>•#• MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale. L'Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES SEPTIEME ANNEE — 1907 PREMIER SEMESTRE PARIS Augustin CHALLAMEL, Éditeur Rue Jacob, 17 Librairie Maritime et Coloniale. MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale. L'Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES RY NEW YORK BOTANIC GARD SEPTIEME ANNEE — 1907 PREMIER SEMESTRE PARIS Augustin CHALLAMEL, Éditeur Rue Jacob, 17 Librairie Maritime et Coloniale. L'AGRICULTURE PRATIQUE DES PAYS CHAUDS BULLETIN DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES SEPTIÈME ANNÉE PREMIER SEMESTRE TABLE DES MATIÈRES Bulletin de janvier, n° 46, p. 1. Bulletin d'avril, n° 49, p 273. Bulletin de février, n° 47, p. 89. Bulletin de mai, n° 50, p. 361. Bulletin de mars, n° 48, p. 185. Bulletin de juin, n° 51, p. 419. DOCUMENTS OFFICIELS Ministère des Colonies. Arrêté nommant un membre du Conseil technique de l'Agriculture tropicale 185 Afrique Occidentale. Arrêté prohibant certain mode d'exploitation des palmiers à huile en ( iuinée 02 Mutation . . 273 Arrêté instituant des Écoles professionnelles pratiques dans les régions d'exploitation du caoutchouc en Guinée 302, 450 An été portant constitution du cadre du personnel de l'Agriculture 449 TABLE DES MATIÈRES III Congo. Arrêté créant une station agricole à Azonenzork 1 Arrêté portant affectation du personnel européen de l'agriculture 2 Décret relatif à l'enti'ée en France des cafés et cacaos en coques venant du Congo français 89 Gabon. Replantations des arbres à caoutchouc 185 Guyane. Arrêté créant une Ecole pratique d'Agriculture 362 Arrêté relatif au Service de l'Agriculture \ . . 365 Madagascar. Décret relatif à l'exportation des vaches et génisses hors de Madagascar. 90 Réglementation des feux de brousse 363 Martinique. Arrêté portant création d'un Jardin d'essais à la Rivière Pilote 273 Arrêté réglementant les opérations de monte (Service des Étalons) 274 Nominations et Mutations. Personnel agricole 3, 97, 187, 365, 453 Expositions. Concours général agricole. Récompenses de la section coloniale 275 Exposition coloniale Nationale. Classification générale 276, 368, 454 u> i',.1 .' > - .v. 1 . . sa IV TABLE DES MATIÈRES ÉTUDES ET MÉMOIRES Par noms d'auteurs. Anonyme. — Le Colatier en Guinée (Communication de l'Inspection de l'Agriculture), 400. — Épizootie qui a sévi sur les chevaux du Cercle de Bakel, 170. — Soins de conservation à donner au caoutchouc, 529. Ammann. — Le Voandzobory ou Voandzou, 38. Barbet. — La Culture du Jute aux Indes anglaises, 170. Bourdarie (Paul). — Les Éléphants, 462. Chudeau (R.). — Bœufs de Kouloua, 80. De( mambbe et Heim. — Contribution à l'étude de quelques races bovines et ovines de l'Afrique occidentale française, 282. Delacroix (Dr G.). — Les Maladies des plantes cultivées dans les pays chauds (suite), 44, 137, 384. Desruisseaux (P.-A.). — Cucurbitacées tropicales, 5, 127, 244, 248, 321, 324. Dubard et Eberhardt. — Culture du Ricin et extraction de l'huile au Ton- kin, 345. Eberhahdt (Ph.). — Procédé permettant de détruire les larves dans les plan- tations d'arbres, 531. Fauchèbe. — Culture pratique du Caféier et préparation du café [suite), G0 li:i, 230, 330, 410, 503. Fi.eutiaux. — Les Insectes, 257. Grah.i.et. — L'Agriculture aux Antilles anglaises, 475. Henry Yves). — Protection des peuplements de Plantes à Caoutchouc; cons- titution de peuplements nouveaux en Afrique occidentale française, 16, 153. — Essais cotonniers en Afrique occi- dentale française en 1905 et 1906, 93, 209, 293, 423. Loir (Drj. — Hygiène coloniale. Les coloniaux et les cures dans les Stations hydrominérales, :<7l-. Lutz. — Les Fibres du Bananier sauvage de Cochinchine, 433. Milliaij. — L'Arganier, 75. — Beurre de Dika, 189. — Beurre de Karité, 437. Perrot (Em.). — Note sur la Kola dans la forêt de la Côte d'Ivoire, 256. TABLE DES MATIERES V Perrot (Em.) et Dechambre. — Notes sur le Karilé, 341. Perrot (Em. et Goris (A.). — La Fleur de Thé, 165. Ringelmann (Max). — Cours de Génie rural appliqué aux Colonies. — Fonda- tions (suite), 28. — Charpentes, 200, 311. — Sondages. 486. Tralboux. — Note sur l'utilisation du Sakoa, 79. Communications diverses. — Récolte du Jute aux Indes, 83. — Détermination de l'Afiafy de Madagascar, 83. — Analyses de terres de la côte des Somalis, 84. — Nouvelles floraisons dans les serres du Jardin colonial, 176. — Charbon de la canne à sucre en Indo- Chine, 176. — Examen de coton de la Guade- loupe, 176. — Valeur commerciale de coquil- lages à nacre provenant de Madagascar et de la Guadeloupe, 258. — Identification d'un aloe de l'extrême sud de Madagascar, 258. — Produc- tion du Henequen au Yucatan, 275. — Extrac- tion de l'amidon de « Tacca involuerata » du Gabon, 259. — Insectes s'attaquant à l'ambre- vade sur la côte est de Madagascar, 353. — Exportation et valeur du cacao de Saint- Domingue en 1905, 353. — Diminution des exportations de fibres d'Abaca aux Philippines, 353. — L'exportation du cacao de Saint- Domingue en 1906, 441. — L'industrie du Camphre au Japon, 441. Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des pro- duits de la mer, 85, 179, 260, 355, 442, 584. VI TABLE DES MATIERES Sujets traités. Arganier. — L'Arganier (Milliau), 75. Banane. — Les fibres du Bananier sauvage de Cochinchine (Lutz), 433. Caféier. — Culture pratique du Caféier et préparation du café (suite) (Fauchère), 60, 115, 230, 330, 410, 503. Caoutchouc. — Protection des peuplements de Plantes à Caoutchouc; consti- tution de peuplements nouveaux en Afrique occidentale française, 16, 153. — Soins de conservation à donner au caoutchouc, 529. Colatier. — Le colatier en Guinée (Communication de l'Inspection de l'Agri- culture), 400. Coton. — Essais cotonniers en Afrique occidentale française en 1905 et 1906 (Y. Henry), 93, 209, 293, 423. Cucurhitacées. — Cucurbitacées tropicales (Desruisseaux), 5, 127, 244, 248, 321, 324. Dika. — Beurre de Dika (Milliau), 189. Elevage — Bœufs de Kouloua (Chudeau), 80. — Contribution à l'étude de quelques races bovines et ovines de l'Afrique occidentale fran- çaise (Dechambre et Heim), 282. — Les Eléphants (Bourdarie), 462. Génie rural. — Cours de Génie rural appliqué aux colonies (Ringelmann). Fon- dations (suite), 28. — Charpentes, 200, 311. — Sondages, 486. Hygiène. — Hygiène coloniale. Les coloniaux el les cures dans les Stations hydrominérales, 374. Insectes. — Les Insectes (Fleutiaux), 257. Jute. — La culture du Jute aux Indes anglaises, 170 Barret). Karilé. — Notes sur le Karité (Perrot et Dechambre), 341. Beurre de Karité (Milliau), 437. TABLE DES MATIÈRES VII Kola. — Note sur le kola dans la forêt delà Côte d'Ivoire (Perrot), 256. Maladies. — Les maladies des plantes cultivées dans les pays chauds (suite) (Dr Delacroix), 44, 137, 384. Ricin. — Culture du Ricin et extraction de l'huile au Tonkin (Dubard et Eberhardt), 345. Sakoa. — Note sur l'utilisation du Sakoa (Tralboux), 79. Thé. — La Fleur de Thé (Perrot et Goris), 165. Voandzobory. — Le Voandzobory ou Voandzou, 38. Divers. — Epizootie qui a sévi sur les chevaux du Cercle de Bakel, 170. — L'Agriculture aux Antilles anglaises (Graillet), 475. — Procédé permettant de détruire les larves dans les plantations d'arbres (Eberhardt), 531. JfACON, PILOTAT FRERES, I>fPP,?MEprçs 7e Année Janvier 1907 No 46 MINISTÈRE DES COLONIES Inspection générale de l'Agriculture coloniale L 'Agriculture pratique des pays chauds BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL ET DES Jardins d'essai des Colonies Tous documents et toutes communications relatives à la rédaction doivent être adressés à L1 Inspection générale de l'Agriculture coloniale au Ministère des Colonies PARIS Augustin GHALLAMEL, Editeur Rue Jacob, 17 Librairie Maritime et Coloniale Les abonnements partent du /er Janvier et du /er Juillet Prix de l'Année (Fiance, Colonies et tous pays de l'Union postale). — 20 fr. La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartietles sont autorisées à condition de mentionner la source. Dans le cours de la sixième année (1906) « L'Agriculture pratique des Pays chauds » (bulletin du jardin colonial) a publié, outre les Documents officiels, 150 mémoires, notes et articles divers sur les cultures, l'élevage ou les productions des pays tropicaux ; ces articles contenant 267 photographies, figures ou croquis forment ensemble deux volumes in-8 ' de 536 pages chacun. Un numéro spécimen est adressé franco sur demande. IiR COLtJaECTIOjM DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A 10 Juillet 1901 a Juin 1903 . . 20 Juillet 1902 à Juin 1903 . . 3o Juillet 1903 à Juin 1904 . . 40 Juillet 1904 à Décembre 1904 5« Janvier 1905 à Juin 1905 6° Juillet 1905 à Décembre 1905 70 Janvier 1906 à Juin 1906 . 80 Juillet 1906 à Décembre 1906 CE JOUR 8 VOLUMES I vol. in-80. 20 fr. 20 fr. 20 fr. 10 fr. 10 fr. 10 fr. 10 fr. 10 fr. (Envoi franco contre mandat-poste) Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. Demander le prospectus détaillé, contenant le titre de tous les articles de la collection, avec le nom de Fauteur, et l'indication du Numéro dans lequel l'article a été publié L'AGRICULTURE. PRATIQUE DES PAYS CHAUDS BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES 7e année Janvier 1907 N» 46 SOMMAIRE DOCUMENTS OFFICIELS Pages Congo français. — Arrêté créant une station agricole à Azonenzork i — — Arrêté portant affectation du personnel européen de l'agriculture 2 Nominations et mutations 3 ÉTUDES ET MÉMOIRES Cucurbitacées tropicales. I. Le Chouchou, par P. A. Desruisseaux. 5 Protection des peuplements de Plantes à Caoutchouc; constitu- tion de peuplements nouveaux en Afrique Occidentale française, par Yves Henry, Inspecteur de l'Agriculture de l'Afrique Occidentale 16 Cours de Génie rural appliqué aux Colonies. — Fondations (suite), par M. Max Ringelmann, directeur de la Station d'essais de machines 28 Le Voandzobory ou Voandzou, par M. Paul Ammann, chef du Service chimique du Jardin colonial 38 Les Maladies des plantes cultivées dans les Pays chauds, par le Dr Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale (suite) 44 Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère, sous-inspecteur de l'agriculture à Madagascar, chargé de missions (suite) 60 NOTES L'Arganier, par M. Milliau, Directeur du Laboratoire d'essais tech- niques de Marseille 75 Note sur V utilisation du Sakoa, par M. Tralboux, commandant le cercle de Fort-Dauphin 79 Bœufs de Kouloua, par M. R. Chudeau, professeur 80 COMMUNICATIONS DIVERSES Récolte du Jute aux Indes ,. . . 83 Détermination de l'Afiafy de Madag-ascar 83 Analyses de terres de la côte des Somalis 84 l"*- '. O Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer 85 1 3Q RlBLIOGRAPHIE 88 REVUE COLONIALE Explorations. — Missions. — Travaux historiques et géographiques. — Archives Etudes économiques Un fascicule de 8 feuilles grand in-8' parait tous les deu^c mois PARIS — Augustin CHALLAMEL, Editeur, rue Jacob, 17 PRIX DE L'ABONNEMENT ANNUEL (France et Colonies; : 15 fr. <î> €> | BOLETIM | X DE X Iagricultura! DO <Ô> Estado de Bahia 1 ^PUBLICATION OFFICIELLE DE GOUVERNEMENT DE L'ÉTATf (en portugais) § €> <•> <3> Abonnement annuel : S> e ® <°> Union postale 6 ir. <£ <»> <°> <°> €> Annonces (prix de 'année] : €> $ Une page 100 fr. <$> <»> Demi-page 60 fr. <§, <°> Les documents et communications <$> $ relatifs à la rédaction doivent être J> |> adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- |> <°> CULTURE ». <°> <<» | Mercès, 123. BAHIA. — BRÉSIL f LIBRAIRIE — PAPETERIE COMMERCIALE * J. BRUNET » SAIGON — Kiies Catinat et dOrmoy — SAIGON Grand choix de romans NOUVEAUTÉS PAR CHAQUE COURRIER Articles de dessin — Fournitures de bureau — Cartes postales FOURNITURES SCOLAIRES 7e Année Janvier 1907 N° 46 PARTIE OFFICIELLE CONGO FRANÇAIS ARRETE Créant une station agricole à Agonenzork sur le fleure Cômo, dans la région des contreforts des Monts de Cristal, sous le nom de Jardin d'essai du Como. Le Commissaire Général du Gouvernement dans les possessions du Congo français et dépendances, officie» de la légion d'honneur, Vu le décret organique du 11 février 1906. Vu le décret du 6 décembre 1905 portant organisation «lu personnel du Service de l'agriculture dans les colonies autres que l'Indo-Chine; Vu l'arrêté du K> novembre l'JOi créant une station agricole à N'Vanavème, sur la rive droite de l'estuaire du Gabon : Vu le rapport de l'inspecteur chef du Service «le l'agriculture cl l'avis du Lieute- nant-Gouverneur du Gabon sur les avantages qui résulteraient, au point de vue agri- cole, du transfert de celle station au pied des Monts de Cristal en profitant de l'augmentation du personnel européen du service de l'agriculture et des facilités de communication assurées par le ser\ ice annexe de la compagnie des Chargeurs-Réunis établi au mois de novembre 1905 : Considérant qu'à la suite des travaux laits au Jardin d'essai de Libreville sur les diverses variétés tic cacaoyers, il importe de donner ;ï une station agricole établie au centre de la région de production une organisation de nature à assurei un plus grand développement aux éludes techniques tout en permettant de multiplier la culture de- arbres à caoutchouc, cacaoyers et autres plantes utiles, en vue de leur propagation parmi les planteurs européens et indigènes: Considérant que la présence, en permanence, d'un fonctionnaire du service de l'agri- lure à la tête de cette station, permettra de donner aux populations pahouines des encouragements et des conseils de nature à favoriser l'extension des cultures rie cacao et de caoutchouc, concurremment à leurs plantations vivrières; Vu. à cet égard, l'arrêté du Lieutenant-Gouvernenr du Gabon en date du t<> août 1906 portant encouragement ;'i la culture du cacaoyer par les indigènes. Arrête : Article Ier. - 11 esl créé à Agonenzork, sur la rivière Como, une station agricole destinée à l'élude de la culture du cacaoyer, «les arbres à caoutchouc el aux essais de grandes cultures industrielles susceptibles d'êlre entreprises dans celte région. Art. '2. — Cette station prend le nom de Jardin d'essai chi Como. Elle sera dirigée par un sous-inspecteur. But. du Jardin colonial. I'.)t)7. I. — N- 16. 1 2 DOCUMENTS OFFICIELS Art. 3. I.e sous-inspecteur devra, outre les travaux techniques et conformément aux dispositions de l'arrêté du H» août du Lieutenant-Gou- verneur du Gabon, s'attacher à répandre la culture du cacaoyer et des arbres à caoutchouc parmi les populations indigènes de la région. Les bâtiments, dépendances et terrain du poste politique d'Agonenzork, dont le transfert à Oinvan fera l'objet d'une décision ultérieure, sont affectés aux besoins de la station agricole par le présent arrêté. A ht. 1. — Les dépenses de personnel indigène et de matériel cpie néces- siteront en 1906 l'organisation et l'entretien de cette station et qui vien- draient en excédent des crédits et prévisions figurant au chapitre V, art. i du budget général de l'exercice en cours, seront supportées par le chapitre X, «5 2 (dépenses imprévues) du budget du Gabon. Art. ."). — Le Lieutenant-Gouverneur du Gabon, sous-ordonnateur du bud»el général et le chef du service de l'Agriculture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera enregis- tré et communiqué partout où besoin sera, inséré aux Journal et Bulletin officiels de la colonie. Libreville, le 24 septembre 1906. Emile Gentil. ARRETE portant affectation du personnel européen du service de V Agriculture. Le Commissaire Général du Gouvernement dans les possessions m Congo FRANÇAIS ET DÉPENDANCES, OFFICIER DE LA LÉGION d'hONNEUR, Vu le décret organique du il février 1906 : Vu le décret du 6 décembre L905 : Vu l'arrêté du 24 septembre 1906 portant création de la station agricole du Como ; Sur la proposition de l'inspecteur, chef du Service de l'agriculture el après avis du Lieutenant-Gouverneur du Gabon, Arrête : Article Ier. — M. Buchet, sous-inspecteur de 3e classe de l'agricul- ture coloniale, en mission dans le Gomo. est nommé directeur du Jardin d'essai du Como. Art. 2. — M. Bories, sous-inspecteur de 3e classe de l'agriculture coloniale, en service à Libreville, csl nommé directeur du Jardin d'essai de Libreville. Art. 3. - L Inspecteur de l'agriculture est chargé de l'exécution du présent arrêté qui sera enregistré et communiqué partout où besoin sera. inséré aux Journal el Bulletin officiels de la colonie. Libreville, le 2\ septembre 1906. Emile Gentil. DOCUMENTS OFFICIELS ARRETE 3 portant fixation provisoire du personnel indigène du Jardin d'essai du Como. Le Commissaire Général di Gouvernement dans les possessions du Congo FRANÇAIS ET DEPENDANCES, OFFICIER l>K. LA LÉGION D'HONNEUR, Vu le décret du I I février 1906 : Vu l'arrêté du 24 septembre L906 portant création du Jardin d'essai du Como, notam- ment dans les dispositions de son article 5 : Vu les crédits figurant au chapitre X, S 2 (dépenses imprévues) du budget du Gabon, Arrête : Article 1er. --Le personnel indigène mis à la disposition du directeur du .lard in d'essais du Como, en excédent des prévisions figurant au cha- pitre Y, article 4 du budget général, est fixé jusqu'à la fin de Tannée de la manière suivante : .") manœuvres à 30 francs par mois. 5 à 25 — ■20 — à 20 Les salaires de ces manœuvres seront mandatés sur les crédits du cha- pitre \. $ 2, du budget du Gabon. Art. 2. - Le Lieutenant-Gouverneur du Gabon est chargé de l'exé- cution du présent arrêté, qui sera enregistré et communiqué partout où besoin sera, inséré au Journal et Buttetin officiels de la colonie. Libreville, le 24 septembre 1906. Emile Gentil. NOMINATIONS ET MUTATIONS Afrique Occidentale française. Par décision en dale du 20 novembre: M. Orsolani, agent principal de culture de lre classe, de retour de congé. est appelé à continuer ses services à Roké. M. Brocard, agent de culture du cadre local, en service à Boké, est appelé à continuer ses services à Conakry. Indo-Chine. Pa arrêté du Gouverneur général p. i. de l'Indo-Chine, en date du 30 septembre 1906. rendu sur la proposition du Directeur p. i. de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce : I DOCUMENTS OFFICIELS Ksi nommé dans le cadre du Service forestier de I Indo-Chine à c« » 1 1 1 j >- 1er cl ii Ier octobre 1906. .1» grade de (/unie forestier sla.gia.ire : M. Ploquin Henri-Jean-Baptiste), agent temporaire. Par arrêté du Gouverneur général /». i. de l'Indo-Ghine, eu date du .; octobre lUOti, rendu sur la proposition du Directeur de l'Agriculture, des Forcis et du Commerce et du 1 directeur de la Mission scientifique permanente, et I avis conforme i\u Secrétaire général de l'Indo-Chine : M. Fontana (Louis Joseph-Jean), assistant de 2e classe de Musée, nou- vellement nommé, est mis à la disposition du Directeur de la Mission d'exploration Scientifique permanente à Hanoi, en qualité de comptable et de préparateur au Laboratoire de la Mission, en remplacement de M. Puport, agent temporaire, appelé à satisfaire aux obligations du ser- vice militaire. Par arrêté du Gou> crue m- général p. i. de l'Indo-Chine, en date du 18 octobre 190 . rendu sur la proposition du Directeur de l'Agriculture, des Ko rets e( du Commerce el l'avis conforme «lu Secrétaire général de l'Indo-Chine : M. Lang, vétérinaire en premier au i'' régiment d'artillerie coloniale. membre de la mission instituée par l'arrêté du I 5 octobre 1906, est char- gé d'acheter, en Australie, pour le compte du budget général, l*i taureaux ou vaches de race laitière dont le prix total, frais de transport el d'assu- rance compris, ne devra pas dépasser 7.000 francs. Les animaux de race bovine achetés par M. Lang, seront ramenés en Indo-Chine, sur le bâtiment affrété pour le transport des juments pouli- nières australiennes. ÉTU I )KS ET M É MOI H ES GUGÛRBITACÉES TROPICALES I Le Chouchou. (Sechiura edule. Schvv. : Sycios edulis, L. : Chayota edulis, Jacq. : Historique. Le chouchou est originaire du Brésil. Il a été introduit à la Réunion en 1836 par Sully Brunet. Il a été importé à Madagascar il n'y a pas longtemps. Cette plante existe dans presque toute la zone tropicale. On la rencontre aussi dans les régions méridionales de l'Europe. C'est la Chayotte, de provenance algérienne ou espagnole, qui se vend à Paris vers octobre-novembre. A la Réunion on dit le chouchou ou la chouchoute. Chouchoute est le nom indien du Sechium edule. A la Martinique on l'appelle Cayotle ou Christophine. L'Espagnol le nomme Chochos ou f m/on ni et le Mexicain Chucho ou Chayotti. La maison Vilmorin-Andrieux et Cie de Paris, vend des fruits de Chayotte ;i raison de I IV. 50 pièce. Caractères botaniques. — Le Sechium edule est une plante dico- tylédone de la famille des Cueurbitacées. Elle est vivace, rampante ou grimpante. Les tiges sont ligneuses, tomenteuses, longues et déliées. La li;me principale grossit beaucoup avec l'âge, et peut atteindre environ 10 à 15 centimètres de diamètre. La jeune tige n'a que .ri à -10 millimètres de diamètre (fig. 1). Les feuilles alternent sur la liane à laquelle elles sont réunies par des pétioles de 8 à 12 centimètres. Elles ont 10 à 31) centimètres de longueur sur (» à 20 centimètres de largeur, et sont recouvertes de petits poils qui durcissent en vieillissant et rendent la feuille ïude au toucher. La feuille possède une pointe triangulaire princi- pale, très prononcée et deux autres plus petites. Sa partie supérieure porte une échancrure au fond de laquelle s'insère le pétiole (fig. 1). Sur tout son pourtour il existe des petits points blancs ligneux qui deviennent bruns en vieillissant. t» ÉTUDES ET MÉMOIRES Chaque vrille de la liane se divise en 2 ou •'{ ramifications. Les fleurs finales et femelles) sont placées à l'aisselle des feuilles (fig. 2). Les /leurs mâles sont groupées en 2 à 6 verticilles de i- à 6 fleurs chacun sur un pédoncule pouvant atteindre de S à 10 centimètres de longueur. Des petits pédicelles relient les fleurs mâles au pédoncule. La tleur ouverte (fig. 3) a environ lo centimètres de diamètre. Son périanthe est composé d'une corolle et d'un calice soudés par leur hase. Ce calice comprend o petits sépales verts alternant avec Les pétales. Les pétales, au nombre de S, sont longs de 0 à 10 milli- mètres, de couleur blanc jaunâtre et traversés par des nervures très apparentes. L androeée est formée de o étamines. Chaque étamine porte une anthère à '2 loges et en forme de S aplati (fig. 5). Les filets des 5 étamines se réunissent en un seul filet avant de s insérer sur la corolle. La fleur femelle (fig. 2 et i a un pédoncule long de i à 0 centi- mètres. Son pistil est formé d'un ovaire blanchâtre, tomenteux. à un seul ovule. L ovaire se termine par une pointe qui supporte la fleur cette pointe tombe peu après la chute de la fleur). Son stigmate a 2 corps veloutés de nuance jaune claire. Son périanthe est constitué comme celui de la fleur mâle. Il y a généralement une seule Heur femelle à l'aisselle des feuilles, mais quelquefois on en rencontre 2 ou 3 sur le même pédoncule Les fruits sont monospermes, ovoïdes, allongés, plus ou moins piriformes, a écorce verte, rugueuse, mamelonnée et hérissée quel- quefois de piquants. Généralement S sillons divisent le fruit en •'i mamelons allongés. (Je dernier possède 2 diamètres inégaux et à sou gi'os bout il porte un sillon profond dans le sens de son plus grand diamètre, ce qui permet de le diviser par pression des doigts en deux parties égales, quand il est cuit. Le poids du fruit varie de 0 k. 200 à 2 kilos suivant les variétés. En coupe il présente (fig. S) : 1" Un épicarpe vert, rugueux, recouvert chez certaines variétés de nombreux piquants ; 2° I n mésocarpe charnu, blanchâtre, féculent, riche en eau: CUCURBITACÉKS TROPICALES Fleurs (Grandeur naturel le) PI. I. — Chouchou Sechiùm edule n reconnaît que le fruit est mûr quand le sillon qui se trouve à son gros bout devient plus prononcé et s'élargit. L'amande sort alors un peu du fruit par cette ouverture. On récolte pour être plantés les fruits qui ne sont pas atteints par les insectes. Généralement on conserve ces semences en un lieu sec et Irais et au début de l'été on procède à la plantation. Quelquefois on les met de suite en terre. Qu'il soit conservé dans un local ou mis dé suite en terre, le fruit du chouchou germe en laissant sortir une partie I i environ de son amande par son gros bout. Les téguments restent à 1 inté- rieur du fruit, ainsi que les bouts libres des cotylédons. La jeune plante sort alors comme, le représente la figure 10. Les racines naissent sur la partie extérieure de l'amande. On sème au commencement de 1 été, vers octobre a la Réunion en poquels où la terre a été fortement fumée et bien ameublée. Le chouchou aime les sols profonds, assez riches et surtout frais. Certains colons plantent le fruit debout, le petit bout en bas. 1) autres le plantent dans despoquets moins profonds, couché sur le sol et recouvert d'une faible couche de terre. Ce second procédé permet à la jeune plante naissante de s'élever verticalement et naturellement (fig. 10), sans être obligée de se courber pour prendre la position verticale, ce qui arrive quand la semence est mise en terre debout. Quelquefois avant de semer les fruits on les débarrasse de leur chair au moyen d'un couteau et on ne plante que le noyau recou- vert d'une mince couche de mésocarpe. C'est là une mauvaise opé- ration, car on diminue la quantité de principes alimentaires mise a la disposition de la jeune pousse. De plus, la semence, étant dépourvue de son écorce résistante, est plus facilement attaquable par les insectes, el plus sujette à pourrir quand l'humidité du sol est en excès. Les poquets doivent être éloignés de 0 à 10 mètres environ dans tous les sens quand les lianes doivent s'étendre sur le sol et de ."> à (S mètres quand on leur donne des arbres comme soutiens. Le Sechium edule, sous les tropiques, végète avec une grande vigueur et couvre de ses lianes de grandes superficies. On peut aussi le faire supporter par des palissades ou des tonnelles. Quand on le plante au pied des arbres, on place le poquet assez loin de l'endroit occupé par les racines du soutien. Les lianes sont dirigées vers l'arbre au moyen d'une gaulette. CUCURBITACÉES TROPICALES 11 Lorsque le jeune chouchou a faiblir, il Faut arracher les souches et faire une nouvelle planta- tion. Un pied de chouchou de ians à C> ans peut produire annuellement :«>0 à :; mois) sans s'altérer. Dans certaines colonies et en Espagne, on en conserve une certaine quantité dans l'alcool. Leur couleur verte persiste à maturité. Après l'extraction de la fécule de chouchou, le résidu pulpeux qu'on obtient peut servir à l'alimentation des porcs, et, quand on a eu soin d'enlever l'écorce du fruit avant de la râper, on peut faire, avec la pulpe, des gâteaux préparés avec des œufs, du lait et du sucre. Lianes. — Voir le chapitre relatif à l'industrie de la paille de chouchou. Tubercules. — Après une année ou deux de végétation, il se forme aux racines du chouchou des tubercules nombreux. Quand la plante a atteint trois années d'âge, on peut récolter ses tubercules ou patates do chouchou tous les ans. C'est en hiver après la chute des feuilles et la mort des lianes grêles (en juillet) qu'on opère cette récolte. Lorsqu'ils sont superficiels, on recon- naît où ils se trouvent par le sol qu'ils soulèvent et fendillent par place. Quand on les récolte tous les ans, on en rencontre pesant de 0 k. 200 ii 1 kilo environ. Si on les laisse grossir en terre plusieurs années, ils peuvent atteindre quelquefois le poids de 8 kilos à 10 kilos, mais alors ils ne sont plus aussi bons que dans le jeune âge pour la consommation. On dit alors qu'ils sont niafres. Un fruit <>u un tubercule de chouchou est mafre lorsqu'il ne Cuit pas bien et reste dur, coriace, après cuisson. Il est comme rassi. CL'GURMTACÉES TROPICALES 15 Les jeunes tubercules constituent un bon aliment et on peut les manger aux façons des pommes de terre. Récoltés vieux, ils servent à la nourriture des porcs. La Momie agricole de Saint-Denis donne la composition suivante du tubercule de chouchou ' : Matière sèche 29.00% [ Cellulose brute 5.60 Principes bruts] Extractifs non azotés 20.52 ( Matières azotées totales. . . 0.43 . . \ Matières hvdrocarbonées. . 2(1.00 Principes alimentaires \ ■ „ .... 1 ( Protéine u.ov Principes fertilisant Azote 0.00 Elle ajoute ensuite que : Son coefficient de digestibilité est 77 "/„ Son rapport nutritif 51 Sa valeur pour travail 2.52 Valeur pour élevage 2.14 K.NMvUis du CHOUCHOU. — Le principal ennemi du chouchou est la mouche du chouchou (fig. 13). Ce diptère est diurne. Sa couleur est brun rougeâtre. 11 a 9 mil- limètres de longueur et 12 millimètres d'envergure, il a une antenne bifurquée placée v V^ au milieu du front. ■^^:~^53ÊÊs&*''~~' La tête est brune. 1 appa- -■' iéBÊk r 'il buccal jaunâtre. A l'avant du pro thorax et de chaque rôle il porte une tache jaune. Kntre le prothorax et le mé- sothorax, de chaque côté une \ /; / tache jaune allongée. Le mé- sothorax porte une proémi- nence de couleur jaune a sa partie inférieure et posté- rieure, le métathorax porte Fig, 13 — Mouche du Chouchou, deux points jaunes. L'abdomen brun rougeàlre foncé au-dessus est de couleur clair l. D'après les stations américaines. M» ÉTUDES KT MÉMOIRES en dessous. Il porte à s;i partie supérieure deux points noirâtres et une tache noirâtre triangulaire (fig. 13). Une pointe brune rougeâtre qui s'insère sons L'abdomen termine l'insecte. Ses pattes sont de couleur claire avec une tache rougeâtre à l'articulation cuisso-tibiale. Deux bandelettes foncées sillonnent ses ailes. dette mouche avec la pointe terminale de son abdomen perce Les jeunes fruits du chouchou et dépose ses œufs dans le mésocarpe. Ces derniers ne tardent pas à donner naissance à des petites larves blanches qui tracent des galeries dans la chair du fruit. L'endroit attaqué brunit ; peu à peu le fruit se creuse, se déforme et tombe. Lorsque les piqûres de la mouche du chouchou sont peu nom- breuses, le fruit peut continuer à vivre, mais il porte une excava- tion rougeâtre qui le déforme et le rend impropre à L'alimentation de l'homme. Quand la mouche pique Le fruit, elle reste immobile sur lui et on peut la prendre facilement. La sève du fruit qui sort en abon- dance de la piqûre se coagule à l'air et contribue a la difficulté qu'a la mouche de se mouvoir, en emprisonnant sa pointe abdo- minale. Une autre mouche plus grande que la précédente et de couleur brun noirâtre attaque également le chouchou. Cette Cucurbitacée est aussi attaquée par de petits lépidoptères. (les derniers déposent leurs œufs sur l'épidémie du fruit. Les che- nilles après éclosion pénètrent dans Le fruit et y tracent des gale- ries plus ou moins superficielles. Klles sont généralement de cou- leur verte. Les cyclones font de grands dégâts dans les plantations de chou- choux. Non seulement ils font tomber presque fous les fruits, mais arrêtent la végétation en brisant les bourgeons terminaux des lianes et rendent la majeure partie de celles-ci impropres à la confection de la paille de chouchou. Avec de petits sacs en toile placés autour des fruits, on arrive à les préserver i:s PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 1 9 et les efforts faits pour secouer l'apathie naturelle du noir, man- quèrent presque toujours de conviction. Et cependant L'application de mesures radicales s'imposait; de tout les points de l'Afrique Occidentale, la même voix s'élevait, le caoutchouc disparaît, dans quelques années la production baissera régulièrement et avec elle une source importante de revenus. Nous ne pouvions accepter plus longtemps la continuation de cet état de choses, il fallait agir. D'autant plus que sur les centres de consommation, l'opinion s'était également émue. M. Frédéric Bohn, directeur de la Compagnie française1 de l'Afrique Occidentale, se faisant le porte-parole des intérêts français, écrivait à M. le gouverneur général en tin 1904 : « Cette inquiétude, cette crainte que la production du caoutchouc ne devienne avant longtemps insuffisante et ne permette plus de couvrir les besoins de la consommation paraissent fondées si nous considérons, d'une part, la façon primitive et dans certains cas barbare, dont s'est pratiquée et dont se pratique encore l'exploitation des arbres et lianes à caoutchouc, d'autre part, le peu de succès qu'ont obtenu, jusqu'à présent, la plupart des essais de culture de ces précieuses essences. << En ce qui concerne l'exploitation,' il n'est que trop certain, en effet, que par ignorance ou plutôt par imprévoyance, par un désir exagéré de lucre, des exploitants indigènes, en Afrique particuliè- rement, se sont laissés aller à saigner les arbres d'une manière exagérée, quelquefois même à les abattre entièrement, détruisant ainsi d'un seul coup une richesse naturelle qui, bien exploitée, aurait pu, d'année en année, fournir un revenu sur et abondant. « Il faut reconnaître toutefois que ces cas de destruction irréfléchie deviennent de plus en plus rares et tendent à disparaître complète- ment, depuis que les autorités coloniales et les commerçants se sont efforcés d'instruire les indigènes et de leur faire comprendre leurs véritables intérêts. « Mais si, de ce fait, l'on arrive à retarder ou à enrayer la dispa- rition des plantes à caoutchouc, ce résultat ne constitue qu'un pal- liatif insuffisant à la disette de caoutchouc que l'on doit prévoir, et il reste une œuvre non moins importante à accomplir, celle qui consiste à encourager et à développer la culture de ce précieux pro- duit. (h1 manière à ne pas laisser manquer de matière première les industries qui en consomment des quantités toujours plus grandes. >> 20 ÉTUDES ET MÉMOIRES Tout le monde était donc bien d'accord sur la nécessité de prendre rapidement des mesures et le désir de l'administration d'en trouver d'efficaces, était encore accru par la constatation que les colonies étrangères elles-mêmes s'en préoccupaient vivement. Le mal était en effet général; l'Etat du Congo belge avait déjà pris des mesures pour enrayer la disparition des peuplements ; les Anglais au Lagos tentaient eux aussi, mais timidement encore et sur une petite éclielle, des boisements d'essences à caoutchouc. Au Cameroun, un rapport officiel mentionnait que, par suite de l'accroissement continu de l'exploitation, les légions les plus rap- prochées de la côte s'épuisaient toujours davantage, l'exploitation par destruction ayant été jusque-là pratiquée partout. Toutefois l'administration, par des prescriptions appropriées et l'instruction qu'elle faisait donnera la population, s'efforçait de réprimer cesabus. On projetait aussi le repeuplement systématique des régions avoi- sinant les côtes et on avait déjà pris partiellement les dispostitions nécessaires à cet elfet. En Afrique Orientale allemande, une répression énergique avait lieu; le « Amtlicher Anzeigr fur Deutsch Ostafrika », du 11 février 1905, publiait un avis ainsi conçu : « En vertu de l'article 8 de l'ordonnance pour la protection des forêts du 11 septembre 1904, il est défendu, à partir du Ier mai 1905 et jusqu'à nouvel ordre, de pratiquer des incisions sur les plantes caoutchoutifères, de les entailler, couper, abattre ou en endomma- ger et de récolter le caoutchouc, sur toutes les terres appartenant au fisc. " Les contrevenants seront, par l'application de l'art. 10 de l'or- donnance précitée, frappés d'une amende pouvant s'élever à 1 .000 marks, ou d'un emprisonnement pouvant s'élever à trois mois, ou de ces deux peines. Les instruments et ustensiles ayant servi à cette récolte seront confisqués. » Dans les possessions anglaises d'Afrique antres que le Lagos. on se plaignait du mal et on appelait 1 attention des pouvoirs publics ; mais à notre connaissance, rien n'a encore été décidé de ce côté. En Afrique Occidentale française, une réglementation intervenue au l<,r février 1905 régit la préparation et la circulation du caout- chouc (fraudesj et pose les principes de la conservation des peuple- ments existants et de la constitution de peuplements nouveaux. Je donnerai sur chacun d'eux quelques indications : * PROTECTION DKS PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 21 I. — Conservation des peuplements existants. Les principes ayant trait à la conservation des peuplements sont contenus dans les articles 2 et 3 qui régissent le mode et les époques de saignée. Art. 2. — Il est interdit aux personnes se livrant à la récolte du caoutchouc de pratiquer des incisions sur les plantes à caoutchouc à moins d'un mètre de l'issue du sol, de pratiquer des incisions annulaires, de pratiquer des incisions distantes de moins de 15 cen- timètres les unes des autres et d'une profondeur telle qu'elles entament l'aubier. Art. 3. — Des arrêtés des Lieutenants-gouverneurs, pourront interdire la saignée des essences à caoutchouc, pendant les mois de l'année où se fait plus particulièrement la montée de la sève. Des arrêtés du Gouverneur général pris sur la proposition des Lieutenants- gouverneurs, après avis du conseil d'administration, pourront fer- mer à l'exploitation les régions ou parties de régions où cette mesure de préservation s'imposerait par suite de l'appauvrissement des essences. MODE ET ÉPOQUES DE SAIGNÉE A. Mode de saignée. — La première prescription qui interdit île saigner les lianes ou arbres à moins d'un mètre au-dessus du sol, a principalement pour but d'empêcher les incisions sur les racines des lianes, ainsi que la saignée à blanc de certains arbres qui, comme le Céara, ont une souche particulièment riche en latex. Les autres prescriptions ne sont que restrictives et ne s'opposent a aucun mode rationnel de saignée ; elles se bornent à défendre les pratiques qui, de l'avis unanime, sont préjudiciables à la vie même de la plante. B. Epoques de saignée. — Les dispositions de l'article III per- mettent de limiter la période d'exploitation des peuplements et si cela est nécessaire de les y soustraire complètement. En réalité, ce n'est guère que de l'application de cet article qu'il parait permis d'espérer de bons résultats. L'art. 2 a trait, en effet, au jmode de saignée et ses dispositions ne sont applicables que si on prend en défaut les récolteurs. c'est '22 ÉTUDES ET MÉMOIRES donc un article d'application difficile, car il n'est pas possible de concevoir un mode de surveillance organisée qui risquerait de cou- ler l'oit cher pour un minée résultat. Jl n'en est pas de même de l'art. .'{ qui renferme deux dispositions excellentes, de l'application desquelles dépend la vie des peuplements. ('.. Interdiction ÉTUDES ET M ÉMOI H ES Il arrive fréquemment, en effet, qu'un même village soi! com- posé de n voit donc que le critérium de ce système est d'arriver à reconstituer nos peuplements à meilleur compte possible, et pour cela il n'est pas d'autre moyen que d'utiliser toutes les initiatives et toutes les facultés qui peuvent y concourir. Ces principes généraux posés, j'exposerai pour les diverses essences a caoutchouc, cultivées en Afrique Occidentale française. 1 état (le nos connaissances au sujet de la pratique des repeuple- ments. -1 suivre. Yves Henry, 'Inspecteur de V Agriculture de l'Afrique Occidentale française. DE GÉNIE COURS RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES Fondations (Suite). Les briques crues ne présentent pas de difficultés d'exécution, mais, il faut les laisser sécher quelques mois avant, de les employer. On prépare un torchis qu'on moule entre quatre planches formant l'aire latérale d'un tronc de pyramide (fig. 20) ; on laisse sécher les briques sur l'aire et quelque temps après on les relève de champ i mise en haie : il estbon de faire le travail avant les fortes cha- leurs, et d'abriter les matériaux par des herbes ou des feuilles afin d'éviter une dessiccation trop rapide ; on augmente - Moule à briques ]a qualité ties briques en les battant plusieurs fois (avec une batte en bois) pendant leur séchage. Les plus grandes dimensions qu'il est possible de donner sont de O™ iO x 0m20 X 0m10: comme éléments de construction ce sont des car- reaux (et non des briques) qui se posent à plat et sont bien gisants ; leur charge de sécurité est de 5" kilogs. par centim. carré, chiffre plus élevé qu'il ne faut pour nos constructions. Le pisé, le torchis et les briques crues de bonne fabrication résistent longtemps : près de Tunis on voit un vieil aqueduc dont les hiiutes piles en pisé, encore en bon état, soutiennent des voûtes en briques cuites. Les briques cuites doivent être fabriquées chaque fois (pie cela est possible : la plus mauvaise qualité 'selon nos évaluations de France^ donnera toujours des matériaux qu'on pourra considérer comme bons aux colonies. La terre est séparée des cailloux par un triage, ou mieux par un 1. Extrait de l'ouvrage de M. Ringelmann, « Cours de Génie Rural appliqué aux colonies ... actuellement en cours d'impression A. Challamel, éditeur . COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 29 lavage : on creuse une fosse A (fig. 21) de 0m50 à 0"'(50 de profon- deur, pourvue dune décharge b vers un thalweg- c; au besoin, les parois de la fosse seront consolidées par des clayonnages et des piquets d, d' . On met de la terre en A (0m 20 à 0ni 30 m^é ---— fl£L d'épaisseur) et on la recou- ytâm. «^ l^^^^^^~. vre d'eau ; on laisse les ma- '^L^/^^wwW!^P wz^zz remue la bouillie claire avec un bois : après quelque temps FlG" 21 ■ ~ CouPe ™£c** d'une fV,sse '' ,aver de repos, on décante l'eau surabondante en enlevant le barrage d'b : il s'est opéré une strati- fication, les gros matériaux restent au fond, les plus lins et les meilleurs à la partie supérieure du dépôt constituent l'argile aussi bonne que possible, étant donnée la terre dont on dispose. Après deux ou trois opérations, la fosse A, colmatée, est devenue étanche. La bonne terre, ainsi obtenue, est mise à ressuyer sur une aire; quand elle a la consistance voulue on la découpe en pains, à l'aide d'un iil métallique (de préférence en cuivre), et on la moule en prismes rectangulaires dans des moules en bois qu'on saupoudre de sable fin et sec (moulage au sable) ou qu'on mouille (moulage à l'eau) pour éviter l'adhérence. En Egypte, un fellah ordinaire moule par jour un millier de briques i de 0 '" 22x 0 m 1 i X0 m 1 1) ; après huit jours de travail il fabrique de 1 .200 à 1.500 briques par jour, soit l'équivalent d'un mètre cube, exceptionnellement 1800. Eu France, les dimensions des briques sont généralement de 0m 22 x 0m 1 1 x 0m Ob' à 0m06. Nous croyons qu'aux colonies, étant donnée la dessiccation rapide et les difficultés de la cuisson, on fera bien de réduire un peu ces chiffres et d'adopter, par exemple, 0m 1 5 de longueur; inutile d'insister sur la dessiccation qui "doit être aussi lente que possible (faite à l'ombre); on peut rebattre une ou deux fois certaines briques destinées à quelques parties soignées de la construction (cornes ou angles, jambages des baies d'ouvertures, etc.). La cuisson se fera à la vo/e'een élevant un tas de briques A (fig. 22). posées de champ et non jointives (les vides sont égaux au tiers du volume total) ; on ménage tous les 0m60 àOm80 des voûtes v 'M) ÉTUDES ET MÉMOIRES servant de foyers ayant chacun environ un mètre de hauteur et .'{ mètres de profondeur ; la meule A. qui peut avoir •*> mètres de hauteur, est garnie d'une couche de terre / ; on allume les feux en v en ménageant un nombre suffisant de trous ou évents c e\ du côté opposé à l'arrivée du vent. La cuisson sera assurément irrégulière : en bas, près des foyers, on aura des briques presque vitrifiées; en haut du tas, des briques mal cuites, mais qui sont néanmoins utilisables dans les parties légères et sèches de nos constructions. Le mode de cuisson qui vient d'être rappelé sera em- ployé pour taire de la chaux ou du plâtre, lorsqu'on aura ;i sa disposition des calcaires ou du gypse. Nous n'avons pas encore de données sur le pouvoir calorifique des bois et des branchages utilisables dans chaque colonie : voici cependant, ii titre d'indication, les quantités de bois qu'on consomme en France pour la cuisson de quelques matériaux de construction : Fii '22. — (>nu|>r verticale d'un las de briques disposé pour la cuisson à la volée. Unités. ( juantités. Briques.. . . | L.000. t .10*) kg. '" 10 d'épaisseur, mais cela exige COI l'.S [>E GENIE KllîM. APPLIQUÉ U\ COLONIES 31 certains outils européens ' : une hache de pré (fig. 23) ou une bêche bien tranchante cl une pelle pour lever les plaques qu'on charge et qu'on transporte sur des civières en clayonnage (tig-. 24); ces plaques se tirent facilement de sols homogènes, Irais et dépourvus de pierres. Avec les plaques de gazons, montées par assises horizon- tales A (fig. 25) avant les joints bien découpés comme dans une maçonnerie ordinaire, on élève les parements a et h en leur donnant un fruit d'au moins 3 à b centim. par mètre, pendant qu'on pi- Fio. 2i. — Civière en clayonnage Fi.,. 23. de pré. lonne le remblai H chargé au fur et à mesure. On peut l'aire ainsi des murs épais et très résis- tants. Signalons aussi [en pans de bois si employés chez nous et qu'on peut utiliser comme ossature d'un mur en terre ou en torchis. Les fournisses ou poteaux ), écartés au plus Hache ([e q m gQ )es uns tjes autres, reçoivent, du côté interne de la construction, des bois écorcés et fen- dus ou des mauvaises plan- ches h ( analogues à des dosses) tixées par des che- villes, des pointes ou des liens. On a l'habitude de dis- poser horizontalement les pièces b, mais nous recom- mandons de les placer sui- vant une direction oblique, qu'indique la lîg\ 20, afin que l'ensemble des pièces a, h et e donne un système triangulé ; on peut laisser entre les JË£3gl£3 Mur en terre revêtu de plaques de u-azons. 1. Voir notre livre : Travaux et Machines pour lu mise en culture des terres. :i2 ÉTUDES KT MEMOIRES bois h des écartenients ou vides atteignant, au plus, leur largeur. Lorsque la face interne du pan est ainsi complètement garnie de ces bois b, on cloue, sur la face opposée, d'au- tres bois c, disposés ho- rizontalement : on com- mence, à la partie infé- rieure, par placer trois ou quatre bois c et on rem- plit le vide entre c et h avec des matériaux divers m : pierrailles et terre ar- gileuse, torchis, limon, etc. (ces matériaux déter- minent les écartenients à laisser entre les pièces h et entre les bois c) ; puis, au-dessus de cette assise, on fixe, trois ou quatre autres bois c en continuant ainsi le travail jusqu'à la Ki... 26. Pan de b< partie supérieure de la paroi. On termine l'ouvrage en clouant verticalement, sur chaque face, des petits bois fendus ou des lattes d qu'on garnit de mortier bien serré à la truelle; dans la plupart des cas, ce mortier, formant enduit e, sera en terre mélangée de matières végétales ou mieux de poils d'ani- maux (chez nous on emploie du mortier de chaux ou du plâtre pour confectionner l'en- duit e, l'intérieur m étant en terre et en pe- tites pierres). Nous indiquerons le procédé que nous avons employé pour une petite construction : sur une carcasse en bois a (fig. 27) on a atta- Fig. 27. -- Coupe d'uni- ché des perches b, et, à ()"' 30, on a établi une paroi verticale garnie ufa. carcasse analogue C d liée à la précé- de loin OU de paille. l dente de place en place par des entretoises n ; sur les bois b et d on a cloué un grillage métallique g, g', à larges COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 33 mailles de 6 à 7 centimètres et l'intervalle /* a été bourré avec du mauvais foin et de la paille ; puis on a recouvert le grillage d'un des côtés avec un enduit de torchis. Les grillages dont nous venons de parler peuvent être très, sou- vent remplacés par des claies que beaucoup d'indigènes ont 1 habi- tude de confectionner avec divers végétaux ; nous donnons dans la Fin. 28. — Claie en bambous. Fig. 29. — Clayonnage pour parois verticales. figure 28 la vue d'une des claies si employées au Tonkin et faites en bambous fendus en deux; ces claies, établies en panneaux facilement transportables, se nomment caï-phên. Les clayonnages peuvent servir à faire des parois verticales. Comme fondation, il suffit d'ouvrir une tranchée A (fig. 29) de 0m40-0m50 de profondeur et de 0m2o k 0m30 de largeur; on place ou on enfonce des piquets B de 0m 10-0m 12 de diamètre, 2m50 à 3 mètres de longueur, espacés de 0m50 à un mètre. Les pieds des piquets sont reliés par deux bois horizontaux a et b, l'un SiiL du Jardin colonial. 1907. I. — N° i<5. 3 34 ÉTUDES ET MÉMOIRES d'un côté, l'autre de l'autre ; on pilonne énergiquement, dans la tranchée A. avec un bois coupé carrément (analogue au pilon P de la fig. 5), de la terre, des cailloux ou mieux des pierres. Le clayon- nage C, en branchages, en lianes ou même en rachis de certaines Fig. 3o. — Paillottes en bambous et en feuilles de palmier '• feuilles, se tresse sur les piquets B, les bouts étant toujours en dedans de la construction. C'est sur chaque face de cette ossature très solide, mais souvent peu durable suivant les essences employées et le climat, qu'on applique des claies, des feuilles ou une ou plusieurs couches de torchis. Dans beaucoup de colonies les parois verticales des paillotes des indigènes sont établies par des carcasses formées de pièces ortho- gonales i montants et traverses) en bambous., maintenant des feuilles de palmier artistement disposées (fig. 30). On peut utiliser des terres n'ayant aucune consistance, à la condi- tion de les enfermer dans des enveloppes solides comme des (jabions. i. L'Empire colonial de la France; Madagascar, p. lii'.'. COURS DE GENIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 35 Le gabion est une claie enroulée suivant Taire latérale d'un cylindre, d'environ 0m80 de hauteur, de 0"'60 de diamètre extérieur et de 0m 45 de diamètre intérieur ; cette claie est soutenue par des piquets en nombre impair (7, 9 ou 11 ) dirigés suivant les génératrices. Pour fabriquer le gabion, on trace sur le sol un cercle a (fig. 31) du dia- mètre moyen voulu et on dé- termine, à vue, les points b, h', b"... correspondants à la projection des piquets c qu'on enfonce à coups de masse. Pendant qu'un homme tient, au début du travail, les têtes des piquets c, un autre con- duit le clayonnage d de bran- chages flexibles ou de lianes (de 1 à 2 centim. de diamètre au gros bout), en ayant soin de mettre à l'intérieur les talons e ainsi que les pointes f ; il est bon de conduire toujours deux clayons d'à" (fig. 32) à la fois, l'un au-dessus de l'autre, les joints g de l'un tombant au milieu h de l'autre; à cha- que deux ou trois tours, on serre le clayonnage à coups de maillet. Quand le gabion (fig. 31) est monté, on le retire du sol et, à l'aide de harts i (ou de fil de fer), on arrête le clayonnage a l'extrémité de chaque piquet ; les bouts des harts sont passés à l'inté- rieur de la pièce. — On estime que deux de nos ou- vriers peuvent fabriquer un gabion par heure. On applique la méthode précédente pour confectionner des claies plates, rectangulaires ou trapéziformes, en enfonçant dans le sol les piquets c, c' (fig. 32) suivant une ligne droite et en les mettant verticalement (claie rectangulaire) ou obliquement (claie trapézi- forme). Fig. 31. Gabion. Fig. 32 — Clayonnage. 31i ÉTUDES ET MEMOIRES Une lois à la place voulue, le gabion est rempli de terre. On peut élever une paroi verticale (fig. 33) avec une assise de deux gabions a surmontée des rangs h et c de diamètres dé- croissants ou non Pour le revêtement des talus / (fig. 34) à pentes raides, on utilise de semblables gabions a, a' , a"... inclinés, qu'on place au fur et à mesure que le remblai / s'élève ; les rangs de gabions sont séparés par des lits /', f ... de fascines disposées horizontalement. Bien qu'il s'agisse d'un travail de charpente, nous pouvons parler ici des parois confection- nées avec des troncs d'arbres, et qu'on ren- contre si fréquemment en Russie, en Suède, au Canada, etc. On peut se contenter de couper les bois à la longueur voulue a, h (lig. 35) et de croiser les pièces ; on consolide l'ensemble, à chaque ma* -JU. a. .C:b- ?-K Fig. 33. — Coupe en élé vation et plan d'une angle, par quatre poteaux corniers c, c", puis paroi verticale en ga- par d'autres poteaux cl disposés sur les longs- pans à un écartement variant de 1 à 2 mètres. Parmi les différents systèmes de coupes et d'assemblages utilisés, Fig. 34. — Gabions employés pour le revêtemenl d'un talus. nous ne citerons que Le plus simple : L'extrémité de chaque bois a COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 37 (fig. 36) porte une entaille b demi-cylindrique dans laquelle pénètre Fig. 35. — Élévation et plan d'un angle de construction en troncs d'arbres croisés. Fig. 36. — Elévation, coupe et plan d'un angle de assemblés. angle de construction en troncs d'arbres la partie inférieure, non entaillée, du bois suivant c; on voit en y une coupe verticale de la paroi passant par un plan x. (A suivre. Max HlNGELMANN, Professeur à l'Institut agronomique et à l'Ecole supérieure d, Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. LE VOANDZOBORY OU VOANDZOU VOA NDZEL [ S l II TERK \ NE. 1 * En avril 1901 M. Balland1 faisait à l'Institut une communication sur le voandzou, légumineuse annuelle originaire de l'Afrique inter- tropicale, et donnait delà graine la composition suivante : Eau 9.80 Matières azotées 18. GO Matières grasses 6.00 Matières amylacées 58.30 Cellulose 4.00 Cendres 3.30 Les gousses renfermaient 68 °/0 de graines et 32 0/o de cosses ; les graines 92 °/0 d'amandes et 8 °/0 d'enveloppes. D'après cette composition M. Balland concluait que « le voand- zou était un produit naturel présentant les allures chimiques d'un aliment complet, et qu'un kilog de graines de voandzou pouvait servir à réparer les pertes subies chaque jour par l'organisme humain (en admettant les chiffres des physiologistes : 120 à 130 grammes de matière azotée, 56 grammes de graisse, et 500 grammes d'hydrates de carbone). » L'attention avait donc été appelée sur cette graine : quelques personnes s'en occupèrent, et parmi celles-ci plusieurs vinrent au Jardin Colonial se jalaignant de ne pas retrouver dans leurs analyses la haute teneur en matières azotées signalée par M. Balland, et demandant à quelles causes on pouvait attribuer ce désaccord. Ce désaccord pouvait tenir soit aux diiférences d'origine des graines analysées, soit à la diversité des méthodes suivies par les opérateurs. En prenant dans les collections du Jardin Colonial un certain nombre d'échantillons, et les étudiant tous comparative- ment, il nous fut possible de répondre à la question qui nous était posée. 1. M. Balland a depuis continué ses recherches el analysé diverses variétés de voandzou venanl de Madagascar. LE VOANDZOBORY OU VOANDZOU 39 Les recherches ont porté sur dix-huit échantillons de formes et de couleurs différentes et provenant de nos diverses colonies : Madagascar, Soudan, Guinée, Dahomey, Côte-d'Ivoire, Congo. Ces échantillons présentaient à l'aspect les caractères suivants : 1 . Voandzou dWntsirabé (provenant de Madagascar ainsi que les neuf variétés suivantes) : fruit à enveloppe jaune brun ; graine jaune, très peu veinée de taches noires ; quelques fruits renferment deux graines. 2. Voandzou d'Antsirabé, présentant les mêmes caractères que le précédent sauf que la graine est fortement veinée de noir. 3. Voandzou de Mahanoro : fruit à enveloppe brune ; graine entièrement jaune ; exceptionnellement deux graines dans le même fruit. 4. Voandzou de Maintirano : fruit à enveloppe jaune pâle, très mince, se brisant facilement sous les doigts ; tous les fruits ne ren- ferment qu'une seule graine. 5. Voandzou de Beforona : fruit à enveloppe brun foncé. (i. Voandzou d'Ankajobé : fruit à enveloppe brun foncé. Les graines des numéros 4, 5 et 6 présentent toutes trois la couleur rouge pâle. 7. Voandzou de Tananarive : fruit à enveloppe jaune brun ; graine entièrement noire : un grand nombre de fruits ont deux graines. 8. Voandzou de Tananarive : fruit à enveloppe brun noir très épaisse, dura ouvrir; graine rouge foncé, très grosse ; les fruits ne renferment presque tous qu'une graine. 9. Voandzou de Tananarive : fruits à graines noires provenant d'un échantillon où tous les fruits renferment deux graines, ainsi que le suivant. 10. Voandzou d'Antsirabé, à graines jaunes veinées de noir. 11. Voandzou du Soudan : la graine, dans l'échantillon examiné, était décortiquée, elle est jaune gris avec mouchetures noires. 12. Voandzou de Guinée : fruit à enveloppe jaune brun; graine rouge foncé. 13. Voandzou du Dahomey : fruit à enveloppe jaune, épaisse et dure à ouvrir; graine blanc jaunâtre. 14. Voandzou du Dahomey: fruit à enveloppe jaune, épaisse et dure à ouvrir ; graine blanc jaunâtre piquetée de violet avec deux taches violettes de chaque côté du hile. Les fruits de ces deux varié- tés ne renfermant qu'une graine. lu ETUDES EL' MEMOIRES I"). Voandzou de la Côte d'Ivoire : fruit à enveloppe épaisse et dure ; «raines à mouchetures et taches noires autour du hile. 16. Voandzou de la Côte d'Ivoire : fruit à enveloppe épaisse; graine a mouchetures et taches rouges autour du hile. 17. Voandzou de la Cote d'Ivoire : fruit à enveloppe épaisse ; graine complètement noire. Les fruits de ces trois dernières variétés ne renfermant qu'une graine. 18. Voandzou du Congo (Oubangui) : fruit à enveloppe brun noir, très épaisse et dure ; graine à marbrures noires sur un fond rouge foncé ; fruit ne présentant qu'exceptionnellement deux graines. A la simple vue il était facile de séparer ces fruits en deux caté- gories biens distinctes : les dix premiers échantillons présentent des fruits à coque assez mince, à peu près lisse et très facile à bri- ser ; les six derniers échantillons présentent au contraire des fruits à coque épaisse, extrêmement rugueuse et très dure à briser : en outre ils ne renferment qu'exceptionnellement deux graines^ Nous avons rapporté la proportion des coques et des graines dans le tableau suivant : Tableau II Tahleau I Tableau I Poids de 100 grains Poids de 100 Graines Coques Cotylédons Germes Enveloppes coques °/o du fruit % de la graine sèche I II III IV V VI VII 76 gr 86 74 66 74 76 91 18 gr. 18° 15 11 15 VIII 131 É?r. IX X XI XII XIII XIV 1 1 0 XV 100 XVI 103 XVII 64,5 XVIII 86 72 (50 fruits) 60 (50 fruits) 97 86 78 5 18 16 31 10 12 ;) 21 30,5 57 49 63 39 44 81 83 83 a, y 82,5 81 85 80,5 87 83,5 » 80,5 66 66 67 62 63 66 19 17 17 14,5 17,5 19 15 19,5 13 16,5 » 19,5 34 34 33 38 37 34 91,54 91 ,86 92,12 90,09 89,40 90,30 90,92 91,49 90,71 91,10 90,20 90,70 01,59 S! 1,02 90,83 90,24 90,02 89,71 0,38 0,30 0,40 0,50 0,50 0,38 0,33 0,33 0,35 0,36 0,30 0,30 0,36 0,27 0,22 0.25 0,29 0,44 8,08 7,84 7,48 9,11 10,1 9,32 8,75 8,18 8,94 8,54 9,50 9,00 8,05 9,81 8,05 9,53 9,69 9,85 LE VOAIVDZOBORY OU VOANDZOU 41 Ce tableau montre d'une façon très nette qu'il existe deux variétés de voandzou distinctes, dont les fruits renferment environ l'une 80, et l'autre 66 °/0 de graines. La décortication des graines assez facile pour les premiers échan- tillons, et plutôt difficile pour les derniers, nous a donné les pro- portions de cotylédons, germes et enveloppes contenus dans les graines (ces chiffres sont rapportés à 100 de graines sèches : tableau précédent n° II). On a fait séparément sur les diverses parties des graines (coty- lédons, germes, enveloppes) les dosages d'azote par la méthode Kjeldahl. L'attaque par l'acide sulfurique se fait très rapidement et se trouve complète lorsque le liquide est décoloré : des vérifications nous ont montré qu'on ne trouve pas, pour un même échantillon, une teneur en azote plus élevée en faisant bouillir plus longtemps. Les chiffres obtenus rapportés dans le tableau III, représentent la matière azotée contenue dans les divers éléments de la graine, le tout rapporté à 100 parties de graine. On voit que dans l'ensemble le voandzou est bien une graine très riche en matière azotée et que cette richesse ne varie que peu sui- vant les diverses variétés. Si l'on considère la quantité d'azote contenue séparément dans chaque partie de la graine, on trouve que les enveloppes renferment environ 5 °/0 de matières azotées, les germes 46,81 % et les cotylédons de 17,10 ^°/0 (n° ix) à 24,61 (n° xvm). Pour le calcul des chiffres rapportés au tableau in, nous avons tenu, dans la quatrième colonne, compte des enveloppes : or celles- ci étant très pauvres en matières azotées, la teneur totale s'est trouvée nécessairement diminuée. Si maintenant nous considérons la graine décortiquée (nous négligeons les germes dont la propor- tion est trop faible) nous trouvons les chiffres du tableau iv qui sont sensiblement plus élevées et qui représentent la matière azotée con- tenue dans 100 parties de graines décortiquées. Parmi les autres éléments susceptibles d'être fournis par le voandzou il était intéressant de rechercher si cette graine ren- fermait une proportion appréciable de chaux et d'acide phospho- rique. Les recherches ont porté sur huit des échantillons provenant de Madagascar, sur un de ceux de la côte d'Ivoire (n° xvi) et sur celui du Congo (xvin). \2 ÉTUDES ET MÉMOIRES Nous avons dosé les cendres totales, la silice, la chaux et l'acide phosphorique ; et nous avons obtenu les résultats suivants. rapportés a 100 parties de graines décortiquées sèches ; les mêmes analyses ont été faites sur les enveloppes des graines (résultats rap- portés à 1 00 parties d'enveloppes sèches) : Tableau III Tableau IV Matière azotée " ',, de graine scc-he Matière azotée "/„ de cotylédons Cotylédons Germes E nveloppes Total — I 19,017 0,178 0,461 20,25 21,43 II 19,520 0,140 0,447 20,10 2 1 ,25 III 18,141 0,187 0,426 18,72 19,66 IV 21,216 0,234 0,536 21,99 23,55 V 17,263 0,234 0,576 18,07 19.31 VI 17,599 0,179 0,531 18,31 19,49 VII 16,756 0,155 0,499 17,41 18,43 VIII 19,972 0,155 0,466 20,59 21.83 IX 15,511 0,164 0,510 16,18 17,10 X 18,937 0,169 0,487 19,61 20,81 XI 20,529 0,141 0,542 21,21 22,76 XII 19,800 0,141 0,513 20,46 21,83 XIII 18,593 0,169 0,459 19,22 20,30 XIV 21,077 0,127 0.559 21,76 23,44 XV 18,075 0,103 0,510 18,69 19,90 XVI 20,1 06 0,108 0,543 20,76 22,28 XVII 19,040 0,136 0,553 19,73 21,15 XVI 11 22,077 0,206 0,561 22,85 24,61 Cendres totales Silice Chaux Acide phosphorique fP205) I 3,93 0,110 0.070 0,740 II 3,88 0,088 0,080 0,480 III 3,66 0,066 0,080 0,700 IV i.25 0,022 0,(160 1,010 V 3,93 0,066 0,060 0.610 VI '.,15 0,088 0,100 0,960 VII 3,37 0,055 0,090 0,530 XII I 3,48 0,066 0,090 0,550 XVI 3,73 0,077 o.oso 0.660 XVIII i,08 0,044 0,100 0,840 Enveloppes 2,1 \ 0,340 0.690 0.123 LE VOANDZOBORY OU VOANDZOU 43 Deux faits frappent immédiatement les yeux à la seule inspection de ce tableau : la pauvreté en chaux et la grande richesse en acide phosphorique : il est en effet à remarquer que les chiffres du tableau donnent l'acide phosphorique (P2Or') non combiné. La chaux faisant défaut pour constituer du phosphate de chaux, nous avons recher- ché si une proportion importante de l'acide phosphorique était combinée à la matière organique sous forme de lécithine soluble dans le chloroforme : la recherche, faite sur trois des échantillons précédents, a donné : II Acide phosphorique (P20:'j pesé dans l'extrait au chloroforme : III 0,027 % IV 0,041 XVI 0,024 L'acide phosphorique combiné à la matière organique se trouve donc en faible proportion : le surplus est en grande partie combiné a la potasse que l'on trouve dans les cendres en proportion très notable. Il est intéressant de noter que ces voandzous poussent dans des terrains en général très pauvres en chaux et riches en acide phos- phorique et que la composition de leurs cendres présente ce même caractère. En résumé le voandzou est une graine parfaitement capable d'entrer dans l'alimentation surtout si on l'utilise décortiquée. Il est très riche en azote et en acide phosphorique : il formerait donc un aliment excellent pour les sujets en période de croissance ; mais il faudrait le compléter par un autre aliment contenant de la chaux. Paul Am.mann, Chef du Service Chimique du Jardin colonial. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS (Suite ».) Ascomycètes Les Ascomycètes présentent ce caractère particulier de montrer à la fin de leur végétation un organe, homologue de la baside, Vasque, qui d'après l'opinion de Dangeard, assez généralement acceptée maintenant, n'est autre chose qu'un œuf ; l'œuf divisant son contenu donne des cellules-filles, les ascospores. On voit ainsi que d'après la conception de Dangeard, les Basidiomycètes et les Ascomycètes diffèrent entre eux dès l'origine par le mode de déve- loppement de l'œuf. Chez les Basidiomycètes, celui-ci, baside, bourgeonne extérieurement ; chez les Ascomycètes, il se divise et donne des cellules-filles. Les ancêtres de ces deux ordres de champignons paraissent être les Oomycètes et on doit admettre que ce sont les Basidiomycètes, les mieux adaptés à la vie aérienne, qui occupent le sommet de l'échelle. Les Ascomycètes semblent en tous cas plus rapprochés des Oomycètes et il suffit de comparer un asque d'Ascomycète et un sporange de Mucorinée pour voir qu'on a affaire à un organe de même nature. Il y a uniquement une simplification chez l'Asco- mycète. La période de conjugaison des gamètes a peu à peu dis- paru complètement et la fusion des deux noyaux qui constitue le phénomène essentiel de la fécondation est reportée à la naissance du sporange même qui devient ici l'asque, et qui ensuite divise son protoplasma et son noyau. Appareil végétatif. — L'appareil végétatif, le mycélium, est constitué de filaments cloisonnés, ramifiés et présentant souvent des anastomoses. Les filaments peuvent être isolés et libres ou associés de façon diverse ; mais souvent une portion plus ou moins considérable de l'appareil végétatif, conserve des filaments libres. 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial (année 1904, n<" 19 et 20; année L905,n°' 21, 22,23,24,25,29,30,32,33; année Mtoti. n" 34, 36, 37, 38, 41 et 45). MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CFIAUDS 45 Les filaments associés peuvent former comme chez les Basidiomy- cètes un pseudoparenchyme d'apparence et de structure variables, susceptible, dans certaines espèces, de donner des cordonnets, des stromas qui, prenant parfois l'état kystique, passent à l'état de vie latente et deviennent des sclérotes. L'appareil végétatif des Ascomycètes est capable comme celui des Basidiomycètes, de se développer dans les conditions les plus diverses : à l'état saprophytique, sur des matières organiques animales ou végétales en voie de décomposition ; a 1 état parasi- taire sur des plantes, des animaux et sur l'homme ; dans le sol, et sans avoir de connexions avec un organisme vivant ou mort ; à l'état symbiotique où il est associé à bénéfices réciproques avec un autre organisme (algue chez les Lichens, extrémité de radicelle dans les mycorhizes). Appareil ascospore. — Les Ascomycètes sont, parmi les Champignons ceux qui présentent la plus grande richesse de formes dans leurs organes de multiplication ; dans bon nombre d'espèces, on rencontre dans ces organes un polymorphisme pour le moins aussi marqué que chez les Urédinées. Parmi ces appareils qui ont pour but de perpétuer l'espèce, le plus important est l'appareil ascospore, qui, nous l'avons déjà dit, se différencie à la suite d'un acte sexuel. L'asque est une cellule-mère munie d'un protoplasma, et, au moment où elle va produire ses cellules-filles, les ascospores, munie d'un seul noyau. Les ascospores sont le plus souvent au nombre de huit. Ce chiffre peut être moindre, et quelquefois plus considé- rable. Elles se forment par suite de divisions successives du noyau, autour desquelles s'accumule du protoplasma et se différencie une membrane. Le protoplasma n'est utilisé qu'en partie seulement à la formation des spores ; il en reste toujours une certaine quan- tité qui tapisse les parois de l'asque, Yépiplasme, utilisé en partie pour la maturation définitive des ascospores. L'épiplasme est granu- leux, riche en glycogène (Errera) et en principes pectiques. Quelques Ascomycètes montrent en présence de l'eau iodée une coloration bleue très nette, localisée le plus souvent au sommet de l'asque et qui est due a l'imprégnation de la membrane par l'amyloïde. Dans beaucoup d'Ascomycètes, les asques sont accompagnés d'organes très généralement filamenteux, tantôt continus, tantôt il) ÉTUDES ET MÉMOIRES cloisonnés transversalement, simples, parfois ramifiés ou plutôt bifides, le plus souvent hyalins : ce sont les paraphyses. Les para- physes sont généralement arrivées à leur développement avant les ascospores. Aussi le rôle qu'on leur avait attribué de faciliter la dis- persion des ascospores par la pression qu'ils pourraient exercer sur les asques est-il peu vraisemblable. Il est bien plus naturel d'ad- mettre avec Boudier ' qu'elles peuvent concourir, comme l'épi- plasme, à permettre aux ascospores d'acquérir leur maturité com- plète. Au moment où l'asque est prêt à expulser ses spores, souvent les paraphyses sont en voie de gélification, quelquefois même elles ont entièrement difflué et sont absolument disparues. L'ensemble des asques et des paraphyses constitue Vhyménium. L'expulsion des ascospores de l'asque peut se faire de plusieurs façons : 1° Par une ouverture au sommet. Dans ce cas, la déhiscence peut être operculée, firnbriée, ou en feule. Dans la déhiscence operculée, un opercule, sorte de couvercle, se différencie sur le sommet de l'asque et se redresse quand les ascospores sont mûres, et elles sortent par l'ouverture ainsi déterminée (Rhizinà). Dans la déhis- cence firnbriée, il se produit sur le sommet de l'asque une déchi- rure étoilée autour d'un point central. Tout autour les lambeaux se redressent, circonscrivant l'ouverture par où sortent les ascospores (Sclerotinia). Dans la déhiscence en fente, une fente dirigée suivant un plan passant par l'axe de l'asque se produit exactement au som- met et reste béante (E.roascus). 2° Lorsque les ascospores sont mûres, il arrive dans certaines espèces que la paroi de l'asque difflue et permet ainsi la mise en liberté des ascospores (Pleuspura). 3° Enfin dans quelques cas où les ascospores sont longues, fili- formes, l'asque se sectionne entièrement un peu au-dessous de sa partie moyenne, la partie inférieure s'écarte de la supérieure et les ascospores peuvent ainsi être facilement libérées [Ophiobolus) . Les ascospores mûres sont de forme et de taille très variées sui- vant les espèces, hyalines ou colorées diversement, continues ou pluricellulées. Elles germent le plus souvent par un ou plusieurs filaments; quelquefois la germination se fait par production de 1. E. Boudier, Considérations générales et pratiques sur l'élude microscopique des Champignons. Soc. mycol. Bull., n° 3, J s s 6 . MALADIES DES PLAINTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 47 sporidies secondaires qui dans quelques rares cas se comportent comme les conidies-levûres des Ustilaginées [Exoascus). Classification. — Chez les Ascomycètes, les asques sont tantôt libres sur leur support, tantôt groupés dans des appareils spéciaux appelés périthèces. D'où la division en deux groupes : Ascomvcètes. Asques libres sur le support Asques disposés dans un réceptacle ,. I . r I . Oymnoascees Carpoaseees Les Gymnoascées renferment plusieurs familles : Saccharomycètes, champignons constituant les levures, à appa- reil végétatif très simple, formé de cellules bourgeonnantes. Placées dans des conditions particulières d'inanition, ces cellules peuvent devenir des asques avec 2 ou 4 ascospores. Vuillemin dans un travail récent ' semble douter pourtant que les endo- spores des levures soient des ascospores ; cependant le phéno- mène de la fusion des deux noyaux qui caractérise l'asque ait été vu nettement par divers auteurs, surtout Hofmeister et Guiller- mond, sur diverses levures-1. Gymnoascées proprement dites, généralement saprophytes sur des supports divers. Exoascées, parasites sur diverses phanérogames. Les Garpoascées comprennent trois familles. Discomycètes. Hyménium largement ouvert, plan, concave, con- vexe ou méandriforme. Pyrénomycètes. Hyménium enfermé dans un réceptacle appelé périthèce, s'ouvrant à son sommet. Pe'risporiacées. Hyménium enfermé dans un périthèce indéhis- cent. Aux Périsporiacées se rattachent les Hypoyés, qui renferment les Ascomycètes à fructification souterraine comme la Truffé. Les Lichens, c'est-à-dire les Champignons vivant en symbiose 1. Vuillemin, in Revue générale des Sciences, 17e année, n° 5, 15 mars 1906. 2. On doit peut-être séparer des ascospores ces sortes d'endospores que Viala et Pacottet ont rencontrées dans les cultures du champignon de l'Anthracnose de la vigne. (Viala et Pacottet, Anihracnosell), Revue de Viticulture, 1905. Ces endospores sont renfermées dans des sacs ou dans des kystes où les auteurs n'ont pu déceler la fusion des noyaux. 48 ÉTUDES ET MÉMOIRES avec les Algues sont pour la majeure partie des Carpoascées (Asco- lichens). On y voit aussi quelques Basidiomycètes (Basidiolichens). Appareils COnidiens. — Les organes de multiplication qu'on rencontre si souvent chez les Ascom vcètes et qui ont une origine asexuée peuvent être classés sous le nom général d'appareils eoni- diens, en prenant ce mot dans son sens large. On peut désigner en effet sous le nom de conidie toute spore se formant par simple bourgeonnement sur un filament, en spécifiant au préalable que la cellule de laquelle bourgeonne la conidie n'a pas été auparavant le siège d'une fusion nucléaire comme celle qu'on rencontre dans la baside et la probaside chez les Basidiomycètes. Cette considération nous permet immédiatement de séparer un Basidiomycète d'une forme conidienne d' Ascomycète. Dans un appareil conidien, les conidies peuvent être absolument libres sur le mycélium ou naître à l'intérieur d'un réceptacle spé- cial, différencié, ayant tous les caractères d'un périthèce ascospore. Le premier cas constitue la forme conidienne proprement dite : le second renferme les formes appelées pyenides et spermogomies et aussi des formes intermédiaires entre ces dernières et les formes conidiennes proprement dites et qui constituent le groupe des Mélanconiées. Nous allons décrire sommairement un Ascomycète, le Capno- dium Citri, qui n'est pas parasite, qui est plutôt un pur épiphyte, mais qui par la luxuriance de sa végétation sur les Hespéridées, Oranger, Citronnier, etc., y amène cette maladie qui n'est pas sans danger, la fnmagine. Cet Ascomycète appartient au groupe des Périsporiacées. Le mycélium forme sur les feuilles, les fruits et même les rameaux, un épais feutrage formé de filaments noirs, cloisonnés, formés de cellules en file qui fréquemment s'arrondissent et peuvent parfois vers l'extrémité du filament se libérer et donner une première forme conidienne à conidies très brunes (forme Torula) ; d'autres fois ces cellules s'agencent en petits amas arrondis ou ovoïdes et consti- tuent une seconde forme conidienne (forme Coniothecium). Des filaments dressés simples se terminent au sommet par 3 branches placées dans un plan à peu près perpendiculaire et cloisonnées: c'est une troisième forme conidienne [Triposporium). Les conidies de chacune de ces trois formes germent par un filament qui repro- duit le mycélium primitif. MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 49 Ce mycélium donne ensuite naissance à des spermogonies et des pycnides, avant de produire les périthèces ascospores. Les spermogonies, très allongées, peuvent atteindre un demi-millimètre de haut, et se dressent perpendiculairement sur les masses de mycé- lium plus ou moins agrégé qui, sur les organes de la plante, forme le stroma noir ; les spermogonies sont légèrement ventrues à leur partie moyenne, la partie supérieure est ouverte et déchirée en dents assez allongées (timbriée). Les spermaties, c'est-à-dire les fines conidies prenant naissance dans la spermogonie, sont insérées sur une grande partie de la surface interne de cet organe et sortent par le sommet. Ces spermaties sont courtes et très grêles (4-5 \j. de long sur 0 \j. 5 à 1 \). de large), hyalines. On ne peut les faire germer qu'avec difficulté étant donné l'absence de réserve nutritive dans la spore. Les pycnides sont des conceptacles globuleux, petits, d'environ 50 [j. de diamètre, munis d'un pore à leur sommet. Elles portent sur toute leur surface interne des stérigmates courts et fins qui se terminent par une véritable conidie ovoïde de 6 ou 7 ;j. de long- sur 3 [j, de large. Ces conidies portent plus spécialement le nom de stylospores ; elles peuvent germer en donnant un mycélium qui acquiert les caractères du mycélium primitif. Enfin apparaît la forme ascospore. Elle est formée de concep- tacles globuleux généralement munis de soies noires et rigides, dressées sur leur surface. La membrane dans sa partie externe est formée de filaments mycéliens différenciés, à parois noires, épaissies, adaptées à un rôle de protection pour les organes que renferme le périthèce, les asques. Il n'y a point chez les Capnodium de para- physes. Les asques sont ovoïdes un peu allongés, ils renferment huit spores brunes, divisées par 5 ou 6 cloisons transversales, longues de 20 \j. sur 5 à 0 [j. de large ; la mise en liberté des asco- spores se fait par la diflluence des parois de l'asque. Les périthèces ascospores ont de 120 à 150 \j.. Il faut reconnaître que c'est seulement une minorité chez qui on puisse voir, parmi les Ascomycètes, une telle variété de formes diverses. Certaines espèces sont connues simplement sous leur forme ascospore ; d'autres joignent à la forme ascospore une ou plu- sieurs formes conidienne, pycnide ou spermogonie, et très géné- ralement il n'y a qu'une seule forme de pycnide ou spermogonie. Bul. ihi Jardin colonial. 1907. I . — N° i6. î .V)U Etudes et mémoires Les pycnides et spermogonies peuvent être entièrement fermées, ouvertes par un pore au sommet ou largement ouvertes comme une fructification de Discomycète. Ces dernières constituent les formes Mélanconiées. Les formes conidiennes peuvent conserver un mycélium simple ou posséder un mycélium en stroma ; et quand ce stroma est plat ou qu'il passe à la forme dune vasque peu profonde, on comprend qu'il n'y ait plus entre cette forme et une forme pycnide largement ouverte d'autre différence que celle qui est due à la sclérification des iilaments externes dans la pycnide. Enfin il peut arriver qu'une forme conidienne, ou une forme pycnide ou spermogonie puisse se rencontrer, soit isolée, soit en connexion avec une ou même avec les deux autres formes sans qu'on ait jamais pu voir une forme ascospore. Dans ce cas, ce n'est que par analogie qu'on peut classer cet organisme parmi les Asco- mycètes. On a ainsi créé le groupe nécessairement provisoire des « imparfaits » [imper feeti), où on ne rencontre que des appareils conidiens. Reproduction sexuée. — La reproduction sexuée des Asco- mycètes qui semble acceptée assez généralement, en principe au moins, par les botanistes et au même titre que celle des Basidiomy- cètes, a donné lieu à des polémiques ardentes, qui même aujour- d'hui ne sont pas encore éteintes. Il n'y a pas à parler ici des hypothèses oubliées maintenant des anciens mycologues ; ce n'est guère qu'à Tulasne, vers 1856, qu'on peut faire remonter les premières observations dignes d'être rap- portées sur la sexualité des Champignons en général. Se basant sur le fait qu'on ne réussissait pas à faire germer les spermaties, « nous avons été conduit, disait-il l, à leur supposer un rôle phy- « siologique analogue à celui qu'ont les anthérozoïdes dans les autres « végétaux cellulaires ; mais nous avouons que cette analogie est « incertaine et n'a pas encore été suffisamment démontrée. » Quelques années plus tard, (1870), sous l'impulsion de de Bary, les recherches sur le même sujet s'orientaient dans un autre sens. De Bary étudiant les premières phases du développement du péri- thèce de Sphserolheca Castagnei (qu'il appelait En/siphc Cichora- 1. Tulasne. Noie sur Va.ppa.reil reproducteur multiple des Hypo.rylées ou Pyréno- mycèles (Ann. d. Se. nat. Bot an., I. V,1856). " MALADIES DES PLAiNTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 51 cearum) rapporte certains faits qu'il observe et les interprète comme des phénomènes sexuels. Les filaments du mycélium s'étendent sur les feuilles de la plante hospitalière et au point de contact de deux filaments apparaît le début d'un périthèce. Chaque filament émet un rameau qui lui est perpendiculaire. Le rameau du filament inférieur se renfle et prend une forme ovale ; il acquiert à la base une cloison, c'est l'organe femelle, la cellule-œuf. Le second rameau s'applique sur le premier sans le dépasser, prend une cloison a la base et une autre vers le sommet et la cellule terminale est Vanthéri- die ou organe mâle, selon de Bary. Ultérieurement, d'autres rameaux prenant naissance à la base se différencient autour du système de l'œuf et de l'anthéridie ; ils sont au nombre de huit à neuf, se rejoignent au-dessus de l'œuf et forment la première couche du périthèce. La cellule-œuf se divise bientôt en deux cellules; l'inférieure, cellule basilaire, reste stérile; la supérieure constituerait l'asque unique du Sphœrotheca Castagnei, qui par division de son contenu donnera les ascospores. Entre temps, la paroi s'est différenciée complètement et a acquis des appendices en forme de poils à sa surface. A la maturité du périthèce, l'anthéridie a disparu. De Bary, n'ayant jamais vu cet organe s'ouvrir et faire communiquer son contenu avec celui de l'œuf, en conclut que le contact seul est suffisant pour amener la fécondation. On ne peut nier, comme le déclare Dangeard, qu'il y ait là une apparence de reproduction à la façon des Siphonées, mais les détails ne se montrent pas avec la précision qu'on rencontre chez les Algues. SurYEurotium repens, de Bary constate une appa- rence de fécondation assez analogue. Dès le premier stade de la formation du périthèce on voit un rameau enroulé en spirale (car- pogone ou ascogone), qui est recouvert bientôt par des filaments partis de la base delà spirale. L'un de ces derniers, qu'il considère comme l'organe mâle, pollinode, alors que l'ascogone ou carpogone serait l'organe femelle, s'applique sur le sommet du carpogone. Mais il ne peut saisir ici, pas plus que dans le Sphœrotheca Castac/nci, la com- munication des contenus cellulaires entre les organes supposés comme étant de sexe différent. Un seul fait pouvait être établi, c'est que les asques naissaient par bourgeonnement de l'ascogone après cloisonnement de ce dernier ; les autres filaments recouvrants con- couraient par leur cloisonnement et leur différenciation ultérieurs à la constitution du périthèce. Dans un Discomycète, le Pyronema confluens, où Tulasne, avant 52 ÉTUDES ET MÉMOIRES lui, avait déjà entrevu une fécondation, de Bary trouve une repro- duction sexuée peu différente des précédentes. On voit sur le mycélium de nombreux couples, où des deux rameaux associés l'un est composé dune cellule renflée à la base et amincie au sommet, en forme de bouteille et le second au contraire aminci à la base et renflé au sommet comme une massue. Dans le premier filament, le col est séparé du ventre par une cloison et il s'enroule à la manière dune vrille autour de la massue. La bouteille serait pour de Bary 1 organe femelle, la massue l'organe mâle. De Bary, tout en admettant la sexualité de tous ces organes, ne les voit à aucun moment communiquer entre eux et il admet en somme une fécon- dation par contact1. D'autres apparences de reproduction sexuée sont encore repro- duits par de Bary, observés par Janczewski, Stahl, etc. Les observations de Janczewski portent sur VAscobolus furfuraceus. Bien que l'apparence de reproduction sexuée soit un peu différente des cas précédents, elle repose cependant sur le même principe. D'après Stahl ~ la reproduction sexuée changerait tout à fait de caractère dans les Lichens Gollemacées, et elle se ferait, d'après Fisch3, parle même procédé dans le genre Polystig ma. Une branche dite ascor/ène s'enroulerait plusieurs fois sur elle-même et se pro- longerait à l'extérieur, en perforant la surface éclairée du thalle du Lichen. Sur ce prolongement, assez identique au trichogyne des Floridées, des spermaties (anthérozoïdes) viendraient germer. Dans le cas actuel, pour lequel l'auteur accepte en partie les idées de Tulasne, il y aurait fécondation à la façon des Floridées ; puis la branche ascogène déroule ses tours, se ramifie pour donner les asques, alors que les filaments voisins forment du pseudo-parenchyme et les paraphyses. La théorie de de Bary pour la reproduction sexuée des Ascomycètes trouva des adversaires acharnés dans Van Tieghem '' et dans Brefeld. Van Tieghem reproche particulièrement à de Bary d'admettre que cette reproduction sexuée puisse, selon lui, s'accomplir tantôt selon le 1. De Bary, Vergleichen.de Morphologie and Biologie dcr Pilze, Leipzig, iss-i. (On y trouyera la bibliographie complète de la question jusqu'à cette époque). 2. Stahl, Beilrsege zur Entwickelung der Flechlen, Leipzig, inn7. 3. Fisch, Beilneye zur Entwickelung sgeschichte einiger Ascomyceten. lîotanische Zeitung, 1*82. i. Ph. Van Tieghem, Traité de Botanique, 2e éd.. pp. 1 132 et I16.Î. MALADIES DES PLANTES CULTIVEES DANS LES PAYS CHAUDS Od mode des Péronosporées, tantôt selon celui des Floridées, d'autres fois disparaître et qu'il y ait apogamie, ainsi qu'on l'admettait pour les espèces où on ne trouvait pas ces apparences de sexualité. Quelques années plus tard, Dangeard J mit en avant sa théorie sur la reproduction sexuée des Champignons supérieurs. Cependant à ce moment deux cas authentiques, indéniables, de reproduction sexuée avaient été signalés sur des Ascomycètes. Eidam avait observé une fécondation bien nette dans Eremascus alhus-. Ce champignon, du groupe des Gymnoascées, possède un mycélium constitué par des filaments cloisonnés; lorsque l'asque se forme deux articles adjacents d'un même filament émettent de chaque côté de la cloison un rameau court. Les deux rameaux ainsi pro- duits s'enroulent en spirale l'un sur l'autre, se cloisonnent à leur base et s'anastomosent au sommet. La partie supérieure où la fusion s'opère se renfle en vésicule et devient un asque. Le Dipodascus albiclus, décrit en 1892 par de Lagerheim 3, ressemble assez à Y Eremascus sous le rapport de la formation de l'asque. On y voit également deux rameaux copulateurs renfermant ici plusieurs noyaux chacun. Ces filaments s'anastomosent, et l'un d'eux se développe en sac, qui deviendra un asque. De tous les noyaux, deux seulement se fusionnent pour fournir le noyau de l'œuf. Il est probable que ces deux noyaux ne proviennent pas du même filament, mais on ne le sait pas encore de façon précise. Les autres noyaux dégénèrent, en même temps que le noyau sexuel, le noyau de l'embryon va se cloisonner pour former les noyaux desascospores. La formation de l'œuf chez ces deux espèces montre avec évi- dence la parenté des Ascomycètes avec les Oomycètes et plus spé- cialement peut-être avec les Mucorinées. L'asque est alors le résul- tat immédiat de la transformation sur place de l'œuf, qui sans passer par une période de repos, ni s'entourer d'une membrane, devient un sporange par division de son noyau. Dangeard4, qui est l'auteur de cette hypothèse, pense même que « l'épiplasme lui-même n'est 1. P. A. Dangeard, Le Botaniste, 4° série. — Comptes rendus de VAcad. d. se.., mai 1894. 2. Eidam, Zur Kennlniss der Entwickelung der Ascomyceten (Cohn's Beit., 1880, III, p. 377. 3. De Lagerheim, Dipodascus alhidus,.... (Jahrb. f. wissensch. Botan., t. 24, 1892. — Juel, Ueber Zellinhalt. Befruchtung undSporenhildung hei Dipodascus, Flora, 1892. 4. P. A. Dangeard, Le Botaniste, 9* série, p. 151 (1904). 51 ÉTUDES ET MÉMOIRES peut-être ici que le reste des gamètes sacrifiés ». Ces gamètes se réduisent à des noyaux. Ce fait est pour Dangeard le résultat de l'adaptation définitive d'Oomycètes « qui abandonnant le milieu liquide deviennent des champignons aériens ». Ceci nous amène à exposer des faits bien observés par Dangeard sur un certain nombre d'Ascomycètes. Les cas de Y Eremascus et du Dipodascus sont dus à l'anastomose de deux filaments ; mais le fait de la présence des deux filaments ne paraît pas indispensable, puisque dans Y Eremascus, Eidam a pu voir l'asque prendre naissance avec un seul filament. Dangeard con- sidère donc 1 que dans la très grande majorité des cas « les condi- tions strictement nécessaires à la formation de l'œuf n'exigent même pas pour une espèce déterminée le concours du second rameau sexuel. On voit donc qu'il est maintenant possible d'admettre que les branches anthéridiennes soient des organes devenus inutiles ; on s'ex- plique qu'ils puissent même manquer; le champignon n'en formera pas moins ses asques, c'est-à-dire ses œufs ; il réunit d'autre manière les éléments nécessaires pour leur fécondation ». Dangeard a observé ce fait, général chez les Ascomycètes, que l'élément qui va donner naissance à l'asque, c'est-à-dire suivant lui, l'oospore encore jeune, est une cellule qui toujours possède deux noyaux. « La formation des oospores, ajoute-t-il, est un peu diffé- rente selon les genres et les espèces ; mais les caractères géné- raux restent identiques -. Les gamètes en présence ne sont pas, ajoute Dangeard, séparés par une cloison ; ils constituent chacun une « énergide ». Les deux noyaux se fusionnent, et bientôt après ils se cloisonnent pour donner naissance aux noyaux des ascospores. Le plus souvent, le noyau de l'asque se cloisonne trois fois de suite et il se produit huit ascospores. On voit que la théorie de Dangeard diffère essentiellement de celle de Bary. Pour .ce dernier auteur, la reproduction sexuée n'existe qu'à l'origine du périthèce, et il consi- dère les asques « comme des organes purement végétatifs :i ». La théorie de Dangeard a trouvé dès le début des contradicteurs. Har- 1 . P. A. Dangeard, Second mémoire sur U reproduction sexuelle des Ascomi/cèles, Le Botaniste, Ve série, 1896-1897, p. 282. 2. P. A. Dangeard, La, reproduction sexuelle des Ascomycètes, Le Botaniste, IVe série, 189Î-1895, p. 54. 3. De Bary, Opus. cit.. Morphologie und Biologie... JH66. p. 165. ■.» »_» MALADIES DES PLANTES CULTIVEES DANS LES PAYS CHAUDS ■)■) per ' considère que les protoplasmas et les noyaux de l'oogone et de l'anthéridie, arrivent à se mélanger grâce à une perforation du sommet de l'anthéridie ; et cette opinion qui établit en l'espèce une reproduction sexuée à la manière des Péronosporées pour le Sphse- i^otheca pannosa et le Pyronema confluens a été acceptée par Van Tieghem '2. Dangeard a réfuté l'opinion de Harper 3 ; après des recherches minutieuses, et à la suite de très nombreuses observations, il affirme que la communication n'existe pas et il déclare même que « la branche anthéridienne peut montrer, même avant la déli- mitation de l'anthéridie, des phénomènes certains de dégénéres- cence ». Il considère que ce sont les noyaux de cette soi-disant anthéridie qui dégénèrent sur place et finissent par disparaître , Dan- geard admet '' que les organes considérés par de Bary comme accom- plissant la reproduction sexuée chez les Ascomycètes, ascogones, pol- linodes, sont bien les homologues des organes de même nature chez les Péronosporées «mais, ajoute-t-il, ils ne sont plus fonctionnels », Chez les Exoascées (Exoascus deformans) pour donner naissance aux oogones, le mycélium, dont les cloisons sont d'abord espacées, se fragmente, au-dessous de la cuticule de la plante hospitalière, en cellules à deux noyaux qui sont des oogones. La fusion s'y opère, l'oogone se développe en un asque qui perfore la cuticule, mais qui, avant de diviser son noyau, s'isole par une cloison de la partie inférieure de l'œuf. Chez les Discomycètes (Pezize, Helvelle, Morille), le plus sou- vent la cellule à deux noyaux, futur asque, provient d'un filament du stroma ascifère qui se recourbe en crochet à son sommet (Dan- geard). Cette hyphe est plurinucléée \ Le crochet renferme d'abord un seul noyau qui se divise deux fois de suite. En tous cas, à un moment donné la courbure du crochet est isolée de chaque coté par une cloison et renferme deux noyaux qui s'unissent; l'œuf 1. Harper, Die Entwickelung des Perithecinms bel Sphaerotheca Castagnei, Berichte d. deutsch. bot. Gesellsc, 189G. — Du même, Sexual reproduction in Pyro- nema confluens..., Annals of Botany XIV, 1900. 2. Van Tieghem, L'œuf des plantes considéré comme hase de leur classification (Ann. d. Se. natur. Botan., VIII" série, t. XIV, 1901). 3. P. A. Dangeard, 2e Mémoire sur la reproduction sexuelle des Ascomycètes. — Sur le Pyronema confluens, Comptes-rend. de l'Acad. d. Se., t. CXXXVI. 4. P. A. Dangeard, La Sexualité chez les champignons, Revue scientifique n° 9. 26 août 1905. 5. René Maire, Recherches cytologiqv.es sur quelques Ascomycètes, Annales myco- logici, vol. III, n° 2, 1905. ">6 ÉTUDES ET MÉMOIRES ainsi constitué s'allonge et l'asque est formé ; puis, le noyau se divise trois fois pour constituer les ascospores. Dans le Galacfinia succosa, R. Maire a vu que la cellule destinée à former l'asque est la cellule terminale d'une file de 2 ou 3 cellules pourvues chacune d'un « synkarion » de deux noyaux. Ici, la formation de l'asque n'est donc pas différente de celle d'une baside. Chez les Pyrénomycètes, peu de cas ont été jusqu'ici observés. Dangeard considère que l'origine de l'asque se trouve dans de simples papilles binucléées qui apparaissent sur le stroma lâche de la partie profonde du périthèce. Chez le Sphserotheca pannosa (Périsporiacée), Dangeard constate que la formation de l'asque se fait aussi par le procédé du crochet comme le plus souvent chez les Discomycètes [Le Botaniste, V° série, p. 275). Chez la Truffe, la formation de l'asque s'établit aussi par le même procédé (Dangeard, Le Botaniste, IVe série, p. 76). On voit, en somme, que cette formation de l'asque se présente, du moins pour les cas connus, avec une assez grande uniformité. Comme l'asque se différencie par un mode identique à celui de la baside ; comme en général ce phénomène est considéré comme une reproduction sexuée, ou tout au moins comme un phénomène équivalent, il n'y a aucune raison pour professer au sujet des Asco- mycètes une opinion différente, d'autant que la reproduction sexuée a été en vain cherchée à l'origine du périthèce. Quelques Ascomycètes de structure très simple, dépourvus de cet organe (Eremascus, Dipodascus) montrent encore une fusion de deux isoga- mètes, enfermés chacun dans une cellule différente ; ils tiennent cette propriété des Oomycètes, leurs ancêtres. On n'en rencontre plus trace chez les Ascomycètes plus élevés en organisation (Car- poascées), et on n'y voit pas d'autre phénomène de sexualité que la fusion de deux éléments uninucléés, deux énergides, enfermés sous une même membrane qui est celle de l'oogone ou cellule-mère de l'asque. Ici donc, bien que les organes sexués aient persisté, ils sont inutilisés et on ne peut plus les considérer que comme des organes-témoins. (Asuirre.) Dr GEORGES DELACROIX, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à V École nationale supérieure d'Agriculture coloniale. MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUpS 57 Pi.anciik XXXII. ASCOMYCETES 1. Un asque oclospore, As, avec paraphyses, Pa. — 2. Coupe longitudinale d'un réceptacle de Discomycète (largement ouvert). — 3. Un périthèce de Pyrénomy- cète vu en perspective : P, le porc. — 1. Coupe longitudinale du même : As. j, asques jeunes ; As. m, asques mûrs : pa, paraphyses. — 5. Périthèce de Périsporiacée (fermé) ; My, mycélium. — 6. Déhiscence operculaire de l'asque, montrant l'opercule ouvert, 0. — 7. La déhiscence fimbriée. — S. Une forme conidienne, Cercospora coffeicola sur Caféier. — 9. Capnodium Citri : My, mycélium ; T;-., forme conidienne Tripo- sporium ; S., la spermogonie émettant ses spermaties. — 10. Deux périthèces asco- spores du même, dont l'un est muni de soies rigides. — 11. Du même : a, asque avec ses spores: h, deux ascospores brunes, cloisonnées transversalement. oS ÉTUDES ET MÉMOIRES Planche XXXIII ASCOMYCÈTES [suite) La formation du périthèce. — La reproduction sexuée, 1. Sphserotheca, Caslagnei. Les phases de la formation du périthèce : n,,i\ l'enrou- lement des deux branches, m, mâle, /', femelle, considéré comme phénomène sexuel par de Bary d'abord, puis par Ilarper, mais non par Dangeard; A, la cellule futur asque (D'après de Bary). --2. Les mêmes phénomènes chez VAspenjillus repens (D'après de Bary). — 3. Id., chez le Pyronema con/hieris (D'après de Bary). — 4. Id.. chez Ascoholus furfuraceus; f, l'ascogone, appareil supposé femelle ; m, rameaux considérés comme mâles; An, asqncs jeunes: p, paraphyses (d'après Janc- zewski,. -- 5. Figure de la reproduction sexuée (?) d'après Stahl dans le Collema microphyllum. En a : Fi, les filaments du Champignon; al, les éléments verts de l'algue ; K, l'ébauche du carpogone, appareil femelle (?) ; en b, les spermaties (corpus- cules mâles?) venant s'accolera la partie extérieure du carpogone (trichogyne?) ; en c, le carpogone (périthècey plus avancé. — 6. Eremascus alhus. Eidam, les diverses phases de la reproduction sexuée qui aboutit à la formation d'un asque octosporepar la fusion après enroulement de deux isogamètes. En d, un asque formé par apogamie (d'après Eidam). — 7. Dipodascus albidus de Lagerheim, les diverses phases delà reproduction sexuée : le gamète mâle de plus petite taille déverse son contenu dans l'oogone, qui augmente de volume. Après fusion des noyaux, le noyau sexuel se segmente pour donner les noyaux des ascospores. — 8. La reproduction sexuée d'après Dangeard dans le Peziza vesiculosa : l'extrémité d'un filament mycélien s'incurve en crochet, acquiert 2 cloisons: la cellule médiane binucléée est l'oogone, futur asque, les deux noyaux se fusionnent et donnent le noyau de l'asque. — 9. La reproduction sexuée d'après Dangeard dans VExoa.SCU$deforma.ns. Les articles mycéliens sous-euticulaires deviennent des oospores et la fécondation se passe comme ci-dessus. — lo. Galactinia succosa. Les cellules terminales binucléées de certains filaments deviennent des oogones ( d'après R. Maire). MALADIES DES PLANTES CULTIVEES DANS LES PAYS CHAUDS 59 Planche XXXIII. ASCOM YCÈTES (Suite). CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ (Suite) ' Dépulpeurs. — Les machines employées pour extraire les grains de café des cerises sont nommées dépulpeurs en français, despolpa- dors en portugais et pulper en Anglais. On construit deux types de dépulpeurs :ceux à cylindres et ceux à disques. Les dépulpeurs à cylindres sont, je crois, les seuls connus au Brésil. Cale dépalpé Croquis n° 6. — Principe du dépulpcur à cylindre. Ces machines sont construites de façons diverses suivant les maisons. Le mécanisme de toutes repose sur le même principe. Le croquis n° 6 représente, d'une façon schématique, le principe du dépulpeur à cylindre. I. Voir Bulletin, n" 38, 39, 40, 41, 12, 13, \'\ et 45. CULTURE PRATigUE DU CAFÉIER 61 Cette machine se compose, essentiellement, d'un cylindre en bois ou en métal a dont la surface est recouverte d'une feuille de cuivre repoussée au burin et, par conséquent, hérissée de petites saillies. Ce cylindre tourne devant une plaque de caoutchouc b, ou de Croquis n° 7. — Coupe exacte d'un dépulpeur ù cylindre de la maison Geo-Squier. bois (Antilles . Le caoutchouc est incontestablement supérieur au bois. Il ne permet pas, en effet, l'écrasement des grains trop gros, 62 ÉTUDES ET MÉMOIRES car il cède facilement sous la pression. Cette plaque convenablement réglée permet, par conséquent, le dépulpage de grains de grosseur différente; toutes les machines perfectionnées ont des plaques de caoutchouc. Le café en cerise, en même temps qu'un fort courant d'eau, est amené dans la trémie C. Les fruits s'engagent entre la plaque de caoutchouc et le cylindre, ils sont écrasés et entraînés vers le bas par le cylindre dépulpeur. La compression qu'ils subissent suffit pour faire sortir les grains en parche des cerises. La pulpe entraînée par les aspérités du cylindre le suit dans sa course et tombe en d. Les grains de café en feraient autant si, au- dessous de la plaque de caoutchouc, contre laquelle se fait le dépul- page, il ne se trouvait une règle spéciale E chargée de séparer les grains de la pulpe et de les diriger vers les trieurs. Cette règle est placée de telle façon que son extrémité soit assez près du cylindre dépulpeur pour empêcher les grains de café de passer et en soit assez distante pour ne pas arrêter la pulpe. Il reste entre la plaque de caoutchouc h et la règle E un intervalle suffisant pour permettre le passage aux grains en parche. Ces grains dégringolent sur un plan incliné F et se rendent dans un cylindre trieur. Ce trieur est percé de trous permettant aux grains dépulpés de passer. Les cerises qui n'ont pas été écrasées tombent à l'extrémité du trieur. Elles sont reprises par un dépulpeur plus serré ou sont envoyées directement aux séchoirs pour être préparées par la voie sèche. Le croquis n° 7 est la reproduction exacte, en coupe, d'un dépul- peur à cylindre de la maison Geo-Squier de Buffallo, Etats-Unis. Le café arrive avec un fort .courant d'eau dans la trémie A, les cerises sont entraînées entre le cylindre dépulpeur H et la plaque de caoutchouc C. Elles sont écrasées et laissent échapper les grains de café. Au-des,sous de la plaque de caoutchouc C, on voit distinctement la règle D qui sépare les grains de café de la pulpe. Entre cette règle et la plaque de caoutchouc, il existe une petite ouverture F. La règle est trop près du cylindre B pour que les grains dépulpés puissent passer entre elles et lui, ils s'échappent par l'ouverture N et tombent en G, la pulpe entraînée par les aspérités du cylindre continue sa course et tombe en H. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER Cette machine n'a pas de cylindre trieur. 63 Les planteurs de l'Etat de Sao-Paolo appellent « marinheros » les cerises qui n'ont pas été dépulpées par le premier dépulpeur. 64 ÉTUDES ET MÉMOIRES Il v a plusieurs types de dépulpeurs au Brésil, les plus répandus sont ceux de la G'e Ligerwood et de la C'° mécanique. La machine vendue par la maison Ligerwood se compose de deux dépulpeurs à cylindre. Le principe de cette machine est représenté schématiquement par le croquis n" 8. Le café arrive, avec un très fort courant d'eau, dans la trémie A. Les cerises sont prises par le premier dépulpeur B. La pulpe est rejetée à l'extérieur en C, les cerises qui ont passé sans être écrasées tombent, avec le café dépulpé, dans un premier trieur D. Le café en parche traverse le trieur et tombe sous la machine dans une rigole qui le conduit aux bassins de fermentation. Les cerises entières cheminent dans le trieur et se rendent au second dépulpeur E, plus serré que le premier. Ce dépulpeur fonctionne comme le premier, il rejette la pulpe tandis que les grains en parche et les cerises non dépulpées tombent dans le deuxième trieur F. Les grains de café tombent sous ce trieur dans la rigole qui les conduit aux bassins de fermentation et les cerises tombent à l'extrémité du trieur, dans une rigole qui les emmène directement aux séchoirs. Un système de tuyautage aaa emprunte l'eau à la trémie a pour la distribuer au deuxièmedépulpeur E et pour arroser continuelle- ment les cylindres trieurs D et F. Cette précaution est nécessaire pour enlever les débris de pulpe qui passent toujours avec le café et qui finiraient par obstruer les trous des trieurs. Dans les anciens appareils la propreté des trieurs était obtenue it l'aide d'une brosse appuyant fortement sur les cylindres trieurs. Le frottement de la brosse a été très avantageusement remplacé par l'eau. Cette machine peut dépulper au moins 70.000 litres de cerises par jour. Le dépulpeur de la C'L' mécanique de Sao Paolo représenté, schématiquement, par le croquis n° 9, ne possède qu'un seul cylindre dépulpeur A plus long que ceux de la machine précédente. Le café arrive avec l'eau dans la trémie B. Avant d'être pris par- le cylindre dépulpeur, il passe entre la paroi de la trémie et un rouleau de fer b qui commence à l'écraser. CULTURE PRATIQUE DU CAFEIER 65 La pulpe est rejetée au dehors en A, tandis que le café dépulpé ^O o CS eu CS O c es O -03 u e3 a, Oi o C o et les cerises qui ont pu passer sans être écrasées glissent sur le plan incliné C et sont conduites par un courant d'eau dans le trieur D qui se trouve sous le cylindre du dépulpeur. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 46. "> 66 ÉTUDES ET MÉMOIRES Le café en parche passe au travers du trieur et tombe sous L'appareil, les cerises cheminent jusqu'à l'extrémité et tombent au dehors en E dans une rigole qui les conduit aux séchoirs. Le trieur de cette machine est un tronc de cône dans lequel, le cheminement du café est assuré par une spirale qui n'a pas été figuré sur le croquis. Le dépulpeur de la C"' mécanique est l'un des plus puissants, il peut traiter plus de 100.000 litres de cerises par jour. Il doit être actionné par un moteur de 0 à 8 chevaux. Le dépulpeur de l'installation représenté par la planche n° 1 est du type qui vient d'être décrit. Le moteur qui l'actionne a huit che- vaux de force, mais il faut remarquer qu'il met également en mou- vement deux élévateurs. On utilise encore, au Brésil, d'autres types de dépulpeurs à cylindres, ces machines reposent toutes sur le même principe, il me semble inutile d'en présenter un plus grand nombre de croquis. Les dépulpeurs à cylindre sont employés dans d'autres pays à Java, à Ceylan à la Jamaïque, etc., etc. Les machines construites dans ces pays, où on cueille les cerises au fur et à mesure de la maturité, ne semblent pas pouvoir être employées au Brésil. A la fazenda Dumont on a essayé une machine figurant au cata- logue de la maison Gordon sous le nom de « Pulper The Brazil » elle a donné de très mauvais résultats dans le traitement du café cueilli à la mode brésilienne. Les dépulpeurs dont il a été parlé au sujet du Brésil sont construits pour traiter de grandes quantités de cerises. Les plantations modestes peuvent facilement trouver des machines plus simples, qui peuvent êtres mues à bras d'homme. Chez John Gordon ou chez John Walker à Londres, chez Ceulen à la Haye, à la Gie Squierà Buflalo, Etats-Unis, etc., on trouve des machines de tous les modèles et de toutes les tailles. Dépulpeurs à disques. — Le dessin n° 10 représente un dépulpeur double à disques construit par la maison Gordon. Cette machine se compose essentiellement d'un disque mobile cannelé A tournant dans le plan vertical devant un disque fixe B. Le café arrive avec un fort courant d'eau dans la trémie C ; lés- ée lises sont poussées entre deux disques, par un cylindre distribu CULTURE l'RATlOUE DU CAFÉIER 07 teur cannelé D elles sont écrasées. Dans une partie de sa course le disque A passe devant une échancrure du disque fixe B. Le café en parche en profite pour s'échapper, il tombe sur le plan incliné E et se rend sur le trieur. La pulpe entraînée par les cannelures du disque, tombe en F : La trémie présente une particularité. Elle est formée d'une Croquis iv 10. — Dépulpeur à disques de la maison Gordon. double caisse, qui permet de retenir les petites pierres qui pour- raient se trouver dans les cerises et dont le passage endommagerait considérablement les disques métalliques. Elle possède, de plus, un rouleau d'alimentation qui régularise l'arrivée des cerises. Cet appareil permet de traiter indistinctement le café d'Arabie et le café de Libéria. Il n'est employé nulle part au Brésil. Je ne l'ai vu fonctionner que dans les plantations de la Guyane hollandaise où on l'emploie pour dépulperle Libéria Un dépulpeur à deux disques de la maison Gordon, mû par la vapeur, traite 68 ÉTUDES ET MÉMOIRES environ 90.000 kilos de cerises de Libéria par jour, et je dois dire qu'il fournit un bon travail. ^^^!T^^^?^^^^7^^W*^^~^î Principe du dépulpeur à disques. Trieurs. — Les trieurs des deux types de dépulpeurs brésiliens décrits précédemment, font partie des dépulpeurs eux-mêmes. Ce sont des cylindres. Tous les trieurs ne sont pas faits de la même façon. Ils peuvent être constitués par des grilles mobiles qui reçoivent un mouvement de va-et-vient d'un excentrique fixé directement sur l'arbre du cylindre dépulpeur. Tous les appareils ne portent pas leur trieur, le dépulpeur à disque du croquis n° 10 est dans ce cas. Les planteurs hollandais de la Guyane lui adaptent une toile métallique plate, tendue sur un bâti en bois. Le café en parche dégringole sur ce tamis, un ouvrier, une femme ordinairement, la force à passer au travers en le trottant, conti- nuellement, à l'aide des mains sur la toile métallique. Les cerises non écrasées tombent à l'extrémité de la toile métallique, dans une caisse, elles sont repassées au dépulpeur. Le triage, dans ce cas, nécessite la présence d'un homme, on l'évite en installant un cylindre trieur indépendant du dépulpeur. Le croquis n° 11 représente un cylindre trieur construit par la maison Gordon. Le café qui a passé par le dépulpeur est introduit dans le cylindre par le côté A. Le café en parche passe entre les barreaux du trieur CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER ()9 et tombe dans une rigole qui le conduit aux bassins de fermenta- tion. Les cerises qui sont restées entières, poussées par la spirale qui se trouvent à l'intérieur du cylindre tombent à l'extrémité B de celui-ci et sont renvoyées soit à un dépulpeur spécial, soit aux séchoirs. Lorsque le trieur et le dépulpeur ne forment qu'une seule machine, ce que pour ma part je trouve préférable, cette machine doit être placée sur une aire cimentée dans laquelle on creusera trois rigoles ; l'une de ces rigoles servira d'échappatoire au café dépulpé, l'autre recueillera les cerises non dépulpées, les marinheiros des brésiliens, et la troisième évacuera les pulpes. Croquis n" 11. — Trieur de la maison Gordon. Des courants d'eau convenables assureront le cheminement du café et des pulpes dans ces rigoles auxquelles on réservera 2 % de pente. Bassins de fermentation. — Le café dépulpé est entouré de matières mucilagineuses, sucrées, dont il est utile de le débarrasser avant de le conduire aux séchoirs. Le seul moyen d'y arriver est de le soumettre à une fermentation plus ou moins prolongée, suivant que la température extérieure est plus ou moins élevée. 70 ÉTUDES ET MÉMOIRES On force le café à fermenter en l'accumulant dans des bassins spéciaux, dans lesquels il est amené directement des dépulpeurs par un courant d'eau. Ces bassins se construisent de diverses façons suivant les pays. Ceux du Brésil (voir planche n05 1 et 2) sont très pratiques. Ils sont généralement très allongés, leur fond présente une pente de 2 °/0 aboutissant à une vanne recouverte d'un grille suffisam- ment serrée pour empêcher le passage du café. Pendant l'arrivée du café la vanne reste ouverte, l'eau s'écoule. La fermentation doit normalement durer de îfi à 48 heures. Lorsque la cueillette va très vite, on ne laisse guère fermenter que 12 heures, ce temps paraît insuffisant aux planteurs paulistes et, d'après eux, elle ne devrait jamais durer moins de 24 heures. A la Guadeloupe la fermentation est terminée après 12 heures. A la Jamaïque, chez M. le capitaine Taylor, à 1.500 mètres d'alti- tude, on estime que 36 à 48 heures de fermentation sont néces- saires. Pour s'expliquer ces différences il faut tenir compte de ce fait qu'à la Guadeloupe, au Camp Jacob, entre 500 et 700 mètres d'altitude, la température est beaucoup plus élevée qu'au Brésil et qu'à la Jamaïque dans le massif de Blue mountain. Lorsque la fermentation est jugée suffisante, on enlève la grille qui défendait l'entrée de la vanne au café et on amène un fort cou- rant d'eau dans les bassins. Cette eau entraîne le café et l'emmène directement aux séchoirs sur lesquels elle le distribue. Pendant le trajet qui sépare les bassins de fermentation des compartiments des séchoirs, le courant d'eau par lequel il est entraîné lave suffisamment le café et il est inutile d'intervenir. Un laveur spécial n'est employé au Brésil, que lorsque les ter- reiros (séchoirs) sont situés au-dessus des bassins de fermentation, et que la distribution du café dépulpé n'est pas faite par l'eau. Dans ce cas le lavage est exécuté dans un bassin spécial, étroit, dans lequel se meut une large hélice, nommée battidor au Brésil. Laveurs. — Le café ayant fermenté passe des bassins de fermen- tation dans le lavoir spécial dont le fond est en pente : le battidor le remue fortement et le force à abandonner les mucilages qui adhèrent encore à la parche. Le café passe ensuite par une vanne qui le conduit dans une tré- CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 71 mie à fond grillagé. L'eau s'écoule, et le café, pris parun élévateur, est déposé dans un wagonnet et conduit aux séchoirs. Dans les exploitations modestes des Antilles, comme nous le verrons, le café est lavé par des hommes, soit dans un bassin ad hoc, soit dans les bassins de fermentation. Les maisons spéciales construisent des laveurs automatiques qui sont plus ou moins pratiques. Les croquis n° 12 et 13 représentent des laveurs que l'on ren- contre quelquefois. Croquis n° 12. — Laveur vertical à café. Le premier (croquis n° 12) est formé d'une cuve A de dimensions variables au milieu de laquelle se dresse un arbre vertical B muni de palettes CC, qui reçoit un mouvement rapide par l'engrenage D. La cuve étant remplie d'eau, on y jette le café dépulpé qui doit, pour se rendre au fond, passer entre les palettes fixes, placées après les parois de la cuve, et les palettes de l'arbre qui suivent celui-ci dans son mouvement. Le café ainsi remué se débarrasse de son mucilage ; lorsque le lavage est jugé suffisant, on ouvre la vanne E située au fond de la cuve. Le café est entraîné au dehors, il tombe soit sur une grille à tra- vers laquelle l'eau s'écoule et sur laquelle on vient le prendre pour le conduire aux séchoirs, soit directement sur un petit véhicule à fond percé qui retient le café. On pourrait, naturellement, conduire le café aux séchoirs à l'aide de l'eau, mais il faut bien remarquer que 12 ÉTUDES ET MÉMOIRES lorsque le café peut être conduit aux séchoirs par l'eau, l'utilité de laveurs spéciaux est très discutable. Le 2° (croquis n° 13) représente un laveur construit par la maison Gordon. Il consiste en un cylindre de tôle A dans lequel un axe horizontal mû par la poulie B porte de nombreux petits rayons de fer G qui agitent le cale introduit par la trémie D en même temps que l'eau. A l'extrémité opposée à la trémie, l'axe horizontal porte 4 palettes qui prennent le café, l'élèvent, et le jettent au dehors par le con- duit E. Croquis n" 13. — Laveur de In maison Gordon. Pour que cet appareil fonctionne bien, il faut que l'arrivée de l'eau soit convenablement réglée ; le liquide dans le cylindre de tôle ne doit jamais s'élever au-dessus de l'axe horizontal. Ces appareils de lavage qui sont assez coûteux sont inconnus au Brésil, on peut les remplacer très avantageusement par des disposi- tifs plus simples. Maintenant que nous avons vu en détail, les parties qui com- posent une usine à dépulper le café dans l'Etat de Sao-Paolo, et que nous avons étudié le fonctionnement distinct de chacune de ces CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIFR 73 parties, il nous reste à jeter un coup d'oeil rapide sur les deux plans d'ensemble qui sont reproduits par les planches nos 4 et 2. Le premier plan m'a été donné par la CIL' Mécanique, le second a été mis à ma disposition par le directeur de la maison Ligervood, ces deux C"'s sont installées à Sao-Paolo. La première usine présente la particularité suivante ; les deux bassins de dépôt AA, pour le café en cerise sont situées au-dessous des 2 bassins pour le café dépulpé BB et du dépulpeur, on s'en rend compte en examinant les coupes ab et IJ. Les 2 bassins BB de fermentation sont placés au-dessus du dé- pulpeur (coupe G. H.). Cette particularité a nécessité l'emploi de deux élévateurs DD. L'un élève le café en cerises dans le dépulpeur E, l'autre élève le café dépulpé pour l'envoyer dans les bassins de fermentation. Cette installation est donc moins simple que celle indiquée sché- matiquement au dessin n° 4. Le café amené des plantations est jeté dans la trémie F et de là dans le lavoir G. L'eau sale et la terre s'écoule à travers la grille qui se trouve au fond du lavoir et sont rejetées au dehors par la vanne a. La boia, contenant les feuilles, les brindilles et le café léger s'écoule par le déversoir h et en même temps qu'une certaine quantité d'eau et tombe dans la rigole C qui la conduit directement au séchoir. Le café en cerises sort du lavoir par la vanne d, il est entraîné par l'eau dans la rigole e qui le conduit dans les bassins de dépôt AA. De ces bassins, après un certain temps de trempage, le café en cerise entraîné par l'eau, parcourt la rigole f et arrive dans la tré- mie du premier élévateur D. Cette machine formée d'une simple noria, élève le café en cerise et l'envoie dans le dépulpeur E. Cette machine forme trois catégories de produits, d'une part, le café en parche, qui est pris par l'élévateur D et envoyé dans les bas- sins a fermentations BB par la rigole p. 1000 de sol marin (Na Cl). STATISTIQUES COM MERCIALES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS DE L'OCÉANIE ' Exportations des 6 premiers mois de 1906 Janvier au 30 juin 1906. Les exportations totales des 6 premiers mois de 1906 s'élèvent à 1.095.910 fr., somme d'où il faut défalquer 95.604 francs représentant la valeur des marchan- dises françaises ou étrangères exportées soit dans la métropole soit à l'étran- ger. La valeur totale réelle des exportations du cru de la colonie effectuées pendant les deux premiers trimestres ne dépasse donc pas 1.000.306 francs se réparlissant comme il suit : Exportations du 1er trimestre 416.316 francs Exportations du 2e trimestre 583.990 Total 1. 000. 306 francs Cette exportation globale comprend 118.658 francs de marchandises à desti- nation de la Métropole et 881.648 francs à destination de l'étranger. Durant le 1er trimestre, les exportations s'étaient réparties de la manière sui- vante entre la France et l'étranger. France 61 . 206 francs Etranger 355.110 Total 416.316 francs Durant le 2e trimestre la répartition entre la France et l'étranger a été la sui- vante. France 57.452 francs Étranger 526.538 Total 583.990 francs 1° Produits du cocotier : a) Coprah. — 2.444.478 kilos valant 6 10.869 francs, entièrement à destination de l'étranger et se réparlissant comme il suit : Ie'- trimestre 826.880 kilos valant 206.720 francs 2e trimestre 1.617.598 — 404.149 Totaux 2.444.478 kilos valant 610.869 francs L'exportation la plus élevée du 2e trimestre a eu lieu en avril, 994.108 kilos de coprah valant 248.527 francs. 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial n' 42 septembre 1906). 86 STATISTIQUES COMMERCIALES i> IJ,ocos secs. — 666.710 cocos valant 40.002 francs entièrement à destina- lion de l'étranger et se répartissant comme il suit : 1er trimestre 476.370 cocos valant 28.582 francs ■2e trimestre 190.340 — — 11.420 Totaux 666.710 cocos valant 40.002 francs c Farine de coco. — Néant. 2° Vanille. — 74.256 kilos valant 138.512 francs et comprenant 4.068 kilos de vanille valant 8.136 francs pour la France et 70.188 kilos valant 130.376 fr. pour l'étranger. Entre les 2 premiers trimestres la répartition est la suivante : 1er trimestre . 38.490 kilos valant 77.040 francs 2" trimestre 35.766 — 61.472 Totaux 74.256 kilos valant 138.512 francs 3° Café. — 320 kilos valant 480 francs. 4° Coton égrené. — 9.090 kilos valant 9.090 francs — entièrement à destina- tion de l'étranger dont 1.240 kilos pour le 1er trimestre et 7.850 kilos pour le deuxième. L'exportation mensuelle la plus importante (7.850 kilos valant 7.850 francs) a eu lieu en avril. 5° Paille de bambou, de canne à sucre et autres. — 3.511 francs entière- ment à destination de l'étranger, dont 2.773 francs pour le mois de juin. 1er trimestre 487 francs 2e trimestre 3.024 Total 3.511 francs 6° Oranges. — 536.300 oranges valant 5.363 francs entièrement à destination de l'étranger. 1er trimestre 184. 100 oranges valant. 1.841 francs 2e trimestre 352.200 — 3.522 Totaux 536.300 oranges valant 5.363 francs 7° Gelée de goyaves. — 53 kilos valant 586 francs entièrement à destination de la Métropole. 8° Peaux brutes. — 362 peaux valant 724 francs (à destination de l'étran- ger). 9° Cire brute. — 1.258 kilos valant 2.831 francs (à destination de l'étran- ger). 10° Fungus. — 7.430 kilos valant 2.782 francs (à destination de l'étran- ger). 1er trimestre 2.558 kilos valant 958 francs 2e trimestre 4.872 l,824francs STATISTIQl'ES COMMERCIALES 87 11° Biches de mer. — 32.131 kilos valant 12.872 francs entièrement à destina- tion de l'étranger. 1er trimestre 23.969 kilos valant 9.608 francs 2e trimestre 8.162 — — 3 . 264 Totaux.. 32.131 kilos valant 42.872 francs 12° Nacres. — 155.176 kilos valant 155.176 francs dont 109.052 kilos valant 109.052 francsà destination de la Métropole et 46.124 kilos valant 46.124 francs pour l'étranger. Exportation du 1er trimestre 80.793 kilos 2e trimestre 74.383 kilos Total 155.176 kilos 13° Bois du pays. — 7.443 francsà destination de l'étranger (avril : 5.028 fr. ; juin : 2.415 francs). 14° Divers. — 10.065 francs dont 788 francs pour la France et 9.277 francs pour l'étranger. SS BIBLIOGRAPtttË BIBLIOGRAPHIE Traité de manipulation de botanique appliqué à l'étude des plantes agricoles, par G. Fron. — Librairie Amat, Paris 1900. L'auteur a publié cet ouvrage dans le but de rendre service à Ions les tra- vailleurs isolés, qui, sans faire de la botanique le but essentiel de leurs recherches, ont besoin de connaissances générales sur la structure des plantes et sur les méthodes employées pour la déterminer. Tout en ne traitant pas de l'étude des plantes cultivées dans les colonies, nous croyons devoir signaler la publication de cet ouvrage à l'attention des directeurs de laboratoires colo- niaux et de stations agronomiques, car ils pourront y puiser des renseigne- ments précieux qu'ils ne peuvent se procurer dans les traités de botanique. Après une étude rapide des principaux amidons, l'auteur examine successi- vement le blé, la vigne, la betterave, diverses plantes parasites, telles «pie la cuscute et l'orobanche. L'étude de chaque plante prise comme exemple com- prend la structure de la racine, de la tige, de la fleur et de la graine quand il y a lieu. Signalons particulièrement les chapitres relatifs à la vigne qui fait l'objet d'une étude approfondie ainsi que ceux qui sont relatifs aux racines dos légumineuses, à la structure des graines de colza et de moutarde, etc. L'ou- vrage se termine par un examen rapide de la structure des bois indigènes et par la liste des principaux réactifs avec leur mode de préparation. De nom- breuses figures et des photographies microscopiques oui été intercalées dans le texte et facilitent beaucoup la lecture de l'ouvrage. S. P. maçon. PKOTAT FRKUKS. IMPRIMEURS L 1ÙJ 1 1 1> U T-( iérail I / A. Ch ALLA M Kl. MAISON FONDÉE EN i735 VILM0RIN-ANDB1EDX k C 4, Quai de la Mégisserie, PARIS IIE LIANtl A CAOUTCHOUC Landolphia Hsudelotii ffcT^* La Maison VILMORIN-ANDRIEUX ET Cie, toujours sou- cieuse d'être utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulga- risation des graines et plantes précieuses des pays chauds. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons rccommandables pour résoudre cette importante question. Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands Pria; à L'Exposition Universelle de igoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale En outre, le Jury de la dernière Exposition qui a en lieu en igo5, au Jardin Colonial de Nogenl -sur-Marne, a confirmé les décisions du Jury de l'Exposition Uni- verselle en lui attribuant le Premier Grand Prix d'Honneur. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin- téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte : Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya gigantea, etc. Plantes économiques. — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola, Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc. Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis, Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, elc. Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier, Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc. Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc. Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'oulre-mer sur l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Ward) pour l'expédition des jeunes plants ou des graines en stratification. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées à condition de mentionner la source. A. SAVY"q, JEANJEAN" & C lngénieurs-Constrs : PARIS : 162, rue de Charenton m MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses a 2, 3 et 4 Cylindres en granit. Moulins, Malaxeurs, Pétrisseurs pour matières pâteuses. Boudineuses, Coupeuses, Presses diverses. MATÉRIELS COMPLETS pour CROCOLATERIE, CONFISERIE SAVONNERIE, PARFUMERIE GRAISSES ALIMENTAIRES PRODUITS CHIMIQUES & PHARMACEUTIQUES ENCRES & COULEURS. MASTICS, ETC. Envoi franco des Catalogues spéciaux TÉLÉPH. : 909.03 Iifi COIiliECTIOK DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 . . Juillet 1902 à Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 (Envoi franco contre mandat-poste) i vol. in-8o. 20 fr — 20 fr — 20 fr — 10 fr 2 vol. in-8°. 20 fr — 20 fr Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. L'AGRICULTURE PRATIQUE DES PAYS CHAUDS BULLETIN MENSUEL DU JARDIN COLONIAL ET DES JARDINS D'ESSAI DES COLONIES FRANÇAISES 7e année Février 1907 No 47 SOMMAIRE DOCUMENTS OFFICIELS Pages Décret relatif à l'entrée en France des cafés et cacaos en coques venant du Congo français 89 Décret relatif à l'exportation des vaches et génisses hors de Mada- gascar 9° Gainée française. — Arrêté prohibant certain mode d'exploitation des palmiers à huile 92 Nominations et mutations 97 ÉTUDES ET MÉMOIRES Essais cotonniers en Afrique occidentale française en igoô et igoô, par M. Yves Henry, directeur de l'Agriculture aux Colonies. — I. Colonie du Sénégal g3 Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère, sous-inspecteur de l'agriculture à Madagascar, chargé de missions (suite) 1 15 Cucurbitacées tropicales, par A. Desruisseaux (suite). — //. Indus- trie de la paille de Chouchou 127 Les Maladies des plantes cultivées dans les Pays chauds, par le Dr Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale (suite) 1 37 Protection des peuplements de Plantes à Caoutchouc; constitu- tion de peuplements nouveaux en Afrique Occidentale française, par Yves Henry, Inspecteur de l'Agriculture de l'Afrique Occidentale (suite) i53 NOTES La Fleur de Thé, par MM. Em. Perrot et A. Goris. Laboratoire de matière médicale à l'Ecole supérieure de pharmacie 1 65 La culture du Jute aux Indes anglaises, par M. Charles Barret, consul de France à Bombay 170 Epizootie qui a sévi sur les chevaux du Cercle de Bakel 170 COMMUNICATIONS DIVERSES Nouvelles floraisons dans les serres du Jardin colonial 176 Charbon delà canne à sucre en Indo-Chine 176 Examen de coton de la Guadeloupe 176 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer ANTISEPTIQUE GÉNÉRAL — DÉSINFECTANT IDÉAL LUSOFORWIE flOfi TOXIQUE ET S A JM S ODE^ DÉSODORISAIT Échantillon et brochure sur demande, i5, rue d'Arg-enteuil, Paris. O€>®O<î>€>€>S><&€>^><î>^e<2><&<2><î>€>0 <°> BOLETIM DE <°> IagriculturaI <î> <-> <°> DO Estado de Bahia <î> <•> ^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ÉTAT! ^ (en portugais) <î> Abonnement annuel : <°> Union postale <•> <î> 3> Annonces (prix de 'année <«> 6 fr. $ <°> €> Demi-page 60 fr. |> <î> % O <&> Les documents et communications <•> $ relatifs à la rédaction doivent être J> adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- ^ <5> CULTURE ». | IWercès, 723. 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Vu les décrets du 22 avril 1899 et du 25 août 1900, édictant des détaxes pour les cafés et les cacaos en fèves originaires de la partie française du bassin conventionnel du Congo ; Décrète : Art. 1er. — Sont fixées ainsi qu'il suit les quantités de cales el de cacaos en fèves originaires du Congo français (bassin conventionnel qui pourront être admises en France pendant l'année 1907, dans les condi- tions prévues par les décrets des 22 avril 1894 et 25 août 1900 : Cafés, 50.000 kilogr. Cacaos, 25.000 kilogr. Art. 2. — Le ministre des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 16 janvier 1907. A. Fai.lières. Par le Président de la République : Le Ministre des colonies, Milliès- Lacroix. Le Ministre des finances. J. Caillaux. DÉCRET relatif à Ventrée en France du café originaire de la Côte d'Ivoire. Le président de la République française, Sur le rapport du ministre des colonies et du ministre des linances. Vu les lois du 11 janvier 1892 (art. 3), du 24 février 1900 (art. 2), et du 17 juillet mon (art. 2), relatives aux tarifs des douanes ; Vu les décrets des 30 juin 1892 et 25 août 1900. accordant des détaxes à certains produits originaires des colonies. But. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 47. 7 90 DOCUMENTS OFFICIELS Décrète : Art. !'''. — Est fixée à 60.000 kilogr. la quantité de cale originaire de la Côle d'Ivoire, qui pourra être admise en France, pendant l'année 1007. dans les conditions prévues par .les décrets snsvisés des 30 juin 1892 et •25 août 1906. Art. 2. — Le ministre des colonies et le ministre des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 16 janvier 1907. A. Fallières. Par le Président de la République, Le Ministre des colonies, Milliès- Lacroix. Le Minisire des fi nu mes, J. Caillaox. DECHET relatif à l'exportation des vaches et génisses hors de Madagascar. RAPPORT nu président de la République française. Paris, le 31 décembre 190(1. Monsieur le Président. M. le gouverneur général de Madagascar a soumis à mon département un projet de décret prorogeant jusqu'au 31 décembre 1907 l'interdiction d'ex- porter des vaches et des génisses hors de la colonie de Madagascar et dépen- dances, interdiction consacrée, en dernier lieu, par le décret du 2U décembre 1905. Ce dernier texte autorisai! la sortie d'un certain nombre de vaches dans la proportion de 10 % des bœufs exportés à chaque chargement et fixait à 2 IV. 50 le droit de sortie sur les bœufs. Ce droit était antérieurement de 15 francs et n'avait été réduit que dans le dessein de favoriser le développement, avec l'extérieur, des transactions sur le bétail, qui étaient en décroissance constante depuis 1902. Mais les statis- tiques douanières permettent de constater que le résultai espéré ne s'est pas produit et . portant énuméralion des infractions spéciales aux indigènes non citoyens français : Considérant qu'il importe d'enrayer la destruction des palmiers à huile : Sur la proposition du Secrétaire général : Arrête : Art. Ier. — Est considéré comme une infraction spéciale aux indigènes non citoyens français, et comme tombant sous le coup du décret du 30 septembre 1887 le fait : d'abattre sans l'autorisation des administra- teurs, les palmiers à huile, d'en extraire la sève ou d'en couper la partie dite chou palmiste. Art. 2. — Le Secrétaire général et les Administrateurs des affaires indigènes sont chargés de l'exécution du présent arrête. Conakry, le T> décembre 1906. Richard. NÔMINATK )NS ET MUTATK )NS Indo-Chine. Par arrêté du Gouverneur général p. i. de l'Indo-Chine, en date du 10 novembre 1<|()6, rendu sur la proposition du directeur de l'Agriculture, des Forets et du Com- me rce_de l'Indo-Chine : M. Dulac (Pierre), muni du certificat de l'Ecole pratique d'Agriculture de la Héole, est nommé agent de culture de deuxième classe, dans les cadres du personnel agricole de la Direction de l'Agriculture, dc^ Forets et du Commerce de l'Indo-Chine, à compter de la veille du jour de son embarquement à Marseille. ÉTUDES ET MÉMOIRES ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE EN 1905 et 1906 I. COLONIE DU SÉNÉGAL Essais dirigés par M. (leoffroy, ingénieur agronome, Inspecteur d'agriculture aux colonies. Le programme des essais cotonniers à effectuer en 1905-1906 dans la vallée du Sénégal et qui découlait des considérations déve- loppées dans le compte rendu des essais de l'année précédente, était le suivant : 1° En ce qui concerne la production directe du coton par des exploitations européennes, il s'agissait en quelque sorte de confir- mer les résultats obtenus Tannée dernière avec les variétés égyp- tiennes essayées, de les mettre en lumière, de les compléter au besoin et de fournir des données nouvelles, principalement sur la question économique qui, en grande partie, déterminera le planteur à se livrer à la culture du coton au Sénégal. 2° D'autre part, il fallait déterminer la possibilité d'une produc- tion de coton par l'indigène et trouver un type de cotonnier améri- cain à moyennes soies, rustique, donnant un bon produit marchand et susceptible de prospérer avec les procédés de culture indigène, peu modifiés. Dans la vallée du Sénégal, ces essais ont été encore poursuivis à la station de Richard-Toll. Ils ont été faits en terrains irrigués. En outre, il a paru également intéressant d'étudier comment se com- porteraient les variétés américaines dans les régions où les indi- gènes pratiquent déjà la culture du cotonnier sans irrigation et c'est ainsi que dans le Sine-Saloum et la Casamance ont été entre- pris des essais sur terrains non irrigués. 94 ÉTUDES ET MÉMOIRES 1° Essais de variétés égyptiennes à Richard Toll (Culture européenne). Les essais de Richard Toll ont été confiés à M. Claveau, agent de culture affecté à la station, qui s'en est acquitté avec un zèle louable et dont les nombreuses observations ont permis de tirer des conclusions intéressantes des résultats obtenus. A. Variétés essayées. — Elles devaient être les mêmes que l'an- née précédente : Mit afifi, Abassi, Yanovitch. B. Régime des pluies durant les essais 1905-1906. — Les pluies tombées durant les essais 1905-1906 ont été relevées sur le tableau suivant, qui indique en même temps les diverses phases de la végé- tation des cotonniers : DATES QUANTITÉ D'EAU TOMBÉE EN m/m. ÉPOQUES DE VÉGÉTATION ET OUSKKVATIONS 26 juin 10 juillet li d" 24 d° 1 2 m . m . S m . ni . 20 m. ni. L'eau de la Taoueyest salée, d" douce. Irrigations pour préparer les semis. Semis. 25 d" 29-30 et 31 Total des pluies du mois de juillet . l" aoûl 2 d" tornade s;e) 3 d" 5 ni . ni . 20 ni . ni . 10 m . m . 2 ni . m . 2o ni m. 25 m . m. 8 m. ni. 2 m . ni . i m . ni . 76 m. ni. Levée de ta variété Mit Afifi. d° Abassi. d" Yanovitch. 1 >crnières levées. Irrigation pour faciliter l'éclaircis- sage. i d". 5 d° !• d" Il et 12 d" 1 i d" 16 d° 17 et IX d" ■y.< d" Total (les pluies d'août ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 95 • DATES QUANTITÉ d'eAU TOMBÉE EN m/m . ÉPOQUES DE VÉGÉTATION ET OBSERVATIONS 5 septembre (tor- nade 20 m. m. 10 ni . m . Premières fleurs Abassi. d° Yanovitch. d» Mit Atïli. !) id° 10 id° 13 d° 18 d" 19 septembre tor- nade; 26 d° 28 d" 21 m . ni . 30 m . m . s 1 m . m . Première irrrigation. Total des pluies du mois de septembre 3 octobre 1 2 d° 13 d° 14 d° 15 d" 2 1 octobre. Total des pluies du mois d'octobre 33 m . m . 28 m. m. 30 m . m . 60 m . m . I">1 m. m. Floraison totale. Deuxième irrigation. 5 novembre. 10 d° 15 d° 17 d° 18 dernière pluie . . . 19 d° 22 d° 29 d° Total des pluies du moi- de novembre. . 3 m . m . 3 m. ni. 3m. m. Troisième irrigation. Premières dé- hiscences pour la variété Abassi. Premières d" la var. Mit Afîfi. Premières cueil. var. Abassi. Quatrième irrigation. Premières cueil. var. Mit Afifi. d° id. d" Yanovitch. Cinquième irrigation. Vents d'est dominants durant ce mois. Total des pluiesde l'hiver- nage 331 ni. m. 96 ÉTUDES ET MÉMOIRES HATES QUANTITÉ D'EAU TOMBÉE EN m/m. ÉPOQUES DE VÉGÉTAI ION ET OBSERVATIONS â décembre Récolte active commence avec 10 jours d'avance pour la variété Abassi, 2" variété Mit Afifi, 3e variété Yanovitch. Il d" Sixième irrigation. 23 d° Septième irrrigation. 25 d" Début de la seconde végétation. Vents d'est dominants durant ce mois. 1 janvier. 8e irrigation | Vents d'est en jan- 18 d° 9° irrigation i vier. [•r février. Dixième irrigation. 12 d" Onzième irrigation. j iv Yanovitch. X u -M 16 d" Nouv. ilor. •> 2U Abassi. ' 3° Mit Afifi. 25 d" Second écimage. Douzième irrigation. Vents d'est parfois violents en fé- 27 d° £ O 03 < vrier. 1" mars . . , 03 Treizième irrigation. Floraison abondante. 8 mars 13 d" Quatorzième irrigation. Premières déhiscences de la se- 23 d° conde végétation. 25 d" Quinzième irrigation. Vents d'est dominants en mars. 1er avril Commencement de la seconde ré- colte. 6 d" Seizième irrigation. Floraison continue et plus abon- dante que la seconde. 10 d" 30 d° Pin de la seconde récolte. Vents d'est dominants en avril. G. Sol. Fumure. — Le terrain réservé aux essais de 1905 était en grande partie celui des essais de 1 904. Il comprenait (voir plan, p. 99), en outre des deux champs de l'année dernière, une parcelle située entre les deux et légèrement en contre-bas, par rap- port à ces derniers. Par suite de cette disposition, elle se trouve être un peu plus fraîche que ceux-ci. De A à B (champ n° 1 de l'année dernière) le sol est argileux. De B à G, le sol est argilo-siliceux, mais avec une énorme pro- portion d'argile. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 97 De C à D (champ n° 2 de l'année dernière) le sol est franche- ment silico-argileux. Le terrain ayant déjà porté des cotonniers avait été fumé, l'an dernier, à raison de 40.000 kilos de fumier à F hectare. Les plants arrachés après la récolte furent brûlés, les cendres répandues uni- formément sur le sol et une nouvelle fumure de 40.000 kilos de fumier fut appliquée à tout le champ d'essais. Ce fumier à base de crottin de cheval avait été pris dans les villages des environs de Richard-Toll et préparé de la même manière que l'année précé- dente. Ouvriers noirs défrichant. D. Préparation du sol. — Lorsque la campagne 1904-1905 fut achevée, le sol fut remué à la bêche sur une profondeur de 0 m 30 Ce labour à la main fut également pratiqué sur la parcelle BC qui avait été auparavant débarrassée de ses arbres (Goniaké et Neb- Neb principalement) et des souches qui l'encombraient. Un second labour à la bêche servit à enfouir les fumiers et les cendres des cotonniers brûlés. 08 ÉTUDES ET UÉMOLRES L'ensemble du terrain dont la surface totale était de 13.480 mètres fut divisé en trois parcelles AB, BC, CD, indiquées plus haut. Chacune d'elles reçut à la fois les trois variétés, qui occu- pèrent ainsi les surfaces ci-après : 1° Sol argileux AB, 7.000 mètres carrés : 2.330 m- en Mit Atili. 2.330 m2 en Abassi. 2.330 m- en Yanovitch. 2° Sol argilo-siliceux BG, 3.750 mètres carrés : 1.250 m2 en Mit Alili. 1.250 m2 en Abassi. 1.250 m- en Yanovitch. 3° Sol silico-argileux CD, 2.730 mètres carrés : 010 m- en Mit Afili. 910 m2 en Abassi. 910 m'2 en Yanovitch. E. Semis. — Si on examine le tableau des pluies, il est facile de se rendre compte qu'à la fin de juillet, il était impossible de pro- céder à un semis quelconque, le sol n'ayant pas été suffisamment imbibé d'eau. Une irrigation fut donnée et quand le sol fut suffisamment res- suyé, les semis commencèrent. L'écartement qui avait paru trop faible l'an dernier, surtout pour le terrain argilo-siliceux, fut porté à 1 mètre sur 0 m 70 pour les parcelles AB et BC et à 1 mètre sur 1 mètre pour la parcelle CD. Avant leur semis, les graines avaient subi un trempage préalable de 10 heures. Au bout de ce temps, les graines étaient gonflées et pour beaucoup, l'embryon apparaissait déjà à l'extérieur; même, au centre des récipients utilisés pour cette opération, certaines graines présentaient déjà une radicule de 2 millimètres de longueur. Ce trempage de dix heures est donc largement suffisant ; il pourrait être avantageusement réduit à une durée moindre. La faculté germinative des graines, déterminée par un premier cjssai. était de 93 °/„ pour la variété Mit-Afifi. 89 °/0 Abassi, 90 % Yanovitch. Les graines furent semées en poquets et seulement recouvertes de 3 ii i millimètres de terre dans le sol argileux, de 0 millimètres Plan des essais cotonniers de 1905-1906 à Richard-Toll Champ AB (argileux) cultivé en coton en 1904-1905. S= 7 000 m-'. Champ BC (argilo-siliceux) sur jachère i". S = 3.750 nv. Champ CD (silico-argileux cultivé en cotonniers en 1904-1905. S =2.730 m'. Mit-Af.ï. Yanovitch Aba KM) ÉTUDES ET MÉMOIRES dans le sol argilo-silieeux. Le nombre de graines par poquel était de 5 et la quantité de graines nécessaires à l'ensemencement d'un hectare fut de 17 kilos pour les distances de 1 mètre à 0 m 70 et de 15 kilos pour les distances de 1 mètre à 1 mètre. Les semis eurent lieu aux dates suivantes : Pour les variétés Mit-Alili. le 28 juillet sur les '.\ parcelles. — Abassi 2(J Yanovitch 30 — La levée fut très régulière, elle commenta le 2 août et s'effectua dans l'ordre des semis. A part pour le champ argileux où les jeunes Noria en marche (placée à l'Est de la Station, irriguant C 1) cl une partie de H C (plan des essais, variétés égyptiennes). plantes eurent à lutter contre la résistance de la couche superficielle, la levée pouvait être regardée comme terminée le o août. Dans ce sol argileux, des plants levèrent encore le 9 août. F. Soins culturalx. — Sarclages et binages. — L'eau d'irriga- tion employée «'tant souvent très limoneuse, forme à la surface du sol des dépôts qui ne tardent pas à être un obstacle à la pénétration dans le sol de L'eau donnée par la suite, (le phénomène était sur- ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 101 tout marqué dans le terrain argileux. Aussi était-on obligé de briser cette croûte après chaque arrosage par un binage. D'autre part, des sarclages étaient indispensables, surtout au début, pour entre- tenir le sol en bon état de propreté. Buttage. — Il a été constaté à diverses reprises au cours de ces essais qu'après une pluie abondante ou une irrigation, alors que le sol est bien détrempé, des coups de vent violent renversent ou brisent un grand nombre de pieds. Il en résulte un déchet considé- rable, les capsules traînant sur le sol ou dans les rigoles d'irriga- tion. Dans de semblables conditions, un buttage pratiqué le long des ados est une pratique à recommander. Cette année, et pour la plus grande partie lors des tornades des 12. 13 et 14 octobre, il y a eu une destruction de S °/0 des pieds de cotonnier. Eclaircissage. — Le 27 août, c'est-à-dire 30 jours après les semis, un premier eclaircissage fut commencé. Deux plants, les deux plus beaux, furent laissés par poquet. L'arrachage des plants que l'on désirait supprimer fut facilité par une légère irrigation. Cinq jours après, on procéda au mariage défi- nitif, à la suite duquel un seul pied de cotonnier, le plus vigoureux, resta par poquet. L'ordre des opérations fut le suivant : 1° Ie1' eclaircissage : variété Mit-Afifi, le 27 août, — Abassi, le 28 — — Yanovitch, le 29 — 2° Eclaircissage définitif : var. Mit-Afifi, le lpr septembre — Abassi, le 2 — — Yanovitch, le 3 — A ce moment, les cotonniers atteignaient une hauteur moyenne de 0 "' 25 et portaient 5 à 6 feuilles sur les terrains argileux. Sur le sol argilo-siliceux, la hauteur était de 0'" 30 et le nombre de feuilles 7 à 8. Ecimage et pincements. — L'écimage fut pratiqué aussitôt après l'apparition des premières fleurs le 21 septembre, les cotonniers avaient en moyenne sur le sol argileux AB, 0 m 00 de hauteur, sur la parcelle BC argilo-siliceuse 0 ,n 80 à 0 m 85 et sur CD silico- argileuse 0 m 70. Après la première période végétative, à la fin du mois de 102 ETUDES ET MÉMOIRES novembre, au moment où commençait la première récolte, un second pincement fut pratiqué sur les branches secondaires en même temps que l'on procédait à la première cueillette du coton, dans le but de réduire la main-d'œuvre. G. Irrigations. - Les 3 parcelles affectées aux essais étaient irrigables par les mêmes moyens qu'en 1904. Les eaux d'irrigation puisées dans la Taouev contenant du sel pendant une partie de la période des arrosages, en irriguant, on apporte du sel dans le sol. Ce sel s élimine plus ou moins pendant la période des grandes pluies. r~ — » ;V**rf »>v ',<, '. ■ .4".i&"-v t là.. %*&È *-• .w>4v5*ŒÉÉ$firaNî!> ■■ IB- 'IL 1 Bfr ■*■ iïmm HnBl' ' m fi^BTT^f^BKnVw' ""^ " '^y.' aHBBSPIpy V''. ijByffBPilWBBffv^^^^i ^1 BWBa. ^3kkfiic. \èKfr.~>i^c[- ■ ■■■ Vit *■*/■ ■' ' *.* 1 ^Jh^L^iXSh^H e^k. vHLm^ÎL^ ' M ' ^IgSial ■e- ^^tBme-- ■ &t *a ^fl __^ÉÉHfl '«BQ^^^BnRnB^^^^^I ' ' ^ — - . Pompe à chapelet, on marche à l'ouest de la station Lnrigwaiit AB et — de H C. 3 En 1904-1905, puis en 1905-1906, les pluies avant été peu con- sidérables, la teneur en sel du sol a été élevée et c'est probable- ment à ce fait qu'il faut attribuer la mortalité des jeunes plants constatée dans les champs AB et (il). La parcelle BC non irriguée depuis 1900, n'a présenté aucun cas de mortalité au début de la végétation. La nécessité de barrer la Taouev pour assurer la permanence de ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 103 l'eau douce dans cette rivière et dans le lac de Guiers, mise en évidence dans le rapport de l'année dernière, apparaît donc de nou- veau très nettement. Le tableau de la répartition des pluies au cours de l'hivernage I 905 montre que cette répartition est des plus défectueuses pour la végétation du cotonnier. Le 19 septembre, une irrigation fut jugée nécessaire. Jusqu'au 24 octobre, les irrigations furent inutiles, mais k partir de cette époque, on donna des irrigations régulières tous les douze jours. Il a fallu au total 1(5 irrigations. A chaque arrosage, on répandait sur le sol une hauteur d'eau de 0 "' 143, de laquelle il y a lieu de déduire un tiers pour perte par Irrigation du coton. Rigoles en partie cachées par les c mniers : à droite variété Yanovitch, à gauche variété Abassi. évapor. m et infiltration dans les rigoles de conduite de l'eau, ce qui ré' .t la hauteur utile à 0 "' 07o. Pour les 16 arrosages, la hau- teur ;au utile était de 16 X 0, 075 = 1 '" 20, à laquelle il faut ajouter, pour avoir la quantité d'eau mise à la disposition des coton- niers, la hauteur des pluies, 0m 331, soit au total 1 m '131. D'après les observations faites au cours des essais, le nombre des irrigations données était nécessaire pour assurer une bonne végétation des cotonniers. lOi ÉTUDES ET MÉMOIRES Exprimée en mètres cubes, la quantité totale d eau apportée par les arrosages était d'environ 1 (S. 000m3 par hectare dont 12.000 mJ utiles. Les chitfres donnés à ce sujet dans le compte rendu des essais de Tannée précédente pour une année sèche se trouveraient par suite être trop bas. H. Végétation. — Récolte. — Les jeunes cotonniers eurent au début beaucoup à souffrir de la sécheresse et leur végétation se mon- tra très capricieuse jusqu'à ce qu'ils eussent atteint 0 m 40 environ. Ils paraissent d'abord mieux se comporter sur le terrain argileux qui est plus frais, mais cet avantage disparaît plus tard. A.specl du coton sur terrain argileux A H (les deux noirs sont à 3jm. du bord de La planche . Durant cette période du début, de nombreux insectes s'attaquent aux jeunes feuilles et pour que la plante résiste à ces attaques, il ne faut pas négliger de lui donner des irrigations appropriées. Au moment de l'éclaircissage, les trois variétés ne présentaient aucune différence de végétation. Mais, à l'apparition des premières fleurs, une différence très marquée était facile à observer. Sur Le sol arffilo-siliceux, la végétation se montre de moins en ESSAIS COTONNIERS EX AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 105 moins belle dans Tordre suivant : 1° Variété Mit-Afifi ; 2° variété Yanovitch ; 3° variété Abassi. En terrain argileux, c'est encore le Mit-Afifi qui a le plus bel aspect, puis vient l1 Abassi et ensuite le Yanovitch. La floraison commença le 10 septembre pour la variété Abassi, le 13 pour la variété Yanovitch, le 14 pour la variété Mit-Afifi ; ce ne fut que le 15 octobre quelle fut complète. Aspect du coton sur terrain argilo-siliceux B C vles deux noirs placés à 3 m. sont cachés par la végétation intense). C'est le 5 novembre que les premières touffes de coton firent leur apparition, dans l'ordre ci-après : 1° Variété Abassi, 2° » Mit-Afifi, 3° » Yanovitch. Pendant tout le mois de novembre et jusqu'au 10 décembre, la végétation fut absolument régulière. Au 10 décembre, les plus grandes feuilles se fanèrent : la chute des feuilles se continua jusqu'au 2 février 1906. Bnl. du Jardin colonial. I'J07. I. — X 17. s 100 EUDES ET MÉMOIRES Une nouvelle végétation commença le 28 décembre pour continuer jusqu'en avril. Dans cette nouvelle végétation, le classement se fit dans l'ordre suivant : Yanovitch, Abassi, Mit-Alili. Les premiers jours de février marquèrent une recrudescence de la végétation ; à cette époque, les jeunes folioles naissent et croissent rapidement et le 10 février commence une nouvelle floraison dans l'ordre : Yanovitch, Abassi, Mit-Afifi. Le 8 mars, une floraison complète est formée et les premières déhiscences ont lieu le 25 du même mois. Aspect du colon sur terrain silico-argileux CD. (Hauteur plus grande, mais végétation moins dense qu'en 15 C) Suivant la nature du terrain, une grande différence s'est fait sen- tir dans la puissance végétative du cotonnier. A leur période de végétation la plus intensive, c'est-à-dire dans les premiers jours de novembre, les 3 variétés avaient une hauteur moyenne de 0'" 90 à 1'" sur le terrain argileux, une hauteur de 1'" 75 sur le sol argilo-silieeux 13 C et une hauteur de l'"80 sur la par- tie C 1) franchement silieo-argileuse. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 107 Dans la partie B G, la végétation se faisait tout particulièrement remarquer par sa vigueur provenant, d'après ce que nous avons dit plus haut, de la plus grande fraîcheur de cette parcelle due à sa position en contrebas et aussi à l'absence de sel. La récolte commença le 5 décembre 1905 et se prolongea jusqu'en fin avril. Une première récolte eut lieu du 5 décembre au 10 février et à la suite de la recrudescence de la végétation signalée plus haut, une nouvelle récolte fut faite du 28 mars à fin avril. Dans leur ensemble, les cueillettes de cette année ont porté sur une période de temps d'un mois et demi plus longue qu'en 1904. Aspect du coton américain le jour de la première cueillette (variété Excelsior prolifique). M. Claveau a cherché à se rendre compte des avantages écono- miques que présente l'emploi des hommes comparé à celui des femmes et des enfants. Les hommes, ouvriers habituels de la station, arrivent à cueillir 25 kilos de coton dans une journée ; employés à la tâche et sur de plus grandes surfaces de culture, ils pourraient probablement cueillir de 30 a 35 kilogrammes dans une journée de neuf heures 1 08 ÉTUDES ET MÉMOIRES pavée à raison de un franc. Les femmes, bien qu'apportant plus de soin dans leur travail, n'ont cependant pas pu être utilisées par suite de leur caractère tout particulier. Des enfants payés 10 francs par mois ont cueilli 15 kilos de coton environ par jour. Trois enfants étant pavés le même prix qu'un homme adulte, c'est-à-dire 30 francs par mois en cueillant tous les jours 45 kilogrammes de coton au lieu de 25 à 30, on voit l'avantage qui résulterait de l'emploi de jeunes indigènes pour la cueillette. I. — RENDEMENTS Les rendements sont donnés dans les tableaux suivants qui indiquent également les mortalités survenues dans chacun des champs. CHAMP A B Sol argileux de 7.000 mètres carrés. Ecarteraent 1™ X0n,70. Arrosage tous les 12 jours : VARIÉTÉS MORTALITÉS TOTALES RENDEMENT A l'hECTARE EN COTON BRUT Mit-Afifi 16 °,'° 24 »/„ 26 °/° 972 kgS. 1 20(1 1093 Vanovitch Abassi CHAMP B C Sol argileux-siliceux, 3.750 mètres carrés. Écartement 1U1X 0m70. Arrosage tous les 12 jours : VARIÉTÉS MORTALITÉS TOTALES RENDEMENT A l'hECTARE EN COTON BRUT Mit-Afifi 7 »/• 11 °/o 9 •/. 1608 k^s. 1568 156S Yanovitch Abassi ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 109 CHAMP C D Sol silico-argileux (franc) 2.730 mètres carrés. Ecartement lm X lm- Arro- sage tous les 12 jours : VARIÉTÉS MORTALITÉS TOTALES RENDEMENT A LHECTARE EN COTON BRUT Mit-Afifi Abassi 15 °/o 21 °/o 24 •/. 1219 kgs. 1076 1033 Les mortalités indiquées, très élevées, tiennent à plusieurs causes dont certaines ont déjà été mentionnées : 1° Peut-être la salure du sol, peut-être la sécheresse, ont causé au début de la végétation la perte de 6 0/o des pieds en terrain argi- leux, de 8 °/0 en terrain argilo-siliceux. 2° Des tempêtes, vers la mi-octobre ont cassé 5 °/0 des plants, arraché de nombreuses branches et capsules. La perte totale subie de ce fait, peut être évaluée au I/o de la première récolte. La variété Mit-Afifi, très chargée de capsules, eut le plus à souffrir. 3° Les termites causent de grands dégâts sur les terrains insuffi- samment irrigués. Le voisinage des terrains boisés, riches en végé- taux et détritus de toutes sortes que les termites recherchent, est k éviter autant que possible. Une bonne précaution à prendre serait de nettoyer les abords des champs de cotonnier. On peut leur attribuer cette année une mortalité de : 11 °/0 des pieds sur terrain argileux. 4 °/0 » » » » argilo-siliceux frais. 7 °/0 » » » » silico-argileux franc. L'eau est un très grand palliatif. 4° Deux vols de sauterelles se sont abattus sur la station agro- nomique de Richard-Toll durant la période des essais, et ont causé des dégâts sensibles. Le vol le plus important est survenu le 17 février au moment de la nouvelle floraison. 5° Les perruches mangent ou font tomber à terre un assez grand nombre de jeunes capsules. 6° Un insecte connu des indigènes sous le nom de domovitine a III) ÉTUDES ET MÉMOIRES été également une cause de diminution de la récolte. Cet insecte, d'une odeur repoussante, analogue à celle de la punaise des bois, perfore les jeunes capsules depuis la chute des pétales jusqu'à la déhiscence. Cette perforation s'effectue le plus souvent à quelques millimètres du point d'insertion de la capsule avec les bractées. Le domivitine pond dans la cavité qu'il pratique. La croissance de la capsule est arrêtée ; la déhiscence se produit néanmoins, mais la touffe de coton est maigre, les soies sont très courtes et peu Aspect du champ d'essais américains après la première récolte et le passage des sauterelles (cliché pris à peu près au même point que le n" 9). abondantes. Dans les capsules mûres, ces insectes pullulent par- fois ; pour éviter, en les écrasant, de tacher le coton, il faut le lais- ser exposer au soleil et le remuer souvent. Il est à noter que le domivitine paraît résister très mal aux insec- ticides les plus bénins, cendres, chaux éteinte ; il serait facile de préserver économiquement les cotonniers de leurs attaques. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 111 CONCLUSIONS Les conclusions que Ton peut tirer des résultats de ces essais sont sensiblement les mêmes que celles résultant de la campagne 1904-1905. En premier lieu, le barrage de la Taouey pour assurer la per- Cueillette du colon (en A coton exposé an soleil alin de se débarrasser du domovitine). manence de l'eau douce dans cette rivière et le lac de Guiers apparaît de toute nécessité. D'autre part, les rendements, dans les conditions où se sont poursuivis les essais, sont suffisants pour légitimer l'installation de cultures européennes. Deux des champs avaient déjà porté, l'année précédente, une culture de cotonniers et contenaient, en outre, une certaine propor- tion de sel apporté par les eaux d'irrigation. Les vols de sauterelles 112 ÉTUDES ET MÉMOIRES ont également diminué les rendements d'une façon appréciable. Enfin, l'ensemble des terrains affectés aux essais n'avait reçu qu'une simple fumure. Malgré ces conditions défectueuses, les rendements obtenus, beau- coup plus homogènes que ceux de l'année précédente, sont égale- ment plus élevés, la parcelle du, champ n° 2 des essais 1901-1905, ensemencée le 16 août, mise à part. Cela doit être attribué en grande partie aux arrosages plus nombreux et probablement aussi à l'augmentation de l'écartement entre les pieds. La quantité d'eau à donner aux cotonniers et les écartements à observer sont des Aspect des rives de la Taouey (montre la faible quantité de travail à fournir pour amener l'eau d'irrigation sur les terres cultivables). questions qui ne devront pas être perdues de vue dans les essais futurs. La parcelle BG, la seule qui ne fût pas salée, a donné des rende- ments qui ont oscillé entre 1.568 et 1 .608 kilogs de coton brut, à l'hectare. Si l'on se rend compte que ces rendements ont été obtenus par une simple fumure etmalgré les dégâts causés par les sauterelles, ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 113 il ne fait pas de doute que par une culture intensive et en année moyenne les plus hauts rendements d'Egypte seraient atteints. La comparaison de ce champ BC avec le champ n° 2 de l'année précédente, tous les deux argilo-siliceux, n'ayant pas encore porté de cotonnier et ayant re^-u la même fumure, indique une différence de rendement appréciable en faveur de la partie du champ de l'année précédente ensemencée le 16 août. On sait que les semis ont été effectués dans le champ BC dans les derniers jours de juillet. Il importe, par suite, d'établir définitivement l'influence de la date des semis sur les rendements. Dans ce but, des semis seront effectués dans les prochains essais à trois époques différentes, d'une part, sur un terrain argileux, et, d'autre part, sur un terrain arg-ilo- siliceux. La variété Mit-Afifi, qui, dans la campagne 1904, s'était montrée la plus productive à la fois dans le terrain argileux et dans une partie du terrain argilo-siliceux, continue à venir en première ligne en sol argilo-siliceux, mais en terrain argileux elle a été inférieure aux deux autres variétés, en particulier à la variété Yanovitch. Il est difficile de tirer des conclusions rigoureuses des essais des deux dernières années au point de vue de la productivité respective des terrains argileux et des terrains argilo-siliceux. C'est à peine si l'on peut noter, pour l'ensemble des variétés, une légère différence en faveur des derniers. Des essais sont encore nécessaires pour fixer les idées à ce sujet, ainsi d'ailleurs que sur la valeur comparée des variétés essayées. En somme, ce qu'il importe de retenir des résultats obtenus cette année, c'est que l'on peut dès à présent entrevoir, pour certaines par- ties de la vallée du Sénégal, la possibilité d'une culture européenne rémunératrice des capitaux engagés. Un côté de la question que nous ne devons pas manquer d'étudier avec soin et qu'il est indispensable de connaître très exactement pour établir d'une manière précise les résultats pécuniaires de la culture européenne du cotonnier dans la vallée du Sénégal, ce sont les dépenses qu'entraîne cette culture. M. Claveau a déjà réuni à ce sujet quelques chiffres intéressants que nous donnons ci- dessous à titre d'indication et qui seront complétés dans les essais futurs ; 1 1 i ÉTUDES ET MÉMOIRES APERÇU DES DÉPENSES DE CULTURE D'UN HECTARE DE COTON IRRIGUÉ DANS LA VALLÉE DU SÉNÉGAL Préparation du sol à la bêche, 30 journées d'ouvrier à 1 franc 30 fr. Transport du fumier, 3 journées à 1 franc 3 » Coût de la semence, à raison de 18 kilogs 2 » Pratique des semis, 4 hommes à \ franc 4 » 16 irrigations, en année sèche, à raison de 7 jours de travail, par irrigation d'un hectare, 16x7 — 112 journées d'homme à 1 franc. 112 » Nourriture d'un cheval à raison de 0,23 par jour (dans une r/rande exploitation) 112x0,23 28 » Soins culturauxet binages, 2 jours et demi de travail à l fr. par jour après chaque irrigation, soit : pour 16 irrigations, 16 X ?>50 40 » Récolte, 45 jours à 1 franc 45 » Amortissement d'une pompe coûtant environ 500 fr., pendant S mois de marche, à raison de 7 ° j0 23 » Solde d'un Européen, directeur de plantations, s'oceupant, par exemple, d'une surface de 800 hectares à raison de 4.000 fr. l'an, soit o » 292 IV. « Ce devis à l'hectare peut atteindre un chiffre moins élevé si on emploie des méthodes plus perfectionnées et si on fait de la grande culture. « Pour la préparation du sol, économie de 30°/o en employant la charrue au lieu de la bêche. Economie de 35 °/0 au moins si on remplace le moteur cheval par le moteur vent dans les irrigations. Economie de 2o °/0 si on emploie des enfants pour la récolte. » [A suivre.) Yves Henry, Directeur de V Agriculture aux Colonies. CULTURE PRATIQUE DU CAEÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ (Suite) ' Les cerises arrivées à un état de maturité plus complet cheminent dans le trieur, elles tombent dans deux conduites CC qui les em- mènent aux dépulpeurs DD. Le café dépulpé se rend dans un grand canal en bois E qui le conduit dans les bassins à fermentation FF. Le café non dépulpé de la C'p Mécanique est pris par un éléva- teur G qui l'envoie dans le second dépulpeur de la machine double de la C10 Lidgervood. Les marinheros qui passent dans ce dernier dépulpeur se rendent au bassin C pour café vert. Les pulpes tombent par les rigoles dd. dans un grand égout sou- terrain H qui les évacue au dehors. Lorsque la fermentation est jugée suffisante, les vannes des bas- sins sont ouvertes et le café, poussé par l'eau, s'engage dans la rigole e qui la conduit dans le laveur (battidor) I. Lorsque le lavage est terminé, le café est envoyé, par une rigole qui ne figure pas sur le plan, dans la trémie de l'élévation J, une grille laisse l'eau s'échapper dans l'égout H et le café élevé tombe dans une grande trémie k fermée par une vanne /", on amène un wagonnet sous la trémie, on ouvre la vanne /", la caisse du wagon- net se remplit, on ferme la vanne et on conduit le café aux séchoirs sur lesquels sont posés les rails des wagons. On peut, à volonté, mettre le bassin C en communication avec l'élévateur J et par conséquent faire élever le café vert jusqu'à la hauteur des séchoirs. Il y a lieu de remarquer que, dans ces deux usines, tout le mou- vement du café se fait automatiquement et que, dans presque tous ses déplacements, il est conduit par l'eau. En somme, les opérations de lavage et de répartition des cerises étant faites à part, un homme suffît pour surveiller la marche de 1. Voir Bulletin, 11e" 38, 39, 40, 41, 42. 43. 14. Jr> eL 46. 110 ÉTUDES ET MÉMOIRES toute l'installation. Ce résultat, on en conviendra, est remarquable et bien digne d'arrêter l'attention. Les planteurs paulistes sont arrivés, je crois, aux derniers perfec- tionnements dans l'art d'aménager les usines de préparation du café. La pénurie de main-d'œuvre, qui se fait sentir d'une façon tout spécialement intense au Brésil, les a rendus ingénieux, et je pense que beaucoup de planteurs d'autres régions auraient grand avan- tage à étudier attentivement ces installations pour apporter des per- fectionnements aux leurs. jElêucHeur. Grille. Palpe et eau. Coupe delà cuve Compartiments dos séchoirs. Croquis n" 16. Distribution du café par l'eau sur les séchoirs de la plantation Jandaia. Les planches nos 1 et 2, que j'ai la bonne fortune de pouvoir faire figurer dans ce travail, sont la reproduction des plans d'usines exis- tant dans l'État de Sao-Paolo. Je crois que tous ceux qui s'occupent de la culture du caféier les consulteront avec profit. On pourra objecter qu'elles supposent des quantités considérables CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 117 de cerises à traiter ; c'est très vrai. La première est suffisante pour traiter 70 à 80.000 litres de cerises par jour, la seconde peut en dépulper le double. Bien peu de plantations, en dehors de l'Etat de Sao-Paolo. sont suffisamment étendues pour fournir une pareille quantité de café et il y a peu de pays où on aura l'occasion de construire des usines aussi importantes que celles figurées aux planches n° 1 et 2. Heureusement, toutes les dimensions des parties qui les com- posent sont faciles à réduire. On pourra, sans inconvénient, dimi- nuer le nombre des bassins et réduire leur dimension. Ces deux plans constituent des types d'installations très bien comprises, sur lesquels on pourra utilement puiser des renseigne- ments pratiques. B. A la Guadeloupe. — A la Guadeloupe, ai-je dit précédemment, le café est toujours préparé par la voie humide, mais si, au Brésil, on apporte, chaque jour, de nouveaux perfectionnements aux usines de dépulpage, les planteurs de notre colonie semblent avoir con- servé, dans leur simplicité, les installations telles qu'elles leur ont été léguées par les premiers cultivateurs de caféiers. Qu'on ne se méprenne pas sur le sens de cette phrase, elle ne con- tient pas une critique à l'adresse des planteurs de la Guade- loupe. Les conditions dans lesquelles ils travaillent ne ressemblent pas du tout à celles dans lesquelles évoluent les planteurs brési- liens. A la Guadeloupe, les plantations sont, en général, de très petite étendue, force est donc, aux planteurs, d'être prudents et de ne tenter des innovations que lorsqu'ils sont sûrs d'en retirer un profit certain. Du reste, si les installations de la Guadeloupe sont simples, elles ont au moins l'avantage de ne nécessiter l'intervention d'aucun ouvrier spécial. Chaque cultivateur construit lui-même ses dépulpeurs et ses machines à décortiquer. Le croquis n° 14 représente, schéma tiquement, une installation complète à dépulper le café de la Guadeloupe. Elle se compose du dépulpeur a, et du bassin b, qui sert à la fois 118 ÉTUDES ET MÉMOIRES de bassin de fermentation et de bassin de lavage pour le café dépulpé. Le dépulpeur est construit par les planteurs eux-mêmes. Il est formé d'un cylindre de bois dur (voir croquis n° 13) a, de 50 à 60 centimètres de longueur et de 30 à 35 centimètres de diamètre, recouvert d'une plaque de cuivre d'environ 4 millimètres d'épais- seur, repoussée au poinçon, et formant, par conséquent, une véri- table râpe. Les cerises sont placées dans la trémie h dans laquelle on fait arriver un courant d'eau. Elles sont prises par le cylindre dépul- &$?—' d> 0 Grains de café o Croquis n° 13. Dépulpeur construit par les planteurs de la Guadeloupe. peur qui les presse contre la barre de bois C dont le réglage se fait à l'aide de chevilles. Une autre barre en bois d sépare le café dépulpé de la pulpe et des enveloppes de la cerise. Le café dépulpé tombe sur un crible G (croquis n° 14) animé d'un mouvement saccadé, les grains sortis des cerises passent à travers le crible et tombent dans le bassin B du même croquis. Les cerises qui ont passé sans être écrasées tombent dans un récipient à l'ex- trémité du crible et sont reportées au dépulpeur. Cet appareil reçoit, ordinairement, son mouvement d'une roue hydraulique, il fonctionne d'une façon satisfaisante et peut suffire quand on a à traiter de faibles quantités de café. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 119 A la Guadeloupe ainsi qu'à la Jamaïque, les laveurs et trieurs pour le café en cerise, de même que les bassins de trempage, sont rendus inutiles, parce qu'on ne cueille le café qu'à parfaite matu- rité et que les cerises cueillies, une à une, sont immédiatement déposées dans des paniers; elles arrivent au dépulpeur sans être rouillées de terre. Coupe en long Ca/enon deœrlwué . Rigole. '.£. CaJè décortiqué m* J'ancAère. ri A 3 u li- Arrivée de l'eau. | B 1 v'X* ' .■■:■■ / '& ;/::::ft:-:::::::;:v.xv:;::::'x::;:- ^ a 7%uichère T Croquis n° 14. Installation pour le dépulpage du café à la Guadeloupe. L'installation que j'ai eu l'occasion de visiter à la Jamaïque était cependant plus perfectionnée que celle qui vient d'être décrite. Elle était construite sur le type du croquis n° 15 qui représente en plan une installation pour le dépulpage du café de Libéria à la Guyane hollandaise. 120 ÉTUDES KT MÉMOIRES Le dépulpeur a alimente de café en cerise, soit directement, soit par un élévateur, distribue le café dépulpé dans 4 cuves à fermenta- tion hh.hb, chacune de ces cuves est suffisamment grande pour con- tenir le café traité en une journée par le dépulpeur. A la Guadeloupe on ne fait qu'un bassin de fermentation parce qu'on ne laisse le café fermenter que pendant 12 heures. Chaque matin, le café dépulpé la veille est lavé et porté aux séchoirs, de sorte que le dépulpeur peut recommencer chaque jour à travailler. ■pécari de l'eau.. CoTivparlimenïs des séchoirs Croquis n° 15. Installation pour le dépulpa^e du café à la Jamaïque et à la Guyane hollandaise. Il en serait autrement si on laissait le café fermenter 24 heures, par exemple, dans ce cas, il faudrait ou ne faire travailler le dépul- peur que tous les deux jours, ou construire deux cuves. A la Jamaïque on laisse fermenter 35 ou 48 heures suivant l'époque, il faut, par conséquent, 4 bassins de fermentation pour le café dépulpé. En avant et au-dessous des cuves à fermentation on construit un autre bassin G, très étroit, peu profond, d'une longueur égale aux largeurs réunies des 4 cuves à fermentation. CULTURE PRATIQUE DÛ CAFÉIER î 2 1 Les cuves B débouchent par une vanne i dans ce bassin qui n'est autre chose qu'un lavoir. Lorsque le café d'une cuve a suffisamment fermenté, on ouvre la vanne, et le café dépulpé, poussé par un fort courant d'eau, tombe dans le lavoir G. Les ouvriers entrent dans le lavoir munis de sorte de grands râteaux en bois à larges dents et remuent vigoureusement le café qui se débarrasse des mucilages qui étaient restés adhérents au grain. Lorsque le lavage est jugé suffisant, on ouvre la vanne h du lavoir, l'eau et le café s'écoulent et tombent dans une trémie d à fond grillagé. Le café est retenu par la grille et l'eau s'échappe au dehors. Cette installation est fort simple, elle peut être construite par le planteur lui-même. Les parois des cuves de fermentation et du bas- sin de lavage peuvent être faites avec des madriers de bois dur. Le lavage à bras d homme nécessite une certaine main-d'œuvre qu'il serait facile de supprimer, soit en faisant courir le café dépulpé dans des rigoles, soit en faisant remuer, comme au Brésil, par un laveur spécial recevant son mouvement du moteur qui anime le dépulpeur. PRÉPARATION PAR LA VOIE SÈCHE ET SÉCHAGE DU CAFÉ DÉPULPÉ Si on manque d'eau pour pouvoir pratiquement soumettre le café au dépulpage, ou bien si on veut, malgré tout, le préparer par la voie sèche, il faut, aussitôt après la cueillette, soumettre les cerises au séchage. Deux procédés s'oll'rent au planteur : ou bien il séchera son café au soleil et c'est le cas le plus fréquent, ou bien il se servira d'appareils spéciaux lui permettant d'utiliser l'air chauffé par un foyer. En fait, il est bien rare que le dernier procédé soit employé seul. 11 est même à peu près certain qu'il n'existe pas de plantations où le café est uniquement séché par l'air chaud. Les séchoirs à l'air chaud sont le complément, souvent indispen- sable, du séchage au soleil. Ils rendent des services dans les grandes plantations où on a des masses considérables de cerises ou de café dépulpé à sécher. Actuellement, bien que l'Etat de Sao-Paolo jouisse d'un climat relativement sec, un grand nombre de fazendas paulistes possèdent des séchoirs à air chaud. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 47. 9 122 ÉTUDES ET MÉMOIRES Dans les petites plantations on s'en passe plus facilement, ils pourraient, cependant, rendre des services dans les climats très humides, où le séchage est quelquefois très long. Pour sécher les cerises et le café dépulpé au soleil, on construit des séchoirs de différentes manières : voyons ceux du Brésil. Ce sont des aires en terre battue ou, plus souvent, des aires car- relées de vastes dimensions. 11 n'est pas rare de voir de ces séchoirs appelés Terreiros par les planteurs, de plusieurs hectares de super- ficie. On les pave en briques ou en carreaux ; l'asphalte ne peut être employé, sous l'action du soleil il se ramollit et se déforme. Photo n° 21 bis. Vue prise sur les séchoirs de la plantation Monte-Alègre. A droite le lavoir. Ces vastes séchoirs sont toujours divisés en compartiments de peu d'étendue, quinze à trente mètres de côté, séparés entre eux par des rigoles dans lesquelles on fait cheminer le café à l'aide d'un courant d'eau. L'idée qui préside, au Brésil, à la construction des usines de dépulpage, se retrouve dans les séchoirs ; on cherche à économiser la main-d'œuvre autant que possible, et le système de rig-oles pour la distribution du café par l'eau, dans les différents compartiments du séchoir, est toujours très simplement et très ingénieusement établi. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 123 Le croquis n° 16 représente, schématique ment, en plan, la méthode de distribution du calé sur les séchoirs de la fa/enda « Jandaia » dans la région de Kiberao-Preto, où l'on prépare le cale par la voie sèche. Le café provenant du laveur arrive dans la rigole A quia environ 2 °/0 de pente. Cette rigole présente dans ses parois latérales des échancrures par des vannes a. Ces échancrures sont percées dans la partie de la rigole qui correspond au milieu d'un compar- timent du séchoir. Cette échancrure s'ouvre dans une trémie B dont le fond est occupé par une grille. Le café arrêté par la vanne b s'engage dans l' échancrure a, il tombe dans la trémie B, l'eau s'écoule à travers la grille par une rigole souterraine C qui la rejette en dehors des séchoirs. On prend le café à la pelle dans la trémie et on l'étend unifor- mément sur la surface du compartiment. On peut, du reste, se contenter d'ouvrir de place en place des échancrures dans les parois de la rigole. On fait passer à volonté le café par ces échancrures, il se répand avec l'eau sur la surface du compartiment du séchoir. Les compartiments présentent toujours une certaine pente ; dans leur point le plus bas on réserve une rigole obstruée par .une grille qui sert d'échappatoire aux eaux de lavage et de pluie. Dans les plantations d'importance moindre de la Jamaïque, les séchoirs sont de simples aires carrelées ou bétonnées, bombées ou en pentes, pour permettre aux eaux de pluie de s'écouler. Dans les très vastes plantations, comme celles de M. Schmidt au Brésil, on construit aussi des séchoirs enterre battue. Il faut, lors- que le café a passé sur ces aires, et qu'il s'est souillé de terre, le laver avant de l'envoyer dans les décortiqueurs. Le croquis n° 4 de l'article « lavoirs » représente schématiquement le lavoir de la plan- tation Monte-Allègre de M. Schmidt. Inutile de rappeler ici son fonctionnement. A la Guadeloupe, les séchoirs bétonnés ou carrelés sont très rares, on ne les rencontre même que tout à fait exception- nellement. On sèche le café sur des caissettes montées sur roues qui se rentrent facilement sous un hangar. Le croquis n° 17 représente un séchoir à café de la Guadeloupe. La substruction A abrite 3 rangs de caissettes an aqui sont munies de galets roulant sur des rails ou des liteaux de bois durs. 124 ÉTUDES ET MÉMOIRES A la moindre goutte de pluie, les caissettes sont repoussées sous le bâtiment et se trouvent à l'abri. La partie supérieure du bâtiment B sert de magasin et de séchoir à la fois, elle est peu large, exposée au plein soleil et couverte en tôle ondulée, la chaleur s'y emmagasine avec facilité. Lorsque le séchage est presque terminé sur les caissettes, si le café s'accumule, on débarrasse celles-ci en l'étendant dans le maga- sin B où il achève de sécher. Photo n" '22. Vue prise sur les séchoirs de la plantation Jandaia-Brésil. Enfin à la Jamaïque M. le capitaine Taylor emploie des séchoirs, du même genre que ceux que j'ai décrits pour le séchage du cacao à Trinidad. Ils se composent d'un toit monté sur des galets roulant sur des rails. Le toit est en tôle ondulée, les rails sont fixés sur un madrier qui limite, à droite et à gauche, le plancher du séchoir, ce plancher a 5 à 6 mètres de largeur et 10 à 12 mètres de longueur. M. Taylor a construit ces bâtiments de telle sorte que les rails présentent une légère pente. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 125 La partie des rails sur laquelle on tire le toit, pour découvrir les plates-formes de séchage, se trouve du côté le plus haut, de sorte que, si la pluie arrive à l'improviste, il suffit de décaler la toiture pour qu'elle regagne rapidement sa place au-dessus du séchoir. Pour empêcher la descente trop rapide de la toiture, on adopte ffl T ? 7 9 Croquis n° 17. Séchoirs à café de la Guadeloupe. un frein au treuil sur lequel s'enroule le câble métallique qui sert à la remonter. Pour l'installation de ces séchoirs, on consultera uti- lement l'article séchage de mon travail sur le cacaoyer (photogra- phies et croquis des séchoirs de Trinidad). Le séchage au soleil est une opération plus délicate qu'on ne saurait le croire. S'il s'agit de traiter du café en cerise, cette partie de la prépa- ration est longue. Elle ne dure pas moins, au Brésil, de 28 à 30 jours, suivant qu'il fait plus ou moins- beau. Le lavage auquel les cerises sont en général soumises avant d'être envoyées sur les terreiros a, paraît-il, un effet très heureux sur le 12f) ÉTUDES ET MÉMOIRES séchage. Les cerises les mieux lavées sont celles qui sèchent le plus rapidement. Lorsque le café en cerise a été étendu sur les compartiments du séchoir, en couche de 8 à 10 centimètres d'épaisseur, il faut le remuer sans relâche, pour éviter qu'il ne s'altère. On le ramasse en tas pour provoquer une sorte de fermentation qui rend la coque plus friable. Chaque soir, du reste, le café est réuni en petits tas que l'on couvre de bâches ou de toiles si la pluie menace. Pendant qu'il est en tas, la siccité s'uniformise, les g-raines les plus sèches empruntent de l'eau à celles qui le sont moins. Le séchage est, au Brésil, une opération très délicate, menée avec beaucoup de soin, de laquelle dépend, en grande partie, la qualité du café. On ne peut pas donner de règles précises à suivre pour mener cette opération à bien. Ce que j'ai nommé le doigté, à propos de la préparation du cacao, est aussi indispensable pour la préparation du café, mais cette pratique ne s'acquiert qu'à la longue et sur le terrain . Il faut absolument éviter, lorsque l'on sèche du café en cerises, de laisser celles-ci longtemps sous un soleil ardent sans les remuer. Il faut également les soustraire, le plus possible, à la pluie et les réunir, de temps à autre, en petits tas pour uniformiser le séchage. Les précautions pour le café en parche sont les mêmes, seulement le séchage est beaucoup moins long ; si le temps est beau, il peut être terminé après 6 à 8 jours d'exposition au soleil. Naturellement, l'épaisseur de la couche de café peut être augmen- tée à mesure que la siccité s'accentue. Tous les planteurs s'accordent pour dire qu'il faut pour obtenir du café de bonne qualité, le faire sécher le plus doucement pos- sible. (.1 suivre.) A. Faichère, Sous-Inspecteur l'Agriculture à Madagascar. CUCURBITACÉES TROPICALES (Suite ».) II Industrie de la paille de Chouchou. Historique. — H y a de cela une cinquantaine d'années, on ne soupçonnait pas le profit qu'on pouvait retirer des lianes dxiSechium edule. On les laissait toutes fructifier puis mourir, et leurs bourgeons terminaux étaient utilisés comme brades. On ignorait que le chou- chou pouvait donner une paille très recherchée pour' la confection des chapeaux. En brisant les extrémités des lianes pour en faire des aliments, il arrive, quand on pratique la rupture sur un entre-nœud âgé de 45 à 20 jours, que les faisceaux libéro-ligneux, déjà bien constitués, se détachent, en lamelles de couleur verte, d'une des parties de la tige rompue. En 1806, une jeune fille de Salazie, cirque vert et toujours frais où le chouchou vient très bien, Mlle Elisa Payet essaya de débar- rasser ces lamelles de leur partie verte, et d'en faire un produit uti- lisable. Elle réussit pleinement, et de son essai naquit la Paille de Chou- chou. En 1875, à une exposition à l'Ile Maurice, Mlle Payet obtint pour son produit une médaille de bronze, et en 1878 à Paris elle fut de nouveau récompensée. En 1904. le Conseil général de l'île de La Réunion lui accorda le prix Bellier. Aujourd'hui la colonie exporte de grandes quantités de pailles de Chouchou sur les marchés européens. La liane. — Sa constitution. — La liane du chouchou est longue, déliée, ses entre-nœuds ou cotons - de 10 à 40 centimètres de lon- 1. Voir Bulletin n° 46. 2. A La Réunion, on désigne sous le nom de coton les entre-nœuds des cucurbita- cées, les pétioles des feuilles de Taro ou calladium et les épillets de maïs. 128 ETUDLS ET MÉMOIRES gueur sont plus ou moins cannelés. Généralement il existe sur chaque entre-nœud deux cannelures opposées, plus prononcées que les autres. Quelquefois, la liane s'enroule sur son soutien et les canne- lures ne sont plus alors rectilignes. Le diamètre de la liane varie de 1 1/2 à 2 centimètres à l'état jeune, et peut atteindre 10 à 15 centimètres avec l'âge. Dans les premiers jours de son existence, la jeune tige possède des faisceaux libéro-ligneux qui commencent à se former et sans résistance. Ces derniers deviennent de plus en plus consistants et acquièrent de la solidité à mesure que la liane vieillit. faisceau/ Libero-lie/neux BpiS_ Epiderme Rayon médullaire Parenchyme Fig. 5. — Tronçon de liane âgé de!» mois (grossi 5 fois). Un entre-nœud de 20 jours à 3 mois d'âge contient un tissu libéro-ligneux résistant et souple avec lequel on fait une bonne paille. Voici la constitution d'un entre-nœud âgé de 1 mois, âge très favorable à l'obtention d'un beau produit ; cette constitution est représentée par la fig. 11, qui se compose : 1° D'un épidémie vert ; 2° D'un parenchyme cortical, qui est recouvert par l'épiderme ; 3° D'un tissu libéro-ligneux, qui sépare le parenchyme cortical ; 4° D'un tissu parenchymateux gorgé d'eau, traversé par des rayons médullaires, et portant çà et là des faisceaux ligneux; 5° D'une partie interne généralement vide et dépourvue de moelle. CUCURBITACÉES TROPICALES 129 Dans cet état, la liane est complètement de couleur verte. Mais, avec 1 âge, il se forme sur la liane des raies jaunâtres qui alternent avec des raies vertes (fîg\ 23). Dès que la tige atteint cet état, on ne peut plus l'utiliser pour la fabrication de la paille. En effet, les raies jaunâtres correspondent aux rayons médullaires (fig\ 12 et 14) qui, en grandissant, ont rejoint l'épidémie en tra- versant le tissu libéro-ligneux qui s'est divisé en autant de fais- ceaux qu'il y a de rayons médullaires. Les faisceaux libéro-ligneux correspondent aux bandes vertes des entre-nœuds. La partie ligneuse de la liane s'épaissit et possède des canaux qu'on voit très bien à l'œil nu (fig. 14). Dans l'état des figures 12 et 141a paille obtenue se résume à des lamelles rudes et pas plus larges que les faisceaux libéro-ligneux (1/2 a lmm). Elles sont trop rudes, peu blanches et constituent un mauvais textile. Cueillette des lianes. — Pour avoir une belle paille, il faut choisir les lianes les plus belles, saines, et ayant le plus fort dia- mètre possible. Quelquefois on les coupe vers le premier entre-nœud qui présente des raies jaunâtres; et toute la partie coupée est portée sur les lieux de préparation où on la divise par entre-nœuds. Généralement, on cueille les entre-nœuds un a un au champ, pour éviter de porter sur les lieux de préparation les organes folia- cés qui constitueraient une charge inutile. Les entre-nœuds sont alors transportés dans des sacs. Pour choisir les bons entre-nœuds, on commence par enlever les bourgeons terminaux qui se brisent comme verre, puis on aban- donne encore les deux ou trois entre-nœuds dont le tissu libéro- ligneux n'est pas assez résistant, pour n'utiliser que les autres entre-nœuds (du 7e au 10e sur une liane entière) qui sont encore complètement de couleur verte. On les récolte le plus long possible et on les range par paquets dans des sacs ou caisses qu'on livre à la préparation. On peut faire trois à quatre cueillettes de lianes par an. Quel- quefois on n'attend pas que la plante ait une année pour lui enle- ver ses lianes. Ce travail peut se faire quand elle a encore six mois, mais à cet âge il faut avoir soin de laisser à la souche une ou deux tiges qui assureront la circulation de la sève et empêcheront le chouchou de mourir. 130 ÉTUDES ET MÉMOIRES Préparation de la paille. — Les jeunes filles qui se livrent géné- ralement à ce travail, examinent à nouveau les entre-nœuds avant de les utiliser. Elles éliminent tous ceux qui sont gerçures ou qui possèdent la moindre piqûre. Après cet examen, chaque entre-nœud bien sain est fendu sui- vant la longueur, avec un couteau qui n'est pas bien tranchant, en faisant passer la lame par les deux cannelures plus prononcées et opposées A B (fig. 11). Il faut autant que possible suivre ces deux stries d'un bout à l'autre de l'entre-nœud traité, pour ne pas sectionner les faisceaux libéro-ligneux, ce qui arrive quand la liane s'est tordue au champ et que le couteau est trop aiguisé. On sépare ainsi les entre-nœuds en deux parties à peu près égales. Ainsi divisés, ils sont immergés pendant 12 ou 2i heures dans de l'eau ordinaire pour être ramollis, puis ils sont grattés une première fois. Pour cela, l'ouvrière est munie d'une petite planchette bien plane et bien polie qu'elle place sur ses genoux, et d'une lame en fer peu tranchante ou d'un couteau. Elle prend les demi-entre-nœuds un a un par un bout ; d'un ou deux coups de la lame de fer ou du dos de celle du couteau, elle commence à enlever le parenchyme et les faisceaux ligneux de la première moitié du demi-entre-nœud. Puis elle le retourne et passe son instrument sur l'épidémie qu'elle enlève. Le même travail est fait pour la deuxième moitié du demi-entre-nœud. De cette opération, sort une feuille recouverte par endroits de parcelles d'épiderme et de parenchyme de couleur verte. Ce textile incomplètement nettoyé est ensuite immergé pendant six ou douze heures dans de l'eau savonneuse, puis elle subit un deuxième et dernier grattage complet qui enlève toutes les parcelles adhérentes. Pour le grattage définitif, souvent la planchette est remplacée par un morceau de feutre épais et dur que l'ouvrière fixe sur son genou. Après ces deux opérations, il ne reste que le tissu libéro-ligneux de la liane qui constitue un textile en forme d'élégantes lamelles. Ces dernières sont alors lavées dans l'eau courante puis séchées à l'ombre. Elles deviennent alors blanc argenté, luisantes, et peuvent être livrées au commerce. Certains préparateurs n'immergent pas les pailles dans de l'eau CUCURBITACÉES TROPICALES 131 savonneuse. Après la première immersion dans l'eau pure, ils les raclent 3 à 4 fois sans les mettre à tremper de nouveau. Cela fait, les pailles sont étendues sur des nattes en vaquais (Pandanus utilis) et séchées à l'ombre. Il est reconnu que les chouchoux, plantés près des cours d'eau et en lieux humides donnent une paille plus blanche que ceux plantés en lieux secs. Préparation au 1/3. Beaucoup de propriétaires donnent leurs lianes de chouchou à travailler à la part. L'ouvrier récolte et pré- pare lui-même les entre-nœuds. Généralement, ce dernier a pour sa part 500 grammes de paille préparée sur 80 kilos d'entre-nœuds récoltés et travaillés. Rendement. — Il faut de 50 à 60 kilos d'entre-nœuds coupés pour obtenir 1 kilo de paille préparée. Un ouvrier peut travailler environ 150 à 350 grammes de paille par jour suivant son habileté, soit à peu près 1 à 2 kilos par semaine. Le rendement d'un pied de chouchou en entre-nœuds est très variable. Le jeune âge, les lieux secs et la fructification font dimi- nuer ce rendement. Mais on admet qu'un hectare de chouchoux peut fournir par an quatre récoltes donnant chacune 3.000à 3.500 kilos d'entre-nœuds, soit pour l'année 12.000 kilos de lianes coupées qui fournissent environ 240 kilos de paille de chouchou. Pour donner ce rendement les chouchoux doivent avoir de 4 à 8 ans et de belle venue. C'est de novembre à mars que le chouchou végète le plus et pro- duit les plus belles lianes. Ces dernières, quand elles sont récoltées de mai à juillet, sont déjà mûres et fournissent des pailles de qua- lité inférieure. A La Réunion, le chouchou croissant généralement sans soins dans les cirques et les vallées de l'île, on ne le cultive pas spécialement dans le but d'obtenir de jolies lianes. On se contente de récolter çà et là, sur plusieurs individus, les lianes les plus belles. Il y aurait avantage à cultiver cette cucurbitacée d'une laçon rationnelle en vue de la production de la paille. En annulant la fructification, en enlevant les fleurs femelles sur les pieds à exploiter, et en ne laissant pas toutes les lianes à la souche, ces dernières qui resteraient auraient un plus beau diamètre et des entre-nœuds plus longs. 132 KIT DES ET MEMOIRES Une fumure au fumier de ferme appliquée tous les ans à la fin de l'hiver contribuerait aussi à atteindre ce but. Une dose de 100 à à 150 grammes de nitrate de soude répandue autour de la souche, partie au commencement et partie au milieu de l'été, donne aux lianes une belle vigueur et de longs et beaux entre-nœuds. Production de l'île. Commerce. Classement de la paille. — Les habitants de la Salazie ne soupçonnaient pas le profit qu'ils pou- vaient retirer d'une telle paille, et n'en fabriquaient depuis sa décou- verte que de petites quantités qui servaient à faire de petits bibe- lots (porte-monnaies, sachets, porte-cigarettes, etc.), et des cha- peaux qui étaient utilisés sur les lieux mêmes. Mais Salazie est une station balnéaire. Les eaux thermales qu'on y rencontre attirent chaque année malades, convalescents et villé- giaturistes. La paille de chouchou fut ainsi connue et appréciée. Plusieurs localités de l'île se mirent alors à en produire (Saint- Louis, Dos d'âne, etc.). De 1866 à 1890 la production dans l'île fut très faible. Vers 1895, elle fut environ de 3.000 kilos, et la paille fut vendue de 50 à 55 francs le kilogramme. En 1898, la production augmente un peu, et les prix tombèrent à 17 fr. 50 et 20 francs le kilo. En 1900, le prix du kilo de paille tomba à 8 francs, puis attei- gnit 27 francs en 1902; 18fr. 50 en 19C3; T: fr. 50 en 1904 et 4 francs à 4 fr. 50 en 1905, par suite de la forte p:\ duction. Le tableau ci-dessous donne les exportations par année et les prix correspondants de la paille de chouchou : PAILLE DE CHOUCHOU 1 ANNÉES QUANTITÉS EXPORTÉES PRIX CORRESPONDANTS L900 11.116 kilos X fr. » à 1 1 fr. » 1901 IN. 9:5:5 >■ 8 » I 1 » 1902 32.021 » |(i » 27 1903 55.187 » Il 18 50 1904 67.910 » S 50 14 50 1 905 75.898 » 4 » 4 50 1. D'après les Bulletins de la Chambre de commerce de Saint-Denis. CUCURMTACÉES TROPICALES 133 Cette paille étant de plus en plus connue et utilisée en Europe, l'exportation passe en G années de 11.116 kilos à 75.898 kilos. Une fois préparée et séchée, la paille de chouchou est mise en paquets ou bottes plus ou moins grosses et expédiée aux commer- çants qui la paient après classement opéré par eux. Dans le commerce on distingue : 1° La paille Brin sur brin. C'est la plus belle qualité. Les amelles ou brins qui la composent sont les 1 us longues qu'on obtient et elles doivent avoir les mêmes dimensions. Elles sont placées les unes sur les autres en petits paquets de 15 brins envi- ron. Sa longueur est de 0 m 20 à 0m 40. 2° La Belle ordinaire se compose de lamelles de longueur assez forte et assez régulière et de largeur à peu près égale. Ses lamelles ne doivent pas être fendillées et les bottes ne doivent pas être coi/fées, c'est-à-dire qu'on ne doit pas mettre autour de la botte une rangée de jolies lamelles bien régulières pour cacher des inférieures qu'on aurait mises dans le paquet. 3° La paille ordinaire, qui est composée de toutes les lamelles qu'on obtient après préparation des lianes. Elles sont de longueur et de largeur différentes, en même temps que plus ou moins fen- dillées. Actuellement (1er semestre 1906) à La Réunion, la paille Brin sur brin vaut 8 à 10 francs le kilo; la Belle ordinaire 4 fr. 25, et l'ordinaire 3 fr. 50. Quelquefois, dans le commerce, on établit 4 qualités : le Brin sur brin, la première, la deuxième et la troisième. Pour être exportée, la paille de chouchou est mise par qualité et par bottes de 500 grammes dans des caisses pouvant contenir 85 à 90 kilos net. Un fort papier d'emballage sépare la paille des parois de la caisse. La France, l'Italie, l'Allemagne et la Suisse importent presque toute la production de La Réunion. Ces temps derniers, des acheteurs de Paris ont demandé des pailles tressées qui sont plus faciles à travailler dans ki chapellerie. Avec ce surcroît de travail donné aux producteurs, nul doute que le prix de cette denrée augmentera. Importance de la paille de chouchou. Fraude. — La paille de 134 ÉTUDES ET MISMOIRKS chouchou est très prisée en France et surtout en Italie. Cette der- nière la teinte en différentes couleurs et en fait des chapeaux qu'elle vend en partie à La Réunion. Les prix de vente de ce produit colonial, de 1895 à 1899, prouvent assez la valeur que lui attachaient les fabricants de chapeaux. Mais en 1899, un cyclone vint arrêter la végétation du chouchou et par contre-coup la production de sa paille ; et comme à cette époque le kilogramme de cette denrée se vendait encore au prix très rému- nérateur de 20 francs, pour essayer de ne. pas diminuer le profit qu'ils retiraient de leur vente, quelques individus peu scrupuleux ont eu recours à la fraude. Comme certains marchands d'engrais avaient trouvé les engrais germina leurs, les engrais phylloxéricides, etc.. et les scories phos- phatées par exemple, dans lesquelles il n'y avait que des phosphates fossiles et du charbon, quelques marchands de paille chouchou ont mélangé à ce produit des pailles de citrouille, des pailles de cale- basse, de margose, de pipangoye ', des gaines desséchées de feuilles d'ail et de. la paille de canne à sucre 2. Il y en a même, qui, escomp- tant davantage la bonne foi des acheteurs, ont dissimulé dans des bottes de paille, des morceaux de fer. Leur petit manège ne dura pas plus longtemps, il fut vite décou- vert par les maisons européennes qui retournèrent à La Réunion les pailles étrangères à celle du Sechium edule et en profitèrent pour faire tomber le prix du kilo h 8 francs. Les acheteurs en gros à La Réunion devinrent alors plus prudents ; ils inspectèrent minutieusement les pailles qu'on leur portait, et dès ce moment, l'exportation fournit aux chapeliers européens de la vraie paille de chouchou. Le prix du kilo atteignit alors 27 francs en 1902 et 18 fr. 50 en 1903. A l'heure actuelle, vu la grande production de l'île, le kilo de paille se vend de 3 fr. 50 a 5 francs, suivant qualité. Mais les pro- ducteurs hésitent, à 8 francs le kilo, à fabriquer la qualité Brin sur />rin, car même à ce prix leur profit est bien faible. 1. Calebasse, margose, décrites plus loin; 2. La paille de canne à sucre s'obtient en raclanl dans l'eau l'épidémie lisse et bril- lante de la nervure de la feuille de canne à sucre. Cet épidémie se trouve à l'intérieur de-la feuille quand celle-ci ne s'est pas encore détachée des feuilles enroulées et jeunes. La paille de canne à sucre est plus rigide que celle >\c chouchou et bien moins appréciée que cette dernière, En lOO.'î, la colonie en a exporté f>0 kilos au prix de 0 francs le kilo. CUCURBITACÉES TROPICALES 1 3 D Avenir Syndicat. — La paille, de chouchou, avec sa couleur bril- lante et nacrée, acquit rapidement une grande vogue, dès son appa- rition en Europe. L'Italie, malgré sa paille d'Italie, n'hésita pas à en faire de fortes commandes. Si ce produit tout Réunionnais ne se vend plus à un prix rémuné- rateur, les moyens à employer pour lui redonner son ancienne valeur ne sont pas au-dessus des forces des producteurs créoles. Il faut bien remarquer que cette denrée est toujours recherchée sur les marchés européens ; la meilleure preuve, c'est qu'en deux années, de 1903 à 1905, l'exportation a passé de 35.000 k 75.000 kilos. Ce n'est que son prix qui a fortement diminué. Pour essayer de le relever, trois procédés sont à conseiller : 1° Améliorer la culture et le mode de préparation; 2° Ne fabriquer que des pailles belles et régulières ; 3° Se syndiquer. On doit toujours chercher à obtenir le plus beau produit possible. Une culture rationnelle du chouchou lui donnerait des lianes à entre-nœuds longs et d'un diamètre assez fort et régulier. Pour un produit si délicat, il y aurait avantage à avoir un mode de préparation plus expéditif et moins coûteux. Avec la planchette et le racloir une ouvrière travaille peu de brins par jour. Il est à souhaiter qu'on invente une petite machine pratique pour le grat- tage économique des entre-nœuds du Sechium edule. Les fabricants ne devraient travailler, autant que possible, que les entre-nœuds jeunes, sains et de mêmes dimensions, de façon à avoir des brins blancs, brillants, de même longueur et de même largeur. Les lamelles fendillées et de petite largeur sont une cause de dépréciation du produit par les spéculateurs. Mais le meilleur moyen de faire relever les cours de cette denrée, c'est de se syndiquer. Les nombreux producteurs de paille de chouchou trouveraient dans le syndicat tous les avantages que procure cette utile associa- tion. Déjà des agriculteurs dévoués travaillent à atteindre la forma- tion d'un syndicat pour la vente des principaux produits de la colo- nie. Comme les autres denrées de l'île, la paille de chouchou exportée porterait l'estampille du syndicat, et avec cette garantie trouverait un écoulement facile et un prix rémunérateur. 136 ÉTUDES ET MÉMOIRES Les producteurs devraient aussi exiger un prix plus élevé que ceux actuels et se montrer plus difficiles à se débarrasser de leur paille. En résumé, cette paille, qui procurerait de 1 aisance à tant de familles de l'île de La Réunion, et qui occupe encore à l'heure actuelle pas mal d'ouvrières jusqu'à une heure avancée de la nuit dans la plupart des maisons des lieux producteurs, est appelée à avoir un avenir meilleur. Et, si les conséquences de la lutte pour la vie ont permis certaines défaillances de la part de quelques-uns et la mévente du produit par contre-coup, il faut espérer que sous peu, dès la formation des syndicats, la situation s'améliorera beau- coup parce qu'on aura remplacé le struggle for life par Vunion pour la vie. (A suivre.) P. A. Desruisséàex. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS {Suite '.) Les Phanérogames parasites. Les Phanérogames parasites appartiennent k des familles assez différentes. Ils peuvent attaquer des organes divers, tiges ou racines, et l'importance variable de leur parasitisme est liée à la présence ou k l'absence de la chlorophylle dans la plante parasite ; il n'y a, en effet, aucun besoin pour ce dernier d'emprunter les hydrates de carbone à l'hôte, quand il est capable de les élaborer lui-même, grâce k la chlorophylle qu'il renferme ; il n'est donc qu'a demi para- site, et on le dit hémiparasite. Si, au contraire, l'organisme parasite est décoloré, dépourvu de chlorophylle, il emprunte k la plante hos- pitalière la totalité de l'aliment, il devient un parasite absolu. Il faut encore observer que chez quelques-uns des hémiparasites où la tendance parasitaire est le moins marquée, il semble résulter d'observations récentes que, dans certaines circonstances, le parasi- tisme peut disparaître et la plante végéter d'une façon autonome (Santal, par exemple). La pénétration du parasite peut se faire, comme on verra, de façon assez diverse, et de même les organes végétatifs auxquels est plus spécialement dévolue la fonction para- sitaire se présentent sous des aspects variés. Ce qui est surtout à noter dans la très grande majorité des Phanérogames parasites, c'est la dégradation que présentent les organes reproducteurs, sur- tout l'organe femelle, qui la plupart du temps se trouve réduit k sa partie essentielle et peut même ne pas se différencier en tant qu'organe spécial (Gui, Loranthus, Balanophorées, etc.), de telle sorte que la plante peut être considérée comme inovulée (Van Tieghem) et le fruit inséminé, et « lors du passage k l'état de vie latente, l'em- « bryon, toujours unique dans un fruit et presque toujours accom- 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial (année 1904, n0' 19 e t 20 : année 1 003. a0' 21 22. 23, 24, 23, 29, 30, 32. 33 ; année 1906, n"5 34, 36, 37, 38, 41. i.ï et 16). Bul. du Jardin colonial. 1907. I.— N° 47. 10 138 ÉTUDES ET MÉMOIRES « pagné d'un albumen permanent, est directement plongé dans la « substance du péricarpe qui est indéhiscent et se détache tout « entier de la plante adulte. A la germination, il n'a donc qu'à « traverser le péricarpe pour se développer au dehors ' ». Il semble bien que la dégradation de l'ovule ou la simplification de l'embryon n'est point, comme le fait remarquer Van Tieghem, en connexion nécessaire avec l'état de parasitisme. En effet, dans ces familles à ovules rudimentaires, où la majorité des genres sont parasites sur les Phanérogames, on trouve de temps en temps quelques genres qui vivent d'une façon autonome. Il y a donc là un simple caractère héréditaire, commun à des plantes appartenant à un même groupe et absolument indépendant de leur mode de nutrition. Suivant l'apparence que prennent les parasites phanérogames et l'organe qu'ils attaquent, Johow les a classés en 3 groupes : 1° les épiphytoïdes ; 2° les lianoïdes ; 3° les épirhizoïdes, sans tenir compte naturellement de leurs affinités taxonomiques. Loranthacées. — Les Loranthacées sont en général des para- sites de tiges, des épiphytoïdes, à l'exception d'un petit nombre qui sont terrestres, non parasites et de très peu d'autres qui s'établissent sur les racines. A l'exception peut-être du seul Loranthus apJiyl- lus, du Chili, parasite sur Ccreus peruvianus, ils possèdent tous de la chlorophylle. Le parasite peut ne pénétrer dans son hôte que par une place (Gui) ou plusieurs (Loranthus divers, Struthan- tlius, etc.). Généralement les baies des diverses Loranthacées parasites sont pourvues d'un tissu renfermant, en quantité variable, une sub- stance visqueuse, la viscine, qui, par l'intermédiaire des oiseaux ou par une autre manière, colle la graine sur l'écorce de l'hôte. Bientôt l'embryon se développe ; la tigelle sort, se développe en dehors de l'albumen par l'extrémité correspondant à la radicule, ici atro- phiée' et dépourvue de faisceau et de pilorhize. Comme la tigelle est négativement héliotropique, c'est-à-dire luit la lumière, cette propriété facilite l'implantation du parasite dans la tige de la plante hospitalière, et en même temps la gemmule reste incluse dans le fruit. L'extrémité radiculaire s'aplatit, devient même légèrement 1. Van Tieghem, Éléments île botanique, II, i" éd., 1906, p. 327. MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 139 concave à l'endroit de contact et les bords plissés de cette portion un peu élargie s'appliquent à la surface du rameau. Puis les cellules épidermiques du parasite à l'endroit du contact s'allongent et pénètrent dans les tissus ramollis de l'hôte, constituant la plaque adhésive. La partie centrale de celle-ci s'organise en un organe de pénétration plus complexe, le suçoir, qui traverse l'écorce de la plante nourricière ; puis ce suçoir primaire différencie dans sa partie centrale un faisceau vasculaire. L'allong-ement de l'organe pénétrant se fait par le fonctionnement du tissu de la base du suçoir qui reste à L'état de méristème. Un peu plus tard, au deuxième printemps, au moins pour les Loranthacées parasites des régions tempérées, se développent les deux premières feuilles. Chez de nombreuses Loranthacées, le suçoir primaire ayant pénétré la tige de l'hôte, la plaque adhésive croît plus vite en profondeur que la partie extérieure du parasite, mais il y a, au voi- sinage immédiat de la plante hospitalière, un développement plus rapide de la plaque adhésive qui s'hypertrophie plus ou moins. De même, le tissu de la plante nourricière peut s'hypertrophier aussi par irritation directe autour de la plaque adhésive. Dans les Guis, la pénétration se fait à un seul point. Il en résulte un suçoir unique qui cesse de croître quand il est arrivé au bois ; à ce moment alors, à sa base, il donne insertion à des rami- fications courant parallèlement à l'axe du tronc hospitalier, entre le liber et le bois de celui-ci. Ces rameaux secondaires envoient des ramifications tertiaires, de vrais coins, dans le bois, disposées dans le sens radial du bois et s introduisant par les rayons médullaires. Les cordons parallèles à l'axe sont dépourvus d'épiderme ; leur sommet est libre, jaune pâle, mucilagïneux, constitué par des cellules allongées en poils, fortement gonflées. Le pinceau formé par ces éléments résorbe le liber sur son chemin. Les coins qui s'enfoncent dans le bois, d'abord formés uniquement de parenchyme, acquièrent la deuxième année des cellules vasculaires courtes, ponctuées, disposées assez irrégu- lièrement et qui se mettent en rapport avec les vaisseaux de l'hôte. Van Tieghem considère le suçoir primaire comme l'homologue dans la racine terminale, dont la ramification produit des racines secondaires (parallèles à l'axe de l'hôte) et des racines tertiaires s'enfonçant dans le bois. Chez d'autres Loranthacées, les choses se passent différemment. \ 40 ÉTUDES ET MÉMOIRES Chez Lorantlius europaeus, par exemple, parasite sur des Chênes, surtout Quercus Cerris et Q. pubescens et sur le Châtaignier, lu pénétration se fait comme chez le Gui à peu près, mais la partie basilaire du parasite est sensiblement hypertrophiée. Dans d'autres cas [Phthirusa, etc.), on observe dès le début, autour de la tige, le développement de racines aériennes qui rampent dans toutes les directions, forment un réseau ; à l'endroit où une de ces racines aériennes vient au contact de la branche nourricière, elle s'hypertrophie et il s'y produit un disque adhésif qui déborde un peu latéralement, puis un suçoir. Celui-ci pénètre l'hôte et s'y élargit, envoyant quelques files de cellules absorbantes avec mem- branes fortement gonflées dans quelques rayons médullaires. Ailleurs, ce sont les entre-nœuds ou les nœuds de la tige qui donnent naissance à ces racines aériennes qui, lorsqu'elles arrivent au contact d'un rameau de la plante hospitalière ou d'un rameau même de leur propre espèce, s'y appliquent comme il vient d'être dit et y adhèrent [Phthirusa Thcobromse). Il peut même arriver que cette racine s'enroule complètement autour d'un rameau de la plante nourricière, qu'elle y adhère même par toute sa partie inférieure et envoie dans les tissus de l'hôte un ou plusieurs suçoirs possédant un fort faisceau vasculaire. Quand la Loranthacée s'attache sur elle-même, l'adhérence est plus lâche. Enfin chez plusieurs Struthanthus (S. marginatus du Caféier), les tiges ou leurs parties basales s'enroulent même sur les rameaux de l'hôte et y envoient de forts suçoirs. La Loranthacée agit de même au contact d'une tige de son espèce. Il y a donc là passage de la forme épiphytoïde à la forme lianoïde. Les racines aériennes dont il vient d'être question diffèrent, ([liant à la structure, non seulement des pseudo-racines, pénétrant dans l'intérieur de l'arbre, mais aussi des racines souterraines ordi- naires des Phanérogames. Leur structure, eu égard au milieu aérien où elles vivent, et sans doute par suite d'un phénomène d'adapta- tion, se rapproche beaucoup plus de celle des tiges. Ainsi les cel- lules de l'endoderme manquent de plissements et le cylindre cen- tral épaissit et lignifie son tissu. Il est à remarquer que malgré le passage qui s'établit des ma- tières élaborées par l'hôte vers le parasite, ce dernier opère en réalité une véritable sélection entre les substances qu'il emprunte. Ainsi certains Loranthus vivant sur le Strychnos nux-vomica ne renferment pas de strychnine. MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 141 Le dommage causé par les Phanérogames parasites est assez variable. En dehors de la perte éprouvée par la plante, du fait de la frustration de matières élaborées que lui fait subir le parasite, il faut considérer qu'assez souvent la Loranthacée périt avant son hôte et qu'il en résulte une plaie pouvant servir de porte d'entrée à d'autres parasites. Le cas du Gui, qui, d'après les observations de G. Bonnier, est capable pendant l'hiver de se rendre utile à son support en lui transmettant une partie des hydrates de carbone qu'il élabore, grâce à ses feuilles vertes persistantes, peut n'être pas un cas unique. Mais c'est un service bien faible et peu utile à la plante et qui ne compense pas les dégâts causés. En thèse générale, les Loranthacées parasites doivent être détruites sur les plantes culti- vées toutes les fois où on peut le faire ; on doit au moins détruire les inflorescences avant formation du fruit pour empêcher ces para- sites de pulluler. L'ancienne famille des Loranthacées est un groupement carac- térisé surtout par un fait biologique, le parasitisme, et les plantes qui constituent cette famille diffèrent assez entre elles. Les recherches de Van Tieghem l'ont amené à donner au groupe qui nous occupe une ampleur beaucoup plus grande au point de vue de sa valeur taxonomique. En y joignant une partie de l'ancienne famille des Balanophorées, celles qui sont les plus dégradées au point de vue de la structure de l'ovaire, il en a fait la sous-classe des Inovulées qu'il divise en un certain nombre de familles. Les plus intéressantes au point de vue de la pathologie végétale sont les Viscacées et les Loranthacées [sensu stricto Van Tieghem). Les Viscacées sont caractérisées par leurs fleurs unisexuées avec monœcie ou dicecie suivant les g-enres, apétales, c'est-à-dire à un seul verticille de périanthe, opposé à l'androcée. Leur fruit bacciforme peut être polyembryoné, comme c'est souvent le cas pour le Gui. Dans ce dernier genre, un caractère remarquable est le nombre indéfini des sacs polliniques et leur cohérence avec les sépales. Chez les Loranthacées, le périanthe est double, dialypétale ; la fleur est généralement hermaphrodite, très rarement unisexuée et dioïque par avortement. Balanophorées. -— Les Balanophorées renferment presque I \2 ÉTUDES ET MÉMOIRES exclusivement des plantes des forêts tropicales ou subtropicales, dépourvues de chlorophylle, de couleur brune, jaune ou rouge, charnues, parasites sur les racines des plantes ligneuses. Comme chez les Loranthacées, l'appareil femelle est très simplifié ; l'ovule se réduit généralement à un sac embryonnaire développé dans les parois mêmes de l'ovaire. L'appareil végétatif est un rhizome fixé à la racine nourricière portant des hampes florales s'élevant au- dessus du sol. Le rhizome peut affecter plusieurs formes. Dans le Cynomorium coccineum des racines du Frankenia levis, du midi de l'Europe, sur un rhizome cylindrique primaire, on voit des émergences nombreuses, petites, s' entremêlant aux petites racines de la plante hospitalière et recevant d'elles dans leur tissu des fdes rayonnantes de vais- seaux qui les pénètrent iSolms-Laubach). Dans le genre Helosis, du tubercule primaire s'échappent des rameaux cylindriques qui, au contact d'une racine nutritive, grossissent comme un tubercule et parfois aussi se ramifient dichotomiquement. Une autre forme plus répandue, celle des Balahophora, desCorynsea, etc., est carac- térisée par ce fait que le tubercule primaire produit des ramifica- tions également tubérisées, sur lesquelles prennent naissance d'une façon endogène les rameaux floraux. L'embryon très rudimentaire est réduit à la tigelle formée d'un petit nombre de cellules. La germination allonge l'embryon et le remplace chez Cynomorium par un corps filiforme qui se fixe dans la racine par l'extrémité radiculaire. Chez d'autres genres, l'embryon en se développant s'étale sur la surface de la racine et envoie latéralement des prolongements en forme de bourrelets. A la place de contact avec la racine de ces bourrelets, le système vasculaire de l'hôte envoie des ramifications en forme d'éventail dans le parenchyme du parasite (Balanophora), comme je viens de le dire. Les fleurs sont unisexuées et disposées en capitules. Il faut citer dans ce groupe comme parasite intéressant le Cory- nœa Purdiei. Il montre un rhizome horizontal assez long et des rameaux floraux petits. On le trouve dans les forêts audines du Pérou et de la Nouvelle-Grenade vivant les racines du Cinchona ovala. Van Tieghem, en se basant sur le caractère des ovules, a divisé cette famille en plusieurs autres se répartissant en ordres MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 143 notablement éloignés les uns des autres au point de vue taxono- mique. Santalacées. — Les Santalacées forment un groupe où l'ovule est différencié mais dépourvu de nucelle (Van Tieghem), où la Heur est hermaphrodite, apétale, avec des sépales soudés et l'ovaire uniloculaire. Les Santalacées sont répandues dans les régions tem- pérées et dans les régions chaudes; munies de chlorophylle, elles peuvent être parasites sur les racines (Thesium, Osyris, Santal), plus rarement sur les tiges (Hensloivia), auquel cas elles manquent de racines. Les Santalacées parasites sur les racines d'autres phanérogames portent sur leurs propres racines des suçoirs qui peuvent s'enfoncer dans des plantes généralement assez variées. La germination a lieu comme chez les plantes non-parasites. La radicule pousse dans le sol et ses ramifications donnent des suçoirs aptes à pénétrer les racines voisines. Mais cette pénétration ne se fait pas toujours. Un certain nombre n'arrivent pas au con- tact. Ils s'incurvent alors en hameçon et sont encore pendant un certain temps capables de remplir la fonction de suçoirs. La structure du suçoir semble analogue dans les genres San talu m, Thesium, Osyris (Solms-Laubach). On doit y distinguer une par- tie corticale et une partie centrale. Le disque d'accolement, com- prenant la partie externe lobée du suçoir s'appliquant sur la racine nourricière, est formé de cette partie corticale qui doit être différen- ciée en deux couches (pi. XXXIV, fig 4), l'une interne E-i, à cel- lules polygonales renfermant un peu d'amidon, l'autre externe E-e, à cellules plus grosses avec de gros grains d'amidon. Au voisinage de la racine hospitalière, ces deux couches se séparent et entre elles s'interpose une masse de cellules irrégulières />, destinées à se liquéfier, laissant entre elles des lacunes. La partie centrale présente trois zones distinctes : Au centre, une masse, m, de petites cellules riches en protoplasma: puis, la zone des vaisseaux ; enfin, vers le dehors, un tissu à parois minces, c, dépourvu d'amidon, dont les éléments, rappelant le cambium, sont plus allongés dans la partie profonde de cette couche. Les cordons vasculaires V divergent à partir de la base du suçoir, mais ils convergent à nouveau sans se réunir néanmoins en I il ÉTUDES ET MÉMOIRES une seule masse à l'extrémité opposée du suçoir, là où se fait la pénétration. Ce sont des vaisseaux courts, cellules vasculaires, analogues à ceux qu'on trouve dans les tissus de cicatrisation, bourrelets jeunes par exemple. On voit de telles cellules vasculaires dans les suçoirs de beaucoup de Phanérogames parasites ; les parois peuvent être ponctuées de diverse façon. L'arbre à Santal [Santalum album) est la seule peut-être parmi les plantes phanérogames parasites qu'on paisse être amené à cul- tiver en grand au point de vue économique. Cette plante donne des produits de valeur utilisés en thérapeutique, dans i'ébénisterie fine, la parfumerie; elle a fait, comme jadis les arbres à quinquina, l'objet dune exploitation irraisonnée, et en maints endroits dans l'Inde, l'Indo-Chine, les îles de la Sonde et bien d'autres endroits en Océanie où le Santal pousse spontanément, il tend a disparaître. On a donc cherché à le multiplier par la culture. A ce point de vue, il sera nécessaire de tenir grand compte de ce fait que le Santal est une plante parasite et on devra semer les graines à proximité des racines de ses hôtes naturels d'ailleurs assez nombreux, appartenant aux Légumineuses, Araliacées, Palmiers, etc. Il résulte des remarques faites par divers observateurs (Scott surtout) que le parasitisme du Santal est à peu près facultatif quand il atteint l'âge adulte. On a pu se rendre compte, en effet, qu'alors les suçoirs attachés à divers plantes se dessèchent et que de plus en plus la plante tend à vivre d'une façon autonome (Guignard). Il paraît en tous cas indispen- sable à la plante jeune, pour qu'elle soit d'une belle venue, de trouver dans son voisinag-e immédiat des racines convenables à parasiter. Myzodendracées. — Petite famille composée de plantes ligneuses vertes, voisine et assez peu différente des Santalacées. Les quelques espèces du genre Myzodendron, le seid de la famille, se rencontrent dans le Chili méridional jusqu'au détroit de Magel- lan sur le Libocedrus chilensis et les espèces du genre Fagus [F. antardica, etc.) et y vivent en parasites à la manière des Loranthaeées. Rafflésiacées. — Les Raftlésiacées sont des parasites de racines, dépourvus de chlorophylle. Ce sont les plus dégradés parmi les Phanérogames au point de vue de la structure de leur MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 14a appareil végétatif qui se réduit à un rhizome superficiel ou enfoui dans le support nourricier, dans lequel il envoie des organes absorbants constitués par des files de cellules; celles-ci circulent entre les éléments de l'écorce (Rafflesia), vont jusqu'au bois, ou même k la moelle dans d'autres genres et sont analogues à un mycé- lium de champignon. Le rhizome porte des écailles à sa surface et donne une Heur unique, unisexuée. Le genre Rafflesia, le plus singulier de cette famille, ne ren- ferme que des espèces vivant dans le sous-bois des forêts sombres et humides de Java, Sumatra et des Philippines, sur les racines superficielles des C issus grimpants (Ampélidées). Le R. Patma, par exemple, de l'est de Java, montre au ras du sol un gros tuber- cule produisant une Heur brunâtre, gigantesque, pouvant dépasser un mètre de large et répandant une odeur infecte. La pollinisation de la fleur femelle ne peut se faire que par l'intermédiaire des insectes attirés par l'odeur ; en effet, les étamines nombreuses, concrescentes en une colonne centrale, sont cachées k l'intérieur de la fleur et la dispersion spontanée des grains de pollen se fait diffi- cilement. 11 est à observer que la dégradation qu'on rencontre chez les Rafflésiacées n'empêche pas les ovules d'être normaux et parfaite- ment développés. Ce qui montre bien encore une fois que ce der- nier caractère de simplification de l'appareil femelle n'est pas nécessairement une conséquence du parasitisme. Il en est de même dans la famille des Hydnoracées, parasites des tiges de Phanéro- games, dépourvus de chlorophylle et constitués presque comme les Rafflésiacées. Orobanches. — Les Orobanches sont des phanérogames de la famille des Orobanchées, fort voisine de celle des Scrophulariacées, vivant exclusivement sur les racines d'autres phanérogames et dépourvues de chlorophylle. Elles sont k peu près incolores. La tige ne porte pas de feuilles véritables; elles sont remplacées par des écailles. Les fleurs sont nettement zygomorphes. Comme les Orobanches manquent de racines normales et ne peuvent puiser dans le sol l'eau chargée de substances alimentaires, comme d'un autre côté elles ne possèdent pas de chlorophylle, leur parasitisme est absolu; elles peuvent causer de graves dom- mages. I i(i ÉTUDES ET MÉMOIRES Les racines des Orobanches qui rampent dans le sol sont dépour vues de poils radicaux. Leur seul rôle est de donner naissance aux organes absorbants, les suçoirs qui s'appliquent sur les racines des plantes nourricières. La structure du suçoir n'a rien de particulier et est assez sem- blable à celle des Cuscutes. Les suçoirs s'abouchent avec le sys- tème vasculaire de l'hôte et absorbent par osmose les substances élaborées. La tige aérienne est renflée en tubercule à sa base plus ou moins fortement et cet organe est appliqué sur la plante nour- ricière. Les graines des Orobanches sont extrêmement fines et l'organisa- tion de ces graines très rudimentaire. L'embryon est une simple masse ovoïde de cellules où on ne distingue ni radicule, ni coty- lédons. C'est en somme un embryon arrêté dans son dévelop- pement et dans lequel la différenciation en organes divers n'a pas commencé à se produire. Pourtant cet embryon est apte à se développer quand il trouve les conditions favorables, c'est-à- dire quand il se trouve dans un sol humide, à une température convenable et au contact d'une racine capable de le nourrir. Si la racine nourricière n'existe pas dans ce sol, la graine ne germe pas et elle peut persister pendant de longues années sans germer en gardant sa faculté germinative. Quand la graine germe, l'embryon s'allonge en se contournant plus ou moins ; la croissance se fait par la base dans laquelle s'accumulent toutes les matières de réserve de la graine, et l'ex- trémité opposée de l'embryon, c'est-à-dire la tigelle, s'épuise, se vide et meurt. Si la partie terminale inférieure rencontre une racine convenable, elle y pénètre comme un coin en dissociant les cel- lules qui, à son contact, s'hypertrophient et se décolorent. La partie pénétrante augmente rapidement de volume et se gonfle en tuber- cule. Celui-ci émet des racines porte-suçoirs qui, toutes les fois qu'elles rencontrent une racine nourricière, y enfoncent de nom- breux coins. On comprend ainsi que l'Orobanche puisse épuiser considérablement son hôte. C'est du tubercule primaire également que partent les pousses florales. Il est à observer que les Orobanches pouvant végéter sur plu- sieurs hôtes, sont annuelles ou vivaces quant à leurs organes de végétation, selon que le parasite est implanté sur les racines d'une MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 147 plante annuelle ou d'une plante vivace. Mais, dans le cas d'une Orobanche parasite sur une plante annuelle, si les organes végéta- tifs meurent tous les ans par suite de la nature même du support, les nombreuses graines qui tombent sur le sol peuvent, comme nous l'avons dit, y séjourner intactes et prêtes à germer, pendant de nombreuses années. Aussi le traitement préventif réellement efficace pour se mettre peu à peu à l'abri des ravages des Orobanches, consiste-t-il à visiter soigneusement les plantations au moment de la floraison de l'Orobanche et d'enlever avec un soin minutieux toutes les hampes florales qu'on peut rencontrer. De cette façon, on évite la dispersion des graines dans le sol. Si on prend soin pendant un certain nombre d'années de faire cette opération, le nombre de graines présentes dans le sol diminue progressivement et au bout d'un certain temps l'Orobanche finit par disparaître. Les Orobanches ont un rôle parasitaire plus important dans les régions tempérées que dans les régions chaudes. Par endroits cependant, en Egypte par exemple, des plantes potagères telles que la tomate, la fève, ont passablement à souffrir du parasitisme de plusieurs espèces. Cuscutes. — Les Cuscutes sont, comme les Orobanches, des Phanérogames privés presque complètement de chlorophylle et vivant entièrement en parasite sur leurs hôtes. Mais elles ne s'im- plantent que sur les tiges et les organes aériens en général. Les Cuscutes appartiennent à la famille des Convolvulacées. Les graines de Cuscute sont, de même que les graines d'Oro- banche, d'une organisation extrêmement rudimentaire. A la ger- mination, l'embryon ne tarde pas à se différencier et à s'allonger, surtout dans sa portion tigellaire. Peu à peu toutes les matières nutritives de l'embryon s'accumulent vers le sommet de la tigelle à mesure qu'elle s'allonge. La jeune tige de Cuscute peut ainsi végé- ter quelques jours à l'aide des réserves accumulées dans sa graine; mais si l'extrémité de la tigelle ne rencontre pas une plante sus- ceptible de servir d'hôte à la Cuscute, celle-ci ne tarde pas à périr, étant incapable de végéter par elle-même. Si, au contraire, la ger- mination de Cuscute est au contact d'une plante convenable, elle s'y applique fortement, s'y enroule, et bientôt cette tige de Cus- cute émet de place en place des suçoirs qui s'appliquent sur la tige I f S ÉTUDES ET MÉMOIRES parasitée à la façon d'une selle sur le dos d'un cheval. Ensuite, la partie centrale du suçoir se différencie en une sorte de coin qui pénètre dans la tige jusqu'au cylindre central au contact des vais- saux du bois. Ce suçoir montre deux régions, une écorce et un cylindre central. Les éléments de l'écorce sont des cellules très allongées qui, vers la pointe du suçoir, s'insinuent entre les éléments superficiels de la tige parasitée. Quant au cylindre cen- tral, on y trouve des vaisseaux fermés, courts et ponctués, qu'on appelle aussi cellules vasculaires ; ces éléments s'abouchent avec les vaisseaux de la plante parasitée et l'osmose s'établit entre les deux éléments au bénéfice de la Cuscute. L'absorption s'établit surtout à l'aide des cellules allongées en poils. Il y a évidemment production de matières diastasiques ; car auprès du suçoir et même à une certaine distance, l'amidon disparaît de l'hôte. Les cellules, d'un autre coté, gonflent leurs membranes qui deviennent mucilagi- neuses et peuvent même disparaître par endroits, dans la région du liber mou, se résolvant en une matière visqueuse, directement absorbée par le suçoir. Il a été démontré par Pierce que les suçoirs de la Cuscute ont une origine péricyclique. Ce sont donc des racines transformées. II en est de même pour les autres Phanérogames parasites. Le suçoir doit être considéré comme une racine adventive dépourvue de coiffe ou pilorhize. Par des expériences originales, le même auteur a précisé la nature des conditions qui déterminent l'enroulement des tiges des Cuscutes, la formation des suçoirs et leur pénétration. L'enroulement est déterminé comme chez les plantes grimpantes par le contact prolongé d'un objet rugueux et suffisamment mince ; l'enroulement est moins serré ou même ne se fait plus lorsque la tige de Cuscute a cessé sa croissance ou lorsque celle-ci est à son maximum. L'enroulement n'est d'ailleurs pas indispensable à la production des suçoirs. Le contact est, de plus, insuffisant ; il faut encore que le support soit susceptible de fournir à la Cuscute une substance capable de lui servir d'aliment. Il y a une véritable attraction chimiotactique. Ainsi Pierce a réalisé l'expérience suivante. Ayant imbibé un morceau de moelle de sureau avec une décoction d'Im- patiens Balsamina, il constata que sur ce support le discuta euro- paea qui peut envahir Y Impatiens Balsamina spontanément s'y enroulait, différenciait et enfonçait ses suçoirs presque aussi com- MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 149 plètement qu'à l'état naturel, tandis que, sur un morceau de moelle de sureau simple, sèche ou humide, l'enroulement s'opère, mais les suçoirs s'ébauchent simplement. Il est nécessaire de récolter et de brûler sur place les plantes attaquées par la Cuscute, en les arrosant, s'il est besoin, d'un liquide combustible, alcool ou pétrole. On veillera même à faire participer la portion superficielle du sol à cette incinération, de manière à détruire les graines de cucuste. Le genre Cassytha (Lauracées) est aussi dépourvu de chlorophylle. Il constitue des parasites lianoïdes à la façon des cuscutes et qui envoient également des suçoirs dans la tige de leur hôte. Comme les Orobanches, les Cuscutes ont beaucoup plus d'impor- tance pratique dans les régions tempérées, où elles peuvent envahir un nombre considérable de plantes. Rhinanthées. — Nombre de genres dans cette section des Scrophulariacées dont les représentants, qui sont munis de chlo- rophylle, portent des racines terrestres et sont cependant capables d'adhérer aux racines voisines, aux Graminées surtout. Tel est le cas des Rhinanthus, Melampyrum, Euphrasia, Barlsia, Pedicula- ris, etc. Il est à observer que ce parasitisme est atténué et n'atteint pas la gravité de celui des Cuscutes et des Orobanches, et c'est aux Santalacées qu'on peut le mieux comparer ce groupe de plantes. Les racines des Rhinanthées portent de petits tubercules arrondis ou un peu oblongs, dont les uns adhèrent aux racines de Grami- nées voisines, tandis que les autres enserrent des particules de terre ou de brindilles mortes, ou même sont tout à fait libres. Ce n'est du moins qu'à un certain âge de la plante qu'on voit le fait avec netteté. On peut supposer qu'ils ne jouent plus le rôle de suçoirs, et Koch pense qu'ils servent de réservoir aquifère et de matière azotée. Les Rhinanthacées ont une bonne partie de leur système radical qui montre des racines avec poils radicaux capables de fonctionner comme chez les plantes normales et, comme les Rhinanthacées portent de la chlorophylle on doit considérer que leur parasitisme est très atténué. Les suçoirs environnent les racines sur une large partie de leur section en général. Ils sont composés d'une masse parenchymateuse 150 ÉTUDES ET MÉMOIRES où on distingue deux régions : la corticale à larges cellules, la médullaire où les cellules sont plus larges, plus riches en proto- plasma. Au centre est un cordon vasculaire à vaisseaux courts. Dans la région de pénétration du suçoir, on constate que le cône pénétrant porte latéralement des cellules allongées, dig"estives, qui ont déjà été rencontrées dans les mêmes circonstances pour d'autres parasites. Cependant, d'après Leclerc du Sablon, les suçoirs de Rhinanthées ne sont point des racines modifiées. En effet, quand une racine de Rhinanthée arrive au contact d'une autre racine apte à être parasitée, on voit à cet endroit l'écorce de la racine parasite se renfler et les éléments de l'assise pilifère s'allonger en poils. Le renflement est uniquement dû à l'hypertrophie de l'écorce. En même temps les poils pénètrent dans les racines de l'hôte et le système vasculaire du suçoir se différencie. Ce suçoir n'est donc pas autre chose qu'un simple renflement exogène de l'écorce. On rencontre de fréquents exemples du parasitisme des Rhinan- thées aussi bien dans les régions tempérées que chaudes. Plusieurs espèces sont signalées sur la Canne à sucre et d'autres Graminées cultivées. Quand le parasitisme des Rhinanthées est à redouter, il faut veiller avant toutes choses à les empêcher de donner graine en cou- pant les inflorescences. (A suivre.) D1' Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à l'École nationale supérieure d'Agriculture coloniale. MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS 1 •') I là Planche XXXIV PHANÉROGAMES PARASITES 1. Rameau de Gui, dont on a enlevé la partie extraligneuse pour montrer les racines sous-corticales, R. s-c, qui circulent parallèlement à la tige entre le liber et le bois ; B. base du rameau de Gui au niveau de l'écorce (d'après Schacht). 2. Coupe longitudinale d'un rameau de Gui, G, montrant la racine sous-corticale, R. s-c. et les coins, C. 3. Coupe schématique, d'après Engler, d'un rameau de Struthanthus inarginalus, Lo, rampant à la surface et pénétrant dans un tronc de caféier, Ci; B. bois de la Loranthacée ; D.a, disque adhésif; S., suçoirs pénétrant par les rayons médullaires. i. Coupe à demi schématique d'un suçoir de Thesium pralense, d'après Solms- Laubach : R.h., la racine hospitalière; b. le bois; li, liber; éc. écorce. = S., le suçoir: Ee., écorce externe ; Ei, écorce interne ; L, tissu destiné à se liquéfier en par- tie, dans le voisinage de la racine hospitalière et à produire des lacunes aérifères : c. couche de cellules d'apparence cambiale ; V et V, les deux cordons vasculaires : m. parenchyme central du suçoir. 5. Cuscute du Trèfle (discuta epitlitimum) ;ungloméruledefleurset des filaments, T. 6. Coupe d'un suçoir Se. de la même, au point de pénétration: Co, écorce de la Cuscute; Cyl. le cylindre central de la même; Cv., les cellules vasculaires. Fs., un faisceau du Trèfle ; M, moelle et rayon médullaire du même. 7. Suçoir de Mêla mpy ru m pratense enveloppant une racine de Graminée, R.G.V., région des faisceaux libériens ligneux en connexion avec le suçoir Suç. ; Cv., cordon vasculaire reliant le cylindre central du mélampyrc Cy, à celui de la Graminée. 152 ETUDES ET MEMOIRES «5SC ■S'r,:-. - ' "J-;^*>T i'*Ç»l' ^* ■■Ci . - ft*f ?/ Vît -' inL s jÉI êr^ Y M \ /R il Planche XXXV PHANÉROGAMES PARASITES Balanophorées. I. Ba.lanophorafun.gosa,. Un tubercule inséré sur un racine nourricière, />'.;i; V. système vasculaire de l'hôte, ramifié, pénétrant dans le parasite: f. bourgeons flo- raux. — 2. Langsdorffia hypogeu ; m, capitule mâle ; /", capitule femelle; V, système vasculaire ramifié de l'hôte; R.n., la racine nourricière. Rafflésiacèes. 3. Rafjlesia Patma, parasite sur les racines des Cissus.— Coupe longitudinale dans une racine de Cissus, montrant l'appareil végétatif mycéliforme Co, du Rafflesia l'ut ma. PROTECTION DES PEUPLEMENTS DK PLANTES A CAOUTCHOUC Constitution de peuplements nouveaux en Afrique Occidentale française. Communication au Congrès colonial de Marseille, par M. Yves Henry, Directeur d'agriculture coloniale, Inspecteur des services d'agriculture de l'A. O. F. (Suite*.) B. Lieux d'élection des lianes. — Il semble bien établi, à l'heure actuelle, que les peuplements naturels de liane se sont établis là où les feux de brousse ne peuvent pénétrer et là où ils ne font que peu de dégâts. Dans l'immense centre de production que constitue le Soudan, la liane gohine se rencontre presque exclusivement sur les plateaux de formation latéritique, aux bords des ravins et des falaises où la végétation superficielle, principalement l'herbacée, est peu déve- loppée. Cet état de choses ne semble pas dû cependant à une préférence marquée pour les terrains arides, attendu que l'on rencontre d'assez nombreux sujets dans des terres profondes et riches, au bord de cours d'eau. Ces lianes présentent même toujours une belle croissance et pour échapper au couvert trop intense de la végétation environnante, elles s'élancent à la cîme des arbres les plus hauts, où elles épa- nouissent un abondant feuillage. Leur vitalité dans ces conditions est des plus remarquables et les saignées les plus fortes ne paraissent pas les affaiblir. Il en est ainsi de la plupart des lianes à caoutchouc de Basse* Casamance et de Côte-d'Ivoire, dont le rendement annuel ne doit pas être estimé à moins de 400 à 500 gr. de caoutchouc. 1. Voir Bulletin N° 46. Bal. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 47. tl 154 ÉTUDES ET MÉMOIRES Malheureusement dans les vallées étroites, où la forte végétation ne forme qu'une double bordure le long des cours d'eau, les grami- nées s'opposent au développement des semis naturels et arrêtent la croissance des jeunes plantes, l'incendie achève de les détruire. Au contraire, dans les épaisses forêts, la végétation herbeuse est étouffée et les incendies ne pénètrent pas, les jeunes lianes n'ont que le choix des supports et végètent vigoureusement en forme de liane. De même sur les sols latéritiques, le léger gazon qui a poussé durant l'hivernage ne donne qu'un faible aliment au feu de brousse et une flamme légère qui ne met pas en danger les tiges des jeunes gohines et fait peu de mal aux lianes vigoureuses. Il en est de même dans les fourrés et sous le couvert des futaies, où l'herbe ne pousse pas drue et où les gohines se développent par- ticulièrement bien. Les jeunes peuplements naturels ont toujours été remarqués plus particulièrement nombreux et vigoureux dans ces parties abritées. 11 a également été reconnu, d'une manière générale, que la mul- tiplication artificielle des lianes réussit particulièrement bien dans ces conditions et que, au contraire, les semis effectués à découvert ont les plus grandes chances de périr. Enfin, il résulte d'observations diverses et concordantes que le développement d'une gohine est considérablement avancé si elle peut se développer sur un support et prendre la forme de liane. Dans ce cas, en effet, deux ou trois jets seulement se déve- loppent et prennent vite une grosseur sulîisante pour être saignés ; si la gohine se développe en buisson, elle se ramifie dès la base et donne un grand nombre de rameaux d'une grosseur relativement faible. Afin de préciser davantage la différence de développement dans les deux cas, je dirai qu'un emplacement, choisi à Faranah, avait été planté en 1899, par M. Lescure, mais faute de soins, la plupart des lianes périrent; il n'en restait en 1905 que 392 dont quelques- unes seulement au pied d'arbres de soutien. Ces dernières sont for- mées de quelques tiges d'une dizaine de mètres de long et de 10 centimètres de circonférence à la base, tandis que les autres végé- tant en buisson, présentent de nombreuses pousses de deux à trois mètres de long et de quatre centimètres de circonférence à la base seulement. PROTECTION DES PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 155 La croissance est donc infiniment plus rapide dans le premier cas et nous devons en conclure que l'on doit toujours choisir de préfé- rence les régions boisées pour la constitution de peuplements. De cette observation et de quelques autres, on peut estimer qu'une gohine en bon terrain latéritique, développée en liane, peut être exploitée à partir de la dixième année, et pas avant la vingtième année si elle s'est développée en buisson. En résumé, la première règle à suivre dans les boisements de lianes est la suivante : Constituer de préférence les peuplements sous couvert et utiliser tous les arbres comme soutiens. Une dernière observation générale à noter au sujet de la végéta- tion de la gohine est sa répulsion pour les sols provenant de roches cristallines et de grès siliceux. En parcourant les formations de cette nature, fréquentes princi- palement en Moyenne et Haute-Guinée, on est frappé de n'y ren- contrer que très peu de lianes. Les semis effectués dans différentes colonies sur des terrains de cette nature n'ont jamais réussi. Nous devons les exclure des régions à boiser en lianes et les réserver pour une essence qui s'y comporte bien. J'ai dit plus haut que la gohine ne se rencontre que peu dans les vallées et que la cause en était aux feux de brousse, fréquemment allumés dans ces parties et alimentés par une abondante végétation herbacée. Il faudra donc, dune manière générale, éviter de constituer des peuplements de lianes dans ces parties où la surveillance et l'en- tretien seraient très absorbants et même difficiles. A ces considérations viennent s'en ajouter d'autres d'ordre plus général qui ont trait aux fréquents déplacements des cultures vivrières des indigènes. Etant donné le mode très extensif de culture qu'ils pratiquent et par suite la brièveté des assolements, de grands espaces leur sont nécessaires, principalement dans les parties les plus riches, c'est- à-dire les vallées. Or celles-ci ne sont pas toujours très nombreuses, par exemple en Haute et Moyenne Guinée et. elles seules conviennent aux plantes alimentaires. De sorte qu'en poussant les indigènes à les employer a un autre UJG ÉTUDES ET MÉMOIRES usage, nous obtiendrions difficilement le but désiré et nous appor- terions une entrave sérieuse à la production des denrées de pre- mière nécessité. Il y aura donc lieu de tenir compte de ces considérations diverses dans le choix des emplacements à planter et de ne les choisir que dans les sols appropriés économiquement à cet usage. C. Mode de multiplication. - Tous les procédés de multiplica- tion de la gohine ont été préconisés et essayés depuis fort long- temps, aussi pouvons-nous avoir à leur sujet une opinion bien pré- cise basée sur l'expérience. Du bouturage et du marcottage, je ne dirai rien pour la double raison que ces opérations sont bien connues et toujours les mêmes et que d'autre part la liane gohine s'y prête difficilement. Les quelques essais faits, en 1905, en Haute Côte-dT voire sur une grande échelle, nous ont confirmé dans l'idée que ces procédés mis en pratique forestièrement, c'est-à-dire sans les soins méticu- leux du jardinage, donnent une moyenne de plus de 80 °/0 de déchets. Le semis reste donc le seul mode pratique de multiplication, on peut l'opérer soit en pépinière, soit en place définitive. Parmi les nombreuses appréciations, toutes concordantes d'ail- leurs, que nous possédons de fonctionnaires ayant pratiqué des peuplements, nous citerons les suivantes qui sont les plus intéres- santes : « M. l'Administrateur en chef Noirot (1899) : « 2.000 pieds furent semés en juin 1898 en pépinières et arrosés pendant la saison sèche (un arrosage par semaine) ; ils furent trans- plantés à 0,25 fin mai 1899; les plus beaux avaient 50 à 00 centi- mètres. « Enfin la mise en place définitive (juin 1899 fut rendue très difficile par la longueur du pivot et les racines adventives ; les plus beaux et les mieux développés moururent. « Le mieux est donc de procéder par semis direct. » <( M. l'Administrateur Pobéguin (1903): « Déjà en 1902, les indigènes avaient fait des lougans de lianes PROTECTION DES PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 157 gohines ; ils avaient en général semé les graines près des villages comme les arachides, le soleil et la sécheresse ont tout détruit. « Quelques villages, dans le Sankaran, avaient semé en terrains boisés et ont sauvé une grande partie des jeunes pieds. « Si les lianes sont cultivées en plein soleil et arrosées comme dans un jardin potager, le soleil ne leur fait rien et elles poussent relativement vite, mais le repiquage se faisant très difficilement, oh devra l'éviter le plus possible en semant en place définitive. » La plupart des l'apports des administrateurs ayant trait à cette question concluent de même ; en Haute Côte-d'Ivoire, l'administra- teur de la circonscription de Séguéla disait en 1903 : « Un autre procédé, que je ne donne qu'à titre de renseignement, car il n'a pas donné de résultat, consiste à repiquer les jeunes lianes pourvues de leurs racines. Il a été appliqué dans le jardin du poste à Mankono et sur une vingtaine de pieds, un seul a bien réussi, les autres se sont fanés et sont morts. » Ce mode de pratiquer semble bien être apprécié à sa juste valeur dès 1901, époque à laquelle M. Teisson- nier fixe d'une façon fort simple et fort juste la pratique de la multiplication des lianes et classe le semis en pépinière, parmi les procédés de jardinage. Enfin l'expérience acquise au cours des années 1904 et 1905, en Haute Côte-d'Ivoire, au Soudan et en Guinée, nous détermine à abandonner radicalement le semis en pépinière pour le semib en place définitive. D'une manière générale, les agents des services d'agriculture lui reprochent : 1° De donner à la mise en place un déchet considérable, quels que soient les soins pris ; 2° De demander, pour ne pas être complètement inefficace, des soins qu'un Européen ou un bon jardinier indigène "peuvent seuls donner et par suite d'être inapplicable par l'indigène et de le rebu- ter complètement. Il résulte bien, à l'heure actuelle, de toutes ces observations que, dans aucun cas, un semblable procédé ne devra être demandé aux indigènes et que les services techniques ne devront l'appliquer que d'une façon tout a fait exceptionnelle et pour des cas que nous ne pouvons prévoir dès maintenant. Donc, la multiplication se fera toujours par semis direct et autant que possible, sous couvert et à proximité d'arbres de soutien, 158 ÉTUDES ET MÉMOIRES D. Pratique des peuplements. — Ainsi simplifiée, la pratique du peuplement ne ressort plus qu à un travail manuel, tout à fait à la portée de nos indigènes, dont la principale préoccupation sera la serveillance des semis effectués, afin de les protéger des feux de brousse et du bétail. L'emplacement une fois déterminé, il sera nécessaire, si la végé- tation herbacée est abondante, de l'isoler par un chemin de quatre mètres de largeur environ, qui sera grossièrement débroussé et suffira à arrêter, la plupart du temps, les feux de brousse. Ceci fait, on nettoiera les emplacements des lianes sur une super- ficie d'un mètre carré, étant bien entendu que l'on ne devra jamais se préoccuper de leur donner forcément une disposition symétrique et que l'on devra utiliser au mieux les tuteurs et la nature superfi- cielle du terrain 1 . Les emplacements seront pioches en place et en lieu, sur le cin- quième environ de leur superficie; si on sème des fruits de gohine. on les mettra au milieu, soit entiers s'ils sont petits, soit partagés en deux et on les recouvrira de deux ou trois centimètres de terre. La maturité des fruits de gohine a lieu au début de l'hivernage, précisément à l'époque des semis et au moment où il y a intérêt à cesser la saignée des lianes pour les laisser au repos. L'année suivante, à la même époque, il y aura lieu de démarier les jeunes lianes et de n'en laisser qu'une par trou. La germination des graines se fait, en effet, très facilement et la plupart lèvent ; si sur certains emplacements la levée avait été nulle, il y aurait lieu de les garnir avec de jeunes plantes provenant du démariage. Si les peuplements doivent être opérés dans une région dépour- vue de lianes, mais cependant peu éloignée d'une autre où il est possible de se procurer des fruits, il suffira d'envoyer ces derniers tels que, sans séparer les graines. Ce n'est que dans le cas d'un grand éloignement (au delà de quinze jours de voyage), qu'il y aurait lieu de faire fermenter les fruits à l'ombre, afin de séparer les graines de la plus grande partie du mucilage qui les environne et de les agglomérer dans un isolant, de la sciure, du son ou des balles de riz ou de mil. 1. Si les peuplements doivent être opérés sur des terrains complètement déboisés, il y aura lieu d'y multiplier, par semis direct autant que possible, des essences à croissance très rapide, à choisir suivant les cas el «pii serviront de tuteurs. PROTECTION DES PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 1 59 Gomme on le voit, ces peuplements peuvent être constitués d'une façon fort simple et ce procédé, utilisé pour la campagne 1905, a donné partout des résultats excellents. La seule difficulté réside, comme je le disais plus haut, dans la surveillance des jeunes peuplements, principalement dans les pre- mières années et lorsque, faute de tuteurs, les lianes se développent en buisson. Si, dans les débuts, nous éprouvons quelques déceptions à ce sujet, nous devons dire que c'est exceptionnellement et qu'à mesure que l'idée pénètre de plus en plus de Futilité de ce travail, nous trou- vons chez les chefs indigènes des collaborateurs de plus en plus dévoués. E. Les feux de brousse. — On peut dire qu'en Afrique Occiden- tale le feu de brousse a, pour le noir, la valeur d'une institution nationale et qu'il est d'une utilité incontestable dans quelques cas. On a formulé sur cette pratique des avis très divers et leur inter- diction a donné lieu, dans plusieurs colonies françaises, à des régle- mentations dont on a dû généralement tempérer la rigueur, 1° Pour le débroussaiUement. — L'indigène, ne fumant que très rarement ses cultures, déplace ses champs, tous les ans ou tous les deux ans, et n'y revient qu'un certain nombre d'années après. Pendant toute la durée de la jachère, le sol, principalement dans les régions où l'hivernage est pluvieux, se couvre d'une végétation herbacée très touffue et souvent très haute. L'indigène n'ayant pour le débrousser que des moyens très rudi- mentaires, se trouve dans l'obligation absolue de mettre le feu à la superficie ; comme il ne prend jamais la précaution d'isoler les par- ties à incendier, le feu gagne de proche en proche les parties voi- sines, puis les coteaux et les plateaux, où la végétation desséchée, les vents violents et la pente, en favorisent l'extension. Nous n'avons rien à craindre des feux de brousse dans les vallées, mais il n'en est pas de même dans ces dernières parties, qui sont celles où l'on rencontre le plus de lianes et qui sont le plus habi- tuellement boisées. Il y aurait intérêt, dans la mesure du possible, à corriger cette imprévoyance. La propagation des incendies est encore plus à craindre dans les régions où on cultive le riz de montagne, car alors les défrichements s'opèrent au milieu même des parties à préserver. 460 ÉTUDES ET MÉMOIRES Dans ce cas, la végétation spontanée est assez faible pour pou- voir être enlevée sans grand travail et il y aurait lieu, par des mesures de police appropriées, de s'opposer aux feux de brousse dans les environs immédiats des jeunes peuplements. 2° Pour V amélioration des terrains de pâture. Il est incon- testable que les noirs ne peuvent pas, à l'heure actuelle, appliquer à leurs prairies naturelles les procédés que nous pratiquons en Europe et que le feu est le seul moyen qu'ils possèdent pour régé- nérer les terrains de pâture. Je dois ajouter qu'à Madagascar, où les feux de brousse avaient été interdits, il y a quelques années, il en est résulté, dans cer- taines parties de l'île, un accroissement dans la mortalité du bétail et dans l'intensité des invasions de sauterelles. Sous l'influence du feu, les souches des graminées dont les par- ties vives sont atteintes par les flammes et qui du même coup se trouvent aérées, donnent, au milieu de la saison sèche, quelques repousses qui sont le principal aliment du bétail. C'est incontestalement un procédé de régénération tout à fait barbare, qui a entre autres l'inconvénient de détruire toutes les graminées tendres, c'est-à-dire les plus nutritives et les plus appré- ciées du bétail. Malgré cela il semble le seul applicable dans les circonstances actuelles et il paraît bien démontré que faute de mieux nous devons le tolérer. Il n'en va pas de même pour les forêts, les bouquets de bois et les peuplements de lianes, où les feux de brousse devraient être sévèrement interdits. Il serait sans doute possible, en se gardant d'une généralisation malencontreuse, de cantonner les parties plus particulièrement boisées, principalement celles qui peuvent par la suite être l'objet de boisement en lianes et d'y interdire sous des peines assez sévères la mise à feu. Ces indications ne sont évidemment pas suffisantes pour en tirer une réglementation précise, qui doit du reste : être toute locale et s'inspirer de la nature des régions où on les applique. Cependant, d'une manière générale, on pourra, dans bien des cas, s'inspirer des mesures prises à Madagascar et les appliquer en tout ou en partie à la défense des peuplements, existants ou à créer, de lianes à caoutchouc, PROTECTION DES PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 161 Ces mesures sont les suivantes : 1° Laisser les indigènes brûler la brousse pendant le jour et par temps calme, sous la responsabilité des autorités indigènes locales, dans tous les terrains à pâturage où il n'y a aucun danger à craindre pour les villages, les cultures, les bouquets de bois, les ponts cons- truits sur les cours d'eau. 2° En aucun cas le feu ne pourra être mis à une distance infé- rieure à deux kilomètres ou à proximité des plantations, villages, habitations isolées. 3° Maintenir très sévèrement la défense de brûler la brousse forestière et à fortiori la forêt, sauf dans les régions où les marais susceptibles d'être transformés en rizières ne sont pas assez nom- breux et n'offrent pas une superficie suffisante pour que la popula- tion puisse y cultiver le riz nécessaire à son alimentation. F. Exploitabilitê et rendement de la gohine. — Il me paraît nécessaire de donner quelques indications précises au sujet de ces deux questions fort importantes et sur lesquelles les avis sont sou- vent partagés, à cause des différences des milieux où ont été faites les observations. En prenant les meilleures conditions de végétation sur lesquelles nous ayons quelques données certaines, j'estime qu'en forêts (Casa- mance et Côte d'Ivoire), une liane est normalement exploitable vers la huitième année et qu'elle peut donner un rendement annuel en caoutchouc d'environ 200 grammes. En ce qui concerne les lianes végétant sous un climat sec et dans des terrains peu fertiles, comme au Soudan, MM. Chevalier et Vuil- let estiment que le rendement maximum d'une liane doit être fixé à 150 grammes de latex, soit 50 grammes de caoutchouc par an. L'âge d'exploitation varie, avons-nous vu, suivant que la gohine se développe en liane ou en buisson ; au Soudan j'ai estimé qu'en bon terrain latéritique, la gohine-liane peut être exploitée à partir de la dixième année et la gohine-buisson pas avant la vingtième. Ces observations sont complétées par d'autres faites récemment (octobre-décembre 1905) à Mangacounda (Casamance) et au jardin d'essais de Camayenne. Ces essais démontrent qu'une exploitation à la mode indigène, de peuplements de lianes de 6 à 8 ans amènerait très rapidement leur épuisement et qu'il serait imprudent d'ouvrir à l'exploitation des peuplements de gohines-lianes, cultivées dans les meilleures con- ditions, avant leur dixième année, 162 ÉTUDES ET MÉMOIRES Pour les mêmes raisons, nous pouvons admettre que, pour des gohines végétant en buisson, sur des sols latéri tiques ordinaires, il serai/ imprudent d'ouvrir à l'exploitation des peuplements de gohines- buissons cultivées en sols latéritiques ordinaires avant leur vingtième année. Il est donc de toute nécessité que les fonctionnaires administra- tifs prennent ces évaluations comme base, dans les indications qu'ils donnent aux indigènes et qu'ils ne se leurrent pas eux-mêmes d'espérances irréalisables d'exploitation avant la dixième année. PEUPLEMENTS d'aRBRES A CAOUTCHOUC A. Valeur comparée des lianes et des arbres à caoutchouc. — Devons-nous constituer des peuplements d'arbres 'à caoutchouc ou nous limiter exclusivement aux lianes, telle est la question qui se pose dès l'abord et que beaucoup de personnes ont résolue par l'affir- mative, dans le sens des lianes. Il ne nous paraît pas, cependant, que nous devions nous en tenir à cette opinion, malgré les avantages apparents qu'il peut y avoir à cultiver les plantes de notre milieu et par conséquent à travailler à coup sûr. S'il était permis, il y a quelques années encore, d'avoir des doutes à ce sujet, il n'en est plus de même aujourd'hui et l'expérience que nous en avons, résultat d'observations variées, nous indique nette- ment qu'il y a un intérêt marqué à utiliser, chaque fois qu'il est pos- sible, les arbres à caoutchouc dans la constitution des peuplements. Pour mieux fixer l'opinion, il nous suffira de comparer, pour les principales caractéristiques de l'exploitation, les lianes et les diffé- rentes essences fournissant du caoutchouc et déjà cultivées en Afrique Occidentale française. a) Établissement des plantations. — Pour l'établissement des premières plantations, les arbres à caoutchouc ont sur les lianes le désavantage d'exiger le semis en pépinières et le repiquage, ou même la culture en pots et le transport sur les emplacements défi- nitifs. Ce sont là des inconvénients inhérents à toute introduction de plantes, dont le petit nombre accroît la valeur au point de nécessiter des soins anormaux. Il y a avantage, en effet, à pratiquer ainsi, d'une part pour uti- liser toutes les graines que l'on possède, et de l'autre, pour ne PROTECTION DES PEUPLEMENTS DES PLANTES A CAOUTCHOUC 163 pas perdre les sujets obtenus et dont le développement est ainsi assuré. Mais ce n'est là qu'une période transitoire et lorsque, grâce à ces soins, on aura éparpillé un peu partout les peuplements de ces diverses essences, il est probable que nous pourrons en assurer l'extension par le procédé simple du semis en place, tout comme pour les lianes. De quelque façon que soient constituées ces plantations, leur supé- riorité s'accuse immédiatement par la facilité avec laquelle elles peuvent échapper, dès la troisième ou quatrième année, à l'étouffe- ment de la brousse environnante, à la dent du bétail et aux feux de brousse. Ces qualités, dues à la taille élevée qu'atteignent rapidement ces arbres, ont le grand avantage de ne pas exiger pendant un grand nombre d'années une surveillance étroite, et qui risque d'autant plus de se relâcher, qu'elle doit être plus longue et plus attentive. A cela il faut ajouter la facilité avec laquelle peuvent naître et se développer les semis naturels, principalement en ce qui concerne le Céara, ce qui assure aux peuplements une durée indéfinie et leur permet de se défendre plus aisément contre leurs ennemis natu- rels. Dans les peuplements de lianes, au contraire, principalement pour ceux où la forme buissonnante domine, une surveillance attentive est nécessaire pour les protéger des troupeaux et des feux de brousse. Les semis naturels se développent lentement et les jeunes plantes restent plus particulièrement exposées à la destruc- tion. b) Exploitation. — Sur ce point, les arbres ont encore sur les lianes deux avantages marqués. Le premier réside dans leur plus grande résistance aux procédés brutaux d'exploitation des indigènes, soit que cette résistance réside dans leur vigueur et leur taille ou qu'elle soit le fait de la croissance rapide des nombreux sujets formant le sous-bois. Un second avantage paraît résider dans le rendement ; malheu- reusement, notre expérience est encore insuffisante en ce qui con- cerne deux essences introduites : l'Hévéa à la Côte, le Ficus elastica au Soudan. Le latex des Hévéas de Camavenne commence à contenir une certaine quantité de caoutchouc, alors qu'il y a deux ans, il en contenait à peine. Les Castilloas, en Basse-Guinée, donnent un bon 164 ÉTUDES ET MÉMOIRES caoutchouc et sont susceptibles d'un rendement annuel de 200 à 300 grammes. Nous avons des renseignements bien précis sur le Céara, dont le rendement moyen, dans les habitais favorables, peut être évalué à 150 grammes de caoutchouc par arbre et par an. Ce rendement représente une valeur de 0 fr. 90 à 1 IV. 30 environ, en prenant pour base l'estimation de 9 francs le kilogramme qui a été faite en France sur divers échantillons soumis à l'expertise. Loin de nous cependant l'idée de déconseiller par principe l'emploi des lianes ; il sera sans doute plus facile, dans bien des circonstances, de les utiliser dans les peuplements par les indi- gènes et sur des terrains de mauvaise nature ; mais nous insistons sur la grande place que doivent occuper les essences arborescentes, lorsque les conditions se présentent favorables à leur multiplication. Dans cet ordre d'idées, le Ficus elastica pour le Soudan, l'Hevea, le Kikxia elastica pour les régions côtières, enfin le Céara et le Gastil- loa elastica pour les régions intermédiaires, sont de nature à nous rendre de grands services. Dès à présent, une partie des efforts des services d'agriculture est nettement orientée vers la pratique des repeuplements. Je compte qu'à la fin de la campagne 1906, nous aurons sur pied, y compris le chiffre de la campagne 1905, bien près de 5 millions de lianes à caoutchouc et plus de 250.000 arbres des essences ci-des- sus mentionnées. Notre intention est de marquer davantage encore cette tendance, en laissant aux indigènes le soin d'établir les plan- tations de lianes et en nous consacrant spécialement à la multipli- cation des arbres. Dans cet ordre d'idées, je pense qu'avec les moyens dont nous disposons, le chiffre des lianes pourra s'accroître annuellement d'en- viron 3 millions et celui des arbres, d'au moins 250.000. Je ne saurais terminer ce court exposé sans appeler l'attention des personnes que les plantations directes de caoutchouc intéressent, sur le champ d'activité considérable, que leur offrent les régions de la côte occidentale d'Afrique, aptes à leur installation. Le succès considérable obtenu par des soeiétés européennes, notam- ment anglaises, dans l'exploitation de plantations établies en Asie et en Océanie, parait être une démonstration irréfutable de leur valeur au point de vue financier. Yves Henry. NOTES LA FLEUR DE THÉ Depuis l'Exposition universelle de 1900 où les Annamites du village indo-chinois versaient aux visiteurs l'infusion de fleurs de thé préparée et servie à la mode indigène, la question de l'impor- tation de ces fleurs et de la vulgarisation de leur emploi s'est agitée plusieurs fois, dans différents milieux coloniaux ou industriels. La remarquable exposition des Planteurs du Tonkin, à l'occasion de l'Exposition de Marseille, vient d'attirer de nouveau l'attention sur nos productions asiatiques. En ce qui concerne le Thé, un nombre considérable de Français et d'étrangers a pu se rendre compte des progrès énormes réalisés par cette industrie de notre colonie indo-chinoise, et nous avons eu déjà l'occasion de rendre hommage à l'effort intéressant du groupe de planteurs ton- kinois '. Nous sommes convaincus que, avec la continuité de leur bonne entente commune, ils arriveront à regagner le temps perdu et à prendre la place légitime qu'ils doivent occuper sur le mar- ché. De nouveau la fleur de thé a semblé intéressante à cause de son infusion très douce, d'arôme agréable et qui, dit-on, serait remar- quable par l'absence de tous phénomènes excitants qu'on attribuait à la faible proportion de caféine qu'elle contenait. Déjà van Romburgh et Lohmann avaient jadis attiré l'attention sur ce point (caféine = 0,8 °/0). On verra plus loin ce qu'il faut en penser. M. Neuville 2 s'est également occupé de la fleur de thé, et dit que les fleurs vendues à Paris sont de deux sortes : l'une dite verte et de prix un peu plus élevé, l'autre dite noire. Toutes deux sont cueillies quelques jours avant leur épanouisse- 1. E. Perrot. Les produits naturels du sol à l'Exposition coloniale de Marseille, liev. yen. des sciences, J906, n° 24. 2. H. Neuville. Une nouvelle importation du Tonkin : La fleur de thé. Journ. (TAgr. (ro/)., 1903. n° 25, 200. La technologie du thé. Paris, 1901, Challamel, éditeur Mit; NOTES ment et leur différence de couleur provient, à notre avis, uniquement du plus ou moins de soins apportés à leur dessiccation ; en effet, les deux sortes donnent une infusion dont les qualités sont sensiblement identiques ; ces différences commerciales n'existent plus actuelle- ment. Ces fleurs se présentent sous forme de boutons dont quelques- uns ont le verticille floral externe un peu étalé. Ces boutons floraux sont toujours séparés, car les fleurs sont également isolées et axillaires sur la plante mère. Les sépales, ou pièces florales externes, sont légèrement cohé- rents par leur base, au nombre de 5, concaves, un peu inégaux Fis. I F . I. — Fleurs cl hou Ions floraux du thé. Fig. II. — Coupe schématique d'une pièce floréale externe de fleu G = 8 d. environ. (La zone scléreusc est indiquée par la bande en . Il . r de thé. pointillés. (1 ou 2 sont plus petits); les pièces florales imbriquées, également au nombre de 5, sont blanches dans la fleur épanouie et fraîche ; elles sont jaunies par la dessiccation. Les étamines nombreuses, disposées sur plusieurs rangs, sont légèrement concrescentes entre elles et cohérentes avec la base des pétales (fig. 1). LA FLEUR DE THÉ 167 L'ovaire est triloculaire, surmonté d'un style simple k la base et divisé supérieurement en trois branches à peine renflées k l'extré- mité . Chacune des loges de l'ovaire contient i ovules, dont J ou 2 arrivent seulement à maturité. Le fruit est une capsule trigone, s'ouvrant par une ligne correspondant au dos de la feuille carpel- laire. Si l'on coupe longitudinalement une des pièces florales externes, on voit, au microscope, que l'épidémie supérieur et interne dans le bouton, est recouvert sur une partie de sa longueur et sauf aux deux extrémités de poils unicellulaires, coniques et tous courbés dans le même sens, la pointe regardant le sommet de l'organe. De plus, on remarque également, nettement séparée de l'épi- démie et très irrégulièrement limitée vers l'intérieur, une couche de cellules scléreuses (fig. 2) très apparentes et qui donne aux pièces florales leur dureté ; elles ressemblent en effet k des coques très résistantes. A un plus fort grossissement, la même coupe montre, du côté interne, un épidémie k parois minces mais avec les nombreux poils spéciaux dont il vient d'être question, sous lequel se trouvent deux assises de cellules hypodermiques le séparant de la zone sclé- reuse. Celle-ci est extrêmement caractéristique et composée unique- ment de sclérites rameux, de forme et de volume très différents, s'appuyant les uns sur les autres par leurs gibbosités ou leurs rami- fications qui, parfois, vont s'adosser aux assises sous-épider- miques externes. Ce sont ces mêmes sclérites que l'on retrouve dans bon nombre de plantes de cette famille, et particulièrement dans les genres Thea et Camellia où ils sont assez franchement caractéristiques. Dans la feuille de Thé, ils sont bien moins nombreux, et ceux qui entourent les nervures principales ont des formes ramifiées avec des branches en T signalées dans tous les ouvrages classiques. L'épiderme extérieur est pourvu d'une cuticule assez épaisse. Tels sont les caractères histologiques qui permettront de recon- naître avec précision les fleurs de thé et de les distinguer aisément de toutes autres similaires qui pourraient leur être ajoutées acci- dentellement ou frauduleusement. Leur consommation augmentant de jour en jour, il était intéressant de les faire connaître. •tr>8 NOTES Nous avons également repris les dosages de cette drogue et deux analyses faites d'après le procédé Grandval et Lajoux nous ont donné : 1" analyse 2° analyse Humidité 10 °/o 9,20 °/„ Cendres 2,80 2,50 Caféine (thé desséché) . . . 2,10 2,18 Soit pour la drogue commerciale non desséchée des teneurs de 1 gr. 90 °/0 dans le premier cas et 2 grammes dans le second cas. E. Jung- ' a trouvé en caféine 1,77 % contre 3,20 °/0 dans le Sou- chong extra. p e h sel Fig. III. — Coupe dans un sépale de la fleur de thé. />, poil; e, épiderme supérieur interne; /i, hypoderme; sel., sclérite rameux; mes., parenchyme mésophyllien ; ex, épiderme externe. G = 100 d. environ. Il est également intéressant de noter que les cendres renferment une notable proportion de manganèse et de fer. Or M. Mann prétend que la qualité du thé est en connexion avec la quantité d'oxydase contenue dans la feuille, et que le fer et le manganèse renforcent l'action de cette dernière ». Si les observa- tions faites antérieurement sont exactes, on doit conclure que la (leur de thé renferme une assez grande proportion d'oxydase (théase). Cette petite étude qui nous semble arriver à son heure, montre donc que la teneur en caféine n'est pas toujours aussi faible qu'on 1, E. Jung. Les fleurs de the du Tonkin. Journ. d'Agr. trop., 1903, n" 26, 250. LA FLEUR DE THÉ 109 aurait pu le croire, et que dans les échantillons prélevés à Mar- seille [Fleur de Thé du Tonkin, de P. L. Lafeuille), la caféine y existe dans une proportion de 2 °/0 environ, sensiblement égale à celle que l'on rencontre dans les bonnes sortes commerciales cou- rantes. Cette constatation n'est pas pour nous déplaire, car ce n'est pas, à notre avis, à la caféine qu'il faut attribuer les actions réputées excitantes du thé. Ce sont là des coefficients individuels et aussi fréquemment des auto-suggestions nerveuses, dont il ne faut tenir compte qu'avec les plus grandes réserves. Nous devons également attirer l'attention sur la présence du manganèse et du fer, sans leur attribuer toutefois une action théra- peutique de premier ordre. Enfin et nous insisterons sur ce fait : que si l'usage de la fleur de thé venait à se répandre, on ne pourrait que s'en féliciter. La récolte ne ferait pas souffrir l'arbuste; la préparation, si délicate dans ses moindres détails, de la feuille de thé, n'existe pas, et le produit doit toujours être égal à lui-même, si la fleur provient de la même variété cultivée dans des conditions biologiques identiques; enfin, la falsification, relativement si fréquente avec la feuille, devient, dans le cas de la fleur, extrêmement facile à déceler. La conservation seule demanderait peut-être un peu plus de soins. Un peu de réclame et un peu de snobisme doivent suffire a faire de la fleur de thé la drogue qui présidera un jour ou l'autre à nos fîve o clock. Le mode d'emploi préconisé comme le meilleur par les planteurs est le suivant : Pour une tasse, mettre la même quantité de Fleurs de Thé qu'on mettrait de thé ordinaire en feuilles ; laisser infuser à peu près le double de temps que pour du thé ordinaire, à moins qu'on ait eu lu précaution d'écraser légèrement les Fleurs de Thé avant de les mettre dans l'eau bouillante. Si on les écrase avant de les faire infuser, l'infusion se fait de la même façon et aussi rapidement qu'avec des feuilles. M. Jung conseille un mode d'emploi un peu différent, et pour lequel nous avons une préférence; il se rapproche de la mode russe de préparation du thé : Prendre une cuillerée à café de fleurs par tasse et jeter sur elles la quantité stric- tement nécessaire d'eau bouillante pour couvrir les fleurs. Laisser 10 minutes, la théière bien close, puis ajouter le reste de l'eau et servir quelques minutes après. Em. Perrot. A. Goris. Laboratoire de Matière médicale de l'Ecole supérieure de pharmacie. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 47. 12 171) NOTES NOTE SUR LA CULTURE DU JUTE AUX INDES ANGLAISES Le jute n'est guère cultivé aux Indes que dans le Bengale, et cette région, si vaste qu'elle soit, voit arriver le moment où elle ne pourra plus offrir de nouveaux terrains à la culture dont il s'agit. La demande du jute ne fait que s'accroître et elle n'est pas loin déjà d'être sensiblement supérieure à l'offre. Les prix du jute ont augmenté d'années en années et cette hausse ne pourra que s'accentuer. A en croire les Présidents ancien et actuel de « l'Indian jute mills Association », la récolte totale du jute dans le monde en P)0o-1906 s'est payée environ 200 millions de plus que les années précédentes. Il est donc certain que la production ne répond plus à la demande, de sorte que tous les efforts des intéres- sés doivent tendre à augmenter la production. En effet, ce qui assure le succès du jute, c'est son bon marché et cet avantage tend rapidement à disparaître. Ces préoccupations ont suscité une enquête sur les diverses régions de l'Inde où la culture du jute serait susceptible de réussir et le rapport par lequel il est rendu compte du résultat de ces inves- tigations, conclut, en ce qui concerne la Présidence de Bombay, à la possibilité d'y faire venir le jute dans le Konkan, le Dcccan et le Karnatak, le district de Poona, enfin dans le Gujarat et le Sind. Des expériences vont être maintenant tentées notamment dans les régions de Poona, de Dharwar et du Sind. Bien que le rapport signale que les terres delà Présidence de Bom- bay ne sont pas aussi favorables que celles de la Présidence de Madras, la question est de nature à intéresser particulièrement Bombay. Ici, en effet, l'industrie textile est des plus développées el il serait assez naturel de s'attendre à ce que le jute venant à être cultivé dans la région, une importante industrie vint s'ajouter à celle déjà si prospère du coton. Charles Barret, Consul de France à Bombay. ÉPiZOOTIE QUI A SÉVI SUR UES CHEVAUX DU CERCLE CE BAKEL 171 RAPPORT SUR LËPIZOOTIE QUI À SÉVI SUR LES CHEVAUX DU CERCLE DE BAKEL {Mars 1905. — Août 1906.) Dans son rapport mensuel de mai 1906, M. Dat, administra- teur du cercle de Bakel, signale qu'une affection sévit sur tous les chevaux des gardes de son cercle, qui vont en Haute-Gambie. Tous ces chevaux sont frappés peu de temps après leur retour. Quel que soit le séjour qu'ils ont accompli dans les régions infec- tées, presque tous les malades meurent. M. Dat, justement inquiet d'une telle mortalité, ayant demandé qu'un vétérinaire soit envoyé à Bakel, je m'y suis transporté sur l'ordre de M. le Lieute- nant-Gouverneur du Sénégal et j'ai constaté ce qui suit : A. — HISTORIQUE DE L'AFFECTION ÉPIZOOTIQUE. Les indigènes ont constaté depuis très longtemps que les chevaux vivent très difficilement dans quelques régions assez bien détermi- nées du bassin de la Haute-Gambie. Il n'y a presque pas de chevaux dans ces régions, les animaux qu'on y introduit ne tardent pas à succomber en présentant toujours les mêmes symptômes. Les trai- tements employés sont inefficaces, aussi les habitants ont-ils renoncé presque tous à posséder des chevaux. Les indigènes habitant des régions non infectées qui possèdent des chevaux, ne veulent pas louer leurs animaux aux fonctionnaires ou aux commerçants qui se rendent dans les régions suspectes. Les chevaux appartenant à l'Administration, qui sont les seuls en cause dans le rapport, résident soit à Bakel soit à Kédougou ; ils ont subi une mortalité très élevée : 8 sont morts sur un effectif de 12 chevaux en 14 mois. Les premiers sujets qui furent atteints sont ceux qui étaient à la résidence de Kédougou. En six mois, de décembre 1904 à juillet 1905, les cinq chevaux : Alceste, Aventurier, Apache, Arlequin et Aiguillon ont été enlevés par l'affection. |7_' NOTES Au mois de mai 1905, M. l'administrateur Dat va en mission dans la Haute-Gambie avec un effectif de 5 chevaux, à son retour, les chevaux paraissent en bon état ; aucun fait anormal ne se montre jusqu'en décembre 1905 où l'un des chevaux Aiglon est atteint de la maladie de la Haute-Gambie et meurt au bout de 2 mois. Les 5 chevaux ne présentent pas de signes morbides pendant toute l'année 1905. L'un d'eux Agamemnon retourne en Haut- Gambie en suivant le même trajet, il revient fatigué et présente peu de temps après son retour des symptômes caractéristiques de l'affec- tion. Son état reste stationnaire pendant quelque temps puis s'améliore au commencement de l'hivernage de 1906 et en août il paraît entièrement rétabli. L'examen histologique de son sang est négatif, tous les symptômes ont disparu. Un autre cheval Aigiile qui est allé en Haute-Gambie avec M. Dat sans y retourner ensuite, prend la maladie en février 1906. Son état d'abord très grave s'améliora peu à peu et en août il est en voie de guérison. Les symptômes ont à peu près entièrement disparu, il reste un volumineux œdème du scrotum, de l'engorge- ment des paturons et un peu de nonchalance. L'examen histologique du sang est négatif, un chien inoculé avec ce sang pris dans la jugulaire n'a pas réagi. Ce cheval présente un très grand intérêt au point de vue de la sérothérapie à essayer contre l'affection de la Haute-Gambie, il serait indispensable quil puisse être envoyé au laboratoire de Bactériologie de l'Afrique occidentale française pour être soumis à des études expérimentales. Les deux autres chevaux « Auguste » et « Antoine », qui ont été employés pour le voyage de l'Administrateur, sont indemnes jus- qu'à ce jour. En mai 1905, deux nouveaux chevaux « Alcyon » et Atlas » vont en Haute-Gambie où ils restent jusqu'au 15 juin : peu de temps après leur retour ils présentent les symptômes caractéristiques et meurent respectivement le 7 août et le 17 octobre 1905. Au mois de juin 1906, l'Administrateur loue à un indigène pour le service du cercle, une jument qu'il envoie en Haute-Gambie où elle reste jusqu'au milieu du mois de juillet. A son retour elle pré- sente les symptômes caractéristiques de l'affection ; en août la mala- die est en pleine évolution. C'est ce sujet qui a permis de vérifier le diagnostic et de faire l'étude expérimentale de la maladie. ÉP1Z00TIE QUI A SÉVI SUR LES CHEVAUX DU CERCLE DE BAKEL 173 B. ÉTUDE DE LA MALADIE. 1° Nature et espèces affectées. — L'affection qui a décimé les chevaux du cercle de Bakel sévit à l'état endémique dans une région déterminée du bassin de la Haute-Gambie ; elle est due à la pullulation dans le sang1 des animaux malades d'un protozoaire parasite du sang- du genre « trvpanosome », le trypanosoma dimor- phon. Cette affection a déjà été constatée cette année sur les che- vaux de la région de Nianing. (Voir rapport du vétérinaire Teppaz, avril 1906.) Les chevaux, les ânes et les mulets sont les seuls animaux qui prennent la maladie par contagion naturelle ; les bœufs, les mou- tons et les chèvres, les chiens ne sont jamais infectés natu- rellement, mais ils ne sont pas réfractaires à l'inoculation expéri- mentale. La maladie est transmise des sujets malades aux sujets sains par les mouches piquantes très nombreuses dans ces régions (glossines, glossinelles, tabanides, etc.), mais il n'est pas possible d'incriminer une espèce plus particulièrement qu'une autre. 2° Région infectée. — La région infectée comprend tout le bassin supérieur de la Gambie qui fait partie du cercle de Bakel ; ses limites sont peu précises, tous les terrains boisés, bas et humides sont suspects ou dangereux. Cette région est limitée au Nord par une zone désertique de petite brousse, large d'environ 50 kilomètres, s'étendant de Niomédina à Balegni. Cette zone, qui ne renferme pas d'animaux, sépare assez nettement les régions indemnes des régions infectées. Toute la partie Nord jusqu'au Sénégal est indemne, on n'y a jamais constaté le cas de trypanosomiase. Les autres limites sont purement politiques, aucune étude n'a été faite encore dans les territoires voisins sinon en Gambie anglaise où la maladie a été étudiée et décrite en 1904 par Dutton et Tood. Ces limites sont : à l'Est, la Gambie anglaise; au Sud, la Guinée française; à l'Est, le Soudan. 3° Symptômes. — Les chevaux atteints présentent des symptômes à peu près constants. Au début on observe une certaine mollesse, les animaux sont paresseux au travail, insensibles ou peu sensibles I 7 ï NOTES au fouet, le rein est raidi, le pincement le fait à peine fléchir, le scrotum œdemacie devient froid et à peu près insensible. L'appétit est conservé, la respiration est normale. Dans une seconde période les forces du sujet décroissent rapidement : l'amaigrissement est très marqué bien que l'appétit soit conservé. Les muqueuses appa- rentes sont pâles, exsangues ; les larmes coulent abondamment, l'œdème du scrotum augmente de volume, le fourreau s'engorge ; l'œdème gagne toute la partie inférieure de l'abdomen et du thorax. Les membres sont engorgés. L'arrière-main est vacillant. Dans la dernière période les animaux sont efflanqués, l'appétit a beaucoup diminué, l'arrière-main est déplus en plus faible, puis la paraplégie survient et les sujets tombent pour ne plus se relever. La mort survient dans le coma. Deux sujets atteints se sont rétablis après la seconde période de la maladie, l'un d'eux est entièrement guéri, l'autre présente encore un volumineux œdème du scrotum, de l'engorgement des membres et de la paresse au travail, il y a tout lieu d'espérer une guérison complète. Chez tous les malades, Vexamen histologique du sang pris à l'oreille permet de constater la présence du trvpanosome dimorphe agent causal de la maladie. 4° Durée de la maladie. — La durée de la maladie, de l'appari- tion des premiers symptômes à la mort comme durée de la période d'incubation sont excessivement variables. Les limites en sont trop étendues pour présenter un intérêt scientifique : incubation : de 1 mois à 1 an. Evolution mobile 6 semaines à 1 an. 5° Lésions. — Aucune autopsie n'ayant été pratiquée, il n'est pas possible d'indiquer les lésions. Celles-ci seraient du reste sans intérêt pour le diagnostic, puisque celui-ci est établi d'une manière certaine par la constatation des parasites dans le sang à Vexamen histologique. 6° Diagnostic. — L'ensemble des symptômes observés sur les maladies, l'allure épizootique de l'affection et surtout la présence de trypanosomes dans le sang des sujets atteints permettent de porter le diagnostic général de (ri/panosomiasc. Par une étude plus approfondie du parasite on constate qu'on est en présence du try- jtanosome dimorphe ainsi appelé parce qu'il se présente sous deux ÉPIZOOTIE QUI A SÉVI SUK LES CHEVAUX DU CERCLE DE BAKEL 175 formes distinctes, existant simultanément : une forme longue effilée et une forme courte à extrémité épaisse en forme de têtard. Cette affection a été décrite parles auteurs anglais précités; elle existe à l'état endémique dans la Gambie anglaise. L'affection des chevaux de Gambie présente de nombreuses ana- logies avec une autre maladie de même nature, déterminée par un parasite du même genre et connue sous le nom de Nagana. Elle en diffère par son évolution plus lente, son innocuité pour les animaux de l'espèce bovine qui vivent très bien dans la région infectée et par la forme particulière de ses parasites. L'affection des chevaux de Gambie se distingue également du Surra (autre affection causée par des trypanosômes) par son inno- cuité naturelle pour les bovidés. 7° Pronostic. — Le pronostic de cette affection est très grave. La mortalité de l'espèce a été de : 80 0/0 (8 morts sur 10 malades). Sur une morbidité de : 83,33 0/0. (10 malades sur effectif de 12 chevaux). Les animaux qui séjournent très peu de temps dans les régions dangereuses s'infectent presque tous. 8° Traitement. — On ne connaît pas de traitement efficace. Tous ceux qui ont été essayés jusqu'à ce jour se sont montrés impuis- sants. L'hygiène bien appliquée et les soins spéciaux donnés aux malades permettent peut-être de retarder l'issue fatale, mais n'ont aucun effet curatif. 9° Prophylaxie générale des affections dues à des trypanosômes. — Les affections causées par les trypanosômes se propagent par l'inter- médiaire des mouches piquantes qui transportent le sang virulent des animaux malades aux animaux sains. Il est donc indiqué pour limiter cette propagation de détruire ou d'éloigner des animaux sains ou malades les mouches vulnérantes et de ne pas introduire des animaux venant d'une région infectée dans une région jusqu'alors indemne. Les travaux entrepris en Afrique Occidentale par le service zoo- technique permettront d'établir une carte géographique des régions infectées. 170 NOTES Il est très difficile de protéger les animaux contre les piqûres infectantes. On a préconisé plusieurs procédés peu praticables dans les conditions actuelles (moustiquaires aux ouvertures des écuries, enfumage des locaux, etc.). On évite les mouches en faisant traverser la nuit par les animaux, les régions basses, humides et boisées, les mouches vulnérantes ne piquent jamais la nuit et en tenant ces animaux dans les régions ('-levées et découvertes pendant le jour. Un bon procédé consiste à laver tous les jours les animaux malades, sains ou suspects avec un mélange de 1 partie de pétrole pour o par- ties d'eau ou avec une solution légère de crésyl. Pour les chevaux de l'Administration employés dans le cercle de Bakel, on éviterait de nouvelles pertes en ne leur faisant pas dépasser, vers le Sud du cercle, la zone neutre figurée sur la carte. COMMUNICATIONS DIVERSES I. Nouvelles floraisons dans les serres du Jardin colonial. — Deux plantes provenant Tune de Madagascar et l'autre de Java se trouvaient depuis plusieurs années dans les serres du Jardin colonial, sans pouvoir être déterminées, par suite de l'absence d'organes floraux. Une belle floraison survenue en décembre 1906 et janvier 1907, a permis d'en soumettre des échantillons botaniques com- plets à M. Lecomte, professeur au Muséum d'Histoire naturelle, qui a bien voulu se charger de leur détermination. L'examen auquel il a procédé a permis de se rendre compte qu'il s'agissait, d'une part, du Pittosporum Humblotianum dont le Jardin Colonial a pu faire déposer un exemplaire dans les serres du Jardin des Plantes de Paris. La flo- raison de l'autre spécimen provenant de Java a fait reconnaître qu'on se trou- vait en présence de l'Éloeocarpus Grandiflorus (Smith). — Cette plante était désignée dans les serres du Jardin Colonial sous le nom de Terminalia. Suivant les renseignements fournis par M. Lecomte, elle a déjà été cultivée à Kew sous le même nom, jusqu'au jour où les premières fleurs apparurent. Elle est décrite et figurée dans « Van Houcke » sous le nom de Monocera Grandiflorum, genre qui, ultérieurement, a été rattaché par Smith au genre Eloeocarpus. II. Charbon de la Canne à sucre (Ustilago Sacchari) en Indo-Chine. — Le Jardin Colonial a reçu, il y a peu de temps, du Gouvernement général de l'Indo-Chine, des échantillons de canne à sucre attaqués par une maladie cryp- togamique qui, suivant les renseignements donnés, a causé des ravages en Annam, dans les cultures de cannes de la Station de Quang-Naï. Cet échantillon a été soumis à l'examen de M. Delacroix, professeur de Pathologie végétale de l'École supérieure d'Agriculture Coloniale, quia reconnu les traces indiscutables des attaques produites par l'Ustilago-Sacchari, dont il a d'ailleurs retrouvé des spores à l'aisselle des gaines des feuilles, des frag- ments de cannes envoyés. Le traitement à employer pour lutter contre ce charbon est purement pré- ventif. Il consiste dans la destruction par incinération des cannes malades et dans une sélection rigoureuse des boutures qui doivent être choisies avec le plus grand soin sur des pieds sains. Par mesure de précaution, il est recom- mandable de tremper ces boutures, avant plantation, dans une bouillie borde- laise à 2 °/0 de sulfate de cuivre, parfaitement neutre aux papiers de tour- nesol. III. Examen d'échantillons de Coton provenant de la Guadeloupe. — Des échantillons de coton récoltés à la Guadeloupe ont été reçus dernièrement au 478 COMMUNICATIONS DIVERSES Jardin Colonial, qui s'est empressé de les soumettre à l'appréciation d'experts de la place du Havre. L'association Cotonnière Coloniale fournit sur la valeur de l'un de ces échan- tillons les indications suivantes : Échantillon de Colon Sea-Island. — Coton de 1res belle nature et de grande valeur, mais mal préparé et surtout mal égrené. — Il contient des graines écrasées qui tachent la Gbre. Ce coton sérail magnifique s'il était bien préparé et pourrait alors valoir 200 francs les cinquante kilos, c'est-à-dire 4.000 francs la tonne. L'association cotonnière a reçu dernièrement de la Cuadeloupe une balle de 50 kilos de ce coton, convenablement préparé, qui a été vendue 200 francs. Un second échantillon, sale et irrégulier, ne présentait qu'un médiocre intérêt; un coton de cette qualité serait d'une vente réduite et difficile. Sa valeur a été estimée à environ 65 francs les 50 kilos. STATISTIQUES COMMERCIALES INDO- CHINE Exportations du 3e trimestre de I90G ' (Juillet, août et, septembre 1906). I. Riz : a) Paddy, Juillet.. 5.741 k. à destination de la Métropole 16.380 k. à destination de la Chine 500 k. à destination d'autres pays d'Asie et d'Afrique, etc. Total pour juillet. 22.621 k 22.621 k. Août .... 600 k. à destination de la Métropole. 650 — Chine. 240 — — Hong-Kong. Total pour août . . 1 . 490 1 . 490 k. Septembre .... 50.521 k. à destination de la Métropole. 4.460 — — Chine. 120 — — Singapore. 960 — Hong-Kong. Total pour sept. 56.061. 56.061k. Total des exportations de paddy durant le 3e trimestre 1906 80.172 k. h) Riz Cargo. Juillet 1 .462.280 k. à destination de la Métropole. 17.850 — — Chine. 12.780.591 Hong-Kong. Total pour juillet. 14.260.721 14.260.721 k. Août 2.000.029 k. à destination de la Métropole. 7.300 — — Chine. 739.735 — — Hong-Kong. Total pour août. . . 2.747.064. 2.747.064 k. Septembre 4.553.756 k. à destination de la Métropole. 3.046 — — Chine. 56.674 — Hong-Kong. 5.528.582 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique etc. Total pour sept.. . 10.142.058 10.142.058 k. Total des exportations de riz car- go pour le 3e trimestre de 1906. 27.149.843k. 1. Les statistiques commerciales de l'Indo-Chine concernant les 6 premiers mois de 1906 ne sont pas parvenues à l'Inspection générale de l'Agriculture coloniale. 180 STATISTIQUES COMMERCIALES c) Riz entier blanc. Juillet 18.628.235 k. à destination de la Métropole. 70.000 — des Colonies françaises. 270. S13 Chine. 271.558 Singapore. 1.870.593 — Hong-Kong. 14.325.155 — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour juillet.. 35.436.354 35.436.354 k. Août 10.623.124 k. à destination de la Métropole. 50.803 des Colonies fran- çaises. 619.145 — — Chine. 774.809 — Singapore. 8.903.184 Hong-Kong. 19.618.314 d'autres pays d'Asie et d'Afrique, etc. Total pour août... 40.589.379 «. 40.589.379 k. Septembre 7.422.597 k. à destination de la Métropole. 1.242.681 des Colonies françaises. 1.261.615 — Chine. 3.937.385 Singapore. 3.989.480 Hong Kong. 27.007.150 — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour sept... 44.860.908 44.860.908 k. Total des exportations de riz en- tier blanc pour le 3e trimestre de ___^_ 1906 120.886.641 k. d) Brisures de riz. Juillet. 5.307.664 k. à destination de la Métropole 5.307.664 k. Août 3.162.332 — 308.392 — Hong-Kong. Total pour août . . . 3.470.724 3 . 470 . 724 k . Septembre 4.387.522 k. à destination de la Métropole. 49.425 — — des colonies françaises. 541.006 — Hong-Kong. Total pour sept... 4.977.953. 4.977.953 k. Total des exportations de bri- sures de riz pour le 3e trimestre de 1906 •.. 13.756.341 k. c Farines et poussières de riz. Juillet 1 .112.693 k. à destination de Hong-Kong 1.112.693 k. Août 4.212.973 — 4.212.973k. Septembre 888.798 — de la Métropole. 3.048.501 — — Hong-Kong. Total pour sept... 3.937.299 3.937.299 k. Total des exportations des farines et poussières de riz pour le 3e trimestre de 1906 9.262.965 k. Au total l'Indo-Chine a donc exporté, pendant le 3" trimestre de 1906, 171.136.962 kilogrammes de riz sous différentes formes (Paddy, riz cargo, riz blanc, brisures de riz, farines et poussières de riz). STAT1T1SQUBS COMMERCIALES 181 II. Mais en grains, farine de maïs, orge en grains. ;i Maïs en grains. Juillet. 194.257 k. à destination de la Métropole. 19.500 Chine. Total pour juillet. . Août Total pour août . . Septembre. . . . Total pour sept. 213.757 213.757 k. 1.550.542 k. à destination de la Métropole. 24.110 — — Chine. 1.500 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. 1.576.152 1.576.152 k. 2.481.033 k. à destination de la Métropole. 11.086 — — Chine. 4 . 032 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. 2.496.151 2.496.151 k. Total des exportations de maïs en grains durant le 3e trimestre de 1906 4.286.060 k. b) Orge en grains et farine de maïs. On a en outre exporté, en septembre, 60 k. de farine de maïs à destination de la Métropole. A signaler également en septembre une exportation de 1.577 k. d'orge en grains destination de la Chine. III. Légumes secs en grains et pommes de terre. a) Légumes secs en grains. Juillet. 30.398 k. à destination de la Métropole. 22.371 — — Chine. 49.670 — — Singapore. 26.300 Hong-Kong 17.421 — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour juillet. . Août 146.160 146.160 k. &3.6S5 k. à destination de la Chine. 14.123 — — Singapore. 31.581 — — Hong-Kong, 102.519 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour août. Septembre. . 151.878 151.878 k. 10.129 k. à destination de la Chine. 5.750 — — Singapore. 13 — — Hong-Kong. 41.897 — — d'autres pays d'Asie. d'Afrique, etc. Total pour sept. 57 . 789 57 . 789 k Total des exportations de légumes secs en grains durant le 3e tri- mestre de 1906 355.827 k. 182 STATISTIQUES COMMERCIALES b) Pommes de terre. Juillet 999 k. à destination de la Cliine. 3.010 — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour juillet. . 4.039 4.039 k. Août 1 .810 k. à destination de la Cliine. 961 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique, etc. Total pour août. . . 2.804 2.804 k. Septembre 560 k. à destination de la Cliine. 3.360 — — d'autres pays d'Asie, d'Afrique etc. Total pour sept... 3.920 3.920 k. Total des exportations de pommes de terre durant le 3e trimestre de 1906. 10.763~kT IV. Sagou, Salep, etc En août l'Indo-Cliine a exporte 400 k. de Sagou, Salep, etc. en Chine et 124 k. à destination de Hong-Kong : même exportation de cette matière en juillet et sep- tembre. Graines oléagineuses et Huiles. a) Coprah. Juillet 216.775 k. à destination de la Métropole Août 101. 575 — — Septembre. 67.623 — — Total des exportations de coprah durant le 3° trimestre de 1906 385.973 k. .. 385.973 k. b) Sésame. Juillet 7.050 k. à destination de Hong-Kong Août 3.605 — — Septembre. 5.027 — — Total des exportations de sésame durant le 3e trimestre de 1906 15.682 15.682 k. c) Arachides. Juillet 59 k. à destination d'autres pays d'Asie Août 512 — — Septembre. 1 . lxo k. à destination de la Chine Total des exportations d'arachides durant le 3e trimestre de 1906 1 .760 k ■ 1.760 k. d i Autres fruits et graines oléagineux. Juillet 17.960 k. à destination de Hong-Kong Total pour Juillet 17.960 k. Août 652 k. à destination de Singapore 70.875 k. à destination de Hong-Kong Total pour Août 71.527 k.. 71.527 k. Septembre. 70 k. à destination de la Chine 57.001 — Hong-Kong Total pour septembre. 57.071k 57.071k. Total des exportations de fruits ou graines oléagineuses durant le 3e trimestre de 1906 549. «J7 3 k. STATISTIQUES COMMERCIALES 183 e) Graisses de coco. Juillet Total pour Juillet Août Total pour Août Septembre. Total pour septembre. fi Huiles de ricin. Juillet . . 1.210 k. à destination d'autres pays d'Asie 360 — — 456 k. à destination de la Métropole 303 k. à destination d'autres pays d'Asie 1210 k. 360 k. 759 k 759 k. Total des exportations d'huiles de coco durant le 3" trimestre de 1906 445 k. à destination de la Chine 68.618 — Hong-Kong 2.329 k. 69.063 k Total pour Juillet 69.063 k Août 631S k. a destination de Chine 60.764 — Hong-Kong Total pour Août 61 .402 k , Septembre. 36 k. à destination de la Chine 33.622 Hong-Kong Total pour Septembre. 33.658 k 33.658 k. 61.402k. Total des exportations d'huiles de ricin durant le 3* trimestre de 1906 164.123 k. y) Huiles de coton et de sésanu Juillet 1.296 k. à destination de la Chine Août 3.978 — — Septembre. 13.473 — — Total des exportations d'huiles de coton et de sésame durant le tri- mestre de 1906 18.747 k Au total l'Indo-Chine a donc exporté pendant le 3e trimestre de 1906 549.973 k. de graines et fruits oléagineux de toute nature, et 185.199 k. d'huiles et graisses industrielles ou alimentaires. Sucres. a) Sucres noirs dits galettes chinoises. Juillet 200 k. à destination d'autres pays d'Asie Août 5.230 — — Septembre. 0 Total des exportations des sucres dits galettes is.747 k. chinoises durant le 3° tri- mestre 1906 5.430 k b) Sucre brun. Juillet 54.743 k. à destination d'autres pays d'Asie 941 — de Chine Total pour Juillet 55 . 684 k Août 3.412 k. à destination d'autres pays d'Asie 2.563 — de la Chine 1 19 . 032 — de Hong-Kong Total pour Août 155.009 k Septembre. 9.185 k. à destination d'autres pays d'Asie 10.683 de la Chine Total pour Septembre. 19.868 k.. Total des exportations de sucre brun durant le 3e tri- mestre de 1906 . 3.430 k. 55 .684 k. 155.009 k. 19.86S k. 230.561 k. 18i STATISTIQUES COMMERCIALES J c Sucre candi indigène. Juillet 170 k. à destination d'autres pays d'Asie 125 — de Hong-Kôhg Total pour Juillet 295 k 295 k. Septembre. 32 k. à destination de Hong-Kong Total pour Septembre 32 k. Total des exportations de sucre candi indigène durant le 3° tri- mestre de 1906 327 k. d) Sucre blanc indigène en poudre. Juillet 1.900 k. à destination d'autres pays d'Asie 180 — de Chine 311 — de Hong-Kong Total pour Juillet 2.391k. Août 661 k. à destination de Hong-Kong Septembre. S] — — Total des exportations de sucre blanc en poudre durant le 3e trimestre de 1906 3.133 k 3.133 k. e) Sucre brun en poudre de VAnnarn. Juillet 3. 409 k. à destination d'autres pays d'Asie 41.141 de Hong-Kong Total pour Juillet 44.550 k 44.550 k. Août 0 k 0 k. Septembre. 4.503 k. à destination d'autres pays d'Asie 36.073 — de la Chine Total pour Septembre. 40.576 40.576 k. Total des exportations de sucre brun en poudre de l'Aniiam 85.126 k. Au total. l'Indo-Chine a donc exporté, pendant le 3" trimestre de 1906. 324.577 k. de sucre sous différentes formes (sucres noirs dits galettes chi- noises, sucre brun, sucre candi, sucre blanc indigène en poudre, sucre brun en poudre de l'Annam). Matières textiles. a) Soies grèges. Juillet 470 k. à destination de la Métropole 1.243 d'autres pays d'Asie 1.477 — de Hong-Kong Total pour Juillet 3.190... 3.190 k. Août 2.901 k. à destination de la Métropole 1.595 — d'autres pays d'Asie 7.816 — de Hong-Kong Total pour Août 12.312... 12.312 k. Septembre. 3.544 k. à destination de la Métropole 22 — d'autres pays d'Asie 4.980 — de Hong-Kong Total pour Septembre. 8.516. 8.546 k. Total des exportations de l'Indo- Chine pour les soies grèges durant (A suivre.) le 3e trimestre de 1906 24.048 k. MACOS, PROTAT FRERES, IMI'RIMBU Rs. L' E (UlCU r-Géfii tl l '. A. CHAIvLAMEL. ÉlJI§iï #î MAISON FONDÉE EN i735 VILMÛM-ANDMEUX & C 4, Quai de la Mégisserie, PABIS LIANE A CAOUTCHOUC Landolphia Heudelotîi fcj^ La Maison VILMORIN-ANDRIEUX ET Cie, toujours sou- cieuse d'être utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulga- risation des graines et plantes précieuses des pays chauds. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre cette importante question. Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition Universelle de jyoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale En outre, le Jury de la dernière Exposition qui a eu lieu en igo5. au Jardin Colonial de Nogent-sur-Marne, a confirmé les décisions du Jury de l'Exposition Uni- verselle en lui attribuant le Premier Grand Prix d'Honneur. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de ia façoi téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées à condition de mentionner la source. ïlR COllUECTION DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CF. JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à, Juin 1902 i vol. in-So. 20 fr Juillet 1902 à Juin 1903 — 20 fr Juillet 1903 à Juin 1904 — 20 fr Juillet 1904 à Décembre 1904 .... — 10 fr Janvier 1905 à Décembre 1905. ... 2 vol. in-8°. 20 fr Janvier 1906 à Décembre 1906. 20 fr (Envoi franco contre mandat-poste) Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. A. SAVY"*, JEANJEAN" & C lngénieurs-Constrs : PARIS: 162, rue de Charenton IE MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses h 2, 3 et 4 Cylindres en granit. 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Max Ringelmann. directeur de la station d'essais de ma- chines (suite) 200 Essais cotonniers en Afrique occidentale française en igo.5 et igo6, par M. Yves Henry, directeur de l'Agriculture aux Colonies (suite) 209 Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère, sous-inspecteur de l'agriculture à Madagascar, chargé de missions (suite) 23o Cucurbitacées tropicales, par A. Desruisseaux (suite). Patole 244 Pipangaye 248 NOTES Note sur la Kola dans la forêt de la Côte d'Ivoire, par M. Em. Perrot, professeur à l'Ecole Supérieure de pharmacie 266 Les Insectes, par M. Fleutiaux 267 COMMUNICATIONS DIVERSES Valeur commerciale de coquillages à nacre provenant de Madag-ascar et de la Guadeloupe 208 Identification d'un aloe de l'extrême sud de Madagascar 258 Production du Henequen au Yucatan 258 Extraction de l'amidon de « Tacca involucrata » du Gabon 25g Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer 260 ■H 1- ANTISEPTIQUE GÉNÉRAL — DÉSINFECTANT IDÉAL LUSOFORWIE fiOjM TOXIQUE ET SflfiS ODEU^ DÉSODOHlSfl^T Échantillon et brochure sur demande, i5, rue d'Argenteuil, Paris. 0€>®<3>€>€><®»@®00€>®<&<2><ê><»><3> <°> BOLETIM ? DE ? IagriculturaI 1)0 Estado de Bahia <5> ^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ÉTATg 0 (en portugais) Abonnement annuel <°> «•> ® 6 fr. & <•> <°> <°> Union postale <°> «•> Annonces (prix de l'anncei <°> <§ Une page 100 IV. <»> <^ . <ô> Demi-page 60 tr. <^ <$> <•> Les documents et communications X relatifs à la rédaction doivent être x % adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- % <°> CULTURE ». <•> €> <°> | Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL f » Fix a Badigeonnage dans une brasserie Examinez nos nouvelles MACHINES a BADIGEONNER eta DESINFECTER (b.s.g.d.g.) Type FIX. Médaille de Bronze : Jardin Colonial, Nogent-s-Marne BLANCHIMENT au lait de chaux l Murs, Plafonds, Arbres PEINTURAGE avec couleurs à l'eau \ Ateliers, Ecuries, Façades DESINFECTION avec tous les désinfectants liquides ÉCONOMIE «norme : 3.ooo mètres carrés en 10 heures. Demandez notice tv 1 6 et Références Frédéric-Albin LOEBEL Téléph. 262-81 26, rue Cadet, PARIS (9«) 7e Année Mars 1907 N° 48 PARTIE OFFICIELLE ARRETE nommant, un membre du Conseil technique de V Agriculture Coloniale. Le Ministre des Colonies Vu le décret du 28 mai 1 902 portant création d'un Conseil technique de l'Agriculture Coloniale. Vu l'arrêté du ;> août 1902 nommant les membres du Conseil technique de l'Agriculture Coloniale. Arrête : Est nommé Membre du Conseil technique de l1 Agriculture Coloniale en remplacement de M. Ilenrique Duluque député, secrétaire général de la Société Française de Colonisation et d'Agriculture Coloniale, décédé, M. HEIM, docteur es sciences, professeur à l'Ecole Supérieure d'Agri- culture Coloniale, secrétaire perpétuel de la Société Française de Colo- nisation. Fait à Paris, le 11 février 1907. Signé : Milliès-Lacroix GABON Replantation des arbres à caoutchouc. Le Commissaire spécial du Gouvernement a Messieurs les Directeurs des Sociétés concessionnaires dans les possessions du Congo français et dépendances. Messieurs, L'article 6 du cahier des charges impose aux concessionnaires la reconstitution de réserves à caoutchouc au moyen de plantations nou- velles proportionnées aux quantités exportées. Jusqu'à ce jour cette clause n'a été qu'imparfaitement observée, l'admi- nistration, par mesure de bienveillance, n'ayant pas voulu imposer aux Sociétés concessionnaires des frais supplémentaires à ceux qu'exigeait la mise en valeur initiale des territoires qui leur avaient été attribués. But. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 48. 13 18() DOCUMENTS OFFICIELS Mais la situation financière des compagnies s'étant graduellement améliorée, il semble que le jour soit venu pour l'administra tion d'être en droit d'exiger la stricte observation des conditions librement acceptées par le concessionnaire. Il serait, en effet, inadmissible que la prolongation d'un tel état de cboses ait pour conséquence la disparition lente mais certaine des pré- cieuses plantes qui forment le plus appréciable des richesses de la colonie. A mon sens, les concessionnaires seraient d'autant plus répréhensibles s'ils ne se conformaient pas à cette disposition capitale de leur contrat, qu'ils sont directement intéressés à la mise en valeur des territoires qui leur ont été attribués et à la plus-value foncière qui en résulte. Sans vouloir vous donner des directions sur la façon d'entreprendre ces replantations, laissez-moi néanmoins vous exposer succinctement une méthode qui ne vous est sans doute pas inconnue, mais sur laquelle j'ai désiré appeler votre attention parce qu'elle posséderait pour vous l'avantage de satisfaire aux exigences de l'acte de concession tout en pouvant être rémunératrice au bout de très peu de temps. Je veux parler de la méthode employée avec succès au Brésil et qui consiste à planter des arbres caoutchoutifères à une faible distance les uns des autres ; lorsque ceux-ci sont arrivés à une certaine hauteur on en abat d'abord 2 sur 4. Plus tard, on recommence cette opération pour ne laisser en fin de compte des arbres que de 5 en 5 mètres et le caout- chouc retiré de ceux qui ont été successivement abattus pa\e les frais généraux de l'entreprise. A côté de ceprocédé, il me paraît également judicieux de vous rappeler celui qu'a indiqué M. le Commissaire Général Gentil dans ses instructions du "26 mai 1906 (./. 0. du 2 juin, page 172) et qui, tout en vous étant profitable, pourrait être appliqué sur les réserves que vous devez assurer aux indigènes, conformément aux dispositions de l'article 10 du décret de concession et de l'article 2 du cahier des charges. Le chef de nos possessions de l'Afrique équaloriale s'exprime ainsi : « L'indigène adulte « (femmes et enfants exclus) paye ou va payer dans un avenir plus ou « moins éloigné 5 francs d'impôt par tête. Je suis tout disposé à réduire « cet impôt à \\ francs sous la seule réserve qu'en échange des 2 francs « rétrocédés par individu, les collectivités indigènes plantent un certain " nombre d'essences caoutchoutifères (Ireh ou lianes principalement). <• Ces plantations leur appartiendraient en propre ; elles ne pourraient ci être cédées ou vendues à des tiers que lorsqu'elles seraient en pleine « production. Cette vente ne pourrait se faire qu'avec le consentement « de l'administration et à des conditions telles que l'indigène en tire un « réel profit. « Il conviendrait également que l'on n'autorisât pas la vente de l'inté- « gralité de ces plantations, mais seulement de la moitié au maximum, DOCUMENTS OFFICIELS 187 <( de façon que l'indigène mieux éduqué, ayant contracté des habitudes « de travail, puisse posséder à son tour, exploiter et vendre les produits « qu'il aurait plantés et qui seraient naturellement compris dans les « réserves qu'aux termes des décrets de concession on doit leur assurer. » Envisagées sous ce jour, vous conviendrez sans doute avec moi que les conditions imposées pour l'exploitation du caoutchouc ne sont pas très rigoureuses, d'autant plus que le choix des essences est entièrement laissé à votre gré, sauf cependant pour celles qui sont improductives. Je vous serais très obligé de vouloir bien me faire connaître sur quelle voie vous avez jusqu'à présent porté vos efforts pour vous mettre en règle à ce sujet avec l'administration et quels sont vos projets pour les plantations qu'il resterait à faire. Pour être complète, votre communi- cation devra porter mention des noms des caoutchoutiers plantés, de leur âge et de l'époque à laquelle ils seraient utilement exploitables. De plus, je vous serais reconnaissant de vouloir bien m'indiquer les lieux de replantation ainsi que les emplacements des pépinières. Enfin, dans le cas où vous ne vous seriez pas encore conformé aux dispositions de l'article 6, il serait expédient de m'exposer les raisons pour lesquelles la replantation proportionnelle n'a pas été effectuée. De par les attributions qui me sont dévolues en vertu de l'arrêté du 20 mai 190(3, consécutif au décret du 11 février 1906 réorganisant les possessions du Congo français et dépendances, il m'appartient de veiller à la stricte exécution de cette clause de votre contrat. En conséquence, il est démon devoir de vous prévenir que j'y tiendrai la main et que, sauf justification de cas de force majeure, je n'hésiterais pas à requérir, s'il le fallait, l'application de l'article 32 relativement au retrait des terres. Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de ma considération très dis- tinguée. Henri Bobiciion. NOMINATIONS ET MUTATIONS Indo-Chine. Par arrêté du Gouverneur général /). i. de l'Indo-Chine, en date du 6 décembre 1906, rendu sur la proposition concertée du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Com- merce de l'Indo-Chine : M. Dulac (Pierre), nouvellement nommé agent de culture de 2e classe, est mis à la disposition du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine en 188 NOMINATIONS ET MUTATIONS remplacement de M. Mieville, agent île culture de 3e classe, appelé à d'autres fonctions. Par arrêté du Gouverneur général p. i. de l'Indo-Chine, en date du 1) décembre 1906, rendu sur la proposition concertée du Lieutenant-gouverneur de la Cochinchine et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo-Chine : M. Mieville (Rodolphe-Edouard-Louis), agent de culture de 3° classe, rentrant de congé, est mis à la disposition du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Indo-Chine. Madagascar Par décision du "24 octobre 1906, MM. Delgove, agent de culture, et Bousquet, jardinier, rentrant de congé, ont été all'ectés à la station d'Essais de Nanisana (Tananarive). ÉTUDES ET MÉMOIRES LE BEURRE DE DIRA Nature. — Origine. Le beurre de Dika provient des graines de YIrvingia gabonensis (Rutacées), arbre croissant "sur les côtes occidentales de l'Afrique. Ces graines sont constituées par une amande entourée d'une écorce épaisse de quelques millimètres. L'amande est utilisée par les indigènes qui en font un produit alimentaire dit pain de Dika. — C'est un gâteau obtenu par un concassage, cuisson et compression des graines. Le pain de Dika se présente sous la forme d'un cône tronqué constitué par une pâte ferme et onctueuse au toucher, de couleur gris brun et mar- quetée de points blancs. — Son odeur et sa saveur rappellent celle du cacao et de l'amande grillée. La graisse extraite de ce gâteau conserve une odeur marquée de fumée provenant de la cuisson à feu nu. L'huile que l'on retire directement de la graine possède au con- traire une odeur agréable, se rapprochant du beurre de cacao et qui se développe par la chaleur. Caractères chimiques et Propriétés physiques l. Les caractères chimiques du beurre de Dika permettent de le rapprocher de plusieurs huiles et graisses végétales, sans que l'on puisse toutefois l'assimiler complètement à l'une d'entre elles. Nous le comparerons aux beurres de cacao, de coco et de pal- miste : Densité. — La densité est relativemeut faible... Action des vapeurs nitreuses. — Sous l'action des vapeurs nitreuses, le Dika se comporte comme les autres beurres du tableau. I. Cette étude a été faite non sur le produit indigène mais sur la matière grasse extraite au laboratoire. 190 ÉTUDES ET MÉMOIRES Tableau comparatif des propriétés des beurres (le Dika, Cacao, Coco, Palmiste DIKA CACAO COCO PALMISTE (1.9195 brun clair jaune gris jaune paille blanc solide il 39,6 10 38,6 9,76 22,7 » 261 gr. »/oc 48 1,2 0,915 » solide 32 25 50 45 31 17.89 » )> )) » 0,9215 jaune • jaune jaune beurre frais et sol. 26 22,5 26,5 23 9 24,1 31 7,5 0-922 » » solide 26,5 23,5 27 2 1 15 22.5 » » / Après addition de action des l S 0' H- vapeurs j Après addition de nitreuses / SOI H 2 -f AzO 3 K procédé Après ébullition . . . . Cailletet) F Après refroidisse- ment Point de solidification de l'huile.. Point de fusion des acides gras.. . Point de solidification des acides Indice diode Saturation de 5 grammes d'acides Saturation par la soude normale.. Solubilité dans l'alcool absolu. . . . Degré de turbidité dans 2 volumes Acides volatils (indice de Meissl.). Points de fusion et de solidification de la graisse et des acides gras. - - Ces constantes sont très élevées pour le beurre de Dika et très voisines de celles du beurre de cacao. Au contraire, les huiles de coco et de palmiste s'écartent sensiblement sous ce rapport en présentant une consistance bien moindre. Chose remarquable, les points de fusion et de solidification de la matière sont plus faibles dans le beurre de cacao que dans le Dika, tandis que les points de fusion et de solidification des acides gras du beurre de cacao sont plus élevés que ceux du beurre de Dika. Certains auteurs donnent des chiffres moins élevés pour le point de solidification de la matière grasse, mais il est à supposer qu'ils ont opéré sur un produit impur contenant probablement d'autres huiles. Indice d'iode. — L'indice d'iode est très faible, ce qui s'explique par la composition de la graisse, qui contient très peu d'acides fluides. Ce caractère rapprocherait sa composition chimique de LE BEURRE DE DIRA 191 celle du beurre de coco et la différencierait du beurre du cacao qui a un indice diode beaucoup plus élevé. Saturation. — La saturation est identique à celle du palmiste et intermédiaire entre celles du cacao et du coco. Elle se rattache par son élévation au genre coprah et palmiste. Acides volatils. — Ils sont en très faible proportion. En résumé, on voit que les propriétés chimiques ne permettent pas d'identifier complètement le beurre de Dika aux autres beurres végétaux. Voisin du coco pour l'indice d'iode, du palmiste par la saturation, il se rapprocherait surtout du beurre de cacao, en par- ticulier par sa consistance et ses caractères extérieurs. Caractères organoleptiques. Le beurre de Dika a en effet la consistance et l'apparence du beurre de cacao. Il a à l'état solide une couleur jaune orangé. L'odeur est franche et agréable. Elle rappelle celle du beurre de cacao et se développe fortement par la chaleur. Préparée directe- ment avec les graines décortiquées, la graisse ne possède pas l'odeur de fumée que l'on trouve généralement dans les beurres importés d'Afrique. Le pain de Dika, fabriqué par les indigènes, est en effet soumis à un certain nombre de manipulations au-des- sus de foyers primitifs qui lui donnent un goût de fumée très accentué. Nature des Acides gras. — Composition de la Matière grasse. La composition des acides gras du beurre de Dika est la sui- vante : Acide laurique et homologues inférieurs 30 Acide mvristique et homologues supérieurs b9 Acide oléique 11 ToF La proportion d'acides non saturés (acide oléique) concorde avec l'indice d'iode qui est de 9,76. Les acides concrets sont composés en majeure partie d'acide mvristique et d'acide laurique, ce qui répond à la saturation et au point de fusion. [92 ÉTUDES ET MÉMOIRES En parlant du rendement en acides gras trouvé pour le beurre de Dika, on obtient la composition suivante : 101) grammes de ce beurre donnent par saponification : 94,40 acides gras 13,05 glvcérine ou 18,88 acide laurique 65,14 acide myristique 10,38 acide oléique 1)3,05 glycérine. C'est donc la myristine qui domine dans le beurre de Dika. La faible proportion d'acides fluides lui donne une consistance ana- logue à celle du beurre de cacao. Il se rapproche aussi du beurre de coco, bien que ce dernier renferme une plus forte proportion d'acide laurique. Rendement des Graines. L'amande contient 66,80 0/o d'huile. Ce rendement est de beau- coup supérieur à celui des graines de cacao qui donnent au maximum 45 à 50 %, Le rendement commercial obtenu avec de bonnes presses et dans de bonnes conditions de travail peut atteindre 56 à 59 °/0. Utilisation au point de vue alimentaire et au point de vue industriel. Nous avons vu que la composition des acides gras du beurre de Dika était la suivante : Acide laurique et homologues inférieurs 20 Acide myristique et homologues supérieurs. . . . 09 Acide oléique 11 Cette composition des acides gras est favorable à la fois à l'as- similation et à la conservation du produit. - D'une part, en elfet, les glycérides a acides gras fixes, saturés ou non, à poids molécu- laires élevés, qui sont les moins assimilables, se retrouvent en proportions infiniment plus faibles que dans toute autre matière grasse et d'autre part, les éléments dominants, la myristine et la LE BEURRE DE DIRA 193 laurine, dont les acides gras se rapprochent des premiers termes de la série et passent en partie à la distillation en présence de la vapeur d'eau, sont de nature très stable et non altérables quoique extrêmement assimilables. * La butyrine, au contraire, qui prédomine parmi les glycérides à acides volatils, a l'inconvénient de s'altérer promptement et de développer rapidement ce goût et cette odeur forte si désagréables du beurre rance. Elle n'existe dans le beurre de Dika qu'en plus faible proportion que dans la plupart des graisses alimentaires. Le beurre de Dika, dont le poids moléculaire moyen est très faible (698 environ contre 876,5 pour le beurre de cacao et 884 pour 1 huile d'olive) et contenant une proportion élevée d'acides laurique et myristique, produits intermédiaires entre les acides volatils et les acides fixes, est naturellement plus soluble dans l'al- cool que le beurre de cacao. Comparaison du beurre de Dika avec les autres graisses alimentaires. Le beurre de Dika est un produit naturel, simple et sans mélange. Par suite, sa composition est invariable et on est sûr de la trouver toujours identique à elle-même. Il a cet avantage sur la plupart des autres graisses et surtout sur les graisses animales. Egalement par suite de sa nature, il est exempt de toute trace d'eau et de matières azotées et par suite se conserve sans aucune altération ni rancissement. Le goût du beurre de Dika est frais et agréable et, sous ce rapport, a une grande supériorité sur la plupart des autres graisses. Sa digestibilité et sa valeur nutritive sont faciles à mettre en évidence par des essais physiologiques. Sous l'action du suc pancréatique, il s'émulsionne aussi rapide- ment que les graisses les plus assimilables et entre dans le cou- rant circulatoire avec rapidité pour jouer son rôle alimentaire. La propriété qu'il a de se dissoudre aisément dans plusieurs dis- solvants et d'être ainsi dialysable explique en partie la facilité avec laquelle il se digère. Elle peut aussi se rattacher aux considé- rations suivantes : On sait que les matières grasses sont absorbées dans la circula- 194 ÉTUDES ET MÉMOIRES lion sous la forme de savons et de globules graisseux. Plus ces globules sont divisés, c'est-à-dire plus l'émulsion est parfaite, et plus l'absorption est facilitée. Or, le beurre de Dika est facilement émulsionné et saponifié. 11 suffît , pour s'en convaincre, de le mettre comparativement avec le beurre de cacao et l'huile d'olive en présence d'une dissolution saline et alcaline contenant du suc pancréatique dans les mêmes proportions que celles de l'intestin. En le maintenant quelque temps à la température voulue (37°-38oS), le beurre de Dika se dissout entièrement, tandis que les autres substances surnagent en masse huileuse. De plus, en examinant au microscope les émulsions obtenues, on constate que les globules du beurre de Dika sont infiniment plus petits que ceux des autres matières grasses. Il est facile de concevoir que ces corpuscules si menus traverse- ront plus aisément la muqueuse intestinale et que l'assimilation sera encore favorisée par la formation facile de savons de Dika. On peut vérifier cette facilité de dissolution en faisant fondre à douce chaleur 100 grammes de savon dans un litre d'eau salée à 12° Beaumé : le savon de Dika se dissout entièrement, le savon d'huile d'olive dans la proportion de 5 % seulement, le savon de cacao reste insoluble. Les propriétés émulsives peuvent être facilement observées de la manière suivante : 1° Agiter 10 centimètres cubes de matière grasse avec 10 centi- mètres cubes d'une solution de sulfate de cuivre à 3 °/0. Ajouter 1 centimètre cube d'une solution de chlorure de baryum à 25 °/0. Agiter encore une minute. Olive Gros globules. Cacao. . . . Etat presque liquide. Dika Globules extrêmement fins, visibles à la loupe. 2° Agiter 10 centimètres cubes de matière grasse avec 10 centi- mètres cubes de liqueur de soude caustique à 4 °/0. Examen microscopique : Olive Gros globules. Cacao . . Moyens. Dika Très petits. 3° Agiter 10 centimètres cubes de matière grasse avec 10 centi- mètres cubes d'ammoniaque à 22°. LE BEURRE DE DIKA 195 Examen microscopique : Olive Gros globules. Cacao Moyens. Dika Extrêmement petits. Le beurre de Dika est donc une matière grasse excellente au goût, d'une conservation parfaite, très nutritive, dune digestibilité facile et complète. Utilisation du Tourteau au point de vue alimentaire. La composition du tourteau est la suivante : Azote 3,53 °/0 Matières protéïques 22,66 °/0 Cendres 7,97 % Matières amylacées 30,87 °/0 Cette composition rapproche beaucoup le tourteau de Dika de celui de coprah qui présente de grands avantages au point de vue de l'alimentation des bestiaux. Mais il ne possède pas comme ce dernier une odeur désagréable qui puisse le faire rejeter pour la nourriture de l'homme. En somme, le tourteau de Dika peut entrer sans inconvénient dans la composition d'un produit alimen- taire . Extraction de la graisse. L'extraction du beurre de Dika nécessite des installations parti- culières à cause de la consistance de la graisse. Elle comprend trois opérations : 1° La trituration; 2° Le chauffage de la pâte ; 3° La pression à chaud. 1° Trituration. — On peut employer la méthode générale de trituration des graines oléagineuses. Toutefois, par suite de la nature spéciale des graines de Dika, on doit y apporter quelques modifications : Il est nécessaire d'employer des engins beaucoup plus puissants que ceux usités pour les autres graines oléagineuses. Cela tient un peu à la dureté de ces graines, mais surtout à leur forme plus grossière, plus variée et à leur grosseur. 196 ÉTUDES ET MÉMOIRES Ainsi, pour les concasser, au lieu d'employer seulement des cylindres unis et lisses, il laut employer des cylindres dentés et des cylindres cannelés afin de mieux saisir la graine. Après les cylindres concasseurs, les graines doivent passer dans un tordoir analogue aux tordoirs ordinaires d'huilerie, mais plus puissant (meules d'environ 2 mètres de diamètre). 2° Chauffarje de la pâte. — Il ne peut y avoir de pression à froid. Au sortir du tordoir, on doit chauffer la pâte pour liquéfier la graisse contenue et en faciliter l'extraction. Il est bon de chauffer les greniers contenant les graines. De plus, avant de la passer à la presse, la pâte est chauffée dans les chauffoirs. Le meilleur système comporte une caisse cylindrique en tôle à double paroi où circule la vapeur à trois ou quatre kilos de pression. Une palette, mue par la transmission, permet de don- ner à la pâte une température uniforme d'environ 60 degrés. 3° Pression de la pâte. — La pâte sortant du chauffoir est pas- sée à la presse hydraulique. Il est nécessaire de faire circuler la vapeur autour des presses pendant la pression, pour faciliter l'écou- lement de l'huile. — La presse horizontale (genre Lecointe) don- nerait en particulier de bons résultats. — Elle présente l'avan- tage d'un chauffage facile, par suite de la circulation des plateaux dans une bâche en fonte à double paroi où l'on envoie la vapeur. — De plus, par suite de la jonction, par tirants, des deux presses opposées, l'effort d'un des pistons peut être utilisé pour le rappel en arrière de l'autre. L'installation comprendra donc : Des cylinres concasseurs — un tordoir — un chauffoir — enfin la presse hydraulique et la pompe de compression. — La pression nécessaire pour l'extraction est d'environ 250 kilogs par centi- mètre carré de piston, ce qui donne une pression totale de 250.000 kilogs en admettant un diamètre de piston de 35 à 36 cen- timètres. De plus, lorsque l'huile a été mise en magasin, il est indispen- sable que tous les récipients aient intérieurement des serpentins de vapeur afin de pouvoir mettre l'huile à l'état liquide dans les fûts pour effectuer la livraison. Épuration et Rectification du produit. Dans certains cas, on peut se trouver en présence de graisses LE BEURRE DE DIKA 197 avariées ou mal travaillées qu'il est utile de décolorer ou de puri- fier. Dérancissement et épuration de la graisse. — Si la graisse con- tient une certaine quantité d'acides gras libres, il est nécessaire de les saturer par la soude. — On peut opérer de la manière sui- vante : On introduit la graisse dans des bacs munis d'agitateurs desti- nés à maintenir la masse en mouvement et chauffés par la vapeur qui circule dans des serpentins placés latéralement à une certaine hauteur au-dessus du fond. — Quand la graisse est à la tempéra- ture d'environ 60°, on ajoute exactement la quantité de lessive de soude nécessaire pour neutraliser les acides libres. L'agitateur est mis en mouvement pendant une heure et on laisse déposer en maintenant seulement une température cons- tante. La soude caustique forme avec les acides libres un savon qui par le repos tombe au fond. — Il suffit de décanter pour obte- nir la graisse neutre. Décoloration du beurre de Dika. — On peut blanchir le beurre de Dika dans des bacs semblables à ceux servant à le dérancir. — On porte la graisse à la température d'environ 60°, puis on ajoute 2 à 3 °/0 de terre à foulon finement pulvérisée et l'on met l'agita- teur en mouvement. — Lorsque le mélange est intime et que l'huile parait suffisamment décolorée, on envoie le tout au filtre- presse. — Celui-ci retient la terre à foulon et la matière colorante qu'elle a absorbée tandis que la graisse s'écoule limpide. On peut achever au besoin l'épuration par des lavages à l'eau légèrement acide pour enlever les dernières traces de savon. Enfin, on peut employer un barbotage d'air chaud ou de vapeur pour éliminer les matières volatiles qui pourraient encore donner un mauvais goût k la graisse. Observations. Terre à Foulon. — 11. est indispensable, pour le blanchiment, de choisir une terre à foulon donnant les effets voulus : elle doit être exempte autant que possible de sels de fer qui colorent la masse. Elle ne doit contenir qu'une faible proportion de carbonate de chaux qui pourrait produire un savon calcaire soluble donnant 198 ÉTUDES ET HÉMOIRES du goût et de l'opacité ; elle doit être riche en silicate d'alumine et ne pas contenir certaines impuretés à déterminer par l'analyse. Calcul de lu neutralisation. — La quantité de soude caustique nécessaire pour neutraliser 1 kil. d'acides gras libres de Dika est de 1 10 gr. calculés en oxyde de sodium Na2 0. Si l'on obtient par exemple une acidité de 7 °/0, on trouve qu'il faut 7 X 140 = 980 gr. de Na2 0 pour 100 kil. de Dika. Si donc on a une lessive caustique à 25° Beaumé, c'est-à-dire contenant 14 °/0 de Na'2 0, il faudra r-. = 7.000 gr. de lessive pour la neutralisation de 14 - 1 101) kil. de beurre à Dika à 7 °/0 d'acidité. Bases. — Indépendamment de la soude, il peut y avoir dans la pratique avantage à neutraliser avec d'autres bases : chaux, potasse, etc. Les calculs a faire sont identiques au précédent, en partant bien entendu du poids moléculaire de la base choisie. Conclusions. Le beurre de Dika est un produit destiné à un grand avenir au point de vue alimentaire. Les propriétés que nous venons de signa- ler sont nouvelles, car les précédents analystes avaient opéré sur le produit indigène sans pousser aussi loin leurs investigations sur la comestibilité du produit. Le beurre de Dika est d'un goût aussi délicat que celui du beurre de cacao et son tourteau est un aliment de premier choix qu'on peut également utiliser. Le beurre de Dika a, de plus, sur le beurre de cacao, l'avantage de se conserver indéfiniment sans altération lorsqu'il est bien pré- paré. On sait que dans les corps gras comestibles, les glycérides d'acides volatils, tels que la butyrine et les glycérides d'acides non saturés, tels que l'oléine, ont l'inconvénient de rancir et de s'oxyder promptement. Or, le beurre de Dika ne contient presque pas d'oléine ni d'acides volatils et se place à ce point de vue avant toute autre matière grasse alimentaire : les huiles, les graisses, le beurre de cacao contenant de fortes proportions d'oléine, le beurre de vache, le beurre de coco une quantité impor- tante d'acides volatils. LE I5EURKE DE DIRA 499 De plus, il est une propriété du beurre de Dika sur laquelle on doit attirer l'attention surtout au moment où le prix de l'huile de coprah ne cesse de croître, la consommation devenant chaque jour plus importante : nous voulons parler de l'extrême solubilité de son savon sodique, qui mousse aussi abondamment que celui de coprah, sans avoir une odeur forte et tout en donnant un produit plus ferme, le prix étant plus élevé. Il serait donc utile de déterminer le prix de revient du beurre et d'établir la quantité dont on peut disposer actuellement. Elle trou- verait, quelle qu'elle soit, une utilisation assurée dans l'alimenta- tion et dans la fabrication des savons fins. Il serait également à désirer que des essais soient entrepris au point de vue de la culture de l'Irvingia gabonensis et de son con- génère indo-chinois l'Irvingia oliverii. Ernest Milliau, Directeur du Laboratoire d'essais techniques de Marseille. ^ COURS DE GÉNIE MURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES (<) [Suite.) Charpentes Nous connaissons les bois d' œuvre utilisés en France ainsi que leurs résistances ; il n'en est pas de même pour ce qui concerne les essences qui croissent aux colonies et pour lesquelles nous manquons de documents, mais il est très probable qu'il y a analogie avec les données suivantes relatives aux bois des régions tempérées. La résistance et la durée d'un bois sont en raison directe de l'épais- seur des parois de leurs cellules, ce qu'on aperçoit au microscope ; à simple vue, on se rend facilement compte si le grain est serré ou si le tissu est lâche ; cela correspond avec la densité du bois. Les arbres à croissance lente donnent des bois plus résistants que ceux à croissance rapide (pin et chêne de France comparés aux mêmes bois de Prusse et surtout de Norvège). Certains bois se détériorent rapidement sous l'influence de causes diverses (humidité, champignons, insectes) ou se déforment : en Algérie on utilise l'eucalyptus qui ne se tourmente pas s'il a été flotté ou trempé dans l'eau un certain temps après l'abatage. Aux travaux entrepris depuis 1903 à Douvres, pour l'agrandis- sement du port, on construit les estacades avec des pilotis de 30 mètres de fiche et 0 m 50 de diamètre en bois d'eucalyptus ame- nés à grands frais de Tasmanie ; on a constaté que ce bois (densité 1,15) est deux fois plus résistant et plus élastique que le meilleur chêne indigène, qu'il semble être le seul bois dur inattaquable par le taret et que sa conservation dans l'eau paraît indéfinie. Les troncs des palmiers-dattiers étaient et sont encore utilisés dans les constructions des Orientaux. 1. Extrait de l'ouvrage de M. Ringelmann, « Cours «le Génie; Rural appliqué aux colonies », actuellement en cours d'impression A. Challamel, éditeur). COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 201 Les bambous jouent un grand rôle dans l'Inde et PIndo-Chine. Au Tonkin *, les bambous épineux se rencontrent surtout dans le Delta et sur les berges des rivières ; ils sont employés par les Annamites pour enclore et défendre leurs villages ; les tiges, très résistantes, ont quelquefois 10 à 15 mètres de hauteur. Les bambous inermes, répandus dans la région montagneuse du Tonkin, atteignent jusqu'à 34 mètres de hauteur. Les maisons annamites sont souvent cons- truites entièrement avec des tiges de bambous, sauf la couverture qui est faite en feuilles dlmperata on de Bo- rassus ; inutile d'insister ici sur les autres appli- cations des bambous (seaux, claies diverses, stores, câbles, liens, tuyaux, cuillères, embarca- tions, articles de pêche, etc.). Les renseignements suivants proviennent de nos expériences faites à la Station d'Essais de Machines sur des rachis de raphia du Dahomey, sur des bambous de PIndo-Chine et, à titre de comparaison, sur des bois sciés et fendus (lattes) /v /'. en châtaignier de Bretagne. Fig. 37. — Coupe d'un rachis de raphia. Rachis de r^aphia (fig. 37). — Rupture par flexion d'une pièce posée sur deux appuis espacés d'un mètre ; charge appliquée au milieu de la pièce : Sens des elïorts (fig. 37). Dimensions en millimètres a — h — — ! c d Poids par mètre courant (kg.) Charge de rupture en kilogrammes Moyennes f 48.5 51.0 50.0 25.0 6.5 0.035 192 189.5 47.5 44.0 39.5 19.5 10.5 0.519 187 Bambous (fis;. 38). ment : — Mêmes conditions d'essais que précédem- 1. Catalogue des graminées de V Indo-Chine française, par M. B. Balansa; Journal de la Société botanique de Paris, 1890. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — Nu 48. 14 ■202 ÉTUDES ET MÉMOIRES Fig. 38. — Bambou. Dimensions en millimètres (fig. 38) D 69.5 54.0 d 63 . 5 51 . 5 2i- Charge moyenne de rupture en kilogr 1N.3N 214.59 Flèche maximum (millimètres) 46 40 Pour une portée de 1 mètre et une charge appliquée au milieu dune pièce travaillant à la flexion, on peut admettre que la charge de sécurité que peut supporter cette pièce est d'au moins 50 fois son poids par mètre courant. Il faudra étudier les végétaux employés par les indigènes qui sont arrivés dune façon empirique à découvrir, parmi leurs ressources, les meilleurs bois relativement à la facilité d'exécution des ouvrages, à la résistance demandée et à la conservation malgré les causes de destruction dues au climat et aux insectes (termites, etc.). Il est toujours recommandable d'employer les bois pelés ou ccor- cés ; le tissu de Yaubicr, peu consistant et peu résistant, est enlevé facilement avec une hachette ou une herminette ; ceci est appli- cable à nos bois d'Europe et il n'en est pas de même pour les Monoco- tvlédones (palmiers et bambous) qu'on n'a pas a écorcer, car la résis- tance de leur tige diminue de la circonférence au centre, à l'inverse de ce qu'on observe chez les Dicotylédones. COUKS DE QEiNlE RURAL APPLIQUE AUX COLONIES 203 Le flottage ou le trempage de nos bois, de suite après l'abatage, améliore leur qualité comme résistance et comme durée de conser- vation ; chez nous, on considère comme suffisant un flottage d'un mois à 6 semaines dans l'eau courante ou une immersion de 2 ou 3 mois dans l'eau dormante ; il convient ensuite de laisser sécher lentement les bois à l'ombre avant de les mettre en œuvre (1 à 3 mois au moins). Quand on emploie des bois fendus ou sciés, il est bon de placer Fig. 40. — Transport d'arbres sur la concession de Croix-Vallon '. les pièces, autant que possible, de façon que le cœur du bois soit tourné du côté intérieur de la construction ; ajoutons que les bois disposés verticalement ont une plus grande durée que les pièces mises horizontalement ; c'est une raison pour augmenter la section des traverses relativement à celle des montants. Ce qui précède est relatif aux bois utilisés au-dessus du sol ; nous verrons plus loin ce qui intéresse les bois enterrés. Le transport des gros arbres présente des difficultés et se pra- tique le plus souvent à grand renfort d'hommes ; tel est le cas de la figure iO où l'on voit une trentaine de Malgaches portant un arbre de la forêt à la scierie mécanique du domaine modèle que le commandant de la Croix Laval a organisé sur sa concession de Croix-Vallon, à 84 kilomètres de Tananarive. I. L'Empire colonial de la France ; Madagascar, p. 78. 204 ÉTUDES ET MÉMOIRES Une pièce ah (fig. il n Fig. il. — Pièce armée en dessous Nous appelons l'attention sur l'étude des procédés les plus simples en usage chez nous pour le travail des bois, en vue de leurs applications aux colonies. A Madagascar, on utilise pour les cons- tructions beaucoup de bois venant de Norvège, alors qu'il v a de très belles forêts à exploiter dans l'Ile ; les Malgaches, qui ne con- naissent pas la scie, fendent les bois et les équarissent grossière- ment à la hache en gaspillant ainsi beaucoup de marchandise pour n'obtenir que des pièces médiocres; c'est M. Edouard Laborde qui a appris aux Malgaches à se servir de la scie de long1. On pourra très utilement appliquer les principes des poutres armées. destinée à supporter un elfort ou une pression /", peut être armée par des- sous en reliant ses extrémités a et h par un tirant acb passant sur un poin- çon ou bielle -ne placé perpendiculaire- ment à la pièce ab et en son milieu (on trouve ce principe en usage dans les fermes, les flèches de manèges, les charpentes de machines, etc.) ; l'angle a étant ordi- nairement voisin de 18 degrés, la longueur de la bielle ne est le 1 - de la longueur ab ; sous l'action de 1 effort f la bielle ne travaille à la compression et le tirant acb à l'extension ; le tirant peut être constitué par un ou plusieurs fils de fer galvanisé. Il est souvent possible d'armer les pièces par-dessus à l'aide d'ar- balétriers et d'aiguilles ; nous en donnerons plus loin des exemples à propos des Ponts. Rappelons qu'on peut relier deux bois a, h (fig. 42), ou un plus grand nombre, par des moises m, m', dont l'écarte- ment / dépend de la résis- tance à obtenir ; les pièces a et h peuvent être tangentes ou espacées d'une certaine quantité, comme dans la fig. 42, en intercalant au besoin des cales c laissant un vide ne dépassant pas Fig. 42. — Assemblage de deux bois parallèles. 1. L' Empire colonial de la France; Madagascar, pp. 77-81. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 205 l'épaisseur des bois ; on peut ainsi confectionner des pièces d'assem- blages aussi solides qu'une seule pièce de hauteur h, les autres dimensions (largeur Fie. 43. — Coupe transversale d'un bois et d'une fascine. [CL Fig. 44. — Coupe en élévation et plan d'un billot pour la confection des fascines. et longueur) restant les mêmes. Quand on ne peut avoir un bois de la section désirée A (fig. 43), nous croyons possible d'utiliser une fascine, c'est-à-dire une pièce B confectionnée par la réunion d'un certain nombre de pièces h; ces petits bois, bien ligatu- rés, serrés en faisceaux par des liens extérieurs c, doivent former un ensem- ble dont la résistance to- tale est la somme des ré- sistances de tous les élé- ments constitutifs. Pour opérer facilement, on enfonce sur le chantier une ligne de piquets a (lig. 44), et, à une distance a légale à la longueur voulue (2 à 4 mètres), on place un billot ou rondin b d'au moins 0 m 1 0 à 0m 12 de dia- mètre maintenu par six piquets. L'arbre A est couché le pied contre la ligne a et on le coupe sur le billot par un coup de hache appli- qué suivant /"; on enlève ensuite toutes les branches n. Comme les pièces précédentes sont des troncs de cône, on les place en alternant les gros bouts c avec les petits d (fîg. 45) sur un métier formé de châssis B, B' (fig. 46), confec- tionnés avec des piquets e, e et des rondins /" de façon à avoir une hauteur h de 0 m 50 à 0 m 60 ; l'écarte- ment de e e' est fixé par le diamètre de la fascine D ; l'écartement des châssis B, B', est de 0m50 à 0m60 et leur nombre dépend de la longueur de la pièce à exé- cuter. — Les bois une fois rangés, les plus droits et les plus gros étant en dehors, on les serre en agissant sur deux leviers L, L' (fig. 47), en bois, reliés entre eux par une corde ijk ; sous l'action des Fig. 45. Position des bois dans une fascine. Fig. 46. — Métier pour la confection des fascines. 206 ÉTUDES ET MÉMOIRES efforts m et ml les leviers appuient sur les points de contact n et n' et serrent les pièces D sur lesquelles on frappe à coups de maillet, puis d'autres ou- vriers placent un lien en hart, en fil de fer ou en feuillard, contre la corde j; on frappe, à coups de maillet, le lien pendant sa pose. La méthode précédente est appliquée à la confec- tion des fascines, des sau- cissons, etc., employés dans les revêtements des talus et que nous retrouverons plus loin dans la partie du Cours relative à Y Hydrau- lique. Il convient de faire les assemblages des pièces d'une façon aussi simple que possible, et de préférence rectangulaires a, h (fig. 48); employer surtout des bois fourchus c. Les entailles sont faites à la scie ; éviter de les faire trop grandes afin de ne pas affaiblir les pièces. Fig. 47. — Serrage d'une fascine. Fig. 48. — Assemblages rectangulaires. Les charpentiers de race jaune ne savent pas exécuter des assem- blages obliques et, quand on leur en demande, au lieu de faire notre embrèvement d (fig. 49), ils adoptent la mauvaise coupe e. Fig. ii». — Assemblages obliques. On a souvent à soutenir une pièce A, A', A" (fig. 50), par d'autres, poteaux ou montants verticaux B ou inclinés B', B" ; il est bon de faire reposer, par une entaille triangulaire A ou rectangulaire A', la COURS DE GENIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 207 pièce sur un chapeau C, G', G", posé sur les montants réunis par des liens a, a', a". Fig. ;">(». Chapeaux. Le pied des poteaux ou montants, verticaux ou inclinés P, P' (fig1. 51), doit être soigné; il reposera sur une semelle s, s', placée dans le fond de la forme /*, f, et maintenue par des piquets n; la pression c, c', sera ainsi répartie sur une grande surface et on évitera les tassements ultérieurs. Après la mise en place on pilonnera soi- gneusement le remblai dans la forme /', f. Il ne faut pas oublier que les bois enterrés se détériorent plus ou moins rapidement selon les végétaux employés, l'humidité du sol et les insectes de la localité ; les bois fendus se conservent bien mieux en terre que les mêmes bois sciés ou débités à la hache. On a reconnu que certaines essences se gardent plus longtemps en terre lorsqu'on les met en place avec leur écorce qui jouerait le rôle d'une couche protectrice (cas des Palétuviers employés à Madagascar pour les poteaux de clôtures). Le goudronnage du pied des piquets, si souvent pratiqué chez nous, n'augmente pas autant qu'on le croit généralement la durée de leur conservation ; il vaut mieux employer des bois Hottes ou trempés, c'est-à-dire débar- rassés d'une grande partie de leurs matières fermentescibles. Le créosotage, le carbonylage et le sulfatage au sulfate de cuivre sont très utilisés en France pour les poteaux, les pieux et les échalas. Ajou- tons que les bois se dété- riorent dans, une zone de 0m 10 à 0m 20 en dessous du niveau du sol, c'est-à-dire dans la couche de terre Fig. 51. Semelles. 208 ÉTUDES ET MÉMOIRES présentant les conditions favorables (aération et humidité) à la vie des végétaux destructeurs ; c'est donc dans cette zone qu'il y a sur- tout lieu d'appliquer les produits propres à augmenter la durée de conservation des poteaux, pieux et piquets en bois. — La carboni- sation superlicielle, ou flambage, facile à effectuer, est très efficace parce qu'elle détruit la matière organique, localise à la périphérie de la pièce certaines substances antiseptiques provenant de la distillation du bois (comme la créosote, l'acide pyroligneux, etc.) et laisse une couche de carbone impropre à la vie des microbes et des champignons saprophytes qui vivent aux dépens du bois en le détruisant. Nous laissons de côté les assemblages connus chez nous et ceux exécutés avec des clameaux, des clous et pointes, des vis, tirefonds, boulons, etc. (.4 suivre.) Max Ringelmann, Professeur à l'Institut agronomique et à l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE EN 1905 et 1906 {Suite ]) 2° Essais des variétés américaines à Richard Toll. (Culture indigène). En principe, ces essais devaient être faits en saison sèche sur des terres inondées, en hivernage sur des terres, d'ordinaire fertiles et cultivées en gros mil. La première période de végétation des coton- niers eût été assurée par l'eau contenue dans le sol et le sous-sol, la seconde par l'irrigation. Il a été impossible de suivre ce premier projet. A la station même de Richard Toll, il n'existe qu'une surface insuffisante de terrains submergés. La création d'un champ d'expérience hors de la station eût occasionné des dépenses (défrichement, nivellement, installation d'une machine élévatoire) auxquelles ne pouvaient suffire les faibles crédits disponibles. Voulant néanmoins, dès cette année, expérimenter les variétés américaines, on a entrepris sur les terrains de la station un essai analogue à celui des variétés d'Egypte. Cet essai a donné d'utiles enseignements. A. — Variétés essayées. Mississipi Rivers Benders. Tensas parish benders, Excelsior prolific, Louisiane Red Rivers. I B. - Sol. On fît choix, à coté même des plantations de cotonniers égyptiens, d'un sol mi-partie argileux et argilo-siliceux, bordé d'un côté de terrains boisés et irriguable par les deux machines élévatoires de la station. 1. Voir Bulletin n° 47. 210 ÉTl'DES ET MÉMOIRES Disons tout de suite que les carrés en sol argileux ont dû être abandonnés environ 20 jours après l'éclaircissage par suite des dégâts des termites et aussi par suite de l'insuffisance de vigueur des plantes, due, probablement, à la mauvaise qualité du sol. La surface totale ensemencée était de 5.088 mètres et celle des parcelles où l'essai a réussi (sol argilo-siliceux) était de 2.016 mètres. C. — Préparation du sol. Le sol avait été déboisé et débroussé Tannée précédente. La culture devant être faite entièrement selon les modes indigènes, il fut nettoyé et labouré à l'hilaire sur une profondeur de 10 à 12 centimètres. Une fumure de 6.000 kilogrammes a l'hectare de fumier suffisamment décomposé fut répandue sur le sol et enfouie par un nouveau labour à l'hilaire. D. — Semis. Le champ, divi'sé en parcelles, fut rayonné de mètre en mètre et les poquets furent creusés à 0'11 70 les uns des autres sur les lignes. Ils formaient des sortes de petites cuvettes au fond desquelles étaient placées les graines. Le semis fut pratiqué après les pluies des 5 et 9 septembre, le sol se trouvant à cette époque suffisamment humide. Les graines avaient subi un trempage de dix heures. Chaque poquet reçut quatre graines. La quantité de graines employées à l'hectare a été de 15 à 18 kilogrammes. Chacune des variétés soumises à l'essai, occupait, sur le terrain argilo-siliceux, deux carrés de 50 i mètres, soit 1.008 mètres carrés. La levée com- mença 12 jours après le semis et fut complète le 25. Elle a été irrégulière pour toutes les variétés qui se sont classées à ce point de vue de la façon suivante : (de la levée la moins irrégulière à la plus irrégulière). 1° Louisiane redrivers, 2° Tensas parish benders, 3° Mississipi rivers benders, i" Excelsior prolific. Sur la partie argileuse, les levées ont été très mauvaises et très lentes. Le 29 septembre, 19 jours après le semis, elles n'étaient ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 211 pas encore terminées. La variété Mississipi rivers a présenté les levées les plus tardives. E. — Soins culturaux. Ils ont été réduits au minimum. Trois semaines après la levée, un premier sarclage à l'hilaire a été donné. Un deuxième binage fut nécessaire après le premier arrosage. A partir de ce moment, avec l'écartement adopté, l'emploi de l'hilaire présente des inconvénients; le long manche de cet instrument brise les branches et arrache les capsules ; il est indispensable de se servir de la binette. Un troisième binage et un sarclage ont été donnés après le second et le troisième arrosa ère. Le buttage n'a pas été pratiqué ; les plants paraissaient suffisam- ment fixés au sol et, d'autre part, il fallait utiliser le mieux possible la faible quantité d'eau qui serait donnée aux cotonniers, ce que permettaient les cuvettes dans lesquelles avaient été faits les semis. L'éclaircissage fut pratiqué lorsque les pieds de coton eurent atteint 15 à 20 centimètres de hauteur. Tous les plants, moins les deux plus robustes, furent d'abord enlevés, le démariage définitif eut lieu quatre jours après. Les plantations avaient à ce moment 8 à 12 feuilles. L'opération a été faite rapidement, d'une façon très satisfaisante, sans précautions particulières. F. — Irrigations. Les deux machines élévatoires de la station étant presque conti- nuellement utilisées pour donner aux cotonniers égyptiens l'eau qui leur était nécessaire, l'irrigation des cotonniers américains ne s'est pas faite sans de nombreuses difficultés ; cependant elle a été conduite autant que possible d'après les besoins des cotonniers. L'aspect de la plante permet d'ailleurs avec un peu d'habitude de se rendre facile- ment compte de l'opportunité des arrosages. Les pluies ont entretenu la végétation jusqu'au 23 octobre. A cette époque coïncidant avec l'apparition des premières fleurs, l'in- fluence du vent d'est qui régnait depuis quelques jours commençait à se faire sentir sur les cotonniers. Après quatorzejours de sécheresse, un premier arrosage fut donné, puis trois autres aux dates suivantes : 212 ÉTUDES ET MÉMOIRES 25 novembre, 5 janvier, 15 février. Ce dernier, au cours duquel les cotonniers furent dévastés par les sauterelles, n'a pas été terminé. Les champs n'ont donc prolité que de trois arrosages et ont reçu, pour cette première période de leur végétation, trois irrigations à 12 centimètres environ (hauteur utile 9 centimètres) 270 milimètres. Pluies 205 Total 475 millimètres. Cette quantité d'eau a sutïi aux cotonniers jusqu'à la fin de la première récolte. Leur aspect au dernier moment était tout à fait satisfaisant. D'une façon générale, les quatre variétés ont résisté d'une façon remarquable à la sécheresse. Alors que les feuilles des cotonniers égyptiens — irrigués régulièrement tous les douze jours — se fanaient de 1 1 heures du matin à ï heures du soir, prenant l'aspect de feuilles qui évaporent trop et trop vite, les feuilles des plants américains étaient à peine flétries pendant les heures chaudes de la journée. Un carré témoin non irrigué encore en végétation en mai a fleuri et donné des capsules petites, mais fournissant un coton marchand. L'ordre dans lequel se sont classées les variétés américaines au point de vue de la résistance à la sécheresse est le suivant : 1 Excelsior prolifîc, 2 Mississipi rivers, 3 Tensas parish benders, 4 Louisiane red rivers. G. — Récoltes et Rendements. La récolte a commencé le 15 janvier parla variété Tensas p. b. Au 15 février, quand l'invasion des sauterelles est venue l'interrompre, beaucoup de capsules étaient incomplètement mûres. Le vol de sauterelles, qui s'est abattu sur la station, a commencé ses dégâts par les cotonniers américains, qui ont été détruits complètement. Les cotonniers égyptiens ont subi moins de ravages, ayant pu être défendus en partie contre les acridiens par les ouvriers qui se trou- vaient à la station, malheureusement en petit nombre, le jour du vol étant jour de repos. Ce vol était d'ailleurs peu important et n'eût 'causé que des dégâts relativement faibles dans une plantation ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 213 étendue, disposant d'un personnel nombreux, qui aurait pu, avec assez de facilités, arrêter la marche des insectes. La récolte s'est effectuée comme celle du coton égyptien et plus rapidement. Le coton ramassé est très propre. Les variétés se sont classées, quant au rendement de cette première récolte, dans Tordre suivant : V A R I É T É S RENDEMENTS EN COTON BRUT obtenus par une lr° récolte. Variété Excelsior Tensas parish benders Louisiane red rivers 555 kgrs. 436 347 Il faut remarquer que cette première récolte très satisfaisante a été incomplète et que l'aspect des cotonniers faisait espérer une seconde récolte, fort belle également, peut-être aussi élevée que la première. Il ne semble pas exagéré d'admettre dans de semblables conditions que les rendements définitifs auraient été à peu près le double des rendements donnés ci-dessus. Il est difficile pour une première année d'essais qui n'ont pu être suivis jusqu'au bout, d'établir un classement des variétés. Toute- fois, la variété Excelsior prolific a présenté un ensemble de qualités remarquable. Les observations faites sur chacune des variétés ont été les suivantes. Variété Excelsior prolific. — Le sol argileux ne convient pas à cette variété. Si elle s'est montrée visiblement la plus tardive dans son développement et sa floraison, elle est très vigoureuse et a offert la plus grande résistance à la sécheresse. Les capsules sont rondes, grosses, donnent un coton très adhérent, subissant très peu l'action du vent d'est qui arrache très vite les touffes de coton. Sa résistance à la sécheresse et son rendement d'après ces premiers essais, la mettent au premier rang des variétés américaines. Variété Tensas parish benders. — Elle a présenté une végéta- tion assez irrégulière ; la hauteur des plants variait de 0m 70 à 1 mètre. Le port de la plante est généralement en pyramide écrasée, à large base ; parfois, il se rapproche de la forme ovale. Son système 2li- ÉTUDES ET MÉMOIRES foliacé était de beaucoup le plus développé. Pour cette raison peut- être elle a mal résisté à la sécheresse. Elle vient au deuxième rang au point de vue de la nativité de la floraison et c'est la variété qui a mûri le plus vite ses capsules. Les touffes de coton résistent très mal au vent d'est, huit jours après la déhiscence *un vent d'est moyen les fait tomber. La récolte doit être rapidement exécutée ; elle était terminée en vingt-huit jours. Variété Louisiane red Hivers. — C'est la seule variété qui semble donner quelques résultats sur le terrain argileux. La vigueur de sa végétation, assez irrégulière, est moyenne ; sa résistance à la séche- resse médiocre. Son développement est assez rapide ; elle est mi- hàtive et se classe au 3e rang pour la floraison. Variété Mississipi rivers benders. — La végétation était irrégu- lière, l'aspect de la plante pyramidal, la hauteur de 1 ni 15 en moyenne. Au point de vue de la nativité de la floraison et de la maturité des capsules, cette variété se classe au premier rang. Elle s'est montrée très résistante à la sécheresse. Les capsules éclataient presque en même temps et la cueillette de la première récolte s'est faite en 18 jours. Bien fournies, touf- fues, les capsules donnaient un coton très adhérent à elles, résis- tant au vent d Est presqu'aussi bien que celui de la variété Excel- sior. CONCLUSION Quelque incomplets qu'ils soient, ces essais montrent que les variétés américaines présentent, sous le climat de la vallée du Séné- gal, un ensemble de qualités fort précieux ; pour une hauteur d'eau fournie de 0 '" 475, leur végétation a été normale. D'après les ren- dements obtenus et en tenant compte des dégâts des sauterelles, il est permis d'espérer que ces variétés pourront être avantageusement cultivées par les indigènes et leur donner une rémunération suffi- sante de leur travail. 3° Essais dans le Sine-Saloum. Les essais du cercle du Sine-Saloum ont porté sur les deux variétés suivantes : Excelsior prulific et Mississipi Bivers Benders. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 215 Ils ont été effectués par deux chefs indigènes dans les centres de Kahône et de N' Guer. Les semis furent faits du 10 au 15 août. Deux binages seulement ont été donnés, en août et en octobre. Une végétation très rapide a été la caractéristique de ces essais. La durée de la première période de végétation, du semis à la cueil- lette, a été de 74 jours seulement pour la variété Mississipi, se décomposant comme suit : PERIODES DE VÉGÉTATION EXCELSIOR MISSISSIPI Du semis à l'apparition des premiers plants De la levée à l'apparition des premières Heurs De l'apparition des premières fleurs à la cueillette Totaux . . 1 jours 18 52 o jours 31 48 74 jours s 2 jours La cause principale d'un développement aussi rapide est certai- nement le semis tardif, en plein hivernage. Mais, en raison de ces semis tardifs, les cotonniers n'ont pas profité de toutes les pluies et dans les essais futurs, on ne devra pas manquer de faire des semis plus hâtifs. La cueillette a commencé, pour la variété Excel- sior, le 2 novembre et, pour la variété Mississipi, le 23 octobre. Bien que les champs aient été ravagés le 25 février par les sau- terelles, à cette époque, la plus forte partie de la première récolte était ramassée. Les rendements ont été les suivants : V A R I É T É S RENDEMENTS I E I 'hectare En coton brut. En fibres nettes. Excelsior . . 222 k. 9 124 .2 100 kg's. 43.100 Mississipi L'égrenage a été fait à la main. L'indigène, étonné de la rapidité du développement des cotonniers ne l'a pas été moins de la qua- lité du produit et en a conservé beaucoup pour son usage person- nel. En somme, les indigènes du Sine-Saloum paraissent mettre de l'empressement à accepter les graines des variétés américaines et à suivre les indications qui leur sont données ; aussi, de nouveaux essais vont être entrepris cette année sur une plus grande échelle que l'année dernière avec ces mêmes variétés Excelsior et Mississij>i. 216 ÉTUDES ET MÉMOIRES 1° Essais en Casamance. En cette première année, ces essais, de même que ceux du Sine- Saloum, ne pouvaient fournir que quelques données générales sur la végétation des variétés américaines introduites. Ceux de ces essais qui ont donné les meilleurs résultats ont été entrepris en Haute-Casamance, dans le Fouladou aux environs d'Hamdallahi. Dans cette région, qui s'étend sur les deux rives de la Casamance, le sol est presque partout argilo-siliceux. Les terres, sur la rive gauche, sont plus fortes, profondes (1 mètre à 1 m 50) et plus riches aussi. Le sous-sol de latérite compacte n'affleure que rarement. Les pluies commencent en juin et finissent en octobre, les mois de plein hivernage étant juillet, août et septembre. Les indigènes cultivent avec soin en culture annuelle une variété de coton. Les semis se font au milieu de la saison des pluies, de fin août au commencement de septembre, dans le mil, généralement après un sarclage. Un second sarclage est donné lorsque le coton atteint 0 "' 20. Vers la fin de septembre, ou dans la première quin- zaine d'octobre, a lieu la récolte du mil ; les épis détachés, la plu- part des tiges sont abattues entre les lignes de cotonniers, une partie sert à l'établissement de clôtures. Un dernier sarclage est donné avant la récolte. Le coton est presque entièrement utilisé sur place; il est rarement vendu à l'état brut ; son prix est de 0 fr. 30 le kilo. Les graines distribuées à des chefs de villages de la région d'Ham- dallahi appartenaient aux variétés suivantes : Mississipi rivers benders Tensas parish benders Yasoo rivers benders Black rai tiers E.rcelsior proli/ic Louisiane red rivers Pointe coupée rivers La culture a été faite entièrement par les procédés indigènes décrits plus hauts. En décembre 190o, quelques observations ont été recueillies sur la végétation de ces cotonniers ; on les trouvera consignées dans le tableau ci-joint : ESSAIS COTONNIERS E^ AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 2L7 SEMIS LE 25 DECEMBRE OBSERVATIONS VARIÉTÉS (Septembre) LEVEE Hauteur moyenne des plants. Degré de maturité. GÉNÉRALES sur la végétation. Excelsior pro- 2 — sur billons S 1 mètre Beaucoup de cap- Culture bien faite lific sules mûres dans une bonne terre Pointe coupée ri vers 2 » 1 mètre En pleine produc- tion Relie végétation Louisiane red I01' à plat dans une » 0,70 à 0,80 Quelques capsules Un peu moins beau rivcrs culture de petit mil formées que le précédent Yasoo pivers 17 — sur billons » 0,50 à 0,60 Comme ne ait à » bendcrs produire Black rattlers 2 — bon écarte- ment dans raie des billons d'une culture d'ara- S Seulement en Heur Belle végétation mais paraît avoir été semé trop tard chides 8 » Aucune capsule Culture assez peu Mississipi ri- 2 — dans une cul- ' vers be li- ture de mil à l'or méc soignée ciers plat : 20 graines par poquet : non éclairci ïensas parish 2 — distance : » 0,30 » Plants très peu déve- benders 0.40 à 0,50 1 — 5 plants par poquet loppés, semis beau- coup trop tardif Le colon récolté a été en grande partie conservé par les indigènes et aucune estimation de rendement n'a pu être faite. En somme, bien que les semis aient été faits un peu trop tard et que, léclaircissage n'ayant pas été pratiqué, les plants se soient gênés dans leur développement, leur végétation vigoureuse montrait néanmoins que le milieu leur convenait. Les essais de la Basse Casamance ont beaucoup moins bien réussi. Il est à craindre que, dans cette région où les pluies sont plus abondantes, les coton- niers n'aient a souffrir des attaques des insectes et que l'état hygrométrique élevé de l'air ne favorise le développement de mala- dies cryptogamiques. Il semble bien que la Haute-Casamance est une région intéres- sante au point de vue de la culture du cotonnier. Cette plante y Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 48. 15 218 ÉTUDKS ET MÉMOIRES est déjà cultivée. La population de race peuhle qui s'adonne à l'élevage est travailleuse et assez intelligente. Elle est assez dense, surtout sur la rive droite du fleuve ; on l'estime actuellement à 45.000 habitants environ. Seule l'évacuation de la production cotonnière par la Casamance, principale voie d'accès au Fouladou, offre des difficultés, qui, du reste, ne semblent pas insurmontables. La continuité de la voie fluviale est interrompue par le barrage de Karcia jusqu'où pourraient peut-être remonter, pendant les mois d'hivernage, les petits vapeurs qui viennent à Sedhiou. De Karcia à Mougnini (centre des cul- tures) la rivière demanderait à être débarrassée de la végétation qui l'encombre, travail déjà en voie d'exécution. Ejlle deviendra navigable à l'époque des hautes eaux pour des chalands de f lible tirant d'eau. La question de la navigabilité de la haute rivièi e est d'ailleurs à l'étude. Il est d'ailleurs tout indiqué, sans attendre davantage, d'entre- prendre, dans une seconde campagne, un essai de quelque impor- tance avec les variétés qui ont paru se bien comporter. Quatre tonnes de graines de cotonniers des variétés Excelsior prolitîc et Mississipi seront distribuées dans la région du Fouladou ayant pour centre Diatacounda — point situé au croisement de plu- sieurs pistes et où doit passer la route projetée qui, partant du Sankola, viendra aboutir à Sedhiou après avoir traversé les provinces de Mamboa et du Kamadou. Une centaine de villages, renfermant environ 7.500 habitants (rive droite 1.500 habitants ; rive gauche 6.000 habitants), recevront des graines. La variété Mississipi con- viendra particulièrement bien aux terres argileuses de la rive gauche. L'Excelsior sera cultivé sur la rive droite dont les terres sont plus légères. Une étude approfondie de la région sera faite par l'agent de culture affecté à la Casamance. Une égreneuse Dobson et Barlowde 25 scies, à manège, actuel- lement rendue à Sedhiou, sera établie au centre des cultures à Diatacounda. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 219 II. COLONIE DU HAUT-SÉNÉGAL ET NIGER Essais dirigés par M. Vuillet Ingénieur-agronome , Inspecteur d agriculture aux colonies. 1° Appréciations portées sur des cotons provenant des essais de 1904. Les essais Je l'année 1904, laquelle fut une année de sécheresse exceptionnelle, ont mis en évidence les qualités remarquables pour le milieu nigérien de deux variétés américaines : le Mississipi River Benders, qui produit un coton Louisiane et convient aux terres les plus riches, et l'Excelsior Prolific. qui fournit un coton du type commercial Upland, et donne d'excellents résultats dans les terres légères. Des cultures importantes de la variété Mississipi avaient été effectuées par le chef indigène Mademba Fama de Sansanding, qui obtint 24 balles de coton égrené à Sansanding même au moyen d'une machination anglaise à scies. Ce coton a été en Europe l'ob- jet de diverses appréciations qu'il paraît intéressant de rappeler avant de donner le compte rendu des essais de 1905. Ces appré- ciations montrent une fois de plus la possibilité d'obtenir dans la vallée du Niger un coton type américain d'excellente qualité. M. Fossat, courtier au Havre, s'exprime ainsi qu'il suit au sujet de ce coton : (( Coton extrêmement propre et brillant, de teinte légèrement beurrée : soie irrégulière variant de 26 à 29 millimètres de lon- gueur. » Au 31 mai 1903, M. Fossat estima les 24 balles 65 fr. les 50 kgs. aux conditions havraises, soit coton en magasin (terme coton du Havre le 31 mai 1905 à 4 heures pour mai, 57, l{~). Le 2 juin, à Liverpool, l'estimation de ce coton était de 5 d. '/2 à 6 d., soit 65 à 70 fr. les 50 kgs. et les appréciateurs anglais ajou- tèrent que le coton de Sansanding atteignait au classement les plus hauts grades des sortes américaines. Acheté à raison de 75 fr. les 50 kgs. par la maison David et Maigret, il se comporte d'une façon parfaite en filature et au tis- sage. 220 ÉTUDES ET MÉMOIRES Voici quelques passages explicites d'un rapport rédigé par MM. David et Maigret, et relatant les observations faites sur ce coton en manufacture: « coton brut ». Le coton Sansanding, dont nous avons travaillé un lot, provient de semences américaines du Mississipi ; il nous est arrivé en ballots cerclés, non pressés, d'un poids moyen de 40 kgs. A l'ouverture des balles, nous avons trouvé un coton d'une propreté rare, exempt de feuilles et de poussières ; par contre, certaines balles étaient fortement chargées de graines entières, défaut provenant du mauvais fonctionnement de l'égre- neuse. Après examen de la fibre, nous avons classé ce loi de la façon suivante: Middling fair, longueur 28-29 millimètres, très propre, très blanc, tin, soyeux, nerveux, brillant et régulier. Préparation. — Le travail aux différentes machines en préparation, étirage, bancs à broches en gros, intermédiaire et fin, s'est fait cou- ramment ; nous avons travaillé ce coton avec les mêmes écarte- ments, pressions et torsions que notre coton d'Amérique Middling- Fair 28-29 millimètres et, de l'avis de tous les ouvriers, la marche était meilleure ; le duvet qui se dépose sur les porte-cylindres était en moins grande quantité. « Métiers à filer. — Aux. selfactings, nous avons filé de la trame nos 18, 24 et 27, et aux continus de la chaîne nus 22 et 28. A tous ces numéros, nous avons donné la même torsion qu à nos filés ordi- naires. « La trame et la chaîne ont très bien marché, la casse était insignifiante. <( La chaîne nous a donné aux essais dynamométriques des résis- tances plus fortes que notre chaîne ordinaire. « La chaîne 22 Amérique résiste à un poids de 435 grammes. « La chaîne 23 Amérique résiste à un poids de 415 grammes. <( La chaîne 22 Sansanding résiste à un poids de 555 grammes. « La chaîne 23 Sansanding résiste à un poids de 440 grammes. « M. .1. Cartier-Bresson, administrateur de la Société Française des cotons à coudre, a bien voulu faire procéder a des essais dyna- mométriques comparatifs qui ont donné les résultats suivants: Chaîne n° 28 écrue. Essai en retors, trois fils. Force moyenne d'un écheveau de 25 fours de un mètre. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 221 Coton du Soudan 39 kilos 200. Coton de Louisiane, cardé 28 kilos 140. Coton Jumel, cardé 34 kilos 510. (< En résumé, nous avons obtenu avec ce coton, sans changement à la marche de nos machines, des filés de première qualité sous tous les rapports : propreté, régularité et résistance. « La marche à la filature a été parfaite, bien que ces opérations aient été faites commencement juillet, au moment des fortes cha- leurs, époque pendant laquelle la marche en filature laisse généra- lement à désirer. « Après les essais probants que nous venons de faire, il est hors de doute que le coton Sansanding pourra remplacer avantageuse- ment les cotons d'Amérique supérieurs que Von travaille dans les bonnes filatures des Vosges. « Tissage. — Très bonne marche, la chaîne est très résistante, la trame est bien régulière, la casse des filés est plutôt moindre qu'avec le coton d'Amérique. « En raison de l'excellente qualité de ces filés, la production moyenne habituelle a été dépassée d'environ un mètre par jour et par métier. » Les tissus obtenus avec le coton de Sansanding manufacturé dans les conditions qui viennent d'être dites au « Champ du Pin », près d'Epinal, chez MM. David et Maigret, ont été blanchis, teints ou imprimés par la Blanchisserie ou Teinturerie de Thaon, ainsi que chez MM. Charles Steiner et C'e de Belfort. La Blanchisserie et Teinturerie de Thaon dit dans son rapport adressé à l'Association cotonnière coloniale: « Ecru. — Ces pièces en écru paraissent absolument parfaites, coton superbe, soyeux, d'une nuance mate très unie, un peu moins terne que celle du Louisiane, filé d'une régularité remarquable, absence complète de puces et de noirs. « Apprêts. — Aux opérations du blanc ont succédé celles de l'apprêt et du finissage qui n'ont rien révélé de particulier. La diminution du poids par le blanchiment, l'allonge ainsi que le retrait en laize sont tout à fait normaux. 2'2'2 ÉTUDES ET MÉMOIRES « Blanchiment. — Au blanchiment, ces pièces ont été suivies dans toutes les opérations, nous n'avons observé aucune anomalie pouvant être attribuée à l'emploi de ce coton. « Teinture. — Ces pièces se sont comportées, en teinture, à L'apprêt et au finissage absolument comme les pièces en coton Loui- siane, et terminées, elles ne laissent voir aucune différence avec ce dernier, même fini et nuances identiques. « Mercerisage. — Le mercerisage a rendu le même aspect, le même toucher que celui qu'il donne au coton d'Amérique, retrait égal, finissage identique, en un mot, ces deux cotons n'ont pas présenté de différence entre eux. » D'après MM. Charles Steiner et C'°, la teinture des pièces en rouge Andrinople turc n'a donné lieu à aucune observation, et le tissu, de toute première qualité a donné un rendement magnifique. Il en a été de même à l'impression. 2° Programme des essais établi par l'Inspection de l'agriculture pour la campagne 1905. A. CHOIX DES VARIÉTÉS. SÉLECTION. 1° La campagne de 1904 a confirmé, en les complétant, les con- clusions de la campagne précédente, à savoir que les variétés amé- ricaines à moyennes soies des types Upland et Louisiane végètent normalement dans la vallée du Niger, et que, parmi elles, l'Excel- sior et le Mississipi se comportent particulièrement bien. Le King, essayé seulement en 1904, s'est montré en même temps rustique et très intéressant par sa précocité et sa maturité très groupée. 2° Les essais effectués avec les graines récoltées en 1 903 se sont apparemment aussi bien comportés que ceux faits avec des semences d'introduction directe. 3° L'accident météorologique qui a sévi dans la campagne 1904 a montré la nécessité de parer dans l'avenir au retour de sécheresses ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 223 semblables ou même partielles. Pour cela, il serait nécessaire d'avoir recours à trois procédés culturaux nettement distincts : a) faire des semis très hâtifs, dès le mois de juin, afin d'avancer le plus possible la végétation et de profiter des premières pluies. b) sélectionner sur place les variétés adoptées, Excelsior et Mis- sissipi, afin de réduire encore leur période de végétation, tout en conservant aux fibres leurs qualités commerciales. Il y aura lieu également de répudier toute pratique culturale qui aurait pour conséquence de diminuer la précocité des variétés dési- gnées ci-dessus. Nous rappelons a ce sujet que toute tentative de sélection visant une qualité végétative du cotonnier ne pourra se faire utilement au Niger que par l'usine d'égrenage où passe toute la récolte. Pour le cas qui nous occupe, et étant donné que tous nos efforts doivent tendre à la création d'un type local de cotonnier américain acclimaté, l'usine d'égrenage, en ne livrant au cultivateur que les semences des premières récoltes, peut arriver à doter les variétés cultivées d'une précocité plus grande. Ce moyen est non seulement le plus puissant, mais le seul à notre avis, qui mérite attention. Dans un autre ordre d'idées, nous étudierons d'autres variétés de cotonnier dont la période de végétation est plus courte, notam- ment le King qui s'est nettement distingué pendant la campagne 1904. Ses soies possèdent habituellement de 25 à 28 millimètres par l'expertise du lot récolté en 1904, l'industrie française nous dira si cette variété est susceptible de fournir une matière utilisable et s'il est intéressant d'en poursuivre la culture. Les essais de la campagne 1905 porteront sur les variétés sui- vantes (semences d'introduction directe) indépendamment de celles récoltées en 1904 : Excelsior (type Upland). Mississipi (type Louisiane). Louisiane. Pointe coupée River (type Louisiane). c) Nous devons également lutter contre la sécheresse en adoptant la culture bisannuelle du cotonnier. 224 ÉTUDES ET MÉMOIRES Nous indiquons ce procédé en dernier lieu, car nous pensons qu'il ne faudrait L'adopter que lorsque les deux premiers se seraient mon- tras insuffisants. Nous devons craindre, en effet, que son adoption cause un abâtardissement et une perte sensile des qualités cultu- rales des cotonniers américains. La valeur des fibres pourrait éga- lement en être sensiblement amoindrie. Néanmoins, il est nécessaire de l'expérimenter sur une petite échelle, et cet essai se fera en 190^5. B. — MODE DE CULTURE. PRATIQUES CULTURALES. Les essais comparatifs de l'Association ont confirmé la justesse des pratiques culturales indiquées dans le programme des essais, k savoir : 1° Les semis doivent dans tous les cas être faits k cuvettes ou à plat. Le système des buttes et des billons, adopté dans quelques cas par l'Association cotonnière, s'est montré particulièrement défectueux en 1904 où la sécheresse a été très grande. Par suite du déchausse- ment des plantes au collet et de la dessiccation rapide des buttes, les cotonniers ainsi cultivés ont particulièrement souffert. C'est donc une pratique, k rejeter. 2° Il faut rejeter également le procédé qui consiste k laisser deux plants de cotonnier par poquet. Les deux plantes laissées ainsi accolées souffrent dans leur crois- sance, aussi, si, par suite d'un faible développement, les écarte- tements sont jugés trop élevés, il suffit de les réduire, mais il est nécessaire de ne conserver, dans tous les cas, qu'un plant par poquet. .'{° Enfin, il sera bon pour améliorer la végétation des cotonniers et maintenir un rendement normal, d'encourager les indigènes k une culture plus approfondie des poquets et à une légère fumure composée parles éléments trouvés sur place. Les stations «1 essais, disséminées un peu partout, pourront k ce sujel rendre d'excellents services, par l'exemple donné aux indi- gènes. ESSAIS COTONNIERS F.N AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 225 Il est probable qu'en restant dans les limites de ce qu'ils peuvent faire aisément et en leur montrant les avantages de telles pratiques, ils les suivront d'autant plus volontiers que beaucoup déjà les utilisent couramment. En terminant cet exposé, que nous avons fait aussi sobre que possible, nous exprimerons la dernière et la plus importante des conclusions à tirer d'essais effectués pendant deux campagnes consécutives, en communion d'idées avec l'Association Cotonnière Coloniale. Tout d'abord la question de l'acclimatement des variétés améri- caines doit être considérée sinon comme, résolue, du moins comme définitivement engagée. Parmi elles, l'Excelsior et le Mississipi se placent au premier rang, par la végétation, le rendement, la qualité des fibres. Elles peuvent suffire dans tous les cas à la culture dans les vallées du Haut-Sénégal et Niger ; leur acclimatation définitive sera proba- blement déterminée par une adaptation plus complète aux différents milieux de culture qui constituent cette immense région. Diverses circonstances, qui seront relatées dans la suite de ce rapport, empêchèrent l'exécution intégrale de ce plan de campagne, que les agents du Service de l'Agriculture de la colonie du Haut Sénégal et Niger suivirent pourtant dans la limite du possible. Compte rendu des essais de la campagne 1905. Le personnel agricole dont il a été possible de disposer pour les essais cotonniers de la campagne 1905 s'est trouvé réduit à un nombre tout à fait insuffisant. En l'absence de M. Vuillet, chef du service de l'Agriculture de la colonie, l'agent de culture remplissant les fonctions de Directeur de la Station agronomique de Koulikoro, était chargé de la centralisation des essais, auxquels étaient en outre affectés deux autres agents de culture, l'un pour la région cotonnière de Nyamina, Ségou, Sansanding, l'autre pour la région de San, Djenné, Mopti, Bandiagara. Pour permettre à ces agents de suivre leurs essais avec toute la continuité désirable, et aussi pour leur donner le loisir de visiter les plantations des indigènes, le nombre des stations temporaires 22l> ÉTUDES ET MÉMOIRES d'essais avait été réduit à 2, la Station de Nyamina étant seule conservée des stations de la campagne précédente et une nouvelle station étant établie à Diéli, pour la surveillance de quatre champs d'essais groupés autour d'elle (champs d'essais de Diéli, Diélizan- gasso, Kimparana, et Moribila). D'autrp part, des quantités importantes de semences étaient confiées aux cultivateurs indigènes des cercles de Bamako, Ségou, Djenné, Bandiagara et de la circonscription de San. Malheureusement : 4° La plus grande partie des graines en prove- nance d'Amérique fournies pour ces essais appartenaient à des variétés autres que celles qui avaient été demandées par l'Administration après entente avec le Comité de l'Association Cotonnière Coloniale ; 2° Par suite de retards résultant de causes fortuites, notamment d'une épidémie de fièvre jaune à la Nouvelle-Orléans, les Adminis- trateurs chargés de leur distribution avaient reçu la plus grande partie des graines très tardivement, au commencement d'août dans les cercles les plus éloignés. L'expérience a bien montré que, pour le genre Upland au moins, les plantes ensemencées de suite avaient encore le temps de se développer normalement avant la saison sèche, mais à ce moment toutes les bonnes terres de culture étaient occupées et il était trop tard pour défricher de nouveaux emplacements. D'autre part, il n'était pas possible aux Administrateurs, en quelques jours, d'agir sur l'indigène comme ils l'auraient voulu et de faire toute la pro- pagande nécessaire pour notre coton. Pour ces raisons, beaucoup de graines n'ont pas été semées, d'autres ont été confiées à une terre ingrate. Dans de semblables conditions, il est sans intérêt de donner par régions les quantités de graines distribuées. Quant à la marche même des essais dans chacune de ces régions, il sera suffisant de mettre en évidence les particularités les plus intéressantes qu'elle a présentées. A. Station agronomique de Koulikoro. — M. Ravisé, l'agent de culture chargé de la station agronomique de Koulikoro, a résumé ses essais dans le tableau suivant : ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 227 .,. •^ Quantité récoltées o o 7^ | ce *» ce C3 O O O o . n H in ~ | 1 O "3 1 1 1 ci ~ •v-l — 2 o CD ir. £ -û Cl «-» — ■ S « 1 s3i 1 1 ii 3 «J ai 3 ■ QQ 1 3 » •/. 3 « 5c 1 1 ed ~ o "3 — ■a in ™ 0 tfl ci ^ Cl ?c (9 . 1 j_f ^j — «C ifi -— c -3 ci *2 ifi *3 — -3 B ,J* "~ ^ — z i 1 ^' 3 O Tl — - Cl — Q Tl - 0 •*•( s; — — " i 1 3 cS C8 3 rj r; - C3 « dr. w z^ (M ci ?i -3 lO Cl i *> » „ . s • -f — • ci ' lu 12 au juille 1 1 lu 18 au juillc 1 | 1 ci Cl « Mï ° — JL o o — O ; "• 3 3î ,_ X I 1 -: - * | | 1 o o 0 c Q a. a. i ■/. s. = 's c i 1 — — ^ 0 1 0 '-O o x t: a i . 0 • 1 - — - PU 3 O 0 0 0 0 3 /- GO « •» a> - ."^ u ai •> S-2 § a J3 ~= w 03 Cl 1 es 1 _ — à =^ ^ — — -— â ?- w* " .ea i O ■ , S s • ~ 3 O 1 1 _!T* 53 1 1 1 ° ts! ° l 1 1 1 £ " ;ïj 3* •« •*< C^ ** Oj .J P- 5 S 3 o <; _2 1 o - _a i 1 1 1 1 fc. jj ~~ ., u O CJ ® ' u 't 3 1 1; 3 ? » "2 i a 0 S -j J3 I 1 s s, s o i << 15 0 0 u 1 1 w' *"= ^ i= -— £ o n ni — " — zz Q-S'l L^ 3 -* 1 1 — — B 1 | 1 m o Cl ri 5 3 ? o — •- z i 1 «62 C % y. -3 _3 rt "^3 r" bc 0 i 1 0 ~ ~ • — ■ -—. ce 0 "** ii— < Z S — ■ je ._ ït - -c CZ TZl tn 3 ^- ~ X - X En "S « C3 •/. 1 î? s HH i-^ CI *n ^ -i> «H O O Tl es ri Cl £ 1 ° tn rTT Ji en -^ -— ^ Q -— j ryi S ^ .—* g Z. ^. — - — s •> X x 3 55 r* < 7. g X ^ £ u X) 2 X U Pc! ■ • 0 s ~ ■y. z c c - 3 /. •j '_ ce 1 — u ■■-. ^ Z - T "? £ . U ZT X - - O ' ~ ^ - ?J — " CTrM x tU — C ~ »> 9 x rz "~ ■*-* en 3 7 0 ci 13 ^m r ^- I ™ ~ *** z 0j r.r, — » 0 ~ X -. ■/. es Cï 7. S iî a r- O O .— C/J 03 — _ 1 — ■ - 6m (U r-< 3 c ~ V 13 9 X -0 g 13 — - - /. 03 -03 -tl 5 Z 0 C3 c 0 > - O Z u 0 0 _■ — ■ w 03 C3 3 03 -. I -0 s X ^^ w 3 - - tf 03 _ c a CJ CS 0 n g1 03 -.1. 13 y. p— ( ï xT ^- C) 0 0 •^ "^ a — — ' C i- 0 X - 93 g 03 H — - 3 X /. — _ K* îj — _„ ~ *J — :. ^ *• ™ 0 O -t 93 a -"-* — ^ 1> ' ~ •3; EU -w '_ _ 5J — !» 93 C x U z — - 0 s î"' 03 ï N _ a 1 .-3 3 O - /. - - r* z g 1 • rr. tf) -■- 0 ci m" - f. -< — X pqffl 0 22K ÉTUDES ET MÉMOIRES B. Station d'essais de Nyamina. — M. Estève. agent de culture affecté ;i la région cotonnière de Nyamina-Ségou-Sansanding, a donné sur ses cultures les renseignements qui suivent : u A Nyamina, deux champs d'essais ont été établis : 1° l'un, d'une surface de 1 hectare, de nature silico-argileuse, avait porté une culture d'arachide l'année précédente ; il est situé tout à côté du champ où ont été faits les essais de 1904. « 2° Un champ de li hectares, pris sur un sol inculte, depuis une dizaine d'années, et de nature argilo-siliceuse. « Le premier de ces champs fut ensemencé le 1 1 juillet, avec 10 kilos de graines de la variété Mississipi, après avoir reçu un labour au daba (houe indigène). Les lignes, distantes de 1 mètre, reçurent un poquet tous les 0m 70. « Les graines commencèrent à lever le 15 juillet, et le 19 toutes étaient parfaitement sorties ; les jeunes plants paraissaient d'une grande vigueur. « Les pluies régulières, mais cependant peu abondantes jusqu'à la fin du mois de juillet, permettent aux jeunes cotonniers de se bien développer et d'avoir, vers le 26 de ce mois, quatre ou cinq bonnes feuilles avec une tige d'environ 0ra 15 de hauteur. Un pre- mier démariage est fait à cette époque, 3 pieds seulement sont lais- sés par poquet ; en même temps, le premier binage est opéré. « Les pluies étant de plus en plus abondantes, pendant les deux tiers du mois d'août, une grande humidité ne cesse de régner dans ce sol pourtant léger ; les plantes souffrent de cet excès d'eau et aussi, semble-t-il, de la pauvreté du sol. Le 22 août est opéré le deuxième sarclage, en même temps que le démariage définitif; il n'y a aucun manquant sur cette surface d'un hectare. « Après ce deuxième sarclage, les plantes ne croissent plus. « La floraison, commencée au début d'octobre, est irrégulière; la grande majorité des pieds ne dépassent pas 18 centimètres de hauteur et ne portent à leur sommet qu'un bouquet de 3 ou i feuilles. « La récolte, commencée fin octobre, se continue jusqu'en fin novembre, époque à laquelle les plantes perdent leurs dernières feuilles, tandis que les rares capsules restanl se dessèchent. << Le poids brut de coton récolté dans cette parcelle est de 7 kilos. (( Sur le champ de H hectares, un débroussement rapide fut ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 229 opéré. Avant le labour, la profondeur de celui-ci fut faible ; même après une tornade, il n'était pas possible, avec la houe indigène, de dépasser S centimètres. « Les semis eurent lieu aux dates suivantes : Excelsior, 13 juillet, 20 kilos, 2 hectares; Louisiane, 16 juillet, 20 kilos, 2 hectares; Pointe coupée, 17 juillet, 20 kilos, 2 hectares; Mississipi, du 20 au 21 juillet, 60 kilos, 6 hectares: Missouri, 25 juillet, 18 kilos, 2 hectares. « La levée s'effectue partout régulièrement en 3 ou 4 jours et les jeunes plantes croissent vigoureusement au début. « Puis surviennent les pluies d'août ; le sol, argilo-siliceux n'a été remué que peu profondément, l'infiltration se fait mal et beau- coup de plantes meurent ; les pieds qui résistent, restent malingres, u Le premier binage de ce champ est fait du 10 au 23 août ; en même temps est opéré le démariage. « Dès cette époque, il est à prévoir que la récolte sera faible ; en septembre pourtant, les pieds d'Excelsior se ramifient bien, tandis que le Missouri et le Mississipi ont une moins belle végétation et que le Louisiane et le Pointe coupée ont de plus en plus mauvais aspect. « Le deuxième sarclage est fait du 25 septembre au 1er octobre La floraison arrive irrégulière ; ^k et là quelques pieds sont atteints par la chenille tortueuse, un assez grand nombre de capsules sont percées par une petite punaise, et d'autres capsules plus rares, sont attaquées par une chenille. [A suivre.) Yves Henry, Directeur de l'Agriculture aux Colonies. CULTURE PRATIQUE DU GAEÉIER PRÉPARATION DU CAFE (Suite) ' Tous Les planteurs n'accordent pour dire qu'il faut pour obtenir du café de bonne qualité, le faire sécher le plus doucement pos- sible. M. le capitaine Taylor, qui prépare un café de première qualité, estime que plus le séchage est lent meilleur est le café. Il faudrait, d'après lui, éviter au café en parche l'exposition au soleil du milieu de la journée. A la fazenda Dumont, au Brésil, où l'on prépare, par la voie humide, au minimum i à 5.000 tonnes de café marchand, on m'a dit la même chose. En se refroidissant, le café sortant des séchoirs absorbe souvent une certaine quantité d'eau qui le fait s'avarier par la suite. Quelques planteurs ont adapté à leur séchoir un second ventilateur, qui envoie un violent courant d'air froid dans l'appareil dès que le séchage est considéré comme suffisant. Le refroidissement du café se produit plus rapidement et, paraît-il, la quantité d'eau absorbée est moins grande. Dans tous les cas, Je séchage à l'aide de séchoirs mécaniques paraît devoir être, pour les vastes plantations, le complément indispensable du séchage au soleil. La présence, dans une exploitation, d'un séchoir à air chaud, permet de réduire beaucoup la dimension des terrasses (terreiro) dont la construction et l'entretien sont très onéreux. De plus, les manipulations exigées par le séchage au soleil sont réduites dans de glandes proportions par l'emploi des séchoirs à air chaud. Il ne nie semble cependant pas pratique de recommander l'em- ploi exclusif du séchage par l'air chaud, la qualité du café s'en ressent irait forcément . Dans les petites et les moyennes exploitations, on peut parfaite- I. Voir Bulletin, n" 38, 39, 10,41, i'J. 13, ii. i:>. 16 et 47. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 231 ment se passer de séchoirs à air chaud, quelques terrasses et des plateaux mobiles que l'on peut rentrer rapidement a l'abri en cas de pluie, suffisent toujours. Nulle part, je crois, on n'emploie des séchoirs qui peuvent, à la fois, utiliser la chaleur solaire et la chaleur artificielle. Ce système semblerait cependant capable de rendre des services et mérite de retenir l'attention. Dans mon travail sur le cacaoyer, j'ai décrit et donné les plans de deux séchoirs de ce genre utilisés à Trinidad pour sécher le cacao. Il me semble que ces constructions pourraient rendre de réels services aux planteurs de caféiers des régions humides et ils auraient Croquis n° 21. Le Monjolo du Brésil. intérêt, si toutefois le gouvernement juge mon rapport sur le cacaoyer digne d'être publié, à le consulter à ce propos. Décortication du café. — Voici le café, sec ; qu'il ait été traité par la voie humide ou par la voie sèche, il reste, avant de pouvoir le livrer au commerce, à le débarrasser des enveloppes sèches qui entourent le grain. Lorsque les cerises ont été séchées aussitôt après la récolte, le café porte le nom de café en coque ; si on les a soumises au dépul- page, il s'appelle café en parclie. Bien que le café en coque soit plus difficile à débarrasser de ses enveloppes que le café en parche, les mêmes machines appelées décortiqueurs en français, decascadoro en portugais et hullers en 232 ÉTUDES ET MÉMOIRES Anglais, servent, au Brésil, à traiter les deux sortes de café. Il suffît pu s tu la tu m Montr Leptohota grisea Fauv. — albovittala Fauv. Nemaschema modesta Montr. sp. Monohammus artensîs Montr. Blosyropus dentatus Fauv. Aulacophora coffea foveola). INSECTES RÉCOLTÉS A NEHOUE Nord de la Nouvelle-Calédonie. COLEOPTERES Stenolophus domesticus Montr. Emus crylhrocephatus Fab. Gnaphalopoda Deslongchampsi Fauv. Graphalopoda sp. Enoplus tridens Montr. Ile ter onyx sp. Ghrysodema erytrocephala Montr. Monocrepidius ferrugineus Montr Callirhipis sp. Coptorhinus dorsalîs Montr. Orthorinus cruciatus Montr. Ceresium inerme Montr. Phoracantha savesi Fauv. Anlacophora sp. ORTHOPTERES Conocephalus avstralis Boliv. Tabanides (plusieurs espèces). DIPTERES COMMUNICATIONS DIVERSES I. Valeur commerciale de coquillages à Nacre provenant de Madagascar et de la Guadeloupe. a) Burgaux de Madagascar. — Le Jardin Colonial a pu soumettre, récem- ment, à L'examen de négociants importateurs do nacre, quelques gros coquil- lages rapportés de Madagascar par M. Prudhomme qui les avait recueillis dans le nord-ouest de la Grande Ile, à peu de dislance de Nosy-Bé. Le prix de ces coquillages, connus sur place sous le nom de Burgaux, désignés de même façon dans le commerce, est évalué actuellement à 30 francs les 100 kilog. c. a. f. livraison faite au Havre. Ce prix s'applique à des coquillages de qualité moyenne tels qu'ils se présentent dans les pêcheries et non pas pour des pièces de choix qui peuvent atteindre une valeur beaucoup plus élevée. I) (i Bouches d'argent » de la Guadeloupe. — On distingue commerciale- ment, sous ce nom, un coquillage recueilli à la Guadeloupe qui peut être uti- lisé comme producteur de nacre. — Des échantillons, envoyés récemment au Jardin Colonial par l'Administration de cette colonie, ont permis de se rendre compte que les « Bouchei d'argent » des Antilles pourraient trouver preneur, en ce moment, au prix de 2o0 francs la tonne c. a. f. ', livraison faite au Havre. Ce prix ne s'applique pas aux spécimens de petites dimensions qui sont d'un emploi fort restreint. Un échantillon commercial de ce coquillage à nacre a été déposé dans les collections du Jardin Colonial. II. Identification d'un Aloe de l'extrême sud de Madagascar. — En 1900, M. de Vilmorin, membre du Conseil d'Administration du Jardin Colonial, a remis à M. J. Dybowski, inspecteur général de l'Agriculture Coloniale, un petit loi de graines d'une plante croissanl dans l'extrême sud de Madagascar, recueillies par les soins de M. Posth, officier d'infanterie coloniale. Ces graines furenl de suite reconnues comme provenant d'un végétal appartenanl au genre Aloe el semées dans les serres du Jardin Colonial, où il en reste encore un certain nombre de spécimens en bon état. Une belle florai- son s'étant produite à la lin de 1906 a permis de mettre des échantillons bota- niques complets de <-el Aloe ii l;i disposition de M. Poirault, Directeur de la villa Thuret, qui a reconnu qu'il s'agissait de VAloe Divaricata « Berger •>. Enregistremenl : graines n° 301, plantes, n° 487 . 1, ('.(lût. Fret. Assurance. COMMUNICATIONS DIVERSES 259 III. Production du Henequen au Yucatan. — Il résulte d'intéressantes indi- cations fournies récemment par la feuille d'informations du ministère de l'Agriculture, d'après Nachrichtenfùr Handel und Industrie, que le « Henequen » ou « Chanvre de Sisal » occupe la première place parmi les produits exportés du Yucatan dont la valeurglobales'estélevée, en 1905, en chiffres ronds, à 30.070.000 pesos1 ; c'est-à-dire à environ 79.742.000 francs. En 1905, l'exportation de ce produit s'est élevée à 597.289 balles pesant 96.534.196 kil. représentant une valeur de 29.625.430 pesos ' (67.026.118 francs). La fermeté des prix du Henequen durant 1903 doit èlre considérée comme un facteur important de l'activité commerciale du Yucatan. En 1903, les exportations de chanvre de Sisal du Yucatan se sont réparties comme il suit : États-Unis 580.411 balles pesant 93.744.542 kg. Cuba 9.138 — 1.473.868 Canada 3.444 547.038 Allemagne 1.346 250 . 302 Grande-Bre tagne 1.130 205.185 France 1.000 179.003 Belgique SUD 132.258 Malgré les encouragements donnés par le gouvernement pour développer l'élevage, la culture du maïs, celle de la canne et les plantations de coton, les planteurs se livrent de plus en plus à la production du Henequen, car cette plante leur laisse actuellement les bénéfices les plus élevés. IV. Extraction de l'amidon de « Tacca involucrata »■ du Gabon (Jardin d'es- sai de Libreville). Echantillon n° 8951. En 1906, M. Chalot, chef du service des cultures au Jardin Colonial, a rap- porté du Gabon une certaine quantité de tubercules de Tacca involucrata. Un dosage effectué par M. Ammann, chef du service chimique, a donné, par kilogramme de tubercules, 150 gr. d'amidon, pesée faite après dessiccation au soleil. 1. Le pesos, ou piastre du Mexique, vaut 2 fr. (50. STATISTIQUES COM MERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. INDO-CHINE [Suite . b) Bourres de soie. Septembre. 1 . 1 10 k. à destination de la Métropole Total des exportations de l' In- do-Chine pour les bourres de soie durant le 3e I rimestre 1906 I . I lii k e) Déchois de soie. Septembre. 2.105 k. à destination de la Métropole Total des exportations de l'Indo- Chine pour les déchets de soie durant le 3' trimestre 1906 2. 105 k. Au total, l'Indo-Chine a donc exporté 27.299 k. de soie grège et déchets de soie durant le 3e trimestre de 1905. d) Coton en laine. Juillet 159.537 k. à destination de la Métropole 16.150 d'autres pays d'Asie 9.735 — de la Chine 21 398 — de Hong-Kong Total pour Juillet 206.820 k:. 206.820 k. Août 60 835 k. à destination de la Métropole 6.565 de la Chine 50.769 de Hong-Kong Total pour Août US. 169 k. 118.169k. Septembre. 56.629 k. à destination de la Métropole 1.600 d'autres paj's d'Asie 1 l' .756 de Chine 17.691 de Hong-Kong Total pour Septembre. 111.706 k. 111 .706 k Total des exportations de l'Indo- Chine pour lis cotons en laine du- rant le 3" trimestre 1906 436.695k. c Colon non égrené. Juillet 90 k. à destination de la Métropole. 140 — de Chine 358.287 de Hong-Kong Total pour Juillet 358.517 k. 358.517 k- Août 660 k. à destination de la Chine 287.395 de Hong-Kong Total pour A.OÛI 288.055 k. 288.055 k. STATISTIQUES COMMERCI A LES 2(1 1 Septembre . Total poui' Septembre. 20.389 k, à destination de la Métropole 142.914 de la Chine 1.869 de Hong-Kong 165.172 k lii. . 172 k. Total des exportations de l'Indo- Ghinc pour le coton non égrené du- rant le 3e trimestre d'e 1906 s 1 1 . 7 14 k . Juillet Août.. f) Jule. 600 k. à destination de Hong-Kong 13.394 de la Métropole Total des exportations de lTndo- Chine pour le jute durant le 3e tri- mestre de 1906 VIII. Cafés, thés, etc. a) Café'en fèves et pellicules. Juillet 18.427 k. à destination de la Métropole 6 d'autres pays d'Asie 61 de Chine 660 k. 13.394 k. 14.054 k. Total pour Juillet 18.494 k 18.494 k. Août. 3.240 k. à destination de la Métropole 288 de la Chine 23 — de Hong-Kong Total pour Août Septembre. Thé. Août. 3.55L k 6 k. à destination d'autres pays d'Asie Total des exportations de l'Indo- Chine pour le café en fèves et pelli- cules durant le 3e trimestre de 1906. 49.235 k. à destination de la Métropole 3.551 k. 6 k. 22.051 k 20 377 Total pour Août. 19.632 k. de la Chine de Hong-kong Total des exportations de l'Inde pour le thé durant le 3" trimestre de 1 906 49.632 k. c i Thé de VAnnam. Juillet . . . 28.472 k. à destination de la Métropole 19 — de Hong-Kong Total pour Juillet Août Septembre 28. 191 k 0 25.717 k Total des exportations de thé d'Annam pour le 3e trimestre de 1906 Au total. l'Indo-Chine a donc exporté 103. 8 Î0 k. de thé durant le 3e tri- mestre de 1906. 28.491 k. 25.717 k. 5 1.208 k. 262 STATISTIQUES COMMERCIALES IX. Condiments, épices, aromates, etc. .1 Poivres. Juillet 126.254 k. 6.869 100 18.000 destination de la Métropole d'autres pays d'Asie de la Chine de Hong-Kong Total pour Juillet 152.423 k 452.423 k. Aoûl 102. 150 k. à destination de la Métropole 236 d'autres pays d'Asie 1 . 200 — — Total pour Août 406.580 k... 406.5X0 k- Septembre. 177.261 k. à destination de la Métropole 5. 133 des colonies françaises 106 d'autres pays d'Asie 4 . 1 oo de Hong-Kong Total pour Septembre. 186.693 k. -186.693 k. Total des exportations de rindo-Chinc pour les poivres durant le 3e trimestre de 1906. 1.045.702 k. 219 k. à destination d'autres pays d'Asie lso — b) Piments. Août Septembre. Total des exportations de l'Indo-Chine pour les piments durant le 3e tri- mes! re de 1906 399 k ci Arnomes et cardamomes sauvages. Juillet 1.894 k. à destination de Hong-Kong Août 16.355 — — Septçmbre. 14.402 — Total des exportations dé l'Indo-Chine pour les amollies et cardamomes sauvages durant le 3e tri- mestre 1906 32.7 11 k 399 k. 32.711 k (1 A /nomes el cardamomes du commerce. Juillet Août Septembre. Total des exportations de I Indo-Chine pour les arnomes et cardamomes de c( nerce durant le 3e trimestre 1906 7.753 k e Cannelle grande écorce. 78S k. à destination de Hong-Kong 3.0 17 — — 3.918 — — Juillet, Août. . 6.050 k. à destination de II ont ■Koue 31 i. 119 à desl ination de la < Ihine de I [ontr-Koni Total pour Aoûl . 150 k. .753 k. 6.050 k. 4.450 k. STATISTIQUES COMMERCIALES 263 Septembre. 12 k. à destination d'autres pays d'Asie 2 — de la Chine 15 de Singapore 16.921 de Hong-Kong Total pour Septembre. 16.950k 16.950 k. Total des exportations de l'Indo- Cliine pour les cannelles grande écorce durant le 3e trimestre 1906. 27.450k. f) Cannelle petite écorce. Juillet 360 k. à destination de la Chine 13.118 — de Hong-Kong Total pour Juillet 13.478 k 13.478 k. Août 20 k. à destination de Singapore 18.280 — de Hong-Kong Total pour Août 18.300 k 18.300 k. Septembre. 5s k. à destination de la Chine 15.301 — de Hong-Kong Total pour Septembre . 15. 359 k 15 . 359 k. Total des exportations de l'Indo- Chine pour la cannelle petite écorce durant le 3e trimestre 1906. 17 . 137 k. X. Tabac et Masticatoires. a) Noix d'arec sèches. Juillet 3.966 k. à destination d'autres pays d'Asie Septembre. 29 — — Total des exportations de l'Indo-Chine pour les noix d'arec sèches durant le 3e trimestre de 1906. . . 3.995 k 3.995 k. b) Bétel. Juillet 12.568 k. à destination d'autres pays d'Asie Août 10.965 — Septembre. 10.961 Total des exportations de bétel de l'Indo-Chine durant le 3° trimestre. .. . 31. 197 k 34.497 k. c) Tabac indigène préparé. Juillet 115.832 k. à destination d'autres pays d'Asie 115.832 k. Août 69.299 69.299 k. Septembre. 71.870 69.299 k. 20 de Chine Total pour Septembre . 74 . 890 k 74 . 890 k. Total des exportations de tabac indigène de l'Indo-Chine durant le 3' trimestre 1906 260.012 k. d) Tabac chinois préparé. Juillet 21 k. à destination de la Chine 24 k. •2(\\ si \risTiori;s commerciales ]igares. Juillet 40.500 k. à destination de la Chine Septembre. 2.000 — — 43.100 k. Total des exportations de ci- gares de ITndo-Chine durant le 3« trimestre 1906 43. 100 k. f Cigarettes de fabrication locale. Juillet Il k. à destination de la Chine Août 10 — 60 k. Total des exportât ions de ciga- rettes de ITndo-Chine durant le 3" trimestre GO k. XI. Essences et résines, huiles à laquer, laques, etc. a) Benjoin. Juillet t. 626 k. à destination de la Métropole 1626 k. Août 2.273 — 2.273 k. Septembre. 1.813 — 1.813k. Total des exportations du ben- join de ITndo-Chine durant le 3e trimestre 1006 8.710 k. 1) Huiles et essence de Badiane. Juillet 12.612 k. à destination de la Métropole 12.642 k. Août 1..V56 1.566 k. Septembre . l .94*/ — 1 .917 k Total des exportations d'essence de badiane de ITndo-Chine durant le 3e trimestre de 1906 19.165 k. <• Huiles à laquer. Juillet 19s k. à destination de la Chine 36.996 de Hong-Kong Total pour Juillet 37. 191 k 37.191 k. Août 20.862 k. à destination de Hong-Kong 20.862 k. Septembre. 800 de la Chine 6.63 i de Hong-Kong 7.434 k. 7.434 k. Total des exportations d'huiles à laquer de ITndo-Chine durant le 3" trimestre 1906 65.490 k. • I Huiles de résine. Juillet Août Septembre. 5.336k. à destination d'autres pays d'Asie Total des exportations d'huiles de résine de l'industrie durant le 3e trimestre 1906 5.336 k. e Huiles, essences toutes autres. Juillet Août Septembre. 161 k. à destination de la Métropole Total des exportations d'huiles. essences toutes autres de ITndo- Chine durant le 3* I ri mes Ire 1906.. . 161 k. STATISTIQUES COMMERCIALES 265 f) Gomme laque, stick-laque. Juillet 28.499 k. à destination de la Métropole 526 — de Hong-Kong Total pour Juillet 29.025 k.. 29.925 k. Août 23.495k. à destination de la Métropole 23.495 k. Septembre. 17.636 — 1.590 de Hong-Kong Total pour Septembre. 19.226 k. 19.226 k. Total des exportations de gomme laque, stick-laque de l'Indo-Chine durant le 3° tri- mestre de 1906 71 .746 k. g) Stick-laque du Laos. Juillet 2.513 k. à destination de Hong-Kong Août 2.475 Septembre. 198 — 51SSk. Total des exportations d'Indo- Chine, stick-laque du Laos durant le 3" trimestre 1906 5.188 k. XII. Gomme gutte. Juillet 1.266 k. à destination de la Métropole 1 .266 k. Août 1 .04s k. à destination de la Métropole 226 — de Sin^apore 321 de Hong-Kong Total pour août 1.595 k 1 . 595 k. Septembre . 285 k. destination de la Métropole 400 — de Singapore Total pour septembre. 685 k 685 k. Total des exportations de gomme gutte de l'Indo-Chine du- ra ni le 3e trimestre de 1906 3.516 k. XIII. Caoutchouc et bois. a) Caoutchouc Juillet 59.933 k. à destination de la Métropole Août 29.587 Septembre . 19.292 108.812 k. Total des exportations de caoutchouc durant le 3e tri- mestre 1906 108.812 k. b) Bois communs ou bois équarris ou Lois scir. Juillet 26 k. à destination de Hong-Kong 26 k. Août 61.000 de la Métropole 49.6(11 de Hong-Kong Total pour Août 110.601 k 110.601 k. Septembre. 32.000 k. à destination de la Métropole 2.100 — de la Chine 50.692 de Hong-Kong 84 . 792 k 84 . 792 k. Total des exportations de l'In- do-Chine pour des bois com- muns équarris ou sciés durant le 3e trimestre de 1 906 190.519 k. Bul. du Jardin colonial. 1907. I ,-N» 48. 18 266 STATISTIQUES COMMERCIALES c) Bois à brûler. Juillet 65.069 k. à destination de la Chine 1.260 de Hong-Kong Total pour Juillet 69.329 k 69.329 k. Total pour Août 21.500 k. à destination de Hong-Kong 21.500 k. Septembre. 5.760 k. à destination de la Chine 58.531 «le Hong-Kong Total pour Septembre. ~T> 1.291 k 64.291 k. Total des exportations de lin- do-Chine pour le bois à brûler durant le 3° trimestre de 1906. .. 155. 120 k. (1 Charbon de bois. Juillet 6.000 k. à destination d'autres pays d'Asie 209.000 de Hong-Kong Total pour Juillet 215.000 k 215.000 k. Août 220.690 k. à destination de Hong-Kong 220.690 k. Septembre. 173.331! de Hong-Kong 473.336 k. Total des exportations de charbon de bois de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre 1906 909.026 k. e) Bots odorants. Juillet 62 k. à destination de Hong-Kong 62 k. Septembre. 227 — — 227 k. Total des exportations de bois odorants de l'Indo-Chine durant le 3" trimestre de 1906 2*9 k. f) Bois d'ébénisterie. Juillet 45.000 k. à destination de la Chine 4.200 de Hong-Kong Total pour Juillet 49.200 k. 49.200 k. Totalpour Août 18.460 — 18.460k. Total des exportations de l'In- do-Chine pour les bois d'ébénis- • terie durant le 3° trimestre 1906. 67.660 k. g) Autres bois communs. Août 1.800 k. à destination de la Chine 1.800 k. Septembre. 34.411 — 11.111k Total des exportations de l'In- do-Chine pour les bois com- muns et autres durant le 3° tri- mestre de 1906 39.211X li) Bois sciés de 35 d'épaisseur et au-dessous. Aoûl 1.400 k. destination d'autres pays d'Asie 1 .400 k. Septembre. 3.500 — — 3.500 k. Total des exportations de bois sciés à 35 ln/m d'épaisseur de I Indo-Chine durant le 3* tri- mestre 1905 1.900 k. STATISTIQUES COMMERCIALES 267 i) Bois /'"% 2% 3e, ip catégories. 1« Juillet i .395 k. à destination d'autres pays d'Asie 173.650 — de la Chine Total pour Juillet I7S.0Î5 k 17S.045 k. Août 15. 100 k. à destination de la Chine 154 — de Singapore Total pour Août 15.55 4 k 15.551 k. Bois de lro catégorie exporté durant le 3e trimestre 1906 193.599 k. 2e Juillet 4.689 k. à destination d'autres pays d Asie 6.700 de la Chine Total pour Juillet ~ 1 1 . 389 k 11.389 k. Bois de 2e catégorie exporté durant le 38 trimestre 1906. . . . 3e Juillet 5.319 k. à destination d'autres pays d'Asie 26.721 — de la Chine Total pour Juillet 32.073 k 32.073 k. Septembre. 1.800 k. à destination de la Chine 1.800k. Bois de 3e catégorie exporté durant le 3" trimestre 1906 33.873 k? 4* Juillet 98.000 k. à destination de la Chine 98.000 k. Août 55.500 — — 55.500 k. Bois de la 4e catégorie exporté durant le 3' trimestre 1906 153.500 k. Au total, l'Indo-Chine a expor- té pour les bois 1", 2e, 3" et 4" catégories durant le 3e trimestre 1906 392.361 k. J ) Bois de Teck. Septembre. 28.231 k. à destination de la Métropole Total des exportations de « Teck » de l'Indo-Chine durant le 3« trimestre 1906 28.231 k. XIV. Substances tinctoriales. a) Cunao. Juillet 175.732 k. à destination de la Chine. 352.522 — de Hong-Kong Total pour Juillet 528.254.. 528.254 k. Août 102.021 k. à destination de la Chine 311. 700 — de Hong-Kong Total pour Août 413.724 413.724k. Septembre. 36.949 k. à destination de la Chine 393.857 — de Hong-Kong Total pour Septembre. 430. S06 k 430.806 k. Total des exportations de Cunao dTndo-Chine durant le 3e trimestre de 1906 1 .372.784 k. b) Indigo asiatique. Juillet 6.155 k. à destination d'autres pays d'Asie 6.155 k. Août 450 — — 450 k. Total des exportations d'In- digo de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre 1906 6.605 k. 268 STATISTIQUES COMMERCIALES c Cachou en masses. Juillet 875 k. à destination d'autres pays d'Asie Total des exportations de cachou de l'Indo-Chine durant le 3° trimestre 1906 8"5 k. i] Espèces médicinales origine chinoise. Juillet 2.023 k. à destination de Hong-Kong 2.923k. Août 1.862 de la Chine 3.372 de Hong-Kong 5.234 k. Total pour Août 5.234 k Septembre. 2.202 k. à destination de la Chine 11.424 — de Hong-Kong Total pour Septembre. 13.626 k. 13.626k. Total des exportations des espèces médicinales d'origine chinoise durant le 3e trimestre 1906 21.7S3 k. e) Racines médicinales. Juillet 188 k. à destination de la Chine 1 .09ô de Hong-Kong Total pour Juillet 1.283 k. 1.283 k. Août 260 à destination de la Métropole 546 — de Hong-Kong Total pour Août 806 k. , 806 k- Septembre. 1.249 2.391 Total pour Septembre. 3.638 k 3.638 k. Total des exportations de ra- cines médicinales de l'Indo- Chine durant le 3e trimestre 1906 f) Herbes, feuilles, fleurs. Juillet 3.011 k. à destination de Hong-Kong Août 1.707 Septembre. 435 — — Total des exportations des feuilles, herbes, fleurs médici- nales de l'Indo-Chine durant le 3° trimestre 1906 5.183k. g Fruits et graines médicinaux. Juillet 20.519 k. à destination de la Métropole 9 600 — de Hong-Kong Total pour Juillet 30. 1 19 k. . 30.119k. Août 2.713 k. à destination de la Métropole 4.540 de Hong-Kong Total pour aoûl 7.253k. 7.253k. Septembre. 26.078 k. à destination de la Métropole 6.942 de Hong-Kong Total pour Septembre. 33.020 k 33.020k. Total tles exportations de fruits, graines médicinaux de l'Indo-Chine durant le 3e tri- mestre de 1906 70.392 fr 5 727 k. 3 .041 k. 1 .707k. 435 k. STATISTIQUES COMMERCIALES 269 h) Ecorces médicinales. Août 168 k. à destination de la Chine Total des exportations de lTn- do-Chine pour les écorces mé- dicinales de 1906 168 k. XV. Bambous, rotins, etc. a) Joncs et roseaux bruts, chiendents. Juillet 7.783 k. à destination de la Métropole 4.070 — de Hong-Kong Total pour Juillet 11.853k 11.853k. Août 7.286 à destination de la Métropole 3.920 — de Hoig-Kong Total pour Août 11.381 k 11.381k. Septembre. 7.461 k. à destination de la Métropole 800 de Hong-Kong Total pour Septembre. 8.086 k 8.086 k. Total des exportations de joncs et roseaux bruts de l'In- do-Chine durant le 3e trimestre 1906 31 320 k. b) Bambous. Juillet 26.982 k. à destination de la Chine 23.680 de Hong-Kong Total pour Juillet 50 . 662 k 50 . 662 k. Août 7.250 26.560 Total pour Août 33. 810 k 33.810k. Septembre. 3.600 3.600 k. Total des exportations de bambous de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre 1906 88.072 k. c) Rotins entiers ou fendus. Juillet 1.850 k. à destination de la Chine 66.977 — de Hong-Kong Total pour Juillet 68.827 k 68.827 k. Août 794 k. à destination de la Métropole 510 — de la Chine 70.307 de Hong-Kong Total pour Août 71.611 k 71.611 k. Septembre. 310 k. à destination de la Chine 58.028 de Hong-Kong Total de Septembre ... 58 . 338 k 58 . 338 k. Total des exportations de ro- tins entiers fendus de l'Indo- Chine durant le 3e trimestre de 1906 198.466k. 270 STATISTIQUES COMMERCIALES XVI. Légumes et fruits. a) Fruits frais. Juillet -120 k. à destination d'autres pays d'Asie. 260 — de la Chine 840 de Singapore 19. i61 Hong-Kong Total p.mr Juillet 20.0S1 k. 20.981 k. Auùl 3.038 k. à destination d'autres pays 3.038k. Total des exportations de fruits frais de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre de 1006 24.010k. h Légumes fmi*. Juillet 2.850 k. à destination d'autres pays 1 .408 — de la Chine Total pour Juillet 4.258 k. 4.258 k. Août 4.115k. à destination d'autres pays 730 — de la Chine Total pour Août 4.845 k 4.845 k. Septembre. 165 k. à destination d'autres pays 1.068 de la Chine Total pour septembre. 1.233 k 1.233 k. Total des exportations de lé- gumes frais de l'Indo-Chine du- rant le 3e trimestre 1906 10.336 k. c) Lcyumes conservés ou desséchés. Juillet 56 k. à destination d'autres pays d'Asie 56 k. Août 210 — 210 k. Total des exportations de lé- gumes conservés ou desséchés de l'Indo-Chine durant le 3e tri- mestre 1906. 266 k. d)Aïl. ■Juillet 1 .748 k. à destination d'autres pays d'Asie 1 .748 k. Aoûl 73 — 73 k. Total des exportations d'ail de l'Indo-Chine durant le 3e tri- mestre 1906 I .S2I k. XVII. Animaux. a) lirrufs. Juillet 22 tries à destination de la Métropole 2 de la Chine 2 — d'autres pays d'Asie Total pour Juillet 26 téles 26 têtes Août 4 têtes à destination de la Métropole 4 — Septembre. 125 d'autres pays d'Asie 125 — Total des exportations de bœufs de l'Indo-Chine durant le 3e tri- mestre 1 906 1 55 têtes STATISTIQUES COMMERCIALES 271 b) Buffles. Juillet 50 têtes à destination d'autres pays d'Asie Septembre. 50 — — Total pour le 3e tri- mestre 100 têtes c) Porcs. Juillet 292 têtes à destination de la Chine 1.5S5 — de Singapore Total pour Juillet 1.877 têtes 187" têtes Août 374 tètes à destination de la Chine 1 .918 de Singapore Total pour Août 2.292 têtes 2.292 tètes Septembre. 365 têtes à destination de la Chine 639 de Singapore Total pour Septembre. 1 .001 tètes 1 .004 têtes Total des exportations de porcs de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre 5.173 tètes d) Cochons de lait. Août 2 têtes à destination de la Chine 2 têtes Septembre. 16 — de Singapore 16 — Total... 18 tètes e) Boucs et chèvres. Août 3 têtes à destination d'autres pays d'Asie f) Volailles. Juillet 3.595 k. à destination de la Chine 13.070 de Hong-Kong Total pour Juillet 16.665 k 16.665 . Août 20 k. à destination d'autres pays d'Asie 6.135 — de la Chine 10.645 — de Hong-Kong Total pour Août 16.800 k 16.800 k. Septembre. 9.050 k. à destination de la Chine 12.390 — de Hong-Kong Total pour Septembre. 21 .4 10 k 21 .440 k. Total des exportations de volailles durant le 3e trimestre. 54 . 905 k. g) Animaux non dénommés et divers. En Juillet exportation d'un cheval En Août d'une quantité de 60 k. de lapins En septembre — d'une tèle de bétail XVIII. Divers. a) Plantes et arbustes de serre. Juillet 90 à destination de la Métropole Total des exportations de plantes et d'arbustes de serres durant le 3e trimestre 1906 90 272 STATISTIQUES COMMERCIALES b) J'roduits et déchets végétaux. Juillet 785 k. à destination de Hong-Kong 785 k. Septembre. 25 — la Métropole 865 la Chine 385 Hong-Kong Total pour Septembre. 1.275 k 1.275 k. Total des exportations de pro- duits et déchets végétaux de l'In- do-Chine durant le 3e trimestre 1906 2.060 k. l 'ni Ilot tes. Juillet 19.504 k. à destination d'autres pays d'Asie 19.504 k. Août li.059 — 14.059k. Septembre. 4.796 — 4.796 k. Total des exportations de pail- lottes de 1 Indo-Chine durant le .V trimestre 1906 38.359 k. Palétuviers. Juillet 25.000 k. à destination de la Métropole 1.650 de la Chine Total pour Juillet 26.650 k. Total des exportations de palé- tuviers de l'Indo-Chine durant le 3e trimestre 1906 20.650 k. macok, protat n.KRBi, iKPMuiuRs. L' E cl i t e u r-Gërant : A. Challamel. ISON FONDEE EN i735 -ANDMEUX k C la Mégisserie, PARIS IIE LfANE A CAOUTCHOUC Landolphia Hsudelotii JUORIN-ANDRIEUX ET Cic, toujours sou- cieuse d'être utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulga- risation des graines et plantes précieuses des pays chauds Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre cette importante question. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartiettés sont autorisées à condition de mentionner la source. UR COLiLtECTIOri DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à, Juin 1902 i vol. in-S<>. Juillet 1902 à Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 (Envoi franco contre mandat-poste) 2 vol . in-8° 20 fr 20 fr. 20 fr. 10 fr. 20 fr. 20 fr. Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. A.SAVY*" JEANJEANS"&C lngènieurs~Constrs : PARIS : 162, rue de Charenton IE MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses à 2, 3 et 4 Cylindres en granit. 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Dechambre, professeur à l'Ecole de Grignon et le Dr F. Heim, professeur à l'Ecole Nationale d'Agriculture Coloniale 282 Essais cotonniers en Afrique occidentale française en igoô et igoô, par M Yves Henry, directeur de l'Agriculture aux Colonies (suite) 298 Cours de Génie rural appliqué aux Colonies. — Charpentes, par M. Max Ringelmann, directeur de la station d'essais de ma- chines (suite) 3 1 1 Cucurbitacées tropicales, par A. Desruisseaux (suite). Margose 321 Calebasse 324 Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère, sous-inspecteur de l'agriculture à Madagascar, chargé de missions (suite) 33o NOTES Notes sur le Karité (graines et tourteau), par MM. Em. Perrot et P . Dechambre 34 1 Culture du Ricin et extraction de P huile au Tonkin, par MM. Du- bard et Ph. Eberhardt 345 COMMUNICATIONS DIVERSES Insectes s'attaquant à l'ambrevade sur la Côte Est de Madagascar. . . 353 Exportation et valeur du cacao de Saint-Domingue en 1905 353 Diminution des exportations de fibres d'Abaca aux Philippines 353 Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer 355 l LIBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC G. TAUPIN & Cie, Successeurs 50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin) OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER PAPIERS — IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES ARTICLES DE BUREAU <5><&<£®0<&<©<$^$<5>®^<$<3><&O@€>«»<£€> <5> <2> | BOLETIM | 0 AGR1CULTURA DO <«> Estado de Bahia 1 ^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE I/ÉTATg (en portugais) ^ <°> O Abonnement annuel : ®> Union postale 6 fr. <> . <•> Annonces (prix de l'année) : <è> ^ Une page 100 Fr. ^> Demi-page 60 lr. <°> <•> Les documents et communications <§> X relatifs à la rédaction doivent être J> |> adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- % <°> CULTURE ». <•> <°> | /Wercès, 723. BAHIA. - BRÉSIL | LIBRAIRIE — PAPETERIE COMMERCIALE « J. BRUNET & SAIGON — Rues Catinat et dOrmoy — SAIGON Grand choix de romans NOUVEAUTÉS PAR CHAQUE COURRIER Articles de dessin — Fournitures de bureau — Cartes postales FOURNITURES SCOLAIRES 7e Année Avril 1907 Nu 49 PARTIE OFFICIELLE Afrique Occidentale française Par décision, en claie du 7 février 1907 : M. Xoury (Charles), sous-inspecteur d'agriculture fie 3P classe des Colonies, nouvellement arrivé, est mis à la disposition du Lieutenant-Gou- verneur du Dahomey. Martinique ARRETE Portant création d'un jardin d'essais à la Rivière-Pilote. | 16 lévrier 1907). Le Gouverneur p. i. de la Martinique, Vu les articles 13 et 2S de l'ordonnance organique du 9 février 1827 ; Vu l'arrêté local du 11 mars 1904, portant création d'un service d'agriculture et de jardins d'essais de la Martinique. Vu l'avis exprimé par le Conseil général, dans sa séance du 3 octobre 1906, relati- vement à la création d'un jardin d'essais dans la commune de la Rivière-Pilote ; Le Conseil privé entendu, Arrête : Art. 1er. Un jardin d'essais est institué dans la commune delà Rivière- Pilote, sur l'habitation « Préfontaine » et sur l'emplacement réservé à cet effet lors du morcellement de cette habitation. Art. "2. Le présent arrêté, qui produira son effet à partir du 1er février 1907, sera publié et enregistré partout où besoin sera. Forl-de-France, le 16 février 1907. Galdart. But. du Jardin colonial. 1907. I .— N° 49. L9 274 DOCUMENTS OFFICIELS SERVICE 1>KS ÉTALONS INSTRUCTION réglementant les opérations de monte. Art. Ier. Les saillies sont données tous les jours, dimanches et l'êtes exceptés, de 8 heures à 3 0 heures du malin, dans les casernes de gendar- merie du Vauclin et de Basse-Pointe. Art. '2. Les accouplements sont divisés en deux catégories, savoir : /"' catégorie. -- Juments de grande taille, de lm45 eL au-dessus, âgées de i ans au moins ; 2e catégorie. -- Juments de petite taille, de lm30 à lm44 inclus, âgées de i ans au moins. Art. 3. Le prix de la monte est lixé à : 15 francs pour la lre catégorie ; 10 francs pour la "2P catégorie. Le montant de la monte, effectué à l'avance entre les mains du Chef de la station, donne droit à 3 saillies, les deux dernières devant être deman- dées dans le délai d'un mois après la première saillie. Art. 4. A la suite de la première saillie, une attestation est délivrée au propriétaire de la jument. Ce document, extrait d'un registre à souche, doit être conservé avec soin pour servir ultérieurement à l'inscription de la naissance du poulain. La carte, visée alors par le Capitaine comman- dant le détachement, constitue la preuve que le produit est bien issu d'éta- lon de l'IOlal. Art. "). Tout propriétaire ou éleveur, désireux de faire saillir sa jument. a intérêt à la présenter d'abord au Chef de la station qui, après examen, fixe, s'il y a lieu, le jour de la saillie et remet à l'intéressé un certificat de présentation. Cette formalité n'est pas indispensable, et les juments peuvent être admises à la saillie à la première présentation si le Chef de la station n'y voit aucun empêchement. Art. 6. Le choix des étalons peut être laissé dans la plus large mesure possible à l'appréciation des propriétaires et éleveurs. Mais, comme s'il s'agit d'améliorer une race, le Chef de la station a toute qualité, de son côté, pour refuser les juments dont la conformation et l'état général lais- seraient à désirer. Aucune réclamation ne sera admise de ce fait. Art. 7. 11 ne peut être exigé de chaque étalon qu'une saillie par jour. A For t-de- France, le 25 février 1907. Le Capitaine commandant le détachement. DliVOUCOUX. Approuvé : Le Gouverneur p. i., Gaudart, DOCUMENTS OFFICIELS 275 Concours général agricole de 1907. SECTION COLONIALE . Liste des récompenses Hors concours : MM. H. Fillot, E. Vanel, Société des plantations d'An- jouan, Crédit Foncier Colonial, Grand diplôme d'honneur : Jardin Colonial (ministère des colonies), Direction générale de l'agriculture de lTndo-Chine, Direction de l'agri- culture de l'Afrique Occidentale, Direction de l'agriculture de Mada- gascar. Rappel de médaille d'argent grand module : M. de Combles ; Mlle E. Lacaze. Rappel de médaille (Forgent : MM. Dubuffet et Cie, Mme Gufl'roy. Rappel de médaille de bronze : Mme Mananpiré. Médaille d'or : M. Courcier, à Haouaïlou (Nouvelle-Calédonie); M. L. Mathieu, à Mahatsara i Madagascar). Médaille d'argent grand module : M. Ed. Guinet, Madagascar; M. Isautier, Saint-Denis (Réunion) ; M. Y. Fiévet, Hung-Hoa (Tonkin); M. Dard, La Réunion ; — — M. F. Galonné, Martinique ; Médaille d'argent : M. Lalandre, Imérina (Madagascar). Mme Beynet (Nouvelles-Hébrides); M. Dureau de Vaulcomte, à Bras-Panon (Réunion) ; — M. Ranarivelo, Tananarive. Médaille de bronze : MM. Sandoz et Cie, Vohémar (Madagascar). Diplôme de médaille d'argent grand module : M. Bernard, Paris. Diplôme de médaille d'argent: M. Casablanca, Paris, Mme Maurin, Paris. Diplôme de médaille de bronze : MM. F. Biletta, Paris ; Hochard Paris. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE MINISTÈRE DES COLONIES EXPOSITION COLONIALE NATIONALE Ouverte du 15 Mai au 1er Septembre 1907 AU JARDIN COLONIAL BOIS DE VINCENNES Organisée par la Société française de Colonisation, avec le concours du Comité national îles Expositions coloniales. r r CLASSIFICATION GENERALE lre Division. PRODUITS D'EXPORTATION DES COLONIES Sauf les Animaux et Produits animaux. PRODUITS DES INDUSTRIES AUX COLONIES GROUPE I Produits du Sol. CLASSE I Produits de la cueillette et des exploitations coloniales. JT'' Section. — Caoutchouc brut, gutta, balata, gommes, résines, suc- cédanés, etc. 2e Section. — Crin végétal, piassava, ralia et autres textiles spontanés, alfa, pailles à chapeaux, rotins, joncs, bambous, etc. .'}'' Section. — Plantes oléagineuses spontanées (amandes de palme, etc.). DOCUMENTS OFFICIELS 277 CLASSE 2 Essences forestières. 1'° Section. — Bois d'oeuvre et cTébénisterie (bruts ou travaillés), bois de carrosserie (pour automobiles, etc.), bois de marine, bois de construc- tion, etc. 2e Section. — Bois à parfum, bois tinctoriaux. 3e Section. — Chêne-liège et similaires coloniaux, bois à papier, écorces tannantes. 4e Section. — Bois de pavage, traverses de chemin de fer, bois de chauffage, etc. CLASSE 3 Produits de la culture. /re Section. — Cafés, thés, cacaos. 2e Section. — • Condiments, épices et aromates (poivre, vanille, mus- cade, macis, cannelles, girolle, cardamome, gingembre, curcuma, etc.). 3e Section. — Plantes d'un grand emploi alimentaire et plantes four- ragères, féculents, etc., manioc, arrow-root, paddy, maïs, sorgho, mil, haricots et pois divers, pois du Cap, etc. 4* Section. — Plantes oléagineuses. — Arachide, cocotier ou coprah, ricin, sésame, etc. 5e Section. — Matières textiles, fibres et bourres diverses. — Coton, jute, ramie, libre de coco, chanvre de manille, agaves et fourcroya, aloès, sisal, kapok, ananas, chouchoute, etc. 6*e Section. — Matières tinctoriales et substances tannantes . — Indigo, rocou, henné, curcuma, bois de sappan, campèche, canaigre, etc. 7e Section. — Produits pharmaceutiques. 8e Section. — Tabac en feuilles et masticatoires (Bétel, noix d'arec, etc.). CLASSE 4 Collections agronomiques et forestières et documents de toute nature intéressant les produits de la cueillette, les essences forestières et les produits de la culture. GROUPE II Produits du Sous-Sol et Procédés d'Exploitation. CLASSE 5 Métaux et minerais (or, argent, nickel, étain, pechblende, minerais de fer, etc.). 278 DOCUMENTS OFFICIELS CLASSE 6 Pierres précieuses (diamants, rubis, etc.) et minéraux divers (cristal de roche, amiante, etc.). CLASSE 7 Pierres à bâtir, marbres, granits, calcaires, etc. CLASSE 8 Combustibles : Houille, lignite, tourbe, etc. CLASSE 9 Engrais minéraux (phosphates naturels, sels potassiques, nitrates, etc.). CLASSE 10 Collections minéralogiques, géologiques et paléontologiques de toute nature. GROUPE III Produits des Industries aux Colonies donnant lieu ou non à un commerce d'Exportation. CLASSE 1 1 Riz décortiqué, fécules, amidons, pâtes alimentaires, sucres, mélasses, glucose, etc., et leurs dérivés. CLASSE 12 Boissons fermentées et Spiritueux. /re Section. — Vins de table. 2'' Section. — Vins de liqueur, hydromel, vins de palme, vins d'ana- nas, etc. 3e Section. — Rhum, alcool de riz, alcool de manioc, alcool de maïs, arack, etc. /'' Section. — Liqueurs diverses. CLASSE 13 Chocolats et dérivés du cacao, y compris le beurre de cacao. DOCUMENTS OFFICIELS 279 CLASSE 14 Matières grasses alimentaires ou industrielles et leurs dérivés. /re Section. — Huile d'olive. 2e Section. — ■ Huiles végétales alimentaires ou industrielles (arachide, ricin, etc.), graisses alimentaires et graisses industrielles (coco, karité, etc.). 3e Section. — Savonnerie, stéarinerie et dérivés des corps gras. 4B Section. — Tourteaux pour l'alimentation et la fumure. CLASSE 15 Conserves de légumes et de fruits, confiserie, confitures. CLASSE 16 Extraits de tannin, tannerie, maroquinerie, cuirs. "CLASSE 17 Essences, parfums et produits dérivés analogues. CLASSE 18 Tabac préparé, cigares et cigarettes, tabac en poudre, etc. CLASSE 19 Teintures, peintures et couleurs. CLASSE 20 Fils et Tissus. /Te Section. — K'ils et tissus d'origine animale (fils et tissus de laine, lils et tissus de soie, etc.). 2e Section. — Fils et tissus de coton et autres substances végétales. 3e Section. — Dentelles et broderies. fe Section. — Tapis de toute nature. CLASSE 21 Vêtements, chaussures et coiffures (sauf les chapeaux de paille). 280 DOCUMENTS OFFICIELS CLASSE 22 Nattes, Tresses, Sparterie, Vannerie, Chapellerie de paille. /"• Section. — Chapeaux de paille, chapeaux de bambou, etc. 't' Section. — Nattes et articles divers en paille. ,">'' Section. — Vannerie. CLASSE 23 Objets en corne, en os, en écaille, en nacre on en ivoire. CLASSE 24 Papiers el pâtes à papiers. CLASSE 25 Caoutchouc, gutta-percha, balata, latex divers, gommes, résines, elc. (produits manufacturés et produits épurés). CLASSE 26 Vernis, laques el objets laqués. CLASSE 27 Meubles, sculptures sur bois, bois tournés, bois incrustés, etc. CLASSE 28 Poterie el céramique, porcelaine, faïence, verrerie. CLASSE 29 Orfèvrerie, bijouterie, bronzes, métaux repoussés, ciselés, niellés, elc. CLASSE 30 Matières fertilisantes poudrettes, guanos, déchets industriels pouvant servir d'engrais . DOCUMENTS OFFICIELS 281 CLASSE 31 Génie Rural. (Modèles réels ou réductions.) Jr" Section. — Instruments et machines pour le travail du sol, les ensemencements et les récoltes. 2e Section. — Instruments pour la préparation des récoltes. 3e Section. — Matériel d'exploitations forestières. 4e Section. — Manèges et moteurs divers. 5e Section. — Appareils hydrauliques. 6"e Section. — Appareils de transport à dos d'hommes et d'animaux. 7e Section. — Constructions coloniales. Jre Sous-Section. — Matériaux de construction, matériel de terrasse- ment, machines, outils, etc. 2e Sous-Section. — Modèles de constructions et réductions. CLASSE 3-2 Peintures, aquarelles, gravures, dessins, graphiques, photographies, modelage, plans, etc. CLASSE 33 Collections industrielles et documents de toute nature intéressant les industries aux colonies. (A suivre.) ÉTUDES ET MÉMOIRES CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE QUELQUES RAGES BOVINES ET OVINES DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE D'après l'examen des types figurant à l'Exposition d'Agriculture Coloniale de Nogent en 1905 . Par MM. P. Dechamhre, Professeur à l'École Nationale d'Agriculture de Grignon. el le I) F. IIiim. Professeur à l'École Nationale supérieure d'A^ricullure colo- niale. Les bovins et les ovins de nos colonies africaines appartiennent ;i plusieurs races, dont la connaissance se précise chaque jour davantage, mais qui, à l'heure actuelle, reste singulièrement incom- plète. Le résumé d'observations faites sur divers types de l'Afrique Occidentale française (avant figuré à l'Exposition d'Agriculture Coloniale, organisée au Jardin Colonial en 1905, par la Société française de colonisation et Agriculture coloniale^, mérite d'être donné comme contribution à l'étude zootechnique des races de nos possessions africaines. Ce travail pourra sans doute être prochainement complé- té par l'étude des types qui figureront à la nouvelle exposition coloniale nationale, qui s'ouvrira, en mai prochain, au Jardin Colo- nial. Nous grouperons, dans deux paragraphes distincts, nos observa- tions relatives aux Bovins d'une part, aux Ovins de l'autre. A. Bovins. Les populations bovines de l'Afrique possèdent une variabilité comparable à celles de nos races européennes; on rencontre des races de taille moyenne ou petite, des races à cornes courtes, à ÉTUDE DE QUELQUES RACES ROVINES ET OVINES 283 cornes très grandes ou des races sans cornes ; à front plat, à front busqué ou à front concave, etc. On ne saurait donc décrire une race unique ; plusieurs formes pri- mitives se rencontrent, qui sont restées pures en quelques points et qui ailleurs se sont mélangées. En outre, à côté du bœuf ordinaire, vit en Afrique le bœuf à bosse ou zébu, dont la tendance à la variation n'est pas moindre que celle de son congénère. Fig. 1. Métis tic bœuf et de zébu de la Guinée française. (Exposition du'Jardin Colonial de 1905.) Dans les bœufs ordinaires, les groupes que nous avons pu dégager sont au nombre de 3, dont voici les caractères essentiels. 1° Animaux de petite taille (1 mètre environ) de poids variant entre 200 et 250 kilogrammes, tête longue et fine, légèrement déprimée au niveau du front (profil sub-concave), face étroite, cornes hautes à section circulaire, relevées en croissant ou en Ivre, longues de 50 centimètres environ ; encolure sèche, dos horizontal, croupe courte, étroite et inclinée, tronc moyennement développé, membres lins, queue longue et fine. Pelage gris clair uniforme ou gris clair moucheté. 2° Animaux de même taille et de même format que les précé- 284 ÉTUDES ET MÉMOIRES dents, de conformation semblable, mais s'en distinguant par les caractères de la tête ; celle-ci est courte, avec un front large et plat chez le bœuf et chez la vache une face moins allongée que dans le premier type, la robe est fauve foncé presque noire. Cette race est répandue dans le Fouta-Dj allon ; la première appartient à la Guinée. La race Gohra du Sénégal à front plat, d'une taille de 1 '"10 environ, sous poil fauve grisâtre, à extrémités noires présente beaucoup d'affinités avec la race du Fouta-Dj allon. Ces animaux et ceux de Guinée forment-ils deux races différentes, ainsi qu'on est porté à le penser d'après les formes du front, de la face et les pelages : sont-ce deux sous-races d'un même type, qui ont gardé Fi^. 2. Vache de race n'Djama du Fouta-Djallon. (Exposition d'Agriculture coloniale .*:> à 0.98 0.70 0.92 0.75 i . i o à i . i ;, 118 à 137 170 à 200 1 48 185 160 220 à 213 Missisipi id. Excelsior id. Indigène. id. 32 kilos. 46 » 1 1 . 500 17.250 44.16 80.90 0.70 1 . 502 0.92 1.05 0.981 1.79 10k750 I 1.900 11.11 16.00 14.16 19.08 33.59 3 1 . 95 31. 19 33.86 3 2. US 23.59 (1) (2) 3 (5) 6 Observations: '). Les fibres contiennent beaucoup de duvet; -■ Fibres coupées en partie, rejetées avec le duvet ; (3). Bon coton: (''■ ■"' . Colon bien égrené;!6). Mal égrené. La vitesse des scies casse beaucoup de fibres qui s'en vonl avec le duvet, beaucoup de graines tombent de la grille avant égrenagè complet. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 2lM) Ces essais semblent montrer que la vitesse des scies pour l'égre- nage des cotons, courtes et moyennes soies, doit être comprise entre 150 et 180 tours à la minute. 5° Conclusions. Plan de la campagne 1906. Dans les conditions d'exécution des essais cotonniers de 1905 dans la vallée du Niger, il est bien difficile de tirer des conclusions pratiques des résultats obtenus. Ces conclusions ne peuvent avoir qu'une valeur toute relative. Les quantités de coton achetées par le Consortium, données dans ce qui précède à titre documentaire, ne peuvent fixer les idées sur la réussite des cultures. Une comparai- son intéressante eût été celle de ces chiffres avec les quantités de semences distribuées. Mais, pour montrer l'inutilité d'un semblable travail, il suffira de rappeler que : 1° La distribution des graines ayant été faite trop tardivement, beaucoup ne furent pas semées, d'autres furent confiées à une terre ingrate ; 2° Les cultures ont été faites dans des régions très diverses, de climat et de sol absolument différents ; les unes ont souffert d'une sécheresse excessive, les autres d'une trop grande humidité ; pour les unes, le sol était trop léger, pour d'autres, il était trop argi- leux ; 3° Les différentes variétés n'ont pas été ensemencées à la même époque ; 4° Toutes les cotonnières n'ont pas reçu les mêmes soins ; 5° Les indigènes n'ont pas vendu toute leur récolte au Consor- tium cotonnier. Ils en ont conservé une partie pour leur usage per- sonnel, le coton des variétés américaines ayant leurs préférences ; ils en ont apporté d'autant moins aux représentants du Consortium qu'ils habitaient plus loin des centres d'achat ; 6° Les graines distribuées étaient très imparfaitement sélection- nées. Les quelques chiffres de rendements donnés au cours de ce compte rendu peuvent cependant fournir des indications dont il y a lieu de tenir compte. Au point de vue des rendements moyens à l'hectare obtenus dans les champs d'essais de Koulikoro et de Nyamina, ensemencés 300 ÉTUDES ET MÉMOIRES à une même époque, en juillet, les variétés se classent dans l'ordre suivant. Pour la \rc station : Excelsior, Louisiane, — Mississipi, — Pointe coupée. Pour la 2° : Excelsior, — Missouri, Mississipi, — Louisiane. Les résultats de ces expériences comparatives sont donc en faveur de l'Excelsior, puis du Mississipi. Ils montrent, en outre, si l'on s'en tient à ces seuls résultats et si l'on admet que les conditions météo- rologiques n'ont pas été exceptionnellement mauvaises, que les variétés essayées, cultivées dans les terres de la qualité moyenne de la Colonie, non fumées, préparées avec la sape minuscule des indi- gènes, donnent un trop faible rendement pour rémunérer les frais de culture. Mais, d'autre part, il y a lieu de citer les rendements suivants obtenus dans des cotonnières indigènes ensemencées en graines exo- tiques : 100 kilos à l'hectare dans un champ de 2 hectares à Bandiagara ; plus de 130 kilos à l'hectare dans un champ du cercle de Djenné ; 125 kilos à l'hectare dans un champ de 2 hectares environ dans ce cercle; 21)0 kilos à l'hectare dans un autre champ de Djenné, de I hectare 500 environ ; 100 kilos à l'hectare dans un champ de 2 hec- tares environ de la circonscription de San. Ces rendements montrent que les cotonniers américains des types- commerciaux Upland et Louisiane sont susceptibles d'adaptation aux conditions de végétation qu'ils rencontrent dans la vallée du Niger, tout au moins quand ils sont cultivés sur un certain emplace- ment. En somme, les résultats obtenus en 1905, dans les champs appar- tenant à certains chefs intelligents qui avaient été les premiers à sol- liciter des semences, et dans ceux qui, situés à proximité des postes, * > 1 1 1 pu être l'objet d'une surveillance constante de la part des Administrateurs, continuent les expériences de 1903 et 1904. Ils montrent que certains cotonniers des types commerciaux Upland et Louisiane, le Mississipi R. B. el l'Excelsior particulièrement, ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 301 peuvent produire dans la vallée du Niger des cotons répondant aux desiderata de la filature française. On doit pourtant reprocher aux variétés américaines : 1° d'être assez exigeantes quant à la fertilité du sol ; 2° d'être très sensibles aux parasites (insectes et crypto- games), et aux intempéries, et notamment ;i un accident grave, d'origine climatérique, caractérisé par le dépérissement des feuilles et leur flétrissure brusque. Pour les propager dans la colonie, il importe donc en premier lieu de consacrer à leur culture des terres de très bonne qualité, d'amé- liorer encore ces terres au moyen d'engrais et de façons soignées, et, en second lieu, de prévenir, par tous les procédés possibles, les désastres occasionnés par les parasites et les intempéries. A part la cueillette des feuilles attaquées par la chenille tordeuse verte (Sylepta derogata F ah.), la récolte des capsules habitées inté- rieurement par la chenille de E arias insulana Boisd. tombées à terre avant maturité, et l'enlèvement, suivi de la destruction par le feu, des plants tués par les larves de Sphenoptera — petite espèce de coléoptères de la famille des Buprestides, dont la larve, à l'aide de mandibules puissantes, perce la racine au-dessus du collet, et creuse des galeries dans la tige — il n'existe guère de pratiques permettant de lutter efficacement et sans trop de frais contre tel ou tel parasite. Mais en ne faisant que des cultures annuelles, et en pratiquant un assolement qui ne ferait pas revenir deux années de suite le coton- nier sur le même emplacement, on entraverait le développement de tous les parasites, d'une façon générale. En outre, la sélection artificielle et le métissage peuvent nous per- mettre de former sur place des variétés plus ou moins résistantes aux ennemis les plus dangereux que les cotonniers rencontrent dans nos territoires. La sélection des cotonniers Bani et Adabzar, et des métis obtenus à Koulikoro en 1904, a été poursuivie en 1905, à Koulikoro et à Diéli. Ces cotonniers se sont comportés d'une manière satisfaisante durant les derniers essais et d'autre part, la qualité des libres se maintient. Enfin, en n'employant que des variétés très précoces, et en ne faisant que des semis suffisamment tardifs, on aurait évidemment plus de chances d'échapper aux ravages des insectes et des crypto- games parasites, qui pullulent pendant la saison humide. Il semble encore plus difficile de lutter contre les intempéries que contre les parasites. 'M)'2 ÉTUDES ET MÉMOIRES L'accident signalé plus haut, accident caractérisé par le dépéris- sement et la flétrissure brusque des feuilles, dévaste chaque année un grand nombre de champs de cotonnier exotique. Il semble déter- miné par une transpiration trop forte des feuilles, soit qu'à la suite drs pluies de la saison chaude, cette transpiration anormale occa- sionne des perturbations dans l'économie de la plante, soit que l'hi- vernage terminé, les racines ne trouvent plus dans un sol desséché, assez d'eau pour remplacer celle qu'exhalent les parties aériennes sous l'action de l'harmattan. Pour prévenir celte sorte de folletage, l'Inspection de l'Agricul- ture a conseillé de cultiver le cotonnier sous abri, en l'intercalant dans les champs de mil et de maïs, par exemple. Peut-être de meilleures façons préparatoires et d'entretien, en régularisant l'humidité du sol et en favorisant le développement en profondeur du système radiculaire de la plante, pourraient contri- buer également à la défendre contre les intempéries. Enfin, certainschamps éclaircis à 2 plants, celui de N'Doradougou (Cercle de Djenné) par exemple, ayant donné un rendement relati- vement élevé, il semble qu'il y a lieu d'éclaircir ainsi les cotonniers des territoires sur lesquels les accidents d'origine climatérique sont fréquents, ceux-ci détruisant toujours une proportion de plants très élevée et frappant surtout les plus vigoureux. Les considérations qui précèdent ont dicté le plan de la campagne cotonnière de 1906, plan développé dans les instructions suivantes adressées par M. le Gouverneur de la colonie aux Administrateurs, et dans celles qui ont été données par le chef du service de l'Agri- culture aux agents de culture placés sous ses ordres. A. - - Circulaire de M. le Gouverneur du Haut-Sénégal el Niger aux Administrateurs des cercles de Kay es, Bafoulabé, Kita, Bamako, Ségou, Djenné, Bandiagara, Koury, Koutiala, et de la Circonscri- ption de Sun, au sujet des essais cotonniers de 1906. « Pendant la dernière saison des pluies, l'Administration a répandu dans les Cercles de Bamako, de Ségou, de Djenné, de Bandiagara, cl dans la Circonscription de San, de grandes quantités de graines de cotonnier américain. « Malheureusement : 1° Une proportion minime seulement de ces graines appartenait aux variétés que nous avions demandées d'accord avec le Comité de l'Association cotonnière coloniale ; ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 303 •2° Elles n'étaient pas suffisamment sélectionnées; 3° Par suite de retards résultant de causes fortuites, vous les avez reçues pour la plus grande partie trop tardivement. <( L'expérience a bien montré que les plants ensemencées de suite avaient encore le temps de se développer normalement avant la saison sèche, mais au moment de la distribution des semences, toutes bonnes terres de culture étaient occupées et il était trop tard pour défricher de nouveaux emplacements. D'autre part, il ne vous était pas possible, en quelques jours, d'agir sur l'indigène comme vous l'auriez voulu, et de faire toute la propagande nécessaire pour notre coton. Pour ces raisons, beaucoup de graines ne furent pas semées, d'autres furent confiées à une terre trop ingrate. « Quoi qu'il en soit, les résultats obtenus dans les champs appar- tenant à certains chefs intelligents qui avaient été les premiers à solliciter des semences, et dans ceux qui, situés à proximité des postes, ont pu être l'objet d'une surveillance constante de votre part, confirment les expériences de 1903et 1904. Ils montrent que certains cotonniers du type agricole américain Upland, le Mississipi River Benders et l'Excelsior Prolific particulièrement, peuvent produire dans la vallée du Niger des cotons répondant aux desiderata des filatures françaises. « Nous allons reprendre cette année, sur une plus grande échelle, l'essai de 1905, en employant des graines mieux sélectionnées et appartenant uniquement aux variétés reconnues les meilleures pour la colonie. « Sans compter 4.000 kilos de graines de Mississipi R. B. et 1.000 kilos de graines d'Excelsior provenant de la récolte de San- sanding de 1905 que le Fama Mademba se propose d'ensemencer cette année dans ses territoires, nous disposons pour la campagne prochaine de 53.488 kilos de semences. Cette quantité comprend : NOMBRE DE SACS VARIETES ORIGINE OU DE BALLOTS MARQUE POIDS Excelsior Prolific. . . Cercle de Ségon. -4 E 115k Missouri Id. kl. 15 3 II A 306 57 Mississipi R. B Excelsior Prolific... Circonscription de Sausanding, 15 E i;;s Mississipi R. B Sansanding. 40 M 1.600 Excelsior Prolific. Id. 22 Sans marque. 800 Excelsior Prolific. Provenance directe U.S. 437 E ^0.032 Mississipi R. B Id. 588 A 30.000 304 ÉTUDES ET MÉMOIRES Nous la répartirons comme suit : Cercle de Ségou, 10 tonnes Mississipi et 4 tonnes Excelsior ; Cercle de San, 6 tonnes Mississipi, 4 tonnes Excelsior et 350 kilos Missouri ; Cercle de Djenné, 5 tonnes Mississipi et 3 tonnes Excelsior; Cercle de Bandiagara, 2 tonnes Mississipi et 2 tonnes Excelsior ; Cercle de Koury, 1 tonne Mississipi et 1 tonne Excelsior ; Cercle de Koutiala proprement dit, 2 tonnes Mississipi et 2 tonnes Excelsior ; Cercle de Kayes, 1 tonne Mississipi et 1 tonne Excelsior ; Cercle de Bafoulabé, 1 tonne Mississipi et 1 tonne Excelsior ; Cercle de Kita, 1 tonne Mississipi et 1 tonne Excelsior ; Cercle de Bamako, 2 tonnes Mississipi et 2 tonnes Excelsior ; Station agronomique de Koulikoro et divers, 657 kilos Missis- sipi, 46.5 kilos Excelsior Prolifîc et 46 kilos Missouri. « 12 kilos de graines suffisant pour ensemencer un hectare, comme l'ont montré les essais de nos stations agricoles, c'est une surface totale de 4.874 hectares qui devrait être cultivée cette année dans la Colonie en cotonnier américain : je compte sur votre zèle et sur votre activité pour que la superficie réellement ensemencée ne soit pas sensiblement inférieure à ce chiffre. « Pendant une de ses tournées, le Chef du Service de l'Agricul- ture a pu remarquer l'année dernière que les gens de certains villages avaient consacré au cotonnier indigène les meilleures de leur terre et au cotonnier américain des emplacements stériles ; pour empê- cher le renouvellement de ce fait, je vous prie de demander aux culti- vateurs, dès maintenant, et avec insistance, de réserver leurs champs les plus fertiles pour y ensemencer les graines que vous leur distribuerez. « Il est utile que ces champs soient délimités soigneusement avant le commencement de l'hivernage. Aux premières pluies, ils recevront une façon préparatoire : on leur donnera une seconde au moment même du semis qui se fera pendant la première quinzaine de juillet. Entre ces deux façons, il sera bon de fumer le champ en y épen- danf des ordures de village et du fumier, ou eny parquant du bétail. « Vous avez reçu déjà, en 1903, 1904 et 1905, des instructions au sujet de la culture du cotonnier américain : il est nécessaire de les renouveler encore, les expériences faites nous amenant à les modifier un peu chaque année. ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 305 « Les semis se feront à plat dans les sols suffisamment profonds, sur des billons larges et bas, dans ceux qui sont mal drainés ou dont la couche arable manque particulièrement d'épaisseur. « Les graines d'Excelsior seront confiées aux terres les plus légères, celles de Mississipi aux autres. « On mettra de 5 à 6 graines par poquet, dans des trous de 4 à .*> centimètres de profondeur, distants de 80 centimètres environ. « Pour remédier dans une certaine mesure à l'accident caracté- risé par le dépérissement et la flétrissure brusque des feuilles, qui cause de grands dommages dans beaucoup de champs de cotonniers américains, un tiers des semences distribuées devront être ense- mencées sous abri, dans des champs de maïs ou de mil. « Vers la fin du premier mois de végétation, on procédera à l'éclaircissage, opération qui consiste à enlever graduellement les plantsles plus faibles à mesure que les sujets vigoureux grandissent. On pourra laisser deux plants par poquet dans les localités où l'on redoute le plus l'accident décrit ci-dessus. « Que la plantation soit faite ou non sous abris, on lui donnera suc- cessivement trois façons d'entretien pour la débarrasser de la végéta- tion spontanée dès que celle-ci commencera à devenir envahissante : en même temps, on rechaussera les racines découvertes par les eaux pluviales. « La valeur d'un coton dépend beaucoup de la façon dont il a été récolté. Vous ferez à ce sujet deux recommandations aux indi- gènes : « 1° multiplier les cueillettes pour ne pas laisser trop longtemps les capsules mûres subir l'action du soleil, qui colore la fibre, la dessèche et diminue sa résistance ; « 2° recueillir séparément le coton des capsules mal venues ou abîmés, celui qui a été détérioré par la pluie ou les insectes. « Les gens chargés de la cueillette devront passer dans chaque parcelle une fois tous les 4 jours environ. « Afin de faciliter la sélection des semences à l'égrenage, je vous prie enfin d'user de toute votre influence sur les cultivateurs pour les amener à conserver et à vous apporter à part le coton de première récolte. (( Kayes, le 27 avril 1906». Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 19. 21 30() ÉTUDES ET MÉMOIRES B. — Instructions données par le Chef du Service de l'Agricul- ture à ragent de culture affecté à la région cotonnière de San, Dienné et Bandiagara, au sujet de rétablissement d'an champ d'essais cotonniers. « Je pense qu'il sera possible d'expédier prochainement à Monsieur l'Administrateur de la Circonscription de San, pour être distribuées aux indigènes, 6 tonnes de semences de Mississipi River Benders et 4 tonnes d Excelsior Prolific ; j'ajouterai à cet envoi 350 kilos de graines de Missouri que je serais heureux de vous voir suivre d'une façon spéciale et comparative. « Gomme Tannée dernière, vous serez chargé d'essais spéciaux. Pour vous permettre de suivre ces essais avec toute la continuité désirable, et aussi pour vous donner le loisir de visiter les cultures indigènes de votre région, je vous demande de ne créer qu'un seul champ d'expériences, sur un emplacement à choisir par vous à Diéli, Diélizangasso, Kimpara ou Moribila, ou dans la région com- prise entre ces 4 villages. « Je vous prie d'ensemencer dans ce champ d'expériences : 25 ares en Mississipi, seul, à plat ; 2a ares en Mississipi, seul, sur billons larges et bas ; 25 ares en Excelsior, seul, à plat ; 25 ares en Excelsior, seul sur billons larges et bas ; 25 ares en Missouri, seul à plat ; 25 ares en Missouri, seul en billons larges et bas ; 25 ares en Mississipi intercalé dans mil, à plat ; 25 ares en Mississipi intercalé dans mil sur billons ; 25 ares en Excelsior intercalé dans mil, à plat ; 25 ares en Excelsior intercalé dans mil sur billons ; 25 ares en Missouri intercalé dans mil, à plat ; 25 ares en Missouri intercalé dans mil, sur billons ; 25 ares en Mississipi dans manioc, à plat ; 25 ares en Mississipi dans manioc, sur billons ; 25 ares en Excelsior dans manioc à plat ; '25 ares en Excelsior dans manioc, sur billons ; 25 ares en Missouri dans manioc, à plat ; 25 ares en Missouri dans manioc, sur hillous ; 25 ares en mil seul, à plat ; 25 ares en mil seul, sur billons ; 25 ares en manioc seul, à plat ; 25 arcs en manioc seul, sur billons. Je vous laisse apprécier les distances auxquelles il conviendra ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 307 de placer lespoquets de cotonnier et de mil et les boutures de manioc, puisque ces distances ne peuvent être déterminées qu'après examen du sol. « Je vous recommande de choisir minutieusement pour l'instal- lation de votre champ d'expérience un terrain riche et sain, que vous fumerez autant que possible, en y faisant épandre des ordures du village et du fumier ou en y faisant parquer du bétail. « Bien entendu, vous devrez vous rendre compte, au moment de la récolte du rendement obtenu en mil et en manioc, aussi bien qu'en coton. <( Koulikoro, le 1er mai 1906. » G. — Instructions données par le chef du Service de V Agriculture à V agent de culture affecté à la station Agronomique de Koulikoro, au sujet de rétablissement d'un champ dessais cotonniers. « Dans le but d'étudier à la fois 1 effet des abris sur la végétation du cotonnier américain, et l'effet de l'emploi de la charrue dans la culture du cotonnier américain, du sorgho et du manioc, je vous prie de créer sur le domaine de la station un champ d'expérience, qui sera labouré moitié à la charrue, moitié avec l'outil indigène, et qui sera ensemencé de la façon suivante : « A. — Parcelle préparée avec la charrue, 2 hectares. 25 ares en cotonnier du Mississipi, seul ; 25 ares en Excelsior, seul ; 25 ares en Mississipi intercalé dans du sorgho : 25 ares en Excelsior intercalé dans du sorgho ; 25 ares en Mississipi intercalé dans du manioc ; 25 ares en Excelsior intercalé dans du manioc; 25 ares en Sorgho seul ; 25 ares en manioc seul. « B. — Parcelle préparée à plat avec le daba, 2 h. 75 ares. « Mêmes cultures et mêmes surfaces que dans la parcelle préparée avec la charrue, plus 25 ares en Missouri seul, 25 ares en Mis- souri dans du sorgho et 25 ares en Missouri dans du manioc. « Les graines de cotonnier seront ensemencées par poquets, distants sur les lignes de 80 centimètres quand le cotonnier sera cultivé isolément, de 1 mètre quand il sera cultivé sous abri de sorgho, de 1 m 25 quand il sera cultivé sous abri de manioc ; les MHS ÉTUDES ET MÉMOIRES poquets île sorgho ou les boutures de manioc seront disposés sur les mêmes lignes que les poquets de semences de cotonniers, d'une façon telle qu'entre deux cotonniers cultivés sous abri soit toujours intercalé un pied de sorgho ou de manioc ; les lignes seront espacées de 0m 80 quand le cotonnier sera cultivé isolément ou sous abri de sorgho, de 1 m 25 quand la plante textile sera cultivée avec le manioc. « En cultures isolées, le sorgho sera ensemencé, à 0 m 80 et le manioc sera planté a lm 25, en tous sens. Aux premières pluies, la parcelle réservée au champ d'expérience recevra une première façon préparatoire : elle en recevra une seconde au moment même des semis et plantations, qui se feront en fin Juin ou pendant la première quinzaine de Juillet au plus tard . « Entre ces deux façons, elle sera fumée aussi abondamment (jue le permettront les ressources de la Station en fumier et en main-d'œuvre, et d'une façon égale sur toute sa surface. « La quantité de fumier répandue sera notée approximativement. » IV. — COLONIE DU DAHOMEY [Essais dirigés par M. SAVARIAU, inspecteur d'Agriculture aux Colonies). Les essais cotonniers organisés au Dahomev en 1905 ont eu deux buts : 1° Etudier dans une région où la culture du cotonnier est connue de tous les indigènes et couramment pratiquée par eux, la valeur comparative au point de vue de l'acclimatement, de la végétation, du rendement, de la résistance aux insectes et aux parasites de sept variétés américaines appartenant à la catégorie des Upland middling. 2° De commencer la sélection méthodique des cotonniers indigènes afin d'arriver à en faire dériver un ou plusieurs types ayant des qualités de libres se rapprochant de celles des Upland middling. Ces essais ont été entrepris sous la direction de M. Savariau, Chef du service de l'Agriculture au Dahomey, qui s'en est acquitté avec une compétence et un soin qui font qu'il est possible de tirer des résultats de cette pi emière campagne des indications précieuses ESSAIS COTONNIERS EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 309 pour la marche à suivre en vue de favoriser le développement de la culture du cotonnier dans cette colonie. Nous ne pouvons mieux l'aire que de donner in-extenso le rapport qu'il a rédigé au sujet des essais qui lui étaient confiés. Essais des variétés américaines. Sept variétés américaines ont été introduites dans la Colonie en 1905 : 1° Mississippi River Benders, 2° Tensas Parish Benders, 3° Yasoo River Benders, 4° Blak Rattlero, 5° Excelsior prolific, 6° Louisiane Red River, 7° Pointe Coupée River, Soixante-quinze kilos de graines de chacune de ces variétés ont été mis à la disposition du Service d'Agriculture ainsi que trente kilos d'une huitième variété, le « Louisiane Vilmorin ». Les stations d'expériences ont été établies dans une zone relati- vement restreinte pour faciliter la conduite des essais. Savalou a été adopté comme point central et les champs d'essais ont été répartis dans l'ordre suivant : Neuf, de deux hectares chacun, au voisinage du village de Savalou ; sept, de un hectare, dans la région de Doïssa Coutago, à douze kilomètres au nord de Savalou; cinq de un hectare dans la région de Djalloucou, à trente kilomètres à l'ouest de Savalou ; enfin sept, de un hectare, en moyenne, au voisinage de Savé, chef-lieu d'un poste administratif. Conditions des Essais. — Nature du sol. La nature du sol a été appréciée en examinant soigneusement dans chaque champ la couche superficielle et le sous-sol sur une profondeur de quarante à cinquante centimètres. A Savé, les diverses stations sont établies en terrains légers, de nature siliceuse, provenant de la décomposition des granits et des gneiss porphyroïdes qui constituent les montagnes de Savé. Ces terrains sont, par suite, presque totalement dépourvus de principes 3 1U ÉTUDES ET MÉMOIRES essentiels, tels que l'acide phosphorique et la chaux. Heureusement leurs défauts originels sont partiellement compensés par la pré- sence dune bonne proportion d'humus qui les rend assez fertiles ; dans toutes les stations, l'épaisseur de la couche végétale est au moins de soixante centimètres. .1 Savalou, c'est sur les pentes avoisinant les nombreux petits marigots qui coupent les routes de Djalloucou et d'Abomey que se trouvent les champs d'expériences. Tous sont constitués par une terre végétale de nature silico-argileuse, peu riche en humus, reposant à une profondeur de vingt-cinq à quarante centimètres sur du conglomérat ferrugineux en état de désagrégation. Les terrains de ce genre sont naturellement peu fertiles et la brousse légère qui les recouvre en est un indice ; les indigènes ne les cul- tivent généralement pas plus de trois années de suite. Les stations de Doïssa Coutago ont été installées à l'Est des montagnes de Savalou à Agoua, non loin du pied de ces montagnes. La terre végétale, très siliceuse, très légère, qui les constitue, repose, à quarante centimètres en moyenne, sur du conglomérat ferrugineux désagrégé. L'emplacement de ces stations a été choisi par le capitaine Dusser, résident du Cercle du Savalou, qui a bien voulu, à plu- sieurs reprises, prendre une part active à l'organisation des essais. La fertilité des stations de Doïssa est plutôt faible et ce défaut se trouve accentué par la grande rapidité avec laquelle leur terrain se dessèche en raison de son excessive perméabilité. Enfin, dans les stations de Djalloucou, la couche végétale pré- sente très sensiblement la même composition que dans celles de Doïssa, mais elle est plus riche en humus et plus profonde (cin- quante centimètres en moyenne). Toutes ces indications montrent que les essais ont été effectués sur des terrains de constitution physique analogue, ne se distin- guant entre eux que par l'épaisseur delà couche arable et la teneur en humus ; ces terrains étaient tous en friches depuis cinq années au moins. On a évité soigneusement d'opérer sur des sols forestiers qui auraient donné des résultats sur lesquels il n'est point permis de compter de façon courante. 1 suivre.) Yves Hemo, , Directeur de V Agriculture aux Colonies. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES1 Charpentes (Suite.) Il convient d'indiquer rapidement les divers modes d'utilisation des cordes et des cordages pour les assemblages de pièces. Dans les nœuds simples, citons (fig\ 52 à 58) : la ganse, la boucle, le nœud simple ou double, le nœud simple gansé, le nœud allemand et son application à une boucle pouvant servir à hisser un homme. Fig. 52. — Ganse. Fig. 53. — Boucle. Fig. 54. — Nœud simple. Fig. 55. — Nœud double. Fig. 56. - — Nœud simple gansé. Fig. 57. — Nœud alle- mand. Fig. 58. — Nœud aile- mand appliqué à une boucle à hisser. Parmi les nœuds reliant deux cordages bout à bout (dits nœuds de jointure), nous trouvons les types suivants les plus employés (fig. 59 à. 63) : le nœud droit, simple ou gansé, le nœud de tisserand, le nœud-joint anglais et la jonction simple. Fig. 59. — Nœud droit simple. Fig. 60. — Nœud droit gansé. Fig. 61. Nœud de tisserand. Fig. 62. — Nœud-joint anglais. Fig. 63. — Jonction simple. 1. Extrait de l'ouvrage de M. Hingelmann, « Cours de Génie Rural appliqué aux colonies », actuellement en cours d'impression (A. Challamel, éditeur). 312 ÉTUDES ET MÉMOIRES Dans la catégorie des nœuds d'amarrage, nous avons (fig. 64 à 68) : le nœud coulant simple, la tête d'alouette dont les deux brins sont reliés par un nœud simple ou même par une ficelle, le nœud coulant à double clef, la boucle nouée, le nœud de cabestan; fig. 69 à 71 : la boucle coulante à arrêt, le nœud de galère qui se défait lorsqu'on retire la pièce ou le billot passé dans la ganse; Fie. 64. simple. — Nœud coulant Fig. 65. -- Nœud à tête d'a- louette. Fig. 66. — Nœud coulant à double clef. Fig. 67. nouée. Boucle Fig. 68. — Nœud de cabestan. le nœud de galère peut servir à raccourcir un cordage ; pour tender un cordage on se sert de la garrotture, le billot ou garrot étant tourné un certain nombre de fois puis attaché le long de la corde avec une ficelle. Fie. 69. Boucle coulante à arrêt. Fig. 70. — Nœud de galère. Fig. 71. — Garrotture. Signalons aussi parmi les nœuds d'amarrage : le nœud de batelier B, B' (fig. 72), qu'on peut fixer a un piquet F, A, S, de 0 m09àOm12 (!<■ diamètre; le nœud de poupée (P, fig. 73), plus solide que le précédent, et l'amarrage par demi-clefs (T. A, lig. 74'). COUKS DE GÉNIE RURAL APPLIQUE AUX COLONIES 313 Les h arts et les cordes, qu'on fabrique souvent sur place avec l'écorce ou les libres de certaines plantes, peuvent servir à assembler les bois. tt Fig. 73. — Nœud de poupée. Fig. 72. — Nœud de batelier. Fig. 74. — Amarrage par demi-clefs. Citons aussi les brêlages qu'indique la fig-. 75 : on place d'abord, suivant ab, la ganse h et on revient en bc ; on enroule en c, c/, e, /*, puis autour des bois g, g', suivant h, h'... ; le bout i est alors passé dans la ganse b ; on tire para (souvent jusqu'à ce que l'intersection du brin i et de la ganse h se trouve à peu près au milieu du brélage, dans la zone y), entin on replie et on noue extérieurement les deux brins libres a et i, comme on le voit en n. Les coupes de la fig-. 75 montrent ainsi le brélage b' des pièces A équarries, et celui de bois en grume de même diamètre B, ou de diamètres différents G ; après le nouage n on serre le brêlage en enfonçant latéralement des coins m. Fig. 75. — Brêlage. 314 ÉTUDES ET MEMOIRES La figure 76 montre un brêlage à garrot reliant deux bois a et h ; le gar- rot c est arrêté par une ligature d em- brassant les deux pièces a et b, ou ne prenant qu'une seule (sem:>age 1 de bambous. en feuillard arrêtés par des clous. Mentionnons les poutres en treillis, qui peuvent être faites en planches : on réunit les bois a et b (fig. 841 par des montants m ou aiguilles, cloués extérieurement sur chaque face (comme le profil m de la lig. 83). et on consolide l'ensemble à l'aide d'écharpes simples c et de croix de Saint-André d, en intercalant' à leur point de croisement une cale e d'épaisseur voulue. Fig. 83. — Coupe transversale de planches renfor- cées. Fie». 84. — Poulie en treillis. Dans le même ordre d'idées quatre planches a, b, c, d (fig. 85), per- mettent de fabriquer des poteaux très résistants; les consolider au besoin extérieurement par des étriers t avec boulons, des châssis e assemblés ou simplement cloués, ou avec des feuillards f et même, 1. On pourrait même combiner les dimensions des caisses d'emballages à envoyer aux colonies afin de pouvoir y bien utiliser leurs bois. 316 ÉTUDES ET MliMOlHKS s'il le faut, operculerces tubes de place en place par des plaques g ; souvent il y a intérêt d'augmenter le poids de ces pièces en les rem- plissant de pierres, de gravier ou même de terre sèche. Il faut se rappeler que les châssis carrés ou rectangulaires A fig. 86), de charpente comme de menuiserie, sont très déformables, par exemple suivant le tracé n indiqué en poin- tillé ; on doit les consolider en triangulant le sys- tème par une ou deux écharpes a, a', en diago- nale, par des liens a" ou par des goussets a" ; les châssis trapéziformes B sont moins déformables, mais dans certains cas il est bon de les éeharper ou les consolider par des liens ou des goussets/). Les peuples de race jaune établissent leurs charpentes avec des assemblages rectangulaires : les poutres a, a' (fig. 87), soutenues par les murs \ù 0 Jfflll ou P°teaux m et les potelets b, b' , reçoivent les sablières s, les pannes p et le faîtage f ; les pote- ., .. letsA sont souvent des pièces à section circulaire Vu., s.). — Poteau l tabulaire en planches posées à cheval et chevillées sur les poutres a a'. Les flexions des pièces a et a', qui font déjeter les poteaux m et les potelets b, occasionnent, au bout d'un certain temps, la courbure f s' (fig. 88), caractéristique des combles chinois. ol. \z_ Fui. 86. — Consolidation des châssis en bois. A titre d'indication, la fig. 89 donne le croquis d'une construction qu on peut élever avec des bois non équarris, reliés par des liens. Les arbalétriers A, for- mant chevrons, et l'en- trait e sont des perches de 0™ 07 à 0'" 08 de dia- mètre moyen, espacées de 0m 60 à 0m 70 environ (d) ; les piquets B, d'une hauteur h variable, ont au moins 0m40 de diamètre, les gaules a, a', formant Fig. 87. Charpente chinoise. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 317 lattes, ont un écartement h de 0m 2o àOm 30 en projection hori- zontale. Sur cette carcasse on tresse un clayonnage qu'on garnit de torchis et le toit est recouvert en matières végétales/. On peut consolider (contreventer) l'ouvrage par des écharpes c et avec des pièces inclinées J, ou jambes de force, qui donnent à l'ensemble une section triangulaire, le vide compris entre J et B pouvant servir d isolant. On ren- force aussi ces charpentes par des banquettes en terre n. On se contente souvent de sou- tenir le faîtage/' (fig 90) et les sablières .s par des poteaux m et m', puis on jette les chevrons c supportant le lattis / et la couverture; Fig. ss. Comble chinois. il est recommandable de liaisonner, par des tirants a, les pièces m et m' afin d'éviter leur écartement sous l'influence des pressions occasionnées par la couverture. La figure 91, tirée de l'Empire colonial de la France (fascicule de llndo-Chine, page 159), représente la construction d'une mai- son en bois au Tonkin. Pour les gourbis (fig. 92), on établit des arceaux A en une ou en 318 ÉTUDES ET MÉMOIRES plusieurs perches courbées, solidement maintenues au pied par des piquets/»; les arceaux A reçoivent les lattes a, espacées de 0m25 d'axe Fig. 90. — Coupe transversale d'une construction en bois. en axe, garnies de clayonnages et recouvertes de torchis t. En B (fig. 93) on voit la section d'un gourbi ogival, consolidé par des ban- quettes n en terre. li'.. 91. — Construction dîme maison en bois au Tonkin. Si l'on flispo.se de bois de 0'" 15 à Om 20 de diamètre on peut adopter des châssis trapéziformes comprenant une semelle s fig. 94), COURS DE GÉiNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 319 des montants m et un chapeau c; ces châssis, espacés d'un mètre Fig. 92. — Coupe en travers et élévation d'un gourbi. Fig. 93. — Coupe en travers d'un Fig. 94. gourbi ogival. Coupe d'une construction en bois et en terre. environ, sont revêtus extérieurement de perches ou de fascines f posées au fur et à mesure qu'on adosse la terre tt' . (A suivre.) Max Ringelmann, Professeur à l'Institut agronomique et à l'École supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. GUGURBITAGÉES TROPICALES [Suite '.) III MARGOSE Historique. — La Margose (Momordica Charantia L.) est très commune dans l'Inde ; à Bourbon on la rencontre également par- tout. Elle existe aussi dans l'Asie australe et à Madagascar, où on l'a introduite. Les Indiens l'appellent, Pavè'ka ; et les Chinois de Fou-Tchéou, Jjou-IIo. D'après M. le Docteur E. Jacob de Cordemoy, Margose vient probablement de l'Espagnol A margosa (Amer). Caractères botaniques. — Cucurbitacée très grêle se ramifiant beaucoup et recouverte de poils blancs qui sont surtout abondants aux extrémités des jeunes tiges. Liane pentagonale. Feuilles alternes, 8 k lo centimètres de lon- gueur sur G à 10 de largeur, formées de 7 lobes portant de grosses dents sur leur pourtour. Les vrilles ne se ramifient pas (fig. 1). La fleur mâle est isolée à l'aisselle des feuilles et supportée par un long pédoncule grêle muni vers sa base d'une bractée verte plus ou moins arrondie (fig. 2 et 2'). Les pétales sont jaunes, les sépales vert blanchâtre sont soudés par leur base. Les o étamines sont soudées entre elles et réunies à la corolle par trois filets. La fleur ouverte a 15 à 20 millimètres de diamètre. La fleur femelle a la même constitution que la fleur mâle quant au périanthe et au pédoncule. L<' style se termine par un stigmate à 3 corps bifides et ver- dâtres (fig. 3 et 3'). L'ovaire a 15 à 20 millimètres de longueur sur i à •"> millimètres de diamètre et est recouvert de quantité d'aspéri- tés de différentes grandeurs. I. Voir Bulletin du Jardin colonial n°" 16, 47 et In. CUCURBITACEES TROIUCALKS 321 Partie comesdé/e Crames recouverte de leur emeloppe ïiSSu ipongieux Coupe dans Je fruit Margose (Momordica charantia). Bul. du Jardin colonial. 1079. I. — N|J 49. 22 !>22 ÉTUDES ET MÉMOIRES Le fruit a 7 à 20 centimètres de longueur sur 2 à 6 millimètres de diamètre. Il porte 4 à a rangées de grosses dents charnues et plus ou moins triangulaires. Entre ces dents on rencontre des aspérités charnues plus ou moins grosses (fig. 1 et 1 '). A maturité, de verte quelle était, la margo&e devient jaune rou- aeâtre et ne possède pas à sa partie interne de filaments résistants. Elle a alors une consistance molle, et se désagrège en laissant tomber sur le sol des graines recouvertes d'une enveloppe d'un joli rouge, gluante et à aspect velouté. La graine jaunâtre et en forme d'hexagone a 2 grands côtés et a 4 petits côtés égaux (fig i). Sa surface est légèrement chagrinée. Variétés. — La margose commune comprend plusieurs variétés qui se différencient par leurs dimensions, leurs couleurs (blan- châtres ou franchement vertes) et leurs dents plus ou moins pro- noncées. Une sous-variété n'a pas du tout d'aspérités. En 1901 les immigrants Chinois venus de Fou-Tchéou ont intro- duit à la Réunion une variété de margose dont les caractères bota- niques sont les mêmes que ceux de la margose commune, mais elle dilfère de celle-ci par les dimensions de son fruit qui est 3 à ï fois plus volumineux que le fruit de la margose commune. De plus, son fruit est de couleur blanche légèrement jaunâtre. Cette même variété donne aussi une sous-variété sans aspérités qu'on rencontre à Bourbon et à Madagascar où elle a été introduite. Une autre variété, cultivée çà et là a la Réunion et appelée margose . — Bobre. es. A p lai i L_ A. i Profil corde glissent sur l'instrument et Fia-. 6. — Piano Gomorois. servent à entendre plus ou moins la corde principale, pour produire des sons divers. Le musicien frappe sur la corde tendue au moyen d'une baguette qui porte à l'un de ses bouts trois petits sacs rigides (2 à 3 centi- mètres de diamètre chacun) ordinairement faits en feuilles de Vaquois (Pandanus utilis) et contenant des graines sèches qui font du bruit quand la baguette est actionnée. Le piano (lîg. 6) du Comorois ou de l'Inhiambane se compose de 328 ÉTUDES ET MÉMOIRES S lames en bambou reposant par une de leurs extrémités sur huit calebasses coupées (une calebasse par lame et de dimensions de plus en plus petite, de manière à donner les différents sons de la gamme. Le tout repose sur un bâti en bois et en corde. Deux cordes relient les lames entre elles. Le musicien joue du piano en frappant sur les lames au moyen de deux baguettes simples qu'il tient entre ses deux mains. Comme le Canaque du sexe mâle de la Nouvelle-Calédonie, emploie comme ornement protecteur un long tube en toile qui pend entre ses jambes, certaines peuplades de la côte Kst d'Afrique, emploient à cet effet une petite calebasse à laquelle ils enlèvent la partie supérieure du goulot. Paille de calebasse amère. — Par l'intermédiaire des journaux de la colonie. M. le docteur Archambaud, maire de Saint-Pierre, a fait savoir aux agriculteurs de la Réunion qu'avec la calebasse amère on obtient une paille de couleur nacrée caractéristique, rappelant celle de la soie ; que pour obtenir cette paille, la liane est fendue suivant la longueur et coupée par deux nœuds (50 à 60 centimètres), puis trempée dans l'eau pendant un ou deux jours pour être ramollie. Après cette immersion, les tronçons de lianes fendues subissent un premier grattage incomplet. Ensuite ils sont plongés dans une eau savonneuse pendant douze heures, et alors grattés à froid. M. Archambaud signale aussi que la calebasse amère se repro- duit très bien de boutures, ce qui faciliterait beaucoup ceux qui voudraient se livrer à l'industrie de sa paille. V NOTES COMPLÉMENTAIRES SUR LES QUATRE CUCURBITACÉES DÉCRITES PRÉCÉDEMMENT. La patole, la pipangaye, la margose et la calebasse viennent sous le climat de la Réunion, du niveau de la mer à 600 et 700 mètres d'altitude. Ces plantes sont annuelles. Semées de septembre à novembre, elles fleurissent en janvier, février, et vers juin juillet leurs fruits sont murs et elles meurent. La margose met cependant moins de temps à mûrir son fruit; de CUCURBITACÉES TROPICALES 320 plus, si on a soin de lui donner une bonne dose de fumier et des arrosages fréquents pendant la saison sèche, elle peut vivre deux ans. Les engrais chimiques sont très profitables à ces plantes. Un peu de nitrate en couverture leur donne une grande vigueur. Les fleurs de patole et de margose s'ouvrent le matin ; celles de pipangaye et de calebasse vers 4 heures de l'après-midi. Ennemis. — Les chenilles sont les plus redoutables ennemis de ces Cucurbitacées tropicales. Différentes mouches piquent leurs fruits pour y déposer leurs œufs. La marg-ose surtout, dont les feuilles sont très souples, est très prisée par la larve d'un papillon nocturne. Cette chenille a 10 à 12 centimètres de long-, elle est jaune et verte, et possède sur son corps des petits points noirs. Des bandes violettes partent de ses côtés et se réunissent deux à deux en angle aigu sur la partie infé- rieure de son corps. Elle est munie d'une petite queue jaune pour- vue d'aspérités, et ressemble à la larve du sphinx tête de mort. Une autre chenille un peu moins grosse que la précédente, brun noirâtre, attaque aussi les feuilles de marg-ose. Ces larves, en très peu de temps, détruisent complètement les organes foliacés de la plante. Il faut les ramasser à la main avant qu'elles se développent. Falsification de la paille de Chouchou. — Les lianes de patole, pipang-aye, marg-ose et calebasse, préparées comme celle du Sechium edule, servent à falsifier la paille de chouchou. Mais il est facile de distinguer avec un peu d'attention les pailles étrang-ères à celles du chouchou. La paille de margose est blanc nacré, très luisante et de très petite dimension (10 à 15 centimètres de longueur sur 2 à 3 centimètres de larg-eur). La paille de pipangaye est très peu résistante et se désagrège facilement. Du reste, il ne serait pas avantageux de rechercher des entre-nœuds de pipangaye propres à la confection d'une paille. Cette liane, nous l'avons vu, se gerce facilement. La paille de patole, moins luisante que celle de margose, a les dimensions de cette dernière. La paille de calebasse est plus blanche que celle de chouchou, mais elle est moins consistante que cette dernière. P.- A. Deruisseaux. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ (Suite) ] M. le capitaine Taylor, qui prépare un café de première qualité, estime que plus le séchage est lent meilleur est le café. Il fau- drait, d'après lui, éviter au café en parche l'exposition au soleil du milieu de la journée. A la fazenda Dumont, au Brésil, où Ton prépare, par la voie humide, au minimum 4, à 3,000 tonnes de calé marchand, on m'a dit la même chose. Café Croquis n° 18. Turbine pour égoutter rapidement le café. Les terreiros ont, dans cette fazenda. reçu une légère modifica- tion ; ii chaque compartiment du séchoir (terreiro) on a adjoint un petit hangar dans lequel, suivant, paraît-il, une méthode mise en pratique a Ceylan, on entasse le café lorsqu'il est aux 3/4 sec. Il reste dans ces hangars 20 et même 30 jours, après quoi on l'écarté pour faire terminer le séchage. l. Voir Bulletin du Jardin col.. niai, n" 38, 39, in. il. 12. 13, Si. 45, 46, 47 et is. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 331 Le café ainsi traité gagne, m'a-t-on dit, beaucoup en qualité, malheureusement les manipulations qu'il faut lui faire subir coûtent cher et ne sont pas toujours compensées par un prix de vente supérieur. Séchage à Vair chaud. — Le séchage à air chaud est le complé- ment du séchage au soleil. Il n'est guère possible en effet de penser à faire sécher le café dans des séchoirs spéciaux, avant de Lavoir fait égoutter sur les terrasses. Pour les pays très humides, comme la Guyane, on a construit des machines (schéma n° 18) spéciales pour égoutter rapidement le café. Ce sont des turbines, assez analogues à celles que l'on emploie dans la fabrication du sucre pour séparer le sucre des mélasses. Elles sont formées d'un tambour cylindrique a percé de trous, tournant autour de son axe b avec une très grande vitesse (1.000 à 1.200 tours à la minute). On met le café dans le tambour a, l'appareil est mis en mouve- ment, l'eau chassée par la force centrifuge s'échappe par les trous du tambour. Lorsque Ion juge que le café est suffisamment égoutté, on le retire de l'appareil et on peut le porter au séchoir. Cette machine, qui coûte probablement assez cher, est peu employée, même à la Guyane hollandaise, où, cependant, il pleut énormément, et on peut très facilement s'en passer avec un séchoir carrelé et quelques caisses montées sur chariot. Il y a plusieurs modèles de séchoirs à air chaud, j'ai eu l'occa- sion, au Brésil et à la Guyane hollandaise, d'en voir un certain nombre. Celui de Guardiola, construit par la maison Gordon de Londres, qui est également employé pour sécher le cacao, se compose (croquis n° 19) d'un vaste cylindre A tournant dans le plan horizontal; ce cylindre est divisé en quatre compartiments dans lesquels on intro- duit le café par les ouvertures bb. Dans le tube central B qui constitue l'axe du cylindre, il passe constamment un courant d'air chaud, produit par le ventilateur C qui refoule l'air, d'abord dans la chambre de chauffe, d'où il tra- verse une tuyauterie chauffée par la vapeur venant du moteur, puis dans l'appareil lui-même. Le cylindre du séchoir est animé d'un mouvement de rotation continue qui maintient le café constamment en mouvement. 332 ÉTUDES ET MÉMOIRES Le triage est cependant indiqué comme un moyen d'augmenter, dune manière très sensible, le prix d'une denrée; au Brésil et à la Jamaïque les planteurs estiment qu'il est de leur intérêt de faire des lots de café aussi uniforme que possible. Ils s'attachent tout spécialement au triage des caracolis, grains ronds qui se trouvent dans les cerises ne renfermant qu'une graine, et qui se vendent sous le nom de moka, toujours plus cher que les meilleures sortes de même provenance. Croquis n" 2s. « Separador Monitor » à café du Brésil. Les trieurs brésilien s séparent généralement très bien le moka; on Lui cependanl parfaire leur travail par des femmes, qui cherchent, à l.i main, tous les caracolis qui peuvent se trouver mélangés aux grains plats. Elles débarrassent en même temps le café des grains cassés ri noirs. \u l'.n'sil. on a construit un grand nombre de séchoirs [de diffé- CULTUKE PKATIULE DU CAFEIER 333 rents modèles, les plus répandus sont ceux d'Areus, de Taunay- Telles et d'Augusto. Les deux premiers sont du même type que le séchoir Guardiala, ils en diffèrent seulement par des détails de construction. Dans l'intérieur du cylindre du séchoir de Taunay-Telles, il y a une série de diaphragmes mobiles qui assurent le remuage du café. Ces appareils, comme le précédent, donnent un bon travail. Le séchoir de Augusto, croquis n° 20, est construit sur un autre Croquis n° 20. Séchoir de Augusto. principe ; il est composé de deux longues caisses aa peu larges et légèrement en pente. L'une des caisses est en pente dans un sens, l'autre lest dans le sens contraire. Ces caisses sont divisées, dans le sens de leur longueur et dans le plan horizontal, en deux compartiments (ah) par une toile métallique sur laquelle dégringole le café au séchag-e. Ces caisses de séchage sont portées par des tig-es d'acier formant ressort et elles reçoivent un mouvement lent et saccadé d'un excentrique h. A chaque extrémité de l'appareil, il se trouve un élévateur ce' . Le café, qui a cheminé dans l'une des caisses, tombe dans l'élévateur qui le ramène dans la caisse voisine, il se trouve ainsi animé d'un mouvement continu. 334 ÉTUDES ET MÉMOIRES Un fourneau d chauffe l'air qu'un ventilateur E chasse dans les caisses du séchoir. L'appareil de Huitzer construit par la maison Ceulen de la Haye, dont j'ai donné une description détaillée dans ma monographie du cacaoyer, est également employé pour le séchage du café. D'une façon générale, quel que soit l'appareil que l'on emploie, il faut veiller à ce que la température de l'air chauffé ne s'élève pas trop. On peut considérer qu'au delà de 65 degrés centigrades la chaleur est trop forte et le séchage trop rapide. Le dispositif employé dans le séchoir de Aug-usto, qui fait sortir, régulièrement, le café des chambres de séchage, peut être considéré comme très bon. Il a du reste été appliqué à d'autres séchoirs, et j'ai vu, à la fazenda Lapa, près de Campinas, un séchoir Arens qui en était muni. Croquis n" 30. Catador brésilien pour le triage du café. Au Brésil, le café trié passe dans une machine appelée « catador » qui en fait deux catégories : d'une part les grains lourds, d'autre part les grains légers. Le catador es1 représenté par le dessin n° 30 ; son principe est celui représenté par le croquis n" 31, Le café arrive dans la trémie A : il s engage dans la machine où il rencontre un violent courant d'air produit par le ventilateur B. Le café le plus lourd tombe malgré le courant d'air le plus léger, et les poussières sont rejetées vers le haut de l'appareil au delà d'une cloison verticale C, qui sépare la machine en deux compartiments; dans ee deuxième compartiment le mélange de café et de poussière CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIEK 335 rencontre un second courant d'air beaucoup moins violent que le premier. Les grains de café léger peuvent tomber vers le bas de la machine en D, tandis que les débris sont rejetés en dehors, par le haut, en E. La préparation s'arrête ordinairement là : cepen- dant, quelquefois, pour donner satisfaction aux exigences du commerce, le café est passé au bru- nissoir (brunidor), qui débarrasse entièrement le grain de sa pellicule ui donne couleur plus foncée. argentée, et lui donne une Croquis n°31. Diagramme du Catador. Les appareils de triage brésiliens fournissent un travail parfait, et il reste très peu de caracolis (moka) parmi les grains plats. Il est curieux de constater que dans tous les pays étrangers on trie le café avec tant de soin, tandis que les planteurs de notre colonie de la Guadeloupe se dispensent toujours de cette opération. Ils se contentent de passer le café décortiqué, à sa sortie des mortiers, dans un tarare qui le débarrasse des parches et des pous- sières. Les fèves noires et quelques brisures sont ensuite retirées à la main, mais le café marchand, café bonifié, contient des fèves de toutes formes et de toutes les dimensions. La température, avec le chauffage à la vapeur, est très constante et se maintient aux environs de 60 à 65 degrés centigrades. Cet appareil donne un travail très satisfaisant pour le séchage du café, il est répandu à la Guyane hollandaise. Le brunissoir est une machine composée d'un cylindre long de 1"' 50 environ, dans lequel se meut un axe longitudinal portant une série de couteaux très rapprochés les uns des autres. Le café intro- duit par la trémie est violemment frotté par les couteaux, il se débar- rasse de sa pellicule et devient plus foncé. 336 ÉTUDES ET MEMOIRES L'appareil porte ordinairement un ventilateur qui aspire les pous- sières et les rejette au dehors. a / r ■5 a 1$ B Arrivée de La oapeur Croquis n° 10. Séchoir à café de Guardiala. Le brunissoir n'était plus employé lorsque j'ai visitéles fazendas de l'État de Sao-Paolo. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 337 Voici donc, à peu près complète, la préparation du café, telle qu'elle se pratique aujourd'hui. Avant de terminer ce chapitre, je désire présenter deux plans complets d'usines brésiliennes à traiter le café par la voie sèche. On voudra bien se reporter au plan schématique n° 1 l pour avoir bien présent à la mémoire la disposition ordinaire des usines brésiliennes. Les séchoirs se trouvent placés au-dessus des bâtiments qui abritent les machines à décortiquer. Le café amené par un wagon est déchargé par le haut dans les magasins appelés tulhias en portugais. Usine à décortiquer le café des plantations Schmidt. Le cale arrive par le haut du bâtiment. Ces tulhias sont terminés, en bas, par une trémie, dont les pans I. La série d'articles de M. Fauchcre sur la culture du caféier sera réunie en un volume. Les plans 1, 2, 3 et 1. formant planches hors texte, seront annexés à ce volume. Ceux des abonnés qui désireraient posséder ces planches n'auront qu'à en faire la demande à l'éditeur (A. Challamel, 17, rue Jacob, Paris): l'envoi en sera fait gratis et franco. Bnl. du Jardin colonial. 1907. I. — N° i9. ■23 338 ÉTUDES ET MÉMOIRES obliques aboutissent à un canal, dans lequel se meut une vis d'Archi- mède qui amène le café aux machines. La planche d° :> présente une disposition de ce genre. Le café à décortiquer arrive à proximité d'un élévateur A qui le dépose dans un tarare 15, qui sépare les [lierres, la terre, les brindilles et les grains tous, du bon café. lui sortant de ce tarare, le café est pris par un élévateur C qui le porte dans le décortiqueur D; du décortiqueur un élévateur E l'en- voie dans le tarait' double F où il est débarrassé des débris de coque et de parche ; un autre élévateur G le porte au trieur h. Chaque sorte de café trié provenant du trieur passe séparément dans l'un des deux catadors I I, d'où il tombe dans les sacs qui ser- viront à l'expédier en Europe. Le plan n° .'J présente une série de dispositions qu'on ne trouve pas dans toutes les usines du Brésil. « D'abord il existe, dans le sous-sol, une sorte de puissant ventila- teur qui rejette au dehors tous les débris venant des deux tarares et du décortiqueur. Un tube A- reçoit les pailles (débris de parche et de coque) et les conduit dans la salle de la chaudière dans laquelle on les brûle. Enfin il existe un trieur spécial L pour le gros calé (café cabeça |. La planche n° 4 est la reproduction d'une usine à décortiquer un peu moins compliquée. (les deux installations suffisent pour traiter 4.500 à 5.000 kilos de café par jour. Un seul homme, deux au plus, en dehors du méca- nicien, suffisent pour assurer le fonctionnement de toute cette machi- nerie. i[iii prend le café en coque et le livre bon à être expédié, sans qu'on ;iil été obligé de le toucher. 11 est incontestable, à mon sens, que la machinerie brésilienne est la plus complète et la mieux comprise. Elle réduit, autant qu'il est possible de le faire, l'emploi de la main-d'œuvre, et elle fournit un travail parfait. La préparation brésilienne corrige, dans une large mesure, la défectuosité de la cueillette. I>u reste, qu'il nie soit permis, à ce propos, de dire que les critiques adressées au café de l'Etatde Sao-Paolo, ne me paraissent pas entiè- rement justifiées. < a- café est beaucoup moins mauvais qu'on veut le dire ; partout, CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIEK 339 pendant mon séjour au Brésil, j'ai bu de l'excellent café. La vérité est que, tous les meilleurs cafés qui sont expédiés de Santos vers l'Europe, sont vendus sous des noms qui ne rappellent en rien leur origine. Que de cafés Martinique, Java, Arabie, etc., etc., consommés en Europe, et qui ont été récoltés dans les grandes fazendas brési- liennes ! Si les planteurs paulistes comprenaient mieux leur intérêt, ils se refuseraient à ces maquillages et, certainement, leurs produits ne tarderaient pas à être mieux appréciés. J'ai été absolument stupéfait de ce que j'ai vu ;i Santos. Conçoit- on cette manière de procéder ? le commissionnaire, qui est l'inter- médaire entre le planteur et le marché européen, reçoit les cafés de l'intérieur, il fait des mélanges ou des types, qu'il présente aux cour- tiers d'Europe. C'est d'après ces types et le prix qu'on lui en offre, qu'il estime ce que chaque planteur lui a expédié. Cette méthode, on en convien- dra, est fort élastique. C'est du reste, à Santos, que s'opèrent les maquillages ; les cafés triés à la fazenda sont de nouveau repris, retrillés, classés, mélan- gés. Les magasins des commissionnaires de Santos sont de vrais ateliers de triage, dans lesquels des bataillons de femmes et d'enfants, repassent, à la main, le café venu des fazendas. Le commissionnaire touche, comme commission, 3 °/0 du prix de vente, le planteur a à supporter les frais de triage. Les plus grands fazenderos ont compris la nécessité de supprimer l'intermédiaire de Santos ; ils font eux-mêmes leurs types de café et les présentent sur l'es marchés d'Europe ou des Etats-Unis. Je suis convaincu que, de cette façon, ils réalisent de sérieux bénéfices. L'emballage du café est simple. Au Brésil on le met en double sac de jute, réglé à 60 kilos. A la Jamaïque, les bons cafés de « Blue mountain » sont expédiés en tonneau. (A suivre.) Fauchère, Sous-Inspecteur de l Agriculture à Madagascar, Chargé de mission. NOTES NOTES SUR LE KARITÉ GRAINES ET TOURTEAU Au cours d'une étude actuellement terminée1 sur le Karité, nous avons été amené à nous occuper des divers produits que pourrait fournir cet arbre intéressant de la région soudanienne. On sait que les indigènes mangent avec plaisir la pulpe du fruit qui, à l'état de maturité complète, serait extrêmement agréable même pour les Européens, et qu'il s'écoule du tronc de l'arbre après incision, un latex donnant un produit guttoïde, que l'on a cru, jusqu'à ces der- niers temps, susceptible de remplacer la gutta-percha dans quelques- unes de ses applications; mais le véritable produit de valeur extrait du karité est la graisse ou beurre dont il se fabrique au Soudan d'énormes quantités consommées sur place par les indigènes comme graisse alimentaire. Il ne nous semble pas douteux que dans un avenir peu éloigné, la noix du karité ou la graisse brute seront exportées en quantité considérable vers l'Europe. Des essais importants d'extraction industrielle ont été déjà faits, et à Marseille MM. Rocca, Tassy et de Roux par exemple, en ont traité dans leur usine 40.000 kg. environ. La littérature scientifique coloniale contient déjà de nombreux travaux sur les noix de karité et sur la graisse qu'on en extrait, mais il n'avait pas été fait de recherches sur la composition, l'ana- lyse chimique et micrographique et les usages du tourteau. MM. Rocca, Tassy et de Roux avant mis à notre disposition une quantité importante de tourteau, nous avons prié M. Dechambre, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, de diriger un certain nombre d'expériences destinées à faire connaître les qua- lités du tourteau en question. Rappelons tout d'abord la constitution botanique de la graine. Celle-ci est le plus souvent unique dans le fruit qui est une baiede forme ovoïde; quand il va deux graines, elles sont aplaties sur la i. 1 -m. Perrot. Le Karité, l'Argan et quelques autres Sapotacées à graines grasses .1.- l'Afrique tropicale. 1 fasc. in-8», 1907. Chall., éd., Mis pp. avec nombreux, dessins el planches. NOTE SUR LE KARITÉ 344 face commune. Elles mesurent environ 35 millimètres sur 25 milli- mètres avec un poids moyen de 5 gr. La coque est très mince, lui- sante, ligneuse, de couleur variant du jaune brun au châtain ; elle est marquée d'un large hile ou ombilic, plus ou moins cordiforme, gris et rugueux. A la partie supérieure de ce hile, on voit un paquet de libres, restes du faisceau vasculaire volumineux, provenant du développement du funicule ovulaire. A l'intérieur, se trouve une amande d'autant plus riche en latex, qu'elle est incomplètement mûre et par conséquent plus pauvre en matière grasse. Le fruit mûr vers la mi-juin est récolté après les tornades sur le sol, et mis en terre ou dépulpé par fermentation. Les graines bri- sées au pilon, fournissent leurs amandes, d'où les indigènes, par des procédés primitifs (grillage, pilonnage et action de l'eau bouil- lante), extraient un corps gras alimentaire, de point de fusion élevé (vers 30°) et rancissant difficilement. Au microscope, la coupe du fruit montre un parenchyme succu- lent avec faisceaux libéro-ligneux, rangés en un seul cercle, et se terminant à la coque résistante qui est la partie externe du tégu- ment de la graine. Cette coque est uniquement composée de cellules fortement sclérifiées, et cette zone est séparée du tissu cotylédo- naire par une couche parenchymateuse peu épaisse, avec faisceaux vasculaires, qui représentent, d'après divers auteurs, soit la région jnterne du tégument, soit un reste du nucelle. L'absence de matériaux bien conservés et à divers états de développement ne nous a pas permis de trancher cette question. Le tissu du cotylédon est gorgé de matière grasse, et montre de place en place dans la région centrale, des éléments plus arrondis, plus volumineux qui ne sont autres que des cellules laticil'ères à contenu granuleux très reconnaissable. Ces éléments caractéristiques se retrouveront dans le tourteau, comme il est aisé de s'en rendre compte par l'examen de la planche ci-contre, dessinée à la chambre claire par M. Peltrlsot, chef des travaux micrographiques à l'Ecole supérieure de pharmacie. Heckel dit que le poids des graines varie de 5 à \ 0 gr. et Cazal- nou qui distingue deux variétés de Karité, donne à ce sujet les chiifres suivants : Péricarpe Amande Nombre de Beurre p. 100 graines au kg. de graines, en poids. Ci-diona, (v. hâtive) 52% 48% 120 26 Ci-Kosa, (v. tardive' 60 40 150 38 342 NOTES Les chiffres moyens obtenus à Marseille sont de 33 °/0 environ de coque, et 07 °/0 d'amandes. Ces derniers fournissent 36 °/0 de matière grasse, et il en reste 8 à 10% dans le tourteau (Rocca, Tassy et de Roi \ . M. A.UROUSSEAU, chimiste de la station agronomique de Grignon, a fait du tourteau une étude chimique qui fournit les chiffres sui- vants : Humidité 9.5 %• Azote total [sur matière non desséchée) 1 .445 Matières grasses 17.70 Cellulose non saccharifiable 10.20 Hydrocarbonés [par différence) 53.70 extractif à l'étherde pétrole, dont 7,00 solubles dans l'alcool absolu : acide gras). Les 17,711 de matières grasses renferment 7,90 départies solubles dans l'alcool absolu, c'est-à-dire d'acides gras. M. Aritoi sseau nous a également communiqué le résultat de recherches plus complètes que cette analyse lui a suggérées. La proportion de matières réductrices atteignant dans certains cas 7 S % après simple épuisement de la matière à l'eau bouillante, il a recherché la nature de ces substances. Cet épuisement donne : Substances réductrices 78, 80 "/„ Extrait dans le vide 28 °/0 » au bain-marie 24 °/0 En précipitant la coction chlorhydrique obtenue en partant du' T. de Karité par le sous-acétate de plomb, on retire du précipité, après cristallisation et purification, de longues aiguilles blanches insolubles dans la plupart des solvants ordinaires des alcaloïdes (alcool, éther), entièrement volatils à la température d'un bec Bunsen. La petite quantité obtenue jusqu'à ce jour n'a pas permis à M. Ai roi sseai une étude plus complète de ce produit, glucoside, vraisemblablement. Ledit produit, non précipité par le sous-acétate de Pb, donne après concentration un Liquide sirupeux à saveur sucrée (dosant 10 grammes de substances réductives par litre). Valeur nutritive. Les essais sur la valeur nutritive1 ont été l . Ces essais que nous avons institués étaient très importants, car bon nombre de tourteaux, de Sapotacécs son! toxiques ou dangereux comme ceux de Maliwrah et dlllipé voir (loi. un el Perbot, Les résidus industriels utilisés par l'agriculture et l'industrie, p. 262. NOTE SUR LE KARITE 3i3 Éléments du tourteau de Karité [tg, débris de la couche externe ; ti, couche parenchymateuse du tégument avec élé- ments vasculaires, f ; cot, parenchyme cotylédonaire (G = 100 d. environ)]. 344 notes poursuivis pendant plusieurs mois, par M. Dechambre et son répé- titeur M. GiNiÉis; en voici le résumé: Lapjh — Les lupins ont accepté le tourteau et l'ont consommé sans éprouver de malaises ni de troubles digestifs. Moutons. — Un premier animal, malgré tous les artifices con- nus, s'est à peu près refusé à manger le tourteau, tant et si bien qu'après un mois, il n'en prenait encore que quelques grammes par jour, et il fallut y renoncer. Deux autres moulons furent mis en expériences: un berrichon et un solognot. Poids des moutons au début des essais : Berrichon 42 kg. Solognot 34 » Les animaux absorbent chacun : Les 6 premiers jours 50 gr. de tourteau de karité. Les 6 jours suivants 100 — 4 — 200 0 250 7 300 ti — 350 6 — iOO 5 — 450 — (^ette quantité peut être considérée comme le maximum que l'on puisse atteindre avec des animaux de ce poids moyen. Notons que pour arriver a ce résultat, il a fallu 46 jours, c'est-à-dire une période d'accoutumance beaucoup plus longue qu'avec les tourteaux ordi- nairement employés. Poids vif des animaux a la fin de la période d'essai : Berrichon 48 kg. gain = 6 kg. Solognot 39 kg. gain = 5 kg. On peut conclure de ces essais que le tourteau de karité peut être donné au Lapin et au Mouton. Il n'occasionne pas d'accidents chez ce dernier qui accepte jusqu'à 450 gr. par jour. Mais I appétence est peu marquée. On tombera certainement dans la pratique sur des animaux qui n'accepteront pas les tour- teaux, et même avec ceux qui ne manifesteront pas de répugnance, la période d accoutumance sera longue. L'intérêt comme tourteau ali- mentaire est donc tout à l'ait limite. Film. Perrot et P. Dechambre. CULTURE DU R1CTN 345 CULTURE DU RICIN ET EXTRACTION DE L'HUILE AU TONKIN I. Formes cultivées. — Au Tonkin, on pratique la culture annuelle du ricin. On y rencontre deux variétés du Bicinus com- munis faciles à distinguer par la coloration des tiges, qui sont vertes chez Tune d'elles et rouges chez l'autre, mais toujours recou- vertes d'un enduit cireux blanchâtre. Les graines de l'une et l'autre sont identiques ; elles présentent une ornementation formée de taches brun rouge sur fond brun clair ; leur poids (100 graines pèsent environ 35 gr) et leurs dimensions permettent de les identi- fier avec le Ricin des Indes, variété major ; d'ailleurs les caractères de l'appareil végétatif conduisent à la même conclusion. Ces deux variétés sont cultivées simultanément et mélangées dans les semis, sans que, la plupart du temps, les indigènes semblent mar- quer une préférence pour l'une ou pour l'autre. Certains cependant prétendent que la variété rouge donne un rendement plus considé- rable en huile et en couvrent des maos entiers. Nous croyons toutefois qu'en réalité la richesse en huile des graines est sensiblement la même pour les deux formes, mais que la variété rouge est plus proli- lique par ce l'ait que les inflorescences portent des fruits plus nom- breux. On compte, en etfet, en moyenne une trentaine de capsules sur chacune d'elles, alors que les inflorescences de la variété verte sont moins volumineuses et ne portent qu'une vingtaine de capsules en moyenne. Dans les deux cas, les fruits sont d'une déhiscence facile et hérissés de pointes molles. Sur les pétioles de ces plantes, se développent quelques glandes nectarifères, mais généralement peu nombreuses, par suite de l'humidité au milieu de laquelle la végétation se produit ; il est rare, en effet, d'en comp- ter plus de deux, alors qu'on les voit se multiplier sur le pétiole et à la base du limbe, lorsque l'évolution a lieu dans des régions plus sèches. On sait que le Ricin passe pour éloigner les insectes ; cette asser- tion ne peut pas être considérée comme absolue, car plusieurs espèces ont été recueillies par l'un de nous en quantités notables 3 i (i NOTES dans les cultures. M. Surcouf, zoologiste du laboratoire colonial du Muséum, a bien voulu en effectuer la détermination. Ce sont : I" Un hyménoptère rencontré à l'état adulte et à l'état lar- vaire : Nezara viridula. 2" Plusieurs coléoptères appartenant à 5 familles différentes. Vésicantes. — Litta chinensis (vit sur les fleurs). Elatérides. — Heteroderes sp. (vit à l'état larvaire dans le tissu ligneux). Lamellicornes. Homalophia sp. (se nourrit des feuilles). Curculionides. Hypomeces squamosus Corigetus Pavei Cor ic/et us sp. qui se nourrissent des divers tissus de la plante Goecinellides. Un exemplaire appartenant à cette famille dont les larves se nourrissent de pucerons. II. Répartition des cultures. — Marché local. — La culture du Ricin au Tonkin ne se borne pas à quelques pieds groupés autour des habitations ; elle couvre d'immenses étendues de terrain dans les environs de Bac-Ninh, Son-Tay, Bac-Giang et spécialement de Phu-Lo, sans donner lieu cependant jusqu'à présent à un véritable commerce d'exportation. Il existe toutefois un marché local, d'une certaine importance ; malheureusement le trafic est entre les mains des Chinois qui s'approprient la presque totalité de l'huile produite. III. Culture proprement dite. — La culture du Ricin dans les régions précitées succède à celle du Riz, qui occupe le terrain de juillet à novembre. Le sol est soumis d'abord à un labourage assez profond, puis hersé une ou deux fois. Ensuite, le terrain est divisé en bandes parallèles séparées par des canaux de oO centimètres de profondeur, afin (1 assurer l'irrigation qui reste toujours incomplète, condition défavorable à la production des fruits et au développement des graines. I n grave défaul à signaler dans la culture indigène est le rappro- chement exagéré des lignes de plants espacés à peine de 50 à GO cent.; de .lus I écartement ménagé entre les trous où se font les semis CULTURE DU RICIN 347 est fort insuffisant ; sous prétexte de mieux utiliser le terrain dis- ponible, les pieds voisinent à 50 cent, et même 40 cent., alors qu'une distance de 1 mètre est un minimum pour assurer un déve- loppement normal, comme nous l'avons indiqué dans un pré- cédent ouvrage '. On se rend facilement compte du résultat obtenu ; la place manque tout à la fois pour l'extension horizontale du système radi- culaire et pour la ramification de l'appareil aérien, les plantes souffrent et l'on est frappé du peu de développement qu'elles acquièrent dans ces cultures. A la fin d'avril et au commencement de mai, c'est-à-dire à l'époque où les graines sont déjà bien formées, les ricins tonkinois ne dépassent guère 60 à 70 cent, de hauteur et vers la fin de la saison, c'est-à-dire fin juin, les pieds les plus élevés atteignent péniblement 1m, 40 à lm,50 alors que les mêmes variétés poussant isolément autour des maisons ou dans les jardins arrivent facilement à une hauteur de 2" à 2m,50. Les semis se font en janvier ; les graines sont jetées, sans avoir été soumises à un ramollissement préalable, deux par deux dans des poquets creusés à 12 ou à 15 cent, de profondeur; elles lèvent assez vite ; les cotylédons s'épanouissent à la surface du sol envi- ron 15 jours après que les graines ont été mises en terre. On laisse se développer les jeunes plants jusqu'à une hauteur de 15 cent, envi- ron, puis on supprime le plus faible des deux dans chaque groupe. A partir de ce moment, l'indigène ne touchera plus à la plante que pour déposer au pied un peu d'engrais, à deux ou trois reprises diffé- rentes. Celui-ci est constitué par du tourteau de ricin réduit en poudre. Les herbes envahissantes sont d'autre part soigneusement arrachées à la main par des femmes ou des enfants. Lorsque les pluies sont trop espacées et que le sol devient par trop sec, les plants sont arrosés de temps en temps, mais avec par- cimonie. IV. Cueillette et préparation des graines. — La cueillette est faite à la main ; tous les deux ou trois jours, femmes et enfants passent entre les lignes de plants et recueillent une à une les cap- sules mûres (la maturité est considérée comme suffisante lorsque 1 . Diibard et Eberhardt. Le Ricin. Lib. Challamel. 348 NOTES les fruits commencent à jaunir). On comprend facilemeni que par ce procédé La perte soit excessivement réduite: mais la main-d'œuvre nécessaire est relativement considérable et la méthode n'est appli- cable que dans un pays où l'indigène est minutieux par tempéra- ment et ne compte point le temps qu'il dépense. Les capsules recueillies sont portées dans les Cagnhas, placées d'abord en tas, puis étalées pendant deux jours au soleil, sur de grands plateaux de bambous tressés, mesurant environ lm,30 de diamètre. Lorsque les coques sont desséchées, on les remue avec une masse de bois de manière à provoquer leur déhiscence et à mettre les graines en liberté ; les fruits qui ne sont pas ouverts au cours de l'opération sont remis au soleil ou bien décortiqués à la main. V. Expression de Vhuile. — Les graines séparées des coques sonl prêtes à être écrasées ; on les jette à cet effet dans un réci- pient R, en bois, disposé dans le sol. Dans cette sorte de mortier, vient s'abattre un pilon formé par une masse de bois dur A arron- die à son extrémité (fig. 1) et solidement engagée dans un bras de levier B. ( îe levier est une simple poutre à peine équarrie, s1 aplatis- sant vers son autre extrémité, de manière à permettre aux pieds humains qui le font mouvoir de se maintenir en équilibre à sa sur- Face. Elle est traversée vers le tiers de sa longueur par une pièce de bois arrondie T qui lui sert de point d'appui et qui tourne elle- même dans la gouttière G. Celle-ci est creusée dans un bloc de bois S que soutiennent de chaque côté deux pieux p et p' enfouis en terre. Partant du pieu // et s'appuyant sur lui, une poutre P repose -i *» ■ ., i<- , i ■ luste ce cru il laut pour permettre d introduire en paille ((in se trou- •' ~ ri vait sur la face anté- biais les disques à presser, en les empêchant une rieure de manièreà f0js en pPace de sortir par la partie supérieure du montrer le contenu. Fig. 7. - Le mê- tronc. me prêl à être De B en C, un certain nombre de cales en bois, sont installées à poste fixe (fig. 8) et disposées perpendiculairement à Taxe du tronc. Les disques introduits, comme nous 1 avons dit, sont disposés parallèlement les uns contre les autres de G en D ; cela fait, des cales de bois sont placées a leur suite de D en A et lorsque l'espace A D est rempli par celles-ci, on introduil à force entre la dernière cale et la paroi A du tronc un coin que l'on enfonce au moyen d'une perche en bois dur-, longue de 3 mètres environ, et maniée avec une grande dextérité par l'indi- gène préposé au fonctionnement du pressoir. Le coin pénètre en refoulanl le tout de A vers B. Lorsqu'il est parvenu au bas de sa course, c'est-à-dire lorsqu'il est prêt à sortir par l'orifice ménagé .i cet effet, l'indigène place au-dessus de lui, dans l'espace laissé vide, une nouvelle cale, dont l'épaisseur est égale à celle de la CUITURE DU RICIN 351 base du coin, et en frappant sur la cale, il chasse complètement celui-ci. On recommence à enfoncer le coin entre la paroi A et la nou- velle cale et l'on opère de même en continuant à introduire des cales, jusqu'à ce que la masse DG des disques, réduite à son mini- mum d'épaisseur, ne laisse plus couler la moindre goutte d'huile. Au fur et à mesure qu'elle s'écoule, l'huile tombe dans une gouttière pratiquée dans le tronc d'arbre, creusée en forme de Fi;;'. 8. — Coupe de l'appareil à presser. A, 13. Fente pratiquée dans le tronc d'arbre. G, B. Cales fixes. A. D. Cales mobiles. X. Coin. 7t. Masse en bois servant de marteau. O. Orifice pratiqué au centre du tronc et par où l'huile s'écoule en N. P. Panier de bambou jouant le rôle de tamis. Fii:. 9. — ■ Coupe transversale du tronc d'arbre montrant la position des disques. bateau et au centre de laquelle se trouve un orifice 0, par où l'huile s'échappe pour venir tomber dans un simple récipient de bois N. Au-dessus de celui-ci on dispose un petit panier en bam- 352 notes hou tressé />, agissant à la façon d'un tamis et destiné à retenir les morceaux de graines écrasées qui pourraient s'échapper des disques, sous l'énorme pression à laquelle on les soumet. VI. Préparation de C huile. — L'huile ainsi recueillie n'est jamais employée directement ; elle est d'un jaune clair assez lim- pide, mais contient encore une certaine quantité d'eau. Pour s'en débarrasser, on place l'huile dans une marmite en fonte où on la soumet à l'action d'un feu doux pendant une à deux heures. L'eau s'évapore lentement, l'huile s'épaissit et se fonce jusqu'à devenir d'un brun franc. A ce moment, elle est prête à être livrée au com- merce et se vend dans les régions où on la produit de 2 piastres 50 à '.\ piastres la touque (de 18 litres environ). Elle n'est utilisée au Tonkin que pour l'éclairage, c'esl une bonne huile à brûler, VII. Tourteaux. — Après l'expression de l'huile, les disques sont mis à sécher au soleil, non sans avoir été débarrassés de la paille qui les entourait et des cerceaux de bambou qui les enser- raient et serviront à d'autres opérations. On les coupe ensuite transversalement de manière à en faire deux gâteaux d'1 cent. 5 à 2 cent, d'épaisseur qu'on vend l'année suivante et qui seront utilisés comme engrais pour la culture du ricin. Marcel Dubard — Philippe Ebkrhardt COMMUNICATIONS DIVERSES I. — Insectes s'attaquant à l'Ambrevade (Cajanus indica) sur la côte orien- tale de Madagascar. — Depuis quelque temps, les ambrevades plantées sur la côte est de Madagascar, notamment à la Station d'Essais de l'Ivoloïna, près Tamalave, sont attaquées parla chenille d'un papillon que M. Fleutiaux a bien voulu faire déterminer par M. de Joannès d'après des échantillons envoyés au Jardin Colonial par la Direction de l'agriculture de Madagascar. Ce lépidoptère est le « Xylentis cretacea-Butler ». Sa larve creuse dans les racines principales et à la base des troncs d'ambrevade des galeries dont le diamètre atteint quel- quefois quinze millimètres de développement. Les arbustes attaqués ne meurent pas mais ils végètent et ne fructifient plus. Lorsque les plantes sont très atteintes elles perdent de la solidité et le moindre coup de vent suffît pour les briser. Il n'est pas rare de trouver cinquante chenilles sur un même pied d'ambre- vade. Le collet de l'arbuste présente, dans ce cas, une volumineuse hypertro- phie dont l'intérieur est complètement miné. A Madagascar, le Xylentes cretacea est très répandu, les larves se rencontrent toute l'année ; cependant, c'est vers le mois d'octobre qu'elles sont surtout nombreuses. IL — Exportation et valeur du cacao de Saint-Domingue en 1705. — Dans le courant de 1905, Saint-Domingue a exporté 28.836.364 livres de cacao repré- sentant une valeur de 11.059.364 fr. 60. Le cacao de Saint-Domingue vaut sur les marchés d'Europe de 55 à 59 francs les cinquante kilos. Ces prix sont très bas si on les compare à ceux atteints par les cacaos du Venezuela et de l'Equateur qui en Europe sont achetés couram- ment environ 2 francs le kilogramme. D'après les indications fournies par le rapport du Consulat Général de France à Saint-Domingue, d'où sont extraits tous ces renseignements, le prix relati- vement bas du cacao de cette provenance serait surtout dû à une préparation insullisamment soignée. Les gouvernement dominicain fait de grands efforts pour améliorer les méthodes de préparation actuellement en usage et pour développer la culture du cacao dont l'extension intéresse à un si haut point l'avenir de ce pays. III. — Diminution des exportations de fibres d'Abaca des Philippines. — Il résulte des statistiques recueillies sur la production de la libre d'abaea, plus connues dans le commerce sous le nom de « Hemp » ou « Chanvre de Manille » que les exportations de cet important produit sont en baisse très sensible depuis plusieurs années. Bill, du Jardin colonial. 1907. I. — N- -49. 24 354 COMMUNICATIONS DIVERSES Le relevé comparatif des quantités de balles de fibres d'abaca exportées par le port de Manille durant les 3 premiers trimestres des années 1904, 1905 el 1906 donne en effet les résultats suivants: Année 1904 Année 190b Année 1906 Manille 594.880 balles 528.090 balles 421.000 balles «•„ Cébu 100.427 balles 148.337 balles 107.548 balles. Totaux f.95.307 balles 670.427 balles 528.548 balles. Les exportations des 9 premiers mois de 1906, comparées à celles des périodes correspondantes des deux années précédentes, accusent donc sur 1905 une diminution de 147.879 balles et sur 1904 une diminution de 166.759 balles. D'autre part, la récolte totale de 1906 n'étant pas évaluée à plus de 750.000 balles alors que la production de 1905 s'est élevée à 900.000 balles, on voit que les exportations totales de 1906 seront inférieures à celles de 1905 d'au moins 150.000 balles. En 1906 les prix courants maxima du picul de fibre d'abaca ont été, dans les cinq principaux centres producteurs de cette matière textile sensiblement plus éle\ es qu'en 1905. Année 1905. Albay : prix du picul (63 k. 287) = 18 pesos 40- c'est-à-dire environ47 fr. 84 le picul ou 755 francs les 1.000 kilos. Leyse : prix du picul (63 k. 287) = 22 pesos, c'est-à-dire environ 57 fr. 27 le picul ou 912 lianes les 1.000 kilos. Dael : prix du picul (63 k. 287) = 13 pesos 20, c'est-à-dire environ 3t fr. 32 le picul ou 542 francs les 1.000 kilos. Nueva Cacerès et Catauduanes : prix du picul (63 k. 287) = 19 pesos 40 c'est-à-dire environ 50 fr. 44 le picul ou 797 francs les 1.000 kilos. Sorsogou : prix du picul (63 k. 287) = 23 pesos, c'est-à-dire environ 59 fr. 80 le pécul ou 944 francs les 1.000 kilos. Année 1906. Albay : prix du picul (63 k. 287) = 20 pesos 60, c'est-à-dire environ 53 fr. 56 le picul ou 846 francs les 1.000 kilos. Leyse : prix du picul (63 k. 287) = 25 pesos, c'est-à-dire envh'on 65 francs le picul ou 1.042 lianes les 1.000 kilos. Dael : prix du picul 63 k. 287, z= 19 pesos, c'est-à-dire environ 49 k. 40 le picul ou SSII lianes les 1.000 kilos. Niicv a ( lacérés et < !atauduanes : prix du picul 63 k. 287 ) — 21 pesos 40, c'est- à-dire environ 5b IV. « » V le picul ou 880 francs les 1.000 kilos. Sorsogou : prix «lu picul (63 k. 287) : 25 pesos, c'est-à-dire environ 65 francs le picul ou 1.042 francs les 1.000 kilos. 1. Les balles de chanvre de Manille pèscnl deux piculs de 63 k. 2S7, c'est-à-dire 120 k. 574. 2. Le peso philippin vaut de 2 fr. 56 à 2 fr. 60. STATISTIQUES COM MERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. NOUVELLE-CALÉDONIE ET DÉPENDANCES ' Exportations du 1er au 31 juillet 1906. 1° Café. — En fèves et pellicules. Exportation moins importante que le mois précédent : 8.345 kilos valant 14.187 francs, contre 14.410 kilos valant 24.497 francs pour juin, d'où une diminution de 6.065 kilos d'une valeur de 10.310 francs pour le mois écoulé. Envois entièrement destinés à la France. 2° Coprah. — Sérieuse augmentation sur juin : 148.21 7 kilos valant 44.465 francs au lieu de 44.800 kilos valant 13.440 francs, soit en faveur de juin une exporta- tion plus grande de 103.417 kilos représentant une valeur de 31.025 francs. La destination en juin a été : France 40.000 kilos valant 12.000 francs. Étranger 108.217 — 32.465 — '&' 3u Peaux et dépouilles d'animaux : a) Peaux de bœufs : Pour la France 760 kilos valant 560 francs. Pour l'Étranger 11.756 — 11.344 — Soit au total 12.516 kilos valant 1 1 .913 francs. Peu de différence avec juin où on a exporté 12.693 kilos valant 10.904 francs. On a donc pour juillet une diminution de poids de 187 kilos et une augmenta- tion en valeur de 1.009 francs. b) Peaux de veaux : Toute l'exportation se fait vers l'étranger; elle est de 107 kilos valant 113 francs, contre 80 kilos valant 95 francs pour le mois de juin, soit donc une augmentation en faveur de juillet de 37 kilos représentant une valeur de 18 francs. c) Peaux de moutons : 400 kilos valant 400 francs tout à destination de l'étran- ger, contre 1.379 valant 700 francs pour le mois précédent. On constate donc pour juillet une notable diminution de poids de 979 kilos, ne représentant qu'une diminution dans la valeur de 300 francs. 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial n"s 38. il. 42 et 43 niai, août, septembre et octobre 1006. 356 STATISTIQUES COMMERCIALES .1 Os et sabots de bétail. -- 15.710 kilos valant 833 francs pour l'étranger seulement, contre 7.660 kilos valanl 132 francs en juin. L'exportation de juillet dépasse celle du mois précédent de 8.050 kilos valant 383 francs. i" Caoutchouc. i iJs kilos valanl i i . 2st > francs se répartissent comme il suit : France 60 kilos valanl 000 francs. Étranger L368 St3 . 680 — Au mois de juin on exportait 5.088 kilos valanl 50.880 francs; il y a donc pour juillet une baisse dans l'exportation de 660 kilos valant 0.000 francs. •'i" Gomme de Kaori. -- L'étrangei a été le seul débouché avec 3.270 kilos valanl I .070 francs, contre 2.218 kilos valant 1 .055 pour juin. On constate donc que la quantité exportée en juillet a été plus forte de 1.001 kilos, mais que la valeur n'a été augmentée que de lo francs. 3° Peaux et dépouilles d'animaux. a Peaux de bœufs. — 18.213 kilos valant 13.S7 1 francs à destination de l'étranger. En juillet l'exportation était de 12.516 kilos valant 11.913 francs, d'où augmentation en faveur d'août de 5.697 kilos valant 2.058 francs. h) Peaux de veaux. — 207 kilos valant350 francs à destination de l'étranger, le moi- précédent n'accusait que 107 kilos valanl 113 francs. Il y a donc eu augmentation de 190 kilos valant 237 francs pour août. c Peaux 'lr moutons. — 800 kilos valant 70.'; francs, le tout pour l'étranger, en juillet la colonie exportait 400 kilos valant 400 francs. Soit en faveur d'août une augmentation de 100 kilos valant 305 francs. d Os ri sabots
  • bétail. — 5. 720 kilos valant 860 francs pour l'étranger, contre 15.710 valant 835 francs. Il y a eu pour août un fléchissement dans la quantité de9.98t kilos, mais une augmentation en valeur de 25 francs. i " Caoutchouc. — fc.291 kilos valanl 42.910 francs se répartissant ainsi : France 1.888 kilos valant 18.880 francs. Étranger 2. \m — 24.030 — Le mois précédent il y avait 4.128 kilos valant 44.280 francs. Il y a donc en aoûl une légère diminution de 137 kilos valant 1 .370 francs. 6° Bois de Santal. -- L'exportation est de 3.002 kilos valant 1.475 francs se répartissant ainsi : Fiance 2.837 kilos valanl 1.400 francs. Étranger 223 — 73 — Augmentation 1res importante sur le mois précédent qui ne révélait que 22 kilos valant 7 francs. Celle augmentation est de 3.042 kilos valant 1.468 franc-,. ' Essence de Niaouli. — 150 litres valant 700 francs entièrement pour l'étranger. L'exportation en juin avait été de 152 litres valant 1.500 francs. 1,11 peut remarquer que pour l'exportation de juillet a une augmentation de 2 titres correspondant à une plus-value de 800 francs. STATISTIQUES COMMERCIALES 357 Exportations du fet au 31 août 1906. 1° Café. — 20.524 valant 34.891 francs le tout pour la France. En juillet l'exportation était de 8.34;» kilos valant 14.187 francs, il y a donc pour août une forte augmentation de 12.119 kilos valant 20.704 francs. 2° Coprah. — Exportation de 100.513 kilos valant 30.135 francs dont . France 70.349 kilos valant 21.105 francs. Étranger 30.166 — 9.030 En juillet on avait exporté 148.217 kilos valant 44.465 francs. Le mois d'août est inférieur au précédent de 47.702 kilos valant 14.310 francs. 5° Gomme de Kaori. — Ce mois les exportations sont toutes à destination de la Métropole. Elles s'élèvent à 3.200 kilos valant 2.400 francs, tandis que le mois précédent elles étaient de 3.279 kilos valant 1.070 francs. Ce qui pour août fait une diminution en poids de 79 kilos, mais une augmentation en valeur de 1.330 francs. 6° Bois de Santal. — Forte exportation entièrement à destination de l'étran- ger : 22.880 kilos valant 8.440 francs contre 3.062 kilos valant 1.475 francs en juillet. Soit en faveur d'août une augmentation de 19.818 kilos valant 6.965 francs. 7° Essence de Niaouli. - - 207 litres valant 1.400 francs à destination de l'étranger, contre 130 litres valant 7(10 francs pour le mois précédent. Donc augmentation pour août de 157 litres valant 700 francs. 8° Champignons. - - 180 kilos valant 115 francs sont exportés à l'étranger. Aucune sortie n'a été enregistrée le mois précédent. Exportations du 1er au 30 septembre 1906. 1° Café. — On constate en septembre une diminution sur le mois précédent. On relève en effet une exportation de 17.037 kilos valant 28.903 francs à desti- nation de la France contre 20.524 kilos valant 34.891 francs pour le mois pré- cédent. Donc diminution en septembre de 3.487 kilos valant 5.928 francs. 2° Coprah. — 115.957 kilos valant 37.698 francs se répartissant comme il suit : France 85.975 kilos valant 25.793 francs. Étranger 39.684 — 1 1 .905 — contre 100.515 kilos valant 30.155 francs pour août, il y a donc ici une augmen- tation de 15.142 kilos valant 7.543 francs. 3° Peaux et dépouilles d'animaux : a) Peaux de bœufs. — 17.406 valant 14.905 francs au lieu de 18.213 kilos valant 13.871 francs pour le mois d'août. On a donc en septembre une dimi- nution dans les exportations de 747 kilos mais les prix ayant été relevés, il y a une augmentation dans la valeur de 1.034 francs. b) Peaux de veaux. — 207 kilos valant 190 francs sont exportés à l'étranger. 358 STATISTIQUES COMMERCIALES Le mois précédent accusait 297 kilos valant 350 francs. Donc diminution pour septembre de :>o kilos et d'une valeur de 854 francs. c Peaux de moutons. — io: kilos valant 650 francs pour l'étranger, contre 800 kilos valant 705 francs au mois d'août : ce qui donne une diminution de 303 kilos représentant une valeur de 155 francs. d Os et sabotsde bétail. - - 15.790 kilos valant 1.017 francs pour l'étranger. En août il y avait 5.729 kilos valant 860 francs d'où la notable augmentation pour septembre de 10.061 kilos avec seulement une augmenta lion de 157 francs. i" Caoutchouc. — 1.773 kilos valant 17.730 francs se répartissant ainsi : France 967 kilos valant 9.670 francs. Étranger suc, 8.060 contre L291 kilos valant 12.910 francs, le mois précédent. Il y a donc en sep- tembre un fléchissement dans l'exportation de 2."il8 kilos valant 25.180 francs. 5° Gomme de Kaori. — 676 kilos valant 905 francs ainsi répartis : France 370 kilos valant 465 francs. Étranger 300 500 En août on exportail 3.200 kilos valant 2.400 francs. Soil pour septembre une diminution de 2.">2 t- kilos valant 1.435 francs. 6° Bois de Santal. -Exportation faite seulement sur la France, avec une diminution 1res sensible sur le mois précédent. En septembre il y a 1.973 kilos valant 590 francs tandis qu'en août on avait 22.800 kilos valant 8.440 francs. La diminution pour septembre est de 20.907 kilos valant 7.850 francs. 7° Essence de Niaouli. — 155 litres valant 1.600 francs à destination de la France. Le mois précédent la quantité exportée était plus grande : 207 litres, mais ne valant que 1.400 francs. Aussi pour septembre la diminution de 52 litres correspond-elle à une aug- mentation en valeur de 200 francs. 8° Champignons. - — Sont dirigés vers l'étranger qui en reçoit 77 kilos valant 83 francs. Le mois d'août accusait ISO kilos valant 115 francs. Il y a donc une diminution en septembre de- 103 kilos représentant une valeur de 32 francs. RÉSUMÉ TRIMESTRIEL DES EXPORTATIONS DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 3e TRIMESTRE DE 1006. En résumé : Les exportations des produits agricoles et forestiers de la Nou- velle-Calédonie se répartissent pour le 3e semestre de 1906 comme il est indi- qué ci-après : I" Café. - i.'i.'.ior, kilos valant 78.041 francs le tout à destination de la France Pendant le 2' trimestre, les exportations totales de café s'étaient élevées à 17.375 kilos valant 82.237 francs, STATISTIQUES COMMERCIALES 359 Le 3e trimestre accuse donc une diminution de 1.469 kilos représentant une valeur de 4.190 francs. Au total, les exportations des 3 premiers trimestres de l'année 1900 s'élèvent à 212.309 kilos valant 303.829 francs. 2° Coprah. — 304.3X9 kilos valant 112.318 francs se répartissant ainsi: France 190.324 kilos valant 58.898 francs. Etranger 178.007 — 52.420 Le trimestre précédent accusait 213.008 kilos valant 64.083 francs. Le 3e tri- mestre a donc une augmentation de 150.781 kilos valant 48.235 francs. Au total l'exportation du coprah pour les 3 premiers trimestres est de 919.854 kilos valant 280.938 francs. 3° Peaux et dépouilles d'animaux : a) Peaux de bœufs. — 48.195 kilos valant 40.089 francs se répartissent comme il suit : France 1.432 kilos valant 1.074 francs. Étranger 46.763 39.013 — Les exportations de ce produit s'étaient élevées pendant le 2e trimestre à 42.745 kilos valant 30.694 francs. Les exportations du 3e trimestre accusent donc une augmentation de 5.430 kilos valant 3.995 francs. Le total des exportations des 3 premiers trimestres de 1900 montent ainsi à 134.000 kilos valant 114.289 francs. b) Peaux de veaux. — 071 kilos valant 059 francs sont entièrement exportés à l'étranger. Pendant le trimestre précédent les exportations étaient de 1.078 kilos valant 1.145 francs. On constate donc pour ce dernier trimestre une diminution de 407 kilos valant 480 francs. Le total des exportations jusqu'au 1er août 1900 se trouve être de 2.433 kilos valant 2.323 francs. c) Peaux de moutons. — 1.097 kilos valant 1.755 francs ont été exportés vers l'étranger. Comme le trimestre précédent décelait une exportation de 3.337 kilos valant 1.718 francs. Le 3e trimestre est donc en diminution de 979 kilos sur le 2e trimestre, mais on constate cependant une plus-value de 37 francs sur ces denrées. Au total les exportations des 9 premiers mois se sont élevées à 9.207 kilos valant 6.924 francs. d) Os et sabots de bétail. — Les exportations se font toutes à l'étranger : 37.229 kilos valant 2.712 francs. Durant le 2e trimestre on a exporté un total de 26.661 kilos. Il y a donc une augmentation de 568 kilos en faveur du 3e tri- mestre. La quantité exportée se trouve être, à la date du 1er octobre de 83.566 kilos. 4° Caoutchouc. — 10.492 kilos valant 104.920 francs se répartissant comme il suit : France 2.915 kilos valant 29.150 francs. Étranger 7.577 — 75.770 — 360 STATISTIQUES COMMERCIALES contre 10.580 kilos valanl 105.800 francs pour le 2,: trimestre, il on résulte une diminution de 88 kilos valanl 880 francs pour le 3e trimestre. Le total des exportations des 9 premiers mois s'élève pour ce produit à 26.758 kilos valanl 267.580 francs. :>" Gomme de Kaori. — T. t."»'.'» kilos valant L435 francs se réparlissant comme il suil : France 3.570 kilos valant 2.Xli."> francs. Étranger 3,579 1.570 — contre 8.579 kilos valant 5.047 francs pour les 3 mois précédents. Ce qui fait une diminution d'exportation de 1.424 kilos valant 61 2 francs pour le 3e tri- incsl IV. Dans ces conditions, la quantité totale de gomme de Kaori exportée pendant les 9 premiers mois de 1906 est de 17.217 kilos valant 10.072 francs. 6° Bois de Santal. — -7.'. M."» kilos valant 10.505 francs et se répartissant ainsi : France 4.810 kilos valanl 1 .990 francs. Étranger 23.105 8.515 contre 74.284 kilos valant 39.858 francs pendant lç 2'' trimestre. Ce qui donne un abaissemenl pour l'exportation du 3e trimestre, de 46.369 kilos valant 29.353 francs. Au Ier octobre 1906 le total des exportations de Tannée s'élève à 156.500 kilos valanl 85.217 francs. 7" Essence de Niaouli. ">12 litres valant 3.700 francs répartis ainsi : France 302 litres valant 3.000 francs. Étranger 150 700 — Durant le 2e trimestre les exportations s'étaient élevées à 152 litres valant 1.500 francs. Il J a donc pour les 3 mois suivant un accroissement d'exportation de 360 litres valanl 2.200 francs. Le total des exportations des 6 premiers mois de 1906 s'élève à 842 litres. 8° Champignons. — Il est exporté pendant ce trimestre 2'i7 kilos de cham- pignons valanl 198 francs ;i destination de l'étranger. kacon, protat prères, » .mm Rs L' Editeur-Gérant : A. Challamei. PHOTOGRAPHIE DES COULEURS (Procédés Ducos du Hauron et de Bercegol) BREVETÉS DANS LE MONDE ENTIER LA PLAQUE "L'OMNICOLORE" reproduisant par développement TOUTES les COULEURS de u NATURE Société J. JOUGLA 45, Rue de Rivoli, 45 PARIS ro V V1LM0R1N-ANDR1EUX k C,£ 4, Quai de la Mégisserie, PARIS LIANE A CAOUTCHOUC Landclphia Heudelotii La Maison VILMORIN -ANDRIEUX & Gie. toujours soucieuse d'être utile à son importante clientèle, a cru devoir s'occuper d'une façon toute particulière de l'importation et de la vulgarisation des graines et plantes précieuses des pays chauds. Ses relations commerciales avec toutes les parties du globe la placent certainement au premier rang des maisons recommandables pour résoudre cette importante question Du reste, ses efforts ont été couronnés de succès puisqu'elle a obtenu 7 Grands Prix à l'Exposition universelle de igoo, dont un spécialement accordé pour son Exposition Coloniale. En outre, le Jury de la dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin- téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartielles sont autorisées a condition de mentionner la source. liR COidiiECTION DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CR JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 . . Juillet 1902 à Juin 1903 . . Juillet 1903 à Juin 1904 . . Juillet 1904 à Décembre 1904 Janvier 1905 à Décembre 1905 Janvier 1906 à Décembre 1906 (Envoi franco contre mandat-poste) i vol. in-So. 20 fr — 20 fr — 20 fr — 10 fr 2 vol. in-8°. 20 fr 20 fr Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale \j, rue Jacob, Paris. A. SAVY"", JEANJEAN" & C lngèmeurs-Constrs : PARIS : 162, rue de Charenton IE MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses à 2, 3 et 4 Cylindres en granit. 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Les coloniaux et les cures dans les Stations hydrominérales. par le Dr A. Loir 374 Les Maladies des Plantes cultivées dans les Pays chauds. Mala- dies des Caféiers, par le D'1 Georges Delacroix, directeur de la Station de pathologie végétale 384 Le Colatier en Guinée. (Communication de l'Inspection de l'Agricul- ture de l'Afrique Occidentale française) 4°° Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère (suite) l^\o Essais cotonniers en Afrique occidentale française en igo5 et igoô, par M. Yves Henry, directeur de l'Agriculture aux Colonies (suite) 42^ NOTES Les Fibres du Bananier sauvage de Cochinchine et leur emploi. par M. L. Lutz 433 Le Beurre de Karité, par M. Milliau, directeur du Laboratoire d'essais techniques de Marseille 4^7 COMMUNICATIONS DIVERSES L'exportation du Cacao de Saint-Domingue en 1906 44 ! L'industrie du Camphre au Japon 44i Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et | des produits de la mer 44a LIBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC G. TAUPIN & Gie, Successeurs 50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin) OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER ?APIERS - IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRES ARTICLES IDE BXJR-E^VXJ <°> I BOLETIM | IagriculturaI <ï> DO <$> Estado de Bahia 1 <5> ^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ËTATg (en portugais) g <°> <& Abonnement annuel : <§> Ç> <£> Union postale 6 fr. <£ <î> <°> <2> Annonces (prix de l'année) : <°> <•> <$ Une page 100 fr. <$ <£> Demi-page 60 Ir. 0 <î> <°> Les documents et communications X relatifs à la rédaction doivent être ® |> adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- <| <°> CULTURE ». <°> <°> | Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL g LIBRAIRIE — PAPETERIE COMMERCIALE « J. BRUNET Wr SAIGON — Rues Catinat et dOrmoy — S \K-OY Grand choix de romans NOUVEAUTÉS PAR CHAQUE COURRIER Articles de dessin — Fournitures de bureau — Cartes postales FOURNITURES SCOLAIRES 7e Année Mai 1907 Nu 50 PARTIE OFFICIELLE Guinée française. ARRÊTÉ Du Lieutenant-Gouverneur p. i. instituant des Ecoles professionnelles pratiques dans les rayions d'exploitation du caoutchouc. LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR p. f. DE LA GUINEE FRANÇAISE Vu l'ordonnance organique du 7 septembre 1840: Vu le décret du 18 octobre 190-1, réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française: Vu l'arrêté du Gouverneur général du 1er février 1905, édictant les mesures propres à améliorer la qualité du caoutchouc et à en accroître la production; Vu les prévisions budgétaires du Service d'Agriculture, Arrête ; Art. 1er. — Il est institué dans les régions d'exploitation du caoutchouc en Guinée, des Kcoles professionnelles pratiques où seront enseignés les meilleurs procédés de culture, de récolte et de coagulation du caoutchouc. Le nombre et le siège de ces écoles sont déterminés annuellement par le Lieutenant-Gouverneur, sur la proposition du Chef du service de l'Agriculture. Art. 2. — Chaque école est placée sous le contrôle de l'administrateur du Cercle dans lequel elle fonctionne. La direction technique en est confiée à l'agent de culture résidant dans le cercle ou dans le centre le plus proche. Art. 3. — Il sera institué deux périodes d'instruction : 1° Du 1er juin au 31 juillet; 2° Du 1er octobre au 31 décembre. Pendant la première période dite de culture, l'enseignement portera sur la culture et la plantation du caoutchouc. Dans la période d'automne, dite de récolte, les élèves se consacreront à l'étude delà saignée des plantes, des procédés de récolte du caoutchouc et de la coagulation du latex. Art. 4. — Chaque village est admis à fournir des élèves dont le nombre est fixé par l'administrateur, après en avoir référé au Lieute- nant-Gouverneur. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — >»• ">0. 25 302 DOCUMENTS OFFICIELS ( les élèves sont âgés de 10 ans au moins et de "20 ans au plus. Art. 5. — Chaque école est divisée en sections de 20 élèves sous la con- duite de moniteurs indigènes. Ces groupes opèrent dans les régions déterminées par le service de l'Agriculture et sous la surveillance d'un agent européen désigné par l'administrateur. Les agents européens auront droit pendant les périodes d'instruction à une indemnité mensuelle de 40 francs et les moniteurs indigènes à une solde de 30 francs. Art. 0. — Les moniteurs indigènes seront formés dans une école spé- ciale dirigée par un agent du service de l'Agriculture qui leur donnera un enseignement approprié au rôle qu'ils seront appelés à jouer. Des moniteurs pourront en outre être recrutés en cas de besoin, parmi les meilleurs élèves des écoles pratiques de caoutchouc et de l'école d'Agri- culture de Camayenne. Art. 7. -- L'enseignement est donné à chaque groupe d'élèves succes- sivement, pendant une durée de 15 jours pour la première période et de "20 jours pour la seconde. Art. 8. — Pendant leur séjour à l'Ecole, les jeunes indigènes ont droit à la ration quotidienne nn 1 du tarif annexé à l'arrêté du 1er février 1006 ou à une indemnité représentative. Art. 9. — A la tin de la deuxième période d'instruction, le caoutchouc récolté sera vendu surplace et le produit de la vente sera réparti entre les élèves, à part un échantillon représentant la qualité moyenne, qui sera adressé au service de l'Agriculture. Art. 10. - - Le Secrétaire général et le Chef du service de l'Agricul- ture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du pré- sent arrêté qui sera enregistré et communiqué partout où besoin sera et inséré au Journal officiel de la colonie. Conakrv, 26 mars 1907. Richard. Approuvé : Le Gouverneur général, E. Roume. ARRÊTÉ Du Lieutenant-Gouverneur p. i. créant une Ecole pratique d\\(jricuUure. I.E I.IKITKNANT-GOUVEIîNEUn f). i. DE LA GUINEE FRANÇAISE Vu l'ordonnance organique du 7 septembre 1810 ; Vu le décret du 18 octobre 1904 réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française : Vu les prévisions budgétaires, documents officiels 363 Arrête: Art. 1er. — Il est créé une école pratique d'Agriculture annexée au Jardin d'essai de Camayenne. Art. 2. — Les élèves de cette école sont recrutés: 1° Parmi les jeunes gens sortant des écoles primaires et sachant lire et écrire ; 2° Parmi les candidats présentés par les administrateurs des différents cercles et susceptibles de recevoir utilement renseignement de l'école. Art. 3. — Une décision du Lieutenant-Gouverneur fixe, au début de chaque année, l'effectif des élèves. Art. 4. — Pour être admis à l'Ecole, les candidats devront être âgés de 14 ans au moins et de 20 ans au plus. Art. 5. — La durée des études est fixée à deux années. Un règlement intérieur à intervenir sera soumis à l'approbation du Lieutenant-Gouver- neur. Art. 6. — La colonie assure le logement et l'entretien des jeunes gens qui auront droit: 1° A la ration journalière n° 9, du tarif annexé à l'arrêté du 1er février 1906, ou à une indemnité représentative. 2° A l'habillement, comprenant 4 costumes par an. Art. 7. — Le personnel subalterne de l'école comprend un surveillant et un cuisinier, qui recevront respectivement une solde mensuelle de 00 francs et de 40 francs. Cette dépense, ainsi que celle résultant de la nourriture et de l'entretien des élèves, sera prélevée sur les crédits inscrits à cet effet dans les prévisions budgétaires, au chapitre de l'Agriculture. Art. 8. — A leur sortie de l'école, les élèves dont l'instruction sera reconnue suffisante recevront un certificat d'aptitude professionnelle. Art. 9. — Le Directeur du Jardin d'essai de Camayenne est chargédela direction de l'école, ainsi que de l'instruction professionnelle des élèves. Art. 10. — Le Directeur et le Chef du service de l'Agriculture sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera enregistré et communi- qué partout où besoin sera et inséré au Journal officiel de la Colonie. Conakry, le 26 mars 1907. Richard. Approuvé : Le Gouverneur général, E. Roume. Madagascar et Dépendances ARRÊTÉ Réglementant les feux de brousse. LE GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE MADAGASCAR ET DEPENDANCES. Vu les décrets des 11 décembre 1S95 et 30 juillet 1897; Vu le décret du 10 février 1900, établissant, le régime forestier applicable a la colo- nie de Madagascar et Dépendances : 364 DOCUMENTS OFFICIELS Vu l'article 458 e Section. — Cidres et poirés. 6'e Section. — Alcools de toute nature, cognac, liqueurs et spiritueux de tous genres. CLASSE 37 Conserves alimentaires. CLASSE 38 Condiments, aromates et épices. CLASSE 39 Matières grasses : huiles, beurres, graisses, etc. GROUPE V Fils. Tissus et Habillement. CLASSE 40 Fils et Tissus. jre Section. — Fils et tissus d'origine animale (Soie, laine, etc.). êe Section. — Fils et tissus d'origine végétale (Coton, lin, chanvre, etc.). 3e Section. — Rubans et passements. 4e Section. — Cordages, cordes et ficelles. .3° Section. — Tulles, dentelles et broderies. CLASSE 41 Vêtements, coitl'ures et chaussures pour les colonies. 370 DOCUMENTS OFFICIELS GROUPE VI Habitations et Constructions diverses, Aménagement intérieur. CLASSE 12 Matériaux de construction. CLASSE 4.'< Modèles de constructions coloniales de toute nature (modèles réels, réductions, plans, croquis, etc.). CLASSE 44 Aménagement intérieur des habitations et constructions coloniales (Mobilier et décoration, éclairage, matériel de cuisine, verrerie, poterie, faïences, etc.). GROUPE VII Matériel de Transport. CLASSE 45 Matériel des Chemins de fer et des Tramways. CLASSE 46 Automobiles, motocyclettes, canots automobiles, bicyclettes, etc. CLASSE 47 Appareils de transport à petite, moyenne et grande distance, à clos d'homme et d'animaux. CLASSE 18 Navigation : Modèles de navires el d'embarcations soit pour les voya- geurs, soit pour le transport des marchandises. DOCUMEiNTS OFFICIELS 371 GROUPE VIII Armes et Matériel de Campement et de Voyage. CLASSE 49 Armes de chasse, armes de guerre et munitions. CLASSE 50 Matériel de campement et de voyage. Tentes, lits de camp, mobilier de campement, nécessaires de voyage, etc. CLASSE 51 Emballages pour envois et voyages aux colonies (malles, cantines, caisses imperméables, etc.; emballage des liquides, etc.). GROUPE IX Matériel agricole, horticole et industriel. CLASSE 52 Matériel spécialement employé dans les exploitations agricoles et horticoles ainsi que les plantations. /re Section. — Instruments et machines pour le travail du sol, les ensemencements, l'entretien des cultures et les récoltes. ?'' Section. Instruments et machines pour la préparation des récoltes. .Vp Section. — Manèges et moulins à vent. 4e Section. — Appareils hydrauliques. .)'' Section. — Industrie horticole : Instruments aratoires, serres, modes de chauffage, claies, treillage, paillassons, vannerie horticole, travaux rustiques, engrais, insecticides, mastics, appareils insecticides, coutellerie, etc. CLASSE 53 Matériel industriel. /re Section. — Moteurs à vapeur, moteurs hydrauliques, etc. 372 DOCUMENTS OFFICIELS 2e Section. — Electricité. 3e Section. Matériel d'usine (matériel de sucrerie, de féculerie, d'usine à thé, etc.). 4e Section. — Production du froid. 5e Section. — Matériel de plantation pour l'extraction et la prépara- tion des produits du sous-sol. CLASSE 53 bis. Matériel et produits employés dans la fabrication des boissons fermentées et de l'alcool. /re Section. — Matériel de vinification, de brasserie, de distillerie, etc. 2e Section. — Produits employés en vinification (tannin, colles de poisson, gélatines, phosphates, noir animal, acide tar trique, citrique, albumine d'oeuf et de sang, bisulfites, etc.). GROUPE X Produits pharmaceutiques. CLASSE 54 Pharmacie de voyage, médicaments divers (quinine, etc., etc.). GROUPE XI Industries diverses. CLASSE 55 Parfumerie et savons. CLASSE 56 Cigares et cigarettes. CLASSE 57 Industrie du caoutchouc, de la gutta, de la balata, des gommes et des résines. Produits manufacturés, applications diverses. CLASSE 58 Produits chimiques. DOCUMENTS OFFICIELS 373 CLASSE 59 Stéarinerie. CLASSE 60 Brosserie. CLASSE 61 Tannerie el corroierie. CLASSE 62 Teinture, peinture et couleurs. CLASSE 63 Papiers et cartons de toute nature. CLASSE 64 Verreries, faïences, porcelaines, poteries. CLASSE 65 Orfèvrerie, bijouterie, articles de Paris. CLASSE 66 Photographie, Matériel de Laboratoire et Instruments de Précision. Matériel photographique, appareils d'optique, boussoles, matériel de laboratoires de recherches scientifiques, instruments de précision, etc. CLASSE 67 Machines diverses machines à coudre, etc.). (A suivre.) ÉTUDES ET MÉMOIRES HYGIÈNE COLONIALE LES COLONIAUX ET LES CURES DANS LES STATIONS IIYDROMINERALES par Le Docteur Adrien LOIR Professeur d'hygiène à l'École nationale supérieure d'Agriculture coloniale. Un grand nombre d'Européens, ayant abandonné leur patrie pour vivre aux colonies, conservent leur santé dans ces climats, si dill'é- rents de ceux sous lesquels ils sont nés et ont l'habitude de vivre, et se portent à merveille dans les contrées chaudes et tropicales. On sait que les déplacements fréquents sont, dans nos colonies, devenus une vraie mode, malgré le tort qu'ils font au pays, et ces vovages sont loin de s'imposer à ceux qu'une hygiène bien comprise et qu'un bon tempérament mettent à l'abri des épreuves, souvent pénibles d'un acclimatement nouveau. 11 existe d'ailleurs des villé- giatures sur place où l'on peut se trouver très agréablement pendant la saison chaude. Aux Indes, les Anglais ont eu l'initiative d'éta- blir des sanatoria dans différentes provinces, et on trouve là six établissements de ce genre. Les Français ont des stations analogues dans plusieurs de leurs colonies et on étudie leur aménagement dans celles qui n'en sont pas encore dotées. Les malades, qui n'ont que de légères lésions causées par les mala- dies coloniales trouvent la guérison dans ces sanatoria où ils jouissent d'un climat salubre. Là, en combinant la cure d'air avec le traite- ment par l'arsenic, le quinquina, le repos, l'hydrothérapie, on peut amener des améliorations notables, et même des guérisons. Ces cures d'air doivent se faire dans des sites où il y a des arbres, des montagnes, ou au bord de la mer, à l'abri des vents chauds. Les nègres africains eux-mêmes connaissent les bénétices que l'on retire d'un changement de climat dans le traitement des fièvres. Ils HYGIÈNE COLONIALE 375 émigrent vers les hauts plateaux, lorsqu'ils en sont atteints. Dans certaines colonies, on trouve même des sources d'eaux thermales, comme à la Réunion. On sait combien la Tunisie possède de sources minérales, exploitées au moment de la colonisation romaine ; nous avons, en 1900, alors que nous étions directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, publié une longue étude sur ce sujet. Mais si les lésions viscérales sont trop avancées, si tout l'orga- nisme est fortement ébranlé par la maladie, il devient nécessaire de songer au rapatriement ; on doit redouter l'inefficacité de toute médication sur place. Si les accidents sont graves le traitement sur place sera impuissant à amener une terminaison heureuse et le malade doit quitter la colonie. Lorsque le malheureux malade anémié et cachectique atteint d'hypertrophie du foie, de splénomégalie, d'anorexie, de dysenterie, est en danger, s'il ne l'a pas fait plus tôt, il faut lui conseiller de s'éloigner des climats chauds. Son retour au pays lui rendra la santé. Cependant le changement d'air sera insuffisant pour la guérison, et le colonial une fois arrivé en France, devra suivre un traitement où toutes les ressources thérapeutiques devront être mises en usage pour le guérir. Mais le rapatriement même demande aussi à être fait dans certaines condi- tions. Il faudra, afin que le changement de climat ne soit pas trop brusque, laisser séjourner le malade, à son arrivée, dans une région chaude, dans un sanatorium par exemple, où il pourra régé- nérer son organisme. Dans l'armée coloniale et dans la légion de fonctionnaires envoyés par la France en Afrique ou en Extrême-Orient et autres régions, beaucoup d'individus sont rapatriés pour cause de maladie. Ils paient quelquefois leur tribut au pays et sont atteints de paludisme, de diarrhée, de dysenterie, d'hépatites, etc. En 1903 on a compté dans l'armée 5.431 rapatriés, dont : 3.962 pour cause de paludisme 1.090 — dysenterie, diarrhée 379 — hépatite. Comme les renseignements manquent sur les rapatriés civils et sur les militaires qui, rentrés en France sont dans un état de mala- die plus ou moins prononcé, on peut dire que ces chiffres peuvent être triplés, quadruplés et même décuplés, lorsqu'on songe que ces malades viennent de toutes nos colonies : Dahomey, Tonkin, Congo 376 ÉTUDES ET MÉMOIRES Mayotte, Sénégal, Tahiti, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie, Mada- gascar, Soudan, Guinée, Réunion, Guyanne, Cochinchine, Marti- nique, Côte des Somalis. On voit donc qu'un grand nombre de coloniaux, outre ceux sérieusement atteints, sont, de retour en France, obligés de se sou- mettre à une cure spéciale comme moyen de thérapeutique essentiel ou comme moyen de convalescence : cure de repos, d'aération, qui demande comme adjuvant nécessaire, même pour ceux qui n'ont que des lésions légères, la cure hydrominérale. Quelles sont les maladies qui atteignent les coloniaux et qui sont justiciables de la cure hydrominérale? D'où proviennent ces maladies? Celui qui arrive dans les pays nouveaux est obligé naturellement de subir un acclimatement. La chaleur est intense dans presque toutes nos colonies françaises. Les sueurs sont profuses et épuisent le colon. Son système nerveux est ébranlé, il est obligé de se faire à un nouveau mode d'alimentation, et il doit en étudier les diverses modalités à ses dépens. Les influences déprimantes, débi- litantes diminuent certaines fonctions, en exagérant certaines autres et l'équilibre physiologique est rompu, ce qui favorise la déglobuli- sation, la déminéralisation du sang, qui caractérise l'anémie essen- tielle des pays chauds. Les anémies secondaires accompagnent ou suivent les maladies coloniales, la crase sanguine étant altérée au cours de ces aifec- tions. Les coloniaux sont donc presque tous des anémiques à des degrés divers. Les écarts de régime, l'absence dans les sucs de 1 estomac, du chlorure de sodium, qui s'en va en grande quantité dans la sueur ont une influence pernicieuse sur le tube digestif des coloniaux. Ils nécessitent l'emploi des condiments, qui en accentuent encore les inconvénients. Aussi voit-on apparaître l'embarras gastrique aigu, puis chronique, devenant bientôt la dyspepsie gastro-intestinale. La constipation est d'abord accidentelle, puis habituelle. La réten- tion stercorale amène toutes ses conséquences : l'auto-intoxication, la résorption toxique à la surface des muqueuses. La diarrhée simple est amenée par le refroidissement, les eaux salines, les aliments indigestes, les boissons glacées, les viandes et les conserves alté- rées, la constipation et la diarrhée se succèdent. Les infections intestinales trouvent un terrain parfaitement pré- HYGIÈNE COLONIALE 3Î7 paré pour évoluer, et les microbes se cultivent. L'entérite, la dysen- terie apparaissent. Le paludisme, cet état infectieux général, a aussi des localisa- tions viscérales constantes, affectant l'appareil gastro-intestinal, le foie, la rate, entraînant la cachexie, ou anémie palustre. Toutes ces maladies agissent sur la glande hépatique et amènent la congestion du foie simple, ou, avec augmentation de volume, la torpidité du foie, marquée par diminution fonctionnelle sans dimi- nution apparente, l'hépatite essentielle des pays chauds ou hépatite paludéenne, l'hépatite consécutive aux affections intestinales, car, les microbes ou les toxines remontent jusqu'à la cellule hépatique soit par la voie lymphatique, soit par la voie biliaire, soit par la voie veineuse, soit par le réseau-porte qui se répand en éventail sur toute l'étendue de l'intestin. Le foie colonial est un foie intes- tinal. L'inflammation glandulaire aboutit à la suppuration, à l'abcès du foie dans lequel se trouvent les microbes de l'intestin ou du pus sans microbes, le foie ayant pour mission de détruire ces êtres microscopiques et d'être la barrière qu'ils ne doivent pas franchir, possède le moyen de les faire disparaître. On trouve aussi des maladies communes : l'infection ascendante des voies biliaires qui aboutira à la cholélithiase. Les arthritiques localiseront l'infection dans les articulations, grossissant ainsi le groupe des rhumatisants, ou élimineront en excès certains acides de désassimilation incomplète, acide urique, base des gravelles, des calculs rénaux. Anémie primitive ou secondaire, affection gastro-intestinale, mala- dies du foie, seront synthétisées en quelques mots les espèces mor- bides, qui sévissent plus ou moins intensivement sur le colonial, et qui nécessitent son déplacement, son retour dans le pays natal. Il faut y joindre un traitement modificateur et réparateur, d'où néces- sité pour les coloniaux de la cure hydrominérale. Cette cure est mal remplacée par les médicaments, par l'hygiène sévère, par un régime tonique rigoureux, parla cure d'air. Les eaux minérales, au contraire, permettent d'obtenir des substitutions chimiques, des transformations cellulaires, elles produisent des effets mal définis, mais indéniables. On disait dès 1870 que Vichy était considéré comme le port de salut des militaires rapatriés et venant d'Afrique ou de Cochinchine. Les eaux doivent leur vertu curative dans les congestions du foie à Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 50. 2*5 .'578 ÉTUDES ET MÉMOIRES la thermalitë et surtout à la présence du bicarbonate de soude. On sait que le bicarbonate de soude excite la sécrétion et le processus digestif qu'il régularise en même temps. Chez les malades atteints de congestion hépatique, il existe déjà depuis longtemps une diminution de la quantité d'urine qui devient pauvre en urée, un alanguissement très notable des fonctions diges- tives, un abaissement du poids du corps, un état d'anémie particu- lier dû à l'hépatisme. En même temps le foie présente une légère exagération de la fonction biliaire. Le foie est depuis longtemps en imminence morbide. L'usage de l'eau de Vichy, essentiellement reconstituante, en amenant une augmentation globulaire, diminue l'anémie et régula- rise la sécrétion de la bile. Le foie se décongestionne quand la médication cesse son exaltation fonctionnelle. Les eaux alcalines agissent sur le foie, directement sur les reins, sur l'urine en favori- sant la dissolution des calculs biliaires, de l'acide urique, sur le sang dont elles tarissent l'oxygénation. Ces eaux s'adressent donc aux affections de l'estomac, à la dyspepsie, à la gastralgie, à la diathèse urique, aux affections de la vessie et parfois même, dans certaines conditions, au diabète sucré, en considérant celui-ci comme provoqué par un ralentissement de la nutrition générale. Nous avons montré en 189!) que le diabète est une maladie très fréquente en Tunisie . Vichy n'est pas la seule station où les eaux bicarbonatées-sodiques peuvent être utilisées. L'eau de Vichy est extrêmement active et on ne peut pas impunément se soumettre à son action dans tous les cas ; il existe au contraire, à Chàtel-Guyon, une autre station bicar- bonatée-sodique moins active au point de vue thérapeutique et qui offre pour le colonial le gros avantage de pouvoir être supportée dans tous les cas et d'amener bien souvent, non seulement des améliorations remarquables dans l'état des malades, mais même des guérisons complètes et véritablement extraordinaires. Le colo- nial y trouve toujours, dans tous les cas, un traitement général à son retour en France pour le mettre en état de subir d'autres traite- ments plus énergiques. Ghatel-Guyon est une véritable station de débarquement au retour en France. Cette station permet de soumettre ces rapatriés à une cure spéciale, comme moyen de thérapeutique essentielle ou comme moyen de convalescence. On peut y faire une cure de repos HYGIÈNE COLONIALE 379 une cure d'aération et une cure hydro-minérale. Châtel-Guyon est situé dans le Puy-de-Dôme, dans un repli de terrain à sous-sol gra- nitique, à 380 mètres d'altitude, protégé des vents d'ouest et du nord par des collines et des montagnes couvertes de vignobles et de sapins. C'est un climat sec tempéré, avec un air pur et vivifiant ; l'atmos- phère y est d'une légèreté remarquable. La pression barométrique est de 727 millimètres en moyenne et la température moyenne pendant la belle saison de 22°. Il existe 27 sources qui donnent 3.000.000 litres en 24 heures. Les eaux de Châtel-Guyon sont limpides, incolores, sans odeur et légèrement salées. Leur température varie entre 20° et 38°. Voici, au point de vue de leur composition qui est presque identique pour toutes les sources, deux analyses émanant l'une du Docteur Magnier de la Source (Laboratoire de l'École de Médecine), l'autre plus récente du professeur Carnot (École des Mines). Les éléments y sont sensi- blement les mêmes, seul diffère le mode de groupement. Désignation Gaz acide carbonique libre Chlorure de magnésium . . . Chlorure de sodium Chlorure de potassium. . . Chlorure de lithium Bicarbonate de chaux. . . . Bicarbonate de soude Bicarbonate de fer Bicarbonate de lithine. . . . Bicarbonate de potasse. . . Bicarbonate de magnésie. . Sulfate de soude Sulfate de chaux Silice Arsenic Acide phosphorique Acide borique A lumine Totaux Magnier de Carnot la Source 1.1120 1.2188 1.5630 1.2168 1.6330 1.8436 0.1798 0.0250 2.1796 2.4697 0.9550 0.0685 0.0194 0.2583 .... * . 0.4215 0.5215 0.4990 0.1108 0.1080 Traces Traces Traces Traces Traces 8.3986 8.0047 380 ÉTUDES ET MÉMOIRES Ce sont donc des eaux chaudes, gazeuses (acide carbonique libre : I gr. 112 par litre), chlorurées-sodiques (1 gr. G'J3 de chlorure.de sodium) et magnésiennes (1 gr. o(53 de chlorure de magnésium), sulfatées-sodiques, bicarbonatées mixtes, silicatées lithinées et fer- rugineuses. Elles constituent un véritable sérum physiologique, c'est de là que vient leur action tonique, stimulante ; elles activent les échanges intra-cellulaires, favorisent les oxydations, réminéralisent les humeurs et les tissus; en somme, elles sont un puissant modifica- teur de la nutrition. Considérées dans le détail de leurs éléments elles ont des effets complexes et bien spécialisés. Leur caractéris- tique est le chlorure de magnésium quelles contiennent à dose plus élevée que n'importe quelle autre eau minérale. Ce corps, d'après les expériences de Laborde, a un pouvoir électif sur la contractibi- lité des fibres musculaires lisses du tube digestif et ses annexes, sur la sécrétion glandulaire et sur la fonction biliaire. Les bicarbonates lui donnent une alcalinité dont on peut tenir compte toutes les fois qu'il existe une acidité anormale ou exagérée. Ces eaux impressionnent favorablement le globule rouge par l'ar- senic et le fer qu'elles contiennent. Désinfectantes du milieu intestinal, grâce à l'acide carbonique et aux silicates (Dr Pessez), elles seront utilisées dans les cas d'infec- tion du tube digestif. On les donne de trois façons : En boisson. Irrigations intestinales, Bains généraux ou locaux. Dans ce dernier cas, elles amènent une véritable révulsion sur le revêtement cutané et décongestionnent les organes internes. En résumé, les eaux de Châtel-Guvon donnent : 1" Effets généraux ; 2" Elfets locaux sur le tube gastro-intestinal et sur le foie prin- cipalement, accessoirement sur les viscères sous-diaphragmatiques. Elles répondent donc aux indications suivantes: 1° Indications générales : anémie sous toutes ses formes, débili- tation, surmenage, épuisement nerveux, arthritisme ; 2° Indications locales : maladies du tube digestif de ses annexes et des viscères abdominaux. Appliquons ces données aux coloniaux, Chàtel-Guyon leur olïre donc : HYGIÈNE COLONIALE .'{SI 1° Une cure thérapeutique directe primordiale et complète pour les maladies qui affectent plus spécialement et plus localement le tube digestif et les viscères avoisinants : estomac, intestin, foie, canaux biliaires, rate, etc. ; maladies considérées en elles-mêmes ou dans certaines de leurs complications de leur manifestation ; 2° Une cure de repos, de réfection, de convalescence pour les déprimés ou affaiblis sans exception soit avant, soit après une cure thermale spéciale dont ils peuvent avoir besoin ; et cela d'autant plus facilement que rien ne s'oppose à ce qu'on envisage la possibi- lité de laisser ouvert la plus grande partie de l'année l'établisse- ment thermal et ses annexes. A ceux qui rentrent des colonies la station de Châtel-Guyon sera donc spécialement utile : A tous les anémiés elle donne un air pur, une altitude moyenne, un climat sec et tempéré, des eaux polymétalliques éminemment toniques et reconstituantes. Les anémiés intestinaux y trouvent en outre, sans chercher ail- leurs, tout ce qui est nécessaire à leur traitement et à leur guérison. Les autres malades paludéens, rhumatisants, hépatiques, s'y reposent, s'y refont, s'y fortifient et se mettent en mesure de sup- porter sans dommage les cures ultérieures de la Bourboule, d'Aix, de Vichy, alors que leur grande débilitation, leur extrême fragilité, auraient rendu dangereuses pour eux les hautes altitudes ou les fortes minéralisations. Les gastro-intestinaux, dysentériques, aigus ou chroniques, y rencontrent, les premiers, l'air balsamique et doux, la température moyenne, le repos, le calme favorable à l'atténuation rapide des accidents inflammatoires, indispensables à obtenir avant l'emploi d'un traitement actif ; les seconds, l'eau spécifique par excellence, l'eau désinfectante, évacuante, régularisatrice des fonctions intes- tinales. Tous ces malades sont justiciables de Châtel-Guyon qui les guérit. Les hépatiques enfin profitent, eux aussi, de Châtel-Guyon, quand leur maladie d'origine palustre s'accompagne en outre d'un état profond de dépression, quand elle est caractérisée par le foie torpide, le chlorure de magnésium ayant une action prépondérante sur la fonction biliaire. C'est ce qui explique en passant l'action favorable de ces eaux dans la lithiase biliaire. Enfin, lorsque l'affec- tion du foie relève d'une infection intestinale préalable, Châtel- 382 ÉTUDES ET MÉMOIRES Guyonsera indiqué. Lorsque lin testiu aura d'abord été désinfecté, nettoyé, évacué, tonifié, le foie se trouvera ensuite dans les meil- leures conditions pour bénéficier du traitement thermal local, dans les cas légers ou de la cure de Vichy, dans les cas plus graves où le parenchyme hépatique est profondément atteint, où les groupe- ments cellulaires sonl en voie de désorganisation. Le colonial peut aller à Chàtel-Guyon des son débarquement, et v retourner avant son départ prendre le repos préparatoire ou pos- térieur ii la cure thermale. Tout cela devrait nous encourager à ne pas considérer la cure de Châtel-Guyon comme un luxe pour le colonial, mais nous devrions mettre à la disposition de ceux qui sont allés au loin pour le plus grand bien de l'expansion française, risquer leur santé pour la plus grande France, la possibilité de se faire soigner dans une de nos stations d'eaux minérales si bien désignée pour recevoir ceux qui reviennent des pays chauds quand leur santé est éprouvée par ce séjour. N'oublions pas que nos maîtres en colonisation, les Romains de l'antiquité, utilisaient les ressources en eaux minérales qu'ils trou- vaient dans leur empire et cela sur une très large échelle; les ruines des thermes romains qu'on trouve" encore à l'heure actuelle en Tunisie sont un monument vivant de la grandeur que nos devan- ciers romains avaient su donner à ces moyens thérapeutiques si puissants. En Tunisie ces ressources hydrominérales sont encore utilisées parles Arabes, mais les Européens les délaissent. Pendant notre séjour dans ce pays de protectorat français nous avons publié les résultats d'une longue enquête faite sur tous les points où l'on trouve encore des ruines romaines et ces points sont étonnamment nombreux. Les Romains savaient utiliser et mettre à la disposition de tous ces grandes ressources naturelles de la théra- peutique. Leur façon de coloniser devrait nous servir d'exemple ; si comme eux nous avions fait choix, pour l'emplacement de nos villes, des lieux élevés où se trouvaient des vestiges de leurs ruines nous n'aurions pas placé les 'cités à créer, comme nous l'avons fait trop souvent hélas! dans les bas-fonds. Nous les eussions cons- truites sur les collines, à côté de ces ruines où le vol des moustiques colporteurs de la malaria n'aurait pu les atteindre. Les Romains étaient observateurs; ils connaissaient, nous en avons la preuve, des lois d hygiène que nous ignorions encore il y a quelques années HYGIÈNE COLONIALE .'{(S-'} ils se servaient largement des ressources hydro-minérales qu'ils avaient à leur disposition. La France a la chance d être une des contrées les mieux favori- sées au point de vue hydro-minéral ; elle envoie ses enfants dans des régions au climat meurtrier : qu'elle sache au moins, en retour, leur préparer des sanatoria où elle puisse réparer l'influence perni- cieuse des climats tropicaux qu'ont éprouvé ceux qu'elle a chargés de missions lointaines qui, comme des blessés sur le champ de bataille, ont été ébranlés fortement dans leur organisme pour la grande gloire de la patrie. LES MALADIES DES PLANTES CULTIVÉES DANS LES PAYS CHAUDS Maladies des Caféiers. I MALADIES NON PARASITAIRES Les maladies non parasitaires résultent, on le sait, d'une altéra- tion de l'état physiologique normal due à un agent non animé : action vulnérante simple d'un corps extérieur produisant une bles- sure ; action des causes météorologiques, chaleur, lumière, humi- dité : action physique ou chimique du sol, s'exerçant dans des con- ditions défavorables ou contraires à l'état ordinaire de la plante, depuis longtemps acquis parla sélection naturelle. Il n'est pas logique de comprendre, dans les maladies non para- sitaires, les déviations d'ordre tératologique qu'on appelle vulgai- rement monstruosités. Elles intéressent avant tout la forme exté- rieure, et, si la fonction est moditiée et parfois abolie, elle ne l'est, en tout cas, que secondairement. La plus connue de ces déforma- tions et aussi la plus fréquente, est Y avorte ment d'une des (/raines de la baie', la graine unique qui reste n'étant pas comprimée sur sa face interne prend une forme ovoïde et constitue le café moka. En tout cas, ces modifications dans la forme n'ont guère d'impor- tance pratique, et comme leur étude sort du cadre que nous nous sommes imposé, nous n'y insisterons pas. Effet de la gelée sur les caféiers. — Lorsque les caféiers sont plantés dans des régions qui par suite du degré de latitude où ils se trouvent ou à cause de l'altitude sont sujets aux gelées, il se produit sur ces plantes des troubles de gravité variable. Selon qu'il s'agit d'une simple gelée blanche ou de gelée à glace, les dégâts sont plus ou moins intenses '. I. Paul de Cambourg, in Revue des cultures coloniales, ."> avril 1901, MALADIES DES CAFÉIERS 385 La gelée blanche détruit en général les boutons a fleurs du caféier, ainsi que les extrémités jeunes des rameaux riches en eau, beaucoup plus sensibles que les portions plus âgées. Il y a un phé- nomène de décurtage analogue à ce qui s'observe en pareil cas sur les végétaux ligneux dans les régions tempérées. La conséquence de ce fait est la perte de la récolte. Quand il y a gelée véritable, avec abaissement de la tempéra- ture de 2 ou 4 degrés au-dessous de 0°, vingt-quatre heures de froid suffisent pour tuer les caféiers. Après la gelée, la tige se dessèche, brunit, la dessiccation gagne progressivement vers le bas, atteint la racine; au bout d'un certain temps, le caféier meurt, si on n'a pas pris soin après le froid de recéper la tige à 0,40 ou 0, 50 cent, au- dessus du sol. Cette dernière opération détermine le départ de rejetons, dont on ne laisse qu'un très petit nombre, deux ou quatre ou plus. Il est à remarquer que ces caféiers recépés ont une durée moins longue que les caféiers normaux. Des accidents de cette nature ont été observés vers les limites des (( terres chaudes » au Mexique, dans les régions élevées de Madagascar, etc. On doit conclure de ces faits que la culture du caféier ne doit être entreprise que dans des altitudes inférieures à celle où se pro- duisent les gelées, altitude qui naturellement varie avec la lati- tude. Chaleur trop intense. — Le caféier, le Coffea arabica du moins, de par son lieu d'origine, le plateau abyssin (Kaffa) ne trouve pas en général sous l'équateur des conditions convenables de végéta- tion; et. a moins qu'il ne soit planté à une altitude convenable pour en tempérer l'effet, l'ardeur des rayons solaires nuit considé- rablement aux racines superficielles. La végétation faiblit au bout de peu de temps et les caféiers languissants ne tardent pas à périr sous les attaques réitérées de leurs parasites. Le remède naturel à opposer à cet état de choses est connu et employé depuis longtemps par les planteurs ; il consiste dans l'em- ploi des arbres porte-ombre. Ce n'est pas ici le lieu de discuter sur la nature des qualités qui doivent guider dans le choix qu'on en doit faire, qualités variables d'ailleurs avec les sols et les régions où on les utilise. Au point de vue qui nous occupe, il faut éviter avant tout que le porte-ombre soit de nature a abriter des parasites animaux ou végétaux, capables de nuire au caféier. 386 ÉTUDES ET MÉMOIRES Excès d'humidité. - - «- Le caféier, dit Raoul, réclame un sol pro- .. fond '. Si La racine pivotante est arrêtée par les roches, le tuf .. ou un sol compact, la plante meurt. » Pour n'avoir pas tenu compte de cette donnée, bien des planteurs ont éprouvé des mécomptes. Et si le caféier préfère une terre meuble, sablonneuse ou entremêlée de petites pierres et riche en humus, un peu d'ar- gile n'est pas nuisible, pourvu que le drainage soit bon, le sol étant en pente, par exemple. Un terrain imperméable où l'eau per- siste dans le sous-sol, une terre marécageuse, en un mot, est funeste au caféier d'Arabie, qui supporte mieux la sécheresse que l'excès d'humidité ; la plante y périt presque infailliblement, même si le pivot trouve assez, de profondeur pour s'enfoncer en toute liberté. Dans ce cas, la mort de l'arbre est le résultat de l'asphyxie simple des racines, par manque d'oxygène, et le phénomène se produit sans l'intervention d'aucun parasite. L'asphyxie aboutit à la pour- riture humide des racines, dans laquelle interviennent de nom- breux organismes saprophytes, bactéries, champignons, anguil- lules qui pullulent fort abondamment dans les sols humides, sur- tout dans les contrées chaudes. < >n pourrait drainer le sol pour parer à ces inconvénients dans la limite du possible ; mais, il sera de beaucoup préférable de choisir, pour le caféier, un emplacement plus convenable, ou en cas d'im- possibilité, de faire une autre culture. D'ailleurs, ce fait est bien connu, et il est plutôt rare de voir établir des plantations de caféier d'Arabie dans de telles conditions. Le café de Libéria n'est pas aussi exigeant à ce point de vue ; sa végétation est suffisante et peut mêms être très bonne, là où le caféier d'Arabie ne saurait se maintenir. C'est grâce à ces proprié- précieuses, malgré la qualité secondaire de ses graines, que la culture du Libéria s'est peu à peu, dans bien des régions, étendue dans les plaines. Maladie du « blorok ». — Les planteurs de caféier, dans l'est de Java, désignent sous le nom de « blorok », mot d'origine java- naise, une affection assez mal définie de la feuille du Caféier d'Ara- bie. Les feuilles âgées sont attaquées de préférence; progressive- 1. Manuel pratique des cultures coloniales, par E. Raou i partie. Culture du Caféier par E. Raoul, Paris. 1894. 1 et P. Sa^ot. Tome II, pai ' MALADIES DKS CAFÉIERS 387 ment, elles sont arrêtées dans leur croissance, et par places, sur une partie de leur surface, la teinte verte est remplacée par une coloration jaune inégale. La portion atteinte est légèrement dépri- mée et c'est plus souvent sur la face supérieure que se voit cette lésion. Généralement la feuille perd son brillant, mais elle ne meurt pas et reste attachée à l'arbre. D'après le D1' Zimmermann ' qui décrit cette maladie, la corrosion avec une solution de carbo- nate de potasse à 10 "/„ pratiquée sur la feuille de caféier produit une lésion analogue. L'affaissement dont la feuille est le siège dans certaines par- ties de sa surface n'affecte guère que la cuticule et l'épidémie, dont les cellules perdent leur turgescence, s'affaissent et meurent, en même temps que leur contenu jaunit et brunit à la fin. Les cel- lules du parenchyme en palissade, et à un degré encore plus mar- qué, celles du mésophylle, sont bien moins atteintes, et en tout cas plus tardivement. Le Dr Zimmermann, bien que soupçonnant une cause animée, peut-être des bactéries extrêmement ténues, invisibles, n'a cependant rencontré dans les parties malades aucun organisme parasite ; il s'arrête nécessairement à l'hypothèse d'une maladie de cause physiologique. Il émet aussi, comme Beijerinck pour la maladie de la mosaïque du tabac, la supposition bien invrai- semblable, qu'il existe peut-être dans le cas actuel, un contagiutn vivum fluidum. Le traitement est inconnu; mais la maladie heureu- sement ne paraît causer de graves dommages et n'est pas très répandue. II MALADIES PARASITAIRES Les parasites végétaux des Caféiers sont, pour la majeure partie, des champignons : Urédinées, Ascomycètes, sans doute aussi Basi- diomycètes. On trouve encore parmi ces parasites, au moins une Algue et quelques végétaux supérieurs, des Phanérogames. 1. Prof. D' Zimmermann, Over de blorokziekte van Colï'ea arabica, Teysmannia, XII, 7 et s, 1901. 388 ÉTUDES ET mémoires MALADIES PRODUITES PAR LES CHAMPIGNONS Pour la commodité de l'exposition, nous diviserons ces maladies en deux groupes : a. Maladies des feuilles: b. Maladies des racines, du tronc el des branches. A. — Maladies des Feuilles HÉMILÉIA < Les Urédinées, famille de champignons, à laquelle appartient ÏHemileia vastatrix, produisent, en fructifiant sur les organes vivants des plantes qu'ils attaquent, des amas de poussière rouge orangé ou couleur de rouille. Cette coloration a fait donner aux maladies produites par les Urédinées le nom de Rouilles ; et ce terme conviendrait fort bien pour désigner la maladie produite sur les Caféiers par Y Ilémileia vastatrix, si, depuis longtemps déjà, il ne servait à caractériser les désordres dus à la larve de Cemiostoma coffeella. Pour éviter toute Confusion, nous appellerons, comme on le fait généralement, la « rouille vraie » des caféiers, la maladie de Vhémiléia ou simplement 1' « hémiléia ». En anglais, on la désigne communément sous le nom de « Coffee- leaf disease » (maladie de la feuille de Caféier) et quelquefois de « Red spot » (tache rouge). L'hémiiéia fut découvert en 1868, par le D1' Thwaites (3), à Cey- lan, dans le district de Madulsima, dans la partie montagneuse du sud-est de l'île. L'année suivante, la maladie apparaissait sur le continent, au Maïssour, et, depuis lors, son aire d'extension s'est considérablement accrue, comme nous le verrons plus loin. Des feuilles de Caféiers malades, envoyées en Angleterre par le I)r Thwaites ont permis à Berkeley et Broome de décrire sommaire- ment le champignon parasite qui la cause ; ces mycologues la nom- mèrent Hemileiavastatrix, genre el espèces nouveaux. Depuis cette époque, l'étude de la maladie et du champignon ont donné lieu à la publication d'un nombre considérable de notes et de I. Lc9 chiffres en égyptiennes placés entre parenthèses se rapportent à la biblio- graphie de l'hémiiéia, placée à la fin de l'article. MALADIES DES CAFÉIERS 389 travaux dont je cite les plus importants dans la bibliographie ci-jointe. Néanmoins, il subsiste encore certains points de la bio- logie du parasite qui demanderaient à être élucidés ou vérifiés, et il serait utile surtout que les indications bien nettes du traitement lussent établies définitivement par des expériences précises dans les stations agronomiques des régions tropicales. Il est très rare que la maladie existe sur les fruits, et il semble que ce ne soit que très exceptionnellement qu'on puisse voir les fructifications du champignon sur les parties extrêmes de très jeunes rameaux. Marshall Ward (27, Second Report) pense, d'ailleurs, que cette action sur les rameaux est, en général, produite par des champi- gnons étrangers à l'hémiléia. Apparence de la maladie. — Dans le premier stade de la mala- die, les feuilles atteintes portent déjà les filaments du champignon dans leurs tissus, que rien ne vient encore en déceler extérieure- ment la présence. Et précisément, c'est là un fait où Sadebeck (41) croit trouver une cause active de dispersion de la maladie, lorsqu'on a importé, dans des régions encore indemnes, de jeunes pieds de caféiers très récemment envahis, et ne montrant encore au dehors aucune trace de mal. Le premier symptôme d'infection de la feuille est fourni par l'apparition d'une petite tache jaunâtre, de dimension fort réduite, 1 à 2 millimètres au plus au début. Cette décoloration très localisée ne se montre bien à cette période qu'à la face inférieure; elle paraît plus évidente, translucide en quelque sorte, et comme une petite tache d'huile, si l'on prend soin de regarder la feuille par transpa- rence, en l'interposant entre l'œil et la lumière. Cette première apparence est due, nous le verrons, à la modifica- tion que le mycélium du parasite imprime au contenu cellulaire, encore vivant à cette période, à la chlorophylle en particulier. Quant à la face supérieure de la feuille, elle n'est pas encore sensi- blement modifiée dans sa couleur. La décoloration s'accentue sur la face inférieure, en même temps que la tache y grandit progressi- vement; puis, lorsque cette tache a atteint environ trois millimètres, elle se couvre d'un enduit pulvérulent, d'un jaune assez clair d'abord, qui passe à l'orange vif, et s'attache aux doigts quand on touche à la partie envahie de la feuille. A ce moment, le parasite a produit 390 ÉTUDES ET MÉMOIRES au dehors ses premières spores qui impriment leur couleur à la tache. La dimension de cette dernière augmente encore, et, cou- verte de sa poussière orangée, on peut la voir arriver à un dia- mètre d'un centimètre et demi. La face supérieure reste dépourvue de la matière rouge, car les spores ne s'y produisent pas ; elle prend peu à peu à partir du centre une couleur livide ou brunâtre plus ou moins marquée. La face inférieure de la tache, elle aussi, se modifie ; le milieu se déco- lore d'abord, en prenant un ton grisâtre indécis, et dans les taches déjà un peu âgées, c'est la périphérie seule qui forme une couronne jaune-orangée. La forme des taches est, en général, arrondie; parfois une nervure, moins facilement pénétrable aux filaments du champi- gnon, limite la tache sur un côté, où elle acquiert un contour plus ou moins polygonal. Il peut arriver aussi que deux ou plusieurs taches voisines deviennent confluentes, et alors la tache générale qui en résulte prend de plus grandes dimensions, et son contour est plus ou moins irrégulier de forme. La poussière rouge orangé présente aussi quelquefois de petites larves qu'on voit bien nettement à la loupe, longues de un milli- mètre à un millimètre et demi, colorées en rouge, comme la surface qui les porte et assez peu mobiles. Plusieurs auteurs les signalent, le IV Thwaites (6), le Dr Bidie (24), dans l'Inde; Delalande (32) ; Bordage 48), à la Réunion. Pour Bordage, c'est une larve de Céci- domye (Diptères). Peut-être n'est-elle pas différente du Cecidomya uredinicola, qui n'est pas rare sur beaucoup d'Urédinées, surtout des formes Urédo, en Europe. En tout cas, bien que cette larve se nourrisse des spores du champignon parasite, le développement de ce dernier n'en semble guère affecté. Dans l'intervalle des taches, le plus souvent la couleur verte se maintient sur les feuilles; mais si ces taches sont nombreuses et confluentes, la feuille brunit et ne tarde pas à se dessécher. Assez souvent aussi, sur les feuilles mourantes, la portion de limbe qui entoure la tache d'hémiléia conserve, pendant assez longtemps une coloration vert pâle bien visible; mais cette marge elle-même jau- nit ;i la fin, et la feuille meurt définitivement. Conditions de développement. L'humidité intense est très favorable au développement de la maladie et à son extension rapide. MALADIES DES CAFÉIERS 391 En même temps, le vent est un facteur de dispersion fort impor- tant : il transporte sur les feuilles encore saines les germes du champignon, dont l'humidité détermine le développement rapide. Aussi est-ce pendant la saison pluvieuse, dont le moment d'appari- tion et la durée sont très différents suivant les régions, que la mala- die sévit et se répand activement sur les feuilles. Les observations recueillies k Ceylan par Marshall Ward (29) sur ce chapitre de la maladie, sont particulièrement instructives et je les résumerai briè- vement. A Ceylan, et dans la région méridionale de la péninsule indoue, en général, la mousson, vent du sud-ouest k la fois chaud et très humide, qui vient de la mer des Indes, souffle de juillet à fin sep- tembre. Elle s'accompagne, le plus souvent, d'un temps couvert, avec augmentation notable de l'état hygrométrique de l'air. Les conditions les plus avantageuses pour le développement de YHeini- leia vastatrix, et, en général, tous les champignons parasites, se trouvent alors réalisées. A ce moment, une grande partie des fruits du caféier ont mûri et sont récoltés, mais la végétation de la plante n'en continue pas moins et avec vigueur. Il en est de même du parasite, malheureu- sement, et la maladie, évoluant dans un milieu aussi favorable, acquiert alors son maximum d'intensité. C'est en septembre sur- tout qu'on trouve le plus de feuilles atteintes, à des degrés divers. Les jeunes feuilles peuvent être envahies dès leur épanouissement; pourtant, lorsque les taches jaune orange s'y montrent, on voit généralement au-dessus d'elles deux ou trois paires de feuilles plus jeunes. Nous en donnerons plus loin la raison. La violence du vent éparpille les spores et les dépose k d'assez grandes distances sur des caféiers ou d'autres arbres. Et M. Ward ayant déposé des toiles dans des plantations et dans les environs put, à l'aide du micros- cope, y constater des qualités innombrables de ces germes. Ces mêmes spores trouvées sur des arbres voisins de caféiers, firent croire à plusieurs personnes que la maladie de l'hémiléia attaquait aussi ces arbres. Le D1' Thwaites (3 et 4) et Cooke (11, 12) ont les premiers fait justice de cette opinion en démontrant que les lésions qui pouvaient fortuitement exister sur les feuilles, à côté de spores dHemilcia vastatrix, étaient, en réalité, dues k des parasites tout k fait différents de ce dernier, et, par suite, sans rela- tion aucune avec lui. 392 ÉTUDES ET MÉMOIRES Vers la (in, et après la période delà mousson, en octobre surtout, une grande quantité de feuilles malades tombent, et l'arbre est à moitié dénudé. Aux Philippines, dans le district de Lepanto (île de Luçon . après une première atteinte en 1891 (36), les branches de caféier ne conservaient que deux ou trois paires de feuilles, au lieu de six à huit qu'elles ont habituellement. Ensuite, d'octobre à fin décembre, le mal s'atténue, mais ne dis- parait pas entièrement; parfois même la tin de cette période est marquée par une recrudescence courte, mais souvent intense de la maladie. La saison sèche, qui à Ceylan s'étend de janvier à fin mars, est, en somme, le seul moment où on ne voit que peu ou pas de feuilles malades. Les vents alizés du nord-est, qui sont secs, au moins pour la partie méridionale de l'île, protégée par d'assez hautes montagnes, font sentir leur action sur les caféiers. La végétation ne tarde pas à se ralentir, et, pendant cette période de repos relatif, la plante achève dans ses tissus l'accumulation des réserves nutritives, qui serviront plus tard à l'édification de nouvelles feuilles et à la pro- duction des fruits. Pendant ces trois premiers mois de l'année, les lâches d'hémiléia, si elles ne sont pas tout à fait absentes, cessent, en tout cas, de s'étendre. En effet, la sécheresse de l'air arrête le développement du parasite et ce n'est que dans les bas-fonds, dans les vallées étroites et humides, que la maladie se maintient avec une assez faible intensité. En avril-mai, l'atmosphère redevient humide, mais parfois le ciel reste serein; et comme l'air se maintient calme, la précipitation de rosée pendant la nuit peut être abondante. De ce moment, grâce à l'humidité, avec la reprise de la végétation du caféier, le dévelop- pement des nouveaux bourgeons, puis l'épanouissement et la fécon- dation des (leurs, recommence une nouvelle période active dans l'évolution de l'hémiléia. Dès lors, sur les feuilles où le champignon végétait ;i l'état dormant, les spores reparaissent et la maladie se répand à nouveau, pour acquérir, comme nous l'avons dit, son développement le plus intense pendant la mousson de septembre. I )es observations à peu près analogues ont été faites, aux Indes néerlandaises, par Bûrck en particulier (34). Et, à part quelques différences qui tiennent à des causes exclusivement locales, la mala- die de 1 hémiléia se comporte partout à peu près de même. En résumé, comme beaucoup de maladies cryptogamiques, l'hé- MALADIES DES CAFÉIERS 393 miléia procède par poussées, par invasions successives, d'autant plus intenses et durables que les conditions de chaleur et d'humi- dité se trouvent convenablement et pendant plus longtemps réali- sées. Ce sont elles, on le conçoit, qui règlent la végétation du para- site. Les feuilles sont, en général, envahies dès leur jeunesse ; mais il n'est pas rare, dans des conditions favorables de développement, de voir le nombre des taches augmenter sur des feuilles déjà adultes. L'àc-e des caféiers n'a aucune influence. Le Dr Bidie a observé o la maladie (24), sur des caféiers n'ayant encore que leurs deux coty- lédons. Le préjudice causé à l'arbre n'est pas fatalement très grave aux premières atteintes. La végétation faiblit, il est vrai, plus ou moins. En effet, dans les parties qui correspondent aux taches sur les feuilles, la fonction chlorophyllienne et l'assimilation sont bien vite supprimées. Cette perturbation que la présence du parasite déter- mine dans la nutrition de la plante est en connexion étroite avec le nombre et l'étendue des taches. La diminution de la récolte en baies en est la conséquence ; mais son importance est assez variable. Sur les arbres très atteints, les graines sont mal venues, restent petites et souvent mûrissent mal. Aux Philippines (36), à la suite delà première atteinte en 1891, la récolte se réduisit à 350/o de ce qu'on espérait. En même temps, la plante, dans laquelle l'accumulation des réserves, hydrocarbonées surtout, a été réduite du fait de la maladie, émet rapidement de nouvelles feuilles pour remplacer celles qui sont tombées; de ce fait, la plante s'épuise encore, et la déchéance devient très apparente. Si, dès lors, les attaques graves se repro- duisent et que chaque fois une partie du feuillage, tombe prématu- rément ; si les conditions extérieures, humidité, nature et qualité du sol sont un peu défectueuses, l'état de décrépitude s'aggrave déplus en plus. Et quand le caféier, pour reconstituer plusieurs fois une partie de son feuillage, a utilisé peu à peu toutes ses réserves nutri- tives, réserves que l'état misérable de sa végétation ne lui permet pas de renouveler, il périclite brusquement et meurt au moment de la saison sèche. L'intluence des engrais sur la marche et l'intensité de la maladie n'a fait, à ma connaissance, l'objet d'aucune étude spéciale; c'est Bul. du Jardin colonial. 1907. I .— N° 50. 27 ;{<)'l ÉTUDES ET MÉMOIRES là une lacune qu'il serait intéressant de combler. D'après Lecomte ', les cendres de bois répandues aux pieds des caféiers seraient fort utiles et aideraient la plante à résister à l'action déprimante du parasite. Cette matière renferme beaucoup de potasse sous la forme de carbonate : on sait que c'est un élément indispensable à la végé- tation du caféier. Au point de vue de la gravité de la maladie, l'étendue de la plantation ne manque pas d'importance. L'hémiléia est toujours plus répandu dans les grandes agglomérations de caféiers que dans les plantations moyennes, intercalées au milieu d'autres cultures (35, a). C'est là, d'ailleurs, un caractère commun à toutes les maladies parasitaires, végétales aussi bien qu'animales. L'encom- brement est la cause efficiente de leur généralisation et une trop grande densité dans la plantation agit dans le même sens. De même, un excès d'ombrage, en diminuant l'aération et en augmentant l'humidité de l'air, favorise le développement du para- site. Néanmoins, il est indéniable que des rideaux de grands arbres convenablement orientés agissent très heureusement contre l'exten- sion de l'hémiléia. En effet, pour une localité donnée, on le conçoit facilement, c'est suivant la direction du vent dominant que le para- site se propage peu à peu à l'aide des spores charriées par le cou- rant aérien. Des abris suffisamment hauts arrêtent au passage un nombre considérable de ces spores et beaucoup d'entre elles se dessèchent et périssent sur place, avant d'avoir atteint les caféiers. Il est à observer que lorsque le caféier végète pour ainsi dire à l'état de nature, dans un climat, sur un sol et à une altitude convenables, qu'il ne subit aucune taille ou seulement une taille modérée, il résiste bien en général à l'hémiléia, car il répare facile- ment ses pertes. C'est, de même, par la qualité avantageuse du sol qu'il faut expliquer les dégâts moins intenses dans les terres siliceuses et ferrugineuses (39, p. 4), si elles sont assez profondes et bien drai- nées. L absence d'argile, ou une faible quantité seulement de cette substance, est une circonstance favorable pour la végétation du caféier, du moins le caféier d'Arabie. On comprend bien maintenant l'influence néfaste des conditions culturales défectueuses, aggravée encore quand les arbres ont été plantés sur des sols que leur nature physique, chimique ou géolo- l. Revue des Cultures coloniales, n° 22, :> février 1899, p. 80. MALADIES DES CAFÉIERS 395 gique rend peu propres à cette culture. La nocivité de la maladie dans de semblables conditions vient toujours compliquer et aug- menter l'état de végétation précaire où subsiste la plante. Sadebeck (41) a insisté particulièrement sur ce sujet. C'est à ce groupe de causes quïl faut attribuer sans doute l'abandon progressif de la culture du caféier à Natal, abandon qui s'étendra certainement à d'autres régions, en Afrique surtout, où le caféier a été souvent planté d'une façon un peu inconsidérée, sans s'inquiéter suffisam- ment des conditions nécessaires à sa réussite. Ces causes d'ailleurs ne sont pas étrangères aux désastres produits par l'hémiléia à Ceylan, bien que d'autres raisons qu'on pourrait qualifier d'extra-pathologiques aient amené beaucoup de planteurs de l'île à arracher systématiquement leurs caféiers, même encore en état de bon rapport. Dégâts. — On peut juger de l'importance pécuniaire des dégâts amenés par l'hémiléia si l'on examine les statistiques publiées sur Ceylan. En 1878, année particulièrement défavorable pour le caféier, la maladie aurait produit une perte évaluée à 50 millions de francs. Et, pendant les dix années qui ont suivi l'apparition de VHemileia vastatri.r, le préjudice éprouvé par les planteurs de Ceylan ne serait pas inférieur à 350 millions (15). D'ailleurs, l'exportation du café, qui y avait atteint le chiffre de 41.885.097 kilos en 1879, est tombée à 9.067.292 kilos en 1884 et à 2.815.488 en 1893. Depuis quelques années, la production se relève un peu, mais l'introduction du Libéria qui permet d'étendre à la plaine la culture du caféier n'y est certainement pas étrangère. Il faut dire qu'à Ceylan, le caféier fut planté un peu partout, que bien des terres à caféier étaient, sinon de mauvaise qualité, du moins peu appropriées k cette culture, qu'enfin on a soumis la plante à un régime épuisant pour lui faire rendre le maximum de récolte par tous les artifices possibles, taille, apport excessif d'engrais, etc. Puis, lorsque l'hémiléia eut considé- rablement diminué les rendements, et sans qu'on connût encore de moyens bien pratiques de réduire ses ravages; lorsque, en un mot, la culture devint sensiblement moins rémunératrice, un revirement s'opéra, la « fièvre du thé » s'empara des esprits. Presque partout le thé fut substitué au caféier; en 1879, déjà, un dixième des sur- faces de culture occupées par le caféier, donnait asile à d'autres plantes, et surtout l'arbre à thé. Depuis cette époque, la culture de 896 ÉTUDES ET MEMOIRES cette dernière plante s'est répandue de plus en plus, et, à l'heure actuelle, elle constitue la source la plus importante des revenus de l'île. Histoire du champignon. Le champignon qui produit cette redoutable maladie de la feuille, VHemileia vastatrix, appartient, avons-nous dit, à la famille des Urédinées. Bùrck (34), il est vrai, a professe'' une opinion différente; mais les savantes et minutieuses recherches de Marshall Ward n'ont laissé subsister aucun doute sur la place qu'occupe le champignon dont nous parlons, dans la clas- sification myeologique. Etudions maintenant l'histoire biologique de ce parasite. Elle a été établie par les observations et les expériences de nombreux bota- nistes et mycologues, surtout Berkeley, le D' Thwaites, Cooke, H. Abbay, le Dr Morris, Thyselton Dyer, Marshall Ward, Bùrck, Sadebeck, dont les travaux les plus importants sont énumérés dans la bibliographie. Les premières spores, les plus nombreuses sur la plante vivante et les plus anciennement connues, forment les amas orangés que nous avons signalés à la face inférieure des feuilles malades. Ces amas constituent Vurcclo et ces spores de l'urédo sont nommées par les mycologues urédospores. L'emploi du microscope est nécessaire pour les observer, de même que toutes les particularités de la struc- ture intime du champignon. Ce n'est que lorsque le mycélium, c'est-à-dire l'organe filamenteux formant l'appareil végétatif du champignon, s'est déjà bien avancé dans l'intérieur du tissu de la feuille et l'a intimement pénétré, qu'on voit apparaître les urédospores. Elles sortent en petits bou- quets un peu élargis du parenchyme de la feuille par l'ouverture des stomates. Ces urédospores, d'abord hyalines, à peu près lisses, sont produites à l'extrémité de filaments du mycélium situés dans le voisinage des stomates et qui, agglomérés en une masse dense, sortent par l'ou- \' ri ure de ces organes. Ces filaments portent d'abord un léger renflement hvalin, à leur sommet; celui-ci augmente bientôt de volume; et, tout en conservant sa transparence, il se sépare par une cloison transversale du reste du filament. L urédospore est alors différenciée du mycélium, et elle persiste jusqu a la fin de son évolution constituée par une cellule unique. MALADIES DES CAFÉIEKS 397 Bientôt, elle augmente de volume; à peu près arrondie au début, elle acquiert une forme ovale, plus ou moins régulière, s'atténuant souvent un peu vers sa base, région où elle s'insérer sur le filament. Puis la surface et le contenu de la cellule d'urédospore se modifient complètement. Au début, les urédospores sortent de l'ouverture du stomate en une masse arrondie, étranglée à sa base, formée des filaments fer- tiles. A mesure que leur volume augmente, elles se compriment réci- proquement; celles du centre s'allongent un peu, les périphériques prennent la forme d'une pyramide tronquée, à base supérieure arrondie, ainsi que la face externe, tandis que les deux faces internes s'aplatissent. Parfois, les filaments qui touchent les bords de l'ouverture du stomate et sont comprimés par elle, ne semblent pas évoluer, par leur extrémité. Ils se modifient peu, s'arrondissant seulement par leur sommet sans prendre nettement le caractère des urédospores. Ce sont là, autant que j'ai pu m'en rendre compte par l'examen d'échantillons malheureusement déjà un peu secs, les organes décrits par R. Abbay (15) sous le nom de cystides. Ces sortes de paraphyses ne sont pas rares chez les Urédinées. On les voit, en particulier, bien développées, dans les Melampsora, voisins du genre Hemileia. Là, comme partout où on les rencontre dans cette famille de champignons, leur origine n'est pas différente de celle que je crois devoir leur attribuer chez Y Hemileia vastatrix : ce ne sont que des urédospores avortées, arrêtées dans leur dévelop- pement comme l'a déjà déclaré G. Massée (47). Enfin, les urédospores acquièrent leur forme et leurs dimensions définitives, en même temps que la membrane se différencie en deux couches, toutes deux hyalines : l'externe épaisse, l'interne très mince et en contact immédiat avec le contenu cellulaire. La face externe de l'urédospore se bombe, devient plus convexe, en se cou- vrant d'un grand nombre de petites verrucosités obtuses de 3 ou 4 \j. de haut. La surface interne, qui au début est sensiblement formée de deux plans, devient un peu concave sur ses deux faces, mais elle reste à peu près complètement lisse (d'où l'étymologie du terme Hemileia : hémi, à demi et leios, lisse). A l'état adulte, la spore dont la surface externe est nettement convexe, et l'interne concave, a souvent ainsi une apparence réni- forme. Pendant que ces modifications se sont opérées dans la forme, le contenu de l'urédospore s'est modifié beaucoup. On y voit appa- ."{IIS ÉTUDES ET MÉMOIRES raître dès le début des corpuscules incolores arrondis : ce sont des vacuoles remplies de liquide cellulaire, des hydroleucites, noyées dans un protoplasma granuleux. Et dans celui-ci se montrent bientôt des granulations de couleur jaune d'or ou orangé, ainsi que quelques sphérules plus volumineuses, remplies d'un liquide oléagineux et colorées en jaune vif. Ce sont les corpuscules et les sphérules colorés par une substance sinon identique, du moins fort voisine de la carotine de la chlorophylle qui impriment à l'urédospore et par suite à la tache d'hémiléia sur la feuille une couleur orangée. L'urédospore étant tout a fait mûre, l'extrémité du iilament, sur lequel elle a pris naissance se gélifie et l'urédospore se détache. Elle reste sur la tache ou dans son voisinage, ou bien elle tombe sur la face supérieure d'une feuille placée au-dessous; souvent aussi le vent l'entraîne au loin. A ce moment, en tout cas, elle est apte à germer et elle peut atteindre 35 [j. dans sa plus grande dimension; mais en moyenne, elle ne dépasse guère 30 p.. Les urédospores anciennement formées qui tombent sur la tache et y persistent, se décolorent peu à peu en vieillissant et deviennent à peu près hyalines, tout en conservant les aspérités de leur surface. Lorsque l'urédospore mûre de Y Hemilcia vastatrix se trouve dans des conditions convenables de température et d'humidité, elle germe rapidement. La germination s'établit en général par deux points opposés où l'exospore s'amincit et d'où sort un filament limité par l'endospore très ténue. On peut voir parfois plusieurs pores germi- natifs, et Marshall Ward en a compté jusqu'à cinq. Le contenu de l'urédospore s'éclaircit, et, lorsque le filament germinatif a acquis une certaine dimension, les granulations colorées de l'urédospore ont quitté la cavité de celle-ci pour se rendre dans le filament. Le fila- ment germinatif peut se ramifier, mais, en général, il ne se cloisonne pas. Souvent son extrémité est peu renflée, simulant une spore secondaire. Puis, lorsque la germination a acquis une certaine lon- gueur, si elle s'est elîectuée sur la face inférieure d'une feuille de caféier, le filament s'insinue par son extrémité dans l'ostiole d'un stomate. Bientôt, tout en se ramifiant, il progresse peu à peu entre les cellules superficielles, détruisant de proche en proche la substance qui les unit. L'infection est alors opérée. Marshall Ward a pu se persuader, par une observation attentive des infections qu'il opérait en déposant des urédospores sur la face inférieure de feuilles de caféier, que la germination de cette urédo- MALADIES DES CAFÉIERS 399 spore peut commencer même avant 24 heures. Le jour suivant, le filament germinatif atteint les stomates, et, au troisième jour, le mycélium a déjà pénétré entre les cellules de la feuille. C'est à la température de 24° centigrades environ que cette germination de l'urédospore s'accomplit aussi rapidement, dans un milieu riche en humidité. Ce sont là les conditions optima de développement du parasite; elle se trouvent souvent réalisées dans les régions chaudes au moment de la saison pluvieuse, et on comprend alors que cette période soit aussi celle de l'extension rapide de la maladie. Les filaments germinatifs d'urédospore ne semblent pas capables de perforer directement la cuticule saine de la feuille et, en somme, de pénétrer celle-ci autrement que par les ouvertures naturelles des stomates. Marshall Ward n'a pu opérer l'infection par la face supé- rieure de la feuille, à peu près dépourvue de stomates, qu'en enle- vant au préalable par une coupe tangentielle la cuticule de la feuille et en mettant à nu le parenchyme sous-jacent. Bùrck, qui a contribué aussi pour une bonne partie à étendre nos connaissances au sujet de Y Hemileiavastatrir (34), a précisé le temps strictement nécessaire pour que les urédospores puissent germer en présence de l'eau; il l'estime à une durée de contact de 2 heures 20 minutes en moyenne. Il a montré, de plus, que pour les feuilles étalées et ayant par suite dépassé l'état tout à fait jeune, c'est plus souvent vers la pointe que se produisent les nouvelles taches. On doit, en effet, considérer que les urédospores tombent en général sur la face supérieure de la feuille, et qu'entraînées par les eaux pluviales, c'est dans la partie la plus déclive, à la pointe seulement, que les gouttes d'eau qui les contiennent séjournent assez longtemps pour que la pénétration s'opère. D'autres observations de Biirck nous ont également fourni une des raisons pour lesquelles les feuilles jeunes et encore enroulées, sont bien plus vulnérables vis-à-vis de l'hémiléia. Leur position permet, en effet, à l'eau d'y persister longtemps et de mouiller aussi bien la face inférieure garnie de stomates, déjà suffisamment différenciées, par lesquelles se fait l'infection. C'est pourquoi on voit tant de jeunes feuilles atteintes toutes les fois que l'hémiléia sévit avec quelque intensité. (A suivre.) Dr Georges Delacroix, Directeur de la Station de pathologie végétale, Professeur à VEcole nationale supérieure d'Agriculture coloniale. LE GOLATIER EN GUINÉE Aire de dispersion. — Le Golatier indigène de Guinée, est le Cola aeuminata. Il n'est abondamment répandu que dans la région côtière et dans les pays Kissien et Toma, au voisinage de Sierra- Leone el de Libéria où il croît en forêt. Son aire de dispersion est beaucoup plus restreinte clans notre Colonie que dans ces derniers pays. En Haute-Guinée elle ne dépasse guère le 10° de latitude Nord ; au delà les colatiers sont rares et le plus souvent stériles. 11 en a été signalé encore, mais c'est là leur limite septentrionale, à Sansando au confluent du Niger et du Milo. Par contre, à Boké, les colatiers se développent et fructifient normalement ; ils sont nombreux dans le Bas-Nunez, dans les pays Soussous, Bagas et Mendengués, des provinces tôlières. On en trouve encore à Kindia, mais il y en a peu dans les Timbis, et à peine dans le Labé, le Fouta, le Dingui- raye el sur le territoire du cercle de Siguiri. Ces différentes régions ne sont pas toutes également riches en cola- fiers. Le centre de production le plus important est formé par le Kissi il 1rs pays Tomas. Ces régions sont, avec celles du cercle de Beyla, les seules de Guinée où les colatiers existent à l'état spontané. Le Kouranko en possède beaucoup dans ses forêts, mais leur nombre diminue progressivement à mesure que la brousse se substitue à la grande forêt. En somme, le vrai pays des colas commence un peu ;ui Nord des postes militaires de Sampouyara, Diorodougou et Boola. Le gros village de Kabaro situé à 50 kilomètres an Sud de Sampou- yara, esl un marché très fréquenté où affluent tous les colas de la région. Au Guerzé, il s'en fait un commerce encore plus important cl ce sunl les postes de douane de Boola et de Guéasso qui enre- gistrenl 1rs plus fortes entrées en territoire français. An Sankaran, les colatiers n'existent (pie dans le Sud de la pro- vince un peu au-dessus du 10". Les villages du cercle de Kouroussa compris dans celte zone qui possèdent les peuplements les plus importants sont ceux de : Sikaro, Bassokouria, Simbo, où Ton peut compter de |50 a 200 arbres, les autres villages n'en possèdent (pie LE COLATIEK EN GUINÉE 401 de 20 a 40. La partie comprise dans le cercle de Kouroussa n'est guère pins riche, on y compte 950 arbres, dont 600 seulement sont en rapport ; ils se répartissent ainsi entre les différents districts : Auroubé 450 Moussadougou 310 Finamora 120 Bassando 25 Dienné 20 Torodougou • . 20 Divers 20 Total 965~ Les arbres sont donc surtout nombreux dans le territoire compris entre la frontière du Kissi et l'affluent du Niandan, le Balé. Les principales plantations sont celles de Gualako (125); Sirékourou- maya (50); Talikoro (40); Mamoria (25) ; Koudou (20); Dans le cercle de Faranah les colatiers sont abondants sur la frontière de Sierra-Leone et surtout dans le Bramava et le Kouio. La zone maritime comprise entre la frontière de Sierra-Leone et l'embouchure dûNunez, possède des colatiers en assez grande quan- tité, jusqu'aux falaises rocheuses qui délimitent la Basse-Guinée; les rares spécimens dépassant cette limite croissent dans les bas- fonds. Les districts qui possèdent le plus d'arbres sont dans le cercle de Rio-Nunez : le Mékhiforé, le Bagaforé et le Toubakaye, les deux premiers principalement. Les chefs Mékhiforés de Kansikaïe et de Sanguia, les alcalis Landoumans de Douma va et de Comené ont de belles plantations. Dans le cercle de Rio-Pongo, tous les villages soussous du Colisokho et du Pongo et les villages Bagas du Man- chou, du Bikoré, du Sobaneh et du Coyah, sont entourés d'une enceinte de verdure, formée en moyenne partie par des colatiers; d'après M. l'administrateur Brière, il en existerait 90.000. Le Coli- sokho est le grand centre producteur; Larata, Thia et Kissing, sont aussi bien pourvus. Les colatiers remontent la vallée du Fatalla à travers le Lisso jusque dans les Timbis, à moins d'un jour démarche de Télimélé. 11 y a peu d'années, les portugais de Bissao et Boulam venaient en goélette acheter des kolas à Taboriah, capitale du Coyah, dont la production n'a baissé que depuis peu de temps. Dans le cercle de Dubréka, les colatiers existent dans les villages du \{)2 ÉTUDES ET MÉMOIRES Foullacoundgi el du Bacoundgi, mais c'est surtout au Fotenta (Bra- maya et au Kabitaye qu'ils sont abondants. Les anciens villages Bagas du Kaloum, des Iles de Los et de Tumbo en possèdent beau- coup. Sur le territoire de la commune de Conakry on compte encore nn grand nombre de colatiers sur remplacement des villages de Boulbiné et de Conakry, malgré le nombre de ceux abattus pour le percement des rues de la ville. Sur la route de Kakoulina à la Mellacorée, les gros villages de Manéah, Coïa, Fandia, Forécariah, Farmoréah et Taglée ont peu de colatiers. Ils sont plus nombreux à Mangata et à Dandaya et deviennent très abondants au Samoh. Cette province peuplée parles Mendengués, exporte beaucoup de noix, les colatiers n'y poussent pas à l'état spontané, mais sont tous plantés et cultivés autour des agglomérations. Les Soussous et les Timenés du Benna possèdent moins de ces précieux arbres que leurs voisins Mendengués. On rencontre encore les colatiers en bosquets dans le Lumban resté français près de Yomaya (M. Famechon). Origine. Le colatier n'est probablement pas originaire de la cote de Guinée. Les plaines basses qui la bordent sont de formation récente et furent longtemps inhabitées. La première émigration baga eut lieu au début du xvup siècle et seuls les Mendengués s'étaient iixés au Samoh peu de temps auparavant. Venus du Haut-Niger, ces peuples, dont les coutumes et les cultures sont identiques, emportèrent les colas du Kouranko où ils se récoltent dans la forêt. Les Mendengués semblent être, comme le suppose M. Fame- chon, les premiers introducteurs de ces graines; leur pays s'éten- dait jusqu'au Kakoulima, et les Bagas, leurs voisins, arrivés après eux, peuvent être leurs tributaires. Il est certain que les Soussous, population d'origine Malinké, n'ont pas introduit le colatier. Leurs villages, surtout au Colisokho et au Pongo, où ils se fixèrent en premier, possèdent beaucoup de ces arbres. Ce sont d'anciennes agglomérations bagas qu'ils conquirent lors de leurs émigrations successives, et les arbres qu'on rencontre au Calisokho en pleine brousse, occupent certainement l'emplacement de villages détruits. Variétés. Un fruit de colatier contient indifféremment des noix blanches, rouges ou roses. LE COLAÏIER EN GUINÉE 403 Dans toute la région côtière il n'existe pas d'arbres produisant des graines d'une seule couleur, les affirmations des indigènes contrô- lées d'autre part, sont catégoriques sur ce point. Quelques arbres très rares, disent-ils, donnent plus de noix rouges que de noix blanches, mais ils produisent toujours quelques-uns de ces derniers fruits. Cependant, en Haute-Guinée, on affirme qu'il y a des colatiers à fruits blancs et d'autres à fruits rouges ; l'Administrateur du cercle de Bevla signale cette particularité et d'après M. Bardou, agent de culture, il existe à Ouraba (Sanafoula), un colatier isolé et issu de graine rouge qui n'a donné jusqu'à présent qu'un produit de la même couleur. Enfin, dans ces mêmes régions, les arbres ne donneraient, dans leurs premières années de production, que des noix de la cou- leur de la graine mère, la dilférenciation ne se produisant que plus tard. Le mélange des couleurs provient-il d'une hybrida- tion ? La présence dans les gousses de noix roses terme de passage entre les deux couleurs extrêmes, semblerait confirmer cette hypothèse. Si l'on admet ce croisement, il faut convenir que les arbres de la côte sont tous des hybrides, car on ne trouve parmi eux qu'un type à noix mélangées. Peut-être dans la forêt libérienne, encore inex- ploitée et pays d'origine du colatier, existe-t-il des arbres formant 2 ou 3 types distincts. Mais je crois préférable, vu l'état de nos con- naissances actuelles, de ne pas admettre l'existence de 3 ou 4 formes bien définies. Il n'existe également pas d'arbres produisant uniquement de grosses ou de petites noix. Leur taille dépend des influences clima- tériques et de la situation des arbres. La récolte de décembre, la plus abondante, qui a eu lieu en fin d'hivernage, donne les plus belles noix, tandis que celles récoltées en avril et mai, ayant rejeté en saison sèche, sont plus petites et renfermées dans des gousses moins volumineuses. Les noix rouges ont des propriétés plus actives que les blanches. Celles du Samoh français et anglais sont généralement plus petites que celles des pays tomas, mais elles sont plus lourdes, plus riches en principes actifs et se conservent bien plus longtemps. Peut-on voir dans ce fait deux types d'arbres distincts ? En pays tomas, les colatiers poussent à l'état spontané et sans soins tandis que les Mendengués les cultivent. La différence de qualité des produits tient sans doute a cette particularité. ill'l ÉTUDES ET MÉMOIRES Exigences, Terrains. Le colatier est un arbre de moyenne grandeur poussant de préférence dans les endroits boisés et humides, cependant on le retrouve en terrains découverts, et les Tomas pré- tendent qu'il se comporte également bien dans les deux cas. Il est néanmoins plus abondant, plus vigoureux sur les sols ombragés, profonds et trais, au voisinage des ruisseaux, par exemple. Dans Les autres situations il doit être arrosé pendant les trois ou quatre premières années de sa végétation. Les colatiers croissent tout aussi bien sur les terres humifères de forêt (pays tomas), la latérite Kaloum, île de Tumbo) et les argiles recouvertes de sable (Soba- neh, Manchon . On en rencontre peu aux altitudes supérieures à 250 OU 300 nielles. M. Cugnier, adjoint des Affaires indigènes, en signale dans le cercle montagneux des Timbis et au village de Taféré au Tamisso à une altitude de 850 mètres. Le voisinage de la mer ne leur est pas uuisible, mais ils redoutent la présence des eaux saumâtres dans le sous-sol. Les jeunes colatiers ont besoin d'ombrage. C'est pour cette raison que les Soussous et les Bagas les cultivent avec les manguiers dans 1 enceinte de brousse épaisse qui entoure leurs villages. Mais lorsque les arbres ont deux mètres de haut, ils ne craignent plus l'insolation directe ; il est même prudent de couper les buissons environnants, ce que les indigènes font quelquefois. Les plus beaux arbres sont toujours en bordure de la ceinture de végétation entou- rant les cases ; ceux qui poussent à l'intérieur sont chétifs et dégar- nis sur une grande hauteur. Il existe à Camayenne et dans des plan- tations de bananiers plantés en bordure d'allées, déjeunes colatiers de trois à septans, totalement privés d'ombrage, ils avaient été pré- servés du soleil pendant les deux premières années. La cime ducolatierest étalée, les branches sont tortueuses et tom- bantes. I, écorce du tronc est mince, de couleur gris foncé, marbrée de taches blanches et fendillée dans le sens longitudinal. Les feuilles d'un vert foncé, luisantes sur la face supérieure, sont souvent attaquées par les insectes. Les jeunes pousses sont pubes- centes. Les fleurs unisexuées, petites, ont des pétales jaunâtres, la gorge '''' '•' corolle est marquée de taches rouges ; elles sont nombreuses '■' réunies engrappes. D'après M. Chevalier, l'abondance des Heurs mâles explique la stérilité de certains colatiers. sont des gousses vertes, bosselées, longues de huit à LE COLATIER EN GUINÉE 405 quinze centimètres, généralement réunies par quatre. A maturité ils s'ouvrent suivant une fente longitudinale et laissent échapper les graines ou noix. Celles-ci au nombre de trois à douze, suivant leur grosseur, sont entourées d'une membrane blanche épaisse de deux à trois millimètres, sous cette enveloppe les deux cotylédons appa- raissent séparés par une fente longitudinale et continue ; les noix sont indifféremment rouges, roses ou blanches dans la même gousse. Culture. — Bien que les colatiers poussent à l'état spontané sur tout leur territoire, les Tomas et surtout les Guerzés, en plantent parfois pendant la saison des pluies, de mai à novembre. D'après le Commandant du poste de Diorodougou, ils prennent une noix germée de la récolte précédente et la mettent en terre à huit, à seize centimètres de profondeur, après avoir retranché la partie inférieure opposée au germe. Le colatier apparaît au bout d'un mois ou deux, on l'amende pendant deux ans jusqu'à ce qu'il atteigne cinquante centimètres de hauteur. L'arbre commence à produire de la cin- quième à la septième année et ses fruits ne sont récoltés qu'une fois par an, au début de la saison des pluies. Le chiffre de cent fruits indiqué par la même personne comme production maxima semble faible pour un colatier adulte, il doit certainement se rapporter à un arbre encore jeune. M. Brossât, rapporte qu'au Kissi on fait les semis sur place. Dans le sol labouré en billons on enfouit les noix mûres a cinq cen- timètres de profondeur et à huit à dix mètres d'intervalle. Les noix germeraient en quelques jours. Ce procédé ne doit pas être répandu car les administrateurs des cercles se plaignent dans leurs rapports du peu d'activité que mettent les indigènes à multiplier les cola- tiers. Au Sankaran, la façon la plus commune de planter les colatiers consiste à semer une graine dans un endroit frais et ombragé, la germination se produit ordinairement dans l'espace de deux mois. Les jeunes plants ne sont l'objet d'aucun soin spécial, on les protège seulement contre les animaux par un léger clayonnage. Le semis en pot de terre cuite est moins employé. Lorsque le colatier atteint quinze à vingt centimètres, il est transplanté dans un coin de forêt humide nommé, en malinké, « Tonkoro ». D'autres fois, mais très rarement, on plante la graine dans un 1.06 ÉTUDES ET MÉMOIRES trou rempli de sable. Dans ce cas, il faut avoir soin d'arroser les jeunes arbres pendant les trois années qui suivent. Les indigènes choisissent de préférence les endroits couverts et frais, ce qui dimi- nue les soins d'entretien. Les populations des cercles entiers apportent plus d'activité à la propagation des colatiers. Ceux-ci sont tous cultivés et sont la pro- priété de celui qui les plante. Aussi ne les trouve-t-on qu'à proxi- mité des habitations. Certains chefs Mikhiforé enterrent les colas au plus épais des fourrés de l'enceinte boisée des villages ; la jeune plante croit constamment à l'ombre, et on coupe progressivement la brousse qui L'entoure pour lui permettre de se développer. Les Bagas du Sobaneh, les Soussous du Colisokho et du Pongo, gardent les noix enterre pendant deux ou trois mois, durant lesquels la membrane qui les entoure entre en fermentation et peut ensuite s'enlever facilement. Les semences bien mûres sont alors disposées en pépinière à huit ou dix centimètres de profondeur dans un coin du village, quelquefois même en pleine brousse. La germination se produit un mois après et la transplantation a lieu l'année suivante en plein hivernage, au mois d'août. Les arbres sont placés sans ordre, toujours trop rapprochés, à deux ou trois mètres seulement, dans des endroits légèrement humides, ombragés, parfois même trop sombres et trop couverts, de sorte qu'un certain nombre en souffre et icste chétif. Le même fait s'observe pour les plantes de semis natu- rel. Les pieds isolés sont protégés contre l'ardeur du soleil par des abris en feuillet de palmier portés sur quatre piquets. Les indigènes plantent assez rarement dans la brousse et loin des maisons. L'almamy Oumarou, du Sobaneh, et quelques chefs plantent tous les ans descolatiers dans les villages bagas et soussous où ils ont des serviteurs. L'almamy devait en planter cette année plus de trois cents. Les plus belles cultures faites parles indigènes sont celles de Thia, de Kissing et Lara ta qui comptent chacune plus d'un millier de colatiers, dont beaucoup sont en rapport; elles furent faites et appartiennent en partie à un mulâtre établi dans la région. Les Mendengués sont certainement les indigènes qui soignent le mieux les colatiers. Le semis se fait comme en pays bagas, la prépa- ration des graines est seulement plus rapide. Celles-ci trempées dans une calebasse pleine d'eau pendant trois ou quatre jours, sont ensuite enterrées durant le même temps. Il sufïit alors de les laver pour 1rs débarrasser de leur membrane. LE COLATIER EN GUINÉE 407 Les jeunes arbres sont mis en place au mois d'août dans les vil- lages ou bien au bord des ruisseaux et dans les dépressions humides. Lorsqu'ils atteignent deux ou trois mètres de hauteur, à l'âge de quatre à cinq ans, les indigènes du Samoh, écorcent la tige sur une hauteur de vingt centimètres. La plaie est ensuite recouverte, jusqu'à cicatrisation, d'un morceau de toile qu'on évite de trop serrer. Cette opération ne se fait pas sur les arbres jeunes. Le résul- tat cherché est de hâter la fructification et de la rendre plus abon- dante. En somme, cette pratique a une grande analogie avec l'inci- sion annulaire employée en horticulture. Récolte. — A la République de Libéria, comme à la côte, les cola tiers donnent quelques graines . de la cinquième à la septième année, suivant leur situation, mais la fructification n'est régulière- ment établie qu'à l'âge de dix ans. Elle est capricieuse et un arbre ne produit abondamment que tous les deux ans. Certains sont même presque stériles par suite de l'abondance de fleurs mâles et peut- être aussi de la mauvaise exposition. La floraison très abondante reproduit, en Basse-Guinée, au plus fort de l'hivernage, les pluies diluviennes font tomber un grand nombre de fleurs et provoquent la coulure de beaucoup d'autres. Si l'époque de la fécondation coïn- cide avec quelques jours de beau temps, la production est plus forte. Or, tous les ans, l'épanouissement des fleurs retarde ou avance pour un même arbre, il a lieu depuis juillet jusqu'à la fin de septembre. Enfin, au Pongo et au Cobah, une mouche, nommée « sangara », dépose ses œufs dans le calice des fleurs et la jeune larve détruit l'or- gane reproducteur. La récolte se fait ordinairement à la fin de l'hivernage, de novembre à décembre, elle est surtout abondante pendant ce dernier mois. Les colas se vendent alors sur toute la côte à raison de cinq francs les trois cents ouïes quatre cents suivant la grosseur et l'année; le prix est le même en pays tomas. En fin de saison, au début de l'hiver- nage, on peut encore recueillir quelques colas, mais ils sont petits et pour cinq francs on n'en donne plus que cent cinquante, et même cent en juillet et août. Rendements. — Il est assez difficile d'évaluer exactement la pro- duction d'un colatier adulte. Les arbres appartiennent en général aux indigènes et les renseignements qu'on en tire sont peu précis. 108 ÉTUDES ET MÉMOIRES Quant aux plantations effectuées par les Européens elles ne sont pas encore en production normale. Au Sankaran on estime qu'un bon colatier donne trois on quatre charges de colas par an, ce qui, à 80 noix au kilogramme, repré- sente de ~ il II). (ll)l) noix, chiffre sans doute exagéré. Au Sobaneh, les évaluations sont moins fortes; d'après les indi- gènes toujours, un arbre donnerait au minimum, 4.000 noix par an, et il n'est pas rare d'en récolter (i.000. Les Mendengués regardent comme nue année tout à l'ait mauvaise, celle où un colatier ordi- naire ne rapporte que cinq francs; en temps normal, il donne de vingt ii trente francs. Certains arbres rapportent exceptionnellement jusqu'à cinquante et soixante-dix francs, suivant l'époque de la récolte et l'année. Les indigènes sont très enclins à l'exagération et leurs assertions malheureusement dillicile à contrôler. Néanmoins, il est nettement établi que ces arbres sont d'un rapport d'argent considérable, dont bien peu d'arbres, même cultivés, approchent, et je crois qu'il n'est pas exagéré d'admettre que, dans une plantation établie dans de bonnes conditions et en tenant compte de tous les pieds stériles ou peu productifs, un colatier peut donner de huit àdix francs de rende- ment net moyen. La cueillette se fait à la main, il est bien rare que l'on attende l'époque où les fruits s'ouvrent d'eux-mêmes. Dans les pays de pro- duction les noix fraîches sont vendues munies de leur enveloppe blanche, mais dont il est nécessaire de les débarrasser si l'on veut les conserver ou les envoyer au loin; cette opération est la même que pour les colas de semis, mais on lave avec de l'eau très légè- remenl sa"\ nnneuse. Conservation cl emballage des cnlas. - La valeur commerciale des colas dépendant de leur fraîcheur, leur conservation se borne, en principe, à les maintenir à l'abri de la dessiccation dans une atmosphère restreinte et humide. Les fruits complets se gâtent rapi- dement. Le meilleur procédé pour faire voyager les noix consiste a les envelopper et à ligaturer fortement le paquet ainsi formé au moyen de lianes, ces feuilles doivent être suffisamment longues. flexibles, et ne dessécher (pie lentement; les indigènes se servent ordinairement des feuilles d'une plante de la famille des aroidées et qui semble réunir ces différentes conditions. Elle est abondante LE COLATIEB EN GUINÉE 109 dans les marigots et nommée « farando » en malinké, « ours fida » en toma. Si le volume des noix est trop considérable, on incorpore des feuilles dans la masse. Ceci n'a lieu généralement que pour les réserves faites sur place, et, dans ce cas, les paniers de noix sont conservés en terre. On utilise quelquefois des feuilles de ficus; mais pour les transports de peu de durée seulement. Sur la côte, les expé- ditions se font dans des paniers ronds, en bambous, garnis de feuilles intérieurement ; leur poids n'excède pas soixante-dix kilos. A Sierra-Leone, les expéditions en Gambie et en Europe se font dans des paniers de bambous à claire-voie et en forme de cigare, solidement ligaturés. Communication de V Inspection de V Agriculture de V Afrique Occidentale française. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 50. 28 CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ (Suite) ' CHAPITRE VIII Frais d'établissement d'une caféière Frais de culture et d'entretien. Pour la culture du cacaoyer, j'ai eu la chance, au cours de mon voyage, de rencontrer des planteurs aimables, tenant admirablement leur comptabilité, qui ont bien voulu me fournir des renseignements précis, pour me permettre de donner une idée très juste des frais qu'entraînent l'établissement et l'entretien d'une cacaoyère. Je n'ai, malheureusement, pas été aussi heureux en ce qui con- cerne le caféier. Je pense bien qu'à la Guadeloupe il n'existe pas un cultivateur de caféiers capable de dire, au juste, ce que lui coûte et ce que lui rapporte sa plantation. Dans notre colonie, la comptabilité agricole est encore peu connue; elle semble inutile à beaucoup d'agriculteurs, on ne peut que le regretter à tous égards. Au Brésil, les grandes exploitations tiennent, généralement, bien leurs livres, et on sait, chez, les planteurs brésiliens, très exactement les prix de revient du café; malheureusement, je l'ai dit dans le chapitre « Préparation », lorsque j'ai eu l'occasion de parcourir la région caféière de l'Etat de Sao-Paolo, les planteurs, sous L'impression des articles très optimistes de M. Conty, parus dans la Revue kilos 100 SIXIÈME ANNÉE Dépenses à la fin de la 5e année Intérêt de cette somme à 5 "/<> Entretien des caféiers à 70.000 reis par 1.000 pieds. Cueillette à raison de 1.000 reis par arroba (la 6e année «m récolte 50 arrobas par 1 .000 pieds) Réception, transport, etc., des cerises. . . .- Travail de séchage aux terreiros Décorticage, triage, etc Soit en francs Total îles dépenses de la 6e année Dépenses de la septième année. I dépenses à la fin de la 6e année Intérêt de cette somme à 5°/0. Entretien de caféiers Cueillette [80 arrobas par I .000 pieds). , Réception, transport, etc., des cerises. Travail de séchage au terreiros Décorticage, triage, manipulations. . . . Soil en francs Recettes durant la septième année. Recel lis de la 5' année A reporter. . Milreis 10. 125 8.625 3.750 Francs 253. 100 10."). 000 90.000 12.150 10.350 4.500 900. 000 6. loi .600 307). 080 •222.000 277.500 6.684.180 6.684.180 334.209 105.000 120.000 10.200 6.000 13.800 261.000 320.250 7.311.030 900.000 CULTURE PRATIQUE DU CAFEIER 415 Report Recettes de la 6e année Total pour ces deux années Intérêt à 5 °/0 de cette somme Valeur de la récolte à 80 francs les 100 kilos (80 arro- bas par 1 .000 pieds) Total des recettes à la fin de la 7e année. . Capital engagé à la Ie année dans la plantation, égal à l'excédent des dépenses sur les recettes : Dépenses 7.344.639 francs Recettes 3. 566. 250 francs Capital engagé 3.778.389 francs Cette somme doit être augmentée de 75.000 francs pour les adductions d'eau qui ont été oubliées ; c'est donc, en chiffres ronds, Frais à partir de la 8e année, époque à laquelle la plantation entre en plein rapport. HUITIÈME ANNÉE 1° Frais de première installation à continuer. — Construction de 4.000 mètres carrés de lerreiros,à 3000 reis l'un Achat de machines — d'un moteur de 30 chevaux — de 10 charrettes, à 450 mil reis l'une — de 10 harnais, à 250 l'un — de 50 mulets, à 200 — l'un — de 5 kilomètres de rail, à 4.500 milreis — de 5 wagonnets, à 350 — Soit en francs, en chiffres ronds Capital engagé à la 8e année lorsque la plantation entre en pleine production Milreis Francs 1 .125.000 2 .025 000 101.250 1 .440.000 3 .566.250 3.850.000 120.000 20.000 20.000 4.500 2.500 10.000 22.500 1.750 201.250 252.000 3.850.000 252.000 4.102.000 I Ml ÉTUDES ET MÉMOIRES Frais d'entretien de la plantation pendant In huitième année. 3 administrateurs à 8.000 milreis 3 surveillants, à I .800 milreis I comptable 20 charretiers, à 1 .050 milreis par an 3 receveurs de café, à 5 milreis par jour pendant 150 jours 1 forgeron (il reste toute l'année <), à 6 milreis par jour 2 menuisiers (ils restent toute l'année), à 5 milreis par jour I mécanicien pendant 150 jours, à 6 milreis par jour 1 chauffeur pendant 150 jours, à 5 milreis par jour ; 3 aides à la machinerie, à 5 milreis par jour 30 hommes aux terreiros (séchoirs) pendant 150 jours, à f milreis par jour 3 camarados 'domestiques), à 3.500 reis par jour pen- dant 300 jours Entretien des caféiers, à70.000 reis par 1.000 pieds. Cueillette à raison de 1.000 reis par arroba (lOOarro- lias par I .000 pieds) Fumure des caféiers, récepage, taille, lutte contre les fourmis Nourriture des mulets à 500 reis par jour éclairage des terreiros, graisse des machines Amortissement du cheptel et des bâtiments, réparations. Maisons de colons, à 6 % par an d'administrateurs, à 6 u/, d'employés id Magasins id Hangars el écuries id Terreiros à 10 " ,, par an ( Conduites d'eaux id Milreis Francs •24.000 5.400 3.000 21.000 2. "250 1 .800 3.00( 90< 750 2.250 18.000 3.150 105.000 150.000 52 . 500 15.000 5.000 413 000 22 500 1 800 240 3 000 600 2i . < KM > 5 .000 CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 417 Milreis Francs Moulin ici Machinerie et moteur id Charrettes 20 °/0 Harnais I0°/0 Sacs-Jacas 20 c/n Mulets 10 û/0 Rails et wagons 10 °/0 Dépenses totales en francs. Entretien, récolte, préparation, etc., 413.000 milreis, soit en francs Amortissement du cheptel, des bâtiments des ani- maux, etc Entretien des animaux, 73.515; en francs (chitl'res ronds) Recettes de la huitième année (plein rapport) La récolte s'élève à 100 arrobas par 1.000 pieds, soit 1.500 kilogrammes. 1.500.000 caféiers donneront 1.500 X 1.500.000 donc j— 7-- = "2.250.000 kdos de café, à raison de 80 IV. les 100 kilogrammes; la , 2.250.000 X 80 recette totale est de — — = Si on défalque de cette somme les frais d'exploitation qui sont de 008.250 francs, le bénéfice net est, en chiffres ronds, de 1.200.000 francs. 250 7 .500 2 .250 625 700 •2 .000 3 050 73 515 5 I 0 . 250 92.000 008 . 250 .800.000 Sur ces bénéfices on prélèvera annuellement une somme de 300.000 francs pour l'amortissement du capital qui devra se faire en une quinzaine d'années. Le bénéfice net restera donc de 900.000 francs, ce qui portera l'in- térêt des sommes engagées dans l'exploitation à un taux supérieure 20 %. 41 Indice d'Iode 63-67 Action de Ag. métallique Rien Az. 0° Ag Rien » HG1 sucre Rien C 2° H 40 02 Bien Rancité, variable mais très faible. Point de solidification de l'huile 23° des acides gras o2° 5 l'oint de fusion de l'huile 25° 5 des acides gras 56° 5 Rendement en acides gras fixes 9o,8 °/0 Rendement en glycérine 1) °/0 environ Acides gras fluides 11 °/0 Acides gras concrets 89 °/0 L'utilisation possible de ce produit remarquable, avait depuis longtemps été indiquée par M. Milliau, en se basant sur l'étude chi- mique du beurre de karité, et sur les essais en petit, effectués à son laboratoire ; ces essais, ont pu être répétés sur une échelle plus grande. Comestibilité. - - Le beurre de karité est un produit comestible. Les indigènes du Soudan et le colon européen se servent couramment, pour leurs usages culinaires, des pains fabriqués comme il est dit plus haut. Les essais de laboratoire ont fourni par une simple filtra- tion, suivie d'une rectification à la chaux et d'une épuration à la vapeur, des résultats assez favorables pour justifier une opération en grand. 11 était tout indiqué de s'adressera la première maison de Marseille qui ait traité industriellement et lancé dans le commerce les beurres végétaux alimentaires de coco. La matière grasse a d abord été extraite à la presse à température peu élevée et les opé- rations conduites avec un soin tout particulier. 11 en est résulté un beurreblanc, ferme, débarrassé de toute acreté désagréable, gardant une très légère odeur de cacao, constituant un produit de tout premier ordre, capable de figurer avantageusement dans la consom- mation européenne, soit seul, soit mélangé au coco comestible dont il atténue la trop grande fluidité à la dégustation. LE BEURRE DE KARITÉ i39 Extraction industrielle. — L'extraction industrielle du beurre de karité n'offre aucune difficulté et est conduite comme pour toutes les huiles concrètes après décortication préalable. Par simple pression on laisse dans le tourteau de 6 à 8 °/0 de corps gras qu'il est facile de récupérer dans les appareils ou tétrachlorure de carbone. Une usine particulièrement outillée à ce point de vue, a bien voulu se charger de ces opérations et nous a facilement livré une excellente matière première pour les essais subséquents. Application à la savonnerie. — Employé seul, le karité donne un savon sodique, naturellement beaucoup trop dur, cassant et fort peu soluble. Il partage d'ailleurs cette propriété avec les matières grasses très concrètes, telles que les suifs, qui donnent des savons inutili- sables à l'état pur. De plus, pour le karité, une petite proportion de matière insaponifîable se retrouve sous forme de grains donnant une apparence fort peu agréable. Mais si on l'incorpore aux savons ordinaires dans les proportions usitées pour le suif, on obtient des produits très fermes. On peut ainsi diminuer la teneur en coprah, et par suite, le prix de revient, tout en leur conservant une bonne apparence. Les essais ont porté sur les mélanges suivants ; 1° Mélange à 15 °/0 de karité : Savon ferme, extrêmement onc- tueux, économique en ce sens, qu'il se dissout moins facilement dans l'eau, moussant un peu moins abondamment, mais donnant une crème lisse et onctueuse. 2° Mêmes observations pour un mélange de 25 °/0 de karité qui donne d'excellents résultats pour la confection des savons de toi- lette. La pâte en est souple, ferme, onctueuse et plus crémeuse encore que celle obtenue avec des suifs de première qualité. 3° Mélange à 50 °/0. Peut très bien convenir à la fabrication des savons de ménage à la condition de diminuer la teneur en coprah et d'ajouter à sa place des huiles fluides. On peut même employer celles qui donnent habituellement des savons trop mous et rejetées à cause décela, telles que les colza, œillette, etc. 4° Savon de karité pur. Beaucoup trop ferme, cassant et surtout presque insoluble dans l'eau, ainsi qu'il a été dit plus haut. 5° On peut encore utiliser le karité en savonnerie pour les savons d'empâtage dits mi-cuits. Ces savons contenant une très faible pro- portion de matière grasse, sont toujours additionnés de talc, silicate 440 NOTES et autres produits d'addition, destinés a leur assurer une certaine fermeté. Avec 15 °/0 de coprah et 15 °/0 de karité, on peut obtenir des savons nii-euits purs, qui n'ont nullement besoin d'une addition de matière étrangère pour avoir la dureté voulue. Fabrication des bouffies. ■ En stéarinerie, le karité peut être utilisé; toutefois, il serait adopté plus facilement par les stéariniers s'il était possible de le dépouiller pratiquement et industriellement de la matière insaponifiable qu'il contient. Cette opération est l'ob- jet d'une étude spéciale sur laquelle nous reviendrons si nous obte- nons des résultats favorables. Conclusions. La construction de lignes de chemins de fer dans les colonies de l'Afrique Occidentale française, rendant pos- sible dansun avenir prochain, l'exploitation du karité qui jusqu'alors n'avait pu être exporté par suite de l'absence de moyens rapides et économiques de transport, on peut être assuré que cette matière grasse trouvera le meilleur accueil sur les marchés européens et fournira ainsi un nouvel élément de richesses à ces intéressantes régions. Les essais chimiques et industriels que nous avons entrepris de diverses manières, soit au laboratoire, soit en grand, nous ont toujours donné un beurre pouvant être avantageusement utilisé, soit au point de vue comestible, soit au point de vue de la fabrica- tion des savons et des bougies. MiLLIAU, Directeur du Laboratoire officiel d'essais techniques de Marseille. COMMUNICATIONS DIVERSES I. L'exportation du cacao de Saint-Domingue en 1906. — L'exportation du cacao delà République dominicaine s'est élevée, pendant lé quatrième tri- mestre 1006, à : Octobre. Novembre. Décembre. (En livres. États-Unis 261.936 560.31:5 375.343 Allemagne 188.558 W9.488 382.029 France 217.350 101.624 02.785 607.844 ' 1.191.425 N50.162 Les statistiques douanières accusant, pour les trois premiers trimestres de Tannée dernière, une exportation de 28.821.119 livres, il en résulte que la totalité des expéditions de la récolte de 1906 s'est montée à 31.560.550 livres. Le rendement de la récolte précédente était de 27.792.741 livres; on note, par conséquent, en faveur de 1006, une augmentation de 3,767.800 livres. Les prix étaient, pendant les derniers jours, de 12 doll. 50 par 50 kilo- grammes, à Saint-Domingue et dans les environ. IL L'industrie du camphre au Japon d'après le Board of trade de Londres. — Le rapport mensuel de la Chambre de commerce de Yokohama donne les statistiques officielles suivantes des quantités decamphre et d'huile de camphre produites au Japon dans les trois dernières années. Huile Camphre. decamphre. (En kin.) » 1004 4.023.510 3.434.689 1005. 4.102.362 3.417.531 1906 (estimations) 4.185.006 3.484.387 90 % environ de la production totale sont exportés à destination des mar- chés étrangers pour être travaillés et répartis. La valeur des marchandises importées au Japon sous forme de celluloïd (en baguettes ou en feuilles) durant les cinq années 1001-1005, est la suivante : (En yen. -) 1901 383.516 1902 275/130 1903 330.409 1904 253.643 1905 496.865 1906 818.122 La puissance de production du Japon est indiquée comme suit : Huile Camphre. de camphre. En kin.) Formose.. 32.000.000 22.360.000 Japon 32.235.000 34.290.000 Le Bureau du Monopole encourage actuellement la culture du camphrier. 1. Le kin= 0 kilo£. 607. 2. Le yen = 2 kilog. 56. Bul. du Jardin colonial. 1079. I. — N" 50. 30 STATISTIQUES COM MERCIALES Exportations agricoles, forestières .et des produits de la mer dans les Colonies françaises. DAHOMEY ' Exportations du /er au 31 juillet 1906. 1° Huile de palme. — Exportation supérieure à celle du mois de juin, 628.608 kilos valant 267.158 francs et se répartissant ainsi : France 604.341 kilos valant 256.844 fr. 92 Allemagne 5.966 2.535. 55 Lagos 18.301 7.777. 93 Autres pays 194 — 970 » Contre 595.295 kilos valant 252.988 francs pour le mois précédent d'où une augmentation de 33.313 kilos valant 14.170 francs. 2° Amandes de palme. — Exportation de 1.824.192 kilos valant 410.443 fr. 20 dont la répartition est la suivante : France 136.218 kilos valant 30.049 fr. 50 Allemagne 814.243 183.204 67 Lagos 873.731 — 196.589 48 Le mois de juin accusait une sortie de 1.445.658 kilos valant 325/273 francs. Ce qui fait en faveur de juillet une augmentation de 378.534 kilos valant 85.170 fr. 20. 3° Amandes de palme fraîches. — Néant. Le mois précédent, l'exportation ne s'élevait qu'à 1.012 kilos valant 45 francs. 4° Coprah. — 10.950 kilos valant 2.737 fr. 50 à destination de la France. En juin l'exportation ne s'était élevée qu'à 4.634 kilos valant 1.159 francs. On a donc une augmentation de 6.316 kilos valant 1.578 fr. 50 au profit du mois écoulé. 5° Noix de COCOtiers. -- Envoi de 3.200 noix valant 200 francs se répartis- sant ainsi : Lagos 200 noix à 10 francs Les autres pays. .. â.000 noix à 230 — On constate une baisse dans l'exportation de 4.800 noix valant 240 francs fur le mois de juin. 6° Arachides. — Seul le Lagos achète 14.360 kilos pour 1.430 francs. Le mois précédent il n'était sorti que 3.330 kilos valant 333 francs. L'augmentation en juillet a donc été de 1.010 kilos valant 101 francs. 1. Voir le Bulletin du Jardin Colonial, n" il 'août 1906;, 43, STATISTIQUES COMMERCIALES 443 7° Coton égrené. — Il en est exporté pour une valeur de 13.500 francs. 8° Maïs. — 284.80a kilos valant L4.240 fr. 25 dont 282.838 kilos valant 14.141 fr. 00 pour le Lagos. Cette exportation est inférieure sur celle du mois précédent, elle atteignait en effet le chiffre de 464.033 kilos valant 23.202 francs. Cette diminution est donc I70.22S kilos valant 8.961 IV. 75. 9° Noix de Kola. — 2.020 kil. 300 valant 7.315 fr. 75 se répartissant ainsi : France 14k300 valant 35fr.75 Lagos 2.892 kil. 7.230 Autres pays 20 — 50 Contre 2.036 kilos valant 5.090 francs d'où une augmentation de 890 kilos valant 2.225 fr. 75. 10° Café. — 30 kilos valant 30 francs sont envoyés à la France, dépassant Fenvoi du mois précédent de 21 kilos. 11° Bétails. Volailles, œufs. a) Bœufs. 181 tètes valant 8.145 francs se répartissant ainsi : Fiance 6 têtes valant 270 francs. Lagos 153 6.885 - Autres pays 22 — 990 — En juin 195 tètes valant 8.775 francs avaient été exportées il y a donc pour juillet une diminution de 14 télés valant 630 francs. h) Moutons. — 93 têtes valant 1.395 francs avec les destinations sui- vantes : France 5 tètes valant 75 francs Lagos (il — 015 — Autres pays. .. . 27 — 405 — Ce qui nous donne une augmentation sur le mois précédent, dont les exportations étaient de 62 têtes Valant 930 francs. Le gain a donc été de 31 têtes valant 465 francs. c) Chèvres. — 40 têtes valant 400 francs entièrement à destination du Lagos d y a sur le mois de juin une légère diminution de 5 têtes valant 50 francs. d) Porcs. — 300 tètes valant 3.990 fr. réparties comme il suit : France. . 10 têtes 100 francs. Lagos 389 — 3.890 — Contre 504 têtes valant 5.040 francs pour le mois de juin soit donc une dimi- nution de 105 têtes valant 1.050 francs. e) Volailles. — L'exportation a atteint une valeur de 9.033 fr. 60. f) Œufs. — 15.340 œufs valant 767 francs, dont 15.240 valant 762 francs pour le Lagos et 100 valant 500 francs pour la Métropole contre 21.560 œufs valant 1.078 francs en juin d'où une sensible diminution de 6.220 œufs valant 311 francs. 12° Peaux brutes. — Envois atteignant une valeurde 800 francs. 13° Poissons fumés. — L'exportation a été de 16.043 fr. 50. ï'iï STATISTIQUES COMMERCIALES li" Ivoire. — Exportation insignifiante : 6 kilos valant 90 francs contre 121 kilos valant 1.815 du mois précédent. D'où une baisse de ll.'i kilos valant 1 .72!i francs. 15° Tissus du pays. — Néant. En juin on en avait exporté pour une valeur de 155 francs. 16° Caoutchouc. — 114 kilos valant :U2 francs, dont 90 kilos valant 288 francs pour l'Allemagne et 18 kilos valant .">4 francs pour le Lagos ; aucune sortie signalée en juin. 17° Cacao. — Sortie insignifiante de 8 kilos valant 10 francs pour le Lagos, aucune sortie en juin. Exportations du I or au 31 août 1906. 1° Huiles de palme. — 383.906 kilos, valant 163.160 francs, ainsi répartis : France 343.412 kilos valant 145. 950 francs Allemagne.... 2.722 1.157 — Lagos 37.772 16.053 — Contre 628,608 kilos valant 267.158 fr. 40 pour juillet d'où une forte dimi- nution de 244. 702 kilos valant 123.998 fr. 40. 2° Amandes de palme. — - 2.682.415 kilos valant 603.543 francs ainsi répar- tis : France 360.348 kilos valant 81.078 francs Allemagne.. 1.033.720 232.587 — Lagos 1.288.347 289.878 Contre 1.824.192 kilos valant 410.441 fr. 20 en juillet soit donc au profit d'août une augmentation de 858.223 kilos valant 193.100 francs. 3° Amandes de palme fraîches. — Néant. 4° Coprah. — La France est le seul acheteur, pour 26.1-73 kilos valant 6.618 francs contre 10.950 kilos valant 2.737 fr. 50 pour juillet d'où une aug- mentation de 15.523 kilos valant 3.880 fr. 50 en faveur d'août. 5° Noix de cocotiers. — Néant. Le mois précédent il était sorti 5.200 noix valant 260 francs. 6° Arachides. — 2.170 kilos valant 217 francs, sur lesquels le Logos achètent 1.920 kilos valanl 192 francs. On trouve sur le mois de juillet une très forte diminution. L'exportation s'était élevée pendant ce mois à 14.360 kilos valant 1.436 francs soit une baisse de 12.190 kilos valant 1.219 francs. 7° Coton égrené. — Il en est exporté pour une valeur de 14.278 francs. 8° Maïs. — 348.600 kilos valant 17.430 francs répartis ainsi : Allemagne 32.851 kilos valant 1 .642 francs. Lagos. 315.749 — 15.787 — Contre 284. 805 kilos valanl 14.240 fr. 20 pour juillet. II ya ainsi pour aoûl une augmentation de 63.79."> kilos valant 2.190 francs. 9° Noix de Kola. — Le Laos seul achète 2,950 kilos valant 7.375 francs. STATISTIQUES COMMERCIALES 445 De sorte que les exportations accusent une légère augmentation de 23 kil. 20 valant 59 fr. 25. 10° Café. — Seulement 54 kilos valant 54 francs, c'est-à-dire 20 kilos valant 20 francs en plus du mois précédent. 11° Bétail. Volailles. Œufs. a) Bœufs. — 21 !■ tètes valant 9.630 francs. Le mois de juillet accusait 181 têtes valant 8.145 francs ; cela fait donc au profit d'août une augmentation de 33 tètes valant 1.485 francs. b) Moulons. — 110 tètes valant 1.650 francs dont 10S tètes valant 1.620 francs pour le Lagos. Ce qui donne une augmentation de 17 tètes valant 155 francs. c) Chèvres. — Le Lagos achète 66 tètes pour 660 francs, soit 26 tètes valant 260 francs de plus que le mois précédent. d) Porcs. — 594 tètes pour 5.940 francs dont 590 têtes à 5.900 francs pour le Lagos, les 4 autres têtes sont pour la France. Le mois précédent accusait 399 tètes valant 3.990, cela fait donc une augmentation de 195 tètes valant 1.950 francs en faveur du mois courant. e) Volailles. — Les exportations atteignent une valeur de 16.209 francs. f) Œufs. — Lagos achète pour 913 francs. 12° Peaux brutes. — On exporte en août pour 765 francs de ces peaux. 13° Poissons fumés. — Le Lagos est le seul importateur pour une somme de 46.554 francs. 14° Ivoire. — 256 kilos valant 3.840 francs dont 5 kilos valant 75 francs pour la France et 251 kilos valant 3.765 pour le Lagos. En juillet, on ne relevait qu'une exportation de 6 kilos valant 90 francs; cela fait donc en faveur du mois d'août une augmentation de 250 kilos valant 3.750 francs. 15° Tissus du pays. — 54 francs seulement représentant la valeur de ce qui est sorti de la colonie. 16° Caoutchouc. — Néant. Le mois précédent accusait 114 kilos valant 342 francs. 17° Cacao. — Néant. En juillet on avait exporté 8 kilos valant 10 francs. Exportations du /er au 30 septembre. 1° Huile de palme. — 239.582 kilos valant 101.822 francs se répartissant ainsi : France 230.406 kilos valant 97.922 francs Lagos 9.176 3.900 — En décroissance sur le mois précédent qui exportait 383.906 kilos valant 163.160 francs. La diminution a été de 144.324 kilos valant 61.338 francs. 446 STATISTIQUES COMMERCIALES 2° Amandes de palme. — 1.576.748 kilos valant 354.708 francs ainsi répartis: France 619.640 kilos valant 139.419 francs Allemagne 222.342 — 50.027 — Lagos 734.766 — 165.322 — contre 2.682.415 kilos valant 603.543 francs en août, soit donc une diminu- tion de 1.105.667 kilos valant 248.775 francs. 3° Amandes de palme fraîches. — Néant. 4° Coprah. — Le tout est exporté en France : 27.448 kilos valant 6.862 francs contre 26.473 kilos valant 6.618 francs en août. D'où légère augmenta- tion an profit de septembre de 975 kilos valant 244 francs. 5° Noix de cocotiers. — Exportation presque nulle : 40 noix valant 2 francs. Le mois précédent aucune sortie n'était relevée. 6° Arachides. — 4.90S kilos valant 491 francs se répartissant ainsi : Colonies françaises 3.912 kilos valant 331 francs Lagos 1.596 160 — Contre 2.170 kilos valant 217 francs en août, donc une augmentation de 2.738 kilos valant 274 francs en faveur de septembre. 7° Coton égrené. — 1.392 kilos à destination des Colonies françaises. 8° Maïs. — 828.606 kilos valant 4L 430 francs ainsi répartis : France 40 kilos valant 2 francs Colonies françaises. .. . 6.800 340 — Allemagne 88.764 4.438 — Lagos 733.002 — 36.650 — En août on exportait 348.600 kilos valant 17.430 francs. Septembre a donc eu un surplus de 480.006 kilos valant 24.000 francs. 9° Noix de Kola. -- Senl le Lagos achète 2.520 kilos valant 6.300 francs, le mois précédent la sortie étant de 2.950 kilos valant 7.375 francs. Il y a donc une diminution de 430 kilos valant 1.075 francs. 10° Café. — 15 kilos à 15 francs. Aucune sortie le mois précédent. 11° Bétails. Volailles. Œufs. a Bœufs. — 190 tètes valant 8.550 francs, ainsi répartis : France 2 têtes valant 30 francs Colonies françaises 26 1.170 Lagos 158 — 7.110 Contre 214 têtes valant 9.630 francs pour août : soit donc une diminution pour septembre de 24 tètes valant 1.080 francs. b) Moutons. — 94 tètes valant 1.410 francs, contre 110 têtes valant 1.650 en août. Diminution de 16 têtes valant 570 francs pour septembre. c) Chèvres. — 60 têtes valant 660 kilos pour le Lagos. Même sortie que pour le mois d'août. d) Porcs. — 413 têtes valant 4.130 francs, dont 407 têtes valant 4.070 fr. pour le Logos, conlre 594 tètes valant 5.940 francs. Diminution pour septembre de 181 têtes valant 1.810 francs. STATISTIQUES COMMERCIALES 447 e) Volailles. — Elles sont exportées pour une valeur de 8.995 francs. f) OEufs. — La sortie accuse 964 francs. 12° Peaux brutes. — Il en est sorti pour une valeur de 1.060 fr. à destination du Lagos. 13° Poissons fumés. La valeur exportée atteint 48.228 francs. 14° Ivoire. — Pour le Logos seulement : 18 kilos valant 270 francs contre 256 kilos valant 3.840 francs le mois précédent d'où une diminution de 238 kilos valant 270 francs contre 256 kilos valant 3.840 francs le mois précédent d'où une diminution de 238 kilos valant 3.570 francs pour septembre. 15° Tissus de pays. — ■ Néant. En août on enexportait pour 54 francs. 16° Caoutchouc. — Néant. 17° Cacao. — Néant. 18° Graines de coton. — Pour le Lagos il est exporté 2.50.) kilos valant 1.200 francs. Aucune exportation signalée le mois précédent. Résumé des exportations du 3° trimestre En résumé, les exportations des mois de juillet, août et septembre. 1° Huile de palme. — 1.252.096 kilos valant 532.120 francs ainsi répartis : France 1 .178.159 kilos valant 500.716 IV. 92 Allemagne 8.688 3.692 fr. 55 Lagos 65 . 249 27.730 fr. 93 2" Amandes de palme. — 6.083.355 kilos valant 1.368.754 francs se répar- tissent ainsi : France 1.116.206 kilos valant 251 . 146 fr. 50 Allemagne ..... 2 . 070 . 305 465 . 818 Lagos 2.896.844 651.789 3° Amandes de palme fraîches — Néant. 4° Coprah. — 64.871 kilos valant 16.217 fr. 50 entièrement à destination de la France . 5° Noix de cocotiers. — 5.240 noix valant 262 francs. Le tout est exporté sur le Lagos. 6° Arachides. — 21.438 kilos valant 2.144 francs valant ainsi répartis : Lagos. 17.876 kilos valant 1.788 francs Autres pays. . . 4.162 — 356 — 7° Maïs. 1.462.011 kilos valant 73.100 francs se répartissent ainsi : France 40 kilos valant 2 francs Allemagne 123 . 388 - 6.1 68 IV. 65 Lagos 1 . 331 . 590 66 . 578 IV. 90 Autres pays. 194 9 fr. 70 i'itS STATISTIQUES COMMERCIALES S" Noix de Cola. — 8.396 kilos valant £0.990 francs dont 8.382 kilos valant "2o.!i!').") francs pour le Logos. 9° Café. — 'Ht kilos valant 99 francs ainsi répartis. France 30 kilos valant 30 francs. Lagos 15 — 15 — Autres pays. . . 54 — 54 — 10° Bétails. Volailles. Œufs. a) Bœufs. — 585 têtes valant 26.325 francs avec la répartition suivante : Lagos 511 tètes valant 22.995 francs France 2(1 — 1.170 — Autres pays 48 2.160 — b) Moutons. — 297 tètes valant 4.455 francs ainsi réparties : France 9 têtes valant 135 francs Lagos 261 — 915 — Autres pays 27 405 — c) Chèvres. — Le Lagos a seul emporté des chèvres : un nombre de 172 têtes valant 1 .720 francs. d) Porcs. — 1.400 têtes valant 14.060 francs dont pour France 20 tètes valant 200 francs Logos 1.386 13.860 — e Volailles. — L'exportation s'élève à 34. 237 francs. f) Œufs. — La valeur exportée est de 2.644 francs. 11° Peaux brutes. — Exportation d'une valeur de 2.625 francs. 12° Poissons fumés. — La quantité exportée représente une valeur de I 10.S25 francs presque entièrement à destination du Lagos. 13° Ivoire. — 280 kilos valant 4.200 francs ainsi répartis : France 5 kilos valant 75 francs Logos 269 4.035 — Autres pays. .. . 6 — 90 — 14° Tissus du pays. — Exportation d'une valeur 464 francs. 15" Caoutchouc. — 361 kilos valant 1 .083 francs se répartissant ainsi : France 63 kilos valant 189 francs Allemagne 96 288 — Lagos 202 — 603 — 16" Cacao. — 8 kilos valant 10 francs pour le Lagos. 17° Graines de coton. — Pour le La^os seulement, 250 kilos valant 1.200 *D francs. maçon, pkotat Fi.ÈBEs. iMpmMRUKs L Editeur-Gérant : A. 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En outre, le Ju'y delà dernière Exposition Coloniale de Marseille a confirmé les décisions du Jury de 1900 en lui attribuant un Grand Prix. Enfin, suivant une longue tradition, la Maison se fait un devoir de répondre de la façon la plus désin- téressée à toutes les demandes qui lui sont adressées. Graines et jeunes plantes disponibles au fur et à mesure de la récolte : Plantes textiles. — Agave Sisalana du Yucatan (vrai), Cotons sélectionnés, Jute, Fourcroya giçantea, etc. Plantes économiques- — Cacaoyer (variétés de choix), Caféiers (espèces diverses), Coca, Kola, Tabacs divers, Thé d'Annam et d'Assam, etc. Plantes à caoutchouc. — Castilloa elastica, Euphorbia Intisy, Ficus divers, Hevea brasiliensis, Landolphia (diverses sortes), Manihot Glaziovii, Marsdenia verrucosa, Willughbeia edulis, etc. Plantes à épices. — Canellier de Ceylan, Gingembre des Antilles, Giroflier, Muscadier, Poivrier, Vanilles du Mexique et de Bourbon (boutures), etc. Graines de plantes médicinales, à gomme, à huile, à essence, à tanin, etc , etc. Emballage spécial. — Nous croyons devoir appeler l'attention de notre clientèle d'outre-mer sur l'avantage qu'ils trouveront à employer nos caisses vitrées (caisse Wardj pour l'expédition des jeunes plants ou des graines en stratification. 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La reproduction complète d'un article ne peut être faite qu'après autorisation spéciale. Les citations ou reproductions oartiettes sont autorisées à condition de mentionner la source. UR COHIiECTIO^ DE " L'Agriculture pratique des pays chauds " COMPREND A CE JOUR 8 VOLUMES Juillet 1901 à Juin 1902 i vol. in-S». 20 fr Juillet 1902 à Juin 1903 — 20 fr Juillet 1903 à Juin 1904 20 fr Juillet 1904 à Décembre 1904 .... 10 fr Janvier 1905 à Décembre 1905. ... 2 vol. in-8°. 20 fr Janvier 1906 à Décembre 1906. ... — 20 fr (Envoi franco contre mandat-poste) Pour les abonnements, demandes de spécimen, rensei- gnements divers, publicité, adresser lettres et mandats à M. Augustin CHALLAMEL, Editeur, Librairie Maritime et Coloniale 17, rue Jacob, Paris. IE A. SAVY**", JEAN JEAN" & C lngènieurs-Constrs : PARIS: 162, rue de Charenton MACHINES POUR Broyer, Concasser, Mélanger, Pétrir les produits de toute nature. Broyeuses à 2, 3 et 4 Cylindres en granit. 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Paul Bourdarie, charg-é de mission 462 L'Agriculture aux Antilles anglaises, par M. Graillet, vice-consul de France 4^5 Cours de génie rural appliqué aux Colonies. Sondages par Max Ring-elmann, directeur de la Station d'essais de machines. . . . 486 Culture pratique du Caféier et préparation du café, par M. Fau- chère (suite) 5o3 NOTES Soins de conservation à donner au caoutchouc 629 Procédé permettant de détruire les larves dans les plantations d'arbres, par M. Ph. Eberhardt 53i Statistiques commerciales. — Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer 584 LIBRAIRIE - IMPRIMERIE - PAPETERIE Ancienne Maison J. E. CRÉBESSAC G. TAUPIN & Gu, Successeurs 50, rue Paul Bert - HANOÏ (Tonkin) OUVRAGES NOUVEAUX PAR CHAQUE COURRIER PAPIERS — IMPRESSIONS EN TOUS GE'NRE ARTICLES IDE BUREAU BOLETIM | • DE ^ AGRICULTURA <°> €> <5> DO ^> Estado de Bahia 1 <«> g ^PUBLICATION OFFICIELLE DU GOUVERNEMENT DE L'ÉTATg ^ (en portugais) H 9 ■ 4 <°> O Abonnement annuel : <°> $.. ,. <°> Union postale 6 fr. ^ . ' Annonces (prix de l'année) : $ Une page 100 fr. <®. Demi-page 60 fr. <î> <•> Les documents et communications x relatifs à la rédaction doivent être ® |> adressés à la « DIRECTION DE L'AGRI- % <°> CULTURE ». <•> <°> | Mercès, 123. BAHIA. - BRÉSIL | LIBRAIRIE — PAPETERIE COMMERCIALE J. BRUNET m Rues Câlinât et d'Ormoy SAIG< Grand choix de romans NOUVEAUTÉS PAR CHAQUE COURRIER Articles de dessin — Fournitures de bureau — Cartes postales FOURNITURES SCOLAIRES 7e Année Juin 1907 Nù 51 PARTIE OFFICIELLE AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE LIBRARV l\EW YORK BOTaNIlaL UaKUEN. ARRÊTÉ Portant constitution du cadre du personnel de l'Agriculture de l'Afrique occidentale française. Le Gouvernelr général de l'Afrique occidentale française, Commandeur de la Légion d'honneur Vu le décret du 18 octobre 1904, réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française ; Vu l'article 2 du décret du 6 décembre 1905, portant organisation du personnel des services d'Agriculture dans les Colonies; La Commission permanente du Conseil de Gouvernement entendue, Arrête : Art. 1er. — Le cadre du personnel de l'Agriculture de l'Afrique occi- dentale française est constitué ainsi qu'il suit : 3 directeurs d'Agriculture, 8 inspecteurs d'Agriculture, 25 sous-inspecteurs d'Agriculture et directeurs de jardin d'essai ou de stations agronomiques, 4C agents principaux de culture. Art. 2. — La répartition et l'affectation des fonctionnaires rentrant dans le cadre ci-dessus seront effectuées par le Gouverneur général, d'après les besoins des services locaux d'Agriculture. Art. 3. — Le présent arrêté sera enregistré et communiqué partout où besoin sera. Gorée, le 21 mars 1907. K. 1 loi ME. Jdi Bul. du Jurdin colonial. 1907. I. — Nu 51. 31 450 DOCUMENTS OFFICIELS GUINÉE FRANÇAISE ARRETE Du Lieutenant-Gouverneur p. i. instituant des Ecoles professionnelles pratiques dans les régions d1 exploitation du caoutchouc. Le Lieutenant-Gouverneur p. i. i>k la Guinée française Vu l'ordonnance organique clu 7 septembre isio: Vu le décret du ix octobre 1904, réorganisant le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française; Vu l'arrêté du Gouverneur général du l" février 1905, édictant les mesures propres à améliorer la qualité du caoutchouc et à en accroître la production ; Vu les prévisions budgétaires du Service d'Agriculture, Arrête ; Art. 1er. — 11 est institué dans les régions d'exploitation du caoutchouc en Guinée, des Ecoles professionnelles pratiques où seront enseignés les meilleurs procédés de culture, de récolte et de coagulation du caoutchouc. Le nombre et le siège de ces écoles sont déterminés annuellement par le Lieutenant-Gouverneur, sur la proposition du Chef clu service de l'Agriculture. Art. 2. — Chaque école est placée sous le contrôle de l'administrateur du Cercle dans lequel elle fonctionne. La direction technique en est confiée à l'agent de culture résidant dans le cercle ou dans le centre le plus proche. Art. 3. — Il sera institué deux périodes d'instruction : l" Du Ier juin au .'51 juillet; •_)" Du Ier octobre au 3! décembre. Pendant la première période dite de culture, l'enseignement portera sur la culture et la plantation du caoutchouc. Dans la période d'automne, dite de récolle, les élèves se consacreront à l'étude delà saignée des plantes, des procédés de récolte du caoutchouc et de la coagulation du latex. Art. 4. — Chaque village est admis à fournir des élèves dont le nombre est fixé par l'administrateur, après en avoir référé au Lieute- nant-Gouverneur. DOCL'ME.NTS OFFICIELS 451 Ces élèves sont âgés de 10 ans au moins et de 20ans au plus. Art. 5. — Chaque école est divisée en sections de 20 élèves sous la conduite de moniteurs indigènes. Ces groupes opèrent dans les régions déterminées par le service de l'Agriculture et sous la surveillance d'un agent européen désigné par l'administrateur. Les agents européens auront droit pendant les périodes d'instruction à une indemnité mensuelle de 40 francs et les moniteurs indigènes à une solde de 30 francs. Art. 6. — Les moniteurs indigènes seront formés dans une école spé- ciale dirigée par un agent de service de l'Agriculture qui leur donnera un enseignement approprié au rôle qu'ils seront appelés à jouer. Des moniteurs pourront en outre être recrutés en cas de besoin, parmi les meilleurs élèves des écoles pratiques de caoutchouc et de l'école d'Agri- culture de Camayenne. Art. 7. — L'enseignement est donné à chaque groupe d'élèves succes- sivement, pendant une durée de 15 jours pour la première période et de 20 jours pour la seconde. \rl s. — Pendant leur séjour à l'Lcole, les jeunes indigènes ontdroit à la ration quotidienne de vivres n° 1 du tarif annexé à l'arrêté du Ier février 1906 ou à une indemnité représentative. \vlt ç>_ — _\ la lin de la deuxième période d'instruction, le caoutchouc récolté sera vendu sur place et le produit de la vente sera réparti entre les élèves, à part un échantillon représentant la qualité moyenne qui sera adressé au service de l'Agriculture. \rt. io, — Le Secrétaire général et le Chef du service de l'Agriculture sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera enregistré et communiqué partout où besoin sera et inséré au Journal officiel de la colonie. Conakry, 26 mars 1906. Richard. Approuvé : Le Gouverneur général, E. Roume. 452 DOCUMENTS OFFICIELS ARRETE Du Lieutenant-Gouverneur p. i. créant une Ecole pratique d'Agriculture Le LiEUTENANT-GoiVERNEIR p. i. DE LA GUINEE FRANÇAISE Vu l'ordonnance organique du 7 septembre 1840 ; Vu le décret du 18 octobre 1904 réorganisant le Gouvernement général de L'Afrique occidentale française ; Vu les prévisions budgétaires, Arrête: Art. 1er. — Il est créé une école pratique d'Agriculture annexée au Jardin d'essai de Camayenne. Art. 2. — Les élèves de cette école sont recrutés: 1° Parmi les jeunes gens sortant des écoles primaires et sachant lire et écrire ; 2° Parmi les candidats présentés par les administrateurs des différents cercles et susceptibles de recevoir utilement l'enseignement de l'école. \rt. 3. — Une décision du Lieutenant-Gouverneur lixe, au début de chaque année, l'effectif des élèves. Art. 4. — Pour être admis à l'École, les candidats devront être âgés de 14 ans au moins et de '20 ans au plus. Art. 5. — La durée des études est fixée à deux années. Un règlement intérieur à intervenir sera soumis à l'approbation du Lieutenant-Gouver- neur. Art. 6. — La colonie assure le logement et l'entretien des jeunes gens qui auront droit: L° A la ration journalière nu 9, du tarif annexé à l'arrêté du 1er février 1906, ou à une indemnité représentative. 2U A l'habillement, comprenant 4 costumes par an. Aii. 7. — Le personnel subalterne de l'école comprend un surveillant et un cuisinier, qui recevront respectivement une solde mensuelle de 60 francs et de 40 francs. Gette dépense, ainsi que celle résultant de la nourriture et de l'entretien des élèves, sera prélevée sur les crédits inscrits à cet effet dans les prévisions budgétaires, au chapitre de l'Agriculture. DOCUMENTS OFFICIELS 153 Art. 8. — A leur sortie de l'école, les élèves dont l'instruction sera reconnue suffisante recevront un certificat d'aptitude professionnelle. Art. 9. — Le Directeur du Jardin d'essai de Gamayenne est chargédela direction de l'école, ainsi que de l'instruction professionnelle des élèves. Art. 10. — Le Directeur et le Chef du service de l'Agriculture sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera enregistré et communi- qué partout où besoin sera et inséré au Journal officiel de la Colonie. Conakry, le 26 mars 1907. Richard. Approuvé : Le Gouverneur général , E. Roume. NOMINATIONS ET MUTATIONS Guinée française. En date du 19 mars 1907 : Un congé de convalescence de trois mois, à solde entière d'Europe, est accordé à M. Geoffroy, Chef du Service de l'Agriculture. En date du 22 mars : M. Blot (Georges), vétérinaire en premier, est chargé, pendant l'absence du titulaire, des fonctions de Chef du Service de l'Agriculture. Indo-Chine Par arrêté du Gouverneur Général de l'Indo-Chine, en date du 20 mars 1907, rendu sur la proposition concertée du Lieutenant-Gouverneur de la Cochinchine et du Directeur de l'Agriculture, des Forêts et du Commerce de l'Inde-Chine : M. Bui-quang-Chieu, sous-inspecteur de 2e classe de l'Agriculture, adjoint à l'inspecteur chargé de l'établissement de grainage et de la sta- tion séricicole de Phu-lang-Thuong, est mis à la disposition du Lieute- nant-gouverneur de la Cochinchine pour l'étude des questions séricicoles et en vue de l'établissement d'une station de graines de vers-à-soie sélec- tionnées. REPUBLIQUE FRANÇAISE M I N I S T E \\ K D E S G 0 L 0 N I E S EXPOSITION COLONIALE NATIONALE Ouverte du 1Î5 Mai au Ie1' Septembre 1907 AU JARDIN COLONIAL BOIS DE VINCENNES Organisée par la Société française de Colonisation, avec le concours du Comité national des Expositions coloniales. / * CLASSIFICATION GENERALE [Suite *.) 3e Division. ZOOLOGIE GROUPE XII Animaux vivants. CLASSE 68 Mammifères. /re Section. — Equidés : Chevaux, ânes, mulets, zèbres. .2P Section. - - Bovidés : Bœufs, zébus, bulïles. .">r Section. — Ovidés : Moutons, chèvres. /' Section. — Suidés : Porcs. .5e Section. - - Dromadaires, éléphants, etc. 1. Voir Bullet. du Jardin Colonial, n° 50. DOCUMENTS OFFICIFXS 455 CLASSE 69 Oiseaux. /"' Section. — Oiseaux domestiques : Poules, oies, canards, pintades, etc. 2e Section. — Autruches, nandous, etc. ,'ie Section. — Oiseaux de chasse, aigrettes, etc. 4e Section. — Oiseaux de volière et de parure. GROUPE XIII Produits et Dépouilles des Mammifères et des Oiseaux. CLASSE 70 Pelleteries, poils et laines. /re Section. — Fourrures. 2e Section. — Poils, crins 'et soies (soie de porc, poil de chameaux, poil de chèvre, etc.). 3P Section. — Laine. 4e Section. — Peaux brutes. /re Sous-Section. — Peaux brutes des animaux domestiques salées ou simplement séchées. 2e Sous-Section. — Peaux brutes des animaux sauvages. CLASSE 71 Ivoire, production cornées et os. JTC Sec/ion. — Ivoire : Défenses d'éléphants, dents d'hippopotame, etc. £B Section. — Produits cornés el os (cornes et onglons de ruminants, cornes de rhinocéros, etc.). CLASSE 72 Suifs et graisses, saindoux. CLASSE 73 Parfums, musc et civette (musc de Chine, musc du Tonkin, etc.). CLASSE 74 Conserves alimentaires. 156 DOCUMENTS OFFICIELS CLASSE 75 Plumes et dépouilles d'oiseaux. /"' Section. — Plumes de parure, plumes d'aigrette, plumes d'au- truche, plumes de nandous, etc., plumes de fantaisie provenant d'espèces diverses, plumes en vrac. 2e Section. — Oiseaux en peau pour parure : oiseaux en peau plate, oiseaux en peau ronde, oiseaux en parure. 3e Section. — Plumes de literie. 4e Section. — Produits divers, nids de salangane, etc. CLASSE 76 Matériel de chasse, armes, pêche, iilets, etc. CLASSE 77 Matériel et instruments de préparation. 1° Matériel de fabrication de conserves. 2U Matériel de fabrication des viandes salées, fumées, etc. 3° Matériel de fabrication des engrais préparés avec des déchets ani- maux, matériel de préparation des graisses, huiles, colle, etc. CLASSE 78 Matériel et appareils de transport, emballage. /"' Section. — Animaux vivants : voitures, wagons, navires, installa- tion des animaux à bord des pacpiebots, cages pour le transport des oiseaux, etc. 2e Section. Emballage et transport des animaux abattus et des viandes : chambres frigorifiques, wagons frigorifiques, aménagements spéciaux à bord des navires faisant ce transport. CLASSE 79 Cages, volières, poulaillers, pigeonniers, installation des animaux de basse-cour, etc. CLASSE 80 Collections ornithologiques, collections de mammifères empaillés ou en peau, crânes, documents zoologiques de toute nature intéressant les mammifères et les oiseaux. DOCUMENTS OFFICIELS L'i" GROUPE XIV Insectes utiles et Insectes nuisibles. CLASSE 81 Sériciculture. /re Section. — Vers à .soie de Chine (cocons, soie grège, Frisons, bourre de soie et autres produits . 2e Section. — Séricigènes sauvages (bombyciens et araignées), cocons, soie cardée, bourre de soie, etc. 3e Section. — Matériel de sériciculture et de filature. CLASSE 82 Apiculture. /e Section. — Abeilles et autres mellifères, ruches vivantes, cires et miels, etc. 2e Section. — Matériel d'apiculture. CLASSE 83 Insectes fournissant des produits utiles, insectes à cire (cire de Chine, etc.), insectes à laque, gomme laque, laque en bâton, stick-lac, gomme laque blanche de Madagascar, cochenille du Nopal, cochenille d'Alger, etc. CLASSE 84 Parasites, ennemis des cultures et des produits agricoles, insectes utiles comme destructeurs d'insectes nuisibles, collections et documents entomologiques de toute nature. GROUPE XV Produits de la Mer, des Rivières, des Lacs et des Etangs. CLASSE 85 Collections d'animaux marins ou d'eau douce utilisables pour l'ali- 458 DOCUMENTS OFFICIELS menlation et l industrie : poissons, cétacés, tortues, crocodiles, crusta- cés, mollusques, échinodermes, corail, éponges (photographies, dessins, publications diverses, etc.). CLASSE 86 Produits tirés des animaux marins ou d'eau douce. /'''Section. — Conserves à l'huile, vin blanc, vinaigre, etc., en boîte ou en ilacon. 2e Section. — Salaisons, morues et succédanés, animaux salés, séchés, etc. 3e Section. — /e Sous-Section. — Graisses, huiles, huile de l'oie, ali- mentaires ou pharmaceutiques. 2e Sous-Section. - - Graisses, huiles, guano, colle, géla- tine, cires utilisées de l'agriculture ou de l'industrie. ■/'' Section. — Appâts, boette, rogne, etc. ôe Section. — Objets de toilette, parure, etc. : peaux, fourrures, cuirs, écailles, fanons, perles, nacres, camée, corail, éponges, etc. 6e Section. - - Produits d'applications diverses : cétine, sperma-ceti, ambre gris, poudre d'os de seiche, coquillages utilisés comme monnaie, engrais, etc. 7e Section. — Matières colorantes : sépia, pourpre, etc. CLASSE 87 Matériel de pêche. lre Section. — ■ Bateaux, chaluts, sennes, nasses, éperviers, lignes de toutes sortes, hameçons, engins de corailleurs, etc. ?e Section. — Matériel de culture : élevage des huîtres, moules, culture des éponges ; élevage des crustacés (homards, langoustes, etc.). Pisciculture et piscifacture marine et d'eau douce, appareils d'éclosion, panniers d'alevinage, etc. CLASSE 88 Matériel et instruments de préparation. 1™ Section. - Matériel de fabrication de conserves, chaudières, auto- claves, machines à fabriquer les boîtes. 2e Section. — Matériel de fabrication du poisson salé, séché, fumé, etc. 3e Section. — Matériel de fabrication du guano, graisses, huiles, colle, tourteaux, cuirs, etc. DOCUMENTS OFFICIELS 459 CLASSE 89 Matériel et appareils de transport, emballage. /"' Section. — Poissons frais : Chambres, caisses, bateaux et wagons frigorifiques, liquides antiseptiques, machines à production d'anhydride sulfureux, etc. J?e Section. — Poissons, crustacés et mollusques vivants : bateaux et wagons citernes, bateaux viviers. 3e Section. — Emballage pour poissons vivants, frais, salés, séchés, fumés, etc. CLASSE 90 Collections scientiiiques, générales ou spéciales, des faunes marines ou d'eau douce des colonies. Photographies, dessins, planches, publications diverses. Parasites des animaux marins ou d'eau douce. Animaux nuisibles, poissons toxiques venimeux, etc. 4e Division. COLONISATION GROUPE XVI CLASSE 91 Missions, explorations. Documents et collections, non compris dans les autres classes, intéres- sant les missions et explorations coloniales (Cartes, itinéraires, matériel et objets dont se sont servis les explorateurs, etc.). CLASSE 92 Ethnographie. Armes, instruments de musique, emblèmes, fétiches, photographies, dessins, etc. CLASSE 93 Établissements scientifiques métropolitains de recherches coloniales. Laboratoires, instituts coloniaux, etc. ■î-60 DOCUMENTS OFFICIELS CLASSE 94 Enseignement colonial. /rl> Section. — Enseignement dans les colonies. 2e Section. — Enseignement colonial en France : enseignement agri- cole et administratif, enseignements coloniaux annexes des écoles d'agri- culture, des facultés de sciences, des Chambres de Commerce, etc. 3e Section. — Diffusion des idées coloniales dans l'enseignement pri- maire et dans l'enseignement secondaire. CLASSE 95 Hygiène coloniale. Hygiène de l'alimentation, hygiène des boissons, hygiène des habita- tions, hygiène de l'habillement, prophylaxie des maladies de l'homme et des animaux particulières aux pays chauds. Géographie médicale, cli- matologie, eaux minérales coloniales, service de santé aux colonies. Démographie (Natalité, mortalité, entrées dans les hôpitaux, influence des facteurs météorologiques sur la santé publique). CLASSE 96 Sociétés créées dans le but de développer l'agriculture, le commerce et l'industrie des colonies. /re Section. — Chambres d'agriculture et Comices agricoles: 2e Section. — Chambres de Commerce. 3e Section. — Sociétés de propagande coloniale et sociétés particu- lières. CLASSE 97 Organisation administrative des Colonies. Documents concernant les principaux services et notamment les ser- vices économiques (Directions de l'Agriculture, Services agricoles, Ser- vices forestiers, Services vétérinaires, Stations d'essais, Stations agrono- miques, Stations botaniques, Services des domaines, Services topogra- phiques, etc.). DOCUMENTS OFFICIELS 461 CLASSE 98 Travaux publics aux colonies, voies et moyens de communications. Plans de construction, travaux d'art, phares, plans de ville, etc. Réseaux de route, réseaux ferrés, canaux, services de navigation, ser- vices postaux et télégraphiques. CLASSE 99 Statistiques. /'e Section. — Statistiques relatives au commerce d'importation et d'exportation des diverses colonies. 2P Section. — Statistiques relatives au développement de l'agriculture coloniale. 3e Section. — Statistiques relatives à des questions d'ordre social (développement des assurances, des mutualités ; populations ouvrières des colonies). CLASSE 100 Publications coloniales. /"'Section. — Presse coloniale d'ordre économique. 2e Section. — Publications périodiques. 3e Section. — Ouvrages spéciaux des cultures, de l'élevage, de com- merce, d'hygiène, d'industrie, etc. 4e Section. — Plans et cartes des territoires coloniaux, documents géographiques divers. ÉTUDES ET MÉMOIRES LES ÉLÉPHANTS ET L'HOMME par M. Paul Boldarie chargé de missions au Congo et au Maroc Directeur de : Lu Revue indigène. L'exhibition, au Jardin colonial, à l'occasion de l'Exposition colo- niale de 1907, de dix éléphants domestiques appelle très heureuse- ment l'attention sur ces animaux et sur les services qu'ils rendent à l'homme. Ce sont ces services que nous voulons très brièvement faire connaître. L'éléphant est le meilleur ami de Vhomme. — Si Butïon avait mieux connu l'éléphant, c'est à lui qu'il eût attribué, sans conteste, ce mérite d'être le meilleur ami de l'homme. Cliché communiqué par M. Bourdarie. .7 Éléphant d'Afrique capturé par la mission du Bourg de Bozas. Certes, ses proportions nous interdisent de l'admettre dans notre intimité, et l'on ne voit pas l'un de ces animaux faire partie de la famille. C'est fâcheux, car à une intelligence très déliée, il joint la LES ÉLÉPHXTNTS ET L'HOMME 463 force et l'adresse. Il a pour le servir lui-même et pour servir son maître un organe de préhension que ne possèdent ni le chien ni le cheval, qui se disputent le titre d'ami de l'homme : il a sa trompe, levier puissant et flexible, qui lui permet de ramasser un sou par terre et de le tendre ensuite à son cornac. L Eléphant clans V antiquité. ÎJ Eléphant dans VInde. — De tous temps, les populations qui peuplent l'Inde ont plié l'éléphant à leur service. Elles l'ont divinisé. Et Ganesha, le dieu à tête d'éléphant qui figure sur les autels dans l'Inde, est le dieu de la sagesse et de la force. Voici ses origines : La déesse Parbati, femme de Shiva, le dieu puissant et terrible de la guerre, s'amusa un jour, dans son bain, à faire une boulette de toutes les pellicules blanches qui s'étaient détachées de sa peau; puis, soufflant sur la boulette, elle lui communiqua la vie. Shiva, rentrant de la guerre, et trouvant chez lui un enfant dont la naissance était pour lui inattendue, entra dans une grande colère, et du revers de son glaive, lui trancha la tête. Parbati ayant expli- qué le mystère et obtenu son pardon, Shiva, pour réparer son erreur, ne trouva rien de mieux que de trancher la tête de son meilleur éléphant, et de placer celle-ci sur les épaules de l'enfant décapité. Et ce fut Ganesha. L'Europe et les Eléphants. — L'Europe eut pour la première fois la connaissance des services que pouvait rendre l'éléphant, par l'épreuve qu'en firent les armées d'Alexandre le Grand luttant contre le roi Porus. Le courage des Grecs triompha de la peur que leur inspiraient ces redoutables animaux armés en guerre, qui trans- portaient sur leur dos de nombreux combattants et qui luttaient eux-mêmes, enlevant les guerriers dans leurs trompes pour les précipiter violemment contre terre, et les écrasant sous leurs pieds en poussant des cris dont le bruit formidable répandait seul, déjà, la terreur. Alexandre, ayant capturé l'éléphant de guerre de Porus, fît avec lui une entrée triomphale dans Babylone, et l'ayant recouvert de pierreries et de riches vêtements, le consacra à Jupiter. Dès lors, l'emploi de l'éléphant se manifesta dans l'Asie Mineure, où le dernier des Macchabées succomba sous l'éléphant qu'il venait 464 ÉTUDES ET MÉMOIRES de transpercer de sa lance, et en Italie où les armées romaines eurent à lutter contre les éléphants de Pyrrhus. Epoque romaine. Les Eléphants à la guerre. — Les Ptolémées d'Egypte avaient introduit dans ce pays les éléphants asiatiques. Mais, comme il leur était difficile de s'en procurer d'autres, ils avaient commencé à capturer des éléphants africains qu'ils envoyaient chercher dans les îles du Nil et jusque dans le haut fleuve. Les Numides, qui habitaient une région voisine (Tripolitaine et Tunisie actuelle, avec une partie de l'Algérie) les imitèrent. A cette époque, il existait des éléphants dans toute l'Afrique du nord, comme cela est prouvé non seulement par les historiens de l'anti- quité, mais encore par les travaux d'Armandi et du général Faid- herbe, comme aussi bien par les monnaies que cette époque nous a laissées. Carthage renfermait dans ses murailles, disposées en écu- ries pour les éléphants, plus de 400 de ces pachydermes. Toute la lutte de Rome et de Carthage se déroule avec le concours de ces redoutables combattants... Annibal, pour aller combattre les armées romaines jusqu'en Italie, passe d'Afrique en Espagne avec 80 de ces animaux et leur fait franchir les Pvrénées, la Gaule et les Alpes. Seize éléphants seulement survécurent, qui permirent k Annibal de mettre Rome à deux doigts de sa perte. Il n'est peut- être pas exagéré de dire que si Annibal eût conservé presque tous ses éléphants de guerre, c'en était fait de la civilisation romaine, et, par conséquent, de la nôtre. L'Afrique eût, pendant de longs siècles, dominé l'Europe ! Sur l'emploi de l'éléphant à la guerre, on relira avec fruit les pages que G. Flaubert leur consacre dans Salambô, et où il décrit leur armement^ leurs peintures de guerre, les boissons enivrantes qu'on leur donnait pour les rendre furieux et le massacre qu'ils firent des barbares révoltés. L'Eléphant au cirque et dans les travaux de voieric. — Les Romains employèrent pendant quelque temps les éléphants dans leurs armées, mais ils préférèrent bientôt s'en servir dans le jeux du cirque où cet animal figura de toutes façons : traînant des chars, combattant contre des lions ou des tigres, et allant même jusqu'à danser sur la corde. On sait quelle effroyable consommation d'animaux de toutes espèces les Romains firent pour animer leurs LES ELEPHANTS ET L HOMME 465 cirques et quelle passion ils avaient pour les combats d'animaux. Les gouverneurs des provinces de l'Afrique du Nord étaient prin- cipalement occupés à organiser des chasses, et l'on peut dire qu'ils dépeuplèrent complètement l'Afrique des espèces animales qui l'habitaient. L'emploi le plus pratique qui fut fait des éléphants à cette époque consista à leur faire exécuter des travaux importants de voierie. Seize de ces animaux furent employés à déplacer la statue colos- sale de Néron, qu'ils transportèrent suspendue et debout, à peu près comme on transporte aujourd'hui les arbres de nos prome- nades. Cliché du M" de Barthélémy communiqué par M. Bourdarie. h) Départ pour la chasse. Époque du moyen-âge. — Après la dislocation de l'empire romain, pendant que se constituent lentement les futurs états de l'Europe, l'éléphant devient une rareté. On compte le nombre de ces animaux qui y sont envoyés, parmi lesquels celui que kalife Aroun-al-Raschid offrit à Cliarlemagne, et celui qui fut donné au pape Léon X, et qui émerveilla tout le monde en faisant la génu- flexion devant le pontife. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 51. 32 i66 ÉTUDES ET MÉMOIRES l'éléphant DE NOS JOlUS On distingue (rois grandes races. — La distinction qui est faite aujourd'hui de deux grandes races d'éléphants a une certaine importance. En effet, tandis que la race asiatique n'a jamais cessé, même un seul jour, d'être employée au service de l'homme, il n'en a pas été de même pour la race africaine, dont la domestication a été interrompue pendant de longs siècles et n'a été reprise que depuis une quinzaine d'années à peine. Des éléphants d'Afrique conti- nuaient à figurer principalement dans les Jardins zoologiques. Mais leur emploi en Afrique même n'avait plus été poursuivi depuis l'époque romaine. Les nécessités de la colonisation moderne, aussi bien que l'intérêt de la science exigent aujourd'hui la domestication de la race africaine. Les éléphants qui figurent cette année à l'Exposition coloniale sont des éléphants de l'Inde. On admirera leurs travaux et l'on se convaincra, en les voyant manœuvrer des troncs d'arbres, de leur grande utilité, par exemple dans les exploitations forestières. Le petit éléphant qui figurait dans la précédente exposition du Jardin colonial était un éléphant d'Afrique. Faute de ressources budgé- taires suffisantes, M. Dybowski ne put le conserver. Il eût rendu, en peu de temps, des services quotidiens dans les travaux du Jar- din, si un Mécène se fût trouvé pour assurer sa subsistance. Différence des deux races. — Sans entrer dans l'exposé scienti- fique des différences qui distinguent les deux races d'éléphants, asiatique et africaine, on peut indiquer ici celles qui frapperont les moins observateurs : ASIATIQUE AFRICAIN Oreilles petites Oreilles très grandes Front bombé Front fuyant Jambes courtes Jambes hautes Cela peut suffire pour le but de vulgarisation que nous nous pro- posons. Sahib, du Jardin des Plantes, qui est mort tout récemment, et qui avait tué son gardien il y a deux ans, était un éléphant LES ÉLÉPHANTS ET L HOMME 467 d'Afrique. Les éléphants du Jardin d'Acclimatation appartiennent à la race asiatique. Cliché communiqué par M. Bourdarie. 1. Un éléphant d'Asie. Emploi de l Eléphant en Asie. — L'éléphant, en Asie. (Ceylan, Inde, Siam, Cambodge^ est employé aux transports, aux travaux forestiers et agricoles, et au service de l'armée anglaise des Indes. Cliché communiqué par M. Bourdarie. 2. Juliette. Éléphant d'Afrique du Jardin d'Acclimatation. Morte. iliS ÉTUDES ET MÉMOIRES 1° Transports. — Un éléphant adulte peut transporter sur son dos de 500 à 1.200 kilos suivant le volume et suivant le pays à traverser. On estime que sa force de traction équivaut à celle de huit mules* 2° Travaux forestiers. — C'est là surtout que cet animal rend des services considérables. Sur l'Iraouaddv, particulièrement, il existe de vastes exploitations de forêts de teck. Là, les éléphants sont employés à abattre les arbres, à traîner ou transporter les (Julie communiqué par M. Bourdarie. 3. Eléphant de Ceylan au travail. troncs abattus qui sont d'un poids énorme. On constitue, avec leur concours, des trains flottants qui sont lancés sur le fleuve et sont conduits devant les chantiers où se fait l'appropriation de ces troncs. Dans ces chantiers, d'autres éléphants entrent dans le fleuve, ramènent le train ilottant jusqu'à la rive, défont les liens qui fixent les troncs les uns aux autres, poussent ceux-ci sur la terre ferme, puis, seuls ou à deux (un à chaque bout) soulèvent avec leurs trompes les pièces de bois et les disposent en tas savamment ali- gnés. Dans une autre partie du chantier, d'autres éléphants pré- sentent les troncs à la scie circulaire, exactement comme il est LES ÉLÉPHANTS ET L HOMME 469 pratiqué par les ouvriers dans les chantiers de bois parisiens pour le débitage du bois à brûler. 3° Dans l'armée anglaise. — On compte environ 200 éléphants employés dans l'armée des Indes pour le transport et la manœuvre des canons. Ces animaux sont enrégimentés comme le sont nos chevaux d'artillerie. Le service des éléphants dans l'armée des Indes est particulièrement apprécié et ce sont les meilleurs officiers qui en sont chargés. Cliché communiqué par M. Bourdaine. I. Un Kraal pour la capture des éléphants au Siam. Les chasses en Asie. — C'est par de grandes chasses qu'on se procure en Asie les éléphants destinés a la domestication. Il n'y a, enelïet, nul avantage à poursuivre régulièrement la reproduction de ces animaux en domesticité. Il naît, en général, un seul éléphan- teau : la durée de la gestation est de o I mois et celle de l'allaite- ment de 18 mois à deux ans. Il n'empêche que, contrairement à l'opinion courante, il se produit quelquefois des naissances en domesticité. Pour capturer un troupeau d'éléphants, on le fait cer- 470 ETUDIAS ET MÉMOIRES ner par des éléphants domestiques spécialement dressés à cette besogne, et qui le poussent ou le conduisent lentement vers une enceinte fortement palissadée dont l'entrée très élargie est disposée en couloir qui va toujours rétrécissant. Cela s'appelle un kraal. Quand le troupeau est enfermé, on le tient en respect et on laisse épuiser sa première fureur. Après quoi, les éléphants domestiques pénètrent deux par deux dans l'enceinte, et immobilisent les bêtes choisies en se plaçant une sur chaque flanc. C'est le moment voulu pour entraver l'éléphant sauvage qui est amené de gré ou de force vers le poteau où il doit être attaché. L'apprivoisement se fait ensuite avec le concours des « moni- teurs » qui emploient tantôt la force, tantôt la douceur pour dresser leurs congénères. Les moniteurs sont toujours des femelles. Cliché communiqué par M. Bourdarie. 5. Une caravane d'ivoire. L'éléphant en Afrique, sa domestication récente. — L'on devait nécessairement se demander un jour s'il ne serait pas possible d'obtenir des éléphants d'Afrique des services analogues à ceux que rendent les éléphants d'Asie. Quand la question fut posée, on s'aperçut que par l'extension considérable donnée au commerce de l'ivoire, et par l'industrialisation de cette matière si précieuse et si belle (propre à sculpter les statues des dieux, disait Pline l'ancien) la race des éléphants africains était menacée dans son existence même. L'auteur de ces lignes s est trouvé d'accord avec les colo- niaux allemands pour évaluer à 40.000 tous les ans le nombre de LES ÉLÉPHANTS ET L'HOMME 471 ces animaux qui étaient tués, principalement par les indigènes, pour fournir leurs défenses au commerce. La preuve que ce danger de destruction totale n'est pas imaginaire réside dans ce fait que, au cours du dernier quart du xixe siècle, nous avons assisté à la disparition de l'éléphant de l'Afrique du Sud. Premiers essais. — Une première tentative de domestication en Afrique fut réalisée par le gouvernement du Soudan égyptien avant la chute de Khartoum. Une deuxième se fît dans la direction du lac Tanganyika sur les ordres de Liopold II, roi des Belges, souve- rain de l'Etat du Congo naissant. Pour des raisons techniques, ces Cliché communiqué par M. Bourdarie. Photographie du II. P. Chauflbur. deux tentatives échouèrent, et le roi Léopold se distingua dans le commerce de l'ivoire enlevé aux Arabes esclavagistes ou perçu au titre de l'impôt. La race des éléphants d'Afrique semblait vouée désormais à la disparition totale. La protection de V Eléphant. — Des voix s'élevèrent en Alle- magne, en Angleterre, en France. L'effort combiné de tous ceux qui se préoccupaient de conserver à la science une espèce animale particulièrement intéressante et à la colonisation une force des plus 172 ÉTUDES ET MÉMOIRES utiles et, par surcroît, intelligente, aboutit à un accord internatio- nal, signé à Londres en 1900, et qui spécifie la protection en Afrique d'un certain nombre d'espèces animales, utiles à la science ou à la colonisation, et parmi lesquelles celles de l'éléphant. Faut-il ajouter que cette convention est appliquée par les puis- sances qui colonisent l'Afrique, sauf la France. Objections. — ■ Aux partisans et propagandistes de la domestica- tion de l'éléphant d'Afrique on opposait : 1" que celui-ci était plus sauvage que son congénère d'Asie; 2° qu'il s'écoulerait trop de temps avant qu'on pût utiliser les éléphants capturés. Dès 1 8ijr>, M. Cari Hagenbeck, de Hambourg, le grand importa- teur en Europe de toutes sortes d'animaux, répondait à ces objec- tions : « Sur les 200 éléphants africains (environ) importés en Europe « depuis 1800, il en est passé 170 dans mon établissement. Je crois <( donc pouvoir donner quelques renseignements précis et exacts. (( On est souvent d'avis que l'éléphant d'Afrique n'est pas aussi « fort que celui de l'Inde. On le croit aussi plus sauvage, plus dif- « iicile à dresser et moins résistant. Il n'en est cependant pas « ainsi. L'éléphant d'Afrique atteint même une taille de 1 à 2 pieds supérieure à celle de l'éléphant de l'Inde. Par suite, il est aussi plus fort et peut être employé au moins aussi bien que ce der- nier tant comme bête de somme que comme bête de selle. A l'âge « de deux ans, on peut très bien les employer pour le service de « selle ; à cet âge, ils peuvent facilement parcourir journellement « une distance de 50 kilom. avec une charge de lOOkilogr. Les « personnes compétentes sauront apprécier ce que vaut un animal « capable d'un pareil travail. » Succès des expériences nouvelles. — Le succès d'expériences nouvelles établies sur l'emploi de méthodes plus simples — capture et dressage des jeunes éléphanteanx sans le concours des « élé- phants moniteurs » importés d'Asie — devait mettre lin à toutes les discussions. Le premier essai, couronné de succès, lut réalisé au Congo français, par les Pères de la Mission du Fernan-Yaz. L'éléphanteau, baptisé Fritz, fut apprivoisé et dressé en peu de temps et plié sans peine à toutes sortes de travaux, même à traîner une voilure, ainsi qu'en peut témoigner M. le Gouverneur de Lamothe [jour avoir été voilure par Frit/.. LES ÉLÉPHANTS HT L'HOMME 473 Ce devait être pendant de longues années la seule expérience Cliché communiqué par M. Bourdaric G. Fritz au travail (Éléphant d'Afrique). 1er essai de dressage en Afrique. réalisée avec méthode au Congo français. Dans les colonies étran- Cliché communiqué par M. Bourdarie. 7. Fritz au travail. i7i ÉTUDES ET MÉMOIRES gères voisines les expériences se multiplièrent : au Cameroun alle- mand, le lieutenant Von Lottner capturait 13 éléphants dont il survécut sept ; au Congo belge, le capitaine La Plume et le lieute- nant Nys accomplirent deux missions successives d'expériences ; au Congo portugais, les missionnaires de Huila réalisaient des essais dont on peut voir, dans cet opuscule, une photographie instructive. Il n'était pas jusqu'à Ménélick qui ne fit dresser deux éléphanteaux capturés dans ses états à l'aide d'un éléphant d'Asie que lui avaient offert les Anglais. Résultats. — Aujourd'hui on compte une trentaine d'éléphants d'Afrique domestiqués en Afrique. Ce nombre se décompose comme suit : Congo français 2 ^ Cameroun allemand 7 i Congo indépendant 25 total : 37 Congo portugais 1 \ Ethiopie % I Si les gouvernements coloniaux et les particuliers comprenaient bien quel intérêt s'attache à la domestication de l'éléphant, apte à rendre tous les services, manouvrier intelligent et fort, ce nombre s'accroîtrait rapidement. Et le commerce de l'ivoire ne serait pas menacé, mais seulement i^égularisé, car la domestication de l'animal ne supprime pas son produit. Conclusion. — Admirez les éléphants de l'Exposition coloniale. Etudie/ la souplesse et la force de leurs mouvements, l'intelligence qu'ils déploient dans l'exécution des besognes qu'on leur confie, le calme de leur allure, l'adresse de leurs trompes, et même la malice de leurs yeux. Ce sont, a-t-on dit, des paradoxes vivants, tellement toutes ces qualités jurent avec leurs formes massives. Admirez-les. C'est le meilleur ami de l'homme, et ce qu'il y a de meilleur dans l'homme, c'est l'éléphant comme l'ont conçu les Hindous. Mais ne vous contentez pas d'admirer : faites-vous leur protecteur, et demandez avec nous qu'on arrête en Afrique la destruction de ces intelligentes et puissantes bêtes. Enfin, puisse se rencontrer un Mécène qui dote le Jardin colonial d'un éléphant d'Afrique dressé, démonstration vivante de la thèse que je soutiens une fois de plus dans les pages que je viens d'écrire! Paul Bol'darie, Paris, 1 i mai 1907. Directeur de la Revue indigène. L'AGRICULTURE AUX ANTILLES ANGLAISES CANNE A SUCRE. A la Guyane anglaise, la Barbade Antig-ua, Saint-Christophe et Nevis, le sucre est la principale industrie, et du succès de sa vente dépendent le bien-être des habitants de ces colonies et les ressources de leurs gouvernements. A la Trinidad et à la Jamaïque, le sucre, il est vrai, occupe une position secondaire, mais ces colonies seraient sérieusement affectées si cette industrie était encore réduite ou aban- donnée. Dans les îles de Tabago, Saint-Vincent, Montserat, Grenade et Dominique la production du sucre est peu importante. Le département impérial d'agriculture a voué une attention toute spéciale aux questions concernant l'industrie du sucre. La moyenne des dépenses engagées à cet effet à la Barbade, Antigua, Saint- Christophe et la Guyane anglaise n'a pas été moins de cent mille francs par an. Les recherches ont principalement porté sur la cul- ture de nouvelles variétés de cannes à sucre capables de supporter les maladies qui attaquent les cannes de « Bourbon » et aussi, de donner un rendement de sucre plus considérable. Des expériences importantes ont été faites sur des étendues de terrain considérables afin d'établir la valeur comparative du fumier d'écurie et des engrais chimiques et de s'assurer par une série continue d'essais surveillés par des experts, de la quantité de fumier ou d'engrais qui doit être appliquée et aussi de la période de croissance des cannes à laquelle ces engrais doivent être opportunément utilisés pour en obtenir le meilleur résultat. De plus, on a fait des essais sur la distance à laquelle les cannes doivent être plantées. Toutes ces expériences ont donné les résultats succinctement décrits dans le rapport qui suit : GUYANE ANGLAISE Une superficie de 78.003 acres1 est occupée à la Guyane anglaise 1. L'acre vaut 40 ares et demi. i7(» ÉTUDES ET MÉMOIRES par la culture de la canne à sucre, dont 2.500 acres sont cultivés par de petits propriétaires. Il y a une augmentation de 11.095 acres depuis 1 896, date du dernier recencement. Le prix de revient d'une tonne de sucre premier degré, compre- nant 14 % de sucre de second degré, et 2i g-allons de rhum a subi de 1896 à 1006, une diminution d'une livre sterling. En 1897, la canne de « Bourbon » était à peu près la seule variété cultivée, tandis qu'aujourd'hui environ 21.481 acres sont plantés avec des espèces différentes. Il résulte des expériences suivies pendant ces trois dernières années que ces variétés de cannes ont fourni 12 à 20 °/0 de rende- ment de plus par acre que la canne de Bourbon ; elles se contentent également de terrains moins fertiles. Les principales variétés de cannes autres que le Bourbon, culti- vées a la Guyane anglaise sont : D. 109 (8.8:30 acres), D. 625 (3.357 acres), B. 208 (2.125 acres), D. 145 (1842 acres;, B 147 (1.733 acres) et « Blanche transparente » (1.416 acres). Des expériences concluantes ont été faites sur la période de 1901- 1904 par le gérant de la plantation c< Diamond » et proclament la supériorité de rendement des cannes en semis. LA BARBADE A la Barbade, pendant ces cinq dernières années, 20.407 variétés de cannes ont été plantées et, comme à la Guyane Anglaise, il a été démontré que la culture des semis de cannes augmente la produc- tion de sucre et diminue le prix de revient. On coupe environ 35.000 acres de cannes chaque année à la Bar- bade. Par suite des maladies, la canne de Bourbon a été très délaissée ces dernières années. En 1903, la culture était répartie comme suit : Canne de Bourbon 328 acres Transparente blanche... 18.. 500 — Rappoe 3.089 — Reine de Calédonie I .001 — B. 147 1.642 — B.208 342 — L'AGRICULTURE AUX ANTILLES ANGLAISES 477 Une nouvelle variété dénommée B. 1529 promet de donner d'ex- cellents résultats. D'après des expériences faites sur les récoltes en 1903-1005, il a été reconnu que la variété : B. 1753 a donné 11.516 de saccharine par acre B. 3829 — 10.705 — — B. 1355 — 10.302 — — B. 6048 — 10.102 — — B- 3696 — 9.828 — — tandis que la canne « blanche transparente » généralement cultivée n'a fourni que 6.452 livres de saccharine par acre; le rendement en glucose des nouvelles cannes a été également satisfaisant. Des engrais ont été essayés sur une superficie de 1.600 acres ; il a été prouvé que le fumier de ferme ordinaire mélangé à l'engrais chimique est plus effectif que le fumier employé seul, même en grande quantité; les engrais à base de nitrogène sont profitables à la production de même que le sulfate de potasse. D'un autre côté, les phosphates seraient plutôt nuisibles à la végétation et à la pro- duction. leeward iSLANDs (Iles Sous le Vent) ANTIGUA La superficie de cannes à sucre cultivées à Antigua est de 8.000 acres. Les principales variétés sont la « Blanche transpa- rente », laquelle comprend : « Naga-B. », Mont Blanc » et « Calé- donien Queen »), B. 147, D. 95 et B. 208. La canne Bourbon n'est plus cultivée que sur environ 204 acres. Par suite de l'introduction de nouvelles variétés de cannes, l'agri- culteur peut sélectionner les cannes pour les différents terrains de ses propriétés en choisissant la variété qui convient le mieux au terroir. SAINT-CHRISTOPHE 7.000 acres de cannes sont cultivés à l'île de Saint-Christophe. Les principales espèces sont la « Jamaïca », « Calédonien Queen » et « Blanche transparente ». La superficie plantée en semis B. 147 est à peu près de 1.700 acres et en semis B. 208 de 130 acres; 340 acres sont plantés en bourbon. 478 ÉTUDES ET MÉMOIRES Il fut un temps où la maladie envahissait acre par acre si bien que quelques plantations furent abandonnées. Suivant les avis donnés par le département d'agriculture, les planteurs ainsi éprouvés introdui- duisirent d'autres variétés de cannes, notamment B. 147, avec les meilleurs résultats ; les plantations qui menaçaient d'être abandon- nées donnent maintenant des récoltes splendides. 11 est donc bien prouvé que l'introduction de nouvelles variétés de cannes est une arme de défense contre la plupart des maladies qui attaquent les cannes. La stabilité, acquise à l'industrie sucrière par suite de l'abolition par la Convention de Bruxelles du système des princes, lui a donné un nouvel essor en lui permettant de se développer davantage dans certaines îles des Antilles durant ces deux dernières années. A Antigua, par exemple, une nouvelle usine a été établie avec succès à « Gunthorpe » au prix de 45.358 francs. La sucrerie « Beudal » a été transformée en usine moderne moyennant une dépense de 12.(100 francs. Ces deux sucreries ont un réseau de che- mins de fer et de tramways substitué à l'ancienne mode de locomo- tion . Ceci indique un désir d'arriver à de bons résultats qui ne s'étaient pas fait sentir depuis plus dune génération. Ce progrès ne s'arrête pas là ; en etfet, deux séries de charrues à vapeur sont attendues à Antigua et serviront à labourer plus pro- fondément de façon à atténuer les effets de la sécheresse. On peut raisonnablement compter, en vertu de ces améliorations, sur des récoltes au moins supérieures à celle de la période 1 88 1 -9 i- et dépassant en moyenne 13.000 tonnes. Le prix du sucre sera cer- tainement bas; mais en le mettant à 8 francs par tonne, nous arri- vons à un total de 104.000 par an. TR1NIDAD A la Trinidad, la Canne « Otaheiti » ou « Bambou » est généra- lement cultivée. Par suite des bons résultats obtenus avec cette variété et de l'absence des maladies, les expériences faites dans les autres colonies n'ont pas paru nécessaire à la Trinidad. Le procédé Nandet pour l'extraction et la purification du jus de la canne a été installé sur la plantation « Caroni » pendant la saison 1904-1905. L'AGRICULTURE AUX ANTILLES ANGLAISES 479 Les résultats de cette première expérience n'ont pas eu la valeur que l'on en attendait et sont dus à ce que la canne n'ayant pas été suffisamment ouverte et écrasée k son passage dans le moulin, la diffusion n'a pas donné ce qu'elle aurait dû. On est cependant porté k croire que le procédé est plus avantageux que le système du double passage au moulin. JAMAÏQUE Une loi a été faite par le Conseil législatif de la Jamaïque en août 1903, autorisant la dépense d'une somme de 10.000 francs pour l'entretien de laboratoires et de champs d'expériences pendant une période de six années. Il a été reconnu que les semis de cannes de la Barbade n° 208 donnentd'excellents résultats k la Jamaïque. Au champ d'expériences de « Hope Garden » il a été prouvé que 70 tonnes de cette variété récoltées en 1905 avaient donné 7 tonnes de sucre par acre. Dans les terrains légers, le semis n° 95 de Demerari a donné d'excellents résultats. On peut dire, en règle générale, que les semis de cannes cultivés maintenant fournissent 30 % de plus de sucre par acre, que l'ancienne canne de la Jamaïque. Les expériences concernant les engrais établissent qu'il y a inté- rêt de faire usage de la chaux dans les terrains non dépourvus d'humus et de nitrogène. CACAO L'exportation totale du cacao des Antilles anglaises a été : En 1898 de 36.939.870 livres anglaises » En 1902 de5i.i36.030 En 1905 de 57.200.110 Ces chiffres indiquent que les plantations de cacao ont été consi- dérablement augmentées dans toutes les Antilles anglaises. Les exportations annuelles de Trinidad représentent une valeur de 1.000.000 et celles de la Grenade 250.000 livres. 1. La livre anglaise vaut 25 IV. 20. ISO ÉTUDES ET MÉMOIRES La Jamaïque vient ensuite avec un chilîre de (SI). 000. On estime à 80.000 le nombre de plants et boutures distribués chaque année par les champs d'expériences. Les maladies qui frappent les cacaoyers continuent à être l'objet d'une attention toute spéciale et les planteurs sont informés de leur caractère et du trai- tement qui leur convient. Des expériences ont été faites concernant les engrais à la Trinidad, la Grenade, Sainte-Lucie et la Dominique. Le directeur du Jardin Botanique de Port d'Espagne recommanda d'enterrer les gousses malades. M. J. G. de Garnies, un des grands propriétaires à la Trinidad et reconnu comme une autorité en fait de culture du cacao, a fait l'essai d'un engrais appelé le « basig elag », sorte de noir animal, et n'a constaté aucune amélioration; il préfère les fumiers de mouton. Dans l'île de la Grenade, l'emploi d'engrais sur la plantation « Niaganféix » a donné d'excellents résultats : la récolte qui était antérieurement de o '/,f sacs par acre s'est élevée à la suite de l'em- ploi d'engrais à 8 sacs pendant les années 1000-1904. A Sainte-Lucie, les planteurs emploient le noir animal et le sul- fate d'ammoniaque. A la Dominique, les expériences suivantes ont été faites : Cinq pièces ont été traitées : I"" pièce sans engrais; 2e — avec phosphate et sulfate d'ammoniaque ; 3e — avec du sang desséché: 4° — avec du phosphate, sulfate de potasse et sang desséché; o" — avec des feuilles et des herbes en décomposition. Tous les engrais utilisés ont donné un profit. En 1905, la pièce qui n'a pas reçu d'engrais a donné 19?/4 livres de cacao brut par arbre. La pièce traitée à la potasse a fourni 2 '/s livres de plus par arbre. Avec le sang desséché, la production s'est élevée à 24 -/s livres. La combinaison de phosphate, sulfate de potasse et sang desséché a donné 28 3/4 livres de plus par arbre, fournissant ainsi 9 livres de cacao de plus que la pièce qui n'avait pas reçu d'engrais. Ces expériences concluent à l'efficacité de l'engrais dans la cul- ture du cacao. L'AGRICULTURE AUX ANTILLES ANGLAISES 481 Fruits. Le commerce considérable de fruits qui est fait par la Jamaïque s'est augmenté graduellement pendant ces vingt-cinq dernières années. De grandes difficultés se sont présentées, mais la proximité du marché de New- York a été un facteur important en faveur de ce commerce. Dernièrement, par suite de l'établissement d'une ligne directe entre la Jamaïque et l'Angleterre, ce commerce a pu s'étendre avec la métropole. La valeur totale de l'exportation des fruits de la Jamaïque, bananes, oranges et autres, est à peu près d'un million de livres sterling. Naturellement le succès de la Jamaïque a engagé les autres Antilles à tenter l'aventure. Les Iles Sous le Vent, les îles Leward et la Trinidad sont notablement plus près de l'Europe et plusieurs de ces îles sont favorablement situées pour la production des fruits. La seule difficulté est d'obtenir des bateaux aménagés avec des chambres froides. Depuis trois ans, l'exportation des bananes se fait de la Barbade par les navires de la « Royal Mail ». La variété cultivée est la (( Chinoise » . Chaque régime est placé dans une caisse à claire-voie de la même manière que les mêmes fruits expédiés des Canaries. Les prix obtenus en Grande-Bretagne ont été satisfaisants et des demandes importantes ont été faites pour les bananes de la Barbade qui ont la préférence sur le marché anglais. A une conférence de planteurs de bananes qui a eu lieu le 13 octobre 1905, ila été reconnu que durant l'année 1902, 18 régimes seulement avaient été embarqués; en 1903 l'embarquement avait été de 6.693 régimes ; en 1904 de 15.326 et en 1905 de 40.000 régimes. La première récolte a eu lieu quinze mois après la plantation. Une plantation de bananiers en rapport fournit ordinairement de 300 à 500 régimes par acre. Si les moyens de transport étaient plus faciles pour l'expédition des fruits, il est probable que les fruits tropicaux tels que bananes, oranges, mangues, avocats et papayes pourraient être régulièrement envoyés en Europe de la Guyane anglaise, la Trinidad, la Grenade, Saint- Vincent, la Barbade, Sainte-Lucie et la Dominique et aussi les ananas de l'île d'Antigua. Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 51. 33 482 ÉTDDES ET MÉMOIRES Dans le but de développer le commerce des fruits aux Antilles, le président de la Royal Mail G0 a laissé entendre à la Barbade le 13 novembre dernier que la Compagnie était prête à installer des chambres froides dans ses navires faisant le service de ces colonies, de même que dans trois nouveaux eargo-boats. Dans chacun de ces derniers elle laisserait un espace réfrigéré permettant d'embarquer de 1.000 à 1.500 tonnes. Coton. Les premières expériences ayant trait à la culture du coton ont été faites à Sainte-Lucie en 1900 ; Tannée suivante les mêmes expé- riences ont été faites à la Barbade et dans la partie nord des Antilles. En 1902, la culture commerciale du coton a commencé dans les îles Saint-Christophe et Montseirat. La superficie totale plantée dans les îles est passée de 500 acres en 1902 à 4.000 acres en 1903. En 1904 une superficie de 7.243 acres était plantée en colon des îles et 4.438 acres avec d'autres variétés. Un concours précieux a été fourni par la « British Cotton growing Association » qui a prêté de l'argent et des machines et s'est ensuite chargée des expéditions et de la vente. Le département impérial d'Agriculture a, de son côté, vendu à prix coûtant 37.500 livres de graines des meilleures variétés de coton. En ce moment, il y a quinze moulins bien installés dans les Antilles. Les prix obtenus pour le coton des Antilles ont été pendant la dernière saison de 14 pences à 20 pences la livre. Il est maintenant établi que ce coton est bien demandé et son prix rémunérateur pour les planteurs. Les îles de Saint- Vincent et de la Barbade ont eu un plein succès dans la culture du coton ; le climat de la Barbade est meilleur, mais le sol de Saint- Vincent est supérieur. De bons résultats ont été obte- nus à Montseirat, Saint-Christophe, Newis et Antigua. A la Jamaïque, on s'est très peu occupé de cette culture. Le tableau suivant indique la quantité et la valeur du coton exporté des Antilles anglaises pendant l'année 1905. l'aGKICULTLKE AUX ANTILLES ANGLAISES 483 Poids enlevé Valeur Colonies Halles avoir en du poids livres stg. La Barbade 967 344.232 17.212 Nevis 72i 144.721 7.236 Saint- Vincent 298 97 . 152 4 . 858 Saint-Christophe 296 87 . 080 4 . 354 Monseirat 170 82.287 4.114 Grenade 704 212.722 2.693 Antigua 296 52 . 656 2 . 663 Jamaïque 24 4 . 823 225 Anguille 163 31 . 977 1 . 599 Trinidad et Tabago 42 12.981 386 Iles Vierges 21 4.100 205 Guyane anglaise 10 1 .453 38 Sainte-Lucie 40 1 . 388 32 Total 3 . 755 T. 077. 572 45 . 585 Les dernières statistiques établissent que pendant le 1er tri- mestre 1906 l'expédition totale des cotons provenant des Antilles anglaises a été de 2.285 balles du poids de 786.566 livres représen- tant une valeur de 36.268. Riz. Pendant les quatre années 1897-1901 la production du riz dans la Guyane Anglaise a été de 46.747 tonnes non décortiqué, équi- valent à 34.141 tonnes de riz décortiqué et représentant une valeur approximative de 370.000. La culture du riz a augmenté très rapidement à la Guyane anglaise ; la superficie cultivée qui était de 16.670 acres en 1904 a été de 21.920 acres en 1905. Les terrains bien cultivés et bien drainés fournissent à peu près 28 sacs de 120 livres chacun par acre. A Trinidad, la culture du riz a prospéré rapidement pendant ces dernières années de même qu'à Sainte-Lucie et à la Jamaïque. Limons. Les exportations de Limons, jus de Limon concentré et huiles 484 ETUDES ET MEMOIRES essentielles de Limon provenant du limonier des Antilles cultivé à la Dominique sont dune valeur annuelle de 45.370 ; celles de File de Montseirat s'élèvent à 8.090 et de la Jamaïque à 6.000; Trinidad fait aussi quelques exportations de jus de limon. Les limoniers de la Dominique et de Montseirat ont eu a souiï'rir de l'attaque des insectes parmi lesquels on distingue le « Mytélaspis citricola » et le « Ghionospis citré » ; on a pu combattre ces insectes en utilisant certains engrais et des insecticides. EXPORTATION DU JUS DE LIMON DE LA DOMINIQUE en baril de 8 gallons. Années Barils Années Barils 1895 78.182 1900 164.806 1896 88.624 1901 147.705 1897 90.837 1902 220.740 1898 125.816 1903 107.883 1809 127.556 1904 153.523 EXPÉDITIONS DES HUILES ESSENTIELLES de limons de la Dominique 1899 1900 1901 1902 1903 1904 gllus ^llus rllus gllus trlllis rllus Huiles de citrons distillées 3.315 3.390 3.299 4.761 2.740 2.261 Essencedecitrons. 272 456 608 948 310 543 Tabac. La culture du tabac a pris de l'extension à la Jamaïque qui, en outre de la consommation locale, exporte annuellement pour 20.000 de tabac, cigares et cigarettes. Le tabac de la Jamaïque a été trouvé de même qualité que le tabac de Sumatra, quelques-uns disent même supérieur. Le prix de revient du tabac est de 2 shillings et demi par livre. L'AGRICULTURE AUX ANTILLES ANGLAISES 485 Caoutchouc. Dans le cours de ces sept dernières années, une attention spéciale a été apportée à la culture du caoutchouc. Les premières plantations ont été créées à la Trinidad et à Tabago. Dans cette dernière île, 90.000 arbres sont plantés et proviennent de la variété cultivée en Amérique centrale (Gastilloa elastica). Des essais sont faits également à la Jamaïque, la Grenade, Saint- Vincent, Sainte-Lucie, la Dominique. On n'a pas encore porté beaucoup d'intérêt à la culture du caout- chouc du Para (Hevea brasiliensis) et du caoutchouc de Lagos (Funtumia elastica). A la Guyane anglaise, on exploite un arbre indigène : Sapium biglandulosum et une espèce d'Hevea. Sisal hem/i (Henequen) La culture de cette plante textile (agave sisalana) est l'objet d'ex- périences dans plusieurs îles ; les fibres produites sont d'aussi bonne qualité que celles du Yucatan de Bahamas et des Iles turques. La valeur exportée de Bahamas a été comme suit : en 1902-1903 87.574 en 1904-1905 29.557 des Iles turques en 1900 5.080 1901 6.551 1902 7.100 1904 6.886 Port of Spain, Trinidad, le 20 septembre 1906. Le Vice-Consul de France, M. Graillet. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES1 (Suite i.) Sondages. Nous ne rappellerons pas la théorie des puits artésiens'2, laquelle, d'ailleurs, est la même pour tous les pays. Un des plus grands bienfaits de notre Administration en Algérie, à partir de 1856, deux ans après la pacification, a été rétablissement de nombreux puits artésiens exécutés avec un matériel perfectionné. Ainsi, pour la région de Tougourt, les statistiques3 donnent les chiffres suivants : En 1856 En 1880 Nombre d'habitants. 6.672 12.827 — d'oasis 31 37 de palmiers 359.300 517.563 d'arbres fruitiers 40.000 90.000 de puits artésiens arabes /( 282 434 de behours 21 16 — de puits artésiens français 0 59 de litres d'eau par minute 52.767 124.916 Selon M. Jus, dans le Hodna (Sahara de Constantine), on a fait, de 1856 à 1882, plus de 22 kilomètres de sondages; on a obtenu 270 nappes d'eau ascendantes et 352 nappes jaillissantes donnant ensemble un débit de 210 mètres cubes d'eau par minute. D'après M. Ville, dans les régions du Hodna et de Biskra, les puits, de 80 à 175 mètres de profondeur, sont revenus en moyenne de 70 à 90 francs le mètre courant, non compris les frais du trans- port du matériel (à dos de dromadaires) ; tous ces puits sont tubes et le diamètre des tubes en fer varie de 0m 30 (à la surface du sol) à 0m 12 (au fond du forage). Dans le sud de l'Etat de Californie, il y a plus de 3.500 puits artésiens, de 30 à 70 mètres de profondeur, dont les eaux sont des- 1. Extrait de l'ouvrage de M. Ringelmann, « Cours de Génie Rural appliqué aux colonies ... actuellement en cours d'impression A. Challamel, éditeur . 2. Puits artésiens : Journal a" 'Agriculture pratique, 190(5, 15 novembre p. 622. 3. A. Daubrée : Les eaux souterraines à l'époque actuelle. 4. Ebn-Khaldoun, écrivain arabe du xiv" siècle, fait mention des puits jaillissants qui existaient déjà clans l'Oued-Rir'. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES ï-87 tinées à l'alimentation des exploitations agricoles et à l'irrigation des cultures. L'exécution des grands sondages nécessite un matériel assez coû- teux et des chefs de chantier expérimentés; ces puits pourraient être exécutés dans nos colonies par des entrepreneurs qu'on aurait, au besoin, intérêt à subventionner pendant les premières années de leur établissement ; sinon l'Administration locale pourrait en con- fier la mission à des Officiers du Génie au courant de la technique de ces travaux relati- vement simples, qui de- mandent surtout beau- coup de précautions ; — danscetordred'idées nous n'avons pas, dans U jl. Fig. 327. — Sonde de Palissy. ce Cours, à nous occu- per des grands son- dages et il nous suffira de rappeler sommaire- ment le matériel et les procédés applica- bles à des puits dont la profondeur ne dé- passe pas beaucoup 40 ou 50 mètres. Pour les sondages de 2 mètres on utilise ce qu'on appelle la sonde de Palissy ', dont le petit modèle se compose d'une tarière (fig. 327) de 0 m 04 de diamètre, solidaire d'une tige et d'un tourne-à-gauche ; pour des pro- fondeurs de 2 à 8 mètres, on emploie une sonde dite à rallonge (fig. 328) dont "le tourne-à-gauche peut coulisser le long de la tige carrée et se fixer, à la hauteur voulue, avec une vis de pression. Fig. 328. — Sonde de Palissy à rallonge. 1. Bernard Palissy (1510-1590) a indiqué celte tarière. 488 ÉTUDES ET MEMOIHKS Suivant les roches à traverser, on utilise comme pièce travaillante: pour les terres franches, une tarière à mèche (fig. 329) ; — pour les marnes, les terres glaises, les sables secs, une tarière à langue ruba- nce (fig. 327); — pour les terrestres fortes et compactes, une tarière à langue américaine [ûg. 328). Avant d'enfoncer la sonde on tasse bien le sol un peu arrosé, ou on creuse, à la pioche, un avant-trou jusqu'à la ren- contre du terrain solide, afin que les bords du trou ne puissent s'ébouler; de même, on peut se garantir des petits éboulements en posant sur le sol quelques planches clouées à deux traverses de 0m 60 à 0"' 80 de longueur; ce plancher est percé d'un trou dont le dia- mètre est un peu plus grand que celui des tarières. Par un mouvement de rotation, dans le plan hori- zontal, on fait pénétrer la tarière de 0m lo à 0m 30, tout en la soulevant un peu de temps à autre pour s'assurer qu'elle reste toujours libre ; puis on la retire pour en dégager la terre qu'elle a découpée. A la rencontre de roches on remplace la tarière par un trépan (comme ceux que nous examinerons dans un instant) et on agit par chocs successifs : on soulève la sonde de 0m 25 à 0m 30, et on la laisse retomber de tout son poids en ayant soin de donner une légère rotation à chaque coup de sonde. Avec des rallonges de 1 à 2 mètres de longueur (fig. 328) vissées les unes au bout des autres, on peut, par ce procédé simple, des- cendre jusqu'à 4 mètres dans les terrains difficiles et, exceptionnelle- ment, jusqu'à 7 et 8 mètres de profondeur; au-delà il faut avoir recours au procédé et au matériel suivants : Fig. 329. Tarière à mèche. En principe, à l'endroit choisi pour le forage (d'après une étude géologique du pays, sur laquelle nous ne pouvons nous arrêter) on ouvre une fosse A (lig. 330) dont on consolide les parois par un boi- sage ; on se contente souvent d'un simple décapage superficiel, mais on a intérêt, pour faciliter les manœuvres ultérieures, de donner à cette fosse jusqu'à 2 et 4 mètres de profondeur et 2 m à 2m 50 de côté; on la ferme par un plancher .r, de madriers jointifs assez forts COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 189 pour pouvoir supporter les ouvriers et la sonde ; il évite la chute d'outils dans le forage ; le fond de la fosse A est également garni d'un solide plancher x' auquel on fixe, par des pattes ou un col- lier, un tube conducteur B destiné à servir de guide pour l'exécu- tion du forage d. Le tube conducteur, ordinairement en fonte, a un mètre environ de longueur; il est très soigneusement calé avec des pierres pilonnées, des bois, etc. (lorsqu'on n'ouvre pas de fosse A, le plancher x' de la fig. 330 est posé directement sur le sol naturel et reçoit, comme précédemment, le tube conducteur). Le tube B y\ Fig. 330. — Coupe verticale d'une fosse de sondage. doit être bien d'aplomb, sui- vant Taxe?/ du forage (/(pour ce motif on doit mettre préa- lablement en place la chèvre dont nous parlerons plus loin et dont la corde de manœuvre sert de fîl-à-plomb). On a intérêt à donner au guide B le plus grand diamètre pos- sible, car le diamètre du forage diminue au fur et à mesure que la profondeur augmente (généralement le diamètre diminue tous les 10 à 30 mètres suivant la nature des terrains traversés). Le problème revient alors à percer un trou d (fig. 330) à section circulaire ; — pour cela on se sert d'un outil appuyant par son poids et travaillant par rotation (tarière), ou d'une pièce agissant par percussion (trépan) qu'une corde élève à une hauteur variant de 0 m 20 à 0 m 40 puis qu'on abandonne à elle-même ; en tombant, le tré- pan désagrège les roches qu'il rencontre sur une épaisseur dépen- dant de son poids et de leur résistance ; — dans l'intervalle de deux chutes successives, le trépan, dont la pièce travaillante n'agit que suivant un diamètre du trou, doit être tourné horizonta- lement d'un certain angle (un sixième à un dixième de tour), à l'aide d'un tourne-à-gauche, afin qu'il ne retombe pas au même point; de suite après la chute et avant la relevée de l'outil, le chef-ouvrier force sur le tourne -à-gauche pour faire tourner un peu le trépan afin d'éclater la roche et pour resserrer les assemblages à vis des rai- 490 ÉTUDES ET MÉMOIRES longes dont nous parlerons tout à l'heure ; — pour faciliter la désa- grégation des roches et éviter réchauffement de l'outil (qui pourrait se détremper) on maintient une petite couche d'eau dans le fond du trou; les détritus se réduisent ainsi en boue; — on s'assure conti- nuellement que l'outil reste libre dans le forage, qu'il n'est pas bloqué, par exemple, par la chute de matériaux détachés de la paroi, ou qu'il n'est pas coincé par un déplace- ment horizontal des roches travaillées ; cela est surtout important lorsqu'on traverse certains terrains, comme les argiles et les marnes, qui foisonnent rapidement au contact de l'air ou de l'eau ; quand on a creusé d'une cer- taine quantité (0m 20 à 0m 40) on retire le trépan et on le remplace par une cuiller chargée de recueillir et d'en- lever la boue ou les déblais ameublis ; puis on recommence au trépan ; — au fur et à mesure que la profondeur du forage augmente, on allonge la tige de ma- nœuvre à l'aide de pièces ou tiges assemblées les unes au bout des autres, les hommes restant toujours sur le niveau x (fig. 330). Tels sont, en résumé, les principes des diverses opérations succes- sives que nécessite l'exécution d'un sondage ; c'est un travail méti- culeux plutôt que difficile, la pratique montrant très rapidement le genre de tarière ou de trépan à employer pour le passage des diffé- rentes roches. Fig. 331. -- Chèvre. Pour de petits forages, jusqu'à 10 et 20 mètres au plus, on ins- talle une simple chèvre (fig. 331) de 3 à 4 mètres de hauteur, pour- vue à sa partie supérieure d'une poulie ordinaire sur laquelle passe la corde de manœuvre ; les pieds de la chèvre doivent être, dès le début, bien solidement fixés en terre afin qu'elle ne se déplace pas dans le cours du travail. COURS DE GÉNIE RURAL APPLlgUÉ AUX COLONIES 491 Quand on emploie des tarières, la corde, retenue, ne doit pas être tendue ; elle ne sert que pour soulever l'outil de temps à autre ; lors du travail au trépan (dont nous parlerons dans un instant), la manœuvre de la corde se fait à la tiraude, c'est-à-dire qu'un ouvrier la tire à lui de façon à élever verticalement l'outil de 0 m 20 àOm40 environ, puis, sans l'abandonner, il lui donne brusque- ment du lâche afin que la tige devienne libre et que l'outil puisse agir sur la roche par percussion. Les outils principaux sont les suivants: Dans les marnes, les argiles et les sables, une tarière à talon ou mouche (encore appelée mèche) formant gouge (fig. 329), ou une tarière rubanée, à langue (fig. 332) ; ces outils reposent sur le fond du trou sur lequel ils appuient de tout le poids de la sonde, et on les fait pénétrer par un mouvement de rotation donné à l'aide d'un ou de deux tourne- à-gauche ; tous les tours ou tous les deux tours on remonte un peu la tarière pour s'as- surer qu'elle reste toujours libre, dans le sens vertical, sans être bloquée par la pres- sion des parois ou par la chute de matériaux, puis on la redes- cend. Lorsqu'on traverse des sables maigres et ébouleux, on consolide le forage en F,G- 333' ~ Trépan Fig. 332. — Tarière rubanée. à télon. jetant, dans le trou, des bou- lettes d'argile que l'outil malaxe avec le sable en donnant un peu de consistance aux parois. Dans les roches, on emploie un trépan ou casse-pierre dont le tranchant, ou taillant, est droit ou à téton (fig. 333) ; il est bon de se servir alternativement de ces deux outils ; le taillant, en acier, a une longueur de 0m 005 à 0m 010 de plus que le diamètre extérieur des manchons des tuyaux à enfoncer ensuite dans le forage. Les tré- 492 ÉTUDES ET MÉMOIRES Fig. 331. — Tige sonde. pans agissent par percussion : on les remonte de 0m 20 à 0m 40 au plus pour les laisser retomber de leur poids ; il vaut bien mieux réduire la hauteur de chute et augmenter le nombre de coups de trépan par minute ; dans l'intervalle de deux chutes on tourne horizontalement le trépan comme nous lavons déjà indiqué. Les différents outils sont reliés à des tiges ou rallonges de sonde (fig-. 334) ; ce sont des barres de fer, à section carrée, ayant 1,2, 3 ou 4 mètres de longueur. Le tableau suivant donne les dimensions de des tiges de sonde (ou calibres) suivant la profon- deur et le diamètre des forages : Coté du carré de la tige (millim.). FORAGE. profondeur (mètres) diamètre iniilliin.i 20 10 à 15 80 à 100 25 25 à 30 80 à 140 30 40 à 50 80 à 150 35 60 à 70 80 à 200 La tige de sonde doit former un ensemble rigide depuis la pointe de l'outil (fig. 332 ou 333) jusqu'à 1 mètre ou 1 m 50 au-dessus du niveau du sol. L'assemblage des différentes pièces se fait à vis, avec emmanchement mâle à une extrémité et emmanchement femelle à l'autre ; pour assurer le serrage, sans risquer d'abîmer les filets, on fait deux ou trois tours de corde à la base de chaque vis de l'emman- chement mâle. En vue de réduire les temps de montage et de démontage de la tige de sonde, on a intérêt à employer de longues rallonges (2 à 4 mètres), diminuant le nombre de joints k vis, mais il faut dispo- ser de quelques rallonges courtes (1 et 2 mètres) qu'on remplace par des longues dès que la profondeur du forage a augmenté. Pour les grandes profondeurs, la tige de sonde, afin d'être plus légère, peut comprendre deux séries de rallonges, une de gros calibre en bas, l'autre de plus petite section à la partie supérieure. A la dernière rallonge on visse la tète de sonde (fig. 335) dont l'anneau, libre dans le plan horizontal, s'accroche à l'esse (fig. 336) de la corde ou de la chaîne de manœuvre. COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 493 F Mo. 335. Tête de sonde. Fig. 336. Esse. A un mètre environ au-dessus du niveau du sol, la dernière tige reçoit un tourne-à- gaucho en bois (fig. 337) ou en fer (fig. 338) ; souvent, au tourne-à-gauche en bois, qui se fixe à la hauteur voulue par une vis de pression, on superpose un tourne-à gauche à simple manche (fig. 339) per- mettant ainsi à deux hommes d'agir sur les tarières pour leur donner le mouvement de rotation. Avec le tourne-à-gauche, l'ouvrier fait tourner la tige de sonde toujours dans le même sens afin de ne pas dévisser les rallonges; de cette façon, on assure la direction voulue à la tige de sonde et on obtient un trou régulier. Lorsqu'il s'agit de changer d'outil, on remonte la tige de sonde en dévissant successi- vement les rallonges ; la corde ou la chaîne de rele- vage est terminée par un crochet spécial, appelé clef de relevée, ou Fig. 337. Tourne-à-gauche en bois. iigiiiiimi — -I; IMIMM l'Mrt Fig. 33S. — Tourne-à-gauche en fer. Fig. 339. — Tourne-à-gauche à simple manche. pied-de-bœuf (fig. 340), dont la partie horizontale forme deux branches fermées en avant par une plaque maintenue par des cla- vettes ; le trou carré de cette partie embrasse la rallonge et vient buter sous son épaulement supérieur ; le pied-de- bœuf est pourvu d'un anneau tournant qui s'ac- croche à l'esse de la chaîne de relevage. Pendant l'opération du dé- montage on retient la rallonge inférieure par une griffe ou clef de retenue (fig. 341 ) passée Fig. 340. Clef Fig. 3 il. — Griffe ou clef de retenue. de relevée, ou sous un épaulement et reposant pied -de -bœuf. sur ie piancner de manœuvre (fig. 346) ; un tourne-à-gauche peut remplacer la clef de retenue 494 ÉTUDES ET MÉMOIKES Les détritus sont retirés tous les 0m30 ou, au plus, tous les 0m 50 d'avancement ; il ne faut pas craindre de faire des curages fréquents, car beaucoup d'accidents qui surviennent sont dus à une trop grande agglomération de détritus au fond du forage (en défini- tive, on consacre aux curages moins de temps qu'aux tentatives à faire en vue de réparer un accident); on remonte la tige de sonde, et on remplace la tarière ou le trépan par une cuiller. Quand il s'agit d'enlever des matières humides ou pâteuses, on se sert de la soupape à clapet (fig, 342), constituée par un cylindre en forte tôle, raccordé à sa partie supé- rieure à une tige à bout mâle, et pourvu, à sa partie inférieure, d'un clapet monté à charnières ; le cvlindre est terminé souvent par une mèche. Avec la cuiller à clapet on agit par rotation, comme dans le cas des tarières, et les déblais rentrent peu à peu dans le cylindre en soulevant le clapet chargé de les retenir lorsqu'on relève la tige de sonde et pendant le temps nécessité par les dévissages des rallonges. — Quand il est possible de fonctionner avec de l'eau, les détritus sont réduits sous forme de boue ; on les retire avec la soupape à boulet (fig. 343) analogue à la précédente, sauf que le clapet à charnières est remplacé par une sphère en métal reposant sur un siège tron- Fig. 34p. conique ; la sphère peut se soulever de Coupe d'une bas en haut et sa course est limitée par ' . , ' 1 a boulet. une entretoise ; on fait agir cette cuiller à boulet par percussion et, dans ce cas, on suspend l'outil à un câble métallique ou à une chaîne de manœuvre, ce qui économise le temps du montage et du démontage des rallonges (On peut fréquem- ment utiliser le principe de ces soupapes à boulet (fig. 343) pour effectuer le curage des puits ordinaires). Fig. 342. Coupe d'une soupape à clapet. Dès qu'on prévoit un sondage dépassant une quinzaine de mètres (jusqu'à 30 mètres), il est bon d'installer une chèvre à treuil simple (fig. 344) ; le treuil, de 0m 15 environ de diamètre, est tourné tou- jours dans le même sens : la corde (de 0m 030 à 0m 035 de diamètre), COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 495 reliée à la tête de sonde, passe sur la poulie supérieure de la chèvre, puis fait deux ou trois tours sur le tambour du treuil et son extrémité libre est tenue par un homme; ce dernier tire sur le «urtKI.-micmitMiùi. Fig. 314. — Chèvre à treuil simple. brin pour faire entraîner la corde qui élève la sonde, et, au moment voulu, indiqué par le chef-ouvrier qui manœuvre le tourne-à-gauche, il donne brusque- ment du lâche pour que la corde glisse sur le tambour du treuil en laissant opérer la chute du trépan. Lorsque la corde ou la chaîne de manœuvre est fixée au treuil, on em- ploie la détente (fig". 345) ; c'est un le- vier a attaché à la corde ou à la chaîne de manœuvre m par l'œil h et dont le crochet c se prend dans la tête de sonde / ; le chef-ouvrier tient le levier a dans la position indiquée par la figure 345 pendant la levée, puis, au moment voulu, il décroche brusquement la tige de sonde t en appuyant, suivant /", sur l'extrémité a de la détente / Fig. 345. Détente. 496 ÉTUDES ET MÉMOIRES qui sert en même temps de tourne-à-gauche. Après la chute, le treuil est tourné en sens inverse pour laisser descendre la détente qu'on raccroche en c avec la tête de sonde. Quand le forage doit dépasser 25 à 30 mètres de profondeur, le treuil simple est insuffisant par suite du poids de la tig-e de Fig. 316. — Chèvre pourvue d'un treuil à engrenages. sonde; on emploie alors le treuil à engrenages (fig-. 346) avec lequel on peut atteindre des profondeurs de 50 à 60 mètres ; dans ce cas, la chèvre a 5 ou 6 mètres de hauteur et les tiges de sonde ont 3 à 4 mètres de longueur afin de diminuer le nombre d'emman- chements et le temps nécessaire aux montages et aux démontages, qu'on facilite en élevant à côté de la chèvre un petit échafaudage supportant un plancher à 3 mètres environ au-dessus du sol. Géné- ralement le pignon et la roue du treuil (fig. 346) sont dans le COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 497 rapport de 1 à 6 ; la manœuvre de la corde se fait comme pour celle de la figure 344, la manivelle étant toujours tournée dans le même sens (Lorsqu'on se sert d'une chaîne passant sur la poulie de la chèvre pour tirer la tige de sonde, on y attache, à la hauteur voulue, une corde de 5 à 6 mètres de long qui peut glisser faci- lement sur le tambour du treuil). Ces grands forages nécessitent au moins deux hommes au treuil et deux autres pour la manœuvre de la corde. Il n'y a rien de particulier à signaler au sujet de ces sondages de 25 à 60 mètres, sinon qu'il convient d'apporter beaucoup de précautions dans la conduite méticuleuse du travail, afin d'éviter les accidents qui occasion- nent une perte de temps considérable (employer plusieurs calibres de tiges comme cela a été indiqué à la page 21 G). Pour remplacer les chèvres en bois, représentées par les figures 331, 344 et 346, nos constructeurs établissent des appareils en fer, très bien combinés, démontables et dont les poids approxi- matifs sont de : 80 kilog. pour la chèvre simple destinée aux sondages de 15 à 20 mètres de profondeur ; 300 kilog. pour la chèvre à treuil simple convenant pour les sondages ayant jusqu'à 25 à 35 mètres de profondeur ; le poids de la evre munie d'un treuil a engrenages, qu'on utilise pour les sondages d'une soixantaine de mètres de profondeur, est de 650 kilog. environ. Fig. 347. Elévation et plan d'une caracole. ch Fio. 348. Coupe vertica- le d'une clo- che à vis. Souvent les tiges ou les outils se brisent dans le forage ; on prend alors l'empreinte de la pièce brisée en faisant descendre la soupape (fig. 342), dont on bloque le clapet et qu'on garnit d'un gros tampon de terre glaise ou mieux de cire ; on voit alors com- ment la pièce est posée et à quelle profondeur elle se trouve. Les grands chantiers disposent de tout un arsenal d'outils arrache-sonde de formes diverses et de trépans en acier très dur, capables de bri- Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 51. 34 498 ÉTUDES ET MÉMOIRES "1 ser, au fond du trou, les pièces en fer qu'on ne peut retirer et que des tarières finissent quelquefois par chasser latéralement en les logeant dans la paroi du forage. Les outils les plus simples sont au nombre de deux : la caracole (fig. 347) destinée à sai- sir, par tâtonnements, une rallonge de sonde sous son épaulement, et la cloche à vis (fig. 348) pourvue d'une sorte d'entonnoir garni d'un taraudage cône dans lequel on cherche, par rotation, à faire mordre l'extrémité d'une tige rompue. — Comme on le voit, on se livre à un véritable jeu de patience lequel, malheureusement, quand il n'est pas couron- né de succès, oblige à abandonner le forage pour en ouvrir un autre à côté. On vérifie de temps à autre la verticalité du trou de sonde en y faisant descendre un bois, ou un tube de fer, de 4 à 5 mètres de longueur et d'un diamètre de 2 centimètres plus petit que celui de l'outil foreur : s'il descend en tour- nant librement, le forage est suffisamment ver- tical. Quand le trou n'est pas bien rond, on manœuvre verticalement des alésoirs ou des tarières qui finissent par dresser peu à peu les parois. Lorsqu'un trou de sonde a dévié de la ver- ticale, on le rectifie de la façon suivante : on pilonne dans le trou, avec un mouton en bois dur, des matériaux au moins aussi résistants que la roche traversée (on emploie souvent du ciment); on tasse très énergiquement jusqu'au dessus du point où la déviation commence, puis on bat de nouveau au trépan ou à la ta- rière comme s'il s'agissait d'agir sur la roche naturelle. Ma Fig. 349. — Tubage fl'iin trou de sonde. On est le plus souvent obligé d'opérer un tubage, surtout quand le sol n'est pas stable. — On se sert de tuyaux en lôle (fig. 349) de 2 à 3 millimètres d'épaisseur, réunis par des manchons fixés à l'aide de rivets, de boulons ou de goujons taraudés qu'on assemble COURS DE GÉNIE RURAL APPLIQUÉ AUX COLONIES 499 au fur et à mesure de l'enfoncement de la colonne. Les tubes ont 1, 2 ou 3 mètres de longueur ; ils descendent par leur propre poids auquel on ajoute souvent celui de la sonde reposant sur un tampon en bois. Généralement, dans les petits sondages, les tuyaux d'une même section n'ont pas plus de 15 à 20 mètres de longueur, car ils subissent des pressions latérales et des frottements qui empêchent leur des- cente, et si l'on insiste trop avec un mouton on risque de les défor- mer. Dès qu'une ligne de tuyaux est placée à refus, on continue le forage avec un plus petit diamètre afin d'enfoncer une nouvelle file de tuyaux à l'intérieur des précédents. Souvent on place, à la fin du travail, un tuyau d'ascension dont les tronçons sont vissés les uns au bout des autres (tuyaux en fer ou en cuivre) ; l'intervalle entre les tubes du forage et le tuyau d'ascension est alors garni d'argile ou mieux de ciment. Fig. 350. — Extrémité du tube d'ascension d'un puits artésien. La partie supérieure du tuyau d'ascension d'un puits artésien est arasée à quelques décimètres au-dessus du niveau du sol (fig. 350), et l'eau fournie est recueillie dans un petit bassin circulaire com- muniquant avec la rigole d'écoulement (fig. 351); dans quelques cas, le tuyau d'ascension se raccorde avec une canalisation qui con- duit l'eau à une certaine distance. — On a toujours intérêt à pla- cer le débouché du tuyau aussi bas que possible afin d'augmenter le débit du puits artésien en laissant plus de charge utile sur l'ori- fice d'écoulement ; ainsi, peu après son achèvement (26 février 1841), le puits artésien de Grenelle (qui a 548 mètres de profondeur) débi- 500 ÉTUDES ET MÉMOIRES tait, par minute, 2.400 litres au niveau du sol, alors qu'après avoir été prolongé par un tube de 33 mètres de hauteur son débit s'abaissa à 1.100 litres à la minute. Deux forages ouverts dans une même nappe s'influencent mutuel- Fir,. 351. Puits artésien et son gardien '. lement, c'est-à-dire qu'en creusant un puits artésien à proximité d'un autre existant, le débit de l'ancien puits a beaucoup de chances de diminuer brusquement, comme cela a été observé dans les oasis de l'Oued Rir' ; d'après notre confrère, M. Georges Rolland, le sondage n° 5 d'Ourlana a jailli, en avril 1898, avec un débit de 3 mètres cubes d'eau par minute, mais en faisant baisser de plus de moitié le débit du puits n° 2 situé à 500 mètres environ : par contre 1. D'après une photographie prise par M. F. Foureau dans une des oasis de l'Oued Rir' J. Dybowski : Traité pratique de Cultures tropicales, 1. I. p. 143). COURS DE GÉNIE Rl'RAL APPLIQUÉ Al X COLONIES 501 il n'a pas influencé le puits n° 4, foré en 1888 à 200 mètres de là et qui est certainement alimenté par une autre nappe. Lorsqu'un sondage n'a pas réussi, on cherche à en retirer le tubage en tachant d'accrocher, avec des outils spéciaux ou avec la caracole, la partie inférieure du tube à une chaîne enroulée sur un treuil ; pendant qu'on exerce un effort de bas en haut, on ébranle le tube en le frappant à petits coups de mouton ou en cherchant à lui donner un mouvement de rotation ; souvent l'opération présente de telles difficultés qu'il y a économie d'abandonner le tubage dans le trou. Pour les grands sondages on fait usage de treuils à moteur et on emploie des dispositifs qui rendent, pendant la chute, le trépan libre delà tige de sonde, cette dernière devenant trop lourde. On a proposé de nombreux systèmes, tel que l'emploi de tiges creuses dans lesquelles une pompe à vapeur refoule constamment de l'eau sous pression ; cette eau jaillit dans le fond du trou, près du tré- pan, et remonte à la surface du sol en entraînant les détritus ; en même temps que le forage, on fait donc l'enlèvement des boues (la même eau peut resservir après décantation dans des bassins où les matières solides se déposent). Citons aussi le système Raky, le sondage canadien, le sondage à la corde (analogue au sondage chinois) si employé aux Etats-Unis pour le forage des puits de pétrole. Pendant l'exposition universelle de 1900, un de ces appa- reils américains, installé dans l'annexe du bois de Vincennes, a exécuté un forage de 593 mètres de profondeur en deux mois de tra- vail de jour et de nuit ; il a traversé les terrains tertiaires (100 mètres environ), les terrains crétacés et s'est arrêté aux argiles du Gault. (^4 suivre.) Max Ringelmann, Professeur à l'Institut agronomique et à l'Ecole supérieure d'Agriculture coloniale, Directeur de la Station d'Essais de Machines. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER PRÉPARATION DU CAFÉ (Suite)1 Sans avoir la précision de ceux que j'ai fournis pour le cacaoyer, ces comptes sont exacts, ils sont établis à l'aide de données pra- tiques. Le premier, celui qui vise le Brésil, m'a été fourni par M. Schmidt, et tous les chiffres qui y sont reproduits ont été calcu- lés, aussi bien pour les dépenses que pour les recettes, à l'aide de moyennes obtenues sur ces merveilleuses fazendas. Avant de clore le chapitre relatif aux comptes de cultures, je veux essayer de donner une faible idée de ce que sont les splen- dides fazendas de l'État de Sao-Paolo, à ceux qui n'ont pas eu, comme moi, la bonne fortune de les visiter. 11 me suffira pour cela de reproduire ici, les statistiques concernant quelques fazen- das qui m'ont été fournies, très aimablement, par plusieurs fazende- ras et, notamment, par M. Schmidt. Fazenda Schmidt. — La propriété de M. le colonel Schmidt est située à quelques kilomètres au sud de Riberao-Preto, importante station du chemin de fer de la Cie Mogyana. Riberao-Preto se trouve à environ 600 kilomètres à l'ouest de Santos. La superficie totale de cette immense plantation dépasse trente- deux mille hectares. Les plantations de caféiers couvrent une surface d'environ 14.000 hectares, le reste est occupé par la forêt vierge et les pâtu- rages ; la forêt constitue une réserve pour les plantations futures. En avril 1902, M. Schmidt possédait plus de six millions de caféiers (exactement G. 102.000), dont la plupart en plein rapport. La propriété est divisée en une vingtaine de sections à la tête de chacune desquelles est placé un administrateur responsable, ordinairement parent de M. Schmidt. Le Quartier Général est situé à la fazenda Monte-Alègre ; l'Etat- 1. Voir Bulletin, n°" 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49 et 50. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 503 Major se compose simplement de M. Schmidt, directeur général de l'exploitation, et de M. Lemasson, son beau-frère, plus spéciale- ment chargé de la comptabilité. MM. Schmidt et Lemasson, dont l'activité dépasse tout ce que l'on peut imaginer, assurent toute la direction de l'exploitation et centralisent toute la comptabilité. J'ai été émerveillé de la simplicité de cette organisation et des résultats pratiques qu'elle donne. Il est juste de reconnaître que bien peu d'hommes pourraient fournir, d'une façon continue, une somme de besogne égale à celle produite, quotidiennement, par M. Schmidt. Photo n° 26. Vue générale des bâtiments de la fazenda Monto-Alègre de M. Schmidt. Chacune des sections de la propriété est reliée à Monte- Alègre par une ligne téléphonique ; le réseau personnel de M. Schmidt a un développement supérieur à cent kilomètres ; il est relié avec celui de l'Etat par l'intermédiaire de la station Riberao-Preto. La production totale annuelle est considérable ; en 1901 elle a atteint le chiffre formidable de 8.466.795 kilogrammes. Pour assurer le service d'une semblable exploitation on con- çoit, sans peine, qu'il faut un chiffre respectable d'ouvriers. La population totale de la fazenda est de 6.169 âmes, se décom- 5(>4 ÉTUDES ET MÉMOIRES posant ainsi, par nationalité : Brésiliens, 1.065; Italiens, 4.575 ; Por- tugais, 217 ; Espagnols, 155; Allemands, 4G ; Autrichiens, 100; autres nationalités 11. Tout ce monde est logé sur la fazendas, dont les bâtiments suffi- raient à former une ville dune respectable étendue. Les cultivateurs, les colons comme on les appelle, occupent 700 maisons, dont la plupart abritent deux familles. Chaque famille dispose de deux pièces, dune cuisine et dune cer- taine superficie de terre comme jardin. Les autres bâtiments de la ferme représentent un capital consi- dérable et couvrent une surface très importante. Les moteurs sont au nombre de 15, dont 3 hydrauliques ; ils représentent, au total, une force de 160 chevaux-vapeur; ils actionnent des machines qui peuvent traiter environ 600.000 litres de cerises par jour, chaque groupe de machines est abrité par un vaste bâtiment qui n'a pas moins de 30 à 40 mètres de long sur 1 2 de largeur et 10 de hauteur. Il y a 6 groupes et par conséquent 6 bâtiments. Tout le bois employé dans l'exploitation est préparé sur la pro- priété même où on a installé 5 scieries mécaniques, 19 moulins à concasser le maïs et 9 monjolos servent à préparer le maïs des colons et à concasser celui que Ion donne quotidienne- ment aux mulets. Le café sec, préparé ou non, peut être abrité dans 26 vastes magasins, chaque section à le sien. Pour mettre les récoltes de maïs à l'abri, on dispose de 23 maga- sins spéciaux. 19 maisons abritent les administrateurs des diverses sections de la propriété. Ces maisons sont simples; elles comprennent cepen- dant de quatre à huit pièces. 8 maisons d'habitation servent de logement : au Directeur, M. Schmidt ; au comptable, M. Lemasson, et aux instituteurs qui donnent l'instruction aux enfants de la fazenda. L habitation de Al. Schmidt, à Monte-Alègre, est un véritable château, fort spacieux et très confortable, Les mécaniciens, menuisiers, charrons, etc., sont logés un peu plus confortablement que les colons; ils occupent 51 maisons, de deux à quatre pièces. Les terreiros (séchoirs) couvrent une superficie de 54 hectares CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 505 70 ares, dont 15 carrelés ; les 40 autres hectares sont couverts par des séchoirs en terre battue. En plus des colons et des administrateurs, M. Schmidt emploie, d'une façon permanente : un maître charpentier, douze charpen- tiers et charrons, un maître serrurier, quatre forgerons, quatre aides-forgerons, un peintre, deux maçons et trois aides maçons. Au moment de la récolte du café, ce personnel s'augmente de plusieurs mécaniciens, et d'un certain nombre de chauffeurs. Le matériel pour les transports se compose de 150 voitures à deux roues. La traction est fournie par 400 mulets et 300 bœufs. Photo n° 28. Maison d'administrateur d'une section de la fazenda Schinidl. En plus de ces animaux, exclusivement réservés pour le transport du fumier et du café en cerises, la [fazenda possède encore 70 bêtes de selle, mulets et chevaux, qui servent aux déplacements des administrateurs et des surveillants. M. Schmidt fait un rpeu d'élevage, il a une "centaine de juments poulinières, 450 à 500 bêtes à cornes, vaches, génisses, taureaux et bouvillons, et un millier de porcs dont la viande est vendue aux colons. Le groupe de Monte- Alègre est éclairé au gaz acétylène, il com- 506 ÉTUDES ET MÉMOIRES porte 300 becs, disséminés sur les séchoirs, dans les écuries et les ateliers de préparation du café. On pourrait croire qu'une telle exploitation est plus que sufli- sante pour occuper toute la force de travail d'un homme, quel qu'il soit. M. Schmidt ne pense pas ainsi ; cet homme extraordinaire trouve encore le moyen de diriger une banque à Riberao-Preto. Chez lui les colons trouvent une somme de bienveillance que les fazenderos brésiliens n'ont malheureusement pas pour leur personnel. Aussi les fazendas Schmidt sont connues des immigrants Italiens, ou autres, et elles ne manquent jamais d'ouvriers. Ceux qui sont là, du reste, font tout leur possible, dès qu'une vacance se produit, pour la boucher en faisant venir quelques-uns de leurs parents ou de leurs amis. En dehors des avantages que les colons trouvent sur les fazendas Schmidt (bons traitements, solde relativement élevée, bonnes habi- tations, etc.), ils ont la faculté de placer leurs économies à la banque dirigée par M. Schmidt qui leur en sert l'intérêt à huit pour cent. L'exploitation Schmidt est un des plus beaux exemples de ce que peut un homme actif, intelligent et honnête dans les pays d'Amérique où toutes les richesses semblent s'être accumulées. M. Schmidt est d'origine modeste, il n'a pas eu de grands capi- taux à mettre en œuvre ; cette fortune considérable a été amassée entièrement par lui. En homme quia tout prévu, il n'élève aucune plainte contre la crise qui sévit sur les cafés ; au moment où cette denrée rapportait 2r>0 pour cent aux fezenderos brésiliens, pré- vojant des temps moins favorables, il a économisé et il se trouve, actuellement, très bien outillé pour gagner encore beaucoup d'ar- gent. J'ajoute que M. Schmidt est un esprit libéral, il ne récrimine pas contre la suppression de l'esclavage à laquelle tant de fazenderos brésiliens attribuent leur ruine, bien à tort du reste. Lui considère, avec plusieurs autres planteurs distingués, que la période actuelle est préférable à celle qui lui a fait place. Il est plus agréable, d'après eux, de travailler avec des hommes libres que d'avoir à diriger des esclaves abêtis par une pauvre existence de bête de somme. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 507 Fazenda Dumont. — La fazenda D union t occupe 4.200 per- sonnes, elle comprend 3.500.000 caféiers. Presque tous les trans- ports sont faits par des voies ferrées, larges de un mètre. La fazenda possède en outre 300 mulets. La fazenda San Martinho, propriété de M. Antonio Prado, préfet de Sao-Paolo, comprend 1.800.000 caféiers. Le personnel est composé d'un administrateur dirigeant les plantations, d'un sous-directeur, de deux comptables, de cinq surveil- lants, de 252 familles de colons représentant une population de plus de 1 .200 âmes. Deux instituteurs donnent les leçons aux enfants ; un médecin et un pharmacien assurent le service médical de la fazenda. Le service de la machinerie est assuré par un chef mécanicien, six chauffeurs, un machiniste, deux forgerons, trois menuisiers, trois charrons, un ajusteur, six maçons. Un agent spécial est chargé de l'entretien des chemins d'exploi- tation ; il a sous ses ordres, en temps ordinaire, vingt cantonniers. Pendant la période de récolte, le nombre des cantonniers est porté à 120 ; ils assurent le service des terrores (séchoirs). Les transports sont faits par 250 bœufs et 60 mulets ; ils néces- sitent 16 charretiers, occupés toute l'année. Ce nombre est doublé pendant les cinq mois que dure la récolte. Les salles des machines et les séchoirs sont éclairés à l'électricité. Les bâtiments de la fazenda San-Martinho ont produit sur moi une impression inoubliable. Ces bâtiments ont un cachet architectural d'un grand effet. Deux immenses cheminées évacuent la fumée des générateurs et donnent à l'ensemble l'aspect d'une vaste usine. On se croirait plus volontiers dans une exploitation industrielle que dans une exploitation agricole. Il existe encore, dans l'Etat de Sao-Paolo, beaucoup d'autres splendides fazendas ; j'ai eu l'occasion d'en visiter plusieurs dans la région de Campinas ; celle du baron Geraldo de Rezende est une des plus belles. Elle n'a pas l'importance des trois précédentes, mais elle mérite certainement une mention spéciale, à cause des usines de préparation, installées d'une façon absolument remar- quable. Les lavoirs pour séparer le café mûr de la terre, des pierres et de la boia sont très simples et très ingénieux ; j'en ai donné un croquis au chapitre précédent. 508 ÉTUDES ET MÉMOIRES La maison d'habitation de M. le baron Geraldo de Rezende est un véritable palais, renfermant des merveilles de peinture el de sculpture. Le parc qui entoure le château est également splendide. M. de Rezende est un innovateur ; il essayait sérieusement, en 1902, la culture de l'Aramina, plante textile du genre Urenia, dont on s'est occupé ces temps derniers à Madagascar, en lui donnant le nom impropre de Jute. J'ai vu chez lui un champ d'Aramina de quarante hectares. Plu du N° 29. Char brésilien à bœufs. Fazenda Geràldo de Rezende. CHAPITRE IX Maladies et insectes s attaquant au caféier. Le Coffea arabica est, probablement, la plante économique tropi- cale qui a été le plus éprouvée par les maladies crvptogamiques et les insectes. Toutes les parties du caféier ont leurs ennemis, mais la maladie CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 509 qui a causé le plus de préjudice aux plantations est, sans contredit, THemileia vastatrix ; c'est par l'étude sommaire de cette affection que je commencerai. Hemileia vastatrix. — L'Hemileia vastatrix est un champignon de la famille des Urédinées qui vit dans les tissus des feuilles du caféier. Ce cryptogame fut découvert en 1868 à Ceylan; on sait que depuis cette époque la culture du Colfea arabica a presque disparu de cette colonie anglaise. Le champignon s'est, malheureusement, considérablement répan- du et, actuellement, tous les pays baignés par l'Océan Indien sont contaminés. A Madagascar ce redoutable fléau existerait depuis 1872 ou 1873 ; il aurait été introduit dans la colonie par un planteur de Ceylan venu pour étudier les cultures de caféiers qui existaient alors dans les régions de Mananjary, Mahanoro, Vatomandry. Le nom de ce planteur anglais m'a été dit par plusieurs per- sonnes habitant Madagascar depuis longtemps ; je l'ai, malheureu- sement, oublié. Quelle que soit la personne ou la cause à laquelle nous soyions redevables de cette introduction, le cryptogame importé a trouvé, dans le pays, un milieu favorable à son développement, et il a détruit à peu près toutes les caféières existantes. Il rend, actuellement, à peu près impossible la culture du caféier à petites feuilles sur le versant Est de l'île. L Hemileia, dont on a mis en doute l'existence à Madagascar jusqu'en 1896, est une maladie très facile à reconnaître. Il produit des taches sur les feuilles. Au début, ces taches sont très petites, et ne se voient guère que par transparence, les parties attaquées semblent translucides et comme tachées d'huile. Par la suite, les taches s'agrandissent ; lorsqu'elles ont quelques milli- mètres de largeur, la partie inférieure de la feuille correspondant à la tache se couvre d'un enduit pulvérulent, jaune clair d'abord, puis jaune orangé, qui s'attache facilement aux doigts ; il les teint en jaune à peu près comme le pollen des étamines de lis. Cette poussière orangée n'est autre chose que les fructifications du champignon qui vit à l'intérieur du parenchyme de la feuille. A la face supérieure de la feuille on ne remarque jamais de fruc- 510 ÉTUDES ET MÉMOIRES tifîcation, mais la partie correspondante de la tache se décolore, devient brunâtre, elle présente bientôt tout l'aspect dune feuille morte. Lorqu'elle atteint son plus grand développement la tache arrive à avoir un centimètre à un centimètre et demi de diamètre. Si la feuille ne porte qu'une tache, le mal n'est pas grand; mais, le plus souvent, lorsque l'attaque du champignon est violente, chaque feuille en porte un grand nombre, les taches voisines se touchent, se réunissent, une grande partie du parenchyme est frappé de mort et la feuille tombe. Le parasite se développe quelquefois avec assez d'intensité pour entraîner la chute de presque toutes les feuilles des caféiers. Ceux-ci, en reforment de nouvelles ; si les attaques se renou- vellent souvent, il s'ensuit un épuisement rapide de l'arbuste, qui finit par mourir, après avoir perdu la plus grande partie de ses branches. Comme tous les champignons, l'Hemileia vastatrix demande, pour se développer, un milieu chaud et humide. La côte Est de Madagascar lui offre, par conséquent, un champ d'action remarquable, l'humidité atmosphérique et la chaleur y étant toujours très grandes. A Tamatave on trouve, toute l'année, des taches d'Hemileia vastatrix sur les feuilles des caféiers d'Arabie. Cependant c'est à partir de la fin de mars, dans le courant d'avril et de mai que la maladie bat son plein. Il n'est pas rare à ce moment de trouver des feuilles de caféier dont la face inférieure est complètement recouverte de mycélium jaune ; on n'y voit plus de taches dis- tinctes, toutes se réunissent tant le développement du parasite est intense. Sur tout le versant oriental, le développement de l'Hemileia se fait comme à Tamatave. Dans le centre on ne trouve guère de traces du cryptogame de septembre à mars. A ce moment, la maladie apparaît, elle se déve- loppe avec intensité, mais les froids de mai l'arrêtent à peu près complètement, de sorte que, dans le centre de Madagascar, les caféiers supportent, sans trop de préjudice, les attaques de l'Hemi- leia. Dans les régions de l'Est plus sèches que Tamatave, Farafangana, par exemple, des brouillards intenses viennent, en avril et mai, CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 51 1 aggraver singulièrement le mal, en apportant chaque nuit une dose considérable d'humidité au champignon. J'ai dit déjà dans ce travail que, selon moi, à cause de l'Hemileia vastatrix, la culture du Coffea arabica est impossible à pratiquer économiquement sur la côte Est, je ne crois pas inutile de le répéter. On m'objectera qu'il existe cependant près de certains villages de la côte Est, des groupements de caféiers à petites feuilles qui ont résisté jusqu'ici au parasite. J'ai, en effet, au cours de ma dernière tournée sur la côte Est, eu l'occasion de rencontrer, dans plusieurs villages des provinces de Farafangana et de Vatomandry, des petites plantations de Coffea arabica. Je me suis bien gardé, cependant, de conclure que la présence de ces petits groupements permet de bien augurer des cultures qui pourront être tentées dans ces régions. Si l'on étudie les conditions dans lesquelles ces caféiers se trouvent placées, on se persuade, sans peine, qu'il est impossible de leur en fournir de semblables dans des plantations de quelque importance. D'abord, dans tous les villages indigènes où j'ai vu des caféiers, j'ai remarqué que les arbustes sont très vieux, qu'ils ont été rabattus plusieurs fois; j'en ai conclu que, certainement, ils ont été plantés avant 1 introduction de l'Hemileia à Madagascar. Lorsque la maladie a fait sa première apparition, les arbustes étaient forts, munis d'un système radiculaire puissant qui leur a permis de résister. Ils n'ont pas eu, au moment de leur jeunesse, à subir les attaques du parasite et c'est, incontestablement, dans les premières années de leur vie que les caféiers peinent le plus à se défendre de ses attaques. Ce qui me fortifie dans cette façon d'expliquer la présence de caféiers dans les villages de la côte Est, c'est que dans aucun je n'ai vu de plantations jeunes. Enfin, ces petites plantations sont placées dans des conditions de sol tout à fait exceptionnelles impossibles à réaliser ailleurs. Les ordures ménagères du village viennent renouveler sans cesse la fertilité de ce sol. Malgré tout, il n'est pas douteux que les caféiers, même plantés dans ces conditions essentiellement favorables, souffrent de l'Hemileia et il se "peut fort bien que, malgré leur appa- rence de vigueur, ils ne donnent pas d'abondantes récoltes. Je ne m'attacherai pas à écrire ici la biologie de l'Hemileia 512 ÉTUDES ET MÉMOIRES vastatrix. Cette étude ne trouverait pas sa place dans ce travail qui doit, comme celui qui la écrit, rester dans le domaine de l'Agriculture appliquée pour rendre quelques services. Ceux qui voudront connaître, dans ses détails, la vie de ce cham- pignon pourront se reporter au livre de M. Delacroix, Les maladies et les ennemis des caféiers. Ce savant pathologiste traite, dans cet ouvrage, dune façon magistrale et complète, tout ce qui se rapporte aux maladies du Coffea arabica. Il rentre dans le cadre de mon travail d'étudier les procédés de lutte contre ce redoutable lléau. C'est ce que je vais essayer de faire. Dès l'apparition de la maladie, les planteurs ont essayé de la combattre. On a conseillé tout d'abord l'emploi du soufre, des vapeurs d'acides sulfureux, des vapeurs d'acide phénique, de la décoction de jus de tabac, etc., etc. Tous ces remèdes donnèrent des résultats plus ou moins satis- faisants ; aucun d'eux n'eut, cependant, une efficacité suffisante. Aussi, dès que les propriétés des bouillies cupriques furent connues et que leur action incontestable sur le mildiou de la vigne ne fit plus de doute, on eut l'idée de les appliquer au traitement de l'Hemileia du caféier. Ce sont, jusqu'à présent, les préparations cupriques qui ont donné les résultats les plus positifs et les plus satisfaisants dans la lutte contre ce champignon. Reste à savoir si, au point de vue économique, le traitement par les bouillies cupriques est possible. A mon humble avis, si, dans les pays où la main-d'œuvre est bon marché et le climat sec, ce traitement paraît être économique- ment applicable, il ne l'est pas du tout dans les contrées où les ouvriers sont chers et le climat humide. A mon sens, l'emploi des bouillies cupriques n'aurait qu'une efficacité très relative à Tamatave. Il faudrait, de plus, en faire des applications si souvent répétées que le remède serait, probablement, pire que le mal ; il serait trop coûteux pour être économiquement applicable. M. Delacroix indique du reste que MM. Treub, Sadebeck et Sember n'accordent qu'une importance secondaire au traitement par les bouillies cupriques. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 51 3 Sans vouloir déconseiller aux planteurs d'essayer de lutter contre niemileia k l'aide des préparations k base de cuivre, je crois que ce serait une faute d'installer une plantation dans une région humide et chaude, contaminée par l'Hemileia, en comptant la préserver par l'emploi des bouillies. Dans les pays contaminés il faut faire une sélection rigoureuse des terres, et ne se décider k planter de Colfea arabica que sur les sols les plus riches, situés dans un climat relativement sec et froid. Dans ces conditions, des fumures régulièrement appliquées, des soins d'entretien rigoureux peuvent permettre au caféier k petites feuilles de se développer convenablement, de résister au parasite et de fournir des récoltes rémunératrices. Je n'ai pas eu l'avantage de visiter La Réunion, mais je sais que des planteurs sérieux de cette île sont arrivés k conclure, après de longues années de lutte et d'observation, que le meilleur moyen de lutter contre l'Hemileia vastatrix est de cultiver le caféier avec soin, dans les stations qui lui conviennent le mieux et sur des sols riches, dont on entretient la fertilité par des fumures raisonnées. L'opinion de M. Boutilly, auteur de plusieurs ouvrages très appréciés sur les cultures coloniales, qui a cultivé en grand le caféier k Bourbon mérite, k ce propos, d'être signalée. Il dit dans son livre, Le caféier de Libéria : « Aucun remède efficace fut découvert malgré les fortes primes offertes aux inven- teurs par les Gouvernements de l'Inde, de Ceylan et de Java. Le seul traitement qui ait paru avoir un peu d'action est le traitement au sulfate de cuivre, employé avec de la chaux, sous forme de bouillie bordelaise et projeté, k l'aide d'un pulvérisateur, k la surface des feuilles du caféier. » « Nous fîmes longtemps des expériences kce sujet, k La Réunion, et nous arrivâmes k cette conclusion que le meilleur moyen de lutter contre cet ennemi était de nourrir fortement l'arbuste par d'abondantes fumures et de ne planter le caféier d'Arabie qu'en terre très fertile, de manière que la plante ait une vigueur suffisante pour réparer les pertes de son appareil foliacé. Nous obtînmes ainsi des résultats satisfaisants et des récoltes k peine réduites. « C'est le traitement de beaucoup de maladies humaines où le médecin n'agit que par surnutrition. » Ces planteurs auxquels il vient d'être fait allusion, qui sont tous Bul. du Jardin colonial. 1907. I. — N° 51. 35 514 ÉTUDES ET MÉMOIRES installés dans les altitudes et dans la partie la plus sèche de l'Ile Bourbon, s'appliquent à entretenir leurs plantations dans un état constant de propreté. Ils font ramasser soigneusement les feuilles tombées et ils les brûlent, pour tuer le plus possible de spores d'Hemileia. Dans les autres parties de l'île moins favorisées par le climat et le sol, la lutte a été impossible et les plantations de caféiers ont disparu depuis l'apparition du fléau. Il reste bien entendu que l'emploi des bouillies cupriques, dans un climat relativement sec, peut aider, dans une large mesure, les caféiers à lutter contre l'attaque du champignon, au moment de l'année où elle se produit dans sa plus grande intensité. Pour permettre aux planteurs, désireux d'expérimenter l'action des bouillies cupriques, de procéder à ces essais avec le plus de garantie possible, il y a lieu de leur rappeler que V Hcmileia vivant dans les tissus même de la feuille, il faut V atteindre avant :>!) ÉTUDES ET MÉMOIRES A mon avis, les plantations de Coffea Arabica, de la côte Est, il y en a peu, ont été faites sur une trop grande échelle, le sol n'a peut-être pas été choisi avec assez de soin, les abris contre les vents ont été beaucoup trop négligés de même que l'ombrage et, enfin, on a placé les plantations à de trop faibles altitudes. Le milieu chaud et humide dans lequel se trouvent les arbustes, offre un champ d'activité extrêmement favorable au développement de l'hemileia vastatrix. Les caféiers, en avril et en mai, ont leurs feuilles complètement envahies par le parasite, ils les perdent presque complètement et ne trouvent pas, dans le sol pauvre, une alimentation suffisante pour reformer de nouveaux organes. Les plantations de coffea arabica que j'ai visitées en 1903 sur la côte sud-Est de Madagascar étaient envahies par l'Hemileia avec une intensité qui dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Aussi, à mon sens les dégâts occasionnés par ce parasite ex- pliquent suffisamment les déboires des planteurs de caféiers à petites feuilles, sans qu'il soit utile d'invoquer la présence d'autres para- sites. Pour le coffea liberica, je dirai, lorsque je m'occuperai de cette plante pourquoi ceux qui la cultivent, n'en n'obtiennent pas de grandes satisfactions. Je crois pouvoir avancer que les maladies vermiculaires ne sont pour rien dans la déconvenue d'un grand nombre de planteurs de liberia. M. Delacroix, qui suit cette question de trèsprès, a, dans son cours à l'école d'agriculture coloniale de Nogent, déclaré insuffisantes les observations sur lesquelles a été appuyée l'identification de la maladie vermiculaire à Madagascar. J'ai dit précédemment qu'elle est, à mon sens, la nocuité réelle de cette maladie, c'est là une opinion toute personnelle, qui n'est pas partagée par ceux qui ont étudié ce sujet. En s'en tenant à ce qui a été écrit sur lesanguillules et leursdépré- dations, par des personnes beaucoup plus autorisées que moi, on doit considérer les maladies vermiculaires comme redoutables, elles sont capables d'entraîner rapidement la disparition des plantations. Les planteurs doivent donc éviter de s'installer dans un pays qui a été déclaré contaminé. .1 ai dit, dans le cours de ce paragraphe, qu'à mon sens, en pays tropical, la lutte contre les maladies vermiculaires me paraît très difficile, pour ne pas dire impossible. CULTURE PRATIQUE DU CAFÉIER 527 Avant de clore l'article relatif à cette maladie, je vais examiner les remèdes conseillés jusqu'à présent, pour la combattre et exposer très rapidement les raisons qui m'ont amené à formuler cette opinion. Il est acquis que, sur des surfaces minimes et isolées, lesinjections de sulfure de carbone tuent rapidement les anguillulës. L'idée est donc tout naturellement venu à ceux qui ont étudié cette grave question, de conseiller l'emploi du sulfure de carbone pour débarrasser les plantations de la présence des anguillulës. Les essais de traitement en petit ont, paraît-il, réussi au Brésil; il n'en est pas de même à Java, où des résultats négatifs ont été obtenus dans le traitement en grand de la maladie due à la présence du Tvlenchus coffe. %j Si la maladie se déclare et forme tache dans la plantation une mesure s'impose : il faut circonscrire la tache par un fossé large et profond et rejeter la terre en dedans de la tache. On arrêtera ainsi la marche de la maladie. Le traitement au sulfure de carbone, peut être compris de deux façons; ou bien on fera un traitement d'entretien, ou bien on fera un traitement d'extinction. Ces deux traitements sont très onéreux, et les résultats à en attendre excessivement problématiques. Rien ne prouve, jusqu'à présent, que le sulfure de carbone soit efficace dans les expériences en grand, ce qui s'est passé à, lava laisse supposer le contraire. En ce qui concerne l'anguillule de la betterave, le sulfure de carbone a donné des résultats assez bons mais incomplets cependant. En sup- posant même que ce traitement soit efficace au moment où il est appliqué, on peut craindre que le sol soit de nouveau envahi rapi- dement, aussitôt que son action aura cessé. M. Delacroix dit en effet, que l'Heterodera radicicola vit sur un grand nombre de plantes tropicales, notamment sur les Dracena. En admettant qu'on puisse arriver à détruire totalement les anguil- lulës dans la plantation, il est impossible de songera tuer celles qui vivent sur les plantes de la brousse. On aura dépensé beaucoup d'argent pour un résultat final douteux, l'ennemi aura pu être chassé de la plantation, mais il restera sur la lisière prêt à l'envahir de nouveau aussitôt que l'action du sulfure de carbone aura cessé. En France, la lutte contre le phylloxéra a donné des résultats pratiques fort appréciables. 528 ÉTLDKS IiT MKM01HKS Les conditions dans lesquelles se trouvent les plantations tro- picales sont fort différentes de celles de nos vignobles '. Dans un pays vignoble, des espaces considérables sont couverts de vigne sans qu'il existe, pour ainsi dire, de solution de continuité. Tous les vignerons s'entendent, ils traitent tous, de sorte que toute une région se trouve désinfectée. Les plantations tropicales sont presque toujours isolées, toujours elles sont entourées de vastes espaces où croissent en liberté des plantes qui peuvent donner asile aux nématodes. On conçoit que. dans ce cas. l'efficacité réelle du traitement puisse être douteuse. Si on possède une caféière productive, rapportant beaucoup, on pourra essayer le traitement d'entretien qui permettra, peut-être, de prolonger la vie des arbustes. Il ne faut pas se dissimuler que ces traitements sont très coû- teux. M. Delacroix estime que pour le traitement d'extinction 11.000 kilos de sulfure de carbone sont indispensables pour désin- fecter un hectare, c'est, au minimum, une dépense de 1.500 francs. Le traitement d'entretien nécessiterait l'emploi de 300 a tOO kilos de sulfure à l'hectare. La dépense s'élèverait à 17.*i ou 200 francs. I. Il faul aussi remarquer que la vi^ne rapporte plus à l'hectare que le caféier. Un hectare de vigne peut donner un produit brut de 2.000 à 2. 100 l'r. : il est bien rare que la valeur du café récolté sur un hectare dépasse 1.200 à 1.400 francs. La première cul- ture peut donc supporter des frais d'entretien beaucoup plus élevés que la seconde. [A suivre.) FAucnÈRt:, Sous- Inspecteur de V Agriculture à Madagascar, Clinrgé de mission. NOTES SOINS DE CONSERVATION A DONNER AU CAOUTCHOUC Il résulte d'informations recueillies auprès des courtiers du mar- ché de Bordeaux, qu'un certain nombre de lots de caoutchouc, exportés par la Colonie sur cette place, et n'ayant subi, avant leur expédition, qu'une dessication insuffisante, n'ont pu être vendus qu'à des prix très inférieurs par suite de leur qualité défectueuse, due au « stickag-e » ou oxydation du produit. Une amélioration très sensible de la marchandise pouvant être obtenue par la dessiccation complète du caoutchouc avant l'expor- tation, il nous a paru opportun, en vue de prévenir les dépréciations signalées, de renouveler, en ce qui concerne les soins de conserva- tion à donner à ce produit, les recommandations suivantes extraites des Instructions aux Administrateurs sur le fonctionnement des Ecoles de caoutchouc : « La qualité du caoutchouc tient autant aux soins qu'on lui a donnés après sa préparation qu'au procédé de préparation lui-même. « Le caoutchouc frais, même quand il a été soigneusement pré- paré, renferme beaucoup d'eau. Il faut le faire sécher à l'air et à l'ombre. La façon de faire des indigènes, qui consiste à le suspendre dans les cases où il se trouve soumis à Faction de la fumée, est excellente. « Les boules parviennent souvent aux comptoirs des maisons de commerce à l'état frais : même dans le cas contraire, elles ren- ferment généralement une certaine humidité. Les chefs de comp- toirs sont portés à expédier aussitôt que possible leur caoutchouc au magasin central, pour ne pas supporter la diminution de poids, parfois très forte, qu'il subit en séchant. En voyageant ainsi avant d'être parfaitement sec, ce caoutchouc est bien plus exposé à s'avarier, car la présence de l'eau est une cause de décomposition. « Dans les magasins, on devra se garder d'entasser les boules But. du Jardin colonial. 36 830 NOTES ou les plaques sur une trop grosse épaisseur et de mêler celles qui ne sont pas sensiblement au même état de siccite. Nous propose- rons de les répartir dès leur entrée en magasin en quatre catégories pour chaque sorte : caoutchouc avarié ou impur, caoutchouc par- faitement sec, caoutchouc encore humide, caoutchouc contenant beaucoup d'eau. Ces deux dernières catégories seront étalées sur des claies de bambou ou de ban (côte de raphia), superposées dans un bâti, sous un hangar bien aéré. Le caoutchouc des autres caté- gories sera seul entassé sur une certaine épaisseur. « Boules ou plaques seront remuées souvent, et on les fera passer d'une catégorie dans une autre, dès qu'il y aura lieu. « On devra se garder de faire voyager le caoutchouc, ou simple- ment de le mettre en sacs, avant qu'il ne soit parfaitement sec, et sous aucun prétexte on ne devra l'exposer au soleil. « La concurrence, l'encombrement des magasins et la hâte des acheteurs de se débarrasser des stocks peuvent expliquer ce fait que la qualité d'une sorte de caoutchouc est, d'habitude, inversement proportionnelle à l'importance des exportations. « Il est souvent nécessaire de découper les boules, pour se mettre à l'abri de la fraude, pour mieux les classer par sortes, et pour faciliter leur nettoyage et leur dessiccation. Le découpage du caoutchouc à la main demande une grande dépense de main-d'œuvre; il existe des outils pratiques qui l'exécutent mécaniquement. (( Il ne faut pas emballer de suite du caoutchouc fraîchement coupé, car, dans un air renfermé et, surchauffé, la paroi humide des sections s'altérerait facilement, deviendrait « sticky », c'est-à- dire poisseuse ». La conservation du caoutchouc selon la méthode qui vient d'être indiquée nous paraît appelée à donner les meilleurs résultats et à éviter les inconvénients du stickage. Dans l'intérêt du commerce local, et pour sauvegarder le bon renom de la marque soudanaise, nous ne saurions trop vivement engager les maisons de commerce de la Colonie à donner des instructions en ce sens à leurs agents acheteurs. NOTES SUR UN PROCÉDÉ PERMETTANT DE DÉTRUIRE LES LARVES 531 SUR UN PROCÉDÉ PERMETTANT DE DÉTRUIRE LES LARVES DANS LES PLANTATIONS D'ARBRES Jusqu'à présent bien des efforts ont été tentés pour se défendre , dans les plantations, des ravages causés par les larves d'insectes (larves de Capricornes le plus souvent) qui creusent dans le tronc et les branches des galeries telles qu'elles interrompent la circula- tion de la sève dans le végétal et entraînent la plupart du temps à bref délai la mort de celui-ci. Ces larves causent en Indo-Chine des dégâts énormes, principa- lement dans les plantations de thé, de mûriers, d'orangers, etc. A l'instar de bien d'autres, j'ai tenté de nombreuses expériences, qui, après des tâtonnements nombreux, mont enfin permis d'arriver à un procédé simple, qui semble réussir en tous les cas et être à la portée de tous les planteurs, même indigènes, comme application et comme dépenses. La méthode opératoire varie suivant les parties attaquées du végétal. Premier cas : Les branches seules sont attaquées. — a. Quand celles-ci sont de très jeunes branches, il est bon de les supprimer; mais, en général, elles sont peu atteintes. h. Si l'on a affaire à un arbre soumis à la taille (mûriers, théiers), il peut être très préjudiciable pour celui-ci de supprimer un et même souvent plusieurs des éléments producteurs, car on risque de détruire complètement le rapport du végétal ; il faut alors opérer le membre malade. On ouvre largement avec un scalpel et l'on met à nu la galerie, puis on extrait avec des pinces l'animal, que l'on détruit immédia- tement ; reste ensuite à panser la blessure et à la refermer. La température et l'humidité qui régnent dans ces régions sont deux puissants auxiliaires, car ils suscitent une active poussée de végétation et permettent ces opérations de chirurgie végétale que l'on n'oserait tenter sous nos climats européens. La plaie, une fois largement mise à jour et intéressant en géné- ral tout le centre de la branche, moelle et tissu ligneux, doit être nettoyée avec un bout de chiffon que l'on passe énergiquement sur toute sa surface, de façon à la débarraser des détritus des cellules mortes et des fèces de la larve ; quand la plaie est bien nette, on lave alors la blessure avec la solution suivante : ."».') 2 . NOTES I Formol 110 Solution A. . : Glycérine 10 | Eau 850 Cette solution agit de plusieurs façons : le formol cicatrise vio- lemment, mais la glycérine et l'eau empêchent cette cicatrisation d'être trop vive ; d'autre part, la glycérine s'oppose à une évaporation trop rapide et du formol et de l'eau, fixant, par consé- quent, l'antisepsie et l'humidité sur les parties atteintes. Les cellules des couches inférieures en profitent pour se cloisonner activement ; il ne faut pas, en effet, que les blessures soient soumises à l'assèchement violent que le vent et le soleil ne manqueraient pas de produire, car alors la production des éléments nouveaux et non seulement entravée, mais souvent arrêtée de façon totale. Après -trois ou quatre lavages répartis sur les 15 jours qui suivent l'opé- ration, on voit deux légers bourrelets se former de chaque côté de la plaie, au niveau des assises génératrices, et s'avancer à l'encontre l'un de l'autre, tendant à réunir les deux bords de la plaie, qui, dans l'espace de 6 à 8 mois, est complètement fermée. Il faut avoir soin, pendant les 2 ou 3 premiers mois, si l'on veut obtenir une cicatrisation complète, de maintenir la partie du végétal en traitement à l'ombre, car l'action directe des rayons solaires ne permet qu'une cicatrisation partielle ; seuls, les bords de la plaie se cicatrisent, et la branche reste avec une ouverture béante, ce qui, par conséquent, prive sa partie supérieure d'un apport de sève important et nuit à son développement. Dans le cas contraire, l'étude anatomique des parties reconstituées révèle la création de nombreux canaux anastomotiques qui rétablissent d'une façon parfaite la vascularisation entre le haut et le bas de la branche. Deuxième cas : Le tronc lui-même est attaqué. — On ne peut opérer dans ce cas comme dans le précédent sans risquer, sinon de tuer le végétal, du moins de lui nuire d'une façon telle qu'il s'en- suivrait une non-production complète pendant tout le temps qu'il consacrerait à panser ses nouvelles blessures. On introduit alors, tout simplement, une seringue, par la partie supérieure de la galerie qu'un orifice encombré de fèces indique tou- jours, l'injection suivante : i Formol 180 Solution B.. Glycérine , 60 f Eau 760 jusqu'à ce que le liquide affleure au bord de l'orifice. NOTES SUR UN PROCÉDÉ PERMETTANT DU DÉTRUIRE LES LARVES 533 La quantité de formol employée dans la solution B en fait un liquide très corrosif pour des tissus larvaires qui entraîne la mort de l'animal ; la glycérine empêchant son évaporatiun trop rapide augmente encore sa durée d'action. On peut se demander si cela n'est pas préjudiciable aux tissus végétaux avec lesquels la solu- tion se trouve en contact. Mais ces derniers sont des tissus ligneux pour la plupart et l'étude morphologique qui a accompagné mes expériences m'a montré que cette action ne s'est jamais fait sentir, au delà de la deuxième couche, si nous considérons comme pre- mière la dernière atteinte par les mâchoires de la larve. De plus le fait de laver la plaie avec les solutions ci-dessus et la présence du liquide, dans le second cas avec les solutions A et B, sont un sûr garant contre le développement des colonies bactériennes qui trop souvent entravent le développement normal des tissus nouveaux. Il est préférable, pour le second cas, de faire l'injection, le soir, au coucher du soleil, et de visiter l'orifice le lendemain matin. a. Ou bien l'animal, si sa galerie n'est pas trop profonde, l'a remontée et est venu passer sa tête à l'entrée du trou, hors du liquide qui le brûle ; il est facile alors de le saisir et de le détruire, h. Ou bien l'animal n'a pu remonter sa galerie, soit à cause de sa hauteur, lui donnant un trop long parcours à faire dans le liquide caustique qui entraîne rapidement sa mort, soit à cause de ses fèces qui, imbibées de liquide se sont gonflées et constituent pour lui un obstacle infranchissable. En tous cas, sa mort est certaine, ainsi que me l'ont prouvé de nombreux sujets d'expériences sacrifiés au matin après avoir été opérés le soir. Ce procédé m'a encore donné d'excellents résultats pour les coco- tiers attaqués par le ver palmiste, soit par introduction de la solu- tion B dans les galeries creusées par lui dans le tronc, soit en ver- sant la solution A à la dose de î1 sur le bourgeon terminal qu'en- tourent les gaines des feuilles. Cette dernière opération, répétée deux fois à 8 jours d'intervalle de préférence dès la saison sèche, suffit à remettre un cocotier en parfait état. Dès le printemps sui- vant, les feuilles jaunes et sèches font place à de nouvelles pousses d'un beau vert franc, et l'arbre reprend son évolution normale, alors que sa vie était auparavent fortement compromise. (14 janvier 1907). M. ElJEKHARDT. STATISTIQUES COM MERCIALES Exportations agricoles, forestières et des produits de la mer dans les Colonies françaises. MARTINIQUE 3e TRIMESTRE Exportations du l'-r au 30 septembre. 1° Sucre. — a) Sucre d'usine : Pendant ce mois la Martinique a exporté 227.01 (i kilos de sucre d'usine se répartissant comme il suit : France 180. 259 kilos Colonies françaises 44.825 — ■ Étranger 2 . 832 — O" Les envois à l'étranger ont eu pour destination : Sainte-Lucie (2.120 k.), Venezuela (12 k.), Barbade (700 k.). Les exportations des 8 premiers mois de 1906 s'étant élevées à 40.284.133 kil., cela fait, à la fin du 3e trimestre, un total de 40.512.049 kilos. Le total à pareille époque en 1905 étant de 29.605.511, on peut donc noter une forte augmentation, en faveur de 1906, de 10.618.622 kilos. b) Sucre brut. — Faible sortie, 200 kilos seulement ainsi répartis : Colonies françaises 100 kilos Étranger (Haïti) 100 — ce qui porte le total, au 1er août 1906, à 2.502 kilos, tandis qu'à la même date de l'année précédente, cette exportation était de 118.759 kilos, ce qui fait pour l'année courante, une diminution de 116.257 kilos. Cette diminution est largement compensée par l'augmentation dans l'expor- tation des sucres d'usine. Si l'on compare les chiffres donnés par les exporta- tions totales pendant les 3 premiers trimestres, on trouve 29.784.270 pour 1905 et 40.514.551 pour 1906, soit une augmentation de 10.730.281 kilos en faveur de cette dernière année. 2° Mélasses. — 65.275 kil. exportés sur les colonies françaises seulement, ce qui porte pour les 3 premiers trimestres de 1906, le chiffre des exportations 277. 247 kilos ; celles de 1905 à même date étant de 219.008 on a donc pour celte année une augmentation de 58.239 kilos. 3° Rhum et tafia. — Au total pour septembre, 887.534 litres se répartis- sant ainsi : France 836 . 808 litres Colonies françaises 40.448 — Etranger 278 ■ — STATISTIQUES COMMERCIALES 538 x X CD 2« '3 X in X en in>* a; 2 X = CM s s c = i 1 cm in — wJ — ■> ce +9 ~ CMC» 5 ^ S ~" M 00 ^* O o 0 a — .-si O ■•""5 O5C0 y t. X n 00 co 00 2, « 00 cfi S coco SU r*. 0 in s 0 00 - 0 ; CM ns CO O ~ « c= fl M >Jt co *« :r. in 00 y 00 ■ 1—4 0 00 p- O O 0 tH t~ ■^a c > 00 ■^< 0 aTt- m cm yt ■r tH ^j r- ~ co 00 O «Yj cot- r- ; CM . - CN y CM ' «4.^-1 H es) a- r^ .rï CM 0 lCÎ o C iCi co" Cï X O co QO e*" oc X •o CO CM c; 3 c O "- X V. ; iO : Si S £ en ■> O vl cm ir •r — 3 O e < •_< « — (fi o "7T cfi «3 CM CC oc O , ï-1 r^ 10 0 O • — 01 ir VI 1 CO X 10 .o O o (fi ï eu 3 • *• 30 c O T O eo £ oo" ."5 CM — 1 s — 1 £■< "^ CM ~ 00 CM 00 ^ — - 0 -r es CM a cm 1^ ■y co 0 © CM ^H *r- CO^CO^ M C35CN t- 1 c^ •* ■r< o"^"o 00 vtC ir ' "* n r- (A *rl OCMCM 00 J cfi Oir CMCn ir •3 CM £ st cri »» coco m 00 CO^H OC» Q >> t< v t> .ts CM L> «* CM 00 C_ , in îr CM — •^ CM 0 C 00 co "* •«1 0 H Cl 0 CU 0 g «0 c CM C co C ce eo s CD X 0 00 - s CM S I « 0,-3 ■93 S CM C eo - > '0 ï— . £ { f s 2 M "3 [fi Cl CM ff> « £ co -H O •■* 0 .ïï co eo oc CM «s y. 0 «h in 2 0 CS 0 ~— — ce CM 01 0 ? 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Ces voyages, dont les itinéraires sont établis à l'avance par les voyageurs eux-mêmes, doivent comporter, en même temps que des parcours français, soit des parcours maritimes et algériens ou tunisiens ; les parcours sur les réseaux français doivent être de 3oo kilomètres au moins ou comptés pour 3oo kilomètres. Les parcours maritimes doivent être effectués exclusivement sur les paquebots d'une même Compagnie. L'itinéraire doit ramener le voyageur à son point de départ. Les carnets sont valables pendant 90 jours ; cette validité peut être prolongée d'une, deux ou trois périodes de 3o jours, moyennant le paiement d'un supplément égal à 10 0/0 du prix initial du carnet pour chaque prolongation. Arrêts facultatifs dans toutes les gares du parcours. Les demandes de carnets peuvent être adressées aux chefs de toutes les gares des réseaux participants ; elles doivent leur parvenir cinq jours au moins avant la date du départ. The tropical Agriculturist AND MAGAZINE OF THE CEYLON AGRICULTURAL SOCIETY Publié sous la, Direction du 0' J.-C. W/LL/S Directeur des Royal botanic Gardens, Peradeniya CEYLAIM Publication officielle mensuelle, en anglais. Nombreuses illustration s. Documentation complète sur toutes les questions d'Agriculture tropicale. Tous les mois, articles scientifiques par les agents du Gouvernement et par des planteurs renommés. Communications de spécialistes, sur le Caout- chouc, le Cacao, le Thé, les Fibres, les Palmiers, l'Arachide et tous autres produits économiques, les Fumures, les Animaux de ferme, la Basse- Cour, etc. Un an : £ 1, soit 25 francs. PUBLICITÉ DES PLUS EFFICACES ABONNEMENTS ET ANNONCES s'adresser à Colombo (Ceylan) •ou à leurs agents à Londres, Singapour, Port-Louis, Sydney, St-Thomas, Rio-de-Janeiro, Panama, etc.... 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Voie la plus rapide. — Services officiels de la Poste. (Via Calais). Services rapides entre Paris, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, la Russie, le Danemark, la Suède et la Norvège. 5 express dans chaque sens entre Paris et Bruxelles Trajet en 3 h. 50 3 — Paris et Amsterdam 8 h 30 5 — Paris et Cologne — 8 h. 4 — — — Paris et Francfort — 12 h 4 — — — Parts et Berlin — 18 h. Par e Nord-Express (quotidien» — 16 h. 2 — — Paris et Saint-Pétersbourg — 51 h. Par le Nord-Express (bi-hebdoniadaire) — 45 h. 1 — — — Paris et Moscou — 62 h. 2 — __'... Paris et Copenhague — 28 h. 2 — Paris et Stockholm — 43 h 2 — — — Paris et Christiania — -49 h. CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS r r VOYAGES DANS LES PYRENEES La Compagnie d'Orléans délivre toute l'année des Billets d'excursions comportant les trois itinéraires ci-après, permettant de visiter le Centre de la France et les Stations balnéaires des Pyrénées et du Golfe de Gascogne. 1er ITINERAIRE Paris, Bordeaux, Arcachon, Mont-de-Marsan, Tarbes, Bagnères- de-Bigorre, Montréjeau, Bagnères-de-Luchon, Pierrefitte-Nestalas, Pau, Puyôo-Bayonne-Dax, ou Puyôo-Dax-Bordeaux, Paris. 2e ITINÉRAIRE Paris, Bordeaux, Arcachon, Mont-de-Marsan, Tarbes, Pierrefitte- Nestalas, Bagnères-de-Bigorre, Bagnères-de-Luchon, Toulouse, Paris, via Montauban-Cahors-Limoges ou via Figeac-Limoges). 3e ITINÉRAIRE Paris, Bordeaux, Arcachon, Dax, Bayonne-Puyôo-Pau ou Puyôo- Pau, Pierrefitte-Nestalas, Bagnères-de Bigorre, Bagnères-de-Luchon, Toulouse, Paris (via Montauban-Cahors-Limoges ou via Figeac-Limoges) DURÉE DE VALIDITÉ : 30 JOURS (n^N COMPRIS LE JOUR DU DÉPART) Prix des Billets : ire çiasse . 163 fr. 50 c. — 2e Classe : 122 fr. 50 c. CHEMINS DE FER DE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE STATIONS HIVERNALES (Nice, Cannes, Menton, etc.) BILLETS D'ALLER ET RETOUR COLLECTIFS DE i*«, 2e ET 3e CLASSES Valables 33 jours Du i5 octobre au i5 mai, la Compagnie délivre dans toutes les gares de son réseau, sous condition d'effectuer un minimum de parcours simple de i5o kilo- mètres, aux familles d'au moins trois personnes voyageant ensemble, des billets d'aller et retour collectifs de ire. 2e et 3« classes pour les stations hivernales sui- vantes : Toulon, Hyères et toutes les gares situées entre Saint-Raphaël- Valescure, Grasse, Nice et Menton inclusivement. Le prix s'obtient en ajoutant au prix de quatre billets simples ordinaires (pour les deux premières personnes), le prix d'un billet simple pour la troisième personne, la moitié de ce prix pour la quatrième et chacune des suivantes. La durée de validité des billets peut être prolongée une ou plusieurs fois de 1 5 jours moyennant le paiement, pour chaque prolongation, d'un supplément de 10 0/0. Arrêts facultatifs Faire la demande de billets quatre jours au moins à l'avance à la gare de départ. CHEMINS DE FER DE L'OUEST PARIS A LONDRES via Rouen, Dieppe, et Newhaven, par la gare Saint-Lazare. Services rapides de jour et de nuit tous les jours (y compris les dimanches et fêtes et toute l'année). Grande économie. — Trajet de jour en 8 h. 1/2, lTe et 2e classes. Billets simples valables 7 jours. lre classe : 48 fr. 25. — 2e classe : 35 fr. — 3e classe : 23 fr. 25. Billets d'aller et retour, valables un mois. 1" classe : 82 fr. 75. — 2e classe : 58 fr. 75. — 3e classe : 41 fr. 50. Départs de Paris [Saint- Lazare , 10 h. 20 matin et 9 h. 20 soir Arrivées à Londres ( London-Bridge) , 7 h. 30 matin. Arrivées à Londres l Victoria), 7 h. soir et 7 h. 30 matin. Départ de Londres (London Bridge 9 h. 10 soir. Départs de Londres (Victoria), 10 h. matin et 9 h. 10 soir. Arrivées à Paris (Saint- Lazare), 6 h. 41 soir et 7 h . 05 matin. Voitures à couloir dans les trains de marée de jour entre Paris et Dieppe. Des cabines particulières sur les bateaux sont réservées sur demande préalable. La Compagnie de l'Ouest envoie franco, sur demande affranchie, des pelits guides indicateurs du service de Paris à Londres. VI — Revista Agricola de Filipinas Organo de los interes agrarios del pais Aparici los dias i° y i5 de céda mes. — Articulos professionales, y de sumo intérés para los agricultures, avicultura, zootecria y sus devivados. Precies de suscricion anual (Union postp S) 40 francos A. LOPEZ DE LAS HEVAS, Fundador, propriétaro S*a Potenciana 135. P. 0. Box 67. MANILA Delegacion en Espafia. — L. LOPEZ DE LAS HEVAS. S. Honovato (Barcelona) Im Verlag des Kolonial-WirtschaftlichenKomitees Berlin NW. 7, Unter den Linden 40 erscheincn : Der Tropenpflanzer. Zeitschrift fur tropische Landwirtschaft mit den wissenschaftlichen und praktischen Bei- heften. Monatlich. io Jahrgang. Preis Mk. io. — pro Jahr. Kolonial-Handels-AdreBbuch. io Jahrgang. Preis Mk. i.5o. WestafrikanischeKautschuk-Expedition. R. Schlechter. Mit i3 Tafeln und i4 Abbil- dungen im Text Preis Mk. 12. — . Expédition nach Zentral und Sùdamerika. Dr. PreuB. Mit 20 Tafeln, 1 Plan und 78 Ab- bildungen im Text. Preis Mk. 20. — . Kunene-Zambesi-Expedition. H. Baum Mit 1 Buntdruck, 12 Tafeln und 108 Abbildungen im Text. Preis Mk. 20. — . Samoa-Erkundung. Geh. Reg.-Rat. Prof. Dr. Wohltmann. Mit 20 Tafeln, g Abbildungen und 2 Karten. Preis Mk 5. — . FischfluB-Expedition. Ingénieur Alexander Kulm. Mit 37 Abbildun- gen und 2 Karten. Preis Mk. 3. — . Die Wirtschaftliche Erkundung einer ost- afrikanischen Sùdbahn. [322 Paul Fuchs. Mit ^2 Abbildungen, 2 Skizzen im Text und 3 Karten. Preis Mk. l\. — . Eb AGftlCULtTOft PEHUflflO SEMENARIO de Agricultura, Qanaderia, Industrias rurales y Comercio Organo de la Sociedad nacional de Agricultura Economia j Suscricion mensual en Lima $ o.3o del — — en provincias » o 4o periodico ' — en el extrangero » 1 .00 Imprenta Badiola y Berrio. Plateros de San Ag-ustin, 172. Lima. mil iiiiBiii iiiiTiMTii—ThMiiiwiiiii iini iwïïiir' iiïïnirmiTn VII EL HACENDADO MËXICANO (Le Planteur Mejcicain) REVUE SUCRIÈRE MENSUELLE paraissant le i" de chaque mois Prix de /a souscription. 12 n"s : 25 fr. LA R E VIStTaZÎIJC A K E R A REVUE ANNUELLE DE 125 PAGES AVEC LA Liste des fabricants de sucre du Mexique, Amérique centrale République Argentine, Cuba, Porto Rico, Hawaï et Java. Se publie au mois de Février. Prix : 25 fr. ADRESSE : El Hacendado MexicanO, appaitado 2010 Mexico. D.F. VUE INTERIEURE DE L'APPAREIL SUPPRESSION des POMPES DE TOUS SYSTÈMES et Couverture des Puits ouverts par LE DESSUS DE PUITS DE SECURITE ou Élévateur d'eau à toutes profondeurs Les Docteurs conseillent, pou avoir toujours de l'eau saine, d'employer le DESSUS DE PUITS DE SECURITE qui sert à tirer l'eau à toutes profondeurs et empêche tous les accidents. Ne craint nul- ement la gelée pour la pose n pour le fonctionnement, système breveté hors concours dans les Expositions, se plaçant sans frais et sans réparations sur tous les puits, communal, mi- toyen, ordinaire, ancien et nou- veau et à n'importe quel dia- mètre. Prix : 150 fr. Paiement après satisfaction. De plus est envoyé à l'essai et repris sans aucuneindemnité s'il ne convenait pas. Envoi Ira nco du catalogue ainsi que du duplicata du Journal Of- ficiel concernant les EAUX PO- TABLES votée et promulguée le 19 février 1002 et mise en vigueur lé 19 février 190.*. S'adresser à . MM. L. JONET & Cie à, RAISMES (Nord, Membre de la Société d'Hygiène de France. Fournisseursde la O du Nord P.-L.-M. et d'autres grandes Compagnies ainsi qued'un grand nombre de communes. DES REPRÉSENTANTS NOMBREUSES REFERENCES Fonctionnant :i plus de 100 mètres Paris, Exposition de 4900 : Membre du Jury HORS CONCOURS MM. L. JONET et O s'occupent également, a u mètre et à forfait, du creusement . approfon- dissement et nettoyage de puits, galeries et ga- rantissent leau néces- saire à chaque usage. ON DEMANDE IflDIA HUBBER woRhD 150, Nassau Street, NEW-YORK Un an : 3 dollars (15 fr.)- Le (V° ; 35 cents (1 fr. 80) Grande Revue Mensuelle du CAOUTCHOUC et de la GUTTA-PERCHA en anglais Commerce — Fabrication — Culture A. -vis aux Auienr§ et Editeur» s La Direction du India Rubber World désire réunir dans sa bibliothèque tout ce qui se publie sur le caoutchouc et la gutta, en quelque langue que ce soit. De Cultuurgids MENSUEL HOLLANDAIS Paraissant à Malang (Java) SEUL PÉRIODIQUE AGRICOLE CONSACRÉ SPÉCIALEMENT AU CAFÉ Organe de la Station d'essais de Salatiga ABONNEMENT : 35 francs (16 florins! — VIII — Appareils à Défibrer et à Décortiquer les Plantes textiles F. FASIO. — 56, rue d'Isly, Alger MONO-DEFIBREUSE dite la " Portative " pour toutes variétés d'Agaves : Aloes. Stsal, Fourcroya, Jxtle, Univittata, Tampico, etc., pour les diverses Sanse- vières, le Bananier, la Ramie Cette machine peut aussi défibrer le Phormium, le Yucca et les feuilles d'Ananas. " AUTO-APLATISSEUR pour Feuilles ". Pouvant alimenter plusieurs défibreuses. Nécessaire seulement pour traiter les variétés à feuillestrès épaisses ou dans la marche à bras de la Mono-Défibreuse. ces deux machines peuvent indifféremment être actionnées a bras ou au mo'ieur. Travail simple ! Appareils peu coûteux ! Catalogue, prospectus et Prix sur demande. — Dépôt des machines à Paris : chez M. 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