison péremptoire. D'autres Entomologistes l'y ont peut-être observé. Je serais donc très recon- naissant aux chasseurs de papillons, possesseurs de documents authen- tiques, de contribuer à résoudre, dans la Feuille, le problème que je pose ainsi : Indiquer en France les stations où Limenilis Populi a été observée; à quelle date le papillon volait-1l ? quel était son degré d’abondance ? Limenilis Camilla, Huebner et Limenilis Sibylla, Linné. Les deux Limenitis Camilla et Sibylla sont l’une, plutôt méridionale (Camilla), l'autre plutôt boréale (Sibylla). Il y a maintes places où les deux Espèces cohabitent; il y en à d’autres où l'on ne trouve que l’une des deux Espèces. C'est pour la France que je parle. Les Limenilis varient toutes pour l'oblitération plus ou moins complète des parties blanches des ailes, en dessus, lesquelles parties blanches se laissent assez fréquemment envahir par la couleur noire du fond. Camilla et Sibylla se trouvent ensemble à Rennes; mais dans les bois de Huelgoat (Finistère), j'ai observé Sibylla seule. En Angleterre, on ne trouve que Sibylla. À-t-on trouvé Camilla en Nor- mandie, à Compiègne, à Villers-Cotterets ? Je ne le pense pas. Par contre, je suis porté à croire que Sibylla au sud de la Loire, se rarélie d'autant plus qu'on avance vers le sud. Sibylla vole au Japon, mais je ne l'ai jamais reçue de la frontière chinoise du Thibet. Camilla habite le bassin méditerranéen, sauf la côte de Barbarie, et ne s’avance pas très loin vers lorient; comme Sibylla, Camilla paraît manquer en Chine où il y a cependant un si grand nombre d'Espèces de Limenitis représentées par une si grande quantité d'individus. Vanessa Atalanta, Linné, superbe Espèce connue de tous, familière avec l'homme et souvent fidèle au lieu où elle a choisi sa résidence, dans les jardins publics ou privés. Je crois que le Vulcain se rencontre dans toute la France. Il se trouve aussi en Algérie, mais plus rarement que dans la France continentale. D'ailleurs aux Etats-Unis d'Amérique, Atalanta esi répandu comme en Europe. C'est donc une Espèce dont l'aire de dispersion est considérable. Elle est fort intéressante pour les variations, d'ailleurs rares dans la Nature, qu’elle peut offrir. On a obtenu, par les procédés de température infligés aux chrysalides, une série d'aberrations qu on pourrail appeler : arlefactæ. Ges aberrations obtenues par artifice sont cependant conformes à celles qui se produisent naturellement. Mais comme celles-ci sont bien plus rares et qu'il est important de les connaitre et de les comparer aux variétés obtenues expérimentalement, il serait utile que les Entomolo- gistes ayant rencontré des aberrations notables d'Alalanta dans la libre Nature, en fissent part dans la Feuille, ce qui serail certainement fort inte- ressant et instructif pour ses nombreux lecteurs Entomologistes. tennes. Charles OBERTHÜR. {A suivre). ‘4 | k AN AC ne 4 do. SNA Ne “LA l L D' P. Siépr. — Nos Hirondelles, leur diminution. 183 NOS HIRONDELLES, — LEUR DIMINUTION Qualre espèces d'Hirondelles et deux de Martinets viennent se reproduire régulièrement tous les ans en Provence. Ce sont : L'Hirondelle de cheminée, Hirundo rustica (L.). — de fenêtre, Chellidon urbica (B. ex L.). — de rivage, Cotyle riparia (B. ex L.). — des rochers, Biblis rupestris (Les.). Le Martinet noir, Cypselus apus (H.). Fr à ventre blanc, Cypselus melba (H1.). Nous passons intentionnellement sous silence Hirundo cahirica el IF. rufula dont la capture constitue un fait accidentel. L'HIRONDELLE DE CHEMINÉE fuit le centre des grandes villes, on ne la rencontre plus que dans les faubourgs et dans quelques quartiers éloignés et paisibles. Elle préfère les petites villes, les villages et la campagne. Cependant à son arrivée en France, dans les premiers jours d'avril, quelques bandes s'arrêtent pendant quelques jours sur différents points de Marseille. On les voit voler alors à la surface des pelouses de nos jardins publies (parc Borély et Jardin Zoologique) où souvent elles deviennent la proie des chats qui les saisissent adroitement au vol ainsi que je lai pu constater. Ces premières Hirondelles ne s’établissent pas en Provence d’où elles disparaissent bientôt pour se diriger vers des régions plus septentrionales. Ce nest que vers la fin d'avril que l'Hirondelle de cheminée, qui doit Sillonner de son vol le beau ciel de Provence, nous arrive. Elle se disperse aussitôt dans les petites villes et les campagnes de la région où elle trouve, en même temps qu'une abondante nourriture, un champ d'évolution plus en rapport avec ses besoins; aussi, à mesure que la population des villes devient plus dense, que les bruits de la circulation deviennent plus intenses, que l'air se sillonne de fils électriques, FHirondelle déserte-t-elle la grande ville en faveur des villages. Son départ a lieu fin août. L'HIRONDELLE DE FENÊTRE s'éloigne comme la précédente de plus en plus des grands centres tumullueux, préférant les villes tranquilles, les villages, les fermes et souvent les gares isolées. Le passage de cette Hirondelte se produit dès le 15 avril, mais les pre- mières qui nous parviennent se dirigent bientôt vers des régions plus froides, elles ne sont que les précurseurs de celles qui viendront habiter notre pays : celles-ci ne prennent possession de leurs nids que dans les premiers jours de mai. Il arrive quelquefois que cette Hirondelle est sur- prise, à son arrivée en Provence, par un abaissement subit et considérable de la température et surtout par le mistral! vent glacial du nord-est. On voil alors ces oiséaux se grouper en grand nombre sur les corniches de nos monuments attendant une embellie ou la mort. Un événement de cette nature se produisit il y a quelques années, les premières Hirondelles étaient à peine arrivées: elles égayaient déjà de leur vol la voûte céleste lorsque le mistral se déchaîna avec une violence inouïe et souffla avec rage pendant plusieurs jours. Je vis alors des centaines d'Hirondelles se poser sur jies saillies du 184 D' P. SiÉPI. — Nos Hirondelles, leur diminution. Palais Longchamp, beaucoup d’entre elles pénétrèrent dans les combles du Muséum d’où elles auraient pu facilement ressortir et où je ramassais, en deux jours, soixante-deux cadavres. Il est certain qu'à ce moment-là de grandes quantités de ces oiseaux ont dû périr dans notre région. L’autopsie me révéla que ces oiseaux avaient plutôt succombé à l'ina- nilion qu'au froid, car leur tube digestif était vide d'aliment et aucun d’entre eux ne présentait les lésions congestives du cerveau et des viscères consé- culives au froid. ; Comme l'espèce précédente, lHirondelle de fenêtre nous quitte dès fin août et l'émigration se produit pendant tout le mois de septembre. Elle obéit à un besoin irrésistible que partagent beaucoup d'oiseaux: le départ a lieu par groupes nombreux qui se rassemblent alors pendant quelques jours sur un point déterminé. J'ai vu, pendant plusieurs années, d'immenses vols d'Hirondelles de fenêtres se former sur le toit du château Borély dont elles garnissaient toutes les saillies et, le 26 septembre 1902, je fus témoin d'un de ces départs. Après d'interminables gazouillements ces oiseaux s'élevèrent au-dessus du château, la bande voltigea pendant quelques instants au-dessus du parc, puis tout à coup elle prit son essor vers l’ouest et ne reparut plus; il était exactement 7 h. 19 du matin. Qu'il me soit permis maintenant de fixer par un trait l'intensilé soudaine que prend chez ces oiseaux l'instinct d'émigration. En juin 1906, ma fille ramassa une jeune Hirondelle tombée d’un nid placé sous l’une des corniches du Muséum. Le pauvre petit oiseau était à peine revêlu de quelques plumes, ma fille en entreprit courageusement l'élevage au prix de soins constants et d’une patience soutenue. Elle avait placé son Hirondelle dans le fond d’une boîte capitonnée et la fransportait toujours et partout avec elle, lui donnant Jour et nuit la becquée toujours fraîchement préparée. Or, vers le 20 août, cette Hirondelle qui n'avait jamais essayé ses ailes et qui s'était habituée à rester auprès de ma fille sur le bord d’une fenêtre ouverte, s’agita tout à coup et prit son essor vers un vol d'Hirondelles qui prenait ses ébats, bientôt elle disparut avec ses sœurs dans le beau firma- ment bleu. L'éducation avait modifié les habitudes de cet oiseau. Née pour prendre sa nourriture au vol, cette Hirondelle s'était habituée à la recueillir dans un petit récipient. J'avais obtenu auparavant ce résultat chez les Hirondelles de cheminée prises adultes, de quatre sujets que j'avais capturés fin avril J'avais réussi à en conserver trois qui ont ramagé en cage pendant tout l'été et ne sont morts qu’en octobre dans une volière du Jardin Zoologique. J'ai pu également déterminer ce changement d'habitude chez les chauves- souris insectivores : Vespertilio murinus, V. Capaccinü et Miniopterus Schrebersii que j'ai conservé pendant plus d’une année dans des cages appropriées. L'HIRONDELLE DE RIVAGE, cette jolie petite Hirondelle grise que l’on voit voler sur les cours d’eau avec l'Hirondelle de cheminée nous arrive en même temps que les deux précédentes. Elle ne se fixe pas aux eñvirons immédiats de Marseille, mais eile fréquente les bords du Rhône, de la Durance, de l'Arc et tous les cours d’eau de quelque importance où sans être abondante elle n’est cependant pas rare. Je l'ai observée sur les bords de l'étang de Berre et en Camargue. On la prend au passage de septembre mêlée aux espèces précédentes. L'HIRONDELLE DES ROCHERS nous arrive par petits groupes. Les premières Par D' P. Srépr. — Nos Hirondelles, leur diminution. 185 s'avancent vers les Alpes tandis que les dernières arrivées demeurent parmi nous. C’est généralement vers la fin de février qu'apparaissent les premiers vols. Le 1% mars 1909 j'ai eu l’occasion d'observer un de ces arrivages précoces dont les divers groupes occupaient toute la vallée de l'Huveaune depuis la banlieue de Marseille, Saint-Menet, la Penne, jusqu'à Aubagne et Gémenos, rasant les prairies qui s'étendent le long de la route. Ces oiseaux ne séjour- nèrent iei que quelques jours, et c'est seulement en mai que je revis nos Hirondelles de rochers animer, comme les années précédentes, les roches abruptes de Marseilleveyre, du pie Garlaban, de la barre de lPEltoile, et, plus loin, les chaînes de la Sainte-Beaume et de Sainte-Victoire. _ Fidèle à sa roche natale cette Hirondelle retourne à son nid qu'elle restaure avec peu de soin, et pendant trois mois environ c'est le seul petit oiseau que l’on rencontre sur les cimes élevées de notre région où elles répandent la vie et la gaieté en compagnie du merle de roche, du traquel rieur et de quelques rares Tychodromes. C’est elle qui anime de son vol capricieux les cimes de Sainte-Victoire (1.000 m. alt.) le pic de Bertagne (1.000 m.), le Saint-Pilon et toute la chaîne de la Sainte-Baume : pic des Béguines et Saint-Cassien (1.154 m.). Son départ semble s'effectuer en dehors de notre zone et passe inaperçu, elle ne se mêle pas aux autres espèces avec lesquelles on ne la prend jamais. LE MARTINET NOIR. — Très commun dans certains quartiers de Marseille, il évite le centre de la ville. Cet oiseau nous arrive dans les premiers jours de mai et nous quitte vers le 15 août. Comme les Hirondelles c'est pendant leur séjour parmi nous que les Martinets se reproduisent. Le soir et le malin on les voit planer à des hauteurs quelquefois incommensurables ou se livrer, plus près de nous, à des débats aériens agrémentés de cris stridents. Les arènes d'Arles et de Nîmes en abritent d'immenses quantités. Un matin des premiers jours de mai, chassant les Lépidoptères sur les cimes de Saint-Cassien (crête de la Sainte-Baume qui limite les Bouches- du-Rhône du Var), je fus distrait pendant plusieurs heures par un vol considérable de Martinets volant au-dessus et autour de moi. Mon oreille nentendit pendant longtemps que leurs cris stridents et le bruit de leurs ailes déchirant l'air dans un vol impélueux avec un bruit de fouet : mais bientôt apparut un couple de faucons et foute la bande disparut se répan- dant dans la plaine. Les Hirondelles ainsi que les Martinets vivent en société: ils peuvent dans Certaines circonstances déployer un esprit d'étroite solidarité. Le trait suivant, puisé dans mes vieux souvenirs, vient confirmer £ette opinion En 1878 j'habitais Rouen, c'était l’âge d’or pour les Choucas et les Mar- tinets qui peuplaient les tours et les clochers des églises gothiques de la capitale normande. En face de ma demeure, située non loin d'une église antique, s'élevait une maison recouverte d'ardoises et donnant, elle aussi, asile à un grand nombre de Martinets. Or, un matin de juillet, je fus intrigué par des cris plus perçants que de coutume lancés par un nombre fabuleux de ces oiseaux volant autour de la toiture. J’aperçcus bientôt un malheureux Martinet retenu au mur de la maison par une patte qu'il avait engagée entre deux ardoises. Il était là suspendu, incapable de recouvrer sa liberté. Pendant toute la journée le pauvre oiseau se débattit en vain tandis que toute la bande de ses congénères défilait sans interruption devant lui, chaque oiseau lui donnant un coup d’aile en passant. OR 49 en | sue f MAN TN ra Ar A tu LA aux "+74 A? Ne Le , le 186 D' P. SrÉPr. — Nos Hirondelles, leur diminution. À ia nuit tout rentra dans le silence et le lendemain je revis le corps du Martinet suspendu inerte à l’ardoise meurtrière. [1 avait succombé autant d'épuisement qu'aux coups d'ailes charitables que ses congénères lui avaient prodigués dans l'espoir de le libérer. LE MARTINET A VENTRE BLANC arrive dans le midi en avril, il y séjourne peu de jours et va se reproduire dans les rochers des Alpes, de la Savoie et du Dauphiné. Il ne reste jamais dans notre région et les quelques sujets que l’on tue au passage du printemps, et plus rarement en acût, voyagent isolément ou en compagnie des Martinets noirs. Le nombre des HIRUNDINIDES a-t-il diminué en France depuis un certain temps ? Quelles sont les causes de leur destruction ? Sûrement les Hirondelles et les Martinets, comme la plupart des autres oiseaux, sont moins abondants aujourd'hui quil y a trente ans. Je ne tiendrai pas compte des causes de destruction d'origine météorologique qui . déciment les oiseaux migrateurs en cours de route, pendant la traversée des mers ou à l’arrivée sur les continents. Ces causes ont toujours existé et elles constituent l’un des moyens employés par la nature qui ne peut tenir compte des causes artificielles de destruction, pour contrebalancer la surproduction des espèces. Les maladies aussi rentrent dans le cadre des causes naturelles qui n’ont pas dû varier: et c’est pour mémoire seulement que je signale l'effet funeste des parasites sur les jeunes oiseaux. J'ai constaté en effet que c’est surtout des vieux nids restaurés, très abondamment peuplés de parasites, en par- üculier par Cimex hirundinis, que les jeunes Hirondelles s’agitant sous l'effet d’un prurit mtense tombaient avant d’avoir acquis leurs ailes. La seule cause de diminution de ces ciseaux est l'intervention de l’homme qui en détruit une prodigieuse quantité à l’arrivée et au départ. C'est surtout pendant la période de quinze ans qui s’est écoulée entre les années 1876 environ jusque vers 1890 que cette destruction, commandée par les besoins de la mode, a revêtu un caractère véritablement alarmant. Paris a absorbé pendant cette période des quantités fabuleuses de Martinets et d'Hirondelles dont la plupart étaient capturés au moyen de filets dans le delta du Rhône, près d'Arles, en Camargue et dans le Gard. Depuis que la mode délaissant les petits oiseaux s’est retournée vers la plume ouvragée, la destruction des Hirondelles devenue moins lucrative a baissé très considérablement et c’est à peine si quelques chasseurs ou braconniers, risquant les foudres de la loi, alimentent certaines auberges de petits oiseaux prohibés. Aussi suis-je d'avis qu'après avoir constaté une notable diminution de ces oiseaux, nous assistons aujourd'hui à leur augmentation numérique, et à ceux qui prétendent que la disparition de lHirondelle est un fait accompli, je puis opposer que cette disparition est plutôt fictive que réelle. Elle paraît réelle aux yeux de celui qui ne quittant pas la grande villé voit ces oiseaux déserter les grands centres. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Comment l'Hirondelle de cheminée pourrait-elle aujourd’hui longer nos habitations en suivant nos rues si diversement encombrées ? Comment se dirigerait-elle au milieu d'un charroi incessant aux formes les plus variées et aux bruits les plus assourdissants ? Comment lHirondelle de fenêtre pourrait-elle s’ébattre librement dans un vol rapide et sûr, au-dessus de nos maisons, dans un réseau inextri- cable de fils télégraphiques et téléphoniques digne des expériences tentées par Spallanzani sur le vol des chauves-souris ? Comment enfin trouverait-elle l'abondante nourriture ailée qu'elle recher- cherait en vain dans nos poussières et nos fumées ? D' P. Srépi. — Nos Hirondelles, leur diminulion. 187 Les Hirondelles ont lutié longiemps essayant de s'adapter au progrès, elles ont modifié ia forme de leur nid pour mieux les adapter à notre archi- lecture, mais les progrès de la civilisation compromellant de plus en plus les conditions biologiques indispensables à leur existence, elles ont obéi à leur: instinct de conservation el se sont enfuies vers les régions plus paisibles et plus peuplées d'insectes. Elles ne sont pas allées loin, aux portes de nos villes aussi près de nous que les conditions biologiques le leur ont permis, ne s'éloignant de l'homme que par petites étapes et ne reculant que devant son:industrie. Qu'il suffise à l'observateur pessimiste de tout à l'heure de monter en chemin de fer et de visiter notre beau département, il se convaincra que partout où l'air est pur et où règne la tranquillité, le Martinet occupe le clocher du village, tandis que l'Hirondelle se partage la ferme, et partout dans les airs, aux bords des eaux, sur la prairie, sur le flanc de la roche, son œil apercevra nos jolies Hirondelles, nos charmants Martinets. Il conviendrait cependant, que les Etats s'unissent dans une voix commune pour proclamer la protection de ces oiseaux. L'interdiction de chasser l'Hirondellé devrait entrer dans le programme de l’enseignement primaire, aussi bien que dans l'arsenal des lois de tous les pays civilisés. Marseille, Muséum d'Histoire naturelle. DSP. SIÈPE, Le SITARIS RUFIPES Gory, SES MŒURS, SON ÉVOLUTION | (Fin) Me souvenant alors d’avoir lu dans le Trailé d'Entomologie de Maurice Girard (&. [, p. 628) l'indication qu'Audouin aurait observé près de Pise l’éclosion des œufs d’une autre espèce, le S. Solieri Pecchioli, déposés sur des Romarins, et me rappelant d'autre part ma capture l’année précédente d'une femelle de S. rufipes sur une Ballota hirsuta, j'orientai mes recherches dans ce sens. Le 5 juin 1911, ayant obtenu de nouveaux Sitaris, je les plaçai dans un bocal avec diverses plantes : Romarin, Ballola hirsula, Sauge, etc, que j exposai au soleil, escomptant l’action excitante de la chaleur et des ravons solaires. Le résultat ne se fit pas attendre longtemps : je vis immédiatement mes Sitaris grimper sur les plantes, se lustrer les pattes, faire de petits vols, essayer de s’accoupler. Dans le courant de la journée une femelle pondit sous mes yeux un petit paquet d'œufs blancs pareils à ceux des autres Sitaris, entre les fleurs d’une Ballota hirsula. Gelte femelle depuis un moment cherchait un point propice, tâtant les florules de celte inflorescence avec l'extrémité de son abdomen; elle se glissa ensuite à reculons par dessous el resta ainsi immobile quelque temps: puis revenant par dessus elle insinua son abdomen entre deux fleurs, profondément, de manière à rebrousser ses ailes. Après un moment de tranquillité, elle repartit, en quête sans doute d'un autre point favorable. Ayant alors examiné la plante qu'elle venait de quitter, j'y découvris un petit paquet d'œufs agglutinés les uns aux autres, beaucoup moins nombreux 188 D'A. CROS. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. que dans les pontes du S. muralis. Un instant après, ayant vérifié une autre ge de Ballola, j'y aperçus trois autres tas d'œufs, deux presque côte à côte dans la même touffe de fieurs, le troisième dans une inflorescence située au- dessus. Cel insecte dissémine donc ses œufs en plusieurs petits paquets d'uné centaine approximativement, ce que faisait soupçonner le nombre restreint d'œufs,que j'avais trouvés en premier lieu. Ces œufs ne sont pas absolument blancs : ils ont une teinte rose carminé très pâle, comme lavée. Leur forme est d’un ovale allongé; leur longueur est de 0 mm. 6 à O0 mm. 7. Le problème élait donc résolu, et dès lors il me fut aisé d'obtenir avec la plus grande facilité les pontes de ce Silaris, qui se succédèrent pendant tout le mois de juin. Les femelles paraissent avoir une prédilection exclusive pour la Ballola hirsula; jamais elles n'ont placé leurs œufs sur le Romarin, la Sauge et autres Labiées, ni même sur le Marrube, plante pourtant très voisine des Ballota. Comme la femelle du S. muralis, celle du S. rujipes effectue sa ponte dès qu'elle à été fécondée : l'exempie de la première ponte observée le démontre surabondamment, et j'ai pu du reste par la suite contrôler Ia chose maintes fois : ainsi le 10 juin 1911 j'ai trouvé sur des Ballota sept dépôts d'œufs effectués par deux femelles sorties de leurs coques le matin même. La durée de l'incubalion des pontes a été de 18 à 21 jours. La première ponte, oblenue le 5 juin, a commencé à éclore le 23 juin; mais dès le 20 juin on voyait par transparence un embryon grisâtre au centre de l'œuf. Les larves sont plus longues que l'œuf qui ies contient et ont la tête repliée sur le thorax. Au moment de leur éclosion elles sont brunes, mais elles noircissent encore el deviennent complètement noires. Un examen sommaire montre qu'elles appartiennent au même type que celles du S. muralis : elles ont la même forme naviculaire, la même taille ({ millim.), la même couleur noire, deux courtes soies fines et divergentes à l'extrémité de l'abdomen, Ie même appareil érectile sur le dos du 9° segment de l'abdomen, le sillon de déhis- cence marqué sur les trois articles thoraciques, absent sur la têle ; l’'ongle terminal des pattes, très long, est unique et porte à sa base deux soies laté- rales, une de chaque côté, courtes, fines et divergentes, nettement visibles, mais pas assez développées pour être considérées comme des ongles véri- tables. Une étude approfondie ne m'a révélé aucune différence appréciable entre ces deux espèces, et je n’ai pu trouver jusqu'ici aucun caractère qui permette de différencier sûrement les larves du S. rujipes de celles du S. muralis. On trouvera d’ailleurs à la fin de ce travail la description com- plète et détaillée de cetle larve. Les larves du Sitaris rufipes restent d'abord groupées au milieu des coques des œufs d’où elles sont sorties, et ce n’est qu'au bout de quelques jours qu'elles se dispersent sur la tige florale qui les supporte. Leur éxistence est relativement longue : le 4 juillet je voyais encore des sujets vivants au milieu des pellicules des œufs de la première ponte, onze jours après l'éclosion. Ces triongulins, comme j'ai pu le vérifier expérimentalement, s’attachent aux Hyménoptères de la même manière que ceux du $S. muralis. Ici mes observations présentent une lacune : je n’ai pu suivre l’évolution du triongulin, ni celle de la forme larvaire qui lui succède. Mais il est facile d'y suppléer : il est évident que les triongulins embusqués parmi les florules des Ballota se glissent prestement sur les Hyménoplères qui visitent ces plantes et se fixent à leur fourrure : ils parviennent ainsi à s’introduire dans les nids des Anthophores comme les triongulins des $S. muralis el S. collelis. Tout indique que leur développement suit une marche identique : la jeune larve une fois introduite dans la cellule doit dévorer l'œuf de l’apiaire el D: A. CRoS. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolulion. 189 subir ensuite une mue qui la transforme en une larve mellivore qui con- somme le miel contenu dans l’alvéole. Celle-ci, si l’on en juge par sa dépouille, est blanche, molle, semblable à la 2° forme larvaire du S. muralis. Elle atteint le terme de sa croissance dans le courant de l'été et donne alors une pseudo-nymphe identique à celle du S. muralis, tellement identique que je n'ai pu réussir Jusqu'ici à trouver un seul caractère qui permette de les dilfé- rencier. Elle a notamment de gros boutons stigmatiques en relief qui la distinguent nettement des pseudonymphes de son commensal, le Hornia nymphoîides Escal. J'ai trouvé ces pseudonymphes à l’état triangulaire, incluses dans la dépouille de la deuxième larve au commencement de Fau- tomne (1° octobre), dans les colonies d’Anthophores. Les cellules qui ren- ferment les parasites sont intactes, et rien à l'extérieur ne trahit la présence de ces derniers. Ces pupes passent l'hiver sans modification, et ce n’est qu'à la fin du mois de mars, ou dans les premiers Jours d'avril, que les plus précoces reprennent la suite de leur évolution; à la pseudonymphe succède alors la 3° larve. Au moment où celle-ci apparaît, la pseudonymphe, qui était rétractée et trian- gulaire, reprend l’aspeet arrondi, et laisse voir à son intérieur par transpa- rence la nouvelle forme larvaire dont on distingue les trois paires de pattes courtes, rigides et dressées. Cette 3° larve est identique à la forme larvaire correspondante du Süaris muralis. Sa couleur m'a paru légèrement tentée de roux et non franchement blanche. La durée de ce stade larvaire est de 15 à 18 Jours. La nymphe qui succède à la 3° larve présente également une légère teinte : sur une nymphe, j'ai pu voir aussitôt après la nymphose (qui a eu lieu à ciel ouvert, la larve ayant été extraite de ses enveloppes), que la couleur est jaune sur la tête, les antennes, les palles et les moignons alaires, et d'un blanc légèrement teinté sur l'abdomen et le thorax. Gette nvmphe avait lextrémité de son abdomen encore coiffée de sa dépouille Jarvaire. La nymphe apparait à un moment donné, par transparence, comme colorée dans sa moitié antérieure. J'ai pu me rendre compte sur des pupes acciden- tellement ouvertes que les nymphes du S. rujipes suivent la règle générale qui veut que la pigmentalion débute par les veux et ensuite par la pointe des mandibules. Trois ou qualre jours après lapparition de celte coloration foncée de la moitié antérieure du corps, l'insecte parfait se montre, et lon peut apercevoir par transparence ses mouvements à l'intérieur de la coque. La durée du stade nymphal peut varier dans une assez large mesure : là nymphe qui a évolué à ciel ouvert, apparue le 24 juin, a donné l'imago le ) juillet, soit au bout de 11 jours. Pour d’autres insectes ce délai a été porté à 19, 17, 18 et mêine 24 jours. Au moment où l'insecte vient de passer à l’état parfait, il est encore imma- ture et ses élytres sont presque blancs, ainsi que son abdomen. Il a besoin de séjourner encore quelque temps dans sa coque pour achever de se pig- menter; aussi n'en sort-il qu'au bout d’un lemps assez long qui a varié de 14 à 18 jours pour les sujets qui se sont montrés dans la première moitié de juin; ensuite j'en ai obtenu d’autres qui ne sont restés que 10 et même seu- lement 8 jours dans leur pupe, leur évolution ayant sans doute été activée par une série de journées de siroco. Gomme je l'ai déjà dit, le Sitaris rujipes parcourt donc dans l'espace d’une année son cycle complet. Il:y a cependant quelques pseudonvmphes qui n'évoluent pas avec leurs sœurs, et qui passent sans modifications une année de plus sous cette forme d'attente. Cette faculté de subir un retard dans l'évolution se retrouve d'ailleurs non seulement chez le Sitaris muralis, mais PM UE % FANS 190 DA. CRos. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. : aussi à un haut degré chez Zonilis mulica F., Zonilis analis Ab., Hornia nymphoïides Escal., Meloe majalis L., et constitue certainement l’une des caractéristiques les plus curieuses d’un grand nombre de Méloïdes, et peut- être de tous les insectes de cette famille en général. Il est juste d'ajouter que j'ai constaté également des retards d'évolution semblables dans d’autres ordres, chez des espèces où n'existe pas l’hypermétamorphose, notamment chez divers Hyménopières. Description de la larve primaire du Sitaris rufipes Gory. Aspect générai. — Celle larve, d’un millimètre de long, de couleur noire, est légèrement aplatie el a une forme naviculaire ; elle va en s'élargissant progressivement depuis le sommet de la tête jusqu'au métathorax, et de 1à, en diminuant, régulièrement jusqu'à l'extrémité postérieure qui est assez ellilée, el se termine par deux cils divergents, fins, de peu de longueur. Elle se compose de 13 segments : la tête, 3 segments thoraciques, 9 seg- ments abdominaux. Ces segments qui s'imbriquent régulièrement d'avant en arrière sont chilinisés el présentent une plaque chitineuse dorsale et une ventrale. L'insecte est muni de trois paires de pattes. Tête. — Plus longue que large, arrondie et plus étroite en avant, un peu élargie en arrière, elle offre un brusque étranglement après ses ongles pos- lérieurs, de façon à présenter un cou très net; elle est tronquée en arrière et moins large que le prothorax au niveau de ses ongles postérieurs où elle a son diamètre maximum. Yeux. — La tête porte sur son bord latéral, de chaque côté, à moitié distance entre les antennes et ses ongles postérieurs, un œil assez volumi- neux muni d'une cornée convexe, claire, formant une saillie bombée en forme de verre de montre, très visible, reposant sur une tache pigmentaire très noire, qui la déborde sur tout son pourtour. Il semble qu'il v ait un second ocelle un peu plus petit, opaque, contigu au premier et situé immédiatement au-dessous de lui dans le plan vertical, mais Je n’oserais affirmer la chose calégoriquement. Antennes. — Siluées sur les parties latérales de la tête, en avant des yeux, en arrière des mandibules, elles se composent de trois articles cylindriques dont le dernier supporte à son extrémité un grand cil ayant trois fois la longueur de l'antenne proprement dite. Le segment basilaire est court; le segment moyen moins large que,celui de la base a une longueur double, tout en étant un peu plus court que le troisième et un peu plus gros que lui ; il offre un léger renflement vers son tiers externe où se voit une petite facette oblique regardant en arrière et garnie à son pourtour de 3 ou 4 poils minus- cules. Cette petite facelte semble être le point d'implantation d'un rudiment de l'organe sensoriel que l’on rencontre si développé chez certaines autres larves méloïdes. Le 3° segment, un peu plus long et plus grêle que le 2°, est terminé par un très long cil qui va en s'eflilant progressivement de sa base à son extrémité; ce segment porte près de sa terminaison sur son pourtour 3 ou # épines minuscules disposées en couronne. Mandibules. — Les mandibules fortes, arquées, recourbées en faucille, avec une pointe aiguë, sont cachées au repos derrière le labre et se croisent alors sur toute leur longueur. Elles présentent sur leur bord interne trois profondes encoches qui limitent deux fortes ‘dents triangulaires ; le corps de la mandibule porte en arrière, au bord de léchancrure postérieure, un fort bourrelel qui constitue une troisième dent presque aussi puissante que les deux autres. M 4 +4 4 d ; +$ D' A. CRos. — Le Silaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolulion. 19] Labre. — Convexe à sa partie antérieure, il est bordé de quelques épures courtes dirigées en avant. Maxillaires. — Les maxillaires sont robustes, en forme de cône légèrement tronqué au sommel, qui est surmonté de 4 ou 5 épines de longueur inégale. Ils portent en dehors, près de leur sommet, les palpes maxillaires, et pré- sentent près de leur base un fort poil, à direction verticale, d’une longueur double de celle des palpes. Palpes maxillaires. — Ils sont composés de trois articles cylindriques, le premier court, en forme de socle; le deuxième en bâtonnetl, deux fois et demi plus long que le premier et sensiblement de la même grosseur; le troisième deux fois plus long que le second, en bâtonnet, un peu curviligne sur son bord postérieur, ce qui le fait paraître de ce côté légèrement bombé vers son milieu; un peu plus mince à partir de son dernier liers, avec à ce niveau quelques courtes épines en couronne; il se termine par une section transver- sale surmontée au centre d'une papille en bâtonnet, entourée d'autres papilles plus petites. Lèvre inférieure. — Elle présente une échancrure curviligne à son bord libre. Palpes labiaux. — Ils sont insérés aux deux extrémités de la levre infé- rieure, el sont formés de deux articles cylindriques courts, le second un peu plus grêle, surmonté à son extrémité d'une petite papille. Thorax. — Le prothorax, moins long que la tête, mais la dépassant en largeur, plus long que le mésothorax, est arrondi en avant el sur les côtés, rectiligne en arrière. Son bord postérieur est beaucoup plus large que l'anté- rieur. Ce segment porte à sa face inférieure la première paire de pates. Le mésothorax, à bords antérieur et postérieur parallèles, à bords laté- raux curvilignes, est plus large en arrière qu'en avant: il porte de chaque côlé, près des ongles antérieurs, un gros stigmate rond. Il donne insertion à sa face inférieure à la 2° paire de pattes. Le métathorax présente Il même longueur que le mésothorax et une lar- sgeur un peu supérieure; ses bords antérieur et postérieur sont parallèles, le postérieur un peu plus étendu que l'antérieur; les bords latéraux sont légèrement curvilignes. Il porte en dessous la 3° paire de pattes. Les trois segments thoraciques paraissent dépourvus presque totalement de bordures d'épines ou n en ofirent que de très petites; par contre chacun d'eux présente à sa face inférieure, entre les points d'insertion des hanches, deux épines robusics. Silon de déhiscence. — Les trois segments thoraciques présentent à la face dorsale sur la ligne médiane, d'avant en arrière, une ligne claire indi- quant le point où s ouvrira l'enveloppe chitineuse de la larve au moment de sa première mue, et que Jai désignée sous le nom de Sillon de déhiscence. Cette ligne claire ne dépasse pas le thorax et ne se prolonge pas sur la tête comme chez d’autres larves (Ex. : Nemognatha chrysomelina F.). Abdomen. — L'abdomen se compose de neuf segments annulaires, à angles aigus, à côtés parallèles, bordés d'épines robustes à leur partie postérieure, ces épines étant plus fortes et plus nombreuses à la face ventrale qu'à ja face dorsale. La longueur des segments, sensiblement égale pour tous, est beaucoup moindre que celle du métlathorax, dont elle représente un peu plus de la moitié. Leur largeur va en décroissant régulièrement du premier au dernier. Le dernier segment, où segment anal, est arrondi en arrière, mon- trant l'anus qui fait saillie à son extrémité, et sert de pseudopode à l'insecte; 192 D'A. CROs. — Le Sitaris rufipes Gory, ses mœurs, son évolution. DRE TRE ERRRS CORRE ES il présente, outre quelques épines, deux cils divergents assez déliés, un peu recourbés, ayant une fois et demie la longueur du segment lui-même. Appareil érectile. — À Ia face dorsale de l'insecte, sur la membrane inter- segmentaire qui unit le 8° segment au 9°, est un appareil érectile, composé de deux cônes recourbés en dehors, à l'intérieur desquels se voit la termi- naison de l'appareil trachéen avec son renflement en pomme de pin. Ces deux cônes se touchent presque par leur bord interne quand ils sont au repos; au contraire, ils s éloignent l’un de l’autre en se portant en dehors, quand ils entrent en érection. On voit alors entre les deux, et sur un plan légèrement. supérieur, deux fortes épines chilineuses dirigées en arrière, et recourbées en dehors, une de chaque côté de la ligne médiane, insérées sur le bord postérieur de larceau chilineux dorsal du 8° segment dont elles semblent un simple prolongement. L'aspect de ces deux épines rappelle assez bien les montants d'une lyre (1). Sligmates. — Ils sont au nombre de huit paires ; une sur le mésothorax el une sur chacun des sept premiers segments de l'abdomen. Leur forme est ronde; ceux du mésothorax et du premier segment de l'abdomen sont beau- Coup plus gros que ceux des autres segments; ces derniers sont assez difti- ciles à voir. Deux trachées volumineuses parcourent d'un bout à l’autre le corps de l’insecte, une de chaque côté, sur les parties latérales, en S’en- voyant réciproquement de nombreuses branches anastomotiques transver- sales, et aboutissent directement en arrière aux cônes érectiles. Paltes. — Les pattes, au nombre de trois paires, d'aspect semblable, fixées une paire sous chacun des segments thoraciques, se composent : 1° D'une hanche aplatie, en cône tronqué, portant plusieurs fortes épines courtes sur le pourtour de là troncature ; 2° D'un trochanter bien caractérisé, curviligne, portant au milieu de son bord convexe (côté interne ou plutôt inférieur) un très long ail, gros à la base, et s’eflilant progressivement vers son extrémité ; 3° D'une cuisse allongée, un peu aplatie, légèrement renflée à sa partie moyenne, et portant sur le milieu de son bord interne (ou plutôt inférieur) un très long Gil, aussi long que le tibia et son ongle termina!, légèrement plus long que le cil analogue du trochanter ; 4° D'un tibia plus grêle que la cuisse, aplati, un peu atténue aux deux extrémités, portant sur son bord interne quatre épines fortes et courtes, équidistantes, et quelques autres clairsemées sur les autres faces ; ° D'un ongle terminal, mobile, articulé avec le tibia, long, recourbé en lame de faux, à pointe acérée, portant implantées, près de sa base, une de chaque côté, deux épines grêles et courtes, mais nettement visibles à un grossissement suffisant. Comme on le voit, cette description correspond exactement à celle du riongulin du Sitaris muralis jusque dans ses plus petits détails. J'ai essayé de trouver des caractères anatomiques permettant de diffé- rencier ces deux espèces. J'ai cru d'abord pouvoir y parvenir à l’aide : 1° de la présence sur le 2° article des antennes d'une facette où l’on devine un rudiment d’organe sensoriel; 2° de la visibilité plus grande des stigmates ) Dans mon mémoire sur Hornia nymphoïdes Escal. (Bull. Soc. d'Hist. nat. de l'Afrique du Nord, 1913, n° 5, p. 109 et suiv.), je me suis longuement étendu sur la nature et les fonctions de cet appareil érectile qui se retrouve exactement semblable chez toutes les larves = primaires connues de Siülaris, Zonilis, Hornia nymphoïides, Siülarobrachys Buigasi, Nemo- gnatha chrysomelina, Leplopalpus rostratus. Les lecteurs qui désireraient approfondir ce point voudront bien s’y rapporter. à | | n ; d | k D' A. CROS. — Le Silaris rufipes Gory, ses mœurs; son évolulion. 193 abdominaux. Mais ces caractères, d’une appréciation difficile, surtout en l'absence de termes de comparaison, ne peuvent réellement fournir une base pratique. J'ai cru aussi trouver une légère différence dans le nombre des dents des mandibules, le Sitaris muralis ne présentant que deux dents el ie S. rufipes en offrant une troisième formée par le bourrelet qui surmonte le bord de l’encoche postérieure de la mandibule. Mais, outre que ce caractère (comme les précédents), n’est pas toujours facile à mettre en évidence, il ne me parait pas suffisamment net pour donner la solution du problème en toute certitude. Il m'a donc fallu y renoncer. En résumé, je n'ai pu découvrir jusqu'ici aucun caractère anatomique certain, permettant de différencier sûrement les larves primaires du Sitaris rufipes de celles du S. muralis. Le seul élément utilisable, peut-être, d'ordre biologique, consiste dans l'observation de la période de l'année où ces larves se rencontrent : celle du S. muralis passe l'hiver inerte dans les galeries des Anthophores et se réveille aux premiers jours du printemps, où on la trouve fixée sur la toison de ces Hyménoptères; celle du $S. rufjipes ne se montre qu'à une époque plus tardive, en mai ef juin, alors que les triongulins du S. muralis ont depuis longtemps disparu. Quant aux caractères différentiels de cette larve avec les autres larves du même bype, je les ai exposés longuement dans mon mémoire sur Hornia nymphoîides Escal., el je ne peux qu'y renvoyer le lecteur. Qu'il me soit permis en terminant d'adresser mes sincères remerciements à tous ceux qui ont facilité ma tâche : à M. P. Lesne, qui a bien voulu exa- miner mes Silaris rufipes el les confronter avec ceux que possède le Muséum: à M. Félix Ancey, de Toulon, qui m'a fourni de précieux renseignements : à M. Paul Mathieu, d'Oran, qui m'a très aimablement communiqué ses matériaux. Mascara. D' Auguste CRos. (4 suivre). D =—<———— Les LARVES DES DIPTÈRES VIVENT-ELLES DANS LE FORMOL? (Suite) III. — Action des solutions formoliques. Expérience 12. —- Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont plongés à 17 h., par paquets de 4-5, dans des solutions de formol de concentrations diverses. a) Pendant 5 minutes dans le formol pur. ARE LE Es _ AU À 20" © — — — d) — O4, —- dans le formol à 50 %. e) — 30 — LE À Les œufs sont ensuite lavés dans l’eau et placés sur de la viande dans une atmosphère un peu humide. Aie N'y . : 14! VUS 19% JS. MaNsioN. —Les larves des Diplères vivent-elles dans le formol? > mai, 18 h. — Pas d'éclosion. 19 h. — Quelques éclosions'en à). 0, 1 mai. — Pas d’éclosion nouvelle. OBSERVATION DES ŒUFS : à) Quelques œufs ne se sont pas développés; un œuf développé n’est pas éclos. Trois larves sont très actives sur la viande. b) et c) Les œufs, non coagulés, ne se sont pas développés. d) Un seul embryon s'est développé. e) Les œufs, non coagulés, ne se sont pas développés. — Une immersion de 2-3 minutes dans le formol pur n'empêche pas le développement des embryons. — Celle immersion permettrait la stérili- salion des œufs pour l'installation des élevages aseptiques. Expérience 13. — Des œufs pondus le 9 avril à 14 h. 1/2 sont plongés immédiatement, pendant » minutes, dans le formol à 50 %, puis placés sur un morceau de viande humide. 10 avril, 20 h. 45. — Pas d’éclosion. ÎT avril, 7 h. — ïes éclosions se produisent. Les larves élevées sur de la viande de lapin se sont transformées en pupes à peu près en même temps que les larves sorties d'œufs non immergés dans le formol. Des œufs de ia même ponte, plongés en même temps, pendant 10 minutes, dans le formol à 10 %, puis placés sur un morceau de viande humide, ont eu la même évolution que les précédents. Des œufs-témoins, non soumis à l’action du formol, étaient éclos dans la journée du 10 avril. — Les œufs plongés pendant 5 minutes dans le formol à 50 % ou pen- dant 10 minutes dans le formol à 10 % ne sont pas tués. L’éclosion est retardée de plusieurs heures. L'immersion non prolongée relardant le développement a le même effet que les vapeurs desséchantes du formol. Ce retard n'a pas d'influence sur la durée totale de la vie larvaire. Ces immersions sont probablement capables de stériliser les coques des œufs pour préparer des élevages aseptiques; ie développement des embryons reste possible après une submersion de 3 minutes dans le formol pur, de 5 minutes dans le formol à 50 %, de 10 minutes dans ie formol à 10 %. Expérience 14. -— [es œufs sont plongés immédiatement après la ponte dans les solutions formoliques et sont maintenus immergés. — Il ny à pas développement des embryons dans les œufs Immergés dans le formol à 25 %. Immergés dans le formol à 10 %. c Flottant sur le formol à 10 %. Immergés dans le formol à 5 %. —- Ceux-ci sont moins coagulés que les précédents. — Le développement ne se produit pas davantage si les œufs sont maintenus dans la solution à 5 % au contact d'un morceau de viande. Expérience 15. —— Des œufs pondus le 10 avril à 12 h. sont placés sur un morceau de viande immergé dans le formol à 5 %, le 11 avril, à 13-1472 11, 19, 13 avril. — Pas d'éclosion. La chair est blanche.et friable. 13 avril, 11 h. — Le formol est enlevé et les œufs mis à sec. 18 h. Pas d’éclosion. Les embryons sont bien développés; leurs trachées, leurs sligmates postérieurs sont visibles. J. MANSION. ‘is Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol? 195 — Des œufs ayant évolué normalement pendant 25 h. 1/2 et qui auraient donné des larves quelques heures plus tard n'éclosent pas dans le formol à 5 %. La suppression du contact de l’eau formolée (qui à agi pendant 45 h. 1/2), ne permet pas l'éclosion. Les œufs n'ont pas été tués immédiatement par le formol à 5 %, car les embryons sont plus avancés que ceux de même âge qui ont été plongés en même temps dans,les vapeurs de formol pur (Voir : Expérience 9). EN RÉSUMÉ : une immersion prolongée dans les solutions formoliques retarde, puis arrête toujours le développement. L'éclosion n'a pas lieu si immersion est définitive. Les résultats des expériences précédentes sont-ils dus à la submersion des œufs (difficulté des échanges gazeux...) ou à la toxicité du formol ? Pour répondre à cette question, 1l faut faire des expériences de compa- raison en immergeant des œufs dans l'eau pure. IV. — Action de l’eau. Expérience 16. — Des œufs pondus depuis plusieurs heures (?) sont placés, le8 "mai à 13 h. 1/2, sur un morceau de viande et immergés dans l’eau. 9, 10, 11 mai. — Pas d’éclosion. 19 mai. — Les œufs sont retirés et maintenus à l'humidité. 14 mai. — Pas d'éclosion. — Les œufs ne se sont pas développés après 96 heures de submersion. Expérience 17. — Des œufs pondus le 1% mai à 11 h. sont placés à 14 h. sur un morceau de viande et immergés dans l’eau pure. 9 mai, 21 h. — Pas d'éclosion. Les œufs-témoins, non immergés, sont éclos à 12 h. — La moitié des œufs submergés est mise à sec, l’autre moitié reste sous l’eau. 3 mai, 20 h. — Pas d'éclosion. Les embryons ne se sont pas développés. — La submersion des œufs, 3 heures après la ponte, arrête le dévelop- pement des embryons. Après une submersion de 31 heures, le développe- ment des embryons n’est plus possible. Expérience 18. — Des œufs pondus le 4 mai à 15 h. sont immergés dans Heard 16: 1/2. s Un lot a) pendant 5 h. 1/2. Un lot b) pendant 15 h. 1/2. Un lot c) pendant 18 h. 1/2. Les œufs sont ensuite conservés dans une atmosphère légère- ment humide. > mai, 21 h. — Pas d'éclosion. L'éclosion normale des œufs-témoins a eu lieu à 18 h. 6 mai, 8 h. — Quelques éclosions en b). 13 h. — Quelques éclosions en 4). 18 h. — Deux éclosions en c). Les larves s'agitent dans les gouttes d'eau qui adhèrent aux parois des tubes; la tension superficielle du liquide ne permet pas l'évasion des larves et elles ne sont pas asphyxiées dans ces conditions. 196 TJ. MaANsIoN. —Les larves des Diptères vivent-elles dans le formol? 7 mai, 19 h. — Plusieurs embryons du lot a) sont encore peu déve- loppés. L'action de l'eau paraît avoir été très inégale; les œufs de la périphérie d’un groupe ’'ont pu être plus retardés que ceux qui étaient protégés, au centre du groupe. En b), un embryon s’agite encore dans une coque; en pressant légèrement la coque sous une lamelle, je provoque l’éclosion d’une larve vivante qui a, sur les œufs non immergés, un retard de 48 heures. La durée d’incubation normale des œufs-témoins était de 27 heures. En c), plusieurs œufs sont, de même, très peu développés; aban- donnés dans le tube, ils ont été trouvés tous éclos, le 9 mai à 22 h. — Dans les trois lots, les développements ont été retardés par l'immersion, mais les éclosions se sont cependant produites; quelques-unes ont été considérablement retardées. L’immersion pendant 18 heures 1/2 (lot c), n’a pas définitivement arrêté le développement des embryons. Expérience 19. — Des œufs pondus le 10 avril à 12 h. sont placés sur uñ morceau de viande et immergés dans l’eau pure le 11 avril à 13:h1#179; 19, 13 avril. —= Pas d'éclosion: 13 avril, 11 h. — L'eau est enlevée et la viande mise à sec. 18 h. — Pas d'éclosion. Les embryons sont bien développés, avec tra- chées, stigmates et crochets buceaux bien visibles. Le développe- ment est plus avancé que celui des embryons plongés en même temps dans le formol à 5 % (Voir Expérience 15). — Des œufs ayant subi une évolution rormale de 25 heures 1/2, et qui auraient donné des larves quelques heures plus tard, n’éclosent pas s'ils sont plongés dans l’eau. Après 45 heures 1/2 de submersion, la mise à sec ne permet pas l’éclosion. La submersion n’a pas tué immédiatement les œufs: les embryons sont plus évolués que ceux du même âge et plongés en même temps dans le formol à 5 %. Le formol à 5 % a eu une action un peu plus énergique. que l’eau pure. Expérience 20. — [a submersion permanente sous 1-2 crm° d’eau ne permet pas le développement des embryons. À peine immergés ou flottants É sur l’eau, les embryons peuvent se développer. EN RÉSUMÉ : la submersion dans l’eau arrête momentanément le déve: loppement. — La submersion arrêle le développement à toute époque de la vie embryonnaire. — La submersion prolongée arrête définitivement le développement. — Une submersion de 18-26 heures suspend l’évolution de l'embryon qui reprend son cours si la submersion cesse. — La submersion permanente ne permel Jamais léclosion. Ces conclusions permettent de supposer que la submersion agit sur les phénomènes vitaux de lPembryon et non pas seulement en empêchant le mécanisme de l’éclosion de jouer; tandis qu'il est possible que ce mécanisme de l’éclosion soit seul influencé par la dessiccation (Voir : Expérience EE - L'eau peut en outre empêcher également le mécanisme de l'éclosion de fonctionner, L'eau agit done comime les solutions formoliques et probablement en entravant les échanges gazeux; mais le formol ajoute son action toxique à Paclion du liquide asphyxiant, car Fembryon peut rester vivant pendant a * ut, Mag RES :F SONT TES x. J. MaNsIoN. — Les larves des Diptères viwent-elles dans le formol? 197 er pe 20 heures dans l’eau, et quelques minutes seulement dans une solution de formol à 10 %. Dans les expériences 12 à 15, l'arrêt de développement est donc dû pour une part. à la submersion et pour une autre à la toxicité du liquide. Comme toxique le liquide agit rapidement et il agit surtout par sa concen- fration; comme asphyxiant le liquide agit lentement et c'est la durée d'immersion qui devient un facteur important. Au point de vue de l'efficacité des solutions eonservatrices de formoi, on peut tirer des expériences précédentes les conclusions suivantes Au début du développement embryonnaire, la submersion des œufs dans les solutions formoliques entrave tout développement. -— L'arrêt de déve- loppement est définitif si la submersion est prolongée. - Au cours du développement embryonnaire, les vapeurs de formol fournies par les solutions usuelles (5 et 10 %) n’entravent pas l'évolution des embryons; mais la submersion dans le formol à 5 % retarde beaucoup le développement. De plus, l’éclosion n’a jamais lieu si les œufs restent submergés. Des œufs étant pondus sur une pièce anatomique et celle-e1 étant placée dans le formol à 5 ou à 10 %, les œufs pourront éclore s'ils sont main- tenus hors du liquide conservateur, ou s'ils sont placés dans une cavité naturelle (boîte cranienne, cavités nasales...) que n’envahit pas Île liquide. — Si les œufs déposés sur les tissus sont baignés par le liquide, lPéclosion ne se produira jamais, queile que soit la phase du développement des embryons au moment de l'immersion. Il est évident que ces conclusions ne s'appliquent qu'aux œufs de l'espèce étudiée. Cependant les réactions des embryons, dans toutes les expériences rapportées ci-dessus, paraissent être celles de toute matière vivante, en général, et il est probable que les œufs de Diptères à larves sarcophages se comporteront tous à peu près de la même facon en présence du formol. On a remarqué combien étaient précises les conditions hygrométriques nécessaires pour le développement normal de l'embryon et l'éclosion de l'œuf. Il en est de même des autres conditions de situation et de milieu. Le contact des tissus animaux légèrement humide est favorable et peut même empêcher l’action nocive des liquides antiseptiques: mais si l'œuf est déposé sur un tissu très aqueux, il est englué et asphyxié. _ La mère choisit souvent pour pondre, des lieux qui réalisent ces condi- tions moyennes frès précises. Ainsi, les œufs qui ont servi à ces expériences ont été recueillis, sur les cadavres d'animaux, dans la cavité de l'orbite de l'œil où ils étaient protégés par la paupière: dans les narines: dans la fissure du bec; dans un pli de la peau: dans les coins abrités formés par les côtes et le rachis. Très rarement les œufs étaient déposés sur un tissu mou, sur les viscères. Cependant, quelquefois ils étaient accrochés aux poils du pourtour des narines d’un lapin; les œufs périphériques de la ponte se desséchaient alors très facilement, et les larves provenant des œufs du centre de la masse s’égaraient frès faciiement dans la fourrure. Ainsi, malgré l’habileté de la mère et, en raison de la difficulté qu'elle rencontre pour découvrir le milieu très spécial nécessaire pour le développement embrvonnaire, il y a toujours, dans ces pontes naturelles, de nombreux germes qui sont perdus. Chez les Diptères, comme chez les Cestodes, la multiplicité des germes assure la survie des espèces dont les œufs et les larves sont particulièrement exposés aux causes de destruction. Si la mère commet quelquefois des erreurs, je pense, cependant sans avoir fait d'expérience à ce sujet, qu'elle ne vient pas pondre sur une pièce 193 J. MaNSION. — Les larves des Diplères vivent-elles dans le formol? immergée dans le formol. Si le formol attire quelque peu les mouches, je ne crois pas qu'il incite les femelles à déposer leurs œufs. Les larves qui parasilaient les têtes de Hottentots avaient donc été déposées, à l’état d'œuf, avant l'immersion dans le formol. Abrités dans une cavité naturelle, les œufs ont pu évoluer et éclore. J. MANSION. NOTES SPÉCIALES ET LOCALES (l Errata. — Page 159, ligne 33, lire n° 7 vu de face (au lieu de n° 8). Parnassius Mnemosyne L. — En réponse à l’article de M. Charles Oberthür, au sujet de cette espèce, je rappellerai que j’ai indiqué, dans les Annales de la Station Limnologique de Besse, t. T (1909), p. 82, que P. Mnemosyne se rencontrait dans le département du Puy-de-Dôme, exclusivement dans la région du Sancy, au voisi- nage du Mont-Dore. En effet : À. Guillemot, dans son Catalogue des Lépidoptères du Puy-de-Dôme (Ann. Seient. Litt. et Ind. de l'Auvergne, 1854), l'indique des pentes rocaïlleuses du Capuëin et des ravins de Chaudefour, juin-juillet. — Maurice Sand signale cette espèce du plateau du Capucin, Mont-Dore, juin-juillet, dans le Catalogue raisonné des Lépidoptères du Berry et de l'Auvergne (Paris, 1879). | Clermont-Ferrand. : G. Durour. Le Pupa endolicha Bourg. — Sous ce nom, Bourguignat a décrit et figuré un lPupa de La Preste (Pyrénées-Orientales), très voisin du /’upa affinis Rssm. (Mol. nouv. ct litig., IT° Décade, 1863, p. 74, pl. VIII, fig. 6-10). Le D' Massot mentionne cette nouvelle espèce dans son Énumération des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants du département des Pyrénées-Orientales (Bull. de la Soc. agric., scientif. ct lhittér. des Pyr-Or., t. XIX, 1872), mais cet excellent observateur fait les réflexions suivantes : « Je m’incline devant l’autorité de M. Bourguignat, mais » je ne puis m'empêcher de faire remarquer que le Pupa endolicha est tellement » rare, que sur plusieurs milliers d'exemplaires d’affinis passés à la loupe, je n’ai » pu en trouver que trois exemplaires. Cette espèce ne devraiïit-elle pas plutôt » être considérée comme uñe Varietas edentula de l’affinis? » L’abbé Dupuy s’est occupé à son tour de cette soi-disant espèce dans son Cata- logue des Mollusques testacés terrestres et d’eau douce qui vivent à La Preste (Bull. de la Soc. d’'Hist. nat. de Toulouse, 1879), et voici comment s'exprime à son sujet le savant malacologiste : « Nous ne croyons pas qu’on puisse séparer cette » variété occidentale du type, puisque d’après M. Paul Massot 1l n’a pu en trouver » que trois exemplaires mêlés à plusieurs milliers d’a/finis et pour notre part, » sur au moins 1.500 exempaires que nous avons recueillis, nous n’en avons trouvé » qu’un seul. On ne peut pas établir d’une manière juste une comparaison entre » le P. affinis et le P. endolicha et dire qu’ils sont l’un à l’autre ce que le P. Farvnesr » est au ?. avenacea, car le P. l'arinesi se trouve presque partout dans les Pyrénées- » Orientales sur les rochers, tandis que le ?. endolicha ne se trouve pas un par » mille à travers les ?. affinis. » ke Après de semblables observations, la question de la validité de l’espèce de Bour- guignat nous paraît définitivement résolue. Le Pupa endolicha n’est pas une bonne espèce. Il à été créé sans aucun doute d’après un spécimen anormal de P. atfines, chez lequel les plis palataux ne s'étaient pas développés. Il doit donc être rayé de la nomenclature. Nîmes. E. MaRrGIEr. Notes spéciales et locales. 199 Le Pupa Farinesi Des Moul. dans les Alpes. — Dans les Annales de la Société Linnéenne de Lyon, année 1906, notre savant ami, le commandant Cazict, à étudié la distribution géographique du Pupa Farinesi Desm. Il indique que cette espèce, d’origine hispanique, si abondante dans les Pyrénées-Orientales, à été citée par Terver aux environs de Grenoble et par Bourguignat sur le chemin de Saint- Laurent-du-Pont à la Grande-Chartreuse. Il ajoute, d’après les renseignements que nous lui avions fournis, que nous l’avions vainement cherchée dans cette dernière localité, où tous les Pupas recueillis étaient munis de dents et de plis, alors que le l'arinest en est entièrement dépourvu. Il signale en outre sa présence dans le Vercors comme un peu plus certaine, quoique des recherches ininterrompues faites dans ces régions n’aient pas été couronnées de plus de succès. Il en conclut que l’existence de Pupa F'arinesi Des Moul. dans les Alpes est très douteuse. Nous sommes aujourd’hui en mesure de confirmer les indications données par Terver et Bourguignat. Nous avons, en effet, retrouvé ce lupa, en août 1911, sur la route de Saint-Laurent-du-Pont à la Grande-Chartreuse; 1l vit sur les rochers, à gauche de la route, notamment aux environs du pie de l’Œillette et dans le voisinage du premier tunnel qu’il ne paraît pas avoir dépassé. Il n’est pas très abondant. On le trouve mêlé au ?. avenacea Brug., bien plus commun et plus répandu. Il nous à été en outre rapporté par un de nos amis du col de la Cochette, dans ce même massif de la Chartreuse. Cette espèce est donc bien acquise à la faune des Alpes. Nos premiers insuccès tenaient, sans doute à ce qu’elle vit en colonies très localisées, ne dépassant pas une certaine altitude et que nos recherches s’étaient exercées surtout aux environs immédiats du couvent et du village de Saint-Pierre- de-Chartreuse. Son existence dans le Vercors, massif qui a de grands rapports avec celui de la Chartreuse, devient très vraisemblable. Il y a été indiqué par Chatenier sans désignation plus précise et nous le possédons depuis longtemps de Saint-Martin-en-Vercors; mais nous ignorons de qui proviennent nos spécimens et une erreur de localité est toujours possible. À ce propos, qu’il nous soit permis d’en relever deux qui se sont glissées dans le travail de M. Caziot à l’occasion de cette même espèce. Le savant malacologiste la cite dans les départements du Tarn et de l'Allier. Or ?. F'arinesi vit bien dans la vallée du Tarn, mais seulement dans sa partie supérieure comprise dans le département de la Lozère. Pour l'Allier notre espèce est signalée à Langogne, sur la foi de M. Thieux. Cette ville est bien: située dans la haute vallée de la rivière d’Allier, mais elle appartient au département de la Lozère, arrondissement de Mende, et nous doutons fort qu'aucun Pupa puisse vivre dans la région exclu- sivement siliceuse qui entoure Langogne. Ces inexactitudes ne sont d’ailleurs pas imputables à M. Caziot qui n’a fait que reproduire les indications qui lui avaient été fournies par M. Thieux. Nîmes. E. MARGïIER. Dolichopus camptopus nov. spec. (xaurroc = courbé, roue = patte). — O. Simil- limus Ÿ. triviali Hal. à quo præcipue differt structura pedum posteriorum, scilicet tibiis arcuatis antice biconcavis et metatarsis bisinuatis sigmatiformibus. d' vert métallique, légèrement pruineux sous certaines incidences. — Face blanche, légèrement jaunâtre à la partie supérieure. Front vert brillant avec une ligne médiane mordorée. — Antennes noires, le premier article jaune en dessous sur toute sa longueur; le deuxième jaune à la base, face interne; le troisième entièrement noir, ovale, légèrement acuminé. Soie antennaire noire, insérée bien avant le milieu du 3% article, courtement pubescente. ord postérieur des yeux frangés de cils noirs au-dessus, blancs dans la moitié inférieure. Thorax vert, pruineux sur les flancs. Abdemen ‘omprimé. Hypopygium égalant en longueur les deux derniers segments de l’abdomen; noir pruineux avec cils à la base sur sa face dorsale; noir brillant à la face ventrale. Lamelles externes subrectangulaires jaunes, avec bordure noire assez étroite, interrompue sur les deux tiers basilaires de la marge interne, et découpée en lanières sur le bord postérieur, en cils épais sur le bord externe. Hanches antérieures jaunes, très légèrement noircies, cendrées à leur base ex- terne; les postérieures noires, jaunes à l’extrémité. Pattes antérieures : fémurs entièrement jaunes. Tibias jaunes avec plusieurs rangées de chètes à la face externe et une rangée (2-3) postéro-ventrale. Tarses noirs, à part le protarse jaune sur ses 4/5 basilaires. Tous les articles densément frangés de poils courts, érigés, formant brosse. Le protarse seul prolongé par un chète court et droit. Pattes intermédiaires : fémurs jaunes avec un chète préapical. Tibias jaunes deux séries de chètes sur la face externe; un chète rigoureusement ventral et deux ” Men 1877: "1 2 SRI 0 à Na FUME ve PMR, \ na ne “0310 id: 2 AT EEE 200 Notes spéciales et locales. 4 chètes antéro-ventraux. Protarses jaunes, noirs au sommet, avec un chète dorsal; les autres articles noirs. Pattes postérieures : fémurs jaunes; un chète préapical et, au bord inférieur, une frange de longues soies jaunes. Tibias jaunes, obscurcis au quart apical, sur- tout au bord externe. Dans leur ensemble ils sont arqués concaves vers l’intérieur. Dans le détail, ils présentent deux concavités vers l’intérieur, séparées par une convexité, le bord externe épousant les sinuosités du bord interne. La partie apicale des tibias est sensiblement épaissie. Les cils nombreux de la face externe sont fortement rabattus couchés d’avant en arrière. Tarses postérieurs entièrement noirs. Protarse bisinué, sigmati- forme, sa face ventrale convexe à la racine, concave à l’ex- trémité ; la face dorsale portant 2-3 chètes fortement couchés. Les autres articles normaux. Ailes hyalines. Epaississement costal, à l'extrémité de la première longitudinale, allongé ; quatrième longitudi- nale chtusément coudée après la transverse postérieure, laquelle est située au delà du milieu de l’aile. Balanciers jaunes. — Cuillerons jaunes, frangés de soies noires. Un O' trouvé le 19 juin 1913 dans les marais de Santes (Nord), par M. le D' Van Oye qui me l’a généreusement abandonné. Aucune espèce paléarctique de Polichopus ne présente, à ma connaissance, une structure des pattes postérieures comparable à celle de 2). camptopus qui semble ainsi tenir D. camptopus c'. dans le genre une place à part. Patte postérieure. Cette conformation bizarre ne peut être attribuée aux déformations produites par la dessiccation, le type étant loin d’être immature, ni à un acident postembryonnaire, la symétrie étant par- faite entre les deux pattes postérieures. Si l’on se rappelle par ailleurs la struc- ture invraisemblable que présentent les pattes des O' dans certains genres comme Campsicnemus on ne peut à priori l’écarter pour les Dolichopus. - Reste que le type soit un individu anormal de 2). trovialis Hal. Ce serait la première anomalie de ce genre que j'aie jamais constatée sur des milliers de Doli- chopus que j'ai examinés et j'ignore par ailleurs si elle à été constatée par d’autres. De nouvelles recherches aux marais de Santes permettront, je l’espere, de juger de la valeur d’une espèce fondée malheureusement sur un exemplaire unique. Arras. PARENT. Captures ornithologiques dans l'Aube. —*Le département de l’Aube, et surtout la région de Vendeuvre, que j'habite depuis deux ans, me semblent particulièrement intéressants au point de vue ornithologique. L'aspect varié du pays, en effet, ses vieux édifices, ses plaines, ses bois et ses étangs très nombreux, offrent aux oiseaux de passage une halte dans leurs migrations. Ainsi, le 28 octobre 1912, j’observais sur l’église de Vendeuvre un Tichodrome échelette (Tichodroma muraria Linné). Occupé à fouiller avec son bec long et recourbé les mousses qui recouvraient la vieille toiture, il me laissa facilement l’approcher, et j’eus le plaisir de le capturer pour ma collection. Le 4 novembre de la même année, je rencontrais, dans un champ labouré, à deux kilomètres environ de Vendeuvre, une Cigogne blanche (Ciconia alba Linné) dont je ne pus m’emparer. Vers la fin de septembre 1913, un habitant de la commune du Magny-Fouchard ramassait sur la route un Pluvier à collier (Charadrius hiaticula Linné), qui s'était malencontreusement brisé l’aile contre un fil conducteur d'électricité. Enfin, le 10 octobre de cette année, je tuais dans le parc du château de Vendeuvre un Casse-noix (Wucifraga caryocatactes Linné). Cet oiseau n’était pas farouche, comme on le dit généralement, et comme je l’ai observé moi-même dans les Alpes, en août dernier; je pus l’approcher à moins de 20 mètres. Il retournait avec son bec des feuilles mortes, et ne paraissait nullement fatigué. On dit aussi que cet oiseau voyage en petites bandes. Or, j’ai vainement battu le parc et les environs sans en rencontrer un autre. J’inspectai son estomac, et constatai qu’il renfermait uniquement des débris d'insectes et principalement de carabiques. Vendeuvre (Aube). Elie COTTEREAU. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Lee 2 { TT TT OT SR RL LR LD D D D D EDR D ED Imp. Oberthür, Rennes (4512-13). é ? a & D” D ! \ L, LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE De ERIR) = ZAeANNÉE ÀA PARIS Chez M. Adrien DOLLEUS, 5, rue Fresnel (16°) TABLE DES MATIÈRES DE LA XLIVe ANNÉE (1914 — Ve Série — 4: Année) AUBERT (V.). — La Marmotte Bobac, de Beynes (Seine-et-Oise) (6 fig.) (no. 547). R cree. ME MORE MISE POS SSSR PIAGET (Jean). — Un Mollusque arctique habitant les Alpes Suisses (1 fig.) (RO HT) Li MAR RIRE LOU BED ESS OMR PARENT (0.). — Contribution au Catalogue des Diptères du Nord de la France (n° 517) 255. usa SR PAR FRICK (R.-0.). — Contribution à l’étude de la flore neuchâteloise. Coup d’œil sur la flore du canton de Neuchâtel (Suisse) (n°5 517, 518, 519, 520). 13, 26, 45, DAUTZENBERG (Ph.) et DuroucHoux. — Les Mollusques de la baie de Saint- Malo (suite) (supplément hors texte des n°5 517, 518, 520, 521, 522), pagina- tion spéciale (avec 4 planches):::::2141.:2,8 0e ES 25, OBERTHÜR (Charles). — Une consultation Lépidoptérologique (suite) (n° 518, 519, 520, 521, 522, 523, 524, 525-528)... 17, 34, 53; 117, 03 CIO DEewitz (J.). — Sur l'élevage de la Valesina'(n° 518)... 00 Lacroix (J.). — Contribution à l’étude des Névroptères de France (4 liste), avee 3 fig. (n°5.518, 519) PR PU Er SO RAS RS ONE 21, GuÉBHARD (D' Adrien). — Applications nouvelles de la Radiographie à l'Histoire naturelle, avec 4:planches (n° 519).-:5..21. 4018 RSS Cros (D: Aug.). — Le Sitaris Soheri Pecchioli (n° 519)... LS SET Protestation contre la Réglementation des Fouilles (n° 520).......................... JAHANDIEZ (Emile). — La Mante religieuse. — Légendes, superstitions et dictons populaires (n°520), avéc:1 fig... m0. LR RIRES Dougzer (Ch.). — Contribution au catalogue des Diptères du Nord de la Erance (n° 520)... 4 ARR UNE UNS TR PERRIN RS LICHTENSTEIN (Jean). — Sur deux Leutorrhynchus (n° 520). 5.72... BoULANGÉ (H.). — Un cas d’hermaphroditisme vrai bilatéral chez Æana RTE CE 2 Le RE PRE 7 EN N ATT RER RS Le CR Goury (G.) et J. GUIGNON. — Insectes parasites des Droséracées (n° 521)... Id. — Insectes parasites des Frankéniacées (n° 521).................................. MarTez (Colonel H.). — Description d’un Mollusque nouveau provenant de la baie de Cancale, avec 168: (n° 521)... SN RE RE RE PARENT (O.). — Description de deux Diptères nouveaux du genre des Doli- chopodides (n° 521,/693) EE. à, 008 On EN CN ARR ER 85, ViILLENEUVE (Dr J.). — Notices diptérologiques, avec 1 fig. (n° 522)............... HuauEs (Albert). — Les Insectes dans le Folklore du Gard (n° 522)... CHEMIELEWSKY (Paul). — Sur une zoocécidie de la Violette, avec 4 fig. (n° 522) 56 64 108 ge et les Loisez (Gab.). — Note sur deux grès à carbonate de fer, provenant l’un des falaises de Sainte-Adresse et l’autre d’'Eauplet, près Rouen, avec 1 fig. D Cavro (E.). — Hyménoptères nouveaux ou intéressants (Cynipides) (n° 523). Duponr (Louis). — La distribution géographique d’Araschnia Levana en NE NE PNR ES NRA CARRE P PRES Le BRUN (P.). — Une excursion botanique dans la vallée de Saas (Valais) 0. 118, 138, Moreau (D' L.-J.). — Un cas de capture dans la Haute-Marne. Le Ruisseau 0 AOC AE (00 D28 1h94). 20.52.1540... 195, PraceT (Jean). — Note sur les Mollusques de la faune des sommets jurassiens (n°5 524, 525-598)... run 135, Dorcrus (Adrien). — Avis à nos Lecteurs (n° 525-528)................................. PARENT (O.). — Remarques sur quelques espèces de Dolichopus et description d’une nouvelle espèce de Medeterus (Diptères) (n°5 525-528).............. ...... CoTTEREAU (E.). — Contributions à la flore bryologique de lOberland M mn internes unéceesueee soon BouLANGÉ (H.). — Observation sur une anomalie de l’appareil génital chez DR 25 DB), ed ns cts tant ecacreenenteneneetencrenses Notes spéciales et locales. MARANNE (Is.). — Sur le Parnassius Mnemosyne L. (n° 517)........................ PARENT (O.). — Dolichopus camptopus n. sp. (2?) (n° 517)............................ Cazior. — A propos de la Zimnea pereger de Draparnaud (n° 517)............... Durour (G.). — Une Zygène nouvelle pour l'Auvergne (n° 517).................... LOISELLE (A.). — Captures entomologiques à Lisieux (n° 517)........................ CAVRO (EE). — Jaseurs de Bohême dans le Nord (n° 518)...........................… SIÉPI (D' P.). — Un passage de Jaseurs de Bohême (Bombycivora garrula L.), A) A. tn Buysson (H. du). — Cnethocampa pityocampa Fabr. (n° 518)....................... RÉVELIÈRE (Gabriel). — Lépidoptères nouveaux pour la Loire-Inférieure mn HuGues (Albert). — Eclosion ou émigration d'Hémiptères (n° 519)............... D Les Insectes dans le Card én°1913 (n°/519).......:..........................,,......... class Derus (n° 519)... na nd nec rerccennecenccscisorgedeence ORY (R.). — Notes botaniques sur Montreuil-sous-Bois (Seine) (n° 519)... PRIONNET (C.). — Le Jaseur de Bohême (n° 519).......................................... GIVENCHY (P. de). — Jaseurs de Bohême dans le Pas-de-Calais (n° 519)... Dumée (P.). — Le Microscope pour tous (n° 519).......................................4 107 113 J. G. — Aux Jeunes! Indications pratiques pour les mois d’Avril-Mai (n° 520), de Mai (n° 521), de Juin (n° 522), de Juillet (n° 523), d’Aoft (n°524), CR RE NS Re EP TR 68, 86, 101, 196, LomonT père, KEMPEN (Ch. van), E. Cavro, L. DUCHASSEINT, BERTHIER. — Les Oiseaux septentrionaux en France pendant l’hiver 1913-1914 (n° 520)... RIEL (Ph.). — Observation d’un cas d’hyperparasitisme chez Pieris brassicæ (n°520)... ALAN. ER ARS POP SMITS (Alb.). — Une invasion d’£'phestia elutella Hb. à la Halle-aux-Sucres de’ Bille (n° 520)£ 50 SRE TR RP OS SETTEPASSI (J.). — Encore sur le Pupa Farinesii (n° 520)... GIRAUDEAU (H.). — De la disparition des petits oiseaux (n° 520)..................... TRAPET. — L’acclimatation du Maimulus luteus L. (n° 520)............................. BOULENGER (G.-A.). — Floraison précoce de C'orydalis claviculata (n°520)... Id. — La Vipère péliade en Haute-Marne (n° 520)...::.4.....42.1 05220 Buysson (H. du). — Floraison du \C'orydalis claviculata D. C. dans les mon- tagnes du Bourdonnaïs ‘(n° 521)44%108 RUE RSS PIONNEAU (P.). — Quelques captures de Coléoptères (n° 521).......................... LANGRAND (E.). — Cas d’hermaphroditisme chez le Hareng, avec 2 fig. (n° 521) Navas (L.). — Rectification (noms espagnols de la Mante religieuse) (n° 521). CABANÈSs (G.). — Commuuications relatives à la distribution géographique des espèces de, Mollusques:(n°:522)....:...26002 RATIO LEeTAcQ (A.-L.). — Notes sur quelques Lépidoptères diurnes du département de l’Orne : à propos de la consultation de M. Charles Oberthür (n° 522)... CéPÈDE (C.). — Le jaseur de Bohême dans la correspondance de Ch. Darwin Cas os) URt Re ARE à AR Ve AY MO SR RES US RS LIENHART (R.). — Sur la présence de Cicadetta montana Scop. aux environs deNancy (n°:598)..0 at Mimi eee Ie OR RS ORrY. — Quelques plantes intéressantes du Bois de Vincennes (n° 524)............ GARDET (G.). — Lichens intéressants des environs de Bourbonne-les-Bains (02: 5240) EE HAS LAURE PS ER OPEN TN Id. — Quelques mousses intéressantes des envirens de Bourbonne-les-Bains (n94 594) :..02 750 EE Le Pénal sue NA SNS RES PIAGET (Jean). — Un mollusque nouveau pour la faune argovienne (n° 524)... ViLLENEUVE (D' J.). — Entomologie pratique : à propos du binoculaire (n°. 595-528) cnrs tee PRES NOTE Pl OR MERS LoIsELLE. — L’'Æumerus tricolor Meig., parasite du salsifis (n°5 525-528)... Bulletin bibliographique. — Louis FaAzcoz. — Contribution à l’étude de la Faune des Microcavernes. Faune des terriers et des nids (n° 524)............. Echanges. — 18 notes d'échange (sur la couverture). 144 103 104 128 1e" Janvier 1914 — Ve Série, 44° Année — N° 517 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES LA MARMOTTE BOBAC, DE BEYNES (Seine-et-Oise) En exécutant des travaux d'exploitation de sables et de graviers dans la carrière de M. Boulangit, j'ai eu l'occasion de découvrir et de recueillir un certain nombre de pièces paléolithiques ainsi que quelques squelettes de marmoltes, qui avaient établi jadis leurs terriers à cet endroit. Les carrières, la carrière de M. Aubert et la carrière voisine de M. Jeannot, sont ouvertes sur le territoire de la commune de Beynes, au lieu dit la © Croix Verte », à environ 790 mètres N.-N.-N.-0. de l’église de Beynes, à 150 mètres à l'Ouest de la Mauldre, sur le côté Ouest de la route de Mantes, presque au bas du coteau et à environ six mètres au-dessus du niveau de la rivière. Ces deux exploitations présentent chacune une coupe différente. La pre- mière, celle de M. Jeannot, offre du Nord au Sud la coupe suivante (voir fig. 1), de bas en haut : 1. Passage crétacé au conglomérat à silex. — IT. Con- F1G. 1. — Coupe prise dans la carrière Jeannot, avec une direction Nord-Sud. — VII. Humus, 0m0 à 0m20. — VII. A. Limon de lavage, Om à 1m00. — VI. a. Limon rouge à briques, 0m10 à 1m25. — V. b. Ergeron, 0® à 1m40. — IV. c. Cailloutis de l’Ergeron, Om à 0m404 — III Conglomérat à silex charrié sur la pente, renferme sur le côté nord quelques sables et caiiloutis roulés et lavés. — II. evb. Conglomérat à silex qui paraît encore en place. — 1. Passage du crétacé au conglomérat à silex. 2 SL 4 F A 4 17 rar 0e Ps ns M UL Fig. 2. — Coupe price dans la carrière Aubert, suivant une ligne brisée S.-N. O.-E. — \I. Humus, Om10 à 0m20. — V., Anciens remblais de carrière. Epaisseur variable. — IV. Témoin resté de conglomérat à silex e vb charrié. — III. Limon jaune à points noirs, très sableux, Om à Om80. — II. Sable gris clair assez fin, calcaréo-quartzeux avec quelques cailloux noyés par places et quelquefois dis- posés en lits. — I, Ce sable descend à plus de 350 du sol. C'est dans cette couche que se trouvaient, à 3 mètres du sol les silex taillés du type dits : Chelléens, Acheuléens et Moustiériens et, à Om50 plus bas les ossements de Marmottes. 2 V. AUBERT. — La Marmotle Bobac, de Beynes {Seine-et-Oise). glomérat à silex c v b qui paraît en place. — IT. Conglomérat à silex charrié avec quelques lits de cailloux roulés et lavés. — IV. Cailloutis de l'Ergeron. — V, Ergeron. — VI. Limon rouge à briques. — VIT. Limon de lavage. — VII. Humus. La carrière de M. Aubert (les deux carrières sont ouvertes sur la terre appartenant à M. Boulangit; celte dernière est ouverte par moi) est éloignée seulement d’une quinzaine de metres de la première, et à une alüitude plus basse d'environ deux mètres, ne donne pas la même coupe. La coupe qu’on peut y relever, suivant une ligne brisée N.-$S. et O.-E., montre une série stratigraphique incomplète et bouleversée. On y relève, de bas en haut, les couches suivantes (voir fig. 2) : [. Cailloutis noyé dans Il, qui est une épaisse couche de sable calcaro-quartzeux qui s'enfonce à plus de 3 m. 50 du sol. À 3 mètres du sol, j'ai rencontré une industrie paléolithique et à 3 m. 50 des squelettes de marmottes. —— IF. Limon jaune sableux à points noirs. — IV. Témoin de restes charriés du conglomérat à silex c bv. — V. Anciens remblais de carrière. — VIT. Humus. | F1G. 4. Ilache Chelléenne trouvée à Beynes lieu dit la Croix-Verte (Seine-et-Oise). Collection V. Aubert. (Grandeur Naturelle.) V. AUBERT. — La Marmotte Bobac, de Beynes {Seine-et-Oise). 3 L'industrie de silex taillés que j’v ai recueillie se compose de différentes pièces des types dits : « chelléens », fig. 3, « Saint-Acheul », fig. 4, du « Moustier », fig. à. : J'ai aussi trouvé, au niveau de ces silex, trois pierres brutes craquelées par le feu, les débris d’une grosse rotule el d’une côte, de nombreux couteaux en silex, nucléus et percuteurs. Comme je l'ai dit plus haut, les ossements de marmoties gisaient 0 m. 50 plus bas que les silex taillés, soit à 3 m. 50 du sol. J'ai pu restaurer quelques os et un crâne à l’aide desquels il m'a été possible de monter un squelette complet (voir fig, 6). Le“crâne mesure 0 m. 110 de longueur et 0 m. 072 de largeur. Les humérus 0 m. 085. Les fémurs 0 m, 095. L'ensemble du squelette atteint 0 m. 66 de longueur du nez à la naissance de la queue. C’est donc un très grand individu. La photographie (voir pl. 6) le représente donc réduit au 1/6° de sa grandeur naturelle. La mâchoire supérieure est garnie de deux inci- sives et de cinq molaires. Les mandibules (mâchoire inférieure) de deux 7 | DE , ee nt 1] | D" AJ) Jp ; NS DD) ) ET NS t16 +. — Hache de Saint-Acheul trouvée à Beynes, lieu dit la Croix-Verte (Seine-et-Oise). Collection V. Aubert. (Grandeur Naturelle.) { V. AUBERT. — La Marmolle Bobac, de Beynes (Seine-et-Oise). je AL \ \ \\ NS \ \\ F1G. 5. — Pointe du Moustier trouvée à Beynes, lieu dit la Croix-Verte (Seine-et-Oise). Collection V. Aubert. (Grandeur Naturelle.) FiG. G. Arelomys bubae, 1/6e grand. nat. Beynes, à la Croix-Verte (Seine-et-Oise). ou Se Le te TON se V. AUBERT. — La Marmotle Bobac, de Beynes {Seine-et-Oise). D incisives et de quatre molaires. Les quatre pattes sont garnies de quatre doigts fournis chacun de deux phalanges et de la griffe. L'examen du crâne, qui est plat et non bombé, contrairement à celui de la marmotte des Alpes, ainsi que la grande faille du sujet que j'ai restauré, me fait penser que j'ai affaire à la Marmotte Bobac, Arclomys bobac Rack- zinsky, espèce que l’on retrouve de nos jours dans la Sibérie orientale et le Thibet. Des ossements de cette même espèce ont été trouvés en 1906 et en 1907 par MM. Laville et Robert Douvillé, à Eragny (Seine-et-Oise). Il est important de ne pas confondre cette marmotte avec lArclomys mar- motta découvert en 1900 par l'abbé Breuil dans les carrières de Cœuvres (Aisne) et dont le Muséum possède un squelette. Conclusion : L'Arclomys bobac Rackzinsky nous paraît avoir vécu dans nos régions pendant l'époque quaternaire. Maule-sur-Mauldre (Seine-et-Oise). M. AUBERT. XV C—<————— UN MOLLUSQUE ARCTIQUE HABITANT LES ALPES SUISSES Il fut un temps où la Suisse était complètement recouverte de glaciers et où toute vie avait disparu de ses montagnes. Tôt après la fin de cette imvasion, un petit nombre d'animaux se sont hasardés dans les parties les mieux exposées du pays et se sont si bien adaptés à la température très rigoureuse d'alors, que les améliorations du climat les ont fait fuir, les uns sur les hauts . Sommets, les autres dans les pays du Nord. Ainsi s'explique le fait curieux que certaines espèces vivent dans nos Alpes à partir de 4.200 à 1.500 mètres, environ, et sont communes dans l'Europe septentrionale ou boréale, sans qu'il y ait de relations entre ces deux centres apparents de dispersion. Les mollusques, en particulier, présentent un certain nombre de ces exemples. Dernièrement encore, M. Karl HOLDHAUS énumérait dans les bulletins de la Société allemande de malacologie (1), la plupart de ces espèces boréoalpines. Aussi m'a-t-il paru intéressant d’insister quelque peu sur une forme arctique, que j'ai du reste déjà signalée dans les Alpes suisses (2), le Vertigo arctica Wallenberg. Ce Vertigo est une des plus petites espèces du sous-genre Alæa el présente une grande affinité avec les Vertigo alpestris Ald., Shuttleworthiana Charp. (non Gredl.), leontina Gredl., etc. En voici la description : ANIMAL (3) de taille extrêmement petite, peu atténué antérieurement, assez acuminé postérieurement, de couleur grisâtre très pâle; nuque fine et assez longue, blanchâtre vers la coquille; fentacules supérieurs très courts, cylin- driques, un peu plus sombres: pas de tentacules inférieurs: queue assez en pointe, légèrement translucide: pied très étroit, blanchâtre. (1) HornHaus (Karl. Boreoalpine Mollusken. Nachrichtsblatt der deutsch. malac. Gesellsch., vol. 45 (1913), p. 74-75. (2) Voir PIAGET (Jean). Malacologie aipestre. Revue suisse de Zool., vol. 21 (1913), p. 439-576, pl. 14. (Vertigo arctica, p. 517). (3) D'après CLESSIN. l'animal de cette espèce serait resté inconnu; j'ai eu l’occasion de l’'observer dans les Alpes. . 6 J. PIAGET. — Mollusque arclique habitant les Alpes suisses. COQUILLE ovoïde assez cylindrique, bien allon- gée, peu ventrue, assez progressivement et passablement atténuée à sa partie supérieure, un peu obèse inférieurement, très brillante, assez transparente, brunâtre corné assez foncé, ornée de stries très fines, peu marquées, assez régulières. Spire ovoïde allongée, à sommet petit, obtus, très aplati, peu proéminent: emq à cinq tours et demi, très convexes, s’accroissant len- tement el assez irrégulièrement, les trois pre- miers plus rapidement, le dernier assez grand, passablement plus élevé mais pas plus large que l'avant-dernier, bien bombé, assez arrondi, sans aucun bourrelet externe: suture profonde. Ouverture relativement pelite, assez arrondie, un peu plus haute que large, peu échancrée par Verugo arche Wall, l’avant-dernier tour, à angle d'insertion columel- Trouvé au Vales, À 1700, laire très arrondi, l'extérieur presque autant. Péristome subcontinu, très peu évasé, non réfléchi, à peine bordé, pâle, assez mince, à bord extérieur un peu arqué, l'inférieur arrondi, le columellaire plus large, plus épais, oblique. Un pli. supérieur médian, très saillant, allongé; un columellaire assez proéminent et aigu, un peu immergé, horizontal: un seul pli palatal très inférieur, assez court, aigu, assez saillant. Ombilic très petit, en fente. — Hauteur : 1,5 à 1,6 mm.; diamètre : 0,8 à 1 mm. Cette espèce diffère du V. alpestris, qui lui est le plus apparenté, par sa spire plus atténuée supérieurement, plus obèse imférieurement, son test plus foncé, ses tours passablement plus convexes, séparés par une suture plus profonde, son ouverture un peu plus petite, moins bordée, et par son pl palatal unique. | On a signalé le Vertigo arclica en Sibérie (contrée du Jénisséi, etc.), en Russie, dans une partie de la péninsule scandinave (en particulier au nord de la Suède), en Finlande, au Groënland. aux îles Feroër, en Islande. Plus au sud on l’a trouvé en Prusse, dans les Sudètes (vers 1.600 m.), au Tyrol et dans le massif du Tatra. é La station que j'ai observée dans les Alpes occidentales est située à environ 1.700 mètres, dans le Val d'Hérens {Valais). J'ai trouvé en cet endroit quatre spécimens, dont l’un est représenté par la figure. [Is vivaient sous des mousses et des lichens alpins, sur un énorme bloc erratique, de granit, autrefois charrié par les glaciers. Neuchâtel (Suisse). Jean PIAGET. CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DU NORD DE LA FRANCE (Artois-Cambrésis) Dans le numéro de mai 1903 de la Feuille des Jeunes Naturalistes, M. le docteur Villeneuve exprimait le désir de voir les Diptéristes isolés publier, à son exemple, le résultat de leurs recherches, afin de rendre possible, par O. PARENT. -— Contrib. au Calal. des Diplères dû Nord de la France. 7 l'étude des faunes régionales, l'établissement d'un Catalogue général des Diptères de France. C'est pour répondre à cette invitation déjà vieille de dix ans que je me propose de publier, par parties, la liste des Diplères que j'ai observés dans le Pas-de-Calais ou, plus exactement, dans la région Artois-Cambrésis. Trescault avec le bois d'Havrincourt, à la pointe Sud-Est du département; Mainil-les-Ruit avec le bois d'Ollain, aux environs de Béthune, et enfin Arras, ma résidence habituelle, ont été mes principaux terrains de chasse. Aux espèces observées dans ces limites, je Joindrai après chaque groupe celles que j'ai pu recevoir du dehors. Leur constatation peut avoir son intérêt pour le Catalogue futur des Diptères français. Pour guide et peur terme de comparaison je prendrai le travail de M. le docteur Villeneuve auquel je faisais allusion plus haut : « Contribution au Catalogue des Diptères de France », publié dans la Feuille des Jeunes Nalu- ralistes à partir de mai 1903. L'auteur de ce travail pourrait aujourd'hui le grossir de toutes ses décou- vertes depuis dix ans. N'ayant pas sous les yeux les listes complémentaires qu'il a pu publier depuis, je suis forcé de m'en référer au relevé de 1903. Qu'il veuille bien m'excuser s'il m'arrive de signaler comme nouvelles pour le pays des espèces qu'il a depuis longtemps reconnues et signalées sur le sol français. Je le prie en même temps de vouloir bien agréer mon respec- lueux merci pour son amabiité à revoir mes espèces douteuses. J'aurais voulu comparer la faune de lArtois avec celle des régions limi- trophes. Mais je ne connais pas de Catalogue des Diptères de la Somme. Pour le Nord, les environs de Lille ont été explorés depuis de longues années par M. le docteur Van Ove, mon savant et vénéré maître, mais une prudence extrême et une modestie excessive l'ont malheureusement empêché jusqu'ici de nous livrer le résultat de ses recherches. N. B. — L’astérisque indique les espèces ne figurant pas au Catalogue Villeneuve. SYRPHIDÆ I. — VOLUCELLINÆ Genre Volucella Geoffroy. 1. V. zonaria Poda. — Rare. Juin-septembre, sur les fleurs des Ombelli- fères, surtout Heracleum. Bois d'Havrincourt: bois de Mareuil, près d'Arras. 2. V. inanis L. — Paraît plus rare encore que la précédente. Juin-sep- tembre. Bois d'Havrincourt, sur les fleurs d’'Heracleum et d'Ori- ganum. 3. V. pellucens L. — Très commune. &. V. inflata Fabr. — Rare. Rois d'Ollain, bois d'Havrincourt : plusieurs exemplaires sur les fleurs du Sureau. Plus alerte que les autres espèces. Se capture plus difficilement. D. V. bombylans L. = var. plumala de Geer. —— Très répandue. Ces cinq espèces vivent dans la Loire-Inférieure d'où elles m'ont été communiquées par M. G. Révelière. V. zonaria Poda paraît assez commune dans cette région. IT. — ERISTALINÆ Genre Eristalis Latr. — Sous-genre ERISTALINUS Rond. 1. E. sepulchralis Fab, — Assez commun partout. 8 O. PARENT. — Contrib. au Catal. des Diplères du Nord de la France. Sous-genre ERISTALOMYIA Rond. 2..E. tenax L:.—= "Très commun. Sous-genre ERISTALIS Latr., s. str. 3. E. intricarius L. —- Assez commun. k. E. arbustorum L. — Commun. ». E. perlinax Scop. — Très commun. 6. E. nemorum. L. — Assez rare. Arras; forêt de Lucheux (Somme), sur nos confins. 7. E. horticola de Geer. — Assez rare. Bois d'Havrincourt, sur les fleurs d'Origanum. Genre Myiatropa Rond. 1. M. florea. — Très commun partout. La variété nigrolarsala Schin. au bois d’Ollain. Genre Helophilus Meig. Sous-genre HELOPHILUS Meig., s. str. 1. H, triviltalus Fabr. — Peu commun. Arras, bois d'Havrincourt, mont Saint-Eloi, bois d’Ollain. 2. H. pendulus L. — Plus commun que le précédent. Sous-genre PARHELOPHILUS Girschner. *3. H. versicolor Fabr. 4. IH. frutetorum Fabr. LAS Ces deux espèces qui apparaissent dès la fin d'avril vivent dans les marais de la Scarpe, au voisinage d'Arras : Rœux, Athies, Fampoux. H. versicolor se montre ici moins rare que H. frute- torum. Sous-genre EURINOMYIA Mik. D. H. transfugus L. — Rare. Marais des environs d'Arras. *6. H. lunulatus Meig. — Très rare. Athies, fin mai 1910, un ©; Arras, 10 juin 1912, une ©. *7. H. lineatus Fabr. — Assez rare. Arras, Athies, Rœux. Sous-genre Liops Rond. *8. I. vittatus Meig. Je n'ai jamais capturé celte espèce, mais M. Van Ove, de Lille, en possède un exemplaire de Dunkerque. Il est très probable qu'elle habite aussi le littoral du Pas-de-Calais. Genre Merodon Meig. | 1. M. equestris Fabr. — Très rare. Juin-juillet. Je ne l'ai rencontré qu à Farbus, près d'Arras, aux alentours d'un bois riche en narcisses. Eristalis œneus Scop. — Commun aux environs de Saint-Nazaire. Mallota fuciformis Fabr. — 1 ©, Blain (Loire-Inférieure), don de M. Ré- velière. Eristalis cryptarum Fabr. -— Un exemplaire des Landes. HT. -—— MILESINÆ Genre Tropidia Meig. 1. T. scila Harris = milesiformis Fall. — Assez commun dans les endroits marécageux., Althies, près d'Arras; bois du Quesnov, près Oisy- le-Verger, © ND — > BY [RO En HET O. PARENT. -— Contrib. au Calal. des Diptères du Nord de la France. 9 Genre Criorrhina Meig ranunculi Pnz. — Très rare. Seulement 4 exemplaires pris au bois d'Havrincourt, en avril; deux sur un tronc, deux sur des chatons de saule. oxyacanth Meig. — Bois d'Havrincourt, bois du Quesnoy. berberina Fabr. scault, sur fleurs de Cralæqus; bois d'Ha- vrincourt, où j'ai pris cette espèce en nombre avec la précédente, sur les fleurs de Viburnum, le 4 juin 191%. asilica Fall. — Plus rare. Au bois d'Havrincourt, sur Viburnum, en même temps que les deux précédentes, 4 juin 1911. — Je la possède de Verlinghem, près Lille (M. Van Ove). . floccosa Meig. — Un seul dans un bois marécageux près d'Arras, 25 avril 1912. Genre Xylota Meig. segnis L. — Très commune. lenta Meig. — Assez rare. Bois d'Havrincourt. sylvarum L. — Peu commune. Arras, bois d'Ollam, bois d'Havrin- court. Je ne l’ai vue en nombre que dans la forêt de Lucheux (Somme), sur nos limites. nemorum Fabr. — Plutôt rare. Arras, bois du Quesnov. florum Fabr. — Assez rare. Arras, Mareuil, Lucheux. abiens Wied. — Très rare. Environs d'Arras; bois du Watron, près Mondicourt, bois d'Havrincourt. Genre Syritta St-Fargeau. pipiens L. — Très commune. Genre Eumerus Meig. strigatus Fall. — Arras, bois d'Havrincourt. Genre Chrysochlamys Rond. cuprea SCop. = nigrifrons Egger. — Espèce assez commune. Bois d'Havrincourt, Arras, Rois d'Ollain. Sur les troncs ensoleillés ou les fleurs de Scabiosa succisa L. Genre Arctophila Schin. bombiformis Fall. — Très localisé. Capturé en grand nombre dans le bois d'Ollain, sur les fleurs de Scabiosa succisa L., en août- septembre 1911. Un exemplaire du bois de W atten, près Saint- Omer, dans les mêmes conditions. . muüssilans Fabr. — Quelques exemplaires au bois d’Ollain, avec le précédent. Genre Sericomyia Meig. borealis Fall. — Très rare. Bois d'Havrincourt, marais d’Athies, bois d'Ollain. Août-septembre. Tropidia fasciata Meig. —— En nombre. Brachypalpus bimaculatus Macq. — Deux exemplaires. Milesia crabroniformis Fabr. -— Un exemplaire. Cälliprobola speciosa Rossi. — Un exemplaire. DC. M'ont été envoyés de Loire-Inférieure par M. G. Révelière. [V. — CHRYSOTOXINÆ Genre Chrysotoxum Meig. sylvarum Meig. = cautum Harris. — Rare. Bois d'Havrincourt, Mareuil, Farbus. FN LEE TS RENNES SUP RARE à 4 \ dy. ñ » A El à D 10 O. PARENT. -— Contrib. au Calal. des Diptères du Nord de la France. 2. C. festioum L. — Assez commun. Bois d'Havrincourt, bois d'Ollain. AC. bicnctumEs Assez commun dans les marais des environs d'Arras. V. — MICRODONTINÆ Genre Microdon Meig. 1. M. devius L. — Très rare. Bois d'Havrincourt, un exemplaire en juin; marais d'Athies, un exemplaire en mai. VI. —— CERINÆ Genre Ceria Fabr. 4. C. conopoides L. — Peu commune. Sur les fleurs des Ompbellifères. Bois d'Havrincourt, Arras. Ceria subsessilis Hig. et C. vespifjormis Latr. ont été capturées dans le Nord (Fortifications de Lille, M. Van Oye). VII. — SYRPHINÆ Genre Pipizella Rond. 4. P. virens Fabr. — Commune. 2. P. Heringi Zett. — Très rare. Bois marécageux des environs d'Arras : quatre d, une ©, 6 mai 1912. Genre Pipiza Fall. 4. P. noctiluca. — Commune. Genre Paragus Latr. 4. P. bicolor Fabr. -— Très rare. Un seul exemplaire, lisière du bois d'Ollain, en juillet. 2. P. libialis Fall. — Très rare, Un exemplaire, bois d'Havrincourt, en août. Genre Didea Macq. *1. D. Aineti Fall. — Une ©, bois d'Havrincourt, en août. 2. D. fasciata Macq. — Une Q du bois d'Havrincourt; un C, une Q du bois d’Ollain. Genre Catabomba Ost.-Sack. 4. C. pyraslri L. -— Très commun. Un exemplaire mélanoïde pris à Farbus. Abdomen entièrement noir sans trace de lunules. 2. C. selenitica Meig. — Paraît très rare ici : une © prise à Farbus le 29 mars,1912! Genre Syrphus Fabr. — Sous-genre LAsropricus Rond. 1. S. tricinclus Fall. — Peu commun, mais répandu. Festubert, bois d'Ollain, bois d'Havrincourt. 2. S. lopiarius Auct. = torvus Ost. Sack. —— Assez commun. Bois d'Ha- vrincourt, bois de Farbus. 3. S. albostrialus Fall. —— Assez commun. Bois d'Havrincourt ; Farbus, Louez, bois du Quesnoy. LS. venuslus Meig. — Peu commun. Bois d’Ollain, Arras, bois d'Havrin- court. *9. S. lunulatus Macq. — Farbus, un ©, en juin 19140. 6. S. macularis Zett. — Une ©, hois d'Havrincourt, avril 1942. Sous-genre SYRPHUS, S. sér. S. grossulariæ Meig. —— Commun. Bois d'Havrincourt, bois d’Ollain. S. diaphanus Zelt. — Bois d'Havrincourt, une ©. S. nilidicollis Meig. — Peu commun. Arras. © © -I D = O. PARENT. __ Contrib. au Catal. des Diplères du Nord de la France. 11 mt X. Un > MN D NU NN Vu ribesii L. — Commun partout. vitripennis Meig, — Commun. latifasciatus Macq. — Assez commun. Bois d'Havrincourt. corollæ Fabr. — Très commun. luniger Meig. — Bois d'Ollain, Fampoux, Farbus, bois d'Havrin- court. balleatus de Geer. — Très commun. bifascialus Fabr. — Assez rare. Arras, Fampoux, Farbus, bois d'Havrincourt, Mareuil. auricollis Meig. — Assez rare. Bois d'Havrincourt, bois d'Ollain. maculicornis Zett. — Commun. cinctus Fall. — Rare. Bois d’Ollain, bois du Quesnov. cinctellus Zett. — Rare, Bois d'Ollain. guitalus Fall. — Très rare. Bois marécageux, près d'Arras: marais de Fampoux, sur les fleurs de Chærophyllum. umbellatarum Fall. — Rare. Marais des environs d'Arras: bois de Vaucelles (Nord), Sur nos confins: bois d'Havrincourt. labiatarum Verrall. -— Rare. Arras, bois d'Havrincourt. lasiopthalmus Zelt. — Une ©, Arras, mai 1913. Genre Sphærophoria Si-Fargeau. scripla L. — Commune. flavicauda Zeit. — Bois d'Havrincourt, un C. + menthastri L. —:Âssez commune. Genre Xanthogramma Schin. cilrofasciatum de G. — Rare. Mont Saint-Eloi, Athies. ornalum Meig. — Peu commun, mais répandu. Genre Baccha Fabr. obscuripennis Meig. — Peu commune. Bois d'Havrincourt, bois d'Ollain. . elongata Fabr. — Plus commune. Genre Sphegina Meig. clunipes Fall. — Assez commune. Arras, Trescault, sur les Ombelli- fères. Genre Ascia Meig. . podagrica Fabr. —— Commune. . dispar Meig. — Assez commune. Arras, Trescault. Genre Rhingia Scop. campestris Meig. — Assez commune. rostrala L. —— Assez commune. Genre Melanostoma Schiner. . mellinum L. — Commun. scalare Fabr. — Commun. Genre Xanthandrus Verrall. hyalinalüus Fall. = comtus Harris. — Peu commun. Bois d'Havrin- court, bois du Quesnoy, environs de Saint-Pol (abbé Bridoux). Genre Leucozona Schiner. lucorum L. — Assez rare, mais répandu. Arras, bois d'Iavrincourt, Mondicourt, bois du Quesnoy, Fampoux. 12 = ban me > © © © I D CE O. PARENT. — Contrib. au Calal. des Diptères du Nord de la France. Genre Eriozona Schiner. E. syrphoîdes Fall. — Un seul exemplaire ©, pris le 41 août 1909 sur nie ce 1e © NS BAC CS CS Cr CDN Ce les fleurs d'Ieracleum, à la lisière du bois de Vaucelles, près Bantouzelle (Nord), sur nos confins. Genre Ischyrosyrphus Bigot. . glaucinus L. — Commun sur les ombelles d'Heracleum. Bois d'Havrin- court, bois d'Ollain, bois de Vaucelles. lalernarius Mulier. — Plus rare. Environs d'Arras, bois d'Havrin- court. Genre Platychirus St-Fargeau. . albimanus Fab. — Très commun. . Scutalus Meig. — Commun. . pellatus Meig. — Arras, plusieurs exemplaires clypeatus Meig., — Assez rare. Arras, Fampoux. . manicalus Meig. — Assez commun. À fuloiv entris Macq. — Peu commun. Arras, en mai, où j'ai pris un . à yeux écartés, un « travesti », suivant l expression de M. Ville- neuve. . angustlaltus Zeit. — Trescault, une ©. Genre Pyrophæna Schiner. ocymi Fabr. — Assez rare. Arras, marais. rosarum Fabr. — Rare. Arras, Athies, Blangv-sur-Ternoise. Genre Chilosia Meig. . grossa Fall. — Rare. Bois d'Havrincourt, au premier printemps, sur les chatons de saule. albipiüa Meig. — Moins rare. Bois d'Havrincourt, en avril, sur les saules en fleurs. . variabilis Pnz. — Assez commune. Bois d'Havrincourt, environs d'Arras, bois du Quesnoy. chloris Meig. — Commune en avril-mai, sur les fleurs de Ranun- culus et de Caltha. Arras, Fampoux. . albitarsis Meig. — Très commune. . pulchripes Lw. — Très commune à Arras. soror £ett. — Farbus, une ©, en juillet. . fraterna Meig. — Bois d'Havrincourt, une ©. . vernalis Fall. — Commune. carbonaria Egg. — Bois d'Havrincourt, une Q . Mmulabilis Fall. — Rare. Bois d’Havrincourt, un &, une ©. Genre Chrysogaster Meig. Sous-genre LIOGASTER Rond. melallina Fabr.-— Assez commun à Arras, sur les fleurs de Ranun- culus. splendida Meig. — Arras, une Q. Sous-genre CHRYSOGASTER Meig., s. str. chalybeala Meig. — Agnez-les-Duisans. . Macquartli Lw. — Arras, Athies. . viduala L. — Très commun. solslilialis Fall. — Commun. Pelecocera tricincla Meig. — Landes. Brachyopa bicolor Fall. — Loire-Inférieure (Révelière). O. PARENT. R.-0. FricKk. — Contribulion à l’élude de la Flore neuchäleloise. 43 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE COUP-D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse) I INTRODUCTION Le but de cette étude est de réunir en quelques pages les principales obser- vations faites jusqu'ici sur le Jura neuchäâtelois, afin de montrer ce qu'il reste à faire. Pour un travail tel que l'étude de notre Flore, on ne saurait — ainsi que l’a fort bien dit le D' H. CHRisT, de Bâle se limiter aux frontières poli- tiques : c'est pourquoi, d'après les conseils de M. le D° H. SPINNER, de Neu- châtel, j'ai étendu ces limites aux parties vaudoises des bassins de la Vaux, la Pouëtta-Raisse et la Reuse pour le S.-W. et l’W., et à la partie bernoise du ruisseau de Lignières à l'E., la frontière N. étant formée par le Doubs et celle du S. par le iac de Bienne, depuis Neuveville, la Thielle et le lac de Neuchâtel jusqu à Vaumarcut, atteignant ainsi les sommets du mont Mouron (1.370 m.), de la Fête-à-l'Ours (1.316 m.), du Chasseron (1.611 m.) et du Chasseral (1.609 m). Le tout forme un territoire d’une superficie de 900 kilomètres carrés environ, Comme vous le voyez, nous avons pris pour frontières surtout des rivières avec leurs bassins, car la flore ne varie pas énormément de celle des contrées voisines, sauf au N., et c'est pour nous arrêter à des accidents naturels que nous avons choisi de telles limites. * * * Passons en revue les principaux boltanistes qu'a possédés le canton de Neuchâtel. Le plus important d’entre eux tous, c’est sans doute C.-H. GODET, l'auteur de la « Flore du Jura » et d'une « Enumération des espèces vasculaires du Jura neuchâtelois », travaux qui réunissent les observations du D° D'IVER- NOIS qui, ainsi que le Capitaine CHAILLET, a dressé un « Catalogue manuscrit des Plantes croissant dans la Principauté de Neuchâtel et Valangin » : de GAGNEBIN DE LA FERRIÈRE, qui a surtout — ainsi que le dit C.-H. Godet (1) lui-même — exploré la partie de notre canton voisine du Jura bernois, c'est- à-dire les Combes du Valanvron, Chasseral, les environs de la Chaux-de- Fonds; du Capitaine BENOIT, des Ponts, auteur d'un herbier remarquable, de même que JUNOD. C.-H. Godet a aussi été secondé par des autorités scienti- fiques, telles que les deux COULON, conservateurs du Musée d'Histoire natu- relle de Neuchâtel; le grand L. AGassiz, qui fut — comme chacun le sait — professeur à notre ancienne Académie; le baron A. DE BüREN, auquel on doit de nombreux essais de naturalisation: le pharmacien C. NICOLET, de La Chaux-de-Fonds; le célèbre bryologue Léo LESQUEREUX qui, après avoir passé de longues années dans le val de Travers, s’expatria en Amérique; et surtout (1) In. C.-H. Godet, Enum. d. veg. vasc. du Jura neuch. Préface. 14 R.-0. FRick. — Contribulion à l'étude de la Flore neuchäteloise. un grand ami de Godet, l'éminent botaniste SHUTTLEWORTH : voilà pour ses contemporains. D'une génération plus récente et non moins remarquable, sont : le D' J. LERCH, médecin du val de fravers, qui avait une connaissance appro- fondie de notre flore; le D' Ed. CORNAT, auteur d’un « Catalogue des Lichens neuchâtelois »; le professeur F. TRIPET, et E. SIRE, de Neuchâtel, le meilleur connaisseur, avec G.-H. Godet, des rosiers neuchâtelois; qui tous ont disparu ces dernières années (1). Ge qui fait une liste de 17 botanistes, liste qui est, aujourd'hui, en voie de s’augmenter de quelques noms, dont un en parti- culier. Une vingtaine de pionniers de la « Science aimable » pour un pays comme le nôtre, c’est déjà bien; mais, ainsi que je le montrerai dans la suite de cette étude, ce n’est pas suflisant: et il me semble qu'actuellement la bota- nique est un peu délaissée dans le canton de Neuchâtel; ce serait triste si le fait s'aggravait; aussi fais-je appel à la jeunesse d'aujourd'hui pour former une succession honorable à tous nos savants devanciers. CHAPITRE PREMIER. — PHYTOSTATIQUE La flore du canton de Neuchâtel {2) est très riche. En effet, elle compte environ 1.500 espèces vasculaires (3), sur les 2.550 qu’on rencontre sur toute l'étendue de la Confédération suisse, soit le 58 % (4). C’est en somme beau- coup si l'on songe que cette région n'appartient qu'au seul Jura, A titre de comparaison, je dirai que le canton de Vaud, qui s'étend à Ja fois sur le Jura, le Plateau et ies Alpes, et a une superficie de 3.212 kilomètres carrés (Neuchâtel, 799 kilom. carrés), produit 1.900 plantes vasculaires, soit le 1412 %. En outre, les sommets neuchâtelois n’atteignent pas une bien grande altitude et ce n’est qu'en faisant rentrer Chasseral et Chasseron dans le terri- toire qu'on arrive à celle de 1.610 au maximum ; l'altitude minima étant 430 mètres, la dénivellation est de 1.180 mètres et l'altitude moyenne de 1.005 mètres (D' H. Spinner, Phytostat.). SA Cmar. D’après le D’ Billwiller (5), on peut distinguer, dans le Jura neuchâtelois, trois types de climats : 1° Le climat tempéré de la région du lac, à brouillard fréquent. Extrêmes : 34° et —17°; différence 51°. 2° Le climat rude des hautes vallées, aux étés pas trop chauds et aux hivers longs et froids. La Brévine (localité renommée par ses basses températures), minima —26°. 3° Le climat des chaînes dé montagne, moins rude que celui des hautes vallées; brouillard rare. (1) Le Rameau de Sapin, organe du club jurassien, a publié des notices biographiques sur la plupart des botanistes cités. J'y renvoie les lecteurs que cela intéresse. (2) Le lecteur est pre de re marquer que les chiffres suivants ne s'appliquent qu’au canton avec ses limites politiques. Nous n'avons pu encore nous procurer des matériaux suffisants pour évaluer la richesse de la flore du terriloire que nous avons adopté : nous prions tous ceux qui auraient des notes sur notre contrée de bien vouloir nous les faire parvenir. (3) D’après Dr H. Spinner, Evolulion de la flore neuchäteloise, le canton de Neuchâtel pos- ble 1,450 esp. vasc., et, d’après le même auteur, Phylostatique allitudinaire du canton de Neuchâtel, 1490. ? * Exactement 58,43 % si l'on prend 1,490 plantes et 56,86 % avec 1,450 esp.; moyenne 97,04 %. (5) Dr Billwiller, Climat neuchâtelois, in Dictionnaire géographique Suisse. 1005. R:=0: FRICK. — Contribution à l'étude de la Flore neuchäleloise. 15 Voici une liste de température moyenne dans cinq localités se répartissant entre ces trois chimats : Neuchâtel 4#8® | Cernier S00® | Chaux-de-Fonds 990! Brévine 4080 Chaumont 128. Moyenne 3°9 Het G°0 495 D°e Par ces chiffres, on remarque que le val de Ruz jouit d'un climat moins rude que celui des hautes vallées; cet avantage est compensé par l'abondance du brouillard. Neuchâtel. .-0. FRICK, du Club des Amis de la Nature, Neuchâtel. [A suivre). ———— D ——— NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Sur le Parnassius Mnemosyne, L. — Dans le n° du 1* octobre 1913 de la /'eurlle des Jeunes Nat., p. 156, M. Ch. ‘Oberthür, de Rennes, demande si le Parnassius Mnemosyne, Linné, a été rencontré dans la montagne du Massif central et du Jura. En réponse à cette question, M. G. Dufour, de Clermont-Ferrand, dans le n° du 1% décembre, page 198, rappelle que cette espèce se rencontre dans le Puy- de-Dôme, dans la région du Puy-de-Sancy, au voisinage de Mont-Dore, ainsi que l’avaient déjà signalée A. Guillemot et Maurice Sand. J’ai eu l’occasion d’apercevoir quelques exemplaires du Parnassius Mnemosyne L. (semi-Apollon) dans deux localités du Cantal. La première en juin 1912, à Sainte- Anastasie, au-dessus du Roc de Cuze, où j'ai pu capturer l’exemplaire qui se trouve dans ma collection. La deuxième dans les ravins du bois de Conches près de Vèze, en août 1913, mais je n'ai pu cette fois en capturer. Je n’ai pas insisté outre mesure ayant déjà l’espèce en collection et n’ayant pas l’habitude de m’embarrasser de doubles ne faisant pas d'échanges. Je n'aurais d’ailleurs pas supposé que cette espèce füt si rare. Les manuels que j'avais entre les mains la citaient comme une espèce des « montagnes », terme assez vague du reste, mais désignant l'habitat de beaucoup d'espèces communes. De plus, M. J. de Joannis, dans le Guide pratique de l'amateur de papillons de Berge et Rebel (1912), p. 73, mentionnait le ?. Mnemosyne L. dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif central. Is. MARANNE. Dolichopus camptopus n. sp. ? — Sous ce nom, J'ai décrit dans le dernier numéro de la Feuille un individu © de Dolichopus que je considérais comme type d’une espèce nouvelle. Après réflexion, cette interprétation me semble peu justifiée ‘iln "est réellement pas vraisemblable qu’une espèce aussi caractérisée soit passée Jusqu'ici inaperçue. Etant donné surtout que l’exemplaire est unique, j'incline aujourd’hui à y voir une anomalie d’un caractère tout accidentel. Ce cas isolé rentrerait dans la eatégorie de ces anomalies ou « mutations » au su Jet desquelles les biologistes font remarquer qu'elles ont toutes pour pendant un caractère devenu normal et spécifique chez certaines formes du même groupe ou de groupes voisins. Dans le cas présent, le parallélisme est frappant entre l’anomalie décrite et les formes tourmentées que prennent normalement les pattes des C'ampsienemus © _ par exemple. Je souhaite que les entomologistes qui auraient des cas analogues dans leurs notes ou leurs cartons veuillent bien nous les faire connaître. Arras. O. PARENT. 16 Notes Spéciales ct locales. … Une Zygène nouvelle pour l'Auvergne. — En août dernier, pendant mon séjour à Besse-en-Chandesse (Pas-de-Calais), centre de cette belle région des Lacs, sur le versant Sud-Est du massif Mont-Dorien, j'ai eu le plaisir, parmi mes nombreuses captures en Lépidoptères, de prendre sur des fleurs d’Æupatorium Cannabinum L. à la lisière d’un grand bois de hêtres, de petites Zygènes qui, par leur taille et la disposition des taches aux ailes supérieures, ressemblent à première vue à des ZLygæna Contamine: Bdv. Après un examen attentif des exemplaires capturés, j'ai été amené à conclure que J'avais affaire à des Zygæna scabiosæ Scheven; leurs antennes longues et grêles la coloration noir bleuâtre de tout le corps, l'absence de poils grisâtres au thorax et la marge noire qui existe sur les ailes inférieures, sont des caractères qui les rattachent à cette espèce. Mais ce qui est surtout curieux, chez les quelques individus que j'ai pris et qui sont tous semblables, c’est d’abord leur petite taille (26-27 mm.), qui est. bien au- dessous de celle indiquée généralement pour Scabiosæ (30 mm.) et même pour C'ontaminer (28-30 mm.). D'autre part, les taches des ailes supérieures sont, comme chez cette dernière, au nombre de quatre; la médiane étant divisée en deux. Des deux taches ainsi formées, l’interne, placée à la bifurcation de la nervure, est un simple petit point, l’autre, externe, située à l’extrémité de la cellule, est arrondie et plus grande. Ces caractères ne seraient-1ls pas particuliers à une race spéciale de notre région Mont-Dorienne ? C’est ce que je tâcherai de contrôler l’été prochain, en recherchant tout spécialement cette jolie petite Zygène, afin de savoir si cette forme est bien constante dans la localité où je l’ai découverte. En attendant d’être fixé sur ce point, il m'a semblé intéressant d'indiquer tout au moins la présence de Z. scabiosæ Scneven en Auvergne, où nul entomologiste ne l’a encore signalée. Les catalogues de A. Guillemot et de M. Sand n’en font pas mention (1). Clermont-Ferrand. G. Durour. A propos de la Limnea pereger de Draparnaud. — Dans la Faune des Mol- lusques terrestres et fluviatiles de la Principauté de Monaco et du département des Alpes-Maritimes, j'ai relaté l’existence, dans les environs de Nice, d’une Limnée que Locard, en 1890, avait eu le tort de nommer parvula, parce que ce nom avait été donné précédemment par Hazaz à une Limnée de Hongrie. Je l’ai baptisée parva, quoiqu'il existe déjà une Limnée de ce nom donné par Lea à une coquille des Etats-Unis; mais comme cette espèce est synonyme de Zimnew humailis du même auteur, d’une date antérieure, le nom que je lui ai imposé est donc acceptable. Dans son /psa Draparnaudr Conchylie, Locard, en 1895, a fait remarquer que Draparnaud, dans son atlas, avait figuré, sous le nom de Zimneus pereger jeune, une Limnée parfaitement adulte. Il lui donna le nom de parvula cité plus haut, en la décrivant sommairement d’ailleurs. Dans sa description 1l indique que l’ou- verture de la coquille en question est un peu plus petite que les demi-hauteur totale; or, si on se reporte à la figure 36, planche II de Draparnaud, où est figurée cette espèce, on constate que sa hauteur est de O0 m. 007 pour 0 m. 013 de hauteur totale; elle est donc, au contraire, plus grande que la moitié de cette hauteur totale. C’est bien le caractère que j'ai fait ressortir sur la Limnea parva que j'ai figurée pl. VII, fig. 42, dans ma Faune des Alpes Maritimes. C’est ce que je voulais spécifier. Nice. CAzIorT. Captures entomologiques à Lisieux. — Je vous signale les deux captures suivantes faites ici, en ville, il y a quelque temps : 1° un exemplaire d’Agryotypus armatus WIk. ©, hyménoptère assez peu commun, je crois; 2 un diptère kermaphrodite, la vulgaire Musca corvina F. Œ à droite, Q à gauche. Lisieux (Calvados). A. LOISELLE. 4) Le dernier auteur signale bien cette espèce, mais du département du Cher. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS,. Imp. Oberthür, Rennes— Paris (5050-13) 1er Février 1914 — Ve Série, 44° Année — N° 518 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). J'ai reçu directement quelques réponses très intéressantes aux questions lépidoptérologiques que la Feuille des Jeunes Naluralistes veut bien me per- mettre de traiter dans ses livraisons mensuelles. Je prie cependant mes hono- rables correspondants de vouloir bien adresser leurs observations à M. Adrien Dollfus plutôt qu à moi-même, pour leur insertion dans la Feuille. Elles ne manqueront pas d’être très instructives pour les Lépidoptéristes. Notamment, je prends la liberté de demander à M. le docteur Biel, de Lyon, de publier dans la Feuille les remarques très curieuses qu'il a faites non seulement sur les Papilio Alexanor, Leuconea cralægi et Anthocharis Euphenoides, mais aussi sur divers cas de parasitisme. Au Congrès Zoolo- zique de Monaco, en mars 1913, toule l'importance de la parasitologie ento- mologique à été mise en évidence et le Congrès a pris une délibération pour recommander expressément aux Naturalistes l'étude des faits de parasitisme. Déjà, à Oxford, M. le Professeur Poulton a réuni sur ce sujet spécial une documentation assez considérable: il est à désirer que cet exemple soit par- tout suivi et que ies documents obtenus soient très soigneusement conservés aussi bien dans les collections privées que dans les Musées publics, avec toutes les annotations nécessaires pour assurer la valeur des observations réalisées. | Qu'on me permette encore une remarque : plusieurs Lépidoptéristes semblent considérer comme scientifiquement acquis et presque comme indis- cutables les renseignements donnés par les Catalogues locaux. Il est essentiel de se tenir en garde contre une telle illusion. L'erreur dans les déterminations spécifiques est plus souvent la règle que l'exception pour certains catalogues qui présentent d’ailleurs les assertions les plus hasardées. Le Catalogue publié par Maurice Sand paraît nécessiter un grand nombre de vérifications et confirmations. Sans doute c’est de bonne foi que de nombreux auteurs ont commis des fautes; mais les erreurs même involontaires ne sont pas moins des erreurs et il est essentiel de se trouver averti. Vanessa Cardui, Linné. — Un papillon presque cosmopolite : d’ailleurs très migrateur; la grande émigration de 1879 venant du sud et se dirigeant vers le nord, a été constatée en maintes localités de France. Nous én avons été témoin. La Vanessa Cardui voltigeait avec Colias Edusa et Plusia Gamma; mais la Vanessa Cardui ne semblait pas s'intéresser aux espèces qui lui fai- saient compagnie et qui d’ailleurs ne volaient pas avec la même rapidité et droit vers le même but. La V. Cardui ne contournait pas les obstacles : elle 18 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. s'élevait le long des murs et des maisons, les surpassait et continuait sa course, sans se laisser détourner de sa direction. La mer n’arrêta pas le vol de la Belle-Dame. Mais, par lassitude sans doute, en traversant la Manche, beaucoup de papillons tombèrent dans l’eau. Le flot les rapporta au rivage qui se trouva tout frangé de papillons séchant leurs ailes au soleil, pour reprendre ensuite leur vol. Quelle énorme quantité de papillons, venant d'Afrique, a ainsi passé sur la France ! Les abérrations de Cardui sont rares. Je possède une forme albinisante : pallida, avec le fond des ailes, en dessus, d’un blanc rosé, prise dans les Pyrénées-Orientales, et plusieurs Ab. Elymi plus ou moins caractérisées. La Vanessa Cardui vole assez tard dans la journée, pendant les soirées chaudes de l'été. Alors que tous les autres Rhopalocères sont déjà endormis, on trouve cà et là des V. Cardui voltigeant aux dernières lueurs du jour, mais sans s'éloigner du lieu où elles ont dessein de s’abriter durant la nuit. Vanessa 10, Linné. — L'espèce manque en Algérie, aussi bien du reste que les Vanessa Urticæ et Anhopa; mais elle est répandue dans toute la France et en Angleterre. La chenille noire finement ponctuée de blanc est aussi com- mune sur les orties que la chenille d’Urticæ. J'ai pris une fois l’Ab. aveugle que j'ai appelée Belisaria ; les circonstances de cette capture démontrent l'utilité pour un Entomologiste d’avoir toujours un filet prêt et à sa dispo- sition. C'était à Cancale, en août, après une journée pluvieuse. Le temps s'étant un peu amélioré vers le soir, je sortis pour faire une promenade au bord de la mer. Je fus bien avisé d’avoir emporté mon filet, bien que les prévisions de temps et de chances de chasse, après quatre heures du soir, ne se présentassent pas favorables: en effet, j’eus la satisfaction d’apercevoir, posée sur une fleur d'Eryngium marilimum, une magnifique © de Vanessa lo dont les taches ocellées, aux quatre ailes, étaient brouiliées et presque entiè- rement disperues. Je pris aisément cette aberration superbe dont j'aurais toujours regretté la perte si le filet m'avait fait défaut. Vanessa Antiopa, Linné. — Répandue en Europe, en Amérique et en Asie; très raréfiée en Angleterre; plus commune, en France, vers le midi que dans le nord. On a obtenu par les experimentelle Studien, au moven du chauffage et du refroidissement des chrysalides, de très belles modifications. Les anciens Entomologistes de Bordeaux rencontraient assez fréquemment et sans recourir à aucun arlifice d'élevage des chenilles, la belle Ab. Hygiæa. Dans la vieille collection Auguste, que je visitai à Bordeaux, en 1862, je vis plu- sieurs spécimens de cette Ab. Hygiæa. A-t-on trouvé ailleurs, en France, dans la libre nature, des aberrations notables de la Vanessa Antiopa ? À part les exemplaires bordelais, je n’ai jamais eu occasion de voir d’autres aberrations françaises d’Antiopa. Je crois d’ailleurs que les Hygiæa, qui existaient dans les anciennes collections Boisduval, Bellier, de Graslin avaient une origine girondine. Seulement dans les cabinets entomologiques, — comme on disait jadis, — les Curieux de la nature, ainsi que les appellent Cramer et Engra- nait négligeaient trop souvent de pourvoir d’une étiquette de localité les papillons qu'ils conservaient en leurs vitrines. Malheureusement, aujourd'hui encore, bien des amateurs négligent d’étiqueter comme il conviendrait, les échantillons entomologiques qu'ils capturent ou qu'ils obtiennent par échange ou tout aütre moyen. Quelques-uns m'ont dit qu'ils avaient une mémoire très sûre et qu'ils restaient parfaitement fixés sur les circonstances diverses dans lesquelles ils avaient récolté leurs papillons. En admettant que cela soit vrai, quand arrive l’inévilable mort, tout le travail produit, souvent pendant de longues années, se trouve pour ainsi dire perdu, faute d’avoir écrit, quand M k L 1 Charles OBERTHUR. — Une Consullalion lépidoptérologique. 19 il en était temps, des indications dont Ja nécessité du reste n’est pas contes- table. Je crois très utile d'appeler de nouveau l'attention sur ce sujet important. Vanessa Polychloros, Linné. — Répandue dans toute la France et en Angle- terre. La chenille vit sur les arbres, notamment sur l’ormeau. Les Aberra- tions, dans la libre nature, sont bien rares. Au moyen des experimentell Studien, c’est-à-dire du traitement par le chaud et le froid appliqué aux chry- salides, on a obtenu des exemplaires magnifiquement variés. Il v a en Algérie une superbe race Erythromelas, Austaut, dont la couleur fauve, sur le fond des ailes, est extrêmement chaude et vive: en Corse et en Sicile, on trouve des spécimens transitionnels à Erythromelas. Il serait intéressant de savoir S'il y a en France des localités où la Vanessa Polychloros est très rare, sinon même inobservée. L'Espèce passe pour être répandue sur tout le terri- toire, sans exception, sauf dans les très hautes montagnes. Est-ce exact ? Rennes. | Charles OBERTHÜR. (A suivre). "#9 — _ — SUR L'ÉLEVAGE DE LA « VALESINA » (Argynnis paphia var. femelle). Les lépidoptéristes qui s'occupent d'espèces exotiques savent que, parmi les lépidoptères des Indes, il y a des espèces possédant plusieurs femelles distinctes. Ce polymorphisme sexuel ne fait pas complètement défaut aux espèces indigènes parce que les femelles de plusieurs d’entre elles ont la tendance de former des variétés. Ainsi l'Argynnis paphia, le gracieux papillon de nos bois, a une femelle qui se présente souvent sous deux formes différentes. L'une de celles-ci, la forme typique, est jaune et ressemble au mâle. La seconde forme, par contre, est d’un gris qui peut s’obscurcir jusqu'à une teinte très foncée. On a donné à cette jolie variété femelle le nom de Valesina parce qu'elle forme, d’après Maurice Girard, une race constante dans le Valais. C'est au point de vue de la Biologie générale que la Valesina m'a toujours intéressé. Je me demandais de quelle nature seraient ses descendants. Don- nerait-elle seulement naissance à des Valesina ou produirait-elle aussi les deux autres formes de l'espèce, c’est-à-dire les mâles et les femelles jaunes ? En 1888 j'essayai pour la première fois de résoudre le problème que je m'étais posé. Mais ne disposant que d’une seule femelle Valesina, j'ai dû m'arrêter à mi-chemin. Les quelques chenilles que j'avais obtenues de cette femelle périrent en hiver. Et ce n’est que de longues années après que, l'été passé, J'ai pu renouveler l'élevage des Valesina. En Allemagne, la Valesina est très fréquente dans les environs de Stralsund, en Poméranie, et M. le professeur Spormann, qui l'y étudie depuis douze ans, a eu l’obligeance de m'écrire qu'elle tend à devenir une forme constante près de la ville où elle égale en nombre la forme femelle typique. Elle est, par contre, plus rare vers la côte de la Baltique, ainsi que sur l'île de Rügen, où elle manque à certaines forêts. Je repris donc l'été passé l'élevage de la Valesina en me servant de douze 20 J. DEWITZ. — Sur l'élevage de la “ Valesina ”. à quinze exemplaires que M. Spormann m'avait envoyés. Aussitôt que je les eus reçus, je leur offris de l’eau sucrée qu'ils absorbèrent avec avidité. Je les plaçai alors dans une grande caisse remplie jusqu'à dix-sept centimètres du bord de terre légère et où J'avais préalablement planté des violettes sau- vages. La caisse, qui était couverte d'un morceau de gaze, fut placée contre le mur d'une serre, à un endroit que les rayons du soleil touchaient pendant une partie de la journée. J'avais en outré soin d’arroser de temps à autre la gaze, de sorte qu’une pluie tombait sur les Violettes et les Valesina. Celles-ci ne tardaient pas à déposer leurs œufs sur les feuilles et les tiges des violettes et surtout sur la partie ensoleillée de la gaze. Lorsque les derniers papillons étaient morts, j'enlevai la gaze et la remplaçai par un autre morceau de sorte qu'une partie des œufs restait sur les plantes tandis que l’autre partie se composant de plusieurs centaines d'œufs fut gardée pendant l'hiver au gre- nier. Les chenilles sortaient de l'œuf après une quinzaine de jours, mais, chose curieuse, elles restaient immobiles et ne se nourrissaient point. Des cas d'arrêt de croissance et de développement en plein été ne sont pas rares parmi les larves, œufs ou chrysalides des insectes et les lecteurs en connaî- tront sans doute plus d’un exemple. À l'approche de l'hiver, je laissai la gaze sur la caisse pour protéger les jeunes chenilles contre les attaques des fourmis, des araignées ou d’autres rapaces, la couvris de plusieurs sacs et entourai le tout d'une grande quan- lité de paille d’avoine.-Et lorsque, au mois de mars, la nature commençait à se réveiller, je plaçai la caisse débarrassée de ses enveloppes dans une serre dont la température ne dépassait pas 17° C. pendant la journée, tandis que, la nuit, le thermomètre descendait à 7° G. Les chenilles jouissaient d’une parfaite santé et commençaient à se nourrir et à se développer. Les chenilles que j'avais gardées en hiver au grenier furent élevées séparément dans les mêmes conditions que les autres. Mais des centaines d'individus qui m’avaient fourni les œufs pondus sur la gaze couvrant la cage des papillons, il ne restait qu'un nombre très restreint: la plupart en avait péri pendant l'hiver au grenier. Pour remplacer les violettes dont se nourrissaient les chenilles, j'avais préparé d’autres caisses dans lesquelles j'avais planté pour plus de commo- dité des violettes de jardin qui furent acceptées aussi bien que les violettes sauvages. Finalement les chenilles se chrysalidèrent en s’attachant avec leur extrémité soit aux plantes, soit à la gaze. La plupart d’entre elles furent détachées de leur support et mises dans des caisses placées dans la serre; un petit nombre, les derniers exemplaires, restait attaché aux violettes. Il me tardait alors de voir paraître les premiers papillons, mais ceux-ci se faisaient attendre. Le premier jour des éclosions me fournit deux femelles dont une était grise (Valesina) et l’autre jaune (femelle typique). Et comme au lendemain j'obtins deux mâles, j'étais renseigné sur la nature des descendants de la Valesina. J'omets d’énumérer les éclosions d’après les dates et je me borne à indiquer le résultat final. Les Valesina servant de sujets d'expérience me donnaient en tout 111 papillons dont 59 mâles et 52 femelles. Celles-ci se composaient de 26 femelles jaunes ifemelles typiques) et de 26 femelles grises (Valesina). La seconde femelle de l’Argynnis paphia qu'on appelle Valesina est donc capable de donner naissance non seulement à ses semblables mais encore aux femelles jaunes (typiques) et aux mâles. Il convient de dire que des expé- riences semblahles ont été faites par Edw. Jacobsen qui s’est servi des femelles du Papilio memnon, espèce indienne qui possède trois femelles diffé- rentes. J. DEWITZ. Le A 4 * n # , L le ÿ DRM, © | LS AE RES 1 J. Lacroix. — Contribulion à l'élude des Névroptères de France. 21 CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE Quatrième liste. — Variété nouvelle. Depuis la remise du manuscrit de notre troisième liste des matériaux nou- veaux sont venus s'ajouter à ceux que nous avions déjà réunis. De plus nous avons pu terminer le classement des Psocides recueillis par nous jusqu à maintenant. | | Par 2 Nous pensons donc pouvoir publier aujourd'hui une quatrième liste de Névroptères de la faune française et nous continuerons d'adopter la méthode déjà utilisée pour ce genre de travail. A. — SOUS-ORDRE DES LIOPTÈRES 1. — Section des Odonates. Nous signalerons simplement aujourd'hui la capture faite par nous, le 2 septembre 1913, de Boyeria Irene Fonsc. à Parthenay (Deux-Sèvres). Dans ce département, cette libellule n'avait encore été signalée que sur les bords de la Sèvre Niortaise, de François à Niort (1), et dans le Marais d'Amuré (2). 2. — Section des Oxynates. a) Famille des Ephémérides. * POTAMANTHUS LUTEUS L. — Au moins aussi commune que vulgala, d'après Rambur (3). EPHEMERELLA IGNITA Poda. — Cette très délicate éphémère a été trouvée à Lisieux (Calvados) par M. Loisellz. Nous-même l'avons prise dans la Forêl de l’Hermitain (Deux-Sèvres), au mois de juin. M. Gelin a pris un exemplaire Q à Juvigny (Marne) le 12 août 1913. Li est fort probable qu'elle est répandue dans toute la France. Elle a été trouvée également en Belgique, en Alle- magne (4) et en Espagne et Portugal (5). SIPHLURUS LACUSTRIS Eat. — Savoie, d’après Klapalek. LEPTOPHLEBIA MARGINATA L. — Nous avons rencontré celte éphéméride dans un envoi de Névroptères à étudier que nous a fait M. Josse. Deux exem- plaires © pris en mai au Lac de Saint-Point (Doubs). Elle est aussi indiquée de Belgique et d'Allemagne. ECDYURUS VENOSUS Fabr. — Dans notre troisième liste nous avons signalé cette espèce de Brides-les-Bains (Savoie), d'après M. W. Lucas d'Angleterre. Depuis nous l'avons trouvée dans la Forêt de l’'Hermitain (Deux-Sèvres) au mois de juin, et M. Gelin l’a prise au Puy-d’'Enfer (Deux-Sèvres) le 28 juin 1913. Elle doit d'ailleurs être répandue partout; elle a été prise également en Belgique, Allemagne, Espagne et Portugal. BÆTIS ATREBATINUS Eaton. — Nous avons pris sur le Canal de Saint-Martin, près Niort, les 12 et 14 juin 1913, des Get des Q d’un Bætis que nous avons * (1) H. GEziN. — Catalogue des Libellules observées dans l'Ouest de la France. In Mémoires de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 1908. (2) J. Lacroix. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. Première liste. In Feuille des Jeunes Naturalistes, 1912. (3) RAMBUR. — Insectes Névroptères, 1842. (4) KLAPALEK. — Ephemerida. In Die Süsswasserfauna Deutschlands, 1911. 6) R. P. Lonanos Navas (S. J.). — Neuropteros de España y Portugal, 1908. 22 J. LACROIX. — Contribulion à l'étude des Névroptères de France. rapporté à l'espèce atrebalinus d'Eaton. Nous ne connaissons pas la des- cription originale de l'inventeur de l'espèce, mais cette dernière est indiquée dans les diagnoses de M. Klapalek. De plus cet auteur donne une figure, d'après Eaton, de l'aile inférieure droite. La forme de cette dernière est bien différente du même organe chez Rhodani Pict., binoculatus L., pumilus Burm. Le R. P. Longinos Navas (1) a, tout récemment, décrit une espèce, Bætis neglectus Nav., ayant quelque affinité avec atrebalinus : cette dernière éphé- méride et neglectus, en effet, sont les seules espèces européennes à ne pas avoir cette sorte d'expansion plus ou moins aiguë à la base de la région costale de l’aile inférieure. Mais neglectus diffère sensiblement de atrebatinus par la coloration et aussi par la convexité plus régulière et plus étendue, surtout à la base, du bord costal. Nos exemplaires se rattachent bien à atre- batinus. Notons que cette espèce, quoique placée par M. Klapalek dans sés éphémérides d'Allemagne, est indiquée par lui d'Angleterre seulement. BACTIS BINOCULATUS L. — Nous signalerons encore cette espèce, très voisine de Rhodani déjà indiquée dans notre deuxième liste. Nous avons reçu quelques exemplaires de Lisieux (Calvados), capturés pendant le mois de septembre par notre collègue M. Loiselle. A Habrophlebia fusca Gurt. donnée, dans notre première liste, comme ayant été prise à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure), par M. Revelière, nous ajouterons deux autres espèces : nervulosa Eat., que nous avons capturée à La Tranchée, près Niort (Deux-Sèvres), le 8 juillet 1913, et lauta Eat. trouvée par nous dans la Charente-Inférieure, à la Métairie-à-Panier, le 8 sep- tembre 1913. M. Gelin a également pris cette espèce à Aiffres (Deux-Sèvres), le 13 juin 1913. Elle y était ce jour-là très abondante et volait en groupes compacts. b) Famille des Perlides. ISOPTERYX APICALIS Newm. — Pris aux mois d'avril et juin à Lyon par M. Riel. Cette espèce est encore citée du Portugal, d'Angleterre (2), d’Alle- magne et de Belgique (3). ISOPTERYX TORRENTIUM Pictet. — M. Gelin a pris cette espèce au Puy-d'Enjer (Deux-Sèvres), le 28 juin 1913. Nous rappelons, en passant, que le Puy- d’Enfer est un site primitif fort intéressant. Un ruisseau y coule en cascades, dans lequel vit la larve de cette espèce. NEMURA CAMBRICA St. — Pris par M. Riel près de Lyon (Rhône) au mois d'avril. Espèce citée d'Allemagne. NEMURA (AMPHINEMURA Ris.) CINEREA O1iv. — Nous avons pris cette espèce dans la Forêt de l'Hermilain (Deux-Sèvres) le 10 juin 1913. Citée aussi d’Alle- magne et de Belgique. LEUCTRA GENICULATA Sleph. — Capturé par nous dans le Marais d’'Amuré (Deux-Sèvres) le 23 septembre 1913. | c) Famille des Ascalaphides. TELEPROCTOPHYLLA VARIEGATA Klug. — Cité du sud de la France (#4). ASCALAPHUS LONGICORNIS L., var. C. NIGRUM Latr. — Cité du Limousin et jusqu’à Paris (4). (4) R. P. Loxarnos Navas (S. J.). — Notas entomologicas. 4. Excursiones por los alrededores de Zaragoza. In Bolelin de la Sociedad Aragonesa de Ciencias Nalturales, nos. 3 et 4, 1913. (@) F. J. Picrer, — Histoire Naturelle générale et particulière des Insectes Névroptères. Famille des Perlides, 1842. (3) DE Sérvs LonccraAMPs. — Catalogue raisonné des Orthoptères et des Névroptères de Belgique. In Annales Soc. Ent. Belgique, XXXII, p. 103-203, 1888. (4) R. P. LonciNos NAvaAS (S. J.). — Sinopsis de los Ascalapidos. In Publicacion de l’Institut de Ciencias, Barcelona, 1913. J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 23 d) Famille des Myrméléonides. , Nous signalerons une seule espèce non encore citée dans nos listes : Neu- roleon ocreatus Navas, de Montpellier (Hérault) (4). e) Famille des Chrysopides. NOTHOCHRYSA FULVICEPS Steph. (— Hemerobius erythrocephalus Rb.). — Rambur (2) dit, au sujet de cette espèce : « Collection de M. Serville el indiqué du midi de la France ». Schneider (3) l'indique d'Allemagne et aussi d'Angle terre, d'après Stephens. Enfin Müllel (4) écrit à son sujet : « Nous avons cap- turé ce rare insecte sur des chénes-brosses (Quercus loza Bosc.), non loin du village des Peltites-Perrières el des moulins de Champjleuri, commune des Ponts-de-Cé ». NOTHOCHRYSA ITALICA Rossi. — Schneider, dans l'ouvrage sus-indiqué, mentionne celte espèce de la Faune méridionale : « In Gallia meridionali », dit-il à la page 151. Cette espèce a encore été signalée de Crimée par le R. P. Longinos Navas (5). _ CHRYSOPA GALLICA Lacr. — Celle espèce est nouvelle pour la science et encore inédite au moment où nous écrivons ces lignes. Elle sera décrite à la Société Entomologique de France. Nous l'avons prise à Saint-Martin-de-la- Coudre (Charente-Inférieure). CHRYSOPA GRANATENSIS Ed. Pictet, var. PYRENAICA Nav. — L'espèce grana- tensis a été décrite, pour la première fois (6), sur un individu pris par Ed. Pictet lui-même dans les environs de Grenade (Espagne). Nous ne savons pas si l'espèce typique a été trouvée en France, mais le À. P. Longinos Navas, à qui nous avions Communiqué un petit exemplaire d’une Chryscpide prise à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), par M. Daniel Lucas, a créé pour lui la variété pyrenaica. Le Lype de cette forme, encore inédite au moment où nous faisons cet article, est dans notre collection. CHRYSOPA MARGINALIS Nav. — Cette espèce, décrite en 1905 par le À. P. Lon- ginos Navas (1), a été prise dans Niort même (dans les tilleuls de la place du Donjon), le 20 août 1913 par notre fils âgé de 11 ans. CHRYSOPA MARIANA Nav., var. INSIGNATA Lacr. — Cette variété, caractérisée par des points gris sur la partie dorsale de l'abdomen, sera décrite à la Société Entomologique de France. Nous l'avons capturée à Saint-Martin-de- la-Coudre (Charente-Inférieure) le 15 août 1913. CHRYSOPA DORSALIS Burm. — Celte espèce, jamais commune, a déjà été signalée. dans notre troisième liste. Nous citerons un autre exemplaire faisant partie de notre collection et pris par notre fils à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure) le 9 mai 1913. La faune névroptérique de France promet d’être, elle aussi, riche en Chry- sopides. Depuis la publication de notre première liste en 1912 nous avons déjà signalé 52 espèces et variétés appartenant à cette famille. Nous espérons que notre acharnement après ce groupe nous permettra d’en ajouter d’autres. Î) Famille des Hémérobides. | SISYRA DALEI M’. L’. — Dans une chasse que nous faisions le 9 septembre 1913 à François (Deux-Sèvres), en compagnie de notre collègue M. H. Gelin, (1) R. P. LoxarNos Navas (S. J.). — Bemerkungen über die Neuropteren der Zoologischen Slaatssammliung in München, v. 1913. j (@) RAMBUR. — Insectes Névroptères, 1842. (3) SCHNEIDER. — Symbolæ ad monographiam generis Chrysopæ. Editio major, 1851. (4) P. A. MILLET DE LA TURTAUDIÈRE. — Faune des Invertébrés de Maine-et-Loire, t. 1, 1870. (5) R. P. LoNGiIxos NAvas !{S. J.). — Insectes Névroptères de Crimée. In Annuaire du Musée Zoologique de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, ?, XVI, 1911. (6) À. Edouard Picrer. — Synopsis des Névroptères d'Espagne, 1865. (7) R. P. LonGiINos Navas (S. J.). — Notas zoologicas. Fasciculo ?. In Boletin de la Sociedad Aragonesa de Ciencias Naturales, 1905. » k À 1 2 se” , 1 10e 7 de. , SUR ’ ’ . 4 24 J. LACROIX. — Contribulion à l'étude des Névroptères de France. nous avons pu capluier un cerlain nombre d'exemplaires de cette espèce (une vingtaine) que nous trouvons généralement peu abondante aux environs de Niort. Notre compagnon, lui aussi, a pu en prendre plusieurs individus. Dalei était là plus abondante que juscala, très commune dans nos parages. SISYRA TERMINALIS Curt. — Nous signalerons aussi la capture de plusieurs échantillons de cette espèce, plus rare, au lieu dit « le Grand-Jaune », com- mune de Niort, dans un figuier sur le bord de la Sèvre Niortaise, les 18 et 19 août 1913. | MICROMUS PAGANUS L. — Cette espèce se trouvait dans un envoi d'insectes à étudier que nous à fait tout dernièrement notre très aimable collègue M. Loiselle. L’exemplaire a été pris dans un jardin à Lisieux (Calvados), le 4 juin 1902. HEMEROBIUS STRIGOSUS Lelt. — Nous avons pris un exemplaire de cette espèce à Châtelaillon (Charente-Inférieure), dans les Tamaris, le 4 juillet 1941, et un autre à Saint-Martlin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), dans les pins, au mois d'août. Le R. P. Longinos Navas (1) la cite de Mindin (Loire-Infé- rieure), dans les bois de pins, au mois de mai. BORIOMYA SUBNEBULOSA Steph. — Dans notre troisième liste nous avons signalé cette espèce de Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), d’après M. W. J. Lucas d'Angleterre. Depuis nous l'avons trouvée dans le Marais d'Amuré, la Forêt de l’'Hermitain, La Tranchée et à Niort même (Deux-Sèvres), et à Saint-Martin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), pendant les mois de mai, juin, juillet el août. SYMPHEROBIUS ELEGANS Steph. (= Mucropalpus pygmaæus Rb.). — Rambur (2) cite cette espèce comme habitant le midi de la France. Nous l'avons prise à Bessines, La Tranchée (Deux-Sèvres) et à Saint-Martin-de-la-Coudre (Cha- rente-Inférieure). Elle doit certainement être répandue sur tout le territoire français. g) Famille des Mantispides. MANTISPA STYRIACA Poda. — Dans notre troisième liste nous avons signalé la capture de cette espèce à François (Deux-Sèvres) et à Collioure (Pyrénées- Orientales), par M. H. Gelin. Nous l'avons trouvée depuis à Saint-Martin-de- la-Coudre (Charente-[nférieure), le 15 août 1913. De plus le D° P. Siepi (3) signale la capture faite par lui de Styriaca (sous le nom de pagana Fabr.) au « Plan d’Aups, région de la Sainte-Baume, à 700 mètres d’allitude... », en Provence. L h) Famille des Conioptérygides. CONIOPTERYX TINEÏFORMIS Curt., var. TRANSVERSALIS End. —- Cette forme a été établie en 1906 par M. G. Enderlein (4). Dans tineijormis typique (fig. L), à l’aile inférieure, la nervule intermédiaire (celle partant du secteur radial ou de sa branche et va tomber sur la procubitale) est effacée, tandis qu’elle est suffisamment marquée dans la variété transversalis (fig. 2). Nous avons trouvé un exemplaire suffisamment net de cette forme dans la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres), le 12 août 1913. Nous signalerons encore un autre échantillon pris à Niort, le 3 juin 1915, qui est tineiformis pur à droite el {ransversalis à gauche. Cette variation ne nous semble pas commune car nous n'avons pu la ren- (4) R. P. LonGinxos Navas (S. J.). — Sur quelques Insectes Névroptères de Saint-Nazaire et environs. In Annales de l’Associalion des Naturalistes de Levallois-Perret, 1911. (2) RamBur. — Insectes Névropières, 1842. In Feuille des Jeunes Naluralistes, n° 514, 1er octobre 1913, p. 161. (4) Dr GÜNTHER ENDERLEIN., — Monographie der Conioplerygiden, 1906. J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 25 contrer qu'une seule fois parmi un assez grand nombre de captures de celle espèce. CONIOPTERYX PYGMÆA End. — Cette espèce a été publiée pour la première fois par M. G. Enderlein, dans sa monographie des Conioptérygides, en 1906. Nous donnons, figure 3, le dessin des ailes gauches de cette espèce. Les ner- vules sous-costale et radiale aux deux ailes sont presque exactement situées l'une au-dessous de l’autre; elles forment une ligne simplement interrompue par la nervure radiale. Dans tineiformis (fig. 1) il n'en est pas ainsi. De plus, le nombre des articles des antennes est moindre dans pygmæa. Enfin, dans cette dernière espèce, le © a le pénis plus court, de forme différente el simple vers l'extrémité, tandis que le même organe, dans tineiformis, esl pourvu de deux appendices accessoires dirigés en haul. Nous avons pris un seul exemplaire dans la Forét de Chizé (Deux-Sèvres), sur un conifère, le 20 mai 1913, et quelques autres individus dans la Forêt de l’'Hermitain (Deux- Sèvres), au mois de juin, uniquement sur les conifères, assez nombreux dans cette localité. FiG. 1. — Coniopteryx tineiformis Curt. FiG. 2. — Coniopteryx tineiformis Curt., var. transversalis End. FiG. 3. — Coniopteryx pygmæa End. CONIOPTERYX PYGMÆA End., var. TRANSVERSALIS nov. — Deux exemplaires, parmi ceux trouvés dans la Forêt de l'Hermilain, présentent le caractère de transversalis (connue de sp. tineiformis). Nous ne pensons pas que cette parti- cularité ait été signalée déjà pour pygmæa. Nous donnons à cette forme, nouvelle alors, le nom de transversalis pour indiquer qu'elle a la même carac- téristique que lineiformis transversalis. Niort. J. LACROIX. (A suivre). NÉS CA LS : [AR Lé se CURE Y ès , { 27 x « n ’ v (1 26 R.-0. FRick. — Contribution à l'étude de la Flore neuchâteloise. CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE COUP-D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse) (Suite). Toujours d’après le Dictionnaire géographique suisse, voici un tableau de la quantité d’eau qui tombe par an dans quelques localités neuchâteloises : œ | Ë = E D à, Qi M LMI NES EN ENS ) 8 ES ON Der SO MR ST NES TINNOQ RIRES D = (æp) ©> — > — + — (ap) Y# GN où (eN] U cs — m4 — — — — 4 — — — e ea = £ u2 L] L LA < LL e LA L] = . L = F LA . «x L = L (#2) Se L L1 0 : AU AE Nue. LME ANS = n . y pm © — © —— + [== (au so ‘2 A a 79] [«b] . Le) ° = d g UE [ en = Ep e PAE OU Le | 9 ENONCE ä CNET É De. ND PA ie NL ENS 2 © Te) c > = = = 1 4 = A Su at en MEN ES | EE S QU ER (e] = Ÿ Ÿ me ) GS vf sé ee : LC S 1 9 > a H y Umschaw Al À! FIG. #4. Agrandissement à 15/1 de là * Là d 4 £ microradiographie du tarse du Gecko EN ps adulte de la figure 3. ee = 43 di hé hp, — Agrandissement ph:que d'une diatomée. microradiogra- FiG. 5. — Microradiographie, et son agrandissement, di palle antérieure droit: de jeune Lacerla muralis. ne FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES SUPPLÉMENT AU No 518 442 ANNÉE. — PI. IV. 1er Mars 1914. Agrandissements microradiographiques de M. Pierre GOBY Pl Li | FiG 2. “’ (Clichés de “ Umschau ”). — Agrandissements à 20/1 de microradiographies de foraminiferes (Orbiloliles, Nodosaria, ele.) Umschau F1G. 4. — Microradiographie et son agran- F1G.5.— Agrandissement à 20/1 d'une autre disseinent à 15 diamètres de foramini- microradiographie des fossiles micrcsco- fères et gastropodes microscopiques. piques de la fig. 4. F1G. 6, — Agrandissement à 20 diamètres d’une pelile partie de la microradiographie 1/1 d'une portion de feuille absolument opaque à la lumière ordinaire. 4 v 1] +. à ce L ‘ , # mn us - 4 1€ { _ . | . \ *. 4 du ‘ — Ve Série, 44° Année — N° 519 LA FEUILLE . DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Vanessa Urlicæ, Linné. — J'ai vu une fois, volant à Cancale, au bord de la mer, un exemplaire d'Urlicæ dont le fond des ailes était blanc jaunâtre. Malheureusement Je ne pus le saisir. Jamais je n'ai eu occasion de voir de nouveau dans la libre nature cette aberration Hermanni. L’Ab. Atrebalensis, Boisduval, se rencontre plus souvent. Elle est analogue à l'Ab. Testudo, de Polychloros. Au point de vue de l'altitude, on trouve Urticæ voltigeant jusque sur les plus hauts sommets. Je me souviens d’avoir observé un jour, à la cheminée du Canigou (2.785 m.), Vanessa Urlicæ, Deile- phila lineata et Pieris Callidice. Les exprrimentelle Studien ont permis d’ob- tenir de très belles variations de V. Urticæ. J'ai pris, une fois, en juin 1890, aux environs de Rennes, une Urticæ presque polaris, posée sur un buisson de troène en fleurs, en compagnie d'autres Ürlicæ de forme normale. Cette Urticæ polarisante était très facile à distinguer au milieu des autres et son aspect me frappa de suite. En Corse, la Vanessa Ürlticæ se modifie et donne la variété géographique Ichnusa. Vanessa C Album, Linné; se trouve dans toute la France, en Angleterre, en Tunisie et en Algérie. La variété F. Album est rare, mais on peut la trouver presque partout en France. La Vanessa C Album est beaucoup moins abondante que ses congénères. Vanessa Egea, Cramer. — Semble confinée à la région sud orientale de la France et s'étend vers la Russie et la Dalmatie; assez commune dans les Alpes-Maritimes où je l'ai capturée en juin. Je n'ai jamais vu d’aberralion de la Vanessa Egea; cependant l'Espèce doit varier comme sa congénère C Album. Araschnia Levana, Linné. — La carte géographique présente un des plus curieux dimorphismes saisonniers. C'est une jolie Nymphalide assez com- mune dans les localités où elle s’est fixée; mais ces localités sont restreintes, plus nombreuses dans l'Est que dans l'Ouest de la France. Je ne l'ai Jamais vue dans le Midi. La morphe printanière a le fond des ailes fauve tandis que la morphe estivale, distinguée sous le nom de Prorsa, est noire à taches blanches. La forme intermédiaire a été appelée Porima. Il serait tout à fait intéressant de connaître les stations fréquentées en France par Levana; elles sont mal connues. On trouve l'Espèce en Seine-et- Oise, surtout dans les départements du Nord et de l'Est: mais il y a de nombreuses lacunes et ce n'est guère que par colonies dispersées que Levana s'observe sur le sol français. La véritable patrie des Araschnia paraît être la frontière chinoise du Thibet. Là, on rencontre quatre espèces; trois autres habitent le Japon et 34 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. D la Sibérie. Feu Doherty avait découvert l’Araschnia Dohertyi dans les collines Naga, à Mao, sur le côté Manipur où le papillon était commun en août et septembre 1889, près de l’eau, à une hauteur de 6 à 8.000 pieds. Voici quel est le catalogue des espèces d'Araschnia actuellement connues : Prorsoides et Levanoides, Blanchard, Su-Tchuen ; Obscura, Fenton, Corée, Japon ; Burejana, Bremer, Amour ; Doris, Leech, Frontières du Thibet ; Fallax, Janson, Japon ; Davidis, Poujade-Obthr., Moupin ; Oreas, Leech, Frontières du Thibet : Doherlyi, Moore, Collines Naga ; Levana-Porima-Prorsa, Linné, Europe, Sibérie, Japon. Je serais personnellement reconnaissant aux Entomologistes français qui auraient l’obligeance de signaler, dans la Feuille, les localités où l'Araschnia Levana-Prorsa a été, à leur connaissance, authentiquement observée. Il serait, en effet, très intéressant de connaître les lieux où des colonies de l’'Araschnia se trouvent présentement fixées. Argynnis Pandora, Esper. — Magnifique Argynne répandue dans le sud de l'Europe, en Algérie et remontant le long des côtes de l'Océan jusqu’en Bretagne. Je l'ai prise aux environs de Rennes, dans la forêt de Plouharnel (presqu'île de Quiberon), dans la forêt d'Olonne (Vendée) et dans une fouie de localités méridionales. Tout récemment, j'ai fait figurer sous le n° 1919 de la PI. CCXXXV dans la Part. I du Vol. IX des Etudes de Lépidoptérologie comparée une aberration que j'ai appelée Lülicina, remarquable par la couleur d’un lilas rosé qui couvre le fond des ailes inférieures et l’apex des supérieures, en dessous. L’Ab. Lilicina (et non Lilacina, comme certains ont cru devoir corriger le nom initial) a été prise dans la forêt d'Olonne par M. Georges Durand, de Beautour, près La Roche-sur-Yon. Il est possible que l’Ab. Lilicina se trouve plus ou moins fréquente, selon les années, à : OUlonne. En effet, M. Durand croit en avoir aperçu quelques exemplaires. Chez nous, Pandora vole en juin et juillet, puis en août et septembre; les derniers exemplaires de la première génération étlosent presque au moment où l’on voit paraître ceux de la seconde. C’est un superbe papillon, lorsqu'on le voit, actif et vigoureux, voltiger parmi les pins, le long de la mer; il aime à se reposer sur les chardons en fleur et aussi sur le sable chaud. Alors il étend ses ailes qui coïncident avec le sol. II v a des années où Pandora est abondante dans l'intérieur du pays en Vendée et en Charente. Les parterres, les prés et les bois se trouvent alors très gracieusement animés par la présence de cette belle Argynne volant rapidement, avec force et se reposant volontiers sur les fleurs cultivées dans les jardins. Je possède un hermaphrodite très complet pris à Saint-Georges près Royan; le côté droit est © et le côté gauche est ©. L'Espèce suivante : Paphia donne assez souvent des hermaphrodites. Argynnis Paphia, Linné. — Répandue depuis llrlande et la Bretagne armoricaine jusqu’au Japon et récemment trouvée en Algérie, dans le Djebel-Aurès. L'Argynnis Paphia donne une forme de © à fond des ailes d’un blanc grisâtre qui a élé appelée Valesina. Où trouve-t-on Valesina ? Voilà une question entomologique intéressante et non résolue. En principe, on devrait trouver Valesina partout où habite l'Espèce; en réalité, il y à une foule de localités où Paphia abonde et où jusqu'ici on n'a jamais observé Valesina. j 1 , | ] } > : + enr vv-+ at SO de Charles OBERTHUR. — Une Consullation lépidoptérologique. 3) L'Argynnis Paphia donne dans la Nature des aberrations quelquefois superbes. On en obtient aussi de fort belles au moven des experimentelle Studien par le traitement des chrysalides avec les températures froides ou chaudes. J'ai donné aux pages 205 et 206 du volume IT des Etudes de Lépidopté- rologie comparée d'assez longs détails sur les variations et aberrations de l'Argynnis Paphia que je suis parvenu à connaitre. En Corse et en Provence, on trouve une variété que Bellier de la Chavi- gnerie a appelée : immaculala; en Algérie, c'est la var. Dives qui remplace la forme ordinaire de l'Europe. La plus belle variété est sans doute celle qui a été découverte au Caucase septentrional et qui a été désignée, par Serge Alpheraki, sous le nom de Argyrorrhytes. Les ailes inférieures en dessous, sont largement argentées, avec la bordure marginale d'un brun violacé un peu doré. Je possède un seul ©; 1l paraît que cette variété nouvelle est plus ou moins accentuée et que certains individus présentent un aspect extrêmement riche. Argynnis Aglaja, Linné. — Le nacré, comme dit le Père Engramelle, habite les plus hautes prairies comme les pelouses rasées par les vents marins et les falaises battues par les flots de ia Manche et de l'Océan. On la trouve assez abondante, à peu près partout dans les bois, les champs, les montagnes et les plaines et depuis ie Finistère jusqu’en Chine. Les aberrations par mélanisme sont nombreuses. Plusieurs fort belles ont déjà été figurées par divers Iconographes. Il y a aussi les aberrations par confluence des taches nacrées sur les ailes inférieures, en dessous. J'ai cherché à savoir où l’Argynnis Aglaja n'avait pas encore été observée en France. Jusqu'ici, il semble qu’Aglaja ne fait défaut nulle part. Cependant je nai pas reçu à cet égard de réponses, relativement à la Picardie et à l'Artois. Je pense que l'Argynnis Aglaja se rencontre dans ces deux provinces comme ailleurs. En Algérie, Aglaja est remplacée par Auresiana surtout abondante dans le Djebel-Aurès. D'après le Docteur-Professeur Reverdin qui a fait l'examen comparalif des genitalia, Aglaja et Auresiana sont spécifiquement distinctes, tandis que Paphia-Dives présente les mêmes genitalia que la Paphia euro- péenne. Rennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). ‘ APPLICATIONS NOUVELLES DE LA RADIOGRAPHIE À L'HISTOIRE NATURELLE LA MICRORADIOGRAPHIE DE M. Pierre GOBY Du premier jour où un heureux hasard — de ces hasards qui n'arrivent qu'à ceux qui savent les préparer et an profiter — révéla à Rœntgen l’exis- tence de certaines radiations qui, agissant sur la plaque photographique à la manière de la lumière ordinaire, traversaient avec facilité des épaisseurs de substances qui arrêtaient celle-ci, l'on songea à utiliser cette propriété remarquable pour étudier, comme par transparence, l’intérieur invisible des corps les plus divers et fixer par ombres portées l'image des différenciations dues à l’inégale perméabilité des organes. * SUR À 127% « "he - 36 D' A. GUÉBHARD. — La Microradiographie de M. Pierre Goby. Mais l'étude du corps humain devait primer toute autre et les précieux résultats médicaux dus à cet auxiliaire inespéré du diagnostic et de la (hérapeulique accaparèrent d'abord l'attention par leur côté utilitaire, au détriment des applications de science pure. On compte celles-ci, et cela n'a rien de bien étonnant, car la pratique des rayons X n’exige pas seule- ment une installation, mais aussi des connaissances spéciales, de physicien plutôt que de naturaliste, le premier n’apportant habituellement que son habileté technique et l’autre plutôt enclin au seul usage du microscope. Aussi faut-il savoir un gré tout particulier au jeune radiographe grassois, M. Pierre Goby, de ne pas s'être laissé éblouir par le grand succès (médaille d'or, la plus haute récompense de la section !) qu’eurent à l'Expo- sition internationale de Marseille, dès 1908, à cause de leur perfection et de l'heureux choix des sujets, ses premières radiographies scientifiques, mais de n'avoir cessé de rechercher des méthodes nouvelles à mettre au service du groupe sympathique de naturalistes avec lequel il frayait. Frère d'un géologue, après S’être fait un jeu de radiographier, avec une grande finesse de détails, des coquilles fossiles aussi bien que les vivantes, il affronta la difficulté, réputée insurmontable, de l'examen) intérieur de grosses pièces minérales, amimonites, échinides de grande taille, tels que les beaux Clypéastres de Vence; et ce fut un véritable événement que de voir l’éminent échinologue qu'est M. J.-M. Lambert pouvoir faire, sur une Simple épreuve exécutée par M. Pierre Goby, l'anatomie détaillée d’un Cly- peaster laganoides Agassiz. (4). Sans doute il fallut, pour cela, que i'endosquelette fossilisé se trouvât intact et que la gangue gréseuse de petits grains quartzeux fût sufi- samment homogène pour se laisser traverser comme verre au soleil. Mais encore fallait-il que lopérateur sût trouver, parmi la gamme variée des rayons émis par l’ampoule, ceux qui, susceptibles de traverser la silice sableuse, se laisseraient assez différencier par là carapace spathique pour donner des ombres nettes, sous des épaisseurs variant depuis le tranchant du pourtour jusqu'aux 20 */* de hauteur à l’apex. Problème peu facile, appa- remment, puisque maints spécialistes en renom, v ayant échoué, répan- dirent le bruit que l’heureux résultat de M. Pierre Goby était tout exceptionnel, dû seulement à l’excellence de l'échantillon essayé. Or, nous avons de nos veux vu la même excellence de radiographie obtenue pour trois ou quatre autres Clyvpéastres, de plus en plus épais, dont nous en reproduisons l'un (pl I, 1) pour l'édification des plus sceptiques. Evidemment, où il ny à rien, la radiographie perd ses droits : mais ses réponses, même négatives, peuvent encore avoir leur intérêt, et il est indéniable que l'ingéniosité de M. Pierre Goby a de beaucoup. élargi les limites du champ d'interrogation. Celles-ci demeurent cependant subordonnées à la force de pénétration réalisable expérimentalement pour les rayons investigateurs. Aussi est-ce dans une direction quasiment opposée, que M. Pierre Goby a encore mani- festé son ingéniosité novatrice en s’attaquant aux très petits objets qui, par leur extrême perméabilité aux rayons X, semblaient a priori ne devoir donner jamais sur la plaque photographique que d'inultilisables taches noires. Ne pourrait-on, en alténuant le plus possible la force de pénétra- lion de ces ravons, et en la proportionnant, en toutes circonstances, à l'obstacle offert, c'est-à-dire en la choisissant juste assez supérieure à celle de la lumière blanche pour traverser les premiers écrans mais non les autres, arriver à obtenir des plus petits objets des radiotypes directs sufli- samment détaillés pour donner, par projection ou par examen microscopique, (1) Etude sur les Echini'es de la Mollasse de Vence, Annales Soc. L., Sc. el À, des Alpes- Marit., t. XX, p. 1-64, 1( pl.; v. p. 57-61 et pl. X. D' A. GuÉBHARD. — La Microradiographie de M. Pierre Goby. 37 des images très agrandies, susceptibles d’être étudiées avec la plus grande facilité ? Du coup rentreraient dans le domaine de la radiographie tous ces objets qui « tributaires du microscope par leur petitesse, lui échappent par leur opacité, à moins d'être sacrifiés au procédé des coupes, souvent long et coûteux, toujours indirect et destructif (1) ». Or c’est à quoi a réussi, au delà de toute espérance, la création d'un appareil (fig. 1) qui permet de n'utiliser, s'il le faut, que des rayons aussi mous que possible « ultra-mous », comme les appelle M. Pierre Goby, qui en règle la marche de manière à fournir, dans la limite où le permettent les reliefs de l’objet lui-même et le grain des plaques photographiques, des « microradioltypes » assez nets pour pouvoir donner des « macroradio- grammes » considérablement agrandis. C'est ce qu'attestent les planches annexées à cet article, montrant une petite partie des très intéressants documents obtenus dans les branches les plus diverses de l'Histoire naturelle. Les fig. 1 à 5 de la pl. IV montrent, à des agran- dissements de 45 à 20 diamètres, l'intérieur de petits foraminifères et gastropodes, dont les micro- radiogrammes 1/1 donnent la grandeur réelle et dont l'étude externe eût été seule possible au microscope. De même pour les dratomées, pl. IT, fig. 6. Quel est l’anatomiste capable de montrer avec la clarté et la rigueur des fig. 1, pl. Il, et 4, 5, pl. IT, lostéologie minuscule révélée par la dissec- tion purement oplique des microradiogrammes 1/1 ? La photographie ordinaire pourrait-elle, après avoir donné les plus fins détails de la nervure d’une aile de papillons (2), faire voir toute la structure d'une petite extrémité d'antenne, avec la netteté de la fig. 2, pl. IT? (3). Et d’autres rayons que les rayons ultra-mous, tels que les manipule M. Pierre Goby, eussent-ils fourni, d'insectes desséchés, des vues aussi finement détaillées que celles de la pl. 1, fig. 2? Ceei n’est plus, à proprement parler, de la microradiographie, puisqu'on se contente de la grandeur naturélle. Mais c’est la microradiographie encore qui à pu fournir à un botaniste, passé maître en phyllographie, la solution d'un cas qui avait résisté à ses plus expertes tentatives : des détails d’inner- valion interne cachés dans l'épaisseur d'une feuille opaque à tous les rayons photogéniques, mais dont il a suffi de microradiographier la petite portion 1/1 pour obtenir, de la minuscule fraction entourée d'un gros trait, le bel agrandissement de la fig. 6, pl. IV. Même des tissus relativement transpa- renis à la lumière, mais insuflisamment différenciés pour rien donner par la photographie ordinaire, ont, à M. Pierre Goby, fourni des résultats notables. Nous ne voudrions pas faire d’'indiscrétion, ni déflorer une publication sensationnelle; mais nous ne pouvons nous retenir de mentionner que nous avons vu des microradiophies d'embryons d'oiseaux polaires tout à fait sug- gestives. RICE É (1) Pierre GoBy, Une application nouvelle des rayons X, la Microradiographie, C. R. de l'Acad. des Sciences, t. 156. p. 686 (3 mars 1913). (2) Pierre GoBy, La Radiographie des insectes réalisée avec les rayons X ultra-mous, Bul- letin des Naturalistes de Nice et des Alp.-Marit. (Séance du 4 juillet 1912). — Applications nouvelles de la Microradiographie à l'Entomologie, ibid., 21 janvier 1914. (3) Pierre GoBy, La Microradiographie. Ses applications à l'anatomie végétale, Bull. Soc. Natur. A.-M., 5 juin 1913. — Bull. Soc. fr. de Photographie (3), IV, 1913, p. 310. 40 ODA + * 38 DA. GUÉBHARD. — La Microradiographie de M. Pierre Goby. Il n’est, en réalité, presque pas un domaine de la science qui ne puisse tirer profit de ces méthodes nouvelles d'utilisation des rayons X. Et qui sait même s'il n'en sortira pas quelque application industrielle ? Jusqu'ici l'ingé- nieux inventeur s'est tenu gracieusement à la disposition des naturalistes. Ils ne manqueront pas de s'intéresser vivement aux résultats obtenus. et d'en préparer d’autres. D' Adrien GUÉBHARD, À. F. M. LE ‘ SITARIS SOLIERI ” PECCHIOLI Le 9 juin 1910, aux environs de Mascara, dans une colonie d’Anthophores où nichaient côte à côte deux espèces de petite taille, et-assez voisines comme aspect : Anthophora talaris Pérez et A. albigena Lep., en recherchant des Hornia nymphoïdes Escal. que je venais de découvrir précisément dans cette station, je trouvai deux pseudonymphes absolument identiques. Je crus pou- voir alors les attribuer au Sitaris muralis Foerst (1). L'une d'elles effective- ment donna un Silaris muralis ©, le 21 septembre 1910 : mais de l’autre sortit deux jours après, le 23 septembre, un Sitaris © ayant une livrée toute différente, dont les caractères correspondaient exactement à la description de la femelle du Silaris Solieri Pecchioli (2). Je vérifiai au microscope que mon sujet avait bien les crochets supérieurs des tarses garnis de dents sur toute leur longueur, alors que le S. muralis présente à peine une ou deux dents au crochet supérieur presque entièrement lisse. Il s'agissait donc bien d'un S. Solieri et non d’un exemplaire immature ou aberrant du S. muralis. Le Sitaris Solicri est une espèce des régions méridionales de l’Europe ; il a été pris dans le midi de la France, en Italie, en Grèce. Je ne crois pas qu'il ait été jusqu'ici signalé en Algérie. Lucas ne le mentionne pas dans son Exploration, non plus que Fairmaire et Coquerel dans leur Essai sur les Coléoptères de Barbarie; le D' Chobaut (Voyage chez les Beni-Mzab), X. Thi- riat (Faune entomol. du Sud de la Kabylie), Kobelt et Von Heyden (Zusammen- stellung der von H. W. Kobelt milgebrachten Coleopteren), M. Pic (Excursion entomol. dans la prov. d'Oran, 1895) n’en parlent pas davantage. C'est du reste le seul spécimen que j'en aie rencontré Jusqu'à présent. Ce sujet était fort vif, et au moment où je l’observais, — il était environ quatre heures, — pour voir s’il rejetterait son méconium, il s’envola vers une fenêtre qui heureusement était fermée. Repris contre le rideau, il m'échappa encore une fois quelques secondes après. Je le rattrapai, et devant ses tenta- lives réitérées pour prendre son vol, je dus l’incarcérer. Get insecte, d'autre part, savait très bien faire le mort, en repliant sa tête et ses pattes. Le soir, après souper, je mis auprès de cette femelle le Sitaris muralis Œ éclos depuis 48 heures de la pseudonymphe trouvée le même jour dans la même colonie. Ce mâle avait fécondé le jour de son éclosion une grosse femelle de son espèce qui effectua sa ponte quelques heures après, preuve (1) Pour tout ce qui concerne le Silaris muralis, voir J.-H. Fabre, Souvenirs entomologiques. 2e série. On pourra consulter aussi mon travail : Notes sur le Silaris muralis (Bull. de la Soc. d'Hist. nat. de l'Afrique du Nord, 1910). 2) Pecchioli, Description d’une nouvelle espèce de Sitaris, in Annales Soc. ent. Fr., t. VII (1839),°-p. 527, pl. XVIII, n° Il. LÉO. : Le D' Auguste CRos. — Le “ Sitaris Solieri ” Pecchioli. 39 qu'il s'agissait bien d'un) S. muralis. Dès que les deux insectes furent en présence, il y eut une tentative d'accouplement, qui parut atteindre son but: mais l’union sexuelle ne dura qu'un temps très court. Le coït fut sans doute incomplet, en tout cas inopérant, car cette femelle ne pondit pas. Le 24 sep- tembre je plaçai à côté d'elle un autre mâle de Silaris muralis qui ne parul y prêter aucune attention. C’est donc la démonstration de la différence des deux espèces. Cette femelle mourut le 28 septembre, n'ayant vécu que cinq Jours, alors que l'existence du S. muralis se prolonge pendant un temps beaucoup plus considérable, environ une quinzaine de jours, ainsi que je l'ai constaté. Cela rapproche au contraire le S. Solieri du S. rufipes Gory que je n'ai pu garder vivant en captivité au delà de # ou 5» jours. On ne sait pas grand'chose des mœurs du Silaris Solieri. Pecchioli, au mois d'octobre 1833, pour la première fois, en captura deux exemplaires (mâle et _ femelle) sur une tige de romarin. Quelques années plus tard, en septembre 1838, il retrouva plusieurs sujets des deux sexes sur la même plante, à proxi- mité d’un mur, près de Pise, en compagnie du $S. muralis. « Dans l'espoir » de surprendre leur accouplement, dit-il, je ramassai et gardai un certain » nombre de Jours plusieurs individus des deux espèces réunies dans un » même lieu, mais ce fut inutilement; ne perdant pas cependant de vue ma » plante, je parvins à surprendre plusieurs accouplements, dans lesquels je » reconnus avec une grande satisfaction que les deux espèces ne S'élaient pas » mélangées. » Comme Pecchioli, M. Félix Ancey (1) {alors au Beausset, Var) a trouvé auprès de sa résidence le S. Solieri en compagnie du S. muralis en septembre et octobre (1909), sur des fouffes de romarin. Dans une de ses lettres 11 me précise que les Sitaris étaient bien vivants, mais qu'ils avaient dû s'’accoupler déjà, et erraient à l'aventure avant de trépasser, car ils étaient immobiles el ne se recherchaient pas. « Il y avait là, dit-il, les deux sexes de l’une et de » l’autre espèce et il en a été capturé 8 ou 10 en tout; cela sur la lisière d'un » bois de pins d'Alep, à l'exposition du midi. Dans cette localité je prends » chaque printemps, dès le mois de mars, plusieurs espèces d’Anthophores. » Cet insecte aime donc à se reposer sur les plantes, particulièrement sur les romarins. Notons en passant que cette Labiée pousse en assez grande abondance près du point où j'ai découvert ma pseudonvmphe. Or, je trouve dans le Trailé d'Entomogic de Maurice Girard (t. 1, p. 628) l'indication sui- vante au sujet du S. Solieri : « Audouin rapporte avoir observé près de Pise » ses œufs déposés sur des romarins, agglutinés entre eux et éclosant. » Après ce que J'ai fait connaître de la ponte du $S. rujipes Gorvy (2), cette obser- vation n'a pas trop lieu de nous surprendre, et la constatation faite par Pecchioli, non seulement de la présence du S. Solieri, mais encore de son accouplement sur les romarins semble la corroborer. Je regrelie de n'avoir pu consulter le travail original d’'Audouin, où est relaté ce fait intéressant, el de n'avoir pu notamment vérifier si l'éclosion s’est produite en automne, el si les larves ont été étudiées et suffisamment caractérisées pour être assuré qu'il n’a pu y avoir confusion. Si l'observation d'Audouin est exacte, elle semblerait indiquer que cet insecte a des mœurs fort semblables à celles du S. rufipes, tout au moins en ce qui concerne la ponte. D'autre part j'ai reçu le 17 octobre 1910 en communication la pellicule de la pseudonymphe d’où est sorti à Toulon, chez M. Félix Ancey, le 22 sep- (1) Je renouvelle ici mes sincères remerciements à M. Félix Ancey pour les renseignements et les précieux matériaux qu'il a eu l'amabilité de me communiquer. (@) Voir mon travail sur le Sitaris rufipes Gory, in Feuille des Jeunes Naluralisles, 1913. 40 D' Auguste CROS. — Le “ Sitaris Solieri ” Pecchioli. tembre 1910, un Sitaris Solieri d'une cellule d'Anthophora fulvitarsis Brullé (— personata Erichs.). Cette enveloppe était intacte, sauf la déchirure obliga- toire à l'extrémité céphalique, déchirure transversale avec une petite fente dorsale. Elle était absolument identique à celle du S. muralis : l'enveloppe de la pseudonymphe formée par la dépouille de la 2° larve avait disparu sur cette pièce (1); la pellicule pseudonymphale ronde, de couleur jujube, avait onze millimètres de long sur cinq de large. On y distinguait tres nettement la division en segments. Le masque céphalique resté intact, la déchirure ayant porté au-dessus, était diflicilement descriptible, tant les vestiges des pièces buccales et antennaires étaient serrés, exactement semblables du reste à celui du S. muralis. J'ai compté un stigmate mésothoracique et huit stigmates abdominaux, dont le dernier (le 9°), peu visible, rudimentaire, les autres très gros, en relief. On apercevail par transparence des fils trachéens courant d'un stigmate à l'autre. Sur les segments thoraciques, de chaque côté, trois petits boutons représentaient les pattes vestigiaires. À l'extrémité postérieure, on voyait par transparence à l'intérieur, une petite masse sombre qui ne pouvait être formée que par les dépouilles tassées de la 5° larve et de la nymphe. Ce sujet, provenant d'une cellule d’une Anthophore de grande taille, a donné aussi une dépouille bien supérieure à celle de lexemplaire que j'ai obtenu, et qui s’élait développé chez une petite espèce d'Anthophore. En résumé, si l’on admet comme authentique l'observation d’Audouin, le Sitaris Solieri aurait des mœurs comparables à celles du S. rufipes, en raison de la ponte sur une plante, et une évolution analogue à celle du S. collelis Mayet (2), par rapport à l’époque du développement de la larve, qui selon toute probabilité aurait lieu en hiver; en effet, il n’est guère vraisemblable que les œufs ou les larves qui en sortent, restent exposés aux intempéries sans aucun abri pendant tout l'hiver. Les triongulins, après leur éclosion, doivent se fixer aux Anthophores qui visitent les romarins et se faire ainsi véhiculer dans les cellules de ces hyménoptères, où ils subissent la série des transformations ordinaires des Sitaris: la présence de leurs pseudonymphes identiques à celles du S. muralis dans les cellules des Anthophora fulvitarsis (Toulon) et À. {alaris (Mascara), nous indique suffisamment leur genre de vie. Qu'on me permette de noter en passant la coïncidence de l'apparition de deux Sitaris Solieri à 24 heures d'intervalle sur les deux rives opposées de la Méditerranée, l’un à Toulon le 22 septembre 1910, l’autre à Mascara le 23 septembre 1910. De quatre espèces de Silaris dont les mœurs sont connues, deux effectuent donc leurs pontes sur les plantes (S. rufipes, S. Solieri) ; les deux autres déposent leurs œufs dans les galeries des Hyménoptères (S. muralis, S. col- letis). Mais les larves issues de ces diverses espèces se comportent bien diffé- remment; les unes se développent aussitôt, soit pendant l'hiver (S. calletis el sans doute aussi $. Solieri), soit au contraire en été (S. rujipes) ; les autres (S. muralis) présentent ce phénomène remarquable, qu'écloses à la fin de l'automne, elles sommeillent pendant six mois sans prendre aucune nourri- ture, attendant pour se développer la venue du printemps. Cela nous montre combien les mœurs peuvent varier d’une espèce à l’autre, dans les genres les plus homogènes; cela nous apprend également le danger qu'il peut y avoir à généraliser trop vite quand on est sur le terrain de la biologie. Mascara. D' Auguste CROS. (1) Elle existait sur ma pseudonymphe. @) Valery Mayet, Mœurs et métamorphoses du Silaris colletis, Annales Soc. ent, France, 5e série (1875), J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroptères de France. 41 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES NÉVROPTÈRES DE FRANCE (Fin). i) Famille des Psocides. Les Psocides sont de très petits Névroptères habitant généralement le feuillage des arbres et arbustes. Quelques espèces vivent dans nos maisons : dans les livres, les vieux papiers et surtout les collections de plantes el d'insectes qu'elles semblent affeclionner et dans lesquelles elles peuvent commettre d'assez sérieux dégâts. C'est un groupe très intéressant sur lequel nous ne saurions trop insister. Nous demeurons convaincu, en effet, que la faune névroplérique de France doit être riche en Psocides. Jusqu'à maintenant nos recherches, sur leur compte, n'ont porté que sur deux départements (Deux-Sèvres et Charente- Inférieure) et, du mois de juillet 1912 en novembre 1913, nous avons pu déjà trouver vingl-cing espèces actuellement classées. Ce nombre peut sembler, au premier abord, peu élevé; mais qu'on se souvienne que, pour ces bestioles, nous. avons dû compter seulement sur nous et n'avons pu explorer, dans Île laps de temps indiqué plus haut, que quelques points de deux départements: si, à cela, on ajoute que nous n'avons bien certainement pas tout pris dans cette zone restreinte, on conviendra alors que le nombre 25 est déjà respec- table. Nous voudrions recommander à nos collègues la capture de ces petits Névroplères. Sans doutc nous nous efforcerons, par nous-même, de les chasser sur divers points de notre terriloire, mais quelques régions pour- raient n'être jamais visitées par nous et demeurer alors inexplorées à ce point de vue. Nous reconnaissons volontiers que la recherche des Psocides n'intéresse réellement que celui qui s occupe des Névroptères, mais quelques entomolo- gistes peuvent, sans un grand effort, recueillir ces insectes : il v a ceux qui collectionnent tous les groupes el aussi les coléopltéristes et les orthoplé- ristes qui, par leurs modes de chasse, doivent, bien certainement, prendre des Psocides. Les chasses au fauchoir et au parapluie (cette dernière surtout pendant l'arrière-saison : septembre, octobre, novembre...) sont les plus efli- caces el peut-être les seules à utiliser pour ces bestioles. Nous dirons même que l'emploi du fauchoir {il faut alors faucher principalement dans le feuillage des arbres et des arbustes) nous semble donner les meilleurs résultats. Or, si Je ne m abuse, nos collègues, les Coléopléristes, utilisent souvent cet ins- trument. Nous faisons donc auprès d'eux un appel chaleureux. Pour un œii non exercé les Psocides peuvent quelquefois ètre confondus avec certains Hémiptères : les ailes ont, en effet, quelques lointaines aflinités; mais on arrive très vite et sans peine à les différencier, même à l'œil nu. En tout cas un simple et rapide examen de l'appareil buccal, à la loupe, suffit à faire la séparation. Les Psocides ont quatre ailes, mais quelques femelles sont aptères ou possèdent des ailes rudimentaires. PSOCUS LONGICORNIS F. — Nous n'avons rencontré ce Psoque qu'une seule fois (un seul exemplaire), à François (Deux-Sèvres), le 9 septembre 1913. De Selys Longchamps le dit commun en Belgique. PSOCUS NEBULOSUS Steph. — Assez commun dans notre région : Forét de l’'Hermitain, La Tranchée près Niort (Deux-Sèvres), au mois d'août et d'oc- tobre ; Saint-Marlin-de-la-Coudre et Jonzac (Charente-Inférieure), en juillet, août et septembre. PSOCUS MORIO Latr. — Nous rapportons à cette espèce un individu pris 42 J. LACROIX. — Contribulion à l'élude des Névroptères de France. près Niort le 8 septembre 1912. Ses ailes sont entièrement enfumées et la nervulation n’est nullement bordée de brun. Psocus SEXPUNCTATUS L. — Nous l'avons capturé dans le Marais d’'Amuré (Deux-Sèvres), le 23 septembre 1915, à Châtelaillon et à Royan (Charente- Inférieure), au mois de juillet. PSOCUS QUADRIMACULATUS Latr. — Plusieurs exemplaires à Mort et environs (Deux-Sèvres), en août el octobre, et à Jonzac (Gharente-[nférieure), en juillet. Millet, dans sa faune du Maine-et-Loire, cite cette espèce comme appartenant à celte région. AMPHIGERONTIA BIFASCIATA Latr. — Niori et environs (3 exemplaires), en août et octobre. Citée par Millet du Maine-et-Loire. STENOPSOCUS IMMACULATUS Steph. — Cette espèce, signalée comme com- mune en Belgique, l'est également dans notre région. Nous l’avons prise sur divers points des deux départements signalés, pendant les mois de juillet, août, septembre et décembre. Il est fort probable qu'on doit trouver imma- .culalus en octobre et novembre. STENOPSOCUS STIGMATICUS Imh. — Nous avons fait connaissance avec cette espèce pendant noire excursion à françois (Deux-Sèvres), le 9 septembre 1913. Nous avons pu capturer également {rois échanüllons seulement dans le Marais d'Amuré (Deux-Sèvres), le 23 du même mois. Stligmaticus, à François, nous a semblé beaucoup plus abondant auprès de la rivière et diminuait en nombre lorsqu'on s’en éloignait pour aller sur les coteaux. M. Gelin qui nous accompagnait en à pris, lui aussi, plusieurs individus. L'espèce, dans cctte localité (François) el à cette époque était très com- mune. Citée de Belgique par de Selys comme commune en juillet, août et septembre, surtout sur les chênes et les châtaigniers. Nous l'avons prise à François, surtout sur les vergnes et les saules qui poussent auprès de la rivière. Comme Stenopsocus immaculatus Steph., stigmalicus présente des ano- malies assez fréquentes dans le système de nervulation; elles seront étudiées dans un article spécial. GRAPHOPSOCUS CRUCIATUS L. — Très jolie espèce qui ne se fait pas remar- quer par sa rarelé. Elle pullule, au moins dans notre région. On la trouve partout : dans tous les terrains, les lieux secs, les marais, les 1ardins, les bois, les forêts el sur toutes les essences qui poussent dans notre zone, y compris les pins, sapins el les châtaigniers. De plus nous possédons des exemplaires de tous les mois de l’année, janvier excepté, mais nous demeu- rons convaincu que celte petite lacune doit être facile à combler. On pourrail croire que les individus des mois de novembre, décembre et février sont plus ou moins engourdis, inactifs par conséquent et immobiles dans quelques feuilles sèches enroulées ou dans les arbres verts. Il n’en est rien : Graphopsocus crucialus est toujours active et son activité ne se borne pas seulement à courir, voler et se nourrir; elle S'accoupie, pond, éclôt, passe de l’état de nymphe à celui d'imago, et d'immature tout d’abord devient défi- nitivement adulte. À l'appui de ce que nous venons de dire, nous rapporterons un seul fait nous ne donnerons pas l'observation dans son entier pour ne pas empiéter sur des travaux futurs) : le 24 décembre 1912 nous recueillions un assez grand nombre d'exemplaires de celle espèce ; parmi eux se trouvaient quelques femelles à l'abdomen gonflé. Une de celles-ci fut introduite seule dans un tube de verre. Elle nous donna une ponte (12 œufs) que nous conser- vâames. L'éclosion commença le 30 janvier 1913 pour se terminer complète- ment le 1% février de la même année. Notons que ces œufs furent laissés toujours dehors et exposés au nord, hs J. LACROIX. — Contribulion à l'étude des Névroptères de France. 43 RE ——————————————…————…— Enfin nous dirons que s’il n’est pas toujours possible de constater, en plein mois de décembre, la ponte de crucialus (ce qui est, à notre sens, un signe d'activité réelle) et l’éclosion à la fin de janvier, il est plus facile de capturer des larves à tous les degrés de développement, d'assister au déploiement des ailes, c’est-à-dire au passage de la nymphe, toujours active, à l’insecte parfait d’abord immature, aux nuances très pâles, aux ailes absolument incolores (fait intéressant à signaler chez cet insecte assez orné) el de voir peu à peu apparaître les taches. PERIPSOCUS SUBPUPILLATUS M’. L’. — Nous possédons seulement trois exemplaires de cette espèce très ornée pris à Bessines, dans la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres) et à Saint-Marlin-de-la-Coudre (Charente-Inférieure), en juin, août et novembre. PERIPSOCUS ALBOGUTTATUS Dal. — Trois échantillons capturés à Sainte- Pezenne (Deux-Sèvres), à Jonzac et à Saint-Marlin-de-la-Coudre (Charente- Inférieure), en juin, juillet el novembre. Notre collègue M. Gelin a pris un exemplaire à François (Deux-Sèvres), le 20 septembre 1913. PERIPSOCUS PHÆOPTERUS Steph. —— Cet insecte est cité comme rare en Belgique par notre éminent maître le À. P. Longinos Navas. Nous l'avons trouvé abondant dans la zone indiquée plus haut : environs de Niort, dans la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres), à Chätelaillon, à Jonzac et à Saint-Martin-de- la-Coudre {Charente-Inférieure) pendant les mois de juin, juillet, août, sep- tembre, octobre et novembre. ECTOPSOCUS LIMBATUS Navas. — Cette espèce a été décrite pour la première fois par le À. P. Longinos Navas en 1908 (1). Nous trouvons abondamment limbatus dans notre région, sur toutes les essences et dans tous les milieux. Nous l'avons prise jusqu'à maintenant pendant les mois de février, mars, juin, juillet, août, septembre, octobre et novembre. Pendant tout ce temps elle est très active et on rencontre des individus immatures et des larves à tous les degrés de développement. Limbatus est aussi abondant que cruciatus et nous nous souvenons en avoir fait tomber, en plein mois de novembre 1912, des milliers dans notre para- pluie, à Sainte-Pezenne près Niort. PTERODELA I'EDICULARIA L. — Petite espèce que l'on trouve sur les arbres et Jusque dans les maisons. Nous l'avons capturée à Niort el environs, dans la Forêt de Chizé, le Marais d'Amuré (Deux-Sèvres) et à Saint-Marlin-de-la- Coudre (Charente-Inférieure), en août, septembre et octobre. CÆCILIUS FUSCOPTERUS Latr. — Nous avons rencontré ce beau Psocide dans le Marais d'Amuré, à Sainte-Pezenne, dans les Forêts de Chizé et de l’'Hermitain (Deux-Sèvres) et, en très peu d'exemplaires, à Saint-Martin-de- la-Coudre (Charente-Inférieure), en juillet, août, septembre et octobre. CÆCILIUS FLAVIDUS Curt. — Espèce très commune et répandue. Nous l'avions déjà signalée dans notre première liste. Nous l'avons trouvée pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre, octobre et novembre. Flavidus est sujet à de fréquentes anomalies dans le système de nervulation. CÆCILIUS BURMEISTERI Brau. — Espèce peu commune. Deux exemplaires que nous avons capturés dans la Forêt de Chizé (Deux-Sèvres) et à Royan (Charente-Inférieure) en juillet et septembre. CÆCILIUS OBSOLETUS St. — Nous trouvons abondamment cet insecte : Niort et ses environs, Forêts de Chizé et de l'Hermitain (Deux-Sèvres), Royan, Saint- Martin-de-la-Coudre (Gharente-Inférieure), en avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre. (1) R. P. LoxGIxos Navas. — Neuropteros nuevos de la fauna Iberica. In Aclas y Memorias del Primer Congreso de Naturalistas Españoles celebrado en Zaragoza, 1908. 4% J. LACROIX. — Contribution à l'étude des Névroplères de France. TRICHOPSOCUS HIRTELLUS M’. L’. Espèce également commune dans la zone sus-indiquée. Nous l'avons prise à Niort, en abondance, et dans les envi- rons, dans la Forêt de l'Hermilain, le Marais d’Amuré (Deux-Sèvres), à Saint- Martin-de-la-Coudre et à Royan (Charente-Inférieure), pendant les mois de juin, juillet, août, septembre, novembre et décembre. MESOPSOCUS UNIPUNCTATUS Müll. — Trois exemplaires pris en juin à Niort et dans la Forêt de l'Hermitain (Deux-Sèvres). ELIPSOCUS HYALINUS Steph. — Peu d'échantillons pris à Sainte-Pezenne et dans la Forêt de Chiré (Deux-Sèvres), en mai et en août. ELIPSOCUS ABIETUS Kolbe. — Pris par nous à Sainte-Pezenne, à Bessines, dans les Forêts de Chizé et de l'Hermilain (Deux-Sèvres) et à Châtelaillon (Charente-Inférieure), en avril, mai et juillet. PHILOTARSUS FLAVICEPS SE. — Nous avons pu capturer quelques exemplaires de cette belle espèce à Niort et ses environs, à François (Deux-Sèvres), pen- dant les mois de juin, septembre et octobre. ATROPOS PULSATORIA L. — Tous les Entomologistes ont bien certainement fait connaissance avec ce Psocide aux ailes abortives que l’on voit très souvent courir dans là rainure des étaloirs et dévorer à belles mandibules les insectes qui s'y dessèchent. C’est un habitué de nos maisons où elle vit toute l’année recherchant encore les livres et les vieux papiers. LEPINOTUS INQUILINUS Heyd. — Vient s'ajouter à pulsatoria dans les collec- tions de plantes, les livres, les papiers et sur nos étaloirs. Sensiblement moins abondant que celle-ci. M. G. Enderlein a très bien représenté ces deux espèces dans de belles planches coloriées (1). j) Famille des Panorpides. BITTACUS HAGENI Brau. — Cette espèce a été décrite pour la première fois, en 1860, par Brauer (2). Elle avait été alors trouvée près de Stockerau (vallée du Danube), en Basse-Autriche. Elle semble rare et a été peu signalée jusqu'à maintenant. De Selys Longchamps (3) dit qu'un exemplaire de cette rare espèce a élé pris le 19 juillet 1881 sur le bord du canal près de Rouquières, aux environs de la station de Tubize (Belgique). D'autre part M. Poujade signale, en 1878, dans le Bulletin de la Société entomologique de France, page CxIx, la capture de Hageni en France : « 3° Jr signalerai encore, dit-il, le Bittacus Hageni Brauer découvert en Autriche en 1860, que M. M’. Lachian n'a jamais pu prendre en France, et dont mon père m'a rapporté trois individus de Saint-Cloud il y a quelques années » (4). Enfin nous-même avons été assez heureux pour trouver Bütacus Hageni Brau. à Hoyan (Charente-Inférieure) le 14 juillet 1943. PANORPA COMMUNIS L., var. APERTA Lacr. — Trouvée jusqu’à maintenant dans les départements de Seine-Inférieure et du Calvados. Nous l'avons décrite dans la fievue Insecta (5). Depuis, dans un autre article (qui doit paraître dans Insecta), n'ayant encore pas vu le jour au moment où nous écrivons ces lignes, nous y revenons pour la définir plus compiètement. (A) Dr GÜNTHER ENDERLEIN. — Morphologie, Systematik und Biologie der Atropiden und Troctiden, 1901. (2) FRIEDRICH BRAUER. — Biltacus Hageni, eine neue europäische Art, beschrieben und mit den verwandten Arten verglichen. In Zool. Bot. Gesellschaft, X, 1860. (3) DE SÉLYs LoNGcHAMpPs. — Loc. ci. (4) Ne possédant pas le Catalogue de Sérys LonGcHAMPSs, nous nous sommes adressé à notre collègue, M. BourGOUIN, bibliothécaire de la Société Entomologiste de Krance, pour avoir ces renseignements. Nous nous faisons un devoir de dire que c'est avec une extrême complaisance et très rapidement qu'il nous a donné entière satisfaction. Qu'il nous soit permis de lui exprimer publiquement notre gratitude. (5) J. LACROIX. — Etudes Entomologiques. Panorpa Communis L. et Germanica L. de la faune française, Variation dans les taches des ailes. In Insecla, mars 1913. _— J. LAcRoIx. — Contribution à l’élude des Névroptères de France. 45 ré Var. CouLont Lacr. — Trouvée en Seine-Inférieure et dans le Calvados et décrite avec aperla. Var. SECRETA Lacr. — Inédite au moment où nous écrivons cet article. Elle a été trouvée dans la région de l'Ouest de la France et dans le département de la Marne. _ PANORPA GERMANICA L., var. SECRETA Lacr. — Trouvée par nous dans la Forêt de l'Hermilain (Deux-Sèvres). Nous l'avons décrite dans Insecta en mars 1913: PANORPA COGNATA Ramb. — Celle espèce peu abondante à été trouvée, par notre collègue M. Gelin, dons une excursion qu'il fit le 16 août 1913 à Verzr (Marne) « dans un bois dominant un contrefort de la montagne de Reims (environ 300 mètres d’alhitude) ». B. — SOUS-ORDRE DES TRICHOPTÈRES 1. — Section des Inéquipalpes. a) Famille des Limnophilides. MICROPTERNA SEQUAX M’. L’. — Signalée, comme ayant été capturée par M. Revelière, à Mindin (Loire-Inférieure) par le À. P. Longinos Navas (1). 2. — Section des Equipalpes. a) Famille des Ryacophilides. RYACOPHILA FASCIATA Hagen. — Nous avons pris cette espèce dans la Forêt de l’Hermitain les 3 et 10 juin 1913. Niort. F. EACROET: © —— CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE COUP-D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse) (Suite). CHAPITRE I — EVOLUTION $ 1”. —_ Epoque tertiaire (2). Les plantes neuchâteloises dont l'origine est la plus ancienne sont des restes de l’époque tertiaire. Dans ces temps-là, la flore ressemblait à celle de la zone subtropicale actuelle. D’après M. Spinner (loc. cit.), le Locle possédait 140 espèces végétales, dont 104 plantes ligneuses telles que : Laurus princeps, Acer trilobalum, A. decipiens. L'OEningien recèle environ 3.000 phanérogames, dont beaucoup de végé- taux ligneux à feuilles persistantes. Il v avait, à cette époque, de l’eau douce ainsi que le révèle la présence du Chara Jaccardi Heer. Les plantes des bords marécageux sont des {yphas, des roseaux, une préle et le Sabal Zieglesi. S. Aubert (loc. cit., p. 542) fait dériver nos espèces suivantes de types tertiaires d'origine boréale : (1) R. P. LonGnos Navas (S. J.). — Sur quelques Insectes Névroptères de Saint-Nazaire el environs. In Annales de l'Association des Naturalistes de Levallois-Perret, 1911. @) Pour ce chapitre, nous utilisons trois travaux, desquels nous nous permettons d'extraire ce qui nous semble le mieux résumer la question : Dr H. Christ, Flore de la Suisse et ses Sue Dr H. Spinner, Evolution de la flore neuchâteloise; S. Aubert, Flore de la vallée de oux. 46 R.-0. FRICK. — Coniribulion à l'étude de la Flore neuchäteloise. Corylus avellana L. (provient de C. Mac-Quarri Forb.). Viburnum lanlana L. (provient de V. Whymperi H.). Hedera Helix L. (provient de H. Mac-Cluri H.). Ilex aquijolium L. (provient de 1. Studeri Lah.). Fagus sylvulica L. (provient de F. deucalionis). Populus lremula L. (provient de P. Richardsonü). O. Heer (Aubert, loc. cil.) a constaté à OEningen la présence de végétaux qui existent aujourd hui chez nous sous des formes semblables; ainsi Phragmites communis Trin. (provient de P. œningensis). Potamogelon pusillus L. (provient de P. geniculatus). P. nalans L. (provient de P. Nordenskiôldii Heer). Menyanthes trijoliata L. (provient de M. arctica Heer) (1). D’après 0. Heer (in Bull. Soc. Vaudoise Sc. Nat., I, p. 159), Platanus occidentalis L. provient de P. acerifolia Willd. qui, à l’époque tertiaire, habi- tait l'Amérique du Nord. * * * $ 2, — Epoque glaciaire. Sans qu'on sache exactement pourquoi, le climat de l’époque tertiaire se changea peu-à peu en un clinat arctique. La température s’abaissa et l'humi- dité augmenta; ces deux causes favorisèrent l'accroissement démesuré des glaciers, qui s'avancèrent jusque dans le Jura, traversant toute la plaine suisse. En même temps s'avançaient vers le sud les glaciers du pôle; et bientôt ils furent si près l’un de l'autre qu'une seule bande de 200 kilo- mètres de largeur les sépara. Comme ces deux masses glaciaires poussaient chacune devant elle la flore de leur contrée originelle, les végétaux qui les formaient se mélangèrent et constituèrent l'élément arcto-alpin. Cette hypo- thèse, qui me semble très plausible, explique fort bien la présence simul- tanée de quelques espèces dans le Nord et dans les Alpes. Après cette fusion fioristique, le glacier helvélique, formé de ceux du Rhône et de PAar, couvrit le Jura et s’éleva jusqu'à l'altitude maximale de 1.240 mètres (aux Aiguilles de Baulmes, le Jura neuchâtelois étant sous la glace jusqu'à 1.000 mètres environ) (L. du Pasquier). Après quatre glaciations, ils se retirèrent défini- tivement, laissant dans nos contrées des plantes arcto-alpines en nombre assez conséquent, dont les principales sont : a) ESPÈCES CIRCUMPOLAIRES Aconilum Napellus L., le long de la Reuse (2). Arabis alpina L. Viola palustris L., marais des Ponts et de la Brévine. V. bijlora L., bords du Doubs. Parnassia palustris L., sommet de la montagne de Boudry. Dryas oclopetala L., du Reculet au Creux-du-Van. Comarum palustre L., tourbières. | Epiüobium alsinæfolium Vill., n'arrive pas jusqu'au Creux-du-Van; indiqué par le D’ Lerch au Chasseron. Sazxijraga Hirculus L., Brévine, Ponts. Vaccinium uliginosum L., fond du Creux-du-Van; espèce remarquable comme n'ayant pas de parents dans la flore alpine ou méditerranéenne, étant donc une véritable espèce circumpolaire (Aub., loc. cit., p. 510). (1) Toutes les plantes qui constituent ces deux listes existent dans le Jura neuchâtelois. (2) Localités d’après Godet, Flore du Jura; ces espèces étant, sauf quelques-unes, assez répandues, les endroits indiqués ne sont que des exemples, R.-0. FRick. — Contribution à l'étude de la Flore neuchâteloïse. 47 Arctostaphylos Uva Ursi (L.) Spreng., Tourne, Creux-du-Van (Lesqueveux), Cressier (Junod). Empetrum nigrum L., fond du Creux-du-Van, marais de la Vraconne: espèce à origine arctique certaine (Aub., loc. cil., p. 513). Betula nana L., tourbières de la Brévine et des Ponts: origine : sans doute arctique ancienne (Aub., loc. cit., p. 513). b) ESPÈCES ALPINES : Saxifraga Aizoon Jacq., répandu dans tout le Jura. Svertia perennis L., Brévine, Eplatures, Pouillerel, Lignières. Bupleurum ranunculoïides L., Chasseral, Creux-du-Van, Chasseron. Pour cette distribution en « espèces circeumpolaires » et « espèces dont le maximum de dispersion est situé dans les Alpes et ne touche à la zone arc- tique que par un petit nombre de points » et la discussion de cette classifi- cation, voir S. Aubert, Flore de la Vallée de Joux, p. 506-517. * x * $ 3. — Epoque xérothermique. À l’époque glaciaire succéda une période xérothermique, à climat plus chaud qu'actuellement, qui permit l'établissement, dans nos régions juras- siennes, d'un contingent de végétaux des bords de la Méditerranée, contin- gent qui pénétra en Suisse par la vallée du Rhône et suivit le pied du Jura, dont 1l réussit à gravir le versant sud. . Par la voie rhodanienne sont arrivées dans le Jura neuchâtelois les plantes suivantes, formant l'élément montagnard médilerranéen : Erysimum ochroleucum D. C., Creux-du-Van, Chasseral. Dianthus sylvestris Wulf, Creux-du-Van, environs de Neuchâtel. Saponaria ocymoïîdes L., répandu dans le Jura méridional jusqu'à Soleure. Hypericum Richeri Will., Chasseron, Brévine. Acer opulifolium Vill, gorges de l’Areuse, roche de l'Ermitage, bois de l'Hô- pital (Neuchâtel). Anthyllis montana L., Creux-du-Van. Helleborus foctidus L., commune, surtout au-dessus de Neuchâtel. Le D° H. Christ a observé au sein de cette flore méditerranéenne un élément paléoafricain, beaucoup plus ancien: de ce groupe de plantes sont arrivées chez nous : Buxus sempervirens L., fréquent dans le bois de l'Hôpital. Polygala chamæburus L., entre Rochefort et Brot (God.). Tamus communis L., Creux-du-Van (A. Dubois). Impatiens noli tangere L., gorges du Seyon, château de Valangin, bords du Doubs. Inula conyza D. G., commune. k * * $ 4. — Transformations modernes. Chaque jour, une flore perd son aspect primitif grâce à des causes mul- tiples dont les principales sont les inventions nouvelles de modes de loco- motion. Nous commencerons ce paragraphe par une cause particulière à la région et nous le terminerons par les causes communes à tous les pays civi- lisés : chemins de fer, acclimatations, immigrations. A. — Correction des eaux du Jura (1). — Lorsqu'en 1879 on a procédé à la correction des eaux du Jura — c'est-à-dire lorsqu'on a fait arriver l’Aar Ç (1) La plupart des notes de ce paragraphe sont extraites d’un article de F. Tripet sur ce sujet dans le Rameau de Sapin, 1885. 48 R.-0. FRick. — Contribution à l'étude de la Flore neuchäteloise. dans le lac de Bienne et lorsqu'on a régularisé sa sortie — le niveau des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat s’est abaissé de près de 4 mètres. A la suite de cette modification, de vastes territoires furent mis à découvert, dont la végétation s’empara. Jusqu'ici, cette flore littorale n’a pas été encore étudiée en détail; c’est un travail très intéressant mais très compliqué, vu qu'on se trouve en présence d'une flore riche. La plupart des espèces qu'on a observées sur le littoral du lac de Neu- châtel ont été amenées par le récent canal de lAar. Citons en particulier : Myricaria germanica Desv., qui descend avec les cours d’eau : par le Rhin jusqu'à Pâle, par lAar jusqu'à Soleure; se rencontre çà et là, de la pointe de Préfargier aux environs de Bevaix. Hippophäe rhamnoïdes, au pied des falaises de Marin. Inula Vaillant Vill, entre Saint-Blaise et Préfargier (H. Lüscher). Si la correction des eaux du Jura nous à apporté quelques nouvelles espèces, en revanche elle en a fail disparaître quelques autres, et une demi- douzaine d’autres sont aujourd’hui en voie de disparition et valent par cela la peine d'être notées. a) ESPÈCES ENTIÈREMENT OU PRESQUE ENTIÈREMENT DISPARUES : Hottonia palustris L., citée par Godet aux marais d'Epagnier, du Pont de Thielle et du Landeron. Sagittaria sagittæfolia L., pont de Thielle, fossés du Landeron. Hydrocharis morsus ranæ L., fossés du Landeron; près d'Yvonaud. Acorus calamus L., bords de la Thielle (Curie) ; au-dessous de Montmirail (D' Anker). Inula Helenium L., God. la signale comme disparue du canton. b) ESPÈCES EN VOIE DE DISPARITION : Alisma ranunculoïides L., près du pont de Thielle, au bord du lac : à Auver- nier, Colombier, entre Chez-le-Bart et Saint-Aubin. Leucoïum æstioum L., dans un pré humide entre le Landeron et le lac de Bienne (God., Suppl. à la Flore du Jura). Scirpus Roth Hopp., bords de la Thielle, allées de Colombier. Carex riparia Gurt., marais de Thielle. Poa serotina Ehrh., environs de Thielle (P. Morthier). * * *% B. — Migration par le chemin de fer (1). — Ce sont des plantes aux graines s'accrochant facilement que les chemins de fer transportent le plus commu- nément. Citons les principales : Lepidium draba L., observée d’abord à Auvernier, puis à Neuchâtel. Isalis tinctoria L., sur les talus de chemin de fer de Neuchâtel à Saint-Blaise; apparue en 1622 au bord du Rhin, pour la première fois en Suisse. Melilotus alba Desr., a suivi la voie ferrée de Bâle à Bienne et jusque dans nos contrées. Eragrostis poaeoïdes P. B., voie ferrée à Cressier (B. Jacob, Ram. Sap., nov. 1896). Bunias orientalis L., amené dans le val de Travers, entre Fleurier et Môtiers, par le chemin de fer; c’est une visite de la Kabylie (v. Andreae, Ram. Sap., oct. 1894). * * * (1) D'après un article du même titre dans le Rameau de Sapin, septembre 1877, et Flore de la Suisse du Dr Christ. ss +574 titi R.-0. Frick. — Contribution à l'élude de la Flore neuchâälteloise. 49 a C. —— Plantes d'Amérique. — L'émigration de plantes américaines à tra- vers l'Océan est plus intéressante encore que celle par les chemins de fer. Espèces les plus remarquables : | Arr OEnothera biennis L., introduite de Virginie à Padoue, en 161% (Linné); dans le jardin botanique de Bâle en 1619 (D° Christ); bords du lac de Neu- châtel : de la Thielle à Préfargier, Landeron, entre Colombier el Au- vernier. | . A Erigeron canadensis L., originaire des Etats-Unis (Godet), introduite en 1655 dans le jardin botanique de Blois (A. de Candolle). Se rencontre dans _ tous les lieux cultivés. Elodea canadensis, venue tout récemment en Europe, 1842 (D° Christ). Port de Neuchâtel. Aster salignus W., originaire des Etats-Unis (Godet) ; bords du lac, entre Neuchâtel et Saint-Blaise. Mimulus luteus L., la plus intéressante de cette catégorie: originaire du Nord de l'Amérique; signalée dans le canton de Neuchâtel : à Saint-Blaise, en 1860 environ (F. Tripet, Rameau de Sapin, novembre 1890): en 1872, on en a récolté à Neuchâtel même, et en 1889, à Concise. Neuchâtel R.-0. FRICK, 5, Mail, Neuchâte! (Suisse). {A suivre) DH E<———— NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Lépidoptères nouveaux pour la Loire-Inférieure. — Voici une liste de quelques Lépidoptères recueillis en Loire-Inférieure, qui ne sont pas mentionnés dans le Catalogue des Lépidoptères de la Loire-Inférieure, de Samuel Bonjour, publie en 1897 dans le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest : Lycæna argus. — Saint-André-des-Eaux, près Saint-Nazaire, A.C., sur les bruyères, en septembre, les Q Q R. — Blain, en juin. — Forêt du Gâvre (lande de Mespras), T. C., en août. Epinephele tithonus, ab. semi-alba. — Un exemplaire de ÆZ. tithonus, capturé à Saint-Nazaire, par M. Du Mouza, a l’extrémité des quatre ailes envahie par une tache laiteuse. S'yrichtus malvæ — alveolus. — Blain, bords du canal, fin avril, mai, A. C. — Trouvé également sur les bords du Blavet, dans la forêt de Quenecan (limite du Morbihan et des Côtes-du-Nord). — Cité de la Chapelle-sur-Erdre (Loire- Inférieure), dans le Catalogue de Dehermann-Roy. Smerinthus populi. — Saint-Nazaire, le Pouliguen, Saint-Brévin, etc., A. C., maï et plus rarement en août ; T. C. il y a quelques années, a beaucoup diminué. Cité par Dehermann-Roy comme A. C. Mamestra albicolon. — Saint-Nazaire, très localisé : dunes près du Casino, A. C., mi-Mmai, Juin. Catephya alchymasta. — Saint-Nazaire, un ex. fin juin. — La Bernerie, en août Pionneau). — Cité par Dehermann-Roy, de la Chapelle-sur-Erdre. C'orycia temerata. — Forêt du Gâvre, à la Maillardais, fin mai. — Blain (La Groulais), juin. C'orycria bi-maculata. — Blain, 11 juin, un ex. Macaria notata. — Forêt du Gâvre, fin avril. — Blain, en août. Fidonia limbaria. — Un ex. dans la collection Bonjour, de Saint-Brévin, 11-1v-98. Cité par Dehermann-Roy comme C. à la Chapelle-sur-Erdre, en juillet. Eubolia bi-punctaria. — Campbon, en août, A. C. (sur les terrains calcaires). — Cité par Dehermann-Roy d’Ancenis. Pachnobia rubricosa F. — Saint-Nazaire, sur les réverbères, trois ex., 26 février, . 8 et 16 mars. — Cité dans le Catalogue Bonjour, mais un seul ex. Himera pennaria. — Saint-Nazaire, Blain, Nantes, A. C., réverbères, boules électriques, du 18 octobre au 20 novembre. — Cité par Bonjour comme T. R. aux environs de Nantes. Boarmia consonaria Hb. — Forêt du Gâvre, C., 22 avril, commencement de mai. — Cité par Bonjour comme T. R. (environs de Nantes). 50 Notes spéciales el locales. er Thalera fimbrialis Se. — Un exemplaire pris le 16 juillet, à Saint-Gildas-des-Bois. — Cité par Bonjour, d’Ancenis, T. R. HS Gnophria rubricollis L. — Plusieurs chenilles prises à Blain sur les murs, un ex. est éclos. — J’ai trouvé également un adulte dans la forêt de Quenecan (limite du Morbihan et des Côtes-du-Nord). — Cité par Bonjour, de Nantes et du Bourg-de-Batz, T.R. : Chelonia civica = curialis. — Saint-Brévin, Saint-Nazaire, sur les réverbères, 16 et 21 mai, plusieurs ex. (E. Du Mouza). — Cité par Bonjour, comme T. R. Dianthæcia carpophaga Bkh. — Saint-Nazaire, avril, mai, Juin et juillet, attiré par la lumière des réverbères, mais A. R.; les exemplaires sont foncés et appar- tiennent peut-être à la var. carpophila. — D). carpophaga et sa var. carpophila ne sont pas citées par Bonjour. | de Lycæna (Lampides) bœtica L. — Paraît assez abondant certaines années, sur les glvcines, les pois, les haricots, les baguenaudiers (C'olutea arborescens), Blain, Saint-Nazaire, Sainte-Marguerite, Nantes, du 15 août au 15 septembre. — J'ai trouvé un © le 2 juin 1913, il provenait peut-être d’une chrysalide ayant passé l’hiver. Saint-Nazaire. Gabriel REVELIÈRE. Eclosion ou émigration d'Hémiptères. — Pour les Hémiptères, peu communs cependant, il m'a été donné de constater à Saint-Geniès-de-Malgoirès, le 28 juillet 1913, une éclosion ou une émigration formidable. La plume du maître vénéré J.-H. Fabre donnerait un cachet incomparable de grandeur à l’observation que je vais maladroitement relater. Dans un chemin creux, bordé de talus herbeux, je trouvais, à 3 heures de l’après- midi, une infinité de petits Héminptères non adultes grouillant, se dirigeant vers l'Ouest; toute la largeur du chemin et une partie des talus étaient comme recou- verts de ces insectes. En s’écartant du chemin dans les champs environnants, on n’en rencontrait aucun. Je pus mesurer que, sur une longueur de 420 mètres, les Hémiptères se dirigeaient vers l’Ouest; à partir de cette distance, sur une longueur de 80 mètres, c'était vers l’Est que marchait la colonne; de 3 heures à 7 heures, je pus assister à cette sorte d’exode inexplicable pour moi, et que j'observais pour la première fois. Les émigrants partaient-ils de l’endroit le plus large du chemin (?) où les talus assez hauts sont ordinairement habités par des légions d’Orthoptères, très réduites cette année. Vers la fin de la journée, la bande avait gagné du terrain, toujours en longueur et sans s’égarer dans les champs à côté. Comme la largeur de l’armée était bien de 3 mètres 60 en moyenne, que la colonne avait plus de 500 mètres de longueur et qu’on pouvait compter au moins quatre insectes par centimètre carré, c’est un chiffre fabuleux que représenterait le total. Plus de 70 millions. Obligé de m’absenter le lendemain, j’ai su d’un ouvrier agricole, que j'avais envoyé sur les lieux, que le 29 juillet au matin les Hémiptères étaient peu nom- breux; le 30, ils avaient disparu entièrement, ainsi que j’ai pu m’en rendre compte. Je tiens à la disposition de ceux des lecteurs de la Feuille, désireux de connaître le nom des jeunes Hémiptères, un tube plein d’alcool, où je conserve quelques-uns de ces insectes. Identification difficile, je crois, en raison du jeune âge des sujets. Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert HvuGuess. Les insectes dans le Gard en 1913. — L'année 1913 n’a pas été riche d’insectes dans le Gard. Sans penser que cela puisse être bien utile aux naturalistes. je m'en voudrais de ne pas signaler cette observation aux lecteurs de la Feuille, heureux que je serais de savoir si d’autres chercheurs ont pu constater même pénurie d’insectes, ou le contraire. Les notes les plus insignifiantes peuvent avoir leur utilité alors qu’elles sont groupées et étudiées par des naturalistes compétents. Rien ne doit être dédaigné dans la recherche des phénomènes, des lois peut-être, qui régissent les conditions biologiques nécessaires à la multiplication, plus ou moins grande, de telle ou telle autre espèce d'animal. Pour la lutte contre les insectes nuisibles aux récoltes, la connaissance de tous les phénomènes, permettant de pronostiquer à l’avance l’abondance ou la pénurie des parasites à redouter, rendrait de grands services a l’agriculture. Par mes seules observations d'homme des champs, j'ai la conviction absolue que la solution de ces problèmes est possible; les observateurs documentés, groupés et bien outillés manquent seulement. Livrés à leurs seuls moyens, les efforts des naturalistes seront impuissants. L'assistance pécuniaire de l'Etat, réunissant en des laboratoires pourvus de budgets suffisants tous les travailleurs que ces ques- AL + ot de Notes spéciales et locales. tions intéressent, permettrait, sous peu d’années, d’enregistrer des découvertes d’une valeur incalculable. Qu’auraient été les quelques centaines de mille francs qu’aurait pu coûter le laboratoire entomologique qui eût prévenu l’invasion du Phylloxéra ? et les mul- tiples invasions de parasites destructeurs et dangereux pour les récoltes ou la vie humaine ? Cinq ordres d'insectes ont présenté en 1913, dans ma région, un déficit très accentué dans le chiffre d'individus que donnent les années mêmes moyennes en insectes. Par gradation, Orthoptères, Névroptères, Lépidoptères, Hémiptères, Coléoptères furent peu abondants. Des genres entiers de ces ordres étaient fort mal représentés, nous avons pu en juger d'autant mieux que ce sont surtout vers les espèces ordinairement très communes que mon attention s’est le plus portée et que je l’ai bien constaté dans mes notes. Albert HuGuEs. Pelias berus Dum. et Bibr. (Vipère péliade). — J'ai indiqué récemment, par erreur, Pelias berus Dum. et Bibr. en Haute-Marne. Néanmoins, G.-A. Boulenger, dans son ouvrage récent sur les Serpents d'Europe (1), la signale dans le départe- ment, mais sans préciser les lieux, ni les noms des chasseurs (observation de M. Louis Roule). Par contre, M. Paris, de Dijon, et auparavant M. Jobert ne l’y avaient pas constatée dans les milliers d’exemplaires communiqués. L'existence du rare reptile reste donc douteux. Quelque naturaliste voudrait-il préciser la répartition géographique de la Péliade en France, et indiquer, pour la Haute-Marne, les lieux, dates et auteurs des captures. Larivière, par Bourbonne-les-Bains. E. GARDET. Notes botaniques sur Montreuil-sous-Bois (Seine). — Il n’est point de localité, si pauvre qu’elle paraïsse, qui ne puisse être visitée avec profit, a dit avec raison un auteur estimé. La commune de Montreuil-sous-Bois, située aux portes de Paris, en offre un exemple, À première vue, elle semble complètement dépourvue d'intérêt; nous y avons cependant recueilli, au cours de nos promenades en 1910 et 1911, quelques espèces, principalement calcicoles, méritant d’être signalées. Nigella arvensis L. — Terres incultes entre la rue de l’Eglise et la place de Stras- bourg. Corydalis lutea D. C. — Vieux murs, rue de la Convention et rue des Savarts. Sisymbrium sophia L. — Friches du cimetière. Peu commun. Lepidium draba L. — Carrière des Beaumonts, carrière Morel, surtout abondant à la première localité. Signalé à Montreuil par Thuillier, Merat, Cosson et Germain. Lepidium graminafolium L. — Abondant aux environs de la rue des Carrières. Vrola tricolor L. — Terres en friches entre la rue de l’Eglise et la place de Stras- bourg. Lotus tenuis Kit. — Carrière des Beaumonts. Assez rare. Ervum hirsutum L. — Lieux vagues entre la place de la Mairie et la rue de l'Eglise. Bupleurum rotundifolium L. — Terres en friches entre la rue de l'Eglise et la place de Strasbourg. Caucalis latifolia L. — Lieux incultes entre la rue de l'Eglise et la place de Strasbourg. Ægopodium podagraria L. — Id. Salybum marianum Gærtn. — Friches du cimetière, Très rare. Helminthia echioides Gærtn. — Friches du cimetière. Assez commun. Tragopogon major Jacq. — Ruelle des Soucis, en contrebas du cimetière. Rare. Lactuca saligna L. — Même station, en compagnie du précédent. Datura stramonium L. — Décombres, sentier de la Mare. _ Leonurus cardiaca L. — Décombres. Assez commun le long du sentier de la Mare. Lamèium hybridum Vill. — Bord d’un champ, sentier Saint-Victor; mélangé au Lamium purpureum L. Aristolochia clematitis L. — Très commun dans les friches du cimetière et aux bords des champs des alentours. Euphorbia esula L. — Talus argilo-calcaire, carrière des Beaumonts. Très rare. Versailles. R. Ory. () Nous aurons prochainement l'occasion de parler à nos lecteurs de cet excellent ou- vrage (R.). 52 Notes spéciales el locales. Le Jaseur de Bohême (Bombycilla garrulus L.) en Haute-Marne. — Au com- mencement de janvier, un important passage a eu lieu dans diverses localités de notre département : à Saint-Dizier (Roussel); au Val, près d’Humbécourt (Euvrard), et surtout à Montiérender. Dans ce dernier pays, la bande comprenait une trentaine d'individus. Tous ou à peu près tous doivent être tués aujourd” hui. En effet, le 7 janvier, huit individus furent abattus, et, le 25 du même mois, M. Euvrard, d'Humbécourt, habile taxidermiste, en avait déjà reçu dix-huit. D'autres avaient été envoyés à Wassy pour être également naturalisés. Voici les renseignements que M. Euvrard a bien voulu nous communiquer. Quand on tirait un coup de fusil dans la bande de Montiérender, les rescapés se contentaient de fuir à quinze ou vingt mètres, perchant toujours au sommet d’un arbre. Le Jaseur, on le sait, est très confiant, et 1l ne se trouble pas à la vue de l’homme. Le poids moyen des dix-huit individus était de 63 grammes (minimum, 54 gr.; maximum, 70 gr.), et les autopsies d'estomac n’ont donné que des graines de gui et des fruits d’un Conifère que M. Euvrard croit être un Thuya. Saint-Dizier. C. FRIONNET. Jaseurs de Bohême dans le Pas-de-Calais. — M. Paul de Givenchy nous envoie une note extraite de l’{Zndépendant du Pas-de-Calais (30 janvier 1914) qui signale le passage des Jaseurs de Bohême dans le Pas-de-Calais et dans le Nord; on en a capturé à Ribécourt, à Marcoing, à Fressies et à Cambrai, où M. Proy, coiffeur, rue de Noyon, en a naturalisé plusieurs. — D’après le même journal, ces passages ont été signalés aussi dans la Côte-d'Or. — M. de Givenchy ajoute : « Déja en 1878, mon père, qui était ornithologiste, possédait dans sa collection un de ces oiseaux qui avait été tué, cette année-là, sur le territoire de Recques, situé entre Calais et Saint-Omer. Un couple de ces rares oiseaux avait été vu perché sur un pommier. — La plus grande partie de la collection d’oiseaux et d'œufs d'oiseaux de mon père ayant été donnée au Musée de Saint-Omer, je suppose que cet exem- plaire de Bombycivora garrula doit s’y trouver encore ». Paris. P. de GIVENCHY. Pendant l'impression, plusieurs autres notes sur le /aseur de Bohême nous ont été adressées par MM. Duchasseint (Puy-de-Dôme), Lomont-Petityean (Meurthe- et-Moselle), Berthier (Autun), Cavro (Nord et Pas-de-Calais, note complémen- taire). Nous donnerons au prochain numéro les détails qui nous sont communiqués par nos correspondants. Constatons dès à présent la généralité de ces passages extraordinaires dans la moitié Est de la France, pendant l’hiver que nous venons de traverser. Le Microscope pour tous. — Nous sommes heureux de faire savoir à nos lecteurs que M. Dumée, pour être utile à ses abonnés à l’Amateur de Champignons, fait établir en ce moment par M. Stiassnie, 204, boulevard Raspail, un Microscope qui, pour le prix maximum de 150 francs, comprendra un statif à mouvement lent et rapide, un oculaire, deux objectifs, une chambre claire et un revolver porte-objectif. Cet instrument, qui sera de facture irréprochable, donnera exactement. à la chambre claire un grossissement de 1.000 diamètres; 1l y aura, en outre, un autre grossissement de 250 à 300 diamètres. Comme, pour obtenir ces conditions extrêmement avantageuses, 1l à fallu réunir un certain nombre de souscripteurs, le prix indiqué ne sera acquis qu'aux per- FE de qui enverront leur adhésion, soit à M. Dumée, 45, rue de Rennes, soit à Stiassnie. nn Dumée estime avec raison que le grossissement de 1.000 diamètres doit être adopté pour la figuration des organes élémentaires des végétaux et des animaux. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp, Obcrthür, Renncs—Paris (455-14) Ve Série, 44° Année — N° 520 D LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES PROTESTATION CONTRE LA RÉGLEMENTATION DES FOUILLES LES DÉLÉGUÉS OFFICIELS de la Société d'Anthropologie de Paris, de la Société Géclogique de France, de la Société Préhistorique française, réunis, en commun, pour la défense de leur indépendance scientifique menacée par différents projets de lois, protestent énergiquement contre toute régle- mentation. Les projets de lois qui ont pu être suscités par le légitime désir d'éviter certains incidents, dont l'opinion publique s’est émue dans ces dernières années, se heurtent tous à des objections très graves : 1° Si l’on essaye d'éviter les fouilles commerciales ou les fouilles faites par des étrangers ou encore les fouilies faites par des imcompétents, il est impos- sible de formuler cette restriction sans paralyser les chercheurs nationaux compétents et désintéressés: 2° L'exemple de pays étrangers où des lois restrictives sont en vigueur (Italie, Grèce, Turquie, etc.) montre clairement que le résultat de la régle- mentation est de faire détruire, de changer de provenance ou de maquiller les pièces les plus intéressantes et d'encourager les fouilles clandestines. 3° L'obligation de subir un contrôle arrêtera la plupart des chercheurs et empêchera les découvertes qui, presque toujours, aboutissent libéralement à nos Musées. Ce contrôle sera, de plus, impossible à organiser d’une manière assez large et assez compétente pour qu’une tentative de recherche ne se heurte pas à des délais regrettables et ne finisse pas souvent par être aban- donnée. Le remède serait donc pire que le mal. En conséquence : Les Délégués des Sociétés posent comme absolument intangible le prin- cipe de la liberté complète des fouilles scientifiques. À l’occasion de la convocation à Paris, pendant les vacances de Pâques, des Délégués des Sociétés Savantes des départements, celles-ci sont priées de vouloir bien se faire représenter à la réunion qui aura lieu le mercredi 15 avril, à 4 heures et demie, dans la salle des séances de la Société d’Anthro- pologie de Paris, 45, rue de l'Ecole-de-Médecine, pour l'examen, en commun, de la question de la liberté des fouilles scientifiques. Dans le cas où il ne lui serait pas possible de se faire représenter à cette Réunion par un de ses Collègues, le Comité serait désireux de savoir si la Société adhère à sa protestation. Pour tous renseignements, s'adresser au D° CHERVIN, Secrétaire du Comité de Vigilance, 89, avenue Victor-Hugo, Paris. dm JS ob dd at tt à | L 04 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Argynnis Adippe, Linné. — Espèce généralement sylvatique, répandue dans presque toute la France, dans les plaines et les basses montagnes; présente une variété Cleodoxa ‘chez laquelle les taches nacrées sont en des- sous, sur les ailes inférieures, atténuées et remplacées par une couleur jaune doré. L’Argynnis Adippe, comme sa congénère Aglaja, donne des aberrations mélaniennes qui sont parfois superbes. Les anciens auteurs en ont figuré de magnifiques spécimens dans leurs Iconographies. En Espagne, Adippe présente une forme géographique remarquable: il en est de même en Sicile. Ces formes ne se trouvent pas dans le Midi de la France. Il serait fort intéressant de savoir si Adippe manque dans quelques cantons français. Jusqu ici l'Espèce passe pour se rencontrer partout. Y a-t-1l des localités où Cleodoxa paraît manquer et inversement d'autres endroits où la variété semble être aussi abondante que le type ? - Argynnis Niobe, Linné. — Comme Adippe, Niobe présente deux morphes; l'une avec les taches du dessous des ailes inférieures argentées; l’autre, appelée Eris ne présentant pas les macules d'argent. Niobe est plutôt une Argynnis de montagne que de plaine; cependant feu Gabriel Dupuy Pavait observée dans la forêt de la Braconne, en Charente. Comme ses congénères, Niobe donne parfois des aberrations remarquables. I est inexact que Niobe ait été trouvée dans le Finistère. C’est l’Ab. Cleodoxa de Adippe que certains Entomologistes finistériens avaient considérée à tort, comme étant Miobe. J'ai entendu dire que Niobe habitait dans le département du Nord et qu'on. pouvait facilement la capturer dans les dunes, près de Dunkerque. Mais je n'ai jamais vu quelque exemplaire de Nicbe venant authentiquement du dépar- tement du Nord. Argynnis Lathonia, Linné. — Le petit nacré se raréfie sensiblement en Bretagne. Il était autrefois fort abondant en août, septembre et octobre, le long des routes et sur la voie du chemin de fer. Depuis une trentaine d'années, je n'ai vu Lathonia que par exemplaires isolés. À Bordeaux, feu Auguste avait jadis capturé un splendide exemplaire mélanisant. On ren- contre aussi l’aberration chez laquelle les taches argentées des ailes infé- rieures, en dessous, sont confluentes. Je crois que l’Argynnis Lathonia habite toutes les parties de la France, sans toutefois s'élever très haut dans les montagnes. Je ne l’ai jamais vue au-dessus de l'altitude de 1.800 mètres; mais comme c’est un papillon voyageur, il est possible qu'on puisse l'ob- server accidentellement à une plus grande altitude. Il serait intéressant de savoir si des Lépidoptéristes ont constaté la présence de Lathonia quelque part à une altitude de plus de 2.000 mètres et autrement que par exem- plaires isolés. Argynnis Elysa, Godart. —— Espèce spéciale à la Corse et à la Sardaigne. Argynnis Hecate, Huebner. —— Personnellement je n'ai jamais vu Hecate vivante. Je ne connais l'Espèce que par les exemplaires desséchés que renferme ma collection. Je sais que l'Argynnis Hecate se trouve dans les Basses-Alpes, le Var, le Lot. Il serait extrêmement intéressant que les Entomologistes ayant été assez heureux pour capturer Hecute en France, voulussent bien faire connaître dans la Feuille les localités précises de France où ils ont rencontré l’Espèce. Charles OBERTHUR. -— Une Consultalion lépidoptérologique. 09. Argynnis Ino, Esper. — Vole dans les prés sylvatiques, à la fin de juin, dans le Nord de la France (forêt de Compiègne, de Samoussy). Elle est commune à la Cabanasse (Pyrénées-Orientales), à la vallée du Lys, près Luchon, à la Chartreuse de Prémolles (Isère), dans le Doubs, aux environs de Genève et sans doute dans beaucGup d’autres localités qui n'ont pas été authentiquement recensées. Il m'a paru que l'Argynnis Ino et le Polyommalus Chryseis se trouvaient très généralement ensemble dans les mêmes lieux. Ino varie, comme toutes les Argynnis. Je possède un © dont le fond des ailes est blanc pur au lieu d'être d’un jaune fauve. Argynnis Daphne, Schiff. — Jolie Argynnis qui se rencontre en Alsace _ (vallée de Sainte-Marie-aux-Mines), à Florac, Vernel-les-Bains, Vizille, Uriage, Digne, Luchon et sans doute dans maintes autres localités, au pied des mon- tagnes; Daphne vole en juillet. Argynnis amathusia, Esper. — Habite les Alpes, manque dans les Cévennes et dans les Pyrénées. Je l'ai observée à Prémolles (Isère) Madone de Fenestre, près Saint-Martin-de-Vésubie, Chamonix, Aix-les-Bains, Zermait, Bérisal; j'ai tout lieu de croire que l’Argynnis amathusia se rencontre aussi dans les Hautes et Basses-Alpes; cependant je ne lai pas reçue de ces dépar- tements. Elle est généralement abondante dans certaines prairies des mon- tagnes alpines. Argynnis Dia, Linné. — N'’existe pas en Angleterre, mais est assez com- mune dans les landes d'’Ille-et-Vilaine où elle éclôt deux fois par an, en mai et en août. Dia est une espèce délicate, de petite taille, très facile à capturer; elle paraît très répandue en France. Elle à été observée dans les Pyrénées-Orientales, le Poitou, les Basses-Alpes, les environs de Paris, de Chartres, de Fontainebleau, de Besançon, d'Üriage, de Chamonix, de Digne où l’on trouve en été une race ayant le fond des ailes très clair et que j'ai appelée Diniensis. L'Argynnis Dia habite certainement un grand nombre d'autres localités françaises. Je pense même qu'il ne doit guère y avoir en France de contrée où l'Espèce ne se rencontre point ? Mais l'affaire n a pas encore élé constatée et l’histoire de lArgynnis Dia, au point de vue de savoir si elle se trouve partout ou bien si elle manque dans quelques cantons, est encore à écrire, aussi bien que celle des autres Argynnis. Argynnis Pales, Huebner. Un habitant des hautes prairies alpestres; vole dans les Alpes et les Pyrénées à partir d'environ 2.000 mètres d'altitude et s'élève jusqu à près de 3.000 mètres. C’est une Argynnis qui se rencontre au Thibet, au Turkestan, au Cachemire, en Grèce, où elle présente des morphes géographiques intéressantes. Dans les basses montagnes et en Laponie, Pales devient la variété Arsi- lache, de plus grande taille et d’une coloration plus vive. En France, Arsi- lache a été trouvée dans le Doubs avec la Colias Palaeno et le Polyommatus Helle. Elle vole en juillet. | Argynnis Euphrosyne, Linné. — Se rencontre dans les plaines de France et dans les montagnes où elle affectionne la région des rhododendrons. Euphrosyne présente d’ailleurs dans les hauteurs une morphe de couleur plus terne et de taille généralement un peu plus petite que dans les plaines. Vole en mai et commencement de juin à Rennes, aux environs de Paris. Bordeaux, en Auvergne, à Marseille, à la Sainte-Baume, paraît en juillet dans les Pyrénées, 06 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. Euphrosyne ne se rencontre pas parloul; ainsi en ille-et-Vilaine, je ne l'ai jamais vue au bord de la Manche. Cependant je crois l'avoir rencontrée à Dinan, dans les Côtes-du-Nord. Elle était jadis commune à la forêt de Rennes; mais il me semble bien qu'elle s’y est considérablement raréfiée depuis une vingtaine d'années. Les aberrations de l'Argynnis Euphrosyne sont assez fréquentes dans cer- taines localités, notamment dans les Pyrénées-Orientales, où l’Espèce se rencontre abondamment, surtout dans ia haute forêt très fleurie de Randaï. Argynnis Selene, Huebner. — Cette Argynnis commune en Bretagne deux fois par an, en mai et en août, est, paraît-il, très peu répandue aux environs de Genève, d'après ce que m'ont appris mes amis Docteur Reverdin et Charles Blachier. Je n'ai jamais trouvé Selene dans les Alpes ni dans les Pyrénées. Se rencontre-t-elle en montagne ? je l'ignore encore et je serais heureux d’être informé à ce sujet. Sans doute, si on trouve Selene dans les hauteurs, elie y diffère de la forme des plaines françaises, ainsi que cela se remarque pour Euphrosyne ? Mais c'est encore un point sur lequel je ne possède aucun renseignement. Les aberrations de Selene sont quelquefois fort remarquables. Je possède pour Selene, une quarantaine de sujets aberrants. Quelques-uns ont été pris en Bretagne; d’autres sont anglais; le plus grand nombre provient de diverses locaïités d'Allemagne et figurait jadis dans la collection Wiskott, de Breslau; ia collection Wiskott a joui d'une célébrité très méritée; elle était remarquable par le grand nombre des sujets aberrants et des hermaphrodites qui s’y trouvaient renfermés. Un jour, sans que ia raison en ait été connue, du moins en ce qui me concerne, les aberrations furent vendues pièce par pièce et dispersées. Les anciens Iconographes ont représenté plusieurs variétés insignes de l’Argynnis Selene. Rennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). À ———————————— CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA FLORE NEUCHATELOISE COUP-D'ŒIL SUR LA FLORE DU CANTON DE NEUCHATEL (Suisse) (Fin). | D. — Plantes introduites avec les cultures. —— Parmi les plantes étran- gères immigrées dans le Jura neuchâtelois, citons encore celles nombreuses qui sont introduites chaque année avec les céréales et les plantes fourra- gères et qui ne se maintiennent que peu de temps; en d’autres termés, énu- mérons quelques plantes de la flore adventlice passagère. La liste suivante a été établie d'après les données du D' Christ dans sa Flore suisse. Centaurea solsticialis L., introduite probablement avec les graines de luzerne (Godet); Bôle, Vaumarcus. ù Helminthia echioïides Gaerin., Trois-Rods. Linaria striala D. C., Saut-du-Doubs, Vaumarcus, etc. Godet, £numération des végétaux vasculaires du Jura neuchâtelois (Pré- face), donne la même origine à : Achemilla arvensis, Delphinium conso- lida, Campanula speculum, l'edia sp. * *X * R.-0. FRICK. — Contribution à l'étude de la Flore neuchâteloise. 57 E. — Plantes échappées des jardins. — Sous ce titre, nous ne mention- nerons que les plantes qui, échappées anciennement des jardins, sont devenues complètement sauvages : Mimulus luteus L., dont nous avons déjà parlé comme plante américaine. Philadelphus coronarius L., originaire du Sud et de l'Est de l’Europe; le long de la Reuse inférieure; Neuveville. Rosa cinnamomea L., environs de Saint-Blaise; Chaumont. Godet (loc. cit., Préface, p. 3) indique encore : Datura stramonium, Sylibum marianum, Valeriana phu, Aster chinensis, _ Anthemis nobilis, Balsamila major, Arthemisio absepilhium (val de Travers), A. pontica (val de Travers), Pyretrum parthenium. * * * F. —— Plantes naturalisées. Les naturalisations en sol neuchâtelois sont dues à V. Andreæ, baron de Büren, Gagnebin de la Ferrière, Junod. C’est le baron de Büren qui a acclimaté chez nous le plus d'espèces (1) : Circium dyacantha, Crucianella gilanica, C. stilosa, Iris germanica, Iris lutescens, I. squaleus, I. florentina, I. ochroleuca, Jasminium frulicans, Dianthus Seguieri (Origine : Salvatore, Lugano), Lysimachia verticillala (plante d'Amérique), Asphodelus luteus (Algérie), Sedum hybridum (Caucase), S. involucratum (Caucase), S. spurium (Caucase), Pyretrum Tihalulerti (Arménie), Impatiens parvijlora (Sibérie), Seseli montanum, Lactuca Neva- densis, Cousinia Hystrir, Martha tomentosa (Grèce), Cytisus capitalus, Hie- racium pulmonaroïdes Vill., etc. V. Andreae a naturalisé beaucoup de plantes : nous n’en indiquerons qu'une : Papaver cambricum L. (— Meconopsis cambrica DC.\, originaire de l'Auvergne et des Pyrénées. Godet (loc. cit., Préface, p. 2) cite comme plantes naturalisées : Aux environs de la Chaux-de-Fonds et sur les côtes du Doubs : Veronica saxatilis, Arabis bellidifolia, Viola biflora, Erythronium dens canis, Asperula laurina, Cerastium tomentosum (nat. par Junod). Dans le val de Travers : Erepigium alpinum, Scabiosa alpina. Thurmann (Essais de phytostalique appliquée au Jura) cite les plantes sui- vantes comme naturalisées par Junod : Erysimum ochroleucum, Viola gran- diflora, Linaria alpina. G. — Plantes endémiques. — « Le Jura a dans sa flore quelques particu- larités qui n’appartiennent qu'à lui » (2). La plante endémique principale, celle que le D° Christ (3) appelle « une noblesse jurassienne », c’est l’'Heracleum alpinum L.. qui a pour berceau le Jura septentrional. « Cette espèce, dit le D' Christ (loc. cit.), se tient à la lisière des bois de hêtre aussi bien que de sapin, sur un terrain plutôt sec ». Sa distribution jurassique, d’après le D' Christ : de la Schafmatt (frontière argovienne) jusqu'au Chasseron: elle est fréquente dans la chaîne hâloise de 1.000 à 1.100 mètres : elle monte à 1.200 mètres à la Wasserfalle, au Passwang; puis suit la chaîne du Weissenstein et va en diminuant par les Jura bernois et neuchâtelois, pour cesser dans le Jura vaudois. Sa distribution neuchâteloise, d’après Godet : Chaumont, Chasseral, Creux-du-Van, Loges, Tête-de-Ran, Combe-Biosse. (1) La liste que nous donnons est extraite d’un article de A. de Büren dans le Rameau de Sapin. @) Dr H. Christ, Heracleum alpinum. in Rameau de Sapin, juillet 1896. (3) Idem. 58 R.-0. FRICK. — Contribulion à l'étude de la Flore neuchdteloise. Thlaspi Gaudinianum Jord., forme spéciale de T. alpestre L.; du Reculet à Chasseral (Godet). Linaria petræa Jord., Creux-du-Van, Chasseral (d’après D' H. Christ, Flore suisse). CHAPITRE I. — ZONES VÉGÉTALES JURASSIQUES Les deux botanistes qui ont le mieux partagé le Jura sont : Magnin {in La Végétation des monts Jura, 1893) et Briquet {in Recherches sur la Flore des districts savoisien et jurassique franco-suisse, 1890). Magnin adopte trois parties principales : J. septentrional, limité par le Rhin, l’Aar et la ligne Saint-Ursanne-Bienne. Jura oriental... ( J. central, au S. du précédent, jusqu’à la vallée de Joux y. compris. J. austro-criental, jusqu'au Reculet, J. bâlois et alsatique (limites politiques). EE J. bisontin. open J. Salinois et lédonien. Revermont. Haut-Bugey. Jura méridional. { Bas-Bugey. J. Savoisien. Briquet le divise ainsi : J. bugésan, limite Nord : lac de Nantua: J. genevois, limite Nord : mont Tendre. J. occidental, limite Nord : ligne Monthéliard-Saint- Hippolyte. central, limite Nord : ligne Bienne-Saint-Hippolyte. . Septentrional, limite Nord : Rhin. Si l’on adopte la classification de Magnin, le Jura neuchâtelois est ren- fermé dans le J. oriental, sous- district IT : J. central, tandis qu'il forme le J. central de Briquet. (CEE APPENDICE Nous voudrions encore signaler un lapsus dans l'étude de la flore neuchà- teloise : la phénologie est complètement négligée, ainsi que les formations botaniques. Il faudrait que quelques botanistes se missent à l’œuvre afin de ne pas laisser à l’ombre cette branche de la botanique neuchâteloise. # * *# Si j'ai entrepris de publier ces quelques notes, c’est pour faire connaître notre admirable flore et pour susciter d’autres articles qui aident à l’étudier {oujours plus en détail. Je serais heureux si mon article d'aujourd'hui, ceux que je compte publier dans la suite et ceux que pourront envoyer à la rédac- {ion de la Feuille quelques botanistes jurassiens, pouvaient servir à l'élabo- ration d’une monographie botanique détaillée sur le Jura neuchâtelois, dans le genre de celle de S. Aubert « Flore de la vallée de Joux ». C'est un (ravail considérable qu'un botaniste pourra entreprendre quand les matériaux seront suffisants. Et pour cela il faut l’œuvre de chacun. En outre, je rappelle à tous ceux que cela peut concerner que je serai reconnaissant à qui me communiquera des observations, des énuméralions ou des articles sur la flore neuchâteloise et avoisinante. * * * { . | 1 ss cs + R.-0. Frick. — Contribulion à l'étude de la Flore neuchâteloise. 59 Je ne terminerai pas ce travail sans remercier sincèrement M. le profes- seur-docteur H. Spinner pour ses nombreux et précieux conseils, et mes amis MM. G. Juvet, W. Porret et R. Stucky pour leurs listes de plantes s et obser- vations personnelles. ÉE HYPOTHÈSES SUR LES ORIGINES DE LA FLORE DES GORGES DE L’AREUSE L Résumé des travaux parus jusqu'ici. Bibliographie : A. Dugois. — Les Gorges de l’Areuse. Dr H. SPINNER. — Evolution de la flore neuchâteloise. Dr H. Curisr. — La flore suisse et ses origines. Notre précédent article (1) avait pour but de servir d'introduction à nos observations sur la flore du canton de Neuchâtel. Les quelques mots d’au- Jourd'hui sont un essai bibliographique. La région qui nous occupe maintenant est la partie du val de Travers située à l’est de Travers, village assis au bord de l’Areuse et au pied du Creux-du-Vau. Le coin le plus intéressant des Gorges de l’Areuse au point de vue floris- tique est sans doute le Creux-du-Van, qui a mérité le nom de « jardin bota- nique » de la part de botanistes célèbres. Sur 147 plantes que M. le professeur A. Dubois (2), de Neuchâtel, cite comme remarquables dans les Gorges de l’Areuse, et pouvant être cueillies sur cette sommité, 49 sont rares et même très rares. Ainsi, c’est l'unique station suisse du Hieracium Godeti; celle du Jura, de Poa cæsia ; la seule, avec la Dôle, pour la Suisse, de l'Anthyllis montana, et pour le Jura, du Carex ferruginea ; avec la Dôle et le Chasseral, d'Erysimum ochroleucum, pour la Suisse. Mais il est encore une autre particularité : tandis qu'on peut v cueillir Erysimum ochroleucum, Centranthus angustifolius, Anthyllis montana, 6vi- demment originaires du Midi de ia France, probablement de Grenoble, ainsi que Tamus communis (Dioscorées), la seule liane de nos régions, on remarque à une très pelite distance, dans les éboulis, toute une série de plantes représentant l'élément arcta-alpin : Anemone alpina, Dryos octo- petala, Lycopodium annotium, Vacsinium vitis-idæ Arctoslaphylos uva Ursi, etc. Plus loin encore, on retrouve des végétaux appelés par le D° Her- mann Christ paléo-africains, rarissimes sur les autres points du Jura. _Ce sont par exemple : Thalictrum majus, Carex ginobas, €. nilida, C. humilis Phleum alpinum, Poa cæsia, P. sudelica, Festuca pumila, ete. D’autres espèces des régions chaudes aussi, mais plus communes, v croissent également. Tels sont : Helleborus fœtidus, Prunus Mahaleb, Rosa spinosissima, [ris germanica, Cornus mas, Primula acaulis, Iberis decipiens, Corydalis lutea, Hieracium lanatum, et bien d’autres. Et maintenant, une question se pose : Comment $se fait-il que les Gorges de l’Areuse, région de si pelile étendue, aient une flore si cosmopolite ? Com- (1) R.-O. Frick, Coup d'œil sur la flore neuchäteloise. RAD; doc. cit, 60 R.-0. FRiCKk. — Contribution à l’élude de la Flore neuchäteloise. ment peut-on expliquer en ce point la rencontre de deux flores d'origines diamétralement opposées ? Comme cette question demande deux réponses, nous commencerons par ce qui concerne les plantes arcto-alpines. L'époque diluviale, survenant après une période de fortes chaleurs, amena un abaissement de température et une augmentation d'humidité; c’est pour- quoi, il y a très longtemps, le pôle commença à se recouvrir de glace; puis, cette couche neigeuse s’est étendue démesurément jusqu'en Russie, en Scandinavie, en Ecosse et sur tout le nord du continent américain. En même temps, les glaciers des Alpes descendent dans la plaine et vont à la rencontre de ceux des régions arctiques, qui sont précédés de la flore des contrées boréales, et dont les plantes se mélangèrent avec celles des Alpes, dans la zone de 200 kilomètres qui séparait les deux glaciers. Puis, le glacier du Rhône pénétra dans le val de Travers par la Trouée de Bourgogne et apporta dans ces régions l'élément arcto-alpin que nous avons retrouvé au début de cet article. A l'appui de celle première hypothèse, cilons : 1° les nombreux blocs erra- liques qu'on y trouve; 2° les traces produites par les variations du glacier. Cependant, après bien des siècles, il se fait un mouvement de retrait, dû à une période xérothermique qui règne sur notre pays. Les glaces reculent vers le nord, jusqu’au delà du cercle polaire, tandis que dans les Alpes et sur les sommets jurassiques les glaciers se font toujours plus petits. Et alors, tous ces végétaux, incapables de vivre plus longtemps dans ces régions qu'abandonnent les neiges, suivent ces dernières dans leur recul, remontent vers le pôle ou gagnent les sommets des montagnes voisines. Et c’est ainsi qu'aujourd'hui on peut voir dans l'extrême nord, comme dans les vallons des Alpes, et sur certains sommets du Jura, des espèces identiques. Une preuve de ce que je viens d'avancer est la présence, sur quelques blocs erratiques seulement, de l’Asplenium septentrionale, plante des régions boréales de l'Europe et des hautes Alpes. Il est évident que ce végétal est arrivé chez nous avec les moraines du glacier du Rhône. Aucune autre explication n’est possible pour comprendre la raison de sa présence en Laponie et en Suisse, et son absence des plaines de l’Europe centrale. Elle n’est pas seule à pré- senter cette curieuse distribution géographique, mais les Dryas octopetala, Erigeron alpinus, Poa alpina, Empetrum nigrum. Myosotis alpestris, etc., la présentent aussi. Passons à présent aux plantes paléo-africaines. Ainsi que nous l’avons déjà dit, à la période glaciaire a succédé une époque xérothermique. Des vents du sud chassent les graîines de plantes du midi vers le nord et, grâce au climal, elles peuvent germer. C'est grâce aux deux causes que nous venons d'indiquer qu’un contingent peut remonter la vallée du Rhône, pénétrer en Suisse par Genève, se diviser en deux branches dont l’une s'engage en Valais el l'autre longe le pied du su, puis en granit les pentes. Les preuves sont visibles quand on examine la Hp hèn géographique de ces végétaux. Acer opulifolium, originaire du littoral méditerranéen, se rencontre dans les Gorges de l'Areuse, à la Roche de l'Ermitage (Neuchâtel), dans le canton de Soleure et jusqu'en Dalmalie. Parmi les espèces méditerranéennes communes au Valais et au Jura, citons Hieracium lanatum et Iberis decipiens. Parmi celles de même origine, mais spéciales au Jura, Corydalis lutea. Neuchâtel] R.-0. FRICK, 5, Mail, Neuchâtel (Suisse). Emile JAHANDIEZ. — La Mante religieuse. 61 LA MANTE RELIGIEUSE CULTES — LÉGENDES — SUPERSTITIONS & DICTONS POPULAIRES La Mante religieuse, Mantis religiosa L., bien connue en Provence et en Languedoc sous le nom populaire de Préga-Diou, est un insecte de forme bizarre, curieux vestige des temps géologiques égaré à notre époque. Très commune dans tout le Midi, sur les broussailles et parmi les herbes sèches, à la fin de l'été et en automne, elle rayonne vers le Nord en devenant de plus en plus rare à partir du Centre de la France. Orthoptère en bronze découvert en Sardaigne (Grandeur de l'original. — D'après G. Cara). L'éminent entomologiste provençal, Henri Fabre, a parfaitement étudié et décrit les mœurs aussi étranges que la forme de cet Orthoptère (1), notre but, plus modeste, a été de réunir les légendes et les Superstitions, — voir même les véritables cultes, — inspirés depuis les temps les plus reculés par l'aspect singulier, les attitudes spectrales et la démarche lente et réflé- chie de l’insecte. | Les Grecs l’appelaient Mantis, c'est-à-dire devin, prophète, nom conservé au genre par Linné, et lui altribuaient des qualités surnaturelles, de sorte que l’on peut admettre que ces croyances ont été transmises à travers les siècles par les antiques Phocéens à leurs descendants (2). Une statuette de bronze, découverte en Sardaigne en 1873, en creusant les fondations d’une maison cantonnière sur la route de Cagliari à Mura- vera, représente bien, quoique grossièrement exécutée, une Saga serrala Fabr., le plus grand Orthoptère de nos régions. Gaetano Cara, alors direc- teur du Musée archéologique de Cagliari, nous apprend dans la Notice où (1) J.-H. FABRE, Souvenirs entomologiques, t. V, chap. XVIII à XXI. (@) LES INSECTES, Musée entomologique J. Rothschild, t. III, p. 17. 62 Emile JAHANDIEZ. — La Mante religieuse. il décrit et figure cet objet (1), que la Mante est connue en Sardaigne sous les noms de Signoredda, c'est-à-dire Demoiselle, et de Cuaddu de Deus, Cheval de Dieu (2), probablement en souvenir de la superslitieuse croyance qui, en des temps très éloignés, conférait à ces insectes des caractères divins ou sacrés. Il attribue T'origine de ce petit bronze, qu'il a par erreur considéré comme la reproduction d'une Mante, à une époque très antérieure à la romaine el considère que ces insectes ont été imités en métal afin de les tenir toujours dans les habilalions en guise d'idoies à invoquer pour prédire l'avenir. Une vieille légende monacale rapporie que saint François-Xavier, FPapôtre des Indes et du Japon, ayant aperçu une Mante qui tenait ses bras élevés vers le ciel, lui ordonna de chanter les louanges de Dieu; aussitôt l'insecte entonna un cantique des plus édifiants (3). C'est à celte position des palles ravisseuses, continuellement élevées et réunies l’une contre l’autre, que la Mante doit son nom provençal de Préga- Diou, et espagnol de Louva-Dios. Les Turcs qui ont pour elle un respect religieux prétendent, même, que dans ses moments de contemplation l'insecte tourne toujours les pattes du côté de la Mecque (4). D’après Sparmann, les Nubiens et les Hottentots regardent la Mante heureuse, Mantis jausta Fabr., comme une divinité tutélaire dont la présence est de bon augure. Un naturaliste anglais, Moufei, qui vivait au XVIF siècle, interprète d'une façon différente, mais également étrange, l'attitude singulière de la Mante. « Cette bestiole est réputée si divine, que si un enfant lui demande sa route, elle lui montre la véritable, en étendant la patte, et le trompe rarement ou jamais (5) ». De cette croyance populaire est dérivée, probablement, la question que les enfants de Maillanne posent au Préga-Diou : « Une Mante religieuse, agenouillée, vous regarde-t-elle ? Vous l'interrogez ainsi : Mante, toi qui sais tout, Où est le loup ? L'insecte étend la patte et vous montre la montagne (6) ». Dans le même. ordre d'idées le grand poète provençal fait intervenir les Mantes dans la fuite de Mireille à travers la Crau : FE li prègo-Diéu, à l’oumbrino Dis argelas : O pelerino, Entorno, entorno-te ! ie venien. Lou bon Driéu À mes à font d’'aigo clareto, Au front dis aubre a mes d’oumbreto Pèr apara ti couloureto, E tu, rimes ta caro à l’uscle de l’estiéu ! (4) Gaetano Cara, Illustrazione di un nuovo idolo scopcrlo in Sardegna nel 1873. Cagliari, Timon, 1874. (@) Dans l’Aunis, on l'appelle Cheval du Diable. Cf. E. RoLLAnp, Faune populaire de la France, À. III, p. 297 (3) Maurice GirArD, Mantes et Empuses. La Nature, 1883, t. T, p. 210. (4) LES INSECTES, op. cil., t. III, p. 18. @) Mourer, Inseclorum sive minimorum animalium theatrum. Londres, 163%, p. 118. (6) Frédéric Misrrar, Mémoires et récils, p. 56. En provencal : « Prègo-Dieu, tu que sabes tout, — Ounte es lou loup? » - Emile JAHANDIEZ. — La Manlte religieuse. 63 _ Et les Mantes religieuses, à l’ombrette — des ajoncs : « O pèlerine, — retourne, retourne-toi ! lui disaient-elles. Le bon Dieu — à mis aux sources de l’eau claire, — au front des arbres a mis de l'ombre — pour protéger les couleurs de tes (joues) — et toi, tu brüles ton visage au hâle de l'été LA) ». | Dans le Midi de la France la Mante à inspiré un certain nombre de dictons et de proverbes. À Arles on lui débitait, autrefois, une formulette dont voici la traduction : « Prie Dieu, infortunée, petite bête bénie, viens avec moi, ta mère est morte, au bas d’une porte, ton père est mort au pied d’un olivier (2) ». À Castel- naudary, on lui dit : Prego Dius, Bernado, — que la maire s’es neg ado (Prie Dieu, Mante, La mère s'est noyée (3) ». Dans le Gard, on la menace ainsi : « Cabro, prego Dieu, ou ti luie (Mante, prie Dieu ou je te tue (3) ». Dans le Lauraguais on l’'engage à continuer sa prière : « Prego Diou, Ber- nado, — qué saras salbado (3) ». Le Trésor du Félibrige (4) mentionne les dictons et proverbes provençaux suivants relatifs à la Mante : « Semblo un prègo-Diéu d'estoublo, » (se dit d'une personne maigre et pâle). « Las comme un prègo-Diéu », et « Transi comme un prègo-Diéu d'estoublo ». La coque ovigère des Mantes porte, en Provence, le nom de ligno el passe pour un spécifique souverain contre les engelures, cependant le consciencieux naturaliste de Sérignan, qui en a fait l'expérience, n’en a ressenti aucun soulagement ! (5). Enfin, pour terminer, signaions j'intérêt que Prosper Mérimée, déjà malade, accorde à une Mante qu'il avait apportée à Paris en 1858 : « Jai rapporté de Cannes, — écrit-il, (6) — cette bête étrange, le prigadiou, dont Je vous ai fait le portrait. Eile est vivante, mais je crains que vous ne la trouviez plus de ce monde. Cela vit de mouches, et les mouches commencent à manquer. J'en ai encore une douzaine que j'engraisse ». Cette lettre a occasionné une confusion, assez amusante, à l’un des plus distingués bio- graphes de l’auteur de Columba, qui l'interprète ainsi : «... Il éleva aussi un petit lézard, et lui qui trouvait « le monde tous les jours plus bête », il était émerveillé de l'intelligence et des progrès de son pricadiou. Il attra- pait des mouches pour le nourrir, sans s’aviser que sa tendresse envers Île lézard était cruauté envers les mouches (7) ». Emile JAHANDIEZ. Carqueiranne (Var). (1) Frédéric Misrrar, Mireille, chant VIII, $ 32. (@) Revue des langues romanes, octobre 1873, p. 583. ) Eugène ROLLAND, op. cit., t. III, p. 298. (4) Trésor du Félibrige, t. IT, p. 640. 5) J.-H. FABRE, 0p. cit.,t. V, pp. 325-326. 6) Prosper MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. II, p. 24. (7) Augustin FILON, Mérimée et ses amis, p. 330. 6% CG. DOUBLET. — Contrib. au Calal. des Diptères du N. de la France. CONTRIBUTION AU CATALOGUE DES DIPTÈRES DU NORD DE LA FRANCE (SOMME) Dans le numéro de janvier 1914 de la Feuille des Jeunes Naturalistes, M. O0. Parent donne une très intéressante liste des Syrphidæ de la région Artois-Cambrésis. Ayant chassé ces insectes pendant de longues années dans le département de la Somme, principalement à Haiïlles, Huppy et Montdi- dier, je viens publier ici le résultat de mes recherches. Je dois ajouter que sauf certaines espèces de Chilosia qui m'ont été aimablement identifiées par M. Th. Becker, de Liegnitz (Silésie), auteur d’une monographie très estimée de ce genre, toutes les autres espèces m'ont été déterminées avec une obli- geance inlassable par M. le Docteur Villeneuve, de Rambouillet, Re je suis heureux d'exprimer ici toute ma reconnaissance. Afin d'éviter des rediles, je ne donnerai que la liste des espèces non citées par M. Parent, el celle des espèces qu'il mentionne et que je nai pas rencontrées. I. — Espèces non rencontrées dans la Somme. Volucella zonaria Poda. Syrphus gullatus Fall. Helophilus lunulalus Meig. — umbellalarum Fall. Merodon equestris Fabr. — lasiopthalmus Zeit. Criorrhina berberina Fabr. Sphærophoria jlavicauda Zeb. — Îloccosa Meig. Baccha obscuripennis Meig. Xylota lenta Meig. Sphegina clunipes Fall. — abiens Wied. Xanthandrus hyalinathus Fall. Arctophila bombijormis Fall. EÉriozona syrphoïdes Fall. -— mussilans Fabr. Ischyrosyrphus laiernarius Muller. Sericomyia borealis Fall. Platychirus manicatus Meig. Ceria conopsoides L. — fulviventris Macq. Paragus tibialis Fall. —— angustlatus Zeit. Didea Alneti Fall. Chilosia fraterna Meig. Syrphus tricinctus Fall. — carbonaria Egger. — macularis Zeit. Liogaster metallina Fab. — diaphanus Zeit. Chrysogaster chalybeala Meig. — auricollis Meig. II. — Liste des espèces non citées par M. Parent et recueillies dans la Somme. ERISTALINÆ Genre ERISTALIS Latr. — Sous-genre Eristalis Latr. s. str. E. pralorum Meig. — Huppy, un exemplaire sans date. EÉ. alpinus Panz. — Hailles, en mai. E. rupium F. — Hailles, mai-juin. Genre HELOPHILUS Meig. — Sous-genre Liops Rond. Il. villatus Meig. — Ainsi que le supposait M. Parent, celte espèce se trouve sur le littoral, je l'ai prise en nombre en juillet, en fauchant les herbes le long des fossés à Noyelles- -sur-Mer. Genre MALLOTA Meig. M. fuciformis F. — Un exemplaire à Thennes sur un prunier en fleurs le 18 avril. 1897; 5 ou 6 exempli ires à Montdidier, sur le prunellier, en 1904, et un exemplaire à Montdidier, sur un tronc de marronnier, le 97 mi 1rs 1913. 0 RO C. DOUBLET. — Contrib. au Calal. des Diptères du N. de la France. 65 Genre MERODON Meig. . clavipes F. — Hailles, en nombre en mai et juin, plus ou moins rare suivant les années. . spinipes F. — Un seul exemplaire, bois du Massinot, à Hailles, le 12 juin 1898. MILESINÆ Genre EUMERUS Meig. . Ornalus Meig. — Huppy, 2 acût 1905. Genre TEMNOSTOMA Saint-Fargeau. . vespijormis L. — Hailles, un seul exemplaire, le 5 juin 1898. Genre CALLIPROBOLA Rondani. C. speciosa Rossi. — Hailles, un exemplaire, bois du Massinot, 12 juin 1898. CHRYSOTOXINÆ Genre CHRYSOTOXUM Meig. C. ocltomaculatum Curtis. — Un exemplaire, certainement de la Somme, mais sans date et sans localité. C. vernale Lw. — Hailles, assez commun. CERINÆ C. subsessilis Illig. — Hailles et Huppy, sur plaies d'ormes, fin mai. SYRPHINÆ ; Genre PipizA Fall. P. lugubris F. — Hailles, trouvé également à Saint-Valéry par mon regretté ami le Docteur du Roselle, d'Amiens. Genre CNEMODON Egger. C. bts Zeti. — Huppy, en août. C: RAEuns Meig. — Huppy, une ©, le 26 juillet 1905. | Genre Doros Meig. D. conopseus F. — Bois du Massinot à Hailles, un exemplaire, le 12 juin 1898. | Genre BRACHYOPA Meig. B. bicolor Fall. — Hailles, plaies d’ormes, en mai. Genre MELANOSTOMA Schiner. M. ambiguum Fall. — Hailles, sur l'aubépine, le 2 mai 1897. Genre CHILOSIA Meig. C. pubera Zeit. — Erondelle et Huppy, en avril. C. scutellata Fall. — Hailles et Huppy, en juillet et août. C. longula Zett. — Hailles, prairies. C. proxima Zeit. — Hailles, prairies. C. impressa Lw. — Hailles, en août. C. Zeltterstedti Beck. — Une ©, en août, à Huppy. C. cynocephala Lw. — Somme (sans localité), exemplaire capturé par le Docteur du Roselle. C. œstracea L. — Hailles et Montdidier, en août. C. mixta Beck. — Hailles, en avril-mai. C. Langhofferi Beck. — Marais de Longueau, avril 1895 (D° du Roselle). Montdidier. Ch. DOUBLET. AUS PREOU 7E a 2e | m - LT AT NY POTN EN 66 LICHTENSTEIN. — Deux Ceulorrhynchus (Col. Curculionidæ). SUR DEUX CEUTORRHYNCHUS (Col. Curculionidæ) QUI VIVENT DANS LES TIGES DE LA FUMETERRE (Papavéracées-Fumariées) Du genre Ceutorrhynchus (1), on connaît déjà les mœurs d'un grand nombre d'espèces qui, pour la plupart, vivent aux dépens des Crucifères; d’autres sont les hôtes de certains genres de Labiées, Borraginacées, Com- posées, Lillacées, elc., et quelques-unes de certaines familles d'Amentinées. Ces insectes s’atlaquent à la lige le plus souvent, quelquefois à la fleur ou au fruit, ocCcasionnant où non des cécidies. Généralement se trouvent sur des plantes d'une même famille, les espèces appartenant à un même groupe du genre. il m'a été donné de pouvoir observer comme vivant dans les tiges de quelques Fumaria L., deux Ceutorrhynchus très voisins, appartenant au groupe dans lequel on classe les espèces qui ont choisi pour s’y développer des végélaux rangés parmi les Crucifères, les Papavéracées, les Résédacées et les Liliacées. Or les deux premières : Crucifères et Papavéracées qui en nourrissent le plus grand nombre, appartiennent au même ordre des Cruci- flores et les Fumariées, qui comprennent entre autres le genre Fumaria L. né sont qu'une tribu des Papavéracées. Il est nécessaire de connaître les aflinités de ces végétaux pour com- prendre l'intérêt de mon observation : deux insectes dont les mœurs étaient inconnues, sont pris sur des Fumaria; non seulement ces insectes appar- tiennent à un même groupe dans un genre nombreux en espèces, mais encore au groupe qui s'attaque aux plantes d’un même ordre, ordre dans lequel justement se placent les Fumaria. N'est-ce pas là une preuve frappante du merveilleux instinct spécifique de ces animaux ? Ainsi les espèces du genre Fumaria sur lesquelles on n'avait jamais signalé de Ceutorrhynchus possèdent deux hôtes appartenant à ce groupe de Cur- culionides (2). Ce sont : C. mixtus Muls et Rey, et C. nigrinus Marsh. Ceutorrhynchus mixlus Muls. et Rey (3. Assez commun dans les champs des environs de Montpellier où les Fume- terres sont très abondantes. Dès la fin mars et pendant les mois d'avril, 1) G. Ceutorrhynchus Germar sensu lalo. (2) KaLTENBACH, Die Pflanzenfeinde aus der Klasse der Insekten, Stuttgart, 1874 — Ne signale aucun coléoptère sur Fumaria. J. GuiGnon, Feuille des Jeunes Naturalistes, 39e année (1908-1909), n° 466, p. 217, dit avoir trouvé dans la tige de Fumaria officinalis une larve qu'il rapporte à un Apionide à identifier. Et, Feuille des Jeunes Naturalisles, 41e année (1910-1911), n° 489, p. 154, cet auleur donne quelques détails sur cette larve qui, d’après lui, produirait une cécidie. Les quelques carac- tères qu’il donne des larves trouvées par lui pourraient faire penser qu'il s'agit de celles du Ceulorrhynchus mixtus Muls. Rey. Mais, comme on le verra dans ce que j'en dis, je n'ai jamais observé de cécidies sur les lîiges attaquées par cet insecte. Je considère comme cécidie ane transformation en galle de l'organe, dans laquelle l’insecte subit son évolution, soit jusqu’à l’imago, soit seulement jusqu'à l'approche de la nymphose qui, dans ce cas, s'accomplit en terre. Or, les larves que je signale ne vivent pas à l'endroit hypertrophié par l’introduclion de l’œuf, mais tout Je long de la tige. Doit-on considérer vraiment comme cécidie l’hyper- trophie dont parle M. Guignon. Si non, il s'agirait, à mon avis, du C. mixtus Muls. Rey. Si oui, peut-être est-ce un Apionide où un autre Ceutorrhynchus. Dans les deux cas, on doit regreller que cet observaleur n'ail pas poussé plus loin ses élevages. (3) Brpez, Faune du Bassin de la Seine, t. VI, 1888, p. 332 : 4%. C. mixlus Muls. Rey. Prai- ries. Printemps. Très rare. LICHTENSTEIN. — Deux Ceulorrhynchus (Col. Curculionidæ). 67 mai et juin, on peut recueillir C. mixlus en fauchant sur ces plantes en fleurs. Je l'ai pris surtout sur les espèces suivantes : F'umaria ojficinalis L. el F, parvijlora Lam. En avril, après l'accouplement, la femelle pond ses œufs dans les liges supérieures. Elle perce les tissus vivants de celles-ci pour déposer l'œuf dans la région médullaire qui chez ces plantes est assez large. Cet œuf donne naissance à une larve qui descend le long du canal médullaire en rongeant autour d'elle et grossissant à mesure qu'elle arrive dans une tige de plus fort diamètre. Il n y à aucune formation de cécidie. C'est à des hauteurs diverses de la tige, en rapport avec le lieu de ponte, qu'arrivée à la période où la nymphose est proche, la larve se perce un trou de sortie et s'enfonce en terre. Ceci dans la première quinzaine . du mois de mai. À peu de profondeur — cinq à dix centimètres — elle se confectionne une petite loge de terre agglutinée, d'environ trois millimètres de longueur; et c'est dans cette loge que s'effectue la transformation en _nymphe. Ce stade dure à peu près vingt jours. L'insecte déchirant sa loge, qui se brise un peu au delà du milieu, apparaît dès le début de juin et vole vers les Fumeterres. Il donnera naissance à une génération qui probablement présente une très longue nymphose hivernale (1) (les Fumaria disparaissant dans notre pays dès les chaleurs de fin juillet-août) et qui sera représentée par les insectes qu'on prend en mars, avril et mai, dont nous sommes partis pour en décrire l’évolution. La larve de C. mixtus Muls.-Rey, comme les larves de Curculionides est apode, courbée, de 3-4 millimètres de long; d’une coloration pouvant varier du blanc sale au jaune, avec la tête plus foncée, souvent brunâtre. C'est le 15 mai 1912 que, pour la première fois, je trouvai des larves dans la tige de Fumaria ofjicinalis. Rien au dehors ne décelait leur présence De trois larves mises en tube sur du sable, une seuie parvint à l'état adulte le 3 juin. J ai été plus heureux cette année. Deux difficultés se présentaient pour l'élevage : conserver les tiges Jusqu'à la sortie des larves, en bon état: avoir assez d'espace pour en mettre en observation une grande quantité à la fois. J'ai résolu ces difficultés de la facon suivante. Les Fumaria arrachées étaient placées entre des feuilles d'herbier empilées les unes sur les autres dans une grande boîte dont le couvercle les pressait légèrement. Ainsi se maintenait une humidité constante due à l’'évaporation de l’eau contenue dans lès tissus de ces plantes, empêchant la dessiccation de celles-ci et en un espace très restremt on pouvait obtenir autant de larves qu'on pouvait en désirer. Chaque jour ces feuilles recevaient ma visite et les larves sorties des tiges étaient délicatement déposées sur la terre des pots d'élevage. Elles s y enfonçaient aussitôt. C’est ainsi que des larves commençant à sortir des tiges dès le 12 mai 1913 sont restées en terre jusqu'au 2 juin. . Un Braconide (Hyménopière) parasite ce charançon et sort des loges en même temps que lui. C’est l'ennemi habituel des Ceutorrhynchus : Diospilus oleraceus Haliday (2). (1).Il est possible que, comme d’autres Ceutorrhynchus, ce charancon hiverne à l'état adulte. Toutefois, je n’en ai jamais rencontré du mois de juillet au mois de mars. (2) E. ANDRÉ, Species des Hyménoptères d'Europe et d'Algérie, t. V, 1891. — Braconides par T.-A. Marshall, p. 259 : Diospilus oleraceus Hal. est signalé comme parasite de Ceutor- rhynchus rapæ Gyll, C. assimilis Payk et C. sulcicollis Gyll. DE GAULLE, Cat. des Hyménoplères de France, p. 8%, ne signale aussi que ces trois espèces comme hôtes de Diospilus oleraceus, 68 LICHTENSTEIN. — Deux Ceulorrhynchus (Col. Curculionidæ). Ceutorrhynchus nigrinus Marsh. Celui-ci est beaucoup plus commun que le précédent. Il se prend et vit sur les mêmes espèces : Fumaria officinalis L. et F. parvijlora Lam. Mais il y est moins localisé : je l'ai pris aussi, en effet, sur Fumaria Vaillanti Lois. et F. spicala L. | M. Bedel (1) le signale comme assez commun dans le bassin de la Seine el rapporte d'après H. Brisout qu'on le trouve sur des Crucifères (Thlaspi perjoliatum et Alliaria ojjicinalis). Je ne désire rien affirmer contre cette observation. Aussi ne dirais-je pas que c’est là une erreur; je me contente de penser que c'est accidentellement que cet insecte a été pris sur ces plantes. Jamais, à Montpellier, je ne l'ai recueilli ailleurs que sur des Fumaria el mes élevages m'ont prouvé qu'il vivait dans les tiges des espèces signalées plus haut, absolument de la même façon et à la même époque que C. mixtus Muls.-Rey. Je n'ai donc rien à ajouter sur cet insecte sinon que ses larves sont bien plus petites que celles du mixlus et qu'elles sont toujours d’un blanc pur. Je n'ai pas observé de parasites de cette espèce. La Lironde, Montpellier Jean LICHTENSTEIN. M D VLeT y THIN POUT Er NOTES SPECIALES ET LOCALES Aux Jeunes! Indications pratiques pour les mois d’Avril-Mai. (Voir les années précédentes : 1907-1911). Ranunculus acris. — Chenillette d’un vert olive à verruqueux blancs, à tête et écusson d’un brun moucheté de noir ; dans feuilles atta- chées. = T'ortrix viburniana F. Id. Chenillette brune, à tête brun clair, à écusson noir ; dans fourreau composé de fragments des feuilles. = Coleophora Wockeella Z. Tr Larve d’un blanc sale, arquée, à tête noire ; au collet de la racine. = lrosoma deflexzum Panz (Col.). Id. Larvettes grégaires d’un rouge orangé dans bouton demeu- rant fermé et teinté de violet. = Perrisia Traili Kieff. (Dipt.). Id. Larvettes grégaires rouges dans feuile déformée et teintée de rouge. — Perrisia ranunculs Bremi (Dipt.). Reseda lutea. — Chenille moniliforme, d’un brun verdâtre moucheté de plus foncé, à tête brune, à dorsale pâle bordée de foncé, à stigmatale d’un : blanc jaunâtre. — Heliothis armigera Hb. (1 génération). Id. Larve blanche, apode, légèrement aplatie dorsalement, à tête petite et d’un brun clair ; au collet de la plante de deux ans. = Rhytidoderes plicatus Oliv. (Col.). Rhamnus Frangula. — Chenillette d’un brun rouge, à tête brun foncé, à écusson noir; dans tuyau de soie brune le long des rameaux. = Hhodophæœa suavella Zk. Id. Chenillette verdâtre, à tête brun clair, à écusson brun moucheté de noir ; sous une toile blanche où elle se mé- tamorphose dans une chrysalide jaune clair. = Ancylis derasana Hb. (1"° génération). (i) Bener, Faune du Bassin de la Seine, t. VI, 1888, p. 332 : 46. C. nigrinus Marsh. De PTS PIN 7 l'OTTE UN en Éd : ares © "Tree sf 4 + FE : . * 1 LS 4 TER, ” = RAR ES PR Z d Ca dit her Notes spéciales et locales. 69 Rhamnus Frangula. — Chenillette d’un vert foncé, à tête jaune pâle, à écusson jaune moucheté de brun; sous une toile le long des pousses. — Ancylis siculana Hb. i PPS EUE ES Chenillette d’un vert clair moucheté de jaune, à tête cor. diforme d’un noir luisant, à écusson noir ; dans toile sur les pousses. = Æhopobota nævana Hb. Ribes nigrum. — Chenille d’un banc jaunâtre tachée de rouge, à tête d’un brun rouge, à écusson brun pâle ; dans la moelle des rameaux troués __ où elle est déjà en chrysalide. — Sesia tipuliformis CI. Robinia Pseudoacacia. — Chenillette à pattes membraneuses atrophiées, d’un blanc sale, à tête et écusson brun rouge ; dans les branches pourries. = Œcophora Oliviella F. Rosa canina. — Chenille méplate, rase, courte et atténuée aux extrémités, surtout postérieurement, à tête petite d’un noir mat, à large dorsale brune, à stigmatale interrompue; ronge les feuilles et se réfugie le jour au pied de la plante nourricière, parmi les feuilles tombées. = /erminia crinalis Tr. Id. Chenillette verte, à tête et écusson bruns ; dans feuille roulée où elle a hiverné. = ÆZulia ministrana L. Rubus (divers). — Chenille à poils arborescents blancs au sommet, mais à épines blanches et rouges. = Argynnis Dia L. Id. Chenille pubescente d’un vert brunâtre moucheté de rouge, à tête grosse d’un brun pourpre, à dorsale et stigmatale d’un vert pâle ; dans feuilles lâchement enroulées. — /lesperia malvæ L. (1° génération). Id. Chenille rase d’un brun rougeâtre, à tête brun pâle moucheté de plus foncé, à dorsale d’un blanc jaunâtre bordé de brun, à stigmatale foncée. — Agrotis brunnea F. Id. Chenille rase d’un brun foncé, à tête brun. rouge, à dorsale également d’un blanc jaunâtre bordé de foncé, maïs à écusson noir fendu longitudinale- ment d’une ligne blanche. = Æadena rurea F. Id. Chenille rase, cylindrique, à tête globuleuse d’un brun foncé moucheté de plus clair dorsalement, de pourpre latéralement, à dorsale pâle inter- rempue bordée de foncé, à douzième segment orné de deux points jaune d’ocre. = Æyppa rectilinea Esp. Id. Chenille d’un vert jaunâtre sale, moucheté de foncé, à tête verdâtre tachée de brun, à dorsale pâle bordée de brun, à stigmatale jaune clair bordée supérieuremest de noir. = Orthosia litura L. Id. Chenille d’un jaune rougeâtre sale, à tête rousse et dorsale noire. = Pechi- pogon barbalis CI. Id. Chenille arpenteuse, mince, verte, à tubercules d’un blanc jaunâtre, à dor- sale vert foncé, à latérales d’un rouge pourpre. = Larentia truncata Hfn. Id. Arpenteuse d’un brun pâle, à deux éminences latérales en arrière du sixième segment, à éminences dorsales sur le huitième et parfois le neuvième, et deux autres sur le segment anal. = Ourapteryx sambucaria L. Id. Arpenteuse d’un brun rougeâtre, à éminences latérales sur le cinquième segment, à dorsale interrompue. = Boarmia gemmaria Brahm. Id. Arpenteuse d’un brun verdâtre, sans éminences sur le cinquième segment et à dorsale très nette sur les quatre premiers segments. — PBoarmia repandata L. Id. Chenille d’un blanc luisant, à tête aplatie, noire, à pattes anales atrophiées; dans tiges, racines et même rameaux. — Bembecia hylæiformas Lasp. Id. Chenilletté d’un blanc verdâtre, à tête brune et écusson noirâtre ; dans rouleau aplati de la feuille dont elle se nourrit. — /ncurvaria pre«la- tella Schiff. Id. Chenillette d’un rouge vif, à tête noire, à écusson grisâtre; dans moelle des jeunes pousses. = /ncurvaria rubiella Bjerkander. Rumex (divers). — Chenille plutôt courte et trapue, atténuée aux extrémités, ver- dâtre, à poils courts, à tête d’un brun pâle, à dorsale brunâtre, à stig- matale rose. = C'hrysophanus phlæas L Id. Chenille cylindrique, renflée postérieurement, d’un brun rouge, à tête brunâtre réticulée de brun foncé. = Agrotis fimbria L. Id. Chenille de même forme, d’un brun jaunâtre, à tête brune ponctuée de noirâtre. — Agrotis triangulum Hfn. Id. Chenille de même forme, d’un brun rouge, à tête brune ponctuée de noir. — Agrotis baja F. Id. Chenille de même forme, d’un brun verdâtre, à tête brune ponctuée de brun foncé. = Agrotis C. nigrum L. J. G. 70 Notes spéciales et locales. _ Les Oiseaux septentrionaux en France pendant l’hiver de 1913-1914. — Lorraine. — Si nous en croyons les récits des divers journaux, annonçant l’apparition en France des Jaseurs de Bohême, Ampelis garrulus, cette migration serait due au froid plus ou moins vif que nous aurions subi de fin décembre 1913 à fin janvier 1914. Si ensuite, nous comparons l'intensité du froid qui régna pendant les terribles hivers de 1870-1871, de 1879-1880 et celui de 1894-1895 avec celui de 1913-1914, nous verrons que le froid n’est pour rien dans ces migrations forcées, puisque le Jaseur ne fut pas signalé ou très peu, pendant les rudes hivers des trois années citées plus haut. Un seul sujet fut tué, 1l y à une vingtaine d'années, par M. Paul Petit- clerc, de Vesoul, qui me l’envoya pour le naturaliser. Les passages mémorables qui furent signalés en abondance furent ceux de 1829 et 1834, ainsi qu’en 1853 (Degl. et G.). Depuis, très peu de captures ont été faites jusqu’à cet hiver 1913-1914, où l’on peut dire que les passages furent abondants surtout aux environs de Toul. Voici à peu près la date d'apparition des Jaseurs en France en 1913-1914. Le 20 décembre 1913, M. Van Kempen, de Saint-Omer, me fit parvenir, pour les préparer, deux Jaseurs de Bohême C d'; le jour suivant il mn envoya également d'Q ad. Le 3 janvier 1914, M. Van Kempen m'envoyait un cinquième sujet, très beau C' dont l’extrémité des pennes alaires était largement bordée de jaune et blanc en forme de À renversé Le même jour, mon fils Fernand recevait de Pont- à-Mousson une Q faisant partie d’une troupe de cinq, les quatre autres furent mis à la broche. Quelques jours après 1l recevait un autre sujet tué à Bouconville (Meuse) et un autre tué à Rogéville (Meurthe-et-Moselle). Aux environs de Toul, le 4 janvier 1914, un beau C' fut tué par M. Louis, dans son jardin en ville. Le 16, un autre fut tué par M. le capitaine Maréchal. Du 19 à la fin de janvier, les Jaseurs se montrèrent par troupes de 100 à 200 in- dividus dans presque tous les villages des environs de Toul; beaucoup: furent trouvés tués au pied des fils télégraphiques. De nombreuses victimes furent faites autour des forts de Lucey, Saint-Michel, à Choloy, Chaudeney, Ecrouves, Blénod, Dom- martin, Frys, Saint-Mansuy et Saint- Evre, où ces pauvres oiseaux affamés et trop confiants venaient en troupes serrées se reposer sur les arbres, puis s’abattaient sur les plantes d’asperges pour manger les graines. À chaque coup de fusil il en restait 10 à 15 sur le carreau et la troupe partait se reposer sur les arbres pour, l'instant d’après, revenir encore recevoir la mitraiile. Hélas ! que de victimes furent plumées et passées à la casserole! Une vingtaine d'individus seulement, tués par des amateurs, me furent confiés pour être naturalisés. Les trois derniers reçus furent tués dans son jardin, le 29 janvier 1914, par M: de Hédouville. Le 29 éga- lement, une troupe d’une trentaine d'individus fit son apparition à Manonville. Mon fils fut prévenu dès leur arrivée, ils étaient posés en troupe compacte sur un arbre de la route; à son approche, ils se reposèrent dans un jardin où, de sa - carabine 12 millimètres, 1l put en choisir trois très bien groupés qu’il tua tous trois. Parmi eux figure un vieux O' dont l’extrémité des pennes caudales porte de petits filets rouges comme ceux des ailes. Cette troupe venait du nord en se dirigeant vers le sud. Mon fils remarqua que les Jaseurs ont beaucoup de l’allure des gobe-mouches. Le 2 février, 1l recevait encore trois Jaseurs de Pont-àa-Mousson. Ma fille reçut aussi, des environs de Langres, de nombreux Jaseurs. Pour conclure sur la cause des migrations espacées des Jaseurs, rapprochons celle des Becs-croisés et des Casse-noix, tous trois habitant à peu près les mêmes régions : Finlande, Suède et Norvège, etc. Le Bec-croisé, lorsqu'il nous visite, tous les quatre ou cinq ans, quelquefois plus souvent (toujours en fin juin et en juillet), nous arrive par troupes de 12 à 20 ou 30 individus. À cette époque, ce n’est donc pas le froid qui l’amène; je crois ne pas trop me tromper en disant que c’est plutôt le manque de nourriture dans sa patrie qui le force à descendre jusque dans nos régions où 1l recherche dans les prairies les semences des carottes sau- vages et sur les peupliers et les poiriers, les jeunes cônes résineux, mais c’est surtout dans les bois de sapin mt s’abat de préférence. Le Casse-noix, lui aussi, nous visite de loin en loin, et c’est toujours en octobre qu’il arrive. En 1912 il s’en fit un bon passage ; ; en 1913 ils se montrèrent plus nombreux encore ; nous en reçûmes de diverses régions de France ; les sujets qui nous furent envoyés avaient dans leur estomac soit du mais, des noisettes, des sorbes ou autres fruits et surtout des larves ou peaux de larves de coléoptères, qu'ils savent très bien découvrir en fouillant de leur long bec les fientes des animaux. Pour le Casse-noix, comme pour le Bec-croisé, puisqu'ils nous arrivent bien avant l’hiver, ce serait donc le manque de nourriture qui les pousserait à émigrer jusque dans nos régions. Pour le Jaseur de Bohême, il est si bien vêtu qu'il peut Noles spéciales et locales. 71 supporter les plus grands froids, et comme ses migrations sont s1 espacées et que ce n’est pas toujours pendant des hivers froids qu’il fait son apparition, nous : pouvons donc supposer que le manque de nourriture dans sa patrie en est à peu près le facteur unique. Nous laissons aux naturalistes habitant ces régions du nord de l’Europe le soin de nous renseigner à ce sujet, en étudiant cette question si difficile à déterminer. Toul. LoMonT père. Même sujet. — Pas-de-Calais. — M. Paul de Givenchy me permettra une addi- tion à la note sur les Jaseurs, parue dans le numéro de la feuille du 17 mars. Lorsque son très regretté père, mon excellent parent, très savant en ornithologie, que je voyais fréquemment à cause de nos goûts semblables pour les oiseaux, dut à son grand regret, en raïson de sa vue affaiblie, se défaire de sa très riche collection d'oiseaux, il voulut bien me céder différentes pièces rares capturées dans la région, entre autres le Jaseur tué à Recques en 1878. M. de Givenchy pouvant encore entrevoir les œufs fort nombreux qu’il possédait, les conserva et, suivant son désir après son décès, elle fut donnée au Musée de Saint-Omer. Mon cabinet renferme encore un Jaseur venant des environs de Dunkerque (Nord), 1886. Un autre venant de Bouquinghem, près Marquise (Pas-de-Calais), 2 février 1895. Enfin le 18 no- vembre 1901 le jardinier du château de Landrethun-lès-Ardres (Pas-de-Calais), fut intrigué par la familiarité d’un oiseau qui le suivait partout. Il en fit part à son maître, M. de Saint-Just, qui le tua et eut l’amabilité de me l’offrir. Mais ces différentes captures furent toujours isolées. . Les 20 et 23 décembre 1913, deux bandes composées de 14 et 11 oiseaux s’abattirent dans la briqueterie de M. Leclercq, située sur la route de Tatinghem, commune à 4 kilomètres de Saint-Omer. Ils furent tous tués et mangés sauf trois mâles et une femelle que pensa à m'envoyer M. Leclercq. Les autres individus furent cuisinés par un ouvrier qui déclara s’être beaucoup régalé. J’obtins encore le 29 du même mois un très beau mâle qui, sans doute égaré, alla se faire tuer dans nos marais. De nombreux Jaseurs ont été signalés dans le Nord et le Pas-de-Calais, mais jamais en nombre. Saint-Omer. Ch. VAN KEMPEN. Même sujet. — Nord, Pas-de-Calais et régions diverses. — Les notes parues à ce sujet dans les numéros précédents de la Feuille se complètent. Plusieurs jour- naux nous ont informé que le passage des Jaseurs de Bohême a été remarqué dans de nombreuses régions. Dans le Word on en tua un à Lannoy et à Lys, deux à Mouvaux, un à Gussignies; deux à Féchain (en plus des six déjà signalés) dans lesquels je trouvai des baies de sorbier presque fraîches. Un naturaliste de Thumeries en a reçu plusieurs; M. Fauquenoit, de Lille, en possède quelques spécimens capturés à Bæœschèpe et Lannoy. Un sujet avait été remarqué dans le Nord à Quesnoy-sur-Deûle durant Phiver de 1829 et un autre près d’Avesnes en 1853, ce qui correspond aux passages de 1829 et 1853 signalés dans l’ouvrage de Degland et Gerbe; le Nord n’y figu- rait pas. Dans le Pas-de-C'alais on tua plusieurs sujets à Rang-du-Fliers et Nœux-les- Mines ; un chasseur des environs de Saint-Omer en tua un certain nombre dont il fit un succulent (?) repas ; après quoi il en porta les ailes à M. Van Kempen, de Saint-Omer, que cette hécatombe a scandalisé. Ceux qui goûtèrent le Jaseur déclarent que sa chair, qui a l’aspect de celle du Merle, est plutôt fadasse ; je partage volontiers leur avis. Relevons aussi les captures des bords du Loiret, de Gien et de Fleury-les-Aubrais (Loiret); de dix sujets à Saint-Georges-en-Couzan (Loire); trois à La Rivière- Saint-Sauveur (Calvados); quatre à Saint-Dié (Vosges), le long de la Meurthe. En Hollande et en Belgique on a signalé le passage de bandes composées d’une vingtaine d'individus, principalement aux environs de Verviers. Nul doute que de nouvelles indications viendront s'ajouter aux précédentes pour permettre d'établir l’aire accidentelle de dispersion en France. Le Casse-noix moucheté (Wucifraga guttata où C'aryocatactes L.) fut tué récem- ment à Cassel et a pris place dans la collection de M. Fauquenoit, de Lille. Le Catalogue d'oiseaux du Musée d’histoire naturelle de Lille mentionne une capture à Lille en automne 1824 et une autre en 1850. Roubaix. E. Cavro. 12 Notes spéciales et locales. Même sujet. — Auvergne. —— Après les intéressantes notes parues dans la Feuille du 1% février 1914, j'ai pensé qu’il pouvait être utile de donner quelques rensei- gnements sur le Jaseur en Auvergne. Le Moniteur du Puy-de-Dôme, dans ses numéros des 22 et 25 janvier 1914, signale un passage de Jaseurs de Bohême (Ampels garrulus L., Bombycivora garrula Temm.) au Brugeron, où la présence de ces oiseaux inconnus däns la région a facilement attiré l'attention des chasseurs, ce qui ferait supposer qu ils étaient en grand nombre. Le Brugeron est une commune de l'arrondissement d’Ambert, située sur le versant ouest des monts du Forez, à peu de distance des immenses forêts de sapins qui couvrent le sommet de ces montagnes. La chaîne du Forez, granitique et por- phyrique, est orientée du nord au sud et sépare les départements du Puy-de-Dôme et de la Loire. La limite de ces départements suit presque exactement la ligne de faîte. Les montagnes les plus connues de cette chaîne sont, au nord, le Montoncel (altitude 1.250 m), au sommet duquel se réunissent les départements du Puy-de- Dôme, de la Loire et de l’Allier ; au sud, Pierre-sur-Haute (altitude 1.650 m.), à quelques kilomètres seulement du Brugeron. La température dans cette région est descendue à — 22° centigrades, pendant le mois de janvier. Les apparitions du Jaseur de Bohême sont très rares en Auvergne et ne pré- sentent aucune périodicité. Elles ont toujours lieu en décembre et janvier, pendant les hivers rigoureux. Le catalcgue de M. Culhat-Chassis (Wémorres de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, mai 1833) et le catailogue posthume de MM. Bouillet et Lecoq, écrit en 1833 et publié par la Revue scenti- fique du Bourbonnars, en septembre 1897, ne mentionnent pas le Jaseur. Les catalogues postérieurs (1) citent cet oiseau sans grands détails et disent qu’il paraît en troupes et fréquente les vergers. Le Musée d'Histoire naturelle de Clermont-Ferrand (Musée Henri,Lecoq) ne possède qu’ un seul individu de cette espèce, sans indication de date ni de prove- nance. J’ai dans ma collection un sujet femelle tué aux environs de Lezoux en 1853. L'ornithologie européenne de MM. Degland et Gerbe, 1867, indique précisément un passage de Jaseurs en Auvergne, à cette époque. Je n’ai pas vu d'autre exem- pote dans les quelques collections particulières que je connaïs dans le Puy- e-Dôme. Lezoux (Puy-de-Dôme). L. DucHASSEINT. Même sujet. — Morvan. — M. V. Berthier. président de la Société d'Histoire naturelle d’Autun, nous écrit que le Jaseur de Bohême a été signalé en janvier dans plusieurs parties de la région et notamment à Autun même. Il à également signalé à la Société d'Histoire naturelle d'Autun (séance du 14 décembre) deux Casse-noix, Nucifraga caryocatactes, l'un tué au Beuvray le 2 novembre dernier et un autre à la Gravetière. Dans le Catalogue des Oiseaux observés dans l’arrondissement d'Autun, de 1844 à 1860, Proteau dit que les Casse- noix sont de passage accidentel à Autun et qu'ils y ont été très nombreux en 1844. Puis il ajoute que parmi les sujets rencontrés isolément depuis cette époque, il a remarqué l’espèce suédoise Wucifraga brachyrhincha Brehm, qui n’existe cepen- dant pas dans sa collection. Observation d'un cas d’hyperparasitisme chez Pieris brassicæ. — Dans sa Consultation lépidoptérologique, notre éminent maître à tous, M. Ch. Oberthür, demande (n° 513 de la leurlle, p. 133) si on s’est occupé jusqu'ici d’étudier les parasites des parasites des Lépidoptères. Voici un fait les concernant. Ayant récolté, le 20 août 1909, à Vaux-en-Velin (Rhône), un certain nombre de cocons d’ Apantelss glomeratus L., Braconide dont les cocons jaunes agglomérés, rappelant en petit ceux du ver-à soie du murier, sont si communs sur les chenilles de Pieris brassicæ, et ayant mis chacun d'eux séparément dans un tube, l’un (1) Catalogue des oiseaux observés en Auvergne par M. E. de Chalaniat, Clermont, 1847. — Catalogue raisonné des oiseaux du Puy-de-Dôme, de M. Robert Villatte des Prugnes (Bulletin historique el scientifique de l'Auvergne, 1911, 1912). pb Lu Au à À ee. Su Er mé Ro RER tr ét be js és: TS 3 sé À: = ‘ dbstt : ni Noles spéciales et locales. 73 d’entre eux m'a donné le 11 septembre 5 O'et 2 Q d’un Chalcidide du genre T'etras- tichus. Ce genre renferme bien plus de cent espèces et en l’absence regrettable de toute monographie de l’innombrable et si importante famille des Chalcidides, 1l m'a été impossible de déterminer spécifiquement mon hyperparasite. Il est cepen- dant vraisemblable qu’il s’agit de l'etrastichus Microgastrr Bouché, cité dans le catalogue de de Gaulle comme parasite d'Apanteles glomeratus (ou Microgaster À LE Voir le n° 444 de la f'eualle, 1° octobre 1907, p. 239. Je crois l’hyperparasitisme fréquent et c’est un phénomène biologique aujour- d'hui bien connu, mais il ne m’en paraît pas moins utile de faire connaître les observations précises concernant cette si intéressante question. Lyon. Ph. RIEL. Une invasion d'Ephestia Elutella Hb. à la Halle-aux-Sucres de Lille. — Au début de novembre dernier, la direction du Musée Industriel et Agricole installé à l'étage de la Halle-aux-Sucres de Lille s’étant plainte d’une invasion de larves et de petits papillons ressemblant à des teignes, l’on délégua M. Malaquin, professeur de zoologie, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Lille et M. le D' Moitié, conservateur dudit Musée, pour examiner la cause de cette 1rruption. Ayant appris cette visite, J'ai demandé à ces Messieurs de les accompagner à titre officieux. Il fut reconnu que ce Musée était envahi par une quantité consi- dérable de larves que j'ai pu attribuer au genre ÆZphestia, sans pouvoir préciser de suite le nom de l’espèce à laquelle nous avions affaire. Un grand nombre de cadavres de papillons rencontrés partout, étant en très mauvais état, n’ont pu servir à une détermination rigoureuse. Toutes les vitrines renfermaient de ces cadavres : que ce soit celles renfermant des étoffes ou celles renfermant des modèles de machines constitués de pièces métalliques. Le parquet du Musée était en grande partie tout gluant des larves que les gardiens avaient écrasées; le plafond même, dans le voisinage des murs et des colonnes en fonte supportant la toiture, n’en était pas indemne. Le revers des châssis des portes des vitrines et des armoires possédait des cocons renfermant des larves non chrysalidées. | L'examen attentif des objets exposés, principalement les étoffes, les échantillons de lin garnis de leurs graines, etc., n’a accusé aucun dégât dans le Musée, si ce n’est l’ordure occasionnée par la venue de ces larves, dont un grand nombre avait donné, l’été dernier l’éclosion des papillons dont on observait partout les cadavres. D'où provenaïent donc lesdites chenilles ? Uniquement des magasins de la Halle- aux-Sucres situés en dessous du Musée, et ce, en montant le long des murs et des pilastres des magasins et en traversant les fentes du plancher du Musée, les gîtes recevant ce plancher n’ayant pas été plafonnés, ont donc permis ce passage. Cette Halle-aux-Sucres, comme son nom l’indique, sert d’entrepôt à ce produit et aussi aux denrées coloniales, telles que : cacao, poivre, etc. Il faut dire que sucres et denrées coloniales sont dans des magasins différents, et comme le magasin aux denrées coloniales est précisément en dessous du Musée, c'est cette partie de l’entrepôt qui fut visité. Le magasin était garni à ce moment d’une grande quantité de sacs de cacao provenant des Antilles anglaises et de quelques sacs de poivre. Les sacs de cacao étaient rangés en différents lots et le dessus de certains de ces lots avait ses sacs entièrement couverts d’un véritable tissu de soie formé par les larves, attestant par là que la denrée était contaminée; du reste un certain prélèvement de graines de cacao à démontré que quelques-unes étaient attaquées, leur intérieur était vidé et renfermait les excréments produits par les larves se trouvant agglutinés de soie avec les graines attaquées.. Ces paquets de soie ren- contrés là où vivent ces chenilles, sont bien là la caractéristique des £'phestia. Ces larves, au moment de notre visite, étaient parvenues à leur complet déve- loppement et se préparaient pour leur chrysalidation, qui a lieu dans les encoi- gnures et les cavités qu’elles peuvent rencontrer en dehors des denrées ayant servi à leur alimentation. Il faut admettre, d’après cette visite, que nos chenilles, pour le choix de leur retraite, pour cette opération, sont assez difficiles, car un très grand nombre n’ont pas hésité d'entreprendre l’ascension des murs hauts de huit mètres, pour arriver au plancher du Musée, puis à en traverser les fentes et à élire domicile dans les vitrines du Musée. Aussi c’est ce qui explique ce véritable tissu de soie formé par les larves, sur le sommet des sacs situés à la partie supérieure d’un bon nombre de tas isolés, les chenilles, tout en dévidant leur soie, ayant cherché en vain leur retraite de prédilection. | 74 Notes spéciales el locales. Les murs attestaient le passage des chenilles par un léger tapissage de soie, très visible surtout aux angles saillants des contreforts des murs. Notre Zphestia vient enfin de pouvoir être déterminé, grâce à une éclosion obtenue le 1% janvier dernier par le D' Moitié, de larves qu’il avait rapportées lors de notre visite au Musée; moi-même j'ai obtenu également une éclosion le 14 du même mois, puis les 17 et 23 février, enfin le 2 mars ; nous avions affaire à Elutella nettement caractérisé. Kuehniella, sa voisine, a tout à fait les mêmes mœurs et a une envergure de 18 à 24 mm., alors que Zlutella n’a que 16 à 18 mm.; de plus ce dernier comporte aux ailes supérieures six traits noirs transversaux sensiblement parallèles deux à deux, les deux du milieu assez courts, formant à peu près deux arcs de cercles, comme le signe d’une parenthèse, mais souvent peu visibles; alors que Æuehnrella ne possède sur les mêmes ailes que quelques taches noires. Le fond des ailes supé- rieures des deux espèces est moucheté de gris; les ailes inférieures étant plus claires avec nervures bien accentuées. | I1 faut dire que les éclosions que nous avons obtenues ont été forcées, attendu que les larves avaient été conservées dans des pièces chauffées. D'une nouvelle visite faite au Musée Industriel, tout au début de février, j’ai constaté que les larves enfermées dans leurs légers cocons de soie n'étaient pas encore chrysalidées; elles hivernent donc dans cet état. Dans les catalogues des Lépidoptères de notre région, publiés, l’un par Foucart en 1875 pour ceux des environs de Douai, l’autre par le D' Paux, en 1902, pour ceux du département du Nord, ces deux auteurs mentionnent cette espèce comme commune partout : intérieur des habitations, tronc des arbres, toits de chaume, magasins à fourrages, moulins à farine, etc. Si nous consultons le très important et très documenté Catalogue raisonné des Microlépidoptères de Belgique, par le baron de Crombrugghe de Picquendacle, publié en 1906, nous voyons que Zlutella y est mentionné et aussi Æuehniella qui ne figure pas dans nos deux précédents catalogues. Pour ÆZlutella, l’auteur dit l’espèce fréquente dans les maisons, chenille se nourrissant de pain, de plantes desséchées, de fruits secs, etc.; pour Æuehniella, le même auteur dit l’espèce com- mune dans les moulins, la chenille vivant dans le son et la farine. C’est en 1907 que je fis connaissance de X'phestia Kuehnrella, grâce à du son que je possédais alors pour nourrir des vers de farine (7'enebrio molitor) qui était totalement envahi par des larves de cette espèce; 1l en fut de même, mais en plus petite quantité de la farine de pavot qui me servait à nourrir des oiseaux insec- tivores. De recherches faites à ce moment, j'ai constaté chez nos grainetiers de la ville : que le blé, l’orge, l’avoine, voire même les graines de soleil (Tournesol) étaient attaquées par notre larve. C’est grâce à l’extrême obligeance et à notre distingué et savant collègue, M. le R. P. de Joannis, à qui J'avais soumis à cette époque des insectes parfaits, que j'ai pu connaître le nom de cette espèce qui m'avait fort intrigué. Les chenilles de ÆZlutella et Kuehniella peuvent en somme se rencontrer dans toutes les farines, le son, toutes espèces de graines et de fruits desséchés, voire même les figues, les dattes, etc. Pour ce qui est du cacao, les dégâts commis par Zlutella avaient déjà été signalés par M. Henri Jumelle, professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Marseille, dans son ouvrage sur le Cacaoyer, édité en 1900. À ma connaissance, Kuehniella n’est pas signalé comme attaquant cette graine, mais la chose toutefois n’est pas improbable, en raison des mêmes mœurs de ces deux espèces. Kuechniella, qui est en général la plus commune, est devenue un fléau pour les grands magasins de farine et de grains, surtout dans les minoteries à vapeur où la chaleur constante et une abondante nourriture sont un milieu propice à son développement; l'humidité n’est pas toutefois un empêchement à sa propagation. Notre honoré collègue, M. Julien Guérin, qui est un observateur consommé, me disait dernièrement que pour les malteries travaillant le grain d’avril à mai, puis de septembre à octobre, les dégâts de cet insecte étaient moins à craindre, pour la raison que ces époques ne correspondent pas à celui de sa propagation à l’état parfait, qui a Jieu de juillet en août. Le seul malt en danger, en dehors de ces époques, est donc celui qui est laissé en souffrance dans un local qui n’est pas parfai- tement clos. Dans les minoteries à vapeur, l’époque des éclosions s'étend bien davantage. On suppose que £phestia Kuchniella, signalée pour la première fois en Europe en 1879, a été importée d'Amérique avec les farines de ce pays (communication de MM. Girard et Ragonet à la Société Entomologique de France, en mai 1884). ph états — 5 5 fs ét, bé: svémhonet di etre : ‘nv, at Le Notes spéciales el locales. 75 L’insecte et ses dégâts ont figuré sans nom à l'Exposition des Insectes utiles et de leurs produits, des Insectes nuisibles et de leurs dégâts, organisée par la Société Centrale d'Apiculture et d’Insectologie générale, qui se tenait dans lOrangerie des Tuileries à Paris en 1883. Nous voyons par l’exemple de l’invasion de Z{lutella dans notre Halle-aux-Sucres que cet insecte n’a rien à envier à Æwehnrella au point de vue de sa propagation, et l’on se demandera si notre Zlutella en question a été importé des Antilles, avec les graines de cacao, ou s’il s’est propagé grâce à l’espèce qui existait déjà dans notre ville, depuis plusieurs années. Je pense que l’on peut admettre qu’il y a eu ici une importation, attendu que pareille invasion ne s'était vue jusqu'ici audit Musée. Lille. Alb. Surrs. Encore sur le Pupa Farinesii Des Moul. (Descr. Moll., ên Act. Soc. Linn. Bord., 1835, VII, p. 156, pl. II, fig. E). — M. Margier, dans son article de la Feuille des Jeunes Naturalistes, du 1% décembre 1913, n° 516, s'occupe de la distribution géographique de cette espèce, étude déjà faite par M. le Commandant Caziot dans les Annales de la Société Linnéenne de Lyon (1906). Cette espèce, d’origine espa- East serait abondante dans les Pyrénées-Orientales et, selon M. Margier, très outeuse dans les Alpes. Jusqu'ici elle n'aurait été trouvée dans aucune localité en dehors de celles déjà signalées. ._ Dans mes recherches malacologiques sur les Alpes Apuanes (1), j’ai trouvé la Pupa Farinesii un peu partout. C’est une farines authentique, sans dents, mêlée à la Pupa avenacea Brug., mais jamais à de grandes altitudes. Sa présence fut déjà signalée par M. le Doct. Raymond Del Prete qui la possède dans sa collection depuis quelques années. Il la trouvait mêlée avec un autre type qui avait une dent (variété décrite dans Moquin-Tandon, 1855, p. 359), comme var. denticus et à un autre avec la même dent et deux callosités columellaires au-dessus, var. oligodonta Del Prete (Bolletino della Società Malac. Italiana, vol. V, 1879, Do0N-Eav. L fig. 14). Bien que la Farinesii type et les variétés denticus et oligodonta ne soient pas _ rares dans les Alpes Apuanes, on les trouve toujours en petit nombre. Une observation très importante à faire est celle-ci : que la Pupa Farinest, qu’on trouve sur les Alpes Apuanes, a les mêmes caractères et la bouche à la façon de la Pupa Avenacea, var. Apuana Issel. Les deux variétés aussi la conservent, puisque celles-ci ne sont que le trait d’union entre l’Avenacea et la Farinesii. Viareggio (Toscane). F. SETTEPASSI. De la disparition des petits oiseaux. — [Le mois de janvier que nous venons de quitter a été, en bien des endroits, funeste aux petits oiseaux; sans avoir été d’un froid excessif (la plus basse température constatée ici, en Charente, a été de — 14°), il à cependant été assez rigoureux, malgré que nous n’ayons pas eu de neige, pour que la terre fût saisie sans interruption pendant plus de vingt-cinq jours. Pendant cette longue période, les petits oiseaux ont eu grandement à souffrir et même beaucoup sont morts de faim. On a trouvé, en assez grande quantité, des merles, des grives draines, des rouges-gorges et des pinsons. Il y a bien longtemps qu’on avait vu pareil désastre. Malheureusement les froids n’ont pas été les seuls destructeurs des petits oiseaux, car je lis dans la Petite Charente du 11 janvier : « Il y a quelques jours, dans » la commune de Salles-Moussac, arrondissement de Ruffec, où un traitement à la » noix vomique venait d’être effectué contre les Campagnols qui y pullulent, » une personne, étonnée de la quantité énorme d'oiseaux morts qui jonchaiïent la » terre, crut devoir avertir la gendarmerie de Ruffec et pour corser son témoi- » gnage, il à apporté aux gendarmes un sac contenant deux cents petits oiseaux » ramassés sous le même arbre. Sous ce même arbre, il en a laissé encore cent » trente-sept qu’il ne pouvait emporter. Dans le même champ, on a trouvé sept » perdreaux morts. » A (1) Ces montagnes ne sont qu’une parlie des Apennins qui pénètrent en Toscane après le fleuve Magra (Spezia en Ligurie) jusqu’au fleuve Serchio (Lucques en Toscane). 76 Notes spéciales et locales. « Tout ceci a été constaté par des habitants de Salles-Moussac. On doit en » conclure qu’il n’existe plus un petit oiseau, pue un perdreau sur toute l’étendue » de la commune, ceci est effroyable et navrant. « 51 les campagnols sont nuisibles, les petits L'EAU s: sont utiles. Devant cette » destruction totale des auxiliaires de l’agriculture une question se pose : le » remède n'est-il pas pire que le mal? » Je dois ajouter que des mesures ont été prises et que pareille hécatombe ne se produira plus. | | Lignières-Sonneville (Charente). H. GIRAUDEAU. L’acclimation du Mimulus luteus L. — M. KR. O. Frick, dans son intéressante Contribution à l’étude de la flore neuchâteloise, indique le Mimulus luteus L. comme ayant été signalé en 1860 environ, à Saint-Blaise, dans le canton de Neuchâtel. Cette plante américaine existe aussi en Alsace et je l’ai récoltée dans les prairies des bords de la Bruche entre Mutzig et Molsheim en 1869. J'étais alors élève à l’Ecole du Service de Santé militaire de Strasbourg et j'avais l’honneur d’avoir comme professeur le savant botaniste Frédéric Kirschleger. Dans le premier volume de sa Flore d'Alsace (édité en 1852) on peut lire page 585 : « 4 — juillet-septembre. — Cultivé dans une foule de jardins. Naturalisé sur les bords de la Bruche et des ruisseaux qui en découlent depuis Framont jusqu’à Molsheim; très commun. Vallée de Wasserbourg, depuis la maison du curé jusqu'à mi-chemin de Soultzbach. » Dans le troisième volume édité en 1858, on lit au bas de la page 115 : « Mimulus luteus. — Plante américaine aujourd” hui très répandue dans deux vallées vosgiennes, où sa présence est facile à expliquer. Ainsi elle abonde sur les bords de la Bruche depuis Ekbolsheim ; jusqu’à Framont, où elle cesse brusquement; en effet, c’est du jardin Champy, à Framont, qu elle est partie: depuis trente ans elle a avancé, grâce à ses graines légères et à ses rameaux radicants, jusqu’à Strasbourg (50 kilomètres). Dans le vallon de Wasserbourg, on ne la retrouve plus en amont du jardin du curé, d’où elle s’est échappée; elle est déjà tout près de Soultzbach (4 kilomètres). À Münster, elle a déserté le jar Hartmann; elle est arrivée en quelques années jusqu’ à Günsbach (5 kilomètres). Elle a dû marcher depuis cette époque déjà lointaine de ma RE à et il Fee utile de savoir si elle à suivi le cours de l’IIT et gagné le Rhin. Paris. TRAPET, Pharmacien major de 1re classe en retraite. Floraison précoce de Gorydalis claviculata. — Les flores d'Angleterre, de Bel- gique et du Nord de la France que j'ai sous la main s'accordent à indiquer juin à août comme l’époque de floraison pour cette Fumariacée. La flore de France de Coste indique aussi avril, maïs 1l s’agit sans doute du Midi. Au cours d’une pro- menade aux environs de ‘Londres, le 28 février de cette année, je l’ai trouvée en fleurs sous des sapins près de l'abbaye de Waverley. La floraison anormale que j'ai constatée a-t-elle déjà été signalée ? Londres. G. À. BoULENGER. La Vipère péliade en Haute-Marne. — En réponse à l’observation de M. E. Gardet, voici la source de mon indication de la Vipère péliade en Haute-Marne. « La péliade abonde sur un escarpement calcaire des environs de Nogent-le-Roi (Haute- Marne). » V. Collin de Plancy, Catalogue des Reptiles et Batraciens du départe- ment de l'Aube, etc. (Semur, 1878, p. 19). Londres. G. A. BOULENGER. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, R Rennes— Paris à (8 van 14) PTT Te — Ve Série, 44° Année -— N° 521 PA: FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Melilæa Cynthia, Huebner. — Très jolie espèce; très tranchée et facile à distinguer des autres Melitæa. Le S' présente sur le fond des ailes supé- rieures, en dessus, des réserves blanches d’un très joli effet. La © est entièrement fauve. Cynthia est exclusivement alpine; on ne l’a point encore observée dans les Pyrénées; en France, elle se trouve au Lautaret; au Jardin (Chamounix): au Lac d’Allos: elle n’est pas rare, certaines années, au Ryffelberg, dans le Valais; une altitude d’au moins 2.300 mètres est néces- saire pour qu'on puisse rencontrer la Melitæa Cynthia. Je fus témoin, en juin 1895, d’une extrême abondance des chenilles de Melitæa Cynthia au Lautaret. Les chenilles en question étaient si nombreuses, elles se pressaient tellement sur le chemin boueux en face de l’auberge, malgré les flocons de neige qui tombaient de temps en temps, que les roues de la voiture patinaient sur cet obstacle visqueux et d’un genre tout à fait insolite. Si je n'avais pas vu ce phénomène, Je n’y aurais certainement pas ajouté foi, tant il était invraisemblable. Je me souviens d’avoir recueilli une grande quantité de chenilles choisies parmi les plus grosses. J'obtins à Uriage et à Rennes, à mon retour de voyage, un mélange de papillons et de mouches parasites: celles-ci étaient très nombreuses. Melitæa Maturna, Linné. — Ne semble pas avoir sensiblement dépassé vers l'Ouest les environs de Paris. On à trouvé Maturna à Montmorency, aux environs de Reims, dans la forêt de Samoussy, en Picardie, dans l'Isère et, dit-on, dans l'Orléanais. Maurice Sand, dont les assertions ne paraissen! pas toujours dignes de toute créance, a signalé Maturna en Berry. C'est bien dommage qu'il y ait en France si peu d’entomologistes chasseurs. De vastes régions de notre pays ont été très superficiellement explorées par des naturalistes de passage qui ont capturé au hasard quelques espèces, mais ne se sont pas livrés à une étude approfondie de la contrée parcourue. Des départements entiers semblent n'avoir jamais été visités par un entomo- logiste. Dans ces conditions, la faune française pourra être l’objet de modifi- cations considérables et d’irréparables destructions, sans que nous puissions même nous douter des pertes que labattage des bois, la transformation incessante du sol feront subir aux productions naturelles. Des renseignements sur les localités françaises où Maturna a été authentiquement observée seraient fort intéressants à publier, T8 Charles OBERTHUR. — Une Consultalion lépidoptérologique. Melitæa Artemis, Huebner (Aurinia, von Rott.). — C’est une des Melitæa les plus communes et les plus répandues. D'ailleurs elle habite en Ecosse, en Irlande, en France, en Allemagne, en Espagne et, vers l'Est, on la trouve jusqu'en Mandchourie. Elle donne dans les différentes régions où elle ne cesse de se reproduire naturellement, des races géographiques généralement fixes et assez distinctes. De plus, la Melitæa Artemis se plaît aussi bien dans les plaines que dans les hautes montagnes, de sorte qu'on peut observer non seulement les variétés de latitude, mais aussi d'altitude. Partout elle semble n'éclore qu'une seule fois par an. Dans toute la partie septentrionale et centrale de la France, la Melilæa Arlemis présente deux morphes : l'une dont le dessus des ailes est unicolore, l’autre qui montre, sur le dessus des ailes, des taches plus claires que le fond, En Provence, Artemis offre une race spéciale, dite : Provincialis, plus grande, d’un fauve rouge plus vif, cependant d'une couleur générale moins riche qu'en Espagne où se trouve la forme que J'ai appelée Jberica. Dans les Alpes suisses vit la forme Merope ordinairement dénuée de la couleur fauve rougeâtre qui se remarque dans la forme des Alpes françaises et des Pyrénées orientales, à l'altitude d'environ 2.300 mètres. Il est très remarquable en effet de constater que dans les Alpes de Provence aussi bien qu'au Pla Guilhem, vaste plateau ondulé et gazonné qui s'étend entre la France et l'Espagne, à l'Ouest du Mont Canigou, on rencontre une petite race d’Artemis, d'aspect frêle, d’une teinte fauve rouge en dessus, mais formée d'écailles presque clairsemées, de façon que le faciès du papillon semble justifier le nom debilis par lequel j'ai cru devoir le désigner. En Suisse, la variété Merope, vers la même altitude, semble plus robuste, quoique de taille également rétrécie. Mais ce qui est curieux, c'est qu'on trouve en Bretagne, notamment à la Forêt de Rennes, par colonies, exactement la même race debilis qu'au Pla Guilhem. En effet, au milieu des Artemis normales volant dans les allées et les clairières du bois, principalement là où il v a des landes marécageuses, on rencontre çà et là des groupes de debilis, dont la taille réduite et l'aspect décoloré cadrent absolument avec la debilis pyrénéenne. Cette debilis a été, certaines années, abondante, et j'ai pu, pour réaliser une instructive comparaison, ranger une longue série de debilis provenant des plaines bretonnes, à côté des debilis capturées sur les gazons ras et caillouteux des sommets pyrénéens. Elles ne présentent pas de différence appréciable. A-t-on observé quelque autre part, aux environs de Paris, par exemple, cetle bizarre debilis, si semblable à la debilis des montagnes françaises ? | J'ai en vain cherché à examiner dans les collections que j'ai été à même de visiter, des séries importantes de papillons d'espèce commune capturés au même lieu et en plusieurs années successives. Cela n'existe pas. Il en résulte que la connaissance exacte des espèces les plus vulgaires est souvent moins avancée que celle d'espèces réputées plus rares, plus recherchées et jouissant d’une tarification plus avantageuse. Souvent on m'a dit : L'espèce est très commune ici: on pourrait en récolter un grand nombre à chaque saison. Pourtant je ne voyais que 3 ou 4 spécimens souvent assez mal traités et insuffisants pour donner une idée exacte de la morphe locale. M'excusera- -on d'inviter les Entomologistes à modifier les méthodes qui ont jusqu'ici présidé à la formation de leurs collections ? Debilis est-elle donc spéciale à la forêt de Rennes et à Pla Guilhem, ou bien a-t-elle été observée en d’autres lieux ? tennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). h 2? N À AO Bee De É F, H. BOULANGÉ. — Un cas d'hermaphrodilisme chez Rana fusca. 79 UN CAS D’HERMAPHRODITISME VRAI BILATÉRAL CHEZ RANA FUSCA (Thomas) L'individu s’est rencontré parmi un lot de 150 grenouilles capturées aux environs de Lille à la fin d'octobre 1913 et utilisées pour la dissection en novembre et décembre. Semblable cas n'a jamais été observé parmi les autres lots de même importance, sacrifiés chaque année, toujours composés de Rana fusca auxquelles se mêlent une ou deux Rana esculenta. Les cas de ce genre sont relativement rares, peu ont été décrits dans le détail; il peut être utile de les enregistrer. La grenouille étudiée est de tous points pareille extérieurement aux mâles du même lot et avait élé confondue avec eux. Les brosses copulatrices étaient semblables entre elles et à celles des autres sujets; de même les avant-bras. Il y : avait pourtant, pour ceux-ci surtout, une légère dissymélrie à l'avantage du côté droit. Mais la symétrie est-elle jamais absolue ? On fut donc très surpris, lors de la dissec- tion (15 décembre), de trouver deux oviductes parfaitement développés et régulièrement con- formés, comme ceux des femelles du même lot. Les glandes génitales occupent la position normale. Chacune comprend deux parties 1° L'une, massive, blanche, comme sont les testicules, mais ne présentant pas la forme définie habituelle. De plus, cette partie est rugueuse et dépourvue du pigment noir qui recouvre d'ordinaire au moins une partie du testicule. Les rugosités sont dues à l'existence d'un réseau de fins sillons, à mailles hexago- nales, séparant des lobules. Nous avons cons- | taté que ces sillons existent à la surface des re, lesticules. — Ov, ovaires. teSticules normaux mais sont comblés précisé- — CI, corps jaunes. — An, Ment par le tissu conjonclif pigmenté qui fail reins sur lesquels sont figu- ici défaut. rés les canaux elférents. — 2 L'autre parie a exactement l'aspect des , Canaux de OUR 3 Pate “ l D yen. OYaires non mûrs. Beaucoup de femelles du R, rectum. ... même lot avaient des ovaires volumineux à élé- ments avant atteint leur taille. Quelques-unes seulement, les jeunes sans doute, avaient des ovaires ressemblant à ceux-ci. Du côté gauche, la première région (aspect testiculaire) forme environ le 1/5° de la masse totale de la glande, elle est la plus proche du rein; la deuxième région (aspect ovarien) contourne la première en avant, en dehors et en arrière où elle est plus développée. Du côté droit au contraire, la première région occupe les trois quarts de la totalité et la deuxième est un simple lobe du côté postérieur; c’est la relation inverse de celle de l'organe de Bidder avec le testicule chez les Bufo (on sait que cet organe est souvent considéré comme un ovaire rudi- mentaire). Dans son ensemble, la glande droite est moins développée que la gauche. 80 IH. BOULANGÉ. — Un cas d'hermaphroditisme chez Rana fusca. Les canaux efférents ne sont pas régulièrement disposés comme chez les mâles normaux. Is sont rares et plusieurs sont bifurqués. I en part même des parties d'aspect ovarien. Les canaux de Wolff ne portent pas de vésicules séminales, ils subissent seulement une très légère dilatation fusiforme. Les corps jaunes occupent la position normale, il en résulte que la gauche s’in- sère sur l'ovaire et le droit sur le testicule. Le premier n'est pas plus réduit que ceux des grenouilles du même lot où cet organe était générale- ment faible. Le second est au contraire petit. Les testicules renferment des spermatozoïdes. Du côté droit, les canaux de Wolff et de Muller sont nettement distincts Jusqu'au cloaque. Du côté gauche, ils s’accolent à la fin de leur trajet. Avant leur accolement, ils sont unis par trois ou quatre cordons. En sectionnant l’un d'eux, nous avons constaté qu'il était plein aux extrémités et présen- tail, en sa partie médiane, une {rès fine lumière plutôt virtuelle que réelle. Nous notons ce détail parce qu'il peut s’interpréter comme témoin d’un retard dans le dédoublement des canaux de Wolff et de Muller. Il peut être utile d'ajouter que l'individu dont nous avons décrit l'appareil génital était de taille adulte et que tous ses autres viscères élaient norma- lement conformés. Poumons, vessie, intestin étaient dépourvus des parasites ordinaires de Rana fusca. Comment cette grenouille aurait-elle sexuellement fonctionné au prin- _ {temps prochain ? C'eût été le complément intéressant de cette observation faute duquel celle-ci reste incomplète comme beaucoup d’autres. La figure demi-schématique ci-contre n’a d'autre intérêt que celui de faci- liter la lecture, la représentation serait-elle parfaite qu'il est des choses qu'elle ne pourrait rendre. C’est ainsi que la partie ovarienne droite est moins importante que le dessin ne le fait supposer; c’est une languette qui se relève et qu'il a fallu dessiner étalée pour faire ressortir sa continuité avec la portion testiculaire; il en est tout autrement de l’autre côté où l'ovaire a l'épaisseur ordinaire. La bibliographie relative à l'hermaphroditisme des grenouilles et aux questions connexes est déjà considérable. On la trouvera (52 articles) dans un mémoire récent de M. Hooker (1). Dans ce mémoire, l’auteur reprend les cas connus antérieurement et en décrit deux nouveaux. Pour nous, nous nous sommes contentés de lire cette étude, à laquelle nous renvoyons, pour comparer notre cas à ceux qui y sont analysés. De ces cas, 23 seulement sont retenus el réunis dans un tableau où ils sont classés en cinq groupes. | Groupe À, — MÂâles avec canaux de Muller plus où moins développés. — 8 Cas. Groupe B. -- Mâles dont les lesticules contiennent des œufs. — 5 cas. Groupe C. — Hermaphrodites avec deux glandes sexuelles, mais les mâles plus développées. — 5 cas. Groupe D. — Hermaphrodites complets ou presque complets. — 3 cas. Groupe E. — Hermaphrodites avec deux glandes sexuelles, mais les femelles plus développées. — 2 cas. Pour l’auteur, il y a d’abord un hermaphroditisme faux, il se rencontre dans le groupe À. I faut aussi distinguer un hermaphroditisme de passage « Ucbergangshermaphroditismus », il se rencontre dans les groupes À et B. Il est dû à ce que les têtards donnent 95 % de femelles et 5 % de mâles 1) Hooker, Davenport. — Der hermaphrodistlismus bei Früschen Archiv für mikroskopische Anatomie, Pd 79, Ht #4, 1912, H. BOULANGÉ. — Un cas d'hermaphrodilisme chez Rana fusca. 81 (recherches de Born en 1881) et qu'ensuite des individus passent du sexe femelle au sexe mâle. Dans le cas d'hermaphrodiisme de passage, il n'y a pas deux régions testiculaire et ovarienne; l'organe unique renferme des œufs et des sper- matogonies. | | .. ]l en est tout autrement des cas C, D, E où teslicules et ovaires sont distincts, tout particulièrement des cas D et surtout des cas où l’une el l'autre glande existent de l’un et l’autre côté. Il faut placer en première ligne le cas de ce genre décrit par M. Hooker lui-même et figuré dans une belle planche hors texte. Ce cas à été observé chez Rana fusca, comme celui que nous venons de décrire et qui se place précisément aussi dans le groupe D à côté de celui de M. Hooker qu'il rappelle. 1° Par l'étendue relative des glandes ; 2° Par leur position relative ; 3° Par l'importance des canaux de Wolff et de leurs renflements : 4° Par le développement des oviductes ; )° Par la présence d'éléments des deux sexes, non mélangés. Il en diffère surtout : 1° Par la grosseur moindre des éléments femelles ; 2° Par les restes d'union entre les canaux de Wolff et de Muller gauches. M. Hooker ne figure pas les canaux cfférents ni les corps jaunes que nous avons jugé utile de mentionner. Il. BOULANGÉ, Maître de conférences à la Facullé libre des Sciences de Lille. DE INSECTES PARASITES DES DROSÉRACÉES Chenille plutôt longue, ornée de poils en faisceaux........................ I DHPMMEAIONOUE, VA DOILS ISDIÉS....::.,.1................. AS Ra AO + os | 2 A 0 COPIE CLR... idee 1. TRICHOPTILUS PALUDUM Z. — Cette chenille observée pour la première fois en 1904, par Banker, à Worsham (Angleterre) vit sur le Drosera rolun- difolia. Dans son premier âge, elle s'attaque aux poils visqueux qui garnissent les feuilles; plus tard elle dévore les feuilles et les autres parties de la plante. Elle atteint son complet développement vers la fin de mai; vers la fin d'août pour la deuxième génération (Voir F. d. 4, N., n° 547, p. 14, nov. 1908, sous le nom de Buckleria paludum Z.). Papillon. — Ailes supérieures d’un brun clair parfois lavé de jaunàtre ou de rougeûtre, traversées de deux lignes blanches, ténues; côte marquée d'une tache noire près de la base; quelquefois une tache brun foncé près de la base au milieu de l'aile et une autre blanchâtre au-dessus de l'échancrure; toutes les franges mêlées d’écailles noires: — ailes inférieures brun foncé. — 12-13 m/m. — en 6 d’abord, puis en 8, 9. Le genre de vie de la chenille est d'autant plus surprenant qu'elle s'adresse à une plante regardée comme carnivore ou au moins insectivore. 82 G. GOURY el J. GUIGNON. — Insectes parasiles des Droséracées. 2. CNEPHASIA WAHLBOMIANA L. — Chenille d’un blanc sale, à gros verru- queux d'un noir luisant, à têle jaune foncé, à écusson noir. En 4, 5 sur Parnassia palustris, dans les montagnes et donnerait la var. alticolana d'après Hofmann. — Chrysalide d'un brun foncé. — Papillon à ailes supé- rieures d'un brun foncé saupoudré de blanc et de noir, à bord costal légè- rement anguleux et à marge terminale oblique. — 16 à 23 m/m. — En 6, 7. 3. GLYPHIPTERYX THRASONELLA Scop. — Cette chenille non encore décrite, vit d'après les auteurs dans les tiges de divers Juncus, de 9-4 ; d’après Müblig, cité par Kalienbach (Pflanzenfeinde, p. 784), elle vivrait dans les feuilles de Drosera rotundijolia. Papillon à ailes supérieures d'un bronzé brillant; les inférieures très étroites, d’un brun foncé, à frange très large. — 12-15 m/m. — En 6, 7. La, F. d. J. N. a signalé déjà plusieurs stations riches en Droséracées, aux environs de Montpellier, XXI, 41; du Hohneck, xx, 143; de Gray, XXI, 143; dans le Pas-de-Calais, xx, 108. Parmi les champignons inférieurs parasites des Droséracées, la Feuille a signalé sur Parnassia palustris : Uromyces parnassiæ (DC. (Xxut, 18). On peut ajouter Puccinia uliginosa Gvel qui est bien dans son milieu humide, et l'inévitable Synchytrium aureum Schroeter. Quelques indications bibliographiques sur la Flore des Droséracées. BLANC (P.). — Aldrovanda vesiculosa (Rev. hort. B.-du-Rh., 1897, p. 194- 196. — C. 31886. Id. — L'Aldrovandia vesiculosa pendant sa période de repos (id. 1899, p. 75- 79). — C. 35979. BURKILL (J.-Henry). — The ovary of Parnassia palustris (Ann. of Bot., Lon- don, 1901, p. 186-192). — C. 42396. | CONSTANTIN (Paul). — Les Plantes, [, p. 748-760, in Merveilles de la Naïure : outre ies Droséracées français : Roridula, Byblis, Dionea muscipula (fig.). DARWIN. — Les Plantes insectivores. DuBois (Raphaël). — Absence de zymase digestive des albuminoïdes chez le Drosera longijfolia (Ann. Soc. Linn. Lyon, 1898, p. 79-80). — C. 35998. FRANCHET (A.). — Les Parnassia de l'Asie orientale (Soc. Bot. 1897, p. 244- 263). — C. 31911. HAMET (R.). — Sur une nouvelle espèce de Drosera (Soc. Bot., 1906, p. 151- 152). — CC. 4279. i ID. — Observations sur le genre Drosera (Bull. Soc. Bot., 1907, p. 26-38, 92-76; 1 pl.). — CCG. 5668. HARIOT (Paul). — Le Droséra (Le Naturaliste, xix, p. 173-174, 1 fig.). HECKEL (E.). — Des glandes florales du Parnassia palustris, nouvelle fonction physiologique (CR. Acad., 3 janv. 1876, p. 99-101). — C. 27320. Hooker, — Les Plantes carnivores (Revue scientifique, nov. 1874). LÉVEILLÉ (H.). — La Flore de l'Inde dans ses rapports avec la Flore de la France (Naturaliste, xvi, 105 : Droséracées). [5. — Droséracées japonaises (Monde des Plantes, 1898-1899, p. 3-4). — C. 34306. MACFARLANE (J.-M.). — Observat. on pitchered insectivorous plants, part. I (Ann. of Bot., 1889, p. 253-264, 1 pl.). — C. 9780. ID. — Part. IT (id., 1893, p. 403-458, 3 pl.). — CM. 6727. MAGNIN (Ant.). — Les Rossolis jurassiens à propos de la Monographie des Droséracées de Diels (Arch. Flora Jurass., 1906, p. 49-51). — CCG. 4782. MAISONNEUVE (Durieu de). — Sur la végétation de l’Aldrovanda (Proc. Verb. Soc. Linn. Bordeaux, 1902, p. LvII-Lix). — CCG. 1146. G. Goury et J. GUIGNON. — Insectes parasiles des Frankéniacées. 83 r MATEoS (Marc-Rivas). — Algunas formas transilorias de las especies esp. del g. Drosera (Bol. Sc. Esp. H. N., 1901, p. 98-102). — C. 44226. MATTIROLO (0.). — Illustrazioni de Vol. !, dell” erbario di Ulisse Aldrovandi (Malpighia, 1899, p. 241-384). — C. 35778. MORREN (Ed.). — Note sur les procédés insecticides du Drosera rolundijolia, 10 p., 1 pl., Bruxelles, 1875 (Extr. Bull. Acad. Belg.). — C. 1069. REES. — Expér. de cult. du Drosera rotundijolia avec el sans aliment. animal (Rev. int. des Sc., 1878, p. 595-599). — C. 4147. ROSENBERG (Otto). — Om den anatomiska byggnaden hos Parnassia palustris (Bot. Not., 1896, p. 223-227). — C. 25046. ID. — Physiol.-Cytolog. Unters. ueber Drosera rotundifolia (Botan. Inst. Stockholm, 1899, p. 1-116, 2 pl.). — C. 38195. Roux (M.). — Drosera rotundijolia dans les marais du Bourget (Savoie) (Bull. trim. Soc. bot., Lyon, avril-juin 1887, p. 54). — C. 2780. VAN TIEGHEM (Ph.). — Sur les Parnassiacées (Journal Bot., 1899, p.. 326- 332). — C. 37312. G. GOURY el J. GUIGNON. INSECTES PARASITES DES FRANKÉNIACÉES Cette famille n'étant pas de notre région, nous n'avons pu ni chasser sur la plante, ni contrôler les quelques documents recueillis au cours de nos recherches. PEYERIMHOFF (P. DE) signale au sud de la France Agdistis Frankeniæ Z, sur Frankenia pulverulenta et son papillon en août. Le catalogue du Docteur Staudinger 1901, l'indique (n° 1420), de Sicile et de l’Andalousie. Comme les autres chenilles d’Agdistis, celle-ci doit être courte, avec quelques poils disséminés, et se chrysaliderait dans une légère toile soyeuse, _ sur la feuille. — Le papillon est voisin des Stenoplilia, dont il n’a pas cepen- dant les profondes échancrures alaires. Le Catalogue Staudinger a enregistré, sous le n° 2864, Aristotelia Fran- keniæ Wisghm d'après Monthly Magazine (1898, p. 132, comme de Corse. Est-ce léméraire de penser que l’insecte a été baptisé d'après sa plante nourricière ? Quelques indications bibliographiques sur la Flore des Frankéniacées. C. = Catalogue (1° série) ; CC. = 2° série ; CM. = Catalogue mensuel. VESQUE (J.) range cette famille parmi celles du type éricoïde (voir F. d. J. N., WAENAE) LÉVEILLÉ (H.), signale F. pulverulenta dans Le Naturaliste, xur, 229 (La Flore de l'Inde dans ses rapports avec la Flore de la France). CONSTANTIN (Paul). — Les Plantes, I, p. 187, in Merveilles de la Nature, cite une espèce du Chili : F. Berlereana; et deux genres : Niederleinia, de Patagonie; Bealsonia portulacifolia, de Sainte-Hélène. GANDOGER (Michel) dans son Novus conspectus floræ europeæ cite les espèces suivantes : F. Webbü B. R., Reuteri Boiss., hirsula L., lævis L., pulre- rulenta L., Boissieri Reut., et leurs synonymes. À nos collègues du Midi de compléter ces maigres renseignements. G. GouRY el J. GUIGNON. 84 C' MARTEL. — Descr. d'un Mollusque nouv. de la baie de Cancale. DESCRIPTION D'UN MOLLUSQUE NOUVEAU PROVENANT DE LA BAIE DE CANCALE LACUNA (ÊPHERIA) CANCAVENNENSIS H. Martel, nov. sp. Testa pyramidala, tenuis fragilis, subpellucida, parumque nitida: Spira elala; anfr. 5. valde convexi, sulura impressa juncli, strias incrementi obli- quas, iwregulares ac parum conspicuas tantum oslendens. Sculplura transversa nulla. Aper- tura obliqua, rolundata, sat palula, in basi subplana. Columella arcuala, incrassata, a sulco profundo longitudinaliter divisa; sulcus superne profunde intrans ac umbilicum an- gustum simulans. Labrum arcuatum, tenuis- simum el acutum. Color griseus perpaulum rosealus, fascis transversis 4 fulvis, in anfr. ultimo pallide piclus : fascia infera marginem columetlarem cingil. Pr us alba. Alt. 5, diam. maj. 9, 7 millim,; apertura ra ee ‘alta, 9 millim. lata. Coquille de forme pyramidale, mince, fra- d gile, subpellucide, peu luisante. Spire haute, a. Lacuna (Ephiria) cancavenninsis COMPOSÉ de 5 tours très convexes, séparés AU CE par une suture bien accusée. Surface ne pré- sentant que des stries d’accroissement faibles, obliques et irrégulières; il n'existe pas de trace de sculpture décurrente. Ouverture oblique, arrondie, assez ample, un peu aplatie à la base. Colu- melle arquée, épaissie, divisée par un sillon longitudinal qui pénètre dans le haut et simule un ombilic étroit et profond. Labre arqué, très mince et tranchant. Coloration grise légèrement rosée, ornée de quatre bandes décurrrentes fauve pâle, peu apparentes. La bande inférieure est accolée au bord colu- mellaire. Habitat : Port-Briac, sur les Zostères (30 avril 1911). Nombreux exemplaires. C'est du L. vincta Montagu que cette espèce se rapproche le plus, mais elle en diffère par son test bien plus mince et ses tours plus convexes. Elle diffère du L. crassior par sa taille beaucoup plus faible, sont test mince, etc. Var. major. — D'une taille plus forte : hauteur 7 millim. 1/2, et ne pré- sentant qu'une bande décurrente fauve située vers la base du dernier tour. Cancale. Colonel H. MARTEL. O. PARENT. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. Dolichopodides. 85 DESCRIPTION DE DEUX DIPTÈRES NOUVEAUX DU GROUPE DES DOLICHOPODIDES M. Hesse, professeur de zoologie à l'Université de Grenoble et M. Hervé Bazin, professeur de droit aux Facultés libres d'Angers, ont bien voulu me confier l'étude des Dolichopodides capturés par eux au cours de ces dernières années et me permeltre ainsi de jeter les bases d'un Catalogue des Dolicho- podides français. Avant de publier le résultat de leurs recherches et des miennes propres, je Liens à faire connaître deux espèces nouvelles du genre Sphyrotarsus Mik. découvertes, l’une par le premier, l’autre par le second de ces aimables correspondants, et toutes deux provenant de la région des Alpes françaises. SPHYROTARSUS HESSEI, n. sp., C'. Differt a Sphyrotarso hygrophilo Beck, empodio minutissimo, femoribus intermediis, penicillo ex pilis luteis longissimis constante, paulo post dimi- dium, inferne instructis, metatarsorum intermediorum structurà et ornalu, nec non et aliis notis; — a Sphyrotarso argyrostomo Mik, penicillo quo, ul dictum est suprà, instruuntur femora iniermedia, metatarsorum intermedio- rum structurà et ornaiu, alarum nervorum dispositione, lamellarum geni- tallum slructurà, et aliis notis diversis, ut ex descriphione palebil. Long. Corp - 9 m/m; long. al. 7 m/m 1/2. Front d'un vert métallique, terne, givré de gris, plus brillant sur le disque; large à l'arrière, avec tubercule ocellaire tres saillant, graduellement rétréci vers l'insertion des antennes où sa largeur égale environ le quart de la largeur de la tête, vue de face el au même niveau. Face verte, à éclat métallique voilé par une pollinosité blanc-grisâtre, s'élargissant vers le bas où elle atteint presque le niveau des yeux. La face proprement dite bien séparée de l’épisiome par une carène transversale à peine indiquée au milieu, mais bien saillante sur les côtés. Entre la carène et l'insertion des antennes, des rides rayonnantes allant d’entre les antennes au bord des yeux. — Epis- tome arrondi, relevé saillant au bord inférieur, égalant en longueur les deux tiers de la face proprement dite. — Yeux très courtement velus. — Occiput vert mat, à cils postoculaires noirs dans sa moitié supérieure faisant place dans la moitié mférieure à des favoris jaunâtres, peu condensés, mais longs, et revêtant dans toute sa largeur celte partie de l’occiput. — Palpes glabres, très grands, couchés, en rhombes' arrondis aux angles, jaune rougeâtre vus de face, jaune miel à reflet argenté, vus de-côté. — Trompe de la lon- gueur de la tête, de face un peu plus large que l'épistome, de côté ayant le diamètre de la tête, membraneuse, à rides transversales, noire un peu cendrée portant sur le bord terminal quelques poils follets, jaunes, assez longs. — Antennes noires, courtes, ayant à peine la longueur de la face proprement dite; le premier article étroit, nu au dessus: le deuxième article un peu plus court, mais plus large; le troisième de la longueur du premier, en demi-cercle. Chète antennaire dorsal, au milieu du bord supérieur du troisième article. Premier article du chète un peu plus court que le troisième article antennaire, le chète entier étant nu et deux fois aussi long que les antennes. Thorax d'un vert mat, avec en son milieu deux lignes longitudinales étroites et rapprochées, noires sur le disque, purpurescentes sur les bords. Deux lignes latérales plus larges, irrégulières, s’évanouissant à l'avant et à l'arrière, purpurescentes. Les flancs d’un vert cendré très terne. — Pas de soies acroslicales; soies dorso-centrales : six dans chaque rangée, noires 86 O0. PARENT. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. Dolichopodides. comme du reste toutes les soies du corps, précédées d’une plaque de chètes noirs très courts. Flancs du prothorax sans chètes, mais avec deux touffes de poils jaunes, l’une en face du stigmate, l’autre en dessous. — Ecusson vert métallique un peu moins terne : six chètes scutellaires. Post-écusson vert terne pruineux. Ailes plus longues que l'abdomen, sans tache. Extrémités des 9°, 3° et 4° longitudinales également distantes, l'intervalle entre les deux dernières légèrement plus grand. Deuxième longitudinale très longue; troisième entiè- rement droite; quatrième dans sa dernière section rigoureusement parallèle à la troisième excepté à son extrémilé où elle se recourbe vers le bord posté- rieur de l'aile. Transverse postérieure droite, et perpendicualire à la # lon- gitudinale, plus longue d’un tiers que la dernière section de la 5° longitudinale et trois fois plus courte que le segment terminal de la quatrième. Nervure anale très faible et très courte. Bord alaire incisé à l'extrémité de la 5° lon- gitudinale. Lobe axillaire très réduit bordé de longues soies pâles. Cuillerons jaunes à cils pâles; balanciers jaunes. Pattes : entièrement noires, cendrées sur les hanches, légèrement vert métallique sur les fémurs. Pas de pelotes aux tarses et empodium réduit à une petite écaille. Hanches antérieures longues, à peu près égales à la moitié des fémurs et presque doubles des postérieures, portant sur leur moitié basilaire externe une touffe de soies jaunes égales en longueur à la largeur des hanches. La facette d’articulation avec le trochanter très excavé, le bord antérieur très saillant en auvent bordé d’épines noires très courtes. — Hanches moyennes à pilosité jaune courte sur la face externe, plus longue sur la face antérieure. — Hanches postérieures à pilosité Jaune et longue sur la face externe, sans trace de chètes. Pattes antérieures : Fémur présentant au quart basilaire face postéro- ventrale, une entaille pratiquée de dedans en dehors, le bord abrupt apical rangé de chètes noirs dirigés vers la base du fémur. A l'extrémité du fémur, face inférieure, 3 chèles noirs courts, très rapprochés. — Tibia un peu plus long que le fémur portant sur la face supérieure une rangée d’une douzaine de chèies noirs, plus longs, mais plus espacés dans la région basi- laire. L’extrémité du tibia se prolonge en biseau au delà de l'articulation et est frangée de chètes jaune brun, courts, serrés et dirigés suivant l'axe du tibia. — Tarse un peu plus long que le tibia. Protarse presque aussi long que les quatre articles suivants, revêtu d’une villosité longue sur la face supérieure, plus courte et formant brosse sur la face inférieure; cette villosité se continuant sur la moitié basilaire de l’article suivant. Deuxième article égal à la moitié du premier et double du suivant. Articles 3, 4 et 5 sensi- blement égaux. Arras. O. PARENT. (A suivre). 2 2 ÿ — —— — NOTES SPÉCIALES ET LOCALES —_——. Aux jeunes! Indications pratiques pour le mois de Mai. (Voir les années précédentes.) Acer (genre), — Chenille rase, aplatie en dessous, atténuée en avant, d’un vert clair, à dorsale fine d’un jaune vif, à stigmatale ‘large d’un jaune clair, à tête petite, globuleuse, verte = Calymnia tra- perina L. + heat an. : 2h, 0 5 SR ee, ds 0 ce Ncles spéciales et locales. 87 Acer (genre). — Chenille rase, épaisse, veloutée, d’un brun teinté de rougeätre et Id. Id. Id. Id. 1 Id. piqueté de noir, à dorsale plus pâle, à stigmatale pâle lisérée de brun en dessus, à tête brune; parmi les lichens et les écorces crevassées des vieux Bouleaux = Dyschorista fissipuncta Hw. Arpenteuse allongée d’un ocracé pâle, striée de plus foncé, à septième eb neuvième segments ornés de proéminences, à onzième segment surmonté de deux saillies pointues, à tête petite et lenticulaire = Ourapteryx sambucaria L. Arpenteuse cylindrique d’un vert clair à dorsale et stigmatales plus claires, à tête globuleuse = Anisopteryx aceraria Schiff. Arpenteuse de même forme d’un vert jaunâtre à dorsale verte lisérée de jaune, à stigmatale jaunâtre — Anisopteryx aescu- laria Schiii. Chenillette d’un vert jaunâtre, à tête et écusson bruns; dans les jeunes pousses = Argyresthia nitidella K. Chenillette fusiforme d’un gris verdâtre, à pattes écailleuses, verruqueux et tête noirs; dans feuille roulée en cornet — Cerostoma sequella CI. Chenillette d’un gris verdâtre lavé de rose à tête et écusson noirs; entre feuilles accolées = Æecurvaria leucatella CI. Achillea Millefolium. — Chenille allongée cylindrique, rugueuse, verte à ventre Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Agropyrum Id. Id. Id. jaune, et partie anale brune, à tête carrée, bifide à angles tachés de brun = T’halera fimbrialis Ke. Chenille courte, effilée, rugueuse et renflée postérieu- rement, d’un gris clair, à longitudinales et verruqueux noirs, à tête petite = Acidalia macilentaria H. $. Chenille de même forme, d’un gris brun lavé de rougeâtre, à dorsale plus claire et bordée de plus foncé, à stigma- tale pâle = Acidalia immutata L. Chenille brune à incisions rougeâtres, à dorsale géminée pâle, à stigmatale rougeâtre bordée de noir=£maturga atomaria L Chenillette verte, à dorsale brun foncé, à stigmatale gris Jaunâtre, à tête et écusson d’un jaune pâle; dans les tiges = Plotyptilia ochrodactyla Hb Chenillette d’un vert jaunâtre, à tête et écusson bruns ; dans les racines = {piblema graphana Tr. Chenillette d’un blanc rosé, à tête d’un brun jaune, à écusson jaunâtre taché de brun ; dans les racines = Daichrorampha petiverella L. Chenillette d’un blanc jaunâtre, à tête et écusson brun clair ; dans tiges et racines = Dichrorampha plum- bagana Tr. Chenillette verte, à dorsale plus foncée, à tête brune, à écusson brun taché de noir; dans feuilles bouchonnées = Sophronia humerella Schiff. Chenillette d’un vert jaunâtre, à tête et écusson brun noir; dans long fourreau cylindrique d’un jaune blan- châtre, sur feuilles à demi-trouées = C'oleophora troglo- dytella Dup. Chenillette d’un vert pâle, à dorsale plus foncée, à verruqueux blanchâtres, à tête brun pâle, à écusson jaunâtre moucheté de brun; sous la feuille = Buccu- latrix cristatella Z. repens. — Chenille pubescente, atténuée postérieurement, à partie anale bifide, d’un jaunâtre pâle, à raies longitudinales plus foncées, à tête globuleuse jaunâtre lavé de brun rose = Melanargia Galatea Chenille de même forme, mais verte à dorsale vert foncé, à stigmatale jaunâtre = Pararge Æyeria L. Chenille rase, allongée cylindrique, épaisse postérieu- rement, d’un gris foncé, à fine dorsale pâle bordée de foncé, à stigmatale presque noire, à tête d’un gris marbré de noir — Agrotis cinerea Hb. Chenille veloutée cylindrique, épaisse, d’un brun mou- cheté de noir, à stigmatale blanchâtre = Orthosia humalis F, te Notes spéciales et locales. Agropyrum repens. — Chenillette d’un gris pâle à segments antérieurs plus foncés, à verruqueux d’un brun noir à tête et écusson bruns; dans tiges et racines=Crambus facelinellus Hb. Betula alba. — Chenille cloporte, d’un vert jaunâtre luisant, à poils courts et fins, Ld: Id. Id. Id. Ed. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. à tête rétractile d’un brun foncé moucheté de plus clair, à dorsale d’un vert plus foncé bordé de jaune, à stigmatale jaune pâle = ZLephyrus vetulae L. Chenille verte, lavée de jaunâtre dorsalement, .à tête brune, à dorsale et stigmatale d’un brun pourpre, à caroncules sur les segments 5-8 et 12 — Votodonta dromedarius L. (1 génération). Chenille d’un gris brunâtre, à tête brune, à dorsale plus foncée, à caroncules sur les segments 6-8 et 12=4 otodonta tritophus Esp. (1e génération). Cheniile lisse d’un vert pâle, à raies longitudinales nombreuses, à dorsale vert blanchâtre, à stigmatale blanchâtre, à 12° segment plus saillant = f’tuophora plumigera Esp. Chenille à fond verdâtre, velue, à poils en pinceaux sur des tuber- cules, à pattes membraneuses tres longues durant la marche = Arctornis L.-nigrum Muell. Chenille velue à fond noirâtre, à poils en touffes sur tubercules d’un rouge brun alternant avec d’autres d’un brun Jaune = L'richiura cratacgti L. Chenille velue, à tond noir, à poils denses d’un brun clair anté- rieurement, plus foncés postérieurement, à verruqueux rougeâtres sur les segments 3 et 4, à stigmates blancs très distincts = Lasiocampa quercüs L. Chenille glabre, verte, à dorsale d’un brun rouge, à proéminences très fines sur les segments 7-12, mais portant quelques poils sur les segments 3 à 6; à 14 pattes seulement, les anales remplacées par un segment en forme de pointe tronquée et immobile = Drepana falcataria L. (1° génération). Cheniile rase, cylindrique, atlongée, d’un vert pâle saupoudré de blanchâtre, à 1ncisions jaunes, à tête jaune pâle, à dorsale, sous- dorsales et stigmatales blanches, à stigmates cerciés de pourpre = C'osmia paleacea Esp. Chenille allongée, aplatie en dessous, atténuée aux deux extrémités, d’un gris brun moucheté de noir, à ventre largement taché de noir, à poils courts et raides sur les côtés, à proéminences sur les segments 9 et 12, à tête aplatie en oblique = C'atocala fraxinai L. Chenille d’un brun foncé, marbré de jaune, à pattes membraneuses plus développées sur le 7° segment, à dorsale plus foncée, à sous- dorsale interrompue par une série de verruqueux noirs surmontés d’un poil noir = Zanclognatha emortualis Schiff. Chenille arpenteuse lisse cylindrique, mais courte, d’un vert jau- nâtre, à tete globuleuse, petite, grise mouchetée de noir, à dorsale plus foncée, à sous-dorsales et stigmatales blanchâtres = Cheima- tobia boreata Hb. Arpenteuse lisse, longue, mince et atténuée en avant (indolente), d’un vert jaunâtre pâle, à dorsale plus foncée, à sous-dorsales et stigmatales jaune pâle = Lygris associata Bkh. | Arpenteuse allongée, mince et atténuée en avant, d’un vert clair, à incisions jaunes, à dorsale vert foncé lisérée de brun jaune, à stigmatale jaune = Carentra dotata L Arpenteuse de même forme, d’un vert jaunâtre, à tête petite et et globuleuse, à dorsale plus foncée, à stigmatale jaune verdâtre, à deux éminences sur le dernier segment = ZLarentia bicolo- rata Hfn. Arpenteuse cylindrique, maïs courte et épaisse, légèrement moni- liforme, d’un rose verdâtre moucheté de brun, à incisions d’un gris bleuâtre, à tête petite et globuleuse, dorsale plus foncé, à sous-dorsales brunâtres bordées de plus foncé, à stigmatale jaune = Larentia autumnalis Strôm. (1° génération). Arpenteuse épaisse, renflée postérieurement, à tête petite et lenti- culaire, à pattes écailleuses sur mamelons très développés, d’un brun foncé moucheté de plus clair, à sous-dorsales d’un brun roux, à proéminences sur les segments 8, 9 et 13 = Selenia bilu- naria Esp. (1 génération). Notes spéciales el locales. 89 Betula alba. — Arpenteuse de même forme, d’un brun clair, moucheté de plus Id. Id. , I. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. y. Id. Id Id. Id. Id. Id. : : 9R Id. foncé, à sous-dorsale plus pâles, mais à proéminences sur les segments 5, 6, 9 et 10 = Selenia lunaria Schiff. (1° génération). Arpenteuse de même forme, d’un gris jaunâtre moucheté de plus foncé, mais à proéminences sur les segments 5, 6, 8, 9, 13 — Selenia tetralunaria Hfn. (1 génération). Arpenteuse allongée, cylindrique, luisaute, d’un brun pâle mou- cheté ou foncé, à tête globuleuse d’un brun rougeâtre, à 12 segment surmonté de deux éminences rougeâtres — //imera pennaria L. Arpenteuse d’un rouge brun, à dorsale vert foncé finement liséré de noir, à sous-dorsale brun rouge bordé de jaune, à stigmatale avec série de points jaunes = l'hamnosoma brunneata Thnbg. Chenille pisciforme, verte, à tête petite et rétractile, à sous-dorsale jaune; à remarquer son cocon en forme de carène renversée = Hylophaila bicolorana Fuessl. Au pied des vieux troncs, au voisinage du sol, cocon formé de sciure entremêlée de fils soyeux bouchant l’ouverture d’un trou de sortie et renfermant une chrysalide — Serapteron tabani- forme Rott. Chenille d’un jaune d’ocre teinté de rose, à tête d’un brun rouge, à écusson ourlé de brunâtre, — ou sa chrysalide; dans bouchon de sciures mêlées de fils soyeux, à la base des vieux troncs — Sesia spheciformis Gerng. Chenille blanchâtre légèrement teintée d’ocre, à tête plus rouge que brun, à écusson brun jaune, — ou sa chrysalide ; derrière un bouchon non de sciures, mais de longues fibres obstruant le trou de sortie à la base des troncs jeunes ou vieux = Sesia culrci- formis L. Chenillette d’un vert pâle, à dorsale plus foncée, à tête d’un brun noir, à écusson noirâtre ; dans feuilles roulées = Acalla ferru- gana Tr. (1"° génération). Chenillette d’un jaune pâle, à tête et écusson noirâtres ; dans chatons qui se déforment en tire-bouchon après la sortie de l’insecte — Z'piblema bilunana Hw. Chenillette d’un ocracé teinté de rosé, à verruqueux blanchâtres finement poilus, à tête d’un brun foncé luisant, à écusson bordé de brun postérieurement; dans chatons et bourgeons= Argyresthia Gæœdartella L. Chenillette d’un brun verdâtre lavé de rosé, à tête brune, à écusson bordé de noirâtre postérieurement; dans chatons et bourgeons — Argyresthia Brockeclla Hb. Chenillette d’un brun rosé, à tête et écusson noirs; dans feuilles roulées-entoilées = C'helaria Hübnerella Don. Chenillette d’un vert pâle lavé de rouge postérieurement, à verruqueux noirs. à tête d’un jaune brunâtre, à écusson piqueté de noir; dans feuilles roulées-entoilées=Gelechia proximella Hb. (1 génération). Chenillette d’un vert blanchâtre, à verruqueux noirs, à tête d’un jaune brun, à écusson brun jaune taché de noir ; dans feuilles roulées-entoilées = Gelechia luculella Hb. Chenillette d’un vert blanchâtre, à dorsale foncée, à tête et écusson verts; dans feuilles liées = Semioscopis avellanella Hb. Chenillette d’un blane jaunâtre, à tête brune, à écusson brun tacheté de noir; mine feuille, dans un fourreau brun nointillé de blanchâtre, long et en forme de couteau = C'oleophora mailvipennis Z. Chenillette brune, à écusson noir, dans fourreau brun jaunâtre, cylindrique, courbé, à arêtes postérieurement = Coleophora lutipennella 2%. Chenillette brun clair, à écusson brun foncé: dans fourreau brun foncé, légèrement courbé avec ailerons antérieurement = C'oleo- phora orbitella %. Chenillette d’un blanc sale, à tête et écusson noirs: dans fourreau brun clair, court et cylindrique, avec trois clapets à la partie anale, sous feuilles à mines brunes plus foncées au centre — C'oleophora nigricella Stph. LA r PJ NOUS Üæ. 1e * . Ke C2 d k, L 90 Notes spéciales et locales. nn a ne TU à AO OS OS Betula alba. -— Chenillette d’un brun jaunâtre, à tête brune et écusson noir, à 3° segment taché de noir en dessus, le 4° sur les côtés; dans fourreau-pistolet à oreillettes latérales — C'oleophora curruci- pennella Z. Id. Chenillette d’un vert pâle, à tête brun pâle; dans cornet de feuille lâchement entoilée — Gracilaria populetorum 2. (1 génération). Id. Chenillette blanchâtre, à tête jaune brunâtre, à écusson brun foncé; mine d’abord la feuille puis la crible de trous en y découpant son fourreau = /ncurvaria pectinea Hw. Id. Petit Hyménoptère à tournure assez semblable à celle des Psyllides, à tarière de la longueur du corps et pondant sur les chatons femelles; probablement auteur de la cécidie du rachis des chatons — Xyela Julii Bréb. (Voir note au prochain numéro). dur Floraison du Corydalis claviculata D. C. dans les montagnes du Bourbonnais. — Je ne saurais dire si l’époque de la floraison de cette plante signalée par M. G. A. Boulenger (n° 520, p. 76) est précoce pour les environs de Londres. mais, dans tous les cas, elle le serait considérablement pour le département de l'Allier. J'ai récolté cette plante en fleur le 5 juin 1881, en compagnie de notre regretté collègue Ernest Ollivier, dans les Bois-Noirs ombragés du Montoncel (dont l'altitude est de 1.250 mètres), en suivant le chemin de Bel-Air. Le 8 du même mois, MM. Migout et Pérard, que nous rencontrions à Laprugne, la récoltérent à leur tour dans les mêmes parages que nous venions de visiter. (Zrcursion botaniaue dans les montagnes du Bourbonnais. par MM. Pérard et Migout. — Bull. Soc. Emul. de l'Allier, XNT. n. 585, 1881). Je l’ai rapnortée encore le 22 juin 1912 d’une promenade faite avec M. L. Béguin, de Montluçon: nous l’avons rencontrée en DS au Sinêtre, montagne voisine du Montoncel, et elle était également en eur. Si l’on ouvre Ja Flore du Département de l’ Allier, de M. Migout, 2° édition, on y voit qu’elle est indiquée de mai à septembre. Le climat des environs de Londres étant moins froid aue celui de nos montagnes du Forez, il n’est peut-être pas extraordinaire que cette plante fleurisse là beaucoup plus tôt que chez nous. Je recevais dernièrement (29 mars) de M. Pierre Le Brun le C'orudalis Solida L. de la forêt de Montmorency (Seine-et-Oise), et il était déià fructifié, tandis qu'ici où 1l n’est pas rare il est encore en pleine fleur cette année-ci où la végétation est très retardée dans toute la région du centre par suite des bourrasques de neige qui sont venues refroidir la température. Broût-Vernet (Allier). H. pu Buysson. Ovuelrues captures de Coléoptères. — Je me fais un plaisir de signaler aux lecteurs de la Feuille quelaues Coléoptères capturés çà et là en Camargue (B.-du-Rh.), au eonrs de mes excursions entomologiques. en comnagnie de deux de mes collègues : MM. Louis Puel, d'Avignon, et Victor Vié, de Nantes. 19 Au bord des étangs : Dyschirius numidicus Putz., D. cylindricus Dei. D). amcalis Putz., D. salinus Schaum.. ete. Je dois citer aussi le rare Dyschirius tensicollis Mars. espèce prise en nombre au bord d’un fossé (route de Saintes- Maries à Alharon): Pogonns gilvines Dei., un exemplaire, paraît rare en Camargue: P. nracilis Dei. et meridionalis Dej., ces trois espèces prises en piétinant le sol au bord des étangs salés; 2° Dans les dunes : Creindela circumdata Dej. et. dans les maraïs : Cicindela paludosa Duf. et ses trois variétés : scaluris Dej., Hopfigarteni Beuth. et wridis Beuth., cette dernière beaucoup plus rare; | 3° Sous les détritus de roseaux : Lagarus vernalis, var. cursa Dej.: Ophonus diffinis Dej.: Platytarus Famini Deï., pas commun, capturé aussi au fauchoir : Brachynus plagiatus Reiche; erplodens Duft.; incertus, exhalans Rossi, ete., ete. J'ai eu la chance de capturer sous des roseaux en décomposition le Carabus clathratus L., var. arelatensis, spéciale à la région. Enfin je termine cette petite note en citant quelques espèces prises au fauchoir ou dans le parapluie : Dapsa trimaculata Mokth.; Anthobium Marshami Sauv.; Blezius spectabilis Kr.; Phi- lonthus nigritulus, Bryaxis longicornis Leach.; Lathridius nodifer Westr., etce., plus quelques Corticaria, Cryptophaqus (sans déterminations, à étudier), ces der- nières faites au tamis. Nantes. P. PIONNEAU. 91 ‘SaddO1949p SOUCIIO — ‘8 ‘ATI9ANJBU ANSPUPIS F5/£ — ‘I _ 2 _ Notes spéciales et locales. Es «a ET ue « Fa RS RS M SR RONA D NU SnER SE SSS — en — NAN DEN É RE PA CS CHU AL ( 92 Notes spéciäles et locales. \ Cas d'hermaphroditisme chez le Hareng. — On lit dans un livre récent (Maurice Caullery. Les problèmes de la sexualité, Paris, Flammarion, 1913, p. 54), après une revue des cas bien développés d’hermaphroditisme chez les Poissons osseux : « Beaucoup d’autres espèces montrent, avec une rareté plus ou moins grande, des » rudiments du même ordre; tels sont les Zarengs. les Morues, les Maquereaux, » les Merlans, les Perches; ces diverses espèces étant comestibles, il en a été manié » un nombre énorme d'individus, ce qui a permis de constater ces dispositions » exceptionnelles. Des faits analogues peuvent donc être plus répandus qu’on ne » le suppose; mais 2/ ne s'agit jamais que d’ébauches histologiques plus ou moins » rudimentaires. » Le hasard d’un repas, vers la fin de janvier dernier, m'a mis en présence d’un cas bien plus complet d’hermaphroditisme chez le Hareng. Sans être anormal, l'individu était de taille grande, 28 centimètres de la bouche à l’extrémité de la nageoire caudale, et présentait les glandes O' et Q bien développées, comme l'indique la figure, qui a été faite de grandeur naturelle pour plus de fidélité. La glande © offrait les deux lobes ordinaires, seulement eile s’arrêtait au milieu de la cavité viscérale. La glande Q offrait aussi les deux lobes accoutumés, mais pour permettre le logement de la glande ©, le lobe gauche était un peu écourté en avant, avec une dépression interne (4) le long de la base de cette glande; le lobe droit n’occupait que la partie postérieure de la cavité viscérale. La soudure des lobes était ventrale pour la glande ©, et dorsale pour la glande Q, comme le montrent les figures. Quant aux canaux excréteurs, l’état du poisson ne m’a permis de constater ni leur disposition ni leur existence. " Les deux glandes avaient absolument l’aspect de la maturité pour la consistance, la couleur et le calibre du grenu de l’ovaire, ce qur dépasse donc de beaucoup les remarques faîtes ordinairement chez cette espèce, et rappelées dans la citation ci-dessus. Par contre, me sera-t-1l permis d'émettre une réserve, ou plutôt d'exprimer le désir d’une confirmation à propos du Merlan. Le texte de M. Caullery semble attribuer une partie au moins des constatations à ceux qui manient, en nombre énorme d'individus, ces espèces à titre d’espèces comestibles, donc aux pêcheurs, marchands, etc., personnes averties sans doute, maïs non pas proprement natura- listes. Or, l’anatomie normale du Merlan est bien propre à tromper une observation superficielle : en effet, l’anus y est placé à peu près au milieu, et non à l’extrémité de la cavité viscérale; et, dans la portion de cette cavité qui le suit se trouvent, outre les deux lobes postérieurs de la glande sexuelle, et les dépassant même, le lobe gauche du foie, ordinairement très développé, et qui occupe ainsi tout le côté de la cavité, des ouïes au dernier quart de la 1" nageoïre ventrale. Z#4 ce lobe du foie a complètement l'aspect d’une laitance, comme consistance et comme couleur; l’erreur serait donc facile si l’on n’y regardait d’un peu plus près. Aussi, pour le Merlan plus encore que pour le Hareng, un dessin exact fournirait-il une attestation utile de tout cas d’hermaphroditisme bien constaté. Boulogne-sur-Mer. E. LANGRAND. Rectification (Voms espagnols de la Mante religieuse). — Dans la Feuille (n° 520, p. 62) je lis, entre autres choses, que la Mante s'appelle en espagnol Zouva-Dos. Ce mot n’est pas espagnol, ni portugais, n1 catalan. En espagnol on les appelle lezadora où bien Santa Teresa. En catalan on les appelle Prega-Deu de rostoll. Saragosse. L. NavAs. Errata (Article sur la Flore de Neuchâtel). — Page 26, ligne 16, Brévine; p. 27, note 4, Manuel-At/as; p. 28, ligne 10, Tête-de-Ran; p. 28, ligne 28, Bôle; p. 29, ligne 4, Lactuca virosa; page 29, ligne 19, présente; page 30, ligne 3, Erythronium dens canis; page 30, ligne 19, Noiraigue (Andreae); page 31, ligne 7, Dryas octopetala; page 31, ligne 9, Heracleum alpinum. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. ——— Imp. Oberthür, Rennes—Paris (1419-14) Lcd LÉ Log m4 D 1e ler Juin 1914 “ Ve Série, 44: Année Ke N° 522 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suile). Melitæa Cinxia, Linn. Espèce très répandue en France, très facile à distinguer de ses congénères, habitant le bord de la mer, les plaines et les montagnes, jusqu à une assez grande allitude. Ses variations sont assez rares, cependant on peut trouver partout des exemplaires aberrants, notam- ment pour le dessous des ailes inférieures où les parties blanches peuvent s étendre depuis l'espace subbasilaire qui reste généralement fauve, jusque près du bord terminal des ailes. On observe aussi des cas de mélanisme, mais principalement sur Île dessus des ailes. À Larche, et en général dans les Alpes, les © ont le fond des ailes beau- coup moins teinté de fauve que dans les plaines. Souvent elles paraissent d'un ocre pâle avec un reflet général un peu verdâtre. Les ' sont généra- lement de plus petite taille ; j'ai désigné £ette morphe sous le nom de pallidior. Dans les plaines, la Melitæa Cinxia présente deux générations, en mai et en août. Dans les montagnes, elle éclôt une seule fois en juillet. Je ne sais pas si la Melitæa Cinxia se trouve en Corse: je ne l'ai jamais vue dans les Hautes-Pyrénées; mais elle est commune dans les Pyrénées- Orientales. Melitæa Phœbe, Huebner. — C'est une robuste Melilæa, aussi facile à distinguer des autres Espèces que les Melitæa Cinria et Cynthia, remarquable par le fond vivement coloré de ses ailes, leur aspect chaud et brillant. Je connais la Melilæa Phœbe de Bretagne (Rennes), de Poitou, du Dauphiné, de Provence, des Pyrénées, de la Gironde, des environs de Paris, de Savoie, du Languedoc, et, hors de France, du Valais, de Bavière, de Hongrie, d'An- dalousie, de Catalogne, d’Asie-Mineure (Broussa), de Grèce, du Turkestan, de Sicile et d'Algérie où elle donne la petite forme Punica. La Meliütæa Phœbe présente des aberrations superbes, par mélanisme et inversement. Ma collection contient des variétés insignes prises en Ille- et-Vilaine où l’Espèce n’est généralement pas rare. On remarquera dans l'énumération des localités précitées que je ne donne aucune indication plus septentrionale que les environs de Paris. J'ignore si Phœæbe se rencontre dans le Nord de la France. S'il en est ainsi, la morphe boréale française se distingue-t-elle par quelque caractère de la forme plus méridionale ? Melitæa Didyma, Ochs. — On ne rencontre pas plus Didyma en Angleterre qu'on n'y trouve Phæbe. Les deux Melitæa Didyma et Phœbe semblent plutôt répandues dans les provinces méridionales de France que dans les régions 94 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. plus boréales. Je crois que vers le Nord-Ouest l'endroit où s'arrête Didyma est une localité très pittoresque des bords de la Vilaine, appelée Bourg- des-Comptes, et située à quelques lieues au sud-ouest de Rennes. Là, il y a une morphe extrêmement intéressante de Didyma. Malheureusement comme elle s’est surtout répandue près de la ligne du chemin de fer de Rennes à Redon, il est à craindre que les travaux récemment entrepris sur cette ligne, n'aient porté un coup fatal à l'existence de la Melitæa Didyma. Espérons que quelques colonies auront pu survivre. J'ai donné un nom de morphe ou race géographique : armoricana à la Didyma bretonne qui est en effet remarquable par sa taille un peu réduite et la couleur presque rouge du fond des ailes chez la ©. Mais la Didyma armoricana présente elle-même une sous-morphe Boulei, tout à fait particulière en ce sens que le fond des ailes, dans les deux sexes, mais surtout chez le ©, est d’un fauve chamois très pâle au lieu d’être d’un fauve rougeâtre très vif. J’ai réuni 15 © et 3 Q très caractérisées de l’aberration Boulet. Les variations produites par la Melitæa Didyma sont nombreuses et souvent magnifiques par le rayonnement ou la confluence des taches noires du dessus des ailes, à moins que ce ne soil, inversement, par la disparition des taches noires en question. Sur le dessous des ailes surtout, les infé- rieures offrent les plus remarquables modifications. Chez les ©, dans maintes localités principalement du Midi, l'aspect du fond des ailes, en dessus, semble verdâtre. L’Espèce abonde au sud de la Loire; je crois qu'elle manque dans le Morbihan, les Côtes-du-Nord, le Finistère. J'ignore si elle a été rencontrée dans la région au nord de Paris. Je sais que la Melitæa Didyma est répandue en France centrale et méridionale, en Espagne, en Algérie, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Asie-Mineure et jusque dans le Nord de la Chine. Une question très intéressante, ce serait la comparaison des races de Didyma qui existent à l'extrême habitat de l’Espèce au Nord et au Sud, à l'Est et à l'Ouest. Cette comparaison devrait, pour se faire utilement, être basée sur un assez grand nombre d'exemplaires récoltés dans chaque lieu, à des époques différentes. L'éclosion de Didyma, à Bourg-des-Comptes, se fait deux fois par an, à la fin de mai et en août; dans les pays de montagne, comme à Cauterets, il n'y a qu’une éclosion, en juillet. Rennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). © © © 2h D —— NOTICE DIPTÉROLOGIQUE 4. — Sur TACHINA NITIDIVENTRIS Zett. J'ai reçu cette espèce de M. Nielsen, le biologiste danois bien connu, qui m'a envoyé pour détermination des individus recueillis au Groënland et conservés au Musée de Copenhague. J'ai même, à cette occasion, rédigé une note qui a paru dans Zeiüschrift für Wissenschaft. Insektenbiologie, 1912, Heft 8/9, p. 296, sous le titre : Sur Tachina macrocera R. D. (Dipt. Tachin.). Ultérieurement, M. Nielsen me faisait parvenir de nombreux sujets issus de Lasiocampa rubi et que j'ai rapportés à Tachina fasciala Fall. Cet envoi m'a beaucoup frappé à cause de la similitude de caractères entre ces deux espèces, à tel point que je considère actuellement T. nilidiventris comme une variété mélanique de T, fasciata Fall. On sait d’ailleurs combien le méla- de 2€ + fond ss 7 LC ORPI EE CLP nn | CS Les y 2 LEUR A À LS MA D' J. VILLENEUVE. —- Notice diptérologique. 95 nisme est fréquent chez les races de l'extrême nord ou des hauts sommets. Aussi bien sait-on également que le fait se produit même sous notre ciel et, pour n'en citer que quelques exemples, j'indiquerai : Tachina nigricans Egg. (variété obscure de T. rustica Meig.), Leptotachina graliosa B. B. (variété obscure de Paraphorocera senilis Rond., Meig.?), ete. M. Colbran J. Wain- wright, de Birmingham, m'a communiqué aussi, sous le nom de Degeeria comverifrons Zelt., une variété obscure de Degeeria collaris Fall. La question des Tachina, si l’on en juge par ce qui est écrit dans le Kalalog d. paläarkt. Dipleren, est passablement embrouillée. Tachina fasciata Fall. englobe T. impotens Rond., T. larvarum apud Schiner, Baumhaueria grandis Egg., Schin. Les vibrisses remontent, sur une ou deux rangées irrégulières, un peu au-dessus du milieu de lépistome, et, là, sont rejointes par les soies frontales. Les veux, surtout chez les gros individus, portent des poils courts et épars. Tachina larvarum L., telie que la comprennent Pandellé, Pantel, Tyler- Townsend, répond à T. vidua Meig., Schin. Les vibrisses sont plus ou moins couchées et occupent seulement le quart inférieur de l'épistome: elles restent donc très distantes des soies frontales. Quant à Tachina nilidiventris Zett., elle doit correspondre, selon moi, à T. macrocera R.-D. Les biologistes qui s'occupent à l'heure présente de ces espèces apporteront certainement des éclaircissements (tirés de la ponte, de l'œuf, de la larve, etc.) utiles à la classification que la systématique s'efforce d'établir en dépit des variations de coloration, de chétotaxie, etc. NOTA. — La chétotaxie nous donne la mesure de son instabilité chez T. rustica qui, normalement, a des soies discales à l'abdomen. Tach. eru- carum Rond. n'est qu'une variété sans soies discales, comme le prouve le forceps des SC qui, chez l’une et l’autre, porte une brosse de poils jaunâtres.. Chez T. niidiventris, les soies sternopleurales se montrent fréquemment dans le rapport de 3: 1. 2. — Sur LUCILIA BUFONIVORA Mon. Je dois la connaissance de cette Lucilia oblenue d’éclosion à mon ami M. E. Roubaud, de l'Institut Pasteur, et je n'ai pas eu de peine à y reconnaître aussi une espèce très abondante au bord de l’Etang d'Or, à Rambouillet, en fin juillet-août. Je l'avais nommée Lucilia paradoxalis mihi i. litt. Dans le Katalog d. paläarkt. Dipteren, elle est confondue avec L. siluarum Meig., non sans quelque raison, car elle a, comme élle, tantôt 2 fortes soies médianes, tantôt 4 ou même une rangée complète au bord postérieur du 2° segment abdominal. Si, faute de connaître le type de Meigen. nous prenons L. silrarum dans le sens de Pandellé et de Kramer, L. bufonivora s'en distingue aussitôt par 2 paires seulement de soies acrosticales après la suture du thorax, la paire antérieure qui existe chez L. silvarum manquant ici. C’est une Lucilie ordinairement d’un vert bronzé, exceptionnellement d'un vert bleuâlre, assez élancée, dont le ventre porte une villosité égale et serrée. Tandis que chez L. silvarum d, mésolobe et paralobes sont allongés et étroits, chez L. bujo- nivora ©, ils sont moins longs et les paralobes sont en forme de lamelles oblusément aiguisées au bout. Nous tenons donc L. bufonivora Mon. pour une bonne espèce. Ps p = paralchbes (forceps inferior Schnabl). Fig: 1 m = mésolobe (forceps superior Schnabl). à dei SPP 4 96 D' J. VILLENEUVE. — Nofice diptérologique. 3. — Sur SARCOPHAGA PORRECTA Bôttch. M. le Dr. G. Bôttcher a publié récemment (Deutsche Ent. Zeitschr., 1912, Heft 5-6; 1913, Heft 1-4) un excellent travail sur la classification des Sarco- phages d’après l'organe copulateur des GS. Il convient cependant de faire quelques réserves au sujet de deux espèces : S. arcipes Pand. et S. porrecta Büttch. Il y a longtemps que je considère S. arcipes comme une variété de S. pumila Meig.; pour la même raison, j'ai créé S. setinervis var. mutila. En acceptant cette dernière, mon distingué confrère et ami ne peut plus maintenir S. arcipes Pand. comme espèce, et, de même, S. porrecta Büttch. devient une variété de S. ebrachiata Pand. : qu’on compare, dans son mémoire, ies fig. 42-56-74 d'une part, les fig. 43-55-73 d'autre part, l’on verra aussitôt que les variations du forceps sont absolument identiques. 4. — ECLOSIONS INTÉRESSANTES. Je dois signaler d’abord, comme suite aux Svrphides du Nord de la France de M. l'abbé 0. Parent, que M. Carpentier a obtenu, en juillet, de nombreuses éclosions de Triglyphus primus Lw. Ce rarissime Syrphide est sorti de galles d’Artemisia vulgaris recueillies à Longueau, près d'Amiens. M. J. Cotte, de Marseille, m'a fait parvenir des Trypétides, à savoir : 4° Myopites inulæ v. Ros. obtenu en septembre de galles d’Inula viscosa provenant de la Môle (Var), obtenu aussi en juin à Marseille de cécidies de capitules de Cupularia viscosa. À cet envoi étaient joints plusieurs individus de Myipites longirostris Lw. dont je n'ai pas noté l'origine précise mais qui viennent également du sud de la France. 2° Urophora macrura Lw. — Nombreux individus sortis de galles de Kentrophyllum lanatum, à Marseille, pendant l'été dernier. Je les avais d’abord rapportés à U. cuspidata Meig., mais ils ne correspondent pas parfai- tement à ce qu’en dit M. Becker dans sa révision des Types de Meigen. L'illustre savant a omis cependant d'indiquer l'aspect de l’oviducte. En fin de compte, d’après les © ©, je me suis décidé à rattacher les individus de M. Cotte à Uroph. macrura, bien que leur taille fût un peu moindre que chez ceux qui me sont arrivés d’Andalousie : le dessin de l’aile et la forme de l’oviducte concordent bien. 3° Urophora affinis Frauenf. —- En nombre, issus de galles de Microlonchus salmanticus. Les capitules envoyés de Marseille ont donné chez moi, au cours du mois de juin 1913, toute une série d’éclosions de mouches vigoureuses qui ne tardaient pas à entrer en copulation. Aussi bien chez Urophora macrura Lw. que chez Urophora affinis Fr., l'aile montrait toutes sortes de variations affectant : 1° la 2° bande noire trans- versale; 2° la jonction en avant des bandes III et IV. La 2 bande de l'aile est tantôt complète, tantôt plus ou moins écourtée, parfois réduite à deux taches sombres occupant, l’une l'extrémité du stigma, l’autre la petite nervure transversale. Les bandes IT et IV sont parfois séparées par un espace jaune clair chez U. macrura Lw.; normalement écartées sur Uroph. affinis Frauenf., un mince liséré noir suivant la côte peut les réunir qui parfois s’élargit en un pont teinté irrégulièrement,. Il est bon d’en être prévenu pour que l'observateur mis en présence de quelque anormal isolé ne se laisse point dérouter. D' J. VILLENEUVE. it Dub MOREL “Le, de dir, - à À. HUGUES. — Les Insectes dans le Folklore du Gard. 97 LES INSECTES DANS LE FOLKLORE DU GARD Le savant article « Sur la Mante religieuse » de M. Emile Jahandiez, paru dans le numéro d'avril 1914 de la Feuille, m'incite à dire quelques mots sur ces questions de Folklore qui attirent vivement aujourd'hui toute une légion de chercheurs (1). Les sources bibliographiques et l’érudition consommée de M. E. Jahandiez manqueront à ma note. Je ne m'écarterai guère de ce que le contact avec nos populations pay- sannes du Gard a pu m'apprendre. J’essayerai cependant de déterminer dans quelques cas le plus exactement possible les insectes auxquels les traditions populaires se rattachent: cela avani que les sectateurs à ces croyances aient entièrement disparu et que leurs souvenirs soient tombés dans l'oubli. La reproduction de la Saga serrata Fabr. de bronze, que nous fait connaître M. Jahandiez, identifiée à tort, par Gaetano Cara, comme Mante religieuse, prouve combien il est utile que l'entomologiste vienne parfois en aide à l'archéologue préhistorien. Le fait que la Saga ait pu frapper vivement l'imagination de nos lointains aieux na rien dimpossible. Les regretités entomologistes Bérenguier et Galien Mingaud, qui connaissaient bien la Magicienne dentelée, pour l'avoir observée dans les garrigues, avaient éprouvé, lors de leur première rencontre avec cet insecte, une sorte d'émotion indéfinissable, que j'ai ressentie moi- même à ma première capture. La vue du gigantesque et diabolique Orthopière, campé sur un brin de chêne kermès, le corps électrisé par les chauds rayons du soleil, ne manque pas d'être impressionnante. Cette sensation de crainte et de stupeur n’a rien de l'émotion de l’entomologiste devant l'insecte rare. Les souvenirs de cette première rencontre ne s’oublient pas. Nos primitifs ancêtres ont-ils pu sémouvoir devant le bizarre, le grotesque d’un insecte ? Beaucoup reprochent aux archéologues les champs immenses où erre leur imagination et l'infinité des hypothèses formulées par eux. Aussi me garderai-je de vouloir présumer de ce qu'ont pu penser les préhistoriques en assurant que la Saga de bronze fut une idole ! ou autre chose ! Après ce qu'en a dit M. E. Jahandiez, je n'ajouterai que peu d’inédit aux croyances sur la Mante. Le Prégo Diou (Prie Dieu), la Cabretto (la Chevrette), la Cabretio dou Bon Diou (la Chevrette du Bon Dieu), est d'ordinaire sommée sous menace de mort de faire sa prière : Chevrette du Bon Dieu, Fais ta prière, Ou je te tue (2). Cette formule ne peut être répétée trois fois, sans que la Mante ne joigne dévotement les pattes ravisseuses et ne lève béatement les yeux au ciel. Interrogée, elle désigne aussi de quel côté viendra le loup. Sa coque ovigère (1) La Société d'Etude des Sciences naturelles de Nîmes vient, ces derniers mois, de publier un projet « d'Enquête ethnographique dans le Bas-Languedoc, le Folklore dans le Gard et les Bouches-du-Rhône », intéressante étude due à la plume autorisée de M. J. Bourrilly. Ce travail sera continué, les membres de la Société ayant chargé M. Bourrilly de coordonner les communications reçues. En collaboration avec M. Albert Roux, le félibre, nous avons nous-même publié une première série sur le Folklore dans l'arrondissement d'Uzès. Afin de conserver toute la saveur des traditions et croyances locales, c'est en languedocien qu'a été éditée et sera continuée celte publication. (2) Cabrelto dou Bon Diou — Faï ta prièro — Ou té tuie. 98 À. HUGUES. —— Les Insectes dans le Folklore du Gard. (oothèque) reçoit parfois le nom de tigno, plus souvent celui de (bessino dé loup), c'est-à-dire vesse de loup. Outre les engelures, la bessino dé loup guérit le mal aux dents, il suffit de la porter sur soi. Ce remède est très apprécié; jai entendu des milliers de fois des gens vanter ou nier son efficacité, le plus sérieusement du monde. Le bruyant Hémiptère la Cigale, Cicada plebeia Lin., chantre étourdissant de juillet, encourage le moissonneur au travail en lui disant « cégo, cégo, cégo » (fauche, fauche, fauche). À part cette invite au labeur, la Cigale, « qué viou dé l'er dou lam » (qui vit de l'air du temps), ne prélevant rien sur les récoltes, préserve de force maladies, si l’on a soin d’en placer un exemplaire desséché cousu dans la doublure du vêtement. Lou tavan rous (bonno nouvello). Ce Laon roux bonne nouvelle n’est autre que Macroglossa stellatarum ; sa familiarité est bien connue, on se garde bien de le chasser lorsqu'il pénètre dans les habitations. Cette croyance a aussi cours en Provence; dans le n° 393 de la Feuille, 1* juillet 1903, le savant lépidoptériste M. G. Foulquier, de Marseille, écrivait : « Dans nos campagnes, quand un stellatarum se trouve dans un appartement, on se garde bien de le chasser. On prétend que sa présence est le précurseur d’une bonne nouvelle, où d'un joyeux événement familial. » Lou tavan négré (marido nouvello). Le taon noir, mauvaise nouvelle; celui-ci, comme le précédent, est nommé taon, mais c'est un Hyménoptère, alors que l’autre était un Lépidoptère. L'insecte paré du fâcheux renom de porteur de mauvaise nouvelle est. Xycolopa violacea (Linné); il se rapproche des habitations pour exploiter les bois et planches des constructions, dans l'épaisseur desquels il loge sa progé- niture, Dès qu'il s’aveniure dans les appartements, il provoque une levée de balais, de plumeaux, de torchons; les portes et fenêtres sont largement ouvertes pour faciliter sa fuite. Quand on l'interroge, il répond par un bour- donnement d'autant plus accentué que la nouvelle du malheur dont il est porteur est grave. | L'utile Coccinelle, Coccinella septempunclata Linné, est appelée « Galinetto dou Bon Diou » (Poulette du Bon Dieu). D'ordinaire le paysan se garde de l'écraser, ce qui est un signe non équivoque de vénération. Les enfants placent la coccinelle sur le bout de leurs doigts et lui chantent : Poulette du Bon Dieu Où veux-tu aller ? Au ciel ou à la terre ! Au ciel ou à la terre! Formulette qui ne saurait être prononcée trois fois, sans que l'insecte s'envole au ciel ou à la terre. Quand, à la table des fermes et mas languedociens, une mouche est trouvée dans le potage, la ménagère s’empresse de déclarer : « Soun bonno tout aquesle més é un flo dé l’aoutré » (Elles sont comestibles (les mouches) tout ce mois-ci et une partie du prochain). Les sauterelles naissent des écumes trouvées au printemps dans les champs. En réalité, c’est la Cicadelle écumeuse, Aphrophora spumaria, qui est cachée dans cette gouttelette de salive. Le paysan qui a vu le petit msecte en a conclu d’un Orthoptère nouveau-né. Celte croyance est très répandue, je m'étonne que le maître J.-H. Fabre ne l'ait pas trouvée en Provence, alors qu'il interrogeait les paysans de sa région à ce sujet (1). Dans le Gard, dès le mois d'avril, la vue de cette écume fait augurer du peu ou de l'abondance des sauterelles pour l'été. (1) J.-H. Fabre, — Souvenirs enlomologiques, % série, Chap. XVI. _ A. HUGUES. -—- Les Insectes dans le Folklore du Gard. 99 Pour éviter les suites douloureuses de la piqûre du Scorpion, écraser le corps de l’animal et l'appliquer sur l'endroit atteint. En frottant trois espèces d'herbes, ou la cire contenue dans leurs oreilles, les vendangeuses calment la douleur produite par les piqûres de divers hyménoptères amateurs de raisin. Un crapaud vivant, suspendu par l’une de ses pattes au juchoir d'un poulailler, éloigne les poux de la volaille. Le même batracien, en semblable posture, assure dans les magnaneries la réussite des vers à soie. Le premier pou trouvé sur la têle d'un enfant, et porté au poulailler, le dote d’une admirable voix de chanteur. La présence de nombreux poux sur un bébé est considérée comme un signe de santé. Il est juste d'ajouter que les croyants aux vertus fortifiantes des poux deviennent rares : « ACO es la santa ». C'est la santé, disait-on encore il y a peu d'années à la vue des répugnants Pediculus. Afin d'arrêter les dégâts commis par les insectes parasites, aller tordre, avant le lever du soleil, une tige d'églantier en pleine campagne, en pro- nonçant trois fois : « Agalancié fai loumba li vermé d'aquel vermier » (Eglantier, fais tomber les vers de ce vermier). Autre procédé : aller jeter dans un puits écarté, et cela sous le coup de minuit, sept des insectes dont on veut débarrasser les champs. Pendant celte opération, ne pas s'arrêter soit à l'aller, soit au retour; avoir soin de ne pas détourner la tête au moment où les insectes sont précipités dans le puits; être assez prompi pour ne pas entendre le bruit de leur chute dans l'eau. Si quelque quidam est rencontré, se garder de lui parler, ne lui répondre qu'en marchant s'il vous interroge. Pour éloigner les fourmis, mettre à l'endroit qu'elles hantent deux mor- ceaux de bois en croix. Je lègue ces trois procédés aux agriculteurs et viticulteurs; ils sont simples, peu coûteux, ni dangereux, avantages que ne présentent pas toutes les poudres ou liquides insecticides plus ou moins arsénieux. L'entomologie populaire du Gard demanderait de nombreux articles; je bornerai là mes citations. Comme chaque province a ses légendes, traditions, dictons, proverbes, chansons, etc., sur cette matière, à tous les naturalistes d'apporter chacun des pierres à l'édifice avant la disparition des matériaux. Saint-Geniès-de-Malgoires (Gard). Albert HUGUES. - D. SUR UNE ZOOCÉCIDIE DE LA VIOLETTE Il n’est pas rare de rencontrer dès la fin du printemps des pieds de Viola odorata L. dont les feuilles présentent des déformations qui, par leur gros- seur, ne manquent pas d'attirer l'attention. Ces galles foliaires appartiennent par leurs hôtes à deux origines diffé- rentes. Les unes sont produites par un Champignon, l'Urocystis violæ Sow. De nombreux travaux ont fait connaître ces mycocécidies (Walker : Pringsh. Jahrb. f. w. Bot., 1892, t. 14, p. 499. — Molliard : Marcellia, 1902, p. 179- 178, pl. III). Les autres sont formées par un Diplière que nous croyons pouvoir identifier avec le Perrisia affinis, Kieff. Ce sont de ces diptérocécidies seu- lement qu'il s'agit dans cette note. MORPHOLOGIE. — Au point de vue morphologique cette galle a la forme 100 Paul CHMIELEWSKI. — Sur une Zoocécidie de la Violette. d'une sorte de fuseau assez irrégulier d’une longueur moyenne de 3 centi- mètres et d’une largeur d’un demi-centimètre. Ce fuseau est déterminé par l’enroulement marginal du limbe par en haut. Cet enroulement est le plus souvent bilatéral (fig. À, et section transversale fig. B); quelquefois cependant, il est unilatéral. Il est, de plus, marqué d'un épaississement notable pouvant atteindre 3 millimètres. La partie enroulée est légèrement décolorée et pré- sente une pilosité remarquable (fig. À, B, C) formée de poils nombreux, drus, assez courts et très serrés, de manière à constituer autour de la galle un duvet dont l’aspect est gris blanc et parfois violacé. Les larves de l'hôte, petites, blanchâtres et généralement nombreuses, se pressent les unes contre les autres à l'intérieur de l’enroulement, comme l'indique la section longitu- dinale d’une galle, figure CG (1.) et déterminent à leur contact avec l’épiderme de petites encoches irrégulières. Paul CHMIELEWSKI. — Sur une Zoocécidie de la Violette. 101 STRUCTURE. — Une coupe transversale du limbe parasité (fig. D) montre les caractères microscopiques suivants : Les épidermes, supérieur et infé- rieur, présentent une cuticule peu épaisse et surtout de nombreux poils unicellulaires (ép., p.) à la surface desquels on voit une multitude d'ornemen- tations ponctiformes. Des ponctuations s’observent également sur les cloisons des cellules épidermiques, surtout lorsqu'on examine à plat un lambeau d'épi- derme. Quant au parenchvme (par.), il est remarquable par son épaisseur el Ja prolifération de ses éléments: d’abord régulières, rondes ou ovales au voisinage des épidermes, les cellules parenchymateuses sont ensuite irré- gulières et polyédriques par compression réciproque. Leurs cloisons sont minces et limitent un tissu lacuneux peu abondant. Quand la coupe passe par un faisceau libéro-ligneux, on remarque que ses éléments ont les carac- tères normaux du hois et du liber. Enfin, au niveau des encoches où s’abritent les larves contre l’épiderme supérieur, les cellules des premières assises sont serrées entre elles, aplaties et plus ou moins rabougries et déformées. En résumé, l’action du parasitisme de Perrisia ajfinis Kieff. sur le limbe foliaire de Viola odorata L. a pour effet d’enrouler et d'épaissir d’un paren- chyme dense les bords de ce limbe qui, de plus, se recouvre d’une pilosité abondante et anormale. NOTA. — Il est à remarquer que les feuilles parasitées ont un pétiole beaucoup plus court que les feuilles normales, ce qui contribue à donner aux pieds des Viola attaqués un aspect rabougri qui les distingue de suite des autres. On les rencontre surtout dans les jardins depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l’automne. Alfortville (Seine). Paul CHMIELEWSKI, Licencié ès-sciences naturelles. Sn | AE EN INOTES SPÉCIALES ET LOCALES Aux jeunes! Indications pratiques pour le mois de Juin. Betula alba. — Chenille verte, à bande dorsale large, d’un brun rougeâtre bordé de jaune, s’amincissant sur le 3° segment, interrompue sur le 4° et s’élargissant sur le 8°, à pattes anales transformées en appendices fistuleux, à tête brun rouge télescopant. = Cerura bicuspis Bk. (1° génération). Id. Chenille d’un brun foncé luisant, à proéminence pyramidale sur le 12° segment, à stigmatale jaune, au repos elle relève son avant et son arrière de façon à ne poser que sur les pattes ventrales. — Pheosia dictæoides Esp. (1° génération). Id. Chenille noire à longs poils d’un brun rouge, à larges taches laté- rales rouges; sous toile à compartiments quand elle vit encore en société. = Æ£riogaster lanestris L. Id. Chenille allongée, aplatie en dessous, velue, brune à collier plus clair, à poils latéraux en brosses courtes et dirigées en arrière et infléchies vers le bas. — Odonestis pruni L. Id. Chenille allongée, cvlindrique, atténuée en avant, à poils fasci- culés abondants, brun foncé, à dorsale et latérales pâles avec série de points noirs, à tête petite — Orrhodia rubiginea F. Id. Chenille verte, à pattes membraneuses des 7° et 8° segments très courtes et impropres à la marche, à dorsale bordée de blanc, à latérales blanchâtres, à stigmatale large jaunâtre, plus pâle autour de chaque stigmate. = Braphos parthenios L. À Notes spéciales et locales. Betula alba. — Chenille de même forme, verte à côtés noirs, à dorsale plus foncée bordée de jaunâtre, à tête et écusson tachés de noir. = Brephos nothum L. Id. Chenille arpentense grosse d’un vert lavé de jaunâtre en dessus, Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Ta. Id. Id; Id. Id. Id. Id. Id. Id. 3° segment à un, 6°-9° à deux proéminences rosées, 12° et 13° lavé ce rose dorsalement, à stigmatale jaune, à tête petite d’un jaune rougeâtre. = Geometra papilionaria L. (1% génération). Arpenteuse brune, un peu aplatie, à incision profonde, à saillie blanchâtre sur le 9° segment, à dorsale pâle bordé de plus foncé, à latérales blanches par les segments 6-9, à tête petite, brune rayée de rouge. — Acidalia aversata L Arpenteuse brunâtre, allongée, atténuée en avant, à dorsale foncée avec série de points noirs aux INCISIONs à latérales grisâtres, à tête globuleuse mais petite. — ZLarentia designata Rott. Arpenteuse d’un vert jaunâtre, courte, cylindrique, a dorsale Jaune avec série de taches noires bordées de jaune, à stigmatale Jjaure, à tête grosse. = Larentia obliterata Hfn. (1 génération). Arpenteuse d’un gris cendré, à incisions plus pâles, à longitu- dinales fines et blanches, à tête petite et aplatie. = Æpione paralellaria Schiff. Arpenteuse d’un vert jaunâtre marbré de brun, courte, cylin- drique, à dor sale double bordée de plus foncé, à tête globuleuse d’un vert pâle. Hyber nia leucophæaria Schiff. Arpenteuse d’un cn très foncé, allongée, cylindrique, à dorsale jaune et stigmatale blanche; à tête globuleuse d’un jaune orangé ainsi que les pattes écailleuses. = Hybernia aurantiaria Esp. Arpenteuse d’un brun clair moucheté de plus foncé, allongée, cylindrique, à dorsale pâle bordée de foncé; à tête globuleuse d’un brun rougeâtre. = /ybernia marginarria Bkh. Arpenteuse d’un gris foncé, marquée de brun longitudinalement, à dorsale pâle bordée de brun, à ventre jaune pâle, à stigmatale jaune clair, large, interrompue sur les segments 4-9, à tête brun crangé ainsi que le 13° segment. = Æybernia defoliaria CI. Arpenteuse d’un brun foncé, cylindrique, 8°, 9° et 12° segments avec tubercules rougeâtres, à tête d’un brun jaune moucheté de rouge. = Baiston hispidaria F. Arpenteuse d’un brun noir lavé de jaunâtre, allongée, atténuée antérieurement, à pattes écailleuses longues et fines, 5° et 9° seg- ments à tubercules bruns, stigmates petits, blancs cerclés de brun foncé, tête petite, aplatie. — Æemerophila abruptaria Thbg. (1 génération). Arpenteuse allongée d’un jaune roussâtre à longitudinales plus foncées, à tête petite, aplatie. — Boarmia crepuscularia Hb. (17° génération). Arpenteuse allongée, d’un gris brunâtre, à 4° segment renflé orné de taches noires, 6° segment chevronné de foncé, à tête petite, aplatie. — Boarmia bistortata Goeze. Chenillette d’un brun noirâtre, à incisions plus claires, à dorsale noire, à tête et écusson noirs: entre feuilles. = Salebria fusca Hw. Chenillette verte à verruqueux noirs, à tête et écusson vert mou- cheté de noir; sur feuille entoilée. = Trachonitis cristella Hb. Chenillette verte à verruqueux gris, à tête et écusson vert moucheté de rouge; dans tuyau de soie entre deux feuilles. = Acrobasis obtusella Hb. Chenillette d’un vert pâle à verruqueux noirs, à tête et écusson noirs; dans feuilles enroulées. = T'achyptilia populella CI. Chenillette d’un blanc jaunâtre, à tête grosse, aplatie, à écusson noir luisant; dans feuille enroulée. = Semioscopis anella Hb. (1"° génération) Larve mineuse du bord apical de lx feuille, dans galerie inté- ressant presque toute la feuille. = Æhamphus pulicorisus Hrbst. (Col.). Larve blanche, arquée, apode, à tête jaunâtre; dans feuille com- plètement roulée en cigare. = Æhinomacer betulæ L Larve de même forme; dans cigare formé d’une partie de la feuille transversalement sectionnée jusqu'à la nervure médiane seule- ment. = Ahynchites betulæ L. ba, et, Notes spéciales et locales. 103 Sarothamnus scoparius. — Arpenteuse brune, à incisiens profondes, à éminence blanchâtre sur le 9° segment, à dor sale pâle bordée de foncé, à tête petite, brune et rayée de rougeâtre. — Acidalia aversata L VE K'Id. Arpenteuse mince à incisions nettes, d’un brun rouge en dessus, vert pâle en dessous, à dorsale foncée, à latérales blanches. — ZLythria purpuraria L. (1° génération). Id. Arpenteuse courte, d'un gris lavé de vert jaunâtre, dorsale et latérale d'un vert foncé, à tigmatale marquée de points noirs entre stigmates rouges, à tête petite, d’un brun pâle et chagrinée. = Ortho- litha bipunctaria Schiff. Id. Arpenteuse verte à incisions Jaunes, à ventre rayé longitudinalement de trois lignes blanches, à dorsale plus foncée borcée de plus pâle, à sous-dorsale supé- rieurement bordée de jaune, à tête vert pâle — C'hesias spartiata Fuessl. Id. Arpenteuse d’un vert foncé, à sous-dorsale 2nférieu- rement soulignée de blanchâtre, à stigmatale blanche, à tête vert foncé. = Chesias rufata BG génér.). Id. Cherillette d’un jaune vif, à verruqueux noirs, à tête d’un brun pâle; dans les fleurs flétries. = Grapho- litha scopariana H Id. Chenillette verte mouchetée de rouge, à tête brun jau- nâtre, à écusson formé de deux croissants noirs en regard entre feuilles accolées. = Anacampsis vorti- cella Sc. Id. Cheniliette verdâtre, plus foncée postérieurement, à verruqueux noirs, à tête d’un brun rouge ainsi que l’écusson à croissants: aans feuille roulée en tube. — Depressaria pallorella Z Id. Chenillette verte à bandes longitudinales plus foncées, à tête d’un vert rougeâtre; dans feuille en tuyau. = Depressaria scopariella Hein. Id. Chenillette verte, à verruqueux grisâtres, à tête et écusson noirs; mine d’abord, puis lie la feuille. — Depressaria subpropinquella $Stt. Id. Chenillette gris jaunâtre lavée de verdâtre antérieu- rement, à tête et écusson et deux taches du 3° seg- ment noirs; dans fourreau formé de la feuille minée,. _ Coleophora saturatella Stt. Id. Chenillette jaune à segments médians plutôt verts par transparence, à tête d’un brun clair; dans feuille brunie par suite de la mine. — Gracilaria Kolla- riella Z 4 génération). Id. Puceron aptère vert jaunâtre à dessus de l’abdomen chagriné, à cornicules noirs sauf en leur milieu; aïlé à dessus adbominal lisse. = Wacrosiphum spartii Koch. Id. Pucerorn aptère noir saupoudré de bleuâtre, à corn1- cules entièrement noirs; ailé d’un noir luisant. — Aphis laburn: Kalt. JC: Communications relatives à la distribution géographique des espèces de Mollusques. — En consultant la collection de la Feuille que nous avons tout à fait complète au Muséum de Nîmes, j'ai lu avec iatérêt les communications rela- tives à la distribution géographique "des espèces de Mollusques suivants : Helix (Leucochroa) candidissima Drp., n° 421. H. melanostoma Drp., n° 442, p. 207- 209, et n° 445, p. 23, etc. Clausilia leucostigma Heat n° 448, p. 84, et n° 450, p. 126. Permettez-moi de compléter le plus brièvement possible les indications données par la Feuille, en ce qui concerne le Gard. — Leucochroa candidissima Drp. — M. Caziot dit que cette espèce se trouve à Courbessac, à 5 kilomètres est de Nîmes, et que cette localité constitue sa limite occidentale de ce côté. Il n’en est plus ainsi depuis que j’ai trouvé 104 Notes spéciales et locales. L. candidissima Drp. à 27 kilomètres plus à l’ouest, sur la rive gauche du Vidourle, à Sommières même, sur une colline formée par le miccène et dominant la ville, colline appelée La Coustourelle. Elle était abondante parmi les herbes, sous les pins d’Alep, mai 1918. Notre ami, M. Margier, ce savant malacologiste, collaborateur à La Feuille, a lui-même reconnu cette espèce. J'ai trouvé aussi cette Helix à Théziers, près Remoulins, mais à l’est de Courbessac. IT. — A. melanostoma Drp. — A toutes les localités citées par La Feuille, il convient d'ajouter Nîmes, cù elle cecupe un espace de plusieurs kilomètres, prin- cipalement sur les coteaux, dans les oliveraies, les lieux incultes, les bords des chemins plus ou moins herbeux, depuis le hameau de Saint-Césaire jusque, et au delà le quartier dit Castanet et au delà de la route de Saux. Cette espèce y abonde et tend encore à se multiplier. M. Roman, géologue, à Lyon, M. Sayn, naturaliste à Valence (Drôme), l’ont aussi observée dans une station identique, à Aujargues (Gard), 23 kilomètres ouest de Nîmes, il y a deux ans, lors d’une excursion de la Société géolcgique de France aux environs de Sommières. — Elle à été aussi signalée à Saint-Gilles, à environ 25 kilomètres sud-est de Nîmes, je ne sais dans quelle sorte de station. La découverte de 77. melanostoma, à Saint-Césaire, est due à M. Bastide, pro- fesseur à l'Ecole d'application, à Nîmes. M. Margier et moi, depuis, avons FE D l’aire très étendue qu’elle occupe à partir de Saint-Césaire jusqu’à astanet. III. — Clausilia leucostigma Ziegl. — Découverte, le 3 novembre 1903, par M. G. Coutagne, dans l’Amphithéâtre romain (les Arènes de Nîmes), n° 448, p. 84, et n° 450, p. 126. C’est la seule localité connue en France; j’en doïs la connais- sance à M. Margier. Cette intéressante espèce s’y maintient très bien et y est assez abondante. J’ai pu en adresser à quelques correspondants. Aucun ouvrage sur les Mollusques (même les plus récents), n’en fait mention à Nîmes. Il y a là une lacune à combler par les auteurs, C. leucostigma Ziegl, doit être dans nos Arènes depuis fort longtenips, probablement depuis l’époque romaine. Elle y est absolument localisée et n’en peut sortir, le monument se trouvant dans un quartier de la ville avec larges Loulevards très fréquentés. Nîmes. G. CABANES. Notes sur quelques Lépidoptères diurnes du département de l’Orne : À propos de la Consultation de M. Charles Oberthür. — M. Oberthür ayant demandé aux Entomologistes « de bien vouloir compléter la documentation sommaire de localité et de race qui est énoncée après le nom de chaque espèce et de répondre aux questions posées », je donne ici quelques indications concernant notre département. Papilio podalirius L. — Cà et là sur les terrains calcaires aux environs d'Alençon, de Sées et de Vimoutiers : espèce peu répandue dans nos régions, devient moins rare dans la Sarthe à mesure qu’on descend vers le Sud. Aporia cratægi L. — AC. en juin et juillet dans nos plaines d’Alençon, de Sées et d’Argentan; s’1l est moins répandu certaines années, cela tient sans doute aux conditions atmosphériques. Pieris Rapæ L. — Plusieurs exemplaires ayant les ailes d’un blanc jaunâtre, environs de Sées; collection de M. Gatry, ancien curé de Macé (Orne). Leucophasia Eryimi Brh. — Cette sberration paraît très rare : Forêt d’Argentan (Collection Gatry). Limenitis populr L. — $e voit dans la forêt d’Ecouves, ou, sans être abondant, - il à été capturé sur trois points aux Gâtées, sur la butte Chaumont et au Bouillon. Je ne l’ai pas trouvé dans la forêt d’'Andaine, où d’ailleurs M. Ch. Oberthür lui- même l’a cherché sans succès. Vanessa Antiopa L. — AC. en acût et septembre. Argynnis dia L. — M. Oberthür, qui cite les provinces de France où cette Argynne a été constatée, n'indique pas la Normandie. Elle y paraît assez répan- due; dans l'Orne, en particulier, je l’ai trouvée sur les différents points du département. Alençon. AÀ.-L. LETAOQ. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (1761-14) { LP CURE EN #" h " ’ / A nu du QU À La n S. \ ; “4 LE À 7: PINS TRET. ha sf. RARE COSTA) KE 0 4 net, Var SR 1 = a. é En ne PASSES Le Fa L L'AN 5e hi TA % # t: FIGURE Qt PLANCHE PREMIERE Pages Berghia cærulescens Laurillard. — Pointe des Corbières... 10 Bela Tufa:Montagu, — Saint-Servan.:%200....... LM NN 13 — — — Pointe'@es Corbières... 1.18 @ PNR — — — var. semicostata Jelfreys. —"Locmariaker, #44 CR — — — — — -— Saint-Lunaire...#3...... s 52223 SORNDENR — Mangilia rugulosa Philippi. — Anse des Troquetins...…...........…. rentes pre — —— — — Poite.des Corbières..." — — — — Saint-Raphaël. 18.25 RERO RE _ — coslata (Pennant) Donovan. — Saint-Lunaire. .…...... "2% —— Hædropleura seplangularis Monlagu. — Saint-Jean-de-Luz..…........................ = Raphitoma mebula Montagu. — Pointe du Chatélier....5..:....220 8808008 14 _ — var. Powisiana Recluz. — ‘Ee {Croisic…….. 14,408 un — — — — Septenvillei Monterosato. — Le Pouliguen..........…..… 244 — lævigaia Philippi. — Méditerranée. Le RES — — costulala (Risso) de Blainville. — Saint-Lunaire. 15 — alienuata Monlagu; =="Sainl-Lunaire.......5..7. 00e — Clathurella‘“purpurea Montagu: — Säini-Lunaire. 1... 80 14 — — var. denseclaihrata D. et D. — Saint-Malo... — — linearis Montagu. Pointe (de la Varde.....:......:#°#2 _ FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES SUPPLÉMENT AU 1914 PL I. NO 522. Phototypie G. Chivot MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO Ficure 1. .liissoa membranacea JT. Adams, var. labiosa Montagu. — Roche Pelée =... 2. … Guerini-Recluz: — Saint-Lunaire..... {#4 44,00 — ot — (Turbella) parva Da Costa. — Dinard, 4, 0 S — 4 — — — var, interrupla (J. Ad.) Donovan. — La Vicomté..……… — 5 — — inconspicua Alder. — Drag. Saint-Malo........................... — 6, — (Persephona) lilacina Recluz. — Saint-Servan....…..... 1... — 7. RES (Alvania) punctura Montagu. — Drag. Saint-Malo... — 8. — (Acinopsis) canceliata Da Costa. — Drag. Saint-Malo......................... ni De — (Alvania) reticulata Montagu. — Port-Vendres..….............................… — 10. — — calalthus Forbes et Hanley. — Drag. Saint-Malo... di. — .(Seha), fulgida J. Adams. Saint-Servans 4-3 at ee — 12 — (Cingula) cingillus Montagu. — Pointe des Corbières..........…..........…. — 12 — (Pisinna) glabrata von Mühlfeldt. — Pointe des Corkières...............… — 14 — (Cingula) semistriata Montagu. — Drag. Saint-Malo......................….…. — 15 — (Massoltia) lactea Michaud. — Ile Harbour..….............................,..... — 15. — (Manzonia) costala J. Adams. — Pointe des Corbières.....s............…… — 17 — (Onoba) striala J. Adams. — Pointe des Corbières... LR AO — 18. — (Galeodina) carinala Da Costa. — La Guimorais............................... — 19. Assiminea lillorina delle Chiaje. — Anse de Saint-Elier............................. \ PLANCHE DEUXIEME 30 29 29 31 FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES SUPPLÉMENT AU No 522. 1914 PL. 11. Phototyrrie G. Chivot MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO ONE da +03 1, ne AAA = LUE rude: 1 14 0e 7-1 oi x LL TUE say « Ines ï HT sad LA NUE rip es ar À F.- + ï ; v on à . 4 « - » s 1 . 0 f æ à FIGURE 1. — 2. — 3. — 4. —— 2. — 6. —— Fos — 8. — 9. — 10. — 11. — 12. — 13. — 14. — 15. — 16. — 17. PLANCHE TROISIÈME Pages Odostomia albella Lovén. — Drag. Saint-Malo............................s............ 35. — eulimoides Hanley. — Drag. Saint-Malo... —_ _ rissoides Hanleÿ.: =" Feignmouth..;..............M HS — — — — Saini-LUNnaire..|.......2ati0s. 2 RES — — plicata Montagu. — Rothéneuf................................…… serre dense 34. — unidentata Montagu. — Drag. Saïint-Malo.............................. » 39. — truncatula Jelfreys. — Falmouth..................….. AN en due Fee DCE SE — _ umbilicata Alder. — Drag. Saint-Malo... — Auriculina PR Alder. — Drag: -Saint-Malo...…....n2.211 RSR 36- — turrila Hanley. — Drag. Saïint-Malo..:}.:...:..1 LR 39 Nosmia dolioliformis Jeffreys. — Drag. Saint-Malo.................................... 96. Pyrgulina spiralis Montagu. — Drag. Saint-Malo-..…....….............................., 37 — interstincta Montagu, var. terebellum Phlippi-Saint-Servan..…...…. 36: Odostomia decussata Montagu. — Drag Saint-Malo..../....................:...... — Pyrgulina scalaris Philippi. — Alger (Jolyi.l..2..#4curun LL Le L 20 sYÉ Miralda eæcavata Philippi. = Vieux-Soulac....:2. Lit SLR RER 30 — — — Drag: -Saini-Male. 7.0.5 Re — FEUIETE.- DES JEUNES NATURALISTES SUPPELEMENTEAU No 1914 CLAUNTT, 17 l'hototypie G. C1 MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO 522. Vert V # LE wi Net rl Frs Das ss 1 D cs PARUE | 1 art En ù KL - 0) * , r Eur ; L r ral É AL "dif CPP LE! : RTE k L : LOR : : x EH DIN EPS 1} Ca Ti EUR FU v'un JANET NET du FIGURE 1. — 4, — 3. — À. — 5. — 6. — re — 8. — "0, — 10. — 11. — 12. — 13. PLANCHE QUATRIÈME Pages EÉulimella acicula Philippi. -- Drag. Saint-Malo... 37 = — — Drag. au large d'Arcachon... “nénbten es — Turbornilla lactea Linné. — Rothéneuf.:...….......!.........., #0 — 2e rufa Philippi. — Drag: Saint-Malo... 38 — _ — Drag: au large d'Arcachon..." _ — pusilla Philippi, —‘Drag, Saint-Malo... PRES 37 Tragula fenestrata Forbes. — Saint-Servan..…..…....…........2...... 21283 ae OMS ps Cytlositrema Cutlerianum Clark. — Drag. Saint-Malo................................ 41 _ serpuloides Montagu. — Drag. Saint-Malo............................. — — nitens Philippi. — Drag. Saint-Malo. PR PNR — Tornatina (Retusa) obitusa Montagu. — Drag. en Rance..…..........................… Il — — — — (passant à la var. candidula). — Drag. en-RAnce:s "HN — — (Retusa) obtusa Montagu, var. candidula Locard. — Sainit-Servan. — DEODIELE DES JEUNES NATURALISTES SUPPLEMENT AU NO 522, 1914 PL IVe Phototypie G. Chivot MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO 1er Juillet 1914 — Ve Série, 44° Année ds N° 523 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES 4 UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). Melitæa Dictynna, Esper. — Il y a un certain nombre d'espèces de Melilæa françaises qui prêtent à confusion à cause de la similitude du dessin de leurs ailes. J'ai reçu maintes fois des demandes de détermination concernant les Espèces en question et J'ai lieu de croire qu'elles sont encore relativement mal connues. Dyctinna est une de ces Melitæa; elle est plus obscure en dessus que les Melitæa Athalia, Aurelia, Parthenie et Dejone. Chez les ©, les ailes supé- rieures, en dessus, sont quelquefois presque entièrement noires; quant au dessous, les ailes inférieures présentent une coloration brun chocolat qui | n'existe jamais chez Athalia, ni chez les autres Espèces voisines. La © Dic- | tynna a souvent des taches blanches plutôt que fauves, sur le dessus des ailes. | Dictynna est très localisée; elle manque en Angleterre et en Bretagne; elle se rencontre à Limoges, Angoulême, Cauterets, Saint-Quentin, Besançon, Uriage, dans la Lozère, aux environs de Paris, dans les Alpes. C'est une Meltæa sylvatique dans les plaines; elle s'élève assez haut dans les mon- tagnes; elle paraît une seule fois dans l’année, en juin et juillet. Une race tout-à-fait particulière a été observée à Saint-Martin-du-Canigou dans les Pyrénées-Orientales. Je l’ai désignée sous le nom de Vernetensis et l'ai fait figurer sous les n* 348-351 de la PI. XLV dans le volume IV des Etudes de Lépidoplérologie comparée. Cette forme locale Vernetensis esl beaucoup moins obscure que la morphe normale Dictynna; sur le dessus des ailes, la couleur fauve est plus largement répartie; quant au dessous, les traces de la couleur brun chocolat sont tangibles, quoique. un peu moins accentuées que chez la Dictynna des autres régions de France et d'Allemagne. Avec Dictynna-Vernetensis, vole une forme d’Afhalia qui m'a toujours paru aisément distinguable à cause de la teinte du dessous des ailes. Dejone el Parthenie habitent aux environs de Vernet-les-Bains, de sorte que, sauf | Aurelia qui, jusqu'ici, n’a jamais été rencontrée dans les Pyrénées, les Espèces | dont nous nous occupons présentement, se trouvent réunies au même lieu. Les aberrations chez Dictynna semblent très rares. On en rencontre cepen- dant d’analogues à celles que présentent parfois les autres Melilæa. | Melitæa aurelia, Nick. — Toujours plus petite qu'Athalia et Diclynna; de la taille de Parthenie, mais beaucoup plus obscure. La couleur fauve n'est jamais aussi claire et aussi brillante en dessus que chez Parthenie. Guenée avait dans sa collection quelques exemplaires pris à Vibraye. Maurice Sand | signale Aurelia comme habitant le Cher et l'Indre. En France, je connais 106 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. Aurelia comme authentiquement habitant la forêt de Samoussy, dans l'Aisne: mais je n'ai pas d'autre indication très précise en dehors de celle donnée par Guenée el qui parait mériter toute créance. Aurelia est commune en Alle- magne. Je l'ai prise en Valais, dans plusieurs localités, notamment sur la route du Simplon, près Bérisal. Aurelia vole en juin et juillet. C'est une petite _Athalia, plus fine, aux ailes plus allongées plus étroites. Il me semble qu'elle constitue une unité spécifique tout-à-fait distincte. Il serait intéressant de savoir exactement dans quelles contrées de la France habite Aurelia. J'ai entendu dire par des Entomologistes très dignes de foi, qu'Aurelia se rencon- trait à Compiègne et en Franche-Comté. C’est très probable; mais il serait nécessaire de rechercher l’Espèce et d'en vérifier l'habitat, Melitæa Athalia, Esper. — La plus commune et la plus répandue des Melitæa dans les forêts et les prairies sylvatiques de toute la France, en Angleterre, en Irlande, en Italie, en Allemagne. Plus grande que Aurelia et Parthenie, de même taille que Dictynna et Dejone; d'une teinte fauve uniforme assez foncée, elle semble fertile en varia- lions spécialement mélanisantes. Je ne connais pas de localité française où il y ait des bois et où Afhalia n'existe pas. Cependant ce n’est pas un papillon de haute montagne, tandis que Parthenie s'élève jusqu’à près de 2.500 mètres d'altitude. Je n’ai jamais trouvé Athalia qu'en mai, juin et juillet, c’est-à-dire en une seule époque d’éclosion assez prolongée. Dans le midi, on trouve Athalia dès le mois de mai; mais on ne la voit pas de nouveau reparaître en août. Elle est commune à Hyères et y montre une coloration moins obscure que dans le nord de la France; c’est principalement sur le versant nord de la chaîne des Maurettes que M. Harold Powell a trouvé Athalia, aux environs de la ville de Hyères. Melilæa Dejone, Huebner. — Répandue depuis l’'Oranie (Tlemcen, Sebdou) à travers l’Andalousie, les Pyrénées-Orientales, la Provence, la vallée du Rhône jusqu'aux environs de Sion, en Valais. Les races géographiques sont les suivantes : 1° Celle d’Oranie, très brillante; la couleur fauve est comme dorée et elle paraît orangée chez les ep (Nilida, Obthr.) 2° Celle d'Espagne et de Gèdre (Hautes-Pyrénées), celle-ci presque aussi brillante que celle d’'Oranie; (Rondoui, Obihr.) 3° Celle des Pyrénées-Orientales, de couleur plus terne. 4° Celle de Provence; de petite taille, surtout dans sa seconde généralion; 5° Celle de la vallée du Rhône en Valais, obscure, noircie, et appelée Berisali. Dejone a deux époques d'apparition par an, au printemps et en été. Les ©, en dessus, ont souvent une bande plus claire que le fond. La chenille vit sur les Linaires. | Aux environs de Toulon, Dejone est rare; elle y éclôt d’abord à la mi-mai, puis en août; on la trouve dans la vallée entre le Coudon et le Faron, dans le vallon de la Farlède. Elle habite aussi la Sainte- Baume, Gemenos, Nans; elle est très répandue dans les Alpes- -Maritimes. Elle donne les aberrations analogues à celles d’'Athalia; mais il semble que les aberrations, chez Dejone, sont très rares. tennes. Charles OBERTHÜR. (A suivre). Gabriel LorseEL. — Note sur deux grès à carbonate de fer. 107 NOTE SUR DEUX GRÈS A CARBONATE DE FER Provenant L'un des falaises de Sainte-Adresse et l’autre d'Eauplet, pres Rouen Le N° 512 de 1913 de la Feuille des Jeunes Naluralistes a donné la description d’un grès pyriteux que j'avais recueilli au pied des falaises de | Sainte-Adresse, près Le Havre, et qui n'est qu'un agrégal de grains de À quartz avec ciment de pyrite ou sulfure de fer. 1 Depuis cette époque, j'ai trouvé au même endroit une seconde espèce de ‘ grès beaucoup plus abondante que celle précédemment éludiée et dont la composition n'est pas moins intéressante; c'est un grès à carbonate de fer, c'est-à-dire un composé de grains de quartz réunis par un ciment de carbonate de fer cristailisé ou sidérose, avec quelques grains épars de glauconie. Lorsqu'on soumet cette roche à laction de l'acide chlorhydrique avec le concours d'une légère élévation de température, on obtient un dégagement assez rapide d'acide -arbonique en même temps que le liquide se colore en vert (chlorure ferreux) et qu'un dépôt graveleux de quartz se réunit au fond du tube. L'analyse totale donne Silice (quartz) ............. 51,2 0 s a Acide carbonique ......... 17,0 | Protoxyde:de! ter. +57 28, 4 Grès à carbonate de fer de Sainte-Adresse. Chaux 9 () Grossis em t 30 di : F v. ,. eid'e ois1a eee | 4 00. y STATE nn Glauconie et divers... 1,1 RO LAURE 100,0 Les proportions d'oxyde de fer et d'acide carbonique correspondent bien à la formule CO° Fe O, il y a donc en moyerne 51,5 % de quartz pour 45 de carbonate de fer. Lorsqu'on examine, au microscope, en coupe mince, le grès qui nous occupe, on voit, comme l'indique la photographie reproduite dans ce texte, des grains de quartz parfaitement homogènes et transparents au milieu d'une masse noire verdâtre de carbonate de fer, qui, dans certaines parties très minces, montrent la forme cristalline de ce dernier (non visible sur la photo- graphie qui n’est pas à un grossissement assez fort). On y voit aussi çà et là quelques grains vert clair de glauconie. L'ouvrage classique de De Lapparent signale l'existence de dépôts de carbonate de fer dans les couches houillières et permiennes argileuses (1), mais il n’est pas question de grès et à ce point de vue le nouveau spécimen mérilait d'être décrit. Chose curieuse, cette même nature de grès a été retrouvée formant un bloc assez gros au milieu de l'argile du gault que l’on a rencontrée l’année dernière au-dessous du lit de la Seine, lors de l'exécution des fondations des piles d’un nouveau viaduc d'Eauplet, près Rouen, actuellement en cons- truction pour le passage du chemin de fer de Paris au Havre. (1) De Lapparent, Traité de Géologie, page 700, édition de 1900. 108 Gabriel LoisEL. — Note sur deux grès à carbonate de fer. L’échantillon que je possède diffère peu comme composition de celui décrit ci-dessus et donne en plaque mince exactement les mêmes apparences sauf que les deux éléments y sont plus petits, c’est-à-dire que la roche est à grain plus fin. Le bloc formait dans son ensemble un moule d'’ammonite avec divers fossiles également moulés et qui seront décrits ailleurs pour l'intérêt qu'ils offrent au point de vue de la géologie locale. Si l'on cherche l’origine de ces grès à pyrite ou sidérose, la trouvaille faite à Eauplet nous indique qu'ils proviennent, non pas comme nous l’avions d’abord cru, des couches quaternaires supérieures de Sainte-Adresse, mais au contraire des couches inférieures argileuses qui sont secondaires de même que l'argile du gault d'Eauplet. Au surplus les actions réductrices signalées dans le précédent article comme nécessaires à la formation de la pyrite aussi bien que du carbonate de fer, s'exercent plus efficacement dans ce milieu compact et riche en matières en décomposition que dans les couches quaternaires toujours plus voisines de la surface. Dans ce nouveau grès, le quartz a toujours pour origine la concrétion à l’état cristallin de la silice dissoute dans les couches supérieures par les eaux météoriques; quant au carbonate de fer, sa formation suppose, comme nous l'avons dit, un milieu avide d'oxygène c’est-à-dire réducteur; elle esl évidemment le résultat de la combinaison de l’oxyde de fer réduit au minimum (Fe O0) par le milieu, avec l’acide carbonique provenant soit des eaux d'infiltration, soit plus probablement de la décomposition lente des particules organiques habituellement mélangées à l'argile. Tout comme le grès pyriteux, le grès à sidérose subit, au contact de l'air, l'oxydation lente et se transforme en limonite; celle-ci forme pour ce motif une mince couche à la surface de tous les blocs isolés que l’on rencontre. Dans le précédent article, j'ai émis l'hypothèse que nombre de blocs d’alios que l’on voit dans les parages de Sainte-Adresse devaient provenir de l’oxy- dation profonde des éléments du grès pyriteux, cette opinion s’est trouvée pleinement confirmée; car j'ai trouvé, sans peine, des blocs de ces grès dans lesquels le cassage a montré un noyau central brillant et pyriteux alors que le reste de la masse présentait l'aspect habituel rouge noirâtre et terne du grès à peroxyde de fer. En revanche et jusqu’à présent je n'ai pas trouvé de noyaux de grès à carbonate de fer entourés d’une couche épaisse d'oxyde, tous les spécimens montrent une masse de carbonate avec seulement une couche très mince de limonite superficielle. L'auteur est en mesure d'offrir aux amateurs un échantillon des Gen grès à sidérose de Sainte-Adresse et d'Eauplet. Mont-St-Aignan (Seine-Inf.). Gabriel LOISEL. DESCRIPTION DE DEUX DIPTERES NOUVEAUX DU GROUPE DES DOLICHOPODIDES (Fin). Pattes intermédiaires : Fémur d’un tiers plus long que l’antérieur, renflé au milieu, portant trois touffes de poils jaunes à la face inférieure. La pre- mière au tiers basilaire, dans le sens transversal, à poils plus longs à la face postérieure; la deuxième, longitudinale, occupe le tiers suivant du fémur, plus courte que la première, à poils médians plus longs; la troisième est : O. PARENT. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. Dolichopodides. 109 placée au tiers apical. C'est une mèche à base transversale, très fournie el très serrée, de poils d’un jaune fauve égalant en longueur le tiers du fémur. — Tibia grêle dépassant d'un üers la longueur du fémur, armé à la face antéro-dorsale d’une série de 9-12 chètes aplatis, mais non franchement écailleux, à part le pré-apical. — Tarse égal aux deux tiers du tibia. — Protarse égal aux trois arlicles suivants, légèrement bisinué tordu. Un peu étranglé à la racine, il se renfle légèrement aussitôt après, ainsi qu'à son extrémité. Le premier renjlement, face antérieure, portant une brosse de poils noirs très courts, le second, face postérieure, une frange de poils noirs écailleux et serrés un peu plus longs que le travers du protarse. A la face postérieure, occupant les deux liers basilaires, une rangée d’une douzaine de poils très étroits, mais aplalis lamelliformes, ayant lous sensiblement la même longueur, environ les deux liers de celle du protarse. Deuxième article du tarse égal à la moitié du protarse; les trois suivants sensiblement égaux, le dernier aplali dilaté. Pattes postérieures : Fémur aussi long que l'intermédiaire non dilaté, avec 1-2 chètes pré-apicaux. — Tibia long orné sur la face dorsale d’une double série de chètes longs et espacés, la série dorso-postérieure étant continuée sur la moitié apicale par une rangée de soies lamelleuses, très courtes el très serrées. Face antérieure munie sur toute sa longueur d'une pilosité égale, longue de deux travers de tibia. — Tarse de longueur presque égale à celle du tibia. Protarse aussi long que les trois articles suivants, muni sur toute sa face antérieure d’une pilosité semblable à celle du tibia, et, sur sa face ventrale, de quatre longs chètes lronqués et apiatis. Les autres articles sans ornements. Abdomen cylindrique légèrement comprimé vers le milieu; vert terne, la bordure postérieure des anneaux bruns, à reflets dorés. Bord postérieur du premier segment muni sur les côtés de 5-7 chètes noirs. Tous les anneaux semés de poils follets, longs et pâles sur les deux premiers, plus courts et noirs sur les autres. Hypopyge hémisphérique, noir à pruine blanche, à villosité pâle. Lamelles externes triangulaires, atteignant à leur extrémilé le bord postérieur du 3° segment abdominal; contiguës sur la moitié basilaire de leur bord interne lequel est légèrement sinueux au delà; elles présentent un lobe interne ? en dent fortement arquée vers la racine de l'hypopyge. Leur bord externe est densément frangé sur toute sa longueur de soies jaune fauve, une fois et demie plus longues que le plus grand diamètre transversal de l'une des lamelles. Q inconnue. Je suis heureux de dédier cette espèce à M. le Professeur Hesse qui possède le ©’ unique que je viens de décrire, et qui l’a capturé à La Grave (4.526) département des Hautes-Alpes, le 10 juillet 4914. SPHYROTARSUS HERVÉ-BAZINI, n. sp., © ©. © differt a Sphyrotarso hygrophilo Beck praæcipue empodio minutissimo, metatarsis intermediis ad basim tumescentibus et aliter ornalis, ete., — a Sph. argyrostomo Mik melalarsis mediis non binodatis sed ad basim bulbifor- mibus margina alari posteriore valde sinuata inter apices quarti quintique nervi longitudinalis, etc.; — a Sph. Hessei Parent femoribus intermediis, inferne, post dimidiam partem, penicillo ex pilis luteis longissimis confecto carentibus, metatarsis intermediis ad basim bulbiformibus, margina alari posteriore sinuata, palpis pilosis, etc. Long. corp., 9 m/m. Long. al., 7 m/m. 110 O. PARENT. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. Dolichopodides. Front vert métallique givré de brun, un peu plus brillant sur le disque, large à l'arrière, avec tubercule ocellaire très saillant, graduellement rétréci vers l'insertion des antennes, où sa largeur égale environ le quart de la lar- geur de la tête vue de face et au même niveau. — Face verte, légèrement givrée de gris, à faible éclat métallique s’élargissant vers le bas. La face proprement dite séparée de l’épistome par une carène transversale nettement amorcée sur ies côtes. Des rides rayonnant du point d'insertion des antennes vers le bord des yeux. Epistome arrondi convexe, peu saillant — Yeux très courtement velus. — Occiput noirâtre, légèrement pruineux. CGils post- oculaires noirs, formant collerette dans la partie supérieure, remplacés dans la moitié inférieure par des favoris d'un jaune pâle occupant cette région dans toute sa largeur. — Palpes semés de poils noirs, très grands, couchés d'un jaune rougeâtre vus de face, satinés argentés vus de côté Trompe de moilié plus courte que la tête, de face un peu plus large que l'épistome, de côté aussi large que la tête membraneuse, à poils follets jaunes au bord terminal. — Antennes noires semblables à celles de Sph. Hessei. Thorax vert mat; deux stries longitudinales médianes, rapprochées, élroiles, noires; deux lignes latérales plus larges et irrégulières; les inter- valles entre les stries à reflets irisés. — Flancs bleuâtres légèrement cendrés. — Pas de soies acrosticales; 6 chètes dorso-centraux à chaque rangée. Flancs glabres, à part ceux du prothorax qui présentent deux toufiles superposées de poils jaunes. —— Ecusson vert mat, six chètes scuteilaires. Post-scutellum vert pruineux. Ailes plus longues que l'abdomen, sans tache. Extrémilés des 2, 5° el 4° longitudinales presque également distantes; le 2° intervalle légèrement plus srand. Deuxième longitudinale très longue; troisième longitudinale entière- ment droite; quatrième dans sa dernière section parallèle à la troisième. Transverse postérieure droite, perpendiculaire à là 4° longitudinale, plus longue d’un tiers que le dernier segment de la 5° longitudinale, deux fois el demie plus courte que le dernier tronçon de la quatrième. — Nervure anale très faible et très courte. Bord postérieur de l'aile sinueux entre l'extrémité de la quatrième nervure longitudinale et celle de la cinquième. Continuanl d'abord la courbe convexe de la costa, dessine ensuite une courbe concave, puis une courbe convexe très accenluée pour revenir s’inciser assez profon- dément en face de l'extrémité de la cinquième longitudinale. — Lobe axillaire nul, frangé de longues soies pâles. — Balanciers jaunes; cuillerons jaunes à soies pâles. Pattes entièrement noires, légèrement vert métallique sur les fémurs. Pas de peloles, empodium réduit à une courte écaille. Hanches de même forme et de même ornementation que chez Sphyrolarsus IHessei. ’altes antérieures : Fémur orné à la face postéro-ventrale, d’une entaille praliquée de dedans au dehors, amorcée à la base du fémur, arrêtée au tiers basilaire par un rebord abrupt frangé de chètes noirs dirigés vers la base du fémur. Pilosité du fémur courte; à signaler seulement 4-5 chètes courts sur l’arête ventrale, à l'extrémité, et sur la face postérieure une rangée de chètes plus longs que les autres. —— Tibia un peu plus long que le fémur muni de 4 rangées régulières de soies courtes, deux dorsales, une antéro- el une postéro-dorsale; la rangée antéro-dorsale comprenant 4-5 chètes plus longs, intercalés. Extrémité du tibia prolongée en biseau au delà de l'arti- culation et frangée sur le bord, de chètes jaunes bruns, courts, serrés et dirigés suivant l'axe du tibia. —— Tarse d’un tiers plus long que le tibia. Pro- tarse égalant les deux articles suivants, courtement villeux. Deuxième article d’un tiers plus long que le suivant. Troisième article égalant le cinquième; le quatrième un peu plus court. MR Re eo Dis salt lé O. PARENT. — Descr. de deux Diplères nouv. du gr. Dolichopodides. 111 Pattes intermédiaires : fémur d’un tiers plus long que l’antérieur cana- liculé à la face antérieure, ventru à la face inférieure. À partir de la base, deux lignes de poils longs et jaunes, l’une postéro-ventrale à poils plus longs, allant jusqu'au delà de la gibbosité du fémur, l’autre, antéro-ventrale, moins fournie, à cils plus courts, allant jusqu’au milieu de la gibbosité et rem- placée à partir de là par une touffe plus dense de cils jaunes, courts, occupant la deuxième moitié de la gibbosité. — Un ou deux chètes pré- apicaux. — Tibia dépassant d'un tiers la longueur du fémur; muni sur sa face antérieure, de 7-9 chètes de longueur sensiblement égale (deux travers de libia) espacés, épaissis, les apicaux nettement écailleux, pointus aux deux extrémilés. — Tarse d'un quart plus court que le libia. Protarse égalant le tiers du tibia, égal aux deux articles suivants. Base renjlée en bulbe conique, dépassant de moilié en largeur un travers de tibia, Le reste du prolarse plus grêle que le tibia, un peu sinueux, tordu, légèrement renjlé au sommet. Face dorsale de la tubérosité basiaire constituée par une callosité blanche arasée de poils jaunes très courts. L'autre moilié de la tubérosité el le reste du prolarse, noirs. Face postérieure du prolarse munie sur ses trois quarts basilaires d’une ligne de longs chèles égalant en longueur la moitié du pro- larse; le dernier quart nu, exceplé à l'apex où il porte deux poils en écailles. Face antérieure ornée sur la bordure inférieure de la callosité blanche de 3-4 longues soîes écailleuses, pointues aux deux bouts; puis après un court intervalle d'un peigne de 3-4 soies noires encore écailleuses, plus courtes, et enfin sur le cinquième apical, d'un peigne de 8-9 soies écailleuses de gran- deur décroissante. — Deuxième article égal aux deux tiers du premier et de peu plus long que le troisième. Les trois derniers articles de longueur sensiblement égale, le dernier aplati dilaté. Pattes postéricures : Fémur d’un üers plus long que l'intermédiaire. Face antérieure à pilosité courte, pâle; un chète pré-apical. — Tibia légèrement plus long que le fémur, présentant sur la face dorsale une double rangée de chètes longs et espacés, la dorso-postérieure continuée sur la moitié apicale par une rangée de soies noires courtes et serrées. Face antérieure à villosité noire, fine, égale en longueur à deux travers de tibia. Tarse un peu plus long que le tibia. — Protarse égal à la moitié du tibia et aux trois articles suivants, comme Île libia, villeux sur la face antérieure et orné de chètes de longueur décroissante sur la face postérieure. Deuxième article égal à la moitié du protarse, légèrement plus long que le suivant; les trois derniers articles, de longueur décroissante. Abdomen vert terne, givré de gris ardoisé. Bord postérieur des anneaux d'un brun noir, sans éclat. Marge postérieure du premier anneau avec de chaque côté 5-7 soies marginales fines et noires. Anneaux semés de poils follets, pâles sur le premier et les arceaux ventraux, noirs sur les autres. Hypopyge arrondi hémisphérique, noir terne. Les deux lamelles externes longues, atleignant le milieu du troisième segment abdominal, larges à la base, de forme générale triangulaire. Leurs bordures internes contiguës sur un liers de leur longueur. À partir de là, le bord interne de chaque lamelle devient sinueux, concave d'abord, puis convexe, el de nouveau concarve. Extrémité de la lamelle bilobée; lobe interne court, arrondi; lobe externe plus long, en dent triangulaire arquée. Une lorsion de 180 place les deux lobes dans le plan de symétrie du corps : le lobe interne devient dorsal, et l'externe ventral. Bord interne des lamelles très courtement poilu. Bord externe, sur toute sa longueur, surtout à l'extrémilé du lobe interne, frangé de pois jaune fauve très longs, ayant au moins en longueur le diamètre transversal basilaire d’une lamelle. Q Palpes entièrement noirs, très poilus. Pour le reste semblable au ©, a, 112 O. PARENT. — Descr. de deux Diptères nouv. du gr. Dolichopodides. à part les différences sexuelles et l'ornementation des pattes qui sont simples 1ci. | Je dédie cette espèce à M. Hervé Bazin, un ami bien dévoué, qui en a capluré plusieurs couples le 29 juillet 1913, à Saint-Pierre-de-Chartreuse (Isère) sur des mousses humides, près d’une source très froide, à 1.400 mètres d'altitude. * * *X Je n'ai jamais vu en nature Sphyrostomus argyrostomus Mik, ni Sphyr. hygrophilus Beck, et j'ignore si ces deux espèces existent en France. Elles sont signalées toutes deux de l'Autriche; je suis persuadé qu'elles se trou- veront dans nos Alpes françaises, aussi je crois bon de les grouper avec les deux nouvelles espèces dans un tableau analytique qui permette la déter- mination des ©’. Les caractères différentiels des Q élant moins nets, et seule la © de Sphyr. Bazini Mihi m'étant connue, je n'ose me risquer aetuel- lement à élablir pour elles une clé de détermination. TABLEAU DES © ©. 1. Empodium des tarses très développé, aussi long que les griffes, comme chez Liancalus virens Scop. — Protarses moyens très grêles, ornés seulement de deux longs chèles rapprochés... S. hygrophilus Beck. — Empodium très réduit, en forme d’écaille. — Protarses moyens plus 2 robustes, non distinctement sinueux, plus ornementés................ 2. Protarse moyen renflé tubercuieux au milieu et à l’extrémilé. Ailes : troi- sième longitudinale sinueuse, son extrémité, sur la costa, deux fois plus rapprochée de la quatrième longitudinale que la deuxième. Trans- verse postérieure oblique sur la quatrième longitudinale. Lamelles hypopygiales externes profondément divisées, fourchues. S. argyrosltomus Mik. — Protarse moyen non tuberculeux, ou tuberculeux à sa base même. Ailes : troisième longitudinale droite, son extrémité un peu plus rapprochée de la deuxième longitudinale que de la quatrième. Transverse posté- rieure perpendiculaire sur la quatrième longitudinale. Lamelles hypo- pygiales externes non fourchues, simplement bilobées à l'extrémité. 3 3. Palpes glabres. Trompe aussi longue que la tête. Un pinceau très remar- quable de longues soies jaunes après le milieu du fémur intermédiaire, face ventrale. Protarses moyens non renflés en bulbe à la base. Bord alaire postérieur non sinueux entre l'extrémité de la quatrième nervure longitudinale et celle de la cinquième. Quatrième longitudinale, à son extrémité, nettement recourbée vers le bord postérieur de l'aile. S. Hessei Mihi. — Palpes semés de poils noirs. Trompe égale en longueur à la moitié de celle de la tête. Pas de pinceau remarquable de longues soies jaunes à la face inférieure des fémurs intermédiaires. Proltarses moyens renflés bulbiformes à la base. Bord alaire postérieur fortement sinueux de l'extrémité de la quatrième longitudinale à celle de la cinquième. Quatrième longitudinale non recourbée à son extrémité vers le bord DOBLÉTIENT. ABOU AIRES RU SNS RE RTE S. Hervé Bazini Mihi. Arras. O. PARENT. E. CAVRO. — Hyménoptères nouveaux ou intéressants (Cynipides). 113 HYMÉNOPTÈRES NOUVEAUX OU INTÉRESSANTS (Cynipides) Parmi mes captures faites durant ces dernières années dans ma région, plusieurs m'ont paru inédites et d’autres assez intéressantes pour être | signalées. Le spécialiste allemand Hedicke, qui les a examinées, découvrit trois espèces inédites : 1. OMALASPIS LÆVIS Hedicke, n. sp., C'Q. Féchain (Nord), 28 août et 13 septembre, sur Laurus nobilis, dans un jardin; deux individus. Noir brillant. Antenne chez le © plus longue que le corps; chez la © presque aussi longue que le corps. Thorax brillant, avec des points dispersés. Ailes hyaïines. Jambes d’un roux clair; chez le O' les fémurs et tarses postérieurs sont d'un brun noir; chez la © les hanches et les fémurs sont noirs. Longueur : d' 3 mm.: © 1,8 mm. . EUCŒLA CAVROI Hedicke, n. sp. Féchain (Nord), 12 avril, dans un jardin; un individu ©. Q : Noir, lisse et brillant. Antennes aussi longues que la tête et le thorax, avec une massue de 9 articles « pas distinctement subite » (écrit Hedicke); 3° article aussi long que le premier, deux fois aussi long que gros; 4° article aussi long que le 2°, pas plus long que gros: 5°-13° moitié plus long que gros. Pronotum pubescent sur le côté. Scutellum rugueux, cupule assez grande, ovalaire, sans enfoncement; seulement quelques points au bord qui est élevé, roux clair: segment médian ‘faiblement pubescent. Aïles hyalines, ciliées et pubescentes, nervures d’un brun sombre, cellule radiale presque aussi large que longue: 2° partie du radius de moitié plus longue que la première. Jambes roux brun; la partie médiane des fémurs, les trochanters et les hanches noirs. Abdomen brillant, avec ceinture rousse, aussi long que la tête et le thorax. Longueur : 3,5 mm. . TAVARESIA CAVROI Hedicke, n. sp., ©. Féchain (Nord), 29 août, sur Laurus nobilis, dans un jardin; un individu. Œ' : semblable à Tav. carinata Kieff., différent par les caractères sui- vanis : antennes aussi longues que le corps. Thorax noir, sauf les mésopleures rousses. Ailes distinctement ciliées. Tibias postérieurs sans arêtes longitudinales. Longueur : 3 mm. CALLASPIDIA DUFOURI Gir. (Espèce nouvelle pour la France. Une capture Q sur arbuste du bois d'Hornaing (Nord), 20 septembre. . COTHONASPIS DIAPHANÀ Hartig (Espèce nouvelle pour la France). Quatre individus Set # Q, en août, à Féchain (Nord) : dans le jardin, sur absinthe et sur ombelle du marais. Je signalerai aussi : Anacharis eucharioides Dalm.; un exemplaire, août, jardin, Féchain. Charips victrir Westw.-var. luteiceps Zieff., 2 ©, août, jardin, Féchain. Tous ces exemplaires font partie de ma collection. Je serais très heureux de mentionner ces indications dans le Catalogue des Hyménoptères du Nord (en préparation). Roubaix. E. Cavro. ; L a: + "+ e : 4 9 114 L. DuponT. — La Distribution géographique d'Araschnia Levana. LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE d'ARASCHNIA LEVANA EN FRANCE La Feuille des Jeunes Naturalistes a plusieurs fois ouvert des enquêtes sur la distribution géographique en France de certaines espèces d'insectes, choisies parmi les plus caractéristiques, et permis par là de combler quelques-unes des trop nombreuses lacunes que présentent nos connaissances sur la faune entomologique française. On a gardé le souvenir, par exemple, des articles sur la répartition de la Mante religieuse (1878), du Grand Paon de Nuit (1897), du Papilio Podalirius (1903). Dans ces travaux, il s'agissait de déterminer jusqu'où s’avancent, dans le Nord de la France, des espèces dont le centre de distribution est dans l'Europe Méridionale. Il m'a paru qu'il serait intéressant de rechercher jusqu'où s’avance vers l'Ouest et le Midi, une espèce de Lépidoptère diurne appartenant à la faune de l'Europe Centrale et Septentrionale. F’ai choisi la charmante petite espèce appelée la Carte Géographique par les vieux auteurs et désignée sur les Catalogues actuels par le nom d’Araschnia Levana L. (1). Ce genre Araschnia a été créé par Hübner. Doubleday l'avait adopté, ainsi que Chenu. Il avait été rejeté par la plupart des entomologistes et englobé dans le grand genre Vanessa. Mais, avec la tendance actuelle au morcel- lement, il a reparu et figure dans la dernière édition du Catalogue Staudinger et dans le premier volume du grand ouvrage du D Seitz sur les Macrolépi- dopières du globe. I se justifie d’ailleurs, non seulement par certaines parti- cularités de structure, mais surtout par un fait biologique important : la profonde différence de coloration entre la génération de printemps et la génération d'été. Chez aucune espèce d'Europe le dimorphisme saisonnier — si répandu chez les papillons de l'Asie et de l'Afrique intertropicales — n'existe à un aussi haut degré que chez Araschnia Levana, dont la forme d'été, A. Prorsa, avait été considérée comme une espèce distincte par les anciens auteurs. Mais, dès 1826, Boisduval démontrait par des éducations que Levana et Prorsa sont bien une seule et même espèce. De plus, on a décrit une forme Porima, qui éclôt parfois en octobre, mais que l’on obtient surtout par des expériences de température, qui participe à la fois de la forme fauve Levana et de la forme noire Prorsa. Plus récemment, M. Stichel, qui a traité le groupe des Vanessidi dans le grand ouvrage de Seitz, a donné le nom d'Intermedia à certains exemplaires de Prorsa où la bande blanche est en quelque sorte injectée de fauve et qui font aussi transition vers la forme vernale. Ces exemplaires se rencontreraient surtout lorsque l'été a été humide et sans chaleur. D'après les expériences faites en 4875 par Weissmann et rappelées par le D' Max Standfuss (2), la forme vernale fauve Levana serait la plus ancienne et la forme estivale noire Prorsa serait d'apparition plus récente. Dans la Sibérie orientale, où l'espèce n’a qu'une génération, la forme Levana existe seule. Dans nos pays. en soumettant à l’action du froid les chrysalides d'été, qui devraient normalement donner des Prorsa, on obtient facilement Levana, tandis qu'il est beaucoup plus diflicile d'obtenir des Prorsa en soumettant à une température élevée les chrysalides d'hiver. (1) Au cours de la Consultalion lépidoptérologique que publie actuellement la Feuille des Jeunes Naturalistes. M. Charles Oberthür (numéro du 1er mars 1914) exprimait précisément le désir de voir mieux connue la répartition de cette espèce. (2) Annales Soc. Ent. France, 1900, p. 83. - L. Duronr. — La Distribution géographique d'Araschnia Levana. 115 On trouvera dans l'ouvrage de Seitz la description et les figures de quatre autres espèces paléarctiques du Genre Araschnia. Ces espèces sont propres à la Chine occidentale et au Japon (1). Levana, la seule espèce dont je doive m'occuper, à une large distribution géographique. D'après le Catalogue Staudinger et Rebel, dont les indications sont reproduites dans le Seitz, elle habite l'Europe centrale, sans atteindre les Iles Britanniques, mais en s'étendant jusqu'à la Livonie au Nord, au Piémont et à la Dalmatie au Sud. En Asie, elle est répandue de l'Arménie au Japon inclusivement, par la Sibérie méridionale, le bassin de l'Amour et ia Corée. Dans notre pays, on sait depuis longtemps que Levana habite le Nord, v compris les environs de Paris, mais les indications sont très fragmentaires. C'est pour les compléter et présenter un tableau d'ensemble que j'ai procédé à des recherches bibliographiques et fait appel à la bonne collaboration des lecteurs de la Feuille par mes notes du 1% février 1912 et du 1° janvier 1913. Cet appel m'a valu d'intéressantes lettres de MM. le D' Baros, de Bussang: Ed. Brabant, de Morenchies (Nord); Courtois, de Dijon; R. Decarv, de la Ferté-sous-Jouarre: Louis Demaison, de Reims: H. Miot, de Beaune: G. Postel, de Foncquevillers (Pas-de-Calais), ainsi qu'une note de M. Albert Smits, insérée dans la Feuille du 1% avril 1913. : Berce signalait Levana dans quatre de nos départements actuels, plus les deux départements alsaciens qui ne nous avaient pas alors été arrachés. Plus récemment, M. l'abbé Frionnet (Premiers états des Lépidoptères fran- cas. I. Rhopalccères) a donné une liste de sept départements. Je puis. signaler aujourd'hui la présence d’Araschnia Levana ou de sa forme estivale Prorsa dans dix-huit départements. Je suis convaineu que trois ou quatre départements au moins s’ajouteront plus tard à la liste que lon va lire. Araschnia Levana est, en général, commune là où elle se trouve: mais elle est fort localisée et peut échapper aux chercheurs pendant longtemps. Les localités qu'elle affectionne sont souvent menacées de disparaître. Elle aime en effet les bois humides, surtout les fonds de vallées un peu maréca- geuses. J'ai chassé pendant de longues années aux environs de Pont-de- J’Arche (Eure) sans me douter qu'un petit bois humide situé à 7 kilomètres de chez moi recélait l'espèce en question, alors qu'elle fait défaut dans les grandes forêts de la région. Voici maintenant l'indication des localités françaises que je suis actuel- lement en mesure de citer. J’énumère les départements en commençant par le Nord et par l'Est pour citer en terminant les localités les plus avancées vers l'Ouest et le Sud : NorDp. — Valenciennes (Berce). Cette localité peut se rapporter à la suivante. — Forêt de Mormal, autrefois à profusion, plus rare maintenant (Ed. Brabant). Ce renseignement est confirmé par M. Albert Smits (F. J. N., 1% avril 1913). — Bois Lévêque, près la même forêt (Brabant). — Pare de Morenchies, près Cambrai, deux captures faites par le regretté M. Brabant. PAS-DE-CALAIS. — Bois de Saiïllv-au-Bois, dans la vallée supérieure de lAuthie (Postel). — Bois d'Havrincourt, à la limite du département, vers Cambrai (Brabant et Postel). ARDENNES. — J'ai vu dans une collection des exemplaires caplurés près de Sedan. : MEURTHE-ET-MOSELLE. — Levana a été capturée près de Nanev (R. Decarv). ) D'après M. Ch. Oberthür (F. J. N., 1er mars 1914), le nombre des espèces asiatiques d'Araschnia serait de huit, sans compter Levana. Mais l’auteur compte comme espèces des formes que Stichel réunit deux à deux comme variétés saisonnières, 116 L. DüUPONT. — La Distribution géographique d'Araschnia Levana. VOSGES. — Bussang, où M. le D' Raros a capturé plusieurs fois Prorsa en juillet-août et remarque qu’elle aime à se poser sur les excréments des vaches. — Anould, près Saint-Dié (Albert Smits, F. J. N., 1% avril 1943). MEUSE. — Environs de Montmédy, d’après Liénard, Cat. des Lép. des Env. | de Verdun, 1850. (Renseignement communiqué par M. L. Demaison). | HAUTE-MARNE. — Hortes, au val de Presles (Frionnet). — Pranthoy (Miot). — Poulangy, observée par M. Lepitre en 1912, renseignement transmis par M. H. Miot. Cette dernière localité est entre Langres et Chaumont; les deux autres sont dans le sud du département, au pied du plateau de Langres, et, par conséquent, dans le bassin de la Saône. CÔTE-D'OR. — M. Decary a vu voler un exemplaire de Prorsa dans la forêt de Châtillon-sur-Seine, sans pouvoir le capturer. Cette observation est confirmée par la capture de Prorsa dans un jardin de la même ville (renseignement transmis par M. Courtois). AURE. — Bar-sur-Seine (Catalogue Jourd'heuille, supplément), Bréviandes, Pont-Hubert et Barberey, dans la vallée de la Seine (renseignements fournis par M. l'abbé d’Antessanty à M. Decary et transmis par ce der- nier). M. Decary m'informe aussi qu'il existe dans la collection Jourd'heuille, au Musée de Troyes, un exemplaire de Prorsa étiqueté « Lusignv, jardins, 24.7.189% ». MARNE. — M. Demaison m'a fourni de nombreuses indications pour ce - département qu'il connaît si bien. La Vanessa Levana se trouve aux envi- rons de Reims : dans la vallée de la Vesle, à Muiron, Joncherv: dans celle de l’Ardre (affluent de la Vesle), à Chambrecy, Fismes; — dans celle de la Suippe (affluent de l'Aisne), à Vaudétré. Aux environs d’Epernay on trouve notre espèce dans la vallée du Cubry (affluent de la Marne), à Pierry. : AISNE. — Ce département est un de ceux où notre espèce est très largement répandue. Villers-Cotterels, Soissons (Berce); Braisne (vallée de la Vesle), Craonne (Demaison); Forêt de Samoussy, à 10-12 kilomètres Est de Laon (Ed. Brabant): Saint-Erme, à 17 kil. S.-E. de Laon (Demaison). Environs de Saint-Quentin, à Rouvroy et Homblières (Catalogue Dubus). SOMME. — Environs d'Amiens (Catalogue Dujardin, 1840. Renseignement communiqué par M. Demaison). — Mailly-Maillet, dans le lit desséché de la rivière (affluent de l’Ancre) qui traverse le bois et passe sous le pont de Vittermont, très localisée. — Bois d’Aveluv, vallée de l’Ancre; la che- nille se trouve par milliers certaines années. — Ces dernières localités, voisines de Foncquevillers, m'ont été fournies, avec des détails très précis, par notre obligeant collègue M. G. Postel. | OISE. — Senlis. — Pierrefonds, aux étangs de Battignies (Berce). — Vallée du Thérain, près Beauvais, notamment à la Mye-aux-Bois où la chenille de Prorsa était très abondante en 1906 (A. Daufresne, F. J. N., 1% no- vembre 1906). SEINE-ET-MARNE. — La Ferté-sous-Jouarre, Lisv-sur-Ourcq, dans les bois de Meaux. Prorsa a été commune en 19141 (lettre. de M. R. Decary). SEINE-ET-OISE. — Environs de Versailles, surtout dans la vallée de la Bièvre, à la Minière (Berce). — Chaville (Berce, introduction, sur la chasse aux Lépidoptères). — Bois de Verrières, à la lisière vers Massy !) J'ai capturé moi-même À. Levana en mai 1882 à cette localité, située tout à fait à la limite du département de la Seine. — Vallée de la Juine, entre Etampes et Etréchy, où Prorsa était ce. e. le 1% août 1906. — Lerana a été prise dans la même vallée aux tourbières d'Itteville. Ges deux localités signalées par M. D. Poulot (F. J. N.. 1* sept. 1906). — Forêt de Montmorency à Sainte-Radegonde (Thierry-Mieg). L. DuponrT. — La Distribution géographique d'Araschnia Levana. 117 EURE. — Vallée de l'Ion, à Hom-la-Vacherie. Guidé par M. l'abbé de Beau- court, J'ai capturé Prorsa dans les bois marécageux situés près de la gare, en juillet 1906. —— Vallée de l'Eure, dans un bois marécageux près de la gare du Vaudreuil, dont la ressemblance avec la localité précédente _ m'a inspiré l'idée de faire quelques recherches, J'y ai pris plusieurs fois Prorsa, avec la variété Intermedia, en juillet et août. Mais l'espèce est bien moins abondante dans ces localités normandes que dans d’autres parties de la France. — Vallée de l’Andelle : Douville : une Prorsa, cap- turée sur une fleur d'Eupatoire, fin juillet 4911! — Lvyons-la-Forêt : plusieurs exemplaires de Prorsa ont été capturés par M. Adrien Dollfus _ dans son jardin même. EURE-ET-LOIR. -— Guénée, dans son Catalogue de ce département, indique (à l’appendice) Levana et sa var. Prorsa. Mais, contrairement à son habitude, il ne signale aucune localité, de sorte qu'il reste un certain doute. Si l'espèce habite réellement ce département, c’est probablement dans la vallée humide de la Conie (affluent du Loir). | CHER. — C'est Maurice Sand qui à fait connaître l'existence de notre espèce dans ce département, le plus méridional où elle ait été observée authenti- quement. Voici les indications qu'il donne dans son Cataloque des Lépid. de la France centrale (1879) : « Chapelle-d’Augillon, limite de la Sologne au sud. Pentes nord-est de la forêt de Saint-Palais. Rare. Avril (Première Génération). Juillet (Deuxième Génération). Il est à remarquer que, sur le même Catalogue, la forêt de Saint-Palais est citée pour une autre espèce septentrionale, dont la répartition est assez analogue à celle de A. Levana, l'Erebia Medusa. Ici se termine la liste des dix-huit départements que j'avais annoncés plus haut comme produisant notre jolie Vanesse. Un dix-neuvième département, assez inattendu, serait à ajouter, s’il fallait ajouter foi à une indication parue autrefois dans le Naturaliste, ce serait le TARN. En effet, « Vanessa Prorsa variété Levana » figure dans une liste de Papillons recueillis aux environs de Castres, liste publiée par M. Galibert dans les Pelites Nouvelles entomo- logiques du 15 mars 1879. Mon regretté ami le D° H. Vallentin avant demandé quelques renseignements complémentaires dans le numéro du 1% avril du Naturaliste (publication qui continuait les Pelites Nouvelles), l'auteur de l’article répondit dans le numéro du 15 mai qu’un exemplaire de Prorsa (et non de Levana) figurait dans la collection de M. Brianne, conservateur du Musée de Castres: « cet exemplaire lui a été donné il y a longtemps par une _ personne qui habite les environs de cette ville, mais que M. Brianne a perdue de vue ». Devant l’imprécision de ce renseignement, il est impossible de lui attacher quelque valeur... Ce n’est pas à dire que je considère comme close la liste des départements français où se trouve Araschnia Levana. Je ne serais pas surpris d'apprendre sa capture dans la Seine-Inférieure qui a sans doute été étudiée par de très zélés chercheurs, mais où le pavs de Bray offre des localités analogues à celles de la vallée du Thérain (Oise) ou de la Basse-Andelle (Eure) signalées plus haut. Il me paraît certain que le Loiret, l'Yonne {surtout dans la région humide et froide de la Puisaye), la Nièvre possèdent aussi notre Vanesse: actuellement le Cher forme un ilôt isolé sur la carte de répartition, ce qui est peu vraisemblable. La Saône-et-Loire paraîtrait aussi devoir posséder notre espèce, mais elle a été bien étudiée cependant autrefois par Constant. Enfin l’Espèce existant en Suisse et en Piémont, pourquoi ne se trouverait-elle pas dans nos départements jurassiens et alpins ? Pourtant je n'ai pu trouver l'indication d'aucune capture sur notre territoire (1). (1) L'espèce se trouverait dans le Valais, au col de la Forclaz, sur la route de Chamonix à Martigny, bien près de la frontière française (V. The Entomologists Record, année 1903, p. 60). _— (3 LU. à à PR TATL Pa > / 3 3% LA + mn pl | [Te TRES * ÿ LES u. ” T4 118 L. Duronr. — La Distribution géographique d'Araschnia Levana. Sur nos frontières du Nord et du Nord-Esi, l'espèce est commune en Belgique, par exemple à Tournai, Virton, Bouillon, Dinant, Arlon (Catalogue Lambillon), et en Alsace, dans de nombreuses localités de nos anciens départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Dans l'Ouest, Levana semble bien faire défaut. Elle ne figure pas sur les récents catalogues du Calvados, par M. Dumans, ni de l'Ouest (région atlantique), par MM. Daniel Lucas et Gelin. En résumé, dans l'état actuel de nos connaissances, la région que cette espèce occupe en France dépasse peu à l'Ouest le 1* degré de longitude Ouest de Paris et est limitée au Sud par le 47° degré de latitude Nord. Ce n’est pas tout à fait un quart de notre territoire. Evreux. Louis DUPONT. 2 UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais) De la chaine frontière des Alpes Pennines qui, du Cervin au Simplon, porte, après le Mont Blanc, les plus hautes cimes des Alpes, et est couverte des plus volumineux glaciers de l'Europe centrale, partent, au nord, deux vallées de longueur à peu près égale, d’abord à peu près parallèles, puis se rejoignant au bout d’une trentaine de kilomètres, pour former une seule vallée qui débouche à Viège dans la vallée du Rhône. Elles sont séparées l’une de l’autre par une énorme assise qui se détache, au nord, du massif du Mont Rose : c’est la chaîne des Mischabel, qui atteint son point culmmant au Dôme, à 4.594 mètres d'altitude. La première vallée, la vallée de Saint-Nicolas, se détache à gauche de la seconde, à Stalden, et monte à Zermatt; elle est parcourue par un chemin muletier et un chemin de fer à crémaillère qui part de Viège, et se prolonge de Zermatt au Gornergrat. Cette vallée est reliée au Piémont par le col de Saint-Théodule. La seconde vallée, la vallée de Saas, plus déshéritée sous le rapport des moyens de communication, n'est parcourue que par un simple chemin muletier. Elle communique avec le Piémont par le col du Monte-Moro. Quant à la chaîne qui sépare les deux vallées, elle n'offre que quelques passages de glaciers, très élevés et d'accès difficile, qui, pratiquement, la rendent infranchissable. Ces vallées sont une des régions de la Suisse dont la flore est le plus réputée; elle attire tous les ans de nombreux botanistes suisses, français, anglais et allemands. C’est aussi une des régions qui ont été le plus étudiées sous le rapport floristique : les noms de Murith, Rion, Venetz, Lagger et du D' Christ sont là pour lattester. La vallée de Saas est moins fréquentée, peut-être, que celle de Saint- Nicolas: cela tient sans doute à ce qu’elle est d’un accès moins commode; mais sa flore ne le cède en rien en richesse à celle de la première. Gette flore jouit d'une grande réputation parmi les botanistes suisses; elle est connue chez nous également, quoique d’une façon moins détaillée que la flore des environs de Zermatt, et à tort, certes. | Réduite à sa plus simple expression, la géologie de la vallée de Saas com- prend deux régions principales : 1° Une région de calcaires dolomitiques, montant au delà de Stalden, mais peu étendue, et caractérisée par une flore très spéciale. | ; | | D. . 48 D ‘à “ À A PUS, P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 119 ——— 2° Une région siliceuse, s'étendant jusqu'au fond de la vallée, et corres- pondant en majeure partie à des formations de micaschistes, de gneiss, souvent mêlés de talc et de serpentine. Résumée, la flore peut se ramener à quatre zones distinctes : 1° Une zone calcicole très particulière, avec prédominance de nombreuses espèces méridionales, qui, dans toute la Suisse, ne se trouvent guère que dans le Valais; — s'étendant au delà de Stlalden, jusque vers 1.200 mètres d'alitude. 2° Une zone silvatique, montant jusqu'à Saas. 3° Une zone formée, mi-partie des éléments des prairies, mi- partie des éléments de la zone alpine inférieure. 4° Une zone alpine, caractérisée : inférieurement, par la présence de plusieurs espèces propres aux régions siliceuses des Alpes centrales, el atteignant au Valais leur extrême limite occidentale; par conséquent nulles ou très rares en France; — supérieurement, par la présence de quelques plantes se raltachant à la flore des Alpes Graies et même du Dauphiné. Au mois d'août 1913, très limité par le temps, après avoir herborisé dans les environs de Pontarlier, et avant de gagner le Dauphiné, je voulus refaire un saut dans la vallée de Saas, vers laquelle je me sentais irrésistiblement attiré, bien que je l’eusse déjà visitée. Cette excursion, à laquelle je ne pus consacrer que quatre journées, me permit cependant de revenir avec un butin, remar- quable par l'abondance, mais surtout par la rareté. J'ai cru intéresser mes confrères français de la Feuille en relatant ici les très modestes observations que j'ai pu recueillir — après bien d’autres qui avaient autrement qualité que moi pour le faire! — et en leur traçant un itinéraire aussi détaillé que possible, dont ils puissent, le cas échéant, tirer parti. En une excursion de cinq Jours, l’on pourra se faire une idée d'ensemble de la flore de la vallée de Saas. Le premier jour, de préférence l'après-midi, l'on se rendra de Viège à Stalden, à pied, si possible. — Le second, l'on _ montera à Saas, et aussi à Fee. — Le troisième, l’on ira coucher à Mattmark. — Enfin les deux autres journées devront être consacrées à des herbori- sations qui, faites dans les environs du lac de Mattmark, procureront d'admi- rables récoltes, entre autres la classique course du Monte-Moro, avec faculté de revenir dans le Valais par le Piémont et la ligne ferrée du Simplon. Des jambes résistantes à la fatigue; une grande boîte à herboriser, et, si possible, un cartable; enfin quelques mots d'allemand, seront de la plus grande utilité. I. — De Viège à Stalden. En quittant la gare des C. F.F. à Viège (659 m.), nous avons devant nous la station de départ de la petite voie ferrée qui, par Stalden et Saint-Nicolas, monte jusqu'à Zermatt. Nous pourrions l'utiliser, et cela nous avancerait d'une heure et demie ; mais la première partie de l’excursion n'est pas dépourvue d'intérêt, et n’est aucunement fatigante; il est donc bien préfé- rable, si la journée n’est pas trop avancée, d'aller à pied à Stalden. Par la route, qui traverse les prairies marécageuses de la vallée du Rhône, nous nous acheminons vers la petite ville de Viège, bâtie sur un mamelon situé sur la rive droite de la Viège, à 667 mètres d'altitude. Au fond de la vallée brillent les cimes neigeuses et dentelées du Balfrin, qui surgissent du massif sombre et boisé situé au-dessus du confluent des deux Vièges. — Derrière nous, au contraire, se trouve une pente abrupte et ensoleillée, plon- geant dans le Rhône, et parcourue par la rampe hardie de la voie ferrée de 120 P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). RS la vallée de Loetschen, qui domine à une grande hauteur les villages de Ravogne et Gampel. Dans le bourg, aux pittoresques ruelles pavées de petits galets arrondis, nous laissons à droite la route de Sion et de Martigny; à gauche, celle de Brigue et de la Furka; puis, le bourg franchi, nous laissons à gauche (écri- teau indicateur) le chemin qui monte à Visperterminen, et, par la vallée de Nanz, gagne Bérisal et le Simplon. Nous traversons tout d’ abord des vergers et des prés où le Trifolium montanum L. est abondant; puis des vignes enso- leillées à travers lesquelles nous apercevons de loin, à gauche, les grandes touffes majestueuses de l'Echinops sphærocephalus L. "Enfin, au bout de quelque temps, nous nous trouvons au bord de la voie ferrée de Zermatl, qui côtoie de près la rive droite de la Viège, puissant torrent à cet endroit, bordé de nombreux buissons d’Hippophæ rhamnoides L. Les rocailles calcaires, chaudes et arides, qui dominent le chemin à gauche, sont recouvertes d’une végétation particulière, quasi méridionale, dans laquelle dominent : Berberis vulgaris L. (fr.) Teucrium montanum L. Helianthemum æœlandicum Wahl. Slipa pennala L. lrifolium rubens L. Kœæhleria vallesiaca D. C. Achillæa nobilis L. (CC.) — hirsula Gaud. Centaurea paniculata Lam. Melica ciliata L. Au-dessus du chemin, en face d’une paroi de rochers abrupte qui, sur l'autre rive de la Viège, domine le torrent, se trouvent encore quelques espèces intéressantes, entre autres : Oxytropis Halleri Bunge (fr.) Digitalis lutea L. = LonUost:D AU: Odontites lutea Reichb. (CC.) Artemisia Absinthium L. Thymus pannonicus Koch. — vallesiaca Al. Daphne alpina L. (fr.) Enfin les rocailles situées à une certaine hauteur au-dessus du chemin, entre ce dernier et les prairies supérieures, sont entièrement couvertes des broussailles aromatiques du Juniperus Sabina L. Nous voici arrivés au hameau de Neubrücke (695 m.); nous passons sur la rive gauche de la Viège par un pont très pittoresque. Le trajet, Jusqu'à Stalden, se déroule ensuite le long de champs arides, de vergers et de prairies. Nous apercevons déjà l’église blanche de Stalden, perchée sur une plate-forme rocheuse. Au bord du chemin, l'Achillæa nobilis L. est toujours très abondante, ainsi que lPOdonliles lulea Reichb.; puis, dans les champs : Trigonella monspeliaca L. (fr.) Hyssopus officinalis L. Micropus erectus L. Echinospermum deflexum Lehm. Avant d'arriver à Stalden, et à la hauteur de l'usine utilisant la force motrice de la Viège, le chemin se met à monter très rapidement; sur les rocailles qui le dominent à droite, l’Astragalus Onobrychis L. montre abondamment ses belles grappes pourprées. — De même, Oxrytropis Halleri Bunge (fr.). — Potentilla rupestris L. et Hyssopus officinalis L. sont abondants à cet endroit. Une dernière montée nous conduit au sommet du petit promontoire rocheux sur lequel est bâti le village. Stalden est un gros village, pittoresquement situé sur un palier de rochers qui domine le confluent des deux Vièges, à l'entrée des vallées de Saas et de Saint-Nicolas, et au débouché du col d’Augstbord, qui mène à Tourtlemagne. — De Péglise (795 m.) dont le clocher efñilé et les murs blancs contrastent avec les sombres boiseries des chalets voisins, la vue est assez restreinte; elle P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 121 s'étend surtout sur la vallée jusqu’à Viège et sur une partie de la vallée de Saas; cette dernière ne présente aux regards qu'une profonde et sombre coupure, dominée par des pentes très escarpées, d'aspect rébarbalif. Si nous sommes partis de Viège l'après-midi, il sera préférable de passer la nuit dans l’un des excellents hôtels de Stalden, et de repartir le lendemain matin de bonne heure pour Saas. II. — De Stalden à Saas. En sortant de Stalden, nous laissons à droite le chemin de Saint-Nicolas et de Zermatt, ainsi que la crémaillère, que nous traversons. Peu après, le | chemin redescend fortement, nous franchissons sur le pont de Kinn la pro- fonde fissure (1) au fond de laquelle bouillonnent les eaux limoneuses de la Viège de Gorner, et nous entrons dans la vallée de Saas. Le chemin commence immédiatement à monter, et d’une façon très rapide, | le long d’une pente aride et rocailleuse qui plonge presque à pic dans la Viège de Saas. Cette partie du chemin est fatigante et assez peu intéressante; À les seules plantes saillantes sont : | Polygala chamæbuxus L. (fr. Astragalus Onobrychis L. (CC.) lunica saxifraga Scop. Carlina acaulis L. Saponaria ocymoides L. Achillæa nobilis L. | Ononis rolundifolia L. (fr.) Linaria italica Trev. | lrifolium aureum Poll. Melica ciliala L. Ces plantes sont assez abondantes sur les rocailles calcaires, couronnées de pins, qui dominent le chemin à droite. Au bout d’une demi-heure de montée, nous atteignons le misérable groupe de chalets qui forme le hameau de Bergli (875 m.); puis, plus loin, celui de k Resti (2)(923 m.). — Le chemin continue à monter, et le paysage devient de plus en plus triste et sévère; le chemin, dominant la Viège qui mugit au fond d'une gorge encaissée, semble menacé par ies pentes abruptes, couronnées de pins, et les rochers suspendus au-dessus de la vallée d'une façon inquié- tante. Plus loin, d’ailleurs, de petites niches creusées dans le rocher, et sur- montées d'une humble croix, évoquent le triste souvenir des voyageurs tués à cet endroit par les chutes de rochers et les avalanches du printemps. L'une d'elles est accompagnée d’une petite inscription en langue allemande, invitant le voyageur, d'une façon touchante et naïve, à songer au danger: : « O Mensch, denke an dem Tode! » Ach, lieber Freund! hall’ hier ein wenig still...! » Au-dessus de cette croix, dans les rocailles escarpées, à cinq minutes au- dessus du chemin, se trouvent quelques pieds du rare Astragalus exrca- pus L. (3). (1) Dans le dialecte usité dans le Valais de langue allemande, le mot « kinn » désigne une profonde gorge d’érosion. (2) Les chalets de la vallée de Saas sont remarquables, entre tous ceux du Valais, par leur aspect vétuste el pittoresque. Ils sont construits en bois de mélèze, rendu par le temps d'un brun foncé, qui fait paraître d'un blanc pur la partie inférieure des habitations, construite en maçonnerie et crépie à la chaux. — Les granges sont élevées sur quatre piliers, surmontés, à une certaine hauteur du sol, d’une large pierre plate, destinée à interdire aux souris et aux mulots l'accès des récoltes, donnant à ces constructions un aspect des plus bizarres, en les faisant paraître posées sur de gigantesques champignons. — Lorsque l’on traverse ces villages, l’on respire le parfum du foin, mêlé à la fumée odorante et bleue du feu de bois de mélèze, qui monte au-dessus des chalets. (3) Ils étaient en fruits déjà mûrs le 11 août 1913, à 1.000 mètres environ d'altitude, alors que, le 23 août 1910, dans la forêt de Finges, près Sierre, j'avais pu récolter, à quelque 400 mètres plus bas, la même plante encore en état d'être recueillie. 122 P. LE BRUN. —- Excursion botan. dans la vallée de Saas [Valais). Au delà de Rafgarten (985 m.), la montée s’accentue encore. En nous retournant, nous apercevons, au loin, la sombre pyramide du Bietschhorn (3.953 m.) ‘et ses arêles vertigineuses. Enfin nous parvenons au hameau de Zen'schmeiden (1.084 m.), qui forme, avec les hameaux précédents, la paroisse de Eisten. — Sur les murs du village, au bord du chemin, croissent abondamment Sedum dasyphyllum L. et Cystopteris fragilis Bernh. : el, au bord des las de fumier, Asperugo procumbens L., très probablement adventice. Au delà de Eisten, le chemin, dépassant le hameau de Platten, monte toujours très rapidement, en serpentant au flanc de la pente qui descend jusqu’ à la gorge de la Viège. Sur la pente opposée, l’on aperçoit les derniers carrés de seigle de la vallée, bien chétifs et encore verts à cette époque de l’année. En face du hameau de im Ahorn, accroché à l’autre pente, nous avons, à la droite du chemin, de petits espaces marécageux, qui renferment quelques plantes intéressantes, entre autres : Parnassia palustris L. Herminium monorchis R. Br. Pinguicula vulgaris L. (fr.) Juncus filiformis L. Primula farinosa L. (fr. Scirpus compressus Pers. Au bout de près de trois heures de montée depuis Stalden, nous parvenons au hameau de Hütegge ou auf der Hüteck (1.244 m.) formé de deux chalets groupés autour d'un hôtel (assez malpropre), sur un petit espace plan domi- nant le ravin au fond duquel coule la NÉE Il est préférable de continuer Jusqu'à Saas. $ La montée devient moins ardue. A droite du chemin, des prairies humides parsemées de mélèzes, non loin des cascades du Schweibbach, nous pro- curent plusieurs espèces psychrophiles, entre autres : Aconilum Anthora L. Gentiana Cruciala L. Astranlia major L. Digitalis grandijlora AU. À gauche, au contraire, parmi les énormes blocs de rochers qui bordent la Viège, l’on aperçoit les beaux massifs de l'Épilobium spicatum Lamk. et les grappes de fruils rougissants du Sambucus racemosa L. Au delà du Mattwaldbach, qui, sur la pente opposée, se précipite en belles cascades, nous passons sur la rive droite de la Viège par le pont de Mattwald. La montée se continue assez doucement, le long d’une pente couverte de gazons rocheux, interrompus par des bouquets de mélèzes. Dans les gazons rocailleux dominant le chemin, à gauche, il faut chercher la minuscule Selaginella helvetica Spreng., qui se cache dans l'herbe rase entourant les rochers. Vers le même endroit, l'on peut trouver : Ranunculus Villarsii D. C. Sempervivum montanum L. Aconilum Lycoctonum L. Gentiana lutea L. Plus loin, après avoir dépassé les granges de im Holler, le chemin repasse sur la rive gauche de la Viège, et entre immédiatement dans une belle forêt de sapins, qui couvre les pentes des contreforts du Balfrin (3.802 m.) et descend jusqu'au bord du torrent. Sur les énormes blocs de rochers moussus, situés entre le chemin et la Viège, Sazxifraga aspera L. est très abondant. — Sous un grand rocher, situé à droite du chemin, et duquel sort un filet d’eau limpide, Saxifraga stellaris L. rolundifolia L. et aizoides L. croissent abondamment. Cinq minutes après avoir traversé la Viège, il faudra chercher dans la forêt, à droite du chemin, rampant sur les rochers recouverts d’un humus formé d'aiguilles de sapins, la délicate Linnæa borealis L., assez abondante, 1 | P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 123 quoique localisée, et dont les fleurs pendantes et géminées, d'un rose tendre, exhalent la plus suave odeur. La flore, nettement calcicole, de la partie inférieure de la vallée, à disparu, pour: faire place aux éléments silicicoles silvatiques. Dans la forêt, à droite du chemin, parmi l’humus et la mousse, croissent en grande abondance : Aconilum Lycoctonum L. Arbutus uva-Ursi L. (fr.) Alchimilla alpina L. Vaccinium Myrtillus L, (fr.) Circæa alpina L. — vilis Idæa L,. Saxifraga cuneijolia L. Salvia glulinosa L. 2 — rolundifolia L. Phægopteris Dryopleris Fee. Au sortir de la forêt, nous traversons le hameau de Niedergut, situé au bord de la Viège, qui, à cel endroit, se précipite et se pulvérise entre d'énormes blocs de rochers. Enfin, au bout de quatre grandes heures de montée depuis Stalden, nous arrivons à Balen. Balen, ou Saas-Balen (1.519 m.), forme, avec les deux autres hameaux de im Grund et de Fee, la commune de Saas. C’est un des plus remarquables villages du Valais : situé à un fort bel endroit, où la vallée s’élargit, il attire les regards par sa petite église, toute blanche, isolée au milieu des prairies: el ses vélustes chalets de mélèze, rendus par le temps d'un noir d'ébène, el garnis de petites fenêtres à contrevents blancs, sont d'une grande beauté. _ Le chemin traverse des prairies sillonnées de bisses dans lesquels bruit une eau laiteuse et limoneuse descendue des glaciers du Balfrin, puis repasse sur la rive droite de la Viège par une passerelle de bois, et rentre dans la forêt. Durant une demi-heure, nous montons lentement dans la forêt; ce trajel procure encore bon nombre de plantes intéressantes, particulières à la flore silvatique. Sur les grands rochers ombragés, nous voyons abondamment : Kernera saxatilis Reichb. : Asplenium viride Huds. Campanula pusilla Hænke. _ septentrionale Huds. Aux endroits moussus et humeux : Vaccinium Myrtillus L. (fr.) Pirola secunda L. HE vilis-Idæa L. Maianthemum bifolium D. C. (fr.) Pirola unijlora L. (R.) Lycopodium clavatum L. . Plus loin, sous la frondaison claire des mélèzes couvrant la pente, à droite et en contre-bas du chemin : Geranium siulvaticum L. Centaurea montana L. Myrrhis odorata Scop. Mulgedium alpinum Leyss. Adenostyles albifrons Rchb. Arbulus uva-Ursi L. (fr.) Achilæa macrophylla L. Poa sudetica Hænke. Enfin, au sortir de la forêt, les endroits pierreux situés à gauche du chemin nous procurent : Alyssum alpestre L. (R.) Lychnis jlos-Jovis Lam. Bisculella lævigata L. (CC.) lrifolium aureum Poll. Silene Vallesia L. — badium Schreb. Au delà de la forêt, nous passons sous le porche de la très pittoresque chapelle Saint-Antoine (1.559 m.), et nous débouchons dans la petite plaine, couverte de vastes et fertiles prairies, dans laquelle se trouve Saas-Grund. Après avoir traversé le hameau de Tamatten, le chemin traverse le Trift- 194 P. LE BRUN. — Excursion botlan. dans la vallée de Saas (Valais). bach, torrent descendu à gauche des glaces du Weissmies (4.031 m.), et court entre de vastes herbages, fauchés à cetle époque, mais qui, un mois plus tôt, ont dû être couverts de fleurs. Nous n’y voyons guère que Geranium pratense L. et Alchimilla vulgaris EL. Avant d'entrer dans le village, nous remarquons à gauche de grands calvaires, ornés de sculptures d'un art naïf et primitif, grossièrement imagées, et d'un aspect fort curieux. Puis nous pénétrons dans le village de im Grund, par une ruelle couverte d’une boue épaisse, résultat du fumier des troupeaux, bénévolement laissé là par les habitants, et nous nous arrêtons à l'hôtel « im Monte-Moro ». — Partis de bon matin de Stalden, nous aurons pu nous trouver à Saas vers midi. Le mieux sera de passer le reste de la journée à nous reposer et à préparer nos récoltes; si nous le préférons, nous pourrons faire dans l'après-midi la classique excursion de Fee, et redescendre soit à Saas, soit à Almagel. Le hameau de im Grund ou Saas-Grund est situé à 1.562 mètres d'altitude, dans un fond de vallée qui, au printemps, doit être fort sujet aux avalanches qui descendent des contreforts du Weissmies. À l’est, la vallée est dominée par les hautes parois de rochers descendues de la chaîne des Fletschhôrner, qui sépare la vallée du massif du Simplon, et dont on aperçoit quelques cimes, avec un pelil coin du glacier de Trift. À l’ouest, l’on devine le grand cirque de Fee, dominé : à droite, par les cimes des Mischabel, qui se profilent sur le ciel à une grande hauteur, à gauche par le petit dôme de lAlphubel, enserrant le très vaste glacier de Fee. L’excursion de Fee ne saurait être trop conseillée, moins pour son intérêt botanique, lequel est à peu près nul, que pour l'immense attrait qui se dégage de l'endroit, un des plus célèbres de toutes les Alpes par sa beauté, et dont la description à été maintes fois faite. En sortant de im Grund, nous traversons la Viège, et nous entrons dans une belle forêt de mélèzes, qui, plus haut, se transforment en une forêt de Pinus Cembra L. (arolles). Au sortir dela forêt, nous débouchons sur un plateau de pâturages où nous découvrons soudain une vue d'une extrême beauté. Devant nous s'étend le village de Fee, épars parmi les prai- ries avec ses nombreux hôtels, dominé par l’éblouissant glacier de Fee, qui se déroule en un immense éventail de plus de huit kilomètres de largeur, depuis la coupole blanche de l’Alphubel (4.207 m.) jusqu'aux cimes des Mis- chabel : Tæchhorn (4.498 m.); Dôme (4.554 m., la plus haute cime de Suisse après celle du Mont Rose) et Nadelhorn (4.334 m.), qui s’élancent dans le ciel à une hauteur vertigineuse. De la première à la dernière, le glacier de Fee s'étend en un vaste arc de cercle immaculé, dans lequel s’insinue le petit promontoire vert de la lange Fluh. Derrière nous, au contraire, brillent le Fletschhorn, le Laquinhorn et le Weissmies (4.031 m.), recouvert par le beau glacier de Trift. | Tout en songeant aux récoltes botaniques du lendemain, nous pourrons . nous rassasier de cet admirable spectacle, avant de redescendre à Saas- Grund. Pour ce faire, nous avons le choix entre deux chemins : le premier est celui que nous avons suivi pour monter; quant au second, c'est un petil chemin bordé de chapelles qui longe le Feekinn, et rejoint le chemin d'Almagel à Saas en amont de ce dernier village. Paris, P. LE BRUN. (à suivre). $ ————— — ie à aid “sên me Ts à 2 1 RU R es | . 1 . L cé Nes ASE H | À MC ES" D° L.-J. MOREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. 125 UN CAS DE CAPTURE DANS LA HAUTE-MARNE Le Ruisseau de Bonnevaux. À l'ouest de Chaumont-en-Bassigny, de Buxières à Oudincourt, s'étend une suite de hauteurs qui fait partie de la longue crête concentrique allant de Dun, en Lorraine, à Nuits-sous-Ravières, en passant par Neufchâteau, Chaumont et Châtillon-sur-Seine. Cette crête corallienne, dans la partie restreinte (14 kilomètres environ) que seule nous considérons, est sensi- blement parallèle au cours de la Marne dont elle reste distante d'environ 7 kilomètres. Elle présente des altitudes de 378 mètres au-dessus de Buxières, 386 mètres au signal de la côte d’Alun, 389 mètres et même 404 mètres au-dessus de Meures. C’est dire qu'elle domine d’une centaine de mètres, el parfois plus, la dépression linéaire étendue à ses pieds, constituée par les marnes et les calcaires oxfordiens. Cette zone, qui borde ainsi le pied des collines, est occupée par des prairies parfois marécageuses, par quelques bouquets de bois, dont le nom significatif de Voivre (il n’y a pas moins de trois bois de ce nom) indique assez la nature humide du sol. Le voisinage de l’eau a déterminé sur ses bords l'emplacement de plusieurs villages, régulièrement espacés au bas de la côte : Buxières, Jonchery, Laharmand, Marault, Bologne. Opposé à la ligne de hauteurs, l'aspect du pays est tout autre, lorsque, de cette succession de prés, on se tourne vers l’est. Au lieu d’un haut relief accentué, on aperçoit un plateau large de trois à quatre kilomètres qui s'élève en pente douce, mais d'une façon très appréciable à l'œil, pour se terminer à pic, sur la profonde el étroite coupure, parcourue par la Marne et la Suize. Au delà de cette coupure, qu'on devine plus qu’on ne voit, le plateau bathonien se poursuit, en sorte qu'aucun accident de terrain ne semble isoler Chaumont dont on distingue les maisons dominées par la tour Hautefeuille. Faut-il appeler vallée, cette légère dépression humide qui n’est, en somme, que le commencement de la plaine calcaire et qui est dominée, d’un côté, par des hauteurs de plus de 100 mètres, alors que de l’autre côté, il existe un insignifiant rebord, de telle sorte que le plateau sec du bathonien semble venir naturellement mourir au pied même de l’escarpement qui tranche par une apparence plus verdoyante sur ce qui l'entoure ? En tout cas, il y a là une dissymétrie frappante entre les deux versants. Cependant, si l’on se rappelle que les couches géologiques plongent de l’est à l’ouest, c’est-à-dire vers le centre du bassin de Paris, on pourra — à l’aide d’une coupe (fig. 1) qui met en évidence l’angle largement ouvert, formé par l’'Oxfordien surmonté du Corallien d’une part, et par le Bathonien d’autre part, — considérer à juste titre comme une vallée monoclinale cette bande de prairies et, par suite, comme subséquent le mince ruisseau qui la parcourt du sud au nord et qui va se jeter dans la Marne, à Bologne. Il existe, en effet, un cours d’eau très réduit qui longe le pied des coteaux sur les marnes oxfordiennes (fig. 2). Il en existe même deux, d’après les cartes. Mais ici, il y a eu, sans doute possible, un curieux phénomène de caplure du tronçon supérieur, et, pour sa description, le court préambule qui précède, portant sur l'aspect général de la région, n'était pas inutile. 126 D° L.-J. MOREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. A EME MERE ARR Coulant sur les marnes oxfordiennes peu épaisses, au milieu de prairies, le ruisseau de Bonnevaux prend sa source vers Buxières, aussi bien par les coude brusque oriente directement à l’est, la direction générale sud-nord suivie jusqu'alors, et le lit se creuse rapidement dans le calcaire bathonien supérieur, puis moyen, entamant les couches à contre-pente (cours d’eau obséquent). D' L.-J. MOREAU. {A suivre) | De NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Aux Jeunes! Indications pratiques pour le mois de Juillet. (Voir années précédentes.) N. B. — Au dernier numéro, les chenilles de Orrhodia rubiginea, p. 101, et de Acidalia aversata, p. 102, doivent être attribuées à Sarothamnus et non à Detula. | Betula alba. — Chenille d’un brun noir à poils arborescents (sauf sur le premier et le dernier segment), à dorsale noire enfilant une série de larges taches rouges sur la partie abdominale, à tête noire. = Vanessa Antiopa L. Id. Chenille courte, ovalaire, convexe en dessus, d’un vert clair, à tête petite et jaunâtre. = Chrysophanus dorilis Hfn. (1° génération). Id Chenille de même forme, brunâtre, à dorsale plus foncée, à laté- rales blanches, à tête petite et noire. = Zampides baæticus L. (1 génération). Id. Chenille verdâtre chagrinée de jaune atténuée antérieurement, à traits latéraux obliques d’un jaune bordé supérieurement de rouge, à stigmates rouges, à tête triangulaire, à corne anale bleuâtre en dessus, jaune bordé de rouge en dessous. = /ilina tiliæ L. Id Chenille glabre très atténuée en avant, d’un brun lavé de rose, à dorsale verte bordée de foncé, à stries latérales blanchâtres, à stigmatale blanche, à segments 6 et 7 bossus, à 12° segment sur- monté d’un verruqueux pyramidal d’un jaune rosé; au repos elle renverse la tête en arrière et ne porte que sur les pattes = membraneuses. = Wotodonta Phæœbe $Siebert. Id Chenille verte, tachée de jaune, à tubercule bifide sur le 12° seg- ment, à stigmatale jaune mouchetée de rose; au repos relève la partie anale. — Odontosia carmelita Esp. Id. Chenille vert clair, à dorsale foncée, à tubercule bifide rose sur le 12 segment, à stigmatale jaune marquée de rouge; au repos renverse la tête. — Lophopterix camelina L. (1° génération). Id Chenille grosse, atténuée de l’arrière à l’avant, vert pâle, à dorsale plus foncée, à série de raies obliques blanchâtres bordées de foncé inférieurement, à stigmates blancs cerclés de rouge, à proémi- nence pyramidale sur le 12° segment orné d’une longue ligne oblique blanche. = Ændromis versicolora L Id Chenille chagrinée, verte, à tête petite, à segments antérieurs très renflés, les autres s’atténuant d’avant en arrière, à lignes obliques d’un blanc jaunâtre, à stigmates rougeâtres sur ligne blanche. = Aglia Tau L. Id. Chenille brune, cylindrique, à touffes de poils brunâtres, à dorsale noire interrompue, à stigmates rouges sur ligne blanchâtre, à tête noire tachée de jaune. = Diphtera alpium Osbeck (1° géné- ration). Notes spéciales et locales. 127 Ÿ 4% Betula alba. — Chenille cylindrique d’un brun foncé à touffes de poils d’un brun clair et tubercules d’un rouge orangé, à tête noire. = Acronicta _auricoma F. (1° génération). Id. Chenille glabre, d’un vert jaunâtre en dessus, plus foncé sur les côtés, à verruqueux d’un jaune pâle, à trait jaune oblique sur le 4° segment, transversal sur le 12° qui est renflé, à pattes rou- geâtres; dresse la tête vers le ciel au repos, d’où probablement le nom d’As#eroscopus qui lui avait été donné. = Brachionycha nubeculosa Esp. Id. Chenille rase, longue, atténuée antérieurement, renflée postérieu- rement, d’un cendré lavé de rose et reticulé de brun, à dorsale jaune interrompue et bordée d’une rangée de verruqueux noirs, à stigmatale jaune mouchetée de noir, à tête gris clair tachetée de noir. = T'œniocampa miniosa F : à 4 Chenille courte, cylindrique, d’un brun verdâtre marbré de plus foncé en losanges, à dérsale et stigmatales d’un jaune pâle, à tête relativement grosse. = Xylina furcifera Hufn. Id. Chenille d’un gris clair à verruqueux blancs, à dorsale blanche, à stigmatale surmontée de verruqueux noirs, à tête d’un brun rougeâtre; sur feuille dans une toile. = Polyploca flavicornis L. Id. Chenille arpenteuse d’un brun verdâtre, à tête et pattes brun rouge, à dorsale Jaune bordé de plus foncé, à stigmatale fine, jaune; à segments abdominaux marqués de roux. — Æ£phyra pendularia CI. (1® génération). Id. Arpenteuse d’un vert lavé de rose, à tête jaunâtre mouchetée de brun, à dcersale blanchâtre, à segments abdominaux ornés de traits obliques rougeâtres. = ÆZphyra orbicularia Hb. (1° géné- ration). Id Arpenteuse d’un vert velouté, à tête d’un brun rougeâtre, à dorsale jaunâtre plus claire aux incisions. = ÆZphyra annulata Schultze (1 génération). Id. Arpenteuse d’un vert lavé de rose, à tête brun rouge, à dorsale blanchâtre bordée de foncé, à segments abdominaux ornés de traits obliques d’un rouge brun bordé de jaune. = Æphyra porata K, (1"® génération). Id. Arpenteuse de même couleur générale, mais à tête brun foncé, | à dorsale plus claire, à traits obliques d’un brun clair. — Z'phyra punctaria L. (1° génération). Id. Arpenteuse d’un brun rouge tachetée de jaune et pour le reste semblable à la précédente. — ÆZphyra linearia Hb. (1° géné- ration). Id. Arpenteuse mince, allongée, d’un brun jaunâtre, à dorsale brune, à stigmatale jaune, à stigmates noirs et soulignée de gris blan- châtre, à tête grosse, d’un jaune roussâtre. = Zygris testata L. Id. Arpenteuse de même forme générale, sauf le 3° segment élargi, verte, à dorsale rouge brun, fine sur l’avant, large sur l’arrière de chaque segmerit, à tête jaune nettement bilobée. = ZLygris populata L. Id. Arpenteuse d’un vert jaunâtre, à dorsale foncée et série de verru- queux rouges, à dernier segment marqué de deux taches rouges — Larentia siterata Hfn. Id Arpenteuse d’un vert jaunâtre, pâle, à dorsale foncée et incisions jaunes, à stigmates blancs sur ligne jaune foncé, à dernier segment orné de deux points roses. = Larentia miata L. Id. Arpenteuse verte, à dorsale plus foncée et chevronnée d’une série de larges taches noires, à tête verdâtre mouchetée de noir. — Bapta bimaculata F. Id. Arpenteuse brunâtre, un peu renflée à l’arrière, à dorsale formée par une série de taches rouge brun sur les incisions, à tête d’un vert pâle. = PBapta pusaria L. (1"® génération). Id. Arpenteuse d’un vert pâle à incisions jaunes, à dorsale formée d’une série de points d’un vert foncé, à stigmatale jaunâtre. — Bapta exanthemata Se. (1"®° génération). Id Arpenteuse très atténuée antérieurement, d’un brun rouge foncé, à lignes latérales ondulées, à proéminence sur le 9° segment, à deux verruqueux noirs sur les suivants, à tête brune cordi- forme. = Vumeria pulveraria L. (1® génération). _ 128 Notes spéciales et locales. Betula alba. — Arpenteuse d’un gris cendré marbré de plus foncé et de plus pâle, a 5° segment taché de noir, à 6° transversalement orné d’une proéminence et de deux tubercules, 7° et 12° surmontés de deux tubercules, le 9° d’un seul, à tête et pattes jaunâtres. = nnomos autumnaria Wernb. Id. Arpenteuse aplatie en avant, cylindrique à l’arrière, d’un brun foncé marbré de plus clair, à segments 6-10 tuberculés, à 12° surmontés de deux petits tubercules coniques. = Ænnomos alniaria L. JC Le Jaseur de Bohême dans la correspondance de Ch. Darwin. — Le magnifique Jaseur de Bohême ayant attiré l’attention des lecteurs de la l'euille des Jeunes Naturalistes comme aussi des membres de la Société Zoologique de France, je me suis rappelé qu’un superbe spécimen de ce bel oiseau existait dans la collection Bétencourt et que j'avais, au cours de l’étude que j'ai faite récemment de la « Vie et Correspondance de Ch. Darwin », lu une lettre de l’illustre naturaliste traitant du « Waxing Chatterer ». Dans une lettre datée de Cambridge, du jeudi 26 février 1829 et adressée à son excellent ami D. Fox, à son « cher vieux Fox », Charles Darwin dit : « Pendant que j'étais à Shrewsbury, j’ai tué une poule d’eau (femelle du Mergus, comme vous le savez); Shaw l’a empaillée, et, dès que j'en aurai l’occasion, je l’enverrai à Osmaton. On à tué aussi cinq /aseurs de Bohême (Genre d’oiseaux dentirostres : Bombycilla garrula). Shaw en a trois à vendre; aimeriez-vous à en acheter un exemplaire... » (On sait, en effet, que Darwin fut grand chasseur). Us Dans son autobiographie, dans cette « esquisse de sa vie » dont l’essai l’amusa tout « en intéressant ses enfarts ou les leurs », où il nous dit « l’amour de la collection, qui amène un homme à être un naturaliste systématique, un virtuose ou un avare qui était très ancré en lui et était incontestablement inné », le grand Evolutionniste nous décrit sa passion pour la chasse, « Pendant la dernière partie de mon séjour à l’école (de Shrewsbury), dit-il, je devins passionné pour la chasse, et je crois que nul n’aurait pu montrer plus de zèle pour la plus sainte des causes que je n’en dépensai pour la chasse aux oiseaux. » Si bien que son père «en colère » lui dit une fois : « Vous ne vous souciez que de la chasse, des chiens, de la chasse aux rats, et vous serez une honte pour votre famille et vous-même. » Souhaitons, pour les progrès des sciences naturelles et de la philosophie scienti- fique, que beaucoup de « jeunes naturalistes » soient une honte pour leur famille et eux-mêmes... à la manière de... Darwin. Paris, Sorbonne. C. CÉPÈDE. Sur la présence de Cicadetta montana Scop. aux environs de Nancy. — Le 17 mai dernier, J'ai récolté près du village de Chavigny, situé à proximité de Nancy, l’'Hémiptère homoptère Cicadetta montana Scop. Cette cigale est je crois rare partout ; mais sa présence en une région aussi septentrionale que la nôtre mérite d’être signalée. En effet, Godron, dans sa Zoologie de la Lorraine, consi- dère cette espèce comme très rare et en indique une seule capture, qu’il nomme improprement Ccada hœmatodes Oliv., faite à Nancy par Mathieu. Un second échantillon fut trouvé également par Mathieu à Liverdun (Meurthe-et-Moselle) en 1881. Ces dernières années (vers 1905), M. l’abbé Vouaux prenait encore une Cicadetta montana à Laître-sous-Amance (Meurthe-et-Moselle). Telles sont à ma connaissance les seules captures de Cicadetta montana faites en Lorraine. Il est à remarquer que ces Cigales ont toutes été trouvées en des localités présentant des coteaux sees et chauds où ces dernières années notamment on à pu récolter un autre insecte nettement méridional celui-là : la Mante reli- gieuse. Désireux de préciser les limites de l’aire de dispersion de Cicadetta mon- Lana, je serai reconnaissant aux lecteurs de la l'euille des Jeunes Naturalistes, qui auraient pu recueillir cette espèce, de bien vouloir me signaler leur prise avec l'indication précise de la localité et de la date de capture. R. LIENHART, Laboraloire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. Imp. Oberthür, Rennes—Paris (2034-14) 1er Août 1914 — V: Série, 44° Année — N° 524 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). J'ai lu avec le plus vif intérêt, dans le n° 523 de la Feuille des Jeunes : Naturalistes, l’article intitulé : La distribution géographique d’'Araschnia | Levana en France, dû à la plume très autorisée de M. le Professeur Louis | Dupont. Des notices aussi importantes et rédigées d’après une documentation | aussi abondante et aussi sincère, aideront beaucoup à l'avancement de nos connaissances dans la faune lépidoptérologique de la France. Je suis heureux de penser que les notes imprimées dans la Feuille, avec le titre de : Une | Consultation lépidoptérologique, ne sont pas étrangères à la publication de | renseignements aussi utiles. J'espère provoquer encore d’autres réponses de pareille valeur. En attendant, je continue l'étude des Melitaea. Melitaea Parthenie, Bks. — Espèce de plaine et de montagne, aimant les terrains plutôt secs et dépourvus de bois, tels que les pâtures, les prairies maigres, le bord des lignes de chemin de fer, les fonds de carrière. Dans les plaines, la Melitaea Parthenie éclôt deux fois par an, à la fin de mai d’abord, puis en août et au commencement de septembre; dans les mon- tagnes, il y a une seule éclosion en juillet. Elle est parfois très abondante dans le département d'Ille-et-Vilaine; mais on ne la retrouve pas toujours au même lieu. J'ai connu jadis dans la com- | mune de Cesson, au lieu dit : Carrières de Pince-Poches, une colonie extrè- mement nombreuse de Melitaea Parthenie; elle v resta plusieurs années de suite; puis des vaches ayant été mises à pacager dans le fond de la carrière de pierres schisteuses, où abondaït le plantain, la Melitaea Parthenie disparut totalement. Elle fut retrouvée à Bourg-des-Comptes, sur les bords de là Vilaine, dans des sites extrêmement pittoresques; la rivière coulant entre des falaises assez hautes de schistes bien plus durs qu'à Pince-Poches et employés pour la construction des murs et des maisons de la ville de Rennes. Je l’ai récoltée aussi dans les prairies, en août, au lieu dit : Mesneuf, en la commune de Bourgbarré, au sud de Rennes. Jamais je n'ai observé Parthenie à la forêt de Rennes, ni sur les bords de la Manche. Je crois que Parthenie D. n'est pas rare dans la Loire-Inférieure. Je possède des exemplaires recueillis | dans les localités françaises suivantes : Digne, Besançon, Gèdre, Cauterets, Saint-Witt (Doubs), environs de Lons-le-Saunier, Mont-Pacanaglia, Levens et divers points des Alpes-Maritimes, Vernon (Eure), Sologne, Villeneuve-de- Blaye (Gironde), Fontainebleau, Aix-en-Savoie, Jarnac, Vernet-les-Bains, Barcelonnette, Larche, Lac d’Allos, Entrevaux, Lioran, Le Russey (Doubs), divers points de la Vienne, la Charente, la Dordogne, le Monetier-de-Briancon. Hors de France, j'ai trouvé Parthenie dans le Valais, à Martigny, au Simplon, à Zermatt. Je possède aussi une série d'échantillons capturés dans la Sierra- Nevada d’Andalousie. de rc 2e - . sin ef fe. nd 130 Charles OBERTHUR. — Une Consultation lépidoptérologique. La Parthenie est plutôt une petite Espèce dans le genre Melitaea. Le S est, en dessus, d'une couleur fauve uniforme, chaude et vive; la ©, dans les plaines, est plus pâle avec une éclaircie sur le milieu des ailes, dans le genre de celle qui se remarque chez Dejone. Dans les montagnes, la © est obscurcie par un semis d’atomes noirâtres, ce qui lui donne un aspect plus sombre qu'en plaine. Les Aberrations sont très fréquentes. J'ai publié, dans le volume IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée une figuration abondante de la Melitaea Parthenie, forme normale et variétés. La planche XLIV est entièrement con- sacrée à la représentation de Parthenie, sous les n° 336 à 347 ter. J'ai donné les noms de /hoio, Molpadia et Elongata aux aberrations figurées sur la pl. XLIV en question. Je me livrais autrefois à la recherche des Aberrations par le procédé sui- vant : dans les lieux où Parthenie était abondante, par les journées un peu couvertes et où le soleil n'était pas très brillant, à la fin de mai et au com- mencement de juin, j inspectais toutes les fleurs sur lesquelles Parthenie aimait à se poser. Je la voyais très généralement les ailes étendues sur une fleur de la grande marguerite /Zeucanthemum vulgare). Je ne me souviens pas d’avoir réalisé une seule inspection sans avoir capturé un échantillon varié et quelquefois même plusieurs exemplaires aberrants. C’est ainsi que ma collection contient environ 40 Aberrations, dont beaucoup sont véritable- ment insignes, toutes récoltées à Rennes d’après le procédé que j'indique ci-dessus. | Appliqué à la recherche des Aberrations de la Melitaea Athalia dans les allées des bois et les prés sylvatiques, l'inspection des fleurs donne un résultat aussi satisfaisant; mais il convient de ne pas s'occuper d'autre chose et en agissant avec persévérance, on est presque toujours amplement récompensé. Rennes. | Charles OBERTHÜR. (A suivre). UN CAS DE CAPTURE DANS LA HAUTE-MARNE © (Fin). Coulant sur les marnes oxfordiennes peu épaisses, au milieu de prairies, le ruisseau de Bonnevaux prend sa source vers Buxières, aussi bien par les suintements de la base de l'Oxfordien que par le drainage des prés situés entre les hauteurs et la butte de Montsaon. Il n'existe pas, en effet, dans ce col, de ligne vraiment précise de partage des eaux entre la Renne, affluent de l'Aube, et le ruisseau de Bonnevaux. Ce dernier, malgré des lacunes, parvient avec plus ou moins d’eau jusqu’au niveau de la Peute-Fosse et même jusqu'à Jonchery; mais, généralement, l’eau disparaît avant d'atteindre la ferme de Bonnevaux, bâtie sur un socle calcaire légèrement surélevé au-dessus des prés. Ce détail est à retenir. En somme, le ruisseau est presque entièrement à sec pendant tout l'été. Près de la ferme (A fig. 2), cessent les marnes calloviennes et va commencer, avec le calcaire bathonien supérieur, le tracé tout à fait paradoxal du ruisseau qui, au plus court, gagne la Marne. Un coude brusque oriente directement à l’est, la direction générale sud-nord ) Quelques lignes ont été omises au dernier numéro (page 126. entre les lignes 2 et 3). Nous rétablissons ci-dessus le texte du paragraphe demeuré incomplet. 31 I ‘uaAOu — _ LITE à “000 #/T : SAN9)NBF] ‘Inorodns uaruouy}8q 21189189 /f % ‘000'0C/T : Sanansu0'] ‘U9IPIOJXO vf : S2]2U94 ‘(UaIOBAN BH) JANOOUIBINOG 9P 2UHI0O ef ‘S9'LI9POUI SUOIAN][Y 27 t “ULITRIN EI 9P 99IIBA EI E UNIY.P 9109 BJ 2P [EUSIS np ‘JS7-JS0nO 9dn079 — ‘, AHANIA seyeiuopyx O t Ÿ € - É a ut, _ — = = ne : ef 1 'ent _— _ _ _ _ — Ps. up Æ (1:24 ë pee ot 3 | ‘ xntaeuuog dre LMP ef Lo9e Su à w | UNFUP 29 Le 153Nn0 132 D' L.-J. MOREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. y 3 Let 4 Q Lun) : Le a . ta a (Et + EL @ S (£a Ovdincourt 0 fl \\ \u à \Q ANIME 7 7 | | FiGure 2. — Ruisseau de Bonnevaux (Haute-Marne). — Etat actuel et état antérieur. — VY 2 er d we 4 suivie jusqu'alors, et le lit se creuse rapidement dans le calcaire bathonien supérieur, puis moyen, entamant les couches à conire-pente (cours d'eau obséquent). L'aspect change aussi et les prairies font place à un val aride qui se creuse rapidement entre deux côtes pierreuses et qui va prendre l'allure d’une gorge étroite. Les pentes des versants deviennent de plus en plus raides, et, vers le dernier kilomètre du parcours, le flanc droit, boisé, est presque à pic. Ce ravin, toujours à sec, ne voit, depuis la ferme de Bonnevaux, que les eaux intermittentes et pressées de violents orages. Ge n’est que vers le début de ce dernier kilomètre, où se trouve le puits de Bonnevaux, vaste orifice circulaire d’un puits naturel à moitié comblé (P, fig. 4), que réapparaissent des traces de lit, tantôt semé de cailloux et raviné, tantôt envahi par les D | | | É . & 1% LA AC TR \ sy / D? L.-J. MOREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. 133 herbes, ce qui est le propre des courants violents temporaires. L'eau apparaît déjà ici plus souvent, fournie par les suintements qui se font jour à un niveau de plus en plus élevé à mesure que le plan d’eau bien alimenté remonte et que les conduits inférieurs regorgent. Plus bas enfin, l'eau sort du milieu même du vallon et de fortes résurgences, issues des fissures de l’escarpement de droite, entretiennent un courant pérenne et épargnent au ravin de Bonnevaux la honte de rester à sec jusqu'à son débouché dans la Marne. Tel est l'actuel trajet du ruisseau qui, semble-t-il, n'avait qu'à suivre la pente naturelle et sans obstacles qui l’attirait vers Bologne en longeant le pied des coteaux. Tout au contraire, il se dérobe par un coude brusque et gagne la Marne, sous Bretenav, par un chemin moitié plus court, il est vrai, mais au prix d'un véritable tour de force qui lui fait couper les assises non pas horizontales mais relevées des calcaires, creusant une trouée profonde, à son débouché, de plus de 70 mètres! La chute est en moyenne de 7 m. 25 par kilomètre; elle est seulement de 4 m. 50 environ entre la ferme de Bonne- vaux et Bologne et tombe à 2 m. 60 par kilomètre pour la partie supérieure entre la ferme et le premier bois de Voivre. Le point de capture sous la ferme de Bonnevaux semble être un point d'élection particulièrement désigné. En effet, il existe en cet endroit un léger renflement du sol, déjà signalé, qui avance dans la zone de prairies sans la barrer complètement comme ferait une digue, mais très suffisant pour refouler les eaux vers la gauche et favoriser ainsi leur accumulation. À un demi- kilomètre au plus de la ferme de Bonnevaux, au nord-ouest, des ruisseaux se reforment déjà; il en vient un du bois de Voivre n° 2, un autre de Sarcicourt, et, de ce côté, jusqu'à la fontaine de Laharmand, de nombreux suintements se font jour. Ces filets réunis sont, en été, facilement absorbés par le sol avant Marault et, là seulement, les ruisseaux de Meures et des Vervelles viennent apporter leur appoint à la Marne. Sur toute cette bande d'Oxfordien marneux on ne voit plus qu'un ruisseau tronçonné, avec des parties sèches, reste d’un ancien cours d’eau continu et sans doute plus important. Mais il faut noter qu'entre le point où le ruisseau de Bonnevaux se détourne vers l’est et la distance vraiment insignifiante où reparaissent d'autres ruisseaux qui, vers le nord, en sont la continuation naturelle, aucun relief continu ne se dresse pour justifier la séparation du cours en deux tronçons. L'appel de l’eau en profondeur est constant dans la région et en particulier dans les calcaires bathoniens où elle tend à gagner le Bajocien. Cette descente se produit ici par des fissures, des gouffres, des entonnoirs: on peut voir des ébauches de ces derniers, profonds de deux mètres, dans une prairie à gauche de la route allant de la ferme de Bonnevaux à Sarcicourt. Cette fuite de l’eau explique la capture de la partie supérieure du ruisseau qui à clé préparée de longue main par un travail souterrain qui se poursuit encore, et dont les résurgences de la partie basse du vallon sont les dernières mani- festations. À une époque où les précipitations atmosphériques considérables donnaient les grands courants pliocènes et pléistocènes, les eaux souter- raines, puis de surface, commençaient la capture et par le plus court chemin s’en allaient droit à la Marne chercher le niveau de base le plus proche. L'agrandissement des diaclases, les effondrements arrivèrent à former une véritable gorge encaissée, aux parois abruptes, à fond plat, à prolil en U, qui, greffée sur la vallée de la Marne, allait par régression remonter jusqu au point initial de capture primitivement souterrain, en laissant subsister dans le voisinage, concurremment avec le lit à ciel ouvert, tout un réseau de fissures et de fractures fonctionnant encore. Ce travail de capture, depuis la Marne jusqu'à la ferme de Bonnevaux, a pu être considérablement réduit en durée, sans que le mécanisme en ail été changé en rien, si l’on admet l'existence d’un aflluent normal à la pente 134 D' L.-J. MOREAU. — Un cas de Capture dans la Haute-Marne. _ des couches coulant sur le plateau vers l’ouest et aboutissant en A (fig. 2). Un travail identique aurait commencé en B, approfondissant ensuite par régression le lit de l’affluent déjà formé jusqu’au point À, détournant le ruisseau de Bonnevaux de sa direction primilive après avoir capté son affluent. Que l’une ou l’autre de ces deux hypothèses soit préférée, la capture n’en est pas moins évidente et écrite, pour ainsi dire, sur le terrain. Acluellement la pénurie des eaux fait du ravin un vallon à peu près mort, semblable à tant d’autres inachevés, qui entament la surface des plateaux bathoniens. Mais, pour réduit qu'il soit, le phénomène de capture se continue invisible, par les fissures devenues trop larges. Elles boivent d'autant plus vite les eaux de pluie et de ruissellement pour les restituer par les sources basses, et la circulation souterraine se poursuit, livrée aux vicissitudes des précipitations, descendant toujours, laissant parfois béant l'orifice souvent considérable d'anciens débouchés comme la grotte toute voisine de Condes, ouverte à une dizaine de mètres au-dessus du confiuent de la Suize et de la Marne. | On peut donc, je crois, résumer et conclure en disant : 1° Qu'un phénomène de capture explique le trajet détourné du ruisseau de Bonnevaux dans sa portion inférieure, soit que cette capture ait eu lieu sous la ferme, en A, soit qu'elle ait eu lieu au coude également caractéristique d’un affluent, en B. 2° Cette capture est relativement récente, comme en témoigne la raideur des pentes au débouché, et elle a été rapide. 3° Elle date, sans doute, de l’époque où la Suize a creusé son lit, ou elle lui est de peu postérieure (Voir Masson, Le Plateau de Langres, Revue de Géographie, 1911), et il n’y a pas de raisons de penser qu'il y a eu rajeunissement ou surimposition par suite du relève- ment vers l’est des couches sédimentaires, ni approfondissement consécutif dû à ce relèvement pour gagner un nouveau niveau de base. Il n’y a donc pas à faire intervenir l'influence d’un mouvement tectonique auquel le plateau du Bassigny a d’ailleurs été soumis. 4° Cette capture a été préparée, facilitée par un cheminement souterrain des eaux à travers les calcaires fissurés du Bathonien, puis achevée par les eaux courantes, et un nouveau débouché par une gorge s’est fait, en amont de l’ancien, au profit de la même rivière. Ainsi s’est comporté le ruisseau de Sainte-Austreberthe vis-à-vis de la Seine. Cette circulation interne, amoindrie, se manifeste encore par les résur- gences inférieures dont il existe tant d’autres exemples dans la région. Parmi les plus proches, on peut citer celles du Puits Girouet et de Buée (1) sous Chaumont; de Condes; d’Orges, qui donne naissance à une D'Huy puissante; des Abîmes, dans le parc de Châteauvillain (Aujou). Egalement nombreuses sont les pertes de rivières; pour terminer nous rappellerons celles de la Suise, entre Brottes et le Val Barisien; de l’Aujou, à Montribourg:; du petit ruisseau de Montsaon et de celui de Liffol dans des gouffres sem- blables. La Marne elle-même a des fuites. Bref, absorption rapide des eaux d'orage, fissures, gouffres, vallées sèches, puits naturels (2), effondrements du sol, résurgences souvent très fortes, tout cet ensemble caractéristique des régions calcaires pourra être étudié dans ce coin de pays où nous à conduits la description d'une capture, sans doute minime, mais qui n'en obéit pas moins aux règles générales de la géographie physique. Epernay. D' L.-J. MOREAU. ) Ce nom se retrouve dans « Fontaine Maubuée », à Paris, Mauvaise lessive. (2) 11 existe, dans le nord de la forêt de Corgebin, un profond puits naturel; à explorer. À peu de distance, le puits Saint-Georges est probablement un puits naturel qu'on a cherché à utiliser (eau très rare). La croyance populaire admet l'existence d’une rivière souterraine dite de « Semoutiers ». Les puits de la vallée de la Blaise, dans la forêt de l'Etoile, sont plus connus. 135 NOTE SUR LES MOLLUSQUES DE LA FAUNE DES SOMMETS JURASSIENS Au contraire des Alpes, dont la faune des sommets forme un tout très homogène réparti entre 2.600 el 2.800 mètres environ, la chaîne du Jura présente une zone supérieure très disloquée, consislant en une petite calotte par massif, c'est-à-dire en un ensemble de stations sans relation directe les unes avec les autres et associables seulement par leurs condilions identiques. Cette faune des pâturages et sommets s'étend seulement de 1.000-1.200 à 1.400 mètres (Jura oriental) ou de 1.300-1.500 à 1.600-1.720 mètres (chaînes occidentales) et a pour limite inférieure la frontière de la zone des forêts. Elle comprend des espaces herbeux et rocailleux, des rochers, des crêtes ou des mamelons très exposés aux vents et aux intempéries et partant très ‘froids. Les ruisseaux y font totalement défaut et les mollusques sont uniquement logés dans les anfractuosilés des rochers, parmi jes quelques herbes et lichens, etc. La neige et les frimas empêchent toute vie de se mani- fester au dehors pendant un benne partie de l’année. Quant à sa faune, cetle région des sommets a une triple origine. Sans doute, sa population dérive uniquement des sociélés animales sous-jacentes, mais ceci à trois degrés divers : _{° La filiation peut être directe entre la faune des montagnes et celle de la plaine avoisinante. C’est même le cas de beaucoup le plus ordinaire. Exemple : Helix pomalia. 2° Dans la deuxième calégorie, il faut placer l'ensemble des formes relé- guées, c'est-à-dire les espèces arcto-alpines ou les vieilles espèces centro- alpines qui n'habitaient jadis que le plateau, mais qui ont été complètement refoulées sur les hauteurs, soit par les modifications climalériques, soil par les invasions faunistiques postérieures. Exemple : Vertigo alpestris. 3° Enfin, le troisième cas renlerme les espèces autochtones des sommets, c'est-à-dire les formes dérivant bien des faunes sous-jacentes, mais acqué- rant, dans leur ascension, un ou plusieurs caractères nouveaux les dislin- guant des espèces correspondantes de la plaine. Exemple : Pupilla alpicola. Quant aux critères servant à reconnaitre la faune des sommets, 11s sont presque uniquement conchyliologiques. Je n'insislerai ici que sur celui que fournissent les variétés de montagnes, c'est-à-dire les formes alpestres des espèces de plaines. Ces variations sont si stables et si abondantes qu'elles suflisent amplement, au Jura, pour indiquer la ligne de démarcalion entre la faune des sommets et ies zones sous-jacentes. Ces variélés de montagne se laissent ramener à quatre types principaux : 1° Celles qui ne sont caractérisées que par une diminution de taulle, sans autre modification. Ce groupe renferme des espèces cylindriques ou Tusi- formes. Exemples : Pupa avenacea var. hordeum, Clausiliu crucialu var. alpestris, elc. 2° Celles, beaucoup plus nombreuses, qui présentent une grande dimi- nulion de taille avec allongement correspondant de la spire. Geile calégorie est représentée par des espèces globuleuses ou ovoides dont la variele d'altitude est minima-elongala. Exemples : Tachea sylvalica var. montana, Arianta arbuslorum var. alpicola, Eulota frulicum var. Godeliana, fruli- Cicola rufescens Var. montana, etc. 3° Celles, de taille normale, offrant une grande dépression de la spire accompagnée d'une pâleur du test. Exemples : l'rutlicicolu rufescens var. Godeli (1), Frul. villosa (mème type), etc. (1) Cette variété paraîlra prochainement, 1 # 136 J. PIAGET. — Nole sur les Mollusques des sommets jurassiens. 4° Celles qui paraissent augmenter de taille avec l'altitude, comme l'Helir pomalia et le Pisidium fossarinum. Voici ce que l’on peut dire de la faune des sommets, sous le rapport de la composition zoogéographique : d’une manière générale, les espèces ubi- quistes de la zone paléarctique y jouent un assez grand rôle, et, parmi celles qui sont mieux définies, les formes de la région septentrionale sont bien plus importantes, comme il est naturel, que celles de la région circaméditerra- néenne (espèces xérothermiques). Reprenons les deux courants principaux : 1° Parmi les mollusques seplentrionaux, les espèces nordiques jouent quelque rôle, mais beaucoup moins que les formes centro-alpines, très abondantes sur nos sommets. Les éléments arcto-alpins sont représentés par deux espèces. Enfin, les courants oriental et occidental ont chacun quelques représentants. 2° Quant à jinfluence circaméditerranéenne, très ‘mportante dans la plaine (13,1 % des espèces terrestres), etc., elle n’est représentée sur nos sommets que par deux espèces, l’une méridionale proprement dite, l’autre atlantique (Xerophila candidula et ericelorum). Après ces quelques remarques, prenons {rois exemples de faune des sommets. Ce sont des stations neuchâteloise et bernoise, non encore étudiées sous le rapport des mollusques et que j'ai eu l'occasion d'explorer récemment. I. — Montagne de Boudry (1) : 1.000-1.100 mètres. La localité observée est située non loin du sommet, à l'extrémité supé- rieure d’un couloir très rapide, le « Passage du Chamois », aboutissant à une crête de rochers. | Les espèces recueillies vivent uniquement dans les interstices des roches, faute de conditions meilleures. Ce sont : 1. Limax mazximus (L.) var. cinereo-niger Wolff. — Rare et vivant sous les cailloux. Espèce ubiquiste, dérivant directement des faunes sous- jacentes et sans variétés de montagne. Elle atteint 1.700 mètres au Jura et 2.000 mètres dans les Alpes. 2, Vitrina diaphana Drap. — Vivant dans les mêmes conditions que Ja précédente et assez rare. Mollusque septentrional d'origine, à carac- lère quelque peu relégué, car il n'est plus répandu dans la plaine, sans variations de montagne, du moins au Jura. En effet, dans les Alpes, celle espèce donne à partir de 2.500-2.700 mètres la Vitrina nivalis, très spéciale à ces hauteurs. Le type diaphana atteint lui-même 2.890 mètres dans les Alpes suisses et 1.600-1.700 mètres au Jura. 3. Viürina pellucida (Müll.). — Espèce ubiquiste dérivant directement des faunes sous-jacentes, représentée dans les hauteurs par la var. Alpina ïenz, très spéciale par sa petite taille (vivant dans les Alpes, de 2.000 à 2.900 mètres), mais dont les caractères sont encore à peine indiqués dans cette station du Jura. Ce type pellucida arrive à 1.600 mètres dans notre chaine et à 2.000 mètres dans les Alpes. 4. Hyalina Helvelica Blum. — Assez commune sous les pierres. Cette espèce n'est nullement à confondre avee la Hyalina subglabra de BOURGUIGNAT, comme l'ont fait CLESSIN, GODET, BOLLINGER, elc. En effet, j'ai recueilli en Bretagne un grand nombre de subglabra 1ypiques dans les propres (1) Récoltes faites en janvier 1914. UE SE Le EC CR à e es Late: J. PrAGET. — Note sur les Mollusques des sommels jurassiens. 137 stations de l’auteur et je les ai confrontées avec les exemplaires de la collection Bourguignat, à Genève. Or, après cel examen, je considère la AH. subglabra comme une variété de Draparnaldi, c'est-à-dire comme une forme à dernier tour de spire assez grand et à ombilic relali- vement large. La . Helvelica à une taille beaucoup plus pelite, une spire plus régulière, un ombilic très petit, etc. et semble ne rien avoir à faire avec la subglabra. En outre, c'est une forme de montagne à aire spécifique très localisée : Jura, Alpes, etc. (métropole centro- alpine). Au Jura, elle a un caractère relégué, car elle ne vit guère que dans les hauteurs. Par conséquent, elle n’a pas de variété de montagne spéciale. Son maximum jusqu'à présent connu est celui que donne la station suivante (1.425 mètres). ». Hyalina nitens Mich. var detrita Dum. et Mort. — Espèce ubiquiste déri- vant directement des faunes sous-jacentes. Mais, dans son ascension, elle se transforme en sa variété detrila (appartenant au deuxième type de formes de montagne) appelée par MABILLE A. Dulailluana et par CLESSIN var, minor. Cette variété, comme du reste le type nilens, atteint 1.600 mètres au Jura et 2.200 mètres dans les Alpes. 6 ÆEuconulus fulvus Müll. — Mollusque ubiquiste répandu dans tout le Jura et ne présentant pas de variation allitudinaire spéciale. Elle s'élève jusqu’à 1.600 mètres dans notre chaîne et 2.500 mètres dans les Alpes. F> 1. Arion subfuscus Drap. — Espèce d'origine septentrionale, dérivant directement des faunes sous-jacentes, mais prenant de plus en plus le caractère relégué, sans doute à cause äe la concurrence de lArion empiricorum, très commun dans les régions inférieures, mais ne s'éle- vant que très peu. Aussi l'A. subfuscus est-il actuellement surtout repré- senté sur les sommets jusqu’à 1.600 mètres au Jura et 2.735 mèlres au Valais. 8. Pyramidula rupestris Drap et var. saxalilis Stab. — Espèce ubiquiste et extrèmement commune dans toutes les zones hypsométriques. Elle n'a pas à proprement parler de variété de montagne, sauf peut-être la var. saxalilis, du reste présente dans la plaine, qui rentrerait dans le troisième cas. Ce mollusque atteint 1.611 mètres au Jura et 2.900 mètres au Valais. | 9. Frulticicola sericea Drap. — Mollusque dans le même cas que le pré- cédent, sans variation d'altitude et montant jusqu'à 1.600 mètres au Jura et 2.481 mètres au Valais. 10. lruticicola rufescens (Penn.) var. Godeli Piag. — Cette variété bien montagnarde (appartenant au troisième type), d'une espèce à origine occidentale, est répandue seulement dans quelques stations du Jura, de 1.000 à 1.611 mètres environ. Var. montana Stud, — Variété centroalpine, très montagnarde également, mais du deuxième type, répandue au Jura de 650 à 1.600 mètres el dans les Alpes jusqu'à 1.650 mètres. 11. Arianta arbustorum (L.) var. alpicola Charp. — Variété bien caracté- rislique du deuxième Lype, répandue au Jura entre 1.000 el 1.700 mètres et dans les Alpes entre 1.300 et 2.500 mètres. 12. Tachea sylvatica Drap. var. montana Stud. — Variété analogue à la précédente, commune au Jura de 300 à 1.700 mètres et dans les Alpes de 1.300 à 2.481 mètres. 138 J. PAGET. — Note sur les Mollusques des sommets jurassiens. ST PS COR ER CT 13. Pupa secale Drap., var. minor Kregl. — Petite variété montagnarde (du premier type) d’une espèce occidentale. Elle atteint 1.611 mètres au Jura et 2.481 mètres au Valais. | 14. Orcula dolium Drap. — Espèce à métropole alpine, mais commune un peu partout et dérivant directement des faunes sous-jacentes actuelles, sans . variété d'altitude. Son maximum jurassien aussi bien qu'alpin est d'environ 1.600 mètres. | | 15. Pupilla triplicata Stud. — Dans le même cas que la précédente, mais à caractère plus ubiquiste. 16. Vertigo alpestris Ald. — Espèce assez rare et fort caractéristique au point de vue zoogéographique. C'est en effet un des quatre mollusques arcto- alpins relégués que possède le Jura, avec la Patula ruderata, le Vertigo substriala et le Sphyradium columella (Gredleri). Elle n'a naturelle- ment pas de variéié d'altitude et est répandue, au Jura, de 600 à 1.500 mètres; dans les Alpes, de 1.150 à 2.467 mètres. 17. Pomalias seplemspirale Raz. — Exactement dans le même cas que l'Orcula dolium, mais atteignant 2.000 mètres dans les Alpes. Presque tous les exemplaires que j'ai vus au Passage des Chamois étaient albinos. Neuchâtel (Suisse). Jean PIAGET. (A suivre). ————— —————————— ——} ———— UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais) (Suite) III. — De Saas au lac de Mattmark. Ce trajet nécessite près de cinq heures à la montée, et est assez pénible dans sa dernière partie. En quittant im Grund de bonne heure, l’on se trou- vera à Matimark vers midi; sinon, il sera nécessaire d’emporter des provi- sions, Car l’on ne trouve aucune auberge au delà d'Almagel. En sortant de im Grund, le chemin traverse de belles prairies; puis, avant d'arriver à Zen lauenen, près d’un beau calvaire, laisse à droite le chemin qui monte à Fee par la gorge du Feekinn. Nous nous rapprochons de la Viège, qui, à cet endroit, a perdu beaucoup de son volume, et n'est plus qu'un simple torrent coulant en plüsieurs bras à travers des bancs de galets. Au Lord du torrent, à droite du chemin, commence à apparaître le rare Juncus arclicus Willd., abondant plusieurs lieues en amont, et entraîné jusqu'ici par les eaux de la Viège. Dans les pelits amas de gravier entourant les galets, se trouvent quelques échantillons du rare Trifolium thymiflorum Will. (RR), avec Epüulobium rosmarinijolium Hænke (CC.) et Equiselum variegalum Schleich. — À gauche du chemin, les gazons pierreux nous donnent Oxytropis campestris D. GC. et montana D. C. Continuant à monter doucement, nous dépassons le hameau de Moos, pour cntrer dans un pelit bois de mélèzes assez clairsemés, dans lequel nous allons lrouver de nouvelles plantes, en particulier lAchillæa moschala L., qui, à parür de cet endroit, et jusqu'à Mattmark, montre en quantités ses beaux corymbes d'un blanc d'argent. Le. À il RAR CIE a € À; - p. Le BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 139 Dans les endroits herbeux, parsemés de rochers, à gauche du chemin, croissent abondamment : Dianthus cæsius L. Crepis aurea Cass. Senecio Doronicum L. Campanula barbala X.. Achillæa moschala L. — thyrsoidea L. Parier L. — spicala L. Carduus defloralus L. Thesium alpinum L. Hieracium aurantiacum L. Botrychium Lunaria SW. Avant d'arriver à Almagel, nous traversons sur une passerelle de bois Île torrent d'Almagel, descendu à gauche des névés du Portjengral, el nous arrivons au village. Almagel (1.679 m.) est le dernier village de la vallée de Saas; l'on y trouve deux hôtels, un dépôt des postes, et un bureau des douanes fédérales. À partir de cet endroit, l'aspect de la vallée change complètement; elle se rétrécit et devient plus sévère; les mélèzes se l'ont plus clairsemés; les rochers et les éboulis apparaissent en plus grand nombre. Le chemin continue à monter assez doucement sous des mélèzes, parmi des pierrailles el des éboulis qui prennent partout la place. En dehors de l’Achillæa moschala L., toujours très abondante, nous ne récoltons pas de plante remarquable; toutefois, au moment de repasser sur la rive gauche de la Viège, avant d'arriver à Zermeiggern, nous aurons chance de trouver la précieuse Pleurogyne carinihiacu Griseb., mêlée à Genliuna tenella Rottb.; cette dernière abonde sur un pelit espace herbeux el semé de galets, situé entre le chemin et la Viège, immédiatement avant la passe- relle (1). — Nous pourrons la distinguer si, le temps étant ensoleillé, les corolles des Pleurogyne sont épanouies, laissant voir leurs cinq lobes; sinon, nous ferons bien de récolter, malgré tout, Gentiana lenella Rottb., à laquelle Pleurogyne est mêlée. Au uelà de Zermeiggern (1.716 m.), pauvre hameau déshérité, le chemm repasse sur la rive droite de la Viège, el recommence à monter rudemenL. Nous suivons la rive droite de la Viège, parmi des pierrailles en partie recou- vertes de gazon, entre un bois de méièzes rabougris et clairsemés, et de petits ruisseaux descendus du Mittelgrat el coulant parallèlement à la Viège. Au bord des ruisseaux, dans le gazon, et autour des pierres, croissenl assez abondamment : Viola bijlora L. Bupleurum stellalun L. (AR.) Sedum villosum L. Hieracium auranltiacum L. Saxijraga Aizoon L. Crepis aurea Cass. — bryoides L. Daphne Mezereuin L. (CC.; fr.) — aspera L. Carex atrala L. Plus loin, sur une sorte de talus moussu, dominant le chemin à gauche, el Couronné des derniers mélèzes, Prunula viscosa Vill. est très abondante, (1) Cest par hasard et à mon insu que j'ai trouvé cette plante à cet endroit, où d'uilleurs elle à élé signalée par Ritz et le chanoine Rion, et récollée par M. llenry Correvon. — J'avais recueilli un ceriain nombre d'échantillons de Gentiana tenella Rottb.; ce jour-là, le temps était couvert, et leurs corolles étaient fermées, comme d’ailleurs celles de la plupart des Gen- tianées, lorsque les fleurs ne se trouvent pas ensoleillées, et je ne m'aperçus pas qu'il s'était glissé dans ma récolte des échantillons de Pleurogyne! Celles-ci avaient aussi leurs corolles closes, et je n'avais pu les distinguer de celles des Gentiana, dont elles diffèrent par leurs corolles à cinq lobes, tandis que celles de Gentiana n'en ont que quatre. Ce n'est que plu- sieurs mois après, en préparant à nouveau mes exsiccata, et en élalant les corolles dans l’eau bouillante, que je m'aperçus de ma grossière confusion! 440 P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). mais en fruits. — Plus loin encore, parmi des buissons de Rhododendron jerrugineum L., défleuris à cette altitude, nous apercevons l'Atragene alpina L., encore en fleurs; enfin, aux endroits humides et moussus, Pingui- cula leploceras Reichb. et vulgaris L. — Nous continuons à monter, après avoir dépassé les derniers mélèzes, que remplacent, au-dessus et à gauche du chemin, des buissons d’'Alnus viridis L., et nous passons au-dessous des granges de l'Eienalpe. La vallée, à partir de cet endroit, prend un aspect complètement désolé: les gazons eux-mêmes font place à des rocailles morai- niques et à des débris d’avalanches. Le chemin, réduit ici à l’étal de simple sentier, au delà de la chapelle en ruines d'im Lerch (1.944 m.), monte plus rudement encore, et escalade en plusieurs lacets assez pénibles des escarpements pierreux, ardus et enso- leillés. Bientôt, nous apercevons à droite le beau glacier d’Allalin, dont le front, en recul aujourd'hui, descend au milieu d’un amoncellement de pierres dénudées. Au siècle dernier, ce glacier s’étendait au delà de la rive droite de la Viège, el barrait toute la vallée, formant en amont une immense nappe d'eau qui forçait parfois le barrage, et, en s’écoulant, ravageait toute la vallée (1). Les arbres ont disparu, ainsi que le gazon; à leur place s'étendent des amoncellements de rochers et des débris pierreux provenant de la moraine frontale du glacier d'Allalin. Dans les rochers dénudés situés à gauche du chemin (2.083 m.), en face du glacier, se trouvent encore quelques plantes intéressantes, entre autres des Saxifraga : Saxifraga Aizoon L. Leucanthemum alpinum Lam. — bryoides L. Arlemisia Mutellina Vill. —= Mi planijolin Lap: ==" fl CNE) ; —, Mmuscoides Wulf. Crepis aurea Cass. Après avoir escaladé un dernier ressaut rocheux, le chemin s’aplanit enfin, el nous apercevons subitement le bassin de Matimark. C'est un des paysages les plus tristes des Alpes, mais loin d’être dépourvu de beauté. — La moraine latérale droite du glacier d’Allalin, en formant à l’époque postglaciaire une épaisse muraille au travers de la vallée, arrêla la Viège, en créant un lac triangulaire, qui s'étendait depuis le front du glacier de Schwarzenberg. Aujourd'hui, il ne reste plus de tout cela qu'un vaste bassin, presque entièrement comblé par les alluvions schisteuses el limoneuses de la Viège et de ses afiluents glaciaires, à moitié desséché, et envahi à son extrémité par de vastes végétations de Cypéracées. C’est à peine s’il subsiste une petite nappe d'eau laiteuse, lourde et glacée, de laquelle sort la Viège de Saas naissante. Le coup d'œil, vers le fond de la vallée, avec le Monte-Moro, le glacier de Seewinen et le Faderhorn, — puis, derrière nous, le glacier d’Allalin, dont la masse bleulée tranche avec la grise crudité de la moraine, — est d'une grande beauté. De cet endroit, jusqu’au terme de notre course, qui:est l'hôtel de Mattmark, nous avons encore une demi-heure de chemin, qu'il sera préférable de par- courir d’une haleine, en réservant au lendemain l'étude de la flore que com- porte ce trajet. Après avoir dépassé l'extrémité du lac, où se trouve une légère passerelle jetée sur la Viège à l'endroit où elle sort du lac, le sentier s'élève au-dessus (1) Un phénomène assez semblable, quoique d'origine un peu différente, s’observait jadis dans la vallée de Bagnes, où le glacier de Giétroz reloulait les eaux de la Dranse en un lac, dont les eaux, en rompant ieur barrage, causèrent en 1818 de terribles ravages. | P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 141 du bassin, en côtoyant une pente herbeuse, descendant en pente très rapide jusqu'au bassin. À un certain endroit, le sentier monte plus rapidement, le long d’un pan de rocher poli qui le domine à gauche, et plonge presque à pic dans le lac. À droite, un petit parapet, formé de quelques troncs de sapins, et deux pelites croix fixées au rocher indiquent que le passage était dangereux il y a quelques années; maintenant, il n'offre aucun inconvénient, la couche d’eau n'excédant pas, à cet endroit, quelques centimètres. Le sentier redescend bientôt, puis longe une pente herbeuse et rocailleuse, assez escarpée; et nous parvenons enfin à l'hôtel de Matltmark, le seul Heu habité de l'endroit, où nous allons trouver un repos réparateur. IV. — Environs du lac de Mattmark. Le petit hôlel de Mattmark (ou Malftmarkt « marché de l'alpe ») est situé à 2.123 mètres d'altitude, près de lextrémilé du bassin, complètement desséché à cet endroit, et sillonné par de nombreux ruisseaux issus — les uns, de la partie supérieure de la vallée, les autres du glacier de Schwar- zenberg, et formant la Viège de Saas, qui prend à partir de cet endroit le nom de Thælibach. — À quelques mètres en amont de l'hôtel, lon aperçoit un énorme bloc erratique de serpentine aux reflets verts et bronzés, qui fut déposé à cet endroit, sur la rive droite du Thælibach, en 1820, par le glacier de Schwarzenberg, alors en progrès : c’est le « Blaustein » ou « pierre Bleue ». L'hôtel constitue pour le botaniste un admirable quartier général, avec un logement simple, mais fort propre et très commode, et des prix relativement très doux — si l’on songe que les vivres doivent être montés depuis Slalden jusque-là, à dos de mulet! Il possède le précieux avantage de se trouver au milieu même d'une localité qui, véritable pays de cocagne pour le botaniste, est depuis de longues années célèbre et visitée à cause de sa flore mer- veilleuse. D'une façon ou de l’autre, le botaniste devra y séjourner deux journées entières ; il aura la faculté, le deuxième jour, soit d'aller coucher à Macugnaga en passant le col du Monte-Moro, soit d'aller au col et de redescendre à Mattmark ou à Almagel. Dans le premier cas, il lui faudra regagner le Valais par la vallée de l’Anza, Domo d'Ossola, et le Simplon. Le premier jour, dans la matinée, nous devrons aller herboriser dans Falpe de Matimark, et pousser jusqu aux chalets de la Distelalpe, où nous pourrons trouver quelques provisions; puis revenir à l'hôtel. — L'après-midi, nous reprendrons le chemin d'Almagel, pour traverser la Viège à sa sortie du lac, et explorer toute la rive gauche du bassin, ainsi que les éboulis qui s'étendent au-dessous du glacier de Schwarzenberg. Le second jour, nous monierons au col du Monte-Moro, el, si nous sonmes partis de bonne heure, nous redescendrons à Macugnaga: sinon, 11 sera pre- lérable de revenir coucher à Matimark, ce qui permettra d'étudier la flore plus à loisir. 4. — ALPE DE MATTMARK. — DISTELALPE. En sortant de l'hôtel, nous suivons pendant quelques mètres le chemin de l'hôtel, qui rejoint en deçà de la pierre Bleue celui du Monte-Moro, el nous prenons à gauche un minuscule sentier qui monte obliquement et très rapi- dement le long de la pente, dans le sens de la Distelalpe. Immédiatement au sortir de l'hôtel, la récolle commence: tout d'abord, Sedum Rhodiola L., abondant dans les endroits herbeux, puis la délicate Campanula excisa Schleich. reconnaissable à sa corolle peu évasée, profon- dément incisée, à lobes disposés en éperon, et d'un bleu lilas clair. Celle 142 P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). | espèce valaisane, localisée à la région du Mont Rose et du Simplon, est très abondante dans les débris pierreux environnant la pierre Bleue. — Au même endroit, parmi les rocailles, croissent en grande abondance Ranunculus gla- cialis L. et Achillæa moschala L. Nous continuons à nous élever, en suivant les traces du sentier, et en ayant soin de nous diriger vers la Distelalpe. La pente, à cei endroit, est couverte d'un gazon fourni, parsemé de beaux buissons de Rhododendron lerrugineum L. sous lesquels nous trouvons Pinguicula leploceras Reichb. el alpina L. — Au-dessus des Rhododendrons, la pente est couverte d’un tapis assez dense, formé en majeure partie de Vaccinium uliginosum L. Ün peu plus haut encore commencent à apparaitre de larges dalles de gnelss, lès inclinées et situées au niveau de là pente, dont ies fentes sont remplies par les belles ioulies d'un blanc d'argent, piquées de capitules d’un Jaune orangé très vif, du très rare Senecio unuylorus Ail., très abondant dans les fentes de toutes les roches exposées au nord, ici et au delà de la Distelalpe; peu de plantes alpines sont d'un aspect aussi décoratif. Les endroits gazonnés de la pente sont couverts des fleurs d'une végétation aussi belle qu'intéressante, el dans laquelle dominent en majeure parte : Anemone alpina L. Vaccinium uliginosum L. — sujurea L. — Myrlillus L. — Halleri AI. (RR.) Gentliana purpureu L. Aconilum Napellus L. — verna |. Aquilegia alpina L. — acaulis L. Bupleurum sleltalurm L. (C.) Planlago alpin L. Adenostlyles alpina BI. el Fng. Polygonum viviparum L. Arnica montana L. Empelrum nigrum L. Belidiastrum Michel Cass. Allium schænoprasum L. Cirsium spinosissimum Scop. Lloydia serolina Keichb. (fr.) Senecio Doronicum L. festuca Halleri Vill. EX inCUNuS L. Pheum Micheli All. Conlinuons encore à monter, de manière à nous trouver environ à quaranLe mèlres au-dessus du iond du vallon, et exactement à moitié chemin entre la pierre bleue et la jonction au Thælibach du torrent descendant du glacier de Schwarzenberg (le contraste de l’eau limoneuse de ce dernier, et de l'eau linpide du premier, permeltra de reconnaitre le confluent). C'est exactement à INi-Chenin enu'e 1e Con!luent eL la Pierre-bieue, à quarante inèires envuon au-dessus Uu L&libach, que nous aurons les pius grandes chances de trouver, res apondante dans 1e gazon, eL dont 1e i0na ue la vValiee ue Saas est 1 unique localité en Suisse, la precieuse Vuteriana Celica L., qui atteint à cet euuroil une U'es grande Laille (jusqu à Ü m. 31 de hauteur); eile est reconnaissable à SON épi de lieurs mInuscuies, assez grêle et alionge, eL à sa souche cheelue, u'es agréablement odorante, l'ampant au niveau du SO (1). Apres avoir l'ecole celle grande rarele, nous reuescendons vers là pierre bieue. AuLouI de l'envriie DILC ue rocher, dans les debris pierreux et les rocaliles ul peu scisleuses, abonden. : liarnunculus glacialis L. Gregoria Vilaliana Duby. AcChulæa moschalu L. Oxyria digyna Cainpu. Belliuustrum Michel Cass. Luzula lutea D. GC. Carnpanula excisu Schleich. i'esluca violacea Gaud. dt) Avec beaucoup d'allention, et surtout après nous être pénétrés de l'aspect de la plante, d'apres des dessins où des échantillons d'herbièr, nous n'éprouverons aucune peine à M découvrir, 00 P. LE BRUN. — Excursion bolan. dans la vallée de Saas (Valais). 113 Sur les rochers un peu humides : Saxifraga bryoides L. Saxifraga muscoides Wulf. — . stellaris L. — exarala Vill. Au delà de la Pierre-Bleue, le sentier se rapproche du Tælibach, dont il côtoie le bord sur une assez grande longueur, en montant insensiblement. Sur la pente gazonnée dominant le chemin à gauche, nous avons chance destrouver : Draba aïznides L.. Senecio uniflorus AI. (AR.) —- tomentosa Wahl. Crepis aurea Cass. Trifolium alpinum L. (CC.) Gentiana nivalis L. Oxylropis Gaudini Bunge. Pedicularis incarnala Jacq. Phaca astragalina D. C. Scultellaria alpina L. Potentilla minima Hall. Orchis viridis L. — frigida Vi. - —— conopea Huds. Geum montanum L. Gagea Liottardi Schultes (R.; fr.). Gralium anisophyllum L. Juniperus vana Willd. Arnica montana L. Botrychium Lunaria Sw. Plus loin, le sentier traverse des ruisseaux descendus à gauche de l'Ofen thal. Dans les gazons humides qui les bordent, croissent abondamment Cirsium spinosissimum Scop. et Veratrum album L. Après une demi-heure de marche depuis la Pierre-Bleue, nous arrivons aux chalets de la Distelalpe, misérables cabanes en pierres sèches, à moitié ruinées (2.170 m.). Ce sont les dernières habitations de la vallée de Saas : nous pourrons v trouver du laitage, et de ce pain que les montagnards ne cuisent que plusieurs fois par an, et que l’on est obligé de manger trempé dans du lait, afin de l’amollir. Retour à Mattmark. 2. — Lac DE MATTMARK (Rives droite et gauche). Cette excursion n’est pas longue; toutefois, si l’on veut herboriser avec fruit, il est indispensable d’y consacrer le plus de temps possible. C’est une des plus riches, sinon par la valeur de la récolte, du moins par la très grande quantité de plantes qu'elie peut procurer. En sortant de l'hôtel, nous reprenons le chemin d’Almagel, qui côtoie le bassin de Mattmark, le long d’une pente, d’abord pierreuse et toute fleurie de Campanula excisa Schl., puis gazonnée, avec Sedum Rhodiola 1. (CC.) À l'endroit que nous avons remarqué la veille, et où le chemin, après une légère montée, redescend brusquement le long de la pente rocheuse plongeant rapidement dans le lac, et au-dessus de la petite barrière de bois, nous trou- vons, sur les rochers schisteux et humides dominant le chemin à droile, plu- sieurs espèces intéressantes; tout d’abord, le rare Saxifraga Cotyledon L., dont les grands thyrses pyramidaux, d’un blanc de neige, surgissant oblique- ment du rocher, attirent les regards de loin, et sont d’un grand elfel. Le mieux sera de le placer immédiatement dans le cartable, ou, à défaut, dans la boîte, en ayant soin de le préserver de tout contact salissant. Au même endroit, au bord du chemin, à droile, un très pelit espace maré- cageux, limité par les schistes, va nous procurer : Primula longifolia Al]. Juncus triglumis L. (RR.; en fleurs déjà fanées). — alpinus Vill. Myosotis alpestris Schl. Scirpus cæspitosus L. Paris. P. LE BRUN. (à suivre). 144 Noles spéciales et locales. 2 —————_—_—————" ——]——_—_——_—_——_—_—_————— "EE NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Aux Jeunes ! Indications pratiques pour le mois d’Août. (Voir années précédentes.) Alnus glutinosa. — Fausse chenille à 22 pattes, d’un vert clair, à dorsale ornée Betula alba. — Chenille très renflée antérieurement, relevée en bosse au 4° segment, Id. Id. Id. Ed: Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. de taches blanches transversalement séparées par des bandes d’un noir bleuâtre, à tête verdâtre et yeux noirs; sur feuilles. = Cimbex connata Schrk. (Hym.). verte, à large couverture dorsale brune lisérée de blanc encerclant le 8 segment, à pattes anales transformées en longue queue bifide et filets rétractiles; sur feuilles. = Dicranura erminea Esp. Chenille à 14 pattes, les anales transformées en queue à pointe mutique et immobile, brune à deux proéminences sur le 4 seg- ment; sur feuilles. = Drepana curvatula Bkh. Chenille de même forme générale, jaune, mouchetée de brun foncé sur les segments 2-4, à bande latérale brun rose remontant sur les 6° et 7° segments; sur feuilles. — Drepana harpagula Esp. (2° génération). Chenille de même forme, brunâtre, mouchetée de plus foncé sur les segments 2-4 et 12-13, à bande latérale rose ne remontant que jusqu’au 6° segment; sur feuilles = Drepana binaria Hufn. (2° génération). Arpenteuse verte, à dorsale vert foncé, à latérales jaune clair, à segment anal orné de deux pointes rouges, à tête cordiforme à lobes rouges; sur feuilles. = Zobophora carpinata Bkh. Arpenteuse vert jaunâtre, à dorsale plus foncée, à latérales jaunes, à segment anal orné de deux pointes jaunes, à tête cordiforme à lobes jaune soufre; sur feuilles. = Zobophora halterata Hufn. Arpenteuse verte, à dorsale blanchâtre, à latérales jaunes, à segment anal orné de deux pointes roses; sur feuilles. = ZLobophora sexa- lisata Kb. Arpenteuse allongée, verte, à verruqueux jaunâtres, à dorsale vert foncé, à latérales roses, à segment anal orné de deux saillies vertes à pointe rosée; sur feuilles. = ZLarentia truncata Hufn. (2° génération). Arpenteuse courte, noir brunâtre, à stigmatale brune; dans feuille pliée en deux et à bords rattachés par des fils de soie. = Larentia hastata L. Arpenteuse à 12 pattes, d’un roux grisâtre marbré de plus clair dorsalement, d’un roux bleuâtre ventralement, à frange de poils courts latéralement; sur feuilles. = Metrocampa honoraria Schiff. Arpenteuse d’un vert jaunâtre mouchetée de blanc, à stigmatale d’un vert clair bordé de foncé, les 3, 6, 9 et 13° tachés de roux ; sur feuilles. — ÆZunomos fuscantaria Hw. Arpenteuse d’ur brun clair marbrée de brun foncé, les 3, 6, 9 et 12° à forts verruqueux d’un brun rouge, surmontés d’un point jaune, à tête petite marquée de blanc; sur feuilles. = ÆZunomos erosa- ria Hb. Arpenteuse brune, à dorsale géminée plus foncée, à stigmatale jaune, quatre verruqueux jaunes sur 5-10, deux seulement sur le 12° segment, à tête brun rouge mouchetée de noir; sur feuilles. = Biston hirtaria O1. Arpenteuse d’un gris verdâtre, mouchetée de noir, les segments 4-7 et 11 à quatre verruqueux plus clairs, 8 et 12 à deux verruqueux, 9 à deux tubercules rouges, tête brune marbrée de jaune ; sur feuilles. = BPaston strataria Hfn. Arpenteuse vert foncé, à dorsale jaune lisérée de blanc et incisions jaunes, à tête vert jaunâtre; sur feuilles. = Boarmia punctu- p.98 Hb. ARC, 07 Noles spéciales et locales. 145 Betula alba.— Fausse chenille de 22 pattes d’un vert bleuâtre, à granulations blanches, à dorsale plus foncée et stries latérales jaunes, à tête jaune; sur feuilles. = C'imbex femorata L. (Hym.). Carex silvatica. — Chenille EE drique d’un vert pâle, à dorsale et subdorsales d’un blanc liséré de foncé, à stigmatale blanche, à tête brun pâle, rétractile. = Leucania L.-album L. (2° génération). Id: Chenille effilée à pattes abdominales absentes sur le 7° seg- ment, rudimentaires sur le 8, verte, à dorsale plus foncée, : à stigmatale jaune, à tête vert jaunâtre, — Ârastria uncula CL. Id. Chenille à 12 pattes atténuée antérieurement, verte, à dorsale foncée lisérée de blanc, à latérales jaunes, à tête verte. — Plusia festucæ L. Carlina vulgaris. — Puceron aptère brun métallique, à queue jaune et cornicules noirs; ailé d’un noir brillant sur le corselet, brun luisant dorsalement, vert foncé ventralement; sous le capitule. — Macrosiphum souchi L. Garpinus Betulus. — Chenïille velue, à poils brunâtres, en brosse dcrsalement, en longs pinceaux sur les El et 12° segments. = Jemas corylr L. Id. Chenille verte, à dorsale & lun brun rouge, à poils clairsemés et de diverses ete à 12° segment pyramidal, à tête brun foncé. = Acronicta strigosa F. Ed. Arpenteuse mince, allongée, d’un vert jaunâtre, à dorsale foncée et incisions Jaunes, à verruqueux jaunes, à 13° seg- gment orné de deux points rouges. = Larentia siterata Hfn. Id. Arpenteuse de même forme, d’un vert clair, à dorsale plus foncée, à latérales roses, à 13° sègment orné de deux saïllies vertes surmontées d’une pointe rose. = ZLaurentia trun- cata Huñfn. Carum Carvi. — Chenillette verte, à dorsale foncée, à verruqueux noirs, à tête jaune, à écusson orné de deux croissants vert foncé; dans toile sur feuille. = Depressaria ciliella Stt. Id. Chenillette d’un gris bleuâtre, à verruqueux noirs cerclés de blanc, à tête noire, à écusson noir fendu de plus clair longitu- dinalement et bordé de blanc antérieurement; dans les om- belles. = Depressaria nervosa Huïn. CGerastium arvense. — Chenille courte, d’un vert clair, à dorsale plus foncée, à stigmatale blanche bordée de plus foncé, à tête d’un vert clair; dans les capsules. = //eliaca tenebrata Se. Cerastium triviale, — Arpenteuse très allongée et atténuée antérieurement, d’un vert jaunâtre, à dorsale vert foncé, à stigmatale vert pâle; sur les capsules. = T'ephroclystia pygmaæata Hb. Cerasus avium. — Tordeuse d’un vert jaunâtre, à dorsale foncée et tête brun jaune; dans feuille roulée. = Acalla variegana Schiff. Id. Tordeuse vert pâle, à dorsale foncée, à tête noire et écusson taché de foncé; dans feuille roulée. = Acealla ferrugana Tr. Chærophyllum bulbosum. —— Chenille d’un vert jaunâtre, à dorsale et latérales plus foncées, à tête brune; roule les feuilles. = Depressaria zephyrella Hb. Gichorium Intybus. — Chenille allongée, dodue, d’un vert jaunâtre à mouchetures brunes, à stigmatale nettement jaune, à tête petite et d’un jaune lavé de vert; sur fleurs. — Mamestra serena K. Colutea arborescens. — Larvette dans mine très blanche de la feuille. = Agromyza variegata Meig. (Dipt.). Id. Puceron aptère vert, à cornicules longs et s’amincissant de la base à l’extrémité qui est brune, à queue en sabre; ailé vert à thorax brun rouge. = Macrosiphum ulmariæ Schrank. N. B. — Dans le dernier numéro, page 126, les chenilles de CArysophanus dorilis et de Lampides bœticus doivent être attribuées à Sarothamnus scoparius et non à Betula alba sur lequel on ne les rencontrera jamais ; elles sont particulières aux Papilionacées J..G. 116 Notes spéciales et locales. Quelques plantes intéressantes du Bois de Vincennes (Seine). — La plupart des flores parisiennes publiées entre 1860 et 1890 ont signalé, au Bois de Vincennes, bon nombre de plantes rares qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Les défrichements et les modifications incessants que l’on fait subir au Pois, ainsi que l’affluence des promeneurs, les jours de fête, ont surtout contribué à leur disparition. On chercherait donc vainement Aconitum nancllus L., Cnidium apioides Spreng, Doronicum plantagineum L., Leonurus marrubiustrum L., Stachys alpina L., ete., mentionnés par Bautier dans son Tableau analytique de la flore parisienne, ou par Camus dans le Guide pratique de botanique rurale. Quelques espèces citées par les précédents auteurs se rencontrent encore çà et là; nous indiquons ci-dessous d’une façon précise la station de celles que nous avons retrouvées, ainsi que de quelques-unes non encore signalées : Berteroa incana D. C. — Camp de Saint-Maur, près de la route de Vincennes à Joinville. Lepidium heterophyllum Benth. — Pelouses entre l’avenue de Fontenay et la route des Pelouses. Cucubalus baccifer Li. — Dans les taillis, entre la route de Vincennes à Nogent, la route des Dames et la route de Joinville; bords de la route de la Pompadour, près de la route de la Tourelle. Monotropa hypopitys L. — Sous les pins entre la route de la Belle Gabrielle et la route de la Ménagerie. Prunus Padus L. — Taïllis, entre le lac des Minimes, la route de Nogent et l’allée Verte; route du Bosquet Mortemart, près de la route de Joinville. Carum bulbocastanum Koch. — Taillis entre la pépinière de l’Est et la route de Joinville. s Peucedanum Chabraer Gaud. — Talus herbeux entre la redoute de la Faisanderie et la route de Joinville. Ægopodium podagraria L. — Taillis entre la route du Grand Maréchal, la route de la Porte Jaune, l’avenue de Fontenay et la route de Nogent; entre la route de la Cascade, l’avenue des Tilleuls et la route des Bosquets. Sambucus racemosa L. — Taillis entre la route de Joinville, la route de Beauté et l’avenue de la Belle Gabrielle. | Vinca major L. — Talus entre la route de la Cascade et le lac des Minimes. Menyanthes trifoliata L. — Lac des Minimes. Lamium hybridum Vill. — Entre l’avenue Marigny et le fort de Vincennes. Polygonum dumetcrum L. — Taïilis entre la route de Nogent, la route de Joinville et le lac des Minimes. Scilla bifolia L. — Taillis entre la route circulaire, la route de la Cascade et l’avenue des Tilleuls. Allium scorodoprasum L. — Entre la route de Joinville et la Redoute de la Faisanderie; entre le Polygone de l'artillerie et la route de la Tourelle. Galanthus nivalis L. — Entre la route circulaire, la route de la Cascade et l'école d'Agriculture coloniale. Narcissus pseudo-narcissus L. — Taillis entre la route circulaire, la route de la : Cascade et la route des Chênes. Ophrys apifera Huds. — Prairies entre la Redoute de la Faisanderie et la ligne du chemin de fer. Naias major AIl. — Très abondant dans le lac des Minimes. Naias minor AI. — Lac des Minimes. Carex Schreberi Schrarnk. — En bordure de la route de Nogent près de l’avenue de Fontenay. C'arex depauperata Good. — Taillis entre la route de Nogent, l’avenue de Fon- tenay, la route du Grand Maréchal et-la route de la Porte Jaune; entre l’avenue de la Belle Gabrielle et la route de la Ménagerie; entre la route de Joinville et la route des Dames, et çà et là. Ajoutons qu’on trouve encore au bord de la Marne et du canal de Saint-Maurice, entre le pont de Charenton et le canal de Saint-Maur : Lepidiwm latifolaum L., Allium scorodoprasum L., Petasites fragrans Presl., Cucubalus baccifer L., ete. Versailles. ORrx. Notes spéciales et locales. 147 Lichens intéressants des environs de Bourhonne-les-Bains. . Sticta pulmonacea Ach. — Vu plus de deux cents fois aux environs de Larivière, Fresnoy, Serqueux, etc., particulièrement dans les grands bois de l'Etat, sur chêne, hêtre, orme, frêne. Je l'ai trouvé plus de vingt fois fructifié en mai dernier, bien que ce soit un fait rare, dit-on. J’en possède plusieurs doubles à la disposition des abonnés de la feuille. . Sticta serobiculata D. C. — Est fort peu répandu dans la région; je ne l'ai trouvé qu'une dizaine de fois et encore les échantillons étaient-ils plutôt chétifs. Non signalé en Haute-Marne, je crois. . Alectoria jubata L. — Assez répandu dans nos grands bois, particulièrement sur les vieux chênes avoisinant les routes, les sommières, etc. J’en ai recueilli plus de vingt exemplaires sur un seul cimage. . Usnea barbata L. Var. florida L. Var. dasypoga Ach. La plus commune des deux variétés est la var. florida, couvrant parfois toutes we branches des vieux chênes et présentant une infinité de modifica- tions ; je n’ai trouvé la var. dasypoga qu’une trentaine de fois, mais en fort beaux échantillons. Nombreux doubles à échanger. Larivière (Haute-Marne). G. GARDET. Quelques Mousses intéressantes des environs de Bourbonne-les-Bains. . HYPNUM GIGANTEUM Schp. — Aigremont, 21 mai 1914. Marécage au sud du village. Forme à rameaux simples, par conséquent anormale, mais présentant tous les caractères du type. Quelques brins fructifiés. — Cité une fois et st. — T. KR. . HyPNUuM coRDIFOLIUM Hedw. — Larivière, 5 avril 1914. Marais du bois dit de l'Ayot, au bord de la route départementale; commençait à fructifier. « Malgré la présence d’oreillettes bien délimitées, c’est sûrement cette espèce, car j'ai pu observer très nettement la présence de fleurs O à proximité de fleurs Q, par conséquent, plante monoïque » (L. Hillier, #n latt., 20 mai 1914). — Cité deux fois et st. — KR. . HypNum ApuNcuM Hedw.; groupe pseudo-fiuitans Sanio, var. paternum Sanio — Aigremont, Bourbonne, Larivière, Serqueux. $e rencontre dans presque toutes les mares. À Bourbonne une forme grêle à la queue d’une mare boueuse — Stérile. Signalé une fois. . Hypnum aApuNcuM Hedw.; groupe {ypicuüm Renauld, forma falcata, Renauld. — Torcenay, avril 1914. Mare temporaire au bord de la route de Corgirnon ; touffes jaunâtres. — Stérile. — N . HypNum poLycarPuM Bland. = Hyp. aduncum Hedw.; groupe Æneifjer Schpr., var. polycarpum Bland. — Serqueux, 24 juin 1914. Mares à la Mairi ie, abon- damment fructifié dans une des plus petites mares. « C’est le type de l° adunc um pour Boulay, mais non pour Renauld » (L. Hillier, 2n latt., 4 juin). — . HyYPNUM EXANNULATUM Guemb. = Æyp. fluitans L.; groupe erannulatum né. var. pinnatum Boul. — Aïigremont, 21 mai 1914. Marécage au nord du bois des Barres (station à Sphagnum inundatum et Gravetii Warnst.— Stérile — N. . PLAGIOTHECIUM DENTICULATUM Br. eur., var. densum Schp., forma elliptica Meylan. — Aigremont, 24 mai 1914. Sur la terre argilo-siliceuse humide dans un ravin, — Stérile. — N. À CAMPTOTHECIUM NITENS (Schpr.) Br. eur. — Larivière, mai 1914. Pourtour marécageux d’une source minérale. — Stérile. Cité une fois. — R. . CLIMACIUM DENDROIDES W. et M. — Aigremont, mai 1914. Pré marécageux à la sortie nord du bois des Barres (station à Sphaignes). — Signalé deux fois seulement. — KR. Dr ontious revues et complétées par M. Louis Hillier, l’aimable et * savant bryologue dubisien à qui nous adressons nos remerciements sincères pour les gracieux conseils qu’il veut bien nous prodiguer. Larivière (Haute-Marne). G. GARDET. 148 Noles spéciales et locales. Un mollusque nouveau pour la faune argovienne. — En 1898, M. le D' J. HorEzr publiait, dans les « Mitteilungen der Aargauischen Naturf. Gesellschaft » (vol. 8, p. 38-57), un intéressant travail sur la faune malacologique du canton d’Argovie, fort complet autant par le nombre des espèces trouvées que par l’abondance des stations observées. Cependant, en visitant dernièrement l’ancien emplacement du camp romain de Vindonissa, près de Brugg, j'ai recueilli une espèce non signalée par M. Hofer, la Zimax (Simrothia) arhorum Bouche Cantraine, qu’il me semble utile de relever 1c1. Cette espèce est assez répandue sur tout le plateau suisse, mais elle n’est que peu mentionnée par les auteurs. Voici, puisque l’occasion m'est donnée, ici, la liste des autres espèces observées dans cette même station et que M. Hofer n’a pas toutes signalées aux environs mêmes de Brugg : 1. Limax mazximus L. 15. T'achea nemoralrs (L.). 2. Limax arborum B. C. 16. /Lelix pomatia L. et var. Palskyana 3. Agriolimax agrestis (L.). Haz. (typique). 4. Vitrina pellucida (Müll.). 17. Buliminus obscurus (Mäüll.). 5. Hyalina glabra (Studl.). 18. C'ochlicopa lubrica (Müll.). 6. Hyalina cellaria (Müll.). 19. Pupilla muscarum (L.). 7. Hyalina nitidula Drap. 20. Pupilla triplicata (Stud.). 8. Hyalina para (Ald.). 21. Vertigo antivertigo Drap. 9. Patula rotundata (Müll.). 22. Vertigo pygmaea Drap. 10. Z'ulota fruticum (Müll.). 23. Clausilhia parvula Stud. 11. Æelicodonta obvoluta (Müll.). 24. Clausilia dubia Drap. 12. Fruticicola sericea (Drap.). 25. Clausilia ventricosa Drap. 13. Fruticicola plebeia (Drap.). 26. S'uccinea oblonga Drap. 14. Fruticicola incarnata (Müll.). EN a a Neuchâtel. Jean PIAGET. Pate s 6 Le | Eve te nr 7 PA are BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Contribution à l'étude de la Faune des Microcavernes. — faune des terriers et des nids, par Louis Falcoz, docteur de l’Université de Lyon. Un vol. de 185 pages avec 38 figures dans le texte et une planche hors texte. — Lyon, A. Rey, éditeur, rue Gentil, 1914. Cet ouvrage est une mise au point par un observateur documenté et consciencieux d’une question encore très peu connue de la biologie des Insectes. L'auteur y met en relief toute une population d’Invertébrés, extrêmement intéressante au point de vue biologique, qu’il désigne sous le nom de Faune pholéophile et qui vit en commensale ou en parasite dans les terriers de Mammifères et les nids de certains Oiseaux. Après avoir analysé les conditions bionomiques d’existence présentées par ce milieu si spécial, M. Falcoz étudie successivement les faunes terricole et nidicole en fournissant d’intéressants renseignements sur les différents hôtes et leur de- meure, ainsi que sur les diverses méthodes de recherches qu’il à employées. donne ensuite une énumération très complète des espèces observées, signalant pour chacune la répartition géographique, les hôtes qu’elle fréquente et les prin- cipaux caractères morphologiques en insistant sur les caracteres d'adaptation. Les modifications constatées chez les pholéophiles sont : la dépigmentation, l’allon- gement et la gracilité des pattes postérieures et des antennes, la régression des ailes et des organes visuels; enfin, parfois aussi, l’atténuation de la périodicité dans les fonctions de reproduction. De semblables adaptations se remarquant aussi chez les formes cavernicoles, l’auteur signale les affinités systématiques et morpho- logiques qui unissent les faunes troglophile et pholéophile. En somme, cet ouvrage, résultat de laborieuses et intelligentes recherches, résume admirablement nos données actuelles sur la faune des terriers et des nids; il sera assurément un guide des plus utiles aux naturalistes dans ce nouveau domaine de recherches scientifiques. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS, Imp. Oberthür, Rennes—Paris (2491-14 {er Septembre au 1° Décembre 1914 — V° Série, 44° Année — N°5 525 à 528 LA FEUILLE DES JEUNES NATURALISTES AVIS À NOS LECTEURS Nous avons dû renoncer à faire paraître la ZÆeurlle des Jeunes Naturahstes depuis le 1% Août dernier, la plupart de nos Lecteurs et de nos Rédacteurs étant mobilisés. Nous ne pouvons songer encore à en reprendre la publication et, à notre grand regret, nous n’accepterons pas d'abonnements pour 1915, — mais nous tenons à réunir en un fascicule remplaçant les n* 525 à 528 (du 1°“ Septembre auti* Décembre 1914) les travaux en cours de publication au début de la guerre et les quelques notes que nous avions en portefeuille. Ce fascicule clôture l’année 1914 et comprend la Table des Matières. Nous envoyons un salut ému à nos amis, à nos chers colla- borateurs qui sont sur le front de bataille, aux familles de ceux que nous pleurons. Il nous est impossible de ne pas exprimer aujourd'hui le vœu que ceux qui se retrouveront après la guerre se groupent de nouveau, plus ardents que jamais, pour l'étude du sol et des productions naturelles de notre chère France. La Feuille des ÿeunes Naturahstes, à sa naissance en 1870, dût subir aussitôt les horreurs d'une guerre; notre Revue reprit, après quelques mois de suspension et malgré la mort de son fondateur, une nouvelle vitalité. Espérons que nous pourrons, dans des conditions très différentes d'alors, nous remettre à l’œuvre ! ADRIEN DOLLFUS. 150 Charles OBERTHUR. — Une Consullalion lépidoptérologique. UNE CONSULTATION LÉPIDOPTÉROLOGIQUE (Suite). J'avais entrepris dans la Feuille des Jeunes Naluralistes. avec l’aimable autorisation de M. Adrien Dollfus, une étude de revision des Lépidoptères de la Faune française. Mon but était de faire part aux Entomologistes de la somme de renseignements que j'avais pu recueillir au cours de ma carrière, et de les intéresser à rechercher la solution des questions restées liligieuses ou douteuses et qu'il me semblait important de signaler et d'essayer d'éclaircir, avec le concours de tous les amateurs de papillons. Je comptais continuer ce travail qui m'avait valu des communications très savantes et des relations très aimables. Mais la guerre est venue tout arrêter. En effet, dans une situation aussi angoissante que la nôtre, alors que chaque jour apporte de nouveaux deuils dans les amitiés, sinon même dans la famille, quand une partie du territoire français reste envahie et que la Belgique souffre les plus cruelles douleurs pour prix de sa lovauté, comment serait-il possible de conserver la sérénité de l'esprit qui est nécessaire aux spéculations scientifiques, si douces à envisager pourvu qu'on jouisse de la paix ! | Pour reprendre, s’il plaît à Dieu, le travail commencé, nous attendrons donc avec patience et résignation, mais aussi avec la plus ferme confiance, la fin du plus effroyable conflit qui ait jamais ensanglanté le monde. Dans le dernier numéro que la Feuille des Jeunes Naluralistes publie pour l’année 1914, je me bornerai d’une part à remercier les’ obligeants corres- pondants qui m'ont adressé des observations généralement très précieuses et, d'autre part, à appeler l'attention des Entomologistes sur certaines consla- tations récentes et dont il paraît nécessaire que leurs études tiennent compte dans l'avenir. C'est d’abord la biologie des Lycænidæ et la symbiose des fourmis et des chenilles de plusieurs Espèces. Nous ignorons encore une foule de faits qui doivent être extrêmement remarquables et que la sagacité de quelque nouveau J.-H. Fabre pourra sans doute découvrir et nous faire connaître. Déjà M. Harold Powell a recueilli, en Algérie, les observations les plus curieuses sur la vie commune des fourmis et des chenilles des Lycæna Bætica, lolas, Bellargus (Adonis). I a pu photographier deux fois la fourmi à cheval sur le dos de la chenille et semblant se délecter en sucant la sécrétion qu'émettent des tubes rétractiles dorsaux dont plusieurs chenilles se trouvent pourvues. Mais chez nous, en France, que sail-on des mœurs des chenilles des Lycæna Argiades (Tiresias, Esper ; Amyntlas, Hbn.) et Argus, Linné (nec Ægon) ? Je pense, sans avoir jamais pu en obtenir la preuve, que les chenilles _ Charles OBERTHUR. -—— Une Consullalion lépidoplérologique. 151 de Argiades et Argus vivent, au moins pendant l'hiver, dans les fourmilières où elles se trouvent au sec. Peut-être y sont-elles dans un état plus où mois léthargique ? Cependant il est vraisemblable que si les fourmis les gardent saines et sauves, c'est qu'elles en tirent parti. En Brelagne, les papillons des deux Espèces de Lycæna précitées se rencontrent dans les landes de bruyères au pied desquelles il y a de mulliples amas de petits tertres de lerre très fine et très sèche accumulés par les fourmis. Si j'avais ici la place pour m'étendre sur ce sujet extrêmement curieux, j'exposerais des particularités qui me semblent intéressantes et de nature à rendre très désirable la connaissance complète de la vérité. Il v à certainement vie commune ou symbiose entre plusieurs chenilles de Lycæna françaises et certaines fourmis. Nous n'avons cependant pas jusqu'ici obtenu la possession intégrale de la vérité. D'un autre côté, il y a beaucoup plus d'Espèces distinctes que nous ne le supposions autrefois. La découverte de Callophrys Avis par le DT. A Chapman le prouve bien, ainsi que la redécouverte, —— si l'on me permet de m'exprimer ainsi, — de la Lycæna Thersiles, Gantener et Boisduval, distincte d'Icarus (Aleris). Ne puis-je pas dire que j'ai moi-même passablement contribué à élargir assez notablement le catalogue des Hesperia où Syrichthus français et algé- riens, en établissant la réalité de l'existence de plusieurs Espèces insoup- connées jusqu à présent ? Les Syrichthus Armoricanus, Foulquieri, Bellieri, Rylfelensis en France, Numida. Mohammed en Algérie, constituent des unités spécifiques paraissant absolument distinctes. Chez la plupart de ces Syrich- thus, la comparaison anatomique des Genitalia a démontré péremptoirement le bien-fondé incontestable de leur valeur spécifique. Le D'Reverdin, lui aussi, n’a-t-1l pas distingué tout récemment de Bælicus, Rambur, le Carcharodus algérien qu'il a appelé Stauderi ? Les questions biologiques, la comparaison surtout de l'œuf et de la vie larvaire nécessitent des études qu'il y a lieu de poursuivre avec un soin méticuleux. Ceux qui viendront après nous et se livreront à ces travaux, y trouveront une mine de découvertes extrêmement intéressantes qui les récom- penseront amplement de leurs efforts. La méthode pour étudier à changé, parce que-le champ d'études s’est singulièrement agrandi et transformé. Nous autres, les anciens, nous sommes arrivés aux frontières de la terre promise ; nous en soupçonnons les beautés : mais aurons-nous le temps de pénétrer dans ces régions nouvelles dont présentement la guerre recule l'accès ? En tout cas, que les futurs pionniers de FEntomologie acceptent les meilleurs vœux que forme pour eux un vieux Lépidoptériste dont la course ici-bas sera bientôt finie et puissent nos successeurs réaliser tous les progrès que nous entrevoyons ! Rennes. Charles OBERTHÜR. 152 J. PIAGET. — Note sur les Mollusques des sommets jurassiens. NOTE SUR LES MOLLUSQUES DE LA FAUNE DES SOMMETS JURASSIENS (Fin). II. — Tête de Ran (1) : 1.400-1.495 mètres. . La partie explorée constitue la calotte du sommet, petit mamelon herbeux et garni de rocailles abondantes. Les mollusques suivants vivent sous les pierres, sur la terre ou parmi les quelques rares touffes végétales : se > 1. Limax maximus (C.) var. cinereoniger Wolff. — Assez rare. 2. Agriolimax agrestis (Müll.) — Espèce ubiquiste dérivant directement des faunes sous-jacentes, sans variétés spéciales à la montagne. Assez commune dans les hauteurs, elle alteint 2.100 mètres dans les Alpes et 1.600 mètres au Jura. 3. Vitrina elongata Drap. — Cette espèce à métropole centroalpine est très rare au Jura et y présente tout à l'ait un caractère relégué. De toute la chaîne elle n'est signalée, jusqu'à maintenant, que par le Frère OGÉRIEN au Jura français, dans les confins de Ia frontière vaudoise. Elle n'avait pas encore été trouvée au Jura suisse, si ce n’est à l’état PROS DE LOS NT fossile dans le quaternaire de Vallorbes (M. SCHARDT). | À Tête de Ran je l'ai recueillie près du sommet, entre 1.400 et | 1.420 mètres, sous de gros cailloux. Au Valais, elle est représentée | jusqu’à 2 200 mètres par une variété alpine spéciale, la var. FAnpeR Piag., inconnue au Jura. &. Vitrina diaphana Drap. -— Assez rare, vivant également sous les pierres. >. Vütrina pellucida (Müll.). — Le type est rare. Var. dubia Piag. — Assez fréquente dans les forêts du Jura el atteignant les hauteurs. Rare dans cette station. — Var. alpina Benz. — Cette forme à caractères très montagnards, qui est à peine indiquée dans la station précédente, se trouve PERTE SEnERe à Tête de Ran à l’état assez typique (depuis seulement 1.410-1.413 mètres). 6. Hyalina Helvetica Blum. — Bien typique et assez commune dans les rocailles. 7. Hyalina depressa Slerki. — Cette espèce à beaucoup d' ado avec la précédente. Comme elle, elle est essentiellement centro- “alpine, mais est mieux répartie dans tout le massif des Alpes, jusqu'en Autriche et même plus loin. Elle a aussi un fort caractère relégué au Jura, et ne vit plus que sur les hauteurs, naturellement sans variétés d'alli- tude. Cependant, elle ne paraît atteindre que 1.700 mètres dans les Alpes. 8. Crystallus diaphanus Stud. — Espèce également centro-alpine, mais ayant au Jura un caractère beaucoup moins relégué que les précé- dentes. Assez commune un peu dans toutes les régions, elle atteint 4.650 mètres au Jura et 2.400 mètres dans les Alpes. On n’en a pas signalé de variétés de montagne. É De. es DE OS Se = (1) Récoltes faites en avril 1914. J. PIAGET. — Note sur les Mollusques des sommels jurassiens. 153 12: 16. Fr: 18. 19: 22. 14. 20. Arion subjuscus Drap. — Assez commune sous les pierres. Arion horlensis Fér. — Espèce ubiquiste et très répandue dans toutes les zones, sans variations de montagne. Son maximum altitudinaire paraît être au Jura de 1.610 mètres et dans les Alpes de 2.200 mètres. Pyramidula rupestris Drap. — Abondante sur les rochers avec sa var. saxalilis HU. Patula rotundata Müll. — Espèce ubiquisie, mais ordinairement très localisée dans les zones inférieures, environ jusqu'à 1.300-1.400 mètres. C'est très exceptionnellement qu'elle s'élève au delà de cette limite et sans présenter de variété d'altitude. C’est ainsi que M. A. LEHMANN l'a trouvée jusqu’à 1.970 mètres. Au Valais, je ne l'ai vue qu’une fois à 1.800 mètres. Punctum pygmæum Drap. — Espèce ubiquiste et très répandue dans toutes les zones, sans offrir de variations môontagnardes. Elle atteint au Valais jusqu à 2.481 mètres. Frulicicola rufescens Penn., var. montana Slud. — Peu commune et vivant parmi les herbes. — Var. circinnala Stud. — En compagnie de la dernière variété el ne s’en distinguant du reste que par un détail de coloration. — Var. Godeli Piaget. — Très commune sur le sommet, sous les pierres et parmi les rocailles. Fruticicola sericea Drap. — Peu commune. Arianta arbustorum L., var. alpicola Charp. — Pas très commune, dans les herbes. | Tachea sylvatica Drap., var. montana Stud. — Dans le même cas. Tachea hortensis Müll. — Espèce assez répandue un peu partout, sans présenter de variété d'altitude et atteignant 1.680 mètres au Jura, 1.800 mètres dans les Alpes. Sa proche parente, par contre, la Tachea nermoralis dépasse très rarement 800-900 mètres, arrivant cependant à 1.100 mètres à Sainte-Croix (Jura Vaudois) et à 1.200 mètres sur Loèche (Valais). Helix pomatia KL. — Extrêèmement commune dans toutes les zones el paraît augmenter de taille avec l'altitude. Atteint 1.700 mètres au Jura et 1.800 dans les Alpes. Xerophila ericetorum Müll. — Mollusque originaire de la sous-région atlantique de la zone circaméditerranéenne. Il n'offre pas de. variétés d'altitude, mais ne monte guère que jusqu'à 1.700 mètres (Alpes). C'est du reste assez exceptionnellement qu ‘on le trouve au-dessus de 1.300-1.400 mètres. Xerophila candidula Stud. — Espèce méridionale très rare au-dessus de 1.200-1.400 mètres. Atteint, cependant, 1.600 mètres dans certaines stations chaudes du Valais et 1.611 mètres au Chasseron (Jura Vaudois). Buliminus montanus Drap. — Espèce centro-alpine assez commune dans les zones dépassant 600-800 mètres et atteignant 1.700 mètres au Jura et 2.600 mètres dans les Alpes. Comme la grande majorité des mollusques à métropole alpine, le Buliminus montanus n'a pas de variété d'altitude. 154 23. 24. 26. dif. 28. JL. 30. 31. 32. 33. 34. J. PIAGET. — Note sur les Mollusques des sommets jurassiens. Buliminus obscurus Müll. — Forme ubiquiste et fort commune dans toutes les zones, sans mutation de montagne, arrivant à 1.650 mètres au Jura et 1.900 mètres au Valais. Cochlicopa lubrica Müll., var lubricella Htm. — Espèce ubiquiste, commune partout et atteignant 1.700 mètres dans notre chaîne et 2.481 mètres au Valais. La forme des sommets est ordinairement la petite variété découverte par HARTMANN, mais elle n’est pas spéciale aux montagnes, Car elle vit dans tous les endroits pauvres et maigres. Peu après le retrait des glaces, c'était même la seule forme repré- sentée en Suisse, à l'exclusion du type lubrica. Pupa secale Drap., var. minor Kregl. — Assez commune sous les pierres. Pupa avenacea Brug., var. hordeum Stud. — L'espèce est ubiquiste, commune partout et arrivant au Jura jusqu'à 1.500 mètres, dans les Alpes jusqu à 1.900 mètres. La variété alpestre, du reste vivant en compagnie du type, est la petite forme hordeum, courte et à seulement deux plis palataux. Orcula dolium Drap. — Sous les pierres, peu commune. Pupilla alpicola Charp. — De même que la Vitrina elongata, c'est la première fois que cette espèce est trouvée au canton de Neuchâtel. La seule localité jurassienne connue était la Dôle à 1.650-1.680 mètres. Cette espèce, assez bien caractérisée par son ouverture, sa denture, son péristeme et sa spire, est foncièrement alpestre et vit au Valais entre 2.000 et 2.375 mètres (avec la var. saxetana Piaget). Dans les Alpes de la Suisse allemande, M. DE MONTEROSATO m'a dit l'avoir trouvée déjà à 1.059 mètres, mais ce fait est {très exceptionnel. Pupilla triplicata Stud. — Sous les cailloux, comme l'espèce précédente, mais: très rare. . Vertigo alpestris Ald. — Cette espèce arcto-alpine se trouve assez fréquemment dans les rocailles du sommet. Clausilia laminata Mig. -— Espèce ubiquiste très commune partout, atteignant 1.610 mètres au Jura et 1.850 mètres dans les Alpes. Pas de variété d'altitude. Clausilia dubia Drap. — Cette espèce est représentée à l’état typique à Tête de Ran. Elle atteint, en effel, 2.000 mètres environ dans les Alpes, mais au delà on ne trouve plus que la var. alpestris Gless (Dent de Nendaz, 2.467 mètres, etc.), inconnue au Jura. Clausilia cruciata Stud., var. alpestris Stoll. — Espèce centro-aipine à caractère queique peu relégué, atteignant 1.600 mètres dans les Alpes. Sa variété alpestre est la petite forme considérée par quelques auteurs comme le type de lespèce. Clausilia parvula Stud. — Espèce à métropole centro-alpine, mais très commune dans toutes les zones, arrivant à 1.650 mètres dans notre chaîne ef! à 2.050 mètres dans les Alpes, sans variété d'altitude. Clausilia plicatula Drap. -— Espèce ubiquisie, commune partout el atteignant 1.600 mètres au Jura, 2.000 mètres dans les Alpes. On a cru reconnaitre que dans certaines stalions elle augmente de taille avec l’allitude. _ J. PrAGET. — Nole sur les Mollusques des sommets jurassiens. 155 III. — Chasseral (1) : 1.550-1.610 mètres. Les espèces suivantes ont été recueillies dans la partie supérieure du Chasseral (Jura bernois, près de la frontière neuchâtleloise), parmi les rocailles, crêtes rocheuses, herbes, etc. Lors de la récolte, il y avait encore une couche de neige d'environ un mètre qui recouvrait le sol, sauf dans les rares endroits explorés. Par places, comme au pied des rochers, la croûle neigeuse atteignait deux ou même trois mètres. 1. Agriolimax agreslis Müll. — Assez commune sous les pierres. 2. Vitrina diaphana Drap. — Dans les rocailles, de même que la suivante. 3. Vitrina pellucida Müll. avec var. dubia Piaget et sprela Fagot. &. Hyalina nitens Mich., var subnilens Brgt. et detrila Dum. et Mort. — Peu communes. 9. Hyalina radiatula Ald., var. Pelronella Charp. —— Espèce ubiquiste et commune partout jusqu'à 2.000 mètres dans les Alpes. Sa variété d'altitude est la petite forme peu striée et de couleur verdâtre, découverte par J. DE CHARPENTIER. 6. Euconulus fulvus Müll. — Commune sous les pierres. 1. Arion subfuscus Drap. — Assez abondant. 8. Arion hortensis Fér. — Peu commun. 9. Punctum pygmæum Drap. — Pas rare sous les pierres. 10. Pyramidula rupestris Drap. — Commune, ainsi sa var. saralilis. 11. Fruticicola sericea Drap. — Pas rare dans les herbes. 12. Frulticicola rufescens Penn., var montana Stud. et var. Godeli Piag. — Pas communes. 13. Frulicicola vilosa Drap. et var. depilata Charp. — Espèce centro- alpine, commune jusqu’à 1.600 mètres au Jura et 2.000 mètres dans les Alpes, sans variétés de montagne, sauf une forme déprimée et pâle signalée dans le Jura vaudois. 14. Arianta arbustorum L., var. alpicola (Charp.) et 15. Tachea syloatica Drap., var. montana Stud. — Communes. 16. Helix pomatia L. — Assez rare. 17. Xerophila ericelorum Müll. — Pas rare dans les herbes. 18. Buliminus obscurus Müll. — Peu commun. 19. Cochlicopa lubrica Müll., var. lubricella Hfm. — Assez fréquente dans les rocailles. 20. Pupa secale Drap., var. minor Kregl. — Commune sous les pierres. 21. Orcula dolium Drap. et 22. Pupilla triplicala Stud. — Assez rares, vivant sous les pierres de quelques rocailles. 23. Clausilia laminala Mig. —. Rare. 24. Clausilia dubia Drap. — Assez rare, de même que 25 Clausilia parvula Stud. 26. Pomalias seplemspirale Raz. — Peu fréquent et ordinairement très pâle. *X * Ces trois stations sont donc peuplées, en tout, de 39 espèces et sont une bonne illustration des quelques remarques que nous avons failes en com- mençant. Mais il serait hasardeux de bâtir, sur ces quelques faits, des statistiques relatives au mode de variation montagnarde, à l'origine faunis- tique de la région des sommets, etc. Aussi j'espère compléter plus tard ces notes par des excursions sur d'autres montagnes jurassiennes, somme toute assez peu connues sous le rapport des mollusques. Neuchâtel (Suisse). Jean PIAGET. (1) Récoltes faites en avril 1914. XX 196 O. PARENT. — Remarques sur quelques espèces de Dolichopus. a —@—_——_—— REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DE DOLICHOPUS Et Description d’une nouvelle espèce de MEDETERUS ( Diptères) Dolichopus plumipes Scop. Tous les auteurs s'accordent à dire que le 3° article des antennes est en partie jaune chez cette espèce. Or, j'ai pu observer dans la collection de M. Hesse, de Grenoble, nombre de D. plumipes capturés dans le Dauphiné (Alpe Venox, La Morte, La Bérarde, Luitel) et les Basses-Alpes (Larche) qui ont le 3° article antennaire entièrement et intensivement noir. | | Chose singulière, chez ces exemplaires à tendance mélanoïde, la strie brune qui sillonne la face dorsale des tibias moyens d’une façon si caractéristique est beaucoup moins accusée que chez les individus à 3° article en partie jaune. Parfois même elle devient imperceptible : on la suppose plus qu’on ne l'ob- serve. [ y a là un balancement de coloration plutôt surprenant. Les femelles, elles aussi, ont le 3° article antennaire entièrement noir. Le P. Strobl (Die Dipteren von Steiermark, P. I, p. 133) signale, sans être toute- fois aussi absolu, la même variante dans la coloration chez des femelles capturées en Styrie : « das dritte Fühlerglied © oft fast ganz schwarz ». Je n'ai jamais observé cette variété dans le nord de la France : elle doit ètre propre aux régions montagneuses. Pour la détermination des mâles, le fait a peu d'importance, les caractères plastiques qui les distinguent ne laissant place à aucun doute. Mais quand il s’agit des femelles, la coloration exclusivement noire du 3° article antennaire peut conduire à de graves erreurs si l’on suit aveuglé- ment la clé donnée par les auleurs pour la détermination des femelles (Kowarz, Wien. Ent. Zeit., 1884; — Verrall, Ent. Monthly Mag., 1904, p. 19,6; — Lundbeck, Dipilera Danica, P. IV, Dolichopodidæ, p. 68). En l’absence de caractères plastiques séparant les femelles, ces auteurs, en effet, sont forcés, pour un bon nombre d'espèces, de se rabattre sur des différences de coloration dont les fluctuations laissent prise à l'incertitude. C’est ainsi, en particulier, qu'ils supposent à D. plumipes le 3° article des antennes en partie jaune et basent sur ce caractère sa distinction d'avec d'autres espèces telles que D. simplex. Dès lors, si l’on suit la clé de Lund- beck, par exemple, les femelles de D. plumipes à 3° article antennaire entiè- rement noir prendront le nom erroné de D. simplex. À côté de ces femelles à 3° article entièrement noir, mais avec les deux pre- miers articles entièrement jaunes, j'ai compté huit autres femelles qui, outre le 3° article entièrement noir, ont les deux premiers articles noirs au bord supérieur (Strobl, loc. cit., fait la même observation). Dès lors, la difficulté de déterminer de telles femelles isolées se multiplie, et l'on s’égare dès la bifurcation précédente. Ceci montre la difficulté de déterminer sûrement une femelle isolée quand elle n’est séparée de ses voisines que par des différences de coloration, et les chances d'erreur que lon court quand on suit aveuglément et mécaniquement les clés fournies par les auteurs. L'effort tenté par eux est assurément très louable et mérite notre gratitude: il faut pourtant utiliser avec prudence el circonspection le résultat de leurs travaux. Dolichopus Wahlbergi Zeit. Le mâle de cette espèce est nettement caractérisé et l’on ne comprend guère que Schiner ait pu en faire le synonyme de D. plumipes Scop. La femelle présente une particularité qui semble avoir échappé à Lundbeck. Elle a l’épistome densément duveté et la face proprement dite présente sou- vent une pilosité clairsemée, mais bien nette. L'auteur cité n'en fait pas mention dans sa description, et, faute d’avoir observé ce caractère, il établit sa clé des femelles de telle sorte que le débutant non averti bifurquerait vers le groupe nubilus — latelimbatus -— excisus, etc. On évitera celte erreur en remarquant que ce groupe à face velue a en même temps les antennes entièrement noires ou équivalemment, tandis que D. Wahlbergi les a presque entièrement jaunes. Medelerus excisus Q nov. spec. M. petrophilo Kow et M. dendrcbæno Kow valde affinis, sed pedibus robus- lioribus et margine alari posteriori, adversus apicem nervi quinti longitudi- nalis, incisuratà, plane distinctus. Front entièrement mat, rouille cuivreux. Face vert métallique sur le disque, givrée de rouille en haut et en bas. Epistome entièrement d’un bleu d'acier brillant. Trompe noire très grosse, mais rapidement atténuée conique. An- tennes noires. Cils postoculaires inférieurs blanchâtres. Thorax terne, densément givré de gris blanchâtre avec trois stries longi- tudinales rouille cuivreux, l’une médiane, étroite, entre les deux séries de soies acrosticales qui sont courtes et indistinctes ; les deux latérales plus larges flanquant à l'extérieur les deux séries de soies dorso-centrales. Flancs brun rouille. Une herse de quatre soies prothoraciques, robustes, pâles, l'inférieure plus longue. Ecusson terne, givré de blanc grisâtre. Quaire chètes, les externes plus courts. Abdomen métallique, terne, à tons cuivreux. Pattes (manquent tous les tarses à part le protarse antérieur et le protarse postérieur) robustes; entièrement d'un noir profond à part les genoux étroi- tement jaunes. Hanches et fémurs givrés, à reflets bronzés au moins à la face dorsale. Tibias moyens munis à leur tiers basilaire d’un chète antéro- dorsal et d’un chète postéro-dorsal. Ailes hyalines à teinte jaunâtre. Nervures brunes, jaunes à la base. Troi- sième nervure longitudinale à son extrémité légèrement arquée vers la deuxième. Cinquième section costale deux fois et demie plus courte que la quatrième et égale à la dernière section de la cinquième nervure longitudinale. Troisième et quatrième longitudinales peu convergentes dans leur ensemble. Quatrième presque droite dans son ensemble, droite dans chacune de ses deux sections. Mesurée à partir de la callosité basilaire de la troisième longi- tudinale, la première section est sensiblement égale à la deuxième: elle est nettement plus longue si on la mesure à partir de son extrême base. Transverse postérieure droite, deux fois plus longue que la dernière section de la cinquième. Normale à la première section de la cinquième, elle forme avec la quatrième un angle interne légèrement aigu. — Bord postérieur de l'aile presque droit dans sa moitié apicale, légèrement, mais netlement échancré en face de l’extrémilé de la cinquième longitudinale, puis devenant fortement arqué convexe dans sa moilié basilaire, ce qui mel encore mieur en édidence l'échancrure médiane. Lobe alaire bien développé. Ca 158 O. PARENT. — Remarques sur quelques espèces de Dolichopus. ——— "+ — SR ee EE Balanciers jaunes. Cuillerons jaunes à cils pâles. Longueur du corps & mm. Longueur de l'aile : 3 mm. Une seule femelle privée de ses iarses, capturée à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), par M. Surcouf, le 15. VIII. 1942. L'incision alaire qui ne peut manquer d'être aussi et probablement plus accusée chez le mâle, distingue W. excisus des autres espèces paléarctiques, à ma connaissance, el en particulier des deux espèces affines : M. dendro- bœnus Kow et M. pelrophilus Kow. Ces deux espèces ont d'ailleurs les pattes plus grêles, la transverse posté- rieure guère plus longue que la dernière section de la cinquième {double chez excisus), la cellule discoïdale à angle supérieur droit (aigu chez ercisus) et angle inférieur aigu (droit chez excisus). De plus, M. petrophilus se distingue encore d'excisus par la longueur relative des deux sections de la quatrième longitudinale, la première section chez petrophilus étant évidemment plus longue que la deuxième, même comptée à partir de la callosité basilaire de la troisième longitudinale. Arras: O. PARENT. CONTRIBUTIONS À LA FLORE BRYOLOGIQUE DE L'OBERLAND BERNOIS Si les montagnes en général, et celles de la Suisse en particulier, offrent au botaniste phanérogamiste d’amples récoltes, le bryologue est également à même d'enrichir son herbier d'espèces intéressantes qu'on ne rencontre qu'à ces altitudes. Un séjour de quelques semaines, en août dernier, à Wengen et à Mürren, stations climatériques aujourd'hui irès fréquentées de l'Oberland Bernois, m'a permis de relever la liste des Muscinées que j y ai observées. J'ai pensé, en signalant le résullat de mes recherches, rendre service aux botanistes qui pourraient excursionner de ce côté, et fournir peut-être aussi quelques ren- seignements uliles pour la dispersion des espèces. Wengen (1.277 m. alt.) el Mürren (1.636 m. alt.), situés tous les deux sur le plateau dans lequel est profondément entaillée la vallée de Lauterbrunnen, sont bâtis sur les couches jurassiques, de structure calcaire, qui forment les falaises de la vallée. À Wengen, c'est le Jurassique moyen (Dogger supérieur). À Mürren, c’est un horizon plus élevé qui atteint le Jurassique supérieur. Les espèces que l’on rencontrera sur les couches en place soni par consé- quent calcicoles. ; Mais, comme tous les plateaux alpins dominés par des pentes abruptes, les régions de Wengen et de Mürren montrent çà et là des dépôts détriliques pro- venant de ces pentes. À Mürren surtout, on rencontre des blocs de grès plus ou moins siliceux, des blocs de gneiss descendant de la vallée en amont de Grimmelwald. On ne sera donc pas surpris de récolter, sur ces roches non en place, des espèces silicicoles. Avant d'entreprendre leur énumération, je tiens à remercier ici, et bien sincèrement, l'éminent géologue M. Zürcher, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, d'avoir mis si aimablement sa science à ma disposition, el M. L. Corbière, le distingué bryologue de Cherbourg, qui a consenti, avec une rare complaisance, à examiner mes récolles. + © N — 19% 16. 14: 18. 19: . Var. sirumijerum (M. et N.) Br. Eur.: fruc. — A. C. E. COTTEREAU. — Flore bryologique de l'Oberland Bernois. 159 SPHAGNA . Sphagnum cymbijolium (Ehr.) Warnst. . Sphagnum subsecundum (Nees.) Limpr. . Sphagnum rubellum Wils. [S. tenellum Schp.]. Sphagnum medium Limpr., var. purpurascens (Russ.) Warnsi. Wengen, dans une sorte de cuvette marécageuse en montant au Leithorn (1.450 m. alt.). . Sphagnum Girgensohniü Russ. . Sphagnum aculijolium (Ehr.) Russ. et Warnst. Mürren, dans la partie tourbeuse et voisine de Primesegg (1.800 m. alt.). MUSCI . Dicranoweisia crispula (Hedw.) Lindb.; fruc. — Assez commune. Mürren, chemin du Blümenthal, sous les pins (1.750 m. alt.). Var. atrala Br. Eur.; fruc. — À. Rare. Mürren, près du Schilthorn, au bord des neiges (2.500 m. alt.). . Oncophorus polycarpus Brid. ;Cynodontium polycarpum Schp.;; fruc. C. Mürren, rochers siliceux et humides près du village (1.650 m.). e Wengen, bord du chemin d’Alpenfluhe (1.300 m. alt.). . Oncophorus gracilescens Lindb. [Cynodontium gracilescens Schp.]; _fruc. — A. R. Mürren, rochers humides et ombragés à l'Est du village (1.700 m. all.). . Dicranum scoparium /L.\ Hedw.; fruc. — C. Wengen, sous les pins, près du village. . Dicranontium longirostre Stark.; stér. — À. R. Mürren, rochers humides, sentier de Premisegg (1.750 m. all.). . Ceralodon purpureus (L.) Brid.; fruc. — CC. Wengen, bords du chemin d’Alpeniluhe et autour du village Re TOR Mürren, chemin de Blümenthal (1.700 m. alt.). Distichium capillaceum (SW.) Br. Eur.; fruc. — C. Wengen, sentier descendant à Laüterbrünnen (1.270 m. all). Mürren, près de l'Allmendhubel (1.700 m. all.). Didymodon rubellus Br. Eur.; fruc. — CC. Wengen, bords des sentiers, sur les talus des chemins. Mürren, sentier conduisant à l'Allmendhubel (1.700 m. alt.). Didymodon rigidulus Hedw. {frichostomüum rigidulumn SW., var. densum Br. Eur.); fruc. — A. R. Wengen, chemin de Wengernalp, bord du chemin d’Alpenfluhe. Mürren, sur le sentier qui conduit à l’Allmendhubel (1.700 m. all.). Desmalodon lalifolius (Hedw.) Br. Eur.; fruc. R. (Le tvpe est une petite forme, à la Petite Scheidecg, près la gare, au bord des neiges (2.165 m. all.). Tortula ruralis (L.) Ehr.; fruc. — C. Wengen, sur les rochers autour du village et chemin de Wengernalp. Mürren, sur les rochers découverts. nn £ PLUS ("Pa PS Tr ' nu’! . ! FT Le 160 E. COTTEREAU. — Flore bryologique de l'Oberland Bernois. 20. Tortula muralis (L.) Hedw.: fruc. — A. R. — Var. incana Br. Eur. | Mürren, sur des pierres devant l'hôtel des Alpes (1.650 m. alt.) 21. Tortula tortuosa (L.) Limpr.; fruc. — C. Wengen, rochers ombragés près du Palace-Hôtel. 22. Tortula subulata (L.) Brid. Var. integrioheBoulx lue. AC: Wengen, bord du chemin de Wengernalp (1.300 m. alt). 23. Tortula subulala (L.) Brid. — Var. denticulata Boul.: fruc. — A. C. Mürren, près du village sur le bord du sentier qui monte à l’'Allmendhubel (1.650 m. alt.). 24. Tortula norvegica {Web.) Wahl. [Barbula aciphylla Br. Eur.]; fruc. — RE La Petite-Scheideeg, talus près de la gare du funiculaire, sous la neige (2.165 m. alt.). 25. Grimmia apocarpa (L.) Hedw.; fruc. — C. Wengen, sur des pierres dans le village. _26. Var. gracülis (Nees. et H.) Boulay; fruc. — C. Wengen, près de l'hôtel des Alpes, sur des blocs de rochers (1 200"m.valt 27. Grimmia commutala Hübn.; stér. — A. R.. Wengen, sur des roches siliceuses au Nord du village (1.300 m. alt.). 28. Rhacomitrium canescens Brid.; stér. — C. Wengen, sur des rochers près du sentier qui conduit au Leithorn - (11360 im: alt3: 29. Var. ericoïides Web.: siér. — À. R. | Mürren, sur des rochers près d'un torrent, en montant vers l’Allmendhubel (1.700 m. alt.). 30. Hedwigia albicans Lindb.; stér. — C. Wengen, sur des blocs de rochers, sur le chemin d’Alpenfluhe (S901me et) | 31. Encalypla rhabdocarpa Schw.; fruc. — À. KR. Mürren, sur la lerre au bord du sentier d'Allmendhubel (1.700 m. alt.). 32. Encalypla ciliata (Hedw.) Hôffm.; fruc. — A. C. Wengen, talus au bord du chemin qui monte à Wengernalp (1.350 m. alt.). 33. Funaria hygrometrica Hedw.; fruc. —- C. Wengen, sur le mur du pont sur lequel passe le funiculaire près de la gare. 34. Webera cruda Schpr.; fruc. — A. C. Mürren, à terre en montant à l'Allmendhubel (1.700 m. alt). 35. Webera commulala Schpr. [Pohlia commutata Lindb.|; stér. — [Petite forme]. RR. La Petite-Scheeideeg (2.165 m. alt.), au bord des neiges. 36. Webera Ludwigi Schpr. {Pohlia Ludwigü (Spring) Lindb.}; stér. — RR. Mürren, sur le sentier qui monte au Schilthorn, au bord des neiges (2.900"m: alt.): 37. Webera elongala Schpr. [Pohlia elongala Hedw.}; fruc, — A. PR. Wengen, talus d'un pelit sentier près du torrent du Staüback-Bänkli (1.290 m. alt.). E. COTTEREAU. — Flore bryologique de l'Oberland Bernoïis. 161 38. Webera nulans Hedw. [Pohlia nutans Lindb.); fruc. — A. R. Wengen, dans une sorte de cuvette tourbeuse, au Leithorn (1.450 m. alt.). 39. Bryum cæspiticium L.; fruc. [Forme minime]. — À. C. Wengen, bord du chemin qui monte vers Alpenfluhe (1.350 m. alt.). Mürren, au bord de la route qui suit le chemin de fer électrique (L. 680 m. all. k La Scheideeg, près de la gare {2.165 m. alt.). 40 . Bryum capillare L.; fruc. — C. Wengen, chemin de Wengernalp, au pied des pins, et au bord des chemins près du village. &1. Bryum argenteum L.; stér. — C. Wengen, sur la terre, dans le village çà et là, surtout près de la gare. 42. Bryum Mildeanum Jur.; stér. — RK. Mürren, talus du sentier qui monte vers l’Allmendhubel (1.750 m. alt.). 43. Bryum pallescens Schleich.; fruc. — A. R. Mürren, rochers ombragés près d’un torrent, en allant vers Pre- misegg (1.700 m. alt.). Wengen, route de Wengernalp, sur le bord d’un petit sentier qui descend au Staüback-Bänkli (1.280 m. alt.). 44. Bryum pallescens Schleich. 45. Petite forme de la var. golygamum Corbitre; fruc. — À. R. Wengen, près du Staüback-Bänkli. Bryum Schleicheri Schpr. Syn. ed. 2; fruc. — A. R. [Bryum turbinatum Schw., var. B. prælongum Br. Eur.|. Mürren, sur le sentier qui monte au Schilthorn (2.000 im. alt.). La Petite-Scheideeg, à terre, au bord des neiges (2.165 m. alt.). — ©. MR aan Svw.: Set. ©. — À. R. Mürren, au bord du sentier qui monte au Schilihorn 12.500 m. alt.). . Mnium affine Schw.; stér. — À. C. Wengen, chemin de Wengernalp, sous les pins (14.290 m. alt.). . Mnium undulalum Hedw.; stér. — C. Wengen, à l’ouest et près du village, sous les pins. . Mnium cuspidalum Hedw.; fruc. — A. R. Wengen, au bord du chemin qui descend à Lauterbrünnen (1.277 m. alt.). . Mnium rostralum Schw.; fruc. — A. R. Wengen, sous les pins, près du Staüback-Bänkli. . Mnium spinosum (Voit.) Schw.; fruc. — R. Wengen, à l'Ouest et près du village, sous les pins. 2. Mnium stellare Hedw.; stér. — A. R. Wengen, parmi les mousses, près du Staüback-Bänkl. Aulacomnium palustre (L.) Schw.; stér. — A. C. Wengen, parmi les Sphaignes dans une sorte de cuvette tourbeuse près du Leithorn (1.450 m. alt.). . Meesa trichoides Spruce. — Var. alpina Br. Eur.; fruc. A. R, Wengen, bord d'un petit sentier au-dessus et près du Staüback- Bänkli. >. Bartramia Æderi Schw.; fruc. — A. C. Mürren, rochers humides et calcaires, au bord d'un torrent à l'Ouest et près du village (1.700 m. alt.). 162 E. COTTEREAU. — Flore bryologique de l'Oberland Bernois. É 96. Bartramia halleriana Hedw.; fruc. — A. C. Mürren, rochers ombragés du Blümenthal (1.700 m. alt.). Wengen, sous les pins, à l'Est et près du village. D1. Philonolis jontana (L.) Hedw.; stér. — A. C. Wengen, bords des sources que l’on rencontre sur le sentier qui monte vers Alpenfluhe (1.300 m. alt.). 8. Philonotis calcarea Schpr.; stér. — A. C. Wengen, pres d’Alpenfluhe. Mürren, près d’une source, au bord du chemin, devant l'hôtel des Alpes (1.636 m. alt.). | 99. Tetraphis pellucida Hedw.; fruc. — A. R. Wengen, sur les talus au bord du chemin de Wengernalp, près du Staüback-Bänkh. 60. Atrichum undulalum Pal. Beauv.: fruc. — C. Wengen, sous les pins, à l'Est du village, près de l'Hôtel-Palace. 61. Pogonatum urnigerum Pal. Beauv.; fruc. — C. Mürren, au-dessus du village vers l’Allmendhubel (1.700 m. alt.). 62. Pogonatum alpinum Roœbhl.; fruc. — A. C. Mürren, dans la partie herbeuse et fraîche de l'Allmendhubel, sous les aulnes (1.750 m. alt.). 63. Polytrichum formosum Hedw.; fruc. — C. Wengen, vers Alpenfluhe (1.450 m. alt.). 64. Neckera crispa (L.) Hedw.; stér. Wengen, chemin de Wengernalp, près du Staüback-Bänkli, sous les pins, où cette espèce abonde. 65. Anttrichia curlipendula (Hedw.) Brid.; stér. — A. C. Wengen, près du Staüback-Bänkli, avec l'espèce précédente. 66. Myurella julacea Br. Eur.; slér. — R. Mürren, à l'Ouest du village, sous les pins; mélangé au Bryum pal- lescens Schl. 67. Anomodon allenualus (Hartm.) Br. Eur.; stér. — KR. Wengen, chemin de Wengernalp, sur des racines, près du torrent du Staüback-Bänkh. 68. Pseudoleskea alrovirens (Dicks.) Br. Eur.; siér. — R. Mürren, au bord du sentier qui monte au Schilthorn (2.600 m. alt.). 69. Pseudoleskea calenulata Br. Eur.; stér. — KR. Wengen, au Nord du village. sous les pins (1.300 m. alk.). 70. Thuidium abielinum (L.) Br. Eur.; stér. — A. C. Wengen, dans les parties sèches et caillouteuses au Nord du village (1,300 malt 71. Isolhecium myurum Brid.; fruc. — A. C. — Var. robustum Br. Eur. Wengen, près du torrent du Staüback-Bänkl. 72. Orthothecium rufescens Br. Eur.; stér. — KR. Mürren, sur le sentier qui conduit au Premisegg (1.700 m. alt.). 13. Brachythectum reflexum (Siark.); fruc. — À. R. Mürrep, à l'Ouest et près du village, sous les pins (1.650 m. all.). 74. Brachylhecium salebrosum (Hôffm.) Br. Eur.; stér. — À. C. Wengen, au Leithorn (1.490 m. alt.) 75. Brachylhecium velulinum (L.) Br. Eur.; fruc. — CG. Wengen, au pied des pins, à l'Ouest du village. sénat 83. 84. 85. 86. 87. 58. 89. 90. œL: 92. 93. 94. E. COTTEREAU. — Flore bryologique de t'Oberland Bernois. 16: . Eurynchium striatum (Schreb.) Br. Eur.; fruc. — CC. Wengen, près du Staüback-Bänkli et un peu partout dans les endroits ombragés. Plagiothecium denticulatum (L.) Br. Eur.; frue. — A. C. Mürren, sous les pins, à l'Ouest et près du village. . Var. A. majus Boul.; fruc. — A. R. Wengen, près du torrent du Staüback-Bänkl (1.290 m. all.). Var. B. densum Boul.; fruc. — A. C. Wengen, chemin de Wengernalp, sur les talus ombragés. . Amblystegium serpens (L.) Br. Eur.; fruc. — C. Wengen, sous les pins, un peu partout. Var. tenue Schp.; fruc. — A. C. Wengen, chemin de Wengernalp, au pied des pins. . Amblystegium riparium (L.) Br. Eur.; stér. — C. —— Var. longifolium Schp. Mürren, dans une sorte de cuvette marécageuse vers l’Allmendhubel (1.800 m. alt.). Campylium Halleri (Sw.) Lindb.; fruc. — A. R. Wengen, sur un vieux pont de bois, au-dessus du Staüback-Bänklr. Mürren, sur des pierres près d'un torrent à l'Ouest du village. Hypnum uncinalum Hedwv.; fruc. — À. R. Wengen, sous les pins près du Staüback-Bänkli. . Mürren, sur un toit au bas du funiculaire. Hypnum jluilans L. Forme du groupe Amphibium Sanio; stér. — À. C. La Petite-Scheideeg, dans une sorte de pâtis marcageux, près de la gare (2.165 m. alt.). Hypnum commutlalum Hedw. Amblystegium glaucum Lindb.}; frue. — 7: Pa de Wengen, près du Staüback-Bänkli, sur du bois mort. Mürren, bord d'un torrent, sur des racines, devant le village (1.636 m. alt.). Hypnum falcaltum Brid.; stér. — À. R. Mürren, en montant au Schilthorn (à 2.200 m. environ). Hypnum callichroum Brid.; Br. Eur, ;Stereodon callichrous Brid.}; stér. — À.R. Mürren, dans la partie fraîche de l'Allmendhubel (1.700 m. all.). Hypnum molluscum Hedw.; stérile ‘Plusieurs formes! Wengen, çà et là, sous les pins, sur les rochers. Hypnum crisla-castrensis L.; fruc. Wengen, chemin de Wengernalp, près du Staüback-Bänkli, où il abonde. Mürren, sous les pins, où 1l n’est pas rare. Hypnum palustre L.4 fruc. — R. On rencontre le type et une petite forme à Wengen, bords du lorrent du Staüback-Bänkli (1.295 m.). Var. subsphæricarpon Schl.; truc. — KR. Mürren, sur les pierres dans un torrent à i Ouest du village (1.700 m. alt.). Hypnum arclicum Somm. var. Goulardi Schp.; stér. — KR. Mürren, au Schilthorn, sous la neige (2.500 m. alt.). Hyloccmium splendens Br. Eur.: fruc. — C. Wengen, chemin de Wengernalp, sous les pins, près du Staüback- Bänkli. 164% E. COTTEREAU. — Flore bryologique de l’'Oberland Bernois. 95. Hylocomium squarrosum (L.) Br. Eur.; stér. — C. Wengen, chemin de Wengernalp, près du Staüback-Bänkli. HEPATICÆ 96. Lophozia lycopodioides (Walnst.) Cogn. — C. Mürren, en montant à l'Allmendhubel (1.650 m. alt.). 97. Lophozia minuta {Gr SC hHINaEErA ER, Mürren, parmi les mousses sur des rochers ombragés, près d’un torrent au Nord-Est du village. 98. Lophozia Flærkü (W. et N.) Schiffn. — A. R. Mürren, parmi les mousses à l'Ouest et près du village. 99. Jungermannia incisa Schrad. — A, C. Mürren, au Blümenthal (1.800 m. alt.). 100. Jungermannia ventricosa Dicks. —— A. R. Mürren, sentier du Blümenthal, parmi les mousses. 101. Jungermannia alpestris Schleich. Wengen, au bord d'un pelit ruisselet, un peu au-dessus du village (4.350 m. alt.). 102. Marchantia polymorpha Lin.: ©. — C. Mürren, dans un ravin près du Blümenthal (1.700 m. al). 103. Mastigobryum dejlexum Nees. — A, C. Mürren, dans un ravin, en montant au Blümenthal (1.700 m.). 104. Metzgeria furcata Nees. — C. Wengen, parmi les mousses, au bord du Staüback-Bänkhi. 105. Melzgeria pubescens Raddi, — A. C. Wengen, sous les pins qui avoisinent, à l'Est, l'Hôtel-Palace. 106. Frullania tamarisci Dum. Wengen, parmi les mousses, sur les rochers ombragés, à l'Est du village, où cette hépalique est abondante. 107. Scapania curta Dum. — A. C. Wengen, près du torrent du Staüback-Bänkli. 108. Scapania æquiloba Nees. — A. C. Wengen, près du Leithorn {1.450 m. alt.). 109. Plagiochila asplenioides M. et N. Wengen, au bord du Staüback-Bänkli, parmi Neckera crispa où elle est très commune. 110. Blepharostoma trichophyllum (L.) Dum. — R. Wengen, sous les pins, à l'Est du village, sur Hypnum en décom- position. | CONCLUSION. —— On remarquera peut-être que le nombre des espèces obser- vées est relativement restreint. J'aurais pu l’augmenter si j'eusse disposé de plus de temps ; mais la garde d'un de mes élèves, qui m'était confié, ne m'a pas permis d'herboriser avec toute la facilité désirable. Quoi qu'il en soil, celle liste renferme quelques raretés très intéressantes. Je laisse donc, à d’autres confrères en bryologie, le soin de la compléter, en visitant celte partie des Alpes, la plus pittoresque et la plus grandiose de la Suisse, | Elie COTTEREAU. let H. BOULANGÉ. — Appareil génital chez un “ Helix pomatia 165 | OBSERVATION SUR UNE ANOMALIE DE L'APPAREIL GÉNITAL Chez un HELIX POMATIA Le fait de diriger des manipulations d'étudiants fournit assez souvent l’occasion de constater, chez les animaux disséqués en nombre, des dispo- sitions anatomiques anormales. Beaucoup ne valent pas la peine d'être publiées, parce que leur explication est obvie et n’enseigne rien de nouveau : présence de testicules surnuméraires chez la sangsue, appareils génitaux simples ou triples, au lieu d'être doubles, chez Ascaris megalocephala femelle, etc., sont des cas que nous avons déjà rencontrés. 2 Nous avons signalé récemment ici le cas, plus intéressant, d'une grenouille hermaphrodite. | Parmi les animaux dont la dissection est classique, c'est peut-être chez l'escargot (Helix pomalia) que les anomalies sont les plus fréquentes. 1 Chacun sait que le canal de la poche copulatrice présente assez souvent un autre renflement sur son trajet; cette disposition est d'ailleurs normale | chez d'autres espèces. Il nous est arrivé de rencontrer des glandes multifides dont les cœcums étaient panachés d’anneaux roses, de la èouleur de la poche 4 copulatrice. M. E. Bietrix a signalé le cas d’un felix pomatia chez lequel le groupe glande hermaphrodite — glande à albumen, — le groupe poche du dard — glandes multifides — et le groupe gaine du pénis — flagellum — muscle rétracteur, étaient séparés, les parties intermédiaires faisant défaut. Le même mémoire rapporte un cas de coalescence des cœcums des glandes multifides observé par Viallanes. Voici maintenant la description d’un escargot qui n'offre peut-être pas l'intérêt de celui étudié par M. E. Bietrix, mais qu'il nous à paru intéressant de relever. Il s’agit d’un Helix pomatia appartenant à un lot acheté dans le commerce. Il comptait parmi les quelques-uns de taille un peu au-dessous de la moyenne: mais le bord de la coquille, sans présenter de bourrelet accentué, était déjà épaissi comme chez un adulte. D'ailleurs, le fait de se trouver dans le com- merce indique une taille presque normale: cet escargot avait déjà passé au moins un hiver, et enfin aucun de ceux de taille un peu faible aussitôt vérifiés ne présentait l'anomalie que nous allons décrire. Au premier abord, l'appareil génital semblait faire défaut: mais pourtant un examen attentif permettait d'en retrouver presque toutes les parties. L'ensemble de l'oviducte, du canal déférent et du canal de la poche copulatrice qui leur est accolé forme un cordon n'atteignant pas la grosseur habituelle du flagellum et passant inaperçu parmi les muscles et les nerfs viscéraux. À une extrémité de ce cordon, on reconnaît la glande à albumen, mesurant | 6 millimètres sur { millimètre à 1 mm. 5 et la poche copulatrice (0 mm. 5 | environ). L'oviducte, entre l'endroit d'où s’en détache le canal de la poche copulatrice et la glande à albumen, présente la largeur de la glande à | albumen; il n’est festonné que dans cette partie et très légèrement. A l’autre extrémité, le canal déférent décrit comme toujours une boucle à sur laquelle s'insèrent le flagellum et le muscle rétracteur du pénis. Ces ë organes sont de taille réduite dans la même proportion que ceux déjà décrits. (1) M. E. Bietrix. — Observation sur un cas de monstruosité de l'appareil génital chez l'Helix pomatia (Annales des Sciences naturelles, Zoclagie, 1886). 166 H. BOULANGÉ. — Appareil génital chez un “ Helix pomalia ”. De même le veslibule génital et aussi le sac du dard, bien visible quoique ne mesurant que 3 millimètres de long à peine. Quant aux glandes multifides, nous ne les avons vues qu'avec le secours d’un microscope binoculaire; elles ont alors l'aspect de deux petites masses faiblement découpées. Les rapports de ces divers organes avec les autres viscères sont normaux : la glande à albumen et la poche copulatrice occupent la même situation que chez les escargots où tout est bien développé; c'est-à-dire que, si les canaux sont filiformes, leur longueur n’est pas pour cela réduite, Nous n'avons parlé ni de la glande hermaphrodite, ni du canal herma- phrodite. Nous n'avions d’abord constaté la présence ni de l’une ni de l’autre; ce n'est malheureusement qu'après avoir isolé l'ensemble de l'appareil génital que nous avons remarqué un fin filament partant d'un « talon » accolé à la glande à albumen. Ce rapport et un examen plus précis nous ont permis d'identifier avec certitude ce filament, en réalité creux, avec le canal herma- phrodite. [l ne présente pas de sinuosités, mais seulement des plis de la paroi alternant d'un côté à l'autre. Ce canal ayant été secltionné, nous n'avons pu le suivre jusqu’à son origine; il se dirigeait vers le territoire généralement occupé par la glande herma- phrodite: mais l'examen aussi minutieux que possible du lobe hépatique formant cette partie du tortllon ne permit d'en reconnaître aucune trace. D'ailleurs, que la glande hermaphrodite soit absente ou rudimentaire, cela ne change rien à nos conclusions. Comparaison avec un escargot jeune. Nous ne pouvions disposer d'Helix pomalia autres que ceux qu’on trouve dans le commerce, done adultes. Nous nous sommes adressé à l’H. aspersa que, par contre, nous pouvions avoir abondamment et de toutes tailles. L'appareil génital est, comme on sait, identique à celui de l'A. pomalia; seules les glandes mullifides sont plus longues et plus profondément décou- pées. Lorsque la coquille a 2 centimètres de diamètre moyen, l'appareil génital est bien constitué dans toutes ses parties, sauf les glandes multifides; celles-ci ne sont qu'ébauchées. Elles n'atteignent une taille proportionnée au reste de l'appareil que lorsque le bourrelet se forme sur le bord de la coquille. Pour les tailles de 1 centimètre à { em. 5, les glandes multifides ne sont pas visibles, pas même à l’état des ébauches vues chez l'A, pomatia décrit. Le reste de l'appareil est déjà complet, mais les canaux sont filformes et l'oviducte n'est pas festonné. Quant au canal hermaphrodite, il n’est sinueux que pour les tailles de 2 centimètres environ et au-dessus; cela n'empêche pas qu'il suit une direction oblique sur la glande à albumen, dès les tailles les plus petites, pour rejoindre une glande hermaphrodite bien visible, quoique de dimensions variables. in un mot, l’Helix pomalia que nous avons décrit reproduit les dispositions des Helix plus jeunes, sauf l'absence (ou l’état rudimentaire) de la glande bermaphrodite, ce qui ne peut s'expliquer qu'en admettant : 1° Que chez les Helir, l’ensemble des conduits génitaux et des annexes génitales se développe indépendamment de la glande hermaphrodite, jusqu'à un point où l'appareil n’a plus qu'à s’accroître pour être fonctionnel. 2° Que cel accroissement est provoqué par la maturité ou un état proche de la maturité de la glande hermaphrodite. C'est l'absence ou le manque de développement de cette glande qui a fait demeurer le reste de l'appareil génital de notre Helir pomalia dans l'état où il se trouve chez les individus en voie de croissance (infantilisme). Ces observations nous font encore conclure : 3° Que les glandes mullifides sont en retard sur le reste de l'appareil. H. BOULANGÉ. — Appareil génilal chez un “ Helix pomalia ”. 167 4° Que l'aspect festonné de l’oviducte et les sinuosités du canal herma- ie apparaissent pendant la phase d'accroissement final. ° À l'inverse du cas décrit par M. E. Bietrix, celui-ci viendrait à l'appui, “e moins en ce qui concerne la partie vectrice, de celle conclusion de M. Rouzaud : « Ce qui domine, c'est la continuité de l’ensemble génital dès les premiers stades du développement ». H. BOULANGÉ, Maître de conférences à la Faculté bre des Sciences de Lille. SE ———————— — 294 UNE EXCURSION BOTANIQUE DANS LA VALLÉE DE SAAS (Valais) Suite) Arrivés à l'extrémité du lac, nous quittons le chemin d’Almagel, et nous descendons à gauche, à travers des pierrailles, en nous dirigeant vers la pelite passerelle jetée sur la Viège naissante, à l'endroit où eile sort du lac. Immédiatement avant de passer la Viège, dans les débris rocheux, nous apercevons en grande abondance Achillæa nana L., moschala L., et, cette dernière plus rare, À. atrala L. (2). Nous traversons la Viège sur une passerelle (assez scabreuse), et nous retrouvons, parmi les débris pierreux de la rive gauche, Achillæa nana L.; et Artemisia Mutellina Vill. Nous longeons un instant la base de la moraine latérale gauche du glacier d'Allalin, formant le barrage, et nous descendons sur une petite grève, formée d'un limon schisteux très ferme, qui borde le bassin de Mattmark, en s’infléchissant au sud-ouest. Les premières plantes qui s'offrent à nos regards sont le rare Juncus arcticus Willd., qui forme au bord du lac de véritables gazons drus et assez élevés. — Mêlé à cette plante, nous distinguons sans peine le nom moins rare Carex bicolor AÏ., aux petits épis globuleux d’un brun élégamment bigarré de blanc. Au même endroit, Gentiana tenella Rottb. est abondante. Au milieu du bassin, sillonné de toutes parts de ruisseaux rapides et limo- neux, mais sans profondeur; aux endroits abandonnés par l'eau, nous aper- cevons un vaste tapis d'un blanc argenté, formé par les innombrables houppes soyeuses de l'Eriophorum Scheuchzerii Hoppe, qui se propage en quantités, en compagnie du Juncus arclicus Willd., et forme de vastes prairies, extrème- ment décoralives, empiétant d'année en année sur les quelques mètres carrés qui subsistent de l’ancien lac (3). La marche est aisée dans ces gazons et sur ces bancs de vase schisteuse (1) H. Rouzaud. — Recherches sur le développement des organes génitaux de quelques Gastéropodes hermaphrodites, 1885. Thèse de Paris. Travaux du laboratoire de zcologie de la Faculté des Sciences de Montpellier. Ouvrage cité par M. E. Bietrix que nous n'avons pu consulter. (2) Malgré mes recherches, je n'ai pu trouver à cet endroit aucun des hybrides : A. mos- chata x À. nana = À. incisa Clairv.; À. atrata x A. nana = A. Laggeri Schl., et À. atrala x A. moschata = À. impunctata Kern. (31 En 1907, lors de ma première excursion à Mattmark, le lac semblait encore profond, et l’eau s'étendait jusqu'à mi-chemin entre le déversoir du lac et l'hôtel. — En août 1913, à ma troisième excursion, il n'y avait plus qu'une légère napppe d'eau, près du déversoir, — Tout l’espace jadis couvert d'eau était occupé par d'immenses gazons de Juncus et d'Eriophorum! Avant peu d'années, le lac de Mattmark sera entièrement comblé par les alluvions du Thæli- bach, et, grâce aux rhizomes tracants du Juncus et aux graines si facilement disséminables de l’'Eriophorum, complètement envahi par la végélation sans cesse en progrès. 168 P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). très consistante, provenant du glacier de Schwarzenberg: aussi pourrons- nous récolter avec la plus grande facilité les plantes nommées plus haut, mais en mettant toutefois immédiatement en cartable les échantillons d'Erio- phorum en raison de leurs aigrettes très fugaces. Revenant sur la rive gauche, nous y trouvons une pente herbeuse, semée de rochers, et plongeant dans le bassin d'une façon très rapide, en s'étendant depuis la moraine latérale du glacier d’Allalin jusque vers l’alpe de Schwar- zenberg. Admirablement fleurie, elle constitue un véritable jardin botanique, pourvu d'une flore extrêmement variée. Voici les plantes qu'il n’est guère possible de n’y pas rencontrer : Anemone narcissijlora L. Trollius europæus L. Aquilegia alpina L. (fr.) Viola calcarata L. Astragalus leontinus Wulf. (RR.) Trijolium alpinum L. Phaca alpina Waulf. . — astragalina D. C. DS PNAUSTEUESAL Potentilla aurea L. LEP VIE Geum montanum L. Dryas octopetala L. Sedum Anacampseros L. Saxijraga bryoides L. Meum athamanticum Jacq. Aster alpinus L. Bellidiastrum Michelii Cass. Senecio incanus L. Centaurea uniflora L. … Gnaphalium dioicum L. a leontopodium Scop. Hieracium aurantiacum L. Crepis aurea Cass. Campanula barbata L. Vaccinium uliginosum L. Pirola rotundifolia L. Androsace carnea L. ee chamæjasme Host. Gentiana campestris L. Le bavarica L. D PONOTNU ES ss nivalis L. _— acaulis L. 2e tenella Rottb. Veronica aphylla L. Re bellidioides L. —. saxalilis L. Bartsia alpina L. Pedicularis rostrata L. — verticillata L. — tuberosa L. he incarnala Jacq. Tozzia alpina L. Sculellaria alpina L. Armeria alpina Willd. Plantago montana L. Thesium alpinum L. Polygonum viviparum L. Salix helvelica L. -— reétusa L: — reticulata L. Nigritella angustifolia Rich. Orchis albida Scop. Luzula lulea D. C. Schœnus ferrugineus L. Carex ustulala Wahl. AT TOUTES =="! CApPULATIS LS 22 L, CUPPUIAEMIES Agrostis rupestris AI. Alopecurus Gerardi Vill. Festuca violacea Gaud. — Halleri Gaud. Trisetum distichophyllum P. B. Poa cenisio AI. Juniperus nana Willd. Botrychium Lunaria Sw. Lycopodium Selaga L. Selaginella helvetica Spreng. Chargés déjà d’un copieux butin, nous continuons à suivre la rive gauche du bassin, en nous dirigeant vers le glacier de Schwarzenberg. — Plus loin, de grands rochers plongeant dans le lac (à sec depuis près d'un kilomètre) vont nous procurer Alchimilla alpina L., Asplenium septentrionale Huds. el A. viride Huds.; et, dans l'herbe, autour des rochers, nous apercevons : Viola bijlora L. Juncus trijidus L. (CC.) Juncus dacquini L. Aspidium Lonchylis SW. . P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 169 _ Dans les petits espaces tourbeux, situés entre les rochers descendant au bord d’un ruisseau abondant, coulant sur le lit de l’ancien lac, le long de la rive : Primula jarinosa L. Chamæorchis alpina Rich. (RR!) Tofielda calyculala R. Br. Selaginella spinulosa À Br. Ces grands rochers qui plongent dans le bassin nous empêche de continuer à suivre la rive du lac, et nous sommes obligés d’obliquer à gauche, en empruntant le fond du lac, formé d’un limon schisteux très stable, et en nous dirigeant vers la Pierre-Bleue. De temps à autre, nous sommes obligés de traverser à gué un de ces ruisseaux, aussi larges que dépourvus de profon- deur, bien qu'un bain de pieds dans cette eau glacée soit sans agrément. Les bancs de limon et de gravier, et les cailloux roulés sont à peu près dépourvus de végétation à cet endroit; seuls se rencontrent, assez disséminés : Hutchinsia alpina KR. Br. Saxijraga aizoides L. Oxytropis campestris D. C. Linaria alpina L. Sarijraga opposilifolia L. Equiseltum variegatum Schleick. Après avoir traversé de notre mieux de nombreux ruisseaux descendus de la moraine latérale gauche du glacier de Schwarzenberg, nous gagnons la Pierre-Bleue. Sans le traverser, nous remontons son cours, jusqu’à la jonc- tion à ce dernier, du petit torrent qui dévale à droite du glacier de Schwar- zenberg. — En remontant ce torrent sur une longueur d'environ trois cents mètres, nous trouverons, parmi le vaste amas d'éboulis constituant la moraine frontale du glacier de Schwarzenberg : Anemone baldensis L. Valeriana saliunca L. Ceraslium latifolium L. Crepis pygmæa L. Geum replans L. (C.) Campanula cenisia L. et, dans les graviers serpentineux entourant les galets du lit du torrent, le rare Trijolium thymiflorum Vill., abondant à cet endroit, quoique encore incomplètement fleuri. Le retour s'effectuera par le même chemin; toutefois, pour éviter une baignade d'eau glacée, nous repasserons le Thælibach sur une simple planche jetée sur son cours au niveau de la Pierre-Bleue. — Et le soleil aura depuis longtemps disparu derrière les glaces du Rimpfishorn, lorsque nous serons rentrés à l'hôtel, remplis de joie par une merveilleuse récolte. V. — Monte-Moro. Cette course est le complément nécessaire d’une excursion botanique dans la vallée de Saas; elle est dépourvue de fatigue, et n'exige en aucune façon l'accompagnement d'un guide. Suivant que nous passerons en Îtalie, pour revenir dans le Valais par le Simplon, ou bien que nous retournerons à Viège, nous devrons coucher à Macugnaga, et, en ce cas, partir de Mattmark à l'aube; — ou redescendre à Mattmark ou à Almagel pour y passer la nuit: d'une façon ou de l'autre, il sera indispensable d’emporter d'abondantes provisions. La première partie du chemin nous est connue : nous suivons le sentier de la Distelalpe jusqu'aux chalets du même nom. Au delà des chalets, le sentier devient de moins en moins visible. La vallée se resserre entre des pentes pierreuses et gazonnées descendues à gauche 130 P. LE BRUN. — Excursion bolan. dans la vallée de Saas (Valais). du Galmenhorn (2.850 m.) et, à droite, entre des parois de rochers et des escarpements herbeux fréquentés par des marmottes, dont on entend le sifile- ment bizarre aux heures chaudes de la journée. | À une demi-heure environ de la Distelalpe, le chemin longe de petits mon- ticules herbeux et pierreux, séparés par des filets d’eau qui convergent obli- . quement vers le Thælibach. Ce dernier coule à droite dans une sorte de petite gorge, et reste invisible du sentier; toutefois, à un endroit, du sentier même l'on en aperçoit une simple cascade. À cet endroit, il faut monter à gauche sur un monticule pierreux, revêtu d'herbe rase : la Valeriana celtica L. s’y trouve encore, quoique moins abondamment et beaucoup moins belle qu’à l’alpe de Mattmark (1); et, avec elle, Gagea Liotlardi Schultes, encore fleuri à cet endroit. | Le Tælibach devient de nouveau invisible du sentier; ce dernier traverse de nombreux filets d'eau qui descendeni parallèlement vers le Thælibach, et au bord desquels croissent abondamment, dans le gazon humide : Arabis cærulea L. Saxifraga stellaris L. Sibbaldia procumbens L. — androsacea L. Plus loin encore, le sentier traverse des plates-formes de rochers inelinés qui, à droite, descendent obliquement vers le Tælibach. Dans les fentes de ces rochers, sur les revers exposés au nord, brillent à profusion les beaux capi- tules d’or du Senecio uniflorus AI. Sur les bancs de rochers, et aux endroits où l’humus s’est abondamment accumulé, nous récoltons : Viola calcarata L. Loiseleuria procumbens Desv. (C.) Alchimilla pentaphyllea L. Primula viscosa Vill. (CC.) Sibbaldia procumbens L. Empetrum nigrum L. Sedum atratum L. Salix retusa L. Sempervivum arachnoideum L. — reliculata L. Meum Mutellinum Gærtn. = herbACETEs Gaya simplexz Gaud. Orchis viridis L. Au bout de près de deux heures de montée assez douce depuis Mattmark, le sentier, difficile à distinguer, débouche dans un petit espace plan, où le Thælibach oblique à gauche, après avoir reçu à droite les ruisseaux qui des- cendent du glacier de Seewinen, suspendu au-dessus d’un vaste talus d'éboulis (2) : nous nous trouvons « im Thæliboden » (2.496 m.). Suivant les années, le fond du vallon se trouve, à cet endroit, découvert, ou occupé par un vaste champ de neige qui recouvre le lit du Thælibach. Dans ce cas, il faudra le traverser dans le sens de sa largeur, de manière à retrouver de l’autre côté le sentier du col, très peu apparent; d’ailleurs les touristes passant le col étant toujours assez nombreux à cette époque de l’année, nous n’aurons qu'a suivre les traces de pas imprimées sur la neige. Les endroits abandonnés {rès récemment par la neige sont recouverts d'un riche tapis de fleurs, aux couleurs brillantes et variées, et dans lequel dominent les espèces suivantes : Ranunculus glacialis L. Soldanella alpina L. "2 pyrenœus L. Crocus vernus Abb. (1) La plante doit vraisemblablement se trouver en assez grande abondance sur certaines pentes de gazon s'étendant de l’alpe de Mattmark à la Distelalpe. (2) C’est ce que l’on désigne dans le dialecte valaisan par le mot « lappiaz », et en Savoie et dans le Dauphiné, par ie mot « clapier ». P. LE BRUN. — Excursion botan. dans la vallée de Saas (Valais). 171 ——…—…—…——.. Une fois passés de l’autre côté nous apercevons le fond du vallon, occupé par un vaste champ d'éboulis (1) précédant le petit glacier de Thæliboden, duquel sort le Thælibach; — et aboutissant au col Mondelli (2.841 m.) passage peu fréquenté menant dans le val Anzasca en aval de Macugnaga. Au-dessus du glacier de Thæliboden, nous voyons, à droite, la pyramide de blocs éboulés du Joderhorn 1} (3.040 m.) qui sépare le col Mondelli de celui du Monte-Moro. Toujours à droite, entre le Joderhorn et le Faderhorn (3.015 m.), qui domine le glacier de Seewinen, se trouve une autre pyramide rocheuse, recouverte de névés sur sa face W. : c'est le Monte-Moro (2,(2.988 m.). Entre le Monte- Moro et le Joderhorn, nous apercevons le col, qui n'est qu'une simple échan- crure, occupée par de vastes névés imclinés au nord, et à laquelle nous allons accéder très facilement, d'abord en remontant en lacets le talus pierreux au pied duquel nous nous trouvons, et en côloyant ensuile les escarpements de rochers dominant le glacier de Thæliboden. il faut encore près d'une heure pour arriver au col. Le sentier, à peine visible, remonte un instant le cours du Tælibach, puis commence à escalader par de petits lacets la pente pierreuse et dénudée qui domine le Tæliboden. C'est à cet endroit qu'il faut chercher la minuscule et très rare Alsine are- tioides Mert. et K. (4). Sur le talus, parmi les débris pierreux dépourvus d'herbe, croissent : Lychnis alpina L. Arlemisia nana Gaud. Aronicum scorpioides Rchb. Salix reticulala L. Arlemisia glacialis L. — herbacea L. Une demi-heure est nécessaire pour gravir cette pente, dont l'ascension est pénible et assez dépourvue d'intérêt. Bientôl nous arrivons à des escar- pements de rochers, descendus à droite du Monte-Moro, et dominant le glacier de Thæliboden. Cette pente, fort raide, offre de larges saillies longitudinales, que le sentier utilise pour se diriger vers le col. De nombreux filets d'eau bruissent partout sous les pierres, dès que les rayons du soleil commencent à frapper les névés supérieurs; à l'ombre, la gelée sévit, à cette altitude. Au bord du sentier, entre les pierres humides, nous apercevons de temps à autre les touffes gazonnantes et les fleurs jaunâtres du Saxifraga Seguieri Spreng. Dans les fentes des rochers de gneiss, partout où se trouvent encore quelques touffes de gazon, nous remarquons Phyleuma Charmelü Vill. et Juncus trifidus L. Plus haut, vers 2.700 mètres d'altitude, nous apercevons en abondance, entre les joints des bancs de rochers, là où l'humus s’est accumulé à la faveur des ruisselets d’eau, Lloydia serotina Reichb., reconnaissable à ses fleurs délicates, d'un blanc rosé, solitaires à l'extrémité de leurs courtes hampes, fleurissant dès que la neige a découvert le sol. Au bout de trois quarts d'heure de montée depuis le Thæliboden, le sentier, formé de dalles rocheuses naturelles, monte plus rapidement encore, en se dirigeant un peu à droile, avant d'aborder une petite plaque de neige très inclinée. Dans les corniches des rochers, nous récoltons encore quelques phané- rogames, dont deux Saxifraga, abondants sur le versant italien, ei ne des- cendant pas au delà du Thæliboden, sur le versant valaisan : (1) Du nom de Saint-Jodern, nom allemand de saint Théodule, évêque de Sion et patron du Valais. (@) D’après plusieurs auteurs, divers noms géographiques de la vallée de Saas : Allalin, Balfrin, Mischabel, Monte-Moro, etc., auraient une origine arabe, et seraient les vestiges a’incursions mauresques qui auraient eu lieu dans la vallée à une époque très reculée (). (3) Je n'en ai trouvé que deux échantillons, en état d’être récoltés, à la date du 13 août 1913! 172 P. Le BRUN. — Excursion bolan. dans la vallée de Saas [Valais]. oo Saxifraga bijlora AN. Androsace helvelica Gaud. — relusa Gouan. Genliana verna L. Androsace glacialis Hoppe. Eritrichium nanum Schrad; cette dernière non encore fleurie. Nous traversons un petit névé très incliné, au bord duquel nous trouvons quelques pieds de Ranunculus rulæfolius L.; nous passons les derniers rochers, verglassés par endroits, et nous abordons le vaste champ de neige qui S ‘élend sur la selle du col, entre le Joder horn et le Monte-Moro, et qui déborde largement sur les deux versants. L’ascension de ce névé est assez pénible; enfin, au bout de quelques instants, nous parvenons sur le dos d'âne neigeux, qui, à 2.862 mètres d'allitude, forme le col du Monte-Moro; nous aurons soin, toutefois, de nous diriger vers la petite croix élevée à droite du col sur un mamelon rocheux, au bord des névés. —— Aux abords du col, la végétation phanérogamique a complètement disparu La première impression que l’on éprouve en portant les regards sur le versant italien, c'est une vive surprise, mêlée à une admiration extrême. Et, en effet, la vue que l’on découvre de ce col est fameuse. Tout en bas, dans le val Anzasca, l’on entend, sans voir le Lorrent, la faible rumeur de l'AnZa : en face, la vue est limitée par des cimes qui cachent les plaines du Piémont; mais, à droite, la vue vers le Mont-Rose est d’une splendeur difficile à décrire! De la Cima di Jazzi, dominant le passage du Weissthor, au Pizzo-Bianco, qui s'élève au-dessus de la Creza-alp, la chaîne du Mont Rose se déroule en arc de cercle légèrement concave, avec ses quatre cimes qui surgissent au-dessus du formidable précipice glacé dominant le glacier de Macugnaga. — Du pic Dufour (4.638 m.) à l’alpe de Pedriolo, front du glacier de Macugnaga, il y a près de trois mille mètres de hauteur presque verticale, et c’est un spectacle admirable que celui de ces quatre cimes : Nordend, pic Dufour, pointe Parrot et pyramide de Vincent, desquelles dévalent d’une façon vertigineuse les murailles de glace qui forment le glacier de Macugnaga. — C'est surtout au déclin d’une Journée brumeuse qu'il faut se trouver au col, lorsque la qua- druple pointe du Mont Rose, empourprée par le couchant, émerge d'une mer de brouillards, et élève dans le ciel ses cimes, si élevées et fantastiquement découpées qu'elles semblent irréelles ! Mais la botanique nous réclame, et il nous faut quitter cette contemplation. Si nous redescendons à Matimark, force nous sera de reprendre le même chemin, non sans avoir escaladé le Joderhorn, la pyramide de blocs éboulés, d'accès très facile, qui se dresse au nord-est du col. — En montant, nous aurons l’occasion 4° apercevoir des marmottes; ces gracieux rongeurs éta- blissent leurs tanières sous les roches bordant les névés, mais, “dès qu'ils aperçoivent le voyageur, ils se dressent sur leur train de ‘derrière et dispa- raissent aussitôt. — Au sommet, nous trouverons, formant l'extrême limite des phanérogames, Androsace glacialis Hoppe, et une troisième station de Vaäleriana celtica L. Cette dernière y est peu abondante, toutefois, et n'y excède pas 0 m. 03 de haut ! — Du sommet, la vue est plus étendue encore que du col; elle porte, non seulement sur le Mont Rose, mais aussi sur le eroupe des Fletschhôürner et le lointain Bietschhorn. De toute façon, il sera prudent de ne pas redescendre à une heure trop tardive, la nuit lombant très rapidement dans la vallée, dès que le soleil a disparu derrière le Mont Rose. Si nous redescendons à Macugnaga, nous aurons soin, en quittant la croix élevée au col sur la limite du Valais et du Piémont, d obliquer sans cesse à droite, afin d'éviter des passages de rochers difficiles. Après avoir dévalé de faciles pentes de neige, puis des dalles de rochers, nous parvenons à une pente gazonnée extrêmement raide, dont la descente, très faligante, exige fs. Dh FA pu PE P. LE BRUN. — Excursion bolan. dans la vallée de Saas (Valais). 173 près de quatre heures. — Par l’alpe de Galkerne (2.101 m.),non loin de laquelle Saponaria lutea L. a été signalée; puis, par l’alpe Bill, nous atleignons les premiers mélèzes, et, descendant toujours face au Mont Rose, nous arrivons à Pecetto, le premier hameau de la paroisse de Macugnaga, où se trouve l'hôtel « im Monte-Rosa ». De Macugnaga, village piémontais de langue alle- mande, situé à 1.365 mètres d'altitude, au pied du glacier du même nom; par des forêts de châtaigniers, le village de Ceppo-Morelli et la vallée de lAnza, une voiture nous conduira en une matinée à Pie di Mulera, stalion de la ligne ferrée de Lausanne à Milan, d’où par Domo d'Ossola et Brigue, nous regagnerons la vallée du Rhône. Si nous revenons à Matimark (2 h. 1/2 de descente, environ, suffisent depuis le col) nous pourrons y coucher, préparer nos récoltes le lendemain matin, et redescendre rapidement la vallée de Saas durant l’après-midi, de manière à arriver le soir à Slalden, pour D Es le lendemain malin Viège par 5 voie ferrée. Je n'ai consigné dans ces quelques pages que les maigres observations recueillies au cours d'une excursion de cinq jours, laps de temps à coup sûr bien insuflisant pour étudier d'une manière approfondie une région vaste, dont la flore est d’une extrême richesse. Je dois à l'extrême amabilité de M. Ed. Jeanpert, de Paris, et de M. Henrv Correvon, de Genève, la détermination de quelques espèces délicates. Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de ma respectueuse el profonde l'econnaissance. Paris. P. LE BRUN. a ————————— 0 De ———— NOTES SPÉCIALES ET LOCALES Entomologie pratique : à propos du binoculaire. —— Le microscope binoculaire est un merveilleux instrument d'optique; malheureusement, les constructeurs ne l'ont pas rendu pratique pour l’examen des insectes. D'abord, le statif est livré vertical, monté sur un pied non articulé; dans son ensemble, l'appareil est assez élevé et, pour l'observation, il faut ou le poser sur une table basse ou avoir à sa disposition un siège exhaussé ou exhaussable. En outre, lorsqu'il s’agit d’un examen prolongé, comme le cas d’une description par exemple, il devient fatigant de regarder de haut en bas; on se lasse et l’on reprend bonnement sa loupe. C’est à tort, et voici comment nous avons modifié la disposition du binoculaire Zeiss dont nous nous ser vons couramment : Nous avons séparé la partie qui comprend les deux tubes d’avec le pied porte- platine, pour la fixer sur le fer à cheval qui est fourni en même temps que l’anpareil. Un ébéniste de la localité nous a confectionné une petite planchette noire avec deux montants parallèles, inclinés à 35° environ et creusés chacun d’une rainure dans laquelle nous glissons notre fer à cheval : nous avons maintenant un binocu- laire incliné que nous placerons sur n'importe quelle table de travail, sans rien changer à nos habitudes. Ce n’est pas tout : et J'insecte à à examiner ? À cet effet, nous ajouterons un porte- moustique Sergent, grâce auquel nous pourrons tourner notre bestiole dans tous les sens sans risquer de la briser. Notre binoculaire n’est fixé à son support en fer à cheval que par une seule vis, la droite; dans le pas de vis gauche, nous avons enfoncé à frottement dur une 174 Noles spéciales el locales. courte tige de bois prélevée aux dépens d’un crayon. C’est sur cette tige que nous avons assujetti le porte-moustique qu’on déploie en avant, dans le champ du microscope. Enfin, une feuille de papier blanc, disposée sur la planchette dans l'axe optique du binoculaire, forme le fond clair sur lequel apparaîtra l'organe que nous aurons à examiner. Observation aisée, facilité de placer l’insecte dans la position cherchée, éclairage meilleur, tels sont les avantages précicux que nous retirons de notre dispositif, pour nos microdiptères surtout. S1, au lieu de donner au binoculaire une inclinaison d'avant en arrière, nous lui donnions une inclinaison transversale convenable pour ramener à la verticale l’un des deux tubes, nous aurions aussitôt un appareil tout prêt pour le dessin à la chambre claire. Il ne manque plus à tout cela qu’une boîte réduite pour emporter son binoculaire en voyage. Le pied porte-platine en moins, on se sent déjà allégé et, n'ayant plus à traîner avec soi la boîte monumentale du constructeur, l’on s'installe discrète- ment à l’hôtel, aussi discrètement certes qu’on en sort la poche du filet dissimulée sous les vêtements. Rambouillet. Dr J. VILLENEUVE. L'Eumerus tricolor Meig., parasite des Salsifis (T'ragopogon porrifolium L.). — Les jardiniers ne sont pas sans avoir remarqué sur les Salsifis un dégât dont la cause ne paraît pas connue; il consiste en un profond sillon longitudinal d’en- viron 2 à 3 centimètres partant généralement du collet, rarement d’un peu plus bas, et rendant inutilisable la partie la plus charnue de ce légume. Ce dégât est occasienné par la larve d’£umerus tricolor Meïig., assez jolie syrphide d’un beau noir, avec l’abdomen presque entièrement rouge chez la Q, les segments 2 et 3 seulement de cette couleur chez le C, et orné de petites lunules blanches. Voici comment je l’ai reconnu : L'année dernière, dans la deuxième quinzaine de juin, par une journée très ensoleillée, j’aperçus ces insectes voltigeant sur des planches de salsifis, dans mon jardin; les uns, des mâles autant que je puis en juger, car ils s’envolaient rapide- ment à mon approche, se posaient à terre; les autres, des femelles reconnaissables a leur oviduste longuement sorti, s’abattaient sur les feuilles et redescendaient vers la base de la plante, où elles semblaient chercher à pondre, je dis semblarent, car le soleil étant très ardent, les insectes, qui ne paraissent qu’à ce moment-là, étaient excessivement vifs, et ne me laissaient pas avancer. Je me promis de surveiller la récolte, et plus tard, au commencement d’oct bre, quand on arracha les salsifis, je constatai qu’un grand nombre étaient attaqués comme je le dis plus haut, mais je ne trouvais d’abord aucune trace de l’auteur, les larves ne vivant pas dans l’intérieur comme je l’avais supposé, mais creusant extérieurement cette rainure dans laquelle la partie antérieure du corps est seule engagée et pénétrant jusqu’au centre, de sorte qu’elles restent dans la terre lors de l’arrachage; je ne réussis à en découvrir qu’une seule encore fixée au salsifis et une seconde déjà transformée en pupe dans le voisinage; je les mis l’une et l’autre en observation et quand arriva le mois de juin je désespérais d'obtenir un résultat, ne voyant rien sortir alors que mes £'umerus avaient déjà fait leur appa- rition au jardin. J’eus cependant une quasi-certitude le 17 juin; de nombreux imagos sortaient de la terre où les salsifis avaient été cultivés l’année précédente, quand enfin une Q provenant des larves rapportées du jardin est apparue le 2 juillet et un € le 4, confirment ainsi toutes mes suppositions antérieures. Peut-être cette espèce vit-elle aussi sur T'ragopogon pratense L.; ce serait à vérifier. Lisieux. LOISELLE. Le Directeur Gérant, A. DOLLFUS. ot ed ot So LS io - De LS 2 ét Éd Lai ed | dé PUR a Ce Ce te. 56 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO A deux reprises, en 1900 et en 1906, nous avons publié dans ce Recueil des listes des Mollusques que nous avions observés jusqu'alors dans la baie de Saint-Malo, limilée, à l'Ouest, par le cap Fréhel et, à l'Est, par la pointe du Grouin. Depuis, nous avons poursuivi chaque année nos recherches el nous sommes arrivés à réunir 237 espèces, alors que notre liste de 1900 en comprenait 183 et celle de 1906, 207, déduction faile de quelques noms que nous considérons maintenant conme synonymes ou Comme s'appliquant seu- lement à des variétés. En 1872, Grube avait déjà publié dans « Verh. der Schlesischen Ges. für _ vaterl. Gullur », un Catalogue des Invertébrés de la zone littorale de Saint- Malo et de Roscoff. Bien que ce travail ne cite que 62 Mollusques de Saint- Malo, il mentionne trois espèces que nous n'avons pas retrouvées : Eolis Peachi, Turrilella communis et Rissoa proxima. Il est possible qu'on parvienne à enrichir encore notre liste de quelques espèces que nous n avons pu découvrir, mais nous ne Groyons pas qu elles puissent être bien nombreuses et c'est ce qui nous décide à présenter aux lecteurs de la « Feuille » un travail comprenant le résultat auquel nous sommes parvenus aujourd'hui. Nous ne croyons pas imulile de donner ici quelques renseignements sur les procédés que nous avons employés pour la récolle des Mollusques. Pour arriver à se procurer les animaux de ce groupe qui vivent dans une région déterminée, 1l ne suffit pas de parcourir les rochers et les plages en regardant autour de soi; la plupart vivant, en effet, cachés, soit abrités sous des pierres et dans des creux de rochers, soit enfoncés dans le sable ou la vase, soit, enfin, fixés sur des algues au milieu desquelles il est dificile de les apercevoir. Aussilôt que la mer laisse à découvert les rochers silués le plus près du rivage, on peut déjà recueillir quelques Mollusques tels que Purpura, Lilto- rina, Trochus, Palella : il suflit alors d'examiner de près les parois des rochers et surtout leurs anfractuosités, pour découvrir de nombreux individus de ces différents genres; c’est même à la limite supérieure des plus fortes marées qu'on trouvera, cantonné dans une zone bathymétrique très étroite, le Lillo- rina neriloides qu'on chercherait vainement un peu plus bas. C'est aussi dans une zone très élevée qu'on rencontre un petit Pélécypode, le Lasæa rubra, qui vit au milieu des Balanes et des toulfes d'une petite algue noire connue sous le nom de Lichina pygmæa. Lorsque la mer baisse davantage, on con- tinue à trouver sur les rochers, sur les Fucus et sous les pierres, d'autres espèces qui deviennent de plus en plus nombreuses lorsqu'on se rapproche de la limite inférieure de la marée. Mais c'est surtout pendant les grandes marées que les récoltes peuvent être riches et variées, car beaucoup d'ani- maux ne supportant pas une exposition prolongée à l'air, ne remontent pas beaucoup au-dessus de la limite des plus basses mers d'équinoxe. Aussi faut-il, lorsqu'on séjourne au bord de la mer, profiter des occasions qui se produisent si rarement d'atteindre à pied un niveau très bas. Il est bon de se rendre sur le terrain environ deux heures avant le bas de l'eau et de descendré avec la marée en regardant attentivement les rochers, en retour- nant les pierres et en examinant les algues : on sera récompensé de ses peines en recueillant de nombreux Gastéropodes tels que : Clathurella, Ocinebra. Cypræa, Turbonilla, Phasianella, Calliostoma, Acmæa, elc., ainsi que des 4 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. ——————————"————————————— — — — —" — Nudibranches. Il ne faut pas se contenter de soulever et de retourner les pierres qui reposent sur le sol; il faut également déterrer celles qui sont enfoncées dans le sable plus ou moins vaseux, car c'est là qu’on pourra découvrir une série de petits Mollusques à test blanc jaunâtre s’abritant dans les cavités qui existent souvent sous les pierres profondément enfouies. Après avoir enlevé les pierres reposant à la surface du sol, on devra arracher au moyen d'un piochon solidement emmanché, les deux ou trois couches de pierres qui se trouvent superposées dans le sable vaseux : on remarquera souvent, sur la face inférieure de ces pierres, une cavité tapissée d’une nuance brune ou ocrée et, dans ce cas, il est rare qu’en observant avec attention ces cavités, on n’aperçoive pas l’une ou l’autre des espèces sui- vantes : Cæcum vilreum, Rissoa lactea, R. costata, R. striala, R. carinata, Adeorbis subcarinalus, Chilon scabridus, qui y vivent en colonies plus ou moins nombreuses. C’est aussi là qu'on pourra rencontrer des colonies du seul Brachiopode de la région, Gwynia capsula, mais celui-ci est difficile à découvrir à cause de sa taille presque microscopique : ce n’est qu’en laissant les pierres se dessécher un peu à l'air et en les examinant ensuite à l’aide d'une loupe, qu'on parviendra à le distinguer. Il sera bon, lorsqu'on aura trouvé des pierres habitées par des Gwynia, de les emporter chez soi, afin de détacher ces animaux minuscules et très délicats, sans briser leurs coquilles. Au moment des grandes marées, la mer abandonne une partie de la zone où vivent les grandes algues nommées « Laminaires » ; en arrachant des exemplaires du Laminaria flexicaulis, on trouvera souvent, fixés sur ses tiges ou au milieu de ses fibres radicales, des Helcion pellucidus. On rencontre souvent sur les plages des amas de débris de coquilles qui iorment des cordons liltoraux successifs. On peut, en y fouillant, trouver parfois de bonnes espèces, mais il vaut mieux en remplir un sac qu'on triera chez soi après en avoir fait passer le contenu par des tamis de différents calibres. Sur certaines plages, et, notamment à Saint-Lunaire et à la Toise, les cordons littoraux sont intéressants puisqu'on peut y trouver : Actæon tornalilis, Raphitoma attenuala, R. costutata et Dentalium novemcostalum, que nous n'avons encore pu nous procurer ailleurs. C’est sur les plages de sable et les bancs que la mer abandonne momenta- nément aux grandes marées, qu'habitent plusieurs Mollusques appartenant aux genres Buccinum, Natica, Dentalium, Pectunculus, Nucula, Cardium, Donax, Psammobia, Mactra, Tellina, Pandora, etc. ; ces animaux vivené enfoncés dans le sable, mais remontent à la fin du jusant et surtout dès que le flot commence à se faire sentir. Il faut alors se hâter de ramasser ce qui se présente à la surface du soi. D’autres espèces telles que les Lutraria et les Mya ne sortent pas, mais leur présence est signalée par des trous assez grands qu'on arrive facilement à reconnaître. Pour les capturer, il faut se servir d’une bêche très solide et agir rapidement, sinon, ils s’enfoncent de plus en plus profondément et deviennent tout à fait inaccessibles. Les Solen et les Ensis, qui sont aussi profondément enfoncés dans le sable lorsque la mer se retire, ne sortent pas spontanément au moment du flot, mais il suflit, pour les faire remonter, de déposer, sur les trous en forme de huit qui décèlent leur présence, une pincée de gros sel; après quelques instants, on voit le sol se renfler et se crevasser autour du trou, puis le Mollusque émerger lentement. Il faut ie saisir aussitôt el le maintenir soli- dement tout en l’attirant à soi, afin qu'il ne s'enfonce pas brusquement de nouveau. Les habitants de Saint-Malo et de Saint-Servan se servent, pour récolter ces Mollusques, d’un fil de fer assez gros, de 60 à 70 centimètres de long, ‘erminé à une extrémité par un crochet : ils introduisent ce fil de | | | | | TR | L HEIN Er A se SLA à U Le ê À 5. / DAUTZENBERG et DuroucHoux. — Mollusques de Saint-Malo. 3 fer dans les trous el ramènent facilement les Solen à la surface en retirant cet engin qui traverse leur corps entre les deux valves. Dans les endroits où le sable des plages est mélangé de cailloux, on ren- contre surtout des Pélécypodes tels que Cardium edule, Dosinia, Venus. Tapes, qui s’enfoncent si peu que les gens du pays les prennent en grattant le sol avec une cuiller. | Les Pholas et Barnea habitent exclusivement les bancs de glaise qui affleurent à basse mer à Saint-Jacut et sur certaines plages de la Rance, notamment à Saint-Suliac, à Saint-Jouan et au Montmarin. Cette glaise étant très dure, il est impossible d’en extraire ces Mollusques en bon état, sans se servir d'une bêche ou, mieux encore, d’une pioche de terrassier : on devra creuser d'abord un sillon assez large et de 30 à 40 centimètres de profondeur, dans lequel on fera tomber ensuite des mottes de glaise. En débitant ces mottes au moven d'un couteau, on parviendra à obtenir des spécimens intacts. Au fond des anses extrêmement vaseuses formées par la Rance, on trouve, à la limite supérieure des marées, des espèces appartenant aux genres Alexia, Leuconia, Peringia, Assiminea, Truncatella. Les Truncalella vivent même dans la terre, parmi les racines des arbustes qui croissent au-dessus de la limite des grandes marées. Il existe dans la plupart des rochers de la baie de Saint-Malo des exca- vations d'où l’eau ne s'écoule pas lorsque la mer se retire. Ces sortes de mares plus ou moins étendues et plus ou moins profondes, sont ordinaire- ment garnies, le long de leurs bords, d'algues très touffues, qui abritent plusieurs espèces de petits Mollusques. C’est là que vivent surtout les Homa- logyra, Skeneia, Jejfreysia, certains Rissoa, les Barleeia, etc. TN ne faut pas songer à recueillir ces petits Mollusques sur place : pour se les procurer en nombre, on arrachera des paquets d'algues qu'on lavera chez soi dans un récipient rempli d'eau douce froide ou plutôt chaude, si l’on veut que les animaux se détachent plus vite. On fera sécher le résidu qui se sera déposé au fond du récipient et on le triera ensuite sous la loupe. On rencontre souvent sur les rochers, vers la mi-marée, des surfaces garnies d’une algue calcaire très courte : Corallinia officinalis. En détachant ces plaques au moyen d’un couteau, on pourra y rencontrer le Modiolaria discors. Les Zostères (Zostera marina), qui forment à basse mer de véritables prairies, dites « herbiers », fournissent aussi une faune spéciale qui exige, pour être récoltée avec succès, l'emploi d’une poche en élamine, montée sur un cercle de fer très résistant emmanché sur un fort bambou. Ce filet, dénommé troubleau, a la forme d’un filet à papillons, mais est construit bien plus solidement. En entrant dans l’eau jusqu’à mi-jambe, avant que la mer ait complètement abandonné les herbiers, on promènera le troubleau tantôt à droite, tantôt à gauche, comme le ferait un faucheur pour couper du foin. On fera bien aussi d’affouiller le sol au moyen du cercle du froubleau, car beaucoup de Mollusques vivent à la base des zostères. On pourra même, si on est aidé, se faire précéder par un râteau qui, en remuant le sol devant l'ouverture du troubleau, facilitera l'introduction, dans la poche, du sable el des animaux. Les herhiers fournissent en grande abondance des Lacuna, Rissoa, Odostomia et certains Trochidés. Lorsque les Zostères sont à sec, on pourra, en creusant le sable vaseux sur lequel ils poussent, rencontrer quelques bivalves spéciaux : Thyasira Îlexuosa, Lucina borealis, Loripes lacteus. Il nous reste à parler de la faune qui vit au-dessous des plus basses mers A DAUTZENRERG @bt DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. CR A et qu'on ne peut atteindre qu’en se servant d’une drague. En triant les maté- riaux ramenés par la drague, on trouvera de nombreux exemplaires de cer- laines espèces qui sont très rares sur le littoral : Gibbula tumida, Callios- .toma Montagui, Émarginula rosea, Lima subauriculata, Arca lactea, Astarte lriangularis, Venus ovala el beaucoup d’autres qui n'ont pas encore été recueillies par d'autres moyens : Rissoa calathus, R. reticulata, R. punctura, Scala Trevelyana, Sc. villata, Pherusa Gulsonæ, Eulima incurva, Odostomia lurrila, 0. decussata, O. albella, Turbonilla rufa, Lima hians, Chlamys dis- lorla, Leplon nilidum, Galeomma Turloni, Gouldia minima. La profondeur de la baie de Saint-Malo, limitée à l'Ouest par le méridien du cap Fréhel et l'accore des Minquiers, à l'Est par le méridien de la pointe du Grouin et au Nord par les îles Chausev et les Minquiers, ne dépassant pas 30 mètres, sa faune est très uniforme et moins riche que s'il y existait des profondeurs plus considérables. Par suite des courants violents qui les parcourent, les fonds de la baie sont, en général, très peu vaseux, on y rencontre surtout du sable plus ou moins mélangé de cailloux et de débris de coquilles. À ces matériaux vient s'adjoindre très souvent, dans une forte proportion, une algue calcaire : Lilhothamnium calcareum Pallas, qui produit un mélange connu sous le nom de « maërl » et dont on se sert pour chauler et amender les terres. Ce maërl se rencontre même sur certains points de la côte, un peu au-dessous de la mi-marée, comme au môle des Noires : nous y avons trouvé vivantes quelques espèces : Modiola adriatica, Nucula nucleus, Cardium nodosum, Corbula gibba. | Sinous comparons la faune malacologique de la baie de Saint-Malo à celles des régions limitrophes, nous remarquons qu'elle est sensiblement plus riche que celle de la baie de Cancale dont le fond est plus uniformément vaseux, mais qu'elle l’est un peu moins que celle de la baie de Saint-Brieuc où la profondeur est plus variable. C’est avec la faune de Jersey que la nôtre pré- sente le plus d’analogie et c’est à cause de cette similitude, que nous avons emprunté au bel ouvrage de J. Gwyn Jeffreys : « British Conchology », qui comprend dans la faune anglaise celle des îles Anglo-Normandes, les cita- tions de figures que nous donnons pour chaque espèce, toutes les fois que ces figures sont satisfaisantes. Nous avons d’ailleurs Hmité, sauf de rares exceptions, la synonymie à la: référence originale et à la citation d’une bonne figure. | | On trouvera l'emplacement des localités que nous citons dans les cartes du service hydrographique de la Marine française : n° 4583 (Place de Saint- Malo et Saint-Servan) et n° 844 (carte des abords*de Saint-Malo, allant du cap Fréhel à Cancale). On pourra aussi consulter utilement les cartes au 1/100.000° du Ministère de l'Intérieur : Saint-Malo (VII. 14) et Plancoët (VIT. 14). Nous avons donné à un banc de sable qui ne figure sur aucune de ces cartes et qui est situé devant la plage des Fours-à-Chaux, à Saint-Servan, le nom de « banc des Lutraires ». Nous avons énuméré les localités en allant de l'Ouest à l'Est et, en pénétrant en Rance, en suivant d’abord la rive gauche pour descendre ensuite le long de la rive droite. Nous rappellerons que le mille marin est de 1,852 mètres et que les niveaux bathymétriques indiqués ont pour point de départ le 0 des cartes hydrogra- phiques françaises. Le mot « flot » est synonyme de flux et le mot « jusan », de reflux. Nous avons, comme dans nos listes précédentes, suivi la classification du Manuel de Conchyliologie du D' P. Fischer. Nous tenons, en terminant, à témoigner de nouveau notre reconnaissance DAUTZENBERG et Duroucroux. — Mollusques de Saint-Malo. ) à M. le Colonel Martel qui a mis à notre disposition de précieux renseigne- ments, notamment sur certains Odostomidés recueillis par lui à la Toise, et à remercier M. Jules Boivin du concours dévoué qu'il n’a cessé de nous prêter dans toutes nos recherches. CEPHALOPODA 1. — Octopus octopodia Linné. 1798. Sepia oclopodia LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 658. 1822. Octopus vulgaris LAMARCK, Anim. sans vert., VII, p. 657. MATE -— — Pam. "JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 144, pl VII fig. 1 et frontispice. Habitat. — Ce Mollusque, bien connu sous les noms vulgaires de « Poulpe » ou de « Pieuvre », «est appelé minar par les pêcheurs de là région de Saint- Malo, qui le recherchent comme comestible. On le rencontre à basse mer. nageant dans les prairies de Zostères ou tapi sous de grosses pierres ou dans des creux de rochers. Dans ce dernier cas, sa présence est souvent indiquée par un amas de valves des Pélécypodes dont il se nourrit. Très abondant en certaines années, il cause de grands dégâts aux filets et détruit beaucoup de _ poissons, de crustacés et de mollusques. 2. — Rossia macrosoma Delle Chiaje. 1841. Sepiola macrosoma DELLE CHIAJE, Mém. LXX, Desc. Anim. Invert. Men CLEReR/ 0:07. :DL 11 4, 11. 1869. Rossia - PIC A ISErREYS, Brit: Conch.,. V.:p. 135, pl. VI, fig. T Habitat. — Ce petit Céphalopode est peu abondant dans notre région. Nous l'avons rencontré à basse mer. à Saint-Lunaire, Dinard et au Minihic (près de la pointe de la Varde), nageant dans des mares situées au milieu de prairies de Zostères. 3. — Loligo media Linné. 1798. Sepia media . LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 659, 1869. Loligo — Lin, JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 132 Habitat. — Désigné sous le nom de « Calmar » ou d’ « Encornet », ce Céphalopode ne se pêche guère qu’au large. Nous n’en avons rencontré, à la côte, qu’un seul exemplaire rejeté à basse mer sur la plage du Minihic. 4. — Sepia officinalis Linné. 1758. Sepia officinalis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 658. 1869. — — Lin., JEFFREYS, Bril. Conch., V, p. 138, pl. VI. fig. 3. Habitat. — Ce Céphalopode comestible est commun dans foule la baie de Saint-Malo : on le vend aux marchés de Saint-Malo ef de Saint-Servan sous le nom de « Margate ». Nous l'avons souvent rencontré à basse mer, nageant ou rejeté sur les plages, à Saint-Lunaire, Paramé (Roc au Dogue), La Gui- morais, etc. Dans nos listes de 1900 et de 1906 nous avions mentionné également le Sepia Filliouxi Lafont: mais, d'après M. Cuénot. le seul caractère conchy- hologique appréciable : longueur plus grande de la partie sillonnée, qui différencie le Filliouri de l’officinalis, est uniquement dû à une différence d'âge. Le S. Filliouri est basé sur des exemplaires très adultes et l’officinalis sur des individus plus jeunes d’une même espèce. GASTEROPODA ORDRE : PULMONATA ». — Oncidiella celtica Cuvier. 1817. Onchidium cellicum CUVIER, Règne Animal, 1" édit., IE, p. #11. 1869. Oncidium — Cuv., JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 95, pl. I, fig. 5. 1878. Oncidiella cellica — P. FISCHER, Brachiopodes et Moll. du litt. océan. de France, in Acies Soc. Linn. Bord., XXXIT, p. 181. D de 6 DAUTZENBERG ef DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Habitat. — Vit en grande abondance sur la vase qui recouvre les parois des rochers formant des sortes de couloirs sur la grève de Solidor, au pied de la tour de ce nom. Nous l'avons rencontré dans les mêmes conditions d'habitat à Chalibert, à Bizeux, aux Zorieux et à la pointe de l’Aiguille. Ce Mollusque sort volontiers de l’eau, aussi est-il nécessaire, lorsqu'on veut le UE captivité pendant quelques jours, de couvrir le récipient qui e contient. tie Ai and pe 6. — Alexia myosotis Draparnaud. | 1805. Auricula myosotis DRAPARNAUD, Hist. Nat. des Moll. terr. et fluv. de France, : p. 96 1869. Melampus — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 106, pl. XCVIIT, fig. 2 et var. ringens, pl XCVIIL, fig. 2 a. . Habitat. — 1'Alexria myosotis vit au niveau supérieur des fortes marées, sur le sable vaseux, en compagnie d'Hydrobia ulvae et plus haut encore, sous les pierres, dans la zone qui n’est atteinte par la mer qu'aux marées d’équinoxe, avec Truncatella subeylindrica et Leuconia bidentata; 1 est très commun sur les berges gazonnées du ruisseau de Crévelin, à Saint-Lunaire, ainsi que sur les rives de la Rance, notamment à la pointe de l’Enclos, aux RARE salines de Saint-Suliac, aux anses de Saint-Elier, des Troque- tins, etc. Var. denticulata Montagu (sp. Voluta). Habitat. — Cette variété, qui a aussi recu les noms de Voluta ringens et V. reflexa Turton, Auricula tenella Menke et Jaminia quinquedentata Brown, est plus rare que le type, auquel elle se rattache par de nombreux intermé- diaires. Nous ne l'avons pas recueillie dans les environs immédiats de Saint- Malo, ni dans la Rance, mais M. le Colonel Martel l’a trouvée dans l’anse du Verger, à l'embouchure du ruisseau. . 7. — Leuconia bidentata Montagu. 1808. Voluta bidentata MonTAGu, Test. Brit., Suppl., p. 100, pl. 30, fig. 2. 1869. Melampus — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 104, pl. XCVIIL, fig. 1. Habitat. — Vit dans la Rance, avec Alexia myosolis, au-dessus du niveau supérieur des marées ordinaires : pointe de l’Enclos, anciennes salines de Saint-Suliac, anse de Saint-Elier, anse des Troquetins. Nous l’avons égale- ment rencontré vivant à Harbour et vide à Saint-Lunaire. Var. alba Turton (sp. Voluta). 1819. Voluta alba TURTON (non Montagu), Conch. Dict., p. 250. Habitat. — Cette variété, qui se distingue du type par sa taille plus faible, son test plus mince et sa forme plus étroite, vit avec lui à la pointe de lEnclos, à Mordreux, Saint-Suliac et Saint-Elier. 8. — Otina otis Turton. 1819. Helix olis TurTON, Conch. Dict.. p. 70. 1869. Otina — Turt., JErrREys, Brit. Conch., V, p. 110, pl. XCVIIL fig. Habitat. — Ce petit Mollusque semble fort rare dans notre région, car nous n'avons pu en recueillir, jusqu’à présent, que deux individus vivants à Saint- Lunaire et un mort à Harbour. M. le Colonel Martel en a aussi récolté un exemplaire vide à la Toise. Jeffreys en à cité une variété candida : d’un blanc pur. OPISTHOBRANCHIATA NUDIBRANCHIATA Dans notre région, les Mollusques nudibranches se rencontrent le plus fréquemment aux basses mers des grandes marées, mais on en trouve aussi parfois dans une zone moins profonde. Ils se tiennent le plus souvent fixés sous des pierres qui baignent dans l’eau ou qui reposent sur du sable humide. Toutefois, les Doris s’attachent aussi aux parois des rochers et sont quelque- DAUTZENBERG et DuroucHOUx. — Mollusques de Saint-Malo. y fois rejetés sur les bancs de sable. Nous avons récolté à plusieurs reprises le Polycera quadrilineata sur des Algues el sur des Zostères, une autre fois sur un rocher exposé au soleil el nous avons même capluré un individu _nageant dans une mare. Le Triopa clavigera à été observé sur le Laminaria flexicaulis et rampant sur un rocher. Des pontes de Nudibranches se ren- contrent fréquemment sous les pierres ou sur les algues. Pour étudier les Nudibranches, nous les conservons dans des cristallisoirs en verre placés dans une chambre au Nord (car lorsque ces animaux sont exposés au soleil, ils meurent promptement), en ayant soin d'employer de l'eau de mer limpide, renouvelée de temps en temps, et de tenir les cristal- lisoirs très propres. Dans ces conditions, certaines espèces peuvent vivre assez longtemps : nous avons conservé des Polycera quadrilineala pendant cinq mois et des Éolis glauca pendant plus de deux mois; les Doris résistent beaucoup moins longtemps. D'ailleurs, tous ces Mollusques s’amaigrissent el leurs belles colorations s’atténuent rapidement. Les Goniodoris castanea sortent parfois de l'eau et ne tardent alors pas à mourir et à se dessécher; le même accident nous est arrivé pour un Æolis papillosa. Les Nudibranches pondent souvent et à plusieurs reprises, pendant les premiers temps de leur captivité. MM: les Professeurs Cuénot, de la Faculté des Sciences de Nancy, et Vayssière, de la Faculté des Sciences de Marseille, ont eu l’obligeance de vérifier les déterminations de la plupart des espèces de ce groupe que nous avons récoltées et nous les prions d'accepter tous nos remerciements. 9. — Doris (Archidoris) marmorata Bergh. 1878. Archidoris marmorala BERGH in SEMPER, Reisen im Archipel der Philippinen. Habitat. — Peu commun à Saint-Enogat et à Saint-Malo, au nord du Grand-Bey. Détermination de M. le Professeur Vayssière. 10. — Doris (Archidoris) tuberculata Cuvier. 1812. Doris tuberculata CUVIER, Annales du Muséum, IV, p. 469, pl. 74, fig. 5. 1852. — -— ALDER et HANCOUK, Brit, Nudibr. Moli., VI, Fam. 1, pl. 3, DR fig. 1-16. 1869. — —- JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 85, pl. II, fig. 4 Habitat. — Peu abondant : pointe du Décollé {un exemplaire de 85 millim. de long de couleur orangée, tachelée de violet lie de vin sur le manteau, branchies orangées, violacées aux extrémités), le Mouillé, pointe de la Vicomté, Fours-à-Chaux, pointe des Corbières, Saint-Malo (Bon-Secours), Rothéneuf. Les exemplaires que nous avions mentionnés dans nos listes de 1900 et de 1906 sous le nom de Doris verrucosa Cuvier, sont, en réalité, tous des Doris tuberculata, comme l’a reconnu depuis M. Vayssière et comme nous l’a également confirmé M. Cuénot. 11. — Doris (Jorunna) Johnstoni Alder et Hancock. 1838. Doris obvelata JOHNSTON (non Müller), Ann. Nat. Hist., 1, p. 952, pl. I, fig. 4-7. 1845. — Johnsioni ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll. I, Fam. 1, pl 5. 1869. — — JEFFREYS, Brit. Conch. V, D. 89: Habitat. — Saint-Cast (près de Bec-Rond), le Haumet, Bizeux, Rothéneuf (anse du Val). La plupart des exemplaires recueillis étaient de coloration grise avec des taches noires sur le manteau: celui récolté au Haumet mesurait, étant bien allongé, environ 55 millimètres, Détermination vérifiée par MM. Cuénot et Vayssière, L 8 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. eq NON UE VUS SOS 12. — Doris pilosa Müller. 1789. Doris pilosa MÜLLER, Zool. Dan. IL, p. 7, pl. 85, fig. 5-8. 1851. — — Müll, ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., V, Fam pis. 1869. — — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 98. Habitat. — Saint-Cast (Bec-Rond), les Zorieux, pointe des Corbières, pointe du Marégraphe, sous les pierres. 13, — Goniodoris castanea Alder et Hancock. 1845. Goniodoris caslanea ATLDER et HANCOCK, Ann. and Mag. of Nat. Hist. 15t Ser. XVI, p. 314. 1847. = — ALDER @l HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., Fam, I, pl. 19. 1569. — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 82. Habitat. — Ile Agot, les Cheminées, Saint-Enogat, Harbour, pointe de Cancaval, pointe de la Briantais, Chalibert, les Zorieux, pointe de l’Aiguille, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Fort-National, pointe de Roche- bonne. Le G. castanea est, dans notre région, le plus répandu des Nudibranches : on le rencontre souvent fixé sur des colonies de Botrylles avec lesquelles il se confond par sa couleur. A la pointe des Corbières, nous én avons pris en une seule marée 37 exemplaires dont quelques-uns de belle taille : l’un d’eux mesurait 25 millimètres de longueur. Var. pallida Dautzenberg et Durouchoux. D'une coloration claire gris rosé, bien plus rare que le type. 14. — Polycera quadrilineata Müller. 1776. Doris quadrilineala MÜLLER, Zool. Dan. Prodr., p. 229. 1788. — — MÜzLER, Zool. Dan., 1, p. 18, pl. 17, fig. Æ6GNIN p.22; pl. 158, fig. 5 (var. fusca),; fig. 6 (var. hyalina alba). 1851. — — ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., V, Fam. I, pl. 22. 1869. — -—— JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 75. Habitat. — Saint-Cast (Bec-Rond), île Agot, Cézembre, les Cheminées, le Haumet, île Harbour, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, pointe de la Briantais, Chalibert, les Zorieux, Bizeux, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Nord du Grand-Bey, pointe de Rochebonne, Rothéneuf (anse du Val), la Toise. C’est l’un des Nudibranches qu'on rencontre le plus fréquemment dans nos parages : 1l possède généralement 4 ou 5 filaments frontaux, mais nous avons trouvé des exemplaires qui en avaient 2, 3 et jusqu'à 7. Certains individus mesuraient 28 à 30 millimètres de longueur, tandis que celui repré- senté par Alder et Hancock n’a que 21 millimètres. Var. nigrolineata Dautzenberg et Durouchoux. Habitat. — Baie de la Frenay, le Haumet. | | Cette variété, ornée de lignes longitudinales et de taches noires, avait été signalée par Alder et Hancock, mais ces naturalistes ne lui avaient pas attribué de nom. 15. —- Polycera ocellata Alder et Hancock. 1842. Polycera ocellala ALDER et HANCOCK, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 15! Ser., EXD. "0. HER 1346. _ —— ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IT, Fam. I, pl. 88. 1869. —- — JÉFFREYS, Brit. Conch., V, p. 16. Habitat. — Te Harbour, pointe de la Vicomté, Chalibert, les Zorieux, pointe des Corbières. PE Assez rare dans nos parages. Nous en avons trouvé aux Zorieux un indi- vidu de 13 millimètres de long. Ph. DAUTZENBERG 6l DUROUCHOUX. (A suivre). F | ‘4 Ù à | Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 515 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Suite) 16. — Triopa clavigera Müller. 1776. Doris clavigera MÜLLER, Zoo!l. Dan. Prodr., p. 229. 1788. — —— MÜLLER, Zoo!l. Dan., I, p. 17, pl. 17, fig. 1-3. 1848. Triopa — Müll., june HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IV, Fam. 1, PL:'20; 1869. — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 71 Habitat. — Les Cheminées, le Mouillé, Saint-Lunaire, pointe Bellefard, pointe de la Briantais, Chalibert, les Zorieux, pointe des Corbières, Miel-Pot (La Guimorais). Vivant sous les pierres comme le Polycera quadrilineata. ce Mollusque est un peu plus rare. 17. — Eolis (Facelina) punctata Alder et Hancock. 1846. Eolis punctata ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IT, Fam. 3, pl 15. 1869. — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 40. Habitat. — Saint-Lunaire, Saint-Malo, Rothéneuf, la Toise. Détermination de M. Vayssière. C'est par erreur que l’un de nous avait cilé cette espèce sous le nom d’Eolis coronata Forbes, dans sa liste de Saint- Lunaire. 18. — Eolis (Facelina) Drummondi Thompson. 1840. Eolidia rujibranchialis THOMPSON (non Johnston), Ann. and Mag. of Nat. ÉHBRALE Ser: 2 VD: 89. 1844. Eolis Drummondi THOMPSON, Rep. Fauna of Ireland in Rep. Brit. ASsoc., p. 250. 1848. — — Thomps., ALDER et HANcoCKk, Brit. Nudibr. Moll., IV, Fam. 3, pl. 13. 1869. — = —— JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 39. Habitat. — Saint-Malo (Grand-Bey), la Toise. Détermination de M. Vayssière. | 19. — Eolis (Æolidia) papillosa Linné. 1767. Limax papüllosus LiNNÉ, Syst. Nat., édil. XII, p. 1082. Peer — ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., VI, Fam. 3, pl. 9. 1869. — — JerFREeys, Brit. Eonch.,.V, p. 37, pl. IL fig. 8. Habitat. — Saint-Lunaire, les Cheminées, le Haumet, Pierre-à-Tison, Har- bour, banc des Pourceaux., les Zorieux, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Nord du Grand-Bev, Rochehonne, Rothéneuf {anse du Val). Des exemplaires de très grande taille ont été recueillis au printemps sur le banc des Pourceaux par M. Boivin. Var. albina Dautzenberg et Durouchoux. D'une nuance très claire, presque blanche. Cette variété est aussi fréquente que la coloration typique. 20. — Eolis (Æolidiella) glauca Alder et Hancock. 1845. Eolis glauca ALDER et HANCOCK, Ann. and Mag. of Nat. Hist., XVI, p. 314. 1848. — _ ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IV, Fam. 3, pl. 11. 1869. — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 38. Habitat. — Les Cheminées, le Haumet, Harbour. le Mouillé, les Ouvras, Chalibert, les Zorieux, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Nord du Grand-Bey, Fort-National, Rochebonne. L'Eolis papillosa et l'Eolis glauca de notre région pourraient se confondre au premier abord, mais. avec un peu d'habitude. on parvient assez facile- ment à les distinguer : l'E. papillosa porte entre les tentacules oraux et les rhinophores une tache triangulaire très caractéristique d'un blanc jaunâtre 2 10 DAUTZENBERG @t DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. ou d’un blanc mat. Ainsi que le disent Alder et Hancock, nous avons vérifié que les angles de ces taches se prolongent en lignes, ceux de la base (partie antérieure) passent dans les tentacules oraux, celui du sommet (partie posté- rieure) passe entre les rhinophores et atteig nant la protubérance qui indique la région du cœur, s’élargit et forme en ce point une autre tache triangulaire blanche qui a sa base en arrière. L’E. glauca est muni à sa partie antérieure d’un amas de papilles qui ont souvent un aspect et une coloration différents des autres branchies et qui forment une sorte de collerette, rappelant le boa que portent les dames. Ces caractères sont constants et différencient nette- ment les deux espèces. 21. — Eolis (Æolidiella) Alderi Cocks. Eolis Alderi Cocks, The Naturalist, IT, p. 1, pl. 1, fig. f. 1852. — — Cocks, ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., V, Fam. 3, pl. 10. 1869. — . — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 38. Habitat. — Harbour (côté criental), les Zorieux. Var. albida Dautzenberg et Durouchoux. D'une coloration presque uniformément blanche. Habitat. — Harbour. 22. — Eclis Landsboroughi Alder et Hancock (emend.). 1846. Eolis Landsbergi ALDER et HANCOCK, Ann. and Mag. of Nat. Hist., 15t Ser., XVIII, p. 294 1848. — Landsburgii ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IV, Fam. 3, pl. 20. 1869. — — JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 43. Habitat. — A l'Ouest du Fort-National, sous une pierre. Un seul exemplaire de 7 millimètres de long a été recueilli en Août 1901 par M. Henri Fischer, de cette jolie espèce qui se distingue nettement des autres Eolidiens par sa belle couleur d’un violet améthyste. Alder et Hancock disant que ce Mollusque est dédié à M. David Lands- borough Junior, sen nom doit être corrigé comme nous l'avons fait ci-dessus, pour nous conformer aux règles de la nomenclature. Eolis Peachii Alder et Hancock. 1848. Eolis Peachü AIDER et HANCOCK, Ann. a. Mag. of Nat. Hist., 24 Ser., L\pAA9: 1848. — — ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IV, Fam. 3, pl. X. 1872. — — A.etH., GRUBE, Verz., p. 62 (Saint-Malo). Habitat. — Saint-Malo (Grube). Nous n'avons pas rencontré cette espèce. 23. — Eolis (Acanthopsole) coronata Forbes. 1839. Eolida coronata FORBES, Athenæum, p. 647. 1846. Eolis —— Forbes, ALDER et HANCOCK, Brit. Nudibr. Moll., IT, Fam. 3. 1869. — — —— JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 39. Habitat. — Les Herbiers, pointe de la Vicomté, Chalibert, pointe des Cor- bières, Fort-National (Ouest et Est). pointe de Rochebonne. la Toise. Détermination de MM. Cuénot et Vayssière. Cet Eolis est agile et très vorace. Lorsqu'on en met plusieurs individus dans le même récipient, ils se dévorent entre eux et on constate souvent que les survivants ont été ampuiés d'une partie de leurs papilles et de leurs {tenfacules oraux. Le plus grand de nos exemplaires mesurait 25 millimètres de longueur. 24. — Berghia cærulescens Laurillard. 1850. Eolidia cærulescens Laur., DF 1886. Purpura Celtica LocarD, Prodr. de Malac. franç., p. 147, 556. 1892. _ — Locarp, Les Coq. mar. des côtes de France, p. 87. Cette forme a été si mal désignée au début, que nous eussions hésité à _ Jui attribuer le nom proposé par Locard, si, dans son travail de 1892, cel auteur n'avait complété sa description et donné les dimensions de son espèce. Dans le Prodrome, il n'est, en effet, pas fait mention de taille, mais on y voit deux références : 1° Kiener, pl. 29, fig. 77 a, qui représente une coquille de 48 millimètres ; 2° Forbes et Haniey, pl. CI, fig. 1, qui en repré- Sente une de 62 millimètres. Or, bien que Locard ait indiqué plusieurs localités françaises de la Manche et de l'Océan, nous n'avons jamais pu _ découvrir sur notre littoral aucun P. lapillus se rapprochant de ces grandes dimensions qui ne sont, au contraire, pas très rares en Angleterre. Mais les dimensions indiquées par Locard en 1892 : 35 à 40 millimètres de haut x 18 à 21 millimètres de diamètre, sont bien moindres que celles des figu- rations citées précédemment et conviennent très bien à la forme étroite, à spire élevée et à canal assez allongé que nous possédons dans la région de Saint-Malo. ; Habitat. — Saini-Lunaire, Saint-Suliac, Saint-Servan (Fours-à-Chaux et Pointe des Corbières). Var. ex colore lactea Dautz. (Exc. Malac. Saint-Lunaire, p. 24). Entièrement blanche. Var. ex colore aurantia Dautz. (Exec. Malac. Saint-Lunaire, p. 2%). D'un jaune orangé uniforme. 1 Var. ex colore castanea Dautz. (Exc. Malac. Saint-Lunaire, p. 2%). Ex Entièrement brun foncé. à Var. ex colore bizonalis Lamarck (Anim. sans vert., VII, p. 225). Ornée de deux bandes blanches sur fond brun ou orangé. * Var. ex colore lineolata Dautz. (Exc. Malac. Saint-Lunaire, ÿ. 24). Coloration grisâtre avec de fines linéoles décurrentes brunes entre les cordons. Var. ex colore fauce-violaceo Dautz. (Exec. Malac. Saint-Lunaire, p. 24). Cette variété, à ouverture violette, se combine avec toutes les autres. Nous n'avons pas mentionné de localités pour la plupart des variétés ci-dessus, car on les rencontre partout ensemble. 93. — Cypræa (Trivia) arctica (Solander in Humphrey), Pulleney. 1797. Cypræa arctica es in HUMPHREY, Museum Calonnianum, pit. 1799. _—— —- PULTENEY, Catal. Dorsetsh., p. 39. 1867. — europæa Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 403; V, p. 117, 122, DE ACIL 6e: 27 Habitat. — Commun partout, vivant sur les rochers et les pierres aux basses mers de grandes marées. Nous avons expliqué (Dautzenberg et H. Fischer : Camp. arct. Prince de Monaco, p. 160), que la forme typique du C. arclica est celle figurée par Lister (Hist. Anim. Angl., pl. III, fig. 17) : c’est une coquille unicolore de 12 millimètres de longueur. La var..major, établie par Philippi pour une forme méditerranéenne, a la même taille, mais il faut tenir compte que le à oi aies est habituellement bien plus petit dans cette mer que dans céan. Var. minor Monterosalo. De très petite taille, ne dépassant pas 7 à 8 millimètres de longueur. Habitat. — Assez fréquente à Saint-Lunaire. 20 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Var. europæa Montagu (Test. Brit., Suppl., p. 88) — tripunctata Réquien. Ornée de taches dorsales brunes. Habitat. — Partout, avec le type. 54. Triforis perversa Linné. 1758. Trochus perversus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 760. 1884. Triforis —— Lin BUCQUOY, DAUTZENBERG et DOLLFUS, Moll. du Rous- sillon, sÉ p. 209, pl. 26, fig. 13. La forme typique du T. perversa est la coquille méditerranéenne de grande laille que nous avons représentée : Moll. du Rouss., pl. 26, fig. 13. Nous ne la connaissons pas des côtes océaniques d'Europe. Var. adversa Montagu (Test. Brit., I, p. 271). 1867. Certihium perversum Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 261; V, p. 217, pl. LXXX, fig. 5. Habitat. — La présence de ce Mollusque dans la baie de Saint-Malo n'a été révélée jusqu'à présent que par un exemplaire dragué en 1908 au N. des Ouvras. 05. — Bittium reticulatum Da Costa. 17:78. Strombiformis reticulatus DA CosTA, Brit. Conch., p. 117, pl. VIN, fig. 13. 1867. Cerilhium reticulatum Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 217, pl. EXXX, fig. 4. Habitat. — Vit en grande abondance sur tout le littoral, aussi bien sur les rochers que sur les Zostères et les Algues. Les dragages ne le rap- portent guère que mort : c’est tout à fait exceptionnellement que nous en avons dragué deux individus vivants aux environs des Buharats, en 1911. Ce Mollusque n’est représenté dans nos parages que par la forme typique. 6. — Cerithiopsis tubercularis Montagu. 1803. Murex tubercularis MOoNTAGU, Test. Brit., I, p. 270. 1867. Cerithiopsis — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 266; V, p. 21%, "DL -LXXXI ie: , Habitat. — Recueïlli vivant à basse mer sur les algues, les Zostères et sous ‘les ‘pierres, mais toujours assez rare : Cézembre, "Pétiie-Concree Saint-Lunaire, les Zèbres, Fours-à-Chaux, les Zorieux, pointe des CGor- bières, Grand-Bey, Roc-au-Dogue, Rochebonne, Le Minihic et Miel-Pot. Les dragages au large et en Rance nous en ont fourni de nombreux exem- plaires vides et quelques vivants. Vär: nana -Jefirèys (Brit -Conch "IV ps 2600) Coquille de très petite taille, renflée au milieu et atténuée aux extrémités. Habitat. — Cette variélé se rencontre presque partout avec le type. 57. — Cerithiopsis pulchella Jeffreys. 1858. Cerithiopsis pulchella JEFFREYS, Gleanings in Brit. Conch., in Ann. à. Mag. of Nat. Hist. 31 Ser., II, p. 129, pl. V, fig. 8a8c: 1867. _ — JEFFREYS, Brit. .Conch.,:.1V, :p. 269 5000228 LXXXI, fig. 3, 3. Habitat. — Espèce rarissime dont nous n'avons rencontré que peu d'exem- plaires vivants : deux à Saint-Lunaire, un à la pointe de Cancaval et un dans les Algues des mares au Roc-au-Dogue. Les dragages au large nous en ont fourni quelques coquilles vides et ceux en Rance deux spécimens vivants. } Turritella communis Risso. 1826. Turrilella communis Risso, Europe Mérid., IV, p. 106, fig. 37. 1867. — terebra JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch.. IV, p. 80;- V, p. 209, pl. LXX, fig. 6. 1872. —. communis Risso, GRUBE, Verz., p. 61. ce dis, ht ne à ns. à 1864 DAUTZENBERG el DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 21 ; Habitat. — Nous n'avons jamais rencontré ici ce Mollusque qui a eté cité de Saint-Malo par Grube. 44 D8. — Cæcum glabrum Monlag Ve Al 1803. Dentalium glabrum MoNTAGU, Test. Brit., II, p. 497. ; 1867. Cæcum — Mont. JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 77; V, p. 209, A pl. LXX, fig. 5, 9 a. Habitat. — Cette espèce, toujours assez rare, a élé recueillie vivante sous Ÿ une pierre à Saint-Enogat. Nous l'avons également trouvée vide à Saint- __ Lunäire, à la Pointe des Corbières et dans la plupart de nos dragages au | large. 09. — Cæcum vitreum Carpenter. 1858. Cæcum vitreum CARPENTER, Proc. Zool. Soc. of London, .p. 432 (Té- | nérife). 1886. — > . Carp, TRYON, Man. of Conch. Struct. and Syst., VIII, D 210;pl. 66, fig. 94. Habitat. — Mail en colonies souvent nombreuses sous des pierres très profondément enfoncées dans le sable vaseux : Pointe des Corbières, . Cézembre, Harbour; assez commun mort dans les dragages. 60. — Littorina littorea Linné. 1758. Turbo lilloreus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 761. 1865. Litlorina littorea Lin., JErFREYS, Brit. Conch., IL, p. 368; V, p. 206, pl. LXV, fig. 4 et monstr. senestre, fig. 4 a. Habitat. — Très commun partout sur les rochers dans la Zone sublitto- rale; les exemplaires jeunes pullulent sur les Zostères de la grève de Ja Richardais (rive gauche de la Rance). | Var. ex forma major nov. var. De forte taille, allant de 34 à 43 millimètres de hauteur, alors que le type a 28 millimètres. | Habitat. — Cette grande forme est très rare. Nous n’en avons recueilli que deux ou trois exemplaires morts. Var. ex forma vulgaris Sowerby (Genera of Shells, fig. 1) — var. brevicula, Jeffrevs (Brit., Conch., IL, p. 369) = Littorina sphoœroidatis Locard (Prodr. de Malac. franç., p. 285). Forme globuleuse, à spire courte. Habitat. — Très commune partout. Var. ex colore pallida Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 7). Fond gris clair orné de linéoles décurrentes noires, espactes. Habitat. — Fours-à-Chaux (Saint-Servan), assez rare. : Var. ex colore miniata Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 7). Fond jaunâtre, avec les cordons décurrents d'un rouge vermillon. Habitat. — Fours-à-Chaux (Saint-Servan), rare. Var. ex colore sanguinea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 7). D'un rouge carmin intense et uniforme. Habitat. — Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Harbour, Rochebonne, La Gui- morais. Rare partout. 61. — Littorina saxatilis Olivi. 1792. Turbo saxalilis OziIvI, Zool. Adr., p. 172, pl. V, fig. 3 a-3 d. 1912. Littorina — OI, DAUTZENBERG et H. FISCHER, Camp. Arct. Prince de Monaco, p. 187, pl. IX, fig. 1-6. ,. Habitat. — La plupart des formes du L. saxatilis sont extrêmement abondantes sur tous les rochers de notre littoral où on les rencontre jus- qu à la limite supérieure des grandes marées. Nous avons représenté dans Re. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. le travail de 1912, mentionné ci-dessus, pl. IX, fig. 6, un exemplaire pro- venant de Saint-Enogat et qui ne diffère pas de la forme typique de la mer Adriatique. | Subsp. tenebrosa Montagu. 1803. Turbo tenebrosus MONTAGU, Test. Brit., p. 303 et suppl. pl. 20, fig. 4. 1912. L. saxatilis subsp. tenebrosa Mont., DAUTZENBERG et H. FISCHER, loc. cit., p. 194, pl. IX, fig. 13, 14 (Saint-Malo). Habitat. — Cette forme mince, petite, de coloration brune, à surface à peu près lisse, vit en grande abondance sur les rochers du large, notamment à l'île des Ehbiens et aux Haies de Conchée. Var. ex forma elata Dautz. et H. Fisch. (loc. cit., pl. IX, fig. 15, Saint-Malo). : Habitat. — Cette variété vit partout en compagnie du type tenebrosa. Var. ex forma similis Jeffreys (Brit. Conch. IIT, p. 365). Habitat. — Diffère du type par sa surface sillonnée spiralement : elle a été figurée par Dautz. et H. Fisch., loc: cit., pl: IX, fig: 16,1 apres spécimens de la baie de Saint-Malo. Subsp. jugosa Montagu. | 1803. Turbo jugosus | MonTAGU, Test. Brit., Il, p. 586 et Suppl. pl: 0, give 1912. L. saxalilis subsp. jugosa Mont., DAUTZENBERG et H. FISCHER, loc. cit. p. 195, pl. IX, fig. 18 (embouchure de la Rance). | Habitat. — Cette sous-espèce, caractérisée par ses cordons décurrents, saillants et aigus, n’est pas rare dans notre région, mais sa coloration typique (blanche) ne se rencontre pas souvent. Var. ex colore fusca Dautz. et H. Fisch., loc. cit., pl. IX, fig. 49; (embouchure de la Rance). Habitat. — Cette variété, entièrement brune, est commune à l’embou- chure de la Rance, à Rochebonne et au Minihic. Subsp. nigrolineata Gray. 1839. Liliorina nigrolineaia GRAY, Zool. Voy. Beechey, p. 140. 1912. L. saxalilis subsp. nigrolineata Gray, DAUTZENBERG et H. FISCHER, Camp. Arct. Prince de Monaco, p. 196, pl. IX, fig. 28, 29 (Brest): Nous n'avons rencontré dans notre région aucun spécimen de cette sous- espèce, mais seulement quelques rares individus de sa var. compressa qui présentent des traces plus ou moins vagues de linéoles brunes entre les cordons spiraux. Var. compressa Jeffreys (Brit. Conch., Ill, p. 366;. Habitat. — Cette variété à test très épais, de forme globuleuse et garnie de cordons spiraux aplatis, ne diffère de la subsp. nigrolineaia que par sa coloration jaune citron uniforme, sans linéoles noires. Elle est très com- mune, surtout à l'embouchure de la Rance : anse de Dinard, pointe des Calfats, mais on la trouve aussi à Saint-Enogat, Rochebonne, etc. Les spécimens représentés par Dautz. et H. Fischer (loc. cit., pl. IX, fig. 30, 31), proviennent de Saint-Enogat. Subsp. rudis Maton. R 1797. Turbo rudis MATON, Obs. Nat. Hist. West Counties, I, ITS 1912. L. saxalilis subsp. rudis Mat., DAUTZENBERG et H. FISCHER, loc. cit., p. 197, pl. X, fig. 1, 2 (Rance, pointe du Grouin). Habitat. — Cette forme haute, robuste, à surface presque tout à fait lisse est relativement rare. Elle a été désignée par Jeffreys sous le nom de Lait. DAUTZENBERG et DuroucHoux. — Mollusques de Saint-Malo. { 23 rudis var. lævis. Nous en avons trouvé quelques exemplaires à la Pointe du Grouin, dans la Rance. Var. rudissima Bean (in Thorpe, Brit. mar. Conch., Suppl., p. 267). Habitat. — C'est la forme la plus commune du L. saratilis dans toute la baie de Saint-Malo. Elle est semblable à la subsp. rudis, mais sa surface est striée spiralement et il est rare qu'elle atteigne la taille de la subsp. rudis typique. Ses variétés de coloration sont très nombreuses. Var. ex colore fusca Dautz. et H. Fisch. (loc. cil., p. 199). Brune, unicolore. Var. ex col. sanguinea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). Cette belle variété, d’un rouge sanguin uniforme, est généralement assez rare, mais c’est elle qui domine à Saint-Lunaire, au sommet du Grand- Lambert et à Harbour, où nous en avons récolté des centaines. Var. ex colore miniata Dautz. et H. Fisch. (loc. cit., p. 199). Rouge vermillon uniforme. Relativement rare. Var. ex colore aurantia Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 18). Jaune orangé uniforme. Var. ex colore fulva Monterosato. D’un fauve clair ou rosé. Assez fréquente. Var. ex col. lutea Daufz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). Jaune d’or ou citron. L’exemplaire de cette variété, figuré par Dautz. et Fisch. (loc. cit., pl. X, fig. 13) provient de Cézembre. Commune. Var. ex colore albida Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 18). Entièrement blanche. Commune. Var. ex colore zonaria Bean (in Thorpe : Bril., mar. Conch., Suppl., p. 267) — jasciata Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 18). Ornée de bandes brunes et blanches plus ou moins apparentes. Com- mune. Var. ex colore tessellata Dautz. (Liste Moll. Granville el Saint-Pair, p. 9). Ornée d’un dessin en damier plus ou moins net. Cette coloration se ren- contre surtout en Rance, à la Passagère, etc. Monstr. canaliculatum Dautz. et H. Fisch. (loc. cit., p. 200, pl. X, fig. 29, 30). Cette monstruosité que nous avons représentée d'après un exemplaire trouvé à Cézembre, appartient à la sous-espèce nigroiineala, var. com- pressa, elle présente sur les deux derniers tours une rampe subsuturale étroite et concave. 62. — Littorina (Melaraphe) neritoides Linné. 1758. Turbo neritoides LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 761. 1865. Littorina — Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., IIL, p. 361; V, p. 206, pl. LXV, fig. 2. Habitat. — Abondant, aussi bien sur les rochers du large que sur ceux de la côte, ce Mollusque vit tout près de la limite supérieure des grandes marées et est cantonné dans une zone très étroite. On le rencontre habi- tuellement en compagnie du Laitt. saxatilis subsp. rudis var. rudissima, mais ce dernier a un habitat bathymétrique bien plus, étendu, puisqu'on le rencontre jusqu’au niveau de la mi-marée. 63. —— Littorina (Neritoides) ohtusata Linné. 1767. Turbo obtusatus LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1232. 1855. — — Lin., HANLEY, Ipsa Linn. Conch., p. 325, pl. IT, fig. 6. Le Turbo obtusatus Linné, est une forme des mers boréales que nous ne 24 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. possédons pas sur les côtes de France. L’espèce n'y est représentée que par la subsp. littoralis. Subsp. littoralis Linné. 1767. Nerila littoralis LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1253. 1865. Littorina oblusala JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., IIT, p. 356; V, p. 205, pl. LXV, fig. 1 (à gauche). Habitat. — Très commun partout, à mi-marée, sur le Fucus vesiculosus qui tapisse les rochers. Var. ex forma retusa Lamarck (Anim. sans vert., VII, p. 48). Coquille de grande taille, globuleuse, à spire plane ; dernier tour com- primé latéralement et ayant un aspect bianguleux. C’est cette variété que nous avions désignée sous le nom de nerilijormis Brown, dans notre liste de 1900, mais le nom de Lamarck est plus ancien et la figure de Brown représente un spécimen à spire saillante, qui paraît être plutôt une anomalie individuelle. | Habitat. — Aussi commune que la subsp. luttoralis typique et également répandue partout. Var. ex forma el colore fabalis Turton (Z00l. Journ., il, [1826|, Dé: XII GS, 40) De petite taille, forme transversale, ornée d’une réticulation plus ou moins: nette. Cette variété avait déjà élé distinguée par lister, en 1678, sous le nom de Nerita reticulatus (Hist. Conch., IV, Sect. VI, Cap. 5): Habitat. — Egalement très commune partout. Var: ex colore ornata Jeffreys (Brit. Codch., TE °"p. 357, Cp RENE Zonée transversalement de brun et de jaune. Habitat. — Cette variété est beaucoup plus rare que la précédente dans la région de Saint-Malo. 64. — Lacuna puteolus Turlon. 1819. Turbo puteolus TURTON, Conch. Dict., p. 193, fig. 90, 91. Habitat. — Se rencontre presque partout à très basse mer sur le Gracil- laria multipartita et le Chondrus crispus : Petite Conchée, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, N. du Grand-Bey, Rothéneuf, la Toise ; il est particulièrement fréquent dans la Rance, à la pointe de la Jument, à Chalibert, à la pointe des Corbières et à la Mercière. Les variétés de coloration lactea et fasciata sont plus rares que le type qui est d’une teinte rose violacée uniforme, sauf le bord columellaire qui est blanc. Var. ex forma costulata Dautz. (Exec. Mal. à Saint-Lunaire, p. 19). Ornée de plis d’accroissement nombreux, réguliers, qui donnent à la surface un aspect costulé. Habitat. — Saint-Lunaire. Var. ex forma turrita Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). De grande taille, à spire élevée et suture irès accusée. Habitat. — On rencontre assez fréquemment cette forme dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et nous en avons dragué un exemplaire vivant au large de Cézembre. Var. ex colore lactea Jeffreys (Brit. Conch., IIT, p. 349). Blanche, sous un épiderme jaunâtre. Cette variété a été représentée par Sowerby : Illustr. Index of Brit. Shells, pl. XII, fig. 26. Var. ex colore fasciata Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). Ornée de quatre bandes brunes sur un fond jaunâtre. C'est cette variété que Jeffreys a représentée : Brit. Conch., V, pl. LXIV, fig. 4, comme étant le L. puteolus typique. Ph. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. [A suivre). Supplément à la Feuille des Jeunes Nalturalistes, N° 517 4 _ LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Suite) F 65. — Lacuna pallidula Da Cosla. 1778. Nerita pallidulus PAT COSTA /BrTACONCH D O1 DL IV, fig. 4, 5. 1865. Lacuna pallidula Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 351; V, p. 205, | pl. LXIV, fig. 5. 0 Habitat. — Assez commun vivant sur les Fucus vesiculosus et serralus, à ainsi que sur le Gracillaria multipartita : Saint-Lunaire, Saint-Enogal, Dinard, Saint-Malo, Bas-Sablons, pointe de Rochebonne, Rothéneuf, etc. : La coloration typique est d’un blanc sale légèrement rosé. À Var. ex colore neritoidea Gould (Invert. of Mass., p. 263, fig. 170) — viridis Martel (Feuille des Jeunes Naturalistes, XXX, p. 127). X D'un « vert d'herbe », ordinairement plus petite que le type el moins dilatée. Habitat. — Partout, avec le type. Var. ex colore aurea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). D'un beau jaune d’or. Habitat. — Cette coloration est plutôt rare. 66. — Lacuna vincta Monlagu. 1780. Trochus divaricatus FABRICIUS (non Linné), Fauna Groenlandica, p. 392. 1803. Turbo vinctus MOoNTAGU, Test. Brit., p. 307, pl. 20, fig. 3. 1865. Lacuna divaricata JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., III, p.346; V, p. 204, pl LXIV, fig. 3 Habitat. — La forme typique, avec bandes brunes, est extrêmement rare n_ dans là baie de Saint-Malo. Nous n’en avons recueilli qu'un seul exemplaire dans un dragage par 25 mètres au N. du Vieux-Banc. Var. canalis Montagu (Test. Brit., p. 309, pl. XII, fig. 11). î De petite taille, à test mince, blanche unicolore ou ornée de bandes fauve Clair tranchant à peine sur le fond de la coquille. Habitat. — Très commun partout sur les Zostères. Var. fusca Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 8). D'un brun rougeûtre uniforme, sans bandes. Habitat. — Trouvé rejeté vivant dans un paquet de Zostères, sur la plage de Paramé. 67. — Lacuna (Medoria) crassior Montagu. 1803. Turbo crassior MoONTAGU, Test. Brit., II, p. 309. 1865. Lacuna — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 344; V, pl LXIV, if EE Se? Habitat. — Très rare : nous n’en avons trouvé que deux exemplaires vivants à basse mer, l’un à Saint-Lunaire, l’autre aux Zorieux, sur le Gra- | cularia multipartita. Les dragages au large et en Rance nous en ont fourni : plusieurs individus morts et quelques-uns vivants. | | 68. — Homalogyra atomus Philippi. 1841. Truncatella altomus Puizippr, Wiegman's Archiv für Naturg., VII, part. I, p. 54, pl. V, fig. 4. 1867. Homalogyra — Phil, JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 69; V, p. 209, pl. LXX, fig. 2. Habitat. — Nous avons recueilli plusieurs exemplaires vivants de ce petit Mollusque dans les algues des mares à Gézembre, aux Zorieux, au Roc-au- Dogue, à Rochebonne et à la Guimorais. Au $S. du Grand-Bey nous en avons trouvé aussi un exemplaire sur les Zostères. (1! Les pages 1 à 24 de ce supplément ont paru dans les numéros 514, 515 et 516. ét ete tétons TR. ‘os dd See ét sd dohites d ri 26 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Var. polyzona Brusina (in Monterosato : Not. int. alle Conch. Medit.. p. 38). Ornée de linéoles brunes obliques, cette variété a élé figurée : Moll. du Roussillon, Ep XXANIR "fe Habitat. — Un exemplaire sur les Zostères au S. du Grand-Bey. Var. maculata Monterosato. Ornée de taches brunes assez larges, disposées régulièrement au-dessous de la suture. Habitat. — Un exemplaire sur les Zostères au S. du Grand-Bey. 69. — Skeneia planorbis Fabricius. 1780. Turbo planorbis FABRICIUS, Fauna Groenlandica, p. 394. 1867. Skenea — Fabr., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 6507 0p #01 "00, DL MRC RL Habitat. — Nombreux exemplaires vivants sur les algues des mares à Cézembre, au Roc-au-Dogue, à Rochebonne et à la Guimorais. Nous en avons aussi rencontré un individu vivant à Saint-Suliac, un autre à la pointe des Corbières et nous en avons ramassé des coquilles vides dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Rothéneuf et la Toise. 70. — Jeffreysia diaphana Jeffreys 1848. (Pissoa ?) diaphana ALDER, Catal. Northumb. a. Durham, p. 55. 1850. Jeffreysia — AÏld., FOoRBEs et HANLEY, Brit. Moll., II, p. 152, pl. LXXVI, fig. 1. 1867. — — — JEFFREYS,. Brit. Conch., IV, p.159 pen LXIX, :fig. 5. Habitat. — Rare vivant sur les Algues des mares à Cézembre et au Roc- au-Dogue. 71. — Rissoa membranacea Adams. 1808. Turbo membranaceus ADAMS, Trans. Linn. Soc., V, p. 2, pl: I, fig 1415 (malè). Le type du R. membranacea est fort obscur et ne nous paraît pouvoir être fixé que lorsqu'on aura examiné des spécimens de la provenance indiquée par Adams : Pembrokeshire. D’après la description et la figure, il s’agit d’une coquille mince, très allongée et ornée de flammules obliques, tandis que nos spécimens qui sont plus solides, plus courts et qui ont le dernier tour plus haut et plus renflé, concordent parfaitement avec la forme décrite par Montagu sous le nom d’Helix labiosa. Var. ex forma labiosa Montagu. 1803. Helir labiosa MonTAGU, Test. Brit., II, p. 400, pl 13, fig. ?. 1887. Jiissoa membranacea JEFFREYS, Brit. Conch.. IV; P. 30: V Vip 208 pl. LXVIT, fig. 8. Habitat. — Extrêmement commun vivant partout sur les Zostères. Var. ex forma minor Jeffreys (Brit. Conch. IV, p. 31). Plus petite et dépourvue de côtes longitudinales. Habitat. — Vivant dans la Rance, à Saint-Servan et dans le réservoir du bassin de Saint-Malo. Var. ex colore pallida Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 19). Coloration très claire presque blanche. Habitat. — Saint-Lunaire. Var. ex colore fusca Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 19). Coloration brune, plus foncée que le type. Habitat. — Saint-Lunaire. Monstr. biapertum nov. monstr. Possédant deux péristomes successifs : une cassure s’élant produite der- Me Co he tt] —1 DAUTZENBERG et DuROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. rière le péristome normal, l'animal, au lieu de boucher le trou qui en était résulté, a construit un nouveau péristome en arrière de lPautre. Habitat. — Saint-Lunaire. Monstr. turritum nom. nov. (Dautzenberg, Journ. de Conch., LV (1907), | D2940, ph'IVs fig..9:74. Forme turriculée, à tours concaves dans le haut, très convexes dans Île bas ; dernier tour dépourvu de plis axiaux. Ouverture subquadrangulaire présentant un pli columellaire bien développé. Habitat. — Saint-Servan, près de la pointe de lAiguille. 72. — Rissoa Guerini Recluz. 4 1843. Rissoa Guerini RecLuz, Revue Zool. Cuviérienne, p. 7. ; 1862. costulaia JEFFREYS (non Risso), Brit. Conch., IV, p. æ ; V, p. 208. | DL NU, fe: 1. | Habitat. — Très commun vivant sur les algues des mares et dans la zone des Laminaires sur les algues et sous les pierres. On rencontre avec Ia colo- ration typique : blanche avec les intervalles des côtes longitudinales bruns, les trois variétés suivantes : Var. ex colore albina Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 9). Entièrement blanche. % Var. ex colore bipartita Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 9). Quatre ou cinq premiers tours d’un violet foncé, les derniers entièrement blancs. Var. ex colore conspersa Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 9). Fond brun, parsemé de taches blanches très petites, disposées en damier. 73. — Rissoa (Turbella) parva Da Cosla. 1778. Turbo parvus DA CosrTa, Brit. Conch., p. 104. 186%. Rissoa parva Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 23; V, p. 207, pl. LXVII, fig. 3, 4. Habitat. — Moins commun que le R. membranacea var. labiosa sur les Zostères, mais très commun sous les pierres à basse mer. Nous l'avons aussi dragué vivant, en petit nombre, à l'Est du Cap Fréhel. Var. ex forma interrupta (Adams) Donovan. 1798: Turbo interrupius JOHN ADAMS, Trans. Linn. Soc., V, p. 3, pl. I, fig. 16, 17 (malè). 1803. — — DoNovaN, Brit. Shells, pl. CLXX VIII, fig. 2. Forme lisse, dépourvue de plis longitudinaux. Habitat. — Beaucoup plus rare que le type à Cézembre, Saint-Lunaire, Rothéneuf. Varex colore fuscata Brown (Ill. Conch.- Gr. Brit. a. Irel., 1827, DE 0 UPS. 12) D'une teinte brune foncée, parfois noirâtre. © 74. — Rissoa (Turbella) inconspicua Alder. E: 1844. Rissoa inconspicua ALDER, Ann. a. Mag. of Nat. Hist. 1‘t Ser., XIII, 1 p.929, pl. VIII, fig. 6-7. M, 1867. : — -— Aide JerrReys) Brit. Conch.,: 1V,-p. 26: V. p.. 207, | pl. LXVII, fig. 5. Habitat. — Nous n'avons recueilli le ÆR. inconspicua que mort dans les dragages au large et il y est toujours fort rare. Certains spécimens de R. parva var. interrupla peuvent être facilement confondus avec le R. inconspicua et c'est ce qui est arrivé dans notre liste de 1900, lorsque nous avons signalé cette espèce comme vivant sur les Zos- tères à Saint-Servan. D dd Éd Se ET dd 28 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 75. — Rissoa (Persephona) lilacina Recluz. 1843. Rissoa lilacina RECLUZ, Revue Soc. Zool. Cuviérienne, p. 6. 1867. — violacea JEFFREYS (non Desmarest), Brit. Conch., IV, p. 33; V, p. 208, DLL XL LE 0 Habitat. — Commun partout à basse mer sous les pierres et surtout sur les Zostères où il vit en compagnie du R. membranacea Var. labiosa. Cette espèce est facile à reconnaitre aux ponetuations lenfoncées qui couvrent la surface. Le R. violacea, avec lequel Jeffreys la confondus; appartient au même groupe, mais c’est une forme méditerranéenne spéci- fiquement distincte. Var. ex forma minor Dautz. (Exc. Saint-Lunaire, p. 20). De moitié plus petite que la forme lypique, hauteur 25% millimètres. Var. ex colore pallida Dauliz. (Exec. Saint-Lunaire, p. 20). Coloration très claire, presque blanche. Ces deux variétés se rencontrent av cc le lAilacina typique et sont également communes. 76. — Rissoa (Acinopsis) cancellata Da Costa. 1778. Turbo cancellatus Da CosTa, Brit. Conch., p. 104, pl. VIIL, fig. 6, 9. 1867. Rissoa cancellata Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, : p.66 207, pl. LXVI, fig. 3. Habitat. Nous n'avons rencontré de cette espèce que quelques exem- plaires vides dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, de la pointe des Corbières et de la Toise. Les dragages au large ne nous en ont procuré non plus que des spécimens morts, peu nombreux. 77. — Rissoa (Alvania) calathus Forbes et Hanlev. 1850. Rissoa calathus ForBEs et HANLEY, Brit. Moll, III, p. 82, pl. LXX VIII, fig. 5. 1867. — — KE. ei H., JEFFREYS, Brit. Conch,, IV, p. LV LXVI fig. 4. Habitat. — Beaucoup plus rare que le R. cancellata dans les dragages au large où nous ne l'avons trouvé que mort. 718. — Rissoa (Alvania) reticulata Niontagu. | 1803. Turbo reticulatus MonTAGU, Test. Brit., II, p. 322 et Suppl., pl. XXI, ol 1867. Rissoa reticulata Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 12; V, p. 207 pl. LXVI, fig. 5. Habitat. — Nous n’en avons trouvé jusqu'à présent qu'un seul exem- plaire vide dans un dragage au S. du Vieux-Banc. 79. — Rissoa (Alvania) punctura Monlagu. 1803. Turbo punciura MOoNTAGU, Test. Brit., II, p. 320, si 12, fig. 5 1867. Rissoa — Mont., Me Brit. Conch., IV, PLAN 207. pl. LXVI, fig. 8 Habitat. — Un seul exemplaire de agué mort em 4909, au We du Vieux-Banc. 80. — Rissoa (Massotia) lactea Michaud. 1832. Rissoa lactea MicHAUD, Descr. de quelques espèces du Genre Rissoa, Der Tite | 1867. — — Mich.. JETFREYS, Brit. Conch:, IV, p.47; V, p.00 DESERS fige, Habitat. — Commun, vivant sous les pierres enfoncées dans le sable vaseux : île Agot, les Cheminées, Cézembre, les Ouvras, le Mouillé, Har- bour, Saint-Lunaire, Saint- Enogat, pointe de la Briantais, pointe des Cor- bières, la Mercière, Grand-Bev, Roc-au-Dogue, pointe de ochebonne, le Minihic, Rothéneuf, la Guimorais, la Toise. D Er DAUTZENBERG et DuROUCHOUX. — Mollwsques de Saint-Malo. 29 A l'état vivant, la coquille est recouverte d'un épiderme jaune sale ou ocré, tandis que les exemplaires roulés qu'on rencontre dans les cordons Httoraux de Saint-Lunaire et de la Toise sont d’un blanc pur. 81. — Rissoa (Manzonia) costata J. Adams. 1795. Turbo costatus JOHN ADAMS, Specific Characters, etc., in Trans. Linn. Soc. III, p. 65, fig. 13, 14. 1867. Rissoa costata J. Ad., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 22; V, p. 207, pl. LXVII, He*£; Habitat. — Peu commun vivant sous les pierres enfoncées dans le sable vaseux : île Agot, Harbour, Saint-Enogat, pointe de la Briantais, pointe des Corbières, pointe des Calfats, N. du Grand-Bey, Rochebonne, Rothéneuf, La Guimorais. Très commun vide dans les cordons littoraux à Saint- Lunaire et à la Toise. De même que la précédente, la coquille de ce Rissoa est jaunâtre à l'état vivant et blanche lorsqu'elle est roulée. 82. — Rissoa (Onoba) striata J. Adams. 1795. Turbo strialus JOHN ADAMS, Specific Characters of some minute Brit. Shells discovered on the coast of Pembrokeshire in rianerena:S0c. IE "D.:06,"pl. 13, fig. 25, 26. NS Omenatar J. Ad; JerFREYS, Brit. Conch., IV, p. 37; V, p. 208, pl. LXVIII, fig. 2. Habitat. — Commune, vivant sous les pierres enfoncées dans le sable vaseux, à partir de la mi-marée jusqu’au bas de l’eau : baie de la Frenay, île Agot, Harbour, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, pointe de la Briantais, pointe de l’Aiguille, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Saint-Malo, Rochebonne, Rothéneuf, La Guimorais. 83. — Rissoa (Galeodina) carinata Da Cosla. 1778. Turbo carinatus Bebe Brit .Conch., p. 102. pl VII fig. 10 (malè). 1867. Rissoa striatula Mont., JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., IV, p. 5; V, p. 206, pl. XLVI. fig. 1. Habitat. — Beaucoup plus rare que les R. lactea, costata et striata, cette espèce vit dans les mêmes conditions sous les pierres enfoncées, mais on n'en rencontre habituellement que deux ou trois exemplaires ensemble, tandis que les autres forment des colonies plus nombreuses. Nous l'avons recueillie à l’île Agot, aux Cheminées, à Cézembre, au Haumet, à Harbour, _ Saint-Lunaire, Saint-Enogat, aux Zorieux, à la pointe des Corbières, à la pointe des Calfats, à Saint-Malo, Rochebonne, au Minihic, à la Guimorais et à la Toise. Nous ne l'avons trouvé que mort dans les dragages en Rance et au large. Hanley a démontré (Ipsa Linn. Conch., p. 342), que le Turbo striatulus de Linné a été mal interprété par Montagu, Dillwyn et autres anciens auteurs et que ce nom linnéen s'applique en réalité à un Turbonilla. E 84. — Rissoa (Cingula) cingillus Monlagu. 1803. Turbo cingillus MonNTAGU, Test. Brit., II, p. 328, pl. 12, fig. 7. 1867. Rissoa — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 48; V, p. 208, pl. LXVIII, fig. 9. Habitat. — Ce Mollusque est moins commun dans notre région que sur le littoral de la Basse-Bretagne. Il vit très haut, sous les pierres, ainsi que dans les touffes de Lichnia pygmæa, à Cézembre, Pierre-à-Tison, aux Ouvras, à Saint-Lunaire, à la pointe de la Briantais, aux Zorieux, à la pointe de l’Aiguille et à la pointe des Corbières. Le Turbo trifasciatus J. Adams (Trans. Linn. Soc., V, pl. 1, fig. 12, 13) paraît bien être le R. cingillus et est plus ancien que le nom de Montagu, mais la figuration d’Adams est si mauvaise qu'il vaut mieux laisser cela dans l’oubli. Re À Ce? 30 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. -— Mollusques de Saint-Malo. 85. — Rissoa (Cingula) semistriata Montagu. 1808. Turbo semistriatus MonTAGU, Test. Brit., Suppl., p. 136, pl. 21, fig. 5. 1867. Rissoa semistrialta Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 46; V, p. 208, pk LXVIIL fig. 8. Habitat. — Peu commun, vivant dans la zone des Laminaires à Saint- Lunaire, Saint-Enogat et à la pointe des Corbières. Nous en avons trouvé quelques exemplaires vivants aux Zorieux, sur les algues des marées. Les dragages au large nous l’ont procuré vivant, surtout sur les fonds ‘où se rencontrent des Hermelles et des Spongiaires. M. le Colonel Martel la recueilli vide dans le cordon littoral de la Toise. Rissoa (Cingula) proxima (Alder) Thompson. 1847. Rissoa proxima ALDER, MSsS., in THOMPSON, Ann. a. Mag. of Nat. Hist., 15 Ser., XX, p. 174. 1867. — — Ald., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 59; V, D 20802 fig. 3. Habitat. — Cette espèce a été citée par Grube (Verz., p. 62), comme vivant à Saint-Malo, mais nous ne l'avons pas rencontrée. 86. — Rissoa (Setia) fulgida J. Adams. 1795. Helix fulgidus JOHN ADAMS, Specific Characters, etc., in Trans Linn.: 500 M1 /n2204 1867. Rissoa fulgida J. Ad., DES Brit. Conch., IV, p. 43; V, p. 208, pl. LXVIII, g. 6. Habitat. — Commun vivant sur les Zostères dans la baie de la Frenay, à Saint-Cast (Bec-Rond), Cézembre, Saint-Lunaire, à l'Est de la pointe de Bellefard, à Saint-Servan (Fours-à-Chaux). Egalement très commun sur les algues des mares à Cézembre, aux Zorieux, au Roc-au-Dogue, à Roche- bonne, au Minihic et à la Guimorais (Miel-Pot). 87. — Rissoa (Pisinna) glabrata von Mühifeldt. 1824. Helix glabrata MEGERLE von MÜHLFELDT, Verh. Berl. Ges., L p.218, pl. IIL fig. 10. 1867. Cingula — v. M., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 50 (obs.). Iabitat. — Nous avons trouvé à la pointe des Corbières un exemplaire vide de cette espèce méditerranéenne. Jeffreys en avait également rencontré un dans du sable provenant des îles Shetland, mais il craignait qu'il fût resté dans un tamis ayant servi auparavant à trier des coquilles du Pié- mont. Ici, il s’agit peut-être d’un apport accidentel, car nous avons trouvé dans la même localité un exemplaire roulé de Rissoina Bruguierei. Or, nous avons appris qu'autrefois des torpilleurs, ayant séjourné en Méditerranée, sont venus se faire réparer à l’arsenal de Saint-Servan, qui se trouve à côté de la cale des Corbières. 88. — Barleeia rubra (J. Adams) Montagu. 1795. Turbo ruber J. ADAMS, Specific Charact., etc., in Trans. Linn. Soc, ITE, p: 66, pl XII” Hg. 21, 22 (male): 1803. — — J. Ad. MONTAGU, Test. Brit., p. 320. 1867. Barleeia rubra Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 56; V, p. 209, pl. LXIX, fig. 4. Ilabitat. — Cette espèce est très commune sur les algues des mares à Cézembre, aux Zorieux, au Roc-au-Dogue, à Rochebonne, au Minihic et à la Guimorais. Nous l'avons également rencontrée sur les pierres et les algues à hasse mer à l’île Agot, Pierre-à-Tison, aux Herbiers, aux Ouvras, à la Rimponière, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, à la Grande-Côtière et à la Toise (Colonel Martel). Var. unifasciata Montagu (Turbo unifasciatus, Test. Brit., IT, p. 327). Habitat. — Celle variété, ornée de bandes blanchâtres, est aussi abondante : DAUTZENBERG el DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 91 que le type sur les algues des mares à Rochebonne, mais elle est plus rare au Roc-au-Dogue et nous ne l'avons pas trouvée au Minihic. Nous avons vu plus haut que le T'urbo trifasciatus J. Adams (Trans. Linn. DO NO Dee plAl Mis: 12, 13) que Montagu a Cité, avec doute il est vrai, comme synonyme de son Turbo unifascialus, semble bien, au contraire, représenter le Rissoa cingillus. 89. — Peringia ulvæ Pennant. 1777. Turbo ulvæ PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 132, pl. LXXXII, fig. 120 (malè). 186%.-Hydrobia — Penn., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 52; V, p. 99, 100, 151, 208, pl. LXIX, fig. 1 (et var. Barleei, fig. 2). Habitat. — Ce Mollusque vit très haut, jusqu'au niveau supérieur des plus hautes marées, à Saint-Briac (embouchure du Frémur), dans toutes les anses vaseuses de la Rance : Saint-Elier, Troquetins, etc. où on le voit répandu sur le sol, parmi les Salicornes. Il pullule également dans le bassin de Saint-Malo, sur la vase et dans le bassin de retenue, sur les Ulves. 90. — Assiminea littorina Delle Chiaje. 1829. Helix liltorina DELLE CHIAJE, Mem. Anim. senza vert. d. G. di Napoli, II, p. 215, pl. 49, fig. 36-38 1809 "Assiminea — Delle Ch, JEFFREYS, Brit. Conch., V, p. 101, pl XCVII, | fig. 6. Habitat. — Nous avons trouvé en 1912 un individu vivant de celte espèce, dans l’anse de Saint-Elier, en compagnie d'Alexia et de Truncalella. 91. — Truncatella subcylindrica Linné. 1767. Helix subcylindrica LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1248. 1867. Truncalella truncatula Drap., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 85; V, p. 209, | D EXXE fe. d. Habitat. — Vit dans les anses de la Rance, sous les pierres, à l'extrême limite des plus hautes mers, et son habitat bathymétrique est très restreint : pointe Garel, pointe de l’Enclos, Saint-Jouan, Saint-Elier, le long d’une vieille cale, dans la terre parmi les racines des arbustes. On ne l’aperçoit pas toujours de suite, car ce petit Mollusque ne sort ordinairement du Sable qu'au bout de quelques instants, lorsqu'on à soulevé les pierres sous lesquelles il s’abrite. M. le Colonel Martel en à recueilli des exemplaires vides dans les cordons littoraux de la Toise. Var. lævigata Risso (Europe Mérid., IV, p. 125, fig. 53). Habitat. — Cette variété qui se distingue du type côstulé par sa surface lisse se rencontre en abondance dans les anciennes salines de Saint-Suliac. On trouve partout avec le type des spécimens à costulations plus ou moins effacées pour lesquels Potiez et Michaud ont proposé le nom de var. sublævigata. 92. — Calyptra chinensis Linné. 1758. Patella chinensis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 781. 1865. Calyptræa — En eeJERERESS Brit Conch., Ir, p. 273; V..p. 201 pl. EX, a F5 7e A Habitat. — Très commun vivant à basse mer, fixé sur les pierres et les coquilles vides, sur tout le littoral; commun aussi dans les dragages. Var. squamulata Renier — muricala Brocchi. Habitat. — Cette variété, dont la surface est garnie de squamules disposées en séries décurrentes subconcentriques, se rencontre aussi fréquemment que la forme typique. Var. Polii Scacchi (Catal. Conch. Regn. Neap., p. 17). Habitat. — Nous avons rencontré dans la Rance, à Saint-Suliac, cette forme très élevée et brune à l'intérieur. 32 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 93. — Lamellaria perspicua Linné. 1758. Helix perspicua LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p 775. 1867. Lamellaria — Lin., JEFFREYS, Brit..Conch., IV, D: 2980V 00 LXXIX, fig. 2, 2 (et var. complanala, fig. 2 à). Habitat. — Vivant sous les pierres à basse mer : Saint-Cast-Bec-Rond (très abondant), île Agot, le Haumet, Harbour, le Mouillé, les Ouvras, Saint- Enogat, -Chalibert, pointe de la Briantais, les Zorieux, Bizeux, pointe des Corbières, N. du Grand-Bey, la Grande-Côtière, Rochebonne, Rothéneuf, la Guimorais et la Toise. L'animal de celte espèce est très variable au point de vue de la coloration qui passe du brun acajou ou du jaune orangé au . gris et au blanc ; elle est souvent mélangte de taches noires ou brunes. 94. — Velutina velutina Müller. 1776. Bulla velutina MÜLLER, Zool. Dan. Prodr., p. 242. 1867. Velutina lævigata JEFFREYS (non Linné?), Brit. Conch., IV, p. 240; V, p. 216, pl LXXIX, fig. 4. Habitat. — Nous n'avons rencontré ce Mollusque vivant à très basse rer, sous des pierres, qu'à l'île des Ehbiens et à la Toise. Les dragages nous en ont aussi procuré quelques spécimens vivants. On en rencontre des coquilles vides dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et de la Toise. Nous avons expliqué récemment : Dautz. et H. Fischer, Camp. Arct. Prince de Monaco, p. 220, que le nom lævigalu doit être abandonné pour cette espèce, parce qu'il a probablement été basé sur un exemplaire de Lasuna pallidula. 95. — Natica (Naticina) catena Da Costa. 1778. Cochlea catena Da-CosrA, Brit. Conch., p.83; DM 1867. Natica — Da C., .JERFREYS, Brit. Conch., IV, p. 20 pe LXXVIIL, fig. 4. Habitat. — Vivant dans le sable des plages et des bancs qui découvrent aux basses mers des grandes marées ; assez abondant à Cézembre, Harbour, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Bon-Secours, la Toise, etc. Var. lactea Recluz. Habitat. — Nous avons trouvé un individu de cetle variété, entièrement blanche, sur le banc de Harbour, en 1911. 96. — Natica (Naticina) fusca de Blainville. 1825. Natica fusca DE BLAINVILLE, Dict. des Sc. Nat., XXXIV, p. 249. 1867. —, Sordida Ph., JEFFREYS, Brit. Conch.,.1V.1.p.! 218 SNS LXXVIIE, fig: 3. Habitat. — Un seul exemplaire mort dragué à l'Est du Cap Fréhel. Le nom sordida Philippi (Enum. Moll. Sic., If, p. 139, pl. XXIV, fig. 15) est synonyme de fusca. 97. -- Natica (Naticina) nitida Donovan. 1803. Nerita nilida DoNovaN, Brit. Sh., pl. CXLIV. 1867. Naltica Alderi, var. lactea JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 224. Habitat. — Un exemplaire sur le banc de la Briantais. Ainsi que nous l'avons expliqué en 1906, on ne peut se dispenser de | reprendre pour cette espèce le nom nitida, qui est plus ancien qu’Alderi 4 Forbes, bien que la coquille décrite par Donovan soit d’une coloration blanche tout à fait exceptionnelle. La var. lactea Jeffreys tombe dès lors en synonymie du type. Ph. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. chaton dire. . {A suivre). .., REPARER ET M ER T7. Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 518 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Suite) . Var. ex colore Alderi Forbes (1838, Malac. Monensis, p. 51, pl. Il, fig. 6, 7); Jeffreys : Brit. Conch. IV, p. 224; V, p. 215, pl. LXXVIIE, fig. 5. Habitat. — Vit en compagnie du N. calena, mais paraît s’accommoder mieux du sable vaseux. Nous en avons récolté de très beaux el, grands exemplaires à Saint-Jacut, au Haumet, à Cézembre, à l'Est du Pelit-Lam- bert, à Harbour, Saint-Enogat, Saint-Servan, Saint-Malo et à la Toise. Var. ex colore vittata Dautz. el Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 11). Ornée d'une bande subsuturale gris-rosé, soulignée d'une zone d'un blanc pur. Sur le dernier tour, on observe quatre autres bandes grises séparées par des intervalles à peine plus clairs. Habitat. — Saint-Enogat. 98. — Adeorbis subcarinatus Montagu. 1803. Helix subcarinata MonTAGU, Test. Brit., IT, p. 438, pl. VI, fig. 9. 1867. Adeorbis subcarinatus Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 231; V, p. 216, pl'LEXIX, fig. 1, 1. Habitat. — Commun à basse mer vivant en colonies sous les pierres enfoncées dans le sable vaseux. La coquille de ce Mollusque est ordinaire- ment recouverte d'un enduit ocré semblable à celui qui tapisse la paroi des pierres où il se loge. Nous l'avons recueilli au Haumet, à Harbour. Saint-Lunaire, aux Zorieux, à la pointe des Corbières, au Fort-National, à Rochebonne, au Minihic, à Rothéneuf et à la Guimorais (Miel-Pot). 99. — Scala Trevelyana Leach. 1822. Scalaria Trevelyana LEACH, mss. in WIiINCH, On the Geology of 0 Lindisfarn, Ann. Philos., New Ser., IV, p. 434. 1867. —- —1 Leaäch, JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 93; V, p. 209, fie. 2 Habitat. — Un seul exemplaire vide, dragué au N. des Ouvras, par quatre mètres de profondeur. 100. — Scala vittata Jeffrevs. 1884. Scalaria vitlata JEFFREYS, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 1353, pl. X, fig. 4, 4a. Habitat. — Un seul fragment dragué au N.-0. du Vieux-Banc, par 27 mètres de profondeur. M. E. de Boury, à qui nous avons communiqué ce fragment, nous en a confirmé la détermination. Le Sc. vittala n'avait encore été signalé que sur la côte d'Algérie (dragué par le « Porcupine » de 9 à 95 mètres) et sur la côte de l'Afrique Occidentale (Exp. du « Talisman », 684 mètres). [1 convient de remarquer que nous n'avons trouvé dans la baie de Saint- Malo aucune trace du Sc. communis qui vit en si grande abondance, tant au Nord qu’au Sud de cette région. 101. — Cioniscus unicus Monlagu. 1803. Turbo unicus MonTAGU, Test. Brit., II, p. 299, pl. 12, fig. 2. 186. Aclis unica Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 100; V, p. 98, 210, DÉEXXIT fi TNT Habitat. — Très rare. Nous n'en avons trouvé qu'un exemplaire vivant à la pointe de la Vicomté, sur les Zostères. Les coquilles vides sont elles- mêmes fort rares à Saint-Lunaire, Saint-Suliac, pointe des Corbières. Les or au large et en Rance nous en ont rapporté quelques exemplaires morts. Jeffreys avait proposé le Genre Graphis. en 1867, pour ce Mollusque, mais il s’est aperçu en 1869 que ce nom avait été employé précédemment pour des Lichens, et il lui a alors substitué celui de Cioniscus. Le nom Anisocycla, que nous avions employé en 1900 et en 1906, a été créé en 1880 par M. de Monterosato pour un sous-genre d'Eulimella. 84 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 102. — Marteliella Gulsonæ Clark. 1850. Chemnilzia Gulsonæ En ee Là a. Mag. of Nat. Hist., 2 Ser., VI, p. 459. 1867. Aclis —. Cl, JErrREYs," BritConch, IV} pMOb PRE pL 'LXXH UE. 0 Habitat. — Extrêmement rare : nous en avons dragué quatre exemplaires vides entre les Buharats et le Vieux-Banc, par 16 à 20 mètres de profondeur. Notre ami, M. Ed. Chevreux, nous ayant fait remarquer que le genre Pherusa avait déjà été employé par Leach en 1813-1814 pour un Amphi- pode (Pherusa fucicola Leach), nous proposons de substituer au nom Phe- rusa établi par Jeffreys, en 1869, pour un Mollusque, celui de Marteliella, dédié à M. le colonel Martel. 103. — Eulima alba (Da Costa) Donovan. 1778. Strombiformis albus DA Cosra, Brit. Conch., p. 116. ; 1803. Turbo albus Da C., Donovan (non Pennant), Brit. Sh., V, pl. CLXX VII. 1867. Eulima polita JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., IV, p. 201; v, p. 214, pl. LXXVII, fig. 8, 3. Habitat. — Un exemplaire vivant, de grande taille, dragué au N. des Buharats, par 16 mètres ; quelques coquilles vides draguées entre le Vieux- Banc et Cézembre. Quelques exemplaires roulés dans le cordon littoral de Saint-Lunaire. Il existait dès 1777 un Turbo albus Pennant, coquille à tours convexes, striée transversalement et qui n’a rien de commun avec notre grand Eulima, mais il y a lieu de remarquer que celui-ci a été décrit par Da Costa sous le nom générique Strombiformis et que Donovan, en le faisant passer plus tard dans le genre T'urbo, n’a pas rendu impossible la reprise du nom albus Da C. Quant à l’'Eulima polita, c'est une espèce méditerranéenne différente, comme l’a bien démontré notre confrère M. le Colonel Martel. 104. — Eulima intermedia (Cantraine) Jeffreys. 1840. Eulima intermedia CANTRAINE, Malac. médit. et litt., Suppl, p. 14. 1867. — —- Cantr.,. JEFFREYS, Brit: Conch., IV, p.203 WP pere pl LXXVIL, G6: 4 Habitat. — Nous en avons dragué au large quelques exemplaires morts et deux vivants, à l'Est du Cap Fréhel. On le trouve rarement rejeté vide à Saint-Lunaire et à la Toise. M. le Marquis de Monterosato a remplacé le nom inlermedia par lubrica nom. nov.), parce qu'il trouvait que l'espèce de Cantraine renfermait des formes différentes. Mais, puisque le nom intermedia n’a pas été employé dans un sens différent avant d’avoir été précisé par Jeffreys, nous ne voyons aucun inconvénient à le conserver. 105. — Eulima incurva Renier. 1804. Helix incurva RENIER, Tavola alfabetica, p. 4. 1867. Eulima distorta JEFFREYS (non Defrance), Brit. Conch., IV, p. 205; V, p. 214, pl. LXXVII, fig. 5. Habitat. — Dragué un exemplaire mort, mais très frais au N.-W. de la Grande-Conchée et quatre autres dans le N. de Cézembre, par 20 à 25 mètres de profondeur. 106. — Odostomia plicata Montagu. 1803. Turbo plicatus MoNTAGU, Test. Brit., Il, p. 325; Suppl., pl. 21, fig. 2. | 1867. Odostomia plicata Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 137; V, p. 211, PlVLX XIV ge, Habitat. — Peu commun vivant en colonies sous les pierres à basse mer, parfois à plus de deux mètres de hauteur : Saint-Briac, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, pointe de la Malouine, le Haumet, Harbour, pointe de l’Ai- guille, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Bas-Sablons, Fort-National, le Minihic, Rothéneuf, la Guimorais, la Toise. _ DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 35 107. — Odostomia eulimoides Hanley. 1844. Odostomia eulimoides HANLEY, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 18. 1867. _ pallida JEFFREYS (non Montagu), Brit. Conch., IV, p. 124; V, p. 211, pl LXXIITI, fig. 5. 1912. _ eulimoides Hanl., H. MartTez, Coq. de Cancale (extr. Feuille des Jeunes Nat., p. 1-3, tig.). Habitat. — Assez commun mort dans la plupart des dragages au large. On en trouve aussi des exemplaires vides dans le maërl à Saint-Servan, Bas-Sablons. Dans un récent travail, M. le Colonel Martel a démontré que le l'urbo pallidus de Montagu est un Rissoa et qu'il faut adopter pour la présente espèce le nom d’O. eulimoides Hanley. 108. — Odostomia rissoides Hanley. 1844. Odostomia Rissoides HANLEY, Proc. Zool. Soc. L., p. 18. 1850. — — Hanl., FOoRBEs et HANLEY, Brit. Moll., III, p. 284; pl XCVI, fig. 4 (excl. fig. 5). 1867. _ rissoides Menters Brit Conch, IV, D. 122: V, p. 214, pl. LXXIIL, fig. 4. Habitat. — Exemplaires morts dans les cordons littoraux de Saint- Lunaire et de la Toise, ainsi que dans les dragages au large. Cette forme que M. le Colonel Martel considère (Feuille des Jeunes Natu- ralistes, 1912, p. 2, 3, fig.) comme ne constituant même pas une bonne variété de l'O. eulimoides, nous semble cependant suffisamment distincte de cette espèce pour mériter d'en être séparée : son dernier tour est tou- _ jours bien moins haut et moins ovale. 109. — Odostomia albella (Lovén) Jeffreys. 1846. Turbonilla albella | LOvVÉN, Index Moll. Scand., p. 19. 196% "Odostomia — Lov., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 121; V, p. 211, DINTOUNIIT Up: à. Habitat. — Toujours rare, mort dans les dragages au Sud du Vieux- Banc. Nous en avons aussi dragué un exemplaire en Rance. 110. — Odostomia umbilicata Alder. 1850. Odostomia umbilicata ALDER, Trans. Tyneside Nat. Field Club, I, p. 359. 1850. —- acula Jeffr., FORBES et HANLEY (ex parte), Brit. Moll,, III, p. 209, pl. XCVII, fig. 8 (tantum). 1867. —— — — var. umbilicalta Ald., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, re p.164: Habitat. — Nous n'avons rencontré que deux coquilles vides de celte espèce à la pointe des Corbières. 111. — Odostomia truncatula Jeffreys. 1850. Odostomia truncatula JEFFREYS, Ann. a. Mag. of N. Hist., 21 Ser., V, p. 109. 1867. — -— JERERNREVS tr Conch IV, p: 117:-V, p. 211, pl LXXII, fig. 8. Habitat. — Nous ne connaissons de notre région qu’un spécimen unique de cette espèce recueilli à la Toise, dans le cordon littoral, par M. le Colonel Martel. | 112. — Odostomia turrita Hanley. 1844. Odostomia turrila HANLEY, Proc. Zool. Soc. of Lond., p. 18. 1867. — — Hanl. ROLE Brit. Conch., IV, p. 135; V, pl. LXXIV, fa ere. Habitat. — Très rare. Six exemplaires vides dragués au large. 113. — Odostomia unidentata Montagu. 1803. Turbo unidentatus MONTAGU, Test. Brit., II, p. 324. 1867. Odostomia unidentala Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 134: V, p. 211, pl LXXIV, fig. 1. 36 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Habitat. — Les dragages en Rance nous en ont donné de nombreux exem- plaires vivants ; dans ceux au large, il est beaucoup plus rare vivant, mais assez commun mort. À la côte, nous avons recueilli quelques spécimens vivants à Saint-Suliac, Saint- Servan-Fours- à-Chaux, pointe des Corbières et au Grand-Bey. 114. — Odostomia decussata Montagu. 1803. Turbo decussatus MONTAGU, Test. Brit., Il, p. 322, pl. 12, fig. 4 (malè). 1867. Odostomia decussata Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 145; V, p. 212, pl. LXXIV. fig. 8. Habitat. — Plusieurs exemplaires morts provenant des dragages au large. 115. — Auriculina obliqua Alder. 1844. (Odostomia ?) obliqua ALDER, Ann. à. Mag. N. Hist., 1s'Ser., XIII, p.327, pl. VII, fig. 12. 1867. Odostomia — Ald., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 142 © V, 6 À pl. LXXIV, fig. 6. Habitat. — Jusqu'à présent, nous n'avons trouvé aucun individu vivant de cette espèce. Les spécimens morts sont très rares dans les dragages au large et en Rance. Nous en avons recueilli un exemplaire dans le sable à basse mer, à la pointe des Corbières, et M. le Colonel Martel l’a rencontré dans les mêmes conditions à la Toise. 116. — Noemia dolioliformis Jeffreys. 1848. Odostomia dolioliformis JEFFREYS, Ann. a. Mag. N. Hist., 24 Ser., II, p. 342. 1867. — — JEFFREYS, Brit. Conch., IV, pee PL TXXIVUUE à Habitat. — Toujours rare et vide dans les dragages au large et en Rance. Nous en avons trouvé un exemplaire dans le sable, à basse mer, à Saint- Lunaire, et M. Martel en a recueilli une dizaine à la Toise. 117. — Miralda excavata Philippi. 1836. Rissoa excavata Paicrpri, Enum. Moll. Sic., I, p. 154, pl. X, fig. 6: 1867. Odosiomia — Phil, JEFFREYS, Brit. ‘Conchi, ‘IV$ Xp: An | | PL LERN os”. Habitat. — Une dizaine d'exemplaires morts dragués au large, un autre dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et trois à la Toise (Col. Martel). 118. — Pyrgulina interstincta Montagu. 1803. Turbo interstinctus MonTAGU, Test. Brit., II, p. 324, pl. 12, fig. 10. 1867. Odostomia interstincia Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 191; V, p. 215, pl EXXN tisse Nous n'avons pas rencontré dans la région de Saint-Malo la fornie typique de cette espèce qui est courte et de petite taille. Var. terebellum Philippi. 1844. Chemnitzia Terebellum Puicrpri, Enum. Moll. Sic., IT, p.138, pl. XXIV, fig. 2. Habitat. — Cette forme n'esl pas rare vivante sur les Zosteres à l’île des Ehbiens, à Cézembre, à Saint-Lunaire, aux Fours-à-Chaux, près de la pointe de l’Aiguille, à la pointe des Corbières et à la Toise (Colonel Martel). On n’en rencontre que des exemplaires vides dans les dragages au large. Les formes de ce groupe sont fort critiques : tandis que certains auteurs les réunissent toutes à l'O. interslincta, comme variétés, d’autres les admettent comme spécifiquement distinctes. Quoi qu'il en soit, c’est de la coquille méditerranéenne décrite par Philippi sous le nom de Terebellum que la nôtre se rapproche surtout. Elle est plus grande, à côtes plus obliques, surtout sur le dernier tour et le pli columellaire est plus prononcé que chez le P. interstincta. Par contre, elle est sensiblement moins longue que l’Od. Moulinsiana P. Fischer, d'Arcachon, qui a été rapproché par —+ DAUTZENBERG et DuroucHoux. — Mollusques de Saint-Malo. plusieurs auteurs de l'Od. indistincla. Malgré ces diflérences, nous ne croyons devoir considérer notre coquille que comme une variété de lin- terstincta. Les spécimens que nous avions cités en 1900 et en 1906 sous Île nom de T. indistincta sont, en réalité, des interslincta var. terebellum. 119. — Pyrgulina scalaris Philippi. 1836. Melania scalaris Paicippr, Enum. Moll. Sic., I, p. 157, pl. IX, fig. 9. 1867. Odostomia — PRI= MN JErFREYS, Brit. Conch, IV, p. 160; V, p. 215, | pl LXXV, fig. 7. Habitat. — C'est avec quelque doute que nous citons celte espèce d'après un exemplaire unique et malheureusement très roulé recueilli à la Toise par le Colonel Martel. 120. — Pyrgulina spiralis Montagu. 1803. Turbo spiralis MonTAGU, Test. Brit., Il, p. 323, pl. 12, fig. 9. 1867. Odostomia — Mont. JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 154; V, p. 213. pl. LXXV, fig. 3. Habitat. — Abondant, vivant et mort dans les dragages au large et en Rance, surtout là où vivent des Hermelles. On le rencontre aussi mort dans le sable, à basse mer, à Saint-Lunaire, à la pointe des Corbières et à la Toise. 121. — Tragula fenestrata (Forbes) Jelfreys. 1848. Odostomia fenestrata FORBES in JEFFREYS, Ann. a. Mag. N. Hist., 24 Ser., Il, p. 345. | 1867. — -— Horb PJrerraevswbrit. Conel:,. IV, p: 156;.V, p: 213, MMEX EN Lie, 5, Habitat. — Vivant sur les Zostères, en compagnie de l'Od. interstincta var. terebellum, à Saint-Lunaire, dans l’anse des Troquetins, aux Fours-à- Chaux, près de la pointe de l’Aiguille et à la pointe des Corbières. 122. — Eulimella acicula Philippi. 1836. Melania acicula PHicipri, Enum. Moll. Sic., I, p. 158, phiX fig 6: 1867. Odostomia (Eulimella) acicula Phil, JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 170; V, p. 212, 213, pl LXXVI, fig. 6 (et var. ventricosa, fig. 7). Habitat. — Toujours rare et mort dans les dragages au large. M. le Co- lonel Martel en a trouvé un exemplaire vide à la Toise, dans le sable, à basse mer. 123. — Turbonilla lactea Linné. 1798. Turbo lacteus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 765. 1867.-Odostomia lactea Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 164; V, p. 213 pl. LXXVI fig. 3. Habitat. — Assez rare vivant à très basse mer sous les pierres et parfois sur les Zostères. Nous ne l’avons jamais rencontré en colonies, il était cu isolé ou groupé par deux ou trois individus au plus. Harbour, Saint-Enogai, pointe de la Briantais, Fours-à-Chaux, Chalibert, les Zorieux, Bizeux, pointe des Corbières, pointe des Calfats, Rochebonne, Rothéneuf, la Gui- es Dans les dragages nous n’en avons rencontré que des coquilles vides. 124. — Turbonilla pusilla Philippi. 1844. Chemnitzia pusilla PHicrppr, Enum. Moll. Sic., IT, p. 224, pl. XXVII, fig. 21. 1867. Odostomia — Phil, JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 167; V, p. 213, | pl. LXXVI, fig. 4, 4. Habitat. — Rare et toujours mort dans les dragages au large, excepté à l'Est de la pointe du Meinga où il est un peu plus commun. Rare également 38 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. dans les dragages en Rance. Nous l'avons recueilli à Saint-Lunaire et à la pointe des Corbières et M. Martel l’a trouvé dans le cordon littoral de la Toise. 125. — Turbonilla rufa Philippi. 1836. Melania ruja PHiLrpPpr, Enum. Moll. Sic., I, p. 156, pl. IX, fig. 7. 1867. Odostomia — Phil, JEFFREYS, Brit. Conch., IV, p. 162: W, p213;/-pt LXXVI, fig. 1 (et var. fulvocincia, fig. 2). : Habitat. — Un seul exemplaire vide dragué au N. des Ouvras. SCUTIBRANCHIATA 126. — Phasianella pullus Linné. 1758. Turbo pullus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 761. 1865. Phasianella pulla Lin., JEFrFREYS, Brit. Conch., III, p. 338; V, p. 204, pl. LXIV, fig. 1. Habitat. — Assez commun, vivant partout dans la zone des Laminaires, sur les algues, les Zostères et les rochers. Nous l'avons rarement dragué vivant. Var. ex forma et colore picta Da Costa. 1778. Turbo picius DA CosrA, Brit. Conch., p. 103, pl. VIIL fig. 1, 3. Habitat. — Cette forme allongée, ornée de linéoles étroites, se trouve partout avec le type. Var. ex colore lactea Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, 1900, p. 12). Entièrement blanche. Habitat. — Beaucoup plus rare que le type. Nous fl'avons trouvée rejetée sur la plage de Paramé dans des paquets de Zostères. Var. ex colore bicolor Monterosato. Habitat. — Ornée de larges flammules alternativement blanches el rouges, cette variété n’est pas rare, on la rencontre partout. Var. ex colore nigricans Dautz. et Dur. (Faunule de Saint-Malo, 1900, p. 12). Habitat. — Variété d’un brun noirâtre uniforme ou à dessin obscur, que nous avons trouvée sur la plage de Paramé en même temps que la var. lactea. 127. — Gibbula magus Linné. 1758. Trochus magus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 757. 1865. — — Lin, Jerraeys, Brit, Conch., IIL /p. 305; V pee fig. 1. Habitat. — Très commun vivant sur le sable plus ou moins vaseux, aux basses mers des grandes marées sur toutes les plages de la région. Il est aussi fréquent dans les dragages au large. Cette espèce n’est représentée dans la baie de Saint-Malo que par une race de taille plutôt faible. Var. ex forma producta B. D. D. 1885. T. magus, var. producta BUCQUOY, DAUTZENBERG et DOLLFUS, Moll. du Rouss., TI, p.375, pl. XLIV, fig: 9,,10;/°14 Habitat. — Nous ne connaissons de cetle variété haute et imperforée que le spécimen de Saint-Lunaire que nous avons représenté dans les « Mol- lusques du Roussillon », mais on rencontre au Sud de la cale des Cor- bières des exemplaires qui s’en rapprochent. Var. alba Jeffreys (Brit. Conch., IT, p. 306). Habitat. — Cette variété, entièrement blanche, se renconire un peu partout. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. . 39 128. — Gibbula tumida Montagu. 1803. Trochus tumidus MonTAGU, Test. Brit., I, p. 280, pl. X, fig. 4. 1865. — — Mont, JErFFREYS, Brit. Conch., III, p.307; V, p. 203, pl. LXII, fig. 2. Habitat. — Cette espèce est l’une de celles qui abondent dans les dra- gages au large, tant vivante que morte. À la côte, nous n'en avons rencontré qu'un exemplaire vivant à la pointe de la Briantais, par une très forte marée. Les exemplaires roulés sont rares dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et de la Toise. 129. — Gibbula (Steromphalus) cineraria Linné. 1758. Trochus cinerarius LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 758. 1865. — (Gibbula) — Lin, JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 309; V, p. 203, Dr LXE, Ag. 3. Habitat. — Le G: cineraria vit dans une zone plus basse que le G. umbi- licalis : on ne le voit apparaître qu'au-dessous de la mi-marée. Il est com- mun partout, aussi bien sur les rochers et ies pierres que sur les Zostères ; la drague le rapporte rarement vivant. . Var. ex forma elatior Dautz. (Exc. Saint-Lunaire, p. 16). Habitat. — Nous avons rencontré cette forme remarquablement grande et haute à Saint-Lunaire et surtout au $. de la cale des Corbières. Var. ex colore variegata Jeffreys (Brit. Conch., III, p. 311). Ornée de larges taches quadrangulaires brunes au-dessous de la suture. Habitat. — Se trouve de temps en temps partout, mais plus rarement que la coloration typique. Var. ex colore pallidior Dautz. (Exc. Saint-Lunaire, p. 16). D’aspect plus pâle que le type, par suite du plus grand écartement des -linéoles noires. Habitat. — Partout, avec le type. Var. ornata Dautz. (Exc. Saint-Lunaire, p. 16). Les linéoles sont remplacées sur toute la surface par de larges flammules disposées en Zigzags. Habitat. — Saint-Lunaire. Un seul exemplaire. 130. — Trochocochlea lineata Da Costa. 1778. Turbo lineatus DA CosTA, Brit. Conch., p. 100, pl. VI, fig. 7. 1799. Trochus crassus ROBTENES Catal. Birds, Shells, etc., of Dorselshire, p. 44. 1865. — lineatus Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 317; V, p. 203, pl. LXII, fig. 6. Habitat. — C'est de tous les Trochidés de notre région celui qui vit le plus haut : on le rencontre en grand nombre sur tous les rochers du littoral, très près de la limite supérieure des marées ordinaires. Il existe aussi dans l'ouvrage de Da Costa un Trochus lineatus qui tombe en synonymie du G. cineraria Linné, mais son Turbo lineatus est, sans aucun doute possible, le Trochocochlea auquel Pulteney a donné plus tard le nom de Trochus crassus. 131. — Calliostoma conuloides Lamarck. 1822: Trochus conuloides LAMARCK, Anim. s. vert., VII, p. 24. 1865. — Zizyphinus Lin, JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 330; V, p. 204, pl. LXIII, fig. 6. Habitat. — Commun partout, vivant aux basses mers de grandes marées sur les rochers couverts de Fucus, d’Ascidies, d'Eponges, etc. Les dragages ne nous en ont rapporté que des exemplaires jeunes. Nous nous sommes décidés à admettre le C. conuloides comme spécifi- 40 DAUTZENBERG @t DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. quément distinct du C. zizyphinus Linné, non seulement parce que sa coquille est beaucoup plus fortement sillonnée, mais aussi parce que son habitat est bien plus littoräl. Nous n'avons, en effet, jamais rencontré que le conuloides, dans la zone comprise dans le balancement des marées et même dans les dragages, jusqu’à 30 mètres de profondeur. Var. ex colore Lyonsi Leach (in Fleming,, Brit. Anim., p. 323). Chez cette variété, la coquille est entièrement blanche. Habitat. — Nous en avons pris un exemplaire vivant aux Zorieux et M. le Colonel Martel en a trouvé trois individus morts à la Toise. Les dragages au large nous en ont procuré quelques exemplaires vivants et plusieurs vides. Var. ex colore cinerascens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, 1906, p.10). Gris cendré, presque sans flammules, avec le bourrelet supra-sutural articulé de points bruns. Var. ex colore subconcolor Dautz. ét Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, 1906, p. 10). D'un brun roux à peu près uniforme. Var. ex colore violacescens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, 100601p7"410) Plus ou moins teintée de violet. Ces trois dernières variétés de coloration se rencontrent presque partout. 132. — Gibbula (Steromphalus) umbilicalis Da Costa 1778. Trochus umbilicalis DA Cosra, Brit. Conch., p. 46, pl. III, fig. #4 4” 1790? — obliquatus GMELIN, Syst. Nat. Re XTILD 044 1803. — umbilicatus MonNTAGU, Test. Brit. p. 286. 1865. —— — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., du p. 312; V, pk EXIE, fig. 4. Habitat. — Très commun vivant partout sur les pierres et les Fucus, dans une zone très élevée. Bien que cette espèce soit habituellement désignée sous les noms de G. obliquata ou de G. umbilicata, nous sommes amenés à reprendre celui d'umbilicalis, non seulement parce qu’il est plus ancien, mais aussi parce qu'il a l’avantage d'éviter le doute qui plane sur le nom obliquatus. En effet. Gmelin a basé son Trochus obliquatus sur la figure 1685 du Conchy- lien Cabinet, qui, bien que très médiocre, nous paraît représenter le Gibbula albida, de lAdriatique. Var. imperforata Dautz. (Liste Granville et Saint-Pair, p. 12). 1865. Tr. umbilicatus, var. Agathensis JEFFREYS (non Recluz), Brit. Conch., IT, p. 313; V, pl. LXII, fig. 4a. Habitat. — La variété imperforata habite une zone un peu plus profonde que la forme typique et se substitue partout à elle, un peu au-dessus de la mi-marée. Elle est également très commune. Var. decorata Jeffreys (Brit. Conch., IT, p. de Plus conique et ornée de larges taches brunes. 133. —— Calliostoma (Jujubinus) exasperatum Pennant. 1777. Trochus exasperatus PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 126. 1865. -— — Penn., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 324; V, p. 203. pl. LXIIT, fig. 3. [abitalt. — Assez commun partout, vivant sur les Zoslères et sur les pierres à basse mer. Les dragages nous en ont rapporté beaucoup d’exem- plaires morts, mais peu de vivants. Ph. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. [A suivre). Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 5 20 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Suite) 134. — Calliostoma (Jujubinus) striatum Linné. 1758. Trochus striatus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 709. 1865. — — Lin, ‘ati Brit. Conch., III, p. 322; V, p. 203, pl. LXII, | H: 2 Habitat. — Très commun partout à basse mer, sur les Zosières. Nous ne l’avons jamais dragué vivant. \ 135. — Calliostoma (Jujubinus) Montagui Wood. 1828. Trochus Montlagui ALT OMeE testaceologicus, Suppl, p. 56, pl. 6, fig. 48. 1865. — Montacuti W., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 320; V, p. 203, pl. | PAT fe À Habitat. — On rencontre ce Mollusque dans la plupart des dragages au large, en compagnie du Gibbula tumida, mais il est toujours assez rare, surtout vivant. Nous en avons ramassé quelques exemplaires roulés dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et de la Toise. La correction Mon- tagui en Montacuti n’a aucune raison d'être acceptée. 136. — Cyclostrema Cutlerianum Clark. 1849. Sik:enea Cutleriana FE d Mas N° Hist., 2 Ser., TT p. 424. 1865. Cyclostrema Cutlerianum C1, JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 287; V, p. 201, DR EXT, fr: 1 Habitat. — Trois exemplaires vides dans le sable recueilli à basse mer à la pointe des Corbières, et un autre dragué au large, à l'Ouest du Vieux- Banc. 137. — Cyclostrema nitens Philippi. 1844. Delphinula nitens Pxiztpri, Enum. Moll. Sic., II, p. 146, pl. XXV fig. 4 (fossile). 1865. Cyclostrema — Phil. de Brit. Conch., III, p. 289; V, p. 201, pl. LXI, ge. 2. Habitat. — Quatre exemplaires vides dans le sable recueilli à basse mer à la pointe des Corbières et quelques individus, également vides, dragués à l'Ouest du Vieux-Banc. 138. — Cyclostrema serpuloides Montagu. 1808. Helix serpuloides TAN Fest, Brit, Suppl. mp: 147, pl. 21, S.à 1865. Cyclostrema — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 290; V, p. 201, pl. LXI, fig. 8. Habitat. — Deux exemplaires vides dans le sable recueilli à basse mer à la pointe des Corbières. Des trois espèces de Cyclostreina de notre région, celle-ci est la moins rare dans les dragages au large et la seule que nous y ayons rencontrée vivante. 139. — Haliotis tuberculata Linné. 1798. Haliotis tuberculata LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 780. 1865. — -- Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 279; V, pl. Lx, fig. 2, Habitat. — Ce Mollusque, connu dans la région sous le nom vulgaire d’ « Ormet », est très recherché au point de vue alimentaire. Il vit aux basses mers de fortes marées, sous les grosses pierres et dans les anfrac- tuosités des rochers. Nous l'avons recueilli dans la baie de la Krenay, à la Petite-Conchée, où il est très abondant, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, à Chalibert, aux Zorieux, à Bizeux, à la pointe des Corbières, au N. du Granuü- Bey, à Rochebonne, etc. 42 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 140. — Fissurella mamillata Risso. 1778. Patella larva reticulata DA CosraA, Brit. Conch., p. 14, pl. I, fig. 1803. — reliculaia DONOVAN (non Linné), Brit. Shell, a Es fi 3, 3. 1826. Fissurella mamillata Risso, Europe mérid., IV, p. PE à 1830. — viridis Pa ue ni Ga test. viv. EUR. fe Sa pl. 4, 8. La, 10, 1830. — dominicana O. G. COSTA, ibid., p. 43, pl. 4, fig. 2 a, 2 b, 2c. 1830. _ corrugalia QG. CosTA, ibid. ï. 44, pl. 4, fig. 8 a, 3 b, 3 C. 1865. — græca JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch. III, p. 266; V, p. 200, pl. LIX, fig. 5 Habitat. — Rencontré à peu près partout vivant sous fe pierres à basse mer, mais n’est abondant nulle part. Il est impossible de conserver le nom græca Linné, sous lequel cette espèce est le plus souvent désignée. Cette dénomination, comme le prouvent les références des deux éditions du Systema Naturæ et comme l’a démontré Hanley par l'examen des spécimens de la collection linnéenne, ne peut s’ap- pliquer qu’à la grande Fissurelle méditerranéenne : F. neglecta Deshayes, ou bien à celle des Antilles que Lamarck a regardée comme étant le græca de Linné et que d'Orbigny a nommée plus tard : F. Listeri. Selon toute proba- bilité, c’est la première de ces deux espèces que Linné a dû avoir en vue. d’abord parce qu’il a indiqué comme habitat la Méditerranée, ensuite parce qu'il cite la référence de Tournefort où il est dit que ce Mollusque se mange en Grèce. Il y a tout lieu de supposer que c’est pour faire allusion à cette particularité que Linné a choisi le nom græca. Plusieurs auteurs se sont servis du nom retficulala Donovan, auquel il faut renoncer aussi parce que cet auteur avait placé son espèce dans le genre Patella et qu’il existait déjà un Patella reticulata Linné. Le nom qu’on rencontre ensuite est mamillata Risso et il convient de s’y arrêter, car il s'applique incontestablement à la forme assez largement treillissée et peu convexe qui vit dans les mers d'Europe. Il n’y a pas lieu de tenir compte du Patella apertura Montagu ni ôu Cemoria Montaguana Leach qui sont fondés sur des coquilles embrvyon- naires. Var. dorsata Monterosato. 1835? Fissurella europæa SowerBy, Conch. Illustr., p. 5, fig. 43. 1872. _ dorsata MONTEROSATO, Notizie int. alle Conch. foss. di Monte Pellegrino e Ficarazzi, p. 28 Cette forme distinguée par M. le Marquis de Monterosato d’après des fossiles du Monte Pellegrino, se trouve vivante et tout à fait semblable sur les côtes océaniques de France : elle est plus haute que le type, un peu comprimée latéralement, plus étroite du côté postérieur, plus bombée du côté antérieur ; son sommet plus incliné est situé plus près de l'extrémité postérieure de la coquille, enfin ses côtes rayonnantes sonë plus nombreuses, moins inégales et deviennent contiguës vers les bords. Lorsqu'on se trouve en présence de spécimens bien caractérisés, on serait disposé à admettre qu'il s’agit d’une espèce spéciale, mais un examen attentif de nombreux matériaux montre que les passages vers le F. mamillata typique sont trop fréquents pour qu’on puisse accepter cette solution. Habitat. — Cette variété vit plus profondément que le F. mamillata typique : nous ne l'avons rencontrée vivante que dans les dragages. Elle n’est pas rare morte dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, Saint- Suliac, Bon-Secours, etc. 141. — Emarginula fissura Linné. 1758. Palella fissura LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, 784. 1865. Emarginula — Lin. JEPrREre Brit. Conch., IT, 15 259: V, p. 200, pl. LIX, 8 Habitat, — Très rare vivant, mais assez commun vide dans les dragages AT CR NOR PF TR URSS DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 43 au large. Nous en avons recueilli un petit nombre de coquilles vides dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire et de la Toise. 142. — Emarginula rosea Bell. 1825. Emarginula rosea BELL, Zool. Journ., I, p. 52, pl. IV, fig. 1, 1. 1865. — — Bell, JEFFREYS, Brit. Conch., Ill, p. 261; V, p. 200, pl. LIX, fig. 3, 3a. Habitat. — Les spécimens typiques, de coloration rose, sont très rares, nous en avons rencontré à la pointe de Cancaval et parfois dans les dra- gages. Var. albina nov. var. De coloration blanche. Habitat. — Assez commune, vivante et morte dans presque tous les dra- gages. Nous l'avons aussi recueillie vivante aux basses mers de grandes marées, sous des pierres, à Saint-Casl, aux Cheminées, à Cézembre, au Haumet, à Harbour, au Mouillé, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, à la pointe de Cancaval, à la pointe de la Briantais, aux Zorieux, à la pointe des Cor- bières, à Bon-Secours, Rochebonne. Les coquilles vides sont communes dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, de l’anse Duguesclin et de la Toise. Dans un travail publié en 1906 dans ce Recueil, M. le Colonel Martel a voulu établir que les Emarginula fissura et rosea ne sont que deux formes d'une même espèce, et il a représenté une série de six individus tendant à démontrer le passage insensible de l’une à l’autre. Mais l'examen de cette série ne nous convainc pas, Car nous trouvons une démarcation suffisam- ment nette entre les figures 11 et 12 d’une part, et les figures 13 à 16 d’autre part. Nous ajouterons que l'examen de très nombreux spécimens ne nous a pas fourni de formes de passage bien probantes. Enfin, il faut tenir compte que si l'E. Rosea se trouve vivant aussi bien à la côte que dans les dragages, nous n'avons jamais rencontré le fissura vivant que dans les dragages. 143. — Acmæa virginea Müller. 1776. Patella virginea MÜLLER, Zool. Dan. Prodr., p. 237. 1865. Testura — Müll, JEFFREYS, Brit. Conch., Ill, p. 248; V, p. 200, pl. LVII, fig. 4 Habitat. — Commun à peu près partout sous les pierres, aux basses mers de grandes marées, notamment à Cézembre, Harbour, au Mouillé, à Saint- Lunaire, Saint-Enogat, à la pointe de Cancaval {exemplaires de grande taille atteignant 15 millimètres de diamètre), à la pointe de la Briantais, aux Zorieux, à Saint-Servan, au Fort-National, à Rochebonne (beaux el grands exemplaires), à Rothéneuï, la Guimorais et la Toise. Egalement commun dans les dragages, mais loujours de taille plus faible que les spé cimens de la côte. 144. — Patella vulgata Linné. 1758. Patella vulgata LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 782. 1865. -— — , Lin, JEFFREYS (ex parte), Brit. Conch., III, p. 236; V, pl. LVII, fig. 1 (tantum). Habitat. — Très commun partout, vivant fixé aux rochers à différents niveaux. Nous nous sommes suffisamment étendus dans notre Faunule de Saint- Malo, de 1900, et dans son Supplément de 1906, sur les caractères qui permettent de reconnaître les trois espèces de Patelles de la baie de Saint- Malo, pour qu'il soit inutile de revenir sur ce sujet, mais nous avons dû reprendre aujourd'hui, pour certaines variétés, des noms qui leur ont élé attribués par Brown et qui sont plus anciens que ceux que nous avions employés. Var. ex forma major Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, Suppl. 1906, p. 11). De grande taille : 50 à 60 millimètres de diamètre. 44 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Var. ex forma conica Brown (1844, Ill. Conch., 2% edit., p. 63, pl. XX, fig. 5) — elevata Jeffreys (Brit. Conch.. III, D. 281). Habitat. — Forme très haute, souvent aplatie, autour du sommet et ayant alors l’aspect d’un cône tronqué. Cette variété habite une zone plus élevée que toutes les autres Patelles de la région et c’est la plus estimée au point de vue alimentaire. Var. ex colore secernenda Dautz. (1887, Exc. Mal. Saint-Lunaire, P. 13) — P. vulgata var. cærulea Jeffreys (non Linné) — P. Servaini Mabille (1888). Noire à l'extérieur et d’un bleu livide ou verdâtre à l’intérieur. Var. ex colore communis Brown (1844, Ill. Conch. 2° edil., p. 63, pk XX, fig. 15 = var.picta Jeffreys (Brit. Conch., II, p.237}; Ornée de rayons rouges alternant avec des rayons bleus ou noirâtres, qui se voient à l’intérieur et à l'extérieur. Var. ex colore aurea (Martel mss.) Dautz. et Dur. {Faunule Mal. Saint-Malo, SPRL, U5.414; Intérieur jaune d’or, sans rayons. Les diverses variétés de coloration sont presque partout mélangées sur les rochers à des spécimens typiques. 145. — Patella intermedia Jeffreys. 1865. Patella vulgata, var. intermedia JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 237; V, pl. LVII, fig. 2, 24. 1906. — intermedia Jeffr., DAUTZENBERG et DUROUCHOUX, Suppl. à la Faunule malac. de Saint-Malo, p. 12. Habitat. — L'habitat du P. intermedia est plus restreint, en profondeur, que celui du P. vulgata : ce Mollusque ne monte pas aussi haut et ne des- cend pas aussi bas. Il est très commun sur les rochers dénudés ou couverts de Balanes. Var. Taslei J. Mabille (1888, Bull. Soc. Philom., p. 189). Ornée à l'intérieur de rayons noirs très nombreux. Var. Marteli Daulz. et Dur. (Suppl. F. Saint-Malo, p. 12). D'une teinte gris cendré, à l’intérieur, avec la callosité blanche plus ou moins rayée ou tachetée de noir ; rayons noirs plus étroits que les intervalles jaunâtres qui les séparent. Var. splendida Dautz. et Dur. (Suppl. F. Saint-Malo, p. 12). De petite taille, très surbaissée, callosité blanche ou orangée ou entière- ment noire ; impression musculaire noirâtre bordée de blanc ; rayons noirs très larges séparés par des filets blanchâtres. 146. — Patella depressa Pennant. | 1777. Patella depressa PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 142, pl. LXXXIX, fig. 146. 1865. — vulgala, var. depressa Penn., JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 237, V, pl LVIL fig. 3, 3. Habitat. » P. depressa habite une zone plus profonde que les deux autres espèces ; on le rencontre aussi dans un niveau élevé, mais seulement dans les mares qui n’assèchent pas lorsque la mer se retire. Var. ex forma athletica Bean (in Thorpe : Brit. mar. Conch., p. 264). Forme grande et haute, qui domine dans nos parages. C'est probablement le P. vulgata var. albumena Brown (I. Conch., 2% edit., p. 63, pl. XX, fig. 12, 14), mais les figures de Brown sont très médiocres. Var. ex colore ochracea Dautz. et Dur. (Suppl. F. Saint-Malo, p. 12). Teintée, à l’intérieur et surtout dans le fond, de jaune ocre plus ou moins fancé. Min d'aoe inm. h ot ble hs a, “létés ts Ci ES D De DAUTZENBERG et DurOUcHOUXx. — Mollusques de Saint-Malo. 45 147. —- Helcion (Patina) pellucidus Linné. 1758. Patella pellucida Linné, Syst. Nat., édit. X, p. 783. 865. Helcion pellucidus Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., Ill, p. 242; V, p. 199, pl. LVIL, fig. 1. Habitat. — La forme typique de cette espèce ne se rencontre pas dans notre région. Var. lævis Pennant. 1277. Patella lævis PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 144, pl. XC, fig. 151. 1838. — cornea POTIEZ run Galerie de Douai, 1, p. 525, pl. XXX VII, fig. 9, 6. Habitat. — Vivant presque partout dans la zone des Laminaires, sur le Laminaria jlexicaulis. Nous l'avons recueilli à l'ile Agot, aux Cheminées, à Cézembre, aux Herbiers, à la Petite-Conchée (grands exemplaires nom- breux), à Pierre-à-Tison, la Rimponière, au IHaumel, au Mouillé, à Harbour, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Chalibert, Bizeux, aux Zorieux, au Fort- National, à la Grande-Côtière, la Guimorais et la Toise. Nous avons expliqué dans notre travail de 1906 pourquoi nous n’admettons pas que cette forme épaisse, arrondie et aplatie soit considérée autrement que comme une variété de l'A. pellucidus. POLYPLACOPHORA 148. — Lepidopleurus cancellatus So\verby. 1839. Chilon cancellatus SOWERBY, Descript. Catal. Brit. Chitons in Conch. Illustr., p. 4, fig. 104, 104 a, 104 b, 105. 1865. — —- SON AAUIERRARYS, «Brit. ‘Conch., III, p. 217; V, p. 198, pl. LVL, fig. 1. Habitat. — Commune sur tout le littoral, vivant aux basses mers de grandes marées, sous les pierres. Il est également répandu dans une zone plus profonde, car les dragages au large nous le rapportent en grand nombre. 149. — Lepidopleurus asellus Spengler. 1797. Chilon asellus SPENGLER, SKrivt. Nat. Selsk., IV, 1 Cahier, 98. 1865. — cinereus JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., III, p. 218; N, p. 198, pl. LVL fig. 2. 1892. Lepidopleurus asellus Sp., PiLsBRY in TRYON, Man. of Conch., XIV, p. 13, pl. 3, fig. 64, 65, 66. Habitat. — Nous avons dragué en 1910 un exemplaire de cetle espèce à 5 milles au N.-E. du Cap Fréhel. 150. — Ischnochiton (Trachydermon) cinereus Linné. 1767. Chiton cinerea LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1107. 1777. — marginatus PENNANT, Zool. Brit., IV, p. 71, pl. XXXVI, fig. 2. 1865. Chiton marginalus Penn., JEFFREYS, Brit. Conch., Ill, p. 221; V, p. 19, pl. LVI, fig. 9. 1892. 1schnochilon (Trachydermon) cinereus Lin., PiLsBRY in TRYON, Man. of Conch., XIV, p. 68, pl 6, fig. 25-31, Habitat. — Très commun partout à basse mer des marées moyennes sur les pierres qui reposent sur des fonds légèrement vaseux. Dans le réservoir du bassin de Saint-Malo nous en avons pris un exemplaire dépassant 20 millimètres de longueur. L'examen des types de Linné a permis à Hanley d'affirmer que le Chiton cinereus de cet auteur est sans aucun doute possible le Ch. marginatus de Pennant et non l'espèce à laquelle la plupart des auteurs ont attribué ce nom. Le Chiton cinereus de Montagu, Sowerby, Reeve, Lovén, Jeffreys, elc., doit prendre le nom asellus Spengler. A6 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Var. ex colore variegata Leach (Synopsis, p. 232). Diversement marbré et tacheté de rose, de rouge, de brun, de vert et de blanc. Var. ex colore fuscata Brown (III. Conch., p. 66, pl. XXI, fig. 17). D'un brun foncé uniforme. Var. ex colore straminea Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14). Jaune paille avec quelques très fines ponctualions. Var. ex colore nigrescens Daulz. et Dur. (Suppl. Faunuie Saint-Malo, p. 14). Vert noirâtre très foncé. Var. ex colore miniata Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14). Rouge carminé sans taches, limbe blanc arliculé de brun. Var. ex colore adumbrata Daulz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo,, p. 14). Jaune clair, ombré de rouge brique sur le bord®postérieur des valves. Var. ex colore rubrocarinata Dauiz. Gers (Suppl. Faunule Saint-Malo, P. | Ornée sur le milieu des valves intermédiaires d’une tache rouge triangu- laire se détachant sur le fond jaunätre de la coquille. Var. ex col. albocarinata Daulz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14). Ornée sur le milieu des valves intermédiaires d’une tache blanche trian- gulaire, se détachant sur un fond vert noirâtre. 151. — Callochiton lævis (Pennant ?) Montagu. 1777? Chiton lævis PENNANT, Brit. Zoo!l., IV, p. 72, pl XXX VI, fig. 3 1803. — — Penn. MONTAGU, Test. Brit. LKD: 1865. — — Mont. JEXFREYS, Brit. Conch, TI, p. 226 ; V, pb. 19 PLANETE 8 Habitat. — Cette jolie espèce est toujours rare dans nos parages, nous l'avons recueillie dans la baie de la Frenay, aux Cheminées, au Haumet, au Mouïillé, aux Ouvras, à Saint-Lunaire, à Dinard, à la pointe de la Briantais, à Chalibert, Bizeux, aux Zorieux, à la pointé des Corbières, à Bon-Secours, au Fort- National, à Rochebonne el à la Toise. Les dragages au large nous en ont aussi donné un certain nombre. D’après M. Pilsbry, le Chiton lævis de Pennant serait probablement Tlschnochiton ruber Linné. S'il en était réellement ainsi, le nom lævwis devrait être abandonné, mais comme ii a été bien défini par Montagu, 1l nous semble préférable de ne pas trop chercher à approfondir la question. Var. ex colore unicolor Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14). D'un rouge brun uniforme. Habitat. — La plupart des exemplaires dragués au large appartiennent à cette variété. Var. ex colore bicolor Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 14). Habitat. — C’est à Saint-Lunaire que nous avons rencontré cette variété dont les valves médianes sont marbrées de gris verdâtre et de très petites taches rouges, tandis que les valves terminales sont rouges unicolores. 152. — Chiton (Hanleya) scabridus Jefireys. 1880. Chilon scabridus JEFFREYS, Ann. a. Mag. N. Hist., 5th Ser., VI, p. 35. 1893. —(Hanleya?) — Jeffr., PiLsBry in TRYON, Man. of Conch., XV, p. 94. Habitat. — Vit sous des pierres profondément enfoncées dans le sable vaseux, en compagnie d’Adeorbis, Gioynia et du L. cancellalus. Nous l'avons recueilli à Cézembre, au Haumet, à Harbour, Saint-Enogat, à la pointe de Cancaval, à Chalibert, à la pointe des Corbières, à Roche- bonne, à la Guimorais et à la Toise. Toujours assez rare. PTE OO L'ORR DAUTZENBERG et DuroucHoux. — Mollusques de Saint-Malo. 47 153. — Acanthochites fascicularis Linné. 1767. Chiton fascicularis LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1106. 1865. — — EUT, : JErrREvs, Brit/Conch:, Ep. 211; V, p. 197, pl. LV, fig. 3 1893. Acanthochites — PILSBRY in TRYON, Man. of Conch., XV, p. 9, pl. 4, fig. 77-79. Habitat. — Assez rare sous les pierres à basse mer : baie de la Frenay, Saint-Cast, île Agot, les Cheminées, le Haumet, les Patouillets, Harbour, les Ouvras, les Herbiers, la Rimponière, Saint-Lunaire, Saint-Enogal, pointe de la Briantais, Chalibert, les Zorieux, pointe des Corbières, la Mer- Cière, Bas-Sablons, Fort-National, Grande-Côtière, Rochebonne, le Minihic, Rothéneuf, la Guimorais, la Toise. Peu commun dans les dragages au DT RTeE. À Var. ex forma attenuata Jeffreys (Brit. Conch., III, p. 212). Plus étroite et plus allongée que la forme typique. Habitat. — Saint-Enogat, Bas-Sablons, Saint-Malo, la Toise. Var. ex colore lutescens Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 15). D'un jaune sale uniforme. Habitat. — Pointe des Calfats, Chalibert, les Zorieux, Rochebonne. Var. ex colore cinnabrina Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 15). Valves rouges vermillon, sans taches. Habitat. — Saint-Lunaire, à l'extrémité du Grand-Lambert et dans les dragages au large. Var. ex colore fusca Daufz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 15). Valves d’un brun marron uniforme. Habitat. — Les Zorieux. 154. — Acanthochites discrepans Brown. 1827. Chiton discrepans Brow\, Ill. Conch. Gr. Brit. a. Irel., pl. XXXV, fig. 20 (malè). 1865. — — BRUN ISREREYS) Bril:, Conch.; Ji, p. 214: V, p. 198, pl. LV, fig. 4. 1893. Acanthochites — — PILsBRY in TRYON, Man. of Conch., XV, p. 121, pl. 4, fig. 80-82. Habitat. — Très commun partout, vivant attaché aux pierres sur des fonds un peu vaseux, aux basses mers des grandes marées. La figure originale de Brown est médiocre et ne montre pas les touffes de spicules, on ne peut y reconnaître l'espèce qu'à la forme des valves. Var. ex colore albina Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, p. 15). Valves entièrement blanches. Habitat. — Très rare : un exemplaire à la Toise. Var. ex colore violaceo-limbata Dautz. et Dur. (Suppl. Faunule Saint-Malo, p. 15). Limbe d’une couleur violette. Habitat. — La Guimorais. edf SCAPHOPODA $ 155. — Dentalium vulgare Da Costa. 1778. Dentale vulgare DA CosrA, Brit. Conch., p. 24, pl. II, fig. 10. 1865. Denialium tarentinum Lamarck, JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 195; V, p. 197, pl. LV, fig. 2. 48 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. À Habitat. — Vit en grand nombre dans le sable pur ou très légèrement vaseux qui découvre aux basses mers des fortes marées : île des Ehbiens, Cézembre, banc de Harbour, le Mouillé, Saint-Enogat, Bon-Secours, la Toise. Les dragages ne nous en ont rapporté que peu d'exemplaires vivants. En parcourant le sable où vivent des colonies de ce Mollusque, on le voit sortir au moment du flot, la pointe en avant. Var. ex colore rosea B. D. D. (Moll. du Roussillon, I, p. 561). Rose, plus foncé vers le sommet. Habitat. — Avec la coloration typique, mais plus rare. Var. ex colore citrina Monterosato. Entièrement jaune. Habitat. — Un exemplaire sur le banc de Harbour. 156. — Dentalium (Antalis) novemcostatum Lamarck. 1818. Dentalium novemcostatum LAMARCK, Anim. sans vert., V, p. 344. 1897. — (Antalis) — Lam., PILSBRY et SHARPE in TRYON, Man. of Conch., XVII, p.-oL pl fig. 44-48. Habitat. — Nous n'avons trouvé que quelques coquilles vides de ce Mol- lusque dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire. Jeffreys ne le mentionne pas dans « British Conchology ». PELECYPODA TETRABRANCHIA 157. — Ostrea edulis Linné. 1758. Ostrea edulis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 699. 1813. — — Lin. JEFFREYS, Brit. Conch., IT, p. 58; V, D: 105, PL ERE M Habitat. — On rencontre fréquemment partout, à basse mer, des indi- vidus de cette espèce fixés aux rochers ou à des pierres. Les parois des: bassins de Saint-Malo et de Saint-Servan en sont tapissés. La drague nous en à aussi ramené souvent. Les jeunes Ostrea, que nous rencontrons à basse mer sur les plages, fixées sur des pierres ou des coquilles vides, appartiennent à la forme qui, à l’état adulte, a été dénommée O. hippopus (Huître pied de cheval) par Lamarck. Elle se distingue de l'O. edulis typique par ses côtes rayonnantes nombreuses et saillantes. Chez les individus jeunes, la coquille est sensi- blement plus large que haute et très inéquilatérale, le sommet étant situé environ au tiers du diamètre antéro-postérieur. Plus tard, le développement de la région antérieure s’arrête brusquement et l'accroissement se continue à peu près perpendiculairement, de sorte que la coquille adulte a un aspect presque équilatéral. M. le Colonel Martel nous a offert un magnifique exem- plaire adulte, dragué dans la Déroute et sur lequel on observe nettement le mode d’accroissement que nous venons d'indiquer. 158. — Anomia ephippium Linné. 1758. Anomia ephippium LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 701. 1863. -— — Lin., JEFFREYS (ex parte), Brit. Conch., IT, p. 30; V, p. 165, DL'AX, ie, 10, 1D/14; 12 Habitat. — Très commun vivant partout, à basse mer, fixé sur les pierres, les coquilles vides, etc. La drague le ramène également. Var. ex colore cepa Linné (Syst. Nat. edit. X, p. 701). D'une belle coloration violette. Habitat. — Avec le type, mais un peu plus rare. Ph. DAUTZENBERG ê6t DUROUCHOUX. [A suivre). 0 eût Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 521 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Site) 159. — Monia aculeata Müller. 1776. Anomia aculeala MÜLLER, Zool. Dan. Prodr., p. 249. 1863. — ephippium, var. aculeata Müll, JEFFREYS, Brit, Conch., Il, p. 31; V, p. 165, pl. XX, fig. 1c. Habitat. — Une valve draguée au N. W. de Cézembre par 23 à 26 mètres de profondeur. Ainsi que nous l'avons dit dans notre travail sur les Campagnes Arctiques du Prince de Monaco, c’est à tort que ce Mollusque a été regardé par beau- coup d'auteurs comme une variété de l’Anomia ephippium. Ses impressions musculaires sont, en effet, bien différentes et lui assignent une place dans {e genre Mona. 4 160. —- Monia patelliformis Linné. _ 1767. Anomia patelliformis LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1151. 3 1863. _ -- PU IEREREYS Bril.. Conch., Il, p. 34; V, p. 16, pl. XX, fig. 2, 24, 2c (excl. fig. 2 b). Habitat. — Toujours rare vivant à très basse mer, sous les pierres, aux Cheminées, à Pierre-à-Tison. Cézembre, le Haumet, à la pointe de Ja Briantais, à Chalibert, Bizeux et aux Zorieux. Rarement dragué vivant au large. 1 161. — Lima lima Linné. 3 _ 1758. Ostrea lima LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 699. Fr 1888. Radula — Lin., Bucouoy; DAUTZENBERG et DorLFrus, Les Moll. mar. du # Roussillon, Il, p. 51, pl. XI, fig. 1-3. Habitat. — Une seule valve de cette espèce méditerranéenne a élé draguée à l'Ouest du Vieux-Banc. Il s’agit peut-être d’un apport accidentel. | 162. — Lima (Mantellum) hians Gmelin. 1790. Ostrea hians GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3332. 1863. Lima _ “Gm, CJERFRENS, Brit. Conch., II, p: 87: V, p. 170, pl. XXV, fig 5. Habitat. — Quelques valves draguées au large. Un exemplaire vivant à été dragué par l’un de nous dans la baie de Saint-Brieuc, entre les roches Douvres et Jersey. 163. — Lima (Limatula) subauriculata Montagu. 1808. Pecien subauriculala MonraGu, Test. Brit., Suppl., p. 63, pl. 29. fig. 2. 1863. Lima — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 82; V, p. 169, 170, pl XXV, fig. 3. Habitat. — Les exemplaires vivants et morts ne sont pas rares dans les dragages au large. À la côte, nous n’en avons recueilli que des valves à la pointe des Corbières, dans le sable, et M. le Colonel Martel en a trouvé d'autres dans les cordons littoraux de la Toise. 164. — Chlamys varia Linné. 1798. Ostrea varia LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 698. 1863. Pecien varius Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 53; V, p. 166, pl. XXII, fig. 2 (excl. var. nivea, fig. 2 à). Habitat. — On en rencontre presque partout, à très basse mer, des exem- plaires attachés aux rochers et aux pierres par leur byssus. Nous en avons pris, dans le bassin de Saint-Malo, de fort beaux spécimens dont les squa- mules très développées étaient remarquablement inlactes. Ce Mollusque est souvent ramené par les dragages au large. Le Chl. nivea. cité comme variété par Jeffreys, est une espèce distincte. à côtes beaucoup plus nombreuses, tt” alba EL, Louis … - bts | b0 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 165. — Chlamys distorta Da Casta. 1758? Ostrea pusio LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 698. 1778. Pecten distortus DA CosrTA, Brit. Conch., p. 148, plexX fig 2996: 1863. — pusio Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., IT, p. 51; V, D: 200 pee fig. 1, 1 a. Habitat. — Nous n’en avons rencontré que HT valves dans nos dra- gages au large. ïl est bien difficile de savoir ce qu ‘est exactement l'O. pusio de Linné. Hanley croit que c’est la présente espèce, mais cette opinion ne repose sur auçeun argument positif. Il nous semble préférable, dans ces circonstances, d'adopter le nom distorta, qui ne peut prêter à l'équiv oque. 166. — Chlamys (Æquipecten) opercularis Linné. 1758. Ostrea opercularis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 698. | 1863. Pecten — Lin, JEFFREYS, Brit. Conch:, IE, p. 59; VSD RTE fig. so. Habitat. — À proximité de la côte, le Chl. opercularis, est bien plus rare que le varia, mais il est commun dans les dragages au large. Var. lineata Da Costa (Brit. Conch., p. 147, pl. X, fig. 8). Habitat. — Un exemplaire vivant au N. du Grand-Bey. A Ja nointe des Corbières, sous une pierre, à basse mer, nous en avons rencontré un autre qui a des rangées de vésicules le long des côtes. 167. — Pecten maximus Linné. 1708. Ostrea marima LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 696. 1863. Peclen maximus Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., Îl, p. 73; V, D. 169/ DEN Habitat. — Peu abondant vivant dans la zone littorale : nous n’en avons recueilli que quelques exemplaires nageant au milieu des Zostères, ou bien rejetés sur le sable à Saint-Jacut, Saint-Lunaire, sur le banc de Harbour, à Chalibert et aux Fours-à-Chaux., sur le banc des Lutraires. D'après des renseignements qui nous ont été fournis par ‘des pêcheurs, il en existerait un banc au large de Saint-Cast ou de Saint-Jacut. 168. — Mytilus edulis Linné. 1798. Mytilus edulis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 705. . 1863. — — "Ein: JEFFREYS, Brit. Conch., IT, p. 104; V, p. 178 pl. XXMI, On. 4, 4. Habitat. — Ce Mollusque vit sur tous les rochers de la région, vers la mi-marée, mais on ne rencontre que des individus de trop petite taille pour servir à l'alimentation. Dans les bassins de Saint-Malo et de Saint- Servan, il atteint, au contraire, une belle taille, mais n’est accessible que lorsqu'on met les bassins à sec, ce qui ne se produit que très rarement. La forme dominante dans les parages de Saint-Malo est la var. gallo- provincialis Lamarck, bien plus large que l’edulis typique. 169. —— Volsella harbata FRS 1708. Mylilus re LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 705. 1863. — Ein:, CTIBFFREYS, CB, Conch., Tr p. 114; -V, DM XX VIII, fig. 3. Habitat. — Peu commun, vivant dans les crevasses des rochers dans la baie de la Frenay, à Saint-Cast (pointe de la Garde), à l’île des Ehbiens, la Rimponière, les Herbiers, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Dinard, Bizeux, Saint-Servan, N. du Grand-Bey, Rochebonne, Rothéneuf, la Guimorais. Les dragages au large, surtout à l'entr ce de la Dér oute, entre les Minquiers et les îles Chausey, nous en ont fourni de nombreux exemplaires. Nous avons indiqué dans notre travail sur les Campagnes Arctiques du Prince de Monaco qu'il fallait reprendre le nom générique Volsella Sco- poli, 1777, pour le genre nommé par Lamarck Modiolus en 1799 et en 1801 Modiola, par le même auteur, DAUTZENBERG @t DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. D1 170. — Volsella gallica Daulzenberg. 1895. Modiola gallica DAUTZENBERG, Descr. d'une nouvelle esp. de Modiola pro- venant du litt. occidental de la France, in Feuille des Jeunes Naturalistes, XXV, p. 97-99, pl. I, fig. 1, 2, 7, 8. 1911. Volsella — De cure et H. FISCHER, Camp. Arct. Prince de Monaco, p. 368. Habitat. — Dragué vivant au large, surtout à l'entrée de la Déroute, en compagnie du M. barbata. Nous en avons aussi recueilli quelques rares exemplaires vides sur les plages de Paramé et de la Toise. 171. — Volsella adriatica Lamarck. 1819. Modiola adrialica LAMARCK, Anim. s. vert., VI, 1"° partie, p. 112. 1863. Mylilus adriaticus Lam., JErrFREys, Brit. Conch., Il, p. 116; V, p 171, pl. XXVIL, fig. 4. Habitat. — Assez commun vivant dans le sable el dans le maërl, à basse mer, sur différentes plages et notamment à Bon-Secours. Le M. radiata Hanlev, le M. ovalis Sow. et les M. Lamarkiana, strançgulata et brachytera Locard, sont à peine des variétés de cetle espèce. 172. — Crenella rhombea Berkeley. 1828. Modiola Rhombea BERKELEY, Zool. Journal, III, p. 229, pl. XVIII, 470 a A 1863. Crenella rhombea Berk., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 131; V, p. 172, pl. XXVIIL, fig. 9. Habitat. — À la côte, nous n'avons trouvé que peu de valves de cette espèce, à Cézembre et Saint-Suliac, mais les dragages nous en ont fourni plusieurs et aussi trois spécimens vivants. 173. — Modiolaria marmorata Forbes. 1838. Mytilus (Modiola) marmorata Forges, Malac., Monensis, p. #4. 863. Modiolaria — HP SOUIErEREXS, Brit. Conch.. IX, p. 122; V,.p:171, pl. XX VII, fig. 1. Habitat. — Nous avons rencontré ce Mollusque vivant à Saint-Lunaire el à la pointe des Corbières, dans le tégument des Ascidies. Les dragages au large nous en ont aussi fourni une dizaine d'exemplaires vivants. 174. — Modiolaria discors Linné. 1767. Mytilus discors LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1159. 1863. Modiolaria — Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 126; V, p. 171, pl. XX VII, fig. 3. Habitat. — Ce Mollusque vit presque exclusivement dans les touffes de Corallinia officinalis qui restent à sec sur les rochers, à une hauteur d’en- viron trois mètres. Nous l’avons récolté dans ces conditions à Saint-Cast- Bec-Rond, à l’île des Ehbiens, Saint-Briac, Saint-Lunaire, les Cheminées, Pierre-à-Tison, Cézembre, la Rimponière, les Herbiers, les Ouvras, au Nord du Grand-Bey, à la Grande-Côtière, à Rochebonne et à la Bigne. Nous l'avons aussi dragué au large. 175. — Arca (Fossularca) lactea Linné. 1758. Arca lactea LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 694. 1863. — — ‘Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 177; V, p. 17%, pl. XXX, fig. 5. Habitat. — Cette espèce qui était relativement rare il y a quelques années dans notre région s’y est beaucoup développée depuis. Nous la rencontrons presque partout à basse mer, fixée sous les pierres au moyen de son byssus. Elle est commune dans les dragages. 176. — Pectunculus (Axinæa) glycymeris Linné. 1758. Arca Glycymeris LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 695. 1863. Pectunculus glycymeris Lin, JEFFREYSs, Brit, Conch., II, p. 166; V, p. 175, pl. XXX, fig. 2. 1908. — — — MARTEL, Feuille des Jeunes Nat. n° 45?, p. 152-157. 1912. — — — LAMY, Journ. de Conch., LIX, p. 130. 52 DAUTZENBERG el DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. Habitat. — Commun vivant à basse mer de grandes marées sur la plupart des plages el des bancs, notamment à Cézembre, Harbour, Bon-Secours, le Minihic et la Toise. Egalement commun dans les dragages au large. Le dessin el la coloration du P. glycymeris sont très variables et ont permis à M. le Colonel Martel d'établir plusieurs variétés intéressantes. Var. ex colore punctulata Martel (Feuille J. Nal., 190$, p. 153). Cette jolie variélé, parsemée de nombreuses ponctualions jaunes ou brunes sur un fond blanchâtre, correspond à la var. punctala, basée par Calcara sur un exemplaire de Mondello, en Sicile. Bien que nous soyons d'accord avec MM. Martel et Lamy pour ne pas séparer spéciliquement les P. glycymeris et pulosus, nous ne croyons pas qu'il soit opportun d'employer les mêmes noms pour désigner les colorations correspondantes qui se ren- contrent chez ces deux variélés. La var. punclulala est toujours très rare, nous en avons un exemplaire recueilli sur la plage de Saint-Lunaire, à basse mer, et trois autres prove- nant de dragages au large. L'exemplaire sur lequel M. Martel a fondé sa variélé provient de la baie de Cancale. Var. ex colore Marteli Lamy (Journ. de Conch., LIX, 1911, p. 137) — Stellata Martel, non Gmelin (Feuille des J. Nat., 1908, p. 152). Notre confrère, M. Ed. Lamy, dans sa belle étude des Pectunculus, n’a pu parvenir à identifier l’Arca stellata de Gmelin : il est impossible de Savoir si ce nom s'applique à l'espèce du Sénégal, nommée Vovan par Adanson ou bien à une variété du P. cor Lamarck (= violacescens Lk). Dans tous les cas, il ne peut être employé pour la variété à sommet étoilé du P. glycymeris. Habitat. — Un peu partout, mais assez rare. Var. ex colore albescens Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 17). Coloration jaunâtre très pâle avec des linéoles très fines, à peine visibles. Var. ex col. flavescens Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 17). Jaune, orangée ou brune, sans taches. Var. ex colore tricolor Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 18). Largement maculée de lilas et de blanc et parsemée de petites taches d’un violet foncé. Var. ex colore lilacina Martel (Feuille J. Nat., 1913, p. 18). Ornée de très petites taches blanches sur un fond lilas ou violet foncé. Habitat. — Ces quatre dernières variétés ont été recueillies à la Toise par M. Martel. 177. — Nucula nucleus Linné. 1758. Arca nucleus LiNNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 695. 1863. Nucula — Lin. ne Brit. Conch., Il, p. 143; V, D. 172, "pl'oxrne fige. 0 Habitat. — Ce Mollusque, qui était assez abondant vivant à basse mer dans le sable des plages et des bancs, semble devenir plus rare depuis quelques années. Nous l'avons recueilli à Saint-Cast, Cézembre, le Haumel, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, pointe des Corbières, Bon-Secours, la Toise. La forme typique, peu oblique et de coloration jaune-verdàtre claire, sans rayons, domine dans les dragages au large, tandis que la plupart des spé- cimens recueillis à la côte, appartiennent à la variété suivante : Var. ex forma ef colore radiata Forbes et Hanley. 1853. Nucula radiala FORBES et HANLEY, Brit. Moll., IT, . 80," pl: XLVIT, (fig 0 | XL VII, fig. 7. 1863. — nucleus, var. radiala F. et H., JEFFREYS, Brit. Conch., IT, p. 144; V, pl'XXIV, Mg. 210 STATE ue Br PTS 2 = t " nl SES 7 mt à > ; d ms Li + nt : : y AMEN PPT > pa »! DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. —— Mollusques de Saint-Malo. D3 . Plus grande que le type, plus aplalie, plus oblique ; coloralion brune, souvent ornée de rayons jaunàtres, 178. — Astarte (Goodällia) triangularis Monlagu 1803. Mactra Triangularis MoNTAGU, Test. Brit., I, p. 99, " 3, fig. 1863. Astarte triangularis Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 318; V, 4 ‘183, pl XXXVIL fig. 5. Habitat. — Celte espèce est lrès abondante dans la plupart des dragages fu large, notamment à l'Ouest de Cézembre, aux Buharals et à l'Est de la pointe du Meinga. Nous n'en avons rencontré à la cûle qu'un seul exem- plaire vivant dans une prairie de Zostères à Harbour, mais les cordons littoraux de Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Rothéneuf et la Toise en ren- ferment des valves. La coloration typique indiquée par Montagu est blanche, mais lorsque les spécimens sont vivants, ils sont recouverts d'un épiderme jaunâtre. Var. ex colore fusca nov. var. D'une nuance brune rougeâtre, plus ou moins foncée, Lant à l'intérieur des valves qu'à l'extérieur. Var. ex colore radiata nov. var. D'un blanc jaunâtre, avec des rayons bruns peu marqués, mais plus visibles près du bord ventral. 179. — Kellya suborbicularis Montagu 1803. Mya suborbicularis MoNTAGU, Test. Brit., I, p. 39 et Suppl. (1808), pl. 26, fig. 6. 1863. Kellia — Mont, JErrREvE" Brit, 'Conch., 11, p. 225; V, p. 179, pl. XXXII, fig. 2. Habitai. — Très rare vivant dans des coquilles vides aux Zorieux et sur le banc de la Briantais. Un dragage au N. des Ouvras nous en à donné un individu vivant et quelques coquilles vides. 180. — Montacuta bidentata Monlagu. 1803. Mya bidentata MONTAGU, Test. Brit., I, p. 44: Suppl. (1808), p. 26, fig. ©. 1863. Montacuta — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 208; V, p. 177, pl. XXXI, fig. 8. Habitat. — Très rare vivant dans le sable vaseux de la zone des Lami- naires, à Cézembre, Saint-Lunaire, la Vicomté, pointe des Corbières, Bas- Sablons, la Toise. Nous n’en avons rencontré que des valves dans les dra- gages au large et en Rance. 181. — Montacuta substriata Monlagu. 1808. Venus substriata MonTAGU, Test. Brit., Suppl., p. 48, pl. 29, fig. G. 1863. Montacula — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 205 ; V, pl. XX XI. fig. 6. _ Habitat. — L’exemplaire unique de cette espèce, que nous avons recueilli mort à la pointe des Corbières, en 1909, appartient à la variété suivante : Var. ex forma lævis Jeffreys (Brit. Conch., Il, p. 206). Coquille lisse, dépourvue de stries rayonnantes. 182. — Lasæa rubra Montagu. 1803. Cardium rubrum MoNTAGU, Test. Brit., I, p. 83; Suppl. (1808), pL 27, g. 4. 1863. Lasæa rubra Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 219; V, p. 179, pl. XXXI, fig. 1. Habitat. — Vit presque partout et en grand nombre parmi les Balanes el les touffes de Lichina pygmæa, non loin de la limite supérieure des marées ordinaires. 04 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 183. — Lepton squamosum Montagu. 1803. Solen squamosus MONTAGU, Test. Brit., Il, p. 565. 1863. Lepion squamosum Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., Il, p. 194; V, p. 477, pl. XXXI, fig. 2. Habitat — Très rare dans nos parages. Nous en avons recueilli une belle valve dans le maërl, au pied du môle des Noires et M. le Colonel Martel en a trouvé une autre à la Toise. Les dragages au large nous en ont procuré un exemplaire complet, mais vide, et plusieurs valves. 184. — Lepton nitidum Turton. 1822. Lepion nitidum TURTON, Conch. Ins. Brit., p. 63. 1863. — — Turt., JEFFREYS, Brit. Conch., IE, p. 195; V, p. 197, pl. XXXI, tig. ». Habitat. — Nous en avons dragué quelques exemplaires complets et des valves au large de Cézembre, aux Buharats et à l'Est de la pointe du Meinga, Dans son cinquième volume, Jeffreys dit que ce Lepton n'est peut-être que le jeune du L. squamosum, mais ces deux espèces ne nous paraissent pas avoir la moindre analogie. 185. — Neolepton Clarkiæ Clark. 1852. Leplon Clarkiæ CLARK, On a new sp. of Lepton in Ann. a. Mag, N. Hist., 24 Ber., IX, p. 191, 298. 1863. — — : Cl, JeFFREYS, Brit. Conch., IF ‘p: 202; NV, DM PIRE tig. 9. Habitat. — Très rare : nous n'en avons trouvé que deux exemplaires vivants à la base des Zostères, près de la pointe de la Vicomté, des valves et quelques exemplaires complets à la pointe des Corbières, des valves dans le maërl aux Bas-Sablons et à Rothéneul. Les dragages au large nous en ont donné quelques coquilles vides et des valves. 186. — Galeomma Turtoni Les éditeurs du Zoological Journal. 1826. Galeomma Turtoni LES ÉDITEURS du Zool. Journ., IL p. 361, pl. XIII, fig. 1. 1865. — — " Edit. Z.J., : JEFFREYS,. Brit. Conch., {L®p. 488; N°2 | HE fier: C1 0 Habitat. — Extrêmement rare. Nous n’en avons dragué qu’un exemplaire vivant au N.-W. de Cézembre, une valve au N.-E. du Cap Fréhel et une autre au N. de Cézembre. 187. — Cardium (Acanthocardia) echinatum Linné. 1758. Cardium echinatum LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 679. 1863. — — Lin., - JEFFREYS, Brit. Conch,, Il p. 2700000 DLiXX XIV. ee Habitat. — Nous en avons recueilli plusieurs exemplaires vivants et adultes dans la baie de Saint-Cast, au Sud de la pointe de la Garde, de nombreuses valves jonchant la plage W. de l’île des Ehbiens, sur les plages de Saint-Lunaire et de Saint-Enogat; nous en avons ramené par la drague quelques individus vivants, mais jeunes. A l'Est de la Rance, ce Mollusque est plus rare, nous n’en avons trouvé qu’un exemplaire vide et des valves à Saint-Malo. Le C. echinalum est très commun dans la baie de Saint-Brieuc : la plage du Minieu, entre le Cap Fréhel et Erquy, en est souvent couverte et nous en avons récolté de beaux individus vivants au Val-André. Var. ex forma Duregnei (de Boury) Monterosalo. 1891. Cardium Duregnei DE Boury in MONTEROSATO, Relazione fra i Moll. del quaternario e le specie viventi, p. 2. Habitat. — Pointe de Rochebonne, valves (Colonel Martel). Cette variété est plus globuleuse et plus épaisse que le type, ses côtes sont plus larges et divisées par un sillon très accusé. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. n5 Var. ex colore alba nov. var. Entièrement blanche. y Habitat. — Nous en avons trouvé au Sud de la pointe de la Garde, dans la baie de Saint-Cast, un bel exemplaire. 188. — Cardium (Parvicardium) nodosum Turlon. 1822. Cardium nodosum TURTON, Conch. Ins. Brit., p. 186, pl. 13, fig. 8. 1863. — — Du ML IErFREYS. Brit: Conch., IT, p. 283; V, p. 181, pl. XXXV, fig. 4. Habitat. — Vivant sur les plages de Saint-Briac, Saint-Lunaire, Sainl- Enogat, Dinard, Saint-Servan. Assez abondant à Saint-Malo, au pied du môle, dans le maërl. Les dragages nous en ont procuré de nombreux exem- plaires vivants et morts. | D'après la figure originale de cette espèce, la coloration typique cest blanche, partiellement lavée de brun. Les colorations suivantes peuvent être distinguées : Var. ex colore lactea Dautz. (Exec. Mal. Saint-Lunaire, p. 10). Habitat. — Au moins aussi commune que le type, dans les mêmes loca- lités. Var. ex colore rosea Lamarck (1818, Anim. sans vert., VI. p. 14). D'une teinte rose un peu plus foncée vers les crochets. Var. ex colore lutescens Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, p. 19). Blanchâtre, teintée de jaune vers les sommets. Ces deux dernières variétés se trouvent avec le type et la var. lactea, mais sont un peu plus rares. 189. — Cardium (Parvicardium) exiguum Gmelin. 1790. Cardium exiquum GMELIN, Syst. Nat, édit., XIII, p. 3255. 1863. — — CmAAUIeRrRErS Bt» Conch....Il, p.278; V,\p d8E pl ENRENVGe:2. Habitat. — Cette espère vit à basse mer dans la vase et souvent attachée aux pierres par un byssus filiforme ; elle est aussi parfois rejetée sur les plages : pointe des Corbières, etc. Elle abonde dans le bassin de Saint-Malo. Nos dragages n’en ont ramené que deux individus vivants. Var. albina Monterosato. Entièrement blanche. Habitat. — Bassin de retenue de Saint-Malo. _ 490. - Cardium (Cerastoderma) edule Linné. 1398. Cardium edule LINNÉ, Syst. Nat., édit. .X, p. 681. 1863. — Lin, JEFFREYS, Brit. Conch., IF, p. 286; V, p. 182, pl. XXXV, fig. » Habitat. — Très abondant dans la baie de Saint-Jacut où on le récolte comme comestible sous le nom vulgaire de « coque ». On le rencontre également vivant sur toutes les autres plages de la région à basse mer des marées ordinaires. Dans le bassin de Saint-Malo, il pullule, mais est tou- iours de petite taille. 191. — Cardium (Lævicardium) norvegicum Spengler. 1799. Cardium Norvegicum SPENGLER, Skrift. Naturh. Selsk., V, 1" parlie, 1 p. 42 | 1863. — norvegicum Sp., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 294; V, p. 182, pl XXXV, fig. 7. Habitat. — N'est pas rare vivant à basse mer des fortes marées à Saint- Cast-Bec-Rond, à l'Ouest de l’île des Ehbiens, au Haumet, sur le banc de Harbour, à Cézembre, sur le banc de la Briantais, à Bon-Secours et à la Toise. 5@ DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint Malo. 192. — Gouldia minima Monlagu. 1803. Venus minima MonNTAGU, Test. Brit. I, p. 121, p 3, fig. 1863. Circe - JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. ‘322 pl. Ÿ1, a 4; V, p. 183, pl XXXVIL, fig. 6. Habitat. — Nous n'avons jusqu’à présent dragué que des valves et un individu vivant de cette espèce au S.-W. du Vieux-Banc, par 19 mètres de profondeur. 195. — Dosinia exoleta Linné. 1758. Venus exolela LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 688. 1863. : — — "Lin., JEFFREYS, Brit. Conch:,.11l,/tp 9670 XXXVIIL, fig. 1. Habitat. — Nous avons trouvé quelques exemplaires vivants et d'autres morts sur la plage de Bon-Secours ; ailleurs, nous n’en avons rencontré que des valves. 194. — Venus (Ventricola) verrucosa Linné. 1758. Venus verrucosa LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 685. 188$... ; — — Lin, JEFFREYS, Brit. Conch. IT, p. 399 ;» V, 1p'ASF APE XXX VIII, fig. 6. Habitat. — Vivant à basse mer dans le sable grossier : le Haumet : abon- dant dans la Rance, en face de Saint-Suliac, sur la rive gauche ; abon- dant également sur le banc des Lutraires, Chalibert, Bon-Secours, Fort- National. On nous a dit qu’en 1866 on a apporté de Chausey et déposé dans la Rance des Venus verrucosa, qui sont très appréciés comme comestible sous le nom de « praires ». 195. — Venus (Timoclea) ovata Pennant. 1777. Venus ovala PENNANT, Brit. Zool.; IV, p. 97, pl. LVI, fig. 56: 1865. — — Penn., JEFFREYS, Brit. Conch.., IT, P. 342: V V, p. 184, pl. XXXIX, DE lie. Habitat. — Assez commun, rejeté sur les plages à Harbour, Saint-Briac, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Dinard. On le trouve vivant dans le sable à basse mer à Saint-Servan, Saint-Malo et la Toise. C’est une des espèces qui abondent le plus dans tous nos dragages au large. 196. — Tapes rhomboides Pennant. 1777. Venus rhomboides PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 97, pl. LV. 1863. Tapes virgineus JEFFREYS (non Linné), Brit. Conch., II, p. 352: Nip pl. XXXIX, fig. 5 Habitat. — Un peu plus rare que les autres Tapes, celui-ci n’est géné- ralement représenté dans la région de Saint-Malo que par des individus de petite taille. Il vit dans le sable et dans le maër] à Saint-Servan et Sainit- Malo. Les dragages nous en ont rapporté des individus plus grands que ceux de la côte. Var. edulis Chemnitz (Conch., Cab., VII p. 60, pl. XLIIL, fig. 457, 458). Habitat. — Moins allongée et plus solide que la forme typique, cette variété se trouve dans les mêmes localités. 197. — Tapes (Pullastra) pullastra Montagu. 1803. Venus pullastra MonrTaGu, Test. Brit., p. 125. 1863. Tapes — Mont... JERFREYS::, Brit.» Conch., IL p. 359,4, V0 pl. XXXIX, fig. 6. Habitat. — Commun vivant dans le sable de toutes les plages de la région. Particulièrement abondant à Saint-Malo, au bout du mâle. Var. ex forma saxatilis Fleuriau de Bellevue. 1802. Venus saxatilis FLEURIAU DE BELLEVUE, Journ. Phys., LIV, p. 345. 1803. — perforans MonTaGu, Test. Brit., p. 127, pl II, fig. 6. Habitat. — Anse du Verger. Ph. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. {A suivre). Supplément à la Feuille des Jeunes Naturalistes, N° 522 LES MOLLUSQUES DE LA BAIE DE SAINT-MALO (Fin) 198. — Tapes (Pullastra) aureus Gmelin. 1790. Venus aurea GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3288. 1863. Tapes aureus Gm., JEFFREXS, Brit. Conch., Ip: 349: V, p. 185, pl. XXXIX, 8 Habitat. — Très commun sur toutes les plages à basse mer. Var. ex forma rostrata Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 8). Forme allongée transversalement et un peu rostrée à l'extrémité posté- rieure. Var. ex forma curta Dautz. 132 Mal. Saint-Lunaire, p. 8). Forme courte, arrondie. Var. ex colore partita B. D. D. (Moll. du Roussillon, II, p. 426) — bicolor auct. (non Lamarck). Blanche, avec une large tache brune sur la région postérieure. Var. ex colore albida Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 9). Entièrement blanche. Ces diverses variétés se rencontrent partout en compagnie du T. aureus typique. 199. — Tapes (Amygdala) decussatus Linné. 1758. Venus decussata LiNNÉé, Syst. Nat., édit. X, p. 690. Nous avons expliqué : Mollusques du Roussillon, IT, p. 434, que la forme typique du Tapes decussatus est méditerranéenne et que cette espèce est représentée sur les côtes océaniques de France par la var. suivante : Var. ex forma fusca Gmelin. 1790. Venus fusca GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3281. MODES decusSalus Lin, /JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 359; V, p. 185, pl XXXIX, fig. 7. Habitat. — Commune sur les plages de sable plus ou moins vaseux et mélangé de cailloux, à basse mer. Var. ex colore albida B. D. D. (Moll. du R., II, p. 437). Entièrement blanche. Habitat. — Pointe de Rochebonne, rare. Sur la plage du Minihic, nous avons ramassé une valve énorme : diam. umb.-ventr. 54, antéro-post. 71 millimètres. 200. — Thyasira flexuosa Montagu. 1803. Tellina flexuosa MONTAGU, Test. Brit., I, p. 72. 1863. Axinus flezuosus Mont., JEFFREYS, Brit. Conch., ITS DAC AV DCR pl. XXXIIL, fig. 1, 1 a. Habitat. — Vit dans le sable vaseux, sous les prairies de Zostères à Saint- Lunaire, Saint-Servan (Fours- à-Chaux). etc. On en rencontre des valves dans les cordons littoraux, et nous en avons récolté quelques exemplaires complets, mais vides, sur la grève de Bon-Secours. Nous avons dû reprendre pour ce Mollusque le nom générique Thyasira Leach in Lamarck (Anim. sans vert., 1818, tome V, p. 492), car le nom Axinus J. Sowerby, 1821, généralement admis, avait été employé dès 1817 par Kirby dans un autre sens. 201. — Donax vittatus Da Costa. 1778. Cuneus vittatus Da CosrTA, Brit. Conch., p. 207, pl. XIV, fig. 3. 1863. Donax — Da C., JEFFREYS, Brit. Conch., Sp: 402 : V, p. 188, pl. XLII, fig. 5. 58 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. sut Habitat. — Peu commun dans la baie de Saint-Malo, nous n’en avons trouvé qu'un petit nombre d'exemplaires vivants sur les plages de Paramé et du Minihic. Au Sud de la pointe de la Garde, à Saint-Cast, nous en avons rencontré de nombreuses coquilles vides. Var. ex colore lactea Martel mss. Entièrement blanche. Habitat. — Saint-Malo, au bout du môle (Colonel Martel;. 202. — Donax (Capsella) variegatus Gmelin. 1790. Tellina variegata GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3237 (excl. var. 6 et +). 1863. Donazx politus Poli, JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 408; V, pl. XLII, fig. 6. Habitat. — Vit en abondance au bas de l’eau des grandes marées, sur la plupart des plages et des bancs de sable, notamment à Cézembre, au Hau- met, sur le banc de Harbour, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Saint-Malo, la Toise. On rencontre en même temps que le type les variétés : Var. ex colore tristis B: D..D; (Moll. uk IT D A sommets violets. Commune. Ver. ex colore 1æta B. D: D. (Moil. du R., IL p 0 À sommets roses. Rare. 203. — Gari (Psammocola) depressa Pennant. 1777. Tellina depressa PENNANT (non Pennant 1812), Brit. Zool., IV, D. 4, pl. XLVIE er 1863. Psammobia vespertina Chemnitz, JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 398; V, 0. 187, pl XUIT, fs. & Habitat. — Assez commun vivant à basse mer, sur les plages à Cézembre, au Haumet, sur le banc de Harbour, à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, sur le banc de la Briantais, sur le banc des Lutraires, aux Bas-Sablons, à Bon- Secours et à la Toise. Les dragages en ont souvent rapporté des spécimens vivants et morts. Var. ex colore florida Lamarck (1818, Anim. sans vert., V, p. 513). Coquille très colorée, à sommets d’un beau rose. Habitat. — Saint-Servan-Bas-Sablons, très rare. Var. ex colore flavescens Réquien (1848, Coq. de Corse, p. 17). Coquille jaunâtre ornée de rayons violacés. Var. ex colore alba Dautz. et Dur. (Faunule Saint-Malo, p. 21). Entièrement blanche. Ces deux dernières variétés ne sont pas très rares. Nous nous conformons à la loi de priorité en préférant le genre Gari Schumacher 1817 à Psammobia Lamarck., 1818. 204. — Solenocurtus scopula Turton. 1822. Psammobia scopula TURTON, Conch. Ins. Brit., p. 98, pl. VI, fig. 11, 12. 1865. Solecurtus candidus JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 3; V, p. 190, pl. XLVI, fig 4 : Habitat. — Nous n'avons rencontré jusqu’à présent qu’une valve de cette espèce à Cézembre et deux exemplaires complets, mais vides, au pied du môle de Saint-Malo. Nous avons repris pour la forme océanique, dont il est question ici, le nom scopula, qui est plus ancien que mullistriatus Scacchi (1834). Quant au Solen candidus Renier (1804), c’est une forme douteuse que le Marquis de Montérosalto considère comme spéciale à la Méditerranée et à l’Adria- tique. DAUTZENBERG et DuRoucHOUx. — Mollusques de Saint-Malo. 59 205. — Cultellus pellucidus Pennant. 1777. Solen Pellucidus PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 84, pl. LXVI, fig. 23. 1865. — PARCS Penn,., M De Brit. Conech., IlL:p. 14;. V, p. 190, pl. XLVI, fig. 4. Habitat. — Nous n’en avons trouvé qu'une seule valve à Saint-Lunaire. 206. — Ensis ensis Linné. 1708. Solen ensis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 672. 186. — — Lin. JEFFREYS, Brit. Conch., III, p. 16-; V, p. 190, pl. XLVII, fig. 1. Habitat. — Commun dans le sable des plages et des bancs de sable pur ou à peine vaseux. Bien que ce Mollusque et le suivant restent habituelle- ment enfouis dans le sable, on les voit cependant parfois sortir au moment du flot. Nous n'avons pas rencontré l'Ensis siliqua. 207. — Solen marginatus Pennant. 1777. Solen marginatus PENNANT, Brit. Zool., IV, p. 83, pl. XCIV, fig. 21. 1865. — vagina Lin. JEFFREYS, Brit. Conch., Il, P. DU: V, pl. XLVIL fig. 3 Habitat. — Vit profondement enfoncé dans le sable vaseux des plages Linné a confondu sous le nom de Solen vagina la présente espèce et une autre qui habite l'Océan Indien, et comme nous l'avons expliqué : Moll. du Roussillon, Il, p. 498, c’est plutôt à cette derniere que le nom vagina doit être appliqué. 208. — Donacilla cornea Poli. 1791. Mactra cornea Por, Test. Utr. Sic., I, p. 73, pl. XIX, fig. 8-11. 1863. Amphidesma corneum Poli, JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 414; V, p. 188. 1895. Donacilla cornea — BUCQUOY, DAUTZENBERG el DOLLFUS, Moll. du Roussillon, IL, p. 534, pl LXXVIIL, fig. 5-21. Habitat. — Nous n'avons jamais trouvé qu'une valve de celte espèce sur la plage du réservoir du bassin de Saint-Malo. 209. — Mactra corallina Linné. 1798. Cardium corallinum LiNNé, Syst. Nat., édit. X, p. 680. Nous avons expliqué : Mollusques du fKoussilion, Il, p. 554, que les Mactra corallina et stultorum de Linné sont toutes deux des formes médi- terranéennes, et nous avons proposé pour la forme océanique le nom de var. atlantica. Var. ex forma atlantica B. D. D. (Moll. du Rouss., IT, p. 557, pl. LXXXI, file, 15:2, 3} 1863. Mactra stultorum Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 422; V, p. 188, pl. XLIIT, fig. 4. Habitat. — Ce Mollusque est assez rare dans la baie de Saint-Malo. Nous l'avons recueilli vivant à Saint-Cast, Saint-Lunaire, Saint-Enogat, Dinard, Saint-Malo, Paramé et la Toise. Var. ex colore cinerea Montagu (1808), Test. Brit., Suppl., p. 35). Habitat. — Avec la var. atlantica ; cette variélé, dépourvue de rayons colorés, n’est pas très rare. 210. — Mactra glauca Born 1778. Macira glauca BorN, Index rerum nat. Mus. Caes. Vindob., 1" partie, 1780. — — FN Testacea Mus. Caes. Vindob., p. 51, pl. I, PL. — Born. DRE Fa Conch., IL, p. 425: V, p.188, pl XLIII, Habitat. — On rencontre Fa nombreux et beaux spécimens vivants de ce grand Mollusque dans le sable, aux basses mers des grandes marées, à Cézembre, sur le banc de Harbour, au Mouillé, à Saint-Lunaire, sur le banc de la Briantais, à Bon-Secours et à la Toise. 60 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 211. — Mactra (Oxyperas) solida Linné. 1798. Cardium solidum LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 681. 1863. Mactra solida Lin., JEXFREYS, Brit. Conch., 1 p. 415; V, p. 188, pl. XLIII, fig. € Habitat. — Extrèmement commun vivant aux basses mers des grandes marées sur la plupart des plages et des bancs de sable d’où il sort par myriades au moment du flot. Les dragages nous en ont aussi procuré quelques beaux spécimens. Les deux variétés suivantes se rencontrent dans les mêmes conditions, mais sont moins abondantes. Var. ex forma truncata Montagu (Test. Bril., Suppl., p. 34). Solide, trigone, presque aussi haute que large. Var. ex forma gallina Da Costa (Brit. Conch., p. 199, pl. XIV, fig. 6, 6) = elliptica Brown (Ill. Conch., pl. XV, fig. 6). Dans la baie de Saint-Malo les M. solida et subtruncata semblent se con- fondre, de telle sorte que l'attribution des échantillons à l’une ou à l’autre de ces espèces est souvent difficile. Dans d’autres régions, au contraire, ces deux Mactres sont tellement différentes qu'il ne viendrait à personne l'idée de les réunir. 8212. — Mactra (Oxyperas) subtruncata Da Cosla. 1778. Trigonella subtruncaia DA CosrA, Brit. Conch., p. 198. 1863. Mactra — DaC., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 419; V, p. 188, ol XL fs: Habitat. — Ce n'est qu'à Saint-Cast-Bec-Rond que nous avons rencontré des spécimens typiques du M. subiruncata. 213. — Lutraria lutraria Linné. 1758. Mya lutraria LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 670. 1863. Lutraria elliptica Lamarck, JEFFREYS, Brit. Conch.. IL, p. 488; V, p.188, pl. XLIV, fig. 1. Habitat. — Très rare dans nos parages. Nous n'avons trouvé que quelques valves se rapprochant de la forme typique à Saint-Lunaire. La forme qui domine est celle que Jeffreys a séparée sous le nom de var. alterutra. Var. ex forma alterutra Jeffreys (Brit. Conch., II, p. 429). Plus petite, plus épaisse et plus large en proportion : bord dorsal, presque parallèle au bord ventral, côté antérieur tronqué obliquementi. Habitat. — Nous avons capturé une dizaine d'exemplaires vivants de cette variété sur le banc des Lutraires ei un sur le banc de Harbour. Les valves ne sont pas rares sur la plage W. de l'ile des Ehbiens, à Saint-Lunaire, etc. La présence des Lutraires est indiquée sur le sable par des trous assez grands et on ne peut extraire ces animaux qu'en bêchant profondément et rapidement, car, aussitôt qu'ils se sentent inquiétés, ils cherchent à s’en- foncer davantage. C’est sur le sommet des bancs, à environ 1 m. 70 de hau- teur et au moment du flot qu'on a le plus de chance de prendre des Lutraires. 214. — Lutraria oblonga (Chemnitz) Gmelin. 1782. Mya oblonga, etc. CHEMNITZ, Conch. Cab., VI, p. 27, pl. 2, fig. 12. 1790. — — = GMELIN, Syst. Nat. édit. KILL p.681, 1863. Lutraria — Ch. JEFFREYS, Brit. Conch., IL, p. 430: V, p. 189, pl. XLIV, fig Habitat. — Un peu moins rare que le L. lutraria, celui-ci vit dans les mêmes conditions sur le banc des Lutraires, sur la rive gauche de la Rance, en face de Saint-Suhac, etc. On en rencontre souvent des valves et même des exemplaires complets et très frais sur les plages, notamment à ie des Ehbiens, côté Ouest ; à Saint-Lunaire, Saint-Enogat, etc. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 61 215. — Mya truncata Linné. 1798. Mya truncaia LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 670. 1865. — — Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., ILE, p. 66; V, p. 192, pl. L, fig. 2. Habitat. — Ce Mollusque est extrèmement rare vivant dans nos parages : _ nous n'avons pu en récolter que deux sur le banc des Lutlraires où ils étaient profondément enfoncés dans le sable. On en trouve quelques valves et parfois même des exemplaires entiers sur les plages. 216. — Sphenia Binghami Turion. 1822. Sphenia Binghami So Conch. Ins. Brit., p. 36, pl. 3, fig. 4, 5; pl. 19, fig. 3. 1865. Mya —— DO TEERRENS, Brit. .Conch., ILT, p.70; V, p. 192, pl. L, fig. 5. Habitat. — A la côte, nous n'avons trouvé que très peu d'exemplaires vivants de ce Mollusque, au Haumet et à la pointe des Corbières, mais il est assez fréquent vivant et mort dans les dragages au large. 217. — Corbula gibba Olivi. 1792. Tellina gibba OzIvI, Zool. Adriatica, p. 101. 1865. Corbula — Ol., PRARE BritaConch, Ill, p. 56; V, p. 192, pl. XLIX, fig. 6. à Habitat. — Toujours très rare dans la baie de Saint-Malo. Nous ne l'avons pris vivant qu'à Cézembre, Saint-Enogat et, dans le maërl, à Bon- Secours. Les exemplaires vides et les valves sont également rares dans les cordons littoraux de Saint-Lunaire, Dinard et la Toise. 218. — Saxicava arctica Linné. 1767. Mya arclica LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1113. 1865. Sazxicava rugosa L., var. arctica L., JErFREYS, Brit. Conch., III, p. 82; V, p. 193, pl. LI, fig. 4. Habitat. — Nous n'avons rencontré de celte espèce qu'une valve dans le maërl, aux Bas-Sablons, mais un navire venant du Nord et entré dans le bassin de Saint-Servan, en portait un grand nombre sur sa coque. L'habitat de ce Mollusque dans notre région demanderait donc à être confirmé. 219. — Pholas dactylus Linné. 1798. Pholas dactylus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 669. 1865. — — Lin. nr Brit. Conch., III, p. 104; V, p. 193, pl. LII, ait Habitat. — Ce Mollusque habite les bancs de glaise qui découvrent à basse mer à Saint-Jacut, au Montmarin, à Saint-Suliac et à Saint-Jouan, au S. de la pointe de l'Ecrais. Les pêcheurs le désignent sous le nom de « Van » et s’en servent pour amorcer leurs lignes. 220. — Barnea candida Linné. 1758. Pholas candidus LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 669. 1865. — candida Lin. ne Brit. Conch., III, p. 107; V, p. 193, pl. LI, g. 2, 2. Habitat. — Vit en colonies dans les bancs de glaise qui découvrent à basse mer à l’île des Ehbiens, à Saint-Servan, Fours-à-Chaux, au Minihic : nous l'avons également trouvé en compagnie du Pholas dactylus à Saint- Jacut, au Montmarin, à Saint-Suliac et à Saint-Jouan. 221. — Teredo navalis Linné. 1767. Teredo navalis LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1267. 1865. — — Lin. M ide Brit. Conch., III, p. 171; V, p 194, pl LIV, fig. 2. Habitat. — Recueilli vivant à Bi:cux dans une vieille balise el à la pointe des Corbières, dans une tringle en bois bordant le prolongement de Ja cale. [EE à Ë et. 12 Ra PS La: * + \LY 4 \ L 62 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 222. — Teredo megotara Hanley. 1822? Teredo nana TURTON, Dithyra Brit., p. 16, pl. 2, fig. 6, Z. 1853. — megalora HANLEY in FORBES et HANLEY, Brit Moll., I, p. 77, pl. I, fig. 6; pl. XVIII, fig. 1 1865. — — Hanl., re Brit. Conch., II, Le ‘181; V, p. 19,4, pl. LIV, fig. 4. Habitat. — Recueilli une dizaine d'exemplaires dans un bois flotté échoué : sur la plage des Fours-à-CGhaux. Le T'eredo nana Turton est probablement cette espèce, mais il a été décrit sur un exemplaire jeune et reste un peu douteux. DIBRANCHIA 223. — Loripes lacteus Linné. 1758. Tellina lactea LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 676. 1863. Loripes lacteus Lin., ane Bril. Conch.. II, p. 233; V, p. 179, pl XXXII, ñig. Habitat. — Commun vivant dans le sable vaseux, sous les prairies de Zos- tères dans toute la région. 224. — Lucina borealis Linné. 1767. Venus borealis LINNÉ, Syst. Nat., édit. XII, p. 1134. 1863. Lucina — Lin. JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 242; V, p. 179, pl. XXXII, 8 Le Lucina borealis typique est une coquille assez grande, de 30 à 40 milli- mètres de diamètre, que nous n'avons jamais rencontrée dans la baie de Saint-Malo. Cette espèce n’y est représentée que par une variélé de petite taille. Var. minor Dautz. (Exc. Mal. Saint-Lunaire, p. 6). Ne dépassant pas 12 millimètres de diamètre. Habitat. — Vivant dans le sable vaseux, sous les prairies de Zositères, en compagnie du Loripes lacteus, mais bien plus rare. Nous l’avons rencontrée dans la baie de la Frenay, à Saint-Lunaire, Saint-Servan (Fours-à-Chaux et Bas-Sablons) et à la Guimorais. Nous en avons aussi dragué un exemplaire vivant dans les parages du Vieux-Banc. 225. — Tellina (Tellinula) squalida Pulteney. 1799. Tellina squalida PULTENEY, Catal. Dorsetshire, p. 29. 1863. —— — Pult., JEFFREYS, Brit. Conch., IL, p. ‘284: V, p. 186, pl. XLI, fig. 3, 3 a. Habitat. — Vit à basse mer, dans le sable vaseux des plages de Saint- Lunaire, de Saint-Servan : Fours-à-Chaux et Bas-Sablons. On en rencontre des exemplaires vides et des valves sur les plages de Saint-Cast (pointe de la Garde), W. de l’île des Ehbiens, Saint-Enogat, Saint-Malo, Paramé et le Minihic. 226. — Tellina (Angulus) fabula Gronovius. 1781. Tellina Fabula GRONOVIUS, Zoophylacium, III, p. v et 263, pl. XVIII, fig. 9. 1863. — fabula Gron., se Brit. Conch., II, p. 382; V, p. 186, pl. XLI, fig. 2,2a Habitat. — Vit en compagnie du 7. squalida à Saint-Servan-Bas-Sablons. Nous n'en avons trouvé que des exemplaires vides à Saint-Lunaire et au Grand-Bey. 227. — Tellina (Moerella) donacina Linné. 1758. Tellina donacina LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 676. 1863. -— — Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., IT, p. 386; V, p. 187, pl. XLI, fig. 4. Habitat. — Très rare. Nous n’en avons trouvé que quelques valves à Saint- Lunaire, Saint-Enogat, Saint-Servan : Fours-à-Chaux et Bas-Sablons, ainsi qu'à Paramé. 44 A Car RUES HS, nv SES à "TB d - D # dre ne à E4 : A à * ER DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 63 228. — Arcopagia crassa Gmelin. 1790. Venus crassa GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3288. 1863. Tellina — Gm., rte Brit. Conch., Il, p. 373; V, p. 186, pl. XL, g. à, Habitat. — Nous n'avons pas encore recueilli ce Mollusque vivant, mais nous en avons trouvé un exemplaire complet et frais sur le banc de la Briantais et deux autres sur la plage de Bon-Secours. Les valves sont peu communes à Saint-Lunaire, Saint-Servan et Saint-Malo. Un dragage au N. _ des Buharats en a rapporté une valve. 229. —_ Macoma tenuis Da Costa. ie Tellina tenuis PAEONTA Brit. -Conch., p. 210. — — DaC., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 379; V, p. 186, pl. XLI, fig. 1. Habitat. — Toujours rare vivant dans le sable vaseux à Saint-Briac, Saint- Lunaire et Saint-Enogat. Nous en avons rencontré des exemplaires vides sur la plage de Saint-Cast (pointe de la Garde), à l'Ouest de lîle des Ehbiens, à Saint-Servan, Bas-Sablons, à Paramé et à la Toise. 230. — Macoma halthica Linné. * 1758. Tellina balthica LINNÉ, Syst. Nat., édit., X, p. 677. 1863. — —— in) "JErFREYS, Brit. Conch., II, p. 37%; V, p. 186, pl. XL, fig. 5. Habitat. — Cette espèce, qui est très commune au Vivier et sur les grèves du Mont-Saint-Michel, est. au contraire, assez rare dans la baie de Saint- Malo. Nous en avons trouvé quelques exemplaires vivants à basse mer dans le sable des plages de Saint-Lunaire, Dinard, Saint-Servan : Fours-à-Chaux et Bas-Sablons, Saint-Malo, la Guimorais et la Toise. 231. — Scrobicularia plana Da Costa. 1778. Trigonella plana DA CosrA, Brit. Conch., p. 200. pl. XIII, fig. 1, 1. 1790. Mactra piperata GMELIN, Syst. Nat., édit. XIII, p. 3261. 1863. Scrobicularia piperata Gm., JEFFREYS. Brit. Conch., IT, p. 444; V, p. 189, pl. XLV, fig. 5. Habitat. — Ce Mollusque vit à Saint-Briac, Saint-Lunaire, ainsi que dans la vase de la plupart des anses de la Rance : la Vicomté. l’écluse du Cha- telier (de Boury), les Troquelins, Fours-à-Chaux. On le vend sur les marchés de Saint-Servan, Saint-Malo et Paramé, sous le nom de « palourde ». 232. — Lutricularia tenuis Montagu. 1808. Mactra tenuis MoNTAGU, Test. Brit, Suppl., p. 572, pl. 17, RAR g. 7. 1863. Scrobicularia tenuis Mont., JEFFREYS. Brit. Conch., II, p. 442; V, p. 189, pl. XLV, fig. 4. Habitat. — Dans la vase : bassin de retenue de Saint-Malo, anse de Saint- Elier, Mordreux. Saint-Jouan, pointe Garel. Des valves se rencontrent dans les cordons littoraux à Saint-Servan., la Toise, etc. 233. — Syndesmya alba W. Wood. 1801. Mactra alba W. Woo, Trans. Linn. Soc. VI, pl. XVT, fig. 9-12. 1863. Scrobicularia alba W., JEFFREYS, Brit. Conch., II, p. 438; V, p. 189, pl. XLV, fig. 3. Habitat. — Peu commun. Nous l’avons trouvé vivant dans le sable plus ou moins vaseux dans la baie de Saint-Cast. à la pointe de la Briantais, à Saint-Servan-Bas-Sablons. sur la grève de Bon-Secours, à la Toise, et vide dans les cordons littoraux à Saint-Lunaire. La drague nous en a fourni un exemplaire vide, à l'Est du Cap Fréhel. "F'ntE rein : wa L. 0 de NPA . (1 an 64 DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. — Mollusques de Saint-Malo. 234. — Pandora inæquivalvis Linné. 1758. Solen inæquivalvis LINNÉ, Syst. Nat., édit. X, p. 673 1865. Pandora — Lin., JEFFREYS, Brit. Conch., I, P. 24: V, pl. XLVIII, fig. 1 (excl. var.te, fig. 1 a). Habitat. — Ce Mollusque n’est pas rare dans le sable vaseux des plages à très basse mer, à Saint-Cast, île des Ehbiens, Cézembre, Saint-Lunaire, Saint- Enogat, Bas-Sablons, Saint-Malo, etc. Les dragages ne nous en ont fourni que peu d'individus vivants et morts. La var. 2 obtusa, citée par Jeffreys, est une espèce différente qui vit dans une zone beaucoup plus profonde. 235. — Lyonsia norvegica Chemnitz. 1788. Mya norvegica CHEMNITZ, ane Cab., X, p. 345, pl CLXX, fig. 1647, 1865. Lyonsia Norvegica Ch., JEFFREYS, Pr Conch., III, -p.' 2950N- 0m pl. XLVIIL, fig. 2. Habitat. — Très rare, rejeté mort sur les plages de Saint-Lunaire, Dinard, banc de la Briantais et la Toise (Colonel Martel). Nous en avons dragué un individu vivant au N. des Ouvras et un autre au N. des Buharats. 236. — Thracia papyracea Poli. 1795. Tellina papyracea Pozr, Test. Utr. Sic., I, p..83, pl. XV, fig. 14, 18. 1865. Thracia — Poli, JEFFREYS, Brit. Conch., IIT, p. 36; V, p-4910p8 XLVIII, fig. 4. Habitat. — Vivant dans le sable plus ou moins vaseux à basse mer, sur la plage W. de l’île des Ehbiens, à Saint-Lunaire, Saint-Malo, Bon-Secours et la Toise. Pas très rare. 237. — Thracia distorta Montagu. 1803. Mya distorta MOoNTAGU, Test. Brit., I, p. 42, pl. 1, fig. 1. 1865. Thracia — Mont., JEFFREYS, Brit. Conch. it, P. de V, p.191, pl. XLVIIT, HET Habitat. — Rarissime dans notre région. Nous en avons recueilli un exem- plaire vivant à la pointe Corbière, située à l'Est de la baie de Ja Frenay; il était logé entre les fibres radicales d’un Laminaria flexicaulis. Nous en avons aussi trouvé une valve à Saint-Lunaire, une autre sur le banc, en face Saint-Suliac ; enfin, un dragage au N.-E. du Cap Fréhel nous en a rapporté deux valves. BRACHIOPODA 238. — Gwynia capsula Jeffreys. 1859. Terebratula capsula JEFFREYS, Ann. Mag. N. Hist., 31 Ser., III, p.43, pli fig. 7 a, $b 1863. Argiope — JEPFREYS, Brit. ‘Conch., IT, p. 21; V, p. 164, pl. XTX, ñig Habitat. — Ce Brachiopode vit en colonies et presque toujours en com- pagnie d’Adeorbis subcarinatus, sous les pierres qu’on rencontre à basse mer plus ou moins enfoncées dans le sable vaseux. Il est difficile à aper- cevoir, à cause de sa taille microscopique, surtout lorsque les pierres sont mouillées. Nous l’avons recueilli à Cézembre, aux Cheminées, à Harbour, à Chalibert, à la pointe des Corbières, à la Guimorais (Miel-Pot) et à la Toise. La supposition de Davidson (Mon. of rec. Brach., IV, part. 2, p. 150), que le Gw. capsula ne serait peut-être que le jeune âge d’une espèce plus grande appartenant au Genre Argiope n’est pas admissible, car nous n'avons jamais trouvé la moindre trace d’ün autre Brachiopode dans la baie de Saint-Malo, alors que le Giwynia y est abondant. Ph. DAUTZENBERG et DUROUCHOUX. AT CO L D Peer in à Fe < LA 1 . ï Le bep e « EAN REC . ‘ cé MERS as 7 ‘ ] + À) NT RC RE … | DES Jeunes narurärisres REVUE MENSUELLE D'HISTOIRE NATURELLE à ; sur les mines de Car boire, in- -4, 8 p. Toui Iousé, imp. Passeman. és » + ; _ ER Le ES Lucien} - —[ Abeille domestique, son n élevage et ses : produits, In- 8 - 352 P: Paris, Garnier. k + 2 : ouai Férarp (E). = Les j de de ne Divancee ina - 36 Rte et 13. he Paris, libr. de la : Maison Rustique, 12 tr. Fe SES ç Fe (E.3.:— re plume a oiseaux et l'industrie plumassière, à in- _16, NT Paris, J.-B. Baillière. | | ; ne OBERTEËR (Charles). — Etudes “e note comparée Le) ie is + lt et 2° parties. 2 volumes in-8° et meurs fre De 44 D. ; # Pres p Rennes-Paris, imp. Oberthür. ee : AU LE ES L'IT<_ USERS Pic (Maurice), — Matériaux pour servir à l'étude ds Longicornes, Le! cahier, in-8°, 25 p. Saint-Amand (Cher), imp. Bussière. - QUE = i d V9 a LT RE "1: Deuxième Expédition ‘anta retique française ‘commandée par. le Dr d: ‘Cha Sciences Naturelles : Acariens (par E.-L. Trouessart) ;- Foraminifères (ak Fauré-Frémiet), in-4, 36 p. avec 1 carte, 13 fic et 1 planche, — Holothuries : C. Vaney), 55 p. avec 1 carte et 5 planches ; Tuniciers (par de FRERE 43 "t n 1 carte et'4 planches. Paris, Masson. 5 \ >